Journal des débats de la Commission des relations avec les citoyens
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 26 avril 2022
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Vol. 46 N° 27
Étude des crédits budgétaires du ministère de la Famille, volet Lutte contre l'intimidation
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Ciccone, Enrico
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Lacombe, Mathieu
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Lachance, Stéphanie
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Labrie, Christine
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Lachance, Stéphanie
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D'Amours, Sylvie
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Ciccone, Enrico
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Lacombe, Mathieu
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Lecours, Isabelle
11 h (version révisée)
(Onze heures une minute)
La Présidente (Mme D'Amours) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des relations avec les citoyens...
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude du volet Lutte contre l'intimidation des crédits budgétaires du
portefeuille Famille pour l'exercice financier 2022‑2023. Une enveloppe d'une
heure a été allouée pour l'étude de ces crédits.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac);
M. Poulin (Beauce-Sud), par M. Girard (Lac-Saint-Jean); et M. Birnbaum
(D'Arcy-McGee), par M. Ciccone (Marquette).
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Pour l'étude de ces volets… de ce volet, pardon, nous allons procéder à une
discussion d'ordre général par blocs d'environ entre huit et 16 minutes pour
permettre à chaque groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps
d'échange inclut les questions et les réponses. Le troisième groupe n'étant pas
présent, nous allons partager le temps au gouvernement et aux deux groupes d'opposition.
Puisque nous avons débuté nos travaux à 11 h 2 min 40 s
et qu'une période d'une heure doit être consacrée à l'étude de ces crédits cet
avant-midi, y a-t-il consentement pour qu'on poursuive nos travaux au-delà de l'heure
prévue, soit 12 h 2 min 40 s? Consentement. Merci.
Lutte contre l'intimidation
Discussion générale
Donc, je suis maintenant prête à
reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. Je vous rappelle que la longueur des réponses doit être
proportionnelle à la longueur des questions. M. le député de Marquette, la
parole est à vous.
M. Ciccone :Merci beaucoup, Mme la Présidente. Heureux de vous revoir.
On a fait un beau voyage ensemble. J'ai appris à vous connaître. Vous êtes une
femme extraordinaire et très plaisante, soit dit en passant. J'espère que vous
direz la même chose à mon égard.
Bonjour, M. le ministre. Bonjour à tout le
monde, toujours, chers collègues. Je prends l'occasion pour... Vous savez qu'il
faut redonner à notre jeunesse, puis je prends l'occasion pour vous présenter
Julian, qui est un stagiaire du collège Sainte-Anne, dans mon comté, qui vient
passer deux semaines avec moi, qui aime la politique, qui a déjà déposé un
projet de loi dans le passé avec les jeunes, une simulation. Son projet de loi
avait été accepté. Alors, je voulais juste vous le présenter, Julian Menga.
Ceci dit, M. le ministre, on a eu quand
même un travail qui avait été fait dans le passé sur le Plan d'action concerté
pour prévenir et contrer l'intimidation et la cyberintimidation, le plan 2020‑2025,
là. Puis, ma question initiale, avec la pandémie, avec tout ce qui est arrivé,
avec des problèmes qui ont été exacerbés à ce niveau-là, parce que, quand on n'est
pas capable de sortir, on utilise les réseaux sociaux beaucoup, beaucoup,
beaucoup…
Puis je vais vous donner une petite
anecdote aussi. Dans mon comté, je parlais… Il y a eu quand même une vague de
violence sur l'île de Montréal, puis moi, bien, je ne suis pas… J'étais au
sud-ouest de l'île de Montréal puis je parlais avec mon commandant qui me
disait : On voit cette vague de violence là beaucoup parce que, pendant
quelques années, il y a eu du confinement. Les gangs de rue, les groupes criminalisés
n'ont pas été capables de se voir. Ils se sont intimidés beaucoup, beaucoup,
beaucoup sur les réseaux sociaux. Et là, quand on ouvre les valves et on laisse
un peu plus de liberté, bien là on règle nos comptes. Et là on voit qu'il y a <une...
M. Ciccone :
...il y a >une accumulation de haine. Il y a
une accumulation de menaces. Puis on passe vraiment, véritablement, à l'action,
et on a vu, là, qu'est-ce qui s'est passé avec la violence répétée dans nos
rues.
Alors, est-ce que le plan d'action avec
lequel on a tous travaillé, là, puis on a tous travaillé très fort, là,
voyez-vous des éléments dans ça où, peut-être, vous dites : On serait
peut-être mieux de s'ajuster? Parce que, là, avec ce qu'on a vécu pendant deux
ans, il faudrait peut-être le revoir, parce qu'on ne peut pas laisser cette
chose-là comme on l'a votée à l'époque, comme on l'a décidée tous ensemble,
considérant la pandémie et la réalité, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Bien, d'abord, ça me fait plaisir aussi de vous retrouver
pour l'étude de ces crédits Intimidation. Je suis accompagné, évidemment, des
gens de mon cabinet, du ministère de la Famille aussi, mais de la députée de
Bellechasse, qui est adjointe parlementaire, donc, du ministre de la Famille,
qui est mon adjointe parlementaire qui s'occupe de tout ce volet Intimidation.
Puis je voulais peut-être, d'emblée,
proposer, comme on l'a fait par les années passées, étant donné qu'on souhaite
valoriser le rôle des députés puis leur faire prendre une part active dans les
travaux… Moi, je suis là. Évidemment, je suis disponible pour répondre à toutes
les questions, mais, s'il y a consentement, je proposerais que la députée de
Bellechasse puisse répondre aux questions des oppositions étant donné que c'est
son dossier comme adjointe parlementaire, et, en même temps, si ça ne convient
pas, je suis là, je suis prêt aussi à répondre aux questions. Donc, je le
propose en toute bonne foi pour qu'on participe vraiment à la valorisation du
travail des députés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que j'ai le consentement que la députée puisse répondre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, Mme la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, Mme
la Présidente. Alors, je salue les collègues qui sont ici ce matin pour parler
d'intimidation. Et puis je remercie le collègue pour sa question, parce que
c'est vrai qu'on l'a vu, la pandémie a eu un impact. On a eu des jeunes qui ont
davantage travaillé de la maison sur les différents outils Web, et
effectivement il y a eu des enjeux qui ont été soulevés.
Maintenant, le plan comporte déjà, et vous
le savez, des mesures qui nous aident à soutenir justement l'apprentissage des
jeunes. Je vous amènerais aux mesures 7 et 8 qui étaient dans le plan,
dans la deuxième orientation : «Assurer un climat sain, sécuritaire,
positif pour l'ensemble des jeunes.» Et la mesure 7 et 8, c'est : «Accompagner
les établissements scolaires dans l'élaboration des lignes directrices pour
baliser les interventions et les responsabilités relatives à l'utilisation du
numérique.» Plus que jamais, Mme la Présidente, on voit à quel point c'est
important de baliser l'utilisation du numérique. Ça ne veut pas dire de ne pas
utiliser le numérique. Ça veut dire d'apprendre à bien utiliser le numérique.
On a aussi la mesure 8 qui est de «soutenir
les apprentissages sur l'utilisation responsable des médias sociaux et des
technologies chez les jeunes pour les amener à devenir de bons citoyens
responsables à l'ère du numérique». On a fait le constat, lors des tournées
qu'on a faites puis à écouter l'ensemble des partenaires et des groupes qui
étaient présents, que ça ne donnait rien de se rebuter. Le numérique est là
pour rester.
Donc, ces deux mesures-là sont là pour
supporter. Elles sont supportées par le ministère de l'Éducation, comme vous le
savez. Donc, évidemment, il y a un travail qui se fait à partir de l'éducation
directement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Député
de Marquette.
