Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 10 mai 2023
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Vol. 47 N° 19
Étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Caron, Linda
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Caron, Linda
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Labrie, Christine
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Lecours, Lucie
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Maccarone, Jennifer
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Bélanger, Sonia
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Prass, Elisabeth
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Guillemette, Nancy
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Blais, Suzanne
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Gendron, Marie-Belle
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Tardif, Marie-Louise
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Schmaltz, Valérie
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Labrie, Christine
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente-quatre minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Bienvenue à tous et à
toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
relations avec les citoyens ouverte. La commission est réunie, je vous le
rappelle, afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Picard (Soulanges) est remplacée par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Garceau (Robert-Baldwin) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis); et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), par Mme Labrie
(Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Donc, lors de l'ajournement de nos travaux
hier en fin de journée, le nouvel article 54.1 venait d'être adopté. Nous
en serions donc à l'étude de l'article 55, mais je comprends que vous
souhaitez l'étudier un peu plus tard, ce qui serait tout à fait souhaitable.
Donc, y a-t-il consentement pour suspendre l'article 55? Consentement.
Merci.
Donc, nous en sommes à l'étude des
articles dont l'étude a été suspendue. Je vous rappelle que l'étude des
amendements et des articles suivants a été suspendue. Je vais vous en faire la
nomenclature : il y a le 0... l'article 0.1 de la députée de Westmount—Saint-Louis,
les articles 1, 2, 11, 5, 14 et son amendement, 15 à 17, 28 à 35. Donc,
nous pourrions commencer par l'article 1. Est-ce que ça vous convient? On
y va avec l'article 1. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui.
Alors, concernant... L'article 1 de la Loi concernant les soins de fin de
vie (chapitre S-32.0001) est modifié :
1° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«De plus, la présente loi permet l'exercice
de certains de ces droits par des personnes qui ne sont pas en fin de vie afin
qu'elles reçoivent des soins de fin de vie lorsque leur état le requiert.»
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «De plus, la présente loi reconnaît» par «Elle reconnaît enfin».
Commentaires : L'article 1 du
projet de loi vise à <actualiser...
Mme Bélanger : ...du projet
de loi vise à >actualiser l'objet de la loi afin de refléter que des
soins de fin de vie, et plus particulièrement l'aide médicale à mourir, peuvent
être offerts à des personnes qui ne sont pas en fin de vie, lorsque leur état
le requiert. L'objet de la loi deviendrait ainsi conforme aux conclusions
rendues dans la décision Truchon, lequel a rendu inopérant le critère de fin de
vie prévu dans la loi. D'autres modifications sont proposées par le projet de
loi afin de donner suite à ce jugement.
Le texte proposé se lit ainsi :
«La présente loi a pour but d'assurer aux
personnes en fin de vie des soins respectueux de leur dignité et de leur
autonomie. À cette fin, elle précise les droits de ces personnes de même que
l'organisation et l'encadrement des soins de fin de vie de façon à ce que toute
personne ait accès, tout au long du continuum de soins, à des soins de qualité
adaptés à ses besoins, notamment pour prévenir et apaiser ses souffrances.
«De plus, la présente loi permet
l'exercice de certains de ses droits par des personnes qui ne sont pas en fin
de vie afin qu'elles reçoivent des soins de fin de vie lorsque leur état le
requiert.
«Elle reconnaît enfin la primauté des
volontés relatives aux soins exprimées clairement et librement par une
personne, notamment par la mise en place du régime des directives médicales
anticipées.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 1? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la
parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci. Lors
de nos échanges, quand nous avons débuté l'étude détaillée pour le projet de
loi puis quand nous avons discuté de l'article 1, on avait discuté
beaucoup d'insérer aussi la notion de l'aide médicale à mourir, parce que, là,
on comprend qu'on passe de... ce n'est plus l'État, mais on parle de maintenant
la maladie en question, peut-être. On va voir le résultat de qu'est-ce qu'il va
se passer aussi vendredi. Ça fait que je comprends que le gouvernement va nous
aider à préparer un amendement pour ajouter la notion dans cet article. Alors,
je souhaiterais juste formuler un amendement. On a un projet qui n'est pas
envoyé au Greffier, hein, ça fait que je vais vous demander peut-être une
petite suspension juste pour s'assurer que ce que nous avons reçu... juste pour
corriger, parce qu'il y a une petite lacune dans ce que nous avons reçu du
gouvernement, hein, puis il nous ferait plaisir de lire la suite de
l'amendement pour l'article en question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord pour suspendre? D'accord.
Nous allons suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 39)
(Reprise à 11 h 44)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre tous, nous reprenons nos travaux.
Au moment de suspendre, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
vous en étiez à préparer un amendement, qui est dans le Greffier. Voulez-vous
nous en faire la lecture?
Mme Maccarone : Oui. Article 1
(article 1 de la Loi concernant les soins de fin de vie).
Insérer, avant le paragraphe 1° de
l'article 1 du projet de loi, le paragraphe suivant :
0.1° par l'insertion, dans le premier
alinéa et après «soins de fin de vie», de «, notamment l'aide médicale à mourir,».
Les commentaires : L'amendement a
pour but de préciser, dans la disposition d'objet de la loi concernant les
soins de fin de vie, que les soins de fin de vie comprennent notamment l'aide
médicale à mourir, comme le prévoit par ailleurs la définition de «soins de fin
de vie», prévue à l'article 3 de cette loi.
Alors, le texte modifié du premier alinéa
de l'article 1 se lira comme :
«La présente loi a pour but d'assurer aux
personnes en fin de vie des soins respectueux de leur dignité et de leur
autonomie. À cette fin, elle précise les droits de cette personne de même que
l'organisation et l'encadrement des soins de fin de vie, notamment l'aide
médicale à mourir, de façon à ce que toute personne ait accès, tout au long
d'un continuum de soins, à des soins de qualité adaptés à ses besoins,
notamment pour prévenir et apaiser ses souffrances.»
Ça fait que, juste pour situer les gens
qui nous suivent depuis le début, ça fait partie du débat que nous avons eu
lors du début de l'étude détaillée où on a parlé de... C'est la notion de
changement, un peu, de soins de fin de vie, parce que la fin de vie n'est plus
le critère nécessaire en ce qui concerne l'accès à l'aide médicale à mourir.
Alors, je remercie le gouvernement de leur souplesse et de nous avoir aidés à
aborder un amendement qui rejoint la demande de l'opposition officielle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres
commentaires sur l'amendement? Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'accueille, là, <vraiment...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
...l'amendement? Mme la ministre.
