Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 20 avril 2023
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Vol. 47 N° 10
Étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures cinquante-sept minutes)
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
à l'ordre, tout le monde! On serait prêts à commencer. Ayant constaté le
quorum, je déclare donc la séance de la Commission des relations avec les
citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 11, Loi modifiant la Loi
concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives. Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Lecours, Les Plaines, est remplacée par Mme Guillemette, Roberval,
et Mme Garceau, Robert-Baldwin, est remplacée par Mme Maccarone,
Westmount-Saint-Louis.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Y a-t-il consentement afin de permettre à la députée de Sherbrooke de
participer à la séance?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Massé) : Merci
beaucoup. Alors, lors de notre ajournement de travaux, mardi dernier, nous
avons adopté l'article 49. Je vous rappelle que l'étude de l'amendement visant
à introduire l'article 0.1 ainsi que des articles 1, 2, 11 et 5 a été
suspendue. Nous en sommes donc, selon notre plan de travail, au bloc trois.
Alors, Mme la Ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 46.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, alors l'article 46 se lit ainsi :
«46. L'article 122 du Code civil du Québec
est modifié par l'insertion, dans les premier et deuxième alinéas et après
«médecin», de «ou l'infirmier».»
Le texte proposé se lit ainsi :
Le médecin ou l'infirmier qui constate un
décès en dresse le constat et remet un exemplaire à celui qui est tenu de
déclarer le décès. Un autre exemplaire est transmis sans délai au directeur de
l'état civil par le médecin ou l'infirmier ou par l'entreprise des services
funéraires qui prend charge du corps du défunt avec la déclaration de décès, à
moins que celle-ci ne puisse être transmise immédiatement. L'article 46 du
projet de loi prévoit la possibilité pour un infirmier qui constate un décès d'en
dresser le constat.
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
Mme la ministre... Est-ce qu'il y a des questions? Oui, merci.
Mme Caron : Alors, bien, je
comprends que ça, c'est l'article du Code civil qu'on vient de changer. On dit
le médecin ou l'infirmier parce que, dans le projet de loi n° 11, on parlait du
professionnel compétent. Ici, on parle du médecin ou de l'infirmier. Alors,
est-ce que ça ne risque pas, peut-être, de causer une mauvaise compréhension
entre les IPS, dont on parlait dans le projet de loi... puis ici on parle d'infirmier
seulement?
• (12 heures) •
Mme Bélanger : Bien, en fait,
je ne crois pas, mais je vais laisser... je vais demander à un collègue du côté
juridique d'intervenir, parce que, dans le fond, pour ce qui est de l'administration
de l'aide médicale à mourir, on parle d'un professionnel compétent, on l'a vu
lors de nos dernières discussions, médecin ou IPS. Ici, on parle vraiment d'autre
chose, complètement, on parle d'un constat de décès, décès qui n'est pas
seulement en lien avec l'aide médicale à mourir, mais décès, là, dans toute
situation. Et c'est au niveau de l'article du Code civil, en fait, ce que je
comprends, là, puis on est en train de modifier. Peut-être que je laisserais Me
Bérubé ou... C'est pour tous les infirmiers et infirmières. Donc, on ne parle
pas de professionnel compétent, comme dans l'aide médicale à mourir, qui fait
référence spécifiquement aux IPS.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
que vous souhaitez compléter, du côté des... Non, ça va? Donc, il n'y a pas
de... Oui, c'est à vous, madame.
Mme Caron : ...alors, juste
pour préciser...
12 h (version non révisée)
Mme Caron : ...ça veut dire
que quand on dit «infirmiers», les IPS sont compris?
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : Ce sont toutes
les catégories d'infirmiers ou d'infirmières.
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : O.K. Alors donc,
encore là, c'est juste pour bien comprendre. Un infirmier ou une infirmière,
peu importe la catégorie, pourra signer un constat de décès dans toutes
circonstances, que ce soit l'aide médicale à mourir dans le projet de... qui
est encadré par le projet de loi n° 11 ou dans toute
autre circonstance, et c'est prévu dans le Code civil, si on veut. On veut...
Autrement dit, c'est qu'on ne veut pas que le p. l.11 aille à l'encontre du
Code civil. On veut que les infirmiers soient... Est-ce que c'est bien ça?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Peut être moi, ce que j'aimerais, là, qu'on ait... que Me Bérubé
nous explique pourquoi on fait référence au Code civil ici puis quelle est la
différence justement entre le fait de traiter cet article-là en faisant
référence au Code civil — on comprend que c'est intégré au Code civil — versus
le mettre dans le projet de loi?
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a un consentement pour que...
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Massé) : ...vous
présenter parce que c'est la première fois aujourd'hui.
M. Bérubé (Mathieu) : Bonjour,
Mathieu Bérubé, avocat au ministère de la Justice, affecté au ministère de la
Santé et des Services sociaux. La question est très bonne. Effectivement, ici,
on modifie le Code civil pour permettre à toute infirmière autant qu'à tout
médecin de pouvoir dresser le constat de décès une fois que la mort est
constatée. Ça, c'est aux fins du Directeur de l'état civil. Ça va rendre
effectivement efficace l'idée que le projet de loi n° 11 vient permettre
également à une infirmière praticienne spécialisée de pouvoir administrer l'aide
médicale à mourir, donc, par la force des choses, de dresser le constat de
décès puis d'indiquer que la personne est décédée en raison de l'administration
de substances ou d'un médicament. Donc ça complète le tout.
Mme Caron : Est ce que ça
veut dire aussi... on a dit en toutes circonstances et partout, donc autant
dans un CHSLD, dans une RPA, dans un hôpital ou partout? O.K. Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Est
ce qu'il y a d'autres questions? La députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : ...Mme la
Présidente, c'est plus un commentaire. Je sais que cet article-là est très bien
accueilli dans le milieu de la santé. Ça va permettre de gagner en efficacité.
Mais je vais me permettre un petit commentaire éditorial parce que le
gouvernement vient nous soumettre une motion, ce matin, qui parlait de l'invisibilisation
des femmes dans le corpus législatif. Je voudrais juste porter à votre
attention qu'il y a beaucoup, beaucoup d'occurrences où on invisibilise les
femmes dans le corpus législatif actuel. Je sais qu'il y a un avocat du ministère
de la Justice qui est ici en ce moment. Il y en a peut-être même d'autres
autour. C'est un enjeu, et j'étais contente de voir que ça préoccupait le
gouvernement ce matin. Donc, j'invite quand même à ce qu'on se soucie de ça
parce que, si vous lisez ici, vous verrez que c'est un peu comme s'il n'y avait
pas de femmes alors que, dans un hôpital, vous savez qu'il y en a beaucoup. C'est
un petit commentaire éditorial.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou questions sur l'article 46? Non.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Ils viennent de me dire non, ça
fait que... hein? Alors donc, je mets aux voix l'article 46? Est-ce que
cet article est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la ministre, je vous invite à nous lire l'article 47.
Mme Bélanger : Alors, l'article 123
de ce code est modifié :
1° par l'insertion après «décès
par un médecin» de «ou par un infirmier»
2° par le remplacement de «le médecin» par
«ceux ci».
Le texte proposé se lit donc ainsi :
«S'il impossible de faire constater le décès par un médecin ou par un infirmier
dans un délai raisonnable, mais que la mort est évidente, le constat de décès
peut être dressé par deux agents de la paix qui sont tenus aux mêmes
obligations que ceux-ci.»
L'article 47 du projet de loi apporte
une modification de concordance à l'article 123 du Code civil du Québec en
raison de la modification apportée à l'article 122 de ce code par l'article 46
du projet de loi.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires ou questions, ou amendements? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mme la
ministre, c'est peut être moins en lien avec la loi, mais question de précision
pour cet article, parce qu'on dit qu'on peut avoir deux agents de la paix qui
vont pouvoir constater le décès et maintenant un infirmier. Mais pourquoi pas
un ambulancier par exemple? Pourquoi que c'est restreint ces deux autres?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : C'est une
bonne question. Peux être qu'il faudrait voir un...
Mme Bélanger : ...quelle
était l'intention, là, du Code civil en dessous de ça, moi, je pense que c'est
un lien avec l'accessibilité. Par exemple, si on parle des premiers répondants,
ils ne sont peut-être pas toujours présents dans toutes les situations.
Pensons, entre autres, à certaines régions très, très éloignées... Je ne veux pas
faire de figure de cas, là, aujourd'hui, mais il y a certainement des raisons
pour lesquelles deux agents de paix ici, bon, entre les services policiers, par
exemple, tout ça, justement pour s'assurer que le constat de décès puisse être
fait, en autant que ça réponde à toutes les conditions, bien sûr. Alors, s'il
est possible, madame Élizabeth Arpin pourrait compléter.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a consentement? Consentement. Si vous voulez vous identifier, s'il vous
plaît, ça nous permettrait de vous connaître à l'écran.
Mme Arpin (Élizabeth) : Bonjour.
Élizabeth Arpin, directrice nationale des soins et services infirmiers au
ministère de la Santé et des Services sociaux. Alors, présentement, dans l'état
actuel, les paramédics ou techniciens ambulanciers ne sont pas encadrés
professionnellement par un ordre professionnel. Donc, éventuellement, dans
l'avenir, si ça devait être le cas, on pourrait revoir ces dispositions-là pour
voir à les inclure. Mais, pour le moment, ce n'est pas le cas, alors ça n'a pas
été réfléchi en ce sens.
Mme Maccarone : Ça explique.
Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee, je pense que vous aviez une question.
Mme Prass : Bien, en fait,
c'était un petit peu en lien avec celle... ma collègue. Donc, je laisse le
temps aux autres.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a d'autres gens qui veulent s'exprimer sur l'article 47 ou poser des
questions? Si tel n'est pas le cas, s'il n'y a plus d'intervention, je vais
donc procéder à la mise aux voix de l'article 47. Est-ce qu'il est adopté? Je
ne l'entends pas fort, là, mais j'ai cru comprendre que c'était adopté. Merci
beaucoup, Mme la ministre. Nous serions rendus à l'article 58... pas du tout,
51, j'ai sauté trop vite. Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors
donc, à la page 101. Donc, l'article 34 de la Loi sur les coroners (chapitre
C-68.01) est remplacé par le suivant, donc 34 : «Le médecin et
l'infirmière praticienne spécialisée constatent un décès dont ils ne peuvent
établir les causes probables ou qui leur apparaît être survenu par suite de
négligence ou dans des circonstances obscures ou violentes, doivent en aviser
immédiatement un coroner ou un agent de la paix.
«Ils doivent faire de même lorsqu'ils ne
peuvent établir les causes probables d'un décès constaté par une infirmière ou
un infirmier autre qu'une infirmière praticienne spécialisée ou qu'un tel décès
leur apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des circonstances
obscures ou violentes.»
• (12 h 10) •
Je vais lire le texte proposé, donc :
«Le médecin et l'infirmière praticienne spécialisée qui constatent un décès
dont ils ne peuvent établir les causes probables ou qui leur apparaît survenu
par suite de négligence ou dans des circonstances obscures ou violentes doivent
en aviser immédiatement un coroner ou un agent de la paix.
«Ils doivent faire de même lorsqu'ils ne
peuvent établir les causes probables d'un décès constaté par une infirmière ou
un infirmier autre qu'une infirmière praticienne spécialisée ou qu'un tel décès
leur après être survenu par suite de négligence ou dans des circonstances
obscures ou violentes.»
L'article 51 du projet de loi propose de
remplacer l'article 34 de la Loi sur les coroners afin de prévoir l'obligation,
tant d'une infirmière praticienne spécialisée que d'un médecin, qui constatent
un décès, dont les causes probables ne peuvent être établies ou qui leur
apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des circonstances
obscures ou violentes, d'en aviser immédiatement un coroner ou un agent de la
paix.
De plus, cet article 34 serait modifié
pour prévoir la même obligation pour l'infirmière praticienne spécialisée ou le
médecin d'aviser un coroner ou un agent de la paix lorsqu'ils ne peuvent
établir les causes probables d'un décès constaté par une infirmière ou un
infirmier autre qu'une infirmière praticienne spécialisée, ou lorsqu'un tel
décès leur apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des
circonstances obscures ou violentes.
Ces ajustements sont nécessaires...
Mme Bélanger : ...en raison
des modifications proposées au Code civil du Québec donnant la possibilité à
une infirmière ou à un infirmier de dresser le constat de décès d'une personne.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Je tiens seulement à porter à l'attention, pour les gens qui
nous suivent avec attention, que, dans le cahier de député, vous faites
référence à l'article 51 du chapitre de la Loi sur les coroners, et vous
avez parlé du C-68-01, alors qu'à l'article qui est inscrit au projet de loi,
c'est bien l'article 51, qui se lit : L'article 34 de la loi sur
les coroners (chapitre R-0.2). Je veux juste que tout le monde soit au
fait que c'est... le cahier de députés est plus précis, mais on parle de la
même chose. Alors, je pense que madame Caron... pardon, Mme la députée de La
Pinière, vous avez demandé la parole, et elle était vous.
Mme Caron : Merci, Mme la
Présidente. J'ai l'impression qu'on est... c'est contradictoire, ce libellé,
par rapport aux explications qu'on a eues pour l'article 46, c'est-à-dire
qu'on disait... dans l'article 46 pour le Code civil, on a dit qu'on
mettait le médecin ou l'infirmier et qu'infirmier, ça comprenait les IPS et
que, peu importe la catégorie d'infirmier, on pouvait constater le décès. Puis
là, ici, on dit que c'est le... c'est la Loi sur les coroners, on dit :
«Le médecin et l'infirmière praticienne spécialisée qui constate un décès...»
Donc, c'est comme si les infirmiers ordinaires, entre guillemets, là, en tout
respect, ne pouvaient pas constater de décès lui. Puis, même, je dirais,
presque pire que ça, c'est comme si, lorsque le décès était constaté par une
infirmière praticienne spécialisée, il fallait que ce soit... dans des
conditions qui apparaissent en situation de violence ou négligence, qu'il faut
qu'elle le signale, mais pas si c'est par une infirmière ou un infirmier autre
qu'une IPS. Donc, d'après moi, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas ici.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre, Oui.
Mme Bélanger : Oui,
effectivement, je pense qu'il y a une certaine complexité à la compréhension du
texte. Alors, je demanderais, si c'est possible, Mme la Présidente, que madame
Arpin puisse répondre. Puis on pourra y aller après, là, avec Maître Bérubé.
La Présidente (Mme Massé) : Bien
sûr. Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Arpin (Élizabeth) : Bonjour.
En fait, ici, on parle spécifiquement de la Loi sur le coroner, donc des cas de
décès dans des... dans des circonstances qui peuvent avoir apparence de
violence ou autre. Dans ce cas-ci, le champ d'exercice des infirmières non-IPS
n'a pas les activités réservées nécessaires pour faire l'évaluation de cas de
coroners. Seulement les IPS et les médecins ont ces activités réservées là.
Alors, c'est pourquoi on vient vraiment de différer, là, de l'article 46.
Donc, vous avez raison qu'il y a deux titres qui sont utilisés, mais c'est
volontairement, étant donné la nature de l'acte réservé additionnel dans un cas
de coroner versus autres circonstances de décès.
Mme Caron : O.K.. Est-ce que
ça veut dire que, donc, un infirmier ou une infirmière qui n'est pas IPS ne
peut pas constater le décès s'il y a des doutes?
Mme Arpin (Élizabeth) : Ils
peuvent en faire le constat clinique, donc, il y a une évidence de décès, mais,
par contre, pour compléter le constat, ils vont devoir référer au médecin ou à
l'IPS parce qu'il va devoir y avoir des évaluations additionnelles qui doivent
être faites.
Mme Caron : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Arpin (Élizabeth) : C'était
la même question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Massé) : C'était
la même question. Il y a vraiment une communauté d'esprit. Est-ce qu'il y a
d'autres questions? Ça vous va? Donc, je vais mettre aux voix
l'article 51. Je le déclare adopté... est-ce qu'il est adopté, pardon?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Adopté.
Merci beaucoup. Alors, j'ai compris que je n'avais pas besoin de demander le
consentement à chaque fois pour que vous puissiez parler, ce qui nous permet de
nous diriger vers l'article 52. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, alors,
Mme la Présidente : L'article 35 de cette loi est modifié :
1 par le remplacement, dans le premier
alinéa, «de cet établissement ou une personne sous son autorité peut prendre
des mesures pour faire établir par un médecin les causes probables de ce décès»
par «ou le directeur des soins infirmiers de cet établissement ou une personne
sous leur autorité respective peut prendre des mesures pour faire établir les
causes probables de ce décès par un médecin ou par une infirmière praticienne
spécialisée, selon le cas;
2 par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de...
Mme Bélanger : ...ou une
personne sous son autorité», par «ou le directeur des soins infirmiers ou une
personne sous leur autorité respective».
Je vais faire la lecture du texte proposé,
de façon rapide, parce que vous l'avez sous les yeux :
Lorsqu'un décès survient dans une
installation maintenue par un établissement qui exploite un centre hospitalier,
le directeur des services professionnels ou le directeur des soins infirmiers
de cet établissement ou une personne sous leur autorité respective peut prendre
les mesures pour faire établir les causes probables de ce décès par un médecin
ou par une infirmière praticienne spécialisée, selon le cas.
Toutefois, si le décès est visé à
l'article 36, le directeur des services professionnels ou le directeur des
soins infirmiers ou une personne sous leur autorité respective doivent
préalablement obtenir l'autorisation d'un coroner avant de prendre les mesures
pour faire établir les causes probables du décès.
Alors, l'article 52 du projet de loi
modifie l'article 35 de la Loi sur les coroners afin de prévoir que le
directeur des services professionnels d'un établissement qui exploite un centre
hospitalier peut prendre les mesures pour faire établir les causes probables
d'un décès survenu dans une installation maintenue par cet établissement par un
médecin.
Il prévoit également que le directeur des
soins infirmiers d'un établissement peut, dans le même cas, prendre les mesures
nécessaires pour faire établir les causes probables d'un décès par une
infirmière praticienne spécialisée.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Oui, la députée de Westmount-Saint-Louis?
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Pourquoi qu'on utilise la terminologie «leur autorité respective
peut prendre les mesures» et non «doit prendre des mesures»?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : C'est une
bonne question, je la référerais à la directrice des soins infirmiers, Mme
Arpin.
La Présidente (Mme Massé) : Oui,
c'est à votre tour.
Mme Arpin (Élizabeth) : Bien,
c'est dans le langage... Je pense que Me Bérubé est plus approprié que moi pour
répondre au «peut» versus le «doit».
La Présidente (Mme Massé) : Il
me semblait, aussi. Alors, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui. En
fait, ici, c'est simplement de prévoir un pouvoir que le directeur des services
professionnels a de prendre les mesures nécessaires de faire établir les causes
de décès. On s'entend que c'est quand on est face à un décès où est-ce que
c'est peut-être plus compliqué, là, de déterminer quelles sont ces causes-là.
Donc, c'est pour ça que c'est un pouvoir et non une obligation. Quand c'est
clair, il n'y a pas eu prendre de mesures pour indiquer si c'était le médecin
ou telle IPS. Ça pourrait être fait aussi par une infirmière, là, qui vient
constater simplement le décès et qui dresse le constat.
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, c'est pour donner de la flexibilité.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Mme Maccarone : O.K. Puis,
quand on parle d'un centre hospitalier, est-ce c'est aussi la même chose pour
un CHSLD, RPA, etc., quand... La terminologie, est-ce que c'est inclusif, puis,
si ce n'est pas le cas, est-ce que nous devons apporter des modifications pour
s'assurer qu'on a une compréhension que ça s'applique à toutes les
installations?
M. Bérubé (Mathieu) : En
fait, ici, non, ça ne vise pas nécessairement un établissement qui exploite,
là, un centre d'hébergement de soins de longue durée. Toutefois, la majorité
des établissements publics exploitent plus qu'une mission, donc plus qu'un
centre, tu sais, ils vont finir par exploiter, effectivement, là, des centres
d'hébergement de soins de longue durée, ça fait qu'ultimement l'établissement
va rentrer dans l'expression qui est prévue à 35, c'est-à-dire qu'il exploite,
oui, un centre hospitalier malgré le fait qu'il exploite d'autres centres
aussi.
Mme Maccarone : ...RPA, par
exemple, ça fait que...
M. Bérubé (Mathieu) : Non.
Mme Maccarone : Pas
nécessairement?
M. Bérubé (Mathieu) : Non.
• (12 h 20) •
Mme Maccarone : Ça fait que
qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là?
