(Onze heures trente minutes)
Le Président (M. Polo) :
Parfait. À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude du volet Lutte contre l'intimidation des crédits budgétaires du portefeuille
Famille pour l'exercice financier 2021‑2022. Une enveloppe de
30 minutes a été allouée pour l'étude de ces crédits.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Blais
(Abitibi-Ouest) est remplacée par M. Lefebvre (Arthabaska); Mme St-Pierre
(Acadie) est remplacée par M. Ciccone (Marquette); Mme Dorion
(Taschereau) est remplacée par Mme Labrie (Sherbrooke); et Mme Perry
Mélançon (Gaspé) est remplacée par Mme Hivon (Joliette).
Lutte contre l'intimidation
Discussion générale
Le Président (M. Polo) : Merci.
Pour l'étude de ce volet, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition
et le ministre par blocs d'environ quatre à 18 minutes pour permettre à
chaque groupe d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange
inclut les questions et les réponses.
Je suis maintenant prêt à reconnaître une
première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange.
Je vous rappelle que la longueur des réponses doit être proportionnelle à la
longueur des questions. M. le député de Marquette, la parole est à vous.
M. Ciccone : Merci beaucoup, M. le Président. Pour combien de temps?
Le Président (M. Polo) : Pour
18 min 40 s.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Alors, les salutations d'usage. Bonjour à tout
le monde. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, Mme la députée de Bellechasse, qui
a été la pilote du plan d'action à la lutte contre l'intimidation. Bonjour. Content de vous revoir. Mon Dieu! Je ne
vous avais pas vu avec votre masque, M. le député de Beauce-Sud.
Bonjour. Enchanté de vous voir.
On se retrouve encore une fois sur un dossier
qui est très, très important et qui m'est très cher. Contrairement à l'année passée, M. le ministre, je vais débuter
justement avec... avec les crédits, avec les sommes qui ont été
annoncées. J'ai quelques petites questions. Pour l'année 2020‑2021, on
prévoyait des crédits de 2 385 000 $ — on
peut le... on peut le voir, là, c'est des crédits de 2020‑2021 — alors
que, si on regarde cette année, à la page 11-11, dans le volume 3 du
budget de dépenses 2021‑2022, on peut voir qu'à la colonne il y a un
montant de 1,4 million de dollars, alors qu'on avait annoncé, dans le
budget 2020‑2021, 2 385 00 $.
Alors, ma question est bien simple pour
débuter : Pourquoi cette différence? J'ai comme l'impression que c'est le
montant qui a été dépensé, le 1,4 million, des 2 385 00 $
annoncés en 2020‑2021. J'aimerais savoir pourquoi cette différence.
M. Lacombe : On va apprendre la
gymnastique du masque. Bon. Bien, d'abord, bonjour, tout le monde. Là, je
comprends que vous voulez aller directement au vif du sujet. C'est bien
parfait. Puis, en fait, je vous proposerais aussi peut-être quelque chose. Je
ne sais pas si vous allez être d'accord, mais, étant donné que la députée de Bellechasse
a mené, je dirais, l'ensemble du dossier de A à Y — bon, j'ai quand même
été là un peu — je
vais lui proposer peut-être, avec votre consentement, de pouvoir répondre à la
majorité des questions. Sur cette question-là, là je comprends que c'est
peut-être plus technique puis que je pourrais, d'entrée de jeu, passer la
parole peut-être à quelqu'un du ministère, mais sinon je voulais aussi voir,
d'entrée de jeu, si vous êtes confortables avec le fait que ce soit la députée
de Bellechasse, en tant qu'adjoint parlementaire.
Le Président (M. Polo) : Ah! En
fait, M. le ministre, je comprends que ça prend le consentement de la
commission. Donc...
M. Ciccone :
Bien, moi, j'ai une question avant, M. le Président.
Le Président (M. Polo) :
Allez-y.
M. Ciccone : Moi, je n'ai pas de
problème à ce qu'on parle du plan d'action parce que je sais que c'est la
ministre qui l'a piloté. Cependant, le livre des crédits, c'est des sommes qui
est sous votre ministère. Puis là je ne parle pas du plan d'action, là, je
parle vraiment... puis j'aimerais ça vous entendre là-dessus.
M. Lacombe :
Tout à fait. C'est pour ça que j'ai fait la différence, là, en vous
disant : Sur le plan d'action, peut-être que la députée de Bellechasse
pourra répondre aux questions. Je voulais vous le dire d'entrée de jeu.
Sur les crédits,
effectivement, cette question-là, elle est plus technique. Donc, je vous
propose, évidemment, que ce soit moi qui réponde, peut-être en passant la
parole, si vous nous le permettez, à notre sous-ministre adjointe qui s'occupe
de ce dossier-là, étant donné que c'est une question plus technique.
Le Président
(M. Polo) : Avec le consentement de la commission?
M. Ciccone :
Consentement.
Le Président
(M. Polo) : Parfait. Allez-y.
M. Lacombe :
Donc, c'est Mme France Dompierre qui est sous-ministre adjointe au ministère
de la Famille.
Mme Dompierre (France) : Bonjour. On m'a donné l'autorisation d'enlever
mon masque. Pour l'année 2020‑2021, vous avez tout à fait raison de
dire qu'il y a des sommes pour le plan de communication qui ont été périmées.
En fait, le plan a été annoncé en février, donc l'année tirait à sa fin, et,
bien qu'il y ait plusieurs mesures qui pouvaient suivre leur cours et avoir été
entreprises à l'avance, il y en a qui se poursuivaient, d'autres qui étaient
des nouvelles mesures. On a estimé que trois
mesures, notamment sous la responsabilité du ministère de la Famille, ont des
sommes qui sont périmées en 2020‑2021. Donc, on rejoint votre montant. On a le
programme d'aide... le programme de soutien financier Ensemble contre
l'intimidation, pour lequel on n'a pas pu tenir l'appel de projets comme prévu
compte tenu de l'adoption tardive. Donc,
pour celui-là, on périme une somme de 1,1 million. Et on a également deux
éléments importants, qui sont le plan de communication et la stratégie de
communication numérique, pour lesquels on périme des sommes. Donc, ça monte à
2 millions, à peu près, là, si on fait le total de tout ça.
M. Ciccone : O.K. Ma question suivante, là, si on regarde, justement, l'explication
que vous nous avez donnée, maintenant,
j'aimerais savoir pourquoi que... On parle de 1,4 million de dollars.
Pourquoi que, cette année, ce qui a été budgété à la page 11-11, là,
2021‑2022, on a 1,2 million de dollars au lieu du 1,4 million de
dollars de 2020‑2021?
Le Président
(M. Polo) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Oui. Est-ce que vous pouvez me préciser vous êtes à quelle ligne, s'il vous
plaît?
M. Ciccone :
Bien, là, c'est 11... c'est la...
M. Lacombe :
Pour quelle dépense, en fait?
M. Ciccone :
Intimidation. C'est écrit : «Intimidation, crédits de transfert, 11-11».
M. Lacombe :
Bien, donc là vous parlez du fait qu'en 2021‑2022 on est à 1,2 million...
M. Ciccone :
Exact.
M. Lacombe :
...et que, là, en 2020‑2021, en fait, on était à 1,4 million.
M. Ciccone :
Avec l'explication que j'ai comprise. Pourquoi qu'on est à 1,2, là? Est-ce
qu'on a... On n'a pas mis les mêmes sommes ou on a réduit les...
M. Lacombe :
Bien, c'est-à-dire que le budget est dépensé certainement de façon différente,
mais il faut aussi voir qu'au global on a davantage, là, d'investissements.
Donc, je pense que, ça, c'est quelque chose qui est important. Et il y a aussi
eu des transferts. Il y a aussi eu des transferts. Donc, dans plusieurs des
postes budgétaires, si je peux dire, que vous allez voir, vous allez pouvoir
déceler qu'il y a eu des transferts vers d'autres ministères, parce que
c'est un plan d'action qui est interministériel,
donc, évidemment qu'il y a
des mesures, il y en a quelques-unes
qui concernent directement le ministère de la Famille, donc, bien sûr qu'on
garde ces crédits-là, mais ensuite on doit en transférer beaucoup, parce que
c'est nous qui avons l'argent, vers d'autres ministères et organismes pour
qu'ils puissent être en mesure, là, de réaliser les... de rencontrer les
objectifs qu'on s'est tous fixés dans le plan.
M. Ciccone :
Parce que, moi, je trouvais ça un peu bizarre, parce que c'est quand même un
nouveau plan, qu'on annonce de l'argent, mais il y a moins d'argent qui est
attribué. Je comprends que votre travail est transversal aussi puis je
comprends que, l'intimidation, ça ne touche pas juste la Famille, ça touche
tous les ministères, mais je trouvais ça juste... Je voulais une explication.
Mais, pour la Famille, il y a une diminution, là.
M. Lacombe :
Pour la Famille.
M. Ciccone :
Est-ce que je me trompe?
M. Lacombe : Donc, vous parlez
de quelle ligne, là?
M. Ciccone :
Bien, c'est dans le 1,2 million, là. Je parle du 1,2 million, qui est
sous votre responsabilité dans le ministère de la Famille, où, le volet Intimidation,
on est à 1,2 million.
M. Lacombe :
Bien là, vous regardez une ligne, puis je vais peut-être pouvoir céder la
parole à Mme Dompierre après, si
vous voulez des précisions, mais je pense que, là, il faut prendre un pas de
recul quand même. Et c'est comme... On
ne peut pas seulement regarder qu'une ligne et dire : Il y a eu une baisse
de budget, il faut regarder l'ensemble des sommes puis il faut regarder, donc, le portrait global que ça donne. Et
il reste qu'on a eu des sommes supplémentaires, il reste qu'on a fait
des investissements importants puis qu'en bout de ligne on investit davantage.
Je ne sais pas si Mme Dompierre... si vous
souhaitez qu'elle vous donne plus de précisions.
M. Ciccone :
Oui, rapidement, s'il vous plaît.
Mme Dompierre (France) :
Rapidement, oui. En fait, ce que je dirais, c'est qu'avec le nouveau plan aussi
les sommes ne sont pas nécessairement
allouées de la même façon qu'elles étaient par le passé. Comme le
programme d'aide au soutien financier pour... dont moi, je parlais tantôt, qui
va avoir un appel de projets prochainement, bien, on a budgété une somme de
1,4 million au lieu de 2 millions. C'est sûr que le nouveau plan
amène également des changements, là, dans l'allocation des sommes.
M. Lacombe : En fonction des
objectifs qu'on s'est fixés ensemble.
• (11 h 40) •
M. Ciccone :
Oui. Vous comprendrez, M. le ministre, que, justement, on est en crédits
aujourd'hui puis on pose des questions à savoir où est l'argent, où il est
distribué.
M. Lacombe : Tout à fait. Je
suis là pour ça.
M. Ciccone :
C'est normal qu'on le fasse. Puis je n'ai pas questionné le fait d'investir des
montants qui sont quand même importants au niveau de l'intimidation. Puis ça,
je pense qu'on en a déjà parlé dans le passé, on félicite le plan d'action.
Je veux aller sur un autre registre, si vous me
permettez. La pandémie a amené une nouvelle réalité. On a vu qu'au niveau de la
cyberintimidation, qui s'est accentuée... et moi, je cherche à savoir, et j'espère
que votre ministère cherche à savoir également, pourquoi tout cela s'est
accentué. Quelques pistes que je peux vous envoyer, là, avec les nouvelles
mesures, là on a obligé des enfants à s'asseoir, des jeunes, des adolescents à
s'asseoir devant des écrans, pour plusieurs. On s'est aperçus que la formation
pour les professeurs n'était pas nécessairement là non plus, comment gérer une
classe. Avec des jeunes devant nous, c'est une chose, il y a un bac en
l'enseignement qui nous apprend tout ça. Maintenant, je suis persuadé que, dans
le bac à enseignement, il n'y a pas le volet comment gérer une classe devant
des écrans, puis on s'est fait prendre de court.
Est-ce que, justement, on a donné des outils ou
on va donner des outils aux professeurs en cette matière-là pour justement
éviter cette accrudescence au niveau de la cyberintimidation, notamment pendant
les cours?
M. Lacombe : Moi, je peux
répondre à votre question, si vous souhaitez, avec plaisir, mais, si vous
voulez que la députée de Bellechasse y aille, étant donné que c'est son dossier...
M. Ciccone :
Bien, j'aimerais ça, que vous commenciez puis...
M. Lacombe : D'accord. Bien, je
vais commencer.
Mme Lachance : J'ai une forte
envie.
M. Lacombe : La députée de Bellechasse
brûle sur son siège, mais 10 secondes pour dire... je trouve que c'est
intéressant, quand même, de laisser de l'espace à nos adjoints, adjointes
parlementaires, on souhaite tous ça, puis de
leur octroyer des mandats précis comme celui de l'intimidation. Donc, je veux
remercier ma collègue de l'avoir fait.
Bien, je le
sais pas, si ça va répondre directement à votre question, mais, dans le plan de
lutte à l'intimidation, il y a quelque
chose qui est clair, c'est qu'on veut mieux comprendre le phénomène. Et ça,
pour moi, c'était superimportant, pour la députée de Bellechasse, ce
l'était tout autant, et pour vous aussi. Je pense que, si on veut régler un
problème, il faut comprendre d'où vient ce problème-là, et je pense que les
travaux qui vont être menés par l'Institut de la statistique du Québec, pour
être capable de dresser un portrait, comprendre ce qui se passe sur le terrain,
bien, c'est une mesure, ça, qui va nous servir à justement bien documenter la
réalité puis... donc, après, d'être capable de prendre les meilleures
décisions, là.
M. Ciccone :
Rapidement, Mme la députée.
Mme Lachance : Rapidement? Rapidement,
vraiment rapidement...
M. Ciccone :
Oui, parce que j'ai seulement 18 minutes. J'ai 18 minutes.
Mme Lachance : Je veux juste
vous rappeler qu'on a...
Le Président (M. Polo) : Oui.
Mme la députée, juste... il faut juste le consentement, parce qu'on ne l'avait
pas donné, le consentement.
M. Ciccone :
Oui, consentement.
Le Président (M. Polo) : C'est
bon. Excellent. Merci.
Mme Lachance : Merci, M. le
Président. Je suis contente de pouvoir répondre à mon collègue le député de Marquette
parce que, vous savez, on a travaillé ensemble sur ce plan-là. Et,
souvenez-vous, là il y a une partie où vous étiez... où vous n'y étiez pas, il
y avait une collègue qui travaillait avec nous, mais on avait mis beaucoup
l'emphase, justement, sur la cyberintimidation, de sorte que, si je vous
ramènerais au plan, dans le fond, au niveau de l'orientation 1, de
l'orientation 2, systématiquement, c'était d'intensifier les actions pour
réduire la cyberintimidation et assurer un climat sécuritaire et positif pour
l'ensemble des jeunes. C'est quand même 11,4 millions qui étaient investis
en milieu scolaire. Donc, malgré le fait qu'on n'avait pas vu l'impact de la
pandémie, il y avait des mesures qui étaient mises en place déjà pour
permettre, justement, de prévenir ce phénomène-là et de s'assurer que nos
jeunes soient bien outillés dans l'avenir face à la cyberintimidation.
M. Ciccone : Merci beaucoup. Je veux revenir sur le protecteur de l'élève.
J'ai parlé du protecteur de l'élève, M. le ministre, l'année passée. Vous
m'avez référé au ministre de l'Éducation. C'est ce que... C'est ce que j'ai
fait. Le 16 décembre dernier, à 17 heures, nous avions une rencontre,
justement, avec le ministre de l'Éducation. Ma collègue... Ma collègue
était là, de Sherbrooke, et également la collègue de Saint-Laurent. Le ministre était là. Il y avait le député de Richelieu qui y était également.
On sait que, comme ministre responsable de la
lutte contre l'intimidation, votre travail est transversal. Alors, on vient
toucher le Travail, le ministère du Travail, le ministère de la Santé, le ministère
de l'Éducation, la Jeunesse avec le premier ministre parce que, je veux dire,
quand on parle d'intimidation, ce n'est pas seulement au niveau des jeunes,
c'est partout. Moi, j'ai une question bien, bien précise. Pourquoi vous n'étiez
pas là? Pourquoi qu'un membre de votre équipe n'était pas là?
M. Lacombe : Vous voulez dire à
l'étude de crédits?
M. Ciccone : Non, non, pas à l'étude des crédits, mais
quand on s'est rencontré, justement, pour le protecteur de l'élève, il y a eu
une rencontre le 17 décembre dernier... 16 décembre dernier. Je veux
juste savoir : Y avait-u quelqu'un? Vous êtes-vous rencontrés, justement,
avec le ministre pour savoir qu'est-ce qu'il s'est dit? Parce que c'est... il
y a quand même le volet Intimidation qui est là. Moi, je veux juste savoir si vous êtes tenu au courant puis
vous travaillez ensemble sur ce volet-là.
M. Lacombe : Bien, c'est clair que oui, là. On travaille
ensemble. Mais là on comprend tous que... Eh Seigneur! S'il faut que je
sois assis à toutes les tables...
M. Ciccone :
Non, ce n'est pas ça. Un membre de votre équipe. Non, non, mais je vous...
Bien, je veux dire, c'est quand même... Quand on parle du protecteur de
l'élève, l'intimidation prend de la place, là.
M. Lacombe : Bien, c'est plus
large que ça. C'est beaucoup plus large que l'intimidation, là. Je pense qu'on
sera d'accord là-dessus. Puis c'est mon collègue le ministre de l'Éducation qui
mène ce dossier-là. Puis moi, je vais le laisser faire son travail là-dessus, bien
sûr. Mais oui, chaque fois que... Puis dites-vous, là, pour comprendre le
fonctionnement du gouvernement, ces politiques-là, elles sont faites en collaboration
entre les ministères. Enlevez même les élus de ça, là, avant que ça monte
jusqu'au cabinet, par exemple, c'est travaillé avec les différents ministères.
Ensuite de ça, ça monte, par exemple, dans le comité ministériel où je siège
avec mon collègue le ministre de l'Éducation. Donc, on a des discussions avant
même que ce soit présenté au Conseil des ministres, où on peut avoir d'autres
discussions. Donc, quand tout ça atterrit, là, quand une mesure atterrit, quand
il y a une annonce qui est faite, c'est parce qu'il y a eu une concertation,
là.
M. Ciccone :
O.K. Parce que je trouve que c'est juste important que... parce qu'il y a un
volet Intimidation. Moi, c'est sûr que j'étais là puis j'ai parlé... puis je
pense que la députée peut en témoigner, j'ai parlé du volet Intimidation parce
que, pour moi, c'était important. J'avais été invité à cette rencontre-là.
Alors, si j'ai été invité à cette rencontre-là, c'est parce qu'on détermine que
le volet Intimidation à sa place au protecteur de l'élève.
Il ne me reste pas
beaucoup de temps. Juste une petite question rapide, là. J'ai vu, justement,
études des crédits 2021‑2022, la fiche RG124, il y a un comité... deux
comités qui sont sous le Travail... sous le ministère de la Famille et du
secrétariat, le Comité de travail interministériel sur l'intimidation et le
comité des sous-ministres sur l'intimidation. Est-ce qu'on peut savoir est-ce
que vous vous rencontrez à plusieurs reprises? Combien de rencontres vous avez
eues? Est-ce qu'on peut savoir sur quel travail... quels sujets, sur quels
domaines vous travaillez pour en avoir un peu... savoir un peu ce que les deux
comités font présentement?
M. Lacombe : Est-ce que...
Mme Lachance : Oui, je peux
peut-être répondre à une partie de la question. Évidemment, les comités, on en
a parlé lors de nos rencontres, si vous vous souvenez bien, ces comités-là se
sont rencontrés à plusieurs reprises lors de
la création du plan. C'est quand même 17 ministères et organismes, hein,
qui travaillent ensemble. Donc, il y a eu, effectivement, plusieurs
rencontres. Et, si vous vous souvenez bien, il y a plusieurs orientations, dans
le travail interministériel, qui nous
venaient au niveau de la cédule de travail de ces rencontres-là, donc,
plusieurs mesures qui vous ont été présentées et qui seront, évidemment,
aussi, parfois portées par d'autres ministères. Donc, oui, le travail se fait
sur une base régulière.
M. Ciccone :
Parfait. Même si c'est important de... Je sais qu'on a fait du travail au
niveau du plan d'action, là, mais je veux juste m'assurer qu'on continue de
travailler avec ces comités-là.
Et, en terminant, je sais qu'il me reste à peu
près deux minutes, si je ne me trompe, M. le Président.
Le Président (M. Polo) :
2 min 40 s.
M. Ciccone : Je vais y aller sur une question un peu plus
personnelle. On a vu que, durant la pandémie... il y a de l'angoisse, il
y a de l'anxiété, on a moins de patience, on a moins de patience. Puis souvent,
bien... il y a une lettre qui a été écrite
aussi par votre premier ministre, justement, sur les réseaux sociaux, de faire
attention. J'ai lu aussi que ma collègue des Sports avait eu maille à
partir avec certains commentaires qui sont tout simplement déplorables sur les
réseaux sociaux.
Alors, moi, je veux juste m'assurer que, quand
on donne... on fait des commentaires, quand on donne, justement, des... il faut se
mettre en exemple. C'est ce que je veux dire. Ça commence par ici,
la maison du peuple. Et, bien humblement, je peux vous dire, personnellement,
que moi-même, j'ai déjà intervenu au sein de certains collègues où j'ai trouvé
qu'ils étaient allés trop loin, où il y a des paroles qui avaient été dites qui
étaient non respectueuses.
Alors, je veux juste savoir, monsieur... Parce
que, moi, en tant que porte-parole également des saines habitudes de vie, bien,
je ne mange pas de la poutine, puis je demande à ma whip de mettre des fruits
et des légumes, puis enlever la...
M. Lacombe : Jamais de poutine?
M. Ciccone :
Je dois démontrer l'exemple. Alors, ma question est bien simple, M. le
ministre : Est-ce que, de votre côté, vous prenez les choses en main et vous
vous assurez de faire des interventions vis-à-vis certains collègues quand on
dépasse les bornes ou si vous en avez déjà fait?
M. Lacombe : Je crois
comprendre ce que vous voulez me faire dire, là, puis je vous dirais très
franchement que, pour moi, le respect, c'est non négociable, aussi clairement
que ça. Dans nos équipes de travail, qu'on soit ministres ou députés, on ne
peut pas... et c'est inacceptable, on n'a aucune bonne raison de ne pas bien
traiter notre personnel ou les gens qui nous entourent, puis je vais dire plus
largement, à l'Assemblée nationale, je pense, oui, même si ce n'est pas toujours
facile. Parce que, des fois, notamment avec mon collègue, vis-à-vis, député de LaFontaine,
ce n'est pas toujours facile, ce n'est pas toujours facile de garder notre
calme. Mais je suis content de savoir que vous faites parfois des rappels à
l'ordre, mais, de mon côté, je vais vous dire que c'est... je pense qu'on est
rendus là puis je pense que les gens qui nous écoutent s'attendent à ça. Puis
que, même si on est sur la patinoire, là, en plein match puis que, des fois,
c'est un petit peu plus dur, il faut être capable de gérer ce stress-là. Comme
on dit en anglais : «If you can't stand the heat, get out of the kitchen».
Donc, c'est un peu ça. Si on n'est pas capables de se gérer, bien, je pense
qu'il faut faire d'autre chose.
Le Président (M. Polo) :
10 secondes, M. le député.
M. Ciccone :
Formidable. Je vous invite à continuer, justement, cette sensibilisation-là
envers vos collègues. Puis je vous fais une promesse que je vais le faire avec
mes collègues. Merci beaucoup, M. le Président.
M. Lacombe : Que j'apprécie beaucoup.
Le Président (M. Polo) : Merci beaucoup,
M. le député de Marquette. Je cède maintenant la parole à la députée de Sherbrooke
pour un bloc de 4 min 45 s.
• (11 h 50) •
Mme Labrie :
Merci. Donc, je vais aller directement dans le vif du sujet. C'est quand même
court. Quand on a élaboré le plan d'action, je pense qu'on n'anticipait pas ce
qui s'en venait dans la société, les bouleversements qu'on connaît aujourd'hui.
Puis, quand on a identifié la première orientation et intensifié les actions
pour réduire la cyberintimidation, je pense qu'on a ciblé des choses très
précises qui sont tout aussi pertinentes aujourd'hui, mais on n'avait peut-être
pas vu venir ce qu'on connaît en ce moment, la dégradation du climat social. Je
pense, entre autres, à l'intimidation qui existe en ligne, là, notamment envers
les personnes qui affichent qu'elles se font vacciner, qui respectent les
mesures sanitaires. Bon, il y a quand même un climat qui s'est dégradé. Ce
n'était pas prévu dans le plan parce que je pense que personne ne pouvait
anticiper ça, mais je pense que c'est quand même grave, là, ce qui se passe en
ce moment. Puis je me demande si c'est possible d'envisager, peut-être,
bonifier les enveloppes du plan à cet effet-là pour s'assurer d'intervenir, là,
comme État, sur le climat social.
Une voix :
Est-ce que vous...
Mme Labrie :
N'importe qui.
M. Lacombe :
Veux-tu y aller... Mme la députée de Bellechasse?
Mme Lachance :
Oui. Merci. C'est intéressant, puis c'est vrai que, lorsqu'on a travaillé au
niveau de la mise en place du plan, la partie Intensifier les actions était
très ciblée parce qu'on était face à des problématiques qu'on connaissait puis
qui étaient existantes. Par contre, quand on regarde Assurer un climat sain...
Puis on le sait, là, ça part de nos
comportements appris. Puis je voudrais porter votre attention sur les mesures
qui sont au niveau du système
scolaire, au niveau des mesures 7 et 8. Soutenir les apprentissages
sur l'utilisation responsable des médias sociaux et technologiques, on a déjà
des investissements, et ça va être d'autant plus important de travailler à ce
niveau-là. On l'a vu. Je pense qu'on l'a eu en plein visage, là, avec la
pandémie.
Mme Labrie :
...pas nécessairement au niveau des jeunes, le problème, là, en ce moment, ce
qu'on voit dans la dégradation du climat
social. Donc, la proposition que je fais, c'est peut-être de bonifier quand
même le plan d'action ou les enveloppes pour s'assurer qu'on est
capables d'intervenir. Cette action-là, à laquelle vous faites référence, c'est
pour les jeunes en particulier, puis moi, ce n'est pas là que j'identifie le
problème en ce moment.
M. Lacombe :
Si je peux peut-être ajouter à ce que notre collègue la députée de
Bellechasse — il
faut que je fasse attention pour ne pas l'appeler par son prénom, c'est
difficile — vient
de dire, c'est une bonne suggestion. Puis moi,
je dirais que, si on doit se revoir pour peut-être lancer des idées puis voir
comment on peut bonifier tout ça, parce que c'est nécessaire, bien, on
le fera. Puis, s'il y a une bonification à y avoir, on verra comment on peut y
arriver.
Il n'y a jamais rien
de simple. Je ne veux pas dire que tout est facile puis que ça se fera en
claquant des doigts, mais, si on doit se revoir pour vérifier comment on peut
bonifier, changer, s'adapter en fonction du climat, là, qui n'est pas facile,
puis d'ailleurs vous en connaissez quelque chose, puis je pense qu'on doit tous
reconnaître que vous avez pris, de votre côté, le problème à bras-le-corps pour
dénoncer ces pratiques-là, entre autres, sur les médias sociaux, donc c'est
tout à votre honneur, bien, moi, je suis très, très prêt avec ma collègue la
députée de Bellechasse à travailler là-dessus avec vous.
Mme Labrie :
Parfait. Donc, je ne sais pas s'il reste du temps.
Le Président
(M. Polo) : 1 min 40 s.
Mme Labrie :
Ah! quand même. O.K.
Le Président
(M. Polo) : Ah mon Dieu!
Mme Labrie :
Quand même. Agréablement surprise. Bien, je vais me permettre d'insister sur le
même sujet parce qu'en fait, moi, je trouve que ça dégénère, là. Tu sais, quand
les gens s'empêchent d'encourager les autres à respecter les mesures sanitaires
ou de signaler qu'ils ont choisi la vaccination... ça reste un libre choix,
mais, quand même, quand les gens s'empêchent de faire la promotion de ces
mesures-là ou de la vaccination parce qu'ils ont peur d'en subir des
représailles ou des menaces, des choses qui sont même des actes criminels
parfois, c'est problématique. Donc, il me semble qu'il y a quand même un besoin
urgent, je dirais, d'intervenir sur ce sujet-là. Là, j'entends l'ouverture, peut-être,
si l'occasion se présentait...
M. Lacombe :
Quand même. Quand même.
Mme Labrie :
...mais moi, je trouve ça problématique puis je... Le gouvernement, lui-même, a
identifié ce problème-là. Je pense que vous le vivez de plein fouet et même
davantage peut-être que nous ici, dans l'opposition, là. Je le dis pour
l'ensemble de la société, là, je pense qu'il y a des moyens à prendre pour
assainir... peut-être des campagnes de promotion pour assainir le climat
social, là.
M.
Lacombe : Bien, je vais être très transparent, là, moi, je suis...
c'est plus que des peut-être on verra. Là, je vous dis, ce n'est quand même pas
anodin, là, on vient de travailler sur un plan, on vient de le livrer, puis, je
vous dis, c'est vrai que la situation a changé. Puis, si vous souhaitez qu'on
se revoie, qu'on essaie de voir comment on peut adapter, peut-être bonifier,
moi, ça me fera plaisir qu'on le fasse. Parce qu'en même temps je ne pense pas
qu'on a la solution, là, cet avant-midi... oui, il n'est pas encore midi. Je
pense qu'il faut regarder.
Puis ça va,
honnêtement, bien au-delà du ministre de la Famille aussi, là. Il y a des
éléments qui peuvent se retrouver du côté de la Sécurité publique, par exemple.
Mme Labrie :
Oui, tout à fait.
M. Lacombe :
Donc, il faut voir ça. Puis j'en aurais eu encore long à dire, mais là on me
fait signe que c'est terminé.
Le
Président (M. Polo) : Merci beaucoup. Je cède maintenant la
parole à la députée de Joliette pour également
4 min 45 s.
Mme Hivon :
Oui. Bonjour, M. le ministre, Mme la députée, mes collègues. Alors, moi, je
voulais juste revenir, un petit peu comme le collègue de Marquette, à savoir
que, c'est ça, tout notre prisme d'analyse a changé et, dans le fond, la classe
s'est transformée en classe virtuelle pour beaucoup d'élèves au cours de la
dernière année.
Et j'étais curieuse
de savoir si on vous a rapporté des nouvelles manières d'intimidation via le
virtuel, mais je ne parle pas de... En fait, le plan d'action, il était
beaucoup axé sur les médias sociaux, les échanges, ce qu'on connaît, mais là la
classe de manière virtuelle, on a vu qu'il y a eu des incidents de toutes sortes.
Est-ce que ça vous a été rapporté? Et est-ce que le plan offre la
flexibilité — on
aurait dû réfléchir, on n'était pas prophètes — offre la flexibilité de
pouvoir transférer des sommes qui devaient plus être concrètement sur le
terrain des écoles à pouvoir être... pour être dans des interventions, que ce
soit pour les enseignants, pour les conseillers, pour les personnes
responsables de la mise en place des gestes pour ce qui est de la classe
virtuelle?
Mme Lachance :
Effectivement, si vous permettez... Je peux répondre, oui?
Mme Hivon :
Ah! oui, oui. Absolument.
Mme Lachance :
C'est vrai que ça n'avait pas été prévu, mais il y a quand même des
flexibilités au niveau du plan. Quand on parle des campagnes, oui, elles
peuvent être axées. Tu sais, ça, ce n'est pas coulé dans le béton comment
seront axées nos campagnes. Maintenant, on a aussi une flexibilité au niveau du
milieu scolaire, puis c'est un peu un adon parce qu'on ne le savait pas,
personne ici autour de la table, la tangente que ça prendrait, mais il y a
quand même beaucoup d'actions dans nos écoles au niveau de l'éducation
proprement dite avec les moyens Web, et c'est ce qu'on a connu.
Pour répondre à la
question, si j'ai des choses ou des situations qui m'ont été présentées ou dénoncées,
je n'en ai pas de particulières qui m'ont été énoncées qui débordent du cadre
du fait que nos jeunes, nos enfants ont été, pendant la dernière année, en
grande partie devant leur ordinateur. Donc, ça crée peut-être une
multiplication de l'espace-temps, là.
Mme Hivon :
Oui, puis j'inviterais peut-être... je vous inviterais peut-être à vous pencher
là-dessus parce que, notamment, il y a des enseignants qui ont dit à quel point
eux-mêmes étaient victimes de plus d'intimidation, parce qu'il peut avoir
toutes sortes de gestes concertés à distance qui ne se réaliseraient pas
nécessairement dans une classe physiquement, puis même chose pour des échanges
entre élèves pour de l'exclusion d'élèves. Moi, en tout cas, mon souci, c'est
juste qu'on ait cette préoccupation-là que des interventions puissent se faire
dans une idée de prolongement de la classe, qui est aussi une réalité, quand on
est en virtuel, puis qui peut amener son lot de défis.
