Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 23 avril 2024
-
Vol. 47 N° 51
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Santé et des Services sociaux, volet Aînés
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16 h (version non révisée)
(Seize heures vingt-neuf minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre les
travaux.
La commission est réunie cette fois afin
de... de procéder à l'étude du volet Aînés des crédits budgétaires du
portefeuille santé et services sociaux pour l'exercice financier 2024-2025. Une
enveloppe de 2 h a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Cliche-Rivard, Saint-Henri-Sainte-Anne, est remplacé par Mme
Labrie, Sherbrooke; et M. Bérubé, Matane-Matapédia, est remplacé par M.
Arseneau, Îles-de-la-Madeleine.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Bienvenue à la commission. Alors, juste avant de
commencer, je vais déposer un document qui s'intitule Mesures du ministère de
la Famille, état de réalisation au 31 mars 2024. Il va être sur le site
internet. Il a été déposé juste à la toute, toute fin de la dernière séance que
nous avons eue.
Alors, ceci étant dit, nous allons
procéder maintenant à une discussion d'ordre général par blocs, incluant les
questions et les réponses, donc, proportionnelles, s'il vous plaît. La mise aux
voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit
aux alentours de 18 h 30.
Alors, je suis maintenant prête à reconnaître
une première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange
de 19 minutes 30 secondes. Mme la députée de La Pinière, la parole
est à vous.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour à tout le monde. Alors, d'entrée de jeu, j'aimerais parler
de soutien à domicile, un sujet qui nous concerne tous. Alors, la Vérificatrice
générale reconnaissait déjà, faisait déjà le constat, en 2022, qu'on ne
répondait pas aux besoins de toutes les personnes qui ont un besoin de soutien
à domicile. La commissaire à la Santé a indiqué qu'on répondait à un peu moins
de 11 % des besoins. La chaire HEC Jacques Parizeau a fait une étude
prospective pour les besoins à venir, ça nous montre clairement qu'on n'est pas
en mesure actuellement de répondre à tout le monde, et ça va être difficile de
le faire.
La commissaire soulignait un point. Depuis
l'adoption, en fait, de la politique pour maintenir les personnes aînées à
domicile en 2003, la question de l'universalité du soutien à domicile n'a
jamais été discutée publiquement. Alors, ma question, Mme la ministre :
est-ce que vous comptez ouvrir le débat sur l'universalité ou non du soutien à
domicile?
Et, en question 135 des crédits, c'est
indiqué que le ministère va analyser les 16 recommandations du Plan de...
et élaborer un plan de mise en œuvre. Les 16 recommandations du CSBE.
Alors, est-ce que vous vous engagez à rendre publics les recommandations que
vous allez retenir et le plan que vous allez mettre en œuvre?
Mme Bélanger : Alors, Mme la
Présidente, d'abord, permettez-moi de saluer l'ensemble des collègues députés
et l'équipe ministérielle, qui sont présents ici. Alors, concernant le rapport
de la commissaire Santé, bien-être, j'ai eu l'occasion de le mentionner à quelques
reprises, là, notre gouvernement a mandaté cette... la commissaire pour qu'elle
puisse faire vraiment une analyse exhaustive...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Bélanger : ...exhaustive
des services de soutien à domicile. Plusieurs recommandations ont été faites.
On a eu l'occasion, là, de prendre connaissance de l'ensemble de ses travaux,
les différents rapports qui ont été déposés. Alors, dans les 16 recommandations,
je peux vous dire qu'il y a déjà quand même plusieurs mesures qui sont faites.
Je vais y aller avec celles qui sont déjà en cours, notamment le renforcement
de nos liens avec les OBNL, avec les organismes communautaires, la formation
des préposés en soutien à domicile, la diminution de la paperasse, de la
bureaucratie, la révision de nos façons de faire, de nos processus. Cependant,
il y a trois mesures que je considère plus importantes, plus structurantes que
nous allons regarder de très près.
La première mesure est celle de vraiment
se doter au Québec d'une politique nationale sur les services de soutien à
domicile. Donc, j'aurai l'occasion éventuellement de revenir à ce sujet-là.
Mais c'est clair que, depuis la politique qui a été adoptée en 2003-2004, Chez
soi, le premier choix, c'est clair qu'avec le vieillissement de la population.
20 ans plus tard, qu'on doit regarder la structure de nos services de
soutien à domicile au Québec, et donc je m'engage à aller dans ce sens-là.
Deuxième mesure extrêmement importante qui
a été faite... qui est ressortie dans ce rapport, c'est vraiment l'importance
de mieux se coordonner et d'identifier des portes... une porte d'entrée claire
pour les services de soutien à domicile. Donc, on le sait, je suis sur le
terrain régulièrement, les aînés nous disent que c'est difficile de comprendre
quels sont les services en soutien à domicile. Donc, on va regarder clairement,
d'ici 2025, pour s'assurer que les mécanismes d'accès en services de soutien à
domicile soient d'abord bien compris par les usagers, extrêmement important, et
naturellement il y aura une réorganisation à ce niveau-là.
Donc, ce sont des mesures importantes. Je
ne veux pas faire le tour des 16 mesures, mais nous allons bientôt... J'ai
eu l'occasion de m'entretenir avec Mme la Commissaire Santé Bien-être, et nous
allons bientôt revenir sur les mesures qui sont retenues, lesquelles seront...
qui seront concernées à court terme et à moyen terme.
Mme Caron : Elles seront
rendues publiques, celles que vous voulez... avec votre échéancier?
Mme Bélanger : Tout à fait.
Mme Caron : Merci. Vous aviez
parlé de mieux se rapprocher des OBNL. Je pense, par exemple, au réseau des
EÉSAD. Alors, l'année dernière, à ce moment-ci, il y avait une demande des
EÉSAD dont je vous avais parlé, vous aviez trouvé que c'était une excellente
idée. Mais ce n'est pas encore... ce n'est pas encore fait, c'est-à-dire en
lien avec le crédit de maintien à domicile, parce qu'actuellement ce sont
surtout les gens qui sont en RPA qui bénéficient du crédit de maintien à
domicile, parce que la RPA fait les... remplit les formulaires à leur place.
Pour les autres personnes, c'est parfois plus difficile de le faire, et les
EÉSAD disaient : Bien, nous, on a déjà la confiance du gouvernement, on
pourrait demander l'application du crédit au fur et à mesure de la facturation.
Alors, où est-ce que vous en êtes là-dessus?
Mme Bélanger : Alors,
excellente question, puis je pense que c'est vraiment important. Nos
entreprises d'économie sociale en soutien à domicile jouent un rôle extrêmement
important, que ce soit pour les aides domestiques, pour les menus travaux. Et
là où on veut aller plus loin avec nos entreprises d'économie sociale, j'ai eu
l'occasion de le mentionner, là, dans un forum dernièrement, c'est vraiment
tout le volet du soutien aux activités quotidiennes, donc le soutien à la
personne. Alors, ils ont le potentiel, ils ont la volonté d'aller de l'avant.
Vous savez, avec le vieillissement de la
population, les services de soutien à domicile ne peuvent pas reposer seulement
sur nos équipes CLSC, c'est illusoire de penser ça. Il faut donc créer un
écosystème du soutien à domicile, et les EÉSAD font partie de notre volonté. L'année
dernière, on a eu l'occasion de faire une annonce importante pour rehausser
leur budget, ce budget-là est allé directement aux usagers. Cette année, notre
volonté est d'utiliser le financement pour aider les EÉSAD à avoir plus d'employés,
rémunérer leurs employés. Donc, on travaille sur deux plans : aider les
usagers, bien sûr, mais il faut aussi poser des gestes concrets pour s'assurer
que nos EÉSAD aient les ressources nécessaires pour aller de l'avant.
Mme Caron : C'est parfait. Mais
pour l'accès au crédit de maintien à domicile pour les aînés via les EÉSAD?
Mme Bélanger : Pour l'accès
au crédit d'impôt soutien à domicile, vous avez tout à fait raison. On s'est
aperçu que ce sont souvent les aînés qui vivent en RPA qui vont demander ce
crédit d'impôt, parce qu'ils sont dans un...
Mme Bélanger : ...milieu
extrêmement structurant. Les aînés qui sont à domicile ne savaient pas
exactement comment demander ce crédit d'impôt. Alors, on est en train de
travailler aussi pour mieux faire connaître ce crédit d'impôt qui est unique au
Québec, en passant, je vais quand même le mentionner. Quand on regarde nos
investissements en soutien à domicile, il faut quand même considérer près de 1
milliard de dollars qui est affecté pour le soutien à domicile. Notre souhait,
c'est que les aînés au Québec puissent y avoir accès. On va travailler aussi
avec les EESAD pour le Programme d'exonération financière en soutien à
domicile. Donc, ça, c'est un élément extrêmement important.
Mme Caron : O.K., mais pour
le crédit d'impôt via les EESAD, ce n'est pas encore dans les plans.
Mme Bélanger : Oui. Mais
peut-être juste mentionner, là... mon sous-ministre adjoint me dit qu'il y a
tout un travail qui est fait actuellement avec les différents partenaires, bien
sûr, avec le regroupement des EESAD. Donc, il y a des travaux qui sont faits.
On s'en va vers cette direction-là. Donc, on attendait que les crédits arrivent
pour aller de l'avant.
Mme Caron : Vous avez dit
vous-même qu'il y a beaucoup de personnes avec le vieillissement de la
population, donc beaucoup de personnes à servir, que ce n'est pas le réseau
seul qui peut le faire, et d'où l'importance des EESAD. Il y a aussi des
entreprises de soutien à domicile qui existent, et là il y a un flou
actuellement, parce que, l'été dernier, durant les vacances de la construction,
le 26 juillet, il y a un projet de règlement qui a été publié dans la
Gazette officielle pour mettre fin au recours des agences de placement et à la
main-d'œuvre indépendante. Le problème, c'est que les entreprises de soutien à
domicile ne sont ni l'un ni l'autre. Ce ne sont pas des agences de placement,
ce ne sont pas non plus la main-d'œuvre indépendante, mais elles ne sont pas
mentionnées dans le règlement qui est paru dans la Gazette officielle, et là il
y a un flou. Il y a certains CISSS qui continuent de les utiliser, il y en a
d'autres qui ne le font pas. Il y a même, je dirais, presque une histoire
d'horreur, là, qui nous a été ramené pour la Rive-Nord de Montréal. Est-ce que
vous pouvez nous dire clairement si les entreprises de soutien à domicile, qui
ne sont pas des agences de placement ni de la main-d'œuvre indépendante...
est-ce que les CISSS peuvent continuer, oui ou non, à faire affaire avec elles?
Mme Bélanger : Excellente
question, puis on y va progressivement. Puis il y a tout un historique à
regarder, là, par rapport à ces agences-là. Il y a certains...
Mme Caron : ...
Mme Bélanger : ...en fait, il
y a certains établissements qui font affaire avec ce qu'on peut considérer
comme des agences parce qu'ils n'ont pas ces catégories d'employés. Ils ont
fait le choix, au fil des dernières années, de faire affaire avec certaines
agences. Là, maintenant, on veut éliminer la main-d'œuvre indépendante dans nos
établissements, cependant, chaque établissement est en train de faire son plan
d'action pour s'assurer d'atteindre cet objectif qui est extrêmement important,
donc, vraiment de pouvoir être davantage autonome dans l'offre de services
publics. Il y a des discussions actuellement en lien avec la main-d'œuvre
indépendante, et mon sous-ministre adjoint, M. Richard Deschamps, pourrait
peut-être compléter sur les discussions qui sont en cours actuellement.
Mme Caron : Mais je ne suis
pas intéressée à savoir pour les... pas dans le cadre de cette question-ci, la
main-d'œuvre indépendante et les agences, mais vraiment les entreprises qui
sont privées, mais qui sont des entreprises de soins à domicile, qui sont de
soutien à domicile, qui ne sont pas des agences ni de la main-d'œuvre
indépendante et qui ne sont pas mentionnées dans ce règlement... dans ce projet
de règlement là. Alors, c'est vraiment pour ces... parce que ça, ce n'est pas
des gens qui vont chercher des employés dans le réseau, là, c'est des gens...
ce genre d'entreprises peuvent avoir des... ça peut être des personnes qui sont
de jeunes retraités ou des personnes qui veulent travailler uniquement à des
heures atypiques et qui peuvent offrir les soins, le soutien et qui, certains
cas, offrent une... depuis des années, la stabilité aux mêmes personnes, aux
mêmes aînés qui ont besoin des services. Puis ils ne sont pas de la
main-d'œuvre indépendante ni des agences. Et là les CISSS ne savent plus quoi
faire avec eux.
• (16 h 40) •
Mme Bélanger : Non. Bien,
écoutez, je pense que les CISSS connaissent bien quand même, leur écosystème.
Il y a deux choses. Il existe actuellement des entreprises d'économie sociale
en soutien à domicile qu'on appelle EESAD.
Mme Caron : Ça, je les
connais.
Mme Bélanger : Les EESAD
engagent leur personnel et ça correspond pas mal à ce que vous dites, c'est
souvent des gens qui sont retraités, qui sont dans une deuxième carrière, qui
vont offrir des heures selon leurs disponibilités, qui sont payés, donc, à
salaire, donc... et ils vont offrir une offre de service très précise. Puis
c'est vrai que, très souvent, ils accompagnent les mêmes personnes, donc il y a
tout un lien de confiance qui se fait, et ça, c'est important.
Mais il y a aussi un autre phénomène où il
y a de plus en plus d'entreprises privées en soutien à domicile. Donc, ça
aussi, c'est une autre offre de services d'entreprises privées en soutien à
domicile. Au moment où on se parle, donc, si les personnes veulent s'acheter
des services au Québec, ils ont le libre choix de le faire...
Mme Bélanger : ...mais dans
les programmes que je regarde actuellement, notre programme vise à vraiment
intensifier l'offre de service des entreprises d'économie sociale, EESAD, et
c'est là qu'on s'en va. C'est vraiment important. On veut donc mieux les
financer et surtout, surtout, mieux s'arrimer aux différents CLSC.
Il y a un mois, on était ici, à Québec.
Des EESAD étaient présentes, de toutes les régions du Québec, et il y avait des
représentants de tous les CLSC du Québec qui étaient présents. Donc, c'était
vraiment le lancement d'une approche. On dit : Assoyez-vous ensemble,
regardez quels sont les besoins, puis réorganisez les processus pour s'assurer
que les personnes qui ont besoin de services de soutien à domicile soient
référées rapidement vers les EESAD. Ce ne sont pas de la main-d'oeuvre
indépendante, je suis d'accord avec vous.
Mme Caron : Ah non, non. Mais
je ne parlais pas des EESAD. Je sais très bien ce que c'est, les EESAD, puis
c'est parfait de miser sur elles et... Mais je ne parle... Quand je parlais des
entreprises de soutien à domicile, comme vous avez dit, ces entreprises privées
de soutien à domicile qui ne sont pas des EESAD, qui ne sont pas la
main-d'œuvre indépendante et qui ne sont pas des agences de placement non plus.
Je vais passer à un autre sujet aussi avec
les EESAD. D'abord, à la question 21 dans notre cahier, pour les projets de
gériatrie sociale qui avaient été annoncés, là, le 3 juin 2019, on nous dit
qu'ils se poursuivent jusqu'au 31 mars 2024 dans les régions suivantes. On nous
donne des régions. Alors, qu'est-ce qui se passe après le 31 mars 2024? Est-ce
que le financement est arrêté ou ça se poursuit? Et aussi les EESAD, justement,
avaient demandé que les... la gériatrie sociale soit structurée, fasse partie
intégrante finalement de leur réseau. Alors, c'est sur ces deux... ces deux
points-là, sur la gériatrie sociale.
Mme Bélanger : Oui. En fait,
les projets de gériatrie sociale sont extrêmement importants au Québec. On a eu
des projets vitrines, au fil des dernières années, on a eu dans le
Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Laval, Estrie, Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Nord-de-l'Île-de-Montréal. C'est 1,2 million qui avait été accordé. On
travaille avec la Fondation AGES, donc, notamment avec docteur Lemire, que vous
connaissez sans doute. Cette année, nous allons augmenter le nombre... le
nombre de projets de gériatrie sociale. Ultimement, ce qu'on souhaite, c'est
qu'il y ait des projets de gériatrie sociale dans toutes les régions du Québec.