Mme Bélanger : Si vous
permettez, dans ma compréhension de ce qui est écrit là, un établissement étant
actuellement au Québec, là, les 34 établissements dont on fait référence,
c'est-à-dire les CISSS, les CIUSSS et les 10 établissements non fusionnés, par
exemple, le CHUM, le CHU mère-enfant Sainte-Justine, c'est un établissement en
soi, tandis qu'un CIUSSS va comporter beaucoup de missions, que ce soit un,
deux, trois hôpitaux, des CLSC, des CHSLD. Des RPA, ce sont des ressources
privées, donc ce n'est pas considéré comme un établissement dans le sens de la
loi.
Mme Maccarone : Bien, le
questionnement, c'est parce que c'est toujours sous la responsabilité du
ministère.
Une voix : ...
Mme Maccarone : C'est ça,
pour la certification, alors... Peut-être, eux, ils ne seront pas assujettis à
la même loi, aux mêmes critères?
Mme Bélanger : ...
La Présidente (Mme Massé) : Oui,
Mme la ministre. Allez-y, oui.
Mme Bélanger : Je vais
peut-être me lancer, spontanément, là, puis mes collègues des soins infirmiers
ou autres pourront me corriger, mais une...
Mme Bélanger : ...revenir sur
le volet des RPA. Une RPA, c'est un milieu de vie, en fait, c'est l'appartement
de la personne qui paie un loyer. Et, si on fait référence à un décès qui
surviendrait dans le domicile d'une personne, bien, à ce moment-là, ce n'est
pas le centre... ce n'est pas l'établissement, excusez, qui va aller
nécessairement faire le constat de décès, là. Supposons, une mort subite dans
une maison, bien là, en fait, là, il y a tout un autre processus qui se fait.
Ce n'est pas le CIUSSS d'un territoire qui va aller nécessairement constater le
décès, là, surtout s'il n'y avait pas de services. Je ne parle pas de quelqu'un
qui recevrait des services de soutien de soins palliatifs, par exemple, là, il
est vraiment en service avec l'établissement, le CIUSSS, mais... Donc, pour moi,
une RPA, c'est la même chose, c'est quelqu'un... c'est une personne vit... au
lieu de vivre dans son logement ou dans sa maison, elle a son logement en RPA.
Ça fait que c'est vraiment une locataire.
La Présidente (Mme Massé) : ...est-ce
qu'il y a... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Ici, donc, quand on parle d'«établissement», on parle d'un CISSS ou
d'un CIUSSS, donc est-ce que je comprends que cet article-là, ça couvre aussi,
par exemple, s'il y avait un décès dans un centre jeunesse ou un autre endroit
qui n'est pas un hôpital? Ce serait quoi? C'est comme...
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre, juste réponde pour que les gens qui nous écoutent...
Mme Bélanger : Oui. En fait,
ici, on parle d'«établissement», puis «établissement» dans le sens de ce qu'on
sait depuis les derniers ajustements en lien, notamment, là, avec la
loi 10, un établissement étant ce qu'on connaît au Québec, là, les
34 établissements, CIUSSS et établissements non fusionnés.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions ou commentaires? Ça va? S'il n'y a plus
d'intervention, je vais mettre aux voix l'article 52. Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Merci
beaucoup. Juste avant de vous donner la parole, Mme la ministre, je voudrais
signifier à nos collègues que les amendements qui nous ont été fournis par la
ministre, désormais le cahier aussi... C'est ça? Oui? Les commentaires, pardon,
fournis par la ministre sont maintenant sur Greffier dans la section Documents
distribués. Alors, je voulais juste informer vos collègues. Et je vous invite,
Mme la ministre, de nous présenter l'article 53.
Mme Bélanger : Alors :
L'article 36 de cette loi est modifié par l'insertion, après «un médecin»,
de «, une infirmière praticienne spécialisée». Donc, le texte se lit comme
suit :
«À moins qu'elle n'ait des motifs
raisonnables de croire qu'un coroner, un médecin, une infirmière praticienne
spécialisée ou un agent de la paix en a déjà été averti, toute personne doit
viser immédiatement un coroner ou un agent de la paix d'un décès dont elle a
connaissance lorsqu'il lui apparaît que ce décès est survenu par suite de
négligence ou dans des circonstances obscures ou violentes ou lorsque
l'identité de la personne décédée lui est inconnue.»
L'article 53 du projet de loi apporte
une modification de concordance à l'article 36 de la Loi sur les coroners
afin de refléter les modifications apportées par le projet de loi à
l'article 34 de cette loi.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Questions, commentaires? Tout va bien? Donc, puisqu'il n'y a
pas d'intervention, je vais procéder à la mise aux voix. L'article 53
est-elle adopté...
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Est-il
est adopté? J'ai fait une faute de français, je m'en excuse.
Nous serions rendus à l'article 54.
Mme Bélanger : L'article 46
de la Loi sur la santé publique (chapitre S-2.2) est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «soit dressé au sujet du défunt par un médecin» par «soit rempli au
sujet du défunt par un médecin ou par un infirmier»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «ayant soigné la personne doit remplir le bulletin de décès. Si tel
médecin est inaccessible, le bulletin de décès peut être rempli par un autre
médecin, un infirmier» par «ou le dernier infirmier ayant soigné la personne
doit remplir le bulletin de décès. Si tel médecin ou tel infirmier est
inaccessible, le bulletin de décès peut être rempli par un autre médecin, un
autre infirmier.»
Alors... Est-ce que vous souhaitez que je
lise le texte proposé au complet...
Mme Bélanger : ...O.K. Un
établissement qui maintient une installation dans laquelle décède une personne
doit prendre les mesures pour qu'un bulletin de décès soit rempli au sujet du
défunt par un médecin ou par un infirmier aux fins de la présente loi.
Lorsqu'une personne décède ailleurs que dans une installation maintenue par un
établissement, le dernier médecin ou le dernier infirmier ayant soigné la
personne doit remplir le bulletin de décès. Si tel médecin ou tel infirmier est
inaccessible, le bulletin de décès peut être rempli par un autre médecin ou un
autre infirmier. Si aucune personne possédant l'une de ces qualités n'est
disponible dans un rayon de 16 kilomètres, le bulletin de décès peut être
rempli par deux personnes majeures. Dans le cas d'un décès faisant l'objet
d'une investigation et, le cas échéant, d'une enquête en vertu de la Loi sur
les coroners (chapitre C-68.01), le bulletin de décès doit être fait par
le coroner. Lors de l'entrée au Québec du cadavre d'une personne décédée hors
du Québec, le bulletin de décès doit être fait par le directeur des services
funéraires de l'entreprise de services funéraires qui effectue le transport du
cadavre, à moins que le cas ne relève de la compétence du coroner.
L'article 54 du projet de loi modifie l'article 46 de la Loi sur la
santé publique afin de permettre à un infirmier de remplir le bulletin de décès
d'une personne. Ces ajustements sont complémentaires aux modifications
proposées au Code civil du Québec, donnant la possibilité à une infirmière ou à
un infirmier de dresser le constat de décès d'une personne.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Il y a des questions, donc j'inviterais la députée de...
Westmount Saint-Louis, pardon, à prendre la parole.
Mme Maccarone : Oui. C'est un
peu en lien avec la question que j'avais auparavant, quand on parle
d'établissement, est-ce qu'on parle toujours ici parce qu'on n'est pas dans la
même loi, est-ce qu'on parle d'hôpitaux, CHSLD, RI-RTF puis encore la même
question quand on parle de RPA parce que si on revient, les RPA sont
accréditées, alors est-ce qu'eux sont visés ici quand on fait des modifications
à cette loi?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Ma
compréhension, c'est que là nous sommes vraiment dans la Loi sur la santé
publique. Donc, ma compréhension est qu'un établissement fait encore référence
à ce qu'on connaît, là, de la loi sur... la loi n° 10 notamment, là, qui
est venue... qui a été ajoutée à la... après la LSSSS, donc un établissement
pour moi, étant un établissement, les 34 établissements au Québec. Par
contre, quand on regarde le deuxième paragraphe, c'est là qu'on entre dans...
«lorsqu'une personne décède ailleurs que dans une installation maintenue par un
établissement». Tantôt, je faisais... je donnais un exemple d'une RPA, par
exemple, le domicile d'une personne, peu importe, un autre lieu physique.
Alors, moi, je fais vraiment la référence, mais... la différence. Puis le
premier paragraphe, pour moi, c'est un établissement, donc établissement de santé.
Maintenant, peut-être qu'on pourrait avoir des précisions à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
que maître... Oui, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : En
fait, juste simplement pour reprendre les propos de Mme la ministre, là, c'est
exact, là, c'est vraiment un établissement de santé et de services sociaux au
sens où on l'entend, là, notamment dans la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, également celle pour les autochtones Cris. Et puis, comme
l'a... l'a bien soulevé Mme la ministre, là, toujours en lisant évidemment avec
le... la Loi modifiant l'organisation, la gouvernance du réseau, là, qui est
venue créer les centres intégrés. Donc, c'est tout ça ensemble, mais oui, c'est
ces établissements-là.
• (12 h 30) •
Mme Maccarone : Une deuxième
question, si vous me permettez, Mme la Présidente, c'est... je veux juste
comprendre la valeur ajoutée quand on parle de... le deuxième paragraphe, puis
on dit qu'on souhaite que ce soit le médecin ou le dernier infirmier ayant
soigné la personne, c'est cette personne qui doit remplir le bulletin de décès
puis, si cette personne est inaccessible, ça veut dire quoi inaccessible?
Est-ce qu'il y a un délai de 24 heures? Mais c'est quoi la valeur ajoutée
d'avoir la même personne qui fait ce processus? Vous qui êtes expert, experte,
qui a oeuvré dans le réseau, je veux juste mieux comprendre pourquoi on met ce
type de libellé puis cette contrainte, dans le fond, qu'où qu'on a besoin
d'avoir cette flexibilité. Parce que, moi, j'imagine un médecin dans un
corridor qui va constater un décès puis là ça se peut qu'il serait en congé
pour les deux prochains jours, pourquoi qu'on a besoin d'avoir lui qui constate
le décès en priorité qui viendra à la suite pour faire le bulletin puis la
déclaration?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, c'est... bon, en fait, c'est un bon commentaire, là, parce que
c'est comme si on voit dans cet article-là un souci de la continuité de soins.
Donc, le médecin qui a... qui traite ou qui soigne la personne, la même chose
pour l'infirmière, et donc la dernière personne ayant donné le soin, c'est
quand même un élément...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Bélanger : ...important,
là, dernière personne ayant donné un soin à la personne avant qu'elle meure,
donc... Mais, si, par ailleurs, cette personne-là n'est pas disponible, il faut
quand même que le processus, là, se fasse. Et je pense que, dans le fond, la
volonté... ce que je ressens dans cet article-là, c'est que ça soit vraiment la
dernière personne qui, de façon privilégiée, là, soit la personne qui va faire
le constat de décès. Puis, advenant qu'elle ne soit pas disponible, bien là, on
n'attendra pas qu'elle soit disponible parce que ça pourrait prendre beaucoup
de temps, dépendamment des situations, à ce moment-là, c'est... on demande qu'un
médecin ou un infirmier puisse le faire, un autre médecin ou une autre
infirmière.
Mme Maccarone : ...la
complexité, évidemment, pour quelqu'un qui n'est pas légiste, c'est parce qu'on
parle beaucoup de «doit» et «peut». Puis là on est dans le «doit» puis
auparavant on était dans le «peut», hein? Ça fait que, quand on rajoute des
balises, c'est bien, je pense, pour tout le monde aussi qui nous écoute, qu'ils
ont une bonne compréhension du pourquoi. Ça fait que merci.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : ...une toute
petite technicalité, parce que tantôt, quand on a regardé... étudié l'article 51,
vous avez fait une précision sur le chapitre de la Loi sur les coroners qui
semblait être différent dans le cahier. Et puis là on réutilise le même numéro
de chapitre qu'à la page 101. Est-ce qu'il faut le modifier là aussi ou c'est
la même... ou s'il est correct ici?
La Présidente (Mme Massé) : Maître
Bérubé, vous semblez avoir une opinion sur la question.
M. Bérubé (Mathieu) : Ici, en
fait, la référence alphanumérique, là, le numéro de chapitre qu'on retrouve,
là, chapitre S-2.2, c'est le bon, là. C'est bel et bien celui qui est... qui
est conféré dans la Loi sur la santé publique, là. Tandis que la Loi sur les
coroners, la remarque était à propos, effectivement ce qui était prévu au cahier
de commentaires n'était pas le nouveau numéro de chapitre qui a été accordé à
cette loi-là.
Mme Caron : O.K. Mais, en
fait, ce n'est pas ce que... Je parle de l'avant-dernier paragraphe de... du
46, là, du texte proposé. À la page 107, on dit : «Dans le cas d'un
décès faisant l'objet d'une investigation et, le cas échéant, d'une enquête en
vertu de la Loi sur les coroners (chapitre C-68.01)...» Puis c'est ça qu'on
avait corrigé à la page 101 parce qu'on disait : «L'article 34
de la Loi sur les coroners (chapitre C...)» À moins que j'aie mal compris
tantôt, là.
M. Bérubé (Mathieu) : ...ici,
à l'article 46, c'est le bon chapitre. L'erreur avait été plutôt
mentionnée dans la commande de l'article du projet de loi qui prévoyait l'ancien
numéro de chapitre, qui était R quelque chose, là. Puis, depuis qu'ils ont...
quand la loi, elle a été révisée récemment, puis ils ont changé le titre de la
loi, le chapitre a changé.
Mme Caron : O.K.
M. Bérubé (Mathieu) : C'est
ça.
Mme Caron : En autant que c'est
correct partout. C'est mon seul souci. Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Bien,
merci beaucoup. C'est une excellente préoccupation. On va s'assurer que les
bons chiffres soient aux bons endroits. Mme la députée de Sherbrooke avait levé
déjà la main, et ensuite je reviendrai à vous, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Oui.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Je ne sais pas, peut-être que madame Arpin pourra m'éclairer sur l'application
de tout ça, parce que, pour le deuxième alinéa, on parle d'une personne qui
décède ailleurs que dans une installation maintenue par un établissement. Donc,
on postule quelqu'un qui décède, par exemple, chez elle ou, bon, ailleurs. J'essaie
de comprendre ça s'applique comment, là, le dernier médecin ou le dernier
infirmier qui a soigné cette personne-là. Si, la personne, ça fait quatre mois
qu'elle est allée voir son médecin de famille, est-ce qu'il faut courir après
ce médecin-là parce que c'est lui le dernier médecin à l'avoir vue? J'essaie de
voir c'est appliqué comment, parce que c'est déjà appliqué pour les médecins,
cette disposition-là. Là, ça va l'être pour les infirmiers.
Mme Arpin (Élizabeth) : ...par
exemple le domicile, effectivement, que ce soit un domicile institutionnel,
comme une RPA, une RI-RTF, ou le domicile, là, une maison unifamiliale par
exemple, de la personne, on va parler davantage des professionnels, par
exemple, dans le cadre des équipes de soins à domicile, donc des personnes qui
seraient suivies par ces médecins-là.
Vous avez raison de mentionner qu'un
citoyen qui n'est pas suivi par un médecin ou une infirmière parce qu'il est en
pleine forme et que là soudainement il y a un décès, bien là, cet article-là
serait... ne s'appliquerait pas nécessairement, mais, dans ces cas-là, ça
serait par exemple des... ça serait un décès, là, si je peux m'exprimer... je
ne serai peut-être pas dans le langage du Code civil, là, mais un décès
suspect, là, chez une personne qui n'est pas malade, qu'on n'a... qui n'est pas
suivie par un professionnel et quoi que ce soit, donc serait référée par
exemple à un cas de coroner pour s'assurer qu'on fait la lumière, là, sur les
circonstances du décès. Mais ce qu'on veut dire ici, dans le paragraphe,
«Lorsqu'une personne décède ailleurs que dans une installation», on fait
surtout référence, justement, RPA, RI-RTF, domicile, qui ne sont pas des
installations visées par la loi, dans un établissement, mais qui seraient
visitées par des infirmières ou des médecins dans le cadre d'un soin à domicile.
Mme Labrie : O.K. Donc, on
parle...
Mme Labrie : ...ce que
cherchais, la ministre avait répondu en parlant de continuité de soins. Ça
répond pour quand on est dans un établissement. Donc, on est dans cet esprit là
encore de continuité de soins. Quelqu'un qui n'est pas suivi sur une base
régulière, on n'ira pas chercher le dernier médecin qui l'a vu, O.K.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Quand on
dit qu'aucune personne possédant l'une des qualités n'est disponible dans un
rayon de 116 kilomètres, le bulletin de décès peut être rempli par deux
personnes majeures, est-ce que ce n'est pas un petit peu général pour dire deux
personnes majeures? Et pour revenir sur ce que vous avez dit tantôt, est-ce que
ça ne devrait pas être plutôt la personne ou personnes, par exemple, qui ont
découvert le corps ou ceux qui ont rapporté... Est-ce que ça peut être, par
exemple, un agent de la paix? Est-ce que ça peut être dans ce cas là un
intervenant ambulancier, etc.? Parce que je trouve que c'est un petit peu flou,
deux personnes majeures.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui, en fait,
c'est parce que, là, on est vraiment dans la Loi sur la santé publique. Et
j'avoue que cette... c'est ça, on est au deuxième paragraphe, là.
Mme Prass : Oui, c'est la fin
du deuxième, c'est la dernière phrase.
Mme Bélanger : En fait, ça ne
fait pas partie des discussions qu'on a eues, là, soit en consultations
particulières ou comme réflexion dans le cadre de la Loi sur les soins de fin
de vie. Je serais embêtée de vous répondre, là, pourquoi on fait référence à
deux personnes majeures versus... tantôt, on était dans d'autres choses, on
était plus dans le Code civil. Est-ce que vous avez peut-être une explication?
Je laisserais peut-être Me Bérubé...
La Présidente (Mme Massé) : Oui,
Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : La
réflexion, en fait, qui me viendrait à l'esprit en premier lieu, c'est pour
permettre le plus de latitude possible. Puis comme le bulletin de décès est
souhaité dans tous les cas de décès, il pourrait être transmis au ministre de
la Santé puis qu'il puisse effectuer ses fonctions en vertu de la Loi sur la
santé publique. Bien, de préciser deux personnes majeures, en fait, ça pourrait
être comme vous l'avez dit, là, soit deux agents de la paix, ça pourrait être
un deux personnes qui vivaient dans le même domicile, des voisins, mais
ultimement pour que quelqu'un remplisse le bulletin de décès et qu'il soit
transmis, là, au ministre de la Santé.
Mme Prass : Donc, c'est une
question...
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Mme Prass : Parfait.
La Présidente (Mme Massé) : Est
ce qu'il y a d'autres questions? Ça va. Donc, nous allons procéder à la mise
aux voix. Est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Ce
qui termine notre bloc 3. On est donc en mesure de rentrer dans le bloc
quatre. Et nous allons... je vous donne le temps de tourner les pages, les gens
qui nous écoutent, tourner les pages de leurs projets de loi ou glisser sur
leur ordinateur pour se rendre à l'article 13 que nous allons
étudier. Et donc, Mme la ministre, quand vous serez prête. Moi-même, je vais
tourner les pages. Vous êtes prête? Alors, allons-y pour l'article 13.
• (12 h 40) •
Mme Bélanger : Alors :
Cette loi est modifiée par l'insertion, avant l'article 26, de ce qui
suit :
«Demande d'aide médicale à mourir.
«25.1 L'obtention de l'aide médicale à
mourir nécessite qu'au préalable une demande à cette fin soit formulée.
«Une demande d'aide médicale à mourir est
appelée «demande contemporaine d'aide médicale à mourir» ou «demande
contemporaine» lorsqu'elle est formulée en vue de l'administration de cette
aide de façon contemporaine à la demande. Elle est appelée «demande anticipée
d'aide médicale à mourir» ou «demande anticipée» lorsqu'elle est formulée en
prévision de l'inaptitude de la personne à consentir aux soins en vue d'une
d'une administration ultérieure à la survenance de cette inaptitude».
Alors, je ne lirai pas le texte proposé
puisque c'est un nouvel article et je viens de le lire, en fait, intégralement.
Alors, il est suggéré... Ah! il manque un petit mot que je n'ai pas lu, alors
merci de me le mentionner. Alors, S2... sous section 2 :
«Dispositions particulières aux demandes contemporaines d'aide médicale à
mourir». Donc, fermez le guillemet.
Alors, dans les commentaires, il est
suggéré d'introduire une sous-section :
1°comprenant l'article 25.1 qui, à
titre introductif, a pour but d'annoncer l'existence dans la loi de deux
régimes principaux d'aide médicale à mourir et de les qualifier;
2°... non, excusez, il est également
suggéré d'introduire une sous-section 2 portant spécifiquement sur les
demandes contemporaines d'aide médicale à mourir, comme on le verra ci-après.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Donc, est-ce qu'il y a des questions...
La Présidente (Mme Massé) : ...des
commentaires sur cette introduction à l'article 13... Ça va? Je vous
laisse le temps parce qu'on a eu à virer, à changer les pages et tout ça. Je
veux juste être certaine qu'on se suit bien. Ça va bien? C'est parfait? Donc,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je mets aux voix l'article 13.
Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Bien.
Alors, on a déjà fini le bloc 4. On va aller au bloc... Oh pardon! Mme la
ministre, vous aviez un...
Mme Bélanger : Oui. Mme
la Présidente, je demanderais une courte suspension, le temps d'inviter
quelqu'un d'autre à la table. Alors...
La Présidente (Mme Massé) : Bien
sûr. Alors, nous allons suspendre quelques instants. On vous revient.
(Suspension de la séance à 12 h 42)
(Reprise à 12 h 45)
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
nous voilà de retour. Nous sommes donc rendus à l'étude... au bloc 5, à
l'étude de l'article 14. Et je demanderais à la ministre de nous lire
l'article, s'il vous plaît.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je vais lire l'article ainsi que le commentaire, mais j'aimerais
vous annoncer que je vais aussi avoir un amendement et donc que je lirai
l'article par la suite. Alors... Donc, l'article 26 de cette loi est
modifié...
Mme Bélanger : ...1 par le
remplacement du premier alinéa par les suivants :
«Pour obtenir l'aide médicale à mourir
suivant une demande contemporaine, une personne doit, en plus de formuler une
demande conforme aux dispositions du présent article, et de l'article 27
le cas échéant, satisfaire aux conditions suivantes :
1 elle est majeure et apte à consentir aux
soins, sauf exception relativement à cette aptitude de la personne prévue au
troisième alinéa de l'article 29;
elle est une personne assurée au sens de
la loi sur l'assurance maladie (Chapitre A-29);
elle est atteinte d'une maladie grave et
incurable ou elle a un handicap neuromoteur grave et incurable;
4 sa situation médicale se caractérise par
un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
5 elle éprouve des souffrances physiques
ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions qu'elle juge tolérables.
Pour l'application du paragraphe trois du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif n'est pas
considéré comme une maladie.»
Deuxièmement... Deuxième alinéa, par le
remplacement dans le troisième alinéa de «le médecin traitant de la personne»
par «le professionnel compétent qui traite la personne».
Les commentaires : Le premier alinéa
de l'article 26 proposé reprend pour l'essentiel le premier alinéa actuel
de l'article 26 de la loi. Compte tenu de la décision Truchon rendant
inopérant le critère de fin de vie, vous pourrez noter que ce critère
n'apparaîtra plus au premier alinéa de l'article 26.
Aussi, le paragraphe quatre du premier
alinéa de l'article 26 de la loi est modifié pour permettre à une personne
ayant un handicap neuromoteur grave et incurable d'obtenir l'aide médicale à
mourir si les autres conditions de la loi sont remplies, et ce paragraphe
deviendra le paragraphe trois du premier alinéa de l'article 26.
De plus, le deuxième alinéa de
l'article 26 proposé apporte une précision importante, soit que pour
l'application du paragraphe trois du premier alinéa, un trouble mental autre
qu'un trouble neurocognitif n'est pas considéré comme une maladie.
Enfin, les troisième et quatrième alinéas
de l'article 26 proposé reprennent respectivement les deuxième et
troisième alinéas de l'article 26 actuel, avec quelques adaptations
techniques.
La Présidente (Mme Massé) : Alors
ceci est l'article l'article 11... l'article 14 tel que décrit. Vous
nous avez annoncé un amendement, d'entrée de jeu. Je sais que... On me signale
du côté de l'opposition officielle que là... Écoutez, c'est ma première
présidence, alors peut-être que j'ai fait quelque chose de pas correct.
Mais, ceci étant dit, l'esprit... je prendrai
votre amendement puisqu'il l'est sur Greffier déjà, et vous l'avez annoncé.
Ceci étant dit, je fais mon apprentissage,
Mme la députée. Et la prochaine fois je n'agirai pas de la sorte, c'est promis.
Mme la ministre.
• (12 h 50) •
Mme Bélanger : O.K.. Mme la
Présidente, merci. Vous allez voir que... L'amendement, tout le monde l'a
maintenant. C'est disponible. J'imagine que vous avez ça, là, sur le site...
La Présidente (Mme Massé) : Sur
Greffier, oui.
Mme Bélanger : ...sur
Greffier. Alors, je vous invite à le regarder en même temps que moi.
Alors, article 14, article 26 de la
loi concernant les soins de fin de vie :
Dans le paragraphe un de l'article 14
du projet de loi :
1 remplacer dans le paragraphe cinq du
premier alinéa de l'article 26 de la Loi concernant les soins de fin de
vie proposé... par «constantes»... remplacer, excusez-moi, «constantes» par
«persistantes».
Deuxièmement, remplacer le deuxième alinéa
de cet article proposé par les alinéas suivants :
«Pour l'application du paragraphe deux du
premier alinéa, est assimilé à une personne assurée au sens de la Loi sur
l'assurance maladie une personne dont le coût des services de santé assurés
qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette
loi du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle
soit en service actif...
Mme Bélanger : ...dans les
Forces armées canadiennes.
Pour l'application du paragraphe 3 du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif ne peut pas
être une maladie pour laquelle une personne peut formuler une demande.»
Les commentaires. D'abord, l'amendement a
pour but de modifier le paragraphe 5 du premier alinéa de l'article 26 de la
Loi concernant les soins de fin de vie proposé afin de prévoir qu'une personne
doit, pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une demande contemporaine,
éprouver des souffrances physiques ou psychiques persistantes plutôt que
constantes.
De plus, l'amendement a pour but de
permettre à certaines personnes détenues en service actif dans les Forces
armées canadiennes d'obtenir l'aide médicale à mourir malgré qu'elles ne soient
pas des personnes assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre
A-29). Enfin, l'amendement reformule l'exclusion applicable au trouble mental
autre que neurocognitif afin d'éviter une énonciation maladroite et inexacte.
Texte modifié des premier et deuxième
alinéas de l'article 26 :
Pour obtenir l'aide médicale à mourir
suivant une demande contemporaine, une personne doit, en plus de formuler une
demande conforme aux dispositions du présent article et de l'article 27, le cas
échéant, satisfaire aux conditions suivantes :
1° elle est majeure et apte à consentir
aux soins, sauf exception, relativement à cette aptitude de la personne prévue
au troisième alinéa de l'article 29;
2° elle est une personne assurée au sens
de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29);
3° elle est atteinte d'une maladie grave
et incurable ou elle a un handicap neuromoteur grave et incurable;
4° sa situation médicale se caractérise
par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
5° elle éprouve des souffrances physiques
ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions qu'elle juge tolérables.
Pour l'application du paragraphe 2 du premier
alinéa, est assimilée à une personne assurée au sens de la Loi sur l'assurance
maladie, une personne dont le coût des services de santé assurés qu'elle reçoit
ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette loi, du fait
de sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle soit en
service actif dans les Forces armées canadiennes.
Pour l'application du paragraphe 3 du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif ne peut pas
être une maladie pour laquelle une personne peut formuler une demande.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Donc, nous allons... Je vais prendre... s'il y a des questions
ou des commentaires, et ensuite on va commencer cette discussion-là puis on
verra pour la suite. Mme la députée de Westmount-St-Louis.
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'emblée, j'ai des questions sur l'amendement, mais je
voulais savoir pourquoi on débute le débat sur ce bloc, étant donné qu'on parle
de handicap neuromoteur grave et incurable et que cet article, le 14, qui
propose des changements à l'article 26... l'article 26 est référé dans les
autres articles que nous allons aborder dans ce bloc.
Ça fait que j'avoue que je veux juste...
J'ai un malaise parce que, même si on dit qu'on va suspendre l'adoption de cet
article, on ne pourra pas voter sur les articles qui suivent parce que les
articles qui suivent réfèrent à l'article 26 de la loi, que nous n'avons pas
adopté et modifié.
Et juste pour que les gens comprennent
bien, quand nous sommes à l'opposition, nous n'avons que... ça peut être long
pour quelques personnes, mais on a seulement 20 minutes, ça fait que je ne veux
pas... même si on dit qu'on va suspendre puis revenir, parce qu'après on va
avoir les indications du comité d'experts et le forum, puis là je n'aurai plus
de temps, puis il va falloir que je revienne à la charge avec tous les moyens
disponibles à l'opposition pour revenir, pour continuer le débat. Alors, je
propose que peut-être nous pouvons... nous pourrons aborder un autre bloc pour
avoir une conversation plus fluide. Ça fait que voilà ma proposition, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Je pense que la ministre veut réagir. J'aimerais entendre les autres un peu
là-dessus pour me faire une tête, mais ça m'apparaît très recevable, votre
truc. Mme la...
La Présidente (Mme Massé) : ...Mme
la... Mme la ministre, pardon.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente. Alors... Bien, en fait, c'est un article qui est très complexe. Il
y a beaucoup, beaucoup d'alinéas bien sûr. Je voulais d'entrée de jeu vous
présenter l'amendement parce qu'il y a des choses qui sont, d'entrée de jeu, je
dirais, plus... dans le fond, plus compréhensible et peut-être, éventuellement,
plus facile à faire consensus, là, s'il y a lieu. Je reconnais tout à fait,
cependant, que, le troisième alinéa, personne «atteinte d'une maladie grave et
incurable ou elle a un handicap mental grave incurable», on attend les
recommandations du comité d'experts, là, et éventuellement d'une consultation.
On n'est pas là.
L'objectif était vraiment de regarder, par
exemple, quand on parle des Forces armées canadiennes ou des personnes qui sont
incarcérées. En fait, c'est une modalité, là, parce qu'elles ne sont pas... Ces
personnes-là ne sont pas couvertes par la RAMQ. Puis, dans le projet de loi,
c'est écrit qu'une des conditions il faut être couvert par la RAMQ. Donc, on se
disait... Bien, pour moi, c'était quelque chose qui était quand même assez
facile, là, à discuter aujourd'hui, qu'on n'avait pas besoin d'avoir, là,
toutes les prochaines étapes. La même chose pour la notion de souffrances
constantes versus... non, la notion de souffrances persistantes au lieu de
constantes, O.K.? Alors, il y a une nuance, là, puis, bon, les groupes nous
l'ont mentionnée.
Alors, c'est simplement dans cet
esprit-là. Ça fait qu'on a deux choix ou on traite de l'amendement,
l'amendement étant spécifiquement sur les éléments que je viens de vous
présenter, j'ai peut-être oublié que... et le trouble mental. Parce que, dans
la loi, la façon dont c'est écrit, c'est que le trouble mental n'est pas une
maladie. Donc, on comprend que je venais, en déposant mon amendement,
mentionner que... je terminais la phrase, dans le fond, qui est déjà écrite
dans le projet de loi : Le trouble mental n'est pas une maladie. Attendez,
juste me trouver un petit peu ici, là. "...pour laquelle une personne peut
formuler une demande», et non pas : Le trouble mental n'est pas une
maladie. Vous comprenez un petit peu la nuance, là.
Alors, c'était simplement ça. Ça fait
qu'on a deux choix : ou on travaille sur l'amendement, puis de toute façon
on ne pourra pas passer à travers... on pourra suspendre l'article, ou on n'en
parle pas du tout et on passe à autre chose.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la députée, est-ce que vous aviez quelque chose à rajouter là-dessus? Est ce
qu'il y a d'autres... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, moi, je
n'ai pas de problème à ce qu'on travaille l'amendement, mais par contre,
l'article, il va falloir le suspendre.
Mme Bélanger : Oui, tout à
fait.
La Présidente (Mme Massé) : Donc,
là-dessus...
Mme Maccarone : Je souligne
le malaise de ma part de continuer. Honnêtement, j'entends ce que la collègue
dit, mais moi, mon souhait, ce serait de suspendre le tout puis recommencer le
débat plus tard. Ça nous donne une occasion de faire une tête sur ce qui est proposé
aussi par la ministre. Mais je n'aurais pas de malaise. Présentement, je
n'utiliserai pas plus de mon temps sur cet amendement. Mais, si la ministre
souhaite prendre le temps présentement pour expliquer pourquoi «persistantes»
et non «constantes»... Puis je pense qu'elle a fait quand même le lien pour
l'autre élément de l'amendement qu'elle a proposé. Je n'aurais pas de malaise,
mais je ne souhaiterais pas continuer le débat là-dessus présentement.
La Présidente (Mme Massé) : O.K.
Donc, Mme la ministre, il nous reste quelques instants avant la fin de la...
avant l'ajournement de la séance. Est-ce que vous voulez poursuivre vos
explications telles que demandé?
• (13 heures) •
Mme Bélanger : Bien, je pense
qu'à la lumière de... Bon, en fait, ce que je peux mentionner, c'est que vous
avez les informations, ça... vous allez prendre le temps de constater le tout.
Mais je pense que l'objectif de l'amendement, c'était vraiment juste d'aller
sur des points qui, pour moi, étaient comme évidents, là, puis on voulait juste
clarifier certains mots ou certaines phrases à l'intérieur de ça. Mais on peut
suspendre l'article et reprendre les travaux en lien avec cet article.
La Présidente (Mme Massé) : Écoutez...
Ah! Pardon. Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article, vous aviez
bien dit?
Mme Bélanger : Là, on parle
de l'article 14 et l'amendement.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a donc un consentement pour suspendre l'article 14 et l'amendement
Consentement.
Et voilà, ce qui termine notre matinée. Le
temps est écoulé. On se retrouve à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 05)
La Présidente (Mme Schmaltz) : La
Commission des relations avec les citoyens reprend donc ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 11, donc la Loi
modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions
législatives.
Y a-t-il consentement afin de permettre à
la députée de Sherbrooke de remplacer la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Mme la...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...la
parole est à vous.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'aimerais d'entrée de jeu mentionner qu'en lien avec le
bloc 5 je propose que les articles 15 et 16 soient suspendus. Nous
avons déjà suspendu 14 et qu'on puisse donc suspendre les articles 15
,16 et 17.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
y a-t-il consentement pour suspendre l'étude des articles 15, 16 et 17?
Des voix : Consentement.
Mme Maccarone : ...dans le
fond, vous ne les avez même pas présentés encore.
Une voix : ...
Mme Maccarone : C'est la même
chose.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : O.K.
Donc, nous en sommes au bloc 6 à l'article 18. Je vous propose de
procéder par article introduit, et l'article 18 sera mis aux voix dans son
ensemble à la toute fin.
Mme la Ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 29.1 introduit par l'article 18.
Mme Bélanger : ...je veux
quand même mentionner que cet article introduit 19 articles en soi.
Alors, on va prendre le temps de les examiner adéquatement.
Alors, je commence la lecture. Donc, pour
ce qui est de l'article 18, alors :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 29 de ce qui suit :
«§3. Dispositions particulières aux
demandes anticipées d'aide médicale à mourir.
«I. Conditions d'obtention de l'aide
médicale à mourir.
«29.1. Pour l'obtention... pour obtenir
l'aide médicale à mourir suivant une demande anticipée, une personne doit, en
plus de formuler une demande conforme aux dispositions des articles 29.2,
29.3 et 29.7 à 29.10, satisfaire aux conditions suivantes :
«1° au moment où elle formule la demande :
«a) elle est majeure et apte à consentir
aux soins;
«b) elle est une personne assurée au sens
de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29);
«c) elle est atteinte d'une maladie grave
et incurable menant à l'inaptitude à consentir aux soins;
«2° au moment de l'administration de
l'aide médicale à mourir :
«a) elle est inapte à consentir aux soins
en raison de sa maladie;
«b) elle satisfait toujours aux conditions
prévues aux sous-paragraphes b et c du paragraphe 1;
«c) sa situation médicale se caractérise
par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
«d) elle paraît objectivement éprouver :
«i) les souffrances qu'elle avait décrites
dans sa demande, et ce, en raison de sa maladie;
«ii) des souffrances physiques ou
psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions jugées tolérables.
«Pour l'application du sous-paragraphe c
du paragraphe 1 du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble
cognitif n'est pas considéré comme une maladie.
«II. Conditions...» Non, d'accord. Alors,
j'arrête là la lecture. Nous allons aller... et je vous amène tout de suite au
commentaire concernant l'article 29.1. Alors, je vous invite à aller à la
page 33. Donc, je vais lire le commentaire en lien avec
l'article 29.1. ¸
L'article 18 du projet de loi
introduit une sous-section trois comprenant les articles 29.1 à 29.19
applicables spécifiquement aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir. Ce
changement est requis pour tenir pour tenir compte de la nouvelle structure
proposée pour la loi.
L'article 29.1 a proposé est la
disposition qui prévoit les conditions que doit satisfaire une personne pour
formuler une demande anticipée d'aide médicale à mourir et pour obtenir l'aide
médicale à mourir.
• (14 h 10) •
C'est aussi l'article 29.1 proposé
qui exclut le trouble mental comme maladie pouvant donner ouverture à la
formulation d'une demande anticipée...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...est-ce
qu'il y a des questions?
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'aimerais annoncer que je vais avoir un amendement à proposer
éventuellement.
Mme Maccarone : ...son
amendement avant qu'on fasse le débat sur cet article.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Vous voulez faire la lecture?
Mme Bélanger : Oui, je peux
faire la lecture. En fait, je l'annonçais parce que... si jamais certaines
personnes auraient voulu s'exprimer sur ce que je venais de lire, ça aurait été
possible de le faire. Mais, alors donc, je suis prête, effectivement, pour
l'amendement. Donc, article 18, en parenthèses, article 29.1 de la Loi
concernant les soins de fin de vie, à l'article 29.1 : La Loi
concernant les soins de fin de vie, proposée par l'article 18 du projet de
loi :
1 remplacer les sous paragraphes c et d du
paragraphe 2 du premier alinéa par les sous-paragraphes suivant :
«c) elle présente de manière récurrente
des manifestations cliniques liées à sa maladie et qu'elle avait décrites dans
sa demande;
«d) sa situation médicale :
«1 se caractérise par un déclin avancé et
irréversible de ses capacités;
«2 donne lieu à un professionnel compétent
de croire, sur la base des informations dont il dispose et selon le jugement
clinique qu'il exerce, qu'elle éprouve des souffrances physiques ou psychiques
persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des
conditions jugées tolérables.»
2 remplacer le deuxième alinéa par les
suivants :
«Pour l'application du sous-paragraphe b
du paragraphe 1 du premier alinéa, est assimilé à une personne assurée au
sens de la Loi sur l'assurance maladie une personne dont le coût des services
de santé assurés qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en
application de cette loi, du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle
y réside et qu'elle soit un service actif dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du sous-paragraphe c
du paragraphe 1 du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble
neurocognitif ne peut être une maladie pour laquelle une personne peut formuler
une demande.»
Commentaire : D'abord, l'amendement a
pour but de clarifier les conditions portant sur les souffrances que doit
éprouver une personne au moment de l'administration de l'aide médicale à
mourir. Pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une demande anticipée,
ainsi, une personne qui a formulé une demande anticipée devrait, pour obtenir
l'aide médicale à mourir, présenter de manière récurrente les manifestations
cliniques liées à sa maladie et décrites dans sa demande, et sa situation médicale
devrait donner lieu de croire à un professionnel compétent, sur la base des
informations dont il dispose et selon le jugement clinique qu'il exerce,
qu'elle éprouve des souffrances physiques ou psychiques persistantes,
insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions jugées
tolérables.
De plus, l'amendement a pour but de
permettre à certaines personnes détenues ou en service actif dans les Forces
armées canadiennes d'obtenir l'aide médicale à mourir malgré qu'elles ne soient
pas des personnes assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie,
chapitre A-29.
Enfin, l'amendement reformule l'exclusion
applicable au trouble mental autre que neurocognitif afin d'éviter une
énonciation maladroite et inexacte.
Vous avez dans vos documents le texte
modifié. Je ne crois pas que j'ai besoin de lire le texte modifié. Vous l'avez.
Si vous le souhaitez, je peux le lire, mais vous l'avez, là. En fait, tout ce
que je viens de présenter vient... est expliqué, là, dans le texte modifié.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a des interventions, des questions?
Mme Maccarone : ...30 secondes,
Mme la Présidente, juste pour revenir fois, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...instants
pour vous laisser le temps.
(Suspension de la séance à 14 h 16)
(Reprise à 14 h 20)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait,
donc, nous allons reprendre. Je pense que, Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis, vous avez une question.
Mme Maccarone : Oui, merci.
Merci pour le temps, c'est grandement apprécié, parce que là, on rentre
vraiment dans tout ce qui est technique. Et je remercie aussi la ministre de
prendre le temps dans sa lecture. Ça nous aide beaucoup dans la compréhension
puis la suite des travaux, c'est apprécié.
Quand on arrive à... le paragraphe où on
adresse qui qui est assuré, au sens de la Loi sur l'assurance maladie, je
souhaite savoir, pour que ce soit clair, c'est qui qui sera adressé. C'est
l'avant-dernier paragraphe. Je ne les ai pas tous comptés, là, mais c'est
l'avant-dernier paragraphe dans l'amendement en question. Je pourrai le lire.
