Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 16 avril 2024
-
Vol. 47 N° 46
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Culture et des Communications, volet Jeunesse
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures trente minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je m'excuse. Je m'excuse. C'est le moment solennel qui
commence. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie, je vous le
rappelle, afin de procéder à l'étude du volet Jeunesse, c'est pour ça qu'il y a
des rires ce matin... cet après-midi, plutôt, des crédits budgétaires du
portefeuille Culture et communications pour l'exercice financier 2024-2025. Une
enveloppe de 1 heure a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Schmaltz (Vimont) est remplacée par M. Poulin
(Beauce-Sud); Mme Prass (D'Arcy-McGee) par Mme Cadet (Bourassa-Sauvé);
et M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne) par Mme Zaga Mendez
(Verdun).
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, bienvenue, Mesdames et Messieurs, à la commission.
Nous allons donc procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 15 minutes,
incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces crédits sera
effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit cet après-midi, vers 16 h 30.
Donc, on va commencer avec une première intervention pour la députée de... de l'opposition.
La parole est à vous pour une période de 14 minutes 30 secondes.
Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je remercie d'abord, donc, les représentants de l'union
universitaire... l'Union étudiante du Québec, de l'UEQ, qui sont présents ici.
Voilà, vous la voyez, la Présidente. Parce qu'ils avaient envie, donc, de vous
entendre, M. le ministre, pour parler, sans surprise, de rémunération des
stages dans le secteur public. Vous n'êtes pas, donc, sans savoir... Donc, l'argumentaire,
donc, il a été fait, donc, à maintes reprises, donc, par... bien, par, donc,
une... les représentants étudiants. Donc, ces stages, donc les jeunes qui
complètent des stages et mises en œuvre de leurs compétences, donc,
travaillent... cet enjeu touche de façon disproportionnée les programmes d'études
à prédominance féminine. Nous savons...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Cadet : ...que, donc,
souvent, donc, ces stages, donc, sont obligatoires, ils ont donc un impact,
donc, particulier sur les jeunes, sur la prochaine génération, la génération,
donc, que vous devez représenter, M. le ministre. Donc, la première question,
donc : Est-ce que les jeunes stagiaires ont l'appui du ministre
responsable du dossier de la jeunesse dans ce dossier?
M. Lacombe : Oui, tout à
fait, en ce sens où, clairement, on a déjà indiqué notre état d'esprit par
rapport à cet enjeu-là, puis ce n'est pas une objection de principe, c'est,
essentiellement, en ce moment, une considération budgétaire, parce que, vous le
savez, le dernier budget qu'on a mis de l'avant, qui a été un budget exigeant,
ne nous a pas permis de faire tout ce qu'on aurait souhaité faire. Par contre,
on a bon espoir qu'au cours des prochaines années on puisse faire des
mouvements en ce sens-là.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Est-ce que vous avez soumis une demande formelle au Conseil du trésor
et au ministre des Finances, comme ministre de la Jeunesse, sur la rémunération
des stages dans le secteur public?
M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire,
ça ne relève pas du Secrétariat à la jeunesse, donc, évidemment, ce n'est pas
au secrétariat à faire cette demande-là, non pas au Conseil du trésor, mais
plutôt au ministère des Finances, dans le cadre de l'exercice prébudgétaire. C'est
un exercice, l'exercice prébudgétaire, qui se fait ministère par ministère.
Donc, évidemment, tout le monde est consulté, mais les demandes doivent être
faites par les ministères titulaires. Donc, dans ce cas-ci, c'est le ministère
de l'Éducation supérieure.
Mme Cadet : C'est tout de
même un dossier transversal, M. le ministre. Donc, au-delà, donc, des demandes
formelles, est-ce que vous avez fait un plaidoyer, depuis que vous êtes
ministre, en ce sens, pour soutenir les étudiants stagiaires dans le dossier de
la rémunération des stages dans le secteur public?
M. Lacombe : Bien, je le
disais, la cause est déjà entendue, en ce sens où ce n'est pas une objection de
principe. Donc, je pense que c'est intéressant de voir d'où on part, puis où on
arrive, quand même, puis quel est l'état de la situation aujourd'hui. On part d'un
scénario, il y a quelques années, où ce n'était pas du tout dans les cartons,
peu importe le gouvernement qui était là, parce qu'essentiellement c'était
reconnu, ces stages, comme faisant partie du cadre scolaire, donc faisant
partie des études, puis ne devant pas être rémunérés. Évidemment, il y a eu une
grande mobilisation étudiante, que je salue, par ailleurs, et j'encourage d'ailleurs
les jeunes à continuer de faire valoir leur opinion là-dessus. Mais, sur le
fond, je le répète, le gouvernement a déjà, d'ailleurs, voté en faveur d'une
motion à cet effet là, puis on a déjà indiqué que, bon, cette année, ce n'est
pas possible, mais qu'au cours des années suivantes, bien on fera le travail
nécessaire pour être capables de faire des pas vers l'avant.
Mme Cadet : Donc, à ce stade-ci,
quel est l'engagement que vous êtes prêt à prendre auprès des étudiants qui
sont présents, qui vous écoutent, parce que là, vous dites, donc, cette année,
ça n'a pas été possible. Donc, dans les années suivantes, vous allez faire ce
pas-là. Est-ce que vous allez faire un plaidoyer en ce sens auprès de vos
collègues, au Conseil des ministres, pour que cet élément, donc, se retrouve
dans la prochaine planification budgétaire?
M. Lacombe : Bien, tout à
fait. C'est de ma responsabilité, comme ministre responsable de la Jeunesse, de
défendre les dossiers jeunesse. Encore une fois, on a voté en faveur de la
motion à l'Assemblée nationale, donc c'est sûr qu'on continuera le travail. L'engagement
qu'on prend, c'est de continuer cette discussion-là, puis on sera toujours
disponibles pour discuter avec les groupes. Puis, dans tous les cas, la forme
que devrait prendre cet engagement-là, c'est la forme d'une bourse qui, par
exemple, pourrait être versée à un étudiant lors d'un stage final. Donc, je le
répète, là, je pense qu'il n'y a pas de porte à défoncer, parce que la porte,
elle est déjà ouverte, il n'y a pas d'opposition de principe sur cette
question-là.
Mme Cadet : Merci. Mercredi
dernier, j'ai présenté une motion, une motion du mercredi, là, sur la
rémunération des stages. M. le député de Beauce-Sud a fait une allocution,
donc, d'ailleurs, donc, lors de cette... le débat sur cette motion. Vous avez
voté contre la motion, le lendemain, qui portait... qui demandait pourtant,
tout simplement, au gouvernement de présenter un échéancier de mise en œuvre de
la rémunération des stages. Le ministre vient de dire... Oui?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...consentement pour que le député de Beauce-Sud s de beaux
sites puissent répondre, étant l'adjoint parlementaire du ministre?
Mme Cadet : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Allez-y.
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. C'est un plaisir de vous retrouver, chacun et chacune d'entre
vous, pour l'étude de ces crédits, évidemment, en compagnie du ministre. Je
tiens d'abord, Mme la députée, à vous remercier pour le pouding chômeur que
vous m'avez cuisiné, parce que vous savez que j'ai déposé un projet de loi qui
crée la Journée nationale de l'érable, et que j'ai inscrit le pouding chômeur
dans ma carte de Noël cette année, alors j'ai très hâte d'y goûter avec vous.
M. Lacombe : On est jaloux.
M. Poulin : Tout le monde est
jaloux ici. Au-delà de cette parenthèse, votre question est extrêmement
légitime et extrêmement sérieuse, là. De bon aloi, vous avez, effectivement,
déposé une motion du mercredi, comme on les appelle à l'Assemblée nationale, la
semaine dernière, où j'ai eu la chance de m'exprimer sur le sujet.
Effectivement, c'est un vote que j'assume. Je le place dans un contexte où j'ai
eu la chance d'exprimer aussi toutes les mesures que notre gouvernement a mises
en place pour les étudiants, à travers le Québec, depuis notre arrivée. On a un
programme de prêts et bourses qui est plus généreux qu'il ne l'a jamais été. On
a mis en place les bourses Perspective Québec. On a, dans certains secteurs,
entre autres, dans le domaine de l'éducation, pour recruter des enseignants,
mis des bourses en place. Il faut aussi regarder...
Et, dans mes différentes discussions
avec...
M. Poulin : ...les groupes
étudiants le reconnaissent. Il faut aussi regarder l'ensemble des outils
financiers qui ont été mis à la disposition des étudiants depuis notre arrivée.
Alors, oui, le ministre l'a très bien indiqué, nous allons continuer de
travailler dans une perspective d'améliorer les conditions pour les stagiaires
à travers le Québec, ça, c'est bien évident, notamment, évidemment, dans le
secteur public. Mais il faut aussi regarder tout le chemin qui a été parcouru,
notamment depuis 2020, dans le cadre de la pandémie, où on a à revaloriser
certains métiers, où on a à convaincre des jeunes de s'inscrire au niveau
collégial et au niveau universitaire.
Donc, c'est pour cette raison-là que nous
n'avons pas donné notre appui à la motion, mais que, comme le ministre vient
tout juste de le mentionner, nous croyons qu'il faut continuer nos travaux,
parce que, du même coup, il ne faudrait pas arriver avec une aide financière
spécifique pour les stages, mais retirer le programme des prêts et bourses puis
retirer les bourses Perspective et tout ce qu'on a annoncé. Ce matin, j'étais à
l'étude des crédits de la ministre de l'Enseignement supérieur, qui a bien
indiqué qu'il y aurait des sommes financières jusqu'en 2027. Alors, mais, somme
toute, je pense qu'on parle le même langage, peut-être pas au même rythme, tout
simplement.
