Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 24 mai 2023
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Vol. 47 N° 20
Étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Lecours, Lucie
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Maccarone, Jennifer
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Bélanger, Sonia
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Caron, Linda
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Maccarone, Jennifer
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Guillemette, Nancy
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Tardif, Marie-Louise
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Gendron, Marie-Belle
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Schmaltz, Valérie
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Picard, Marilyne
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Guillemette, Nancy
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Tardif, Marie-Louise
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Gendron, Marie-Belle
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Schmaltz, Valérie
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Picard, Marilyne
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Caron, Linda
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Caron, Linda
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Lecours, Lucie
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Maccarone, Jennifer
15 h (version révisée)
(Quinze heures onze minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission, je vous le rappelle, est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des <remplacements?...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
...la Loi concernant les
soins de fin de vie et autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des >remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Garceau (Robert-Baldwin), par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis);
et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, bonjour, bon après-midi à toutes.
Lors de notre dernière rencontre, nous en étions rendus à l'étude des articles
suspendus. Par contre, avant d'entamer le prochain terme de notre travail, je
pense que, Mme la ministre, vous avez un dépôt à faire. La parole est à vous.
Document déposé
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, bonjour. Bonjour à tous les membres de la commission, très contente
de... de vous revoir. Mon premier point serait pour demander le dépôt officiel
du rapport d'experts qui... concernant l'aide médicale à mourir, rapport
d'experts qui nous a été déposé. Donc, j'aimerais qu'il soit déposé de façon
formelle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, le dépôt est effectué, est adopté. Merci beaucoup.
Mme Bélanger : D'accord. Et
l'autre élément, si vous permettez, il y a eu, donc, dans l'actualité, il y a
quelques jours, un article qui nous a tous fait sursauter et qui nous a surpris,
concernant la publicité en lien avec l'aide médicale à mourir, et donc je
voudrais annoncer que nous allons déposer un amendement empêchant la promotion...
je vais juste prendre le temps de le lire... empêchant la promotion de l'aide
médicale à mourir dans le cadre d'une activité commerciale. Donc, nous sommes
en train de rédiger cet amendement, et il sera prêt demain matin. Donc, on
pourra le transmettre à l'ensemble des membres de la commission dès qu'il sera
rédigé. Je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, parfait. Alors, on a commencé un petit peu
en retard, justement, parce que la collaboration est là. Alors, vous en... vous
avez eu le temps d'en parler, c'est fait, donc ça va suivre son cours. Nous en
sommes donc à l'étude des articles dont l'étude a été suspendue. Je vous
rappelle que l'étude de l'article 14, et de son amendement par la ministre,
ainsi que les articles 15 à 17, 28 à 35 et 55 ont été suspendus. Nous en
serions donc à l'étude de l'article 14. Mme la ministre, je vous cède la
parole. Je rappelle que vous aviez un amendement, également, qui avait déjà été
lu. On reprend, donc, par l'amendement. Je pense que vous voulez le retirer,
mais la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui, en fait,
l'amendement qui... En fait, la demande, c'est vraiment de retirer l'amendement
qui avait été déjà déposé. Est-ce que vous voulez que j'en fasse la lecture?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ce n'est pas nécessaire, si vous le retirez. Il y a
consentement pour retirer l'amendement qui avait déjà été lu? On remonte à il y
a plusieurs semaines, là.
Mme Bélanger : Bien, je peux
le lire aussi, là. Ça va permettre à tout le monde...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Si vous le retirez puis vous en déposez un autre, ce n'est
pas nécessaire. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
Consentement...
Mme Maccarone : ...je veux
juste saisir... Excusez-moi, Mme la Présidente. Quel article est-ce que nous
sommes en train de... quel amendement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 14.
Mme Maccarone : Parce que je
ne le trouve pas. On a beaucoup de nouveaux articles qui sont présentement dans
le Greffier, qui viennent d'être déposés, ça fait que nous, on n'a pas pris
conscience de tout ça. Ça fait que c'est lequel?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le 14.
Mme Maccarone : Ça fait que,
si, peut-être, on peut au moins le projeter, pour qu'on est au courant de
lequel sera retiré. Parce que moi, je vois tout ce qui est nouveau, nouveau,
nouveau. Ça fait que c'est présenté et non adopté? Je n'ai aucun...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il avait été déposé... l'amendement à l'article 14
avait été déposé il y a plusieurs semaines de ça. Compte tenu du forum qui
s'est tenu, du rapport du comité d'experts, la ministre le retire et en dépose
un nouveau. Donc, on serait à l'amendement, qui va être déposé incessamment par
la ministre, à l'article 14. Est-ce qu'on suit, tout le monde?
Mme Maccarone : ...voir
l'amendement en question, juste pour bien suivre, je m'excuse. Il n'y a rien en
suspension.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : L'amendement qui va être retiré? D'accord. Je vais vous
permettre, à ce moment-là, de lire l'amendement et je vous rappelle qu'il va
être retiré.
Mme Bélanger : ...ça me fait
plaisir de lire, dans le fond, juste pour qu'on puisse se remettre dans le
cadre de nos travaux. Alors, je vais le lire, mais la demande est vraiment de
retirer l'article. Alors, c'est l'article 14 :
Dans le paragraphe 1° de l'article 14
du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 5°
du premier alinéa de l'article 26 de la Loi concernant les soins de fin de
vie proposé, «constantes» par «persistantes»;
2° remplacer le deuxième alinéa de
cet article 26 proposé par les alinéas suivants :
« Pour
l'application du paragraphe 2° du premier alinéa, est assimilée à une personne
assurée au sens de la Loi sur l'assurance maladie une personne dont le coût des
services de <santé...
Mme Bélanger :
...assurée au sens de la Loi sur l'assurance maladie une
personne dont le coût des services de >santé assurés qu'elle reçoit
ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette loi du fait de
sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle soit en service
actif dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du paragraphe 3° du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif ne peut pas
être une maladie pour laquelle une personne peut formuler une demande.»
Le commentaire. D'abord, l'amendement a
pour but de modifier le paragraphe 5° du premier alinéa de l'article 26 de la
Loi concernant les soins de fin de vie proposé afin de prévoir qu'une personne
doit pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une demande contemporaine,
éprouver des souffrances physiques ou psychiques persistantes, plutôt que
constantes.
De plus, l'amendement a pour but de
permettre à certaines personnes détenues ou en service actif dans les Forces
armées canadiennes d'obtenir l'aide médicale à mourir malgré qu'elles ne soient
pas des personnes assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre
A-29).
Enfin, l'amendement reformule l'exclusion
applicable au trouble mental autre que neurocognitif afin d'éviter une
énonciation maladroite et inexacte.
Vous avez le texte qui est modifié, là,
qui apparaît à l'écran.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je comprends que vous retirez cet amendement-là.
Mme Bélanger : Exactement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...consentement pour retirer l'amendement? L'amendement est
retiré. Vous allez donc épouser... déposer... vous pouvez l'épouser si vous
voulez, là, mais déposer un nouvel amendement. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Bélanger : Merci, Mme la
Présidente, je ne pense pas que je vais épouser un amendement. Alors donc,
concernant le nouvel article 14, donc :
Dans le paragraphe 1° de l'article 14 du
projet de loi :
1° remplacer les paragraphes 3° et 4°
du premier alinéa de l'article 26 de la Loi concernant les soins de fin de vie
proposé par le paragraphe suivant :
«3° elle est dans l'une des
situations suivantes :
«a) elle est atteinte d'une maladie
grave et incurable et sa situation médicale se caractérise par un déclin avancé
et irréversible de ses capacités;
«b) elle a une déficience physique
grave entraînant des incapacités significatives et persistantes;»;
2° remplacer, dans le paragraphe 5°
du premier alinéa de cet article 26 proposé, «constantes» par «persistantes»;
3° remplacer le deuxième alinéa de
cet article 26 proposé par les alinéas suivants :
• (15 h 20) •
«Pour l'application du paragraphe 2° du
premier alinéa, est assimilée à une personne assurée au sens de la Loi sur
l'assurance maladie une personne dont le coût des services de santé assurés
qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette
loi du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle
soit en service actif dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du sous-paragraphe a
du paragraphe 3° du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble
neurocognitif ne peut pas être une maladie pour laquelle une personne peut
formuler une demande.»
Commentaires. D'abord, l'amendement a pour
but de remplacer, en tant que condition d'admissibilité à l'aide médicale à
mourir proposée initialement par le projet de loi, celle d'avoir un handicap
neuromoteur grave et incurable par celle d'avoir une déficience physique grave
entraînant des incapacités significatives et persistantes.
Ensuite, l'amendement a pour but de
modifier le paragraphe 5° du premier alinéa de l'article 26 de la Loi
concernant les soins de fin de vie proposé afin de prévoir qu'une personne doit
notamment, pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une demande
contemporaine, éprouver des souffrances persistantes, plutôt que constantes.
De plus, l'amendement a pour but de
permettre à certaines personnes détenues ou en service actif dans les Forces
armées canadiennes d'obtenir l'aide médicale à mourir malgré qu'elles ne soient
pas des personnes assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie.
Enfin, l'amendement reformule l'exclusion
applicable au trouble mental autre que neurocognitif afin d'éviter une
énonciation maladroite et inexacte.
Donc, le texte modifié, je peux le lire.
Alors donc :
«26. Pour obtenir l'aide médicale à mourir
suivant une demande contemporaine, une personne doit, en plus de <formuler...
Mme Bélanger :
...je
peux le lire. Alors donc :
«26. Pour obtenir l'aide médicale à
mourir suivant une demande contemporaine, une personne doit, en plus de >formuler
une demande conforme aux dispositions du présent article et de
l'article 27, le cas échéant, satisfaire aux conditions suivantes :
«1° elle est majeure et apte à
consentir aux soins, sauf exception relativement à cette aptitude de la
personne prévue au troisième alinéa de l'article 29;
«2° elle est une personne assurée au
sens de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29);
«3° elle est dans l'une des
situations suivantes :
«a) elle est atteinte d'une maladie
grave et incurable et sa situation médicale se caractérise par un déclin avancé
et irréversible de ses capacités;
«b) elle a une déficience physique
grave entraînant des incapacités significatives et persistantes.»
3° et 4° sont biffés.
«5° elle éprouve des souffrances
physiques ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être
apaisées dans des conditions qu'elle juge tolérables.
«Pour l'application du paragraphe 2°
du premier alinéa, est assimilée à une personne assurée au sens de la Loi sur
l'assurance maladie une personne dont le coût des services de santé assurés
qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette
loi du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle soit
en service actif dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du sous-paragraphe a
du paragraphe 3° du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble
neurocognitif ne peut pas être une maladie pour laquelle une personne peut
formuler une demande.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que la
ministre peut expliquer, dans cet amendement, pourquoi qu'on garde le point
a... excusez-moi, pourquoi qu'on garde... oui, c'est ça, pourquoi qu'on garde
le point a? Parce que dans le rapport que nous avons reçu du comité d'experts,
puis ceux qu'on a entendus lors du forum puis ce qui a été présenté, eux, ils
parlaient d'enlever la notion de déficience physique grave entraînant des
incapacités significatives et persistantes. Puis, écoute, on peut retrouver ça
sur la page 31 de leur rapport, et 32. Ils proposent d'utiliser «incapacités
significatives et persistantes», que je vois dans le point b, que je salue
l'inclusion, mais eux, ils proposent de remplacer et pas d'ajouter.
Mme Bélanger : ...pardon, Mme
la Présidente. Oui, bien, pour la question, je pense que c'est important, là,
de bien préciser que les travaux que nous avons faits, notamment avec le comité
d'experts, c'était des travaux qu'on avait demandés, on se souvient, afin
qu'ils nous définissent la notion de handicap neuromoteur, qui était initialement
prévue, là, dans le projet de loi qu'on a déposé. Et on voit, on reconnaît, en
b, la définition, en tout cas, ou l'énoncé, là, qui nous a été soumis dans le
rapport du comité d'experts.
Pourquoi on garde a, c'est-à-dire qu'on
remet qu'une personne peut être atteinte d'une maladie grave et incurable et sa
situation médicale se caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses
capacités? C'est qu'ici on parle des situations pouvant survenir. Donc, on a la
situation des personnes ayant une maladie grave et incurable, là, qu'on
connaît, et on a aussi la situation, maintenant, d'une personne ayant une
déficience physique grave entraînant des incapacités significatives et
persistantes. Donc, on écrit les deux parce que ce sont les deux situations
suivantes qui peuvent survenir, et c'est vraiment dans ce contexte-là. Ce n'est
pas un pas par rapport à l'autre, c'est... ça s'ajoute... en fait, c'est un
et/ou l'autre.
Et, en même temps, je pense que le fait de
le garder là, ça nous montre aussi toute la discussion qu'on a eue concernant
la définition. Vous savez, la notion de déclin avancé et irréversible ne se
prêtait vraiment pas à la notion de personne ayant une déficience physique
grave, selon les experts qui sont venus nous parler. Donc, la notion de déclin
avancé et irréversible, ce n'était pas, pour les personnes en situation de
handicap, quelque chose... ça faisait plus référence à la maladie. Ça fait que
c'est comme si on a le volet maladie puis on a le volet personne ayant une
déficience physique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de <Sherbrooke...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
Merci, Mme la ministre.
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de >Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Bien, je veux juste prendre soin de remercier au micro les membres
du comité d'experts qui ont fait un travail considérable, là. Je pense qu'on a
bien fait de mandater un comité d'experts pour se pencher sur la question de
handicap neuromoteur. Les recommandations étaient très éclairantes. Je pense
qu'on a quelque chose de vraiment plus intéressant ici. Puis je sais qu'ils ont
travaillé très, très fort dans un délai assez court, ils ont eu énormément de
rencontres et de discussions. Donc, je tiens à les remercier de nous avoir
éclairés, là, pour la suite de nos travaux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement de l'article 14? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je veux
juste faire référence encore au rapport que le comité d'experts a partagé avec nous.
Pour les gens qui suivent, c'est la page 35, puis c'est leur
point 8.2.6, pourquoi le critère du déclin avancé et irréversible des
capacités doit être remplacé, remplacé, pas en ajout. Il dit :
«Pour rappel, l'un des critères
d'admissibilité [de] l'aide médicale à mourir inscrit dans la Loi sur les soins
de fin de vie stipule que "la situation médicale de la personne se
caractérise par un déclin avancé et irréversible de ses capacités". Après
réflexion et discussion, le groupe estime que lorsqu'il est question de la
déficience physique, l'expression [de] "déclin avancé et irréversible de
ses capacités" est cependant inappropriée. Le déclin, en effet, se
comprend comme "l'état de ce qui diminue, commence à régresser", selon
Le Robert, ou encore comme le "fait de se terminer, de décliner,
état de ce qui diminue de valeur, de grandeur, d'éclat, de puissance", selon
le Larousse, et parmi les synonymes du mot, on retrouve
l'affaiblissement, la décadence, la déchéance, la décrépitude, la ruine. La
déficience physique grave n'entraînera le plus souvent pas de déclin. Bien
qu'un déclin de l'état général de la santé d'une personne puisse survenir pour
d'autres raisons, telles que le vieillissement, le développement de maladies,
etc., il ne surviendra généralement pas en raison de la déficience elle-même.
«Cela étant, comme précisé précédemment,
bien que l'on ne parle pas nécessairement de déclin des capacités lorsqu'il
s'agit d'une déficience physique, pour qu'une personne puisse être jugée
admissible à l'AMM, ses incapacités devraient être à la fois significatives et
persistantes. En d'autres mots, elles ne pourraient pas être légères ou modérées.
C'est cette précision qui se démarque de la notion de déclin des capacités.»
C'est cette précision qui se démarque de la notion de déclin des capacités.
Alors, je comprends l'ajout, je comprends
qu'on rejoint, à quelque part, ce qu'ils souhaitent faire mais je ne comprends
pas pourquoi qu'on... le gouvernement ou la ministre a pris la décision de le
garder quand, pour moi, c'est très clair qu'eux ils disent que nous devons le
remplacer.
Et, pour renchérir, évidemment, on ne peut
pas être contre. On est content qu'il y a eu un forum, c'était important. Les
gens ont pu s'exprimer, ils ont pu contribuer aux travaux du comité d'experts.
On les remercie. Ça a été beaucoup de temps, un vendredi, que les gens ont
consacré pour participer à un débat de société, à un débat fondamental. On a
aussi compris qu'il y a plusieurs acteurs qui ont assisté au forum qui sont
déçus un peu des travaux, que ça ne rejoint pas ce qu'ils auraient souhaité. On
a parlé beaucoup d'aide médicale à vivre. Puis juste dire que la notion, on
comprend, puis c'est toujours là, puis ça fait partie de ce que nous souhaitons
faire, entre autres, la demande de la COPHAN ou la RAPLIQ.
Mais ici, je veux juste bien comprendre
pourquoi on ne répond pas à une demande qui est très clairement écrite dans le
rapport et qui a été émise par tous les parlementaires.
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...Mme la
Présidente. Bien, merci, en fait, là, vous reprenez l'argumentaire qui nous a
été présenté par le rapport d'experts. En fait, on va tout à fait dans le
sens... on respecte intégralement la recommandation et la phrase qu'ils nous
ont faites, qui sont... qui est «déficience physique grave entraînant des
incapacités significatives et persistantes». Là, c'est textuel, on le prend tel
quel.
Ici, je voudrais juste quand même vous
rappeler, là, nous sommes dans le bloc des demandes contemporaines. Ça fait
qu'on ne veut pas exclure les personnes atteintes d'une maladie grave et
incurable, là. Ce n'est pas ça, l'objectif. L'objectif... dans le fond, notre
projet de loi vise les personnes atteintes d'une maladie grave. Depuis le
début, là, on s'est entendus là-dessus, et la définition... on avait même
amené... vous vous souvenez, on a parlé de toutes les... les caractéristiques
qui sont là. Ça fait que ça, c'est... ça reste, on ne veut pas l'exclure. On
ajoute une <dimension spécifique pour la déficience physique...
>
15 h 30 (version révisée)
<19281
Mme
Bélanger :
...toutes les caractéristiques qui sont là. Ça fait
que ça, ça reste, on ne veut pas l'exclure, on ajoute une >dimension
spécifique pour la déficience physique. C'est simplement ça qu'on fait ici, là.
On n'est pas pour retirer les «personnes atteintes d'une maladie grave». L'esprit
de notre projet de loi, initialement, c'est vraiment en lien avec les personnes
qui sont atteintes d'une maladie grave. Ici, on ne fait pas référence à tous
les critères du début, mais on reprend le bloc des demandes contemporaines. Et,
comme nous sommes dans le bloc des demandes contemporaines, on remet la table
en disant : Voici les situations dans lesquelles ça peut survenir. Il y a
deux situations, une personne est malade, une maladie grave, incurable, puis
tout le reste de la phrase, ou elle a une déficience physique grave entraînant
des incapacités significatives et persistantes.
Donc, c'est intégral à ce que le comité d'experts
nous a demandé. Le comité d'experts ne s'est pas — ce n'était pas son
mandat — ne s'est pas du tout prononcé sur les personnes ayant une
maladie grave et incurable, là, hein, on est dans deux... C'est comme si on
était comme deux groupes qui sont bien définis, c'est comme ça que je le vois.
Il ne faut pas retirer a, parce qu'on va avoir de la difficulté à se retrouver,
là, surtout si on est dans le bloc des demandes contemporaines. Donc, on vient
remettre à jour et on vient préciser, de façon spécifique, les personnes ayant
une déficience physique grave.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement? Alors, si...
Mme Maccarone : Juste un
instant, Mme la Présidente, excusez-moi, c'est... Parce qu'on veut juste... Je
comprends, parce qu'on vient avec beaucoup d'amendements aujourd'hui, c'est un
bloc qui était attendu. C'est la première fois qu'on est rassemblés après les
travaux du comité, ça fait qu'on veut juste prendre notre temps pour s'assurer
qu'on n'oublie rien en ce qui concerne les recommandations, parce qu'on n'aura
pas une opportunité de revenir puis c'est un projet de loi qui est vraiment
important. Alors, je sais que la ministre puis tous les collègues sont d'accord.
Ça fait que je veux juste ne pas manquer une opportunité de poser toutes les
questions.
Si vous me permettez, je veux juste faire
une lecture très rapide, parce que je veux... comme, par exemple, je veux m'assurer,
parce qu'il faut qu'on se resitue aussi dans un débat que nous avons eu, ça
fait plusieurs semaines aussi, comme, par exemple, quand on parle d'une
personne qui souffre d'une déficience intellectuelle, que cette personne serait
exclue ici, parce que c'est ça, on veut que les gens comprennent vraiment le
sens d'orientation de l'article en question, parce que l'article 14, il
est très long, qui va modifier l'article 26 de la loi. Ça fait que je
souhaite juste me situer, si vous me permettez, juste pour m'assurer que, nous,
on n'aura pas d'autre question en ce qui concerne ces parties.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pour le bénéfice des gens qui nous écoutent à ce moment-là,
en attendant, je veux juste rappeler, effectivement, qu'on procédait par blocs.
