Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 20 avril 2023
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Vol. 47 N° 10
Étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Massé, Manon
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Bélanger, Sonia
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Caron, Linda
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Bélanger, Sonia
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Caron, Linda
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Massé, Manon
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Prass, Elisabeth
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Maccarone, Jennifer
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Massé, Manon
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Caron, Linda
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Labrie, Christine
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Prass, Elisabeth
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Bélanger, Sonia
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Schmaltz, Valérie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Prass, Elisabeth
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Prass, Elisabeth
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Schmaltz, Valérie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Labrie, Christine
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Guillemette, Nancy
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Maccarone, Jennifer
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Bélanger, Sonia
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Schmaltz, Valérie
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Labrie, Christine
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Blais, Suzanne
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Prass, Elisabeth
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Maccarone, Jennifer
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Schmaltz, Valérie
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Bélanger, Sonia
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Schmaltz, Valérie
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Maccarone, Jennifer
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Bélanger, Sonia
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Caron, Linda
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Prass, Elisabeth
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures cinquante-sept minutes)
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
à l'ordre, tout le monde! On serait prêts à commencer. Ayant constaté le
quorum, je déclare donc la séance de la Commission des relations avec les
citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi
modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions
législatives.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Lecours (Les Plaines) est remplacée par Mme Guillemette
(Roberval) et Mme Garceau (Robert-Baldwin) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis).
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Y a-t-il consentement afin de permettre à la députée de Sherbrooke de
participer à la séance?
Des voix : Consentement.
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Massé) : Merci
beaucoup.
Alors, lors de notre ajournement de
travaux mardi dernier, nous avons adopté l'article 49.
Je vous rappelle que l'étude de l'amendement
visant à introduire l'article 0.1 ainsi que des articles 1, 2, 11 et
5 a été suspendue.
Nous en sommes donc, selon notre plan de
travail, au bloc 3. Alors, Mme la ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 46.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, alors, l'article 46 se lit ainsi :
46. L'article 122 du Code civil du
Québec est modifié par l'insertion, dans les premier et deuxième alinéas et
après «médecin», de «ou l'infirmier».
Le texte proposé se lit ainsi :
«122. Le médecin ou l'infirmier qui
constate un décès en dresse le constat.
«Il remet un exemplaire à celui qui est
tenu de déclarer le décès. Un autre exemplaire est transmis, sans délai, au
directeur de l'état civil par le médecin ou l'infirmier ou par l'entreprise des
services funéraires qui prend charge du corps du défunt, avec la déclaration de
décès, à moins que celle-ci ne puisse être transmise immédiatement.»
L'article 46 du projet de loi prévoit
la possibilité pour un infirmier qui constate un décès d'en dresser le constat.
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
Mme la ministre... Est-ce qu'il y a des questions? Oui, merci.
Mme Caron : Alors, bien,
je comprends que ça, c'est l'article du Code civil qu'on vient changer, on dit «le
médecin ou l'infirmier». Parce que, dans le projet de loi n° 11, on
parlait du professionnel compétent; ici, on parle du médecin ou de l'infirmier.
Alors, est-ce que ça ne risque pas peut-être de causer une mauvaise
compréhension entre les IPS, dont on parlait dans le projet de loi, puis ici on
parle d'infirmier seulement?
• (12 heures) •
Mme Bélanger : Bien, en
fait, je ne crois pas, mais je vais laisser... je vais demander à un collègue
du côté juridique, là, d'intervenir, parce que, dans le fond, pour ce qui est
de l'administration de l'aide médicale à mourir, on parle d'un professionnel
compétent, on l'a vu lors de nos dernières discussions, médecin ou IPS. Ici, on
parle vraiment d'autre chose complètement, on parle d'un constat de décès,
décès qui n'est pas seulement en lien avec l'aide médicale à mourir, mais
décès, là, dans toute situation, et c'est au niveau de l'article du Code civil,
en fait, ce que je comprends, là, qu'on est en train de modifier. Peut-être que
je laisserais Me Bérubé ou...
Une voix : ...
Mme Bélanger : C'est pour
tous les infirmiers et infirmières. Donc, on ne parle pas de professionnel
compétent comme dans l'aide médicale à mourir, qui fait référence
spécifiquement aux IPS.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
que vous souhaitez compléter, du côté des... Non, ça va? Donc, il n'y a pas
de... Oui, c'est à vous, madame.
Mme Caron : Alors, juste
pour préciser, ça veut dire que, quand on dit «infirmier», les IPS sont compris
dans les infirmiers, ce sont toutes <les catégories...
>
12 h (version révisée)
<19313
Mme Caron :
...ça veut dire que, quand on dit «infirmier», les IPS sont compris
dans les infirmiers, ce sont toutes >les catégories d'infirmiers ou d'infirmières.
Mme Bélanger : Oui.
Mme Caron : O.K. Alors
donc, encore là, juste pour bien comprendre, un infirmier ou une infirmière,
peu importe la catégorie, pourra signer un constat de décès dans toute
circonstance, que ce soit l'aide médicale à mourir dans le projet de... qui est
encadrée par le projet de loi n° 11 ou dans toute autre
circonstance, et c'est prévu dans le Code civil. On veut... autrement dit, c'est
qu'on ne veut pas que le p.l. n° 11 aille à l'encontre
du Code civil, on veut que les infirmiers soient... Est-ce que c'est bien ça?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. Peut-être, moi, ce que j'aimerais, là, qu'on ait... que Me Bérubé
nous explique, là, pourquoi on fait référence au Code civil, ici, puis quelle
est la différence, justement, entre le fait de traiter cet article-là en
faisant référence au Code civil — on comprend que c'est intégré au
Code civil — versus le mettre dans le projet de loi.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a consentement pour que Me Bérubé nous parle?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
n'oubliez pas de vous présenter, puisque c'est la première fois aujourd'hui.
M. Bérubé (Mathieu) : Bonjour.
Mathieu Bérubé, avocat au ministère de la Justice, affecté au ministère de la
Santé et des Services sociaux.
La question est très bonne. Effectivement,
ici, on modifie le Code civil pour permettre à toute infirmière autant qu'à
tout médecin de pouvoir dresser le constat de décès une fois que la mort est
constatée. Ça, c'est aux fins, là, du Directeur de l'état civil. Ça va rendre,
effectivement, efficace l'idée que le projet de loi n° 11 vient permettre
également à une infirmière praticienne spécialisée de pouvoir administrer l'aide
médicale à mourir, donc, par la force des choses, de dresser le constat de
décès puis d'indiquer que la personne est décédée en raison de l'administration
d'une substance ou d'un médicament. Donc, ça complète le tout.
Mme Caron : Est-ce que
ça veut dire aussi... On a dit : En toute circonstance et partout, donc
autant dans un CHSLD, dans une RPA, dans un hôpital ou... partout. O.K. Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions? La députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente.
C'est plus un commentaire. Je sais que cet
article-là est très bien accueilli dans le milieu de la santé, ça va permettre
de gagner en efficacité. Mais je vais me permettre un petit commentaire
éditorial, parce que le gouvernement vient de nous soumettre une motion, ce
matin, qui parlait de l'invisibilisation des femmes dans le corpus législatif.
Je voudrais juste porter à votre attention qu'il y a beaucoup, beaucoup d'occurrences
où on invisibilise les femmes dans le corpus législatif actuel. Je sais qu'il y
a un avocat du ministère de la Justice qui est ici en ce moment, il y en a peut-être
même d'autres autour, c'est un enjeu, et j'étais contente de voir que ça
préoccupait le gouvernement ce matin. Donc, j'invite quand même à ce qu'on se
soucie de ça, parce que, si vous lisez ici, vous verrez que c'est un peu comme
s'il n'y avait pas de femmes, alors que, dans un hôpital, vous savez qu'il y en
a beaucoup. C'était un petit commentaire éditorial.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou questions sur l'article 46? Non?
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Ils viennent de me dire non, ça
fait que... hein?
Alors donc, je mets aux voix l'article 46.
Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la ministre, je vous invite à nous lire l'article 47.
Mme Bélanger : Alors :
L'article 123 de ce code est modifié :
1° par l'insertion, après «décès par un
médecin», de «ou par un infirmier»;
2° par le remplacement de «le médecin» par
«ceux-ci».
Le texte proposé se lit donc ainsi :
«123. S'il est impossible de faire
constater le décès par un médecin ou par un infirmier dans un délai
raisonnable, mais que la mort est évidente, le constat de décès peut être
dressé par deux agents de la paix, qui sont tenus aux mêmes obligations que
ceux-ci.»
L'article 47 du projet de loi apporte
une modification de concordance à l'article 123 du Code civil du Québec en
raison de la modification apportée à l'article 122 de ce code par
l'article 46 du projet de loi.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Est-ce qu'il y a des commentaires, ou questions, ou amendements? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui, juste...
c'est peut-être moins en lien avec la loi, mais question de précision pour cet
article, parce qu'on dit qu'on peut avoir deux agents de la paix qui vont
pouvoir constater le décès et maintenant un infirmier, mais pourquoi pas un
ambulancier, par exemple? Pourquoi que c'est restreint à ces deux ordres?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : C'est une
bonne question. Peux-être qu'il faudrait voir un peu, là, quelle était
l'intention, là, du Code civil en dessous <de ça. Moi, je pense...
Mme Bélanger :
...peu,
là, quelle était l'intention, là, du
Code civil en dessous >de
ça. Moi, je pense que c'est en lien avec l'accessibilité, puis, par exemple, si
on parle de premiers répondants, ils ne sont peut-être pas toujours présents
dans toutes les situations. Pensons, entre autres, à certaines régions très,
très éloignées. Je ne veux pas faire de figure de cas, là, aujourd'hui, mais il
y a certainement une raison pour laquelle deux agents de paix, ici... bon, hein,
tu as les services policiers, par exemple, tout ça, justement pour s'assurer
que le constat de décès puisse être fait, là, en autant que ça répond à toutes
les conditions, bien sûr.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Alors,
s'il est possible, Mme Élizabeth Arpin pourrait compléter la réponse.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a consentement? Consentement. Si vous vouliez vous identifier, ça nous ferait...
permettrait de vous connaître à l'écran.
Mme Arpin (Élizabeth) : Bonjour.
Élizabeth Arpin, directrice nationale des soins et services infirmiers au
ministère de la Santé et des Services sociaux.
Alors, présentement, dans l'état actuel,
les paramédics ou techniciens ambulanciers ne sont pas encadrés
professionnellement par un ordre professionnel. Donc, éventuellement, dans
l'avenir, si ça devait être le cas, on pourrait revoir ces dispositions-là pour
voir à les inclure. Mais, pour le moment, ce n'est pas le cas, alors ça n'a pas
été réfléchi en ce sens.
Mme Maccarone : Ça
explique. Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee, je pense que vous aviez une question.
Mme Prass : Bien, en
fait, c'était un petit peu en lien avec celle posée par ma collègue. Donc, je
laisse le temps aux autres.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a d'autres gens qui veulent s'exprimer sur l'article 47 ou poser
des questions?
Si tel n'est pas le cas, s'il n'y a plus
d'intervention, je vais donc procéder à la mise aux voix de l'article 47.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Massé) :
Je ne l'entends pas fort, là, mais j'ai cru comprendre que c'était adopté.
Merci beaucoup.
Mme la ministre, nous serions rendus à
l'article 58... pas du tout, 51, j'ai sauté trop vite. Oui, allez-y, Mme
la ministre.
• (12 h 10) •
Mme Bélanger : Oui.
Alors donc, à la page 101, donc : L'article 34 de la Loi sur les
coroners (chapitre C-68.01) est remplacé par le suivant — donc :
«34. Le médecin et l'infirmière
praticienne spécialisée qui constatent un décès dont ils ne peuvent établir les
causes probables ou qui leur apparaît être survenu par suite de négligence ou
dans des circonstances obscures ou violentes doivent en aviser immédiatement un
coroner ou un agent de la paix.
«Ils doivent faire de même lorsqu'ils ne
peuvent établir les causes probables d'un décès constaté par une infirmière ou
un infirmier autre qu'une infirmière praticienne spécialisée ou qu'un tel décès
leur apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des circonstances
obscures ou violentes.»
Je vais lire le texte proposé, donc :
«34. Le médecin et l'infirmière
praticienne spécialisée qui constatent un décès dont ils ne peuvent établir les
causes probables ou qui leur apparaît être survenu par suite de négligence ou
dans des circonstances obscures ou violentes doivent en aviser immédiatement un
coroner ou un agent de la paix.
«Ils doivent faire de même lorsqu'ils ne
peuvent établir les causes probables d'un décès constaté par une infirmière ou
un infirmier autre qu'une infirmière praticienne spécialisée ou qu'un tel décès
leur apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des circonstances
obscures ou violentes.»
L'article 51 du projet de loi propose
de remplacer l'article 34 de la Loi sur les coroners afin de prévoir
l'obligation, tant d'une infirmière praticienne spécialisée que d'un médecin
qui constatent un décès dont les causes probables ne peuvent être établies ou
qui leur apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des
circonstances obscures ou violentes, d'en aviser immédiatement un coroner ou un
agent de la paix.
De plus, cet article 34 serait
modifié pour prévoir la même obligation pour l'infirmière praticienne spécialisée
ou le médecin d'aviser un coroner ou un agent de la paix lorsqu'ils ne peuvent
établir les causes probables d'un décès constaté par une infirmière ou un
infirmier autre qu'une infirmière praticienne spécialisée ou lorsqu'un tel
décès leur apparaît être survenu par suite de négligence ou dans des
circonstances obscures ou violentes.
Ces ajustements sont nécessaires en raison
des modifications proposées au Code civil du Québec <donnant...
Mme Bélanger :
...en
raison des modifications proposées au Code civil du Québec >donnant la
possibilité à une infirmière ou à un infirmier de dresser le constat de décès
d'une personne.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre.
Je tiens seulement à porter à l'attention,
pour les gens qui nous suivent avec attention, que, dans le cahier de député,
vous faites référence à l'article 51 du chapitre de la Loi sur les
coroners, et vous avez parlé du C-68.01, alors qu'à l'article qui est inscrit
au projet de loi, c'est bien l'article 51, qui se lit «l'article 34
de la Loi sur les coroners (chapitre R-0.2)». Je veux juste que tout le
monde soit au fait que c'est... le cahier de député est plus précis, mais on
parle de la même chose. Alors, je pense que Mme Caron... pardon, Mme la
députée de La Pinière, vous avez demandé la parole, et elle est à vous.
Mme Caron : Merci, Mme
la Présidente. J'ai l'impression qu'on est... c'est contradictoire, ce libellé,
par rapport aux explications qu'on a eues pour l'article 46, c'est-à-dire
qu'on disait... dans l'article 46, pour le Code civil, on a dit qu'on
mettait «le médecin ou l'infirmier» et qu'infirmier, ça comprenait les IPS et
que, peu importe la catégorie d'infirmier, on pouvait constater le décès. Puis
là, ici, on dit que c'est le... c'est la Loi sur les coroners, on dit «le
médecin et l'infirmière praticienne spécialisée qui constatent un décès», donc
c'est comme si les infirmiers ordinaires, entre guillemets, là, en tout
respect, ne pouvaient pas constater le décès. Puis même, je dirais, presque
pire que ça, c'est comme si, lorsque le décès était constaté par une infirmière
praticienne spécialisée, il fallait que ce soit dans des conditions qui
apparaissent en situation de violence ou négligence qu'il faut qu'elle le
signale, mais pas si c'est par une infirmière ou un infirmier autre qu'une IPS.
Donc, d'après moi, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, ici.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre, oui.
Mme Bélanger : Oui,
effectivement, je pense qu'il y a une certaine complexité à la compréhension du
texte. Alors, je demanderais, si c'est possible, Mme la Présidente, que Mme Arpin
puisse répondre, puis on pourra y aller après, là, avec Me Bérubé.
La Présidente (Mme Massé) : Bien
sûr. Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Arpin (Élizabeth) : Bonjour.
En fait, ici, on parle spécifiquement de la Loi sur le coroner, donc des cas de
décès dans des circonstances qui peuvent avoir apparence de violence ou autre.
Dans ce cas-ci, le champ d'exercice des infirmières non-IPS n'a pas les
activités réservées nécessaires pour faire l'évaluation de cas de coroners, seulement
les IPS et les médecins ont ces activités réservées là, alors c'est pourquoi on
vient vraiment différer, là, de l'article 46. Donc, vous avez raison qu'il
y a deux titres qui sont utilisés, mais c'est volontairement, étant donné la
nature de l'acte réservé additionnel dans un cas de coroner versus autres circonstances
de décès.
Mme Caron : O.K. Est-ce
que ça veut dire que, donc, un infirmier ou une infirmière qui n'est pas IPS ne
peut pas constater le décès s'il y a des doutes?
Mme Arpin (Élizabeth) : Ils
peuvent en faire le constat clinique, donc, il y a une évidence de décès, mais
par contre, pour compléter le constat, ils vont devoir référer au médecin ou à
l'IPS parce qu'il va devoir y avoir des évaluations additionnelles qui doivent
être faites.
Mme Caron : D'accord.
Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'était
la même question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Massé) : C'était
la même question. Il y a vraiment une communauté d'esprit. Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Ça vous va?
Donc, je vais mettre aux voix
l'article 51. Je le déclare adopté... est-ce qu'il est adopté, pardon?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Adopté.
Merci beaucoup.
Alors, j'ai compris que je n'avais pas besoin
de demander le consentement à chaque fois pour que vous puissiez parler, ce qui
nous permet de nous diriger vers l'article 52. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors,
Mme la Présidente : L'article 35 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «de cet établissement ou une personne sous son autorité peut prendre
les mesures pour faire établir par un médecin les causes probables de ce décès»
par «ou le directeur des soins infirmiers de cet établissement ou une personne
sous leur autorité respective peut prendre les mesures pour faire établir les
causes probables de ce décès par un médecin ou par une infirmière praticienne
spécialisée, selon le cas»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «ou une personne sous son autorité» par «ou le directeur des soins
infirmiers ou une personne sous leur <autorité respective»...
Mme Bélanger :
...ou
une personne sous son autorité» par «ou le directeur des soins infirmiers ou
une personne sous leur >autorité respective».
Je vais faire la lecture du texte proposé
de façon rapide, parce que vous l'avez sous les yeux :
«35. Lorsqu'un décès survient dans une
installation maintenue par un établissement qui exploite un centre hospitalier,
le directeur des services professionnels ou le directeur des soins infirmiers
de cet établissement ou une personne sous leur autorité respective peut prendre
les mesures pour faire établir les causes probables de ce décès par un médecin
ou par une infirmière praticienne spécialisée, selon le cas.
«Toutefois, si le décès est visé à
l'article 36, le directeur des services professionnels ou le directeur des
soins infirmiers ou une personne sous leur autorité respective doit
préalablement obtenir l'autorisation d'un coroner avant de prendre les mesures
pour faire établir les causes probables du décès.»
Alors, l'article 52 du projet de loi
modifie l'article 35 de la Loi sur les coroners afin de prévoir que le
directeur des services professionnels d'un établissement qui exploite un centre
hospitalier peut prendre les mesures pour faire établir les causes probables
d'un décès survenu dans une installation maintenue par cet établissement par un
médecin. Il prévoit également que le directeur des soins infirmiers d'un établissement
peut, dans le même cas, prendre les mesures nécessaires pour faire établir les
causes probables d'un décès par une infirmière praticienne spécialisée.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Oui, la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente.
Pourquoi qu'on utilise la terminologie
«leur autorité respective peut prendre les mesures» et non «doit prendre les
mesures»?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : C'est une
bonne question. Je la référerais à la directrice des soins infirmiers, Mme Arpin.
La Présidente (Mme Massé) : Oui,
c'est à votre tour.
Mme Arpin (Élizabeth) : ...je
pense que Me Bérubé est plus approprié que moi pour répondre au «peut»
versus le «doit».
La Présidente (Mme Massé) : Il
me semblait, aussi. Alors, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
En fait, ici, c'est simplement de prévoir un pouvoir, là, que le directeur des
services professionnels a de prendre les mesures nécessaires de faire établir
les causes d'un décès. On s'entend que c'est quand on est face à un décès où
est-ce que c'est peut-être plus compliqué, là, de déterminer quelles sont ces
causes-là, donc c'est pour ça que c'est un pouvoir et non une obligation. Quand
c'est clair, je pense qu'il n'a pas à prendre de mesures pour indiquer si
c'était le médecin ou telle IPS. Ça pourrait être fait aussi par une
infirmière, là, qui vient constater simplement le décès et qui dresse le
constat.
Mme Maccarone : Ça fait
que, dans le fond, c'est pour donner de la flexibilité.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Mme Maccarone : O.K.
Puis, quand on parle d'un centre hospitalier, est-ce que c'est aussi la même
chose pour un CHSLD, RPA, etc., quand... La terminologie, est-ce que c'est
inclusif? Puis, si ce n'est pas le cas, est-ce que nous devons apporter des
modifications pour s'assurer qu'on a une compréhension que ça s'applique à
toutes les installations?
M. Bérubé (Mathieu) : En
fait, ici, non, ça ne vise pas nécessairement un établissement qui exploite,
là, un centre d'hébergement, là, de soins de longue durée. Toutefois, la
majorité des établissements publics exploitent plus qu'une mission, donc plus
qu'un centre, tu sais, ils vont finir par exploiter, effectivement, là, des
centres d'hébergement de soins de longue durée, ça fait qu'ultimement
l'établissement va rentrer dans l'expression qui est prévue à 35, c'est-à-dire
qu'il exploite, oui, un centre hospitalier, malgré le fait qu'il exploite
d'autres centres aussi, là.