M. Ciccone :Merci. Oui, ça, Mme la députée, ce sont des choses qu'on
sait, là. On a travaillé là-dessus. Vous me parlez du point 7 et 8. Moi,
je vous parle d'une réalité qu'on vit en ce moment, là, puis c'est pour ça que
je vous dis : Est-ce que, justement… est-ce qu'il y a eu cette
discussion-là à penser peut-être y avoir des changements, des montants
différents alloués? Je sais que c'est écrit, là, mais, en même temps, si on
voit une problématique puis on dit : Bien là, c'est écrit, c'est écrit,
tout le monde a voté, on ne touche à rien...
• (11 h 10) •
Est-ce qu'il y a cette possibilité-là ou
cette option-là peut-être de dire : Là, là, c'est grave, ça va plus loin? Puis
il y a d'autres exemples aussi, là, tu sais, parce que c'est beau, c'est vrai,
oui, ça... oui, il faut faire de la prévention, de la sensibilisation, il y a
des groupements, mais ça se passe, puis comment on fait pour l'arrêter? Je sais
que c'est dur, là, mais comment on fait pour passer à l'étape suivante? Parce
que c'est réel. Ce n'est peut-être pas comme ça dans tous les comtés, mais
certains comtés, c'est comme ça, puis on est tannés de voir ça, là, puis c'est
dangereux, puis on ressent cette anxiété-là, puis c'est pour ça qu'on est là,
nous, comme députés, là, élus démocratiquement, de poser les questions aux
personnes <responsables pour...
M. Ciccone :
... personnes >responsables pour que ça
arrête. Je comprends que vous n'avez pas de baguette magique, mais avez-vous
ces discussions-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Si je comprends bien, on se pose la question, mais, vous savez,
actuellement, l'intimidation, elle est partout. Elle n'est pas... Ce n'est pas
que la cyberintimidation. On a vu, on a soulevé des enjeux qui étaient
particuliers en période où nos jeunes travaillaient davantage, mais déjà
c'était là puis c'était présent, puis on a justement mis en place des mesures
pour s'en occuper.
Maintenant, si je peux me permettre, pour
peut-être répondre plus précisément à mon collègue le député de Marquette, on
avait eu une discussion justement sur un bilan annuel, donc le bilan annuel des
mesures. Évidemment, en voyant comment les mesures sont appliquées puis en
ayant le bilan annuel, qui sera à la fin mai, on pourra voir l'évolution de ces
mesures-là, mais il n'y a pas... Le plan est un plan qui a été monté justement pour
répondre à plusieurs problématiques, à plusieurs enjeux liés à l'intimidation
de toute nature, puis il n'a pas été question de modifier le plan, parce que
les enjeux, ils sont tous là. Ils sont tous bien réels. Il faut s'en occuper.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
M. le député de Marquette.
M. Ciccone :Oui. Je vais peut-être être fatigant, là, Mme la
ministre... Mme la députée, mais, tu sais, je veux dire, après un an, là, on le
voit, là, qu'il y a des changements. Tu sais, je comprends que... Puis on a
bien fait notre travail. Honnêtement, je suis fier de ce qu'on a monté. Mais
quand ça change, quand la réalité change, quand il y a une situation urgente
qui s'impose, bien, il y a des actions qui doivent être urgentes également, où
on doit prendre... parce que j'ai entendu souvent votre premier ministre, le
premier ministre de tous les Québécois… de dire : Bien, on travaille en
amont, on travaille en amont. Là, je vous le dis, là, il y a peut-être une
façon de travailler en amont et de voir si jamais on pourrait peut-être le
revoir puis ne pas attendre trop longtemps, mais de prendre des actions claires,
parce que, pour moi, honnêtement, je pensais vous parler de ça ce matin puis je
pensais que vous m'auriez dit : Oui, on est déjà là-dessus. On le voit, là.
On voit les chiffres. On voit le crime. On voit… Les jeunes se tirent dessus,
puis on a déterminé... Puis je vous le dis, là, avec mon commandant au poste de
Cartierville, ils ont déterminé que ça commençait… Ce n'est pas un soir comme
ça, là, ça a commencé avant, avec de l'intimidation qui a été causée encore
plus à cause de la pandémie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Vous me parlez, Mme la Présidente, de l'intimidation qui a lieu
dans la rue. Précédemment, la question était sur la cyberintimidation.
J'aimerais faire le lien entre les deux, parce que, dans le fond, le plan, il
évolue. Quand, au mois de mai, on va s'asseoir puis on va faire le bilan, bien,
évidemment, les mesures qui ont été mises en place... et on sait qu'elles
étaient importantes puis qu'elles étaient bien faites. Comme l'a dit mon
collègue le député de Marquette, ça a été un travail qui a été fait…
Je le rappelle, on a rencontré plusieurs
groupes. Il y a eu une tournée. Ça a été un travail apolitique avec les
oppositions. On s'est posé les bonnes questions puis on a mis en place des
mesures qui sont supportées par différents milieux. Maintenant, après la
période, justement, d'un an où on va arriver au mois de mai, on peut évidemment
voir, dans l'application des mesures, ce que les milieux, ce que l'éducation
pense, parce qu'ils ont vécu aussi le phénomène de l'intimidation et ils auront
certainement, justement, constaté… fait des constats qui permettront d'être
meilleurs puis d'adapter la mesure. Néanmoins, actuellement, bien, je pense
qu'il faut quand même laisser le temps à la mesure.
Au-delà de ça, je le rappelle, on avait
des organismes, plusieurs organismes qui avaient déposé des projets, puis
actuellement on a 11 projets qui sont financés en lien justement avec la
problématique dont parle mon collègue le député de Marquette.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Marquette.
M. Ciccone :Oui. Juste avant de changer de point, là, juste préciser,
là, ça commence par de la cyberintimidation parce qu'on n'est pas capables de
sortir, on se challenge, on s'envoie des propos haineux et, quand on ouvre les
valves et on déconfine, là, on règle nos comptes sur la rue. Ça fait qu'alors
les deux vont ensemble. Les deux vont ensemble. Ce n'est pas un versus l'autre,
là. Il y a eu cette montée d'adrénaline là quand on est à la maison, puis ça
s'est retrouvé par la suite dans la rue.
Je veux vous amener à l'annexe A, les
réponses aux questions qu'on a eues. Quand on regarde le tableau, là, «Synthèse
des mesures qui composent le plan d'action concerté», vous l'avez, je vais
prendre mon <temps, face à...
M. Ciccone :
...mon >temps, face à… vis-à-vis l'annexe A
que nous avons reçue, là, dans... réponses... questions, réponses, il y a un
écart de 165 000 $... 165 100 $ à la mesure
centrale 1, qui est celle d'adopter une stratégie de communication
numérique dans le but de regrouper au même endroit de l'information sur
l'intimidation et la cyberintimidation. Juste m'expliquer pourquoi cette...
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Et effectivement il y a eu une économie. L'économie vient du fait
que, lors de l'implantation de la stratégie, ils ont pu utiliser une ressource
qui était existante, donc qui a permis justement de sauver… au lieu de rebâtir
complètement, de sauver… et de faire cette économie-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Cette économie là, parce qu'on a regardé… le
165 000 $, il est allé où? L'avez-vous remis à quelque part, peut-être
dans la cyberintimidation? Tu sais, je veux dire, je comprends qu'on a une
économie, mais cet argent-là, est-ce qu'il reste dans le plan d'action?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
M. Ciccone :Parce que c'est budgété, là.
Mme Lachance : Oui. Si vous
vous permettez, Mme la Présidente, je vais demander un peu de soutien pour
cette réponse.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
À qui vous allez le demander, le soutien, Mme la députée de Bellechasse?