Mme Bélanger :
Mme
la Présidente, j'accueille, là, >vraiment de façon très positive cet
amendement. Je pense que ça nous ramène au début de nos travaux, où on avait eu
des discussions, en partant, sur cet article. Et puis, quand on regarde le
texte comme... tel qu'il est proposé, bien, je pense qu'on a là, de façon très
puissante, l'esprit de notre projet de loi, puis ça vient bien mettre la table
pour les articles subséquents. Alors donc...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons le placer
aux voix. Est-ce que l'amendement 0.1...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...à l'article 1... l'amendement à l'article 1 — on
ne va pas mêler les choses — est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Alors, je reviens à l'article 1. Est-ce que,
l'article 1, j'ai d'autres commentaires? Si je n'ai pas d'autre
commentaire, est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Nous allons donc passer à l'article 2.
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
l'article 2 de cette loi est modifié :
1° par la suppression, dans les
paragraphes 1° et 2°, de «en fin de vie»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe
3°, de «d'une personne en fin de vie» par «de la personne».
Commentaires : L'article 2 du
projet de loi vise à retirer le concept de fin de vie de l'article 2 de la
loi. Cette modification donne suite aux conclusions rendues dans la décision
Truchon.
Le texte proposé se lit ainsi :
«Les principes suivants doivent guider la
prestation des soins de fin de vie :
«1° le respect de la personne et la
reconnaissance de ses droits et libertés doivent inspirer chacun des gestes
posés à son endroit;
«2° la personne doit, en tout temps, être
traitée avec compréhension, compassion, courtoisie et équité, dans le respect
de sa dignité, de son autonomie, de ses besoins et de sa sécurité;
«3° les membres de l'équipe de soins
responsable de la personne doivent établir et maintenir avec elle une
communication ouverte et honnête.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des
interventions sur l'article 2? Alors, si je n'ai pas d'intervention, nous
allons placer l'article 2 aux voix. Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons donc passer à
l'article 11. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Alors,
l'article 18 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «en fin de vie» par «relatif à ces soins».
Commentaires : L'article 11 du
projet de loi vise à apporter une modification de concordance à
l'article 18 de la loi, toujours pour retirer le concept de «fin de vie».
Ainsi, l'information donnée à la population doit concerner les droits des
personnes relatifs aux soins de fin de vie et non plus seulement les droits des
personnes en fin de vie.
Le texte proposé : «L'agence doit
informer la population de son territoire des soins de fin de vie qui y sont
offerts, des modalités d'accès à ces soins, de même que des droits des
personnes relatifs à ces soins et de leurs recours.
«Ces renseignements doivent notamment être
accessibles sur le site Internet de l'agence.»
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'article 11? Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, c'est
juste pour faire suite à ce que... Lors de la dernière session que nous avons
débattu ceci, la collègue, elle avait posé la question pour voir si le
nécessaire a été fait avec le projet de loi n° 15. Alors, peut-être la
ministre peut nous expliquer qu'est-ce qui est arrivé entre-temps.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pour le mot «agence», si ma mémoire est bonne.
Mme Maccarone : Oui.
Des voix : ...
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait. En fait, oui. Lors de ces séances de travail... J'ai eu l'occasion de
m'entretenir par la suite avec mon collègue le ministre de la Santé et... En
fait, j'ai clarifié avec lui, là, parce que je lui disais un petit peu dans
quoi on était, là, dans tous nos articles, à toutes les fois qu'on voit le mot
«agence», là. Puis on le sait, juste pour qu'on se rappelle, que l'agence... depuis
la loi n° 10 en 2015, les <agences...
Mme Bélanger :
...agence,
là. Puis on le sait, juste pour qu'on se rappelle, que l'agence... depuis la
loi
n° 10 en 2015, les >agences ont été abolies. Cependant,
dans la LSSSS, la notion d'agence est encore présente. Et il y a eu une loi n° 10
qui est arrivée par la suite, qui est venue s'ajouter, mais qui n'est pas venue
corriger la LSSSS. O.K.? Donc, quand le projet de loi pour lequel on travaille
aujourd'hui a été réécrit... partie de la LSSSS, alors que les agences
n'existent plus, ont été pleinement... vraiment abolies, là, par l'ex-ministre
de la Santé et des Services sociaux en 2015 avec la grande réforme.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Donc...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ah, O.K. Allez-y.
Mme Bélanger : ...le fait
qu'on adopte ça aujourd'hui aura, par la suite... dépendamment les travaux des
autres projets de loi puis de la terminologie, ça sera ajusté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Bien, en
fait, sur la même chose, c'est juste pour avoir une réponse peut-être un peu
plus explicite, là, parce qu'à l'article 1054 du projet de loi n° 15, en ce moment, il est question de remplacer «agence»
par «Santé Québec», alors que ce dont on discutait ici, c'est qu'on voulait que
ce soit plutôt l'établissement. Donc, est-ce que le gouvernement s'engage à
déposer un amendement dans le projet de loi n° 15 pour que ce ne soit pas
Santé Québec tel qu'il est prévu actuellement à l'article 1054?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
j'ai discuté de ces éléments-là avec le ministre dans le cadre des travaux de
la loi n° 15 et, oui, tout à fait, là, la volonté par
rapport à la Loi sur les soins de fin de vie, c'est que ce soit fait le plus
près possible par les établissements. Santé Québec, ça va être beaucoup trop
loin de ce qui se passe sur la réalité en termes de soins palliatifs, là, ce
n'est pas ça du tout, du tout l'esprit, de faire en sorte que les soins
palliatifs soient connectés à une agence à... oui, à Santé Québec, je vais dire
ça comme ça, je vais prendre le terme «agence» à Santé Québec, alors donc il y
aura une concordance, là, de fait.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça va? Alors, est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 11?
Mme Maccarone : J'ai juste
une question de précision suite à ça. Est-ce qu'on n'a pas de moyen, dans les
dispositions législatives, de s'assurer qu'il y aura une harmonisation par la
suite en ce qui concerne la terminologie? Ça, ce n'est pas quelque chose que
nous pouvons rajouter dans la loi pour qu'il y ait une conformité future, pour
éviter tout ce que Mme la ministre vient de faire? Tu sais, on fait toute une
litanie de tout l'historique de pourquoi on a ça. Ce n'est pas quelque chose
qu'on peut mettre, comme une disposition, pour éviter... puis pour avoir
vraiment cette harmonisation? On n'a pas ce pouvoir-là?
