Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 6 février 2024
-
Vol. 47 N° 35
Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 46, Loi sur l’amélioration de la protection des enfants dans les services de garde éducatifs
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-sept minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
Aujourd'hui, la commission est réunie afin
de poursuivre les consultations particulières et auditions publiques sur le
projet de loi n° 46, loi sur l'amélioration de la protection des enfants
et des services de garde éducatifs.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Prass (D'Arcy-McGee) est remplacée par Mme Maccarone, Westmount—Saint-Louis.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée, bienvenue. Alors, nous allons entendre, ce
matin, les représentants des organismes suivants. Dans un premier temps, le
Rassemblement des garderies privées du Québec. Nous allons poursuivre avec la
Commission de la santé et des services sociaux des premières nations du Québec
et du Labrador, ainsi que par l'Association des garderies privées du Québec. Je
souhaite donc la bienvenue, pour cette première séance, à M. Mario Ranallo, qui
est le président du Rassemblement des garderies privées du Québec. Bonjour, M.
Ranallo. Alors, comme je vous ai...
M. Ranallo (Mario) : Bonjour,
Mme la Présidente. Bonjour à vous tous.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous allez bien?
M. Ranallo (Mario) : Oui, je
vais bien... que c'est la même chose de votre côté aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bon. Alors, comme je vous ai expliqué un petit peu
précédemment, lors de notre petit test de son, comme on dit, vous allez
bénéficier d'une...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...période de 10 minutes pour votre exposé, et, par la
suite, nous allons entamer la procédure habituelle, c'est-à-dire les
discussions avec les parlementaires. Alors, le temps est à vous à partir de
maintenant.
M. Ranallo (Mario) : Merci,
Mme la Présidente. Donc, bonjour à tous. Je... Comme Mme la Présidente l'a
mentionné, je suis le président du Rassemblement des garderies privées du
Québec. C'est une association qui a plus d'une centaine de membres dans les...
dans 11 régions administratives du Québec. Le RGPQ est un acteur engagé,
déterminé à contribuer activement à l'amélioration continue des services de
garde éducatifs. Ses membres sont tous des propriétaires et gestionnaires de
garderies, autant subventionnées que non, et ont à coeur la qualité... et la
santé et sécurité des enfants qu'ils reçoivent. Le conseil d'administration est
constitué de membres volontaires. Nous sommes donc à même de voir l'impact
direct des lois, règlements et directives émises qui touchent l'ensemble des
services de garde ainsi que leurs effets sur les services qui sont ultimement
offerts aux enfants au quotidien. Forts de l'expérience... de notre expérience,
nous comprenons les défis spécifiques auxquels fait face le secteur des
services de garde éducatifs à l'enfance. Nous sommes prêts à partager notre
expertise pour contribuer au bien-être des enfants, des familles ainsi que du
personnel des services de garde.
Donc, je... Voici notre analyse de la
proposition pour le projet de loi n° 46. Nous mettons en lumière des
problématiques spécifiques, que nous avons identifiées, ainsi que des
recommandations que nous formulons pour contribuer à son amélioration.
• (9 h 50) •
Pour les vérifications d'empêchement...
d'absence d'empêchement, nous souhaitons conserver la possibilité de facturer
des frais de vérifications d'antécédents à un employé qui nous quitte après
trois mois de service. Cette demande est motivée par le besoin de couvrir des
frais élevés des demandes, qui peuvent être substantiels et qui varient
grandement d'un service de la police à l'autre, ça va de gratuit à plus de
90 $ par demande, que doit engager l'employeur lors des embauches, en
particulier dans les contextes de services de garde qui peuvent connaître un
roulement de personnel important, plus spécifiquement pour les services non
subventionnés où il y a plus de roulement, mais c'est quelque chose qui existe
dans à peu près tous les domaines aussi. Cette mesure contribuerait à réduire
le fardeau financier lié à l'embauche fréquente de nouveaux employés, avoir
ainsi la continuité et la qualité de service offert aux enfants et aux
familles. Nous apprécions l'inclusion de l'article qui prolonge la validité
d'une entente, d'une attestation si la demande de renouvellement a été faite
plus de trois mois avant son expiration. Il pourrait être plus facilitant de
définir un délai maximal de délivrance, soit dans le projet de loi ou dans les
protocoles avec les instances émettant les... ces attestations. Puisque les
délais pour les vérifications peuvent être de jusqu'à six mois dans le cas où
il y a une prise d'empreintes digitales et que ce délai empêche que la personne
puisse travailler dans le service de garde, il faudrait trouver une solution
pour que ces délais soient ramenés aux mêmes standards que pour les
attestations sans prise d'empreintes. Finalement, en ce qui a trait à tout
document de déclaration mentionné dans le projet de loi, qu'il soit assermenté
ou pas, nous pensons qu'il serait opportun que les modèles type de celles- ci
soient fournis par le ministère afin que les services de garde puissent
s'assurer de bien respecter les exigences de ces déclarations.
Pour les suspensions d'un membre du
personnel, nous sommes généralement en accord avec les dispositions qui ont
pour effet de protéger la santé et la sécurité des enfants que nous recevons.
Nous sommes d'avis par contre que des clarifications sont essentielles autant
pour des raisons imposant une suspension que dans les délais de traitement
maximaux lors de celle-ci. Nous comprenons la protection contre les
représailles, mais nous avons aussi une préoccupation pour les dénonciations
qui seraient basées sur une forme de vengeance envers, soit le service de
garde, un de ces employés ou gestionnaires. Il faudrait trouver une façon
claire et rapide de traiter les plaintes de dénonciation afin de réduire des
effets potentiellement néfastes de celles qui ne seraient pas fondées,
recevables ou même véridiques. Nous pensons qu'une formation aux gestionnaires
des services de garde devrait être offerte afin de bien remplir les exigences
des enquêtes et ainsi d'assurer un traitement rapide de celles-ci. Nous avons
aussi une préoccupation en ce qui a trait au salaire de la personne qui subit
une suspension, qu'elle soit demandée par le ministère ou par quiconque. Nous
sommes d'avis que des clarifications doivent être apportées à savoir si la
suspension est avec ou sans solde. Si elle doit être avec solde, il devrait y
avoir impérativement une allocation spécifique pour celle-ci puisque les
dépenses seront engagées sans avoir de prestation de travail. Cette allocation
devra tenir compte d'un paiement de salaire et des frais à l'employeur. Il
devra aussi y avoir des précisions dans le document sur les règles de reddition
de compte du rapport financier annuel afin d'inclure... d'exclure ces frais
dans un tableau de rémunération par employé pour les raisons précitées, et ce,
pour ne pas interpréter le calcul normal de la subvention de fonctionnement du
service de garde. Dans le contexte actuel de pénurie de main-d'œuvre dans les
services de garde, nous avons aussi une préoccupation pour le maintien des
services de garde aux enfants pendant une suspension. Qui sera présent pour
s'occuper des enfants s'il n'y a pas d'éducatrice pour un groupe? Nous
exprimons également des inquiétudes quant à la possible contradiction entre
l'article 43 du Code criminel fédéral, le projet loi 46 et les normes
du travail. Nous demandons une clarification sur la hiérarchie de ces lois, et
si cela pourrait entraîner des poursuites...
M. Ranallo (Mario) : ...protection
de l'employeur et modifications aux normes du travail. Nous appelons à renforcer
la protection de l'employeur, notamment en permettant des changements de groupe
ou d'éducatrices sans crainte de représailles de celles-ci. Les modifications
aux normes de travail sont sollicitées pour garantir un équilibre équitable
entre les droits de l'employeur et de l'employé. Nous sommes également d'avis
que, suite à une suspension qui se terminerait par une fin d'emploi, il est
nécessaire que l'employeur soit protégé contre une éventuelle poursuite par les
normes du travail et par l'employé en cause. Il ne serait pas de très bon pour
le moral des employés, ni celle des parents si la Commission des normes du
travail forçait le retour chez son ancien employeur, alors qu'un bris de
confiance a eu lieu entre l'employeur et l'employé, sans compter les frais
financiers qui pourraient être imposés à l'employeur.
La section II concernant la
suspension dans le projet de loi, la suspension doit… employé doit être
clarifiée, notamment en précisant la... si la décision finale sur la durée de
la suspension appartient au titulaire de permis lorsque la suspension est
demandée par la DPJ ou par le ministère.
En cas d'infraction grave, on propose une
administration provisoire. Donc, nous proposons un modèle d'administration
provisoire en cas d'infraction grave impliquant un membre de la famille, le
propriétaire ou un administrateur plutôt que la suspension du permis. Par
définition, la suspension du permis oblige le service de garde à fermer
l'installation, donc plus de services pour les enfants qui y sont normalement
accueillis. L'option d'administration provisoire par un administrateur désigné
par un ministère permettrait de garantir la continuité du service aux enfants
et aux familles utilisatrices du service de garde. Également, cette
administration provisoire permettrait de conserver le lien d'attachement des
enfants avec les éducatrices ainsi que les enfants des autres membres du
personnel du titulaire de permis. Tout en offrant une solution alternative à sa
fermeture, cette option permettrait le détachement de la personne visée,
qu'elle soit actionnaire, administrateur ou membre de la famille, tout en
préservant les services aux enfants et aux familles... du service de garde.
Pour les évacuations d'urgence, nous
recommandons qu'une définition claire des motifs d'évacuation d'urgence soit
inscrite dans le projet de loi ou dans une directive qui sera transmise à tous
les services de garde pour éviter les abus et assurer une application uniforme.
Cette clarification contribuera à établir des critères objectifs, tels que les
situations mettant en danger la vie des enfants. Il serait également nécessaire
de spécifier clairement les conditions qui permettent de lever une d'évacuation
d'urgence, ainsi que les impacts sur les finances de l'entité... les subventions,
contributions parentales, coût éventuel des travaux, etc., pendant ladite
période.
Il faut également que l'impact sur les
enfants, les familles ainsi que le personnel du service de garde soit pris en
considération. Dans le contexte actuel du manque de personnel et du manque de
places subventionnées, il faudra voir à relocaliser, si possible, les enfants
qui seront affectés par cette décision d'évacuation d'urgence. S'il n'y a pas
de service de garde pour les... pour une centaine d'enfants, quel sera l'impact
sur la localité, sur l'emploi des parents et sur le développement global des
enfants qui sont habituellement recueillis? Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, M. Ranallo, pour cette présentation. Alors,
nous allons débuter, comme je vous le disais tout à l'heure, la période
d'échange avec les parlementaires. On va commencer avec Mme la ministre. Vous
avez une période de 16 minutes, 30 secondes pour l'ensemble de votre
banquette. Alors, vous pouvez commencer dès maintenant.
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci, M. Ranallo, vraiment de cette... cette
approche constructive, justement, pour s'assurer la santé et la sécurité de nos
enfants. Heureusement, on parle ici de cas exceptionnels, parce que la très
grande majorité de notre beau réseau, hein, un réseau qui est diversifié, qui
est créé... où on retrouve des CPE, où on retrouve des milieux familiaux, où on
retrouve des garderies subventionnées, des garderies non subventionnées. Et
nous avons tous cette même responsabilité auprès de nos enfants. Et c'est très
intéressant, en tout cas, je trouvais que vous aviez des questionnements
extrêmement intéressants.
Puis d'ailleurs j'aimerais ça vous
entendre plus précisément concernant l'administration provisoire, on ne la
retrouve pas dans le projet de loi n° 46, mais c'est une question sur
laquelle on se penche, parce qu'effectivement, quand certains problèmes peuvent
se produire, le souhait, ce n'est pas de créer des bris de service, c'est de
s'assurer, comme vous l'avez bien mentionné, la santé et la sécurité des
enfants. Alors, j'aimerais ça vous entendre un peu sur votre proposition en
termes d'administration provisoire.
M. Ranallo (Mario) : Bien, en
fait, ce que vous décrivez dans le projet de loi, Mme la ministre, c'est qu'il
y aurait suspension de permis dans le cas où on imagine que ce seraient les
marchés financiers qui interdiraient ou qui permettraient... qu'il y aurait un
empêchement pour un des administrateurs d'opérer. Donc, si l'administrateur
peut être détaché des opérations quotidiennes et qu'il pourrait être peut-être
remplacé par un administrateur provisoire, bien, ça permettrait de la
continuité de services puis de continuer d'assurer la sécurité, en...
M. Ranallo (Mario) : ...le
problème, j'ose... j'ose dire le problème potentiel, mais ce n'est pas vraiment
ça, mais où il y aurait peut-être un point de contention.
Mme Roy (Verchères) : J'aimerais
ça vous...
M. Ranallo (Mario) : Donc,
c'est... c'est...
Mme Roy (Verchères) : Bien,
merci. Non, je trouve que l'idée est intéressante. On pense d'abord et avant
tout aux enfants, puis je pense que vous le démontrez bien dans cette
proposition, que les enfants sont priorisés, pour éviter, justement, les bris
de service, s'assurer que les enfants puissent toujours avoir de bons... de
bons services et qu'on puisse régler le problème autrement, par d'autres
moyens, en attendant. Alors, je trouve ça extrêmement intéressant.
Je ne vous ai pas entendus, je ne sais pas
si vous avez une position concernant... On a un petit débat à savoir est-ce que
les déclarations doivent être assermentées ou non assermentées dans le... dans
le cas où on va avec des déclarations. Par exemple, pour des nouveaux
arrivants, donc, où il est impossible d'avoir une vérification des empêchements
d'antécédents, il y a évidemment, au niveau fédéral, déjà une enquête qui est
faite, donc certaines règles sont respectées. Mais on voulait aller un peu
plus, loin étant donné qu'on parle de jeunes enfants. Donc, l'obligation de
faire des déclarations ou dans le cas de prolongement, est-ce que vous vous
êtes positionnés sur le fait qu'on doit aller plus loin? Est-ce que ça doit ou
non être une déclaration assermentée?
M. Ranallo (Mario) : Bien, je
vous dirais, Mme la ministre, que oui, ça devrait être une déclaration
assermentée parce que... surtout dans le cas de nouveaux arrivants, où il est
impossible d'avoir une attestation d'empêchement. C'est clairement écrit, dans
la loi actuelle et dans le futur projet, qu'il doit... on doit s'assurer que la
sécurité des enfants est assurée et qu'il y a vraiment absence d'empêchement.
Une assermentation, c'est beau, mais il faut qu'il y ait un certain mordant qui
vienne en arrière, si l'assermentation est fausse. C'est facile de faire une
fausse déclaration, s'il n'y a pas d'action. S'il n'y a qu'un... qu'une tape
sur la main, bien, ça n'empêchera pas vraiment cette chose-là. Ça fait qu'il
faut qu'il y ait l'assermentation, oui, mais qu'il y ait... qu'il y ait une
compréhension qu'il pourrait y avoir des pénalités ou quelque chose qui... s'il
y a une fausse déclaration qui est faite, s'il y a une fausse assermentation
qui est faite, minimalement.
• (10 heures) •
Mme Roy (Verchères) : Merci beaucoup.
Un autre volet, j'oserais dire, duquel... évidemment, on a vu... ce projet de
loi n'arrive pas là, tombé du ciel comme ça, on a vu malheureusement des
incidents, dans les derniers mois, les dernières années, nous être rapportés et
où justement, on mentionnait la nécessité du ministère d'intervenir plus
rapidement. On s'entend, quand on parle de santé et sécurité, c'est une... ce
sont des responsabilités, oui, du ministère, parce qu'il émet les permis, oui,
des prestataires, parce qu'il est responsable au quotidien de s'assurer des
bonnes pratiques. Est-ce que vous pensez qu'il serait intéressant, voire même
souhaitable, qu'on aille plus loin au niveau de la responsabilité? C'est-à-dire
est-ce qu'on pourrait inclure aussi cette responsabilité-là au niveau des
employés, par exemple, d'avoir des conséquences, outre la suspension ou les
interventions qu'on retrouve en droit du travail, pour justement qu'on
comprenne bien que c'est une responsabilité qui incombe à chacun?
M. Ranallo (Mario) : Si je comprends
bien votre demande, vous voulez savoir si... Vous pensez que c'est le ministère
qui doit avoir ces pouvoirs-là ou si vous voulez déléguer les pouvoirs aux
employeurs?
Mme Roy (Verchères) : Non, en
fait, on a des intervenants qui, lors, justement, des consultations
particulières de la semaine dernière, nous disaient : Il faut aussi que
les employés puissent avoir... qu'on prévoit des conséquences aux employés,
au-delà de ça, donc des conditions, est-ce que ça peut être des amendes, ça
peut-être différents éléments pour s'assurer que la responsabilité est complète
pour chacun en jouant son rôle au niveau de la santé et sécurité des enfants?
M. Ranallo (Mario) : Je vous
dirais qu'on serait, en principe, en accord avec ça. Parce que, si on prend le
cas d'un exemple, exemple, il y a un policier qui aurait fait une faute grave,
bien, c'est le policier qui est suspendu et c'est lui qui subit des
conséquences, pas l'employeur, pas le corps de police, pas la municipalité.
Donc, si on prend cette approche-là, ça serait logique que, si c'est un employé
qui fait quelque chose de répréhensible, bien, pourquoi punir l'employeur, le
service de garde, alors que c'est l'employé qui est le problème. Je comprends
qu'il y a... il y a une hiérarchie, mais en même temps, il faut penser que
c'est la personne qui a fait le tort qui devrait plutôt être punie et non pas
ceux qui le subissent.
Mme Roy (Verchères) : Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, je vais reconnaître
la députée de Châteauguay, c'est ça. Il reste encore neuf minutes
50 secondes. La parole est à vous.
Mme Gendron : Bonjour, M.
Ranallo. Ça va bien ce matin? Merci d'être avec nous.
M. Ranallo (Mario) : Oui, ça
va bien.
Mme Gendron : C'est un...
c'est un réel plaisir...
10 h (version non révisée)
Mme Gendron : ...toujours
renouvelée de vous voir, puis, tu sais, je souligne la grande contribution que
vous avez dans les réflexions du ministère aussi. Donc, ce n'est pas la
dernière fois qu'on va se voir de toute façon aujourd'hui. Donc, dans un
premier temps, je voulais vous remercier d'être avec nous, mais également
revenir faire un peu de pouce sur ce que Mme la ministre a dit un peu plus tôt
relativement aux dispositions du projet de loi portant sur la suspension, mais
immédiate du personnel lorsqu'une situation met en jeu la santé ou la sécurité
de l'enfant. Moi, je voudrais savoir... Je crois que vous aviez dit, là, d'entrée
de jeu, que la suspension doit être clarifiée. Je pense que vous avez peut-être
des suggestions ou... Est-ce que vous trouvez que, dans le projet de loi, tout
est mis en œuvre pour la santé et la sécurité des enfants ou vous auriez d'autres
points à amener afin vraiment de spécifier votre pensée?
M. Ranallo (Mario) : C'est
certain que la santé et sécurité des enfants est primordiale. Tout ce qu'on
fait, on met l'enfant au cœur de toutes les actions qu'on prend. Donc, s'il y a
une suspension à faire, a priori il n'y a pas vraiment d'objection à la faire.
Ce qu'il faut être certain de faire, c'est de ne pas se mettre en situation où
l'employé pourrait... l'employé suspendu pourrait faire des dénonciations
autres qui seraient fausses et créer toutes sortes d'imbroglios qui ensuite
feraient un effet de cascade envers soit l'employeur ou d'autres employés et
qui mènerait à une suite presque infinie de problèmes qui ne sont peut-être pas
réels.
Donc, il faut que les conditions de
suspension soient claires, que ce soit soit défini par règlement ou dans la loi
directement, et qu'il n'y ait pas de possibilité d'objection, dire : O.K.,
tu m'as suspendu. Non, on considère ça comme un congédiement, la Commission des
normes du travail. Puis là, on a toutes des normes du travail qui sont sur le
dos de l'employeur, avec un avocat qui paie déjà l'employé, et l'employeur est
pris pour se défendre tout seul et a des frais qui sont souvent assez
faramineux et qui... en plus, dans le temps, ça s'étire. Ce n'est pas des
choses qui se font dans un court laps de temps, ça peut s'étirer sur une
période très longue. Donc, on est absolument d'accord de suspendre quelqu'un
qui... un acte... répréhensible, pardon, mais il faut s'assurer que ce qui est
considéré répréhensible est clairement défini et compris de tout le monde.
Mme Gendron : O.K. Parfait.
Auriez-vous des situations particulières pour lesquelles le projet de loi
pourrait assurer la protection de l'enfant? Vous nous expliquez des situations,
mais êtes-vous... Avez-vous un exemple concret qu'on pourrait s'attacher, là,
qui pourrait justement prouver que les mécanismes mis en place pourraient
justement aider un enfant qui est, malheureusement, victime de... bien, pas
maltraitance, si je pourrais dire, mais plutôt de mettre sa santé et sa
sécurité en jeu?
M. Ranallo (Mario) : Bien, il
y a déjà dans la définition des comportements inappropriés. Il y a un guide qui
existe là-dessus. Il y a sûrement des ajustements qui pourraient être faits
dans ce guide-là pour venir clarifier une situation ou venir ajouter des
situations... des précisions sur qu'est-ce qui est inapproprié et peut-être
venir faire une corrélation avec le projet de loi, dire : O.K., ici, cet
acte-là est à l'effet, vous êtes passible de suspension immédiate. C'est
direct, là, que ce soit clairement défini, qu'on n'ait pas à... pas juger, mais
à être laissé à nous-mêmes pour décider si c'est une suspension ou pas. Parce
que, si ce n'est pas clair, bien, c'est sujet à interprétation. Quand c'est
sujet à interprétation, bien, il n'y a pas une application uniforme. Et c'est
ça qui devient dangereux, comme dans à peu près tout. Si ce n'est pas clair,
bien, un dit gris, l'autre dit blanc et une troisième personne va dire noir,
puis, dans le fond, la réalité, c'est qui qui va... qui va prendre la décision
finale?
Mme Gendron : O.K. Et...
M. Ranallo (Mario) : Donc, ça
prend place des directives claires, excusez-moi.
Mme Gendron : Non, non,
excusez-moi, c'est moi qui vous a coupé. Donc, vous considérez, par contre, que
les mécanismes qu'on veut mettre en place sont suffisants, mais il faut
simplement les clarifier. C'est ce que je comprends?
M. Ranallo (Mario) : Minimalement.
On verra, selon les clarifications, s'il y a d'autres choses à apporter, mais,
oui, ça demande des clarifications et des précisions.
Mme Gendron : Parfait. Est-ce
que j'avais des collègues qui voulaient poser une question? Oui. Merci
beaucoup, M. Ranallo.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, je vais céder la parole à la
collègue de Laviolette-Saint-Maurice. Il reste encore six minutes. Et je pense
que la ministre va reprendre vers la fin, là, quelques questions additionnelles.
Allez-y.
Mme Tardif : Bonjour, M.
Ranallo. Merci, là, de représenter ces importants entrepreneurs, je dirais,
parce que ce sont des entrepreneurs, j'en ai dans mon comté, et, depuis déjà
quelques années, ils font appel à nous, et ça nous fait toujours plaisir, là,
de vous...
Mme Tardif : ...de travailler
avec eux, parce que c'est important. Selon vous, les articles qui sont
proposés... Parce que vous l'avez soulevé, il y a une problématique de
main-d'œuvre, vous abordez ce sujet-là en disant : Oui, si on suspend une
éducatrice ou un éducateur, éducatrice, il y a le prendre soin de l'enfant,
mais il y a aussi toute la question, là, avec l'éducatrice... par rapport à
l'éducatrice, par rapport à la hiérarchie, par rapport à l'employeur. Et là je
vous amène vers l'embauche de travailleurs, travailleuses immigrantes. Je ne
sais pas si vous avez, avec vos membres, discuté de ce sujet-là. Est-ce que,
dans la loi, dans ce qu'on propose actuellement avec les VAE... les personnes
qui sont récemment arrivées au Canada, est-ce qu'elles sont bien adaptées au
recrutement de la main-d'oeuvre étrangère? Est-ce qu'on permet d'assurer la
sécurité des enfants?
M. Ranallo (Mario) : Je vous
dirais que c'est un petit peu difficile à évaluer parce que l'immigration, le
recrutement à l'international pose des sérieux défis. Un, le premier qu'on
voit, c'est le temps, le temps que ça prend avant d'avoir quelqu'un qui va être
ici, sur le plancher, capable de travailler. Avec tous les délais qui sont
imposés, autant par le fédéral, que par le provincial, que tout ce qui... toute
la bureaucratie, la machine qui doit avancer, on entend que ça peut prendre de
12 à 18 mois avant d'avoir quelqu'un sur le plancher. Dans le cas... juste un
exemple, dans le cas où une éducatrice devrait quitter en retrait préventif
pour maternité et ensuite en maternité, le départ est à peu près de 17 à 19
mois avant le retour. Si ça prend 18 mois pour avoir quelqu'un de l'étranger,
bien, l'employée va être revenue. Donc, il y a... ça peut être une solution qui
va fonctionner dans certains milieux, dans certaines régions, mais, dans
d'autres, ça pourrait être problématique.
• (10 h 10) •
C'est certain qu'une des préoccupations
qu'on a levées, c'est justement les vérifications d'absence d'empêchement pour
ces personnes-là, parce que les vérifications sont faites sur les bases de
données canadiennes. À moins qu'on trouve une solution de pouvoir le faire avec
des bases de données dans les pays d'origine de ces personnes-là, ça prendrait
des ententes, j'imagine, avec le fédéral et les polices locales pour voir s'il
y a possibilité de vérifier ce genre de choses là, je pense qu'il faut rester
prudent... les personnes, même pendant une année. C'est certain que, pendant
l'année où elles sont ici, il pourrait y avoir des choses qui vont se
présenter. Est-ce que ces choses-là vont faire qu'on va devoir couper le lien
d'emploi, terminer le lien d'emploi, parce qu'il y a quelque chose qui
empêcherait de travailler, c'est quelque chose qu'il faut effectivement penser.
Mais, si on pouvait aller chercher les informations directement à la source,
dans le pays d'origine, ça pourrait peut-être rassurer les parents et les employeurs.
Mme Tardif : Je vous pose une
question très rapide parce que la ministre veut... et c'est sa priorité, là.
Vous demandez qu'il y ait une formation de gestionnaire qui soit offerte, une
formation plus cadrée, plus ample, de plus grande ampleur, là. À quel niveau
vous voyez ça? Est-ce que vous voulez qu'on vous impose ça dans la loi?
M. Ranallo (Mario) : Pas
nécessairement, mais ça pourrait venir dans les précisions à faire. Pour
permettre une formation, une application uniforme, je pense que c'est
nécessaire que tout le monde ait la même information, tout le monde lise la
même page, avec les mêmes données.
Mme Tardif : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors, Mme la ministre, il reste 1min 45s.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
je vais poser ma question rapidement. Vous insistez beaucoup sur
l'éclaircissement, justement, des conditions de suspension, et on le comprend
très bien. Est-ce que la solution ne pourrait de se retrouver justement dans
une nouvelle version du Guide des pratiques inappropriées, qu'on pourrait
justement travailler, et qu'il y ait par la suite une formation donnée aux
gestionnaires pour s'assurer que tout le monde comprenne la même chose?
M. Ranallo (Mario) : Si c'est
la solution utilisée, oui, en autant que c'est clarifié, c'est écrit, et que
c'est diffusé à tous, et qu'il y ait une formation qui soit mise à tous, comme
je disais il y a 30 secondes, pour s'assurer que tout le monde est exactement
sur la même page, pour qu'on applique les mêmes lois et règlements partout,
dans les mêmes conditions, pour être uniforme.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il vous reste encore une minute, là, si vous voulez
conclure.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
bien, peut-être... dans ce cas-là, j'aimerais peut-être juste revenir aux
représailles, parce que vous sembliez intervenir au niveau de, par exemple,
des...
Mme Roy (Verchères) : ...des
plaintes qui n'étaient pas fondées. Alors, est-ce que c'est un cas courant que
vous voyez au niveau de... du fait qu'on protège contre les représailles au
moment où ils ont des plaintes?
M. Ranallo (Mario) : Il y a
des cas, on en a entendu parler, il y a des employés qui pourraient avoir une
certaine grogne parce qu'il y a eu quelque chose qui n'a pas fait leur affaire
et il y a une demande qui a été refusée, peut-être, par l'employeur, de congés
ou des choses comme ça. Et, soudainement, on reçoit un coup de téléphone du
ministère de la Famille... (panne de son)... vous avez reçu une plainte pour
telle raison. Étant donné que la personne serait protégée de représailles alors
que c'est elle même qui a fait une déclaration, une plainte qui peut être non
fondée, bien, il faudrait s'assurer des traitements rapides, parce que ça met
un stress sur l'employeur, ça met un stress sur les autres employés et,
ultimement, bien, ça se ressent sur les enfants. Donc, si on veut que l'enfant
continue de bénéficier d'un bon service, il faut s'assurer que tout est bon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, M. Ranallo. Alors, le temps imparti au
gouvernement vient de se terminer. Par contre, je me tourne du côté de
l'opposition avec la députée de Westmount-Saint-Louis. Vous avez un peu plus de
17 minutes avec le temps réparti. La parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci. Je
vous laisse le soin de terminer votre réplique parce que j'avais à peu près la
même question que la ministre. Ça fait que, est-ce que vous avez quelque chose
que vous souhaitez ajouter?
M. Ranallo (Mario) : Non. Ça
vient rentrer dans le cadre de temps.
Mme Maccarone : Parfait.
C'est bien. Avez-vous l'intention, par hasard, de déposer un mémoire au nom de
votre groupe?
M. Ranallo (Mario) : Oui.
Mme Maccarone : Oui, O.K., ça
fait qu'on a un mémoire qui s'en vient. Puis est-ce que vous...
M. Ranallo (Mario) : Oui. Ce
que je vous ai lu, je vais l'envoyer à la Commission des relations avec les
citoyens après ma présentation.
Mme Maccarone : Excellent, ce
serait grandement apprécié. Ça nous aide beaucoup dans nos démarches, surtout
en arrivant à l'étape de l'étude détaillée du projet de loi.
Je souhaite vous entendre... Parce que
c'est un projet de loi que tout le monde est d'accord est très technique. C'est
un projet de loi que je pense est aussi nécessaire en ce qui concerne la
protection de nos tout-petits. Mais quels, selon vous, seront les principales
préoccupations par rapport à l'application? La loi est adoptée. Selon vous,
dans votre réseau, ce serait quoi les principales préoccupations?
M. Ranallo (Mario) : La
principale préoccupation qu'on a entendue de nos membres est en rapport avec
les suspensions des éducatrices et la protection des représailles des employés.
On comprend, c'est protégé par la Loi des normes du travail, mais c'est
vraiment... On aurait peur qu'il y ait comme une utilisation abusive de
plaintes non fondées qui soient faites et l'employé serait protégé. En même
temps, dans les conditions actuelles, sans le projet de loi, si l'employé est
mis à la porte pour des raisons... pour quelque raison, en autant que ce soit
légal...
Mme Maccarone : On a entendu
un exemple la semaine passée d'une éducatrice qui est dans la pouponnière en
train de changer une couche, par exemple, puis on a des amis par terre, puis on
en a un qui se dirige vers l'autre, puis on sait qu'il y a une morsure qui s'en
vient, puis l'éducatrice ou l'éducateur, mais probablement l'éducatrice, elle
va lever le ton, mais ça se peut qu'elle, elle va être assujettie à une
sanction de son employeur, par exemple. Ça fait que c'est ce type de scénario
que vous êtes en train d'expliquer, je présume.
M. Ranallo (Mario) : Bien, ce
type-là. Et un autre scénario qui nous fait peur, c'est, si la personne est
suspendue, elle est ultimement mise à pied, puis il y a un bris de contrat
d'emploi et il y a une plainte ensuite qui est déposée à la CNT et qu'on doit
réintégrer cet employé-là après, ça, honnêtement, ça fait excessivement peur,
parce que, si on sait... on a procédé au bris d'emploi, du lien d'emploi parce
qu'il y avait une raison valable de le faire selon la loi, la présente loi
qu'on étudie, que vous avez étudiée, mais qu'on soit pris pour la réintégrer
après qu'il y a eu un bris de confiance avec l'employé, ce n'est pas très, très
bon pour le moral des troupes, ce n'est pas bon pour les parents et on sait
qu'on est pris pour réintégrer un employé qui a déjà causé des problèmes. Donc,
on ramène un élément problématique dans le service de garde. Et ça, ça mine les
parents, les employés et ça peut ultimement miner la confiance entre les
employeurs et les employés.
Mme Maccarone : Selon vous,
est-ce qu'actuellement il y a beaucoup de fausses plaintes, entre guillemets,
dans le réseau?
M. Ranallo (Mario) : Il y a
des plaintes qui sont déposées. Maintenant, je ne suis pas à même... je n'ai
pas accès... évidemment, comme la plupart des employeurs, on n'a pas accès au
registre des plaintes, mais, oui, il y a des plaintes qui sont déposées. Des
fois, il y a des parents qui font des plaintes parce qu'eux jugent que, comme
vous dites, un enfant s'est fait mordre, mais un parent n'a pas aimé que son
enfant se fasse mordre deux fois dans une semaine. Ça nous est arrivé, à nous,
à la garderie. Un enfant de 20 mois a été mordu par un enfant de...
M. Ranallo (Mario) : ...19
mois, deux fois dans une semaine, et le parent a fait une plainte et a résilié
son contrat. En même temps, ce même parent là n'a pas accepté la plainte d'un
autre parent... bien, une complainte d'un autre parent parce que son enfant
avait arraché une couette de cheveux à un autre poupon. Il y a une certaine
intolérance au niveau des parents, donc il faut aussi baliser ce côté-là.
Mme Maccarone : Sauf que ça,
ce n'est pas des plaintes envers les employés.
M. Ranallo (Mario) : Non,
mais c'est le...
Mme Maccarone : Ça, c'est des
plaintes en ce qui concerne des circonstances entre enfants.
M. Ranallo (Mario) : Je suis
d'accord avec vous. Mais, ultimement, ça pourrait aussi... les plaintes peuvent
venir d'un parent, aussi, vers la DPJ. Donc, ce genre de choses là peut être
aussi... et ça, il y a la DPJ... est couverte par le présent projet de loi.
Mme Maccarone : O.K. Parce
que... C'est ça, vous, comme... Vous le savez, vous avez lu le projet de loi,
il n'y a rien, dans le projet de loi, qui va régler ça. Ça fait que je suis
d'avis, comme la ministre, que le guide de pratiques peut être bonifié.
J'espère que vous allez contribuer, si ça fait partie des intentions du
gouvernement de faire un renouvellement, parce que je pense que c'est
nécessaire... Évidemment, les choses ont beaucoup changé.
M. Ranallo (Mario) : Effectivement.
Mme Maccarone : Ça m'a
surprise, quand vous avez parlé de vos principales préoccupations, vous n'avez
pas parlé des frais. Je présume que vous engendrez des frais en ce qui concerne
la vérification des antécédents, puis, maintenant, on parle de la vérification
des absences d'empêchement. Est-ce que, dans votre réseau, c'est vos
partenaires qui assument les frais? Parce que, si vous n'êtes pas sur le
territoire de la SQ, bien, dans le fond, vous êtes dans une municipalité, avec
leur propre corps de police, alors, c'est... habituellement, c'est le CPE ou la
garderie qui paie pour ce service. Avez-vous une idée de combien que ça coûte,
puis combien que ça peut coûter... Peut-être, vous avez fait des projections de
coûts dans le futur?
• (10 h 20) •
M. Ranallo (Mario) : En fait,
j'en ai parlé, ça varie grandement d'un corps de police à l'autre. Ça va de
gratuit à... À Montréal, c'est maintenant rendu 82 $ par demande de
vérification. Donc, ça, c'est des frais qui sont là. Ça semble tourner entre,
je dirais, entre 50 $ et 90 $, ça semble être les frais courants. Je
sais qu'il y a des demandes qui ont été faites par d'autres associations pour
que ce soit la SQ qui fasse ça gratuitement pour tous. Ça pourrait être une
solution. Maintenant, de... est-ce que ça va accélérer les traitements? C'est
une question qui demeure, parce qu'à Montréal actuellement on parle d'à peu
près trois mois de délai, et ça, c'est...
Mme Maccarone : De trois
mois. On a... Est-ce que ça, c'est considéré minimal?
M. Ranallo (Mario) : Ah! de,
minimal, minimalement, trois mois, oui.
Mme Maccarone : Oh! puis ça
peut aller jusqu'à jusqu'à un an? Le plus long, c'est quoi?
M. Ranallo (Mario) : J'ai
entendu des cas où, s'il y a une demande de prise d'empreintes digitales qui
doit être faite, parce que le nom ou la date de naissance sont les mêmes, ça
peut aller jusqu'à huit mois. Donc, pendant ces huit mois là, la personne pour
qui on fait la demande, bien, elle ne peut pas travailler, donc on est en bris
de service pendant ce temps-là. Donc, ça, c'est problématique. Une chance que
ce n'est pas des choses qui arrivent souvent. Mais une demande régulière de
renouvellement, d'empêchement prend, généralement, entre deux et trois mois à
Montréal. Il y a d'autres endroits où ça se fait la même journée, il y en a
d'autres que c'est en dedans d'une semaine. Mais dans les grandes
municipalités, ça semble être plus long.
Mme Maccarone : O.K. Et puis,
si on avait un programme qui serait harmonisé, par exemple, selon vous, un
délai raisonnable, ce serait quoi?
M. Ranallo (Mario) : Ce
serait bien si ça pouvait être fait en dedans de deux semaines, ou même plus
vite, si possible. Ça permettrait, au moins, de dire : O.K., maintenant,
on a eu les absences d'empêchement, on a la preuve de premiers soins, donc vous
pouvez commencer à travailler. Parce que plus le délai est long... on est en
pénurie de main-d'œuvre... bien, on s'expose à un potentiel bris de service.
Mme Maccarone : Ça fait que
vous, vous êtes d'avis, d'abord, que l'assermentation serait utile,
entre-temps, pour pallier le délai entre la demande puis la résiliation de la
demande.
M. Ranallo (Mario) : Effectivement.
Mme Maccarone : Est-ce que
vous avez une idée... Mettons, si je disais que... Un exemple, on a une
éducatrice, on fait la demande de vérification d'absence, d'empêchement, puis
est ce que ça peut durer... puis huit mois. Est ce que cette personne, le fait
qu'elle, elle avait fait une assermentation il devrait y avoir une durée dans
le temps? Mettons, ça doit durer trois mois, puis être renouvelé, quatre mois,
ou être renouvelé? Ou est-ce que le fait que la personne est assermentée, puis
on n'a toujours pas eu une copie de la vérification d'absence d'empêchement,
c'est bon pour 12 mois, par exemple...
