(Seize
heures deux minutes)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Votre attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens
ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi
modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin
d'améliorer l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs à
l'enfance et de compléter son développement.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Blais (Abitibi-Ouest) est remplacée
par Mme Boutin (Jean-Talon); M. Lévesque (Chapleau), par
Mme Jeannotte (Labelle); M. Poulin (Beauce-Sud), par M. Lefebvre
(Arthabaska); et M. Bérubé (Matane-Matapédia), par Mme Hivon
(Joliette).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Avant de débuter, je vous rappelle qu'il avait été
convenu de suspendre l'étude de l'amendement
visant à introduire l'article 32.1 ainsi que l'étude de l'article 35
et d'un amendement à cet article.
Lors de la dernière
séance sur ce projet de loi, nous en étions à l'étude de l'article 38 du
projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet article? Mme la
députée.
Mme
Maccarone : Oui. Merci, Mme la Présidente. Contente de vous revoir
après notre pause et surtout de voir les visages des collègues. Ça fait une
différence. Lors de... la dernière fois qu'on a été convoqués pour étudier le
projet de loi n° 1, j'avais posé la question au ministre en ce qui
concerne pourquoi le 500 places, d'où vient ce chiffre, puis je ne me souviens
pas si le ministre avait répondu. Je sais qu'il y avait une logique en ce qui
concerne : on ne veut pas avoir une chaîne de garderies qui s'établisse.
Mais est-ce qu'il y a aussi une limite en ce qui concerne aussi, comme, par
exemple, dans les CPE? Ça fait que... Est-ce qu'il y a des chiffres qui
s'appliquent un peu partout? Mais le 500, ça s'applique comment? Pourquoi 500
au lieu de 300?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Moi aussi, je suis tellement content de
pouvoir travailler sans masque. Mon Dieu! que ça fera du bien, être
assis comme ça avec vous pour débattre du projet de loi.
Pour répondre à la
question, donc, la logique derrière cette proposition, cette décision-là, c'est
de dire qu'on souhaite que les garderies privées aient un maximum de cinq
installations, et, puisqu'on accordera maintenant la possibilité à ces
installations d'avoir une centaine de places, donc 100 places, ça nous
amène à 500. C'est la raison pour laquelle on a arrêté le choix sur ce
nombre-là.
Mme Maccarone : La question, c'est : Pourquoi cinq? Pourquoi cinq? Pourquoi pas
six? Pourquoi pas quatre? Pourquoi cinq? Ça vient d'où, ce chiffre?
M. Lacombe :
Bien, je pense qu'il y a toujours des choix qui doivent être faits. Par contre,
dans le passé, c'est déjà quelque chose qui
existait, donc il n'y a pas de changement à ce niveau-là. Par contre,
évidemment, on augmente le niveau... le nombre de places qui vont pouvoir être
permises par installations. Je sens qu'on pourra peut-être avoir aussi
cette discussion-là lorsqu'on parlera des amendes qu'on propose. Il y a
toujours, évidemment, une part d'arbitraire lorsqu'on choisit un nombre sur
lequel on s'arrête.
Mme
Maccarone : ...contre le 500, c'est plus une question de comprendre la
logique de pourquoi 500 places et non,
comme par exemple, 600 places, et non 400 places. C'est ça que je
voulais mieux saisir, le choix, entre autres. Je comprends le principe
de pourquoi. Mais pourquoi ce chiffre-là?
M. Lacombe :
Bien, comme je disais, c'est lié aux cinq installations. Avec 100 places
par installations, on arrive donc maintenant à 500.
Mme
Maccarone : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Merci, Mme la Présidente. Dans le texte qui est proposé, il
est mentionné explicitement que c'est pour les services de garde qui sont
subventionnés. Donc, je me pose la question : La limite, pour les places
non subventionnées, elle est où puis elle va être à combien? Est-ce que ce
serait possible d'avoir des permis pour 5 000 places non
subventionnées, à travers le Québec, dans différentes garderies? Parce que là,
ici, de la façon dont c'est précisé, c'est juste les services de garde
subventionnés qui ont cette limite-là.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui, Mme la Présidente. Bien, c'est effectivement le cas. Donc, il n'y a pas de
limites qui sont imposées aux garderies non subventionnées. Il faut comprendre
que c'est un modèle d'affaires, évidemment, qui est beaucoup moins intéressant,
où la possibilité de se retrouver avec des chaînes de garderies est aussi
beaucoup, beaucoup moins présente, c'est beaucoup moins un enjeu. Et, de toute
façon, étant donné qu'on vise à avoir un réseau, à terme, qui sera 100 %
subventionné, ce ne sera évidemment plus un enjeu de toute façon.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Est-ce
que c'est possible quand même de modifier l'article, à ce moment-là? Parce que
je comprends que le ministre n'a pas l'impression que c'est un enjeu, en ce
moment, il a l'impression que le nombre de garderies subventionnées ne va pas
augmenter. Bien, on a vu que, dans le passé, c'est arrivé, que ça augmente.
Donc moi, je pense qu'on devrait se prémunir contre ça puis je proposerais
peut-être, tout simplement, de voir l'ouverture du ministre à rayer la fin de
l'article. Je pourrais déposer un amendement pour ça, pour que la limite de
500 places concerne toutes les garderies, qu'elles soient subventionnées
ou non.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
ce n'est pas un élément sur lequel on souhaite légiférer pour... j'allais dire
«pour l'instant», mais, en fait, c'est qu'à l'avenir en plus de ça, ce ne sera
pas utile non plus. Donc, ça n'a jamais posé problème, ça ne pose pas problème,
actuellement, ce n'est pas quelque chose qui nous a été soulevé, et, dans le
futur, à l'avenir, ce ne sera définitivement plus non plus un problème. Donc,
on contrôle, lorsque c'est subventionné, qu'il y a une subvention qui est
donnée par l'État. Mais sinon, ce n'est pas un problème qui existe
actuellement.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Labrie : Bien,
je ne comprends pas, en fait, pourquoi on prend une mesure pour éviter qu'il y
ait des chaînes de garderies subventionnées, mais qu'on ne prend pas la mesure
pour éviter les chaînes de garderies non subventionnées. Parce qu'en fait, moi,
c'est celles-là qui m'inquiètent le plus, là, entre les deux. S'il fallait
éviter les chaînes de garderies, moi, je préfère éviter les chaînes de
garderies privées qui ne sont pas subventionnées que celles qui le sont, parce
que leurs niveaux de qualité ne sont pas les mêmes, là, notamment, c'est assez
bien documenté.
Donc, je ne comprends
pas, en fait, pourquoi le ministre considère que c'est important de légiférer
pour qu'au niveau des garderies subventionnées il y ait un maximum de
500 places. Puis je partage ça, là, je suis d'accord qu'on le fasse, mais
je ne comprends pas pourquoi, à ce moment-là, on ne veut pas le faire pour les
garderies privées non subventionnées.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bien,
vous savez, quand on fait un projet de loi, évidemment, on regarde quels sont
les problèmes, quels sont les enjeux, quels sont les objectifs que nous, on se
donne pour modifier certaines choses. Ce n'est pas quelque chose qui nous a été
soulevé par des partenaires, ce n'est pas quelque chose de quoi s'inquiètent
les partenaires, même les CPE, par exemple. Ce n'est pas quelque chose qui pose
non plus problème, ce n'est pas un élément qui nous a été signalé à l'interne.
Il n'y a pas, actuellement, ce phénomène-là.
Et je vous dirais
deux choses. Actuellement, là, des permis de garderies non subventionnées, là,
j'en accordais encore quelques-uns, récemment, là, sur une cinquantaine de
demandes. Je pense qu'on en a accepté deux, trois ou quatre pour l'ensemble du
territoire. Donc, vous comprenez que ce n'est pas du tout un modèle qui est en
croissance. Il n'y a pas cet enjeu-là qui se dessine. Et de toute façon, pour
la suite des choses, on mise sur les CPE pour la suite du développement du
réseau. Donc, ce sera... on en a parlé, notre réseau, ce sera un réseau qui se
développera, à l'avenir, avec les centres de la petite enfance.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Labrie : Bien,
vous savez, Mme la Présidente, quand on rédige un projet de loi, on s'assure
aussi d'anticiper des situations qui pourraient se produire. Même si le
problème n'existe pas, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas l'anticiper. Moi,
je l'entends puis je le reconnais que le ministre, en ce moment, fait d'autres
choix que de favoriser la croissance du nombre de garderies privées. C'est
correct. Par contre, il n'y a rien qui nous dit qu'un gouvernement qui va lui
succéder ou un autre ministre, même, du même parti politique ne pourrait pas
avoir une approche qui est différente.
Donc, moi, j'estime que
mon rôle, ici, c'est de m'assurer que ce problème-là, il n'existe jamais. Si,
de toute façon, ce n'est pas quelque chose
que le ministre compte favoriser, je ne vois pas pourquoi on s'empêcherait de
modifier la formulation actuelle pour que le maximum de 500 places
touche tous les types des garderies. On va simplement s'assurer que ce que le
ministre privilégie en ce moment reste vrai dans le futur, quand il y aura
d'autres ministres ou d'autres gouvernements.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M.
Lacombe : Merci, Mme la Présidente. C'est implicite, là.
D'abord, prévoir l'avenir, là, bon, il y a toujours une limite, parce qu'il
faut aussi prévoir raisonnablement, là, les risques qui sont raisonnablement
envisageables.
Puis, dans ce
cas-ci, je vous le dis, en ce moment, en fait, même à l'époque où il y a eu la
plus forte augmentation de garderies
non subventionnées, lorsqu'on a assisté à un développement de plus de
500 % des garderies non subventionnées, il n'y a même pas eu cet
enjeu-là de chaînes de garderies privées non subventionnées. Pour la suite des choses... Bien, en fait, la situation
actuelle... Ça, c'est le passé, la situation actuelle... En fait, je vais
reformuler en disant : Dans le passé, malgré cette hausse fulgurante, il
n'y en a pas eu. Actuellement, le développement des garderies non subventionnées se fait au compte-gouttes. Il y
a seulement quelques projets par année qui sont autorisés. Donc, il n'y a pas
non plus cet enjeu-là de voir, actuellement, se profiler... On est loin de ce
qui se faisait dans le passé, donc encore moins de risques.
Et à l'avenir... Pour développer une garderie
non subventionnée sur un territoire, il faut qu'il y ait un déficit, et nous,
on l'a dit, dès qu'il y aura un déficit, nous, on va se charger, c'est dans le
projet de loi, on a travaillé sur cet article-là... nous, comme gouvernement,
on va s'assurer, peu importe quel gouvernement sera là, d'ailleurs, que cette demande-là soit répondue par une offre de services
subventionnés. Donc, je ne pense pas que c'est utile ou nécessaire de
mettre ça dans le projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme
Labrie : Mme la Présidente, c'est un avis que je ne partage
pas. Don, je vais vous demander de suspendre, parce qu'on est en train
de préparer un amendement pour corriger ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 12)
(Reprise à 16 h 23)
La
Présidente (Mme D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. Mme la députée de
Sherbrooke, si vous voulez bien nous faire la lecture de votre
amendement, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. Je vais vous
le lire. Je fais juste me demander s'il est vraiment sur Greffier. Moi, je
n'arrive pas à le voir par Greffier, mais je vais vous le lire quand même,
parce qu'il est ici. Mais sur Greffier, on dirait qu'il y a un bogue.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
est là.
Mme Labrie : O.K.
Donc, l'article 38 du projet de loi est modifié, au deuxième alinéa, par
le retrait des mots «dont les services de garde sont subventionnés».
L'article 93.1 de la loi se lira :
«93.1 une personne qui est titulaire de
plusieurs permis de garderie ou des personnes liées qui sont titulaires de
plusieurs permis de garderie peuvent bénéficier d'au plus 500 places.»
L'objectif de cet amendement-là, c'est de faire
en sorte que le maximum de 500 places touche autant les titulaires de garderies subventionnées que non
subventionnées. Je trouve que ça n'a pas de sens de dire : On va limiter
le nombre de permis pour des garderies
subventionnées, mais on ne le fera pas pour les garderies non subventionnées,
alors qu'on sait par ailleurs que la qualité des places, elle est différente,
là, puis elle est... et ce n'est pas en faveur des garderies non
subventionnées. Donc, je propose cette modification-là.
De ce que j'entends du ministre, il me souligne
que ce n'est pas une situation qui prévaut, actuellement, que ce n'est pas un problème qu'on connaît, le fait
qu'il y a des garderies privées qui aient trop de... qui aient ce nombre-là de
places ou permis ou qui souhaitent en obtenir. Ça me convainc encore plus qu'on
devrait adopter cet amendement-là parce
que ça veut dire qu'on peut anticiper qu'il n'y aura pas de levée de boucliers,
puisque, semble-t-il, à entendre le ministre,
qu'en ce moment il n'y a pas de gens qui veulent avoir plus que 500 places
dans les garderies non subventionnées. Donc, à ce moment-là, procédons,
assurons-nous que ça ne se produira jamais.
On fait un projet de loi pour le futur. Moi, je
voudrais être certaine que, peu importe le ministre ou le gouvernement qui va s'occuper du développement du
réseau, on ne permettra pas qu'un titulaire de garderies privées,
qu'elles soient subventionnées ou pas, possède plus que 500 places. Je
pense que, selon les propos du ministre, ça ne fera de mal à personne qu'on fasse cet
amendement-là, puisque ça ne va pas entraver les projets de qui que ce soit,
selon ce qu'il nous a dit.
Simplement, on va se permettre d'agir pour le futur, pour éviter de régler un
problème qui pourrait éventuellement arriver. Je pense que c'est notre
rôle, ici.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des interventions sur le... Oui? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Oui. Juste... Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Contente aussi de vous retrouver démasqués.
Donc, juste dire qu'il y a deux groupes, au moins, qui nous ont parlé de cet
enjeu-là. Donc, l'AQCPE et la CSN ont soulevé l'incongruité de prévoir cette
obligation-là pour les garderies subventionnées et de ne pas la prévoir pour
les garderies non subventionnées. Parce que, oui, c'est tout à fait possible
qu'il puisse y avoir des chaînes de garderies; on veut l'éviter pour les subventionnées, donc il me semble qu'on
devrait l'éviter absolument pour les subventionnées. Le ministre nous
réitère ses intentions, mais, on l'a déjà dit, les intentions ne sont pas
écrites noir sur blanc dans le projet de loi. Donc, il n'y a aucune fin qui est
prévue aux garderies privées non subventionnées qui existent à l'heure
actuelle, il n'y a pas de programme massif de conversion.
On ne fera pas ce
débat-là, mais le ministre sait très bien que ce n'est pas dans le projet de
loi, donc c'est des intentions. Il n'y a pas de garantie pour l'avenir et il
n'y a pas de garantie... C'est toujours particulier parce que c'est comme si le
ministre parle comme s'il y avait juste lui qui allait être ministre de la
Famille puis qu'il ne pourrait jamais y
avoir d'autres orientations par d'autres gouvernements, d'autres ministres.
Donc, vous savez de quoi l'histoire est
faite, il y a des changements de gouvernement, il peut y avoir des changements
d'approche. Il y en a eu dans le passé, il peut y en avoir d'autres.
Donc, aujourd'hui, si on pense que ce n'est pas une bonne chose, il faut
l'écrire noir sur blanc puis il faut le concrétiser puis s'en assurer, pour ne
pas que ça puisse devenir une réalité dans le futur.
Alors,
c'est pour ces raisons-là que je suis vraiment en accord avec l'amendement qui
est proposé par ma collègue. Puis honnêtement je ne comprends pas
comment on pourrait trouver ça logique de limiter à 500, ce qui m'apparaît
évidemment une bonne chose, pour les garderies subventionnées, mais qu'il n'y
aurait pas le corollaire, le pendant, pour
les garderies non subventionnées, alors qu'elles sont beaucoup moins, je veux
dire, régies dans différents articles de ce projet de loi là. Elles
n'obtiennent pas de subvention, donc on n'a pas cette prise-là.
Donc, il me semble,
justement, il faut encore plus inscrire dans le projet de loi qu'on ne peut pas
se permettre d'avoir des garderies privées
non subventionnées à la chaîne. Alors, je pense que cet amendement, il est
vraiment essentiel.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. D'autres interventions? M. le ministre.
M. Lacombe : Peut-être
juste par courtoisie, là, parce que je ne veux pas juste m'emmurer dans le
silence, dire que je n'ai pas d'autres arguments, honnêtement, que ceux que
j'ai déjà donnés dans mes réponses précédentes.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Il
va falloir qu'on m'explique la logique, pour vrai, de contraindre davantage les
garderies subventionnées que les garderies
non subventionnées, alors que les garderies subventionnées démontrent une
meilleure qualité de services que les non subventionnés. Je ne peux pas
comprendre qu'on encadre de manière plus serrée le nombre de places au
permis pour des garderies qui démontrent une meilleure qualité de service, que
d'autres qui ne le démontrent pas. Il va falloir qu'on m'explique ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Moi, je veux mieux comprendre, en
ce qui concerne cet amendement qui est proposé. Parce que, là, le
ministre fait quand même la séparation, dans le réseau : on a le
subventionné, on a le non subventionné puis là on a les CPE. Est-ce qu'il y a une
limite aussi qui est proposée pour les CPE ou c'est illimité, le nombre d'installations qui peuvent être ouvertes? Parce
que, là, on est en train de catégoriser, parce que, dans l'article en question,
on parle uniquement de non subventionnés. La collègue a déposé un amendement
pour regrouper subventionnées et privées.
Alors, est-ce qu'il y aura aussi, également, un cap qui est proposé par le
ministre en ce qui concerne les CPE aussi?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Lacombe : Bien,
je mets ça sur le dos de la relâche parlementaire, mais on a eu cette
discussion-là longuement, là, je pense, dans
l'article... je ne me rappelle pas du numéro de l'article, je pense, c'est
l'article précédent ou... en tout
cas, où on dit que, pour les CPE, maintenant, on n'aura plus de limite. Et là
on parlait, justement, du fait, là... je
pense qu'il y avait des inquiétudes, de l'autre côté, qu'on puisse se retrouver
avec des chaînes de CPE qui pourraient ouvrir à... une installation à
Montréal et une autre en Gaspésie. On avait eu cette discussion-là, peut-être
pour rafraîchir la mémoire de tout le monde.
Puis effectivement, ce qu'on souhaite, et l'article sur lequel on a déjà
travaillé, c'est... est à l'effet que, pour les CPE, il n'y aura pas de
limite.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Donc, oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est juste pour
commencer... pour continuer avec la logique qui a été partagée par la collègue
de Joliette. Dans le mémoire de la CSN, c'est écrit que : «Nous avons
toutefois des réserves concernant la non-limitation du
nombre d'installations des CPE. Nous comprenons que le gouvernement désire par
ce moyen encourager le développement de plus petites limites. Néanmoins,
l'administration de plusieurs installations pour un même CPE éloignera la
direction du quotidien des différents lieux de service. Nous craignons que cela
encourage un type de gestion centralisée, déconnectée des problèmes du
quotidien, mais aussi décourage le personnel et les parents utilisateurs
d'apporter des solutions.»