C'est sûr, ça fait déjà quelques semaines, avec la semaine en circonscription,
les études de crédits. Donc, on procédait par blocs et on revient à un bloc où,
comme la ministre a bien expliqué, là, on parlait de — je vais mettre
mes lunettes — de demandes contemporaines.
Mme Maccarone : C'est beau.
Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, si je n'ai pas d'autre intervention sur l'amendement,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Alors, on revient à l'article 14. Est-ce que,
l'article 14, j'ai des interventions? Si je n'ai pas d'intervention,
est-ce que l'article 14 est adopté tel qu'amendé?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté tel qu'amendé. Merci beaucoup. Nous allons maintenant
passer à l'article 15. Et je pense, Mme la ministre, que... Non, il n'y a
pas d'amendement sur celui-là. Je vous laisse la parole.
Mme Bélanger : Oui. Alors, l'article 15,
est-ce que c'est possible de le projeter, s'il vous plaît, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On projette seulement les amendements.
Mme Bélanger : Seulement les
amendements, d'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Tout le monde a son cahier?
Mme Bélanger : O.K. Alors
donc, on est tous à la même place. Donc, article 15. Donc : L'article 27
de cette loi est modifié par le remplacement de «qui demande de l'aide médicale
à mourir» par «qui formule une demande contemporaine».
Alors, le texte proposé... Non. Commentaire.
Commentaire. L'article 27 proposé reprend l'essentiel de ce qui est prévu
à l'article 27 actuel de la loi avec quelques adaptations techniques. Ce
changement est requis pour tenir compte de la nouvelle structure proposée pour
cette section.
Le texte proposé se lit comme suit :
27. «Lorsque la personne qui formule une demande contemporaine ne peut dater et
signer le formulaire visé <à l'article 26...
Mme Bélanger :
...qui
formule une demande contemporaine ne peut dater et signer le formulaire visé >à
l'article 26 parce qu'elle ne sait pas écrire ou qu'elle en est incapable
physiquement, un tiers peut le faire en présence de cette personne. Le tiers ne
peut faire partie de l'équipe de soins responsable de la personne et ne peut
être un mineur ou un majeur inapte.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'article 15? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Pour revenir
juste pour le tiers, parce qu'ici on fait la précision que le tiers ne peut pas
faire partie de l'équipe de soins responsable de la personne. Dans le cas d'une
personne qui est seule, c'est qui, la personne qui pourrait être éligible,
d'abord, si on est rendu à ce point que c'est une personne qui ne sait pas
écrire ou qu'elle est incapable physiquement? Mettons, quelqu'un qui habite
dans un CHSLD, par exemple, qui n'a pas accès à sa famille. Ça fait que, est-ce
que ça veut dire que toute l'équipe de soins qui l'accompagne serait inéligible
d'être le tiers, puis... D'abord, c'est quoi, le recours, pour cette personne?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, c'est une
très bonne question. Effectivement, on a discuté de ça déjà, là, par rapport à
une personne qui se retrouve seule, et qu'une personne significative pouvant
être un membre de l'équipe de soins peut accompagner la personne. Il me semble
que c'était l'esprit dans lequel on avait eu nos discussions. Mais j'aimerais
peut-être qu'on puisse y répondre. Est-ce que c'est possible que maître...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Rappelez-moi votre nom, maître?
Mme Lavoie (Térésa) : Térésa
Lavoie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Lavoie. Il y a consentement pour que Me Lavoie puisse
prendre la parole? La parole est à vous.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Alors, Térésa Lavoie, avocate du ministère de la Justice, affectée à la
Direction des affaires juridiques du ministère de la Santé et des Services
sociaux. Pour ce qui est de l'article 27, la correction, c'est vraiment un
ajustement... vise vraiment à harmoniser un peu nos textes, vu qu'on a fait
plusieurs changements pour introduire le régime des demandes anticipées. Pour
ce qui est du tiers, ici, on parle vraiment du tiers qu'on désigne dans le
milieu, le tiers autorisé, là, donc. On ne parle pas ici du tiers de confiance,
on ne parle absolument pas du tiers de confiance, on parle du tiers autorisé.
Puis, dans le fond, la dernière phrase de
cet article-là, c'est une mesure de protection, en quelque sorte, là, parce
qu'on ne veut pas qu'il y ait de conflit d'intérêts dans les membres du
personnel qui oeuvrent autour de la personne qui voudrait demander l'aide
médicale à mourir. Puis, dans le cas où elle est... elle ne sait pas écrire ou
elle est incapable physiquement, elle est vulnérable. Donc, on ne veut pas que
les gens autour d'elle, du point de vue médical, puissent se substituer à elle
pour signer une demande d'aide médicale à mourir. Par contre, il n'y a pas
d'autres critères, là, qui viennent limiter, là, outre le fait qu'un mineur, évidemment,
un majeur inapte ne pourrait pas, lui non plus, là, être... agir comme tiers
autorisé.
Mais ça pourrait... N'eût été ces
empêchements-là, n'importe quelle personne, là, dans la vie de la personne, là,
donc, ça pourrait être... C'est un témoin de fait, en quelque part, parce qu'il
ne fait que consigner la demande à la place de la personne qui ne sait pas
écrire ni... ou qui est incapable, physiquement, de le faire, là, donc. Je ne
sais pas s'il y a d'autres précisions qui pourraient être apportées sur la
pratique, comment ça peut se déployer, là, mais c'est le but de cette dernière
phrase là à l'article 27.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, maître. Mme la ministre.
• (15 h 40) •
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, peut-être que le Dr Moreau pourrait aussi essayer de répondre,
là, d'un point de vue clinique, là, parce que c'est des situations, quand même,
qui, j'imagine, sont quand même assez rare, mais pour avoir un éclairage.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement à ce que le Dr Moreau prenne la parole?
Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Mathieu
Moreau, je suis médecin de famille qui pratique en soins palliatifs et je suis
également éthicien clinique.
Alors, qu'est-ce qu'on voit concrètement,
là, c'est surtout... Vous êtes dans deux situations, donc, les personnes à
domicile et les personnes en CHSLD. En CHSLD, c'est généralement plus facile,
parce qu'on va chercher quelqu'un d'un autre étage, ou une agente
administrative, ou un gestionnaire qui ne fait pas partie de l'équipe de soins à
ce moment-là. Donc, ça, ce n'est pas quelque chose qui est compliqué, c'est
plus complexe à domicile. Pour ne pas aller chercher un voisin, par exemple, mais
ce qu'on va faire, souvent, c'est faire venir quelqu'un du service à domicile
qui ne fait pas partie de l'équipe de soins, à ce moment-là, qui pourra agir.
Même chose pour les témoins. Donc, on essaie de choisir déjà, à l'avance, cette
situation-là. C'est rare qu'on va se retrouver face à un patient puis qu'on va
constater qu'il ne peut pas signer, là. Donc, ça se prévoit, oui.
Mme Maccarone : C'est beaucoup
plus clair, merci. Parce que j'étais en train d'imaginer une personne seule,
qui est souvent le cas, qui vit en CHSLD. Puis, tu sais, l'équipe de soins — je
vois ça en grand, là — tout le monde qui oeuvrait à l'intérieur de <l'institution...
Mme Maccarone :
...de
soins
— je vois ça en grand, là
— tout le
monde qui oeuvrait à l'intérieur de >l'institution, j'ai dit : Qu'est-ce
qu'ils vont faire, ces pauvres personnes? Mais, si la définition de ceci, c'est
l'équipe de soins qui n'est peut-être pas sur le même étage, ça fait que ça
peut être aussi le directeur qui pourra prendre cette responsabilité. Parce que
l'autre scénario que je pourrais imaginer, c'est, exemple, si c'est Alexandra
qui prend soin de moi... Mais si je souhaite que ce soit elle qui signe, parce
que c'est elle qui m'accompagne, c'est elle, ma famille choisie, ça fait qu'on
n'aura pas de moyen d'accommoder cette personne ici. Ça fait qu'il n'y a pas de
moyen. Exemple, même, dans un testament, si je dis : Mais je souhaite
absolument que ce soit Alex, parce que c'est elle que j'aime puis c'est elle
qui me comprend le mieux, il faut absolument que ce soit quelqu'un qui... je ne
suis pas proche, si je comprends bien.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mais, en fait,
peut-être pour répondre juste à la première partie de votre question, ici, on
parle du tiers qui ne peut faire partie de l'équipe de soins responsable de la
personne. Ça fait que, donc, ici, on ne parle pas de l'équipe de soins de toute
une institution, mais l'équipe de soins spécifique attribuée à une personne.
Concernant votre autre question...
Mme Maccarone : En termes de
l'équipe de soins, si, mettons, c'est Alex qui est l'infirmière qui
m'accompagne tout le temps, puis c'est mon souhait, parce qu'elle est, comme je
le dis, ma famille choisie, donc, ce ne serait pas possible. O.K.
Mme Bélanger : Bien, moi, écoutez,
de la façon que je l'interprète, là, on pourra peut-être voir avec d'autres
intervenants autour de la table, là, c'est qu'au contraire je pense que c'est
important, même s'il y a une relation, tu sais, intime, d'amitié, de confiance
qui est établie, si la personne fait partie de l'équipe de soins directe, il
faut qu'elle prenne une certaine distance. Puis peut-être qu'elle va aider la
personne à se trouver quelqu'un pour revenir signer le formulaire. Puis elle
peut accompagner dans le processus, mais elle ne devrait pas être la personne.
Moi, je pense que c'est un devoir de prudence de faire une différence.
Mme Maccarone : Je ne suis
pas en désaccord. C'était plus une question, comme j'ai dit, d'imaginer tous
les scénarios possibles pour s'assurer que les droits des personnes concernées
puis leurs choix aussi sont respectés. Je peux très bien imaginer l'inverse
puis de la maltraitance. Peut-être la personne qu'on pense est une bonne
personne qui m'accompagne, mais je ne veux pas que cette personne aussi a un
certain moyen d'influence sur un collègue, par exemple, qui travaille sur un
autre étage, puis que je dise : Là, cette personne, elle va vous demander
de... ou on a besoin d'avoir un tiers qui va accompagner la personne, mais
voici ce que je souhaite que vous fassiez. Ça aussi, on veut éviter... Ça fait
que... Mais, tu sais, à quelque part, il faut avoir de la confiance en les gens.
Il faut... tu sais, il faut penser plus à le positif, que les personnes
concernées qui sont très vulnérables, peu importe si c'est une personne qui a
perdu la capacité de s'exprimer ou d'écrire, si on est rendu là, nous sommes
vulnérables. Ça fait que je pense qu'on ne fait pas fausse route si on pense à
tous les scénarios possibles. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'article 15? Alors, si je n'ai pas d'autre
intervention, nous allons la placer aux voix. Est-ce que l'article 15 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Merci, Dr Moreau et Me Lavoie, pour
les explications. Mme la ministre, nous allons vous écouter pour
l'article 16.
Mme Bélanger : Alors donc...
Oui, je vais y aller avec ça. Merci. Oui, ça va être plus facile. Alors,
concernant l'article 16, donc : L'article 28 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «d'aide médicale à
mourir» par «contemporaine».
Commentaires. L'article 16 du projet
de loi modifie l'article 28 de la loi afin de préciser que ses
dispositions s'appliquent aux demandes contemporaines. Ce changement est requis
pour tenir compte de la nouvelle structure proposée pour la loi.
Le texte proposé : «28. Une personne
peut, en tout temps et par tout moyen, retirer sa demande contemporaine.
«Elle peut également, en tout temps et par
tout moyen, demander à reporter l'administration de l'aide médicale à mourir.»
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'article 16? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Pour faire le
lien avec l'article 15, que nous venons d'adopter, où on parle de le tiers
qui va accompagner la personne qui ne sait écrire ou qui est incapable
physiquement, est-ce que ça peut être la même... parce qu'on ne fait pas de
mention, on ne fait pas de suite, une personne qui souhaite retirer sa demande...
Puis on a amplement discuté de ça, qu'on veut absolument respecter ses
demandes. Mais, dans le cas de la personne qu'on vient <tout juste...
Mme Maccarone :
...absolument respecter ses demandes. Mais, dans le cas de la
personne qu'on vient >tout juste de décrire, il n'y a pas un tiers
ici qui pourra peut-être accompagner la personne, parce que c'est une personne
qui a des difficultés à s'exprimer ou, comme on a dit, qu'elle ne sait pas
écrire ou qu'elle est incapable physiquement, mais, que la personne, elle
connaît quelqu'un puis elle souhaite quand même retirer...
Est-ce que ça peut être une option pour
cette personne? Est-ce que... Peut-être un amendement potentiel, juste pour
s'assurer que ces personnes aussi... seulement parce que nous l'avons abordé
dans la 15.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, ma
compréhension, c'est qu'en tout temps une personne ne peut retirer sa demande.
Je laisserais peut-être Me Lavoie revenir, là, sur... peut-être, sur cet
article-là, mais peut-être faire le lien aussi avec d'autres articles, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, il faut juste se rappeler, ici, on est vraiment dans le régime des
demandes contemporaines. On n'est pas dans le régime des demandes anticipées où
la personne est sur une trajectoire... sur la trajectoire d'une maladie qui
mène à son inaptitude à consentir aux soins.
Donc, actuellement, la loi prévoyait, va
toujours... va encore prévoir ça, pour les demandes contemporaines, parce qu'on
n'a pas changé les conditions de fond nécessairement liées à l'aide médicale à
mourir pour les demandes contemporaines. Donc, ici, 28 est très différent de ce
qu'on prévoit pour les demandes anticipées. 28, c'est dans le cadre de la
demande contemporaine, qui est plus... qui n'est pas fait sur le même fond de
pensée que les demandes anticipées. La personne, elle peut, en tout temps,
retirer sa demande d'aide médicale à mourir par tous les moyens, si elle est
apte. Puis, dans les cas de demande contemporaine, les personnes, dans la
majorité des cas, là, peut-être que Dr Moreau peut confirmer là-dessus
dans la pratique, mais les gens sont généralement aptes, là. C'est une
exception qu'on a, dans le régime de demandes contemporaines, si jamais la
personne, il y a risque qu'elle devienne en fin de vie... lorsqu'elle est en
fin de vie, qu'il y a un risque qu'elle devienne inapte.
On se rappelle, il y a une petite
exception qui est prévue, mais généralement, les personnes qui font des
demandes contemporaires sont aptes encore au moment où elles reçoivent l'aide
médicale à mourir. Donc, elles sont toujours aptes et capables de retirer leur
demande d'aide médicale à mourir dans ce cas-là. C'est pour ça qu'à 28 on vient
le... on vient, sans autre formalité, prévoir la possibilité de retirer une
demande contemporaine.
Mme Maccarone : Sauf que...
puis je serais prête à entendre Dr Moreau pour entendre qu'est-ce qui se
passe, dans le fond, pratico-pratique, sur le terrain. Mais, juste avant qu'il
prend la parole pour nous expliquer, ma compréhension de 15, c'est une personne
qui est apte aussi, c'est juste la personne qui aurait de la difficulté à
s'exprimer.
Ça fait que c'est pour ça que je pose la
question ici, parce que je présume que c'est une personne qui a toujours ses
facultés puis qui est apte, apte à consentir puis apte à changer d'idée, mais
qui aurait peut-être des difficultés. Comment allons-nous accompagner cette
personne qui a peut-être perdu l'habilité de s'exprimer, est-ce... puis ne sait
écrire? Comment allons-nous accompagner cette personne qui change d'idée ici,
quand on a prévu avoir un tiers pour accompagner cette personne pour la
demande, mais pour... changement d'idée, comment qu'on fait cet accompagnement
ici? C'est plus ça que je souhaite comprendre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
Peut-être, Mme la Présidente, je laisserais la parole à Dr Moreau.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
• (15 h 50) •
M. Moreau (Mathieu) : Merci,
Mme la Présidente. Donc, je vais revenir sur l'article précédent. En fait, le
tiers, c'est vraiment la main de la personne qui ne peut signer. Donc, ce n'est
pas la personne qui doit aider à faire cheminer la personne. C'est vraiment,
d'un point de vue très, très mécanique, la main. Tandis que la demande doit
être faite de manière écrite, le retrait peut être fait de manière verbale,
donc, le tiers devient, à ce moment-là, inutile. Par contre, tout proche ou
toute personne que la personne choisira, la personne qui fait la demande d'aide
médicale à mourir, peut l'accompagner, mais il n'y a pas de consentement
substitué. La personne ne peut pas décider pour... L'autre personne ne peut pas
décider, pour le patient, de retirer la demande.
Donc, comment ça se passe,
pratico-pratique? Bien, généralement, quand on a vent qu'un patient veut
retirer ou retarder la demande, bien, on va le rencontrer puis on va voir avec
lui c'est quoi, les raisons de ce retrait ou de ce report de la procédure pour
comprendre, encore une fois, ses... Est-ce que c'est parce que les souffrances
sont mieux soulagées? Est-ce que c'est parce qu'il y a eu quelque chose de
nouveau dans sa vie? Donc, il faut vraiment aller au fond des choses pour voir
ses motivations profondes, là.
Mme Maccarone : Puis vous,
dans votre expérience, est-ce que ça, c'est quelque chose qui arrive
fréquemment, quand on parle des demandes? Est-ce que, souvent, il y a du monde
qui vont changer leur idée lors d'une demande contemporaine?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Moreau (Mathieu) : Oui.
Donc, fréquemment... il faudrait définir «fréquemment», mais ça arrive de
manière pas... Ce n'est pas anodin, là. Il y a un pourcentage, je ne me
souviens plus des chiffres, dans le rapport annuel, de patients qui vont
retirer la demande, effectivement. Donc, ce n'est pas quelque chose
d'exceptionnel, <pas du tout...
M. Moreau (Mathieu) : ...quelque
chose d'exceptionnel, >pas du tout.
Mme Maccarone : Dans le cas
de la personne que nous venons de décrire dans le 15, qui ne sait ni écrire et
qui est incapable physiquement, nécessairement, est-ce que... C'est peut-être
quelqu'un qui ne peut pas s'exprimer verbalement. C'est quoi, votre recours
pour comprendre que la personne a changé d'idée ou... C'est la manière qu'ils
vont s'exprimer physiquement? Comment allons-nous interpréter ça? Juste pour
s'assurer qu'on comprend bien.
M. Moreau (Mathieu) : Bien
sûr. Donc, entre la demande et le moment du retrait, il y a forcément une
évaluation qui se fait, puis cette évaluation-là doit être facilitée par des
moyens, soit technologiques, par exemple, soit, on peut faire appel avec
d'autres professionnels de la santé pour soutenir nos demandes pour les
patients qui seraient incapables de parler, par exemple. Donc, on a eu des... J'ai
eu des patients qui ne pouvaient que pointer avec du «eye tracking», là, donc
les yeux sur des mots. Donc, on fait l'évaluation de la demande, mais on fait
aussi l'évaluation, si on veut, du retrait comme tel, mais ce n'est pas... En
fait, c'est un mauvais terme, «évaluation du retrait». On veut juste s'assurer
que... c'est quoi un peu... pourquoi le patient fait ce retrait-là, pour
s'assurer que ce soit vraiment, aussi, une décision qui est libre et éclairée
et non, par exemple, subir de pressions externes.
Donc, oui, c'est des modalités qui sont
déjà prévues, là, comme toute l'évaluation médicale, de pouvoir faciliter ça le
plus possible, par les moyens technologiques ou d'autres professionnels.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 16? Si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons le placer
aux voix. Est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, l'article 17,
et je pense que vous avez un amendement à déposer. Tous les amendements sont
dans le Greffier.
Mme Bélanger : Alors donc :
L'article 29 de cette loi est modifié : 1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «, le
médecin doit» par «suivant une demande contemporaine, le professionnel
compétent doit»;
b) par l'insertion, dans le
sous-paragraphe b du paragraphe 1° et après «maladie», de «ou de
l'évolution clinique prévisible du handicap en considération de son état »;
c) par le remplacement, dans le paragraphe 3°,
de «médecin confirmant» par «professionnel compétent confirmant»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «Le médecin consulté» et de «du médecin qui demande l'avis» par,
respectivement, «Le professionnel consulté» et «du professionnel qui demande
l'avis»;
3° dans le troisième alinéa :
a) par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «le médecin» par «le professionnel compétent»;
b) par le remplacement, dans le paragraphe 2°,
de «et en présence d'un professionnel de la santé» par «au moyen du formulaire
prescrit par le ministre et en présence d'un professionnel compétent».
