Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Le
mardi 18 avril 2023
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Vol. 47 N° 9
Étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d’autres dispositions législatives
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Intervenants par tranches d'heure
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Labrie, Christine
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Prass, Elisabeth
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Caron, Linda
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Bélanger, Sonia
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Prass, Elisabeth
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Prass, Elisabeth
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Maccarone, Jennifer
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Labrie, Christine
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Bélanger, Sonia
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Lecours, Lucie
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Lecours, Lucie
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Labrie, Christine
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Bélanger, Sonia
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Lecours, Lucie
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Labrie, Christine
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Lucie
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Caron, Linda
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Bélanger, Sonia
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Labrie, Christine
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
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Caron, Linda
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Lecours, Lucie
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Bélanger, Sonia
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Maccarone, Jennifer
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures quarante-neuf minutes)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte.
La commission est, donc, réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant
les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives.
Donc, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Schmaltz (Vimont) est remplacée par Mme Guillemette
(Roberval); Mme Garceau (Robert-Baldwin) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis); et Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) est
remplacée par Mme Labrie (Sherbrooke).
Mémoires déposés
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Donc, avant de débuter, je vais également
déposer deux mémoires, donc les mémoires qui ont été reçus depuis la fin des
consultations particulières. Ils vont apparaître dans le Greffier... en fait,
ils sont déjà dans le site du Greffier.
Remarques préliminaires
Nous sommes maintenant rendus aux
remarques préliminaires, pour lesquelles chacun des membres... chacune des
membres va disposer de 20 minutes pour expliquer ce qu'elles entendent par
l'étude que nous allons entreprendre.
• (9 h 50) •
J'invite, donc, dans un premier temps, la
ministre déléguée à la Santé et aux Aînés à faire ses remarques préliminaires.
La parole est à vous, Mme la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, chers membres de la commission, bien, écoutez, je pense que c'est
un plaisir pour moi de reprendre le travail aujourd'hui après la grande étape
que nous avons traversée ensemble, qui a été vraiment la grande période de
consultations particulières. Puis j'aimerais vous rappeler qu'en fait c'est 37 groupes,
hein, finalement, que nous avons reçus et plus de 60 mémoires. Alors, je
pense qu'il y a eu vraiment un travail important au niveau des consultations
particulières.
Je tiens à souligner aussi que nous avons
réussi, tous ensemble, à s'entendre pour mettre en place un comité d'experts,
et ce comité d'experts, composé de 17 personnes, est coprésidé par M. Maclure
et Me Filion, donc, qui coprésident le <groupe d'experts...
Mme Bélanger :
...et
ce comité d'experts composé de 17 personnes est coprésidé par M. Maclure
et Me Filion, donc, qui coprésident le >groupe d'experts. Il y a un
communiqué qui a été envoyé aussi à la fin... lundi, je crois... non, vendredi
passé, vendredi passé, je m'excuse. Et, depuis que nous en avons fait
l'annonce, le comité d'experts a commencé à siéger, donc ils ont tenu deux
rencontres, le 13 et le 14 avril dernier. Donc, je pense que ce comité
était... tous très enthousiastes de pouvoir participer et réaliser leur mandat.
Donc, on va suivre ça de près.
On entreprend aujourd'hui une étape très
importante, qui est l'étude détaillée, puis j'ai confiance qu'on va réussir à
continuer notre travail de façon diligente, parce que le projet de loi, c'est
un projet de loi qui est important. Alors... Et je veux vous assurer de ma
collaboration tout au long de cette étape importante de l'étude détaillée ainsi
que la collaboration, là, de mon équipe, au besoin.
Alors, vous avez aussi vu que la
proposition, puis je pense que vous avez tous regardé ça de près aussi, c'est
une proposition d'étude par blocs, et donc avec différents thèmes. Il y aura,
en fait, là, 16 blocs avec différents thèmes. On aura l'occasion d'y
revenir peut-être un petit peu plus tard. Alors, je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Alors, j'invite maintenant
la députée de Westmount—Saint-Louis à faire ses remarques préliminaires. À vous
la parole.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour, chers collègues, un plaisir d'être parmi vous ce
matin dans notre commission entièrement féminine. Alors, je tiens à nous
rappeler... Puis merci à monsieur qui nous accompagne, mais les élues,
évidemment, les... Tout à fait, on est entourées par deux personnes masculines
dans notre commission, mais, en tant qu'élue autour de la table, je dirais que
c'est quand même remarquable que c'est une commission entièrement féminine et
je tiens à le mentionner.
Je veux évidemment remercier mes
collègues, la députée de La Pinière et la députée de D'Arcy-McGee, qui
participent aussi, également, dans cette commission, et les collègues du
gouvernement. Et, en particulier, Mme la ministre, je souhaite la remercier
pour son ouverture puis sa preuve d'écoute suite aux demandes que j'avais
faites d'emblée au début. Parce que les gens, ils savent, j'étais vraiment
beaucoup préoccupée par la notion et l'introduction de «handicap» dans cette
loi. Alors, je remercie la ministre et son équipe pour son ouverture de mettre
en place un comité d'experts. Et, évidemment, j'ai hâte de savoir la
composition du forum puis comment le forum va aussi avoir lieu, parce que la
population a hâte de s'exprimer aussi en ce qui concerne l'aide médicale à
mourir puis l'évolution de cette loi qui est fort humaine, très importante.
Alors, la ministre verra aussi... comme
elle a mentionné, l'étude détaillée, c'est une étape très importante dans la
vie d'un projet de loi, puis elle verra aussi la preuve d'ouverture de
l'opposition officielle. On a envie de collaborer, on a envie de faire avancer
cette loi. C'est une loi, évidemment, qui peut être bonifiée comme n'importe
quelle autre loi. Et je répète, chaque fois que je prends la parole, quand on
est au début... on débute un débat en ce qui concerne un projet de loi, que
c'est un projet de loi qui appartient à la société maintenant. Alors, on a un
intérêt d'être à l'écoute de tous les citoyens qui communiquent avec nous. Je
ne sais pas si les collègues ont pris connaissance de tous les commentaires que
nous avons reçus dans le Greffier. Il y a beaucoup d'intérêt, il y a beaucoup
de gens qui font des propositions, il y a évidemment, je pense, un consensus
qu'on entend aussi de la population, que nous sommes prêts à aller vers l'avant
avec une amélioration, un changement de la façon qu'on applique maintenant
l'aide médicale à mourir. Alors, je suis contente de ça, je suis contente
d'entendre la ministre dire que nous avons maintenant 17 groupes qui vont
être chapeautés par Me Filion et M. Maclure en ce qui concerne le
comité d'experts.
Évidemment, on a aussi vu les inquiétudes
de COPHAN et RAPLIQ, qui souhaitent aussi être entendus, alors c'est pour ça
que je présente mes... mon impatience face au forum, de s'assurer qu'eux aussi
vont avoir leur mot à dire, leur participation, qui est importante, évidemment,
puis je sais que tous les collègues sont d'accord avec ceci, ce qui m'amène à
remercier tous les groupes qui ont passé, c'est vrai, 37 groupes qui ont
passé en commission parlementaire, dans les auditions, pour nous aider avec
leurs témoignages, <plusieurs mémoires...
Mme Maccarone :
...tous
les groupes qui ont passé, c'est vrai, 37 groupes qui ont passé en
commission parlementaire, dans les auditions, pour nous aider avec leurs
témoignages, >plusieurs mémoires. Dernière reprise, on n'était pas loin
de 70 mémoires que nous avons reçus aussi. Et sache que, pour tous les
groupes qui sont venus témoigner ou tous les groupes qui nous ont envoyé des
mémoires, qu'on prend ça en considération, ce sera tout lu, surtout parce que
je comprends que la société souhaite aussi bonifier et avoir leur mot à dire en
ce qui concerne cette loi, qui, encore une fois, est très sensible, très
humaine. Puis évidemment, les témoignages que nous avons reçus qui étaient
percutants, très touchants, et nous allons prendre tout ça en considération,
surtout que, quand on parle de l'aide médicale à mourir, on parle d'au-dessus
de 7 000 demandes dans les dernières années, de 2021 à 2022. C'est
quand même 5,1 % des décès au Québec. Alors, ce n'est pas anodin, c'est
important.
Puis ce qui a guidé nos débats jusqu'à
tant que... pour les membres qui ont fait partie... je vois la collègue de
Roberval, avec qui j'ai siégé dans la commission spéciale, ainsi que la
collègue de Soulanges, ce qui a guidé nos débats lors de la commission
spéciale, je pense que c'est les mêmes principes qui nous guident maintenant
aussi lors du débat pour cette loi, c'est la compassion. On souhaite trouver un
consensus, on souhaite avoir une représentation de toute la société. On
comprend que c'est un sujet sensible, mais on souhaite aussi respecter
l'autonomie des gens qui souhaitent avoir accès à l'aide médicale à mourir,
l'autonomie. On souhaite aussi s'assurer que l'aptitude de consentir aux soins
est prise en considération.
Puis, évidemment, je comprends qu'il y a
beaucoup de gens qui anticipent la poursuite de cette loi, parce qu'on parle
beaucoup des demandes anticipées, puis des demandes anticipées qui vont faire
du Québec encore le précurseur à travers tout le Canada, hein, parce qu'on prend
les devants. Puis je pense que les gens vont pouvoir nous regarder pour voir
comment nous élaborons ce sujet et ce débat. Alors, je suis fière d'en faire
partie, hein, parce qu'il y a vraiment une différence entre une demande
anticipée puis la directive médicale anticipée, puis c'est important que la
population comprenne qu'il y a une différence.
C'est sûr, dans l'étude détaillée, on va
parler beaucoup de l'accès aux soins. On a beaucoup entendu, en commission,
lors des auditions, des gens qui parlaient beaucoup de l'aide médicale à vivre.
Alors, la ministre et son équipe peuvent s'attendre que nous aurons peut-être
des amendements en ce qui concerne cet élément, hein, pour s'assurer que
l'environnement des personnes qui souhaitent faire une demande d'avoir accès à
l'aide médicale à mourir, bien, que ce n'est pas en conséquence de leur
environnement qui n'est pas adapté pour eux, surtout pour les personnes qui
vivent avec un handicap ou qui vivent avec une maladie, parce que nous avons
tous le droit de vivre, alors, de s'assurer que ça, c'est pris en
considération.
On a beaucoup parlé de l'évaluation de
souffrance, que ça soit psychique ou physique, contemporaine et anticipée, puis,
ça aussi, on va en parler dans l'étude détaillée.
• (10 heures) •
Troubles mentaux, c'est sûr, je comprends
qu'on a entendu des groupes qui disent qu'ils sont déçus. On a aussi entendu
des groupes qui ont dit qu'ils sont rassurés. Parce que, pour cet élément, il
n'y a toujours pas un consensus, mais je sais que la ministre est au courant.
Puis il y a quand même quelques groupes qui nous ont partagé leurs
préoccupations par rapport à ça, parce que, si on souhaite harmoniser avec les
lois fédérales, on doit anticiper qu'est-ce que nous devons faire, parce que...
à moins qu'on revienne l'année prochaine avec une autre mouture de la loi qui
sera modifiée. On sait que, rendu mars 2024, la loi fédérale, sera mise en
vigueur. Ça fait que le Code criminel sera adapté, où les personnes qui
souffrent des problèmes mentaux vont pouvoir avoir accès à faire des demandes
de l'aide médicale à mourir. Alors, le Québec, malheureusement, on va être en
retard. Ou bien, est-ce que nous avons un intérêt à l'adapter? Est-ce que c'est
quelque chose que nous pouvons aborder dans cette loi malgré que nous n'ayons
pas fait un débat? Mais ça va être important de vider la question en ce qui
concerne cet aspect très important.
Je dirais, le nerf de la guerre,
évidemment, dans cette loi, c'est qu'on ne parle plus de l'état, on ne parle
plus de fin de vie. Alors, la ministre et son équipe peuvent s'attendre que moi
et mes collègues, on va avoir beaucoup de questions en ce qui concerne le
titre, l'utilisation de «soins de fin de vie», parce que ce n'est plus ce qui
est applicable dans cette loi. Là, on parle vraiment d'aide médicale à mourir
et la notion de l'état n'est plus applicable. Alors là, on parle de maladies
graves, on parle d'incurables, on parle de dégénératives, on parle d'inapaisables.
Alors on a <beaucoup de questions...
>
10 h (version révisée)
<17911
Mme Maccarone :
...Alors, on a >beaucoup de questions en ce qui concerne les
moyens de bonifier la loi, de s'assurer que c'est clair, que c'est limpide puis
que la population comprenne aussi comment la loi sera appliquée si on ne parle
plus de l'État. Alors, ça, ça va être important parce que, présentement, pour
moi, en tout cas, j'ai hâte à faire le débat pour l'étude détaillée. Dans le
fond, elle sert de... L'étude détaillée, c'est une partie du processus
législatif que j'adore, j'aime parce que je trouve qu'on rayonne dans notre
façon de collaborer et de s'assurer que les lois qui sont adoptées ici, à l'Assemblée
nationale, sont une vraie réflexion de la société civile. Alors, j'ai hâte à
poursuivre ce segment du débat puis de vie d'une loi, sauf que, comme je dis,
je suis inquiète, là, j'ai... pour moi, ce n'est pas clair, puis je souhaite
que ce soit clarifié.
Aussi, quand on parle des professionnels
compétents, nous avons des amendements à aborder, nous avons quelques
inquiétudes, pour s'assurer que ce soit clair, ça aussi… pas une question d'être
contre que les infirmières praticiennes spécialisées ont maintenant la
possibilité de l'appliquer suite à l'adoption de la loi, mais juste de s'assurer
que ce sera clair dans les lois, que ce soit cette loi ou toutes les lois qui
seront modifiées suite à l'adoption de cette loi, ou dans chaque article, parce
que, quand on dépose une loi, pour le public qui nous écoute, ce n'est pas
seulement cette loi qui sera adoptée, il y a plein d'autres lois qui seront
modifiées en conséquence, incluant le Code civil, la loi actuelle que nous
sommes en train de modifier, la loi sur les actes médicaux, etc. Il y en a
plusieurs qui seront modifiées en conséquence.
Beaucoup de balises que nous avons besoin
en ce qui concerne la demande anticipée, comment est-ce que ça, ce serait géré
à l'intérieur de cette loi, c'est quoi, les balises, comment le faire? On a
entendu beaucoup de recommandations lors des auditions des groupes qui sont
venus témoigner en commission. Alors, on va essayer d'aborder toutes ces
modifications puis toutes ces recommandations puis de s'assurer que ce qui sera
adopté en ce qui concerne les articles dans cette loi sera en réflexion de ce
que nous avons entendu, parce qu'on comprend que c'est complexe, puis il y a
plusieurs points de vue, alors, en espérant qu'on va pouvoir vider la question
en ce qui concerne les demandes anticipées, parce que, comme j'ai mentionné
tantôt, on sera un précurseur pour les autres.
Alors, on aura un intérêt de faire des
choses comme il le faut parce que les autres personnes vont s'inspirer un peu
de nous. Ça fait qu'on veut s'assurer qu'on le fait d'une manière qui est une
réflexion de la société, de leurs besoins, de s'assurer que ce serait
accessible, facile, mais aussi dans le respect de la loi puis les besoins des
gens qui vont appliquer les demandes anticipées. Ça fait qu'on comprend qu'il y
a plusieurs acteurs à l'intérieur de cette question, incluant la tierce
personne de confiance, etc., puis aussi pour que les personnes comprennent que
ce n'est pas exécutoire. Alors, une demande anticipée, ça reste que c'est le
souhait de la personne, mais il y a quand même des règles à suivre. Il y a
quand même un corps professionnel médical qui ont leur mot à dire, alors tous
les professionnels qui vont entourer cette personne pour s'assurer que ça, c'est
pris en considération.
Les maisons de soins palliatifs, je
comprends que, lors de leur passage en auditions, ils ont soulevé quand même
des préoccupations. Sachez que nous sommes sensibles à ceci, de… En tout cas,
en ce qui concerne l'opposition officielle, je comprends la préoccupation. Je
comprends aussi la nécessité de la population de faire suite aussi à un
avancement pour s'assurer que l'application du droit d'avoir accès à l'aide
médicale à mourir, c'est fait d'une façon équitable, mais que nous sommes
sensibles à ceci. Alors, on va essayer d'aborder des amendements pour s'assurer
que toute la population sont à l'écoute puis que leurs préoccupations aussi
sont prises en considération, parce qu'on comprend aussi qu'à l'intérieur de
leur mission, c'est un sujet sensible à aborder, mais on souhaite… partenaires
avec eux.
Je souhaite terminer… à faire mention
encore une fois… parce que j'ai débuté en parlant de l'aide médicale à vivre
puis je veux terminer mes remarques préliminaires avec l'aide médicale à vivre,
parce que, malgré qu'on fait un débat en ce qui concerne un acte final dans la
vie d'un citoyen ou citoyenne, je pense que ce qu'on prône puis ce qu'on
souhaite, évidemment, c'est un accompagnement pour une vie pleine, une vie
remplie, une vie sans douleur, une vie avec un environnement qui est la
réflexion de la personne concernée, pour s'assurer que tous les citoyens et
citoyennes sont traités d'une façon équitable, puis que notre système de <santé...
Mme Maccarone :
...notre
système de >santé est aussi robuste, puis en mesure de s'adapter, puis
de rejoindre les besoins des personnes, surtout les personnes en situation de
handicap qui ont partagé des histoires avec nous en commission qui étaient
préoccupantes, mais de s'assurer que, peu importe c'est quoi, la définition,
que ce soit handicap, handicap neuromoteur ou bien une définition plus large,
que toutes leurs préoccupations puis considérations seront débattues ici, en
commission. Et, encore une fois, j'ai hâte à faire cette étape.
Puis, avant juste de terminer, Mme la
Présidente, je veux juste partager avec vous que j'aurai un amendement, même
quand on commence le débat, sur l'article 1. Je ne veux pas manquer mon
opportunité, avant que la ministre prenne la parole, de vous prévenir que j'ai
l'intention de déposer un amendement tout de suite au début, avant qu'on
commence même l'article 1. Alors, merci, collègues. J'ai hâte à poursuivre
cette mission avec vous en pleine collaboration.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Alors, je laisse maintenant
la parole à la députée de Sherbrooke pour ses remarques préliminaires.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Je suis vraiment contente de retrouver mes collègues pour débuter
l'étude détaillée de ce projet de loi là, contente aussi que le comité
d'experts ait commencé à se réunir pour réfléchir au mandat qu'on lui a confié.
Je remercie, d'ailleurs, mes collègues pour le travail d'équipe et pour la
constitution de ce comité. J'espère que ça pourra nous éclairer pour la notion
de handicap. Je trouve que, jusqu'à maintenant, la collaboration, elle est
excellente sur ce projet de loi là. J'ai senti vraiment beaucoup de pistes de
réflexion très intéressantes pendant les auditions.
Effectivement, on a rencontré de nombreux
groupes. On a reçu de nombreux mémoires. Ce projet de loi là, il est très
important. Moi, j'y vois beaucoup d'avancées positives. J'ai quand même pris
acte d'un certain nombre de préoccupations que je vais vouloir aborder pendant
le cadre de l'étude détaillée. Je pense qu'il y a moyen de bonifier ce projet
de loi là encore plus, mais je le fais vraiment dans un esprit constructif, là,
de collaboration, parce que c'est un sujet qui touche énormément de gens en ce
moment.
Puis je me permets de dire aussi qu'en
parallèle du travail qui est fait ici, en étude détaillée, pour l'accès à
l'aide médicale à mourir, c'est nécessaire de prendre acte de ce qui nous a été
dit sur l'accès aux soins palliatifs, sur les conditions de vie des personnes
qui vivent avec un handicap, et, pour moi, il y a des actions qui doivent être
prises en lien avec ça. Ça se passe en dehors de l'étude de ce projet de loi
là, mais ça doit être fait. C'est des appels vraiment pertinents qui nous ont
été lancés pour mieux répondre aux besoins des gens puis pour vraiment faire en
sorte qu'on parle de libre choix.
Donc, j'espère qu'il y aura des suites à
ces commentaires-là qu'on a entendus de la part de nombreux intervenants qui
travaillent soit dans le milieu des soins palliatifs ou qui vivent avec un
handicap. Donc, je sentais une ouverture de la ministre par rapport à ça, mais
ça va prendre des suites concrètes pour démontrer aux gens qu'on les a bien
entendus et puis pour limiter leurs craintes également par rapport à
l'élargissement, là, de l'accès aux soins de fin de vie. Je vous remercie.
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, est-ce qu'il y a d'autres membres de
la commission qui souhaiteraient faire des remarques préliminaires? Mme la
députée de — je m'excuse — D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci. Donc,
je remercie tout le monde de s'être retrouvés aujourd'hui, puis toutes les
personnes qui ont pu contribuer aux consultations, que ça soit par dépôt de
mémoire ou par leur présence, témoignage. Leurs témoignages, justement, et
leurs opinions vont nous aider à nous alimenter pour améliorer ce projet de loi
qui est d'un sujet très, très humain. Donc, il faut qu'on soit sûrs qu'on ait
une écoute de la population et qu'on soit sûrs de baliser les différents
éléments du projet de loi pour s'assurer que, justement, on fait de notre mieux
pour protéger tout le monde, on fait de notre mieux pour écouter tout le monde,
et pour s'assurer qu'il n'y a pas de dérive et de dérapage. Donc, je pense
qu'on a tous hâte de commencer l'étude détaillée, puis vraiment mettre, comme
on dit en anglais, «pen to paper», et, comme ça, on peut se mettre au travail
pour s'assurer que le projet de loi qu'on a, la dernière version, soit la
meilleure version pour tous les Québécois. Donc, je vous remercie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Je pense
que la députée de La Pinière a aussi des remarques.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, Mme
la Présidente. Alors, premièrement, merci à toutes les… à tous les groupes et à
toutes les personnes qui sont venus nous rencontrer pour nous éclairer sur la
façon dont ils voient le projet de loi, dont ils voient l'élargissement de
l'aide médicale à mourir. Alors, comme l'a dit ma collègue députée de Westmount—Saint-Louis,
on aborde ce sujet avec compassion. On aborde ce sujet, ce projet de loi, avec
collaboration avec le gouvernement et avec tous nos collègues des oppositions
aussi.
Personnellement, j'ai certaines réserves
dont j'ai déjà fait part. Par exemple, ce <que...
Mme Caron :
...par
exemple, ce >que plusieurs sont venus nous dire, c'est que le droit aux
services et aux soins pour vivre sont encore plus importants pour eux que
l'aide médicale à mourir. Alors, offrons d'abord... assurons-nous de pouvoir
offrir tous les soins, tous les accommodements pour que les personnes puissent
vivre avant de penser à l'aide médicale à mourir. Et j'ai trouvé très
éclairants les témoignages des personnes en situation de handicap qui sont
venues nous dire, pas en ces mots-là, mais presque : Qui êtes-vous pour
juger de notre douleur, de notre souffrance? Et l'un d'entre eux nous a dit que
la plus grande souffrance, c'était le regard des autres sur lui, et qu'il avait
pris comme une grande violence le fait qu'un médecin... que son médecin lui ait
dit qu'il avait toujours l'option d'aide médicale à mourir.
Je pense qu'il faut s'assurer, dans ce
projet de loi là, qu'il n'y ait pas de pressions qui sont exercées sur les
personnes, que ce soient des personnes en situation de handicap que ce soient
des personnes qui ont... qui sont, je dirais, plus vulnérables, comme les
personnes aînées, comme les personnes autochtones aussi. On n'en a pas beaucoup
entendu parler, mais on sait que, même pour les soins... On a vu,
malheureusement, des cas très malheureux où les personnes autochtones n'ont
pas... ne reçoivent pas les soins qu'elles devraient recevoir. Alors, j'imagine
que c'est inquiétant pour eux si l'aide médicale à mourir devient très large,
mais surtout s'il y a des pressions plus ou moins subtiles qui viennent pour
leur dire : Bien, ça, c'est une option, ou bien qu'on offre des soins de
moindre qualité, ou qu'on n'offre pas des soins parce qu'on se dit : Bien,
on peut offrir l'aide médicale à mourir.
Alors, il faut faire vraiment attention
aux populations vulnérables. Là, j'ai mentionné les autochtones, les personnes
en situation de handicap. Il y a aussi les personnes qui sont racisées. Il y a
les personnes en situation socioéconomique défavorable, qui ne pourraient pas,
peut-être, compléter les soins qui sont offerts au public. Alors, il faut
vraiment faire attention. Il ne faut pas... D'après moi, il ne faut pas aller
dans un construit juridique où il faut tout... il faut que tout soit facile de
manière juridique, bien qu'évidemment on ne veut pas compliquer les choses,
mais il ne faut pas que ça se fasse au détriment, d'abord, de tous les soins,
de l'aide à vivre, comme nous ont dit certaines personnes, de l'accès aux soins
palliatifs qui manque. Il y a un manque criant en ce moment. Alors, il faut
mettre vraiment des ressources sur les soins palliatifs avant d'en arriver à
l'aide médicale à mourir.
Bien entendu, une fois que j'ai dit tout
cela, je sais qu'il y a des personnes qui attendent que la loi soit élargie et
je ne voudrais pas non plus qu'on ne leur permette pas de demander l'aide
médicale à mourir, mais il y a vraiment des balises qui s'imposent, une réflexion,
encore, je pense, même, en faisant l'étude article par article, pour bien encadrer
le tout. L'objectif, c'est que l'aide médicale à mourir soit offerte aux
personnes qui le veulent, mais que personne ne subisse plus jamais de pression
subtile ou moins subtile pour se prévaloir de l'aide médicale à mourir.
Alors, j'aurai sûrement des amendements à
apporter durant l'étude article par article. Et, cela dit, je nous souhaite un
bon travail parce qu'on a vraiment une grande responsabilité d'offrir cette
possibilité-là à la population, mais, en même temps, de s'assurer que personne
n'est lésé par cet élargissement de l'aide médicale à mourir. Merci beaucoup.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce que d'autres membres
souhaitent faire des remarques préliminaires à cette étape-ci? Non. Avant de
débuter article par article, est-ce qu'il y a des motions préliminaires? Pas de
motion préliminaire.
Donc, on va débuter. J'ai bien pris note
de votre demande. Par contre, étant donné que la ministre a déposé un plan de
travail, je dois vous demander le consentement. Est-ce que vous voulez
expliquer le plan de travail que vous avez déposé?
Mme Bélanger : En fait,
le plan de travail...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Exactement.
Mme Bélanger : Vous faites
référence, Mme la Présidente, à l'étude par blocs que je pense que l'ensemble
des collègues, là, ont pu regarder. En fait, c'est vraiment une étude par
blocs. On voit, là, 16 blocs. Le premier thème... En fait, l'objectif
d'étudier les articles par blocs, c'est vraiment de les regarder dans une
perspective davantage thématique. Donc, le premier bloc, c'est Retrait de
certaines occurrences au concept «fin de vie». Le deuxième, le bloc 2, Possibilité
pour les infirmières praticiennes <spécialisées...
Mme Bélanger :
...
infirmières
praticiennes >spécialisées d'administrer l'aide médicale à mourir. Donc,
il y a quand même, là, quelques articles à ce niveau-là. Le bloc 3, Constat
de décès, bulletin de décès et avis à un coroner par une infirmière, là aussi,
on retrouve six articles. Le bloc 4, sur la qualification des demandes
d'aide médicale à mourir, un seul article, l'article 13. Le bloc 5, Dispositions
particulières aux demandes contemporaines d'aide médicale à mourir, donc on
parle ici de quatre articles. Le bloc 6 concerne davantage les
dispositions particulières aux demandes anticipées d'aide médicale à mourir, l'article 18.
Le bloc 7 est vraiment en lien avec l'administration de l'aide médicale à
mourir, mais dans les demandes... pour les demandes contemporaines et
anticipées, donc l'article 19. Le bloc 8, c'est vraiment la gestion
de certains refus et des renseignements ou documents en lien avec une demande
contemporaine et anticipée d'aide médicale à mourir. Le bloc 9, il s'agit
des fonctions particulières du conseil des médecins, dentistes, pharmaciens et
des directeurs des soins infirmiers. Le bloc 10, les fonctions
particulières au Collège des médecins et à l'Ordre des ingénieurs du Québec. Le
bloc 11, le groupe interdisciplinaire, bloc 12, les maisons de soins
palliatifs, le bloc 13, la Commission sur les soins de fin de vie, et le bloc 14,
Dispositions diverses, bloc 15, le Registre des directives médicales
anticipées et des demandes anticipées d'aide médicale à mourir, et, pour
terminer, le bloc 16, qui sont les dispositions transitoires et finales.
Donc, vraiment, une étude, là, par blocs.
Et, naturellement, tout ce qui concerne la notion de handicap neuromoteur sera
traitée au moment, là... selon l'évolution des travaux du comité d'experts et
la suite des consultations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup, Mme la ministre, pour ces explications.
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour que nous puissions étudier blocs... au
lieu d'article par article, un bloc à la fois?
Mme Maccarone : …consentement
de ma part, Mme la Présidente, mais je veux juste faire mention que, suite à
notre règlement, article 245, nous, nous souhaitons évidemment faire notre
étude article par article, alinéa par alinéa, et je ferais une demande à Mme la
ministre. On commence à être habitués de faire des travaux bloc par bloc, puis,
étant donné que c'est un projet de loi… dont nous travaillons vraiment en
collaboration, s'il y a des amendements que la ministre sera à l'aise de
déposer dès le départ, pour nous, comme vous le savez, nous n'avons pas les
mêmes ressources que le gouvernement puis ça nous aidera énormément,
évidemment, de pouvoir prendre en considération les amendements qui suivront,
surtout si on le fait bloc par bloc, comme ça, nous pouvons faire la lecture… pas
nécessairement chaud, au moment qu'ils seront déposés. Ça nous aiderait
beaucoup.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, c'est bien noté. Nous allons, donc, procéder par
blocs, article par article, alinéa par alinéa. Merci beaucoup. Donc, le plan de
travail que nous venons de... sur lequel nous venons de prendre connaissance
est sur Greffier. Alors, vous allez pouvoir travailler avec ce bloc de
travail... ce plan de travail. Nous allons, donc, commencer avec l'article 1,
mais, Mme la députée, vous avez manifesté l'intention de déposer un amendement
avant le premier article.
• (10 h 20) •
Mme Maccarone : Oui,
tout à fait, et je crois que c'est disponible pour les collègues sur le
Greffier.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il est également disponible sur le Greffier.
Mme Maccarone : Alors,
je fais la lecture, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, faites-en la lecture.
Mme Maccarone : Article 0.1.
Le projet de loi est modifié par l'insertion, avant l'article 1, de
l'article suivant :
0.1. La Loi concernant les soins de fin de
vie est modifiée par l'ajout, avant l'article 1, de l'article suivant :
«0.1 Toute personne a le droit de recevoir
les soins [de] services requis par son état.»