Bref, c'est juste une question de, si on va
avoir une logique qui s'applique ici, pourquoi ne pas avoir une logique qui
s'applique vraiment partout dans le réseau, parce que je pense que la
préoccupation est juste.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Je
ne suis pas certain de comprendre. Dans le fond, ce que vous nous dites, c'est
que vous voudriez qu'il y ait un maximum pour les CPE.
Mme Maccarone : Je veux mieux
comprendre pourquoi... Si on a l'intention de s'assurer qu'il y aura une limite
qui s'applique au non subventionné au privé, comme propose la collègue, mais
pourquoi pas aussi... Est-ce que le ministre
aura une ouverture, d'abord, d'avoir un débat en ce qui concerne l'application
du maximum de 500 places aussi au réseau des CPE? Parce qu'il y a
quand même eu des interventions, des gens qui sont venus à témoigner en
commission parlementaire, entre autres, la CSN, qui ont exprimé quand même une
préoccupation que... comme je viens de lire
un extrait de leur mémoire, je ne veux pas le répéter, mais, si la logique,
c'est de s'assurer qu'on reste en proximité le plus possible au sein des
familles, des tout-petits dans les régions, bien, ça ne devrait pas... d'abord,
si c'est ça, la logique, de s'assurer que ça s'applique aussi dans tout le
réseau en entier.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, ce n'est pas
mon avis, dans le sens où, moi, ce n'est pas du tout ce que je propose. Nous, on propose de lever le plafond pour les CPE,
mettre ça à cinq et 500 pour les garderies subventionnées. Pour les GMF, cette situation-là n'a pas prévalu dans le
passé, elle ne prévaut pas aujourd'hui et, à mon sens, elle ne prévalera pas à
l'avenir, parce qu'il n'y a aucun espace de croissance pour ces garderies-là.
Donc, moi, je ne suis pas en train de dire qu'il faut mettre une limite
aux garderies non subventionnées puis que... Donc, la députée de Westmount—Saint-Louis
nous dit : Si on fait ça, il faudrait aussi le faire pour les CPE. Moi, je
ne suis pas d'accord avec cet amendement-là.
Ce n'est pas un problème. Ça n'a pas été un problème. Ça n'en est pas un
présentement et ça n'en sera pas un à l'avenir.
Mme Maccarone : Ça s'applique
aux CPE. Ce que je veux comprendre, c'est la logique. C'est la logique. Si on
dit que ça va s'appliquer dans un réseau ou, comme le collègue le propose,
peut-être en deux réseaux, pourquoi ne pas le réseau en entier? C'est la
logique que je voulais mieux comprendre. Je n'ai pas dit que c'est ce que je
souhaite. Puis j'ai cité qu'il y a quand
même des groupes qui ont passé pour soulever des préoccupations en ce qui
concerne le sans limite, parce que,
là, le ministre propose qu'on mette en place des limites en ce qui concerne le
réseau non subventionné. O.K., on n'est pas contre.
M. Lacombe : Le privé
subventionné.
Mme Maccarone : Le privé
subventionné, oui, excusez-moi, privé subventionné. Ça fait qu'on est d'accord.
Ce n'est pas une question d'être contre,
c'est plus une question de comprendre la logique. Si on va avoir une
application d'une limite en ce qui concerne ce réseau, pourquoi ne pas
avoir une limite qui va s'appliquer ailleurs partout dans le réseau? C'est ça que je veux comprendre. Ce n'est
pas une proposition. Je veux juste mieux comprendre la logique du
ministre.
M. Lacombe : Bien, dans le
fond, je vais repréciser l'ensemble de la chose, puis, tu sais, ça ajoutera là
tout ce que j'ai déjà dit.
Je vais
commencer avec les garderies subventionnées. Pour nous, c'est important de
faire en sorte qu'il n'y ait pas
d'apparition de chaînes de garderies. Ça, c'est une chose qui est importante
pour nous. Donc, on souhaite qu'il y ait un maximum. Évidemment, on
l'ajuste parce, là, on permettra qu'il y ait davantage d'enfants par
installation. Donc, pour nous, c'est important de permettre une certaine
croissance jusqu'à cinq installations, mais que ça ne se transforme pas en
chaîne, parce qu'il y a des propriétaires qui pourraient être tentés de créer
des chaînes de garderies parce qu'avoir un
permis de garderie subventionnée, évidemment, il y a une rentabilité à la fin
de l'année, et évidemment, pour les
hommes d'affaires, les femmes d'affaires qui voudraient se lancer dans
l'exploitation de garderies subventionnées, bien, je le disais, il y
aurait cette possibilité, sinon, d'avoir des chaînes, mais je pense que ce
n'est pas ce qu'on ne souhaite personne ici puis je pense que ça ferait en
sorte que la qualité pourrait s'en ressentir.
Ensuite, pour les garderies non subventionnées,
il n'y a pas, à notre sens, de nécessité de légiférer parce que, contrairement
aux garderies subventionnées, il n'y a jamais eu cet enjeu-là dans le passé, à
ma connaissance, même alors que le réseau était dans une... le réseau non
subventionné, cette part-là du réseau était dans une croissance époustouflante, là, au sens peut-être négatif du
terme. Dans, disons, la dernière décennie, il n'y a pas eu ce problème-là.
Actuellement, ce n'est pas un problème non plus qu'on voit, parce que les
projets sont acceptés au compte-gouttes, très, très
chirurgicalement, et, à l'avenir, moi, je pense que ce type de service de garde
là, ce sera quelques grains de sable dans le
réseau pour le développement futur, parce qu'on met le cap sur un développement
qui sera exclusivement en CPE.
Pourquoi est-ce qu'on
fait une distinction, maintenant, avec les CPE et que, pour les CPE, on ne met
pas de limite, contrairement aux garderies
subventionnées, alors que les deux sont des services subventionnés? Bien, la
réponse... Le sens de tout ça réside dans les garderies. Il n'y a pas de
risque qu'elles deviennent des chaînes commerciales où on se ramasserait avec 15 CPE, parce qu'à la fin de l'année il n'y
a pas de notion de profit. Donc, c'est des gens du milieu. C'est géré par la communauté, principalement par
des parents. On a eu ce débat-là que je ne referai pas, mais il n'y a pas
d'intérêt pour les parents de la Gaspésie d'aller exploiter un centre de la
petite enfance à Montréal.
Et la raison pour
laquelle on ne souhaite pas qu'il y ait de maximum, c'est aussi parce que les
CPE peuvent desservir des plus petites communautés, ce que les garderies
subventionnées ne font pas parce que le seuil de rentabilité n'est pas là.
Donc, on souhaite que les CPE puissent se multiplier, aller desservir des plus
petites communautés, notamment dans l'Est du Québec, notamment en Gaspésie,
chez nous, en Outaouais, dans le nord de la
région. Et, si on leur met un maximum, bien, évidemment, ils ne pourront pas le
faire, alors que ce serait dans l'intérêt de tout le monde qu'ils
puissent le faire. Je pense que ça résume bien les trois types de services puis
la distinction qu'on fait entre les trois.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Merci beaucoup. C'est bien expliqué. Juste une petite
préoccupation. Ça fait deux fois que le
ministre dit qu'on rouvre ça à compte-gouttes, ça fait que ça veut dire très
peu, un peu à la fois. Mais le ministre va s'en souvenir, en février, je
pense que c'est le 22 février, on a eu un échange en période de questions
en ce qui concerne l'ouverture de places, et le ministre a dit que, depuis le
début de notre mandat, c'est plus de 9 000 places qui ont été créées, plus de 5 000 de ces
places sont subventionnées. Alors, est-ce que ça, c'est à compte-gouttes?
Est-ce que ça, ça veut dire qu'on fait ça juste très peu? Parce qu'il me
semble... On parle de beaucoup de places. C'est 4 000 places, quand
même, des 9 000 qui ont été ouvertes qui ne sont pas dans le réseau des
CPE.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Là, moi, je vous parle des non... Le sujet, là, c'est les non subventionnées,
les garderies non subventionnées.
Mme
Maccarone : Oui, tout à fait, moi aussi, je parle de non
subventionnées.
M. Lacombe :
Ce que je vous dis, c'est qu'à chaque fois qu'on autorise des projets... Tout
ça est public, les projets, là, sont accordés
au compte-gouttes. Il y en a très, très peu comparativement au développement
qui se fait ailleurs dans les garderies subventionnées et dans les
centres de la petite enfance. Donc, pour nous, ce n'est pas un enjeu, là, les
chaînes de garderies, dans le non subventionné.
Mme
Maccarone : C'est juste une question de mieux comprendre, parce que le
ministre donne l'impression qu'on ouvre très peu de non subventionnées, mais,
dans le fond, il y a beaucoup de non subventionnées qui se sont fait ouvert.
Des 9 000, on dit qu'il y a 4 000 non subventionnées qui ont été
ouvertes.
M. Lacombe :
Mais, si on en ouvre quatre aux six mois, là, ou 10 par année, là, pour moi,
vous comprenez, là, c'est marginal, puis le chiffre que la députée de Westmount—Saint-Louis
nous donne, c'est à peu près ça si vous prenez des installations de
80 personnes, de 80 enfants. Donc, pour moi, c'est marginal quand on
regarde que, dans l'ensemble du réseau, on a près de 300 000 places.
Mme
Maccarone : ...les chiffres du ministre. C'est quand même 44 %
qui a été développés dans les trois ans et demi. Alors, c'est juste que, pour
moi, 44 %, ce n'est pas un peu, c'est beaucoup. Ça fait que ce n'est pas
moi qui le dis, c'est le ministre qui l'a dit lors de notre échange. Ça fait
qu'on l'a noté parce que, c'est sûr, on a dit : Bien, O.K., on veut mieux
comprendre on est rendus où avec le développement du réseau. Bon...
• (16 h 40) •
M. Lacombe :
...considère que 1 000 places par année en garderies non
subventionnées... À l'heure actuelle, là, dites-vous, là, que, partout où il y
a un déficit, ces garderies-là auraient pu déposer des projets. Elles en
déposent, mais ils sont presque tous refusés parce qu'ils ne passent pas la
barre de nos évaluations, parce qu'on se concentre sur la qualité, sur la
faisabilité puis sur la pertinence des projets. Donc, la plupart de ces
projets-là sont refusés. Et là, oui, il y a quelques centaines de places par année
qui sont accordées quand même, mais je pense que, sur l'ensemble du réseau, de
son développement, ça reste marginal. Le gros du développement, pendant ce
temps-là, nous, on développe 37 000 places, 37 000, oui, places
subventionnées. Donc, on n'est pas du tout, là, dans les mêmes eaux.
Mme
Maccarone : Ce n'est pas quelques centaines de places. On parle quand
même de 4 000 places. C'est juste ça. O.K.
M. Lacombe : ...
Mme
Maccarone : Sur quelques années, mais dans trois ans et demi.
M. Lacombe : Bien, c'est ce que je vous dis, par année, là, ça ne revient pas à...
ça revient à quelques centaines. On n'est pas dans du
5 000, 6 000 places par année.
Mme
Maccarone : Non, non. Je comprends la logique du ministre. C'est juste
que, quand on le regarde sur 4 000, sur
9 000, c'est quand même 44 % du développement du réseau. C'est juste
que c'est beaucoup quand on dit qu'on veut prôner quand même le
développement du réseau de CPE.
J'aurais une question
pour le ministre en ce qui concerne l'octroi des permis. Je veux comprendre
aussi... dans la comptabilisation, quand on parle de 500, un maximum de
500 places ou cinq installations. Je vous donne un exemple. Si je
suis propriétaire d'une garderie non subventionnée et je suis aussi
propriétaire d'une garderie privée, est-ce que mes 500 sont comptabilisées
ensemble ou est-ce que c'est 500 places non subventionnées, et là je
pourrais ouvrir un nombre illimité de places dans le réseau privé?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : On
parle des places subventionnées, mais je veux juste vous répéter, là... Je
pense que, dans notre projet de loi, on peut bien, là, essayer, là, de
dire : Là, il y a un problème à tel ou tel endroit, mais, dans le projet de
loi, on fait des avancées majeures justement pour être capables de mettre les
verrous aux bons endroits pour ne pas qu'on se retrouve avec des situations
désolantes. Je suis le premier à vouloir faire ça, mais là, honnêtement, il n'y
a pas d'enjeu à ce niveau-là. S'il y en avait un, on se serait penchés
là-dessus. Les partenaires nous l'auraient souligné.
On aurait avancé. Mais là il y a peut-être une personne, à un moment donné, qui
a dit ça en consultations, là, mais... Je ne le sais même pas, je ne me rappelle
pas, mais ce n'est pas un enjeu. Il n'y a pas de problème et il n'y en aura pas non plus à moyen terme, ni à court terme ni à
long terme, parce qu'il n'y a pas cet espace-là de croissance dans le réseau.
Mme Maccarone :
Le but de l'intervention, ce
n'est pas de dire que je suis... vraiment juste pour comprendre la
logique puis pour comprendre le pratico-pratique, comment ça va être reçu sur
le terrain, c'est plus ça. Ce n'est pas une question... Je pense que j'ai déjà
dit d'emblée que je ne suis pas contre le 500. Je voulais comprendre la
logique. Mais, quand on va compter les espaces, ça aussi, je voulais juste
mieux comprendre comment ça va être reçu sur le terrain. Est-ce que les gens
vont dire : Bien, moi, j'ai trois garderies non subventionnées avec
100 places chaque, alors ça veut dire que je pourrais juste ouvrir deux
places privées, mais, dans le fond, ça ne serait pas le cas?
Ça fait que c'est ça
que je voulais comprendre. Ça veut dire que je peux avoir
cinq installations non subventionnées... excusez-moi,
cinq installations privées subventionnées et un nombre illimité
d'installations privées non subventionnées.
C'est ça que je voulais juste comprendre. Ça fait que ça veut dire qu'une
personne n'aurait quand même pas de limite en ce qui concerne les deux.
Ça fait que, si jamais ils sont propriétaires des deux, bien, ça veut dire que cet article s'applique uniquement sur des
places non subventionnées, malgré que c'est le même propriétaire ou
personne qui a le permis. Parfait. Merci.
La Présidente (Mme
D'Amours) : D'autres interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, bien, je dois dire que, dans le contexte
actuel, je ne trouve pas ça très prudent de la part du ministre de nous dire
que le problème ne se présentera jamais, parce que c'est aussi ce qu'on
entendait sur le dossier d'Hydro-Québec, honnêtement, que ça ne se reverrait
plus jamais, des inflations de cette ampleur-là, puis qu'est-ce qu'on a vu, très, très rapidement, ça s'est
produit. Même si, à l'époque, il n'y avait pas de signaux qui nous permettaient
de l'anticiper nécessairement à court terme,
ça s'est produit assez rapidement merci. On n'a même pas eu le temps de finir
la législature, puis ça s'est produit.
Ça fait que moi, je
trouve ça imprudent de présumer que ça ne se produira pas, que la conjoncture
ne va pas changer. Je trouve ça imprudent de ne pas se prémunir contre ce type
de développement là, d'autant plus que ce que je propose, c'est cohérent avec
ce que le ministre fait, là. C'est cohérent avec les choix de son gouvernement
en ce moment. Il nous dit que ce n'est pas
les garderies privées non subventionnées dont il veut favoriser le
développement, puis, dans les choix qu'il fait jusqu'à maintenant, ça
ressemble à ça, effectivement.
Moi, tout ce que je
veux, c'est qu'à long terme on soit certains de ça. Je ne comprends pas
pourquoi c'est si difficile à accepter comme argumentaire, dans le sens où
c'est déjà ça que le ministre dit qu'il veut faire. On ne peut pas être certains en ce moment qu'on ne verra pas
une augmentation fulgurante des demandes de permis puis d'octroi de permis à
des garderies privées sous d'autres ministres ou sous d'autres gouvernements.
On ne peut pas être certains de ça. Moi, je veux qu'on évite de se
retrouver dans une situation comme ça.
Puis je suis très
préoccupée d'imaginer qu'on va mettre des limites à des garderies
subventionnées, mais qu'on ne mettra pas de limite à des garderies non
subventionnées. Ce n'est vraiment pas le modèle qu'on veut privilégier ici.
Jusqu'à maintenant, là, au minimum, ce sur quoi on s'entend, toutes les
formations politiques, c'est qu'on veut qu'au minimum les places développées
soient subventionnées. On est plusieurs à vouloir aller plus loin puis à privilégier que ce soit essentiellement en
CPE qu'on développe, mais il n'y a personne ici qui veut privilégier le
développement de places non subventionnées parce que, les parents, ce n'est pas
ça qu'ils nous demandent du tout. Si on veut s'assurer de ça, il me semble que
le chemin est assez clair, là.
Il y a une proposition d'amendement ici qui
pourrait nous prémunir contre ça. Moi, je pense que ce serait plus prudent de
le faire, puis d'autant plus que ça risque de ne fâcher personne, là, d'après
ce que le ministre nous dit.
Il n'y a personne qui est en train d'accoter cette limite-là de toute façon
d'après ce que le ministre nous dit. Ça fait que ce n'est pas comme s'il était pour rencontrer, lui, des réticences,
comme ministre, en adoptant cet amendement-là, à moins qu'il y en ait, à moins qu'il y ait des gens qui poussent pour
ne pas qu'on adopte une modification comme ça, mais ce n'est pas ce
qu'il nous a dit tantôt. Il nous a dit qu'il n'y avait pas de situation comme
ça puis qu'il n'y avait aucune crainte à y avoir à ce moment. Alors,
profitons-en pendant qu'il n'y a pas un lobby actif des garderies privées non
subventionnées pour nous empêcher de faire cette modification-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, Mme la Présidente,
je ne comprends pas moi non plus. Donc, le ministre nous dit : Ce n'est
pas un problème. Nous, on lui dit : Ça pourrait en être un éventuellement,
donc assurons-nous que ça ne pourra jamais arriver. Puis le ministre dit :
Ah! non, non, non, j'aime mieux laisser la possibilité que ça puisse arriver,
moi, ça n'arrivera pas sous... je ne dis pas que le ministre, lui, il voudrait
que ça arrive, mais ça n'arrivera pas sous ma gouverne, donc je vais présumer
que ça n'arrivera jamais sous aucune gouverne. Mais la situation le préoccupe
assez que, pour les garderies subventionnées, dans sa loi, il l'inscrit, même
si c'est lui, évidemment, qui octroie les places, ultimement, subventionnées.