Commentaires. L'article 17 du projet
de loi modifie l'article 29 de la loi afin de préciser que ces
dispositions s'appliquent aux demandes contemporaines. Ce changement est requis
pour tenir compte de la nouvelle structure proposée pour la loi. Une
disposition de cet ordre sera prévue dans la section plus spécifique aux
demandes anticipées, avec les adaptations requises pour ce régime.
L'article 17 du projet de loi prévoit
également les modifications nécessaires à l'article 29 de la loi afin de
tenir compte du nouveau pouvoir des infirmières praticiennes spécialisées
d'administrer l'aide médicale à mourir. Le texte proposé... Pardon?
Une voix : ...
Mme Bélanger : L'amendement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous avez lu l'article, maintenant, vous allez déposer
l'amendement. On va débattre de l'amendement et, après ça, on va revenir à
l'article.
Mme Bélanger : Donc,
l'amendement. Alors donc, le remplacement se fait ici, à l'article 17 :
Remplacer le sous-paragraphe b du paragraphe 1° de l'article 17
du projet de loi par les sous-paragraphes suivants :
b) par le remplacement du sous-paragraphe b
du paragraphe 1° par le sous-paragraphe suivant :
«b) en s'assurant auprès d'elle du
caractère éclairé de sa demande, notamment en l'informant du pronostic relatif
à la maladie ou de l'évolution clinique prévisible de la déficience physique en
considération de son état, des possibilités thérapeutiques envisageables et de
leurs conséquences ou des mesures appropriées pour compenser ses incapacités;»;
b.1) par le remplacement du
sous-paragraphe e <du paragraphe 1...
Mme Bélanger :
...sous-paragraphe e
>du paragraphe 1° par le sous-paragraphe suivant :
«e) si elle le souhaite, en
s'entretenant de sa demande avec ses proches ou avec toute autre personne
qu'elle identifie;»;
b.2) par l'insertion, après le
paragraphe 2°, du paragraphe suivant :
«2.1° si la personne a une déficience
physique, s'assurer qu'elle a évalué la possibilité d'obtenir des services de
soutien, de conseil ou d'accompagnement, notamment de l'Office des personnes
handicapées du Québec, tels que de l'assistance aux fins d'amorcer une démarche
de plan de service à son égard;».
Commentaires. L'amendement a pour but de
modifier l'article 29 de la Loi concernant les soins de fin de vie en
cohérence avec l'amendement apporté à l'article 26 de cette loi, proposé
par l'article 14 du projet de loi. Il vise également à apporter une
modification de concordance suivant l'amendement fait à l'article 29.4 de
cette loi, proposé par l'article 18 du projet de loi. Enfin, il vise à
apporter une exigence additionnelle de vérification de la part du professionnel
compétent dans le cas où la personne a une déficience physique grave, laquelle
renvoie notamment aux rôles et aux fonctions de l'Office des personnes
handicapées du Québec.
Alors, le texte modifié :
«Avant d'administrer l'aide médicale à
mourir suivant une demande contemporaine, le professionnel compétent doit :
«1° être d'avis que la personne
satisfait à toutes les conditions prévues à l'article 26, notamment :
«a) en s'assurant auprès d'elle du
caractère libre de sa demande, en vérifiant entre autres qu'elle ne résulte pas
de pressions extérieures;
«b) en s'assurant auprès d'elle du
caractère éclairé de sa demande, notamment en l'informant du pronostic relatif
à la maladie ou de l'évolution clinique prévisible de la déficience physique en
considération de son état, des possibilités thérapeutiques envisageables et de
leurs conséquences ou des mesures appropriées pour compenser ses incapacités;
«c) en s'assurant de la persistance
de ses souffrances et de sa volonté réitérée d'obtenir l'aide médicale à mourir,
en menant avec elle des entretiens à des moments différents, espacés par un
délai raisonnable compte tenu de l'évolution de son état;
«d) en s'entretenant de sa demande
avec des membres de l'équipe de soins en contact régulier avec elle, le cas
échéant;
«e) si elle le souhaite, en
s'entretenant de sa demande avec ses proches ou avec toute autre personne
qu'elle identifie;
«2° s'assurer que la personne a eu
l'occasion de s'entretenir de sa demande avec les personnes qu'elle souhaitait
contacter;
«2.1° si la personne a une déficience
physique, s'assurer qu'elle a évalué la possibilité d'obtenir des services de
soutien, de conseil ou d'accompagnement, notamment de l'Office des personnes
handicapées du Québec, tels que de l'assistance aux fins d'amorcer une démarche
de plan de services à son égard.»
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article... sur l'amendement à l'article 17? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je salue le
point 1b. Je trouve que c'est une avancée très importante dans ce que nous
avons débattu puis ce que nous avons entendu lors du forum aussi. Je sais que
ça ne va pas rassurer tout le monde qui aurait souhaité qu'on émet un
amendement ou un ajout d'un article qui dise que si... ça ne peut pas être une
demande suite à votre environnement. Mais je pense qu'en s'assurant, auprès
d'elle, du caractère éclairé de sa demande, notamment en l'informant du
pronostic relatif à la maladie ou de l'évolution clinique prévisible de la
déficience physique en considérant son état, des possibilités thérapeutiques
envisageables et de leurs conséquences ou des mesures appropriées pour
compenser ses incapacités. On revient un peu...
Je comprends que ce n'est pas aussi loin
que la société civile aurait voulu, mais je trouve que c'est une avancée en ce
qui concerne, au moins, la validation de s'assurer... parce qu'on a beaucoup
débattu de... exemple, quelqu'un qui a subi un accident d'auto, qui était en
pleine santé, qui était un athlète, un olympien, qui, malheureusement, se
retrouve sans l'utilisation de ses jambes, ses bras, puis il se retrouve en
fauteuil roulant... puis là on a dit : Après combien de temps est-ce que
cette personne pourra faire une demande? Puis je comprends qu'il y aura quand
même quelque chose qui va faire partie du guide de pratique, mais ici... parce
que c'est <tellement imprévisible...
>
16 h (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...parce que c'est >tellement imprévisible,
le médecin puis la science. On ne sait pas s'il va y avoir quelque chose qui
arrive dans le futur. Puis ce qu'on comprend aussi, ici, au Québec, on est
quand même des leaders dans les demandes d'avoir accès à l'aide médicale à
mourir. Ça fait qu'on ne veut pas que les gens pensent que c'est un bar ouvert,
parce qu'on veut quand même leur donner de l'espoir puis l'aide médicale à
vivre. Alors, je vois que ça, c'est bien.
Ma préoccupation, j'ai... mais, dans le
fond, j'ai deux questions. Je vais commencer avec la première question, parce
qu'on évoque l'Office des personnes handicapées du Québec. Moi, mon expérience
avec l'OPHQ, malgré que je comprends que leur assistance puis l'accompagnement
qu'ils font auprès des personnes concernées, souvent... Moi, j'ai beaucoup d'expérience
avec l'OPHQ, dans mon ancienne vie, au niveau du réseau scolaire. Il y a
beaucoup de demandes, beaucoup, beaucoup, beaucoup de demandes pour l'intervention
puis l'accompagnement de l'OPHQ. Là, nous sommes en train d'ajouter à leur
assiette. Il y a une pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce que nous sommes en train
de faire une demande puis de développer des attentes qui ne peuvent pas être
réalisées parce qu'on n'a pas assez d'effectifs, parce qu'on n'a pas assez de
main-d'oeuvre? Pas parce qu'ils ne le souhaitent pas, parce que je ne peux même
pas imaginer que ce serait un non. Je pense qu'ils voudraient faire ce type d'accompagnement.
Parce que le deuxième volet de mes
précisions, c'est : Pourquoi qu'on ne nomme pas le pair expert, que nous
avons entendu, qui fait partie des recommandations que nous avons eues du
comité d'experts? Ici, on nomme précisément l'OPHQ, mais ça ne donne pas
nécessairement le choix de la personne concernée d'aller vers ce pair expert,
la personne que peut-être, eux, ils souhaitent, parce que ça peut être,
exemple, un membre du COPHAN, ça peut être, par exemple, un membre du RAPLIQ,
ça peut être, par exemple, un membre qui représente un des autres
regroupements.
Ça fait que je veux mieux comprendre
pourquoi on a choisi l'OPHQ. Comment est-ce qu'on va leur aider à réaliser
cette nouvelle responsabilité? Puis est-ce qu'il y a une ouverture, peut-être,
pour un sous-amendement pour nommer... ce n'est pas écrit, je pense avec vous
live, là, «on the spot», mais peut-être, s'il souhaite nommer, par contre, un
organisme communautaire?
Puis la raison que je propose ceci, c'est
parce qu'on a réussi... Juste pour situer les collègues, quand on a débattu de
la première loi n° 18, qui est la réforme du Curateur public, on a parlé
beaucoup de ces gens qui se retrouvent souvent en situation de vulnérabilité,
qui peuvent être seuls, par exemple, puis il y a un accompagnement pour ces
personnes aussi nommées, que ça se peut que c'est un organisme communautaire,
un organisme qui reflète leurs valeurs.
Alors, est-ce qu'il y a peut-être une
ouverture, juste pour aider, donner un coup de main? Je ne suis pas contre l'OPHQ,
mais comment est-ce qu'ils vont réaliser ce mandat? Puis est-ce qu'il y a une
ouverture d'avoir peut-être un autre organisme qui pourra prêter main-forte,
qui amène aussi une expertise, qui soit respecté par, exemple, les gens en
situation de handicap ou les gens qui souffrent d'un problème? Parce que ce
serait peut-être leur choix de vouloir demander de l'aide puis de l'accompagnement
de ce pair expert.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Bien, effectivement, je pense que c'est une très bonne
amélioration, là, de cet article. On voit, là, en b, qu'il y a toutes les
précautions par rapport à s'assurer du caractère éclairé de la demande,
notamment, là, en l'informant du pronostic relatif à la maladie, l'évolution
clinique prévisible, la déficience physique, la considération de l'état, les
possibilités thérapeutiques envisageables. Moi, pour moi, c'est extrêmement
important parce que c'est beaucoup ça qu'on a entendu parler : Est-ce que
vous pouvez... Dans le fond, on voit une personne qui a une déficience
physique, qui a des souffrances, qui répond à tous les autres critères, mais
est-ce qu'elle est au courant des possibilités thérapeutiques qui s'offrent à
elle? Puis ça, cet élément-là, je pense que c'est important. Ça nous a été
soulevé à quelques reprises.
Mme Maccarone : Oui, c'est
très bon.
Mme Bélanger : Si on revient
à 2.1, on dit que, «si la personne a une déficience physique, s'assurer...» Là
aussi, on ajoute, on vient bonifier, toujours suite aux travaux qui ont été
faits et qui nous ont été présentés par le comité d'experts, mais, par la suite,
à la consultation... On dit : «si la personne a une déficience physique, s'assurer
qu'elle a évalué la possibilité d'obtenir des services de soutien — donc,
en plus, la personne doit s'assurer, donc, qu'il y a eu une possibilité d'obtenir
des services de soutien — de conseil ou d'accompagnement, notamment
de l'Office des personnes handicapées du Québec — donc ce n'est pas
exclusif — tels que l'assistance aux fins d'amorcer une démarche de
plan de services à son égard».
Là, je voudrais peut-être... c'est <peut-être...
Mme Bélanger :
Là,
je voudrais
peut-être... c'est >peut-être un jargon clinique, mais
un plan de services, qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que les équipes
interdisciplinaires s'assoient ensemble. Habituellement, dans un plan de
services, l'usager est impliqué. Ça fait partie des bonnes pratiques dans un
plan de services, puis un plan de services, c'est plus qu'un plan
d'intervention. C'est pour ça que ça s'appelle le plan de services, c'est qu'on
peut inviter d'autres partenaires. Donc, ce n'est pas seulement les équipes
soignantes. Ça peut être d'autres organismes, d'autres partenaires.
On fait ça souvent, dans le réseau de la
santé et des services sociaux, des plans de services. Puis on peut se
retrouver, là, avec plusieurs... Il faut imaginer, là, une rencontre où il y a
des représentants de différents secteurs, puis l'objectif est vraiment de faire
le tour des besoins de la personne, des différents services. C'est toujours
dans le cadre de situations complexes quand on fait ça, comparativement à un
plan d'intervention, où, un plan d'intervention, les professionnels sont
habitués de faire ça. Un plan d'intervention interdisciplinaire, ça peut se
faire à deux, trois, quatre intervenants. Mais, quand on est dans le plan de
services, on est avec des intervenants de l'extérieur de l'établissement, donc
de façon très, très élargie.
Alors, c'est ce qui est indiqué. Donc, la
notion de plan de services, ça signifie quand même quelque chose, là, pour les
cliniciens. C'est vraiment un terme qui est très, très utilisé. Et peut-être,
pour compléter ma réponse, j'aimerais que Mme Geneviève Landry nous parle
des discussions ou la conversation qu'elle a eue notamment avec l'Office des
personnes handicapées du Québec.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Autorisation... Consentement pour laisser la parole à
Mme Landry? Consentement. La parole est à vous, Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui.
Bonjour. Merci, Mme la Présidente. Geneviève Landry, directrice générale
adjointe au ministère de la Santé et des Services sociaux.
Donc, en fait, c'est ça, on a longuement,
là, réfléchi avec l'OPHQ à la suite de la recommandation 3 du groupe
d'experts, cherchant les meilleures solutions puis les meilleures attaches pour
s'assurer que, sur le plan gouvernemental, mais qui atterrissent concrètement
pour des services à la population, qu'on était tous attachés ensemble puis
qu'on ne réinventait pas des choses qui existaient déjà, justement, pour
maximiser les ressources en place, bien qu'elles sont perfectibles. Donc, on a
eu des bonnes discussions avec eux, justement, pour ne pas les mettre en porte-à-faux,
les mettre dans une situation impossible ou encore créer des attentes auprès de
la population. Donc, on a discuté longuement sur le plan de services puis on a
convenu du libellé, tel qu'il est dans la loi, et du «notamment», justement,
pour laisser les responsabilités à tous.
Donc, l'OPHQ est au rendez-vous, a validé,
est dans le coup. On va continuer les concertations avec eux pour atterrir ça.
C'est un levier, même, pour aller plus loin avec l'utilisation de cette loi-là
qui existe bien depuis 1978. Donc, on a ce levier-là, malgré le volet
perfectible. Puis par ailleurs, bien, évidemment, les responsabilités du réseau
de la santé et des services sociaux demeurent, puis c'était bien clair, là,
dans notre discussion avec l'OPHQ. Ça fait que c'est dans cet esprit-là qu'on
l'a attaché, sans vouloir rien réinventer, mais maximiser ce qu'on a déjà, tout
en étant bien conscient des enjeux, mais en tentant d'aller de l'avant puis en
faisant écho à la recommandation 3 du groupe d'experts qui nous paraissait
très importante. Donc, voilà, ça complète.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme Landry. Mme la ministre.
• (16 h 10) •
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'aimerais aussi ajouter que, concernant l'accès aux services, on
en a parlé beaucoup durant nos travaux et peut-être juste se rappeler que nous
avons aussi modifié l'article 4. On a eu des discussions, là, au début
de... bien, avant de suspendre nos travaux, il y a deux semaines... puis on
avait amené un amendement et modifié l'article 4 pour s'assurer,
justement, que les établissements et... soient, je dirais... On a repris un des
éléments de la LSSSS dans cet article-là, si je me souviens bien, puis on avait
eu des discussions en se disant : Bien, c'est déjà couvert, l'accès aux
services, dans la LSSSS, mais on avait eu une discussion ici. On dit : On
veut être sûrs que les services soient donnés. Ça fait que, donc, on a pris,
presque tel quel, j'imagine, là, je vais vous laisser la parole, d'un article
dans la LSSSS pour l'amener directement dans l'article 4 que nous avons
adopté. Ça fait que, là aussi, on parle d'accès aux services, mais de façon
générale, là, bien sûr.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Madame... non, Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : J'ai de
la difficulté à compléter parce que c'était assez complet comme propos de la
ministre. Effectivement, on avait modifié le dernier alinéa, là, de
l'article 4 pour faire ressortir plus explicitement, là, le droit de
recevoir les services requis par son état pour une personne, qui est un écho
direct à ce que prévoit déjà la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. Donc, ça fait vraiment le pont entre les deux lois puis ça rappelle
l'importance des droits des personnes visées, <là...
Mme Lavoie (Térésa) : ...ça
fait vraiment le pont entre les deux lois puis ça rappelle l'importance des
droits des personnes visées, >là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça fait que
merci beaucoup, mesdames, pour toutes... puis bienvenue, monsieur. C'est rare
qu'on a... Ça fait du bien, avoir un peu de diversité autour de la table. Mais
merci beaucoup pour les précisions. Puis je ne veux pas être plate, mais je ne
peux même pas imaginer l'OPHQ dire non à cette demande, tu sais, malgré qu'ils
font face à des difficultés. Ils ont beaucoup de demandes, beaucoup, beaucoup,
beaucoup de demandes. Il y a une liste d'attente pour avoir un accompagnement
dans le réseau scolaire. Des fois, ça dure plus que 12 mois, 18 mois.
Je connais quelqu'un qui est en attente depuis 24 mois. Puis ce n'est pas
de leur faute, ce n'est pas parce qu'ils ne le souhaitent pas, c'est parce
qu'ils ont de la difficulté de rejoindre la demande, parce qu'il y a tellement
de demandes. Mais, comme je dis, je ne peux même pas imaginer qu'ils étaient
pour dire non. Ça rentre dans leur mission puis... tout à fait. C'est des gens
de bon cœur. C'est des gens qui souhaitent faire ce type d'accompagnement. Mais
je pense que de ne pas souligner qu'ils vont faire face à des difficultés, on
fait fausse route, malgré qu'on ne souhaite pas qu'on a une croissance non plus
dans le nombre de demandes de l'aide médicale à mourir.
Ça fait que j'ai hâte d'avoir les statistiques,
d'étudier tout ça aussi, mais je pense qu'il faut le noter, parce que, oui, on
a fait des modifications à l'article 4, mais on comprend aussi que c'était
quand même un compromis. C'était un compromis parce qu'on a peur qu'on va
ouvrir une législation puis on va être assujettis à des demandes légales
partout. Les gens qui vont déposer, ils vont aller devant le tribunal parce
qu'ils vont dire : Bien, moi, je n'ai pas eu accès à un service. Ça fait
qu'on comprend pourquoi que c'est complexe, mais, à quelque part, on comprend
aussi que notre réseau de santé fait face à beaucoup de difficultés. Ça fait
que ce qu'on ne souhaite pas, c'est, rendu à ce point dans la fin de vie de ces
personnes, qu'on n'aura pas cet accompagnement.
C'est pour ça que je me demande si on a...
puis je vois le «notamment», mais, pour des fins de clarté, pour qu'on rejoint
la terminologie aussi qui a été proposée par le comité expert puis ce qui a été
évoqué autour de la table par les partenaires qui ont participé dans le forum,
est-ce qu'on peut utiliser la terminologie «pair expert» puis ajouter, juste
faire une modification à 2.1, «notamment un pair expert, comme l'Office des
personnes handicapées ou un organisme communautaire», pour qu'on comprend que
ça peut être plus large? Si on souhaite avoir un accompagnement par l'OPHQ,
sans problème. Encore une fois, il y a une expertise qui est vraiment
appréciée, mais je peux aussi imaginer que peut-être on a...
Puis je comprends que ce n'est pas exclu.
J'essaie d'avoir quand même quelque chose qui est un petit peu plus large pour
que les gens qui font la demande comprennent que, oui, on a entendu les
craintes, oui, on a entendu le désir, parce que c'était évoqué à maintes
reprises, le désir de voir... puis comment qu'ils ont bien accueilli la notion
de pair expert. Ça fait que je pense que ce serait bien apprécié par les gens
qui suit nos travaux aussi si on peut ajouter la notion de pair expert puis
peut-être faire le lien avec les organismes communautaires aussi pour qu'ils comprennent
qu'eux, ils font partie du processus, et c'est souhaité par les personnes
concernées. On espère qu'on ne parle pas de 10 000 personnes par
année. Ce n'est pas ça qu'on veut. On veut que les gens fait des demandes de
l'aide médicale à vivre, mais, pour les gens qui sont rendus à ce point-là
parce que leur souffrance est trop grave, puis insupportable, et inapaisable,
qu'il y a plusieurs personnes qui sont là pour faire cet accompagnement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien,
peut-être qu'à ce stade-ci on pourrait suspendre pour juste discuter de la
possibilité d'un amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 33)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux.