Mme Cadet : Nous ne parlons
pas... Nous parlons le même langage, donc, vous avez évoqué le rythme. M. le
ministre, donc, vous venez, donc, de faire un engagement. Donc, vous vous êtes
engagé, donc, à soutenir les étudiants, donc, qui mènent, donc, cette bataille
pour la rémunération des stages dans le secteur public. Donc, l'engagement formel
que vous leur faites, c'est que, d'ici le prochain budget, donc, vous, vous
aurez fait des représentations en ce sens auprès de vos collègues.
M. Lacombe : Bien,
l'engagement, il est déjà clair, parce qu'en octobre dernier, on ne va pas en
faveur d'une motion. Donc, je pense qu'on ne peut pas avoir un engagement plus
public que ça. Donc, l'engagement, il est là. Maintenant, ma réponse, elle est
très claire à ce sujet-là. Là, vous allez un peu plus loin en tentant de me
faire dire que ce sera l'année prochaine. Ce que je vous dis, c'est qu'on va
continuer à travailler pour que ça puisse se concrétiser au cours des
prochaines années. Est-ce que ça sera l'année prochaine? Est-ce que ce sera
l'année suivante? Je n'ai pas la réponse à cette question-là. Mais la bonne
nouvelle, c'est qu'on est parti d'un schéma de pensée où c'était du tout... où
ce n'était pas du tout possible, mais je ne parle pas juste du gouvernement, là
je parle de tout le monde...
Mme Cadet : Merci, merci, M.
le ministre.
M. Lacombe : ...mais là,
maintenant, on a avancé, donc on verra au cours des prochaines années.
Mme Cadet : Merci. Donc, dans
ce cadre-là, est-ce que vous vous engagez, donc, à rencontrer les associations
étudiantes pour parler du dossier de la rémunération des stages à titre de
ministre de la Jeunesse?
M. Lacombe : Bien, si elles
le souhaitent, ça me fera... ça me fera plaisir. On refuse rarement des
rencontres avec les groupes.
Mme Cadet : Je continue,
donc, sur la même veine. Donc, au niveau, donc, des écueils, donc, on sait
bien, donc, que le dossier de la rémunération des stages. Donc, au-delà du
principe, il est particulièrement important aujourd'hui, en raison de la hausse
du coût de la vie et, donc, de l'inflation, donc, qui touche particulièrement,
donc, les jeunes en situation de vulnérabilité. Ce sont des écueils qui
compliquent la possibilité des jeunes Québécois de se partir dans la vie. Vous
venez d'entendre un peu, donc, la période des questions.
Donc, on a parlé de la possibilité pour
les jeunes d'accéder à la propriété. Il n'y avait rien, dans le dernier budget,
au sujet de l'accession à la propriété chez les jeunes. Donc, quel est votre...
Quel est l'engagement, donc, que vous faites à cet égard, donc, pour porter ce
dossier à titre de ministre de la Jeunesse?
• (15 h 40) •
M. Lacombe : Bien, d'abord,
je veux dire que je suis très sensible à cet enjeu-là, parce que je suis
moi-même locataire, donc peut-être un des rares ministres à être locataire au
Conseil des ministres. Donc, je suis très, très conscient de cet enjeu-là parce
que je le vis moi-même et j'ai de très bons revenus. Et je trouve parfois que
c'est difficile, effectivement, quand je regarde le marché immobilier. Donc, je
peux très bien comprendre que, pour d'autres familles, c'est très difficile.
Maintenant que j'ai dit ça, c'est un ensemble de facteurs. Je pourrais vous
faire la liste, mais je sens que vous allez me couper si je fais ça, donc je ne
le ferai pas. Mais la liste de tous les gestes qu'on a posés pour remettre de
l'argent dans le portefeuille des Québécois, ça, ça compte. Par exemple,
lorsque le gouvernement fédéral a annoncé le compte d'épargne libre d'impôt
pour l'achat d'une première propriété, le gouvernement du Québec a embarqué
aussi, donc on a suivi. C'est un nouvel outil pour les ménages, pour les
jeunes, pour avoir accès à la propriété.
Donc, il faut, je pense, continuer dans
cette voie-là, puis évidemment être ouvert à d'autres possibilités aussi. Mais
je pense qu'on en a fait beaucoup jusqu'à maintenant.
Mme Cadet : J'enchaîne déjà,
donc, sur le repreneuriat d'entreprise. Je vous lis le titre du communiqué du
Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec au lendemain du dernier
budget : Les jeunes chambres de commerce regrettent l'absence de mesures
supplémentaires en repreneuriat et en santé mentale dans le cadre budgétaire
2024-2025. Le dernier budget, il n'a consacré que 9 millions sur trois ans pour
ce qui concerne le repreneuriat d'entreprise, donc, une enveloppe... un peu
plus, donc, qui concerne... qui comprend, donc, d'autres éléments. On sait
qu'il y a plusieurs entreprises, qui sont créées depuis de nombreuses années
dans leur milieu, qui vont fermer leurs portes, faute de relève et...
Mme Cadet : ...l'entrepreneuriat,
bien, c'est l'un des sept axes de la stratégie d'action du Plan d'action
jeunesse. Est-ce que vous avez fait une demande formelle pour les jeunes en
prévision du dernier budget au sujet du repreneuriat d'entreprise?
M. Lacombe : Bien, il y a
déjà des mesures qui sont en place. Il y a déjà aussi des gestes qui sont
posés. Vous savez, c'est sûr qu'il y a énormément d'enjeux, puis le Secrétariat
à la jeunesse, ce n'est pas évidemment le ministère titulaire de toutes ces
mesures-là. Donc, notre rôle, c'est effectivement d'avoir un plan d'action,
d'ailleurs, qu'on est en train de remettre à jour. Je ne sais pas si on aura
l'occasion d'en reparler. Mais dans le plan précédent, effectivement, il y
avait des mesures parce que l'entrepreneuriat était un des sept axes. Et dans
ces mesures-là, mon collègue me donnait un bon exemple qui nous vient de la
Beauce avec l'École d'Entrepreneurship, comme ça qu'on le dit, de la Beauce,
où, par exemple, on offre des formations sur le repreneuriat. Donc, oui, c'est
un enjeu qu'on... évidemment qu'on... non seulement qu'on reconnaît, mais sur
lequel on agit.
Mme Cadet : Vous venez...
Bien, on va tout de suite aborder le sujet, donc, du Plan d'action jeunesse.
Donc, le Plan d'action jeunesse 2021-2024 s'est terminé le 31 mars
dernier. Vous venez de dire que l'entrepreneuriat était l'un des sept axes
d'intervention de ce PAJ. Donc, dans le prochain Plan d'action jeunesse, est-ce
que vous entrevoyez, donc, couper l'un des axes d'intervention?
M. Lacombe : Ce n'est pas une
intention, mais on repart l'esprit bien ouvert, parce qu'évidemment on ne
s'attache pas nécessairement à ce qui était là auparavant. Si on refait le Plan
d'action jeunesse après avoir fait des consultations, c'est parce qu'on veut
vraiment avoir l'esprit ouvert sur les aspirations des jeunes, puis c'est le
travail qu'on est en train de faire en ce moment. Donc, les consultations se
sont terminées. Puis, dans la prochaine année, bien, on va mettre sur pied ce
plan d'action jeunesse, un nouveau plan d'action jeunesse, puis on sera en
mesure de le présenter quand il sera terminé.
Mme Cadet : Quand est-ce que
le Plan d'action jeunesse 2024-2029 va être présenté?
M. Lacombe : Il sera... Ça
ira dans, je dirais, quelques mois, là, donc au mois de mars prochain.
Mme Cadet : Au mois de mars
2025?
M. Lacombe : Exact.
Mme Cadet : D'accord. Mais le
Plan d'action jeunesse... donc 2024-2029. Déjà, donc, dans le dernier Plan
d'action jeunesse, donc, sur trois ans, donc, vous aviez mis, donc,
300 millions de dollars. Là, ce qu'on a vu dans le dernier budget, ce
qu'on constate à la page C-21, il y a un budget, donc, de
84,9 millions de dollars sur cinq ans, donc, qui sont alloués, donc,
au prochain Plan d'action jeunesse. Il y a une différence qui est considérable,
ça inquiète de nombreux groupes. Donc, dans ces considérations, d'une part,
donc qu'est-ce qui va se passer avec les groupes qui sont des partenaires du
Secrétariat à la jeunesse qui, parfois, donc, fonctionnent un peu, donc, à
crédit dans leur dernière année d'activité puis qui attendent le prochain Plan
d'action jeunesse avec inquiétude?
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, on voulait prendre le temps de bien faire les choses puis mettre
sur pied un nouveau plan d'action jeunesse. C'est un exercice qui est costaud
quand même. Puis avec ce désir là de bien faire les choses, on a fait la
tournée de tout le Québec. Samuel a été là. J'y ai été notamment. On a des
collègues qui ont participé, on a recueilli le témoignage de ces centaines de
jeunes, d'organismes, etc. Et au terme de ça, bien, on veut vraiment prendre le
temps de bien faire le plan.
Ceci dit, dans l'année qui suit,
évidemment, on ne laisse pas les gens à eux-mêmes. J'ai déjà eu l'occasion de
leur mentionner, c'était il y a quelques mois, donc c'était en décembre, ma
mémoire me fait défaut, en décembre, lorsque les consultations se sont
terminées, à ce moment-là, lorsqu'est venu le moment de clore les
consultations, je leur ai déjà mentionné qu'on allait leur donner le
financement pour l'année de transition. Donc, ce financement-là, il représente
16,9 millions de dollars. Donc, ça va leur permettre de passer à
travers l'année. C'est quelque chose qu'ils attendaient, évidemment...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...le premier bloc d'intervention.