Donc, il pourrait dire : Faites-moi
confiance, je n'en donnerai jamais plus que tant, parce que c'est lui qui les octroie, mais, non, il met lui-même un verrou, je
pense, c'est une bonne chose, dans sa loi pour dire : Il ne peut pas y en
avoir plus que tant puis tant de... aux alliés puis à un même détenteur de
permis. Puis là, quand on lui dit : Mais, pour la situation des garderies privées non subventionnées... là,
soudainement, il n'y aura jamais de problème. Ce n'est pas un enjeu puis ça ne le sera jamais dans le futur.
Donc, ça fait, franchement, étrange, c'est effectivement à se demander...
Puis je ne lui impute pas ça, là, mais quelqu'un écouterait le débat puis il
dirait : Mais qu'est-ce que... qui on essaie de protéger là-dedans, là,
puis pourquoi on ne veut pas se prémunir contre un risque éventuel qui
pourrait, sous un autre gouvernement ou sous le même, qui aurait d'autres
orientations, se concrétiser?
Alors, honnêtement, là, pour quelqu'un qui
s'intéresse au dossier, ça n'a juste pas de sens de dire : On va les
limiter pour les subventionnées, alors que le gouvernement est superimpliqué
dans les subventionnées, c'est lui qui octroie les places subventionnées, c'est
lui qui peut tout voir ça, alors que, pour les non subventionnées, on va laisser
s'en aller puis on va se croiser les doigts en espérant que ça ne deviendra
jamais un phénomène, alors qu'on sait que, dans d'autres univers, dans d'autres
juridictions, c'est quelque chose qui existe, des garderies à la chaîne. Puis
c'est exactement ce contre quoi veut se prémunir le ministre, mais il nous
dit : Juste dans le domaine des subventionnées... Puis ce qui est étrange,
c'est qu'il nous dit : Ah! là, il y aurait vraiment un risque. Puis, à
l'heure actuelle, avec 300 places...
C'était ça, la limite en ce moment, c'était 300 places. Là, on l'augmente
à 500, puis il nous dit : Ah! c'est un risque réel. Donc, c'est
comme s'il était en train de nous dire : Quoiqu'en ce moment, avec
300 places, il y a un risque réel déjà, qui existe déjà, puis là, avec 500
pour les non subventionnées, il n'y a aucun risque potentiel.
• (16 h 50) •
Je veux dire, je prends ça de tous les sens, là,
puis je trouve qu'il n'y a aucune logique dans l'explication. Ça me fait me
questionner, à savoir si on veut se garder la porte ouverte pour l'avenir, puis
je pense que c'est l'inverse qu'il faut faire, puis il faut la fermer à double
tour, cette porte-là. Puis je fais juste dire qu'il y a comme une accumulation
d'éléments qui, moi, ne me rassurent pas en lien avec les garderies privées non
subventionnées, parce que le ministre nous dit : Mon intention, c'est
d'aller vers 100 % subventionnées, mais on ne l'écrit pas dans la loi. On n'a pas de plan global de conversion. Il nous a
tous expliqué ces éléments, mais, je veux dire, la réalité fait qu'on est
dans une situation où on ne les a pas, les
garanties. Puis là, quand on essaie de faire atterrir quelques éléments de
garantie comme de ne pas voir des développements à la chaîne
éventuellement, le ministre dit non puis il nous dit juste : C'est un
risque théorique parce que ça n'existe pas à l'heure actuelle. Bien, justement,
une loi, ça sert à s'assurer que les risques théoriques ne deviennent pas des
risques réels puis une vraie réalité. Ça fait que moi, je plaide vraiment pour
que le ministre considère... on peut suspendre l'amendement, là, mais considère
vraiment ce changement-là.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. D'autres interventions? Mme la députée de Sherbrooke?
M.
Lacombe : Moi, je vais voter contre, là, je vous le dis tout
de suite. À un moment donné, là, avec le chantier qu'on a devant nous, moi,
j'ai des choix à faire. Ce n'est pas un enjeu. Ça n'a pas été un enjeu même au
moment où les précédents gouvernements développaient les non
subventionnées à une vitesse effrénée, là. Lorsqu'il y a eu une explosion, là,
du développement, ça n'a même pas été un enjeu à ce moment-là. Ça n'en est pas
un actuellement.
Et moi, je vous dis, il n'y a pas d'espace de
croissance. Il n'y a pas, avec ce qu'on vient de lancer comme chantier puis
comme développement... Bien non, mais ce n'est pas juste moi qui souhaite ça,
là. C'est un état des lieux, là. Peu importe le ministre qui sera là après, ces
places-là sont lancées. On va atteindre un certain équilibre. Et, dans le projet de loi qu'on vient d'adopter, on
dit : Quand il y a un déficit, on lance un appel de projets. Il n'y aura
plus d'espace. Il restera des miettes, là. Il restera à peine, un peu,
un peu d'espace pour le développement de quelques garderies non subventionnées.
Donc, ce n'est pas un risque qu'il y a...
Et, quand je vous dis qu'il faut faire des
choix, c'est que, si nous, on accepte ça ici en 10 minutes, là, ce n'est
pas terminé. Après ça, qu'est-ce que ça nécessite? Ça nécessite de passer à
travers toutes les corporations qui existent actuellement. Ça veut dire donner
des droits acquis s'il y en a qui en ont six, s'il y en a qui en ont sept, par
exemple, qui ne sont pas nécessairement des
chaînes, mais qui sont dans une même... Ça veut dire voir s'il y a des personnes
qui sont liées. Ça veut dire faire des enquêtes à ce niveau-là, des
vérifications. Et c'est des garderies avec lesquelles on n'a pas de lien... Si on fait la comparaison avec
les garderies... En fait, c'est des garderies avec lesquelles on n'a pas de
lien administratif, contrairement aux garderies subventionnées. Donc, on parle
d'un travail, là, qui est très imposant, puis pour régler un problème qui
n'existe pas.
Donc, moi...
Évidemment, nos professionnels ont 40 heures, souvent plus, dans leur semaine,
mais ils ne peuvent pas travailler 48 heures par jour. Donc, à un moment
donné, si on veut que nos places se développent, si on veut améliorer la
qualité, il faut faire des choix. Puis, moi, vous me mettez devant un choix
aujourd'hui, là, et je vous réponds :
Je ne voterai pas pour ça, pas parce qu'en théorie ce n'est peut-être pas une
bonne idée, mais parce que ça ne répond pas à un problème du passé, du
présent et, à mon sens, de l'avenir.
Ça fait que, tant
qu'à faire travailler des professionnels du gouvernement sur cet hypothétique
problème là puis de les assigner à ça pendant des semaines et des semaines,
bien, on va réviser nos règles budgétaires au lieu de réviser des liens entre des garderies. On va se servir de notre
direction du financement pour ça puis on va servir de notre direction du
développement pour talonner les promoteurs sur le terrain puis les appuyer dans
leur développement plutôt que d'essayer
encore une fois de démêler un modèle qui, de toute façon, est en perte de
vitesse et qui n'a pas posé ce problème-là, qui ne le pose pas
aujourd'hui et qui, à mon sens, donc, ne le posera pas non plus à l'avenir.
Ça fait que ça ne se
fait pas avec une baguette magique, là. Ça veut dire des centaines et des
centaines d'heures de travail des professionnels du gouvernement qui ne sont
pas consacrées à développer notre réseau, mais à régler un problème hypothétique, là. Puis moi, je vous dis, ce n'est pas
un choix, pour moi, qui est stratégique. S'il y avait un problème, on pourrait en parler, là. Là, il n'y
en a pas. On en parle pareil, c'est correct, mais moi, je ne voterai pas pour
ça.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Je
veux juste que le ministre m'éclaire, là, parce qu'il nous dit : Il n'y a
pas ce problème-là. Mais, en même temps, il nous dit : Il faudrait faire
de grandes vérifications qui prendraient des heures, et des heures, et des heures pour s'assurer qu'il n'y a pas ce
problème-là. Ça fait que je veux juste comprendre. Non, mais le but, ce n'est pas... Je veux sincèrement comprendre. Il
nous dit : Il n'y a pas ce problème-là. Pour qu'il nous affirme qu'il n'y
a pas ce problème-là, c'est qu'il sait qu'à l'heure actuelle il n'y a
personne qui a des centaines de places ou qui a vraiment beaucoup de permis. Mais par ailleurs il nous
dit : Il va falloir faire une énorme vérification qui va prendre des
heures et des heures pour plein de fonctionnaires pour s'assurer que ce n'est
pas la situation. Ça fait que moi, je ne suis pas capable de réconcilier
ça, puis ce n'est pas parce que je cherche des bibittes, mais là c'est
l'argument que le ministre nous donne, il n'y en a pas, puis après il nous
dit : Il va falloir vraiment vraiment fouiller parce qu'il faut s'assurer
que ça va être conforme à ça. Mais il nous dit que c'est théorique puis que ça
ne servirait à rien.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Actuellement,
il y a eu... En fait, je vais dire, à l'heure actuelle, là, si on retourne dans
le passé, il n'y a pas eu cet enjeu-là qui a été soulevé, par exemple, par des
médias, par des partenaires. Actuellement, ce n'est pas non plus le cas. Si
c'était le cas, c'est un petit milieu, évidemment, s'il y avait une grande
chaîne de garderies qui s'installait, évidemment, ce serait vu, ce serait vu et
su, ça nous serait signalé. Maintenant, entre dire ça puis dire : Bien là,
ce n'est pas un problème qui est connu, ce n'est pas un problème qui nous est
soulevé, puis, à notre sens, on le saurait, s'il y avait un problème, ça nous
serait signalé... Disons qu'il y a d'autres parties du réseau qui veillent au
grain pour assurer la qualité. Je pense, entre autres, à nos CPE qui
s'assurent... qui sont souvent les gardiens de tout ça. Ça ne nous a jamais été
soulevé.
Là, maintenant, si on
met ça dans la loi, la députée de Joliette a déjà été ministre, elle sait que,
quand on est titulaire d'une charge ministérielle, qu'on fait adopter un projet
de loi, il faut l'appliquer après, là. Ça fait que, là, on ne peut plus juste
dire : Bien là, on pense que ce n'est pas un problème, puis ça nous a...
Là, on a une responsabilité de repasser à
travers tout ça, alors qu'à la fin on va probablement arriver à la même
conclusion, mais après des centaines et des centaines d'heures de travail.
Ça fait que moi, je vous dis, c'est pour cette raison que je vais voter contre.
Vous savez,
actuellement, là, au ministère de la Famille, ça roule plus vite que ça n'a
jamais roulé, peut-être à l'exclusion du début, là. Je n'étais pas là en 97, mais
on va à un rythme effréné. On travaille avec les partenaires. On est à l'écoute
de tout le monde. On veut arriver au meilleur résultat. Et les heures de
travail de nos professionnels sont précieuses, et moi, je ne veux pas qu'elles
servent à régler des problèmes qui sont théoriques, qui ne nous ont été
soulevés par personne et qui, surtout, dans l'avenir, là... Il y a une
décroissance du nombre de places non subventionnées au Québec. On a perdu...
Là, j'essayais de voir les chiffres, là, on est passés de 70 421 en 2018‑2019
à 68 429. On a perdu 2 000 places en deux ans. Donc, ce n'est
pas un modèle d'avenir, là, eux-mêmes le disent.
Donc, je comprends la
députée de Joliette. Puis là j'ai vu la réaction de l'autre bord des gens qui
disent : Mais là comment vous pouvez dire qu'il n'y a pas de problème si
vous ne le mesurez pas, justement? S'il y avait ce problème-là, on a la mesure
d'évaluation de la qualité, on le sait, mais, si c'est dans une loi, bien là ça
prend la ceinture puis les bretelles, là. On a une obligation de s'assurer...
Puis, à la fin, on va arriver au même résultat, mais ça aura coûté des centaines de milliers de dollars en fonds publics puis
ça aura monopolisé des dizaines de fonctionnaires pendant des semaines.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Hivon : ...vous dire que je vais
plaider très fort avec le ministre pour qu'il y ait un rehaussement du budget
du ministère de la Famille puis qu'il y ait plus de ressources, parce que, si
c'est ça, l'argument ultime pour nous dire qu'on n'a pas
le portrait de la situation, puis qu'on va dire qu'il n'y en a pas, de
problème, parce qu'on pense qu'il n'y en a pas vraiment parce qu'on ne nous le
rapporte pas, moi, ça ne me rassure pas, surtout que je pense que l'enjeu des
garderies privées non subventionnées, c'est un enjeu énorme. C'est un gros
enjeu puis ça devrait être une grosse priorité, de savoir comment ça fonctionne
puis comment on s'en éloigne, pour plein de raisons, parce qu'on les a
entendus. Eux-mêmes ont des enjeux de rentabilité. Les parents ne se tournent
pas vers ces garderies-là. Ils veulent des places subventionnées. On sait les
problèmes qu'il y a eu dans le passé.
Ça fait que moi, je ne pense pas qu'on peut
sortir ça de l'écran radar puis dire : On pense que c'est correct parce
qu'il n'y a personne qui nous a alertés de ça, quand on a ici, sous les yeux,
une proposition qui va s'appliquer pour les subventionnés, qui pourrait tout à
fait s'appliquer pour les non subventionnés, et ce serait une garantie qu'on
n'ira jamais vers ça puis qu'on n'est pas dans ça, parce que les alliés, les
propriétaires, c'est sûr qu'ils n'appelleront pas ça : Ma petite école n° 1, n° 2, n° 3,
n° 7, n° 12, n° 22.
Je veux dire, ils ont d'autres moyens d'arriver à leurs fins, c'est ça que...
Puis je ne suis pas en train de dire que c'est le cas, mais je suis en train de
dire qu'on ne le sait pas, de quoi l'avenir est fait, puis il y a toutes sortes
de partis politiques qui peuvent avoir toutes sortes de visions et qui
pourraient trouver que c'est un modèle intéressant.
Ça fait qu'honnêtement, si l'argument,
ultimement, c'est de dire : On ne veut pas consacrer nos ressources à ça,
je le comprends, quand le ministre me dit ça. Moi, je pense que ça ne devrait
pas être ça. On devrait être capables d'avoir des ressources qui s'occupent de
développer le réseau puis on devrait avoir des ressources qui sont capables de
s'assurer que nos garderies privées non subventionnées non plus ne tomberont
pas au-dessus de 500 places. Puis il me
semble que ça serait juste correct, puis, si on n'est pas capables de s'assurer
de ça, bien, j'ai une grande inquiétude, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Joliette... pardon, excuse-moi, députée de Sherbrooke,
pardon.
Mme Labrie : Merci. Le ministre nous
dit qu'il n'y a pas de problème. Moi, j'aimerais ça qu'il nous présente
peut-être des données pour soutenir ça. Est-ce qu'il est en mesure de nous
dire, par exemple, il y a combien de garderies privées non subventionnées
actuellement... de titulaires, là, de permis non subventionnés qui possèdent
cinq installations et plus? Est-ce que c'est une information dont le ministre
dispose?
• (17 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Moi, honnêtement, sur
ce sujet-là, j'ai fait le tour, là. Je pense que j'ai répondu de long en large
à tout ça. On est en désaccord puis on va le demeurer. Donc, moi, je ne ferai
pas juste répéter mes arguments sans arrêt, là. Les gens de l'autre côté le
savent.
Mme Labrie : Bien, je ne sais pas si
le ministre a entendu ma question. Je demandais un chiffre. Je voulais vérifier
s'il possédait une donnée, parce qu'on nous dit qu'il n'y a pas de problème,
mais là on n'est pas capables de nous donner
de l'information sur c'est quoi, le portrait des garderies privées non
subventionnées. Moi, je vois les chiffres que j'ai vus l'automne passé,
là, il y avait 1 200 garderies non subventionnées, il y avait
70 000 places. Ça représente le
quart des places du réseau. C'est quand même beaucoup. On n'a aucune idée du
portrait. Le ministre, en ce moment, refuse de me dire c'est quelle
proportion de ces garderies-là, quelle proportion des propriétaires de
garderies privées possède plus que cinq installations. Il ne veut... Là,
il ne veut plus prendre le micro pour me répondre. Comment on fait pour prendre
des décisions éclairées ici si on n'est pas capables d'avoir un portrait de la
situation?
Moi, j'aimerais ça le savoir. Est-ce qu'il n'y
en a aucun? Il n'y a-tu aucun propriétaire de permis de garderies privées qui
possède plus que cinq installations? Il y en a-tu... Il y en a-tu 500? Je
veux dire, tu sais, ce n'est pas le même portrait. Il me semble, c'est quand
même légitime de poser des questions comme ça quand on veut adopter un projet de loi. Si le ministre ne peut pas me le
dire tout de suite, est-ce qu'on peut suspendre l'article puis y revenir quand
on aura trouvé l'information?
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : Deux choses,
là. D'abord, ce qu'on parle, évidemment, c'est pour l'avenir. À moins que la députée de Sherbrooke me dise... s'il y en a qui
ont sept, huit installations, elle veut qu'elles soient fermées, là. Sinon,
évidemment, il faudrait leur donner un droit acquis. Donc, ça, ça n'a aucune
importance, là, dans le débat actuel. Là, on
parle de l'avenir. On veut éviter que ça se propage à l'avenir. Parce que, si
on parle de fermer des garderies, bien là, honnêtement, là, tu sais, je veux dire, les gens qui proposent ici iront
expliquer ça à leurs citoyens, mais je pense que ce serait la pire idée
de l'année.
Maintenant,
on parle de l'avenir. Puis je vous dis : À l'avenir, il n'y en a pas,
d'espace de croissance. On débat de
quelque chose de complètement théorique, là, parce que ça n'arrivera pas. On
dit, dans le projet de loi : On va développer en CPE. Je veux dire,
c'est écrit, là, dans la loi. Je ne comprends pas, là, qu'est-ce qui fait
croire aux collègues qu'il pourrait y avoir
un problème. Puis, encore une fois, s'il y en a actuellement qui en ont six,
sept, j'espère qu'on ne propose pas de les fermer, là. Ça fait que ça veut
dire, il faudrait juste leur donner un droit acquis, mais il faut tout se taper
cette vérification-là, qui représente
des semaines et des semaines de travail à toute une légion de fonctionnaires.
Moi, je pense que nos ressources... peu importe combien elles seront,
là, même si on en avait 500 de plus, des employés, je pense que tous ces employés supplémentaires, là,
devraient faire quelque chose de plus utile que ça. Travailler sur la qualité,
travailler sur le programme éducatif, sur des outils, sur faciliter la vie des
RSG. On ne manquera jamais de job, là. On
pourrait être 2 000 au ministère de la Famille puis tout le monde serait occupé
à temps plein. J'imagine, c'est comme ça dans bien des ministères, là.
