Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 3 mai 2023
-
Vol. 47 N° 15
Étude des crédits budgétaires du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, volet Condition féminine
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-huit minutes)
17949
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :Alors,
bon matin à toutes et tous. À l'ordre s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte. La commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Condition
féminine des crédits budgétaires du portefeuille Relations internationales et
Francophonie pour l'exercice financier 2023-2024. Une enveloppe de 2 h 30 a été
allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Massé (Sainte-Marie-Saint-Jacques) est remplacée par Mme Ghazal
(Mercier).
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, nous allons procéder à une
discussion d'ordre général incluant les questions et les réponses. La mise aux
voix de ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit
cet après-midi, aux alentours de 16 heures.
Je suis maintenant prête à recevoir une
première intervention, avec l'opposition officielle, pour un bloc d'échange de
18 min 20 s. Mme la députée de Robert-Baldwin, la parole est à vous.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Merci, Mme la ministre, d'être ici ce matin pour cette
période de crédits. Vous avez un rôle très important à jouer, à titre de
ministre de la Condition féminine. Nous avons vu, surtout dans les dernières
années, suite aussi à la pandémie, une augmentation fulgurante, si je peux le
dire ainsi, de la violence conjugale, de la violence, je vais dire dans toutes
ses formes. Il y a une responsabilité au niveau de votre gouvernement, un
devoir, je dirais, d'avancer les droits des femmes et aussi la protection des
droits des femmes.
Et j'aimerais commencer avec un article
qui a paru dans Le Soleil le 2 mars 2023. C'était une entrevue avec Olivier
Bossé, et on parlait du féminisme, et, à quelques reprises, Mme la ministre,
vous avez clairement indiqué que, selon les questions du journaliste, ce n'était
pas votre vision du féminisme. Et donc j'aimerais vous entendre, en tant que
ministre de la Condition féminine, quelle est votre vision du féminisme au
Québec...
11 h 30 (version non révisée)
Mme Biron : ...bien, d'abord,
merci beaucoup, je veux juste faire quelques petites notes préliminaires, d'abord
remercier Mme la députée de Robert-Baldwin pour cet échange-là, également, la
députée de Mercier qui va se joindre à nous un peu plus tard. Et je tiens en
préambule à remercier les équipes, les fonctionnaires qui travaillent au
secrétariat de la Condition féminine, mais également ceux qui ont travaillé au
ministère des Relations internationales et de la Francophonie. C'est un travail
colossal, c'est la... mes premiers... première période de crédits, et je
réalise à quel point les équipes derrière, cachées, qu'on ne voit pas souvent,
travaillent énormément pour préparer cette période-là. Je vous dirais que
malheureusement, ce qu'ils préparent ne sert pas toujours, alors j'ai une
pensée pour eux. Je trouve ça dommage, quoique j'apprécie énormément ce type d'échanges
là parce que ça nous permet justement de discuter de nos visions et de
jusque... où on va. Alors, j'aimerais que, tous ensemble, nous remerciions les
fonctionnaires qui travaillent extrêmement fort là-dessus.
D'abord, je voudrais qu'on parle... Vous
avez commencé votre intervention en me parlant de la violence et de la pandémie
et notre gouvernement a été happé par cette augmentation de la violence durant
la pandémie, si bien que nous avons mis en place des structures fortes pour
essayer de stopper cette montée de violence. D'abord, nous travaillons avec la
stratégie intégrée en violence qui s'appelle Rebâtir la confiance. Elle a été
adoptée en 2022 jusqu'à... en fait, ça a été présenté en 2022. C'est un plan
sur cinq ans. Bien sûr, vous allez me dire : Bien, 2022, c'était bien
après la pandémie. Mais ce qu'on a fait, c'est qu'on a utilisé deux plans comme
complémentaires qui ont été déposés justement à la suite de cette augmentation
de violence. Et ils ont aidé à nourrir Rebâtir. Alors, bien sûr qu'on avait ces
deux plans-là qui... où on a investi dans le premier plan, 180 millions,
dans le deuxième, 222 millions. Ensuite, le gouvernement a décidé de
former un groupe d'experts pour qu'il nous fasse des recommandations. Et il a
abouti avec 190 recommandations. Et de ce travail colossal qui a été fait,
nous avons tiré la stratégie intégrée en violence conjugale et en violence sexuelle...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Garceau : Mme la
ministre, je ne veux pas vous interrompre, mais on va y revenir, inquiétez-vous
pas au niveau des stratégies, parce que c'est des stratégies évidemment très,
très importantes et surtout la dernière concernant, là, la stratégie intégrée.
Parce qu'on relit, là, les 190 recommandations liées au rapport Rebâtir la
confiance. Très important. Mais là, j'aimerais vraiment vous entendre en tant
que ministre de la Condition féminine, sur c'est quoi, votre vision du
féminisme.
Mme Biron : Bien, j'y arrive.
Honnêtement, je pense que c'est la question qui me touche le plus parce qu'elle
me touche droit au cœur. Je pense que nous sommes dans une situation dans le
monde... En fait, je suis allée à l'ONU le 8 mars dernier pour la Journée
internationale de la femme et le secrétaire général de l'ONU a pris la parole.
Et sa première phrase a été de dire : Les droits des femmes ont reculé
dans la dernière année dans le monde entier. Bien sûr, je peux vous parler très
longtemps des femmes en Iran ainsi que des femmes en Afghanistan, mais on n'a
qu'à regarder ce qui se passe chez nos voisins du Sud. Oui, les droits des
femmes ont reculé dans le monde et il a aussi reculé sur notre continent. Alors
moi, je pense que nous sommes à une... dans une position au Québec où tous
revendiquent une meilleure... une meilleure condition féminine et je le base
sur deux socles. Le premier touche la violence faite aux femmes. Il faut de
toutes nos forces contrer la violence faite aux femmes. Et pour cela, il faut
se liguer et travailler ensemble pour contrer la violence faite aux femmes. Il
faut savoir qui fait quoi, bien le travailler, travailler de concert, les
partis d'opposition ainsi que les groupes de femmes, avec le gouvernement pour
faire avancer la situation et que les femmes ne soient pas violentées. Le
deuxième socle de ma vision concerne la représentation des femmes dans notre
société. Nous sommes 50-50. Nous devrions être 50-50 partout. Nous avons réussi
un exploit lors de l'élection du 3 octobre dernier en faisant élire 46 %
de femmes à l'Assemblée nationale. C'est une avancée majeure. Notre
gouvernement a adopté le projet de loi...
Mme Biron : ...quatre qui force
les organismes publics à avoir des conseils d'administration paritaires. Mais
il y a un travail énorme à faire au niveau privé et je pense que nous devons
faire des efforts pour que ça s'améliore dans les entreprises privées et je
dirais même au niveau gouvernemental et au niveau municipal.
Mme Garceau : Vous parlez que
les droits des femmes, suite à votre réunion à l'ONU au 8 mars, que le
droit des femmes au niveau du monde a reculé. Est-ce que c'est les mêmes
constats au niveau du Québec concernant le recul? Est-ce que vous croyez qu'il
y a un recul au niveau des droits des femmes au Québec?
Mme Biron : C'est une lutte
de tout moment. Je suis heureuse d'avoir le poste que j'ai, les fonctions que
j'ai parce que je me vois comme une gardienne du droit des femmes. Est-ce que
les droits des femmes reculent quand on met beaucoup d'énergie pour contrer la
violence et qu'il y a une vague de féminicides? On a l'impression de reculer de
cinq pas. Alors, il faut redoubler d'efforts pour essayer de contrer la
situation. Mais il y a des il y a des choses sont plus difficiles. On a
l'impression que les droits des femmes, par moment, on avance, mais par
d'autres moments, on recule, et cela, malgré les efforts, malgré l'argent qu'on
peut investir, malgré tout ce qu'on fait. Alors, c'est un travail de tout
instant et ce n'est pas parce qu'on a des gains maintenant qu'on n'aura pas des
échecs plus tard. Alors, il faut être là, il faut être vigilant et il faut
travailler ensemble le plus possible pour s'assurer que les droits des femmes
soient protégés et qu'ils progressent.
Mme Garceau : Je suis
entièrement d'accord avec vous. Vous êtes citée... je retourne à l'article
qu'au niveau du Soleil. Je vais vous citer quelques passages. Vous dites que
vous souhaitez élever au-dessus des courants de pensée féministes et que vous
ne vouliez pas vous enfarger dans différents courants à droite ou à gauche, ou
au centre, vous voulez... on doit ramer ensemble et en faire un débat positif
où tout le monde va vouloir agir. Qu'est-ce que vous voulez dire par le débat
positif?
Mme Biron : Je respecte
l'ensemble des courants féministes qui existent dans le monde, et il en existe
plusieurs. Je pense que nous avons fait écho à différentes demandes des différents
groupes féminisme au Québec de différentes façons. Mais je pense que nous
devons utiliser ces outils-là, l'explorer ces différents outils pour faire...
pour améliorer la condition féminine au Québec. Mais nous devons surtout avoir
le même objectif, c'est à dire atteindre l'égalité entre les hommes et les
femmes et contrer avec toute notre énergie les violences faites contre les
femmes.
• (11 h 40) •
Mme Garceau : Comment, Mme la
ministre, allez-vous explorer? Vous mentionnez que vous voulez explorer. Donc,
est-ce que c'est par des discussions avec différents groupes? Est-ce qu'il va y
avoir un forum de discussion si je pose la question comment est-ce que vous
voulez explorer les courants?
Mme Biron : Écoutez, le
Rebâtir la confiance est un... est une... j'allais dire une bible, mais je
pense que c'est un très très mauvais mot. Je vais plutôt dire que c'est une
belle feuille de route. C'est un chemin. Il y a 58 actions et il y en a
plusieurs qui se déclinent, je peux vous donner les chiffres, en matière de
violence conjugale, en matière de violence sexuelle, il y en a qui touchent la
question des problématiques, les autochtones ainsi que des actions qui vont
permettre au Secrétariat de la condition féminine une meilleure coordination. Alors,
nous allons explorer différentes méthodes. Et si vous lisez la... voyons, la
stratégie intégrée, vous allez le trouver. Je sais que vous faites par... Vous
me parlez sans doute de l'intersectionnalité. Je pense que c'est un peu ça que
vous vouliez. Est-ce que... non, bon. Alors...
Mme Garceau : Moi, c'est...
Je me tiens à votre mot.
Mme Biron : C'est parce
que... bon, c'est parce que je me fie à l'actualité des derniers mois et je
sais que ça a fait beaucoup couler d'encre. Mais nous avons certaines actions
en ce sens. Nous allons donner suite à ces actions-là. Mais nous sommes ouverts
à différentes façons de voir les choses. Nous avons investi par exemple dans
les maisons d'hébergement en première étape et en deuxième étape. Il faut aller
plus loin. On se rend compte que, peut-être, il n'y a pas assez de places au
Québec. On travaille sur les...
Une voix : ...Mme la
ministre.
Mme Biron : ...cellule de
crise. Alors, ce que je veux dire, c'est que c'est une vision assez large où on
a fait notre feuille de route avec la stratégie intégrée en violence conjugale
et en violence sexuelle.
Mme Garceau : Donc, parlons,
pour un instant, au niveau de... Vous avez mentionné les différents courants,
mais j'aimerais parler en particulier de l'analyse différenciée selon les
sexes, qui a été instaurée par la ministre libérale Christine St-Pierre, l'ADS,
et je voulais savoir, pour vous, votre compréhension d'ADS, c'est quoi?
Mme Biron : Je pense que
chaque action que le gouvernement prend, nous devons nous assurer qu'elle fait
le poids pour les femmes, qu'elle ne nuit pas aux femmes et qu'elle est en
équilibre. En fait, l'ADS, tel qu'on le connaît, en une phrase, c'est l'analyse
des différences entre les hommes et les femmes. Et le gouvernement fait des
efforts et adhère à cet équilibre-là, c'est-à-dire à aller voir si chaque
mesure qu'on prend, ou chaque projet de loi qu'on présente, ou chaque règlement
qu'on met de l'avant, est-ce qu'on est capable de faire le poids, est-ce qu'on
est en équilibre et est-ce qu'on respecte l'égalité entre les hommes et les
femmes. Ça peut être sournois, par moments.
Alors, je pense qu'on s'est donné des
outils pour le faire. Il y aura du travail supplémentaire qui va se faire. Mais
actuellement c'est là où nous en sommes, et le secrétariat de la Condition
féminine s'est équipé pour être capable de travailler avec l'ADS, et les
différents ministères qui sont nos partenaires, vous savez que le Secrétariat
de la condition féminine, c'est une instance transversale, nous travaillons
avec plusieurs ministères, bien, on s'assure que, partout, on comprend de quoi
on parle.
Mme Garceau : O.K., donc si
on pourrait aller un petit peu plus en profondeur à ce sujet, au niveau de
comment, dans le quotidien... Comment vous faites le travail de vous assurer
que les politiques, les projets de loi, il y a un arrimage avec l'ADS? Comment
ça se fait?
Mme Biron : D'abord, l'ADS
est en usage au gouvernement depuis 1997, alors ce n'est quand même pas une
nouvelle mesure, et ce que nous... Et on commence... bien, on commence, on ne
commence pas, mais c'est-à-dire qu'on a évolué à travers le temps, et je vous
dirais qu'une équipe et dédiée à l'ADS, au sein du Secrétariat de la condition
féminine, et c'est une première dans l'histoire du Secrétariat de la condition
féminine, et c'est en fait sous notre gouvernement qu'on a formé cette
équipe-là. Alors, il y a... On peut aller plus loin, je le concède, mais il y a
un travail, quand même, qui se fait dans les différents... Mme la secrétaire à
la Condition féminine vient de me tendre une note ici qui me dit la liste des
ministères qui sont quand même impliqués et qui ont... qui obtiennent des
formations en ADS, et elle s'allonge tranquillement, je vous dirais. Mais bon,
on a commencé en 2021, avec le ministère de l'Éducation, du Travail, de
l'Économie et de l'Innovation. Puis je peux vous dire que, même dans les
comités ministériels, des fois, les ministres m'en parlent, de cette... de
l'analyse différenciée selon les sexes. Alors, je pense qu'il y a de plus en
plus de ministres ainsi que d'équipes qui sont conscients de la situation.
Une voix : ...
Mme Garceau : Oui, je
pensais... on pensait la même chose, la députée de Mercier.
Donc, Mme la ministre, pourriez-vous
déposer à la commission la liste des ministères, en ce moment, qui adhèrent et
qui mettent en vigueur la politique de l'ADS? J'aimerais...
Mme Biron : Oui, nous allons
le faire, sans problème, n'est-ce pas?
Des voix : ...
Mme Biron : O.K.. Ce sont des
formations que nous avons données, mais je sais qu'il y en a, des ministères
qui le font déjà, parce que j'en entends parler. Alors, je ne sais pas si je
peux... mais, enfin, c'est enregistré, alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, le document peut être envoyé au secrétariat de la
commission dès qu'il va être prêt. Merci.
Mme Biron : Merci, Mme la
Présidente.
Mme Garceau : Donc, depuis
votre nomination, Mme la ministre, en tant que ministre de la Condition
féminine, pour vous, combien de fois...
Mme Garceau : ...Est-ce que
vous-même vous avez... Vous vous êtes assurée qu'une politique ou une... un
projet de loi inclus l'ADS, ou une révision pour s'assurer qu'il y ait un
équilibre?
Mme Biron : Bien, écoutez,
c'est assez difficile pour moi de répondre à ça, là. À chaque fois qu'il y a un
projet de loi ou un règlement ou qu'il y a une action qui est posée, je ne pose
pas nécessairement la question, mais j'en entends parler. Et je pense que c'est
dans les bonnes pratiques. Le secrétariat de la Condition féminine a le mandat
de faire le suivi là-dessus. Et je peux, dans les... bon, écoutez, j'ai été
nommée à la fin octobre, ça ne fait pas loin de six mois que je suis nommée, je
peux vous dire qu'on me... pour l'instant, on me dit que ça se passe assez
bien, là, les ministères sont très collaborateurs avec le secrétariat de la
Condition féminine, et qu'on est assis...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Une minute au bloc.
Mme Biron : On est au courant
de... des pratiques, là. Ce n'est pas comme si... Il n'y a personne qui me
demande c'est quoi, ça, l'ADS. Alors, si quelqu'un me demandait ça, bien, là,
je me dirais que le message a mal passé. Mais je vous... vous allez voir, avec
la liste, là, des ministères qui ont eu des formations, vous allez voir que pas
mal tous les ministères ont été à tout le moins sensibilisés à la question de
l'ADS. Alors, ça devient... ça s'intègre tranquillement, c'est des changements
de culture, il faut faut être persistants.
Mme Garceau : ...Juste avant
que la... qu'on change, ça va être très, très vite. Là, je regarde la stratégie
gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027. À
la page 20, on indique, là, concernant... Oui, il y a l'ADS, mais on veut
parler aussi des projets pilotes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : le bloc est terminé. Vous allez pouvoir poursuivre autre
prochain bloc. Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, Mme la ministre, on va
poursuivre avec la députée de Mercier pour une période de neuf minutes
10 secondes. La parole est à vous.
Mme Ghazal : Ah! mon Dieu,
c'est rien. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, Mesdames. Mesdames, là,
les membres de la Commission. Et bonjour, Mme la ministre, et aussi à toute
votre équipe. Écoutez, j'ai tellement peu de temps que je n'ai pas le temps de
parler de vous sur l'idéologie du féminisme, et tout ça. Je vais aller très,
très, très bref, je vais faire l'effort, moi-même je parle beaucoup, là, d'être
brève dans mes questions, donc j'espère... Pour ne pas me brimer dans mes
droits... Mon droit d'avoir des réponses, je vous invite aussi à être aussi
brève.
Mme Biron : ...Précise et
brève pour... je sais que vous n'avez pas beaucoup de Temps, et je...
Mme Ghazal : Merci.
J'apprécie. Je vous ai envoyé...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...Mme la députée, hein?
Mme Ghazal : Pardon?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous avez quand même deux blocs, là.
Mme Ghazal : Oui, mais j'ai à
peu près 10 sujets, donc, voilà. Je vais me limiter peut-être à cinq.
Donc, je vous ai envoyé une lettre le
3 mai dernier, une lettre concernant... En fait, l'objet, c'est : le
plan pour assurer l'accès à l'avortement et à la contraception gratuite. C'est
en lien avec votre sortie où vous disiez que vous vouliez sacraliser le droit à
l'avortement. Est-ce que vous l'avez reçue? Vous pouvez juste dire oui ou non.
Mme Biron : Oui, hier, hier
soir, je l'ai reçue.