M. Lacombe : ...puis ça nous
amènera en mars prochain.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le ministre. On poursuit avec la députée de
Verdun et porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour une période de
9 min 40 s.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, M. le ministre et toutes les équipes... toute l'équipe
qui est là avec vous. Moi, j'ai le goût de vous parler surtout du coût de la
vie qui inquiète énormément nos jeunes. On parlait tout à l'heure des
consultations et qu'est ce qui va guider le Plan d'action jeunesse. Moi,
j'aimerais ça vous entendre sur les effets du coût de la vie sur les jeunes. On
sait que le nombre de jeunes qui vivent de paie en paie était en augmentation
au Québec. Par rapport à l'an dernier, on parle de 51 % selon le dernier
sondage. Je peux vous parler de ceux qui ont de la misère à payer leur loyer,
de ceux qui doivent travailler en même temps qu'ils vont aller à l'école. Bref,
ma question, c'est : Dans le prochain Plan d'action jeunesse, est-ce qu'il
va y avoir des mesures ou des actions de la part de votre... bien, du
Secrétariat de la jeunesse, de votre ministère... pas ministère, mais du
secrétariat, qui concernent...
Mme Zaga Mendez : ...l'impact
du coût de la vie chez les jeunes?
M. Lacombe : Bien, c'est une
bonne question, à laquelle je ne peux pas répondre aujourd'hui, parce qu'on est
en train de plancher sur le plan. Mais je comprends bien que c'est une
préoccupation, une préoccupation à laquelle le secrétariat ne pourra pas
répondre seul, évidemment. Donc, on... on doit voir ça... je le disais à notre
collègue tantôt, on doit voir ça d'un point de vue beaucoup plus global,
c'est-à-dire toutes les mesures qu'on a mises de l'avant, que ce soit pour le
coût de la vie, les montants ponctuels qui ont été versés, la baisse d'impôt,
l'aide financière aux études, par exemple, que ce soient les mises en chantier
pour arriver, ultimement, à stabiliser le marché immobilier. Donc, il y a
beaucoup de gestes qui sont posés.
Maintenant, qu'est-ce qui se retrouvera
précisément dans notre plan d'action jeunesse? Je ne peux pas répondre à cette
question-là aujourd'hui, parce que le plan, il n'est pas encore prêt.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, mais j'aimerais ça quand même vous entendre sur vos intentions
autour de ça, parce que c'est quand même un enjeu qui est incontournable.
J'étais, la semaine passée, à des consultations des... du réseau Interjeunes,
et un des thèmes qui sortaient, puis une demande, c'est l'augmentation du
salaire minimum, parce que nos jeunes travaillent presque à salaire minimum.
Ils commencent, ils sont en début de carrière ou soit ils sont étudiants.
Quelle est votre position sur l'augmentation du salaire minimum, très
prochainement, pour venir à l'aide de nos jeunes au Québec?
M. Lacombe : Bien,
peut-être... je peux peut-être aussi faire un pas de recul, parce que vous me
demandiez... vous me demandiez : Qu'est-ce qu'il y aura dans le plan
d'action? C'est sûr que, dans le cadre de la rédaction de ce plan d'action, on
se base beaucoup sur ce qu'on a entendu sur... sur le terrain, et, je vous
dirais, qu'on soit d'accord ou pas, surpris ou non, ce n'est pas un thème
qui... qui a été récurrent, ce n'est pas un thème... La hausse du coût de la
vie, le pouvoir d'achat, l'accès à la propriété, par exemple, ce n'est pas un
thème qui s'est retrouvé en tête de liste, puis on parle quand même d'une
consultation qui a été assez costaude, 14 journées, 29 événements, 647
répondants en ligne, 100 mémoires de déposés, 1 300 personnes qui ont participé
aux journées de consultation. Je ne dis pas que c'était absent, pas du tout,
mais ce que je dis, c'est qu'il y a des...
Mme Zaga Mendez : Mais, M. le
ministre...
M. Lacombe : ...il y a des
préoccupations qui étaient très, très élevées dans la liste.
Mme Zaga Mendez : ...je suis
allée à une des consultations. Il y avait... Il y avait des options dans les
thèmes, vous vous souvenez, il y avait six picots. Il n'y en avait aucun sur le
logement, et aucun qui disait «coût de la vie» ou «effets du coût de la vie».
On parlait d'entrepreneuriat, on parlait d'autres thèmes, mais, par exemple, le
thème du logement, ce n'était pas un thème central, mais, pourtant, il était
présent. J'ai été quand même témoin des jeunes qui se sont levés.
Je veux juste revenir sur du travail qui
est fait par nos organismes jeunesse et qui forment aussi des consultations. Il
y avait presque 200 jeunes, là, où est-ce que j'étais la semaine passée, on
nous parle du logement. Puis, juste pour donner des exemples, là, le
logement... le fait que les jeunes, quand ils veulent retourner dans leur
région d'origine, ne trouvent pas de logement, ça fait en sorte qu'on perd près
de 130 000 $ de retombées pour une émigration d'un jeune qui, après
les études ou après un travail, revient à leur région d'origine. C'est des
enjeux qui sont vécus par la jeunesse. Moi, je veux vous entendre : Dans
votre plan d'action, c'est quoi qu'on va voir pour régler la crise du logement
pour... et votre position concernant le salaire minimum?
• (15 h 50) •
M. Lacombe : Bien, encore une
fois, je comprends que vous voudriez que je vous présente le plan avant que le
plan soit prêt, mais je ne peux pas faire ça. Donc, ce n'est pas un manque de
volonté, mais, je le dis, on vient de terminer... Le rapport n'est même pas
rendu public encore, là. Donc, on est en train d'y travailler. Maintenant,
nous, ce qu'on veut, c'est que le plan d'action jeunesse reflète les priorités
des jeunes. Je vous ai fait l'énumération de toutes les statistiques tantôt. On
a rencontré pas mal de monde, qui nous ont dit pas mal de choses. Puis je fais
une parenthèse. Les gens étaient libres de s'exprimer. Moi-même, j'ai été
témoin, à un certain moment, dans la salle, lorsque la modératrice, par
exemple, essayait de recadrer le débat, quand les gens voulaient dire quelque
chose qui n'était pas prévu, ils le disaient quand même, puis on le notait,
évidemment. Donc, parfois, ça nous bousculait un peu, mais c'est ça qu'on
voulait, on voulait avoir le pouls des gens sur le terrain. Donc, je ne peux
pas vous dire ce qu'il y aura, en ce moment, dans le plan, mais ce que je peux
vous confirmer, par contre, c'est que ça va refléter ce qu'on a entendu.
Puis pour la question du salaire minimum,
c'est une question qui est complexe, où on doit jouer avec des équilibres, et
je ne prendrai pas position, aujourd'hui, d'un côté ou de l'autre, je ne vous
donnerai pas un montant. Je vais laisser mon collègue le ministre du Travail
faire ce travail-là, parce que c'est un travail qui est rigoureux. Puis c'est
un indicateur, c'est un indicateur, le salaire minimum, à quel niveau il va se
situer. Mais il y a tout le reste, il y a tout le reste à côté, là, il y a
plusieurs façons d'aider les citoyens.
Mme Zaga Mendez : Je vous
laisse faire votre travail puis avoir une position sur le salaire minimum,
parce qu'on le sait puis ça sort d'une autre consultation jeunesse, ça revient comme
un besoin, de la part des jeunes, augmenter rapidement le salaire minimum.
L'année passée...
Mme Zaga Mendez : ...des
crédits, je vous avais posé une question concernant le coût de produits
d'hygiène menstruelle. Je ne sais pas si depuis, vous vous êtes repenché sur la
question. Parce que, là, dans un contexte de hausse du coût de la vie, vous
savez, pour des jeunes adolescentes, acheter des tampons, des serviettes, des
Diva Cup, là, ça devient de plus en plus cher chaque mois. On aimerait avoir un
projet, un programme pour faire en sorte que les produits d'hygiène menstruelle
soient gratuits, que ce soit dans les écoles, les universités, les
bibliothèques. Est-ce que vous avez pu vous pencher là-dessus depuis?
M. Lacombe : Personnellement,
non, mais comme gouvernement, oui, c'est quelque chose qui fait partie, bon,
des réflexions qui sont en cours. Je vous nomme la stratégie gouvernementale
pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027, elle prévoit des
actions pour faciliter l'accès aux produits menstruels. 4.2.1,
l'action 4.2.1 vise à assurer une concertation interministérielle en vue
d'améliorer l'accès aux produits menstruels jetables et réutilisables, 4.2.2,
qui vise à rendre accessibles les produits menstruels jetables aux filles et
aux femmes qui vivent en ressources intermédiaires de type familial. Donc, oui,
il y a du travail... il y a du travail qui se fait.
Mme Zaga Mendez : Ce que je
comprends, vous allez continuer à travailler là-dessus. C'est une demande pour
nos adolescentes en milieu scolaire, en milieu universitaire.
Je vous avais aussi posé une question, je
m'en souviens, concernant la contraception, de rendre gratuite la contraception
pour nos jeunes femmes. C'est une demande pas seulement du milieu féministe.
Encore une fois, on n'est pas... on n'a pas une assurance payée pour des
pilules, le stérilet, ça peut devenir très cher. Alors, êtes-vous favorable
pour instaurer rapidement la gratuité de la contraception au Québec,
particulièrement pour les mineurs?
