(Dix-sept heures)
La Présidente (Mme D'Amours) : À l'ordre,
s'il vous plaît! La Commission des relations avec les citoyens reprend ses
travaux.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Condition féminine des crédits budgétaires du portefeuille
Éducation pour l'exercice financier 2022‑2023. Une enveloppe de
2 h 30 min est allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac);
M. Polo (Laval-des-Rapides), par Mme Melançon (Verdun); Mme Labrie
(Sherbrooke), par Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques) et M. Bérubé (Matane-Matapédia),
par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Condition féminine
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Pour l'étude de ce volet, nous allons procéder à une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 12 à 20 minutes pour permettre à chaque groupe
d'écouler graduellement son temps de parole.
Le temps d'échange inclut les questions et les réponses. La mise aux voix de
ces crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit à
19 h 30.
Discussion générale
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc
d'échange. Je vous rappelle que la longueur des réponses doit être
proportionnelle à la longueur des questions. Je vous demande de vous adresser à
la présidence. Mme la députée de Verdun, la parole est à vous.
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je comprends que les blocs sont de... autour de
20 minutes?
La
Présidente (Mme D'Amours) : Environ. Je vais vous dire le temps. C'est
20 minutes pour vous, là, présentement.
Mme Melançon : Parfait. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Ça me fait plaisir de vous retrouver.
Permettez-moi de saluer la ministre, ses équipes, Mme Cordeau, ça me fait
plaisir, chers collègues de la banquette, bien sûr, ministérielle et des
oppositions. On va prendre un peu de temps aujourd'hui... c'est ce qui est
bien, je le dis souvent, là, avec l'étude
des crédits, parce que, des fois, on veut entrer un peu plus dans le détail.
Puis ça fait longtemps, quand même, qu'on n'a pas discuté ensemble.
Et je lancerais la conversation, si vous le
permettez, Mme la Présidente, avec la FTQ-Construction. On a vu, la semaine
passée, une histoire d'horreur, là, qui a été rapportée dans La Presse
sous la plume d'Émilie Bilodeau et qui nous souligne à quel point, bien,
malheureusement, il y a quelqu'un qui a pu briguer, je vais le dire comme ça,
la présidence de la FTQ-Construction et qui, malheureusement, n'avait pas un
dossier tout à fait net, on va dire ça ainsi. D'ailleurs, c'est une décision,
là, qui avait été rendue par la Commission des lésions professionnelles. Je ne
sais pas si la ministre a vu quand même ma
sortie et le communiqué de presse que nous avons émis, sur lequel, moi, je demandais
à ce qu'il puisse y avoir une enquête indépendante.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, à mon tour de saluer, bien, mes collègues et
évidemment les équipes qui sont ici puis qui ont travaillé à cette
préparation de ces échanges qui sont importants.
Effectivement, c'est assez particulier comme
contexte, hein, le contexte de la FTQ-Construction, dans une situation où on
essaie tellement de faire en sorte que les femmes accèdent à ce milieu-là, où
on dit : Les syndicats sont là pour protéger les employés, et là on se
retrouve qu'à la tête d'un syndicat c'est quelqu'un qui a agressé une employée.
Alors, je trouve ça absolument aberrant, et mon collègue au Travail s'est aussi
prononcé à cet effet-là.
Maintenant, pour la suite des choses, je sais
qu'il a été en contact avec la FTQ. Je sais qu'il y a eu démission suite à ces
contacts. Pour la suite des choses, je vais laisser mon collègue se prononcer là-dessus,
mais je joins ma parole à la vôtre en disant
que ça n'a pas de bon sens, ce qui s'est passé. Et ça n'a pas de bon sens
qu'une entité syndicale aussi forte,
aussi imposante, puisse laisser faire une situation comme celle-là, parce que
c'est... ça n'a pas de bon sens.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mme
la députée.
Mme Melançon : Moi,
j'ai entendu Daniel Boyer. J'ignore si la ministre l'a entendu au micro de Paul
Arcand la semaine passée.
Mme Charest : Oui. Bien, ce
qu'on me dit, là... puis je m'excuse, j'ai beaucoup de choses qui se passent
dans les derniers jours. Donc, ce que j'en comprends, de la situation, c'est
que mon collègue attend des réponses, et il
va voir quels gestes seront à poser. Alors, ça n'exclut pas une enquête ou...
Donc, on verra la suite des choses, là, mais, encore une fois, je
réitère que ça n'a pas de bon sens, ce qui s'est passé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Madame...
Mme Melançon : Et j'aimerais
simplement savoir, de la part de la ministre, si elle a entendu Daniel Boyer au
micro de Paul Arcand vendredi.
Mme Charest : Non, je suis
désolée, je n'ai pas entendu Daniel Boyer au micro.
Mme Melançon : Je l'invite
quand même à aller écouter cette entrevue.
Mme Charest : Oui, tout à fait.
Mme Melançon : Parce qu'à un
moment donné il faut prendre la parole des gens, là, mais moi, de savoir qu'il n'y a personne à la FTQ qui était au courant
des agissements, quand même, de M. Grondin, moi, ça me surprend. Et
c'est pour ça que je demande, dans le fond, une enquête indépendante. Tu sais,
la FTQ-Construction, c'est quand même l'État
dans l'État, on le sait. Et je pense qu'une enquête indépendante, en ce
sens-là, serait vraiment nécessaire puis peut-être même... Et là je pose
la question, parce que je sais qu'il y a quand même des gens de la
FTQ-Construction qui siègent dans différents différents comités, notamment du
côté de... pardonnez-moi.
Une voix : ...
Mme Melançon : Merci. Ah oui!
c'est ça, on est toujours avec l'abréviation, puis c'est ce que j'essaie de
minimiser. Mais moi, j'aimerais savoir, du côté des nominations qu'il peut y
avoir à l'intérieur des organisations dont vous êtes responsable, Mme la
ministre, est-ce qu'on a envoyé quand même un mot d'ordre?
Mme Charest : Il y a eu
effectivement une lettre qui a été envoyée à nos sociétés pour... bien, en
fait, pas en lien avec cette situation-là, là, mais, tu sais, pour inclure les
femmes dans la gouvernance, et tout ça. Donc, je pense que, déjà là, en ayant des femmes dans la gouvernance, peut-être qu'une
situation comme celle-là ne serait pas arrivée. Maintenant, il n'y a pas eu de
missive, là, particulière qui a été faite suite à cette situation-là.
Mme Melançon : Parce
que, comme le gouvernement nomme quand même des gens de la FTQ, FTQ-Construction
dans différents comités, moi, je pense qu'il y a, là aussi, une poignée à
étudier. J'invite la ministre peut-être à en faire part au ministre du Travail.
D'ailleurs, est-ce que vous avez eu des échanges, durant la fin de semaine,
avec le ministre du Travail?
Mme Charest : En
fait, on a... on s'est vus hier, on a passé du temps ensemble, puis on en a
discuté, effectivement, et je prends bonne note de vos recommandations.
Puis, encore une fois, il est à obtenir des réponses par rapport à ce dossier-là,
puis on verra la suite des choses, mais je prends bonne note de vos
recommandations.
Mme Melançon : Du côté du Conseil
du statut de la femme, il y a des membres de la FTQ qui siègent autour de la
table?
Une voix : ...
Mme Melançon : Il faut donner
le consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon,
madame, je dois avoir le consentement.
Mme Charest : ...de la
commission pour que... Oui? Oui, parfait. Alors, est-ce que Mme Cordeau...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement? Parce que c'est moi qui dois le demander, Mme
la ministre.
Mme Charest : Ah! Excusez-moi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
dois vous demander si vous consentez à ce que madame prenne la parole. Donc,
est-ce que j'ai le consentement? Merci. Allez-y, madame, avec votre nom et
votre titre, s'il vous plaît.
Mme Cordeau (Louise) : Bonjour. Louise
Cordeau, présidente du Conseil du statut de la femme.
Pour
répondre à votre question, Mme la députée, au niveau du Conseil du statut de la femme, les nominations, vous le savez, les
membres proviennent de différentes organisations de la société. Et, au niveau
syndical, ce sont les organisations syndicales qui se consultent entre elles
pour qu'il y ait... pour que ce soit parfois la CSN, parfois la FTQ, parfois, par
exemple, d'autres associations syndicales, qu'ils puissent siéger au sein du
Conseil du statut de la femme. Alors, ce n'est pas nécessairement des
nominations de la FTQ. Ça peut être une nomination de la FTQ, mais ça peut être
une nomination aussi qui... d'une représentante qui provient d'une autre
organisation syndicale.
La Présidente (Mme
D'Amours) : ...Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci beaucoup, merci. Donc, je soumettais ça ici parce que je pense qu'il
faut... ça prend plusieurs têtes pour pouvoir réfléchir à une problématique
comme celle-là. Je ne pense pas être la seule, je pense que la ministre aussi a
trouvé ça terrible, ce qu'on a pu lire, alors je la remercie.
Rapidement,
j'aimerais qu'on puisse parler de la ligne téléphonique 1 833
rebâtir. J'imagine que la ministre connaît bien cette ligne-là, cette
ligne téléphonique?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Je suis désolée, je ne connais pas la ligne 833 rebâtir.
Mme Melançon : D'accord. La
ligne 1 833 rebâtir, c'est une ligne téléphonique qui donne des
conseils en aide juridique pour les victimes de violence conjugale et de
violence sexuelle, Mme la Présidente, et c'est une ligne qui... je crois, avec la pandémie, les deux dernières
années, avec le rapport qu'on a déposé, Rebâtir la confiance, je pense
que ça a toute sa place. Mais
j'aimerais demander à la ministre : Comment se fait-il que cette ligne-là
ne soit pas 24 heures sur 24, sept jours sur sept?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Charest : Bien, en fait, je vais
peut-être prendre cette question-là en délibéré, là, parce que je n'ai pas la
réponse pour le moment.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Verdun.
• (17 h 10) •
Mme Melançon : C'est une ligne qui est
superimportante puis honnêtement, je vais le dire, là, c'est un apport superimportant,
surtout pour les victimes qui nous écoutent, qui ont besoin d'avoir des conseils
juridiques avant d'aller porter plainte,
même à la police, hein? Ça nous prend de l'information, parce qu'il faut que
les victimes puissent savoir dans quel processus elles entrent
lorsqu'elles vont au poste de police. D'ailleurs, la ministre doit être bien au
fait de ça, lorsqu'on a travaillé le rapport
Rebâtir la confiance, c'était ce que les victimes nous disaient, nous
demandaient.
Je trouve ça
terrible, mais je vais être obligée de le dire, Mme la Présidente, là, il y a
une ligne pour le signalement contre la maltraitance animale qui, elle, est de
24 heures sur 24, sept jours sur sept, puis celle pour les victimes de
violence sexuelle puis de violence conjugale, bien, c'est de 8 h 30 à
4 h 30, puis il y a une boîte vocale. Est-ce que la ministre trouve
ça acceptable?
Mme Charest :
Bien, en fait, il y a deux entités, hein? Il y a SOS Violence conjugale,
qui reçoit les appels 24 heures sur 24, et là on parle de la ligne qui
offre des consultations juridiques gratuites. Donc, il y a quand même un
service très important qui est fait dans cet... dans ce service-là, il y a eu
7 673 consultations. C'est un service qui est financé à la hauteur de
3 millions par année. Donc, je pense que c'est un service qui est bien
utilisé, qui est bien opportun, mais, encore une fois, je rappelle que le
service d'urgence, là, qui est SOS Violence conjugale, lui, est disponible
24 heures sur 24, sept jours sur sept.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Melançon :
Je tiens quand même à demander à la ministre : Est-ce que des conseils
juridiques... parce que SOS Violence
conjugale, ce n'est pas nécessairement des conseils juridiques. Donc, si moi,
je suis victime de viol, puis que je décide d'aller au poste de police,
puis qu'il est minuit le soir, puis que j'ai besoin d'avoir un conseil
juridique avant d'aller... Parce que, vous le savez, là, quand on a fait le
rapport Rebâtir la confiance ensemble, là, les victimes disaient :
Je suis arrivée là-bas, mais, si on m'avait dit tout le processus, si on
m'avait expliqué ce que ça impliquait, lors de ma première déposition, il y a
des choses que j'aurais faites différemment. Là, je comprends que cette ligne-là, là, il va falloir qu'elle attende
à 8 h 30 le lendemain matin. Est-ce qu'on... est-ce que la ministre
aurait de l'ouverture pour qu'on puisse revoir les heures pour les
victimes?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la ministre.
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, en fait, il y a plusieurs mesures, hein, qui
ont été mises en place, justement, pour améliorer l'accompagnement des
victimes à différents niveaux. Donc, on sait évidemment que
les CALACS puis les CAVAC sont là pour aider les victimes puis... mais
l'accompagnement aussi, qu'il se fasse par...
Puis on a vu avec l'instauration du tribunal spécialisé, on a vu avec la
formation des intervenants, on voit qu'il y a plusieurs mesures qui sont en... qui ont été mises en place pour faire
en sorte, justement, d'améliorer l'accompagnement.
Le service juridique, le quatre heures de
service juridique gratuit, est une mesure, mais je pense qu'avec toute la
brochette de mesures qu'on met en place, bien, on vient sécuriser. Mais, encore
là, on continue de travailler pour faire en sorte que les femmes soient prises
en charge puis qu'elles puissent passer à travers ce processus-là, qui est
évidemment complexe et difficile, de la meilleure façon possible.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : D'accord. Je
tiens juste à rappeler... puis c'est pour ça que j'étais un peu surprise, parce
que l'annonce a été faite dernièrement, là,
sur la ligne 1 833 rebâtir. J'espère que les victimes qui sont à
l'écoute pourront aller chercher ces conseils juridiques là. Il y avait
quand même une citation de la ministre, c'est pour ça que j'étais surprise de voir qu'on ne savait pas de quoi...
mais je comprends, là, que ça fait bien des choses pour la ministre à... bien,
à savoir aussi, là. Je comprends qu'on ne sait pas... Puis c'est moi qui ai les
questions, ça fait que vous n'avez pas nécessairement les réponses entre les
mains.
Mme Charest : ...question sur
la FTQ. J'étais encore dans la construction, j'étais... Je suis désolée. Bien,
j'ai effectivement la tête pleine, j'avoue.
Mme Melançon : Mais il y a
quand même un lien à ce moment-là... puis, Mme la Présidente, vous allez voir, là, vous n'aurez pas besoin de nous
chicaner, parce que les échanges, tu sais, c'est cordial, mais il y a quand
même un lien là, parce que la victime
de M. Grondin, de la FTQ-Construction, est encore en choc post-traumatique,
puis c'est des victimes de violence sexuelle au travail. Puis, pour moi, ça,
c'est là-dessus qu'on doit travailler puis c'est pour ça, je pense, qu'on
est là aussi aujourd'hui, pour qu'on puisse travailler tout le monde ensemble.
Concernant...
je vais parler de l'émancipation des femmes, parce que, les deux dernières
années, disons-le, là, ça a été difficile pour la condition des femmes. On l'a
vu en pandémie, on l'a vu... C'est principalement les femmes qui ont... bien, qui sont restées à la maison avec les
enfants, quand la garderie était fermée, puis quand les écoles ont fermé,
puis quand un enfant était malade parce qu'il avait la COVID. Je pense qu'on
l'a tous vécu de près ou de loin.
Le recul des femmes sur le marché du travail
m'interpelle principalement, bien sûr, parce que, bien, je suis porte-parole
aussi en matière de pénurie d'emplois. Et actuellement, on le voit, là, pour le
nombre de femmes... et là je vais citer le Conseil du statut de la femme,
Mme Cordeau, vous allez être contente, quand même, là, on le voit, le
nombre de personnes actives sur le marché du travail, quand on pense aux
femmes, on voit qu'on a perdu quand même
27 000 femmes sur le marché du travail, comme personnes actives sur le
marché du travail. On en a retrouvé 15 000. Les garçons, les
hommes, on en avait perdu 17 000, on en a retrouvé 34 000. Donc, les
femmes, avant qu'elles reviennent, c'est
beaucoup plus long. Moi, j'aimerais savoir, de la ministre, qu'est-ce qu'on
entend faire pour aller chercher ces filles-là qui ne sont pas de retour
encore.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bien, il y a... sur plusieurs plans, on agit. D'abord, on s'est engagés à compléter le réseau de service de garde.
Donc, ça, je pense que c'est une façon, évidemment, importante de faire en
sorte que les femmes vont pouvoir plus rapidement retrouver leur emploi puis
leur... bien, leur place sur le marché.