Des voix : …
La Présidente (Mme D'Amours) : Pardon?
Mme Lachance : À Mme la
sous-ministre adjointe.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Donc, j'ai besoin du consentement pour que la sous-ministre... M. le ministre,
vous avez... vous consentez à ce que la sous-ministre adjointe... Parfait. Donc,
à vous la parole. Veuillez vous présenter, Mme la sous-ministre, s'il vous
plaît.
Mme Merizzi (Isabelle) : Alors,
Isabelle Merizzi, sous-ministre adjointe aux politiques et programmes au
ministère de la Famille.
Alors, effectivement, on parle d'une
économie. Dans cette stratégie-là, il y a une communauté de pratique qui doit
être établie. Il y a également, sur le site Web, des meilleures pratiques qui
doivent être recensées avec des intervenants qui pourront aller chercher
effectivement les meilleures pratiques en intimidation et en cyberintimidation.
Et on devait penser, au départ, devoir créer cet espace virtuel là. Alors, il
existe sur quebec.ca. Alors, c'est une économie, tout simplement. Alors, on
fait exactement la même chose, mais avec des sommes en moins. Alors, ce n'est
pas qu'on n'a pas activé en temps les choses. Naturellement, ces sommes-là vont
être périmées pour 2021‑2022. Les économies des années futures pourraient être
réutilisées, par contre, mais, pour 2021‑2022, c'est des sommes qui vont être
périmées.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
Mme Lachance : Donc, alors,
on a pris cet argent-là, puis on l'a retiré, puis on l'a mis ailleurs, là. On
ne l'a pas gardé dans le plan d'action. C'est ce que je comprends?
Mme Merizzi (Isabelle) : On
va périmer à ce moment-là. Pour les années prochaines, par contre, on est
capables de voir venir et de réallouer pour éviter ce genre de situation là.
Mais il n'y a pas moins d'activités qui vont être réalisées. On ne fait pas
moins. C'est juste que ça a coûté moins cher.
M. Ciccone :Oui, mais j'imagine que... Je sais que vous avez des bons
comptables, là, mais, s'il y a des endroits où vous faites une économie, bien,
il y a-tu d'autres endroits où que ça a coûté plus cher et que vous ne pensiez
pas que c'était... Ça fait que vous avez tous des bons comptables?
Mme Merizzi (Isabelle) : …effectivement…
Bien, jusqu'à date, ça va très bien, effectivement, parce que, quand on regarde
pour toutes les mesures du ministère de la Famille, effectivement, soit qu'on
est arrivés sur les cibles, donc les montants investis ont été ceux qui étaient
envisagés au départ, ou il y a eu des économies. Alors, il n'y a pas eu de
surplus pour les six mesures, là, du ministère de la Famille.
M. Ciccone :Et est-ce...
La Présidente (Mme D'Amours) : 30
secondes, M. le député de Marquette.
M. Ciccone :30 secondes?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Ciccone :Bon, bien, écoutez, je vais vous les laisser, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
c'est gentil.
M. Ciccone :
Je vais revenir un peu plus tard parce que j'ai d'autres questions, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
vous les remet plus tard.
M. Ciccone :Merci. O.K.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole à la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. Contente de vous retrouver. Il y a toujours une belle ambiance pour
ce bloc de crédits. Donc, ça me fait plaisir d'être ici ce matin.
Je veux vous poser une question, la première,
sur la deuxième mesure centrale, celle qui consiste à réaliser un portrait
statistique global. J'aimerais savoir où on en est avec ce portrait
statistique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Concernant la deuxième mesure qui est effectivement une mesure
centrale, c'était, on s'en souviendra, innovateur parce qu'on faisait, pour la
première fois, un portrait statistique global pour, justement, avoir un portrait
juste, l'heure juste sur ce qu'est l'intimidation. Je me permettrais un peu de
les répéter, les objectifs de cette mesure-là, pour les gens qui nous écoutent,
parce que c'est une mesure qui me tient très, très à cœur, et on a travaillé
très fort.
Donc, on parle de connaître, de
reconnaître la répartition du nombre de victimes d'intimidation, de connaître
aussi les principaux contextes dans lesquels est vécue l'intimidation et de
connaître les moyens utilisés par les personnes victimes pour éviter des situations
d'intimidation. En fait, c'est un portrait global de l'intimidation.
• (11 h 20) •
On a… Dès mars 2021, il y a eu une entente
de signée pour justement établir le portrait <statistique...
Mme Lachance :
...le
portrait >statistique de cette intimidation-là. Il y a eu des travaux
préparatoires qui ont été faits, de la recherche documentaire. Il y a eu
beaucoup de recherche pour voir aussi ce qui s'était fait dans le passé, parce
que, quand on fait un portrait statistique, évidemment, puis qu'on regarde les
données, il faut voir aussi ce qui avait été fait, et actuellement la dernière
chose qui a été faite, c'est le prétest, le prétest du questionnaire. Il y a eu
l'élaboration du questionnaire. Un prétest du questionnaire a été réalisé en novembre
2021. On a… En prévision, si je peux me permettre, le bilan devrait être
attendu en 2022. Donc, d'ici 2022, nous sommes dans la période où, suite au
questionnaire prétest, il y aura peut-être des ajustements pour justement aller
faire la collecte des données.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, si je
comprends bien, il y a eu des actions à réaliser, mais le portrait statistique
global n'est pas livré et il doit être livré avant la fin de l'année 2022.
C'est bien ça?
Mme Lachance : Non, ce
n'est pas tout à fait ça, Mme la Présidente, si vous permettez, il va y avoir
un bilan de collecte, mais le rapport final est attendu pour 2023, décembre
2023, avec l'analyse des données recueillies.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Je me
permets de nommer que je trouve ça tard, quand même, dans la mesure où, bon, le
plan d'action va jusqu'en 2025. C'est bien ça? C'est une mesure qui est une
mesure-phare. Elle est très importante. Là, vous venez d'expliquer pourquoi.
C'est une mesure qui doit être la base, qui doit guider les autres actions.
Donc, moi, de savoir que ça va aller en 2023 pour avoir le rapport final, je
trouve ça tard. Est-ce que ça correspond à ce que vous anticipiez au départ ou
c'est du retard qui a été accumulé?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. Bien, la mesure en tant que telle, c'est de réaliser le
portrait statistique. Donc, l'ensemble de la mesure est de réaliser le portrait
statistique. Et évidemment ce n'est pas une mince tâche, surtout que ça n'a
jamais été fait et qu'on doit reprendre depuis le début. Puis, je tiens à le
souligner, on a, depuis... Puis c'est la première fois aussi qu'on arrive à...
On a une entente avec les groupes autochtones pour, justement, qu'ils fassent
partie aussi de cette quête-là. Donc, ça, c'est une première. Puis on vise très
large au niveau de la recension des données. C'est un travail qui est ardu, qui
est très spécifique, et, actuellement, bien, c'est le temps que ça prend.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, on
peut penser que ce portrait-là, finalement, va plus servir à guider les actions
du prochain plan d'action, parce que, rendu en 2023, beaucoup des actions de ce
plan d'action là devraient être déjà en cours d'avancement, là. Elles ne seront
pas réorientées avec le portrait statistique. Ça va être comme plus pour le
prochain plan d'action, finalement, le moment où on va se servir de ces
nouvelles données là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. Oui, effectivement, ce sera pour le prochain plan puisqu'on
aura les rapports statistiques et la transmission des données, du fichier des
données qui se fera en mars 2024. Donc, techniquement, ce sera pour le prochain
plan. Et, je tiens aussi peut-être à le préciser, on a un travail colossal qui
se fait derrière ça avec beaucoup de discussions avec plusieurs groupes. Et
évidemment on veut vraiment, pour la première fois, établir un portrait global
de ce qu'est l'intimidation au Québec. Si on veut être bons puis si on veut
être en mesure de voir les effets de nos plans d'action, il faut être en mesure
d'avoir l'heure juste. Et, je le rappelle, c'est la première fois qu'il y a des
discussions avec les groupes autochtones pour en arriver justement à peut-être
s'entendre pour qu'ils fassent partie de cette... de cette étude-là. Ce n'est
pas rien, là. Ça veut dire qu'on voit très grand dans ce point-là, dans cette
mesure-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Parfait.