M. Lacombe : Bien, je peux
vous souligner que, dans le cadre du travail qui se fait autour du plan
d'action pour l'avortement, ma collègue, c'est une réflexion qu'elle a. Donc,
il y a une réflexion autour de ce sujet-là, c'est-à-dire, vous le disiez, là,
l'accès à la contraception sur ordonnance.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Ça
fait que vous, vous avez l'engagement de votre côté, comme ministre de la
Jeunesse, à continuer à pousser sur cet enjeu?
M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire,
j'ai une collègue qui travaille là-dessus, là. Je n'ai pas la prétention
d'avoir une très grande expertise en cette matière ni en termes d'hygiène
féminine, mais j'ai des collègues qui y travaillent, il y a des professionnels
qui y travaillent. Donc, je pense que mon avis compte moins que le travail qui
est en train de se faire là-dedans.
Mme Zaga Mendez : L'enjeu de
contraception, c'est des enjeux qui concernent tout le monde.
Je veux revenir sur la question du
logement. Tout à l'heure, on parlait que le logement, ça vient quelque chose
d'extrêmement important. Quand on parle des évictions, nos jeunes sont touchés
par des évictions. Quand on évince une famille, ce sont des jeunes, ce sont des
mineurs. Que pensez-vous de protéger davantage nos jeunes face aux évictions?
M. Lacombe : Ce que je pense
par rapport... Bien, pouvez-vous préciser votre question? Qu'est-ce que vous
voulez dire?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...il reste 40 secondes.
Mme Zaga Mendez : Par
exemple, quand on voit des enfants qui se font évincer, est-ce que...
pensez-vous qu'on devrait protéger davantage ces familles-là?
M. Lacombe : Bien là, je veux
dire, je pense que je ne peux pas répondre non à cette question-là, là. On...
Je veux dire, on veut toujours éviter des cas qui sont difficiles, mais c'est
une question qui est... qui est complexe, évidemment, là. Puis je pense que je
ne suis peut-être pas le meilleur intervenant pour vous donner des précisions
techniques là-dessus. Maintenant, c'est une question complexe. Encore là, il y
a des équilibres... il y a des équilibres à atteindre, c'est sûr.
Mme Zaga Mendez : Merci. Vous
êtes quand même le député délégué à la Jeunesse, je pense, vous êtes un bon
intervenant pour parler de tous les enjeux qui touchent la jeunesse.
M. Lacombe : Ah! bien, je le
pense aussi. C'est que je fais à chaque semaine.
Mme Zaga Mendez : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je pense qu'il nous resterait 2 secondes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Donc, le bloc vient de se terminer. Merci,
M. le ministre. Je passe maintenant la parole au député de Matane-Matapédia
pour une période de 9 min 40 s.
M. Bérubé : Merci, Mme la
Présidente. Je veux saluer le ministre, l'adjoint parlementaire, son équipe,
son directeur de cabinet ainsi que l'ensemble des parlementaires qui sont ici.
Je veux parler d'une réalité jeunesse qui
n'est pas souvent abordée à l'Assemblée nationale, les Maisons des jeunes. J'ai
eu l'occasion de visiter la Maison des jeunes la Lucarne de Matane, le 6 mars
dernier. Il y avait aussi des représentantes de d'autres maisons des jeunes de
ma circonscription. Et on a parlé de leur rôle important auprès des jeunes.
C'est un lieu qui est différent de l'école, où les jeunes peuvent se confier,
et c'est le cas de le dire, ils confient beaucoup de choses, où les
intervenants, c'est beaucoup des femmes, il y a aussi des hommes, jouent un
rôle important.
Évidemment, ils m'ont parlé du Centre
d'intervention psychosociale et de proximité que représentent les Maisons des
jeunes. Je donne un exemple triste qui est arrivé la semaine dernière dans ma
circonscription, à l'école secondaire de Matane qui était mon école. Il y a eu
un confinement. Il y a eu un incident fâcheux qui a fait en sorte qu'il y a eu
un déploiement policier puis un confinement. Malheureusement, c'est arrivé
ailleurs et l'école joue un rôle, mais les Maisons des jeunes jouent un autre
rôle. Qu'est-ce qui est le plus important au-delà...
M. Bérubé : ...de la maison?
C'est les intervenants. Et j'ai réalisé que, pour ne pas qu'il y ait un taux de
roulement trop important, bien, ça prend des conditions acceptables. Le taux
horaire moyen des intervenants et intervenantes est en moyenne de 20 $.
Puis il y a un haut taux de roulement. Je vous donne l'exemple de la Maison des
jeunes de Matane. Je ne veux pas nécessairement une... un engagement, je veux
susciter chez le ministre un intérêt auprès de ces intervenants. Il y a un
regroupement qui s'appelle le Regroupement des maisons des jeunes du Québec.
Pour la Maison des jeunes La Lucarne, à Matane, par exemple, ils ont besoin de
691 000 $, mais ils ont 212 000 $. Ma question au ministre :
Est-ce que ça fait partie des préoccupations? Bon, la réponse va être simple,
ça va être oui, mais de hausser le financement des maisons des jeunes. Et, moi,
le seul engagement que j'aimerais qu'il prenne, c'est d'aller explorer
davantage ces lieux qui sont importants, et qui sont méconnus souvent, et qui
jouent un rôle quand même important. Il faut... Comment le ministre réagit à
cette présentation?
M. Lacombe : Bien, tout à
fait, vous... vous êtes... votre déduction est bonne, je vais dire qu'on ne
peut pas... on ne peut pas être contre ça. Puis si... Vous avez déjà été
ministre. On veut tous avoir plus d'argent dans nos ministères, c'est sûr, puis
c'est... et je ne fais pas exception, on aimerait tous pouvoir investir
davantage. C'est vrai que les maisons des jeunes jouent un rôle qui est... qui
est important, qui est... qui est complémentaire. Et je crois beaucoup au
travail des groupes communautaires. Les maisons des jeunes font un travail qui
est complémentaire puis, j'ai envie de dire, qui est essentiel. Donc, oui, je
suis tout à fait ouvert à pouvoir avoir une discussion avec eux puis avec
elles, c'est sûr.
M. Bérubé : Et je... je
m'engage de mon côté à fournir au ministre, probablement demain, avant la
période des questions, la documentation que j'ai reçue.
M. Lacombe : Bien, on
pourrait aller en visiter une dans votre circonscription, pourquoi pas.
M. Bérubé : Avec grand
plaisir, ça sera à nouveau un grand plaisir de vous accueillir dans ma
circonscription. Le ministre est quand même venu inaugurer, ou presque, les
trois CPE de mon comté. C'est apprécié. Force Jeunesse, c'est une organisation
qui est bien connue de vos services. Le directeur de cabinet du premier
ministre, c'est un ancien président de Force Jeunesse.
M. Lacombe : Bien sûr.
M. Bérubé : Le ministre
responsable de la Langue, qu'on s'est dit : Enfin, on est au pouvoir, pas
tant que ça, non. Parce que, sur le Fonds des générations et sur les finances
publiques, ils ont beaucoup à dire, sur les chèques à 500 $, sur la
fragilité des finances publiques, sur les choix fiscaux. Ils ont une demande
que je trouve intéressante, c'est... ils proposent que, tous les cinq ans, il y
ait un exercice d'évaluation de l'équité intergénérationnelle dans le cadre
budgétaire. Bon, ça fait au moins cinq ans que vous êtes là. Selon d'autres
formations politiques, ça fait encore plus longtemps. Êtes-vous... Êtes-vous en
faveur de ça, d'évaluer l'équité intergénérationnelle? Autrefois, moi, quand
j'ai commencé à militer dans le mouvement étudiant, il y avait les clauses
orphelins. Maintenant, on peut vérifier un certain nombre d'indicateurs. On a
évolué là-dessus. Donc, cette revendication de Force Jeunesse d'évaluer
l'équité intergénérationnelle à travers les choix budgétaires du gouvernement.
• (16 heures) •
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Je vous dirais, c'est une question qui est complexe en ce sens où je
n'ai pas sous la main la proposition exacte. Puis je pense qu'une proposition
aussi costaude que ça, ça demande évidemment de l'analyse approfondie avant
peut-être de se positionner. Mais vous parliez tantôt du Fonds des générations.
Je pense que c'est déjà un outil qui est assez exceptionnel.
M. Bérubé : ...
M. Lacombe : Ce qu'on
souhaite, évidemment, ce n'est pas creuser le déficit. En ce moment, on l'a vu,
c'est difficile, et on se retrouve souvent, comme gouvernement, aussi dans une
position qui est délicate, c'est-à-dire, d'une part, par exemple, on se fait
dire : Bien, vous devez en faire plus pour améliorer l'accès à la
propriété pour les premiers acheteurs, pour les jeunes, donc, ça, ça nécessite
des investissements, de l'autre côté, on se fait souvent dire : Bien, vous
devez réduire le poids de la dette, vous devez réduire le déficit. Donc, notre
travail comme gouvernement, je pense que tout le monde va en convenir, c'est
d'essayer d'arriver avec le meilleur équilibre possible.
M. Bérubé : D'accord.
D'accord. Je fais remarquer quand même au ministre que les baisses d'impôt, ce
n'est pas les jeunes qui en ont le plus bénéficié. C'est une évidence, pour
reprendre un mot qui a été évoqué dans les derniers jours.
M. Lacombe : Dans les chèques
qu'on a envoyés, oui, par contre.
M. Bérubé : Oui, mais là il
n'y en a plus, il n'y a plus d'argent. Alors, qui... qui va retrouver le plus
rapidement possible l'attention de l'état? Pour ça...
M. Lacombe : Mais ça dépend,
ça dépend qui on considère comme jeune, là. Il y en a qui me considère encore
comme jeune à 35 ans.