Il y a eu
différentes mesures aussi qui ont été faites par mon collègue au Travail, qu'on
parle de la requalification et qu'on parle de la formation, l'alternance
travail-emploi qui peut favoriser aussi. Il y a une belle mesure aussi, qui va
être annoncée sous peu, qui fait partie de la stratégie qu'on met en place, la
stratégie égalité, pour les personnes aux
études. Donc, évidemment, on est encore en train de travailler, mais ça devrait
être annoncé bientôt. Donc, de différentes façons, on fait en sorte de donner accès au marché du travail aux femmes
puis... et on continue dans ce sens-là, mais je pense qu'il y a quand
même des choses intéressantes qui ont été mises en place.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je vais faire
quelque chose que je ne fais pas souvent, Mme la Présidente, je vais
télégraphier quand même une question, donc les équipes de la ministre pourront
être prêtes, là. On va parler, tantôt, des garderies, parce que la ministre
vient de dire qu'on avait des belles annonces. Puis, il n'y a pas plus tard que
quelques minutes à peine, le ministre a dit, il ne s'engage pas à avoir à
répondre aux objectifs qu'il s'est fixés pour 2025. Ça, c'est inquiétant pour
les femmes qui nous écoutent actuellement. Donc, j'inviterais les équipes de la
ministre peut-être à aller fouiller ce qui a été dit du côté de la Famille,
parce que je pense que ce n'est pas les réponses que s'attendent à obtenir les
femmes qui sont actuellement à la maison, qui ne peuvent pas retourner au
travail parce qu'elles n'ont pas de place en garderie. Ça, c'est terrible, là,
en 2022, être là.
Et je vais citer Isabelle Paquet.
Connaissez-vous, Mme la ministre, Isabelle Paquet? Isabelle Paquet, c'est la
femme extraordinaire qui est assise à ma gauche, qui attend un deuxième enfant,
puis ça va lui coûter 112 $ par jour pour avoir une place en service de
garde. Quand ça coûte 112 $ par jour, pour deux enfants, à un moment
donné, ça se peut qu'on se pose des questions, à savoir : On retourne-tu
au travail ou si on reste à la maison avec les petits? Et, pour
moi, ça, on n'appelle pas ça de l'émancipation pour les femmes. En 2022, c'est
malheureux, mais c'est vraiment le cas. Je trouve ça terriblement dur pour ces
femmes qui ont fait des études, qui doivent rester à la maison, qui vont
laisser de côté leur souveraineté économique, qui vont dépendre de leur chum.
Puis, après ça, de retrouver un poste, avec
les années ou les mois qui auront été perdus, c'est très coûteux pour les
femmes. Alors, on pourra y revenir tout à l'heure, lorsqu'on parlera des
places en garderie.
Mais, pour
moi, et pas uniquement pour moi, là, je sais que vous avez rencontré Ma place
au travail, j'ai entendu l'entrevue
qui a été donnée par Myriam Lapointe... Gagnon-Lapointe, je m'excuse,
Lapointe-Gagnon ou Gagnon-Lapointe, je m'excuse, Myriam, à Deux
hommes en or. Ce que je comprends, c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de
réception, lors de la rencontre entre vous et l'organisation, puis on souhaite
vous entendre un peu plus, comme ministre de la Condition féminine, sur ce
sujet-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...Mme
la ministre.
• (17 h 20) •
Mme Charest : En une minute.
Bien, en fait, je peux vous dire qu'effectivement j'ai rencontré Ma place au
travail et j'ai offert ma collaboration. Et, depuis ce temps, je n'ai pas eu de
demande d'autres rencontres. Alors, je pense que je travaille avec Ma place au
travail comme je travaille avec toutes les autres organisations qui sont nos
partenaires. Et j'ai aussi confié un mandat au Secrétariat à la condition...
pas au secrétariat, au Conseil du statut de la femme, justement, pour vérifier,
pour voir quel en est... avoir un état de situation plus complet de ce qu'il en
est, mais aussi de voir à des pistes de solutions. Donc, je pense que le
travail collaboratif est là et je vais continuer de travailler comme je le fais
avec tous les autres partenaires.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Prochaine intervention. Maintenant, je vais céder la parole à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
pour une durée de 20 min 21 s.
Mme Massé : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, tout le monde, très heureuse... Je vais poursuivre sur le même thème pour continuer d'approfondir cette dure
réalité que vivent plusieurs familles, au Québec, mais principalement
des femmes, on le sait bien, c'est-à-dire de ne pas avoir de place. D'ailleurs,
au 31 décembre 2021... là, je ne sais pas si les chiffres sont sortis pour le
nouvel inventaire, mais c'était 51 761 enfants qui étaient inscrits sur la
liste, La Place 0-5. Puis, oui, je pense que c'est un constat, on va tous
s'entendre là-dessus, c'est vraiment problématique. La situation est critique,
puis on le sait qu'elle est critique particulièrement pour les poupons. Ça
s'est empiré, je le sais, c'est un long parcours douloureux que d'avoir une
place en service de garde pour les femmes, et ce n'est pas un phénomène juste
là, c'est un phénomène qui date.
Ceci étant dit, présentement, on vit une
situation vraiment particulière. Qu'est-ce que vous répondez, Mme la ministre,
à ces femmes qui attendent ces places-là, alors qu'elles voient que ça
s'empire, pour aller faire ce que nous avons besoin qu'elles fassent,
c'est-à-dire retourner sur le marché du travail? Qu'est-ce que vous avez à dire
à ces femmes-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Merci, Mme la
Présidente. Bien, de la même façon que quand j'ai rencontré Ma place au travail, je pense que l'engagement que le
gouvernement a pris à compléter ce réseau-là... Puis vous l'avez dit, Mme la députée, que ce n'est pas un problème qui date
d'hier, hein? Je pense que peut-être que ça a été un choix gouvernemental ou de
société, à une certaine époque, de stagner un peu dans ce besoin-là de créer
des places puis de compléter le réseau. Maintenant, nous, on s'est
engagés à le compléter, on s'est engagés dans un grand chantier. Puis tantôt la
députée de Verdun disait, bon, que le prix pour une personne était exorbitant,
et tout ça, puis que ça ne valait pas la peine de retourner... Tu sais, ça, ça fait partie d'un des six axes du Grand
chantier, évidemment, de faire en sorte qu'il y ait une équité
financière pour les familles.
Maintenant, si je me réfère à ma situation, dans
mon comté, on a vu... puis il y a des choses, on voit, là, que ça évolue. On voyait aujourd'hui, dans le journal,
qu'il y avait plus d'inscriptions pour les éducatrices. Donc, ça, c'est un
constat vraiment très important, parce qu'évidemment, si on veut avoir des
services de garde, il faut avoir aussi des éducatrices. Donc, on a mis des moyens pour faire en sorte qu'il y ait
enfin plus... stopper l'hémorragie, mais faire en sorte que ça augmente. Donc, si on se réfère... si je me
réfère à mon comté, on a eu des annonces, et tout. On va passer d'une
situation où on avait, dans Brome-Missisquoi, 92 % de couverture, on aura,
en 2024, 103 % de couverture. Dans La Haute-Yamaska,
on avait 88 %, on va passer à 102 %. Et ça, c'est avec tous les
travaux qui sont en place pour faire en sorte, justement, de compléter
le réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée, s'il vous plaît.
Mme Massé : Pouvez-vous me dire en
quelle année ça va arriver, ça?
Mme Charest : C'est pour 2024. Ce
sont...
Mme
Massé : Pour 2024. Donc, Mme la Présidente, vous voyez
comme moi qu'un des enjeux... Et je comprends qu'il y a du rattrapage à
faire, là, je n'en suis pas, mais l'enjeu, c'est que, présentement, il y a des
ménages qui sont privés
d'un salaire parce que... Puis ce salaire-là s'avère, très majoritairement, on
aura les chiffres, j'imagine, sous peu, très majoritairement des femmes. Et ces femmes-là en perdent leur
autonomie financière, certes, mais ça crée des situations de stress
énorme sur les épaules des familles. Et Ma place au travail, que vous avez
rencontré, demande, depuis des mois, une aide d'urgence pour les femmes qui
sont forcées à rester, pas qui font le choix de rester à la maison, là, qui
sont forcées de rester à la maison parce qu'il n'y a pas de place en garderie,
en service de garde.
Le ministre de la Famille, lui, trouve que la
meilleure... et je le cite, là : La meilleure stratégie pour régler le problème, ce n'est pas de payer les gens pour
rester à la maison, c'est de faire tout ce qu'on peut, de dépenser chaque dollar,
alors qu'on est... alors qu'on a... pour favoriser la création de places sur le
terrain. Je pense que ces femmes-là qui sont prises à la maison, pas parce
qu'elles veulent être à la maison, elles veulent aller travailler, elles vous
disent : Nous, on a besoin d'une aide d'urgence, parce que, sinon, ça
devient juste trop dur sur nos épaules.
Est-ce que, comme ministre de Condition
féminine, vous considérez, comme votre collègue,que ce n'est pas féministe, ça, d'aider des femmes qui
s'appauvrissent parce qu'elles ne peuvent pas retourner sur le marché du
travail?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Bien, je pourrais parler de différentes mesures qui ont été mises en place, justement, pour faire en sorte que
la situation s'améliore rapidement. Il y a, évidemment, l'allègement des
mesures ou des étapes pour pouvoir mettre en place des services de garde, il y
a... Maintenant, on sait qu'il peut y avoir une localisation temporaire. Donc,
assez rapidement, on peut mettre en place un service de garde, les
municipalités peuvent le faire aussi, en milieu familial.
Je réfère encore à ma situation de députée, puis
je suis désolée, parce que c'est plus mes dossiers de députée, et non de
ministre, on a travaillé très fort avec le RSG, avec les municipalités pour
faire en sorte de développer des milieux familiaux pour pouvoir, évidemment,
accueillir les enfants. Puis tantôt je parlais des éducatrices aussi. Il y a
des choses qui ont été faites pour faire en sorte, justement, qu'il y ait une
formation puis une combinaison formation et travail. On a augmenté le salaire
aussi des éducatrices, ce qui fait en sorte qu'il y en a qui se sont
réinvesties dans le milieu. Alors, on travaille sur plusieurs plans.
Mme Massé : Oui, oui, j'en concède,
Mme la ministre. Ceci étant dit, ces femmes-là... Parce qu'on sait que c'est
particulièrement critique pour les parents de poupons, que ces ménages-là, ces
femmes-là s'appauvrissent, vivent des stress importants. Et d'ailleurs on avait
suggéré... on vous avait suggéré de considérer ces femmes-là comme ayant une
contrainte temporaire à l'emploi, puisque c'est vraiment la définition même du
fait de : tu veux aller travailler, mais tu ne peux pas aller travailler
parce qu'il n'y a pas de place en service de garde. Il y en aura sous peu,
parce qu'on aura des éducatrices, parce qu'on a réinvesti le réseau, même si le
100 % n'est pas dans toutes les régions en 2024, mais c'est dans deux ans.
Et, pendant ce temps-là, ces femmes-là ont la contrainte temporaire de ne pas
pouvoir aller travailler, et donc elles ont besoin d'un revenu d'appoint, pas
pour les payer pour rester à la maison, mais juste pour les aider à rencontrer
leurs obligations de la famille. Est-ce que c'est quelque chose que la ministre
considère?
Mme Charest : Bien, encore une fois,
je vais...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Merci, Mme la
Présidente. Encore une fois, je vais vous référer aux travaux que j'ai demandés
au CSF, au Conseil du statut de la femme, justement, pour nous orienter, pour
nous aiguiller, d'abord, en ayant un état de
situation puis en ayant aussi des pistes de solution. Alors, est-ce que ce sera
la piste qui sera envisagée? Je pense qu'on va le documenter comme il
faut, puis ensuite ça va aider la prise de décision.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Mme la députée.
Mme Massé : Merci. Vous avez donné
ce mandat-là, et il devrait aboutir quand? Je ne veux pas vous mettre dans l'eau chaude, Mme Cordeau, mais j'ai de
l'intérêt, parce que, si on me répond 2024, je vais capoter. Donc, est-ce
qu'il y a un échéancier, Mme la ministre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Il n'y a pas
d'échéancier pour le moment. Le mandat vient d'être donné, puis on pourra... je
pense qu'on pourra voir quelle est l'ampleur des travaux, mais assurément on
vous tiendra au courant.
• (17 h 30) •
Mme Massé : Bien, alors, je veux
juste comme réitérer, là, ça fait un an que ces femmes-là nous disent : On
«choke», on n'y arrive plus. Ça crée des situations familiales terribles. On le
sait que c'est parce qu'il y avait un déficit
de places, que le métier d'éducatrice n'était pas valorisé, on le sait. Tout
ça, on sait ça, mais ça... Ces femmes-là, elles nous disent : On a
besoin d'un revenu d'appoint. Et moi, je pense que dans une situation comme
celle-ci, c'est la moindre des choses qu'on pourrait reconnaître à ces
femmes-là, c'est que l'erreur n'est pas de leur bord. Ce n'est pas parce
qu'elles ne veulent pas retourner travailler, ce n'est même pas parce qu'elles
n'ont pas l'emploi. Dans certains cas... l'exemple était
donné ici, mais, dans plusieurs cas, les ingénieures, les infirmières, les
éducatrices sont attendues par leur employeur, sont obligées de rajouter un
deuxième congé sans solde à la suite de leur congé de parentalité.
Alors, je me dis, il me semble qu'on a là...
Puis, Mme la ministre, je compte sur vous. Ce n'est pas un privilège qu'on fait
à ces femmes-là. C'est qu'on est en 2021... 2022, pardon, on est en... C'est
encore pire en 2022. On est en 2022, et il en revient... il en retourne de
l'autonomie des femmes. Alors, les femmes ont besoin de vous comme alliée, on a
besoin de vous entendre là-dessus, pas juste répéter qu'il y avait... il
manquait de places puis que vous êtes...
17
845
Mme Charest : Puis
ça, je ne l'ai même pas dit?
15
421
Mme Massé :
...mais aussi de dire : On reconnaît qu'actuellement il y a 51 762 enfants, qu'en
2024 il va en rester pas mal moins, on
l'espère, mais qu'entre-temps il y a des femmes qui ont besoin de leur
gouvernement du Québec. Et moi, comme payeuse de taxes, là, je suis
prête à les soutenir, puis je pense qu'on est plusieurs Québécois et Québécoises, des grands-mamans, des frères, des
soeurs qui se disent : Oui, oui, oui, c'est à ça que ça sert, les impôts,
soutenir durant les moments difficiles. Et moi, je pense... Je ne veux pas
mettre de pression sur Mme Cordeau, mais, si vous attendez ça, moi, je
pense qu'il y a déjà des femmes qui sont capables de vous lever le flag puis de
dire : Regardez, voici, c'est ma
deuxième demande de congé de... sans solde. Je suis en train de vous démontrer
que je ne veux pas que vous me payiez à rester à la maison, mais je veux
que vous me compensiez.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
17
845
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, je pense que je sauterais sur l'occasion pour
dire qu'on n'attend pas ça, parce que, la
preuve, on s'est engagés à compléter le réseau. L'an dernier, Ma Place au
travail a rencontré mon collègue
ministre de la Famille, ils ont émis une liste de recommandations, toutes ces
recommandations-là ont été mises en place.
Alors, maintenant, évidemment, on... il y a
d'autres revendications qui... ça a évolué, mais la chose est qu'on a quand
même pris l'engagement de compléter le réseau. Les choses avancent. Je ne dirai
pas qu'il n'y avait pas de places avant, puis il aurait fallu le faire avant,
parce que je fais partie de la génération qui n'avait pas de places en
garderie, puis c'est ma mère qui a gardé mes enfants. Alors, je comprends tout
à fait quelle est la situation pour ces femmes-là et, encore une fois, je
continue le travail, j'ai donné le mandat au SCF. On continue le travail aussi
avec le ministre de la Famille, avec le Conseil du trésor, avec, en fait,
toutes les entités, parce que je peux vous garantir qu'autour de la table du
Conseil des ministres, c'est quelque chose qui nous tient beaucoup à coeur.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
15
421
Mme Massé : Mme
la ministre, on attend des résultats, pas des places en garderie, j'entends, je
les vois... des revenus des femmes. C'est le bout, ça, sur lequel vous pouvez
peser très, très fort de tout votre poids, puis je peux mettre le mien, si vous
voulez. À deux, on devrait y arriver.
J'aimerais aborder une autre dimension, ceci
étant dit, parce que vous n'êtes quand même pas la ministre de la Famille.
Quoique des fois, quand j'entends le ministre de la Famille dire : On
n'est pas pour payer des femmes, des... On
n'est pas pour payer les gens pour rester à la maison, aïe, les cheveux me
dressent, là. C'est sûr, ce n'est pas ça
qu'on veut. Mais bref, je voulais aller sur la question de la violence
conjugale. Il nous reste, grosso modo, huit minutes.