Donc, j'étais
juste... je voulais juste m'assurer... Parce que, quand je nous relis, là, je
trouve que c'est très ciblé puis je n'étais pas sûre qu'on avait cette
flexibilité-là en termes de somme d'interventions. Quand on parle notamment,
là, des médias sociaux, et de tout, je ne pense pas qu'on avait la classe
virtuelle en tête.
Mme Lachance :
Dans la mesure... C'est vrai que, dans l'orientation 1, Intensifier les
actions pour réduire la cyberintimidation, on était très spécifiques, liés à
des problématiques qu'on avait vécues dans les années précédentes, mais, quand
on regarde l'orientation 2, Assurer un climat sain et sécuritaire et
positif pour l'ensemble des jeunes, je pense qu'on a beaucoup plus de
flexibilité... en fait, non, je ne pense pas, je vois. Puis je vous invite à le
relire, on a beaucoup plus de flexibilité à cet endroit-là pour agir, d'autant
plus que les premiers acteurs sont nos enseignants et nos groupes-écoles. Et
ces mesures-là, elles sont sous la responsabilité du ministère de l'Éducation,
qui va savoir faire bon usage, j'en suis persuadée, des sommes pour pouvoir
contrer cette grande problématique-là.
Mme Hivon :
On espère. Est-ce qu'il me reste du temps, M. le Président?
Le Président
(M. Polo) : 59 secondes.
Mme Hivon :
Oui. J'aimerais savoir, la mesure destinée au milieu autochtone, donc on
parlait qu'on allait développer des mesures notamment en milieu scolaire, est-ce
que vous avez une liste des actions qui ont commencé à être développées dans le
plan d'action?
Mme Lachance :
Je n'ai pas de liste des actions, M. le Président, qui ont été développées actuellement,
à l'heure actuelle. Il faut comprendre que le plan date quand même de février,
et les actions qui sont portées par les groupes autochtones leur sont dédiées. Maintenant,
je pense qu'avec la bonification qui a été donnée, même si le nombre de mesures
a été circonscrit, il y a une bonification de près de 500 000 $, ça
va leur donner quand même une bonne position pour agir.
Mme Hivon :
Puis c'est quoi, l'échéancier, pour savoir un peu où on s'en va en termes de
mesures pour les nations autochtones?
Le Président
(M. Polo) : En 10 secondes.
Mme Lachance :
Bien, vous savez, si vous vous souvenez, lors de notre dernière rencontre, le
député de Marquette avait fait mention de faire des observations annuelles.
Donc, annuellement, il y a des observations, puis assurément qu'on va pouvoir
voir le cheminement des actions.
Le Président
(M. Polo) : Compte tenu de l'heure, la commission suspend ses
travaux jusqu'à 12 h 15, où elle entreprendra l'étude du volet
Famille des crédits budgétaires du portefeuille Famille. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
12 heures)
(Reprise à 12 h 15)
Le Président
(M. Polo) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
la Commission des relations avec les citoyens reprend ses travaux. La
commission est réunie afin de procéder à l'étude du volet Famille des crédits
budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice financier 2021‑2022.
Une enveloppe de 3 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits. Je souligne que cette séance se déroulera à la fois dans la salle
Pauline-Marois, où je me trouve, et également dans la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Blais
(Abitibi-Ouest) est remplacée par M. Lefebvre (Arthabaska);
Mme Sauvé (Fabre) est remplacée par M. Tanguay (LaFontaine);
Mme Dorion (Taschereau), par Mme Labrie (Sherbrooke); et Mme Perry
Mélançon, par Mme Hivon (Joliette).
Famille
Discussion générale
Le Président
(M. Polo) : Merci beaucoup. L'étude de ce portefeuille sera
divisée en deux parties pour permettre la présence en salle des représentants
des organismes visés par ces crédits. Ce matin, à 12 h 15, jusqu'à
13 h, le ministre sera accompagné des représentants de Retraite Québec,
et, cet après-midi, de 14 heures à 16 h 45, il sera accompagné
du Curateur public.
Pour l'étude de ce
volet, nous allons procéder aux échanges entre les groupes d'opposition et le
ministre par blocs de cinq à 20 minutes pour permettre à chaque groupe
d'écouler graduellement son temps de parole. Le temps d'échange inclut les questions et les réponses. La mise aux voix de ces
crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, à
16 h 45.
Je suis maintenant
prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un
premier bloc d'échange. M. le député de LaFontaine, la parole est à vous.
M. Tanguay :
Merci, M. le Président. Pour 14 min 20 s, je crois. 14, 20.
Le Président
(M. Polo) : 14 min 20 s, exactement.
M. Tanguay :
Merci beaucoup. Alors, vous saluer, M. le Président, saluer le ministre et
saluer les collègues également présents autour de la table.
Au 31 décembre
2020, la liste d'attente des parents sans place en service de garde est à
51 073. Au 31 mars, cette liste d'attente est de combien?
Le Président
(M. Polo) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci beaucoup, M. le Président. Donc, vous voulez savoir quoi, exactement, le
nombre d'enfants qui sont sur la liste d'attente?
M. Tanguay : La liste de
51 073 du 31 décembre 2020, au 31 décembre, elle est à combien?
M. Lacombe : Bien là on vous a
communiqué le chiffre, effectivement.
M. Tanguay : Au
31 mars, pardon. 31 mars.
M. Lacombe :
Donc, on est à 51 000. Les lectures, les mises à jour se font
deux fois par année, et on compare toujours saison sur saison.
Donc, si vous souhaitez comparer les chiffres qui ont été publiés en décembre,
bien, il faut attendre à décembre de l'année d'ensuite.
M. Tanguay : O.K. Est-ce
qu'il est impossible pour le ministre de la Famille de connaître plus
précisément, dans un délai plus court, le
nombre total d'enfants sur la liste d'attente? Parce que, là, ça fait... c'est
un chiffre qui date de quatre mois. Le ministre, il lui est
impossible d'avoir un chiffre plus récent que ça?
M. Lacombe : Bien, ce n'est pas
le ministère de la Famille, d'abord, qui fait cette lecture-là, c'est la
Coopérative Enfance Famille qui est chargée de faire ça. C'est ce qui a été
décidé sous les précédents gouvernements. Et ça amène, bien sûr, un lot de
défis, je vais dire ça. C'est une des raisons pour lesquelles on s'interroge,
notamment, sur la façon dont on gère ça, actuellement, puis ça fait partie des
consultations qui viennent d'être lancées. Donc, actuellement, c'est vraiment
la Coopérative Enfance Famille qui fait cette lecture-là.
M. Tanguay : O.K. Le ministre, ça ne lui tente pas de le savoir? Peut-il leur
demander un chiffre plus récent?
M. Lacombe : Bien, il faut être
rigoureux avec ces chiffres-là, ou, je dirais, il faut être prudent. Bien sûr
que c'est quelque chose... c'est une
liste à laquelle j'aimerais avoir accès en temps réel. Comme je vous dis,
actuellement, il y a une réflexion, là, qui est en train d'être faite sur la
meilleure façon de gérer le guichet unique. Est-ce qu'on a actuellement les
meilleures pratiques? Moi, je pense qu'il y a place à amélioration.
Maintenant, tout ça est prévu de telle façon que
c'est géré par une coopérative, sur laquelle siègent notamment des services de
garde éducatifs à l'enfance. Et la lecture qu'ils font, c'est deux fois par année,
et habituellement c'est la lecture de décembre, parce que, si on vous
communiquait les autres lectures, les chiffres diminueraient, et ça ne serait
pas représentatif parce qu'il y a souvent des mouvements au courant de l'année.
Donc, il faut faire attention aussi à quel moment on prend cette photo-là, parce
qu'il y a des moments dans l'année, par exemple, où il y a des mouvements, là,
entre les services de garde et l'école, par exemple.
M. Tanguay : M. le
Président, c'est inconcevable que le ministre de la Famille n'ait pas une
donnée plus à jour qu'au 31 décembre 2020. 51 073 enfants sur la
liste d'attente, et il nous dit qu'il est impossible pour lui d'avoir un
chiffre plus récent que ça. Dans la vie, en politique aussi, on n'y échappe
pas : vous ne pouvez pas améliorer ce que vous ne chiffrez pas.
M. Lacombe : Je suis d'accord.
M. Tanguay : Et ça,
c'est inconcevable.
M. Lacombe : Je suis d'accord. Actuellement,
on travaille avec l'outil qui a été mis sur pied par le gouvernement du Parti
libéral. Et moi, je trouve que cet outil-là, il mérite d'être amélioré, donc
c'est la raison pour laquelle on s'est
engagé à le faire dans les consultations qu'on mène actuellement. Même si l'outil, il est relativement récent, nous, on trouve
que ce qui a été mis sur pied, donc, par le Parti libéral n'est pas à la
hauteur des besoins qu'on a, je vais dire ça comme ça.
M. Tanguay : Oui. C'est
juste plate, parce que c'est faux, ce que vous venez de dire, c'est le Parti
québécois, en 2013, qui l'a mise, la liste.
M. Lacombe : Bien, on peut
parler de l'opérationnalisation. Vous savez, c'est long, tout ça, à mettre sur
pied. En tout cas, ce n'est certainement pas nous, vous serez d'accord avec
moi. Mais moi, je pense que c'est un outil qui doit être amélioré.
M. Tanguay : Si le ministre veut aller là, qu'il vérifie les faits, mais
c'est inconcevable, et je le déplore, M.
le Président, que le ministre n'ait pas demandé d'avoir ce chiffre-là. À la fin
de la journée, c'est un système
informatique, puis on peut facilement avoir cette donnée-là.
M. Lacombe : Bien, on pourrait
demander les chiffres et lancer...
• (12 h 20) •
M. Tanguay :
Puis vous ne l'avez pas demandé?
M. Lacombe :
On a des discussions avec la Coopérative Enfance Famille, mais je veux
souligner que, si on se met à lancer des lectures comme ça de la liste
d'attente, probablement que ça pourrait être à l'avantage du gouvernement, c'est-à-dire, ça donnerait l'impression que la liste
baisse. Mais moi, je resterais prudent avec ça, parce que les chiffres
qu'on communique ne sont peut-être pas à notre avantage, mais ils sont exacts
ou, en tout cas, ils se rapprochent le plus possible de la réalité sur le
terrain. Donc, le but, ce n'est pas de sauver la face du gouvernement, c'est de
travailler avec les meilleures données possible. Donc, on s'assure de suivre
les recommandations, bien sûr, de la coopérative actuellement, qui nous dit que
la meilleure façon d'avoir un portrait juste, bien, c'est de comparer la
lecture, année sur année, une lecture qui a été prise au même moment.
M. Tanguay :
Ceci dit, M. le Président, totalement inacceptable. C'est comme conduire une voiture
en regardant dans le rétroviseur, on ne peut pas avancer comme ça.
J'aimerais maintenant
passer sur des témoignages. Vous voyez, j'arbore l'effigie de Ma place au
travail, Ma place au travail, un mouvement qui a été lancé dans la crise
actuelle, que le gouvernement ne reconnaît pas toujours dans son ampleur, une
crise qui nécessiterait un plan complet de réalisation de places en services de
garde. Plus de 51 000 — en
date du 31 décembre, on ne connaît pas le chiffre — parents
ont inscrit leurs enfants sur la liste. J'ai des témoignages, M. le Président,
que je vais lire au ministre, des témoignages et des questions, et ce sont
réellement les parents qui vont lui parler par ma voix, ce sont leurs mots, je
ne changerai aucun mot des messages que je vais lui lire. Puis, en application
du principe de la proportionnalité, je demanderais au ministre, si possible, de
conserver pour chaque intervention un temps équivalent, dans la raisonnabilité
dont il peut faire preuve, pour répondre.
Dans un premier temps,
témoignages qui m'ont été communiqués par Ma place au travail, des parents qui
parlent. La première, Frédérique, de Drummondville, maman d'Elliot, elle
demande au ministre de lui répondre, je la cite : «J'aimerais savoir quand
il a prévu de soutenir les parents sur le bord du gouffre financier. On a
besoin de solutions maintenant, pas dans deux ans. Dans deux ans, j'aurai
clairement fait faillite. Je ne suis pas habituée d'avoir ce genre de stress.
J'ai toujours su bien gérer mon portefeuille, mais là il n'y a juste plus rien
à gérer. Une fois l'hémorragie financière stoppée, nous voulons que nos petits
soient dans des bons milieux, qu'ils socialisent, qu'ils apprennent. J'ai le
coeur brisé, quand mon fils regarde les petits voisins jouer par la fenêtre
alors que, lui, il doit jouer seul.» Que répond le ministre à Frédérique, de Drummondville?
M. Lacombe :
Bien, je lui réponds que c'est pour elle, c'est pour les parents comme elle et
pour le type de famille comme la sienne qu'on fait le travail qu'on est actuellement
en train de faire. Et je le répète souvent, ça peut, au quotidien, clairement,
être une crise pour ces familles-là qui ne savent pas comment elles vont
retourner travailler ou qui, même, parfois, ne peuvent pas retourner
travailler, mais, au gouvernement, quand on regarde l'ensemble de l'oeuvre, on
avance. Donc, ça, c'est la bonne nouvelle, on avance, on prend les bonnes
décisions. Et cette citoyenne, cette maman a une bonne réflexion, c'est-à-dire,
oui, il faut relancer le réseau, on devait le faire, donc, lancer la
construction de nouveaux CPE, de nouvelles garderies. On l'a dit clairement, on
va compléter le réseau, chaque enfant pourra avoir une place, mais, en même
temps, ça prend aussi des solutions à plus court terme.
Et, moi, j'invite
aussi le député de LaFontaine à nous dire, selon lui, quelles sont les
solutions. Moi, je suis très ouvert aux suggestions. S'il a des suggestions à
faire pour des mesures à très, très court terme, pour donner une place à ces
parents-là, bien, moi, je l'écoute. Je ne sais pas s'il en a à nous partager.
M. Tanguay :
M. le Président, d'Alma, Caroline, maman d'Hubert et de Laurence : «Est-ce
que vous trouvez normal que je doive me séparer de mon bébé une semaine sur
deux car je n'ai pas de garderie pour celui-ci? En résumé, mes parents habitent
à une heure de chez nous, donc pas évident pour les grands-parents ou moi de
voyager matin et soir. Alors, une semaine, je vais porter mon bébé pour la
semaine, et l'autre, c'est ma mère qui vient garder chez moi. Et une chance que
je l'ai et qu'elle est en forme pour s'occuper de mon bébé. Je suis de retour
au travail depuis un mois, et c'est vraiment de la gestion d'horaire, un vrai
casse-tête, mais je me console, je peux quand même travailler et avoir un
revenu.» Que répond le ministre à Caroline, d'Alma?
M. Lacombe :
Bien, je lui répondrais sensiblement la même chose : C'est vraiment pour
ce type de famille là qu'on fait... en tout cas, que, moi, je fais le travail
que je fais. Et j'ai eu l'occasion de le dire au député de Lafontaine il n'y a pas si longtemps : Moi,
je suis solidaire de ces parents-là. Ces parents-là, ce sont mes amis qui ont
mon âge, début trentaine, et qui, souvent,
ont leurs premiers enfants, ce sont des gens de ma famille, que — habituellement,
pas dans un contexte de pandémie — je côtoie et qui me questionnent
eux-mêmes parce qu'ils sont à la recherche de places. Donc, je ne suis pas du
tout déconnecté, je suis, en fait, très solidaire de ces parents-là, et c'est
la raison pour laquelle on l'a dit, on a relancé le réseau, mais qu'on ne doit
pas non plus attendre que les CPE, les garderies se construisent, on doit aussi
poser des gestes à court terme, notamment pour le milieu familial. Et, encore
une fois, moi, je pense que c'est un travail d'équipe.
La côte, elle est
abrupte à remonter parce que la crise en milieu familial... on a une crise dans
les services de garde en milieux familiaux, elle est commencée depuis 2014. On
perd en moyenne plus de 4 000 places. Donc, je comprends que, dans le
dernier mandat du gouvernement libéral, il n'y a pas eu de solutions qui ont
été mises de l'avant. Maintenant, on en met, nous, de l'avant. Ce n'est pas
notre bilan, mais c'est notre responsabilité de régler la situation. Puis,
encore une fois, j'invite le député de LaFontaine, peut-être, à contribuer à la
réflexion en nous disant, selon lui, qu'est-ce qu'on pourrait faire pour donner
une place à ces parents-là plus rapidement qu'avant deux ans.
M. Tanguay :
De Québec, M. le Président, Catherine, maman d'Émilie, elle s'adresse au
ministre, que lui répond-il? «Est-ce que vous trouvez normal qu'Émilie ne voie
jamais ses deux parents ensemble, que maman doit s'épuiser en travaillant de
soir et de fin de semaine pour combler le revenu car nous n'avons pas de place
en garderie?» Catherine, de Québec.
M. Lacombe : Bien, on peut
continuer comme ça longtemps, là. Ces témoignages-là, je vais vous dire, je les
reçois depuis longtemps. En fait, je vais vous dire, je les reçois depuis bien
avant que le député de LaFontaine, là, en tout respect, s'intéresse à cet
enjeu-là. Et c'est la raison pour laquelle on fait ce travail-là.
Donc, oui, le réseau, on est en train de le
relancer, mais je pense que tout le monde comprend qu'on part de loin. Posons
la question à tous ceux qui dirigent un CPE ou une garderie, par exemple. Ils
vont vous dire qu'actuellement on avance mais qu'évidemment on ne peut pas
claquer des doigts et voir apparaître un CPE ou une garderie. Donc, c'est clair que, même si on a baissé le délai de
réalisation moyen d'une garderie ou d'un CPE — bon, on était à 48 mois quand on est
arrivé, on est à 36, on baisse ça à 24, maintenant, parce qu'on a coupé dans la
paperasse — il
reste qu'il y a quand même un délai.
Donc, c'est sûr que, pour les familles dont le
drame, là, ou la crise est maintenant, c'est difficile. Moi, je veux leur
envoyer un message d'espoir en disant : Ces places-là s'en viennent. Et,
en plus de ça, à très court terme, ce mois-ci, on fera une très belle annonce
pour relancer notre milieu familial, qui est en crise depuis 2014. Depuis qu'on
est arrivés, on a travaillé là-dessus, en prenant les propositions notamment
des partenaires qui connaissent bien le réseau. On a fait ça en gérant la
pandémie, donc ça nous a ralentis un peu, mais on arrive, ce mois-ci, avec des
solutions à très court terme.
Puis, encore
une fois, j'invite le député de LaFontaine... et c'est son rôle de critiquer l'action
gouvernementale, de rendre le gouvernement imputable de ses décisions, et je le
salue, il le fait d'une façon très vigoureuse, mais ça peut aussi faire partie
de sa responsabilité de soumettre des suggestions, comme le font la députée de
Joliette et la députée de Sherbrooke, par exemple. Donc, moi, je serais curieux
aussi, s'il le souhaite, d'entendre ses suggestions pour aider ces parents-là.
M. Tanguay : De
Sainte-Thérèse, dans le comté de Groulx, Maude, maman de Charlie, elle
s'adresse au ministre : «Depuis le début du mouvement Ma place au travail,
les réseaux sociaux sont remplis de témoignages de détresse de parents sans place en garderie, allant même jusqu'à
des mentions d'idées suicidaires. Quel soutien comptez-vous apporter à
ces parents dans l'immédiat? La mise en place d'une ligne d'aide et l'accompagnement
de ces parents dans la recherche d'une place sont-ils envisagés?»
• (12 h 30) •
M. Lacombe : Bien, d'abord, ça,
c'est assez épouvantable, là, j'imagine bien que... S'il y a des parents qui sont dans cette détresse-là, ils doivent absolument
demander de l'aide. Et je pense que, lorsqu'on est rendus à avoir des
idées suicidaires, là, bien sûr,
on dépasse, là, largement le mandat qu'on a ici, au ministère de la Famille, mais c'est de demander de l'aide, et ce
n'est clairement pas le ministère de la Famille qui peut offrir cette aide-là,
là, on parle d'une aide professionnelle. S'il y a des gens qui nous écoutent — je
sais qu'il y a beaucoup de parents qui nous écoutent et qui sont dans cette situation-là — bien,
moi, je les invite tout de suite à demander de l'aide. Il y a des ressources
qui existent.
De notre côté, c'est clair qu'on peut les
accompagner dans la recherche d'une place. Il y a toujours les équipes du
ministère, au service à la clientèle, qui sont prêtes à donner un coup de main
à ces parents-là, mais, en même temps, ce serait illusoire de croire qu'on va
pouvoir trouver une place pour tous les parents demain matin. L'important,
c'est qu'on prenne les moyens pour régler le problème.
Je l'ai dit, même avec les places actuellement
en réalisation ou sur le point de l'être, il y en a environ 15 000, au Québec, on va
toujours continuer d'avoir un besoin, il va nous manquer 22 000 nouvelles
places. Et, ces places-là, on a bien l'intention de les annoncer et de les
concrétiser. Donc, les parents peuvent compter sur nous. Je vais vous dire, là,
je n'ai pas entendu un gouvernement, dans les dernières années, affirmer aussi
clairement que ça qu'on allait donner une place à tous les enfants du Québec en
en créant 22 000 nouvelles.
Le Président (M. Polo) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Je cède maintenant la parole à la députée de
Sherbrooke pour un bloc de 7 min 10 s.
Mme Labrie :
Merci, M. le Président. Bon, sur les 51 000 enfants
sur la liste d'attente, il y en a environ 30 000 qui ont plus d'un an, c'est-à-dire que
leurs parents ne touchent plus de prestation du RQAP, et ils se retrouvent avec
une importante diminution de revenus. Mon collègue a lu des témoignages, j'en
ai d'autres. Une maman qui doit retourner travailler fin mai, qui n'a pas de
place. Elle témoigne avoir de la difficulté à payer sa maison, risquer de
perdre son titre d'ingénieure. Une autre qui dit : «Moi, j'ai starté un
OnlyFans. Donc, après mon congé de maternité, je vais me concentrer là-dessus.
C'est pas mal ça ou rien. Comme beaucoup d'autres mamans, je ne veux pas finir
sur l'aide sociale.» C'est extrêmement inquiétant.
Je sais que le ministre, lui, il est confiant
que, dans quelques mois, il va y avoir des places qui vont s'ouvrir, mais, en
attendant, il faut absolument que le gouvernement propose de l'aide d'urgence
pour ces familles-là. Il nous a demandé des solutions. Et moi, je pense qu'on
ne peut pas laisser les familles se précariser à cause de la négligence des
anciens gouvernements. Donc, je demande au ministre de trouver des solutions.
Quelques pistes : Est-ce qu'on peut
débloquer des fonds d'urgence pour leur offrir une prestation financière en
attendant qu'ils obtiennent une place pour compenser leur diminution de
revenus? Est-ce qu'on peut prolonger les prestations du
RQAP, par exemple? Est-ce qu'on peut modifier, temporairement, le crédit
d'impôt pour frais de garde pour que ça puisse, par exemple, être utilisé par
quelqu'un de la famille temporairement ou même juste pour les territoires en
déficit de places? Est-ce qu'on peut bonifier le crédit d'impôt pour frais de
garde pour permettre d'embaucher quelqu'un qui va pouvoir prendre soin des
enfants à la maison pour permettre aux parents de travailler? Il y en a, des
solutions à court terme en attendant que les places arrivent. Est-ce que le
ministre réfléchit à ça?
M. Lacombe : Bien, j'entends
les suggestions de la députée de Sherbrooke. Il y a d'autres suggestions avec
lesquelles j'ai déjà été plus en accord. Je vais dire, ça peut avoir l'air
intéressant, lancé comme ça, de dire : On va bonifier le crédit d'impôt
pour frais de garde d'enfants. Par contre, du moment où on fait ça, qu'est-ce
qui arrive? Bien, ça a un impact sur tous
les parents, évidemment, qui ont des enfants qui fréquentent une garderie non
subventionnée. Bon, on peut dire : À la fin, ce sera une bonne nouvelle
parce qu'elles paieront moins, mais évidemment il y a un coût qui vient avec
ça, et cet argent-là, évidemment, s'il est investi à cet endroit-là, n'est pas
investi dans la création de nouvelles places dans le réseau.
Donc, moi, je pense qu'on doit concentrer toute
notre énergie, actuellement, comme l'ont fait certains gouvernements précédents...
Je pense, notamment, au gouvernement du Parti québécois, au début des
années 2000, qui a lancé le
développement du réseau et qui est parti, pas de zéro, parce qu'il y avait,
bon, déjà un réseau communautaire, mais qui a mis ça de l'avant sous le
gouvernement de Lucien Bouchard, avec Mme Marois, en disant : Nous,
on va créer ce réseau-là. Les parents, là, ne s'attendaient pas à avoir une
place le lendemain matin. Ils comprenaient, évidemment, qu'il allait y avoir un
délai. Et ils étaient probablement aussi dans la même situation, ce n'était pas
facile, là, à l'époque, là, pour les parents, de trouver une solution.
Moi, je ferais le parallèle en disant : On
est dans la même situation ou à peu près aujourd'hui. On relance le développement du réseau et on dit : Nous, on
va le terminer, on va donner une place à chaque enfant, mais on ne peut
pas, comme en 1997, s'attendre à ce que ce
soit fait demain matin. Il faut nous laisser, évidemment, le temps de le faire.
Je pense que nos intentions sont claires, et c'est vraiment là-dessus, moi, je
pense, qu'on doit concentrer notre énergie.
Mme Labrie : La différence avec
ce qui se passait, à l'époque, c'est qu'aujourd'hui il y a énormément plus de
femmes qui sont sur le marché du travail. Donc, de ne pas avoir de place, pour
elles, ça représente une diminution de revenus très importante pour leur
ménage. Donc, moi, je demande une solution d'urgence financière pour aider ces
familles-là. Je ne prétends pas avoir la meilleure solution. J'émets quelques
pistes, mais je trouve extrêmement problématique
qu'on leur dise juste d'attendre, que, dans les prochains mois, il va y en
avoir, de la création de places.
Tant mieux si c'est le cas, tant mieux si, dans
six mois, dans un an, dans deux ans, dans trois ans, il y a des
places qui se créent puis qu'on finit par compléter le réseau, mais, en
attendant, ces familles-là se retrouvent avec 50 % de leurs revenus. Ce
n'est pas possible, pour elles, d'arriver financièrement, c'est des familles
qui ne réussissent plus à payer leur maison, leur loyer, qui essaient de s'en
trouver un moins cher, qui ne réussissent pas, parce que vous savez c'est quoi,
l'état, en ce moment, sur le marché immobilier. C'est des familles qui doivent
faire des choix extrêmement difficiles dans... même au niveau alimentaire, là,
pour leurs enfants, de se déraciner d'une communauté pour aller vivre ailleurs
pour essayer de se loger moins cher. Donc, moi, ce que je ne peux pas accepter,
c'est qu'on leur dise d'attendre.
M. Lacombe : Je pense qu'au
Québec on a déjà un filet social assez extraordinaire. Je dis ça... pas parce
que tout est parfait, et je ne nie pas qu'encore une fois, pour certaines
familles, c'est un casse-tête quotidien, pour ne pas dire : Un drame
quotidien de ne pas savoir s'ils vont pouvoir retourner travailler ou de ne pas
pouvoir y aller, mais, en même temps, j'ai envie de dire : Il faut aussi
relativiser les choses. Le Québec, c'est un des états, en Amérique du Nord,
sinon au monde, où on a le plus de soutien pour les familles. Si on prend seulement
le mandat du gouvernement actuel, on a bonifié les allocations famille de façon
importante, on a baissé les taxes scolaires, on est revenus au tarif unique
dans les services de garde éducatifs à l'enfance subventionnés. Donc, on a
aussi remis beaucoup d'argent dans le portefeuille des Québécois. Je pense qu'à
la fin, quand on regarde tout ça, on a posé des gestes importants pour soutenir
les familles puis on va continuer en s'assurant que chaque famille puisse avoir
une place pour ses enfants. Pas dans deux ans. Oui, les places en CPE, les
places en garderie qu'on va annoncer vont prendre deux ans au moins à se
concrétiser parce qu'il faut construire. Par contre, avec la relance du milieu
familial, qu'on va annoncer très prochainement, bien, moi, je pense qu'on sera
en mesure de créer des places beaucoup plus rapidement, mais je vais
dire : Au-delà, même, de créer des places, on va être capables de stopper
l'hémorragie, qui est en cours depuis 2014,
qui fait en sorte que, même si on bâtit, là, des CPE puis des garderies...
Parce que le nombre de places en CPE puis en garderie augmente, sous
notre gouvernement, mais les places en milieu familial baissent.
Mme Labrie : Le Québec, c'est
aussi un des endroits au monde où il y a la plus importante proportion de
femmes qui sont sur le marché du travail.
M. Lacombe : Oui, 80 %.
Mme Labrie : Donc, oui, on a un
filet social plus important ici, mais c'est lié avec le fait qu'on a plus de
femmes qui sont normalement sur le marché du travail. Le filet social, dont le
ministre parle en ce moment, c'est quoi, c'est l'aide sociale? Parce qu'il y a
énormément de mères qui ne sont pas admissibles au chômage, là, après leur
RQAP. C'est ça? C'est ça, le filet social dont le ministre parle?
M. Lacombe :
Non, c'est plus large que ça. Je parle, bien sûr, des allocations famille qui
sont offertes au...
Mme Labrie : Mais, ça, elles
l'ont qu'elles ne travaillent ou pas.
M. Lacombe : Oui, mais ce que
je veux dire, c'est que le gouvernement est là pour soutenir toutes les
familles, place ou pas en service de garde éducatif à l'enfance. On est un des
États les plus généreux avec les familles et, en plus de ça, on a nos services
de garde éducatifs à l'enfance dont le réseau n'a jamais été complété. Donc, ça
a été commencé...
Mme Labrie : Donc, il n'y a
rien qui est prévu pour les familles qui... En ce moment, là, les 30 000 familles qui ont
un enfant, là, de plus d'un an, qui n'ont pas de place dans le réseau, il n'y a
rien de plus qui est prévu pour leur permettre d'arriver en attendant que les
places finissent par être ouvertes?
Le Président (M. Polo) : En
10 secondes.
M. Lacombe : Bien, ce que nous,
on leur propose, c'est une place pour leur enfant. Il en manque 22 000, au Québec, puis
c'est ce qu'on va créer pour eux.
Le Président (M. Polo) : Merci
beaucoup. Je cède la parole à la députée de...
Une voix : ...
Le Président (M. Polo) :
Pardon? ...au député de LaFontaine pour une durée de 14 min 10 s.
Merci.
M. Tanguay : Merci, M.
le Président. J'aimerais réellement laisser le temps au ministre, puis, s'il
n'a pas la réponse, il pourra revenir cet
après-midi. Maude, là, maman de Sainte-Thérèse, là, qui l'a constaté, puis on
l'a constaté aussi, puis le monde se
parle : détresse parentale, mention d'idées suicidaires. Ce qui est
demandé, c'est une ligne d'aide, une ligne d'aide, l'accompagnement de
ces parents-là. J'aimerais ça... Puis, si le ministre, il n'a pas la réponse,
ce n'est pas grave, là, s'il peut l'avoir cet après-midi, si on peut
publiciser à quel numéro on peut appeler si on doit faire une ligne d'aide,
j'aimerais réellement, là, lui tendre la main là-dessus pour savoir s'il peut
nous revenir avec quelque chose de plus précis, si on peut publiciser ça.
M. Lacombe : Bien, je peux,
tout de suite, vous donner la réponse, là. S'il y a des parents qui,
actuellement, ont des idées idées
suicidaires, bien, la chose à faire, là, si ces parents-là ont l'intention de
passer à l'acte aujourd'hui, là, et que ce soient des parents, des
grands-parents, n'importe qui, qui a des idées suicidaires, en ce moment, c'est
de téléphoner au 9-1-1. Je pense que ça, c'est clair. Et, si ce sont des
parents qui ont besoin d'aide parce qu'ils ne vont pas bien, bien, la ligne,
elle existe déjà, c'est le 8-1-1. À ce moment-là, il y a du soutien qui peut
être donné.
Là, bon, c'est clair que, s'il y a des parents
qui nous écoutent qui sont dans cette situation-là, s'il y a des gens seuls à
la maison, s'il y a des aînés isolés, s'il y a des jeunes, actuellement, qui
trouvent ça difficile parce qu'ils sont coupés
de leurs amis, tout le monde est dans le même bateau, c'est difficile pour tout le monde, actuellement, puis moi, j'invite, bien évidemment, là,
tous ceux qui ont des idées suicidaires à avoir de l'aide le plus rapidement
possible.
• (12 h 40) •
M. Tanguay : Et, si,
d'aventure, il y avait d'autres numéros plus, évidemment, spécialisés par
rapport à la demande qui est faite, par rapport à l'aide spécialisée nécessaire,
dans un contexte peut-être également de milieu familial, j'inviterais le ministre,
peut-être, à nous publiciser un autre numéro que le 8-1-1, qui doit sûrement
exister.
M. Lacombe : Bien là, je veux
juste vous dire, là, on ne traite pas les idées suicidaires de parents qui ne
peuvent pas retourner travailler différemment des idées suicidaires d'un aîné
qui est seul à la maison ou des idées suicidaires d'un ado qui est en peine
d'amour, là. Je veux dire, des idées suicidaires, ce sont des idées
suicidaires.