Alors, au moment où on se parle, il y a six régions, là, qui ont des projets.
Ces projets ont fait une démonstration de l'efficacité, donc, et de
l'importance de bien repérer les aînés au sein d'un quartier, dans un milieu de
vie, de les mettre en contact avec les différents organismes et aussi, au
besoin, avec les équipes CLSC. C'est vraiment extrêmement important.
Il ne faut pas oublier qu'on a le
programme ITMAV aussi, donc les intervenants de milieu, c'est un programme qui
a été mis en place il y a déjà quelques années. Ce programme est complémentaire
au programme de gériatrie sociale. Alors, on va continuer les deux programmes,
accentuer la gériatrie sociale, mais continuer à ce que nos ITMAV soient bien
connectés à ces projets, c'est extrêmement important. On veut éviter les silos.
Mme Caron : Puis quelles sont
les sommes qui sont pévues justement pour faire plus de projets de gériatrie
sociale? Parce que là je comprends que ce ne sera plus des projets pilotes
puisque les projets pilotes ont réussi, donc ça va être plus pérenne.
Mme Bélanger : En fait,
j'aurai l'occasion sous peu de faire une annonce en lien avec les budgets qui
nous ont été octroyés. Vous savez qu'on a eu, pour le vieillissement de la
population, les services de soutien à domicile, 1,1 miliard. Donc, j'aurai donc
l'occasion d'annoncer bientôt le nombre de projets de gériatrie sociale qui
pourront être mis de l'avant à partir de cette enveloppe de développement qui
est extrêmement importante. C'est une priorité pour le Secrétariat des aînés.
C'est une priorité pour le ministère de la Santé et c'est une priorité pour le
ministre responsable des Aînés.
Mme Caron : Merci. Alors, à
la question 48, j'avais posé une question à propos des proches aidants âgés de
moins de 18 ans, parce qu'on sait que c'est un phénomène moins connu, les
personnes proches aidantes qui sont jeunes. Et on a répondu que les données
n'étaient pas produites par le ministère. Par contre, je ne comprends pas cette
réponse-là que le ministère n'a pas de données à fournir, parce que les mesures
2 et 51 du plan d'action sont de réaliser un portrait des personnes proches
aidantes au Québec. Donc, ça devrait, dans la mesure 2, ça devrait comprendre
les jeunes, puis la mesure 51 du plan d'action gouvernemental, pour les
personnes proches aidantes, devrait avoir déposé un rapport final et diffuser
les résultats en mars 2024, ce que je n'ai pas vu, et ça devait documenter la
prévalence, les caractéristiques, les besoins des personnes...
Mme Caron : ...jeunes et
adultes qui fréquentent un établissement des réseaux de l'éducation ou de
l'enseignement supérieur. Alors, est-ce que vous pouvez m'en dire un petit peu
plus long là-dessus?
Mme Bélanger : Bien,
effectivement, quand on regarde dans la dernière année, il y a certains
organismes, là, qui ont ressorti qu'au Québec, là, il y avait plus de
1 million de personnes proches aidantes. Alors, bien, premièrement, il
faut être prudent avec ça, aller voir sa maman et l'amener à l'épicerie une
fois par mois, on peut qualifier ça de proche aidant, mais je pense qu'on se
comprend, là, il faut vraiment faire attention quand on regarde à répertorier
qui sont les proches aidants au Québec. Je suis très sensible au fait qu'il y a
des enfants qui sont proches aidants de leurs parents. Je suis particulièrement
sensible à ça.
Je veux quand même mentionner que, bon,
vous le savez, la loi en 2020 sur la proche aidance, la politique nationale, un
plan d'action national avec 61 mesures, et, au moment où on se parle, il y
a... sur 61 mesures, il y en a plus d'une cinquantaine dans le plan d'action
national sur la proche aidance qui sont vraiment mises en place. Alors, c'est
une bonne nouvelle. Je pense qu'on progresse à ce niveau-là.
Maintenant, de vous répondre aujourd'hui
sur le portrait précis de l'ensemble des proches aidants au Québec, je ne suis
pas en mesure de le faire aujourd'hui. Il y a plusieurs groupes qui sont
soutenus dans nos... dans nos priorités par rapport à la proche aidance. Je
veux quand même mentionner qu'il y a eu beaucoup de formations. Le répit fait
partie du volet de la proche aidance, le soutien psychosocial, le développement
de programmes de pair aidant pour que les proches aidants puissent avoir donc
des personnes-ressources autour d'eux. Donc, il y a vraiment énormément de
mesures qui ont été mises en place. De prendre le portrait précis des proches
aidants au Québec pourrait être une mesure structurante éventuellement. Il faut
qu'on regarde dans le plan d'action avec l'ensemble des mesures, s'assurer
qu'on avance dans ce plan d'action, qu'on a quand même mis sur la table, là.
C'est important qu'on aille de l'avant, mais je suis sensible au fait qu'il
faut prendre vraiment davantage. Et il faudrait voir si un centre de recherche
ou un institut en statistique pourrait faire un portrait. C'est très important
d'avoir un portrait qui est détaillé et précis, mais avec les bonnes
définitions.
Mme Caron : Donc, je
comprends que la mesure 51, c'est une des mesures qui n'a pas... qui n'est
pas terminée, là, celle qui devait déposer un rapport en mars 2024.
Mme Bélanger : On est en train
de regarder l'ensemble des mesures, c'est en cours. On n'a pas aujourd'hui, au
moment où on se parle, l'information précise. Mais moi, je peux quand même vous
dire que je suis très contente du plan d'action 2021-2026.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Merci beaucoup. Le temps est écoulé. Alors,
je vais reconnaître la prochaine intervenante, Mme la députée de Sherbrooke,
pour 19 minutes 30 secondes.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je vais avoir plusieurs questions qui concernent la précarité
financière des aînés. J'ai essayé d'identifier des enjeux de la précarité
financière des aînés qui relèvent de votre ministère ou, en tout cas, du
ministère de la Santé auquel vous êtes rattachée. Donc, je vais commencer avec
la question de la contribution à la RAMQ. Les personnes qui ont plus de
65 ans, qui sont à faibles revenus, touchent le supplément de revenu
garanti au fédéral. Donc, ça, c'est des personnes qui gagnent moins de
21 624 $ par année. Ceux qui touchent plus que 94 % du supplément de
revenu garanti sont exemptés de la contribution de la RAMQ pour l'assurance
médicaments. Par contre, ceux qui touchent 93 % et moins du supplément de
revenu garanti paient quand même la totalité de la contribution à la RAMQ.
Donc, ils paient 674 $ par année. Des fois, pour quelques dollars de
revenus de différence, là, ils se retrouvent à devoir payer presque 700 $.
• (16 h 50) •
Et puis j'ai parlé à plusieurs aînés qui
sont assez en colère, là, de cette situation-là. Ils trouvent ça injuste d'être
considérés à faible revenu par l'État pour recevoir le supplément de revenu
garanti puis de devoir quand même payer cette contribution-là. Certains ont
même déploré que le chèque de la CAQ pour les aînés devait leur servir à payer
ça finalement. Donc, ils ne comprennent pas pourquoi. Donc, j'aimerais savoir
ce que la ministre en pense. Et puis si elle est ouverte à faire changer la
règle pour que les aînés qui sont assez à faibles revenus pour toucher le
supplément de revenu garanti n'aient pas à payer cette contribution-là.
Mme Bélanger : Bien, c'est
clair que, dans le contexte économique actuel puis avec l'inflation puis
l'augmentation des coûts, le logement, l'épicerie, etc., mais en plus, donc, la
contribution à la RAMQ, c'est clair que les aînés qui sont à faibles revenus,
bien, ils ont des enjeux de plus en plus importants. Je suis très sensible à
cette situation-là. Je ne sais pas si la question a été posée à mon collègue au
niveau du ministère du Revenu, mais je pense que c'est quelque chose qu'on
pourrait regarder. Et il faudrait regarder aussi ça fait combien de temps que
cette mesure est en place. Est-ce qu'elle a été...
Mme Bélanger : ...été
réexaminée dans le contexte de l'évolution, là, puis des enjeux de notre
société en termes de coûts, et pas seulement sur les médicaments et sur la
RAMQ, mais tous les coûts associés. C'est important, puis on le sait que les
aînés qui sont à faible revenu, bien, c'est difficile pour eux actuellement,
hein? C'est quelque chose qu'on pourrait regarder.
Mme Labrie : C'est une
demande qui est soutenue par la FADOQ depuis assez longtemps déjà, là, il y a
quand même pas mal de citoyens qui sont concernés. Donc, si je comprends bien,
jusqu'à maintenant, il n'y a pas de réflexion qui a été amorcée du côté du
gouvernement là-dessus?
Mme Bélanger : Bien, en
fait... c'est parce qu'il y a beaucoup de réflexions quand même qui ont été
amorcées et qui sont mises en place, là, pour soutenir les aînés. Je voudrais
quand même rappeler que, pour les aînés de 70 ans et plus, à faible
revenu...
Mme Labrie : Non, mais je
veux parler spécifiquement de cette mesure-là, parce que je n'ai pas beaucoup
de temps, Mme la ministre.
Mme Bélanger : O.K.,
d'accord. Mais on comprend, là, que cette mesure-là, on n'est pas... on n'a pas
avancé sur cette mesure-là. C'est quelque chose qu'on pourrait regarder. Mais
je veux quand même dire que notre gouvernement, vous le savez, a mis en place
plusieurs mesures pour soutenir les aînés. On est content de ça. Au Québec, il
faut se réjouir. On a été très proactifs...
Mme Labrie : Exact, mais
c'est juste que moi, j'ai des...
Mme Bélanger : ...puis c'est
quand même 2 000 $ qui est donné pour les 70 ans et plus à
faible revenu. Est-ce que ce 2 000 $ en plus de payer... les aider à
contribuer à payer leurs factures d'épicerie, repas, etc., Logement, est-ce que
ça peut servir aussi à payer ce qu'on leur demande pour la RAMQ? Il faut qu'on
examine ça dans le détail, mais c'est quand même 2 000 $ par
personne.
Mme Labrie : Exact. Bien,
moi, je vous confirme que, pour plusieurs années, ce 2 000 $-là a
servi en partie à payer la contribution RAMQ puis c'est ce qui cause de
l'insatisfaction, notamment, parce qu'on donne d'un côté, on reprend de
l'autre, les gens ne comprennent pas pourquoi s'ils sont considérés à faible
revenu, ils doivent quand même payer ça. Donc, moi, j'entends quand même une
sensibilité. Certains suggèrent que ça soit une contribution progressive, là,
pas que ce soit tout ou rien, mais que ça soit vraiment adapté en fonction du
pourcentage du supplément de revenu garanti qu'ils reçoivent. Donc, est-ce
qu'on peut avoir un engagement de votre part que vous allez demander une étude
pour réévaluer la pertinence de cette mesure-là?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
ce que je peux vous dire aujourd'hui, là, je suis très sensible à cette cause
des aînés qui sont à faible revenu. C'est préoccupant. Je pense que tout le
monde écoute, là, ce que vous venez d'amener, qui est très approprié. On va
regarder.
Mme Labrie : Vous allez le
regarder.
Mme Bélanger : On va regarder
cet élément-là puis le prendre en considération avec l'ensemble des autres
mesures.
Mme Labrie : D'accord. Et qui
prend cette décision-là ultimement? Parce que moi, je m'adresse à vous, vous
êtes responsable des Aînés, vous êtes rattachée au ministère de la Santé. Je
pense que vous êtes la principale...
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
c'est clair que, comme ministre responsable des Aînés, là, j'ai cette
responsabilité d'examiner l'ensemble des éléments. Maintenant, je vais
travailler avec les collègues concernés.
Mme Labrie : Donc, c'est
auprès de vous qu'on fait un suivi, parfait.
J'ai une autre question concernant les
prothèses auditives. En ce moment, la RAMQ couvre une seule prothèse auditive
pour les personnes de 65 ans et plus. C'est de toute évidence une
discrimination basée sur l'âge, là, les personnes de 65 ans et plus ont
deux oreilles comme les autres, en tout cas la majorité d'entre elles. Beaucoup
d'acteurs sont d'avis que ça devrait changer, la FADOQ, l'Ordre des
orthophonistes, des audiologistes aussi. Donc, j'aimerais savoir si la
ministre... le ministère a déjà évalué combien ça coûterait de couvrir l'achat,
réparation, remplacement de deux prothèses pour les plus de 65 ans, comme
on le fait pour les autres et pourquoi on ne procède pas.
Mme Bélanger : Bien, en fait,
je pense que quand le gouvernement a décidé d'aller de l'avant pour financer
une prothèse, c'était une question aussi d'offrir un service en fonction des
ressources dont on dispose. Ça, je pense que c'est comme ça que la décision a
été prise. Maintenant, je le sais qu'il y a des aînés, toujours ceux qui sont à
plus faible revenu... là, je fais une différence, quand même, les aînés ne sont
pas tous à la même place par rapport aux revenus, et les aînés à faible revenu,
je pense qu'il faut regarder, alors, puis essayer de voir comment on répond aux
besoins.
Maintenant, c'est quand même un geste fort
qui a été fait de la part du gouvernement d'aller de l'avant avec le
financement d'une prothèse auditive. Je comprends qu'on a deux oreilles. Je me
le suis fait dire, je le comprends très, très bien. Alors, on va regarder. Je
suis... Vous savez, là-dedans, je pense que ce qui est le plus important, c'est
de regarder pour les aînés à faible revenu. Puis on le voit tout de suite, là,
quand on a 22 000 $, 23 000 $ par année, de payer tout ça,
bon. Puis je pense qu'on le sait, d'avoir une santé auditive, c'est extrêmement
important pour la suite des choses, pour sa propre sécurité, pour sa qualité de
vie, pour le vieillissement actif. On va regarder.
Mme Labrie : Exact. Bien, je
suis contente d'entendre la ministre exprimer ça...
Mme Labrie : ...parce
qu'effectivement ça a des enjeux sur la... toute la qualité de vie de ces
personnes-là. Il y a 32 % des personnes de 65 ans et plus qui ont une
déficience auditive assez importante pour nuire à leurs activités quotidiennes,
donc ça, c'est une personne sur trois, mais il y en a seulement 20 %
d'entre elles qui utilisent des appareils auditifs à cause des coûts,
notamment. Puis le Québec, c'est l'endroit où c'est le plus dispendieux.
Puis juste parce que vous avez nommé la
sécurité, là, d'avoir juste une seule prothèse auditive, ça peut vraiment
mettre en danger les gens, notamment parce que c'est plus difficile d'évaluer
la distance des bruits, par exemple, une voiture qui arrive, quand on a une
seule prothèse. Donc, ce n'est pas juste... C'est... C'est... Ce n'est pas du
luxe, là, O.K.? On n'est pas dans le luxe de vouloir deux prothèses.
Mme Bélanger : Non, tout à
fait. Puis on vient de m'informer, là, qu'il y avait des travaux en cours avec
la RAMQ à ce niveau-là. Donc, on va suivre ça de près.
Mme Labrie : Quel genre de
travaux? Peut-être votre collègue peut s'exprimer?
Mme Bélanger : Oui. Est-ce
que...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a consentement pour... C'est M. le
sous-ministre. Consentement? Merci. Vous vous nommez, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Sylvain) : Oui.
Bonjour. Sylvain Gagnon, sous-ministre adjoint à la Direction générale des
aînés et des proches aidants.
Effectivement, tel que le précisait la
ministre, il y a des travaux en cours qui se font avec la RAMQ. Le besoin d'une
deuxième prothèse est moins lié à l'âge qu'à la condition de la personne, le
fait d'être travailleur ou d'étudiant ou personne âgée, de sorte que l'ensemble
des travaux se font actuellement pour évaluer les conditions de bonification du
programme puis mesurer effectivement le volet financier qui pourrait en
découler ultimement, oui.