Dans les 190 recommandations de Rebâtir
la confiance, bien sûr, plusieurs sont en chantier. On a cru lire qu'on
parle de 60 %, grosso modo. J'aimerais vous parler spécifiquement des
rendez-vous manqués dans les derniers temps
et qu'il me semble que je ne vous ai pas entendue sur cette question-là, Mme la
ministre, et ça me fait de la peine, notamment
sur la question du p.l. n° 15. Dans le projet de loi n° 15, on avait un
rendez-vous historique. Premièrement, la commission Laurent nous
disait : En matière de violence conjugale, il faut mettre un cadre
là-dessus. Déjà, les expertes qu'on a
entendues sont venues nous dire : C'est essentiel de s'assurer que la
violence conjugale soit reconnue, et
pas seulement comme un motif de compromission comme les autres, là, mais soit
reconnue comme étant dangereuse pour les enfants, même si le parent
violent, principalement les hommes, ne touche pas aux enfants. Il y a là...
Il a complètement manqué le rendez-vous. Le
ministre responsable, on lui a expliqué ça de tous bords tous côtés... pas nous autres, les expertes, puis après
ça, nous, on a repris ça pour s'assurer que dans le projet de loi n° 15, on
reconnaisse que, pour les enfants... c'est important de protéger les enfants,
bien sûr, ça, on l'a reconnu, mais de reconnaître que la violence conjugale a
des impacts, et même, lors d'une rupture, ça devient un niveau de dangerosité encore plus grand, si l'enfant est chez le parent
violent, alors que dans les faits ça met en danger la femme et l'enfant.
Alors, je ne vous ai pas entendue là-dessus, Mme
la ministre. Vous pouvez me dire quelque chose. Parce que sinon, j'ai tout de
suite une autre question, parce qu'on a un autre rendez-vous, et celui-là, je
ne veux pas qu'on le manque. Ça fait que sur
le p.l. n° 15, est-ce que vous avez essayé de convaincre le
ministre responsable, de dire : Écoute, c'est fondamental, là,
c'est fondamental, celle... il en retourne de la protection des femmes?
Mme Charest : Oui, merci.
Merci, chère collègue. Évidemment, il y a des représentations qui ont été
faites auprès de mon collègue, d'ailleurs
des amendements qui ont été apportés, hein, qui intègrent les concepts
d'exposition à la violence conjugale, d'abord quant à la reconnaissance
à l'exposition à la violence conjugale, qui est un motif qui évidemment
compromet la sécurité et le développement de l'enfant. Il y a aussi des
précisions qui ont été apportées quant à l'application de ce changement-là et
l'interdiction pour les parents de refuser... ou de se soumettre à une
évaluation quand il y a l'exposition à la violence conjugale.
Maintenant,
on continue à travailler, puis avec le SCF, puis avec le MSSS, pour s'assurer
de la cohérence de ces... du dossier puis des actions qui sont faites à
la fois en violence conjugale et en protection de la jeunesse. D'ailleurs, il y
aura une prochaine rencontre, là, très bientôt, du SCF avec les regroupements
des maisons d'hébergement, où la DPJ sera là, donc, justement pour assurer une
cohérence dans les actions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Massé : Bien, écoutez, je
pense qu'on était rendus à une étape, surtout en matière de protection de
l'enfance, à reconnaître clairement... Oui, vous le dites, là, comme motif de
compromission, ça a été reconnu, mais comme n'importe quel autre. On était
rendus à l'étape de clairement se dire qu'un parent violent ne peut pas avoir la
garde. Pourquoi? Parce qu'il utilise ça pour poursuivre le contrôle. C'est ça
que nous apprennent les expertes en matière de violence conjugale. Ce n'est pas
une perte de contrôle, c'est une prise de contrôle. Et donc, quand le parent
violent a la garde... parce qu'on ne l'a pas clairement dit, notamment dans ce
projet de loi là, que quand on parle de motifs de compromission, on vient aussi
inscrire que le parent violent ne peut pas avoir la garde partagée ou complète.
On protège l'enfant, on protège la femme et on... mais ça, on ne l'a pas écrit.
On ne l'a pas écrit, alors que les groupes étaient venus nous dire : C'est
important de l'écrire.
Alors, prochain rendez-vous, p.l. n° 2.
Ça tombe bien, on va revisiter le droit de la famille, et, dans le droit de la
famille, les mêmes représentations nous ont été faites, avec les groupes, les
expertes que vous me dites que vous allez rencontrer sous peu pour la
protection de la jeunesse. Ils vont encore vous parler d'aliénation parentale,
ils vont tout vous redire ce qu'ils nous... ce qu'on vous dit, en fait, comme
féministes depuis des années. Mais là, il y a le projet de loi n° 2.
Est-ce qu'au niveau du projet de loi n° 2 on va vous entendre un petit peu
plus, pour ne pas qu'on répète ces erreurs-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
• (17 h 40) •
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bien, dans ce dossier-là aussi, on fait des représentations
auprès de... bien, je fais des représentations auprès de mon collègue, et,
bien, il y a des choses qui vont évoluer, puis on est dans les travaux. Alors,
on verra la suite, là, mais je peux vous dire qu'il y a des choses qui
évoluent.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée, il vous reste 57 secondes.
Mme Massé : Shoot! On n'a pas le
même compteur. C'est plate, hein?
La Présidente (Mme D'Amours) :
...donc, pas de mérite.
Mme Massé : Écoutez, je... Bien, on
se reparlera du p.l. n° 2, puisque vous faites des
représentations. Moi, je voulais juste
porter à votre attention que les actions qui ont été posées dans le cadre de Rebâtir
la confiance s'occupent des femmes, entre autres lorsqu'elles ont
été... l'agresseur a été judiciarisé : le tribunal, le bracelet. Moi,
j'aimerais qu'on commence à se préoccuper de
l'expérience de Philadelphie, hein, qui est aussi une des recommandations, 28,
le modèle Philadelphie qui nous permettrait, là, de s'occuper de toutes les
femmes qui, depuis des années, se font refuser l'accès à la justice à
cause des biais sexistes. Je pense qu'on est rendu là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Prochaine intervention, Mme la députée de Verdun, pour une durée de
20 min 31 s.
Mme Melançon : Bien, je vais
continuer, je vais faire du pouce sur ce que la députée de... vient de
mentionner, notamment sur le projet de loi n° 15 et
le projet de loi n° 2. Dans les questions... Dans le
cahier d'étude de crédits 2022‑2023, dans la demande des renseignements
particuliers de l'opposition officielle, on apprend en P.46 qu'il n'y a pas eu
d'ADS produite pour le projet de loi n° 15 et le
projet de loi n° 2. J'aimerais savoir pourquoi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Bien, ça me donne l'occasion de parler des travaux qu'on fait pour
l'ADS, puis il y a beaucoup de choses qui ont été mises en place, il y a
beaucoup de travaux, hein, qui sont en évolution. D'ailleurs... faire un retour
sur... un petit peu sur le contexte, je pense qu'on a vu, avec le budget qu'on
se donne, des moyens pour pouvoir agir puis on se donne des moyens, au
Secrétariat à la condition féminine, pour faire en sorte, justement, d'avoir
les ressources pour pouvoir appliquer, ou créer des outils, ou faire de la formation
et tout ça, donc, pour pouvoir appliquer
l'ADS, puis, en fait, l'ADS+, parce qu'on travaille aussi sur
l'intersectionnalité.
Alors, on a pu, avec les nouveaux crédits...
mais on va pouvoir en... avoir deux, nouveaux ETC, de sorte qu'on va avoir trois
personnes qui vont être dédiées justement à cette... à l'application de l'ADS,
mais aussi à l'application dans les... dans le gouvernement. Alors, voilà. Oui,
j'ai fini? O.K.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Mais ma question était la
suivante : Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'ADS pour le projet de loi n° 15 et le projet de loi n° 2?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Il y a eu une ADS sur le projet de loi n° 2 qui a
été... et il y a des discussions encore avec le Secrétariat à la condition
féminine, avec nos expertes en la matière, avec les ministères de différentes
façons.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien là, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, parce
que, dans les demandes de renseignements particuliers, on nous dit qu'il n'y en
a pas eu d'ADS, ni pour le 15 ni pour le 2.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, Mme la Présidente. Mais, pour le projet de loi n° 2,
ce n'est pas listé encore, parce que c'est encore en travail. Donc, ensuite,
quand tout sera fait, ce sera listé, là.
Mme Melançon :
D'accord. Est-ce que vous vous engagez à nous donner les résultats de ces
travaux?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
De quels travaux vous faites référence?
Mme
Melançon : De l'ADS.
Mme Charest :
Bien, des travaux qu'on est en train de faire, absolument, on est... Bon, il y
a... Sur plusieurs plans, sur plusieurs réformes, sur plusieurs politiques
qu'on a travaillés, on a fait des formations, on a fait... Bon, on se souvient, avec le travail pour l'élaboration de
la stratégie égalité, on avait un comité consultatif sur l'ADS, donc, qui s'est
rencontré à plusieurs reprises, qui... qui font en sorte, évidemment, de nous
donner des nouvelles orientations en ADS+
puis qui vont faire en sorte aussi... Puis l, on est en train de travailler
l'offre de services pour justement pouvoir déployer des formations, de
l'accompagnement, pour pouvoir avoir des outils, concevoir les outils, et ça,
bien, dans les prochains mois on va pouvoir vous rendre ça disponible et
vous donner tout ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Melançon :
Je suis quand même surprise des réponses de la ministre, puisque dans le
cahier d'étude des crédits 2022‑2023,
demandes de renseignements particuliers du groupe d'opposition officielle, à la
P.46, notre question était la suivante : Les analyses différenciées
selon les sexes, donc ADS, produites pour projet de loi n° 1,
projet de loi n° 2, projet de loi n° 15,
projet de loi n° 24 et projet de loi n° 92.
Nous, on nous inscrit qu'il n'y en avait pas, de demandes d'ADS qui avaient été
faites ou produites pour ces projets de loi là.
Mme Charest :
Oui, mais encore une fois, là, sur plusieurs plans, sur plusieurs politiques,
là... je peux vous en nommer : Plan d'action gouvernemental pour les
proches aidants, Politique gouvernementale de prévention en santé publique, le
Plan d'action gouvernemental en matière d'action communautaire, la réforme du
droit de la famille, le règlement... Donc,
il y a eu des plans, il y a eu des accompagnements d'ADS avec notre personnel
au SCF. Puis, encore une fois, on
travaille à notre offre de services, on a des ressources, enfin, pour pouvoir
justement accompagner les différents ministères. Alors, on continue les
travaux dans ce sens-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Melançon :
Mais, Mme la Présidente, ce n'est pas la question que j'ai posée à la
ministre, puis elle me répond sur d'autres affaires. Donc, je vais changer de
rubrique, parce que clairement elle ne veut ou pas répondre ou elle n'a pas les
réponses, mais clairement ce n'était pas ça, mes questions. Et, je pense que je
peux vous prendre à témoin là-dessus, on a fait une liste de questions, et
je vais laisser probablement sur les réseaux sociaux les réponses qui auront
été fournies, parce que les gens vont pouvoir constater que ce n'est pas ce
qu'on nous a répondu. Et, si on ne peut pas se fier à ce qu'on nous répond à
l'intérieur des cahiers, on a un fichu problème, Mme la Présidente.
Il y a une pétition
qui a été déposée demandant 10 jours de payés pour les victimes de violence
conjugale. J'aimerais savoir ce que la ministre de la Condition féminine en
pense.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui. Bien, en fait, il y a beaucoup de choses qu'on met en place pour
accompagner les victimes, pour aider les victimes. Bon, on a vu encore... Je
pense, c'est hier qu'on annonçait le fonds d'urgence pour que les femmes sortent du milieu, un nouveau
fonds... en fait une nouvelle région qui pouvait avoir le fonds d'urgence.
Donc, encore une fois, je pense que le
gouvernement a été au rendez-vous pour faire en sorte de donner des moyens, des
ressources pour les femmes qui sont dans des situations de violence conjugale.
On parle de 951 millions qui ont été investis de différentes façons. Donc,
je pense qu'on peut dire qu'on est au rendez-vous et qu'on fait en sorte,
justement, de donner des moyens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Melançon : Est-ce que, Mme
la Présidente, la ministre est d'accord avec cette demande de 10 jours
payés pour les victimes de violence conjugale? Oui ou non?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée... Mme la ministre, pardon.
Mme Charest : Mais, Mme la
Présidente, je dirais oui à toutes les mesures, tout l'argent nécessaire
partout. Tu sais, tout ce qu'on veut... nos objectifs, là, c'est de faire en
sorte que les femmes ne soient pas dans un milieu de violence conjugale, ne
soient pas dans une situation de précarité, qu'elles aient les moyens de se
libérer de cette horreur. Alors, encore une
fois, on met plusieurs moyens en place, plusieurs ressources, plusieurs
formations, plusieurs intervenants.
On a agi, puis je le répète, puis ce n'est pas pour se vanter de ce qu'on a mis
en place, mais 951 millions pour faire en sorte que les femmes
soient sécurisées, qu'elles sortent de cette horreur, comme je le disais. Alors,
on est au rendez-vous, on continue de travailler pour faire en sorte de faire
avancer les choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
• (17 h 50) •
Mme Melançon : Ces sommes-là ne
donnent pas de temps aux femmes pour aller se chercher un nouveau loyer, pour
pouvoir sortir les enfants de la garderie, parce que la triste réalité, encore
aujourd'hui, malheureusement, des femmes qui
sont victimes de violence conjugale, c'est que c'est elles qui doivent quitter
le nid familial, c'est elles qui doivent sortir les enfants.
Puis je me rappelle d'avoir fait un discours, vous
étiez là, Mme la Présidente, lorsque j'avais témoigné de quelqu'un qui est
proche de moi qui a vécu cette situation-là, puis je vous ai vue émue, parce
que je l'étais tout autant. Puis
aujourd'hui, là, je prends la parole, c'est à elle à qui je pense, puis elle,
là, elle ne l'a pas eu, le temps. Puis lui,
là, monsieur, là, qui a tapé sur madame, là, bien, lui, lundi matin, savez-vous
il était où? Il était à la job, puis la vie était belle. Il n'en avait pas, de problème, alors que madame était sur
son lit d'hôpital en train d'attendre une chirurgie, parce qu'il lui a
arraché les oreilles. C'était ça, la triste réalité.
Ça fait que 10 jours pour ces femmes-là,
qui ont besoin de se refaire un nid, de faire des boîtes, de pouvoir quitter ce
lieu dégoûtant de violence, je pense que ce n'est pas trop. J'aimerais
simplement savoir si la ministre compte être avec nous, avec, bien sûr, les
membres du Parti libéral du Québec. Je sais que Québec solidaire sera là, je
sais que le PQ sera là, parce qu'on l'a fait de façon transpartisane, ce dépôt
de pétition là. Est-ce que la ministre sera là le 2 juin avec nous?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je rappelle qu'il y a un fonds d'urgence qu'on est en train...
qu'on met en place plusieurs moyens, plusieurs ressources.
La députée de Verdun décrit l'horreur. On la
connaît, on le sait. C'est d'ailleurs pourquoi on a agi et, je le répète, c'est
pourquoi on met en place plusieurs ressources, plusieurs moyens pour faire en
sorte que ça ne se reproduise pas, ces situations-là. Donc, je tiens à le
rappeler. Et je la sens, sa douleur, je la vis, sa douleur aussi quand elle
parle de ça. Donc, je pense que notre bilan parle par lui-même, tout ce qu'on a
fait, et on va continuer, parce que ce n'est pas fini puis c'est... On ne peut
pas arrêter là. Donc, on va continuer d'être au rendez-vous.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Merci, Mme la
ministre. Il y a un collectif, La Voix des jeunes compte. J'aimerais savoir si
la ministre a eu des rencontres avec le ministre de l'Éducation à ce sujet-là
dernièrement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Oui, on a eu des rencontres à ce sujet-là. On a discuté puis on discute beaucoup du rôle du protecteur de
l'élève, parce qu'effectivement il faut travailler sur le mandat, sur les
outils, sur la formation, sur
l'autorité, sur toutes les ramifications du rôle du Protecteur de l'élève,
parce que c'est nécessaire. Puis, dans mes autres dossiers puis dans le sport,
quand je suis arrivée en place, pour moi, la priorité, c'était de faire
en sorte que nos athlètes évoluent dans un
milieu sain et sécuritaire. Donc, j'ai mis en place l'officier indépendant des
plaintes, et mon collègue s'inspire de cette ressource-là, justement,
pour les travaux qu'il fait pour le protecteur de l'élève.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : Malheureusement,
là, on a vu les entraîneurs de basketball à Saint-Laurent, on a vu l'école
secondaire des Sources, où il y a une directrice, là... ou la direction,
devrais-je dire, aurait conseillé à la victime de ne rien dire. Il y a trois
jeunes qui ont été arrêtés à Châteauguay pour avoir agressé plusieurs jeunes
filles. Ce n'est sûrement pas le rôle du
protecteur de l'élève à ce moment-ci. Moi, ce que je veux savoir, là, et là je
parle au nom de Kenza, de Theryanne, je parle aussi au nom de Clorianne et de
Mélanie Lemay, qui est co-coordonnatrice du collectif, là : Est-ce
que vous entendez donner... faire quelque chose avec un projet de loi pour
éviter les violences sexuelles au primaire et au secondaire, autre que le
protecteur de l'élève? Parce que ce n'est pas de ça dont il est question.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Je pense que vous avez mis... la députée de Verdun a mis le
doigt sur l'élément clé de cette grande problématique, c'est d'avoir un lieu
pour dénoncer, d'avoir un lieu sécuritaire pour dénoncer, parce que ces
élèves-là ont dénoncé, et ils n'ont pas été entendus, n'ont pas été écoutés,
donc... et, encore une fois, en s'inspirant de ce que j'ai fait dans le milieu
du sport, où les élèves vont avoir une place où ils vont se sentir en sécurité
pour dénoncer. Je pense que c'est ça, la grande priorité.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je vais changer
complètement de sujet, mais je comprends que le collectif, là, n'aura pas de réponse. Ça fait quatre ans que ces jeunes filles
là attendent, qu'elles travaillent très, très fort. Je les salue. D'ailleurs,
je leur ai remis une médaille de l'Assemblée nationale pour saluer le travail
et le courage, parce que ce sont des jeunes filles qui ont commencé à
militer, elles avaient 14 ans, là elles en ont 18. Après quatre ans, donc
après un mandat complet, on comprend qu'il n'y a rien qui a avancé sur ce
sujet-là.