Donc, nous en étions, avant la petite suspension, à un amendement déposé par la
ministre. Mme la ministre, je vous laisse le sujet de vos réflexions.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Est-ce que... Juste au niveau procédure, est-ce que je demande de
retirer l'amendement de l'article 17 pour vous présenter le nouvel
amendement?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ce serait souhaitable. Donc, vous demandez de retirer l'amendement
à l'article 17?
Mme Bélanger : O.K., exact.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que le retrait de l'amendement à l'article 17
est accepté? Consentement. Merci. Maintenant, vous déposez un nouvel amendement
que vous pouvez consulter. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui. Alors, je
vais prendre le temps de le lire, mais je veux quand même, d'entrée de jeu,
remercier Mme Jennifer... attendez...
Des voix : ...
Mme Bélanger : Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis. C'est parce que, la dernière fois, on m'a dit qu'on
pouvait laisser faire les «Mme députée». O.K. Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
désolée, excusez-moi, mais je voulais remercier pour les interventions qu'elle
a faites tantôt puis son souci, là, de s'assurer que la voix des personnes
vivant avec un handicap, là, soit bien comprise par l'ensemble des
parlementaires ici.
Alors donc, voilà, je vais lire l'article
puis je vais revenir tantôt, là, sur les modifications qui ont été amenées. Alors
donc, article 17 : Remplacer le sous paragraphe b du paragraphe 1° de
l'article 17 du projet de loi par les sous-paragraphes suivants :
b) par le remplacement du sous-paragraphe
b du paragraphe 1° par le sous-paragraphe suivant :
«b) en s'assurant auprès d'elle du
caractère éclairé de sa demande, notamment en l'informant du pronostic relatif
à la maladie ou de l'évolution clinique prévisible de la déficience physique en
considération de son état, des possibilités thérapeutiques envisageables et de
leurs conséquences ou des mesures appropriées pour compenser ses incapacités;»;
b.1) par le remplacement du
sous-paragraphe e du paragraphe 1° par le sous-paragraphe suivant :
«e) si elle le souhaite, en s'entretenant
de sa demande avec ses proches ou avec toute autre personne qu'elle
identifie;»;
b.2) par l'insertion, après le paragraphe
2°, du paragraphe suivant :
«2.1° si la personne a une déficience
physique, s'assurer qu'elle a évalué la possibilité d'obtenir des services de
soutien, de conseil ou d'accompagnement, notamment de l'Office des personnes
handicapées du Québec, d'un organisme communautaire ou d'un pair aidant, tels
que de l'assistance aux fins d'amorcer une démarche de plan de services à son
égard;».
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai des interventions sur le nouvel amendement?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux remercier
la ministre et son équipe pour la souplesse puis les <modifications...
Mme Maccarone :
...puis
les >modifications. Ça rejoint entièrement la demande que j'avais, puis
je pense qu'il y a beaucoup de gens qui nous écoutent qui vont être rassurés.
Ça fait que merci beaucoup. L'inclusion du pair expert ainsi que les organismes
communautaires rejoint mes demandes. Ça fait que merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 17? Si je n'ai pas d'autre intervention, est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. On revient donc à l'article 17 tel qu'amendé.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 17 tel qu'amendé? Alors,
est-ce que l'article 17, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons donc passer au
bloc 13, donc, les articles qui étaient suspendus au bloc 13, nous
allons commencer avec l'article 28. Mme la ministre, la parole est à vous...
qui traite de la Commission sur les soins de fin de vie.
Mme Bélanger : Oui. Alors
donc, on est vraiment, comme vous venez de le mentionner, Mme la Présidente, là...
vraiment au niveau de la Commission sur les soins de fin de vie davantage, là,
dans cette section-là. Alors, je vais lire l'article.
Donc : L'article 39 de cette loi
est modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «11» par «13»;
2° par le remplacement, dans ce qui
précède le sous-paragraphe a du paragraphe 1°, de «cinq» par «sept»;
3° par le remplacement, dans le
sous-paragraphe a du paragraphe 1°, de «deux» par «trois»;
4° par le remplacement, dans le
sous-paragraphe b du paragraphe 1°, de «un membre est nommé» par «deux membres
sont nommés».
Commentaire : L'article 28 du
projet de loi modifie l'article 39 de la loi afin d'ajuster à la hausse le
nombre de membres composant la Commission sur les soins de fin de vie. Deux
professionnels de la santé ou des services sociaux seraient ainsi ajoutés, l'un
nommé par le gouvernement après consultation du Collège des médecins du Québec
et l'autre nommé par le gouvernement après consultation de l'Ordre des
infirmières et infirmiers du Québec.
Le texte proposé, donc :
«39. La commission est composée de
13 membres nommés par le gouvernement, lesquels se répartissent comme suit :
«1° sept membres sont des professionnels
de la santé ou des services sociaux, dont :
«a) trois membres sont nommés après
consultation du Collège des médecins du Québec;
«b) deux membres sont nommés après
consultation de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec;
«c) un membre est nommé après consultation
de l'Ordre des pharmaciens du Québec;
«d) un membre est nommé après consultation
de l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux et et des thérapeutes
conjugaux et familiaux du Québec;
«2° deux membres sont des juristes, nommés
après consultation du Barreau du Québec et de la Chambre des notaires du
Québec;
«3° deux membres sont des usagers d'un
établissement, nommés après consultation des organismes représentant les
comités des usagers des établissements;
«4° un membre est issu du milieu de
l'éthique, nommé après consultation des établissements d'enseignement
universitaire.
• (16 h 40) •
«5° un membre est nommé après consultation
des organismes représentant les établissements.
«Lorsqu'il procède aux nominations visées
au paragraphe 1° du premier alinéa, le gouvernement doit s'assurer qu'au moins
un membre issu du milieu des soins palliatifs.
«Les membres de la commission sont nommés
pour un mandat d'au plus cinq ans. Leur mandat ne peut être renouvelé
consécutivement qu'une fois. À l'expiration de leur mandat, les membres
demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou nommés de nouveau.
«Le gouvernement désigne, parmi les
membres, un président et un vice-président. Ce dernier est appelé à assurer la
présidence de la commission en cas d'absence ou d'empêchement du président.
«Le gouvernement fixe les allocations et
indemnités des membres de la commission.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'article 28? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. J'aurais
juste une question. Lorsqu'on parle de «deux membres sont des usagers d'un <établissement...
Mme Caron :
...d'un >établissement,
nommés après consultation des organismes représentant les comités des usagers
et des établissements», quelle est la différence entre les usagers d'un
établissement et, par exemple, usagers partenaires comme sur le groupe
d'experts qui avait été mandaté pour se pencher sur la définition? Est-ce qu'il
y a une différence importante par rapport aux personnes qui y siègent?
Mme Bélanger : Oui, en fait,
excellente question de précision, là. En fait, pour le troisième qui identifie «deux
membres sont des usagers d'un établissement», donc, ici, ce sont des usagers
qui reçoivent des services d'un établissement. Donc, on a défini ce que c'était.
On a vu un peu plus... dans des articles précédents qu'un établissement, en
fait, c'est des CISSS et des CIUSSS comme on les connaît. Donc, ça peut être un
usager qui reçoit des services d'un centre hospitalier, des services d'un CLSC,
de soutien à domicile, de CHSLD, mais aussi des services de réadaptation
physique, donc, tous les programmes de soins et services qui sont offerts au
sein d'un établissement public. Donc, ce sont deux membres qui représentent,
qui sont des usagers.
Donc, ils reçoivent des services. Donc, ça
pourrait être aussi quelqu'un qui vient d'un CHSLD ou qui a des services dans
un institut de réadaptation, par exemple. Ça fait partie des CISSS et des
CIUSSS.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Donc, je
comprends que c'est très large, ça peut être... Alors, on n'a pas
nécessairement d'assurance, par exemple, qu'au sein de la commission il y
aurait une personne en situation de handicap, par exemple. Ça pourrait être...
mais on n'a pas d'assurance que ce soit le cas.
Mme Bélanger : Effectivement,
ce n'est pas identifié comme ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, bien, je
trouve l'intervention intéressante. Je ne sais pas si on a... parce que j'ai
devant moi le mémoire qui a été déposé par la Commission des soins de fin de
vie puis je comprends qu'eux, ils accueillent favorablement l'ajout des membres.
Puis juste pour que ça soit clair, ils disent qu'ils accueillent favorablement
les propositions de modifications à la loi argumentant de 11 à 13 le nombre des
membres y siégeant et élargissant son mandat de surveillance de l'évolution des
soins de fin de vie au Québec devant la croissance du nombre d'AMM administrées
par année de 500 à plus de 5 000, la complexité des situations cliniques
des personnes ayant reçu un AMM. Et le nouveau volet à son mandat, de l'ajout
de deux membres, un membre médecin, un membre infirmier, permettra à la Commission
de soins de fin de vie de maintenir une expertise interdisciplinaire et de
répondre à ses besoins actuels dans les délais prescrits.
Ça fait que je trouve que c'est très bien
parce que je comprends que c'est accueilli favorablement, mais, parce qu'on
parle aussi de la complexité puis parce qu'on ajoute la notion de personne en
situation de handicap, est-ce qu'on peut penser de peut-être privilégier... Je
ne pense pas que je souhaite aller aussi loin de dire que ça devrait être une
exigence parce qu'on veut aussi respecter la disponibilité, la volonté. Puis on
ne veut pas non plus, je pense, ajouter de la lourdeur sur le dos des personnes
concernées aussi, parce que, souvent, on demande beaucoup des personnes qui se
retrouvent en situation de vulnérabilité, de prendre beaucoup de rôles pour
nous, parce qu'on souhaite les entendre pour le bien-être, mais est-ce qu'on
peut penser de peut-être essayer de privilégier... Est-ce que c'est un moyen
peut-être de faire une minimodification? Parce que je comprends l'intervention
de ma collègue de La Pinière. On rouvre maintenant... puis on n'utilise plus la
terminologie de «handicap», mais les personnes qui se retrouvent dans une
situation telle que... peut-être, on ne ferait pas fausse route d'au moins
faire un effort d'essayer d'inclure en priorité une personne autour de la table
qui pourrait s'exprimer juste parce que c'est en lien avec les autres
amendements que nous venons... les autres articles, excusez-moi, et le dernier
amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, bien, en
fait, ça rejoint les discussions qu'on a eues puis tout ce qu'on a entendu aussi,
notamment lors des consultations particulières. En fait, ici, on voit que,
quand même, dans les 13 membres, il y a eu beaucoup d'ajustements pour
avoir des professionnels de la santé, justement, pour les médecins, pour
l'ordre des infirmières, pharmaciens, travailleurs sociaux aussi, on avait...
puis membres du Barreau... d'expertise en éthique. Ça fait que je pense que
notre comité est quand même assez bien complété.
Quand on regarde au niveau des usagers
comme tels, c'est deux membres qui sont des usagers, mais, en fait, il n'y a
pas de caractéristique ou de qualificatif, là, à cet énoncé-là. On ne dit pas
que c'est des <personnes...
Mme Bélanger :
...c'est
des >personnes qui ont été suivies en oncologie ou des personnes qui
vivent dans nos centres d'hébergement, par exemple. Alors, je pense que c'est
les comités des usagers... on le dit, hein, «représentant les comités des
usagers des établissements». Je pense que ça, cet élément-là, pour moi, c'est
le plus important parce que c'est vraiment les comités des usagers qui
devraient y aller librement, puis on peut avoir des personnes... On ne veut pas
non plus ostraciser puis faire une catégorie particulière, de dire : Les
personnes en situation de handicap, on en veut au moins une, personne. En fait,
c'est deux personnes issues du comité des usagers puis c'est eux, vraiment, de
la façon, là... ils représentent les comités d'usagers.
Donc, c'est vraiment une consultation à
tous ces organismes-là. Moi, je le laisserais comme ça puis je pense que... On
a vu la volonté que des personnes en situation de handicap puissent... On l'a
vu dans l'amendement précédent, d'ailleurs, avec le pair aidant. Alors, je
pense qu'ils sont bien représentés, les organismes communautaires et l'Office
des personnes handicapées. Je pense qu'on a ouvert, là, vraiment, plusieurs
éléments, mais de le préciser comme tel qu'ils sont... Tu sais, déjà,
13 membres, c'est un très, très grand comité. Puis il faut voir qu'ils ont
des responsabilités. Ils siègent très souvent. Ça fait que je pense qu'il y a
un bon équilibre aussi, là, dans les expertises autour de la table.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions? Mme la députée de La Pinière, allez-y.
Mme Caron : Bon, merci. Alors,
bien, en fait, je comprends... Je veux... Je n'aime pas non plus l'idée
d'étiqueter, là, des personnes, mais, pour moi, je trouvais que c'était
peut-être un rempart d'avoir une personne qui est... parce qu'en tout cas, moi,
dans les consultations, les personnes qui m'ont le plus touché, puis je pense
qu'elles ont touché beaucoup de personnes ici, c'est des personnes qui ont dit :
Bien, une personne qui n'est pas en situation de handicap ne peut pas savoir
qu'est-ce que c'est exactement. Et puis, en tout cas, moi, je trouve que les
personnes qui sont venues ont vraiment donné un éclairage différent sur la
façon dont on était partis avec le projet de loi, alors, puis le fait qu'ils
puissent aussi siéger au groupe d'experts, ça a permis, je pense, de vraiment
faire valoir leur point de vue.
Alors, quel que soit le libellé dans la
loi, ce serait intéressant de s'assurer que leur point de vue peut continuer,
par la suite, dans le travail de la commission sans ajouter... parce que c'est
vrai que 13 membres de commission, c'est... Puis, comme disait ma collègue
de Westmount–Saint-Louis, on ne veut pas non plus ajouter à la lourdeur de leur
vie en leur demandant de venir siéger à un comité, mais peut-être que quelqu'un
aimerait le faire. En tout cas, je n'ai pas de solution toute faite, mais je
trouve que ce serait un rempart pour s'assurer que leur point de vue est
toujours maintenu dans la suite des choses, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre, vous désirez compléter?
Mme Bélanger : Oui, peut-être,
Mme la Présidente, j'aimerais que notre collègue Mme Landry, là, puisse
peut-être nous donner un point de vue à ce sujet là.
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui,
juste un petit moment, je viens de reclasser... En fait, c'est ça, en tout
respect de la proposition, bien, la commission doit vraiment analyser la
conformité de chaque demande sur les critères très précis de 26, là, donc, fin
de vie, et tout, et handicap, bien sûr. Cela étant dit, si on est sur la
représentativité des maladies, en fait, on parle quand même de 64 % des
aides médicales à mourir qui ont un lien avec l'oncologie et le cancer. Donc,
on a aussi d'autres tranches de population de patients qui gagneraient à avoir
une représentativité. Donc, l'enjeu est un peu de dire, bien, à qui on donne
prépondérance ou pas, ou bien on garde notre consultation sur la base
d'expertises professionnelles ou d'usagers pour les nominations des membres qui
sont faites ensuite, suite à la consultation de différentes associations.
Ça fait que c'est un peu le dilemme qu'on
a par rapport à pointer certaines pathologies, sauf qu'une fois que vous nous
avez dit ça, quand même, continuer d'entendre est quand même une préoccupation,
en fait, puis de trouver les bons canaux pour le faire, notamment peut-être
avec le lien continu avec l'OPHQ qu'on a renforcé via la mesure qu'on a
discutée tout à l'heure. C'est une préoccupation qu'on va porter attention,
justement, pour continuer d'entendre ces groupes-là, effectivement, en lien
avec l'ensemble de l'oeuvre, les services et l'aide médicale à mourir, bien
sûr. Ça fait que c'est ce que je vous donnerais, là, en ramenant sur le mandat
de la commission et des pathologies représentées, là, dans l'analyse des cas.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme Landry. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'article 28? Oui, Mme la <députée...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
Oui, Mme la >députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup pour les précisions. Encore une fois, le but, je pense, ce n'était pas
pour rajouter une lourdeur, mais juste de s'assurer d'une façon... parce que
c'est un changement majeur, puis je pense qu'eux, ils vont pouvoir faire des
interventions s'ils le souhaitent. Je ne sais pas comment la sélection se fait
parce que je vois que c'est le gouvernement qui nomme, ça fait que... Est-ce
que c'est des gens qui soumettent des candidatures? Est-ce qu'il y a un appel
aux candidatures? C'est quoi, le processus?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme Landry.
Mme Landry
(Geneviève) :
Oui. Donc, effectivement, il y a... On
consulte tous les organismes pertinents en lien avec les professions qui sont
nommées. Par exemple, pour les comités pour les usagers, on nomme les
associations représentant les comités d'usagers, conseil de protection des
malades, RPCU, regroupement des comités des usagers du Québec, et pour, par
exemple, les pharmaciens, ça va être l'Ordre des pharmaciens et le Collège des
médecins.
Donc, on consulte chaque organisation, qui
doit nous suggérer au moins deux noms, puis là, bien, par la suite, on fait la
proposition des noms au gouvernement, mais on s'en tient vraiment, là, aux noms
recommandés par les différentes associations, donc, et ensuite, bien, ils sont
nommés par le Conseil des ministres.
Mme Maccarone : Et, par
curiosité, pas parce que je suis pour des projets de règlement, je suis membre
de l'opposition officielle... On n'est pas pour tous les règlements, mais, pour
être conséquents avec les demandes de la commission, eux, ils ont fait une
demande que les membres qui font partie de la commission... soient faits par
règlement. Je comprends que ça leur amène une certaine souplesse, parce que le
gouvernement pourra, en temps et lieu, si on avait besoin d'avoir des
changements auprès du comité, de faire... au lieu d'ouvrir la loi.
Est-ce que c'était considéré? Et d'abord,
pourquoi le choix de toujours continuer... Je ne suis pas contre. Je veux juste
comprendre, parce que ça fait partie de leurs demandes, de l'avoir fait par
règlement. Puis est-ce qu'on comprend pourquoi qu'ils ont fait cette demande?
Est-ce qu'il y a une inquiétude en ce qui concerne la composition? Parce qu'on
sait que, peut-être, dans deux ans, cinq ans, suite aux... des rapports, mais,
après qu'on aura une analyse des données, ils souhaitaient avoir un changement
de la composition. Est-ce qu'on sait pourquoi qu'ils souhaitaient avoir ça?
Est-ce qu'il y a une inquiétude que peut-être 13 va être trop? Je ne le sais
pas. Je peux continuer à parler pendant que vous êtes en train de déterminer...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, en
fait, on a vu... En fait, on a quand même reçu, lors des consultations
particulières, le Dr Michel Bureau, là, qui est le président de la commission.
Je pense qu'on a... Ils ont quand même fait quelques rapports qui ont été
déposés à l'Assemblée nationale. La recommandation puis le souci qu'ils
avaient, de mémoire, là, quand ils sont venus nous présenter... c'est qu'ils
veulent s'assurer d'avoir un nombre suffisant de personnes expérimentées aussi.
C'est très exigeant, parce que vous savez que tous les dossiers sont examinés
par le comité en question, et je pense qu'ils souhaitaient qu'il y ait un
ajustement des membres, mais de voir autrement...
Pour répondre à votre question de façon
précise, c'est... Est-ce qu'on pourrait revoir éventuellement la composition
advenant... Je pense que, peut-être, la modalité, c'est... au moment où le
bilan annuel est fait dans le rapport annuel, c'est à ce moment-là que le
président de la commission nous dit le nombre de dossiers qui ont été traités,
est-ce que ses équipes ou est-ce que les membres du comité ont la capacité de
faire leur travail. Donc, c'est vraiment peut-être au moment du rapport, là. Si
on n'écrit pas la composition dans le projet de loi... Je ne le sais pas, là,
au niveau procédure, là. Moi, je trouve ça sécurisant de l'avoir là, de ne pas
le mettre ailleurs. Puis je pense qu'on peut toujours ajouter, éventuellement,
quand un président demande du soutien, demande de l'aide... Je ne le sais pas, j'irais
comme ça, là, mais c'est le minimum attendu, là, c'est clair.
Mme Maccarone : ...on ne
pourra pas faire ça. Alors, mon but... Puis, encore une fois, ça me fait même,
peut-être, mal de parler des règlements, mais, si c'est souhaité... parce que
nous avons une inquiétude. Je veux juste que vous êtes au courant que la façon que
c'est écrit... parce que, là, nous sommes en train de déterminer noir sur blanc
la composition du comité. Si on souhaite le changer, il faudra rouvrir la loi.
Ça fait que je comprends. Pour eux, c'est pour ça qu'ils souhaitent avoir un
règlement, parce que ça leur donne une souplesse, un règlement qui est écrit,
il y a une consultation de 45 jours, etc., mais peut-être je saisis mal,
peut-être, c'est écrit ailleurs qu'il y aura quand même une possibilité pour le
gouvernement de changer la composition, si c'est souhaité.