Mme Maccarone : ...ou est-ce
qu'on devrait avoir une limite qui serait imposée?
M. Ranallo (Mario) : Ça
pourrait être bon d'avoir une limite, ce n'est pas une mauvaise idée en soi.
Peut-être la limiter à six mois renouvelables, faire comprendre aussi que, si
l'assermentation est fausse ou que l'absence d'empêchement revient avec...
l'attestation revient avec un empêchement, qu'il pourrait y avoir bris de
service, bris de conditions qui permettrait de... l'employabilité. Oui, ça
pourrait être une chose, certainement.
Mme Maccarone : O.K. Le
projet de loi qui fait référence aussi à des personnes majeures, dans votre
réseau, avez-vous des personnes mineures, en bas de 18 ans, qui travaillent
dans le réseau?
M. Ranallo (Mario) : Il y en
a sûrement. On voit souvent des questionnements qui se font pour, justement,
des personnes mineures, surtout l'été, pour aider les éducatrices, comme
aide-éducatrice dans les... pour les périodes de vacances. C'est des choses
qu'on voit, mais est-ce qu'il y aurait des données suffisantes dans les bases
de données, justement, pour permettre d'avoir une attestation d'empêchement
pour les personnes mineures? La question demeure. Je pense que ça, c'est plus
du côté de la sécurité publique et des corps de police qu'ils pourraient répondre
à cette question-là, malheureusement.
Mme Maccarone : Puis, s'il y
avait une modification au projet de loi qui disait «toute personne qui œuvre au
sein des services de garde, que ce soit majeur, mineur ou autre personne qui
offre un service ou un bien, devrait être assujettie à une vérification
d'absence d'empêchement», est-ce que vous serez d'accord avec ce type de
libellé?
M. Ranallo (Mario) : Je vous
dirais que oui, parce que ce qu'on veut, dans le fond, c'est protéger les
enfants, donc tout ce qui... tous les gens qui pourraient ultimement graviter
autour des enfants devraient être assurés qu'il n'y a pas d'empêchement.
Effectivement, je suis d'accord avec...
Mme Maccarone : Puis
peut-être une dernière question pour moi, M. Ranallo, vous avez fait référence
dans votre allocution, par rapport à l'évacuation des enfants puis peut-être le
manque un peu des balises, quand est-ce que les enfants peuvent revenir. On
voit les références de ceci dans le projet de loi, c'est l'article 12, qui
modifie 81.0.3. Et il y a l'Association des garderies privées du Québec, eux,
dans leur mémoire, ils vont témoigner plus tard cet après-midi, eux, ils font
la recommandation, parce que l'article se lit «Lorsqu'un inspecteur ou un
enquêteur a des motifs raisonnables de croire que la santé, la sécurité ou le
bien-être des enfants... notamment s'il estime que l'état d'une installation ou
d'une partie de toute autre mesure peut être prise, etc., pour l'évacuation des
enfants». Il propose de supprimer «ou le bien-être des enfants». Ça fait que ça
lire : «Lorsqu'un inspecteur ou un enquêteur a des motifs raisonnables de
croire que la santé et la sécurité des enfants reçus dans une installation...»
Est-ce que ceci rejoint un peu ce que vous avez soulevé comme préoccupation?
Est-ce que ça résout le problème, pour vous?
M. Ranallo (Mario) : Oui et
non. Tout va dans la définition de «bien-être». Qu'est-ce qui constitue le
bien-être des enfants? Est-ce que c'est la température? Est-ce que c'est le
fait que la nourriture est adéquate, en quantité suffisante? Il y a tout ce
côté-là, la définition de bien-être n'est pas claire, donc il faudrait dire...
il faudrait définir ce qu'on entend par bien-être pour constituer une
évacuation.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Je vais céder la parole à ma collègue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, je laisse la parole à la députée de...
Une voix : Notre-Dame-de-Grâce.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Notre-Dame-de-Grâce. Merci beaucoup. Il vous reste encore
4min 45s.
Mme McGraw : Merci. Alors,
j'en profite pour vous saluer, Mme la ministre, et la banquette ministérielle,
ainsi que les collègues. C'est la première fois que je participe à cette
commission, donc merci de m'accueillir. Je suis très fière d'être ici en tant
que députée, mais aussi mère de famille, de trois garçons, dont les trois ont
fréquenté et fréquentent encore, le dernier, un CPE et les garderies
subventionnées et non subventionnées. Donc, je suis en contact journalier avec
les éducatrices et les coordonnatrices, j'ai beaucoup de feed-back.
J'irais sur les plaintes. J'aimerais
revenir, M. Ranallo, sur les plaintes. Est-ce que... selon votre expérience, et
moi, je regarde, justement, pendant l'étude des crédits, donnée de 2809
plaintes qui ont été reçues, c'est-à-dire retenues et traitées par le
ministère, totalisant 4200 objets de plaintes. Donc, les statistiques incluent
aussi, si je comprends bien, le nombre de signalements signifiés au ministère.
Et il est à noter que la décision de retenir ou non un signalement relève de la
direction...
Mme McGraw : ...la DPJ,
effectivement, après l'analyse du dossier.
Vous avez parlé de cas où l'enfant va
mordre un autre enfant ou tirer les cheveux. Est-ce que, selon vous, il y a des
plaintes, c'est rendu dans l'abusif? Parce que, si je comprends bien, le projet
de loi ne s'adresse pas à ce... justement, on ne va pas régler la situation des
plaintes. Mais je veux vous entendre là-dessus.
M. Ranallo (Mario) : Effectivement,
le projet de loi ne parle pas des plaintes comme telles, mais, des fois, je
vous dirais que les parents ne comprennent peut-être pas le développement de
leur enfant. C'est clairement documenté qu'un poupon, un enfant qui ne parle
pas va utiliser sa bouche, va mordre, ça fait partie de son développement.
C'est décrit, c'est défini, c'est compris. Par contre, il y a des parents qui,
eux, ne le voient pas comme ça et pensent qu'aussitôt qu'il y a une morsure il
y a un problème de sécurité pour son enfant. Maintenant, on a beau essayer de
faire comprendre aux parents que ce n'est pas le cas, que c'est le
développement normal, mais il y a des parents qui ne comprennent pas.
Une autre chose aussi qu'il faut
comprendre, c'est que tous les services de garde doivent avoir un processus,
une procédure de traitement des plaintes. Et cette procédure-là est transmise
au ministère de la Famille lors du renouvellement de permis, et elle est
approuvée par le ministère de la Famille. Souvent, les plaintes se ramassent
directement au Bureau des plaintes du gouvernement, et je ne sais pas s'il y a
peut-être... on saute trop vite sur le bouton, dire : oui, la plainte est
recevable, on va envoyer un inspecteur, donc on... le ministère engage des
frais, du temps et beaucoup de... beaucoup de temps, je dirais même, pour aller
vérifier des choses qui, dans le fond, en bout de ligne, sont... la plainte est
rejetée ou sans aucune autre action. Donc, il faudrait peut-être référer au
processus de traitement des plaintes des services de garde avant de dire :
Bien, on va accepter la plainte...
• (10 h 30) •
Mme McGraw : Merci. J'ai
d'autres questions, mais je vais me limiter à une dernière question.
M. Ranallo (Mario) : Allez-y.
Mme McGraw : Selon vous,
votre expertise, votre expérience, selon vous, qu'est-ce qui manque dans ce
projet de loi?
M. Ranallo (Mario) : Il
manque de certaines clarifications, comme je le mentionnais dans le mémoire que
je vais soumettre un peu plus tard. Il faut juste s'assurer que tout le monde
est exactement sur la même page pour qu'il y ait une application uniforme, pour
éviter les divergences ou les interprétations.
Mme McGraw : Merci. Est-ce qu'il
y a autre chose que vous voulez ajouter? Je pense que c'est la dernière
question qu'on va pouvoir vous poser. Donc, au nom de la commission, est-ce que
vous avez des choses à ajouter, quelques éléments? Je pense qu'il vous reste
quelques secondes.
M. Ranallo (Mario) : Non, je
n'ai pas d'éléments. Mais je tiens à remercier la commission pour nous avoir
invités à proposer nos solutions, nos observations. Merci à tous.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, M. Ranallo, merci, Mesdames, pour cet
échange... ces échanges fructueux.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants, le temps de recevoir le prochain groupe. Merci beaucoup pour votre
présence à la commission, M. Ranallo. Bonne fin de journée.
(Suspension de la séance à 10 h 31)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 35)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Donc, pour le second groupe, nous
recevons la Commission de la santé et des services sociaux des premières
Nations du Québec et du Labrador. Alors, bienvenue à M. Patrice Lacasse, qui
est gestionnaire de la petite enfance, ainsi qu'à M. Michel Deschênes, analyste
des politiques. Alors, à nouveau, bienvenue à la commission. Donc, pour les 10 prochaines
minutes, nous allons vous écouter, écouter votre exposé et, par la suite, nous
allons entamer la procédure habituelle, c'est-à-dire les discussions avec les
parlementaires. Alors, la parole est à vous.
M. Lacasse (Patrice) : Bonjour
à tous, députés, Mme la ministre. Merci beaucoup pour l'invitation pour qu'on
puisse vous exposer les éléments du mémoire. Pour le bénéfice des gens qui ne
nous connaissent pas, la Commission de la santé et des services sociaux des
premières nations, Québec, Labrador, c'est un regroupement des communautés
Premières Nations, là, à l'exception de la nation crie et naskapie, ça n'empêche
pas qu'on fait beaucoup de choses ensemble. C'est une organisation à but non
lucratif créée par l'APNQL en 1994. Environ, là, 120, 130 employés. Il y a
plusieurs secteurs qui la composent, santé, services sociaux, gouvernance,
recherche, ressources informationnelles, développement social et les services à
la petite-enfance. Notre mission est d'accompagner les Premières Nations dans l'atteinte
de leurs objectifs en matière de santé et de mieux-être et aussi en termes de
culture et d'autodétermination. On reçoit nos mandats de la part du conseil d'administration,
de l'organisation et aussi de la part de l'Assemblée, de l'APNQL, de l'Assemblée
des Premières Nations, Québec, Labrador.
Juste un petit rappel, il y a une entente
qui lie le ministère de la Famille avec la commission depuis 2015. Certains
pouvoirs sont délégués, là, en matière de la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance.
Donc, moi, je vais aborder le sujet de la
maternelle quatre ans, que l'on appelle, et aussi la médecine traditionnelle.
Mon collègue, M. Deschênes, va aborder la question plus sur la sécurité, donc
le traitement de l'absence d'empêchement et les corps policiers autochtones...
aux corps policiers.
Donc, pour ce qui est de la maternelle
quatre ans, en avril 2021, il y a eu la loi, là, qui a été amendée, le p.l. n°
1, sur les services de garde éducatifs qui interdisait, en fait, à tout détenteur
de permis de recevoir les enfants d'âge scolaire. Donc, un enfant ne pouvait
pas fréquenter un service de garde tel qu'un CPE et aller à la maternelle
quatre ans. Donc, on a porté à l'attention de la ministre les difficultés qui
étaient... qui nous étaient rapportées et on demandait aussi un certain temps
pour qu'on puisse effectuer un portrait un peu plus... plus profond, un peu
plus en profondeur. Ça a été intéressant parce qu'on a eu une lettre qui
faisait état que les communautés n'étaient pas soumises à sa disposition le
temps qu'on puisse trouver des solutions. Donc, ce qui est arrivé, c'est qu'on
a pu...
M. Lacasse (Patrice) : ...travailler
avec... nos vis-à-vis, et c'est quand même intéressant, là. On accueille bien
la solution qui est apportée par l'article 121.2, là, qui prévoit que, dans le
cadre d'une entente, là, à établir, là, que les enfants pourraient fréquenter
un service de garde et aller à la maternelle quatre ans s'il y a l'absence de
service de garde scolaire. Bon, c'est bien comme solution. C'est vraiment
intéressant. Par contre, ça ne va peut-être pas assez loin. Ça ne va pas assez
loin, parce que dans certaines communautés, même s'il y a présence de services
de garde scolaires, il peut y avoir des difficultés pour un enfant à avoir les
services adéquats, puis ce n'est pas par mauvaise volonté, évidemment. Souvent,
c'est une question de structure, de la disponibilité de ressources matérielles,
infrastructure financière ou même humaine.
Aussi, afin d'accueillir le plus d'enfants
possible, dans certaines communautés, les écoles vont, je dirais, moduler ou
permettre des heures atypiques pour la maternelle quatre ans et ce qui fait
qu'encore une fois, exemple, ça peut être juste le matin, mais durant
l'après-midi, mais l'enfant pourrait se retrouver sans sans droit, là, parce
qu'il se ferait refuser, comment dire, de retourner au centre de la petite
enfance. Donc, c'est ce qu'on se demande... Ah! puis il y a même aussi d'autres
situations encore plus, je dirais, tordues, heureusement, qui sont peut-être
marginales, mais où est-ce qu'un enfant de quatre ans ne peut pas, durant
l'été, retourner, mais c'est-à-dire qu'il y aurait, là, un service de garde
scolaire qui pourrait l'accueillir durant le temps de l'école. Mais durant
l'été, bien, ne pourrait même pas fréquenter un camp d'été, parce que les camps
d'été, c'est pour les cinq ans et plus, et ça, encore là, c'est s'il y a
présence de camps d'été dans la communauté. Donc, dans... pour ces raisons-là,
on vous recommande, là... on recommande à ce qu'on puisse permettre l'accès aux
services de garde malgré la présence de service de garde scolaire. Et, dans le
fond, c'est toujours dans une... aussi dans une optique de laisser la liberté à
la communauté de pouvoir déterminer les meilleures... les meilleures solutions.
• (10 h 40) •
Pour ce qui est de la médecine
traditionnelle, on a l'article 121 du règlement sur les services de garde
éducatifs à l'enfance où est-ce qu'on dit que le personnel peut administrer un
médicament à l'enfant avec l'autorisation des parents, là, puis sans avoir
l'autorisation... ou une prescription ou l'autorisation d'un médecin. Le projet
de loi n° 46 veut étendre cette disposition-là, en fait, aux produits naturels.
Cependant, dans la définition de produits naturels, à l'article 116 du
règlement, on ne vient pas inclure les remèdes traditionnels. Par exemple, je
dirais qu'au fédéral il y a le règlement sur les produits de santé naturels qui
inclut les remèdes traditionnels. Donc, on se demandait si on ne pourrait pas
faire effectuer un peu le même exercice. En plus, un petit défi de plus, c'est
que les produits naturels doivent être visés par un protocole établi, là, en
vertu de l'article 108.0.1, ce qui n'est pas possible avec l'entente que l'on
a, donc... parce que, dans le fond, ce n'est pas un pouvoir qui est délégué via
cette entente-là. J'imagine.... je présume qu'à ce moment-là on ne pensait pas
en avoir besoin, donc ça n'a pas été le sujet. Puis aussi, évidemment, le
besoin d'établir des comités mixtes, là, ministère de la Famille et Commission
de la santé et autres aussi détenteurs qui sont Premières Nations ou Inuits
pourraient participer à l'exercice, là, afin d'élaborer des protocoles de ce
genre, et ça, je fais... je réfère à la recommandation numéro 6. Trois minutes.
Désolé, M. Deschênes.
M. Deschênes (Michel) : Si
vous le permettez, je vais enchaîner maintenant. Merci, Mme la Présidente,
mesdames, messieurs députés et commissaire, la question que je vais aborder,
c'est principalement celle qui est liée à la protection... les mesures de
protection des enfants, mais surtout la création d'une instance appelée Comité
d'examen des empêchements. Le Comité d'examen des empêchements, il a été
introduit par l'article 82226 qui se trouve à l'article 13 du projet de loi.
Et, dans cet article-là, il est dit «qu'est institué le Comité d'examen des
empêchements». Et ce comité des... ce comité d'examen là va traiter toutes les
demandes qui vont avoir été acheminées par les services policiers sur les
déclarations d'empêchement...
M. Deschênes (Michel) : ...après
avoir rendu son avis, le comité d'examen va faire suivre les demandes au
tiers... évidemment, on dit «le tiers», là, dans l'article, qui doit ensuite
apprécier les déclarations, en vertu de l'avis qui aurait été donné par le
comité.
Les constats qu'on fait, c'est que,
premièrement, il faut se rappeler que, là, nous, nous sommes un organisme
mandataire, ou qui a des pouvoirs délégués. C'est que le comité en lui même, il
est créé par la loi elle-même. Ce n'est pas un pouvoir qui est attribué au
ministre. Donc, au départ, le comité d'examen des empêchements, ce n'est pas un
comité que peut créer, par exemple, la commission ou une instance mandataire.
Ensuite, le comité communique au tiers un avis écrit et parmi les tiers
désignés, quand on regarde les autres articles de loi, il y a le ministre,
lorsqu'il est question des administrateurs ou des titulaires... des demandeurs
aux titulaires de permis, et il y a aussi les demandeurs aux titulaires de permis
lorsqu'il s'agit d'apprécier la candidature d'un dirigeant principal dont la
fonction précédente serait, par exemple ce pourrait être un stagiaire, un
bénévole ou une autre personne qui est au service employé par la le CPE. Alors,
les demandeurs de permis.
Alors, ça a pour conséquence que, quand on
regarde cette définition-là, quand on regarde les discussions du projet de loi,
le projet de loi, il n'apporte aucune précision permettant de savoir si cette
obligation s'étend aussi aux organismes ayant signé une entente de délégation
avec le ministre. L'entente de délégation qui lie la commission au ministère ne
comporte pas de disposition permettant d'interpréter clairement de quelle
manière appliquer des modifications de cette nature aux pouvoirs qui nous sont
délégués par le ministre. Comme organisme mandataire, là, on ne peut même pas
appliquer, disons, un effet miroir, parce que ce n'est pas un pouvoir qui est
délégué au ministre.
Alors, les effets sont assez sérieux.
C'est que, là, présentement, on a une entente, délégation où les Premières
Nations... la commission joue un rôle en recevant des pouvoirs délégués du
ministre et joue son rôle vis-à-vis des CPE autochtones qui sont adhérents à
l'entente. Là, dans la situation actuelle. La commission, qui présentement a un
comité d'analyse pour les empêchements et demandes d'empêchement, va traiter
elle-même, avec son comité d'analyse, ces dossiers-là. La même chose pour les
titulaires de permis dans les communautés qui peuvent traiter celles des employés
et des autres personnes, là, qui seraient au service du CPE.
Alors, nous, ce qu'on demande, c'est que,
d'abord, il faut que ce soit clarifié dans la loi, il faut faire en sorte...
Nous, ce qu'on recommande, c'est que, dans le projet de loi, on soustraie les
organismes qui sont parties à une entente de délégation avec le ministre, comme
la commission et les CPE autochtones, de l'obligation de soumettre au comité
d'examen des empêchements les déclarations qu'ils traitent, à moins que ces
organismes ne le demandent. Puis, en remplacement de ce comité, dans une
perspective d'autonomie pour les Premières Nations, on devrait être en mesure
de créer, elles-mêmes, un comité autonome comparable, selon des modalités
adaptées à leur gouvernance et à leur structure administrative.
Alors, la composition, évidemment, de ce
comité-là pourrait inclure un avocat, au moins deux autres membres, tous
choisis par les Premières Nations. La commission en assurerait la gestion, le
secrétariat, puis le comité exercerait les mêmes fonctions que celles prévues
dans le projet de loi, tel qu'il est institué par le projet, alors... avec,
évidemment, un financement conséquent, parce que c'est une nouvelle instance
qui serait créée. Alors, ça, c'est un premier point que je voulais aborder.
L'autre, c'est plus court, c'est
concernant les corps policiers du Québec. C'est dans la désignation qui est
faite dans le projet de loi, à l'article 81.2.2, introduit par l'article 13, on
parle... bien, le projet de loi prévoit que la vérification d'absence
d'empêchement doit être effectuée par un corps de police du Québec. Il ne
mentionne pas spécifiquement les corps de police autochtones, qui desservent
plusieurs communautés au Québec. Il faut rappeler que les corps de police
autochtones sont créés sur la base d'une relation de gouvernement à
gouvernement, en vertu d'ententes tripartites conclues entre le gouvernement
fédéral, le gouvernement du Québec et les gouvernements des Premières Nations.
On ne peut les considérer comme des corps de police du Québec, au même titre
que les corps de police municipaux ou la Sûreté du Québec. Alors, le projet de
loi doit refléter cette réalité en modifiant le libellé des passages
concernés...
M. Deschênes (Michel) : ...il
suffit de faire suivre la désignation de «corps de police du Québec» par «ou
corps de police au Québec». Ou encore, il y a une autre suggestion qui
pourrait, ce serait de parler de corps de police autochtone de façon distincte,
alors, en faisant les adaptations nécessaires, bien sûr, lorsqu'il y a
plusieurs corps de police qui sont concernés. Alors, c'est l'autre
recommandation qu'on fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Merci pour cette présentation. Alors, la
ministre a laissé le temps filer pour pouvoir vous laisser terminer. Alors, Mme
la ministre, le temps est à vous, il y a 3min 30s qui va être retranché sur
votre temps, mais allez-y, on poursuit.
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup. Bien, ça nous a permis d'entendre la présentation au complet puis les
différents points au complet, alors je pense que c'était nécessaire. Alors, on
va faire les vérifications, au niveau du corps de police, mais ce qu'on en
comprend actuellement, c'est que ça incluait, effectivement, selon la loi de
police, donc, les corps de police autochtones, mais on va vérifier pour
s'assurer définitivement qu'ils sont couverts. Je pense que c'est important,
votre préoccupation, là. On l'a bien compris, là, que vous souhaitiez avoir une
spécificité là-dessus.
M. Deschênes (Michel) : ...il
y aurait une autre précision. C'est une question de démontrer que c'est une
relation de gouvernement à gouvernement, parce que... dans les conseils qui
sont couverts par l'expression «du Québec», mais il y a une spécificité, c'est
que, contrairement aux autres corps de police qui sont créés par des lois
québécoises ou des lois fédérales, parce qu'il y a des organismes fédéraux
aussi, là-dedans, les corps de police autochtones, eux, c'est une entente entre
trois paliers de gouvernement. Et ça, c'est méconnu.
Et ça permettrait aussi... dans le
libellé, ça permettrait aux populations autochtones ou encore aux institutions
québécoises de savoir que les corps de police autochtones font partie. Ils
n'auraient pas le réflexe d'aller vers la Sûreté du Québec directement ou... Ça
fait que l'idée, c'est un peu ça aussi, c'est une question d'affirmation que
c'est une entente de gouvernement à gouvernement.
• (10 h 50) •
Mme Roy (Verchères) : On
comprend bien votre préoccupation puis on va s'assurer de bien la refléter,
l'objectif étant le même là-dessus. J'aimerais ça aussi peut-être vous entendre
sur des éléments dont... vous n'avez peut-être pas eu le temps d'aborder non
plus à l'intérieur de votre présentation, mais on a amené des modifications,
entre autres, au niveau de l'article 6, pour permettre à des nouveaux
organismes, dont les organismes communautaires établis en communauté
autochtone, de pouvoir offrir des services de halte-garderie puis permettre de
répondre justement à certains besoins des communautés. Alors, j'aurais aimé ça,
vous entendre un peu sur ce volet, là, de modifications à la loi.
M. Deschênes (Michel) : Je
laisserais mon collègue Patrice répondre à cette question.
M. Lacasse (Patrice) : En
fait, pour l'instant, c'est beaucoup des centres de petite enfance qui sont en
place. Vous avez vu, en 2020, nous avons déposé un mémoire, lors de la
consultation qui avait été faite, on a fait état de plusieurs difficultés qui,
je dirais... c'est malheureux, mais qui, considérant les réalités ou les
différentes réalités, je dirais, peuvent causer certains défis. Entre autres,
juste un exemple, il y a la question de la composition ou la constitution des
conseils d'administration.
Et donc on regarde avec certaines
communautés qui présentent des poussées démographiques, je dirais, ou des
tendances démographiques qui sont à la hausse, et donc les besoins commencent à
se faire sentir, et ça va être énorme tantôt, mais, déjà, on peut voir qu'ils
ne sont pas à l'aise avec ce modèle. Heureusement, il y a quand même le service
de garde avec subvention puis il y a d'autres aussi, capacités financières, qui
peuvent se développer pour pouvoir en faire un montage financier, donc c'est
bien.
Par le même moment, on regarde aussi à
voir, dans certains cas, avec des organismes qui commencent... de plus en plus,
là, il y a une variété qui commence à se faire, entre autres, avec des
initiatives de maisons que j'appelle la famille. On pourrait voir justement à
supporter, accompagner les communautés. On a, entre autres, le secteur du... ce
qu'on appelle développement social, qui est beaucoup dans l'accompagnement
sur... avec les communautés pour pouvoir développer différents projets, et nous
sommes en lien. C'est quand même un défi, mais je pense qu'on le relève bien.
Vous savez, l'information, quand on
commence avec différents secteurs, bien, comment est-ce qu'on fait pour
s'assurer qu'il y ait une intégration, puis qu'il y ait un transfert de
connaissances, puis que le tout se fasse dans une efficacité? Et donc, oui,
c'est un type de modèle, mais aussi on est quand même... on a plusieurs
ressources qui sont sur le terrain...
M. Lacasse (Patrice) : ...je
dirais, c'est à chaque... On demande aux gens, là, maximum un voyage aux deux
semaines. Mais l'idée, c'est d'avoir une présence sur le terrain. On voudrait
que ce soit plus, mais on est quand même, évidemment, comme tout le monde,
limités, pour justement voir à ce qu'on puisse être le plus près possible des
besoins, mais aussi de ramener ces informations-là aux communautés pour leur
donner des... participer, je dirais, à l'élaboration de solutions puis de voir
à d'autres choses que les modèles qui sont les plus courants. Donc, c'est quand
même bien accueilli, de façon générale.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
Je veux revenir au comité de vérification des empêchements, parce que vous avez
amené deux éléments. Vous avez dit qu'on pourrait y référer au besoin et, en
même temps, vous souhaitiez avoir un comité distinct de vérification des antécédents
pour pouvoir répondre aux mêmes préoccupations. Est-ce que j'ai bien compris?
Est-ce qu'à ce moment-là il y aurait une hiérarchisation, c'est-à-dire que le
comité de vérification pourrait s'il a besoin d'une expertise supplémentaire ou
carrément avoir un comité de vérification propre aux Premières Nations?
M. Deschênes (Michel) : Bien,
l'idée, c'est d'avoir un comité d'examen, là, qui soit propre aux Premières
Nations. Et puis ça pourrait être institué par des instances Premières Nations,
l'APNQL, l'Assemblée des Premières Nations pourrait être impliquée là-dedans.
Est-ce que ça... Si... comment je pourrais dire ça, si l'intérêt, il est,
est-ce qu'on regrouperait plusieurs détenteurs d'ententes autochtones ensemble
sur un même comité? Ça pourrait être une possibilité. Ça reste à étudier. Mais
l'idée, c'est d'avoir un comité autonome, parce que l'évaluation des
empêchements potentiels, là, des déclarations d'empêchement potentielles
demande une expertise particulière. Quand on parle des populations autochtones,
on sait qu'elles sont plus judiciarisées que la moyenne de la population, pour
différentes raisons, colonisations, pensionnats, etc., les préjugés aussi qui
existent. Et on pense qu'un comité qui serait créé... une instance qui serait
créée en vertu de la loi, là, auquel on se référait ajouterait aussi non
seulement l'idée que les gens n'auraient peut-être pas l'expertise pour
apprécier un peu différemment, là, la situation des Premières Nations, mais ce
serait aussi une étape supplémentaire qui nous enlèverait l'autonomie dont
on... que l'entente, en vertu de 121, nous done. Et puis là, à ce moment-là,
bien, c'est certain que c'est beaucoup moins pratique, ça veut dire des délais
supplémentaires. Probablement que les communautés ne seraient pas satisfaites
de cette exigence-là.
Comme vous m'avez amenée sur les délais,
alors je vais aller... Est-ce que vous vivez des problèmes de délais au niveau
de la vérification des empêchements avec les corps de police autochtones ou si
ça va bien? Puis quels sont les délais moyens?
M. Deschênes (Michel) : Bien,
ce qu'on entend parler, c'est que ça peut être variable, je veux dire, je ne
peux pas vous donner des données précises. Mais ça peut être variable...
Mme Roy (Verchères) : Ça ne
semble pas être un problème majeur.
M. Deschênes (Michel) : ...Mais
ce n'est pas un problème majeur, là. L'entente se fait, là, ce n'est pas un
problème majeur.
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, je cède la parole à la
députée de Vimont.
Mme Schmaltz : Merci, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il reste encore 6 minutes 20 pour...
Mme Schmaltz : O.K. Merci.
Bonjour, messieurs. Merci d'être présents. C'est toujours agréable de pouvoir
échanger en mode présentiel. En fait, j'aimerais parler avec vous un peu de
médecine traditionnelle, la reconnaissance à la médecine traditionnelle, vous
l'avez mentionné tantôt. J'ai lu un petit peu aussi la définition, comment vous
englobez, disons, la médecine traditionnelle, on parle de vitamines, on parle
d'huiles essentielles, bon, produits homéopathiques ou cosmétiques. Est-ce que
vous croyez qu'il n'y a pas un danger dans le sens qu'on sait que les produits
naturels, à la base, sont corrects, il n'y a pas de danger, mais, des fois,
quand ils sont administrés avec un médicament, il peut y avoir souvent des
effets indésirables. Parfois, le parent n'est pas nécessairement au courant ou
le service de garde non plus n'est pas au courant.
Est-ce que dans cette demande que vous
avez formulée, est-ce qu'il y a quand même eu... Est-ce que vous envisagez
quand même de mettre sur pied, peut-être, je ne sais pas, moi, un comité qui
analyse là aussi puis qui émet des recommandations?
M. Deschênes (Michel) : Oui,
c'est présent dans notre mémoire. Nous, ce qu'on a l'intention, c'est de... En
fait, l'idée, c'est... on reconnaît. D'abord, c'est une médication qui a des
effets actifs, vraiment, donc on ne peut pas avoir une combinaison d'éléments
avec un médicament sous ordonnance ou même d'autres produits naturels sans
avoir une étude préalable, une évaluation préalable. Alors, nous...
M. Deschênes (Michel) : ...ce
qu'on propose, c'est qu'il y ait un comité de créé conjointement avec médecins
et puis les experts autochtones en matière de remèdes traditionnels. Et, à ce
moment-là, il y aurait... eux, ils participeraient à l'élaboration de
protocoles, puis après ça, bien, je veux dire, on serait en mesure d'assurer la
protection des gens, des enfants de la même façon que va le faire le comité
institué par le ministre et qui est aussi supervisé par le MSSS, il y a
différentes... pas supervisé, mais avec le concours du MSSS, là. Et puis,
évidemment, il y a moyen d'arriver avec une procédure conjointe, là, mais il
faudrait impliquer absolument les médecins et les experts autochtones qui sont
en mesure d'évaluer qu'est-ce que fait le médicament, à partir de quoi il est
composé, puis quels pourraient être ses effets, puis discuter avec le MSSS,
évidemment, avec les experts du MSSS, si nécessaire.
Mme Schmaltz : Est-ce que ça
se fait déjà maintenant?
M. Deschênes (Michel) : Non,
parce qu'on n'a pas à le faire, parce que, jusqu'à maintenant, il n'y a pas de
médecine traditionnelle d'incluse dans les produits santé, on se limitait au
Tylenol ou, en tout cas, aux acétaminophènes, c'était ça qui était le... alors,
il n'y avait pas nécessité de le faire. Ça fait que c'est pour ça qu'on n'avait
jamais parlé de le créer. Mais, à partir du moment où est-ce qu'on crée... on
ajouterait le remède traditionnel de la même façon qu'il est reconnu en vertu
de la loi fédérale, bien, à ce moment-là, bien, on aurait besoin d'une
expertise, puis on ne la retrouverait pas, cette expertise-là, dans la
médecine... chez les médecins en général, mais avec des médecins autochtones et
des experts autochtones qui connaissent la composition et la façon de fabriquer
ces médicaments-là.
Mme Schmaltz : D'accord. Je
vais laisser la parole à mes autres collègues.
• (11 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Alors, on poursuit avec la députée
d'Abitibi-Ouest. Il reste 2 min 50 s. La parole est à vous.
Mme Blais : Bonjour,
messieurs. Oui... On sait que le territoire au niveau du Labrador, au niveau
des communautés autochtones, est vaste. Est-ce qu'au niveau des des centres de
petite enfance, est-ce que vous avez tous les ressources nécessaires que ce soit
formation, nouveautés? Parce qu'on sait qu'il y a des territoires qui sont très
isolés, des communautés qui sont très isolées. J'aimerais vous entendre sur ça.
Et par la suite, si vous auriez une recommandation, quelle serait cette
recommandation?
Une voix : ...
M. Lacasse (Patrice) : Vous
avez parlé du Labrador?
Mme Blais : Pardon?
M. Lacasse (Patrice) : Vous
avez parlé du Labrador?
Une voix : Oui.
Mme Blais : Bien, le
territoire cri, parce que c'est Labrador et part du Labrador jusque... tout le
territoire du Québec. .
M. Lacasse (Patrice) : Oui,
O.K. O.K. En fait, vous voulez peut-être... Bien, ce que je peux comprendre,
c'est tout ce qui est régions éloignées, on peut dire. Oui, oui. O.K.
Mme Blais : Régions
éloignées, c'est ça.
M. Lacasse (Patrice) : Non.
C'est que je me demandais si vous posiez la question de façon spécifique à a
des communautés qui sont au Labrador. Donc, c'est...
Mme Blais : C'est général.
M. Lacasse (Patrice) : Oui,
O.K. parfait, good, merci. Pour ce qui est des ressources, en fait est-ce qu'il
manque des ressources, là? Je dirais qu'il y a toujours la question depuis...
puis et qui touche toutes les sphères des gens en régions éloignées, c'est...
c'est le caractère d'éloignement justement qui n'est pas considéré. Tout, tout,
tout matériau, même les ressources humaines, juste au sujet du transport, les
délais, puis la qualité aussi de... même des produits alimentaires, c'est quand
même tout un défi qui est existant. Ça a été un... un cheval de bataille de
plusieurs chefs, je dirais, et aussi je dirais même pour nous, là, qui avons
fait des... ou en tout cas, eu des collaborations, exemple, avec M. Gérard
Duhaime de l'Université Laval, qui... qui a pu faire un portrait des différentes,
je dirais, retombées par rapport à cet éloignement-là et des effets sur le prix
à la consommation. Et donc, non, ce n'est pas... ce n'est pas répondu en soi,
le caractère ou... n'est pas accordé. Pourtant, certains gouvernements vont
pouvoir le reconnaître pour certains employés, mais non pas pour des
opérations, je dirais, qui sont courantes. Et ça crée de la pression sur des
administrations. Donc ils sont obligés de créer des solutions qui sont, je
dirais, difficilement viables à long terme. Tout à fait. Donc, par exemple, il
y a aussi la question de conditions....
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Chut! Je dois vous arrêter.
M. Lacasse (Patrice) : Oh!
excusez-moi. Mais vous faites bien, je crois.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je dois vous arrêter. Le temps file vite, hein?
Mme Blais : C'est
intéressant, merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mais le temps est terminé pour le gouvernement. Par contre,
on va poursuivre...
11 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...nos discussions avec l'opposition officielle et je
présume qu'on recommence avec la députée de Westmount-Saint-Louis. Allez-y. 16 min 30 s
au total.
Mme Maccarone : Merci.
Bonjour, messieurs. Est-ce que vous avez été consultés avant le dépôt de ce
projet de loi?
M. Lacasse (Patrice) : En
fait, pas vraiment. On nous a informés, mais évidemment, on n'a pas pu aussi
nous donner vraiment de l'information. Parce que s'il y avait un sceau de
confidentialité. Mais non, pas vraiment, là. Mais si je peux me permettre, on a
quand même des liens. On a des rencontres statutaires, et c'est aux deux
semaines. Puis là, je dois dire, pour cet aspect-là, c'est très intéressant et
facilitant d'avoir des vis-à-vis qui comprennent. Puis... Puis je peux comparer
à d'autres ministères où est ce que c'est... ça complique les choses. Donc,
non, on n'a pas... On n'a pas été consultés.
Mme Maccarone : Vous
faites bien de préciser. Merci. Puis en... En large, quand vous regardez le
projet de loi, est ce que ça répond à vos principales préoccupations en ce qui
concerne la sécurité de vos enfants dans votre réseau?
M. Lacasse (Patrice) : Je
peux commencer. Bien, tout à fait, c'est. Je dirais que dans les dernières
années quand on a traité des empêchements, il y a tout un procès... un
processus qui est mis en branle parce que c'est, c'est, je dirais, la... la
préoccupation première, la question de la sécurité et l'intégrité physique,
morale, spirituelle de chacun des enfants, et par la suite, la question du
développement. D'avoir vraiment des bonnes conditions, c'est... c'est vraiment
la base. Donc, on veut s'assurer qu'il n'y a pas des, je dirais, les angles
morts soient bien vus. Et donc on s'assure de bien faire les analyses. Donc, on
a une procédure qui, en fait, qui... qui se reflète dans ce qui a été annoncé.
Il y a aussi la partie de maternelle quatre ans qui est bien, mais encore là,
comme je le disais bien, il faut aller un petit peu plus loin. Mais je pense que
c'est une question de reformuler la recommandation. Sinon, de façon générale,
tout à fait, là, c'est quand même...
Mme Maccarone : Je
trouve la recommandation en ce qui concerne la maternelle quatre ans très
intéressante. Il faut être avant-gardiste pour rejoindre les besoins
spécifiques de toutes les communautés. On cherche du sur mesure et non du mur-à-mur.
Alors je salue à la façon aussi que vous avez proposé vos recommandations. Je
suis aussi en accord avec l'ajout d'un corps de police autochtone... On revient
dans des dates le projet de loi no 14, qui est maintenant la loi, la
reforme de la loi de la police, puis on fait une référence spécifique aux corps
de police autochtones. Alors, je vois en bien comment nous pourrons les
incorporer à l'intérieur de ce projet de loi. Question. Pour vous, en ce qui
concerne le corps de police autochtone, par contre, est-ce que c'est eux qui
sont responsables uniquement pour les vérifications d'absence, d'empêchement
présentement sur votre territoire?
M. Deschênes (Michel) : Là,
où est-ce qu'ils sont présents. Parce que ce n'est pas toutes les communautés
qui sont desservies par des corps de police autochtones. Là où est-ce qu'ils
sont présents, c'est eux qui le font. Et puis dans les autres, Il y a la Sûreté
du Québec, là, qui a un mandat, là, de patrouille et d'exercer la police.