Mme Labrie : O.K. J'entends
ce que vous me répondez, mais, si je peux me permettre, à mon avis, ce n'est
pas seulement les personnes de plus de 65 ans qui sont sur le marché du
travail, par exemple, qui devraient avoir accès à deux prothèses. Ce n'est pas
nécessairement ce que vous avez sous-entendu, mais disons qu'on comprend
qu'avec l'analyse que vous faites, ça pourrait y mener. Je vous soumets qu'il y
a des enjeux de sécurité et d'inclusion sociale qui sont importants aussi, même
pour une personne qui n'est pas active sur le marché du travail. Donc,
assurément, on va demander un suivi de ces travaux-là.
Puis je me permets de soulever, par
ailleurs, que c'est un problème, que ce soit au Québec que ce soit le plus cher
de se procurer aussi des prothèses auditives. Donc, j'espère qu'il y a des
travaux qui sont faits de ce côté-là aussi.
Je vais y aller sur les soins dentaires.
Bon, en ce moment, beaucoup d'aînés essaient de se démêler sur l'accès aux
soins dentaires. Ils se font annoncer des choses par le gouvernement fédéral,
le Québec ne veut pas prendre part à ce programme fédéral, mais ne dit pas non
plus ce qu'il veut faire lui-même. Donc, je me... je sais que vous avez appuyé
la motion qui demandait qu'il y ait un programme québécois, mais on n'a aucune
nouvelle de ça. Puis là, il y a des aînés qui se demandent comment ils vont
être couverts. Est-ce que la ministre peut nous dire ce que son gouvernement va
faire pour que les aînés aient accès à des soins dentaires?
Mme Bélanger : Bien, là
aussi, en fait, de tout ce qui est soins dentaires, c'est... c'est fondamental.
C'est important. On a vu que le gouvernement fédéral a sorti ce programme un
peu, là, de façon rapide, on va dire ça comme ça. Maintenant, on est en train
d'examiner le contenu de ce programme. Il y a des discussions qui sont faites
avec les ordres professionnels au niveau des dentistes, parce que ça a créé un
certain nombre de confusions. Puis on a vu, là, c'est... c'est... c'est... ça
peut être une annonce qui est intéressante puis qui est bien perçue, bien sûr,
pour les gens qui en ont de besoin, sauf qu'il faut voir comment le réseau est
capable d'absorber. Donc... Et donc les travaux sont en discussion
actuellement, là. Et, si vous voulez plus de précisions, je sais que vous
n'avez pas beaucoup de temps, mais le sous-ministre Desharnais pourrait vous
donner plus d'informations.
Mme Labrie : Oui, j'aimerais
ça, oui.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ah! est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : ...
• (17 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Je vais vous demander de vous nommer au
micro, s'il vous plaît.
M. Desharnais (Daniel) : Oui.
Bonjour. Daniel Desharnais, sous-ministre associé à la coordination, réseau et
ministériel, et notamment responsable des Affaires intergouvernementales
canadiennes.
En lien avec l'annonce du gouvernement
fédéral, on a eu naturellement des discussions. Et la demande officielle du
gouvernement du Québec et du ministre de la Santé, c'est un droit de retrait
avec pleine compensation, demande qui a été faite à plusieurs reprises. Deux
réponses officielles que je pourrais qualifier de négatives, avec un droit de
retrait avec pleine compensation. On s'est plus retrouvés dans une optique
de... d'une certaine ouverture, tant qu'on administre le programme selon les
paramètres du gouvernement fédéral, qui ne correspondent pas naturellement aux
priorités qu'on a, notamment au niveau de la santé publique ou de la santé
dentaire des aînés.
Mme Labrie : Est-ce que vous
pouvez me dire ce seraient quoi, vous, vos priorités comme gouvernement, pour
déployer un programme pour la santé dentaire des aînés?
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je ne serais pas en mesure de vous détailler les priorités comme telles, parce
que c'est une autre direction générale qui s'occupe de ça, puis je ne veux
pas... je ne veux pas...
17 h (version non révisée)
M. Desharnais (Daniel) : ...m'égarer
sur des priorités... des priorités qu'auraient des directions, notamment au
niveau de la santé publique ou la direction des affaires... Oui?
Mme Labrie : Est-ce que
quelqu'un ici est la bonne personne pour répondre à ça ou...
Mme Bélanger : ...
Mme Labrie : Parce qu'en
fait, ce qui... ce qui m'intéresse, moi, je comprends la demande de retrait
avec pleine compensation. On est d'accord avec ça. Tant et aussi longtemps que
des services sont déployés pour l'accès aux soins dentaires des personnes plus
vulnérables, dont les aînés. Donc, moi, je veux savoir quel est le plan du
gouvernement pour... du gouvernement de la CAQ pour offrir ces services.
M. Desharnais (Daniel) : Mais,
dans la perspective où on n'a pas les sommes du gouvernement fédéral ou...
Parce que, là, on ne les a pas actuellement, là, le gouvernement fédéral... le
gouvernement fédéral déploie son propre programme actuellement, là.
Mme Labrie : Oui. Bien, moi,
je veux savoir comment vous comptez déployer des services auprès de la
population. Donc, peut-être, s'il y a un scénario avec ou sans compensation,
vous pourrez nous donner ces scénarios-là. Mais il y a des gens qui ont besoin
des soins dentaires actuellement qui s'en privent. Ça a un impact, comme tout
le monde ici le sait, sur la capacité à s'alimenter, sur la santé physique, je
n'ai pas besoin de faire cette démonstration-là.
Mme Bélanger : Oui. O.K.,
bien, peut-être, en fait, là on voit tout le monde, là, que ça a été annoncé,
ça fait quand même quelques semaines, là, c'est quand même très récent. M. le
sous-ministre adjoint vous dit que, dès cette annonce-là, il y a eu un
positionnement du Québec... droit de retrait, et donc ce qu'on souhaite, c'est
gérer ce programme-là. Ça fait que la réponse que je peux vous dire aujourd'hui,
c'est... c'est ce qu'on souhaite. On travaille avec les associations. Il y a
une façon aussi, là, importante de regarder comment on va organiser cette offre
de services, comment on va le déployer. Les discussions sont en cours. Alors,
ce n'est pas une question qui est spécifique dans les programmes aînés. Je suis
tout à fait à l'aise de recevoir cette question. On va faire le suivi. Si vous
voulez entendre parler un petit peu plus de soins dentaires, Dr Boileau
pourrait vous donner de l'information, mais je vous rappelle quand même, là, qu'on
vient tout juste d'avoir cette annonce fédérale, là, ça fait quelques semaines,
là, c'est quand même assez récent. Donc, il faut quand même que nos... que nos
équipes aient la capacité de réagir à des annonces fédérales, mais notre
volonté, c'est de récupérer ça, là, c'est vraiment ça notre volonté.
Mme Labrie : Oui. Moi, je
comprends que vous n'ayez pas un programme tout ficelé en ce moment parce que
je comprends que c'est récent, là. C'est juste qu'en ce moment il y a des
personnes aînées qui reportent des rendez-vous chez le dentiste en espérant
être couvertes d'une manière ou d'une autre. Donc, pour ces personnes-là, c'est
quand même criant d'actualité, là, c'est très urgent. Donc, c'est pour ça que
moi, je m'intéresse à savoir ce que vous comptez déployer éventuellement.
Est-ce que c'est du même ordre que ce que le fédéral fait, mais vous voulez le
faire vous-même? Est-ce que vous avez une vision différente de ce que vous
voudriez couvrir? C'est un peu ça que j'aimerais savoir.
Mme Bélanger : O.K. Moi, je
pense que...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Desharnais (Daniel) : Je
ne peux pas vous donner de détails du déploiement si on avait l'argent. C'est
sûr que les priorités seraient différentes en lien avec les impératifs qu'on
veut atteindre au niveau de la santé publique, en lien avec les évaluations de
nos experts. Mais pour ce qui est du... du programme fédéral actuellement, le
gouvernement fédéral a décidé d'y aller unilatéralement. Donc, les groupes
visés et annoncés par le gouvernement fédéral seront couverts selon le
programme fédéral.
Mme Labrie : Jusqu'à ce que
vous ayez éventuellement une compensation.
M. Desharnais (Daniel) : Si
on a un droit de retrait avec pleine compensation, naturellement bien, on va
développer les programmes selon les priorités qui seront... qui seront... qui
seront dictées par nos experts.
Mme Labrie : Puis vous avez
parlé d'impératifs qui avaient été identifiés ici, au Québec. Donc, moi, j'aimerais
savoir, c'est quoi que vous avez identifié ici, au Québec, comme étant les
impératifs à couvrir.
M. Desharnais (Daniel) : Bien,
je pourrais peut-être laisser Dr Boileau compléter, si vous le souhaitez, là.
Mme Bélanger : Oui. En fait, c'est...
la question est très pertinente pour le volet des aînés, mais là, est-ce que
les soins dentaires... un peu, c'est un peu comme les services médicaux, là.
Donc, je pense que nos sous-ministres sont bien placés, là, parce qu'ils
couvrent les différentes responsabilités comme ministres, il n'y a pas un
programme dentaire spécifique aîné, là. Je veux quand même juste le rappeler.
Mme Labrie : Je comprends ça.
Bien, je vous pose la question à vous, parce qu'en ce moment, c'est ça qui se
déploie au niveau fédéral, donc les personnes qui sont un peu entre deux
chaises, c'est ça, ce sont les aînés.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour entendre le Dr
Boileau? Consentement. Je vais vous demander de vous présenter, s'il vous
plaît.
M. Boileau (Luc) : Oui, Luc
Boileau. Je suis le directeur national de la santé publique, sous-ministre
adjoint pour la Santé publique. Vous me permettez de répondre à la question.
Les choses ont été bien dites, évidemment, il y a quelques instants. On n'a pas
encore défini tous les paramètres qui pourraient s'inscrire dans un tel
programme si l'argent était disponible. Toutefois, il existe deux, trois grands
principes. La première des choses, c'est qu'on a un programme pour les
personnes en CHSLD. C'est un... c'est un programme de 10 millions qu'on
nous a demandé de raffiner et qui est vraiment en route pour être bien
exploité. Les deux tiers de ces sommes-là, à peu près, vont pour les soins d'hygiène
qui sont précieux à avoir en CHSLD, souvent, les gens vont avoir l'impression :
Bien, voyons, ce n'est pas très nécessaire, non, non, c'est important. Et il y
a aussi des réparations et des...
M. Boileau (Luc) : ...et qui
sont faites par des dentistes pour à peu près le tiers de la somme de 10
millions. Et on recrute plus de dentistes, donc on est capables de couvrir déjà
beaucoup, et c'est en route pour une solidification de ce côté-là, avec les
accords de nos autorités, en tout cas, des miennes, d'une part.
D'autre part, il reste le souci, puis je
pense que vous mettez le doigt dessus avec la question que vous posez, des
iniquités par rapport à l'accès aux soins dentaires pour les personnes plus
âgées. C'est un souci qui est constant, et, si nous devions avoir des capacités
pour élargir l'accès, il serait, bien sûr, à convenir pour des paramètres de
correction des iniquités. C'est en santé publique, de façon générale, qu'on
essaie de corriger ces iniquités-là.
Mme Labrie : Donc, ce serait
plus en fonction du revenu que de l'âge?
M. Boileau (Luc) : Bien,
c'est l'âge, mais le revenu aussi, c'est beaucoup plus ça, parce que l'âge est
un déterminant, oui, mais c'est le revenu. On sait que la santé dentaire aussi,
la progression de notre société fait en sorte qu'avec tous les programmes qu'il
y a eu et les accès qu'il y a, on a une santé dentaire qui est meilleure
d'année en année, globalement, là. Nonobstant le vieillissement, on voit ça, ça
ne vous surprendra pas, il y a moins d'édentations, mais il y a toutes sortes
de problèmes qui arrivent, périodontite, etc., sur lesquels les dentistes et
les ordres professionnels associés agissent beaucoup. Mais nous n'avons pas,
actuellement, un programme défini autour de ça. Toutefois, ça fait partie des
angles de priorisation des grands mouvements, comme la politique qui est
émergente, de Vivre et vieillir en santé... plutôt vieillir et...
Mme Labrie : Donc, il y a un
chantier sérieux qui est en cours du côté de votre ministère pour définir un
éventuel programme.
M. Boileau (Luc) : Bien, la
première des choses, c'est que tout est toujours sérieux au ministère de la
Santé et Services sociaux, ça, vous savez bien ça, et encore plus... bien là,
ce n'est pas fin pour mes collègues...
Mme Labrie : Bien, admettons,
sérieux pour qu'on puisse avoir les effets dans la prochaine année.
M. Boileau (Luc) : Bien, dans
la prochaine année, je ne suis pas sûr qu'on va avoir des effets de ça.
Toutefois, si la question des parlementaires est de voir, est-ce qu'on est
capable de... de se raffiner de ce côté-là, advenant des capacités financières
qui sont dans ce contexte d'une entente, qui n'est pas encore conclue, on
serait en mesure de proposer des choses à Mme la ministre et de faire en sorte
que nous puissions aller de l'avant, parce qu'on a ces dispositions-là, d'une
façon générale, pour bien...
Mme Labrie : ...les
recommandations aussi, on avait la compensation, donc on pourrait aller de
l'avant avec la mise sur pied d'un programme.
M. Boileau (Luc) : Oui, mais,
c'est... En fait, c'est avec nous, mais avec toute l'équipe aussi. Ce n'est pas
juste la Santé publique, il y a des équipes de services aussi de ce côté-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, ce bloc est terminé. Je retourne du
côté de la députée de La Pinière pour un second bloc de 19 min 30 s.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je vais juste ajouter mon petit grain de sel sur la question
de ma collègue de Sherbrooke pour les prothèses auditives. Non seulement c'est
la qualité de vie, mais c'est aussi l'isolement, parce que les aînés sont gênés
de ne pas pouvoir bien comprendre, outre toutes les questions de sécurité, et
puis l'isolement social, c'est le premier pas vers la perte d'autonomie. Alors,
comme on a des besoins immenses en soins, soutien à domicile, pour freiner la
perte d'autonomie, je pense que c'est vraiment très, très important de se
pencher sur le fait de payer deux prothèses auditives. Ça peut être modulé,
évidemment, en fonction des revenus, là, des personnes, mais je pense que... En
tout cas, je voulais ajouter mon grain de sel là-dessus.
• (17 h 10) •
J'ai posé plusieurs questions dans les...
à l'avance, là, sur la maltraitance, et d'après ce que... les réponses
obtenues, on voit que les plaintes en matière de maltraitance sont plus
prévalentes du côté des RPA. Sur 451 plaintes dans divers types de milieux de
vie, on a les RPA qu'il y en a 156, donc c'est un peu plus... un peu plus du
tiers. Il y a 653 RPA qui ont été inspectées au niveau de leur certification.
Certaines ont perdu leur certification, d'autres l'ont... il y a eu un refus de
renouvellement. Alors, je me demandais si c'était, pour certaines d'entre
elles, en lien avec la maltraitance.
Et je vois qu'il y a aussi une trentaine
d'enquêtes qui ont été déclenchées en RPA. À ce jour, il n'y a pas de sanctions
qui ont été imposées, et je voulais savoir, donc, si ça fonctionnait, ce
mécanisme de sanction. Parce qu'hier j'ai assisté au dévoilement d'une étude
d'une chercheuse de l'Université de Sherbrooke qui a fait une recherche sur la
maltraitance dans les RPA dans l'agglomération de Longueuil, et elle a
trouvé... outre la maltraitance, ce qui était particulièrement préoccupant,
c'étaient les représailles, souvent, les représailles, où on dit aux
employés : Vous ne parlez plus à cette...
Mme Caron : ...là ou bien on
ne lui rend pas le service qu'on est censé lui rendre, ou on lui rend le
mauvais service, comme ne pas lui donner les bons médicaments, même qu'on
refuse des chèques pour le paiement du loyer pour ensuite pouvoir expulser la
personne pour non-paiement. C'est vraiment très dérangeant ce que j'ai entendu
là et je me demande dans quelle mesure la loi qu'on a, la façon dont on est
outillé, est ce qu'on est capable d'intervenir dans des cas comme ça, de
résidences privées pour aînés. Et j'insiste pour dire qu'il y a d'excellentes
RPA, là, il ne faut pas tous les mettre dans le même panier, on se comprend,
mais celles qui sont problématiques, est-ce qu'on a les outils pour faire
cesser cela?