Mme Ghazal : Parfait.
Excellent. Merci.
Mme Biron : Puis j'étais
contente. Franchement, là, j'ai apprécié.
Mme Ghazal : Merci. Je
voulais juste... Oui, je sais, je sais que vous êtes contente. Donc, vous êtes
contente, parce que, la question que je vous demande, Mme la ministre, c'est de
travailler avec votre collègue ministre de la Santé pour mettre en place un
plan pour assurer l'accès à l'avortement sur tout le territoire, et la
contraception gratuite. C'est bien beau de sacraliser un droit sur papier, même
si ce n'est pas une demande des groupes féministes, mais je sais que vous êtes
en rencontre, elles vont pouvoir vous en parler plus amplement.
Moi, je suis justement en contact avec,
entre autres, la Fédération québécoise du planning familial et du planning des
naissances. Et elles m'ont parlé du portrait de la situation concernant l'accès
à l'avortement. Elles font elles-mêmes, par leurs propres ressources, un bottin
des ressources en avortement au Québec, qu'elles essaient de mettre à jour.
Est-ce que le ministère, est-ce que le Secrétariat à la condition féminine,
vous, vous avez un portrait des services d'avortement accessibles sur tout le
territoire? Est-ce que vous avez un portrait, quelque part, un document que
vous pouvez déposer ou que je peux avoir sur l'accès aux services, un portrait
de la situation?
• (11 h 50) •
Mme Biron : J'ai... Non,
bien, je n'ai pas le document, mais je peux vous dire ce que je sais.
Mme Ghazal : Mais est-ce
qu'il existe un document qui dit c'est quoi, le portrait de la situation? Comme
je vous dis, en ce moment, j'ai un bottin des ressources d'avortement.
Mme Biron : Ah bien, c'est
ça, moi aussi, je l'ai, ce bottin-là.
Mme Ghazal : Mais, ça,
c'est... Ça, c'est fait par la Fédération du Québec pour le planning des
naissances. Ce qu'elles m'ont dit, c'est qu'elles vont chercher l'information
de la RAMQ. Avant, Statistiques Québec faisait une sorte de portrait, il y
avait aussi de la secrétaire à la Condition féminine, il y a très longtemps,
qui le faisait, ça s'est arrêté. Est-ce qu'en ce moment vous avez un portrait de
la situation?
Mme Biron : Je vous réfère au
ministère de la Santé, ils doivent avoir le portrait. Moi, je ne l'ai pas. Moi,
je sais, j'ai posé des questions, alors j'ai une idée. Je sais que nous avons
49 points de service au Québec. Et...
Mme Biron : ...le plus proche
au Canada, c'est l'Ontario, avec 26 points de services. Alors, déjà, nous
sommes du simple au double. Alors, on a déjà... C'est au Québec, en fait, qu'il
y a le plus d'accès à l'avortement au pays. Maintenant, si vous me dites que
c'est inégal, je vous dis oui, je suis d'accord avec vous. Je ne peux pas vous
déposer un document avec x, y... qui fait quoi, mais oui, vous avez raison, ce
n'est pas tout à fait égal. C'est vrai que j'ouvre le débat sur la question de
l'avortement. Dans mon rôle de gardienne des droits de la femme, j'estime que
c'est le moment au Québec de prendre le contrôle de nos affaires et d'insister
pour s'assurer que le droit des femmes est protégé. Ce faisant, il va y avoir
des discussions, notamment sur les produits d'avortement. Il y a des, des
outils qui sont méconnus. Je pense à la pilule abortive qui pourrait être mieux
connu...
Mme Ghazal : Qu'elle soit
gratuite... est-ce que vous êtes d'accord qu'elle devienne gratuite?
Mme Biron : Il va y avoir des
discussions là-dessus. Je ne veux pas me prononcer...
Mme Ghazal : Mais vous êtes
ouverte?
Mme Biron : Bien, écoutez,
j'essaie de faire sortir des chiffres, je veux savoir qu'est-ce que ça coûte.
Je veux savoir exactement ce qu'il en est, qui on peut aider. Est-ce qu'on doit
aider nécessairement tout le monde, mur à mur? Je ne suis pas sûre. Je ne le
sais pas. Peut-être, mais je l'ouvre, la discussion puis je compte sur vous
parce que j'ai beaucoup aimé votre lettre. Puis je compte sur vous, je compte
sur les partis d'opposition pour embarquer et qu'on ait une discussion saine
sur les points de service où on peut avoir un avortement, mais aussi sur les
outils comme la pilule du lendemain, la pilule abortive, les différents chemins
que les femmes peuvent emprunter et essayer dans un... et je dirais,
accessoirement, là, puis ce c'est pas un accessoire, mais le projet de loi qu'a
déposé Christian Dubé en une ligne, il se résume : Plus d'accès. Alors,
Christian Dubé, le ministre de la Santé, je lui ai parlé avant d'aller
présenter mon projet sur l'avortement et il était d'accord, exactement pour ces
raisons là, parce que je le sais que le débat va s'ouvrir.
Mme Ghazal : Augmenter
l'accès?
Mme Biron : Nécessairement,
le projet de loi de monsieur Dubé en une phrase se résume à avoir un meilleur
accès. Alors on peut légitimement penser que la santé des femmes sera tenue en
compte.
Mme Ghazal : Par exemple, les
femmes qui sont en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, qui doivent aller à un
endroit, qu'ils doivent prendre congé, qu'ils doivent faire la route. Vous
dites que vous avez aimé la lettre et je vous faisais part de ça. Je comprends
que vous êtes d'accord avec cette situation-là, que toutes les femmes n'ont pas
autant d'accès. Vous êtes sensibles, vous êtes d'accord avec ça. Vous n'avez
pas le portrait juste de la situation ou vous me référez au ministre de la
Santé. Est-ce que... Dans ma demande, je vous demandais de... est-ce que vous
allez travailler avec le ministre de la Santé pour ça? Je comprends de votre
réponse que la réponse est oui. Comme vous êtes en consultation avec beaucoup
d'organisations, puis vous êtes... puis vous voulez que les oppositions, on
travaille ensemble de façon transpartisane cet enjeu très important. Est-ce que
vous allez rencontrer aussi les partis d'opposition pour vous faire part de
leurs propositions?
Mme Biron : Oui, c'est
important.
Mme Ghazal : Donc, je vais
recevoir une invitation?
Mme Biron : Oui, vous allez
recevoir. D'ailleurs, je suis étonnée que vous ne l'ayez pas déjà reçue, mais
oui, vous allez en recevoir une, Mme la députée de Robert-Baldwin aussi.
Mme Ghazal : Excellent,
excellent.
Mme Biron : Puis je pense qu'on
ne peut pas faire ça autrement qu'avec les partis d'opposition, même chose pour
mes collègues au caucus, même chose pour les intervenants de la société civile.
C'est un projet de société.
Mme Ghazal : Donc, pour le
portrait, juste pour être sûre, on n'est pas... vous me référez au ministère de
la Santé pour savoir s'il existe... ça, vous n'avez pas la réponse de ça?
Mme Biron : Bien, je ne peux
pas vous répondre sur le portrait exact là-dessus. La seule chose que je peux
vous dire, c'est parce que dans votre lettre, vous semblez dire : Bien
oui, mais telle personne doit faire telle route, puis là, vous me nommez des
gens qui sont du point A au point B. Je ne sais pas si c'est ça, la solution.
C'est ça qu'il faut regarder. Est-ce qu'on peut donner... rendre disponible la
pilule abortive en région? Et ça peut apaiser les angoisses...
Mme Ghazal : Bien, merci pour
votre ouverture. Il me reste deux minutes, puis on va avoir le temps d'en
discuter plus amplement dans la... dans la rencontre qu'on va faire ensemble.
Par rapport au ADS ou ADS+, là, combien est-ce que le Conseil du statut de la
femme... Je vois madame Cordeau qui est ici, je la salue. Combien d'ADS ont été
produites dans la dernière année? Et j'ai une autre question aussi. Le Conseil
du statut de la femme peut produire des avis... parce que le féminisme c'est
transversal, ce n'est pas juste votre responsabilité. Il a produit combien
d'avis en lien avec la condition féminine pour d'autres ministères au courant
de la dernière année?
Mme Biron : O.K. Je n'en ai
aucune idée, mais je pense que la présidente du Conseil du statut de la femme
pourra répondre. Je vais lui laisser la parole.
Mme Ghazal : Parfait, merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
...pour laisser la parole. Madame, tout est beau, la parole est à vous,
juste vous présenter, s'il vous plaît.
Mme Cordeau
(Louise) :Bonjour, Louise Cordeau,
présidente du Conseil du statut de la femme. Mme la députée, de par notre
mandat, tous les dossiers que l'on traite, on le fait de façon ADS parce que ce
sont les enjeux d'égalité entre les hommes et les femmes dont on traite. Alors,
à travers l'ensemble des...
Mme Cordeau
(Louise) :...des mandats qui sont confiés
tant par la ministre, que des mémoires que l'on dépose en commission
parlementaire, que des études que l'on peut nous-mêmes produire. La notion
d'ADS y est toujours. Quant à l'ADS+, il est évident qu'on prend en compte les
situations de femmes qui sont différentes, on en convient. Je pense, par
exemple, aux services de garde où on a réfléchi à la situation des femmes
immigrantes en situation de précarité, par rapport, par exemple, à notre
mémoire sur la Régie des rentes du Québec, sur la consultation récente qui a eu
lieu.
Mme Ghazal : ...
Mme Cordeau
(Louise) :On a regardé la situation des
femmes, par exemple, qui étaient en situation de pauvreté. Lorsqu'on a fait
l'étude sur les produits menstruels, on a regardé la situation des femmes qui
étaient, par exemple, des femmes itinérantes. Donc, la notion d'ADS entre les
hommes et les femmes y est et la notion d'ADS+ y est, dans la mesure où on veut
le faire le plus exhaustif possible.
Mme Ghazal : Très bien. Merci
de spécifier c'est quoi, ADS+, c'est l'aspect intersectionnalité, on tient
compte de différentes discriminations. Vous en avez fait combien dans l'année
dernière? Est-ce que vous êtes capable de chiffrer ça ou d'avoir le chiffre,
même si vous ne l'avez pas maintenant? Comme il y a un autre bloc, je pourrais
avoir la réponse plus tard.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le bloc vient de se terminer, alors vous pourrez répondre
dans le prochain bloc. Je me retourne du côté de la députée de Robert-Baldwin
pour un deuxième bloc de 18 min 20 s. La parole est à vous.
Mme Garceau : Merci beaucoup.
On va continuer un petit peu là-dessus au niveau du ADS+, parce que je vois
dans la stratégie... un instant, au niveau de l'égalité entre les femmes et les
hommes, 2022, il y a un objectif en tant... de regarder, de réviser des projets
pilotes sur l'ADS+, et je voulais savoir quel est l'état de la situation au
niveau de ces projets pilotes.
Mme Biron : Alors, oui,
effectivement, ADS+, on est plus... bien, ADS, on est dans l'analyse des
différences entre les hommes et les femmes, ADS+, on est dans l'analyse des
différences entre les femmes, entre elles. Alors, oui, dans la stratégie
Rebâtir, nous avons sept actions qui touchent à l'enjeu d'ADS+ et actuellement
nous avons deux projets pilotes en ADS+ qui viennent tout juste de commencer.
Mme Garceau : ...les détails
sur lesquels qui viennent de commencer?
Mme Biron : Il y en a une qui
est au ministère de la Santé et des Services sociaux et l'autre projet pilote
est au Curateur public. Alors, je... les détails, qu'est-ce que j'ai comme
détails ici? Bon. Au Curateur public, c'est une question de développer et
d'améliorer les services du Curateur public en prenant compte des réalités, les
attentes et les besoins distinctifs des hommes et des femmes. Ça, c'est le
titre du projet pilote. Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on
est dans mener des projets de recherche pour mieux comprendre l'impact de la
pandémie ainsi que certains types de maltraitance, notamment psychologique,
organisationnelle. Et l'objectif, c'est de cerner les interventions les plus
efficaces pour, évidemment, en bout de ligne, les contrer. Alors...
Mme Garceau : ...Mme la
ministre, nous déposer les deux... ces deux projets, s'il vous plaît.
Mme Biron : Avec joie.
Mme Garceau : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...déposer sur Greffier.
Mme Biron : Oui. À la pause,
je pense qu'on va tout donner ça, on va tout donner ça, il n'y a pas de
problème.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Biron : Ce que je veux
dire là-dessus, c'est qu'il y a sept actions, dans Rebâtir la confiance, et
l'idée, c'est justement de faire des projets pilotes puis de voir ce qu'il en
est. C'est également de colliger des données et d'avoir un peu plus de
formation sur qui fait quoi, tu sais, puis comment ça se passe, les différences
entre les femmes. On va donner suite à nos actions. Rebâtir la confiance, c'est
58 actions, et nous allons le faire.
Maintenant, Rebâtir la confiance a été
adopté ou, en fait, été lancé le 20 juin 2022, là. La législature était fermée,
c'était terminé, on s'en allait en campagne électorale. Alors, j'arrive, j'en
ai pris connaissance, on va le déployer. Moi, je n'ai pas l'intention de renier
ce qu'il y a dans Rebâtir la confiance.
Mme Garceau : On se comprend,
Mme la ministre, Rebâtir la confiance, le rapport a été déposé en décembre
2020, ce n'est pas...
Mme Biron : Oui, c'est le
rapport d'experts.
Mme Garceau : O.K., c'est la
stratégie... c'est parce qu'il y a eu une stratégie initiale et, suite à ça,
là, il y a eu une autre.
12 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...stratégie en
2022, qui a été déposée à la fin de la législature, pour évidemment avoir plus
une... si je peux dire, un impact interministériel, parce que je vois qu'il y a
18 ministères qui sont impliqués. On parle toujours des 190 recommandations,
mais on les a... Ma compréhension, on les a ciblées dans 58 actions. Et
là, votre ministère, vous êtes vraiment, si je peux dire, la coordonnatrice de
la mise en œuvre de toutes les recommandations. Ça, est-ce que j'ai la bonne
compréhension de la stratégie...
Mme Biron : Bien...
Mme Garceau : ...concernant
Rebâtir la confiance?
Mme Biron : On a eu des plans
pendant la pandémie pour contrer la violence, deux plans, qui sont encore
actifs. C'est vrai que c'est un peu touffu, là, mais c'est parce qu'à un moment
donné... quand est arrivée la pandémie, on s'est rendu compte de l'impact
négatif que ça avait pour les femmes. Alors, on a voulu rapidement faire des
efforts. Alors, il y a eu le plan d'action spécifique pour prévenir les
situations de violence conjugale puis il y a eu des actions prioritaires pour
contrer les violences conjugales et les féminicides. Alors, dans les deux cas,
il... ça, c'était sur la table justement pendant la pandémie.
Après, bien, on a mis en place un
rapport... un comité d'experts pour regarder la situation au sens large. De là
est ressorti 190 recommandations. Et c'est là que nous, au gouvernement,
bien, je n'étais pas là, mais les équipes qui étaient là au secrétariat de la
condition féminine ainsi que ma prédécesseure, ils ont pris en compte ces 190 recommandations
et on a fait une stratégie intégrée qui intègre la violence conjugale ainsi que
les violences sexuelles. Alors, ça, c'est quand même 462 millions et demi
de dollars. C'est ça notre feuille de route. C'est ça notre guide de référence
pour avancer, pour contrer la violence.
Alors, c'est surtout sur ce document-là qu'il
faut voir comment on va travailler. Il y a une forme de ménage qu'il faut faire
dans les recommandations. On a identifié trois axes d'intervention. D'abord, la
prévention; deuxièmement, l'intervention et troisièmement, la formation et le
partage d'exercices. Bien sûr, vous l'aviez bien dit, nous sommes au
secrétariat... nous sommes... nous travaillons de façon transversale. C'est 18 ministères
et organismes qui sont impliqués. Il faut travailler avec la Santé... avec la
Sécurité publique, les bracelets antirapprochement. Il faut travailler avec la
Justice, les tribunaux spécialisés. Il faut travailler avec Santé et Services
sociaux, santé mentale. Il faut travailler à différents niveaux. Alors, c'est
un tout.
Alors, on a développé... on a bien fait...
dégagé les différents axes et on a décidé... Bon, je vous parle de 462 millions,
mais je vous parlais de l'axe un, qui est la prévention, c'est 86 millions;
l'intervention psychosociale, médicale, judiciaire, la police également, c'est
370 millions de dollars puis le développement des connaissances, puis
la formation, le partage de l'expertise, c'est 5 millions de dollars.
Alors je pense qu'on peut voir très clair
où on s'en va simplement avec le rapport, avec cette stratégie intégrée. Et
puis, bien, c'est plus facile aussi pour... comestible pour des gens... en
fait, pour que les gens puissent suivre le type d'actions qu'on fait pour
contrer la violence.
Mme Garceau : J'essaie de
trouver... Je le sais que c'est ici dans le document. Il y a un comité, je
dirais, une direction, un comité de lutte contre... un comité de travail de
lutte contre la violence conjugale, violence sexuelle. Ça, ce comité-là, est-ce
qu'il est en place, qui fait partie de la stratégie intégrée?
Mme Biron : Écoutez, on n'a
pas le choix de faire beaucoup de comités, hein, quand on est au secrétariat de
la condition féminine, parce qu'il faut que tout le monde... qu'on sache qui
fait quoi. Puis souvent, là, moi, je compte, dans mes budgets, sur les
différents ministères pour mettre de l'argent sur la table pour qu'on puisse
avancer. Les bracelets antirapprochement, c'est la sécurité publique, là, qui a
à débourser pour ça. Alors, moi, quand je fais mon budget ou quand je fais mes
consultations prébudgétaires, je regarde ce qu'on fait en enseignement
supérieur. Je regarde ce qu'on fait au ministère de l'Éducation. Je regarde qu'est
ce qu'on fait en justice...
Mme Biron : ...puis je
cogne à ces portes-là pour leur dire : Hé! le budget, pour aider les
femmes, les tribunaux spécialisés, je ne veux pas que tu coupes là-dedans.
Alors, moi, mon travail, c'est ça, un peu un chef d'orchestre, puis j'essaie de
m'assurer que tous les ministères sont au rendez-vous. Alors, les comités
interministériels, là, c'est constant, là, il faut constamment être avec ces
gens-là, sinon... Écoutez. Regardez la situation, avec l'inflation, on est
obligé de chercher l'argent un peu partout. Moi, il faut que je m'assure que
l'argent pour la condition féminine demeure.