Mme Maccarone : C'est
bien ça. C'est ça. Parce qu'on a entendu plusieurs groupes, parce qu'on voit, c'est
quand même un peu variable en ce qui concerne les délais, l'application. Puis
ce qu'on cherche, ou la majorité des partenaires, ils expriment un désir d'avoir
une harmonisation dans la façon de faire. Est ce que vous le serez en accord
que ce serait, mettons, la SQ qui ferait toutes les vérifications d'absence,
empêchement dans le futur?
M. Deschênes (Michel) : Bien,
non. Que la SQ fasse toutes les... Non. L'idée, c'est que les corps de police
autochtone aient des droits équivalents à ceux des autres corps policiers, c'est
pour une question administrative. La Sûreté du Québec joue un rôle. Ça, on le
comprend, là. Mais je veux dire, c'est quand même le corps de police autochtone
qui est le corps policier sur place. C'est à lui qu'on doit acheminer les
demandes et puis c'est lui qui doit les traiter. Alors, c'est dans ce sens-là,
là, qu'on fait notre démarche.
Mme Maccarone : Ce que
vous souhaitez, c'est le statu quo.
M. Deschênes (Michel) : Pardon?
Mme Maccarone : Ce que
vous le souhaitez, c'est le statu quo, la façon que ça fonctionne actuellement.
M. Deschênes (Michel) : Oui,
que le corps de la police autochtone puisse continuer à faire les déclarations,
là, d'empêchement.
Mme Maccarone : Puis au
niveau...
M. Deschênes (Michel) : Et
puis la SQ, elle, elle a... Excusez-moi.
Mme Maccarone : Non,
allez-y.
M. Deschênes (Michel) : C'est
parce que la SQ gère le centre d'information, là qui... Alors ça, on comprend
ça. Comment se font les procédures d'échange entre les policiers autochtones et
la Sûreté du Québec? Ça, on n'a pas vraiment une connaissance fine là-dessus.
On n'a pas pu avoir toute l'information. Mais il reste...
M. Deschênes (Michel) : ...ça
fait que, je veux dire, pour nous, plus le corps de la police autochtone joue
un rôle comparable à celui de la Sûreté du Québec sur le territoire de la
communauté... c'est vraiment ce qu'on recherche, là.
Mme Maccarone : Allez-y.
M. Lacasse (Patrice) : Peut-être
rapidement vous dire que de... sur le terrain, on n'a pas du tout de trouble,
là, je dirais, en termes de délais. Les délais vont être davantage en amont
et... sauf que j'ai eu quand même, en voyant ce projet de loi, bien, des
changements, et souvent des changements vont avoir un écho sur le terrain. Et,
par exemple, on a eu un officier de la SQ qui a refusé de donner de
l'information. Cependant, on n'avait ouvert pas de canal de... ou un canal de
communication avec des agents de liaison autochtones de la SQ, puis c'est tout
récent, où est-ce qu'on a pu communiquer avec, et, à, l'intérieur de 24 heures,
ça a changé. Donc, entre guillemets, s'il y a une suggestion à faire, c'est de
bien s'assurer que la SQ comprenne s'il y a des... bien, les changements qui
pourraient provenir, là, de cette... de ce projet de loi là.
Mme Maccarone : Ça fait que
d'actualiser leur formation aussi, pas harmoniser avec les modifications suite
à l'éventuelle adoption de ce projet de loi.
M. Lacasse (Patrice) : C'est
ça. Puis nous-mêmes, on a un travail à formaliser, je dirais, les relations
avec ce corps de police.
Mme Maccarone : Sur le lien
de formation, ça fait partie des questions que je voulais aborder avec vous,
là, on parle de formation de... des policiers, mais de formation au sein de
votre réseau, je présume que vous souhaitez une formation spécifique, parce
qu'on parle de mise à jour du guide, puis, dans votre cas, je présume que c'est
une formation très spécifique puis une mise à jour du guide qui est spécifique
à votre réalité? Puis j'ajoute à ça, parce que je vous ai entendus parler de
sécurité spirituelle, c'est intéressant, je souhaite peut-être mieux
comprendre, puis est-ce que ça, c'est des choses qui feront partie d'un guide
puis comment mettre ça en place?
• (11 h 10) •
M. Lacasse (Patrice) : C'est...
O.K. Vous voulez dire le guide qui suit, en fait, la partie de la gestion ou le
traitement, là. Bien, tout à fait. La réaction qu'on a pu avoir, c'est
qu'est-ce qu'on peut co-construire le guide, puis, en fait, après on s'est dit
: Bien non, on est peut-être mieux de construire nous-mêmes notre
procédure et aussi faire un guide qui englobe le tout, parce que je crois que
les indicateurs ou les points qui pourraient constituer une grille en soi pour
tout évaluer et analyser, bien, va être différente considérant les... comme le
disait M. Deschênes, l'historique puis aussi les réalités, les différentes
réalités. Et je tiens sur ce point, parce que souvent on prend les... je dirais
même les autochtones comme étant un bloc, un seul bloc, mais chacune des
communautés est différente, a ses structures qui sont différentes et des façons
de faire qui sont... qui peuvent être différentes. Donc, il faut avoir un guide
qui tient compte de ces particularités, là, très importantes.
Mme Maccarone : Comment
pouvons-nous assurer la sécurité spirituelle des enfants qui sont au sein de
votre réseau?
M. Lacasse (Patrice) : Belle
question, mais je dirais qu'il faut la respecter en tenant compte des valeurs,
de la culture qui est présente, c'est-à-dire la façon de voir la santé et le
mieux-être des individus. Et, comme je le dirais... je le disais, c'est que
chacun a des structures qui peuvent être différentes, et il faut en tenir
compte. Et comment on le fait? On le fait peut-être... C'est-à-dire
qu'idéalement on aimerait le faire peut-être davantage, mais il faut trouver
l'équilibre entre les... je dirais, le... la gouverne de la communauté. On ne
peut pas être partout et on n'a pas à être partout. Il faut à un moment donné
que ça soit la communauté qui prenne en charge cette sécurité-là. Elle le fait
déjà en partie. L'idée de voir, c'est comment est-ce qu'on peut trouver
l'équilibre entre la... les responsabilités qui sont octroyées à la commission
et l'autonomie, là, de la communauté.
Mme Maccarone : O.K.
Avez-vous plusieurs mineurs qui oeuvrent au sein de votre réseau? La raison de
la question que je pose, c'est parce que, dans le projet de loi, on fait
référence aux majeurs, personnes majeures qui devraient être assujetties à des
vérifications d'absence d'empêchement, mais on ne parle pas nécessairement des
personnes mineures. Ça fait qu'on a autres groupes qui ont fait des
recommandations de modifications d'articles pour être plus global. Est-ce que
ça, ça serait quelque chose qui serait souhaité par vous parce que vous avez
quand même des personnes de 16, 17 ans , ça se peut, qui travaillent comme
éducatrices ou éducateurs dans votre réseau?
M. Lacasse (Patrice) : On n'a
pas ces données-là...
M. Lacasse (Patrice) : ...à
savoir comment est-ce qu'il y en a, bien, c'est... nous, on le verrait... puis
encore là, justement, il va falloir qu'on vérifie, là, quelles étaient les
préoccupations de ces personnes, parce qu'on le voyait comme étant des
individus qui ont à... comment dire, à être en présence dans le service de
garde, et qui... et, s'ils le sont, de... avec une certaine durée, bon,
puissent... éviter qu'ils puissent être une... un risque à... bien, je dirais,
à la sécurité des enfants. Là, à savoir est-ce qu'on discrimine avec la
question de l'âge, je dirais qu'on ne nous a pas rapporté vraiment de
difficulté à cet égard, là, pas du tout. Mais, je veux dire, c'est quelque
chose qu'on pourra regarder, là.
Mme Maccarone : Ça serait
intéressant d'avoir les statistiques. Je dévoile mes cartes pour la ministre,
mais je pense que ça serait une bonne affaire, qu'on couvre toutes les bases,
étant donné que je ne pense pas qu'on pourrait déposer ou réouvrir la loi, mais
de s'assurer que toutes les personnes qui oeuvrent au sein du réseau ont eu
cette protection pour eux ainsi que pour la société.
M. Lacasse (Patrice) : Tout à
fait.
Mme Maccarone : J'aimerais
vous entendre, je sais que vous avez abordé un peu avec ma collègue, en ce qui
concerne «médecine traditionnelle». Puis je vois, où vous faites votre
recommandation de l'ajouter dans la présente section, «on entend par produit
naturel tout simplement toute vitamine, toute huile essentielle ou médecine
traditionnelle». Vous ne seriez pas plutôt d'avis que nous devons élaborer?
Parce que dans le même article, c'est l'article 41, on parle de
médicament, médicament, puis après, on a la description. Mais c'est quoi,
vraiment, la différence entre médecine traditionnelle, dont vous, vous êtes en
train de parler puis de proposer à nous, puis naturelle, qui est vastement différent?
Bien, est-ce qu'il y a un libellé que nous pourrions mettre à l'intérieur de la
loi pour que ça soit clair de ce que vous souhaitez aborder, pour que ça soit
une pratique? Je ne peux même pas imaginer. Peut-être vous pourriez expliquer
un peu, est-ce que c'est quelque chose qui est actuellement en place puis que
ça se fait dans le réseau. Peut-être vous pourriez élaborer un peu de quoi nous
devons s'attendre, puis peut-être on pourra travailler sur un libellé qui aura
de l'allure pour un amendement au projet de loi.
M. Lacasse (Patrice) : ...
M. Deschênes (Michel) : Bien,
écoutez, c'est quelque chose qu'on pourra envisager. On n'a pas poussé
l'exercice loin, là, dans ce... dans cette.... dans notre analyse. Et puis on
s'est principalement fiés à ce qui existait au fédéral. On voyait que ça avait
été inclus dans la réglementation sur la Loi sur les aliments et drogues du
gouvernement fédéral, le règlement qui... dans lequel se trouve la définition
de ce qui est une... un produit de santé naturel, on avait inclus cette
définition... c'est-à-dire, cette notion-là, de remède traditionnel. On n'a pas
eu le temps d'aller voir ou... on n'a pas eu le temps de s'informer pour savoir
de quelle façon ils en étaient arrivés à inclure ce produit-là, sur quelle base
et s'il y a des conditions qui ont été, comment je pourrais dire ça, définies.
Parce que là, c'est une notion pancanadienne, peut-être qu'ils ont consulté
d'autres nations autochtones à travers le pays pour le faire. Alors, ça, ce
n'est pas un exercice qu'on a approfondi, mais ce serait intéressant, oui,
effectivement, de l'approfondir.
M. Lacasse (Patrice) : Bien,
justement, on a eu quand même des délais assez serrés pour faire monter
l'argumentaire. Je sais que dans certaines provinces, il y a des organisations,
Premières Nations, qui, je dirais, sont très poussées. De notre côté, on n'est
pas... Je veux dire, moi et M. Deschênes ne sommes pas nécessairement des
spécialistes, là, en termes de santé, je n'ai pas... on n'a pas eu le temps
d'aller voir nos amis du secteur de la santé, mais n'empêche qu'on peut le
constater, on peut le voir, qu'il y a des gens partout, dans toutes les
communautés, qui ont quand même des connaissances en la matière. Mais c'est...
justement, il faudrait voir, là, à libeller puis proposer quelque chose, là. Ça
serait bien.
Mme Maccarone : Pouvez-vous
nous donner un exemple, qu'est-ce que ça peut... qu'est-ce que... qu'est-ce que
c'est, un remède traditionnel? Un exemple de qu'est-ce qu'on peut voir, c'est
quoi? Est-ce que c'est un produit, est-ce que c'est une pratique? Moi, par
exemple, dans ma circonscription, j'ai plusieurs communautés, Premières
Nations, autochtones, inuites, malheureusement, qui sont en grave situation de
difficulté, c'est un milieu urbain, à Montréal, puis eux, ils souhaitent avoir
accès à un hôpital qui offre des services spécifiques à eux comme «a smoke
ceremony», par...
Mme Maccarone : ...est-ce que
c'est ce genre de pratiques que vous souhaitez avoir implantées, ou est-ce que
c'est plutôt sur la base des produits?
M. Lacasse (Patrice) : Dans
l'optique de ce projet de loi là, c'est beaucoup par rapport aux produits...
et, comme vous le dites, c'est que... bon, ce n'est pas des produits qui sont,
comment dire, en production industrielle, on s'entend, là. Par exemple,
quand... la sauge, le sapin... il y a... il y a toutes sortes de produits. Je
veux dire, moi même personnellement, j'ai ma tante qui m'est arrivée à... qui
m'a dit : Tiens, prends ça, c'est bon pour ta peau. On s'entend que ce
n'est pas du tout, comme, des remèdes conventionnels. Donc, c'est... je dirais
que c'est très vivant, mais il ne faut pas sous-estimer la connaissance qu'ils
peuvent avoir et aussi la précaution qu'ils peuvent amener. Et même, des fois,
ça va être des remèdes qui vont être plus courants, mais encore là, on vient
tout le temps nous dire : Fais attention, prends en pas une grosse
quantité, parce que, bon, ça a été vraiment cueilli, ça a été choisi, ça a des
effets bénéfiques, mais il faut encore y aller avec le dosage, tout comme... je
termine, tout comme il y a quand même plusieurs pharmaciens qui sont bien au
courant qu'il y a une utilisation quand ils sont près, là, des communautés, et
ils peuvent s'assurer de... bon, faites attention parce que ça peut avoir des
effets sur votre corps et devenir, comment dire, en contradiction avec des
remèdes qui sont occidentaux.
Mme Maccarone : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. La cloche a sonné. Merci beaucoup pour
cette présentation. Merci, Mesdames et Messieurs pour cette période d'échange.
Alors, je vous souhaite une bonne fin de journée et je vais suspendre le temps
d'installer le prochain groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 20)
(Reprise à 11 h 26)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Alors, pour notre dernier groupe, cet
avant-midi, nous recevons l'Association des garderies privées du Québec qui
sont représentées par M. Samir Alahmad, qui en est le président, ainsi que
Mme Mona Lisa Borrega, qui en est la vice-présidente. Madame, monsieur,
bienvenue à la Commission des relations avec les citoyens. Alors, vous allez
avoir une période de 10 minutes pour votre exposé, et, par la suite, nous
allons procéder avec l'échange... à l'échange avec les parlementaires. Alors,
votre 10 minutes commence maintenant.
Mme Borrega (Mona Lisa) : O.K.
Alors, merci de nous accueillir. Juste une petite parenthèse l'AGPQ, on
représente majoritairement des garderies privées subventionnées, et notre
association a eu 50 ans, alors ça fait longtemps qu'on est là. Et puis
l'AGPQ, comme toujours, accueille favorablement un processus qui vise à
améliorer l'offre de services dans les garderies et surtout quand ça a un lien
avec la santé, la sécurité et le bien-être des enfants. Mais l'AGPQ croit que
les pouvoirs actuels de la ministre de la Famille et des fonctionnaires du
ministère de la Famille sont suffisants pour assurer la santé, la sécurité et
le bien-être des enfants. Les pouvoirs additionnels introduits par le projet de
loi risquent de créer des préjudices sérieux aux administrateurs et titulaires
de permis, surtout parce que la perception d'un manquement est variable d'un
inspecteur ou d'un enquêteur à l'autre. Notre expérience sur le terrain nous
confirme l'existence de cas d'exagérations sérieuses, de manquements...
Mme Borrega (Mona Lisa) : ...qui
ont été formulés par des inspecteurs et des enquêteurs. L'AGPQ est tout à fait
d'accord de procéder à la fermeture immédiate d'un service de garde lorsque
ça... lorsqu'il s'agit d'un cas clair et réel où vraiment la santé et la
sécurité des enfants sont compromises.
Quant aux vérifications d'absence
d'empêchement qui font l'objet de plusieurs nouveaux articles, on souligne à la
commission que la vérification d'absence d'empêchement est déjà très
compliquée, est la source principale d'avis de non-conformité, d'amende et de
pénalité dans le réseau.
En même temps, par l'entremise du p.l. 46,
le ministère ajoute et augmente les pénalités dans ce dossier sans aucune
considération que l'erreur peut être de bonne foi et que l'erreur est humaine.
L'AGPQ demande que le service de garde
soit accompagné dans leur vérification d'absence d'empêchement, mais est
d'accord que dans des cas de non suivi ou de manque de collaboration, que des
sanctions soient appliquées. L'AGPQ est rendu au point qu'elle se questionne
sur le but des amendes administratives, à savoir est-ce que ces amendes sont
réellement... est-ce qu'elles sont devenues des sources de revenus pour le
ministère de la Famille ou et/ou une manière détournée de couper le financement
déjà inadéquat du réseau? L'AGPQ se questionne aussi à savoir quel autre
organisme de la province se voit imposer de telles amendes administratives,
comme celles qui sont déjà imposées aux services de garde. Nos écoles? Nos
CHSLD?
Plus précisément, l'AGPQ a des inquiétudes
et des... des questionnements concernant plusieurs articles du projet de loi
n° 46.
• (11 h 30) •
En conclusion, l'AGPQ est favorable au
projet de loi n° 46, mais souhaite que les suggestions et recommandations
qu'elle présente dans son mémoire soient incluses car elles contribueront à
l'application de la loi, au bon fonctionnement des opérations, à l'optimisation
de l'occupation et à la bonne gestion de l'argent des contribuables.
Également, l'AGPQ prend l'occasion lors de
cette consultation pour faire état de la situation dans son réseau. Depuis un
certain temps, une ambiance de stress et de mécontentement s'est installée dans
les garderies à cause de mauvaises relations avec des inspecteurs et des
enquêteurs et surtout dans l'application des interprétations de leur part des
lois et règlements.
L'AGPQ est d'accord à ce que les garderies
réellement problématiques soient surveillées et que le ministère utilise tous
les moyens à sa disposition pour le bien-être de l'enfant. Malheureusement,
nous constatons que ce n'est pas ce qui se passe sur le terrain et que le ministère
met toutes les garderies dans le même panier et ainsi se trompe de cible.
Malheureusement, en agissant ainsi, des gens honnêtes, dévoués, de bonne foi,
qui oeuvrent dans le domaine des services de garde depuis plusieurs années, se
font humilier, malmener par le ministère de la Famille. Ils se voient imposer
toutes sortes de sanctions, et ça d'une manière très abusive. Incroyablement,
on voit de plus en plus des permis renouveler pour un an au lieu de cinq ans,
on voit des impositions de pénalités et d'amendes administratives non
justifiées pour des manquements qui, selon nous, ne nécessitent pas de telles
actions. Quand un inspecteur se déplace pour aller dans un service de garde, il
vérifie plusieurs éléments. Pour un renouvellement de permis, il s'agit de
284 éléments. C'est sûr qu'il va y avoir des manquements, que... des
éléments qui ne passeront pas cet examen, mais ils vont être interprétés
différemment selon l'inspecteur. Refuser de renouveler un permis pour une
période de moins de cinq ans pour quelques manquements est très abusif. Les
conséquences d'un renouvellement de permis de moins de cinq ans pour les
garderies sont sérieuses. Certaines banques n'accordent pas des prêts dans de
telles... circonstances et où la relation d'affaires entre l'institution
financière et la garderie est compromise. Renouveler un permis pour moins de
cinq ans devrait être uniquement pour des manquements sérieux et non corrigés
par le titulaire de permis après l'expiration d'un délai raisonnable pour la
correction, comme c'était le cas avant au moment du renouvellement de permis.
Il faut rétablir...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Borrega (Mona Lisa) : ...la
confiance qui existait entre les garderies et le ministère, et ce, pour le
bien-être de tous. S'il n'y a pas de changement dans l'attitude du ministère
avec les nouveaux pouvoirs qu'il vient chercher avec le projet de loi n° 46, la
relation sera encore plus tendue et plus toxique. L'AGPQ demande aussi d'amender
l'article 5.2 qui n'est pas clair et qui stipule : «Le prestataire de
services de garde doit assurer la santé, la sécurité, le bien-être des enfants
qu'il fournit des services de garde. Il ne peut notamment appliquer des mesures
dégradantes, abusives, faire l'usage de punitions exagérées, de dénigrement ou
de menaces, d'utiliser un langage abusif ou désobligeant susceptible d'humilier
un enfant, de lui faire peur, de porter atteinte à cette dignité ou à son
estime de soi. Il ne peut également tolérer des personnes à son emploi de tels
comportements.» Actuellement, cet article est responsable de la majorité des
cas de non-conformité et amendes, de pénalités. Le problème majeur est que l'article
n'est pas clair et son interprétation et sa portée sont très larges et
diffèrent d'un inspecteur à un autre.
En effet, chaque mot de l'article 5.2 peut
avoir plusieurs interprétations. Les grandes lignes de cet article doivent être
plus claires et bien définies, et ce n'est vraiment pas le cas actuellement. En
effet, actuellement, cet article laisse place à une multitude d'interprétations
lorsque cet article est interprété avec exagération, qu'il dépasse le bien-être
des enfants, il crée énormément aux titulaires de permis... des problèmes aux
titulaires de permis et aux éducatrices qui sont très vulnérables dans leur
travail. Finalement, le but recherché par le projet de loi n° 46 est la santé,
la sécurité et le bien-être des enfants. Nous croyons, tel que déjà mentionné,
que le ministère a... et la ministre ont tous les pouvoirs actuellement pour le
faire. Il ne faut pas oublier qu'il y a d'autres facteurs qui affectent la
santé, la sécurité et le bien-être des enfants, lesquels ne sont pas du tout
adressés dans le projet de loi. Le sous-financement des frais d'occupation de
locaux est un élément très important qui affecte négativement la qualité des
services de garde, l'entretien, la réparation, l'état des lieux, des aires de
jeux sont des facteurs importants qui affectent directement le bien-être des
enfants.
Le financement pour les enfants en
difficulté, les enfants handicapés ou ayant des besoins particuliers est loin d'être
à la hauteur des besoins de ces enfants. Depuis des années, l'AGPQ demande des
changements pour améliorer l'offre de services pour ces enfants, dont les
besoins et les comportements ont un effet direct sur les autres enfants du
groupe. L'AGPQ espère que la commission accueillera favorablement ces commentaires
et recommandations qui tiennent à cœur la santé, la sécurité et le bien-être
des enfants ainsi que le service rendu aux familles du Québec. Merci de nous
avoir entendus.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, merci beaucoup pour ce mémoire, la lecture de votre
présentation ainsi que les recommandations. On va donc commencer la période d'échange
avec les parlementaires. Mme la ministre, la parole est à vous, 16 minutes 30
secondes, pour votre banquette.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
merci beaucoup. Merci de nous avoir présenté votre mémoire et votre opinion.
Vous allez quand même me permettre de faire certaines petites rectifications
qui, à mon sens, sont essentielles, ne serait-ce qu'au niveau de l'émission des
infractions. En 2020, il y en avait 226, on est allé à 257 en 2021; 2022, 181,
donc on ne va pas vers une hausse, mais vers une baisse, 2023-2024, 110, donc
il y a une diminution. Ne vous inquiétez pas, nous ne financerons pas le réseau
avec ces amendes qui totalisent, si je prends l'année 2022-2023, 193 000 $
sur un budget de 3,2 milliards. Alors, non, ce n'est pas l'objectif. Notre
objectif est vraiment la santé, la sécurité des enfants. C'est, à notre sens,
ce qui est essentiel.
Vous nous avez mentionné à quelques reprises
dans votre présentation que les pouvoirs actuels suffisent, les pouvoirs
actuels que le ministère a suffisent à pouvoir, justement, s'assurer... assurer
la santé et sécurité. Là-dessus, j'aimerais vous dire que, bien, il a été
démontré, dans les...
Mme Roy (Verchères) : ...les
derniers mois par les cas qui nous ont été présentés, donc des cas qui... dont
plusieurs ont été médiatisés, et je me rappelle même certaines sorties
publiques de l'association qui disait : Bien là, il faut que le ministère
agisse plus rapidement. Alors, il faut que les lois prévoient que le ministère
agisse plus rapidement et qu'on diminue les délais. Et c'est comme ça qu'on
veut justement pouvoir s'assurer... s'assurer de la sécurité, du bien-être de
nos enfants, qui est la priorité numéro un de nos services de garde très
diversifiés, que ce soient les CPE, les milieux familiaux, les garderies
subventionnées, les garderies non subventionnées. Ce sont... Nous avons un
très bon réseau, et évidemment, le projet de loi traite souvent de ce que je
pourrais dire est l'exception à la règle. Parce que la règle, nous avons des
bons services et nous avons... nos enfants sont en sécurité dans le réseau.
Vous nous avez beaucoup parlé du rôle des enquêteurs, que vous semblez trouver
un peu omniprésents, ou inégal, ou... Est-ce que... Parce qu'on veut toujours
se mettre en mode solution, effectivement, notre objectif c'est de travailler
ensemble dans ce même réseau là, pour assurer la santé, la sécurité et le
bien-être de nos enfants. Est-ce que vous pensez qu'une révision du guide, par
exemple, des pratiques inappropriées, nous permettrait justement de s'assurer,
en travaillant ensemble, en collaboration, nous assurerait qu'on ait tous la
même définition des choses, donc de s'assurer que l'on puisse avoir exactement
la même définition de ce que sont les pratiques inappropriées. Et... Ça, ça va
être ma première question. Donc, on va aller sur la révision du guide pour
s'assurer qu'on ait le même langage, le même vocabulaire, même interprétation
des choses, puis je reviendrai après sur un autre sujet.
• (11 h 40) •
M. Alahmad (Samir) : C'est
sûr... Bonjour. Bonjour à vous tous. Bonjour, Mme la Présidente. C'est sûr et
certain, plus qu'on donne, plus qu'on explique, le mieux que c'est. Ça,
c'est... c'est incontournable. Oui, on révise le guide, on balise un peu plus.
L'article 5.2... Il y a des éléments dans l'article 5.2. Je vous
donne un exemple. Langage abusif ou désobligeant, susceptible d'humilier un
enfant, de lui faire peur, de porter atteinte à sa dignité ou à son estime de
soi. Je peux mettre 10 personnes dans cette salle-là, puis chaque
personne, il va me sortir avec une définition. Ce qui est malheureux là-dedans,
peut-être le nombre... peut-être le nombre. Effectivement, vous avez les
statistiques beaucoup mieux que tout le monde, peut-être le nombre de...
d'infractions ou le nombre de choses a baissé, mais tout ce qu'on voit
aujourd'hui, des interprétations qui, vraiment, vraiment... ça ne tient pas la
route. Tu sais, une éducatrice qui va dire à un enfant : Regarde, ne
dérange pas les amis, assis-toi à ta place. On trouve, ça, là... C'est... À un
moment donné, l'éducatrice, il faut comprendre. Eux autres, ils travaillent
dans une patinoire de plus en plus restreinte, ce n'est pas évident. Elles
travaillent 8 heures par jour avec huit enfants. Vous savez, les enfants,
hein? Et, comme j'ai dit, la patinoire est très restreinte. À un moment donné,
oui, ça va sortir des éléments. Mais pour un inspecteur... ce que je viens de
dire, il va dire : Infraction, pénalité administrative. Pire encore, à un
moment donné, ça va... ça va suivre ça après... Après, ça va suivre, et c'est
là le problème. On dit puis on répète : On n'a aucun... aucune sympathie,
aucune. On ne vient pas ici pour supporter nos garderies à l'aveuglette, loin
de là. On a déjà eu beaucoup de discussions ensemble et on va vous accompagner
dans des cas problématiques où l'enfant, il n'est pas bien. Mais de là qu'on
prend un point-virgule, une interprétation. Puis ça, moi je peux... le Petit
Robert puis je vais voir chaque mot qu'on a mis ici. On peut avoir
10 définitions par mot. C'est là où on dit... Et ça, comme vous avez
marqué dans votre impact... l'analyse d'impact, il y a 287 sur cet article-là.
Plainte, fondée, non fondée, je ne sais pas, mais en tout cas c'est là où il
faut vraiment baliser les choses. Je pense, l'objectif, l'objectif qu'il ne
faut pas aller à un point-virgule. L'objectif, c'est quoi? L'esprit de la loi?
Comment on peut améliorer? Pas avec un point-virgule ...excusez-moi
l'expression, de prendre le monde en défaut. Puis malheureusement, on a
plusieurs cas que c'est des cas réels, que vraiment... qu'on ne partage pas du
tout. On est là dans le réseau depuis des années, on veut le bien-être du réseau.
Oui, il y a des garderies problématiques. Oui, il faut sévir puis il faut
faire... mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier, parce
que malheureusement, je trouve, ces jours-ci, il y a du monde qui sont... ont
été mis dans le même panier.
Mme Roy (Verchères) : Je suis
totalement d'accord avec vous. D'ailleurs, c'est pour ça que d'emblée, je dis
qu'on a un très bon...
Mme Roy (Verchères) : ...réseau,
nos enfants sont en sécurité et c'est extrêmement important, et on laisse ce
qu'on a de plus précieux, hein, le matin quand on va au service éducatif.
M. Alahmad (Samir) : Mme la
ministre, c'est important de le mentionner, on a un très bon réseau...
Mme Roy (Verchères) : Excellent,
même.
M. Alahmad (Samir) : ...un
réseau qui fonctionne très bien. Est-ce qu'il y a de la place à l'amélioration?
Oui, mais à un moment donné, comme j'ai dit, il faudrait qu'on ait une
ouverture d'esprit puis qu'on ne soit pas à un point-virgule près. C'est
quoi... Dans toutes les lois, il faut voir l'esprit de la loi. L'esprit de la
loi, ce n'est pas vraiment ça... tu es abusif.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
je reviens sur l'esprit de la loi qui est la santé, la sécurité et le bien-être
des enfants. Pour moi, c'est essentiel. Bon, je pense qu'on s'est compris qu'on
peut clarifier en utilisant le guide des pratiques. Je pense qu'on peut mieux
définir les choses, on peut... J'aimerais revenir à la suspension parce
qu'évidemment, si je suis assise ici, aujourd'hui, c'est parce que j'ai vu des
choses que je n'aurais pas souhaité voir dans le réseau, des exceptions, je le
rementionne, mais des exceptions qu'on ne veut pas voir parce qu'on veut que
tous nos enfants soient en sécurité. Est-ce qu'on peut convenir ensemble que le
ministère a une responsabilité d'intervenir puisqu'il est émetteur de permis,
que le prestataire a la responsabilité de s'assurer aussi que ce qui se passe
au quotidien, dans son service de garde, dans sa garderie doit s'assurer de le
voir? Une directrice qui passe en face d'une éducatrice qui a attaché un enfant
et qui ne réagit pas, l'employeur a une responsabilité aussi d'intervenir
immédiatement. Et est-ce qu'on pourrait aller plus loin, puis de dire qu'il
faut aussi s'assurer que cette responsabilité soit bien sentie aussi chez les
éducatrices, cette nécessité? Et là, quand on parle de la suspension
automatique, on parle dans le cas où la sécurité, la santé des enfants, le bien
être des enfants est en cause dans la répétition de gestes. Vous avez donné
l'exemple, d'attacher un enfant, mais il y en a d'autres. Je n'ai pas envie de
les citer, j'ai plutôt envie de dire qu'on va travailler en mode solution.
Alors, est-ce que vous pensez
qu'effectivement chacun a son niveau de responsabilité et ce qu'on a vu dans
les derniers mois, c'est des délais souvent trop longs pour intervenir parce
que les lois, les règlements étaient ainsi faits que voulant donner par bonne
volonté la chance à tous, bien, ça faisait, à un moment donné... je pense qu'on
réagissait moins vite. Et quand on parle de sécurité, c'est essentiel pour moi
qu'on intervienne extrêmement rapidement. Donc, j'aimerais ça vous entendre un
peu plus sur cette suspension dans le cas où il y a des plaintes fondées et
dans le cas où la santé... parce que c'est ça, on ne parle pas d'avoir élevé un
petit peu la loi, là, la santé, la sécurité et le bien-être des enfants est en
jeu.
M. Alahmad (Samir) : On est
d'accord sur le principe, c'est sûr et certain. On ne peut pas être en
désaccord, on ne peut pas être en désaccord. À un moment donné, comme on a
toujours dit, les délinquants, ils n'ont pas leur place dans le service de
garde. On est tout à fait d'accord. La seule chose, il faut vraiment le fait
reproché, c'est du sérieux. Il faut que les gens ont tout le temps pour
corriger. On rentre dans un service de garde, on dit : O.K., il y a un,
deux, trois éléments, il faut le corriger, on le corrige. Mais pourquoi une
semaine plus tard ou deux semaines plus tard, on envoie un avis qu'on
renouvelle ton permis pour un an? Mais j'ai corrigé la chose puis ce n'est pas
quelque chose de grave. Pourquoi?
On a vu des cas, là... des cas
spécifiques, on a vu des cas que le menu affiché, il manque quelques
ingrédients, que le menu offert aux enfants, puis deux petites choses de cette
nature-là, puis on vient d'envoyer un avis, on a le document avec nous de
renouveler le permis pour un an. Renouveler le permis pour un an, c'est un
geste très, très, très sérieux, c'est... Premièrement, les parents, ils vont
dire : Regarde... il a renouvelé pour un an. Les employés, ils vont
dire : C'est renouvelé pour un an. Donc, penser à renouveler pour un an
dans des cas très spécifiques où on n'a pas d'éducatrices qualifiées, ou bien
on n'en a pas du tout, ou on a... le ratio était loin d'être respecté, ou bien
on met beaucoup plus d'enfants que nécessaire, c'est vraiment des choses très
sérieuses. Là-dessus, on est tout à fait d'accord, mais des... excuse-moi, je
ne peux pas dire banalités parce qu'on doit améliorer le service, mais des
manquements, tout ça, ça peut arriver à n'importe qui.
Puis ça dépend de l'interprétation. Un
inspecteur qui rentre dans un service de garde aujourd'hui, qui voit une
bouteille de savon, puis après l'utilisation, l'étiquette est un petit peu
effacé...
M. Alahmad (Samir) : ...effacé...
sort un rapport... il nous sort le rapport : un produit dangereux est à la
portée de l'enfant. Pourtant, c'est un savon à mains. Tu le vois, tu le sens,
tu l'utilises. Pour M. Tout-le-monde, pour quelqu'un qui est assis ici puis qui
regarde ce titre-là, il va dire : Oui, la santé des enfants est en jeu. On
peut envoyer un avis de... je ne sais pas quel genre d'avis. Il faut faire
attention avec ça. On a des cas, et des cas, et des cas... c'est sûr et
certain, ce n'est pas généralisé... mais, de plus en plus, ces cas jouent. On
vous le dit, là, on trouve de plus en plus ces cas. C'est de là... il faut
mettre les pendules à l'heure, Il faut vraiment cibler les vrais cas
problématiques, puis, par un autre guide, par un autre... je ne sais pas, de
formation, qu'on travaille avec les associations ensemble, qu'on... qu'est-ce
que c'est. On a tous le même objectif sur le bien-être de l'enfant, là, je
pense, on est là pour ça.
Mme Roy (Verchères) : Je suis
bien d'accord, il faut mettre la priorité au bon endroit. Quelqu'un nous a
amené, dans les consultations plus tôt, l'idée de dire, dans certains cas...
Parce que là, on a parlé de renouvellement d'un an versus cinq ans. Ça ne
touche pas vraiment l'ensemble des gestes ou des constats, ne touche pas
vraiment le projet de loi. On est vraiment sur la santé et sécurité des
enfants. Quelqu'un nous amenait la possibilité de dire : Est-ce qu'on ne
pourrait pas aller en administration provisoire, plutôt que de créer des bris
de service, dans le cas... et je ne vous parle pas de l'étiquette de savon qui
est effacée... dans le cas de problématiques majeures de gestion? J'ai des cas
où on a accumulé, par exemple, 19 plaintes en trois semaines, où il y a une
problématique de gestion, et, quelquefois, il s'agit de recadrer les choses.
Est-ce que c'est quelque chose qui... vous ne l'avez peut-être pas étudié, là,
mais qui vous semblerait possible dans les solutions à aborder?
• (11 h 50) •
M. Alahmad (Samir) : Je pense
que c'est une excellente idée, je pense que c'est une excellente idée. Je pense
que l'objectif, là, vraiment, l'objectif... il ne faut pas enlever le tapis
sous le pied des parents, ni les enfants, ni les employés. L'objectif, c'est
que le service de garde fonctionne bien. De mémoire, de mémoire — ça
fait longtemps que je suis dans le domaine — on a déjà utilisé ça,
dans le passé, dans les garderies privées, de mémoire. Une administration
provisoire, il peut y avoir plusieurs personnes, il peut y avoir des gens qui
font... de l'entourage et de titulaires de permis avec le ministère de la
Famille. Dans des cas problématiques, moi, je pense, c'est une excellente idée,
au lieu, tout de suite, on dit : On ferme le service de garde, on vous
donne deux semaines, mettez les parents dehors, mettez les choses dehors. Je
pense que c'est une excellente idée. Il faut le travailler, ce choix, il faut
aller dans ce sens-là.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, il reste
2 min 30 s, et je vais reconnaître la députée de Châteauguay.
Mme Gendron : ...bonjour, M.
Alahmad, Mme Mona Lisa, très heureuse de vous voir en vrai, comme on s'est dit
tantôt. Je voulais juste mentionner que, d'entrée de jeu, vous êtes un
partenaire précieux. Comme vous le savez, on a souvent des belles discussions
ensemble. Je veux souligner le travail des responsables. Vous m'avez... Vous
avez dit tantôt : Ce n'est pas rien, ce n'est pas rien, être responsable
d'un service de garde, c'est des grandes responsabilités, puis je pense que le
réseau le fait très bien. Donc, je voulais juste renforcir un peu l'élément que
vous avez dit un peu plus tôt. Donc, en effet, on a un très beau réseau.
Je suis heureuse d'entendre que vous êtes
favorables au projet de loi, somme toute. Par contre, il y avait un petit point
que je voulais vérifier avec vous, là, en lien avec les vérifications d'absence
d'empêchement. Ce que j'aurais voulu savoir... En fait, c'est que vous dites
que, lorsqu'il y a un nouvel employé, à cause des délais, vous aimeriez que ce
soit basé sur, en fait, une déclaration assermentée. Par contre, je m'inquiète
un peu, moi. Est-ce que vous partagez la même inquiétude sur, justement, la
possibilité qu'il y ait un accroc au dossier puis qu'on s'en rende compte plus
tard? Donc, j'aimerais vous entendre sur ce point-là. Merci.