Bien, j'ai bien noté l'échéancier. J'ai l'impression qu'on continue à avancer
un peu à tâtons, quand même, d'ici là, parce qu'on va en avoir besoin, de ce
portrait-là pour guider nos actions. Je veux poser une question maintenant sur
la mesure 13 de la deuxième orientation, sur la polarisation des discours,
«comprendre et prévenir la polarisation des discours». Il était question de
faire un portrait de cette situation-là. Donc, je voudrais savoir où on en est
avec ce portrait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. Comme je le disais tout à l'heure, au mois de mai, à la fin
du mois de mai, il y a une reddition de comptes avec le ministère de l'Éducation.
Et honnêtement la mesure 13, qui est «comprendre et prévenir la polarisation
des discours pouvant mener à des conflits et des violences», on va être en
mesure de s'asseoir avec le ministère de l'Éducation à ce moment-là et de voir
le portrait de l'année qui s'est écoulée.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de <Sherbrooke…
La Présidente (Mme D'Amours) :
...Mme
la députée de >Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce que
l'argent a été dépensé jusqu'à maintenant?
Mme Lachance : Oui. Nous
sommes à jour au niveau des sommes. Puis, si on revient à cette mesure-là, la
mesure 13, c'était un montant de 50 000 $ en nouveaux crédits.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Donc, il va
falloir attendre au mois de mai. Ça, c'est parce que le ministère de
l'Éducation ne vous a pas encore rendu des comptes sur ce qu'il a fait avec ça,
parce que, techniquement, c'est le ministère de la Famille qui est quand même
responsable du suivi de toutes les mesures.
Mme Lachance : …on avait
vraiment... puis on en a discuté. On a eu une discussion tous ensemble sur ce
sujet-là. On avait planifié une reddition de comptes annuelle, et c'est cette
reddition de comptes là, ce bilan-là qui a lieu au mois de mai. Donc, le bilan
annuel a lieu au mois de mai, et c'est ainsi que ça avait été prévu. On s'était
donné vraiment, quand même, des outils, celui de pouvoir voir une fois par
année l'avancement de l'ensemble des mesures.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke, pour 1 min 30 s.
Mme Labrie : Donc, juste
pour clarifier, le bilan que vous allez faire en mai, donc, avec tous les
ministères concernés, j'imagine, pas juste le ministère de l'Éducation, ça,
c'est le bilan qu'eux autres vont vous faire, leur bilan à vous, comme
ministère de la Famille, qui êtes porteur du suivi. Et quand est-ce qu'il va
être rendu public, ce bilan-là que vous allez récolter auprès de vos collègues
des autres ministères?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. Je veux juste préciser, parce que c'est important, actuellement,
ce qu'on fait une fois par année, c'est l'évaluation, justement, de l'évolution
de la mesure, de chacune des mesures avec l'ensemble des ministères, et
évidemment celle du ministère de la Famille, auquel on est très à jour, et, par
la suite, au bout de trois ans, il y aura un bilan global. Dans le fond, ces
outils-là ont été mis en place pour justement être en mesure d'apprécier, un
groupe à l'interne, de pouvoir voir comment évoluent les mesures.
La Présidente (Mme D'Amours) : 24 secondes.
Mme Labrie : Donc, dans
trois ans, c'est la fin du plan d'action. Donc, ça veut dire qu'il n'y aura pas
à aucun moment une reddition de comptes publique d'où on en est dans le plan
d'action avant que le plan d'action soit terminé. C'est ce que je comprends?
Mme Lachance : Merci. Oui,
effectivement, c'est exactement ça, le plan d'action… Quand il va être terminé,
on va être en mesure d'évaluer le plan d'action.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole à l'opposition officielle, au député de
Marquette, pour une durée de 20 min 23 s.
M. Ciccone :Merci, Mme la Présidente. Juste pour clore le dossier, là,
des calculs et des différences, juste m'assurer, là, que... parce qu'on l'a vu
à quelques endroits, il y a un élément en particulier, là, c'est concernant
l'orientation 1, on parle de photos intimes, là, non consensuelles, des
sextos, à l'annexe A. On parle ici d'un budget de 1 407 500 $,
puis c'est 92 050 $... c'est 1,5, pardon, qui était prévu, là, c'est
1 407 500 $ prévus. Ça fait qu'il y a une différence d'à peu près
92 000 $, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
M. le ministre... Oui, allez-y.
M. Ciccone :Bien, juste... parce que je comprends tantôt l'explication
avec le site Web, puis ça a coûté moins cher, là, mais ça, c'est… Pourquoi il y
a une différence de...
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. Est-ce que vous me permettriez de suspendre quelques
instants? Non? Pas du tout?
La Présidente (Mme D'Amours) : Pas
du tout. Allez-y.
Mme Lachance : Bien, monsieur...
je vais demander à mon collègue de Marquette de me préciser… parce que, là, je
me demande exactement d'où il me parle… de quelle mesure et quel montant…
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Bien, je vais vous la lire, là, c'est l'orientation 1…
Mme Lachance : L'orientation 1,
O.K.
M. Ciccone :
…celle qui vise à intensifier les actions pour réduire la cyberintimidation. On
constate que ce ne sont pas la totalité des sommes allouées qui seront utilisées.
On parlait de 1,5 million, mais le montant de cette année, c'est 1,4. Le
total est inférieur de 92 000 $, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
• (11 h 30) •
Mme Lachance : Si vous
permettez, Mme la Présidente, je vais demander à Mme Merizzi de répondre à
M. le député de <Marquette...
>
11 h 30 (version révisée)
<
Mme Lachance : …
Mme
la Présidente, je vais demander à Mme Merizzi de répondre à M. le député
de >Marquette.
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Mme la sous-ministre.
Mme Merizzi (Isabelle) : Oui.
Alors, une mesure qui est menée par le ministère de la Sécurité publique, on
aura, bien sûr, toute la reddition de comptes sur les sommes. Par contre, ils
travaillaient effectivement sur les sextos, qui sont un fléau, là. Alors, c'est
clair qu'ils ont avancé, on a des premiers chiffres préliminaires, nous, sur
les avancées. Est-ce que ça a coûté moins cher? On le saura en mai, mais cette
mesure-là est déjà entamée, donc il n'y a pas question, encore là, de retard
important. En mai, on aura le transfert de toute l'information, mais, déjà, on
sait que les corps policiers ont travaillé très fort sur ces éléments-là et qu'il
y a des intervenants qui ont été également formés et des étudiants.
Donc, probablement qu'on est dans quelque
chose de très similaire à ce que je vous décrivais au ministère de la Famille,
mais de là à vous le décrire précisément, considérant que ça vient du ministère
de la Sécurité publique, on va attendre en mai d'avoir les résultats.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Ce que je constate, c'est que, là, tu sais, il y a des
ministères qui vont… qui vont contribuer. Puis là vous me dites que vous allez le
savoir au mois de mai, mais comment est-ce qu'on peut savoir déjà que le
ministère de la Santé et Services sociaux a donné 200 000 $, alors qu'il
était supposé de donner 275 000 $? Pourquoi qu'on le sait là, là,
puis vous dites : Bien, on va évaluer ça au mois de mai?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la sous-ministre.