Mme Bélanger : Oui. Bien,
écoutez, votre question est tout à fait pertinente, puis j'ai naturellement
bien lu l'article, là, et on suit l'évolution des travaux de Mme la chercheure,
Mme Couture, qui est en fait la titulaire aussi de la Chaire de recherche
pour contrer la maltraitance. Je veux quand même apporter un bémol ici, là.
Quand on regarde l'article qui est sorti ce matin là, on fait référence à des
études qui ont été réalisées en 2011, en 2013, en 2017, en 2018.
Mme Couture a aussi fait son rapport en fonction des
données 2020-2 022. Ça fait que ça, je pense que c'est important, là, de
partir avec ça comme contexte. En 2022, on le sait, n'oublions pas, là, que la
loi a été bonifiée en 2022. Donc, Mme Couture a pris les données — je
comprends, c'est ce qu'elle avait, là, de disponible — pour faire son
étude. Et c'est tout à fait important, elle lève des drapeaux importants. Les
RPA, c'est important, il y a 135 000 personnes qui vivent en RPA au
Québec. Alors, je pense que c'est important de considérer les éléments qu'elle
nous ressort.
Actuellement, au Québec, il y a
5 700 plaintes de maltraitance, donc la grande majorité n'est pas en
RPA. Ça aussi, je veux quand même le mentionner. Cependant, pour ce qui est des
RPA, n'oublions pas, là, qu'il y a des mesures en lien avec la loi et le plan
d'action qui ont été mises en place, et je pense que ces mesures-là ne sont
probablement pas suffisamment connues. D'abord, je voudrais quand même parler
des centres d'accompagnement, donc, qui sont extrêmement importants, les CAAP,
O.K.? Donc, les CAAP...
Mme Caron : Elles étaient là
d'ailleurs... elles étaient là hier au dévoilement des études.
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait, puis je sais qu'ils sont très impliqués puis ils veulent continuer de
jouer un rôle important, là, à l'intérieur de leur mission. Donc, les CAAP, ce
sont vraiment des centres qui peuvent accompagner les personnes, notamment si
ça concerne le loyer, revenons aux RPA, pour aller vers le Tribunal de
logement, mais si ça concerne les soins, ils peuvent aussi aider les personnes
qui vivent en RPA à écrire, à rédiger leur plainte, les accompagner dans ça.
L'autre élément important, avec la loi en
2022, c'est qu'on a maintenant nos commissaires santé bien-être qui relèvent
des... commissaires aux... excusez, commissaires aux plaintes, un petit lapsus,
commissaires aux plaintes dans les CISSS et les CIUSSS, qui aussi ont la
responsabilité de recevoir les plaintes en lien avec les soins et les services.
Ça fait que, moi, là, je fais la différence. Je me dis : On a les CAAP qui
sont des bons véhicules pour capter toutes les plaintes, en particulier vers le
tribunal administratif pour la portion logement, puis on a nos commissaires
santé qui doivent être présents. Elles ont un rôle. Nous avons rehaussé, dans
le cadre de nos budgets en 2022, suite au dépôt de cette loi, les équipes en
lien avec les commissaires à la qualité et aux plaintes des établissements.
Alors, c'est important, et je pense que, là, il faut vraiment qu'on travaille
avec les CAAP.
L'autre élément important en lien avec la
loi, c'est la mise en place de comités de résidents. Et ça, j'ai eu l'occasion
de le constater en allant sur le terrain, là, il y a des RPA qui n'ont pas
facilité la mise en place de ces comités. C'est absolument essentiel. Ces
comités sont là, c'est des comités résidents, donc des comités, là, qui
permettent justement de pouvoir discuter en prévention de situations
conflictuelles, de situations de maltraitance, mais c'est important. Je pense
que la chercheure lève un drapeau de... là, là, des données qu'elle a utilisées
parce que c'est ce qu'elle avait de disponible, mais je pense qu'il faut qu'on
soit là. N'oublions pas que...
Mme Caron : Ces comités... je
m'excuse, ces comités sont seulement pour les résidences de 99 et plus, je
crois, hein? Il y a beaucoup de résidences plus petites qui sont en cause aussi
dans des... Alors, est-ce que vous envisagez de les...
Mme Caron : ...les rendre
obligatoires pour des plus petites résidences?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
on va... En fait, là, on va regarder, là. Parce que, dans le fond, la loi
permet de mettre en place ces comités, mais ça ne veut pas dire qu'une
résidence qui est à 50 personnes, qu'il n'y a pas un comité, là, qui peut
se mettre en place. Donc, c'est un comité qui est obligatoire pour les plus grandes
ressources, mais pour les plus petites, on pourrait avoir des véhicules.
Mais moi, ce que j'entends, là, c'est que
les commissaires santé bien-être et leurs équipes doivent être très présentes
aussi pour faire connaître cette modalité-là.
Mme Caron : Effectivement,
mais encore faut-il qu'elles puissent entrer dans les RPA. Puis ça, ce n'est
pas... ce n'est pas... ce n'est pas garanti.
Mme Bélanger : Oui. Bien...
Mme Caron : Si vous voulez,
on va peut-être changer de sujet parce que le temps... le temps file. On
pourra... On aura peut-être d'autres occasions d'en discuter parce que c'est
fort important.
J'aimerais parler de l'allocation
personnalisée pour soutenir la perte d'autonomie en RPA. Premièrement, je veux
dire que je partage l'objectif de... qui est visé par cette allocation-là, mais
c'est dans la mécanique, là, c'est la mécanique qui semble entraîner des effets
pervers qui vont à l'encontre de ce qui est... de ce qui est recherché.
Par exemple, les témoignages que... les
quelques témoignages que j'ai eus nous disent que les RPA... mais en tout cas
certaines RPA, évidemment, dans les cas qui m'ont été rapportés, haussent le
coût des services. Il y a... Ils ne sont pas obligés de respecter le... un
barème gouvernemental, peuvent demander plus, que les loyers sont vraiment à la
hausse parce que les services sont inclus dans le bail. Par exemple, une dame
qui a fait appel à moi, elle me disait que c'est rendu, ça lui coûte
91 200 $ par année parce que le loyer passait à 7 600 $. Il
faut que les services soient inclus au bail, d'après ce que je comprends, pour
que la location... que le... qu'ils puissent participer au programme. Mais la
difficulté là-dedans, c'est qu'on peut comprendre que le CISSS ne veuille pas
payer à deux places, c'est-à-dire les services en résidence et les services à
l'hôpital, si la personne est hospitalisée pendant plus de 72 h. Mais
alors là, c'est le résident qui est obligé de signer le bail avec l'ensemble
des services dedans puis il ne peut pas ensuite les enlever du bail. Alors, ça
crée vraiment une grosse source de stress. Puis les gens n'ont pas les moyens
de payer ça, là. Alors, comment vous envisagez peut-être réajuster le tir
là-dessus?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
c'est très important, là, de... qu'on puisse s'ajuster. On est en plein début,
là, du déploiement de cette mesure. Notre objectif, il ne faut quand même pas
oublier, c'est que ça visait dans un premier temps les RPA de 30 unités et
moins, profils trois et quatre, O.K.? Parce que c'est justement ces personnes
qui ont besoin de soins... soins et services, là, sept jours sur sept, très
souvent 24 h sur 24 puis... Donc, on comprend que ça peut monter la
facture de façon, là, vraiment extrêmement importante.
• (17 h 20) •
Mme Caron : ...des
personnes... Excusez-moi de vous interrompre, mais ce sont des personnes qui
devraient être probablement en CHSLD ou maisons des aînés à ce moment-là?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
on a quand même, vous savez... Je pense qu'au Québec, là, on doit avoir une
offre de services diversifiée. Et, si, dans un petit village ou une région un
peu plus éloignée, les RPA font un bon travail, puis elles sont accréditées
pour faire du niveau trois, avec des profils 10 et plus, on n'a pas
avantage à dire : Bien, vous ne ferez plus ces services-là, puis on va
prendre la personne puis on va l'envoyer dans un CHSLD qui peut être beaucoup
plus loin. Ça fait que je suis plutôt partie prenante de soutenir nos RPA, en
autant que la qualité des soins...
Mais je veux quand même juste revenir sur
votre question. Elle est très importante. On est en déploiement de cette mesure
et on va s'ajuster. Je le sais, là, qu'il y a eu un problème d'incompréhension
sur le terrain. On a eu des projets pilotes, ça s'est bien passé, mais je pense
que là, on est dans le déploiement de d'autres choses. On a cette mesure-là,
elle est importante, elle vise à réduire la facture de l'usager. Donc, on a mis
beaucoup de mesures comme gouvernement pour aider les RPA, mais là, cette
mesure-là, elle vise l'usager. Ça fait qu'il ne faut pas que ça ait l'effet
contraire, de les inquiéter puis de créer une pression supplémentaire. Alors on
est en train déjà de... On travaille avec les regroupements des RPA. On est sur
le terrain. Les rectifications vont se faire.
Mais moi, ce que je veux vous dire
aujourd'hui, là, il y a deux choses, il y a deux choses. Dans une RPA, il y a
le bail avec certains services, le logement, le loyer, bien sûr, puis certains
services que les gens peuvent acheter à la carte, d'accord, repas, etc.,
loisirs, mais il y a les soins. Et la dimension des soins, au moment où on se
parle, pour les RPA de niveau trois, des personnes avec des profils 10 et
plus... Vous savez, on a fait une grille standardisée, il n'y a pas de raison
qu'on aille à l'extérieur de ça, là. C'est une grille standardisée qui a...
Mme Bélanger : ...est c'est
fait vraiment en collaboration entre le ministère et le regroupement des RPA.
Puis après ça, il y a une grille tarifaire. Alors... Donc ça, on va regarder
ça, parce que c'est ça qu'on propose. Donc, ce n'est pas de... Alors là, je
pense que ça, c'est vraiment important. Le message n'a pas été bien compris,
mais une grille d'évaluation, une grille tarifaire, pour moi, c'est assez
simple. Maintenant, dans l'application, il faut que les RPA comprennent aussi.
On va les accompagner.
Mme Caron : Bien, c'est ce
qu'il faut voir, que les gens, les RPA respectent les grilles tarifaires. Vous
m'avez dit, je suis d'accord avec vous que si les services peuvent être offerts
en RPA dans un petit village plutôt que de transférer les personnes en CHSLD,
c'est bien, mais il ne faut pas que ce soit sur les épaules des usagers de
supporter la RPA. Parce que si la personne qui a tant besoin de soins que ça,
on lui monte son loyer à 7 000 $, 8 000 $ par mois, en CHSLD, ça va
lui coûter 2 000 $ quelque. Alors, il faut... Il faut que ce soit quand
même équitable. Et puis vous m'avez parlé de petites RPA, mais est-ce que les
grandes ne peuvent pas être fractionnées aussi pour être des petites?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
c'est une mesure qu'on met... On a dit : On déploie. Puis on déployait
dans une perspective pour aider les petites RPA qui sont à risque de fermeture.
Donc, c'est pour ça qu'on a fait un inventaire de nos RPA au Québec pour voir
que, dans les grandes RPA, il y a de moins en moins d'unités de soins, dans les
très grandes RPA, je dirais, j'oserais dire malheureusement, malheureusement.
On va rectifier ça éventuellement, mais pour le moment, les RPA, les plus
petites RPA, ce sont elles qui donnent les soins et c'est celles... C'est...
Vraiment, cette mesure-là est là pour aider les usagers à rester dans leur RPA
le plus longtemps possible.
Mme Caron : Parfait. Donc, il
n'y aura pas de fractionnement, là, dans les grandes. On va prendre une qui a
325 puis dire : On va... On va offrir le programme à 25, là, dans ça.
Mme Bélanger : Bien, en fait,
là, on y va par étape. O.K.? Je pense que c'est ça qui est important. On a dit
les RPA de niveau 3, 30 unités et moins, puis profil 10 et plus.
Quand on aura fait le tour de tout ça, on regardera pour continuer d'ajuster
nos programmes, pour aider les résidents, les usagers à demeurer dans leur milieu
en ayant des soins qui soient donc convenus dans cette grille tarifaire, versé
par le CISSS et le CIUSSS, hein? Je le répète, c'est les CISSS et les CIUSSS.
Et des versements sont commencés dans certains cas actuellement. Ça fait qu'il
y a des bonnes...
Mme Caron : Ça il n'y a pas
de problème avec le fait que les CISSS et les CIUSSS fassent les versements. Le
problème c'est que ce soit inscrit dans le bail et que l'usager soit
responsable.
Mme Bélanger : On va faire la
différence, on va faire la différence, on va corriger ça...
Mme Caron : ...
Mme Bélanger : Un bail, c'est
un bail, puis des soins et services, c'est d'autres choses.
Mme Caron : Exact, parce
qu'on ne peut pas ouvrir le bail quand on veut non plus. Je vais vous poser une
question maintenant, dans le cahier, c'est la question 104. En fait, dans
les... dans les CHSLD vétustes que vous êtes en train de reconstruire ou de
rénover, transformer en Maison des aînés, je comprends qu'on a besoin de plus
de personnel dans une maison des aînés à cause de la configuration physique des
lieux en maisonnettes de 12. Est-ce que les CHSLD, qui comprenaient chacun X
nombre de personnes et X nombre de... de personnes résidentes et de personnel,
qui vont reconfigurer en maison des aînés, ou il va y avoir... on va avoir
besoin d'un peu plus de personnel à cause de la configuration? Est-ce que
toutes les personnes qui sont en CHSLD vont avoir une place dans cette nouvelle
Maison des aînés ou bien est-ce qu'au final on va... on va perdre des places?
Mme Bélanger : Bon, écoutez,
ce qui est actuellement dans nos priorités, c'est 19 projets, il y en a 15
d'annoncés, mais c'est 19 qu'on vise dans cette étape-là. Donc, ce sont
les CHSLD les plus vétustes au Québec, qui ne sont pas rénovables, O.K.? Donc,
c'est vraiment, on va les reconstruire, on les reconstruit en maisons des
aînés. Il y a déjà donc un montant de 2,9 milliards de dollars qui
est consacré, là, à ça. C'est 2000... Ça touche, c'est 19 CHSLD,
2419 places et on va en profiter pour rajouter des places. O.K., donc on
est en train d'examiner, en fonction des différents endroits où ces CHSLD se
trouvent, en fonction du vieillissement de la population, mais, à terme, ce
n'est pas seulement le nombre de places qui va être... actuel, reconstruit en
Maison des aînés, mais aussi un ajustement pouvant aller... on a différents
scénarios actuellement, mais pouvant aller jusqu'à quelques centaines de places
supplémentaires à même les projets qui seront reconstruits.
Mme Caron : Donc, on ne
devrait pas perdre de places. Et, même si on a besoin peut-être d'un peu plus
de personnel, mais la... je faisais référence tantôt à la question 104, ce
qui met... ce qui me dérangeait un petit peu de la réponse que j'avais obtenue,
parce que c'était sur l'effectif prévu de l'équipe de...
Mme Caron : ...de soins pour
les CHSLD convertis en maisons des aînés. Et ça répondait qu'il y avait...
qu'on ne détenait aucune information au ministère là-dessus. Est-ce que ça se
peut que le ministère ne sache pas?
Mme Bélanger : Non. Bien, en
fait, ça dépend comment la question a été comprise, là. J'aurais le goût de
vous répondre ça. Parce qu'honnêtement maison des aînés, ça vient avec une
organisation de travail, et puis, à partir du moment où on veut construire des
CHSLD, bien, on est cohérent avec l'organisation du travail. Donc, c'est
possible qu'ils n'avaient pas de chiffres à vous donner de façon précise, mais
c'est sûr que les ratios vont devoir de toute façon être complètement
réévalués. On arrive dans un autre... une autre organisation, là, vraiment.
Alors donc, c'est clair. Puis je veux quand même vous dire que dans ces
projets-là, ce n'est pas des coupures de places. On reconstruit et on ajoute au
besoin.
Mme Caron : Alors, je pourrai
reposer cette question-là de manière plus précise pour obtenir... pour obtenir
l'information. Il nous reste peu de temps dans le bloc. Vous avez parlé des
ratios. Les CHSLD qui sont... qui ont été conventionnés récemment demandent
d'obtenir un minimum de 4... 4,2 heures de... de soins par jour pour
être... pour être de niveau. Est-ce que vous êtes... vous êtes en train de
regarder cette possibilité-là pour que, peu importe si une personne est dans un
CHSLD public ou privé conventionné ou privé nouvellement conventionné, qu'elle
puisse avoir suffisamment de... de soins?