M. Alahmad (Samir) : Merci
pour la question, c'est très intéressant. Les vérifications des antécédents
judiciaires, de nos jours, dans plusieurs cas, c'est un obstacle à aller
recruter des demandeurs sur-le-champ. Nous autres, dans le service de garde, on
peut perdre nos employés, et tant mieux pour eux autres, comme ça. Dans
quelques heures, on a des congés de maternité qui arrivent, qui arrivent
souvent. Du jour au lendemain, il nous manque... Et il y a des fois, dans le
service de garde, on a deux, trois cas qui arrivent en même temps. Là, on veut
remplacer ces éducatrices. Malheureusement, les éducatrices qui viennent dans
d'autres milieux, il y a beaucoup de cas, elles ne nous amènent pas leurs
antécédents. Minimalement, minimalement, quand j'amène une éducatrice qui a
déjà travaillé dans un service de garde, je sais d'emblée : elle, elle a
déjà eu son... vérification. Peut-être, je n'ai pas le papier. Il ne peut
pas... Elle ne peut pas travailler si elle n'a pas ses antécédents...
M. Alahmad (Samir) : ...j'assume,
j'assume à 99,999 %, elle a déjà ses antécédents, ça fait que je peux
l'engager. Comme la personne qui vient de l'extérieur, on n'a pas de données.
On a dit... puis c'est une excellente idée qu'est ce que vous proposez, d'une
déclaration assermentée. Qu'elle nous fasse une déclaration assermentée, et je
peux vous dire, à moins que je me trompe, on n'a pas vu des cas dans la
province encore de problématiques avec des vérifications d'antécédents d'une
garderie à une autre, d'un emploi à un autre dans un délai de trois mois. On
n'a pas vu ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, M. Alahmad. C'est tout le temps que nous
avions pour la banquette du gouvernement. On va poursuivre maintenant avec
l'opposition officielle, 16 min 30 s. Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci.Juste
avant de débuter sur... sur mon temps à moi, Mme la Présidente, je demanderais
à la ministre, elle référence à le nombre de sanctions, mais je n'ai pas
entendu le chiffre. Ça fait que si vous pourriez juste... ou déposer...
Mme Roy (Verchères) : On va
le déposer.
Mme Maccarone : Oui. Ah! ce
serait... ce serait...
Mme Roy (Verchères) : On va
le déposer si je peux le trouver.
Mme Maccarone : Ce serait
gentil. Parce que nous, ce qu'on a constaté, c'est quand même le nombre de
plaintes a beaucoup augmenté depuis 2019, de 1 577, 2 000...
Mme Borrega (Mona Lisa) : Excusez-moi,
excusez-moi...
Mme Maccarone : Je vais
vous...
Mme Borrega
(Mona Lisa) :
I'm
sorry, I'm handicapped, and I have a very hard time hearing you. Je veux
juste que vous parliez un peu plus fort, s'il vous plaît, je porte des
appareils puis j'ai de la difficulté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Approchez-vous du...
Mme Borrega (Mona Lisa) : Je
m'excuse.
Mme Maccarone : Je vais
m'approcher.
Mme Borrega (Mona Lisa) : Vous
avez une petite voix douce.
Mme Maccarone : Je vais
m'approcher. C'est beau. De toute façon, mes questions, c'était pour la minute
sur mon temps à moi parce que je voulais juste clarifier. Ça fait qu'elle va
déposer un document en ce qui concerne le nombre de sanctions, parce que suite
à ce que vous avez discuté avec... dans votre échange, on a quand même constaté
que le nombre de plaintes a beaucoup augmenté depuis 2019, 1 577, en 2021,
2 227... 72, excusez-moi, puis 2022-2023, 2 809. Donc, je voulais
juste avoir un peu de clarité. Ça fait que M. Alahmad, Mme Borrega, merci
beaucoup pour votre présence aujourd'hui en commission parlementaire. C'est un
plaisir de vous revoir puis un plaisir de continuer l'échange avec vous. Merci
pour votre mémoire et pour votre témoignage.
Je souhaite vous entendre sur votre
recommandation par rapport à la suppression des mots bien-être. Là, je fais
référence à l'article 12. Vous dites qu'il faut mettre l'emphase sur la
santé et sécurité des enfants. On croit qu'il faut enlever les mots «bien-être»
lorsqu'il s'agit d'un cas d'extrême urgence qui nécessite la fermeture
immédiate du SDG. Ça fait que peut- être vous pourriez élaborer, s'il vous
plaît.
M. Alahmad (Samir) : C'est
sûr le bien être de l'enfant, c'est sacré. On a dit : le bien-être de
l'enfant, c'est sacré. Mais quand on est dans une... mais quand on fait face à
une fermeture immédiate, sur le champ, d'un service de garde, là, on ne regarde
pas qu'il y a des lacunes dans le programme éducatif, on ne regarde pas qu'il y
a... il y a des éléments de ce genre-là ou bien qui ne touchent pas
nécessairement la santé et sécurité. La façon qu'on a compris est que vraiment,
puis c'est tout à fait d'accord là-dessus, qu'on rentre dans un service de
garde, puis on trouve, je ne sais pas, moi, là, peut être le plafond qui tombe,
ou bien il y a de l'eau, ou bien le système de chauffage ne fonctionne pas, là,
il s'agit une chose immédiate, mais quand il s'agit es de d'autres éléments
comme quoi que ça peut... on peut s'asseoir, on peut s'entendre, on peut voir
comment on peut améliorer ça. Fermer un service de garde sur le champ, c'est un
acte... c'est un acte très, très, très sérieux et pour tout le monde.
Et d'ailleurs, si on garde l'analyse
d'impact sur le réglementation... réglementaire faite par le ministère, on
enlève le mot bien-être des enfants, on met l'emphase uniquement sur la santé
dans la majorité des cas. Et la santé de l'enfant, c'est que ça nécessite une
action sur le champ. Les autres éléments sont aussi importants, puis sont aussi
choses, mais on a un certain temps de travailler avec les gens. Au lieu de dire
à tout le monde : Allez-y chez vous, là, parce que votre programme
éducatif ou bien votre approche éducative, ce n'est pas adéquat.
Mme Maccarone : Juste pour
revenir un peu sur la question de la ministre par rapport à une administration
provisoire, selon qui... ce serait qui cette personne qui pourra occuper ce
poste?
M. Alahmad (Samir) : Mais
c'est sûr que ça va faire sujet de discussion. La façon qu'on a trouvée, je
pense, dans le passé... écoute, à un moment donné, on a une personne peut-être
identifiée et peut-être il n'est pas sa place dans un service de garde, mais le
service de garde peut désigner une autre personne qui a toute la probité, toute
la compétence de gérer ça. C'est sûr, quand on parle d'une administration
provisoire ou tutelle, ou qu'est ce que vous voulez, ça prend, c'est sûr et
certain, de quelqu'un d'indépendant qui soit... qui soit là-dedans pour
surveiller ça...
M. Alahmad (Samir) : ...et
avec ça, on peut assurer minimalement... on peut assurer minimalement que le
service de garde continue, que le service est offert en continu. C'est sûr, on
ne demande pas qu'on enlève la gestion puis qu'on donne ça à quelqu'un d'autre.
Non, mais à un moment donné, il faudrait qu'on regarde ensemble comment on peut
faire ça.
Mme Maccarone : Puis alors
cette personne serait déléguée par la ministre?
M. Alahmad (Samir) : Bien,
c'est-à-dire ça peut être... ça peut être plus qu'une personne, ça peut être
deux, trois personnes, ça peut être une personne déléguée par la ministre...
par la ministre, ça peut être une personne aussi, une autre personne, quand
même, que le service de garde, le gestionnaire, le propriétaire, il a quand
même un certain mot à dire, que peut-être lui n'est plus approprié, mais il
peut déléguer quelqu'un de son équipe aussi d'être là, comme on le voit
d'ailleurs dans tous les ministères, quand on a une chose, on n'amène pas tout
le monde de l'extérieur, on va amener peut-être une personne de l'extérieur.
Mme Maccarone : À date, on a
parlé très peu par rapport à les personnes résidant au Canada depuis moins d'un
an. Vous, vous l'avez abordé dans votre mémoire. Peut-être vous pourriez
élaborer un peu par rapport à votre recommandation, un modèle officiel de
déclaration, puis les préoccupations dont vous voyez, parce qu'évidemment c'est
un élément qui est pris en considération dans le projet de loi, là aussi, par
des vérifications d'absence d'empêchement des personnes qui sont résidents
permanents, par contre, mais pas citoyens. Ça fait que quelle est votre
orientation là-dessus?
• (12 heures) •
M. Alahmad (Samir) : Mais
c'est sûr que ce qu'on a compris, on a fait notre devoir, puis avec les
échanges qu'on a eus avec le ministère, une personne qui est ici, ça fait moins
d'un an, on ne connait pas tout son historique, là. Ça fait que nous, on
vérifie les antécédents judiciaires, on peut aller sur l'historique de la
personne, à moins qu'il y a eu des pardons, dans des cas spéciaux. On ne
connait pas son historique. Si on va se fier uniquement sur un...
d'empêchement, mais ça ne reflète pas la réalité. Cette personne, on ne connaît
pas son historique.
C'est sûr et certain, une déclaration
assermentée, ça vient renforcer... ça vient renforcer un petit peu le sérieux
des choses. Quand quelqu'un qui va signer la déclaration assermentée dit :
Est-ce que tu as déjà été ci puis ça, puis ils savent, ces personnes-là, s'ils
vont faire de mauvaises... de fausses déclarations, à un moment donné, il y a
des conséquences si jamais on est au courant. Je pense que ça nous donne... ça
nous donne l'opportunité. C'est beaucoup mieux qu'on fasse une déclaration...
une chose standard, puis qu'on ait... le trois quarts de son historique, on ne
le connait pas.
Mme Maccarone : O.K. Puis,
quand vous parlez de... les plaintes et protection contre les représailles,
vous dites que vous souhaitez qu'on enlève les mots «sur le point d'être» de
l'article 101.35, car... comment est-ce que c'est possible de loger une plainte
qui n'est... qui est sur le point d'être commise? Alors, peut-être vous
pourriez expliquer un peu. Qu'est-ce que vous souhaitez en termes de protection
contre les représailles? Parce que c'est quand même un élément très important
quand on parle des sanctions, quand on parle de protection. Puis aussi, on
comprend qu'il y a quand même une spécificité à l'intérieur du réseau, qu'on ne
verrait pas nécessairement dans le réseau de l'éducation, qui est dans une
commission parallèle en train d'en débattre, d'un projet de loi similaire, mais
il va avoir un impact sur les employés qui oeuvrent au sein, mais c'est très
spécifique, dans le réseau de services de garde éducatifs à l'enfance.
M. Alahmad (Samir) : C'est
sûr, on est tout à fait d'accord que la personne qui loge une plainte ou qu'il
dénonce une situation susceptible à vraiment mettre des gens en danger ou la
santé-sécurité, bien-être de l'enfant, on est tous... ou que ce soit un parent,
que ce soit un membre de personnel, on est tout à fait d'accord qu'on le
protège cette personne-là. Ça fait qu'on ne veut pas que cette personne-là ait
des représailles demain matin, tu rentres, il dit : Quitte ici parce que
tu as fait ça.
La seule chose, nous, on trouve... bien,
encore là, il faudrait utiliser ça avec une certaine vraiment objectivité. Moi,
quelqu'un qui appelle, il dit : Je pense, demain, le ratio ne va pas être
respecté. Il me semble qu'à un moment donné, c'est... à un moment donné, la
présomption d'innocence ou je ne sais pas. Si on va l'utiliser, des choses
pareilles, à un moment donné, il faudrait qu'on soit sûr et certain, mais on
trouve un petit peu spécial quelqu'un qui va dénoncer une situation qui n'a pas
été... qui n'est pas là encore, à moins qu'on a des cas spécifiques, à ce
moment-là, oui. Mais là de dire : Je pense qu'un parent... je pense que,
demain matin, les employés, les enfants, ils ne vont pas bien manger.
Je pense qu'il faudrait qu'on soit...
qu'on soit prudent avec ça. On ne veut pas ouvrir... Vous savez, les plaintes,
là, les plaintes, à un moment donné, une seule personne peut déposer cinq, puis
six, puis sept, huit plaintes, là. À un moment donné, les plaintes, on ne va
pas s'amuser avec des plaintes non plus. Il faudrait qu'elles soient fondées,
soient bien, soient structurées. Il faut faire attention avec les plaintes, et
c'est ça qui nous fait peur, nous autres, un peu, qu'on ouvre... qu'on ouvre le
buffet à des plaintes à un moment donné que ça ne finit plus. Écoute, moi, je
pense que, quand je commets une erreur, j'assume mes choses, si... Quand on
s'entend que je ne le commets pas... moi, il y a des situations peut-être très
particulières, là, à un moment donné, on...
12 h (version non révisée)
M. Alahmad (Samir) : ...on
peut agir, mais il ne faut pas, «at large» : Oui, je pense, mon employeur,
il va faire ça, là. Je pense, on ouvre la porte très large, très large.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup. Je vais continuer à m'inspirer de votre mémoire. Je pense que ma
collègue avait des questions.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Alors, c'est au tour de la députée
de Notre-Dame-de-Grâce. Il reste encore 6 min 50 s.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente et à mon collègue aussi. Merci d'être avec nous aujourd'hui pour
votre mémoire et votre présentation. Alors, en regardant votre mémoire à la
page trois, vous dites que vous croyez que «les pouvoirs actuels de la ministre
de la Famille et des fonctionnaires du ministère sont suffisants pour assurer
la santé, la sécurité et le bien-être des enfants» et vous jugez même que les
pouvoirs additionnels introduits par ce projet de loi pourraient risquer de
créer des préjugés, et là, vous continuez. Alors, c'est quand même... c'est
quand même quelque chose de dire que vous pensez que les pouvoirs actuels sont
suffisants. Alors, pourquoi croyez-vous que ce projet de loi a été déposé par
la ministre, selon vous, si les pouvoirs actuels suffisent?
M. Alahmad (Samir) : Mais c'est
sûr, le projet de loi, il y a beaucoup d'autres éléments que le pouvoir
additionnel, il y a pas mal d'éléments que nous, on salue, d'ailleurs. Il n'y a
pas seulement... La seule chose, notre interprétation à nous, qu'on trouve...
que la ministre ou le ministère, ils ont déjà le pouvoir nécessaire. Si on
regarde l'article 75, on dit dans l'article 75, la loi qui existe
présentement : «Si l'inspecteur constate que l'état de l'espace ou de l'aire
de jeu... l'espace... l'aire de jeux... l'équipement... aire de jeux constitue
un danger pour les enfants, il... ordonne l'évacuation immédiate.» Il me semble
qu'il y a tout. Après ça, le pouvoir de la ministre de suspendre, réduire, d'annuler
une subvention, le pouvoir de la ministre, l'article 26, encore là, dans
ce sens-là. Donc, je pense qu'on a... on a... on a assez de pouvoir.
Est-ce que les pouvoirs sont... est-ce qu'ils
sont utilisés au point de vue très approprié? Est-ce qu'il y a des délais?
Est-ce qu'il y a administratif? Est-ce qu'il y a d'autres choses? Mais, si on
regarde la loi exactement qui existe maintenant... et d'ailleurs qu'à chaque
fois qu'on a une commission parlementaire on ajoute des pouvoirs puis on ajoute
des choses... On n'est pas contre le pouvoir, mais, à un moment donné, on dit :
On a tous le pouvoir nécessaire, mais il faut utiliser le pouvoir d'une manière
vraiment, vraiment réfléchie. Et je reviens là-dessus, sur... on met l'emphase
maintenant de fermer un service de garde selon... d'inspecteur. Un inspecteur,
comme j'ai dit, pour une bouteille de savon, il dit : C'est un produit
dangereux. Un autre inspecteur, il voit une petite débarbouillette à terre, il
dit : L'hygiène n'est pas au rendez-vous, l'enfant n'est pas bien. Ça
donne beaucoup de pouvoir. C'est là où on dit, nous autres, avant qu'on procède
à une fermeture sur le champ d'un service de garde, il faut que l'inspecteur, l'enquêteur
qu'il coordonne avec un gestionnaire supérieur, comme un sous-ministre adjoint,
pour être sûr et certain qu'on ne se trompe pas de cible puis qu'on vise
vraiment des cas problématiques.
Mme McGraw : Alors, juste
pour... Donc là, si comprend bien, vous accueillez, vous êtes pour bonifier
cette... Nous sommes là pour bonifier ce projet de loi qui va avancer. Il y a
quand même des risques que vous, vous soulignez. Vous avez beaucoup de
propositions très spécifiques au niveau des amendements vis-à-vis des articles.
Avec le temps qu'il nous reste, entre autres, est-ce que vous pouvez souligner
ce que vous voudriez prioriser dans vos amendements pour bonifier le projet de
loi?
M. Alahmad (Samir) : Mais,
regarde... (Interruption) Excuse. On est allé vraiment en détail dans... C'est
sûr, si on va écrire un mémoire, on peut écrire le mémoire, à un moment donné,
on est limité par le mémoire. Il dit : Ne dépasse pas de 10 pages. On
n'a pas dépassé 10 pages, mais...
Mme McGraw : ...beaucoup de
textes. C'est un travail qui est très bien fait. Quel serait, pour nous laisser
avec un ou deux points, prioritaire, à part du du mémoire, évidemment?
M. Alahmad (Samir) : Moi, la
priorité numéro un aujourd'hui, et qu'est-ce que ça sauve du réseau en entier,
qu'on utilise le pouvoir adéquatement, qu'on n'envoie pas des avis de
non-conformité non justifiés, qu'on ne donne pas un permis non renouvelé pour
cinq ans ou qu'on ait... qu'on essaie de fermer des garderies sur le champ. On
trouve que c'est loin d'être justifié. Tout ce qu'on veut vraiment, que... Vous
savez, on a assez du travail dans un service de garde ces jours-ci, on a assez
de stress puis on a assez du travail pour gérer... gérer tout, tout, tout ce qu'on
fait au quotidien. On ne veut pas qu'un inspecteur rentre chez nous ou on a
un... qui rentre chez nous puis on dit : Qu'est-ce qu'il va me sortir?
Parce qu'il a sorti chez mon voisin... chez un autre voisin. On veut
travailler...
M. Alahmad (Samir) : ...on
veut travailler en harmonie puis on veut travailler en confiance. On dit :
Regarde, moi, je fais un bon travail. Je ne suis pas infaillible. Je peux faire
des erreurs. L'erreur est humaine. Je veux que l'on me donne la chance au
coureur de corriger ces erreurs-là adéquatement. Je peux vous donner des
exemples et des exemples et des exemples, ça ne finit plus. Il faut qu'ils nous
donnent la chance au coureur sans qu'on a une tache dans notre dossier. Oui, tu
as déjà eu des amendes ou tu as déjà eu un avis de je ne sais pas quoi, un avis
de non-renouvellement de permis... Il faudrait... cette relation soit
retravaillée.
Mme McGraw : Merci. S'il
reste...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il reste encore une minute 30.
Mme McGraw : Donc, peut-être
en terminant, je sais qu'il va y avoir des... si je comprends bien, des frais
de vérification d'absence empêchement qui vont... supplémentaires. Selon vous,
qui devrait payer ces frais additionnels?
• (12 h 10) •
M. Alahmad (Samir) : Bien, si
vous me demandez à moi...
Mme McGraw : Oui, je vous
demande, oui.
M. Alahmad (Samir) : ...je
vais dire que le ministère de la Famille doit le payer, c'est sûr et certain,
parce que c'est une obligation, c'est une obligation.
Allez-y, Mona.
Mme Borrega (Mona Lisa) : Oui.
Non, il y a de quoi d'important là-dedans, concernant les absences empêchement,
puis pourquoi on demande que la nouvelle employée qui rentre qui n'a pas... qui
n'a pas ses absences d'empêchement... qu'on lui donne le... qu'on la considère
pareil comme quelqu'un qui arrive de l'étranger qu'on ne connaît pas du tout,
elle arrive d'un autre service de garde ou elle arrive du cégep ou quoi, puis
cette personne-là, elle n'a pas le droit de travailler tout de suite sans ses
papiers, puis moi, je n'ai pas le droit de l'embaucher. Mais, si elle arrive
d'un autre employeur, dans plusieurs cas on appelle l'autre employeur puis on
lui dit : Peux-tu nous envoyer? Des fois, ils nous disent oui, ils
l'envoient. Des fois, il y en a qui disent : Bien, je l'ai payé. On
dit : O.K., on va te... on va te rembourser pour l'employée. Puis il y en
a qui sont choqués qui disent : Non, c'est moi qui l'a payé, ça
m'appartient, puis ça arrive souvent, ça.
Ça fait que le problème avec ça, c'est que
nous autres, on ne peut pas l'embaucher, elle, elle ne peut pas travailler chez
nous, puis peut-être qu'on va être obligés de fermer le groupe, parce que,
comme Samir, il dit tantôt, beaucoup de nos cas d'embauche, c'est des
remplacements de congé de maternité, hein? Ça fait qu'en faisant la déclaration
assermentée pour une nouvelle employée, puis, en même temps, on lui fait remplir
la demande de vérification d'absence d'empêchement puis qu'on l'envoie au poste
de police, puis, dépendamment de la région ou de la journée, ça peut prendre
jusqu'à trois mois, bien là, à ce moment, elle peut travailler parce qu'on a sa
déclaration. Quand on reçoit l'absence d'empêchement... l'attestation, bien là,
c'est l'attestation qui prime.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...merci beaucoup. Alors, j'ai laissé terminer... je vous
ai laissé terminer votre phrase. Merci beaucoup pour cette présentation.
Mesdames les parlementaires, merci beaucoup pour cet échange. Alors, je vous
souhaite une bonne journée.
Et, pour l'heure, je suspends les travaux.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 14)
La Présidente (Mme Caron) : ...s'il
vous plaît! La Commission des relations avec les citoyens reprend ses travaux.
Alors, nous poursuivons les consultations particulières et auditions publiques
sur le projet de loi n° 46, Loi sur l'amélioration de la protection des
enfants dans les services de garde éducatifs.
Alors, cet après-midi, nous entendrons les
représentants des organismes suivants : l'Association des garderies non
subventionnées en installation, M. Louis-Philippe Lampron, le Conseil québécois
des services éducatifs à la petite enfance et la Sûreté du Québec.
Je souhaite donc la bienvenue à l'Association
des garderies non subventionnées en installation. Je vous rappelle que vous
disposez au total de 10 minutes pour votre exposé et pour vous présenter,
et nous procéderons ensuite à la période d'échange avec les membres de la
commission. Je vous invite donc à vous présenter et à commencer votre exposé.
Je vous ferai signe quand il restera 30 secondes.
M. Haddaoui (David) : Merci, Mme
la Présidente. Mme la Présidente, Mme la ministre, Mmes et MM. les députés, je
vous remercie, comme à l'habitude, d'avoir accepté que notre association soit
présente aujourd'hui pour vous témoigner les bienfaits pour les enfants. Et je
passe un grand salut à mes collègues ici aussi.
Donc, si vous permettez, l'adoption du projet
de loi n° 46 modifiant la Loi sur l'amélioration de la protection des
enfants dans les services de garde éducatifs s'inscrit dans un contexte crucial
pour le secteur des services de garde éducatifs à l'enfance au Québec. Ce
rapport, Mesdames et Messieurs, élaboré par l'AGNSI, le rapport que vous avez
entre vos mains, vise à analyser les impacts de cette modification législative,
tant sur le court terme que le long terme. Dans ce contexte précis, notre
analyse se concentra sur trois aspects fondamentaux : l'impact sur la
législation sur la qualité éducative, les implications pour le marché de l'emploi
dans le secteur de la petite enfance, et, non pas le moindre, les répercussions
sur le bien-être du personnel éducatif dans l'ensemble du service de garde.
Chacun de ces éléments est crucial pour comprendre pleinement les effets du projet
de loi n° 46 et pour élaborer des stratégies efficaces permettant de
relever les défis actuels et futurs dans notre secteur. Ce rapport, Mesdames et
Messieurs, se propose donc d'offrir une perspective complète sur les défis et
les opportunités présentés par le projet de loi n° 46, en mettant en lumière
les réponses possibles et les adaptations nécessaires pour assurer la pérennité
et la qualité des services de garde éducatifs à l'enfance que nous avons
toujours réclamées et prônées.
Plus concrètement, le projet de loi n° 46
propose de revoir les processus de vérification... d'empêchement et il
mentionne les nouveaux empêchements potentiels. Rappelez-vous de ce mot,
«potentiel» est très important dans notre mémoire. Il oblige également tout
titulaire de permis à suspendre immédiatement un membre de son personnel dans
le cas où il y a un risque compromettant gravement la santé, la sécurité et le
bien-être de nos tout-petits.
Ce projet de loi, Mesdames et Messieurs,
permet aussi au ministre de refuser de délivrer un permis de centre de la
petite enfance ou de garderie, de suspendre, de le révoquer et de refuser de le
renouveler. Nous allons voir les conséquences de tous ces points-là tout à l'heure.
Ce projet de loi, Mesdames et Messieurs,
encore, permet également...
M. Haddaoui (David) : ...des
enfants qui reçoivent des services de garde éducatifs de tout parti... dans
l'éventualité où la sécurité ou le bien-être de ceux-ci risquent d'être
gravement compromis.
Le projet de loi no 46 prévoit aussi des
mesures protégeant contre les représailles. C'est un point aussi qu'on va
évoquer tout à l'heure, certainement, dans vos questions, les personnes ayant
notamment adressé une plainte au ministère. Considérant... que ce projet de loi
assure le réseau des membres de l'AGNSI... dans le cadre de ses
présentations... du présent mémoire, souhaite faire mention de ses observations
afin de pouvoir sensibiliser le ministre aux réalités vécues de ses membres.
Bien que ce projet de loi permet des
améliorations notables au niveau du réseau des membres de l'AGNSI, certaines
dispositions méritent d'être précises, clarifiées afin de pouvoir délimiter la
portée. Également, mesdames et messieurs, certaines dispositions représentent
des contraintes excessives à nos yeux pour les membres de l'AGNSI, comme je
viens de vous le dire, qui méritent d'être soulevées préalablement, et à
l'adoption éventuelle du projet de loi no 46. Nous espérons que les
commentaires ainsi soulevés dans notre mémoire... dans le cadre du présent
mémoire seront tenus en considération, mesdames et messieurs, par le ministre,
dans le cadre de la monture finale de ce projet de loi. Merci, mesdames et
messieurs.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Caron) : Merci.
Alors, nous allons maintenant procéder aux échanges. Mme la ministre, à vous la
parole. 16min30s.
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup. D'abord, merci d'être là, votre expertise est importante. Et aussi,
ce qu'il est important de mentionner, ce pour quoi nous sommes ici avec ce
projet de loi no 46... Nous avons, d'abord, d'emblée, je tiens à l'affirmer et
à le réaffirmer, un très bon réseau, un réseau diversifié où on retrouve des
CPE, des milieux familiaux, les bureaux coordonnateurs, où on trouve des
garderies subventionnées, des garderies non subventionnées. Donc, c'est un
réseau qui est diversifié, c'est un bon réseau. Donc, le projet de loi no 46
vient, je dirais, amener des mesures exceptionnelles à des situations
exceptionnelles. Pourquoi? Pour la santé, la sécurité et le bien-être de nos
enfants. Malheureusement, on a vu, au cours des derniers mois, dans la dernière
année, dans les deux dernières années, des cas qui ont soulevé des questions,
où, d'ailleurs, je me souviens très bien, en plus, de vous avoir vu dans les
médias, nous dire effectivement l'importance que le ministère réagisse
rapidement pour qu'on ait le moins possible de ce type de cas à gérer, là où
nos enfants, ce qu'on a de plus précieux... quand on va les porter, on veut
être sûrs qu'effectivement ils sont en toute sécurité.
D'ailleurs, à l'intérieur du projet de
loi... La première question que je vais vous poser, c'est concernant votre
perception de la suspension immédiate qu'on demande quand un employé met
gravement en cause la santé, la sécurité, le bien-être des enfants. C'est notre
premier devoir. On comprend que c'est un devoir qui est partagé, bien sûr, le
ministère qui émet les permis, les prestataires qui sont là au quotidien, sur
le terrain, pour s'assurer, dans les installations, que nos enfants sont en
toute sécurité, et évidemment nos éducatrices et tout le personnel qui travaille
dans nos services de garde éducatifs à l'enfance. Alors, j'aimerais un peu vous
entendre concernant la suspension, parce que c'est, pour nous, je pense, une
forme de protection importante. Et notre premier souci... on parle, là,
évidemment d'exception, mais notre premier souci, c'est que chacun de nos
enfants, en tout temps, soit en sécurité. Donc, j'insiste sur le mot gravement,
parce que la suspension... puis on a entendu plusieurs intervenants, on confond
entre le fait d'avoir peut-être levé le ton et le fait de faire des gestes qui
sont vraiment inappropriés, qui mettent la santé de l'enfant en jeu. Alors, je
voudrais vous entendre à cet effet-là.
M. Haddaoui (David) : Merci,
Mme la ministre, de nous poser cette question, parce que nous avons... Moi,
personnellement, et mon comité ici présent, réfléchi énormément à cette
question, parce que c'est une question pertinente, énormément. Ce genre de
sanction existe déjà dans les services de garde. Dieu sait qu'il en est arrivé
à licencier des éducatrices, même qualifiées, des gestionnaires pour...
quand... parce qu'il y avait.... il y a quelque chose qui a été en cause
pour...
M. Haddaoui (David) : ...la
sécurité et le bien-être de l'enfant à l'intérieur d'une garderie ou d'une
installation.
Où il est, le problème actuellement, c'est
que nos gestionnaires ne sont pas des juristes, ne sont pas des hommes et des
femmes de loi pour voir le degré, de mesurer la suspension, d'autant plus que
toutes les installations sont gérées... sont régies, pardon, par la CNESST, et
vous savez que... le bras de fer qui hante toujours les propriétaires avec la
CNESST : c'est toujours l'employé qui gagne. Je ne reproche pas ça. Peu
importe. Mais là, 90 % des règles, c'est toujours en faveur de l'employé,
et tant mieux que c'est comme ça. Mais prendre des mesures graves sur un
jugement personnel d'une gestionnaire peut compromettre le fonctionnement d'une
garderie en matière d'emploi. Nous vivons dans un contexte de manque de
main-d'oeuvre dans notre secteur, je ne vous apprends rien, mesdames et
messieurs, et le fait... C'est quoi qui sera toléré, qui ne sera pas toléré? On
a cette zone grise, qui est un petit peu compromettante, et d'autant plus... la
réciprocité est le contrecoup qui revient au gestionnaire. Est-ce que le
gestionnaire, le fait de ne... a jugé que ce n'était pas nécessaire de la
licencier ou de le licencier, ou de le punir, ou de ne pas le punir pour des
gestes s'avère vrai? Pourquoi? Parce que demain il peut venir un inspecteur ou
une commission, le... Non, non, vous vous êtes trompé, Il fallait la radier
tout de suite. Et là, le jugement de la gestionnaire est mis en cause, et on va
voir l'autre article qui le met complètement... donc, ce qui fait qu'il y a
toujours des gestionnaires qui sont assis sur un feu et ne savent pas comment
gérer, et c'est ça, ce qu'on a demandé, un article, qu'on soit un petit peu
clair.
M. Belfarji (Toufik) : S'il
vous plaît-il, d'abord je vais me présenter : Toufik Belfarji. Donc, je
suis membre du conseil d'administration de l'association. Oui, c'est vrai, ce
que vous avez dit, Mme la ministre, c'est... il s'agit des cas vraiment
exceptionnels où il y a un danger qu'ils vont toucher la sécurité, le bien-être
et la santé des enfants. L'enjeu, c'est que, comme il a dit, mon collègue,
c'est qu'il y a une zone grise : quand est-ce que le jugement de
suspension doit être appliqué? Dans le cas, par exemple... Je vais donner des
exemples. Est-ce que c'est par répétition? Est-ce que la suspension va être
fondée? Comment elle va être fondée? Qui va juger que c'est fondé ou pas? Par
contre, si le gestionnaire n'applique pas la suspension dans le cas où, par
méconnaissance ou par un jugement qui soit... soit faux, un faux jugement, ou
qui n'a pas touché, là, vraiment, là, la réalité, c'est là où il y a le
problème. Donc, il faut peut-être encadrer ça soit par une directive, par un
règlement, quelque chose comme ça : Quand est-ce est-ce que c'est fondé?
Est-ce que... Il faut se poser des questions bien pour aider au moins les gestionnaires
à élaborer un jugement efficace pour au moins qu'ils vont respecter la loi
comme elle va être établie. Donc, l'encadrement de cette suspension doit être
faite, et aussi... L'enjeu pour les services de garde, c'est par rapport aux
normes de travail. Donc c'est sûr et certain, la loi de la petite enfance, elle
va nous obliger à suspendre les employés. Mais qu'est-ce qu'on va faire avec
notre travail? S'il y a une plainte auprès des normes de travail, comment on va
gérer ça, comment régler ça? Et surtout, quand il y a des frais, et si la
suspension, elle est révoquée par les normes? On ne sait jamais. Donc, c'est là
l'enjeu pour nous actuellement. Voilà. Merci.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
Effectivement, c'est un enjeu important. D'ailleurs, dans le mémoire que vous
nous avez présenté, vous nous parlez souvent de ce questionnement quant à
l'opérationnalisation, justement, des mesures proposées. Ça demande des
éclaircissements. Alors, est-ce que, si par exemple on retravaillait, on
revoyait le guide des pratiques, qui est à mettre à jour, là, je le sais qu'il
n'a pas été mis à jour depuis un bout, ça permettrait justement de simplifier
ça, et le fait qu'on inclue dans une loi que vous ayez l'obligation, dans le
cas où des enfants sont en... la santé, la sécurité des enfants est en danger?
Évidemment, quand on parle des normes du travail, on passe par la gradation et
tout ça et... Mais nous, on pense... Puis, là où vraiment on intervient dans ce
projet de loi, c'est dans le cas de «gravement». Le «gravement» est extrêmement
important, puis la santé, sécurité, bien-être des enfants aussi. Alors... Parce
qu'on a vu, hein, puis je vais le dire exactement comme ça, parce qu'on a vu
des directions nous dire que, même si l'éducatrice avait levé...
Mme Roy (Verchères) : ...par
le bras sans qu'il touche à terre, traversant en diagonale tout le local que...
Il y avait... il devait y avoir une gradation de sanctions, là. Je pense que
quand on parle, on touche à l'intégrité de l'enfant physiquement dans l'exemple
que je vous donne, je ne pense pas que ça nécessite de gradation de sanction.
C'est clair c'est net, c'est précis. Ces gestes peuvent être répétitifs, qui
sont dangereux pour l'enfant. Dans ce type de geste là, alors, si on
travaillait au niveau des pratiques du... des... des pratiques inappropriées,
ça permettrait à ce moment-là, je pense, de répondre beaucoup à vos
questionnements à l'intérieur du mémoire pour savoir comment on fait pour
opérationnaliser ça, prendre la bonne décision et ne pas se ramasser toujours
aux normes du travail et perdre, et perdre de l'argent, perdre de l'énergie, du
temps alors que notre souci premier est la santé et la protection des enfants.
M. Haddaoui (David) : Et
vous avez raison, Mme la... Mme la ministre. Pardon. Je ne pense pas qu'il y a
un parent. Je ne pense pas qu'il y a une éducatrice, un éducateur ou un
responsable du service de garde ou quelqu'un de... Peu importe, n'importe quel
citoyen qui peut, disons, permettre à quelqu'un de maltraiter soit verbalement,
soit physiquement un enfant. Encore plus dans une installation qui est régie
par un certain nombre de lois. Quand les faits sont apparents, je pense qu'il
n'y a pas matière à discuter, là. On ne peut pas atteindre l'intégrité d'un
enfant ou de quelqu'un, même d'une éducatrice en services de garde, voyez-vous,
là. Ça doit être interdit d'office, là. Nous, ce qu'on craint, et c'est pour ça
qu'on a soulevé ce point-là, c'est l'interprétation. Et automatiquement, après
vérification, s'il s'avère il y a une complicité, c'est ça que j'oubliais, ça,
on l'a même aujourd'hui, il y a une complicité entre la gestionnaire et
l'éducatrice, là, c'est un autre problème que ça pose. Donc, la loi va jouer
son jeu, croyez-m'en. Mais on ne voudrait pas que les gens soient victimes de
leur jugement personnel, comme il l'a dit... le jugement personnel soit puni et
l'installation dans sa globalité soit punie. Là, c'est un... C'est un fâcheux
problème...
• (15 h 30) •
M. Belfarji (Toufik) : ...juste
un exemplaire. Un parent fait une plainte et dit : J'ai vu l'éducatrice,
elle a fait un geste inapproprié. Donc, est-ce que le gestionnaire va d'abord
enquêter, vérifier les faits ou bien suspendre? Donc c'est là le dilemme quand
est ce que je vais prendre la bonne décision dans cette direction?
Mme Roy (Verchères) : Donc,
dans la mise en application, il va falloir qu'on le guide puis qu'on travaille
ensemble avec les partenaires pour bien définir les choses. Ça va aider à ce
que chacun soit formé pour réagir au bon moment et que nos enfants soient en
sécurité, ce qui est notre objectif.
M. Haddaoui (David) : Et
ça, Mme la ministre, là, je vais revenir sur un point important, je crois, on
en a parlé dans le mémoire, c'est la notion de formation. Je sais que vous
faites beaucoup dans le domaine de la formation, et on vous remercie
énormément, mais on doit accentuer, je dirais même multiplier ce genre
d'initiative dans la réglementation de la qualité éducative, pour qu'il y ait
une formation vraiment non seulement pour les éducatrices, mais aussi les
gestionnaires. Et tout à l'heure, on va parler de probité aussi dans la loi. Et
vous allez voir que la notion de formation, elle est fondamentale et elle est
plus que jamais là. Merci.
Mme Roy (Verchères) : Je
vous amènerais sur un autre petit volet que vous avez traité dans votre
mémoire. Au niveau des représailles, il y a déjà des règles de représailles
qu'on vit d'ailleurs particulièrement au niveau des CPE, qui sont élargies
maintenant à l'ensemble du réseau. Donc, pour s'assurer que, quand un employé,
un parent porte plainte, qu'il soit protégé contre les représailles d'avoir
effectivement informé d'une situation problématique. Je voudrais vous entendre
plus précisément là-dessus parce que vous sembliez avoir quelques bémols.
M. Haddaoui (David) : C'est
vrai, mais les représailles, Mme la ministre, si vous permettez, c'est que ce
qui existe déjà dans la loi actuelle. Vous savez que toute personne, tout
citoyen peut appeler le ministère et porter plainte pourrait être dans
l'anonymat. Et souvent on reçoit les inspecteurs et vous dites : On a reçu
pour vous. «That's it». On ne parle plus. Donc, ils font leur travail. Là,
maintenant, ce qu'on craint, nous, au sein de notre association, pour protéger
aussi nos membres, parce que c'est fondamental, et nos gestionnaires, c'est que
souvent il y a des conflits qui naissent à l'intérieur d'un service de garde et
d'un l'établissement, soit un conflit avec les éducatrices, soit un conflit
avec les parents. Et ce que nous craignons aussi, c'est que le conflit avec les
éducatrices. Qui c'est qui va me dire, comme pour renchérir ce qu'on a vu tout
à l'heure, pour quand une éducatrice soit licenciée, soit révoquée? Elle va
prendre son téléphone qui est son plein droit de porter plainte comme quoi
c'est de garderie, elle est insalubre, elle est ça, elle est ça, elle est ça.