Mme Maccarone : ...RPA,
par exemple, ça fait que...
M. Bérubé (Mathieu) : Non.
• (12 h 20) •
Mme Maccarone : ...pas
nécessairement. Ça fait que qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là?
Mme Bélanger : En fait,
si vous permettez...
La Présidente (Mme Massé) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...dans ma
compréhension, là, de ce qui est écrit là, un établissement étant actuellement
au Québec, là, les 34 établissements dont on fait référence, c'est-à-dire
les CISSS, les CIUSSS et les 10 établissements non fusionnés, par exemple,
le CHUM, le CHU mère-enfant Sainte-Justine, c'est un établissement en soi,
tandis qu'un CIUSSS va comporter beaucoup de missions, que ce soit un, deux,
trois hôpitaux, des CLSC, des CHSLD. Les RPA, ce sont des ressources privées,
donc ce n'est pas considéré comme un établissement dans le sens de la loi.
Mme Maccarone : Bien, le
questionnement, c'est parce que c'est toujours sous la responsabilité du
ministère.
Une voix : ...
Mme Maccarone : C'est
ça, pour la certification.
Mme Bélanger : C'est ça,
oui.
Mme Maccarone : Alors, ça
fait qu'eux, ils ne seront pas assujettis à la même loi, aux mêmes critères?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre, oui.
Mme Bélanger : Je vais
peut-être me lancer spontanément, là, dans... puis mes collègues des soins
infirmiers ou autres pourront me corriger, mais une... pour revenir sur le
volet des RPA, une RPA, c'est un milieu de vie, en fait, c'est <l'appartement...
Mme Bélanger :
...pour
revenir sur le volet des RPA, une RPA, c'est un milieu de vie, en fait, c'est >l'appartement
de la personne qui paie un loyer, puis, si on fait référence à un décès qui
surviendrait dans le domicile d'une personne, bien, à ce moment-là, ce n'est
pas le centre... ce n'est pas l'établissement, excusez, qui va aller
nécessairement faire le constat de décès, là. Supposons, une mort subite dans
une maison, bien là, en fait, là, il y a tout un autre processus qui se fait.
Ce n'est pas le CIUSSS d'un territoire qui va aller nécessairement constater le
décès, là, surtout s'il n'y avait pas de services. Je ne parle pas de quelqu'un
qui recevrait des services de soutien de soins palliatifs, par exemple, là, il
est vraiment en service avec l'établissement, le CIUSSS, mais... Donc, pour
moi, une RPA, c'est la même chose, c'est quelqu'un... c'est : une personne
vit... au lieu de vivre dans son logement ou dans sa maison, elle a son
logement en RPA, ça fait que c'est vraiment une locataire.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Massé) : Ça
répond à votre question? Est-ce que... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente.
Ici, donc, quand on parle d'établissement,
on parle d'un CISSS ou d'un CIUSSS. Donc, est-ce que je comprends que cet
article-là, ça couvre aussi... par exemple, s'il y avait un décès dans un
centre jeunesse ou un autre endroit qui n'est pas un hôpital, ce serait couvert?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre, juste répondre pour que les gens qui nous écoutent...
Mme Bélanger : Oui. En
fait, ici, on parle d'établissement, puis établissement dans le sens de ce
qu'on sait depuis les derniers ajustements en lien, notamment, là, avec la loi n° 10, un établissement étant ce qu'on connaît au Québec,
là, les 34 établissements, CIUSSS et établissements non fusionnés.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions ou commentaires? Ça va?
S'il n'y a plus d'intervention, je vais
mettre aux voix l'article 52. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Merci
beaucoup.
Juste avant de vous donner la parole, Mme
la ministre, je voudrais signifier à nos collègues que les amendements qui nous
ont été fournis par la ministre, désormais le cahier aussi... C'est ça? Oui?
Les commentaires, pardon, fournis par la ministre sont maintenant sur Greffier
dans la section Documents distribués. Alors, je voulais juste informer vos
collègues.
Et je vous invite, Mme la ministre, de
nous présenter l'article 53.
Mme Bélanger : Alors :
L'article 36 de cette loi est modifié par l'insertion, après «un médecin»,
de «, une infirmière praticienne spécialisée».
Donc, le texte se lit comme suit :
«36. À moins qu'elle n'ait des motifs
raisonnables de croire qu'un coroner, un médecin, une infirmière praticienne
spécialisée ou un agent de la paix en a déjà été averti, toute personne doit
aviser immédiatement un coroner ou un agent de la paix d'un décès dont elle a
connaissance lorsqu'il lui apparaît que ce décès est survenu par suite de
négligence ou dans des circonstances obscures ou violentes ou lorsque
l'identité de la personne décédée lui est inconnue.»
L'article 53 du projet de loi apporte
une modification de concordance à l'article 36 de la Loi sur les coroners
afin de refléter les modifications apportées par le projet de loi à
l'article 34 de cette loi.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre. Questions, commentaires? Tout va bien?
Donc, puisqu'il n'y a pas d'intervention,
je vais procéder à la mise aux voix. L'article 53 est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Est-il
adopté? J'ai fait une faute de français, je m'en excuse.
Nous serions rendus à l'article 54.
Mme Bélanger : L'article 46
de la Loi sur la santé publique (chapitre S-2.2) est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «soit dressé au sujet du défunt par un médecin» par «soit rempli au
sujet du défunt par un médecin ou par un infirmier»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «ayant soigné la personne doit remplir le bulletin de décès. Si tel
médecin est inaccessible, le bulletin de décès peut être rempli par un autre
médecin, un infirmier» par «ou le dernier infirmier ayant soigné la personne
doit remplir le bulletin de décès. Si tel médecin ou tel infirmier est
inaccessible, le bulletin de décès peut être rempli par un autre médecin, un
autre infirmier».
Alors, est-ce que vous souhaitez que je
lise le texte proposé au complet?
Une voix : ...
Mme Bélanger : O.K. «46. Un
établissement qui maintient une installation dans laquelle <décède...
Une voix : ...
Mme Bélanger : O.K. «46.
Un établissement qui maintient une installation dans laquelle >décède
une personne doit prendre les mesures pour qu'un bulletin de décès soit rempli
au sujet du défunt par un médecin ou par un infirmier, aux fins de la présente
loi.
«Lorsqu'une personne décède ailleurs que
dans une installation maintenue par un établissement, le dernier médecin ou le
dernier infirmier ayant soigné la personne doit remplir le bulletin de décès.
Si tel médecin ou tel infirmier est inaccessible, le bulletin de décès peut être
rempli par un autre médecin, un autre infirmier[...]. Si aucune personne
possédant l'une de ces qualités n'est disponible dans un rayon de 16 km,
le bulletin de décès peut être rempli par deux personnes majeures.
«Dans le cas d'un décès faisant l'objet d'une
investigation et, le cas échéant, d'une enquête en vertu de la Loi sur les
coroners (chapitre C-68.01), le bulletin de décès doit être fait par le
coroner.
«Lors de l'entrée au Québec du cadavre
d'une personne décédée hors du Québec, le bulletin de décès doit être fait par
le directeur des services funéraires de l'entreprise de services funéraires qui
effectue le transport du cadavre, à moins que le cas ne relève de la compétence
du coroner.»
L'article 54 du projet de loi modifie
l'article 46 de la Loi sur la santé publique afin de permettre à un
infirmier de remplir le bulletin de décès d'une personne.
Ces ajustements sont complémentaires aux
modifications proposées au Code civil du Québec donnant la possibilité à une
infirmière ou à un infirmier de dresser le constat de décès d'une personne.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre.
Il y a des questions, donc j'inviterais la
députée de... Westmount—Saint-Louis, pardon, à prendre la parole.
Mme Maccarone : Oui.
C'est un peu en lien avec la question que j'avais auparavant, quand on parle
d'établissement, est-ce qu'on parle toujours, ici... parce qu'on n'est pas dans
la même loi, est-ce qu'on parle d'hôpitaux, CHSLD, RI-RTF? Puis, encore la même
question, quand on parle de RPA... parce que, si on revient, les RPA sont
accréditées, alors est-ce qu'eux sont visés, ici, quand on fait des
modifications à cette loi?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Ma compréhension,
c'est que, là, nous sommes vraiment dans la Loi sur la santé publique. Donc, ma
compréhension est qu'un établissement fait encore référence à ce qu'on connaît,
là, de la loi sur... la loi n° 10 notamment, là, qui est venue... qui a
été ajoutée à la... après la LSSSS, donc un établissement, pour moi, étant un
établissement... les 34 établissements au Québec. Par contre, quand on
regarde le deuxième paragraphe, c'est là qu'on entre dans «lorsqu'une personne
décède ailleurs que dans une installation maintenue par un établissement».
Tantôt, je faisais... je donnais un exemple d'une RPA, par exemple, le domicile
d'une personne, peu importe, un autre lieu physique. Alors, moi, je fais
vraiment la référence, mais... la différence. Puis le premier paragraphe, pour
moi, c'est un établissement, donc établissement de santé. Maintenant, peut-être
qu'on pourrait avoir des précisions à ce niveau-là.
La Présidente (Mme Massé) : Est-ce
que maître... Oui, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : En
fait, juste simplement pour reprendre les propos de Mme la ministre, là, c'est
exact, là, c'est vraiment un établissement de santé et de services sociaux au
sens où on l'entend, là, notamment dans la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, également celle pour les autochtones cris, et puis, comme l'a
bien soulevé Mme la ministre, là, toujours en lisant, évidemment, avec le... la Loi
modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau, là, qui est venue créer
les centres intégrés. Donc, c'est tout ça ensemble, mais, oui, c'est ces
établissements-là. Voilà.
• (12 h 30) •
Mme Maccarone : Une deuxième
question, si vous me permettez, Mme la Présidente, c'est... je veux juste
comprendre la valeur ajoutée, quand on parle de... le deuxième paragraphe, puis
on dit qu'on souhaite que ce soit le médecin ou le dernier infirmier ayant
soigné la personne, c'est cette personne qui doit remplir le bulletin de décès
puis, si cette personne est inaccessible, ça veut dire quoi, «inaccessible»?
Est-ce qu'il y a un délai de 24 heures? Mais c'est quoi, la valeur ajoutée
d'avoir la même personne qui fait ce processus? Vous qui êtes expert, experte,
qui a oeuvré dans le réseau, je veux juste mieux comprendre pourquoi on met ce
type de libellé puis cette contrainte, dans le fond, que... ou qu'on a besoin
d'avoir cette flexibilité. Parce que moi, j'imagine un médecin dans un corridor
qui va constater un décès, puis là ça se peut qu'il sera en congé pour les deux
prochains jours, pourquoi qu'on a besoin d'avoir lui qui constate le décès en
priorité qui viendra à la suite pour faire le bulletin puis la déclaration?
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, c'est... bon, en fait, c'est un bon commentaire, là, parce que
c'est comme si on voit, dans cet article-là, un souci de la continuité de
soins. Donc, le médecin qui a... qui traite ou qui soigne la personne, la même
chose pour l'infirmière, et donc la dernière personne ayant donné le soin,
c'est quand même un élément important, là, dernière personne ayant donné un
soin à la personne <avant qu'elle meure...
>
12 h 30 (version révisée)
<19281
Mme Bélanger :
...dernière personne ayant donné un soin à la personne >avant
qu'elle meure, donc, mais, si, par ailleurs, cette personne-là n'est pas
disponible, il faut quand même que le processus, là, se fasse. Et je pense que,
dans le fond, la volonté... Ce que je ressens dans cet article-là, c'est que ça
soit vraiment la dernière personne qui... de façon privilégiée, là, soit la
personne qui va faire le constat de décès. Puis, advenant qu'elle ne soit pas
disponible, bien là on n'attendra pas qu'elle soit disponible parce que ça
pourrait prendre beaucoup de temps, dépendamment des situations, à ce
moment-là, c'est... on demande qu'un médecin ou un infirmier puisse le faire,
un autre médecin ou une autre infirmière.
Mme Maccarone : Je
comprends la complexité, évidemment, pour quelqu'un qui n'est pas légiste, c'est
parce qu'on parle beaucoup de «doit» et «peut», puis là on est dans le «doit»,
puis auparavant on était dans le «peut», hein, ça fait que, quand on rajoute
des balises, c'est bien, je pense, pour tout le monde aussi qui nous écoute, qu'ils
ont une bonne compréhension du pourquoi. Ça fait que merci.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Une toute
petite technicalité, parce que, tantôt, quand on a regardé... étudié l'article 51,
vous avez fait une précision sur le chapitre de la Loi sur les coroners, qui
semblait être différent dans le cahier, et puis là on réutilise le même numéro
de chapitre qu'à la page 101. Est-ce qu'il faut le modifier là aussi ou c'est
la même... ou s'il est correct ici?
La Présidente (Mme Massé) : Me
Bérubé, vous semblez avoir une opinion sur la question.
M. Bérubé (Mathieu) : Ici,
en fait, la référence alphanumérique, là, le numéro de chapitre qu'on retrouve,
le chapitre S-2.2, c'est le bon, là, c'est bel et bien celui qui est conféré
dans la Loi sur la santé publique, là, tandis que la Loi sur les coroners, la
remarque était à propos… Effectivement, ce qui était prévu au cahier de
commentaires n'était pas le nouveau numéro de chapitre qui a été accordé à
cette loi-là.
Mme Caron : O.K., mais en
fait ce n'est pas ce que... Je parle de l'avant-dernier paragraphe de 46, là,
du texte proposé, à la page 107, on dit : «Dans le cas d'un décès
faisant l'objet d'une investigation et, le cas échéant, d'une enquête en vertu
de la Loi sur les coroners (chapitre C-68.01)...» Puis c'est ça qu'on
avait corrigé à la page 101, parce qu'on disait : L'article 34
de la Loi sur les coroners, chapitre… À moins que j'aie mal compris tantôt, là…
M. Bérubé (Mathieu) : Ici,
à l'article 46, c'est le bon chapitre. L'erreur avait été plutôt
mentionnée dans la commande de l'article du projet de loi qui prévoyait l'ancien
numéro de chapitre, qui était R quelque chose, là, puis, depuis qu'ils ont... Quand
la loi, elle a été révisée récemment, puis ils ont changé le titre de la loi,
le chapitre a changé. C'est ça.
Mme Caron : O.K., en
autant que c'est correct partout, c'est mon seul souci. Merci.
La Présidente (Mme Massé) : Bien,
merci beaucoup, c'est une excellente préoccupation. On va s'assurer que les
bons chiffres soient aux bons endroits.
Mme la députée de Sherbrooke avait levé
déjà la main, et ensuite je reviendrai à vous, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente.
Je ne le sais pas, peut-être que Mme Arpin
pourra m'éclairer sur l'application de tout ça, parce que, pour le deuxième
alinéa, on parle d'une personne qui «décède ailleurs que dans une installation
maintenue par un établissement». Donc, on postule... quelqu'un qui décède, par
exemple, chez elle ou, bon, ailleurs, j'essaie de comprendre ça s'applique
comment, là, le dernier médecin ou le dernier infirmier qui a soigné cette
personne-là. Si la personne, ça fait quatre mois qu'elle est allée voir son
médecin de famille, est-ce qu'il faut courir après ce médecin-là parce que c'est
lui le dernier médecin à l'avoir vue? J'essaie de voir c'est appliqué comment,
parce que c'est déjà appliqué pour les médecins, cette disposition-là, ça va l'être
pour les infirmiers.
Mme Arpin (Élizabeth) : ...le
domicile, effectivement, que ce soit un domicile institutionnel, comme une RPA,
une RI, RTF, ou le domicile, là, une maison unifamiliale, par exemple, de la
personne. On va parler davantage des professionnels, par exemple, dans le cadre
des équipes de soins à domicile, donc, des personnes qui seraient suivies par
ces médecins-là. Vous avez raison de mentionner qu'un citoyen qui n'est pas
suivi par un médecin ou une infirmière parce qu'il est en pleine forme et que,
là, soudainement, il y a un décès, bien là cet article-là serait... ne s'appliquerait
pas nécessairement. Bien, dans ces cas-là, ça serait, par exemple, des... ça
serait un décès, là, si je peux m'exprimer... Je ne serai peut-être pas dans le
langage du Code civil, là, mais un décès suspect, là, chez une personne qui n'est
pas malade, qu'on n'a... qui n'est pas suivie par un professionnel, et quoi que
ce soit, donc, serait référé, par exemple, à un cas de coroner pour s'assurer
qu'on fait la lumière, là, sur les circonstances du décès.
Mais ce qu'on veut dire, ici, dans le paragraphe,
«lorsqu'une personne décède ailleurs que dans une installation», on fait
surtout référence, justement… RPA, RI, RTF, domicile, qui ne sont pas des
installations visées par la loi dans un établissement, mais qui seraient
visitées par des infirmières ou des médecins dans le cadre d'un soin à
domicile.
Mme Labrie : O.K. Donc,
on parle... Donc, ce que je <cherchais…
Mme Labrie :
...ce
que >cherchais… La ministre avait répondu en parlant de continuité de
soins. Ça répond pour quand on est dans un établissement. Donc, on est dans cet
esprit-là encore de continuité de soins. Quelqu'un qui n'est pas suivi sur une
base régulière, on n'ira pas chercher le dernier médecin qui l'a vu. O.K.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Merci. Quand
on dit «si aucune personne possédant l'une [des] qualités n'est disponible dans
un rayon de 16 km, le bulletin de décès peut être rempli par deux
personnes majeures», est-ce que ce n'est pas un petit peu général, pour dire «deux
personnes majeures»? Et, pour revenir sur ce que vous avez dit tantôt, est-ce
que ça ne devrait pas être plutôt la personne ou personnes, par exemple, qui
ont découvert le corps ou ceux qui ont rapporté... Est-ce que ça peut être, par
exemple, un agent de la paix? Est-ce que ça peut être, dans ce cas-là, un
intervenant ambulancier, etc.? Parce que je trouve que c'est un petit peu flou,
«deux personnes majeures».
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En
fait, c'est parce que, là, on est vraiment dans la Loi sur la santé publique, et
j'avoue que cette... On est au deuxième paragraphe?
Mme Prass : Oui, c'est
la fin du deuxième, c'est la dernière phrase.
Mme Bélanger : Oui. En
fait, ça ne fait pas partie des discussions qu'on a eues, là, soit en
consultations particulières ou comme réflexion dans le cadre de la Loi sur les
soins de fin de vie. Je serais embêtée de vous répondre, là, pourquoi on fait
référence à deux personnes majeures versus... Tantôt, on était dans d'autres
choses, on était plus dans le Code civil. Est-ce que vous avez peut-être une
explication? Je laisserais peut-être Me Bérubé...
La Présidente (Mme Massé) : Oui,
Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : La
réflexion, en fait, qui me viendrait à l'esprit en premier lieu, c'est pour
permettre le plus de latitude possible. Puis, comme le bulletin de décès est
souhaité dans tous les cas de décès, il pourrait être transmis au ministre de
la Santé, puis qu'il puisse effectuer ses fonctions en vertu de la Loi sur la
santé publique, bien, de préciser «deux personnes majeures», en fait, ça
pourrait être comme vous l'avez dit, là, soit deux agents de la paix, ça
pourrait être deux personnes qui vivaient dans le même domicile, des voisins,
mais ultimement pour que quelqu'un remplisse le bulletin de décès et qu'il soit
transmis, là, au ministre de la Santé.
Mme Prass : O.K., donc,
c'est une question de...
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Mme Prass : Parfait.
La Présidente (Mme Massé) : Bien.
Est-ce qu'il y a d'autres questions? Ça va?
Donc, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Ce
qui termine notre bloc 3.
On est donc en mesure de rentrer dans le
bloc 4 et nous allons... Je vous donne le temps de tourner les pages, les gens
qui nous écoutent, tourner les pages de leur projet de loi ou glisser sur leur
ordinateur pour se rendre à l'article 13, que nous allons étudier. Et
donc, Mme la ministre, quand vous serez prête… Moi-même, je vais tourner les
pages. Vous êtes prête? Alors, allons-y pour l'article 13.
• (12 h 40) •
Mme Bélanger : Alors :
Cette loi est modifiée par l'insertion, avant l'article 26, de ce qui suit :
«1. Demande d'aide médicale à mourir
«25.1. L'obtention de l'aide médicale à
mourir nécessite qu'au préalable une demande à cette fin soit formulée.
«Une demande d'aide médicale à mourir est
appelée "demande contemporaine d'aide médicale à mourir" ou "demande
contemporaine" lorsqu'elle est formulée en vue de l'administration de
cette aide de façon contemporaine à la demande. Elle est appelée "demande
anticipée d'aide médicale à mourir" ou "demande anticipée"
lorsqu'elle est formulée en prévision de l'inaptitude de la personne à consentir
aux soins, en vue d'une d'une administration ultérieure à la survenance de
cette inaptitude.»
Alors, je ne lirai pas le texte proposé
puisque c'est un nouvel article et je viens de le lire, en fait, intégralement.
Alors, il est suggéré...
Ah! il manque un petit mot que je n'ai pas
lu, alors, merci de me le mentionner.
Alors : «2. Dispositions
particulières aux demandes contemporaines d'aide médicale à mourir», donc,
fermez le guillemet.
Alors, dans les commentaires : Il est
suggéré d'introduire une sous-section comprenant l'article 25.1 qui, à
titre introductif, a pour but d'annoncer l'existence dans la loi de deux
régimes principaux d'aide médicale à mourir et de les qualifier.