C'est directement en lien, Mme la
Présidente et chers collègues, à ce que nous avons entendu en commission, à
maintes reprises, des gens qui disaient que des personnes qui souhaitent avoir
accès à l'aide médicale à mourir ne devront pas faire cette demande suite à un
manque de services, suite à leur environnement… alors de s'assurer que les
services… que ça soit services de santé, services sociaux, que tout soit
disponible pour cette personne, alors pour s'assurer qu'évidemment on retourne
toujours à la notion d'aide médicale à vivre, parce que je pense que c'est ça
que nous prônons ici, en cette commission, malgré qu'on comprend qu'il y aura
un continuum de soins pour les personnes qui souhaitent <avoir…
Mme Maccarone :
...qui
souhaitent >avoir accès à l'aide médicale à mourir. Mais évidemment il
ne faut pas que l'aide médicale à mourir devienne la solution pour apaiser une
souffrance que les personnes vivent en ce qui concerne le… parce qu'on comprend
que, quand on a entendu aussi les personnes en situation de handicap en
particulier, qui disaient que leur environnement n'est pas nécessairement
adapté, que ce soit un manque d'accès au transport adapté, par exemple, ou un
manque d'accès aux soins, un manque d'accès aux professionnels, un milieu qui
n'est pas adapté, qui leur empêche de vivre pleinement…
Alors, on souhaite s'assurer que cette
notion est prise en considération tout de suite, même avant qu'on commence à
faire le débat des autres articles. Je pense que notre vision, ce qu'on
souhaite apporter, c'est qu'on a pris ça en considération puis qu'on… C'est
parce qu'on sait que c'est une demande finale dans la vie d'une personne. On
voulait donner le ton, dans le fond, à cette loi, de dire qu'on a pris ça en
considération. Puis ce qu'on souhaite vraiment, c'est de dire aux personnes qui
vont faire des demandes qu'on a pris ça en considération que l'accès aux soins…
de s'assurer que leur environnement est une réflexion d'une vie qui peut être
réussie malgré la maladie qui vient avec, peut-être, ou la souffrance dont ils
sont en train de subir…
Alors, voilà, Mme la Présidente, la
présentation de l'amendement en question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Est-ce
que c'est possible qu'on puisse suspendre pour pouvoir discuter puis de prendre
connaissance…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Le temps de prendre connaissance de l'amendement?
Mme Bélanger : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 23)
(Reprise à 10 h 27)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend, donc,
ses travaux. Nous en étions au dépôt d'un article 0.1 par la députée de Westmount—Saint-Louis,
d'un amendement ajoutant un article 0.1, et le temps de parole était rendu
à Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Mme
la Présidente, je comprends bien l'intention de la députée de déposer cet
amendement. Je pense qu'on... Ça fait partie de beaucoup de nos discussions
dans les travaux, mais, d'entrée de jeu, je veux vous dire que je ne serai pas
en faveur, et pourquoi je ne suis pas en faveur, c'est que, dans la loi sur la
santé et services sociaux, à l'article 5, il est écrit que «toute personne
a le droit de recevoir des services de santé et des services sociaux adéquats
sur les plans à la fois scientifique, humain et social, avec continuité et de
façon personnalisée et sécuritaire». Donc, la loi sur la santé et services
sociaux amène un article de fond extrêmement important par rapport au droit de
recevoir des soins et services, là, requis par l'état de la personne. Alors,
comme c'est déjà inclus dans la loi sur la santé et services sociaux, je ne
suis, donc, pas en faveur de cet amendement.
L'autre élément aussi, et, si les députés
sont d'accord, on pourrait éventuellement, selon le souhait, donner la parole à
Me Bérubé… vous expliquer aussi que, dans le projet de loi, à l'article 5...
à l'article 4, il y a aussi un chapitre complet sur le droit des personnes
relatif aux soins de fin de vie, donc, et je pense qu'on peut regarder ensemble
cet article-là qui va dans le même sens de la proposition de l'amendement.
Donc, je ne suis pas en faveur, donc, d'aller de l'avant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Souhaitez-vous donner la parole… J'ai besoin du
consentement.
Mme Maccarone : ...je
souhaite prendre la parole juste…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui? O.K., parfait. Alors, allez-y, Mme la députée.
Mme Maccarone : Ça va peut-être
changer mes remarques, je ne le sais pas, ça fait que… Il me semble, je ne suis
pas la seule à penser que cet amendement est nécessaire évidemment parce que
c'est le Dr Lussier aussi, quand il est passé en commission, il a fait
référence à cette nécessité. Puis la raison pour ça, c'est parce que, malgré
que j'entends ce que la ministre a dit, oui, j'avoue qu'il y a quand même un
article dans la loi qui dit que les gens devront avoir accès, mais ça reste que
ce n'est pas le cas actuel. Puis on a entendu aussi en commission qu'il y a
beaucoup de gens qui ont dit… qui sont en situation de handicap, qui se font
offrir l'aide médicale à mourir à cause de leur environnement.
• (10 h 30) •
Alors, c'est pour ça qu'on pense que ça va
être important de faire la mention. Ce n'est même pas redondant parce que ce
n'est pas fait de la même façon que c'est écrit ailleurs. Alors, on se base
aussi sur les experts qui nous disent qu'on a quand même un besoin de modifier,
parce que «toute personne a le droit de recevoir», ce n'est pas exactement le
même sens de ce qu'on dit ici, au début, parce que, là, avant de même offrir
l'aide médicale à mourir, ce qu'on souhaite que les gens comprennent, c'est
qu'on leur offre aussi tous les autres soins, «le droit de recevoir», oui, mais,
ici, le sens, c'est de s'assurer qu'il y a quand même un prérequis.
Peut-être, il y a une manière de le modifier.
Nous ne sommes pas des légistes. On fait notre possible pour s'assurer que les
amendements qu'on vous propose sont une réflexion du sens que nous souhaitons
voir dans cette loi. Alors, nous sommes prêts à parler de, peut-être, une
modification du sens, de la façon... du libellé pour s'assurer que c'est une
réflexion de ceci. Ça fait qu'encore une fois je l'ai devant moi aussi, «toute
personne a le droit de recevoir des services de santé et [...] services sociaux
adéquats», mais ça reste qu'on veut éviter ce que nous avons entendu que je
pense qui a frisé nos cheveux un peu, surtout tous les professionnels qui ont
passé aussi, qui ont dit : Oh! on a été surpris d'entendre ça. Ça fait que...
Est-ce qu'il y a une manière, <peut-être, de le modifier…
>
10 h 30 (version révisée)
<17911
Mme Maccarone :
...est-ce qu'il y a une manière, >peut-être, de le modifier
pour que c'est une réflexion de cette notion de s'assurer, avant qu'on offre l'aide
médicale à mourir... qu'on s'assure qu'on a offert l'aide médicale à vivre? C'était
ça, le sens de cet amendement, encore une fois, de s'assurer qu'on débute avec
ça, de ne pas nier ce qui est déjà dans la loi. Ce qui est déjà dans la loi, on
est entièrement d'accord puis on souhaite la garder. Mais, pour moi, ce sens-là
est manquant. Alors, avant de, peut-être, entendre les avocats là-dessus, c'était
ça, le sens qu'on voulait accomplir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que vous voulez répliquer, Mme la
ministre?
Mme Bélanger : En fait,
j'ai bien compris, là, l'explication, mais, quand on arrive au niveau de l'écriture
des lois, d'aller avec des portions... On n'est pas en train de refaire la loi
sur la santé et les services sociaux non plus, ici. Ça fait que c'est un peu l'appréhension
que j'ai. Ce n'est pas sur l'intention, je comprends l'intention. Mais
peut-être qu'on pourrait reprendre cette intention-là — je vais
parler d'intention, à ce... actuellement — puis l'envisager dans d'autres
articles de notre projet de loi. Mais je ne mettrais pas de préambule, parce qu'il
y a une loi qui est forte, au Québec, qui est la loi sur la santé et les
services sociaux, qui prévoit, justement, l'ensemble des situations. Alors
donc, voilà, je pense que, si... On peut continuer, sinon peut-être qu'on pourrait
compléter la discussion, ma proposition, avec Me Bérubé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Je pense que,
même si ça existe déjà dans la loi, c'est primordial que ça soit réitéré dans
ce projet de loi. Ça, ça va encadrer le processus et la façon dont les médecins,
les... ceux en soins de santé vont procéder pour l'aide médicale à mourir.
Donc, il est important, vraiment, je pense, de le réitérer, c'est primordial. C'est
tout un principe qui doit être celui qui guide, justement, la façon de faire
quand on parle de l'aide médicale à mourir. Donc, autant que ça soit dans une
autre loi, je pense que c'est important de réitérer le principe, ici, compte
tenu de la sensibilité de l'enjeu.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la
députée de Sherbrooke?
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Je comprends puis je partage l'intention de ma collègue par
rapport à son amendement. Par contre, je trouve que la façon dont c'est écrit
dans la loi sur la santé et les services sociaux, c'est plus détaillé,
notamment parce qu'il y a d'autres articles qui parlent aussi du droit d'être
informé, par exemple, de l'existence de services. Ça m'apparaît beaucoup plus
complet à cet endroit-là. Donc, je ne sais pas si c'est possible, peut-être le
collègue de la ministre pourrait nous répondre, à savoir est-ce qu'il y a moyen
de référer à ce qui est écrit dans le détail dans la loi sur la santé et les
services sociaux, à l'intérieur du projet de loi qu'on travaille, question de
réitérer ces droits-là qui sont importants. Mais, moi, la mention qui est
proposée dans l'article, ici, même si je partage l'intention, je trouve qu'elle
n'est même pas suffisamment détaillée, en fait, pour tout ce qu'il faudrait
rappeler comme droits. Donc, je préférerais, à la limite, qu'on fasse une
référence aux droits qui sont explicités beaucoup plus longuement dans la loi
sur la santé et les services sociaux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Avant de donner la parole, j'ai besoin d'un
consentement.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. J'aimerais que vous mentionniez votre nom et
votre titre, s'il vous plaît.
M. Bérubé (Mathieu) : Alors,
bonjour. Mathieu Bérubé. Je suis avocat pour le ministère de la Justice,
affecté au ministère de la Santé et des Services sociaux.
Comme il a été précisé par la ministre
tout à l'heure, effectivement, l'article 4 est au même effet, là, l'article 4
de la Loi concernant les soins de fin de vie est au même effet. Ici, il faut
toujours se placer dans le contexte de la loi qu'on étudie, il s'agit de la Loi
concernant les soins de fin de vie. Donc, forcément, ici, l'article 4 prévoit
qu'une personne dont l'état le requiert aura le droit de recevoir les soins de
fin de vie. L'encadrement de ces soins-là est prévu par cette loi-ci. Tout
autre service de santé ou services sociaux, comme il était fait mention tout à
l'heure, est encadré par la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. Chacune des lois doit s'interpréter les unes avec les autres, c'est un
concept qui est normalement respecté et qui s'applique toujours.
Bref, ceci étant dit, comme on l'a dit
aussi tout à l'heure, les articles 4 et suivants, 5 principalement, de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux, encadrent spécifiquement
l'offre de services de santé et de services sociaux qu'ont droit tous citoyens
au Québec, ce qui fait en sorte, ici, que l'amendement n'amène pas une plus-value
nécessaire au projet de loi actuel, plutôt que de répéter ce qui est prévu dans
l'autre loi, qui s'applique, par ailleurs.
J'ajouterais également : cette
loi-là, la Loi sur les services de santé et les services sociaux, dispose de
certains mécanismes, aussi, qui permettent aux usagers, donc les personnes qui
reçoivent des services de santé, de voir leurs droits respectés. Là, on parle
des comités des usagers, il y a un processus de plaintes, etc., également,
aussi, qui est mis en place, ce qui fait en sorte que c'est bien encadré, à l'heure
<où on se parle...
M. Bérubé (Mathieu) :
...
qui est mis en place, ce qui fait en sorte que c'est bien encadré, à l'heure >où
on se parle.
L'autre élément que je voudrais attirer
votre attention, qui est plus accessoire, en prévoyant un amendement juste
avant l'article 1, dans la Loi concernant les soins de fin de vie, on se
retrouve dans le chapitre I... ou le titre I, là, vous m'excuserez, bref...
oui, le titre I, qui porte sur l'objet de la loi. Ce n'est, donc, pas les
droits comme tels des personnes, relatifs aux soins de fin de vie. Ces
droits-là feront l'objet du chapitre II... du titre I ou II, bref, de
la loi... oui, effectivement, du titre II. Alors, déjà, l'emplacement, en
fait, comme tel, de l'amendement ne serait pas nécessairement à la bonne place.
Mais, une fois que ça, c'est dit, il n'est pas nécessaire de l'ajouter non
plus. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, maître. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme
la députée de... Je ne sais plus qui a levé la main en premier, mais je vais
vous laisser la parole.
Mme Maccarone : Merci.
Merci, Me Bérubé, pour les explications. Comme vous le savez, l'opposition, on
a un devoir d'être créatif, des fois, alors, d'où l'importance de faire notre
recommandation tout de suite. Comme j'ai dit, nous sommes preneurs pour des
recommandations, aussi. Si ce n'est pas le bon endroit, est-ce qu'il y a un
autre endroit où nous pouvons faire une précision? Même Me Bérubé a dit que,
normalement, c'est appliqué, mais d'où mon intérêt de vouloir aborder une
modification à ce sujet.
Parce que moi, j'ai des craintes de ce que
nous avons entendu. Puis je sais que la ministre, elle est d'accord, si on a un
moyen de faire suite avec la demande que nous avons entendue, que... de
s'assurer que les personnes qui font une demande d'avoir l'accès à l'aide
médicale à mourir, malgré leur état, se font offrir les soins de vie. Ça fait
que... Je pense que c'est ça.
Puis je comprends, ici, on a le droit de
recevoir, mais j'ai eu l'impression que ce n'est pas le standard,
nécessairement, qu'ils se font offrir ces soins-là. Ça fait que, quand une
personne lève la main d'eux-mêmes, qu'ils disent : Peut-être que je suis
rendu à un point où ma souffrance est si grave puis inapaisable et je souhaite
avoir accès à l'aide médicale à mourir, de s'assurer aussi que c'est écrit dans
la loi qu'on a vraiment tout fait pour faire un accompagnement de cette
personne puis qu'on a vraiment offert tous les soins possibles à eux avant de,
même, poursuivre.
Pour moi, ça... Puis je ne suis pas
avocate. Ça fait que, pour moi, ce n'est pas écrit d'une façon claire et
limpide, pour moi, que cette compréhension est commune pour tout le monde, de
dire qu'on a le droit de recevoir. Mais ce n'est pas nécessairement ce qui est
fait sur le terrain. Puis on a une responsabilité d'offrir, je pense que c'est
peut-être ça, la notion.
Puis, comme je dis, si ce n'est pas la
bonne place, si ce n'est pas le bon libellé, j'entends ce que la collègue de
Sherbrooke, elle dit, on est ouvert à modifier, si ce n'est pas ici, si ce
n'est pas bien écrit. Mais, le sens de ceci : Est-ce que nous pouvons
peut-être suspendre l'article puis le mettre ailleurs, pour le reprendre, pour
donner la chance à l'équipe de la ministre de trouver une solution à ceci? On
est très ouvert. Ce n'est pas une question de vouloir retarder le progrès puis
les travaux, mais je pense que la notion de ce que nous sommes en train de
faire est très importante.
Puis évidemment on aurait voulu que ça...
on débute la loi avec cette notion, pour que les gens comprennent que, même si
nous sommes arrivés là, bien, on a vraiment pris en considération tout votre
environnement, tout l'accès aux soins et services sociaux, avant que vous
veniez à prendre cette décision qui est très importante. Une question
d'éthique, peut-être. Tu sais, c'est cette notion, pour nous, qui est
importante. Alors, on est ouvert à penser à, plus tard, une autre place dans la
loi. Ce n'est pas juste nous, là, on a été aussi beaucoup inspirés par Dr
Lussier, qui a fait pousser la réflexion que, peut-être, on a une
responsabilité d'apporter un amendement. Voilà.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Bélanger : En fait,
bien, je pense qu'il y avait...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais revenir après.
Mme Bélanger : Alors,
écoutez, bien, comme... je reviens, là, sur l'idée, l'intention. Et je comprends
qu'on a tous eu... on a tous cheminé, dans nos consultations particulières,
puis on a retenu cet élément-là qui est fondamental. Comme Me Bérubé l'a
expliqué, ici, on est dans l'objet de la loi, ça fait que ce n'est pas
l'endroit pour mettre cet élément-là.
Moi, ce que je propose, puis je ne sais
pas comment le faire, là, pour que ce soit... c'est de retenir, dans le fond,
cet amendement et de voir à le mettre ailleurs, dans le projet de loi, dans
différentes dispositions. Nos équipes juridiques pourront nous guider à ce
niveau-là. Et on pourrait le <mettre...
Mme Bélanger :
...
Nos équipes juridiques pourront nous guider à ce niveau-là. Et on pourrait le
>mettre davantage dans ce qui concerne davantage les dispositions
générales ou les droits des personnes relatifs aux soins de fin de vie. Et, à
ce moment-là, même le libellé, là, dépendamment dans quelle section on le met,
on pourra le retravailler ensemble. Mais, pour le moment, je ne l'inclurais pas,
là, du tout dans l'objet de la loi, mais je le garderais comme un élément à
considérer dans nos travaux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la députée de Sherbrooke. Ça va?
Mme Labrie : ...ce que
j'ai entendu, moi, répond à mes questions. Tu sais, dans le fond, ce qui va
être important, c'est de s'assurer que tous les droits qui sont prévus dans
l'autre loi, puis il y a plusieurs articles assez détaillés à cet effet-là,
qu'ils soient bien connus puis bien compris comme étant des droits inclus dans
les soins de fin de vie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Merci beaucoup. Il y a, donc, deux possibilités :
soit qu'on met aux voix l'amendement ou qu'on le suspend. Mme la députée.
Mme Maccarone : Évidemment,
je souhaite qu'on suspende, jusqu'à tant qu'on arrive à un moment... Je
comprends que, peut-être, vers l'article 4, c'est peut-être là où les
légistes feront une recommandation. Puis, rendu là, bien, peut-être, on pourra
revenir pour voter sur cet article en question. Mais ma préférence, ce serait
de suspendre pour voter lors d'une proposition de Mme la ministre et son
équipe.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai le consentement pour suspendre
l'amendement?
Mme Bélanger : On va
suspendre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, l'amendement qui introduit l'article 0.1 est
suspendu. Nous allons, donc, poursuivre notre travail. Je vais, donc, prendre
en considération dans le bloc... dans le bloc 1, l'article 1. Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui.
Alors, l'article 1 de la Loi concernant les soins de fin de vie est
modifié :
L'alinéa 1° : par l'insertion, après
le premier alinéa, du suivant :
«De plus, la présente loi permet l'exercice
de certains de ces droits par des personnes qui ne sont pas en fin de vie afin
qu'elles reçoivent des soins de fin de vie lorsque leur état le requiert.»;
Deuxième alinéa : par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «De plus, la présente loi reconnaît»
par «Elle reconnaît enfin».
L'article 1 du projet de loi vise à
actualiser l'objet de la loi afin de refléter que des soins de fin de vie, et
plus particulièrement l'aide médicale à mourir, peuvent être offerts à des
personnes qui ne sont pas en fin de vie lorsque leur état le requiert. L'objet
de la loi deviendrait ainsi conforme aux conclusions rendues dans la décision
Truchon, laquelle a rendu inopérant le critère de fin de vie prévu dans la loi.
D'autres modifications sont proposées par le projet de loi afin de donner suite
à ce jugement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, oui.
Mme Maccarone : Évidemment,
j'ai des questions puis je souhaite que ce serait clarifié pour moi de...
Pourquoi qu'on garde la notion de fin de vie? Parce que, là, on ne parle plus
d'état, on parle de l'accès à l'aide médicale à mourir pour des personnes qui
ne sont plus dans cet état de fin de vie. Alors, je questionne pourquoi qu'on
ne change pas le titre puis pourquoi la notion reste. Puis je vous dis
d'avance, ça va faire partie... si ce n'est pas réglé maintenant, ça fait
partie de toutes mes questions pour ce bloc en entier. Puis je vais revenir à
la charge à chaque fois, parce que, pour moi, ce n'est pas clair. Tu sais, en
anglais, on dit : «You can put lipstick on a pig, but it's still a pig», ça
fait que, pour moi, c'est un peu ça. Alors, pourquoi ne pas l'adresser tout de
suite? Est-ce que c'est un choix politique?
Parce que, pour moi, pourquoi on... selon
moi, je pense qu'on devrait juste le nommer, quoi qu'il soit, c'est l'aide
médicale à mourir, on ne parle plus de fin de vie. L'état n'est plus traité
dans la loi, lorsque ce serait adopté. Alors, pour moi, c'est mêlant. Surtout
que, si on fait une recherche dans cette loi, à 52 reprises, on fait référence
à «aide médicale à mourir». Alors, il me semble, ce serait plus clair si on
commence dès le début, article 1, à faire référence à ceci puis enlever la
notion de l'état, parce que ce n'est plus «soins de vie»... «soins de fin de
vie». Pour moi, c'est une incohérence. Et je ne veux pas que ça soit flou. Je
pense que ça va être important que ce soit clair, encore une fois, limpide, que
tout le monde comprend où nous sommes rendus. Encore une fois, c'est une
question d'harmoniser à quelques reprises avec le cadre législatif fédéral.
Mais, si on garde la notion de fin de vie, cet état-là, ce n'est plus
applicable.
Alors, pour moi, je souhaite avoir une <compréhension
de...
Mme Maccarone :
...
état-là, ce n'est plus applicable.
Alors, pour moi, je souhaite avoir une
>compréhension de pourquoi on garde ceci. Puis est-ce qu'on a un moyen,
peut-être, de le modifier? On peut déposer un amendement, tu sais, mais c'est
plus une question, avant de même penser d'aller vers ceci, de comprendre
pourquoi on a décidé de le garder. Et est-ce qu'il y a aussi une marge
d'ouverture pour que ça soit plus clair?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Bélanger : En fait,
je vais avoir besoin de voir précisément qu'est-ce que vous... J'ai un peu de
difficulté à suivre, là, dans le fond, le raisonnement. Qu'est-ce que vous
souhaitez modifier, là, dans le texte qui est sous les yeux, là?
Mme Maccarone : Ce que
je souhaite modifier, c'est enlever la notion de fin de vie.
Mme Bélanger : Enlever
la notion de fin de vie?
Mme Maccarone : Oui. Si,
mettons... Exemple, si j'avais un amendement à déposer, ce serait d'enlever
en... Parce que, je comprends, on enlève «en fin de vie», «des soins de fin de
vie». Pour moi, ce n'est pas une fin de vie. C'est pour ça, tu sais, pour moi,
je trouve que ce n'est pas clair. Je comprends qu'on fait une modification, on
n'est plus en fin de vie, puis la nuance, c'est qu'on propose de faire des
soins de fin de vie. Mais ce n'est pas une fin de vie, nécessairement, pour
moi, c'est quelqu'un qui fait une demande de l'aide médicale à mourir. Ce n'est
pas une personne qui est en fin de vie. On ne parle plus de l'état. Puis pour
moi, je trouve que ce n'est pas clair. Alors de s'assurer qu'on a vraiment une
clarté.
Puis, étant donné qu'on fait référence, à
maintes reprises, à l'aide médicale à mourir, pourquoi ne pas, d'emblée,
commencer à utiliser cette terminologie puis de ne plus parler de fin de vie? Je
comprends que l'acte... avoir accès à l'aide médicale à mourir, c'est un acte
dans un continuum de soins. Je serais plus à l'aise d'utiliser, même, le
libellé du continuum de soins, mais de faire référence à l'aide médicale à
mourir et non de soins de fin de vie. Parce que je trouve que ce n'est vraiment
pas clair, pour moi, c'est... Je pense qu'il va y avoir une interprétation, par
les gens, qui ne sera pas claire, malgré que... Je comprends que ce n'est pas
le sens de ce que souhaite le législateur, et je comprends tout ça, là, je ne
suis plus une jeune députée, je ne peux plus dire que je ne comprends pas. Ma
recherchiste dirait que je ne suis plus bébé, là, là, je suis rendue
adolescente. Mais, malgré ça, je souhaite avoir une clarté. Pour moi, je trouve
c'est... si on ne fait pas mention à l'aide médicale à mourir, il y a quelque
chose qui est manquant, pour moi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, je
pense qu'on va devoir discuter, parce que je veux être certaine de voir le
texte, là. En fait, là, j'ai lu, en fait, les modifications, mais je veux
regarder l'ensemble du texte.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Souhaitez-vous une suspension?
Mme Bélanger : Oui.
Mme Maccarone : Juste
avant de suspendre, pendant que la ministre va parler avec son équipe, c'est
aussi la notion dans le titre. Ça fait qu'encore une fois, je vous démontre
toutes mes cartes, le titre, pour moi, du projet de loi... puis je sais qu'on
vote là-dessus à la fin de tout le processus de l'étude détaillée, mais, pour
moi, ça va en partie de ça. Là, on ne parle plus de soins de fin de vie. Pour
moi, c'est vraiment «aide médicale à mourir». On va appeler un chat un chat,
pour que ça soit clair. Parce que la notion de l'état, ce n'est plus dans le
débat, pour nous. Vraiment, on fait une évolution. Alors, si on fait une
évolution, bien, faisons-le puis comme il le faut.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 49)
(Reprise à 10 h 57)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux.
Juste avant de débuter, je veux juste
rappeler que vous vous adressez... ça va superbien, on va continuer comme ça,
juste vous rappeler de vous adresser à la présidence pour que je puisse aussi
gérer les micros et je voie aussi l'ensemble des gens qui veulent intervenir.
Merci beaucoup. La parole est à vous pour la réplique.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, nous avons discuté de cet élément, et, dans le fond, ce que je
saisis, c'est que la notion d'aide médicale à mourir puis la notion de retrait,
d'être en fin de vie, là, posent, je dirais, certaines interrogations. Et
j'aimerais que Me Bérubé revienne sur l'aspect légal de certains éléments, puis
par la suite je pourrai compléter mon information.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé, la parole est à vous.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Donc, sur le retrait de certaines occurrences aux critères de fin de vie, comme
il a été mentionné d'emblée... du commentaire de l'article 1, l'idée, ici,
c'est vraiment de retirer, dans la loi, le critère de fin de vie lorsqu'il
s'appliquait, avant qu'il ait été invalidé par les tribunaux, comme condition
pour obtenir l'aide médicale à mourir.
Maintenant, revenons sur le concept de
soins de fin de vie. Effectivement, ce ne sont pas des soins offerts à des
personnes, dans tous les cas, en fin de vie. On parle de soins de fin de vie,
puis là je vous renvoie ici à l'article 3 de la Loi concernant les soins
de fin de vie, qui prévoit une définition de ces soins-là au paragraphe 3°.
Donc, ces soins de fin de vie là, ça comprend, oui, l'aide médicale à mourir,
mais ça comprend également les soins palliatifs, qui, eux, sont offerts à des
personnes en fin de vie.
Donc, le concept de soins de fin de vie
est, pour nous, toujours applicable et pertinent, malgré le fait que la
condition d'être en fin de vie ne s'applique plus à une personne qui souhaite
obtenir l'aide médicale à mourir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci pour
la réponse. Je me permets de soulever quand même que, par rapport aux soins
palliatifs, ça nous a été nommé que ces soins-là, on ne devrait pas se limiter
à les offrir aux personnes qui sont en fin de vie. Est-ce que vous avez une
réponse par rapport à ça?
M. Bérubé (Mathieu) : C'est
peut-être un peu plus clinique, mais, à ma connaissance, des soins palliatifs
qui ne seraient pas offerts à des personnes en fin de vie, c'est possible, là,
mais ce n'est juste pas le régime des soins de fin de vie qui s'applique. On me
fait signe que oui.
Mme Labrie : O.K. Donc,
c'est encadré par une autre loi que celle-ci. Quelqu'un qui... Parce qu'on nous
a nommé un exemple, par exemple, de quelqu'un qui avait le cancer, qui a reçu
des soins palliatifs, mais, après, qui s'est remis de son cancer, là, qui n'est
pas... qui n'en est pas décédé, normalement.
M. Bérubé (Mathieu) : À
mon sens, ça fait partie, en fait, de l'offre générale des services de santé et
des services sociaux, qui est, elle, encadrée par la Loi sur les services de
santé puis les services sociaux.
Mme Labrie : Donc, les
soins palliatifs peuvent relever de deux lois différentes?
• (11 heures) •
M. Bérubé (Mathieu) : ...de
la personne à qui on les offre, tout à fait.
Mme Labrie : O.K.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce
qu'il n'y a pas un autre moyen... J'entends ce que Me Bérubé partage avec nous
puis, tu sais, je suis en train de lire le troisième paragraphe de l'article 3,
là, les soins de fin de vie. On n'a pas un autre moyen de changer le libellé
pour qu'il se... Parce qu'honnêtement, pour moi, ce n'est pas clair, j'ai
vraiment l'impression qu'on est en train de parler de quelqu'un... de son état.
Alors, le libellé, pour moi...
Puis, encore une fois, je reviens à non
seulement le titre de ce projet de loi, mais le titre, aussi, de la loi de
soins de fin de vie. Ce n'est pas nécessairement quelqu'un qui est en fin de
vie. C'est pour ça, pour moi, je dirais, ce n'est vraiment pas clair. Pourquoi
pas, si on souhaite harmoniser aussi avec le cadre législatif au niveau
fédéral, qui ne parle pas de soins de fin de vie, il parle de l'aide médicale à
mourir, parce que ce n'est pas une personne qui est en fin de vie... C'est pour
ça, pour moi, ça ne correspond pas.
Puis je suis désolée si c'est parce que
j'ai de la <misère à comprendre ce que nous souhaitons faire...
>
11 h (version révisée)
<17911
Mme Maccarone :
...ça ne correspond pas. Puis je suis désolée si c'est parce que j'ai
de la >misère à comprendre ce que nous souhaitons faire, mais, si on
continue à utiliser «soins de fin de vie» et non utiliser la terminologie d'«aide
médicale à mourir», pour moi, c'est incohérent, pour utiliser le mot de ma
collègue de D'Arcy-McGee, c'est incohérent, parce que j'ai l'impression qu'on
donne une impression à la population qu'on parle vraiment de fin de quelqu'un,
de son état. Mais ce n'est vraiment plus l'état, Mme la Présidente, là, on
parle vraiment des personnes en situation de handicap. Quand on va arriver à
avoir ce débat, ce n'est plus une personne qui vit avec un cancer, stade
quatre, qui va ultimement, malheureusement, décéder à cause de sa maladie. Ce n'est
plus un état. Là, on parle de quelqu'un qui souffre, on n'a même pas une
définition claire. Est-ce que c'est une personne avec un handicap, un handicap
neuromoteur? Mais, pour moi, je trouve que ce n'est pas balisé d'une façon que
ce soit clair si on continue à parler de fin de vie et non de l'acte de faire
une demande de l'aide médicale à mourir. Je souhaite trouver une terminologie
qui est plus claire.
Puis, encore une fois, je reviens... Les
titres, pour moi, on ne parle plus de fin de vie, on parle d'aide médicale à
mourir. Ce n'est pas du tout le même enjeu pour moi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bon.
Écoutez, je pense que c'est important de le soulever, puis je dirais que c'est
important de le soulever au début de nos travaux, O.K.? Ça fait que, donc, ça,
je salue cela, là, parce que c'est vraiment important, il faut vraiment que ça
soit clair.