M. Bérubé : Ah! ce n'est pas
homogène, le...
M. Lacombe : Les jeunes me
trouvent vieux; les vieux me trouvent jeune.
M. Bérubé : Oui, mais
effectivement, Mme la Présidente, ce n'est pas homogène, la jeunesse. Il y a
des gens aux études, il y a des gens qui sont en formation, il y a...
professionnelle, il y a des gens qui voyagent de par le monde, il y a des gens
qui ont des enfants plus tôt. Ce n'est pas homogène. Déjà, si on réalisait ça,
je pense qu'on fait un gain important.
Sur l'accès à la propriété, le ministre
l'a évoqué, on a un plan pour devenir propriétaire, pour ne pas que le rêve de
plusieurs jeunes qui soient seuls ou en couple d'acquérir une maison soit
quelque chose de réservé aux générations précédentes. On a déposé un plan. Je
lui soumets pour les...
16 h (version non révisée)
M. Bérubé : ...de l'échange,
quelques mesures qu'on a proposées : lancer un programme de taux d'intérêt
réduit pour les premiers acheteurs à 3,5 %, doubler le montant maximal
admissible du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation, agir pour
diminuer la trop forte augmentation de la demande. Tout à l'heure, il y a eu un
échange entre le chef du Parti québécois et le premier ministre sur, par
exemple, des bâtiments qui appartiennent à l'État, à la Société immobilière du
Québec, ou des bâtiments patrimoniaux, ça peut être des églises, ça peut être
des anciens couvents, ça peut être des presbytères. Je pense qu'il faut être
créatif. Alors, tout ça... je déposerai aussi ces mesures-là.
Je pense qu'une des choses importantes qu'on
peut faire pour la jeunesse qui souhaite devenir propriétaire, puis ça m'apparaît
comme quelque chose de très, très légitime, c'est de mettre en commun toutes
les idées. Toutes les formations politiques en parlent. Je pense que le
ministre responsable de la Jeunesse peut arriver avec ces réflexions-là puis
les faire siennes pour la suite. Ça va?
M. Lacombe : Oui, oui, oui.
Bien, vous voulez que je commente?
M. Bérubé : C'est bon, ça me
permet de passer... Oui?
M. Lacombe : Je peux
commenter. Je suis stressé, je ne veux pas prendre votre temps s'il n'y a pas
de question, mais oui, oui, vous...
M. Bérubé : Non, non, mais je
suis conscient que j'ai peu de temps, alors je passe mes idées, puis c'est
souvent des propositions, comme le ministre peut voir. Je reviens...
M. Lacombe : On s'alimente
des bonnes idées des autres aussi, là, je pense que c'est... on peut assurément
faire ça.
M. Bérubé : Si le
gouvernement applique des idées qu'on lui propose, tant mieux, on ne fait pas
ça pour notre gloire, on fait ça pour que ça fonctionne pour les jeunes, alors,
tant mieux, j'applaudirai, puis c'est pour les jeunes, bon.
Une proposition concrète, je reviens à
Force Jeunesse. Sur la gouvernance, sur les conseils d'administration, ils ont
soulevé une question qui est liée à la CNESST qui échappe à une norme qui
ferait en sorte qu'elle doit nommer au moins un jeune membre de 35 ans ou moins
sur ses instances. Évidemment, j'ai l'impression que je l'apprends au ministre,
là, il y en a beaucoup à regarder, mais je veux lui souligner ça. J'aimerais qu'à
la prochaine étude des crédits, ça soit réglé, et puis que la CNESST, hein,
puis ça va se rendre à elle, le fait que j'en parle présentement, puisse nommer
quelqu'un de moins de 35 ans. Alors, je ne lui demanderais pas de justifier l'exclusion,
là, ce n'est pas... ce n'est pas lui qui a fait en sorte que ça soit comme ça,
mais j'aimerais qu'il soit un de ceux... un artisan qui va faire en sorte qu'on
puisse avoir un jeune sur ce C.A. C'est très important, parce qu'il y a des
jeunes qui sont touchés par les lésions professionnelles. Alors, si on a au
moins un ou une représentante qui est là-dessus, c'est souhaitable. Moi, je ne
connais pas...
Une voix : ...
M. Bérubé : Ah! peut-être,
oui, peut-être que l'adjoint parlementaire a quelque chose à ajouter là-dessus.
M. Poulin : Bien, je peux le
ministre compléter, mais, en fait, c'est que... C'est une très, très bonne
question, M. le député, parce qu'effectivement il y a eu différentes lois à
différents moments, qui a fait en sorte qu'on puisse nommer davantage de jeunes
sur les sociétés d'État. Vous avez raison, la CNESST n'est pas assujettie à la
loi. Rien n'empêche la CNESST de nommer des jeunes. On a le Collège des
administrateurs de société, où on forme des jeunes présentement pour devenir
membres de conseils d'administration. Est-ce que, dans le futur, on devrait
avoir une obligation? Je pense qu'il ne faut pas fermer la porte.
M. Bérubé : La réponse, c'est
oui.
M. Poulin : Vous êtes un
parlementaire aussi, vous pouvez déposer des lois, et tout. Je pense qu'il ne
faut pas fermer la porte à ça, mais on invite aujourd'hui la CNESST à en
nommer, des jeunes.
M. Bérubé : D'accord. Il
reste peu de temps.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 20 secondes.
M. Bérubé : Jeunes et culture
québécoise, je vais déposer un projet de promotion, sur les grandes
plateformes, de la culture québécoise. Le ministre va dans ce sens-là aussi?
M. Lacombe : Sur les
plateformes numériques?
M. Bérubé : Oui, je l'ai
proposé.
M. Lacombe : Bien là,
dépêchez-vous, parce qu'on avance, nous.
M. Bérubé : 2021. J'ai pris
de l'avance sur vous. Alors, je vais vous déposer ça aussi.
M. Lacombe : Bien, le travail
est pas mal avancé, mais je m'en inspirerai peut-être.
M. Bérubé : Ah! il n'est pas
trop tard. Tiens, j'en remets une copie tout de suite. Merci à tout le monde,
et activités libres.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors, ce bloc étant terminé, je me tourne à nouveau
du côté de la députée de Bourassa-Sauvé. 14min30s.
Mme Cadet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, M. le ministre, donc, notre dernier échange, donc, s'est
terminé sur le Plan d'action jeunesse et sa mise en œuvre. Donc, vous disiez
que, pour l'année de transition, les organismes avaient été avisés, donc, qu'ils
recevraient, donc, les mêmes sommes, donc le même niveau de financement pour
une année supplémentaire.
Ceci dit, il n'y a aucune lettre ou
convention de subvention qui a confirmé les sommes, et ce qui se dégage du
terrain, c'est que les conseils d'administration sont frileux à l'idée de
prolonger les contrats d'embauche ou de signer des nouveaux contrats de travail
avec des employés parce qu'ils n'ont pas de confirmation écrite tangible.
Est-ce que vous vous engagez, donc, alors formuler ceci rapidement?
M. Lacombe : Oui. Oui, bien,
j'ai une bonne nouvelle, il n'y a pas de... peut-être pas de hasard, ça a été
adopté par le Conseil du trésor aujourd'hui même.
Mme Cadet : Aujourd'hui même?
M. Lacombe : Donc, ça va se
concrétiser.
Mme Cadet : Ah bien! Parfait.
Bien, je pense que ça, ça risque de rassurer...
M. Lacombe : Et c'est
vraiment un hasard, parce que ce n'est pas nous qui choisissons le jour des
crédits, et la séance du Conseil du trésor est toujours le mardi.
Mme Cadet : C'est le mardi.
Parfait. Donc, à ce moment-ci, donc, les organismes, vous dites, donc, ils
peuvent être rassurés, donc...
M. Lacombe : Oui, oui, oui.
Mme Cadet : ...ils vont
obtenir ces...
M. Lacombe : C'est... Puis
je veux dire...
M. Poulin : ...
M. Lacombe : Puis, oui, c'est
ça, puis je veux dire une autre chose, c'est que, d'abord, on les avait avisés,
et, deuxièmement, ces organismes...
M. Lacombe : ...là étaient
habitués à le recevoir très, très, très rapidement. Déjà, qu'on puisse donner
la réponse maintenant, c'est un délai qui est très rapide, quand on compare
peut-être à d'autres ministères et organismes. Donc, je pense que, non
seulement on est très rapide, mais, en plus de ça, je peux le confirmer
officiellement aujourd'hui.
Mme Cadet : Parfait. Bien,
vous dites, donc, là-dessus, que vous êtes... vous êtes très rapide. Ceci dit,
donc, je veux revenir, donc, au dépôt du Plan d'action jeunesse en tant que
tel. Donc, comme je disais, donc, le Plan d'action jeunesse... 2024-2029, donc,
il ne sera pas présenté avant 2025. La dernière fois, le Plan d'action jeunesse
2021-2024, il avait été dévoilé le 13 juin 2021. Donc, je comprends, là, que
vous dites que les organismes, donc, ils vont recevoir, donc, une confirmation,
bon, écrite, donc ils recevront, donc, le même niveau de financement pour
l'année de transition, mais les prochains axes ne sont pas présentés. Donc,
c'est une chose pour ces organismes-ci, mais, pour ce que... pour ce qui est,
donc, des partenaires, du Secrétariat à la jeunesse, donc, ceux qui souhaitent
continuer à porter des actions jeunesse, il y a des questions qui se posent.
Donc, d'abord, donc, pourquoi... pourquoi ce délai-là d'un an de plus?