Deux… Non, excusez. Il est également
suggéré d'introduire une sous-section 2 portant spécifiquement sur les
demandes contemporaines d'aide médicale à mourir, comme on le verra ci-après.
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre.
Donc, est-ce qu'il y a des questions ou
des <commentaires...
La Présidente (Mme Massé) :
...ou des >commentaires sur cette introduction à
l'article 13? Ça va? Je vous laisse le temps parce qu'on a eu à virer, à
changer les pages, et tout ça. Je veux juste être certaine qu'on se suit bien.
Ça va bien? C'est parfait.
Donc, puisqu'il n'y a pas d'autre
intervention, je mets aux voix l'article 13. Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Massé) : Bien.
Alors, on a déjà fini le bloc 4.
On va aller au bloc... Oh! pardon, Mme la
ministre, vous aviez un...
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. Je demanderais une courte suspension, le temps d'inviter
quelqu'un d'autre à la table. Alors...
La Présidente (Mme Massé) : Bien
sûr. Alors, nous allons suspendre quelques instants. On vous revient.
(Suspension de la séance à 12 h 42)
(Reprise à 12 h 45)
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
nous voilà de retour. Nous sommes donc rendus au bloc 5, à l'étude de
l'article 14, et je demanderais à la ministre de nous lire l'article, s'il
vous plaît.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je vais lire l'article ainsi que le commentaire, mais j'aimerais
vous annoncer que je vais aussi avoir un amendement, et donc que je lirai
l'article par la suite.
Alors donc : L'article 26 de
cette loi est modifié :
1° par le <remplacement...
Mme Bélanger :
...par
le >remplacement du premier alinéa par les suivants :
«Pour obtenir l'aide médicale à mourir
suivant une demande contemporaine, une personne doit, en plus de formuler une
demande conforme aux dispositions du présent article, et de l'article 27
le cas échéant, satisfaire aux conditions suivantes :
«1° elle est majeure et apte à consentir
aux soins, sauf exception relativement à cette aptitude de la personne prévue
au troisième alinéa de l'article 29;
«2° elle est une personne assurée au sens
de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29);
«3° elle est atteinte d'une maladie grave
et incurable ou elle a un handicap neuromoteur grave et incurable;
«4° sa situation médicale se caractérise
par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
5° elle éprouve des souffrances physiques
ou psychiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions qu'elle juge tolérables.
«Pour l'application du paragraphe 3° du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif n'est pas
considéré comme une maladie.»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «le médecin traitant de la personne» par «le professionnel compétent
qui traite la personne».
Les commentaires : Le premier alinéa
de l'article 26 proposé reprend pour l'essentiel le premier alinéa actuel
de l'article 26 de la loi. Compte tenu de la décision Truchon rendant
inopérant le critère de «fin de vie», vous pourrez noter que ce critère
n'apparaîtra plus au premier alinéa de l'article 26.
Aussi, le paragraphe 4° du premier alinéa
de l'article 26 de la loi est modifié pour permettre à une personne ayant
un handicap neuromoteur grave et incurable d'obtenir l'aide médicale à mourir
si les autres conditions de la loi sont remplies, et ce paragraphe deviendra le
paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 26.
De plus, le deuxième alinéa de
l'article 26 proposé apporte une précision importante, soit que, pour
l'application du paragraphe 3° du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un
trouble neurocognitif n'est pas considéré comme une maladie.
Enfin, les troisième et quatrième alinéas
de l'article 26 proposé reprennent respectivement les deuxième et troisième
alinéas de l'article 26, actuel avec quelques adaptations techniques.
La Présidente (Mme Massé) : Alors,
ceci est l'article 11... l'article 14, pardon, tel que décrit.
Vous nous avez annoncé un amendement,
d'entrée de jeu. Je sais que... On me signale, du côté de l'opposition
officielle, que… Écoutez, c'est ma première présidence, alors peut-être que
j'ai fait quelque chose de pas correct, mais, ceci étant dit, l'esprit... Je
prendrai votre amendement, puisqu'il est sur Greffier déjà, et vous l'avez
annoncé. Ceci étant dit, je fais mon apprentissage, Mme la députée, et, la
prochaine fois, je n'agirai pas de la sorte, c'est promis. Mme la ministre.
• (12 h 50) •
Mme Bélanger : O.K., Mme
la Présidente, merci. Vous allez voir que l'amendement, tout le monde l'a
maintenant, c'est disponible. J'imagine que vous avez ça, là, sur le site...
sur Greffier.
La Présidente (Mme Massé) : Sur
Greffier, oui.
Mme Bélanger : Alors, je
vous invite à le regarder en même temps que moi.
Alors, article 14, article 26 de la Loi
concernant les soins de fin de vie.
Dans le paragraphe 1° de l'article 14
du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 5° du
premier alinéa de l'article 26 de la Loi concernant les soins de fin de
vie proposé, par «constantes»... remplacer, excusez-moi, «constantes» par
«persistantes»;
2° remplacer le deuxième alinéa de cet
article proposé par les alinéas suivants :
«Pour l'application du paragraphe 2° du
premier alinéa, est assimilée à une personne assurée au sens de la Loi sur
l'assurance maladie une personne dont le coût des services de santé assurés
qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette
loi du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle
soit en service actif <dans les...
Mme Bélanger :
...actif
>dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du paragraphe 3° du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif ne peut pas
être une maladie pour laquelle une personne peut formuler une demande.»
Les commentaires : D'abord,
l'amendement a pour but de modifier le paragraphe 5° du premier alinéa de
l'article 26 de la Loi concernant les soins de fin de vie proposé afin de
prévoir qu'une personne doit, pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une
demande contemporaine, éprouver des souffrances physiques ou psychiques
persistantes plutôt que constantes.
De plus, l'amendement a pour but de
permettre à certaines personnes détenues, en service actif dans les Forces
armées canadiennes d'obtenir l'aide médicale à mourir malgré qu'elles ne soient
pas des personnes assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre
A-29). Enfin, l'amendement reformule l'exclusion applicable au trouble mental
autre que neurocognitif afin d'éviter une énonciation maladroite et inexacte.
Texte modifié des premier et deuxième
alinéas de l'article 26 :
«26. Pour obtenir l'aide médicale à mourir
suivant une demande contemporaine, une personne doit, en plus de formuler une
demande conforme aux dispositions du présent article, et de l'article 27 le cas
échéant, satisfaire aux conditions suivantes :
«1° elle est majeure et apte à consentir
aux soins, sauf exception relativement à cette aptitude de la personne prévue
au troisième alinéa de l'article 29;
«2° elle est une personne assurée au sens
de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29);
«3° elle est atteinte d'une maladie grave
et incurable ou elle a un handicap neuromoteur grave et incurable;
«4° sa situation médicale se caractérise
par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
«5° elle éprouve des souffrances physiques
ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions qu'elle juge tolérables.
«Pour l'application du paragraphe 2° du
premier alinéa, est assimilée à une personne assurée au sens de la Loi sur
l'assurance maladie une personne dont le coût des services de santé assurés
qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application de cette
loi du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle y réside et qu'elle
soit en service actif dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du paragraphe 3° du
premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble neurocognitif ne peut pas
être une maladie pour laquelle une personne peut formuler une demande.»
La Présidente (Mme Massé) : Merci,
Mme la ministre.
Donc, nous allons... Je vais prendre s'il
y a des questions ou des commentaires, et ensuite on va commencer cette
discussion-là, puis on verra pour la suite. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente.
Bien, d'emblée, j'ai des questions sur
l'amendement, mais je voulais savoir pourquoi on débute le débat sur ce bloc,
étant donné qu'on parle de handicap neuromoteur grave et incurable et que cet
article, le 14, qui propose des changements à l'article 26… L'article 26 est
référé dans les autres articles que nous allons aborder dans ce bloc, ça fait
que j'avoue que… Je veux juste... J'ai un malaise parce que, même si on dit
qu'on va suspendre l'adoption de cet article, on ne pourra pas voter sur les
articles qui suivent parce que les articles qui suivent réfèrent à l'article 26
de la loi, que nous n'avons pas adopté et modifié.
Et, juste pour que les gens comprennent
bien, quand nous sommes à l'opposition, nous n'avons que... ça peut être long
pour quelques personnes, mais on a seulement 20 minutes. Ça fait que je ne veux
pas... même si on dit qu'on va suspendre puis revenir, parce qu'après on va
avoir les indications du comité d'experts et le forum, puis là je n'aurai plus
de temps, puis il va falloir que je revienne à la charge avec tous les moyens
disponibles à l'opposition pour revenir, pour continuer le débat. Alors, je
propose que peut-être nous pouvons... nous pourrons aborder un autre bloc pour
avoir une conversation plus fluide. Ça fait que voilà ma proposition, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Massé) : Merci.
Je pense que la ministre veut réagir. J'aimerais entendre les autres un peu
là-dessus pour me faire une tête, mais ça m'apparaît <très recevable,
votre truc. Mme la Présidente…
La Présidente (Mme Massé) :
...mais ça m'apparaît >très recevable, votre truc. Mme la
Présidente… Mme la ministre, pardon.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. Alors, bien, en fait, c'est un article qui est très complexe. Il
y a beaucoup, beaucoup d'alinéas, bien sûr. Je voulais, d'entrée de jeu, vous
présenter l'amendement parce qu'il y a des choses qui sont, d'entrée de jeu, je
dirais, plus... dans le fond, plus compréhensibles et peut-être éventuellement plus
faciles à faire consensus, là, s'il y a lieu. Je reconnais tout à fait,
cependant, que le troisième alinéa, la personne «atteinte d'une maladie grave
et incurable ou elle a un handicap neuromoteur grave et incurable», on attend
les recommandations du comité d'experts, là, et éventuellement d'une
consultation. On n'est pas là.
L'objectif était vraiment de regarder… Par
exemple, quand on parle des Forces armées canadiennes ou des personnes qui sont
incarcérées, en fait, c'est une modalité, là, parce qu'elles ne sont... ces
personnes-là ne sont pas couvertes par la RAMQ. Puis, dans le projet de loi,
c'est écrit que, une des conditions, il faut être couvert par la RAMQ. Donc, on
se disait... Bien, pour moi, c'était quelque chose qui était quand même assez
facile, là, à discuter aujourd'hui, qu'on n'avait pas besoin d'avoir, là,
toutes les prochaines étapes. La même chose pour la notion de souffrances
constantes versus... non, la notion de souffrances persistantes au lieu de
constantes, O.K.? Alors, il y a une nuance, là, puis, bon, les groupes nous
l'ont mentionné.
Alors, c'est simplement dans cet esprit-là,
c'est qu'on a deux choix : ou on traite de l'amendement, l'amendement
étant spécifiquement sur les éléments que je viens de vous présenter… J'ai
peut-être oublié que...
Une voix : …
Mme Bélanger : Et le
trouble mental, parce que, dans la loi, la façon dont c'est écrit, c'est que le
trouble mental n'est pas une maladie. Donc, on comprend que je venais, en
déposant mon amendement, mentionner que... je terminais la phrase, dans le
fond, qui est déjà écrite dans le projet de loi : Le trouble mental n'est
pas une maladie — attendez, juste me trouver un petit peu ici, là — pour
laquelle une personne peut formuler une demande, et non pas : Le trouble
mental n'est pas une maladie. Vous comprenez un petit peu la nuance, là. Alors,
c'était simplement ça. Ça fait qu'on a deux choix : ou on travaille sur
l'amendement, puis, de toute façon, on ne pourra pas passer à travers, on
pourra suspendre l'article, ou on n'en parle pas du tout et on passe à autre
chose.
La Présidente (Mme Massé) : Mme
la députée, est-ce que vous aviez quelque chose à rajouter là-dessus? Est-ce
qu'il y a d'autres... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, moi,
je n'ai pas de problème à ce qu'on travaille l'amendement, mais par contre,
l'article, il va falloir le suspendre.
Mme Bélanger : Oui, tout
à fait.
La Présidente (Mme Massé) : Donc,
là-dessus...
Mme Maccarone : Je
souligne le malaise, de ma part, de continuer. Honnêtement, j'entends ce que la
collègue dit, mais, moi, mon souhait, ce serait de suspendre le tout puis
recommencer le débat plus tard. Ça nous donne une occasion de faire une tête
sur ce qui est proposé aussi par la ministre, mais je n'aurais pas de malaise.
Présentement, je n'utiliserai pas plus de mon temps sur cet amendement, mais,
si la ministre souhaite prendre le temps, présentement, pour expliquer pourquoi
«persistantes» et non «constantes»... Puis je pense qu'elle a fait quand même
le lien pour l'autre élément de l'amendement qu'elle a proposé. Je n'aurais pas
de malaise, mais je ne souhaiterais pas continuer le débat là-dessus
présentement.
La Présidente (Mme Massé) : O.K.
Donc, Mme la ministre, il nous reste quelques instants avant la fin de la...
avant l'ajournement de la séance, est-ce que vous voulez poursuivre vos
explications tel que demandé?
• (13 heures) •
Mme Bélanger : Bien, je
pense qu'à la lumière de... Bon, en fait, ce que je peux mentionner, c'est que
vous avez les informations, vous allez prendre le temps de constater le tout.
Mais je pense que l'objectif de l'amendement, c'était vraiment juste d'aller
sur des points qui, pour moi, étaient comme évidents, là, puis on voulait juste
clarifier certains mots ou certaines phrases à l'intérieur de ça, mais on peut
suspendre l'article et reprendre les travaux en lien avec cet article.
La Présidente (Mme Massé) : Écoutez,
oui, madame... Ah! pardon.
Une voix : …
La Présidente (Mme Massé) :
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article, vous aviez bien dit?
Mme Bélanger : Là, on
parle de l'article 14 et l'amendement.
La Présidente (Mme Massé) : Et
son amendement? Parfait. Est-ce qu'il y a donc un consentement pour suspendre
l'article 14 et l'amendement? Consentement.
Et voilà ce qui termine notre matinée, le
temps est écoulé. On se retrouve à 14 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 05)
La Présidente (Mme Schmaltz) :
La Commission des relations avec les citoyens reprend donc ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 11, donc, la Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de
vie et d'autres dispositions législatives.
Y a-t-il consentement afin de permettre à
la députée de Sherbrooke de remplacer la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Mme la ministre, la parole <est à vous...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
...Mme la ministre, la parole >est à vous.
Mme Bélanger : Oui. Mme
la Présidente, j'aimerais, d'entrée de jeu, mentionner qu'en lien avec le
bloc 5 je propose que les articles 15 et 16 soient suspendus. Nous
avons déjà... nous avons déjà suspendu 14, et qu'on puisse, donc,
suspendre les articles 15, 16 et 17.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Et donc y a-t-il consentement pour suspendre l'étude des articles 15,
16 et 17?
Des voix : Consentement.
Mme Maccarone : ...dans
le fond, vous ne les avez même pas présentés encore.
Une voix : ...
Mme Maccarone : C'est la
même chose.
Une voix : ...on reporte.
Mme Maccarone : On
reporte.
Mme Bélanger : On
reporte? Donc, on reporte.
Mme Maccarone : Voilà.
O.K. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Donc, nous en sommes au bloc 6, à l'article 18. Je vous propose
de procéder par article introduit, et l'article 18 sera mis aux voix dans
son ensemble à la toute fin.
Mme la ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 29.1, introduit par l'article 18.
Mme Bélanger : ...je
veux quand même mentionner que cet article introduit 19 articles en soi.
Alors, on va prendre le temps de les examiner adéquatement.
Alors, je commence la lecture, donc, pour
ce qui est de l'article 18.
Alors : 18. Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 29, de ce qui suit :
«3. Dispositions particulières aux
demandes anticipées d'aide médicale à mourir
«I. Conditions d'obtention de l'aide
médicale à mourir
«29.1. Pour obtenir l'aide médicale à
mourir suivant une demande anticipée, une personne doit, en plus de formuler
une demande conforme aux dispositions des articles 29.2, 29.3 et 29.7 à
29.10, satisfaire aux conditions suivantes :
«1° au moment où elle formule la demande :
«a) elle est majeure et apte à consentir
aux soins;
«b) elle est une personne assurée au sens
de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29);
«c) elle est atteinte d'une maladie grave
et incurable menant à l'inaptitude à consentir aux soins;
«2° au moment de l'administration de
l'aide médicale à mourir :
«a) elle est inapte à consentir aux soins
en raison de sa maladie;
«b) elle satisfait toujours aux conditions
prévues aux sous-paragraphes b et c du paragraphe 1°;
«c) sa situation médicale se caractérise
par un déclin avancé et irréversible de ses capacités;
«d) elle paraît objectivement éprouver :
«i. les souffrances qu'elle avait décrites
dans sa demande, et ce, en raison de sa maladie;
«ii. des souffrances physiques ou
psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions jugées tolérables.
«Pour l'application du sous-paragraphe c
du paragraphe 1° du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble
cognitif n'est pas considéré comme une maladie.»
«II. Conditions...»
Une voix : ...
Mme Bélanger : Non,
d'accord. Alors, j'arrête là la lecture. Nous allons aller... et je vous amène
tout de suite au commentaire concernant l'article 29.1. Alors, je vous
invite à aller à la page 33.
Donc, je vais lire le commentaire en lien
avec l'article 29.1 : L'article 18 du projet de loi introduit
une sous-section 3 comprenant les articles 29.1 à 29.19 applicables
spécifiquement aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir. Ce changement
est requis pour tenir compte de la nouvelle structure proposée pour la loi.
L'article 29.1 proposé est la
disposition qui prévoit les conditions que doit satisfaire une personne pour
formuler une demande anticipée d'aide médicale à mourir et pour obtenir l'aide
médicale à mourir.
C'est aussi l'article 29.1 proposé
qui exclut le trouble mental comme maladie pouvant donner ouverture à la
formulation d'une demande anticipée.
• (14 h 10) •
La Présidente (Mme Schmaltz) :
O.K. Est-ce qu'il y a des questions?
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, j'aimerais <annoncer que je vais avoir un amendement...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
...est-ce qu'il y a des questions?
Mme Bélanger :
Mme
la Présidente, j'aimerais >annoncer que je vais avoir un amendement à
proposer éventuellement.
Mme Maccarone : ...son
amendement avant qu'on fasse le débat sur cet article.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Voulez-vous faire le débat sur cet article? Oui? Est-ce que vous voulez
faire la lecture?
Mme Bélanger : Oui, je vais
faire la lecture. En fait, je l'annonçais parce que, si jamais certaines
personnes auraient voulu s'exprimer sur ce que je venais de lire, ça aurait été
possible de le faire. Mais, alors donc, je suis prête, effectivement, pour
l'amendement.
Donc : Article 18, article 29.1
de la Loi concernant les soins de fin de vie.
À l'article 29.1 de la Loi concernant
les soins de fin de vie, proposé par l'article 18 du projet de loi :
1° remplacer les sous-paragraphes c et d
du paragraphe 2° du premier alinéa par les sous-paragraphes suivants :
«c) elle présente, de manière récurrente, les
manifestations cliniques liées à sa maladie et qu'elle avait décrites dans sa
demande;
«d) sa situation médicale :
«i. se caractérise par un déclin avancé et
irréversible de ses capacités;
«ii. donne lieu à un professionnel
compétent de croire, sur la base des informations dont il dispose et selon le
jugement clinique qu'il exerce, qu'elle éprouve des souffrances physiques ou
psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions jugées tolérables.»;
2° remplacer le deuxième alinéa par les
suivants :
«Pour l'application du sous-paragraphe b
du paragraphe 1° du premier alinéa, est assimilée à une personne assurée
au sens de la Loi sur l'assurance maladie une personne dont le coût des
services de santé assurés qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement
qu'en application de cette loi du fait de sa détention au Québec ou du fait qu'elle
y réside et qu'elle soit en service actif dans les Forces armées canadiennes.
«Pour l'application du sous-paragraphe c
du paragraphe 1° du premier alinéa, un trouble mental autre qu'un trouble
neurocognitif ne peut pas être une maladie pour laquelle une personne peut
formuler une demande.»
Commentaires : D'abord, l'amendement
a pour but de clarifier les conditions portant sur les souffrances que doit
éprouver une personne au moment de l'administration de l'aide médicale à mourir,
pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une demande anticipée. Ainsi, une
personne qui a formulé une demande anticipée devrait, pour obtenir l'aide
médicale à mourir, présenter de manière récurrente les manifestations cliniques
liées à sa maladie et décrites dans sa demande et sa situation médicale devrait
donner lieu de croire à un professionnel compétent, sur la base des
informations dont il dispose et selon le jugement clinique qu'il exerce,
qu'elle éprouve des souffrances physiques ou psychiques persistantes, insupportables
et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions jugées tolérables.
De plus, l'amendement a pour but de
permettre à certaines personnes détenues ou en service actif dans les Forces
armées canadiennes d'obtenir l'aide médicale à mourir malgré qu'elles ne soient
pas des personnes assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29).
Enfin, l'amendement reformule l'exclusion
applicable au trouble mental autre que neurocognitif afin d'éviter une
énonciation maladroite et inexacte.
Vous avez, dans vos documents, le texte
modifié. Je ne crois pas que j'ai besoin de lire le texte modifié, vous l'avez.
Si vous le souhaitez, je peux le lire, mais vous l'avez, là. En fait, tout ce
que je viens de présenter vient... est expliqué dans le texte, là, modifié.
Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Est-ce qu'il y a des interventions, des questions?
Mme Maccarone : ...30 secondes,
Mme la Présidente, juste pour relire une fois, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
...un instant pour vous laisser le temps.