Au Québec, la loi, son titre, ce n'est pas
juste l'effet du hasard, c'est que les soins de fin de vie... et l'aide
médicale à mourir, depuis 2015, est considérée comme un soin. Puis, d'ailleurs,
un peu partout dans le monde, ils viennent voir, dans le fond, notre programme,
comment qu'on est organisé, notre loi, puis on n'a jamais appelé ça la loi sur
l'aide médicale à mourir, ce n'est pas comme ça que ça a été déposé par le
gouvernement. Ça fait que, ça, je pense que c'est important de le mentionner.
Maintenant, ce que la députée de Westmount—Saint-Louis
mentionne, je pense que c'est important, et là je ne veux pas modifier le titre
de la loi parce que notre loi, c'est vraiment considéré dans une perspective d'un
soin, dans une approche de continuum, dans une approche complète, et ma
proposition serait de suspendre cet amendement-là et plutôt d'introduire, dans
l'objet de la loi, dans le paragraphe 1°, la notion d'aide médicale à mourir. Parce
que c'est vrai que la notion d'aide médicale à mourir arrive plus tard dans le
texte sous d'autres rubriques, et ça permettrait, donc, de dire qu'au Québec,
quand on parle de la Loi concernant les soins de fin de vie, on parle de tout
le continuum des soins de fin de vie, qu'on soit en fin de vie imminente ou
non. Puis là on n'est pas pour commencer à décrire toutes les étapes de fin de
vie, là, parce qu'il y a des gens qui peuvent être en fin de vie pendant
plusieurs, plusieurs mois puis d'autres qui vont être en fin de vie imminent. Mais
la notion d'aide médicale à mourir pourrait... Donc, ma proposition, c'est qu'on
vous revienne rapidement... dans le premier paragraphe, qu'on puisse voir avec
nos équipes, là, comment on peut introduire une phrase pour indiquer tout le
reste qui s'en vient dans tous les articles, qui va venir, d'une certaine
façon, là, je vous dirais, dans... Je ne suis pas juriste, là, mais, dans ma
façon de concevoir comment un texte devrait se faire pour que ça soit
compréhensible, on l'annonce, puis, après ça, naturellement, on pourra en
reparler, comme de l'accès au service, quand ça sera la bonne rubrique, et,
comme l'aide médicale à mourir revient de toute façon, là, dans le projet de
loi un peu partout.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. J'ai, donc, une proposition pour
suspendre l'article 1. Est-ce que j'ai d'autres interventions avant? Mme
la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Oui, merci.
Je pense qu'il faut prendre en compte que, justement, ce projet de loi est une
évolution de la loi qui existe déjà, et, justement, ce qu'on apporte de
nouveau, c'est le fait qu'on n'a pas besoin d'être en fin de vie pour recevoir
l'aide médicale à mourir. Donc, je pense que c'est une question aussi de
reconnaître l'évolution de... linguistique qu'il y a dans ce dossier-là, compte
tenu de la loi fédérale, et, justement, comme on a dit, c'est un nouveau projet
de loi pour mettre à jour celui qui était là avant et, justement, pour amener
de nouveaux raisonnements. Donc, encore une fois, je pense qu'il faut prendre
acte du progrès du dossier, de l'évolution du dossier. Donc, c'est dans ce
sens-là que ma collègue a fait sa proposition d'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui, <Mme la députée de Westmount—Saint-Louis...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
...Oui, >Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste
pour que ça soit clair, je n'ai pas déposé un amendement.
Mme Prass : Ah! excusez,
excusez-moi.
Mme Maccarone : Mais
non, c'est bon, parce qu'on... La ministre aussi, elle a fait référence de
suspendre un amendement. Ça fait que juste pour que les gens qui nous écoutent,
ils comprennent que j'ai fait référence qu'on pourrait, mais on n'a rien de
prêt... On souhaitait aborder plutôt un dialogue pour voir. Ça fait que je
remercie la ministre de son ouverture de continuer la discussion.
Puis je vais renchérir un peu sur le point
de ma collègue de D'Arcy-McGee. On n'est pas les seuls à penser que nous devons
évoluer dans la notion d'utilisation de «soins de fin de vie», parce que, même
dans cet article, ce qui est proposé par la ministre dans l'article 1,
c'est: «De plus, la présente loi permet l'exercice de certains de ces droits
par [les] personnes qui ne sont pas en fin de vie...» Alors, pourquoi ajouter
ça au lieu de juste corriger le tout? Je pense que c'est pour ça que, pour moi,
je trouve que c'est bizarre qu'on ajoute une notion parce qu'on souhaite garder
«soins de fin de vie», de dire que : pas besoin d'être en fin de vie pour
avoir accès. Au lieu de juste, comme je dis, appeler un chat un chat, on
peut-tu juste parler puis faire référence à une loi qui donne accès à l'aide
médicale à mourir au lieu de... J'ai l'impression qu'on est en train de mettre
un pansement sur quelque chose.
Ça fait que, pour renchérir sur ce que la
collègue, elle a dit, dans le fond, ce qu'on souhaite, c'est : on a une
opportunité, on peut-tu juste le corriger comme il faut pour utiliser la bonne
terminologie pour refléter ce que le législateur souhaite que la population
comprenne dans cette loi? Puis, dans cette loi, c'est qu'on ne parle plus de l'état.
Dans cette loi, on parle d'aide médicale à mourir, alors qu'on enlève toutes
les références à «fin de vie», ça, je comprends, puis, évidemment, on va être
pour tous ces articles-là, mais, ici, ce que je trouve mêlant, c'est qu'on
ajoute cette notion de pas besoin d'être en fin de vie au lieu de juste dire :
Regarde, on va le corriger d'emblée. Puis, si on le corrige ici... puis je
serais pour, je vais consentir, si les collègues aussi sont en accord de
suspendre l'article, pour trouver un moyen, mais, si on va faire ceci puis on
va vraiment la corriger comme il faut, encore une fois, quand ça arrive au
moment de voter sur le titre, à la fin de l'étude détaillée, bien, j'espère
qu'on va aussi avoir cette réflexion aussi de parler de... on ne parle plus de
fin de vie, de soins de fin de vie, on parle de vraiment de l'aide médicale à
mourir. Parce que ce n'est plus l'état, là, c'est vraiment autre chose, alors,
juste d'avoir ça dans la réflexion quand on va penser à la prochaine étape de
comment nous allons l'aborder.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Avant de retourner à la ministre,
est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre, donc, vous proposez
de suspendre l'article 1?
Mme Bélanger : De
suspendre l'article 1, puis on va apporter une précision dans le texte, un
amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Alors, la proposition de suspendre est-elle
acceptée?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Parfait. Merci beaucoup. Nous allons, donc,
passer à l'article 2. Mme la ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous souhaitez suspendre?
Mme Bélanger : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va se suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 09)
(Reprise à 11 h 13)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Nous en sommes rendus, maintenant, à l'étude de l'article 2. Mme
la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
Alors :
L'article 2, donc, de cette loi est
modifié :
Au premier alinéa : par la
suppression, dans les paragraphes 1° et 2°, de «en fin de vie»;
Et, en deuxième alinéa : par le
remplacement, dans le paragraphe 3°, de «d'une personne en fin de vie» par «de
la personne».
Alors, le texte proposé ici, peut-être que
c'est plus simple, là, si je le lis, de bien comprendre de quoi il s'agit, dans
l'article 2... en fait, le texte proposé serait le suivant :
«Les principes suivants doivent guider la
prestation de soins de fin de vie :
«1° le respect de la personne et la
reconnaissance de ses droits et libertés doivent inspirer chacun des gestes
posés à son endroit;
«2° la personne doit, en tout temps, être
traitée avec compréhension, compassion, courtoisie et équité, dans le respect
de sa dignité, de son autonomie [et] de ses besoins et de sa sécurité;
«3° les membres de l'équipe de soins
responsable de la personne doivent établir et maintenir avec elle une
communication ouverte et honnête.»
Au niveau des commentaires :
L'article 2, dans le fond, du projet de loi, là, vise à retirer le concept
de fin de vie. On l'a vu, c'est ce qui est retiré dans le texte que je viens de
lire, donc de retirer le concept de fin de vie de l'article 2 de la loi.
Cette modification donne, donc, suite aux conclusions rendues dans la décision
Truchon.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Évidemment,
je reviens à la charge, Mme la Présidente, vous allez me voir venir, mais,
encore une fois, on en revient, avec «soins de fin de vie». Ça fait que je
demande ici, encore une fois, pourquoi qu'on ne fait pas référence à guider la
demande ou la... je ne sais pas si on appelle ça une prestation, mais la
demande d'avoir accès à l'aide médicale à mourir. Ça fait que ça, c'est ma
première préoccupation.
Et je souhaite aussi savoir si c'est ici,
dans cet article, que ce serait bien, la proposition que j'avais faite, le 0.1.
Est-ce que ça peut être ici que nous pouvons aborder un amendement en ce qui
concerne le principe d'avoir «aide médicale à vivre»? Alors, voici les deux
enjeux, pour moi, <que je souhaite entendre, Mme la ministre....
Mme Maccarone :
...aide
médicale à vivre. Alors, voici les deux enjeux, pour moi, >que je
souhaite entendre, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la députée. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Bélanger : Oui, en
fait, je demanderais à Me Bérubé de faire une intervention, là, à ce niveau-ci,
par rapport à...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
en fait, juste pour revenir, là, sur le concept de soins de fin de vie, là, qui
est prévu, là, au membre introductif, là, de l'article 2 : «Les
principes suivants doivent guider la prestation des soins de fin de vie...»
Encore une fois, ce n'est pas uniquement l'aide médicale à mourir, les soins de
fin de vie étant les soins palliatifs offerts aux personnes en fin de vie et
l'aide médicale à mourir. Donc, tous ces principes-là s'appliquent à la
panoplie de ces soins-là qui sont offerts et encadrés par cette loi-ci. Voilà.
Ça fait que ça, c'était ma première explication.
L'autre élément, c'est qu'on a un petit
texte, peut-être, effectivement, pour rejoindre la proposition, là, tout à l'heure,
d'amendement à 0.1, qui pourrait peut-être s'inscrire effectivement à 2. Il
faut juste qu'on le travaille un peu.
Mme Maccarone : Ça fait
que ça se peut que ça serait inséré ici.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Mme Maccarone : L'autre
question. D'abord, j'entends les explications. Merci, Me Bérubé. Est-ce qu'il y
a moyen, d'abord... Parce que je comprends que je ne vais peut-être pas gagner
la bataille en ce qui concerne «soins de fin de vie», mais je veux renchérir
sur le fait que je suis préoccupée de ça, parce qu'encore une fois je veux que
ça soit vraiment clair puis de s'assurer que toute l'éthique derrière toutes
les demandes, c'est bien compris par les gens, que ce soient les professionnels
ou la population puis les personnes qui souhaitent avoir accès. Est-ce qu'on
pourrait ajouter, d'abord : «guider la prestation des soins de fin de vie
et les demandes d'aide médicale à mourir»? Est-ce que ça, ce serait peut-être
une façon de pallier? Puis ça rejoint le... je ne l'ai plus devant moi, là,
mais, dans la loi, l'article 3, troisième paragraphe, quand on parle de
c'est quoi, un soin de fin de vie, est-ce que ce serait peut-être la façon de
s'assurer que c'est clair? Parce qu'on parle plus non seulement de l'état, mais
aussi on parle de la demande pour une personne d'avoir accès à l'AMM. En tout
cas, je soumets ça comme excuse. Ça, c'est une modification qui serait
acceptable?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En
fait, ici, il faut voir cet article-là comme un article qui englobe l'ensemble
des soins, que ce soient des soins palliatifs, des soins en fin de vie
imminente ou allant jusqu'à l'aide médicale à mourir. Ça fait que, si on
précise l'aide médicale à mourir, bien, on va être obligé de préciser toutes
les autres, les autres interventions qui sont faites dans le continuum de
soins, puis ce n'est pas ça, l'objectif. L'objectif de cet article-là, c'est
vraiment de venir parler des principes sur la prestation générale qui vient
guider les soins de fin de vie, que ce soit... Même en maison de soins
palliatifs, là, ça ne le dit pas, on n'est pas obligé de le dire là. Plus tard,
il y a des articles qui arrivent sur les maisons de soins palliatifs, mais
c'est des principes de base qui viennent guider toutes les interventions en
soins de fin de vie. Que ce soit en maison de soins palliatifs, que ce soit en
soins à domicile, c'est vraiment les principes. Et regardez le titre, il est
très important : «[Ces] principes suivants doivent guider la prestation
des soins de fin de vie...» Ça fait que c'est l'ensemble du continuum.
• (11 h 20) •
Ça fait que, moi, honnêtement, je pense
que, là, dans le fond, avec cet article-là, on vient s'appuyer sur la décision,
les conclusions Truchon. Puis ça, je pense que ça avait fait l'objet aussi, là,
des travaux qui avaient été faits à la commission... les recommandations qu'on
a eues lors de la Commission spéciale sur les soins de fin de vie. Et là ce
qu'on pourrait faire à ce moment-là, c'est parler du premier amendement que
vous aviez amené sur l'importance d'avoir accès aux soins et aux services,
parce que ça devient un principe, puis on le traiterait comme un principe. Plus
tard, on va reprendre l'aide médicale à mourir, on va reprendre la question
d'éthique, la question de s'assurer, dans la façon de faire... mais là on n'est
pas là, on est vraiment dans le principe de donner les soins, qui va guider les
soignants, que ce soit... peu importe, que ça soit pour la sédation anticipée,
on ne veut pas tout nommer ça. Donc, on parle vraiment de la personne, des
principes en lien avec la prestation des soins de fin de vie, qui, là, peut
contenir l'aide médicale à mourir, bien sûr, mais peut contenir aussi les
autres interventions.
Ça fait que je pense qu'en corrigeant la
notion d'aide médicale à mourir dans le premier paragraphe qu'on a vu tantôt et
en amenant la proposition que vous faites, déjà, je pense qu'on répond à cette
préoccupation-là, qui est quand même importante.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. J'ai d'autres interventions? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : En ce
qui concerne les demandes anticipées, est-ce que... quand on parle des soins,
est-ce que ça, c'est compris? Est-ce que ça, ça fait partie du continuum ou
est-ce que nous devons aussi amener une certaine clarté tout de suite, dans les
premiers articles, pour l'application d'une demande anticipée? Je souhaite
savoir comment ça, ça rentre dans l'intérieur de toutes ces demandes, parce que
c'est aussi une nouvelle notion que nous sommes en <train de proposer...
Mme Maccarone :
...je
souhaite savoir comment ça, ça rentre dans l'intérieur de toutes ces demandes,
parce que c'est aussi une nouvelle notion que nous sommes en >train de
proposer. Ça va être une modification assez majeure dans la loi. Ça fait que
comment est-ce que la ministre et son équipe voient le traitement de la demande
anticipée à l'intérieur de ces premiers articles?
Mme Bélanger : Bien, en
fait...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, excusez-moi, je suis spontanée.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, allez-y.
Mme Bélanger : Concernant
le... O.K., puis là c'est important parce qu'on parle de continuum de soins de
fin de vie. Puis ça, là, ça englobe beaucoup, ça englobe l'approche clinique,
humaine, sociale, etc. Et, dans le premier paragraphe de l'objet de la loi, on
en parle, du continuum, on parle de l'organisation, de l'encadrement des soins
de fin de vie, on parle de l'accès, on nomme le continuum de soins, c'est
nommé, là, ce qui n'est pas nommé dans le premier paragraphe, puis que je pense
que... Dans toute la discussion qu'on avait, c'était concernant l'aide médicale
à mourir. Mais le premier paragraphe annonce... et l'objet de la loi qui est vraiment...
et tout ce qui est continuum de soins est quand même très, très bien mentionné,
là, à ce niveau-là.
Ici, comme je vous dis, on parle des
principes pour guider, c'est les principes pour guider dans le fond... bien,
les personnes qui vont bénéficier ou vont vouloir avoir accès à ce soin ou
guider aussi nos professionnels. Les principes, là, c'est des principes de base
qui pourraient éventuellement, même, se retrouver dans le cadre d'une
politique. Ça fait que ça, ces principes-là, ils sont très importants. Puis ils
ne sont pas là pour définir les interventions, les principes, là, on parle ici
de respect, on parle d'accès, de compassion. Vous voyez un peu les termes, là,
qui ressortent.
Alors donc, si je peux le faire à ce
stade-ci, j'aurais une proposition qu'on puisse suspendre et vous revenir avec
une intégration d'un amendement dans le texte proposé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, vous proposez de suspendre l'article 2. Est-ce
qu'il y consentement pour suspendre l'article 2?
Mme Maccarone : Juste avant
de suspendre, pendant que l'équipe va travailler sur une proposition de
modification de l'amendement, je souhaite juste savoir... ou peut-être ils
pourront clarifier plus tard aussi, c'est parce que les principes qui sont
énumérés puis qu'on parle ne sont pas dans la Loi sur la santé et services
sociaux. Alors, si peut-être... on a une responsabilité aussi de s'assurer que
ça, c'est clair. En tout cas, je partage ma préoccupation pour ceci. Ça fait
que, pendant que l'équipe de la ministre est en train de travailler sur un
possible amendement, évidemment, s'ils peuvent nous revenir avec de la clarté
sur ceci parce qu'encore une fois je répète, ce n'est pas indiqué dans la loi
de santé et services sociaux.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Donc la proposition de suspendre l'article 2
est-elle acceptée?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Consentement. Merci. Je vais revenir avec les bons termes.
Donc, il y a consentement pour la suspension de l'article 2. On va passer
maintenant à l'article 3. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui.
Alors, au niveau de l'article 3...
Donc : L'article 3 de cette loi est
modifié, à l'alinéa 1°, par la suppression, dans le paragraphe 2°, de «en fin
de vie»;
Et, en deuxième alinéa : par le
remplacement, dans le paragraphe 6°, de «par un médecin à une personne en fin
de vie, à la demande de celle-ci» par «à une personne, à sa demande».
Alors, le texte est un peu long, je vais
quand même le lire, mais rapidement, O.K., pour être sûr qu'on comprenne, là,
de quoi on parle.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui. Alors
donc, à l'article 3:
«Aux fins de l'application de la présente
loi, on entend par :
«1° "établissement" tout
établissement visé par la Loi sur les services de santé et les services sociaux
qui exploite un centre local de services communautaires, un centre hospitalier
ou un centre d'hébergement et de soins de longue durée, de même que le Conseil
cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James institué en vertu de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones
cris — donc chapitre S-5;
«2° "maison de soins palliatifs"
un organisme communautaire titulaire d'un agrément délivré par le ministre en
vertu d'un deuxième alinéa de l'article 457 de la Loi sur [la] santé et
services sociaux et ayant conclu une entente en vertu de l'article 108.3
de cette loi avec un établissement en vue d'obtenir tout ou partie des soins
requis par les personnes — et on biffe ici 'en fin de vie' — qui
utilisent ses <services...
Mme Bélanger :
...personnes,
et on biffe ici «en fin de vie», qui utilisent ses >services;
«3° "soins de fin de vie" les
soins palliatifs offerts aux personnes en fin de vie et l'aide médicale à
mourir;
«4° "soins palliatifs" les soins
actifs et globaux dispensés par une équipe interdisciplinaire aux personnes
atteintes d'une maladie avec pronostic réservé, dans le but de soulager leurs
souffrances, sans hâter ni retarder la mort, de les aider à conserver la
meilleure qualité de vie possible et d'offrir à ces personnes et à leurs
proches le soutien nécessaire;
«5° "sédation palliative continue"
un soin offert dans le cadre des soins palliatifs consistant en
l'administration de médicaments ou de substances à une personne en fin de vie
dans le but de soulager ses souffrances en la rendant inconsciente, de façon
continue, jusqu'à son décès;
«6° "aide médicale à mourir" un
soin consistant en l'administration de médicaments ou de substances à une
personne, à sa demande, dans le but de soulager ses souffrances en entraînant
son décès.»
Alors, vous avez là un article qui est
très important, qui décrit, à toutes fins pratiques, dans le fond, l'ensemble
du continuum des soins palliatifs. Alors donc, peut-être aussi juste pour
compléter, cet article, dans le fond, là, ce qu'elle vise à faire, c'est
vraiment de retirer les mots «en fin de vie», c'est ça qu'on retire dans
l'article, O.K., de la définition de maison de soins palliatifs de la loi, O.K.?
Alors, c'est ce qui est prévu. Comme l'aide médicale à mourir peut être
administrée à une personne qui n'est pas en fin de vie et qu'il n'est pas exclu
qu'une maison de soins palliatifs puisse offrir ce soin à une telle personne et
qu'on vient de retirer le concept de fin de vie de cette définition, de même,
l'article 3 du projet de loi vise à retirer le concept de «fin de vie» de
la définition de l'aide médicale à mourir. Enfin, la référence à un médecin
comme seul dispensateur de l'aide médicale à mourir serait également retirée
par concordance avec les dispositions du projet de loi qui visent à permettre
aux infirmières praticiennes spécialisées à dispenser les soins. Alors donc,
voilà, je pense que ça fait le tour des principaux changements.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Ma question porte sur le paragraphe qui concerne les soins
palliatifs. Quand on a entendu ces groupes-là en audition, il y a quand même eu
des mentions d'inquiétudes à l'effet que, bon, il y a déjà parfois des listes
d'attente, là, pour accéder à une maison de soins palliatifs. Il y avait une
crainte qu'il y ait un engorgement, que finalement des personnes qui sont en
fin de vie, ils n'y aient pas accès parce que plusieurs personnes qui ne sont
pas en fin de vie mais qui demandent l'aide médicale à mourir souhaitent
l'obtenir dans une maison de soins palliatifs. Je veux juste m'assurer que,
quand on change cette formulation-là ici, paragraphe 2°, ça n'ira pas
changer les... je ne sais pas comment nommer ça, mais, disons, les critères
d'admission pour entrer. Est-ce que les maisons de soins palliatifs vont
pouvoir garder leurs critères de priorisation d'accès, par exemple, ou ça va
venir impacter leur capacité de prioriser eux-mêmes l'ordre dans lequel ils
donnent accès à leurs services?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
• (11 h 30) •
Mme Bélanger : En fait,
la compréhension, là, de l'article 2°, si vous regardez par rapport... la
loi actuelle, tout ce qu'on vient modifier dans ce paragraphe, c'est «en fin de
vie». Donc, ici, là, on fait juste d'écrire... à l'article 1°, on décrit
l'établissement, c'est quoi, l'établissement, puis, à l'article 2°, on
définit «maison de soins palliatifs». Donc, tout ce qu'on retire de ce paragraphe-là,
vous me corrigerez, là, mais je viens de voir... je regarde en concordance,
c'est vraiment à la toute dernière phrase de l'article 2° où on dit :
«en vue d'obtenir tout ou partie des soins requis par les personnes qui
utilisent ses services». On enlève «en fin de vie». C'est simplement ça que ça
fait. On ne vient pas parler du comment, d'obligation puis à quel moment, rien
de ça, puis des critères, puis de leur offre de services.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Labrie : Donc, on me
confirmerait que ça... Bon, il y aura d'autres articles plus tard, là, pour
imposer... on discutera, à ce moment-là, de la question d'imposer aux maisons
de soins palliatifs d'offrir l'aide médicale à mourir, mais, cet article-là, la
ministre me confirme que ça ne vient pas obliger, par exemple, d'enlever ce
critère-là de priorisation d'être en fin de vie. Évidemment, si elles ont de la
place, elles vont pouvoir recevoir des gens qui ne sont pas en fin de vie pour
offrir l'aide médicale à mourir, mais ça ne viendra pas avoir d'impact sur la priorisation.
Mme Bélanger : Non. Bien,
en fait, là, l'article, si vous le <lisez, ça vient d'écrire ce qu'est un
organisme de...
>
11 h 30 (version révisée)
<17889
Mme
Labrie :
...priorisation.
Mme Bélanger :
Non.
Bien, en fait, là, l'article, si vous le >lisez, ça vient décrire ce qu'est
un organisme de... maison de soins palliatifs, au même titre que le premier
alinéa qui vient décrire la notion d'établissement. On n'est pas en train de
parler de leur offre de services dans cet article-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Labrie : Bien, quand
même, je pense que ça vient toucher la description de l'offre de services. Moi,
je le nomme juste pour qu'on rassure ces gens-là au micro, qui... tu sais,
que... Il y avait une inquiétude de ne plus avoir de place pour les personnes
qui sont en fin de vie. Moi, je veux juste qu'on puisse leur exprimer clairement
que ça, ici, ça ne viendra pas les empêcher d'offrir en priorité des places à
des personnes qui sont en fin de vie. Si la ministre me répond que non, ça n'aura
pas d'impact là-dessus, à ce moment-là, moi, ça répond à ma préoccupation.
Mme Bélanger : Bien, en
fait, moi... (Interruption) Pardon. Excusez-moi. On est vraiment, pour moi,
dans la description. Puis on fait référence à la LSSSS, là, ici, dans ces
alinéas-là, puis on fait référence aux établissements. Sur ce qui est des
maisons de soins palliatifs, un peu plus tard, dans notre projet de loi, on
arrive avec des modalités, là. Mais, si on fait... si vous prenez le temps de
bien le relire, là, c'est juste la définition de ce que c'est : maison de
soins palliatifs est un organisme... C'est ce qui est prévu, là, on n'est pas
en train de changer les définitions, comme on n'est pas en train de changer la
définition de ce que c'est, un établissement de santé non plus, là, c'est au
même titre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
oui.
Mme Maccarone : Juste
une petite note, curieux... Évidemment, vous comprendrez, Mme la Présidente,
que je lis les projets de loi en français et en anglais pour avoir une bonne
compréhension, puis j'ai noté que le paragraphe 2°, c'est intéressant,
dans la loi actuelle, on ne fait pas mention de fin de vie. Ça fait que je ne
comprends pas pourquoi, mais il y a un manque de cohérence. Mais c'est en ligne
avec ce qui est proposé dans l'article en question, c'est juste que ce n'était
pas noté. Je pourrais le lire, si vous le souhaitez, là, mais c'est... il n'y a
pas de mention actuellement, quand on parle de... le paragraphe 2° puis «palliative care hospice», on ne parle
pas de «end-of-life», on parle... on dit : «…the
Act respecting health [...] and social services and has entered into an
agreement with an institution under section 108.3 of that Act in order to
secure all or some of the care required by its users;».
Ça fait que c'est
une adaptation qui n'est pas en lien avec la loi en français. Ça fait que,
juste une curiosité, là, juste pour faire mention à l'équipe, au cas où qu'il y
a une différence quand vous allez faire la traduction de tous les amendements,
que j'ai noté ce petit point que j'ai trouvé intéressant.
J'aurais une question par rapport à le
paragraphe 6°, parce que, là, je comprends qu'on enlève tout ce qui est fin
de vie, mais ici la référence «par un médecin»... Parce que, plus tard, dans la
loi, je comprends qu'on parle de... on va élargir au corps professionnel, les
infirmières praticiennes spécialisées, mais ici on fait uniquement la référence
au médecin. Mais je comprends qu'on fait référence plus loin, mais, ici, est-ce
qu'on n'a pas une responsabilité aussi de faire la référence aux IPS qui vont
maintenant avoir la possibilité de l'offrir?
Parce qu'encore une fois je trouve que ce
n'est pas clair, parce qu'on dit : «"aide médicale à mourir" [...]
l'administration de médicaments ou de substances par un médecin...» Alors,
voilà, ça fait que je souhaite savoir c'est quoi, la proposition du
gouvernement en lien avec ceci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Bélanger : Bien, en
fait, juste pour être... Mme la Présidente, juste pour être certaine, là, que
je comprends bien l'intervention, là, en fait, c'est qu'on raie la notion de
médecin.
Mme Maccarone : Tout à
fait, vous avez raison, oui.
Mme Bélanger : Ça fait
qu'on... c'est vraiment rayé, là, à ce niveau-là. Puis on va le reprendre plus
tard dans qui peut administrer, il y a un article spécifique à ça, là, sur l'introduction
des IPS, notamment, là.
Mme Maccarone : O.K., mon
erreur.
Mme Bélanger : Ça
reviendra plus tard.
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...des interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Mais,
justement, sur l'alinéa 2°, juste... je comprends qu'on enlève «en fin de
vie» pour être cohérent dans ce qu'on propose dans le projet de loi, mais
est-ce que... Le fait qu'en anglais c'était différent, ça vient ajouter un
autre éclairage. Mais là où je voulais juste m'assurer que, tu sais, on ne
reviendrait pas... plus tard, quand on va discuter, là, des maisons de soins
palliatifs, qu'on n'utiliserait pas la définition en disant : Écoutez,
votre définition, fondamentalement, c'est d'offrir des soins requis par les
personnes qui utilisent les services, en disant : Bien, vous devez
accepter les personnes qui demandent... qui viennent juste pour demander l'aide
médicale à mourir et non pas l'aide médicale à mourir comme continuum après
avoir reçu des soins <palliatifs...
Mme Caron :
...mourir
comme continuum après avoir reçu des soins >palliatifs. C'est un petit
peu là ma... puis... Et la raison de ma demande, c'est que, justement, vu que
les soins palliatifs, il y a vraiment des besoins, puis ils ne sont pas
accessibles partout, les maisons de soins palliatifs, ce serait presque de
l'absurde qu'elles ne soient plus capables d'offrir des soins palliatifs parce
qu'on les emploie pour offrir des... de l'aide médicale à mourir à des
personnes qui viennent ne demander... puis là j'utilise les guillemets, je le dis
en respect, qui ne viennent demander que ce service-là plutôt que les soins
palliatifs suivis peut-être d'une aide médicale à mourir.
Alors, je ne voudrais juste pas, tu sais,
qu'on dise : Bien, la définition, c'est ça, il n'est pas question de fin
de vie, donc on ne peut plus revenir après puis dire qu'on... une maison de
soins palliatifs va accepter prioritairement les personnes qui sont en fin de
vie pour leur offrir des soins palliatifs, puis, si elles veulent ensuite
l'aide médicale à mourir, oui, on leur offre, mais je voudrais juste... C'est
un petit peu ça la réserve que j'ai, là, là-dessus, en disant : Bien,
votre définition d'une maison de soins palliatifs, il n'est jamais question de
fin de vie, donc il n'en est jamais... il ne devrait jamais en être question
par la suite. Ça, c'est sur l'alinéa 2°.
Puis, sur l'alinéa 6°, où
effectivement c'est rayé, là, le médecin, je me demandais pourquoi, parce
qu'ailleurs on veut rayer «médecin» par... le remplacer, plutôt, par le «professionnel
compétent». Alors, pourquoi on ne le ferait pas ici, à l'alinéa 6°, quand
on dit : à une personne, à sa demande, par le professionnel compétent? Pourquoi
on n'ajouterait pas ça plutôt que de simplement rayer un médecin? C'est mes
deux questions.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bien,
en fait, là, pour revenir, là, dans le fond, à l'article 3, pour
l'alinéa 1° et 2°, vous voyez bien, là, que c'est la notion
d'établissement, puis c'est la même chose pour l'alinéa 1° qui concerne,
là, toute la panoplie des établissements du réseau de la santé. Plus tard, dans
le projet de loi, on parle vraiment du rôle des maisons des soins palliatifs,
on pourra préciser, à ce moment-là, les interventions ou les amendements, là,
qu'on pourrait faire éventuellement pour le rôle des maisons des soins
palliatifs, mais ici on ne parle pas du rôle des maisons des soins palliatifs,
on fait juste décrire l'établissement, comme on ne décrit pas non plus le rôle
de chacune des composantes en haut, là, centre hospitalier, soins de longue
durée, on ne décrit pas leur offre de services. Ça fait que, donc, ce n'est pas
dans l'esprit de ça.