Puis honnêtement, là, je vais rester très prudent,
mais je trouve qu'on va vers un terrain, là, qui commence à être glissant. Moi,
je commence à être mal à l'aise, là, puis je vous dis : Je pense qu'on
doit vraiment rester prudents. S'il y a des parents qui nous écoutent, s'il y a
des aînés qui nous écoutent, s'il y a des jeunes qui nous écoutent qui sont
dans cette situation-là, tout le monde est dans le même bain, il y a des
ressources qui existent. Puis moi, j'incite les gens à consulter, mais
j'espère, là, qu'on reste dans une zone où on est capables de s'élever.
M. Tanguay :
Oui, je pense que Maude, maman de Charlie, Sainte-Thérèse et comté de Groulx,
c'était élevé.
M. Lacombe :
Non, mais c'est à vous que je parlais, ce n'était pas à Maude. C'était à vous
que je parlais, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay :
Je ne tomberai pas là, M. le Président. J'ai repris, mot à mot, sa question au
ministre. Maintenant, Carolann de Québec, maman d'Anaé et de Laurelle :
«Pourquoi toutes les annonces faites jusqu'à présent visent à côté du problème
et ne proposent pas de solution immédiate pour les familles qui ont besoin
d'aide maintenant? Je lui demanderais aussi comment est-ce que mes filles
peuvent croire que toutes les portes s'ouvriront à elles,
alors que le système, nos élus et même le premier ministre ne leur accordent
pas l'importance à laquelle elles ont droit?»
M. Lacombe :
Il y a plusieurs problèmes, il n'y a pas un seul problème. Il y a plusieurs
problèmes qui ont tous besoin d'une solution différente. Donc, il y a
évidemment les parents qui n'ont pas de place. Ça, il faut travailler
là-dessus, il faut créer des nouvelles places. On a, à l'intérieur de ce
problème de places là, un problème spécifique aux milieux familiaux. Donc, dans
les milieux familiaux, la particularité, c'est qu'il faut stopper l'hémorragie.
Donc, ça, il y a une annonce, d'abord, pour les places en installation.
J'ai sauté cette
annonce-là. On a, bien sûr, annoncé le fait qu'on relançait le réseau, on a
fait des appels de projets, et j'ai clairement dit qu'il manque 22 000 places au
Québec, actuellement, incluant celles en réalisation, on va les créer.
Pour le milieu familial, bien sûr, on doit stopper l'hémorragie, c'est un autre
problème, cette annonce-là, elle s'en vient très, très prochainement.
Sur la main-d'oeuvre,
on a fait une annonce de 64 millions de dollars. C'est un autre problème,
la pénurie de main-d'oeuvre, dans nos services de garde éducatifs à l'enfance.
On a aussi des problèmes par exemple, avec nos structures. Les outils qu'on a
pour développer le réseau, au ministère de la Famille, souvent, sont exploités
par des coopératives, par d'autres entités,
elles ont besoin qu'on se pose des questions sur leur fonctionnement. Donc, il
y a une consultation qui est en
cours. Donc, chaque problème devant lequel on est, bien, on lui trouve une
solution qui est appropriée.
M. Tanguay :
Maintenant, que répond le ministre à Marie-Pier, de Rouyn-Noranda, maman de
Jeanne : «Pour les grands-parents de Jeanne qui vont mettre leur retraite
sur pause en attendant qu'elle ait une place en milieu de garde, pas avant
septembre 2022 au minimum, on leur offre quoi? Un gros merci pour leur
bénévolat?»
M. Lacombe :
On leur offre une place, on leur offre une place, c'est là-dessus qu'on est en
train de travailler et qu'on travaille depuis le début du mandat. Et je réitère
ma question et mon invitation très polie et très sincère au député de
LaFontaine, qui n'y a pas encore répondu, s'il a des suggestions, et là on a
l'occasion de le faire, là, il pourrait prendre quelques secondes, à peine
quelques secondes pour nous dire quelles sont ses idées. Et, si ce sont de
bonnes idées qui sont applicables, on va les regarder, mais, jusqu'à maintenant,
je vais vous dire : On n'en a pas. Donc, moi, je suis un gars d'équipe, on
veut régler le problème, on a déjà beaucoup d'idées, il y en a qui ont été
soumises par la députée de Sherbrooke, par la députée de Joliette. Si le député
de LaFontaine en a, ça nous fera plaisir de les regarder aussi. Je serais
curieux, est-ce qu'il en a à nous proposer?
M. Tanguay :
Deux mamans de Rimouski. Marie-Ève, maman d'Antoine : «À quel moment
réglera-t-il la problématique de manque de
places avec des solutions à court terme?» Et Chloé, de Trois-Rivières, maman de
Louis : «Pourquoi il n'arrive pas à
appliquer des solutions à court terme, bien que plusieurs pistes de solution
ont été soumises?»
M. Lacombe :
Bien, on en a mis en application, certaines pistes de solution à court terme.
D'ailleurs, ce qu'a fait Ma place au travail... Je veux quand même prendre,
peut-être, quelques secondes, je suis certain que le député de LaFontaine, qui
arbore, d'ailleurs, l'insigne ce matin, cet après-midi, va me permettre de le
faire, de saluer leur mobilisation. Je le disais, tantôt, ces parents-là sont
très représentatifs des gens de mon entourage, je suis solidaire avec eux, ce sont mes amis, ma famille, des gens
que je connais qui sont aussi en attente d'une place pour leurs enfants.
Donc, je veux saluer leur mobilisation, parce que je trouve que, quand les gens
se mobilisent, et je dis souvent ça aux gens dans ma circonscription, quand on
se mobilise, il reste toujours quelque chose de ça. Puis on ne peut certainement
pas blâmer des gens, des jeunes pères ou mères de famille de se mobiliser pour
réclamer des places en service de garde éducatif à l'enfance.
Donc, moi, je veux quand
même saluer leur engagement et leur dire que, parmi toutes les suggestions
qu'ils ont reprises... Parce qu'ils ont fait, bien sûr, le tour des CPE, par
exemple, des garderies privées, des syndicats et, je pense, des oppositions, je
suis pas mal certain, pour prendre certaines des idées qui avaient déjà été
énoncées, qui nous avaient souvent déjà été faites au gouvernement, ils ont mis
tout ça en commun en nous disant : Voici tout un bouquet de mesures que
vous pourriez mettre de l'avant pour régler le problème. Et il y en a
certaines, là-dedans, qu'on a mises de l'avant, il y en a d'autres qu'on a
appliquées, de notre côté, je pense, par exemple, à la localisation temporaire.
Ça, ce n'est pas banal ce qu'on dit. Maintenant, c'est : si un CPE ou une
garderie a obtenu des places et qu'il trouve un local temporaire pour les
offrir pendant que le bâtiment se fait construire, bien, on va tout de suite
émettre le permis, on va verser le financement pour que les parents puissent y
avoir accès tout de suite.
Donc, on pense
vraiment en dehors de la boîte, depuis qu'on est arrivés, pour faire en sorte
que ces places-là sortent le plus rapidement possible. Et tout le travail qu'on
a fait, dans les deux premières années... Je fais toujours la comparaison avec
le printemps, là, on est arrivés, il y avait des roches, des mauvaises herbes
dans le champ, on a nettoyé ça, on a labouré, on a planté, on a arrosé, et là
c'est le printemps, et c'est comme... Dans la nature, là, tout ça va se mettre
à pousser en même temps et ça arrive au courant de l'été. Donc, on devrait
avoir une excellente année, entre 5 000
et 7 000 places
mises sous permis, en installation, en plus de toutes celles qu'on réussira à
créer en milieu familial avec l'annonce qui s'en vient.
M. Tanguay :
Maintenant, Mélissa de Trois-Rivières, maman de Léa : «Qu'avez-vous comme
plan pour les familles qui sont sur le point de tout perdre, car ils n'arrivent
pas à payer leurs comptes, faute de place en garderie?»
M. Lacombe :
Le plan qu'on a pour elle, c'est de mettre des mesures en vigueur très
rapidement. Donc, je le disais, parce que ce qui est intéressant, quand même,
dans les exemples, dans les cas qui nous sont rapportés, très justement, par le
député de LaFontaine, c'est que la réalité des familles, vous voyez, elle n'est
pas très différente d'une famille à l'autre. Il y a beaucoup d'enjeux qui se
rejoignent.
Donc, à tous ces parents-là, clairement, je leur
réponds qu'on n'attend pas que les CPE ou les garderies se construisent pour
agir. Oui, on agit pour que ça se fasse encore plus vite. On est passés de
48 mois à 36 mois, puis là on vise
24 mois maintenant pour réaliser une garderie ou un CPE, pour le
construire. Ça, c'est notre bilan, là. Pourquoi ça n'a pas été fait
avant? Je ne sais pas, mais nous, on trouvait ça important de le faire, on l'a
fait, mais il ne faut quand même pas attendre ça, puis il faut miser sur le
milieu familial, qui est beaucoup plus flexible et qui est beaucoup plus
accessible aussi, je dirais, en région. Donc, il faut vraiment s'assurer de
miser sur ce milieu-là où, les places, honnêtement, on peut les créer très
rapidement parce qu'on n'a pas d'infrastructure à construire.
Mais, en plus de ça, il faut stopper l'exode. Il
y a beaucoup d'éducatrices ou de responsables, plutôt, de services de garde en
milieu familial qui décident de quitter chaque année. Donc, le bilan moyen net,
donc incluant les créations de places et les
départs, bien, il est négatif de 4 000 places
par année depuis 2015. Donc, ça, il faut stopper ça. Et, si on y arrive,
moi, je pense qu'on va y arriver avec notre annonce qui s'en vient, bien, on
sera en mesure de donner des places rapidement à ces familles-là.
M. Tanguay : Leslie,
d'Amos en Abitibi-Témiscamingue, maman de Milan : «Que comptez-vous faire
dans l'ici et maintenant financièrement pour les parents qui tombent entre les
failles du système : pas accès à la Prestation canadienne de relance
économique pour les proches aidants, ni au chômage, considérant qu'ils
finissent leur RQAP et n'ont pas accès à un milieu de garde?»
M. Lacombe : Ce n'est
clairement pas facile pour ces familles-là. Moi, je l'ai déjà vécu, M. le
Président, puis ça ne fait pas tellement longtemps. À ce moment-là, j'étais
chef d'antenne à TVA Gatineau, à Ottawa, et je terminais, en même temps,
mon bac à temps plein avec un bébé à la maison. Et, à ce moment-là, la mère de
mes enfants et moi, on se demandait bien comment on allait faire pour arriver,
là. Moi, je finissais tout juste l'université. En fait, je n'avais pas encore
commencé à TVA à ce moment-là, je n'avais pas d'emploi permanent, ma conjointe,
à ce moment-là, qui est la mère de mes enfants, était dans une situation qui
était aussi précaire, et on se l'est posée, cette question-là. Bon.
Moi, je comprends très bien, là, ce n'est pas du tout déshumanisé. Non seulement il y a des gens autour de moi qui vivent ça, mais je l'ai vécu
il y a à peine cinq ou six ans. Donc, je comprends très, très bien ça, puis
vous pouvez être sûr que, quand je prends des décisions, je garde toujours ça
en tête, parce que moi,je ne sais pas pour le député de LaFontaine, mais moi,
ce stress-là, je sais très bien ce qu'il est parce que je l'ai déjà vécu il n'y
a pas longtemps.
• (12 h 50) •
M. Tanguay : M. le
Président, les deux premiers blocs des crédits nous auront permis d'entendre la
voix. On avait vu le visage des parents qui sont sur la liste d'attente, plus
de 51 000, c'est important,
pour nous, de leur donner la parole, et ce sont leurs mots. Et je vais laisser
du temps au ministre pour prendre... il reste du temps uniquement pour une
dernière intervention, on en aurait eu beaucoup d'autres de partout au Québec.
La dernière question sera celle de Laurence de
Saint-Jérôme dans les Laurentides, maman d'Ophélie et d'Édouard : «Je lui
demanderais pourquoi cet enjeu n'est pas une priorité urgente à ses yeux. Que
diriez-vous à une femme qui ne peut retourner travailler et qui,
financièrement, n'y arrive pas?»
M. Lacombe : Je vais dire à
cette maman et à cette femme-là que le gouvernement du Québec, actuellement, en fait une priorité et qu'il s'est engagé à
compléter le réseau des services de
garde éducatifs à l'enfance, qui a
commencé à être construit il y a 25 ans. Donc, ce n'est pas anodin, là, ce
que je suis en train de vous dire, je suis en train de vous dire que les 22 000 places
manquantes, au Québec, on va les créer. On va non seulement les annoncer, mais
on va aussi les créer.
Donc, je pense que je ne peux pas être plus
clair que ça, le premier ministre, lui-même, l'a dit, les mots sont sortis de sa bouche, on a très clairement annoncé
notre intention, je vous la répète aujourd'hui. Donc, à ce que je sache,
ce n'est pas quelque chose qui a été dit, qui a été fait par le précédent
gouvernement. Nous, on le dit, on l'assume, on a cette ambition-là pour les
enfants du Québec, qu'ils puissent tous et chacun avoir une place pour que
leurs parents puissent aller travailler puis pour qu'eux puissent développer
leur plein potentiel. Donc, les parents du Québec peuvent compter sur nous. Ils
ont un gouvernement qui veut terminer le réseau qui a été commencé il y a
25 ans.
Le Président (M. Polo) :
20 secondes.
M. Tanguay : J'ai
terminé, M. le Président. On a eu l'occasion, encore une fois, comme on l'a
mentionné de... après avoir mis le visage de la crise, les témoignages sont là.
il y en a encore beaucoup, beaucoup d'autres. Puis on va continuer le combat,
M. le Président, parce que la situation, elle est intenable partout au Québec.
Le Président (M. Polo) : Je
cède maintenant la parole à la députée de Joliette pour une durée de
7 min 10 s.
Mme Hivon : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, salutations au ministre, à toute son équipe
et à mes collègues. Nous sommes dans la
salle Pauline-Marois, donc je voulais quand même faire un clin d'oeil à Mme Marois...
M. Lacombe :
C'est vrai, c'est vrai, vous avez raison.
Mme Hivon : ...qui
est la mère de la politique familiale, et du réseau de nos services de garde
éducatifs, et des CPE. Et donc j'espère
qu'elle va nous inspirer et inspirer le ministre pour les changements majeurs
et les mesures majeures qui doivent être mis en place.
Je vais vouloir vraiment lui parler de la
pénurie d'éducatrices, mais, juste avant, je veux être certaine d'avoir bien
compris qu'à travers toutes les propositions qui ont été faites, que ce soit
par nous ou par les membres de Ma place au travail, qui sont très actifs, tout
ce qui est mesure à court terme, d'aide financière, de crédit d'impôt, de
prestation pour essayer de passer à travers les prochains mois, donc, de la
crise, en attendant que ces gens-là, ces femmes-là, en grande majorité, aient
une place, c'est exclu de la part du ministre.
M. Lacombe : La priorité qu'on
s'est donnée... et toutes mes énergies sont concentrées sur l'objectif de
pouvoir, d'ici quelques années mais à très court terme, pour beaucoup de
parents, être en mesure de garantir une place pour chaque enfant. C'est
vraiment là-dessus, là-dessus qu'on met toutes nos énergies, en plus, je
veux le dire, là, en quelques
secondes, d'avoir bonifié quand même l'Allocation
famille pour toutes les familles du Québec, d'avoir aboli
la taxe scolaire, d'avoir, par
exemple, fait un retour au tarif
unique. Donc, moi, je pense que les familles québécoises, à l'heure où
on se parle, sont beaucoup mieux servies, en termes de prestations gouvernementales,
qu'elles l'étaient il y a deux ans.
Mme Hivon :
J'invite le ministre à garder une ouverture par rapport à ça, parce que
lui-même est bien conscient que, même s'il nous dit qu'il va y avoir des
annonces de places, on a bien hâte de voir ça, avant que ça se concrétise, ça
prend du temps. Donc, je pense qu'il doit sentir le désespoir et les impacts
énormes que les familles du Québec traversent en ce moment, principalement les
femmes, pour avoir cette ouverture-là, de penser à des moyens à très, très
brève échéance de les aider à passer à travers la crise.
Je veux lui parler... Je vais revenir, évidemment,
sur toute la question des places, en après-midi, là, mais je veux... Parce
qu'on peut annoncer des places, puis on espère qu'il va y en avoir, mais, si on
n'a pas d'éducatrices puis on n'a pas, donc, de personnel qualifié pour offrir
ces services de garde là, on va avoir tout un problème. Et donc, cette semaine, il y a eu deux déclarations
assez marquantes du premier ministre. La première, c'est qu'on a appris que, pour le premier ministre, là, un emploi qui
est en bas d'une rémunération de 56 000 $
par année, c'est un problème.
Puis, par
ailleurs, il a fait une sortie, dimanche dernier, dans le cadre des
négociations de conventions collectives, où il a mis de l'avant quelques professions. Et il a dit,
essentiellement, que, pour les autres, on ne pouvait pas s'attendre, là, à de grands miracles. Et il n'a pas nommé les
éducatrices comme étant un groupe prioritaire, ce qui m'a énormément
surprise et déçue, parce que c'est un métier qui doit être valorisé en soi
compte tenu leurs compétences. C'est la
technique, j'imagine que le ministre sait ça, qui est la moins bien rémunérée,
lorsque les femmes, en grande majorité, complètent le travail, et il n'a
pas été ciblé. Et c'est d'autant plus essentiel que nous traversons la pénurie
que nous connaissons à l'heure actuelle. Donc, évidemment, et comme le
rappelait des femmes mobilisées, aussi, dans l'autre mouvement, le casse-tête
rouge, cette fois, Valorisons ma profession, l'urgence devrait être de stopper
l'hémorragie.
Donc, moi, je
veux savoir : Est-ce que le ministre va faire entendre raison au premier
ministre sur l'urgence de donner des conditions de travail grandement
rehaussées? Parce que je lui rappelle que le salaire d'une éducatrice est de
16,75 $, quand elle commence, un manoeuvre en construction, 35 $ de
l'heure. Donc, vous imaginez la différence pour
des femmes pourtant très qualifiées. Est-ce que, donc, il s'engage à un
rattrapage salarial massif pour les éducatrices?
M. Lacombe : Bien, d'abord, je
veux dire, je pense qu'on a déjà envoyé des signaux très positifs. Je vais vous
dire pourquoi. Dernières négociations avec les responsables de services de
garde en milieu familial, bon, publiquement, je pense que c'est une évidence
qu'il y avait de la tension, là, parce que les responsables de services de
garde en milieu familial sortaient d'une négociation précédente où ça avait été
très, très difficile, où elles avaient terminé la négo avec 4 % seulement
d'augmentation. Donc, c'est clair que ce genre d'augmentation là, très minime,
ça tend à creuser un fossé. Dans le cas de la dernière négo, qui était la
première sous notre gouvernement, on a terminé cette négociation-là à 12 %
d'augmentation. Et, en plus de ça, on a aussi dit... on était aussi d'accord
pour mettre sur pied un comité qui se penche...
Mme Hivon : M. le
Président, je vais revenir sur les éducatrices en milieu familial, mais là je
parle vraiment des éducatrices dans le secteur public qui sont, en ce moment
même, là... Vous avez l'occasion, en ce moment, de leur montrer que leur
travail est important.
M. Lacombe : Les négos
commencent, oui. Bien, je trouve que c'est quand même pertinent de voir d'où on
part pour voir où on va. C'est important de savoir d'où on part pour savoir où
on va. Et, dans le cas des éducatrices en milieu familial, je pense qu'on a
très bien démontré qu'on pense que c'est une profession, un emploi qui est
important, puis on a été beaucoup plus généreux que l'an passé.
Donc, je pense que, quand on regarde ça, ça peut
vous mettre dans l'état d'esprit qui correspond à la négo qui commence,
c'est-à-dire on n'ira certainement pas avec des hausses faméliques comme ce qui
a été le cas dans le passé. Nous, on pense qu'elles font un bon travail. Moi,
je pense qu'elles font un bon travail, un travail qui mérite de voir la... un travail qui fait en sorte qu'elles
méritent de voir leur rémunération augmenter. Les négociations
commencent, et ces discussions-là vont avoir lieu à la table de négo.
Mme Hivon :
Je suis surprise d'entendre le ministre dire que les négociations commencent,
parce que ça fait un an. Même, le gouvernement avait dit qu'il fallait activer
les choses en début de pandémie, mais...
M. Lacombe : Bien, ils viennent
de déposer, là... Bien, je ne veux pas entrer là-dedans, là, mais il n'y a pas
de chicane, là. Actuellement, là, le processus commence.
Mme Hivon : Ce
que je veux juste dire au ministre, c'est que j'aimerais qu'il prenne
l'engagement que, pour lui, c'est un combat fondamental puis qu'il va
convaincre son premier ministre que les éducatrices... La prochaine fois qu'on
va entendre le premier ministre parler publiquement, il va les nommer, parce
que, oui, elles sont une partie fondamentale de la solution.
En ce moment, vous savez quoi, M. le ministre,
il y a des éducatrices qui laissent leur travail pour aller travailler dans la
restauration, des exemples en Abitibi, sur la Côte-Nord, parce que c'est plus
payant. Ça n'a aucun sens quand ces femmes-là ont un D.E.C., quand ces
femmes-là ont des années d'expérience et qu'elles s'occupent de la prunelle de
nos yeux.
L'autre élément, bien sûr, ce sont les
éducatrices en milieu familial. Et ce qui est très consternant, c'est que le
ministre nous dit que la crise...
Le Président (M. Polo) :
Désolé, Mme la députée de Joliette, le temps est écoulé.
Mme Hivon : Oui.
On va continuer ça cet après-midi.
Le Président (M. Polo) : Compte
tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures.
Merci à tous.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 14 heures)
La Présidente
(Mme David) : Alors, nous allons reprendre nos travaux. Je
vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet
Famille des crédits budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice financier 2021‑2022.
Cet après-midi, 2 h 45 min seront
allouées à l'étude de ce projet, et les blocs d'échange seront d'une durée
d'environ 15 à 22 minutes. M. le ministre est accompagné du Curateur
public et de son équipe.
Alors, nous
commencerons avec un bloc d'intervention de l'opposition officielle. M. le député de LaFontaine, la parole est à vous. Vous avez
21 min 20 s.
M. Tanguay : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, heureux de vous retrouver. Merci de présider nos
travaux. Puis moi et M. le ministre, on va essayer de ne pas trop vous rendre
la vie difficile cet après-midi, ça fait qu'on va essayer de bien se comporter.
Ça commence toujours avec de belles intentions, mais je pense qu'on devrait
être capables d'y arriver.
J'arbore le logo, Mme la Présidente, du
regroupement Valorisons ma profession, qui est un casse-tête rouge, et, ce
matin, c'était le casse-tête violet, ou mauve, de Ma place au travail. Et
maintenant le casse-tête rouge, qui compte, à l'heure actuelle,
5 500 éducatrices et éducateurs sur leur groupe privé, et, évidemment,
Valorisons ma profession, c'est les éducatrices et les éducateurs qui joignent
le mouvement de Ma place au travail. Alors, je suis très heureux, je les salue,
très heureux d'arborer leur logo. C'est important.
Mme la Présidente... Puis là on essaie toujours
de gérer, là, je sais qu'on a beaucoup de blocs, on a du temps, mais on a
tellement d'informations qu'on s'adapte. Alors, ce matin, j'ai posé une
question au ministre relativement à la publicité qui a été retenue par les
parents de Leïa dans L'info du Nord de Sainte-Agathe. C'est un quart de
page avec trois photos de Leïa. Cet échange-là a fait l'objet d'un article sur
le site de Radio-Canada, signé par Thomas Gerbet. Et le journaliste Thomas
Gerbet a parlé à la mère de la petite Leïa, et il la cite, Mme Kim Légaré,
et je la cite : «On ne peut pas se permettre qu'un de nous deux ne
travaille pas.» Fin de la citation. Quand on parle réellement du visage de la
crise, on en donne un exemple.
Moi, Mme la Présidente, vous ne m'entendrez jamais
condamner les parents qui sont à bout de ressources, qui ne savent pas comment
s'y prendre pour avoir une place. Les C.V., jadis, étaient envoyés uniquement
de façon privée aux décideurs. Par la suite, il y en a quelques-uns qui sont
arrivés sur les réseaux sociaux, et, par la suite, bien, ce que l'on voit, à partir d'aujourd'hui, que moi, j'ai constaté. Puis ce
n'était l'objectif, là, aucunement, de condamner les parents, loin de
là, ils ne savent pas à quel saint se vouer, mais, quand on est rendu à retenir
une page de publicité dans l'hebdo, je pense que ça démontre réellement
l'ampleur du... Ils ne font pas ça de gaieté de coeur, Mme la Présidente, là,
réellement pas, là. Des commentaires que l'on peut voir de l'article de Thomas
Gerbet, ils ne font pas ça de gaieté de coeur. Ils ont besoin de solutions
tangibles immédiatement, là, dans l'immédiat. Et j'aimerais permettre au
ministre de réagir à cet article, qui fait suite à notre échange ce matin.
La Présidente
(Mme David) : M. le ministre.
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. Ça me fait plaisir de vous retrouver pour la première
fois. C'est la première fois qu'on a l'occasion de travailler ensemble en
commission, comme ça.
Je vais continuer sur
la lancée de ce matin, parce qu'encore une fois le député de LaFontaine nous
soumet le témoignage d'une famille pour qui c'est tout un casse-tête. Et, comme
lors de toutes les interventions ce matin, je vais redire que c'est pour ces
parents-là, et je le répète parce que c'est fondamental, c'est pour ces
parents-là qu'on fait le travail qu'on est en train de faire. C'est pour ces
parents-là qu'on a décidé, au tout début du mandat, de relancer le
développement du réseau.
Le véhicule, là, il
était encrassé dans la rouille, si je peux vous donner une idée. Il a fallu le
repartir. C'est difficile, ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais ce
n'est pas parce que c'est difficile qu'il ne faut pas le faire. Donc, ça, on
l'a fait, et toutes les places qui dataient de 2011 et 2013, on les a relancées.
Actuellement, il y a 10 000 places qui sont en réalisation, au
Québec, donc qui sont entre les mains des promoteurs. La plupart des rubans vont se couper cette année. Seulement pour cette
année, ce sera de 5 000 à 7 000 places qui seront mises sous
permis. Donc, on a fait le ménage dans ce qui datait d'il y a longtemps.
En même temps, on a continué de lancer des appels de projets. Seulement cet
été, il y a autour de 5 000 nouvelles places qui vont être attribuées
à des nouveaux promoteurs qui vont pouvoir partir et construire.
Et, en même temps, je
le répète parce qu'encore une fois c'est fondamental, on n'attend pas que ces
CPE et ces garderies se construisent non plus pour offrir une solution aux
parents. On est conscients que, malgré tout, même si on a relancé le
développement, puis ça, c'est majeur, ça prend aussi une réponse à plus court
terme pour répondre à la crise qu'on connaît en milieu familial, qui a commencé
en 2014.
Donc, c'est la raison
pour laquelle, dans les prochains jours, j'aurai l'occasion de faire une
annonce pour relancer le milieu familial, pour, d'une part, nous assurer qu'il
y ait moins de départs, parce qu'on perd des places, et que, de l'autre côté,
on réussisse à en créer davantage. Donc, plutôt que d'arriver à la fin de
l'année avec une perte moyenne nette, comme actuellement, depuis 2015, d'un peu
plus de 4 000 places, bien, on arrivera avec un gain à chaque année.
Donc, c'est le pari qu'on fait pour répondre aux besoins de cette maman-là,
notamment.
La
Présidente (Mme David) : Merci beaucoup, M. le ministre.
Alors, M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay :
Merci, Mme la Présidente. Le ministre vient de faire référence à une perte
moyenne de 4 000. À quoi faisait-il référence, perte moyenne annuelle de
4 000?
M. Lacombe :
C'est la perte de places en milieu familial. Donc, si on retourne à 2015 et
qu'on fait la moyenne jusqu'à aujourd'hui, en moyenne, à chaque année, on perd
4 000 places. C'est la moyenne nette. Donc, bien sûr, il y a de la
création, mais il y a aussi des départs. Ça fait qu'au net on perd
4 000 places par année.
M. Tanguay : Quand le ministre est arrivé en poste, je me
rappelle, le 20 février 2019, point de presse important, il en avait fait une obsession, à l'époque, c'était
8 000 places en milieu familial non utilisées. Par la suite, on a eu
quelques échanges soit dans les crédits soit
dans les interpellations. C'était, à un moment donné, rendu à
13 500 places. Puis là le dernier
chiffre que nous avions, je pense que c'est lors d'une interpellation... non,
lors des crédits, le 20 août 2020 — le 20 nous suit, 20 février 2019 — c'était
rendu 24 000. À l'heure où on se parle, c'est rendu combien?
M. Lacombe :
Là, vous parlez du nombre de places qui ne sont pas réparties?
M. Tanguay :
En milieu familial, non occupées.
M. Lacombe :
Qui sont non occupées?
M. Tanguay :
Oui, sur le 91 000, j'y vais de mémoire de total, là. C'est-tu ça? En
milieu familial, il y en a combien qui ne sont pas utilisées par manque
d'éducatrices?
M. Lacombe : 22 000.
M. Tanguay : 22 000? O.K. Est-ce que le chiffre d'août 2020, à
24 000, n'était pas bon? Parce que, là, c'est comme si on avait eu un gain
de 2 000. Je vois une dame qui fait non de la tête, là.
M. Lacombe :
Est-ce que vous souhaitez qu'elle réponde? C'est notre sous-ministre.
M. Tanguay :
Ah bien, oui, tout à fait. Si elle le désire, je le sollicite.
M. Lacombe :
C'est vous, la dame, Mme Julie Blackburn, sous-ministre au ministère
de la Famille.
La
Présidente (Mme David) : Alors, est-ce qu'il y a consentement?
Oui? Ça doit.
M. Tanguay :
Oui, oui, pardon. Consentement. Oui, oui.
Mme Blackburn (Julie) : Bien,
en août dernier, on parlait vraiment de 22 000.
M. Tanguay : Ah! O.K.
Mme Blackburn
(Julie) : Donc, on est à 22 000.
M. Tanguay : Ah, O.K.,
donc, ça... O.K. Mais, à l'époque, puis le ministre pourra me le confirmer, on
parlait vraiment de 24 000, dans ce qu'on disait, là, dans l'échange du
20 août 2020. Je me rappelle c'est la collègue de Joliette qui avait
soulevé ça, puis qui avait fait dire 24 000.
M. Lacombe : Écoutez, il
faudrait peut-être que...
M. Tanguay : Je peux
gager une piastre avec le ministre, là, mais je vais gagner ma piastre,
là.
M. Lacombe : D'accord. Je ne
gagerais pas ma paie de la semaine, ceci dit, là-dessus, là, mais ce que je peux vous dire c'est qu'actuellement le nombre de
places qui ne sont pas réparties, là, parce qu'on manque d'éducatrices
ou... de responsables, plutôt, de services de garde en milieu familial,
s'établit à 22 000.
M. Tanguay :
Bon, à cette heure qu'on a le vrai chiffre, donc, depuis août, il était... puis
je vois Mme la sous-ministre, il était, donc, août 2020, de
22 000. Depuis, on a vu qu'il y a eu, bon, de l'information à l'effet que
beaucoup de milieux familiaux ont fermé. Ce chiffre-là n'a pas évolué à la
hausse? Il n'y a pas d'autres places qui sont, depuis août 2020,
inoccupées?
Mme Blackburn (Julie) : Bon,
bien, je veux juste rappeler qu'en août 2020, je pense que c'est
l'opposition qui a parlé de 24 000, mais ce n'est pas en août qu'elle en a
parlé, de 24 000, c'est à l'interpellation du mois de mars. Puis nous, le
chiffre, c'était 22 000. En août, on était à 13 000, comme vous avez
parlé tout à l'heure. Ça fait que, là, je pense qu'il y a une confusion dans
les chiffres, mais pour vous dire qu'en août on était à 13 000. Après la
lecture du mois de décembre, on est tombé à 22 000.
M. Lacombe : Donc, c'est un peu
le même principe que pour le reste, là, la dernière lecture qu'on a est à
22 000. Moi, je vais vous dire, ça me préoccupe, là, ce
22 000 places qui ne sont pas accessibles en ce moment à des
tout-petits, à leurs familles parce qu'on n'a pas assez de responsables des
services de garde pour les offrir, donc c'est la raison pour laquelle je vais
faire une annonce, prochainement.
M. Tanguay : M. le
ministre, votre piastre est-elle prête?
• (14 h 10) •
M. Lacombe : J'ai dit que je ne
gagerais pas ma paie de la semaine là-dessus.
M. Tanguay : Ou c'est
Mme la sous-ministre qui va me devoir une piastre?
M. Lacombe : Allez-y.
M. Tanguay : Crédits,
20 août 2020, ministre, ouvrez les guillemets : «Le nombre de
places en milieu familial qui sont réellement occupées est de 67 691.
Donc, si on fait le calcul, il y a quelque 24 000, si on arrondit, places
qui ne sont pas occupées.»
M. Lacombe : Bien, écoutez,
moi, le chiffre que je vous donne, aujourd'hui, c'est 22 000. Là, je pense
qu'on peut s'entendre, là, qu'il y a des variations mais aujourd'hui...
peut-être qu'à l'époque, je me suis trompé, c'était peut-être un lapsus, comme
lorsque je vous ai dit tantôt qu'on avait aboli la taxe scolaire, c'était un
lapsus.