Mme Merizzi (Isabelle) : En
fait, effectivement, là, on va avoir tout le détail au mois de mai. C'est des
crédits de transfert, pour la plupart, dans ce cas-là. On sera capable de
définir tout ce qui a été dans le budgété et dans le réel. Alors, c'est toute
la question du budget et du réel. Alors, c'est ça qu'en mai on va savoir, à
savoir est-ce que tout a été transféré, est-ce qu'ils ont pu utiliser les
sommes et, si oui, quelle avancée ils ont faite.
Alors, le sentiment que nous avons assez
justement présentement, c'est qu'ils ont avancé, qu'on est probablement dans
des économies, mais pas du retard. Alors... Mais là je vous l'avance en
hypothèse fortement plausible, on aura la confirmation de tout ça en mai.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Je comprends qu'il y a l'aspect budgété puis il y a l'aspect
aussi des frais réels, là, mais ce serait le fun que toutes les sommes soient
dépensées, là, vraiment à bon escient. C'est mon petit commentaire.
Là, M. le ministre, je veux m'adresser à
vous, si vous me... Est-ce que je peux m'adresser cordialement...
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
vous adressez à la présidence, mais...
M. Ciccone :Oui, O.K. C'est très cordial, vous savez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
M. Ciccone :Parce que je veux vraiment m'adresser au ministre, parce
que… pas parce que je n'aime pas la députée de Bellechasse, et sa collègue, et
les autres, mais c'est parce que c'est un dossier qui m'a beaucoup, beaucoup interpelé
puis c'est un dossier où j'ai été interpelé aussi beaucoup par le monde du
hockey, par le monde du... des médias également. Puis ça s'est passé dans la
région, justement, où le ministre est responsable, dans l'Outaouais.
Vous n'êtes pas sans savoir la situation
qui s'est passée avec... puis je ne nommerai pas d'équipe, là, puis je ne
nommerai pas de nom, mais une situation où il y a eu du racisme, où il y a eu
de l'intimidation également, où il y a eu des gestes déplorables, que ce soit
dans l'équipe civile ou dans le sport-études. Parce que les petits gars vont…
ils ont plusieurs entraîneurs, ils ont plusieurs endroits où s'entraîner, ils
ont plusieurs programmes, que ce soit... Puis je ne pointe pas l'aspect civil,
puis je ne pointe pas l'aspect scolaire, c'est juste que la réalité, c'est que
ça s'est passé. Ce sont des... pour moi, que ce soient des propos, que ce soient
des gestes, c'était d'une haine, c'était d'une violence. Maintenant, à qui la
responsabilité? Ça, on laissera la… Hockey Québec faire son enquête là-dessus,
puis il arrivera avec les décisions qui s'imposent.
Cependant, vous, comme ministre
responsable de la région et, en plus, ministre responsable de la Lutte contre l'intimidation,
avez-vous été interpelé par ça? Avez-vous agi de façon concrète? Avez-vous
parlé à quelqu'un? Est-ce qu'on vous a appelé? Est-ce qu'on vous a demandé de l'aide?
Est-ce que vous vous êtes interposé?
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est une
excellente question, parce que, bien sûr, effectivement, ça s'est produit, tout
ça, dans ma région. Puis je dirais que ma première réaction, ça a été celle d'un
père de famille quand j'ai vu ça, puis je me suis dit, évidemment : Ça n'a
aucun bon sens. Puis, de toute façon, je pense qu'on est tous d'accord
là-dessus, surtout dans un contexte sportif. Mes enfants commencent à faire du
sport, et je me dis : Ce n'est pas un environnement... Bon, on ne connaît
pas tous les dessous de l'histoire, évidemment, donc c'est sûr qu'on doit
toujours être prudent, au minimum, là, mais il reste que, quand on regarde ce
qui s'est passé ou ce qui est allégué, c'est très, très préoccupant, puis on se
dit tous qu'on n'aimerait pas que nos enfants, évidemment, fassent du sport,
pratiquent leur sport dans un contexte qui pourrait être un contexte comme
celui-là. Donc, oui, j'ai été interpelé personnellement par ça, je parle... mes
sentiments ont été interpelés par cette situation-là.
Maintenant, c'est sûr que, comme ministre <responsable...
M. Lacombe :
...été
interpelés par cette
situation-là.
Maintenant, c'est sûr que comme
ministre
>responsable de la Lutte contre l'intimidation, quand on voit ça, on se
demande : Bon, est-ce qu'on a déjà des mesures en place qui vont nous
aider à régler ce type de problème là? On ne peut pas, évidemment, prétendre
qu'on va régler tous les problèmes. Les jeunes sont jeunes. Les jeunes sont là
pour apprendre. Je pense que le député de Marquette sera d'accord, je ne veux
pas lui mettre de mots dans la bouche, là, mais je pense qu'il sera d'accord
avec moi qu'il va continuer d'y avoir des situations regrettables, mais il faut
partir de ces situations-là pour faire de l'éducation. Il faut partir de ces
situations-là pour faire de la sensibilisation. Et, moi, c'est ça qui est
important, c'est ça qui est important, à mon sens.
Donc, je fais un pas de recul parce que je
vous disais, quand une situation comme celle-là arrive, comme ministre
responsable de la Lutte contre l'intimidation, je me demande : Est-ce
qu'on a des mesures qui sont en place actuellement qui vont nous permettre de
faire de l'éducation, de la prévention, comme je le disais? Puis la réponse,
c'est oui. Je pense à la mesure 14, je pense à la mesure 15, je pense
à la mesure 16 aussi, qui vont nous permettre, oui, à moyen, à plus long
terme d'agir sur ce qui cause ces situations-là.
Et, dans l'immédiat, bien, évidemment, il
ne faut pas non plus se dire : Bien là, à l'avenir, on fera de la
sensibilisation, puis ce sera réglé, ou, en tout cas, on aura agi d'ici
quelques années, le temps que tout ça prenne… prenne vie sur le terrain. Il ne
faut pas non plus, donc, rester assis les bras croisés. Donc, dans l'immédiat,
évidemment que j'ai posé des questions, puis, clairement, on m'a dit qu'il y
aurait une enquête qui serait effectuée de la part de Hockey Québec. Et moi, je
me suis… je me suis réjoui de ça, évidemment.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Merci beaucoup. S'il y a un endroit... puis, c'est sûr,
quand on met des mesures en place, puis des mesures importantes parce que ça
vient toucher directement la vie des gens, puis ça, je n'ai pas besoin de l'expliquer,
mais on n'a pas le droit, puis on ne peut pas, on n'a pas le luxe d'être
patient. On dit : Éventuellement, ça va fonctionner, c'est un plan cinq
ans, ça va... On ne peut pas, parce que ces gestes-là, puis on l'a vu dans le
passé, là, que ce soient des sextos, que ce soit n'importe quoi, ça peut être
le dernier sexto que tu vas recevoir, ça peut être le dernier commentaire que
tu vas recevoir puis tu vas décider de passer à l'acte. Ça fait qu'on ne peut
pas se permettre d'être patient dans des situations comme ça.