Pour ce qui est de l'alinéa 6°, je
comprends que la proposition que la députée de La Pinière fait, c'est, en
plus de biffer «médecin», là, en fait, ce serait de dire : «"aide
médicale à mourir" un soin consistant en l'administration de médicaments
ou de substances à une personne, à sa demande, par», puis on prendrait la même
terminologie, là, qui est prévue, «par un professionnel compétent». Puis on
aura décrit éventuellement dans... à quelque part, dans notre projet de loi, ce
qu'est, pour nous, le professionnel compétent en lien avec l'administration de
l'aide médicale à mourir. C'est essentiellement médecin et IPS. O.K. Je suis à
l'aise d'ajouter cette phrase, selon la nomenclature, là, qui a été retenue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on va avoir besoin d'un amendement. Est-ce que vous
souhaitez suspendre l'article, revenir plus tard, ou vous proposez tout de
suite un amendement?
Mme Bélanger : Bien non,
mais...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va suspendre les travaux, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 51)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Nous en étions, donc, au dépôt... Je pense que, Mme la députée de La Pinière,
vous voulez faire le dépôt d'un amendement.
Mme Caron : Oui. Alors,
je présente l'amendement à l'article 3 de la Loi concernant les soins de
fin de vie : <Remplacer...
Mme Caron :
...
l'amendement
à
l'article 3 de la
Loi concernant les soins de fin de vie :
>Remplacer le paragraphe 2° de l'article 3 du projet de loi par le
paragraphe suivant :
2° par le remplacement, dans le paragraphe 6°,
de «par un médecin à une personne en fin de vie, à la demande de celle-ci» par «par
un professionnel compétent à une personne, à la demande de celle-ci».
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Y a-t-il des interventions? Alors, s'il n'y
a pas d'intervention sur l'amendement, nous allons, donc, procéder à son
dépôt... à sa mise aux voix, pardon, à sa mise aux voix. Alors, Mme la
secrétaire.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Pas besoin de vote? O.K. Parfait. Mon Dieu, ça va
bien. Alors, l'amendement à l'article 3, qui remplace le paragraphe 2°
de l'article 3, est, donc, adopté. Nous allons, donc, mettre aux voix,
s'il n'y a pas d'autre intervention, l'article 3. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Non? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 3 est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Pardon. Je n'avais pas vu votre petite main.
Mme Caron : ...simplement
pour remercier la ministre de son ouverture. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Bon. Ceci étant dit, merci, Mme la ministre. Alors, je
reviens à ma question. Est-ce que l'article 3 est adopté... l'article 3,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Alors, Mme la ministre, nous allons,
donc, poursuivre avec l'article 4.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...c'est l'article 7, effectivement.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Avant de laisser la parole à Mme la ministre, comme
précision, il y a deux paragraphes. Nous avons le paragraphe 1° dont nous
discutons avec le bloc 1, et, plus tard, nous allons discuter du
paragraphe 2° dans le bloc 2. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui.
Alors : L'article 8 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «, des professionnels de la santé ou des services sociaux qui y
exercent leur profession, des personnes en fin de vie et de leurs proches» par
«et des professionnels de la santé ou des services sociaux qui y exercent leur
profession. Elle doit également être diffusée auprès des personnes dont l'état
pourrait requérir des soins de fin de vie et des proches de ces personnes».
Alors, l'article 7 du projet de loi propose
des modifications de concordance à l'article 8 de la loi relatif à la
politique sur les soins de fin de vie d'un établissement de santé et des
services sociaux.
La première modification, donc, vise à
retirer le concept de fin de vie, conformément aux conclusions rendues dans la
décision Truchon, la politique ne devant plus s'adresser uniquement aux
personnes en fin de vie. Donc, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Juste pour s'assurer que je suis vraiment à la bonne place. Quand on dit, là,
on propose ici... juste pour bien me situer, est-ce qu'on parle de le
paragraphe aussi où le directeur général de l'établissement... le rapport doit
également indiquer... Est-ce qu'on parle du rapport aussi ou ça, c'est celui
que nous allons adresser dans le deuxième bloc?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. On ne parle ici que du premier paragraphe, donc le premier
alinéa, donc : «Tout établissement doit adopter une politique», et ça
termine par «des soins de fin de vie et des proches de ces personnes».
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, ce n'est que le premier paragraphe. L'adoption va se
poser seulement sur le premier paragraphe à ce bloc-ci. Y a-t-il d'autres
interventions?
Mme Maccarone : Je
dirais que je reviens toujours sur la même notion, j'avais dit que j'étais pour
le faire, mais évidemment, quand on parle toujours de la notion de soins de fin
de vie, évidemment, j'aurais souhaité d'avoir la notion d'aide médicale à
mourir qui serait élaborée pour la bonne compréhension de tout le monde, parce
qu'on n'est plus dans l'état.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Juste une
question. Quand on dit : «Elle doit également être diffusée auprès des
personnes dont l'état pourrait requérir des soins de fin de vie et des proches
de ces personnes», parce qu'on ne veut pas que ce soit comme une pression pour
que ces personnes-là demandent l'aide médicale à mourir, alors est-ce qu'il y a
quelque chose qui empêchera ça plus loin ou bien...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la <ministre...
Mme Caron :
...quelque
chose qui empêchera ça plus loin ou bien...
La Présidente (Mme Lecours,
Les Plaines) :
Mme la >ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. En fait, ici, il s'agit d'un article, pour le premier alinéa,
qui vient préciser la politique d'établissement, parce qu'avec la loi chaque
établissement doit par la suite adopter une politique d'établissement qui
s'inspire de la loi, des principes, etc., bon, les bonnes pratiques. Et ce que
l'article vient mentionner ici, c'est... bon, on le dit, là, que «tout
établissement doit adopter une politique portant sur les soins de fin de vie». Donc,
vraiment, on est dans le continuum. «Cette politique doit tenir compte des
orientations ministérielles», donc, c'est ce qui, éventuellement, sera fait, «et
être diffusée auprès du personnel de l'établissement», et ce qu'on vient
rajouter, «et des professionnels de la santé ou des services sociaux qui y
exercent leur profession». Ça fait que ce n'est pas juste une politique qu'on
met dans un bureau à quelque part, elle doit être diffusée et «elle doit
également être diffusée auprès des personnes dont l'état pourrait requérir des
soins de fin de vie et des proches de ces personnes». C'est-à-dire que c'est
une politique qui vient aider la gestion de l'établissement.
Naturellement, ce n'est pas... l'idée
n'est pas de faire de la publicité ici, de ça, mais c'est une politique de
gestion qui est importante. Puis elle n'est pas juste pour les professionnels,
c'est une politique qui peut... si un usager demande de voir la politique
d'établissement, bien, il va avoir le droit de la voir. Mais on ne diffuse pas
ça comme ça «at large», là, mais c'est vraiment à la demande.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Bien,
disponible. En fait, je dois aussi, je m'excuse, Mme la Présidente, mentionner
que les politiques d'établissement sont habituellement sur les sites intranet...
Internet des établissements. Toutes les politiques d'établissement, là, c'est
quelque chose qui est public.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. J'ai une question, moi, concernant le deuxième paragraphe, là,
qui ne fait pas l'objet d'une modification par l'article. Je peux y aller?
Dans ce paragraphe-là, il est question du
rapport, de ce que doit contenir le rapport. Donc, je vais vous lire le segment :
«Le rapport doit notamment indiquer le nombre de personnes en fin de vie ayant
reçu des soins palliatifs, le nombre de sédations palliatives continues
administrées, le nombre de demandes d'aide médicale à mourir formulées, le
nombre [de demandes] d'aides médicales à mourir administrées, de même que le
nombre d'aides médicales à mourir qui n'ont pas été administrées et les motifs
pour lesquels elles ne l'ont pas été.»
Bon, évidemment, il y a des gens qui
demandent l'aide médicale à mourir et qui ne l'obtiendront pas. On peut
supposer que, si les personnes en font la demande, c'est qu'elles vivent quand
même une forme de souffrance. Peut-être qu'elle ne se qualifiera pas pour une
admissibilité, mais moi, j'aimerais voir qu'on prend les moyens de quand même
soulager ces personnes-là. Puis là je vois qu'on compile des données sur le
nombre de demandes qui sont formulées, qui sont administrées, on veut savoir
les motifs pour lesquels ce n'est pas administré.
Moi, j'aimerais qu'on demande, dans ce
rapport-là aussi, de préciser les moyens pris pour soulager la personne de ses
souffrances ou améliorer sa qualité de vie quand on n'est pas en mesure
d'accéder à sa demande d'aide médicale à mourir. Et ça, c'est quelque chose qui
n'est pas présent ici, on demande seulement de nommer les motifs de refus.
J'aimerais aussi que ce soit présent dans le rapport, pour chaque situation de
refus, qu'on nomme vraiment qu'est-ce qu'on fait pour soulager la souffrance de
cette personne-là, à défaut de lui reconnaître le droit d'avoir accès à l'aide
médicale à mourir. Je ne sais pas si la ministre comprend ma préoccupation.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Écoutez, compte tenu de l'heure, on va poursuivre
les travaux cet après-midi, vous allez pouvoir répondre à la question. Étant
donné qu'on approche notre... Je pense que la question va... la réponse va
demeurer quand même assez élaborée.
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre nos travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 44)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission des relations
avec les citoyens reprend ses travaux. Nous allons, donc, poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 11, Loi modifiant la
Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives.
Alors, lors de notre suspension, la
suspension des travaux en avant-midi, on était sur l'article 7, paragraphe
1°. Nous étions sur une intervention de la députée de Sherbrooke. Je veux juste
rappeler qu'on était sur le paragraphe 1°. Le paragraphe 2° va être étudié dans
le bloc... si ma mémoire est bonne, le bloc 2. Donc, on va répondre aux
questions, on va intervenir sur la première partie, donc le paragraphe 1°. Et vous
étiez à répondre, Mme la ministre. La parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui. Bien,
en fait, peut-être juste, là, dans le fond, se rappeler que le premier alinéa
de l'article, là, touche vraiment le premier paragraphe. Donc, on serait prêts
à aller pour le deuxième paragraphe. Est-ce que vous voulez que je lise l'article?
Est-ce que... Juste me... Non?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Non, non, non.
Mme Bélanger : Qu'est-ce
que vous voulez faire, là?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais juste reprendre. Pour le moment, on étudie le
premier paragraphe. Donc, si vous avez à répondre, c'est sur le premier
paragraphe.
Après ça, on va suspendre cet article-là,
on va poursuivre. Je vais... Est-ce que vous voulez intervenir?
Mme Bélanger : Moi, je n'ai
pas de commentaire par rapport au premier paragraphe. Je les ai faits tantôt.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais laisser la députée de Sherbrooke... une dernière
intervention?
Mme Labrie : Oui. En
fait, moi, c'est parce que, dans l'article 8 qui est modifié par l'article 7
du projet de loi, il y a plusieurs paragraphes. Moi, j'ai bien compris que, là,
on se penche juste sur le premier paragraphe de l'article 7, qui modifie
le premier paragraphe de l'article 8, mais moi, j'ai un commentaire sur un
morceau de l'article 8 qui n'est dans aucun des deux paragraphes de l'article 7.
Je veux poser ma question là-dessus. Je l'ai posée tout à l'heure au micro. Si
vous me dites que ce n'est pas le bon moment, je vais la reposer tout à l'heure,
quand on va revenir à l'article 7, pour parler de la suite, mais, dans
tous les cas, le paragraphe sur lequel je pose une question, il n'est pas
modifié. Ça fait que moi, je veux... j'ai quand même le droit d'intervenir
là-dessus.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous voulez reposer votre question pour être sûre
qu'on a bien compris?
Mme Labrie : Je peux la
reposer.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
Mme Labrie : Oui, je
vais la reposer. Donc, là où j'interviens, c'est que, dans l'article 8 qu'on
est en train de modifier avec cet article-là, il est question du rapport, qui
doit indiquer plusieurs choses. Cependant, le rapport ne nous permet pas de
savoir ce qui est fait dans les cas de refus. Ça nous... Ça va nous permettre d'obtenir
des informations sur le nombre de demandes d'aide médicale à mourir formulées,
le nombre de demandes administrées, puis d'avoir les motifs pour lesquels ça n'a
pas été administré, parce que ça va arriver que des demandes soient <refusées...
Mme Labrie :
...d'avoir
les motifs pour lesquels ça n'a pas été administré, parce que ça va arriver que
des demandes soient >refusées.
Ce que je disais tout à l'heure, avant
qu'on suspende, c'est qu'on peut supposer que, quand même, quand les gens font
la demande, c'est parce qu'ils vivent certaines souffrances. Après ça, c'est
possible que la demande ne soit quand même pas acceptée, mais, si la personne a
fait la demande, c'est qu'elle souffrait.
Moi, ce que j'aimerais qu'on fasse, c'est
qu'on s'assure que ces personnes-là, même quand il y a un refus, qu'on va
prendre les moyens de tenter de soulager ces souffrances-là quand même,
d'améliorer la qualité de vie de cette personne-là, à défaut de pouvoir
répondre positivement à sa demande d'aide médicale à mourir. Ce que je
voudrais, c'est qu'on modifie cet article-là pour que, dans le rapport annuel
qui est fait, on puisse aussi avoir de l'information sur ce qui est proposé, ce
qui est mis en place auprès des personnes dont la demande est refusée pour
soulager leur souffrance, pour améliorer leur qualité de vie. Et là, en ce
moment, ce n'est pas prévu dans le rapport. Je voudrais que ce soit ajouté au
rapport annuel.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Merci.
Juste qu'on se rappelle où on était, effectivement. Alors, je comprends qu'avec
les éléments qui sont énoncés, là, dans le deuxième paragraphe, par rapport à
quels sont les éléments qui devraient être indiqués dans le rapport, vous dites :
Ce serait important d'ajouter, dans le rapport d'établissement qui est fait de
façon annuelle, dans le fond, les... je ne veux pas dire les motifs, mais,
une fois qu'une personne s'est vu refuser l'aide médicale à mourir, vous
souhaiteriez voir dans le rapport...
Parce que, là, dans le fond, c'est un
rapport qui est très succinct, hein? Donc, vous savez, c'est le nombre... vous
voyez un petit peu les indicateurs, là : nombre de demandes, nombre de
demandes acceptées, nombre de demandes refusées, nombre de demandes qui n'ont
pas été finalement... pour lesquelles on n'a pas été de l'avant parce que la
personne soit a changé d'idée, ou il est arrivé quelque chose, ou est décédée
avant. Mais là, en plus, on ajoute... C'est très standardisé, on va dire ça
comme ça. Vous souhaiteriez ajouter un élément pour dire... les personnes qui
n'ont pas reçu l'aide médicale à mourir parce qu'elles n'étaient pas... ne
répondaient pas aux critères, vous souhaiteriez qu'on indique ce qu'on a fait.
Je veux juste comprendre. Parce qu'on indique le nombre de personnes pour
lesquelles il y a eu un refus, mais vous souhaiteriez indiquer, et c'est là,
là, qu'il faut préciser, parce que l'idée, c'est de ne pas être nominatif non
plus, là, on s'entend. C'est un rapport annuel qui est présenté en plus en séance
publique et qui est, après, mis dans le rapport annuel de chaque établissement.
Dans le rapport annuel des CISSS et des CIUSSS, il y a un chapitre complet sur
l'aide... sur les soins de fin de vie et les demandes d'aide médicale à mourir.
Donc là, j'essaie juste de voir comment on pourrait... à moins qu'ailleurs,
dans le projet de loi qu'on est en train d'étudier, il y ait cet élément-là de
façon spécifique.
Il ne faut pas oublier que la commission
de soins de fin de vie doit aussi faire un rapport annuel. Ça, c'est d'autre
chose. Il y a le rapport annuel à l'établissement et il y a le rapport annuel
fait par le président de la Commission des soins de fin de vie que je dépose
comme ministre à l'Assemblée nationale. C'est ce que j'ai fait en décembre.
Peut-être que ces éléments-là pourraient se retrouver aussi dans ce rapport-là.
Ça dépend qu'est-ce qu'on... c'est quoi... qu'est-ce qu'on veut faire, là, puis...
Donc, c'est ça. Voilà mon premier commentaire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
• (15 h 50) •
Mme Labrie : Ça pourrait
effectivement se retrouver ailleurs, la réponse à ce que je demande en ce
moment. Moi, en fait, ce que je veux éviter, c'est que la personne qui se fait
dire : Non, vous n'êtes pas admissible, ça soit juste ça puis que ce soit
terminé, que la personne reçoive un non et qu'elle reste dans sa situation,
dans un statu quo où elle souffre vraisemblablement, puisqu'elle avait quand
même initié une demande. Évidemment qu'il y a des motifs pour refuser ces demandes-là,
là, puis c'est correct aussi, mais on ne peut pas laisser la personne comme ça.
Je veux m'assurer qu'on prend les moyens dans notre loi pour que la personne ne
fasse pas juste recevoir un refus et qu'on lui dise : Bon, bien, c'est
comme ça et c'est tout. Je veux qu'on soit certains que les moyens seront pris
pour dire : Bon, bien, la réponse, c'est non, mais voici qu'est-ce qu'on
pourrait faire de plus, voici qu'est-ce qu'on vous propose, par exemple, des
soins palliatifs, par exemple, autre mesure. Je veux qu'on s'assure qu'il y
aura une reddition de comptes là-dessus pour être certaine que ça va être fait,
qu'on ne va pas seulement donner la réponse à la personne et la laisser avec sa
situation qui était, de toute évidence, inconfortable puisqu'elle s'est rendue
à faire sa demande.
Ça fait que ce n'est peut-être pas à cet
endroit-là dans la loi. Si la ministre me dit que ce n'est pas le bon endroit
dans ce rapport-là, moi, je veux bien l'entendre. Peut-être que son équipe
pourra me dire comment on peut le faire, mais l'objectif poursuivi, en fait,
c'est que quelqu'un qui reçoit une réponse négative se fasse quand même
proposer d'autres manières de soulager ses souffrances. C'est probablement déjà
le cas dans la plupart des cas, mais je veux m'assurer que ce sera fait puis
qu'on puisse en faire le <suivi...
Mme Labrie : ... mais
je veux m'assurer que ce sera fait puis qu'on puisse en faire le >suivi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Je
comprends bien l'objectif de l'intervention. Si vous permettez, peut-être que
Me Bérubé pourrait répondre en partie. Je dis «en partie» parce que... là
où pourrait se retrouver la préoccupation que vous énoncez.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça va? Après, je vais... Allez-y, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Mathieu Bérubé, donc, avocat au ministère de la Justice, là, affecté au
ministère de la Santé et des Services sociaux.
Premier petit élément, là, que j'aimerais
vous soulever, là, c'est... au deuxième alinéa de l'article 8, quand on
précise le contenu du rapport, il y a quand même le mot «notamment», donc, tu
sais, forcément que le rapport peut en contenir un peu plus. Donc, je pense que
les établissements pourraient être invités à en mettre un petit peu plus dans
le rapport. Il y a quand même cet aspect-là qui n'est pas à oublier.
L'autre élément, puis là on déborde,
évidemment, l'étude du bloc n° 1, je vous amène, là,
dans le projet de loi, à un nouvel article qui est inséré par l'article, de
mémoire, 35 du projet de loi, c'est à l'article 47.1... ça deviendrait, en
fait, l'article 47.1 de la Loi concernant les soins de fin de vie. À
l'heure actuelle, chaque médecin qui administre l'aide médicale à mourir doit
aviser la Commission sur les soins de fin de vie dans les 10 jours, là, de
mémoire, là, de l'administration du soin. Bon. Ce que propose
l'article 47.1, qui sera étudié ultérieurement, c'est d'obliger également
un professionnel compétent, donc un médecin ou une infirmière praticienne
spécialisée, qui n'administre pas l'aide médicale à mourir, par exemple, parce
que les conditions de la loi ne sont pas remplies, d'aviser la Commission sur
les soins de fin de vie. Le dernier alinéa de cet article-là, proposé, prévoit
qu'en outre le professionnel, quand il avise la Commission sur les soins de fin
de vie, doit également transmettre les renseignements qui sont prévus par
règlement du gouvernement. Donc, dans le règlement du gouvernement, il pourrait
être précisé d'obliger, par exemple, le professionnel à indiquer :
Assure-moi ou confirme-moi que tu l'as référé vers telle ressource ou telle
autre ressource. Ça fait que, comme ça, l'information, elle serait connue.
Évidemment, ça, c'est une information a posteriori. Tu sais, le... si c'est
réellement fait, ça, c'est autre chose, là, mais l'information, là, après,
serait connue aussi de cette façon-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Écoutez, là, on déborde sur le deuxième alinéa. On était
toujours sur le premier paragraphe, c'est-à-dire, pas le deuxième alinéa, le premier
paragraphe, on déborde sur le deuxième, et c'est dans le bloc suivant. Alors,
je veux qu'on puisse terminer ce bloc-là puis qu'on puisse revenir à l'autre.
Les explications sont là. Est-ce que ça vous va pour le moment?
Mme Labrie : Non. Bien,
en tout respect, Mme la Présidente, je... En fait, c'est le paragraphe dont... L'alinéa
dont je parle, ce n'est aucun des deux paragraphes qui est prévu dans les
blocs. Ça fait c'est pour ça que j'en parle maintenant. Je n'ai pas
l'impression, moi, d'être sur un paragraphe dont on va parler dans un autre
bloc. Il est à cheval entre les deux. En tout respect, je pense que...
Bien, tu sais, si vous me dites : On
va en reparler plus tard, je vais en reparler plus tard, mais c'est juste... ça
ne sera pas non plus tout à fait au bon endroit à ce moment-là.
Là, moi, j'entends que l'avocat du
gouvernement nous propose de parler de ça à l'article 35. On y reviendra à
l'article 35 à ce moment-là. Mais moi, je vous dis d'emblée que la réponse
réglementaire ne me conviendra pas. Je vais vouloir qu'on trouve une façon de
l'inscrire dans la loi. Si vous me dites qu'on en parle à ce moment-là, j'y
reviendrai, mais ce ne sera pas suffisant pour moi, la voie réglementaire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : O.K. On est comme à cheval, un petit peu, entre les deux.
Merci. Je pense que j'ai une autre intervention. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je
comprends la confusion dont nous faisons face, parce que... Je suis d'accord
avec la députée de Sherbrooke, parce que la réalité, c'est qu'on fait référence
au deuxième bloc pour le deuxième paragraphe, mais ce n'est pas le deuxième
paragraphe du texte, c'est le deuxième paragraphe de l'article en question dont
nous faisions débat. Ça fait que je pense que, tout à fait, c'est le moment,
là, de peut-être poursuivre.
Ça fait que moi aussi, j'ai des questions
là-dessus. Puis les questions que j'ai, c'est... Ici, on parle de ce rapport
qui sera fait. Puis j'entends ce qui est partagé par Me Bérubé, qu'on dit
«notamment», mais, si ce n'est pas... si on ne va pas au-delà de «notamment»,
bien, on donne quand même la liberté de ne pas inclure les informations. Moi,
je souhaiterais voir, dans ce rapport, le nombre de demandes anticipées qui
sont traitées, étant donné que ça prend une grande place dans cette loi. Je
pense que ce serait bien d'avoir cette information qui est incluse dans le
rapport pour nous donner une information pour savoir comment nous allons
poursuivre, comment la loi sera mise en vigueur, combien de personnes ont
fait... ont utilisé la possibilité d'avoir maintenant accès à une demande
anticipée.
Et, je rajouterais, je sais que nous ne
sommes pas rendus là encore, ça fait que j'ai mal de dire : Peut-être, on
devrait suspendre encore. Mais c'est parce que... aussi la notion de handicap.
Puis, ça aussi, parce que c'est une nouvelle notion que nous sommes en train
d'introduire, mais on n'est pas rendus là dans le bloc. Mais je pense qu'on
fait fausse route que, si, dans ce rapport, on ne fait pas clairement la
mention qu'au moins ces deux éléments sont essentiels, le «notamment» pour les
autres choses que <peut-être...
Mme Maccarone :
...éléments
sont essentiels, le «notamment» pour les autres choses que >peut-être on
voudrait avoir, mais on ne veut pas nécessairement mettre dans la loi, mais, au
moins, ces deux éléments-là, je pense que c'est essentiel qu'on les verra dans
un rapport.
Mais je comprends aussi, Mme la
Présidente, quand on parle de la définition, parce que j'utilise le mot
«handicap», mais je comprends qu'on n'est pas rendu là encore, mais je pense
que c'est important qu'on fait une mention.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : C'est
hautement complexe, effectivement. Je comprends les intentions, je comprends ce
que vous dites. Bon. Là, peut-être juste mentionner, pour ce qui est du
deuxième paragraphe, là, je comprends qu'on a une liste de critères qui sont
indiqués, ce que vous souhaiteriez... et là, dans le fond, c'est de dire :
Bien, tant qu'à écrire ces critères de ce qu'on souhaiterait dans le rapport,
c'est d'avoir aussi le... les demandes d'aide médicale anticipée,
effectivement, puis d'ajouter un élément pour les personnes ayant eu un refus,
là, que ça soit précisé qu'est-ce qui est arrivé avec cette personne-là. Mais
là on s'entend que ce n'est pas nominal, c'est, par exemple, reprise par
l'équipe médicale. Bon.
Là, je veux juste voir, il y a une
possibilité là. Là, je ne suis pas sur le volet juridique, je suis sur le volet
technique de la chose. O.K. À l'article... C'est l'article 47, ça?
Une voix : ...
Mme Bélanger : L'article 37,
qui introduit l'article 47, on n'est pas rendu là, mais je veux quand même
que vous le sachiez. Parce que, dans le fond, on étudie un projet de loi où il
y a plein de choses qu'on retrouve après, qui s'en viennent, mais je veux quand
même que vous voyiez — puis, là aussi, ça pourrait être
éventuellement ajusté : «Le professionnel compétent qui n'administre pas
l'aide médicale à mourir à une personne qui a formulé [...] dont il a été saisi
[...] dans les 30 jours où se produit l'un des événements suivants, doit
en aviser la Commission...» Je ne sais pas si c'est à cet article-là... oui,
combiné avec le deuxième, on pourrait éventuellement aussi ajouter que la
personne qui n'a pas... qui ne répondait pas aux critères, qui est nommément
une... que le professionnel indique qu'est-ce qu'il a fait avec cette
personne-là. Et ça pourrait éventuellement se retrouver dans l'article, je ne
sais pas où il est, sur le rôle de la Commission des soins de fin de vie puis
le rapport que la Commission des soins de fin de vie doit produire.
Juste... Je suis juste en train, là, de...
Bien, on n'est pas là aujourd'hui, là, mais je veux quand même essayer... pour
qu'on puisse démêler tout ça, pour la notion de handicap, pour moi, cet
article-là, ça ne concerne pas ça, pas plus que ça concerne... Je ne mettrais
pas de diagnostic ou de catégorie. C'est ce que le rapport doit contenir. Puis
c'est une bonne question : Est-ce que les personnes en situation de
handicap veulent être considérées dans la catégorie handicap? Parce que moi,
j'ai aussi entendu dire que ces personnes-là ne veulent pas avoir cette
étiquette-là non plus. Bon, alors donc, je fais juste vous dire que je ne suis
pas sûre que c'est un rapport qui est très, très standard. C'est des chiffres
avec des lignes, là. On n'est pas dans un rapport qualitatif. Ça fait que...
Mme Maccarone : Je
dirais que, quand on parle de notion de handicap, peut-être, ça, c'est quelque
chose qui pourrait être traité plus tard, comme la ministre a fait mention,
pour la commission. Mais la différence avec la référence aux autres articles,
que le rapport sera envoyé à la commission, c'est parce que ce n'est pas la
même chose que le conseil d'administration puis, si disponible sur le site web,
dans le rapport annuel de gestion. C'est pour ça que je pense qu'élaborer puis
avoir plus d'informations, surtout, au moins, les demandes anticipées ou bien
les demandes de la collègue, je pense qu'on ne fait pas fausse route d'avoir
plus d'informations que de moins, surtout que, comme on a dit, nous sommes les
précurseurs en ce qui concerne les demandes anticipées.
Ça fait que ce serait important, je pense,
d'avoir un amendement en ce qui concerne le deuxième paragraphe. Je n'ai pas de
malaise avec les... l'article... le premier paragraphe de l'article, qui
souhaite modifier le premier paragraphe, ça, je n'ai pas de malaise. Voilà.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je vais reconnaître la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci. Juste
pour m'assurer que je comprends bien d'où on est, je vais y aller par le numéro
de la page du document. Alors, à la page 10, donc, dans le... au centre,
dans le texte proposé, c'est le deuxième paragraphe dans cette section-là qui
n'est pas modifié. On dit, donc : «Le directeur général de l'établissement
doit, chaque année, faire rapport au conseil d'administration...» Je poursuis à
la page suivante, et là on a le nombre de demandes d'aide médicale à mourir
formulées, le nombre d'aides médicales à mourir administrées, de même que le
nombre d'aides médicales à mourir qui n'ont pas été administrées et les motifs
pour lesquels elles ne l'ont pas été. Et ce que je comprends, c'est que la
députée de Sherbrooke voudrait qu'on ajoute «les soins offerts » à la
place de «l'aide médicale à mourir», ou quelque chose du genre, pour apaiser
les souffrances quand... en cas de refus, et que ma collègue, ici, demande
qu'on ajoute le <nombre de demandes d'aide à mourir anticipées qui ont
été reçues dans l'année...
>
16 h (version révisée)
<19313
Mme Caron :
...qu'on ajoute le >nombre de demandes d'aide à mourir
anticipées qui ont été reçues dans l'année. Est-ce que c'est bien ça? Oui? O.K.,
merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Moi, en ce
qui me concerne, pour la demande que j'avais formulée, je regarde un peu les
choses puis je vais revenir avec cette demande-là quand on sera à l'article 35.
Ça va me sembler plus approprié à ce moment-là. Par contre, j'appuie quand même
la demande de ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis pour qu'on
rajoute ici, dans la reddition de comptes, là, du rapport annuel, le nombre de
demandes anticipées. Puis là il y aura la distinction à faire entre celles qui
sont administrées puis celles qui ne sont pas enregistrées pour l'avenir. Ça,
ça me semble plus à-propos, de le faire dès maintenant là-dedans, puis je pense
que c'est important de le faire. Il faut qu'on se donne le droit, là… Je
comprends... En fait, c'est particulier que, dans l'étude par blocs, l'article 7
a été comme scindé en deux parce que, normalement, quand on ouvre un article,
on peut toucher à tous les alinéas même s'ils ne sont pas modifiés par le
projet de loi, là. Donc, peut-être même le dernier, sur la façon de publier le
rapport, tu sais, on a le droit de lui toucher, là, en ce moment.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous voulez compléter? N'oublions pas qu'on va
suspendre quand même l'adoption de l'article 7 pour passer au suivant, l'article 8,
dans le bloc 1. On va revenir aussi. Alors, si vous voulez laisser le
temps de travailler... Mme la ministre.