M. Tanguay : Ce n'était
pas une annonce.
M. Lacombe : Ce n'était pas une
annonce, sinon je ne me ferai... il y a peut-être des gens qui seraient
contents mais je ne me ferai pas d'ami dans l'équipe ministérielle. Je dois
vous dire, aujourd'hui, c'est 22 000.
M. Tanguay : O.K.,
22 000, et je reviens avec ça juste pour être parfaitement sûr, parce que
je trouve ça un peu difficile à concevoir que, depuis, donc, août, ce
chiffre-là est resté stable, il n'a pas bougé.
M. Lacombe : Bien, c'est la
dernière lecture qu'on a.
M. Tanguay : Parce que,
ce matin, M. le ministre, vous avez dit : Le problème, c'est le
milieu familial.
M. Lacombe : Oui.
M. Tanguay : Ça fait
que, tout de suite, moi, j'avais le 24 000 puis j'ai dit je vais lui
poser, après-midi, la question, le 24 000, il est-tu rendu à 28 000?
À 30 000?
M. Lacombe :
On est à 22 000. La dernière lecture qu'on a est à 22 000.
M. Tanguay :
O.K. À quoi faisiez-vous référence ce matin? Vous avez dit : Le
problème — parce
que vous avez dit ça, je paraphrase, là — c'est le milieu familial,
c'est ça, le problème.
M. Lacombe :
Bien, c'est qu'on a une crise en milieu familial. Vous vouliez que je
reconnaisse l'existence d'une crise, il n'y a pas si longtemps, la crise, elle
existe dans le milieu familial, c'est le secteur...
M. Tanguay :
Puis pas ailleurs?
M. Lacombe :
Bien, ailleurs, je dirais qu'il y a des casse-têtes quotidiens pour des parents
qui veulent une place, mais la création, elle roule, donc il y a une
augmentation, année après année, du nombre de places en CPE, en garderie
subventionnée. Par contre, en milieu familial, l'essentiel de la crise, la
raison pour laquelle c'est une crise, c'est qu'on perd des places à chaque
année, donc on recule. Si on n'agit pas, on recule.
M. Tanguay :
O.K. Vous, ce matin, vous m'avez fait grief, puis, vous avez vu, je ne suis pas
tombé dans cette... de ne pas avoir fait de
proposition. Vous avez bien vu qu'on avait fait une proposition pour les
milieux familiaux, entre autres. La première proposition, c'était un
incitatif, 3 000 $ — puis on pourra me dire : Ah! ce
n'est pas 3 000 $, c'est 4 000 $, c'est 2 000 $ — un
incitatif pour que des nouveaux milieux ouvrent.
M. Lacombe :
Donc, entre 2 000 $ et 4 000 $, vous seriez heureux.
M. Tanguay :
Bien, on proposait 3 000 $. Si c'est moins que 3 000 $, je
vais l'être un petit peu moins que je serais heureux à 4 000 $,
disons ça de même.
M. Lacombe :
O.K. C'est noté.
M. Tanguay : Ça, c'est une
chose. Pour qu'elles ouvrent les... pour que des femmes, parce que c'est
majoritairement des femmes, en milieu
familial, ouvrent, donc un incitatif de 3 000 $. Ce qui, grosso modo,
représente, à peu près, selon ce qu'on avait vu... Puis le ministre et
moi, on avait eu un débat l'an passé... avec, entre autres, la négociation en milieu familial, ils gagnent un peu plus — ils gagnaient à l'époque moins que le
salaire minimum, là, on verra combien ils
vont gagner avec les négociations — mais ce qui représente un 10 % de
bonification de leur rémunération. Si on offrait un 3 000 $, c'est à peu près 30 000 $,
31 000 $, selon les chiffres que nous avait donné, à l'époque
également, la FIPEQ.
Aussi, pour stopper
l'hémorragie, un incitatif pour celles qui sont déjà là, une bonification sur
trois ans. 3 000 $, an un, 3 000 $, an deux,
3 000 $, an trois, sur ça, pour arrêter l'hémorragie. Bon. On dit
qu'ils étaient à 22 000 $, puis ça n'a pas bougé depuis août. Le
ministre aura-t-il des propositions pour les éducatrices en milieu familial
actuelles, pour ne pas qu'elles quittent?
M. Lacombe :
On va faire une annonce dans les prochains jours, donc, évidemment, je ne
«scooperai» pas mon annonce.
M. Tanguay :
Mais je ne lui parle pas de son sept, huit, neuf, là, autre que le... Je le
sais, il l'a annoncé, il va donner quelque
chose, un bonus. Pour que celles qui sont à six puissent décider de passer à
sept, huit ou neuf, elles doivent engager une ressource, donc vous allez
sûrement annoncer, vous l'avez annoncé sur toutes les tribunes, il va y avoir quelque chose pour les inciter à, mais celles qui
veulent rester à un, deux, trois, quatre, cinq, six, peut-être qu'elles se
posent la question. Parce qu'aussi ce n'est pas toutes, là, qui ont le goût de
faire sept, huit, neuf, puis d'engager quelqu'un.
M. Lacombe :
Je comprends.
M. Tanguay :
Il va-tu y avoir quelque chose pour elles, un à six?
M. Lacombe :
Il va y avoir un plan complet. Moi, je vais dire que c'est un plan pour
relancer le milieu familial. Puis, bon, les gens qui nous écoutent peuvent
croire que j'ai l'air de ne pas vouloir répondre à la question, puis ils ont raison, je ne veux pas y répondre
parce que l'annonce, elle n'est pas prête. Évidemment, je ne ferai pas
un fragment d'annonce aujourd'hui, je vais attendre, mais dans quelques jours,
là, sinon quelques semaines — mais je préfère dire quelques jours — on
sera capables.
M. Tanguay :
O.K., mais est-ce qu'elles vont avoir quelque chose? Est-ce qu'elles vont être
incluses, celles qui sont à un, deux, trois, quatre, cinq, six?
M. Lacombe :
Vous aurez la surprise à ce moment-là, mais je vais vous dire, moi, je pense
que vous allez être content, M. le député de LaFontaine. Je pense que vous
allez avoir... vous n'aurez pas beaucoup de... je pense, vous allez avoir plein
de bonnes raisons de vous réjouir.
M. Tanguay :
Ça fait que vous ne me donnerez pas d'autres raisons de vous poser une question
en Chambre, là.
M. Lacombe :
Bien, je pense que vous allez continuer, puis vous faites bien. C'est votre
rôle, vous le jouez bien.
M. Tanguay : Une
question que j'ai retenue, mais là je vais la poser là, là, que j'aurais pu
vous poser, là : Il faut que vous m'expliquiez le PQI.
M. Lacombe : Oui. J'ai un
tableau.
M. Tanguay : Bon. Moi
aussi, j'en ai un. J'espère qu'on a le même.
M. Lacombe : Je pensais que ça
allait être la députée de Joliette, là, qui allait sortir son tableau. On vient
de la «scooper».
Mme Hivon : ...
M. Tanguay : Moi, j'ai
le tableau à B.91, là. Ça ressemble-tu à ça, là? B.91.
M. Lacombe : Bien, moi, j'ai un
tableau pour démystifier le PQI en petite enfance, parce que ce n'est pas la
même chose que pour les écoles ou pour la santé.
M. Tanguay : O.K. Bien
là, je suis au niveau d'investissements au PQI, Bonification du parc. Et
ici on est dans, évidemment, sous le chapitre 2.17, là, Services de
garde éducatifs à l'enfance, Bonification du parc. Je ne sais pas si
vous êtes à la même ligne que moi. Je vous dirais que, l'an passé, le PQI,
services éducatifs à l'enfance, qui était le
même chapitre, là, 2.17.1, services
éducatifs... Services de garde — pardon — éducatifs
à l'enfance, Bonification
du parc, l'an passé, le budget prévoyait, pour 2021‑2022, 70 millions,
et, pour 2022‑2023, 40 millions. 2022‑2023, c'est l'année prochaine. Là, ça, ça a changé avec le dernier budget. Il
y a un 30 millions qui était prévu cette année qui va être dépensé l'an prochain. Donc, cette année,
41,2 millions, et, l'an prochain, j'arrondis, 70 millions — 69,6 millions.
Pouvez-vous me l'expliquer, celle-là? Pourquoi
on a pris 30 millions qui étaient prévus cette année pour bâtir des CPE?
Puis, d'abord, mes chiffres, est-ce qu'ils sont exacts ou ils sont faux?
M. Lacombe : Bien, en fait,
moi, je vais prendre un pas de recul, sur le PQI, en vous disant que, pour nos
CPE, les inscriptions au Plan québécois des infrastructures, ce sont des
prévisions. Ce sont des prévisions, ça ne reflète
pas nécessairement ce qui est réellement fait. Et le meilleur exemple pour ça — je
peux montrer le tableau qu'on a fait — vous voyez, par exemple, 2014‑2015,
en mauve, ici, en violet, vous avez la prévision puis vous avez le réel. Donc,
par exemple, vous voyez, ici, les estimations, les prévisions étaient plus
élevées, plus élevées que ce qui a été réalisé, 2016‑2017, beaucoup plus. Et ma
compréhension, c'est que le Parti québécois, il n'y a pas si longtemps, avait
fait un appel de projets important, donc il y avait une prévision qu'il y avait
beaucoup de réalisations. Finalement, ça ne s'est pas concrétisé en 2016‑2017.
Et, vous voyez, après, 2017‑2018, 2018‑2019, les prévisions étaient somme toute
assez basses parce que les prévisions s'adaptent au rythme de création. Et les
réalisations ont été plus élevées depuis ce temps-là. 2020‑2021, même chose que
ce qui était prévu dans le PQI. Donc, le fait qu'il y ait une prévision dans le
PQI, ce n'est pas un frein.
M. Tanguay : Sous un
gouvernement...
M. Lacombe : Bien, sous notre
gouvernement, ce que vous voyez, là.
M. Tanguay : C'est
quelles années?
M. Lacombe : 2018‑2019, 2019‑2020,
2020‑2021, on a toujours réalisé davantage que ce qui était prévu au PQI. Donc,
le PQI, c'est une prévision très objective qui regarde ce qui a été fait dans
le passé, qui regarde les projets ont été annoncés à quel moment et qui essaie
de prévoir il va y en avoir combien, à peu près, de réalisés, si tout va bien.
Dans notre cas, on a accéléré le développement, donc on a dépassé les
prévisions du PQI. Dans d'autres cas, bon, sous un précédent gouvernement, les
réalisations étaient moins élevées que les prévisions.
M. Tanguay : Est-ce
qu'on peut garder, s'il vous plaît, le tableau, Mme la Présidente? Puis est-ce
que le ministre peut me pointer... Donc, le foncé, c'était le prévu, et le
pâle, le bleu pâle, c'est le réel, le réalisé?
M. Lacombe : Le réel, oui.
Donc, vous voyez une remontée, là.
M. Tanguay : O.K. La
première colonne... Est-ce que le ministre peut nous dire, donc, la première
colonne, c'est quoi, quel est l'exercice financier de la première colonne?
M. Lacombe : 2014‑2015.
M. Tanguay :
O.K. 2014‑2015, 2015‑2016, 2016‑2017. 2016‑2017, le prévisible, là, il
est au plafond, là.
M. Lacombe :
Oui, parce que, et là on pourra me corriger, mais, lorsque le Parti québécois a
été au pouvoir, là, pendant un an et demi, deux ans, il y a eu beaucoup
d'annonces qui ont été faites. Donc, c'est une donnée qui est objective. On prévoit qu'en raison de ces
annonces-là il y a beaucoup de réalisations qui vont arriver, et là il y a eu un exercice de rigueur budgétaire qui a fait en
sorte que ces places-là ne se sont pas concrétisées sous le précédent
gouvernement.
M. Tanguay :
O.K. Puis, si on continue sur votre tableau, donc la... excusez-moi, c'est 2016‑2017,
hein, la grande colonne, là, foncée, là, c'est 2016‑2017?
M. Lacombe :
Oui.
M. Tanguay :
Parce que je suis visuel puis là je travaille pour... O.K., 2016‑2017. 2017‑2018,
2018‑2019, là, ça commence à être vos années, là.
M. Lacombe :
Ça remonte.
M. Tanguay :
Quand on regarde le réel, là, sur la colonne plus pâle, on voit par la suite...
et la dernière pâle, ça, c'est les années à venir, ça?
M. Lacombe :
2020‑2021, ça, c'est...
M. Tanguay :
La troisième avant-dernière.
M. Lacombe :
Bien, c'est-à-dire, les trois qui sont là, c'est parce qu'effectivement il n'y
a pas encore de réalisation, là, on n'est pas encore en mesure de faire le
comparatif. Ça s'en vient.
M. Tanguay :
Puis vous n'en prévoyez pas plus que ça, ce petit morceau là?
M. Lacombe :
Bien, encore là, si vous voyez, depuis 2018‑2019, on dépasse constamment les
prévisions qui sont au PQI. Donc, le PQI,
pour les CPE, ce n'est pas un frein, ce n'est pas une clôture qui dit :
Quand vous arrivez à ça, vous ne pouvez plus dépasser, c'est une
prévision. On essaie de prévoir ça du mieux possible, parce qu'évidemment il y
a des coûts qui y sont rattachés. En même temps, ça ne coûte pas le même prix
qu'une nouvelle école ou un nouvel hôpital. Et il faut dire, je vous le dis de
façon très transparente, que, dans les dernières années, reculez, là, de
plusieurs années, je ne sais pas, de cinq, six ans, le rythme de réalisation a
beaucoup ralenti au ministère de la Famille,
parce que, notamment, il y a eu un exercice de rigueur budgétaire. Donc, ça a
fait en sorte que, de façon objective, les prévisions se basent sur le
passé pour dire : Bien, on pense que ça... on va rester conservateurs,
mais, si on les dépasse comme on fait, et là ça remonte de plus en plus, bien,
bien sûr, qu'on finance les projets.
• (14 h 20) •
M. Tanguay :
Question qui me brûle les lèvres. Pourquoi, de grâce, en 2024‑2025, il y a
100 000 $ puis, en 2025‑2026, il y a 0 $?
M. Lacombe :
Je ne suis pas certain de comprendre votre question.
M. Tanguay :
Dans le PQI, Bonification du parc, à la page B.41, l'année
financière 2024‑2025 est, à toutes fins pratiques, 0 $ — elle
est à 100 000 $, là.
La
Présidente (Mme David) : M. le député de LaFontaine, il
vous reste 1 min 34 s.
M. Tanguay :
Oui, c'est ça. Le ministre va être sauvé par la cloche.
M. Lacombe :
Bien, en fait, moi, je vous aurais proposé peut-être de passer la parole aux
gens qui s'occupent des ressources financières au ministère pour vous
l'expliquer.
M. Tanguay :
Mais ça, c'est important, c'est fondamental, là, ça relève de vous, là, vous
devez connaître la réponse, là. 2024‑2025... Parce que c'est correct, là, vous
nous accusez, gouvernements libéraux, de tous les maux de la terre puis de ne
pas avoir investi, mais là, je veux dire, entre ne pas investir puis mettre
0 $ deux années de suite, je ne la comprends pas, vous devez avoir une
réponse pour ça.
M. Lacombe :
Bien là, je n'ai pas la fiche dont vous parlez sous les yeux, mais moi, ce que
je veux que les gens retiennent, là, puis ce que je souhaite que vous reteniez
aussi, c'est que le PQI , c'est une prévision qui se base sur des données
objectives...
M. Tanguay :
Là, vous le prévoyez à 0 $?
M. Lacombe :
...et, lorsqu'on réalise davantage, bien, on réalise davantage. Là, ce matin,
je vous ai dit, on va créer 22 000 nouvelles places, on va offrir une
place à chaque enfant, donc on peut bien s'accrocher les pieds dans le PQI,
mais ce que je vous dis, c'est qu'on va faire ce que ça prend pour être
capables de le réaliser.
M. Tanguay :
O.K. Mais, là-dessus, puis je sais, Mme la Présidente, qu'il me reste quelques
secondes, mais... bien, moins d'une minute,
mais le ministre ne peut pas dire ça, en tout respect, «s'accrocher les pieds
dans le PQI». Le PQI, c'est ce qu'il
compte investir, puis c'est une décision fondamentale, puis c'est des gros
montants dans son budget.
M. Lacombe :
Ce n'est pas limitatif. Ce n'est pas limitatif.
M. Tanguay :
Mais vous le mettez à 0 $ pour...
M. Lacombe :
Bien, je vous reviendrai, je vous reviendrai avec la réponse, bien honnêtement,
là, puis il doit y avoir une réponse très objective là-dessus.
M. Tanguay :
Mais vous comprenez que c'est fondamental, ça. Comment pouvez-vous accepter ça?
M. Lacombe :
Mais ce n'est pas limitatif. Moi, ce que je vous dis, c'est qu'on va aller de
l'avant avec la création de 22 000 nouvelles places...
M. Tanguay :
Mais l'argent n'est pas prévu.
M. Lacombe :
...et ce sera prévu comme ça doit être prévu dans le PQI pour que ça arrive.
M. Tanguay :
Mais l'argent n'est pas prévu, vous avez mis à 0 $. 100 000 $,
2024‑2025, et à 0 $, 2025‑2026.
La
Présidente (Mme David) : Je dois vous interrompre, M. le
député de LaFontaine, vous aurez plein d'autres occasions. Alors, je passe la
parole à la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme David) : ...
Mme Labrie :
Merci. Ça fait plusieurs fois, depuis ce matin, que le ministre parle de
22 000 places. J'aimerais ça qu'il
nous ventile ce 22 000 places-là, qu'il nous explique c'est quoi.
Est-ce que c'est la somme des places déjà annoncées? Est-ce qu'il y a
des nouvelles places, là-dedans? Est-ce qu'il bonifie le
4 300 places, l'appel de projets de l'automne dernier? C'est quoi, le
22 000 places?
M. Lacombe :
Bien, je n'entrerai pas dans tous ces détails-là, quand on aura une annonce
plus formelle à faire, on la fera, mais je pense que le signal que je
souhaitais envoyer, aujourd'hui, il est clair, c'est-à-dire : en plus des
places qui sont actuellement en réalisation, on compte, nous, en ajouter
22 000, parce qu'on pense qu'au Québec on est rendu là, à faire en sorte
que chaque enfant puisse avoir une place.
Mme Labrie :
Donc, celles de l'appel de projets de l'automne dernier ne sont pas en
réalisation?
M. Lacombe :
Celles de... bien, elles sont tenues en compte dans notre calcul, là,
c'est-à-dire.
Mme Labrie :
Elles sont dans le 22 000 ou elles sont dans les autres?
M. Lacombe :
Il y a 10 000 places actuellement en réalisation. Donc, les
directeurs, directrices de CPE, les propriétaires de garderie ont le ballon,
ils sont en train de réaliser ça. Il y en a qui vont être... autour de
5 000, qui vont être octroyées cet été, et, à tout ça, ce qu'on souhaite,
c'est ajouter 22 000 nouvelles places.
Mme Labrie :
À quelle échéance, 22 000 nouvelles places plus 10 000?
M. Lacombe :
On fera une annonce, on fera une annonce quand on sera prêts à en faire une,
mais ce que je vous dis, aujourd'hui, c'est qu'on a cet objectif-là, puis,
quand je dis quelque chose, je le fais.
Mme Labrie :
O.K. Je vais quand même essayer d'avoir plus de clarifications, parce qu'il y a
quand même un écart, là, dans... On va travailler avec les annonces qui sont déjà
faites, vu qu'on ne peut pas avoir le détail de ce qui n'est pas annoncé. En ce
moment, les chiffres du ministère sont quand même assez clairs, là, il y a 78 %
du territoire pour lequel il y a un déficit de places. Il y a eu un appel de
projets qui a été fait l'automne dernier pour 4 300 places puis il y
a un écart vraiment, vraiment important entre l'appel de projets et le déficit
de places.
Je lui donne quelques
exemples, puis là on ne m'accusera pas d'être malhonnête, là, je ne prends même
pas le nombre de personnes sur la liste d'attente par région, je vais prendre
le déficit par région pour comparer l'écart, O.K.? En Estrie, il prévoyait développer
350 places, le déficit — pas la liste d'attente, le déficit — c'est 1 922. Capitale-Nationale,
il prévoyait en développer 1 132, le déficit, c'est 3 581. Rimouski,
il voulait développer 166 places, le déficit, c'est 400. Trois-Rivières,
il voulait développer 151 places, le déficit, c'est 699. Ça, c'est les
déficits estimés par le ministère et c'est le nombre de places prévues dans
l'appel de projets de l'automne dernier.
Donc, je pense qu'il
y a comme eu un petit manque d'ambition, là, au niveau de l'appel de projets.
J'entends qu'il y a des annonces qui s'en viennent, mais est-ce que...
M. Lacombe :
Au niveau de l'appel de projets, pas en général, juste au niveau de l'appel de
projets. C'est quand même bien.
Mme Labrie :
Je n'aurais pas assez de temps, malheureusement, à ma disposition pour étaler
tout ce qui manque d'ambition au sein de ce
gouvernement, mais disons que, oui, pour l'instant, on va parler de l'appel de
projets. Donc, est-ce que le ministre peut s'engager à autoriser plus que les
4 300 places prévues l'automne dernier?
M. Lacombe :
Ce que je m'engage à faire, et le premier ministre du Québec l'a lui-même dit,
c'est compléter le réseau, donc offrir à chaque enfant une place en en
ajoutant 22 000.
Mme Labrie :
Sauf que les 4 300 places qui ont été annoncées l'automne dernier,
les projets ont été déposés, on a reçu des
projets pour plus de 17 000 places et on attend une réponse
éminemment, dans les prochaines semaines, pour que ces projets-là
puissent être lancés.
Donc, comme le
ministre refuse de nous dire, les 22 000 places, c'est dans quel
horizon temporel, moi, je veux savoir, celles qui vont être lancées dans les
prochaines semaines en lien avec l'appel de projets, est-ce qu'il va en
autoriser plus que 4 300?
M. Lacombe :
Moi, je dirais, dans la vie, tout est une question de perspective. Là, vous
dites que je refuse d'expliquer comment on va faire atterrir
22 000 nouvelles places. Moi, je le prendrais de l'autre sens, en
disant que je m'avance beaucoup en vous
annonçant aujourd'hui qu'on a l'intention de créer 22 000 nouvelles
places au Québec pour que chaque enfant puisse en avoir une. Donc, je
pense qu'en soi c'est déjà une nouvelle qui est réjouissante.
Puis je pense que les
gens qui nous écoutent vont comprendre qu'on va bien faire les choses, qu'il y
a plein d'outils qui s'offrent devant nous pour être capables de réaliser ces
places-là et qu'en temps et lieu, bien, on fera des annonces. Il y en a déjà une très rapide qui s'en vient en milieu
familial. On va avoir besoin de beaucoup de nouvelles places en installations, donc je vous ai parlé de
nouveaux appels de projets qu'on lancera, puis, quand on sera capable de
donner plus de détail, on le fera, mais
c'est clair qu'il y a beaucoup d'outils devant nous, il y a beaucoup de
possibilités.
Mme Labrie :
Est-ce que les 22 000 places, elles vont se concrétiser avant la fin
de ce mandat-ci?
M. Lacombe :
On ne peut pas honnêtement prétendre qu'on serait capables de créer
22 000 nouvelles places accessibles aux enfants. Il n'y a pas un
gouvernement qui est arrivé à faire ça, tu sais, ne serait-ce qu'au tout début
du réseau, là. Même lorsqu'il y avait beaucoup de places qui étaient créées, on
n'a jamais atteint ce rythme-là. De mémoire, la meilleure année de mise sous
permis de places en CPE s'établit à 7 700 pour une année. Cette année, on
aura une très bonne année, d'ailleurs.
Mme Labrie :
Oui. Je comprends ça, que ce n'est pas nécessairement possible de créer les
22 000 places de plus que les 10 000 déjà en réalisation.
M. Lacombe :
Bien, c'est important de donner un horizon, par contre, oui.
Mme Labrie :
Oui, je comprends, mais c'est juste que, bien, c'est ça, c'est important de
donner un horizon, puis là on ne l'a pas, l'horizon, parce que, quand il nous
dit...
M. Lacombe :
Bien là, je viens de vous l'annoncer, ça fait une heure, une heure et demie,
là, juste avant le dîner. Donnez-nous un peu de temps, on va le faire. On va le
faire.
Mme Labrie :
Oui, bien, c'est parce qu'il nous dit : On s'engage à compléter le réseau,
une place pour chaque enfant. En tout cas, moi, j'aspire à ça, je pense qu'on
est nombreux autour de la table à aspirer à ça. C'est juste que, si c'est un objectif
pour dans 10 ans, dans 15 ans, on n'est pas sortis du bois, là.
M. Lacombe :
Bien, quand on donnera le plan de match, comme je vous connais, vous êtes
studieuse, vous êtes à votre affaire, je suis persuadé que vous allez en
prendre connaissance avec votre équipe puis que, si vous trouvez que ça n'a pas
de bon sens, vous allez le dire haut et fort, je vous fais confiance, puis que
vous allez amener des propositions constructives si vous trouvez que ce n'est
pas parfait, ce qu'on présente. Puis je vous fais confiance que vous serez au rendez-vous,
mais laissez-nous la chance de vous le présenter, là. On va le travailler puis
on sera en mesure de faire l'annonce quand on fera l'annonce.
Mme Labrie : O.K. Et
donc, pour le moment, il n'y a pas d'engagement d'autoriser plus que les 4 300 places prévues
l'automne dernier dans les prochaines semaines, là, quand les réponses seront
données?
M. Lacombe :
L'annonce que je vous fais aujourd'hui, c'est qu'on va compléter le réseau en
ajoutant 22 000 places à toutes celles qui sont déjà là. Ensuite, on
a besoin d'un coffre à outils pour faire ça. Dans ce coffre à outils là, il y a
plein de possibilités, on va mettre ça sur papier, on va préparer quelque
chose, évidemment, puis on annoncera nos couleurs au moment où on sera prêts à
le faire.
Mme Labrie :
C'est juste que j'ai de la misère à concevoir que, pour le ministre, ce soit
nouveau. Donc, ça veut dire que la volonté de compléter le réseau, dans
l'absolu, un jour, au Québec, c'est une annonce, pour lui. Donc, c'est nouveau
que la CAQ veut faire ça. C'est ça qu'il...
M. Lacombe :
Ah! ce n'est pas nouveau. Moi, je pense que... j'allais dire tous les
gouvernements, non, mais je pense que beaucoup de gouvernements travaillaient
en ce sens-là, pas toujours à la même vitesse. Vous savez, parfois, on se dit : Ah! il faudrait bien que
je fasse ci ou que je fasse ça à la maison, puis on se donne plusieurs
semaines pour le faire, ça traîne, puis ça ne se fait jamais. Je pense qu'il y
a probablement eu beaucoup de gouvernements qui avaient cette ambition-là, mais il n'y a jamais personne qui l'a fait.
Moi, ce que je vous dis, c'est que, bien sûr, on voulait travailler en ce sens-là, mais que, là, compte tenu de la
situation difficile dans laquelle on est, nous, on prend la décision de
dire : On va compléter ce réseau-là, c'est trop important pour le
développement des enfants puis pour l'économie.
Mme Labrie :
O.K. Bien, moi, ce que je retiens de ce que le ministre me dit, c'est que, dorénavant,
on ajoute la CAQ à la liste des formations politiques qui veulent compléter le
réseau. Tant mieux. C'est heureux.
M. Lacombe :
Qui vont le faire.
Mme Labrie :
Mais on n'a aucun horizon, donc ça ne nous avance pas tellement.
• (14 h 30) •
M. Lacombe :
Bien, dans notre club, là, Mme la députée de Sherbrooke, de gens qui
disent : On va annoncer 22 000 places, moi, je ne vois pas
d'autre membre. Je n'ai pas vu...
Mme Labrie :
Bien, on va y aller sur les 22 000.
M. Lacombe :
Je n'ai pas vu le Parti québécois récemment, je n'ai pas vu le Parti libéral,
de mémoire, je ne sais pas pour Québec solidaire... bien, en tout cas,
nécessairement pas au gouvernement.
Donc, un gouvernement
en place qui dit : On va ajouter 22 000 places et compléter le
réseau — je
ne parle pas de plateforme électorale, mais
je parle d'un gouvernement en place, d'un ministre de la Famille qui dit
ça — moi, je pense que je suis pas mal tout seul
dans ce club-là, dans les dernières années, en tout cas.
Mme Labrie :
O.K. Les 22 000 places, est-ce qu'on parle de nouvelles places ou il
y a de la conversion là-dedans?
M. Lacombe :
Nouvelles places.
Mme Labrie :
Donc, c'est des nouvelles places en plus de la conversion. À propos de la
conversion de places, il y avait eu un appel de projets qui était pour 17...
pas 17 000, 1 750 places dans les derniers mois. Le ministre a
reçu 269 propositions. Ça totalise combien de places, les propositions?
M. Lacombe :
De mémoire, est-ce qu'on est autour de 15 000, 20 000? 15 000.
Mme Labrie :
O.K. Intéressant. Est-ce que le ministre s'engage à convertir davantage de
places que les 1 750 prévues dans l'appel?
M. Lacombe :
Bien, l'engagement qu'on a pris pour la conversion, c'est d'y aller avec un
premier projet de 3 500 places
converties. Donc, dans ce 3 500 là, il y a deux tranches, un premier appel
de projets de 1 750 places qu'on a travaillé avec les associations de garderies non subventionnées. On n'a
jamais fait ça à part au tout, tout début du réseau, là. Ce qui a
contribué, d'ailleurs, à créer des places plus rapidement, c'est que ces
places-là étaient comptabilisées, là, en 1997-1998. Mais on y va avec une
première tranche de 1 750 places, qui va nous permettre de nous
ajuster aussi, si on voit qu'il y a des choses à ajuster, on va le faire, puis
il y en aura une deuxième qui s'en vient aussi, là.
Mme Labrie :
Donc là, on a des demandes qui totalisent environ 15 000 places pour
de la conversion. Donc, la conversion, ça ne vient pas juste avec un prix plus
équitable pour les parents, ça vient aussi avec la possibilité d'avoir accès à
d'autres mesures, comme le ministre le dit lui-même de temps en temps. Je m'explique
assez mal qu'on n'accueille pas davantage de demandes de conversion de places,
dans la mesure où il y a une iniquité quand même importante entre les parents,
là, en ce moment, là. Le ministre doit la reconnaître quand même.
M. Lacombe : Vous dites qu'on
aurait dû en mettre davantage au jeu?
Mme Labrie :
Bien, je pense que, s'il y a une volonté de la part de garderies privées de se
convertir pour être subventionnées puis de pouvoir offrir le même tarif à tout
le monde et les mêmes services aussi, je pense aux enfants à besoins particuliers, notamment, rendre le service accessible
pour les personnes sur l'aide sociale également, je pense qu'on devrait
accueillir plus que 1 750 nouvelles places dans le réseau. Non?
M. Lacombe : Bien, 3 500
au total. Mais je comprends le sens de votre question puis je vous dirais que
je n'en fais pas de cachette, comme ministre de la Famille, ma vision, c'est
qu'à terme je pense qu'on doit avoir, au Québec, un réseau où chaque service de
garde qui souhaite être subventionné puisse l'être, parce qu'effectivement
c'est meilleur pour les enfants, au premier titre, parce qu'effectivement,
quand ils ont un enjeu, un problème de développement, bien, ils ont accès à la
mesure exceptionnelle de soutien. Par exemple, il y a moins de roulement aussi
au niveau du personnel, donc c'est mieux pour le développement des enfants,
c'est mieux pour les éducatrices, qui sont mieux rémunérées lorsqu'il y a une
subvention. C'est mieux pour le parent parce qu'il y a une stabilité, pas de
crainte que la garderie non subventionnée ferme. Une garderie subventionnée qui
ferme ou des CPE qui ferment, il n'y en a pas ou à peu près pas au Québec.
C'est une autre paire de manches dans le non subventionné parce que le milieu
est plus précaire. Puis évidemment c'est mieux aussi pour les entrepreneurs.
Donc, tout le monde est gagnant. Moi, je l'ai dit, il faut tendre vers ça.
Maintenant, la priorité, puis je pense... bon,
vous me corrigerez, mais je pense qu'on est d'accord là-dessus, c'est d'offrir
une place aux parents, dont le député de LaFontaine, tantôt, nous relayait les
témoignages. Ces parents-là, c'est la
priorité, il faut leur octroyer des places. Puis après ça, bien sûr qu'on doit
continuer le chemin que nous, on a entrepris, que les autres gouvernements
avaient décidé de ne pas entreprendre, mais entreprendre une conversion du
réseau tranquillement mais sûrement.
Mme Labrie : Tout à fait. C'est
d'ailleurs la raison pour laquelle je viens juste d'encourager le ministre à
autoriser davantage que les 4 300 places, parce qu'il a reçu des propositions
pour en créer 17 000. Ça, c'est pour les territoires
qui avaient été ciblés. D'ailleurs, dans l'appel de projets, il y a plein de
territoires qui n'avaient pas été ciblés. Est-ce qu'il va lancer un
appel de projets pour les territoires qui n'avaient pas été ciblés et qui ont
quand même des besoins importants?