Moi, je vous tends la main, je vous
l'offre, de dire que je n'aurai pas un malaise s'il y a peut-être un <amendement...
Mme Maccarone :
...peut-être
un >amendement qui dise, peut-être, après cinq ans, après revoir... qu'il
y a un moyen de revoir la composition ou quelque chose comme ça, si c'est
souhaité par le ou la ministre, parce que je pense que c'est sensible, puis, je
pense, c'est important, puis parce qu'on introduit tellement de nouveautés en
ce qui concerne cette loi. Je ne veux juste pas que, peu importe c'est qui qui
est au gouvernement, mettons, dans cinq ans, il se dit : Mon Dieu! On
aurait dû... parce qu'on ne veut pas toujours revenir débattre la loi sur les
soins de fin de vie, aide médicale à mourir non plus. Ça fait que... Est-ce que
nous sommes en train de fermer la porte pour leur donner le nécessaire de faire
leurs travaux? C'est juste ça que je veux m'assurer qu'on ne fait pas.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, c'est vrai que, dans le cadre de la Loi concernant les soins de fin de
vie, la composition de la commission est fixe. On dit 13 membres. On ne
dit pas entre huit et 17. Des fois, on voit ça dans les lois, O.K.? Ça, c'est
certain qu'il y a un choix qui a été fait, là, de fixer à 13... à l'époque, 11,
maintenant à 13. On ajoute deux postes, deux commissaires, à la composition, puis
ces postes-là ont été... En fait, ce besoin-là a été estimé par la commission, là.
C'est eux-mêmes qui ont demandé d'ajouter ce nombre-là de commissaires. C'est
certain que les demandes d'aide médicale à mourir sont en croissance, et ça
peut exercer une certaine pression sur la commission qui a... C'est du boulot
très important, là, qui est effectué par la Commission sur les soins de fin de
vie. Puis, avec l'ajout relativement à la déficience physique grave, on peut
penser qu'il va aussi y avoir une croissance, là, du fardeau.
Par contre, je pense que l'amendement a
été déposé, là, dans le Greffier, là, mais... qu'on va voir plus loin, là, mais
je vais faire le lien avec un autre article de la loi. Actuellement, à 44, la
commission... Puis la commission avait des questions par rapport à ce
pouvoir-là. La Commission sur les soins de fin de vie a des pouvoirs dans la
loi, qui est de solliciter l'opinion de personnes ou de groupes, d'effectuer ou
de faire effectuer des études ou des recherches puis d'avoir recours à des
experts externes afin de faire rapport sur un ou plusieurs points précis.
Actuellement, la loi prévoyait qu'elle pouvait exercer, de façon exceptionnelle,
ces pouvoirs-là, puis on constate qu'avec la... 10 ans plus tard, neuf, 10
ans plus tard, que la commission, en fait, elle a besoin d'exercer ces
pouvoirs-là de façon plus fréquente, là, pour arriver à ses fins, puis remplir
ses mandats, puis ce qui lui est demandé.
Donc, je pense que l'amendement, il est
dans le Greffier actuellement. Donc, on va retirer les mots «de façon
exceptionnelle», là. Je ne veux pas m'avancer sur l'autre article, mais on va
retirer les mots «de façon exceptionnelle». Ça va déjà donner... En ajoutant
deux postes de commissaires puis en retirant le critère de «de façon exceptionnelle»
à l'article 44, ça va, je pense, donner de l'air à la Commission sur les
soins de fin de vie pour qu'elle puisse mieux assurer ces fonctions-là, mais,
pour l'instant, le chiffre de 13 semble justifié par les besoins actuels. Puis
ce n'est pas impossible qu'éventuellement, en voyant l'évolution de la
situation puis des demandes, qu'il y ait un autre besoin d'ajouter des membres
intra, mais je sais que, pour l'instant, la volonté... Je ne veux pas prendre
position d'un point de vue d'opportunité, mais je pense que la position, c'est
d'augmenter de deux la composition, mais tout en donnant une souplesse autre à
la Commission sur les soins de fin de vie.
• (17 heures) •
Mme Maccarone : C'est rassurant
de savoir qu'il y aura quand même le... Encore une fois, ce n'est pas parce que
j'adore des règlements, mais je comprends leur désir de vouloir donner de la
flexibilité au gouvernement, de s'ajuster à leurs besoins, parce que nous
sommes en évolution dans un enjeu de société qui est très important. Ça fait
que je suis rassurée de savoir qu'on va avoir quelque chose qui va leur donner
quand même la capacité, avec 44, de pouvoir ajouter ou de consulter au besoin,
surtout si eux sont contents avec ça, parce que c'est quand même une commission
très importante. Alors, je suis rassurée, merci. Si vous êtes contente, je suis
contente ici. Ça veut dire... parce que je sais que vous intervenez avec eux,
évidemment, au quotidien.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 28? Si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons le placer
aux voix. Est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, nous allons passer
à l'article 29.
Mme Bélanger : Alors,
l'article 29. Donc : L'article 41 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le premier alinéa, de «sept» par «neuf».
Commentaire : L'article 29 vise
à modifier le quorum des réunions de la Commission sur les soins de fin de vie
compte tenu de l'ajout de deux membres à cette commission tel que proposé par l'article
<précédent du projet de loi...
>
17 h (version révisée)
<19281
Mme
Bélanger :
...l'article >précédent du projet de loi.
Texte proposé, article 41 : «Le
quorum aux réunions de la Commission est de neuf membres, dont le président ou
le vice-président.
«Sous réserve du deuxième alinéa de l'article 47,
les décisions de la commission sont prises à la majorité des voix exprimées par
les membres présents. En cas de partage des voix, la personne qui assure la
présidence dispose d'une voix prépondérante.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 29? Si je n'ai pas d'intervention, nous allons
placer l'article 29 aux voix. Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons maintenant passer à l'article 30.
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors :
L'article 42 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du paragraphe 5°
du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«5° faire des analyses et produire des
informations statistiques requises afin notamment de suivre l'évolution des
soins de fin de vie, de cibler les besoins en la matière et de déterminer ce
qui peut constituer une limite à l'accès à ces soins.»;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«La commission effectue tout autre mandat
en lien avec les soins de fin de vie que le ministre lui confie.»
Commentaires : L'article 30 du
projet de loi modifie l'article 42 de la loi afin de prévoir que la
Commission sur les soins de fin de vie doit, dans le cadre de son mandat qui
consiste à examiner toute question relative aux soins de fin de vie, faire des
analyses et produire des informations statistiques requises afin notamment de
suivre l'évolution des soins de fin de vie, de cibler les besoins en la matière
et de déterminer ce qui peut constituer une limite à l'accès à ces soins.
De plus, il prévoit, de façon plus
générale, le pouvoir du ministre de confier tout mandat en lien avec les soins
de fin de vie à la commission.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai... Oups!
Mme Bélanger : ...le texte
proposé?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien oui, c'est vrai. Allez-y, tant qu'à tout lire.
Mme Bélanger : Tant qu'à
faire. Alors, l'article 42 : «La commission a pour mandat d'examiner
toute question relative aux soins de fin de vie. À cette fin, elle doit
notamment :
«1° donner des avis au ministre sur toute
question qu'il lui soumet;
«2° évaluer l'application de la loi à l'égard
des soins de fin de vie;
«3° saisir le ministre de toute question
relative à ces soins qui mérite l'attention ou une action du gouvernement et
lui soumettre ses recommandations;
«4° soumettre au ministre, tous les cinq
ans, un rapport sur la situation des soins de fin de vie au Québec;
«5° faire des analyses et produire des
informations statistiques requises afin notamment de suivre l'évolution des soins
de fin de vie, de cibler les besoins en la matière et de déterminer ce qui peut
constituer une limite à l'accès à ces soins.
«La commission effectue tout autre mandat
en lien avec les soins de fin de vie que le ministre lui confie.
«La commission a également pour mandat de
surveiller, conformément à la présente section, l'application des exigences
particulières relatives à l'aide médicale à mourir.
«La commission transmet au ministre, au
plus tard le 30 septembre de chaque année, un rapport annuel de ses
activités.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 30?
Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. Alors,
justement, étant donné que le projet de loi élargit l'aide médicale à mourir
aux personnes qui ne sont pas en soins de vie, est-ce que... lorsqu'on parle,
par exemple, à l'alinéa 2°, «évaluer l'application de la loi à l'égard des
soins de fin de vie», est-ce que ça ne devrait pas être aussi à l'égard de l'aide
médicale à mourir? La même chose en 4°, où on dit : «soumettre au
ministre, tous les cinq ans, un rapport sur la situation des soins de fin de
vie au Québec», ça ne pourrait pas être «et aussi sur l'aide médicale à
mourir»? En 5°, «faire des analyses et produire des informations statistiques
requises afin notamment de suivre l'évolution des soins de fin de vie, de
cibler les besoins en la matière et de déterminer ce qui peut constituer une
limite à l'accès à ces soins», alors, il y a deux endroits ici où est-ce qu'on...
Est-ce qu'on ne devrait pas ajouter l'aide médicale à mourir?
Puis l'ajout de : «La commission
effectue tout autre mandat en lien avec les soins de fin de vie», est-ce que ça
devrait être aussi avec l'aide médicale à mourir? Parce que, dans le... Il y a
quand même le paragraphe suivant existant, où on disait que... pas «existant»,
mais le paragraphe où on dit qu'il a également pour mission de surveiller «l'application
des exigences particulières relatives à l'aide médicale à mourir», mais c'est...
c'est limitatif, puisque c'est juste les exigences,
s'assurer que les exigences sont respectées. Mais, dans tous les autres <cas...
Mme Caron : ...les autres
>cas, est-ce qu'ils ne vont pas aussi se pencher sur l'aide médicale à
mourir et pas seulement les soins de fin de vie?
Mme Bélanger : Oui, en fait,
c'est une bonne question. En fait, votre intervention, là, vise à ajouter...
dans les différents alinéas, à toutes les fois qu'on voit «soins de fin de vie»,
ajouter «aide médicale à mourir». Bien, il y a deux façons de voir ça, là,
parce que les... l'aide médicale à mourir est incluse dans les soins de fin de
vie. Ça fait que, donc, ça, c'est... Bon, est-ce qu'il y a lieu de le corriger
dans un texte d'introduction au tout début du texte? Je ne le sais pas, mais de
l'ajouter à chaque alinéa, je ne pense pas que c'est nécessaire.
Et l'autre élément, c'est concernant :
La commission a également — je pense que c'était là, là, je vous ai peut-être
perdue, mais... a également pour mandat de surveiller, conformément à la
présente section, l'application des exigences particulières relatives à l'aide
médicale à mourir. Mais là aussi, donc, c'est les exigences particulières en
lien avec les soins de fin de vie de façon générale.
Mme Caron : Donc, on comprend
que soins... l'aide médicale à mourir fait partie des soins de fin de vie même
si elle n'est pas administrée à la fin de vie naturelle, mettons, de la
personne.
Mme Bélanger : Oui. Puis il
ne faut pas oublier que notre projet de loi, en fait, s'appelle vraiment la loi
sur les soins de fin de vie. Alors, ça aussi, peut-être... Je ne sais pas si,
Me Lavoie, vous voulez compléter, peut-être, au niveau procédure.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, il faut vraiment lire les mots comme il faut, dans le sens que, tu sais,
c'est vraiment la Loi concernant les soins de fin de vie et non pas les soins
en fin de vie. Donc, c'est... il suffit d'un mot pour donner tout un sens
différent. Mais, si on se ramène à la définition prévue dans la loi, à l'article 3,
de «soins de fin de vie», et non pas de «soins en fin de vie», on voit que
les... la notion de soins de fin de vie, ça inclut celle de soins palliatifs
offerts, puis là on a enlevé «aux personnes en fin de vie», là, ou... je ne me
rappelle plus par coeur, mais on l'a peut-être laissé, parce que, dans ce
contexte-là, ça s'appliquait bien, là, et l'aide médicale à mourir. Donc, quand
on parle de soins de fin de vie, on parle à la fois des soins palliatifs, de
l'aide médicale à mourir administrée à des personnes en fin de vie ou à des
personnes qui ne sont pas en fin de vie. Ça fait que... puis, quand on l'a
ajouté à l'article 1, on pouvait peut-être bien le concevoir parce que la
définition venait après, là, de «soins de fin de vie», où là c'était clair que
l'aide médicale à mourir est incluse dans la notion de soins de fin de vie.
Donc, pour tous les articles qui suivent
l'article 3 de la Loi concernant les soins de fin de vie, partout où on
parle de soins de fin de vie, on parle de l'aide médicale à mourir à des
personnes en fin de vie ou à des personnes qui ne sont pas en fin de vie, de
l'aide médicale à mourir tout court.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Lavoie. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'article 30?
Mme Caron : Non, merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (17 h 10) •
Mme Maccarone : Oui. C'est
juste une question de précision. Pour le point 4, «soumettre au ministre,
tous les cinq ans, un rapport sur la situation des soins de fin de vie au
Québec», est-ce que c'est un rapport qui est déposé à l'Assemblée nationale?
Mme Bélanger : C'est une
bonne question. En fait, plus bas, on voit que «la commission transmet au
ministre, au plus tard le 30 septembre de chaque année, un rapport annuel
de ses activités». Ce rapport...
Mme Maccarone : Est-ce que
celui-ci est déposé?
Mme Bélanger : Oui. Ce rapport
est déposé à l'Assemblée nationale. Donc, est-ce que le rapport qui est produit
à tous les cinq ans devrait être aussi... Vous allez vérifier?
Une voix : ...
Mme Bélanger : L'annuel, oui,
mais le cinq ans...
Mme Maccarone : C'est ça, mais
c'est le point 4, «soumettre au ministre, tous les cinq ans, un rapport
sur la situation des soins de fin de vie au Québec». Je pense, on ne peut pas
prendre pour acquis que c'est fait. Je comprends que le rapport annuel... j'ai
déjà assisté au salon bleu, je suis dans ma cinquième année, le rapport annuel,
oui. Ça fait que je n'avais pas une question nécessairement pour le dernier
paragraphe, mais, pour celui-ci, je ne sais pas. On est... On commence de plus
en plus d'avoir des demandes, d'avoir des rapports à chaque cinq ans pour voir
comment ça fonctionne au niveau législatif, avons-nous une responsabilité de
faire des modifications, d'étudier, mais ce n'est pas nécessairement... on ne
peut pas prendre pour acquis que c'est déposé.
Ça fait que ce serait bien de confirmer
que ce sera le cas, non seulement parce que je pense que ça va être important
pour le public de se saisir des informations en ce qui concerne l'étude, mais
aussi je pense que ça va être important à l'international, parce qu'on se
compare beaucoup à l'international. Avec la députée de
Roberval, on a participé dans la commission <spéciale...
Mme Maccarone :
...à
l'international. Avec la députée de Roberval, on a participé dans la commission
>spéciale puis on a beaucoup, beaucoup, beaucoup fait référence aux
rapports puis aux données qui étaient partagés à travers le monde. Ça fait que
je pense qu'on a quand même une responsabilité. Le Québec est vu souvent comme
le précurseur en ce qui concerne les avancées qu'on fait, la situation de soins
de fin de vie puis aide médicale à mourir, puis je pense qu'on a une
responsabilité de partager nos informations avec toutes les parties prenantes à
l'international qui souhaitent aussi peut-être s'inspirer de nous, de
comprendre qu'est-ce qui se passe ailleurs.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En fait, c'est
une excellente question. Ça nous permet justement d'aller vérifier...
Mme Maccarone : ...pour vous
donner le temps.
Mme Bélanger : Oui, c'est... Merci.
C'était très apprécié. En fait, à l'article 43 de la loi, il est vraiment
écrit, là, que «le ministre dépose les rapports produits par la commission
devant l'Assemblée nationale dans les 30 jours suivant leur réception ou,
si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la reprise de ses travaux. La
commission compétente de l'Assemblée nationale étudie ces rapports.»
Mme Maccarone : Mme la
ministre, je veux juste le trouver pour vous suivre. Ça, c'est dans la loi
actuelle?
Mme Bélanger : C'est dans la
loi actuelle, donc ce n'est pas dans le cartable, et c'est l'article 43.
Puis on nomme les rapports, on ne parle pas spécifiquement du rapport annuel. Ça
fait que c'est «les rapports», donc il faut interpréter que c'est rapport
annuel, mais, si c'est un rapport aux cinq ans, c'est le rapport aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 30? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons
placer aux voix. Est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, l'article 31,
et je pense que vous allez avoir un amendement aussi.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
l'article 31, alors donc : L'article 44 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«La commission peut également exercer les
pouvoirs prévus aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa aux fins de la
réalisation d'un mandat que le ministre lui confie en application du deuxième
alinéa de l'article 42.»
Commentaires : L'article 31 du
projet de loi modifie l'article 44 de la loi afin de préciser la
possibilité, pour la Commission sur les soins de fin de vie, d'exercer les
pouvoirs prévus à cet article non seulement pour la réalisation de son mandat
d'examiner toute question relative aux soins de fin de vie, mais également pour
la réalisation d'un mandat que le ministre lui confie.
Le texte proposé :
«44. Dans l'exercice des fonctions qui lui
sont dévolues par le premier alinéa de l'article 42, la commission peut
notamment, de façon exceptionnelle :
«1° solliciter l'opinion de personnes et
de groupes sur toute question relative aux soins de fin de vie;
«2° effectuer ou faire effectuer les
études et les recherches qu'elle juge nécessaires;
«3° avoir recours à des experts externes
afin de lui faire rapport sur un ou plusieurs points précis qu'elle détermine.
«La commission peut également exercer les
pouvoirs prévus aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa aux fins de la
réalisation d'un mandat que le ministre lui confie en application du deuxième
alinéa de l'article 42.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Maintenant, vous allez déposer un amendement à
l'article 31. On vous écoute.
Mme Bélanger : O.K. Alors :
Article 31, article 44 de la Loi concernant les soins de fin de vie.
Remplacer l'article 31 du projet de loi par le suivant :
31. L'article 44 de cette loi est
modifié :
1° par la suppression, dans ce qui précède
le paragraphe 1°, de «, de façon exceptionnelle»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«La commission peut également exercer les
pouvoirs prévus aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa aux fins de la
réalisation d'un mandat que le ministre lui confie en application du deuxième
alinéa de l'article 42.»
Commentaires : L'amendement a pour
but d'ajouter comme modification à l'article 44 de la Loi concernant les
soins de fin de vie le retrait des mots «de façon exceptionnelle». Il appert
que les pouvoirs de la Commission sur les soins de fin de vie prévus à
l'article 44 de la loi doivent être exercés plus régulièrement
qu'exceptionnellement pour la réalisation de ces fonctions. Cet amendement
répond <d'ailleurs...
Mme Bélanger :
...qu'exceptionnellement
pour la réalisation de ses fonctions. Cet amendement répond >d'ailleurs
à une demande de la commission.
Texte modifié de l'article 44 :
«Dans l'exercice des fonctions qui lui sont dévolues par le premier alinéa de
l'article 42, la commission peut notamment :
«1° solliciter l'opinion de personnes et
de groupes sur toute question relative aux soins de fin de vie;
«2° effectuer ou faire effectuer les
études et les recherches qu'elle juge nécessaires;
«3° avoir recours à des experts externes
afin de lui faire rapport sur un ou plusieurs points précis qu'elle détermine.
«La commission peut également exercer les
pouvoirs prévus aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa aux fins de la
réalisation d'un mandat que le ministre lui confie en application du deuxième
alinéa de l'article 42.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
je vois ce que nous avons discuté auparavant en ce qui concerne «de façon
exceptionnelle». Ça fait qu'on comprend, il y aura quand même une souplesse.
Puis je vois aussi, dans la recommandation 6 de la Commission de soins de
fin de vie... parce qu'ils ont demandé quand même à avoir la possibilité
d'aller au-delà de leur comité.
Ça fait qu'on dit oui ici, dans l'article,
pas dans l'amendement, mais dans l'article en question... C'est formulé
autrement, mais eux, ils demandent d'avoir... qu'ils peuvent «recueillir tout
autre renseignement nécessaire pour les fins de l'exercice» de leurs fonctions.
Ça fait que je vois qu'on le fait ici, effectuer... faire des études, «peut communiquer
avec les professionnels compétents pour les fins de l'exercice», ça fait que
solliciter l'opinion des personnes et des groupes, avoir recours à des experts.
Mais il y a une troisième demande qui ne figure pas ici, c'est qu'on puisse «rendre
accessibles les renseignements qu'elle détient relatifs à l'AMM par le biais
d'un mécanisme pour permettre des recherches selon les modalités prévues par
règlement».