J'aimerais
savoir si la ministre de la Condition féminine croit qu'il y a
des cas de stérilisation forcée au Québec.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Il y en a
probablement, oui, en effet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Melançon : J'aimerais
savoir sur quoi elle se base pour dire cela.
Mme Charest : Bien, je me base
sur des articles, sur des écrits que j'ai lus et... oui, voilà, et je pense que
dans le cadre, là, du plan d'action santé
bien-être des femmes, le MSSS a nommé qu'il voulait se pencher sur le dossier. Alors,
évidemment, ce sont les travaux du MSSS, mais oui, ça existe, effectivement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : Comment la
ministre peut-elle expliquer que la ministre de son gouvernement à la Santé a écrit à Jane Philpott : «Bien qu'il n'y ait
pas de cas recensé au Québec jusqu'à maintenant, il s'agit d'une problématique qui
nous préoccupe au plus haut point»?
Mme Charest : Je vais juste
réitérer que le MSSS, dans le Plan d'action en santé et bien-être des femmes, a
dit qu'il voulait approfondir les connaissances et se pencher sur le dossier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je
trouve ça quand même particulier, parce qu'il y avait eu une invitation de la
part des gens du gouvernement fédéral pour pouvoir s'asseoir, tout le monde
ensemble, pour pouvoir régler cette problématique-là, pour pouvoir en
parler, échanger, trouver des pistes de solution, et la seule chose que la
ministre de son gouvernement, donc qui est l'actuelle ministre de
l'Enseignement supérieur... a écrit à la ministre fédérale en stipulant qu'il
n'y avait pas de cas au Québec. Je trouve ça quand même fort. Ceci explique
peut-être cela, là, de savoir qu'il y a un nouveau ministre de la Santé, mais
je trouve ça quand même troublant. Moi, j'aimerais savoir si la ministre de la
Condition féminine a des échanges actuellement avec le ministre de la Santé à
ce sujet.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Encore une
fois, je vous rappelle que le Secrétariat à la condition féminine travaille sur
plusieurs fronts, sur plusieurs dossiers avec les différents ministères pour
différents sujets. Je rappelle aussi qu'il y a une table de travail avec les femmes autochtones, parce que ça touche
souvent les femmes autochtones, malheureusement. Et donc on poursuit les
travaux dans ce sens-là et on continue d'épauler, d'appuyer les réflexions de
nos collègues.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
Mme Melançon : La ministre en a
fait mention, elle a parlé du Plan d'action en santé et bien-être des femmes
pour 2020‑2024. Moi, j'aimerais juste savoir... parce que là, il y a beaucoup,
beaucoup de travail à faire, là, on le voit. Moi, j'aimerais savoir comment la
ministre peut expliquer que, pour le Plan d'action en santé et bien-être des
hommes, de 2017 à 2022, il y avait 31,5 millions de dollars sur cinq
ans et que, pour le Plan d'action en santé et bien-être des femmes, pour 2020‑2024,
il n'y a que 21,5 millions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bon, on sait que ce plan-là était attendu. Encore une fois, bon,
on a pu le concrétiser il n'y a pas tellement longtemps, et, encore dans ce
sens-là, on continue les travaux avec les collègues pour faire avancer les
choses.
Mme Melançon : Non, mais moi,
ma question, c'est de savoir : Comment se fait-il qu'il y a quand même
près de 10 millions de différence entre les deux plans?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bien, en fait, je référerais aux différentes actions qu'on met
en place de façon globale pour faire en sorte d'améliorer la situation des
femmes, bon, que ce soit... Je reviendrai sur tout ce qui est mis en place pour
contrer les violences sexuelles, les violences conjugales. Donc, évidemment, on
sait que ce sont les femmes qui sont les
plus touchées, donc qui sont les plus... bon, qui bénéficient de... «qui bénéficient»,
ce n'est pas le bon mot, parce que ce n'est pas... Ces sommes s'adressent
principalement aux femmes. Donc, dans l'ensemble, il y a beaucoup de choses qui
sont faites pour aider la situation des femmes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée
• (18 heures) •
Mme Melançon : Mais il y a
quand même une différence de 10 millions de dollars dans un plan
d'action. Là, je ne parle pas des plans pour
les femmes victimes de violence conjugale, je ne parle pas... je ne suis pas
là-dedans. Il y a quand même 10 millions de différence entre le
plan pour les hommes puis le plan pour les femmes, de plans d'action, là, avec
les objectifs, avec... Moi, je veux comprendre pourquoi il y a 10 millions
de différence entre ces deux plans.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, on est en élaboration d'une stratégie égalité qui sera
dévoilée bientôt, et il y aura peut-être, probablement, des choses concernant
la santé des femmes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée, pour 1 min 15 s.
Mme Melançon : Bien, moi, je veux...
je vais revenir, puisqu'il me reste très peu de temps, là, mais j'aimerais ça
savoir si la ministre est d'accord avec l'idée de convertir des CPE, des
services... pardon, des places en garderies privées en places à 8,70 $.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Moi, je
pense qu'il faut travailler sur l'offre en général puis faire en sorte... On
parlait de... on veut des résultats, là, ce qu'on veut, ce sont des résultats
puis de faire en sorte que, justement, les femmes et les enfants aient des
places, les familles aient des places en garderie et qu'on puisse en avoir pour
notre compte.
Mme Melançon : O.K. Parce que,
du côté du Parti libéral du Québec, Mme la Présidente, nous, ce qu'on a proposé pour qu'on ait des... justement, des
résultats à court terme, très court terme, pas attendre en 2024, pas attendre
qu'il y ait des filles qui sont à la maison,
actuellement, puis qui ne peuvent pas retourner sur le marché du travail, mais
qu'elles puissent retourner rapidement, avec
des places à 8,70 $, pour ne pas payer 112 $ par jour, comme ce sera
le cas pour Isabelle Paquet, pour nous, des conversions, ce serait rapide. Le RQAP aussi, le mettre
sur 18 mois, je pense que c'est une belle solution à envisager.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je me tourne vers la députée de Lotbinière-Frontenac
pour une durée de 12 min 13 s. La parole est à vous.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Bon, bien, je voudrais saluer la
ministre, son équipe, les députés des
oppositions et mes collègues du gouvernement. Moi, c'est certain que je veux
parler de violence conjugale. Ça fait un peu plus d'un an maintenant,
là, qu'il m'avait été donné le mandat sur la violence conjugale. D'ailleurs, je
tiens à remercier la ministre et aussi son cabinet pour
le support qui m'a été offert pendant plusieurs mois, parce que j'ai travaillé
pendant plusieurs mois là-dessus. J'ai fait des rencontres, là, d'au moins
70...
(Interruption)
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ...excusez-moi — au moins
70 organismes pour faire un portrait de qu'est-ce qui se passe au niveau
des maisons d'hébergement, qu'est-ce qu'elles ont besoin puis qu'est-ce qu'on
peut améliorer.
Donc, moi, j'avais
fait le constat, là, que, tu sais, c'est certain qu'il fallait augmenter leur
financement, aux organismes. J'avais aussi vu que, bien, le manque de
main-d'oeuvre était aussi une de leurs embûches. Puis le fait que les dames qui
travaillent dans les maisons d'hébergement doivent travailler sept
jours-semaine, 24 heures sur 24, bien, c'est peut-être moins attrayant,
donc c'était important de leur donner du budget pour rehausser les salaires.
J'avais aussi noté qu'il manquait de places dans les premières étapes, les
maisons de première étape d'urgence, à Montréal et toute la couronne de
Montréal, donc en Outaouais, Lanaudière et la Rive-Sud. Il manquait aussi de
places en maison de deuxième étape pour les femmes qui avaient besoin de
sécurité, là, plus longtemps. Et j'avais remarqué aussi qu'il y avait un goulot
concernant, là, les logements, parce qu'après que les femmes peuvent partir de
la deuxième étape, quand elles sont prêtes, bien, il manquait de logements. Et
puis souvent les femmes étaient discriminées parce que soit qu'elles avaient
trop d'enfants, soit qu'elles étaient des femmes immigrantes ou autochtones,
donc c'était difficile pour eux de trouver des logements abordables puis qui
étaient disponibles, là, pour les familles.
Donc, je sais qu'il y
a eu beaucoup de choses de faites et j'étais contente de voir le budget. Puis
je suis aussi particulièrement contente que, oui, il y a eu beaucoup de
rapports en violence conjugale, sur tous les thèmes aussi. Pour les enfants, il
y a eu le rapport de la commission Laurent, il y a eu le rapport sur la
violence... l'exploitation sexuelle des mineurs, excusez-moi. Puis je suis vraiment
très contente, parce qu'il y a eu des rapports, mais ils n'ont pas été
tablettés. Ça fait que ça, je suis vraiment très, très fière, parce que, tu
sais, dans le passé, il y a eu beaucoup de rapports qui ont été tablettés, et
puis ça, ça me faisait un petit peu peur, là, tu sais, de me lancer en
politique, parce que je n'avais pas le goût qu'on fasse ça. Donc, je suis très
fière de ça et, bien, Mme la ministre, j'aimerais ça que vous me parliez de ce
qui s'est fait, de l'argent qui a été investi pour contrer la violence
conjugale.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la ministre.
Mme Charest :
Merci, Mme la Présidente. Bien, d'abord, dans un premier temps, vous allez
me permettre de remercier la députée de Lotbinière-Frontenac pour le travail
terrain. Merci d'avoir relevé avec brio le mandat qu'on vous a donné, parce que
ces travaux-là étaient importants. Ils sont encore importants, on est encore en
train de... On a un comité pour... justement
avec le MSSS, là, pour les places en hébergement, mais les travaux que vous
avez faits, évidemment, ont servi, puis vous avez parlé du budget
puis... donc ont servi, justement, à faire nos demandes budgétaires puis à
appuyer ces demandes-là. Donc, on a pu, encore une fois, avoir du rehaussement
du financement pour les maisons
d'hébergement. Vos travaux ont servi aussi pour l'élaboration de la stratégie
intégrée violence sexuelle, violence
conjugale. Donc, on est en élaboration, mais évidemment, ce que vous avez pu
rapporter sur le terrain, bien, nous sert énormément. Alors, merci pour
ce travail-là.
Effectivement, il y a
beaucoup de travaux qui ont été faits, et je dois remercier aussi les
regroupements, l'alliance, parce que je
pense qu'on... En fait, depuis... puis je ne peux pas témoigner pour ce qui se
faisait avant, là, mais très certainement depuis que je suis en place,
on a travaillé de façon collaborative pour faire en sorte, justement, à la fois
amener des places en maison d'hébergement, mais aussi amener du personnel, des
ressources, parce que ça, ça a été nommé.
Donc, on a vraiment eu un travail qui a fait en sorte que ça a abouti. On voit
le rehaussement de financement, à
terme, là, après le budget, là, depuis 2019, ce sera 80 % de rehaussement
de financement pour les maisons d'hébergement, 80 %. Donc,
évidemment, tu sais, on sait à quel point c'était problématique, par le passé.
Alors, je pense qu'on s'est vraiment affairés pour travailler pour les
premières étapes, pour les deuxièmes étapes, mais pour la suite aussi, et ça,
c'est un travail qui a été fait aussi avec notre collègue au MAMH.
Donc,
je pense que vous avez raison d'être fière du travail que vous avez fait, mais
je pense qu'on a raison, là, d'être fiers du travail qu'on a fait aussi,
tout le monde, collectivement, pour en arriver là. Puis encore une fois je veux
remercier les regroupements, je veux remercier l'alliance, je veux remercier,
en fait, tous les partenaires qui le font
toujours de façon constructive, hein, puis le SCF. Puis on nous le nomme
souvent, à quel point on est une référence puis on est une ressource pour faire avancer les dossiers, faire aboutir
les choses. Alors, ça, j'en suis évidemment très, très contente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée.
• (18 h 10) •
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, moi, je voulais aussi... Ici, on est,
tu sais, à la Condition féminine, mais c'est vrai que, tu sais, quand j'ai
parlé qu'il manquait de logements, tout ça, j'ai collaboré aussi avec le
ministère des Affaires municipales, la ministre Andrée Laforest, puis on a
ajouté des PSL, on en a ajouté 100. Puis aussi il y a un nouveau programme, là,
pour construire des logements abordables plus rapidement, et donc, ça, je suis
très fière de ça.
J'aimerais savoir, Mme la ministre, concernant
la sensibilisation, l'éducation en ce qui a trait à la population, aux
intervenants qui travaillent auprès des victimes, qu'est-ce qui a été fait puis
qu'est-ce qui va être encore fait, là.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui.Merci, Mme la Présidente. La sensibilisation et la prévention,
évidemment, ce sont des éléments
hyperimportants. Je pense qu'on se souvient tous de la campagne de
sensibilisation qu'on a vue l'an dernier, qui était très poignante. On a
vu aussi les résultats de ces campagnes-là, qui ont amené à plus de
dénonciations et plus de dénonciations pas seulement par les victimes, mais
aussi par les familles des victimes, de sorte qu'il y a une prise de conscience
collective de ce qu'est le phénomène de violence conjugale et qui... Il y a une
prise de conscience, aussi, de... c'est l'affaire de tous et un constat que ce
qu'auparavant on pouvait juger, peut-être, un comportement qui était étrange ou
bizarre, bien là, on a le déclic de se dire : Bien, c'est peut-être un cas
d'une femme qui est isolée par son conjoint violent, puis ça sonne une cloche,
puis on va peut-être agir. Donc, cette campagne-là... ces campagnes-là ont fait en sorte, je pense, d'avoir un éveil
collectif et avoir aussi, je pense, une responsabilité partagée sur comment on
va agir comme société pour faire en sorte de contrer ce phénomène-là.
La prévention,
évidemment, il y avait des actions qui étaient faites auprès des jeunes, entre
autres, mais il y a encore des choses qui doivent être faites. Et évidemment il
y a la refonte du cours Éthique et culture religieuse, qui est le cours Culture
et citoyenneté québécoise, où la notion de rapports égalitaires, bon, de
relations saines fait partie du cursus. Et je pense que ça, c'était vraiment un
lieu où on peut apprendre à nos jeunes qu'est-ce que c'est qu'une relation
saine puis qu'est-ce que c'est qu'on doit s'attendre d'une relation amoureuse.
Alors, ça, je pense que c'est quelque chose sur lequel on doit continuer à
travailler, on continue à travailler, mais je pense que c'est vraiment... Une
fois qu'on a travaillé beaucoup dans l'urgence, puis de faire en sorte que les
femmes sortent de ces milieux-là, bien là,
il faut travailler à la fois sur la prévention, sur la sensibilisation puis sur
les conjoints violents aussi. Mais il y a encore beaucoup, beaucoup de
travail à faire, mais il y a des avenues qui nous permettent de faire ce
travail-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée, il vous reste 40 secondes.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, 40 secondes, bien... Vous en avez
parlé tout à l'heure, des hommes violents. Par le passé, tu sais, on s'occupait
plutôt des victimes, mais je veux juste dire que c'est important aussi de
s'occuper des hommes violents, parce que, bien, ils sont à l'origine de toute
cette problématique-là. Donc, il ne faut pas oublier ça. Donc, important...
La Présidente (Mme
D'Amours) : 10 secondes, Mme la ministre.
Mme Charest :
Je suis tout à fait d'accord.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup. Donc, prochaine intervention, je reviens à
la députée de Verdun, pour une durée de 20 min 21 s.