M. Lacombe : Bien, c'est sûr
que, si on veut compléter le réseau, il va falloir agir partout où il y a des besoins. Encore une fois, je reviendrai quand on
sera prêts à faire une annonce. Puis nécessairement, là, ce ne sera pas demain matin, mais on sera en mesure de donner
plus de détails quand on fera une annonce formelle là-dessus. Mais...
Mme Labrie : C'est juste que...
Je vais me permettre de continuer parce que, vous savez, il faut qu'il y ait une proportionnalité entre les réponses puis les
questions. Il y a une urgence, là, il y a vraiment une urgence nationale
de développer des places en ce moment. Puis, très régulièrement, le ministre
nous dit : Bien, les annonces s'en viennent, les annonces s'en viennent.
Là, ça fait un mois et demi que le budget a été déposé. On ne sait toujours pas
ça va être quoi, là, les mesures pour les places en milieu familial. Ce n'est
pas fait encore, cette annonce-là. Donc, à un moment donné, ça tarde.
M. Lacombe : Vous trouvez que
c'est long, le délai depuis le budget?
Mme Labrie : Oui, je trouve.
Bien, moi, je trouve ça long puis, imaginez-vous, moi, je ne cherche même pas
de place. Imaginez-vous...
M. Lacombe : Mais qu'est-ce que
vous feriez le reste de l'année, là, si le gouvernement faisait toutes ses
annonces en un mois?
Mme Labrie : Ah! faites-vous-en
pas, on serait occupés quand même. Imaginez-vous comment ils trouvent ça long,
les parents qui n'ont pas de place en ce moment.
M. Lacombe : Bien, c'est clair.
Donc, c'est pour ça qu'on s'est dépêchés. Vous savez, le budget, là, c'est à ce
moment-là qu'on annonce les sommes qu'on va avoir, c'est à ce moment-là que ça
se concrétise. On travaillait déjà sur un plan de match. Ça s'est officialisé.
On est en train de le terminer.
Au gouvernement, la façon dont on fonctionne, ce
n'est pas un kiosque à hot dogs sur le coin de la rue où on peut décider ce
qu'on fait puis passer à l'action du jour au lendemain. Bien sûr, on gère des
fonds publics, on doit passer par le Conseil du trésor, on doit s'assurer
d'avoir le meilleur programme possible...
La Présidente
(Mme David) : M. le ministre, je dois vous interrompre,
vous laisser respirer un peu, le temps est écoulé.
M. Lacombe : ...mais ça s'en
vient.
La
Présidente (Mme David) :
Vous continuerez tout à l'heure. Je cède la parole à la députée de
Westmount—Saint-Louis
pour une durée de 21 min et 20 s.
Mme Maccarone :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Contente de revoir la commission en ce qui
concerne la matière de famille. Simplement, je sais que c'est en bonnes mains
avec mon collègue le député de LaFontaine, entre autres. Merci beaucoup de me
céder un peu de place en ces crédits car, sincèrement, j'avoue, je n'avais pas
l'intention de venir ici, je voulais céder tout le temps à mon collègue. Ça
fait que merci encore parce que je sais que vous avez plein de choses à
partager avec les membres de la commission, plein de questions.
Mais ce ne sera pas une surprise pour le
ministre la raison que je suis ici aujourd'hui, c'est évidemment pour plaider
la cause des enfants handicapés qui sont expulsés du réseau de CPE, du réseau
des services de garde. Il n'y a pas de place pour eux. C'est de la
discrimination. Et je vais faire un exposé du cas, en particulier, de Lennox.
On a tous entendu la cause de Lennox qui a été exposée en ondes avec Paul
Arcand. La maman a quand même fait un cri de coeur pour avoir une place pour
son enfant. Et évidemment elle cherche de l'aide, elle cherche à avoir des
subventions, elle cherche à avoir une équité dans le réseau de services de
garde en ce qui concerne les droits de son enfant de fréquenter un service de
garde. M. le ministre, elle vous a envoyé quand même un courriel le
19 mars et elle a dit que «mon garçon de trois ans et demi va perdre sa
place en CPE pour une deuxième fois à cause du manque criant d'argent et d'aide
éducative. Malgré la mesure exceptionnelle de quatre heures par jour accordées
à mon fils en tant que personne handicapée, le CPE nous laisse tomber puisque,
cette année, votre ministère de la Famille n'a accordé que quatre heures ou
cinq heures de subvention par jour aux enfants avec handicap, tandis que les
enfants neurotypiques qui ont droit à 10 heures de garderie par jour.»
Je soulève que, quand on parle de tels cas, on
fragilise les familles. On sait tous que, quand les enfants ne peuvent pas
fréquenter le service de garde, ça représente quand même un parent qui doit
rester à la maison, qui ne peut pas travailler... Ici, on sait que ça affecte
la maman, ça fait que ça affecte les femmes en particulier. Puis, par la suite
de ça, le CPE a quand même reçu en subvention, pour l'enfant, de 24 409 $
pour l'année 2020‑2021, mais ça reste qu'elle ne peut pas toujours avoir
les mêmes droits que les autres enfants, le même nombre de jours et la même
heure de service en service de garde.
Le ministère de la Famille a répondu à la maman
de Lennox le 29 mars, et je cite le courriel : «Le ministère de la
Famille accuse réception de votre commentaire en lien avec le manque de places
et la subvention pour enfant handicapé. Nous comprenons que cette situation
puisse vous causer des difficultés, et c'est pourquoi nous continuons à y
chercher des solutions.»
Le ministre aussi ne sera pas surpris, j'ai
envoyé des textos au ministre pour parler du cas de Lennox et sa famille. J'ai
envoyé un courriel le 22 avril, j'ai envoyé un autre courriel le 23 avril,
j'ai fait un suivi le 30 avril, et c'est silence radio, je n'ai toujours
pas une réponse pour la famille. Alors, tel qu'écrit dans le courriel qui a été
envoyé à eux, je veux savoir sont quoi, les solutions qui sont visées pour la
famille de Lennox. Et juste mise en garde au ministre quand il va faire sa
réponse, parce qu'évidemment il n'est pas seul, Lennox, il y a plein de
parents, incluant la maman de Lennox qui est à l'écoute, puis ils veulent
savoir c'est quoi, la réponse à cette question face à la discrimination envers
les enfants handicapés qui n'ont pas de place dans le réseau de service de
garde.
• (14 h 40) •
La Présidente
(Mme David) : M. le ministre.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Ça, c'est un dossier... je dirais, c'est une partie du dossier du
ministère de la Famille qui est importante, qui est délicate aussi puis qui me
tient particulièrement à coeur. Et je sais que ça tient tout autant, sinon bien
plus encore, à coeur à la députée de Westmount—Saint-Louis. Donc, je veux saluer
son engagement. C'est vrai qu'elle m'a envoyé des courriels, des textos. Par
contre, là où je suis moins d'accord, c'est sur le fait qu'on n'a rien fait.
C'est particulier, cette situation-là, parce que
nos services de garde éducatifs à l'enfance sont autonomes. Ils sont autonomes,
donc ils doivent eux-mêmes gérer les services qu'ils offrent aux enfants. Le
rôle du ministère de la Famille, bien sûr, c'est d'offrir le financement — et là
je vais peut-être être un peu plus long dans ma réponse, vous pourrez m'arrêter
si vous voulez, mais je ne patinerai pas, je vais aller directement à
l'information quand même — le
rôle du ministère de la Famille, c'est d'offrir le financement pour qu'il y ait
un service qui soit donné aux enfants.
Depuis qu'on est arrivés, 2018‑2019, le budget
est passé de 9,6 millions à 16 millions. 2020‑2021, on est passés à
18 millions. Donc, on augmente beaucoup à chaque année le nombre d'enfants
qui reçoivent... la mesure exceptionnelle de soutien augmente aussi le nombre
d'heures permis. Le nombre d'heures de services permis par enfant, on l'a
augmenté, on est passés de six à huit heures par jour. Par contre, le choix
d'offrir un nombre d'heures à l'enfant et de
définir ce nombre d'heures là, c'est un comité d'experts qui le prend. Et, dans
ce cas-ci, c'est la réponse, c'est la conclusion à laquelle ils sont
arrivés.
Maintenant que j'ai dit ça, nous, on pense qu'il
y a des enjeux au niveau de la gestion de cette mesure exceptionnelle de soutien là dans les services de garde éducatifs à
l'enfance. C'est la raison pour laquelle vous voyez, dans nos crédits,
là, on a octroyé un contrat à la firme Raymond Chabot Grant Thornton pour
justement se pencher sur la mesure exceptionnelle de soutien et la façon dont
tout ça... Et c'est récent, là, c'est tout récent. Et, à la suite de ça, bien
sûr qu'on fera les correctifs que ça prend pour être capable de rejoindre
davantage d'enfants puis de mieux les rejoindre aussi.
Mme Maccarone :
Merci. J'entends les réponses, mais évidemment
je suis en désaccord. Je suis en désaccord, en quelque part, parce que
ça reste que c'est la responsabilité du ministre de donner les subventions,
d'assurer que les services sont offerts aux
enfants qui fréquentent le réseau de services
de garde. C'est vous qui gèrent les
subventions, alors je m'attends qu'à quelque part on rende des comptes.
Puis
la raison que je reviens là-dessus, c'est parce que, comme j'ai dit d'emblée,
Lennox n'est pas seul, ce n'est pas la première fois qu'on fait un exposé qu'on
a des enfants qui sont expulsés d'un réseau d'un service de garde ou ils n'ont
pas accès au service de garde. C'est des parents qui paient leurs impôts comme
tous les autres parents, comme nous tous.
Alors, ils devront avoir accès, surtout au réseau public, mais ça, c'est un
autre enjeu, parce qu'il y a plusieurs enfants qui ont subi la même
expulsion et la même discrimination. Alors, je m'attends que le ministre prend
en charge que les services sont au rendez-vous, surtout que, selon la charte
des droits et libertés, les enfants handicapés ont droit aux mêmes services que
les autres.
Alors, je veux savoir
quel engagement prend le ministre pour mettre fin à cette discrimination.
M. Lacombe :
La députée de Westmount—Saint-Louis
et moi, on est d'accord, là, sur le fond. Pensez-vous que ça me fait plaisir de
recevoir un dossier comme celui-là, d'un enfant qui ne reçoit pas le niveau de
service qu'on aimerait lui offrir ou qu'il devrait idéalement recevoir? La
réponse, c'est non. On met tellement d'argent dans ce programme-là qu'on
souhaite, évidemment, que les enfants reçoivent des services les plus étendus
possible. C'est la raison pour laquelle on a augmenté de façon tellement
importante. On a doublé le budget en deux ans depuis qu'on est arrivés. On a
augmenté de six à huit heures la possibilité de services qui peut être offerte
aux enfants.
Maintenant, on peut
bien dire comme ça : Bien, c'est la responsabilité du ministère de la
Famille, mais cette affirmation-là, elle ne passe pas l'épreuve des faits.
C'est-à-dire que, d'un point de vue légal, le ministère ne peut pas intervenir
comme ça pour forcer le CPE. C'est la prérogative du centre de la petite
enfance de s'entendre avec les parents et
c'est un comité d'experts indépendant qui a fait cette recommandation-là. Donc,
je comprends que la députée de Westmount—Saint-Louis est en désaccord avec
la recommandation du comité indépendant, je peux être d'accord ou en désaccord
aussi, mais, à la fin, ce n'est pas notre avis à nous qui compte, c'est celui
du comité.
Ceci dit, on pense
qu'il y a des enjeux au niveau de la gestion de la mesure exceptionnelle de
soutien, si on regarde ça globalement. On a octroyé un mandat puis évidemment
on fera des correctifs.
Mme Maccarone :
Mon désaccord est avec le fait que c'est la responsabilité du ministre d'agir
au nom de ces enfants, de mettre des mesures en place pour s'assurer que
l'accessibilité est là, d'aller au-delà du comité d'experts pour dire : Mais
voici, voici un décret, voici les règles, voici une loi, voici ce que nous,
nous allons mettre en place pour s'assurer qu'il y a une accessibilité pour les
enfants qui ont besoin d'avoir plus de soins, de services.
Parce
qu'actuellement, ce qui arrive dans le terrain, c'est qu'on se fait dire que
votre enfant coûte trop cher. Dans le fond, c'est ça. C'est une triste réalité,
mais c'est faute d'argent, de subvention, que je trouve lamentable parce
qu'évidemment... Puis je comprends qu'il y a un comité d'experts puis je
comprends que ce n'est pas facile, mais on
ne peut pas dire que c'est toujours faute à la pénurie de main-d'oeuvre. Si
vous parlez avec Autisme Québec, ils sont les premiers à vous dire
qu'ils sont là pour offrir une formation, ils vont y aller s'il y a des gens
qui sont intéressés. On peut avoir des gens qui peuvent venir en aide pour
faire l'accueil de ces enfants qui ont besoin d'avoir une aide plus précieuse.
Si le but, c'est d'intégrer, si le but, c'est de l'inclusion, si on parle
d'agir tôt, il faut faire place pour ces enfants à l'intérieur.
M. Lacombe :
On est d'accord.
Mme Maccarone :
Mais on n'est pas d'accord que c'est... Le ministre, il dit : Bien, ce
n'est pas moi qui dois agir, ce n'est pas moi qui dois mettre les règles en
place. C'est toute la responsabilité.
M. Lacombe :
Non, je vous dis qu'on est d'accord. Je vous dis qu'on est d'accord parce que,
moi aussi, je pense qu'il y a un problème.
C'est la raison pour laquelle on a octroyé le mandat à Raymond Chabot Grant
Thornton d'aller analyser ça. C'est
la raison pour laquelle, dans la consultation qu'on vient de lancer, on demande
aussi aux services de garde
comment on peut mieux gérer ça pour offrir des meilleurs services aux enfants
qui ont des besoins particuliers.
Donc, je n'abdique
pas ma responsabilité, je fais un constat. Je fais un constat de dire :
Actuellement, ce n'est pas possible pour le ministère de la Famille d'agir.
Moi, je pense que c'est un problème, je pense qu'il y a des améliorations à
faire. J'ai agi, j'ai commandé un rapport. On a une consultation, il faut le
faire avec le milieu — on
ne peut pas non plus arriver et lui imposer, c'est un milieu qui est
autonome — et
on va travailler avec eux parce qu'ils ont la même volonté. Donc, je suis tout
à fait d'accord avec la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Bien, ça veut dire que le ministre est aussi, également, d'accord avec moi que,
comme... juste pour faire un exposé pour les gens qui nous écoutent, il existe
actuellement trois mesures pour les enfants ayant des besoins particuliers
en service de garde. On a l'allocation pour l'intégration d'un enfant
handicapé, on a les mesures transitoires pour les enfants handicapés en
moins de cinq ans, on a la Mesure exceptionnelle visant
l'intégration des enfants handicapés, mais ces mesures, évidemment, sont
malheureusement accessibles uniquement dans les réseaux de services de garde
subventionnés. Ça fait qu'une petite mention aussi pour les garderies privées,
ils ont déjà dit qu'ils sont prêts à accepter les enfants handicapés. Alors, en
espérant que ce serait quelque chose que le ministre va regarder quand on parle
de subvention, parce qu'on sait qu'en plusieurs cas, eux, ils accueillent ces
enfants, mais ils n'ont pas les subventions qui font la suite. Ça fait que le
manque de souplesse de ces mesures amène vraiment bon nombre de familles à se
heurter à des embûches administratives, interminables, qui mettent parfois à
risque l'admissibilité de l'enfant au service de garde. Le gouvernement, comme
j'ai mentionné tantôt, fait beaucoup de la promotion du programme Agir tôt,
mais malheureusement les structures en place ne permettent pas d'agir tôt pour
l'ensemble des enfants handicapés qui en ont en fait besoin.
Alors,
face à cette situation puis ce que le ministre vient de dire, il sera d'accord
avec moi que ce serait intéressant de faire l'état des lieux concernant l'accessibilité
des enfants handicapés en service de garde et de la mise en application des
mesures déjà existantes.
M. Lacombe :
Bien là, la question, elle est large, là. Moi, je vais peut-être préciser en
disant deux choses, là. Je suis d'accord avec la députée de Westmount—Saint-Louis
qu'il faut améliorer ça.
Mme Maccarone :
...vous pouvez dire ça plusieurs fois, là.
M. Lacombe :
Je suis d'accord. Je suis d'accord. Non, mais, pour vrai, je suis d'accord, là.
Si j'avais un enfant qui avait des besoins particuliers, là, je m'attendrais à
ce qu'il les reçoive, ces services-là. Puis je pense que c'est tout à fait
raisonnable de la part des parents. Je vais vous dire, là, les demandes, on les
accepte toutes. Ce n'est pas une question budgétaire, toutes les demandes sont
acceptées, mais c'est quand même la réalité, actuellement, que ce sont les CPE
qui gèrent ça et qu'il y a des recommandations de comités d'experts, parce qu'évidemment
il faut aussi avoir des données, là, d'analyse qui sont objectives. Mais on ne
refuse pas des demandes. On peut encore s'améliorer puis on le fait avec la
consultation qui s'en vient.
Mme Maccarone :
Mais, même avant la consultation, est-ce que le ministre a rencontré, comme par
exemple, Autisme Québec, l'OPHQ, le CDPDJ, tu sais, le Protecteur du citoyen
pour avoir le pouls de qu'est-ce qui se passe avant la consultation? Avez-vous
fait des démarches déjà?
M. Lacombe :
Bien, on n'a pas consulté avant de consulter, non. On va consulter dans le
cadre de la consultation. Mais on n'a pas attendu la consultation pour voir
qu'il y avait un problème puis se dire : Eh! Il faudrait faire quelque
chose. On a octroyé un mandat à une firme pour qu'elle analyse ça, parce qu'en
même temps on veut s'assurer que les sommes suivent les enfants. On entend
toutes sortes d'affaires. Puis, quand j'entends des cas où la mesure
exceptionnelle... Je connais des gens à qui s'est arrivé, puis ils sont
choqués, là, que l'argent ne suive pas l'enfant. Et nous, on veut vraiment
s'assurer de régler ce type de problème là. Donc, on a donné un mandat, là il y
a une consultation, puis, oui, oui, tout à fait, on va faire des modifications.
• (14 h 50) •
Mme Maccarone :
Alors, en parlant de l'argent suive l'enfant, j'ai une question très précise.
Dans l'étude des crédits, la fiche RPPLQ-89, on a eu une réponse à notre
question par rapport au nombre d'enfants handicapés admissibles à la mesure
exceptionnelle pour le soutien à l'intégration. Puis, je répète, les parents,
actuellement, sur le terrain, ce qu'ils entendent, c'est : Votre enfant
coûte trop cher. C'est ça, le message qui est reçu par ces familles, dont : Il n'y a pas de place pour leur enfant
handicapé dans le réseau de services de garde. Ce que je ne comprends
pas, c'est qu'il y a une différence de 1 million de dollars quand on
dit : Le budget total alloué pour l'année 2020‑2021 est de
18,1 millions de dollars, mais le montant total octroyé pour
l'année 2020-2021 est de 17,1 millions.
Alors, comment que le
ministre explique l'écart de 1 million de dollars en comparaison avec le
budget puis ce qui a été octroyé, donné au réseau, quand on dit qu'on a des
parents qui disent : Il n'y a pas de l'argent, on n'a pas de place, votre
enfant ne peut pas fréquenter le service de garde?
M. Lacombe :
Encore une fois, on ne refuse pas de demandes. On ne refuse pas de demandes.
C'est-à-dire, toutes les demandes qui nous sont recommandées, on les accepte.
Il y a des recommandations qui sont faites. Évidemment, on se doit d'avoir ça.
Puis j'ose croire qu'on est d'accord, là, sur le fait qu'il faut avoir des
spécialistes qui nous disent : Bien, cet enfant-là, le besoin s'établit à
x nombres d'heure par jour. Parce que sinon, bon, ce serait très arbitraire,
puis ce programme-là coûterait une fortune sans nécessairement être plus
efficace. Donc, ça nous prend des spécialistes qui nous disent : En fonction
du problème, du défi qu'a l'enfant, le tout-petit, voici le nombre d'heures de
service dont il a besoin. Donc, c'est vraiment partant de là qu'on octroie, que
les CPE reçoivent la subvention puis qu'ils peuvent l'offrir. On ne refuse pas
de demandes. On ne refuse pas de demandes.
Donc, moi, ça me
dresse les cheveux sur la tête, là, quand j'entends qu'il y a des parents qui
se font répondre : Votre enfant coûte trop cher. On n'est pas là. On n'est
pas là, Mme la Présidente. On y va avec les recommandations des experts qu'on
reçoit. Et, quand ça prend plus d'argent, on en met plus. On a doublé le budget
depuis deux ans.
Mme Maccarone :
Oui. Je veux juste dire avec beaucoup de respect, M. le ministre, parce que
c'est faux de dire que toutes les demandes sont...
Une voix :
...
Mme Maccarone :
M. le député, c'est moi qui a la parole.
M. Poulin :
...je pense qu'il faut être prudent.
Mme Maccarone :
C'est rare que je vais dire, des choses, c'est faux...
Une voix : ...
La Présidente (Mme David) : Il faut vous adresser, oui.
Mme Maccarone :
...parce que de dire que toutes les demandes sont acceptées quand on sait qu'il
y a le CPE de roseraies qui a été refusé, refusé d'avoir une subvention, malgré
qu'il y avait des enfants handicapés qui ont fréquenté,
surtout pendant la pandémie. Ça a été une période exceptionnelle. L'équipe du
ministre est au courant de ce cas.
Mais,
bref, il me reste très peu de temps, puis je suis aussi venue ici, en commission,
encore une fois, avec l'accord de mon collègue, parce que le cas du Curateur
public en est un, cas, qui me tient énormément à coeur. Alors, je voulais absolument avoir un moment d'intervenir
avec vous, M. le ministre, ainsi qu'avec M. Marsolais, avec
l'accord du ministre, par rapport à les crédits en ce qui concerne le Curateur
public.
On sait que la
réforme du Curateur public, on l'a tous dit, c'est énorme. Ça va être un projet
de société très important. Ça va en prendre, de l'argent pour le faire. Ça va
en prendre, des bras. Ça va en prendre, du personnel, de la publicité, parce
que c'est une réforme qui me tient à coeur puis qui est très importante.
Quand on regarde les
crédits, ce qu'on constate, c'est qu'en 2021, pour le Curateur public, il y
avait un budget de 67 603 000 $, puis il y a une baisse de
2,7 millions pour 2021–2022, et on tombe à 64 887 000 $.
Alors, ce que je veux comprendre, c'est pourquoi... étant donné que nous avons des
attentes qui sont très importantes, comment ça se fait qu'il y a une baisse
de budget?
La Présidente (Mme David) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole, M. le ministre et les
députés?
Mme Maccarone :
Bien, à moins que le ministre me réponde?
M. Lacombe :
Vous me devancez, Mme la Présidente. J'allais dire : Me Marsolais
trépigne sur son siège pour vous parler, là. Je pense qu'il aimerait bien vous
répondre, avec toute la fougue et la vigueur qu'on lui connaît.
M. Marsolais
(Denis) : Je trépigne, effectivement, Mme la députée.
Mme Maccarone :
J'ai une deuxième question, M. Marsolais, en passant. Ça fait que je ne
sais pas combien de temps qu'il me reste, ça fait que je veux juste...
La
Présidente (Mme David) : Il reste
2 min 32 s.
Mme Maccarone :
Oh! rapidement. Mais je veux poser la deuxième question en même temps, d'abord,
avant que vous répondrez, parce que c'est la même chose. Dans le
programme 4 du Curateur public, on voit aussi une baisse... de
36 millions, qu'il y a une baisse à 34 millions, alors à peu près
2,8 millions de baisses aussi dans ce programme. Ça fait que, là, on parle
quand même de sommes substantielles.
M. Marsolais
(Denis) : D'abord, merci pour votre question. Je vous rassure,
d'entrée de jeu, là, nous avons les sommes
nécessaires pour livrer ce qu'on a à livrer dans le projet de loi pour
juin 2022. On n'a pas changé notre date d'échéance de livraison. On était censés, selon nos prédictions, être à
44 % des travaux en date du 31 mars, nous sommes à 42 %.
Alors, jusque-là, on n'est pas vraiment... il n'y a aucun drapeau rouge qui est
levé concernant notre livraison.
On
a cinq équipes qui travaillent activement pour l'ensemble des livraisons.
D'abord... en fait, on a 10 équipes. On a cinq équipes qui sont là
pour mesure d'assistance, représentation privée — et je vais rapidement,
là — mandat
de protection puis représentation temporaire. Chaque équipe travaille
exclusivement dans chacun de ces mandats-là.
Il y a deux autres équipes qui sont là pour les besoins d'affaires et solution
infonuagique et deux autres équipes qui sont de la documentation interne
et externe. Vous comprendrez que c'est un changement important, changement de
culture, projet de société de ce projet de loi là, donc toute notre
documentation est à modifier. Donc, il y a des équipes qui sont déjà à l'oeuvre
depuis fort longtemps. Il y a une équipe aussi qui... la gestion de
changements. Vous avez dit vous-même, en commission parlementaire, qu'il y
avait deux enjeux majeurs de ce projet de loi là, la livraison, c'était la
gestion de changement et la communication.
Le budget,
maintenant...
Mme Maccarone :
Mais pourquoi la baisse? Pourquoi la baisse dans les crédits?
M. Marsolais
(Denis) : Bien, il y a une faible baisse dans les crédits...
Mme Maccarone :
5 millions. C'est beaucoup.
M. Marsolais
(Denis) : Mais on a prévu avec le Trésor que, si on manquait de sous,
que le Trésor serait à l'écoute de nos besoins. Alors, on a cette assurance-là.
En fait, il n'y a rien de signé.
Mme Maccarone :
On l'a entendu au micro, Mme la Présidente.
M. Marsolais
(Denis) : Non, mais on n'a pas...
La Présidente
(Mme David) : ...24 secondes à...
M. Marsolais
(Denis) : Il n'y a rien de signé, mais on a une entente qu'ils vont au
moins nous écouter. Puis, écoutez, entre vous et moi, là, c'est un projet de
loi qui a été voté à l'unanimité par l'Assemblée nationale. Il y a un
engagement. Vous avez demandé de livrer dans les deux ans. En quelque part, si
on a besoin de ressources ou de sous, il va falloir qu'on en ait, là, pour
livrer, parce que c'est l'engagement que et le gouvernement et nous, on a pris
auprès de la population, de livrer ce projet de loi là. On a un budget de fonctionnement
sur...
La Présidente
(Mme David) : Merci beaucoup.
Excusez-moi, le temps est écoulé, malheureusement. Alors, je répète l'appel à
la prudence pour les mots qui sont employés de tous les côtés.
Alors, madame... je cède la parole à la députée
de Joliette pour une durée de 13 min 20 s.
Mme Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, je veux continuer sur l'enjeu important de
la pénurie d'éducatrices et de l'importance de valoriser et de rémunérer
décemment la profession.
Donc, je relance mon appel au ministre, j'espère
qu'il l'a bien entendu ce matin. Il doit donc s'engager pour un rattrapage
salarial massif pour les éducatrices. Parce qu'en ce moment on parle beaucoup
des milieux familiaux, et j'y viens, mais, à toutes les semaines, il y a des
groupes dans les CPE qui n'arrivent pas à pouvoir continuer à recevoir des
enfants faute d'éducatrices tellement c'est grave en ce moment avec la pénurie
de main-d'oeuvre.
Et là, moi, je veux bien, là, qu'on se tourne
vers le futur puis que le ministre nous dise : Il y a des annonces qui s'en viennent, mais il y a quand même un
certain agacement. Quand il est arrivé en poste, il aurait pu dire : Je
prends le taureau par les cornes. Là, il
nous dit : C'est un phénomène qui existait déjà, donc depuis 2014‑2015, la
perte de places en milieu familial. Mais comment se fait-il qu'il a
fallu attendre de foncer dans le mur comme on fonce maintenant?
Et je veux juste lui rappeler, il va s'en
rappeler, en mai dernier, il y a à peu près un an jour pour jour, commission
parlementaire en lien avec la pandémie. Et je lui avais dit — et
les représentantes des éducatrices en milieu familial lui disaient : On
s'en va dans le mur, et il m'avait dit que j'étais alarmiste. Et donc,
maintenant, c'est rendu les deux tiers. Il y a le tiers des places qui ne
peuvent pas être offertes faute d'éducatrices en milieu familial. Alors, moi,
je veux bien qu'on nous dise : Il y a des annonces qui s'en viennent, mais
là ça fait deux ans et demi qu'il n'y en a pas eu.
Donc, aujourd'hui, je voudrais concrètement
savoir... parce qu'il ne l'a pas dit tantôt à mes collègues. J'ai fait cette
proposition-là. Le ministre nous dit que c'est important, les propositions.
Tantôt, il nous a parlé d'un programme général pour relancer le milieu
familial. Moi, je veux savoir : Est-ce qu'il s'engage à donner, comme nous
l'avons demandé, un montant forfaitaire à toutes les éducatrices en milieu
familial, à toutes les RSE de 4 000 $ pour au moins stopper
l'hémorragie, et, même chose, pour créer des vocations, et de faire en sorte
qu'il y ait des subventions au démarrage?
M. Lacombe : Bien là, je ne me
rappelle plus. Est-ce que c'est le Parti libéral ou le Parti québécois qui a
proposé ça? Je pense que... Ou Québec solidaire, là? Je ne suis pas certain.
Les montants varient, là. Vous, vous proposez combien? Vous proposez combien?
Mme Hivon :
4 000 $.
M. Lacombe : 4 000 $.
Bon, le Parti libéral proposait 3 000 $. Je ne sais pas Québec
solidaire proposait combien, mais là, en tout cas, je pense qu'il n'y avait pas
de montant.
Mme Hivon : Ce
qu'on veut savoir, c'est si vous vous engagez à donner un montant forfaitaire.
• (15 heures) •
M. Lacombe : Moi, ce que je
m'engage à déposer, c'est un plan de relance des milieux familiaux, ce qui n'a jamais
été fait dans l'histoire des services de garde éducatifs à l'enfance. Depuis
2014, là, il y a une perte moyenne nette de plus de 4 000 places, il faut stopper ça. Puis
honnêtement, honnêtement, je veux bien, je veux bien qu'on règle tous les
problèmes puis je veux qu'on les règle tous, mais, à un moment donné, c'est
clair qu'on ne peut pas faire de miracle non plus. Puis la pandémie, là, ça a
occupé, pratiquement un an, les employés du ministère de la Famille, mon
cabinet, les services de garde éducatifs aussi.
Mme Hivon : Je ne
veux pas...
M. Lacombe : Donc, je pense que
c'est raisonnable de dire : Si on enlève cette année-là, moi, je pense
qu'on a agi rapidement.
Mme Hivon : Je
diffère grandement d'opinion sur ce point-là, mais je veux savoir, ma question
est précise : Est-ce qu'il va y avoir des sommes forfaitaires?
M. Lacombe : Bien, je ne vous
répondrai pas, là, je ne peux pas vous répondre.
Mme Hivon : Donc,
je n'aurai pas de réponse là-dessus.
M. Lacombe : Non.
Mme Hivon :
O.K. Ça fait que le ministre nous dit : Fiez-vous à moi, il va y avoir des
annonces, ça fait des mois qu'il nous dit ça.
M. Lacombe : Soyez patiente,
soyez patiente quelques jours.
Mme Hivon : Oui,
on est patients en titi, ça fait deux ans et demi, là, qu'on attend des
mesures, puis là on est dans une crise.
M. Lacombe : Bien, l'important,
c'est d'avoir des résultats, il n'y en a pas eu avant. L'important, c'est
d'avoir des résultats. Moi, quand je vais partir, quand je vais quitter mon
siège de ministre de la Famille, ce qui va m'importer, c'est le bilan, c'est
comme ça.
Mme Hivon : Mais,
en ce moment...
M. Lacombe : C'est à la fin
quand on franchit la ligne d'arrivée qu'on calcule le bilan.
La Présidente (Mme David) : ...
Mme Hivon : Oui.
Parfait.
La Présidente
(Mme David) : ...si possible, parce
que les deux se répondent.
Mme Hivon : Tout
à fait. On est passionnés par ce qu'on dit. Donc, c'est juste qu'il faut être
conscients que, là, on est dans une crise. Il le reconnaît, au moins, pour ce
qui est des milieux familiaux. La crise était annoncée, il le dit lui-même.
Donc, quand il est arrivé en poste, c'était là. Il ne veut pas nous dire.
Parfait.
Est-ce qu'il
va nous dire, par ailleurs, s'il va faire en sorte que les vocations que l'on
veut créer... Il nous a annoncé, là,
qu'il y aurait maintenant une rémunération pour les stages pour les personnes
qui vont lever la main pour aller faire la technique, mais évidemment,
les stages, on pourrait dire que, dans le contexte actuel, ça va de soi qu'il
devrait les rémunérer. Mais est-ce qu'il va
donner, comme on le suggère, des bourses à l'entrée pour faire en sorte que ce
soit attrayant, dès les premiers mois, de se dire : Oui, moi, je
m'en vais dans cette profession-là? Parce qu'on sait que ça a baissé de
40 %, les inscriptions, et le ministre le sait sans doute mieux que moi.