Mais, pour moi, ce n'est pas un chantier qui est nécessaire.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
17
889
Mme Labrie : Bien,
je voudrais porter à l'attention du ministre que c'est précisément pour des
enjeux de qualité que je propose cet amendement-là, parce qu'on le sait, que ce
n'est pas le même niveau de qualité selon les types de services de garde. Puis
on sait que c'est dans les milieux non subventionnés que la qualité est la
moins intéressante. En tout cas, jusqu'à
maintenant, c'est ce que toutes les études de qualité ont montré. Donc, moi,
c'est pour ça que ça me préoccupe. J'entends que le ministre ne peut pas
nous donner d'information sur le portrait du réseau non subventionné. Ça ne
nous permet pas de prendre une décision éclairée. Moi, ces informations-là, je
veux les trouver avant de me prononcer sur cet article-là. Donc, peut-être, je
pourrais proposer qu'on suspende l'article 38 parce que moi, avant de me
décider là-dessus, je veux savoir c'est quoi, le portrait du réseau non
subventionné. Je vais faire des demandes d'accès à l'information. Je veux avoir
les informations avant de me positionner.
17
927
M. Lacombe : Bien,
Mme la Présidente...
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : Moi,
je dirai... La députée de Sherbrooke dit : J'entends que... bien, en
déformant un peu ce que je dis. Donc, moi, je pourrais dire : Bien,
j'entends que, si, actuellement, il y a des propriétaires qui ont plus que
cinq, six installations, sept, les parents dont les enfants fréquentent
cette installation-là, s'il y en a à Sherbrooke ou s'il y en a ailleurs,
devraient être inquiets parce que, ce que j'entends, c'est qu'on veut les
fermer. Je pense que c'est une très mauvaise idée, surtout dans le contexte de
pénurie de places qu'on connaît, alors que, probablement, ce sont d'excellentes
installations. Ça fait que, moi, quand j'entends qu'on veut fermer des
installations, ça me préoccupe.
Puis la deuxième chose, c'est que j'aimerais
aussi que la députée de Sherbrooke nous donne des exemples parce qu'on ne peut
pas débattre d'un problème théorique. Moi, je le sais, là, je suis là, il n'y
en a pas, de problème. Quel pourrait être le problème? Moi, j'aimerais ça le
savoir. Parce que, si on débat de quelque chose... La députée de Sherbrooke
dit : Bien, on veut des chiffres pour prendre une bonne décision. Mais
moi, j'aimerais ça avoir des exemples de cas problématiques. En mon sens, il
n'y en a pas. Et qu'est-ce qui pourrait arriver, là? Pourquoi on débat de ça?
Bien, tu sais, qu'elle nous donne des exemples plutôt que de juste nous lancer
un débat complètement théorique, comme ça, qui va faire en sorte qu'à la fin,
après cette idée-là qui tombe du ciel, qui peut sembler bonne, bien, on va
mettre des hordes de fonctionnaires qui vont travailler des centaines d'heures
sur quelque chose d'inutile. Ça ne se fait pas par magie, là. Ça fait que, tu
sais, avant de dépenser l'argent du citoyen pour ça, moi, j'aimerais ça
savoir... puis avant même d'en débattre, là, j'aimerais ça savoir c'est quoi,
le problème théorique, là.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée de Sherbrooke.
17
889
Mme Labrie : Bien,
je pense que, pour être claire et limpide, là, ce que le ministre devrait
entendre de ce que je lui dis depuis plusieurs années déjà, c'est que moi, je
veux qu'on les convertisse, les places privées, puis je veux qu'on les convertisse en CPE. C'est ça que je veux qu'on fasse. Je
n'ai jamais parlé de faire fermer ces milieux-là. Pour moi, c'est de ça
dont il devrait être question, la conversion. Ça fait que pourquoi pas? Si
jamais il y en avait, des propriétaires qui possèdent plus que 500 places
au permis, pourquoi on ne les prioriserait pas pour faire de la conversion au
lieu d'avoir à les faire fermer? Moi, je n'ai jamais dit que je voulais faire
fermer ces garderies-là.
Par contre, je ne comprends pas la logique. Il
nous dit que c'est un problème théorique, mais pourquoi ce n'est pas un
problème théorique pour les places subventionnées? C'est un problème théorique
pour les places non subventionnées, mais lui, il propose de le faire pour les
places subventionnées. Puis là, ça, ça ne serait pas un problème théorique?
Lui, il l'a-tu faite, la vérification pour les milieux qui sont subventionnés
s'il y en a qui possèdent plus que 500 places en ce moment? Est-ce que ça
a été fait, tout ce travail-là, de leur côté, pour nous dire que, là, tout d'un
coup, c'est colossal, la charge de travail que ça prendrait pour le milieu non
subventionné? Ils l'ont fait? Ils l'ont fait pour le milieu subventionné avant
d'écrire cet article-là? Il y en a combien? Il va-tu falloir avoir une clause
de droits acquis?
M. Lacombe : Ça a été fait il y a
déjà plusieurs années, là. Puis, je veux dire, c'est une opération qui a déjà
été faite parce qu'il y a des subventions qui sont octroyées, il y a des fonds
publics qui sont octroyés directement à ces garderies-là. Il y a un chèque qui
part de Québec, qui atterrit dans le compte de banque de ces propriétaires-là. Donc, évidemment, les vérifications ont été
faites. Il y avait des chaînes, on voulait stopper ça à l'époque. Je ne sais
pas quel gouvernement a fait ça, je pense que c'est un gouvernement
libéral qui a fait ça. Donc, ça, c'était un bon... c'était un bon... Je pense
que c'était Yolande James, qui était ministre, qui a fait ça. Ça, c'était une
bonne décision.
Donc, oui, il y a ce travail-là qui a été fait.
Il y a des droits acquis qui ont été donnés, là, de mémoire, je n'étais pas là
à cette époque-là. Mais, oui, effectivement, ça a été fait. Puis effectivement
que c'est colossal. Ça fait que moi, je veux des exemples. Tu sais, on débat de
ça, là. Bien, avant de dépenser de l'argent public pour se lancer dans quelque chose, donnez-moi un exemple de ce qui pourrait
poser problème. Moi, je vous le dis, là, avec l'espace de croissance qu'on a, qui est à peu près de zéro pour ces garderies-là,
je ne peux pas voir comment il pourrait y avoir un problème. Ça fait qu'on m'en soumette un, puis le débat aura déjà
plus de sens, parce que, là, je trouve qu'on débat de quelque chose qui
n'existe pas, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, moi, je réitère,
Mme la Présidente, ce que j'avais demandé, c'est de pouvoir prendre le temps de me documenter parce que le ministre, lui,
il a dit qu'il ne nous donnerait pas les informations. Je veux pouvoir prendre le temps de me documenter avant de me
positionner là-dessus. Donc, peut-être, ça prendra quelques semaines. Des fois, il y a des délais dans les demandes
d'accès à l'information qu'on ne contrôle pas, nous, comme députés. Donc,
je demanderais qu'on suspende cet article-là, on y reviendra.
M. Lacombe : ...à ça parce que
moi...
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut que je pose la question, M. le ministre, s'il vous plaît. Est-ce que j'ai
le consentement de suspendre l'amendement de la députée de Sherbrooke?
M. Lacombe : Pas de consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai d'autres interventions sur l'amendement de la... Oui, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux mieux
comprendre aussi, une question pour le ministre. On prône toujours la
conversion parce qu'on prône toujours un réseau 100 % subventionné. Il y a...
Le ministre a dit à quelques reprises qu'il va y avoir des droits acquis, des
droits acquis. Ça fait que, si, mettons, je donne un exemple concret, moi, je
suis propriétaire de cinq garderies privées et deux garderies privées
subventionnées, quand le ministre va terminer la conversion, comment ça va
s'appliquer dans un tel cas? Parce que, là, actuellement, on a des limites
parce que ça va être converti à privée subventionnée. Est-ce que ça, ça
s'applique comme un droit acquis pour une telle personne qui est peut-être
propriétaire dans le réseau privé mais aussi propriétaire dans le réseau non
subventionné... propriétaire dans le réseau subventionné? Comment est-ce que ça
va fonctionner?
Puis, il y a une deuxième question, si le
ministre peut se permettre dans sa réponse, est-ce que... Où est-ce que c'est
écrit, quelque part dans la loi, quand on perd des droits acquis? Est-ce que
ça, c'est compris quelque part dans un de nos articles, ici, dans la loi?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Pour le droit acquis,
de mémoire, je ne pense pas que c'est dans la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance. Donc, je pense que c'est davantage une mesure
administrative qui a été prise sous, effectivement, un gouvernement libéral.
Maintenant, pour la question sur le nombre
d'installations dans le cadre de la conversion, c'est une excellente question
et je n'ai pas la réponse à ça. Et c'est la raison pour laquelle je vous
dis : En ce moment, on n'est pas prêts et on n'a pas tout ce que ça nous
prend, le projet pilote n'est pas terminé. On n'a pas tout ce que ça nous
prend. On travaille avec les partenaires
pour arriver à la meilleure solution. Donc, ça fait partie de la réflexion.
Cette réponse-là, on ne l'a pas encore.
Et je soumettrais ou, en fait, je poserais la
question à la députée de Westmount—Saint-Louis parce que je serais curieux d'entendre ce qu'elle en pense,
elle. Parce qu'on sait que le Parti
libéral a proposé de convertir
l'ensemble du réseau et de permettre aux garderies privées de rester privées,
donc d'obtenir des places subventionnées si elles n'en ont pas. Donc,
j'imagine que c'est peut-être une question sur laquelle son parti a réfléchi
avant de faire sa proposition de convertir
le réseau. Donc, je pense, c'est une question qui est pertinente. Elle me la
pose. Moi, je dis : Je n'ai pas la réponse, ils sont en train d'y
réfléchir. Je poserais donc la question aussi à la députée de Westmount—Saint-Louis : De son côté, qu'est-ce qu'elle en pense? Tu sais, son parti propose ça.
Je me dis : Ils doivent peut-être y avoir réfléchi.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme la
députée.
Mme Maccarone : J'entends la
question, le ministre, mais c'est parce qu'on parle de son projet de loi, ça
fait que ça ne fait pas partie de la réflexion. Moi, je veux juste mieux
comprendre, dans son projet de loi, comment ça
va fonctionner sur le terrain, le pratico-pratique. Encore une fois, ce n'est
pas une question d'être contre, c'est plus une question que le ministre
a évoquée, comme j'ai dit à quelques reprises, les droits acquis. Mais comment
ça va fonctionner? Parce que c'est sûr, les gens qui nous écoutent, ils vont
peut-être poser la question. On sait que, parmi le réseau privé non
subventionné, s'ils lèvent la main, là, c'est... Tout le monde veut se faire
convertir. Ça fait que la préoccupation, c'est que ça va très lentement. Puis
je comprends qu'on a un projet pilote actuellement en place, mais il y a plusieurs installations qui se font refuser
de faire... de se faire convertir. Mais, au moment, si... quand le moment
va arriver... Je sais que c'est ça qu'il souhaite, le ministre,
puis oui, c'est vrai, le Parti libéral souhaite avoir un réseau 100 %
subventionné parce que ce qu'on souhaite, c'est d'avoir un accès universel pour
chaque enfant.
Ça fait que, si c'est le cas, bien, comment ça
va fonctionner avec l'application de l'article en question, du ministre, pour
la conversion? Parce qu'on a quand même une limite de 500 places. C'est
plus ça, ma question. Je suis pour la conversion. On veut le faire. Mais, s'ils
sont limités au 500 places, qui n'est pas nécessairement une mauvaise chose, comment ça va fonctionner? Est-ce
que ça veut dire... ce propriétaire va être limité ou est-ce que ça, ça
veut dire que ce propriétaire va avoir accès à un droit acquis? Comment ça va
fonctionner sur le terrain? C'est plus... C'est plus ça que je veux comprendre,
comment ça va fonctionner.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Le projet de loi ne
porte pas sur la conversion, le projet de loi porte sur plusieurs dispositions.
Là, dans ce cas-ci, on parle effectivement du nombre maximal de places pour une
garderie subventionnée.
De notre côté, de façon très transparente, de
façon très humble, on dit : Oui, on ira vers la conversion, mais, non, on
n'a pas encore le plan de match qui est établi parce que le travail n'est pas
terminé avec les partenaires et dans le cadre du projet pilote. Donc, nous, ce
qu'on dit, c'est : L'annonce viendra. On donnera ces informations-là.
Mais je vois que c'est un sujet qui intéresse la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Puis moi, je serais curieux de savoir. Moi, je ne le sais pas encore. Est-ce
qu'il faut aller plus haut que cinq ou pas? Ça, c'est la réponse à sa question.
Moi, je ne le sais pas, mais, puisqu'eux proposent la conversion et qu'ils en
ont déjà fait l'annonce publiquement, bien, je pense que c'est une question qui
est pertinente. Puis moi, je serais curieux de savoir ce qu'ils en pensent. On pourra peut-être s'inspirer de
leurs propositions aussi pour la suite des choses, parce que notre décision
n'est pas prise.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : La préoccupation que
j'amène, c'est qu'est-ce que ces propriétaires vont devoir vendre. C'est ça que
je voulais mieux comprendre, ça fait que... s'ils sont limités.
M. Lacombe : ...à entendre ce que la
députée de Westmount—Saint-Louis
propose. Son parti en a fait l'annonce publiquement. J'imagine qu'ils y ont
réfléchi. Moi, je suis prêt à m'inspirer de ce qu'elle nous propose. Parce que
nous, on n'a pas encore pris notre décision.
Mme Maccarone : Je reviens encore.
On parle du projet de loi du ministre. Puis, comme j'ai dit, moi, ce que je
veux mieux comprendre, c'est comment que ça va s'appliquer, son article. C'est
ça que je veux comprendre. Ce n'est pas une question de dire que je suis
contre, ce n'est pas une question de dire... Puis je n'ai pas de proposition
pour le ministre. Je veux mieux comprendre comment que ça va s'appliquer sur le
terrain.
Comme... pour revenir à mon exemple, si on a un
propriétaire de trois garderies privées non subventionnées qui est aussi
propriétaire de trois garderies subventionnées, on souhaite la conversion,
oui, 100 %. Parce que tout le monde a dit la même chose : On souhaite
avoir un réseau subventionné. Parce que c'est ça que les parents souhaitent,
c'est ça que les parents, ils veulent. On a reçu un 6 milliards de dollars
du gouvernement fédéral. Est-ce qu'on peut l'utiliser pour travailler dans le
monde de conversion? 100 %, oui, c'est ça qu'on souhaite, mais est-ce
qu'on va avoir des limitations ici pour le nombre de permis que cette personne
va pouvoir avoir, parce qu'ils ont un trois subventionnés, trois non
subventionnés, mais ils ont un maximum de 500 places? Est-ce que ça veut
dire... il va falloir qu'il vende une
installation? Est-ce que c'est ça qui... ce propriétaire qui nous écoute
aujourd'hui doit s'attendre? Est-ce qu'il y a des préparatifs sur le
terrain, quand le jour va arriver, que la conversion sera faite, parce qu'on
aura un réseau 100 % subventionné? Est-ce qu'il doit s'attendre à ça ou
est-ce que ça veut dire, dans un cas de même, il va avoir un droit acquis puis
cette personne pourra avoir 600 places? C'est ça que je veux mieux
comprendre.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : La décision — je
l'ai dit quatre fois, mais je vais le répéter une cinquième — la
décision, elle n'est pas prise. La décision, elle n'est pas prise. Parce que
nous, notre plan de conversion, on ne l'a pas présenté encore. Mais le Parti libéral a présenté le sien, puis là je vois qu'ils
n'ont pas réfléchi à cette question-là, qu'ils n'ont pas de réponse à
nous donner. Eux, ils ont fait l'annonce, là. Nous, on ne l'a pas fait. Eux,
ils l'ont fait, puis je vois qu'ils n'ont
pas réfléchi à ça. Moi, je pense que, bon, là, ça, c'est préoccupant un petit
peu. Mais, s'ils ont une proposition, moi, je l'invite à... j'invite la
députée de Westmount—Saint-Louis
à nous la faire. Parce que nous, on est encore en train de plancher sur le plan
de match. On travaille avec les assos, là, de garderies privées. En ce moment,
le projet pilote est en train de se
compléter. Ça fait que je... Mais je vois qu'ils n'ont pas... bien, à moins que
oui, mais, s'ils y ont pensé, moi, je veux juste le savoir, on va s'en
inspirer, là, je suis bien ouvert.
Mme Maccarone : ...avec
beaucoup de respect, c'est parce qu'on est en train d'étudier l'article proposé
par le ministre dans son projet de loi puis il dit qu'il ne le sait pas. Ça
fait que pourquoi qu'on a un article, dans la loi, qui est déposé par le ministre pour étudier ici, en commission, mais on
ne sait pas la réponse à la question? On ne sait pas, on n'a pas fait
cette... on n'a pas fait la réflexion là-dessus. Je comprends que le ministre
aimerait que je réponde pour
lui, mais moi, ce que je souhaite, c'est de comprendre pourquoi le ministre a
mis cet article ici si on n'a pas vidé la question. J'essaie de vider la question en ce qui concerne le projet de
loi du ministre. C'est ça que je veux comprendre.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous rappelle qu'on est sur l'amendement de la députée de Sherbrooke.
Mme Maccarone :
Tout à fait.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Parfait. M. le ministre.
M. Lacombe :
Ici, là...
Mme Maccarone :
M. le ministre de la Famille.
M. Lacombe :
Oui, oui. Oui, tout à fait, c'est mon projet de loi, puis le mien, il n'a pas
juste deux articles. Mais ce que je veux vous dire, là, c'est que nous,
là, notre projet de loi, il ne traite pas de conversion. La députée de Westmount—Saint-Louis, c'est elle, là, qui nous parle de conversion. Nous, on dit : Dans
l'état actuel des lieux, il y avait déjà possibilité de cinq, là, on
ajuste parce qu'on augmente le nombre. Ce n'est pas sorcier, là. Puis les gens
qui nous écoutent, là, puis qui travaillent
dans le réseau en ce moment, là, doivent trouver, là, qu'on tourne autour du
pot, parce qu'ils connaissent ça sur le bout des doigts, mais, si on
veut continuer d'en parler, on peut continuer d'en parler, là.
La
conversion, ce n'est pas ça qu'on étudie. Ce qu'on dit actuellement, c'est que,
les garderies subventionnées, étant
donné qu'on augmente le nombre de places possibles par installation, on
augmente aussi le nombre total de places, puis là on dit que,
dorénavant, ce sera 500, toujours avec cinq garderies. Ce n'est pas
sorcier, là. Je pense que c'est supersimple. Puis, si on veut parler de
conversion, bien là, c'est complètement hors sujet. Mais moi, je vous
dirais : On est en train de travailler
là-dessus, là. Je vous le dis de façon transparente, là, on travaille avec les
partenaires en ce moment. Ils nous écoutent, là, ils savent qu'on
travaille avec eux autres.