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. Bien, comme le permet l'article 213, est-ce
qu'il m'est possible de poser une question à la députée de
Lotbinière-Frontenac, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais... Est-ce que j'ai besoin du consentement? C'est à la discrétion de la
ministre. C'est ça, je me posais comme question. Est-ce que, Mme la ministre,
vous êtes d'accord? J'ai votre consentement?
Mme Charest :
Oui.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce que la députée accepte?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, oui.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Bon, allez-y, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Ce n'est pas méchant, là, il ne faut pas voir quoi que ce soit, mais, quand
même, c'est un mandat qui a été donné à la députée. On n'a pas vu rien, on n'a
pas vu de rapport, il n'y a rien qui n'a paru nulle part. Le rapport a été
déposé où?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Ça a
été déposé auprès du Conseil des ministres, je crois, hein? C'est ça, le
rapport?
Mme Charest :
Oui.
Mme Melançon :
C'est au Conseil des ministres qu'il a été déposé. Est-ce qu'il est public?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) : Non,
je ne crois pas qu'il est public, non, sinon, on l'aurait annoncé.
Mme Melançon : D'accord,
d'accord. C'est un peu... c'est quand même... c'est un peu surprenant, parce que, là, on en parle ici, entre vous, je vais dire
ça comme ça, mais nous autres, on n'a pas été informés. Il y a un mandat qui a été donné et à vous
et au député de Chauveau, alors on n'a pas eu aucune trace de rien, rien, rien
du tout. J'imagine que, dans vos vérifications, vous savez le nombre de places
manquantes, actuellement, dans les services d'hébergement.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, c'était quelque chose de quand même
compliqué à savoir combien il y a de places manquantes, parce qu'on avait un
problème de données et de... on avait de la misère à savoir combien il y a de
places, combien qui sont en construction, tout ça. Donc ça, c'était une
problématique et... Je ne me souviens plus de votre...
Mme Melançon :
Est-ce qu'on a le chiffre? Parce que ça a beau être une problématique, mais
j'imagine que vous étiez là pour pouvoir faire...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Bien, il y a un comité de travail qui se
penchait sur la question, mais, tu sais,
moi, j'ai fait des constats. Tout à l'heure, je vous en ai parlé, des constats
puis j'avais proposé des pistes de solution qui ont été déposées au
Conseil des ministres.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Bien, la question sera donc à la ministre. Est-ce que la ministre entend
rendre publics ces rapports?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Excusez-moi, c'est très difficile, hein, d'évaluer le nombre de places,
parce que ça évolue et ça bouge. Par contre, ce qu'on constate, là, de façon
très claire, c'est que Montréal, Outaouais sont deux régions qui sont plus
problématiques. Maintenant, il y a un comité, comité sur le manque de places,
qui est chapeauté par le MSSS, et les
regroupements aussi en font partie. Donc, ces travaux-là continuent, mais ce
n'est pas évident de trouver le nombre exact de manque de places.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Je vais reposer ma question à la ministre, je crois qu'elle était en
discussion, c'est pour ça que... Ce n'était pas la question. Ma question,
c'était pour les rapports. Est-ce qu'ils vont être rendus publics?
Mme Charest :
En fait, le mandat de ma collègue était de faire rapport au gouvernement,
donc elle a fait rapport au gouvernement. Et comme je le disais tantôt, les
travaux ont servi au gouvernement pour les demandes budgétaires, entre autres,
et pour l'élaboration de la stratégie.
Mme Melançon :
Donc, le gouvernement n'entend pas rendre publics ces rapports?
Mme Charest :
Non, ce sont des travaux qui servaient au gouvernement, donc non.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais simplement revenir, parce que, tout à
l'heure, la ministre parlait d'un état de situation sur les places en garderie,
qui a été commandé du côté du Conseil du statut de la femme. Encore une fois,
cela n'apparaissait pas à l'intérieur du cahier des questions qui ont été
posées pour l'étude des crédits au Conseil du statut de la femme. À la
question 69, la question était la suivante... Nous souhaitions savoir la
liste des mandats confiés au Conseil du statut de la femme depuis le
1er avril 2021, et la réponse, c'est : «Aucun mandat n'a été confié
au Conseil du statut de la femme au cours de cette période.» J'aimerais savoir
pourquoi.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest : Le mandat a été confié le
26 avril, et ce n'est pas pour faire état des places en garderie, hein,
c'est vraiment pour faire état de la situation des femmes dans un contexte de
manque de places en garderie. Donc, c'est...
Mme Melançon :
Je voulais faire court, là, parce qu'on manque quand même de temps, mais
quand même, moi, ce que j'aimerais savoir,
c'est que... Le regroupement Ma Place au travail a eu un an, il y a quelques
semaines à peine, et ce que je
comprends, c'est qu'on a attendu une année avant de donner un mandat au Conseil
du statut de la femme. Ça me surprend.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. En fait, j'ai rencontré, au mois de mars, Ma Place au travail,
cette année, mars 2022, donc, quelques semaines après, j'ai donné mandat au
Secrétariat à la condition féminine.
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Verdun.
Mme Charest : Au Conseil du
statut de la femme. Excusez.
Mme Melançon : On avait
compris, vous êtes toute pardonnée. Mais quand même, je trouve ça surprenant
parce qu'un an après la création de Ma Place au travail... ça a pris un an
avant, quand même, qu'on réalise l'urgence. Ça a pris un an avant qu'on puisse
donner un mandat comme celui-là à Mme Cordeau, qui, je tiens à le
rappeler... Et je tiens à la féliciter
puisqu'elle a été renommée et qu'elle a accepté un nouveau mandat. Mais quand
même, je trouve ça surprenant. Moi, j'aimerais ça savoir pourquoi,
pendant une année entière, il n'y a eu aucun mandat qui a été confié au
conseil.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, je vous rappellerais que l'an dernier, Ma place au travail, mon collègue à la Famille... des
recommandations avaient été émises. Ces recommandations-là ont été rencontrées.
Maintenant, Ma Place au travail a sollicité une rencontre avec moi au
mois de mars. Quelques jours suivants, je les ai rencontrées, je leur ai dit
que j'allais travailler en collaboration avec elles. Quelques semaines plus
tard, j'ai donné le mandat au Conseil du statut de la femme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Et je
rappellerai qu'il n'y a pas d'échéancier pour ces dossiers-là.
Mme Charest : Le
mandat vient d'être donné, on va voir... la présidente du CSF va prendre acte
de son mandat et élaborer un peu... pas un peu, va élaborer un plan de
match, et on pourra donner une date d'échéance.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Oui. Merci, Mme
la Présidente. J'aimerais ça vous parler d'un cas, Mme la ministre. J'amène ici le cas d'une femme qui s'appelle
Pascale Demers. Et Pascale était, jusqu'à récemment, la secrétaire — non, il
est ici, merci — était la
secrétaire du ministère de la Culture et des Communications du Québec. Pascale
est devenue enceinte de son deuxième
enfant et a donné naissance, le 31 janvier 2019, à un beau bébé en santé.
Pascale Demers a dû appeler au ministère, à la fin du mois de juin 2019, parce
que la directrice de la garderie, là où elle devait avoir une place pour
son poupon, lui a téléphoné pour lui dire qu'il n'y avait plus de place à la
pouponnière.
Je vous fais une longue histoire courte, là,
parce que j'ai devant moi l'éphéméride de Pascale Demers, mais je peux vous
dire que Pascale Demers s'est fait appeler pour se faire dire qu'elle n'était
plus secrétaire du ministère de la Culture et des Communications, parce qu'elle
a appelé au ministère pour dire : Moi, là, j'ai un problème, je n'ai
peut-être pas de place en garderie, je n'ai peut-être pas de place en garderie
cinq jours par semaine, est-ce que c'est possible que je revienne à deux ou à
trois jours? Vous savez ce que le ministère de la Culture et des Communications
a fait? Ils l'ont changée de poste. Et là on est en 2019.
Cette fille-là m'a donné la permission, et je
tiens à la remercier, et c'est très courageux, ce qu'elle a fait, de vouloir
parler haut et fort pour le nombre de femmes qui perdent leur poste parce
qu'elles donnent naissance à un enfant,
parce qu'elles n'ont pas de place en garderie pour revenir puis qu'elles se
font congédier sous d'autres prétextes ou qu'elles se font changer de
place sous d'autres prétextes.
Moi, j'aimerais savoir... Et devant moi, là,
j'ai vraiment le dépôt de la plainte à la Commission de la fonction publique.
Ça a été reconnu, là, que ce qui s'est passé au ministère de la Culture et des
Communications, c'est jugé inacceptable.
Moi, j'aimerais savoir si la ministre va accepter de rencontrer Pascale Demers
pour qu'elle puisse parler de ce qu'elle a vécu, de la façon dont elle a
été traitée par le gouvernement du Québec dans cette affaire-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Bien, je suis très désolée pour la situation de Mme Demers.
Je peux effectivement la rencontrer, mais ce
qui est important, bien... Puis je pense qu'elle a fait la bonne chose, elle a utilisé les recours qui sont en place pour des
situations comme celles-là. Ce que je peux vous dire, Mme la Présidente, c'est que, de par ma position, je reçois beaucoup
de lettres de cas spécifiques de personnes. Et mon rôle, moi, c'est de faire en
sorte, justement, d'aiguiller les personnes, les organismes ou les différentes
entités qui ont des problématiques, de
les aiguiller vers les bonnes ressources pour, justement, faire en sorte que
cette... sortir d'une situation qui est inacceptable. Alors, voilà. Bon,
je vois que Mme Demers a utilisé les recours qui étaient en place et je
regrette qu'elle ait eu avec cette situation-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Ce
qui me désole le plus pour Pascale Demers, c'est qu'elle n'a pas pu retrouver
son poste, parce qu'elle a déposé sa
plainte quelques jours trop tard auprès de la commission. On est en 2022, puis
Pascale Demers n'a
pas pu retrouver son poste. Non seulement je trouve ça navrant, mais je trouve
ça choquant, la façon dont le ministère et dont le gouvernement du
Québec a traité cette femme-là. Et j'espère que vous allez pouvoir la
rencontrer. Ça me fera plaisir, là, je parlerai avec votre directeur de
cabinet, on pourra organiser quelque chose rapidement, rapidement, s'il vous plaît, parce qu'honnêtement des
histoires comme celle-là... Et Pascale veut prendre la parole, justement, pour éviter
qu'il puisse y avoir d'autres femmes dans cette situation-là. D'ailleurs, en
lien avec ça, j'aimerais connaître de la ministre le nombre de rencontres
officielles qu'elle a eues avec le ministre du Travail.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Melançon : Durant la
dernière année.
Mme Charest : Le nombre de
rencontres officielles?
Mme Melançon : Officielles.
Mme Charest : Bien, on se
rencontre toutes les semaines au Conseil des ministres, il est assis direct à
côté de moi. On se texte régulièrement, on a
des échanges fréquents, donc on se rencontre quand même assez régulièrement
pour différents travaux et différentes fonctions.
Mme Melançon : Il y a un
agenda, là, quand même. J'imagine que la ministre doit avoir des rencontres
officielles avec le ministre du Travail pour parler des problématiques en
travail pour la condition féminine.
Mme Charest : Bien, le travail
avec les collègues se fait de façon continue, se fait de façon aussi à
différents niveaux avec, évidemment, nos
fonctionnaires qui rencontrent aussi les ministères concernés dans différentes problématiques. Mais nous, on privilégie la
façon... on se rencontre quand on a besoin de se parler, et ça, on le fait très
fréquemment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Pour moi, ce
n'est pas rassurant, cette réponse-là, Mme la Présidente. Parce que faire une rencontre
alors qu'il y a plein de monde autour, en mangeant un petit sandwich pas de
croûte, pas sûre que c'est ça qui est le plus optimal pour des dossiers, Mme la
Présidente. Moi, j'aimerais savoir, avec le plus grand sérieux du monde, là,
s'il y a eu des rencontres officielles au sujet du travail, au sujet de la
pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce qu'il y a des rencontres officielles à
l'agenda de la ministre, oui ou non?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Encore
une fois... Merci, Mme la Présidente. Nous travaillons de façon continue avec
les différents collègues, et voilà, c'est notre façon de fonctionner.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Charest : C'est quand même
troublant de savoir... Puis, l'année passée, j'avais posé des questions, puis souvent la ministre me répétait : Mais
ça, ce n'est pas mon dossier, je ne peux pas répondre, ça, ce n'est pas mon
dossier, je ne peux pas répondre. Honnêtement, il faut qu'à un moment donné...
Puis c'est dur d'avoir le Secrétariat à la condition féminine, là, et
j'en conviens, parce que c'est un ministère qui est horizontal... Mais encore
faut-il qu'on puisse s'asseoir, des moments pour avoir des discussions sur des
sujets bien établis, préétablis, où on va avoir une rencontre de travail pour
pouvoir faire avancer un sujet. J'aimerais simplement savoir le nombre de
rencontres de travail officielles qu'il y a eu avec le ministre du Travail ou
encore avec le ministre de la Famille.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
• (18 h 30) •
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Je pense que ce qui est important, ce sont les résultats. Et on
voit, par le bilan des actions qui ont été faites, que les résultats sont là.
Encore une fois, le contact avec mon collègue à
la fois au Travail, à la Famille, à la Santé, ma collègue à la Sécurité
publique... en fait, tous les collègues, on travaille en collégialité,
on avance les dossiers. Ce n'est pas nécessairement une rencontre qui est à
l'agenda, mais souvent on va se rencontrer dans notre bureau, pas devant une
petite sandwich pas de croûte, et c'est comme ça qu'on avance les dossiers, et
le bilan en fait foi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Je suis estomaquée,
«le résultat en fait foi». Il y a des milliers de femmes actuellement qui ne
peuvent pas retourner au travail parce qu'elles n'ont pas de place en garderie,
et ça, c'est un résultat positif pour la ministre
de la Condition féminine. Il y a des milliers de femmes, actuellement, qui ne
peuvent... qui dépendent de leur chum à la maison,
parce qu'elles ne peuvent pas retourner au travail, et ça, c'est un résultat
positif pour la ministre. Je le répète, là,
moi, quand je parle... et là je ne parlais pas des maisons d'hébergement, je
parle du ministre du Travail, de
l'Emploi et de la Solidarité sociale pour savoir qu'est-ce qu'on fait avec les
femmes, actuellement, qui ne peuvent pas avoir de place en services de
garde. Et la ministre me dit qu'actuellement tout va bien.
Mais honnêtement, je
comprends Myriam Gagnon-Lapointe de se fâcher de temps en temps puis de
dire : Bien là, non, ça ne marche pas.
Il y a des filles, moi, qui m'écrivent actuellement, là, puis qui me
disent : Je suis désolée, là,
mais je ne suis pas capable d'arriver, parce que moi, le RQAP est terminé, je
n'ai pas de place en garderie actuellement, puis, s'il y a des places, c'est à 82 $ par jour. Je ne suis pas
capable d'arriver, je dois rester à la maison. Puis là l'hypothèque qu'on payait à deux, on n'est plus capables
d'arriver, avec l'inflation qui arrive, on n'est plus capables d'arriver, avec
les hausses des taux d'électricité. Je ne suis plus capable d'arriver.
Moi, je ne comprends
pas qu'on n'ait... qu'on ne soit pas en mesure de dire : Il y a eu des
rencontres de travail sur lesquelles on a travaillé de façon assidue sur un
sujet pour tenter de trouver des solutions, où on me dit : Bien oui, on se voit au Conseil des ministres, là,
on se voit. Mais, tu sais, je pourrais... Moi, si la ministre me demande
la dernière fois qu'on s'est rencontrées, je
vais dire : Bien oui, on s'est vues au salon bleu jeudi passé, là, on
s'est vues. Ce n'est pas sérieux. Ce n'est pas ça, une rencontre de
travail, pour moi, Mme la Présidente.
Moi, ce que
j'aimerais savoir, c'est les rencontres officielles avec le ministre du
Travail, avec le ministre de la Famille.
J'ai besoin de savoir : Est-ce qu'il y en a eu, des rencontres de travail,
sur ces sujets-là, spécifiquement, avec des objectifs à atteindre?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, je réitère que, sur plusieurs
niveaux, que ce soit mon équipe au cabinet, avec les équipes de mes collègues
et moi avec mes collègues aussi, plusieurs rencontres se font pour travailler
des dossiers. Bon, on parle de... on parle beaucoup des places en garderie, on
parle du RQAP, on parle évidemment de Ma Place au travail. Je rappelle que tous
ces ministres-là ont rencontré ces organismes-là. Mon collègue au Travail, d'ailleurs, est en travail directement avec eux...
avec elles, présentement, pardon, et nous échangeons régulièrement sur ces enjeux-là, sur... On se parle des
rencontres qu'on a eues aussi, des choses qu'on veut avancer. Et
d'ailleurs, de mon côté, j'ai donné le mandat au Conseil du statut de la femme
pour pouvoir faire évoluer le dossier, pour
pouvoir avoir des données, pour pouvoir avoir des faits, pour pouvoir avoir des
recommandations aussi.