Mme Garceau : Parce que
j'ai retrouvé la référence, là, c'est à la page 64 de la stratégie
intégrée, on parle au niveau de... Évidemment, c'est un grand rôle, votre
mandat de coordination, et on parle de la création de la direction de la lutte
à la violence sexuelle et à la violence conjugale au sein du ministère. Et je
voulais voir, il est en place, comment ça fonctionne?
Mme Biron : ...administratif,
puis on n'a pas vraiment le choix, parce que tout le monde est là, tu sais,
c'est beaucoup plus de s'assurer que...
Mme Garceau : Qu'est-ce
que vous voulez dire par : Tout le monde est là?
Mme Biron : Bien, ça
touche 18 ministères et organismes, alors ça prend des représentants tous
autour de la table. Ce n'est pas moi personnellement qui assiste à ça, c'est un
comité administratif pour s'assurer que tout le monde fait son devoir pour
protéger les droits des femmes ou pour que la condition féminine avance. Mais
c'est certain que, si on n'a pas ce type de comité là, bien, on peut en
échapper au passage. Alors, le comité, il est en place et il fonctionne très
bien.
Mme Garceau : O.K. Et le
comité, depuis, a été mis en place depuis quand?
Mme Biron : Bien,
écoutez, c'est un comité administratif. Je pense que je vais demander à la
secrétaire du Secrétariat de la condition féminine d'élaborer davantage, parce
qu'elle, c'est l'administration, alors je pense que c'est elle qui va être
capable de mieux répondre.
Mme Garceau : Consentement.
Mme Biron : Madame
Fehrenbach, peut-être.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : La parole est à vous.
Mme Ferembach (Catherine) : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je m'excuse, je pensais que vous parliez de la secrétaire.
Est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole? Merci beaucoup.
Consentement. Vous pouvez juste vous présenter avant de...
Mme Ferembach
(Catherine) :
Bonjour.
Catherine Ferembach, sous-ministre associée au Secrétariat à la
condition féminine. Alors, oui, d'entrée de jeu, là, les différentes... la
différente direction et comités sont en place. Peut-être, si je peux me
permettre, je dirais que le rapport Rebâtir la confiance, c'est vraiment tout
un changement de culture à l'intérieur du gouvernement du Québec. Bien sûr, par
le patient, on travaillait de concert avec les ministères et organismes, mais
le rapport Rebâtir la confiance est vraiment venu nous donner une impulsion
très différente et un rôle aussi, je dirais, différent dans le sens de
consolider pour le Secrétariat à la condition féminine. Ça fait presque huit
ans, neuf ans, que je suis au Secrétariat à la condition féminine. Quand je
suis arrivée au secrétariat, il y avait à peu près 1 à 2 personnes qui
travaillaient sur le dossier de la violence sexuelle et violence conjugale.
Aujourd'hui, c'est une direction complète, et c'est à elle qu'on faisait
référence dans la stratégie intégrée en violence sexuelle. Il y a une direction
complète qui travaille avec une directrice qui...
Mme Garceau : ...
• (12 h 10) •
Mme Ferembach (Catherine) : On
a une dizaine de personnes dans cette direction-là. On est à peu près 42 au
niveau du secrétariat, alors il y a une dizaine de personnes qui sont dans
cette direction là. Ça vous donne une idée. Je dirais, en plus de toutes les
activités de communication qu'on peut avoir, les campagnes qui ont été faites
sont pilotées par le secrétariat à la condition féminine. Ça fait que ça, ça
répond à une partie de votre question sur la direction, qui est... qui est
en... Les personnes sont là, travaillent.
Par rapport au niveau des comités
interministériels, on a effectivement un comité interministériel. Alors, il y a
plusieurs niveaux, hein? Il y a un comité interministériel composé de
sous-ministres associés. Il y a aussi un comité interministériel qui est plus
composé, je dirais, de directeurs et il y a aussi des échanges avec les
professionnels. Alors, c'est à plusieurs niveaux que ça se joue. Ça, c'est
comme le gros morceau. Mais très honnêtement, notre pain quotidien, c'est le
lien avec les ministères et organismes et les organismes sur le terrain. Je
vous disais, tantôt, que Rebâtir la confiance à amener une nouvelle façon de
travailler. La pandémie aussi a amené une nouvelle façon de travailler. Je vous
donne un exemple concret. Au début de la pandémie, rapidement, on s'est aperçu
qu'il y avait des enjeux en matière de violence conjugale, malheureusement,
colossaux, qui étaient en train de se présenter. Et il fallait qu'on établisse
une communication soutenue avec ceux qui travaillaient, celles qui
travaillaient, devrais-je dire, sur le terrain. Et on a mis sur pied avec le
ministère de la Santé et des Services sociaux un rendez-vous qui avait lieu
presque tous les jours, mais au moins une fois par semaine durant la pandémie,
avec les regroupements de maisons d'hébergement SOS violence conjugale, et le
ministère de la Santé et des Services sociaux. Cette expérience-là a été
tellement positive, puis je vous dirais que c'était un comité qui continue à se
réunir. C'est ça, la bonne nouvelle, ça...
Mme Garceau : ...la
fréquence de ces réunions?
Mme Ferembach (Catherine) : Ces
réunions-là, depuis la...
Mme Ferembach (Catherine) : ...j'oserais
dire la fin de la pandémie. Je touche du bois en disant ça, mais vous me
comprenez dans l'esprit.
Mme Garceau : Ce n'est pas
que ce n'est pas évident de fixer la date au niveau du moment de la fin de la
pandémie, mais...
Mme Ferembach (Catherine) : Alors,
durant la pandémie, c'était au moins une fois par semaine. Maintenant, c'est
une fois par mois qu'on les rencontre, et je vous dirais que c'est des
discussions très ouvertes. Alors, on n'a pas d'ordre du jour établi. Là, on
arrive en réunion puis on dit : Bon, c'est quoi les points? On a une
discussion très ouverte avec la santé. Parfois, il y a des questions qui sont
posées. On revient la semaine... le mois suivant avec les réponses. Et donc
c'est comme ça, je vous dirais, quand on a établi des liens de collaboration et
de communication qui n'existaient pas avant Rebâatir et avant la pandémie.
Alors, pour répondre à votre question, oui, il y a des comités... Et puis, là,
je vous ai nommé quelques-uns, là, mais je ne pourrais pas vous parler de celui
sur les tribunaux spécialisés. Je pourrais vous parler du comité de travail en
violences conjugales. Il y en a un certain nombre. Mais, comme je vous disais,
ça, c'est au-delà des rencontres bilatérales que l'on fait avec les ministères
et organismes.
Mme Garceau : O.K. Merci
beaucoup.
Mme Ferembach (Catherine) : Je
vous en prie.
Mme Garceau : Mme la
ministre, je voulais... vous avez mentionné... À un moment donné, vous parliez
d'avoir des discussions avec le ministre de la Santé, et j'aimerais savoir si
vous avez eu des discussions avec lui concernant les femmes handicapées, les
femmes qui ont des déficiences physiques. Je le sais qu'on a tous reçu ou tous
reçu un courriel du Groupe de moëlle épinière et motricité Québec. Il y avait
un bref vidéo. Je dois vous dire que j'ai été... C'était déchirant de voir les
problèmes de ces femmes. Il y a 6 000 femmes au Québec, chaise
roulante, qui ont handicap physique, et les soins de santé, les services et les
équipements ne sont pas adaptés aux femmes, et donc pour les mammographies, les
tables au niveau d'examen gynécologue... avec un gynécologue et tout, il y a
une atteinte à leur dignité. Je ne sais pas, est-ce que vous avez pris
connaissance du courriel? Est-ce que ça vous dit quelque chose?
Mme Biron : Je suis obligée
de vous dire que je ne sais pas de quoi vous parlez. Je n'ai pas vu ça du tout.
Mme Garceau : O.K. Le vidéo,
ça fait le lien. En tout cas, le titre c'est Mes mes seins et mon utérus
comptent aussi. Je veux juste vous donner une description assez bref. C'est un
vidéo de sensibilisation au manque d'accès aux soins de santé spécifiques aux
femmes qui vivent en situation de handicap. Des femmes y témoignent de manque
d'équipements adaptés et des délais inacceptables pour des mammographies, des
examens de... gynécologique, des échographies, des suivis de grossesse et
périnatal. Elle y dénonce aussi la condescendance et l'ignorance du corps
médical à leur réalité. Ils ont des besoins particuliers. Je vais vous
transmettre le courriel et le vidéo et j'apprécierais beaucoup un suivi de
votre part et aussi auprès du ministre de la Santé parce que je trouve vraiment
ça complètement inacceptable que pour 600 000 femmes, elles n'ont pas
accès à de l'équipement médical et aux soins de services adaptés à leurs
besoins.
Mme Biron : Comme je n'ai pas
l'information, là, c'est assez difficile, alors je vais vous faire une réponse
à chaud. Ce que je vais vous dire, c'est que je vais sensibiliser le ministre
de la Santé à cette question-là et j'espère que lui, il est au courant ou à
tout le moins ses équipes, et qu'il y a des avancées qui se font de ce côté-là.
J'ai peine à imaginer qu'on n'a pas... ce n'est pas possible d'avoir ces
services-là, que 600 000 femmes sont privées de ce type de services au Québec.
Mme Garceau : Il y avait
dans... Pardon?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 30 secondes.
Mme Garceau : Ah!
30 secondes.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À votre bloc.
Mme Garceau : O.K. Donc,
non.... Juste pour vous mentionner que dans la stratégie gouvernementale pour
l'égalité entre les femmes et les hommes, vous avez une section santé où vous
abordez le sujet, et là, je présume qu'il n'y a pas eu d'actions qui ont été
faites de la Condition féminine à ce sujet.
Mme Biron : Mme Fehrenbach.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le bloc étant terminé, on va pouvoir poursuivre un petit
peu plus tard. Alors, je reconnais maintenant à nouveau la députée de Mercier
pour un bloc de 9 min 10 s. La parole est à vous.
Mme Ghazal : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. J'ai apprécié les échanges tantôt, c'était efficace, puis je
veux que ça continue...
Mme Ghazal : ...de la même
façon. Merci. Donc, je vais... Si vous n'avez pas les chiffres tout de suite,
ce n'est pas grave, ça peut aller plus tard. Je discutais tantôt avec madame...
sur le nombre d'ADS+ qui ont été faites dans la dernière année. J'ai essayé de
chercher ça sur les réseaux... dans les... sur Internet et aussi les avis qui
ont été produits pour différents ministères. Parce que l'idée, ce n'est pas
juste de produire des avis à l'intérieur du Secrétariat à la condition
féminine, mais pour d'autres. Donc, c'est quelque chose que je peux avoir plus
tard? Très bien. Merci.
Par rapport aux violences sexuelles, je le
sais, là, dans le budget, il y a des montants qui sont là, la ministre nous le
répète souvent, que ce soit la violence... agression sexuelle ou les violences
conjugales. Moi, j'aimerais ça faire appel à la solidarité féminine qui
pourrait exister aussi entre nous de façon transpartisane, comme on l'a fait
d'ailleurs pour l'Iran, j'ai travaillé de façon transpartisane. Il y a beaucoup
de dossiers en matière de condition féminine qu'on peut travailler comme ça.
Moi, je suis certaine que la ministre a apporté une attention particulière au projet
de loi que j'ai déposé, sur lequel j'ai interpellé le ministre de l'Éducation
hier, pour contrer et prévenir les agressions à caractère sexuel dans les
écoles. Donc, j'ai déposé une loi... un projet de loi. Le ministre Drainville a
accepté ma demande de faire une rencontre transpartisane, parce que j'ai fait
la sortie avec les oppositions où on a parlé d'une seule voix avec les jeunes
pour les protéger de la même façon qu'on les fait dans les cégeps et les
universités. J'ai même ici, devant moi, la loi qui vise à combattre les
violences à caractère sexuel dans les cégeps et dans l'enseignement supérieur
qui existe, j'ai le rapport de mise en œuvre. C'est extrêmement important comme
geste qui a été posé il y a quelques années. Et pour les écoles, c'est une
grande demande.
Donc, je voulais savoir qu'en pense la
ministre, du projet de loi que j'ai déposé pour combattre... pour rendre nos
écoles sécuritaires face à tous les cas ignobles, là, qui sont sortis dans les
médias. Je ne veux pas qu'elle me dise qu'elle trouve ça horrible, je le sais,
juste qu'elle me dise, dans le peu de temps qu'on a, qu'est-ce qu'elle pense du
projet de loi que j'ai déposé et si elle va y porter attention. Même si ça
concerne Éducation, ça a quand même un impact, là, sur les jeunes femmes, les
jeunes garçons aussi. Mais je voulais l'entendre l'entendre là dessus.
Mme Biron : Ce projet de loi
là, si je ne me trompe pas, c'est un copier-coller du projet de loi que vous
aviez déposé en 2017.
Mme Ghazal : Exact. C'est la
deuxième fois qu'on le fait. Cette fois, on l'a fait avec aussi les partis
d'opposition. Il y a les comités de parents qui disent qu'ils attendent la même
chose. Une réalité là, les jeunes... Un jeune qui a 17 ans ou une jeune
qui a 17 ans est plus protégée si elle va au cégep que dans les écoles
secondaires en ce moment parce qu'il existe une telle loi dans l'enseignement
supérieur.
Mme Biron : Est-ce que je...
Est-ce que vous alliez... Je pense que vous avez une rencontre qui est prévue
avec le ministre de l'Éducation, hein, concernant ça.
Mme Ghazal : Oui. Bien, en
fait, comme je l'ai dit... Tout à l'heure, vous avez dit... En fait, ma
collègue la députée de Sherbrooke avait déposé la loi en 2022. Moi, je la
dépose maintenant. Ce n'était pas en 2007... en tout cas, j'ai... Et, oui, j'ai
demandé une rencontre et le ministre l'a accepté. Mais maintenant je fais appel
à la solidarité féminine aussi de la part de la ministre. Je suis sûre qu'elle
aussi, elle est interpellée comme ministre de la Condition féminine face à
cette situation-là, et je voulais savoir si elle va se joindre à moi, au Parti
québécois, au Parti libéral du Québec pour convaincre la ministre à adopter la
loi ou au moins à la regarder de façon beaucoup plus attentive, disons.
• (11 h 20) •
Mme Biron : C'est sûr que je
me sens interpellée, mais ce que je vais vous dire là-dessus, Mme la députée,
c'est qu'ayez votre rencontre avec le ministre de l'Éducation. Parce que, dans
le fond, c'est lui qui va voir l'ensemble du dossier... et déjà commencer à
travailler sur cet enjeu-là, le protecteur de l'élève devrait jouer un rôle
important. Alors, je pense que, dans le bon cheminement des choses, c'est que
vous ayez la rencontre avec lui, vous allez voir comment les cartes tombent,
puis après, je suis convaincue que vous allez nous faire part de votre opinion
d'une façon ou d'une autre, puis à partir de là, bien, on verra le travail
qu'il a à faire. Mais je pense que le point de départ, c'est ça. Puis je pense
que je me mêlerais de ce qui ne me regarde pas en devançant les choses, alors
que vous avez déjà une rencontre de prévue.
Mme Ghazal : Je vais aller
plus haut que la question de mon projet de loi, je veux dire, quelqu'un d'autre
pourrait déposer un autre projet de loi, puis on pourra en discuter. Ça fait
que je vais aller plus haut, je vais aller sur l'enjeu des agressions sexuelles
dans les écoles. La ministre a vu, comme moi, comme tous les Québécois, toutes
ces histoires-là qui sortent des années plus tard. Parce que, les jeunes, ça,
ça prend tout un courage, de dénoncer, puis souvent elles deviennent adultes
pour dénoncer. Et, en ce moment, il y a des cas qui sont rapportés dans les
médias quotidiennement où on a l'impression que les directions, ils n'ont rien
fait. Des fois, ils ne le font pas parce qu'ils n'ont pas le leadership, des
fois, ils ne se sentent pas outillés. Moi, je me fais interpeller des fois par
des gens qui me disent : Bien, on...
Mme Ghazal : ...mais pas...
J'ai l'impression que, dans mon école, par exemple, on n'est pas outillés, on
n'en parle pas, et tout ça. Donc, qu'est-ce que la ministre a l'intention de
faire en lien avec les agressions sexuelles qui ont lieu dans les écoles?
Mme Biron : Honnêtement, Mme
la députée, je n'en reviens pas du nombre d'allégations d'agression sexuelle
dans les écoles, et ça se multiplie. Et je pense que mon collègue de
l'Éducation aussi n'en revient pas, et ce n'est pas pour rien qu'il a décidé de
faire une enquête à ce sujet-là. Je pense que c'est tout à fait pertinent. Il a
agi promptement parce qu'il était sans doute, lui aussi, comme moi, horrifié de
la situation. Alors, je pense qu'on va le laisser progresser, parce qu'il a la
situation bien en main, puis je sens qu'il a énormément de volonté d'agir.
Moi-même, comme vous... Je pense qu'on est exactement au même endroit, tout le
monde, et on est très inquiets de ce qui se passe dans nos écoles.
Mme Ghazal : Bien, tout à
l'heure, vous parliez de Rebâtir la confiance, tout ça. Ça, ça a été fait parce
qu'il y avait vraiment eu une volonté politique de tous les partis de
travailler de façon transpartisane sur cet enjeu, parce qu'il n'y a pas de
petite politique à faire sur les agressions sexuelles. Il y a eu des actions qui
ont été menées par votre gouvernement, notamment les tribunaux spécialisés, il
y a de l'argent, et tout ça. Après ça, on peut discuter des détails, mais on a
senti cette volonté-là. Moi, je pense que la même chose doit être faite pour
les agressions sexuelles sur des mineurs dans les écoles. Il y a un problème,
c'est reconnu.
Il ne faut pas laisser uniquement le
ministre de l'Éducation... Votre rôle, c'est de travailler de façon, aussi,
transversale, d'interpeller vos ministres, de ne pas dire : Bien, lui, il
va le faire puis il va... on va en parler à un moment donné. Moi, j'invite la
ministre à s'engager aussi là-dedans. Parce que ce que je demande... aussi, le
projet de loi, mais, encore une fois, on peut aller plus largement... c'est
avoir des ressources pour, oui, recueillir les plaintes à l'intérieur de
l'école, ça ne peut pas être juste fait à l'extérieur. Et je pense qu'il y a...
Je vous invite, en tout cas, fortement à travailler avec le ministre là-dessus.