Mme Bélanger : Peut-être, Mme
la Présidente... Personnellement, je ne crois pas qu'on a besoin de faire ça.
L'exemple, je pense, qu'on peut prendre, ce qu'hier on a adopté, des articles
de concordance en lien avec une loi qui venait d'être modifiée, qui est la loi n° 3, juste peut-être me rappeler le titre de la...
Une voix : La Loi sur les
renseignements de santé et de services sociaux.
Mme Bélanger : Bon, la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux. Hier, on a adopté
beaucoup d'articles parce que cette loi-là a été adoptée il n'y a pas très
longtemps. Donc, alors, il y a un mécanisme qui se fait automatiquement.
Peut-être que Me Lavoie peut en parler, là, aussi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, c'est vraiment... Térésa Lavoie...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, oui, allez-y.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui, O.K.
En fait, c'est une question de momentum aussi, là, des fois, il y a des projets
de loi qui viennent avant d'autres. L'important, c'est vraiment qu'il n'y ait
pas de vide juridique. Puis, en ce moment, on n'a pas le vide juridique, là,
c'est la LMRSSS, la loi modifiant la gouvernance et l'organisation et le réseau
de la santé et des services sociaux, notamment par l'abolition des agences
régionales, qui vient, par une disposition interprétative, nous permettre de
faire les ajustements quand on lit, quand on interprète la loi. Donc, il n'y a
pas de vide juridique. Là, c'est juste une question de momentum, depuis 2015 qu'on
attend pour faire toutes les corrections parce qu'il y a un choix législatif
qui a été fait à l'époque de la loi n° 10 de faire
une loi...
Mme Bélanger : Plus rapide.
Mme Lavoie (Térésa) : ...à
côté, là, de la LSSSS qui s'ajoute à la LSSSS. Mais là, avec le projet de loi
n° 15, on vient harmoniser tous nos textes de loi, donc on ne se
retrouvera plus avec des références à «agence», on va tout harmoniser les
textes législatifs en conséquence, là. Donc, le momentum, il s'en vient, là,
pour faire ces corrections-là, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Je pense qu'il y a une autre question du côté de Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Alors, bien,
d'abord, merci, Mme la Présidente. Puis merci pour l'explication, je comprends
que ce que vous avez dit, donc il y aurait une concordance, finalement, qui
s'en viendrait bientôt, mais je me pose juste la question, dans ce cas-ci, on
dit, bon : «L'agence doit informer la population de son territoire», donc
c'est assez évident que c'est... il s'agit du CISSS ou du CIUSSS, donc, et puis
la même <chose...
Mme Caron :
...il
s'agit du CISSS ou du CIUSSS, donc, et puis la même >chose à la fin, «le
site internet de l'agence», bien, c'est celui du CISSS et du CIUSSS. Est-ce
qu'on est obligé d'attendre le moment de la concordance ou est-ce ce qu'on...
est-ce que ce serait correct, légalement, de le modifier tout de suite, si
c'est vraiment le CIUSSS et le CIUSSS? Juste par souci d'efficacité, là, que je
pose la question, ou, à moins qu'on pense que... s'il y a des changements qui
s'en viennent sur les CIUSSS et les CIUSSS, sur les appellations, bien là, on
attend la concordance, mais si on est certain?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien,
personnellement, je préférais qu'on attende, parce qu'on ne peut pas présumer de
ce qu'il va se passer dans l'autre projet de loi, alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 11? Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons le
placer aux voix. Est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons donc passer au bloc 2
où nous avions l'article 5 qui était suspendu. Mme la ministre, vous
pouvez en faire la lecture.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Juste pour votre information, c'était la possibilité pour
les infirmières praticiennes spécialisées d'administrer l'aide médicale à
mourir. Donc, l'article 5 avait été suspendu.
Mme Bélanger : Alors :
L'article 5 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
quatrième alinéa, de «Le médecin» par «Le professionnel compétent.»
Commentaires : L'article 5 du
projet de loi propose une modification de concordance à l'article 5 de la
loi afin que tant l'infirmière praticienne spécialisée que le médecin aient
l'obligation de s'assurer du caractère libre de la décision d'une personne qui
refuse de recevoir un soin qui est nécessaire pour la maintenir en vie ou qui
retire son consentement à un tel soin.
Le texte proposé : «Sauf disposition
contraire de la loi, toute personne majeure et apte à consentir aux soins peut,
en tout temps, refuser de recevoir un soin qui est nécessaire pour la maintenir
en vie ou retirer son consentement à un tel soin.
«Dans la mesure prévue par le Code civil,
le mineur de 14 ans et plus et, pour le mineur ou le majeur inapte, la personne
qui peut consentir aux soins pour lui peuvent également prendre une telle
décision.
«Le refus de soins ou le retrait de
consentement peut être communiqué par tout moyen.
«Le professionnel compétent doit s'assurer
du caractère libre de la décision et donner à la personne toute information lui
permettant de prendre une décision éclairée, notamment en l'informant des autres
possibilités thérapeutiques envisageables, dont les soins palliatifs.»
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'article 5? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Encore
une fois, pour nous ramener dans le passé, ça fait quelques semaines, la raison
que cet article était suspendu, c'est parce qu'on attendait que la ministre
nous revienne avec une explication ou bien une suggestion. Parce qu'on parlait
de «Dans la mesure prévue par le Code civil, le mineur de 14 ans et plus
et, pour le mineur ou le majeur inapte, la personne qui peut consentir aux
soins pour lui peuvent également prendre une telle décision.» J'avais proposé,
à ce moment, qu'on retire peut-être le deuxième paragraphe, puis, comme mesure
de clarté, pour s'assurer que les gens comprennent qu'il faut être majeur pour
avoir accès à l'aide médicale à mourir. Alors, on attend peut-être
l'explication de la ministre.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En fait,
Mme la Présidente, si cela est possible, Mme Patricia Lavoie pourrait
répondre à votre... aux questions de la députée.
Une voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Mme Lavoie, juste décliner votre
identité.
Mme Lavoie (Patricia) : Alors,
Patricia Lavoie, je suis la directrice des affaires juridiques du ministère de
la Santé et des Services sociaux. Alors, je pense que ça vaut la peine,
peut-être, de faire un historique de l'article 5, qui est actuellement
dans la loi. À l'époque, quand il y a eu les travaux de la Commission spéciale
sur la question de mourir dans la dignité, un des éléments qui est ressorti,
c'était que, oui, c'était important, l'aide médicale à mourir, mais c'était
aussi important de respecter l'autonomie de la personne. C'était le principe de
base, là.