M. Lacombe : Bien, parce
qu'on souhaitait prendre le temps de bien faire les choses. Puis, bien
honnêtement, moi, ce n'est pas quelque chose qui a été porté à mon attention
comme étant problématique. Il n'y a pas eu de grandes représentations qui m'ont
été faites à l'effet que ça n'avait pas de bon sens, qu'il fallait absolument
arriver tout de suite avec le nouveau plan.
Je pense que la préoccupation, et je la
comprends, la préoccupation principale, c'était d'assurer la transition
financièrement parlant, pour ne pas qu'il y ait de trou, pour ne pas qu'il y
ait une découverture de service, pour ne pas qu'il y ait de mise à pied, par
exemple.
Maintenant qu'on a réglé ça, je vous le
disais, la décision a été rendue aujourd'hui favorablement par le Conseil du
trésor, bien, on va prendre les prochains mois puis on va arriver avec un plan
d'action en 2025 qui va couvrir jusqu'à 2030, puis ça va nous permettre... ça
va nous permettre de bien le faire au cours des prochains mois. Donc, il y
aura... il n'y aura pas de trou dans tout ce processus-là.
Mme Cadet : Parfait. La
dernière fois, il y avait un plan pour la jeunesse, donc, qui avait été... il y
avait un appel à projets pour le Plan pour la jeunesse qui avait été lancé en
amont du dévoilement du Plan d'action jeunesse 2021-2024. Il avait été... cet
appel à projets avait été lancé de façon concomitante aux dernières
consultations, donc les consultations pour le PAJ 2021-2024. Cette fois-ci, il
n'y a pas d'appel à projets qui a été lancé au même moment que les consultations.
Pourquoi?
M. Poulin : En fait... si
vous permettez, en fait, il y en aura un, appel à projets. Il y en aura un,
appel à projets. Donc, comme le ministre le mentionnait, l'objectif était de
terminer les consultations. Maintenant, on a une année de transition qui va
nous permettre de faire l'appel à projets, qui va nous permettre de consulter.
On vise l'automne prochain pour pouvoir faire l'appel à projets. Et c'est des
choses qui sont communiquées aux groupes, en passant, aux partenaires jeunesse.
Ils s'y attendent, ils connaissent le calendrier à venir.
• (16 h 10) •
Maintenant, ce sera dans le budget de mars
2025, donc, pour les nouvelles demandes budgétaires. Comme on l'avait fait la
dernière fois, on avait fait un appel à projets, il y a eu le budget de mars
2021, et on a eu les sommes, et on a présenté le tout à la population en juin,
donc à peine deux mois après. Donc, c'est un peu la même séquence que l'on
retrouve. Puis je vous dirais qu'elle est même meilleure ou bien adaptée, dans
la mesure où on se laisse davantage de temps pour pouvoir faire les choses.
Puis les groupes, souvent, ils nous rapprochent : Vous nous pressez, là,
vous nous pressez, vous ne nous donnez pas de temps pour préparer nos projets.
Cette fois-ci, les groupes ont du temps pour présenter leurs projets au
Secrétariat à la jeunesse.
Mme Cadet : Merci. Je reviens
au budget, donc, aux réductions budgétaires, donc, dans ma question précédente,
donc, dans le dernier bloc. Donc, on est passé de 300 millions sur trois ans
dans le dernier Plan d'action jeunesse, puis, évidemment, donc, vous avez fait
des choix, vous l'avez indiqué, donc, vous-même, donc, vous avez donc des
contraintes budgétaires, mais on constate quand même, donc, un budget de 84,9
millions sur cinq ans. Les groupes, oui, donc, ils avaient des préoccupations
face à l'année de transition, puis à ce qui leur permettait, donc, de pouvoir
poursuivre des projets dans l'immédiat, mais c'est certain qu'avec ce qui a été
présenté dans le dernier budget puis avec le fait qu'il n'y a pas de PAJ, il
n'y a pas de nouveau PAJ qui était présenté, et là vous nous annoncez,
formellement, donc, que ça prendra une année supplémentaire avant d'avoir un nouveau
plan d'action jeunesse, ça crée un climat relativement anxiogène pour plusieurs
de ces organismes.
Donc, je reviens. Vous nous avez dit plus
tôt qu'il fallait avoir l'esprit ouvert. Je vous avouerais, M. le ministre,
que, moi, ça m'inquiète un peu. Je comprends que vous allez prendre en
considération tout ce que vous avez entendu, tout ce que nous avons entendu
lors des dernières consultations jeunesse, mais, à ce moment-ci, est-ce qu'il y
a un des sept axes d'intervention qui sera coupé? Lequel des sept axes écopera
le plus? Quelles sont les attentes qui seront formulées aux groupes?
M. Lacombe : Bien, je... En
fait, ce n'est pas négatif ce que je dis, mais c'est...
M. Lacombe : ...je comprends,
là, que... que... que c'est toujours intéressant d'essayer d'obtenir des
réponses-là, mais... Mais, encore une fois, si on part avec un préjugé en se
disant : Bien, c'est ça qu'il faut qu'il soit dans le plan, alors qu'on
n'a pas fait le travail puis qu'on a ce préjugé-là, je pense que ce n'est pas
la meilleure façon de travailler. On veut que le plan d'action soit
représentatif de ce qui se trouve... ce qui s'est retrouvé dans les... dans les
consultations. Et je peux tout de suite vous dire l'environnement est là, en
tête de liste, là, par exemple. Donc, oui, il y a des évidences. Maintenant,
comment on va le travailler, comment on va le présenter? On est en train de
faire ça. Mais je vous assure que ce qu'on veut, c'est que le plan soit bien
reçu, donc on va s'arranger pour qu'effectivement ça reflète les préoccupations
qu'on a entendues sur le terrain. Donc, il n'y a pas de... il n'y a pas de
volonté de... de... de vouloir faire ça incorrectement. On veut... on veut bien
faire les choses.
M. Poulin : Puis c'est...
c'est peut-être important, pour ajouter, parce que vous avez parlé de chiffres,
Mme la députée, puis je vise à bien, bien vous répondre, là, en 2017-2018,
c'était 36 millions qui étaient consacrés, par année, dans le plan
d'action jeunesse, en 2023-2024, on est à 59 millions, 2024-2025,
62 millions. Et je m'engage à présenter le tableau, si vous voulez, qui
démontre que les chiffres continuent d'augmenter. Ce qui fait qu'il y a une
certaine régression à partir de mars 2025, c'est qu'on n'a pas encore fait nos
demandes budgétaires et qu'on n'a pas encore... encore présenté le nouveau plan
d'action jeunesse. Mais, soyons clairs, le plan d'action jeunesse a été record,
300 millions sur trois ans. On a ajouté une année de transition où tous
les groupes ont pu, et ce sera confirmé à nouveau aujourd'hui, ont pu
renouveler leurs employés, leurs projets, leurs aides financières auprès des
jeunes du Québec. Là, on travaille ensemble pour qu'en mars 2025, donc dans
moins d'un an, on ait un budget, que nous souhaitons au rendez-vous, avec un
plan d'action jeunesse qui va venir couvrir le maximum possible à l'intérieur
des axes, parce qu'on avait ajouté la culture et l'environnement, vous vous
souvenez...
Mme Cadet : Merci. Merci, M.
le député. Je vais poursuivre.
M. Poulin : ...dans
l'axe 2021‑2024. Alors, ce que je peux... Non, mais je tiens à vous
rassurer, parce que vous...
Mme Cadet : Mais je vais
poursuivre.
M. Poulin : ...vous émettez
des hypothèses financières, et notre objectif, aujourd'hui, c'est de rassurer
les groupes, de dire que, cette année, l'argent va être au rendez-vous et qu'on
va travailler ensemble pour le prochain plan d'action jeunesse. C'est important
de le mentionner aux groupes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais me permettre de vous demander : Le document
dont vous parlez, est-ce que vous le déposez pour l'ensemble des membres de la
commission?
M. Poulin : Absolument. C'est
public.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pour la commission. Merci.
Mme Cadet : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Tant mieux... Tant mieux, donc, si... donc, il y a des éléments,
donc, qui permettent de rassurer les groupes aujourd'hui, mais les hypothèses
que j'émets sont en fonction, donc, du budget 2024‑2025 qui a été déposé,
donc en fonction de la page C-21. Donc, c'est certain que je pose des
questions là-dessus.
Par ailleurs, donc, on parle, donc, des
différents axes d'intervention puis vous souhaitez, M. le ministre, qu'ils
soient bien reçus par les groupes. Quand je me ramène au dernier plan d'action
jeunesse 2021‑2024, ce qui avait été... Je me rappelle, donc, en fait,
dans le communiqué de presse qui avait été présenté, le premier axe
d'intervention sur lequel vous aviez mis l'accent, c'était l'intégration et le
maintien en emploi des jeunes concurremment, et donc il y a
5,9 millions de dollars qui avaient été budgétés sur trois ans pour
les Carrefours jeunesse-emploi.
Une voix : ...
Mme Cadet : Aujourd'hui, dans
le budget 24-25, au niveau des Carrefours jeunesse-emploi, vous avez
budgété 21,9 millions de dollars sur trois ans. Donc, encore une fois, on
constate une diminution. Et, dans le contexte où, selon l'état d'équilibre du
marché du travail d'ici 2030, c'est près de 60 % des emplois à
combler qui le seront par les jeunes qui vont répondre majoritairement à notre
pénurie de main-d'œuvre. Et considérant que le taux de chômage, en ce moment,
donc, dans un contexte de ralentissement, bien, il croît plus rapidement chez
les jeunes que dans le reste de la population, est-ce que vous pouvez indiquer,
M. le ministre, à M. Humbert, donc, qui est présent avec nous aujourd'hui, le
directeur général du Regroupement des Carrefours jeunesse-emploi du Québec,
quel rôle vous entrevoyez pour son organisme au cours des trois prochaines
années?