Mme Bélanger : Ce que je
souhaite... Je comprends, là, très bien la discussion. Je veux juste être
certaine, là, que ça puisse s'intégrer. Ça fait que je vais... Il va falloir qu'on
ait un moment de réflexion, là, de discussion avec l'équipe.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on suspend l'article 7. On passe à l'article 8.
Ça va? Ça va pour tout le monde? Parfait, consentement. On continue. Alors, l'article 8.
Mme la ministre.
Mme Bélanger : O.K., à l'article 8
à la page 12 : L'article 10 de cette loi est modifié par le
remplacement de «en fin de vie» par «relatifs aux soins de fin de vie».
Et le texte proposé se lit comme ceci :
«Le code d'éthique adopté par un établissement en vertu de l'article 233
de la Loi sur les services de santé et les services sociaux doit tenir compte
des droits des personnes relatifs aux soins de fin de vie.»
Donc, vous voyez ce qui est amené comme
changement, donc, et donc chaque établissement, là, encore, là, doit adopter un
code d'éthique. Vous avez le libellé du texte actuel, et on demande... Donc, il
est proposé d'amener une modification pour retirer le fait de... des personnes
en fin… de fin de vie pour que ce soit le droit des personnes relatifs aux
soins de fin de vie. Je pense que ça traduit bien, là, les discussions qu'on a
eues par rapport à où on se situe au niveau des soins de fin de vie, et donc
toutes les autres discussions qu'on a eues, que ça soit… des établissements.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Vous me
connaissez, Mme la Présidente. Je reviens à la charge pour demander… pour
encore une fois que... pour moi, je pense que ça serait plus clair si on
utilise la terminologie «d'aide médicale à mourir» et non «soins de fin de vie».
Je comprends qu'on parle d'un continuum, mais je pense que c'est quelque chose
qu'ils disent… doivent respecter les droits des patients qui demandent l'aide
médicale à mourir. Je pense que ce serait plus une réflexion de la réalité de
ce que nous sommes en train d'en débattre en ce qui concerne cette loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Je ne
suis pas en faveur de ça. Je vais vous expliquer pourquoi, parce qu'on est en
train, là... Je pense, toutes les intentions sont bonnes, mais on est en train
d'accoler dans les codes d'éthique d'établissement, qui sont des codes d'éthique,
là, qui sont... tu sais, qui sont vraiment très, très disponibles dans chacun
de nos établissements, que ce soit aux comités d'usagers, aux usagers lors de
leur admission, c'est mis un peu partout dans les établissements, c'est très
visible, puis c'est comme si on était en train d'accoler les soins de fin de
vie à l'aide médicale à mourir, alors que, pour moi, c'est un continuum.
Puis, pour moi, je crois, avec la
définition, là, qu'on est en train de se donner, puis on va parler de
continuum, puis on va revenir éventuellement sur l'article 1 avec les
discussions qu'on a eues, l'article 1 et l'article 2, de parler de «relatifs
aux soins de fin de vie», pour moi, c'est tout... c'est vraiment tous les
services, les interventions qu'on peut donner dans le continuum de soins de fin
de vie. On n'écrira pas «soins de fin de vie et sédation permanente, sédation
curative». On n'écrira pas tous les détails, puis moi, je <n'irai...
Mme Bélanger :
...puis
moi, je >n'irai pas écrire «aide médicale à mourir» là-dedans parce que,
pour moi, c'est les soins de fin de vie. Puis, rendue là, la personne va avoir
un choix d'être accompagnée dans un modèle de soins palliatifs traditionnel,
entre guillemets, ou, pour toutes sortes de raisons, va faire le choix de
décider du moment de son décès en fonction des critères dont on connaît... Ça fait
que je le laisserais, «relatifs aux soins de fin de vie». Je pense que c'est la
façon qui va être la plus englobante et je n'aurais pas tendance à mettre dans
le code d'éthique l'aide médicale à mourir. On n'est pas là-dedans. On ne
mettra pas tous les soins dans un code d'éthique d'établissement. Ce n'est pas
à ça que ça sert, ça fait que je ne le mettrais pas.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Maccarone : …j'entends
les arguments de la ministre puis, évidemment, avec beaucoup de respect, je ne
suis pas en accord, mais je comprends les arguments puis je ne reviendrai pas à
la charge trop souvent, c'est plus que... On fait quand même référence à l'aide
médicale à mourir 52 fois dans cette loi. Le sens de cette loi, c'est de
faire… On n'est plus dans l'état. On n'est plus dans une fin de vie. Ça fait
que c'est pour ça que je trouve que ce n'est pas clair, parce qu'on va avoir
des personnes qui ne sont pas en fin de vie qui vont faire une demande, que ça
soit une demande anticipée ou juste une demande à cause de leurs souffrances,
puis elles vont suivre ce cheminement-là pour, oui, mettre fin à leur vie,
mais, pour moi, il y a une différence entre un soin de fin de vie et une
demande de l'aide médicale à mourir.
Ça fait que c'est l'ouverture… mais je
comprends les arguments de la ministre. Pour moi, ce que j'aurais souhaité...
Je ne dépose pas d'amendement, mais c'est important pour moi de le dire au
micro que je trouve que ce n'est pas clair. Puis j'aurais souhaité avoir plus
de clarté ou une ouverture pour avoir au moins les deux notions, parce que l'état
est... Que ça soit maladie ou autre, il y a une incohérence pour moi, mais je
comprends les arguments qu'elle aborde, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons mettre aux voix
l'article 8. Alors, est-ce que l'article 8 est adopté?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons passer à
l'article 10, puis, pour le besoin, là, de la cause, on est à la
page 14, article 10. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui.
Alors donc, l'article 15 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «en fin de vie» par «relatifs aux soins de fin de vie»; et
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «en fin de vie et de leurs proches» par «dont l'état pourrait
requérir des soins de fin de vie et des proches de ces personnes».
Je vais lire le texte proposé afin, là,
que ça soit plus clair. Alors :
«Toute maison de soins palliatifs doit se
doter d'un code d'éthique portant sur les droits des personnes relatifs aux
soins de fin de vie et adopter une politique portant sur les soins de fin de
vie.
«Ces documents doivent être diffusés
auprès du personnel de la maison, des professionnels de la santé ou des
services sociaux qui y exercent leur profession, des personnes dont l'état
pourrait requérir des soins de fin de vie et des proches de ces personnes.»
Alors, l'article 10, là, du projet de
loi vise vraiment à modifier, par la concordance avec l'article 15 de la
loi… Ainsi, le code d'éthique d'une maison de soins palliatifs devra tenir
compte des droits des personnes eu égard aux soins de fin de vie, que ces
personnes soient en fin de vie ou non. De plus, la diffusion de ce code ainsi
que celle de la politique portant sur les soins de fin de vie de la maison de
soins palliatifs devra être effectuée plus largement et non plus seulement aux
personnes en fin de vie.
• (16 h 10) •
Alors donc, voilà pour la présentation. En
fait, il s'agit ici, un peu comme ce qu'on a fait dans l'article précédent, de
préciser que les maisons de soins palliatifs doivent se doter d'un code
d'éthique. Là aussi, c'est relatif aux soins de fin de vie. Dans la même
logique des discussions qu'on a eues tantôt, ce n'est pas écrit «l'aide
médicale à mourir». Puis je pense que, dans le cas des maisons de soins
palliatifs, on est dans un contexte où on en a parlé amplement. Et donc, voilà,
puis on parle aussi du volet de... que ça doit être diffusé auprès des
personnes après... auprès des membres du personnel, bien sûr, ainsi que des
personnes, là, qui pourraient requérir… Ça fait que ce sont des outils de
gestion, là, qui sont importants.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, j'ai des interventions. Mme la
députée de Sherbrooke... pas de Sherbrooke, je m'excuse, je vous ai... j'ai vu
votre main. On va commencer par la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Parfait. Deux
<questions…
Mme Maccarone :
…parfait.
Deux >questions. Un, puis ça se peut qu'on va se retrouver plus loin
dans la loi puis, peut-être, on n'a juste pas remarqué, est-ce que les maisons
de soins palliatifs ont aussi les mêmes obligations de produire des rapports
pour des conseils d'administration? Puis, si oui, est-ce qu'on peut se prémunir
qu'il produise les mêmes documents que nous avons déjà débattus? Ça, c'est la
première question. Bien, dans le fond, je vais peut-être laisser la ministre
répondre à celui-ci, puis là je vais revenir avec une deuxième question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, si vous permettez, je regarderais peut-être une de nos conseillères
du ministère, une directrice, là, des soins infirmiers qui est là pour les
CIUSSS. Je suis certaine de ce que je vous ai dit tantôt parce que j'ai
administré et dirigé un CIUSSS, mais, pour les soins... maisons de soins
palliatifs, je voudrais être certaine de la réponse.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Il y a consentement? Je vais vous inviter à vous approcher
à la table, à vous nommer.
Mme Arpin (Élizabeth) : Bonjour,
Élizabeth Arpin, directrice nationale des soins et services infirmiers au
ministère de la Santé et des Services sociaux.
Donc, pour répondre spécifiquement à la
question, cette disposition-là est prévue à l'article 37 de la loi, et
c'est, dans ce cas-là, le Collège des médecins, pour les médecins, et l'Ordre
des infirmières et infirmiers du Québec, dans le cas de l'introduction des
infirmières praticiennes spécialisées, qui vont être en charge de ces
éléments-là.
Mme Maccarone : Est-ce
que l'information est ventilée par maison de soins palliatifs? La ventilation
de l'information… parce que je comprends que ce n'est pas unique pour chaque
installation. Ça fait que comment l'information est produite d'abord?
Mme Arpin (Élizabeth) : Chaque
maison de soins palliatifs a ses propres professionnels, son propre conseil
d'administration, et donc fournit son propre rapport. Est-ce que ça répond à
votre question?
Mme Maccarone : Puis
tout est colligé après? Comme, mettons, un membre de public qui souhaite
consulter les informations, comment je vais faire? Je vais où pour voir les informations
sur un site Web, qu'on a dit, avec les autres conseils d'administration?
Mme Arpin (Élizabeth) : La
question est très précise. Pouvez-vous me donner un instant pour consulter
mes...
Mme Maccarone : Tout à
fait.
Mme Arpin (Élizabeth) : Là,
je ne connais pas la procédure, mais...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Un instant, je pense que, Mme la ministre, vous vouliez
intervenir?
Mme Bélanger : Nous allons
vérifier, notamment via le rapport du président de la commission spéciale...
pas de la commission spéciale, mais de la Commission sur les soins de fin de
vie. De ce que je comprends, dans la législation, les maisons de soins
palliatifs sont tenues de travailler dans le cadre de la loi, donc sont tenues
aux mêmes responsabilités. Bon, ça, c'est la compréhension que j'en ai. Au
début de l'étude de notre projet de loi, vous avez vu qu'on a identifié «établissement»
et, après ça, «maison de soins palliatifs». Ça fait que ce n'était pas pour
rien, là, c'est parce que, dans le fond, c'étaient les lieux où les soins de
fin de vie peuvent être donnés. Et donc, pour moi, peu importe qu'il y ait des
soins palliatifs, des soins de fin de vie, l'aide médicale à mourir, ça doit...
tous ceux qui le font doivent respecter le sens de la loi et produire un
rapport annuel. Maintenant, c'est ça, ça vous a... oui, d'accord.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous avez la réponse? Allez-y.
Mme Arpin (Élizabeth) : C'est
bien décrit, là, à l'article 37. Mais, pour répondre à votre question, les
maisons de soins... oui?
Mme Maccarone : L'article 37
de la loi ou l'article 37 de la loi qui sera modifiée?
Une voix : …
Mme Maccarone : De la
loi modifiée, O.K. Ça fait qu'on n'est pas à la bonne place. D'accord.
Mme Arpin (Élizabeth) : Donc,
les données des maisons de soins palliatifs sont incluses aux rapports annuels
des établissements puisque toutes les maisons de soins palliatifs sont
affiliées à l'établissement du territoire. Et, pour ce qui est des données, là,
relativement aux médecins, puisque c'est des médecins en pratique privée, à ce
moment-là, c'est le Collège des médecins du Québec ou, quand on aura introduit
les IPS, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec qui vont donner suite,
là, aux différents éléments du rapport.
Mme Maccarone : O.K. Ça
fait que ce serait plutôt compliqué, d'abord, d'avoir toutes les informations,
parce que ce ne serait pas tout dans une place. Il faut aller rapatrier...
Mme Arpin (Élizabeth) : Ils
sont publiés sur les sites Internet du collège et de l'ordre, là, une fois
qu'on aura introduit les IPS. C'est inscrit à l'article.
Mme Maccarone : O.K., merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Deuxième intervention, je pense que j'avais la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ma question
porte sur le code d'éthique. On voit que dans la loi, actuellement, c'est écrit
que ça doit tenir compte des orientations ministérielles, en tout cas, pour les
politiques. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui vérifie ces codes d'éthique là?
Comment ça se passe?
Mme Bélanger : Bon, Mme
la Présidente, alors, oui, les codes d'éthique... Bien, premièrement, ça <fait…
Mme Bélanger :
...bien,
premièrement, ça >fait partie des règles de fonctionnement d'un
établissement de santé qu'il doit se doter d'un code d'éthique. C'est une
obligation. C'est adopté par le conseil d'administration d'un établissement. Le
code d'éthique est aussi publié, de mémoire, dans le rapport annuel des
établissements. On doit, à chaque année, dans notre rapport annuel, mettre
notre code d'éthique, et c'est le conseil d'administration qui adopte le code
d'éthique d'un établissement. C'est vraiment... Ce n'est pas la gestion de
l'établissement. On va conduire les travaux, bien sûr, mais c'est vraiment les
conseils d'administration.
Mme Labrie : Est-ce que
le ministère de la Santé et des Services sociaux, par exemple, va aller
vérifier que ça répond aux attentes, le code d'éthique qui a été adopté dans
une maison de soins palliatifs?
Mme Bélanger : Bien,
peut-être, là, on parle... vous parlez plus de maisons de soins palliatifs, là.
Je ne sais pas quelle est la vérification que le ministère fait de chacun de
ces documents-là spécifiquement, mais je peux vous dire que, quand les
établissements font leur code d'éthique, très souvent, ils vont travailler
avec... en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et des Services
sociaux parce qu'ils ont des directions qualité, performance, service
clientèle. Il y a des balises quand on fait un code d'éthique aussi. Il y a des
cadres de référence, là. Mais, après ça, chaque établissement va mettre son
contenu, naturellement, qui est en lien avec leur clientèle puis avec leur
valeur organisationnelle. Mais le code d'éthique, c'est les conseils
d'administration qui doivent vraiment... Ce n'est pas une responsabilité du ministère
de la Santé d'adopter un code d'éthique d'un établissement. Ça, je pense, c'est
vraiment un élément majeur et important à conserver, là.
Mme Labrie : Je
comprends que ce n'est pas le ministère de la Santé qui va adopter ça, bien
sûr. Il y a quand même des balises, là. Vous avez nommé qu'il y avait des
balises pour ces codes d'éthique là. Je fais juste demander : Même si
c'est le conseil d'administration d'une maison de soins palliatifs qui va
adopter leur code d'éthique, est-ce que, quand même, il y a quelqu'un qui
vérifie que ce code-là va répondre aux balises ministérielles?
Mme Bélanger : En fait,
je ne peux pas répondre spécifiquement à ça, là. Il faudrait vérifier si les
maisons de soins palliatifs… si leur code d'éthique est vérifié. Je veux juste
répondre... vraiment comprendre la question, là, ou l'intervention, là. Est-ce
que le code d'éthique d'une maison de soins palliatifs est vérifié par le
ministère de la Santé? C'est la question. Il faudrait qu'on vérifie, demander
au ministère de la Santé.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de
La Pinière.
Mme Caron : Merci, Mme
la Présidente. En fait, dans le texte proposé pour l'article 15, moi, je
n'ai pas de difficulté avec les modifications, là, de parler de «relatifs aux
soins de fin de vie» et «dont l'état pourrait requérir des soins de fin de vie
et des proches de ces personnes». Par contre, là où j'ai une réserve, c'est
dans les commentaires, parce que ça vient rejoindre ce que j'avais apporté ce
matin dans le texte qui était proposé sur la définition d'une maison de soins
palliatifs, parce que, dans les commentaires, on dit, la deuxième phrase :
«Ainsi, le code d'éthique d'une maison de soins palliatifs doit tenir compte
des droits des personnes eu égard aux soins de fin de vie, que ces personnes
soient en fin de vie ou non.»
Donc là, ma préoccupation, qui était celle
portée par des maisons de soins palliatifs, de dire : On veut offrir des
soins palliatifs, on n'exclut pas d'offrir des soins... l'aide médicale à
mourir en bout de course, mais on ne veut pas devenir des maisons où on prend
la place des soins palliatifs pour offrir l'aide médicale à mourir… Alors, dans
le libellé proposé, c'est parfait, mais, dans les commentaires, on dirait que
l'intention est peut-être différente.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Dans les
commentaires, à quelle page vous êtes, juste pour…
Mme Caron : Vers le
milieu du commentaire, où on dit «que ces personnes soient en fin de vie ou
non».
Mme Bélanger : C'est le
commentaire qui pose problème, là.
Mme Caron : Oui, c'est
ça, c'est ça. Bien, je comprends qu'on ne va pas modifier les commentaires, là,
mais...
Mme Bélanger : Mais on
pourrait... On peut le prendre en note, là. Effectivement, à la lecture à la
voix haute du commentaire que j'ai lu tantôt aussi, oui, j'ai... Je pense qu'il
faut vraiment s'en tenir au texte, là. Le commentaire, ça finit que c'est quand
même une interprétation, là, mais moi, je suis d'accord que... Dans le fond,
là, sur le... Puis on pourra le modifier, je ne sais pas si c'est la façon de
faire, là, mais moi, je suis d'accord, quand on regarde les deux énoncés du
paragraphe, là, de l'article... à l'article 15 à la page 14, je pense
qu'on parle de droits relatifs aux soins de fin de vie. Après ça, on parle de <documentation...
Mme Bélanger :
...parle
de >documentation. Mais, dans le commentaire, je veux dire, là, on est
vraiment... on revient sur la fin de vie comme telle, et ça peut porter à
confusion, fin de vie ou non. Ce n'était pas ça qui était... Ce n'est pas comme
ça que c'est écrit dans le texte.
Mme Caron : Mais le
texte est correct?
Mme Bélanger : Le texte
est correct, mais le commentaire est...
Mme Caron : Je voulais
souligner ça pour qu'on s'en rappelle.
Mme Bélanger : Je
suis... On est à la même place.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, c'est souligné. Est-ce que j'ai d'autres
interventions évidemment sur le texte qui est proposé? Oui, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Peut-être
juste mentionner, concernant les établissements de santé, CISSS, CIUSSS,
hôpital, etc., les maisons de soins palliatifs, ces instances doivent être
accréditées, O.K., sur une base régulière par le... au Québec, c'est le conseil
canadien d'agrément de santé et services sociaux. Quand les organisations sont
accréditées et visitées, elles doivent déposer leur code d'éthique, une série
de documents, mais notamment le code d'éthique. Les codes d'éthique doivent
répondre à des normes et des standards. Ça fait que, déjà, c'est validé par ces
groupes-là.
Maintenant, quand les ordres
professionnels, que ce soit l'ordre des infirmières du Québec, le Collège des
médecins... Vous savez, ils ont dans leurs processus d'évaluation... Ça fait
partie du rôle des ordres professionnels d'aller faire des visites d'évaluation
dans les installations. Lorsqu'ils arrivent, une des premières choses qu'ils
vont demander, c'est de voir le code d'éthique d'établissement. Ça fait partie
des documents qu'on doit rendre disponibles à tous visiteurs qui font des
inspections, que ce soient professionnelles ou des inspections de qualité.
Alors, je ne sais pas si ça peut répondre à la question. Maintenant, que le
ministère regarde le détail de tout ça, ça, cette question-là... oui.
Mme Labrie : …
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ça répond.
La réponse sur l'agrément répond à mon interrogation.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Alors, est-ce que j'ai encore des
interventions sur l'article 10? Si je n'ai pas d'intervention, nous allons
placer l'article 10 aux voix. Alors, est-ce que l'article 10 est
adopté? Adopté. Merci beaucoup. Ça va bien. On va passer à l'article 11,
Mme la ministre, 11 étant à la page 15.
Mme Bélanger : Oui.
Alors, 11 : L'article 18 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «en fin de vie» par «relatifs à ces
soins».
Alors, le texte proposé est le suivant :
«L'agence doit informer la population de
son territoire des soins de fin de vie qui y sont offerts, des modalités
d'accès à ces soins, de même que des droits des personnes relatifs à ces soins
et de leurs recours.
«Ces renseignements doivent notamment être
accessibles sur le site Internet de l'agence.»
Alors donc, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous y allez avec le commentaire?
Mme Bélanger : Bien, le
commentaire : L'article 11, là, du projet de loi vise, finalement, à
apporter une modification de concordance à l'article 18 de la loi,
toujours pour retirer le concept de fin de vie. Alors, on le voit, là, ça a été
biffé dans le texte proposé. Ainsi, l'information donnée à la population doit
concerner les droits des personnes relatifs aux soins de fin de vie et non plus
seulement les droits des personnes en fin de vie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, un article de concordance. Est-ce que j'ai des
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, je m'excuse, je regarde
souvent par là puis je vous vois.
Mme Maccarone : Oui. Je
n'étais pas certaine, voilà. Je reviens à la première intervention que j'ai
faite, là, parce qu'ici, bref, je ne suis pas contre l'article en question,
mais je souhaite savoir est-ce qu'il y a aussi une ouverture ici, parce que, si
on va parler d'informer la population de son territoire des soins de fin de
vie, mais est-ce qu'on ne devrait aussi pas faire une mention des soins pour
vivre, de s'assurer que tout est clair que, oui, c'est une option, mais voici
toutes les autres options aussi, ça fait que juste pour s'assurer que ce n'est
pas uniquement ceci qui sera offert, mais que la population comprenne que ce
n'est pas la seule option dont ils font face s'ils sont rendus à un point de
faire une demande d'avoir accès à l'aide médicale à mourir? Mais je comprends
qu'on ait aussi fait le débat, Mme la Présidente, et Mme la ministre, au début,
puis on s'attend peut-être à voir une clarification au sein d'un amendement
potentiel parce que l'amendement que nous avons... que j'ai proposé, qui est
suspendu, va peut-être régler cette notion, mais, tant que ce n'est pas fait,
je questionne si, peut-être, ici nous avons un potentiel… moi, je n'ai <rien…
Mme Maccarone :
...je
n'ai >rien de préparé, finalement, mais un potentiel amendement pour
juste… pour s'assurer qu'encore une fois, côté éthique… que c'est clair pour la
population qui feront une demande que ce n'est pas la seule option dont ils
pourront faire accès.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, c'est un bon commentaire, mais, en fait, ce que je comprends de
l'intention, là, de cet article-là, c'est que l'agence doit informer la
population... Si on sort de l'article de loi qu'on... l'agence doit informer la
population de tous ses services, O.K.? Alors, habituellement, quand vous allez
sur un site Internet d'un établissement, vous avez toute la gamme de services,
là, qui est bien identifiée. Le détail de chacun des services n'est pas nécessairement
identifié, là, bien sûr, mais...
Et je comprends que cet article de loi est
écrit pour s'assurer que les soins de fin de vie soient écrits dans... quand on
va sur un site Internet d'un établissement, que ça soit bien indiqué, au même
titre que les services de prélèvement, par exemple, pour donner cet exemple-là,
je comprends que ce n'est pas de même niveau, mais, quand même, que les
services de soutien à domicile, que les services de vaccination, que les
services de psychologie. Je le comprends comme ça.
Donc, l'agence doit informer la population
de son territoire des soins de fin de vie qui y sont offerts, des modalités
d'accès à ces soins de même que des droits des personnes relatifs à ces soins. Je
le comprends dans cette optique-là, de… Quand on décrit les services qu'une
organisation donne, elle doit, dans la description de ses services, indiquer à
la population que ces soins sont disponibles. Alors, je vais arrêter là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, là, il
y a un autre projet de loi en cours en parallèle. Quand il est question
d'agence ici, est-ce que, dans l'esprit de la ministre, ça va être, par
exemple, Santé Québec ou ça va être, par exemple, Santé Estrie qui va avoir
cette responsabilité-là? De quelle agence…
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, c'est une très bonne question. Bien, écoutez, là, je ne veux pas
présumer de ce qu'il va se passer avec l'autre projet de loi, mais la volonté,
c'est quand même que ce soient les établissements, là, O.K.? Notre volonté,
c'est que les établissements puissent donner des services. Et donc tout ça… Ça
fait que ça, c'est vraiment important. Peut-être qu'une façon… Puis là je ne
veux pas aller à l'encontre ou, en tout cas, nuire à l'autre projet de loi,
mais une des façons... parce que c'est vrai que, quand on voit «agence», ça
laisse présumer toutes sortes de choses, là, notamment l'agence... les
ex-agences aussi qui n'existent plus. Ça fait qu'on pourrait peut-être
simplement mentionner «l'établissement», puis ça viendrait clarifier le tout.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous voulez que nous suspendions quelques
instants?
Une voix : …
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 38)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Au moment de suspendre, nous étions sur une intervention de la députée
de Sherbrooke sur l'article 11. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. En fait, à la lecture, là, de l'article et du texte proposé, ma
compréhension, c'est qu'il y a quand même un consensus, là, par rapport à l'énoncé.
Là où la discussion a été faite de notre côté avec les équipes juridiques, c'est
sur la notion d'agence. Et, Mme la Présidente, j'aimerais que... si possible,
que Me Bérubé puisse expliquer comment on peut faire, là, pour bien
comprendre la notion d'agence, puis qu'est-ce qui est suggéré, là, pour la
suite des choses.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. On avait déjà le consentement. Me Bérubé,
vous pouvez prendre la parole.
M. Bérubé (Mathieu) : Merci.
Ici, effectivement, le concept d'agence des... de la santé et des services
sociaux, c'est effectivement les anciennes agences, celles qui ont été abolies
en 2015 avec la loi modifiant l'organisation du réseau, bon, bref, là. On vit
avec ce précédent-là, malheureusement, actuellement dans le corpus législatif,
principalement dans les lois de la santé. Je vous explique.
Le ménage en parallèle de cette
réorganisation administrative là de toute la gouvernance du réseau n'a pas été
faite. Quand je dis «le ménage», c'est : toutes les références, dans les
lois du corpus, aux agences de la santé notamment, n'ont pas été corrigées
pour, lorsque ça devait être le ministre de la Santé, prévoir le ministre de la
Santé ou, lorsque ça devait être un centre intégré de santé et de services
sociaux, qui sont nos nouvelles... on va dire, nos nouveaux organes
territoriaux... ça n'a pas été fait. Ça fait qu'il y a des dispositions
interprétatives qui sont prévues dans cette loi-là, et, tant et aussi
longtemps, évidemment, qu'on ne découd pas cette loi-là, on est pris, entre
guillemets, là, avec l'interprétation qu'on doit appliquer, c'est-à-dire ici de
lire «agence». Il faut comprendre que c'est un centre intégré de santé et de
services sociaux qui a cette responsabilité-là pour son territoire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je le
comprends bien. Puis j'ai aussi compris, tout à l'heure, quand la ministre nous
a dit que, de son point de vue, en tout cas, ça devrait être l'établissement,
comme c'est en ce moment, c'est-à-dire que c'est fait à l'échelle locale, O.K.
Ça, je l'entends et je partage cette orientation-là avec la ministre, sauf que,
là, on... Je veux juste... Je veux informer mes collègues que, dans le projet de
loi n° 15, qui va éventuellement être étudié par nos collègues dans une
autre commission, eux aussi vont modifier le même article 18 sur lequel on
est en train de se pencher. Puis, dans ce projet de loi là, il est prévu que ce
soit Santé Québec qui ait la responsabilité d'informer la population.
• (16 h 40) •
Donc là, on est comme ailleurs, parce que
la ministre, puis je partage sa volonté, nous dit : Bien là, en ce moment,
c'est l'établissement, puis ça va rester l'établissement, avec ce qui est proposé
comme formulation ici. Bien, ce serait tant mieux. Je ne veux juste pas qu'après
ça d'autres députés dans une autre commission, quand ils vont étudier le projet
de loi n° 15, eux autres, dans quelques semaines, adoptent plutôt une
autre vision où ce serait Santé Québec plutôt que les établissements locaux qui
vont avoir cette responsabilité-là.
Ça fait que... est-ce que la ministre peut
s'engager à parler à son collègue le ministre de la Santé pour s'assurer que ce
soit mentionné comme il se doit dans son projet de loi, le projet de loi
n° 15, pour que notre intention ici... ou, en tout cas, mes collègues
exprimeront s'ils sont <d'accord...
Mme Labrie :
...pour
que notre intention ici... ou, en tout cas, mes collègues exprimeront s'ils
sont >d'accord, mais, en tout cas, l'intention que je pense partager
avec la ministre, que ce soit une responsabilité locale plutôt que nationale?
Est-ce qu'elle peut s'assurer que le ministre de la Santé va faire l'amendement
nécessaire, là, à... Ça se trouve à être l'article 1054 de son projet de
loi.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
Alors donc, c'est intéressant, puis on est vraiment, c'est le cas de le dire,
dans l'aspect législatif, parce qu'en 2015 la loi n° 10
est arrivée, a pris la place, je vais dire ça comme ça, d'une grande partie des
articles de la LSSSS, puis il n'y a pas eu une fusion de tout ça, ce qui fait
que les agences, à toutes fins pratiques, ont été... pas à toutes fins
pratiques, les agences ont carrément été abolies en 2015. Ça n'existe plus, les
agences de santé, des services sociaux, elles ont été abolies, puis il y a eu
la création de 34 établissements, des CISSS, des CIUSSS et des
établissements non fusionnés. Bon, ça, c'est la réalité. On travaille quand
même dans un cadre légal, là, qui est la loi n° 10
aussi, il faut quand même en tenir compte, qui est là. Et, en fait, je pense que
la... Actuellement, là, on travaille avec ce qu'on a comme environnement. Puis
on a parlé d'établissements puis on a parlé de maisons de soins palliatifs,
puis «établissements» pouvant être l'hôpital, le CLSC, naturellement, pour le
soutien à domicile, le CHSLD, etc., là, les établissements, c'est très, très
vaste.
Alors, deux choses où, naturellement, je
ferai le suivi, là, avec mon collègue, bien sûr, mais, dans les travaux qu'on a
à faire aujourd'hui, j'aimerais vous entendre sur une proposition, si on peut
peut-être le demander, là, à nos experts, de voir comment on pourrait... est-ce
qu'on pourrait noter ici la notion d'établissement au lieu... ou faire
référence que l'agence... dans le fond, c'est quoi, l'agence, le définir dans
le contexte de la loi n° 10. Il faut savoir de quoi
on parle, là. Alors, ça, c'est important. Ça fait qu'il y a deux éléments.
Puis, moi, ça, je pense que ça, ça mérite d'être qualifié, parce que l'agence,
aujourd'hui, ça n'existe pas. Je comprends que ça existe dans la loi de la LSSSS,
mais, dans la loi n° 10, ça n'existe plus, les
agences, O.K.? Puis ça, c'est important.