Ça fait que... Me Lavoie est en train
de faire des gestes pour dire qu'apparemment ça vient plus tard. Parce qu'on ne
vous voit pas à la caméra, puis vous êtes tellement belle, ça fait qu'on
devrait vous donner la parole, juste que vous pourriez l'expliquer, parce que
je ne veux pas me substituer pour vous, mais je pense que ce serait bien, parce
que ça fait partie de leurs demandes. Ça fait que, peut-être, vous pourriez
préciser pourquoi que ce n'est pas ici.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, on laisse la parole à Me Lavoie?
Mme Lavoie (Térésa) : ...excuse
pour mon non-verbal.
Mme Maccarone : Non, il n'y a
pas de problème.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...la couleur de votre...
Mme Lavoie (Térésa) : C'était
plus fort que moi.
Mme Maccarone : Je m'excuse
que je dis ce que je pense juste de même. Ça fait que... Voilà.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, on a bien pris connaissance de la demande de la Commission sur les soins
de fin de vie. On a d'autres articles, qui suivent dans l'étude détaillée qu'on
est en train de faire actuellement, qui portent sur, justement, les
renseignements qui sont détenus par la commission, puis c'est dans... par
amendement qu'on va apporter des précisions à ces articles-là pour pouvoir
permettre, là, à des chercheurs d'avoir accès à des renseignements qui
pourraient être détenus par la Commission sur les soins de fin de vie. Puis là
l'amendement, aussi, va concerner certaines adaptations avec la loi récente,
là, la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux. Donc, on va le
voir en même temps, dans un même amendement, là, ces éléments-là, sur d'autres
articles qui viennent.
Mme Maccarone : Ça, c'est
sur... À quels articles que nous devons attendre pour voir ça, juste qu'on peut
vous suivre? Parce qu'il ne nous reste pas beaucoup dans ce bloc.
Mme Lavoie (Térésa) : ...je
pense, c'est 47.1, 47.2, 47.3, qui sont...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Introduits par un article 35.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Là, j'y vais par coeur, là. À 33 et à 35 du projet de loi, dans le fond.
Mme Maccarone : O.K. Parfait. Je
voulais juste comprendre pourquoi que ce n'était pas ici, parce que j'ai vu
qu'on avait quand même saisi deux sur trois. Ça fait que c'est bien. Merci, Mme
la Présidente. Merci, Me Lavoie, pour l'excellente explication.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, est-ce que j'ai d'autres
interventions sur l'amendement de l'article 31?
Mme Maccarone : Je vous
demanderais pour un vote par appel nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, on va faire un vote par appel nominal. Madame...
Mme Maccarone : Je souhaite
entendre la voix de mes collègues.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oh! parfait. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Bélanger (Prévost)?
Mme Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : Mme Gendron
(Châteauguay)?
Mme Gendron : Pour.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Les Plaines)?
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. Alors, le résultat du vote?
La Secrétaire
: C'est
adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est adopté. Donc, l'amendement à l'article 31
est adopté. Est-ce que l'article 31, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci <beaucoup...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
Adopté. Merci >beaucoup. Nous en sommes donc
rendus à l'article 32. Oui?
Mme Bélanger : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. Alors, est-ce qu'il y en a qui ont besoin d'une pause...
(panne de son).
Alors, besoin étant manifesté, nous allons
prendre une petite pause. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 22)
17 h 30 (version révisée)
(Reprise à 17 h 32)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Alors, juste après la petite pause santé, nous allons poursuivre notre
travail avec l'article 32, Mme la ministre, et je pense que vous allez
avoir un amendement. On va commencer par la lecture de l'article 32. La
parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui. Alors donc,
l'article, O.K. Alors donc : 32. L'article 45 de cette loi est
modifié par l'insertion, après «l'article 42», de «ou de réaliser un
mandat que le ministre lui confie en application du deuxième alinéa de cet
article».
Commentaires : L'article 32 du
projet de loi modifie l'article 45 de la loi afin de préciser la
possibilité, pour la Commission sur les soins de fin de vie, d'exiger des
informations de ceux qui dispensent des soins de fin de vie non seulement pour
la réalisation de son mandat d'examiner toute question relative aux soins de
fin de vie, mais également pour la réalisation d'un mandat que le ministre lui
confie, aux mêmes conditions.
Texte proposé : «La Commission peut
exiger des établissements, des maisons de soins palliatifs, des médecins
exerçant leur profession dans un cabinet privé de professionnel ou des agences
qu'ils lui transmettent, de la manière et dans les délais qu'elle indique, les
états, données statistiques, rapports et autres renseignements nécessaires afin
de lui permettre d'exercer les fonctions prévues au premier alinéa de l'article 42
ou de réaliser un mandat que le ministre lui confie en application du deuxième
alinéa de cet article, pourvu qu'il ne soit pas possible de relier ces
renseignements à une personne ayant reçu des soins de fin de vie ou au
professionnel de la santé ou des services sociaux les ayant fournis.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous avez maintenant... vous allez... vous avez déposé un
amendement de concordance, à ce que je comprends. Je vais vous laisser lire l'amendement.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
article 32, article 45 de la Loi concernant les soins de fin de vie :
Remplacer l'article 32 du projet de loi par le suivant :
32. L'article 45 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement de «médecins» par
«professionnels compétents»;
2° par l'insertion, après «l'article 42»,
de «ou de réaliser un mandat que le ministre lui confie en application du
deuxième alinéa de cet article».
Commentaires : L'amendement a pour
but de permettre à la Commission sur les soins de fin de vie d'exiger des
renseignements, des rapports ou d'autres documents nécessaires à l'exercice de
ses fonctions auprès de tout professionnel compétent, ce qui viserait les
médecins et les infirmières praticiennes spécialisées. L'amendement est donc
cohérent avec l'un des objectifs du présent projet de loi visant à permettre l'administration
de l'aide médicale à mourir par les infirmières praticiennes spécialisées.
Le texte modifié de l'article 45 :
«La Commission peut exiger des
établissements, des maisons de soins palliatifs, des professionnels compétents
exerçant leur profession dans un cabinet privé de professionnel ou des agences
qu'ils lui transmettent, de la manière et dans les délais qu'elle indique, les
états, données statistiques, rapports et autres renseignements nécessaires afin
de lui permettre d'exercer les fonctions prévues au premier alinéa de l'article 42
ou de réaliser un mandat que le ministre lui confie en application du deuxième
alinéa de cet article, pourvu qu'il ne soit pas possible de relier ces
renseignements à une personne ayant reçu des soins de fin de vie ou au
professionnel de la santé ou des services sociaux les ayant fournis.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je veux
juste comprendre la... juste la fin, je ne suis pas en désaccord, mais juste
pour comprendre, «pourvu qu'il ne soit pas possible de relier ces
renseignements à une personne ayant reçu des soins de fin de vie ou au
professionnel de la santé ou des services sociaux les ayant fournis», qu'est-ce
qu'on souhaite d'accomplir avec...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, je pense que je laisserais la parole à Dr Rouleau.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau?
Mme Bélanger : Ou Moreau,
oui, excusez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Merci, Mme
la Présidente. En fait, l'objectif de ça, c'est un objectif de confidentialité,
donc pour ne pas qu'on puisse identifier un patient spécifique ou encore un
médecin qui a administré l'aide médicale à mourir, parce que souvent, en
identifiant un médecin, on pourrait probablement voir aussi quels patients
pourraient l'avoir reçue.
Mme Maccarone : O.K. Puis d'abord,
pourquoi qu'on ne fait pas la référence au niveau légal à des renseignements
personnels ici? Est-ce qu'il y a une raison juridique qu'on ne fait pas la
référence? Surtout qu'on... il y a une loi qui vient d'être <adoptée...
Mme Maccarone :
...
il
y a une loi qui vient d'être >adoptée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, c'est
vrai qu'il y a une loi, là, sur l'accès aux données, l'accès à l'information,
en fait. Je pense qu'il y a comme une précaution à prendre étant donné la
nature, quand même, des éléments. Moi, je ne suis pas inconfortable que ce soit
écrit spécifiquement. Ça n'empêche pas que la loi sur... je n'ai pas...
peut-être me donner le titre exact de la loi, là...
Une voix : ...
Mme Bélanger : ...mais la loi
sur l'accès à l'information est là, puis c'est une loi qui est importante. Mais
ici, je pense qu'on vient amener, dans le fond, cette précision davantage, oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Bélanger : Peut-être Me Lavoie
peut compléter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, allez-y, Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, c'est un libellé, une façon d'amener la règle de façon très prudente, là,
en ne qualifiant pas le renseignement, nécessairement, de renseignement personnel.
Parce qu'il pourrait y avoir des renseignements que les établissements
détiennent, ou les maisons de soins palliatifs, ou les médecins, ou
éventuellement les infirmières, qui ne sont pas à proprement parler des
renseignements personnels, mais qui sont des renseignements qui pourraient
permettre d'identifier une personne ou un professionnel de la santé qui a
administré l'aide médicale à mourir.
Donc, le critère, c'est qu'il ne soit pas
possible de relier les renseignements qui seraient exigés des établissements,
qui seraient détenus par les établissements à une personne ayant reçu des soins
de fin de vie ou au professionnel de la santé ou des services sociaux. Donc, on
n'a pas besoin de venir qualifier le fait que le renseignement est d'abord et avant
tout un renseignement personnel ou un renseignement confidentiel, c'est... en
autant que c'est un renseignement qui pourrait risquer d'identifier une
personne, il ne peut pas être révélé. L'établissement doit prendre la
précaution, avant de le transmettre, avant de... de ne pas relier le
renseignement à une personne, là. Donc, c'est un libellé très rigoureux, en
fait, là.
Mme Maccarone : Puis, en ce
qui concerne le libellé, on n'a pas une responsabilité... d'abord, c'est de
vérifier... à cause de la loi qui vient d'être adoptée, on n'a pas... ce n'est
pas requis qu'on fait référence à ceci, à quelque part, comme Mme la ministre a
fait la... le lien, ce n'est pas nécessaire.
Mme Lavoie (Térésa) : Ici, ce
n'est pas nécessaire parce que c'est un cas où la Commission sur les soins de
fin de vie peut exiger des établissements la communication d'un renseignement.
Donc, c'est un pouvoir particulier qui est prévu dans la Loi concernant les
soins de fin de vie. Puis la loi qui a été sanctionnée, ça va être comme... ça
va devenir une loi générale en matière de renseignements de santé et de
services sociaux, qui va permettre la communication, l'utilisation de
renseignements, mais les règles qui seront plus particulières, ou plus
restrictives, ou plus protectrices de la confidentialité vont primer, comme
celle-ci, en l'espèce, est plus protectrice, donc elle va... c'est elle qui va
prévaloir sur le reste.
Mme Maccarone : O.K. Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement à l'article 32?
Mme Maccarone : Je vous
demanderais pour un vote par appel nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Un vote par appel nominal. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Bélanger (Prévost)?
Mme Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire : Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire : Mme Gendron
(Châteauguay)?
Mme Gendron : Pour.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Mme Caron
(La Pinière)?
Mme Caron : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Les Plaines)?
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. Alors, l'amendement à l'article 32 est
adopté. Est-ce que l'article 32, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous en sommes maintenant à
l'article 33 qui... dont on aura également le privilège d'avoir un
amendement. Mme la ministre, je vais vous laisser lire l'article 33.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
l'article 33, donc : L'article 46 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «Le médecin» par «Le professionnel compétent»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «qu'un médecin contrevient au présent article est tenu de signaler
le manquement au Collège des médecins du Québec» et par «qu'un professionnel
compétent contrevient au présent article est tenu de signaler le manquement au
Collège des médecins du Québec ou, selon le cas, à l'Ordre des infirmières et
infirmiers du Québec».
Commentaires : L'article 33 du
projet de loi propose une modification au premier alinéa de l'article 46
de la loi afin que tant l'infirmière praticienne spécialisée que le médecin
aient l'obligation d'aviser la Commission sur les soins de fin de vie de l'administration
de l'aide médicale à mourir à une personne et de lui transmettre les
renseignements prévus à cette fin par règlement du gouvernement.
De plus, l'article 33 du projet de
loi prévoit une modification au deuxième alinéa de l'article 46 de la loi
afin de prévoir l'obligation, pour quiconque constate qu'une infirmière
praticienne spécialisée a contrevenu à son devoir d'aviser la commission de
l'administration de l'aide médicale à mourir à une <personne...
Mme Bélanger :
...commission
de l'administration de l'aide médicale à mourir à une >personne ou de
lui transmettre les renseignements prévus par règlement du gouvernement, de
signaler un tel manquement à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec.
Le texte proposé :
«Le professionnel compétent qui administre
l'aide médicale à mourir à une personne doit, dans les 10 jours qui
suivent, en aviser la Commission et lui transmettre, selon les modalités
déterminées par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce
règlement. Ces renseignements sont confidentiels et ne peuvent être communiqués
à quiconque, sauf dans la mesure où ils sont nécessaires pour l'application du
présent article et de l'article 47.
«Quiconque constate qu'un professionnel
compétent contrevient au présent article est tenu de signaler le manquement au
Collège des médecins du Québec ou, selon le cas, à l'Ordre des infirmières et
infirmiers du Québec.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'amendement? Oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Bélanger : Attendez, je
vais lire l'amendement, excusez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Voyons, je le lis avant, c'est pour ça. Je m'excuse.
Allez-y.
Mme Bélanger : Alors donc,
Mme la Présidente, donc, je venais de lire l'article, je lis maintenant
l'amendement. Donc, article 33, article 46 de la Loi concernant les
soins de fin de vie : Remplacer le paragraphe 1° de l'article 33
du projet de loi par le paragraphe suivant :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement de «Le médecin» par
«Le professionnel compétent»;
b) par l'insertion, à la fin, de «ou pour
la réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès
conformément à la section II du chapitre IV de cette loi».
Commentaires : L'amendement a pour
but de prévoir une exception à l'interdiction de communication des
renseignements que la Commission sur les soins de fin de vie reçoit ou
recevrait en vertu de l'article 46 de la Loi concernant les soins de fin
de vie. Cette exception permettrait ainsi à des chercheurs d'avoir accès à des
renseignements lorsqu'ils sont nécessaires à la réalisation d'un projet de
recherche, dans le respect des règles prévues par la Loi sur les renseignements
de santé et de services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
récemment sanctionnée. Cet amendement répond d'ailleurs à une demande de la commission.
Le texte modifié du premier alinéa de
l'article 46 se lit ainsi :
«Le professionnel compétent qui administre
l'aide médicale à mourir à une personne doit, dans les 10 jours qui
suivent, en aviser la Commission et lui transmettre, selon les modalités
déterminées par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce
règlement. Ces renseignements sont confidentiels et ne peuvent être communiqués
à quiconque, sauf dans la mesure où ils sont nécessaires pour l'application du
présent article et de l'article 47 ou pour la réalisation d'un projet de
recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès conformément à la
section II du chapitre IV de cette loi.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Je suis désolée, je le lis avant. Est-ce
que j'ai des interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste pour
être conséquente avec moi-même, je veux remercier Me Lavoie de les
précisions que ça s'en venait ici, dans cet article, la demande de
recommandation 6 de la Commission pour les soins de fin de vie, parce
qu'ils ont fait quand même la demande qu'ils puissent «rendre accessibles les
renseignements qu'elle détient relatifs à l'AMM par le biais d'un mécanisme
pour permettre les recherches selon les modalités prévues par règlement».
Ça fait que je salue l'amendement en
question parce que, comme j'ai mentionné auparavant, nous sommes quand même un
précurseur. Il y a beaucoup de gens qui regardent qu'est-ce que nous faisons
ici, ça fait que je pense que nous avons une responsabilité de partager nos
informations, même si c'est par règlement, mais de s'assurer qu'on peut aider au
niveau... à la scène internationale en ce qui concerne l'aide médicale à
mourir. Parce qu'on comprend que ce n'est pas facile ailleurs non plus. Puis
nous, on s'inspire, des fois, des autres. Souvent, on ne veut pas faire ça de
cette façon. Ça fait que je pense qu'on peut leur inspirer de comment le faire
comme il faut.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Alors, si je n'ai pas d'autre... Ah! oui, Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. C'est
juste que tout à l'heure, en lisant le deuxième paragraphe qui commence par
«quiconque constate», on a arrêté après l'Ordre des infirmières et infirmiers
du Québec. Je voulais juste savoir est-ce qu'on ne voulait pas dire «pour qu'il
prenne les mesures appropriées» ou bien si on le conserve. C'est parce que
c'est sur la page suivante.
Mme Bélanger : Ah! oui, d'accord.
Mme la Présidente, peut-être, oui, très pertinent, effectivement. Alors, je
peux relire le dernier paragraphe, dans le fond, du texte, là. C'est : «Quiconque
constate qu'un professionnel compétent contrevient au présent article est tenu
de signaler le manquement au Collège des médecins du Québec ou, selon le cas, à
l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour qu'il prenne les mesures
appropriées.» Donc, parfait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, est-ce que j'ai d'autres <interventions...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
Alors,
est-ce que j'ai d'autres >interventions
sur l'amendement? Si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons le placer
aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Est-ce que l'article 33, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, nous allons passer
à l'article 34.
Mme Bélanger : Alors donc :
L'article 47 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «du médecin, la commission vérifie le respect de l'article 29»
par «du professionnel compétent, la commission vérifie le respect de
l'article 29 ou de l'article 29.19»;
2° par le remplacement du deuxième alinéa
par le suivant :
«Au terme de cette vérification, lorsqu'au
moins les deux tiers des membres présents de la commission estiment que
l'article 29 ou l'article 29.19 n'a pas été respecté, la commission
transmet un résumé de ses conclusions au Collège des médecins du Québec ou,
selon le cas, à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour qu'il
prenne les mesures appropriées. Lorsque le professionnel compétent a fourni
l'aide médicale à mourir à titre de médecin ou d'infirmière praticienne
spécialisée exerçant sa profession dans un centre exploité par un
établissement, la commission transmet à l'établissement, aux mêmes fins, le
résumé de ses conclusions.»
Commentaires : L'article 34 du
projet de loi modifie l'article 47 de la loi afin de donner à la Commission
sur les soins de fin de vie la fonction de surveiller l'application des
exigences particulières à une demande anticipée d'aide médicale à mourir.
Il apporte également les ajustements
nécessaires à l'article 47 de la loi afin de tenir compte du nouveau
pouvoir des infirmières praticiennes spécialisées d'administrer l'aide médicale
à mourir.
Le texte proposé se lit ainsi :
«47. Sur réception de l'avis du
professionnel compétent de la...» Je reprends :
«Sur réception de l'avis du professionnel
compétent, la commission vérifie le respect de l'article 29 ou de
l'article 29.19 conformément à la procédure prévue par règlement du
gouvernement.
«Au terme de cette vérification, lorsqu'au
moins les deux tiers des membres présents de la commission estiment que
l'article 29 ou l'article 29.19 n'a pas été respecté, la commission
transmet un résumé de ses conclusions au Collège des médecins du Québec ou,
selon le cas, à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec pour qu'il
prenne les mesures appropriées. Lorsque le professionnel compétent a fourni
l'aide médicale à mourir à titre de médecin ou d'infirmière praticienne
spécialisée exerçant sa profession dans un centre exploité par un
établissement, la commission transmet à l'établissement, aux mêmes fins, le
résumé de ses conclusions.»
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 34? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, merci. J'ai
quelques questions. Ma première question, c'est : Pourquoi qu'on n'informe
pas la ministre ou le ministre... je comprends qu'on utilise cette terminologie.
Pourquoi qu'on n'informe pas le ministre aussi ou le ministère, dans ce cas?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
le rôle de la commission est de vraiment transmettre aux autorités
professionnelles. Dans ce que je comprends ici, il y a une transmission de
l'information, selon le cas, là, du professionnel compétent, soit au Collège
des médecins ou à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, et en plus
on ajoute aussi, dans le cas où c'est un établissement, de transmettre aussi
l'information, le résumé des conclusions à l'établissement afin de prendre les
mesures.
Alors, dans ma perspective, le ministre de
la Santé et des Services sociaux n'a pas la compétence de juger de l'exercice
professionnel d'un professionnel de la santé. Alors, je pense que c'est la
commission... la façon que je le comprends, là, la commission a ce rôle-là de vérifier,
s'assurer de tout le respect des processus, des procédures, puis, s'il y a un
problème professionnel, bien, c'est au Collège des médecins et à l'Ordre des
infirmières, là, d'assurer le suivi avec les membres concernés.
Mme Maccarone : Ma demande, ce
n'était pas parce que j'ai l'impression que le <ministère...