M. Lacombe : Bien, un rôle
qui va continuer d'être important, là, dans le paysage de la jeunesse
québécoise. Puis je pense que c'est important de dire le... le montant, donc le
chiffre que vous avancez, c'est une des trois sources de financement. Donc, il
y a trois branches à cette enveloppe-là. Donc, il faut faire attention, là,
parce que les groupes nous écoutent, on ne veut pas les énerver, on ne veut pas
les inquiéter. Ça ne veut pas dire une baisse de financement. La part dont vous
parlez, 21 millions, c'est effectivement ce qui vient de chez nous. Mais
il y a d'autres ministères, c'est le ministère de l'Emploi et...
M. Poulin : Avec... exact,
avec Chantal Rouleau et le SACAIS...
M. Lacombe : ...et le SACAIS,
donc avec ma collègue la ministre de la Solidarité sociale. Donc, on est en
discussion avec eux. Mais moi, je n'ai pas d'inquiétude.
Mme Cadet : Et, dans les
circonstances actuelles, là, donc que vous dites que vous n'avez pas
d'inquiétude, mais quand même, je suis aussi porte-parole en matière d'emploi,
puis on n'a pas le temps de parler ça, il y a quand même donc des... des
diminutions budgétaires de ce côté-là. Puis dans les budgets actuels, les CJE,
ils peinent à répondre à la demande qui est croissante. Le nombre de jeunes
Québécois augmente, le poids démographique des jeunes diminue la société. Ça,
on le sait avec le vieillissement de la population, mais il y a une croissance
de la population, ça fait que le poids... le nombre de jeunes, il augmente.
Donc, dans les circonstances actuelles, et selon les préoccupations qui sont
partagées par les groupes, j'ai...
Mme Cadet : ...du regroupement
des CJE, mais il y a aussi au sein de l'écosystème jeunesse, Force jeunesse,
qui, dans ses recommandations prébudgétaires, demandait dans son mémoire :
«encourager l'intégration des jeunes sur le marché du travail et leurs
conditions d'emploi». Alors qu'ils auront plus que jamais besoin des ressources
en rehaussement des compétences, est-ce que les choix budgétaires 2024-2025
signifient qu'il y a de plus en plus de jeunes qui seront exclus des services
publics d'emploi?
M. Lacombe : Bien, je ne
pourrais pas être d'accord avec vous, non.
Mme Cadet : Donc, vous dites,
donc, que ces jeunes-là, donc, ne seront pas exclus des services publics
d'emploi. Donc, vous rassurez les CJE et les groupes jeunesse, donc, qui
demandent à ce que les jeunes, donc, aient accès, donc, à ces services-là,
donc, qu'ils ne seront pas dépriorisés?
M. Lacombe : Bien, c'est sûr,
là. Vous me demandez si on va exclure... Non, on n'exclura pas les jeunes. Mais
tout est une question d'équilibre, tout est une question de choix. On va
continuer de soutenir, là. Puis pour ce qui est du Secrétariat à la jeunesse,
le financement va être stable. Il n'y aura pas de diminution. On est en
discussion avec les autres ministères. Moi, je veux juste être clair, là, on ne
parle pas de seulement 21 millions. Il y aura... Il y aura d'autres sommes. Je
le disais, il y a trois sources. Puis l'idée, ce n'est pas d'exclure du monde,
là, au contraire, là, je...
Mme Cadet : Merci. M. le
ministre, plus tôt, vous disiez... donc, vous ne refusez jamais des rencontres
avec les jeunes puis, s'il y a l'opportunité de le faire, vous allez le faire.
Moi, j'avais fait une demande d'accès à l'information. Donc, j'ai constaté,
donc, l'agenda de vos activités publiques, il y a des rencontres avec des
acteurs non gouvernementaux. Donc, au total, donc, depuis que... depuis que
vous êtes en poste en octobre 2022, vous en avez mené, donc, 137 au total. Il y
a eu trois rencontres avec des acteurs non gouvernementaux en dossier jeunesse.
Pourquoi?
M. Lacombe : Bien, en fait,
moi, je vous poserais peut-être la question suivante : Est-ce que vous
avez entendu un groupe qui s'est plaint du fait que j'aurais refusé une
rencontre avec lui?
Mme Cadet : Bien, il y a des
groupes, oui, qui se sont plaints de ne pas avoir eu de rencontre avec vous,
ça, c'est certain.
M. Lacombe : Est-ce que vous
avez des groupes qui se sont plaints que j'aie refusé une demande avec eux?
Parce que, vouloir quelque chose puis le demander, je pense que c'est deux
choses différentes. Je peux bien prier le soir pour quelque chose, mais, si je
ne fais pas la demande, ça n'arrivera pas. Donc, moi, je suis responsable de
répondre aux demandes qui me sont faites.
Maintenant, j'ai la chance d'avoir un
adjoint parlementaire qui est exceptionnel, très travaillant, qui a fait
beaucoup de rencontres lui-même, parce qu'évidemment, bon, on ne peut pas tout
faire. Mais je me suis assuré... parce que je savais que vous aviez posé des
questions, je me suis assuré de cet élément, c'est-à-dire... en tout cas, à
moins que vous ayez un exemple, là, moi, je ne refuse pas de rencontre. Si
quelqu'un souhaite me rencontrer puis insiste, on ne peut pas toujours le faire
le lendemain matin, mais on le fait.
Mme Cadet : Bien, parfait.
Les groupes nous écoutent. Donc, sachant qu'ils ont cette préoccupation-là, que
bon nombre d'entre eux nous ont dit : Nous souhaitons rencontrer le
ministre de la Jeunesse et qu'il s'investisse dans ces dossiers-là, je pense
qu'ils vous ont entendu.
• (16 h 20) •
M. Lacombe : Bien, je suis...
je suis déjà investi, mais ça me fera plaisir de parler de cet
investissement-là avec eux.
Mme Cadet : Est-ce que vous
considérez que les objectifs du dernier plan d'action jeunesse ont été
atteints?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En 10 secondes.
M. Lacombe : Moi, je pense
que oui, et ça a été dans un contexte difficile...
Mme Cadet : Est-ce que vous
déposerez alors le bilan?
M. Lacombe : ...parce que la
pandémie... parce que la pandémie, évidemment, nous est tombée dessus, mais je
pense qu'on peut dire...
Mme Cadet : Je sais que vous
faites le bilan. Est-ce que vous allez le déposer?
M. Lacombe : ...je pense
qu'on peut dire qu'on est satisfaits.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...pour ce bloc.
Mme Cadet : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ce bloc étant terminé, on va conclure le tout avec un neuf
minutes 40 secondes pour la partie gouvernementale. Et je reconnais la députée
de Laviolette-Saint-Maurice.
Mme Tardif : ...bonjour, tout
le monde. On vous... On vous salue et on vous remercie, donc, en mon nom et au
nom de mes collègues. Et bonjour, M. le ministre, M. l'adjoint parlementaire,
mais vous avez compris que j'ai salué les gens derrière vous en premier lieu,
ces personnes, ces dames et ces hommes importants et importantes qui nous
soutiennent à longueur de journée et d'année. Donc, merci. Merci beaucoup du
travail que vous faites. Merci d'être là.
Je ne vous apprends rien, mais jasons-en
un peu, on constate que les jeunes consomment de plus en plus de contenus qui
sont majoritairement en anglais, que ce soient les jeux, des jeux en ligne, des
chansons, des films qu'ils écoutent, et j'allais pour dire «malheureusement»,
parce que ce sont même les jeunes qui sont francophones qui consomment beaucoup
de jeux et de contenus culturels qui sont anglophones. On le sait, la culture
est un vecteur identitaire, et je me demande comment vous faites, qu'est-ce que
vous faites, qu'est-ce que vous avez dans vos cartons pour exposer davantage
nos jeunes et les appeler à aimer davantage aussi, parce qu'il faut qu'ils
s'identifient et qu'ils aiment davantage la culture québécoise et la culture
française, et quels sont les...
Mme Tardif : ...aux obstacles
à cette consommation-là, tant qu'à y être. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour
améliorer cette situation-là?
M. Lacombe : Bien, d'abord,
dans le dernier plan d'action 2021-2024, dans l'axe culture, on parle de
2 665 000 $ qui ont été investis, donc, pour favoriser l'accès à la
culture dans toute la diversité. Puis, tu sais, il y a toute une liste, là, par
exemple, l'Association québécoise des salons du livre pour son projet Lis-moi
le Québec; avec Télé-Québec, Mammouth XX large, je ne sais pas comment le
dire...
Une voix : XXXXL... Mammouth.
M. Lacombe : C'est ça. Exact.
Donc, il y a eu, il y a eu effectivement beaucoup de mesures mises de l'avant
dans l'axe culturel. Mais il faut aller plus loin que ça quand même, parce que
je le disais tantôt à notre collègue de l'opposition officielle, plan d'action,
c'est une chose, mais il n'y a pas que ça, il y a aussi tout ce que les
ministères font indépendamment du plan, en parallèle, puis en collaboration,
toujours. Donc, par exemple, le passeport culturel qu'on est en train de mettre
sur pied, un dossier qui est, entre autres, mené par mon collègue... notre
collègue de Beauce-Sud, passeport culturel qui va justement permettre, on est
dans la phase, en ce moment, d'analyse de la façon dont on va le mettre de
l'avant, on est en train de le développer.
Et, ultimement, qu'est-ce que ça va
permettre? Bien, ça va permettre aux jeunes avec un passeport, avec une carte,
d'avoir accès à des activités culturelles. Et je pense que ça, par exemple,
c'est un très... c'est un pas important. Vous savez, je reviens, par exemple...