Je me suis retournée parce que je veux
juste être sûre, là, parce que c'est très, très complexe. Ça fait que deux
choses, là : ou on parle d'établissement, ou on met une note que
l'agence... puis expliquer dans quel contexte ça, c'est écrit puis qu'est-ce
que ça signifie. Il faut qu'on comprenne de quoi on parle.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous proposez un amendement à ce moment-ci?
Mme Bélanger : Bien, pas
à ce moment-ci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : On va laisser...
Mme Bélanger : Je lance
la discussion, là, parce que je veux qu'on clarifie ça, là, parce que les mots
sont importants, naturellement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé, voulez-vous clarifier?
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
oui, oui. Pour faire du pouce, là, effectivement, sur qu'est-ce que vient de
dire la ministre, je conçois que l'idée est superintéressante pour amener
l'éclairage voulu sur le terme «agence». L'enjeu, ici, c'est, comme je disais
tout à l'heure : la loi n° 10 de l'époque, qui a
réformé, là, toute la gouvernance du réseau, n'a pas fait ce genre d'annotation
là dans tous les articles du corpus. Donc, là va se poser la question : Pourquoi
précisément ici mais pas ailleurs? Puis pourquoi, par exemple, partout dans la
LSSSS... la loi sur les services de santé? On... Il faut toujours se référer aux
textes de loi.
Comme je vous disais, c'est un petit peu
l'épine qu'on a actuellement avec les lois de la santé, c'est de se référer
constamment aussi au guide... appelons-le comme ça, là, le nouveau guide de la
gouvernance du réseau pour savoir si, quand je lis le mot «agence» ici... est-ce
que je fais face à un centre intégré ou je fais face au ministre. Ça fait qu'il
y a des enjeux, là. Puis le... on ne pourrait pas, malheureusement, le
spécifier par amendement dans le texte de loi, là. Tu sais, je veux dire, on ne
peut pas prévoir d'amendement qui prévoit une note dans un article, là, ça, ce
n'est pas possible, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...
Mme Bélanger : Non, ça
va.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce
que ce serait possible d'adresser cette difficulté dans une disposition
transitoire? Nous ne sommes pas rendus là, mais, à la fin, peut-être un élément
qui pourrait être abordé là-dedans pour adresser la problématique, parce qu'on
sait que... C'est une très bonne question de la collègue, là, c'est... Est-ce
que ça, c'est quelque chose que nous pourrons mettre dans ces dispositions à la
fin de la loi?
M. Bérubé (Mathieu) : Encore
une fois, ici il n'y a pas tant d'enjeu transitoire dans la mesure où ce qu'une
disposition transitoire vise à créer une règle particulière entre un ancien
régime applicable et un nouveau. Là, ici, ce n'est pas tant ça. Puis, tu sais, s'il
y avait eu transitoire à y avoir, il aurait été fait dans le p.l. n° 10.
Puis il y en a eu, des dispositions transitoires, mais on est ailleurs. Ça fait
que l'annotation, elle ne pourrait pas faire l'objet d'une disposition
transitoire non plus.
Je pense que... en tout cas, bien
humblement soumis, évidemment, avec les explications, ça confirme la position
puis, disons, l'enjeu interprétatif qu'on a depuis 2015, et sachant, en fait,
que, tu sais, les autorités gouvernementales sont quand même sensibilisées à
cet enjeu d'application là aux textes, mais, pour le moment, il faut quand même
vivre avec, <disons...
M. Bérubé (Mathieu) :
...aux
textes, mais, pour le moment, il faut quand même vivre avec, >disons,
cette dualité-là des textes légaux. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, vous vouliez...
Mme Bélanger : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Ça va? Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée de La Pinière.
Mme Caron : Oui. Je... Bien,
tout à l'heure, Mme la ministre se disait : Peut-être qu'on peut parler
d'établissement, puis moi, je n'y verrais pas d'inconvénient si, effectivement,
ça répond exactement à la définition qu'on a mise, d'«établissement», dans l'article 3.
Et, si les maisons de soins palliatifs relèvent de l'établissement, à ce
moment-là, tout le monde est couvert. Et, si on peut se permettre de faire ça,
je pense, ce serait peut-être une bonne solution.
Puis une question secondaire, je dirais :
Pendant combien d'années sommes-nous obligés de vivre avec la... avec une
terminologie qui n'a pas été mise à jour, pour toutes sortes de raisons? Est-ce
que ce n'est pas le temps maintenant, puisque deux projets de loi majeurs sont
en étude, de faire cette uniformisation?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui.
Bien, c'est... En fait, Mme la Présidente, la difficulté qu'on a, c'est
que... ce que je comprends, là, qu'on a dans notre cahier de loi, c'est que ça
fait référence à la loi initiale, alors que, depuis 2015, on est gouvernés par
une loi qui était très importante, et tout ça, là, puis qui a structuré le
réseau de la santé de la façon dont on est aujourd'hui. Ça fait quand même
presque huit ans, là, ça fait que ce n'est quand même pas rien.
Moi, mon souci, c'est de ne pas... en
fait, c'est que la volonté, là, qu'on a ici, comme parlementaires, là... Dans
le fond, on comprend, là, ce qu'on veut faire dans cet article-là. Pour nous,
c'est clair que c'est la notion d'établissement. Là, on est comme un peu
coincés parce qu'il y a le mot «agence». Je veux juste qu'on trouve une façon
de débloquer ça. Vous comprenez ce que je veux dire?
M. Bérubé (Mathieu) : ...
Mme Bélanger : D'accord.
Ça fait que c'est vraiment à ce niveau-là. Ça fait que, ça, vous comprenez ce
que je veux dire, là? Je n'ai pas... Je veux dire, on va travailler dans le
cadre du respect des lois, là, bien sûr, on ne peut pas... Je veux dire, ce
n'est pas notre rôle ici, là, de travailler sur la loi sur la santé et services
sociaux, mais, par contre, on est soucieux que ce qu'on veut adopter ici, ça
soit dans l'esprit de ce qui se discute autour de la table.
Ça fait que... Donc, dans ce contexte-là,
est-ce... Trouver une solution, trouver une solution. C'était ça.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. Est-ce que vous voulez qu'on suspende l'article,
le temps de réfléchir à l'alternative, et qu'on poursuive le travail? Est-ce
que c'est ce que vous demandez, Mme la ministre? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Moi, je
vais avouer que c'est quand même un irritant. C'est arrivé souvent, là, comme
parlementaires, qu'on veuille faire quelque chose puis qu'on se fasse répondre :
Ah! bien là, on ne peut pas faire ça pour une question d'uniformité, de
rédaction des lois, là. C'est quelque chose qui revient souvent. Pour la
féminisation aussi, c'est quelque chose qui a été discuté sur beaucoup de
projets de loi. Bon.
Là, je comprends ici qu'on ne peut pas...
On nous propose de ne pas remplacer «agence» par «établissement» parce que ce
serait le seul endroit où ce serait fait puis ça vient un peu déranger les
juristes. Moi, ça me va si on ne le change pas ici dans la mesure où ça a été nommé
clairement par la ministre puis c'est ça, l'intention ici, que ce soit... On
parle de l'établissement, là, on parle du local.
Je veux juste m'assurer que le travail va
être fait pour que le collègue de la ministre, quand il étudie le projet de loi
n° 15, lui, il va partager cette volonté-là puis que... nous, nos
collègues, on va bien leur dire d'aller faire cette bataille-là, mais
j'aimerais ça qu'ils n'aient pas besoin de faire la bataille, justement, parce
que les ministres vont s'être parlé, et puis il va arriver d'avance avec un
amendement. Parce que je veux bien... Moi, je vais en parler au collègue de
Rosemont, là, il va aller le plaider s'il le faut, mais j'aimerais ça que la
ministre le fasse aussi de son côté pour qu'on soit certains que ce qui est
souhaité ici, qu'on garde le concept d'établissement pour cet article-là, ce
soit ce que le ministre de la Santé fait aussi dans le projet de loi
n° 15.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, en
fait, je m'engage, là, naturellement, à en parler à mon collègue le ministre de
la Santé, là, alors donc...
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, dans cette optique-là, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 11?
Mme Maccarone : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Oui? Allez-y, Mme la députée de...
Mme Maccarone : Je
propose de donner le temps à Mme la ministre de faire son intervention, de
suspendre, même si c'est jusqu'à jeudi, pour donner la chance de s'assurer que
cette conversation a eu lieu avant d'adopter puis de ne peut-être pas faire
suite. Parce que ça se peut que... On ne sait pas qu'est-ce que M. le ministre
de la Santé va répondre. On ne peut pas présumer, on ne peut pas prêter les
intentions. Alors, on veut s'assurer qu'il y a quand même une compréhension
commune, peut-être. Ça fait que peut-être juste attendre de donner la chance à
Mme la ministre de faire son intervention.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, on va suspendre l'article 11. Il y a
consentement pour suspendre l'article 11? Consentement. Nous allons
donc... Nous sommes arrivés à l'article 50 de la loi, qui serait à la page...
L'article 50 est à la page 99 de votre <livre...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
...de la loi, qui serait à la page... L'article 50
est à la page 99 de votre >livre. Mme la ministre, la parole est à
vous.
Mme Bélanger : Donc, l'article 50
se lit comme suit :
L'article 31 de la Loi médicale est
modifié par la suppression, dans le paragraphe 12° du deuxième alinéa, de
«en fin de vie».
Alors, vous avez le texte. Donc, ça vise
vraiment la pratique médicale. Donc, à l'article 31 :
«L'exercice de la médecine consiste à
évaluer et à diagnostiquer toute déficience de la santé chez l'être humain en
interaction avec son environnement, à prévenir [...] à traiter les maladies
dans le but de maintenir la santé, de la rétablir ou d'offrir le soulagement
approprié des symptômes.
«Dans le cadre de l'exercice de la
médecine, les activités réservées au médecin sont les suivantes :
«1° diagnostiquer les maladies...»
O.K. Est-ce que vous souhaitez que je lise
l'ensemble des... C'est vraiment la loi sur... médicale, là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : La modification est dans le 12e...
Mme Bélanger : O.K. Donc,
la 12e... la 12e... la 12e... c'est un alinéa, finalement, 12e élément,
donc, qui serait modifié, donc c'est :
«12° administrer le médicament ou la
substance permettant à une personne d'obtenir l'aide médicale à mourir dans le
cadre de l'application de la Loi concernant les soins de fin de vie (chapitre S-32.0001).»
(Panne de son)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Donc, j'ai des interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Dans le
deuxième paragraphe, on dit : «Dans le cadre de l'exercice de la médecine,
les activités réservées au médecin — au médecin — sont les
suivantes», puis je comprends qu'on va adresser ceci plus tard, mais pourquoi
qu'on ne l'adresse pas ici dans le cadre de l'exercice?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, c'est parce qu'ici on parle de la Loi médicale et non pas de la loi
des infirmières, O.K.? Ça fait qu'on est vraiment dans la Loi médicale, alors
c'est dans leur loi, et on vient modifier, dans le fond, un élément de leur
loi, qui est le volet, là, de «en fin de vie» qu'on biffe, mais on ne modifie
pas la Loi médicale ici, là, bien sûr, là, ce n'est pas notre responsabilité de
le faire, mais on s'assure que sur quoi on travaille, en fait, soit aménagé,
là, de façon différente. On verra probablement, éventuellement, là, pour la Loi
sur les infirmières, la même chose. La Loi sur les infirmières et infirmiers
prévoit, là, une série de responsabilités, là, alors... Mais, pour le moment,
ça concerne seulement les médecins. Ça ne dit pas que les infirmières peuvent
faire ou ne pas faire, là, on n'est pas du tout là-dedans.
Mme Maccarone : ...confusion
d'utiliser le mot «réservées», d'abord? Parce que, dans le fond, ce n'est pas
réservé uniquement pour eux. Mettons, le Collège des médecins, eux, ils vont
lire ça puis ils vont dire : Bien non, c'est seulement nous qui sont en
mesure de faire tout ce qui est énuméré ici, incluant l'application de l'aide
médicale à mourir.
Ça fait que je ne sais pas... Je comprends
que je ne suis pas légiste puis je comprends ce que vous dites, Mme la
ministre, qu'on est en train de modifier la Loi médicale, mais ça reste
qu'utiliser le mot «réservées», pour moi... Il n'y a pas un autre mot que nous
devons utiliser pour s'assurer que ça ne porte pas confusion dans les autres
lois où nous sommes en train de dire que les infirmières praticiennes
spécialisées vont avoir maintenant le droit de non seulement constater un
décès, mais aussi d'appliquer l'aide médicale à mourir?
Mme Bélanger : Alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Donc,
ici, on fait vraiment référence à la loi sur les ordres professionnels, les
organismes professionnels, puis les activités réservées pour les médecins,
c'est vraiment clairement établi. Les infirmières vont, dans certains cas,
avoir des activités... peut-être, on pourra demander à la directrice des soins
infirmiers de nous expliquer, là, mais les infirmières vont avoir aussi des...
dans le cadre de leur pratique infirmière, des activités qui leur sont
réservées, qui ne sont pas celles-ci, naturellement, mais elles peuvent avoir
aussi des activités qui leur sont déléguées. Puis là il y a toute une
terminologie. Mais l'activité réservée fait partie d'un terme, là, qui est
connu et reconnu, là, au niveau des ordres professionnels, puis, notamment, la
Loi médicale <l'utilise...
Mme Bélanger :
...qui
est connu et reconnu, là, au niveau des ordres professionnels, puis notamment
la Loi médicale >l'utilise, là, pour ce qui détermine le champ de
pratique médicale.
Mme Maccarone : Et je
l'ai devant moi, l'autre loi, qui est ouverte, puis c'est parce que ce qui est
réservé pour les infirmiers et infirmières est différent de ce qui est réservé
pour les médecins. C'est pour ça que je questionne si ça va porter confusion si
on ne fait pas une modification en ce qui concerne les deux éléments qui vont
changer pour les infirmiers et infirmières. Parce que je l'ai, c'est
l'article 36 de la Loi sur les infirmières, puis, comme j'ai dit, la liste
des activités qui sont réservées pour eux, c'est totalement différent, alors...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : En fait,
chaque ordre professionnel, il y a tout un mécanisme, là, pour déterminer puis
mettre à jour les lois. Donc, honnêtement, je ne pense pas qu'on est les bonnes
personnes ici pour changer un titre dans une loi professionnelle des lois
médicales.
Puis, tant qu'à ça... je ne veux pas
ajouter, là, mais, vous savez, diagnostiquer une maladie, des infirmières IPS
peuvent, dans certains cas puis quand c'est très balisé, le faire. Prescrire
des examens diagnostiques, les infirmières peuvent le faire, et on n'a pas
changé la Loi médicale pour ça. On va ajuster le champ de pratique des IPS,
mais ce n'est pas via la modalité de la loi, là, qu'on peut faire ça. Puis...
Alors, prescrire des médicaments, tant qu'à ça, l'Ordre des pharmaciens... Voyez-vous
dans quoi on embarque, là? Je veux dire, là, si on se met à analyser chacun de
ces éléments-là, les pharmaciens pourraient aussi prescrire des médicaments maintenant,
et tout ça, mais il reste que c'est... on est dans la Loi médicale.
Pour moi, je ne remets pas les éléments
qui sont là, là, en question. Je voudrais peut-être plus qu'on focusse sur le
12e alinéa. Mais je pense que, là, c'est vraiment comme ça, là, que je le
conçois.
Mme Maccarone : Encore
une fois, je comprends, c'est juste que, pour moi, quand on arrive à le
point 12°, c'est réservé pour eux, d'administrer le médicament. Alors,
j'ai hâte à voir comment que nous allons modifier ailleurs pour s'assurer que
ça soit clair, puis que les IPS vont avoir maintenant la possibilité de
poursuivre dans leurs travaux aussi, puis que, dans le fond, ils ne seront pas
contre une loi. Parce que, pour moi, c'est clair, quand on dit... Puis je ne
demande pas de changer toutes les autres, je demande... Peut-être, on a besoin
d'avoir une précision quelque part, pour que ça soit clair, de dire que c'est
une activité qui n'est pas réservée uniquement aux médecins maintenant, ça va
être ouvert aux autres ordres professionnels maintenant.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : J'ai une intervention. Mme la députée de La Pinière.
Mme Caron : Bien, dans ma
compréhension, puisque c'est dans la Loi médicale, c'est comme : on
énumère tout ce que le médecin peut faire, y compris suivi de grossesse, et
tout ça, donc ce sont tous des... ce sont toutes des activités du médecin, puis
là il y a aussi le 12e alinéa, où... en lien avec l'aide médicale à
mourir. Donc, c'est comme si on fait toute la liste. Puis, dans la Loi sur les
infirmières, il va y avoir aussi toute la liste, qui va nécessairement être
différente parce que ce sont deux ordres professionnels différents, deux
professions différentes, mais on aura l'alinéa 12°, par contre, qui sera
dans la Loi sur les infirmières.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, oui.
Mme Bélanger : ...c'est
clair pour moi que, pour les infirmières, il va falloir que ça soit ajusté,
notamment... Prenons l'exemple du constat de décès. C'est clair que ça va... il
va falloir qu'ils ajustent, là, via... c'est l'Office des professions, l'Ordre
des infirmières. Là, peut-être juste demander, là, au niveau juridique, comment
ça fonctionne, mais, en fait, la volonté de notre projet de loi, c'est que...
les médecins et les IPS. Donc, il va falloir avoir la même logique quand on va
arriver au rôle des infirmières. C'est simplement ça que je veux mentionner.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions? Alors, si je n'ai
pas d'autre intervention... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
• (17 heures) •
Mme Maccarone : Oui.
C'est juste de savoir à quel article est-ce que nous allons voir la
modification, juste pour que ça soit clair, on s'attend quand, la modification
de dire que maintenant ça va être les infirmières praticiennes spécialisées qui
vont avoir accès...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 42?
M. Bérubé (Mathieu) : L'article 49.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Article 42.
Mme Maccarone : 49?
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 42.
Mme Maccarone : 42.
M. Bérubé (Mathieu) : Non,
49.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 49, 49. Bingo!
Mme Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, si je n'ai pas d'autre intervention pour
l'article 50, nous allons donc le placer aux voix. Est-ce que
l'article 50 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Nous passons donc au bloc n° 2,
avec l'article 4. Remontons dans notre <cahier...
>
17 h (version révisée)
<17949
La
Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
...
n° 2 avec l'article 4. Remontons dans notre >cahier.
L'article 4. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : J'arrive.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Je cherche la page, moi aussi, attendez. C'est
l'article 4, c'est à la page... 7.
Mme Bélanger : Exactement.
Alors donc, cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 3, du
suivant, donc :
«3.1. Aux fins de l'application de la
présente loi, l'expression "professionnel compétent" désigne un
médecin ou une infirmière praticienne spécialisée.»
Alors, au niveau du texte proposé : «Aux
fins de l'application de la présente loi, l'expression "professionnel
compétent" désigne un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée.»
Alors, au niveau des commentaires, l'article 4
du projet de loi vise à introduire un nouvel article qui est l'article 3.1
dans la loi pour définir l'expression «professionnel compétent» dont il serait
fait mention à plusieurs reprises dans la loi pour désigner à la fois un
médecin et une infirmière praticienne spécialisée. Donc, ça veut dire que, dans
la loi, quand on parlera de professionnel compétent, ça fera référence essentiellement
à médecin et infirmière praticienne spécialisée. Cette expression sera
notamment utilisée dans la loi pour faire référence aux professionnels de la
santé habilités légalement à administrer l'aide médicale à mourir, soit un
médecin et une infirmière praticienne spécialisée. C'est tout.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai des interventions? Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Merci, Mme
la Présidente. Il y a le Barreau du Québec qui nous proposait de changer la
formulation, de plutôt parler de «professionnel autorisé», plutôt que de «professionnel
compétent». Là, la ministre ne semble pas avoir d'amendement à cet égard-là. J'aimerais
comprendre pourquoi elle n'a pas retenu cette proposition-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Bon,
en fait, la notion de professionnel compétent est importante. «Professionnel
autorisé», dans le fond, ça voudrait dire qu'il y aurait un... ça laisse
sous-entendre, quand on parle d'un professionnel autorisé, qu'il y a un
processus d'autorisation. Donc, moi, je veux juste être certaine, là, qu'en
ajoutant des termes on n'ajoute pas une procédure, là, qui va se retrouver, en
fait, là, inapplicable et que c'est juste par rapport au terme «autorisé».
Peut-être, si vous permettez, Mme la Présidente, on pourrait avoir une
explication de l'équipe juridique pour les raisons pour lesquelles on a
seulement inscrit «professionnel compétent» dans le texte.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.
Effectivement, là, pour reprendre les propos de la ministre, là, tu sais, l'idée
d'autorisation, c'est plutôt la loi médicale, là, qui prévoit, en fait, qu'un
médecin peut administrer la substance ou médicament, de la même façon que c'est
la Loi sur les infirmières qui prévoit qu'une infirmière praticienne
spécialisée, comme on le verra plus tard, là, peut, justement, administrer soit
la substance ou le médicament qui est... aux fins de l'aide médicale à mourir.
Ça fait que l'idée, en fait, là, de
retenir «professionnel compétent», c'est simplement de le qualifier pour ne
pas... quand on a dans la loi, actuellement, des références à des
professionnels, qu'il y ait, comme, confusion. Ça fait que, vraiment, on vient juste
encadrer le fait «professionnel compétent», donc ça vise nos deux titres, ici,
soit le médecin et l'infirmière praticienne spécialisée, qui sont forcément,
dans la mesure où ils détiennent un permis d'exercice, hein, qui est délivré
par leur ordre professionnel, autorisés à le faire. Mais, aux fins de cette
loi-ci, c'est simplement de référer à «professionnel compétent» pour comprendre
qu'on vise les deux. Ça fait que, comme ça, ça faisait aussi une économie de
mots, de ne pas constamment les répéter, là, en doublon, là. Voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Me Bérubé. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons mettre l'article 4 aux
voix. Est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Passons maintenant à l'article 5, page 8.
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Alors :
L'article 5 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
quatrième alinéa, de «Le médecin» par «Le professionnel compétent».
Alors, le texte proposé :
«Sauf disposition contraire de la loi,
toute personne majeure et apte à consentir aux soins peut, en tout temps,
refuser de recevoir un soin qui est nécessaire pour la maintenir en vie ou
retirer son consentement à un tel soin.
«Dans la mesure prévue par le Code civil,
le mineur de 14 ans et plus et, pour le mineur ou le majeur inapte, la
personne qui peut consentir aux soins pour lui peuvent également prendre une
telle décision.
«Le refus de soin ou le retrait de <consentement
peut être...
Mme Bélanger :
...
telle décision.
«Le refus de soin ou le retrait de >consentement
peut être communiqué par tout moyen.
«Le professionnel compétent — c'est
là qu'on amène le changement, là, principal — doit s'assurer du
caractère libre de la décision et donner à la personne toute l'information lui
permettant de prendre une décision éclairée, notamment en l'informant des
autres possibilités thérapeutiques envisageables, dont les soins palliatifs.»
Alors, dans les commentaires : L'article 5
du projet de loi propose une modification de concordance à l'article 5 de
la loi afin que tant l'infirmière praticienne spécialisée que le médecin aient
l'obligation de s'assurer du caractère libre de la décision d'une personne qui
refuse de recevoir un soin qui est nécessaire pour la maintenir en vie ou qui
retire son consentement à un tel soin.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Est-ce que j'ai des interventions sur
l'article 5? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je
veux juste comprendre. Dans le deuxième paragraphe, quand on parle du mineur de
14 ans et plus, qu'on peut avoir une tierce personne qui va consentir aux
soins de cette personne, est-ce que ça comprend aussi l'accès à l'aide médicale
à mourir puis aussi les demandes anticipées?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Si vous
permettez, Mme la Présidente, je souhaiterais que...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Maître Bérubé?
Mme Bélanger : Oui.
M. Bérubé (Mathieu) : Une
des premières conditions, en fait, pour recevoir l'aide médicale à mourir,
c'est d'être une personne majeure.
Mme Maccarone : C'est
parce que, dans le deuxième paragraphe... Je comprends «majeure», mais, encore
une fois, peut-être, c'est parce que ce n'est toujours pas clair pour moi,
quand on dit : «...le mineur de 14 ans et plus et, pour le mineur ou
le majeur inapte, la personne qui peut consentir aux soins...» Ça fait que, de
14 ans, ça s'applique pour les autres soins? Parce que, là, on est dans la
loi de fin de vie, soins de fin de vie, alors je suis perplexe. Pourquoi qu'on
retrouve cette notion ici, d'abord, si on parle uniquement des personnes
majeures?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
bien, en fait, là : «Dans la mesure prévue par le Code civil, le mineur de
14 ans et plus», donc ça, c'est forcément un mineur, donc c'est quelqu'un
de moins de 18 ans, mais, donc, qui a 14 ans et plus, là, pour ce
cas-ci, là. Puis là on dit : «...et, pour le mineur ou le majeur inapte,
la personne qui peut consentir aux soins pour lui [peut] également prendre une
telle décision.» En fait, c'est que ça renvoie aux règles du Code civil, qui...
Mme Maccarone : Vous
êtes en train de me mêler encore plus. Si c'est ça, là, la façon que vous
lisez, je suis comme : Ah! bien, mon Dieu! j'ai raison. J'ai peur.
M. Bérubé (Mathieu) : Ça
renvoie aux règles du Code civil. Mais un mineur peut obtenir des soins
palliatifs. L'aide médicale à mourir, forcément, il y a la condition d'être
majeur, mais les soins palliatifs peuvent être... — voyons!
excusez-moi — administrés à n'importe quelle personne, qu'elle soit
mineure ou pas. Là-dessus, on s'entend. Puis ça renvoie, en fait, à l'idée du
consentement aux soins. Puis là, ici, ce que vient prévoir la règle, c'est de
dire que je peux refuser un soin qui est nécessaire à mon état. C'est une règle,
aussi, qui est prévue au Code civil. Ça fait qu'en fait c'est juste un clin
d'oeil, oui, à ce qui est prévu du Code civil.
Une voix : ...
M. Bérubé (Mathieu) : Un
clin d'oeil, oui.
Mme Maccarone : Puis ça,
je comprends, sauf qu'on parle des soins puis là on ne parle plus de... on ne
veut plus introduire la notion d'aide médicale à mourir, parce qu'on veut
parler d'un continuum de soins. Ça fait qu'ici on parle de soins, alors j'ai
l'impression que nous sommes en train de dire que les personnes mineures de 14
à 18 ans vont avoir accès, si le parent, ou le gardien, ou la personne
responsable de cette personne qui est inapte et pas en mesure de consentir à un
soin pour eux-mêmes... cette personne pourra consentir à un soin comme aide
médicale à mourir pour cette personne, en substitution. Puis on avait dit, lors
de tous les débats dans la commission spéciale, que, peu importe, ça, c'était
inacceptable.
Alors, peut-être, il y a un autre moyen
d'ajouter, peut-être, un amendement pour que ça soit clair que, quand on parle
du mineur de 14 ans et plus, alors, ce n'est pas pour avoir un accès à de
l'aide médicale à mourir, parce que, peu importe la personne qui est
responsable pour la personne mineure, il ne peut pas consentir à ce soin. Parce
qu'on parle de soins, c'est large. Parce que nous, on parle de soins depuis le
début.
• (17 h 10) •
M. Bérubé (Mathieu) : ...la
précision qui est faite à l'article 5, c'était un choix, évidemment, en
2015, qui avait été fait, là, par le législateur, mais... considérant que la
notion de consentement était au cœur, évidemment, de la Loi concernant les
soins de fin de vie, mais c'est uniquement, en fait, une reprise des règles qui
sont prévues au Code civil.
Puis, tu sais, évidemment, ici, là, quand
on dit : «...la personne qui peut consentir aux soins», on s'entend que
c'est sous réserve des exigences de la loi, là. La mineure... le mineur ne peut
pas recevoir l'aide médicale à mourir. C'est la première... c'est une première
condition. Donc, ça, ce n'est pas possible. Puis, quand on dit : «...peuvent
également prendre une telle décision», c'est une telle décision de refuser de
recevoir un soin, qui, lui, est nécessaire pour maintenir une personne en vie.
Donc, ça, ce n'est, forcément, pas un soin qui est l'aide médicale à mourir,
puisque l'aide médicale à mourir ne nous maintient pas <en vie, là.
Donc...
M. Bérubé (Mathieu) :
...
mourir, puisque l'aide médicale à mourir ne nous maintient pas >en vie,
là. Donc, c'est vraiment une reprise du concept de consentement aux soins.
Mme Maccarone : Je
comprends. Puis, je comprends, on fait référence au Code civil, puis je
comprends qu'on fait référence à 2015. Mais là c'est 2023, puis c'est une
nouvelle loi, puis je pense qu'on a les moyens de corriger puis de s'assurer
que le libellé reflète bien ce qu'on souhaite puis ce que nous avons déjà
débattu. Puis c'est de s'assurer que c'est clair que les mineurs... Parce qu'on
n'a toujours pas fait le débat. Ça se peut que ça s'en vient, dans un futur
très rapproché, je n'ai aucune idée, mais on n'a pas fait le débat, puis, pour
moi, ce n'est vraiment pas clair. Alors, peut-être de rajouter une note. Parce
que, si on fait référence au Code civil, ici, est-ce qu'on devrait faire
référence aussi de s'assurer que la lecture, encore une fois, parce que je
reviens à la notion de soin... de faire la mention que ça ne s'applique pas à
l'accès à l'aide médicale à mourir, ou quelque chose comme ça? Parce que ce
n'est pas clair.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, je pense
qu'on va suspendre pour... bien, pas suspendre, mais on va... prendrait un
moment pour éclaircir le tout.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que vous voulez qu'on suspende l'article et on
poursuivre? Ou on suspend les travaux?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Nous allons suspendre les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 13)
(Reprise à 17 h 18)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Au moment de suspendre, nous étions sur l'article 5. Et vous
questionnez sur l'introduction dans le Code civil. Mme la ministre, je vous
laisse le temps de répondre.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. Alors là, c'est... bien, de la haute voltige, là, parce que,
dans le fond, ici, si on regarde l'ensemble, là, des paragraphes, et tout ça,
ce qui achoppe dans notre conversation, c'était, dans le fond, en lien avec la
notion de mineur, O.K.? Alors, maintenant, on est dans le Code civil. Bon, on
comprend que notre loi évolue, bien sûr, mais, autour de la table, là, on ne
peut pas changer le Code civil. Alors, ça, c'est une chose.
Je vous référerais à l'article 26,
c'est vraiment l'article 26, là. La page en question, pour qu'on suive
tout le monde ensemble, là, c'est plus facile, on va y aller avec le cahier
paginé. Parce que, par rapport à la préoccupation, en fait, qui est énoncée... À
la page 19. O.K. O.K., alors donc, on est tous à la même place? O.K. Donc,
l'article 26, à la page 19, où on voit, au niveau de cet article, les Dispositions
particulières aux demandes contemporaines d'aide médicale à mourir et on voit,
là, donc, tous les éléments, là, et les conditions, là, qui sont énoncés, et la
notion de majeur apte à consentir aux soins, «sauf exception relativement à
cette aptitude de la personne prévue au troisième alinéa de l'article 29».