Alors, nous
travaillons tous ensemble cet enjeu-là, parce qu'on veut faire évoluer, avancer
la situation.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. 40 secondes, Mme la députée de Verdun.
Mme
Melançon : Bien, je vais vous dire, Mme la Présidente, pour moi, ce
n'est pas une réponse, donc. Puis je
regardais, là, puis je vais y aller rapidement, là, mais, dans l'agenda,
transparence, la ministre, dans la dernière année, un an pile-poil, là,
du 4 mai 2021 à aujourd'hui, a fait 25 rencontres, activités
répertoriées en Condition féminine. Ça,
c'est une rencontre aux deux semaines. Moi, ce que j'ai besoin de savoir, à ce
moment-ci, et je venais vraiment chercher une véritable réponse, Mme la Présidente, c'était de savoir combien de
fois elle a rencontré ses collègues pour des sujets aussi importants. On
trouve la ministre muette.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Le temps étant écoulé, nous allons procéder à la prochaine intervention.
Je vais céder la parole à la députée de Gaspé pour une durée de
20 min 21 s. À vous la parole.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente, Mme la ministre, mesdames,
monsieur, ça me fait plaisir de vous
retrouver. Je veux rentrer rapidement dans le vif du sujet. Aujourd'hui, il y a
eu beaucoup de réactions concernant un dossier majeur qui se passe aux
États-Unis, mais je veux nous garder vraiment sur le plancher canadien. Il y a
eu, à la Chambre des communes, une motion
importante qui a été déposée par le Bloc, qui se lit comme suit : «Que la
Chambre des communes réitère que le corps de la femme n'appartient qu'à
elle seule et reconnaisse son libre-choix en matière d'avortement pour quelque
raison que ce soit.»
Assez
simple comme libellé, et, malheureusement, le Parti conservateur du Canada s'y
est opposé, a donc fait rejeter la motion. Qu'est-ce que ça vous dit,
pour vous, Mme la ministre?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, bonjour et bienvenue. Moi, je suis convaincue que, si cette
motion-là avait été déposée au salon bleu, on l'aurait tous appuyée, et ça, ça
me réconforte. Et de voir, je pense, de voir les réactions aujourd'hui de
toutes parts, puis c'est...
Mme Melançon :
...
Mme Charest :
Merci.
Mme Melançon :
...non, mais il faut l'applaudir quand c'est le temps.
Mme Charest : Oui.
Et je ne comprends pas qu'en 2022, au Canada, on soit encore à s'abstenir de se
prononcer pour le droit des femmes, pour le droit de décider.
Mme Perry
Mélançon : Est-ce que... Je vais vous regarder, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme
D'Amours) : Allez-y, Mme la députée de Verdun...
Mme Perry
Mélançon : Est-ce qu'on doit se sentir menacés au Québec par de tels
comportements à la Chambre des communes, un parti de droite? On voit qu'il y a
une montée de la droite aussi au Québec. Est-ce que, pour vous, il y a des
drapeaux rouges? Qu'est-ce qu'on doit faire pour protéger ces droits-là? Je
pense qu'on a quand même une responsabilité et j'imagine que la ministre de la
Condition féminine se sent interpelée par la question, donc, de voir qu'on est dans deux mondes à part, là, le Canada qui vient
de battre la motion au fédéral puis, au Québec, qu'on vient d'adopter
cette motion à l'unanimité, la motion que j'ai déposée cet après-midi. Ça
envoie un drôle de message. Donc, qu'est-ce qu'on doit faire pour protéger nos
droits?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, je pense, encore une fois, le signal
le plus clair, le plus fort qu'on ait pu faire, c'est de l'appuyer à
l'unanimité. Les droits, on constate que, malgré qu'on pense qu'ils soient
acquis, ne le sont pas nécessairement. Donc, d'avoir cette prise de position
aujourd'hui au Québec, je pense que c'est un grand signal et je pense qu'il
faut rester à l'affût aussi qu'il pourra y avoir... qu'on ne peut pas juste
s'asseoir sur le fait qu'un droit est acquis, il faut continuer d'en parler,
d'en discuter. Mais, quand même, avec cette motion-là, le débat ou l'ouverture
de ce débat-là n'est pas acceptable, n'est pas...
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Oui. Je vais maintenant arriver à mon deuxième point, qui
est aussi dans l'actualité depuis quelques semaines. On a appris que la Maison
de Sophia, dans les Laurentides, était gravement menacée par un manque de
financement de 230 000 $. C'est la seule ressource qui offre ce type
de service d'hébergement destiné aux femmes en difficulté sur tout le
territoire des Laurentides. Je sais que plusieurs de vos collègues ministres
ont été interpelés, mais vous également, et on n'a pas eu aucun son de cloche
depuis récemment. Il y a même un concert bénéfice
qui s'organise ce dimanche, des gens très mobilisés — vous
savez, la communauté, elle est vraiment, vraiment mobilisée — sur
cet enjeu-là. Le premier ministre a dit de la Maison de Sophia qu'il y avait
des graves problèmes de reddition de comptes pour justifier, en fait,
l'inaction du gouvernement.
Moi,
je pense qu'il y a des miracles qui se font avec ces services-là, les
ressources qui travaillent d'arrache-pied. Il manque certainement de
ressources financières, donc on peut croire que, parfois, c'est difficile aussi
au niveau administratif, mais je
trouve que le reproche est assez indécent en soi. Donc, je voudrais peut-être
savoir qu'est-ce que vous, vous en pensez,
de cette déclaration-là. Est-ce que vous vous situez à la même place, que c'est
un problème de structure interne, l'administration qui ne fait pas son
travail comme il faut?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, d'une part, il y a peut-être un
contexte qu'on peut nommer concernant la
Maison de Sophia. Leur financement venait d'un fonds fédéral, hein, qui...
donc, qui n'a pas été... bien,
c'était le programme Vers un chez-soi, là, ils ont perdu leur financement.
Maintenant, moi, ma grande préoccupation dans ce dossier, c'est de faire
en sorte que les femmes ne soient pas... ne se retrouvent pas en bris de
service, ne se retrouvent pas à la rue. Donc, dans un premier temps, ce qui a
été fait, c'est de s'assurer que, justement, il y avait un prolongement des
baux pour faire en sorte qu'on pouvait garder les quatre logements qui étaient
utilisés jusqu'à l'an prochain.
Maintenant,
le CISSS travaille pour s'assurer qu'il y ait une continuité des services, et
mon collègue Dr Carmant rencontre
l'organisation cette semaine. Donc, on est en action dans ce dossier-là. Mais
encore une fois, là, ma
préoccupation, c'est de s'assurer que les femmes ne se retrouvent pas en bris
de service et qu'elles ne se retrouvent pas à la rue, et c'est là-dessus
qu'on travaille.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme
Perry Mélançon : En tout
respect, Mme la ministre, moi, si j'étais dans vos chaussures, là, ma priorité,
ce serait que ces femmes-là n'aient pas encore à quitter un milieu dans lequel
elles sont confortables présentement. Puis c'est par rapport à leur témoignage
que moi, je pose la question ici. Je pense que c'est important qu'on fasse le
tour du sujet, parce que ces femmes-là, c'est leur repère, c'est leur place,
elles, et sont confortables avec, aussi, les travailleuses, les gens avec
lesquels elles font affaire et qui coordonnent tous les services de la Maison
de Sophia. Donc, ce n'est pas juste de relocaliser, là. Moi, je trouve que
c'est là où il faut éviter à tout prix qu'elles se retrouvent dans la rue, mais
il faut éviter à tout prix que la Maison de Sophia ferme les portes, je pense.
Donc,
est-ce que vous êtes prêts à aller chercher ce 230 000 $? On ne parle
pas de 6 millions, là, 230 000 $
pour sauver des services qui ne sont pas du tout, en ce moment, offerts par
d'autres centres. Ce n'est pas le même service.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci...
Mme Charest :
Merci, Mme la Présidente. Bien, je vais juste réitérer que ma grande
préoccupation, là, c'est la situation des femmes. Donc, je sais qu'il y a des
accompagnements qui sont faits, depuis plusieurs années, par le CISSS, et je sais que mon collègue à la Santé
rencontre l'organisme. Alors, je réitère qu'on va s'assurer que les femmes
ne restent pas à la rue et qu'elles soient dans les meilleures situations
possibles.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Est-ce que je dois en comprendre qu'on va abandonner la
Maison de Sophia?
Mme Charest :
Mme la Présidente, je viens de dire que le Dr Carmant va rencontrer
l'organisme.
Mme Perry
Mélançon : Mme la Présidente, ce que la ministre a dit, c'est qu'elle
allait s'assurer que les femmes ne soient pas à la rue puis qu'elles allaient
avoir les services. Est-ce qu'on va sauver la Maison de Sophia? C'est ça, la
question.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Je réitère, le docteur... le ministre à la
Santé travaille avec l'organisme, donc on verra la suite des choses. Mais je ne
dis pas qu'on met fin à l'organisme, je ne dis pas... Par contre, ce que je
dis, c'est qu'on s'assure qu'il n'y a pas de bris de service.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. La rémunération horaire moyenne
des femmes au Québec se situe à 26,98 $, ce qui représente 91,9 % de
la rémunération des hommes qui se situe, elle, à 29,36 $. Malgré qu'il y a
eu des révisions de la loi en 2009, et plus récemment, en 2019, il y a encore
d'importantes iniquités salariales à
l'emploi, parce que la loi, plusieurs groupes le disent, manque de mordant. Je
dirais même que la situation qui est la plus aberrante par rapport à
cette loi, c'est que le gouvernement, comme employeur, a lui-même certains
écarts. Et il y a plusieurs milliers de plaintes, en fait, qui sont en
traitement au service des enquêtes de la CNESST pour le maintien, en 2010 et
2015.
Si je donne un
exemple, la Fédération des syndicats de l'enseignement, il y a des enseignantes
qui ont dû faire des plaintes pour iniquité
salariale, et 5 300 plaintes sont encore... à l'heure actuelle, et on
parle de l'exercice de 2015. Donc, le gouvernement, je rappelle, a voté
en faveur de ma motion sur le renforcement de la Loi sur l'équité salariale le
24 novembre dernier. Alors, je voudrais savoir où on en est avec ces
milliers de plaintes pour discrimination salariale six ans plus tard.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, dans un premier temps, parce qu'on
parle du dossier d'équité salariale, je vais vous dire une chose qui m'a
beaucoup... qui m'a rendue fière cette année, ce sont toutes les négociations
que ma collègue au Conseil du trésor a faites dans des dossiers, dans des
métiers, dans des professions à prédominance féminine, des négociations
historiques dans des milieux comme l'enseignement, comme pour les infirmières,
les éducatrices, pour les préposés aux bénéficiaires. Alors, ça, je pense que
c'est un... ça démontre à quel point on veut agir puis on veut faire en sorte
de résorber cet écart-là entre les hommes et les femmes, et je pense qu'on est sur la bonne voie. Et je pense que des
négociations et les plus de 1 milliard de dollars qui ont été investis dans
ce sens-là en témoignent.
Maintenant, on a, au
Secrétariat à la condition féminine, on a mandaté une équipe de recherche pour
analyser le phénomène de sous-valorisation des emplois à prédominance féminine.
Mme Perry Mélançon :
Ce n'est pas la question, Mme la Présidente, pas du tout.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
moi qui peux juger du... Oui, exactement, c'est moi qui peux en juger,
et Mme la ministre est encore dans son temps. Vous avez pris 1 min
30 s...
Mme Perry
Mélançon : La valorisation des professions à caractère féminine,
c'est...
La Présidente (Mme
D'Amours) : C'est à moi à juger si la réponse, elle est bonne ou pas,
et elle n'a pas terminé encore son temps pour sa réponse. On peut-tu laisser
Mme la ministre terminer sa réponse, s'il vous plaît? Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, en fait, je réponds de ce que je fais, parce qu'évidemment
on est à l'étude de mes crédits, alors je vous parle de ce qu'on fait pour
faire en sorte, justement, de tendre vers l'équité salariale. Alors...
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci, merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Je vais donner un exemple. En Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
dans le domaine des services sociaux, on parle de l'APTS ici, le gouvernement
ne donne pas l'exemple. Il y a actuellement 30 dossiers
qui ne sont pas réglés en matière d'équité salariale, des emplois en...
diététiste, nutritionniste, il y a cinq dossiers non réglés; des
orthophonistes, il y en a 17; assistant-chef des archives, un; chef d'équipe
aux archives, un; hygiénistes dentaires,
six. Ce n'est peut-être pas beaucoup pour certaines personnes, 30 dossiers non
réglés, en Gaspésie, c'est quand même une bonne proportion.
Est-ce qu'on trouve
que ces délais-là sont raisonnables? Est-ce qu'on pourrait faire meilleur
exemple au gouvernement puis régler ces dossiers-là? Est-ce qu'on peut
s'attendre à ce que ça soit réglé rapidement?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je peux vous parler des
travaux qui sont menés pour, justement, la mise en oeuvre des réflexions et du
rapport qui a été fait en 2019. Il y a des travaux de recherche qui s'étalent
du printemps 2020 au printemps 2023. Il y a un guide de consultation
aussi des partenaires gouvernementaux, patronaux et syndicaux qui est en cours,
là, jusqu'à l'été 2024. Il y a aussi un compte rendu des positions des
partenaires gouvernementaux, patronaux et syndicaux à la suite des
consultations qui s'échelonnent jusqu'à l'automne 2024 et analyses et
recommandations en vue de potentielles modifications législatives qui devraient
être à l'hiver, printemps 2025.
• (18 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Donc là, j'essaie de comprendre un peu le processus, là,
mais concernant les milliers de plaintes, il y en a que ça fait six ans, il y
en a que ça fait depuis plus de 11 ans. Est-ce qu'on peut s'attendre à ce que ce soit en termes de mois
plutôt qu'années, là, que ça soit réglé? Parce qu'on en a... je le rappelle,
là, on s'est engagés, tous partis
confondus, à renforcer la Loi sur l'équité salariale, on pourrait au moins
essayer de régler ce qui est en
suspens. Mais là je ne veux pas avoir encore des réponses moins précises, donc
je vais passer à un autre appel.
Présentement,
il y a un dossier qui retient beaucoup notre attention, c'est celui du climat
de travail qui est dit, là, malsain
et toxique à l'organisation SOS Violence conjugale. Ça fait plusieurs mois
qu'il y a ce climat-là qui régnerait au sein de l'organisation. On le sait, la
ministre a dit que c'était une situation préoccupante, grave, là, compte
tenu des allégations qui sont soutenues,
mais n'entend pas intervenir davantage dans le dossier. Sachant que la CSQ
représente des employés... qui
représente des employés, considère que le gouvernement n'en fait pas assez,
peut-être que j'aimerais ça savoir pourquoi on ne souhaite pas
intervenir de votre côté ou du gouvernement, là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, il y a deux choses qui m'interpellent dans ce dossier-là,
puis c'est un peu paradoxal par rapport à l'intervention de la députée de
Gaspé, avec la Maison de Sophia, c'est que là
elle souhaite une intervention de l'autre sens, mais, en tout cas, bref, tu
sais, l'autonomie d'une organisation. Mais là où il y a aussi quelque chose qui me préoccupe, c'est qu'on a affaire
avec un syndicat qui est établi, qui a des ressources, qui a des moyens,
qui a des processus qui sont en place dans des cas de litiges comme ceux-là, et
c'est vers là où on les a orientés, parce
qu'ils m'ont contactée. Ils m'ont contactée en mars... ou, en tout cas, en
octobre, et c'est vers là que je les
ai dirigés. Donc, un syndicat établi, qui connaît les procédures, qui connaît
les processus, s'en remet au gouvernement pour régler un litige.
Alors, nous avons
offert un accompagnement, avec le ministère du Travail, pour justement utiliser
ces recours-là pour... Puis je pense que la députée de Gaspé disait qu'il y
avait peut-être apparence de climat malsain et toxique. Il y a une situation aussi... on se rappelle qu'on est en
négociation dans ce contexte-là. Alors, voilà, je réfère encore aux
processus qui peuvent être utilisés dans ce sens-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Bien, c'est parce que, tantôt, la Maison de Sophia, on m'a
sorti comme justification que c'était un financement fédéral. Mais là je vois
bien, là, qu'il y a 1,5 million qui a été subventionné à l'organisme en 2021‑2022. Donc, je pense que, oui, il y a une certaine
responsabilité à avoir du côté du gouvernement quand il s'agit de climat jugé malsain. Plusieurs témoignages,
plusieurs personnes sont sorties, ont fait plainte... et qu'on parle quand même
de SOS Violence conjugale qui est censée travailler avec des victimes de
violence de toutes les formes, donc, il y a quand même... oui, il y a apparence
de gros litige.