C'est pour l'application du sous-paragraphe b du paragraphe 1° du premier
alinéa : «est assimilé à une personne assurée, au sens de la Loi sur
l'assurance maladie, une personne dont le coût de ces services de santé assurés
qu'elle reçoit ou peut...
Mme Maccarone : ...être assumé
autrement qu'en application de cette loi du fait de sa détention au Québec — ça
fait que je comprends ce que la ministre, elle avait proposé dans l'article 14
que nous avons suspendu — ou du fait qu'elle réside et qu'elle soit
en service actif dans les Forces armées canadiennes.» Bien, je veux savoir,
d'abord, c'est qui qui est couvert, juste pour que ça soit clair, c'est qui qui
sera éligible.
Mme Bélanger : Je laisserais
la parole à Mme Geneviève ici. Juste me rappeler votre nom de famille.
Mme Landry (Geneviève) :Landry.
Mme Bélanger : Mme Geneviève
Landry.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Mme Landry.
Mme Landry (Geneviève) :
Oui, bonjour.
Merci pour le droit de parole. Geneviève Landry, directrice générale adjointe
de la qualité, coordination interne et des affaires autochtones au ministère de
la Santé et des Services sociaux.
Cet article vise à couvrir des personnes
résidant sur le territoire québécois, deux types en particulier, qui ne sont
pas assurées par la Loi de la Régie de l'assurance maladie, donc qui ne
répondent pas à, quand on regarde nos conditions d'admissibilité : «elle
est une personne assurée au sens de la Loi sur l'assurance maladie», donc notre
point b du premier paragraphe de l'article 29.1.
Ces personnes qui résident sur le
territoire québécois, donc qui sont en pénitencier fédéral, donc, purgent une
sentence de plus de deux ans ou encore sont des militaires sur des bases
militaires. Elles ont une couverture d'assurance santé à l'extérieur de notre
système de santé de la Régie de l'assurance maladie et, pour cette raison,
elles ne rencontrent pas cette condition. Donc, nous sommes dans un principe
administratif qui freine l'accès à un soin pour ces personnes. Donc, ce sont
vraiment ces deux types de personnes que l'on vise.
Par ailleurs, on a fait quand même un 360
pour s'assurer qu'on n'échappait pas d'autres clientèles, nécessairement. Ce
sont des besoins émergents, des demandes émergentes, d'où le fait d'arriver ici,
là, à ce moment-ci, avec ces demandes-là. On a pu conclure que, par exemple,
les gens de la GRC étaient déjà couverts, avaient accès. Les communautés
autochtones sur réserves non conventionnées également avaient accès. Donc, on
croit quand même avoir fait le tour, là, en donnant accès à ces deux
clientèles-là, au sens de la loi de l'assurance maladie. Est-ce que ça répond?
Mme Maccarone : ...j'aurais
une question complémentaire. Est-ce que... Ça, ça veut dire, d'abord, que les
demandeurs d'asile, eux, n'auront pas accès? Parce qu'en arrivant ici... Puis
ça peut prendre du temps avant d'avoir accès au régime, d'avoir cette
couverture. Ça fait que ça, ça veut dire, eux, ils seront exclus? Puis, si ma
compréhension est bonne puis la réponse est oui, pourquoi? Puis est-ce qu'on a
une flexibilité pour s'assurer que ces personnes aussi seront couvertes?
Mme Landry (Geneviève) :
Je prendrais
votre question en délibéré pour m'assurer de bien y répondre puisque je ne gère
pas le programme des demandeurs d'asile. Cependant, effectivement, là, il y a
eu des préoccupations à cet égard. Donc, je la prends en délibéré. Et, si vous
permettez, on reviendra.
Mme Maccarone : Tout à fait.
Je pense que j'ai des collègues qui ont autres questions, Mme la Présidente.
Pendant qu'ils sont en train de parler...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
on a une question, donc, de Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : L'amendement que
vous présentez au paragraphe 2, d, ii, on parle de la notion de souffrance, et
ce qu'on a entendu souvent durant les consultations, c'est justement que c'est
une notion qui est très personnelle et qui doit être décrite par la personne
dans sa demande anticipée. Donc là, on change pour dire : «donne lieu à
croire à un professionnel compétent, sur la base des informations dont il
dispose et selon le jugement clinique», etc. Pour la notion de «base des
informations dont il dispose», est-ce que vous faites référence à la définition
de souffrance de la personne dans leur demande?
Mme Bélanger : Si on se
souvient, lors des consultations particulières, plusieurs professionnels nous
ont dit : Ça va être difficile d'évaluer la souffrance des personnes. Et
plusieurs nous ont demandé, dans le fond, de s'assurer que le jugement clinique
des professionnels puisse être exercé. Et donc c'est pour ça qu'on
retirerait... Là, vous voyez un petit peu, là, le d, ii, c'est biffé en rouge,
là, dans les documents que vous avez, alors... Parce que les professionnels
nous disent : Comment on va faire pour évaluer des souffrances physiques
ou psychiques persistantes, insupportables, qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions jugées tolérables?, alors que là on est... il faut se souvenir,
on est dans la demande anticipée. Alors, comment le professionnel va faire pour
évaluer?
Alors, c'est pour ça que, dans le fond, on
le remplace ici, donc : «donne lieu à un professionnel compétent de
croire, sur la base des informations dont il dispose, les observations
cliniques, et selon le jugement clinique qu'il exerce, que la personne éprouve
des souffrances...», là, vous avez tout le reste du texte.
Peut-être pour compléter ma réponse,
j'inviterais... Nous avons un médecin autour de la table. Alors, on pourrait
l'inviter à s'exprimer à ce sujet-là si mes collègues...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a un consentement...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc la parole est à vous.
M. Evoy (François) : Bonjour.
Merci beaucoup. François Evoy. Je suis neurologue, médecin neurologue au CHUS
Estrie, CHUS, depuis près de 30 ans. Je ne suis pas un expert en maladies
neurodégénératives, en démence. Je suis un neurologue spécialisé, mais pas dans
ce domaine-là. Mais je suis très intéressé à l'organisation des soins et à la
qualité des soins depuis des années, et je suis président de l'Association des
neurologues du Québec actuellement. Alors c'est un sujet qui m'intéresse
particulièrement.
Cet article-là est important pour une
raison, c'est qu'il faut voir un peu... Parce que tu écris une loi, c'est une
chose, mais l'appliquer en est une autre. Et ça, on va beaucoup se baser sur le
jugement du personnel soignant et ça peut devenir un casse-tête définitivement
de gérer. Parce qu'une fois que la demande est écrite, il va y avoir des
décisions importantes à prendre sur l'avenir du malade, de la personne qui a
demandé l'aide médicale à mourir par demande médicale anticipée. Donc,
évidemment, le but premier, c'est la volonté de l'individu qui doit être respectée.
Donc, c'est de l'autodétermination. Et comment on peut juger de
l'autodétermination? Bien, ça va être grâce à sa demande.
Donc, il va falloir que la demande soit
assez claire puis fasse part, pour donner des indices aux médecins, au
personnel soignant, de quel moment... que pour le patient nous décrive, avant
d'arriver dans cet état, qu'est-ce qui, pour lui, serait jugé comme une
souffrance qui serait inacceptable. Puis quand on parle de souffrances, c'est
qu'on a toujours l'impression que c'est une souffrance physique. On dit
souffrance physique et psychologique, mais le patient qui va avoir une démence
avancée, sa souffrance, on a comme un biais où il faut que la personne semble
souffrante physiquement ou qu'il y ait quelque chose au niveau du comportement
qui soit vraiment... qui paraisse très anormal ou dérangeant.
Mais la vérité n'est pas si simple que ça.
C'est que dans un état de démence avancée, par exemple dans la maladie
d'Alzheimer, le malade à un moment donné, bon, il passe de l'aptitude à
consentir à la non-aptitude à consentir. Et il peut devenir extrêmement calme,
finalement. Donc, sa souffrance pourrait ne pas être apparente, où les gens
autour de lui, son entourage, le personnel soignant pourraient dire : Il
m'apparaît tout à fait confortable. Mais si on se base sur la demande initiale
du patient, puis c'est là qu'on donne les balises, c'est que, pour le médecin
traitant, qu'est ce qu'il doit faire, ou pour le personnel soignant, l'IPS,
c'est d'aller voir la demande et de pouvoir... de voir ce qui est écrit
spécifiquement dans cette demande. Qu'est-ce que le malade souhaitait? C'était
quoi, son but? Et ça peut être aussi simple que : Moi, quand je vais
arriver à tel état, par exemple, l'incontinence, ou encore lorsque je ne
reconnaîtrai plus mes proches, donc des balises qui sont quand même assez
claires, bien, pour moi, peu importe que j'aie l'air heureux ou pas, pour moi,
ça va être une souffrance psychique ou physique qui m'apparaît inacceptable.
Donc, on enlève un aspect de subjectivité
qui met le poids de la décision sur le personnel traitant et sur les proches,
parce qu'il va y avoir le tiers responsable, la famille, qui va avoir à gérer
ça aussi émotivement au moment où on va procéder à l'aide médicale à mourir. Et
ça amène cet aspect-là de jugement qui va être davantage incarné pour le
patient lui-même. Donc, ça ne sera pas une taille pour tous. Ça va être :
Moi, je veux que ce soit de telle façon. Et je crois que cet amendement-là
offre cette possibilité-là au personnel soignant et aux proches, O.K. parce que
c'est eux qui, ultimement, vont avoir à vivre avec la décision de la personne
qui devient inapte.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
• (14 h 30) •
Mme Prass : Bien, juste
pour renchérir un petit peu sur ce que vous avez dit, justement dans des cas,
par exemple, où une personne qui a une démence et que leur notion de
souffrance, c'est quand ils ne reconnaissent plus la famille, etc. Est-ce qu'il
ne serait pas nécessaire au moins de faire une mention de la façon dont la
personne a décrit dans sa demande les souffrances? Parce que sinon, il y a
ambiguïté, ici, qu'un professionnel puisse évaluer qu'une personne a des
souffrances, mais peut-être ce n'est pas le niveau de souffrance à laquelle
elle est atteinte pour avoir l'administration de l'aide médicale à mourir.
Parce que c'est comme si on niait justement la façon dont la personne a décrit
ses souffrances. On n'a pas... Je comprends que c'est difficile d'évaluer et
qu'il faut qu'il y ait un espace pour les professionnels de pouvoir faire
l'évaluation eux-mêmes, mais...
14 h 30 (version non révisée)
Mme Prass : ...complètement
enlever cette notion de... de la façon dont eux ils décrivent la souffrance,
bien, c'est enlever l'importance de ce qu'ils ont mis justement dans leur
demande.
Donc, je comprends qu'il faut qu'il y ait
une évaluation, mais je pense qu'il faut aussi qu'il y ait un lien avec ce
que... la volonté de la personne dans leur demande.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je veux être
sûre de bien comprendre. Donc, il y a tout le jugement professionnel, bien sûr,
mais le lien avec la façon dont la personne va inscrire, je dirais peut-être,
ses volontés puis ce qu'elle interprète pour elle-même, ce qui est jugé une
souffrance physique et psychique, au moment où elle est apte à le faire, et il
va falloir qu'elle le décrive. O.K.. Je suis tout à fait d'accord avec ça.
Cependant, je ne sais pas si ça doit être
écrit dans cet article.... ce n'est pas à cet article-là qu'on pourra traiter
de ça, là, peut-être de votre côté, là. Parce qu'ici, dans le fond, on parle
davantage des conditions. Attendez un peu, là, que... Je comprends l'élément
que vous amenez. C'est de dire : Bien, étant donné ça, il faut que la
personne ait... puisse exprimer clairement et de façon formelle et officielle
ce qu'elle entend par rapport à ses propres souffrances, là, anticipées. On va
dire ça comme ça. O.K.
Mme Prass : Mais toujours en
comprenant que le professionnel a la latitude...
Mme Bélanger : Tout à fait.
Mme Prass : Exact.
Mme Bélanger : Exactement,
oui.
Mme Prass : Oui. O.K.
Mme Bélanger : O.K.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
y avait une question... Ah! une des deux. Mme Westmount-Saint-Louis...
bien, la députée...
Mme Maccarone : Oui. Merci de
la précision, Mme la Présidente. Je veux revenir sur le... point deux. On dit :
Donne lieu de croire à un professionnel compétent... Lors des auditions, on a
entendu beaucoup de groupes qui nous ont parlé d'un groupe interdisciplinaire,
puis ça faisait partie aussi de ce que nous avons discuté lors de la commission
spéciale.
Alors, je voulais savoir... Est-ce que ça,
ça sera utilisé peut-être plus tard? Peut-être, c'est parce qu'on n'est pas
dans le bon article, où on introduit la notion de groupe interdisciplinaire.
Mais rendu... Moi, ma compréhension, c'est au moment où nous allons procéder à
mettre en vigueur la demande anticipée, si on rejoint tous ces critères, puis
si ça donne lieu de croire à un groupe interdisciplinaire de professionnels qui
sera peut-être établi, tout dépendamment des expertises requises. Parce qu'on
comprend que des fois ça va être un neurologue, d'autres moments, ça va être un
psychiatre qui va aussi accompagner ou un... je ne sais pas, un autre
spécialiste de la santé. Est-ce que c'est ici que nous devrions aborder cette
précision?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...Mme la
Présidente. Non, parce que regardez, là, vraiment l'énoncé de 29.1. On dit que,
pour obtenir l'aide médicale à mourir, suivant une demande anticipée... On est
dans la demande anticipée aussi, je veux juste quand même... juste le rappeler.
...une personne doit en plus formuler une demande conforme aux dispositions et
satisfaire aux conditions suivantes...
Alors là, ce qu'on est en train de parler,
c'est des conditions. On n'est pas en train de parler du comment, O.K.? Là, on
parle des conditions, c'est vraiment ça. C'est de ça dont on parle. Elle doit
satisfaire aux conditions suivantes...
Mme Maccarone : C'est ça, ou
peut-être je ne vous suis pas Mme la ministre. C'est parce que, quand on rentre
au point deux, on introduit : Au moment de l'administration de l'aide
médicale à mourir, deux points, puis là on fait le a, b, c, d, puis le d, point 2...
C'est pour ça. Je comprends ce que vous êtes en train de dire au moment où elle
formule. Mais là c'est vraiment dans le point 2, au moment de l'administration,
où je rejoins les questions de ma collègue de D'Arcy-McGee puis les précisions
que nous avons entendues du Dr...
Mme Bélanger : Mais on est
toujours quand même... Excusez-moi. Oui. Ça va? On est toujours quand même dans
les conditions suivantes, là... satisfaire aux conditions suivantes : 1,
au moment de formuler la demande. Et un deuxième moment, au moment de l'administration,
là c'est d'autres conditions. Mais on est toujours dans le grand titre, là, si
on veut, le grand titre ou, en tout cas, satisfaire aux conditions suivantes.
Là, il y a deux volets là-dedans, au moment de la demande puis au moment de l'administration.
Mme Bélanger : ...je ne sais
pas si tout le monde... O.K. Et à 29.4, plus loin, c'est vraiment, là, la
responsabilité du professionnel. Cet article-là, là, comme je vous l'ai
mentionné tantôt, introduit 19 articles. Alors, c'est assez complexe, là.
Mais si je peux me permettre, je pense qu'on peut passer à travers
l'article 29.1. Les questions qu'on a eues sont très pertinentes.
Assurons-nous que vos observations, là, se retrouvent dans les prochains
articles, là. On va y aller article par article, là, on va toutes les étudier
vraiment à fond, mais pour le moment, là, 29.1, c'est vraiment satisfaire aux
conditions. On n'est pas dans le formulaire, on n'est pas dans le comment, on
n'est pas dans l'équipe interdisciplinaire, on n'est pas là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a une autre intervention? Est-ce qu'il y a un consentement pour que
madame puisse intervenir?
Mme Lavoie (Térésa) : Térésa
Lavoie, avocate légiste au ministère de la Justice affectée au ministère de la
Santé et des Services sociaux. Juste pour ramener le contexte de 29.1, quand on
avait travaillé le projet de loi n° 38 la dernière fois, on introduisait
14 ou 15 articles. Là, on en introduit 19. Quand on avait discuté le
projet de loi n° 38, il avait été souvent question des deux moments,
justement dans le cadre de la demande anticipée, soit le moment où la personne
formule la demande et le moment où la personne devient admissible à recevoir
l'aide médicale à mourir.
Puis, à l'époque du projet de loi n° 38, comme il y avait plusieurs articles puis les
conditions pour la formulation de la demande apparaissaient au début de la
section puis que les conditions d'administration apparaissaient plus vers la
fin, ça ne nous permettait pas d'avoir une vue générale sur l'ensemble des
conditions permettant à une personne d'obtenir la médicale à mourir dans le
cadre d'une demande anticipée. Donc, l'article 29.1, on l'avait amené en
amendement au p.l. n° 38 pour apporter un article
englobant qui invente, fait l'inventaire ou qui recense toutes les conditions.
Après, les autres articles viennent comme
éclater un peu les dispositions ou le cheminement, le processus qui doit être
suivi pour les fins de l'administration de l'aide médicale à mourir. Le 29.1
fait comme juste rassembler en quelque sorte les éléments les plus cruciaux,
les conditions qu'on retrouve après dans les autres dispositions jusqu'à 29.19.
Mme Maccarone : J'entends
puis je comprends puis ce n'est pas une question de désaccord. Puis je ne veux
pas perdre trop de temps là-dessus, c'est juste qu'il faut que vous me dites
d'abord où on va parler du comité interdisciplinaire pour que je vous suive.
Parce que, même si je reviens au 29.4, je ne vois pas le comité
interdisciplinaire quand on passe à l'acte. Ça fait que ce serait bien peut
être pour nous aider à vous suivre de savoir quand est-ce que nous allons voir
ceci, dans quel article puis s'il y a des amendements aussi, comme ça nous
serons en mesure de vous suivre mieux. Je comprends, on parle des conditions
pour remplir la demande, puis si on vient à passer à l'acte à l'intérieur de la
demande pour que ça soit clair pour la personne qui remplit la demande anticipée,
si je vous suis bien, là, je fais... paraphrase de mes propres mots à moi, on
souhaite qu'au moins un professionnel... mais c'est parce qu'on ne le décrit
pas de cette façon. Peut être, ce n'est pas moi... ce n'est pas clair parce
qu'on parle de seulement un professionnel, le professionnel compétent et non le
comité. Je ne sais pas.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique et
d'autres dispositions législatives concernant principalement la gratuité des
services éducatifs et l'obligation de fréquentation scolaire
• (14 h 40) •
Mme Bélanger : ...Mme la
Présidente, je vais quand même juste rappeler que ce n'est pas le comité qui va
décider de l'acte, hein, c'est le médecin ou l'IPS puis ils vont se faire
valider par un deuxième intervenant. Le comité a un rôle important, aviseur au
niveau du plan d'intervention interdisciplinaire. Là, on n'est pas là-dedans.
Mais pour répondre à votre interrogation, là, ce que je demanderais peut-être,
là, aux gens qui sont avec nous, là, ici, de ce côté-ci, de prendre en note...
parce que, de ce que je comprends de la demande, il y a eu une intervention sur
le formulaire. C'est ce que je comprends.
Là, on a une deuxième intervention de
votre côté sur le comité interdisciplinaire. Est-ce qu'il y a un autre élément?
Parce que j'essaie de ramasser, là, les... Parce que, là, pendant qu'on va
continuer à examiner article par... De toute façon, nous adopterons cet
article-là à la fin, quand on aura fait tout le tour de cet article-là, vous
comprenez? Ça fait qu'il n'y a pas d'enjeu là, il faut juste s'entendre. Est-ce
qu'on comprend les énoncés qui sont là? Ça soulève des questions. Ces
questions-là, on va vous y répondre. Mais moi, je propose qu'on puisse au
moins...
Mme Bélanger : ...s'assurer
sur ce qui est là, là, est-ce que c'est clair? Mais c'est les enjeux que ça
soulève, on va... on va y revenir, on va les prendre en délibéré.
Mme Maccarone : Dans les
réponses que vous allez nous ramener, je pense que ça va être plus éclairant si
on amène ça à un exemple concret puis qu'on peut dire personne a, quand ils
vont poursuivre à faire ceci, voici comment ça va se procéder. Comme ça, ça...
je pense que ça va nous amener à avoir une compréhension plus facile. Ça fait
que la personne a, Suzy, va poursuivre avec sa demande, voici toutes les
conditions puis voici comment ça va se manifester pour rien. Je pense que les
gens vont être plus en mesure de comprendre pourquoi que ce n'est pas ici qu'on
traite le groupe interdisciplinaire, là. Bon. Puis évidemment ma collègue, elle
a des questions.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Je
pense, il y a une intervention de ma...