Et on a des cas concrets qu'on a traités avec les avocats pour nos membres. Et
il s'avère quoi? Qu'est-ce qui arrive, là, à ce moment-là? On est dans...
15 h 30 (version non révisée)
M. Haddaoui (David) : ...les
gens vont commencer à dire : O.K. Ah! elle est protégée par les
représailles, donc on ne peut plus parler. Donc, ce qui fait que les
gestionnaires vont être victimes d'un certain nombre de choses. Et je peux vous
dire aujourd'hui, solennellement, des cas vécus... qui ont été révoqués, qui
appellent les parents pour porter plainte. C'est des cas vécus, ça. Alors,
nous, on essaie d'être toujours le baromètre entre le parent et entre les
éducateurs et les gestionnaires pour que les choses fonctionnent convenablement
et qu'il n'y ait pas un perdant, un gagnant. Parce l'intérêt de tout ça, c'est
quoi? C'est le bien-être de l'enfant et la qualité de service qu'on doit donner
à ces enfants-là.
Mme Roy (Verchères) : Ce sur
quoi on est entièrement d'accord. Pour les représailles, vous dire qu'on l'a
déjà, on l'applique déjà actuellement avec les centres de la petite enfance, ça
ne crée pas de problématique. On l'a élargi, cette fois-ci, dans le cadre du projet
de loi n° 46, pour s'assurer que les gens n'aient pas peur de porter plainte
dans le cas où il a raison. Mais vous avez raison, toutes les plaintes ne sont
pas fondées, alors il faut les traiter comme telles quand elles sont fondées,
qu'il n'y ait pas de représailles pour les gens qui font des plaintes et de s'assurer
effectivement le bon jugement.
M. Haddaoui (David) : ...il a
quelque chose à rajouter...
M. Belfarji (Toufik) : Donc,
oui. D'abord, il faut s'entendre sur une chose, la relation, dans une
installation ou dans un service de garde, entre les parents, il est basé sur un
lien de confiance. Donc, ce lien de confiance, il est brisé, la relation va se
détériorer pour le bien-être, soit pour les familles, soit pour les enfants. La
même chose pour les employés, il est basé sur la confiance.
Maintenant, dans le cas d'une plainte, j'ai
remarqué, dans l'analyse d'impact et même dans le document qui a été envoyé
dans... par vos soins au Conseil des ministres, c'est qu'on est vraiment visé
dans ça dans les non subventionnées, parce que les chiffres, moi, je vis le
nombre des plaintes qui sont formulées à l'égard des non subventionnées, elles
dépassent ceux des GNS et des CPE. Et aussi les parents, généralement, la
plainte, elle est formulée à l'égard des GNS facilement que dans les CPE ou
dans les GNS, pourquoi? Parce que c'est une place non subventionnée et, dans
les subventionnées, ils ne veulent pas perdre une placesubventionée à 9,10, que
dans les non subventionnées. Ils ont l'embarras du choix. Dans les non subventionnées,
l'accès, il est plus rapide, les places sont disponibles...
Donc, déjà, dans ce principe, les
représailles, ça arrive dans des cas, je ne dis pas le contraire, mais les non
subventionnées, ils doivent... ils doivent... service à la clientèle, parce qu'on
sait que l'écart tarifaire, le choix des parents, numéro un, c'est une place
subventionnée. Donc, les propriétaires des garderies, ils doivent conserver le
lien avec les parents pour garder les parents avec eux. Donc, les représailles,
moi, l'enjeu pour moi, c'est : Est-ce qu'il est fondé? Le parent, il peut
dire : Moi, je suis victime de représailles, donc, où est-ce qu'est la
vérité ou la ligne de vérité? Il y aussi les sanctions qui vont s'ensuivre
aussi, c'est un enjeu pour nous et n'importe quel parent. Je ne dis pas que c'est
souvent le cas, on ne va pas, chaque jour, trouver ça, mais dans les cas où les
représailles disent : O.K. Moi, j'ai ciblé... représailles, qui va
déterminer que c'est vraiment représailles, est-ce qu'il y aura enquête? Est-ce
que l'enquêteur va se déplacer? Est-ce qu'il y a inspection? Est-ce qu'on va...
C'est là où... l'enjeu, où est-ce qu'on aller au-delà qu'il y a représailles ou
pas.? Merci.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
La Présidente (Mme Caron) : Alors,
je vais céder la parole à la députée de Châteauguay. Il reste 2 minutes 13.
Mme Gendron : Parfait. Merci
beaucoup, M. Haddaoui, M. Belfarji, mesdames. Heureuse de vous recevoir ici, à
Québec, aujourd'hui. J'avais une petite question, en fait. Merci pour le
mémoire qui a été déposé. Je sais que vous êtes porte-parole pour des centaines
de garderies non subventionnées en installation. Donc, ce que vous nous
partagez ce matin... oui, cet après-midi, est très important. Je voulais vous entendre
un peu, parce que vous dites que «un désaccord dans l'obligation de suspendre
un membre du personnel qui pourrait constituer un risque potentiel de sécurité
par manque, en fait, d'une potentielle surcharge de travail ou d'ajout de
responsabilités aux... »Je voudrais savoir, aussi, je pense que vous avez
rattaché, dans la mémoire, aussi des coûts rattachés à ça, mais on parle ici d'exception,
on est d'accord sur ça.
De quelle façon ces exceptions-là
pourraient devenir une surcharge de travail? J'aimerais vous entendre un peu
davantage là-dessus, puisque moi, je crois, comme vous le dites, que ce sont
des exceptions. Est-ce que ça peut vraiment représenter une surcharge?
M. Haddaoui (David) : Merci, Mme
la députée. C'est très apprécié et nous sommes...
M. Haddaoui (David) : ...content
que vous nous posez cette question parce que ça va vous donner un autre
chapitre... aujourd'hui. La notion pourquoi on a rattaché ça aux coûts
financiers... il y a une règle pour ça. Quand on commence, par exemple, à voir,
et à discuter, et à arrêter une éducatrice ou une gestionnaire, il faut
automatiquement penser à la remplacer après. Donc, il faut éventuellement avoir
un bassin, ce qui n'est pas le cas, actuellement, pour pouvoir remplacer, mais
à quel coût? Est-ce que... on a une éducatrice qui est payée 30 $ l'heure,
est-ce que, quand on va chercher, on va trouver le même coût ou plus? Donc, ça
a un coût direct sur la gestion.
D'autres choses aussi, c'est que...
Une voix : ...conclure.
M. Haddaoui (David) : Pardon?
Une voix : ...
M. Haddaoui (David) : D'autres
points aussi, c'est que, dans la formalité et... vous savez, actuellement, dans
les services de garde, il y a une petite faille, on ne peut pas la nier, pour
conserver des renseignements personnels. Donc, il faut... il faut s'adapter et
aller chercher un maximum de logiciels de sécurité pour que... et le personnel
soit encore beaucoup plus secret, beaucoup plus confidentiel, pour ne pas
porter préjudice à l'enseignement personnel d'une personne ou d'une autre. Tout
ça, c'est la réglementation qu'on est en train de voir dans le 46. Ça va causer
un certain nombre de frais additionnels...
Et je reviens, si vous permettez, Mme la
Présidente, deux secondes, pas plus, là, vous avez dit que nous évoquons
actuellement les services de garde non subventionnés, mais on a eu la chance,
grâce à la conversion, de représenter... on représente encore les garderies
subventionnées, et vous savez qu'est-ce qu'on apprend encore avec eux,
qu'est-ce qu'ils viennent nous dévoiler, comme problématique en matière de
main-d'oeuvre... et de gestion interne, c'est faramineux. Donc, on a la chance
de voir ça...
• (15 h 40) •
M. Belfarji (Toufik) : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Caron) : Bien,
en fait, je dois céder la parole à l'opposition officielle, et puis si la
députée de Westmount-St-Louis souhaite que vous continuiez, elle va vous le
dire. Merci.
Mme Maccarone : Oui, vous
pourriez terminer.
M. Belfarji (Toufik) : La
question est pertinente par rapport aux coûts engendrés ou les effets de
l'application de la... Dans l'analyse d'impact, vous évoquez qu'il y avait 287
plaintes concernant les représailles, tout ça. Si on suppose qu'on applique sur
287 la suspension, on aura 287 employés qui ne seront pas sur le plancher. En
supposant, par exemple, que ce sont des qualifiés, il y aura un manque de 287
qualifiés sur le plancher dans une année, et qu'il faut chercher si... On ne
sait pas, ils vont changer de métier, 287 qualifiés qui vont... Je ne dis pas
que c'est... qu'on ne doit pas faire ça, mais on doit le faire, c'est juste les
mesures qui vont accompagner tout ce changement, il doit y avoir au moins des
directives, des règlements pour encadrer tout ça, pour trouver une solution
sur... On est dans la pénurie de main-d'oeuvre, donc, pour avoir des qualifiés,
maintenant, il faut se souhaiter bonne chance, et tout ça, on connaît ça, c'est
un enjeu que personne ne contrôle, c'est la réalité.
Mme Maccarone : C'est une
belle porte d'ouverture pour moi pour ma première question, dans le fond. Ce
que je souhaiterais savoir, c'est, si on ramène le ratio de personnel qualifié,
d'éducatrices qualifiées, parce que, présentement, c'est une sur deux, on sait
qu'on a connu ça depuis la pandémie, on l'a réduit, ça fait qu'on nivelle vers
le bas. On a fait face à beaucoup de problématiques, et le gouvernement a quand
même renouvelé, malheureusement, ce ratio, que ça va rester un sur deux jusqu'à
2027, au lieu de le ramener à deux sur trois. Pensez-vous qu'on pourrait
mettre... écarter la majorité des plaintes que nous voyons si on avait plus de
main-d'oeuvre qualifiée au sein de notre réseau de services de garde éducatifs
à l'enfance?
M. Haddaoui (David) : Bien,
Mme la députée, l'AGNSI, dans sa globalité, n'a jamais et ne fera jamais... et
ne demandera jamais qu'on écarte la plainte envers les garderies, envers une
personne qui gère ou une éducatrice. Nous serons toujours là pour soutenir les
plaintes quand ils sont fondés et quand ils peuvent... Parce qu'on peut
s'améliorer grâce aux plaintes.
Alors, je vous avoue aujourd'hui qu'on
était les instigateurs principaux en ce qui concerne de garder le ratio
jusqu'au 2026, un sur quatre... un sur deux, pardon. On a remué ciel et terre.
Pourquoi? Parce que le terrain... Je préfère que les gens soient en...
M. Haddaoui (David) : ...en
harmonie avec la loi que d'être hors la loi. Et ce qu'on a vu sur le terrain,
Mme la députée, c'est que beaucoup de garderies subventionnées ou non
subventionnées, elles étaient en infraction quotidienne avec la norme de
réglementation en ce qui a trait... et le nombre qualifié. Et là, ça n'a pas de
préjudice parce que ça joue sur la qualité, ça joue sur le stress des
éducatrices au quotidien et, en plus, ça nous porte un préjudice vis à vis
l'inspection s'il y a quoi que ce soit.
Mme Maccarone : ...ma
question, M. Haddaoui, ma question est vraiment liée aux plaintes qu'on
reçoit envers, mettons, les éducatrices. Par exemple, si on avait plus de
main-d'œuvre qualifiée, bien, il me semble, on aurait moins de plaintes. Puis
je comprends ce que vous dites, on peut apprendre avec des plaintes, mais
j'avoue, sur tout bémol, je n'ai pas envie de sanctionner ça comme une façon de
former nos éducatrices au sein de nos installations sur le dos de nos enfants.
Moi, je souhaiterais avoir de la main-d'œuvre qualifiée à travers notre réseau.
Mais si on avait de la main-d'œuvre qualifiée, le deux sur trois, il me semble,
on aurait moins de plaintes, on aurait plus de plus de personnel qualifié qui
comprend c'est quoi, les règles, comment se comporter avec les enfants, les
enjeux seront plus en main.
M. Haddaoui (David) : Je
comprends votre souci, Mme la députée, et je partage cette opinion. Néanmoins,
moi, je ne suis pas dans la mesure de donner tous les crédits aux éducatrices
qualifiées et discréditer l'éducatrice qui est qualifiée ou formée. Et je vais
vous dire pourquoi. Parce que, dans notre expérience, on a vu un excellent
travail qui se fait par des gens qui étaient en cours de formation ou formés,
et on peut assister aussi à des éducatrices qualifiées qui ont fait des bourdes
énormes. Donc, moi, la notion de juger une éducatrice qualifiée pour son
travail et une autre éducatrice, ce n'est pas garanti à 100 % que l'éducatrice
qualifiée peut donner un meilleur service qu'une autre éducatrice non
qualifiée. Certes, la loi est claire là-dedans, mais la compréhension et
surtout les... comment dirais-je, la formation qu'on reçoit, les gens qualifiés
et non qualifiés, bien, je pense qu'avant tout, le diplôme... c'est plutôt la
conviction...
Mme Maccarone : Vous me le
permettrez, M. Haddaoui, de dire par contre que la formation joue sur la
qualité, veux veux pas.
M. Haddaoui (David) : Définitivement.
Mme Maccarone : C'est quand
même très important. En tout cas, on va poursuivre. J'aurais d'autres questions
qui sont en lien avec votre mémoire. Vous avez dit : «À l'article 29
du projet de loi n° 46 concernant le contexte de
l'urgence, le nouvel article proposé demeure vague au niveau des cas possibles
d'intervention du ministre. Nous sommes d'avis que la notion d'urgence doit
ainsi être précisée dans un cadre judiciaire afin de venir encadrer le
processus et ainsi qu'une ordonnance puisse être rendue. Pouvez-vous élaborer
ce que vous souhaitez voir à l'intérieur de la loi?
M. Haddaoui (David) : Alors,
c'est très simple. Dans ce contexte-là, on s'est dit qu'il faut une ordonnance
pour fermer une garderie. L'inspecteur, quand il débarque, avec tout le respect
que je dois pour les inspecteurs parce qu'ils ne font que leur travail, on ne
peut pas confier une décision majeure sur une... disiez à l'inspecteur :
Ah! le robinet, il ne fonctionne ou la température aujourd'hui n'était pas
adéquate. On ferme la garderie. Mais attendez là, qu'est-ce qui devient le sort
des enfants, des 80 enfants qui sont dans la garderie si c'est fermé?
Qu'est-ce qui devient le sort des parents qui doivent aller travailler et n'ont
pas où mettre leurs enfants? Qu'est-ce qui devient encore le sort des
éducatrices qualifiées et non qualifiées dans un établissement de
l'établissement? Bien, c'est pour cela qu'on s'est dit, quand il y a une
mention grave, puis on en a vu, bien, une ordonnance d'un jugement et prévoit
qu'on ferme ça parce que ça... Et là il y a de l'aide et l'assistance du
ministère qui doit être clair : Qu'est-ce qu'on fait avec ces parents?
Qu'est-ce qu'on fait avec ces enfants?
Mme Maccarone : Et votre
recommandation, c'est quoi? Parce que vous l'avez soulevée comme une
préoccupation, mais vous n'avez pas fait une recommandation de ce que vous
souhaitez voir?
M. Haddaoui (David) : Bien,
je voudrais voir qu'on ajoute dans cet article... Il faut impérativement qu'on
aille chercher d'abord un mandat du juge pour fermer une garderie. C'est aussi
simple que ça.
Mme Maccarone : O.K. vous
avez aussi parlé de l'adoption de ce projet de loi, mettons, dans sa mouture
actuelle, va engendrer, pour votre réseau, beaucoup d'énergie et beaucoup
d'argent. Qu'avez vous... C'est quoi vos craintes en ce qui concerne des frais,
spécifiquement?
M. Belfarji (Toufik) : D'abord,
je vais retourner sur le point de qualification qui est en lien à votre
question. Donc, nous, on est dans un cadre de pénurie de main-d'œuvre, le ratio
un sur deux, on remercie la ministre ou le gouvernement pour le faire, parce
que, dans notre réseau, ça nous...
M. Belfarji (Toufik) : ...nous,
l'écart salarial, il est différent. Pour chercher des qualifiés, c'est très
difficile. Donc, l'immigration, maintenant, on reçoit plus de personnes. La
formation de ces gens ou les gens qui vont travailler dans le métier des
éducatrices, donc il y a un ordre maintenant qui est en train de se former. Ça
demande du temps pour être qualifié. Ça, on est d'accord.
Donc, par rapport à l'urgence et la
fermeture, il y a des mécanismes pour suspendre le permis. Et ça, ça nous
pousse à encadrer ça par des règlements et des directives. Il ne faut pas
juste, comme il a dit, M. David, chercher un jugement qui va adapter à la
question.
Mme Maccarone : Et en ce qui
concerne les vérifications d'absence d'empêchement?
M. Belfarji (Toufik) : Oui,
il y a un coût, parce que maintenant, la loi va nous... va... va nous obliger à
faire plus des vérifications, qui vont se répéter, au lieu d'attendre trois ans
pour les renouvellements. Il y a un coût là-dedans. Donc, dans le cadre, bon,
qu'on n'est pas subventionnés, il n'y a pas d'allocations, donc, même dans les
allocations, subventions, je ne sais pas si ça n'existe pas, mais c'est un
coût. C'est un coût que les services de garde, à 80 %, c'est eux qui
supportent les charges, ne peuvent faire la demande de la vérification. C'est
un coût qui est réel pour les services de garde. Si le nombre de vérifications
va augmenter, c'est sûr qu'il y a un coût là-dedans.
Mme Maccarone : Présentement,
c'est vos membres qui subventionnent ce coût ou c'est moitié-moitié? On a
entendu un peu...
M. Belfarji (Toufik) : Oui,
un grand pourcentage, je dirais, à 70 % à 80 %, c'est eux qui assument le
coût pour accélérer les choses, pour faire face à la demande. Quand une
employée se présente à l'embauche, donc, il faut faire cette demande.
• (15 h 50) •
M. Haddaoui (David) : Il y a
des municipalités qui présentent... quelques municipalités qui présentent...
qui ne chargent pas les frais de vérification à leurs citoyens, mais la
majorité des municipalités chargent un coût, un minimum de 75 $ par
dossier. Et vous imaginez que... Il y a des municipalités, il y a des... Par exemple,
dans les... Montréal et Laval, c'est 100 $ par personne. Et le problème
n'est pas là. Quand la réponse revient négative, bien, il doit payer ces
100 $ ou ces 80 $. Alors, c'est un coût supplémentaire... Donc, c'est
ça, le problème du coût.
Mme Maccarone : Et en ce qui
concerne le processus, les délais, le... puis tout ce qui est à l'intérieur, le
processus de faire ce... ce validation, avez-vous des préoccupations aussi?
M. Haddaoui (David) : Oui,
oui, oui, Mme... oui, Mme la députée. C'est... Et ça, c'est par région. Et je
vais laisser la parole, tout à l'heure, à M. Toufik, parce qu'il représente
toute la métropolitaine, et c'est une particularité, Montréal, c'est une
particularité.
Alors, en dehors de Montréal, c'est la
catastrophe, ça peut attendre deux mois, trois mois, pour avoir une réponse.
Parce qu'il y a deux... il y a la police de la ville, quelques fois, il y a la
Sûreté de Québec, et là, ça demande un délai. Tout le monde est débordé par le
travail. On comprend. Mais comment voulez-vous attendre trois mois pour
embaucher quelqu'un et dont vous en avez besoin tout de suite? Là, le problème
se pose.
Mme Maccarone : ...l'assermentation,
pour la personne qui est en attente, est-ce que ça vous plaît?
M. Haddaoui (David) : Bien,
c'est une excellente idée. On ne va pas dire non. Nous, ce qu'on veut, c'est...
M. Belfarji (Toufik) : L'enjeu,
donc, si on parle de vérification normale, un employé qui est un citoyen
québécois, la vérification va prendre le temps. Ça dépend aussi de nombre qui
va être chez les services de police, soit à Montréal, Laval ou n'importe quelle
région. Ça dépend.
Aussi, maintenant, il y a des
sous-catégories dans cette loi. Par exemple, les Canadiens qui ne sont pas
Québécois, qui vont faire la demande, ça aussi, c'est un enjeu. Est-ce que
c'est... la vérification va se faire par rapport... la Gendarmerie royale du
Canada ou un autre service?
Et aussi, l'enjeu, c'est par rapport aux
étrangers qui embarquent, la vérification, ça va se faire comment. Est-ce qu'on
va vérifier sur une déclaration : Je n'ai rien fait dans mon pays
d'origine? Oui, on aimerait bien. On sous-entend que pour rentrer, par exemple,
dans le pays, qu'il y a une vérification qui s'est faite dans Immigration
Québec ou Canada pour vérifier tout ça, donc, ça, on prend ça comme acquis.
Mais nous, ce qui nous dérange aussi, c'est les déclarations aussi assermentées
comme quoi je n'ai rien... entre-temps pour changer d'emploi dans les trois ans
avant qu'il y a le renouvellement aussi. C'est un enjeu, est-ce que
l'assermentation, on va prendre comme acquis? Oui c'est vrai, ça peut aider
dans le processus, mais à quel point...
M. Belfarji (Toufik) : ...ça,
c'est efficace. Donc, ça, c'est... il faut valider. Je sais que la volonté, elle
est noble, mais ça reste un enjeu de vérifier que cette déclaration assermentée
qu'elle va prouver qu'il n'y a pas existence d'empêchement. Donc, c'est sûr et
certain. La durée de vérification, ça dépend de la catégorie et ça dépend aussi
du nombre de vérifications. Maintenant, avec l'adoption de lois, j'imagine que
tout le monde veut renouveler et vérifier, et tout le monde soit à jour,
l'embauche aussi, et tout le monde veut faire la demande. Et aussi on n'a
pas... Je me pose la question : C'est quoi l'entente qui va se faire entre
le ministère de la Famille et les municipalités sur le cadre pour encadrer
toute cette vérification? C'est quoi les nouveaux mécanismes et le procédé qui
vont se mettre là? Nous, on ne connaît pas. Est-ce qu'on va être partie
prenante comme associations et représentants des services? Je ne sais pas.
Donc, on ne connaît pas ce cadre pour se prononcer sur la durée ou les coûts
qu'il va engendrer. Voilà.
Mme Maccarone : En effet,
c'est très technique. Peut-être, juste une dernière question avec le temps qui
me reste. On a entendu, lors des échanges avec le dernier groupe, que la
vérification d'un employé ne suit pas nécessairement l'employé, mais ça reste
dans les mains de l'employeur. Quelle est votre opinion là-dessus? Parce qu'il
y a quand même une circulation, des fois, des éducatrices qui vont aller d'une
installation à l'autre. Est-ce que cette vérification, est-ce que ce serait
aidant si la vérification, qui est récente, mettons, moins de 12 mois,
devrait suivre la personne ou devrait rester à l'installation?
M. Haddaoui (David) : Bien,
si vous permettez, Mme la députée, je pense que, et je vais peut-être vous
surprendre, c'est que l'empêchement, la vérification d'empêchement
appartiennent d'abord... L'émetteur, c'est bien la garderie, mais la
vérification se fait sur la personne. On ne voit pas l'utilité que quelqu'un
qui a quitté un emploi que l'employeur garde ne serait-ce que les copies
pour... c'est une vérification, doit l'acheminer directement comme une attestation
annexe 3 qu'on donne aux employés pour leur service rendu, en ce qui
a trait... les heures de travail, on doit leur remettre l'original, il
dit : Madame, allez-y, le chercher. Parce que, comme il a dit tout à
l'heure, M. Toufik, tout est basé sur le lien de confiance. Si le lien de
confiance n'existe pas entre une éducatrice et le gestionnaire ou le parent,
bien, c'est la même chose :Tenez, vos documents, allez-y, chercher
ailleurs. Ça s'arrête là.
Mme Maccarone : Si on demande
au gouvernement de subventionner, si le gouvernement paye pour ces
vérifications, il me semble que la vérification devrait suivre.
M. Haddaoui (David) : Ah,
mais, je serais heureux. Je serais heureux, moi. Je serais heureux tout de
suite, là. Je ne dirais pas non.
Mme Maccarone : Ça conclut
pour moi, Mme la Présidente.
M. Haddaoui (David) : C'est
ça l'objectif, là.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup.
M. Haddaoui (David) : Merci,
Mme la députée.
La Présidente (Mme Caron) : Alors,
je vous remercie pour votre contribution aux travaux de la commission.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants pour accueillir le groupe suivant. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 56)
(Reprise à 16 h 03)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les...
16 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...les citoyens reprend ses travaux. Alors, nous recevons M. Louis-Philippe
Lampron. Alors, bienvenue, M. Lampron, à la Commission des relations avec les
citoyens. Vous allez avoir une période de 10 minutes pour présenter votre
exposé, donc, j'imagine, l'essentiel de votre mémoire, qui devrait être déposé
d'ici peu. Je...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous n'avez pas de mémoire. Si vous n'avez pas de mémoire,
on va, bien entendu, être à votre écoute. Va s'ensuivre par la suite une
période d'échanges avec les parlementaires. Alors, votre 10 minutes
commence à l'instant.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, bonjour, Mme la ministre. Bonjour, Messieurs et mesdames les
députés. C'est un plaisir d'être avec vous aujourd'hui, à la demande de la
commission par ailleurs... à l'invitation, devrai-je dire, de la commission.
Alors, ça va me faire plaisir d'échanger avec vous. Je me mets à votre
disposition pour répondre aux questions que vous pourriez avoir, j'imagine, en
lien avec les droits et libertés de la personne et la compatibilité du projet
de loi avec la Charte québécoise et la Charte canadienne.
Alors, dans cette optique-là, considérant
mon domaine d'expertise, j'ai fait une analyse préalable, bien sûr, du projet
de loi n° 46, qui poursuit l'objectif avoué, affiché, hein, c'est dans le
titre de la loi, c'est dans le préambule, un peu partout, là, de renforcer la
protection des enfants fréquentant les services de garde. Et donc le cœur de l'analyse
que j'ai faite de ce projet de loi là était vraiment de me demander :
Est-ce qu'il y a des dispositions dans les textes qui protègent les droits
fondamentaux qui sont applicables sur le territoire québécois, donc
principalement la Charte canadienne et la Charte québécoise, là? Est-ce qu'il y
a des dispositions qui seraient mises en tension par des dispositions du projet
de loi n° 46? Autrement formulé, est-ce que le projet de loi n° 46,
là, il y a des risques qu'il soit jugé incompatible ou encore faible en lien
avec la protection offerte par certains droits fondamentaux de la personne?
Donc, grosso modo, moi, il y a... à sa
face même, là, il y a deux garanties en fait qui m'apparaissent intéressantes,
dont il va être intéressant de discuter, le droit à la vie privée, protégé par
l'article cinq de la Charte québécoise, et également le droit de ne pas être
victime de discrimination fondée sur les antécédents judiciaires, là, sauf
plusieurs exceptions qu'on retrouve à l'article 18.2 de cette même Charte
québécoise. Je n'ai pas trouvé, avec l'analyse préliminaire que j'ai faite du projet
de loi n° 46, là, de tension sérieuse avec des dispositions de la Charte
canadienne. J'ai regardé, bien sûr, là, l'article huit, mais il y a quand même
la jurisprudence, là, qui... On est davantage dans le domaine pénal que dans le
domaine de la relation de travail, alors qu'on est vraiment dans ce contexte-là
avec le projet de loi n° 46, là, surtout, les nouvelles dispositions, les
nouveaux articles qu'on retrouve aux articles 81.2.1 et suivants, qui
prévoient justement, là, les mécanismes pour qu'on soit en mesure d'aller
vérifier s'il n'y a pas des empêchements qui devraient justement empêcher, pour
être redondant, des personnes travaillant dans les services de garde ou des
titulaires de permis de services de garde, là, d'être en contact avec les
enfants ou carrément d'être capables de gérer un service de garde, subventionné
ou pas.
Alors, avant qu'on entre dans les... donc,
la mise en contexte, là, la présentation vraiment générale de mon analyse, là,
quelques rappels des éléments généraux propres à la mise en œuvre des textes
sur les droits fondamentaux. Alors, depuis 1986, depuis l'arrêt Oakes, ça a été
confirmé par l'arrêt Doré, là, le raisonnement en matière de protection des
droits fondamentaux, si, ce qu'on évalue, c'est la compatibilité d'un texte
législatif avec les droits fondamentaux protégés par la Charte canadienne et la
Charte québécoise, c'est un raisonnement en deux temps.
La première étape, ça tombe sur le
fardeau, donc les épaules du plaignant ou de la plaignante qui va devoir faire
la preuve d'une atteinte à un droit fondamental. Et s'il réussit à faire la
preuve d'une atteinte à un droit fondamental, bien, ensuite, on renverse le
fardeau de preuve, et c'est maintenant à l'État d'essayer de justifier cette
restriction-là, là, dont il aurait été trouvé responsable. Bon. Alors, sur l'article 18.2,
je le disais tout à l'heure, là, écartons-le, d'emblée, là, c'est la
disposition de la Charte québécoise qui a interdit la discrimination fondée sur
les... les antécédents judiciaires, sauf si c'est en lien avec, justement, les
aptitudes requises pour l'emploi. Et donc, quand on regarde le projet de loi n° 46
dans son état actuel, là, on voit que les dispositions ont été soigneusement
conçues pour respecter l'article 18.2, là. Je fais référence notamment à l'article 81.2.4
qui reprend à peu près, là, non...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...la lettre... mais
clairement l'esprit de l'article 18.2, là, dernier alinéa, la dernière
phrase de ce... de cet article-là du projet de loi n° 46 le prévoit
spécifiquement. Ce qui est reconnu dans l'article 18.2, que ça exclut
toute infraction criminelle autre que celles mentionnées à l'annexe deux de la
loi sur le casier judiciaire, pour laquelle la personne a obtenu le pardon.
Alors, d'emblée, évidemment, même si c'est quand même les vérifications qui
sont autorisées, voire prescrites par le projet de loi n° 46 et qu'ils
l'étaient, dans une large mesure, dans les anciennes dispositions qui sont
modifiées en partie par le projet de loi n° 46, là, c'est vraiment... ça
tourne autour des antécédents judiciaires, notamment, bien, on voit que les
nouvelles dispositions respectent cette disposition-là de la Charte québécoise,
à mon avis.
Maintenant, sur la question de la
protection du droit à la vie privée, plusieurs éléments à soulever. D'une part,
la protection du droit à la vie privée, c'est un droit qui est à géométrie
variable, essentiellement, là, ce qui est au cœur de la protection de ce droit
là, c'est les informations pour lesquelles une personne, un citoyen, un
justiciable aurait une forte expectative raisonnable de vie privée. Donc,
grosso modo, il y a un cœur à la protection du droit à la vie privée puis il y
a une périphérie. Plus on s'éloigne du cœur et moins l'État aura à faire
d'efforts pour justifier une éventuelle atteinte à ce droit fondamental là. Et
ce qui se trouve au cœur, bien sûr, c'est tout ce qui relève de l'intimité
quand on est à l'intérieur du domicile, par exemple de la personne, quand ce
sont des informations qui relèvent de la vie privée, qui n'ont pas de lien avec
l'emploi. Là, on est vraiment au cœur de cette garantie fondamentale là. Alors
que, quand on s'éloigne... si, par exemple, ce que je fais dans un festival de
musique, lorsque je diffuse des photos sur les réseaux sociaux ou encore quand
je suis sur le lieu de travail, les informations qui ont un lien avec mon milieu
de travail, bien, ça... je vais avoir une... ça va être protégé par le droit à
la vie privée, mais, comme justiciable, je vais jouir d'une expectative
raisonnable de vie privée qui va être beaucoup moins importante. Et ça va donc
affaiblir la protection de cette garantie fondamentale là pour protéger ces
activités-là.
• (16 h 10) •
Donc, grosso modo, quand on regarde, là,
et on aura peut-être l'occasion d'y revenir à la pièce, là, avec des questions
qui seront posées en lien avec certaines dispositions, là, mais les
articles 81.2.3 et 81.2.4, de prime abord, c'est certain qu'on se rend
compte que ça couvre passablement large, hein, surtout le premier paragraphe,
là. Évidemment, 81.2.3, là, c'est la description de ce qui peut être considéré
comme un empêchement potentiel. Et là ça couvre maintenant toute personne qui
peut être en contact avec les enfants dans le contexte des services de garde.
Et donc le fait pour une personne d'avoir... ou d'avoir déjà eu un comportement
pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou morale des
enfants, donc on se rend compte que ce critère-là est vraiment très, très large
et difficile à définir. Alors, c'est certain que, quand on est dans un
raisonnement en matière de protection des droits fondamentaux, là, plus on va
ratisser large du côté des informations qu'on est en mesure d'aller chercher et
plus il est possible de... qu'on conclut à une atteinte importante au droit à
la protection de la vie privée, ce qui nous amènerait par la suite à aller à l'étape
de la justification. Et là, il est certain que l'objectif poursuivi par le
législateur dans la jurisprudence, là, donne une grande marge de manœuvre pour
être capable de justifier des atteintes aux droits fondamentaux. Mais, pour
tout importante que soit cette marge de manœuvre là, concernant l'importance de
protéger les enfants qui sont considérés avec raison dans la jurisprudence
socialement et politiquement comme étant une catégorie d'individus vulnérables
en raison du très jeune âge, là, ce sont des mineurs, surtout quand ils sont en
âge de fréquenter des services de garde, bien, il faut quand même calibrer, là,
les pouvoirs qu'on octroie aux forces de l'ordre ou qu'on octroie , certains
cas, là, on pourra y revenir, mais à des titulaires de permis de services de
garde dans la réception de l'information, là, qui concernent la vie privée des
personnes, en fait, qui peuvent travailler pour... pour les services de garde.
Alors, moi, je dirais que, de prime abord,
c'est ce qui m'a frappé, là, c'est qu'on... vraiment, on permet de ratisser
très, très large dans la détermination de ce que... ce qui peut constituer un
empêchement empêchant une personne soit d'obtenir un permis, soit de travailler
pour un service de garde. De même, il y a des questions qui se posent à savoir
quel est le rôle de 81.2.4, quant à l'interprétation de 81.2.3, hein, 81.2.4,
là, c'est vraiment ce qui délimite, selon ma compréhension, on pourra me
corriger bien sûr, là, la capacité... ce qui va pouvoir être obtenu des forces
de l'ordre quand on va faire...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...la demande,
justement, d'obtention des informations permettant de savoir si, oui ou non,
là, il y a des informations qui pourraient peut-être mener à une déclaration
d'empêchement. Et donc, ça, c'est une question qui devrait être précisée, à mon
sens, par le législateur si on veut renforcer sa posture dans le contexte d'une
éventuelle contestation fondée sur les textes protégeant des droits
fondamentaux, la charte québécoise au premier chef.
Et le dernier élément, et ça, c'est
fondamental, hein, c'est de dire : La capacité qu'on peut avoir d'obtenir
des informations qui sont protégées par le droit à la vie privée va être
renforcée si on s'assure qu'il y a très peu d'intermédiaires, en fait, qu'il y
a très peu d'institutions ou de gens qui vont avoir accès à ces
informations-là. Or, si je comprends bien la nouveauté, et je ne suis pas du
tout un expert des anciens mécanismes qui étaient prévus par la loi qui est
modifiée par ce projet de loi là et les règlements d'application, là, mais la
nouveauté, notamment, c'est que le titulaire d'un permis, si tant est, par
exemple, donc, on fait la demande aux forces de l'ordre, les forces de l'ordre,
donc, disent : Bien, écoutez, on a trouvé des informations, on n'est pas
capable de dire qu'il n'y a rien qui pourrait mener à un empêchement, et donc
on transmet les informations au titulaire du permis de service de garde, à
charge pour le titulaire du permis de service de garde de déterminer si, sur la
base de ces informations-là, très larges qui peuvent être transmises par les
forces de l'ordre. On va, effectivement, là, dire qu'il y a un empêchement puis
on ne pourra pas embaucher cette personne-là ou la maintenir à son emploi, là.
Bien, c'est certain que, là, le fait que
ce soit l'employeur qui ait accès à ces informations-là plutôt qu'un tiers
indépendant et qu'il y ait un jugement à faire sur la suffisance des
informations qui vont sortir de l'enquête de police pour mener effectivement,
en raison du contexte, à une déclaration d'empêchement, bien, ça c'est quelque
chose qui devrait être vérifié soigneusement, là, dans l'état actuel de la
jurisprudence, et considérant le fait que les forces de l'ordre, elles ont des
informations, là, qui dépassent largement tout ce qui a été judiciarisé, hein?
Ça peut être des appels qui ont été passés, ça peut être... et là je fais
référence à une décision, là, qui a été rendue en Cour supérieure, il me semble
que c'est toujours un appel, là, portant spécifiquement sur les informations
qui peuvent être fournies pour mener à une déclaration d'empêchement, le fait,
par exemple, qu'il y a eu tentative de suicide. Alors, ça, est-ce que ça tombe
dans les informations sur la base desquelles on peut se fonder pour dire
empêchement, considérant instabilité, etc., là? Quand on regarde le libellé
actuel de 81.2.3, il semble que ça le permette.
Mais, maintenant, voilà, c'est tous ces
éléments-là, là, qui doivent, à mon sens, être pris en considération pour
s'assurer que la loi soit suffisamment bien calibrée pour renforcer les chances
de succès de défense de cette loi-là, si tant est qu'il devait y avoir une
contestation fondée sur la charte québécoise. Alors, voici, sur le... donc, en
rafale, là, mes commentaires initiaux sur ma lecture du projet de loi no 46, et
ça va me faire plaisir de répondre à vos questions. J'espère que je n'ai pas
excédé le temps.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, M. Lampron. On a... vous avez dépassé un
petit peu, mais Mme la ministre l'a pris sur son temps. Alors, merci pour ces
explications, ces recommandations. Alors, on va commencer maintenant la période
d'échange. Mme la ministre, il vous reste 13min 53s.
Mme Roy (Verchères) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, j'ai quelques questions. D'abord, merci pour cette
présentation. C'est un volet différent des différents intervenants qu'on a eus
aujourd'hui, donc, et ça m'amène quelques questions, justement, à approfondir.
Puis je vous dirais que vous n'avez peut-être pas eu la chance de les voir dans
le projet de loi, mais les intervenants qu'on a eus nous ont amené des
questions, je pense, qui pourraient... votre expertise pourrait vraiment nous
aider à aller plus loin ou à analyser cette possibilité-là.