Donc,
est-ce qu'on peut s'attendre à ce que la ministre en nomme un, médiateur? Vous
parliez de certains outils. Est-ce qu'on parle d'enquête, de médiation?
Qu'est-ce qui est priorisé, là?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Bien,
encore, je rappelle que... Et je pense qu'il faut faire abstraction du... de ce
que l'organisme fait, ppuis on se rappelle
que SOS Violence conjugale fait... a un service essentiel pour les victimes de
violence conjugale,
violence sexuelle. Maintenant. il y a une chose qui me préoccupe, encore une
fois, hein, il y a un processus, il y
a des procédés, par plainte, par grief, et je pense que les syndicats sont tout
à fait au fait des ressources et des moyens qui sont en place. Il n'y a
pas de plainte, il n'y a pas de grief dans ce dossier-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Gaspé, pour 1 min 45 s.
Mme Perry
Mélançon : Compte tenu du temps, je vais y aller sur le
dossier des violences conjugales, justement, peut-être plus en profondeur,
parce que la ministre de la Sécurité publique a repris le dossier de la
violence conjugale pour le plan
d'action. On a annoncé 223 millions de dollars sur cinq ans, et
là-dedans on promettait de créer 163 nouvelles places puis de créer 313 postes
d'intervenantes. Donc, comme on est dans les crédits, peut-être qu'on pourrait
nous dire, à ce jour, est-ce que ces 163 nouvelles places ont été
créées? Dans quelles régions? Et qu'est-ce qui en est pour les
313 intervenantes?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la ministre.
Mme Charest : Oui.
En fait, en MH1, il y a 171 places qui ont été créées. Les régions, par
contre, je ne les ai pas...
Mme Perry Mélançon : C'est des
nouvelles places, ça, des 163, là...
Mme Charest : Oui,
créées ou consolidées, pardon. En MH2, il y a 32 places qui ont été
livrées, il y en a... Il y a 23 projets qui sont en développement
pour 239 unités, les... et 296 ETC qui ont été...
Mme Perry
Mélançon : ...on est quand même proche du compte. Mais, sur
les 171 nouvelles places et places consolidées, combien en sont des
nouvelles des 163 qui avaient été promises, là? Où en sommes-nous?
La Présidente (Mme D'Amours) : ...secondes,
Mme la ministre.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
qu'on pourrait avoir...
Mme Charest : Il faudrait
demander à la Santé. C'est la Santé qui a ces chiffres-là, de...
Mme Perry Mélançon : On peut la
mettre en charge de nous revenir là-dessus. C'est-tu un oui, ça?
Mme Charest : On peut vous
revenir là-dessus.
Mme Perry Mélançon : Merci.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. C'est tout le temps que nous avions pour ce
bloc d'échange. Maintenant, je me tourne vers l'opposition officielle,
pour la députée de Verdun, pour une durée de 20 min 5 s.
Mme Melançon : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Ça vient de tomber, là, il y a une heure environ, la
FTQ-Construction fait fi de la demande du ministre du Travail, parce que je ne
peux pas le nommer ici, là. Moi, je veux savoir... j'aimerais beaucoup que la
ministre puisse faire entendre sa voix aujourd'hui, dans les médias, sur ce sujet-là. Est-ce que c'est possible qu'on
puisse... Puis moi, là, je suis prête à vous donner mon idée, là, moi, je
l'avais demandée, l'enquête. Là, je comprends qu'on a une fin de non-recevoir.
Je suis prête à être avec vous, Mme la ministre, sur ce combat-là, mais ça prend une enquête. Est-ce qu'on peut entendre
la ministre de la Condition féminine sur ce sujet? Parce que là, c'est
de la condition des femmes dont il est question.
J'imagine une
femme, là, qui appelait à la CCQ, dernièrement, pour dire : Moi, là, j'ai
été agressée sexuellement par quelqu'un, là, sur un chantier quelconque. C'est
un peu difficile de dire... de la CCQ, dire : Appelle ton syndicat,
il va se charger de ça. Moi, je pense que la relation de confiance est passée
de pas beaucoup à plus pantoute. Oui, je pense qu'on est d'accord là-dessus.
Est-ce que la ministre s'engage à exiger haut et fort une enquête indépendante?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Je m'engage haut et fort à avoir une rencontre formelle avec mon
collègue. Je ne devrais pas rire, ce n'est pas drôle du tout, et... Mais je
vais très certainement, dans les plus brefs délais, rencontrer mon collègue
puis voir comment on va faire avancer le dossier.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Verdun.
Mme Melançon : En tout respect,
Mme la Présidente, pour la ministre, ce qu'elle doit exiger rapidement, ce n'est pas une rencontre avec le ministre du
Travail, c'est une rencontre avec la FTQ et elle doit être à cette
rencontre-là. Elle doit mettre son poing sur la table. Elle doit faire
entendre la voix des femmes. C'est vraiment dans son mandat. Est-ce qu'elle
s'engage à être aux côtés du ministre du Travail pour la future rencontre avec
la FTQ?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Dans un premier temps, je vais rencontrer mon collègue, et on
verra la suite des choses. Mais je m'engage à travailler très fort ce
dossier-là, parce que, je suis d'accord avec la députée de Verdun, ce n'est pas
acceptable comme situation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je suis contente
de voir, quand même, que le gouvernement a suivi ma proposition de vendredi dernier, demander une enquête. Moi, ce
que je me demande, au moment où on est... où on en est aujourd'hui, c'est quelles seront les poignées du gouvernement.
Et je presse le gouvernement de demander une rencontre avec M. Boyer, et je
réinvite la ministre à aller écouter M. Boyer, en entrevue avec Paul Arcand,
qui disait que personne à la FTQ ne savait pour M. Grondin. Je ne sais pas pour la ministre, qui a dû lire
l'article, quand même, de Mme Bilodeau dans La Presse, est-ce
qu'elle croit que personne à la FTQ n'était au courant de la situation de
M. Grondin?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Encore une fois, c'est bien noté, d'aller voir... d'aller
écouter l'entrevue de M. Boyer, et je réitère mon engagement à me
pencher de façon très significative avec mon collègue dans ce dossier-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Je
vais quand même reposer la question à la ministre. Est-ce que la ministre
croit, oui ou non, que personne n'était au courant à la FTQ pour le
dossier de M. Grondin?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Je pense que mes croyances ne sont pas pertinentes dans ce
dossier-là. Je pense qu'il faut aller au fond des choses, d'aller trouver les
réponses, et on verra la suite des choses.
• (19 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : D'accord. Mme la
Présidente, j'ai déjà fait un panel avec la ministre auprès de Femmes,
politique et démocratie. Je ne sais pas si la ministre se souvient, là, il y
avait un panel où il était question de la parité. Est-ce que la ministre a eu
le temps de regarder le projet de loi n° 896 que le député de LaFontaine
et moi-même avons déposé pour la parité.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Pas
dans les dernières semaines, je dois vous avouer, je... non, je n'ai pas,
dernièrement, vu ce projet de loi.
Mme Melançon : C'est un projet
de loi qu'on a déposé, Mme la Présidente, à quelque part à l'automne, et je
voulais simplement savoir si la ministre... Parce que je me rappelle, lors de
l'échange que nous avions eu avec Femmes, Politique et Démocratie, la ministre
avait dit : Moi, une loi venant encadrer la parité, j'y crois plus ou
moins. C'est grosso modo, là, vos paroles, où vous n'étiez pas super à l'aise avec
un projet de loi pour venir encadrer le tout. Je veux juste savoir :
Est-ce que c'est encore la position de la ministre de la Condition féminine?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, je pense qu'une chose qui me réjouit beaucoup dans le dossier de la parité, c'est de voir à quel point
les partis politiques sont engagés, et, je pense, c'est de leur responsabilité,
ils se sont engagés à avoir la parité dans les candidatures aux prochaines
élections. Alors, ça, je pense que ça reste une responsabilité des partis et, à
voir les candidates qui se présentent aux prochaines élections, je pense qu'on
est vraiment sur la bonne voie.
Puis peut-être que je vous amènerais aussi sur
un rapport qui a été remis en 2018 sur la Commission des relations avec les
citoyens, sur la place des femmes en politique, qui n'avait pas retenu la
recommandation des quotas mais qui plutôt prônait la valorisation, la formation
puis l'adaptation du milieu. Et de voir et de constater à quel point il y a une
évolution, puis on l'a vu avec les dernières élections qu'on a un nombre record
de femmes qui sont en politique, on l'a vu avec les élections municipales,
parce qu'on pensait que peut-être que ça allait stagner parce que c'est...
disons que le milieu municipal, c'est là où c'était encore plus problématique.
Alors, ça, moi, je trouve ça vraiment réjouissant et je pense que c'est la
meilleure façon de valoriser, mais aussi d'adapter le milieu pour faire en
sorte que les femmes soient de plus en plus interpelées, intéressées par la
politique. Alors, on a évidemment toutes et tous un rôle
à jouer, et je pense qu'on le joue du mieux qu'on peut. On devient des modèles
pour les filles, pour les femmes pour se présenter en politique, et je pense
que c'est une bonne façon de faire évoluer les choses.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Moi, je continue
à croire qu'un projet de loi sur la parité, c'est une bonne façon parce que,
tout à l'heure, vous avez mentionné qu'il y a certains... que tous les partis
politiques se sont engagés. Ce n'est pas tous les partis politiques, Mme la
ministre. Peut-être qu'il y en a un qu'on oublie. Mais est-ce que la ministre
croit qu'un projet de loi parité pourrait être une bonne idée à ce moment-ci?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Mais moi, je pense qu'un parti qui ne s'engage pas dans la parité va en payer le prix électoral parce que je
pense qu'on est rendu là comme société. On veut avoir un gouvernement,
un parlement qui nous représente comme femmes, mais même aussi d'avoir la
diversité pour faire en sorte de faire avancer les choses autrement, et je
pense qu'on est tout à fait sur la bonne voie, encore une fois.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée.
Mme Melançon : Sur la bonne
voie sans nécessairement avoir un projet de loi?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, en fait, je pense qu'avant 2018 c'était encore plus
opportun parce qu'on n'était pas dans la même situation et là on voit que les
choses progressent. Alors, je continue à dire que je pense que c'est de la
responsabilité des partis d'offrir des candidatures paritaires, et je vois, et
je constate que c'est bien observé parce qu'on voit à quel point les femmes
sont au rendez-vous. Alors, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : On a parlé tout
à l'heure, puis c'est la députée de Gaspé qui parlait de la montée de la
droite... quand même, je ne pense pas qu'il n'y ait personne d'entre nous, puis
je ne veux pas vous mettre des mots dans la bouche, là, mais je ne pense pas
qu'il n'y ait personne d'entre nous ici qui pensait qu'on était pour remettre
le droit à l'avortement en cause en 2022, jamais, hein? C'est fragile, puis je
pense que c'est la même chose pour la parité des femmes ici, à l'Assemblée
nationale. Je pense que c'est fragile et je pense qu'on va devoir encadrer
rapidement, pour nous assurer... Puis là je vois plein de femmes du côté de la
banquette ministérielle, je trouve ça le fun, je sais qu'il y en a qui quittent
et je leur souhaite vraiment la... la meilleure pour la suite, mais je sais
aussi que ça demeure excessivement fragile et pour la démocratie québécoise,
mais... et aussi pour la place des femmes dans l'avancement. Puis là je regarde
Mme Cordeau, parce que je sais que c'est un combat de tous les instants.
Je sais que ça fait des années que vous êtes impliquée, puis vous avez vu, là,
il y a des creux de vague. Woups! Ça remonte. Woups! Ça va redescendre. Puis je
pense qu'il faut se prémunir contre ça.
C'est pour ça que le projet de loi n° 896 avait été mis au jeu. Malheureusement, le
gouvernement n'a pas cru bon l'appeler, et je vois que la ministre de la
Condition féminine n'a pas tellement changé sa position, mais je garde espoir.
Je garde espoir, d'ici la fin du mandat, de la voir changer d'opinion sur un
projet de loi qui pourrait, bien sûr, venir faire avancer et assurer une place
dans les formations politiques pour les candidatures féminines
Mme Charest : Mme la
Présidente, je pense que... Puis encore une fois, tu sais, tantôt, je parlais
du rôle qu'on a comme... bien, comme modèle
ou, en fait, comme représentation, et je pense que le fait qu'on ait plus de
femmes dans tous les partis maintenant, on a un poids aussi, parce que
je pense que ça en revient de la responsabilité des partis... et de dire que le parti pour lequel je milite se doit d'être
paritaire ou offrir la parité dans les candidatures. Alors, on a toutes
et tous à travailler dans ce sens-là, et je pense que la société est rendue là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : J'aimerais...
Bien, d'abord, merci. Merci à la ministre, et je réitère, j'espère pouvoir la
faire changer d'avis d'ici la fin des travaux ou la fin de la présente session
pour qu'on puisse adopter un projet de loi en
parité, je pense que ce serait nécessaire pour l'ensemble de la société
québécoise. Puis je le dis avec beaucoup d'espoir, pas nécessairement
pour nous qui sommes ici actuellement comme élues, je pense à ma cocotte qui a
11 ans puis je pense à mon grand qui a
eu 16 ans dimanche, à qui j'essaie de lui inculquer, justement, toute la
notion de l'équité puis de l'importance du respect. Lui puis sa soeur, là, le
respect, des fois, c'est... comme dans toutes les familles, probablement,
alors... Mais quand même, c'est pour pouvoir
tenter d'offrir à nos filles l'espoir de dire : Je ne me poserai pas des
questions.
Puis vous
êtes une femme, vous avez été approchée par une formation politique, puis
toutes les filles qui sont ici... puis je m'excuse, les gars, je vais
parler aux filles quelques secondes, là, mais c'est toujours plus long de
convaincre une fille. Puis tantôt, j'entendais justement
la députée de Lotbinière, tu sais, dire : Oui, j'ai hésité avant de faire
de la politique. Puis des fois, c'est un peu
plus long pour les filles, puis c'est vrai... C'est vrai. Moi, je dis toujours
que c'est comme au golf... Jouez-vous au golf, Mme la ministre? Oui,
hein?
Mme Charest : Quand il faut.
• (19 h 10) •
Mme Melançon : O.K. Bien, vous
allez comprendre ce à quoi je fais référence. Une fille, là, qui frappe sa balle de golf puis qu'elle la perd dans le bois,
elle va toujours être 20 verges en arrière parce que... mais sa balle
était plus en avant, mais elle est moins... elle se pense moins bonne
qu'elle ne l'est, dans le fond. Mais le gars qui perd sa balle dans le bois,
lui, il est 50 verges en avant de sa balle parce que, lui, il pense qu'il
a frappé bien fort sa balle de golf puis il pense qu'elle est pas mal plus
loin. Je dis ça avec un sourire, mais c'est vrai, les filles, pour les amener
en politique, c'est plus long, plus de réflexion. En politique municipale,
c'est la même chose aussi, hein? Souvent, c'est plus long pour pouvoir aller
chercher des candidatures. Donc, c'est pour ça que je le mettais au jeu.
Mais je veux arriver avec l'idée de la Commission
spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs, là. Le Grand Prix du Canada
s'en vient. Moi, j'aimerais bien savoir comment la ministre compte protéger les
jeunes filles, parce que, là, je tiens juste à le dire, là, il y avait une
pandémie puis là, bien, le Grand Prix va revenir, puis avec le Grand Prix, des
fois, il revient la «mononquitude», là. Il y a des hommes qui vont revenir à
Montréal juste pour pouvoir aller chercher... mettre la main sur des jeunes
fugueuses. Je veux juste savoir qu'est-ce qu'entend faire la ministre pour
protéger les jeunes filles du Québec à l'approche du Grand Prix de Montréal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci. Je ne sais
pas si vous vous souvenez, au mois de février, il y a eu une campagne, quand
même assez choquant, je pense que ça, ça a été... d'un père, un père d'une
fille victime, qui a quand même eu pas mal de vues, 1,4 million de vues.
Donc, je pense que ça, ça... Une campagne de sensibilisation comme celle-là
est, encore une fois, assez poignante, mais amène un éveil collectif. Et ça, ça
va un petit peu dans le sens aussi de tout ce qu'on fait pour contrer les
violences sexuelles, les violences conjugales, mais... Et là de nommer
l'agresseur puis de dire que c'est le problème, il ne faut pas que... il ne
faut pas perpétuer ça, donc, je pense que c'est vraiment une façon de faire
avancer les choses.