Mme Caron : Oui. Bien, pour
faire le tour des questions, c'est la première fois, je pense, dans les
articles, dans les blocs qu'on a vus qu'on utilise le terme trouble neurocognitif,
est-ce qu'il est décrit ailleurs dans les articles qu'on n'a pas... les... les
articles qu'on n'a pas vus encore?
Mme Bélanger : Oui. Maître...
Térésa.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, on a l'alinéa miroir pour les demandes contemporaines à l'article 26
qui est introduit par l'article 14 du projet de loi. Un mot à mot pareil.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix.
Non? L'amendement? L'amendement, oui, c'est bon? O.K. Donc, l'amendement...
Oui?
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, on aurait une réponse par rapport aux demandeurs d'asile, alors...
Parce que ça fait partie de la question qui est en lien avec la... les
personnes assurées, là, par la... ou non, par la Loi sur l'assurance maladie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Ah,
d'accord. Bon. Est-ce qu'il y a consentement? Oui.
Mme Landry
(Geneviève) :
Merci, Mme la
Présidente. Donc... est-ce que je dois me renommer ou ça va avec l'intervention
précédente?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Non.
Mme Landry
(Geneviève) :
Ça va. Donc, la
réponse est non, ils ne sont pas couverts, là, par cette... ce changement
d'assurance, en fait, par l'assurance maladie par ce changement.
Mme Maccarone : Puis est-ce
qu'il y a eu une discussion en ce qui concerne l'inclusion pour ces personnes
qui, évidemment, souhaitent faire partie de la fabrique québécoise puis...
Mme Bélanger : En fait, pour
les demandeurs d'asile, là, ils ont accès aux services de santé si leur vie est
menacée. O.K. Exemple, une personne qui arrive qui est en... qui est enceinte,
bon, mais là l'aide médicale à mourir, c'est une autre chose, c'est un soin
ultime, puis je pense que les... Il faut éviter, là, de se retrouver au Québec
avec un tourisme médical de demande d'aide médicale à mourir aussi. O.K. Alors,
je pense que c'est vraiment important de refermer à ce niveau-là. Dans
l'expérience que j'ai, et puis à Montréal, on sait qu'il y a quand même
beaucoup de demandeurs d'asile. Il y avait un établissement qui s'occupait,
spécifique, au niveau du réseau de la santé, pour donner des programmes
spéciaux. À ma connaissance, jamais eu de situations où des demandeurs d'asile
auraient demander l'aide médicale à mourir. Donc, je ne pense pas qu'il y a
lieu d'examiner ça de plus près, là, ça ne fait pas partie... à ma
connaissance, on n'a jamais eu une demande à ce niveau-là. Maintenant, ça ne
veut pas dire, quelqu'un qui est demandeur d'asile, qui a des souffrances puis
qui a une maladie, bon, etc., bien, va être pris en charge par le système de
santé selon les programmes qui sont prévus, les douleurs seront soulagées,
etc., là, mais on n'est pas dans... on n'est pas... on n'est pas dans ce qu'on
est en train de discuter aujourd'hui, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
que d'autres interventions sur l'amendement de la ministre? Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. L'amendement
à l'article 18, 29.1 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
L'amendement est adopté. S'il n'y a plus d'interventions, nous allons procéder
à l'article 29... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Merci. Oui,
j'ai des interventions à faire sur l'article 29.1 qui ne concernent pas
l'amendement, c'est au niveau des conditions à satisfaire au moment de formuler
la demande. Une des conditions, c'est d'être atteint d'une maladie grave et
incurable menant à une aptitude à consentir aux soins. Donc, on comprend qu'il
faut déjà y avoir un diagnostic. Je ne veux pas... je ne veux pas jeter un pavé
dans la mare, là, mais je voudrais quand même qu'on discute de cette
question-là parce que ça a été porté à notre attention que, parfois, des
personnes qui vont avoir un diagnostic, par exemple d'Alzheimer...
Mme Labrie : ...vont avoir ce
diagnostic-là à un moment où la capacité, l'aptitude à consentir va déjà être
dépassée, et donc la personne a son diagnostic peut-être un peu tard. J'avoue
avoir été assez sensible à ça.
Puis je me questionne aussi s'il n'y a pas
une cohérence à aller chercher avec les autres directives médicales anticipées
que les personnes peuvent faire, puis que... Bon, évidemment, elles n'ont pas
besoin de diagnostic pour donner des directives médicales anticipées. Ça fait
que je voudrais quand même avoir la discussion ici, avec vous. Pourquoi c'est
obligatoire d'avoir un diagnostic de maladie grave et incurable menant à une
inaptitude à consentir pour formuler une demande anticipée, dans la mesure où, de
toute façon, dans l'application, il faudra qu'elle soit dans cette
situation-là? Mais au moment de formuler la demande, de l'enregistrer pour
l'avenir, pour quelles raisons on exige d'avoir un diagnostic? C'est quoi les
raisons derrière ça?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
pouvez répondre, Mme la ministre, ou... Docteur, oui.
M. Evoy (François) : Oui, je
peux répondre?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Allez-y, oui.
M. Evoy (François) : ...Mme
la Présidente. Mme la députée, bien, j'ai l'impression que... Votre remarque
est tout à fait pertinente, et on peut vraiment se poser cette question. Je
pense que ça a été un choix, comme tous les choix qui ont été vis-à-vis de
l'aide médicale à mourir, pour l'application, c'est d'essayer de limiter,
autant que possible... que ce ne soit pas un soin qui soit conventionnel,
comme, par exemple, on va avoir dans les directives médicales anticipées, où on
n'a pas besoin d'avoir une maladie pour dire : Bien, si cela m'arrivait,
telle situation, par exemple, j'ai une démence ou un trouble neurocognitif qui
survient un jour, bien, par exemple, si ça survient, bien, moi, je n'aimerais
pas, à tel niveau, qu'on m'alimente par voie parentérale, par un tube, qu'on
m'alimente par un soluté. Donc là, on est davantage dans le niveau de soins, le
niveau de soins, c'est quelque chose... tout le monde devrait se poser cette
question-là si on a une maladie grave. L'aide médicale à mourir est un soin
particulier puis je pense que, vraiment, il y a eu un choix de société, il y a
un choix au niveau des gens qui ont réfléchi sur l'aide médicale à mourir,
qu'on devait le garder comme un soin particulier. Et pour cette raison-là, on
veut que le diagnostic soit déjà posé pour que la réflexion sur la maladie soit
déjà avancée et que la personne qui désire faire ses directives médicales
anticipées pour l'aide médicale à mourir ait pu en parler avec ses proches et
réaliser qu'est ce que ça impliquait au juste.
Donc, je pense que c'est un choix
politique. Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait changer un jour?
Peut-être, mais je pense que, pour l'instant, ça demeure un consensus et une
recommandation, là, qui était avec le comité sur les changements et les
modifications sur les lois de... la loi de fin de vie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre, je pense, vous voulez rajouter.
• (14 h 50) •
Mme Bélanger : Bien, la
question est fort pertinente, mais en même temps, il faut se souvenir qu'on a
un devoir de prudence puis je pense que c'est important de mettre les balises.
Déjà, au Québec, on a fait une réflexion depuis plus de 10 ans concernant
mourir dans la dignité, l'aide médicale à mourir. Et je pense que, comme
parlementaires, il faut vraiment, je dirais, encadrer de façon quand même assez
stricte. Et puis ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place au jugement
clinique et tout ça, mais il faut faire attention. Puis j'avoue que la
directive médicale anticipée, pour moi, c'est quelque chose qui est différent
que le processus de demande d'aide médicale à mourir.
Puis le meilleur exemple, puis je ne veux
pas, là, prendre trop de temps, mais, pour moi, la directive médicale
anticipée, ce serait : Bien, si un jour je fais un arrêt cardiaque et puis
que vous me réanimez puis que ça fait deux mois que je suis aux soins
intensifs, que je fais plusieurs arrêts cardiaques, bien là, ma demande
médicale anticipée, ce serait : Ne me réanimez pas. Ça ne serait
pas : Donnez-moi l'aide médicale à mourir. Voyez vous, la nuance? Ça fait
que... Et là, c'est pour ça que je pense qu'il faut vraiment s'attarder à notre
projet, qui est l'aide médicale à mourir. Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas de
lien avec d'autres choses, ceci étant dit, là, naturellement, mais pour moi, le
fait de mettre «maladie grave et incurable menant à l'inaptitude», je pense que
ça fait en sorte aussi qu'on va vraiment baliser. On ne veut pas, là, que ce
soit quelque chose qui soit ouvert, là, et offert si facilement que ça. On
parle de la vie des gens. Alors. Voilà.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Si je peux me permettre, je partage ce souhait-là, que ce soit
balisé. Évidemment, il faut être très prudent avec ça...
Mme Labrie : ... puis je ne
propose pas d'élargir davantage du tout. C'est plutôt... la question ici, c'est
plus : Qui va pouvoir remplir ce formulaire, finalement, de demande
anticipée d'aide médicale à mourir? J'avoue être assez sensible à ce à qu'on
nous a dit, que, parfois, le diagnostic venait trop tard pour être en mesure de
le faire. C'est une crainte que beaucoup de gens ont. Beaucoup de gens ont vu
ou accompagné un de leurs proches qui vivait cette situation-là, sont très bien
équipés pour comprendre de quoi il en retourne, puis ils sont terrifiés à
l'idée de passer par là eux-mêmes. Puis ils voudraient pouvoir le dire à
l'avance, exprimer leurs souhaits par rapport à ça. Je... je vous soumets
humblement que là... je ne sais pas, je n'étais pas présente dans tous les
travaux de la commission, peut-être que la députée de Roberval pourrait
m'éclairer sur ce qui a été dit autour de ça pendant les travaux de la
commission, mais moi, j'avoue que, dans la mesure où, là, il n'est pas question
d'y avoir accès au sens de le faire, mais d'avoir accès au formulaire pour dire
plus tard, ce qui m'arrivera, je me questionne sur pourquoi l'accès au
formulaire doit être aussi restrictif. C'est la question que je pose en ce
moment. Parce qu'évidemment qu'au moment de l'appliquer, cette condition-là,
pour moi, là, elle est essentielle, là. Ce n'est pas ça que j'ai soulevé ici.
Mais, quand on me répond : Bien, c'est important que la personne soit déjà
dans cette réflexion-là autour du diagnostic, puis tout ça, évidemment, pour
certaines personnes, la réflexion va s'entamer au moment du diagnostic, pour
d'autres personnes qui ont côtoyé de près certaines maladies, cette réflexion,
elle est entamée bien avant. Puis le risque de peut-être avoir un véritable
diagnostic un peu tard, il existe.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc
on est... nous sommes toujours sur l'article 29.1, proposé par... oui, proposé
par l'article 18. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Dr Evoy.
M. Evoy (François) : Peut-être,
Mme la Présidente, un commentaire. C'est sûr, c'est une situation qui peut
survenir, mais c'est extrêmement rare. La maladie, la plupart des troubles
neurocognitifs évoluent assez lentement, donc, et le moment où les gens
deviennent inaptes à consentir... les gens demeurent aptes à consentir pendant
une bonne partie de la maladie, là. On parle, dans la maladie d'Alzheimer, qui
est la maladie la plus fréquente, même chez quelqu'un qui a un trouble modéré,
donc qui est très évident dans la vie de tous les jours, les gens vont souvent
être capables... vont être encore aptes à consentir. À vrai dire, l'aptitude à
consentir pour ce genre de soins là va probablement survenir assez précocement
dans la maladie, j'ai l'impression, où les gens vont avoir eu le temps d'avoir
cette réflexion-là. Puis c'est un peu, je pense... la commission des soins de
fin de vie recommandait, c'est que le diagnostic devait être posé pour que la
réflexion sur le sujet puisse se faire, donne le temps à la personne de
vraiment réfléchir sur ce qu'elle veut vraiment, plutôt que, dans une demande
anticipée... médicale anticipée, de dire : Bon, si ça m'arrive un jour, de
façon hypothétique, je veux que ce soin-là me soit donné. Et, comme le disait
Mme la ministre, bien, on veut que ça demeure un soin d'exception. Alors, je ne
crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes qui soient lésées en bout de ligne
par une recommandation telle qu'elle est formulée actuellement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la députée de Roberval.
Mme Guillemette : En fait, ça
nous a été apporté aussi en commission spéciale. On en a longuement discuté.
Même, les gens venaient nous dire : Bien, moi, si je fais un ACV, je
voudrais être en mesure de demander l'aide médicale à mourir, faire une demande
anticipée. Mais en fait c'est un gros processus, hein, faire... juste le
formulaire, tu sais, ça demande une équipe médicale qui accompagne ces gens-là.
Donc, on a... on a les directives médicales anticipées qui sont là, et ce qu'on
ne voulait pas faire non plus, c'est de créer l'illusion qu'on allait avoir
accès à l'aide médicale à mourir. Puis, vous l'avez dit d'emblée : Bien,
laissons leur remplir le formulaire, même s'ils ne rempliront pas les critères
finaux. Donc, on ne voulait pas créer non plus l'illusion que les gens
pourraient penser d'y avoir accès et de créer un goulot d'engorgement aussi au
niveau des professionnels pour remplir le formulaire. Parce que ce ne sera pas
quelque chose dans une demi-heure, 1 heure, là, qu'on fera, ce sera un
long processus, accompagné par des professionnels, et il faut que, comme l'a
dit le docteur tout à l'heure, il faut que ça demeure un soin d'exception.
Donc, c'est pour ça que nous, les membres de la commission spéciale, on
souhaitait ne pas aller là et qu'on a conservé le critère d'avoir déjà un
diagnostic. Puis, comme vous l'avez dit, les gens...
Mme Guillemette : ...qui
vivent ça de près, de par de la famille proche. Ils ont le temps de penser,
puis, quand arrive le moment, ils sont prêts à rédiger, puis ils savent
qu'est-ce qu'ils veulent, qu'est-ce qu'ils ne veulent pas ou qu'est-ce que...
Ça fait que, même si le laps de temps est quand même peut-être plus court un
peu pour eux, ils auront... ils auront, là, l'opportunité de remplir le formulaire.
C'est un peu comme ça qu'on l'a travaillé.
Le Président (M. Schneeberger) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, merci. Je
suis contente des réponses que j'ai obtenues. Je pense que c'est important de
nommer ici les raisons pour lesquelles on prend des décisions comme celles-là.
Donc, je remercie mes collègues pour la réponse.
Le Président (M. Schneeberger) : D'accord.
D'autres interventions sur l'article 29.1? D'accord. Nous allons procéder
à l'article 29.2 proposé par l'article 18. Mme la ministre, veuillez
en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, donc l'article 29.2, à la page 28, mes collègues. Donc,
ça se lit ainsi, ça commence par : «II — Conditions et autres dispositions
relatives à la formulation de la demande anticipée.»
Donc : «29.2 La personne doit, de
manière libre et éclairée, formuler pour elle-même la demande anticipée et la
consigner dans le formulaire prescrit par le ministre. Ce formulaire doit être
daté et signé par cette personne.
«Lorsque la personne qui formule la
demande ne peut la consigner dans ce formulaire ou le dater et le signer parce
qu'elle ne sait pas écrire ou qu'elle en est incapable physiquement, un tiers
peut le faire en présence de cette personne.
«Le tiers ne peut faire partie de l'équipe
de soins responsable de la personne et ne peut être un mineur ou un majeur
inapte.»
Le commentaire est à la page 35.
L'article 29.2 reprend la règle importante prévue également dans le régime
des demandes contemporaines, eu égard au fait que la personne doit, de manière
libre et éclairée, formuler pour elle-même sa demande. La loi prévoira qu'à
cette fin un formulaire de demande soit élaboré par le ministre.
Cet article permet à une personne qui ne
pourrait rédiger physiquement sa demande anticipée d'avoir recours à un tiers
pour ce faire, reprenant ainsi les dispositions de l'article 27
applicables dans le cadre du régime des demandes contemporaines.
Le Président (M. Schneeberger) : Merci.
Avons-nous des... Mme la députée de Westmount Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Encore
une fois, peut-être, ce n'est pas le bon moment, mais là je commence à avoir
beaucoup de questions en ce qui concerne la formule. On a entendu beaucoup de
recommandations en commission avec les auditions, puis nous aussi lors de la
commission spéciale. Est-ce que, là, on parle de... Parce que la personne qui
va remplir le formulaire... Est-ce que c'est devant un notaire? Est-ce que
c'est devant un médecin? C'est... Comment ce serait rempli?
Là, on introduit la notion du tiers.
Est-ce qu'on a une définition de c'est qui, le tiers. Puis toutes ces
questions, ça se peut qu'elles soient répondues dans d'autres articles, ça fait
que, si c'est le cas, juste me rediriger à la bonne place.
Et peut-être plus précisément pour le
29.2, une troisième question que je reste, c'est... Là, on parle de la
formulation aussi de la demande, il faut être apte, puis on parle du tiers de
confiance, puis on parle de le dater et signer, mais on a aussi entendu
plusieurs recommandations non seulement... en particulier, des professionnels
de la santé qui disaient qu'on devrait revoir. Ça fait qu'est-ce... Quand
est-ce qu'on va introduire la notion de revalider que les critères qui sont
écrits dans la demande anticipée sont toujours en vigueur, puis bon, puis qu'il
y ait une réflexion de la réalité? Ça fait que ces trois aspects, pour moi,
peut-être, sont manquants un peu.
• (15 heures) •
Mme Bélanger : ...on est
vraiment dans la formulation, mais à 29.8, on est vraiment dans le volet de
l'acte notarié.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est à 29.8 que nous allons aussi adresser le tiers?
Mme Bélanger : Le tiers se
retrouve à un autre article. Si quelqu'un peut m'indiquer. Le tiers de
confiance se retrouve à 29.7, si je ne me trompe pas... 29.6, 29.7 et... O.K.
Donc, ça commence à 29.6. 29.7, aussi, on parle du tiers de confiance... Non,
29.6.
Mme Maccarone : 29.6.
Mme Bélanger : 29.6...
15 h (version non révisée)
Mme Maccarone : Et, en ce qui
concerne la fréquence de révision, est-ce que c'est ici que nous devons
traiter... Puis là, je présume qu'il y a une ouverture, ça se peut que vous
avez délibéré puis vous avez pris une décision de ne pas incorporer une
révision, puis, si c'est le cas, bien, je souhaite savoir pourquoi, mais, s'il
y a une ouverture d'incorporer la notion d'une révision, à quelle fréquence...
sera peut-être recommandée... Nous avons plusieurs experts qui nous
accompagnent. Je dirais que je suis plutôt favorable à ceci, tout dépendamment
de la façon que nous allons remplir le formulaire, parce qu'on a aussi entendu
qu'on souhaite que le processus soit accessible, facile. On ne veut pas amener
une lourdeur non plus à nos professionnels, on ne veut pas que ce soit trop
coûteux. Mais, je peux comprendre aussi, après un trois ans, ça se peut que
les... ce qu'on souhaite a évolué, changé. On parle quand même d'une fin de
vie. Alors, comment est-ce qu'on voit ça pour s'assurer que la personne concernée
est protégée, mais aussi qu'on fait ça d'une manière transparente, un
accompagnement dans le processus? Ce n'est pas pour amener une lourdeur, mais c'est
quand même un processus qui est sérieux.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, en fait, là, tout ce qui concerne le volet du formulaire, la
signature du registre va être traité un peu plus loin. Ça fait que je vous
invite à ce moment-là, là, à reprendre votre interrogation. On peut le prendre
en note, là, parce que dans le fond votre question vise la révision du
processus : Est-ce qu'il est prévu une révision de la décision, de la...
puis à quelle fréquence, si oui?
Mme Maccarone : J'aurais une
demande de procédure d'abord, juste pour s'assurer qu'on a de la clarté, parce
que je comprends qu'on n'adopte pas. Mais, dans notre processus dans la
commission, quand on mettra fin au débat, habituellement, même si on n'a pas
voté sur l'article, parce que c'est un article qui est volumineux avec
plusieurs aspects, on n'a pas le droit de revenir. Moi, je ne veux pas manquer
une opportunité, si ce n'est pas plus tard, mais, peut-être, c'est ici que nous
devons insérer la notion de révision, d'avoir la permission de revenir. Je
comprends, tout se fait avec le consentement. Je ne veux pas manquer une
opportunité parce qu'on a dit : On clôt le débat, ça fait qu'on ne peut
pas revenir pour modifier, si on dit que dans le fond ça devrait être ici qu'on
le fait.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...on
peut revenir dessus.
Mme Maccarone : Dès qu'on
aura un consentement de faire ça, s'il y a lieu, là. Parfait.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a un consentement?
Mme Bélanger : Oui,
consentement, tout à fait.
Mme Maccarone : Parfait. O.K.