On a plusieurs intervenants, aujourd'hui,
qui nous ont mentionné le fait de faire ou la possibilité de faire des
vérifications d'empêchement d'antécédents auprès de mineurs, que ce soient des
mineurs qui, par exemple, résident dans des milieux familiaux ou que ce soient
des mineurs qui vont en soutien, dans certains cas, d'aide aux éducatrices dans
des services de garde ou dans des CPE. J'aimerais ça, avoir votre opinion
concernant vraiment le volet mineurs, qu'on ne retrouve pas dans la loi,
actuellement, mais qui a été amené par plusieurs intervenants au cours de ces
consultations.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, c'est une très,
très bonne question. C'est certain que tout est encore une question
d'intensité, je dirais. C'est-à-dire que, là, on rajouterait une variable qui
viendrait renforcer l'importance, là, d'avoir une mesure qui serait très, très
précise, très, très bien calibrée, en fait, parce que, là, il s'agirait non
seulement de protéger le droit à la vie privée, mais protéger le droit à la vie
privée de...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...personnes mineures
par rapport à des informations et des dispositions qui permettent de ratisser
vraiment très, très large. Alors, il n'y a rien d'impossible, surtout dans le
contexte qu'il y a différentes catégories de mineurs, hein, il y a les
mineurs... évidemment, là, les âges qui permettent l'émancipation, etc., donc
de 14, 16 ans, là, les grands jalons de l'âge mineur, mais c'est certain que là
on entre dans l'idée de deux catégories de personnes vulnérables. On veut
protéger les enfants qui fréquentent le service de garde, mais là, si on permet
d'aller faire des vérifications supplémentaires à celles qui sont déjà permises
par le projet de loi n° 46 et qu'on vise des personnes mineures, bien, c'est
certain que là il y a une sensibilité supplémentaire, là, dans la protection du
droit fondamental avec lequel ces dispositions-là entreraient en tension. Ça
m'apparaît assez évident.
Donc, évidemment, dans les catégories
d'informations, par exemple, on pourrait limiter ça uniquement aux antécédents
judiciaires, parce que la question des antécédents judiciaires, ça peut être...
évidemment, c'est quelque chose qui... sur lequel on ne jouit pas d'une forte
expectative de vie privée, voire pas du tout, parce que le... évidemment, une
condamnation qui concerne les mineurs, c'est un régime différent des
condamnations qui concernent les personnes majeures, mais il y a quand même cet
élément-là, là, qui m'apparaît être capable de couper les informations en deux,
puis, là-dessus, il y aurait plus de possibilités, peut-être, là,
d'intervention que sur des interventions aussi larges que celles qui sont
prévues actuellement dans la loi, là... dans le projet de loi, pardon.
• (16 h 20) •
Mme Roy (Verchères) : Sous-question,
parce que vous avez parlé de différentes catégories de mineurs, donc, par
exemple, à 14 ans et plus, où on a le droit prendre certaines décisions :
Est-ce que ça pourrait s'appliquer, une distinction comme celle-là, sur la
recherche d'antécédents, par exemple?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Je dirais, sur la
recherche d'antécédents, on pourrait y aller de manière compatible avec,
justement, ce qui est autorisé dans la divulgation des antécédents judiciaires
quand la condamnation porte sur une personne d'âge mineur. Donc, je dirais que
là la distinction entre 14, 16 ans serait peut-être moins importante.
Maintenant, pour... si on veut y aller sur d'autres informations que les
antécédents judiciaires, là la distinction pourrait être apportée pour être
capable de montrer justement que le législateur a tenté de porter atteinte
autant... de la manière la plus minimale que possible au droit fondamental en
cause, en disant... Donc là, c'est toujours une balance, hein, l'étape de la
justification, c'est-à-dire qu'il y a l'importance du droit qui est poursuivi,
il est très important socialement, et c'est reconnu dans la jurisprudence,
protéger les enfants qui fréquentent les services de garde, mais, de l'autre
côté, là, les moyens choisis pour atteindre l'objectif doit être... doivent
être conçus de manière à porter atteinte aussi peu que possible au droit
fondamental. Alors là, si on veut aller dans cette zone-là, moi, je dirais que
de prendre en considération, étant entendu qu'il sera plus facile peut-être
dans la loi de faire des enquêtes sur des adolescents de 16 ans et plus que
pour des plus jeunes là... ça, ça pourrait être quelque chose qui
contextuellement irait dans le sens de la défense du caractère raisonnable de
la loi.
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup. Vous nous éclairez beaucoup, d'une façon différente, dans ce
débat-là. Un autre élément concernant le droit à la vie privée... là non plus
vous ne le retrouvez pas nécessairement dans le projet de loi, mais plusieurs
nous ont parlé du transfert de la vérification des empêchements d'antécédents,
par exemple quelqu'un qui change d'emploi, et on voudrait que la vérification
puisse être... partir d'un employeur et être transmise au futur employeur, par
exemple. Alors, là-dessus, au niveau du droit privé, est-ce que... de protéger
la vie privée, est-ce que ça amène des problématiques particulières?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Oui. Oui, oui, ça, ça
amène des problématiques très clairement. Le moins de personnes vont avoir
accès aux informations, le plus de chances de succès, dans le contexte d'une
éventuelle contestation, le gouvernement va avoir, en fait. Ça, ça m'apparaît
très, très clair.
Maintenant, il y a une distinction à faire
entre... et le mécanisme de la loi, tel que je le comprends, va dans ce
sens-là, entre les informations, la collecte d'informations sur la base
desquelles on va se fonder. Alors, il y a... pour celles et ceux qui n'étaient
pas à l'extérieur du Canada, là, avant l'écoulement d'un certain temps, il y a
une distinction entre les deux. Donc, ça, c'est vraiment : on se fonde sur
les informations qui vont être fournies par les forces de l'ordre, et on
rajoute à ça des déclarations, là, donc on demande aux candidats ou aux
personnes visées de déclarer s'ils ont eu des problèmes qui pourraient faire en
sorte que ça mène vers une déclaration d'empêchement. Moi, je pense que ces
informations-là doivent être mises dans les mains du minimum de personnes
possible. Et déjà, là, il y a toute la question de savoir si.... Le fait que ce
soit l'employeur potentiel qui porte une évaluation de ces informations-là et
qui prenne la décision, pour moi, il y a déjà... c'est peut-être la principale
faiblesse, là, du mécanisme actuel. Alors, si ces informations-là sont
transmises d'un employeur actuel à un futur employeur, moi, ça m'apparaîtrait
de nature à affaiblir, là, les chances...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...de défendre
valablement la raisonnabilité du mécanisme.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
est-ce que ça veut dire que ça nous amène automatiquement vers une demande de
refaire une vérification des empêchements d'antécédents, à ce moment-là, pour
un nouvel employeur?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Non.
Mme Roy (Verchères) : Ou si
on peut par un... par entente avec, par exemple, le candidat qui s'en va chez
un nouvel employeur qui dit : Bon, bien, moi, je... j'accepte que vous
transférez, par exemple, ma vérification au futur employeur. Est-ce que ça
serait une possibilité pour s'assurer qu'il n'y ait pas de problématique?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, la déclaration de
non-empêchement pourrait être transmise sans problème, parce que ça n'implique
pas autre chose qu'une attestation du fait que cette personne-là peut
travailler. Ça, il n'y a pas de souci à transférer ça d'un employeur à un
autre. Là où c'est problématique, c'est que si ce sont les informations sur la
base desquelles on va se fonder pour dire : Oui, il y a un empêchement ou
non, il n'y a pas d'empêchement. Ça, il faudrait vraiment que ce soit être
entre les mains du minimum de personnes pour renforcer les chances de défendre
la raisonnabilité de cette loi-là.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, on va poursuivre avec la députée de
Châteauguay. Il reste 6 min 15 s.
Mme Gendron : Bonjour, M.
Lampron. Donc, je suis déçue de ne pas pouvoir vous saluer en personne, mais
bon, ça nous sert beaucoup la visioconférence aujourd'hui. Donc, je prenais
deux minutes pour vous poser une question. En fait, pensez-vous que pour la
protection de nos enfants, pour l'objectif qu'on s'est donné, que le projet de
loi va assez loin pour la protection de nos enfants?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, écoutez, le
projet de loi, dans l'état actuel des choses, il permet d'aller chercher, je le
disais, de ratisser très, très large dans les informations et permet aux
décideurs d'aller très loin et voir est ce que c'est trop loin, en fait, dans
la détermination de ce qui peut constituer ou pas un empêchement. Parce que le
droit, là, surtout dans une contestation fondée éventuellement... On est dans
la... dans la fiction, là, je veux dire, il n'y a pas de contestation. Mais si
ça devait être contesté en vertu de la Charte québécoise, là, plus les pouvoirs
sont définis de manière large et imprécise et plus ça affaiblit en fait les
chances de défendre la raisonnabilité d'un projet de loi fondé... dans une
contestation fondée sur les droits et libertés.
Alors, 81.2.3, là, le premier paragraphe, là,
c'est ça qui permet de ratisser très, très large pour en venir à la conclusion
qu'il y a un empêchement ou pas. Et donc, pour aller dans le sens de ce que
vous disiez, là, il me semble que, là, les pouvoirs offerts aux décideurs
concernés par le projet de loi n° 46, ils vont très, très loin.
Maintenant, de manière paradoxale, le fait
de mettre sur les épaules des titulaires de permis, et là, c'est à 81.2.8, il
me semble, le deuxième alinéa là, grosso modo, là, c'est le rôle du fameux
comité, là, indépendant qui, avec des membres nommés par la ministre de la
Famille... le ministère de la Famille a bien, il n'a pas à être mobilisé, sauf
quelques exceptions, pour les employés, et là, ce serait aux titulaires de
permis de faire l'évaluation des informations transmises par les forces de
l'ordre et de dire si le contexte permet d'en venir à la conclusion que c'est
un empêchement ou pas. Parce que la définition de ce qui est un empêchement
potentiel. 81.2.3, et ça, c'est une très bonne chose, on fait référence au fait
que le contexte pourrait s'opposer à ce qu'une information, puis c'est très
bien, l'application du droit, ce n'est jamais dans un vide contextuel. Mais
paradoxalement. 81.2.8, bien, c'est les titulaires de permis qui peuvent dire :
Eh bien écoutez, moi, je regarde ces informations-là : cas de violence,
par exemple, qui aurait été soulevé par les forces de l'ordre. Mais, dans le
contexte de cet acte de violence là, pour moi, ce n'est pas un empêchement et
donc je vais donner la déclaration de non-empêchement quelque part. Alors, il y
a un peu un paradoxe, là, entre le fait que la définition, elle permet de
ratisser très, très large pour inclure des informations puis venir à la
conclusion qu'il faut qu'on empêche cette personne-là d'être en contact avec
les enfants, et la responsabilité, là, qu'on a transféré pour le rapport entre
les titulaires de permis et les employés sur les épaules des titulaires de
permis.
Mme Gendron : Mais ne
croyez-vous pas justement que les critères sont très larges? Parce que, comme
vous l'avez dit, c'est des enfants, puis ils sont vulnérables, puis qu'au
bout... sinon, ça formerait une sorte de laxisme si jamais justement on ne
ratissait pas aussi large.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, moi, j'ai
l'impression que le laxisme, le paradoxe que je viens d'identifier, fait en
sorte que ça ouvre peut être la porte à de l'arbitraire en fait, c'est-à-dire
que là on a un flou à quelque part. On a des critères qui sont très, très
larges, mais on est dans le «pourrait prendre en considération» et on a le
contexte qui peut venir faire en sorte que, dans un cas X, un acte de violence
qui a été soulevé par les forces de l'ordre ne mènera pas à une déclaration
d'empêchement, alors que dans un cas Y, quelqu'un...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...quelque chose qui
est soulevé par un appel qui a été fait aux forces de l'ordre, bien là, avec un
autre titulaire de permis, on va en venir à la conclusion que ça doit mener à
un truc d'empêchement parce que, et là je reviens à l'élément, là, il y aurait
un risque pour la sécurité morale des enfants. Là, la sécurité morale des
enfants, là, ça, c'est quelque chose de passablement imprécis, là, qui
m'apparaît assez problématique. Alors, c'est un peu ça, là, je dirais, l'enjeu,
c'est de dire... L'objectif est absolument noble. Et, comme je le disais
d'entrée de jeu, ça donne vraiment une marge de manœuvre à l'État pour être
capable même de justifier des atteintes aux droits fondamentaux, hein? Protéger
les enfants, je veux dire, qui fréquentent un service de garde, là, c'est
fondamental puis c'est un objectif qui va permettre de justifier pas mal
l'atteinte aux droits fondamentaux, en autant que les moyens choisis pour
atteindre l'objectif soient cohérents et ne mènent pas à des implications
potentiellement paradoxales.
Mme Gendron : Merci beaucoup
pour votre temps. Je pense que ma collègue...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, je... Il reste encore une minute 27 secondes pour
la députée de Laviolette Saint-Maurice.
Mme Tardif : Merci d'être là.
La question qui tue. En fait, on a écouté plusieurs organismes, plusieurs
personnes qui nous parlent. Est-ce que, selon vous, on devrait prendre en
considération le fait qu'il y a un risque que ça coûte plus cher, que le
risque, effectivement, ça va avoir un impact sur les autres éducatrices s'il y
a quelqu'un qui est mis à la porte, en opposition à la sécurité des enfants?
Parce que l'objectif du projet de loi, c'est vraiment pour des cas extrêmes,
mais c'est vraiment de sanctionner à ce moment-là, là. Et on entend parfois
qu'ils disent : Non, nous, on ne sanctionnerait pas. Qu'est-ce que vous en
pensez?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, c'est une très
bonne question. C'est sûr que, là, je vais presque mettre mon chapeau citoyen
plutôt que mon chapeau d'expert en droits et libertés de la personne, mais je
veux dire, dans un contexte comme celui-là, considérant l'importance de
l'objectif, effectivement, la pénurie de main-d'oeuvre ne m'apparaît pas être
quelque chose qui est suffisamment important pour justifier qu'on ne mette pas
en place des mécanismes qui ont vocation, de manière effective, à protéger les
enfants qui fréquentent les services de garde. Ça, ça m'apparaît très, très clair.
• (16 h 30) •
Mme Tardif : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, mesdames. Je me tourne du côté de l'opposition
officielle. Seize minutes 30 secondes. La parole... Le temps est à vous.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, M. Lampron. Merci beaucoup pour votre
exposé. Est-ce que vous avez l'intention de déposer un mémoire?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Je n'avais pas
l'intention de déposer un mémoire, non, le temps me manque cruellement et...
voilà.
Mme Maccarone : Parfait. Je
comprends. Merci. La ministre a volé ma question en ce qui concerne
l'application de la vérification d'absence d'empêchement envers les mineurs,
parce que le projet de loi parle des majeurs, mais je souhaite des précisions à
cette bonne question, puis merci de nous élaborer que peut-être nous pourrions
appliquer plutôt les vérifications des antécédents judiciaires, parce que c'est
moins large, ça fait que je trouve les... je trouve que c'est une suggestion
intéressante. Mais est-ce qu'il y a une différence pour vous entre un mineur
qui travaille au sein d'une installation comme un CPE versus un mineur qui
travaille au sein du milieu... bien, il ne travaille pas, mais qui réside dans
un milieu familial? Parce qu'on a des groupes aussi qui, évidemment, soulèvent
des très bonnes préoccupations puis des craintes. Exemple, un jeune qui a
été... est coupable et a été vu coupable d'un crime sexuel, par exemple, mais
qui réside dans une place où on a un service de garde en milieu familial.
Quelle est votre opinion là-dessus? Que devons-nous faire en termes de
protection des enfants et ainsi que la protection de la vie privée de la
personne? Puis c'est un juvénile.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Oui, oui. Bien, C'est
sûr que, là, la très, très bonne distinction que vous faites, c'est des
distinctions comme celles-là, qui sont de nature à renforcer l'importance du
droit fondamental en cause, et c'est certain que le droit à la vie privée du
mineur qui habite avec la responsable d'un service de garde dans un service de
garde en milieu familial va être beaucoup plus important que si c'est un
bénévole, par exemple, ou même un employé de 16 ans et plus qui travaille
dans un CPE. Ça, c'est très, très clair. Donc, l'intensité du droit fondamental
en cause va vraiment être plus importante pour des mineurs comme ceux-là, je
veux dire, qui sont les enfants d'un responsable de service de garde que sur le
lieu de travail, en fait. Alors, ça, c'est quelque chose dont on doit tenir
compte si on... vous décidez d'aller de l'avant comme législateurs avec une
mesure qui permettrait d'enquêter ou d'aller chercher des informations là, sur
ces mineurs-là. Mais il me semble que la question des antécédents...
16 h 30 (version non révisée)
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...judiciaire, là,
pourrait constituer... il y aurait des arguments à faire valoir, à tout le
moins, là, pour que ce soit une limite raisonnable, considérant l'importance de
l'objectif qui est poursuivi. Maintenant, l'exemple que vous donnez, un mineur
qui vit sur le lieu où il y a un service de garde, bien là, qu'il y ait la
possibilité de ratisser aussi large dans les informations qu'on peut obtenir
pour accepter ou refuser d'octroyer un permis de service de garde à son parent,
bien, c'est certain qu'à mon sens, là c'est... le gouvernement, le législateur
aurait beaucoup plus de travail à faire pour convaincre de la raisonnabilité d'une
telle mesure.
Mme Maccarone : Ça... Je
trouve la réflexion très intéressante puis je pense que nous avons une
responsabilité de vider la question. Parce qu'en contrepartie, si on parle d'un
majeur, mettons, le conjoint...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien sûr.
Mme Maccarone : On a déjà
entendu l'histoire d'un conjoint, c'était médiatisé, il y avait une responsable
de service de garde, puis son conjoint, il était membre de Hell's Angels. Ça
fait qu'évidemment le ministère a agi, on a fermé l'installation en question. C'est
pour ça que je pose la question de l'entourage de la personne qui offre des
services. Je pense que nous avons une responsabilité de faire ce type d'enquête
puis de s'assurer de la sécurité des enfants.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Clairement. Ça, je vous
suis entièrement. Puis je vous dirais qu'il ne faut pas oublier non plus que le
rôle du... la nature du lien entre la personne qui va faire l'objet de
vérifications... est fondamental. Et donc un enfant... donc, souvent, je n'ai
pas choisi de venir au monde... donc, un enfant, ce n'est pas le même rapport
qu'un conjoint ou qu'une conjointe. Un, il y a l'âge, mais, deuxièmement, il y
a aussi le fait que, justement, ce n'est pas le même type de relation, en fait.
Alors, un conjoint, non seulement le fait... ou une conjointe... que ce sont
des individus d'âges majeurs, mais ça s'inscrit aussi dans l'idée selon
laquelle la possibilité d'obtenir un permis pour un service de garde, ce n'est
pas un droit, en fait, c'est un privilège. Et ça aussi, ça va dans le sens de
renforcer la marge de manoeuvre qu'a le législateur pour atteindre l'objectif
de protéger les enfants qui vont fréquenter les services de garde.
Donc, c'est vraiment, là, toujours à
géométrie très variable, et le contexte, dont la nature des relations qui lient
l'entourage — les enfants versus le conjoint, ce n'est pas la même
chose — ça, c'est des éléments qui vont faire varier, je dirais, là,
la légitimité de l'intervention de l'État quant à une possibilité d'aller
chercher des informations, là, quant aux membres de l'entourage, oui.
Mme Maccarone : J'ai deux
dernières questions pour vous puis je vais les poser en rafale, pour vous
donner la chance de répondre pleinement, pour la bonne compréhension de tous
les membres de la commission. Mais en quoi l'antécédent d'absence d'empêchement
est moins invasif que la vérification des antécédents judiciaires? Ça, c'est ma
première question, juste pour ma bonne compréhension. Et ma deuxième question,
c'est quand on parle des mineurs. Un mineur qui a été coupable d'un crime, 15
ans, 16 ans, peu importe c'est quoi le crime, qu'est ce qui arrive à 18 ans à
cette personne, à son cas? Est-ce que ça devrait suivre? Qu'est-ce qu'on fait
dans un tel cas? Ça fait que voici mes deux questions précises.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, c'est une très,
très bonne question. Je dirais que, pour... si j'ai bien compris la première
question, les antécédents judiciaires versus une déclaration antérieure d'empêchement,
les antécédents judiciaires sont plus larges, parce que ça touche toutes les
sphères de la vie, même des sphères qui ne sont pas en lien avec l'emploi.
Alors que la déclaration d'empêchement ou de non-empêchement, bien, évidemment,
ça implique que l'exercice a déjà été fait, on a trié les informations puis on
en est venu à la conclusion que ces informations-là permettaient une
déclaration d'empêchement ou pas. Alors, nécessairement, pour moi, ce filtre
initial là va distinguer favorablement, là, la déclaration d'empêchement,
plutôt que la vérification qui porterait plus largement sur les antécédents
judiciaires.
Sur la question des antécédents
judiciaires, et donc de... je dirais que le lien est à faire avec le pardon, et
donc moi, je garderais le... Considérant l'esprit, là, qui concerne la gestion
des crimes pour les mineurs et la réhabilitation, hein, qui est vraiment au
coeur du processus qui caractérise le droit pénal canadien, moi, je ferais un
parallèle, là, avec ce qui est déjà exclu, la possibilité de vérification au
sens transmission d'information, là, quand on fait la demande aux forces de l'ordre,
à 81.2.4, là, la dernière phrase. Pour moi, on tomberait dans la même
catégorie, là. C'est-à-dire que, s'il y a un mineur qui habite sur les lieux,
qu'il a été coupable de X crime alors qu'il avait 16 ans, et qu'à 18 ans, donc
il n'y a plus de traces de ce crime-là, bien, on ne devrait pas pouvoir
transmettre cette information-là, à mon sens. Il y a un élément de cohérence,
ici, là, qui m'apparaît important.
Mme Maccarone : Peu importe c'est
quoi le crime?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, c'est la même
chose pour le pardon, à quelque part. Le pardon...
M. Lampron
(Louis-Philippe) :...ça, c'est des
éléments sur les antécédents judiciaires donc là, la question... On pourrait
faire une exception, on pourrait, encore une fois, dire... en lien avec
l'importance de protéger les enfants, on pourrait faire une exception pour
certains types de crimes, comme des crimes de nature sexuelle, par exemple,
bien sûr, ça, c'est quelque chose... mais il faudrait avancer là-dedans avec
vraiment beaucoup de prudence, en fait, pour s'assurer qu'il y ait une
cohérence avec le régime pénal, qui est vraiment axé, en ce qui concerne les
mineurs, sur l'idée de la réhabilitation, qui est très, très près de l'idée du
pardon.
Mme Maccarone : Tout à fait,
puis c'est ça qui est souhaité, évidemment, par notre société. Merci beaucoup.
C'était très... Merci.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Ça fait plaisir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, j'imagine que la députée de
Notre-Dame-de-Grâce va... Il n'y a pas d'autres questions?
Mme Maccarone : Je pense
qu'on a terminé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non? Alors, si... Il y a encore du temps. Sinon, est-ce
que vous voulez exprimer quelques mots de clôture?
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Bien, les questions
étaient vraiment très, très bonnes. J'espère avoir été en mesure... c'est ça,
là, de répondre aux raisons qui ont mené les membres de la commission à
m'inviter aujourd'hui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, merci beaucoup pour votre présence à la commission,
d'enrichir aussi nos travaux. Alors, je vais vous souhaiter... je m'en allais
dire : Bon retour chez vous, mais je pense que ce n'est pas trop loin.
Alors, je vais suspendre quelques
instants, le temps de recevoir le prochain groupe. Merci.
M. Lampron
(Louis-Philippe) :Merci à vous.
(Suspension de la séance à 16 h 40)
(Reprise à 16 h 49
)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Alors, nous recevons le Conseil
québécois des services éducatifs à la petite enfance. Mesdames, messieurs,
bienvenue. Alors, je vais vous laisser le temps de vous présenter dans la
10 minutes... dans le 10 minutes de présentation que vous aurez
sur... sur les grandes lignes de votre mémoire, les recommandations, et, par la
suite, nous allons procéder à la période d'échanges avec les parlementaires.
Alors, votre 10 minutes commence maintenant.
Mme Côté (Manon) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Vous m'entendez bien?
Des voix : Oui.
Mme Côté (Manon) : Parfait.
Mme la ministre, bonjour à tous et à toutes. C'est un plaisir d'être avec vous
cet après-midi. Mon nom est Manon Côté. Je suis directrice générale du CPE, BC
Les Coquins, et je suis aussi administratrice au Conseil québécois des services
éducatifs à la petite enfance. Aujourd'hui, je suis en remplacement en
substitut de la présidente qui est absente parce qu'elle avait des obligations
sur son agenda. Donc, j'ai pris... j'ai pris la relève. Je suis accompagnée de
Mme Francine Lessard, qui est directrice générale au Conseil québécois,
Geneviève... Geneviève...
Mme Ouellette (Geneviève) : Ouellette.
Mme Côté (Manon) : Ouellette,
merci, qui est directrice adjointe, et Me Étienne Gratton, qui est avocat
au Conseil québécois aussi.
De manière générale, le Conseil québécois
des services éducatifs à la petite enfance et ses membres accueillent
favorablement le projet de loi n° 46. Toutefois, nous soulignons toute la
collaboration et la coordination, qui sera nécessaire dans les prochains mois,
dans les prochaines années pour que le projet de loi trouve son plein effet.
Nous pensons en particulier au processus de vérification des empêchements, à
ses coûts et ses délais, à la formation et à la qualification du personnel, à
la conformité et à la qualité des services de garde en milieu familial, à la
mise sur pied du comité de vérification des empêchements. Au lendemain de
l'adoption du projet de loi, tout le travail restera à faire.
• (16 h 50) •
En ce sens, le Conseil québécois identifie
dans son mémoire les principaux chantiers qui devront être entrepris rapidement
et le sens souhaité pour ces travaux. Nous vous proposons également des
modifications et améliorations précises à apporter au projet de loi. Il s'agit
là d'une première contribution du Conseil québécois et il se peut fort bien que
nous en ayons d'autres à vous soumettre à l'étape de l'étude détaillée du
projet de loi. Vous constaterez que le mot d'ordre général de nos propositions
d'aujourd'hui est l'uniformisation des responsabilités et des pratiques à
travers le réseau de garde subventionné.
Au niveau de l'intervention en cas
d'urgence et de la suspension immédiate d'un employé pour pratiques
inappropriées, nous souhaitons une équation des mesures entre l'installation et
le milieu familial. C'est pourquoi nous demandons de permettre au bureau
coordonnateur d'ordonner l'évacuation immédiate d'un milieu familial et de
suspendre immédiatement une responsable de service de garde pour les mêmes
raisons et les mêmes circonstances que le projet de loi le propose déjà dans le
cas de l'installation et du personnel de garde.
Pour ce qui est des mesures pour la
sécurité des enfants, nous croyons qu'il vaut toujours mieux prévenir que
guérir. La formation adéquate et adaptée de tous les intervenants du réseau est
centrale, elle doit être bonifiée. À ce chapitre, nos propositions concernent
en particulier le personnel de garde non qualifié. Dans la même logique que
pour les autres interventions d'urgence, nous appelons à une uniformisation des
pratiques entre l'installation et le milieu familial pour ce qui est de la
formation. Nous pourrons ainsi garantir à tous les parents du Québec que leurs
enfants seront reçus dans un service de garde de qualité uniforme, sécuritaire
et rigoureusement attentif aux besoins des tout-petits et qui ne souffre
d'aucune zone... d'aucune seconde zone. C'est pourquoi nous proposons que le
personnel de garde en installation qui n'est pas qualifié soit titulaire d'une
formation équivalente à celle requise pour les responsables de services de
garde. Nous proposons également l'instauration d'une formation continue pour le
personnel de garde en installation, à l'instar des RSGE. Nous souhaitons aussi
que le bureau coordonnateur ne soit plus obligé d'attendre qu'une responsable
en difficulté lève la main avant de pouvoir intervenir en soutien pédagogique
et technique. Finalement, à la fois pour le personnel en installation que pour
les...
Mme Côté (Manon) : ...responsable,
nous proposons de doubler les heures de formation des personnes non qualifiées
et d'élargir les sujets sur lesquels la formation portera. Nous signalons notre
disponibilité pour développer cette formation bonifiée avec les équipes du
ministère.
Pour ce qui est des VAE, il s'agit d'un
outil essentiel pour assurer la sécurité de nos enfants. Nous partageons
entièrement les constats qui ont été posés devant vous la semaine dernière. Les
délais de traitement sont le principal obstacle à l'efficacité des VAE.
Nous rejoignons également les autres
intervenants sur la question des coûts. La disparité d'un corps de police à
l'autre est une source d'iniquité entre le CPE et le BC de la province et par
extension pour les enfants qu'ils reçoivent. Au-delà de la réglementation sur
le tarif de traitement prévu par le projet de loi, nous voulons que tous les
prestataires de services soient relevés purement et simplement de ce fardeau
financier qui peut représenter des dizaines de milliers de dollars par année.
Cet allègement permettra un réinvestissement rapide et direct dans les services
aux enfants.
En ce qui a trait aux VAE pour les
nouvelles arrivantes, ce qui se retrouve au projet de loi forme la base d'un
régime qui sera appelé à être complété et bonifié au fil des ans, selon
l'expérience sur le terrain. En temps et lieu, il faudra qu'un groupe de
travail se penche sur les résultats des mesures établies par le projet de loi
et soit mandaté pour les revoir au besoin. Le conseil québécois se tient prêt à
contribuer le moment venu.
Ceci étant dit, nous appelons dès à
présent à une plus grande collaboration entre le gouvernement du Québec et du
Canada pour ce qui est du partage d'informations entre les autorités fédérales
et les corps de police provinciaux concernant les nouvelles arrivantes qui
souhaitent œuvrer auprès de notre outil. Nous souhaitons que des représentants
des associations nationales soient sollicités lors de la négociation d'une
telle entente.
Voilà en quelques mots les principales
propositions et orientations du Conseil québécois en ce qui concerne le projet
de loi n° 46. Ceci demandera une collaboration et une
coordination serrée pour qu'il réalise son plein effet. Le conseil québécois et
tous les membres ont hâte de travailler avec la ministre. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien, merci beaucoup. Vous avez été rapide et efficace.
Alors, on va d'ores et déjà entamer la période d'échange avec les
parlementaires. Mme la ministre, la parole est à vous pour un
16 min 30 s.
Mme Roy (Verchères) : Bien,
merci beaucoup. Je reconnais le Conseil québécois des services de garde
éducatifs à la petite enfance, toujours avec un excellent travail de qualité,
approfondi, avec des zones qu'on ne voit pas toujours venir, mais qui sont fort
intéressantes, soit dit en passant. Alors, d'abord, félicitations pour le
mémoire. Je sais que le délai était court, ce n'était pas évident. On a déjà
parlé, dans les derniers mois, avec tous les partenaires de cette option-là où
on voulait aller de plus en plus vers cette protection supplémentaire pour les
enfants. Vous, beaucoup de vos propositions amènent une uniformisation, je
dirais, entre les milieux familiaux, les éducatrices non qualifiées en
installation. J'ai fait faire des vérifications en même temps que je parlais,
là, parce que j'avais l'impression qu'il y avait la même disposition pour la
fermeture en cas d'urgence, mais c'est vraiment dans le cas où il y a une
plainte à la DPJ. Alors, effectivement, je pense que vous soulevez là un point
qui doit nous questionner, là, pour voir comment effectivement on doit aller plus
loin. Souvent, quand on parle de fermeture d'urgence, là, il faut comprendre
qu'il y a un élément de dangerosité immédiat. Alors, le bureau coordonnateur
est probablement celui qui est le plus près, sans attendre d'autres
interventions pour constater s'il y a ce genre de dangerosité là. Donc, c'est
extrêmement intéressant à ce niveau-là.
J'aimerais vous entendre sur un point qui
m'a un peu questionné, c'est les six visites prévues à l'improviste. Je vais
vous dire pourquoi, parce que j'essaie de convaincre les gens qui n'ont pas
encore adhéré au réseau, qui sont nos PNR, alors j'essaie de les convaincre, de
dire : Il faut rentrer dans le réseau, il faut que vous veniez. C'est
important, quand je vous parle... le permis, la qualité, et tout ça. Et je me
questionnais à savoir : Est-ce que ça, ça pourrait créer un stress ou un
malaise face aux responsables de services de garde en milieu familial où ils se
sentiraient peut-être plus épiés? Ils sont quand même formés, ce sont des gens
responsables, des gens dont on connaît les antécédents, donc qui sont aptes à
bien prendre soin de nos enfants. Alors, je me questionnais, si on...
Mme Roy (Verchères) : ...ce
n'est pas là un signal, je dirais, de non-confiance en leurs qualités, leurs
qualifications, en augmentant de façon aussi importante les visites surprises.
M. Gratton (Étienne Alexis) : Oui,
merci, Mme la ministre. La différence fondamentale, évidemment, entre un milieu
familial puis une installation, c'est qu'il n'y a pas de... ce qu'on pourrait
appeler une surveillance constante des RSGE. Donc, le bureau coordonnateur est
quand même garant de la qualité des services en milieu familial sur son
territoire. Je dirais aussi que la vision, en fait, qui transpire du mémoire
qu'on a soumis, c'est évidemment on donne... on veut plus de pouvoir pour les
bureaux coordonnateurs en cas d'urgence. En fait, on veut des équivalences de
ce qui est prévu pour le ministère en installation. Mais c'est aussi, puis, je
pense, particulièrement au soutien pédagogique et technique... On veut sortir
un peu le bureau coordonnateur de son rôle de surveillance, de son rôle
punitif, puis l'amener dans un rôle beaucoup plus préventif. Puis la visite de
conformité, je suis sûr que vous allez entendre des associations représentatives
vous le dire, et c'est correct qu'elles aient cette opinion-là, mais, pour
nous, la visite de conformité, ce n'est pas seulement l'occasion de rechercher
des bibittes chez la... chez la RSGE, c'est l'occasion aussi de lui offrir des
outils, de dire : Est-ce que... comment est-ce qu'on peut mieux t'appuyer?
Comment est-ce qu'on peut t'aider à améliorer la qualité de tes services? Donc,
je pense que, si on change un peu... je ne dirais pas : Un changement de
paradigme, ce serait un peu grandiloquent, mais, si on passe d'un changement de
responsabilités du bureau coordonnateur, vraiment du punitif... en fait, il n'y
a pas seulement en ce moment du... que du punitif chez le bureau coordonnateur,
mais on l'aimerait... l'amener aussi vers un rôle beaucoup plus préventif, puis
ça passe notamment par un nombre de visites à l'improviste augmenté.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
Vous êtes très près de nos... de tous les milieux familiaux. Vous êtes les
représentants de ce milieu-là. J'aimerais ça vous entendre sur le débat qu'on
a, là, dans les... dans toutes nos consultations particulières concernant la
possibilité d'aller faire des vérifications d'antécédents, soit d'antécédents
judiciaires, soit d'empêchements. On a vu, M. Lampron, nous amène différentes
possibilités au niveau d'un mineur demeurant chez une responsable qui gère un
milieu familial, n'ayant pas le choix d'y demeurer, étant mineur. Alors
j'aimerais ça un peu vous entendre à ce sujet là.
• (17 heures) •
M. Gratton (Étienne Alexis) : Notre
position est la même que celle du professeur Lampron, pas pour les mêmes
raisons, bien qu'on en a discuté entre nous pendant qu'il présentait, on adopte
un peu sa réflexion au niveau de la protection de la vie privée de ces
mineurs-là. On pense que ça va un peu à l'encontre, premièrement, des principes
du droit pénal pour adolescents, qui vise d'autant plus la réhabilitation, la
réforme. Donc, de... c'est une forme de peine, en fait, qu'on impose à cet
adolescent-là en... finalement, donnant... en mettant en danger le gagne-pain
de sa mère, qui est probablement le pire moyen qu'on peut... la pire chose
qu'on peut imposer à cet adolescent-là pour qu'il, vraiment, se réforme puis
qu'il quitte la délinquance ou la criminalité.
Au niveau de la relation entre le bureau
coordonnateur et la RSGE et la mère, on pense que d'insérer une obligation
systématique d'avoir une VAE, ça va nuire beaucoup à cette relation-là. Nous,
dans notre expérience, puis on le mentionne dans le mémoire, le meilleur moyen
pour gérer le risque que pourrait poser un adolescent délinquant en milieu
familial qui réside dans la résidence privée, c'est vraiment d'avoir une forte
collaboration de la mère, qu'elle puisse signaler des situations
potentiellement problématiques au bureau coordonnateur. Je souligne aussi que
les pouvoirs qu'on donne, qu'on appelle à donner au bureau coordonnateur, une
plus grande intervention, donc... c'est-à-dire une plus grande intervention de
suspension immédiate, au-delà de simplement du signalement retenu par le DPJ ou
le transfert au DPCP. C'est une bonne manière aussi pour le... ce sont... ce
seraient de nouveaux outils pour le bureau coordonnateur de gérer ce genre de
situation là. Donc, on parle finalement de... même chose que pour un employé
qui a des pratiques inappropriées envers les enfants. Ça touche tout, toutes
les personnes qui résident dans la résidence où il fournit un service de garde
en milieu familial, donc pas seulement les personnes majeures. À ce moment-là,
le bureau coordonnateur pourrait suspendre immédiatement, là, si ça pose un
problème.
Mme Roy (Verchères) : Mais on
comprend... je veux juste être sûre de bien comprendre votre dernière
intervention, on comprend que ce pouvoir là de suspension immédiate serait sous
les mêmes conditions qu'on applique dans les installations, c'est-à-dire quand
la santé et bien-être est gravement...
M. Gratton (Étienne Alexis) : Absolument...
17 h (version non révisée)
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...tout
à fait.
Mme Roy (Verchères) : On
aurait les mêmes types de critères.
M. Gratton (Étienne Alexis) : En
fait, je n'ai pas le numéro, là sous la main, là, mais la recommandation, le
nouvel article qu'on propose en ce sens -à, c'est une modification à l'article
76 du règlement, reprend, là, presque mot pour mot le libellé de ce qui est
déjà prévu, de ce que le projet de loi prévoit en installation pour les
employés.
Mme Roy (Verchères) : On a
aussi, dans le projet de loi, abordé d'autres points, là, qui touchent les
responsables de services de garde, donc la possibilité, par exemple, pour les
grands-parents d'avoir leurs petits-enfants. Alors, j'aimerais peut-être vous
entendre là-dessus. Même chose au niveau des besoins de garde atypiques. Alors,
vous entendre un peu sur les propositions qu'apporte le projet de loi.