(Suspension de la séance à 14 h 16)
(Reprise à 14 h 20)
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait, donc, nous allons reprendre.
Je pense que, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
vous aviez une question.
Mme Maccarone : Oui,
merci. Merci pour le temps, c'est grandement apprécié, parce que, là, on rentre
vraiment dans tout ce qui est technique. Et je remercie aussi la ministre de
prendre le temps dans sa lecture. Ça nous aide beaucoup dans la compréhension
puis la suite des travaux, c'est apprécié.
Quand on arrive à le paragraphe où on
adresse qui qui est assuré au sens de la Loi sur l'assurance maladie, je
souhaite savoir, pour que ce soit clair, c'est qui qui sera adressé. C'est
l'avant-dernier paragraphe. Je ne les ai pas tous comptés, là, mais c'est
l'avant-dernier paragraphe dans l'amendement en question. Je pourrais le lire,
c'est : «Pour l'application du sous-paragraphe b du paragraphe 1° du
premier alinéa, est assimilée à une personne assurée au sens de la Loi sur
l'assurance maladie une personne dont le coût [de ces] services de santé
assurés qu'elle reçoit ou peut recevoir est assumé autrement qu'en application <de
cette loi...
Mme Maccarone :
...recevoir
est assumé autrement qu'en application >de cette loi du fait de sa
détention au Québec — ça fait que je comprends ce que la ministre,
elle avait proposé dans l'article 14, que nous avons suspendu — ou
du fait qu'elle y réside et qu'elle soit en service actif dans les Forces
armées canadiennes.»
Bien, je veux savoir, d'abord, c'est qui
qui est couvert. Juste pour que ça soit clair, c'est qui qui sera éligible?
Mme Bélanger : Je
laisserais la parole à Mme Geneviève, ici. Juste me rappeler votre nom de
famille.
Mme Landry
(Geneviève) :Landry.
Mme Bélanger : Mme Geneviève
Landry.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Parfait. Mme Landry.
Mme Landry
(Geneviève) :
Oui, bonjour. Merci pour le droit de parole. Geneviève Landry,
directrice générale adjointe de la qualité, coordination interne et des
affaires autochtones au ministère de la Santé et des Services sociaux.
Cet article vise à couvrir des personnes
résidant sur le territoire québécois, deux types en particulier, qui ne sont
pas assurées par la loi de la Régie de l'assurance maladie, donc qui ne
répondent pas à, quand on regarde nos conditions d'admissibilité, «elle est une
personne assurée au sens de la Loi sur l'assurance maladie», donc, notre point
b du premier paragraphe de l'article 29.1. Ces personnes qui résident sur
le territoire québécois, donc, qui sont en pénitencier fédéral, donc purgent une
sentence de plus de deux ans, ou encore qui sont des militaires sur des bases
militaires, elles ont une couverture d'assurance santé à l'extérieur de notre
système de santé de la Régie de l'assurance maladie et, pour cette raison,
elles ne rencontrent pas cette condition. Donc, nous sommes dans un principe
administratif qui freine l'accès à un soin pour ces personnes. Donc, ce sont
vraiment ces deux types de personnes que l'on vise.
Par ailleurs, on a fait quand même un 360°
pour s'assurer qu'on n'échappait pas d'autres clientèles, nécessairement. Ce
sont des besoins émergents, des demandes émergentes, d'où le fait d'arriver
ici, là, à ce moment-ci, avec ces demandes-là. On a pu conclure que, par
exemple, les gens de la GRC étaient déjà couverts, avaient accès. Les
communautés autochtones sur réserves non conventionnées également avaient
accès. Donc, on croit quand même avoir fait le tour, là, en donnant accès à ces
deux clientèles-là, au sens de la Loi de l'assurance maladie. Est-ce que ça
répond?
Mme Maccarone : J'aurais
une question complémentaire. Est-ce que ça, ça veut dire, d'abord, que les
demandeurs d'asile, eux, n'auront pas accès? Parce qu'en arrivant ici ça peut
prendre du temps avant d'avoir accès au régime, d'avoir cette couverture, ça
fait que ça, ça veut dire, eux, ils seront exclus. Puis, si ma compréhension
est bonne puis la réponse est oui, pourquoi? Puis est-ce qu'on a une
flexibilité pour s'assurer que ces personnes aussi seront couvertes?
Mme Landry
(Geneviève) :
Je prendrai votre question en délibéré pour m'assurer de bien y
répondre parce que je ne gère pas le programme des demandeurs d'asile.
Cependant, effectivement, là, il y a eu des préoccupations à cet égard. Donc,
je la prends en délibéré, et, si vous permettez, on reviendra.
Mme Maccarone : Tout à
fait. Je pense que j'ai des collègues qui ont d'autres questions, Mme la
Présidente, pendant qu'ils sont en train de se parler de plusieurs questions.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Oui, on a une question, donc, de Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui. L'amendement
que vous présentez au paragraphe 2°d.ii, on parle de la notion de
souffrance, et ce qu'on a entendu souvent durant les consultations, c'est
justement que c'est une notion qui est très personnelle et qui doit être
décrite par la personne dans sa demande anticipée. Donc là, on change pour dire
«donne lieu [à croire à un professionnel compétent], sur la base des
informations dont il dispose et selon le jugement clinique», etc. Pour la
notion de base des informations dont il dispose, est-ce que vous faites
référence à la définition de souffrance de la personne dans leur demande?
Mme Bélanger : Si on se
souvient, lors des consultations particulières, plusieurs professionnels nous l'ont
dit, ça va être difficile d'évaluer la souffrance des personnes, et plusieurs
nous ont demandé, dans le fond, de s'assurer que le jugement clinique des
professionnels puisse être exercé, et donc c'est pour ça qu'on retirerait...
Là, vous voyez un petit peu, là, le d.ii, c'est biffé en rouge, là, dans les
documents que vous avez, alors... parce que les professionnels nous disent :
Comment on va faire pour évaluer des souffrances physiques ou psychiques
persistantes, insupportables, qui ne peuvent être apaisées dans des conditions
jugées tolérables?, alors que, là, on est, il faut se souvenir, on est dans la
demande anticipée, alors, comment le professionnel va faire pour évaluer?
Alors, c'est pour ça que, dans le fond, on
le remplace ici, donc, «donne lieu à un professionnel compétent de croire, sur
la base des informations dont il dispose — c'est des observations
cliniques — et selon le jugement clinique qu'il exerce, [que la
personne] éprouve des souffrances», là, vous avez tout le reste du texte.
Peut-être pour compléter ma réponse,
j'inviterais... Nous avons un médecin autour de la table, alors on pourrait
l'inviter à s'exprimer à ce sujet-là, si mes collègues...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Est-ce qu'il y a un consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Donc, il y a... La parole <est à vous...
La Présidente
(Mme Schmaltz) :
...donc, il y a... La parole >est
à vous.
M. Evoy (François) : Bonjour.
Merci beaucoup. François Evoy, je suis neurologue, médecin neurologue au CHUS-Estrie—CIUSSS
depuis près de 30 ans. Je ne suis pas un expert en maladies
neurodégénératives, en démences. Je suis un neurologue spécialisé, mais pas
dans ce domaine-là, mais je suis très intéressé à l'organisation des soins et à
la qualité des soins depuis des années, et je suis président de l'Association
des neurologues du Québec, actuellement, alors c'est un sujet qui m'intéresse
particulièrement.
Cet article-là est important pour une
raison, c'est qu'il faut voir un peu... Parce qu'écrire une loi, c'est une
chose, mais l'appliquer en est une autre, et ça, on va beaucoup se baser sur le
jugement du personnel soignant. Et ça peut devenir un casse-tête,
définitivement, à gérer parce qu'une fois que la demande est écrite, il va y
avoir des décisions importantes à prendre sur l'avenir du malade, de la
personne qui a demandé l'aide médicale à mourir par demande médicale anticipée.
Donc, évidemment, le but premier, c'est la volonté de l'individu, qui doit être
respectée, donc c'est de l'autodétermination. Et comment on peut juger de
l'autodétermination? Bien, ça va être grâce à sa demande. Donc, il va falloir
que la demande soit assez claire puis fasse part, pour donner des indices aux
médecins, au personnel soignant, de quel moment, que le patient nous décrive,
avant d'arriver dans cet état, qu'est-ce qui pour lui serait jugé comme une
souffrance qui serait inacceptable.
Puis, quand on parle de souffrance, c'est
qu'on a toujours l'impression que c'est une souffrance physique. On dit «souffrance
physique et psychologique», mais le patient qui va avoir une démence avancée,
sa souffrance, on a comme un biais où il faut que la personne semble souffrante
physiquement ou qu'il y ait quelque chose au niveau du comportement qui soit
vraiment... qui paraisse très anormal ou dérangeant, mais la vérité n'est pas
si simple que ça. C'est que, dans un état de démence avancée, par exemple dans
la maladie d'Alzheimer, le malade, à un moment donné, bon, il passe de
l'aptitude à consentir à la non-aptitude à consentir et il peut devenir
extrêmement calme, finalement, donc sa souffrance pourrait ne pas être
apparente, où les gens autour de lui, son entourage, le personnel soignant pourraient
dire : Il m'apparaît tout à fait confortable. Mais, si on se base sur la
demande initiale du patient, c'est là qu'on donne les balises, c'est que, pour
le médecin traitant, qu'est-ce qu'il doit faire, ou pour le personnel soignant,
l'IPS, c'est d'aller voir la demande et de pouvoir... de voir ce qui est écrit
spécifiquement dans cette demande. Qu'est-ce que le malade souhaitait? C'était
quoi, son but? Et ça peut être aussi simple que : Moi, quand je vais
arriver à tel état, par exemple l'incontinence, ou encore lorsque je ne
reconnaîtrai plus mes proches, donc, des balises qui sont quand même assez
claires : Bien, pour moi, peu importe que j'aie l'air heureux ou pas, pour
moi, ça va être une souffrance psychique ou physique qui m'apparaît inacceptable.
Donc, on enlève un aspect de subjectivité qui met le poids de la décision sur
le personnel traitant et sur les proches, parce qu'il va y avoir le tiers
responsable de la famille qui va avoir à gérer ça aussi émotivement au moment
où on va procéder à l'aide médicale à mourir, et ça amène cet aspect-là de
jugement qui va être davantage incarné pour le patient lui-même. Donc, ça ne
sera pas un «une taille pour tous», ça va être «moi, je veux que ce soit de
telle façon». Et je crois que cet amendement-là offre cette possibilité-là au
personnel soignant et aux proches, parce que c'est eux qui, ultimement, vont
avoir à vivre avec la décision de la personne qui devient inapte.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Oui, Mme la députée de D'Arcy-McGee.
• (14 h 30) •
Mme Prass : Bien, juste
pour renchérir un petit peu sur ce que vous avez dit, justement, dans des cas,
par exemple, où une personne qui a une démence et que leur notion de
souffrance, c'est quand ils ne reconnaissent plus la famille, etc., est-ce
qu'il ne serait pas nécessaire au moins de faire une mention de la façon dont
la personne, elle décrit dans sa demande les souffrances? Parce que, sinon, il
y a ambiguïté, ici, qu'un professionnel puisse évaluer qu'une personne a des
souffrances, mais peut-être ce n'est pas le niveau de souffrance à laquelle
elle est atteinte pour avoir l'administration de l'aide médicale à mourir, parce
que c'est comme si on niait, justement, la façon dont la personne a décrit ses
souffrances. On n'a pas... Je comprends que c'est difficile d'évaluer et qu'il
faut qu'il y ait un espace pour les professionnels de pouvoir faire
l'évaluation eux-mêmes, mais de complètement enlever <cette notion de
leur... de la façon dont...
>
14 h 30 (version révisée)
Mme Prass : ...complètement
enlever cette notion de... de la façon dont eux ils décrivent la souffrance,
bien, c'est enlever l'importance de ce qu'ils ont mis, justement, dans leur
demande. Donc, je comprends qu'il faut qu'il y ait une évaluation, mais je
pense qu'il faut aussi qu'il y ait un lien avec ce que... la volonté de la
personne, dans leur demande.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je veux être
sûre de bien comprendre. Donc, il y a tout le jugement professionnel, bien sûr,
mais le lien avec la façon dont la personne va inscrire, je dirais, peut-être,
ses volontés puis ce qu'elle interprète pour elle-même, ce qui est jugé une
souffrance physique et psychique, au moment où elle est apte à le faire, et il
va falloir qu'elle le décrive. O.K. Je suis tout à fait d'accord avec ça.
Cependant, je ne sais pas si ça doit être
écrit dans cet article.... Ce n'est pas à cet article-là qu'on pourra traiter
de ça, là. Peut-être, de votre côté, là... Parce qu'ici, dans le fond, on parle
davantage des conditions. Attendez un peu, là, que... En fait, je comprends l'élément
que vous amenez, c'est de dire : Bien, étant donné ça, il faut que la
personne ait... puisse exprimer clairement et de façon formelle et officielle
ce qu'elle entend par rapport à ses propres souffrances, là, anticipées. On va
dire ça comme ça. O.K.
Mme Prass : Mais toujours en
comprenant que le professionnel a la latitude...
Mme Bélanger : Tout à fait.
Mme Prass : Exact.
Mme Bélanger : Exactement,
oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
y avait une question... Ah! une des deux. Mme Westmount—Saint-Louis... Bien,
Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Merci de
la précision, Mme la Présidente. Je veux revenir sur le d, point ii. On
dit : «Donne lieu de croire à un professionnel compétent...» Lors des
auditions, on a entendu beaucoup de groupes qui nous ont parlé d'un groupe
interdisciplinaire, puis ça faisait partie, aussi, de ce que nous avons discuté
lors de la commission spéciale. Alors, je voulais savoir, est-ce que ça, ça
sera utilisé, peut-être, plus tard?
Peut-être, c'est parce qu'on n'est pas
dans le bon article, où on introduit la notion de groupe interdisciplinaire, mais
rendus... Moi, ma compréhension, c'est, au moment où nous allons procéder à
mettre en vigueur la demande anticipée, si on rejoint tous ces critères puis si
ça donne lieu de croire à un groupe interdisciplinaire de professionnels qui
sera peut-être établi, tout dépendamment des expertises requises... Parce qu'on
comprend que, des fois, ça va être un neurologue; d'autres moments, ça va être
un psychiatre qui va aussi accompagner ou un... je ne sais pas, un autre
spécialiste de la santé. Est-ce que c'est ici que nous devrions aborder cette
précision?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
Mme la ministre.
Mme Bélanger : ...Mme la
Présidente. Non, parce que regardez, là, vraiment, l'énoncé de 29.1, on dit
que, «pour obtenir l'aide médicale à mourir suivant une demande anticipée — on
est dans la demande anticipée, aussi, je veux juste quand même... juste le
rappeler — une personne doit, en plus... formuler une demande
conforme aux dispositions... et satisfaire aux conditions suivantes». Alors là,
ce qu'on est en train de parler, c'est des conditions, on n'est pas en train de
parler du comment, O.K.? Là, on parle des conditions, c'est vraiment ça, c'est
de ça dont on parle, elle doit «satisfaire aux conditions suivantes».
Mme Maccarone : C'est ça, où,
peut-être, je ne vous suis pas, Mme la ministre. C'est parce que, quand on
rentre au point ii, on introduit : Au moment de l'administration de l'aide
médicale à mourir, deux points, puis là on fait le a, b, c, d, puis le d, point ii,
c'est pour ça. Je comprends ce que vous êtes en train de dire : au moment
où elle formule. Mais là c'est vraiment, dans le point ii, au moment de l'administration,
où je rejoins les questions de ma collègue de D'Arcy-McGee puis les précisions
que nous avons entendues du Dr Evoy.
Mme Bélanger : Mais on est
toujours, quand même... Excusez-moi.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui, ça va? On
est toujours quand même dans les conditions suivantes, là : «...satisfaire
aux conditions suivantes : "1° au moment de
formuler la demande"», et un deuxième moment, «au moment de l'administration»,
là, c'est d'autres conditions. Mais on est toujours dans le grand titre, là, si
on veut, le grand titre où... en tout cas, «satisfaire aux conditions suivantes».
Là, il y a deux volets, là-dedans : au moment de la demande puis au moment
de <l'administration.
Mme Bélanger :
...
suivantes». Là, il y a deux volets, là-dedans : au moment de la demande
puis au moment de >l'administration. Je ne sais pas si tout le monde...
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui. Et à 29.4,
à l'article 29.4, plus loin, c'est vraiment, là, la responsabilité du
professionnel. Cet article-là, là, comme je vous l'ai mentionné tantôt,
introduit 19 articles, alors c'est assez complexe, là. Mais, si je peux me
permettre, je pense qu'on peut passer à travers l'article 29.1. Les
questions qu'on a eues sont très pertinentes, assurons-nous que vos
observations, là, se retrouvent dans les prochains articles, là. On va y aller
article par article, là, on va toutes les étudier vraiment à fond. Mais pour le
moment, là, 29.1, c'est vraiment satisfaire aux conditions. On n'est pas dans
le formulaire, on n'est pas dans le comment, on n'est pas dans l'équipe
interdisciplinaire, on n'est pas là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a une autre intervention? Est-ce qu'il y a un consentement pour que
madame puisse intervenir? Oui?
Mme Lavoie (Térésa) : Térésa
Lavoie, avocate légiste au ministère de la Justice, affectée au ministère de la
Santé et des Services sociaux. Juste pour ramener le contexte de 29.1. Quand on
avait travaillé le projet de loi n° 38, la dernière fois, on introduisait
14 ou 15 articles. Là, on en introduit 19.
Quand on avait discuté le projet de loi
n° 38, il avait été souvent question des deux moments, justement, dans le
cadre de la demande anticipée, soit le moment où la personne formule la demande
et le moment où la personne devient admissible à recevoir l'aide médicale à
mourir. Puis, à l'époque du projet de loi n° 38,
comme il y avait plusieurs articles, puis que les conditions pour la
formulation de la demande apparaissaient au début de la section, puis que les
conditions d'administration apparaissaient plus vers la fin, ça ne nous permettait
pas d'avoir une vue générale sur l'ensemble des conditions permettant à une
personne d'obtenir l'aide médicale à mourir dans le cadre d'une demande
anticipée.
Donc, l'article 29.1, on l'avait
amené en amendement au p.l. n° 38 pour apporter un
article englobant qui fait l'inventaire ou qui recense toutes les conditions. Après,
les autres articles viennent comme éclater un peu les dispositions ou le
cheminement, le processus qui doit être suivi pour les fins de l'administration
de l'aide médicale à mourir. Le 29.1 fait, comme, juste rassembler, en quelque
sorte, les éléments les plus cruciaux, les conditions qu'on retrouve, après,
dans les autres dispositions jusqu'à 29.19.
Mme Maccarone : J'entends,
puis je comprends. Puis ce n'est pas une question de désaccord, puis je ne veux
pas perdre trop de temps là-dessus. C'est juste qu'il faut que vous me dites,
d'abord, où on va parler du comité interdisciplinaire, pour que je vous suive.
Parce que, même si je reviens au 29.4, je ne vois pas le comité
interdisciplinaire, quand on passe à l'acte. Ça fait que ce serait bien, peut-être,
pour nous aider à vous suivre, de savoir quand est-ce que nous allons voir
ceci, dans quel article puis s'il y a des amendements, aussi. Comme ça nous
serons en mesure de vous suivre mieux.
Je comprends, on parle des conditions pour
remplir la demande, puis si on vient à passer à l'acte à l'intérieur de la
demande, pour que ça soit clair pour la personne qui remplit la demande
anticipée, si je vous suis bien, là, je fais une paraphrase dans mes propres
mots à moi. On souhaite au moins un professionnel, mais c'est parce qu'on ne le
décrit pas de cette façon. Peut-être, ce n'est pas moi... Ce n'est pas clair,
parce qu'on parle de seulement un professionnel, le professionnel compétent, et
non le comité. Je ne sais pas.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
• (14 h 40) •
Mme Bélanger : ...Mme la
Présidente, je vais quand même juste rappeler que ce n'est pas le comité qui va
décider de l'acte, hein, c'est le médecin ou l'IPS, puis ils vont se faire
valider par un deuxième intervenant. Le comité a un rôle important, aviseur, au
niveau du plan d'intervention interdisciplinaire. Là, on n'est pas là-dedans.
Mais pour répondre à votre interrogation,
là, ce que je demanderais peut-être, là, aux gens qui sont avec nous, là, ici,
de ce côté-ci, de prendre en note... Parce que, de ce que je comprends de la
demande, il y a eu une intervention sur le formulaire, c'est ce que je
comprends. Puis là on a une deuxième intervention, de votre côté, sur le comité
interdisciplinaire. Est-ce qu'il y a un autre élément? Parce que j'essaie de
ramasser, là, les...
Parce que, là, pendant qu'on va continuer
à examiner article par... De toute façon, nous adopterons cet article-là à la
fin, quand on aura fait tout le tour de cet article-là, vous comprenez? Ça fait
qu'il n'y a pas d'enjeu là, il faut juste s'entendre. Est-ce qu'on comprend les
énoncés qui sont là? Ça soulève des questions. Ces questions-là, on va vous y
répondre. Mais moi, je propose qu'on puisse <au moins...
Mme Bélanger :
...
questions-là, on va vous y répondre. Mais moi, je propose qu'on puisse >au
moins s'assurer sur ce qui est là, là, est-ce que c'est clair. Mais les enjeux
que ça soulève, on va y revenir, on va les prendre en délibéré.