Alors, dans le rapport de la commission,
un des éléments qui avait été soulevé, c'était qu'on devait mieux baliser,
mieux encadrer le refus de soins et l'arrêt de traitement. Ce qui est indiqué,
c'est que, même pour ces éléments-là, des fois, les familles avaient de la
misère... les gens avaient de la misère à faire respecter leur décision, par
exemple, d'arrêter de... un traitement, par exemple, de se nourrir ou de
s'hydrater. Il y avait <plusieurs...
>
12 h (version révisée)
< Mme Lavoie (Patricia) :
...un
traitement, par exemple, de se nourrir ou de s'hydrater. Il y avait >plusieurs
cas que les gens ont été obligés d'aller devant les tribunaux pour faire
reconnaître leurs droits. Je pense à M. Mayence, je pense au dossier du
Manoir de la Pointe-Bleue, il y a eu plusieurs dossiers qui se sont rendus
devant les tribunaux parce que les gens voulaient arrêter ou refuser des soins.
L'équipe de soins était d'accord pour respecter cet élément-là, mais des fois
il y avait des risques, par exemple, de poursuite, ils avaient peur de se faire
poursuivre, de se faire dire par après qu'ils n'avaient pas le droit. Puis, même
si le Code civil prévoit, à l'article 11, que «nul ne peut être soumis
sans son consentement à des soins» puis qu'on en déduit que, si tu ne donnes
pas de consentement, tu as le droit de ne pas avoir les soins, ce que les gens
disaient, c'est : On peut-tu le reconnaître, le droit, noir sur blanc? Ça
fait que, l'article 5 de la loi actuelle, on l'écrit dans le sens d'un droit
positif de pouvoir arrêter des soins ou de refuser un traitement.
Je vous rappelle aussi qu'à l'époque, dans
les travaux de la commission de mourir dans la dignité, la question se posait,
aussi : Avant de donner accès à l'aide médicale à mourir, est-ce qu'on
doit forcer la personne à avoir les traitements avant de lui accorder l'aide
médicale à mourir? Par exemple, quelqu'un qui a le cancer, est-ce qu'on l'oblige
à faire un certain nombre de traitements de chimio ou de radiothérapie, avant
de lui donner accès à l'aide médicale à mourir? La décision qui avait été
prise, c'était de dire non. Une personne a le droit de ne pas faire des
traitements de chimio puis de quand même demander l'aide médicale à mourir. Ça
fait que l'article 5, dans le fond, venait rassurer... Il n'était pas
nécessaire, on aurait pu ne pas le mettre, vous avez raison, mais ce qui avait
été décidé, c'est quand même de le mettre pour rassurer tout le monde.
Le deuxième alinéa, particulièrement, de l'article 5,
qui parle des mineurs, je pense que c'est ça aussi qui avait le plus accroché,
la dernière fois, il n'était pas là quand on a introduit le... quand on a
déposé le projet de loi, à l'époque, il y avait juste le premier alinéa. Et les
personnes qui sont venues en commission parlementaire, de mémoire, Me Ménard,
notamment, étaient venus dire : C'est comme si vous dites : Pour les
majeurs, ce droit-là existe, mais qu'est-ce qui arrive pour les mineurs puis le
majeur inapte? Ça fait qu'on avait ajouté par amendement, lors des travaux de
la commission parlementaire, le deuxième alinéa, pour venir faire référence
aussi à la manière de consentir ou de refuser un traitement ou un soin pour les
mineurs et les majeurs inaptes.
Ça fait que l'article est là pour rassurer.
Si on l'enlève, le risque qu'on court, c'est que les gens disent : Bien,
retournez devant le tribunal pour aller faire reconnaître votre refus de soins,
votre arrêt de traitement. Puis là la question va se poser : L'article, il
existait, les parlementaires l'ont enlevé; c'est-tu parce qu'ils ne veulent
plus reconnaître ce droit-là ou pas? Ça fait qu'on va être encore, peut-être,
dans une pire situation que ce qu'on était avant qu'on introduise l'article 5.
Je ne sais pas si ça répond à vos questions.
Mme Maccarone : ...les
précisions sont très bonnes. Et vous comprendrez que le but, ce n'était pas ça.
Évidemment, le but... C'est parce que, là, quand on parle de soins de fin de
vie, on parle des personnes majeures, c'est pour ça, quand on parle de l'aide
médicale à mourir, dans cette loi, on parle des personnes majeures. C'est pour
ça qu'on ne voulait pas porter confusion, que les gens, les personnes mineures,
qu'ils soient mineurs, ou inaptes, ou autres, on ne voulait pas que la population
pense que, moins de 18 ans... On a déjà discuté... la commission spéciale,
il y a du monde qui parle de ça. Ça se peut qu'il va y avoir une évolution. Je ne
pense pas qu'on est rendus là. Ça n'a pas fait partie de nos débats lors de
tous les mois de travail pour notre commission spéciale. Comme personnes en
situation de handicap, non plus, ça ne faisait pas partie de nos débats. Ça
fait que c'est sûr, ça soulève des questions, quand on voit ça puis qu'on dit :
Wo! Parce qu'il y a du monde qui nous ont posé des questions, c'est écrit dans
quelques mémoires aussi. Ça fait qu'on veut juste éviter que le monde prenne
pour acquis que, maintenant, il y a comme cette ouverture-là, parce qu'on n'a
pas fait ce débat, encore une fois, ici.
Puis ça me donne l'ouverture aussi de
juste de faire la mention, «on the side», Mme la Présidente, que, vendredi, on
va avoir le forum qui va avoir lieu. Je présume que le gouvernement va bientôt
faire une annonce pour ceci. Ça fait que la population qui nous écoute, qui souhaite
participer à ce forum où on va entendre les résultats du comité d'experts qui a
parlé de la notion de handicap qui est maintenant introduite en ce qui concerne
l'accès à l'aide médicale à mourir, puis c'est quoi, les résultats de ceux-ci,
il va y avoir ce forum où toutes les personnes en situation de handicap sont
invitées à venir participer, que ce soit en personne ou en audition en ligne.
Ça va être important pour vous de vous exprimer là-dessus. Parce qu'encore une
fois, pour revenir à «mineur», on n'a pas fait ce débat encore. Alors, j'ai
très hâte pour ce processus, vendredi. Merci. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Ça va, pour
moi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. Alors, merci pour l'historique. Je ne pense pas qu'on... Comme a dit
ma <collègue...