M. Gratton (Étienne Alexis) : Pendant
les consultations... En fait, ce que j'ai envie de vous dire, c'est qu'on n'est
ni pour ni contre, bien au contraire.
Mme Roy (Verchères) : Ça va
bien.
M. Gratton (Étienne Alexis) : En
fait, sur le principe, nos membres, on n'a pas réussi à dégager, là, de
position ferme dans un sens ou dans l'autre, lors de nos consultations. On
attend un peu de voir comment vous et vos équipes, Mme la ministre, allez
mettre en place ces horaires-là. On pense surtout au niveau... est-ce qu'il
faut imposer une limite, par exemple, on en a discuté la semaine... vous en
avez discuté la semaine passée, d'enfants qui peuvent être reçus, d'enfants d'âge
scolaire qui peuvent être reçus? On attend un peu de voir et évidemment on
offre notre collaboration, là, pour la mise en œuvre de ces mesures-là.
Mme Roy (Verchères) : Alors,
ma conclusion à moi, mais ça ne sera pas une question, c'est, oui, nous
acceptons avec joie votre collaboration, et il y aura effectivement encore une
continuité après le projet de loi no 46 pour mettre en œuvre, pour s'assurer
que les guides reflètent bien la réalité et qu'on s'entend tous, là, pour s'assurer
que tout est mis en place pour la sécurité de nos enfants. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, sur ces belles paroles, on
poursuit avec la députée de Châteauguay. Il y a une autre collègue aussi qui
veut prendre la parole. Il reste encore neuf minutes.
Mme Gendron : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bien le bonjour, Mme Lessard, Mme Ouellette, M. Côté... Il m'en
manque un...
Des voix : ...Mme Côté.
Mme
Gendron
:
Mme Côté. Je suis vraiment désolée. Je m'excuse. Donc, merci d'être avec nous
aujourd'hui. J'ai pu constater que vous avez été présent à toutes... vous avez
été très curieux de voir les autres groupes, donc je vous remercie pour ce
grand intérêt là. D'entrée de jeu, comme Mme la ministre le soulignait, vous
avez souligné le travail que ça va représenter, la collaboration qui va être
nécessaire, mais je pense que vous avez toujours répondu présent puis je pense
qu'on va continuer à bien collaborer ensemble.
Je fais une petite parenthèse à un point
que vous avez souligné, la priorité de la formation. Donc, vous l'avez souvent
nommée, lors de votre prise de parole, puis je pense qu'on va dans ce sens-là.
C'était une courte parenthèse, simplement pour souligner qu'on est tous là
exactement pour la même raison, pour le bien-être de nos tout-petits, leur
santé et leur sécurité. Et, oui, en effet, ça passe, entre autres, par la
formation. Malheureusement, le projet de loi ne tient pas compte de la formation,
présentement, mais il reste que je pense qu'on est là pour les bonnes raisons,
pour la santé et la sécurité de nos tout-petits.
Moi, j'avais une question. Vous proposez,
dans votre mémoire, l'ajout d'une disposition afin que les bureaux coordonnateurs
puissent ordonner l'évacuation directement du milieu. Je veux savoir, est-ce qu'il
y a une situation que vous vous rappelez qui aurait pu justement... bon, il me
fait déjà signe que oui, donc qui aurait pu... ça aurait pu être facilitant d'avoir
cette disposition-là? Puis j'aimerais ça que vous m'en parliez un peu.
M. Gratton (Étienne Alexis) : En
fait, au CQSEPE, je suis responsable du dossier des projets pilotes de services
de garde en communauté et en entreprise puis je le mentionne, on le mentionne
dans le mémoire, que cette disposition-là, d'évacuation immédiate, sera très
utile si et lorsque ce projet de loi là va retrouver... va être pérennisé dans
la loi puis le règlement. Et l'exemple que j'ai à vous donner vient d'un de ces
projets, d'un projet pilote de service de garde en communauté où le local n'était
tout simplement pas en état de recevoir des enfants, malgré les représentations
du partenaire à cet effet-là. Donc, le local n'était pas du tout dans l'état qu'on
avait dit que le local allait être, il y avait de la vermine, il y avait des
fuites d'huile, il y avait des fuites d'eau, à un tel point que le BC aurait dû
pouvoir évacuer le milieu. Finalement, on a essayé de négocier avec la
municipalité, là, une entente à l'emporte-pièce, j'ai envie de dire, pour
finalement évacuer ce milieu-là puis les mettre dans un autre local qui
convenait. Mais c'est un exemple très concret, dans les derniers mois, qui
illustre bien que, oui, le milieu familial peut, des fois, être... poser... l'environnement
physique du milieu familial peut poser un danger à la sécurité, bien-être...
santé, sécurité, bien-être des enfants, et que le bureau coordonnateur, au même
titre que le CPE...
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...que
le ministère pour un CPE devrait être capable d'ordonner l'évacuation
immédiate.
Mme Gendron : Je comprends.
Il y avait aussi quelque chose que Mme la ministre a abordé. Donc, de base, les
trois visites obligatoires, maintenant, vous suggérez d'en avoir six. Est-ce
que vous pensez que vos membres pourraient avoir un frein ou pourraient...Tu
sais, je le sais que c'est pour le bien des enfants, comme vous le disiez puis
je suis 100 % d'accord avec vous, mais pensez-vous qu'il pourrait avoir un
frein au niveau des membres pour ça? Parce qu'on le sait, ils n'aiment jamais
ça ces visites-là. Donc là, on double la quantité de visites. Je veux juste
savoir, quel... quel pouls vous avez, là, sur... au niveau des... de vos
membres?
M. Gratton (Étienne Alexis) : Ça
revient un peu, en fait, à ce que je mentionnais à Mme la ministre, c'est on
essaie de changer un peu la culture de cette visite à l'improviste là. Ce n'est
pas seulement dans l'optique de chercher des bibittes chez la RSGE, c'est aussi
de lui offrir les outils pour qu'elle puisse être la meilleure à réagir, quelle
qu'elle puisse... qu'elle pourrait être. Donc, au niveau des... je devine un
peu, dans votre question aussi, il y a peut être le niveau des ressources, au
niveau des ressources parce que doubler le nombre de visites à l'improviste, ça
demande des ressources qui ne sont peut être pas toutes disponibles chez nos
membres. C'est une question qu'on a beaucoup débattue entre nous avant de faire
cette... cette recommandation-là. Ce sera peut-être un... un... puis je sais
qu'on est venu beaucoup demander de l'argent devant cette commission-là. Mais
ça sera peut être un dossier à... à examiner plus tard. Mais je pense que sur
le principe, puis ça reprend un peu le... l'argumentaire ou la logique du
professeur Lampron, là, la pénurie de main-d'œuvre ou la pénurie de ressources
financières ou humaines ne devrait pas justifier qu'on ne prenne pas soin de
nos enfants autant que... qu'on le pourrait.
• (17 h 10) •
Mme Gendron : Je suis
heureuse de constater que vous favorisez les bonnes pratiques autant. Donc,
c'est... c'est vraiment.... Vous êtes égal à vous-même, rapide, efficace et
proactif. Donc, je vais laisser la parole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Alors, on poursuit avec la députée
de Vimont. Il reste encore 3 min 40 s.
Mme Schmaltz : Parfait,
merci. Merci, merci à vous d'être présents. Je vais revenir à la VAE aux
mineurs. Je m'excuse, là, je vais y aller vraiment par ce que moi, je perçois
là- dedans. Quand on parle de la présence d'un mineur criminel en voie de
l'être ou délinquant dans la résidence où sont fournis des services de garde
éducatifs. Moi je ne le sais pas, mais mineur criminel, services éducatifs dans
une maison, je n'ai pas l'impression que c'est quelque chose qui se côtoie, qui
devrait se côtoyer. J'ai un peu... j'ai un peu de difficulté à comprendre
pourquoi et jusqu'où, à un moment donné, les équipes, vous parliez d'offrir des
moyens supplémentaires robustes aux bureaux coordonnateurs pour intervenir en
cas de risque. Est-ce qu'on n'est pas en train de gérer deux situations dans
une? C'est-à-dire qu'on a un service de garde éducatif, mais là on se retrouve
avec un bureau coordonnateur qui doit gérer, mais je ne sais pas, une présence,
un mineur avec un passé criminel ou en voie de l'être, là, c'est ce que j'ai
lu. Est-ce que ce n'est pas lourd comme... comme... comme cas à gérer? C'est...
Je me pose la question, moi, en tant que parent, là
M. Gratton (Étienne Alexis) : Non,
ce n'est pas... ce n'est pas du tout la responsabilité du bureau coordonnateur,
puis ce n'est pas ce qu'on appelle à faire. Évidemment, il y a tout un système
de justice pénale pour adolescents qui existe au Québec, les centres jeunesse,
les intervenantes à la Chambre de la jeunesse, c'est tout un réseau puis
justement qui est beaucoup mieux outillé pour gérer cette situation-là. Ce
qu'on appelle... Ce que le bureau coordonnateur doit gérer puis qu'il doit
toujours gérer, c'est le risque qui est posé aux enfants, que ce soit par un
mineur criminel ou délinquant, ou par une fenêtre qu'on a laissée ouverte
l'hiver. C'est... c'est vraiment tout ça que doit gérer le bureau
coordonnateur. On ne pense pas... En fait, le... pour reprendre une expression
anglaise, là, l'outil de la VAE, c'est un... c'est une lame émoussée. «It's a
blunt tool.» Ce n'est pas un outil qui sert, selon nous, le mieux ce risque-là,
de gérer ce risque-là. Le meilleur moyen de gérer ce risque-là, c'est que le
bureau coordonnateur demeure en contact, puis dans une relation de
collaboration très forte avec la mère et dispose des pouvoirs qu'on lui...
qu'on vous recommande de lui donner. Je vous réfère à notre recommandation
numéro 9, là, l'amendement au... à l'article 76 qui donnerait, là,
aux bureaux coordonnateurs, des pouvoirs de suspension immédiate, beaucoup plus
large que ce qui est en ce moment prévu, là.
Mme Schmaltz : O.K. Avec...
avec le passé, là, criminel d'un mineur. C'est ça?
M. Gratton (Étienne Alexis) : De...
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...en
fait, l'amendement qu'on propose est exactement le même que le pouvoir qu'on
propose... que vous proposiez... bien, que le projet de loi propose pour les
employés, pour la suspension immédiate d'employés en installation par le
ministère. Ce sont ces... Ça vise toute personne qui réside dans la résidence
où est fourni un service de garde. Mineur ou majeur, c'est... c'est vraiment...
Si cette personne-là pose un risque immédiat, là, très grave, le bureau
coordonnateur peut suspendre immédiatement le temps de trouver une solution
intermédiaire.
Une voix : ...
Mme Schmaltz : Bien, oui,
oui, oui, certainement. Bien oui, non, non.
Mme Lessard (Francine) : ...est-ce
que vous m'entendez bien? Parce que je n'ai pas... Bon, voilà. Qu'une petite
minute. En fait, pendant effectivement l'écoute active qu'on a faite de tous
les groupes, on a effectivement entendu cette recommandation-là pour les
14 ans, mais le lien a été fait avec les gens qui travaillent dans les terrains
de jeux, entre autres. On disait : Les adolescents qui travaillent dans
les terrains de jeux, bien, on fait systématiquement la vérification des
absences d'empêchement ou des casiers judiciaires de ces jeunes-là qui sont,
finalement, en autorité sur un groupe d'enfants. Quand on parle de l'enfant
d'une RSGE, premièrement, ce n'est pas son rôle, ce n'est pas lui qui est en
lien avec l'enfance et il n'est pas là du matin au soir non plus. Normalement,
ces jeunes-là vont à l'école aussi. Donc, d'une part, ce n'est pas une présence
continue. Deuxièmement, ce n'est pas un rôle de supervision ou d'offre de
services. Ce n'est pas l'adolescent qui offre les services, ce n'est pas lui
qui est en contact avec l'enfant, en tout cas, ça ne devrait pas être ça non
plus, c'est vraiment la RSGE. Donc, on dit : Est-ce qu'on doit pénaliser
une prestataire de services de garde de qualité parce que son jeune adolescent
a commis des actes, disons, pas corrects, là, je... peu importe...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Sur ce, je dois malheureusement vous arrêter pour cette portion-là. Là, le
temps... j'ai laissé filer un petit peu pour vous le... je ne voulais pas vous
couper en plein milieu de votre réponse. Mais je me tourne du côté de
l'opposition officielle avec la députée de Notre-Dame-de-Grâce pour la
poursuite de ces échanges. Seize minutes 30 secondes.
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Mais j'aimerais, si vous avez... vous voulez compléter votre
pensée, je vous cède un peu de mon temps.
Mme Lessard (Francine) : Non,
je n'ai pas à... je n'ai pas tant à compléter.
Mme McGraw : Parfait.
Mme Lessard (Francine) : Je
pense que j'ai fait le portrait de dire : Bon, on est en train de parler
de deux choses totalement différentes, l'adolescent ayant un passé judiciaire
qui a à sa charge un groupe d'enfants dans un terrain de jeu ou un camp de jour
pendant l'été et un adolescent qui vit dans la résidence de sa mère ou de son
père qui est prestataire de service de garde et pour qui on a... on ne donne
pas de responsabilités entourant la prestation de garde.
Mme McGraw : Merci pour cette
question. Merci, Mme la Présidente et collègues. Vous avez été... et merci
beaucoup pour le mémoire et la présentation, effectivement, vous avez été très
efficaces dans votre présentation. Et j'aimerais revenir au mémoire, surtout la
section Introduction, qui se lit comme suit, point numéro deux : «Le
ministère de la Famille positionne le projet de loi n° 46 dans le contexte
du Grand chantier pour les familles». Et là, vous citez la section... l'item
numéro 23. Et, justement, vous dites... par la suite, vous dites :
«Le projet de loi n° 46 va bien au-delà de cette recommandation, qui
appelle à des simples habilitations réglementaires permettant à la ministre de
commander des analyses et des mesures correctives de la part des prestataires
ou d'établir des modalités relatives aux cours de secourisme.»
Donc, la première question : Est-ce
que vous pensez... Puis on est... Tout le monde, je pense qu'on est d'accord,
on... tout le monde, on soutient la protection des enfants, on est là pour
bonifier le projet de loi, tout le monde. Mais je veux juste savoir :
Est-ce que vous pensez que le projet de loi va trop loin?
M. Gratton (Étienne Alexis) : Non,
le projet de loi ne va pas trop loin, selon nous, il va peut-être trop
rapidement. Que le projet de loi aille bien au-delà de ce qui a été constaté et
recommandé à l'issue du Grand chantier, c'est un fait, on cite... on cite les
recommandations. Puis le problème, ce n'est pas que... Le ministre... la
ministre ou l'Assemblée nationale aille plus loin que le Grand chantier, c'est
tout à fait dans vos droits. Et puis on est... Et puis on l'a répété, là, que
c'est unanime dans le réseau puis autour de la table de la commission. On est
tout à fait en accord avec les objectifs poursuivis par le projet de loi. Notre
crainte... bien, pas notre crainte, notre difficulté avec la manière que ça l'a
procédé, c'est que, sur de grands pans du projet de loi, on n'a pas... il n'y a
pas eu une consultation, selon nous, adéquate du réseau. Et c'est pour ça qu'on
recommande toutes sortes de groupes de travail, de directives à venir parce que
le travail n'a pas été fait en amont. Qu'il se fasse en aval, ce n'est pas en
soi un problème, mais probablement que l'intervention législative aurait été,
selon moi, plus complète si...
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...puis
si on avait eu l'occasion, là, de vraiment s'asseoir puis de penser l'entièreté
de ces... de ces enjeux-là.
Mme McGraw : Donc, justement,
vous dites, dans le point numéro 5, que «le réseau n'a pas été adéquatement
consulté». À part de cette recommandation-là ou ce constat, comment, donc,
ralentir si ça va trop vite, même si ça va dans la bonne direction, si je
comprends bien, comment ou ralentir, ou aller peut-être aussi plus loin que...
qui est dans le projet loi?
M. Gratton (Étienne Alexis) : C'est-à-dire
les prochaines étapes, vous voulez dire.
Mme McGraw : Donc ,oui, c'est
parce qu'on ne peut pas... On regarde un peu en arrière, mais là il faut aller
de l'avant. Donc, comment vous proposez?
M. Gratton (Étienne Alexis) : De
la meilleure manière que le CQSEPE sait le faire, c'est-à-dire en offrant sa
meilleure collaboration aux équipes du ministère, là, pour développer les
groupes... pour animer les groupes de travail auxquels on appelle, développer
les directives qu'on identifie. Voilà. C'est, pour ma part, du moins, les
prochaines étapes que j'entrevois.
Mme McGraw : Je ne sais pas
si les collègues ont quelque chose à ajouter là-dessus. Par exemple... Donc là,
c'est sûr que vous dites qu'il n'y avait pas eu de consultation en amont, mais
là ce sont des consultations particulières. Donc, vous êtes consultés. Selon
vous, à ce stade, comment, donc, bonifier le projet de loi, ou est-ce qu'on
peut aller peut-être plus loin ou différemment? Quelles seraient les priorités
que vous mettrez de l'avant pour bonifier le projet de loi?
• (17 h 20) •
M. Gratton (Étienne Alexis) : Il
y en aurait quatre qui ressortent du... de notre mémoire. Et la première, c'est
justement, là, cette idée d'uniformisation des mesures d'urgence, là,
d'intervention d'urgence exceptionnelle, d'uniformiser ce qui est prévu dans le
projet de loi pour l'installation au milieu familial. On ne s'explique pas
vraiment pourquoi il y a cette exception-là, peut-être que ce n'était juste pas
le champ d'action, là, des rédacteurs du projet de loi. Mais nous, on appelle,
là, fortement à étendre ces mesures-là au milieu familial puis au bureau
coordonnateur. La seconde, ce serait évidemment la formation puis le
perfectionnement bonifié des intervenantes, puis l'uniformité de la formation à
travers le réseau. Sur les... il y a, évidemment, du travail important qui doit
être fait, c'est la troisième, sur les délais, ça a été dit amplement, on ne
s'étendra pas là-dessus à nouveau. Sur les coûts aussi, on envisage d'un bon
œil l'espèce d'habilitation réglementaire, c'est-à-dire là la possibilité que
se donne la ministre de réglementer ces coûts-là, on appelle à une gratuité des
coûts pour les intervenants, c'est-à-dire pour les CPE puis les BC.
Donc, que ce soit par une entente avec la
SQ ou par un remboursement des frais dans les allocations de subvention aux
CPE, BC. Et peu importe comment ça va se faire, qu'il y a une gratuité de ces
frais-là, parce que, comme on le mentionne là, comme on donne en exemple, on a
donné l'exemple de deux deux CPE, BC, ça représente, là, des coûts très
importants pour les CPE, BC. Et finalement la quatrième, c'est pour le comité
de vérification. Ça a fait un peu jaser. Nous, on a... on offre un comité de la
sorte à nos membres depuis plusieurs années, ça fonctionne du feu de Dieu. On a
des bons... des bonnes pratiques à partager. On croit que c'est une expérience
positive de notre côté. Donc, oui, le modèle du CQSEPE est certainement à
reproduire, là, sur le comité.
Mme McGraw : Finalement, vous
soulignez le fait que c'est sûr que les esprits tragiques des dernières années
au Québec, ont choqué les Québécois, il faut les reconnaître. Mais, en même
temps, si je comprends bien, il y a aucune donnée probante publique récente qui
permettrait d'établir qu'au niveau systémique, la protection des enfants dans
le réseau des services de garde subventionnés sont, à un point, lacunaires.
Donc, je pense que vous le soulignez puis ça vaut la peine de le souligner. Je
crois que ma collègue a d'autres questions. Donc, je vais céder...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Alors, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, il reste encore 10 minutes, 45 secondes.
Mme Maccarone : C'est très
bien. Merci beaucoup pour votre présence, votre présentation et votre mémoire.
C'est très instructif. Beaucoup de questions ont déjà été posées, mais je
souhaite revenir sur l'idée de comité. On a entendu, puis je sais que vous êtes
présents, bravo, vous êtes présents tout le long des auditions avec nous, avec
votre engagement, il mérite d'être souligné. Ça fait que vous avez entendu comme
nous, la Commission de la santé et services sociaux des premières nations du
Québec et du Labrador, eux, ils souhaitent avoir leur propre comité. Quelle est
votre opinion là-dessus? Êtes-vous en faveur, en défaveur? Est-ce que vous
voyez une collaboration...
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...nos
membres n'ont pas du tout été consultés sur la question. Je peux vous donner
mon avis personnel, mais je ne pense pas que c'est d'une grande utilité pour la
commission, mais...
Mme Lessard (Francine) : ...déjà,
on a déjà eu des collaborations quand même assez intéressantes avec la
Commission de la santé et des services sociaux aux Premières Nations, au
Labrador. On a travaillé avec eux pendant quelques années à partager les outils
qui permettent justement de faire... de rehausser les pratiques autant dans...
chez les personnes autochtones que dans le territoire québécois. Alors, on l'a
fait avec... avec beaucoup de plaisir, et j'espère qu'on reprendra ce genre
d'échange-là avec... avec la commission.
Comme Me Gratton le nommait, au conseil
québécois, on a mis en place effectivement un comité d'analyse des empêchements
potentiels qui est présidé par notre commissaire au traitement des plaintes et
à la qualité des services, et c'est vraiment un exercice qu'on fait vraiment à
l'extérieur de nos opérations régulières. On a un avocat qui travaille avec
nous, qui n'est pas un avocat du conseil québécois, qui est complètement
neutre. Il y a des gens de la Sûreté du Québec qui sont là, il y a des gens
aussi qui ont des expertises terrain, dont des directions générales ou encore
des agentes de conformité ou de soutien pédagogique et technique. Et on se...
et on se parle de dossiers de façon anonyme. Évidemment, on connaît les motifs
de l'empêchement ou les motifs d'empêchement, et on ne peut pas non plus se
substituer au rôle du conseil d'administration qui a, lui, à prendre la
décision, à savoir si l'empêchement est suffisamment important pour ne pas
reconnaître une RSG, ou une RSGE, ou encore de mettre... faire une mise à pied
d'un employé. Bref, il y a une décision à prendre. Particulièrement, dans le
milieu familial, c'est beaucoup plus compliqué, je dirais, et le comité
d'analyse des empêchements potentiels remet finalement au président, présidente
du conseil d'administration un état de situation où on a évalué les risques
aggravants, les risques atténuants de la situation et où il y a là des
recommandations faites au conseil d'administration dans sa réflexion et dans sa
prise de décision. Alors, c'est très, très rassurant pour... pour les
administrateurs. Rappelons-nous que ce sont les bénévoles, de jeunes parents,
souvent jeunes parents, donc, à qui on confie quand même des rôles... un rôle
important d'administration des argents publics, mais aussi de la saine gestion
et de la qualité des services qui sont offerts aux enfants du Québec. Alors, ce
genre de comité-là, nous, on peut avec plaisir partager notre expertise, mais
il y a... il y a quand même, je dirais, au moins près d'une dizaine d'années
qu'on offre ce genre de service.
Mme Maccarone : Oui, puis je
suis très contente que vous avez pris la parole, Mme Lessard, je ne sais
pas si vous vous souvenez, je pense que je l'ai déjà soulevé, mais dans mon
premier mandat, vous étiez parmi les premières personnes que j'avais
rencontrées quand j'avais eu la chance d'avoir le dossier de la famille, puis
vous m'avez beaucoup instruit en ce qui concerne les réalités autochtones au
sein de services de garde éducatifs à l'enfance, parce que c'est très
spécifique, en fait, que vous avez une connaissance, puis je pense un bon oeil
en ce qui concerne leur réalité. Alors, merci beaucoup, c'est très intéressant.
Je veux juste un... «aside» parce que je
ne connais pas le mot en français, mais un «à part», «à côté», quand vous avez
eu vos... votre échange en ce qui concerne le financement, on a beaucoup ri,
mais je veux juste la ramener, parce que vous savez que le gouvernement a
beaucoup dit, dans le passé, que l'argent c'est... il n'y a pas un problème,
puis ils ont quand même reçu en 2021, vous vous souvenez, en août 2021,
6 milliards $ du gouvernement fédéral, qu'on pense est allé au fonds
consolidé parce qu'on a jamais retracé cet argent-là. Alors, si jamais vous
avez des besoins, je suis convaincu qu'il y a de l'argent pour vous aider à
accomplir vos objectifs, entre autres, l'objectif qui est très louable en ce
qui concerne la formation, vous l'avez identifié comme le nerf de la guerre
puis vous avez dit que vous êtes prête à prêter main-forte pour aider le réseau,
c'est quoi votre vision? Parce que là on parle de combien d'heures
obligatoires? Vous, vous avez dit six heures. Pourquoi six heures? Ou peut-être
j'ai mal lu, peut-être c'était une autre place, mais il y a du monde qui ont
déjà parlé, les autres mémoires, en tout cas, puis les autres intervenants. On
a eu un cours de six heures. Pourquoi le six heures? Est-ce que c'est
obligatoire? Que pensez-vous de ça? Parce que c'est vrai, je suis d'accord avec
vous, la formation est le nerf de la guerre. On ne reviendra pas sur la notion
de ratio, mais on comprend que le monde formé au sein de notre réseau, c'est ça
qu'on veut. On veut élever la qualité des services qu'on offre. Ça fait que
comment voyez-vous l'implantation de ceci, ça prend combien de temps? Est-ce que
c'est déjà prêt? C'est une formation de combien d'heures?
Mme Maccarone : ...un peu
votre vision là-dessus.
M. Gratton (Étienne Alexis) : Il
y a trois mesures principales qu'on propose, au niveau de la formation.
D'abord, c'est de faire passer la formation pour les RSGE non qualifiées de 45
à 90 heures, donc de doubler les heures de formation. Il y a aussi un
élargissement, là, des... on passe de quatre à six sujets, notamment la gestion
des plaintes et la gestion des réactions allergiques sévères, qui ne font pas
partie de la formation, actuellement. Donc, ça, c'est pour les RSGE, 45 à 90
heures, on veut la même chose, ce qui n'est pas le cas en ce moment, d'une
formation obligatoire pour le personnel de garde en installation non qualifié.
On veut une formation obligatoire pour ces personnes-là. On veut qu'elle soit
de la même durée que celle des RSGE, donc, équivalentes, finalement, là. Elle
n'est pas développée, elle pourra certainement s'inspirer fortement de la RSGE,
parce qu'on ne réinvente pas la roue entre le milieu familial puis
l'installation, bien qu'il y a des spécificités dans chacun des contextes.
Évidemment, on pourra développer avec le ministère, là, le syllabus, si vous
voulez, de cette nouvelle formation-là pour le personnel de garde en
installation.
Et finalement la troisième mesure
principale, c'est le six heures de formation continue qu'on pourrait appeler,
là, c'est activités de perfectionnement, dans la loi, qui n'est pas obligatoire
en ce moment pour le personnel de garde, l'est pour les RSGE. On appelle à une
uniformisation des pratiques pour la formation.
Mme Maccarone : Peut-être
temps pour une dernière question, mais votre recommandation 14, que
l'autodéclaration des personnes résidant au Canada depuis moins d'an et des
personnes ayant résidé à l'étranger pour plus d'un an n'ait pas à être donnée
sous serment... Pourquoi? Expliquez.
• (17 h 30) •
M. Gratton (Étienne Alexis) : La
seule différence entre une déclaration faite sous serment et une déclaration
qui n'est pas faite sous serment, c'est que, si on ment dans une déclaration
sous serment, c'est un crime, c'est un parjure, c'est passible de 14 ans
d'emprisonnement. On pense que de criminaliser ces dossiers-là, ce n'est pas du
tout la direction que devrait prendre le réseau de garde. Par ailleurs, dans le
contexte spécifique des nouvelles arrivantes, donc des personnes qui sont sous
permis de séjour temporaire ou même sous une résidence permanente, la simple
mise en accusation, donc pas une déclaration de culpabilité, là, la mise en
accusation pour une infraction criminelle peut avoir des conséquences
dévastatrices qui peuvent aller jusqu'à l'expulsion du pays.
Donc, pour nous, ce n'est pas du tout la
direction dans laquelle on veut aller. La seule différence, c'est ça, là, entre
une déclaration faite sous serment et non... ou non. Il y a déjà des pénalités
administratives qui sont prévues dans le projet de loi, pour une fausse
déclaration, ça peut aller jusqu'à 5 000 $. Si vous voulez augmenter puis...
augmenter le montant pour avoir un effet dissuasif, augmenter, personnellement,
je ne suis pas opposé, je ne serais pas opposé à ça. Et, évidemment, faire une
fausse déclaration à l'embauche, c'est motif à mesure disciplinaire de la part
de l'employeur, qui peut aller jusqu'au renvoi. Donc, on pense que, dans l'état
actuel des choses, sans aller jusqu'à criminaliser ces personnes-là, le projet
de loi no 46 présente les outils ou les mesures nécessaires pour s'assurer,
dans la mesure du possible, parce qu'on rejoint aussi le fait que c'est bien
imparfait, comme outil, là, l'autodéclaration... son contenu soit aussi
véridique que possible.
Mme Maccarone : Et pour les
personnes qui sont en attente des vérifications, l'assermentation sous serment,
est-ce que ça, c'est...
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...donc
les personnes qui ne sont pas nécessairement de nouvelles arrivantes? Bien, la
logique reste la même. On ne pense pas que criminaliser ces dossiers-là... On a
tous à l'esprit l'état de notre système de justice, particulièrement l'état de
notre système de justice criminelle, là. Ajouter ces dossiers-là dans le
pipeline, ce ne serait probablement pas avisé.
Mme Maccarone : Avez-vous le
pourcentage, juste par hasard, des personnes qui ne sont pas citoyennes
canadiennes qui travaillent, qui oeuvrent au sein de votre réseau, qui
rejoignent ce critère, qui sont ici de... moins de 12 mois, mais qui occupent
un poste d'éducatrice ou éducateur?
M. Gratton (Étienne Alexis) : Personnellement,
je n'ai pas cette information-là. Je me tourne peut-être vers la ministre, qui
l'a, mais on sait que ça, la VAE des... la vérification d'absence d'empêchement
des nouvelles arrivantes, là, c'est une demande de longue date de nos membres.
Donc, je ne pourrais pas quantifier le nombre de personnes qui travaillent
depuis... qui sont au Canada depuis moins de 12 mois qui travaillent dans le
réseau, mais on sait que c'est une réalité quotidienne avec laquelle nos
membres ont affaire.
Mme Maccarone : Ça fait que
l'impact peut être assez important.
M. Gratton (Étienne Alexis) : Oui,
oui, tout à fait.
Mme Maccarone : Puis les
délais.
M. Gratton (Étienne Alexis) : Les
délais, on rejoint les représentations puis les recommandations qui ont été
faites devant vous, là, on ne les a pas repris au long. C'est le nerf de la...
c'est l'ennemi public...
17 h 30 (version non révisée)
M. Gratton (Étienne Alexis) : ...numéro
un dans le cas des VAE. C'est ce qui empêche de faire... Je vois la présidente
allumer son micro. Donc, oui, il faut... il faut œuvrer là-dessus. Ce n'est
peut-être pas... Le projet de loi, ce n'est peut-être pas l'endroit
spécifique... une loi, ce n'est peut-être pas l'endroit spécifique pour le
faire. Il faut peut-être une entente avec le ministère de la Sécurité publique
ou des directives qui sont plus adaptées, mais oui, il faut... il faut agir sur
ce front.
Mme Maccarone : ...pour...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le temps est écoulé, le temps est écoulé. Merci beaucoup, Mme
la députée.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il me reste à vous remercier pour l'apport à nos travaux et
à vous souhaiter un bon retour.
Nous allons suspendre quelques instants,
le temps de rejoindre le dernier groupe. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 41)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Alors, comme dernière intervenante, nous
recevons Mme Marie-Chantale Martin, inspecteur-cheffe et directrice à la
Direction des services institutionnels de la Sûreté du Québec. Mme Martin,
bienvenue à la commission des relations avec les citoyens. Alors, comme je vous
le disais il y a quelques instants, avant qu'on allume les caméras, vous avez
une période de 10 minutes pour faire votre exposé, et ensuite, nous allons
procéder à la période d'échange avec les parlementaires. Alors, nous sommes
tout ouïe. Nous vous écoutons.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Merci,
Mme la Présidente. Mme la ministre, bonjour à toutes et à tous. Comme vous l'avez
dit, je suis directrice de la Direction des services institutionnels à la
Sûreté du Québec, policière depuis maintenant 26 ans. Je suis impliquée
dans les vérifications d'absence d'empêchement depuis plusieurs années :
en début de carrière, comme policière, en effectuant des recherches dans les
bases de données, par la suite, comme directrice de poste MRC, par la signature
et l'application d'ententes avec les services de garde éducatifs, et depuis
2017, comme responsable du service de filtrage de sécurité, et maintenant,
comme directrice des services institutionnels, qui chapeautent le service de
filtrage de sécurité à la Sûreté du Québec.
Bien que les VAE sont effectuées pour les
services de garde éducatifs à l'enfance par des effectifs dans les unités de la
grande fonction de la surveillance du territoire partout sur le territoire
desservi par la Sûreté du Québec, c'est le service du filtrage qui, une unité
centrale, qui assume la coordination organisationnelle pour la Sûreté du Québec
en matière de filtrage de sécurité pour le secteur vulnérable.
Le service de filtrage assume d'autres
responsabilités, par exemple, des vérifications d'antécédents judiciaires ou de
bonnes mœurs, en fonction des différentes lois et règlements, et ce, pour
différents ministères et organismes. On assure également une vigie afin
d'adapter les façons de faire pour qu'elles demeurent alignées aux décisions
rendues par les différents tribunaux. On développe et diffuse aussi des
formations, des outils permettant de soutenir les personnes qui interviennent
dans les processus de filtrage pour la Sûreté du Québec.
Ce qui est important de mentionner aussi,
c'est qu'on participe au Comité provincial sur le filtrage dirigé par le
ministère de la Sécurité publique en y assumant un rôle conseil. Pour le...
bien, le bénéfice de tout le monde, le Comité provincial de filtrage des
coordonnées est dirigé par le MSP, ministère de la Sécurité publique, et
regroupe des représentants de chacun des niveaux de service de police.
L'objectif...
Mme Martin (Marie-Chantale) : ...c'est
fait d'harmoniser les pratiques en filtrage de sécurité. Puis, à l'occasion, le
ministère de la Sécurité publique invite des représentants du ministère de la
Famille, du ministère de l'Éducation pour échanger sur les différents sujets en
lien avec les vérifications. C'est avec plaisir aujourd'hui que je suis
présente. Nous avons lu avec intérêt le projet de loi et en avons relevé des
éléments importants pouvoir modifier certaines des pratiques relatives aux vérifications
effectuées par les corps de police par la Sûreté du Québec. Il me fera
également plaisir de vous expliquer les modalités de fonctionnement de la
Sûreté du Québec entourant les vérifications des empêchements et de répondre à
vos questions.
Dans le fond, au niveau de la Sûreté du
Québec, il y a différents guides qui guident nos pratiques. On a... On a
vraiment un guide qui est spécifique, le guide en matière de filtrage pour le
secteur vulnérable, qui est réalisé par le service de filtrage et qui est, dans
le fond, dispensé, coordonné dans l'ensemble des unités de la Sûreté du Québec.
Il est cohérent avec le guide qui est aussi réalisé par le MSP qui, lui
distribué à l'ensemble des corps de police. Et il y a l'ensemble des documents
pour soutenir les différents corps de police, puis les pratiques sont vraiment
alignées en matière de filtrage pour le secteur vulnérable.
À la Sûreté du Québec... Je vais vous
parler un petit peu plus de notre processus de vérification des empêchements.
Comme je vous l'ai mentionné plus tôt, les vérifications sont vraiment
effectuées par les effectifs policiers et civils dans les unités de la grande
fonction de la surveillance du territoire partout sur le territoire desservi.
On parle de 80 centres... 86 centres de services MRC,
118 postes, là, dispersés dans la province. Dans le fond, là, les bases,
c'est sur une entente sur le filtrage des personnes appelées à oeuvrer auprès
des personnes vulnérables. C'est des responsabilités partagées entre les
organismes et la Sûreté du Québec. Dans le fond, la Sûreté du Québec, dans
nos...
Vous parler des responsabilités de
l'organisation, dans le fond, ce qui est important, c'est que les gens, les
responsables soient bien identifiés. Ensuite de ça, l'organisme, le service de
garde, bien, c'est important qu'il transmette les bonnes informations aux
candidats doivent avoir des vérifications d'empêchement. Puis c'est lui aussi
qui a la responsabilité de faire compléter les formulaires de consentement qui
vont être nécessaires au service de police à la Sûreté du Québec. Mais ce qui
est important pour nous, puis ce qu'on s'est rendu compte au cours des
dernières années qui est un peu des fois escamoté, c'est qu'il devrait y avoir
une enquête sociale qui est réalisée préalablement par l'organisme. Ça, ça
permet d'avoir accès pour les... pour l'intelligence du service de garde en
organisme, d'avoir des informations que le service de police n'aurait pas par
des vérifications, là, qui sont faites auprès d'anciens employeurs, par
exemple.
Ça fait qu'on me dit que, dans certaines
régions, ce n'est pas effectué actuellement, puis dans d'autres, ça le serait.
Ça fait que c'est sûr que c'est... Pour nous, c'est un aspect important. Par la
suite, au niveau du... de la Sûreté du Québec, c'est... Dans le fond, les
ententes sont signées par les responsables d'unités qui sont un peu partout en
province. Suite à ça, lorsqu'on reçoit les formulaires, il y a les
vérifications qui sont faites par des personnes désignées. Puis à ce moment-là,
quand les vérifications sont faites, bien, on fait des vérifications dans les
différentes bases de données accessibles pour nos policiers. Puis, dans le
fond, le résultat en est que ce soit qu'il y a une absence d'antécédents. S'il
y a une absence d'antécédents, dans le fond, le résultat de la recherche est
transmis à l'organisation à l'aide d'un formulaire approprié qui va confirmer
l'absence d'antécédents et la fin de la recherche.
Le moment, nous autres, qui nous intéresse
peut-être plus, c'est quand il y a présence d'antécédents, bien, comment ça va
se passer? Dans le fond, c'est que le résultat de la vérification va être
complété. On a un formulaire spécifique et on va le présenter au candidat et
non à l'organisation. C'est qu'on va permettre au candidat d'être entendu.
Puis, des fois, il y a des éléments à faire modifier pour cette
vérification-là. Puis c'est le candidat qui va recevoir ses... ses antécédents,
ses empêchements. Et il va revenir à lui de les présenter à son employeur ou
non. La Sûreté du Québec va transmettre seulement le... un autre formulaire à
l'organisme qui confirme la fin de la recherche et que les empêchements ont été
communiqués au candidat.