Pour aller sur les violences conjugales,
il y a un mouvement qui se dessine en Ontario pour demander au... Donc, ça,
c'est provincial, c'est-à-dire que l'autre province, l'Ontario, demande au
gouvernement fédéral d'ajouter le terme «féminicide» au Code criminel. Eux ne
peuvent pas le faire. Nous, au Québec aussi, on ne peut pas le faire, on n'a
pas de Code criminel, parce qu'on est encore dans une fédération. J'aimerais
savoir : Que pense le... Est-ce que la ministre est d'accord, elle aussi,
de demander au gouvernement fédéral d'ajouter le terme «féminicide» dans le
Code criminel? Parce qu'une fois qu'il est défini, puis qu'il est écrit, bien,
on ne se pose pas 56 000 questions, puis ça devient une priorité, puis on
peut agir là-dessus. Parce qu'en ce moment, il n'est pas dans le Code criminel.
Mme Biron : Bien, j'ai
tendance à vous dire que, tout à fait, je pense que c'est une bonne idée, mais
j'en ai pas mal plein les bras avec ma juridiction. Mais je vais les laisser
travailler. Mais je vous dirais, d'emblée, que, oui, je suis favorable à ce
qu'on indique «féminicide».
Mme Ghazal : Puis est-ce que
la ministre serait d'accord, par exemple, qu'on... d'interpeller le
gouvernement fédéral pour que cette notion-là, c'est-à-dire sans le... parce
que nous... vous ne pouvez pas le faire, de toute façon, nous, on ne peut pas
le faire... interpeller le gouvernement fédéral pour ajouter «féminicide» dans
le Code criminel? Est-ce qu'elle serait prête à aller jusque là?
Mme Biron : Je suis
régulièrement en contact avec la ministre responsable de la... je ne me
souviens plus de son titre... Mme Ien, mais son titre, c'est...
Mme Ghazal : Mais est-ce que
vous vous engagez à lui demander d'ajouter «féminicide»?
Mme Biron : Je vais la voir à
la fin de l'été puis je vais lui en parler.
Mme Ghazal : D'ajouter
«féminicide»?
Mme Biron : Oui.
Mme Ghazal : Donc, si...
O.K., très bien. Il reste combien de temps?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 22 secondes.
Mme Biron : Vous voyez, je
fais ça comme vous m'avez dit, là, je suis rapide puis je vous dis oui à
presque tout.
Mme Ghazal : Oui, j'aime ça,
j'aime ça beaucoup, beaucoup, j'ai des réponses. Équité salariale, là, en 22
secondes. Ma collègue la députée de Sherbrooke a interpellé la ministre du...
la présidente du Conseil du trésor sur le fait que, dans le secteur public, il
y a 30 000... puis je pense que c'est juste dans le système de santé... de
plaintes...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...bloc est terminé.
Mme Ghazal : Donc, vous allez
pouvoir être prête plus tard. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, le bloc est terminé pour la deuxième opposition. Je
reconnais maintenant, pour un troisième et dernier bloc, la députée de
Robert-Baldwin, pour une période de 18 min 10 s.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Mme la ministre, je suis très préoccupée, et des milliers de
femmes sont très préoccupées par le fait que les maisons d'hébergement, au
Québec, débordent. Il y a... On a une crise. Non seulement est ce qu'on est en
crise en ce moment, mais elle est là depuis un certain moment, et je tente de
voir quelles sont les mesures concrètes que vous, en tant que ministre... mais
que votre gouvernement met en place...
Mme Garceau : ...pour
contrer la pénurie de maisons d'hébergement, de places pour les femmes. Et je
dois vous dire que... Et je cite l'article du journaliste Hugo Pilon Larose de
La Presse du 25 avril 2023 parce qu'est ce qui est préoccupant dans tout
ça, c'est les demandes, juste SOS Violence conjugale. Et dans un certain sens,
c'est... Je ne veux pas dire que c'est bon qu'il y ait tant de demandes, mais
au moins les campagnes de sensibilisation ont fait en sorte que les femmes, des
milliers de femmes trouvent le courage d'appeler pour sortir d'une situation de
violence. Mais là, on a fait les campagnes de sensibilisation, et là on fait
face à pas 5 000, 10 000. C'est des demandes, juste d'aide. SOS Violence
conjugale, on est dépassé à 125 % au niveau des demandes. On regarde des
demandes qui ont atteint, là, 58 303 en 2021-2022. Probablement cette
année, ça va être 51 521 demandes.
Mais moi, qu'est ce qui me préoccupe,
c'est les demandes d'hébergement, juste SOS Violence conjugale. On ne parle
même pas de toutes les demandes qui ont été faites auprès, là, de chaque maison
d'hébergement pour de l'hébergement par les femmes. Là, juste SOS Violence
conjugale, on est, 2021-2022, à 10 020 demandes d'hébergement. Mais là,
Mme la ministre, on n'a pas 10 000 places au Québec. Je crois qu'on
a, d'après mes données, 1 590 places en maison d'urgence, maison de
première étape, et 400 environ en deuxième étape. Qu'est-ce que le gouvernement
fait au niveau de la création de places? Parce que j'ai vu les budgets, il y a
des gros montants, mais en ce moment il y a une crise importante, et j'aimerais
comprendre quel est le plan d'action du gouvernement.
Mme Biron : Merci pour
cette question-là parce que je sais que c'est un sujet qui vous tient à cœur.
D'ailleurs, je le sens quand vous en parlez, que l'émotion monte.
Mme Garceau : Ancienne
présidente d'un refuge. Donc, oui.
• (12 h 30) •
Mme Biron : Oui. Bien,
je vous comprends. Puis d'ailleurs j'en ai visité parce que je suis allée à
Montréal il y a deux ou trois semaines pour en visiter. Je trouve qu'il n'y a
rien comme le terrain quand on se déplace, quand on va voir sur place. Et là je
fais juste une petite parenthèse parce que j'ai été vraiment impressionnée
d'abord par le niveau de professionnalisme des femmes qui connaissent leur
affaire puis qui savent exactement comment bouger et puis qui... qui
travaillent très bien. Puis, avec la nouvelle technologie, on a vu aussi les
nouvelles passer. Là, je fais... je fais un long préambule, mais c'est parce
que j'ai été bien impressionnée par cette question-là.
Alors, en une phrase, parce que, là, je
vais vous... je vais vous donner plus de détails, là. Il n'y a aucune femme qui
sera laissée sur le carreau. Une femme qui veut dénoncer sera prise en charge.
Si les maisons d'hébergement ne sont pas capables de prendre la femme, nous...
La femme! Prendre, je veux dire, la dame ainsi que ses enfants. Nous avons
installé un programme d'urgence et nous nous occupons de son transport, de ses
frais de subsistance, de son hébergement. Je comprends que c'est froid à
l'hôtel, que ce n'est pas parfait, mais à tout le moins, on fait quelque chose
et on ne la renvoie pas directement dans son milieu violent. Alors nous allons
la sortir, nous en occuper, trouver un endroit qui peut convenir à ses besoins.
Vous allez me dire : Oui, mais il
faut qu'elle se déplace. Peut-être, mais on ne la laissera pas retourner. Les
maisons d'hébergement, c'est une chose. Puis je dirais même qu'on a rajouté de
l'argent dans le dernier... dans le dernier budget, là. Déjà, il y a beaucoup
d'argent. Même les regroupements de... Puis, bon, si vous connaissez un peu le
milieu, bon, il y a le regroupant, l'alliance, les associations, puis personne
ne se plaint parce que l'argent est là, il est au rendez-vous, mais ce qui est
la bonne nouvelle dans cette dureté de la vie, c'est que les femmes dénoncent
de plus en plus. Alors ça, déjà, on a quelque chose parce que, moi,
honnêtement, ça me préoccupe beaucoup, les femmes qui ne dénoncent pas, qui
restent dans leur milieu. Puis je ne sais pas quoi faire pour essayer de
leur... de leur dire... Souvent, elles s'isolent, elles ne sont pas avec leur
famille. Je ne sais pas quoi leur dire pour leur... pour essayer de les sauver
ou de les...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Biron : ...là, mais, quand
elles dénoncent, bien, c'est déjà un premier pas, puis un pas important. Alors,
on essaie... on rajoute des endroits. Il y a des places, il y a jusqu'à 179 places
qu'on devrait ajouter cette année, il y a des places qui sont en construction.
Mais, je vous le dis, il n'y a aucune femme qui sera laissée pour compte si
elle veut dénoncer la violence qu'elle vit dans son milieu personnel, ainsi que
pour ses enfants.
Mme Garceau : Malheureusement,
il y en a, Mme la ministre, parce qu'il y en a plusieurs qui retournent à leur
résidence, l'environnement toxique et de violence, parce qu'il n'y a pas de
place, et même SOS en parle, SOS Violence conjugale, Mme Claudine Thibodeau en
parle, là, dans l'article de La Presse. Et toute cette question de fonds d'urgence,
c'est vraiment extrêmement temporaire, parce que ma compréhension, c'est
comme... sept jours après ça, il faut avoir un lien avec une maison d'hébergement.
Donc, ce n'est pas... Elle n'est pas là, la... La solution est trop temporaire.
Là, c'est une question de... On a des demandes importantes d'hébergement, et, à
ma connaissance, puis je n'ai pas encore les détails, j'aimerais beaucoup avoir
les détails, parce qu'on déborde le 10 000. Parce que je suis en communication
avec la fédération, l'alliance, le regroupement, donc, et on l'a... les
statistiques, on les a, les données, et j'ai juste... La dernière année, là, c'était
10 025. Puis le 10 025, ça, c'est les femmes qui ont été refusées, l'hébergement,
parce qu'il y avait un manque de places. Donc, si je regarde juste le
regroupement et la fédération, les deux ensemble, là, l'année dernière, c'était
10 025 refus. J'ai SOS Violence conjugale qui me dit... Eux autres aussi, c'est
un autre 10 000.
À un moment donné, là, c'est des chiffres
hallucinants, et il me semble qu'on n'a pas en ce moment, je ne le vois pas...
Et, on le sait très bien, tous les groupes nous demandent des places, on a
besoin d'ajouter des places. Et quel est le plan pour la création de places?
Mme Biron : D'abord, SOS
Violence conjugale, c'est un partenaire pas juste important, mais essentiel. C'est
beaucoup par là que les demandes passent et c'est c'est par là qu'on est
capable de déployer les mesures d'urgence si on a besoin de mesures d'urgence.
Bon.
Vous me demandez un bilan. Je vous dirais
que, pour les années 2022-2023, c'est 179 places en maison d'hébergement d'urgence
qui ont été créées dans la dernière année. Mais on a continué. Dans le cadre du
budget 2023-2024, qui a été déposé au mois de mars, en ce qui concerne les
maisons de première étape, le financement annuel des maisons était de 77...
plus que 77 millions, et qui va... et ça va atteindre, d'ici 2026-2027,
139,5 millions. On parle d'une hausse de 81 %.
Alors, il y a un effort qui est fait, il y
a un effort qui est fait également pour l'aide d'urgence, et on a aussi mis en
place des cellules d'intervention rapide. Parce que, oui, il y a les maisons d'hébergement,
mais des fois il y a autre chose qui permet de régler différentes situations.
Dans la cellule de crise, en fait, l'idée, c'est d'œuvrer en collaboration avec
les différents partenaires qui sont sur le terrain. On en a amplement parlé,
là, des 18 ministères et organismes avec qui on travaille. Alors, ce que
ça veut dire... on retrouve dans ces cellules-là des policiers, la DPJ, les
maisons d'hébergement, les organismes pour conjoints violents. Alors, ce qu'on
peut faire des fois, c'est... on peut référer directement à la police, on peut
travailler autrement avec la DPJ également pour protéger les enfants.
Alors, oui, les maisons d'hébergement, c'est
une chose, mais il y a d'autres outils qui sont en place. Notre gouvernement,
avec Rebâtir la confiance, démontre, je pense, avec ses axes d'intervention
bien définis et ses 58 actions, à quel point il prend la situation au
sérieux, et non seulement il prend la situation au sérieux, mais l'argent est
là, et nous, comme rôle de coordonnateur qu'on a, on a parlé... Le Secrétariat
de la Condition féminine, depuis qu'on est arrivés au pouvoir, son budget d'opération
est passé de 17 millions...
Mme Biron : ...à plus de 29
millions de dollars par année. Alors, bien, ce que je veux dire, c'est
qu'il y a du travail sur le terrain qui se fait, et on essaie de trouver les
outils nécessaires, notamment soit par la cellule de crise, soit par les
maisons d'hébergement, soit par l'aide d'urgence. On essaie de régler les
situations, mais, comme je vous le dis, des femmes qui dénoncent ne seront pas
laissées pour compte.
Mme Garceau : Les millions de
dollars dont vous venez de mentionner... Parce qu'il n'y a pas eu... Dans le
budget, là, du mois de mars, c'était 10 millions sur cinq ans, puis la plupart
de l'argent est allé aux maisons de deuxième étape, ce n'était pas pour la
création de places. Moi, j'aimerais savoir, de tous les millions, là, il y a 92
millions puis un autre 14... 22 millions, combien, de cet argent-là, le
financement va directement dans la création de nouvelles places. Et j'aimerais
aussi... les 179 places dont vous avez mentionné dans la dernière année,
j'aimerais que vous me fournissiez, s'il vous plaît, la liste. Je présume que
ça, ces 179 places là, c'est des consolidations, qui veut dire que c'est des
places qui ont été ajoutées dans les maisons d'hébergement existantes.
Mme Biron : C'est vrai qu'on
a mis plus d'argent. Je pense que c'est 30 millions pour les maisons de
deuxième étape. Il y en a 30, justement, des maisons de deuxième étape. En
première étape, je vous dirais que des maisons d'hébergement, on prévoit de
nouvelles constructions, notamment en Outaouais, à Montréal et en
Abitibi-Témiscamingue, pour une quarantaine de places supplémentaires.
Je pense que notre gouvernement montre
clairement, avec les 179 places qui étaient annoncées dans le dernier... dans
l'avant-dernier budget, qu'il y a vraiment un effort pour accueillir les
femmes. Et je me répète, les femmes qui... où il n'y a pas de place en maison
d'hébergement, nous ne les laissons pas seules à elles-mêmes, nous ne leur
disons pas : Retournez chez vous. On trouve une mesure d'urgence et on
s'assure qu'elles n'ont rien à débourser. On les nourrit, on les loge et on
s'assure qu'elles puissent être transportées.
Mme Garceau : ...je m'excuse,
mais...
Mme Biron : Alors, le travail
se fait, et je pense qu'on est très en action.
• (12 h 40) •
Mme Garceau : Je comprends,
mais on parle... le fonds d'urgence, là, c'est sept jours. Ça, ça ne peut pas
être la solution pour régler la pénurie de places en hébergement. Parce que,
même, je vous écoute, je comprends que vous faites des efforts, je comprends
qu'il va y avoir 179 nouvelles places, peut-être un autre 40, mais on a des
appels, en ce moment, de 10 000 demandes, 10 000 demandes de places en
hébergement. C'est là où je ne comprends pas la vision du gouvernement
concernant ce dilemme, ce problème qui est monumental et qui cause beaucoup
d'anxiété au niveau des femmes.
Parce que, même SOS nous dit : Des
fois, là, il faut qu'on demande aux femmes... elles nous appellent puis on leur
dit : Pouvez-vous nous rappeler plus tard?, parce qu'ils n'ont pas de
place. Ça fait qu'à un moment donné, et je vous le dis avec grand respect,
parce que j'ai fait 25 demandes d'accès à l'information, là, concernant le
nombre de refus, le nombre de places qui manquent, il n'y a pas un ministère,
il n'y a pas un CIUSSS, il n'y a pas un centre intégré, les données ne sont pas
disponibles.
Donc, comment est-ce qu'on peut élaborer
un plan d'action pour combler cette pénurie si on ne connaît pas, si on n'a pas
centralisé les données au niveau du nombre de refus et aussi le manque de
places, afin de pouvoir avancer, afin de pouvoir progresser? Parce qu'avec
grand respect, 179 puis 40, là, ça ne va pas aider... quoi, l'autre 900 femmes
ou 800 femmes qui appellent puis qui n'ont pas d'hébergement, puis même
probablement, plus parce que SOS, c'est 10 000, puis le regroupement, puis la
fédération, c'est un autre 10 000. Il est là, l'enjeu.
Mme Biron : Bien, comme je
vous ai dit, il y a plus d'une façon de régler la situation. Il y a les
cellules d'urgence, où on a mis en place plus d'une ressource pour venir en
aide aux femmes qui...
Mme Biron : ...sont dans une
situation difficile. Il y a actuellement une trentaine de maisons de deuxième
étape qui sont en construction. Nous construisons également des maisons de
première étape. Nous avons fait de la lutte contre les violences une priorité,
et nous allons de l'avant. Mais vous avez raison sur un point, c'est vrai que
les associations, alliances, regroupements de maisons d'hébergement gagneraient
à... Vous avez ouvert la porte à une plus grande reddition de comptes. Ce
serait effectivement une option, d'être capables de mieux voir le portrait à
même ce que pourraient nous donner les maisons d'hébergement. Mais je pense que
le gouvernement remplit son rôle et s'assure qu'aucune femme ne doive retourner
chez elle si elle veut quitter sa maison.
Mme Garceau : Mme la
ministre, les maisons d'hébergement, à chaque année, ils font un rapport
d'activité, ils doivent... au niveau de leur financement, le PSOC, et tout ça,
là, ils ont... ils font déjà la reddition de comptes. Moi, je parle du
gouvernement. Le gouvernement a une responsabilité et un devoir de cueillir, de
faire la collecte de cette information-là. Parce que ce n'est pas les maisons
d'hébergement qui vont aller élaborer le plan d'action du gouvernement, c'est
le gouvernement. Eux, ils ont fait, elles ont fait leurs devoirs de compléter
les rapports. Puis, je vous dis, c'est un travail colossal qu'ils font ou
qu'elles font pour chercher leur financement, pour maintenir le financement
qu'ils reçoivent du PSOC, et tout ça. Mais là je parle, moi, d'un tout un autre
sujet, et ça, c'est votre responsabilité. Les données sont là, les données sont
là, mais il me semble qu'un ministère ou votre ministère, vous êtes en vertu de
rebâtir la confiance, puis plusieurs recommandations, par de la création de
maisons d'hébergement. Donc, en tant que coordonnatrice de tout ça, les données
au niveau des refus de femmes annuellement, le manque de places annuellement
doit être centralisé au ministère afin que vous puissiez avoir un portrait réel
de la situation.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Le temps imparti à votre
formation est terminé. Alors, je me tourne pour un bloc de
14 min 35 s du côté du gouvernement. Alors, j'ai une première
intervention, la députée de Vimont.