Mme Bélanger : Alors,
consentement. Oui, oui!
Mme Maccarone : O.K.,
parfait.
Mme Bélanger : En fait, j'ai
pris la peine de l'annoncer au début, là, que cet article-là introduisait 19
autres articles. Alors, c'est difficile d'avoir une vue globale, là, avec
plusieurs pages et 19 articles. Mais les questions sont pertinentes, on les
retrouve dans plusieurs articles, là, subséquents. Puis, sinon, comme je l'ai
mentionné, les questions qui sont posées, on va y revenir pour y répondre.
Là, il y a une question précise dans votre
intervention que je comprends qui est en lien avec : Est-ce que... Une
fois que le formulaire est signé, bon, chez le notaire, est-ce qu'il y a une
fréquence pour le réviser, ou bien c'est bon après jusqu'à tant qu'on le retire
ou qu'on change d'idée?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Avons-nous d'autres interventions sur l'article 29.2? Non. Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder, donc, à la mise aux voix de l'amendement...
(Consultation)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait,
d'accord. Bon. Il n'y a pas d'amendement. C'est bon. Nous allons passer à l'article
29.3.
Mme Bélanger : Alors l'article
29.3 :
«La personne qui formule une demande
anticipée doit être assistée par un professionnel compétent.
Avec l'aide de ce professionnel, la
personne doit décrire de façon détaillée... sa demande les souffrances
physiques ou psychiques qui devront être considérées...».
Non. Excusez, je reprends :
«Avec l'aide de ce professionnel, la
personne doit décrire de façon détaillée dans sa demande les souffrances
physiques ou psychiques qui devront être considérées, une fois qu'elle sera
devenue inapte à consentir aux soins et qu'un professionnel compétent
constatera qu'elle paraît objectivement éprouver ces souffrances, et ce, en
raison de sa maladie, comme la manifestation de son consentement à ce que l'aide
médicale à mourir lui soit administrée lorsque toutes les conditions prévues
par la présente loi seront satisfaites.
Le professionnel doit s'assurer que les
souffrances décrites dans la demande remplissent les conditions suivantes :
1° elles sont médicalement reconnues comme
pouvant découler de la maladie...
Mme Bélanger : ...Dont la
personne est atteinte. Elles sont objectivables pour un professionnel compétent
qui aurait allé constater avant d'administrer l'aide médicale à mourir.
Les commentaires, à la page 35.
L'article 29.3 proposé par l'article 18 du projet de loi établit
l'obligation, pour les personnes qui formulent une demande anticipée, d'être
assistées pour ce faire par un médecin ou par une infirmière praticienne
spécialisée. C'est aussi cette disposition qui vient encadrer le contenu à
caractère médical qui devra être énoncé dans la demande anticipée par la
personne et avec l'assistance d'un professionnel compétent.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Et, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui?
Mme Bélanger : Je voulais
juste annoncer que j'aurai un amendement aussi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'accord.
Est-ce que vous voulez en faire la lecture?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
est sur greffier.
Mme Labrie : En fait, je
voulais poser la question à la ministre. Donc, par «professionnel compétent»,
j'imagine qu'on parle toujours ici du médecin et de l'IPS?
Bon, ici, il est question de formuler la
demande, là, pas d'administrer l'aide médicale à mourir, donc je me demandais
est-ce que ça a été réfléchi de peut-être faire en sorte que d'autres
professionnels de l'équipe de soins puissent être cette personne-là, qui
accompagne la personne qui formule la demande, je pense aux travailleurs
sociaux, aux psychologues, est-ce que ça a été réfléchi?
Mme Bélanger : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
allez-y.
Mme Bélanger : En fait, ici
on parle de la responsabilité du... de l'intervention, de l'aide médicale à
mourir comme telle, puis on a convenu que c'était un professionnel compétent,
donc l'infirmière IPS et ou le médecin.
Dans votre intervention, dans le fond,
c'est : Est-ce que d'autres professionnels peuvent accompagner la
personne, faire partie d'une équipe plus élargie? Bien sûr, mais ils ne sont
pas compris dans le sens de «professionnels compétents», pas parce qu'ils ne
sont pas compétents, là, mais dans ce que la loi sous-entend, là, ici.
Mme Labrie : ...Bien, en
fait, le sens de ma question, c'était plutôt les personnes qui peuvent
accompagner la personne au moment où elle formule la demande. Là, en ce moment,
ce qu'on dit, c'est juste un médecin ou une IPS. Je suis en train de vous
demander : est-ce que ça a été réfléchi de permettre aussi à d'autres
professionnels? Je comprends qu'on ne les inclura pas pour tout l'ensemble de
la loi dans la définition de «professionnel compétent».
Moi, je ne suis pas en train de vous
demander de leur permettre d'administrer l'aide médicale à mourir, mais, au
niveau de les accompagner pour remplir le formulaire, il me semble probable que
ces personnes-là puissent avoir l'expertise, là, d'accompagner une personne qui
veut faire une demande anticipée dans la rédaction du formulaire. Donc, je vous
soumets la question : est-ce que ça a été réfléchi de permettre, par
exemple, à des psychologues ou des travailleurs sociaux, au moment du
formulaire...
Mme Bélanger : ...est-ce
qu'un professionnel pourrait être impliqué, là, au moment de la signature, soit
avec... De remplir le formulaire, soit avec l'IPS ou les médecins? Est-ce qu'un
autre professionnel pourrait?
Des voix : ...
Mme Bélanger : je ne vois pas
de problème avec ça. Je ne sais pas si c'est nécessaire de l'écrire, c'est ce
que je veux juste mentionner. Mais je vais laisser...
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, l'article 29.3 vient donner l'obligation à un professionnel
compétent de prêter assistance. Donc, c'est l'article qui vient camper le fait
que la personne doit être assistée pour la formulation de sa demande. En ce
moment, c'est vrai, c'est un professionnel compétent comme on l'a défini dans
la Loi concernant les soins de fin de vie. La personne, elle pourrait être
accompagnée de d'autres professionnels de son choix, si elle le souhaite, si
elle donne son consentement. Il n'y a rien... La loi ne l'interdit pas, là, il
n'y a pas d'empêchement. Si elle souhaite être accompagnée par un travailleur
social, un psychologue, il n'y en aurait... il n'y aurait pas de problème, là,
si tout le monde est d'accord.
• (15 h 10) •
Mme Labrie : Juste pour
m'assurer que je comprends bien votre réponse, dans le fond, quand vous dites
qu'elle pourrait être accompagnée aussi, par exemple, par une travailleuse
sociale, est-ce que c'est en plus de la présence d'un professionnel compétent?
Une voix : Oui.
Mme Labrie : Donc, il faut
que les deux soient dans la pièce, tu sais, ça ne pourrait pas être en
remplacement d'un médecin ou d'une IPS, mais, bon, que ce serait possible qu'un
autre, par exemple, on peut penser plus en santé mentale, puisse être là, mais
ça s'ajoute au professionnel compétent.
Une voix : Exactement.
Mme Labrie : O.K.
Des voix : ...
Mme Labrie : Bien, je
comprends la réponse, donc ça n'exclut pas la participation. Je me demande si
c'est nécessaire que les deux soient présents dans la mesure où peut-être
qu'ils peuvent avoir l'expertise suffisante, là, pour les accompagner sans...
Mme Labrie : ...plus un
médecin puis une IPS... ou une IPS soit présente. Je vous le soumets.lC'est sûr
que ça impliquerait une rédaction différente, là, dans la mesure où on ne parle
pas du même geste professionnel quand on parle de professionnels compétents
ici, là, que pour l'administration. Mais je...
Mme Bélanger : Je veux juste
être sûre de bien saisir, là. En fait, qu'est-ce que vous souhaitez? Je veux
juste claire, là, parce qu'ici on parle du professionnel compétent. Donc, c'est
l'IPS ou le médecin. Et là, je comprends votre intervention, mais j'ai perdu un
bout, là, quand vous avez indiqué est ce que c'est nécessaire...
Mme Labrie : C'est parce que
la réponse que j'ai obtenue est à l'effet que, oui, un psychologue ou un
travailleur social pourrait être présent.
Mme Bélanger : Oui.
Mme Labrie : Cependant, comme
c'est une obligation légale qu'il y ait un médecin ou une IPS, ce
professionnel-là en santé mentale peut être présent, mais c'est comme en plus.
Moi, je vous dis, peut-être qu'on pourrait envisager que c'est suffisant en
soi, la travailleuse sociale ou le psychologue pour aider la personne à remplir
le formulaire. Peut-être que vous trouvez que non aussi. Mais je vous pose la
question : Est ce que ça doit... On ne parle pas de l'administration ici, on
parle de remplir le formulaire. Est-ce que ça doit absolument être un médecin
ou une IPS qui se trouve dans la pièce avec la personne ou on peut penser aussi
à élargir la liste des professionnels qui peuvent le faire?
Mme Bélanger : Personnellement,
je laisserais ça un professionnel compétent parce que, lors des consultations,
soumet. Il y a des médecins qui nous ont dit qu'ils pouvaient prendre plusieurs
heures à compléter le formulaire. Ça fait que supposons que, quelqu'un décide
de compléter son formulaire, je ne sais pas moi, avec sa travailleuse sociale,
on va dire ça comme ça, qui est compétente par ailleurs, mais le médecin va
refaire l'exercice, là. Il faut... Moi, là, ce que je comprends là-dedans, là,
c'est que le médecin ou l'IPS doivent avoir... ne peuvent pas juste faire faire
un formulaire comme ça, là. Ils vont être obligés de refaire l'exercice. Moi,
personnellement, je laisserais ça à personnel compétent.
Par contre, la personne qui s'en va... qui
va pour rédiger son formulaire peut y aller avec un professionnel qu'elle
connaît, en qui elle a confiance, aussi qu'elle connaît depuis longtemps. Et ça
pourrait être une autre infirmière même, une infirmière clinicienne, pas une
IPS, mais une infirmière alors. Mais, dans le sens de ce qui est écrit là, je
pense que tantôt vous l'avez mentionné aussi, là, Me Lavoie, dans le fond,
c'est vraiment au moment de pour formuler la demande anticipée, puis de le
laisser avec un professionnel compétent, moi... Parce qu'il ne faut pas
oublier, là, qu'avec ça, il va avoir beaucoup de formation, là. Alors...
Mme Labrie : Mais c'est...
Mme Bélanger : Puis je veux
dire... Alors, d'après moi, ce n'est pas tous les professionnels qui peuvent...
Et tous les professionnels peuvent avoir... aider les personnes, les
accompagner. Mais je ne suis pas certaine que... vous comprenez? Après ça, il
va falloir former. Qui on va former pour ça, là? Ça fait que je pense qu'il
faut vraiment que ça soit vu comme quelque chose de très spécialisé. Il ne faut
pas généraliser ça, là. Dans l'ensemble comme ça du réseau. Alors, c'est pour
ça que je limiterai ça au personnel... aux IPS pour administrer l'aide médicale
à mourir ainsi qu'au médecin.
Mme Labrie : O.K.
Mme Bélanger : Je le
laisserais vraiment très, très circonscrit.
Mme Labrie : Bien, juste pour
clore là-dessus, là, parce que je n'en ferai pas une énorme bataille non plus.
Moi, je ne proposerais pas qu'il y ait un dédoublement. Je proposerais plutôt
que ce soit en remplacement, là, du médecin.
Mme Bélanger : Oui, c'est ça.
Mme Labrie : Évidemment que
je suis d'accord que ça va prendre une formation spécifique pour le faire.
Après cette formation là, on pourrait... En fait, le critère pourrait être que
le professionnel a suivi cette formation sans que la liste soit limitative du
titre professionnel. Mais évidemment que, cette formation-là, elle m'apparaît
nécessaire aussi. Après ça, si 'est le choix la ministre de faire en sorte que
ce soit seulement les médecins et les IPS qui la reçoivent, cette formation-là,
bon, bien, c'est le choix qu'elle fait, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Si
vous permettez, Dr Evoy.
M. Evoy (François) : Bien,
peut être juste un petit commentaire. C'est sûr que l'aide médicale à mourir
est un soin médical, puis évidemment déontologiquement, les médecins et les IPS
qui sont les responsables finalement d'administrer le soin en bout de ligne
doivent expliquer au patient, donc obtenir le consentement éclairé et
évidemment il doit aussi juger de l'aptitude à consentir. Donc, ça demande un
niveau quand même de formation professionnelle qui va être assez élevée. Et
c'est un peu la responsabilité du personnel compétent... Du professionnel
compétent, pardon de remplir le formulaire et qu'il doit y avoir une
connaissance de la clinique aussi, de la maladie, spécifiquement pour pouvoir
faire en sorte que la demande soit extrêmement précise pour pouvoir respecter
les volontés. Donc c'est certain que d'élargir ça parce que je pense que même pas
tous les médecins et IPS vont se sentir compétents pour le faire, sincèrement.
Donc, je pense que ça prend un niveau...
M. Evoy (François) : ...assez
important pour éviter les dérives. Parce qu'il y a ça aussi comme problématique
éventuellement. Donc, je suis assez d'accord avec Mme la ministre à ce
sujet-là.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Oui. Encore une minute.
Mme Bélanger : Ça va
pour moi.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Parfait. Pour votre information, les amendements
déposés sur Greffier ce matin ont été remplacés par les versions avec
commentaires. Donc, de nouveaux amendements ont aussi été versés, alors, pour
votre information. Est-ce qu'on a d'autres interventions? Oui, Mme la députée
de...
Mme Blais : Abitibi-Ouest.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Abitibi-Ouest.
Mme Blais : Question.
Concernant les professionnels compétents, est-ce qu'on aurait pu rajouter
«médecin et IPS» pour être plus clair? C'est une question que je me pose.
Mme Bélanger : Oui,
bien, on sait... Peut être que les avocats, là, pourront compléter, mais quand
on parle de professionnels, ici, compétents, on l'a mentionné lors des articles
antérieurs, professionnel compétent, ici, fait référence, médecin et IPS. O.K.?
Donc... Et ça a été traité dans un des articles. Ça fait que, donc, maintenant,
pour tous les articles que nous étudions, à toutes les fois qu'on voit
«professionnel compétent», ça fait référence à ce qu'on a adopté, là, dans les
articles antérieurs.
Mme Blais : Merci
beaucoup.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Est-ce que vous voulez le lire, l'amendement?
Mme Bélanger : Oui. Je
vais y aller avec l'amendement. Donc, amendement à l'article 29.
L'article 18, article 29.3 de la Loi concernant les soins de fin de
vie :
À l'article 29.3 de la Loi concernant
les soins de fin de vie, proposé par l'article 18 du projet de loi :
1° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«souffrances physiques ou psychiques et paraît objectivement éprouver ces souffrances,
et ce, en raison de sa maladie, comme la manifestation» par respectivement
«manifestations cliniques liées à sa maladie» et «présence et manifestations
comme l'expression». Fermer les guillemets.
2° Dans le troisième alinéa :
a) remplacer, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, «souffrances» par «manifestations cliniques»;
b) remplacer, dans le paragraphe 1°,
«découler de» par «être lié à»;
c) remplacer, dans le paragraphe 2°,
«objectivable pour» par, excusez-moi, «objectivable pour» par «observable par».
Commentaire. Je vais lire le commentaire.
L'amendement est d'abord un amendement de concordance avec l'amendement ayant
apporté des modifications à l'article 29.1 de la Loi concernant les soins
de fin de vie, proposé par l'article 18 du projet de loi. Il a pour but de
préciser qu'une personne qui formule une demande anticipée doit, avec l'aide
d'un professionnel compétent, décrire de façon détaillée les manifestations
cliniques liées à sa maladie. Une fois la personne devenue inapte et que ces manifestations
seront constatées par un professionnel compétent, elles seront considérées
comme l'expression du consentement de la personne à ce que l'aide médicale à
mourir lui soit administrée lorsque toutes les autres conditions prévues à la
loi seront satisfaites.
De plus, l'amendement vise à préciser, au
deuxième alinéa de l'article 29.3 de la Loi concernant les soins de fin de
vie, proposé par l'article 18 du projet de loi, que les manifestations
cliniques détaillées dans la demande anticipée doivent être observables par un
professionnel compétent. On lit ça aussi? Non. O.K.
• (15 h 20) •
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Est-ce qu'on a des interventions? On peut
suspendre quelques instants. Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : ...que vous
voulez remplacer, excusez-moi, la notion de souffrance physique ou psychique
par «manifestations cliniques», mais antérieurement, pour l'article 29.1,
on évoque encore la notion de souffrance physique ou psychique. Donc, je
suggère que, pour que ça soit cohérent, que partout où vous avez cette
«souffrance», que ça se remplace plutôt par «manifestations cliniques» si c'est
ça que vous voulez plutôt évoquer.
Mme Bélanger : Avec
la...
La Présidente
(Mme Schmaltz) : On va suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
(Reprise à 15 h 23)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
nous reprenons l'étude détaillée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je demanderais
à Me Lavoie de répondre à l'intervention de ma collègue.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Alors, si j'ai bien compris votre question, au début, dans le projet de loi tel
que déposé, on évoquait les souffrances décrites dans la demande de la personne
puis on évoquait aussi pour le moment deux, les souffrances qui sont jugées
persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des
conditions jugées tolérables. On a modifié par amendement, tantôt, à 29.1, la
référence à souffrance décrite dans la demande pour que ce soit plus fidèle à
la réalité, à ce qui va se passer pour la personne lorsqu'elle va compléter la
demande. Ce qu'elle va décrire, c'est des manifestations cliniques liées à la
maladie qui vont pour elle, lorsqu'elles vont apparaître, constituer, je vais
dire ça comme ça, le consentement qu'elle donne pour recevoir l'aide médicale à
mourir, éventuellement, lorsque toutes les autres conditions prévues dans la
loi vont être prévues ou respectées. Il reste une notion de souffrance parce
qu'en bout de piste, avant l'administration de l'aide médicale à mourir, il
peut y avoir un délai, là, entre la manifestation clinique de la maladie...
entre les manifestations cliniques de la maladie qu'elle va avoir identifiées
dans sa demande, mais il faut aussi qu'elle éprouve des souffrances
persistantes, insupportables et jugées intolérables, qui ne peuvent pas être
apaisées dans des conditions jugées tolérables.
Donc, on a le critère de manifestations
cliniques et le critère de souffrance. Puis je vous ramènerais à l'article un
de la loi où on parle de l'objet de la loi. L'objet de la loi, c'est de prévoir
des soins qui visent notamment à apaiser des souffrances. Donc, dans le
contexte des maladies qui sont admissibles à l'aide médicale à mourir, il y a
nécessairement une souffrance qu'on veut apaiser. Mais, à l'étape de la
demande, on ne demande pas... on ne demandera pas à la personne de venir
décrire les souffrances qu'elle ne veut pas vivre, mais bien plutôt les
manifestations cliniques qui, pour elle, vont représenter le consentement à
recevoir l'aide médicale à mourir. C'est pour ça qu'il va demeurer une notion
de souffrance dans les articles, parce qu'on est à ce moment-là à l'étape
d'avant l'administration de l'aide médicale à mourir, ce que le médecin doit
vérifier ou le professionnel compétent devra vérifier.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'accord.
D'autres interventions? Mme la députée de Westmound-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, merci,
je vais revenir à la pratico pratique. Là, on parle de... puis c'est dans le
texte modifié, mais c'est aussi dans l'article en question. Ça fait que, si
vous me permettez, c'est : "la personne qui formule une demande
anticipée doit être assistée par un professionnel compétent". Je sais
qu'on a adressé ça, puis j'avais demandé comment ça va se produire sur le
terrain pour une personne concernée. Ça fait que je souhaite savoir... exemple,
moi, là, je souhaite faire une demande anticipée, puis la raison que je pose
cette question parce que... c'est parce que je suis allée plus loin, puis à
la... 29.8, on dit que ça doit être...
Mme Maccarone : ...par acte
notarié en minute ou devant témoins au moyen du formulaire visé dans l'article
que nous avons déjà discuté... dans le formulaire que nous avons déjà discuté.
Ça fait que c'est quoi, la pratique? Comment ça va fonctionner? Permettez-moi
d'être un peu mêlée, parce que j'ai l'impression qu'on le fait avec un
professionnel de la santé qui va tout décrire avec moi, qui va faire toutes les
validations. Mais maintenant, après qu'on fait ça, est-ce que ça va être
notarié? Ça va être quoi, le processus? Parce que ce n'est pas clair pour moi.
Est-ce qu'on pense que le notaire va suivre? Est-ce qu'il va être présent à
cette réunion, qui peut être très très longue? C'est quoi, le processus pour
ça?
Mme Bélanger : Peut-être
juste mentionner... Votre interrogation est très pertinente, mais là on est
dans le processus, on est dans le cheminement, dans... Tandis que là, le projet
de loi ne décrira pas un processus, il va décrire des articles, O.K.?