Mme Maccarone :
Ma
demande, ce n'était pas parce que j'ai l'impression que le >ministère ou
le ou la ministre devrait être juge en ce qui concerne ceci, mais parce qu'on espère
que ces cas sont limités et rares. Ça fait qu'il me semble, parce que c'est le
cas, on aurait quand même un intérêt de s'assurer que le ministre, la ministre
en est informé pour s'assurer, si peut-être il y a des... Je comprends que les
ordres professionnels vont faire leur propre suivi, mais il y a quand même un
gouvernement derrière tout ça, puis il y a quand même une responsabilité
partagée en ce qui concerne l'application de la loi. C'était le sens de la
question.
Mme Bélanger : Oui, mais je
comprends votre question, mais la Commission des soins de fin de vie a quand
même un rôle important, les ordres professionnels aussi. Alors, de se
substituer à ça, je ne crois pas qu'il y a une valeur ajoutée. Puis même, je
vous dirais, en tout respect, un ministre ou une ministre de la Santé, peu
importe qui il est, ne pourrait pas avoir un regard... pourrait être informé,
mais ne pourra pas porter une intervention spécifique en lien avec une pratique
professionnelle. Je pense qu'il faut vraiment ramener ça aux ordres
professionnels qui ont ce mandat-là, alors pour éviter toutes sortes de
dérapages, je vous dirais aussi. Qu'un ministre puisse comme ça se mêler d'un
dossier professionnel, pour moi, il y a un risque aussi, là, d'ingérence
inutile.
Mme Maccarone : On avait
beaucoup jasé auparavant, en ce qui concerne les informations qui feront
partie...
Des voix : ...
Mme Maccarone : Allez-y.
Mme Bélanger : Non, non,
allez-y, excusez. Non, allez-y. Oui, on continue.
Mme Maccarone : On avait
aussi eu beaucoup de discussions en ce qui concerne les informations qui seront
partagées, puis rapportées, puis recensées. Est-ce que ça, ça fait partie de
l'information qui fera aussi partie du rapport?
Mme Bélanger : Oui. En fait,
très bonne question, je voyais que vous alliez dans ce sens-là aussi. C'était
un peu ça, là, qu'on me chuchotait aussi à l'oreille. Je vais demander
peut-être à Mme Landry de vérifier si ces éléments-là ne pourraient pas
être portés au niveau du rapport comme tel, naturellement, sans divulguer le
nom des professionnels, et tout ça, là, parce que...
Mme Maccarone : Non, tout à
fait, ce n'est pas ça qu'on souhaite, mais c'est les cas, je pense...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, mon équipe est en train de vérifier si on a spécifiquement
les cas, par exemple, qui seraient préoccupants. Cela dit, j'ai les demandes
refusées. Ça, c'est vraiment important de voir aussi au niveau de l'accès. J'ai
l'offre de services par région, établissement aussi, pour voir les variations.
Cependant, là, on m'informe vraiment que je n'ai pas les demandes déviantes ou
les cas plus spécifiques, là. Donc, on pourrait voir comment les avoir sans
identifier, parce que ce sont peu de cas, là, rassurons-nous, au Québec, voir
comment on pourrait être informé spécifiquement.
Cela dit, le rapport annuel vise vraiment,
justement... c'est là où on souhaite informer la ministre et les parlementaires
par transparence avec le dépôt à l'Assemblée nationale. Puis la ministre peut
mandater aussi, puis là on vient de le renforcer, la commission pour tout
mandat qui serait préoccupant. Ça fait que l'action est vue vraiment à ce niveau-là,
dans les tendances, et tout. Puis les ordres, bien, font vraiment le travail
spécifique, là. Il faudrait... mais je prends en délibéré, là, le fait de voir
comment on pourrait traduire ça en tout respect de la confidentialité, compte
tenu du petit nombre.
Mme Maccarone : 100 %,
le but, ce n'est pas de divulguer le nom d'aucun professionnel, mais je pense
que, si nous sommes en train de mettre en place ou d'adopter un article de loi
qui traite ceci, c'est parce qu'on a un souci, on a une préoccupation, puis
avec beaucoup de justesse, mais je pense qu'on a aussi une responsabilité. Si
ce n'est pas le type d'information qui sera envoyé au ministère ou à la
ministre qui s'occupe du dossier, parce que ce seraient les ordres
professionnels qui vont traiter les informations, même si c'est envoyé aux
établissements par la suite, avec une décision qui a été prise par la
commission après leur étude, je pense qu'on ne fera pas fausse route d'avoir...
même si...
Dans le fond, ce que je souhaiterais,
c'est d'être rassurée en sachant que c'est peut-être une fois chaque cinq ans,
mettons. Tu sais, je pense que ce serait bénéfique de savoir que c'est rare
comme cas aussi. C'est ça qu'on souhaite, c'est de s'assurer que le pourcentage
est bas. Mon but, c'est de ne pas faire la démonstration que, mon Dieu, il y a
plein d'erreurs, puis il y a des lacunes, puis il y a des gens qui n'appliquent
pas la loi d'une façon rigoureuse. Je pense que ce serait bénéfique pour nous
de faire la démonstration qu'on suit la loi puis on fait un accompagnement qui
est sain, surtout en ce qui concerne ce dossier. On a déjà adopté les articles
précédemment qui traitaient toutes les informations, mais je pense que ce
serait souhaité puis important, si on peut trouver un moyen de l'incorporer à
quelque part, encore une fois, on ne fait pas fausse <route...
Mme Maccarone :
...peut
trouver un moyen de l'incorporer à quelque part, encore une fois, on ne fait
pas fausse >route.
J'aurais une autre question. Dans ces cas
extrêmement rares, on espère, parce que, là, on parle de quelqu'un qui ne suit
pas la procédure... est-ce qu'il y a des suspensions, pendant que la commission
fait une étude, une suspension des travaux, la personne concernée, le
professionnel, par exemple, pendant que c'était signalé qu'on n'a pas suivi la
procédure en ce qui concerne le respect de l'article 29? Ça fait que la commission
va quand même faire une étude, une enquête, va envoyer les résultats de cette
enquête. Pendant cette période, est-ce que le professionnel en question est
suspendu de ces travaux? Est-ce qu'il y a des sanctions? Est-ce qu'il y a une
procédure en place pour ceci?
Mme Bélanger : Peut-être
juste pour répondre, en fait, ici, là, on dit que, bon, c'est au moment de la
vérification des dossiers. Parce que vous savez que tous les dossiers sont
examinés. C'est exactement le rôle de la commission. Lorsqu'un dossier fait
état d'un problème dans la procédure... et on dit, là : «Au terme de cette
vérification, lorsqu'au moins les deux tiers des membres présents de la commission
estiment que l'article 29 ou 29.19 n'a pas été respecté, la commission
transmet un résumé de ses conclusions», et donc, là, il y a une obligation, au
Collège des médecins ou à l'Ordre des infirmières, qui, eux, vont faire
enquête.
Alors... et là, bon, naturellement, quand
il y a une enquête comme ça, disciplinaire, bien, ils pourraient, dépendamment
de la nature... ils ont leurs propres processus, leurs propres règles, mais
oui, ça peut aller avec différentes sanctions, mais là c'est aux ordres
professionnels, en fait, de faire leur évaluation. Puis c'est ramené aussi au
sein des organisations. Puis, dans le cas d'un médecin, entre autres, ça passe
au CMDP, au conseil des médecins, dentistes et pharmaciens, notamment. Puis au
niveau des infirmières, au niveau de la direction des soins infirmiers, il y a
tout un processus, là, qui est prévu. Quand un ordre professionnel examine la
pratique d'un de ses membres, bien, il doit rendre compte, puis par la suite,
là, c'est là que différentes mesures peuvent être mises en place.
Mme Maccarone : Puis
est-ce qu'eux, ils vont avoir la responsabilité d'envoyer le résultat de leur
enquête à la commission d'abord? Parce que la commission va envoyer un
document, eux, ils vont faire une enquête. Est-ce qu'ils vont retourner
l'ascenseur pour dire : Bien, voici le résultat de notre enquête, nous
sommes en désaccord, nous sommes en accord avec vous? Est-ce qu'il y a comme
une conclusion pour fermer la boucle, surtout si nous sommes en train de
recenser de l'information?
Mme Bélanger : Non, ce
n'est pas prévu dans le processus, là, et non plus dans les articles suivants.
Non. En fait, le devoir, c'est vraiment de signaler puis, après ça, c'est
l'ordre professionnel qui a son propre processus, là. Et, quand un ordre
professionnel fait une enquête, bien, cette enquête-là, il ne fait pas ça sous
pli de la... caché, là, il doit la soumettre aux autorités concernées, là où le
professionnel exerce. Ça fait que, là, donc, c'est le processus qui se met en
place.
• (18 heures) •
Mme Maccarone : Le but
de ma question, c'est moins ça, c'est plus... Ma façon de voir les choses, la commission
va envoyer le... un rapport, parce qu'ils ont dit : Bien, nous, on vous
envoie, parce qu'on sait qu'on estime que l'article 29 ou 29.19 n'a pas
été respecté, ça fait qu'on va vous transmettre ce document. L'ordre
professionnel, peu importe c'est lequel, Collège de médecins, l'Ordre des
infirmières et infirmiers, ils vont faire une enquête. Mais, si eux sont en
désaccord... C'est plus ça, parce qu'on vient de discuter qu'on va avoir quand
même recensé... on va recenser les informations, on espère que ça va faire
partie d'un rapport, mais, si eux, leurs conclusions se diffèrent de la commission...
puis là on va dire : Bien, il y a deux cas l'année passée, mais le Collège
des médecins sont en désaccord avec ça, est-ce que les deux cas, dans le fond,
est-ce nous devons peut-être les enlever? C'est plus ça, je pense, c'est comme
si on ne termine pas la conclusion de la demande en question, parce que ça se
peut que ça va différer. Ça se peut.
Mme Bélanger : Oui, ça,
c'est... Oui, effectivement, toutes les situations, là, peuvent survenir.
Peut-être je laisserais Mme Landry.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme Landry.
Mme Bélanger : Oui, sur
le processus comme tel.
Mme Landry
(Geneviève) :
Bien, merci, Mme la Présidente. Merci pour la question. En fait, sur
le processus comme tel, effectivement, le Collège des médecins n'est pas tenu d'assurer
un retour, nécessairement, dans sa responsabilité d'ordre professionnel et de
surveillance. Est-ce que ce serait souhaitable? Peut-être qu'il faudrait y
réfléchir, mais pas d'emblée, nécessairement.
Donc, c'est vraiment la responsabilité de
la commission, sur la conformité : J'ai regardé chaque aide médicale à
mourir, j'ai signalé ce qui était questionnable en vertu des articles de la
loi, je transmets la suite à l'autre instance responsable. Donc, est-ce que <l'autre
instance...
>
18 h (version révisée)
< Mme Landry
(Geneviève) :
...article de la loi, je transmets la
suite à l'autre instance responsable. Donc, est-ce que >l'autre instance
responsable, qui, elle, chapeaute la profession et protège le public, doit
rendre des comptes à la commission? Ce n'est pas comme ça qu'on l'a vu dans le
processus. Puis on a confiance en nos ordres professionnels aussi, avec le
travail qu'ils ont à faire.
Donc, c'est un petit peu comme ça qu'on l'a
réfléchi, d'où le fait de ne pas obliger un retour, là, du Collège des médecins
ou de l'Ordre des infirmières à la commission. Donc, c'est ce que je pourrais
vous répondre pour le moment.
Mme Bélanger : Peut-être que
je pourrais ajouter que la commission n'est pas le supérieur immédiat aussi d'un
professionnel. Ils examinent, elle s'assure, dans le fond, du respect des
règles, du respect de la procédure, mais c'est un rôle de commission, donc de
recevoir des recommandations par rapport à des actes professionnels. C'est
vraiment aux établissements de faire le suivi, bien, premièrement, aux ordres
professionnels, mais, après ça, les conclusions doivent être acheminées aux
différents établissements, puis c'est prévu, ça, là. Donc, alors...
Mme Maccarone : Encore une
fois, ce n'est pas une question de ne pas leur faire confiance. C'est plus... Ça
se peut que c'est... Je peux imaginer que c'est une question d'interprétation
aussi. C'est pour ça que je voyais quand même l'information qui suivra par la
suite, parce que ça se peut qu'eux, ils vont dire : Bien non, vous, vous
avez votre interprétation, c'est que les articles en question n'ont pas été
appliqués, mais nous, suite à notre enquête, on souhaite vous partager cette
information que... pour éviter, mettons, d'autres informations qui vont suivre
l'année prochaine ou celle d'après. Notre façon de voir des choses, c'est que,
ces professionnels en question, on suit la lettre, puis voici notre
interprétation de l'application de la loi, le guide, par exemple. C'est pour
éviter ça. C'est juste une question de conformité puis de s'assurer qu'on a une
compréhension commune aussi, parce que je peux imaginer plein de scénarios,
hein, parce que c'est sérieux.
Puis, encore une fois, on estime que les
cas sont minimes, qu'on a très, très, très peu de cas. C'est exceptionnel. Ça
fait que parce que c'est exceptionnel, je peux revoir... Je n'ai pas d'amendement,
je ne vous demande pas de modifier rien, c'est plus une question de
compréhension. J'aurais pu imaginer de boucler la boucle, dans le fond, parce
que c'est spécifique, hein, c'est très spécifique comme soin. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, est-ce que vous désirez intervenir? J'ai
une autre intervention. Mme la députée de La Pinière.
Mme Bélanger : Moi, ça va,
pour moi, là, mais je pense que le... c'est ça, dans le respect des compétences
des ordres professionnels, je pense que, les processus, on a ce qu'il faut pour
qu'ils soient bien... puis que les suivis soient faits avec les institutions.
Mais c'est vrai qu'il faut toujours avoir, je dirais... faire une étude
rigoureuse des choses et assurer les suivis.
Mais la façon que je vois ça... Puis, de
toute façon, ça ne devrait pas arriver souvent non plus, puis quand ça arrive,
bien là, les ordres professionnels ont tellement leurs mécanismes, là, puis c'est
habituellement très, très bien suivi, là. Puis, par la suite, c'est avec les
établissements que ça doit se régler, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de La Pinière.
Mme Caron : Juste brièvement,
puis je ne remets pas du tout en question, là, le fait que les ordres
professionnels, c'est eux qui régissent la pratique, et donc ils doivent mener
des enquêtes, et tout ça, mais, juste dans l'intérêt des connaissances, est-ce
qu'il faudrait que... Si la commission, admettons, dit : On a relevé, dans
l'année, trois cas de non-conformité qui ont été transmis aux ordres
professionnels concernés, puis c'est tout, est-ce qu'il faudra aller fouiller
dans les rapports annuels des ordres, tu sais, des rapports des comités d'inspection
des ordres professionnels pour dire : Ah! bien, il y a eu... il y a eu une
enquête qui a porté sur non-conformité à l'article 29? Tu sais, ça peut
être quelque chose comme : le délai pour aviser la commission n'a pas été
respecté, mais ça peut être peut-être quelque chose de plus grave, mais, par
exemple, les conditions n'étaient pas toutes respectées pour administrer l'aide
médicale à mourir.
Alors, juste dans l'intérêt d'avoir l'information,
pas sur les personnes, comme on a dit déjà, mais d'être capable de compiler :
au bout de l'année 1, il y a eu combien de cas comme ça, peut-être zéro; au
bout de l'année 2, peut-être qu'il y en a eu deux; la troisième année, il
y en a peut-être eu zéro, ça serait peut-être... parce que, s'il y en a chaque
année, bien, il y a peut-être un rajustement à faire dans ce sens-là, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre. Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui.
Merci, Mme la Présidente. En fait, mes équipes ont eu le temps quand même d'aller
fouiller un petit peu aussi. Puis là je vous confirme, effectivement, que le
mandat de la commission, c'est vérifier la conformité, donc, de l'application
de la loi. Et ils ont une statistique sur le nombre de non-conformités dans <le...
Mme Landry (Geneviève) :
...de
l'application de la loi. Et ils ont une statistique sur le nombre de
non-conformités dans >le rapport annuel à chaque année. À titre d'exemple,
l'an passé, c'était 12. Donc, on a déjà cette donnée-là. Elle n'est pas forée
plus précisément, comme on discutait tout à l'heure, mais, quand même, c'est un
indicateur intéressant, là, sur le nombre total aussi, là, il faut le remettre
en perspective.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 34?
Si je n'ai pas d'autre intervention, nous
allons le placer aux voix. Est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous en sommes maintenant à
l'article 35 de la loi actuelle, qui modifie ou qui ajoute, après
l'article 47 de la loi sur les soins de fin de vie, un nouvel article qui
va avoir un amendement, donc l'article 47.1. Il va y en avoir trois
nouveaux : 47.1, 47.2 et 47.3. Nous allons commencer par le 47.1. Mme la
ministre.
Mme Bélanger : Alors donc, 35 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 47, des suivants :
«47.1. Le professionnel compétent qui
n'administre pas l'aide médicale à mourir à une personne qui a formulé une
demande d'aide médicale à mourir dont il a été saisi doit, dans les 30 jours où
se produit l'un des événements suivants, en aviser la commission :
«1° il constate que la personne ne
satisfait pas aux conditions prévues à l'article 29 ou à l'article 29.19;
«2° il constate que la personne a retiré
sa demande ou il en est informé;
«3° il constate que la personne a refusé
de recevoir l'aide médicale à mourir ou il en est informé;
«4° il a transmis un avis de refus en
application de l'article 31;
«5° il constate que la personne est
décédée avant l'administration de l'aide médicale à mourir ou il en est
informé.
«Lorsque le professionnel compétent avise
la commission, il doit en outre lui transmettre, selon les modalités
déterminées par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce
règlement. Ces renseignements sont confidentiels et ne peuvent être communiqués
à quiconque, sauf dans la mesure où ils sont nécessaires pour l'application du
présent article.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Les commentaires.
Mme Bélanger : Les
commentaires. L'article 35 du projet de loi introduit l'article 47.1
dans la loi. Ce nouvel article vise à prévoir l'obligation, tant pour
l'infirmière praticienne spécialisée que le médecin, d'aviser la Commission sur
les soins de fin de vie lorsque l'aide médicale à mourir n'a pas été
administrée à une personne dans les situations visées au paragraphe 1° à 5°
du premier alinéa.
De façon complémentaire, il prévoit
l'obligation de ces professionnels de transmettre à la commission les
renseignements prévus par règlement du gouvernement.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Et maintenant je vais vous inviter à lire l'amendement que vous déposez sur
le 47.1.
• (18 h 10) •
Mme Bélanger : Alors donc,
l'article 35, article 47.1 de la Loi concernant les soins de fin de
vie :
Dans le deuxième alinéa de l'article 47.1
de la Loi concernant les soins de fin de vie, proposé par l'article 35 du
projet de loi :
1° insérer, après «confidentiels et», «,
malgré la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives (2023, chapitre 5),»;
2° insérer, à la fin, «ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès
conformément à la section II du chapitre IV de cette loi».
Commentaires. D'une part, l'amendement en
est un de concordance avec la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives récemment
sanctionnées. Cette dernière loi a modifié la Loi concernant les soins de fin
de vie afin de préciser que les renseignements qu'un professionnel communique à
la Commission sur les soins de fin de vie, en application de l'article 46
de cette loi, ne peuvent être communiqués à quiconque, malgré les règles
prévues à la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives qui pourraient potentiellement le
permettre. Le présent amendement vise donc à assurer une cohérence entre cette
précédente modification apportée à la Loi concernant les soins de fin de vie et
le nouvel article 47.1 proposé par l'article 35 du présent projet de
loi.
D'autre part, l'amendement a pour but de
prévoir une exception à l'interdiction de communication des renseignements que
la Commission sur les soins de fin de vie recevrait en vertu de l'article 47.1
de la Loi concernant les soins de fin de vie, et ce, à l'instar de l'amendement
à l'article 33 du présent projet de loi. Cette exception permettrait ainsi
à des chercheurs d'avoir accès à ces renseignements lorsqu'ils sont nécessaires
à la réalisation d'un projet de recherche, dans le respect des règles prévues
par la Loi sur les renseignements de santé et de services <sociaux...
Mme Bélanger :
...dans
le respect des règles prévues par la Loi sur les renseignements de santé et de
services >sociaux et modifiant diverses dispositions législatives
récemment sanctionnée. Cet amendement répond d'ailleurs à une demande de la commission.