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, le... le... le dossier du conventionnement des CHSLD privés est quand
même un dossier qui est complexe. Il n'y a pas... Il n'y a pas un seul cadre de
référence qu'on applique à l'ensemble des CHSLD privés. Chacun a une réalité
différente. Il y a trois composantes importantes qui sont évaluées...
• (17 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup.
Mme Bélanger : ...la
composante immobilière...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous allez pouvoir... Le bloc est terminé, mais il reste un
autre bloc plus tard pour l'opposition.
Avant de céder la parole au député des
Îles-de-la-Madeleine, je viens de prendre connaissance d'un autre document de
Mme la ministre de la Famille. Le document, je le dépose. C'était à l'époque...
pas à l'époque, au moment de l'étude des crédits du volet de la Famille. Alors,
je le dépose officiellement au nom de la ministre. Il va être disponible sur
le... Il est disponible d'ores et déjà sur le site Internet.
Alors, nous allons poursuivre nos échanges
avec le député des Îles-de-la-Madeleine pour une période de 19 minutes
30 secondes.
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Je salue également les membres de votre
équipe, les collègues députés. Et je voudrais faire un suivi sur une question
que j'avais posée à votre collègue ministre de la Santé, concernant son tableau
de bord. Il y a un indicateur qui vous concerne de plus près. C'est celui des
personnes en attente d'un premier service. Lorsque les tableaux de bord ont été
publiés... Bien, je lui avais posé la question, puis il a dit : Vous
pouvez la ramener à Mme la ministre des Aînés. Alors, je vous fais le message
pour le ministre Dubé. Plus sérieusement, quand les tableaux de bord ont été
lancés en mai 2022, on avait une liste d'attente pour les personnes en attente
d'un premier service de 17 570. Aujourd'hui, les plus récentes données,
c'est 17 478, donc ça n'a pas varié beaucoup depuis deux ans. J'aimerais
comprendre pourquoi ça n'évolue pas de façon plus positive, alors que lorsqu'on
pose des questions sur les sommes dévolues aux soins à domicile, vous semblez
nous dire que les réinvestissements sont massifs et que le virage est
véritablement en opération.
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, on est vraiment dans un virage en soutien à domicile, et c'est
extrêmement complexe. Je veux quand même mentionner : Il y a trois
indicateurs qu'on suit dans un tableau de bord. Le premier indicateur, c'est le
nombre de personnes qui reçoivent des services de soutien à domicile. Cet
élément-là, il est important. Puis on travaille actuellement... Vous avez des
résultats à la P.12. On a fait des projections pour la P.13 et on espère
atteindre notre résultat, O.K.? Les données ne sont pas encore disponibles, là.
Les systèmes d'information sont en processus d'amélioration continue. Pour le nombre
de personnes en attente d'un premier service, bien, on est... on est dans le
vert actuellement. L'année dernière, notre mesure de départ était à
20 562 personnes qui étaient en attente d'un premier service. Notre
projection en... Les résultats... Je vais aller avec les chiffres, là, à peu
près, là, que vous nous avez dits pour être sûr qu'on se comprenne, là. En
P.12, pour...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Bélanger : nombre de
personnes en attente d'un premier service, c'est 18 895. Et, quand on
regarde, donc, on a quand même diminué le nombre de personnes qui sont en
attente d'un premier service, l'indicateur est dans le vert. C'est bien
indiqué, même, dans le tableau de bord, là, je pense.
M. Arseneau : Oui, oui,
absolument.
Mme Bélanger : Si vous allez
dans le tableau de bord, vous le voyez. Et notre projection va être à 17 456.
C'est encore beaucoup, c'est vrai, mais c'est en lien avec l'objectif de
départ. Donc, cet objectif, on est en mesure de l'atteindre.
L'autre élément, c'est le nombre d'heures
de service où on dépasse même les heures de service. Notre mesure de départ, l'année
passée, était à 32 millions. En P12, on est à 33 millions d'heures.
On va terminer avec 36 millions d'heures. Donc, on donne beaucoup plus d'heures
en soutien à domicile, mais il ne faut pas oublier que certaines personnes
reçoivent des services de soutien à domicile au Québec sept jours sur sept et,
dans certains cas, presque 24 h sur 24. Alors, c'est clair que plus on va aller
dans chez soi le premier choix absolu, bien, plus on va mettre du monde en
soutien à domicile. Alors, ça va... on va avoir l'occasion de le discuter lors
de la politique nationale.
M. Arseneau : Oui. On va
juste essayer d'équilibrer les temps de parole, si vous permettez. Mais, moi,
ce que je veux dire, c'est qu'en deux ans... Vous parlez d'une variation
périodique positive, mais, sur deux ans, ça ne s'améliore pas en ce qui
concerne le premier service. Et, si le premier service n'est pas donné, est-ce
qu'il n'y a pas un risque justement de dégradation de l'état de santé et de l'autonomie
qui nous ramène plus proche, en fait, de l'institutionnalisation que si on peut
favoriser le maintien à domicile avec des services dès qu'on en a besoin?
Mme Bélanger : Écoutez, je
vais vous répondre vraiment directement avec la méthode. En mettant en place
les tableaux de bord en soutien à domicile... Je veux quand même mentionner que
les tableaux de bord soutien à domicile n'étaient pas interactifs, là, c'est
quand même assez nouveau qu'on a des tableaux de bord interactifs. Mais il faut
voir aussi qu'au cours de la pandémie, il y avait des équipes de services de
soutien à domicile qui allaient faire de la vaccination à domicile, et ça
rentrait comme un premier service. On ne fait plus ça maintenant, vous
comprenez? Ce n'est pas ça, l'esprit des services de soutien à domicile. Donc,
les équipes ont dû revenir à leur cadre de pratique en soutien à domicile.
Alors, ça explique, là, peut-être, je dirais, la différence au niveau des
usagers, mais on est vraiment au rendez-vous pour continuer d'augmenter. Et c'est
très important. Puis il faut exclure la période 2020-2021, 2021-2022, parce
que, je vous dis, il y avait des prélèvements sanguins en soutien à domicile,
il y avait de la vaccination. On ne fait plus ça.
M. Arseneau : Mais là on n'est
pas du tout là, on parle de 2022, on parle du printemps 2022, mais je veux
juste préciser. Dans le plan stratégique... Puis il faut que le plan
stratégique serve à quelque chose. Là, on... l'étude de crédits pour savoir
quelle est la performance du réseau, notamment pour les soins aux aînés. Et ce
qu'on dit, ce qu'on voit, c'est : l'objectif, c'était d'arriver à, grosso
modo, là, 17 500 personnes en attente. On est à 18 000, vous
avez parlé de 18 937, c'est ça?
Mme Bélanger : Oui, oui.
M. Arseneau : Donc, on a
coupé de moitié à peu près par rapport... en fait, c'est : on atteint la
moitié de l'objectif pour cette année. Mais là, l'année prochaine, l'objectif
est encore plus ambitieux. En fait, si, à chaque année, sur une période de
quatre ans, on n'atteint pas notre objectif, évidemment, on a un problème
lorsqu'on veut opérer un virage aussi important que celui du virage à domicile.
Si on n'a pas le premier service, on peut s'imaginer que le deuxième puis
troisième, il n'est pas plus avantageux, non?
Mme Bélanger : Non, mais cet
indicateur-là, il est important, là, puis il est primordial, c'est clair, vous
avez tout à fait raison. Mais, je veux quand même vous dire, on atteint notre
objectif cette année, on l'atteint. La mesure de... La mesure de départ, là,
était à 20 562 personnes en attente. On va terminer l'année en P13, c'est
une projection, avec 17 456 personnes. Ça va être le résultat P13
projeté.
M. Arseneau : Mais vous
parlez de l'année...
Mme Bélanger : Je parle de l'année
qui termine en...
M. Arseneau : ...qui se
terminait au 31 mars.
Mme Bélanger : ...qui se
termine... qui se termine au 31 mars.
M. Arseneau : O.K. Mais les
dernières données... Donc, vous avez des données plus récentes que celles
auxquelles on a accès, c'est ça?
Mme Bélanger : En fait, j'ai
les données P12. J'imagine que c'est ça que vous avez. Puis on travaille avec
une projection.
M. Arseneau : Nous, on a des
données qui indiquent sur le tableau au 24 février 18 937.
Mme Bélanger : Oui, 18 937.
M. Arseneau : Donc, le...
Mme Bélanger : Puis vous avez
comme cible 17 478.
M. Arseneau : Oui, exact.
Mme Bélanger : O.K. On est à
peu près la même place. Puis je vous dis qu'en P13, les projections qu'on
fait...
M. Arseneau : Donc, dans la
dernière période, on va avoir réduit de 14 000... de 1 459 ou à peu
près.
Mme Bélanger : Oui, on devrait
se rendre selon notre projection, là, je le dis, à 17 456 personnes.
Puis pourquoi? Parce qu'on a mis en place le virage soutien à domicile cet
automne. Naturellement, les résultats paraissent plus en P11, P12, P13. On a eu
des améliorations plus notables, là, à partir de ces... des dernières périodes
de l'année...
Mme Bélanger : ...devrait
être significative.
M. Arseneau : D'accord. Je
vous remercie pour cette information-là qui sera positive lorsqu'on pourra
avoir... obtenu les chiffres. J'aimerais vous revenir brièvement, ça a déjà été
abordé sur le rapport de la Commissaire à la santé et au bien-être. Ça fait
trois mois que le rapport a été déposé. Nous avons été sollicités, j'imagine,
les autres députés également pour une rencontre explicative, et tout ça. On a
eu l'occasion de s'entretenir avec la commissaire, et je me surprenais de la réaction
de la ministre qui ne semblait pas avoir obtenu de rencontre avec la
commissaire. Vous nous avez dit tout à l'heure que ça s'en vient, c'est ça?
Parce que ... Mais, sincèrement, là, je ne dis pas ça pour vous narguer, c'est
que le rapport est fondamental et il suit de deux ans le rapport de la
Vérificatrice générale qui nous dit : On planifie mal sur le plan
budgétaire, on va frapper un mur. La commissaire a un rapport en trois tomes
qui nous dit : Le mur, là, il s'en vient, c'est dramatique. Et je me dis,
la ministre, moi, il me semble que ce serait la première à sauter sur le
rapport à pieds joints pour dire, les 16 recommandations, comment on peut les
mettre en œuvre. Quel est votre plan?
Mme Bélanger : Bien,
premièrement, j'ai eu l'occasion de rencontrer à quelques reprises, là, la
Commissaire santé, bien-être, là. Naturellement, je ne l'ai pas rencontrée avec
les députés de l'opposition, mais j'ai eu l'occasion de la rencontrer à
plusieurs, plusieurs reprises, notamment, encore, la semaine dernière, donc, et
ainsi que des équipes ministérielles qui travaillent en étroite collaboration
avec les équipes de la commissaire. Donc, c'est vraiment important. Je vous
rappelle qu'on a mandaté la commissaire, donc, le rapport, on va le considérer,
mais là je veux aussi quand même vous mentionner, le rapport a été produit le
27 ou 28 janvier. Alors, bien, écoutez, il faut prendre le temps...
M. Arseneau : Déposé le 23
janvier.
Mme Bélanger : Oui, oui,
d'accord, mais il faut quand même prendre le temps, là, vous savez. Vous avez
de l'expérience, là, quand un rapport est produit par une instance, le plan
d'action n'arrive pas deux semaines plus tard, trois semaines plus tard. On est
en train d'examiner ça. Les recommandations sont extrêmement importantes. Je
salue les travaux qu'elle a faits. Je vais revenir avec une priorisation des
actions qu'on va mettre en place. Parce que, vous savez, comme ministre, je
reçois des rapports de différentes instances, de commissaires, de différents
experts. Mon rôle, comme ministre, c'est de choisir les éléments qui sont le
plus pertinent et de les mettre en action. Alors, ça, on ne peut pas faire ça
sur un coin de table. Je salue les travaux de la commissaire. Je pense qu'il y
a un travail extrêmement important. Ça demeure des grandes orientations. Mon
rôle, c'est de traduire ça en action. Alors, c'est ce qu'on est en train de
faire. Traduire ça en action, ça veut dire aussi regarder les ressources dont
on va disposer, alors, ressources financières, ressources humaines, ça veut
dire revoir les façons de faire. Ce n'est pas un travail, là, qu'on peut
faire... La Commissaire à la santé, bien-être a pris quand même plusieurs mois
pour faire ses rapports. Il faut qu'on se garde le temps, avec nos équipes, de
faire un plan d'action qui est cohérent, qu'on va être capable vraiment
d'amener à bon terme.
• (17 h 40) •
M. Arseneau : Mais vous
reconnaîtrez, Mme la ministre, qu'il y a urgence d'agir dans la mesure où, oui,
il faut un plan d'action, et je sais qu'il faut faire les choses dans l'ordre,
mais c'est que le rapport indique notamment que, dans les soins à domicile, par
exemple, c'est 84 % des usagers, mais qui ne bénéficient que de 38 %
des ressources dévolues aux personnes aînées. Puis évidemment c'est l'inverse
pour les gens qui sont institutionnalisés, là, les 16 % qui reçoivent
62 %, si j'ai bien noté, des investissements. Donc, il y a un virage, là,
qui doit être fait de façon extrêmement importante.
Et puis ça m'amène à poser la question sur
les places en hébergement, parce qu'on a encore besoin de places en
hébergement. On indique à la réponse... à la question qu'on a posée sur le
nombre de places nouvellement créées au cours de la dernière année, 1 176
places en maison des aînés, il y a encore 3 723 personnes en attente, et puis
ma question c'est : Est-ce qu'on a une planification pour s'assurer qu'on
puisse soit offrir des soins à domicile, soit offrir des places en
hébergement, par rapport au mur dont je parlais tout à l'heure, qui arrivent,
pour 2040, à hauteur de 42 000 places nécessaires si on ne change pas de cap
complètement?
Mme Bélanger : Alors,
écoutez, c'est clair qu'on est en train d'examiner tout ça.O.K. Avec le
vieillissement de la population, on va avoir besoin d'hébergement, parce qu'il
y a des personnes qui sont malades, qui ont besoin d'avoir des soins de longue
durée. C'est important. C'est là pour rester. Les maisons des aînés vont
répondre à ça. Puis il y aura...
Mme Bélanger : ...d'autres
projets aussi à ce niveau-là. Maintenant, il y a aussi le soutien à domicile.
Pour moi, ces deux priorités. Elles ne sont pas en compétition les unes des
autres. Je veux quand même aussi vous dire que la commissaire santé bien-être a
travaillé, notamment avec HEC Montréal, en lien avec une méthodologie justement
de pour...
M. Arseneau : Oui, oui, la
chaire de recherche Jacques-Parizeau, exactement.
Mme Bélanger : Tout à fait.
M. Arseneau : Mais c'est les
chiffres que je citais justement, les 42 500 places.
Mme Bélanger : Oui. Bien, on
les a, ces chiffres-là aussi. Puis on travaille là-dessus. Puis on va...
M. Arseneau : Mais vous savez
qu'au rythme où on crée des places ça prendrait 36 ans pour les obtenir.
Alors, moi, ma question, c'est : Si on ne se donne pas 36 ans pour
arriver aux 42 500, combien de places on pense créer, d'ici 2040, par
rapport aux transferts en soins à domicile? Est-ce qu'on a un plan pour éviter
de devoir créer des places à cette hauteur-là?
Mme Bélanger : Bien,
premièrement, on est en train de prendre le portrait du vieillissement de la
population, de la démographie, puis d'examiner les projets. On va utiliser
plusieurs méthodes, notamment celle de HEC Montréal. Puis là je voudrais quand
même vous dire, on ne peut pas faire une règle de trois, en disant : Voici
ce qu'on regarde aujourd'hui, puis, en 2040, on va avoir besoin de 40 000
places de plus, puis on va en avoir besoin autant... puis là, bien, ça va être
la faillite totale, toute la société va s'effondrer. Alors, on n'est pas du
tout là-dedans, là. On est en 2041, on s'enligne vers ça, on va planifier les
services, on a besoin d'hébergement, on a besoin de soutien à domicile, on va
utiliser... Puis on travaille déjà, là, avec les équipes de la Commissaire
santé et bien-être, qui font un travail extraordinaire, mais aussi avec HEC
Montréal, qui ont développé un modèle fort intéressant. Mais je veux quand même
dire qu'il n'y a pas juste cette chaire de recherche qui a développé un modèle intéressant
en termes de planification de services, il y a d'autres experts. On va examiner
tout ça.