Puis c'est vrai qu'on
n'a pas la réponse parce qu'on n'est pas arrivés au bout du travail qu'on a à
faire avec eux. Mais le Parti libéral a présenté sa plateforme électorale en
matière de services de garde. Ils nous ont fait cette promesse électorale là,
ils nous en on fait l'annonce. Mais là je vois qu'ils n'ont pas, eux, pensé à
ça... ou, s'ils y ont pensé, bien, moi, pour vrai, là, je suis intéressé de le
savoir. C'est la députée de Westmount—Saint-Louis qui amène la conversion, alors
qu'on ne parle pas de conversion. Si elle a une réponse à ça, moi, je serais
intéressé pour qu'on puisse s'en inspirer. Ça n'a aucun impact avec ça en ce moment,
mais, quand on sera rendus à la conversion, bien, peut-être qu'effectivement ça
nécessitera aussi, de la part... si c'est le Parti libéral qui gagne les
prochaines élections, ça nécessitera le dépôt d'un projet de loi de peut-être,
là, un ou deux articles, puis là ce sera justifié.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
S'il vous plaît, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement de la députée de Sherbrooke? S'il n'y
a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'amendement de la
députée de Sherbrooke. Est-ce que l'amendement est adopté ou rejeté?
Mme Labrie : Par
appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Par appel nominal. M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Lacombe (Papineau)?
M. Lacombe :
Contre
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Contre.
Le Secrétaire :
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Abstention.
Le Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon : Pour.
Le Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article 38. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 38? S'il n'y a pas d'intervention, je mettrais aux voix
l'article 38. Est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté
sur division? Adopté sur division.
Nous sommes
maintenant à l'article 39. M. le ministre, si vous voulez bien nous en
faire la lecture, s'il vous plaît.
• (17 h 20) •
M. Lacombe : À
l'article 39 : Les articles 94 et 94.2 de cette loi sont
abrogés.
Donc, les articles 94 et 94.2 sont abrogés
compte tenu des dispositions des articles 93.0.4, 93.0.7 et 93.0.9 qui en
reprennent la substance ainsi que de la modification du rôle des comités
consultatifs en ce qui a trait à l'attribution et à la répartition des places
donnant droit à des services de garde subventionnés.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce que j'ai des interventions sur l'article 39? Donc, je serais prête
à mettre aux voix l'article 39. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le ministre. L'article 40, s'il vous plaît.
M. Lacombe : 40. L'article 95
de cette loi est remplacé par le suivant :
«95. Un prestataire de services de garde ne
peut recevoir à la fois des enfants qui bénéficient d'une place dont les
services de garde sont subventionnés et d'autres qui n'en bénéficient pas.»
Et, dans le commentaire : Cet article vient
reformuler les dispositions de l'actuel article 95 afin de tenir compte
des changements apportés en ce qui a trait à l'obligation de ne recevoir que
les seuls enfants visés au premier alinéa de l'article 2 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance tel que modifié par l'article 2 du
présent projet de loi. Il énonce expressément qu'un prestataire de services de
garde ne peut offrir des places subventionnées et recevoir des enfants qui ne
bénéficient pas de telles places.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 40? Je serais prête à mettre aux voix l'article 40. Est-ce
que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 41, M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : L'article 96
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le ministre peut également verser à un bureau
coordonnateur une subvention visée au paragraphe 1.1° de l'article 89
afin que celui-ci la redistribue selon les conditions et modalités établies par
le ministre.»
C'est une modification proposée ici qui est de
concordance avec la modification apportée à l'article 89 qui octroie au
ministre un pouvoir spécifique de subventionner un demandeur d'une
reconnaissance à titre de RSG en vue de son établissement.
Il s'agit en conséquence d'accorder au bureau
coordonnateur la subvention prévue pour qu'il la redistribue à la personne qui
sollicite une reconnaissance selon les conditions et modalités qui sont
établies par le ministre.
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions sur le 41? Donc, nous allons mettre
aux voix l'article 41. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : Adopté. L'article 42, M. le ministre, s'il vous
plaît.
17
927
M. Lacombe : 42.
L'article 101 de cette loi est modifié par le remplacement de «ou de la
révocation de son permis ou de son agrément» par «, de la révocation de son
permis ou du retrait de son agrément».
Il s'agit d'une modification apportant une
précision de conformité avec le langage employé ailleurs dans la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance. Celle-ci prévoit que les agréments des
BC peuvent être retirés plutôt que révoqués, d'où la modification proposée.
Donc, c'est essentiellement... en fait, je
dirais, c'est strictement linguistique.
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions? Donc, je mets aux voix l'article 42.
Est-ce que l'article 42 est adopté?
Des voix : Adopté.
15
399
La Présidente (Mme
D'Amours) : L'article 43. M. le ministre.
17
927
M. Lacombe : À
l'article 43, j'aurai un amendement, d'ailleurs, à déposer. Je ne sais pas
s'il a déjà été déposé entre-temps... Oui. Donc, j'y vais avec la
lecture de l'article :
L'article 101.3 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «du premier alinéa de l'article 5.1 et des articles 13,
14, 16, 20, 59.1, 59.2 et 102» par «de l'article 2.2, du premier alinéa de
l'article 5.1, des articles 13, 14, 16, 20, 59.2 et 59.6, du premier
alinéa de l'article 59.9 et des articles 59.10, 59.12, 95 et 102»;
2° par le remplacement du troisième alinéa
par le suivant :
«Le montant de la pénalité administrative est de
750 $ dans le cas d'une personne physique et de 1 500 $ dans les
autres cas.»
La modification proposée par le
paragraphe 1° de l'article 43 du projet de loi constitue une
modification de concordance à l'énumération des articles de la loi susceptibles
de mener à une pénalité administrative en cas de non-respect, par un titulaire
de permis, d'un avis de non-conformité donné par le ministre. La modification
proposée par le second paragraphe augmente le montant de la pénalité
administrative et distingue désormais le montant de la pénalité qui est imposée
selon qu'elle s'adresse à une personne physique ou autre.
Et j'ai un amendement, donc, à déposer. Est-ce
que vous l'avez? Je peux y aller?
15
399
La Présidente (Mme D'Amours) :
Oui, il était sur Greffier. Vous pouvez le déposer.
17
927
M. Lacombe : D'accord.
Donc, à l'article 43 du projet de loi :
1° insérer, avant le paragraphe 1°, le
suivant :
«0.1° par l'insertion, dans le premier
alinéa, après "78", de ", 80.0.1";»;
2° remplacer, dans le paragraphe 1°,
«l'article 2.2, du premier alinéa de l'article 5.1, des
articles 13» par «l'article 2.2, du premier et du cinquième alinéa de
l'article 5.1, des articles 13, 13,1».
Donc, l'amendement prévu par le
paragraphe 1° découle des dispositions de l'article 33 du projet de
loi introduisant l'article 81.0.1 de la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance et portant sur l'interdiction d'entraver le travail de
l'enquêteur.
Celui prévu par le paragraphe 2° découle de
l'amendement ayant introduit une obligation de rendre public le résultat de
l'évaluation de la qualité des services de garde dispensés par les prestataires
de services de garde. C'est l'amendement ayant introduit un article 4.1 au
projet de loi.
Les deux modifications visent à prévoir la
sanction administrative applicable au titulaire de permis qui serait en défaut
de se conformer à ces obligations.
Donc, vous comprenez qu'on a fait des
modifications en cours de route, là, dans l'étude du projet de loi, et donc, à
cet article-là, on doit les intégrer. C'est pour ça qu'on dépose l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement du ministre?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
L'amendement de l'article 43 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Et maintenant est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 43 tel
qu'amendé? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Il n'y a pas lieu, il
me semble, de prévoir des modalités d'indexation pour les pénalités financières
qui sont dans les projets de loi comme ça? C'est quelque chose qui revient très
régulièrement. Moi, sur presque tous les projets de loi que... Bien, en tout
cas, dans tous les projets de loi que j'ai étudiés, quand il y avait des
pénalités financières, on avait une discussion sur l'indexation. Puis je trouve
ça problématique, que ce ne soit pas prévu dans les projets de loi. Il y a
certaines lois qui sont revues plus régulièrement que d'autres, mais parfois ça
peut prendre plusieurs décennies, ou, en tout cas, un
certain nombre d'années, avant que les lois soient revues, puis les montants
deviennent désuets assez rapidement.
Donc, je pose la question ici, là. Je vois,
encore une fois, dans un autre projet de loi, avec un autre ministre, une
disposition de pénalités financières qui est un montant fixe avec aucune mesure
d'indexation. Pourquoi?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est... Vous
savez, c'est un... Ça, c'est un travail que j'ai demandé à la Direction des
affaires juridiques, qui est rattachée au ministère de la Justice, qui ont une
vue d'ensemble de cette situation-là. Puis, je vous avoue, c'est ça, au départ,
je posais aussi des questions sur l'indexation. Et c'est une façon de
fonctionner qui est établie comme celle-là, pour aussi éviter qu'on se retrouve
avec des montants, là, qui seraient, par exemple, de 502,33 $, qui
deviennent très, très précis, qui deviennent disparates et beaucoup plus
difficiles à gérer, alors que, là, on y va de façon, je dirais, plus
paramétrique, lorsqu'il y a une mise à jour à faire. En ce moment, on la fait.
Vous voyez, je faisais le calcul dans le
cadre du projet. Si on avait suivi l'inflation, cette pénalité de 500 $,
en 2010, qu'elle a été introduite, aujourd'hui, en 2022, on
serait à 630 $. Donc, oui, ça a augmenté, mais en même temps, bon, vous
voyez, là, on y va même en haut de l'inflation. Donc, je pense que c'est aussi
correct, cette façon-là de fonctionner pour garder une certaine uniformité, là,
dans les montants puis une certaine facilité aussi de gestion.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Est-ce qu'on ne devrait
pas... C'est rare qu'on fait ça, là, proposer que les choses soient dans un
règlement plutôt que dans la loi, là, mais moi, je trouve ça problématique,
qu'on mette des montants qui vont devenir
désuets dans une loi qui est ouverte moins souvent puis qui est plus difficile
à modifier qu'un règlement. Est-ce que ce n'est pas quelque chose qu'on
devrait prévoir dans un règlement, justement avec un règlement qui prévoit un mécanisme d'indexation pour ça? J'en ai déjà vu,
des mécanismes d'indexation qui prévoient une formule d'arrondissement,
par exemple, pour ne pas qu'on se retrouve avec un montant avec des cents, là.
Je comprends la préoccupation du ministre, mais je me souviens d'avoir... là,
je n'ai pas en tête c'était sur quel projet de loi, mais je me souviens d'avoir
vu ça.
Parce que c'est une préoccupation qui est
soulevée quand même assez régulièrement. À un moment donné, ce serait bien
qu'au niveau juridique, là, il y ait une réflexion plus globale par rapport à
ça, puis qu'on ne se pose pas la question sur chacun des projets de loi à
chaque fois que ça se produit, puis qu'il y ait... qu'on trouve une manière
structurante, là, de régler cet enjeu-là d'indexation des pénalités
financières. Parce que ça se passe dans tous les projets de tous les
ministères, là, il y a souvent des dispositions comme ça. Puis moi, je trouve
ça... je trouve que c'est de manquer de vision à long terme, de mettre un
chiffre comme ça dans une loi qui va... Bon, si la loi, elle n'est pas
réouverte pendant 10 ans, bien, dans 10 ans, ça va être encore ce montant-là.
Puis le ministre vient de dire : Ils sont même allés au-dessus de
l'inflation dans ce cas-ci, parce qu'il y a une volonté de renforcer la
pénalité. Ça, c'est une volonté politique. Ça peut arriver, mais, en général,
on devrait, quand on... Quand on dit : Bon, bien, en ce moment, c'est ça
qui nous semble conséquent comme pénalité par rapport à telle infraction, il me
semble qu'on devrait s'assurer que ça va être maintenu dans le temps.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
• (17 h 30) •
M. Lacombe : Bien, en fait, je...
Bien, ça pourrait être une suggestion à faire au ministre de la Justice, là,
mais c'est quelque chose qui dépasse, évidemment, le ministère de la Famille.
Ce qu'on m'expliquait, c'est que c'est la façon de fonctionner. Les pénalités
sont inscrites dans les lois. C'est comme ça que c'est fait. Est-ce que ça
pourrait être fait par règlement? Honnêtement, je n'en ai aucune idée. Il
faudrait voir. Évidemment, ça, ce n'est pas mon champ d'expertise, à moi, mais,
pour moi, ce qui était important, c'était d'augmenter ces amendes-là. Vous
voyez, ça fait 10 ans. Ces amendes-là, est-ce qu'elles étaient désuètes?
Je ne sais pas. Entre 500 $ et 630 $. Si ça avait été indexé, je ne
suis pas sûr que ça aurait fait une grande différence. Je pense qu'il fallait
aller encore plus haut, notamment pour les personnes morales, là. On propose
d'aller à 1 500 $. Ça aurait demandé une modification législative de
toute façon, mais, pour la question d'y aller par règlement, là, ça dépasse le
champ de compétence du ministère de la Famille, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Ça fait qu'on vient encore à la notion de pénalité. Est-ce que le ministre peut nous dire combien de
pénalités ont été imposées et combien ont vraiment été payées par les personnes
qui ont reçu cette pénalité?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M.
Lacombe : Donc, pénalités... les pénalités, là, je ne peux
pas faire référence à des documents, là, j'imagine, là, mais, en tout
cas, les pénalités qui ont été imposées, vous voyez, depuis... je ne sais pas,
moi, depuis 2023‑2024, il y en a 4 875. Donc, ça, c'est ce qui a été...
C'est le nombre de pénalités qui ont été imposées.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme Maccarone : ...
M. Lacombe : Le nombre varie d'année
en année, là. Il y a des années où c'est plus, il y a des années où c'est
moins.
Mme Maccarone : Excusez-moi, je n'ai
pas compris.
M.
Lacombe : Le nombre varie d'année en année. Il y a des
années où c'est plus, il y a des années où c'est moins.
Mme Maccarone : Ça
fait qu'on n'a pas ces chiffres pour... mettons, depuis 2018, c'est ça, le
nombre de pénalités qui ont été imposées?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Qu'est-ce que vous
voulez dire?
Mme Maccarone : Bien, ce que je
cherche, c'est de comprendre, parce que, là, ici, on a un autre... un article
qui traite des pénalités qui vont être déposées auprès des responsables de
services de garde qui ne respectent pas les dispositions des articles, qui sont
nommées ici, dans l'article.
Ça fait que ce que je veux comprendre, c'est
combien de pénalités ont été imposées. Parce que, là, on parle d'augmenter
aussi le montant, mais combien de pénalités ont été imposées depuis 2018, par
exemple, ou l'année passée, si c'est plus facile pour le ministre et son équipe
de répondre, puis combien ont vraiment été payées? Parce que c'est quelque chose, d'avoir une amende, mais
c'est une autre chose de dire que les gens ont vraiment payé la pénalité.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : On a eu ce débat-là, tu
sais, ça fait que je ne le referai pas, là, parce qu'on l'a eu, là, on l'a eu,
puis on en a parlé, on en a parlé dans les dernières séances, mais je pense que
ce qui est important, là, c'est d'avoir un effet qui est dissuasif.
Parce que,
là, en ce moment, on se fait dire... parfois, nos enquêteurs nous disent
ça : Bien, parfait, donnez-nous-la, votre amende, on va la payer, puis 500 $, là, ce n'est pas la mer à
boire pour nous. Si, là, on est à 1 500 $, bien là, c'est,
disons, plus dissuasif. Puis les garderies, par exemple, vont vouloir, là, se
soumettre à l'avis qu'ils ont reçu plutôt que
de dire à l'enquêteur : Bien, moi, je ne me soumettrai pas puis je paierai
500 $. Ça fait que c'est là toute l'importance, pour moi, de venir
donner plus de pouvoirs dissuasifs à ces... voyons, à ces pénalités
administratives.
Puis là, après ça, la députée de Westmount—Saint-Louis
a raison, et on a fait ce débat-là, évidemment, quand il y en a, bien là, il
faut faire ça dans les règles de l'art, là. Il n'y a pas juste nous d'impliqués
là-dedans, mais il faut qu'on... dans le maximum des cas, qu'il y ait
effectivement la pénalité qui soit véritablement donnée, là, aux propriétaires,
sinon on n'est pas plus dissuasifs, bien sûr.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Moi, je veux juste
dire, Mme la Présidente, quand le ministre dit que la députée de Westmount—Saint-Louis,
elle a raison, j'aime ça. Ça me fait du bien. Ça fait que, n'importe quand,
s'il veut répéter cette phrase, c'est bienvenu, mais, oui...
M. Lacombe : ...trop souvent, là,
vous allez mettre ça sur Twitter.
Mme Maccarone : Bien oui, on
pourrait faire un montage de ça, tout à fait. Là, là, là, on a des idées qui
circulent, de ce côté-là, maintenant, ça fait que...
Oui, bien, je comprends, puis, oui, on avait
déjà fait une discussion en ce qui concerne les pénalités, mais, chaque fois
qu'on va disposer d'un article qui parle des pénalités, bien, c'est sûr, ça
m'amène à poser la question de : Si on va avoir des pénalités mais on ne
va pas les imposer, bien, pourquoi même changer ceci? Je comprends qu'on veut avoir
un effet dissuasif, mais le ministre a dit lui-même qu'on a des garderies qui
ont fait... ils appellent ça des fermetures sauvages, mais ces garderies, Lévis
en est un exemple, elles n'ont pas reçu des pénalités. Puis, si on lit
l'article 17 du Règlement sur les services de garde éducatifs à l'enfance,
on exige un préavis de 90 jours avant la cession des activités durant
l'année financière depuis le 1er avril 2021. On aimerait savoir combien de
garderies ont reçu une pénalité suite à un non-respect de cet article. Je peux
répondre pour le ministre : La réponse, c'est zéro. C'est zéro.
Alors, je veux comprendre. Ce que j'aimerais
avoir, c'est une garantie. Maintenant qu'on va adopter un autre article en ce
qui concerne les pénalités, bien, quelle garantie avons-nous que l'article sera
mis en vigueur? Parce que, si on veut augmenter les pénalités mais on ne va pas
les appliquer, bien, pourquoi même faire cet article, puis ce changement, puis
une modification d'effet dissuasif, si on ne va pas l'appliquer, la loi?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Est-ce qu'il y a d'autres... Oui, M. le ministre.