Mme Maccarone : Dans les
réponses que vous allez nous ramener, je pense que ça va être plus éclairant si
on amène ça à un exemple concret puis qu'on peut dire : Personne A, quand
ils vont poursuivre à faire ceci, voici comment ça va se procéder. Comme ça, je
pense que ça va nous amener à avoir une compréhension plus facile. Ça fait que
la personne A, Suzy, va poursuivre avec sa demande, puis voici toutes les
conditions puis voici comment ça va se manifester pour elle. Je pense que les
gens vont être plus en mesure de comprendre pourquoi que ce n'est pas ici qu'on
traite le groupe interdisciplinaire, là. Bon, puis évidemment ma collègue, elle
a des questions.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Je
pense, il y a une...
Mme Caron : Oui. Bien, pour
faire le tour des questions, c'est la première fois, je pense, dans les
articles, dans les blocs qu'on a vus, qu'on utilise le terme «trouble neurocognitif».
Est-ce qu'il est décrit ailleurs dans les articles qu'on n'a pas... les
articles qu'on n'a pas vus encore?
Mme Bélanger : Oui. Me
Térésa.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, on a l'alinéa miroir pour les demandes contemporaines, à l'article 26
qui est introduit par l'article 14 du projet de loi. Un mot-à-mot, pareil.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Non, l'amendement? L'amendement, oui, c'est bon? O.K. Donc, l'amendement...
Oui?
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, on aurait une réponse par rapport aux demandeurs d'asile, alors...
Parce que ça fait partie de la question qui est en lien avec les personnes
assurées, là, par la... ou non par la Loi sur l'assurance maladie.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Ah!
d'accord. Bon, est-ce qu'il y a consentement? Oui?
Mme Landry
(Geneviève) :
Merci, Mme la
Présidente. Donc, est-ce que je dois me renommer ou ça va avec l'intervention
précédente?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Non.
Mme Landry
(Geneviève) :
Ça va? Donc, la
réponse est non, ils ne sont pas couverts, là, par cette... ce changement
d'assurance, en fait, par l'assurance maladie, par ce changement.
Mme Maccarone : Puis est-ce
qu'il y a eu une discussion en ce qui concerne l'inclusion pour ces personnes
qui, évidemment, souhaitent faire partie de la fabrique québécoise puis...
Mme Bélanger : Pour les
demandeurs d'asile, là, ils ont accès aux services de santé si leur vie est
menacée, O.K.? Exemple, une personne qui arrive, qui est enceinte. Bon, mais là
l'aide médicale à mourir, c'est une autre chose, c'est un soin ultime. Puis je
pense que les... il faut éviter, là, de se retrouver, au Québec, avec un
tourisme médical de demande d'aide médicale à mourir, aussi, O.K.? Alors, je
pense que c'est vraiment important de refermer à ce niveau-là.
Dans l'expérience que j'ai, et puis, à
Montréal, on le sait qu'il y a quand même beaucoup de demandeurs d'asile, il y
avait un établissement qui s'occupait, spécifique au niveau du réseau de la
santé, pour donner des programmes spéciaux; à ma connaissance, jamais eu de
situation où des demandeurs d'asile auraient demandé l'aide médicale à mourir.
Donc, je ne pense pas qu'il y a lieu d'examiner ça de plus près, là, ça ne fait
pas partie... à ma connaissance, on n'a jamais eu une demande à ce niveau-là.
Maintenant, ça ne veut pas dire... Quelqu'un
qui est demandeur d'asile, qui a des souffrances puis qui a une maladie, bon,
etc., bien, va être pris en charge par le système de santé, selon les
programmes qui sont prévus, les douleurs seront soulagées, etc., là. Mais on
n'est pas dans... on n'est pas... on n'est pas dans ce qu'on est en train de
discuter aujourd'hui, là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement de la ministre? Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
L'amendement à l'article 18, 29.1, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
L'amendement est adopté. S'il n'y a plus d'intervention, nous allons procéder à
l'article 29... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, merci. Oui,
j'ai des interventions à faire sur l'article 29.1, qui ne concernent pas
l'amendement, c'est au niveau des conditions à satisfaire au moment de formuler
la demande. Une des conditions, c'est d'«être atteint d'une maladie grave et
incurable menant à l'inaptitude à consentir aux soins.» Donc, on comprend qu'il
faut déjà avoir un diagnostic. Je ne veux pas... je ne veux pas jeter un pavé
dans la mare, là, mais je voudrais quand même qu'on discute de cette question-là.
Parce que ça a été porté à notre attention que, parfois, des personnes qui vont
avoir un diagnostic, par exemple <d'Alzheimer...
Mme Labrie :
...
parfois, des personnes qui vont avoir un diagnostic, par exemple >d'Alzheimer,
vont avoir ce diagnostic-là à un moment où la capacité, l'aptitude à consentir
va déjà être dépassée, et donc la personne a son diagnostic peut-être un peu
tard. J'avoue avoir été assez sensible à ça.
Puis je me questionne, aussi, s'il n'y a
pas une cohérence à aller chercher avec les autres directives médicales
anticipées que les personnes peuvent faire puis que... Bon, évidemment, elles
n'ont pas besoin de diagnostic pour donner des directives médicales anticipées.
Ça fait que je voudrais quand même avoir la discussion ici, avec vous :
Pourquoi c'est obligatoire d'avoir un diagnostic de maladie grave et incurable
menant à une inaptitude à consentir pour formuler une demande anticipée, dans
la mesure où, de toute façon, dans l'application, il faudra qu'elle soit dans cette
situation-là? Mais au moment de formuler la demande, de l'enregistrer pour
l'avenir, pour quelles raisons on exige d'avoir un diagnostic? C'est quoi, les
raisons derrière ça?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Vous
pouvez répondre, Mme la ministre, ou... Docteur, oui.
M. Evoy (François) : Oui, je
peux répondre?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
allez-y, oui.
M. Evoy (François) : Oui, Mme
la Présidente. Mme la députée, bien, j'ai l'impression que... Votre remarque
est tout à fait pertinente, et on peut vraiment se poser cette question. Je
pense que ça va être un choix, comme tous les choix qui ont été vis-à-vis de
l'aide médicale à mourir, pour l'application, c'est d'essayer de limiter autant
que possible, que ce ne soit pas un soin qui soit conventionnel comme, par
exemple, on va avoir, dans les directives médicales anticipées, où on n'a pas
besoin d'avoir une maladie pour dire : Bien, si cela m'arrivait, telle
situation, par exemple... J'ai une démence ou un trouble neurocognitif qui
survient, un jour, bien, par exemple, si ça survient, bien moi, je n'aimerais
pas, à tel niveau, qu'on m'alimente par voie parentérale, par un tube, qu'on m'alimente
par un soluté.
Donc là, on est davantage dans le niveau
de soins. Le niveau de soins, c'est quelque chose... tout le monde devrait se
poser cette question-là, si on a une maladie grave. L'aide médicale à mourir
est un soin particulier, puis je pense que, vraiment, il y a eu un choix de
société, il y a un choix, au niveau des gens qui ont réfléchi sur l'aide
médicale à mourir, qu'on devait le garder comme un soin particulier. Et pour
cette raison-là, on veut que le diagnostic soit déjà posé, pour que la
réflexion sur la maladie soit déjà avancée et que la personne qui désire faire
ses directives médicales anticipées pour l'aide médicale à mourir ait pu en
parler avec ses proches et réaliser qu'est-ce que ça impliquait au juste.
Donc, je pense que c'est un choix
politique. Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait changer un jour?
Peut-être, mais je pense que, pour l'instant, ça demeure un consensus et une
recommandation, là, qui était... bien, avec le comité sur les changements, les
modifications sur les lois de...
Une voix : ...
M. Evoy (François) : ...de
fin de vie, oui, c'est ça, pardon.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre, je pense, vous voulez rajouter?
• (14 h 50) •
Mme Bélanger : Bien, la question
est fort pertinente, mais en même temps, il faut se souvenir qu'on a un devoir
de prudence, puis je pense que c'est important de mettre les balises. Déjà, au
Québec, on a fait une réflexion, depuis plus de 10 ans, concernant mourir
dans la dignité, l'aide médicale à mourir, et je pense que, comme
parlementaires, il faut vraiment, je dirais, encadrer de façon quand même assez
stricte. Et puis ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place au jugement
clinique, et tout ça, mais il faut faire attention. Puis j'avoue que la
directive médicale anticipée, pour moi, c'est quelque chose qui est différent
que le processus de demande d'aide médicale à mourir.
Puis le meilleur exemple, puis je ne veux
pas, là, prendre trop de temps, mais, pour moi, la directive médicale
anticipée, ce serait : Bien, si un jour je fais un arrêt cardiaque, et
puis que vous me réanimez, puis que ça fait deux mois que je suis aux soins
intensifs, que je fais plusieurs arrêts cardiaques, bien là, ma demande
médicale anticipée, ce serait : Ne me réanimez pas. Ça ne serait
pas : Donnez-moi l'aide médicale à mourir. Voyez-vous la nuance?
Ça fait que... Et là, c'est pour ça que je
pense qu'il faut vraiment s'attarder à notre projet qui est l'aide médicale à
mourir. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de lien avec d'autres choses, ceci
étant dit, là, naturellement, mais, pour moi, le fait de mettre «maladie grave
et incurable menant à l'inaptitude», je pense que ça fait en sorte aussi qu'on
va vraiment baliser. On ne veut pas, là, que ce soit quelque chose qui soit
ouvert, là, et offert si facilement que ça. On parle de la vie des gens. Alors,
voilà.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Bien, si je peux me permettre, je partage ce souhait-là, que ce
soit balisé. Évidemment, il faut être très <prudents avec ça...
Mme Labrie :
...
partage ce souhait-là, que ce soit balisé. Évidemment, il faut être très >prudents
avec ça, puis je ne propose pas d'élargir davantage, du tout, c'est plutôt... La
question, ici, c'est plus : Qui va pouvoir remplir ce formulaire,
finalement, de demande anticipée d'aide médicale à mourir?
J'avoue être assez sensible à ce qu'on
nous a dit, que, parfois, le diagnostic venait trop tard pour être en mesure de
le faire. C'est une crainte que beaucoup de gens ont. Beaucoup de gens ont vu
ou accompagné un de leurs proches qui vivait cette situation-là, sont très bien
équipés pour comprendre de quoi il en retourne, puis ils sont terrifiés à
l'idée de passer par là eux-mêmes, puis ils voudraient pouvoir le dire à
l'avance, exprimer leur souhait par rapport à ça.
Je vous soumets humblement que, là... je
ne sais pas, je n'étais pas présente dans tous les travaux de la commission,
peut-être que la députée de Roberval pourrait m'éclairer sur ce qui a été dit
autour de ça pendant les travaux de la commission, mais moi, j'avoue que, dans
la mesure où, là, il n'est pas question d'y avoir accès au sens de le faire,
mais d'avoir accès au formulaire pour dire, plus tard, ce qui m'arrivera, je me
questionne sur pourquoi l'accès au formulaire doit être aussi restrictif. C'est
la question que je pose en ce moment. Parce qu'évidemment qu'au moment de
l'appliquer, cette condition-là, pour moi, là, elle est essentielle, là. Ce
n'est pas ça que je veux soulever ici. Mais, quand on me répond : Bien,
c'est important que la personne soit déjà dans cette réflexion-là autour du
diagnostic, puis tout ça, évidemment, pour certaines personnes, la réflexion va
s'entamer au moment du diagnostic; pour d'autres personnes qui ont côtoyé de
près certaines maladies, cette réflexion-là, elle est entamée bien avant. Puis
le risque de peut-être avoir un véritable diagnostic un peu tard, il existe.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc
on est... nous sommes toujours sur l'article 29.1 proposé par... oui,
proposé par l'article 18. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, Dr
Evoy.
M. Evoy (François) : Peut-être,
Mme la Présidente, un commentaire. C'est sûr, c'est une situation qui peut
survenir, mais c'est extrêmement rare. La maladie... la plupart des troubles
neurocognitifs évoluent assez lentement, donc, et le moment où les gens
deviennent inaptes à consentir... Les gens demeurent aptes à consentir pendant
une bonne partie de la maladie, là, on parle... Dans la maladie d'Alzheimer,
qui est la maladie la plus fréquente, même chez quelqu'un qui a un trouble
modéré, donc, qui est très évident dans la vie de tous les jours, les gens vont
souvent être capables... vont être encore aptes à consentir. À vrai dire, l'aptitude
à consentir pour ce genre de soin là va probablement survenir assez précocement
dans la maladie, j'ai l'impression, où les gens vont avoir eu le temps d'avoir
cette réflexion-là.
Puis c'est un peu, je pense, ce que la Commission
des soins de fin de vie recommandait, c'est que le diagnostic devait être posé
pour que la réflexion sur le sujet puisse se faire, donne le temps à la
personne de vraiment réfléchir sur ce qu'elle veut vraiment, plutôt que, dans
une demande anticipée... médicale anticipée, de dire : Bon, si ça m'arrive,
un jour, de façon hypothétique, je veux que ce soin-là me soit donné. Et, comme
le disait Mme la ministre, bien, on veut que ça demeure un soin d'exception.
Alors, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de personnes qui soient lésées, en
bout de ligne, par une recommandation telle qu'elle est formulée actuellement.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la députée de Roberval.
Mme Guillemette : ...ça nous
a été apporté aussi en commission spéciale, on en a longuement discuté. Même,
les gens venaient nous dire : Bien, moi, si je fais un ACV, je voudrais
être en mesure de demander l'aide médicale à mourir, faire une demande
anticipée. Mais en fait c'est un gros processus, hein, faire... juste le
formulaire, tu sais, ça demande une équipe médicale qui accompagne ces gens-là.
Donc, on a les directives médicales anticipées qui sont là.
Et ce qu'on ne voulait pas faire, non
plus, c'est de créer l'illusion qu'on allait avoir accès à l'aide médicale à
mourir. Puis, vous l'avez dit d'emblée, bien, laissons leur remplir le
formulaire, même s'ils ne rempliront pas les critères finaux. Donc, on ne
voulait pas créer, non plus, l'illusion que les gens pourraient penser d'y
avoir accès et de créer un goulot d'engorgement, aussi, au niveau des
professionnels, pour remplir le formulaire. Parce que ce ne sera pas quelque
chose d'une demi-heure, une heure, là, qu'on fera, ce sera un long
processus, accompagné par des professionnels.
Et il faut que, comme l'a dit le docteur
tout à l'heure... il faut que ça demeure un soin d'exception. Donc, c'est pour
ça que nous, les membres de la commission spéciale, on souhaitait ne pas aller
là et qu'on a conservé le critère d'avoir déjà un diagnostic. Puis, comme vous
l'avez <dit, les gens...
Mme Guillemette :
...
conservé le critère d'avoir déjà un diagnostic. Puis, comme vous l'avez >dit,
les gens qui vivent ça de près, de par de la famille proche, ils ont le temps
de penser, puis, quand arrive le moment, ils sont prêts à rédiger puis ils savent
qu'est-ce qu'ils veulent, qu'est-ce qu'ils ne veulent pas ou qu'est-ce que...
Ça fait que, même si le laps de temps est quand même peut-être plus court, un
peu, pour eux, ils auront... ils auront, là, l'opportunité de remplir le
formulaire. C'est un peu comme ça qu'on l'a travaillé.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, merci. Je
suis contente des réponses que j'ai obtenues. Je pense que c'est important de
nommer ici les raisons pour lesquelles on prend des décisions comme celles-là.
Donc, je remercie mes collègues pour la réponse.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
D'accord. D'autres interventions sur l'article 29.1? D'accord. Bon, nous
allons procéder à l'article 29.2, proposé par l'article 18. Mme la
ministre, veuillez en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, donc, l'article 29.2, à la page 28, pour mes collègues, donc,
ça se lit ainsi. Ça commence par :
« II. — Conditions et autres dispositions
relatives à la formulation de la demande anticipée.
Donc : «29.2. La personne doit, de
manière libre et éclairée, formuler pour elle-même la demande anticipée et la
consigner dans le formulaire prescrit par le ministre. Ce formulaire doit être
daté et signé par cette personne.
«Lorsque la personne qui formule la
demande ne peut la consigner dans ce formulaire ou le dater et le signer parce
qu'elle ne sait pas écrire ou qu'elle en est incapable physiquement, un tiers
peut le faire en présence de cette personne.
«Le tiers ne peut faire partie de l'équipe
de soins responsable de la personne et ne peut être un mineur ou un majeur
inapte.»
Le commentaire est à la page 35.
L'article 29.2 reprend la règle importante prévue également dans le régime
des demandes contemporaines, eu égard au fait que la personne doit, de manière
libre et éclairée, formuler pour elle-même sa demande. La loi prévoira qu'à
cette fin un formulaire de demande soit élaboré par le ministre.
Cet article permet à une personne qui ne
pourrait rédiger physiquement sa demande anticipée d'avoir recours à un tiers
pour ce faire, reprenant ainsi les dispositions de l'article 27
applicables dans le cadre du régime des demandes contemporaines.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Merci. Avons-nous des... Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Encore
une fois, peut-être, ce n'est pas le bon moment, mais là je commence à avoir
beaucoup de questions en ce qui concerne la formule. On a entendu beaucoup de
recommandations, en commission, avec les auditions, puis nous aussi, lors de la
commission spéciale. Est-ce que, là, on parle de... Parce que la personne qui
va remplir le formulaire, est-ce que c'est devant un notaire? Est-ce que c'est
devant un médecin? Comment que ce serait rempli? Là, on introduit la notion du
tiers. Est-ce qu'on a une définition de c'est qui, le tiers. Puis toutes ces
questions, ça se peut qu'elles sont répondues dans d'autres articles, ça fait
que, si c'est le cas, juste me rediriger à la bonne place.
Et peut-être plus précisément pour le
29.2, une troisième question que j'aurais, c'est... Là, on parle de la
formulation, aussi, de la demande, il faut être apte, puis on parle du tiers de
confiance, puis on parle de le dater et signer. Mais on a aussi entendu
plusieurs recommandations, non seulement... en particulier des professionnels
de la santé qui disaient qu'on devrait revoir. Ça fait que quand est-ce qu'on
va introduire la notion de revalider que les critères qui sont écrits dans la
demande anticipée sont toujours en vigueur, puis, bon... puis qu'il y ait une
réflexion de la réalité? Ça fait que ces trois aspects, pour moi, peut-être,
sont manquants un peu.
• (15 heures) •
Mme Bélanger : ...on est
vraiment dans la formulation, mais à 29.8 on est vraiment dans le volet de
l'acte notarié.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est à 29.8 que nous allons aussi adresser le tiers?
Mme Bélanger : Le tiers se
retrouve à un autre article. Si quelqu'un peut m'indiquer... Le tiers de
confiance se retrouve à 29.7, si je ne me trompe pas... 29.6, 29.7 et... O.K., donc,
ça commence à 29.6. 29.7 aussi, on parle du tiers de confiance... Non, 29.6.
Mme Maccarone : 29.6.
Mme Bélanger : 29.6.
Mme Maccarone : Et en ce qui
concerne la fréquence de révision, est-ce que c'est ici que nous devons
traiter...
15 h (version révisée)
Mme Maccarone : Et en ce qui
concerne la fréquence de révision, est-ce que c'est ici que nous devons
traiter... Puis là je présume qu'il y a une ouverture, ça se peut que vous avez
délibéré puis vous avez pris une décision de ne pas incorporer une révision, puis,
si c'est le cas, bien, je souhaite savoir pourquoi. Mais, s'il y a une
ouverture d'incorporer la notion d'une révision, à... quelle fréquence sera
peut-être recommandée? Nous avons plusieurs experts qui nous accompagnent. Je
dirais que je suis plutôt favorable à ceci, tout dépendamment de la façon que
nous allons remplir le formulaire, parce qu'on a aussi entendu qu'on souhaite
que le processus soit accessible, facile. On ne veut pas amener une lourdeur
non plus à nos professionnels, on ne veut pas que ce soit trop coûteux. Mais je
peux comprendre aussi... après un trois ans, ça se peut que les... ce qu'on
souhaite a évolué, changé, on parle quand même d'une fin de vie. Alors, comment
est-ce qu'on voit ça pour s'assurer que la personne concernée est protégée,
mais aussi qu'on fait ça d'une manière transparente, un accompagnement dans le
processus? Ce n'est pas pour amener une lourdeur, mais c'est quand même un
processus qui est sérieux.
Mme Bélanger : Oui. Mme la
Présidente, en fait, là, tout ce qui concerne le volet du formulaire, la
signature du registre va être traité un peu plus loin. Ça fait que je vous...
là, je vous invite à ce moment-là, là, à reprendre votre interrogation. On peut
le prendre en note, là. Parce que dans le fond, votre question vise le... la
révision du processus. Est-ce qu'il est prévu une révision de la décision, de
la... puis à quelle fréquence, si oui?
Mme Maccarone : J'aurais une
demande de procédure d'abord, juste pour s'assurer qu'on a de la clarté, parce
que je comprends qu'on n'adopte pas. Mais, dans notre processus dans la
commission, quand on mettra fin au débat, habituellement, même si on n'a pas
voté sur l'article parce que c'est un article qui est volumineux avec plusieurs
aspects, on n'a pas le droit de revenir. Moi, je ne veux pas manquer une
opportunité, si ce n'est pas plus tard, mais peut-être... c'est ici que nous
devons insérer la notion de révision, d'avoir la permission de revenir. Je
comprends, tout se fait avec le consentement. Je ne veux pas manquer une
opportunité parce qu'on a dit : On clôt le débat, ça fait qu'on ne peut
pas revenir pour modifier, si on dit que dans le fond ça devrait être ici qu'on
le fait.