L'application après, ça va être dans des guides cliniques, ça va être dans
l'explication d'une procédure clinique, mais la loi ne décrira pas tout le
processus. Premièrement, vous devez faire telle chose; après ça, vous allez faire
telle affaire; après ça, vous allez là. En tout cas, ce n'est pas comme ça que
je comprends la loi. Je comprends votre interrogation, là, mais ce n'est pas
comme ça que le projet de loi est bâti, là. Ce n'est pas par étapes, là, de
dire : Vous allez faire ci, puis après ça on va aller là. Ce n'est pas
comme ça qu'il est bâti le projet de loi. Peut-être Me Lavoie, là, vous pouvez
donner une explication. Je comprends vos interrogations, là. Ce n'est pas
évident de faire une réflexion article par article comme ça, un en arrière de
l'autre, là, je le comprends très bien. Mais là on était à l'article 29.
3, O.K? Je voudrais juste qu'on revienne à ça parce que ça va être très
difficile en termes de méthodologie, là. Mais l'article 29.3, là, vise
vraiment la demande anticipée. Là, on a une question sur la souffrance. On a
répondu à ça. Dans le fond, ce qu'on comprend tantôt de l'explication, c'est
que c'est difficile de décrire une souffrance qu'on n'a jamais connue, O.K.?
Donc, la personne va décrire des... C'est dans ce sens-là, là, aussi. Ça fait
qu'on comprend que c'est pour ça, là... Mais là après... Par rapport à votre
intervention, là, sur le processus, ce n'est pas l'article 29.3, là, qui
peut répondre à ça, là. Ça, c'est clair.
Mme Maccarone : J'aurais
besoin d'une clarification. Peut-être c'est parce que j'ai besoin de savoir...
Sur le terrain, là, une personne qui ferait la demande, je veux que ça soit
clair. Est-ce qu'on propose ici... Parce qu'encore une fois je ne veux pas
manquer une opportunité. Si c'est maintenant que nous devons vider la question,
faisons-le. Est-ce que c'est plus tard? Parce que, comme j'ai dit... je vois,
là, le 29.8, la demande anticipée doit être faite par acte notarié. Mais je
comprends aussi, quand on parle de... Je vais utiliser le bon terme, là. Nous
sommes en train de parler de mettre à l'oeuvre, right? On parle aussi... avec
le professionnel. Comment ça va fonctionner? Peut-être, ce n'est pas tout écrit
article par article. Ce n'est pas mon premier rodéo. Je sais que des fois,
c'est mêlant, puis on fait par bloc. Ça se peut que, tu sais, ça va être traité
plus tard. Mais pratico pratique, pour une personne qui fait la demande, ça va
être quoi? Tu sais, il y a des gens qui nous écoutent, puis je commence à être
mêlée. Est-ce qu'on fait ça avec un professionnel? Est-ce qu'on fait ça avec un
notaire? Est-ce que c'est parce que c'est fait ensemble? Ça serait quoi, le
processus qui est proposé pour les conditions?
• (15 h 30) •
Mme Lavoie (Térésa) : ...plan
juridique, plus, moi, je peux tenter de vous donner quelques grandes lignes
d'éclairage. C'est certain que dans la loi, on a tenté, quand on a rédigé, de
faire une certaine chronologie. C'est sûr qu'une loi ce n'est pas un guide ou
une ligne du temps. On ne peut pas tout faire ressortir, ça c'est... Mais par
contre il y a quand même quelques éléments clés qui apparaît dans la loi, qu'on
peut voir le cheminement, là, une étape vient avant l'autre.
Le premier point de départ, puis on l'a
ciblé à l'article 29.1 tantôt, on l'a soulevé, le diagnostic est vraiment
fondamental pour la formulation de la demande. Ça, c'est certain que, tout ce
qui précède le diagnostic, on ne l'a pas. C'est la personne qui va recevoir les
soins dans le cours ordinaire de sa vie, qui va un jour avoir un diagnostic. À
ce moment-là, ça va être aussi la responsabilité ou la possibilité pour le
médecin de voir avec elle les traitements qui sont à sa disponibilité puis si
l'aide médicale à mourir est un soin qui peut l'intéresser. Le médecin va pouvoir
en discuter avec la personne. Évidemment...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Lavoie (Térésa) : ...dans
leurs relations thérapeutiques, ils peuvent aborder ces sujets-là. La loi, ce
qu'elle vient faire, elle vient parler du formulaire, parce que c'est là que
les droits commencent à se cristalliser de la personne.
Donc, les premiers articles, je dirais, 29 point...
Permettez-moi de me référer à mes petits papiers pour bien vous orienter. 29.2
vient un peu camper les obligations liées à la personne, la... sa capacité, en
fait, de formuler la demande. Pas de capacité, pas de possibilité de demande.
29.3, là, c'est l'étape où on parle de l'assistance
nécessaire par un professionnel compétent. C'est la base. S'il n'y a pas de
rencontre médicale avec... bien, ou avec une infirmière praticienne spécialisée
qui donne l'assistance, bien, la demande ne pourra pas voir le jour autrement
dit.
29.4, on voit les...
Mme Maccarone : ...pas pour
vous interrompre, je veux juste ajouter une précision ici...
Mme Lavoie (Térésa) : Oui,
allez-y.
Mme Maccarone : ...à 29.3, c'est
parce qu'on dit : «Avec l'aide de... professionnel, la personne doit
décrire de façon détaillée» Peut-être, c'est ici que... qui crée le manque de
compréhension pour moi. Ça fait que ça veut dire : Dans mon cheminement
avec l'IPS ou mon neurologue expert qui... C'est rare qu'on ait un médecin qui
nous accompagne en commission. Dre Lavoie, merci, on est contents de vous
avoir. Ça fait que je vais remplir un formulaire qui va être détaillé, qui va
décrire toutes les souffrances, puis là vous... Ça fait que, là, je suis bien,
là, je suis en train de remplir quelque chose avec les médecins. O.K. Ça fait
que j'ai bien compris.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, ce que... peut-être un élément que je pourrais vous ajouter, là, à 29.2,
on ne l'a peut-être pas soulevé tout à l'heure, là, mais on parle bien d'un
formulaire prescrit par le ministre. Donc, il va y avoir une étape qui va être
effectuée du côté gouvernemental, là, si je peux dire ça comme ça. Le ministre
va établir le gabarit pour la demande anticipée, comme il l'a fait pour la
demande contemporaine. Là, la réflexion autour du contenu du formulaire va être
faite, à ce moment-là, là, de façon officielle puis ça va être concrétisé plus
tard aussi.
Mme Maccarone : ...comme vous
le savez, on avait fait la demande à maintes reprises de savoir si nous pouvons
le voir avant l'adoption de la loi, puis c'est qui qui sera consulté, comment
que nous allons contribuer, parce qu'on peut imaginer que c'est complexe,
mais... Continuez.
Mme Lavoie (Térésa) : Si vous
me le permettez, juste pour continuer, tout à l'heure, ce que j'essayais de
vous mentionner pour les autres articles. C'est ça, 29.4, 29.5, c'est beaucoup
en lien avec le moment où ça se passe entre le professionnel et la personne.
29.6, on parle du tiers de confiance, parce que lui aussi, il doit apparaître
rapidement s'il est pour être dans le processus de la demande, pour l'épauler
dans son cheminement. Puis votre question sur acte notarié, et tout ça, comment
ça se passe, qui est présent, ça se passe à 29.8, où là on vient dire la forme
de la demande. Il y a le formulaire, mais le formulaire peut être complété
devant témoins. Puis, à 29.9, on dit que toutes les personnes qui doivent
signer le formulaire, dont les deux témoins, doivent être présentes lors de la
signature. Devant le notaire, ça va être une autre façon de procéder, puis,
quand on sera rendus à 29.8, on pourra peut-être élaborer davantage sur comment
ça pourrait se faire, là, avec le... quand il y a un notaire qui est impliqué.
Mme Maccarone : ...ça fait
partie des étapes.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Mme Maccarone : Ici, on est
ici puis on parle du document qui sera préparé avec le professionnel identifié.
Ce document, il y a un registre et c'est écrit dans le dossier du patient. Ça,
ça réside où? Puis c'est qui qu'il y a accès? Puis est-ce que je dois amener ça
avec moi à mon notaire? Non, ce n'est pas ça. Peut-être juste les premières
questions.
Mme Lavoie (Térésa) : Dans la
chronologie de la loi, on est venu parler de la forme devant témoins, acte
notarié, puis ensuite, un autre article où on vient obliger le dépôt de la
demande dans le registre par le professionnel compétent ou par le notaire
instrumentant. Puis, dans le fond, le notaire, on pourra le voir plus tard, en
l'exposant davantage, mais ce n'est pas impossible qu'il soit dans le même
bureau que le professionnel compétent au moment où la demande se fait avec le
personnel compétent, puis parce qu'on... Il y avait d'autres considérations sur
la disponibilité de tout un chacun puis essayer de pas rendre les processus
lourds. Et ça va être aussi possible de faire ça après avec le notaire
instrumentant, puis ça va être avec le professionnel compétent, mais la
personne va pouvoir prendre ce qu'elle aura complété avec son professionnel
compétent, aller faire notarier ou pas ou prévoir par acte notarié son
formulaire qui va être annexé à l'acte notarié. Donc là, je pourrais dire que
ça se passe en deux temps, mais ça n'en demeure pas moins valable, une demande
en bonne et due forme.
Mme Maccarone : Merci. C'est
beaucoup plus clair...
Mme Maccarone : ...puis à
moins que je n'avais pas compris en commission parlementaire... aux auditions.
Moi, j'avais compris que les professionnels de la santé avaient quand même une
crainte avec toute cette documentation. Alors, peut-être, Dr Evoy, vous
pourriez nous dire comment vous, vous voyez ça, le registre, puis comment ça va
être mis en vigueur, le pratico-pratique pour vous, parce que là on comprend
que vous faites partie... une grande partie de l'étape, avant qu'on procède au
29.8. Parce qu'ici c'est vous. Ça fait que là je reviens vraiment...
Une voix : ...
Mme Maccarone : 29.3. Merci
beaucoup de me situer, Maître Lavoie. C'est apprécié.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Docteur
Evoy.
M. Evoy (François) : Mme la
Présidente, bien, à vrai dire, la documentation va être très, très importante.
Vous avez vu, le processus doit être balisé, là, de façon parfaite. Et, à la
fin, bien, la documentation doit être disponible. Et heureusement on a déjà les
directives médicales anticipées qui sont disponibles, là, sur une base de
données, puis maintenant qui est disponible sur le dossier Santé Québec. Je
crois, ce qui est prévu, c'est que les directives médicales anticipées pour
l'aide médicale à mourir soient disponibles aussi sur les mêmes plateformes.
Alors, peu importe où on va aller... Puis il y avait même la possibilité qu'on
puisse rajouter une petite... un petit collant sur notre permis de conduire ou
notre carte d'assurance maladie, donc pour faire savoir à tous qu'il y a une
demande d'aide médicale à mourir par directive médicale anticipée pour cet
individu. Puis, pour nous, c'est... ça va faciliter vraiment les choses,
définitivement, et pour le patient, évidemment.
Mme Maccarone : Merci...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Quelque
chose à rajouter? Oui.
Mme Bélanger : ...madame
Landry aimerait compléter aussi la réponse.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
Mme Landry
(Geneviève) :
Merci, Mme la Présidente, et merci, Dr Evoy. En complément, la
vision que Dr Evoy vient de nous présenter, c'est vraiment la vision.
Concrètement, une fois le projet de loi adopté, là, sous la prérogative des
parlementaires, le formulaire, d'une part, sera déposé dans un registre à la
RAMQ. C'est le même registre qui contient actuellement les directives médicales
anticipées. Donc, il y a déjà un endroit prévu pour déposer. Et, dans une
vision de long terme, bien, effectivement, il y a d'autres... il y a d'autres
moyens.
Par ailleurs, le formulaire, quant à son
contenu, évidemment, on... le but n'est pas, là, de le décrire ou de le
prescrire ici. J'entends bien les préoccupations. Ce que les professionnels
nous rapportaient, c'était un équilibre entre certaines cases, mais en même
temps une trame narrative pour bien reconnaître justement les manifestations
cliniques dont on parle. Donc, c'est toute la préoccupation qui habite
actuellement, là, justement les réflexions par rapport à un tel formulaire.
Donc, effectivement, on a entendu cet écho-là des professionnels lors des
auditions, puis ce sera le défi, tout comme le premier formulaire qui existe
actuellement pour les demandes contemporaines, donc, c'était, bien entendu,
cette mixité, cet équilibre dans le formulaire. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions sur l'amendement? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. L'amendement à l'article 18, 29.3 est-il
adopté?
Des voix : ...
Mme Maccarone : ...les
amendements, oui, excusez-moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
l'amendement.
Mme Maccarone : Vous avez
tout à fait raison, oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : O.K.
Parfait. Donc, c'est adopté?
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, nous allons passer à l'article 29.4.
• (15 h 40) •
Mme Bélanger : Alors...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
Donc :
«29.4. Le professionnel compétent qui
prête assistance à la personne doit :
«1° être d'avis qu'elle satisfait aux
conditions prévues au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 29.1 et
que sa demande est faite conformément à l'article 29.2, notamment :
«a) en s'assurant auprès d'elle du
caractère libre de sa demande, en vérifiant entre autres qu'elle ne résulte pas
de pressions extérieures;
«b) en s'assurant auprès d'elle du
caractère éclairé de sa demande, notamment en vérifiant qu'elle a bien compris
la nature de son diagnostic et en l'informant de l'évolution prévisible de la
maladie et du pronostic relatif à celle-ci, des possibilités thérapeutiques
envisageables et de leurs conséquences;
«c) en s'entretenant de sa demande avec
des membres de l'équipe de soins en contact régulier avec elle, le cas échéant;
«d) en s'entretenant de sa demande avec
ses proches si elle le souhaite;
«2° s'assurer que la personne a eu
l'occasion de s'entretenir de sa demande avec les personnes qu'elle souhaitait
contacter.»
Pour ce qui est de... du commentaire,
donc, l'article 29.4 proposé par l'article 18 du projet de loi est
une disposition qui encadre en quelque sorte la manière dont le professionnel
compétent doit prêter assistance à la personne qui formule une demande
anticipée. Essentiellement...
Mme Bélanger : ...un tel
professionnel doit faire des vérifications quant au caractère libre et éclairé
de la demande anticipée de la personne.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a des interventions sur l'article 29.4? Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Pourquoi
l'utilisation de la terminologie «ses proches»? On a entendu le Barreau qui a
dit : Peut-être ce serait mieux d'utiliser une terminologie qui est plus
neutre, comme «la personne identifiée». On a eu beaucoup de débats, quand nous
avons entendu les groupes qui sont venus, que ça se peut, que ce n'est pas un
proche nécessairement. Alors, est-ce qu'il y a une ouverture de peut-être
amender cette terminologie pour être plus neutre, pour donner... Parce qu'un
proche, pour moi, en tout cas, ça identifie un membre de la famille, un ami,
mais ça se peut que ce serait autre personne. Pour une personne qui est plutôt
seule, par exemple, on a dit que ça pourrait être identifié comme «personne qui
représente un corps professionnel, un médecin, le travailleur social. Ce n'est
pas nécessairement un proche, mais c'est un professionnel qui fait partie de ma
vie. Ça fait que le Barreau ont recommandé dans leur mémoire d'utiliser plutôt
«personne identifiée». Ça fait que je soumets que peut-être c'est un endroit où
nous pourrions amender.
Mme Bélanger : Bien,
peut-être, Mme la Présidente, étant donné, là, que ma collègue fait référence à
des commentaires qu'on a entendus, là, de la part du Barreau, je laisserai
répondre, donc Me Lavoie, là, concernant la notion de proche, qui est, quand
même, pour moi quand même assez englobante, là. Mais je vais laisser Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Juste pour renchérir sur ce que la ministre vient de mentionner, c'est vrai
que, dans certaines lois, on va dire «un proche parent» ou «un allié», ça,
c'est un concept qui serait vraiment précis, là, plus restrictif, je dirais,
alors qu'ici on a utilisé uniquement la notion de proche. Si je ne me trompe
pas, je n'ai pas le temps de regarder avant de répondre à votre commentaire,
mais on l'utilise aussi à l'article 26, le proche. Puis le proche, ça peut
être le proche au sens que la personne donne à ce terme-là, là. Ce n'est pas
proche... On ne l'a pas défini, «proche». Il est vraiment interprété largement,
là. Donc, ça pourrait être toute personne que la personne elle-même considère
comme étant un proche.
Mme Maccarone : Les membres
de la commission aussi suggèrent de faire ce changement, par contre, de ne pas
utiliser «proche», puis de plutôt, dans la... Merci. Tout le monde sait de quoi
je parle. Eux aussi disent que c'est trop restrictif puis il propose d'utiliser
plutôt «personne identifiée». Ça fait que ce n'est pas juste un groupe. Ça fait
que je comprends, peut-être, on n'a pas adopté le 26, ça fait que peut-être ce
serait un amendement que nous pourrions aborder dans les deux endroits, encore
une fois pour être plus.... bien, pas transparent mais plus neutre dans la
définition. Parce que, si on ne définit pas «proche», je comprends, mais c'est
peut-être un langage qui est plus inclusif. Voilà.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions?
Mme Maccarone : Si on n'a pas
une réponse, on pourra déposer un amendement. C'est juste, avant de créer un
amendement, peut-être... Parce que je sais que Mme la ministre et l'équipe sont
en train de regarder plusieurs choses. Est-ce que ce serait un élément qui
serait aussi... aussi étudié?
Mme Bélanger : Bien, en fait,
peut-être, si vous permettez, je pense que moi, ce que je demanderais l'équipe,
j'aimerais savoir une définition, tu sais, parce que, dans le fond, ils nous
ont suggéré un autre mot, qui est la «personne identifiée». Personnellement,
moi, je trouve ça plus... «Personne identifiée», je trouve que ce n'est pas le
même sens que proche pour moi. C'est une personne identifiée. Ça fait que,
donc, j'aimerais ça peut-être pour qu'on... pour ne pas allonger nécessairement
le débat, là, votre commentaire est pertinent, mais je pense que, pour nous
éclairer, étant donné que c'est le Bareau, on pourrait reprendre à quel moment
ils nous ont dit ça, là, lors des consultations particulières, puis moi,
j'aimerais avoir la définition. Bien, je sais, c'est quoi, une personne
identifiée, mais la notion de proche me semble quelque chose de plus englobant.
Alors, j'aimerais peut-être avoir la définition de «proche» puis pourra
reprendre à ce moment-là.
Mme Maccarone : Pendant que
l'équipe est en train de réfléchir, suggestion que ça peut être les deux, ça
peut être «proche ou personne identifiée». Ce serait peut-être un moyen
d'adresser la préoccupation.
Mme Bélanger : Oui, pour le
laisser, dans le fond... Parce qu'on le sait on est dans un... on est dans
l'aspect légal.
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait. Je ne suis pas contre l'idée de «proche», c'est juste pour s'assurer
qu'il y a quand même une inclusivité. Je serais très à l'aise d'avoir un
amendement qui inclut les deux...
Mme Bélanger : ...Bien, je
pense que, ça, c'est intéressant, là, donc, un amendement indiquant «proche et
ou personne identifiée», quelque chose comme ça, là. Vous verrez dans le...
Comment le libeller. Mais je pense que, oui, ça donne plus de...
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
écrit l'amendement ou est-ce qu'on se fie sur votre équipe? Je vois Me Bérubé
en train de partager son accord en arrière.
Mme Bélanger : Bien, on
peut... donc, on suspend, on écrit et on vous redonne le tout.
Mme Maccarone : Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
O.K. Donc, on suspend.
(Suspension de la séance à 15 h 46)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 8)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
nous allons poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11. Nous
avons reçu, donc, l'amendement, parfait. Et la lecture, je pense que c'est Mme
la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Alors,
article 18, article 29.4 de la Loi concernant les soins de fin de vie :
Remplacer le sous-paragraphe d du paragraphe 1° de l'article 29.4 de la Loi
concernant les soins de fin de vie, proposé par l'article 18 du projet de loi,
par le sous-paragraphe suivant :
«d) si elle le souhaite, en entretenant, à
sa demande, avec ses proches ou avec toute autre personne qu'elle identifie».
Alors, le texte modifié de l'article 29.4
se lira... O.K., il faut que je lise le tout :
Le professionnel compétent qui prête
assistance à la personne doit :
1° être d'avis qu'elle satisfait aux
conditions prévues au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 29.1 et que
sa demande est faite conformément à l'article 29.2, notamment :
a) en assurant auprès d'elle du caractère
libre de sa demande en vérifiant, entre autres, qu'elle ne résulte pas de
pressions extérieures;
b) en assurant auprès d'elle du caractère
éclairé de sa demande, notamment en vérifiant qu'elle a bien compris la nature
de son diagnostic et en l'informant de l'évolution prévisible de la maladie et
du pronostic relatif à celle-ci, des possibilités thérapeutiques envisageables
et de leurs conséquences;
c) en entretenant, à sa demande, avec des
membres de l'équipe de soins en contact régulier avec elle, le cas échéant;
d) si elle le souhaite, en s'entretenant,
à sa demande, avec ses proches ou avec toute autre personne qu'elle identifie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...des
interventions?