M. Lacombe : Évidemment, c'est
toujours du cas par cas, là. Vous savez, là, moi, je vais être le premier à
vouloir taper sur les doigts d'une garderie qui ferme de façon sauvage puis à
lui imposer une pénalité. En même temps, c'est sûr que ce n'est pas la job non
plus du ministre de dire : Bien là, on impose une amende à ce
propriétaire-là, on n'en impose pas. Il y a un travail rigoureux qui est fait,
soit par le ministère, dans le cadre de pénalités administratives, soit par le
DPCP, dans le cadre des amendes, lorsqu'il s'agit d'une mesure qui est pénale.
Donc, je pense que, là, il faut aussi laisser
les gens dont c'est le travail le faire, mais c'est clair que mon orientation
politique, c'est de dire que, lorsqu'il doit y en avoir une, il ne faut pas
faire preuve de tolérance en se disant qu'on ne le fera pas, il faut que le
règlement, la loi soit respectée. Il faut que nos mesures administratives, que
nos... que ce qu'on demande aux garderies lorsqu'on leur fait... lorsqu'on leur
donne un... voyons, j'ai un blanc de mémoire, mais lorsqu'on leur... un avis de
non-conformité, lorsqu'on leur donne un avis de non-conformité, on veut
évidemment qu'ils se conforment. Donc, ça, c'est l'orientation, évidemment, que
le ministère a, de toute façon, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : J'entends. J'entends
les explications. C'est juste que je me mets dans la place d'une famille qui
perd sa place, puis c'est une fermeture sauvage, ça fait que, là, c'est
80 enfants qui vont être dans la rue, là, ils n'auront pas de place, ça
fait que ces familles vont se retrouver face à... Oh mon Dieu! Je n'ai pas eu
un avis de 90 jours, comment ça se fait qu'eux, ils ont fait ça? Bien,
puis ça peut être plusieurs raisons pour lesquelles que la garderie a fermé
d'une façon sauvage, mais, si on sait qu'il y a quand même des pénalités, si
c'est courant dans le réseau, puis les gens sont au courant qu'il y a des
pénalités, pour moi, ça s'explique mal pourquoi qu'on ne va pas appliquer la
loi, qu'on ne va pas appliquer qu'il y a des pénalités. Je comprends que ce
n'est pas facile puis je comprends aussi la nécessité de voir ça cas par cas,
mais ça veut dire... Cas par cas, jusqu'à date, c'est zéro, quand on parle des
fermetures sauvages.
Alors, je veux... Moi, ce que je veux m'assurer,
c'est que, si on se met dans la place de ces parents, qu'on va s'assurer qu'il
y aura quand même des pénalités si on est en train de... Puis je ne suis pas
contre l'article, je ne suis pas contre l'article, je ne suis pas contre l'idée
d'avoir une pénalité pour ceci. Puis de dire que ce n'est peut-être pas le rôle du ministère, bien oui, c'est le rôle du
ministre, c'est le rôle du ministère de revoir puis d'appliquer ces pénalités,
de s'assurer que ce serait le cas. On est ici pour adopter ceci. Je suis pour,
c'est juste que je veux comprendre, jusqu'à date, on ne l'a pas fait, ça fait
que, si on va même augmenter, bien, pourquoi faire ces modifications?
Ça fait qu'on souhaite qu'elles restent
ouvertes, mais aussi qu'on aura un accompagnement. Qu'est-ce qu'on peut faire
pour s'assurer qu'on ne fait pas cette fermeture? À moins que c'est le ministre
qui souhaite la fermer, puis ça, c'est une autre conversation, mais... il faut
respecter la loi. On sait qu'on a des difficultés. 90 jours, ce n'est pas
long, c'est sûr, ce n'est pas long dans la vie d'une famille puis des enfants
qui doivent se retrouver sans place. Il faut aller quelque part trouver une
place, bien là, c'est... écoute, c'est l'engagement envers mon employeur, ça
peut causer beaucoup, beaucoup, beaucoup... un effet secondaire, quand une
garderie va fermer de même.
Je pense que c'est important non seulement
qu'ils sont au courant qu'il va y avoir des pénalités, mais là c'est clair que
ces pénalités vont aussi être imposées, ce n'est pas juste une question que
c'est là, là, mais regarde, on va l'imposer de temps en temps, quand on veut.
Ça va être exigé, là, prenez note, si vous faites ça auprès des familles, bien,
il va y avoir des pénalités. Puis, tu sais, c'est des pénalités... tout
dépendamment de la situation, ça peut être considéré, comme le ministre dit,
sévère, dans d'autres cas, peut-être que non, mais dans la... Si je me mets
dans la place de ces familles, je pense que c'est important de s'assurer que ce
serait fait cette fois-ci.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? M. le ministre.
M. Lacombe : La députée de Westmount—Saint-Louis
a raison, Mme la Présidente, je suis d'accord avec elle, il faut que ce soit
appliqué. C'est aussi mon orientation.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux
voix l'article 43 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
M. Lacombe : ...distrait par un
message, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que l'article 43, tel qu'amendé...
Des voix : ...
M. Lacombe : Tel qu'amendé,
oui, adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté,
merci. M. le ministre. l'article 44, s'il vous plaît.
M. Lacombe : Oui. Donc,
l'intitulé du chapitre VIII.2 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«Comité consultatif régional.»
Donc, c'est un remplacement de
l'intitulé qui consacre la disparition du comité consultatif sur l'offre de
services de garde éducatifs à l'enfance et son remplacement par le
comité consultatif régional.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Oui. Bien, vu qu'on commence, là, tout ce sujet-là, j'aimerais juste, là,
d'entrée de jeu, là... je comprends qu'on est sur le titre, donc ce n'est pas
le coeur, mais c'est ce qui va en découler, juste que le ministre nous explique
le fond de sa pensée. Pourquoi il ne voulait pas continuer avec le
fonctionnement actuel puis pourquoi il veut vraiment que ce soit le ministre
qui détermine, là, vraiment... qui ait le mot final, et donc que la
consultation ait peut-être un petit peu moins d'impact qu'elle en avait avant?
Donc, juste comprendre son état d'esprit, pourquoi il veut ce changement-là,
qui est quand même important, là. Plusieurs nous en ont parlé lors des
consultations.
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui, Mme la Présidente. Bien oui, je peux bien le faire, là. Je pensais le
faire au prochain article qui traite de ça, mais là on parle du titre, je peux
le faire tout de suite. Je pense que... bien, en fait, je ne me trompe pas en
disant que les comités consultatifs sur l'offre ont été créés à un moment où le
réseau avait besoin de ça. Ils ont été créés par un gouvernement libéral.
D'ailleurs, c'était une bonne décision, de faire ça à ce moment-là, parce que,
dans le passé, sous un autre gouvernement, précédemment, il y avait eu des
dérapages importants en matière d'octroi de permis. Donc, c'est une... à cette
époque-là, il y avait ce besoin-là. Et, encore une fois, je pense que c'est
Yolande James qui était ministre, à l'époque, qui a... je peux me tromper, mais
de mémoire, qui est arrivée avec ça, et je pense qu'à l'époque c'était la bonne
décision à prendre.
Maintenant,
il y a de l'eau qui a coulé sous les ponts. On est rendu complètement ailleurs
dans le développement. Et ce travail-là, qui est fait par les comités
consultatifs sur l'offre sur le terrain est, de toute façon, fait en double par
les professionnels du gouvernement, puis on est un peu le seul ministère qui
fonctionne de cette façon-là, un peu avec
des... Je ne le dis pas négativement pour eux parce qu'eux font un bon travail,
font le travail qu'on leur demande, les comités consultatifs, mais ils
font un peu le travail de chaperon, alors que nous, on fait de toute façon tout
ce travail-là, au ministère de la Famille. Ça nous impose des délais qui, dans
le passé, ont parfois été aussi très, très longs.
Et moi, je pense qu'honnêtement le ministère est capable de faire ça. On a des
professionnels du réseau dans notre ministère, c'est leur travail de
procéder à l'analyse. Et moi, je peux vous dire que la qualité de ce que je
reçois, c'est toujours très, très bien.
Maintenant, je ne
souhaite pas que les comités sur le terrain disparaissent complètement, parce
qu'en fait, pour moi, c'est un peu une transformation, administrativement,
c'est... on abolit un, on en crée un autre, mais, pour moi, c'est un peu la
transformation du rôle qu'on veut que la communauté joue. Plutôt que d'évaluer
les projets puis nous dire si, oui ou non, on devrait les mettre sur pied, ce
que je pense que la communauté devrait faire, c'est de nous dire : Bien,
dans l'offre, en fait, dans le portrait de l'offre et de la demande que vous
faites, bien, on pense que vous avez oublié quelque chose. On veut soumettre à
votre attention, par exemple, qu'il y a une usine qui va ouvrir. On veut
soumettre à votre attention qu'il y a une poche de pauvreté à cet endroit-là.
Le ministère ne l'a peut être pas captée, mais là ça vient de changer très
rapidement parce que... je ne sais pas, moi, par exemple, à Gatineau, on a eu
les tornades, là, qui ont frappé dans un secteur plus défavorisé de Hull. Bien,
ça prend des gens du terrain pour être capable
d'influencer les données du ministère à Québec. Et, à mon sens, bien, c'est ce
que ce nouveau... ces nouveaux comités consultatifs régionaux doivent
jouer comme rôle.
Et je fais une
tournée du Québec, actuellement, dans plusieurs régions, où je vais présenter
de grands chantiers, puis les gens du réseau
me posent des questions. Et souvent les élus aussi me disent : Bien, vous
n'avez pas pris en considération le fait que, dans ma petite
municipalité, on vient de signer avec un promoteur immobilier, là, et les
fondations sont coulées, il y aura 50 nouvelles maisons avec des jeunes
familles qui vont venir. C'est vrai, le ministère n'a pas cette donnée-là. Et
ce que je réponds toujours aux gens, bien, c'est : Avec ce qu'on propose,
les comités consultatifs régionaux, bien, on sera en mesure d'avoir ces
données-là et d'influencer notre modèle, au ministère, de se servir de ces
données-là pour le peaufiner. Parce que, l'intention, c'est vraiment d'avoir
une place pour chaque enfant puis de bien prévoir les mouvements puis la
demande en fonction de l'offre qu'on a sur le terrain.
Donc,
c'est ce qui a... je dirais, c'est la réflexion, là, grosso modo. C'est sûr
que, là, je vous fais ça en trois minutes, quatre minutes, alors que ça
fait des mois qu'on y pense puis qu'on travaille, mais c'est ce qui a présidé à
la proposition qu'on fait aujourd'hui.
Mme Hivon :
Et les acteurs du terrain n'ont pas la capacité de recommander les projets
puis de se prononcer sur les projets.
M. Lacombe :
Non.
Mme Hivon :
Ce qui est un changement majeur par rapport à l'heure actuelle, puis...
M. Lacombe :
Oui.
Mme Hivon : Parce que le
ministre dit qu'il y avait comme un dédoublement, là, mais pourquoi il y
avait... Parce qu'il y en a plusieurs, dont l'AQCPE, qui voyaient quand même
là-dedans une plus-value, là, qui... évidemment, selon
leur point de vue aussi, c'est inacceptable d'enlever complètement, là, c'est
le terme qu'ils utilisent, d'enlever complètement cette espèce d'impulsion du
milieu pour recommander certains projets. Ça aurait pu se faire aussi en
hybride, là, mais pourquoi avoir complètement évacué ça, cette possibilité-là?
Parce que, des fois, ils ont des sensibilités,
ils comprennent pourquoi un projet va mieux fonctionner que non. Donc, il y
avait une logique à mettre sur pied ces comités-là à l'époque. Là, je comprends
que le ministre dit : On s'en éloigne puis on dédoublait un peu ce qu'on
faisait, mais pourquoi ne pas avoir laissé un certain rôle d'initiative pour
ça?
M. Lacombe : Bien, c'est... Tu
sais, de façon très transparente, moi, je pense qu'il faut être plus efficace,
parce que c'est un programme qui nous coûte très cher, les services de garde,
et je le dis fièrement, dans le sens où ça coûte beaucoup d'argent, mais je
pense que c'est une excellente nouvelle, là, parce que c'est un investissement,
mais il reste que le gouvernement doit avoir les coudées franches pour être
capable de développer à la vitesse qu'il souhaite développer.
Puis, actuellement, on est freiné, on est
freiné. Là, on se le fait dire, là, ça va vite, ça va très, très vite, en ce
moment, puis c'est un frein, dans certains cas. Donc, on veut être capable
d'agir le plus rapidement possible pour être capable de donner aux parents,
dans les régions où il manque des places... leur donner ces places-là.
Quand le ministère de la Famille fait déjà le
travail puis qu'on n'est plus à la même époque que le passé, que, de toute
façon, à l'avenir, le développement va se faire en CPE aussi, donc là, on n'est
plus dans le même état. Donc, le paradigme a complètement changé, là, on n'est
plus du tout... Donc, c'est comme si on voulait... Moi, je me suis posé la
question : Est-ce que c'est un outil dont on... une pièce, là, en fait, du
véhicule dont on a encore besoin sur le nouveau véhicule? Puis là la pièce n'a
juste comme plus vraiment d'utilité parce qu'on a changé de technologie, là, tu
sais, on a changé de façon de travailler.
Donc, je comprends, par exemple, les
associations, parfois, qui nous disent : Bien, nous, on aurait voulu
continuer à avoir notre mot à jouer. Parfois, il y avait beaucoup de
corporatisme aussi, je ne le dis pas négativement, mais, tu sais, il y a des gens qui défendaient les projets de CPE, d'autres
qui défendaient les projets de garderies privées subventionnées,
d'autres qui... Donc, moi, je pense que, du moment où on dit : Ce n'est
plus là, ces comités, pour recommander ou pas les projets... De toute façon, ce
seront des projets de CPE, quand on aura fini les 37 000, après ça, ce
sera exclusivement CPE, on n'aura plus les enjeux du passé puis on pourra
concentrer nos forces régionales sur les besoins, qu'est-ce qu'on a oublié.
• (17 h 50) •
Puis je soumets même que, moi, en tout cas, dans
la vision que j'ai du réseau, après ce grand chantier-là, la deuxième phase, je pense, à laquelle devrait
s'attaquer le prochain ou la prochaine ministre de la Famille, ce sera d'y
aller vraiment... moi, je disais, au début du mandat, là : En 1997,
là, on peinturait au rouleau, là. C'était plus... je n'ai pas envie de dire que
c'était plus facile, parce qu'on partait un réseau de zéro, mais on peinturait
au... tout était à faire, on peinturait au rouleau. Là, on est dans le
découpage, ça fait que ça demande un petit peu plus de dextérité, parfois,
c'est un peu plus long, mais, tu sais, on est dans le découpage, mais là je
dirais qu'après le grand chantier on va être davantage, là, dans les retouches,
là, tu sais, là, on va être... on va vraiment être dans les petites réparations
puis dans ce qui va demander encore plus, là, de minutie puis de précision.
Donc, les
comités consultatifs régionaux vont être essentiels, à ce moment-là, parce
qu'eux vont être capables de nous dire, au ministère, quand on se
trompe, pour ne pas qu'on se trompe, en fait, vont être capable de prévenir
qu'on se trompe puis de nous dire : Bien, nous, là, notre terrain, on le
connaît, puis, bien, à Papineauville, là, vous ne le saviez pas, là, mais c'est
ça, il y a un promoteur qui s'installe puis il construit 20 maisons, puis
nous, là, ça va remplir la moitié d'un CPE, puis on est déjà, là, en stabilité,
donc il va manquer ça, dans deux ans, préparez tout de suite le terrain. Puis nous, bien, ça va nous permettre de parer ce
coup-là puis d'être proactifs. Donc, je vous dirais que c'est à peu près
ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions sur l'article 44? Je vais le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 44 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 45. M. le ministre.
M. Lacombe : Là, on touche, c'est
ça, au coeur.
45. L'article 103.5 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«103.5. Le ministre constitue un comité
consultatif régional pour chacun des territoires qu'il détermine.
«Chaque comité a pour fonction de conseiller le
ministre sur les besoins de services de garde éducatifs à l'enfance et les
priorités de développement de ces services sur son territoire, conformément à
l'article 11.2.
«En outre, un comité doit procéder à toute
analyse que le ministre lui demande de faire et lui donner son avis sur toute
question que celui-ci lui soumet, notamment sur toute question concernant le
développement [de] services de garde éducatifs à l'enfance, les étapes
conduisant à la délivrance d'un permis de garderie ainsi que le processus
d'attribution, de récupération et de répartition des places dont les services
de garde sont subventionnés.»
Donc, ce nouvel article, 103.5 de la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance, introduit par le présent article,
vient préciser la création par le ministre d'un CCR pour chaque territoire
qu'il détermine.
Le
deuxième alinéa porte sur la fonction attribuée à ce comité, en lien avec
l'article 11.2 de la loi tel que remplacé par l'article 11 du présent
projet de loi.
Et finalement le
troisième alinéa de cet article porte sur la possibilité pour le ministre de
demander à ce comité de procéder à une analyse ou encore de donner son avis sur
toute question qu'il peut lui soumettre.
La
Présidente (Mme D'Amours) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Merci. Est-ce que le ministre peut expliquer un peu le
fonctionnement? Quand c'est écrit : «En
outre, un comité doit procéder à toute analyse que le ministre lui demande de
faire», est-ce que ça veut dire qu'eux, ils ne pourront pas, mettons...
tu sais, ça ne fonctionne pas des deux sens? C'est uniquement quand le ministre
convoque le comité parce qu'il a une demande à faire auprès du comité ou est-ce
qu'eux, ils peuvent, mettons, dire : Bien, nous, on a une question ou on a
une proposition à faire, nous avons des besoins? Est-ce que ça peut fonctionner
des deux bords?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe : Bonne
question. En fait, nous, le besoin qu'on a, c'est de connaître le terrain.
Donc, il y a un rendez-vous, inévitablement, qui est obligé, c'est-à-dire, on
va leur demander de nous fournir l'état des lieux. Donc, ça, c'est clair que le
ministre ne pourrait pas dire : Bien, moi, je ne vous sollicite jamais.
Donc, il y a toujours une obligation. D'ailleurs, ces données-là puis ces
recommandations-là sur le terrain vont être publiées. Donc, ça, il y a aussi de
la transparence à ce niveau-là, mais, par la suite, ce qui est prévu, c'est que
le ministre, lorsqu'il y a un... le ou la
ministre — je
trouve ça tout le temps drôle à dire — ou
le ministère, lorsqu'il y a un besoin, bien, va être capable de les
solliciter pour dire : Bien, on réfléchit à telle question, pourriez-vous
nous donner votre avis là-dessus?