Mme Tardif : Je ne veux pas
vous interrompre, mais j'ai vu qu' il y avait un financement supplémentaire ou
additionnel qui avait été mis justement pour le passeport...
M. Lacombe : ...budget.
Mme Tardif : ...oui, de, je
pense, c'est 3 millions de dollars supplémentaires pour le financement de
ce passeport-là. Mais, concrètement, vous en êtes rendu où? Parce que, oui, c'est
intéressant, c'est un projet, c'est quelque chose qui est utilisé dans d'autres
pays aussi, ça donne des bons résultats. Mais nous, au Québec, on en est où
avec ça?
M. Poulin : Bien, c'est une
très, très bonne question, Mme la députée, parce que, comme le ministre
l'indique, il faut faire plus pour favoriser l'accès à la culture québécoise
chez les jeunes à travers les consultations jeunesse. On a aussi vu certains
paramètres qui limitent la consommation de la culture. Par moments, ça peut être
l'accès, ça peut être le coût du billet, ça peut être la façon dont le tout est
publicisé. Alors, il y a plusieurs raisons. Effectivement, c'est une volonté de
notre gouvernement de développer le premier passeport culturel au Québec. C'est
majeur, c'est important, ne serait-ce que de développer l'outil qui pourrait
être numérique, ne serait-ce que toutes les lois que vous connaissez sur la
protection des renseignements personnels, sur l'accès à des produits, sur
comment rejoindre nos jeunes Québécois.
Alors, je vais vous répondre très
franchement, on va prendre le temps que ça va prendre pour développer le tout.
Notre mandat se termine en octobre 2026. Il n'y a jamais un gouvernement qui en
a fait autant, non seulement en matière de culture, non seulement dans notre
plan d'action jeunesse et dans les investissements en matière de culture et
jeunesse, et probablement que, lors des crédits de la culture, on pourra en
reparler, du passeport culturel. Mais je peux vous dire déjà qu'il y a eu un
appel d'offres public en septembre 2023, un contrat qui a été donné à la firme
Livio à la mi-octobre 2023. E le début des travaux intensifs, avec Livio, ont
commencé à la mi-décembre 2023. Donc, on se retrouve en avril 2024, vous dire
que ça avance rondement, qu'il y a des équipes de monopolisées au ministère de
la Culture et des Communications pour faire bien progresser ce dossier. Mais on
est en train de bâtir quelque chose.
Puis, vous avez raison, d'autres
législations, à travers le monde, ont développé des passeports culturels.
Cependant, nous, ici, on a une spécificité francophone qui est importante, on
veut encourager les jeunes à consommer la culture québécoise et en français.
Alors, comment faire pour que ça fonctionne bien? Nous sommes humbles dans
notre approche. Nous sommes sérieux, nous sommes studieux, et on ne tente de
s'entourer des meilleurs pour pouvoir réussir...
Mme Tardif : Entrevoyez-vous
que ce passeport-là serait gratuit pour les jeunes?
M. Poulin : Il est difficile,
à ce moment-ci, de pouvoir détailler ce à quoi le passeport va exactement faire
référence, donc le groupe d'âge exact, son accès, sa capacité de
téléchargement. Mais on s'est rapidement rendu compte que, oui, la notion
d'avoir... En même temps, la culture, il y a un coût à la culture, hein, il ne
faut pas mettre ça de côté, c'est une industrie qui est importante pour le
Québec. Mais on s'est aussi aperçu que, pour certains jeunes, le coût d'un
billet de spectacles, par exemple, pouvait être un frein à y retourner
plusieurs fois par année. Donc, ça fait partie, et c'est dans cet esprit-là,
Mme la députée, quand vous parlez de gratuité, que nous élaborons le passeport,
mais, évidemment, il sera lancé en temps et lieu.
Mme Tardif : Merci. Nous
avons abordé tout à l'heure, avec ma collègue, les consultations publiques pour
la jeunesse que vous avez organisées, là, du 25 septembre au 2 novembre. J'ai
d'ailleurs eu le plaisir d'aller... d'aller vous voir, de vous saluer, d'aller
saluer les jeunes. Vous êtes un animateur hors pair, en plus d'être un
député... un excellent député...
M. Poulin : Vous êtes donc
bien gentille, Mme la députée.
Mme Tardif : ...mais là la
question qui tue...
Mme Tardif : ...j'imagine
que vous avez parlé de vos achalandages, du nombre de séances que vous avez
tenues, mais concrètement, là, ça va découler sur quoi? Qu'est-ce que ça
contient? C'est important de savoir ça, là.
M. Poulin : Oui. Bien,
merci. Il nous reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 2 min 40 s
M. Poulin : On va faire
ça rapidement. Avez-vous d'autres questions après? Parce que là, je ne vais pas
prendre tout votre temps, Mme la députée.
Mme Tardif : Prenez...
Prenez votre temps, prenez votre temps.
M. Poulin : Parfait.
C'est important. Le ministre de la Jeunesse a bien indiqué dans les dernières
minutes ce à quoi nous travaillons et ce à quoi nous nous afférons. On a déposé
un des plans jeunesse les plus ambitieux de l'histoire du Québec en 2021‑2024,
300 millions de dollars sur trois ans, où les sommes financières
provenaient de différents budgets. Vous vous souvenez de ça. On a décidé comme
gouvernement, ce n'est pas une décision banale, de renouveler, de faire un
nouveau plan d'action jeunesse, non seulement parce que l'autre était échu,
mais aussi parce que la jeunesse change, elle évolue, elle est évolutive. Ce
n'est pas vrai qu'un jeune en Abitibi pense la même chose qu'un jeune à
Trois-Rivières puis qu'un jeune en Beauce pense la même chose qu'un jeune qui
vit à Montréal.
Donc, la jeunesse est très, très
différente d'un endroit à l'autre, tout dépendant d'où on se trouve dans notre
vie. Ce qu'on s'est rendu compte également dans les consultations, la députée
de Bourassa-Sauvé, on s'est également croisés dans ces consultations-là, c'est
que les jeunes du Québec, bien oui, ont évolué et ont changé dans la mesure où
l'emploi n'est plus le même, hein, avec la rareté de main-d'oeuvre que l'on vit
présentement. On a parlé tout à l'heure de salaire minimum ou d'accès à la
propriété. Là, on veut des emplois bien rémunérés. C'est ce que les jeunes au
Québec nous ont dit. Puis ça fait partie des priorités de notre gouvernement de
développer des emplois qui sont bien rémunérés chez les jeunes.
On a aussi des groupes jeunesse. Tout à
l'heure, on a parlé, entre autres, d'une certaine, je n'aime pas employer le
mot détresse, mais du fait que les jeunes souhaitaient avoir davantage de
services auprès d'eux dans ce qu'ils souhaitent faire. Les carrefours
jeunesse-emploi sont fondamentaux, sont importants. On finance Carrefour
créneau, on a créé un programme d'infrastructures jeunesse qui est venu
bénéficier aux maisons de jeunes puis aux carrefours jeunesse-emploi. Donc, on
est venus dans les dernières années supporter de façon importante les groupes
jeunesse pour répondre à leurs besoins. Est-ce que c'est toujours bon? Moi, je
pense que oui, Mme la députée. C'est pour ça que dans le prochain plan
jeunesse, il faut avoir un certain continuum, mais il ne faut pas se gêner pour
greffer certaines mesures.
Mme Tardif : Concrètement,
les jeunes, les sujets qu'ils ont abordés, les sujets que vous avez retenus,
lesquels sont-ils?
M. Poulin : Environnement,
beaucoup. Et ça, c'est... c'est sûr. Je pense qu'on l'a ressenti. L'accès à un
emploi, j'en parlais il y a quelques minutes, d'avoir un emploi qui est bien
rémunéré. L'accès à la culture québécoise aussi. C'est quelque chose que nous
avons ressenti à l'intérieur des différentes discussions que nous avons eues.
Et, bien, c'est allé dans toutes les directions. Le ministre responsable de la
Jeunesse, l'a bien indiqué il y a quelques secondes, où on n'a empêché personne
de parler. On a laissé les jeunes s'ouvrir le cœur sur ce qu'ils souhaitaient
parfois dans leur région, mais aussi sur ce qu'ils souhaitaient à travers le
Québec. Et comme élus, avec l'équipe du Secrétariat à la jeunesse que je salue,
qui a fait un travail formidable dans le cadre de ces consultations-là, je veux
les saluer, je vais les remercier parce que c'est un dévouement qui est
constant et costaud.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, M....
M. Poulin : Alors, merci
à l'équipe du Secrétariat à la jeunesse. Merci à l'équipe du ministère de la
Culture aussi, merci à tout le monde.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. le député et M. le ministre. Alors, le temps
alloué à l'étude du volet Jeunesse des crédits budgétaires du portefeuille
Culture et Communication étant écoulé, nous allons maintenant procéder à la
mise aux voix de ces crédits. Est-ce que le projet... le programme III,
intitulé Jeunesse, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté sur division. Alors, compte tenu de l'heure, la
commission...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Oui, attendez une seconde. Il faut que je dépose des
documents de renseignements... de renseignements du député de l'opposition
ainsi que du ministre. Les demandes de renseignements, je m'excuse. Il faut que
je dépose des demandes de renseignements des oppositions, ce qui est fait.
Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au mercredi 17 avril
à 11 h 15 où elle entendra l'étude du volet Protection des
consommateurs des crédits budgétaires du portefeuille Justice. Bonne soirée à
tous et à toutes.
(Fin de la séance à 16 h 31)