Le texte modifié de l'article 47.1 :
«Le professionnel compétent qui n'administre pas l'aide médicale à mourir à une
personne qui a formulé une demande d'aide médicale à mourir dont il a été saisi
doit, dans les 30 jours où se produit l'un des événements suivants, en aviser
la commission :
«1° il constate que la personne ne
satisfait pas aux conditions prévues à l'article 29 ou à
l'article 29.19;
«2° il constate que la personne a retiré
sa demande ou il en est informé;
«3° il constate que la personne a refusé
de recevoir l'aide médicale à mourir ou il en est informé;
«4° il a transmis un avis de refus en application
de l'article 31;
«5° il constate que la personne est
décédée avant l'administration de l'aide médicale à mourir ou il en est informé.
«Lorsque le professionnel compétent avise
la commission, il doit en outre lui transmettre, selon les modalités
déterminées par règlement du gouvernement, les renseignements prévus par ce
règlement. Ces renseignements sont confidentiels et, malgré la Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives (2023, chapitre 5), ne peuvent être communiqués à
quiconque, sauf dans la mesure où ils sont nécessaires pour l'application du
présent article ou pour la réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un
chercheur peut y avoir accès conformément à la section II du chapitre IV de
cette loi.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Vous pouvez prendre une
gorgée d'eau.
Donc, est-ce que j'ai des interventions
sur l'amendement à l'article 47 qui est... de la Loi sur les soins de fin
de vie, qui est introduit dans la présente loi, dans le projet de loi actuel,
par l'article 35? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : ...j'ai une
intervention sur 47.1 parce que je comprends qu'on va adopter le tout à la fin.
On fait ça section par section, voilà. Ça fait que pour... juste pour cette
section, Mme la ministre, peut-être vous pouvez juste expliquer comment cette
information est transmise. Parce que, je comprends, on a quand même la façon
qu'on va recenser l'information, on a tous nos logiciels au sein du réseau de
santé, on a GRICS pour le réseau de l'éducation, puis mettons les écoles, parce
que c'est mon expérience professionnelle du passé, on a tous nos logiciels
quand on a de l'information à transmettre. Que ce soit à la commission ou au
gouvernement, bien, on va pouvoir le soumettre. Il y a un bouton, on rentre
dans le logiciel, on rentre dans GRICS puis on soumet de l'information. Est-ce
que c'est facile de même ou est-ce que c'est beaucoup de documentation à
remplir?
Puis aussi l'autre question que j'aurais,
c'est : Est-ce que c'est un formulaire unique? Est-ce que... ou est-ce que
chaque établissement a leur propre document puis leur propre façon de soumettre
l'information, qui amène une certaine complexité à l'autre bout pour la commission?
Je veux juste mieux comprendre le processus, la mise en œuvre. L'article est
bon. On n'est pas contre. Je veux juste mieux comprendre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Peut-être,
Mme la Présidente, Dr Moreau.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va laisser la parole à Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, il y a effectivement un formulaire unique qui se fait
en ligne. Bien que la possibilité de le faire papier existe encore, elle n'est
à peu près pas...
Une voix : ...
M. Moreau (Mathieu) : Je pense
qu'il n'y a aucun médecin, à ma connaissance, qui l'utilise, mais il y a... Donc,
le formulaire en ligne vient satisfaire les exigences provinciales mais aussi
les exigences fédérales, parce qu'on se souvient qu'il faut aussi faire ça.
Puis il n'y a pas une déclaration en double, là. Donc, il y a une section
provinciale qui est prévue, qui est différente, si on est un professionnel qui
a administré l'aide médicale à mourir et si on apprend, par exemple, le décès
avant, ou que le patient a retiré, on ne remplit pas tout à fait les mêmes
sections. Mais l'accès à ce formulaire-là est le même.
Mme Maccarone : Puis l'accès
à ce formulaire, formulaire unique, tout le monde l'utilise? Même si c'est une
maison de soins palliatifs, eux, ils ont accès au même document? O.K. Oui, je
veux juste... oui, parce que, là, il y a des... Moi, je vois tout le monde dans
la salle. Vous, vous ne voyez pas tout le monde dans la salle. Ça fait que je vais
vous permettre de répondre. Allez-y.
M. Moreau (Mathieu) : Oui. En
fait, ce n'est pas... c'est les médecins qui peuvent y avoir accès. Donc, c'est
dans... Il faut être connecté au réseau de la santé, par exemple, pour pouvoir
avoir accès, là. Donc, pour les médecins, on se connecte puis on peut avoir
accès via un jeton, là, sans rentrer dans les technicalités trop, trop, si on
n'est pas directement... on est à domicile, par exemple, on peut y avoir accès
avec des solutions technologiques, oui.
Mme Maccarone : Puis c'est
tout recensé dans une place, c'est ça, ou c'est envoyé un document à la fois à
la commission? Eux, ils reçoivent l'information comment?
M. Moreau (Mathieu) : Donc, à
la fin, on envoie l'information qui est divisée aux <différents...
M. Moreau (Mathieu) :
...
à la fin, on envoie l'information qui est divisée aux >différents endroits,
selon le type de demande qu'on fait. Donc, ce n'est pas nous qui déterminons
manuellement où est-ce qu'on a... Nous, ce qu'on a à faire comme
professionnels, on a à déterminer, pour la loi, dans quel établissement on
travaille puis si on se considère qu'on est avec un établissement ou si on est
dans un cabinet de professionnels. Parce qu'on se souvient que ça... on
n'envoie pas ça au même endroit. Donc, oui, cette division-là, une fois que
c'est fait, ça s'en va automatiquement.
Mme Maccarone : O.K. C'est
intéressant. C'est juste parce qu'on est rendus 2023. C'est dommage qu'on n'a
pas une façon d'avoir les informations ou, quand on rentre les informations, au
lieu que ça soit un formulaire unique à la fois, mais... pas parce que je
souhaite que tout le monde ait une base de données, mais parce qu'on ne veut
pas amener une certaine lourdeur technologique de l'autre côté pour les membres
de la commission, parce qu'eux, ils vont recevoir de l'information... puis,
après ça, c'est de sortir les informations comme une demande à la fois pour
terminer leur rapport, ou je peux imaginer, en 2023, qu'il y aura une manière
que, quand on remplit l'information, bien, ce serait casé directement pour eux.
Mais ce que j'entends, ce n'est pas le cas.
Ça fait qu'il y a quand même un niveau de travail manuel à faire pour sortir
toutes les informations, qui n'est peut-être pas une mauvaise chose non plus.
Ça se peut que c'est la manière de le faire parce que chaque cas est spécifique
aussi puis peut-être c'est la raison que ce choix a été fait. Parce qu'encore
une fois on est rendus à 2023, peut-être c'était un choix qui était fait de ne
pas faire ça d'une manière plus facile ou plus technologique.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Maccarone : Peut-être que
je m'exprime mal, je ne sais pas.
Mme Bélanger : ...peut-être...
Non, mais je veux quand même mentionner... puis c'est vrai que le système de
santé a beaucoup de défis à relever en lien avec les technologies de
l'information, mais, dans ce que le Dr Moreau vient de nous expliquer,
pour moi, c'est quasiment une avancée, si j'ose m'exprimer ainsi, parce que...
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui, oui, tout
à fait, mais aussi parce que vous complétez un formulaire qui est déjà, donc,
élaboré et convenu, donc un formulaire type. Une fois que vous l'avez complété,
par la suite, ce que je comprends, c'est que, pour le médecin, une fois que
c'est parti, vous n'avez pas à le transmettre vous-même, par exemple, à la
Commission sur les soins de fin de vie, ou au niveau fédéral, ou au niveau du
Collège des médecins. Dans le fond, dans ce sens-là, au moins, ce n'est pas
répétitif. Puis aussi, au bout de la ligne, c'est qu'il y aurait un risque de
ne pas transmettre les formulaires correctement, si le processus était trop
compliqué, là. Alors, je pense que ça, c'est quand même prévu. C'est...
Mme Maccarone : Tout à fait.
Ma question, c'est plus l'autre bout pour, mettons, les membres de la commission
qui doivent sortir ces informations. Ce n'est pas la façon que c'est transmis.
C'est juste que je peux imaginer de la façon que nous sommes en train de le
transmettre.
Mme Bélanger : Comment ils le
reçoivent.
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
n'a pas une façon plus à jour, plus à la hauteur de notre... nos capacités
technologiques pour éviter tout le travail manuel pour ceux qui vont recevoir
ces informations?
Mais, encore une fois, je dis ça, ça se
peut qu'il y ait des bonnes raisons que ces choix ont été faits, mais peut-être
ça peut faire partie des demandes futures parce que c'est 2023. Mais c'est
tellement humain, les informations qui sont à l'intérieur de ces documents, ça
se peut que ce n'est pas possible à cause de ça. Je ne suis pas l'experte
là-dedans. Je voulais juste partager un peu un point de vue.
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Non?
Donc, est-ce que l'amendement introduisant
l'article 47.1 de la loi sur les... concernant les soins de fin de vie est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. On va poursuivre avec le deuxième amendement puis
on va finir, à la toute fin, avec l'adoption de l'article 35. Vous avez
bien compris? Parfait. Alors, Mme la ministre, là on va parler de
l'article 47.2 et de son amendement.
Mme Bélanger : Alors, je vais
lire l'article 47.2 en premier. Donc :
«Le pharmacien qui fournit un médicament
ou une substance à un professionnel compétent en vue de l'administration de
l'aide médicale à mourir à une personne doit, dans les 30 jours, en aviser la commission
et lui transmettre, selon les modalités déterminées par règlement du
gouvernement, les renseignements prévus par ce règlement. Ces renseignements
sont confidentiels et ne peuvent être communiqués à quiconque, sauf dans la
mesure où ils sont nécessaires pour l'application du présent article.»
Alors donc, l'amendement. Donc,
article 35. Article 47.2 de la Loi concernant les soins de fin de
vie.
À l'article 47.2 de la Loi concernant
les soins de fin de vie, proposé par l'article 35 du projet de loi :
1° insérer, après «confidentiels et», «, malgré
la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et <modifiant...
Mme Bélanger :
...après
«confidentiels et», «, malgré la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et >modifiant diverses dispositions législatives (2023,
chapitre 5),»;
2° insérer, à la fin, «ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès
conformément à la section II du chapitre IV de cette loi».
Commentaires. L'amendement en est un de
concordance avec la Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux
et modifiant diverses dispositions législatives récemment sanctionnée. De plus,
il a les mêmes objets que l'amendement portant sur l'article 47.1 de la
Loi concernant les soins de fin de vie, également proposé par l'article 35
du projet de loi.
Texte modifié de l'article 47.2 :
«Le pharmacien qui fournit un médicament
ou une substance à un professionnel compétent en vue de l'administration de
l'aide médicale à mourir à une personne doit, dans les 30 jours, en aviser
la commission et lui transmettre, selon les modalités déterminées par règlement
du gouvernement, les renseignements prévus par ce règlement. Ces renseignements
sont confidentiels et, malgré la Loi sur les renseignements de santé et de
services sociaux et modifiant diverses dispositions législatives (2023,
chapitre 5), ne peuvent être communiqués à quiconque, sauf dans la mesure où
ils sont nécessaires pour l'application du présent article ou pour la
réalisation d'un projet de recherche lorsqu'un chercheur peut y avoir accès
conformément à la section II du chapitre IV de cette loi.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 47.2... sur l'amendement à l'article 47.2
de la Loi concernant les soins de fin de vie, introduits par l'article 35
du présent projet de loi? Est-ce que j'ai des interventions? Oui, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste
rapidement, par curiosité, parce qu'on parle des informations qui vont être
transmises par le pharmacien, ça, je présume, c'est uniquement dans nos
établissements. Parce que ce n'est pas, mettons, un pharmacien qu'on peut voir
ailleurs, «right»? C'est uniquement dans nos établissements. Juste pour la
précision.
Mme Bélanger : C'est une
excellente question. Je vais demander à Dr Moreau. Dans le fond, c'est ça,
en particulier en soutien à domicile, comment vous avez accès à ces
médicaments?
Mme Maccarone : C'était la
deuxième question. Là, vous êtes en train de le lire dans mes pensées, Mme la
ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Merci,
Mme la Présidente. En fait, l'accès aux médicaments est variable d'une région à
l'autre. Moi, j'ai pratiqué l'aide médicale à mourir dans trois régions. Donc,
généralement, on doit aller à l'hôpital pour aller chercher les médicaments.
Moi, je suis dans la région métropolitaine de Montréal, donc les distances ne
sont pas trop grandes, mais ça peut aussi arriver que les médicaments nous
soient livrés à nous. Par exemple, dans d'autres établissements où la pharmacie
est centralisée pour la préparation des médicaments, bien, les médicaments
peuvent être livrés dans un autre établissement où un pharmacien va rencontrer
les médecins. Il faut comprendre que ce n'est pas juste la livraison des
médicaments, mais c'est aussi la rencontre entre deux professionnels qui est
importante à ce moment-là.
Puis, depuis quelque temps, on a la
possibilité aussi que les médicaments nous soient livrés en fioles, c'est-à-dire
qu'il faut préparer nous-mêmes les médicaments dans certaines circonstances, ce
qui peut faciliter, justement, les distances... les médicaments pour une
certaine distance. Donc, ça donne une plus grande flexibilité. À ma
connaissance, il n'y a pas de pharmacie communautaire qui ont ces
médicaments-là.
Mme Maccarone : Même pas dans
les régions éloignées?
M. Moreau (Mathieu) : À ma
connaissance, non, parce que je crois que... puis là il faudrait regarder, mais
c'est des médicaments qui sont... qui ne sont pas sur la liste des pharmacies
communautaires.
Mme Maccarone : Puis la façon
qu'eux, ils transmettent l'information, est-ce que c'est similaire ou est-ce
qu'eux, ils ont un autre mécanisme pour la transmission de cette information?
Parce que, je présume, ils doivent transmettre leurs informations, de toute
façon, en ce qui concerne les prescriptions qui sont octroyées, parce que, tu
sais, il y a des gens qui ont de l'assurance, exemple, mais parce que la
raison, d'abord, c'est... on spécifie ici. Ça fait... Est-ce qu'il y a un
mécanisme à part pour eux juste pour retirer l'information en ce qui concerne
ces médicaments?
Mme Bélanger : Bien, peut-être...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Les pharmaciens, là, ont différentes procédures pour l'enregistrement
des médicaments, toute la gestion de leur approvisionnement, la gestion de
leurs stocks, mais aussi l'enregistrement, en particulier, de médicaments à
caractère particulier. Entre autres, on peut parler de narcotiques, etc. Je ne suis
pas en train de dire que ces médicaments-là font partie des narcotiques, mais
ça fait quand même partie des médicaments qui demandent une attention
particulière de nos pharmacies. On parle ici de pharmacies d'hôpital. Donc,
c'est vraiment les pharmacies d'établissement. Ce ne sont pas les pharmacies
privées, communautaires, qui fournissent ces médicaments-là, mais ils ont leurs
propres procédures. Ce qui est important, c'est qu'ils doivent <aussi...
Mme Bélanger :
Ce
qui est important, c'est qu'ils doivent >aussi transmettre l'information
à la commission. Ça fait que, donc, là, la commission, j'imagine, est en mesure
de faire une certaine vigie et surveillance, là, de tout ça, mais les
pharmaciens ont leurs propres mécanismes, là, de suivi et de régulation des
médicaments dans leurs propres pharmacies.
Mme Maccarone : Et est-ce
qu'il y a plusieurs médicaments que nous pouvons utiliser?
Mme Bélanger : Je pense que
Dr Moreau...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dr Moreau.
M. Moreau (Mathieu) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Donc, il y a un protocole qui est établi. Donc, il y
a des variations de médicaments, dans certaines parties, mais les étapes sont
similaires. Maintenant, on a accès à certains médicaments en plus pour des
situations très particulières, là, qu'on... où est-ce qu'on pourrait avoir, là,
mais c'est sensiblement toujours les mêmes médicaments qui sont utilisés.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, c'est quelque chose qui peut fluctuer par province? Comme, mettons, est-ce
qu'on... ça se peut, avec les informations qui sont transmises, qu'on verra que
le Québec utilise en particulier une molécule spécifique qui va se différer de
l'Ontario, par exemple?
La question, c'est parce que, là, on va
recenser ça puis on demande d'utiliser ça pour les fins de recherche. La raison
pour la fin de recherche, est-ce que c'est pour déterminer qu'il y a un
médicament qui est plus facile à utiliser? Je ne sais pas. J'essaie d'imaginer
pour le... pour quelle raison est-ce qu'il y a plusieurs molécules qu'on
utilise ici? Mais vous me dites que ce n'est pas le cas, mais est-ce qu'on sait
que ça se diffère à travers le pays?
M. Moreau (Mathieu) : Oui, ça
diffère à travers le pays. Chaque province a ses protocoles, qui sont très
similaires d'une province à l'autre, mais les médicaments spécifiques peuvent
changer, les doses pourraient changer aussi. Il faut comprendre qu'initialement
on était une des premières... on était la première province, mais une des premières
juridictions. Donc, il y avait... les doses qui avaient été choisies au Québec
étaient très, très élevées pour s'assurer que ça... l'aide médicale à mourir
fonctionne, mais ce n'est pas toutes les provinces qui ont adopté exactement ce
protocole-là.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Dr Moreau. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'amendement à l'article... au nouvel article 47.2 de la Loi
concernant les soins de fin de vie, introduit par l'article 35?
Si je n'ai pas d'autre intervention,
est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. On va donc passer au dernier ajout à l'article...
introduit par l'article 35, c'est-à-dire l'article 47.3. Il n'y a pas
d'amendement sur celui-là. Allez-y, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je vais dire l'article 47.3, donc :
«Dans l'exercice des fonctions qui lui
sont dévolues par le premier alinéa de l'article 42, la commission peut
utiliser tout renseignement qui lui est transmis en vertu de l'article 46, 47.1
et 47.2, pourvu qu'il ne soit pas possible de relier ce renseignement à une
personne qui a formulé une demande d'aide médicale à mourir, à une personne à
qui une telle aide a été administrée ou à un professionnel de la santé ou des
services sociaux, incluant un pharmacien visé à l'article 47.2.»
Le commentaire... attendez un petit peu.
Donc, commentaire : L'article 35 du projet de loi prévoit l'ajout de
l'article 47.3 dans la loi qui porte sur la possibilité, pour la Commission sur
les soins de fin de vie, d'utiliser les renseignements qui lui sont transmis
par les professionnels de la santé, à certaines conditions.
Le texte se lit comme suit :
«47.3. Dans l'exercice des fonctions qui
lui sont dévolues par le premier alinéa de l'article 42, la commission
peut utiliser tout renseignement qui lui est transmis en vertu des
articles 46, 47.1 et 47.2, pourvu qu'il ne soit pas possible de relier ce
renseignement à une personne qui a formulé une demande d'aide médicale à
mourir, à une personne à qui une telle aide a été administrée ou à un
professionnel de la santé ou des services sociaux, incluant un pharmacien visé
à l'article 47.2.
«La commission peut également utiliser,
aux mêmes conditions, un tel renseignement aux fins de la réalisation d'un
mandat que le ministre lui confie en application du deuxième alinéa de l'article 42.»
• (18 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur le nouvel article 47.3? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste très
rapidement. Pourquoi qu'on ne fait pas la référence, ici, à la recherche?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Peut-être que
je laisserais Me Lavoie...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, dans ce cas-ci, c'est un cas d'utilisation, ce n'est pas un cas de
communication à un tiers. Donc, il fallait, dans le cas des articles précédents,
qui sont des cas de communication, venir faire des ajustements pour permettre
la communication dans un cas de <recherche. Ici...
>
18 h 30 (version révisée)
< Mme Lavoie (Térésa) :
...des
ajustements pour permettre la communication dans un cas de >recherche.
Ici, l'article 47.3, c'est un code d'utilisation des renseignements par la
Commission des soins de fin de vie, les renseignements qu'elle détient dans le
cadre de ses fonctions, mais qu'elle pourrait utiliser à une autre fin. Et, s'il
y a des règles qui sont prévues dans la loi sur les renseignements de santé,
les sociaux qui viennent encadrer ou compléter les règles d'utilisation... et
ils doivent... elles vont se lire les unes avec les autres à ce moment-là. Mais
ici on n'a pas besoin de faire de référence parce qu'on n'est pas en
contradiction avec la Loi sur les renseignements de santé et de services
sociaux.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'article 47.3? Si je n'ai
pas d'autre... Oui.
Mme Maccarone : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En fait, je... compte tenu de l'heure... ou on poursuit. Ça
me prend une autorisation de poursuivre parce qu'il est déjà 18 h 32.
Mme Maccarone : Je ne peux
pas, je suis désolée, Mme la Présidente. Je ne savais pas qu'on avait dépassé
notre heure.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux jusqu'à jeudi le 25 mai, à 8 heures, où elle se réunira en
séance... effectivement. Merci. Bonne soirée à tous.
(Fin de la séance à 18 h 33)