Ce qui arrive aussi...
Mme Martin (Marie-Chantale) : ...des
fois responsable de délais importants, c'est quand on fait des vérifications
des empêchements, on fait des vérifications dans différentes bases de données,
mais également on va voir dans la... dans des dossiers de casiers suspendus à
la GRC, casiers criminels. Ça fait que, dans le fond, on va voir s'il y a
une... une correspondance possible pour les infractions à l'annexe deux qui
sont pardonnés. À ce moment-là, c'est que les recherches se font dans cette
base de données là seulement avec le nom et... avec le sexe et la date de
naissance. Et au moment où on a un résultat... un résultat qui ne veut pas dire
que le résultat sera positif, on doit faire en sorte que... de faire une
vérification par empreintes digitales au niveau de la banque de données de la
GRC. Ça fait que pour la Sûreté du Québec, à ce moment-là, quand le territoire
est desservi, bien, on demande aux gens d'aller faire prendre leurs empreintes
dans une firme accréditée par la GRC. Ça fait que c'est sûr qu'à ce moment-là
il y a des délais. Des corps de police municipale ont des pratiques différentes
ou similaires. À ce moment-là, le candidat doit se présenter à une firme
accréditée pour la prise d'empreintes. Les empreintes sont transférées à la
GRC, et la GRC va nous communiquer les résultats à la Sûreté du Québec quand
c'est sous notre responsabilité. Tout dépendant des résultats... Bien, si c'est
négatif, on a un résultat qui est assez rapide qui est de 5 à 7 jours. Et
dans le cas où ils doivent faire des recherches plus approfondies, bien, il y a
des candidats qui ont déjà vécu de plusieurs semaines à plusieurs mois. Ça fait
que c'est certain que c'est souvent des choses qui peuvent venir toucher aux
délais.
• (17 h 50) •
Ça fait que c'est un peu comment ça se
passe. Pour la Sûreté du Québec, comme vous l'avez déjà dit dans d'autres
tribunes, actuellement, les services de vérification d'empêchement ne sont pas
facturés parce que la loi actuelle ne le permettait pas. On n'avait pas
d'assise légale. Par contre, les services de police municipaux, plusieurs
facturent, tout dépendant de leur réglementation. Mais le candidat lorsque... À
la Sûreté... Si c'est à la Sûreté du Québec, en ce moment n'est pas... n'a pas
de tarif. Par contre, lorsqu'il doit aller prendre ses empreintes, qui est
environ dans 20 % des cas, bien, il doit débourser un montant, car la GRC,
il y a des frais pour les... pour des travailleurs, qui est de... un minimum de
25 $ plus les frais de la compagnie. Ça fait que c'est ce qui peut amener
des frais et des délais, là, importants.
Ça fait que c'est un peu ce qui représente
le processus actuel de la Sûreté du Québec, nos responsabilités. Puis, dans le
fond, on voit d'un bon oeil le projet de loi par l'élaboration de
l'entente-cadre entre le ministère de la Sécurité publique et le ministère de
la Famille. On pense que ça va faire en sorte encore plus d'uniformiser. Je ne
pense pas que ça va changer beaucoup les pratiques à la Sûreté du Québec, car
ils sont très, très encadrés, mais ça va venir uniformiser à travers la
province... l'ensemble des corps de police, donner des bonnes obligations puis
des bonnes lignes directrices. Ça fait que ça fait le tour. Je suis...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Merci beaucoup. Bien, justement, j'allais vous dire
que le 10 minutes est écoulé. Merci pour cette présentation. On va
commencer la période d'échanges avec les parlementaires. Je me tourne du côté
de la banquette ministérielle. Mme la ministre, 16 minutes,
30 secondes, le temps est à vous.
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci beaucoup, Mme Maltais, hein, c'est ça?
J'ai le bon nom?
Une voix : Martin.
Mme Roy (Verchères) : Martin.
Excusez, c'était petit... écrit petit. Alors, Mme Martin, merci beaucoup
de votre participation. D'ailleurs, je vais vous dire que nous avons, dans le
cadre des consultations particulières, entendu plusieurs groupes et...
concernant les VAE, on a eu plusieurs réflexions très positives face
effectivement au fait qu'il n'y ait pas coût, bien sûr, c'est très positif,
mais aussi, je vous dirais, en termes de délais. Donc, souvent, on comparait la
sûreté à, par exemple, certains corps municipaux où les délais sont plus longs.
Alors, je veux vous transmettre quand même qu'il y a eu plusieurs commentaires
très positifs au niveau des délais, quoique ça reste quand même une
préoccupation pour l'ensemble des vérifications qu'on a à faire.
Ma première question, c'est... Dans le
cadre justement de ces consultations particulières, plusieurs nous ont amené le
questionnement, particulièrement au niveau des milieux familiaux, sur la
nécessité ou non d'aller faire une vérification, soit d'antécédents
judiciaires, soit une VAE régulière, concernant les jeunes mineurs qui résident
chez nos responsables de services de garde en milieu familial. Alors, j'aimerais
peut-être avoir votre opinion puis quelles sont les possibilités. Puis si,
effectivement, on doit faire cette distinction-là, par exemple, entre les
antécédents judiciaires ou les vérifications telles qu'on les fait?...
Mme Martin (Marie-Chantale) : ...Oui,
je vais tenter de répondre à votre question. C'est certain qu'au niveau des
personnes mineures, il y a un bon encadrement au niveau de la Loi sur la
justice pénale des adolescents, ça fait que c'est certain qu'il y a des
subtilités, puis je ne pourrais pas vous dire que je les maîtrise toutes cet
après-midi, mais c'est certain qu'une vérification d'empêchement, pour nous,
c'est une vérification qui est plus large, où on va voir l'ensemble des
informations, qu'on parle du casier judiciaire, les condamnations, les
accusations pendantes, les ordonnances judiciaires valides, les plumitifs, mais
aussi on va voir les comportements. Ça fait que, des fois, on a des indications
dans nos bases de données où on a des comportements associés. Ça fait que c'est
sûr que c'est plus intrusif, une vérification des empêchements, qu'une
vérification des antécédents judiciaires.
On va... On accède à plus d'informations
et on parle aussi... quand on est en fonction des empêchements, bien, on va
vérifier au casier... le casier judiciaire qui est suspendu, la Loi sur le
casier judiciaire. Ça fait que c'est sûr, pour les mineurs, il y a probablement
des subtilités puis c'est certain qu'en fonction de la Loi sur les jeunes
contrevenants, il y a des choses qu'on ne pourrait pas communiquer. Puis ça,
c'est des encadrements. Tu sais, c'est en vertu, je crois, de
l'article 119.2 de la Loi sur la justice pénale des adolescents. Ça fait
que c'est certain qu'il y a beaucoup de vérifications, d'ajustements à faire en
lien avec ça, là. Pour nous... C'est sûr qu'on fait des vérifications pour des
mineurs... des vérifications d'antécédents judiciaires dans d'autres milieux
que les services de garde, des empêchements, mais ça demande une rigueur puis
des directives qui font partie d'un règlement ou d'une entente-cadre qui sont
très précis pour éviter d'errer puis de répondre vraiment, là, de ne pas être
trop intrusif puis respecter les droits des adolescents aussi puis la
protection.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
On nous mentionnait aussi, justement dans les consultations, puis j'ai cru
entendre quand vous expliquiez comment ça procédait, qu'il est possible, par
exemple, pour un candidat d'avoir une rétroaction, donc de discuter. J'aimerais
ça que vous m'expliquiez un peu comment ça se passe, parce que certains nous
mentionnaient justement ce souhait de pouvoir interagir s'il y a un empêchement
possible. Alors, comme vous l'avez mentionné dans le déroulement de la façon de
faire, alors, comment ça se passe à la SQ particulièrement?
Mme Martin (Marie-Chantale) :
Oui. Bien, dans le fond, comment ça se passe, c'est que, normalement, quand un
candidat a un empêchement, tout ça, bien, le policier va communiquer avec le
candidat pour lui remettre et lui permettre, s'il y a des éléments apportés,
d'en discuter, puis ne pas arriver, je vous dirais... C'est sûr que pour les
policiers, des fois, aussi, on a des délais parce qu'on doit valider des
informations dans nos bases de données pour avoir l'autorisation de la partager
aussi, des enquêtes en cours, des choses... Ça fait que c'est sûr qu'il y a des
délais des fois associés à tout... Mais la personne comme ça, on parle de
quelqu'un qui pourrait être suspect d'une infraction, mais, dans le fond, quand
on parle avec lui, il apporte des éléments, bien, il y a une erreur sur la
personne. Puis ça se peut, c'est déjà arrivé. Ça fait qu'il faut que ça soit
frivole et sans fondement.
Ça fait que c'est sûr qu'il y a des
discussions et il y a des fois où on n'est pas capable d'avoir l'information ou
on ne peut pas en donner. Puis ça, ça va arriver parce qu'il y a des enquêtes
en cours, parce qu'il y a différentes choses qui peuvent amener certaines
limites. Ça fait que c'est certain, à ce moment-là, bien, c'est là que, des
fois, peut-être qu'il y a un petit peu de frustration ou de choses difficiles
où ça se ramasse à votre comité, plus au niveau du ministère de la Famille,
pour valider, est ce qu'il y a un empêchement? Il y en a deux. Puis est-ce
qu'il y en a qu'on est capables... que la personne est capable d'exprimer. Mais
normalement, quand elle est rencontrée, la personne, ou avec les éléments
qu'elle a, elle est capable, elle devrait être en mesure d'en parler au comité
pour faire ses représentations, ou à son parti.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
Quand on parle de la VAE, on se rend compte, selon les certains corps de
police, qu'on n'a pas nécessairement le même formulaire, la même façon de
faire. Vous avez parlé aussi que d'une région à l'autre, aussi, ça peut
différer. Est-ce qu'il serait profitable, je dirais, collectivement, qu'on ait
une uniformité au niveau de la façon de faire les VAE, le formulaire identique
pour qu'on puisse faire une lecture similaire, qu'importe le corps de police,
qu'importe la région?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Oui,
oui. Je vous dirais, à la Sûreté du Québec, on a tous les mêmes formulaires. Au
niveau... tout à l'heure, je vous ai parlé du comité provincial de filtrage,
là, qui est coordonné par le MSP. Dans ce guide-là, il y a des formulaires qui
sont présentés, qui sont similaires à ceux de la sûreté, mais c'est surtout
vraiment avec la venue d'une entente-cadre où, là, on le vit avec d'autres
lois, là, qu'on applique ou, là, les modèles...
Mme Martin (Marie-Chantale) : ...je
pense qu'on amène vraiment une meilleure uniformité, une bonne référence où les
gens peuvent se retrouver, puis pour le ministère de la Famille aussi, à
travers tout ça.
Mme Roy (Verchères) : Merci.
Bien, vous avez parlé des autres lois, on en a trois actuellement qui... la
dernière étant déposée aujourd'hui même, alors trois qui touchent justement les
vérifications pour mieux protéger nos enfants. On a celui dont on parle
aujourd'hui, donc au niveau du ministère de la Famille, mais on a l'Éducation
aussi en parallèle, dans une autre commission, et il y aura bientôt le Sport et
loisir qui a été annoncé aujourd'hui au salon bleu. Alors, j'ai envie de vous
poser la question : Est-ce qu'on pense que la capacité... parce que ça va
être une augmentation au niveau des demandes, est-ce que la SQ va avoir la
capacité de répondre aux besoins puis est-ce qu'on va voir un impact là sur les
délais?
Mme Martin (Marie-Chantale) : C'est
certain que, pour... actuellement, pour la... votre loi, là, pour celle des
services éducatifs, on n'anticipe pas une augmentation beaucoup, là, sur les
volumes. Avec les nouvelles applications, là, c'est quand même... c'est
raisonnable pour nous. Mais c'est certain que, si on prend la loi sur la
sécurité dans les sports, ça va amener beaucoup plus de travail pour la sûreté
et c'est sûr qu'on devra... on va avoir besoin d'avoir des effectifs ou des
ressources supplémentaires. Tu sais, on ne pourra pas arriver à des délais qui
sont raisonnables sans tout ça. Puis, au niveau de l'Éducation, bien,
également, et je pense qu'ils parlent de récurrence ou d'autres choses.
Ça fait que c'est vraiment... il faut
être... ça a un coût. C'est sûr que la sécurité a un coût, les limites de
capacité aussi des organisations. Il faut y aller graduellement, mais
actuellement la Sûreté du Québec, en s'occupant, pour les services éducatifs,
des gens sur son territoire, a une capacité, mais on vit la même chose avec la
pénurie de main-d'oeuvre, avec les mouvements d'effectifs. Ça fait que le défi
est constant, autant pour vous d'engager des éducateurs que pour nous
d'organiser la structure pour avoir des délais qui sont... qui sont
raisonnables. C'est des années qui sont particulières pour tous, je crois.
• (18 heures) •
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Alors, je reconnais la députée de
Laviolette-Saint-Maurice. Il reste encore sept minutes 40 secondes.
Mme Tardif : Bonjour. Merci
d'être là avec nous. Si je comprends bien, vous avez souligné... et vous êtes
du même avis que nous par rapport à l'importance que l'ensemble des projets de
loi à venir... ou qu'il y ait une uniformisation, là, au niveau des demandes de
vérification qui sont faites entre les... disons, la Famille, l'Éducation, le
Sport, etc., pour que ce soit mieux arrimé, pour qu'il y ait possiblement un
seul formulaire, pour qu'entre les différents corps de police ça soit plus
uniforme, parce qu'il y en a même jeudi dernier qui nous disaient qu'en
fonction des délais, mais surtout en fonction du manque d'information qu'ils
avaient lorsqu'ils recevaient leur rapport... il y en a qui disaient qu'ils
pensaient à poursuivre la Sûreté du Québec.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Je
n'ai pas entendu qui... l'allocution de celui qui voulait poursuivre la Sûreté
du Québec, je suis désolée, je ne suis pas au courant du dossier, mais c'est
certain qu'à la Sûreté du Québec, bien, au niveau des documents, bien, on a une
uniformité. Au niveau des différentes lois, bien, ça dépend toujours qu'est-ce
qu'on a applique. Est-ce qu'on fait des vérifications d'empêchement ou des
vérifications qu'on appelle nous autres au niveau des personnes vulnérables,
bien, il y a une uniformité à la Sûreté du Québec sur l'ensemble de ces
documents-là. Sur les autres services de police, je n'ai pas d'emprise sur les
documents qu'ils utilisent. Il y a des... Le ministère en propose qui sont...
qui sont en lien, qui sont comparables à ceux de la sûreté. Mais c'est certain
que chaque exécution, bien, le travail est fait par des humains, qui peut être
fait différemment. Tu sais, quand on parle... si on dit : On fait des
vérifications pour des personnes vulnérables de l'ordre d'environ 30 000
par année à la Sûreté du Québec sur notre territoire, bien, c'est certain qu'il
peut y avoir des fois des disparités sur les gens, sur l'interprétation. Tu
sais, un dossier en particulier... il faudrait que je voie le dossier, mais
c'est certain que, tu sais, je ne peux pas me prononcer là-dessus.
Mme Tardif : Je m'excuse, ma
question était longue un peu, là, était mal formulée probablement. La question
était davantage au niveau de l'uniformisation, là, de ces formulaires-là, là,
si vous étiez d'accord avec ça.
Le projet de loi propose aussi l'ajout de
différents éléments de recherche pour les VAE, notamment sur les ordonnances
judiciaires actives et sur...
18 h (version non révisée)
Mme Tardif : ...la probité qui
est requise pour l'administration de subventions qui proviennent des fonds
publics. Est-ce que ces ajouts-là vous semblent être pertinents? Est-ce que ça
va être suffisant? Est-ce que ça va ajouter un plus si on fait ça?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
c'est sûr qu'elles sont pertinentes puis, de la façon dont on les fait, on est
en mesure... on a toujours... Quand on fait des vérifications, on a une vue qui
est limitée. Tu sais, on est en gestion du risque, aussi, on ne voit pas tout.
Mais je pense vraiment que c'est pertinent de le faire, puis ça, c'est un
aspect qui va nous apporter un peu plus de travail, mais qui est quand même
raisonnable.
Mme Tardif : Est-ce que,
lorsque... En ce sens là, là, quand vous faites des VAE, est-ce qu'il y a des
éléments que vous portez... que vous pouvez porter à notre attention et qui
seraient... qui pourraient vous échapper? Est-ce qu'il y a quelque chose qu'on
devrait ajouter de façon systématique?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
qu'est ce que je vous dirais, c'est que nous, on a une vue sur ce qui se
retrouve dans les bases de données policières à lesquelles on a accès, ou les
bases de justice. C'est certain, c'est... Quand je vous ai parlé, en début d'allocution,
des... de... L'enquête sociale qui peut être faite à votre niveau est très
importante, parce que les gens... Tu sais, nous, on va aller avec les
informations dont... et tout ça, ça fait qu'il y a une couverture, ou... Même s'il
y a une intervention, un événement qui est arrivé dans un service de garde,
puis qu'il n'y a pas eu de plainte à la police, on n'aura pas l'information si
la personne n'a pas été poursuivie, hein, des dossiers de DPJ qui sont pas en
lien avec la police. Ça fait que c'est certain que l'enquête sociale qui peut
être faite au niveau ministère de la Famille est très importante pour nous
aussi, en termes de diminution des risques associés à tout ça, là.
Mme Tardif : Donc, c'est ça,
pour vous, une enquête sociale, ce serait une enquête de la famille aussi, de
la famille élargie...
Mme Martin (Marie-Chantale) : Non,
non.
Mme Tardif : ...de ce que la
personne fait à l'extérieur? Qu'est-ce qu'une enquête sociale?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
l'enquête sociale peut porter sur les... ce que... des questions qui sont
sur... à l'ancien employeur ou à l'employé. Tu sais, c'est différentes choses
qui sont couvertes qui vont toucher les moeurs de la personne. Ça fait que c'est
ça, c'est à établir, puis c'est à travailler, dire quelles questions que l'employeur
peut adresser avant de dire : Bien, j'engage cette personne-là. Il y a-tu
des risques? Tu sais, pour vérifier les éléments qui sont disponibles. Ça fait
que ça, c'est sûr que ça travaille, tu sais, à dire quel niveau d'incursion
dans la vie privée des gens, tu sais, on peut avoir. Mais il y a un bout, c'est
sûr, qui peut être fait à ce niveau-là.
Mme Tardif : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci, Mme la députée. Il reste deux minutes, et je reconnais la députée d'Abitibi-Ouest.
Mme Blais : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, Mme la policière, merci de la présentation de votre
mémoire. Si vous auriez à bonifier le projet, quelle serait cette bonification-là,
le projet de loi, notre projet de loi? Quelle serait la bonification que vous
souhaiteriez?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
moi, je vous dirais, à la lecture du projet de loi, je pense que c'est assez
complet. Puis quand je regarde avec les pratiques qu'on a avant, même au-delà
du projet de loi, c'est des pratiques qui... qu'elles existaient déjà. Pour
nous, c'est... du projet de loi et du règlement qui fait que c'est plus clair,
tu sais, aussi, avec le projet de loi. Mais je pourrais vous dire... pour le
moment, je trouve que les gens ont bien fait leur travail et, pour nous, je
dirais que c'est plus dans l'application, comme j'ai dit, de l'enquête sociale,
dire... s'assurer que c'est fait, tu sais, à votre... au niveau du ministère de
la Famille, de mettre ça en oeuvre, de ne pas juste reposer sur la police l'ensemble,
tu sais, de la probité des personnes, parce que c'est... On a un angle de vue,
tu sais, c'est une partie des... qu'on peut voir, qui est très importante, mais
qu'il y a d'autres endroits.
Mme Blais : Bien, je vous
remercie beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Rapidement, 40 secondes, la députée de Vimont.
Mme Schmaltz : O.K., parfait.
Rapidement, est-ce que vous pensez que c'est envisageable d'imposer une limite
de temps pour réaliser les VAE?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
c'est certain que c'est difficile, comme j'en ai parlé au début, avec les
vérifications d'empreintes digitales, qui peuvent être nécessaires. Ça fait que
c'est certain que de mettre une limite, pour qu'elle soit dépassée... Tu sais,
je pense qu'il faut le faire avec célérité, mais, tu sais, une limite... ce n'est
pas évident à dire quelle serait la limite. On en a dans d'autres lois, mais,
tu sais, c'est... La mesure... Tu sais, je pense que les gens qui ont eu de la
difficulté, des corps de police, à répondre, même s'il y aurait eu une limite
dans l'entente ou dans la loi, ils auraient possiblement... vers les mêmes
difficultés.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, on poursuit les discussions avec l'opposition
officielle...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...16 minutes 30 secondes, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci.
Bonjour, Mme Martin.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bonjour.
Mme Maccarone : Vous êtes la
cerise sur le sundae pour nous. On est... on est vraiment contents et contentes
de vous avoir avec nous. Parce que c'est vrai, comme la ministre, elle a dit,
nous avons eu beaucoup de questions, beaucoup de questions dans les mémoires,
nous, les parlementaires, on a eu beaucoup de questions, ça fait que merci
d'avoir répondu à plusieurs.
Je souhaite peut-être aller plus dans les
détails, dans le pratico-pratique, un peu. Vous avez dit qu'il y a une copie de
l'empêchement qui est donnée au candidat et une copie qui est donnée à
l'employeur qui n'a pas tous les mêmes détails. Quel détail paraît dans celui
qui est donné à l'employeur?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Dans
l'employeur, c'est... Bien, je vais juste prendre mon document pour vous donner
la... l'information exacte. Dans le fond, l'employeur, là, c'est seulement le
résultat qui dit... qui confirme l'empêchement et la confirmation de la fin de
la recherche, puis : «Nous attestons que le candidat a été informé des
résultats de la vérification policière et qu'on lui a remis le formulaire
numéro untel. Nous attestons que toutes les vérifications ont été effectuées et
nous confirmons la fin de la recherche.» Il n'y a pas d'information sur...
• (18 h 10) •
Mme Maccarone : Ça fait que,
la nature, il n'y a rien d'explicite qui est écrit là-dessus?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Non,
non, pas du tout.
Mme Maccarone : Alors, ça
appartient à qui? C'est une question que nous avons. Parce qu'on parle beaucoup
de, mettons, une éducatrice qui va quitter d'une installation à l'autre, puis
la vérification, si, mettons, on dit qu'il n'y avait aucun empêchement soulevé,
ce document, cette vérification, est-ce que ça appartient au candidat ou à
l'employeur?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Le...
bien, le document que je vous ai parlé, qui est remis au candidat, où ces
empêchements sont évoqués, lui sont remis à lui. On lui remet... on lui remet,
à la personne, mettons, à l'éducatrice. On prend une éducatrice qui a un
dossier de voie de fait, puis qu'on rencontrerait, qu'on lui donnerait, bien,
c'est elle qui va avoir, mettons, voie de fait dans telle année, puis elle va
avoir... le document va être... lui... remis à elle et elle va décider si elle
partage l'information avec son employeur, si elle lui remet une copie ou si
elle... ou si elle abandonne son processus d'embauche, ou quoi que ce soit. Ça
fait qu'elle, elle est en possession son document.
Mme Maccarone : Et, quand il
n'y a pas d'empêchement, le résultat de ceux-ci? Parce que là, vous parlez très
spécifiquement de quelqu'un qui a eu un empêchement, mais dans... à l'inverse?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Oui,
à l'inverse, le candidat n'a pas la réponse, c'est juste... Ce qu'on envoie,
là, c'est, dans le fond, «absence d'antécédents et confirmation de la fin de la
recherche» à l'employeur pour éviter les délais ou les... tu sais, les
doublons. Parce que chaque action amène des délais.
Mme Maccarone : Ça fait que
le candidat n'a pas une copie de ceci, d'abord?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Non.
Mme Maccarone : C'est
uniquement l'employeur, ça fait que ça appartient à l'employeur dans ce cas
ici?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Oui.
Mme Maccarone : Ce document.
O.K., c'est clair. Merci beaucoup. Selon vous, c'est moins lourd de faire des
vérifications d'antécédents versus des vérifications d'absence d'empêchement?
Parce que je sais que la ministre, elle avait évoqué que oui, on a autres
commissions parlementaires ou autres lois qui sont en train de se faire
débattre, entre autres celui dans la... pour le sport, mais pour le sport, ce
n'est pas des VAE. Le sport, c'est des vérifications d'antécédents, ça fait que
c'est différent. Ça fait que selon le niveau de travail, la capacité de...
vous, de fournir, est-ce que c'est différent?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Quand
on parle de la vérification d'antécédents judiciaires puis de la vérification
des empêchements, c'est que les empêchements, on tombe avec des comportements,
ça fait que c'est plus... c'est plus large. Et aussi on va faire la
vérification au casier judiciaire réhabilité. Ça fait que, tu sais, dans le
fond... C'est un casier judiciaire pardonné, dans les anciens termes. Ça fait
que, tu sais, ça nécessite plus de temps puis des délais aussi, parce qu'on va
aller voir, puis là, c'est là qu'on... des fois, à l'occasion, qu'on doit aller
faire prendre des empreintes, envoyer à la GRC pour confirmer ou non si la personne
a un casier qui a été parlant en matière d'infraction sexuelle ou ces
choses-là.
Mme Maccarone : Vous faites
des empreintes dans chaque cas?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Non,
juste... Nous, on a... dans notre système, on fait des vérifications, puis
quand il y a une correspondance avec la date de naissance et le sexe, c'est à
ce moment-là qu'on doit procéder aux... on doit faire procéder aux empreintes.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est ça qui peut engendrer un plus long délai?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Oui.
Ah oui...
Mme Maccarone : Parce qu'on a
parlé beaucoup de délais. Oui. Mais je comprends que c'est difficile de mettre
un chiffre, mais la nature de l'enquête.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Ça,
c'est un délai hors de notre contrôle, là, tu sais, c'est vraiment... À partir
de ce moment-là, bien, on n'a pas le contrôle sur la suite. Ce n'est pas dans
les mains du corps de...
Mme Maccarone : ...c'est-tu...
envisageable de dire que, mettons, une enquête qui va prendre... Parce qu'on a
entendu vraiment toutes sortes de chiffres, 30 jours, 90 jours, huit
mois, un an. C'est-tu envisageable de dire que vous, vous pourriez faire des
suivis avec le candidat, mettons, à chaque 10 jours, à chaque
30 jours, ou quelque chose comme ça, pour garder le candidat au courant
et... au courant de vos démarches? Comme ça, ils ne seront pas dans le noir ou
dans le vide.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
c'est sûr que c'est une charge de travail importante. Actuellement, tu sais, je
ne pense pas qu'on aurait la capacité... de faire, tu sais, des suivis comme
ça. Peut-être, des... ont le... ont cet élément-là. Mais souvent qu'est-ce qui
arrive? C'est quand la personne... Parce que c'est rare que le délai va être
aussi important s'il n'y a pas besoin d'une prise d'empreintes. Ça fait que,
dans le fond, c'est quand la personne a une prise d'empreintes, elle est
informée des délais qui peuvent y avoir. Ça fait que c'est certain qu'elle peut
faire, tu sais, un suivi, mais ce n'est pas... ce n'est pas évident. Tu sais,
il n'y a pas de recette miracle.
Mme Maccarone : Bien, je
comprends, mais évidemment la nature de la question puis... Tu sais, je vous
pose les questions parce que je porte deux chapeaux, j'ai également la chance
d'être porte-parole en matière de sécurité publique, un dossier que je trouve
également passionnant, ça fait que vous m'apprenez plein de choses pour l'autre
dossier aussi. Mais, quand vous dites, tu sais, on ne peut pas faire des
miracles puis il y a des délais qui seront plus importants que l'autre... puis
là on parle d'une l'harmonisation, puis, oui, c'était évoqué par plusieurs
groupes, que ce serait uniquement la SQ qui ferait toutes les vérifications. Ça
fait qu'on parle de prendre en charge toutes, toutes, toutes les vérifications.
Ça fait que ce ne serait même plus les municipalités. Vous pensez quoi de ça?
Est-ce que ça, c'est réalisable?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Actuellement,
non, je ne crois pas que c'est réalisable. Puis c'est certain qu'au niveau de
la vérification des empêchements, quand on parle de rencontrer les personnes,
tu sais, pour leur donner l'occasion... Puis j'ai écouté aussi cet après-midi
au niveau des communautés autochtones, les gens ont aussi... les bases de
données de police, pour la majorité... je veux dire, à la Sûreté, elles sont
communes, tout ça. Mais il se peut encore, au Québec, qu'il y ait des corps de
police qu'ils aient des bases de données locales, où c'est important,
l'information qu'ils possèdent. Tout comme les corps de police autochtones, ça
se pourrait qu'il y ait de l'information à leur niveau qui n'est pas
accessible.
Mme Maccarone : O.K. Parce
que... Puis c'est sûr, ça va engendrer des coûts. Alors, vous avez mentionné
que vous n'avez pas le droit de facturer parce que c'est dans une loi. On
cherche désespérément c'est quoi, cette loi. Ça fait que peut-être vous
pourriez expliquer quelle... quelle loi où on trouve ça. Mais nous, on avait
fait une demande à l'accès à l'information auprès de la SQ. Je n'ai pas le
droit de dire Sûreté de Québec parce qu'apparemment je dis... Bien, tu sais, je
suis anglophone, puis c'est écrit... ça fait que je fais mon possible. SQ, voilà.
Alors, on a fait une demande à l'accès à l'information pour avoir un portrait
avant de venir, puis vous avez élaboré dans votre réponse que vous faites
au-delà de 30 000 vérifications par année, beaucoup, évidemment au sein du
Réseau de services de garde éducatifs à l'enfance. Et en ce qui concerne les
coûts... parce que vous avez dit avec justesse que présentement ce n'est pas
facturé, mais, et je cite la lettre que nous avons reçue : «En ce moment,
les vérifications d'absence d'empêchement sont effectuées sans frais sur le
territoire de la Sûreté du Québec. Cependant, cette situation pourrait être
appelée à changer avec l'adoption du projet de loi n° 46 sur
l'amélioration de la protection des enfants dans les services de garde. Parce
que vous, vous pensez qu'évidemment il va y avoir beaucoup plus de coûts, ça
fait que ça ne serait plus vous qui serait responsable de ces frais.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
dans le fond, c'est que la Sûreté du Québec, on a des services qu'on offre,
mettons, pour les VAE, on parle de 30 000 environ, mais on a d'autres
services qu'on offre, de vérification d'antécédents judiciaires, où il y a de
la facturation de services, parce que c'est prévu par règlement ou par la loi.
On prend les chauffeurs de taxi, et tout ça... est différent de la loi sur
l'éducation. Mais nous, dans le fond, c'est si la... si la loi, le règlement
permet une facturation, bien, ça va permettre à la sûreté de facturer. Mais
aussi c'est une équité parce qu'actuellement, c'est que des services de...
municipaux facturent, d'autres ne facturent pas. La sûreté, on n'est pas en
mesure... Ça fait que c'est un principe d'équité aussi envers les clients,
parce que l'éducation, il y a de la facturation, mais actuellement, parce qu'on
n'a pas de réglementation au niveau services de garde, bien, on offre... on se
doit d'offrir le service.
Mme Maccarone : Oui. Je ne
pense pas que c'est écrit dans une loi, il me semble, ça doit être écrit dans
un règlement quelque part?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Oui,
un règlement, oui. Oui, oui, c'est dans un règlement.
Mme Maccarone : O.K. voilà.
Parce qu'on... Mais vous n'avez pas fait une évaluation de l'impact de
l'adoption de toutes ces lois? Parce qu'il va y avoir une importante charge de
travail, si vous avez déjà 30 000. Même si on dit...
Mme Maccarone : ...dit que
vous allez harmoniser uniquement pour le territoire desservi par la SQ. Vous
n'avez pas fait une analyse d'impact sur votre réseau.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Actuellement,
bien, avec les modifications au projet de loi, on n'a pas exactement... on
n'est pas capable de chiffrer exactement, mais c'est des vérifications qu'on
fait déjà...
Mme Maccarone : O.K.
Mme Martin (Marie-Chantale) :
...tu sais, mettons, au niveau, là, puis c'est... c'est les mêmes services de
garde, on anticipe une légère hausse.
Mme Maccarone : O.K.
Mme Martin (Marie-Chantale) : On
n'est pas capable de la chiffrer actuellement.
Mme Maccarone : Je lève un
petit drapeau jaune, peut-être pas rouge parce qu'on est favorables, on pense
que c'est des mesures qui sont importantes. Mais j'avoue, je soulève des
préoccupations parce que, comme on l'avait déjà dit, il y a trois projets de
loi qui roulent en ce qui concerne à peu près les mêmes enjeux, ça fait que ça
va amener une charge très importante pour vous. Alors, d'avoir un analyse
d'impact, je pense que ça va être nécessaire avant de le mettre en vigueur,
cette loi, pour bien comprendre ce que vous, vous avez besoin pour bien
effectuer vos travaux. Parce que la plainte numéro un que nous avons entendue,
évidemment, par rapport à la vérification, c'est les délais, puis aussi c'est
un peu à la variable en termes d'interprétation. Ça fait qu'il y a du monde qui
trouve, des fois, que c'est peut-être ils sont jugés avec moins de justesse que
d'autres. Alors, de savoir que ce sera harmonisé puis qu'ils peuvent aussi
contribuer... parce que ça aussi, on a entendu que ce n'est pas dans tous les
cas. Mais vous avez dit «ils devraient être en mesure», mais apparemment ce
n'est pas le cas partout. Ce qui m'amène à une dernière question pour vous.
Vous avez parlé d'un guide.
• (18 h 20) •
Mme Martin (Marie-Chantale) : Oui.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est possible pour nous d'avoir une copie de cet guide? Puis la guide date de
quand? Est ce que c'est le temps de revoir le guide? Parlez-nous un peu de ce
guide.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Le
guide, au niveau de la Sûreté du Québec, je suis désolée, je ne pourrais pas
vous le partager parce qu'on a nos recettes qu'on appelle d'habilitation,
comment on fait les choses, puis quand on a des demandes d'accès, on ne peut
pas partager ces éléments-là. Ça fait que c'est certain qu'au niveau du guide
de la Sûreté du Québec, là, je ne peux pas vous transmettre ces éléments-là. Je
suis désolée.
Mme Maccarone : C'est
correct. Je vais faire une autre demande à l'accès à l'information.
Mme Martin (Marie-Chantale) : C'est
un de mes services, l'accès à l'information, également qui est sous ma... sous
ma direction. Je vais reconnaître votre nom.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Maccarone : Mais ce
serait intéressant quand même d'avoir un peu une idée de comment les gens sont
évalués parce que c'est ça, comme ils ont dit, c'est vraiment à variables.
C'est pour ça, je pense, plus en lien avec les questions de la collègue,
d'avoir une uniformité. Ça fait que s'il y a un guide qui serait déployé pour
tout le monde.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Mais
il y a vraiment un guide, je peux vous assurer, à la Sûreté du Québec avec les
paramètres.
Mme Maccarone : Puis peut
être... peut être pas aujourd'hui, parce que je comprends que ce n'est pas vous
qui a cette information, mais si on peut avoir le règlement dont vous parlez et
que vous êtes assujettis, que vous pourriez... que vous ne pouvez pas facturer,
je souhaiterais avoir une copie de ce règlement, où c'est écrit que vous ne
pouvez pas facturer parce que ça risque de peut-être changer. Mais je veux
juste mieux comprendre d'où ça vient, cette notion.
Mme Martin (Marie-Chantale) : Bien,
dans le fond, c'est que nous ça prend un règlement pour facturer ou une entente
qui sera signée en vertu de l'article 51 de la Loi de police, pour la directrice
générale. Ça fait que, tu sais, c'est vraiment... On peut facturer nos services
en fonction de la Loi de police, et on peut également, lorsque c'est dans un
règlement. Ça ne dit pas qu'on ne peut pas, mais quand est ce qu'on peut le
faire, c'est à ce moment-là.
Mme Maccarone : O.K. J'ai le
temps pour une dernière question. Qu'est-ce qui arrive dans un cas juvénile
criminel qui devient majeur, pour vous, dans votre enquête? Est ce que ce
dossier, il est clos? Est ce que ça suit la personne? Parce qu'on sait que le
projet de loi actuellement, dans sa mouture actuelle, par des personnes
majeures, mais on sait qu'on a quand même des mineurs qui oeuvrent au sein du
réseau. La ministre, elle avait posé des questions par rapport à des mineurs qui
résident peut-être dans un dans le milieu familial, puis qu'est ce que nous
devons faire en termes de vérification? Mais moi, ma question c'est vraiment
pour l'employé, qu'est ce qui arrive avec ces vérifications, rendu 18 ans?
Si on a été trouvé coupable, à 16 ans, d'un acte criminel, mais là, on est
rendu majeur, est-ce que ce dossier suit la personne dans votre enquête de
vérification d'absence d'empêchement?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Pour
tout ce qui est de ces délais, faut vraiment se référer à la loi tout à l'heure
dont j'ai parlé, là, sur le système de justice pénale pour les adolescents. Il
y a l'article 119.2 qui vient mettre toutes les délais es pour toutes les
choses. Ça fait que c'est ce qui est accessible, il faut s'en assurer selon ces
principes-là, mais là, je ne pourrais pas tout... je n'ai pas...
Mme Martin (Marie-Chantale) : ...je
ne suis pas experte dans ce domaine-là, là, actuellement, mais c'est
vraiment... il faut se référer à ça, puis ce n'est pas tout qui peut être
communiqué en fonction de l'application de la loi sur les jeunes contrevenants.
Mme Maccarone : O.K., ça fait
qu'on va creuser la question, je suis curieuse de savoir si le dossier suit
quand, vous, vous faites votre démarche de vérification.
Mme Martin (Marie-Chantale) : ...c'est
qu'on fait des vérifications, mais c'est... il y a des informations qui doivent
être épurées à travers le temps, dans nos systèmes, à cause de l'application de
cette loi-là. Puis, dans le fond, ce qui devient accessible est tout en...
Mme Maccarone : Peu importe
le crime?
Mme Martin (Marie-Chantale) : Ça
dépend des crimes, ça dépend des mesures qui sont prises, ça dépend des
décisions, ça fait que c'est vraiment... c'est assez complexe...
Mme Maccarone : O.K., merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Alors, Mme Martin, vous voyez que,
malgré le sérieux du projet de loi puis des propos, on peut quand même s'amuser
un petit peu. Effectivement, vous étiez la dernière intervenante de la journée
et du processus également. Alors, je vous remercie énormément pour l'apport à
nos travaux. Alors, avant de terminer, je dépose les mémoires des personnes et
organismes qui n'ont pas été entendus.
Et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 25)