Mme Caron :
...
Présidente. Alors, merci pour l'historique. Je ne pense pas qu'on... Comme a
dit ma >collègue, on n'a pas l'intention d'obliger une personne de
14 ans qui peut décider de ne pas avoir d'acharnement thérapeutique,
disons, je vais utiliser cette expression-là, quand elle est dans... qu'elle
souffre d'un cancer, qu'elle est en fin de vie, et tout ça. Il n'est pas
question de revenir là-dessus.
Là où le bât blesse, c'est qu'en ne
précisant pas, en n'ajoutant pas de précisions, le fait de mentionner les
14 ans et plus, de facto, on les rend admissibles aussi à l'aide médicale
à mourir, avant qu'ils soient en fin de vie. Parce que le projet de loi, c'est
ça. Mais c'est comme ça que ça risque d'être compris. Et comme a dit ma
collègue, on n'a pas fait de discussion, on n'a pas ouvert la porte à l'aide
médicale à mourir non en fin de vie pour les mineurs. Et je pense que c'est
un... c'est... En tout cas, je pense qu'il n'y aurait pas d'acceptation encore
pour un tel projet de loi.
Alors, c'est là... c'est ça que j'avais
soulevé, également, que ça risquait de confondre les choses. Peut-être que
c'est très clair pour les juristes, mais, pour la population, ça l'est moins. Ça
l'est moins pour moi, d'ailleurs. Alors, je pense que c'est pour ça qu'on avait
suspendu, pour qu'il y ait une précision. Vous avez très bien précisé
l'historique. Maintenant, je pense qu'il manque un petit bout, encore, à ces
amendements-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À cet article-là. Il n'y a pas d'amendement.
Mme Caron : À cet article-là,
oui. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la... Est-ce que j'ai des réponses du côté...
Mme Lavoie (Patricia) : Oui.
Bien, en fait, il y a une distinction à faire dans la loi. Quand on... Des
fois, on parle de soins puis des fois on parle de soins de fin de vie. Ça fait
que, les soins en général, on ne vise pas nécessairement les soins de fin de
vie qui sont les deux soins, soit les soins palliatifs et l'aide médicale à
mourir. Ça fait que ça, c'est le premier élément que je vous dirais. Ça fait
que, quand on parle de soins en général, ce sont tous les soins.
Puis, pour l'aide médicale à mourir, on a
des dispositions particulières dans la loi. Si on regarde, pour la demande
contemporaine, l'article 26, au paragraphe 1°, on
dit : La personne, une des conditions pour pouvoir obtenir l'aide
médicale, «elle est majeure et apte à consentir aux soins». Ça fait que, ça,
même si on parle... Parce qu'à l'article 5 on parle du refus de soins puis
de l'arrêt de traitement, tandis que l'article 26, au niveau de la demande
contemporaine, c'est pour l'aide médicale à mourir. Ça fait que ça, c'est des
conditions qui s'ajoutent aux soins habituels qu'on a.
On a ça pour la demande contemporaine, à
26, et on a la même formulation à 29.1, pour la demande anticipée. Donc, au
moment où la personne formule la demande, elle doit être majeure et apte à
consentir aux soins. C'est le paragraphe 1°a. Donc,
encore là, on vient dire qu'un mineur n'est pas admissible à l'aide médicale à
mourir, dans les deux cas, que ce soit la demande contemporaine ou anticipée.
Si jamais, éventuellement, on voulait permettre au mineur d'avoir l'aide
médicale à mourir, il faudra nécessairement modifier ces articles, là.
J'espère, ça vous rassure.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Je
pense avoir vu la députée de Sherbrooke lever la main.
• (12 h 10) •
Mme Labrie : Non, c'était
précisément pour dire ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'était ça? Parfait. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'article 5? Alors, si tout est clarifié, que je n'ai pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous en serions donc... On va
retourner à l'amendement visant à introduire l'article 0.1, qui était
de... qui a été proposé par la députée de Westmount—Saint-Louis. La parole est
à vous.
Mme Maccarone : ...nous
resituer. Alors, c'était l'article 0.1 : Le projet de loi est modifié
par l'insertion, avant l'article 1, de l'article suivant :
0.1 La Loi concernant les soins de
fin de vie est modifiée par l'ajout, avant l'article 1, de l'article
suivant : «0.1. Toute personne a le droit de recevoir les soins et
services requis par son état.»
Ça fait que le débat que nous avons eu, à
l'époque, Mme la Présidente, c'était pour parler du droit de vivre. On a
entendu beaucoup de gens qui ont passé en commission parlementaire,
quelques-uns, notamment les personnes en situation de handicap, qui ont raconté
des histoires à friser les cheveux, en disant qu'ils se sont fait offert, sur
un soin de fin de vie, l'aide médicale à mourir au lieu de leur offrir des
soins pour vivre, pour améliorer leur environnement, que ça soit en santé,
services sociaux ou accès aux transports, accès à un logement, accès à
l'emploi. Alors, le sens de cet amendement ou l'introduction de cet article, un
amendement à la loi, c'était pour s'assurer une compréhension commune qu'avant
de demander un accès à l'aide médicale à mourir, c'est parce que l'État, tout
le <monde...
Mme Maccarone :
...
qu'avant de demander un accès à l'aide médicale à mourir, c'est parce que
l'État, tout le >monde, tous les citoyens confondus, on a vraiment tout
fait pour essayer d'apaiser la souffrance de la personne et de la réintégrer
dans leur environnement, pour leur bien-être, pour assurer qu'ils ont une vie
pleine, une vie avec beaucoup de dignité.
Alors, le but de cet article, c'est
vraiment ça, c'est de s'assurer qu'avant qu'on arrive à faire cette offre dans
un continuum de soins, c'est qu'on fait tout le nécessaire, par la suite, avant,
avant d'arriver à ce point. Alors, évidemment, j'y tiens, Mme la Présidente, je
souhaite que... Puis je comprends que l'esprit puis la façon qu'on travaille,
ce n'est pas ça qu'on souhaite, mais la réalité sur le terrain, pour ces
personnes, souvent, c'est ça qui se passe. Alors, ça fait qu'encore une fois
j'ai hâte à entendre les témoignages puis le débat, lors du forum, parce que je
pense que ça va nous éclaircir, je pense que les gens vont s'exprimer de ce
désir aussi, le droit de vivre en dignité. Ça fait que c'est ça, le point,
c'est ça, l'esprit de cet amendement, qui ne dénature pas la loi.