Mme Schmaltz : Merci, Mme la
Présidente. Alors, bonjour à toutes, parce que vu que nous sommes toutes des
femmes autour de la table, sauf monsieur là-bas, mais... alors je salue,
monsieur aussi. Alors, Mme la Présidente, le Québec prône l'égalité entre les
hommes et les femmes. C'est une valeur qui est sûre, qui est chère aux
Québécoises et aux Québécois. Le Québec, d'ailleurs, a fait des pas de géant à
ce sujet-là, des pas qui ont été reconnus à l'international et qui, encore aujourd'hui,
sont cités en exemple. On a qu'à penser notamment à nos systèmes... notre
système de services de garde ou encore au RQAP.
Ceci étant dit, malheureusement,
l'égalité... n'a pas été encore atteinte, et en bon indicateur, Mme la
Présidente, de ces inégalités est la question de la violence faite aux femmes.
Encore aujourd'hui, les femmes sont sur-surreprésentées parmi les victimes de
violences sexuelles ou encore conjugales. Le Québec a été secoué d'ailleurs par
la vague de féminicides en 20 21. Je pense qu'on est... on se rappelle tous de
cette période pas très réjouissante. Ce n'est pas un jour... Il n'y a pas un
jour encore qui se passe sans qu'un procès ne fasse les manchettes, Mme la
Présidente, en ce qui a trait à soit une agression ou encore une violence
sexuelle à l'endroit des femmes. On le sait, ces formes de violence laissent
des traces importantes, des traumas, des... qui peuvent les suivre
malheureusement toute une vie, qui va nécessiter bien souvent du soutien
psychologique pour ces femmes-là. Les enfants, les témoins, souvent, ne sont
pas en reste, parce que ce sont des gens qui malheureusement sont témoins, mais
doivent rester impassibles devant ce qui arrive. Alors, on comprend l'enjeu de
tout ça. C'est ça, ils peuvent voir des scènes, ils peuvent être marqués à
jamais par des images peut-être qu'ils n'auraient jamais dû voir, bref. Si vous
permettez, Madame...
Mme Schmaltz : ...La
présidente. Je vais avoir trois petites questions pour vous, Mme la ministre.
Je voulais voir comment vous voyez cet enjeu de violence, naturellement, qui
est faite aux femmes. Aussi, j'aimerais peut-être qu'on revienne aussi sur ce
qui a été fait, justement, pour contrer cette violence à la fois conjugale et
sexuelle. Et puis, en troisième... En troisième lieu, pardon, j'aimerais savoir
comment vous allez aborder ce phénomène.
Mme Biron : Merci beaucoup,
Mme la députée de Vimont. C'est très agréable de vous voir ainsi que toute
l'équipe de députées femmes qui m'accompagnent dans cette... j'allais dire
«Épreuve», mais, je pense, «conversation» serait plus appropriée. Non, mais
c'est quand même agréable parce qu'on peut vraiment échanger sur des sujets qui
nous tiennent à cœur, et et je l'apprécie beaucoup, mais ça demande beaucoup de
lecture et de préparation, c'est en ce sens-là que je voulais dire ça. Mais
c'est certain que, quelles que soient les victimes au Québec, je pense que de
dénoncer, c'est la chose à faire. Les organismes communautaires sont autonomes,
ils organisent leur façon de faire, ce sont des partenaires avec le
gouvernement et nous sommes là pour les aider. Les ressources aussi sont là
pour les accompagner.
D'abord, la stratégie intégrée en violence
conjugale et sexuelle, je pense que c'est la feuille de route nécessaire pour
savoir où le gouvernement s'en va. Les objectifs sont clairs. Il y a quatre
grands objectifs. On veut d'abord s'assurer que notre réponse, la réponse
gouvernementale, elle est claire. Ça consolide, en fait, toutes les actions qui
ont eu lieu auparavant, notamment les deux plans en violence conjugale
complémentaires, mais également la consultation générale avec les experts qui
nous ont soumis 190 actions. On a pu retirer, là, finalement, une belle
feuille de route avec 58 actions.
Les... et ces actions-là sont précises et
bien déterminées sous trois axes, de prévention, d'intervention et de
développement et de formation de l'expertise. Puis, quand je parle de
formation, je pense notamment aux tribunaux spécialisés. C'est le... c'est les
mêmes règles de droit que... La loi ne change pas, mais, au moins, on fait un
effort pour pouvoir accompagner les différentes victimes de façon... Pour les
accompagner à travers le processus, pour ne pas qu'elles aient l'impression de
revivre à nouveau l'agression qu'elles ont subie.
• (12 h 50) •
Quand je parle de formation, ça veut dire
formation des juges pour qu'ils comprennent davantage ce qui se passe avec les
personnes qui sont dans une situation où elles doivent dénoncer publiquement ce
qui leur est arrivé. Et je vous dirais que ce qu'on a fait avec les tribunaux
spécialisés... Moi, je le vois, comme ministre des Relations internationales,
quand je vais sur la scène internationale, on me pose beaucoup de questions sur
les tribunaux spécialisés. D'ailleurs, la France a démontré son intérêt sur
cette question-là. Notre ministre de la Justice s'est même déplacé en...
notamment, en France, mais également en Grande-Bretagne, où cette façon de
faire spécifique intéresse particulièrement sur la scène internationale.
J'aimerais aussi parler un peu des
bracelets antirapprochements, des bracelets qui sont avant-gardistes. C'est
inspiré de ce qui s'est fait en Espagne. Et on a vu le taux de féminicides
chuter à la suite des bracelets antirapprochement parce que ça protège directement
les femmes qui sont victimes de violence. Mais souvent, les femmes retournent
chez elles et elles craignent toujours que leur agresseur revienne et les
agresse à nouveau. Le bracelet antirapprochement est un... est une avancée
majeure.
Je vous dirais que notre gouvernement a
fait de la violence contre les femmes une priorité. Et c'est près, depuis 2019,
nous sommes arrivés au pouvoir en 2018, nous avons investi près de
1 milliard de dollars qui ont été annoncés pour contrer le phénomène.
Je pense aux sommes significatives qui ont été investies dans les maisons
d'hébergement de première et de deuxième étape. La première étape, j'en ai
visité une, maison, à Montréal, qui comptait des... de l'hébergement de
première ainsi que de deuxième étape. La deuxième étape nécessite un peu plus
de soins. C'est vraiment le moment où les femmes peuvent... Entrent dans une
période de transition, elles ont encore besoin d'accompagnement, quand la
crise...
Mme Biron : ...et que la
femme est sortie de chez elle. Il faut l'aider maintenant à ce qu'elle reprenne
son pouvoir, qu'elle reprenne sa vie et qu'elle reprenne le contrôle de sa
famille. Alors, nous avons décidé, dans le dernier budget, d'investir
substantiellement dans les maisons de deuxième étape. Le gouvernement a ajouté
aux 951 millions de dollars déjà annoncés depuis 2019 un 30 millions
supplémentaires, si bien que l'enveloppe globale depuis 2019 s'élève à 981
millions de dollars. C'est énormément d'argent. Pour ce qui est des
maisons de première étape, le financement était de 72... 77 millions de
dollars en 2019-2020, et ça atteindra 139,5 millions, presque
140 millions en 2026-2027. C'est donc une hausse de 81 %.
Alors, lorsque la vague de féminicides a
frappé en 2021, nous n'avons pas attendu. Nous avons agi rapidement. Nous
avions nos plans. Nous avons mis en place des plans rapides, complémentaires,
qui sont aujourd'hui complémentaires, mais qui, à ce moment-là, voulaient
pallier à la situation d'urgence. En 2021-2026, c'est 222 millions qui ont
été mis sur la table pour des actions prioritaires pour contrer la violence
conjugale et les féminicides à la suite de nombreuses... de la crise que nous
avons vécue au Québec et qui a fait suite à la pandémie.
Alors, je pense que nous allons continuer
dans cette direction-là. Je le disais, le budget du Secrétariat de la Condition
féminine est passé de 17 millions à un peu plus de 29 millions depuis
2018. Le nombre d'effectifs est passé de 28 à 42. C'est un signal que
l'organisme coordonnateur, celui qui fait le liant avec les 18 ministères
et organismes est à la table, et qu'on est là pour rester, et qu'on veut
continuer à lutter contre la violence conjugale et les violences sexuelles.
Mme Schmaltz : Peut-être...
J'ai noté quelque chose, quelque chose d'intéressant dans ce que vous dites.
Sur les 190 actions, vous en avez retenu 158. C'est ça?
Mme Biron : 58.
Mme Schmaltz : 58.
Pardon. Et si je comprends, elles se déclinent en plusieurs axes, dont la
prévention, entre autres. J'ai noté formation, expertise, accompagnement. Au
volet de l'accompagnement, qu'est-ce qui ressort de plus? Qu'est ce que vous
avez remarqué qui est ressorti le plus? Je parle naturellement au niveau des
victimes. Est-ce que les femmes ont tendance peut-être à aller plus de l'avant
parce que l'accompagnement est meilleur?
Mme Biron : L'accompagnement,
c'est la clé parce que les femmes, quand elles dénoncent, elles sont seules
souvent et elles déstabilisent leur environnement. Souvent, des femmes vont...
vont demeurer à la maison pour... pour une question sécuritaire. Alors, elles
ont besoin d'un logement. Elles ne veulent pas quitter leur maison sans leurs
enfants. Alors, il y a tout un écosystème qui doit se mettre au service. Et
c'est là que les cellules de crise prennent leur importance. Quand on parle de
la DPJ, quand on parle des écoles aussi ou on parle des policiers, on parle des
tribunaux, bien sûr, des procureurs qui peuvent accompagner les femmes, mais
également des services spécialisés. Mon collègue Lionel Carmant, le ministre de
la Santé et des Services sociaux, met énormément d'énergie sur ce plan-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je veux juste vous rappeler qu'on ne mentionne pas les
gens, les députés par leur titre, les ministres par leur titre, mais bien par
leur fonction.
Mme Biron : Alors, le
ministre de la Santé. Merci beaucoup, Mme la Présidente, pour cette précision.
J'en prends bonne note. C'est là qu'on voit que je suis toujours une débutante
dans mes fonctions. Je deviendrai un peu plus agile à mesure que le temps
avancera. Alors, oui, le ministre de la Santé et des Services sociaux a mis en
place, a mis... a investi beaucoup d'argent en santé mentale. On commence aussi
à développer l'accompagnement à l'égard des hommes. C'était dans nos priorités
d'action à la fin du mandat, et on commence à y réfléchir davantage.
Alors, on ne peut pas agir qu'avec les
organismes communautaires, par exemple, qui ont des maisons d'hébergement. Je
pense que c'est une clé importante, la maison de première étape, de deuxième
étape, mais il faut avoir un écosystème d'accompagnement beaucoup plus large
pour être capable de venir en aide aux femmes qui décident de dénoncer la
violence qu'elles subissent.
Mme Schmaltz : Merci. Je
voulais céder la parole aussi à ma collègue qui avait une question pour vous.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...tantôt, il reste 2 min 40 s
Mme Gendron : Oui, il ne
me reste que deux minutes. Donc, je vais me dépêcher également. En fait,
bonjour. Bonjour à votre équipe aussi. Nous venons d'aborder, là, par la bande,
la question de l'égalité entre hommes et femmes, que c'est une valeur qui nous
anime au Québec particulièrement. C'est un...
Mme Gendron : ...sujet
important, et je pense que ça touche toutes les générations, et encore plus
aujourd'hui qu'ils l'étaient dans le passé. On parle souvent de l'égalité
homme-femme comme un grand principe ou un idéal à avoir. Vous l'avez mentionné
plus tôt, tantôt, lors de votre passage à l'ONU, il a été dit que les droits
des femmes ont reculé dans les... dans la dernière année, et ce, au niveau
mondial, et que d'assurer les droits des femmes et l'égalité entre les hommes
et les femmes, c'est un combat de tout instant. Comme je prends... je
mentionne, notre présidente de l'Assemblée nationale, elle l'a dit si
bien : "Les femmes ne sont pas une minorité, mais elles sont bien la
moitié de l'humanité." C'est ce que je crois également, ce que j'aimerais savoir
dans le concret, dans le quotidien. On se demande ce qu'on peut faire comme
société pour tendre à l'amélioration de la situation. Comment on peut
accompagner ces acteurs-là partout au Québec pour faire en sorte de poser des
gestes concrets pour l'égalité entre hommes et femmes?
Mme Biron : Merci beaucoup...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : En une minute 10 s.
Mme Biron : ...Mme la députée
de Châteauguay. Je pense qu'on va se revoir après-midi, si j'ai une chance, je
vais répondre mieux. Mais il y a une chose que je vais vous dire, c'est que je
trouve, c'est qu'en matière de condition féminine, souvent j'ai l'impression de
jouer aux serpents ou aux échelles, de bâtir beaucoup, de mettre énormément
d'énergie pour avancer. Et tout à coup, il y a quatre féminicides qui
surviennent, et là, on redescend, du coup. Alors, c'est un effort soutenu qu'il
faut garder. Et surtout, je pense que nous devons envoyer le message aux femmes
qu'il y a des services, s'assurer de tout faire pour les donner et accompagner
les femmes. C'est vrai qu'il y a des femmes qui retournent dans leur... dans
leur domicile et que par moments, on aimerait qu'ils le quittent, mais il ne
faut pas lâcher, il faut toujours être là, les accompagner et les aider à
pouvoir prendre le plein contrôle sur leur vie et ainsi aider leur propre
famille. En fait, l'égalité, ce n'est pas une question de... ce n'est pas un
luxe, c'est un droit. On a le droit. Nous sommes 50-50, on a le droit. Et je
pense que comme ministre de la Condition féminine, je suis la gardienne des
droits des femmes au Québec...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Le temps est terminé.
Merci, Mme la députée. En fait, merci, mesdames pour ces échanges très
respectueux.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h. Bon dîner à toutes!
(Suspension de la séance à 12 h 59)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 heures)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Rebonjour, Mesdames. Je
dis «mesdames» parce qu'on est juste des dames encore cet après-midi. Nous
allons donc reprendre nos travaux.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude du volet Condition féminine des crédits
budgétaires du portefeuille Relations internationales et Francophonie pour l'exercice 2023-2024.
Nous en sommes donc encore une fois au
bloc d'intervention de la porte-parole de l'opposition. Mme la députée de
Robert-Baldwin, la parole est à vous et votre temps est de 17 min 49 s.
Mme Garceau : O.K. Bon retour,
bon retour, tout le monde. Mme la ministre, j'aimerais revenir sur quelques
réponses que vous avez partagées avec vous concernant les nouvelles places en
maison d'hébergement première étape, deuxième étape juste pour clarifier la
situation actuelle et les réponses. Et...
15 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...j'avais
également, là, révisé la stratégie intégrée. En fonction de la stratégie
intégrée, donc, vous avez parlé de 179 nouvelles places. Là, ça, c'est lié
aux maisons d'hébergement d'urgence ou de première étape. C'est ça?
Mme Biron : Oui, c'est ça. C'est
dans l'année dernière. Je pense qu'on en a ajouté cette année. C'est ça, en
maisons, première étape. 172 places en maisons d'hébergement d'urgence ont été
créées l'année dernière. En première étape, il y a de nouvelles maisons qui
vont ouvrir en Outaouais, À Montréal, en Abitibi-Témiscamingue, on parle d'une
quarantaine de places supplémentaires. Et il y a une trentaine de maisons de
deuxième étape qui sont en construction en ce moment.
Mme Garceau : O.K. Est-ce que
je peux juste vous interrompre? Juste parce que j'aimerais aller bloc par bloc
pour...
Mme Biron : Oui. Bon,
allons-y.
Mme Garceau : O.K. 172 places
créées l'année... l'année... dernière, je m'excuse, donc on parle de 2022 à
2023. Et ça, est-ce qu'on parle de nouvelles places créées ou la consolidation?
Mme Biron : Un ou l'autre,
elles soient soit créées ou consolidées.
Mme Garceau : O.K. Parce que
moi, j'ai eu l'opportunité d'être en crédits avec votre collègue le ministre de
la Santé et Services sociaux. On avait soumis des questions, et une des
réponses était à l'effet que, depuis avril 2022, il y a juste huit places
créées, huit places. C'est pour, ça, là, que j'essaie de concilier le 172 et le
huit places. Peut-être vous pourriez... Est-ce que vous avez... Est-ce qu'il y
a un document que vous pourriez déposer pour confirmer? Et aussi le 172 places
créées ou consolidées, c'est dans quelle maison, une ventilation?
Mme Biron : Bien, en fait,
sur les chiffres que je vous soumets viennent de nos partenaires, c'est-à-dire
le ministère de la Santé, de notre... un de nos nombreux partenaires. Avril
2022, huit places, honnêtement, j'ai un gros point d'interrogation, là, mais,
bon, écoutez, dans le temps, avril 2022, ça fait un an...
Mme Garceau : Bien, si vous
avez... Moi, qu'est-ce qui est important, en ce moment, c'est de voir la
confirmation du nombre, le 172, et la ventilation, c'est dans quelles maisons,
au niveau de la consolidation. Et est-ce qu'il y a... S'il y a eu de la
création, ça veut dire qu'il y a eu de la construction de nouvelles maisons de
première étape?
Mme Biron : Bien, il y en a
qui sont en construction, là.
Mme Garceau : Oui, mais là le
172, c'est fait. Sur le terrain, il y a accès à 172 nouvelles places.
Donc, si c'est le cas, j'aimerais avoir un document déposé à la commission avec
la ventilation de... de 2022 à 2023, voici comment la ventilation des 172
places, les maisons d'hébergement, et tout ça, là, toute l'information...
Mme Biron : Bon, de la façon
que ça fonctionne, c'est que c'est les maisons d'hébergement qui font leur
compte et qui donnent les chiffres à la Santé, puis c'est la Santé qui nous
donne les chiffres à nous.
Mme Garceau : O.K., mais c'est
ça, mais vous, vous avez en sa possession...
Mme Biron : Comme vous avez
vos entrées avec les maisons d'hébergement.
Mme Garceau : C'est ça. Moi,
ce que je demande, c'est : vous avez... vous l'avez mentionné, vous l'avez
en votre possession, ce document-là, j'aimerais avoir une copie du document qui
soit déposé. Je présume qu'il y a une ventilation, et sinon, je vais vous
écrire un mot là-dessus.
Mme Biron : Je ne sais pas si
ce document-là existe.
Mme Garceau : O.K. Donc,
comment se fait-il que vous arrivez aujourd'hui avec ce chiffre-là?
Mme Biron : C'est la Santé
qui nous donne cette information-là et ce sont les maisons d'hébergement qui
donnent cette information-là à la Santé.