La Présidente (Mme Schmaltz) : ...on
peut revenir dessus.
Mme Maccarone : Dès qu'on
aura un consentement de faire ça, s'il y a lieu, là. Parfait.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a consentement?
Mme Bélanger : Ah oui!
consentement, tout à fait.
Mme Maccarone : Parfait. O.K.
Mme Bélanger : Alors,
consentement, oui, oui!
Mme Maccarone : O.K.,
parfait.
Mme Bélanger : En fait, j'ai
pris la peine de l'annoncer au début, là, que cet article-là introduisait 19
autres articles. Alors, c'est difficile d'avoir une vue globale, là, avec
plusieurs pages et 19 articles. Mais les questions sont pertinentes, on les
retrouve dans plusieurs articles, là, subséquents, puis sinon, comme je l'ai
mentionné, les questions qui sont posées, on va y revenir pour y répondre.
Là, il y a une question précise dans votre
intervention que je comprends qui est en lien avec : Est-ce que... Une
fois que le formulaire est signé, bon, chez le notaire, est-ce qu'il y a une
fréquence pour le réviser, ou bien c'est bon après jusqu'à tant qu'on le retire
ou qu'on change d'idée?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Avons-nous d'autres interventions sur l'article 29.2? Non. Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder donc à la mise aux voix de l'amendement.
Donc, nous allons passer à l'article 29.3.
Mme Bélanger : Alors l'article
29.3 :
«La personne qui formule une demande
anticipée doit être assistée par un professionnel compétent.
« Avec l'aide de ce professionnel, la
personne doit décrire de façon détaillée... sa demande les souffrances
physiques ou psychiques qui devront être considérées...».
Non. Excusez, je reprends :
«Avec l'aide de ce professionnel, la
personne doit décrire de façon détaillée dans sa demande les souffrances
physiques ou psychiques qui devront être considérées, une fois qu'elle sera
devenue inapte à consentir aux soins et qu'un professionnel compétent
constatera qu'elle paraît objectivement éprouver ces souffrances, et ce, en
raison de sa maladie, comme la manifestation de son consentement à ce que l'aide
médicale à mourir lui soit administrée lorsque toutes les conditions prévues
par la présente loi seront satisfaites.
«Le professionnel doit s'assurer que les
souffrances décrites dans la demande remplissent les conditions suivantes :
«1° elles sont médicalement reconnues
comme pouvant découler de la maladie dont la personne est atteinte;
«2° elles sont objectivables pour un
professionnel compétent qui <aurait...
Mme Bélanger :
...dont
la personne est atteinte;
«2° elles sont objectivables pour un
professionnel compétent qui >aurait à les constater avant d'administrer
l'aide médicale à mourir.»
Les commentaires, à la page 35 :
L'article 29.3, proposé par l'article 18 du projet de loi, établit
l'obligation pour la personne qui formule une demande anticipée d'être assistée
pour ce faire par un médecin ou par une infirmière praticienne spécialisée.
C'est aussi cette disposition qui vient encadrer le contenu à caractère médical
qui devra être énoncé dans la demande anticipée par la personne et avec
l'assistance d'un professionnel compétent.
Et, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui.
Mme Bélanger : Je voulais juste
annoncer que j'aurai un amendement aussi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'accord.
Est-ce que vous voulez en faire la lecture?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
est sur Greffier.
Mme Labrie : En fait, je voulais
poser la question à la ministre. Donc, par «professionnel compétent», j'imagine
qu'on parle toujours ici du médecin et de l'IPS. Bon. Ici, il est question de
formuler la demande, là, pas d'administrer l'aide médicale à mourir. Donc, je
me demandais : Est-ce que ça a été réfléchi de peut-être faire en sorte
que d'autres professionnels de l'équipe de soins puissent être cette
personne-là qui accompagne la personne qui formule la demande? Je pense aux
travailleurs sociaux, aux psychologues. Est-ce que ça a été réfléchi?
Mme Bélanger : Bien, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
allez-y.
Mme Bélanger : ...en fait,
ici, on parle de la responsabilité du... de l'intervention, de l'aide médicale
à mourir comme telle, puis on a convenu que c'était un professionnel compétent,
donc l'infirmière IPS et/ou le médecin.
Dans votre intervention, dans le fond,
c'est : Est-ce que d'autres professionnels peuvent accompagner la
personne, faire partie d'une équipe plus élargie? Bien sûr. Mais ils ne sont
pas compris dans le sens de «professionnels compétents». Pas parce qu'ils ne
sont pas compétents, là, mais dans ce que la loi sous-entend, là, ici.
Mme Labrie : En fait, le sens
de ma question, c'étaient plutôt les personnes qui peuvent accompagner la
personne au moment où elle formule la demande. Là, en ce moment, ce qu'on dit,
c'est : juste un médecin ou une IPS. Je suis en train de vous
demander : Est-ce que ça a été réfléchi de permettre aussi à d'autres
professionnels... Je comprends qu'on ne les inclura pas, pour tout l'ensemble
de la loi, dans la définition de «professionnel compétent». Moi, je ne suis pas
en train de vous demander de leur permettre d'administrer l'aide médicale à
mourir. Mais, au niveau de les accompagner pour remplir le formulaire, il me
semble probable que ces personnes-là puissent avoir l'expertise, là,
d'accompagner une personne qui veut faire une demande anticipée dans la
rédaction du formulaire. Donc, je vous soumets la question : Est-ce que ça
a été réfléchi de permettre, par exemple, à des psychologues ou des
travailleurs sociaux, au moment du formulaire...
Mme Bélanger : Donc, est-ce
qu'un professionnel pourrait être impliqué, là, au moment de la signature, soit
avec un... de remplir le formulaire soit avec l'IPS ou le médecin? Est-ce qu'un
autre professionnel pourrait...
Des voix : ...
Mme Bélanger : Je ne vois pas
de problème avec ça. Je ne sais pas si c'est nécessaire de l'écrire, c'est ce
que je veux juste mentionner. Mais je vais laisser...
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, l'article 29.3 vient donner l'obligation à un professionnel
compétent de prêter assistance. Donc, c'est l'article qui vient camper le fait
que la personne doit être assistée pour la formulation de sa demande. En ce
moment, c'est vrai, c'est un professionnel compétent comme on l'a défini dans
la Loi concernant les soins de fin de vie. La personne, elle pourrait être
accompagnée de... d'autres professionnels de son choix si elle le souhaite, si
elle donne son consentement, il n'y a rien... La loi ne l'interdit pas, là, il
n'y a pas d'empêchement. Si elle souhaite être accompagnée par un travailleur
social, un psychologue, il n'y en aurait... il n'y aurait pas de problème si
tout le monde est d'accord.
• (15 h 10) •
Mme Labrie : Juste pour
m'assurer que je comprends bien votre réponse, dans le fond, quand vous dites
qu'elle pourrait être accompagnée aussi, par exemple, par une travailleuse
sociale, est-ce que c'est en plus de la présence d'un professionnel compétent?
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. Oui.
Mme Labrie : Donc, il faut
que les deux soient dans la pièce. Tu sais, ça ne pourrait pas être en
remplacement d'un médecin ou d'une IPS...
Mme Lavoie (Térésa) : Non.
Mme Labrie : ...mais, bon, donc
ce serait possible...
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Mme Labrie : ...qu'un autre,
par exemple un professionnel plus en santé mentale, puisse être là...
Mme Lavoie (Térésa) :
Exactement.
Mme Labrie : ...mais ça
s'ajoute au professionnel compétent. O.K.
Bien, je...
Des voix : ...
Mme Labrie : ...je comprends
la réponse. Donc, ça n'exclut pas leur participation. Je me demande si c'est
nécessaire que les deux soient présents, dans la mesure où peut-être qu'ils
peuvent avoir l'expertise suffisante, là, pour les accompagner, sans qu'un... plus
un médecin puis une IPS... ou une IPS soit présent. Je vous le soumets, là.
Ça... C'est sûr que ça impliquerait une rédaction différente, là, dans la
mesure où on ne <parle pas...
Mme Labrie :
...plus
un médecin puis une IPS... ou une IPS soit présent. Je vous le soumets, là. Ça...
C'est sûr que ça impliquerait une rédaction différente, là, dans la mesure où
on ne >parle pas du même geste professionnel quand on parle de
professionnels compétents ici, là, que pour l'administration. Mais je...
Mme Bélanger : Je veux juste
être sûre de bien saisir, là. En fait, qu'est-ce que vous souhaitez? Je veux
juste claire, là. Parce que là, ici, on parle du professionnel compétent, donc
c'est l'IPS ou le médecin. Et là, je comprends votre intervention, mais j'ai
perdu un bout, là, quand vous avez indiqué : Est-ce que c'est nécessaire qu'on...
Mme Labrie : C'est parce que
la réponse que j'ai obtenue est à l'effet que, oui, un psychologue ou un
travailleur social pourrait être présent.
Mme Bélanger : Oui.
Mme Labrie : Cependant, comme
c'est une obligation légale qu'il y ait un médecin ou une IPS, ce
professionnel-là en santé mentale peut être présent, mais c'est comme en plus.
Moi, je vous dis, peut-être qu'on pourrait envisager que c'est suffisant en
soi, la travailleuse sociale ou le psychologue pour aider la personne à remplir
le formulaire. Peut-être que vous trouvez que non aussi. Mais je vous pose la
question : Est ce que ça doit... On ne parle pas de l'administration ici,
on parle de remplir le formulaire. Est-ce que ça doit absolument être un
médecin ou une IPS qui se trouve dans la pièce avec la personne, ou on peut
penser aussi à élargir la liste des professionnels qui peuvent le faire?
Mme Bélanger : Personnellement,
je laisserais ça à «professionnel compétent», parce que lors des consultations,
vous vous souvenez, il y a des médecins qui nous ont dit qu'ils pouvaient
prendre plusieurs heures à compléter le formulaire. Ça fait que supposons que
quelqu'un décide de compléter son formulaire avec, je ne sais pas moi, sa
travailleuse sociale, on va dire ça comme ça, qui est compétente par ailleurs, bien,
le médecin va refaire l'exercice, là. Il faut... Moi, là, ce que je comprends
là-dedans, là, c'est que le médecin ou l'IPS doivent avoir... ne peuvent pas
juste faire faire un formulaire comme ça, là, ils vont être obligés de refaire
l'exercice. Moi, personnellement, je laisserais ça à «personnel compétent».
Par contre, la personne qui s'en va... qui
va pour rédiger son formulaire peut y aller avec un professionnel qu'elle
connaît, en qui elle a confiance, aussi qu'elle connaît depuis longtemps, puis
ça pourrait être une autre infirmière, même, une infirmière clinicienne, pas
une IPS, mais une infirmière. Alors... Mais, dans le sens de ce qui est écrit
là, puis je pense que tantôt vous l'avez mentionné aussi, là, Me Lavoie, dans
le fond, c'est vraiment au moment de... tu sais, pour formuler la demande
anticipée puis de le laisser avec un professionnel compétent, moi... Parce
qu'il ne faut pas oublier, là, qu'avec ça il va y avoir beaucoup de formation,
là. Alors, c'est...
Mme Labrie : Bien...
Mme Bélanger : Puis, je veux
dire... Alors, d'après moi, ce n'est pas tous les professionnels qui peuvent
les... Tous les professionnels peuvent probablement avoir... aider les
personnes, les accompagner, mais je ne suis pas certaine que... Vous comprenez?
Après ça, il va falloir former... Qui on va former pour ça, là?
Ça fait que je pense qu'il faut vraiment
que ça soit vu comme quelque chose de très spécialisé. Il ne faut pas
généraliser ça, là, dans l'ensemble, comme ça, du réseau. Alors, c'est pour ça
que je limiterais ça aux personnes... aux IPS qui vont administrer l'aide
médicale à mourir ainsi qu'aux médecins.
Mme Labrie : O.K.
Mme Bélanger : Je le
laisserais vraiment très, très circonscrit.
Mme Labrie : Bien, peut-être juste
pour clore là-dessus, là, parce que je n'en ferai pas une énorme bataille non
plus, moi, je ne proposais pas qu'il y ait un dédoublement, je proposais plutôt
que ce soit en remplacement, là, de...
Mme Bélanger : Oui, c'est ça.
Mme Labrie : ...du médecin, donc,
puis évidemment que je suis d'accord que ça va prendre une formation spécifique
pour le faire. Après cette formation là, on pourrait... en fait, le critère
pourrait être que le professionnel a suivi cette formation, sans que la liste
soit limitative du titre «professionnel», mais évidemment que cette
formation-là, elle m'apparaît nécessaire aussi. Après ça, si c'est le choix de la
ministre de faire en sorte que ce soient seulement les médecins et les IPS qui
la reçoivent, cette formation-là, bon, bien, c'est... ça, c'est le choix
qu'elle fait, là.
Mme Bélanger : O.K. Si vous
permettez, Dr Evoy pourrait...
La Présidente (Mme Schmaltz) :
...
M. Evoy (François) : Bien,
peut être juste un petit commentaire. C'est sûr que l'aide médicale à mourir
est un soin médical, puis, évidemment, déontologiquement, les médecins et les
IPS, qui sont les responsables finalement d'administrer le soin en bout de
ligne, doivent expliquer au patient, donc obtenir le consentement éclairé, et
évidemment ils doivent aussi juger de l'aptitude à consentir. Donc, ça demande
un niveau, quand même, de formation professionnelle qui va être assez élevé, et
c'est un peu la responsabilité de... du personnel compétent... du professionnel
compétent, pardon, de remplir le formulaire, et qu'il doit y avoir une
connaissance de la clinique aussi, de la maladie spécifiquement, pour pouvoir
faire en sorte que la demande soit extrêmement précise pour pouvoir respecter
les volontés. Donc, c'est certain que d'élargir ça... Parce que je pense que
même pas tous les médecins et IPS vont se sentir compétents pour le faire,
sincèrement. Donc, je pense que ça prend un niveau de compétence assez
important pour éviter les dérives. Parce qu'il y a ça aussi, là, comme problématique,
<éventuellement. ...
M. Evoy (François) :
...assez
important pour éviter les dérives. Parce qu'il y a ça aussi, là, comme
problématique,>éventuellement. Donc, je suis assez d'accord avec Mme la
ministre à ce sujet-là.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Vous vouliez intervenir?
Mme Bélanger : Ça va
pour moi, c'est complet.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Ah! d'accord. Parfait. Pour votre information,
les amendements déposés sur Greffier ce matin ont été remplacés par les versions
avec commentaires. Donc, de nouveaux amendements ont aussi été versés. Alors...
pour votre information.
Est-ce qu'on a d'autres interventions? Oui.
Mme la députée de... de...
Mme Blais : ...
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Abitibi-Ouest.
Mme Blais : Concernant
les professionnels compétents, est-ce qu'on aurait pu rajouter «médecins et
IPS» pour être plus clair? C'est une question que je me pose.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Allez-y.
Mme Bélanger : Oui. Bien,
en fait, peut-être que les avocats, là, pourront compléter. Mais, quand on
parle de «professionnel», ici, «compétent», on l'a mentionné lors des articles
antérieurs, «professionnel compétent», ici, fait référence... médecin et IPS.
O.K.? Donc... Et ça a été traité dans un des articles. Ça fait que, donc,
maintenant, pour les... tous les articles que nous étudions, à toutes les fois
qu'on voit «professionnel compétent», ça fait référence à ce qu'on a adopté,
là, dans les articles antérieurs.
Mme Blais : Merci
beaucoup.
La Présidente
(Mme Schmaltz) : Est-ce que vous voulez lire l'amendement?
Mme Bélanger : Oui. Je
vais y aller avec l'amendement. Donc, amendement à l'article 29... l'article 18,
article 29.3 de la Loi concernant les soins de fin de vie :
À l'article 29.3 de la Loi concernant
les soins de fin de vie, proposé par l'article 18 du projet de loi :
1° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«souffrances physiques ou psychiques» et «paraît objectivement éprouver ces
souffrances, et ce, en raison de sa maladie, comme la manifestation» par,
respectivement, «manifestations cliniques liées à sa maladie» et «présente ces
manifestations comme l'expression». Fermez les guillemets.
2° Dans le troisième alinéa :
a) remplacer, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, «souffrances» par «manifestations cliniques»;
b) remplacer, dans le paragraphe 1°,
«découler de» par «être liées à»;
c) remplacer, dans le paragraphe 2°,
«objectivables pour» par — excusez-moi — «objectivables
pour» par «observables par».
Commentaire. Je vais lire le commentaire.
L'amendement est d'abord un amendement de concordance avec l'amendement ayant
apporté des modifications à l'article 29.1 de la Loi concernant les soins
de fin de vie, proposé par l'article 18 du projet de loi. Il a pour but de
préciser qu'une personne qui formule une demande anticipée doit, avec l'aide
d'un professionnel compétent, décrire de façon détaillée les manifestations
cliniques liées à sa maladie. Une fois la personne devenue inapte et que ces
manifestations seront constatées par un professionnel compétent, elles seront
considérées comme l'expression du consentement de la personne à ce que l'aide
médicale à mourir lui soit administrée lorsque toutes les autres conditions prévues
à la loi seront satisfaites.
De plus, l'amendement vise à préciser, au
deuxième alinéa de l'article 29.3 de la Loi concernant les soins de fin de
vie, proposé par l'article 18 du projet de loi, que les manifestations
cliniques détaillées dans la demande anticipée doivent être observables par un
professionnel compétent. .
• (15 h 20) •
La Présidente
(Mme Schmaltz) : D'accord. Est-ce qu'on a des interventions? On
peut suspendre quelques instants. Ah! Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Je comprends
que vous voulez remplacer — excusez-moi — la notion de «souffrances
physiques ou psychiques» par «manifestations cliniques». Mais, antérieurement,
pour l'article 29.1, on évoque encore la notion de «souffrances physiques
ou psychiques». Donc, je suggère que pour que ça soit cohérent, que partout où
vous avez «souffrances», que ça se remplace plutôt par «manifestations
cliniques», si c'est ça que vous voulez plutôt évoquer.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Vous voulez suspendre...
Mme Bélanger : On va
suspendre, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
(Reprise à 15 h 23)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
nous reprenons l'étude détaillée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme la Présidente,
je demanderais à Me Lavoie de répondre à l'intervention de ma collègue.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Alors, si j'ai bien compris votre question, au début, dans le projet de loi tel
que déposé, on évoquait les souffrances décrites dans la demande de la personne
puis on évoquait aussi, pour le moment deux, «les souffrances qui sont jugées
persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans les
conditions jugées tolérables». On a modifié par amendement tantôt à 29.1 la
référence à «souffrances décrites dans la demande» pour que ce soit plus fidèle
à la réalité, à ce qui va se passer pour la personne lorsqu'elle va compléter
la demande. Ce qu'elle va décrire, c'est des manifestations cliniques liées à
la maladie qui vont pour elle, lorsqu'elles vont apparaître, constituer, je
vais dire ça comme ça, le consentement qu'elle donne pour recevoir l'aide
médicale à mourir éventuellement lorsque toutes les autres conditions prévues
dans la loi vont être prévues... ou respectées.
Il reste une notion de souffrance, parce
qu'en bout de piste, avant l'administration de l'aide médicale à mourir, il
peut y avoir un délai, là, entre la manifestation clinique de la maladie...
entre les manifestations cliniques de la maladie qu'elle va avoir identifiées
dans sa demande, mais il faut aussi qu'elle éprouve des souffrances
persistantes, insupportables et jugées intolérables, là, qui ne peuvent pas
être apaisées dans des conditions jugées tolérables. Donc, on a le critère des
manifestations cliniques et le critère de souffrances.
Puis je vous ramènerais à l'article 1 de
la loi, où on parle de l'objet de la loi. L'objet de la loi, c'est de prévoir
des soins qui visent notamment à apaiser des souffrances. Donc, dans le
contexte des maladies qui sont admissibles à l'aide médicale à mourir, il y a
nécessairement une souffrance qu'on veut apaiser. Mais, à l'étape de la
demande, on ne demande pas... on ne demandera pas à la personne de venir
décrire les souffrances qu'elle ne veut pas vivre, mais bien plutôt les
manifestations cliniques qui pour elle vont représenter le consentement à
recevoir l'aide médicale à mourir. C'est pour ça qu'il va demeurer une notion
de souffrance dans les articles, parce qu'on est à ce moment-là à l'étape
d'avant l'administration de l'aide médicale à mourir, ce que le médecin doit
vérifier ou le professionnel compétent devra vérifier.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'accord.
D'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis
Mme Maccarone : Oui. Merci. Je
veux revenir à la pratico-pratique. Là, on parle de... Puis c'est dans le texte
modifié, mais c'est aussi dans l'article en question. Ça fait que, si vous le
permettez, c'est : «La personne qui formule une demande anticipée doit
être assistée par un professionnel compétent.» Je sais qu'on a adressé ça. Puis
j'avais demandé comment ça va se produire sur le terrain pour une personne
concernée. Ça fait que je souhaite savoir... Exemple, je... moi, là, je
souhaite faire une demande anticipée. Puis la raison que je pose cette question,
parce... c'est parce que je suis allée plus loin, puis au 29.8 on dit que ça
doit être fait «par acte notarié en minute ou devant témoins au moyen du
formulaire visé» dans <l'article que...
Mme Maccarone :
...par
acte notarié en minute ou devant témoins au moyen du formulaire visé» dans >l'article
que nous avons déjà discuté... dans le formulaire que nous avons déjà discuté.