M. Arseneau : Parfait. Je
vais...
Mme Bélanger : Puis on ne
sera pas à 40 000 places d'hébergement en 2041. C'est illusoire de
penser ça.
M. Arseneau : D'accord. Si
vous voulez bien... Il reste cinq minutes. Je vais poser des questions courtes,
j'aimerais des réponses courtes, si vous le voulez bien, Mme la ministre, parce
que j'ai plusieurs thèmes à aborder rapidement. On parle des niveaux de soins
alternatifs, là, qui sont en cause dans l'engorgement des urgences. On veut
baisser de 11,59 %, d'occupation des lits d'hôpitaux, à 8 %. Est-ce
que vous avez un rôle à jouer? Quel est votre plan de match à cet égard?
Mme Bélanger : Bien oui, tout
à fait. Le rôle que nous avons à jouer pour réduire les NSA est extrêmement
important. Premièrement, c'est un rôle proactif, de vraiment repérer les
personnes âgées. Là, je vais parler des personnes âgées, là, parce que les NSA,
ce n'est pas seulement les personnes âgées, puis ça, c'est important dans notre
discours, là. Quand on parle de ça, il y a des gens qui sont avec des
maladies... santé mentale...
M. Arseneau : C'est tout le
temps dont vous disposiez. Non, si vous voulez faire court, parce que vraiment,
il faut équilibrer le temps, puis il nous reste quatre minutes.
Mme Bélanger : D'accord. Mais
... Je vais y aller. Mais pour les NSA, on a un rôle important à jouer.
D'ailleurs, le soutien à domicile, ça reste là.
M. Arseneau : Mais c'est dans
la création de places? Dans les soins à domicile? Parce que...
Mme Bélanger : Bien là,
voulez-vous que je vous réponde?
M. Arseneau : Oui.
Mme Bélanger : Alors, bien,
allez-y, allez-y, je vais vous répondre tantôt.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais juste vous demander, s'il vous plaît, de ne pas
vous interrompre. On va... Elle va terminer la réponse, puis ce sera à vous
après. Je ne veux pas vous interrompre. Pour le verbatim, ce n'est pas bon.
M. Arseneau : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, je le fais, faites-vous-en pas.
Mme Bélanger : Alors, j'y
vais?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui.
Mme Bélanger : Alors, bien,
écoutez, les NSA, on a un rôle extrêmement important. Il y a eu des millions de
dollars qui ont été investis pour augmenter les services de soutien à domicile.
C'est un rôle qui est extrêmement... qui est proactif. On a les projets d'hôpital
à domicile. C'est très important, ça a un rôle pour réduire les NSA. J'y
reviendrai, éventuellement.
M. Arseneau : ...pour les
places en RPA, dans les cahiers de réponses, on voit qu'il y en a
3 443 unités de moins cette année. Qu'est-ce qu'on fait pour soutenir
ou créer des places? Parce que celles qui sont disparues, elles sont quand
même... elles étaient utiles, non?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
je pense que j'ai eu l'occasion de le mentionner à plusieurs reprises.
Qu'est-ce qu'on fait, comme gouvernement, pour soutenir les RPA au Québec?
Bien, je pense que, depuis 2016-2017 puis... et, par la suite, programme de
gicleurs, programme d'assurances, programme de modernisation des
infrastructures, programme pour aider les RPA à payer leurs assurances,
programme pour payer leurs salaires, des employés, qui a carrément augmenté,
et, la dernière mesure, sur l'allocation personnalisée, je pense que c'est
beaucoup, beaucoup de mesures. Mais je vais vous dire qu'est-ce qu'on va faire
de plus, c'est écrit dans le budget. On va se rasseoir pour regarder et
examiner tous les investissements qui sont faits en lien avec les RPA et on va
regarder pour se donner des mesures structurantes. Mon collègue ministre des
Finances l'a annoncé. Et c'est extrêmement important, parce qu'on le voit bien,
qu'il y ait des mesures importantes qui sont mises en place, mais... Et les
petites RPA qui ont fermé, bien, naturellement, elles n'ont pas fermé
nécessairement par manque budgétaire.
M. Arseneau : O.K. Donc, pour
ce qui est des CHSLD...
M. Arseneau : ...non
conventionné, j'aimerais poser une courte question sur l'état de situation du
CHSLD Plaisance, aux Îles-de-la-Madeleine, permettez-moi cette question très
précise. Ça fait quand même deux ans qu'on y travaille.
Mme Bélanger : Oui. C'est
compliqué. Très compliqué.
M. Arseneau : Et est-ce qu'on
va y arriver cette année?
Mme Bélanger : On devrait y
arriver.
M. Arseneau : Avec un modèle
de prise en charge par le CHSLD?
Mme Bélanger : Oui.
M. Arseneau : Par le CISSS
des Îles, c'est-à-dire?
Mme Bélanger : Bien, écoutez,
il y a deux composantes. Vous connaissez bien, là, c'est dans votre...
naturellement, dans votre circonscription, l'endroit où vous vivez. Plaisance,
il y a un volet RAP, il y a un volet CHSLD. L'intention, c'est que le CISSS
prenne le volet CHSLD, puis donc on est en train de faire ces travaux-là. Il y
a eu différents éléments, je ne veux pas rentrer dans le détail ici, en lien
avec les conseils d'administration. Il y a des discussions qui sont en cours,
le sous-ministre, et ses équipes, est en contact direct, on veut régler cette
situation-là.
M. Arseneau : 2024?
Mme Bélanger : Pardon?
M. Arseneau : En 2024?
Mme Bélanger : On veut régler
cette situation le plus rapidement possible. Maintenant, il y a des enjeux
financiers, il y a des responsabilités aussi au niveau des administrateurs. Ça,
je pense que c'est important aussi que, de part et d'autre, bien, il puisse y
avoir... que les gens puissent assumer leurs responsabilités.
M. Arseneau : Les
établissements privés conventionnés nous ont fait valoir que les montants qui
leur sont dévolus pour les salaires, c'est calculé sur le salaire moyen, ça ne
prend pas en compte les salaires réels. Même chose pour les cadres, qui ne sont
pas payés à la même hauteur que les cadres au public. Le nombre d'heures est
inférieur au nombre d'heures dans un CHSLD public. Ils demandent de l'aide pour
qu'on puisse éviter qu'ils se retrouvent dans le rouge. Est-ce qu'il y a des
moyens qui vont être mis en place pour eux?
Mme Bélanger : ...des CHSLD
privés conventionnés actuels.
M. Arseneau : Conventionnés,
oui.
Mme Bélanger : Donc pas ceux
à venir.
M. Arseneau : Exact.
Mme Bélanger : Effectivement,
dans les CHSLD privés conventionnés, actuellement, là, ils ont fait plusieurs
interventions pour faire la démonstration. On est en train de regarder ce qu'on
va faire. Vous savez qu'on va vers le conventionnement, on ne voudrait pas que
ceux qui sont déjà conventionnés puissent être en deçà de ce qu'on va offrir
aux futurs privés conventionnés.
On a un cadre de référence, tantôt, j'ai
eu l'occasion de le dire rapidement, il y a trois composantes, la composante
immobilière, qui est quand même importante, et la composante administrative, le
salaire des cadres fait partie de cet élément-là, puis, naturellement, la
composante clinique pour les heures soins. Alors, ces trois éléments-là sont
discutés avec chaque propriétaire.
Et, pour ce qui est des CHSLD, déjà
conventionnés, je suis très au courant, là, on doit regarder avec eux pour
soutenir le travail puis que ça soit, en fait, au bout de la ligne, le même et
seul...
• (17 h 50) •
M. Arseneau : Assurer la
pérennité aussi.
Mme Bélanger : La pérennité,
puis que ce soit la même chose pour l'ensemble.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. C'est ce qui conclut ce bloc. Alors, je me
tourne du côté de l'opposition officielle pour son dernier bloc de 19 min 10s.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'aimerais vous poser une question sur la gratuité du vaccin
contre le zona. Depuis l'an passé, c'est pour les 80 ans et plus, plus les
personnes de 18 ans et plus immunodéprimées. L'année dernière, vous m'aviez dit
que vous commenciez avec 80 ans et plus pour... parce qu'il faut que ce soit
mis en place, et s'assurer qu'on respecte la capacité, et que ce serait ensuite
ouvert, graduellement, comme on avait fait pour les vaccins COVID. Alors, ce
que je voudrais savoir, parce qu'à moins d'avoir manqué quelque chose dans le
budget je n'ai pas vu que la gratuité du vaccin contre le zona allait être
offerte, par exemple, aux 75 ans et plus dès cette année... est-ce que ça reste
toujours à 80 ans? Et, si c'est le cas, quand pensez-vous que vous allez
pouvoir l'offrir aux 75 ans, ou 70, 65?
Mme Bélanger : Effectivement,
l'année passée, on avait annoncé qu'on y allait avec cette tranche d'âge, les
80 ans et plus. La réponse a été excellente. On va bientôt annoncer une
nouvelle séquence. Alors, je vous informe que...
Mme Caron : Avant la fin de
l'exercice financier? D'accord.
Mme Bélanger : Bien,
l'exercice financier, attendez, là...
Mme Caron : Bien,
c'est-à-dire, dans ce budget-ci, avec les crédits de ça.
Mme Bélanger : Oui, oui, oui,
tout à fait. Oui, oui, oui. Dans les prochains jours, on va annoncer.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Autre sujet. À ma question 90, sur la hausse des coûts de construction des
maisons des aînés, la hausse des coûts était justifiée par la surchauffe du
marché. Et la question que j'ai : Est-ce que vous ne pensez pas que cette
même surchauffe du marché affecte aussi les ressources intermédiaires? Qui...
Mme Bélanger : Bien, oui,
oui, effectivement, je pense que la surchauffe du marché de la construction a
fait que tous les bâtiments, tous les projets de construction au Québec... Je
vais quand même mentionner que le coût moyen par place des maisons des aînés
est davantage...
Mme Bélanger : ...800 000 $
qu'à 1 million quand on regarde. Naturellement, pour les régions plus
éloignées, il y a un coût d'éloignement, là, qui est important sur lequel c'est
très difficile d'agir. Pour les ressources intermédiaires, il y a des projets,
là, qui ont... qui sont en construction actuellement. Il n'y en a pas beaucoup,
mais il y a quand même quelques projets. Puis on travaille avec le ministère
pour la composante immobilière.
Mme Caron : Parce que c'est
ça, la semaine dernière, votre collègue des services sociaux me disait qu'il
n'avait pas l'intention d'ouvrir l'entente durant l'étude des crédits. Et ce
que je trouve complexe à ce niveau-là, parce que l'entente a été signée pour
2020-2025... Et puis on n'est plus dans le même monde, là, on se comprend.
C'est le cas pour les maisons des aînés, c'est le cas pour les avis. Vous le
reconnaissez vous-même. Et, sur les... selon les chiffres qui m'ont été fournis
dans le cahier, sur les 2 658 personnes qui attendent, sur les 2
658 personnes qui attendent une place en RI, il y en a 2 124 qui sont à
domicile. Ça veut dire que ces personnes-là ne sont pas dans un autre milieu de
vie, probablement que c'est un proche aidant qui s'épuise ou du soutien à
domicile comme ils peuvent. Alors, ils sont vraiment... Il y a vraiment une
grande demande. Les... L'ARIHQ, au nom de ses membres, a fait des demandes
d'aide d'urgence pré budgétaire qu'elles n'ont pas reçue. Il y a des RPA qui...
au lieu de fermer, vous les convertissez en RI si elles peuvent le faire. Mais
je me demande quelles seront leurs durées de vie puisqu'il y a plusieurs RI qui
sont... qui atteignent, cette année, presque le point de rupture. Qu'est-ce
qu'on va faire avec ces RI, avec ces personnes? Parce qu'on ne veut pas perdre
de places, c'est déjà... c'est déjà commencé ailleurs. Alors, comment vous
allez... vous allez travailler avec votre collègue pour éviter des fermetures de
RI et puis des ruptures de services?
Mme Bélanger : Oui. Bien,
écoutez, je pense, mon collègue vous l'a mentionné, là, il y a des travaux qui
sont faits conjointement actuellement entre les équipes, là, de mon collègue et
nos équipes, pour le volet Aîné, bien sûr, et avec l'ARIHQ. Puis ça, je pense,
c'est extrêmement important. Vous l'avez bien mentionné, là, l'entente, prend
fin en 2025. Il n'est pas question, au moment où on se parle, de réouvrir
l'entente. Par contre, c'est... Il y a deux éléments sur lesquels on va
travailler, puis c'est déjà, là, en train d'être analysé, premièrement, le
volet immobilier et, deuxièmement, le volet de l'allègement administratif.
Donc, il y a l'entente. Cette entente-là, elle a été négociée à un certain
moment donné, elle a fait consensus. On ne réouvre pas l'entente. Le
sous-ministre adjoint ici, M. Richard Deschamps qui est... qui est là aussi,
qui peut en témoigner. Mais, ces deux éléments-là, on a dit : Même s'il y
a une entente, il y a quand même une urgence d'agir pour le volet immobilier et
la composante administrative. C'est ce qu'on est en train de regarder.
Mme Caron : Donc, dans le
volet Immobilier sur lequel vous travaillez, est-ce que c'est quelque chose qui
va permettre de relancer le développement de places? Parce que, l'automne
dernier, il n'y avait pas ou très peu de réponses aux appels d'offres.
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : Dans un avis
d'intention de votre ancien CIUSSS où vous étiez P.D.G., il y a un appel, donc,
pour... du gré à gré pour construire des places en dehors de l'entente avec des
taux quotidiens qui... par... payés par jour et par résident qui sont plus
hauts que ce que les RI reçoivent. Les RI reçoivent en moyenne 140 $ par
jour par résident. Et là, dans cet avis d'intention sur le SEAO, c'est 187, 179
ou même 220 $ par jour par résident qui est offert. Alors, il me semble
que ça coûte plus cher d'y aller comme ça que de s'assurer que les ressources
intermédiaires reçoivent un financement adéquat.
Mme Bélanger : Oui. Bien, je
pense, c'est important, là, on l'a dit, la composante... On veut stabiliser,
là. Il y a quand même une situation qui est importante au niveau des ressources
intermédiaires. D'abord, stabiliser puis, après ça, rehausser aussi,
développer, continuer de développer. On a besoin de nos ressources
intermédiaires. Je ne veux pas, là, vraiment commenter sur l'appel d'offres que
vous avez vu. Les montants me semblent assez élevés. Puis vous savez qu'il y a
des RI pour les personnes en santé mentale. Il y a des RI jeunesse, il y a des
RI aînés puis il y a des RI pour des personnes ayant déficience intellectuelle,
trouble du spectre de l'autisme, des troubles graves de comportement. Puis, ces
RI, très souvent, il faut ajuster les ressources humaines. Alors, je ne sais
pas de quelle... de quelle catégorie on parle, mais c'est pour ça que, quand on
regarde les RI, c'est vraiment important. Les ressources jeunes, les ressources
aînées, ce n'est pas les mêmes... les mêmes...
Mme Bélanger : ...de
travail, je vous dirais que c'est même dans la composante immobilière. Il peut
y avoir des très grandes différences, mais on le regarde de très près.
Mme Caron : Et il y a
une autre difficulté que vivent les RI dans... Il y a plusieurs... Parce que
les municipalités peuvent exiger plus que ce que le gouvernement du Québec
exige, par exemple, dans la question de prévention, protection contre les
incendies. Et même si les appels d'offres de construction de RI n'exigent pas
que ce soit giclé, il y en a une qui a été construite, qui existe depuis deux
ans avec sept places seulement. Ce n'était pas dans l'appel d'offres de gicler,
ce n'était pas dans les... dans le Code du bâtiment, négligé par le ministère.