Mme Garceau : Mais vous
avez... Mme la ministre, vous avez reçu un courriel, quelque chose du ministre
des Services sociaux.
Mme Biron : Je pense que la
meilleure façon, si vous voulez avoir la réponse de la bouche du cheval,
demandez donc au ministère de la Santé.
Mme Garceau : Bien, là, on
est en crédits, vous êtes la coordonnatrice...
Mme Biron : C'est une
expression, là, hein, on se comprend?
Mme Garceau : Oui, je
comprends.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Je vais prendre deux petites secondes. Je comprends que...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...le document n'est pas en la possession de la ministre
actuellement, c'est en possession du ministre de la Santé. C'est ce que je
comprends. Donc, vous n'êtes pas en mesure de déposer rien. Est-ce que je
comprends?
Mme Garceau : O.K. Bien,
c'est parce qu'avec respect, là, qu'est-ce que je comprends, c'est,
l'information a été transmise à la ministre, et je présume, parce que vous êtes
la coordonnatrice de toute cette stratégie intégrée qui inclut également les
maisons, la création de places.
Mme Biron : Écoutez, on va le
demander pour vous à la Santé...
Mme Garceau : Merci.
Mme Biron : ...puis on vous
le transférera après. C'est beau?
Mme Garceau : Ce serait
apprécié. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que je comprends qu'il y a un engagement de déposer,
lorsque ça sera disponible...
Mme Biron : Bien, on va faire
une demande avant... Excusez-moi, Mme la Présidente, de vous interrompre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...à la ministre de le déposer. Je comprends que vous vous
engagez à déposer lorsque ça sera disponible pour vous. C'est ce que je
comprends.
Mme Biron : Bien, ce que je
m'engage à faire, c'est de poser la question à la Santé via le Secrétariat à la
condition féminine. Et quand l'information sera rentrée au Secrétariat à la
condition féminine, elle me transmettra, la sous-ministre associée me
transmettra l'information, et je transmettrai l'information à la députée de
Robert-Baldwin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Au secrétariat de la commission.
Mme Biron : Au secrétariat.
D'accord. À tout le monde, en fait, tout le monde l'aura.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre.
Mme Garceau : Merci. Parfait.
Allons maintenant au niveau... Là, je comprends, pour les maisons de deuxième
étape, c'est une trentaine, quarantaine. Je voulais juste vous entendre
là-dessus.
Mme Biron : Une trentaine de
maisons, en deuxième étape, sont en construction en ce moment. Et, dans le
dernier budget, il y a eu des fonds supplémentaires qui ont été alloués
spécifiquement aux maisons de deuxième étape, autour de 30 millions de
dollars, si ma mémoire est bonne.
Mme Garceau : Oui, mais le
montant d'argent qui a été dans le budget mars 2023, ma compréhension que ce
n'était pas de l'argent pour la création de places pour les maisons en deuxième
étape, c'est juste pour bonifier leurs services.
Mme Biron : Bien, moi, j'en
ai visité, une maison de première et de deuxième étape, puis c'était très
intéressant ce qu'ils faisaient en deuxième étape. Et j'ai pu comprendre sur le
terrain que la deuxième étape, c'était une... c'était en développement, et
qu'il y avait un réel besoin pour ce qui est des maisons de deuxième étape,
sans dire que la première étape, les maisons sont comblées, je pense qu'on...
que tout est réglé et c'est derrière nous. Mais deuxième étape, il y avait un
réel besoin, parce que, dans le fond, c'est une chose de sortir de chez soi,
mais c'en est une autre de réussir à se réapproprier son pouvoir, reprendre le
marché du travail, pouvoir s'occuper de ses enfants, reprendre confiance en
soi, et tout.
Alors, la deuxième étape, quand moi, je
suis allée dans la maison, il restait en plus de la place, mais il y a une
forte demande pour un appui en deuxième étape. Puis ce n'est pas juste les
maisons d'hébergement qui le font, il y a même des... dans ma circonscription,
j'ai ça, un organisme qui s'occupe des femmes qui veulent revoir leur vie puis
qui sont dans des situations où elles ont un peu... bien, un peu, elles ont les
mains liées, elles sont avec leurs enfants, elles veulent quitter, veulent
orienter leur carrière. Alors, cet organisme-là les aide. Puis, bon, c'est des
femmes qui vivent toutes sortes de choses, il y en a qui vivent la violence,
mais il y en a d'autres qui vivent du harcèlement ou qui sont en difficulté, ou
un problème de confiance ou... etc. Et elles ont aussi décidé d'ouvrir une
maison de deuxième étape, parce qu'elles accueillent ces femmes-là pour pouvoir
leur permettre de faire une transition et de reprendre leur vie en main.
Alors, j'ai été quand même interpellée par
ce qui se faisait dans les maisons de deuxième étape. Alors, j'ai trouvé que
c'était tout à fait approprié de réclamer ça au ministre des Finances, surtout
dans un contexte où, avec l'inflation, les besoins sont énormes et que, bon, on
a aussi des priorités en éducation, en santé, et cetera. Alors, j'étais
heureuse de voir que le ministre des Finances nous a entendus, et qu'il a
alloué une somme supplémentaire de 30 millions de dollars spécifiquement
pour les maisons de deuxième étape.
• (15 h 10) •
Mme Garceau : Et donc les 30
maisons représentent combien de places additionnelles?
Mme Biron : En deuxième
étape?
Mme Garceau : Oui.
Mme Biron : Bien, je pense,
c'est une trentaine. Bien, peut-être que la sous-ministre associée pourrait
répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Garceau : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui. On avait déjà le consentement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...lors de la première... le premier bloc.
Mme Biron : ...vous avez plus
le menu détail sur les chiffres, quand la sous-ministre associée répond, alors
je vais la laisser aller.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous pouvez y aller.
Mme Ferembach (Catherine) : Dans
le dernier budget 2023-2024, naturellement, je ne reviens pas sur les
autres montants qui ont été annoncés dans les plans d'action précédents ou les budgets
précédents, là, c'est un peu plus de 30 millions qui a été annoncé pour
encore venir consolider l'intervention en matière de violence conjugale, dont
10 millions effectivement sur cinq ans pour les maisons d'hébergement. On
le sait, là, les maisons d'hébergement ont des enjeux un peu partout, comme
partout au Québec, en termes de main-d'œuvre, en termes de rétention de la
main-d'œuvre. Donc, l'idée de ce 10 millions supplémentaires qui s'ajoute
à tous les autres millions, hein, je tiens à le rappeler... je pense qu'à
terme, en 2026-2027, on atteindra une augmentation de près de 80 % pour
les maisons d'hébergement. Je vous dis ça de mémoire, là, moi aussi, les
chiffres, parfois... là, mais bref, c'est 10 millions de dollars sur
cinq ans pour effectivement venir consolider les maisons d'hébergement de
deuxième étape au niveau des enjeux de main-d'œuvre.
Maintenant, il ne faut pas oublier qu'il y
a quand même passablement de constructions qui sont en cours au niveau des
maisons de deuxième étape. Je pense que vous connaissez très bien le milieu,
vous savez l'enjeu, hein? En maison d'hébergement d'urgence, s'il n'y a pas de
maison de deuxième étape... les maisons de deuxième étape accueillent à peu
près 8 % des... 8 % des femmes qui sont en maison de première étape.
Mais s'il n'y a pas de place en deuxième étape, les femmes restent en première
étape, ce qui bloque des places pour des femmes qui en auront besoin. Alors,
c'est un peu un fil conducteur. Si on est capable de construire des maisons de
deuxième étape, on vient aussi aider les maisons de première étape qui
accueillent les femmes qui ont des urgences. Alors, au niveau de la
construction des maisons de deuxième étape, et vous... Avec mon explication, on
comprend que ça peut avoir un impact positif pour les maisons de première
étape. On parle de 200 nouvelles unités dans 30 projets de maisons de
deuxième étape qui pourront s'ajouter aux 230 unités qui existaient en
2020-2021. Alors, c'est sûr que les constructions, elles ne se font pas du jour
au lendemain, on s'entend là-dessus aussi, mais c'est quand même ça qui s'en
vient à moyen terme.
Mme Garceau : Et donc... donc
on parle de 200 places additionnelles liées à 30 nouvelles maisons en
deuxième étape. O.K. Est-ce que vous avez un échéancier? Est-ce qu'il y a un
plan d'action au niveau... Est-ce qu'on les construit toutes en même temps?
Dans quelles régions? Est-ce qu'il y a un document qui confirme les régions et
les détails concernant ces 30 maisons de deuxième étape?
Mme Ferembach (Catherine) : Je
vais essayer de vous répondre clairement, puis je m'excuse si ce n'est pas
clair, ma réponse. On s'entend que pour construire une maison d'hébergement,
c'est une décision qui vient souvent de la... pas souvent, qui vient de la
communauté, alors, généralement un projet de maison d'hébergement en première
ou deuxième étape, ce sont souvent des maisons d'hébergement qui existent, qui
vont dire : J'ai besoin de construire une nouvelle maison pour m'agrandir.
Alors chaque projet dans les régions diffère. C'est sûr qu'on a essayé de créer
au cours des dernières années une identification. Puis c'est pour ça que dans
la... on a identifié des régions où il y avait des plus grands besoins. On met
plus d'énergie pour construire des maisons. Mais il ne faut pas perdre de vue
que les projets sont toujours initiés par la communauté, les organismes du
milieu, alors on est un petit peu dépendant aussi de l'organisation du milieu.
D'ailleurs, je me permets de faire une
parenthèse. C'est quand même... on s'entend que les gens qui ont une expertise
en violence conjugale dans les maisons d'hébergement qui vont développer les
projets... souvent monter un projet de maison d'hébergement, les services, les
démarches pour aller chercher des fonds, ce n'est pas si évident que ça, c'est
quand même beaucoup.
Une voix : ...
Mme Ferembach (Catherine) : Alors
récemment, il y a eu un octroi de fonds qui a été fait aux trois regroupements
des maisons d'hébergement pour qu'elles puissent aller embaucher des chargés de
projet qui vont accompagner les régions pour développer les projets. Parce que,
comme je dis, ça prend une expertise particulière. Alors, est-ce qu'on sait
tous les endroits, où sont les régions? On doit avoir la SHQ... ou la santé
doit avoir la cartographie, là, mais comme je vous le disais, là, ce n'est pas
le gouvernement qui décide unilatéralement qu'il y a une maison qui va être
construite dans une région. Ça prend avant toute chose une volonté dans le
milieu.
Mme Garceau : O.K. Donc, d'où
vient le chiffre 30...
Mme Ferembach (Catherine) : ...c'est
des projets qu'on sait qu'il y a l'argent de disponible et je pense que ce sont
des projets... Là, je veux juste vérifier avec mon équipe pour ne pas vous
induire en erreur. Mais je pense que ce sont déjà des projets qui sont dans les
cartons à dessins.
Mme Garceau : O.K. Donc,
est-ce qu'on pourrait avoir une liste de ces projets? Parce que je présume que
c'est dans différentes régions du Québec, pour nous donner une idée et de voir
la suite des choses. Parce que je présume, comme vous avez dit, ça ne sera pas
construit demain matin, ces maisons...
Mme Garceau : ...maisons-là.
Donc, est-ce qu'on a une idée de combien de temps ça va prendre pour la
construction de ces 30 projets là?
Mme Ferembach (Catherine) : Là
encore, je vais vous répondre un petit peu comme tantôt, là. Ce sont des
données... Puis ça, c'est toujours un petit peu notre enjeu au secrétariat, là,
parce qu'on travaille avec d'autres ministères et d'autres structures
gouvernementales. Alors, bien sûr, les données que je suis en train de vous
fournir, ce ne sont pas des données directes du secrétariat. Elles viennent
soit de la SHQ, soit du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Mme Ferembach (Catherine) : Alors,
pour répondre clairement à la question que vous venez de poser, j'aurais envie,
si c'est possible, de le faire, de vous répondre de la même façon que la
ministre vous a répondu tantôt à savoir qu'il va falloir qu'on fasse des
démarches pour vous répondre.
Mme Garceau : Donc, si on
pourrait... comme, à titre d'engagement, que vous pourriez faire les démarches
pour nous obtenir les détails concernant les 30... la construction de 30
nouveaux projets de maisons en deuxième étape, évidemment, là, incluant les
régions, dans quelles régions les maisons vont être construites.
Mme Biron : Mme la
Présidente, est-ce que j'ai le droit de poser une question?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Mme la députée... Mme la ministre.
Mme Biron : Parce que pour
préparer l'étude des crédits, vous nous soumettez une série de questions pour
préparer ça, et nos fonctionnaires travaillent des heures et des heures pour
construire des cartables. J'en ai ça épais parce que j'ai le ministère des
Relations internationales et de la Francophonie, bureau LGBTQ plus Secrétariat
à la condition féminine. Je suis étonnée que vous n'ayez pas indiqué ces
questions-là dans votre document parce que ça aurait déjà été fait et vous
auriez eu dans vos gros cartables déjà toute cette information-là. Est-ce
que... Comment est-ce que vous expliquez que ces questions-là n'étaient pas
déjà dans le document puisque vous parlez du dernier budget et de l'avant
dernier budget?
Mme Garceau : Bien là, je
suis en train, actuellement, de regarder la stratégie intégrée, parce que, dans
la stratégie intégrée, il y a une référence à beaucoup plus que 30... Bien, il
y a le 30 maisons ici, ça fait que je pose des questions là-dessus, sur le
numéro... page 46, 16, je vois qu'il y a 30 nouveaux projets de
maisons.
Mme Biron : C'est juste que
je trouve ça hallucinant, le travail que les fonctionnaires font pour préparer
les études de crédits. Je trouve que l'exercice de conversation est extrêmement
intéressant, mais là...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je m'excuse. Écoutez, on va arrêter ici, on est dans
l'étude des crédits de la Condition féminine. D'accord? Je comprends... Je
comprends que la ministre ne peut pas s'engager. Est-ce que vous vous engagez à
fournir le document ou vous...
Mme Biron : On va faire les
demandes au ministère de la Santé, puisque la première opposition estime...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bon, alors, l'engagement est à l'effet de faire les
demandes de ces documents là. Et le temps, malheureusement, est écoulé pour ce
bloc-ci. Alors je vais poursuivre avec la deuxième opposition pour votre bloc
de 11 minutes 52 secondes. Mme la députée de Mercier, la parole est à
vous.
Mme Ghazal : Merci. Je n'ai
pas de temps, mais je ne suis pas capable de m'empêcher de réagir au fait qu'on
pourrait juste poser des questions par écrit, les recevoir, les lire chez nous,
vous reposer des questions. Donc c'est important ici qu'on puisse poser les
questions qu'on veut, puis de ne pas nous reprocher, surtout qu'on les reçoit à
peine une journée à l'avance. Ça fait que je voulais juste...
Mme Biron : Non, non, non...
Mme Ghazal : Je ne voulais
pas partir un débat, mais c'est important de le dire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va arrêter ici, on va arrêter ici, s'il vous plaît. S'il
vous plaît! On s'engage, l'ensemble d'entre nous, à avoir des discussions
respectueuses. On va y aller avec des questions et des réponses. Merci.
Mme Ghazal : J'ai des
questions par rapport à l'équité salariale. Ma collègue la députée de
Sherbrooke avait demandé au gouvernement de la CAQ, en décembre dernier, de
poser un geste féministe et de régler les cas... les plaintes d'équité
salariale. Il faut qu'il y ait une exemplarité de l'État. Je veux dire, tous
les employeurs sont obligés de se conformer à cette loi qui est vieille de plus
de 20 ans, alors que, là, il y a des cas, 30 000 plaintes, personnes
concernées qui travaillent pour l'État. Et ces plaintes-là ne sont toujours pas
réglées et des femmes de l'État, qui travaillent pour l'État, ne sont toujours
pas payées au salaire, là, qui respecte la Loi sur l'équité salariale.
J'aimerais savoir qu'est-ce que la ministre... qu'est-ce que la ministre fait
là-dessus.
• (15 h 20) •
Mme Biron : D'abord, quand
vous recevez vos cartables, j'aimerais préciser, vous les recevez un bon deux
semaines d'avance, parce que ça fait deux semaines que je les ai...
Mme Ghazal : C'est faux...
excusez-moi, là, vous prenez mon temps pour dire des...
Mme Biron : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non, non, je m'excuse, le terme "c'est faux"
n'est pas admis en commission parlementaire, s'il vous plaît. On poursuit.
Mme Ghazal : ...mais on ne le
reçoit pas.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : "C'est faux" n'est pas admis.
Mme Biron : Vous avez reçu
ça...
Mme Ghazal : Ce n'est pas
grave. On continue. On continue...
Mme Biron : Bien, on a
problème si vous avez reçu ça hier...
Mme Ghazal : Oui, on va
parler avec les leaders.
Mme Biron : Parce que moi, je
les ai depuis deux semaines...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bon. Là, je vais vous demander de vous adresser à la
présidence, s'il vous plaît, pour poursuivre cette étape-ci, Mme la députée.
Mme Biron : Cela dit,
sur la question de l'équité salariale, vous avez raison. Là-dessus, on
s'entend.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais vous demander de vous adresser à la présidence.
Mme Biron : Oui, Mme la
Présidente. Alors, oui, il y a du chemin encore à faire, puis plus que ce que
j'aurais pensé. Puis je sais ce que c'est. L'iniquité salariale, je l'ai
moi-même vécue. Alors, la CNESST est saisie effectivement du respect de la Loi
sur l'équité salariale. Et il doit... Et ils doivent porter suite. Selon les
récentes études de la statistique du Québec, la rémunération des femmes en 1998
équivalait à 83 % de celle des hommes. En 2021, ce ratio-là était rendu à
91 %. Alors, les femmes, en moyenne au Québec, gagnent 27,39 $ de
l'heure, alors que les hommes gagnent 30,16 $ de l'heure. C'est
inéquitable. Ce n'est pas l'équité. Alors... Mais l'écart a rétréci. Il y a du
chemin à faire, je le reconnais, mais ça évolue, et on va espérer pouvoir
progresser dans les prochaines années, et assez rapidement.
Mme Ghazal : ...de façon
globale pour le Québec, pour ce qui est des 30 000 plaintes qui
traînent depuis 2010 pour les employés de l'État, il y a des femmes... Il y a
quelqu'un, une intervenante, qui disait que les femmes qui sont employées de
l'État sont payées comme quand on travaillait dans le temps de la dactylo, là.
Donc, elles ne sont toujours pas payées à leur plein salaire. Donc, moi, c'est
les employées de l'État, les 30 000. Je ne veux pas le salaire global. Il
n'y a pas eu... Il n'y a rien qui a avancé par rapport à ça. Il y a
30 000...