Ça fait que c'est quoi, la pratique?
Comment ça va fonctionner? Permettez-moi d'être un peu mêlée, parce que j'ai
l'impression qu'on le fait avec un professionnel de la santé qui va tout
décrire avec moi, qui va faire toutes les validations. Mais maintenant, après
qu'on fait ça, est-ce que ça va être notarié? Ça va être quoi, le processus? Parce
que ce n'est pas clair pour moi. Est-ce qu'on pense que le notaire va suivre?
Est-ce qu'il va être présent à cette réunion, qui peut être très, très longue?
C'est quoi, le processus pour ça?
Mme Bélanger : Peut-être
juste mentionner... Votre interrogation est très pertinente, mais là on est
dans le processus, on est dans le cheminement, dans... Tandis que là, dans... le
projet de loi ne décrira pas un processus, va décrire des articles, O.K.
L'application, après, ça va être dans des guides cliniques, ça va être dans
l'explication d'une procédure clinique. Mais la loi ne décrira pas tout le
processus : premièrement, vous devez faire telle chose; après ça, vous
allez faire telle affaire; après ça, vous allez là. En tout cas, ce n'est pas
comme ça que je comprends la loi. Je comprends votre interrogation, là, mais ce
n'est pas comme ça que le projet de loi est bâti, là. Ce n'est pas par étapes,
là, de dire : Vous allez faire ci, puis après ça on va aller là. Ce n'est
pas comme ça qu'est bâti le projet de loi. Peut-être, Me Lavoie, là, vous
pouvez donner une explication. Je comprends vos interrogations, là, ce n'est...
ce n'est pas évident de faire une réflexion article par article comme ça, un en
arrière de l'autre, là, je le comprends très bien.
Mais là, on était à l'article 29.3.
O.K. Je voudrais juste qu'on revienne à ça, parce que ça va être très difficile
en termes de méthodologie, là. Mais l'article 29.3, là, vise vraiment la
demande anticipée. Là, on a eu une question sur la souffrance, on a répondu à
ça. Dans le fond, ce qu'on comprend tantôt de l'explication, c'est que c'est
difficile de décrire une souffrance qu'on n'a jamais connue, O.K. Donc, la
personne va décrire des... C'est dans ce sens-là, là aussi. Ça fait qu'on
comprend que c'est pour ça, là, qui...
Mais là, après, pour votre... par rapport
à votre intervention, là, sur le processus, ce n'est pas l'article 29.3,
là, qui peut répondre à ça, là. Ça, c'est clair.
Mme Maccarone : J'aurais
besoin d'une clarification. Peut-être, c'est parce que j'ai besoin de savoir...
Sur le terrain, là, une personne qui ferait la demande, je veux que ça soit
clair, est-ce qu'on propose ici... Parce qu'encore une fois, je ne veux pas
manquer une opportunité. Si c'est maintenant que nous devons vider la question,
faisons-le. Est-ce que c'est plus tard? Parce que, comme j'ai dit que je vois,
là, le 29.8, la demande anticipée doit être faite par acte notarié, mais je
comprends aussi, quand on parle de... Je vais utiliser le bon terme, là. Nous
sommes en train de parler de mettre à l'oeuvre. «Right»? On parle aussi de
faire avec le professionnel. Comment ça va fonctionner? Peut-être, ce n'est pas
tout écrit article par article. Ce n'est pas mon premier rodéo. Je sais que des
fois c'est mêlant, puis on fait par blocs. Ça se peut que, tu sais, ça va être
traité plus tard. Mais... pratico-pratique, pour une personne qui fait la
demande, ça va être quoi? Tu sais, il y a des gens qui nous écoutent, puis je
commence à être mêlée. Est-ce qu'on fait ça avec un professionnel? Est-ce qu'on
fait ça avec un notaire? Est-ce que c'est parce que c'est fait ensemble? Ce
serait quoi, le processus qui est proposé pour les conditions?
• (15 h 30) •
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, sur le plan juridique, plus, moi, je peux tenter de vous donner quelques
grandes lignes d'éclairage. C'est certain que dans la loi, on a tenté, quand on
a rédigé, de faire une certaine chronologie. C'est sûr qu'une loi, ce n'est pas
un guide ou une ligne du temps, on ne peut pas tout faire ressortir. Ça,
c'est... Mais par contre il y a quand même quelques éléments clés qui apparaissent
dans la loi qu'on... On peut voir le cheminement, là, une étape vient avant
l'autre.
Le premier point de départ, puis on l'a
ciblé à l'article 29.1 tantôt, on l'a soulevé, le diagnostic est vraiment
fondamental pour la formulation de la demande. Ça, c'est certain que tout ce
qui précède le diagnostic, on ne l'a pas, c'est la personne qui va recevoir les
soins dans le cours ordinaire de sa vie qui va un jour avoir un diagnostic. À
ce moment-là, ça va être aussi la responsabilité ou la possibilité pour le
médecin de voir avec elle les traitements qui sont à sa disponibilité, puis, si
l'aide médicale à mourir est un soin qui peut l'intéresser, le médecin va
pouvoir en discuter avec la personne. Évidemment, dans une... dans leur
relation thérapeutique, ils peuvent aborder ces sujets...
15 h 30 (version révisée)
Mme Lavoie (Térésa) : ...dans
leurs relations thérapeutiques, ils peuvent aborder ces sujets-là. La loi, ce
qu'elle vient faire, elle vient parler du formulaire, parce que c'est là que
les droits commencent à se cristalliser de la personne. Donc, les premiers
articles, je dirais, 29... Permettez-moi de me référer à mes petits papiers
pour bien vous orienter, 29.2 vient un peu camper les obligations liées à la
personne, sa capacité, en fait, de formuler la demande. Pas de capacité, pas de
possibilité de demande.
29.3, là, c'est l'étape où on parle de l'assistance
nécessaire par un professionnel compétent. C'est la base. S'il n'y a pas de
rencontre médicale avec... bien, ou avec une infirmière praticienne spécialisée
qui donne l'assistance, bien, la demande ne pourra pas voir le jour autrement
dit. 29.4, on voit les...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
pour vous interrompre, je veux juste ajouter une précision ici...
Mme Lavoie (Térésa) : Oui,
allez-y.
Mme Maccarone : ...à 29.3, c'est
parce qu'on dit : «Avec l'aide de ce professionnel, la personne doit
décrire de façon détaillée...» Peut-être, c'est ici que... qui crée le manque
de compréhension pour moi. Ça fait que ça veut dire : Dans mon cheminement
avec l'IPS ou mon neurologue expert qui... C'est rare qu'on a un médecin qui
nous accompagne en commission. Dr Evoy, merci, on est contents de vous avoir.
Ça fait que je vais remplir un formulaire qui va être détaillé, qui va décrire
toutes les souffrances, puis là vous... Ça fait que, là, je suis bien, là, je
suis en train de remplir quelque chose avec le médecin. O.K. Ça fait que j'ai
bien compris.
Mme Lavoie (Térésa) : En
fait, ce que... peut-être un élément que je pourrais vous ajouter, là, à 29.2,
on ne l'a peut-être pas soulevé tout à l'heure, là, mais on parle bien d'un
formulaire prescrit par le ministre. Donc, il va y avoir une étape qui va être
effectuée du côté gouvernemental, là, si je peux dire ça comme ça. Le ministre
va établir le gabarit pour la demande anticipée, comme il l'a fait pour la
demande contemporaine. Là, la réflexion, autour du contenu du formulaire, va
être faite à ce moment-là, de façon officielle, puis ça va être concrétisé plus
tard aussi.
Mme Maccarone : Une autre
question. Comme vous le savez, on avait fait la demande, à maintes reprises, de
savoir si nous pouvons le voir avant l'adoption de la loi, puis c'est qui, qui
sera consulté, comment que nous allons contribuer, parce qu'on peut imaginer
que c'est complexe, mais... Continuez.
Mme Lavoie (Térésa) : Si vous
me le permettez, juste pour continuer, tout à l'heure, ce que j'essayais de
vous mentionner pour les autres articles. C'est ça, 29.4, 29.5, c'est beaucoup
en lien avec le moment où ça se passe entre le professionnel et la personne.
29.6, on parle du tiers de confiance, parce que, lui aussi, il doit apparaître
rapidement s'il est pour être dans le processus de la demande, pour l'épauler
dans son cheminement.
Puis votre question sur acte notarié, et
tout ça, comment ça se passe, qui est présent, ça se passe à 29.8, où là on
vient dire la forme de la demande. Il y a le formulaire, mais le formulaire
peut être complété devant témoins. Puis, à 29.9, on dit que toutes les
personnes qui doivent signer le formulaire, dont les deux témoins, doivent être
présentes lors de la signature. Devant le notaire, ça va être une autre façon
de procéder, puis, quand on sera rendus à 29.8, on pourra peut-être élaborer
davantage sur comment ça pourrait se faire, là, avec le... quand il y a un
notaire qui est impliqué.
Mme Maccarone : Ça fait
partie des étapes, si on est ici puis on parle de le document qui sera préparé
avec le professionnel identifié, ce document, il y a un registre et c'est écrit
dans le dossier du patient. Ça, ça réside où? Puis c'est qui, qui y a accès?
Puis est-ce que je dois amener ça avec moi à mon notaire? Non, ce n'est pas ça.
Peut-être juste les premières questions.
Mme Lavoie (Térésa) : Dans la
chronologie de la loi, on est venu parler de la forme devant témoins, acte
notarié, puis ensuite on a un autre article où on vient obliger le dépôt de la
demande dans le registre par le professionnel compétent ou par le notaire
instrumentant. Puis, dans le fond, le notaire, on pourra le voir plus tard, en
l'exposant davantage, mais ce n'est pas impossible qu'il soit dans le même
bureau que le professionnel compétent au moment où la demande se fait avec le
personnel compétent. Puis parce qu'on... il y avait d'autres considérations sur
la disponibilité de tout un chacun puis essayer de pas rendre les processus
lourds, ça va être aussi possible de faire ça après, avec le notaire
instrumentant. Puis ça va être avec le professionnel compétent, mais la
personne va pouvoir prendre ce qu'elle aura complété avec son professionnel
compétent, aller faire notarier ou pas, ou prévoir par acte notarié son
formulaire qui va être annexé à l'acte notarié. Donc là, je pourrais
dire que ça se passe en deux temps, mais ça ne demeure pas moins valable, une
demande en bonne et due forme.
Mme Maccarone : Merci. C'est
beaucoup plus clair, puis à moins que je n'avais pas compris en commission <parlementaire...
Mme Maccarone :
...puis
à moins que je n'avais pas compris en commission >parlementaire... aux auditions,
moi, j'avais compris que les professionnels de la santé avaient quand même une
crainte avec toute cette documentation. Alors, peut-être, Dr Evoy, vous
pourriez nous dire comment vous, vous voyez ça, le registre, puis comment ça va
être mis en vigueur, le pratico-pratique pour vous, parce que là on comprend
que vous faites partie... une grande partie de l'étape, avant qu'on procède à
le 29.8. Parce qu'ici c'est vous, ça fait que là je reviens vraiment à 29.3. Merci
beaucoup de me situer, Me Lavoie. C'est apprécié.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Dr Evoy.
M. Evoy (François) : Mme la
Présidente, bien, à vrai dire, la documentation va être très, très importante.
Vous avez vu, le processus doit être balisé, là, de façon parfaite. Et, à la fin,
bien, la documentation doit être disponible. Et heureusement on a déjà les
directives médicales anticipées qui sont disponibles, là, sur une base de
données, puis maintenant qui est disponible sur le dossier Santé Québec. Je
crois, ce qui est prévu, c'est que les directives médicales anticipées pour
l'aide médicale à mourir soient disponibles aussi sur les mêmes plateformes.
Alors, peu importe où on va aller... Puis il y avait même la possibilité qu'on
puisse rajouter une petite... un petit collant sur notre permis de conduire ou
notre carte d'assurance maladie, donc, pour faire savoir à tous qu'il y a une
demande d'aide médicale à mourir par directive médicale anticipée pour cet
individu. Puis, pour nous, c'est... ça va faciliter vraiment les choses, définitivement,
et pour le patient, évidemment.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Quelque
chose à rajouter? Oui.
Mme Bélanger : Mme Landry
aimerait compléter aussi la réponse.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Allez-y.
Mme Landry (Geneviève) :
Merci, Mme la
Présidente, et merci, Dr Evoy. En complément, la vision que Dr Evoy
vient de nous présenter, c'est vraiment la vision. Concrètement, une fois le
projet de loi adopté, là, sous la prérogative des parlementaires, le
formulaire, d'une part, sera déposé dans un registre à la RAMQ. C'est le même
registre qui contient actuellement les directives médicales anticipées. Donc,
il y a déjà un endroit prévu pour déposer. Et, dans une vision de long terme, bien,
effectivement, il y a d'autres... il y a d'autres moyens.
Par ailleurs, le formulaire, quant à son
contenu, évidemment, le but n'est pas, là, de le décrire ou de le prescrire
ici. J'entends bien les préoccupations. Ce que les professionnels nous rapportaient,
c'était un équilibre entre certaines cases, mais, en même temps, une trame
narrative pour bien reconnaître justement les manifestations cliniques dont on
parle. Donc, c'est toute la préoccupation qui habite actuellement, là,
justement, les réflexions par rapport à un tel formulaire. Donc, effectivement,
on a entendu cet écho-là des professionnels lors des auditions, puis ce sera le
défi, tout comme le premier formulaire qui existe actuellement pour les
demandes contemporaines. Donc, c'était, bien entendu, cette mixité, cet
équilibre dans le formulaire. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions sur l'amendement? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. L'amendement à l'article 18, 29.3
est-il adopté?
Des voix : ...
Mme Maccarone : ...les
amendements, oui, excusez-moi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
l'amendement.
Mme Maccarone : Vous avez
tout à fait raison, oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
c'est adopté?
Mme Maccarone : Oui.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, nous allons passer à l'article 29.4.
• (15 h 40) •
Mme Bélanger : Alors...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Donc :
«29.4. Le professionnel compétent qui prête assistance à la personne doit :
«1° être d'avis qu'elle satisfait aux
conditions prévues au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 29.1 et que sa demande est faite conformément à
l'article 29.2, notamment :
«a) en s'assurant auprès d'elle du
caractère libre de sa demande, en vérifiant entre autres qu'elle ne résulte pas
de pressions extérieures;
«b) en s'assurant auprès d'elle du
caractère éclairé de sa demande, notamment en vérifiant qu'elle a bien compris
la nature de son diagnostic et en l'informant de l'évolution prévisible de la
maladie et du pronostic relatif à celle-ci, des possibilités thérapeutiques
envisageables et de leurs conséquences;
«c) en s'entretenant de sa demande avec
des membres de l'équipe de soins en contact régulier avec elle, le cas échéant;
«d) en s'entretenant de sa demande avec
ses proches, si elle le souhaite;
«2° s'assurer que la personne a eu
l'occasion de s'entretenir de sa demande avec les personnes qu'elle souhaitait
contacter.»
Pour ce qui est du commentaire, donc,
l'article 29.4 proposé par l'article 18 du projet de loi est une
disposition qui encadre, en quelque sorte, la manière dont le professionnel
compétent doit prêter assistance à la personne qui formule une demande
anticipée. Essentiellement, un tel professionnel doit faire des vérifications
quant au caractère libre et éclairé de la demande <anticipée...
Mme Bélanger :
...un
tel professionnel doit faire des vérifications quant au caractère libre et
éclairé de la demande >anticipée de la personne.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a des interventions sur l'article 29.4? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Pourquoi
l'utilisation de la terminologie «ses proches»? On a entendu le Barreau qui a
dit : Peut-être, ce serait mieux d'utiliser une terminologie qui est plus
neutre, comme «la personne identifiée». On a eu beaucoup de débats, quand nous
avons entendu les groupes qui sont venus, que ça se peut, que ce n'est pas un
proche nécessairement. Alors, est-ce qu'il y a une ouverture de peut-être
amender cette terminologie pour être plus neutre, pour donner... Parce qu'un
proche, pour moi, en tout cas, ça identifie un membre de la famille, un ami,
mais ça se peut que ce serait autre personne. Pour une personne qui est plutôt
seule, par exemple, on a dit que ça pourrait être identifié comme une personne
qui représente un corps professionnel, un médecin, le travailleur social. Ce
n'est pas nécessairement un proche, mais c'est un professionnel qui fait partie
de ma vie. Ça fait que le Barreau ont recommandé, dans leur mémoire, d'utiliser
plutôt «personne identifiée». Ça fait que je soumets que peut-être c'est un
endroit où nous pourrions amender.
Mme Bélanger : Bien,
peut-être, Mme la Présidente, étant donné, là, que ma collègue fait référence à
des commentaires qu'on a entendus, là, de la part du Barreau, je laisserais
répondre, donc, Me Lavoie, là, concernant la notion de proche, qui est, quand
même, pour moi, quand même assez englobante, là. Mais je vais laisser Me
Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
Juste pour renchérir sur ce que la ministre vient de mentionner, c'est vrai
que, dans certaines lois, on va dire «un proche parent» ou «un allié», ça,
c'est un concept qui serait vraiment précis, là, plus restrictif, je dirais,
alors qu'ici on a utilisé uniquement la notion de proche. Si je ne me trompe
pas, je n'ai pas eu le temps de regarder avant de répondre à votre commentaire,
mais on l'utilise aussi à l'article 26, le proche. Puis le proche, ça peut
être le proche au sens que la personne donne à ce terme-là, ce n'est pas
proche... On ne l'a pas défini, «proche», il est vraiment interprété largement,
là. Donc, ça pourrait être toute personne que la personne elle-même considère
comme étant un proche.
Mme Maccarone : Les membres
de la commission aussi suggèrent de faire ce changement, par contre, de ne pas
utiliser «proche», puis de plutôt, dans...
Une voix : ...
Mme Maccarone : Merci. Tout le
monde sait de quoi je parle. Eux aussi disent que c'est trop restrictif puis ils
proposent d'utiliser plutôt «personne identifiée». Ça fait que ce n'est pas juste
un groupe. Ça fait que je comprends, peut-être... On n'a pas adopté le 26, ça
fait que, peut-être, ce serait un amendement que nous pourrions aborder dans
les deux endroits, encore une fois pour être plus... bien, pas transparent,
mais plus neutre dans la définition. Parce que, si on ne définit pas «proche»,
je comprends, mais c'est peut-être un langage qui est plus inclusif. Voilà.
La Présidente (Mme Schmaltz) : D'autres
interventions?
Mme Maccarone : Si on n'a pas
une réponse, on pourra déposer un amendement. C'est juste qu'avant de créer un
amendement, peut-être... Parce que je sais que Mme la ministre puis l'équipe
sont en train de regarder plusieurs choses. Est-ce que ce serait un élément qui
serait aussi étudié?
Mme Bélanger : En fait,
peut-être, si vous permettez, je pense que, moi, ce que je demanderais à l'équipe,
j'aimerais savoir une définition, tu sais, parce que, dans le fond, ils nous
ont suggéré un autre mot, qui est la «personne identifiée». Personnellement,
moi, je trouve ça plus... «Personne identifiée», je trouve que ce n'est pas le
même sens que proche pour moi, c'est une personne identifiée. Ça fait que,
donc, j'aimerais ça peut-être, pour qu'on... pour ne pas allonger
nécessairement le débat, là, votre commentaire est pertinent, mais je pense
que, pour nous éclairer, étant donné que c'est le Bareau, on pourrait reprendre
à quel moment ils nous ont dit ça, là, lors des consultations particulières. Puis,
moi, j'aimerais avoir la définition. Bien, je sais, c'est quoi, une personne
identifiée, mais la notion de proche me semble quelque chose de plus englobant.
Alors, j'aimerais peut-être avoir la
définition de «proche» puis on pourra le reprendre à ce moment-là.
Mme Maccarone : Pendant que
l'équipe est en train de réfléchir, suggestion que ça peut être les deux, ça
peut être «proche et/ou personne identifiée». Ce serait peut-être un moyen
d'adresser la préoccupation.
Mme Bélanger : Oui, pour le
laisser, dans le fond... Parce qu'on le sait on est dans un... on est dans
l'aspect légal.
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait. Je ne suis pas contre l'idée de «proche». C'est juste pour s'assurer
qu'il y a quand même une inclusivité. Je serais très à l'aise d'avoir un
amendement qui inclut les deux.
Mme Bélanger : Bien, je pense
que ça, c'est intéressant, là, donc, un amendement <indiquant...
Mme Bélanger :
...bien,
je pense que ça, c'est intéressant, là, donc, un amendement >indiquant
«proche et/ou personne identifiée», quelque chose comme ça, là. Vous verrez
dans le... comment le libeller. Mais je pense que, oui, ça donne plus de...
Mme Maccarone : Est-ce qu'on
écrit l'amendement ou est-ce qu'on se fie sur votre équipe? Je vois Me Bérubé
en train de partager son accord en arrière.
Mme Bélanger : Bien, on
peut... Donc, on suspend, on écrit et on vous redonne le tout.
Mme Maccarone : Parfait.
Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) :
O.K. Donc, on suspend.
(Suspension de la séance à 15 h 46)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 06)
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
nous allons poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 11. Nous
avons reçu, donc, l'amendement. Parfait, et, la lecture, je pense que c'est Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Alors,
article 18, article 29.4 de la Loi concernant les soins de fin de vie. Remplacer
le sous-paragraphe d du paragraphe 1° de l'article 29.4 de la Loi concernant
les soins de fin de vie proposé par l'article 18 du projet de loi par le
sous-paragraphe suivant :
«d) si elle le souhaite, en entretenant à
sa demande avec ses proches ou avec toute autre personne qu'elle identifie;».