Alors, est-ce que ce libellé-là répond en partie à l'inquiétude qu'on a?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...quelques instants pour lire la proposition qui est à
l'article 14.
Mme Caron : Est-ce que
le troisième alinéa de l'article 29, c'est le fait d'obtenir l'avis d'un
second professionnel?
• (17 h 20) •
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger : Le
troisième alinéa...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : ...«la personne doit, de manière...» C'est la partie que
vous mentionnez : «La personne doit, de manière libre et éclairée»?
Mme Caron : Parce que,
juste pour bien comprendre, c'est parce qu'on nous réfère à la page 19,
article 26, premier alinéa : «elle est majeure et apte à consentir
aux soins, sauf exception relativement à cette aptitude de la personne prévue
au troisième alinéa de l'article 29;». C'est bien la référence que vous
faisiez? Donc, je vais à l'article 29. Est-ce que le troisième alinéa,
c'est «obtenir l'avis d'un second professionnel compétent confirmant le respect
des conditions prévues à l'article 26» ou c'est autre chose?
Mme Bélanger : ...on
pourrait, si vous permettez, <laisser Me...
Mme Caron :
...ou
c'est autre chose?
Mme Bélanger :
...on
pourrait, si vous permettez, >laisser Me Bérubé donner les explications.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
merci. En fait, là, c'est ça, ici, là, l'idée c'est simplement de renvoyer à
l'article 26 de la Loi concernant les soins de fin de vie, l'article
actuel. Là, on vous a renvoyé à l'article 14 du projet de loi, qui modifie
26, pour démontrer qu'effectivement le critère d'être une personne majeure et
apte afin de recevoir l'aide médicale à mourir est toujours essentiel, puis
c'est le premier de la liste.
Bon, le renvoi qui est fait au troisième alinéa
de 29, c'est autre chose, on pourra en discuter plus tard, mais qu'on soit
rendu dans l'étude du régime des demandes contemporaines, mais c'est autre
chose, là. C'est toute la renonciation, dans le fond, au consentement... pas la
renonciation au consentement, mais la renonciation au consentement final. Il y
a comme une exception qui est prévue avec le Code criminel, bref, c'est un
renvoi à cette exception-là, tout simplement. Ça fait que c'était un petit clin
d'œil dans la condition, qui n'était pas fait, actuellement, dans la loi, c'est
juste une simple précision. Mais l'idée, ici, c'est vraiment de vous renvoyer
au fait que la personne doit absolument être majeure et apte pour recevoir
l'aide médicale à mourir. Donc... Oui?
Mme Caron : Et le «sauf
exception», tout de suite après «est majeure et apte à consentir aux soins», ce
n'est pas sauf exception d'être...
M. Bérubé (Mathieu) : Oui.Ce n'est pas en lien avec la majorité. Voilà, tout à fait.
Mme Caron : O.K., bien,
c'est ça qui n'était pas clair pour moi. O.K.
M. Bérubé (Mathieu) : Bien
vu.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, c'est plus clair. J'ai encore une intervention. Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Me
Bérubé fait... dit que c'est un petit clin d'oeil. Je me demande : Pourquoi
qu'on ne supprime pas le clin d'oeil? Pourquoi qu'on a besoin d'avoir ce
paragraphe, d'abord, qui porte confusion, qui fait référence au Code civil? On
ne demande pas de changer le Code civil, je comprends. Mais pourquoi qu'on fait
référence, ici, d'abord, si... Parce que c'est clair, dans l'article 5, on
parle de l'accès à l'aide médicale à mourir. Parce que, dans le dernier
paragraphe, le quatrième paragraphe, on parle vraiment de toutes les autres
possibilités thérapeutiques envisageables, dont les soins palliatifs. Ça fait
que pourquoi c'est nécessaire d'avoir ce paragraphe? Puis pourquoi ne pas juste
l'enlever, d'abord, pour s'assurer que c'est vraiment clair? Parce que je suis
d'accord avec ce que vous venez de partager avec nous, c'est beaucoup plus
clair quand on fait référence à l'article 14 qui va modifier le 26.
M. Bérubé (Mathieu) : Je
peux poursuivre?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y, Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Évidemment,
je n'ai pas sous la main, là, précisément, les débats parlementaires qui ont eu
lieu, on était en 2014, je crois, là, lors de l'adoption de cet article-là. Par
contre, de mémoire, il me semble que c'était un souhait de Mme Hivon de
venir prévoir cette spécificité-là dans la loi, donc de faire un rappel des
règles eut égard au consentement, mais précisément, ici, comme le dit le
premier alinéa de l'article 5, le consentement, mais... c'est-à-dire, le
consentement à refuser, dans le fond, de recevoir un soin qui est nécessaire
pour me maintenir en vie. Je pense qu'on s'entend pour dire qu'un soin qui est
nécessaire pour nous maintenir en vie, ce n'est pas l'aide médicale à mourir.
Puis, ici, ce que fait le deuxième alinéa,
c'est de reprendre les règles de consentement substitué, qui sont prévues au
Code civil, pas à l'égard de l'AMM, de l'aide médicale à mourir. Puisque,
regardez, on renvoie... dans l'article, on dit : «...le mineur de
14 ans...» Je vais le lire en trois temps : «...le mineur de
14 ans et plus [...] peut consentir aux soins...» Voyons! «peut
consentir aux soins pour...» Bien non, excusez-moi, «[peut] également prendre
une telle décision». Voyons! J'ai donc bien de la misère. Donc, il peut
également prendre une telle décision, c'est-à-dire la décision de refuser de
recevoir des soins qui lui seraient nécessaires pour le maintenir en vie. Puis
là on répète ensuite : Le mineur ou le majeur inapte — ça, c'est
les personnes qui peuvent poser un consentement substitué, en vertu du Code
civil — peuvent prendre une telle décision également.
Donc, ces deux alinéas-là ne font aucune
référence à l'aide médicale à mourir. C'était simplement un rappel des règles
de consentement pour... Bien, écoutez, pour le souhait, là, comme tel, ça,
évidemment, il faudrait peut-être remonter dans les débats de l'époque, mais je
vous confirme que ça ne vise pas l'aide médicale à mourir, là, puis que le
critère fait foi, évidemment, du fait qu'il faut être majeur et apte pour le recevoir,
à l'article 26.
Mme Maccarone : Sauf
que, dans cette loi, on ne parle pas de... ici, dans cet article, on parle... Je
comprends, on ne vise pas l'aide médicale à mourir, on utilise la terminologie
«soin», mais c'est... le soin, c'est ça qu'on fait le débat depuis le début. C'était
mon enjeu principal de dire : Pourquoi ne pas appeler un chat un chat? Ça
fait que, si on ne va pas appeler un chat un chat, ici, puis on utilise la
terminologie qui est plus large, «consentir aux soins», puis on parle de soins
larges... Encore une fois, je comprends ce que vous êtes en train de dire, que
oui, on ne veut pas que la personne mineure qui est apte à dire : Moi, là,
je ne souhaite pas recevoir ceci... Ce n'est pas une question d'enlever cette
prémisse. Mais ce que ça dit, pour moi, c'est très clair qu'une autre personne
pourra substituer... pourra se substituer de prendre une décision pour un
mineur pour avoir accès à un soin. Mais un soin, dans cette loi, on vise
quelque chose qui est très large, un continuum.
<C'est pour ça...
Mme Maccarone :
...
soin, dans cette loi, on vise quelque chose qui est très large, un continuum.
>C'est pour ça, moi, ce que je
comprends... Puis j'entends ce que vous dites, vous n'étiez pas là, dans le
temps, en 2015, quand on a mis la loi ensemble. Mais, encore une fois, je vais
renchérir, c'est 2023, on a une opportunité de poursuivre puis faire des
modifications à la loi. Je ne comprends pas pourquoi qu'on a besoin d'avoir ce
deuxième paragraphe, quand on parle de la loi sur les soins de fin de vie, si
c'est vraiment le principe du continuum de soins. Je vois mal comment que ça
peut améliorer un accès, quand, pour moi, ça porte vraiment confusion.
Puis je n'enlève rien de Mme Hivon,
j'ai toute une admiration pour elle, là, en ce qui concerne ceci, mais elle
n'est pas autour de la table comme législateur avec nous, maintenant. Ça fait
que je souhaite vraiment avoir plus de clarté de pourquoi on a besoin de ça.
Puis ça ne peut pas être basé sur une intention qu'on avait en 2015, là, c'est
une nouvelle loi. Pourquoi qu'on a besoin de ça? Parce que «soin», c'est global,
maintenant, dans cette loi, si on ne porte pas précision d'aide médicale à
mourir.
La Présidente (Mme Lecours, Les Plaines) :
Mme la ministre.
Mme Bélanger : En fait,
la question, c'est : Pourquoi on a besoin de ça? Alors, c'est la question,
puis j'aimerais la poser à Me Bérubé. Est-ce que c'est une question juridique,
légale? Puis qu'est-ce qu'il arrive si on l'enlève? Deuxième question.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Juste
pour reprendre, ici, au deuxième alinéa de l'article 5, quand on réfère au
concept de soin, c'est qu'on réfère au concept de soin mais dans l'expression
qui est prévue, c'est-à-dire la personne qui peut consentir aux soins. Ça,
c'est une expression qui est consacrée, au Code civil, puis c'est de façon
générale. Je comprends votre souci, mais évidemment, ici, ce n'est pas les
soins comme étant les soins de fin de vie qui sont prévus à la loi. L'idée,
c'est de dire que le mineur de 14 ans et plus, notamment, ici, peut
également prendre une telle décision, c'est-à-dire de refuser de recevoir un
soin qui est nécessaire pour le maintien en vie.
L'autre aspect, sur la pertinence de le
conserver, là, je vous amène à l'article 6 de la Loi concernant les soins
de fin de vie, donc, l'article qui suit l'article 5, on y lit : «Une
personne ne peut se voir refuser des soins de fin de vie au motif qu'elle a
préalablement refusé de recevoir un soin ou qu'elle a retiré son consentement à
un soin.» Donc, l'article 5, à mon sens, conserve quand même sa pertinence,
ici, dans la mesure où l'idée de 6, c'est également de dire aux gens qui
appliquent la loi : Écoutez, on ne peut pas refuser l'aide médicale à
mourir, par exemple, ou d'autres soins palliatifs parce que la personne a
refusé des soins qui, par ailleurs, pourraient peut-être la maintenir en vie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, je
vais laisser Mme la ministre prendre la parole puis... mais j'aurai une autre
question à poser.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
• (17 h 30) •
Mme Bélanger : Il y a un
élément, là, éclairant, là, que je viens de saisir, là, c'est que ce deuxième
paragraphe, là, qui nous embête, en fait, c'est qu'il fait référence à la
notion de soin général, alors que, depuis nos travaux, quand on parle de soins,
nous, on continue avec les soins de fin de vie. Puis là, donc, on a tendance à
dire : Bien là... Ça, ça concerne les soins généraux, O.K.? Bien, j'essaie
de cheminer à travers ça, là.
Par contre, à l'article 7, à la page
suivante, là, on parle... on vient parler de soins de fin de vie. Là, non, on
revient dans notre... O.K., dans notre point principal de... dans l'objet
principal de notre projet de loi. Donc, c'est une précaution de mettre ça là.
Est-ce que je le comprends comme ça? C'est une précaution, parce que, dans le
fond, c'est un peu ça, là. Ça protège qui? Ça donne quoi? Ça enlève quoi? Tu
sais, on ne veut pas nuire, là, puis là, en même temps, on ne veut pas refaire
le Code civil, ça, c'est sûr qu'on ne peut pas refaire le Code civil ici, là,
ça, c'est clair, donc... Mais on ne veut pas nuire, on veut être sûr que le
projet de loi va être compréhensible, applicable, puis que, quand, bon, on va
s'y référer, on va... les gens vont être capables, après nous, d'interpréter
puis de travailler avec la loi. C'est à ça que ça sert.
Ça fait que moi, je veux juste être sûre
que... Puis j'imagine qu'un texte comme ça, là, advenant... c'est des juristes,
là, qui vont être en mesure... Ils vont voir «Code civil» puis ils vont
comprendre qu'ils sont dans un autre contexte, quand ils lisent ça, qu'ils sont
dans la... dans un contexte de soins, de soins généraux.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
tout comme les professionnels qui travaillent en établissement aussi...
Mme Bélanger : C'est ça,
là, qu'il faut éclaircir, là, c'est cet élément-là.
Mme Maccarone : ...je
comprends, mais, dans l'article 5, quand on parle des soins... Puis je
comprends, je comprends le sens du deuxième paragraphe. C'est juste que je ne
comprends pas pourquoi que c'est ici. Parce que c'est clair, pour moi, au
quatrième paragraphe, on parle de l'aide médicale à mourir, parce qu'on
dit : «...notamment en l'informant des autres possibilités thérapeutiques <envisageables»...
>
17 h 30 (version révisée)
<
Mme Maccarone :
...en
l'informant des autres possibilités thérapeutiques >envisageables.» Ça
fait que la référence est claire pour moi qu'on parle de l'aide médicale à
mourir.
Alors, pourquoi, si c'est nécessaire, puis
je ne m'en doute pas, que... puis je suis d'accord avec la ministre, on fait
référence plus loin, pourquoi qu'on ne l'enlève pas, le paragraphe, puis qu'on
le mette ailleurs, dans un autre article, pour garder la notion de ce que Me Bérubé
vient de dire... qui est important, puis tout à fait, parce qu'on ne veut pas
enlever les droits d'une personne mineure apte à consentir à des soins ou de
refuser des soins, mais peut-être pas dans cet article, parce que cet article,
pour moi, c'est clair, on parle de fin de vie.
M. Bérubé (Mathieu) : Juste
une petite précision, en fait, encore ici avec égard. Le quatrième alinéa de l'article 5
dit, bon : «Le médecin», là, puis avec... pas l'amendement, excusez-moi,
la modification, on parlerait du professionnel compétent, «doit s'assurer du
caractère libre de la décision». Encore une fois, ça ramène à la décision qui
est prévue au premier alinéa de refuser de recevoir un soin qui est nécessaire
pour me maintenir en vie. Donc, ça ne vise pas l'aide médicale à mourir.
Mme Maccarone : Oui,
mais on parle «des autres possibilités», des autres options. Tu sais, pourquoi
avoir ce libellé, d'abord? C'est quoi, la nécessité d'avoir ça? Si c'est parce
qu'on ne fait pas référence à l'aide médicale à mourir, pourquoi avoir «autres
possibilités thérapeutiques envisageables»? Pourquoi on a besoin d'avoir ça?
M. Bérubé (Mathieu) : Bien,
en fait, c'est de s'assurer simplement ici, dans l'exercice, de déterminer si
le consentement que me donne la personne... La personne qui refuse, justement,
de recevoir le soin qui pourrait la maintenir en vie, je dois m'assurer, comme
professionnel de la santé, de son caractère libre et éclairé, de la décision de
la personne. Puis ce qu'on ajoute à la loi, c'est «notamment en l'informant des
autres possibilités thérapeutiques envisageables», tu sais, de dire que, par
exemple, si vous refusez le soin qui vous maintient en vie, sachez que, par
exemple, il y a les soins palliatifs qui peuvent possiblement amener, justement,
une avenue différente. Bon.
Encore une fois, ici, je vous ramène à 6,
où est-ce qu'on dit qu'on ne peut pas refuser... où «une personne ne peut [pas]
se voir refuser [l'accès à] des soins de fin de vie au motif qu'elle a
préalablement refusé de recevoir un soin ou qu'elle a retiré son consentement à
un soin».
Puis, par ailleurs, dans le même chapitre,
on a l'article 4, qui débute en disant que «toute personne, dont l'état le
requiert, a le droit de recevoir des soins de fin de vie — mais — sous
réserve des exigences particulières [de] la présente loi». Donc, tout ça est
bien encadré. Puis, quand on se réfère au chapitre sur l'aide médicale à
mourir, la condition de majorité puis d'aptitude y est bien prévue, là.
Mme Maccarone : Je vais
laisser la parole aux autres.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée de...
Mme Caron : Bien, je
comprends ce qui est... les explications qui sont données puis je comprends que
c'est pour dire qu'on a le droit de refuser un soin, et que le fait d'avoir
refusé un soin ne veut pas dire qu'on va nous refuser l'aide médicale à mourir,
ça, je comprends ça. Par contre, le fait qu'on introduit la notion de mineur de
14 ans et plus ici ou même ailleurs, je trouve que c'est une pente
glissante parce qu'on pourrait... je verrais très bien, là, puis là je ne suis
pas juriste, mais je verrais très bien un bon avocat dire... plaider devant un
juge que : Bien, écoutez, on fait référence, là, au fait que le mineur de
14 ans et plus, il est capable de refuser des soins, il est bien capable d'en
accepter, et puis de faire en sorte que, de facto, l'aide médicale à mourir
soit offerte aux enfants, aux mineurs. Alors, moi, c'est ça qui vraiment me
dérange dans cet article-là. Puis, si c'était possible de garder l'article,
mais de ne pas avoir ce paragraphe-là, ça me rassurerait sur ce point de vue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Me Bérubé.
M. Bérubé (Mathieu) : Peut-être,
comme petit complément d'information, bon, forcément qu'évidemment, là, dans cette
avenue ou plutôt dans cette... comment je pourrais dire, dans cette
interprétation juridique là s'opposerait le fait que les articles d'une loi,
tout comme chacune des lois, doivent s'interpréter les uns avec les autres. Donc,
forcément qu'ici 5 ne pourrait pas dédouaner un mineur de 14 ans et plus
pour avoir accès à l'aide médicale à mourir dans la mesure où 26 dit exactement
le contraire. Ça, c'est une chose.
L'autre élément, c'est... Excusez-moi, j'ai
perdu mon idée. Oui! Si ça peut vous rassurer, l'article existe depuis 2015, il
n'y a, à ma connaissance, aucun, aucun enjeu d'interprétation qui n'a jamais
été soulevé à l'égard de cet article.
Mme Caron : Non, parce
que la loi actuelle, c'est juste qu'en fin de vie. C'est quand les gens sont en
fin de vie. Mais là on ne parle plus de fin de vie, là.
Mme Maccarone : Si je peux
juste ajouter, à moins que la ministre prenne la parole, on est dans le
chapitre II, Droits des personnes relatifs aux soins de fin de vie, ça
fait qu'on fait... quand on fait référence aux soins, on est dans ce
chapitre-là, c'est le... Puis je comprends ce que Me Bérubé, il dit, mais, tu
sais, je pense qu'encore une fois, là, peut-être ce n'est pas arrivé dans le
passé, mais il n'y a rien qui dit que ça ne va pas se produire dans un futur. <Alors...
Mme Maccarone :
...mais
il n'y a rien qui dit que ça ne va pas se produire dans un futur. >Alors,
on veut éviter toute confusion, puis je pense qu'on a une responsabilité
d'avoir quelque chose qui est plus clair.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, je suspendrais cet article-là, et on pourrait demander l'adoption.
Et on va...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Vous voulez suspendre l'article?
Mme Bélanger : L'article.
Attends, attends. Attendez. Je reviens sur mes paroles.
Une
voix : ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Si vous me permettez un éclaircissement, Me Bérubé, cet
article-là, qui existait déjà, en fait, on ne fait qu'ajouter, en fait, la
concordance, d'accord? Cet article-là ne peut pas être pris indépendamment de
l'article suivant, c'est-à-dire le...
M. Bérubé (Mathieu) : 26,
oui, les conditions.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : 26, qui dit qu'il faut être majeur pour demander l'aide
médicale à mourir.
M. Bérubé (Mathieu) : Absolument.
Absolument.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, c'est la compréhension que j'en ai. Je ne sais pas
si ça peut vous éclairer, là, mais il existait déjà, c'est pour refuser des
soins qui sont déjà... qui te suspendent en vie, mais tu ne peux pas le
demander si tu n'as pas 18 ans. Je m'excuse d'ajouter cette information-là.
C'est ce que j'en comprends. Je vous laisse la parole, Mme la ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, vous avez vu mon empressement, bon, alors... mais on va suspendre
l'article. On va faire les vérifications nécessaires. Je suis très sensible à
la discussion qui vient de se faire.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Alors, il y a consentement... Ah! Mme la députée de
Sherbrooke?
Mme Labrie : Bien, avant
qu'on le suspende, j'aimerais ça faire un commentaire aussi. Je... Moi, la
question des mineurs ne me préoccupe pas, je comprends que c'est très clair,
par ailleurs, qu'il n'y a pas d'enjeu par rapport à ça, mais je dois dire que,
l'ensemble de l'article 5, il y a une énorme confusion, puis moi, je ne
suis pas certaine de comprendre du tout, quand on parle de soins là-dedans, de
quoi qu'on parle, à quel moment, c'est-tu des soins de fin de vie, ce n'est-tu
pas des soins de fin de vie.
Puis je trouve que, quand la ministre a
demandé à quoi il sert, cet article-là, elle a posé une excellente question
parce que je ne suis pas certaine de le comprendre. J'ai entendu l'explication
de M. Bérubé, mais, en tout respect, je ne vois pas en quoi
l'article 5 de la loi actuelle permet... vient contribuer, là, par rapport
à l'article 6. Je pense que l'article 6 est déjà assez clair.
Ça fait que moi, j'ai... moi, je n'ai pas
été convaincue qu'il y avait quelque... j'ai... je ne vois pas ce qui est
essentiel à se retrouver dans le projet de loi dans cet article-là. Je demande
à être convaincue puis à ce qu'on m'explique pourquoi il y a des choses ici qui
doivent être là-dedans.
Sinon, je trouve qu'il y a une énorme
confusion. On ne s'entend même pas toutes ici sur, dans chacun des alinéas,
quand on parle de soins, on parle de quels types de soins. Et ça, pour moi
c'est un problème. Si nous, ici, on est confus, beaucoup de gens vont être
confus, puis il faudrait tenir compte de ça.
Donc, je sais que l'équipe de la ministre
va travailler puis va réfléchir à ça, mais, quand on reviendra à cet
article-là, moi, ce n'est pas juste la question des mineurs, là, qui... en fait,
ça, moi, je n'ai pas d'inquiétude là-dessus, mais l'ensemble de l'oeuvre de
l'article 5, pour moi, il n'est pas... il n'est pas clair, là.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci de l'intervention. Alors, si j'ai bien compris, nous
allons suspendre, avec votre autorisation, l'article 5. Donc, c'est
autorisé? Merci.
Nous revenons à l'article 7,
paragraphe 2°, article 7, qui est à la page suivante, la
page 10. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Alors
donc, nous sommes à la page 10, à l'article 8, deuxième alinéa. Donc,
l'article 8 de cette loi est modifié — dans le deuxième alinéa :
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «un médecin à titre de médecin exerçant sa profession dans un centre
exploité par l'établissement» par «un professionnel compétent à titre de
médecin ou d'infirmière praticienne spécialisée exerçant sa profession dans un
centre exploité par l'établissement».
Le texte proposé... Et là je vous emmène à
la page 11, c'est bien ça?
Une voix : Oui.
Mme Bélanger : Et là on
arrive au rapport. «Le rapport doit également indiquer, le cas échéant, le
nombre de sédations palliatives continues et d'aides médicales à mourir
administrées à domicile ou dans les locaux d'une maison de soins palliatifs par
un professionnel compétent à titre de médecin ou d'infirmière praticienne
spécialisée exerçant sa profession dans un <centre...
Mme Bélanger :
...ou
d'infirmière praticienne spécialisée exerçant sa profession dans un >centre
exploité par l'établissement.
«Le rapport est publié sur le site
Internet de l'établissement et transmis à la Commission sur les soins de fin de
vie instituée en vertu de l'article 38 au plus tard le 30 juin de
chaque année. L'établissement doit inclure un résumé de ce rapport dans une
section particulière de son rapport annuel de gestion.»
Je reviens aux commentaires. Je suis à la
page 10, c'est le troisième paragraphe du commentaire. La deuxième
modification, là, qu'on vient... que je viens de lire vise à préciser le
contenu du rapport de l'établissement concernant l'application de sa politique
sur les soins de fin de vie, lequel rapport devra faire état non seulement du
nombre de sédations palliatives continues... d'aides médicales à mourir
administrées par un médecin, mais aussi du nombre de telles sédations et de
telles aides administrées par une infirmière praticienne spécialisée exerçant
sa profession dans un centre exploité par l'établissement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai des interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mais,
dans le fond, c'est des questions qui sont en lien avec le débat que nous avons
eu avec le paragraphe précédent. Je pense qu'on ne ferait pas fausse route si,
dans le même sens, ici, on fait la demande d'avoir les demandes anticipées
aussi élaborées... et parce qu'on change aussi, que c'est non seulement un
médecin qui va avoir la possibilité d'offrir l'aide médicale à mourir, mais
aussi les infirmières praticiennes spécialisées, je pense que ce serait
intéressant d'avoir la ventilation entre les deux parce que ça représente un
changement. Alors, combien de médecins l'ont fait versus combien d'IPS qui ont
poursuivi à offrir ce soin de fin de vie, si on n'utilise pas AMM?
Puis la troisième chose que je souhaite
serait acceptable pour la ministre, c'est... Je comprends que nous allons aller,
comme, par exemple, avec les maisons de soins palliatifs, puis ici quand on
parle des établissements. Est-ce qu'on peut regrouper les informations sur le
site Web du gouvernement, par exemple, sur le site Web du ministère, au lieu de
demander aux gens d'aller sur le site Web du Collège des médecins, le site Web
de l'ordre des infirmiers et infirmières, puis toutes les autres places? Est-ce
qu'il y aurait un moyen de regrouper les informations pour que ça soit plus
clair, pour avoir un portrait global? Je pense qu'encore une fois on ne fera
pas fausse route d'avoir de l'information claire, limpide, puis tout regrouper dans
une place pour faire une bonne comparaison.
Mme Bélanger : Là, vous
parlez...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Excusez,
Mme la Présidente. En fait, vous parlez des rapports annuels, dans le fond,
quand vous parlez de regroupement, là, d'informations. Bien, en fait, cet
élément-là est intéressant, de regrouper de l'information, mais, quand même, il
reste que les établissements sont quand même tenus... chaque établissement et
chaque ordre professionnel doit, en plus, rendre public son rapport annuel. Ça
fait que ça n'empêcherait pas qu'il y aurait de l'information à différents
lieux, parce que c'est une obligation, là, de rendre compte à la population, mais
peut-être qu'on pourrait reprendre cet élément-là via la Commission sur les
soins de fin de vie. On sait, on va avoir un article, là, sur le rôle attendu
de la Commission des soins de fin de vie. Puis on verra, là, à ce moment-là, si
ça ne serait pas une bonne instance pour avoir une communication regroupée.
Mme Maccarone : Pour
ajouter à la réflexion, si on fait la comparaison avec le réseau de
l'éducation, nous savons que nous avons 72 centres de services scolaires
et commissions scolaires puis on sait que c'est difficile d'avoir un
regroupement de l'information. On sait qu'on fait plusieurs demandes à l'Accès
à l'information, puis le ministre de l'Éducation lui-même a dit que c'est
difficile, avoir de l'information regroupée. Alors, c'est pour ça que je pense
qu'encore une fois on ne fait pas fausse route si on dit que nous, on va
prendre un engagement de s'assurer que les données, en ce qui concerne l'aide
médicale à mourir, bien, ce serait tout colligé dans un endroit, pour la
population, à faire référence pour savoir c'est quoi, le cheminement, parce
qu'on sait qu'on est dans un milieu d'un débat, dans le fond, parce que le
fédéral nous devance encore une fois. Ça fait qu'on va revenir à la charge
probablement dans le futur. Ça fait que ce serait probablement bien pour les futurs
législateurs, sans savoir qu'est-ce qui s'en vient en termes d'un peut-être
futur prochain projet de loi qui va peut-être adresser la santé mentale ou le
niveau pédiatrique parce qu'on n'a jamais fait un débat là-dessus non plus. Ça
fait que pourquoi ne pas avoir le regroupement des informations?
Ça fait que je comprends qu'on parle de la
commission, peut-être leur demander de faire ceci, mais j'aurais voulu avoir
quelque chose de plus concret ici, parce qu'on sait qu'on a une suite de cette
loi dans un futur rapproché, et, encore une fois, la ventilation de
l'information pour les demandes anticipées, puis la différence entre les
professionnels qui vont appliquer l'aide médicale à mourir.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la <ministre...
La Présidente (Mme Lecours,
Les Plaines) :
...Mme la >ministre.
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, en fait, c'est qu'ici on parle nécessairement de l'établissement en
soi, ça fait qu'on ne parle pas d'une instance plus de coordination ou
parapluie, là, ou... Mais je comprends bien les commentaires, et on pourrait
l'adresser peut-être plus quand on sera dans l'article de la Commission des
soins. Parce qu'ici on parle de rôle... de l'établissement, alors c'est
vraiment dans cette perspective-là, là, de tout ce qu'on est en train
d'indiquer, puis du rapport d'un établissement. Alors, le rapport
d'établissement doit être rendu disponible à une population locale donnée.
Après, je comprends que votre
intervention, c'est dire : Oui, mais est-ce qu'on pourrait éventuellement
le regrouper? Mais je pense que cette discussion-là... Rien ne nous empêche de
le faire. Puis on pourra l'aborder dans le cadre de la commission, peut-être
dans le rapport global général qui est préparé par la Commission sur les soins
de fin de vie, qui regroupera toutes les informations.
Mme Maccarone : Et pour
la ventilation de l'information, pour aussi avoir les statistiques en termes
des demandes anticipées puis aussi les deux professionnels?
Mme Bélanger : Oui.
Mme Maccarone : Parce
que ça... mais, ça, il me semble, c'est un amendement que nous devons aborder
ici parce que... en lien avec le débat que nous avons eu précédemment, hein, pour
s'assurer qu'on est cohérent avec les débats que nous avons déjà eus. Je pense
que ce serait bien d'avoir plus d'informations. Puis je pense qu'on ne demande
pas trop non plus, parce que je comprends aussi le «notamment», mais, dans le
«notamment», je pense qu'on devrait avoir du concret en ce qui concerne ces
deux éléments.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Peut-être...
mais la demande... Là, on parle du nombre de demandes d'aide médicale à mourir.
En fait, votre proposition, c'est de dire : Est-ce qu'on pourrait,
notamment, anticiper tout de suite et indiquer les demandes anticipées?
Mme Maccarone : Les
demandes anticipées, que je pense qu'on devrait avoir ça documentées puis
aussi, quand on parle de l'application, si c'était un médecin ou bien si
c'était une infirmière praticienne spécialisée, parce que c'est une nouvelle
notion, puis je pense que ce serait bien, aussi, de le documenter, je pense que
ce serait bien. Moi, en tout cas... Ça fait partie des demandes, par exemple,
que moi, j'ai eues de ma population, mes citoyens qui m'ont demandée, bien, si
je veux que ce soit un médecin. Bien oui, vous pourriez faire une demande pour
dire la personne que vous souhaitez vous accompagner dans ce processus.
Là, je pense que ce serait intéressant
d'avoir la ventilation, de savoir combien de personnes ont dit : Moi,
j'étais à l'aise de poursuivre avec une infirmière praticienne spécialisée, qui
est tout à fait compétente. Ce n'est pas une question d'être contre la notion
d'élargir la possibilité à ces professionnels de poursuivre à offrir l'aide
médicale à mourir, mais de savoir c'était quoi, la répartition. Parce qu'on a
aussi entendu, quand le Collège de médecins ont passé ou que ce soient les
omnipraticiens, c'est très peu de médecins, en termes de pourcentage, qui
appliquent l'aide médicale à mourir.