Sinon, je veux dire,
il y a beaucoup d'autres instances où les gens peuvent faire valoir leurs
questions. Je pense notamment au Comité sur les garderies de l'Union des
municipalités du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, je pense à
l'AQPCE, au CQSEPE, au RGPQ, l'AGPQ, l'AGNSI, la coalition... Je veux dire, la
réalité du terrain, là, on la connaît, puis les gens nous la soumettent, mais
nous, lorsqu'on a des mandats officiels à donner, les moyens sont plus limités.
Donc, ça, ce sera aussi une bonne façon d'avoir une lecture, là, de nos enjeux.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Mme la députée.
Mme
Maccarone : Oui. Les avis, le ministre a dit : Ils vont être
rendus publics. Où est-ce qu'on va pouvoir les retrouver? Puis ça va se faire
sur une base annuelle, à chaque six mois, comment ça va se faire?
M. Lacombe : À
chaque fois qu'il va y avoir cette lecture-là du terrain qui va nous être faite
par les comités, ce sera publié. C'est sur notre site Web, là, comme les autres
documents.
Mme
Maccarone : ...site Web du ministère. Ça fait que, mettons, comme,
30 jours après le dépôt de l'avis, ce serait en ligne pour consultation?
M. Lacombe : Combien de jours, là, c'est une bonne question,
là, mais, tu sais, c'est dans les... c'est suivant... Est-ce qu'on l'a prévu
dans le projet de loi? Je ne suis pas certain. Il faudrait que je vérifie,
mais, en tout cas, on se donne cette obligation-là de le publier.
Mme
Maccarone : Est-ce que ça représente peut-être un amendement potentiel
que le ministre verra de dire que ça devrait... on devrait prévoir un délai?
Parce qu'on a prévu des délais ailleurs pour rendre publiques ces informations. Est-ce que, ça, c'est une autre
occasion pour être conforme avec le reste du projet loi, pour s'assurer que ces
avis seront publics, là, 30 jours après qu'ils sont déposés?
La Présidente (Mme
D'Amours) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Est-ce qu'on peut suspendre une seconde, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
D'Amours) : Je vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à
17 h 56)
(Reprise à 17 h 57)
La Présidente (Mme
D'Amours) : Nous reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Lacombe : Ça
a déjà été adopté, c'est ça, là, je... Il n'y a pas de délai qui est donné, là,
mais on a déjà discuté de l'article en question, c'était à 11.2, où on
disait qu'on rendait public, et puis il y a une phrase... sur le site Internet du ministère, puis il y a une phrase, là, de mémoire, là,
qui dit «ainsi que les avis reçus des comités». Donc, il y a... Cette obligation-là de diffusion sur le site Web
du ministère a déjà été étudiée par la commission, là. Puis, à ce moment-là,
on n'avait pas parlé d'un délai. Tu sais, ça fonctionne bien, il n'y a pas
d'enjeu. C'est fait au fur et à mesure.
La Présidente (Mme D'Amours) : D'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Non, mais il va falloir que le ministre me dit où c'est écrit, parce qu'on l'a,
le 11.2, puis... Peut-être, il peut juste nous faire la faveur de nous
lire...
Une voix : ...
Mme
Maccarone : Oui, mais c'est
parce qu'on a eu des amendements par la suite, ça fait que... s'il vous plaît.
M. Lacombe : Donc, à 11.2, on
était au un, deux, trois, quatre, cinquième paragraphe, après la dernière virgule : «...de même que les avis et les
recommandations donnés par les comités en application du présent article.»
Donc, ça commence par : «Le ministre diffuse, sur le site Internet
de son ministère...»
Mme Maccarone : Sauf
que, là, on ne parle pas nécessairement d'avis, n'est-ce pas? On parle de
recommandations.
M. Lacombe : Oui. «Le ministre
diffuse sur le site Internet de son ministère, au bénéfice des demandeurs [ou]
titulaires d'un permis, les renseignements nécessaires sur les besoins de
services de garde éducatifs à l'enfance et les priorités de développement de
ces services propres à chaque territoire et rend publics son évaluation et la
détermination qu'il fait en vertu du quatrième alinéa, de même que les avis et
les recommandations donnés par les comités en application du présent article.»
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que je vois qu'on fait conformément à l'article 11.2. O.K., c'est bon.
Deuxième question — merci — deuxième
question, c'est : Est-ce que c'est un comité qui sera permanent ou convoqué juste au besoin? Comme, par exemple,
c'est ça, quand le ministre dit : Bien là, on a... on a entendu, on pense
qu'on a besoin de développer dans une telle
région, alors je vais convoquer le comité en question. Est-ce que les membres
sont permanents puis sont là juste au besoin ou... Comment ça va fonctionner?
Comme... Ça va être : Cette fois-ci, je vais convoquer, je ne sais pas,
telle personne ou est-ce que c'est vraiment un comité permanent avec des
membres permanents?
• (18 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, moi, je
dirais, c'est nuancé, là, mais, tu sais, à mon sens, c'est des comités qui sont
permanents, là, dans le sens où ils sont prévus dans la loi, donc, ils sont là.
Puis, à chaque fois qu'on fait une mise à jour de l'offre et la demande... Là,
actuellement, on le fait deux fois par année, on a discuté de ça, on a
introduit dans la loi que c'est un minimum
d'une fois, mais, nous, on le fait deux fois pour être sûrs d'avoir les
meilleurs chiffres, les plus précis
puis vous donner du matériel pour poser des questions en période de questions.
On le fait deux fois par année. Donc, à chaque fois, ce comité-là serait
sollicité, évidemment, pour donner son avis, là.
Une voix : ...
M. Lacombe : Bien oui,
idéalement, mais c'est sûr qu'il y aura du mouvement, mais la teneur des
membres, on en parle plus tard, là, mais, s'il y a une vacance, évidemment, il
faudra les remplacer. Mais sinon, oui, c'est les membres du comité.
Mme Maccarone : Puis qu'est-ce
qui constitue un avis, pour le ministre? Est-ce qu'il peut le définir pour
nous? Parce que ce n'est pas la même chose qu'une recommandation, là. On
utilise les deux termes. Ça fait qu'est-ce qu'il peut nous donner un exemple?
Parce que, «celui-ci soumet»... Excusez-moi, là, «et lui donner son avis», ça
fait que c'est quoi, la nuance, la différence? Est-ce qu'il peut nous donner un
exemple, par exemple, c'est quoi, un avis que le comité peut fournir à la
demande du ministre?
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est clair
qu'en fait c'est... Je pense que les deux termes, là, peuvent être utilisés,
là. Mais je vais résumer ça, en fait, en disant : On ne sera pas liés, là.
Ça, c'est sûr que le gouvernement ne sera pas lié à ces avis ou à ces recommandations-là.
Je pense que c'est ça, le plus important. Puis je pense que c'est important
qu'on ne soit pas liés. Parce que, je veux dire, si, dans une région, je ne
sais pas, il y a des gens ultramilitants qui nous disent : Bien là, ça
nous prend ci, ça nous prend ça, puis que ce n'est pas vraiment fondé, et tout
ça...
Nous, on le fait parce qu'on a besoin de ces
données-là puis on veut arriver au meilleur résultat possible. Mais il faut
aussi se garder, nous, comme gouvernement, la possibilité de dire : Bien,
merci pour votre avis, mais là vous comprenez que, là, on ne le partage pas. Il
faut aussi se permettre de faire ça, parce que là, on gère des fonds publics, évidemment, il faut qu'on puisse avoir le dernier
mot. De toute façon, on est imputables de ça, à la fin. Si ça ne fonctionne
pas, on se fait poser les questions, et tout. Donc, c'est ce que je vous
dirais.
Mme Maccarone : ...
M. Lacombe : Non.
Mme Maccarone : Il n'y a pas
d'obligation? O.K.
M. Lacombe : Bien, pas
d'obligation de suivre l'avis qui nous est donné.
Mme Maccarone : Je comprends.
M. Lacombe : Parce que, tu
sais, dites-vous, à certains moments, il pourrait... Faisons un cas. Tantôt, je demandais des exemples, qu'est-ce qui pourrait
arriver, dans quel cas on pourrait s'inquiéter. Bien moi, je m'inquiéterais
du cas où, par exemple, des gens sont là, avec des connaissances plus limitées,
dans des circonstances, là, tu sais, qu'on pourrait détailler, mais, tu sais,
qu'on s'imagine tous. Ces gens-là ont atterri sur le comité, nous font des
recommandations, on reçoit ça puis on se dit : Oui, là, non, tu sais, on
n'ira pas dépenser plusieurs millions de dollars pour suivre ces
recommandations-là qui ne sont pas fondées, à notre sens. Mais on a tout
intérêt à les suivre, quand elles sont
fondées, parce que sinon, bien, le territoire bascule, puis là on est en
retard. Puis, de toute façon, il faut lancer l'appel de projets
conformément à ce qu'on introduit dans la loi. Donc, on a vraiment tout intérêt
à suivre ces avis-là, quand ils sont pertinents.
Mme Maccarone : C'est juste
pour comprendre. On a une obligation de consulter, mais pas nécessairement une
obligation de mettre en vigueur l'avis ou la recommandation qu'on reçoit?
M. Lacombe : Exact.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
La Présidente
(Mme D'Amours) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 45? S'il n'y a pas d'autre intervention, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 46. M. le ministre.
M. Lacombe : Oui. Donc :
46. L'article 103.6 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa par le
suivant :
«Chaque comité est composé des membres
suivants :
«1° une personne désignée par chacune des
municipalités régionales de comté du territoire concerné;
«2° une
personne désignée par le ou les directeurs de la protection de la jeunesse
agissant sur le territoire concerné;
«3° une personne désignée par les centres
intégrés de santé et de services sociaux du territoire concerné et ne relevant
pas de l'autorité d'un directeur de la protection de la jeunesse;
«4° une
personne désignée par les centres de services scolaires et les commissions
scolaires du territoire concerné;
«5° une personne désignée par un organisme de
développement économique régional du territoire concerné;
«6° une personne désignée par un organisme
communautaire famille désigné par le ministre.»;
2° par le remplacement de la première phrase du
deuxième alinéa par les suivantes : «Pour l'application du paragraphe 1°
du premier alinéa, est assimilée à une municipalité régionale de comté toute
municipalité locale dont le territoire n'est
pas compris dans celui d'une municipalité régionale de comté, à l'exclusion
d'une municipalité locale dont le territoire est compris dans celui de
l'agglomération de la ville de Montréal, de la ville de Québec, de la ville de
Longueuil, de la ville de La Tuque ou de la municipalité des
Îles-de-la-Madeleine. Dans le cas de ces municipalités, le conseil
d'agglomération y est assimilé.»;
3° par le remplacement du troisième alinéa par
les suivants :
«Tout membre d'un comité consultatif régional
désigné en vertu du premier alinéa doit travailler ou résider sur le territoire
de son comité.
«Une personne désignée en vertu du premier
alinéa qui, en raison d'un empêchement ou d'une incapacité d'agir temporaire,
ne peut être présente lors d'une séance du comité, peut être remplacée par une
personne mandatée à cette fin par l'organisme ou les organismes l'ayant
désignée.»
Donc, le nouvel article — c'est
le commentaire — le
nouvel article 103.6 de la Loi sur les services de garde éducatifs à
l'enfance, qui est proposé, ici, par l'article 46 du projet de loi, porte
sur la composition de chacun des comités consultatifs régionaux.
La
modification proposée par le paragraphe 1° de l'article 46 prévoit la
composition du comité et les entités qui peuvent y désigner des membres.
La
modification proposée par le paragraphe 2° de l'article 46 énonce une règle
particulière pour la désignation d'une personne par chacune des MRC du
territoire concerné pour permettre la désignation d'une personne par des
municipalités locales dont le territoire
n'est pas compris dans celui d'une MRC ou encore par un conseil d'agglomération
dans le cas des agglomérations qui ne font pas partie du territoire d'une MRC.
La
modification proposée par le paragraphe 3° de l'article 46 remplace le
troisième alinéa actuel par deux alinéas. Ceux-ci prévoient, d'une part, l'obligation de travailler ou résider sur
le territoire de son comité pour tout membre du CCR désigné en vertu du
premier alinéa de l'article 103.6 et, d'autre part, les cas et conditions
de remplacement d'un membre désigné qui ne peut être présent lors d'une séance
du comité.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, est-ce qu'il y a des... Oui, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Pourquoi
exclure les membres des services éducatifs? On l'a entendu aussi en commission
parlementaire, l'AQCPE nous ont dit que... puis on a un extrait de leur
mémoire : «Nous nous expliquons mal l'exclusion des services éducatifs. Il
est en effet curieux d'imaginer que les besoins en matière de services
éducatifs à l'enfance seront déterminés par des tiers, sans que les principaux
intéressés puissent partager leur connaissance pointue du terrain. Il est
impératif, ne serait-ce que par souci de cohérence, qu'une représentante des services éducatifs — cela pourrait être une seule personne de
l'association des services éducatifs la plus représentative du
territoire — siège
sur le comité consultatif. De même, pour assurer la concordance entre leurs
besoins et leurs préférences, les premiers utilisateurs de ces services, les
parents, doivent aussi avoir une voix.»
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, c'est encore
une fois une bonne question. Je veux dire, c'est une question très pertinente, que je me suis posée aussi. Donc, on
se demandait : Bon, est-ce qu'on les laisse ou pas? On a effectivement
pris connaissance de ça, et, à mon sens, le mandat qu'on donne à ce comité est
tellement différent du mandat qu'on donnait aux précédents comités, au pluriel,
les CCO, que moi, je vois mal la plus-value ou, en tout cas, je vois en tout cas que c'est beaucoup moins utile que ça
l'était dans le passé. Dans le cadre des CCO, évidemment, si leur travail,
et c'était le cas, c'était d'analyser les projets, bien là, effectivement, qui
de mieux que... Parce qu'avant, auparavant, il y avait des gens des CPE, des garderies subventionnées, des garderies
non subventionnées et des bureaux coordonnateurs. Donc, qui mieux qu'eux
pour dire : Bien, tel projet est bon, tel projet ne l'est pas? Je pense
que c'est important qu'ils soient là.
Maintenant, sur la connaissance fine du
territoire, du développement économique, du mouvement de population, moi, je
pense que nos partenaires famille ont de superbes compétences, mais je pense
qu'elles se situent moins dans ce secteur-là. Et, pour cette raison-là, moi, je
pense que le CCR, qu'il faut réunir, là, quand même, donc, plus il y a de
membres, plus c'est compliqué... je pense que leur présence est moins
pertinente à ce moment-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
• (18 h 10) •
Mme Maccarone : Sauf qu'on
parle d'un service public destiné au public, un OBNL qui est géré par le public. Alors, c'est pour ça que je pense... Moi,
je vois en bien qu'on aurait un représentant qui représente les services
éducatifs à l'enfance. Je pense que ce serait souhaité et même bienvenu. C'est
des gens qui amènent une expertise sur le terrain. C'est des gens aussi
qui connaissent le terrain, mais ils peuvent aussi offrir des recommandations,
des avis, peuvent accompagner les discussions que le comité aura en ce qui
concerne l'ouverture, développement, fermeture, tous les avis que le ministre
peut demander auprès du comité. Moi, même que je dirais que je pense que c'est
essentiel qu'ils font partie... Puis, je dirais aussi, au nom des parents, ce
serait aussi essentiel qu'on a un parent qui serait
nommé pour siéger. Ça, ça peut se faire par l'entremise du centre de services
scolaire ou la commission scolaire, qui pourra faire une demande auprès
de leur communauté, ils connaissent quand même... ou bien dans le milieu de
services à l'enfance éducatifs, eux aussi, ils peuvent faire une
recommandation. Je pense que les utilisateurs ne sont pas ici.
Puis c'est bien, toutes les personnes que le
ministre recommande pour faire partie, je pense que c'est très bien. Moi, je
pense qu'on devrait avoir un débat ou une discussion en ce qui concerne la
bonification de ce comité. On a aussi entendu... évidemment, le ministre, il
sait, je vais parler des enfants à besoins particuliers, on a entendu des
témoignages des parents qui sont venus, la Fédération québécoise de l'autisme,
par exemple, qu'eux ils ont dit, évidemment, ils souhaitent avoir quelqu'un qui
amène une expertise, un parent en particulier qui représente un enfant à
besoins particuliers, qui pourra siéger, qui pourra amener cette discussion,
leur point de vue en ce qui concerne le développement. Ce n'est pas tout le
monde qui est un expert en développement économique, tout à fait, mais c'est du
monde qui connaissent vraiment leur territoire, surtout quand on parle des
territoires qui sont moins urbains, plus ruraux. Ils peuvent vraiment parler
des besoins ponctuels pour eux puis la façon que le service est utilisé par
eux, les parents utilisateurs et leurs enfants.
Ça fait qu'est-ce qu'il y a une ouverture du
ministre de peut-être... On peut penser, on peut écrire des amendements, mais,
avant d'aller jusque là, je voulais savoir si le ministre serait ouvert qu'on
parle d'augmenter le nombre de personnes qui vont siéger. Peut-être c'est une
autre façon, aussi, de consulter. Je suis... tu sais, je parle à haute voix, je
ne sais pas, je suis prête à avoir une discussion là-dessus. Est-ce que
peut-être le comité devrait aussi consulter ces
personnes? Peut-être c'est une autre façon de s'assurer que leur voix est aussi
entendue en ce qui concerne les besoins régionaux du territoire pour le comité.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Bien, dans ces
comités-là, je vais juste rappeler qu'il y aura des gens du réseau de la santé,
de la DPJ, de nos maisons de la famille, des centres de services scolaires, en
plus des gens du développement économique, les gens des MRC, des villes. Là, on
a déjà beaucoup de monde avec une expertise très, très large. Et on est dans la
recherche d'éléments, là, qui sont beaucoup quantitatifs, peut-être un peu
qualitatifs, là, mais qui sont très quantitatifs, là.
Est-ce que nos estimations sont les bonnes? Moi,
je caricature ça un peu, là. Dans les coulisses du projet de loi, la façon que
je l'expliquais, c'était un peu de dire : Bien là, nous, là, on a notre
document, mais là il faut se tourner vers du monde, là, puis ça, on ne le fait
pas, actuellement. Il faut se tourner vers du monde à qui on dit : Bon,
là, voici notre copie, là, corrigez-la, là, tu sais, puis on veut voir est-ce
que... révision par les pairs, là, est-ce qu'on arrive aux bons résultats ou
pas, puis, si ce n'est pas le cas, bien, dites-le-nous. Parce que là, nous,
après ça, là, notre ministre de la Famille, il va se lever pour défendre, là,
qu'on a les bons chiffres puis qu'on développe aux bons endroits. On est
vraiment dans cet état d'esprit là.