Alors, le texte modifié de l'article 29.4
se lira... O.K., il faut que je lise le tout :
«Le professionnel compétent qui prête
assistance à la personne doit :
«1° être d'avis qu'elle satisfait aux
conditions prévues au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 29.1 et que
sa demande est faite conformément à l'article 29.2, notamment :
«a) en assurant auprès d'elle du caractère
libre de sa demande, en vérifiant entre autres qu'elle ne résulte pas de
pressions extérieures;
«b) en assurant auprès d'elle du caractère
éclairé de sa demande, notamment en vérifiant qu'elle a bien compris la nature
de son diagnostic et en l'informant de l'évolution prévisible de la maladie et
du pronostic relatif à celle-ci, des possibilités thérapeutiques envisageables
et de leurs conséquences;
«c) en entretenant à sa demande avec des
membres de l'équipe de soins en contact régulier avec elle, le cas échéant;
«d) si elle le souhaite, en s'entretenant
à sa demande avec ses proches ou avec toute autre personne qu'elle identifie.»
La Présidente (Mme Schmaltz) : Interventions?
Mme Maccarone : La seule chose
que je rajouterais, que je remercie Mme la ministre, et son équipe, et surtout
Me Bérubé pour sa belle plume pour la rédaction de cet amendement. Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. L'amendement à l'article 18, 29.4, est-il adopté? Donc, l'article… l'amendement
à l'article 29.4 est adopté. Alors, nous allons passer à l'article 29.5.
Mme Maccarone : Mme la
Présidente, il y avait aussi une autre question qui a été soulevée lors des
auditions par l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et
familiaux du Québec, qui propose de changer le… puis, dans le fond, on aurait
dû peut-être le proposer avant, de changer le «des» pour «les», devant «membres
de l'équipe de soins». Puis ceux qui ont décrit leur explication de pourquoi
ils souhaitaient avoir cet amendement, l'objectif, c'est de renforcer la
disposition pour assurer la prise en compte de l'opinion professionnelle des
autres membres de l'équipe soignante, dont le travailleur social, le tout dans
le meilleur intérêt de la personne.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : En fait, j'aimerais
juste, si vous permettez, reprendre, là, parce que je n'ai pas compris
exactement ce qui est demandé.
Mme Maccarone : Selon l'Ordre
des travailleurs sociaux, ils proposent, dans le point c du 29.4, le 1c, quand
on dit «en s'entretenant de sa demande avec des membres de l'équipe de soins en
contact régulier avec elle», eux, ils proposent qu'on utilise «les» au lieu de
«des» parce que, selon eux, ça va s'assurer que l'opinion professionnelle des
autres membres de l'équipe soignante, entre autres, eux, je présume... de s'assurer
qu'ils feront partie de la discussion. Ce serait fait dans le meilleur intérêt
de la personne. Ça fait qu'ils souhaitent avoir l'inclusivité, je pense, des
personnes qui pourront s'entretenir.
Mme Bélanger : En fait, je ne
suis pas en faveur de remplacer «des» par «les» parce <que...
Mme Bélanger :
...parce
>que, pour moi, ça inclut, là, l'ensemble des membres de l'équipe de
soins, les travailleurs sociaux, comme les psychologues, comme d'autres
catégories de professionnels. «En s'entretenant de sa demande avec des membres
de l'équipe» ou «avec les membres», je trouve que, quand on dit «les membres»,
ça vient spécifier davantage plus quelque chose, puis là je pense qu'au
contraire il faut laisser ça assez large, là, au niveau de l'équipe
interdisciplinaire. Moi, je laisserais «avec des membres de l'équipe».
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui,
effectivement, ça pourrait être même avec un autre médecin, par exemple un
médecin spécialiste, etc., là. Ça fait que moi, je laisserais «des membres»,
«avec des membres».
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, l'esprit du législateur, ça inclut toutes les personnes, ça fait
que ça ne changerait rien à mettre «les» au lieu de «des».
Mme Bélanger : Oui, puis ça
va dans le sens de l'intention qu'ils avaient, là, dans leur intervention.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Ça
va?
Mme Maccarone : Oui, merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
qu'on a d'autres interventions sur l'article 29.4? Non. Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons passer à l'article 29.5.
Mme Bélanger : L'article 29.5 :
«Le professionnel compétent qui prête assistance à la personne doit l'aviser
que sa demande anticipée, formulée dans le respect de la présente loi, ne
conduira pas automatiquement à l'administration de l'aide médicale à mourir. À
cette fin, il doit notamment l'informer de ce qui suit :
«1° la constatation éventuelle qu'elle
paraît objectivement éprouver des souffrances décrites dans sa demande ne
permettra pas à elle seule l'administration de l'aide médicale à mourir;
«2° cette aide ne pourra lui être
administrée que si deux professionnels compétents sont d'avis que les deux
conditions suivantes sont respectées :
«a) elle paraît objectivement éprouver des
souffrances physiques ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne
peuvent être apaisées dans des conditions jugées tolérables;
«b) elle satisfait à toutes les autres
conditions prévues au paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 29.1;
«3° la possibilité de retirer ou de
modifier sa demande anticipée et les conditions et modalités applicables à ce
retrait ou à cette modification.
«Le professionnel compétent doit s'assurer
de fournir l'information prévue aux paragraphes 1° à 3° du premier alinéa de
manière claire et accessible à la personne.»
D'accord, commentaires. Donc, je suis à la
page 37 pour mes collègues. Alors, l'article 29.5 a pour objet
d'affirmer clairement que les souffrances décrites par la personne dans sa
demande anticipée n'entraînent pas systématiquement et à elles seules
l'administration de l'aide médicale à mourir et que le retrait et la
modification de sa demande demeurent possibles dans la mesure où elle est apte
à consentir aux soins.
Et je voudrais juste vous informer que
j'aurai un amendement pour cet article 29.5.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Est-ce
que nous avons des interventions?
Mme Maccarone : Habituellement,
ce qu'on fait, c'est qu'on lit un article puis, tout de suite, on lit l'amendement
pour être en mesure de se saisir de ce qui est souhaité par le législateur, ça
fait que...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Alors donc, article 18,
article 29.5. Au premier alinéa de l'article 29.5 de la Loi
concernant les soins de fin de vie proposé par l'article 18 du projet de
loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 1°,
«paraît objectivement éprouver les souffrances» par «présente, de manière
récurrente, les manifestations cliniques liées à sa maladie et»;
2° remplacer le sous-paragraphe a du
paragraphe 2° par le sous-paragraphe suivant :
«a) sa situation médicale donne lieu de
croire, sur la base des informations dont ces professionnels disposent et selon
le jugement clinique qu'ils exercent, qu'elle éprouve des souffrances physiques
ou psychiques persistantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans
des conditions jugées tolérables;».
Commentaire : L'amendement en est un
de concordance avec l'amendement ayant apporté des modifications à
l'article 29.1 de la Loi concernant les soins de fin de vie proposé par
l'article 18 du projet de loi. Il ajuste ainsi le contenu des informations
que le professionnel <compétent...
Mme Bélanger :
...professionnel
>compétent qui prête assistance à la personne souhaitant formuler une
demande anticipée d'aide médicale à mourir doit lui fournir.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Est-ce qu'on a des interventions sur l'amendement? Nous avons la députée de La
Pinière.
Mme Caron : Je comprends que
c'est… du texte original, bien, amendé, c'est qu'on veut que la personne soit
prévenue qu'elle peut retirer son consentement... bien, sa demande, qu'elle
peut la modifier aussi, sa demande anticipée. Puis, pour faire suite à ce que
ma collègue de Westmount—Saint-Louis disait un peu plus tôt, c'est que, si on a
statué sur une obligation de renouveler la demande, admettons, aux cinq ans ou
aux 10 ans, comme il avait été proposé par certains, est-ce qu'on ne
devrait pas l'indiquer aussi là pour que la personne sache que ça va être une
obligation de renouveler tous les cinq ans, ou tous les 10 ans, ou quelle
que soit la fréquence déterminée? Parce que, sinon, on pourrait dire qu'elle ne
le saura jamais, là, même si c'est quelque chose qui est traité plus loin.
Mme Bélanger : Bien, c'est
une bonne question, et la question, je vais dire, de la validité de la demande
ou du renouvellement, je ne crois pas que ça a été adressé dans le projet de
loi.
Une voix : …
Mme Bélanger : O.K. Donc, ce
qu'on me dit, c'est que c'était dans le projet de loi n° 38, et que ça
avait été retiré, et que ça n'a pas été adressé, là, dans le projet de loi
actuel. Donc, ce que je comprends, c'est qu'à partir du moment où il y a une
demande qui est faite, anticipée, elle est bonne jusqu'au moment où la personne
décide soit de changer d'avis soit de retirer complètement ou de la modifier
elle-même, et c'est inscrit… Plus tard, on verra que ça va être inscrit dans un
registre, là, mais là ça, c'est une autre étape. Mais il y avait… Donc, on n'a
pas prévu qu'il y ait, par exemple, à toutes les... je ne sais pas, mettons, à
tous les cinq ans, là, l'obligation de remettre à jour.
Je veux quand même juste mentionner que...
Bien, je vais y aller de façon très matérielle, là. Bien, il y a des coûts
engendrés à ça parce qu'à chaque fois qu'on repasse, surtout si c'est un
document notarié… L'autre chose, c'est pour ça aussi qu'on restreint le
processus pour que ça soit quelque chose de très accompagné dans le temps, et
tout ça, pour justement... Ce n'est pas qu'une personne ne peut pas changer
d'idée. Oui, elle peut changer d'idée, mais là, à tous les cinq ans, il
faudrait mettre... mettons qu'on dit cinq ans, là, si on mettait un moment, ça
veut dire mettre une procédure de vérification pour s'assurer de rejoindre les
gens aussi. Si les gens ne le font pas spontanément ou ne se manifestent pas,
quelle serait l'obligation du gouvernement, par exemple, de rejoindre ces
personnes-là?
Alors, il y a beaucoup, beaucoup de
questions de faisabilité de ça et de lourdeur administrative. Ça aussi, c'est
des choses que les gens nous ont mentionnées. Alors donc, il faut, je pense,
être très, très prudent. Puis comment on va faire pour déterminer la durée de
la validité? Ça va-tu être trois ans, cinq ans, en fonction du diagnostic, en
fonction de... Alors, là aussi, on rentre dans un autre élément.
• (16 h 20) •
Puis, pour moi, ma plus grande
préoccupation par rapport à ça, c'est vraiment, une fois que la personne a
signifié ce geste-là... Bien, je vais prendre un exemple, ce n'est peut-être
pas le bon exemple, là, mais c'est juste pour essayer de clarifier mon idée, mais
quelqu'un fait un testament. Est-ce qu'on va lui dire à tous les 10 ans :
Tu devrais changer ton testament… ou à tous les cinq ans, ou à tous les
15 ans? On va dire : O.K., elle fait son testament. Après ça, la
personne, elle a une obligation, ça lui appartient de faire modifier son
testament, dépendamment s'il y a des changements dans sa vie ou quoi que ce
soit.
Alors là, d'amener cette condition-là, je
ne suis pas certaine, comme société, comment on va être capables d'appliquer ça
en termes de responsabilité gouvernementale, de gérer un processus comme ça.
Mme Caron : En fait, si je
peux me permettre, c'est que... c'est parce que, si je l'ai apporté, c'était...
parce que je comprends la <lourdeur...
Mme Caron :
...comprends
la >lourdeur qu'il peut y avoir autour de recommencer le processus.
Est-ce que ça ne pourrait pas être quelque chose de beaucoup plus léger, entre
guillemets, de simplement renouveler… dire que, oui, on renouvelle la demande?
C'est parce que c'était une recommandation, la recommandation numéro 4, de la
Fédération des médecins spécialistes. Alors, j'imagine qu'ils avaient une bonne
raison de le proposer. Puis on n'en a pas discuté par la suite, mais, eux,
c'est ça, leur recommandation se lisait ainsi : «Insérer au projet de loi
l'obligation pour la personne de mettre à jour périodiquement sa demande
anticipée tant qu'elle demeure apte.»
La Présidente (Mme Schmaltz) : Me
Evoy.
M. Evoy (François) : Oui, peut-être
que ça a été… François Evoy, neurologue.
Bien, j'ai participé dans la rédaction,
puis c'est un peu un angle mort, mais je pense que ce n'était pas de refaire le
processus ou d'avoir des temps… c'est juste que le patient se sente libre de
pouvoir, à n'importe quel moment, finalement, dire qu'il ne veut plus tout
simplement… qu'il ne désire plus ce soin-là. Mais, en même temps, c'est clair
que, dans le sens inverse, la lourdeur que ça implique de faire des
réévaluations périodiques, c'est très, très difficile. Puis évidemment plus la
maladie avance, plus l'évaluation est difficile parce que, là, il faut refaire
l'aptitude à consentir de façon détaillée, et donc c'est un petit peu ça qui
est problématique.
Donc, moi, que les patients... Je pense,
l'esprit de la Fédération des médecins spécialistes, c'est que le patient se
sente libre, comme pour n'importe quel soin, finalement, de décider qu'il ne
désirait plus le soin, mais le fait qu'il y ait un petit quelque chose de
contraignant, que ça demande quand même une procédure… Tu sais, on ne peut pas
dire : Je ne veux plus le soin. Il faut que la réflexion en sens inverse
se fasse aussi, là. Donc, ça ne doit pas être automatique, je dirais, là, ça ne
doit pas être : Aujourd'hui, je décide que je ne veux plus l'aide médicale
à mourir. Bien, évidemment, il faut s'assurer que le patient est encore apte à
consentir, etc. Donc, s'il veut que la demande soit caduque, on doit refaire
l'évaluation d'une certaine façon.
Mme Caron : D'accord, mais là
ça veut dire que la personne qui change d'idée... parce que ça disait bien «jusqu'à
tant qu'elle demeure apte». Donc, c'est sûr qu'on ne dit pas... On ne se met
pas dans une situation où la personne... tu sais, on refait un processus alors
que la personne est inapte, de toute façon, à le faire. Mais ça veut dire que,
s'il y a de nouveaux traitements, de nouveaux médicaments qui peuvent, je ne
sais pas, moi, ralentir la maladie ou bien qui peuvent freiner certains
symptômes, qui font en sorte qu'on n'atteint pas encore... la personne ne
pourrait pas dire : Bon, bien, là, moi, j'enlève cette... tu sais, je ne
veux pas renouveler ma demande ou…
Mme Bélanger : Ma
compréhension, là, c'est que la personne, en tout temps, peut retirer sa
demande et la modifier, en tout temps, la personne peut le faire. C'est juste
que, nous, dans un projet de loi, on indique une fréquence d'obligation de
révision, mais, une personne, en tout temps… Puis je pense qu'on le voit à quelque
part, là, il faudrait me rappeler l'article en question, mais en tout temps…
Puis, je pense, peut-être, aussi, juste...
Je me permets de mentionner que Dr Evoy était présent lors... vous étiez
dans... avec Dr Oliva lors de... lorsqu'on les a reçus, là, en consultations
particulières. Donc, c'était le président de la Fédération des médecins
spécialistes, là, qui a principalement fait l'intervention, mais je me souviens
que vous étiez présent. Puis, je pense, c'est peut-être intéressant d'en
profiter, là, pendant que vous êtes avec nous… justement, par rapport à ce qui
a été mentionné, puis comment on peut justement appliquer ou aller dans le sens
de ce qu'ils nous ont mentionné, là, je pense, c'est une mise en garde qui est
intéressante, mais comment on pourrait traduire ça, là, pour s'assurer... parce
que, l'objet, là, c'est que la personne, en tout temps, puisse retirer sa
demande ou la modifier, la modifier, parce que l'exemple de l'alzheimer, c'est
un bon exemple. Quelqu'un a un diagnostic d'alzheimer aujourd'hui, puis dis-moi
quand je vais être rendu là… et on identifie les manifestations cliniques, mais
supposons qu'en cours de route un nouveau médicament arrive, et qu'on a ce
médicament-là, et que, là, oups! je réfléchis ça autrement, là, non, O.K., ce
n'est plus tout à fait ça, bien, en tout temps, la personne peut retirer sa demande.
Mme Caron : O.K., bien, je
vous rejoins là-dessus. C'est parce que, là, ce que j'ai compris, c'est qu'il
disait qu'on ne pouvait pas changer d'idée comme ça.
M. Evoy (François) : Non,
mais je pense que c'est de la façon dont la loi a été pensée, par exemple, c'est
qu'évidemment, si quelqu'un retire sa demande, c'est clair qu'il faut refaire
une évaluation de <l'aptitude à consentir…
M. Evoy (François) :
...
évaluation
de >l'aptitude à consentir. C'est tout à fait normal, mais évidemment je
pense que, dans l'esprit… Puis c'est ce que disait la Fédération des médecins
spécialistes, c'est que, oui, quelqu'un peut retirer sa demande à n'importe
quel moment, mais il doit y avoir quand même un processus, parce que le
médecin... On ne peut pas juste recevoir la demande, comme médecin, puis dire :
O.K., vous ne désirez plus l'aide médicale à mourir, donc on va retirer votre
demande. Il faut s'assurer que son désir de retrait est aussi... qu'il a l'aptitude
à consentir au moment où il fait sa demande de retrait. Donc, ça ne peut pas se
faire comme ça. Il y a une petite complexité supplémentaire. Ce n'est pas comme
refaire son testament parce que, par définition, quand tu fais ton testament,
tu es apte à consentir à chaque fois.
Mme Caron : Mais donc ce que
vous dites, c'est qu'il faut refaire… il faudra refaire l'évaluation de son
aptitude.
M. Evoy (François) : Tout à
fait, oui.
Mme Caron : Mais, si la
personne est toujours apte, on ne va pas lui mettre des bâtons les roues pour
retirer ou modifier ce qu'elle veut.
M. Evoy (François) : Non, absolument
pas, non, mais, c'est ça, de donner une contrainte où il faut, justement, aux
quatre ans ou à cinq ans, le refaire, si le patient ne le désire pas, je ne
pense pas que ce soit nécessaire. Je pense que c'est à la demande que ça doit
se faire, puis je pense que la Fédération des médecins spécialistes était tout
à fait confortable avec cette situation-là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Mme
la ministre, rapidement.
Mme Bélanger : La question
est tout à fait pertinente, mais, à 29.11, il est question, justement, là… «Une
personne apte à consentir aux soins peut, en tout temps, retirer sa demande». Puis
là il y a d'autres éléments. Quand on sera là, on pourra reprendre la discussion,
là, parce que... sur le comment, etc., là, c'est vraiment bien indiqué à ce
niveau-là.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Je
sais... Il y a Mme la députée de D'Arcy-McGee qui voulait intervenir aussi.
Mme Prass : Juste vous
mentionner que, lors des consultations, il y a des groupes qui sont venus, qui
ont parlé de cet élément-là et pour dire… Par exemple, il y a des gens qui
peuvent oublier en cours de route qu'ils ont rempli leur demande. Donc, l'idée
de faire la vérification à des années d'intervalle… Premièrement, tu sais, ça
peut être le médecin, justement, qui était présent lors de la rédaction de la
demande qui peut être celui qui fait le suivi. Il y a des façons... Je pense
qu'il y a des façons d'y penser, mais c'est tellement primordial, la question
de la vie. Donc, ce n'est pas parce qu'on prend une décision un jour que ça
tient toujours. Comme on l'a dit, on peut le retirer, on peut le modifier, on
peut oublier. On peut avoir un accident en cours de route qui fait en sorte qu'on
ne se rappelle pas qu'on l'a fait. Je pense que c'est juste important qu'il y
ait plus d'une fois qu'il faut faire la vérification.
Mme Bélanger : …de
l'expérience que j'ai, là, cette décision-là, pour moi, c'est une décision qui
est personnelle. De faire porter la responsabilité sur un médecin ou une IPS
qui peut avoir changé dans sa pratique en cours de route... Supposons que la
personne a eu le formulaire, et tout ça, avec un médecin traitant et que le
médecin traitant s'en va, qui va faire le suivi? Ça fait que, voyez-vous, on
rentre dans une espèce de logistique, là, qui va être très, très difficile
d'application. Puis je pense que, si on allait de l'avant, il faudrait vraiment
aller consulter les médecins pour déterminer la fréquence, mais, je ne le sais
pas, moi, je veux vous entendre là-dessus, là. On ouvre une boîte de... Déjà,
on ouvre une boîte, de mettre des médecins… à leur donner l'obligation de faire
le suivi de tout, ça va être extrêmement compliqué.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Il
reste 30 secondes.
Mme Maccarone : La suggestion
que j'avais c'est… Si on a de la difficulté de l'enchâsser dans la loi parce
qu'on ne veut pas créer une lourdeur… Puis l'exemple que la ministre… elle donne
un terme de... tu sais, un acte notarié pour le testament, par exemple, est
très bon. Est-ce qu'on ne peut pas l'incorporer dans le guide, par exemple? Ça
fait que ça, ce serait peut-être une pratique que nous pourrons mettre... Comme
ça, ce serait plus clair, puis l'ordre va comprendre… ou tous les
professionnels vont pouvoir dire : Bien, ça fait partie d'une pratique que
nous allons mettre à l'oeuvre si ce n'est pas enchâssé dans la loi.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
écoutez, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux au
mardi 25 avril 2023, à 18 h 15, où elle entreprendra un
nouveau mandat. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)