Et là, oups! Les prévisionnistes des municipalités arrivent et exigent que ce
soit fait. Alors là, bien, cette ressource-là, bien, si on exige que ce soit
fait, moi, je ferme. Ce n'est pas... Ce n'est pas une bonne idée. Alors, est-ce
qu'il y a quelque chose que vous pouvez... que vous pouvez faire?
Mme Bélanger : Oui.
Bien, la norme des gicleurs est une norme qui... qui est importante, mais on le
voit très bien que dans certaines situations, c'est extrêmement difficile
d'aller de l'avant. Ça devient une contrainte même. Et on est en train de
regarder pour les plus petites RPA, donc, parce que, vous savez, donc, RPA,
elles ont l'obligation de gicler. On veut regarder pour les RPA de neuf et
moins. Donc, il y a tout un travail qui doit se faire avec la Régie du
bâtiment.
Maintenant, il faut quand même mentionner,
il y a de la complexité là-dedans parce qu'il y a des compagnies d'assurance
qui exigent aussi. Ça fait qu'il y a les normes des bâtiments, il y a les
normes des municipalités, mais là il y a en plus les... Alors, il y a tout un
travail qu'on doit faire à ce niveau-là. Au Québec, il y a quand même... Si je
regarde au niveau des RPA, il reste 300 RPA, grosso modo, là, à gicler,
mais là-dedans il y en a une grande majorité que ce sont des RPA de neuf et
moins. Donc, ils sont plutôt de type motel avec des sorties, donc,
sécuritaires. On va regarder ce qu'on peut faire pour alléger ça. Puis ça va
supposer la même question pour les ressources intermédiaires.
Mme Caron : C'est ça?
Parce que les ressources intermédiaires...
Une voix : Exactement.
Mme Caron : Les
ressources intermédiaires, elles, ne sont pas admissibles aux programmes d'aide
que les RPA... dont les RPA peuvent bénéficier, même si certaines...
Mme Bélanger : Oui. Oui,
tout à fait.
Mme Caron : J'avais une
question aussi à propos de la contribution dans les CHSLD, la contribution de
l'usager. Alors, les critères à la question 92, il y a la liste de
critères et l'un d'entre eux, c'est le statut familial. Donc, si par exemple,
une personne, un usager doit être en CHSLD, sa contribution va être évaluée en
fonction de son statut familial, du revenu, etc. Dans le cas qui a été porté à
mon attention, d'un couple séparé depuis 20 ans mais pas divorcé, la
contribution est évaluée en fonction du revenu des deux, donc de l'usager,
disons. Mme est usager et son ex... Bien, son mari, dont elle est séparée
depuis 20 ans, on va tenir compte de son revenu à lui pour déterminer la
contribution qu'elle va payer, même si elle a un autre conjoint ou même si elle
est célibataire. C'est sûr que cette autre personne, là, qui était dans sa vie
il y a 20 ans, même si elle n'est pas divorcée légalement, ce n'est pas
quelqu'un qui va aider à contribuer. Alors, est-ce que ce n'est pas un critère
qui est un petit peu dépassé puis qui pourrait être modernisé?
• (18 heures) •
Mme Bélanger : Bien, si
vous permettez, je laisserai la parole au sous-ministre adjoint.
M. Gagnon (Sylvain) : Bonjour.
Effectivement, on travaille à l'interne avec les collègues, là, de la Direction
des finances pour faire l'examen précis, là, de la capacité financière des...
donc pour tenir compte des avoirs des couples, ces choses-là. Donc, il y a tout
un travail qui doit se faire pour mettre à jour, parce que ça fait déjà
plusieurs années, là, que les barèmes sur lesquels on établit la contribution
de l'adulte hébergé doivent être revus compte tenu du patrimoine et autres, de
sorte qu'on travaille là-dessus. C'est un travail de longue envergure, mais on
devrait être en mesure au cours, là, des prochains mois, d'avancer avec des...
avec une proposition finale.
Mme Caron : O.K. Donc,
non seulement le patrimoine de la personne et de son conjoint, mais vraiment
son conjoint actuel, pas le conjoint dont elle n'est pas encore divorcée, par
exemple. Mais est-ce que ça, ce point-là, c'est...
M. Gagnon (Sylvain) :
J'éviterais, là, de rentrer dans les détails, là, parce que les travaux sont
complexes, là, mais on tente de prendre la situation dans sa globalité, compte
tenu effectivement, là, du cadre familial, puis ce qui entoure les différents
éléments, là, de la vie puis du patrimoine de la personne ou du couple.
Mme Caron : O.K. Mais
c'est ça. Le hic, c'est si le couple n'est plus ensemble depuis longtemps, mais
encore légalement marié...
18 h (version non révisée)
Mme Caron : ...parce que pas
divorcé, c'est... mais est-ce que vous le... sans... je comprends que vous ne
voulez pas entrer peut-être dans le détail, mais est-ce que vous le regardez?
Ça pourrait être modernisé parce que c'est ça qui... qui fait... qui cause
problème pour certains...
M. Gagnon (Sylvain) : C'est
un objet d'analyse, effectivement.
Mme Caron : O.K. Parfait.
Merci. Est ce que Mme la ministre voulait...
Mme Bélanger : Ça va, ça va.
Merci.
Mme Caron : O.K. Parfait.
Tout à l'heure, on a parlé... la collègue a posé des questions sur le programme
de soins dentaires du fédéral. Vous avez répondu, Mme la ministre, qu'il y a
aussi un programme de soins buccodentaires qui existe en CHSLD. Et évidemment,
si le programme fédéral, peu importe, là, quelle... quelle forme ça prendrait
avec compensation, sans compensation, ou quoi, si on offre plus de... plus de
soins qui sont gratuits, il y aura une demande qui va augmenter. Et la question
que je me posais à cet égard là, est-ce qu'avec, bien sûr, c'est avec la
présidente du Conseil du trésor qui est responsable des ordres professionnels,
est ce que vous envisagez de voir s'il y aura possibilité de... de reconnaître
plus rapidement les dentistes qui sont formés à l'étranger, comme par exemple l'Ordre
des ingénieurs l'a fait? Maintenant, un ingénieur formé à l'étranger il y a une
période de six mois de... de formation ou de... d'adaptation pour pratiquer au
Québec et... et ça va bien, je pense que c'est... sauf erreur, c'est le seul
ordre professionnel qui... qui l'a fait. Est ce que, dans le domaine de la
santé, pour les dentistes ou pour d'autres, est ce que c'est... c'est regardé?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
votre question est pertinente, mais c'est vraiment ma collègue présidente du
Conseil du trésor. Donc, il y a tout le volet de l'harmonisation des ordres
professionnels, des travaux en lien avec les différents champs de pratique,
mais aussi comment, dans le contexte de la pénurie, là, on peut avoir de l'assouplissement.
Bien, naturellement, je suis en faveur qu'on puisse être le plus pragmatique
possible pour les soins d'hygiène. La question se pose pour les hygiénistes
dentaires aussi, notamment, c'est très, très important en CHSLD. Alors, je
pense que c'est un élément qui est important.
Mme Caron : Merci. J'aurais
une petite question d'écriture, en fait, à la... ma question 130 à la page 236,
on... on... la réponse c'est en 2020, 77, espace, 1 000 contribuables
ont obtenu le crédit d'impôt pour personnes proches aidants. Alors, est-ce que
c'est soit 771 000, ou c'est 77 000, ou est ce qu'il y a un zéro de
trop ou... parce que le chiffre est écrit un petit peu bizarrement. Est-ce qu'il
y a quelqu'un qui peut répondre à ça?
Mme Bélanger : Est-ce que
vous pouvez, s'il vous plaît, répéter le numéro de la question?
Mme Caron : Oui, c'était ma
question 130 à la page 236 du cahier de réponses, la section CDE, la
réponse dit : En 2020. Puis là il y a le chiffre qui est écrit
bizarrement, contribuables ont obtenu ce crédit d'impôt. Je ne sais pas si vous
pouvez le...
Mme Bélanger : ...on est en
train de vérifier, là, c'est qu'on me dit. Alors, je n'ai pas le chiffre exact
sous la main, mais on va regarder pour vous donner l'information, là, dès que
possible.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Je vais vous poser une question...
Mme Bélanger : ...qu'il y
aurait un zéro de trop, donc on serait plus à 77 100. Je n'ai pas le
document formel sous les yeux, là, mais...
Mme Caron : O.K. 77 100 personnes
qui ont...
Mme Bélanger : ...c'est ce
que je... c'est que je vois dans les commentaires qui ont été transmis.
Mme Caron : Plusieurs personnes
m'ont dit que le crédit d'impôt était... était... les critères d'accès à ce
crédit d'impôt pour personnes proches aidantes sont... sont très strictes. La
Commissaire à la santé, au bien-être l'a reconnu aussi dans son tome IV,
notamment le nombre de... le nombre de jours où il faut cohabiter, et puis ça,
c'est vraiment... c'est vraiment une difficulté, d'être obligé de cohabiter.
Tantôt, vous avez dit : Il faut faire attention, quelqu'un qui accompagne
un parent à des... ou qui va faire son épicerie, c'est une chose, mais ce n'est
pas quelqu'un qui est proche aidant de manière plus... plus suivie. J'ai une
résidente de mon comté qui me disait : Moi je suis... je suis proche
aidante pour mes deux parents qui sont séparés, je ne peux pas vivre ni avec l'un
ni avec l'autre. Là, elle a réussi à avoir une place en CHSLD pour son père,
mais tout ce temps là où elle accompagnait les personnes au... à leur rendez-vous,
et tout ça, elle a été obligée de travailler, mais jamais elle n'a eu droit
au... au crédit d'impôt pour proches aidants. Une autre dame, elle, sa mère qui
a vécu chez elle pendant 30...
Mme Caron : ...les six
derniers mois de sa vie, après des chutes, a dû être en CHSLD. Parce qu'elle
n'avait pas été chez elle pendant 30 jours, elle n'a pas eu droit, la
dernière année, au crédit de... d'impôt pour proches aidants. Je sais que la
demande est grande, mais est-ce que vous regardez ce crédit-là?
Mme Bélanger : Oui. Bien, en
fait, le crédit d'impôt n'est pas... pour les aidants, n'est pas parfait, j'en
suis bien consciente. On veut réviser, hein, vous le savez, donc, plusieurs
crédits d'impôt au Québec pour les bonifier. L'objectif n'est pas d'ajouter des
critères pour que ce soit encore plus compliqué et de moins en moins utilisé.
Au contraire, l'objectif est de mieux faire connaître, d'une part, les crédits
d'impôt, mais aussi voir à la pertinence de certains critères, là, qui sont
énoncés.
Quand je vais sur le terrain, il y a
plusieurs situations qui sont rapportées, un peu comme vous venez de le
mentionner, puis effectivement, je pense qu'il faut qu'on regarde, dans le
fond, pour que ce crédit d'impôt soit utilisé, là, à sa juste valeur puis qu'il
soit facilitant aussi. Alors, ça fait partie des travaux qui sont à faire.
Puis je veux quand même aussi mentionner
qu'avec l'arrivée de Santé Québec, avec le ministère de la Santé et des
Services sociaux 2.0, bien, certainement que ces éléments-là vont faire
partie des orientations à regarder. Pour moi, ça fait partie du soutien à domicile.
Mme Caron : Et dernier point
sur les... il nous reste quelques secondes, les proches aidants, on a des
politiques et des plans d'action pour qu'elles se reconnaissent elles-mêmes, et
tout ça. Mais il semblerait que... en tout cas à certains endroits dans le
réseau, on ne reconnaît pas vraiment leur expertise. On refuse de leur parler,
on veut parler à la personne aidée, qui n'est pas toujours en mesure de dire ce
qui... ce qui ne va pas quand, quand elle arrive, par exemple, chez le médecin
ou à l'hôpital. Est-ce qu'il y a des actions pour mieux reconnaître, s'assurer
que le réseau reconnaît mieux ou a plus d'égard envers les personnes proches
aidantes?
Mme Bélanger : Je pense
que... Écoutez, il faut qu'on continue de faire nos grandes campagnes
nationales pour le rôle des proches aidants. Ça fait partie de la stratégie. On
va revenir avec des éléments d'information. C'est très important. Nos proches
aidants ont besoin d'être reconnus.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci, Mme la ministre. Alors, le bloc de l'opposition officielle est
terminé. Alors, je me tourne du côté du gouvernement avec la députée de
Soulanges pour une période de 19 minutes 25 secondes.
Mme Picard : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je tenais d'abord à saluer toutes les équipes qui sont ici.
Je crois que c'est vos derniers crédits santé, si je ne me trompe pas, donc je
vous souhaite un beau repos ce soir. Je sais que c'est grandement mérité.
Donc, bien sûr, je vais profiter de cette
période de crédits pour parler principalement plus sur les personnes proches
aidantes, mais d'abord les parents des personnes proches aidantes, des parents
d'enfants handicapés. Comme vous le savez, avoir un enfant gravement malade
apporte un gros lot de défis. On a beaucoup, beaucoup de paperasse à démêler,
on a un stress immense. Surtout quand les premiers moments où on apprend que
notre enfant est handicapé, on a des formulaires à remplir, on est... Souvent
l'enfant est hospitalisé et on est dans un stress vraiment immense. Puis je me
rappelle justement avoir été au chevet de ma petite cocotte à Sainte-Justine,
en train de remplir des formulaires au lieu de me consacrer directement à ses
soins.
• (18 h 10) •
J'ai eu la chance, tantôt, de poser la question
à la ministre de la Famille concernant le programme, le supplément pour enfants
handicapés nécessitant des soins exceptionnels. En fait, comme vous le savez,
on l'a élargi pour les enfants de moins de deux ans. Donc maintenant, les
petits... les petits cocos très malades vont pouvoir avoir accès à ce
14 000 $ là par année. Donc, c'est vraiment majeur pour plusieurs
familles qui sont dans une détresse incroyable au moment où on se parle.
On a eu la chance aujourd'hui de faire une
belle annonce avec l'organisme l'Étoile de Pacho. On a créé un pont
administratif entre deux programmes. Donc, je vous donne la chance aujourd'hui
de parler de l'allègement de la bureaucratie pour les parents qui sont
concernés.
Mme Bélanger : Bien, merci
pour la question. Puis permettez-moi de saluer ma collègue députée de... je
peux nommer, députée de La Pinière. Je peux nommer, hein? Oui?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Bélanger : Oui. Non, mais
là, je veux...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : La Pinière, bien sûr, oui, oui.
Mme Bélanger : Oui. En fait,
je retourne la balle de ce côté-là parce que je sais qu'il y a eu tout un
travail qui a été fait de sensibilisation, notamment avec l'Étoile de Pacho.
Alors, je pense que c'est un bel exemple d'un travail important qui... Et puis,
oui, je suis très, très heureuse de cette annonce...
Mme Bélanger : ...je pense que
les parents qui ont des enfants handicapés ont un travail important, 24 heures
sur 24, sept jours sur sept. C'est un mandat à vie. Et on le voit, dans le
fond, comment c'est important d'essayer d'enlever toutes les tracasseries
administratives, parce qu'ils ont déjà beaucoup de responsabilités. Et je pense
que l'annonce qui va sortir bientôt, peut-être que c'est encore... dans les
médias au moment où on se parle, là, c'est une question de... mais je pense
que, ça, c'est vraiment un pont administratif important qui va... qui vient...
Concrètement, là, c'est entre deux ministères, puis ça, c'est important parce
que ce n'est pas facile non plus de faire des ponts administratifs, ça fait que
c'est un bon exemple de ce qu'on peut faire, là, quand tout le monde s'y met.
Alors donc, c'est vraiment, ce programme,
le programme SEHNSE, qui... Donc, on le voit, là, les enfants sont évalués à la
naissance par différents spécialistes, souvent dans des milieux spécialisés,
pas toujours, mais souvent, et ils doivent donc compléter une série
d'évaluations, puis quand ils arrivent, donc, pour avoir des services de
soutien à domicile, ils devaient... les travailleurs sociaux des CLSC devaient
recommencer le travail au complet. Alors là, c'est un pont administratif.
D'ailleurs, les parents vont devoir y consentir, bien sûr, mais, à partir du
moment où un parent consent, il y aura le transfert de l'information.