Puis je comprends qu'on peut retrouver le
même sens, dans la loi de santé et services sociaux, mais, comme on a fait avec
l'article 5, on a repris les notions qui existent dans le Code civil, que
Me Lavoie a dit que ça ne va pas empêcher personne à avoir accès, mais c'était
une précaution, c'est le même sens que je soulève ici, dans l'introduction de
cet article, c'est de s'assurer que les gens comprennent qu'on comprend que ça
fait partie de notre responsabilité, on vous a entendus. C'est la raison que
nous avons des auditions, c'est la raison qu'on lit tous les mémoires, c'est la
raison qu'on fait des débats, c'est pour bonifier des lois. Puis je pense que
c'est un amendement qui pourra vraiment aider les gens à vivre, avant de leur
aider à mourir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, je me tourne du côté
de Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, bien, ça nous permet de nous... revenir au début de nos travaux,
quand on a eu la discussion, et tout ça. Puis, depuis les heures qu'on a tenues
en commission parlementaire, la question du droit de recevoir des soins et des
services est revenue régulièrement dans différents articles, nous avons amené
des amendements à plusieurs articles pour le droit de recevoir des services.
Je comprends l'amendement et je suis à
l'aise avec le fait qu'on le mette en préambule, je veux quand même le
mentionner. Mais j'aimerais quand même, avant qu'on prenne une décision, là,
ici, que Me Lavoie nous explique aussi pourquoi il était... pourquoi on n'avait
pas... pourquoi ce n'était pas mis dans un préambule, ce que l'amendement nous
amène aujourd'hui. Alors, je laisserais la parole à Me Lavoie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, dans le fond, je sais que des fois c'est des principes de rédaction
législative qui nous amènent à faire des choix. Ici, c'en est un. La LSSSS est
la loi générale, la loi sur les services de santé, qui prévoit les droits des
usagers d'avoir des soins et des services, dans quel... avec respect, avec...
donc, tout le cadre juridique pour le... Ma réponse est très juridique, là,
mais tout le cadre juridique est dans la LSSSS.
Donc, la Loi concernant les soins de fin
de vie, c'est une loi plus particulière qui concerne les soins de fin de vie.
Mais néanmoins, à l'époque, il y avait probablement eu une préoccupation de la
nature de celle que vous soulevez. Et je vous amène à l'article 4 de la
Loi concernant les soins de fin de vie, qui est le premier article d'une
section, et on parle des droits des personnes relatifs aux soins de fin de vie.
Mais, même si le chapitre s'appelle «Droits des personnes relatifs aux soins de
fin de vie», on a prévu, au troisième alinéa de l'article 4, le fait que
les dispositions de cette loi particulière là sont complétées par les lois
générales en matière de santé et de services sociaux, qui s'appliquent. Et
elles ont été, ces lois-là, expressément mentionnées lorsqu'à la dernière
phrase de cet alinéa-là on mentionne : «Elles complètent celles de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux et celles de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris portant sur
les droits des usagers et des bénéficiaires.»
Donc, ce n'est peut-être pas... ça ne
frappe peut-être pas, là, mais plus je le relis, plus je me dis que cette
préoccupation avait probablement été soulevée à ce moment-là. Et le <levier...
Mme Lavoie (Térésa) :
...
plus je me dis que cette préoccupation avait probablement été soulevée à ce
moment-là. Et le >levier qui avait été trouvé, la voie de passage,
c'était de faire cette référence-là à la loi sur les services de santé, qui
est... Dans le fond, avec un renvoi aussi général, on ramasse tout, là, je
n'aime pas le mot «ramasse», mais on ramasse tous les principes, les droits,
les règles qui sont prévues dans la loi sur les services de santé pour les fins
de l'application de la Loi concernant les soins de fin de vie. Donc,
l'explication juridique, c'est celle-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, maître.
Mme Maccarone : Si vous me
permettez, d'emblée, je veux juste vous dire comment je vous apprécie puis...
Mais c'est sincère, c'est très sincère que... Ça fait maintenant... je suis dans
ma cinquième année. Chaque fois que je vous vois en commission, je suis rassurée
parce que je sais que vous amenez une expertise importante. Puis votre voix,
vous êtes sage, la façon que vous vous expliquez, on vous comprend. Ça fait que
je veux vous remercier pour ça parce que c'est grandement apprécié de la
banquette des oppositions. Ça fait que merci beaucoup. Ça fait que... puis je
suis en désaccord avec votre proposition puis vos explications, mais ce que
vous venez de dire, vraiment, c'est votre explication juridique. Moi, ma
solution est humaine. Puis c'est ça que je souhaite amener en cette loi, c'est
la voix des citoyens. Ça fait que c'est pour ça que je souhaite amener une
proposition, un amendement, une solution à cette notion.
Vous avez tout à fait raison, puis je ne
pourrais pas faire un débat avec vous en ce qui concerne le cadre législatif de
la LSSSS puis... tout à fait. Mais y a-tu un moyen d'amener cet esprit dans
cette loi? C'est une autre loi. Toutes les lois qu'on adopte... Puis je dis
tout le temps : C'est très humain, que ce soit la réforme sur la Loi sur
la police, hein, parce qu'on parle vraiment des personnes, c'est des êtres
humains... Est-ce qu'on a un moyen d'amener cette humanité ici, dans cette loi?
On a entendu des cris de cœur, c'est des éléments tellement importants, c'est
du monde qui sont en situation de vulnérabilité ou qui sont vulnérables. Je
pense qu'on a une responsabilité d'amener cet élément-ci dans cette loi, malgré
que c'est quelque chose qui est écrit ailleurs, que ce soit une question
éthique ou légale, mais vraiment, l'humanité, pour moi, je pense que c'est
primordial.
Alors, je cherche une solution. S'il n'y
en a pas, c'est clair, je souhaite voter sur un amendement, mais je fais ça
vraiment avec une grande tristesse, si cet amendement ou un type d'amendement
qui suivra ne pourra pas se retrouver à l'intérieur du projet de loi
n° 11. Mais merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
• (12 h 20) •
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Peut-être, pour poursuivre la discussion, là, à ce niveau-là, Me Lavoie
a parlé de l'article 4, que nous avons adopté, donc je pense que c'est
important qu'on puisse regarder l'article 4.