Puis aussi on voit le phénomène, M. le
ministre, avec ce qu'on a vu avec la pandémie, les jeunes ont... beaucoup de
jeunes ont décroché du sport, là, à cause de la pandémie, parce que ça n'a pas
été évident, ça n'a pas été facile. Pour plusieurs, on a enlevé ce qu'ils
aimaient le plus au monde. Il y a des jeunes qui ont décroché du réseau
scolaire également parce que c'est ça qui les gardait à l'école, des problèmes
de santé mentale, dépendance, et j'en passe.
Alors, il faut… il ne faut pas que
l'intimidation soit… on rajoute un élément de plus pour que les jeunes arrêtent
de faire du sport non plus. Ça, pour moi, c'est... on ne peut pas faire ça.
Puis je vous envoie là-dessus avec ma question. Vous êtes le ministre en titre
de la Lutte contre l'intimidation, mais c'est large en maudit, là, vous touchez
à tous les ministères, là, tu sais, je veux dire… bien, tu sais, je veux dire,
que ce soit l'Éducation, le Travail.
M. Lacombe : Je ne touche pas
à Forêts, Faune et Parcs.
M. Ciccone :Je comprends que les orignaux, on va les laisser régler
leurs affaires, là, mais... Non, mais, en réalité, c'est que… En réalité, est-ce
que vous ressentez qu'il y a un protectionnisme en voulant dire : Non,
non, regarde, là, je vais m'occuper de mon secteur? O.K., je comprends que tel
titre, là, puis ça, c'est en tout respect, là, mais au ministère du Travail :
Non, non, on a un plan, ça fait longtemps, il était là avant que vous arriviez,
M. le ministre. Comprenez-vous que, des fois, il y a ce protectionnisme-là qui
est présent, même que ce soit dans le sport? Tu sais, le sport, on dit : Là,
écoute, là, ça fait 50 ans qu'on fonctionne comme ça, ça va bien, on
avance, merci beaucoup, M. le ministre, là, mais... Le sentez-vous, ça? Parce que
moi, j'ai l'impression, des fois, là, que vous voudriez peut-être en faire plus
puis vous dites : Ah! tu sais… Parce que vous pouvez quand même mettre
votre poing sur la table, vous êtes le ministre en titre, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre.
• (11 h 40) •
M. Lacombe : Mais, ceci dit,
je ne suis pas sûr que mettre son poing sur la table comme ça, dans ce
contexte... Non, mais je fais une blague, je fais une blague, c'est une figure
de style, bien sûr. Non, je fais une blague, mais c'est une question qui est superintéressante,
mais, bon, ce n'est pas le forum pour faire ça ici, mais ça témoigne
effectivement d'un défi qu'on a de travailler avec tous les ministères qui sont
impliqués. Dans ce cas-ci, on parle de la Lutte contre l'intimidation, mais je
pourrais parler de mon collègue qui est, par exemple, responsable des Affaires
autochtones, qui nécessite de travailler avec tous les ministères. Je pourrais
parler de mon rôle de ministre responsable de la région de l'Outaouais aussi,
où est-ce que c'est un peu la même chose, on doit se tourner vers tous les
ministères pour être capable d'accomplir notre responsabilité. Donc, je le fais
à tous les jours aussi pour ma région, l'Outaouais. Donc, je le fais aussi avec
Stéphanie, c'est un dossier dans lequel Stéphanie a une complète <autonomie...
M. Lacombe :
...je
le fais aussi avec Stéphanie, c'est un dossier dans lequel Stéphanie a une
complète >autonomie pour être capable de le défendre.
Donc, oui, je sens, non pas un certain
protectionnisme, je vais être complètement transparent, parce que je pense que
c'est une bonne nouvelle, en fait, mais je sens que chacun des ministères,
chacun des ministres veut faire le maximum pour son champ d'activité, pour son
champ de compétence. Donc, en éducation, c'est vrai. C'est vrai aussi, par
exemple, dans le sport, vous en parliez. Mais moi, je pense que c'est bien,
parce que ça fait que les gens n'attendent pas après nous, vont de l'avant,
mettent les mesures que ça prend sur la table, des mesures sur lesquelles on
s'est entendus dans le plan de lutte. Et, oui, ensuite, il y a un travail de
coordination qui se fait avec le comité interministériel.
Est-ce que c'est une mauvaise chose que
tout le monde ait envie, de son côté, de défoncer les portes? Moi, je ne pense
pas. Ça deviendrait un problème si tout le monde partait de son côté et que ça
résultait par ce que le député de Marquette vient de dire : Bien, merci
beaucoup pour vos idées, M. le ministre, mais nous, on run notre shop depuis
assez longtemps, on sait comment faire. Ça, ça n'arrive pas. Ça, ça n'arrive
pas, parce qu'on a tous le même objectif. Puis, si on veut aller plus loin, on
ira plus loin. Puis moi, je n'ai aucun, aucun problème à aller voir mes
collègues, à accompagner Stéphanie là-dedans pour dire que, dans certains cas,
il faudra appeler… aller plus loin, si c'est nécessaire. Tu sais, tantôt,
Stéphanie, vous avez eu un... la députée de Bellechasse, pardon, vous avez
eu... On est dans la familiarité.
Une voix : …
M. Lacombe : Tu sais, vous
avez eu un échange superintéressant, puis moi, je veux revenir là-dessus.
Est-ce qu'avec la pandémie il faut aller plus loin? Nos mesures sont vivantes.
On est au début de l'application de ce plan-là. Quoi qu'on en dise, on entame
2022, donc certaines de ces mesures-là sont en train de prendre vie, donc on va
les adapter. Mais, si on voit qu'il faut aller plus loin, avec le temps, bien,
on ira plus loin. Puis on ira voir la ministre déléguée aux Loisirs, à
l'Éducation, qui s'occupe des sports pour dire : Bien, il faudrait aller
plus loin. Puis on ira voir notre collègue le ministre de l'Éducation pour dire :
Il faut aller plus loin. On ira voir la ministre de la Sécurité publique pour
dire : Là, on pense qu'il faut aller plus loin dans la coordination avec
les policiers. Mais, pour l'instant, je pense que le plan de match qu'on s'est
donné ensemble dans le plan, il tient la route.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Je vais juste revenir un peu sur les incidents, là, tu
sais, on a parlé aussi des arbitres, des jeunes arbitres où il y a une pénurie
de main-d'oeuvre, c'est l'enfer, là. Puis c'était comme ça dans mon temps. Ça
fait qu'imaginez-vous comment ça fait longtemps, hein, M. le ministre. Puis là,
aujourd'hui, bien, on en perd. Puis là on voit des adultes s'attaquer à des
jeunes de 14, 15 ans qui ont une passion pour le sport et veulent devenir
des arbitres. Puis on voit que ces jeunes-là aussi quittent le milieu. Puis
c'est qui qui vient payer pour ça? Directement et indirectement, ce sont nos
jeunes qui compétitionnent, qui ont besoin de... Parce qu'il y a combien de
matchs cette année? Peut-être que vous ne le savez pas, M. le ministre, mais je
vais vous le dire, là, il y a eu un nombre incalculable de matchs annulés cette
année parce qu'on n'avait pas d'arbitre, on n'avait pas d'arbitre. C'est
impensable de voir des choses comme ça alors que ce sont des sports qui sont
fédérés.
Je sais qu'il ne faut pas rentrer
nécessairement dans les demeures, là, il ne faut pas aller dans les maisons, il
ne faut pas dire aux gens comment agir dans leur maison, mais croyez-vous qu'il
faudrait peut-être penser à en faire un peu plus avec les parents, sensibiliser
les parents? Parce qu'on fait… il y a beaucoup de mesures, il y a beaucoup de
mesures avec les jeunes, les entraîneurs dans des secteurs, dans des régions,
que ce soient des communautés, mais chez les parents… Parce que, souvent, là,
c'est plate à dire, là, mais ça part de la maison, ça part beaucoup, beaucoup,
beaucoup de la maison. Est-ce que vous pensez qu'on devrait peut-être aller un
peu plus loin avec les parents?