En plus, il y a à peu près 20 % à 25 % de taux de diplomation tellement on ne se rend pas au
bout. Donc, est-ce qu'il va donner une bourse à l'entrée, pas juste au
stage?
M. Lacombe : Bien, la
persévérance, puis là c'est intéressant parce que... Bien, en fait, je veux
juste faire un pas de recul. Ce n'est pas que je ne veux pas vous répondre, je
ne veux pas vous répondre maintenant. Je vais vous répondre, mais dans quelques
jours, là, pour le milieu familial.
Pour les stages, les bourses, on veut,
effectivement, stimuler la persévérance. Donc, pour nous, le meilleur moyen d'y
arriver, c'est de dire aux gens : Bien, persévérez, et, à la fin, on va
vous donner des bourses qui sont intéressantes, alors qu'on termine nos études,
qu'on a peut-être un prêt étudiant à rembourser, je ne sais pas, qu'on doit déménager
peut-être de chez nos parents pour s'établir ailleurs. Donc, à ce moment-là, il
y a une bourse qui sera octroyée. Enfin, il y en a plus qu'une, deux, peut-être
même trois dans certains cas. Donc, oui, il y a cette bourse-là qui sera
remise, et on a fait des consultations, et c'est, je vous dirais, un moyen, là,
qui est bien accueilli.
Mme Hivon : O.K. C'est sans doute bien accueilli, mais moi,
j'invite le ministre à travailler aux deux moments, pour
stimuler des inscriptions et, oui, pour favoriser la rétention et la
diplomation, mais, en ce moment, la pénurie est tellement grave dans tous les
domaines que je vous le redis : Il n'y a pas d'incitatif. On a des
éducatrices qui nous font des témoignages qu'elles quittent la profession,
qu'elles s'en vont travailler comme préposées aux bénéficiaires parce qu'avec
le nouveau programme c'est plus payant. Donc, je pense que le ministre doit vraiment
revoir ce programme-là pour vraiment créer un incitatif à l'entrée.
Autre élément, c'est celui du programme COUD,
donc alternance travail-études. Le ministre se rappellera que je lui avais
demandé, dans nos attentes prébudgétaires, d'avoir au moins le même montant, compte
tenu de l'ampleur de la pénurie, pour le milieu des éducatrices que celui du
milieu de la construction, là. Je vous rappelle, le gouvernement a annoncé, quelques
jours avant le budget, 120 millions pour lutter contre la pénurie dans le
milieu de la construction. Et qu'est-ce qu'on a pour les éducatrices? 45 millions
sur trois ans. Et donc je veux savoir si, aujourd'hui, le ministre peut nous
dire que, oui, il va y avoir autant d'argent, donc au moins 120 millions
pour les éducatrices. Parce que je ne vois pas pourquoi on serait encore dans
du deux poids, deux mesures entre les professions féminines et les professions
masculines.
M. Lacombe : C'est une bonne
ligne, Mme la Présidente. Si j'étais dans l'opposition, là, je l'utiliserais,
parce que c'est vrai que ça frappe l'imagination, dit comme ça, mais la
réalité, là, elle est beaucoup plus nuancée que ça, hein, on n'est pas dans le
blanc ou dans le noir, là. On est à quelque part entre les deux, dans une
nuance de gris, parce qu'on ne parle pas nécessairement des mêmes besoins. On
ne parle certainement pas du même type non plus de services. On n'est pas en
train de dire qu'une éducatrice à la petite enfance, ça vaut moins qu'un travailleur
de la construction, ce n'est pas la même
ampleur de chantier, pardonnez-moi l'expression, sans faire de mauvais jeu de
mots.
On
peut ajouter à ça d'autres sommes. La relance du milieu familial, est-ce qu'on
l'inclut là-dedans? Moi, je peux vous
arriver avec un chiffre, là, qui va dépasser de beaucoup ce qui a été octroyé
à l'industrie de la construction. Donc, je pense que
tout est une question de perspective, mais que, quand on regarde tout ce qu'on
investit en petite enfance, notamment
pour la main-d'oeuvre, que ce soit avec le COUD, que ce soit avec les
bourses, que ce soit avec les mesures
qui sont déjà annoncées dans le budget pour stimuler le milieu
familial... Donc, ça, c'est de la main-d'oeuvre aussi, en quelque sorte,
ça crée des places, mais c'est... En attirant des nouvelles responsables des
services de garde en milieu familial, on dépasse ça, on est bien, bien loin, on
est de beaucoup dépassé ce montant.
La
Présidente (Mme David) : O.K. Mme la députée de
Joliette.
Mme Hivon :
J'aimerais que le ministre nous dépose sa ventilation. Parce que, dans le fond,
si on regarde le budget, je sais que, maintenant, il y a de la comptabilité
créative, il y a des nouvelles sommes qui sortent après le budget. C'est
nouveau cette année, mais c'est...
M. Lacombe :
Bien non. Bien, on a 97 millions en partant, pour les milieux familiaux,
dans le budget, on ajoute à ça un 64 millions.
Mme Hivon :
Oui, mais un instant, là...
La
Présidente (Mme David) : Un à la fois, s'il vous plaît.
Mme Hivon : Je parle de la question de la pénurie
d'éducatrices. C'est sûr que les places sept, huit, neuf, pour pouvoir
avoir plus de places, c'est une chose, c'était quelque chose qu'on demandait
également, c'est une bonne idée. On lui réitère qu'il faut aussi donner des
montants forfaitaires, je pense qu'il a bien compris, mais ça, c'est pour créer
des places, ce n'est pas ça qui valorise la profession d'éducatrice.
Parce que
l'éducatrice, dans le budget, elle, là, en milieu familial, elle avait zéro,
elle allait avoir de l'argent pour une aide pour les places sept, huit, neuf.
Je lui demande juste ça. Puis je pense que, quand même, il faut tenir compte
que ces éducatrices-là se battent et s'occupent tous les jours de tout-petits.
Ça fait que, oui, on aurait pu s'attendre à ce que, dans le budget, pas plus
tard, dans d'autres annonces, ça s'en vient, vous allez voir, il y ait au moins
le même montant pour faire face à la pénurie d'éducatrices qu'à la pénurie dans
la construction, parce qu'il me semble que c'est une matière première pas mal
plus fondamentale que des chantiers de construction.
La
Présidente (Mme David) : M. le ministre.
M. Lacombe : On compare des pommes avec des oranges, comme je
disais, on ne parle pas du même nombre de travailleurs. Par exemple, ne
serait-ce qu'en nombre de dollars par employé dont on a besoin, par
travailleuse, on dépasse déjà ce qui est offert dans le milieu de la
construction avec notre annonce à nous.
La députée de Joliette
parle de comptabilité créative. Vous savez quoi, Mme la Présidente? Moi,
là, si c'est pour rendre service à la petite enfance, on est bien prêts à faire
preuve de créativité pour arriver à trouver les sommes dont on a besoin. Puis
honnêtement, là, moi, je le répète, on peut bien nous critiquer pendant
l'opération, et, c'est correct, on est ici pour ça, mais ce qui compte, là,
c'est le résultat final. C'est comme dans une course, c'est comme dans
n'importe quoi d'autre, ce qui compte, c'est comme dans une session scolaire,
Mme la Présidente, c'est comme à l'université, ce qui compte, là, c'est le
résultat final. C'est ça, c'est ça, c'est là-dessus qu'on va être évalué.
Mme Hivon :
Malheureusement, ce qui ne fonctionne pas, Mme la Présidente, avec cette
analogie-là, c'est qu'en ce moment il y a des milliers, des dizaines de
milliers de familles qui saignent, qui sont en détresse, autant financière que
psychologique, et des femmes au premier chef. Donc, on ne peut pas faire cette
analogie-là. Alors, je veux l'amener sur d'autres éléments.
La
Présidente (Mme David) : ...24 secondes.
Mme Hivon :
Oui. Les PNR, donc les milieux non régis. Quand on a voté le projet de loi
n° 143, il y avait une mesure pour s'assurer de savoir combien il y en
avait, de ces milieux-là non régis, notamment avec une passerelle qui devait
être créée entre le ministère du Revenu, parce qu'elles émettent des reçus
d'impôt, et le ministère de la Famille. Et d'ailleurs j'ai été surprise parce
que, dans les crédits, on nous dit qu'on n'a pas l'information, on ne peut pas
nous dire combien existent de personnes non reconnues, donc de milieux non
régis. Pourtant, le ministre a utilisé cet argument-là pour nous dire qu'il y
avait une hécatombe, une fermeture de places en milieux familiaux, parce qu'il
y en avait plusieurs qui étaient passés, dans le cadre de la pandémie, du
milieu régi à non régi. Donc, je me demande comment il a pu nous dire ça si on
n'a toujours pas les chiffres de combien on estime le nombre de milieux non
régis au Québec.
La
Présidente (Mme David) : M. le
ministre.
• (15 h 10) •
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Bien, en fait, il y a des travaux. Et je vais vous dire, là, j'ai beaucoup
de dossiers, au ministère de la Famille, ils ne sont pas tous du même niveau de
difficulté. Et le dossier de la garde non reconnue, là, le niveau de difficulté est assez
élevé, parce que le travail avec Revenu Québec, il est, comment je dirais, soutenu. Puis il y a
beaucoup de barrières, évidemment, là, parce qu'il y a la protection des
renseignements personnels dans tout ça, mais il reste qu'on a quand même
certaines estimations, là, qui découlent du travail qu'on a fait avec Revenu
Québec.
Donc, ce
qu'on a comme données, c'est qu'on aurait 8 687 personnes. Et, vous allez voir, là, on fait... on essaie
de faire les rapprochements, les meilleurs rapprochements qu'on peut, 8 687 personnes qui
offraient... offrant de la garde non reconnue auraient gardé des enfants de
moins de cinq ans, pour lesquels des frais de garde d'au moins 5 000 $ ont été payés,
en moyenne, par enfant, c'est-à-dire un peu plus, là, de 40 000 enfants. Donc,
c'est fragile, là. Je veux juste qu'on s'entende là-dessus, là. Encore une
fois, je ne gagerai pas ma paie là-dessus, là.
Mme Hivon : Oui,
oui, mais ça donne un...
M. Lacombe : Tu sais, ça nous
donne un horizon.
Mme Hivon : Je
comprends. Ça donne une idée. Il me reste à peu près?
La Présidente
(Mme David) : 15 secondes. 10 secondes.
Mme Hivon : Vous
allez me les reporter dans un autre bloc, O.K.?
La Présidente
(Mme David) : Avec plaisir.
Mme Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme David) :
Avec plaisir. Alors, je vais céder maintenant la parole au député de
LaFontaine pour une durée de 21 min 20 s. M. le député.
M. Tanguay : Merci.
Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais donc compléter mon échange sur le
PQI avec le ministre. Il a eu l'occasion, là, ça fait presque une heure, là,
que je lui ai lancé la question, je suis dans le Plan québécois des
infrastructures, 2021‑2031, donc, du dernier budget, page B-91, Services
de garde éducatifs à l'enfance. Investissements, il y a deux types
investissements. Le maintien du parc, ce n'est pas là où j'en suis, je suis sur le deuxième titre : Bonification du parc.
Et on peut voir que, par rapport à l'an passé, et j'arrondis, le budget de
l'an passé prévoyait, pour l'année 2021‑2022, 70 millions. Ça, c'est
tombé à 41 millions, j'arrondis. Et le 30 millions qu'on a coupé, dans le PQI, pour 2021‑2022 par
rapport à l'an passé, on l'a mis à l'an prochain, 2022‑2023, qui passe
de 40 à 70 millions.
Alors, sur ça, j'aimerais avoir les commentaires
du ministre parce que certains pourraient dire : Coudon, il est-u en train de mettre 30 millions en année
électorale pour couper des rubans? Mais je ne lui ferai pas ce reproche-là,
je veux juste comprendre la logique.
M. Lacombe : Je vous propose
deux sections de réponse. Je me lance, d'abord, puis, si vous acceptez, Mme Blackburn,
la sous-ministre, pourrait peut-être vous donner des détails plus techniques.
M. Tanguay : Mais
j'aimerais d'abord vous entendre, M. le ministre.
M. Lacombe : Oui, bien, je vais
vous répondre sur le point plus politique de la chose. C'est sûr que, plus on
se rapproche de l'année électorale, entre guillemets, il y aura davantage
d'inaugurations et il y aura davantage de mises sous permis, pour utiliser le
bon terme.
M. Tanguay : Pourquoi?
M. Lacombe : Parce que,
nécessairement, le mandat ayant quatre ans, ayant relancé le développement,
ayant annoncé des appels de projets, notamment au début du mandat, non
seulement il y a des places qui dataient de 2011, 2013, cette année, on aura
une excellente année de mises sous permis, mais reste qu'on a fait un appel de
projets, par exemple en 2019, ou qu'on a repris le dernier appel de projets que
vous avez fait quelques jours, quelques semaines avant les élections. Lorsqu'on
est arrivés en poste, on a distribué ces places-là. Donc, nécessairement, le
temps qu'elles se réalisent, bien, on approche de l'échéance électorale.
Ce n'est pas une question politique. Moi, je
vais vous dire, là, au nombre de fois où le député de LaFontaine s'est levé,
cette année et l'an dernier, pour nous critiquer sur le rythme de création,
j'aurais pris ça avant la dernière année du mandat, j'aurais voulu que ça se
concrétise avant. Donc, tu sais, il n'y a pas de cachette, il n'y a pas de
stratégie derrière ça, c'est simplement que les projets suivent leur cours.
M. Tanguay : Mais
j'essaie de suivre le ministre dans son raisonnement. Si vous dites :
Nous, on a amélioré, on a donné un coup de pied dans la paperasse, on a
amélioré... Et vous avez dit, lors de la dernière interpellation, je pense,
c'est le vendredi 12 mars dernier, vous aviez dit : C'est
effectif aujourd'hui. Autrement dit, on est passés de 17
à neuf étapes, on roule. Puis les places sont... Je veux dire, il y a des
milliers de places qui n'ont pas été octroyées dans des projets, elles sont
octroyables, je ne vois pas pourquoi vous prendriez... vous décidez de couper,
cette année, un 30 millions pour le faire initier l'an prochain.
M. Lacombe : Chacune des places
qui sera prête à être inaugurée, bien sûr, va l'être. La vérité, là, c'est que
ce sont les directeurs, directrices de CPE ou les propriétaires de garderies
qui développent ça à leur rythme. Là, bien sûr, maintenant, on les encadre
davantage puis on leur donne une échéance, on leur dit : Là, maintenant,
on vous demande de le faire en 24 mois, par exemple. Et, au moment où ils
sont prêts à faire l'inauguration, ils le font. Je vais vous dire, là, il y a
certains CPE qui font des pelletées de terre, et je ne suis même pas au
courant. Donc, ce n'est pas télécommandé par le cabinet du ministre ou par le
ministère de la Famille, les projets sont indépendants, ce sont des OBNL. Donc,
nous, là, aussitôt que ces projets-là peuvent être mis sous permis, ils le
sont. Ça n'a rien, rien à voir avec un calendrier électoral.
M. Tanguay : Mais le
ministre va reconnaître que le chéquier, c'est lui qui l'a, c'est lui qui
finance avec des fonds publics. Alors, pourquoi son chéquier est plus petit
cette année? Pourquoi il a décidé de couper son chéquier cette année par
rapport à l'an prochain? Il pourrait engager des décaissements, cette année, 30 millions
de plus, mais il a décidé de faire passer... Puis, j'arrondis, ce qui était
prévu l'an passé pour cette année, c'était 70 millions. Ça, cette année,
il le coupe à 40, et ce 30 millions là, il le pellette dans 12 mois,
pas avant une autre année. Alors, je veux bien croire que ce n'est pas lui qui
fait les projets sur le terrain, mais cet argent-là, il est nécessaire pour
partir les projets. Il aurait pu partir des projets cette année.
M. Lacombe : Mais je ne
comprends pas où veut en venir le député de LaFontaine. Quand les projets sont
prêts, évidemment que nous, on leur permet d'aller de l'avant, on signe le
financement de l'infrastructure aussitôt que c'est possible. On a coupé dans la
paperasse, comme je disais. Avant, imaginez, il fallait attendre... le projet
devait attendre que j'aie signé une lettre qui leur disait : Félicitations
pour votre financement. Moi, j'ai dit au ministère, là : Oubliez ça, là.
Je ne me péterai pas les bretelles qu'on leur a donné 1 million de dollars
pour leur CPE, envoyez-leur le chèque au plus vite pour qu'ils puissent bâtir.
Donc, on fait, nous, de notre côté, tout ce qu'on peut pour que le
développement se fasse plus vite.
Bien sûr, il y a des éléments, comme la COVID,
par exemple, qui ont fait en sorte qu'on a reporté les dates d'échéance, qu'on
a donné une pause, là, un peu d'air aux promoteurs sur le terrain. Et ça fait
en sorte, là, que, bon, il y aura peut-être plus de réalisations vers la fin du
mandat, mais moi, encore une fois, je vous dis : Aussitôt que les places
sont prêtes, évidemment, là, évidemment qu'on les met sous permis. Puis allez
voir n'importe quel propriétaire de CPE ou de garderie, il n'y a pas une
personne qui va vous dire qu'on leur demande, là, d'attendre ou qu'on retarde
ça. Aussitôt, on leur met tellement de pression, là, qu'aussitôt ils sont
prêts, ils peuvent y aller.
M. Tanguay : Et, ce
30 millions là, il n'aurait pas pu le dépenser cette année, c'est ce qu'il
dit?
M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire
que, s'ils ne sont pas prêts, évidemment, le ministère, lui, a un moment bien précis où il décaisse les sommes... La façon dont
ça fonctionne... Puis, encore une fois, moi, je pense que notre sous-ministre
pourrait vous l'expliquer de bien meilleure façon que moi, avec plus de
détails, mais, si vous souhaitez que j'y aille, encore une fois, on ne parle
pas de la même chose que de la construction d'une école ou d'un hôpital. Dans
le cas d'un CPE, ce qu'on fait, c'est qu'on va rembourser l'hypothèque, on va
rembourser l'hypothèque du CPE. On a des ententes avec des institutions
financières, avec deux institutions financières, de mémoire, dont la Banque
Nationale, et ce qu'on fait, c'est qu'on rembourse l'hypothèque. Ils ont une
marge de crédit, ils font la construction. À la fin, nous, tout ça se
transforme en prêt hypothécaire, on va rembourser le prêt hypothécaire, donc
tout ça est amorti. Ça ne fonctionne pas de la même façon qu'une école ou qu'un
hôpital, par exemple. Le PQI, encore une fois, c'est une prévision. Ce qui est important, c'est les sommes
qu'on décaisse dans le programme de financement des infrastructures.
M. Tanguay : Et le
ministre a souvent fait le reproche, par rapport aux années libérales, de
dire : Bien, ils ont coupé dans l'investissement, ils ont ralenti, puis
que... Puis, je me rappelle, il avait pris l'analogie, puis il va s'en rappeler,
du paquebot. Un paquebot, c'est lourd, c'est gros. Puis il a dit que, sous les
libéraux, on avait ralenti le paquebot, puis, pour vous, pour le remettre en
vitesse plus grande, c'est long, c'est lent.
Comment,
deuxième volet de la question, peut-il dire que, si, d'aventure, la CAQ était
réélue dans le prochain mandat, l'année deux et l'année trois de
construction de CPE, ça serait à zéro, les budgets? Là, je veux dire, on ne
ralentit pas le paquebot, on l'amène à quai puis on l'enchaîne, là.
M. Lacombe : Je vous ai dit, ce
matin, qu'on allait ajouter 22 000 places,
donc évidemment on fera les mises à jour qu'on a besoin de faire dans le PQI.
M. Tanguay : Mais pas en
CPE parce qu'il n'a pas d'argent.
M. Lacombe : On fera les mises
à jour qu'on a besoin de faire dans le PQI. Je vous le dis, là, il y a une
caméra, bonjour, je ne peux pas être plus clair que ça, on va ajouter 22 000 nouvelles places
dans le réseau. Si vous attendez une place, on va vous en créer, on ne
s'arrêtera pas avec le PQI actuel. On vous annonce aujourd'hui qu'on a cette intention-là, donc évidemment que le PQI va suivre,
mais, encore une fois, le PQI, c'est l'horizon, c'est le rythme de création qui
est prévu.
M. Tanguay : Oui, mais,
quand vous faites ce geste-là, le rythme de création... Je veux dire, les
alpinistes, à un moment donné, ils vont prendre une méchante drop puis ils vont
être dans le fond du ravin pendant deux ans. Le rythme de création... Parce que
le ministre, il est bon à lancer des chiffres, on se rappellera du 13 500, top chrono,
février 2019. Là, il dit : C'est 22 000.
Et, croyez-moi, je ne demande pas mieux que de le croire, Mme la Présidente, on
aimerait tous qu'il crée 22 000 places,
mais, lorsque, dans le budget de construction des CPE, dans son prochain mandat, si, d'aventure, la CAQ était élue — touchez du bois pour ne pas que ça arrive — dans l'année deux et l'année trois, ça serait zéro. Ça fait que, son 22 000, il ne peut pas nous dire... Mme la
Présidente, il ne peut pas nous dire que...
M. Lacombe : Mais on tourne en
rond, là.
M. Tanguay : Non, non,
ça, c'est important, madame.
M. Lacombe : Mais non.
M. Tanguay : Il ne peut
pas nous dire que le 22 000...
À moins qu'il nous dise : Il n'y en aura pas, pour l'année deux et trois,
dans le 22 000, qui
vont être créées par construction de CPE. Parce que vous ne pouvez pas avoir un
budget à zéro deux années de suite. Vous comprenez mon point?
M. Lacombe : M. le député de
LaFontaine, oui, je comprends ce que vous voulez dire, là, mais, les gens qui
nous écoutent, on les a perdus, là.
• (15 h 20) •
M. Tanguay : Non, non.
M. Lacombe : Eux, ce qu'ils
veulent savoir, c'est est-ce qu'on va créer ces places-là. Je pense que
tout le monde comprend, là, que, ce matin, j'ai dit, et le premier ministre l'a
dit : On va compléter le réseau, on va ajouter 22 000 nouvelles places. Donc, c'est sûr
que le PQI que vous voyez, actuellement, il va falloir l'ajuster, là. Il n'y a
pas de problème.
M. Tanguay : Ah! le PQI,
il n'est pas bon?
M. Lacombe : Ce que je vous
dis, c'est que le PQI, ça représente l'horizon d'investissement, la prévision
des investissements qu'on va faire. Donc là, si on prend la décision
aujourd'hui d'ajouter 200 000 nouvelles
places, on n'a pas besoin de ça, mais
évidemment qu'il faut l'ajuster. Si on prend la décision d'en ajouter, comme je
vous dis, 22 000, évidemment qu'il faut l'ajuster, mais ça,
c'est une bonne nouvelle pour les Québécois qui attendent une place.
M. Tanguay :
Si je vous dis, M. le ministre : On part en voyage ensemble, on part deux
semaines, quand il n'y aura pas de
COVID, puis que je n'ai pas une cent dans mes poches, où vous pensez qu'on va
se ramasser? On va rester ici.
Là, vous dites : On a déposé un budget.
Vous avez dit à ma collègue de Sherbrooke, budget du jeudi 25 mars
dernier : Laissez le temps au temps, les sommes sont là. À la collègue de
Joliette, vous avez dit : Bien, il y a toujours bien 97 millions,
puis on va l'utiliser, mais, pour ce qui est du nouveau chiffre qui est tombé,
ce matin, là, le 22 000,
il est tombé ce matin, là, dans la réponse à la question, vous dites : Il y
en aura un pan, puis vous ne m'avez pas contredit là-dessus, qui va être
majeur, un pan très substantiel qui va être des nouvelles places dans les CPE.
Bien, force est de constater que le 25 mars, là,
au matin, quand on soufflait sur l'encre du budget, là, pour qu'elle sèche, là,
M. le Président, Mme la Présidente, je veux dire, ce qui était écrit là n'était
pas valide par rapport à la nouvelle orientation. Comment pouvez-vous avoir
toléré et accepté qu'un budget soit déposé, alors que l'an deux et trois d'un
éventuel et hypothétique mandat de la CAQ, il y aurait zéro pour construire des
CPE? C'est ça que je ne comprends pas, puis tout le monde à la maison, là...
Désolé de vous dire ça, mais tout le monde à la maison, ils ont compris ça, là.
S'il n'y a pas d'argent de côté, on ne le fera pas, le voyage, on ne va pas les
bâtir, les CPE.
M. Lacombe : Bien, d'abord, je
trouve que notre relation s'améliore, hein, là, on est prêts à partir en voyage
ensemble.
M. Tanguay : Ne partez
pas en peur.
M. Lacombe : Là, je ne sais pas
si vous touchez du bois encore pour ne pas que ça se réalise.
M. Tanguay : On est pas
mal à la limite.
M. Lacombe : Cayo Coco, là,
avec un petit pina colada ensemble, des discussions, non?
M. Tanguay : Non, non.
M. Lacombe :
Je ne sais pas comment je pourrais l'expliquer autrement, mais, prenez le
budget qu'on a déposé avant la pandémie, évidemment, on s'ajuste quand il y a
des événements en cours de route. Là, ce que je vous dis, c'est qu'il y a des
éléments qui ont changé, l'environnement a changé, il y a eu un budget fédéral
aussi. Donc, la volonté, là, c'est de créer
22 000 nouvelles places, parce que, selon nos
calculs, c'est le nombre de places qui manquent, en plus des 15 000 qui
sont en réalisation ou en voie de l'être. Donc, je pense que je ne peux pas
être plus clair que ça, là.
Ensuite de ça, le PQI, bien sûr qu'on ajustera
ce qu'on a besoin d'ajuster, mais je vous dis qu'on va le faire. Je vous
dis : On va le faire. Et je reprends, là, encore, le graphique de tantôt.
Regardez, là, il n'y a rien qui nous empêche de le dépasser, le PQI, c'est une
prévision. Si on dépasse la prévision, c'est une bonne nouvelle pour les
parents qui nous écoutent, là, il n'y a personne qui va nous taper sur les
doigts.
Bon, on va l'ajuster. L'idéal, là, c'est d'être
le plus près, mais on ne s'empêchera pas de réaliser des places qu'on annonce
parce que le PQI prévoyait que les projets se réaliseraient moins vite. On
s'adapte aussi à la vitesse de croisière des directeurs, des directrices de
CPE, des propriétaires qui mettent de l'avant leur projet. Puis on les finance,
les projets, là. Ça, c'est un autre tableau que j'ai sur le programme de
financement des infrastructures. Vous voyez, le nombre de projets qu'on
finance, là, il augmente depuis qu'on est arrivés. On voit une grosse année
ici, on aurait aimé ça que ça reste comme ça. Là, nous, on a reparti ça, et là
ça va continuer de monter.
M. Tanguay : Je pense,
Mme la Présidente, je n'ai pas besoin de tableau didactique. Puis, si le
ministre m'accuse de ne pas être assez clair pour les parents, là, je ne le
sais pas si c'est plus clair avec ses tableaux, mais c'est correct, je suis
convaincu que les parents les comprennent aussi, ses tableaux, puis ils
comprennent également mon propos. Il dit : Nous, nous avons vocation à
dépasser les estimations, de dépasser les prévisions, mais, si vos deux années, années deux et trois sont à zéro,
vous n'aurez pas besoin d'être bien, bien bon pour être meilleur que
zéro.
M. Lacombe : On va mettre sous
permis tout ce qu'on peut mettre sous permis. On va créer le nombre de places
par année, le maximum qu'on va être capables de faire, puis ce n'est pas une
prévision du PQI qui va nous empêcher de faire ça.
M. Tanguay : O.K.
M. Lacombe : On a pris une
décision. Le premier ministre, le ministre des Finances et moi, on a dit :
On complète le réseau.On a pris cette décision-là, comme gouvernement, pour les
parents et on va faire ce que ça prend pour être capable d'y arriver. On donnera
l'échéance et le plan de match plus tard.
M. Tanguay : Parfait. Je
vais revirer ça de bord. Je vais revirer ça de bord, puis, le ministre, il faut
qu'il me donne raison, parce que je m'en vais sur son terrain puis je m'en vais
sur l'argumentaire qu'il a développé. Le ministre a dit : PQI, là, on va
le modifier. C'est ce que je comprends, PQI, ils vont le modifier. Est-il
d'accord avec moi que... Si, d'aventure, il veut réaliser sa nouvelle promesse
de créer 22 000 places
à terme, est-il d'accord avec moi qu'il ne pourra pas le réaliser avec ce PQI
là, à tout le moins?
M. Lacombe : Bien, je suis
obligé d'être en désaccord, là, en disant qu'on peut le dépasser, le PQI, là.
Regardez, là, ça, c'est la preuve.
M. Tanguay : Non, mais
il est à zéro. Mon point, c'est qu'avec...
M. Lacombe : Non, mais là il
n'est pas à zéro, là, on l'a dépassé.
M. Tanguay : Oui, mais
c'est parce qu'ici, je veux dire, tableau puis... Il est à zéro.
M. Lacombe : Il n'y a rien qui
va nous empêcher, Mme la Présidente, là je ne sais plus comment le dire, là, il
n'y a rien qui va nous empêcher de concrétiser ces places-là. Je vais laisser
la présidente du Conseil du trésor faire son travail au Conseil du trésor.
Nous, on a une commande très claire, c'est de compléter le réseau. Les parents
qui nous écoutent, là, on va créer 22 000 places
supplémentaires, vos enfants vont avoir des places sous le gouvernement de la
CAQ. Si on est réélus, on aura l'occasion de terminer ce chantier-là. Je
souhaite de tout coeur qu'on pourra le faire. Donc, on peut bien parler du PQI
pendant les deux heures restantes ou pendant les cinq minutes qui
nous restent ensemble, moi, je vous dis : Ça ne sera pas un problème, on
va réaliser les places.
M. Tanguay : O.K. Puis
je fais tout, Mme la Présidente, pour tomber d'accord avec le ministre, puis là
vous êtes témoin que c'est lui, ce n'est pas moi. Je badine. Le ministre
peut-il reconnaître que son PQI... qu'il me dit : Fiez-vous pas là-dessus,
ce qui est important, puis il sort ses tableaux, et ce qui est important, c'est
le réel dépensé?
M. Lacombe : Oui.
M. Tanguay : Est-il d'accord
avec moi —
puis je pense qu'il n'a pas le choix, là, puis le monde à la maison, ils nous comprennent
— d'accord
avec moi que le réel dépensé pour bâtir des CPE, si, d'aventure, il était élu
au prochain mandat pour l'année deux puis l'année trois, le réel dépensé, clairement,
il ne pourrait pas et ne sera pas à zéro? Est-il d'accord
avec moi, ou il peut réaliser ça en ne dépensant rien? Il me dit : Non...
vous au réel. Parfait. L'estimé est à zéro, mais il me dit que le réel, il ne
sera pas à zéro, il va être plus élevé que ça. C'est ça qu'il me dit.
M. Lacombe : Bien, je vous
dis : Je ne suis pas un spécialiste du PQI, là.
M. Tanguay : Bien, il ne
faut pas être spécialiste, c'est budget 101.
M. Lacombe : Bien, moi, je fais
attention, là, à ce que je vous dis, parce que vous êtes juristes, là, tout ce
que je dis pourrait être retenu contre moi, n'est-ce pas? Donc, je fais
attention à ce que je dis parce que je ne suis pas un spécialiste du PQI. Moi,
je gère les opérations puis les orientations du ministère de la Famille, et évidemment
qu'on travaille en équipe pour avoir les ressources pour le faire. Moi, ce qui
m'importe, c'est d'avoir, évidemment, les
signaux favorables pour aller de l'avant, avoir le financement pour octroyer
ces places-là, pour faire la construction des CPE, des garderies.
Et, ensuite de ça, comment ça se répercute dans
le PQI? Je vous avoue, je ne suis pas un expert. Encore une fois, si vous souhaitez une réponse d'expert, là, il y en a
qui sont disponibles pour vous répondre. Moi, ce que je vous dis, c'est
qu'il n'y a rien qui va nous empêcher de livrer ces places-là. Comment, exactement,
ça va se répercuter dans le PQI? Moi, là, je ne peux pas vous donner la
réponse. Personnellement, je ne suis pas l'expert, mais je vous dis : On
aura ce que ça prend pour le faire.
La Présidente
(Mme David) : M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Mme la... Mme la
Présidente. J'allais vous appeler Mme la ministre parce que vous avez déjà été
ministre. Là, on arrive à la croisée des chemins. Un ministre... Le ministre a
un budget totalisant plus de 2,7 milliards des fonds publics québécois.
Que le ministre de la Famille affirme ce qu'il vient de nous affirmer, ça ne
peut pas tenir la route. Et, en tout respect on ne peut pas accepter ça au Québec.
Il dit : Le budget de l'argent, année après
année, qui est mis de côté pour bâtir les CPE, pour moi, j'ai besoin d'être un
expert pour comprendre ça, ce que je ne suis pas. Je lui dis, puis je lui
montre le tableau, que cet argent-là mis de côté pour bâtir les CPE, dans
trois ans puis dans quatre ans, il est à zéro et zéro, puis que ça ne
peut pas marcher, parce que lui, il veut créer des places à toutes les années.
Mais, quand il dit que, pour répondre à ça, il faudrait qu'il soit un expert
puis que c'est pour ça qu'il n'est pas capable de me répondre, Mme la
Présidente, je pense que, là, il y a de sérieuses questions à se poser, là.