Parce que, dans le fond, ce qu'elle
mentionnait, c'est qu'il est déjà prévu dans l'article 4, à la toute
dernière phrase : «Elles complètent celles de la loi...» On parle de la
loi ici, là : «Elles complètent celles de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux et celles de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour les autochtones cris portant sur les droits des usagers
et des bénéficiaires.» Ça fait que ça, c'est ce qui est écrit, actuellement, à
l'article 4, qui est très... qui est juridique, là, on s'entend, et ça
fait une référence à des cadres légaux.
Alors, la proposition que vous faites,
c'est un amendement à 0.1. La discussion que... et dans la réponse que Me Lavoie
a donnée, c'est : On a déjà prévu, dans l'article 4, ce que je viens de
vous lire. Est-ce qu'on bonifie cet article-là au lieu de l'introduire dans un
article 0.1? Je ne veux pas être hors d'ordre, là, mais c'est juste pour
comprendre où on s'en va, là. Mais donc, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...députée de La Pinière qui a levé la main, ensuite la
députée de Sherbrooke.
Mme Caron : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. Je ne vais pas aller sur l'article 4 parce que
je suis très visuelle et je ne l'ai pas devant moi. Mais ce que je voulais
contribuer à la discussion, c'est que je comprends qu'il y a une loi qui dit
déjà que les gens ont droit à des soins et des services sociaux. Malgré
l'existence de cette loi, malgré que ce soit <indiqué...
Mme Caron :
...services
sociaux. Malgré l'existence de cette loi, malgré que ce soit >indiqué,
on a des personnes qui sont venues nous rencontrer et qui nous ont dit :
Est-ce qu'on peut avoir l'aide à vivre avant d'avoir l'aide à mourir? Notamment,
une personne en situation de handicap qui s'était fait offrir par un
professionnel de la santé : Tu sais, il y a toujours l'option d'aide
médicale à mourir, alors que lui avait reçu ça comme une grande violence, qu'il
était... qu'il a fini par réussir à sortir du CHSLD où il était, d'être...
d'avoir des accommodements pour vivre dans un appartement, d'avoir une vie
pleine, entière et qu'il contribue à la société. C'est ça qu'il voulait le
plus, contribuer à la société. Donc, il nous demandait : Est-ce qu'on
peut... Oui, c'est bien, l'aide médicale à mourir, mais, avant d'en arriver là,
est-ce qu'on peut avoir l'aide médicale à vivre? Et c'était là le sens de cette
demande-là.
Maintenant, on comprend que ça existe dans
une autre loi. Mais l'autre loi, quand elle a été faite, il n'y avait pas
l'aide médicale à mourir. Là, on est sur l'aide médicale à mourir avant
d'arriver en fin de vie. Est-ce qu'on ne peut pas trouver un moyen, que ce soit
l'article 1, en préambule ou ailleurs, mais de préciser que l'aide
médicale à mourir est offerte, mais que l'aide médicale à vivre doit être...
toutes les options doivent être explorées avant d'en arriver à l'aide médicale
à mourir? Il y avait cette personne-là et d'autres qui nous l'ont signalé
aussi. Alors, je pense que c'est assez important pour la population, pour les
groupes, aussi. Alors, si on peut voir une façon de modifier, là, dans ce
sens-là, ce serait important, je pense.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais laisser le droit de réponse, ensuite je vais aller
à la députée de Sherbrooke. Allez-y.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, c'est une question de précision par rapport à ce que vous venez de
mentionner, de voir une possibilité de le modifier. Est-ce que, là, vous parlez
de votre amendement ou votre amendement est... Et ce qui est sur la table,
actuellement, c'est votre amendement. C'est juste parce que vous avez
dit : Est-ce qu'on peut le modifier?, dans le fond, en fonction de
l'amendement que vous avez déposé.
Mme Caron : Je ne voulais
pas... Je suis allée peut-être dans la technicalité, en parlant de modifier. Ce
que je voulais contribuer, c'est qu'on voulait s'assurer que l'aide médicale à
vivre est offerte avant de l'aide médicale à mourir. Si cet amendement fait le
travail, c'est bien. Si cet amendement ne convient pas, est-ce qu'on peut
trouver un autre moyen, ailleurs, de le faire? C'est dans ce sens-là, là, que
je disais : Est-ce qu'on peut trouver un moyen de l'insérer?
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Il y a la députée de Sherbrooke aussi qui a levé la main.
Mme Labrie : Oui. Bien, je
pense que je l'avais mentionné, quand on avait discuté, la première fois, de
cet article-là. Mais comme, là, je sens qu'on va s'apprêter à voter là-dessus,
je veux juste le redire pour que ce soit clair, ma position là-dessus. Je
partage à 100 %, là, les préoccupations de ma collègue, puis c'est vrai,
ce qu'on a entendu, c'est extrêmement préoccupant. Mais, pour moi, le problème
est plutôt dans le fait que la LSSSS, elle n'est pas tout à fait respectée,
dans le sens où il y a des personnes dont les droits ne sont pas respectés,
actuellement, ne reçoivent pas les services.
Bon, je vais m'abstenir sur cette
proposition d'amendement là, parce que la formulation, je la trouve moins
complète que l'article 5 de la LSSSS où, à cet endroit là, c'est plutôt
écrit : «Toute personne a le droit de recevoir des services de santé et
des services sociaux adéquats sur les plans à la fois scientifique, humain et
social, avec continuité et de façon personnalisée et sécuritaire.» C'est une
formulation que je préfère, donc c'est pour ça que je vais m'abstenir
là-dessus. Mais, sur le fond, on a quand même un problème. L'article que je
viens de vous lire, l'article 5 de la LSSS, ce n'est pas vrai qu'il est
respecté, en ce moment.
Donc, moi je réitère ce dont on avait
discuté à plusieurs reprises, là, avec la ministre, il y a eu un appel à ce
qu'il y ait une grande consultation qui soit organisée, là, auprès des
personnes qui vivent avec un handicap, pour leur offrir un espace pour qu'ils
puissent exprimer l'ensemble de leurs besoins dans toutes les sphères de leur
vie, pour un épanouissement, une participation sociale complète. Ce besoin-là,
il existe encore, puis on aura le temps d'en discuter. Mais assurément, pour
qu'il y ait une notion de réel libre choix, on ne l'atteindra pas si on ne
prend pas le temps de répondre aux demandes de ces personnes-là pour une
meilleure intégration de participation sociale.