La mineure... je vais rester dans le langage
universitaire, la mineure de tout ça est peut-être plus qualitative, dans le
sens où, quand on va nous parler, nous dire : Bien oui, là, peut-être que,
statistiquement, vous avez assez de places dans ce secteur-là, mais nous, du
réseau de la santé puis des centres de services scolaires, on vous dit, là, on
a remarqué, là, clairement, là, qu'il y a beaucoup de familles défavorisées qui
se sont installées là pour telle, telle, telle raison, ça fait qu'il faudrait
peut-être, là... Puis ils pourraient nous soumettre une recommandation, par
exemple, là, je ne sais pas, dans un cas plus hypothétique. Mais ça, c'est une
situation qui pourrait arriver.
Mais on n'est pas dans la réflexion sur les
politiques, sur la façon dont on pourrait s'occuper encore mieux des enfants
qui ont des besoins particuliers. On n'est pas là-dedans, là. On est
essentiellement dans le... je dis «essentiellement», là, donc majoritairement
dans le quantitatif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : J'entends le
ministre, sauf que, quand on revient, là, 103.5, on parle aussi les priorités
de développement de ces services. Oui, mais le développement de priorité d'un
service, ça peut aussi comprendre la nécessité de s'assurer qu'on a plus de
places dans une région qui est plus désavantagée socioéconomiquement, où on
sait que, dans le territoire... parce que là, on a les gens qui viennent de CSS
ou CSSS, qui vont pouvoir nous dire : Bien, on sait qu'on a une forte
croissance ou on a plusieurs enfants avec des besoins particuliers dans ce
territoire. Ça fait que c'est bien d'avoir ces gens qui sont présents sur le
comité. Je ne nie pas leur contribution, c'est plus une question de penser que
les principaux intéressés, les parents et les représentants des services
éducatifs du territoire actuels ne sont pas représentés au sein de ce comité.
Ils peuvent contribuer, même si c'est juste une question d'être à l'écoute.
Mais je pense que c'est très important que la voix des parents puis la voix de
nos CPE est représentée au sein du comité.
M. Lacombe : ...parce que je ne vois
pas l'utilité d'un parent qui parlerait au nom des parents. Mais pour dire
quoi, par exemple?
Mme Maccarone : Bien, c'est sûr,
quand on parle des parents, mettons, des enfants handicapés, ils auront leur
mot à dire en ce qui concerne le développement de places, ils vont vouloir
s'assurer qu'on réserve un certain nombre de places. Quand on pense à ouvrir
une installation, on va vouloir s'assurer qu'on prend en considération de
s'assurer que, un, on aura une expertise, on va s'assurer qu'on a assez de
places qui sont mises de côté ou réservées pour ces enfants, les enfants qui
ont quand même des besoins particuliers, qu'il faut penser à qu'est-ce qu'on a
besoin comme matériel pour la construction de l'établissement en question. Les
parents sont quand même les experts en ce qui concerne les besoins de leurs
enfants.
Je dirais que c'est la même chose pour le
représentant des services... les garderies en question. Je pense qu'eux aussi
ils amènent une certaine expertise en ce qui concerne le développement sur le
réseau. Des fois, on peut imaginer que ce qu'on voit sur le terrain, ce n'est
peut-être pas nécessairement le portrait de qu'est-ce que reçoivent les
parents. Alors, je pense que ça va être important qu'on mette leur voix au
profit, qu'ils participent, même si c'est juste
comme observateurs. Mais je pense qu'ils devront avoir un siège autour de la
table pour contribuer à la réflexion en ce qui concerne le développement
du réseau.
M. Lacombe : Bien, j'ai deux
questions, là, pour aller au fond de ça. Bien, d'abord, comment on détermine qui est ce parent-là, disons qu'on voulait faire
ça, d'abord? Puis ensuite, encore une fois, moi, je ne comprends pas, là, le
parent, avec quelle légitimité, viendrait nous donner quelle expertise, là?
Lui, c'est l'expert du besoin de son d'enfant ou
peut-être, là, s'il est nommé par une association qui représente des enfants à
besoins particuliers ou une association de parents qui ont des enfants
avec des handicaps, je comprends qu'ils amèneraient une vision sur la qualité
des services, sur l'accompagnement. Mais là
on n'est pas dans le nombre de places qu'on doit développer dans un réseau ou
dans quels secteurs de la ville on doit le faire, là.
Donc, la meilleure façon
d'arriver à ça, c'est que les parents s'inscrivent au guichet unique, comme on
a déjà discuté, qu'ils nous disent : Bien, voici, mon enfant a un besoin,
puis que, comme on l'a dit, on prépare l'arrivée de ces enfants-là. Ça, c'est
la bonne façon de le faire. Mais là moi, je ne vois pas ce que le parent
pourrait nous amener. Ce n'est pas le rôle du comité, là, ce n'est pas le rôle
qu'on lui a donné, là, de réfléchir à comment avoir des meilleurs services pour
les enfants à besoins particuliers. C'est juste, comme, un autre sujet
complètement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Parce que, si on
fait le parallèle avec le réseau de santé, par exemple, on a un comité des
usagers, tu sais, eux, ils vont contribuer dans la réflexion, ils vont
contribuer au dialogue. Moi, je peux imaginer, par exemple, le type de garde
qu'on a besoin sur un territoire, ce serait important de recevoir l'avis des
parents, puis l'avis des experts en services éducatifs à l'enfance. Quels types
de gardes est-ce que j'ai besoin comme parent? Moi, j'ai besoin d'avoir une
garde, mettons, le soir, d'un milieu de travail, c'est ça qui est très
important pour nous ou c'est ça qu'on entend sur le terrain. Tu sais, les
parents, ils se parlent, aussi. Une garde atypique, parce que j'ai un enfant
avec un handicap. Puis je connais autres places où ça a bien fonctionné, puis
ça fait que je veux amener ce point de vue.
Dans le fond, je vois en mal... Ils peuvent
contribuer, ils ne peuvent pas enlever de la discussion que nous aurons à avoir
autour de la table de ce comité, ils peuvent juste enrichir et embellir la
conversation. Ça n'enlève rien. Ça peut juste contribuer à la conversation,
quand on parle de développement de places. C'est le premier... c'est les
utilisateurs des services. C'est juste, je trouve que c'est très bizarre qu'il
n'y a pas un représentant des deux réseaux, les parents puis les services
éducatifs à l'enfance. Ils sont comme exclus de ce comité qui parle du
développement, oui, du réseau, mais je pense que ça va être très important
qu'ils contribuent à la conversation, même si c'est juste pour être là pour
s'assurer qu'il y a une écoute. Puis ils comprennent qu'est-ce qui va se passer
sur le territoire.
Ça fait que, comme je dis, moi, je vois vraiment
une façon pour eux de contribuer. Ça ne nuit pas la composition du comité, ça
peut juste enrichir le dialogue qu'ils vont avoir et la discussion. Le ministre
attend après des avis, mais là on va avoir un avis qui est vraiment complet
parce qu'on va savoir qu'au moins les parents ont pu contribuer ainsi que le
service éducatif à l'enfance, le réseau.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
• (18 h 20) •
M. Lacombe : Bien, je ne sais pas
trop quoi dire parce que c'est comme... Moi, je suis bien ouvert à ça, là, les
parents, les parents. Oui, il y a un C.A. formé majoritairement de parents,
dans chaque CPE, il y a un comité de parents dans chaque garderie, les BC sont
gérés aussi par des parents. Donc, les parents sont là, là, plus que jamais.
Puis ce n'est pas un comité des usagers, là, ça, là, ce n'est pas du tout un
comité des usagers, ce n'est pas un conseil d'administration, c'est un comité
qui nous dit, bien, où est-ce que vous devez développer ces places-là, puis
est-ce que le ministère a les bons chiffres.
Le parent, là... Mettons, j'essaie de
m'imaginer, là, moi, là, comme parent sur ce comité là. D'abord, je ne sais pas
qui me nommerait là, tu sais, avec quelle légitimité je m'exprimerais pour
parler au nom de tous les parents d'une région. Mais après ça je me dis :
Je suis entouré de gens qui parlent de développement économique, qui
disent : Ah oui! les chiffres du ministère disent ça, mais là on vient de
signer un accord avec un contracteur là pour 10 maisons, mais, oui, puis
là il y a une usine qui s'en vient... Moi, comme parent, j'ai, je veux parler
de qualité des services, je veux parler de la formation du personnel, ce qui
est lié, puis je veux parler de gouvernance, je veux parler du programme
éducatif. Mais moi, je m'attends à ce que d'autres que moi, parce que je n'ai
pas cette expertise-là, disent : Bien, on a besoin de place dans un tel
quartier ou dans un tel quartier parce que...
Tu sais, mettons que je prends même ma région,
l'Outaouais, là, tu sais, si c'est un parent, je ne sais pas, moi, de
Campbell's Bay, dans la circonscription d'André, qui est... du député de
Pontiac, qui est élu là, il ne connaît absolument pas la réalité de mon
territoire dans Papineau, là. Lui, il ne le sait pas, là, qu'à Papineauville il
y a un développement immobilier puis qu'à Lac-des-Plages, là, ça se vide. Ça
fait que c'est juste que je ne trouve pas que c'est... ce n'est pas que je suis
contre la voix des parents, là, c'est juste qu'ils sont déjà là, partout, puis
ça, ce n'est pas le bon forum pour eux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : C'est difficile
de... On est loin, madame... tout à fait. Merci, Mme la Présidente, de me
donner la parole. Le ministre a raison, c'est vrai, je ne nie pas qu'il y a un
parent qui habite à Campbell's Bay qui peut-être ne va pas connaître la réalité
de tout le territoire dont il sera un représentant et une voix. Mais le parent
connaît les besoins des parents, le parent va pouvoir s'exprimer pour les
parents, les utilisateurs du service, tu sais, c'est... Puis là le ministre a
dit que, oui, on a des parents qui siègent au C.A., mais il n'y a aucun
représentant des CPE au sein de ce comité. Ça fait que c'est comme on a un
manque, à mon avis, en ce qui concerne la composition du comité. Je pense que ce serait bien d'avoir un représentant du réseau
de services éducatifs à l'enfance. Je pense que ça va être très
important.
Puis, comme je dis, on n'est pas... je ne suis
pas la seule à penser que ce serait une bonne affaire de bonifier la
composition du comité. Oui, l'AQCPE l'ont aussi mentionné. La Fédération
québécoise de l'autisme, eux, ils ont mentionné,
ils souhaitent avoir un représentant qui connaisse la réalité du côté parent,
comme utilisateur. S'il y a un enfant autiste ou handicap
qui aimerait fréquenter le service de garde en question, ça va être important
pour eux de s'exprimer. Les OCF, eux
aussi, ils ont mentionné que ce serait souhaité qu'on ait un représentant des
parents qui devra siéger aussi auprès de ce comité.
Tu sais, encore une fois, pour moi, ce n'est pas
une question d'enlever quoi qu'il soit du travail que le comité va faire. C'est
une question d'ajouter. Je ne veux pas soustraire, je veux ajouter à la
conversation. Puis le parent en question, de Campbell's Bay, peut-être qu'il
connaît moins toutes les réalités de tout le territoire, mais, comme je dis,
c'est quand même l'avis d'un parent qui va pouvoir contribuer, et moi, comme
parent, je souhaite ça. Moi, comme parent...
on a besoin... je peux dire que le besoin d'avoir un milieu de garde atypique,
c'est très important. Nous, on... je sais que ce qu'on a besoin comme
parent utilisateur ou comme représentant... comme parent d'un enfant handicapé,
bien, je vois comment nous devons penser à ceci, quand on pense, le
développement de places, de réserver un tel espace, de penser à qu'est-ce que
nous allons faire, côté l'agrandissement sur le territoire. Je pense qu'ils ont
quand même un rôle à jouer. C'est pour eux qu'on fait ça, mais ils ne sont pas
représentés au sein du comité.
La Présidente (Mme D'Amours) : M. le
ministre.
M. Lacombe : Moi, j'allais vous
dire... puis là vous avez un peu répondu à la question. Puis là, pour moi, ça
n'a pas plus de sens. Parce que j'allais vous dire : Bien là, vous, là, si
vous êtes parent, là, vous êtes parent, mais de jeunes enfants, là, puis là
vous êtes le parent qui siège là, ça va être quoi, vos remarques, disons, dans
votre comté, là, sur le développement du réseau? Puis là vous, vous le
connaissez bien, votre comté, donc qu'est-ce que vous nous diriez qui serait
pertinent pour un parent? Puis là il ne faut pas que vous preniez la place du
CISSS, du CIUSSS, puis tout ça, mais, en tout cas... Mais j'ai déjà eu la
réponse à ma question.
Mais vous m'avez donné des exemples, mais les
exemples que vous m'avez donnés, c'est des exemples de réalités de parents, là.
Moi, je vais prendre mon exemple, là, fictif, là. Moi, disons, je suis parent
de deux enfants en bas âge qui ont des besoins particuliers. Ce n'est pas le
cas, je suis chanceux, je n'ai pas eu ce défi-là. Mais, si je suis sur ce
comité-là, j'habite à Saint-André-Avellin, dans l'est de l'Outaouais, je vais
là, à ce comité-là qui, lui, réfléchit sur, quantitativement, combien on a
besoin de places et où dans la région. Moi, ce que je veux arriver puis dire,
c'est : Bien là, moi, j'ai deux enfants qui ont des besoins particuliers.
Puis mon propos, il va être pertinent, là, pris tout seul, mais, dans ce
contexte-là, il ne le sera pas. Ça fait que je vais dire : Bien, moi, mes
enfants ont des besoins particuliers, puis c'est dur de trouver des places,
puis, quand on en trouve, les services qu'on reçoit ne sont pas vraiment adaptés,
ça prendrait plus de ressources pour aider ces enfants-là. Puis là les gens
autour de la table vont dire : Oui, c'est vrai, cool, cool, oui,
effectivement, mais ce n'est pas le mandat que le ministre nous a donné, là, tu
sais, nous, il faut juste qu'on dise : Voici où sont les besoins.
Puis là je vais dire : O.K., mais là, tu
sais, il y a une autre réalité, moi, je pense que, tu sais, dans mon secteur, à
Saint-André-Avellin... Parce que je n'ai aucune idée de ce qui se passe à
Campbell's Bay, là, mais là il faut que je parle au nom des parents de
Campbell's Bay aussi, là. Je dirais : Bien, moi, à Saint-André-Avellin, je
parle à beaucoup de monde, puis là on pense que ça nous prendrait... Puis j'ai
checké ça, j'ai appelé dans mon cercle d'amis puis mes collègues, puis là, tu
sais, nous autres, dans notre entreprise, on pense que ça prendrait un CPE en
milieu de travail, avec des horaires flexibles. Ils vont dire : Cool, oui,
bien, c'est vrai, sûrement que c'est superpertinent, à Saint-André-Avellin, mais
là, nous autres, ce n'est pas le mandat qu'on nous a...
Tu sais, je pense que... Je saisis bien ce que
la députée de Westmount—Saint-Louis
nous dit, mais ce que je dis, c'est : Ce n'est pas le mandat qu'on donne à
ce comité-là. Ce parent-là va aller plaider des arguments dans le mauvais
tribunal, là, tu sais? C'est qu'il n'y aura pas de fin à recevoir à ça parce
que ce n'est pas ce qu'on leur demande, ce n'est pas du tout le mandat qui leur
est donné. Je pense que c'est dans d'autres forums, là, qu'ils doivent faire
valoir ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
est en désaccord. On est en désaccord parce que, pour moi, je pense que la
contribution des parents, c'est très pertinent dans chaque comité. Tu sais,
pour moi, je pense qu'ils auront quelque chose à contribuer. Puis, même dans
une réunion où, peut-être, le parent en question, il n'avait pas quelque chose
à contribuer à cette réunion, parce qu'ils ont été convoqués suite à une
demande du ministre, bien, ça se peut qu'à la deuxième, oui, ça serait le cas.
Tu sais, je pense qu'on ne peut pas limiter ou
dire qu'on va limiter la connaissance de ces parents. Je pense qu'ils ont...
c'est la sensibilité de la réalité du terrain, je pense que c'est très
important. On parle des utilisateurs, puis je vois en mal que leur voix ne
ferait pas partie de ce comité. Je dis : Oui, ça se peut qu'on va avoir
une réunion où ils n'auront pas quelque chose à contribuer, mais ils vont avoir
peut-être deux autres, après, où ils vont dire : Moi, là, là, j'ai quelque
chose à comprendre. On est en train de manquer une opportunité de s'assurer que
leur voix est entendue, parce qu'ils n'ont pas de place autour de la table.
C'est ça que je veux éviter.
Puis c'est la même discussion, le même argument
en ce qui concerne les représentants des services éducatifs à l'enfance, un
membre d'un CPE qui va pouvoir siéger pour parler du développement de réseau.
On parle, dans le fond, pour eux, qu'est-ce
que nous allons faire pour les parents, qu'est-ce que nous allons faire. C'est
pour ça que je trouve que, pour moi, c'est malaisant de penser qu'ils ne seront
pas ici, qu'ils n'auront pas une voix autour de la table.
Comme députés, chaque personne ici, on a quand
même des grands territoires, on a plusieurs citoyens qui ont plusieurs
difficultés, ils viennent nous voir. Ça se peut qu'on ne maîtrise pas tous les
sujets, au début, mais, à un moment donné, au fur et à
mesure, on va apprendre, on va mieux comprendre, on va être là pour les
accompagner, pour essayer de résoudre les problèmes. Bien, je pense qu'un
parent et un représentant du réseau, ça ferait la même chose. Pour moi, c'est
un accompagnement, c'est essentiel.
• (18 h 30) •
Et je répète encore une fois, pour moi, c'est
une question de bonifier. On est en train d'ajouter, pas soustraire. Il ne peut
pas nuire à la composition ou aux discussions, il peut juste rajouter à la
réflexion. Puis si, comme je dis, pour ce
moment-là, ils n'ont pas quelque chose à contribuer, bien, c'est correct, c'est
correct, cette personne aussi serait disponible pour parler, peut-être,
avec les autres parents. Cette personne, peut-être aussi, serait une porte
d'entrée pour d'autres parents qui aimeront parler avec eux pour dire :
Vous savez, vous siégez là, mais moi, j'ai une préoccupation, dans mon
territoire, nous avons besoin de ça.
Tu sais, on
est en train de rajouter un autre type d'expert. On a plusieurs experts qui
siègent. Pour moi, c'est parce qu'on devrait ajouter les experts
primordiaux, pour moi, c'est les représentants des services éducatifs à
l'enfance et les parents. Pour moi, c'est essentiel. Je ne peux pas voir une
composition d'un tel comité sans avoir ces deux représentants.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vous remercie pour votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux sine die. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 31)