M. Lacombe : Bien,
encore une fois, je nous félicite, je vous inclus là-dedans, parce qu'on a
prévu ça dans le plan sur lequel on a travaillé conjointement. Tantôt, je
parlais de la mesure 14, de la mesure 15, de la mesure 16. Je
pense que ces mesures-là peuvent toutes s'appliquer, mais principalement la
mesure 15 où on dit textuellement qu'on va «diffuser auprès des jeunes,
des parents ainsi que des intervenants et intervenantes du milieu sportif, des
outils révisés, plus inclusifs pour promouvoir une pratique sportive saine et
sécuritaire».
Je pense que c'est une mesure, sans dire,
à la lumière de ce que vous nous amenez aujourd'hui, qu'on va la bonifier, je
pense qu'il faut la laisser... la laisser aller, mais peut-être la surveiller,
tu sais, dans le contexte. Si vous nous dites que, pour vous, c'est un enjeu,
je sais que vous êtes bien branché sur le milieu sportif, bien, on sera très
vigilant. Puis comme je le disais, s'il faut, à la fin, quand on fait le bilan,
dire : Bien, on doit aller plus loin, avec la députée de Bellechasse, on
le fera. Mais vous avez raison, là, que les parents ont un immense rôle à
jouer. Et je peux vous donner un exemple <personnel…
M. Lacombe :
...un immense rôle à jouer. Et je peux vous donner un exemple >personnel.
Parfois, c'est dans le quotidien. Vous savez, moi, je suis un amateur des Olympiques
de Gatineau, je suis un fier partisan de mon équipe régionale et, de plus en
plus, je vais voir des matchs avec mes fils. Et, dernièrement dans notre tout
nouvel amphithéâtre, qui est magnifique d'ailleurs, le Centre Slush Puppie, il
y avait un partisan qui était complètement déchaîné contre l'arbitre, et je
peux vous dire que mon petit garçon de cinq ans était très préoccupé, pour ne
pas dire craintif, devant les réactions de ce partisan-là qui n'était pas du
tout satisfait des décisions de l'arbitre. Et là je vous épargne les détails
qui sont... les termes qui ne sont pas parlementaires, mais, à ce moment-là, je
suis intervenu avec mon fils, comme parent, pour dire : Bien, tu vois, ça,
ce n'est pas acceptable, on ne peut pas faire ça, tu sais. Cette personne-là n'est
pas respectueuse. Et ça, je pense que, collectivement, on doit le faire. Je
pense qu'une mesure comme la mesure 15 va contribuer… va contribuer à ça.
Mais on l'a tellement souvent dit, on a tous un rôle à jouer, que ce soient les
témoins… dans ce cas-là, par exemple, moi, j'étais témoin, avec mes enfants ou
les personnes intimidées, les... on a tous un rôle à jouer. Donc, je suis tout
à fait d'accord avec ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Marquette.
M. Ciccone :Il me reste 1 min 30 s, hein?
La Présidente (Mme D'Amours) : Trois
minutes.
M. Ciccone :Ah! trois minutes, mon Dieu, ça va me donner le temps d'avoir
une belle… une bonne réponse puis un petit échange. Je ne peux pas vous laisser
sans vous parler de... puis je pense que ça avait été abordé par la députée de
Sherbrooke, puis elle l'avait bien fait à l'époque, sur la cyberintimidation
chez les élus, qui a été exacerbée beaucoup, beaucoup, beaucoup depuis la
pandémie. Je pense qu'on en avait parlé un petit peu la dernière fois encore, mais
c'est notre rôle d'en parler, c'est notre rôle de revenir là-dessus.
Mais je veux vous amener peut-être... L'année
passée, je vous ai amené sur un autre... un autre endroit qui touchait l'Assemblée
nationale, puis je me dois de le faire encore aujourd'hui, puis que ça soit n'importe
qui, là, que ça soit n'importe qui, là, souvent, on va écrire des choses qui ne
sont pas nécessairement de l'intimidation, mais qui vont créer un mouvement d'intimidation
et de haine, vous le savez, que ce soient des attaques personnelles, que ce soient
des… Twitter, que ce soit n'importe quoi, mais ça crée une chaîne de haine par
le public, par la suite, là, déjà que... Est-ce que vous êtes déjà intervenu?
Puis je vous ai posé la question l'année passée. Est-ce que vous êtes intervenu
à ce niveau-là, que ce soit au caucus, au Conseil des ministres, en disant :
Écoutez, là, on peut-tu, s'il vous plaît, là, vu que le temps… il y a beaucoup
d'anxiété, vu que c'est très... vu que c'est difficile présentement, les gens
sont fâchés, il y a beaucoup de haine sur les réseaux sociaux, est-ce que nous,
ici, en tant que petite collectivité, l'Assemblée nationale, là, on peut éviter
de créer des tsunamis de haine envers les élus, envers les chefs? Puis ça, ce n'est
pas juste les députés, là, c'est le staff politique également de tous les
partis.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le ministre, 1 min 10 s.
M. Lacombe : Je suis
tout à fait d'accord puis je vous dirais qu'à l'intérieur de notre caucus ce
message-là, il est non seulement porté par moi, mais aussi par notre premier
ministre qui affirme clairement que ce qu'on souhaite, c'est des débats qui soient
le plus sereins possible à l'Assemblée nationale, même si, comme au hockey, il
y a quelques mises en échec qui, à un moment donné, sont nécessaires. Mais je
vous dirais que moi, je suis extrêmement préoccupé par ce qui se passe sur les
médias sociaux, c'est sûr. Et ici je ne souhaite pas lancer le blâme ou montrer
des gens du doigt, certainement pas, mais ce que je veux dire, c'est qu'on a
tous... on a tous un rôle à jouer, et le gouvernement en a un, l'opposition en
a un, parce que je peux vous dire que, quand l'opposition critique parfois des
collègues du gouvernement, c'est son rôle, l'avalanche de commentaires qui
suit, j'en parlais justement avec ma collègue déléguée à l'Éducation, ministre
déléguée à l'Éducation, qui se fait… qui est régulièrement, par le biais d'échanges
que vous faites sur les médias sociaux ensemble, qui est régulièrement la cible
de propos misogynes, de propos violents, de propos très, très difficiles, et,
dans ces cas-là, je pense qu'on a tous, effectivement, le devoir d'intervenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Donc, le temps étant écoulé, nous sommes rendus au gouvernement, et je suis
prête à entendre un intervenant du gouvernement. Oui, Mme la députée, pour
10 min 54 s.
• (11 h 50) •
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. Donc, bien, j'aimerais saluer mes
collègues du gouvernement, le ministre, l'adjointe parlementaire et aussi les
députés des oppositions. Bonjour. Donc, moi, bien, je suis contente d'être ici
ce… je dirais ce matin, ce midi, parce que <l'intimidation...
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
...Donc, moi, bien, je suis contente d'être ici ce… je dirais, ce
matin, ce midi,
parce que >l'intimidation, bien, c'est un sujet
qui me touche beaucoup. On en a beaucoup parlé, moi et la députée de
Bellechasse. Je pense que tout le monde a été touché de près ou de loin, là,
par l'intimidation. Moi, je dois dire que j'ai été touchée de très près, là,
parce que mon fils a été intimidé dès le début du secondaire. Ça n'a pas été
facile après pour toute son adolescence. Ça a eu un impact important pendant
des années. Puis moi, je mets beaucoup d'espoir, là, dans votre plan d'action.