Puis je le dis de façon la plus respectueuse possible, mais on ne peut pas, M.
le ministre, accepter ça comme réponse, votre PQI, c'est votre pain puis votre
beurre de vos constructions de places en service de garde.
M. Lacombe : Ça ne fonctionne
pas pareil, ça ne fonctionne pas pareil. Moi, ce que je vous dis, là, c'est
qu'encore une fois il y a de gens qui pourraient l'expliquer, encore bien mieux
que moi, qui travaillent là-dedans à chaque jour. Ce que je vous dis, c'est
qu'on va construire ces places-là. Les parents qui nous écoutent, là, ils ne
veulent pas entendre parler de PQI, ils veulent savoir quand est-ce qu'ils vont
avoir une place pour leur enfant. Les parents, dont vous m'avez lu le
témoignage tantôt, ce qu'ils veulent, là, c'est une place pour leur enfant. Honnêtement,
là, je pense qu'ils s'en fichent un peu de savoir si c'est dans la
colonne un, deux ou trois, dans quel tableau du budget, ils veulent que ça
se concrétise. Moi, ce que je leur dis, c'est que ça va se concrétiser. Ensuite
de ça, exactement comment ça va se répercuter dans le PQI, je ne peux pas vous
répondre aujourd'hui. On n'a même pas déposé notre plan de match. Est-ce que je
vous ai donné un échéancier?
M. Tanguay : Non, mais
le PQI, c'est le plan de match sur 10 ans.
M. Lacombe : Je ne vous ai pas
donné d'échéancier. Ce PQI là est imprimé en mars? La date du budget, bon,
c'est en mars qu'on dépose ça. C'est imprimé en mars, on fait une annonce aujourd'hui.
Je comprends que ce n'est pas à jour en vertu de l'annonce qu'on vient de faire,
mais ce que je vous dis, c'est qu'on prendra les moyens nécessaires pour être
capables de livrer ce qu'on annonce.
• (15 h 30) •
M. Tanguay : Mais, Mme
la Présidente, je suis d'accord avec le ministre quand il dit : Les
parents, là, ils veulent des places. Puis les témoignages qu'on a entendus, ce
matin, ils veulent des places, mais ils nous écoutent, puis ils regardent, puis
ils comprennent que, quand le ministre fait des promesses puis quand, aux
crédits... Moi, c'est ma job, là, comme député de LaFontaine, là, c'est ma job
de lui poser des questions puis dire : O.K., il fait une promesse de créer
22 000 nouvelles
places à terme puis il va l'annoncer plus tard. Ma job, dans les crédits, c'est
de regarder le budget puis dire : Bien, regarde donc ça, comment ça qu'à
l'année... dans trois ans puis dans quatre ans, le budget va être à zéro
et zéro? Ça ne tient pas la route, vous ne pouvez pas réaliser quelque chose si
vous n'avez pas l'argent, puis ce n'est pas anodin.
Puis le ministre peut bien nous dire, Mme la
Présidente, le ministre peut nous dire : Bien, écoutez, le budget, là,
prenez-en puis laissez-en, il a déjà un mois et demi de vieux, mais, Mme la
Présidente, quand il dit «un plan», le PQI, c'est le plan sur 10 ans pour
les infrastructures, pour investir, combien, collectivement, on va prendre de
l'argent pour investir puis construire, puis il n'y a pas besoin d'être un
expert, puis les gens à la maison comprennent ça. Puis il ne peut pas nous
dire : Bien, moi j'avais accepté de signer ce budget-là. Puis je le sais,
que le ministre, il est allé sur les tribunes en
disant : Ce budget-là, là, c'est parfait, c'est ça que j'avais de besoin,
il faut qu'il se batte pour son butin, il faut qu'il aille chercher l'argent
pour bâtir les places, mais là il n'y en a pas, d'argent, pour l'an trois et
l'an quatre, à partir d'ici. Il ne peut pas dire : Écoutez, on va pallier
à ça. Le budget qu'il a déposé, quand il le vantait, il y avait donc un gros
trou comme ça dedans, là. Les gens comprennent ça à la maison, là.
La Présidente
(Mme David) : Alors, M. le ministre, vous avez
1 min 4 s pour répondre.
M. Lacombe : Bien, je ne vois
pas, là, comment je peux le répéter d'une autre façon, là. Ce que le député de
LaFontaine nous dit, c'est : Quand vous avez imprimé votre budget puis
votre PQI, il ne faut plus que vous le touchiez.
Donc, ce qu'il nous dit, là, c'est : On n'est pas capable, on n'a pas
d'argent pour ça, vous ne pouvez pas faire ça, là, vous ne pouvez pas faire ça, le PQI est imprimé. Moi, ce que je lui
dis, c'est : On vient de prendre une décision, on vient d'annoncer
qu'on va créer 22 000 nouvelles places, le plan de match sera annoncé
plus tard, donc évidemment que le PQI va changer.
Comment ça va
se répercuter, exactement? Il y a une autre ministre, la présidente du Conseil
du trésor, la ministre responsable de l'Administration gouvernementale,
dont c'est la job de voir comment ça va se répercuter dans le PQI. On
travaillera ensemble. Moi, là, vous savez quoi? Je ne suis pas inquiet. Je
veux, là, que le député de LaFontaine, en prévision d'un voyage futur, se
détende puis qu'il nous fasse confiance. On aura les moyens de nos ambitions.
La Présidente
(Mme David) : Merci beaucoup, M. le ministre. Merci
beaucoup. On va passer, donc, la parole à la députée de Sherbrooke pour une
durée de 13 min 20 s.
Mme Labrie : Merci, Mme la
Présidente. On va revenir à la question de la pénurie de personnel dans le
réseau. Puis, d'abord, j'aimerais juste ça le rappeler parce que je trouve ça
important, quand même, la question de la subvention de démarrage, tant mieux,
si tout le monde propose ça, ça doit vouloir dire que c'est une bonne mesure,
mais elle était aussi dans le plan que j'ai envoyé au ministre en juin dernier.
C'est écrit textuellement : «Offrir une subvention de démarrage aux
éducatrices qui ouvrent un nouveau milieu familial subventionné.» Il y avait
une douzaine de mesures, dans ce plan-là, il y en a quelques autres qui ont été
reprises par le ministre depuis, la rémunération des stages, développement
d'une technique accélérée. J'apprécie que ça ait été repris.
Je vais en nommer d'autres qui, j'espère, vont
pouvoir être reprises aussi : prévoir des journées pédagogiques pour les éducatrices — on attend d'elles qu'elles évaluent des enfants — il y avait également — est-ce que le ministre m'écoute? — d'ouvrir en continu un appel
de projets jusqu'à ce que l'offre de places réponde à la demande dans chacune des régions, assurer un plafond
salarial plus élevé aux éducatrices qualifiées. Il y avait du stock, là-dedans,
là, donc j'espère que le ministre va y
retourner, parce que, visiblement, on a besoin d'aide, là, pour aller chercher
du personnel.
Puis moi, je
suis assez inquiète, parce que... bien, parce que le premier ministre, il a dit
qu'il y avait seulement quatre secteurs pour lesquels il allait hausser
les salaires de manière importante. Il a nommé les infirmières, les préposés
aux bénéficiaires, les enseignantes puis les intervenantes à la protection de
la jeunesse. Donc, moi, je me demande si ça veut dire que les éducatrices vont
continuer d'être payées comme des gardiennes.
M. Lacombe : Bien, d'abord,
c'est vrai que, dans le document que la députée de Sherbrooke nous a soumis,
puis, honnêtement, c'est à son honneur, là... c'était en...
Mme Labrie : Juin.
M. Lacombe :
Juin dernier, juin qui vient de passer, donc, c'était... Je pense que vous êtes
la première, là, qui nous a déposé
des propositions. Puis honnêtement c'était intéressant, je le dis très
honnêtement, là, je regardais ça, puis il y avait pas mal de choses
intéressantes. J'ai déjà aussi dit qu'il y avait des choses qui, à mon sens, ne
pouvaient pas être mises de l'avant, pas
parce que ça coûte trop cher, mais parce qu'il y avait des enjeux de sécurité,
notamment. Mais la députée de
Sherbrooke parle, par exemple, des appels... Donc, il y a des choses qu'on a
déjà faites, là, dans ce qu'elle nous avait proposé, parce qu'on
trouvait que ça avait du sens puis qu'on avait aussi reçu les propositions sur
le terrain.
Il y a des choses auxquelles on réfléchit. Tu
sais, quand on parle d'appel de projets en continu, moi, je mettrais ça sous le
chapeau développement du réseau, comment on développe notre réseau. Ça, ça fait
partie des discussions qu'on va avoir dans les consultations, dans les
prochaines semaines, puis il faut aller plus loin que ça, là, je pense, là, tu
sais. Qu'est-ce qu'on fait avec des endroits où il n'y a pas de projets qui
sont déposés, mais où les parents attendent des places pour leurs enfants? Il
faut réfléchir à ça. Journées pédagogiques. Dans la dernière entente collective
qui a été signée avec les responsables de service de garde en milieu familial,
il y a deux journées qui leur ont été consenties, donc, tu sais, on fait des
progrès, là, je pense que les signaux sont positifs.
Mme Labrie :
Et puis qu'est-ce que les éducatrices vont continuer d'être payées comme des
gardiennes? C'était ça, ma question.
Parce que le premier ministre, lui, il a parlé de seulement quatre secteurs où
il était intéressé, là, à bonifier substantiellement les salaires. Et
puis, dans ces quatre secteurs-là, il n'y avait pas les éducatrices en milieu
familial.
M. Lacombe : Bien, moi, je sais
que je ne paie pas ma gardienne à la maison 20 $ ou 25 $ de l'heure,
là, donc moi, je ne dirais pas qu'elles sont payées comme des gardiennes. Je
dirais qu'il reste du travail à faire, j'ai déjà eu l'occasion de le dire. Moi,
je pense qu'il y a encore place à amélioration.
Et là il y a une
négociation qui commence. Les employeurs ont déposé les offres normatives, là,
c'est-à-dire ce qu'ils souhaitent voir dans l'organisation du travail, donc ce
n'est pas le ministère de la Famille qui dépose ça, ce sont vraiment les
employeurs. La négo commence, et moi, je pense qu'à la fin il y aura une amélioration
des conditions de travail puis que c'est une amélioration qui est nécessaire.
Mme Labrie : 25,15 $ de
l'heure, ça, c'est le sommet, le sommet de l'échelle salariale pour une
éducatrice qualifiée, bien, pour une éducatrice pas qualifiée aussi, c'est le
même sommet, malheureusement, j'oserais dire, dans le réseau. Et ça, ça veut
dire que, si elles travaillent 40 heures par semaine, et souvent, c'est
moins, quand même, elles ne vont jamais, jamais atteindre le seuil symbolique
de 56 000 $ par année qui représente tant de valeur pour le premier
ministre, même au sommet de leur carrière. Est-ce que le ministre de la Famille
trouve que c'est normal?
M. Lacombe :
J'ai déjà eu l'occasion de le dire, et je vais le répéter, moi, je pense qu'il
y a place à amélioration dans la rémunération des éducatrices. ll y a
une négociation qui commence, et je pense qu'à la fin de cette négociation-là nécessairement il y aura une
augmentation. Cette augmentation-là, elle sera négociée entre les
employeurs et les syndicats. Le ministère de la Famille, bien sûr, est là pour
participer à cette négociation-là. Même si on n'est pas l'employeur, c'est
quand même nous qui payons, mais, vous savez quoi, Mme la Présidente, je vais
me tenir loin, quand même, des négociations, parce que la meilleure façon que
ça se passe mal, c'est quand un ministre s'en mêle. Ça, j'ai appris ça, j'ai
appris ça, là : la meilleure façon que ça se passe mal, c'est que je me
mette à commenter ça. Je vais laisser... Là,
ça va bien pour l'instant, là, je vais laisser le syndicat et la partie
patronale négocier.
Mme Labrie : Même en dehors des
négociations, là — parce
qu'elles sont finies, les négociations en milieu familial, puis on a quand même un rattrapage important à faire au niveau
du salaire, là, de mon point de vue — est-ce que le ministre de la Famille
pense qu'à la courte liste des professions qui mériteraient d'être davantage
valorisées financièrement, du premier ministre, on devrait ajouter les
éducatrices?
M. Lacombe : Bien, je redis
qu'il y a une négo qui commence, et donc, moi, je vais rester prudent, parce
que je souhaite de tout coeur que cette négociation-là se passe bien, parce
que, si elle ne se passe pas bien, on ne pourra pas se permettre d'avoir une
guerre ouverte, là, dans les médias, où on va continuer de dévaloriser la
profession. Je souhaite de tout coeur que cette négo-là se passe bien, et,
nécessairement, à la fin, il y aura une amélioration des conditions de travail
des éducatrices. Je le souhaite. Je crois qu'elles le méritent, et je crois
qu'une augmentation, ça va refléter la valeur de leur travail, qui est un
travail important. Et j'ai bien compris qu'elles croient qu'elles ne gagnent
pas assez, et j'ai bien compris que c'est un défi, parfois, d'en recruter.
Donc, laissons la négociation avoir lieu, je suis confiant que ça se passera
bien.
Mme Labrie : Puis, en dehors de
la négociation, est-ce que ça veut dire qu'il n'y a rien à attendre pour les
éducatrices en milieu familial au niveau de la subvention qui leur sert de
salaire?
M. Lacombe : Bien, on aura une
annonce à venir, en milieu familial, mais je vous proposerais peut-être de
discuter, là... Ce que vous nous proposez, c'est de bonifier les conditions de
travail en dehors des conventions collectives. Là, je ne suis pas certain que
les centrales syndicales seraient d'accord avec vous.
Mme Labrie : Bien, écoutez, je
pense qu'elles seraient d'accord pour qu'on bonifie leurs revenus, là, sous
toute réserve.
• (15 h 40) •
M. Lacombe : C'est compliqué,
là. C'est compliqué, des fois.
Mme Labrie : Je pense qu'elles
seraient d'accord qu'on bonifie leurs revenus.
M. Lacombe : Je vous fais juste un petit clin d'oeil, là, je
ne suis pas certain qu'elles seraient d'accord avec vous.
Mme Labrie : O.K., bon, bien, vous
vérifierez. Vous leur demanderez si elles seraient ouvertes à augmenter les
subventions en milieu familial.
M. Lacombe : Je pense qu'elles
veulent surtout que ça soit négocié. Donc, on va laisser la négo avoir lieu
pour les éducatrices en CPE puis en garderie.
Mme Labrie : O.K. Les annonces
dont le ministre parle, là, qui s'en viennent, qui s'en viennent, là, comme
tout le reste, ça s'en vient toujours, un jour, là...
M. Lacombe : Mais, quand je le
dis, ça arrive.
Mme Labrie : Oui, ça arrive plusieurs
mois plus tard.
M. Lacombe : Mais ça arrive.
Mme Labrie :
Quand le ministre parle de ces annonces-là, il parle bien de la subvention pour
pouvoir passer de six à neuf, là, en embauchant une aide-éducatrice?
M. Lacombe :
Je parle d'un plan de relance pour le milieu familial. Je sais, là, que vous
êtes anxieuse, là, comme le député de Matane est anxieux d'avoir notre plan
pour la langue française, là, je sens la même anxiété chez vous. On va déposer ce plan-là très bientôt, là.
Je vous dirais, là, donnez-nous encore, là, je ne sais pas, deux
semaines, là, puis on aura affiché nos couleurs.
Mme Labrie :
Le ministre a raison de le nommer, c'est vrai qu'il y a énormément de dossiers
pour lesquels la CAQ en parle, en parle, en parle, nous demande d'attendre...
M. Lacombe :
Mais on livre.
Mme Labrie :
...d'être patients, d'être patients, d'être patients, bon. Bien, il y a des
dossiers sur lesquels ça n'a pas encore livré, là. Et ça fait quand même depuis
le début du mandat qu'on est là, ici, à parler, à sonner l'alarme. Puis c'est
vrai qu'au début on se faisait dire qu'on était alarmistes, là, ma collègue de
Joliette l'a nommé tantôt, on nous accusait de parler d'un problème qui
n'existait pas, là, au début. On est en plein dedans, là, en ce moment, la
pénurie, elle est importante, là.
La plateforme de
travail, là, dont le ministre était si fier, il nous rappelait l'autre jour,
là, que c'était la première fois qu'un ministère faisait ça, bon. Finalement,
ils ont juste centralisé les offres d'emploi du réseau sur la plateforme du
ministère de la Famille. On nous informe qu'il y a eu 1 075 postes
qui ont été affichés. Est-ce qu'on peut nous dire combien il y a de postes qui
ont été comblés grâce à cette plateforme-là?
M. Lacombe :
Bien, d'abord, moi, je suis très content, là, de cette annonce-là. Je ne sens
pas le même enthousiasme de la part de la députée de Sherbrooke, mais, respectueusement,
ça a été bien accueilli. Embaucher du personnel, ce n'est pas la responsabilité
du ministère de la Famille. Donc, par le passé, tous les gouvernements se réfugiaient
derrière ce principe-là en se disant : Ne touchons pas à ça.
Puis là je vous
avoue, là, que même moi, là, quand je me suis mis, là, il y a... Quand même, on
marche toujours un peu sur des oeufs, là, tu sais, puis là on a des
conseils de rester prudent parce
qu'on n'est pas les
employeurs. Puis, des fois, on se met le petit orteil là-dedans, puis là ça
crée des attentes envers nous, alors qu'on n'a pas les pouvoirs, mais je
trouvais que, dans ce cas-ci, la rareté qui s'est changée en pénurie justifiait,
justifiait très bien qu'on accompagne les
CPE et les garderies. Donc, moi, à mon sens, je trouve que c'est une
excellente nouvelle qu'on ait centralisé ces offres-là sur le site.
C'est un site qui est lié au ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale, Jetravaille!, et ça a aidé.
Le bilan, évidemment,
là, il ne faut pas prendre la photo de départ puis la photo actuelle du nombre
de postes qui sont affichés, parce qu'il y a un roulement, mais ce qu'on me
dit, c'est qu'il y a quelques centaines de postes qui ont été comblés grâce à
ça, et, en date d'aujourd'hui, je pense que le nombre de postes affichés tourne
autour de 1 000, là, je n'ai pas la donnée devant moi.
Mme Labrie :
La donnée, dans les cahiers de crédit, c'était 1 075, mais ce n'est pas la
donnée d'aujourd'hui, évidemment, là. Donc, quelques centaines, mais ce n'est
pas très précis. Moi, en fait, ce qui m'étonne, c'est le niveau d'enthousiasme,
parce que c'est sûr que ça peut être une bonne idée, de faire ça, d'afficher
les postes sur le site du gouvernement, on ne peut pas être contre une idée
comme celle-là, sauf que ça ne bonifie en rien les conditions de travail, c'est
juste que le poste est affiché à un endroit de plus, mais il n'est pas plus
intéressant.
M. Lacombe :
Mais ça va au-delà de ça. Ce n'est pas juste un babillard, ça va au-delà de ça.
Là, vous savez, actuellement, là, chacun des services de garde éducatifs à
l'enfance — et
il y a beaucoup de corporations, au Québec, là, si je fais le calcul, là, il y
a 950 corporations de CPE, 700 de garderies subventionnées, 1 200 de
garderies non subventionnées, donc faisons un calcul rapide, là — tous
ces employeurs-là se débrouillent eux-mêmes, ils affichent dans le journal, ils
font du bouche-à-oreille. Nous, ce qu'on leur a dit, c'est : Jumelez
toutes vos offres d'emploi sur une plateforme, Jetravaille!, et, grâce à cette
plateforme-là, il y a des agents d'Emploi-Québec qui vont aussi faire du
jumelage avec des candidats à la recherche d'un emploi qui se sont inscrits.
Là, il y a un humain, il y a un humain qui prend le téléphone, là, puis qui
dit : On a trouvé un emploi pour vous ou on a trouvé un candidat pour vous.
Et ça, pour moi, ce n'est pas anodin. Je ne vous dis pas, là, que ça règle tous
les problèmes, mais je vous dis que c'est un maudit bel outil pour nous aider, en
tout cas, à aller dans le bon sens.
Mme Labrie :
La bonification des conditions serait un très, très, très bel outil, également.
Je pense que ça aiderait encore davantage tous les CPE, toutes les corporations
dont le ministre parle, pour recruter, là.
Tout à l'heure, il
m'a nommé qu'il y avait deux journées pédagogiques. Moi, sincèrement, je trouve
que c'est très peu, là. Une éducatrice en maternelle quatre ans... bien, en
fait, une enseignante en maternelle quatre ans, qui fait essentiellement le
même travail qu'une éducatrice en CPE, va, elle, avoir 20 journées
pédagogiques. Donc, il y a quand même un écart, là.
M. Lacombe : On ne parle pas
non plus du même type d'emploi, là. On parle d'une travailleuse autonome à
qui... et je parle de journées pédagogiques, parce que c'est comme ça que ça a
été négocié avec elles, mais, dans les faits, on parle d'un... et là je ne veux pas me
tromper, là, je regarde Daniel du coin de l'oeil, mais on parle d'un
versement forfaitaire qui leur est donné et qu'elles peuvent utiliser de la
façon qu'elles souhaitent, par exemple, si elles souhaitent travailler le week-end sur leur planification ou embaucher une remplaçante une journée avec cet argent-là
pour, elles, se consacrer... Donc, elles sont très libres de l'utiliser de la
façon dont elles le souhaitent.
Mme Labrie : Mais est-ce
que le ministre pense que ce ne
serait une bonne façon de valoriser leur profession, justement, de leur
octroyer davantage de temps pour ça? Parce qu'elles appliquent quand même un
programme éducatif, autant en CPE qu'en milieu familial régi subventionné.
M. Lacombe : Tout à fait, c'est
vrai qu'elles appliquent un programme éducatif, mais là, en même temps, la
convention vient d'être signée, ça a été négocié et ça a été signé par les deux
parties. Je pense que c'est un gain. En fait, je ne pense pas, c'est un gain.
Mme Labrie : Donc, il n'y a
rien qui va changer, là-dessus, il n'y a rien, rien qui va changer dans les
conditions en milieu familial, là, avant la prochaine négociation, c'est ce que
le ministre nous dit?
M. Lacombe : Bien, on ne
rouvrira pas la convention collective. On ne rouvrira pas la convention
collective. Par contre, on a une belle annonce qui s'en vient.
Mme Labrie : Une belle annonce
qui s'en vient.
M. Lacombe : On a une belle
annonce qui s'en vient. J'espère que vous allez être contente, Mme la députée
de Sherbrooke. Moi, je pense que oui. Je pense que oui.
Mme Labrie : Bien, moi,
j'espère que les éducatrices vont être contentes, parce que, sinon, il va
continuer d'en manquer 10 000 dans les prochaines années, c'est vraiment
ça, le point, là.
M. Lacombe : Bien, je pense que
les éducatrices vont être contentes, là. Parfois, c'est plus difficile, là, de,
comment dirais-je, de convaincre les syndicats, et tout, bon, il y a une négociation
parfois assez...
Mme Labrie : Bien, l'enjeu, ce
n'est pas les syndicats. Ce n'est pas les syndicats qui démissionnent, en ce
moment, là, ce n'est pas les syndicats qui remettent leurs places aux bureaux
coordonnateurs, ce n'est pas les syndicats qui quittent leur emploi dans un
CPE.
M. Lacombe : Bien, moi, je
pense qu'elles vont être contentes.
La Présidente
(Mme David) : Merci beaucoup. Je dois
interrompre cette passionnante conversation, mais je dois passer la parole au député
de LaFontaine pour une durée de 21 min 20 s.
M. Tanguay : Merci, Mme
la Présidente. Merci beaucoup. 19 avril 2021, à Paul Arcand, 98,5 FM,
le ministre, sur le sujet du départ des éducatrices en milieu familial, a dit
ceci : «Les derniers chiffres qu'on a, c'est effectivement un exode, c'est
7 300 places, qu'on a perdues.» Ce 7 300 places là a été
perdu quand?
M. Lacombe : C'est cette année.
M. Tanguay : O.K. Cette
année. Donc, au moment où le ministre parlait, le 19 avril, il remontait
jusqu'à quand, jusqu'au 1er avril 2020?
M. Lacombe : C'était depuis le
1er janvier. 1er janvier là, je ne veux pas me mélanger dans les
années, on est en 2021... 1er janvier 2020 au 31 décembre.
M. Tanguay : Au 31 décembre. Au 31 décembre 2020, O.K. Et,
par rapport aux 22 000, un peu plus tôt,
l'entièreté de ce 7 300 là a été perdue entre janvier et août, puisqu'on a
dit que la bonne réponse, en août, c'était 22 000.
M. Lacombe : Je ne suis pas
certain de vous suivre.
M. Tanguay : Il y a
eu... Je pense que la collègue de Joliette, elle me suit très bien. Puis c'est
correct, je ne me suis peut-être pas assez exprimé clairement.
M. Lacombe : Je ne suis
peut-être pas assez vite pour vous, là, je vais essayer de m'améliorer.
M. Tanguay : Non, non,
ce n'est pas une question de... On a dit, un peu plus tôt, que, lorsqu'on
débattait ensemble aux crédits, le 20 août 2020, que le bon chiffre pour
les places inoccupées en milieu familial, ce n'était pas 24 000, c'était
22 000, à ce moment-là, bon. Là, vous avez dit à Arcand qu'il y a
7 300 places qui ont été perdues entre janvier et décembre. Donc, force est de
constater qu'elles ont été perdues entre janvier et août, puisqu'aujourd'hui
mon 22 000 d'août est le même qu'aujourd'hui.
M. Lacombe : Ce que je peux
vous dire, là, c'est qu'actuellement le nombre de places qui sont vacantes ou,
en fait, qui ne sont pas attribuées, dans le réseau, c'est 22 000. Ça, on
est d'accord là-dessus, on ne s'obstine pas. Cette année, selon l'estimation
qu'on a jusqu'à maintenant, puis évidemment, bon, il y a des mises à jour qui
seront faites plus officiellement, mais cette année, on parle d'une année qui a
été difficile, avec ce qu'on présume, un départ de 7 300... bien, en fait,
pas de 7 300 responsables de services de garde, mais d'un départ de
responsables de services de garde qui représente une perte de
7 300 places dans notre réseau.
M. Tanguay : Ça, cette
perte-là, elle est déjà comptabilisée, elle est déjà réalisée, là, cette
perte-là, là.
M. Lacombe : Oui, tout à fait.
M. Tanguay : Bon. Vous
évaluez à combien la perte dans la prochaine année?
M. Lacombe : Bien là, on va
déposer un plan pour relancer le milieu familial, donc on espère bien que, dans
la prochaine année, il y aura un ralentissement important des départs pour
qu'avec les créations de nouvelles places il y ait un bilan qui soit... un
bilan net, là, qui soit positif à la fin de l'année prochaine. C'est ce qu'on
souhaite. On va essayer, avec le plan qu'on va présenter, de mettre ça en
oeuvre, c'est-à-dire de retarder certains départs, de freiner des départs, puis
je pense qu'on va y arriver, en tout cas, je le souhaite de tout coeur.
M. Tanguay :
Dans les places subventionnées, votre bilan, donc, 2019, il y en a eu 991,
places subventionnées qui ont été créées. Ça, c'est en CPE et en privé
subventionné. Pour ce qui est de 2020, c'est un total de 812. Pour ce qui est de 2021, ça, c'est un tableau que vous avez sous
la main, là, il faut additionner 1 311 avec 365.
Donc, cette année, au 31 mars 2021, entre
1er avril 2020 et 31 mars 2021, il y a eu une création de
1 676 places, un total, soit 1 311 en CPE et 365 en
subventionné. Me suivez-vous? Ça, c'est vos chiffres, là, il faut me suivre,
rendu là, là.
M. Lacombe : Oui, mais vous
êtes à quelle fiche, vous?
• (15 h 50) •
M. Tanguay : Là, je suis à votre bulletin, je suis... Écoutez,
sur votre site, là, si vous y allez, sur votre site, il y a une page,
là, dans les documents qui nous ont été envoyés, là, puis qu'on regarde depuis
une semaine, là, il y a une page, à un moment donné, il y a les renseignements
généraux des oppositions, les renseignements particuliers, PQ, QS, PLQ, et il y
a un cinquième document qui est votre bilan. Vous cliquez là-dessus, il y a
juste une page. Je pourrais vous le montrer, là...
M. Lacombe : Oui, mais c'est
parce que notre bilan, on peut le calculer de plusieurs façons...
M. Tanguay : Oui, mais
c'est ce tableau-là.
M. Lacombe : ...puis là vous
comprenez que, quand on parle de chiffres ensemble, là, je suis toujours très
vigilant. Allez-y.
M. Tanguay : Alors, Évolution
de la réalisation du développement de places par région et classe d'âge,
1er avril 2020, 31 mars 2021. O.K.?
M. Lacombe : Oui. Donc, votre
question, c'est quoi?
M. Tanguay : Ma
question, c'est que vous me suiviez, si vous acceptez de me suivre. CPE, donc,
pour la dernière année, qui finissait le 31 mars 2021, il y a
1 311 places qui ont été créées en CPE et, en subventionné, 365. Là,
j'ai fait l'addition pour vous, ça fait 1 676, de de places crées dans la
dernière année, subventionnées. Bon.
M. Lacombe : Mais je ne sais toujours
pas votre question, là. Ça va me faire plaisir de vous répondre.
M. Tanguay : Oui, mais,
à date, vous me suivez? C'est parce que, si vous ne me suivez pas...
M. Lacombe : Oui, je vous suis.
Je vous suis. Je vous suis.
M. Tanguay : Bon. Alors,
on ne parle pas du privé privé puis on ne parle pas milieux familiaux, on vient
d'en parler, milieux familiaux, je veux dire, il y a des places qui ne sont pas
occupées au fur et à mesure que le temps avance. Et je vous soumets — puis
ce sont vos chiffres, les mêmes chiffres — je vous soumets que ce
1 676 là de l'année dernière était 812 pour 2020 et 991 pour 2019. Ça,
qu'on me détrompera, là, je ne vous demande pas d'aller faire la vérification, parce
qu'on n'a pas beaucoup de temps, là, ce sont vos chiffres, ce sont les tableaux
puis c'est, entre autres, le tableau qui est sur votre
site, là, places existantes et en cours de réalisation. Par année, là, on
arrive à ces chiffres-là.
Bref, ma question, parce que vous réclamez de
tout coeur ma question : Votre bilan 2019, 2020 et 2021 qui, dans les trois cas, finissait au 31 mars,
c'est 3 479 places subventionnées. Ça, c'est un chiffre implacable,
je ne pense pas que vous le contestiez, 3 479 places de
créées, subventionnées. Considérant qu'à votre arrivée il y avait
8 000 places en milieu familial qui étaient inoccupées, mais que,
sous votre administration, c'est passé de 8 000 à 22 000, ça veut
dire qu'il y en a 14 000, places en milieux familiaux, qui ont été
remises. Ça, vous me suivez?
M. Lacombe : Bien, j'attends toujours
votre question, là.
M. Tanguay : Mais vous
me suivez?
M. Lacombe : Bien, écoutez,
là...
M. Tanguay : Parce que,
si vous ne me suivez pas, vous allez dire : Vous m'avez perdu en cours de
route...
M. Lacombe : Non, non, mais
allez-y avec votre question, là.
M. Tanguay : ...puis là
je ne saurai pas où est-ce que vous aurez...
M. Lacombe : Je vous écoute.
Vous n'aurez plus de temps, là, je ne pourrai pas vous répondre.
M. Tanguay : Ah!
Inquiétez-vous pas, vous allez avoir le temps de répondre, si c'est ça qui vous
inquiète. Et, en ce sens-là, n'est-il pas
vrai de reconnaître que, quand on regarde ce bilan-là... Et à la collègue
de Sherbrooke vous aviez
affirmé, lors du débat, que vous ne pouviez pas... je vous cite, le
12 mars 2021 : «La question de la députée de Sherbrooke, à savoir si
on va laisser le réseau avec plus de places effectives quand on va quitter que
quand on est arrivé, c'est une question
hypothétique.» Là, là, votre bilan est négatif, de création, 3 479 d'un
bord, puis, de l'autre bord, négatif,
de moins 14 000, alors vous avez un bilan négatif de
10 000 places, alors, pouvez-vous reprendre votre affirmation
puis dire... Avec ce qui est annoncé, 5 000 à 7 000 places, vous
ne couvrirez pas votre moins 10 000 places, là, donc le bilan
négatif, il n'est plus hypothétique, avec même vos objectifs, là. Vous m'avez
suivi, puis c'était très clair, là.
La Présidente
(Mme David) : M. le ministre, vous
pouvez répondre.
M. Lacombe : Oui. Je suis persuadé que tous ceux qui nous
écoutent, là — ça, je gagerais une piastre là-dessus — ont
bien compris aussi. Je suis sûr que tout le monde a compris.
La Présidente
(Mme David) : ...vous avez donc
sept... vous avez maintenant huit minutes pour répondre, si vous voulez,
parce que le député a parlé pendant huit minutes.
M. Tanguay : Bien non,
ça ne marche pas.
M. Lacombe : Non, je ne
parlerai pas pendant huit minutes, là. Je vais... mais merci de me
l'offrir, là, mais je vais être de bonne foi avec mon collègue de LaFontaine,
je vais le laisser poser d'autres questions.