On sait que dans le rapport... dans le plan
gouvernemental, là, puis le rapport de la Commission spéciale sur
l'exploitation sexuelle des mineurs, il y a deux mesures qui... de la
responsabilité du Secrétariat à la condition féminine. Il y a le programme Lueur qui, effectivement,
là, fait en sorte de produire, pour les établissements d'hébergement
touristique puis pour les compagnies de transport aussi, un financement pour
pouvoir, justement, sensibiliser puis informer sur la problématique de
l'exploitation sexuelle. On collabore aussi avec le ministère du Tourisme pour
que dans les demandes... dans les
formulaires de demande de financement que les organismes touristiques font, au
Tourisme, qu'il y ait aussi des questions sur les pratiques ou les
mesures de sensibilisation et de formation qu'il y a. Il y a aussi des liens qui amènent vers la formation Lueur, là,
pour... qui est faite, qui est offerte par Le Phare des affranchiEs. Donc,
il y a des choses qui sont faites, justement, avec l'industrie pour
former, pour sensibiliser, pour allumer une étincelle de leur responsabilité
qu'ils ont à avoir dans ce dossier-là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
Mme Charest : Et peut-être juste
pour revenir sur la place des femmes, parce que... Est-ce que j'ai encore le
temps ou c'est fini?
La Présidente (Mme D'Amours) : 10 secondes.
Mme Charest : J'ai 10 secondes.
Ah! trop tard.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y,
Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : Bien, d'ailleurs,
vous parlez du programme Lueur puis du Phare des affranchiEs, je tiens à saluer Xavier Gret, qui travaille très, très
dur avec Le Phare des affranchiEs et le programme Lueur. Donc, si je comprends
bien, les sommes... parce que la formation
n'était pas reconnue, justement, pour le programme Lueur. Est-ce que maintenant
le programme est reconnu à l'intérieur du temps réservé pour de la formation, pour les maisons, pour les hôtels?
Est-ce qu'il est reconnu par le ministère du Tourisme?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Bien, de notre côté,
il y a une somme de 450 000 $ qui a été...
Une voix : ...
Mme Charest : Oui, il faudrait qu'on
précise la question, là, mais nous, on finance...
Mme Melançon : ...déposer
à la commission, si on a la réponse, tout simplement, j'apprécierais.
Mme Charest : Super, oui. Mais, par
contre, on sait, hein, dans le plan d'action, là, de... pour la Commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs, il y a la mise en place d'un programme de
soutien à la mission globale pour les organismes en exploitation
sexuelle. Puis ça, là-dessus, on y collabore, puis il devrait y avoir des
annonces prochainement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
1 min 24 s, Mme la députée.
Mme Melançon : Ça va être très vite.
Dans le fond, dans les demandes de renseignements généraux de l'opposition
officielle au secrétariat, à la question 44, tout sondage ou enquête
d'opinion réalisés par le ministère, l'organisme doit, donc,
indiquer date, nature, questions posées, les réponses, les firmes
retenues, les coûts. Là, on sait qu'il y a eu un abonnement au logiciel de
sondage SurveyMonkey pour 469 $, mais on sait surtout qu'il y a eu un
sondage fait par Léger Marketing pour 41 500 $. J'aimerais savoir
quel... c'était quoi, ce sondage-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Est-ce que
Mme Ferembach peut répondre à la question?
La
Présidente (Mme D'Amours) :
J'ai besoin du consentement. Est-ce
que j'ai le consentement pour que madame puisse prendre la parole?
Mme Melançon : Bien sûr,
consentement.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Madame, veuillez vous identifier, s'il vous
plaît, votre nom et votre titre.
Mme Ferembach
(Catherine) : Oui. Mon nom est Catherine Ferembach,
sous-ministre associée au Secrétariat
à la condition féminine.
Là, je parlais à mon équipe pour m'assurer que
je dise la bonne chose, donc c'est les deux sondages, hein, qu'on parle. En fait, on fait ça depuis quelques
années, on fait des sondages sur la perception des Québécois et Québécoises sur
l'égalité entre les femmes et les hommes.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
Mme Ferembach (Catherine) : Je
n'avais pas le droit de parler?
La
Présidente (Mme D'Amours) : C'est terminé. Le bloc étant terminé, donc, je
suis maintenant prête à entendre la prochaine intervention qui sera faite par
le député de Beauce-Sud, pour une durée de 11 min 45 s, s'il
vous plaît.
M. Poulin : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je tiens à saluer mes collègues, évidemment, et
c'est un plaisir pour moi de participer à cette étude de crédits qui concerne
évidemment le portefeuille du Secrétariat
à la condition féminine. Alors, salutations à la ministre, à la brigade
qui l'accompagne et évidemment à nos collègues députées.
Ça prenait un certain courage, Mme la ministre,
pour dire, dès votre entrée en mandat, qu'il fallait que les hommes puissent
faire partie de la solution. On a abordé la question au cours des dernières
secondes, mais on avait beaucoup regardé vers les groupes de femmes qui...
Heureusement, nous avons bonifié ne serait-ce que les maisons d'hébergement et
les groupes de femmes, mais il fallait un certain courage pour dire aux groupes
d'hommes : Vous faites partie de la solution, puis on va vous donner des
responsabilités, puis on va vous donner des mandats pour que vous puissiez
rejoindre le maximum d'hommes à travers le Québec. Ça va d'hommes victimes à
des hommes qui sont des alliés, à des hommes violents aussi, bien évidemment, à
travers tout le mandat que vous avez de lutte pour la violence conjugale. Je
sais même que le député de Chauveau, qui est un collègue extraordinaire, a été
un porte-parole précieux, dans notre gouvernement, pour s'assurer de financer
ces groupes-là qui sont très importants.
Maintenant, on en est où avec les résultats pour
ces groupes-là? Est-ce qu'on réussit à rejoindre tous les hommes que l'on
souhaite? Est-ce qu'on réussit à avoir les ateliers, l'information, la
sensibilisation que l'on souhaite auprès de ces groupes d'hommes là? Parce
qu'on le disait tout à l'heure, on ne réussira jamais à faire tous les efforts
que l'on souhaite en termes de violence conjugale, si on ne réussit pas à
rejoindre ces hommes-là.
Alors, j'aimerais vous entendre : Est-ce
que c'est efficace? Est-ce que les formations sont données? Est-ce que, malgré
la pandémie, ça a été extrêmement difficile de pouvoir rejoindre aussi la
population où elle se trouve? Alors, est-ce
qu'on a quand même réussi à rejoindre des groupes d'hommes à travers les sommes
qu'on a annoncées?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Merci au collègue d'être là. Effectivement, hein, les
hommes font partie de la solution, font partie souvent de la problématique,
mais... malheureusement, mais ils font aussi partie de la
solution. Alors, on doit travailler en prévention, on doit travailler en
sensibilisation. Tantôt, je faisais référence à la campagne de sensibilisation où ce sont les hommes
qui parlent, hein, puis c'est... Patrice Michaud? Non, c'est
Patrice Robitaille?
Une voix : ...
• (19 h 20) •
Mme Charest : Robitaille.
Michaud, il chante; Robitaille, il joue. Et ça, je pense que c'est une prise de
conscience qui était tellement importante, qui faisait en sorte de dire :
Il faut prendre en charge les hommes violents. Il faut que les hommes violents reconnaissent aussi... parce que ça
aussi, ça fait partie de la première étape de la guérison ou de... en
tout cas, je ne sais pas trop comment on doit l'appeler, mais, en tout cas, de
faire en sorte d'avancer, puis enfin on donne des moyens financiers puis des
ressources.
Puis il y a encore beaucoup de travail à faire,
mais là ce qu'on constate, c'est que les groupes d'hommes violents font partie
des tables de discussion, font partie des cellules d'intervention, font partie
des regroupements qu'on a. Il y a eu une ouverture
aussi parce que quand... je vous dirais, quand je suis arrivée en place,
c'était assez fermé, hein? On parlait de violence conjugale, on parlait
de violence sexuelle, les groupes qui travaillaient avec les hommes violents
étaient plutôt exclus. Alors là, on a évolué, et ça, c'est... très
certainement, ça va faire avancer le dossier, puis
ça va amener des solutions, puis ça va amener des façons de faire différentes
qui, je pense, va se répercuter de façon positive dans le dossier de la
violence sexuelle, de la violence conjugale.
M.
Poulin : Et il faut
le rappeler, hein, les hommes, il y a des services pour eux, on a parlé
d'À coeur d'homme, on peut parler de SOS Violence conjugale,
qui peuvent aussi agir auprès des hommes dans ces situations-là. Alors, ces organismes-là ont les outils, ont l'argent et
sont disponibles rapidement pour eux. Et, comme ministre de la Condition
féminine, il faut aussi le rappeler, parce qu'on s'adresse à eux, comme vous
disiez, on fait partie du problème, mais on
fait aussi partie de la solution. Alors, ce sera important de suivre, dans les
prochains mois, le nombre d'hommes que nous
allons rejoindre avec ces sommes financières là et de pouvoir en mesurer
pleinement l'impact, parce que, somme toute, c'est une première, ces
investissements massifs là.
Je veux vous
parler aussi, Mme la ministre, de femmes en politique. On en a parlé dans les
dernières secondes, évidemment, c'est
un engagement que même nous, comme hommes, on a, d'avoir davantage de femmes en
politique. Puis là gardez le «tape», là, si une femme se présente contre
moi, vous allez pouvoir dire clairement : Samuel appuie une candidature féminine. Mais c'est important
parce que ça part, d'abord et avant tout, de nous d'encourager des femmes
à venir en politique. Évidemment, on n'a peut-être pas le même chemin que
toutes les formations politiques, mais on a quand même été au rendez-vous en
termes d'investissement pour les différents groupes. Il y aura une élection
dans les prochains mois au Québec. Il y a eu
aussi une élection municipale, hein, c'est important de le dire, il y a eu
beaucoup plus de femmes qui se sont engagées, ne serait-ce que comme
conseillères, ne serait-ce que comme mairesses. Puis ça, bien, il faut se féliciter de ça, collectivement, puis dire :
Plus de femmes ont fait le choix de s'impliquer en politique, puis ça,
c'est le meilleur résultat qu'on ne peut pas avoir. On est en étude de crédits,
on vient rendre des comptes des sommes financières qu'on a investies, bien là,
on a un résultat assez probant parce qu'il y a eu plus de femmes qui s'est...
engagées en politique.
Maintenant, est-ce qu'on a des objectifs pour
les prochaines élections au Québec et même pour les prochaines élections
municipales, parce que ça se prépare déjà au niveau de la formation, au niveau
de l'aide? Alors, quels sont nos souhaits?
Quels sont nos objectifs? On met beaucoup de sommes... quand je dis beaucoup,
parce qu'on souhaite également beaucoup de... plus de représentation et
plus de femmes en politique. Alors, est-ce qu'on a des objectifs? Et de quelle
façon on compte en inciter dans les prochaines semaines, des femmes, à se
lancer en politique également?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, tantôt, je voulais faire du pouce sur ce que la députée de Verdun disait, puis c'est drôle parce qu'on a
des enfants du même sexe, du même âge à peu près, là. Moi, ma fille a 12 ans,
et je prends un grand plaisir à l'amener avec moi et à constater à quel point
elle est allumée sur le fait politique, et ça ne me surprendrait pas qu'à un
moment donné elle soit candidate.
Et ça, ça me ramène à dire, tu sais, d'adapter
le milieu pour faire en sorte que ce soit plus... j'ai juste un anglicisme, que
ce soit plus attrayant pour les femmes pour venir en politique puis de
travailler, justement, sur le milieu. Donc, il y a des travaux qui se font avec
Femmes, Démocratie et Politique...
Une voix : ...
Mme Charest : ...Politique et
Démocratie et avec la FMQ aussi... la FQM... il est rendu 19 heures, je
mélange toutes les... et justement pour... que ce soit de la formation, du
mentorat, pour arriver à recruter des femmes, parce que, la députée de Verdun
en parlait aussi, à quel point c'est plus difficile d'aller recruter les
femmes. Alors, je pense que ça, ce sont des travaux qui font en sorte qu'on va
faire avancer la situation.
Vous parliez des élections municipales, puis ça,
moi, ça m'a beaucoup réconfortée, surtout au sortir de la pandémie, on aurait
pensé que... Tu sais, on disait que les femmes en ont eu lourd sur les épaules
à cause de la pandémie, puis, malgré ça, elles se sont investies en politique.
Alors, ça, c'est un signe, et puis il y a beaucoup de jeunes femmes qui
s'investissent, puis là on voit des mairesses de grandes villes. Donc, je pense
qu'on est sur la bonne voie, on continue. Puis encore une
fois, puis là je peux parler pour notre parti politique, on s'est engagé à avoir, à présenter une parité dans les
candidatures. Les autres partis se sont engagés aussi, et maintenant, évidemment,
on va appeler aux électeurs à élire en parité peut-être. Je ne sais pas s'ils
auront ce réflexe-là d'y penser, mais, très certainement, il faut faire en
sorte que le milieu soit plus attrayant pour les femmes, pour qu'elles s'y
investissent et qu'elles y restent aussi, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
député, 2 min 45 s.
M. Poulin : Oui, puis c'est
important, ce que vous dites, parce que des femmes en politique, il faut
également qu'elles soient candidates dans des comtés où elles ont de réelles
chances de l'emporter. Et ça, c'est important de le signifier. J'ai une belle
brigade de collègues avec moi autour de la table. Bien, ça vient démontrer que
ça prend aussi un leadership d'hommes qui sont des chefs de parti puis qui
croient à ça. Et les dernières élections municipales, bien, ont prouvé que les
sommes qu'on a investies ont porté fruit. Et là, maintenant, bien, tout ce
qu'il faut faire, c'est continuer d'avancer, c'est continuer qu'à la prochaine
élection municipale, dans quatre ans, il y ait encore plus de femmes. Et
évidemment vous êtes toutes des modèles, donc ça incite aussi des femmes à se
lancer en politique.
Je terminerai, Mme la ministre, très, très
rapidement, sur la suite des choses qu'il faut donner à ça. Est-ce que, selon vous, il faut continuer à rehausser les
sommes financières pour ces organismes-là? Les ententes, j'imagine, sont
de trois ans ou à peu près. Alors, est-ce qu'il faut en faire davantage? Est-ce
qu'il faut investir plus auprès des organismes et surtout de s'assurer qu'ils
puissent rejoindre le maximum de femmes dans toutes les régions du Québec et
aussi de jeunes femmes en politique? Parce que c'est l'objectif que nous avons.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, encore une fois, je pense que les sommes financières qui...
aident, justement, donnent des moyens, donnent des ressources, donnent...
améliorent les façons de faire pour, justement, aller recruter puis adapter, on
revient tout le temps sur adapter le milieu, c'est important. Alors, oui, on va
continuer de financer puis... des
initiatives, puis on continue de s'engager dans cette démarche-là, parce que
notre objectif est très clair, on veut que les femmes réinvestissent le
milieu.
Puis je pourrais vous parler aussi dans mon
autre chapeau parce que, dans le sport aussi, on a besoin de plus de femmes, parce qu'on le sait que c'est une problématique
pour les jeunes filles qui laissent le... qui délaissent le sport, puis
ça a des impacts sur leur vie après puis sur leurs habitudes de vie. Alors, je
pense que les milieux qui sont historiquement masculins doivent être investis
des femmes. Il faut donner des moyens financiers, donner des ressources pour
que les filles s'y plaisent, s'y retrouvent, s'y investissent, puis ça va faire
changer les choses, très certainement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
30 secondes, M. le député.
M. Poulin : Bien, c'est vrai pour le
sport, hein, évidemment, puis je sais qu'on y met tous et toutes beaucoup
d'efforts. C'est le cas dans les sièges, les conseils d'administration des
sociétés d'État aussi, là. Je ne crois pas qu'on a abordé la question, mais on
a un devoir de représentativité féminine sur les sociétés d'État. Et je sais
que vous vous y attardez dans le processus de nomination au Conseil des
ministres, mais il faut continuer de pouvoir le faire puis il faut inciter
aussi des femmes à déposer leur candidature aux emplois supérieurs. Notre
gouvernement a nommé beaucoup de femmes pour la première fois dans certaines
fonctions. Ça, ça incite des femmes à se lancer en politique puis investir les lieux de pouvoir par la suite,
puis ça, c'est des gestes extrêmement concrets qu'il faut faire. Ça dépasse
les crédits, ça dépasse les sommes financières qu'on y met, c'est des exemples
probants. Alors, il faut continuer, Mme la ministre. Merci.
Adoption des crédits
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Merci beaucoup. Le temps alloué à l'étude
du volet Condition féminine des
crédits budgétaires du portefeuille Éducation étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 7, intitulé Condition
féminine, est-il adopté? Oui, Mme la députée de Verdun.
Mme Melançon : J'aimerais, s'il vous
plaît, qu'on puisse y aller par un appel nominal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin :
Pour.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Mme Melançon
(Verdun)?
Mme Melançon : Contre.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Documents déposés
Donc, les
crédits étant adoptés... Avant de terminer... Et je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mercredi 4 mai 2022, à 15 heures, où elle
entreprendra l'étude du volet Aînés et
Proches aidants des crédits budgétaires du portefeuille Santé et Services
sociaux. Merci infiniment, tout le monde.
(Fin de la séance à 19 h 30)