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Veuillez vous adresser à moi, s'il vous plaît.
Mme Ghazal : Oui. Il y a
30 000 personnes qui sont touchées par des plaintes qui ne sont pas
traitées depuis 2010. Et ces gens-là travaillent. Ces personnes-là travaillent
surtout dans les services de la santé.
Mme Biron : Mme la
Présidente, c'est la CNESST qui traite de ces plaintes-là. C'est sûr que, moi,
je ne vois pas du tout ces plaintes passer là devant moi ni au Secrétariat de
la condition féminine. C'est la CNESST qui traite ces plaintes-là. Alors c'est
à eux qu'il faut s'adresser.
Mme Ghazal : Donc, comme
ministre responsable de la Condition féminine, le fait qu'il y a des plaintes
qui traînent depuis 2010, de femmes qui disent : Nous ne sommes pas payées
de façon équitable par rapport à la Loi sur l'équité salariale, pour la
ministre de la Condition féminine, ça ne l'intéresse pas puisque ce n'est pas
dans sa cour.
Mme Biron : Ce n'est pas
ça que j'ai dit. J'ai dit que c'est la CNESST qui doit donner suite à cette
loi-là. Je ne sais pas, moi, le nombre de plaintes qu'il y a devant la CNESST
et je ne sais pas non plus la légitimité de ces plaintes-là. C'est à la CNESST
de passer à travers le processus et de déterminer les plaintes qu'elle retient.
Mme Ghazal : Puis est-ce
que la ministre, ça l'intéresse quand même de poser un regard sur ce
dossier-là?
Mme Biron : Ça... Ça
m'interpelle. Je... Ça me choque de savoir que les femmes ne gagnent pas le
même salaire, le même... Qu'elles n'aient pas la même rémunération que les
hommes. Oui, ça me choque, mais je réalise toutefois qu'il y a des progrès qui
se font. Mais oui, ça me choque.
Mme Ghazal : Moi,
j'inviterais la ministre de peut-être regarder d'un peu plus près les
30 000 plaintes, pourquoi elles traînent, et de poser des questions à
la CNESST ou au ministre... je pense que c'est du Travail. Je l'invite juste à
travailler avec son collègue sur ça.
J'avais une autre question. Tout à l'heure, on
parlait de l'ADS+. Puis même la ministre et aussi la présidente du Conseil du
statut de la femme, Mme Cordeau, nous a dit que le... Puis même la
ministre, j'ai aimé comment elle l'a dit, le ADS, c'est pour voir s'il y a
l'égalité entre les femmes et les hommes. Plus c'est entre les femmes, entre
elles. C'est un petit peu ça l'intersectionnalité, c'est le plus parce qu'il y
a des discriminations intersectionnelles. Et ça, donc, c'est exactement ça.
Moi, j'ai déposé une loi pour que le budget, comme c'est le cas au fédéral, le
budget puisse... qu'il puisse y avoir une ADS+ qui soit faite par le budget...
sur le budget du gouvernement du Québec. Est-ce que la ministre a l'intention
d'en discuter avec, ou d'en parler avec son collègue ministre des Finances pour
qu'il y ait une ADS+ puisqu'il y a toute une équipe qui travaille sur le sujet,
sur le budget du Québec.
Mme Biron : Curiosité,
combien avez-vous demandé de budget?
Mme Ghazal : Pardon?
Mme Biron : Par
curiosité, combien est ce que vous avez demandé de budget pour de l'ADS+?
Mme Ghazal : Nous, comme
députés... Bien, premièrement, c'est moi qui pose les questions, mais ce n'est
pas grave, je vais aller au-delà de ce que la procédure parlementaire nous dit.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vous rappelle de vous adresser à la présidence, s'il
vous plaît.
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'est moi la présidente.
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Ghazal : Bien, moi,
en fait, comme députée de l'opposition, nos règles nous interdisent de faire
des projets de loi qui ont une incidence...
Mme Ghazal : ...monétaire.
Mme Biron : Écoutez, d'abord,
moi, je pense qu'il ne faut pas brûler d'étapes. La stratégie intégrée en
violence, Rebâtir la confiance, il y a sept actions qui touchent à l'enjeu...
bien, à l'enjeu, à la spécificité de l'intersectionnalité comme tel. On s'est
engagé à faire des projets pilotes, on s'est engagé à faire de la cueillette de
données, on s'est fait... on s'est engagé à faire différentes consultations
pour documenter cette idée-là, et je pense que c'est la chose à faire. Alors,
il y a deux projets pilotes qui sont déjà engagés, je pense que c'est quand
même de bon augure, ça envoie le signal que notre gouvernement a l'intention de
donner suite assez à ces actions dans sa stratégie intégrée en violence.
Nous allons le faire, voyons voir
qu'est-ce que ça va donner puis on verra pour les étapes subséquentes, si on doit
aller plus loin puis comment on doit procéder pour la suite des choses. Mais,
je pense c'est engagé, puis on travaille, on a déjà l'ADS qui est en place,
alors on consulte et on explore, du côté de l'ADS+.
Mme Ghazal : Il me reste à
peu près quatre minutes, est-ce que... donc, juste par oui ou non, est-ce que
le fait qu'il y ait une ADS+... est-ce que la ministre est ouverte à en
discuter avec le ministre des Finances, qu'il y ait une ADS+ sur le budget du
gouvernement du Québec, comme c'est le cas actuellement dans le budget du
gouvernement fédéral? Juste est-ce qu'elle est ouverte d'en discuter, oui ou
non? J'ai trois minutes.
Mme Biron : Bien, si c'est
juste des questions en rafale, je ne ferais pas du vrai ou faux, là, je veux
dire, il faut quand même que... je vais le mettre dans le contexte. On a ouvert
une porte avec Rebâtir la confiance, on va faire cette exploration-là puis on
verra si l'étape suivante, c'est celle-là ou autre.
Mme Ghazal : Donc, la
ministre est ouverte, éventuellement, à en discuter avec le ministre des
Finances. C'est juste...
Mme Biron : J'ai répondu.
Mme Ghazal : O.K. Alors,
l'autre point. Secrétariat à la condition féminine. Est-ce que la ministre est
ouverte à l'idée que ça devienne un ministère de l'Égalité entre les femmes et
les hommes?
Mme Biron : Ça, c'est une
question que je me fais poser assez souvent depuis que je suis en fonction,
puis honnêtement je ne le sais pas. Peut-être que c'est une bonne idée,
peut-être pas. J'arrive dans ce siège-là.
On vient d'intégrer dans le Secrétariat à
la condition féminine le Bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobie,
et franchement j'en suis très fière parce qu'on commence à avoir quelque chose
de solide puis à avoir des outils. Alors, est-ce que c'est le chemin à faire?
Est-ce qu'on devrait travailler plus dans notre silo ou si ça nous sert bien de
travailler de façon transversale? C'est une bonne question, mais je pense qu'il
va falloir que vous me donniez... vous me laissiez prendre un peu plus
d'expérience pour que je me fasse une tête plus solide à ce sujet-là.
Mme Ghazal : Puis peut-être
aussi la ministre pourrait en discuter avec le leader du gouvernement, qui est
aussi actuel ministre de la Justice, parce qu'à l'époque il était aussi
ministre responsable de la Langue française, qui n'était pas un ministère en
soi, et, avec le projet de loi n° 96, on a créé un ministère, et aujourd'hui je
pense qu'il est fier de ça, de dire que la langue française, c'est tellement
important qu'on a créé tout un ministère, qui est maintenant porté par un autre
ministre. Donc, peut-être que la ministre pourrait aussi être fière de
dire : Bien, je vais marquer l'histoire et j'ai créé un ministère de
l'égalité entre les femmes et les hommes pour ne pas que ça devienne juste un
sujet parmi d'autres, comme ça a été fait par son gouvernement, et je félicite
le gouvernement de l'avoir fait pour la langue française. Ça montre un signal
important.
Mme Biron : Bien, je dois dire
que j'apprécie beaucoup le ministre de la Justice. C'est un féministe, et j'ai
eu des conversations notamment sur le dossier de l'avortement, et il est
particulièrement collaborateur. Alors, j'utilise les compétences qu'il a et que
je n'ai pas, et je fais la même chose, je lui offre mes compétences, qu'il n'a
pas nécessairement, et je pense qu'on fait une très bonne équipe.
• (15 h 30) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Ghazal : 1 min 20 s. Je
voudrais parler de la parité, parce que, souvent, quand la ministre répond à
des questions en lien avec la condition féminine, elle va... la violence,
lutter contre la violence faite aux femmes et aussi la représentation des
femmes. Donc, ici, à l'Assemblée nationale, nous n'avons pas atteint encore le
plafond de verre d'être au moins 50%. On est dans la zone paritaire. Souvent,
on a l'impression que tout est réglé, mais on n'a quand même jamais... ce n'est
jamais arrivé qu'on a été 50% et plus. Pour ce qui est du Conseil des ministres,
c'est déjà arrivé, des fois, ça descend.
Moi, ma collègue la députée de
Saint-Jacques avait déjà déposé un projet de loi pour qu'il y ait... rendre
obligatoire la parité dans le Conseil des ministres. Est-ce que la ministre
trouve ça intéressant de rendre obligatoire le fait que le Conseil des
ministres soit paritaire?
Mme Biron : Moi, je pense
que... moi, j'aime bien la zone paritaire, puis ce n'est pas nécessairement
parce que les femmes... il va y avoir moins de femmes... parce qu'on veut moins
de femmes que d'hommes, là, parce que je me rends compte, des fois, à regarder
les choses, que c'est bien possible qu'il y ait plus de femmes, alors...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Biron : ...bon, tu sais,
que d'hommes. Alors, moi, je pense que la zone paritaire, on est au bon endroit
pour se donner des tampons d'un côté comme de l'autre, parce que, bon, les
choses bougent.
Mme Ghazal : Mais de le
rendre obligatoire, de le rendre... Parce qu'il me reste 10 secondes. De
le rendre obligatoire pour ne pas que ça varie en fonction du leadership du
premier ministre?
Mme Biron : Bien, je pense
que les pressions sociales sont là puis je pense que la population demande ça,
et c'est ce qu'elle a fait, elle a la zone.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup.
Mme Biron : Mais c'est
fragile, les droits des femmes...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On vient de terminer le bloc. Merci beaucoup, mesdames. On
reprend tranquillement, beaucoup de respect. Alors, je me tourne du côté de l'opposition
officielle pour un bloc de 17 minutes deux secondes. La parole est à vous.
Mme Garceau : Merci beaucoup.
Donc, je reviens concernant les 30 maisons pour avoir un engagement, parce
que c'est lié également... C'est sous la responsabilité de la ministre, toute
la coordination. Et je vise surtout, dans la stratégie intégrée, à la page 46,
le numéro 17 où on parle du développement de nouvelles places. Et donc j'aimerais
avoir confirmation que la ministre s'engage pour nous transmettre les documents
qui vont faire une ventilation de tous les 30 projets, dans quelles régions, et
tous les détails liés à ces projets.
Mme Biron : ...en train de
faire une petite liste, et on va vous transférer tout ce qui est disponible. On
va faire la demande au ministère de la Santé, parce que c'est là où l'information
est, puis on vous...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, l'engagement est à l'effet de vérifier auprès du
ministère de la Santé. Lorsque ce sera disponible, vous allez le déposer
secrétariat.
Mme Biron : Si c'est
disponible, elle l'aura, ça, c'est sûr.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci.
Mme Garceau : Je présume que
c'est disponible parce que vous confirmez qu'il y a 30 maisons, il y a 30 nouveaux
projets de maisons, c'est confirmé dans la stratégie intégrée, vous me l'avez
confirmé aujourd'hui. Et là il y a un comité interministériel qui se penche sur
les projets de développement, et vous êtes la responsable de ce comité. Donc,
je ne sais pas pourquoi on doit demander à d'autres ministères. Vous devriez
avoir l'information ou vous êtes en mesure de nous transmettre les documents.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai compris que l'engagement est à l'effet de vérifier la
disponibilité de ces documents-là, lorsque ça sera disponible, envoyer au
secrétariat de la condition féminine, ça va être transmis ici, au secrétariat
de la Commission.
Mme Garceau : Oui. Parce que
je vais juste soulever le fait que, le 31 mars 2023, on avait fait une
demande d'accès à l'information, aux documents, et au ministère de la Sécurité
publique, et c'est confirmé que c'est le secrétariat à la condition féminine
qui aurait l'information. Donc, c'est une des raisons pour laquelle je vais...
j'ai réitéré ma question.
Mme Biron : Ce qui est au
budget, c'est 30 maisons. Est-ce que les maisons sont en construction ou
en projet de? C'est souvent les organismes qui dirigent cette planification-là.
Alors, on travaille avec... avec ces organismes-là qui travaillent également
avec la Société d'habitation du Québec.
Mme Garceau : Oui, mais on se
comprend que c'est un processus... puis je ne veux pas entrer dans les détails
aujourd'hui parce que je suis dans mon dernier bloc, concernant le financement
et tout le processus du financement, ça, ça sera pour un autre... un autre
moment, un autre jour. Mais j'aimerais revenir, votre prédécesseure, le 14 mai
2021, avait annoncé la construction de 236 nouvelles places en maison d'hébergement
de deuxième étape. Donc, est-ce qu'il y a un suivi concernant cette annonce qui
avait... ou l'engagement qui avait été pris en 2021?
Mme Biron : Engagement du 14 mai...
Je ne suis pas capable de vous répondre.
Mme Garceau : Est-ce qu'à
titre d'engagement vous pourriez nous fournir la réponse concernant le suivi de
cet engagement qui a été pris le 14 mai 2021?
Mme Biron : O.K. Vous parlez
de quel prédécesseur? Parce que vous avez dit «votre prédécesseur». Mon
prédécesseur avec la condition féminine?
Mme Garceau : Oui, condition
féminine, oui.
Mme Biron : O.K. Ma
prédécesseure.
Mme Garceau : Oui.
Mme Biron : O.K. alors, on va
vérifier.
Mme Garceau : Donc, vous
allez vérifier. Si vous avez l'information, vous allez...
Mme Garceau : ...à la
commission.
Mme Biron : Oui, oui, oui,
certainement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, l'engagement est à vérifier si c'est disponible.
Mme Garceau : Et c'est
disponible, ça va être produit à la commission. Je voulais voir la... le... un
instant, le comité de direction au niveau de la lutte contre... c'est un comité
interministériel, je voulais avoir une liste des participants à ce comité qui
est annoncé dans la stratégie intégrée à la page 64, c'est la création de
la Direction de la lutte à la violence sexuelle et à la violence conjugale,
c'est un... il y a un comité qui est derrière ça?
Mme Biron : Comité de suivi?
Mme Garceau : Attendez...
Bien, si vous pouviez répondre concernant ce que je vois au niveau de la
coordination, page 64.
Mme Ferembach (Catherine) : ...à
la page 64 pour vous... Est-ce que j'ai le droit de répondre? Oui. Parce
que je pense que c'est... Il faut juste s'entendre, quand on parle d'une
rédaction, là, on parle vraiment au niveau administratif d'une... le
secrétariat à la condition féminine, on a trois directions, on a une direction
qui est vouée à la DS et aux Affaires autochtones et au développement régional,
on a une direction qui est vouée à l'égalité et aux affaires administratives et
on a une direction, celle dont je vous parlais ce matin, qui est composée d'une
dizaine de personnes, puis je tiens d'ailleurs à souligner que ce sont des
personnes qui travaillent très fort pour contrer la violence sexuelle et
violence conjugale, qui est pilotée par la directrice Mireille Pelchat. Et donc
c'est de cette direction-là, donc on parle vraiment d'une structure
administrative. Est-ce que je réponds à votre question?
Mme Garceau : O.K. Donc, au
niveau... au niveau, je vois qu'il y a un comité de... pilote également le
comité de travail, je pense, c'est celui dont vous parlez, le comité de travail
sur la violence conjugale qui réuni les organismes et...
Mme Ferembach (Catherine) : Ça,
c'est...
Mme Garceau : Ça, c'est un
autre comité? Il y en a plusieurs.
• (15 h 40) •
Mme Ferembach (Catherine) : C'est
pour ça, je vous disais, bien, c'est pour ça... Effectivement, vous avez tout à
fait raison, il y en a plusieurs. Donc, on a une direction, donc c'est vraiment
une équipe du secrétariat à la condition féminine qui travaille sur les
dossiers de... en violence sexuelle et violence conjugale. Cette équipe de
travail là, par exemple, c'est elle qui va travailler sur les campagnes. Vous
savez, il y a eu... on a eu plusieurs campagnes pour contrer la violence
conjugale et violence sexuelle. Alors, il faut du contenu pour ces
campagnes-là, c'est cette direction-là qui travaille là-dessus. Il y a un appel
de projets qui a été fait récemment pour inviter les organismes à déposer des
projets en violence sexuelle et violence conjugale, c'est aussi cette
direction-là qui travaille là-dessus. Il y a un comité de travail en matière de
violence conjugale qui lui réunit des membres de la direction en question, je
me demande d'ailleurs si le conseil, vous n'êtes pas dessus, le Conseil du
statut de la femme réunit des organismes de la société civile, regroupements de
maisons d'hébergement, SOS violence conjugale et des ministères aussi qui
travaillent en violence conjugale, et dans ces comités de travail là, on va
aborder des sujets comme, par exemple, on va faire un état de situation de
l'avancement de travaux de certaines actions particulières. On a eu à un moment
donné, je... si je... de mémoire, on a une présentation, par exemple, du
ministère de la Justice au comité de travail sur le programme des enfants
témoins... je ne veux pas vous mélanger, mais, en tout cas, on a fait... on
présente différents dossiers en matière de violence conjugale puis l'avancement
des travaux du plan d'action. Ça répond-tu à votre question?
Mme Garceau : Merci beaucoup.
Il y a eu une annonce le 13 février 2023... je veux sortir mon document,
concernant le financement de 5,8 millions de 24 projets.
Mme Ferembach (Catherine) : C'est
en égalité.
Mme Garceau : En égalité,
c'est ça, au niveau de la stratégie, et je voulais juste voir avec vous, j'ai
vu la liste des 24 projets et je voulais comprendre quel est l'état de la
situation au niveau de l'avancement, est-ce que tous les projets ont été
lancés? C'est quoi vraiment la... le statut en ce moment de ces
24 projets?
Mme Biron : Bien, je vais
demander à la sous-ministre associée de répondre, parce que je les ai vu
passer, les projets, on les a choisis ensemble, mais je...
Mme Biron : ...je pense que
c'est peut-être plus facile pour elle de répondre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Mme la sous-ministre.