Mme Maccarone : La seule
chose que je rajouterais, que je remercie Mme la ministre, et son équipe, et
surtout, Me Bérubé, pour sa belle plume pour la rédaction de cet amendement.
Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. L'amendement à l'article 18, 29.4, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
l'article, l'amendement à l'article 29.4 est adopté. Alors, nous allons passer
à l'article 29.5.
Des voix : ...
Mme Maccarone : Mme la
Présidente, il y avait aussi autre question qui a été soulevée, lors des
auditions, par l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et
familiaux du Québec, qui propose de changer le... dans le fond, on aurait dû
peut-être le proposer avant... de changer le «des» pour «les», devant «membres
de l'équipe de soins». Puis ceux qui ont décrit leur explication de pourquoi qu'ils
souhaitaient avoir cet amendement, l'objectif, c'est de renforcer la
disposition pour assurer la prise en compte de l'opinion professionnelle des
autres membres de l'équipe soignante, dont le travailleur social, le tout dans
le meilleur intérêt de la personne.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : En fait, j'aimerais
juste... Si vous permettez, reprendre, là, parce que je n'ai pas compris
exactement ce qui est demandé.
Mme Maccarone : Selon l'Ordre
des travailleurs sociaux, ils proposent... Dans le point c du 29.4, le 1°, c,
quand on dit «en s'entretenant de sa demande avec des membres de l'équipe de
soins en contact régulier avec elle», eux, ils proposent qu'on utilise «les»,
au lieu de «des», parce que, selon eux, ça va s'assurer que l'opinion
professionnelle des autres membres de l'équipe soignante, entre autres, eux, je
présume... de s'assurer qu'ils feront partie de la discussion. Ce serait fait
dans le meilleur intérêt de la personne. Ça fait qu'ils souhaitent avoir l'inclusivité,
je pense, des personnes qui pourront s'entretenir.
Mme Bélanger : En fait, je ne
suis pas en faveur de...
Mme Bélanger : ...parce que,
pour moi, ça inclut, là, l'ensemble des membres de l'équipe de soins, les
travailleurs sociaux comme les psychologues, comme d'autres catégories de
professionnels. «En s'entretenant de sa demande avec des membres de l'équipe»
ou «avec les membres», je trouve que quand on dit «les membres», ça vient
spécifier davantage plus que quelque chose. Puis là je pense qu'au contraire il
faut laisser ça assez large, là, au niveau de l'équipe interdisciplinaire. Moi,
je le serais «avec des membres de l'équipe».
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui,
effectivement, ça pourrait être même avec un autre médecin, par exemple un
médecin spécialiste, etc., là. Ça fait que moi, je laisserais «des membres»,
«avec des membres».
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, l'esprit du législateur, ça inclut toutes les personnes, ça fait
que ça ne changerait rien à mettre «les» au lieu de «des».
Mme Bélanger : Oui, puis ça
va dans le sens de l'intention qu'ils avaient, là, dans leur intervention, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Ça
va?
Mme Maccarone : Oui, merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions sur l'article 29.4? Non. Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons passer à l'article 29.5.
Mme Bélanger : L'article 29.5 :
«Le professionnel compétent qui prête assistance à la personne doit l'aviser
que sa demande anticipée, formulée dans le respect de la présente loi, ne
conduira pas automatiquement à l'administration de l'aide médicale à mourir. À
cette fin, il doit notamment l'informer de ce qui suit :
«1° la constatation éventuelle qu'elle
paraît objectivement éprouver des souffrances décrites dans sa demande ne
permettra pas à elle seule l'administration de l'aide médicale à mourir;
«2° cette aide ne pourra lui être
administrée que si deux professionnels compétents sont d'avis que les deux
conditions suivantes sont respectées :
«a) elle paraît objectivement éprouver des
souffrances physiques ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne
peuvent être apaisées dans des conditions jugées tolérables;
«b) elle satisfait à toutes les autres
conditions prévues au paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 29.1;
«3° la possibilité de retirer ou de
modifier sa demande anticipée et les conditions et modalités applicables à ce
retrait ou à cette modification.
«Le professionnel compétent doit s'assurer
de fournir l'information prévue aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa de
manière claire et accessible à la personne.»
«Le professionnel compétent doit s'assurer
de fournir l'information prévue aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa de
manière claire et accessible à la personne.» D'accord? Commentaires, donc je
suis à la page 37 pour mes collègues : Alors, l'article 29.5 a
pour objet d'affirmer clairement que les souffrances décrites par la personne
dans sa demande anticipée n'entraînent pas systématiquement et à elles seules
l'administration de l'aide médicale à mourir et que le retrait et la
modification de sa demande demeurent possibles dans la mesure où elle est apte
à consentir aux soins. Et je voudrais juste vous informer que j'aurai un
amendement pour cet article 29.5.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
que nous avons des interventions?
Mme Maccarone : Je propose
que... Habituellement, ce qu'on fait, c'est : on lit un article, puis tout
de suite on lit l'amendement pour être en mesure de se saisir de ce qui est
souhaité par le législateur. Ça fait que...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui, alors
donc : Article 18, article 29.5 : Au premier alinéa de
l'article 29.5 de la Loi concernant les soins de fin de vie, proposé par
l'article 18 du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 1°,
«paraît objectivement éprouver des souffrances» par «présente de manière
récurrente les manifestations cliniques liées à sa maladie et»;
2° remplacer le sous-paragraphe a du
paragraphe 2° par le sous-paragraphe suivant :
«a) sa situation médicale donne lieu de
croire, sur la base des informations dont ces professionnels disposent et selon
le jugement clinique qu'ils exercent, qu'elle éprouve des souffrances physiques
ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions jugées tolérables».
Commentaires : L'amendement en est un
de concordance avec l'amendement ayant apporté des modifications à
l'article 29.1 de la Loi concernant les soins de fin de vie proposé par
l'article 18 du projet de loi. Il ajuste ainsi le contenu des informations
que le professionnel...
Mme Bélanger : ...compétents
qui prêtent assistance à la personne souhaitant formuler une demande anticipée
d'aide médicale à mourir doit lui fournir.
Donc, c'est tout.
La Présidente (Mme Schmaltz) : C'est
tout. Parfait. Est-ce qu'on a des interventions sur l'amendement? Nous avons la
députée de La Pinière.
Mme Caron : ...du texte
original, bien, amendé, c'est qu'on veut que la personne soit prévenue de...
qu'elle peut retirer son consentement... bien, sa demande, qu'elle peut la
modifier aussi, sa demande anticipée. Puis, pour faire suite à ce que ma
collègue de Westmount–Saint-Louis disait un peu plus tôt, c'est que, si on a
statué sur une obligation de renouveler la demande, admettons, aux cinq ans ou
aux 10 ans comme il y avait été proposé par certains, est-ce qu'on ne
devrait pas l'indiquer aussi là pour que la personne sache que ça va être une
obligation de renouveler tous les cinq ans ou tous les 10 ans, ou quelle
que soit la fréquence déterminée? Parce que sinon on pourrait dire qu'elle ne
le saura jamais, là, même si c'est quelque chose qui est traité plus loin.
Mme Bélanger : Bien, c'est
une bonne question. Et la question... je vais dire, de la validité de la
demande ou du renouvellement, je ne crois pas que ça a été adressé dans le
projet de loi.
(Consultation).
Mme Bélanger : O.K. Donc, ce
qu'on me dit, c'est que c'était dans le projet de loi n° 38 et que ça avait été
retiré et que ça n'a pas été adressé, là, dans le projet de loi actuel. Donc,
ce que je comprends, c'est qu'à partir du moment où il y a une demande qui est
faite, anticipée, elle est bonne jusqu'au moment où la personne décide soit de
changer d'avis, soit de retirer complètement ou de la modifier elle-même, et
c'est inscrit plus tard, on verra que ça va être inscrit dans un registre, là,
mais là, ça, c'est une autre étape. Mais il y avait donc... on n'a pas prévu
qu'il y ait, par exemple, à toutes les... je ne sais pas, mettons, à tous les
cinq ans, là, l'obligation de remettre à jour.
Je veux quand même juste mentionner que...
bien, je vais y aller de façon très matérielle, là, bien, il y a des coûts
engendrés à ça parce qu'à chaque fois qu'on repasse, surtout si c'est un
document notarié. L'autre chose... c'est pour ça aussi qu'on restreint le
processus pour que ça soit quelque chose de très accompagné dans le temps, et
tout ça, pour justement... Ce n'est pas qu'une personne ne peut pas changer
d'idée, oui, elle peut changer d'idée, mais là, à tous les cinq ans, il faudrait
mettre... mettons, on dit : Cinq ans, là, si on mettait un moment, il
faudrait... ça veut dire mettre une procédure de vérification pour s'assurer de
rejoindre les gens aussi. Si les gens ne le font pas spontanément ou ne se
manifestent pas, quelle serait l'obligation du gouvernement, par exemple, de
rejoindre ces personnes-là? Alors, il y a beaucoup, beaucoup de questions de
faisabilité de ça et de lourdeur administrative. Ça aussi, c'est des choses que
les gens nous ont mentionnées. Alors donc il faut, je pense, être très, très
prudent. Puis comment on va faire pour déterminer la durée de la validité, ça
va-tu être trois ans, cinq ans, en fonction du diagnostic, en fonction de...
Alors, là aussi, on rentre dans un autre élément.
• (16 h 20) •
Puis, pour moi, ma plus grande
préoccupation par rapport à ça, c'est vraiment une fois que la personne a
signifié ce geste-là... Bien, je vais prendre un exemple. Ce n'est peut-être
pas le bon exemple, là, mais c'est juste pour essayer de clarifier mon idée. Mais
quelqu'un fait un testament. Est-ce qu'on va lui dire à tous les
10 ans : Tu devrais changer ton testament ou à tous les cinq ans ou à
tous les 15 ans? On va dire : O.K. Elle fait son testament, après ça,
la personne, elle a une obligation... Ça lui appartient de faire modifier son
testament, dépendamment s'il y a des changements dans sa vie ou quoi que ce
soit. Alors, là, d'amener cette condition-là, je ne suis pas certaine, comme
société, comment on va être capables d'appliquer ça en termes de responsabilité
gouvernementale, de gérer un processus comme ça. Alors, et...
Mme Caron : En fait, je... si
je peux me permettre, c'est que... C'est parce que, si je l'ai apporté,
c'était... Parce que je comprends...
Mme Caron : ...La lourdeur qu'il
peut y avoir autour de recommencer le processus. Est-ce que ça ne pourrait pas
être quelque chose de beaucoup plus léger, entre guillemets, de simplement
renouveler, dire que, oui, on renouvelle la demande? C'est parce que c'était
une recommandation, la recommandation numéro quatre de la Fédération des
médecins spécialistes, alors j'imagine qu'ils avaient de bonnes raisons de le
proposer, puis on n'en a pas discuté par la suite. Mais, eux, c'est ça, leur
recommandation se lisait ainsi : insérer, au projet de loi, l'obligation
pour la personne de mettre à jour périodiquement sa demande anticipée tant
qu'elle demeure apte.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...Evoy.
M. Evoy (François) : Oui.
Peut-être que ça a été de François... neurologue. Mais j'ai participé dans la
rédaction, puis c'est un peu un angle mort. Mais je pense que le... ce n'était
pas de refaire le processus ou d'avoir des temps. C'est juste que le patient se
sente libre de pouvoir, à n'importe quel moment, finalement, dire qu'il ne veut
plus, tout simplement, qu'il ne désire plus ce soin-là. Mais, en même temps,
c'est clair que, dans le sens inverse, la lourdeur que ça implique, de faire
des réévaluations périodiques, c'est très, très difficile. Puis évidemment, plus
la maladie avance, plus l'évaluation est difficile, parce que, là, il faut
refaire l'aptitude à consentir de façon détaillée, et donc c'est un petit peu
ça qui est problématique.
Donc, moi, que les patients... Je pense,
l'Esprit de la Fédération des médecins spécialistes, c'est que le patient se
sente libre de... comme pour n'importe quel soin, finalement, de décider qu'il
ne désirait plus le soin. Mais le fait qu'il y ait un petit quelque chose de
contraignant, que ça demande quand même une procédure, tu sais, on ne peut pas
dire : je ne veux plus le soin, il faut que la réflexion en sens inverse
se fasse aussi, là, donc ça ne doit pas être automatique, je dirais, là. Ça ne
doit pas être : aujourd'hui je décide que le... Que je ne veux plus l'aide
médicale à mourir. Bien, évidemment, il faut s'assurer que le patient est
encore apte à consentir, et cetera. Donc, s'il veut que la demande soit
caduque, on doit faire l'évaluation, d'une certaine façon.
Mme Caron : D'accord. Mais
là, ça veut dire que la personne qui change d'idée... Parce que ça disait
bien : jusqu'à tant qu'elle demeure apte. Donc, c'est sûr qu'on ne dit
pas... on ne se met pas dans une situation où la personne... tu sais, on refait
un processus, alors que la personne est inapte, de toute façon, à le faire.
Mais ça veut dire que, s'il y a de nouveaux traitements, de nouveaux
médicaments qui peuvent, je ne sais pas, moi, ralentir la maladie ou bien qui
peuvent freiner certaines... certains symptômes, qui font en sorte qu'on
n'atteint pas encore... tout ça, la personne ne pourrait pas dire : Bon,
bien, là, moi, j'enlève cette... tu sais, je ne veux pas renouveler ma demande
ou...
Mme Bélanger : Ma
compréhension, là, c'est que la personne, en tout temps, peut retirer sa
demande et la modifier. En tout temps, la personne peut le faire. C'est juste
que, nous, dans un projet de loi, on indique une fréquence d'obligation de
révision. Mais, une personne, en tout temps, puis je pense qu'on le voit
quelque part, là, il faudrait me rappeler l'article en question, mais en tout
temps.
Puis je pense peut-être aussi juste... Je
me permets de mentionner que Dr Evoy était présent lors... Vous étiez dans...
avec Dr Ovila lors de... lorsqu'on les a reçus, là, en consultations
particulières. Donc, c'était le président de la Fédération des médecins
spécialistes, là, qui a principalement fait l'intervention. Mais je me souviens
que vous étiez présent. Puis, je pense, c'est peut-être intéressant d'en
profiter, là, pendant que vous êtes avec nous, justement, par rapport à ce qui
a été mentionné puis comment on peut, justement, appliquer ou aller dans le
sens de ce qu'ils nous ont mentionné, là. Je pense que c'est une mise en garde
qui est intéressante, mais comment on pourrait traduire ça, là, pour s'assurer...
Parce que, l'objet, là, c'est que la
personne en tout temps puisse retirer sa demande ou la modifier, la modifier.
Parce que, l'exemple de l'Alzheimer, c'est un bon exemple. Quelqu'un a un
diagnostic d'Alzheimer aujourd'hui, puis, dis-moi, quand je vais être rendue
là, et on identifie les manifestations cliniques. Mais, supposons qu'en cours
de route un nouveau médicament arrive, et qu'on a ce médicament-là, et que, là,
oups! Je réfléchis ça autrement, là : non, O.K., ce n'est plus tout à fait
ça, bien, en tout temps, la personne peut retirer sa demande.
Mme Caron : O.K. Bien, je
vous rejoins là-dessus. C'est parce que, là, ce que j'ai compris, c'est qu'il
disait qu'on ne pouvait pas changer d'idée comme ça, là.
M. Evoy (François) : Non,
mais je pense que c'est de la façon dont la loi a été pensée, par exemple.
C'est qu'évidemment, si quelqu'un retire sa demande, c'est clair qu'il faut
refaire une évaluation...
M. Evoy (François) : ...à
consentir, c'est tout à fait normal, mais, évidemment, je pense que dans
l'esprit, puis c'est ce que disait la Fédération des médecins spécialistes,
c'est que oui, quelqu'un peut retirer sa demande à n'importe quel moment, mais
il doit y avoir quand même un processus, parce que le médecin... on ne peut pas
juste recevoir la demande comme médecin puis dire : O.K., vous ne désirez
plus l'aide médicale à mourir, donc on va retirer votre demande. Il faut
s'assurer que son désir de retrait est aussi... qu'il a l'attitude à consentir
au moment où il fait sa demande de retrait. Donc, ça ne peut pas se faire comme
ça, il y a une petite complexité supplémentaire, ce n'est pas comme refaire son
testament parce que, par définition, quand tu fais ton testament, tu es apte à
consentir chaque fois.
Mme Caron : Mais donc ce que
vous dites, c'est qu'il faut... il faut refaire, il faudra refaire l'évaluation
de son aptitude.
M. Evoy (François) : Tout à
fait. Oui.
Mme Caron : Mais pas... mais
si la personne est toujours apte, on ne va pas lui mettre des bâtons les roues
pour retirer ou modifier ce qu'elle veut.
M. Evoy (François) : Non,
mais c'est ça, de donner une contrainte où il faut à... justement, aux quatre
ans ou à cinq ans le refaire. Si le... le patient ne désire pas, je ne pense
pas que ce soit nécessaire. Je pense que c'est à la demande que ça doit se
faire puis je pense que la Fédération des médecins spécialistes était tout à
fait confortable avec cette situation-là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre. Rapidement.
Mme Bélanger : La question
est tout à fait pertinente, mais à 29.11 il est question justement, là, d'une
personne apte à consentir aux soins peut, en tout temps, retirer sa demande,
puis là il y a des... il y a d'autres éléments. Quand on sera là, on pourra
reprendre la discussion, là, parce que... sur le comment, etc., là, c'est
vraiment bien... bien indiqué à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Je
sais... il y a Mme la députée D'Arcy-McGee qui voulait intervenir aussi.
Mme Prass : Oui. Juste vous
mentionnez que, lors des consultations, il y a des... des groupes qui sont
venus nous... qui ont parlé de cet élément-là, et pour dire, par exemple, il y
a des gens qui peuvent oublier, en cours de route, qu'ils ont rempli leur demande.
Donc, le... l'idée de faire la vérification à des... des années d'intervalle,
premièrement, il... tu sais, c'est... c'est... ça peut être le médecin,
justement, qui était présent lors de la rédaction de la demande qui peut être
celui qui fait le suivi. Il y a des façons... je pense qu'il y a des façons d'y
penser, mais c'est tellement primordial, la question de la vie, donc ce n'est
pas parce qu'on prend une décision un jour que ça tient toujours, comme on l'a
dit, on peut le retirer, on peut le modifier, on peut oublier, on peut avoir un
accident en cours de route qui fait en sorte qu'on... on ne se rappelle pas
qu'on l'a fait. Je pense que c'est juste important qu'il y ait plus d'une fois
qu'il faut faire la vérification.
Mme Bélanger : Peut-être
juste mentionner, de l'expérience que j'ai, là, il faut... Cette décision-là,
pour moi, c'est une décision qui est personnelle. De faire porter sur la
responsabilité sur un médecin ou une IPS qui peut avoir changé dans sa pratique
en cours de route... Supposons que la personne a eu le formulaire, et tout ça,
avec un médecin traitant, et que le médecin traitant s'en va, qui va faire le
suivi? Ça fait que voyez-vous, on rentre dans une espèce de logistique, là, qui
va être très, très difficile d'application. Puis je pense que si on allait de
l'avant, il faudrait vraiment aller consulter les médecins pour déterminer la
fréquence, mais... je ne sais pas, moi, je vais vous entendre là-dessus, là, on
ouvre une boîte de... déjà on ouvre une boîte de... de mettre des médecins à
leur donner l'obligation de faire le suivi de tout... Ça va être extrêmement
compliqué.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
reste 30 secondes.
Mme Maccarone : Oui. Bien, la
suggestion que j'avais c'est si on a de la difficulté de l'enchâsser dans la
loi parce qu'on ne veut pas créer une lourdeur, puis l'exemple que la ministre
a donné un terme de... tu sais, un acte notarié pour notre testament, par
exemple, est très bon. Est-ce qu'on ne peut pas l'incorporer dans le guide, par
exemple? Ça fait que ça, ce serait peut-être une pratique que nous pourrons
mettre... Comme ça, ce serait plus clair. Puis l'Ordre va comprendre, ou tous
les professionnels vont pouvoir dire : Mais ça fait partie d'une pratique
que nous, nous allons mettre à l'oeuvre si ce n'est pas enchâssé dans la loi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
écoutez, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au
mardi 25 avril 2023 à 18 h 15 où elle entreprendra un
nouveau mandat. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)