Donc, je tenais à le réitérer ici puis à
expliquer pourquoi je vais m'abstenir, là. Ce n'est pas parce que je suis en
désaccord avec ce que ma collègue dit, là, bien au contraire, là, je partage 100 %,
mais le problème, ce problème-là, pour moi, on ne le réglera pas en ajoutant un
article dans la loi. On a déjà un article qui dit ça puis qui n'est pas
respecté, dans une autre loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Oui, on peut
suspendre... Est-ce qu'on peut suspendre quelques instants, Mme la Présidente? Puis
on va revenir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 26)
12 h 30 (version révisée)
(Reprise à 12 h 48)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux.
Au moment de suspendre, nous en étions...
nos discussions, pardon, portaient sur un amendement déposé par la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme la députée, je vous laisse sa parole.
Mme Maccarone : Oui, merci
beaucoup. Suite aux discussions que nous avons eues hors micro, je comprends le
point de vue puis je comprends la complexité de la notion de l'ajout de l'article
en question, le 0.1 qu'on souhaitait introduire, parce que c'est sûr, le
but, c'est de ne pas mettre le gouvernement à risque des poursuites, par
exemple. Ce n'est pas ça qu'on souhaite faire. On souhaite avoir un projet de
loi qui est rigoureux puis un projet de loi qui, encore une fois, est à l'image
des citoyens. Alors, pour cette raison, Mme la Présidente, je serais à l'aise
de retirer, avec le consentement des collègues, mon introduction de l'article
en question pour être en mesure de déposer un autre article qui rejoint les
demandes... la demande des citoyens en question qui disaient que, parfois, on
faisait accès à d'autres services.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...le consentement pour retirer l'amendement qui introduisait
l'article 0.1. Est-ce qu'il y a consentement pour retirer?
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Merci. Maintenant, vous allez... Est-ce que ça
va? Maintenant, vous allez déposer un nouvel article.
Mme Maccarone : Alors, j'introduis
l'article 4.1, article 4 de la Loi concernant les soins de fin de vie.
Insérer, après l'article 4 du projet de loi, le suivant :
4.1. L'article 4 de cette loi est
modifié par l'insertion, à la fin du troisième alinéa, de «, notamment celui de
recevoir les services requis par son état».
Le texte modifié de l'article 4 se
lira comme :
«Toute personne, dont l'État le requiert,
a le droit de recevoir des soins de fin de vie, sous réserve des exigences particulières
prévues par la présente loi.
«Ces soins lui sont offerts dans une
installation maintenue par un établissement, dans les locaux d'une maison de
soins palliatifs ou à domicile.
«Les dispositions du présent article s'appliquent
en tenant compte des dispositions législatives et réglementaires relatives à l'organisation
et au fonctionnement des établissements, des orientations, des politiques et
des approches des maisons de soins palliatifs ainsi que des ressources
humaines, matérielles et financières dont ils disposent. Elles complètent
celles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2)
et celles de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les
autochtones cris (chapitre S-5) portant sur les droits des usagers et des
bénéficiaires, notamment celui de <recevoir...
Mme Maccarone :
...celui
de >recevoir les services requis par son état.»
• (12 h 50) •
Encore une fois, comme explication, Mme la
Présidente, le but, c'est de s'assurer qu'on parle de l'aide médicale à vivre.
On parle de notre responsabilité de s'assurer que tous les usagers, les
bénéficiaires, les patients, les citoyens et citoyennes qui souhaitent avoir
accès à des soins pour vivre auront cet accès, hein, puis qu'on comprend que
c'est de notre responsabilité de prendre soin de ces personnes avant d'arriver
dans un continuum de soins où l'offre de l'aide médicale à mourir fait partie
de la discussion.
Comme on a entendu, encore une fois, en
commission, beaucoup de personnes en situation de handicap, beaucoup de
personnes en situation de vulnérabilité se sont fait offrir l'aide médicale à
mourir avant même de leur faire offrir un environnement où ils peuvent vivre
pleinement en société, que ce soit au niveau de soins de santé et services
sociaux, que ce soit au niveau de transport, que ce soit au niveau du logement,
emploi, l'accessibilité. Alors, notre rôle, évidemment, c'est de s'assurer
qu'on fait cet accompagnement avant de leur offrir un soin tel que l'aide
médicale à mourir. Ça fait que ça rejoint, je pense, cette notion de
responsabilité. Et, encore une fois, je comprends la complexité de ce que nous
avons à faire dans une première ébauche.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je remercie la députée pour le dépôt de cet amendement et
j'accueille favorablement, là, cet amendement qui, en fait, reflète les
discussions qu'on a eues depuis le début de nos travaux et qui me semble
davantage répondre aux besoins puisqu'il fait aussi mention de la LSSSS,
notamment, et de la Loi des services de santé et services sociaux pour les
autochtones et les Cris. Alors, ça vient compléter pour moi. C'est quelque
chose qui est beaucoup plus, je dirais, intégré de le voir comme ça dans un
article en soi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux juste
dire, en terminant, que j'espère que cet amendement va rejoindre quand même les
préoccupations des citoyens qui se sont exprimés pour leur soulager... et
évidemment de remercier Me Bérubé pour son excellent travail à nous avoir aidés
à rédiger cet amendement, sous le tutorat de Me Lavoie. Alors, merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement?
Alors, si je n'ai pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Maccarone : ...par appel
nominal.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bien sûr, on va faire ça sur appel nominal. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme Prass
(D'Arcy-McGee)?
Mme Prass : Pour.
La Secrétaire
: Mme Bélanger
(Prévost)?
Mme Bélanger : Pour.
La Secrétaire
: Mme Guillemette
(Roberval)?
Mme Guillemette : Pour.
La Secrétaire
: Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Gendron
(Châteauguay)?
Mme
Gendron
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lecours
(Les Plaines)?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté et le nouvel
article 4.1 est donc adopté. Merci beaucoup à toutes. Donc, nous en
serions rendus au bloc 5 avec les articles 14, et son amendement, 15,
16 et 17.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je demande de garder suspendus ces articles puisque nous avons
d'autres réunions avec des groupes et notre comité d'experts.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Parfait. Je comprends également que le bloc 13 va
demeurer suspendu et, bien évidemment, l'article 55, le bloc 16, pour
les dispositions transitoires et finales. C'est ça?
Mme Bélanger : Exact.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ah! bien oui, d'accord. Je m'en allais faire une motion
d'ajournement des débats, mais, étant donné l'heure avancée, nous allons donc
suspendre nos travaux... ajourner, par contre... Voyons, je mâche mes mots ce
matin, pardonnez-moi.
Donc, nous allons donc ajourner les
travaux sine die. Merci. Bon dîner.
(Fin de la séance à 12 h 55)