Mme Ferembach (Catherine) : Alors,
c'est effectivement au mois de février dernier, il y a pour
5,8 millions de dollars qui ont été annoncés pour les projets dont...
Mme Garceau : Juste un
instant, c'est parce que, là, à chaque fois, il faut donner notre consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non, non, le consentement a été donné dans le premier bloc,
c'était pour la journée.
Mme Garceau : Bien, pour moi,
ce n'est pas ma compréhension. Moi, c'est à chaque fois. En tout cas, pour le
moment, je voulais vraiment entendre la ministre sur l'avancement de ces
projets-pilotes. Si elle est au courant, si elle n'est pas au courant, elle va
le confirmer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Mme la ministre.
Mme Biron : Non, non. Je les
ai vus passer ces projets-là parce qu'on a fait le choix et on les a... on a
travaillé quand même avec assez de minutie parce qu'il y en a qu'on a retenu.
Il y en a qu'on a conversé d'ailleurs pour dire : Bien, écoutez-moi ce que
j'ai fait, là, j'ai dit moi j'ai... j'ai... ma politique de condition féminine
repose sur deux socles. D'abord, contrer de toutes nos forces la violence
conjugale et la violence sexuelle, et deuxièmement, s'assurer qu'on est
représentée équitablement dans la société. Alors, c'est l'équité salariale,
c'est des projets pour faire avancer... pour contrer la violence.
Alors, il y a différents projets qui nous
ont été présentés. C'est des projets qui sont quand même bien financés à
5,8 millions de dollars. Il y a pas mal d'argent. C'est des projets
qui sont sur une période de deux ou trois ans. Il y a des projets qui étaient
carrément en phase avec nos priorités, d'autres moins. On a même dit au
Secrétariat de la condition féminine : Écoutez bien, ceux-là, on trouve
qu'ils ne sont pas tout à fait raccrochés notre à nos priorités. Alors, on a
travaillé sur le choix des projets, et ils ont été choisis pour répondre aux
grands objectifs de la Condition féminine ou des grands objectifs que notre
gouvernement a et qui sont largement exposés sur notre site, ou... En fait, à
chaque fois que je parle, je parle exactement de ces objectifs-là. Alors, ces
projets-là ont été choisis de cette façon-là et ils ont su... Bien, en février,
c'est quand même assez récent, ils ont dû... ils ont reçu... Moi, je les ai
signés, je les ai autorisés. Mais là, après, les différents organismes ou
organisations qui ont fait... qui ont soumis leurs projets, reçoivent
l'autorisation d'aller de l'avant. Et comme je vous dis, il y a des projets qui
vont aller sur une période de deux ou trois, quatre ans. Alors, ça suit son
cours. Mais pour l'instant, je pense que tout le monde est assez content.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Garceau : Oui. Mme la
ministre, au niveau de Rebâtir la confiance et 190 recommandations, là, je
comprends qu'i il y a la stratégie intégrée. Est ce qu'il y a... Parce que ça
fait quand même deux ans maintenant? Est-ce que votre ministère a un échéancier
concernant la mise en œuvre des 58, là, maintenant, actions? Est-ce qu'il y a
un échéancier?
Mme Biron : 2027. Écoutez,
vous me revenez avec 2020. Mais 2020, c'était le comité d'experts qu'on a mis
en place pour qu'il nous donne des recommandations. On avait mis, pendant la
pandémie, deux plans à la violence conjugale pour pallier aux difficultés qui
subvenaient pendant la pandémie, notamment la vague de féminicides qui nous a
tous affectés profondément. Alors, ces deux projets-là... ces deux plans-là,
quand même largement financés, étaient intéressants, mais nous, ce qu'on
voulait, c'est avoir une feuille de route générale. Alors, on a mis en place un
comité d'experts qui a travaillé sur cette question-là et qui nous a soumis
190 recommandations. On a fait le tri de tout ça, et en fait, c'est ma
prédécesseure qui l'a fait avec les équipes du Secrétariat de la condition
féminine. Et on a... on a... on est arrivé avec la stratégie intégrée en
violence conjugale et sexuelle. Elle s'appelle Contrer la violence sexuelle et
la violence conjugale et rebâtir la confiance.
En fait, le comité d'experts s'appelait
Rebâtir la confiance, mais on a tout intégré ça, et les deux plans communs
complémentaires... en fait, le mot le dit, c'est complémentaire, sont en appui
à notre stratégie intégrée qui a été lancée en juin 2022 et qui s'étend
jusqu'en 2027 où on révisera ce plan-là. Il y a 58 actions, 18 en matière
de violence sexuelle, 24 en matière de violence conjugale. Il y en a16 qui
touchent d'autres problématiques et 11 qui touchent les femmes autochtones.
Alors, c'est un plan global et c'est notre chemin... c'est là le chemin qu'on
va suivre jusqu'en 2027. Et en 2020 27, on aura sans doute une nouvelle... un
nouveau plan intégré. On fera l'état des lieux, on verra ce qui a été fait. On
pourra réfléchir à la DS plus, on pourra réfléchir aux différents projets...
Mme Biron : ...on va
avoir mis en place, voir qu'est-ce qui fonctionne, qu'est-ce qui ne fonctionne
pas, et, en collaboration avec les partis d'opposition et tous ensemble, on
fera des consultations pour savoir comment on va déployer le prochain plan à
partir de 2027.
Mme Garceau : Mais, d'ici
2027, afin de voir la progression, parce qu'il y a plusieurs recommandations,
c'est... aussi il y a plusieurs ministères qui sont impliqués, donc est-ce
qu'il y a un échéancier annuel au niveau des cibles par bloc? Est-ce qu'il y a
quelque chose qui est déjà préparé pour vous assurer que, oui, en 2027, le tout
va être implanté?
Mme Biron : Bien, vous
allez avoir des bilans annuels, c'est bien évident, là. Écoutez, la stratégie a
été lancée en juin 2022. Moi, en juin 2022, j'étais en réflexion, là, je ne
savais pas si j'étais pour me présenter en politique. Finalement, quand j'ai eu
mes fonctions, en octobre 2022, bien, j'ai pris acte des outils qu'on avait
pour travailler. Et actuellement ce que je fais... de concert avec mon équipe
au cabinet ainsi que le Secrétariat à la condition féminine, on s'assure que
les différentes actions sont mises en œuvre. Alors, on travaille notamment sur
l'ADS+, on a commencé les projets pilotes, les maisons d'hébergement,
particulièrement de deuxième étape, on voyait qu'il y avait un besoin important
à ce moment-là. Je pense que la sous-ministre associée a bien expliqué que l'idée
aussi derrière la deuxième étape, c'est de dégager des places en première
étape, ça permet aux femmes de pouvoir avoir de la place plus rapidement dans
leur secteur où elles vivent. Et nous travaillons également avec les femmes
autochtones, que j'ai rencontrées, et là aussi, on a mis en place différentes
actions. Alors, l'idée, c'est d'aller de l'avant et de passer... de mettre en
place les 58 actions qui sont actuellement dans la feuille de route qui
nous guide.
Mme Garceau : ...Mme la ministre,
avec grand respect, les recommandations, les 190 recommandations de
Rebâtir la confiance ne datent pas depuis 2022. Donc, on dirait que la mise en
œuvre, tout d'un coup, commence, a commencé en 2022 avec la stratégie intégrée.
J'ose croire que ça a commencé avant 2022.
Mme Biron : Bien sûr,
bien sûr, on a deux plans complémentaires, un qui s'appelle Plan d'action
spécifique pour prévenir les situations de violence conjugale à haut risque de
dangerosité et accroître la sécurité des victimes, qui date... 2020, qui
s'étend jusqu'en 2025, c'est 180 millions de dollars qui a été investi. En
2021, on est arrivé avec les actions prioritaires pour contrer la violence
conjugale et les féminicides. Ça, c'est notre réponse directe à la vague de
féminicides survenus pendant la pandémie.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, le bloc imparti à
l'opposition officielle étant terminé, je me tourne du côté du gouvernement
pour un dernier bloc d'une durée de 9 min 10 s, et je reconnais
la députée de Châteauguay. La parole est à vous.
Mme Gendron : Merci. Bon
après-midi, Mme la ministre. En matière de condition féminine, on ne peut
évacuer le fait qu'il y a une bonne représentation féminine qui est faite. Ça a
été prouvé que la présence des femmes dans les lieux décisionnels a des
conséquences économiques positives pour l'ensemble de la société, donc, comme
notre collègue le mentionnait un peu plus tôt. C'est vrai pour les secteurs
privés mais aussi pour les secteurs publics. La preuve, c'est que les grandes
avancées qu'on a faites dans les dernières décennies, au sein de notre
communauté mais également ici au Parlement, là, en parlant de parité. Comme
vous avez parlé d'entrée de jeu, là, cet avant-midi, au Québec, on a fait des
grands pas en ce sens. Nous n'avons qu'à regarder, bon, les dernières
élections, comme vous l'avez mentionné, que ce soit les élections provinciales
ou municipales, où on a vu la forte présence de femmes. Donc, juste des petites
données, là. De 2008 à 2014, la représentation féminine était autour de
30 % ici au Parlement. Il a fallu attendre 2018 pour entrer dans une zone
paritaire. Et maintenant, bon, on le sait, on est à 46 %. Ma question
était : J'aimerais savoir, quelle est votre vision de la représentation
des femmes? Pourquoi c'est important pour vous et pour la société?
Mme Biron : ...grande
priorité. La violence contre les femmes, je pense qu'il faut travailler, il
faut la combattre de toutes nos forces avec toute notre énergie. Puis je pense
que le gouvernement est là.
La représentation des femmes, ça, c'est...
c'est l'autre priorité. La semaine dernière à l'Assemblée...
Mme Biron : ...nationale.
Puis vous étiez là, je pense, Mme la députée de Châteauguay, on a adopté à
l'unanimité une motion pour souligner le 83 ᵉ anniversaires de l'obtention
du droit de vote des femmes à l'Assemblée nationale.
Alors, il faut remonter à 1940 pour
obtenir le droit de vote, pour avoir le... pour que les femmes puissent voter à
l'Assemblée nationale. Alors c'est quand même récent. Ça ne fait pas
100 ans, c'est récent, et les suffragettes ont travaillé fort. Il y a des
femmes qui n'ont jamais réussi à se faire élire, qui auraient dû se faire élire
pour toutes sortes de raisons, et c'était un méga boy's club, l'Assemblée
nationale. Les femmes qui étaient là, c'était rare et c'était excessivement
difficile.
On a beaucoup fait... énormément de
chemin. La dernière législature, on était 32 %, 33 % de femmes. Là,
on est 46,6 %. Je ne sais pas comment on fait pour avoir 1,6 femme,
mais en fait... Alors, on est... on est un petit peu plus que 46 % à
l'Assemblée nationale. C'est beau, mais qu'est-ce qui nous dit que c'est
acquis? Qu'est-ce qui nous dit qu'à la 44 ᵉ législature on va avoir
50 %? Qu'est-ce qui nous dit qu'on ne reculera pas à la prochaine
législature? Alors, il faut avoir les yeux sur la balle, il faut suivre nos
affaires, puis il faut défendre nos droits. Les femmes sont là, et on le
réalise, elles contribuent.
Elles contribuent quand elles sont sur les
conseils d'administration, quand elles sont dans l'entreprise privée. On a
salué aussi les nouvelles femmes dans le milieu municipal, mais c'est... c'est
faible le nombre de femmes qui sont élues dans le milieu municipal, c'est en
bas de 30 %. Il y a un travail énorme à faire. Alors ça, je pense que nous
devons mettre de l'énergie, puis a, c'est nous autres ici ensemble qui pouvant
faire ça en allant dans nos circonscriptions, à Châteauguay, à Vimont, en Abitibi,
dans le Centre-du-Québec, dans... à Montréal. En fait, c'est toutes nous autres
qui devons se présenter dans nos circonscriptions et recruter des femmes, quel
que soit le parti, pour qu'elles s'impliquent en politique puis qu'elles
donnent leurs voix, que leurs voix soient entendues.
Plus il y a de femmes compétentes, plus
les femmes vont prendre de la place dans le milieu politique. Mais le milieu
politique déjà on fait des pas parce que c'est gênant. La pression populaire,
elle est énorme. C'est gênant pour un parti politique de ne pas avoir la parité
dans ses candidats, candidates en élection. Maintenant, avec les élections à
date fixe, c'est un avantage pour les femmes. Ça parce qu'avant les partis
politiques, ils regardaient et ils savaient... Surtout les partis d'opposition,
ils ne savaient pas quand les élections étaient déclenchées, alors ils
réservaient des circonscriptions gagnantes, puis ils pensaient tellement qu'à
la dernière minute, peut-être qu'ils pourraient se faire... faire avoir à la
dernière minute, se faire coiffer, puis que... que l'élection soit dégagée...
que... déclenchée, alors ils donnaient une circonscription sûre à un homme pour
être certain d'avoir attaché un homme. Tandis que maintenant pour avoir un
candidat dans sa circonscription, tandis que maintenant, avec des élections à
date fixe, les partis politiques peuvent empiler les CV d'hommes, et
croyez-moi, ils rentrent à la caisse de 30. Et là maintenant convaincre des
femmes petit à petit, à petit, à petit de se présenter. Alors, ils peuvent
garder sur la glace des circonscriptions gagnantes jusqu'à la dernière minute
parce que de toute façon, il y aura toujours un homme qui la voudra, pour les
réserver pour des femmes. Et ça, c'est une avancée qui va permettre aux femmes
d'avoir probablement plus leur voie en politique
Sur la scène municipale, comme je vous
dis, il y a du travail à faire et dans l'entreprise privée, je pense que sur
les conseils d'administration importants dans l'entreprise privée, c'est en bas
de 10 % qu'il y a des femmes. C'est énorme. Mais comme je vous dis, c'est
à nous à prendre le bâton du pèlerin dans nos circonscriptions, tordre un bras,
tordre une jambe et dire que ce n'est plus acceptable que les femmes soient
absentes des conseils d'administration.
Alors moi, je serai à l'UMQ, vendredi,
pour parler de la place des femmes sur la scène municipale. Alors, je vais
commencer là. Je vais leur parler de l'importance d'avoir les femmes en
politique. Je vais aussi leur parler de... de représentation régionale. Je vais
leur parler aussi de violence dans les régions parce qu'ils sont... les maires
sont concernés. Je vais aussi leur parler d'avortement parce que j'ai besoin du
support de tout le monde également sur cet enjeu- là.
Une voix : Merci, Mme la
ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, il reste encore 3 min 23 s. Est-ce que
j'ai d'autres interventions? Mme la députée de Vimont, 3 min 19 s.
Mme Schmaltz : Parfait.
Merci, Mme la Présidente. Alors, au mois d'octobre dernier, le premier ministre
vous a nommé donc ministre... ministre des Relations internationales et de la
Francophonie et également ministre responsable de la Condition féminine. Ce
sont...
Mme Schmaltz : ...ont deux
fonctions très importantes, deux chapeaux que vous portez, vous êtes à la fois
l'image, la voix du Québec à l'étranger, mais vous portez aussi les luttes, la
lutte de toutes les femmes ici au Québec. Alors, ma question est la suivante,
Mme la Présidente, comment vous faites, comment vous arrivez à porter ces deux
chapeaux-là et, en même temps, quels sont les avantages et les désavantages
d'avoir justement ces deux fonctions?
Mme Biron : Il y a peu de
désavantages parce que c'est très compatible. Dans toutes les sociétés du
monde, nous avons 34 représentations dans 19 pays dans le monde, et
partout où je vais, je m'assure d'avoir une table avec des femmes de la région,
j'ai rencontré la ministre responsable de la condition féminine de la France,
j'ai rencontré aussi la ministre responsable de la condition féminine en Corée
du Sud et j'essaie d'avoir un moment où je peux discuter avec des femmes, mais
même quand je discute d'affaires, parce que notre politique a une dominante...
politique internationale a une dominante économique, mais cela n'empêche pas de
discuter de la condition des femmes et de la représentation des femmes dans
différentes sociétés et, très franchement, il y a beaucoup d'intérêt. Et on est
extrêmement respectés à l'étranger pour ce qu'on fait pour les femmes, ce qu'on
a fait sur... notre système de garderies pique la curiosité, la Loi sur
l'équité salariale, quoique, par moments, pas tout à fait... on n'est pas tout
à fait rendus, mais on a fait... on fait des progrès à chaque année, ça
intéresse les gens, le Régime québécois d'assurance parentale, notre loi sur la
parité sur les conseils d'administration, ça intéresse les gens de savoir
qu'est-ce qu'on fait parce qu'on fait des choses. Alors, moi, je trouve ça tout
à fait compatible et puis je suis assez fière de porter ces deux chapeaux-là
parce que c'est vraiment compatible. Je vous parlais de l'ONU un peu plus tôt,
et quand je suis allée à New York pour le 8 mars, quoi que ça me désolait
de ne pas être ici, mais, quand même, j'ai pu m'abreuver un peu de ce qui se
fait partout dans le monde, et je prends les trucs et les bonnes idées, et
c'est aussi pour moi une possibilité de parler du droit des femmes de choisir
l'avortement. Alors, ça, c'est un de mes projets personnels, je me suis
essentiellement présentée en politique pour cet enjeu-là parce que je
trouvais... j'arrivais des États-Unis, et je trouvais que les droits des femmes
reculaient, et je me disais : Bien, si nous, les femmes, on n'y va pas en
politique comme vous toutes ici, qui va protéger les droits des femmes? Alors,
je... c'est le message que je porte de la condition féminine, mais aussi les
droits des LGBTQ, dans plusieurs sociétés, ce n'est pas facile, mais, par
contre, nous, on veut les protéger, et c'est sous ma responsabilité aussi
également avec la condition féminine, et j'en parle partout où je vais.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, c'est tout le temps
que nous avions pour cette partie de votre portefeuille. Alors, merci pour ces
échanges, ma foi, forts importants, la condition féminine, ça nous... ça nous
tient à coeur à toutes et à tous, j'en conviens, j'en suis certaine.
Alors, le temps alloué à l'étude du volet
condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille Relations
internationales et Francophonie étant presque écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix des crédits. Le programme trois, intitulé Condition
féminine est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté à l'unanimité...
• (16 heures) •
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...à majorité, je m'excuse. Sur division, ça signifie ça.
Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Relations
internationales et Francophonie pour l'exercice financier 2023-2024 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté à majorité. En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition. Et compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 16 h 15, où elle entreprendra
l'étude du volet aînés et proches aidants des crédits budgétaires du
portefeuille Santé et Services sociaux. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 16 h 1)