Donc, c'est vraiment important, c'est au
niveau du ministère du Revenu, donc, et c'est ma collègue ministre responsable
de la Famille, là, qui en a fait l'annonce. Donc, c'est vraiment... l'objectif,
c'est d'éviter de refaire des évaluations, de permettre à la travailleuse
sociale... parce que c'est sûr que la travailleuse sociale en soutien à
domicile, elle doit quand même évaluer l'enfant puis planifier l'offre de
services, c'est important, là, mais elle va avoir toute l'information. Donc,
c'est vraiment une très, très bonne... très, très bonne nouvelle. Je pense que
ça a été très bien accueilli. Merci à tous ceux qui ont contribué à ça.
Mme Picard : Merci
énormément. Puis c'est rare pour... c'est rare qu'on voie deux ministères,
comme ça, travailler ensemble, puis rapidement, en plus, là. Je ne sais pas si
les gens des équipes sont ici, mais ça a été vraiment un beau travail qui a été
fait des deux cabinets, puis c'est vraiment apprécié.
J'avais une autre question par rapport à
un autre dossier chouchou pour moi, qui est à même votre cabinet, c'est le
MADA, le... Municipalités amies des aînés. En fait, on le sait que, plus les
personnes sont vraiment bien dans leur milieu, plus elles sont impliquées,
bénévolement mais aussi au sein de leur communauté, elles ont beaucoup de
chance de vieillir en santé. Donc, le programme Municipalités amies des aînés,
qui a été fait en 2008, il y a eu beaucoup de travail qui a été fait, donc je
voulais savoir si... En fait, pour ceux et celles qui ne le connaissent pas,
c'est vraiment les municipalités qui peuvent former des comités, puis les gens
peuvent... peuvent, en comité, des citoyens de la municipalité, choisir quelles
infrastructures... si on veut mettre un banc à tel endroit, dans tel parc,
donc, c'est vraiment eux qui décident, ils ont un budget associé. Donc, je
voulais savoir, pouvez-vous m'en dire un peu plus sur les investissements puis
les municipalités concernées?
Mme Bélanger : Oui. Bien,
j'aimerais peut-être commencer avec, bien, une bonne nouvelle puis une bonne
perception que des grandes instances mondiales du Québec ont du Québec. Et
l'OMS a mentionné à quelques reprises que le Québec est un modèle pour le volet
Municipalités amies des aînés. Ça, je pense que c'est important. Je me tourne
vers Dr Boileau, qui est le directeur national de la Santé publique. Puis c'est
vraiment fondamental, dans un contexte de vieillissement de la population, que
les municipalités soient présentes, avec des plans d'actions concrètes. Puis,
actuellement, au Québec, là, c'est 1000 municipalités, ce n'est quand même pas
rien, qui font partie de la démarche Municipalités, donc, amies des aînés.
Il y a deux volets. Le volet un, c'est vraiment...
certaines municipalités vont nous faire une demande de subvention. Donc, c'est
un programme conjoint avec ma collègue ministre des Affaires municipales, pour
qu'elles puissent aller de l'avant pour, premièrement, rédiger une politique.
Donc, le premier geste concret, pour une municipalité, c'est de se doter des
ressources nécessaires pour se créer une politique, un plan d'action. Et, par
la suite, il y a un volet deux, qui vise, vraiment, là, à donner des ressources
humaines pour qu'ils puissent avoir un coordonnateur. Donc, c'est toute une
mobilisation citoyenne à partir des municipalités, avec les forces vives d'une
communauté, et ça fait une très, très grande différence. 1000 municipalités,
bien, on vise qu'éventuellement l'ensemble des...
Mme Bélanger : ...puissent
être amis des aînés. Donc, ils vont se donner des actions en lien avec la
sécurité alimentaire, avec la bienveillance, avec le transport, avec les
loisirs. Donc tous les axes, je dirais, de notre société peuvent se retrouver à
l'intérieur de ce plan d'action. Puis c'est vraiment très mobilisant pour
l'ensemble des partenaires. On veut continuer, on va de l'avant. C'est un
programme qui va se poursuivre, et on veut le renforcer aussi. Alors donc, on
souhaite vraiment que ces plans d'action puis cette nomenclature d'ami des
aînés prennent encore plus d'espace. Donc, alors, voilà, on va de l'avant pour
ça.
Mme Picard : Merci, Mme la
Présidente. J'avais une dernière question pour ma part. Bien sûr, je ne peux
pas passer à côté du soutien à domicile qui m'est cher. Le gouvernement a fait
vraiment beaucoup d'investissements dans les années passées. Ils en ont... Il
en fait encore cette année, je pense entre autres aux popotes roulantes, aux
soins directs donnés au chevet des patients à domicile. Récemment aussi,
l'année passée, je ne sais pas si vous vous rappelez, mais on avait justement
le programme d'adaptation de domicile, des Affaires... du ministère des
Affaires municipales, qui passait l'adaptation de domicile de 16 000 $
à 50 000 $ pour un usager à la maison. Donc, ça a été vraiment très
apprécié de plusieurs personnes pour rester à la maison.
Donc, vous dites souvent qu'il y a un
virage majeur en soins à domicile, donc j'aimerais que vous m'en dites plus sur
ce virage majeur vers le soutien à domicile.
Mme Bélanger : Je pense que
c'est important. On a eu l'occasion d'en parler beaucoup, là, dans la séance de
travail actuelle. Puis on le sait que notre gouvernement fait beaucoup pour le
soutien à domicile. Le rapport de la commissaire Santé Bien-Être vient amener
des recommandations. Il y a des recommandations fortes, extrêmement
importantes, qui sont les assises de ce virage qu'on doit faire.
Donc la première, c'est vraiment de se
doter d'une politique nationale de soutien à domicile. Puis là, bien, dans une
politique nationale, on va se poser les bonnes questions par rapport à
qu'est-ce qu'on veut faire avec les services de soutien à domicile, qui doit
être impliqué, quelles sont les ressources financières disponibles, quel est
l'écosystème du soutien à domicile. Donc, la politique nationale va être un
élément important du virage.
L'autre élément majeur que la commissaire
Santé bien-être nous a mentionné, et c'est... elle mentionne le fait d'avoir
des bureaux régionaux pour que les aînés sachent, quand ils ont besoin que ce
soit d'un appareil auditif qu'on a parlé aujourd'hui, des... bon,
éventuellement, les soins dentaires, des... d'être en relation avec les
organismes proches aidants, des questions sur la maltraitance, qu'il y ait une
espèce d'endroit, un hub, un lieu où les aînés peuvent avoir l'information.
Puis ça, c'est très important. La commissaire Santé bien-être parle de bureaux
régionaux, nous allons examiner ça. On sait qu'on a des CLSC au Québec qui sont
présents dans... partout au Québec, alors est-ce que les CLSC pourraient jouer
ce rôle de bureau régional? Mais c'est vrai que les aînés, aujourd'hui, quand
on se promène, là, il faut être lucides, les aînés nous disent : C'est
compliqué, on ne sait pas où aller, quand vient le temps d'aller chercher des
services, à quelle porte on frappe exactement pour aller chercher
l'information. Alors, c'est important. C'est une des recommandations
extrêmement importantes de la commissaire santé bien-être. Donc, la politique,
les bureaux régionaux, puis on va regarder l'ensemble d'autres éléments, des
constats de la commissaire santé bien-être, mais des constats qui ont été faits
aussi il y a quelque temps par d'autres instances en lien avec les services de
soutien à domicile. Puis on va regarder les meilleures pratiques aussi qui sont
faites un peu partout dans le monde.
• (18 h 20) •
Mais je veux quand même rappeler qu'en
soutien à domicile au Québec, il faut quand même être fiers de ce qu'on fait
actuellement. Alors on travaille, là, à réviser le rôle des travailleurs
sociaux. Mais ce n'est pas ça qui va transformer complètement les services de
soutien à domicile, j'en suis bien consciente, donc il y a tout le volet des
investissements, il y a le volet de nos partenaires. Je veux y aller très
brièvement, là, mais les EESAD, donc extrêmement important, mais toutes les
centres d'action bénévole qui offrent la popote roulante, les services
d'accompagnement, des services de... pour briser l'isolement social. Ça fait
que, vous savez, nos centres d'action bénévole, pour moi, là, ça fait partie de
l'écosystème du soutien à domicile. C'est extrêmement important. Ils ont un
rôle majeur.
On a parlé du chèque emploi service, on a
parlé du PEFSAD, bien sûr, mais je veux aussi quand même mentionner qu'il y a
tout le volet des soins palliatifs à domicile. On n'en a pas parlé aujourd'hui,
mais cet élément-là est extrêmement important au niveau des soins palliatifs à
domicile. Puis on le voit, là, qu'il y a une augmentation, il y a un désir de
recevoir les...
Mme Bélanger : ...soins
palliatifs à domicile. Alors, on va être au rendez-vous par rapport à ça, c'est
clair, c'est important. On a nos maisons de soins pal, mais notre soutien à
domicile est très important.
Puis je termine avec le volet innovation,
technologie. J'ai déjà eu une question de votre côté. Et c'est très important,
puis il y a des innovations, actuellement on travaille avec Medtech, avec les
projets envisAGE, il y a Philippe Voyer qui est le vice-doyen...
Une voix : ...
Mme Bélanger : ...vice-doyen
de la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, qui est déjà en
projet pilote actuellement pour les objets connectés, les technologies de
l'information dans six régions du Québec, il y a des résultats, donc il est en
train d'évaluer ça. Donc, c'est important, les technologies. On ne peut pas se
lancer comme ça sans être sûr de l'impact. Alors, c'est important. Mais on
regarde tout ça. Ça fait que le... tout ce qu'on a, là, actuellement, et y
compris les rapports des différents experts, vont nous aider à améliorer les
services de soutien à domicile au Québec.
Puis je veux quand même mentionner qu'on est
sur les trois indicateurs. Ces trois indicateurs, il pourrait y en avoir une
panoplie, mais sur les trois que nous avons sélectionnés, il y en a quand même
deux qui, selon les projections que vous avez faites, on devrait être en mesure
d'atteindre... la P13 est terminée, là, mais on a toujours nos... nos résultats
un petit peu plus tard, on devrait même les dépasser. Ça fait que c'est sûr que
la barre va être plus haute pour la prochaine année.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole à la
députée de Châteauguay, 5 min 5 s.
Mme Gendron : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la ministre. Merci de vous prêter tous à l'exercice.
Je pense que c'est un exercice important parce que ça permet, de un, de
préciser et d'expliquer toutes les mises en œuvre de votre ministère. Donc,
merci beaucoup d'être... d'être avec nous aujourd'hui.
J'aimerais revenir sur les résidences pour
personnes âgées, les RPA. En fait, vous avez beaucoup parlé d'écosystème
dans... dans votre dernière réponse, puis j'aime ça, je pense que les RPA font
aussi partie d'un écosystème d'habitation, en fait, un écosystème plutôt de
résidences pour aînés, donc, avec la maison des... des aînés, les soins à
domicile, les CHSLD également. Je pense aussi que, comme notre collègue la
députée de La Pinière a... a mentionné tantôt, il y a d'excellentes RPA, puis
je pense que c'est important également de le souligner.
J'aimerais aussi dire à quel point le bien
des aînés vous tient à cœur, on le sent, on le sait. C'est une priorité, puis
on le sent à travers toutes vos démarches. Donc, j'aimerais... je voulais
mettre ça en lumière.
Il y a d'excellentes RPA, mais c'est sûr
qu'ils font... font face à certains grands défis, vous le savez bien. Le
gouvernement a investi aussi pour... pour éviter la fermeture et pour aider
ces... à maintenir les RPA ouvertes. Puis il y a également plusieurs
discussions, là, qui se tiennent avec des associations, là, par rapport aux...
aux RPA qui sont à but non lucratif.
Fin janvier, vous avez fait une... une
belle annonce, entre autres, pour apporter du soutien à des RPA OBNL, mais
également à des RPA à but lucratif. Ça touchait les 30 unités et moins.
Puis là, tantôt, vous en avez rapidement parlé, c'est des mesures importantes,
mais vous avez été pressée dans votre réponse, puis j'aimerais vous donner
l'occasion de... de répondre, en fait, en lien avec les mesures qui ont été
mises en place par votre ministère en lien avec les RPA.
Mme Bélanger : Bien oui, je
vais y aller rapidement parce que je vois que le temps file, mais j'ai eu
l'occasion de le répéter à quand même à plusieurs reprises, hein, depuis les
cinq, six dernières années, c'est beaucoup, beaucoup d'argent qui a été investi
dans les RPA, notamment, là, au niveau de l'immobilier.
Alors, immobilier, on parle des gicleurs.
Alors, je n'ai pas besoin d'aller dans le détail de ça, vous le savez, et le
programme est encore reconduit au moment où on se parle.
On a aussi, ça, c'est très peu connu, un
programme pour la modernisation des infrastructures pour nos petites RPA. Donc,
ils peuvent avoir accès à des subventions pour moderniser leurs
infrastructures.
Troisième programme, le paiement pour les
primes d'assurance. On sait que les primes d'assurance ont explosé depuis les
dernières années. Certaines RPA ont vu doubler, tripler leurs primes
d'assurance. Alors, c'est majeur. Donc, le gouvernement a été au rendez-vous
pour soutenir l'augmentation faramineuse des primes d'assurance. Le programme
et toujours en vigueur.
Quatrième programme l'augmentation de
salaire des employés de la fonction publique, notamment les préposés aux
bénéficiaires et certains autres professionnels de soins, au cours de la
pandémie, a eu un impact direct sur le salaire des employés en RPA qui
voulaient aussi avoir quelque chose de comparable. Donc, là aussi, de l'argent
pour aider à payer le salaire des employés. Alors...
Mme Bélanger : ...ça, là,
c'est majeur, c'est majeur. On en fait énormément. Je pense que, là, on ajoute
une mesure qui est urgente, qui est l'allocation à la personne, j'ai eu
l'occasion d'en parler tantôt. Elle est importante, cette mesure-là, elle doit
aller directement à la personne ou au proche aidant qui soutient cette personne-là.
C'est de l'argent qui va arriver du CISSS et du CIUSSS, donc, après avoir
évalué de façon standardisée. Les RPA, là, ils vont avoir un travail à faire de
cheminement à l'intérieur de ça. Il n'est pas question que ça soit le bail et
les soins entremêlés, on veut faire vraiment la distinction entre ces deux
éléments-là.
Maintenant, on le commence avec les RPA,
plus la catégorie 3. Éventuellement, on regardera pour l'ensemble, 3 et 4. Je
dis 3 parce qu'on a plus de RPA 3 que de RPA 4, mais disons pour les 30 unités
et moins.
Ça fait qu'on s'en va là, mais, en même
temps, je pense que le ministre des Finances a été très clair, lors du budget,
qu'il veut aussi examiner, mettre en place un comité pour évaluer la pérennité
du modèle financier au niveau des RPA. Parce qu'entre nous, il y a des... il y
a quand même énormément de financement qui est mis en place pour les RPA, ça
fait qu'à un moment donné il faut se poser la question sur la valeur réelle,
qu'est-ce que ça a donné? Puis on le fait pour éviter que les RPA ferment.
Je termine en disant que les RPA, il y en
a beaucoup qui ont fermé, au Québec, et il y en a qui ont fermé, et ce n'était
pas seulement en lien avec les composantes financières. Certaines ont fermé
parce qu'il y avait des enjeux de qualité. Alors, je pense que, ça, c'est
important de le mentionner. Certaines ont fermé parce que les propriétaires
atteignent un certain âge, n'ont plus la capacité, et d'autres parce qu'ils ne
retrouvent plus la relève. Alors, donc, c'est important, on continue pour les
RPA.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, le temps alloué à
l'étude du volet Aînés des crédits budgétaires du portefeuille Santé et
Services sociaux étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix des crédits.
Alors, le programme 5, intitulé Conditions
des aînés, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté sur division. Finalement, l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Santé et Services sociaux pour l'exercice financier
2024-2025 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté sur division. En terminant, je dépose les réponses
aux demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au jeudi 25 avril à 14 heures, où elle entreprendra l'étude
du volet Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille Relations
internationales et Francophonie. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 30)