Alors, je pense que ça serait intéressant
de savoir : Est-ce qu'il y a eu un écart? Puis c'était quoi, l'écart? Puis
est-ce que ça veut dire qu'il y a de plus en plus de médecins qui ont peut-être
dit : Bien, étant donné que les infirmières, maintenant, peuvent
l'appliquer, bien, est-ce qu'on a vu une croissance? En tout cas, je serais
intéressée à voir les données. Je pense que ça va être important pour nous
d'avoir un meilleur portrait de l'application puis c'était quoi, les
conséquences pour les ordres professionnels.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, en
fait, là, pour cet article-là, je suis en faveur d'ajouter. Parce que, là, on
parle de «notamment», puis c'est une série de critères. Ça ne veut pas dire
qu'après, quand le ministère va travailler sur les rapports et guider les
établissements, il ne pourrait pas en ajouter encore plus, d'indicateurs, là.
Parce que, là, «notamment» veut dire : Notamment ça, mais il peut y en
avoir plus. Alors...
Mme Maccarone : Il peut
y en avoir moins. Il n'y a pas d'obligation. Je pense que c'est pour ça...
Mme Bélanger : C'est
«notamment».
Mme Maccarone : Je
souhaite une obligation pour ces deux éléments-là.
Mme Bélanger : Oui,
mais, pour moi, «notamment», de la façon que j'interprète ça, c'est, notamment,
il ne peut pas avoir moins, c'est le minimum.
Mme Maccarone : Oui. Exactement.
Mme Bélanger : C'est ça,
c'est comme ça qu'il faut le voir.
Alors, sur la demande anticipée,
effectivement, là, ça fait partie du projet de loi. On pourrait l'indiquer,
même si on... Quand on sera rendu là, on verra l'entrée en vigueur de ça, là,
ça, c'est autre chose. Mais, de pouvoir l'inscrire, il n'y a pas de malaise à
le faire, là.
Une voix : ...
Mme Bélanger : Mme la
Présidente, est-ce que...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Allez-y.
M. Bérubé (Mathieu) : Bien,
juste pour fins de précisions, là, les modifications qui sont proposées par le
projet de loi n° 11, dans la Loi concernant les soins de fin de vie, quand
on parle de demande d'aide médicale à mourir, ça vise autant une demande qui
serait qualifiée d'anticipée ou une demande qui serait qualifiée de
contemporaine. Ça, on va le voir dans un futur bloc. Quand on va parler de la
qualification des demandes, il y a un article qui va être... qui vise à être
introduit dans la loi pour venir préciser que, lorsqu'on fait référence à une
demande contemporaine, on vise, ultimement, le régime qu'on connaît, <là...
M. Bérubé (Mathieu) :
...une
demande contemporaine, on vise, ultimement, le régime qu'on connaît, >là,
actuellement, qui est prévu dans la loi. Puis, quand on parle d'une demande
anticipée ou d'une demande anticipée d'aide médicale à mourir, ce n'est qu'une
demande anticipée. Donc, ce que je veux dire par là, c'est : Lorsqu'il n'y
a pas le qualificatif «contemporaine» ou «anticipée» avec la mouture du projet
de loi, ça vise autant les deux. Donc, actuellement, le texte couvre les deux,
pour le rapport.
Mme Maccarone : Sauf
que, dans cet article, on parle des rapports. Ça fait que je comprends que ça
va être établi ailleurs, peut-être pour la commission, mais pas dans ces
rapports. C'est pour ça que je pense que ça va être important de l'élaborer,
puis d'avoir la clarté, puis de s'assurer que, dans les rapports qui seront
produits, bien, on sait que, d'emblée, les demandes anticipées vont faire
partie du «notamment».
Ça fait que, le «notamment», je comprends,
on a des choses qui sont une garantie, mais il n'y a pas autres choses qui sont
garanties. La demande anticipée n'est pas une garantie. Puis, aussi, la
ventilation entre le professionnel, c'est aussi pas une garantie. Ça fait que
moi, je souhaite s'assurer que ça soit clair dans chaque rapport. Ça, c'est un
incontournable. Il faut l'avoir.
M. Bérubé (Mathieu) : Absolument.
Parce que, regardez, dans la deuxième phrase du deuxième alinéa de
l'article 8, bon, on vous dit : «Le rapport doit notamment indiquer...»
Quand on va plus loin, bon : Le nombre d'aides... excusez-moi, «le nombre
de demandes d'aide médicale à mourir». Comme je vous dis, ici, dans le texte de
la loi et avec... à la lumière des articles qu'on va étudier prochainement sur
la qualification des demandes, quand on parle d'une demande d'aide médicale à
mourir sans la qualifier de contemporaine ou d'anticipée, ça vise les deux.
Mme Maccarone : «Le
rapport doit notamment indiquer le nombre de personnes en fin de vie ayant reçu
des soins palliatifs, le nombre de sédations palliatives continues
administrées, le nombre de demandes d'aide médicale à mourir formulées, le
nombre d'aides médicales à mourir administrées...»
M. Bérubé (Mathieu) : Ça
vise tout.
Mme Maccarone : Oui,
mais on ne parle pas de... mais il y a une différence entre le nombre d'aides
médicales à mourir, oui... Ça fait qu'une personne qui lève la main, qui dit :
Moi, je souffre, je souhaite avoir accès, comme une personne en situation de
handicap, par exemple, mais ce n'est pas la même chose comme une demande
anticipée, une personne qui a eu un diagnostic anticipé d'Alzheimer, par
exemple, qui dit : Aujourd'hui... Sandra Demontigny en est un très bon
exemple. Aujourd'hui, si la loi est adoptée, là, là, aujourd'hui, elle, elle
sera la première personne à lever la main pour faire une demande anticipée,
mais ça se peut que ça ne serait pas mis en vigueur d'ici un autre cinq, 10, 15
ou 20 ans, je ne sais pas. Puis ça, c'est un autre débat à avoir, combien
de fois on va revoir. Mais ce serait intéressant de le savoir parce qu'il y a
une différence entre une demande anticipée puis l'acte tel quel qu'on offre à
une personne qui n'est pas en fin de vie.
Ça fait que, pour moi, je souhaite avoir
la... voir la différence dans ce rapport ainsi que... Comme j'ai dit, plus
tard, on ne parle pas des professionnels. Ça, c'est un élément qui est
manquant. On dit qu'on ouvre aux autres professionnels, mais ce n'est pas
documenté.
M. Bérubé (Mathieu) : Bon,
effectivement, comme vous avez dit, là on voit le nombre de demandes d'aide
médicale. Ça fait que, comme je vous dis, sans qualification, on parle autant
des demandes contemporaines que des demandes anticipées. Donc, jour 1 où
est-ce que, par exemple, le régime des demandes anticipées serait en vigueur,
donc applicable au Québec, le rapport devrait contenir les demandes formulées.
Ensuite, jour 1 de l'entrée en vigueur, et les jours qui vont suivre, du
nouveau régime anticipé, le nombre d'aides médicales à mourir administrées
suivant une demande anticipée ou contemporaine seraient comptabilisées dans ce
rapport-là.
Mme Maccarone : Mais,
d'abord, pourquoi ne pas faire de la mention ici?
M. Bérubé (Mathieu) : Bien,
simplement parce que ce n'est pas nécessaire.
Mme Maccarone : Bien,
peut-être pour vous, ce n'est pas nécessaire, mais pour moi, c'est nécessaire.
Je pense que c'est très nécessaire, même, pour avoir cette clarté ici, parce
que ça se peut qu'on l'adresse peut-être plus tard pour un autre élément de la
loi.
Mais, quand on parle du rapport, on ne
parle pas de ça du tout. Ça fait que moi, je dirais qu'encore une fois on ne
fait pas fausse route si on met de la clarté dans cet article pour s'assurer
qu'on parle des demandes anticipées et contemporaines, et, encore une fois,
qu'on fait aussi la ventilation du type de professionnels.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Bélanger : Vous
pouvez procéder avec...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la députée.
Mme Caron : Bien, en
fait, ce que je... peut-être, ce que je comprends, c'est que ce qu'on disait,
c'est que ce n'est peut-être pas nécessaire de savoir si l'aide médicale à
mourir administrée provient d'une demande contemporaine ou d'une demande
anticipée, mais ce que je pense que ma collègue veut savoir, ce n'est pas... Oui,
elle veut savoir si... combien il y a eu d'applications... d'administrations
d'aide médicale à mourir, mais elle veut savoir, aujourd'hui, il y a eu combien
de demandes anticipées qui ont été faites. Cette année, là, il y a eu, je ne
sais pas, moi, 25 000 demandes anticipées qui ont été faites, je dis
n'importe quoi en termes de chiffres, là, ou 2 000, disons, il y a eu
2 000 demandes anticipées qui ont été faites cette année. C'est sûr
que ce ne sera peut-être pas administré avant cinq ans, 10 ans, mais je
pense que l'information qu'elle aimerait avoir, c'est : Il y en a combien,
de demandes anticipées qui ont été faites?
Mme Maccarone : Exécutées,
exactement.
Mme Caron : Ou
exécutées.
Mme Maccarone : Demandes
anticipées exécutées.
Mme Caron : Pas juste...
Et les demandes non encore exécutées, est-ce que tu voulais les <savoir...
Mme Caron :
...les
demandes non encore exécutées, est-ce que tu voulais les >savoir ou pas?
Est-ce que... Je pensais que c'était...
Mme Maccarone : Non,
non, non.
Mme Caron : Non, mais je
pensais que c'était sur ça que tu... O.K.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bon,
écoutez, il y a... Notre projet de loi évolue. C'est vrai que, là, on est dans
la demande anticipée. La demande anticipée, c'est quelque chose qui est nouveau
dans le projet de loi. Je pense que ça doit être documenté dans le «notamment».
Alors, on va vous proposer un texte là-dessus.
Il y a un autre élément qui est nouveau,
c'est que, là, on introduit les IPS. Donc, dans ce contexte-là, déjà, dans les
rapports, là, on fait une... c'est documenté, là : Est-ce que c'est un
médecin de famille omnipraticien ou bien un médecin spécialiste? Donc, on
ajoutera «IPS». Ça fait qu'on va l'indiquer aussi, on va trouver le bon terme.
Cependant, je veux quand même juste porter
à votre attention, là, pour les demandes anticipées, d'avoir un registre
national de ça, on n'est pas là, O.K., parce que, là, je veux dire, la
procédure de tout ça n'est pas documentée. Puis quelqu'un pourrait faire une
demande, éventuellement, chez un notaire ou avec des tiers, et tout ça, on ne
commencera pas à demander aux établissements de santé, qui ont de la difficulté
à réaliser toutes leurs missions dans le contexte actuel, de tenir un registre
national de toutes les demandes anticipées. Là, là, on... Ça fait qu'il faut
juste aussi que ce soit... Je veux dire, on a comme un devoir que ça soit
quelque chose qui va nous aider dans la prise de décision, puis de voir la
portée de tout ça, assurer une qualité de soins et services puis une sécurité.
Ça fait que moi, je suis très à l'aise d'ajouter
des éléments. On pourrait écrire un texte, proposer quelque chose, on va
revenir dans quelques instants, mais je n'irai pas avec la demande, je vous le
dis tout de suite, là, la demande anticipée, parce que, là, on va avoir un
registre puis, de gérer tout ça, il va falloir mettre en place une équipe de
50 personnes juste pour gérer, à l'ensemble du Québec, les demandes
anticipées puis de tenir ça, là. Alors, on est dans un autre contexte
complètement. Mais, par contre, je suis d'accord que, quelqu'un qui a fait une
demande anticipée puis qu'au moment où on procédera, ça doit se retrouver dans
le rapport puis ça doit être expliqué, la nuance.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que vous souhaitez... Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mme Maccarone : Bien, qu'on
va suspendre pour voir l'amendement.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : C'était la question. Est-ce que vous souhaitez suspendre en
ce moment pour l'article 7 pour rédiger ou on poursuit? On suspend?
Mme Bélanger : On
rédigerait tout de suite. On suspend.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : D'accord. On va suspendre l'article 7 et on suspend
les travaux.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
18 h 30 (version révisée)
(Reprise à 18 h 53)
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses
travaux. Donc, au moment de suspendre, j'avais tout suspendu, mais,
entre-temps, ce n'était que la session que... pas la session, mais les travaux
que nous suspendions, le temps de travailler un amendement, que Mme la ministre
va nous lire, pour l'article 7. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Bélanger : O.K.
Alors donc, à l'article 7. Donc, article 8 de la Loi concernant les
soins de fin de vie. Insérer, après le paragraphe 2° de l'article 7 du
projet de loi, le paragraphe suivant :
3° par l'insertion, après le troisième
alinéa, du paragraphe suivant :
«Le rapport doit faire état des
informations prévues aux deuxième et troisième alinéas selon le type de demande
d'aide médicale à mourir visée et selon le type de professionnel compétent
concerné.»
Alors, vous avez le texte modifié.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Donc, l'amendement, c'est la portion qui est incluse :
«Le rapport doit faire état des informations prévues aux deuxième et troisième
alinéas sur le type de demande d'aide médicale à mourir visée et selon le type
de professionnel compétent concerné.» C'est l'amendement que vous déposez. Allez-y.
Mme Bélanger : On
comprend que ça s'ajoute à ce que... Je n'ai pas tout lu le texte, là. Vous l'avez,
le texte, sous les yeux. Donc, ça s'ajoute à tout ce qui était énoncé dans le
rapport, là : «Le directeur général [...] doit, chaque année, faire
rapport au conseil[…]. Le rapport doit notamment», tous ces éléments-là. Et là
on vient spécifier… parce qu'en fait, en ajoutant des éléments, ça vient
changer plusieurs autres paragraphes. Donc, c'était la façon la plus facile,
là, de le libeller pour que ça soit clair et non pas répétitif.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, je
veux remercier la ministre puis son équipe. Puis je comprends que… Malgré que
nous, on fait des demandes puis on pense que c'est facile, je comprends aussi
la complexité que, quand on fait une demande, il y a quand même d'autres
modifications qui font la suite à ces demandes. Ça fait que ça rejoint mes
attentes. Ça fait que merci beaucoup. C'est du bon travail. Je suis contente
que la ministre et son équipe, ils ont fait suite à mes préoccupations, ça fait
que merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il
n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement, nous allons procéder à son
adoption. Est-ce que l'amendement à l'article 7 tel que proposé est
adopté?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Donc, l'amendement à l'article 7 tel
que présenté est adopté. Nous allons... Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'article 7 qui avait été proposé tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'article 7 tel qu'amendé, on va le placer aux voix. Alors,
est-ce ce que l'article 7, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Nous allons donc, Mme la ministre,
passer à l'article 12. Il est en page... à la page 16.
Mme Bélanger : Alors
donc, l'article 12 se lit ainsi :
L'article 24 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «Le médecin» par «Le
professionnel compétent».
Donc, le texte <proposé…
Mme Bélanger :
…donc,
le texte >proposé :
«Avant d'exprimer son consentement à la
sédation palliative continue, la personne en fin de vie ou, le cas échéant, la
personne qui peut consentir aux soins pour elle doit entre autres être informée
du pronostic relatif à la maladie, du caractère irréversible de ce soin et de
la durée prévisible de la sédation.
«Le professionnel compétent doit en outre
s'assurer du caractère libre du consentement, en vérifiant entre autres qu'il ne
résulte pas de pressions extérieures.
«Le consentement à la sédation palliative
continue doit être donné par écrit au moyen du formulaire prescrit par le
ministre et être conservé dans le dossier de la personne.»
Donc, l'article 12 du projet de loi
propose une modification au deuxième alinéa de l'article 24 de la loi afin
que tant l'infirmière praticienne spécialisée que le médecin aient l'obligation
de s'assurer du caractère libre du consentement d'une personne à la sédation
palliative continue.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions
sur l'article 12? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, allez-y.
Mme Maccarone : …une
question, peut-être une précision, Mme la Présidente. Ce n'est peut-être pas le
bon endroit, parce que je comprends qu'on parle de sédation palliative
continue, mais, quand la fédération des omnipraticiens, ils ont passé, eux, ils
ont fait la demande d'inclure la possibilité d'utilisation de contention
chimique afin de bien obvier aux manifestations cliniques découlant de la
situation médicale du patient, sinon le prévoir dans le guide de pratique du
Collège des médecins. Est-ce que ce serait ici que nous pourrions aborder un
amendement… ce n'est pas ici, pour faire la suite à cette demande? Parce que je
comprends que sédation palliative continue… Là, on est rendu vraiment à la fin
du processus. Puis, eux, c'est dans l'éventualité de l'application de l'aide
médicale à mourir s'il y a une manifestation de la personne concernée. Ça fait
que, si ce n'est pas ici, où devons-nous faire cette modification pour faire le...
parce que je comprends leur malaise puis je veux... je souhaiterais faire suite
à cette demande, voilà.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. En
fait, je comprends très bien la question. Je me souviens qu'on a eu ce
commentaire-là, effectivement, mais ce n'est pas dans ce bloc-là qu'on doit
intégrer ça parce qu'ici on parle vraiment de soins palliatifs et de sédation
continue. Donc, on n'est pas dans de la contention chimique, loin de là. On est
dans une stratégie qui est complètement différente en termes de soins, donc, de
soulagement de la douleur et de... Donc, il n'y a pas lieu de l'inscrire là. Ça
devrait être considéré dans un autre bloc, là, advenant qu'on veuille
l'ajouter.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Maccarone : Parfait,
ça répond à ma question. C'était plus… Je ne voulais pas manquer une
opportunité de... si c'était ici parce qu'il y a un lien, parce que, je
comprends, ce n'est pas toujours le langage qu'on pense que ça devrait être. Ça
se peut que... Il y a souvent un lien. Comme, quand on parle de soins, ce n'est
pas nécessairement de soins. Alors, je ne voulais pas manquer l'opportunité.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui,
simplement mentionner… Quand on parlera de la manifestation de refus, ça sera à
ce moment-là qu'on pourra revenir avec cet élément-là.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Si je n'ai
pas d'autre... Oui, Mme la députée.
Mme Caron : En fait, j'aurais
une question, en tout cas, quelque chose qui me turlupine un petit peu, parce
qu'il y a des personnes en… durant les consultations qui nous ont dit : On
veut l'aide… on veut ouvrir sur l'aide médicale à mourir, mais on veut aussi de
l'aide médicale à vivre, s'assurer qu'on ne choisit pas l'aide médicale à
mourir comme dépit parce qu'on n'a pas accès à d'autres soins. Alors, je me
demandais, étant donné cette préoccupation-là, quand on dit : «Le
professionnel compétent doit en outre s'assurer du caractère libre du
consentement, en vérifiant entre autres qu'il ne résulte pas de pressions
extérieures», est-ce qu'on devrait ajouter : ni d'une absence d'accès ou
d'une non-accessibilité aux soins médicaux nécessaires?
• (19 heures) •
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Bien, je
suis en train de relire, là. Bien, c'est parce qu'en fait «les pressions
extérieures», c'est un terme qui veut dire beaucoup, beaucoup de choses, et là,
si on veut préciser davantage le terme de «pressions extérieures», puis
notamment en mentionnant le volet de l'accessibilité, mais... parce qu'il n'y a
pas juste l'accessibilité des services, là, il y a peut-être d'autres éléments.
Si on se met à qualifier, là, les pressions extérieures, bien, on pourrait en
oublier, puis il faudrait en ajouter beaucoup, peut-être plus que pas juste
l'accès, là. Moi, j'aurais tendance à le laisser comme <ça puis je
pense que le...
>
19 h (version révisée)
<19281
Mme Bélanger :
...le laisser comme >ça. Puis je pense que l'interprétation
de ça, bien, pressions extérieures, autant tout ce qu'on s'est dit, là, par
rapport à des professionnels qui pourraient suggérer des idées aussi ou des...
je le laisserais là. Je le laisserais là. Je pense que, dans les étapes d'évaluation
du processus de demande, dans les formulaires, ces questions-là devraient être
posées.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Alors, si je
n'ai pas d'autre intervention, nous allons placer l'article 12 aux voix.
Est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Passons maintenant à l'article 48,
qui est à la page 93. Mme la ministre.
Mme Bélanger : O.K.
Alors, Mme la Présidente, je vais lire l'énoncé d'article ainsi que le premier
paragraphe du texte proposé parce que, vous pouvez consulter votre document,
là, les changements proposés visent le premier paragraphe, et nous avons trois
ou quatre pages, là, de description de l'article. Alors donc, un seul
changement est visé dans cet article-là, au premier paragraphe.
Donc, pour l'article 48, donc, il se
lit comme suit : L'article 36 de la Loi sur les infirmières et
infirmiers (chapitre I-8) est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «, à prodiguer les soins et les traitements infirmiers et médicaux
dans le but de maintenir et de rétablir la santé de l'être humain en
interaction avec son environnement et de prévenir la maladie ainsi qu'à fournir
[des] soins palliatifs» par «et à prodiguer les soins et les traitements
infirmiers et médicaux dans le but de maintenir et de rétablir la santé de l'être
humain en interaction avec son environnement, de prévenir la maladie et d'offrir
le soulagement approprié des symptômes».
Donc, la modification au texte proposé :
«L'exercice infirmier consiste à évaluer l'état
de santé, à déterminer et à assurer la réalisation du plan de soins et de traitements
infirmiers et à prodiguer les soins et les traitements infirmiers et médicaux
dans le but de maintenir et de rétablir la santé de l'être humain en
interaction avec son environnement, de prévenir la maladie et d'offrir le
soulagement approprié des symptômes.» Donc, tout le volet qui suit est retiré.
Alors donc, dans les commentaires, l'article 48
du projet de loi modifie l'article 36 de la Loi sur les infirmières et
infirmiers afin d'ajuster le champ d'exercice de la profession d'infirmière ou d'infirmier.
Comme l'article 36.1 de cette loi serait modifié par l'article 49 du
projet de loi pour prévoir l'administration de l'aide médicale à mourir comme
activité réservée de l'infirmière praticienne spécialisée, il convenait de
reformuler le champ d'exercice de la profession d'infirmière ou d'infirmier
pour plus de justesse. Alors, je vous rappelle qu'on est ici, là, qu'on fait
référence vraiment à la Loi sur les infirmières et les infirmiers.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions? Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci.
Je questionne l'utilisation du mot «approprié», «le soulagement approprié des
symptômes», parce que, si le soulagement approprié, c'est l'aide médicale à
mourir, par exemple... Dans le libellé précédent, on ne parlait pas de ce qui
était approprié. C'était plus clair. Puis je comprends le besoin d'avoir le
changement, mais pourquoi le mot «approprié»? Pourquoi ne pas trouver quelque
chose qui est moins... Parce que, pour moi, «approprié», ça peut être
subjectif. Alors, pourquoi le choix de cette terminologie?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, Mme
la Présidente. Je vais quand même mentionner que le texte qu'on vous présente
aujourd'hui a été convenu et discuté avec l'Ordre des infirmières et infirmiers
du Québec. Donc, pour eux, c'est la terminologie, là, qui est la plus utilisée.
Il faut voir que l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, au-delà de la
loi, là, ils vont écrire des guides de pratiques pour les professionnels. Puis
toute la notion de soulagement approprié des symptômes, là, devient, là,
vraiment comme un guide de soins avec toutes les interventions <possibles.
Ça fait que c'est pour ça qu'ils écrivent...
Mme Bélanger :
...interventions
>possibles. Ça fait que c'est pour ça qu'ils écrivent «le soulagement
approprié des symptômes», sans les décrire davantage. Mais l'Ordre des
infirmières, dans le... dans ce projet de loi, a participé à la rédaction, là,
de ce texte.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Puis
je comprends. Puis avec tout le respect que j'ai pour l'ordre, ce n'est pas
pour vous dire que je ne suis pas nécessairement en accord, mais je questionne
pourquoi on a besoin de ceci. Encore une fois, eux, ils ont fait leur chemin,
puis ils ont fait des recommandations. Puis là nous sommes rendus ici, puis ça
va devenir la législation. Si on enlevait le mot «approprié» puis qu'on gardait
le tout de... le libellé «de prévenir la maladie [et d'offrir] le soulagement
des symptômes»... Parce qu'«approprié», ici, le questionnement que j'aurais,
c'est qu'encore une fois ça peut être très subjectif. Puis je ne nie pas qu'ils
ne sont pas professionnels et compétents pour le faire, mais leur
interprétation peut être différente de l'interprétation, par exemple, du
patient puis de la personne concernée, qui n'est pas infirmier, infirmière ou
médecin, qui dit : Bien, moi, ce que je souhaite, c'est ceci. Puis il y
aura peut-être un... Je veux éviter des interprétations.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui. Peut-être
que... C'est important de mentionner ici, là, quand on parle d'offrir le
soulagement approprié des symptômes, ça ne fait pas juste référence à
l'administration des médicaments, O.K.. Ça fait que, donc, quand on lit, là,
vraiment, la phrase, c'est «offrir le soulagement approprié des symptômes», ça
peut être, par exemple, d'installer un matelas thérapeutique. Ça peut être
d'installer des coussins pour les chevilles. Ça peut être de procéder à
différents autres types d'interventions que juste l'administration des
médicaments. Puis les infirmières, vous avez vu dans la définition, là, de ce
qu'est le premier énoncé, ils ont une vision très systémique des soins. Alors,
ce n'est pas dans le même... la même perspective que la Loi médicale, où ils
vont beaucoup avec le diagnostic, l'évaluation, etc. Ils sont vraiment dans une
perspective très globale des soins de la personne. Et puis c'est dans cette
optique-là qu'ils ont écrit «le soulagement approprié des symptômes». Puis le
soulagement approprié des symptômes, ce n'est pas juste de la sédation, ce n'est
pas juste de la sédation palliative, c'est un ensemble d'approches. Et je pense
que c'est ce qu'ils suggèrent. Et ils se sentent plus confortables là-dedans.
L'autre élément que je voudrais mentionner...
À la page 99, si vous allez à l'article 50, en fait, on voit que dans
le...
Une voix : ...
Mme Bélanger : Oui. Dans
la Loi médicale, regardez le premier texte, là, le premier paragraphe :
«L'exercice de la médecine consiste à évaluer [...] à diagnostiquer toute
déficience de santé chez l'être humain en interaction avec son environnement, à
prévenir et à traiter les maladies dans le but de maintenir la santé [et] de
rétablir ou d'offrir le soulagement approprié des symptômes.» Ça fait qu'y compris
dans la Loi médicale on le retrouve tel quel, indiqué avec cette terminologie.
Mme Maccarone : O.K.
Juste une question, comme j'ai dit, de clarification. Puis, ici, on est rendu
aux activités qui sont réservées pour l'infirmière puis l'infirmier. Ce n'est
pas ici que nous devons aborder, aussi, les modifications pour faire
l'élaboration qu'eux ils sont maintenant... ils vont maintenant avoir la
capacité de l'appliquer, administrer l'aide médicale à mourir ainsi que, je
pense, la bonne terminologie, c'est de constater un décès... Ce n'est pas dans
cette section, ici, que nous devons faire des modifications?
• (19 h 10) •
Mme Bélanger : ...la
prochaine fois...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre.
Mme Bélanger : Oui, excusez-moi.
Alors, ce sera dans le prochain article, là. Peut-être juste m'indiquer le...
Des voix : ...
Mme Bélanger : L'article 49,
O.K., qui est l'article 36.1, à la page 97. C'est là qu'on va venir
décrire, là, de façon plus... Bien, c'est juste parce que, là, on n'est pas
rendu là, mais je vous laisse quand même jeter un petit coup d'oeil sur
l'article 97, là, où on définit vraiment toutes les fonctions, là, de
façon plus spécialisée. Puis vous voyez qu'au neuvième alinéa, là, on parle,
entre autres, d'administrer, là, les médicaments pour les soins de fin de vie.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai...
Mme Bélanger : Dans le
bloc 3.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dans le bloc 3. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'article 48? Si je n'ai pas d'autre intervention, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Donc, est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci beaucoup. Mme la ministre, nous allons <poursuivre
avec l'article 49...
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) :
Mme la ministre, nous allons >poursuivre avec
l'article 49, qui est à la page 97.
Mme Bélanger : Merci.
Alors donc : L'article 36.1 de cette loi est modifié par l'ajout, à
la fin, du paragraphe suivant :
«9° administrer le médicament ou la
substance permettant à une personne d'obtenir l'aide médicale à mourir dans le
cadre de l'application de la Loi concernant les soins de fin de vie
(chapitre S-32.0001).»
Alors, le texte proposé, vous le voyez. Donc,
on parle ici que l'infirmière praticienne spécialisée peut, lorsqu'elle y est
habilitée par un règlement pris en application du paragraphe f du premier
alinéa de l'article 14, exercer, selon les conditions et les modalités
prévues par ce règlement, les activités suivantes en fonction de sa classe de
spécialité. Donc, on comprend que ce n'est pas toutes les infirmières. On parle
ici d'infirmières praticiennes spécialisées. Alors, vous avez, là, l'ensemble
des interventions. Je vous les laisse lire, mais, en fait, on arrive au
neuvième alinéa, où on vient introduire le fait d'administrer le médicament ou
la substance permettant à une personne d'obtenir l'aide médicale à mourir dans
le cadre de l'application de la Loi concernant les soins de fin de vie
(chapitre S-32.0001).
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mais ici
on ne parle pas de constater le décès. Ça aussi, c'est plus tard?
Mme Bélanger : Oui.
Mme Maccarone : Je ne
comprends pas pourquoi qu'on ne peut pas tout regrouper ça, Mme la Présidente, dans
toutes les compétences puis les droits qu'ils ont. Mais, O.K., je comprends. Ça
fait que nous, on va retrouver ça où maintenant?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Mme la ministre, si vous voulez expliquer.
Mme Bélanger : Peut-être
juste répondre. Je comprends, là, que c'est toute une logistique, là, mais, ici,
on parle de l'infirmière praticienne spécialisée. Le constat de décès, il faut
se souvenir que ça ne sera pas juste pour l'IPS, ça sera toutes les infirmières
habilitées et non pas seulement dans le cas de l'aide médicale à mourir.
Donc... O.K.? Alors, c'est pour ça qu'il faut vraiment le retirer et le traiter
à part.
Mme Maccarone : Alors,
ça, ça veut dire que nous allons retourner pour modifier le 36 de la Loi sur
les infirmières et infirmiers, parce qu'on va modifier un autre article?
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Dans un autre bloc.
Mme Maccarone : Oui,
mais c'est parce que je souhaite juste savoir quel article sera modifié dans la
Loi sur les infirmières.
M. Bérubé (Mathieu) : C'est
plutôt avec l'article 46 du projet de loi, qui va modifier 122 du Code
civil. C'est là qu'est prévu le constat de...
Mme Maccarone : Parfait.
J'ai compris. O.K. Ça va. Merci.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'article 49? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 49 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Lecours, Les
Plaines) : Adopté. Merci. Nous passons donc au bloc 3. En fait,
écoutez, je pense qu'avec... À l'heure qu'il est, on va adopter un bloc
important dans notre prochaine séance.
Étant donné qu'il est 19 h 15,
nous allons ajourner jusqu'à sine die.
(Fin de la séance à 19 h 15)