C'est extrêmement important de transposer le plan en actions concrètes puis de
faire beaucoup de sensibilisation, d'éducation puis de prévention pour être
certain que les victimes sachent où ils peuvent avoir de l'aide, c'est quoi,
leurs recours. Donc, c'est aussi important de mesurer l'efficacité du plan
après pour pouvoir mieux s'adapter.
Ma première question, ça touche la
mesure 18. Dans les crédits de dépenses, il y a 4 millions par année
sur cinq ans de prévus pour la mise en œuvre de suivi des engagements pris
relativement à la lutte contre l'intimidation. De ce montant, il y a
1,2 million qui sont reliés à la mesure 18 du Plan d'action concerté
pour prévenir et contrer l'intimidation et la cyberintimidation. La
mesure 18 prévoit la révision des modalités du programme de soutien
financier. J'aimerais savoir ce que ça veut dire, des modalités. On parle de
quoi exactement et pour répondre à quels besoins? Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Je remercie la collègue de Lotbinière-Frontenac, parce que c'est
vrai que, quand on est touché de près par l'intimidation, on a une vision qui
nous apparaît et qui est beaucoup plus précise de l'enjeu réel de
l'intimidation. Et justement, dans la mesure 18, qui est le programme de soutien
financier, c'est un programme de soutien financier, évidemment, qui amène les
organismes, dans le domaine qui touche l'intimidation, à déposer des projets.
Je veux le rappeler, lors de la mise en
œuvre ou, en fait, lors de la création de ce plan-là, il y a eu quand même des
consultations qui ont été faites avec un nombre de groupes... de très, très
nombreux groupes. Plusieurs groupes sont venus nous parler, et ils nous ont
soulevé, puis de toute nature, sont venus nous soulever leur expérience terrain.
Tout à l'heure, on parlait du plan dans sa vision globale, on a parlé des
ministères qui collaborent, qui sont autour de la table pour travailler avec
nous sur ce plan-là. En fait, on parle de l'Éducation, on a parlé du ministère…
en fait, comme mon collègue le ministre l'a dit, il y a peut-être que le MFFP
qui ne collabore pas, mais, d'un autre côté, on a peu parlé des organismes
communautaires puis des organismes qui sont en collaboration dans ce plan-là.
Et, lors des consultations des groupes qui ont eu lieu, plusieurs nous ont
manifesté certains enjeux d'abord en lien avec leur clientèle, mais aussi dans
l'organisation du travail. Vous savez, ils déposaient... ils travaillent très
fort pour déposer des projets dans un appel de projets pour obtenir le
financement et mettre en œuvre des actions concrètes pour lutter contre
l'intimidation. Et autrefois ou, en tout cas, dans un passé pas si lointain, le
programme de financement, entre autres choses, était sur une année. Une des
demandes qui a été faite puis qui a été faite de manière très répétée par
l'ensemble des groupes, c'était d'avoir un peu plus de flexibilité, de pouvoir,
entre autres, travailler sur plusieurs années lorsqu'ils déposent des projets.
Parce que, vous le savez, puis le collègue de Marquette l'a fait tout à l'heure…
l'a souligné tout à l'heure avec les arbitres au hockey, la rareté de
main-d'oeuvre, bien, c'est un enjeu qui nous touche tous, et ça touche aussi
nos organismes. Donc, dans cet esprit-là, plusieurs ont fait la demande pour
pouvoir avoir plus de souplesse, et c'est ce que le programme leur offre
maintenant.
Donc, la mesure 18, c'est le programme
de soutien financier Ensemble contre l'intimidation. Le nouveau cadre a été
revu pour justement permettre aux organismes de pouvoir déposer des projets sur
plus d'une année maintenant.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de <Lotbinière-Frontenac...
Mme Lachance :
...pouvoir
déposer des projets sur plus d'une année maintenant.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la députée de >Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. J'aimerais savoir, bien, dans ce
contexte-là, combien de projets ont été acceptés puis combien d'entre eux ont
demandé un support, là, bien, d'allonger plus que sur une année, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. C'est… total, tout, c'est 85 projets qui ont été reçus
pour la plupart des régions du Québec. Et projets retenus, projets recommandés,
c'est 26 projets qui ont été financés. Dans l'ensemble des projets qui ont
été financés, si vous me permettez, il y a encore des projets qui sont financés
sur 12 mois, d'autres sur 24 mois et plusieurs sur 36 mois pour
le total des actions. Puis ici je vous dirais, là, je vais faire un petit
décompte. On n'a pas un décompte, hein, précis?
Une voix : …
Mme Lachance : Oui? On l'a?
Ah! excellent, ça va m'éviter de compter les cases. Donc, il y a cinq projets
qui ont... Vous voyez, sur l'ensemble des 26 projets, il y a cinq projets
qui vont être réalisés sur une période de 12 mois, 16 projets seront
réalisés sur une période de 24 mois, et les cinq derniers projets seront
réalisés sur 36 mois. Donc, si on regarde dans le financement, ça donnait
50 000 $ de montants accordés pour… ou autour de pour la plupart des
projets qui étaient sur 12 mois et pouvant aller jusqu'à
150 000 $ pour les projets qui étaient financés sur une période de
36 mois.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Ma dernière question concerne la
mesure 2. Tout à l'heure, la collègue de Sherbrooke en a parlé. Dans le
fond, vous voulez réaliser un portrait statistique global. Puis l'objectif de
ça, qui est très ambitieux et, je pense aussi, très nécessaire, c'est de
connaître la répartition du nombre de victimes d'actes d'intimidation et de
cyberintimidation, et les clientèles les plus touchées, et aussi les contextes.
On indique aussi qu'on veut savoir… en savoir plus sur les moyens utilisés par
les personnes victimes pour éviter une situation d'intimidation et pour y
mettre fin. J'aimerais savoir où est-ce qu'on en est. Puis, tout à l'heure, on
a parlé d'un échéancier 2023. Donc, j'aimerais vous entendre un petit peu
plus là-dessus, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Bellechasse.
Mme Lachance : Merci,
Mme la Présidente. En fait, je voudrais ici préciser que la transmission du
fichier des données, ça va être en mars 2024. Mais, d'ici là, on va obtenir des
données préliminaires, en décembre 2023, sur l'étude. Et c'est un… c'est
un… la mesure 2, c'est de réaliser un portrait global. Ça n'existe pas, on
n'en avait pas du tout au Québec. Et c'est extrêmement important, parce que,
vous le savez, puis je pense que tous les collègues autour de la table l'ont
relaté au cours de cette période des crédits, c'est extrêmement important de
savoir où on en est pour pouvoir prendre des actions puis les évaluer et savoir
où on s'en va.
Et actuellement, bien, comme je le disais à
ma collègue la députée de Sherbrooke, le questionnaire prétest a été fait en
novembre 2021. Donc, avant cette période-là, il y a eu beaucoup de travail
de fond qui a été fait, celui de recenser ce qu'on avait, les études qu'on
avait, les études qui étaient disponibles en lien avec le sujet de
l'intimidation. On a évidemment... on le sait, on le voit, on va très large
parce que le portrait de l'intimidation est extrêmement diversifié. Que ce soient
les jeunes, que ce soit dans les sports, que ce soient les communautés,
effectivement, on en a partout. Donc, le plan de match est respecté, et on est
dans l'attente, justement, pour avoir la collecte de données actuellement, puis
les montants qui ont été alloués ont été alloués, puis tout va bien.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30 où elle entreprendra l'étude du
volet Protection des consommateurs des crédits budgétaires du portefeuille
Justice. Merci.
(Fin de la séance à 12 heures)