Quand je
disais que c'est une question hypothétique, bien sûr que ce n'est pas mon
souhait de terminer l'année ou, en fait, terminer — c'était
ça la question de la députée de Sherbrooke — avec un bilan... de terminer
le mandat, plutôt, avec un bilan négatif. La
grande inconnue... Nous, ce qu'on contrôle mieux, là, en tout cas, c'est la
création de places en installations.
Et, même là, ce sont des entreprises privées ou des OBNL, des CPE, des
garderies qui bâtissent, donc on n'a pas un contrôle, je dirais, absolu,
mais on contrôle déjà plus cette partie-là du développement du réseau.
La grande inconnue, la partie qu'on contrôle
beaucoup moins, c'est le milieu familial. Donc, si on continue d'avoir des départs comme ceux que vous aviez, par
exemple, de 2014 à 2018, quand vous étiez là... Parce que vous aussi, quand vous étiez là, le bilan net, là, il était
négatif, vous avez terminé le mandat avec moins de places subventionnées
offertes qu'au début.
M. Tanguay : ...
M. Lacombe : Oui, parce que
vous aviez des pertes en milieu familial.
M. Tanguay :
...là-dessus, il s'est créé, sur les quatre années libérales,
12 005 places en CPE et en subventionné. Et, quand vous êtes arrivé, il y avait
8 000 places en milieux familiaux, puis je prends pour acquis, là,
qu'elles ont toutes été additionnées
dans les quatre ans libéraux. Alors, vous comprenez qu'il y avait un bilan net
de 4 000 places. Vous comprenez?
M. Lacombe : Mais on en perd à
chaque année, en moyenne, là, au net, 4 000, en milieu familial, donc, on
l'a fait, le calcul, là. Puis je ne dis pas ça pour vous blâmer, là, parce que
le milieu familial, c'est très — je ne sais pas si c'est français — volatile,
c'est très difficile à...
Une voix :
...
M. Lacombe :
C'est très fragile, voilà, c'est le bon mot que me souffle mon directeur de
cabinet, c'est très fragile.
Donc, cette baisse-là, là, on l'a vue dès 2014.
Donc, même dans le cas du précédent gouvernement, il y avait moins de places
subventionnées à la fin du mandat qu'au début, parce qu'autant il pouvait y
avoir de la création en installation, autant
y avait beaucoup de pertes en milieu familial. Là, ce qu'il faut, là, c'est
stopper les pertes en milieu familial.
Je souhaite qu'on ait un bilan positif. La clé, pour y arriver, c'est qu'on
arrête de perdre des places en milieu familial.
Donc, je suis resté prudent quand on m'a posé
cette question-là, parce qu'évidemment notre bilan va dépendre du fait qu'on
soit capable ou pas de freiner les départs des milieux familiaux. On va mettre
une solution au jeu dans l'annonce de notre relance du milieu familial qui s'en
vient, et, moi, je souhaite que ça fonctionne, mais, encore là, c'est
incertain, parce que ce sont des travailleuses autonomes qui peuvent très bien
décider de quitter du jour au lendemain pour des raisons qui leur
appartiennent.
Et la COVID, cette année, nous a fait très, très
mal. On comprend qu'elles ne voulaient pas, pour beaucoup, continuer de
recevoir des enfants à la maison en contexte de pandémie, parce qu'évidemment
elles étaient en contact non seulement avec les enfants mais aussi avec leurs parents
qui venaient dans leurs maisons, dans leurs domiciles.
Donc, c'est vraiment le milieu familial qui nous
embête. C'est la raison pour laquelle on mise autant sur ce milieu-là dans les
prochains mois, avec l'annonce qui s'en vient dans les prochains jours.
M. Tanguay : Est-ce que
vous modifiez votre affirmation d'il y a trois semaines, 19 avril, à
Paul Arcand, 98,5, et je vous cite :
«...dans la prochaine année financière, celle qui va se terminer le
31 mars l'année prochaine — donc,
dans la prochaine année, on peut dire ça — qu'on aura mis sous permis de
5 000 à 7 000 nouvelles places en CPE». Est-ce que vous modifiez
cette affirmation-là? Est-ce que vous allez faire plus ou moins? Est-ce
qu'aujourd'hui vous réaffirmez cela?
M. Lacombe : Ah! je le
réaffirme. Je suis très confiant qu'on va y arriver.
M. Tanguay : Et ça,
c'est l'objectif, 5 000 à 7 000.
M. Lacombe : C'est l'objectif,
parce que, même si on annonçait... même, en fait, si on octroyait, demain
matin, là, qu'on se couchait ce soir et que, demain matin, on octroyait
22 000 nouvelles places sans appel de projets, là, par exemple, là...
on ne peut pas faire ça, mais imaginez qu'on le faisait puis que, demain matin,
les CPE avaient les places, ça leur prendrait deux ans, au minimum, donc,
le bilan ne serait pas cette année. Cette année, on prévoit qu'il y aura entre
5 000 et 7 000 mises sous permis en CPE. Et je vous rappelle que
la meilleure année dans le réseau, ça a été 7 700, depuis 25 ans.
M. Tanguay : Bien, ça,
c'est votre objectif, c'est ça. Votre objectif a déjà été 13 500, mais ça,
c'est une autre histoire, on ne va pas revivre...
M. Lacombe : On va l'atteindre,
là, avec quelques mois de retard, en raison de la COVID, mais, justement, ces
places dont on parle, ce sont ces places-là. Donc, oui, il y a eu un délai,
mais elles vont se réaliser.
M. Tanguay : Donc, au
31 mars de l'an prochain, c'est 5 000 à 7 000 places
réalisées, les tout-petits sur... places réalisées, pas... Parfait. Ça, vous
maintenez ça.
Dans le bilan que je viens de vous dire, vous
dites : C'est trop tôt, c'est hypothétique, j'étais conservateur. Dans ce
que je viens de vous dire — j'arrondis — 3 479,
vous avez créé, en trois ans, 3 500 places, il y a un déficit de
moins 12 000 en milieux familiaux. Alors, je vous donne 4 000,
3 500 places... mettons, 4 000. 12 000 moins 4 000, on
est à 8 000 places de déficit. Là, vous dites : On s'engage,
mais c'est parce que...
M. Lacombe : Bien, on n'arrive
pas nécessairement au même chiffre, mais je suis d'accord, je vous concède, là,
qu'on a un déficit.
M. Tanguay :
Puis je veux juste terminer, si vous me permettez, deux secondes. Donc, il
reste 8 000 de déficit à combler. Vous en promettez, réalisées,
5 000 à 7 000, dans le meilleur des cas, 7 000. Ça va être un
bilan négatif.
• (16 heures) •
M. Lacombe : Pas si on freine
l'exode en milieu familial. L'annonce qu'on va faire dans les prochains jours,
elle a le potentiel de freiner l'exode du milieu familial, de freiner les
fermetures. Si on est capable... Là, en ce moment, on a des créations, mais on
a des départs, donc le bilan net, il est négatif. Si on réussit à ralentir les
départs, à les diminuer, puis qu'on augmente en plus de ça la création, bien,
on aura évidemment un bilan net qui va être positif. Donc, moi, je mise
beaucoup sur la relance du milieu familial, c'est la clé, c'est la clé, on
aurait dû... ça aurait dû être fait aussitôt que ça a commencé en 2014.
Maintenant, on ne peut pas toujours tout régler.
Je ne lance pas la pierre au député de LaFontaine, mais il reste qu'on accumule
ça depuis 2014, là. Nous, on sort de la pandémie, ça nous a occupés à temps
plein. On est prêts, maintenant, on dépose cette relance-là du milieu familial
qui devrait stopper l'hémorragie, donc stopper l'exode et, de l'autre côté... et créer des places. Et, de l'autre côté,
bien, ce qu'on contrôle plus, là, c'est la construction d'installations, même si on ne la contrôle pas au complet.
Et, en installations CPE, on devrait être capables de construire... en fait, de
rendre disponibles de 5 000 à
7 000 places,
cette année, accessibles pour des tout-petits.
Beaucoup, beaucoup d'inaugurations vont avoir
lieu, cet été puis au courant de l'automne, et ça, c'est le résultat. Quand je
vous disais, là, je faisais l'analogie avec le printemps, c'est exactement ça.
Tu sais, vous sortez un beau matin, là, puis l'arbre qui était vide, là, qui
n'avait pas de feuilles, soudainement, toutes les feuilles sont apparues, là,
un beau matin, bien, c'est à peu près ça. Tu sais, on a travaillé pendant
tellement longtemps que tout ça va se concrétiser au courant de l'été puis
d'ici la fin de l'année financière. Le député de LaFontaine est sceptique, là,
mais c'est ça quand même.
M. Tanguay : Oui,
l'analogie de l'arbre.
M. Lacombe : Mais c'est
positif. En avez-vous une autre?
M. Tanguay : L'analogie
de l'arbre.
M. Lacombe : En avez-vous une
autre?
M. Tanguay : Oh! Les
récoltes sont loin. Elles sont tellement loin, elles sont dans cinq ans. J'ai
le budget, vous avez dit, un peu plus tôt : Hé! Ce n'est pas rien, là.
Puis je suis d'accord avec le ministre, 97 millions, ce n'est pas rien.
C'est ça, 97,4 millions, j'ai le budget ici pour répondre à la crise. On
vient de parler du milieu familial. Pour répondre à la crise, 97 millions,
milieu familial, qui, à terme, va permettre, et je le cite, là,
page E.20 : « C'est près de 3 600 enfants
supplémentaires qui pourraient fréquenter un service de garde en milieu
familial.» 3 600 enfants,
à terme, 97 millions, répondre à la crise, mais ça, excusez-moi, avec les
plans, vous n'avez pas aimé mes questions sur le PQI, ça, c'est un plan
quinquennal, c'est sur cinq ans.
M. Lacombe : D'abord, il y a
une chose qui n'est pas calculée là-dedans, c'est qu'il faut aussi miser sur le
fait qu'on va arrêter d'en perdre. Donc, on peut bien créer des nouvelles
places avec des incitatifs, mais aussi il faut aussi arrêter de perdre des
places. C'est tout aussi important, je le disais, là.
M. Tanguay : Donc, vous
allez donner un bonus aux éducatrices en milieu familial pour, je vous
cite : Arrêter d'en perdre, parce que, si vous ne faites rien, vous allez
continuer à en perdre.
M. Lacombe : J'ai bien entendu votre suggestion. C'est une
suggestion qui a été faite par Québec
solidaire, qui a été faite par le Parti québécois, qui a aussi
été faite par des associations. J'ai bien entendu ça. Je ne vous dis pas
aujourd'hui qu'on le fera ou qu'on ne le
fera pas, ce que je vous dis, c'est qu'on présentera un plan. Vous trouvez que
97 millions de dollars, c'est peu, mais
moi, je vous dirais, dans un monde idéal, je ne sais pas... De combien on a
besoin, selon vous?
M. Tanguay : Ah! mais
97 milliards, ce n'est pas peu, mais, cette année, c'est
16,3 millions, l'an prochain, c'est 17.
M. Lacombe : Mais de combien on
aurait besoin?
M. Tanguay : C'est-à-dire,
dans deux ans, c'est 17, dans trois ans, c'est 19, dans quatre ans, c'est 21.
97, c'est un gros chiffre, oui, oui, c'est beaucoup, mais c'est sur cinq ans.
M. Lacombe : Bien, ce serait
quoi, pour vous, une somme suffisante, là, dans le budget, là, ça serait quoi?
M. Tanguay : Bien,
partez-moi pas là-dessus, là, parce que, là... Ça serait quoi pour nous?
M. Lacombe : Non, mais je veux
vous entendre, là, commettez-vous, là. Combien ça prend?
M. Tanguay : Il faut d'abord
reconnaître la crise. Je ne pense pas... Je pense que vous avez des pas dans la
bonne direction, mais il ne s'agit pas d'une vision. Puis justement, les
témoignages de ce matin des parents, vous les avez entendus, la crise, elle est
réelle, et ça prend réellement des mesures complètes, une mobilisation de tous
les acteurs. Votre collègue, là, à l'heure actuelle, là, il est en train d'être
questionné, le collègue du Développement économique. Les services de garde
participent... Vous m'avez parti sur mon discours politique, je vais vous le
faire, mon discours politique, mais je m'engage à le faire en moins d'une
minute.
Développer
des services de garde, non seulement c'est d'abord pour nos tout-petits, faire en sorte que leur plein développement, leur épanouissement, par des professionnels
de l'éducation, puissent être assurés. C'est l'accès à un service
de garde, qui est un service qui vise à leur épanouissement, mais c'est aussi
des pères et des mères qui peuvent payer pain et beurre sur la table, qui peuvent être actifs et se réaliser dans leur
emploi. C'est nos maires, mairesses, nos régions, nos employeurs, dans toutes les régions, c'est votre collègue
de l'Économie qui est interpelé, c'est l'Éducation, c'est
l'entièreté du Québec, c'est le premier ministre. On ne sent pas cette mobilisation-là, parce
que vous n'avez pas reconnu
l'entièreté de la crise et vous n'avez pas de plan complet.
Je viens de vous
demander : Allez-vous donner quelque chose aux éducatrices en milieu
familial? Puis vous disiez : Je ne peux pas m'engager à ça, ça devrait
être... C'est un élément, là, une condition sine qua non.
M. Lacombe : ...moi, j'ai une
invitation à vous faire, M. le député de LaFontaine. Puis je vous le dis, là,
je ne vous le dis pas sur le ton de la critique, mais c'est un fait, je pense...
Et vous n'étiez pas ministre de la Famille, je ne vous blâme pas vous, particulièrement,
mais vous avez fait partie d'un gouvernement pour qui ça n'a pas été une
priorité, et on peut être d'accord ou pas. Vous avez équilibré le budget, ça,
ça a été bien. La façon dont vous y êtes arrivés, on peut en débattre, mais il
reste que ça n'a pas été une priorité, la petite enfance. Il n'y en a pas eu,
d'appel de projets, au-delà de toute la gymnastique qu'on pourra faire, il n'y
en a pas eu.
Mais là on a une opportunité, on a cette volonté
de terminer le réseau. Et moi, je trouve ça bien que vous ayez décidé de nous faire des propositions, notamment celles pour le milieu familial. Et l'invitation
que je vous lance, puis je pense qu'on est bien partis, c'est qu'on
travaille ensemble. Là, je sens déjà qu'il y a un ton qui a changé. Moi, je
l'apprécie puis je souhaite qu'on puisse travailler ensemble, de la même façon
que je travaille, par exemple, avec la députée de Sherbrooke ou avec la députée
de Joliette, pour que vous fassiez partie de la solution. Moi, je n'ai pas
envie qu'on se chicane, j'ai envie qu'on travaille ensemble pour régler ce problème-là.
Et je pense qu'objectivement c'est une bonne
opportunité pour le Parti libéral de regagner ses lettres de noblesse en
matière de services de garde éducatifs à l'enfance. Et je le dis... ce n'est
pas une mesquinerie, je le dis vraiment honnêtement, je pense qu'il y a une
opportunité, pour vous, de faire ça. Nous, on a dit : On va créer 22 000 nouvelles
places, on va relancer le milieu familial, on a coupé dans la paperasse. Ça, je
pense que c'est libéral, tout autant
que c'est caquiste. Donc, moi, je souhaite qu'on travaille ensemble, moi, c'est
l'invitation que je vous fais.
M. Tanguay : Ce matin,
vous m'avez lancé que je n'avais pas fait de proposition, reconnaissez-vous que
c'était une mesquinerie, et vous retirez ces paroles?
M. Lacombe : Bien, c'est vrai,
c'est une erreur, vous en aviez fait une, vous aviez proposé ce bonus-là.
M. Tanguay : Plus
qu'une, plus qu'une.
M. Lacombe : Bien là,
rafraîchissez-moi la mémoire, là, je n'en ai pas d'autre.
M. Tanguay : Bien, justement,
pour arrêter l'hémorragie de celles qui sont en place, permettre à d'autres
d'ouvrir des services de garde également en milieu familial, c'est à partir de
tout ça.
M. Lacombe : Bien, moi, d'abord,
vous ne m'avez rien remis, là, la députée de Sherbrooke, la députée de Joliette
nous ont remis quelque chose. J'ai lu un article où vous faisiez une proposition
de remettre, là, un incitatif de rétention aux éducatrices qui sont déjà là,
dans le milieu familial, et moi, je trouve ça bien que vous fassiez des propositions.
M. Tanguay : Il y en a
plein d'autres : reconnaître la crise, avoir un plan de mobilisation, ça
fait des mois qu'on le dit, avoir réellement une véritable concertation et aussi
consacrer plus qu'une partie, qu'on ne connaît pas, des fonds fédéraux qui vont
arriver, justement, aux besoins financiers qu'il y a pour maintenir le réseau
de garde. On a fait une demande d'accès à l'information, le 137 millions
qui avait été reçu du fédéral, le 8 octobre dernier, nous a été dit, le
23 décembre, par Accès à l'information : « Le ministère de la Famille
ne détient aucune information concernant la répartition détaillée du 137 millions.»
La Présidente
(Mme David) : M. le député de LaFontaine,
on va passer à une autre intervention.
M. Tanguay : Vous
pourrez répondre après.
La Présidente
(Mme David) : Merci beaucoup. Alors,
on invite toujours à la prudence dans les échanges. Alors, je cède maintenant
la parole à la députée de Joliette pour une durée de
13 min 45 s.
Mme Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je vais avoir quelques questions, donc si on peut
être équilibré dans les questions, réponses. Votre collègue de l'Éducation,
évidemment, avec son projet des maternelles quatre ans, dans le fond, de votre
gouvernement, je rappelle que, nous, on continue à se questionner là-dessus.
Parce que, bien sûr, outre les coûts qui sont très, très importants, une
maternelle quatre ans, une classe est le même prix qu'un CPE au complet, mais
ça a eu un impact aussi sur la pénurie d'éducatrices dans les CPE et dans le
réseau.
Parce que, vous l'avez dit vous-même en
Chambre, votre collègue a fait un appel aux éducatrices pour qu'elles s'en
viennent travailler avec les enseignantes dans les classes de maternelle quatre
ans. Est-ce que vous pouvez nous dire si vous savez combien d'éducatrices ont
quitté les CPE pour aller transférer vers les maternelles quatre ans?
M. Lacombe : Bien, ça, je pense
que c'est une réponse qui vous a été donnée, il me semble bien avoir vu ça dans
une des fiches, c'est-à-dire...
Mme Hivon :
Non, en fait, lui, il nous a dit non.
M. Lacombe : C'est ça,
c'est-à-dire qu'on n'a pas cette donnée-là, évidemment, là, qui est ventilée
comme ça, la provenance des éducatrices. Quand elles sont embauchées, là, il ne
leur est pas demandé : Vous venez de quel domaine? En tout cas, on n'a pas
ces données-là.
Mme Hivon :
Est-ce que le ministre pourrait s'engager à demander au réseau des CPE, qui ont
vu des éducatrices quitter, celles qui ont
quitté pour les maternelles quatre ans? Je pense que ce serait une donnée
importante. Parce que, depuis le début, vous
nous dites, les deux ministres, on va travailler en complémentarité, vous allez voir, on ne se fera pas mal. Or,
ce n'est pas ça, la réalité. Je pense que ce serait une donnée importante.
Est-ce que vous pouvez vous engager à demander cette donnée-là?
• (16 h 10) •
M. Lacombe : Bien, je ne suis pas du même avis, je ne suis pas
du même avis, parce que faire ça, nécessairement, c'est de comparer les
réseaux, c'est d'avoir une certaine compétition, de calculer l'un vole, entre
guillemets, combien d'éducatrices à l'autre, alors que, dans mon esprit, on
n'est pas là. Dans mon esprit, chaque fois qu'un enfant de quatre ans a un service éducatif, on est gagnants, d'abord
parce qu'évidemment cet enfant-là, souvent, vient d'un milieu
où il n'avait pas de service éducatif. Donc, il y a beaucoup des enfants qui
fréquentent la maternelle quatre ans qui n'étaient pas en CPE. Donc, ça, je
pense que c'est une grande victoire.
Ensuite de ça parce que, quand un enfant était
dans un CPE ou une garderie, il décide de fréquenter... que ses parents
décident de lui faire fréquenter la maternelle quatre ans, il continue de
recevoir un service public de qualité, et ça libère des espaces dans nos
centres de la petite enfance et dans nos garderies pour des parents, pour des
enfants, en fait, qui attendent une place. Ça fait que moi, je pense qu'il n'y
a pas de compétition là.
Mme Hivon : Donc,
on n'aura pas cette donnée-là, mais je veux juste dire au ministre que, quand
on est rendus que dans le milieu des CPE, il faut réduire le ratio de deux sur
trois à un sur trois de qualifié, c'est un peu difficile de ne pas voir les
liens entre les deux univers puis de se questionner si on a à coeur la qualité
des services dans les CPE et les services de garde aussi. J'aurais aimé ça
qu'il s'engage à demander cette information-là.
Je veux... Parce qu'évidemment, oui, on entend,
là, qu'il va nous faire plein de belles annonces, mais la crise, elle est réelle et elle est maintenant.
On a vu, donc, dans les données, qu'il y a 954 places en 2021 qui étaient
octroyées en CPE et garderies subventionnées
qui vous ont été retournées, qui n'ont pas pu, donc, être créées. Est-ce que le
ministre s'engage... ou a un plan pour que
ces 954 places là, qui, normalement, avaient été octroyées, puissent être
développées très rapidement, notamment, par exemple, par de l'optimisation de
places dans des CPE qui existent déjà, peut-être en allant de l'avant avec des petits... Nous, on avait fait la proposition
de petits CPE, en novembre, en pensant, notamment, à des milieux comme
la Gaspésie. Ma collègue de Québec solidaire a amené l'idée des micros CPE, là,
donc c'est un peu... Est-ce que le ministre peut nous dire que ces
954 places là pourraient être redéployées très rapidement?
M. Lacombe : Je le fais depuis
le début, depuis le début de mon mandat, à chaque fois. Et il y avait comme une
façon de faire avant où il y avait toujours quelques centaines de places qui
étaient gardées au ministère de la Famille. Et moi, quand je suis arrivé, j'ai
dit : On doit sortir toutes ces places-là. Donc, aussitôt qu'il y a des
places qui sont reprises, au prochain appel de projets qui est disponible, on
les remet au jeu. Donc, évidemment...
Mme Hivon :
Puis vous êtes... Mme la Présidente, le ministre est obligé d'attendre le
prochain appel de projets?
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, quand on fait un appel de projets, ça demande beaucoup de
travail. Donc là, par exemple, là, on a un appel de projets qui est en cours.
Lorsqu'on reçoit les places... Par exemple, dans le 4 359 places qui sont actuellement étudiées, il
y a une portion de 2 500 places
qui sont des nouvelles places, et la balance, ce sont des places qui nous ont
été retournées d'appels de projets précédents où on leur a dit : Là,
arrêtez, vous devez développer ou vous nous retournez ça. Donc, aussitôt qu'on
peut, on les jumelle avec un appel de projets puis on les redonne.
Mme Hivon : O.K.,
mais est-ce que le ministre ne pourrait pas tout de suite ajouter, puisqu'il
n'a pas fait toutes les annonces de son dernier appel de projets, les places
retournées de la dernière année pour bonifier l'appel de projets, ou il faut
qu'il attende à son prochain appel de projets?
M. Lacombe : Non, c'est-à-dire,
quand, disons... On l'a fait, là, dans l'appel de projets de 2019, je ne veux
pas me mélanger, on avait annoncé 2 500 places,
on avait des places qui nous avaient été retournées, au ministère, on a bonifié le nombre de projets qu'on a approuvés.
Donc, dans chacun des appels de projets, lorsqu'on a reçu les projets
qui nous sont recommandés, qui sont pertinents, que la qualité est là et que la
faisabilité est démontrée, bien, si on avait annoncé 1 000 places, je vous dis un chiffre
comme ça, mais qu'on a 500 places qui nous ont été retournées, on peut les
rajouter, et c'est ce qu'on fait depuis le début.
Mme Hivon : O.K.
L'autre enjeu, quand on fait les appels de projets, c'est dans l'évaluation des
besoins pour savoir dans quelle région on ouvre, donc, ces appels de projets.
Puis ce que je comprends, c'est que les places... moi, je les appelle les
places fantômes, là, les places qui existent mais qui ne sont pas comblées en
milieu familial, qui sont rendues maintenant 33 % du
réseau familial, sont prises en compte, parce qu'en théorie elles existent. Est-ce
que le ministre s'engage à retirer de l'évaluation des besoins ces places-là
quand on va en appel de projets pour savoir quelles régions manquent de place?
Parce qu'évidemment ça fausse complètement les données, là.
(Consultation)
M. Lacombe : J'ai eu un doute,
là, mais effectivement c'est déjà le cas, là. Quand les places ne sont pas
réparties, donc quand elles sont, je vais vous donner une image, là, sur les
tablettes du bureau coordonnateur, parce qu'on n'a pas de responsable de service
de garde pour les offrir, elles ne sont pas prises en considération dans la planification
des besoins. Donc, on ne prétend pas que ces places-là sont disponibles.
Mme Hivon : Non, mais les places dans un milieu familial, non
comblées, là... Mettons que moi, je suis un milieu familial, j'ai, en théorie, six places, j'en ai
trois seulement qui sont comblées, ça, c'est compté, là, tout ça,
ça fait partie?
M. Lacombe : Oui. Oui, vous
avez raison, ça, c'est compté. Là, en même temps, il y a une variabilité qui
est très importante, là. Ce serait,
bon, est-ce que je peux dire «impossible», là, ou presque, là, de prendre ça en
considération, quand on fait nos lectures. Parce que, par exemple, il peut y
avoir le départ de deux enfants pour l'école, et là, du jour au lendemain,
il y a deux places qui sont vacantes, mais ces places-là vont être
comblées très rapidement par la suite. Parfois, elles restent vacantes plus longtemps,
il y a une variabilité qui est assez importante, mais évidemment qu'on ne finance pas des places fantômes. Je fais
attention avec ce terme-là parce qu'il avait été utilisé, là,
précédemment, pour les CPE, puis le gouvernement libéral avait agi pour ça. Ça,
c'était un bon coup.
Mme Hivon : On se
comprend. O.K. J'ai une question. Le ministre est tanné de parler du PQI, je
vais lui parler du PFI.
M. Lacombe : Oui.
Mme Hivon : Donc,
on va changer de registre, le Programme de financement des infrastructures.
M. Lacombe : J'ai un tableau
pour ça aussi.
Mme Hivon :
Super, moi, je n'en ai pas. Donc, en fait, je veux juste... Le Programme de
financement des infrastructures, c'est, en fait, les règles, donc, qui
encadrent la construction des CPE, les règles financières, et tout ça. Ce qu'on nous rapporte beaucoup, c'est que,
souvent, il y a des dépassements de 10 % à 15 %, même très
fréquemment, et là c'est toute une valse d'allers-retours.
Là, je sais que le ministre a dit : Je
revois les étapes, mais ça, ce n'est pas corrigé automatiquement dans tout ça,
pour finalement dire : Rapetissez ça, O.K., on va vous donner tant de plus,
ce qui allonge beaucoup les délais. Donc, on aimerait savoir s'il va y avoir
une bonification, donc, des règles budgétaires associées au PFI pour prendre en
compte ce dépassement, qui est souvent de cet ordre-là.
Et, deuxième élément, et j'ai reçu un cas,
encore cette semaine, très concret d'un CPE de Mascouche, donc, qui m'exposait,
là, sa réalité.
M. Lacombe : Clair-Soleil.
Mme Hivon :
Clair-Soleil, exactement.
M. Lacombe : Je connais mes
dossiers.
Mme Hivon : On est heureux de s'entendre. Sur le fait que,
là, avec l'explosion des coûts de construction, il y a, en plus du
premier défi de ne pas être à jour dans les règles, parce qu'il y a tout le
temps des dépassements de coûts... Mais là, en plus, eux, c'est 200 000 $ de plus
juste à cause de l'explosion des coûts liée à la surchauffe, là, dans le
domaine des matériaux de construction. Est-ce que le ministre va revoir ses
règles et est-ce qu'il va bonifier les montants? Est-ce qu'il va prendre en
compte les montants plus élevés pour les matériaux de construction?
M. Lacombe : L'important, à la
fin de la journée, comme diraient les anglophones, donc c'est un anglicisme,
l'important au bout du compte, Mme la Présidente, c'est que le projet se
fasse, c'est que le projet soit financé. Donc, c'est clair qu'actuellement on a
une situation où les coûts de construction ont augmenté, sauf que, dans tous
les cas où c'est justifié, on a recours à ce qu'on appelle, au ministère,
l'enveloppe exceptionnelle. Donc, quand il est démontré qu'il n'y a pas
d'économie à faire et qu'on est allés au bout, là, de ce qui est raisonnable
comme économie, évidemment, on ne met pas en jeu la qualité ou la sécurité,
mais, quand on voit qu'on est allés jusqu'au bout des efforts pour faire
baisser les coûts, bien, on a recours à l'enveloppe exceptionnelle.
Donc, oui, vous avez raison, ça, je ne le nie
pas que, parfois, ça nécessite quelques allers-retours, mais à ça je réponds
toujours : On gère des fonds publics. Parfois, on va donner 1 million
de dollars, 1,5 million de dollars à un OBNL à qui on fait confiance pour
construire un CPE, par exemple, et on a aussi cette responsabilité de s'assurer
que les fonds publics sont bien dépensés. Donc, oui, il y
a des allers-retours, mais, à la fin, quand on s'entend sur le montant, même
s'il dépasse les barèmes qui sont fixés, on a recours à l'enveloppe
exceptionnelle.
Et, en terminant, vraiment rapidement, là, cet
automne, c'est bien cet automne, on va avoir mis sur pied un plan fonctionnel
et technique type, un PFT type, qui sera un peu le livre de recettes qui
dit : Voici ce qu'il y aura dans un CPE, pour qu'on arrête de s'obstiner à
savoir si ça prend une, deux ou trois toilettes, par exemple.
Mme Hivon : C'est
bon, O.K., mais moi, je soumets au ministre que le temps, c'est de l'argent, et
on est dans une situation urgente. Et je pense qu'il doit revoir les règles de
son PFI pour qu'elle soit bonifiée, dans le sens où, quand on perd des mois et
des mois en allers-retours pour essayer de convaincre... Bien, je vais vous
parler de quelques cas, là, c'est des mois et des mois, avec des retours, avec
les fonctionnaires du ministère qui veulent être sûrs que tout est approuvé,
puis tout ça.
Est-ce qu'on ne devrait pas, en partant, donner
une enveloppe un peu moins serrée et faire en sorte que, dans la crise qu'on
vit en ce moment, les places puissent se concrétiser rapidement? Première
chose, donc, est-ce qu'il va bonifier les règles du PFI? Et, deux, les matériaux
de construction, donc la surchauffe, l'explosion des coûts, là, c'est
documenté. Est-ce que le ministère va en tenir compte et donc donner de la
souplesse aux CPE?
M. Lacombe : On en tient déjà
compte. Donc, je vous soumets, là, qu'attendre la mise à jour des barèmes, qui
doit venir avec la mise sur pied d'un plan fonctionnel et technique type, ça
prend bien plus de temps que de faire quelques allers-retours avec le CPE, par
exemple, et de lui dire : Bon, vous avez raison, là, on est allés jusqu'au
bout, parfait, vous dépassez. Et je dis, encore une, fois n'importe quoi, je
vous lance un chiffre : Vous dépassez de 100 000 $
ou 200 000 $ le
budget qui vous avait été octroyé, mais c'est justifié, on va verser l'argent
parce qu'on comprend bien qu'il y a une situation particulière.
Et je vous dirais que, dans les circonstances,
ce qu'on donne comme directive aux gens, aux employés du ministère qui gèrent
ces projets-là, qui analysent les dossiers, c'est de faire preuve de
flexibilité, en ce sens où on doit absolument prendre en compte le fait qu'il y
a eu une augmentation importante des coûts de construction.
• (16 h 20) •
La Présidente
(Mme David) : 1 min 20 s.
Mme Hivon :
J'insiste vraiment pour que le ministre se donne une marge de manoeuvre
financière plus importante. Donc, je sais ce
qu'il nous répond, mais, dans la réalité, c'est extrêmement difficile pour les
milieux d'être dans cette
négociation-là. Et, pendant ce temps-là, ce sont les parents du Québec, qui
attendent prestement ces places-là, qui en font les frais. Et donc je voulais juste bien le sensibiliser là-dessus.
Ça fait que j'espère qu'il va donner plus de flexibilité, parce qu'il y
a comme une espèce de modèle pour tous, puis je pense qu'on ne peut pas être
juste là-dedans.
M. Lacombe : Il faut trouver
l'équilibre, il faut trouver l'équilibre.
Mme Hivon : Et
puis je voulais deux dernières choses. Il nous dit, là, qu'il va annoncer des
places, la proportion qui vont être des places de CPE, en CPE, dans les nouvelles
places qu'il va nous annoncer, c'est parce qu'il nous annonce, mais il ne nous
annonce pas. Donc, il nous annonce, il veut qu'on soit contents, mais il ne
nous donne pas les détails. Moi, je lui demande.
Puis l'autre chose, on a reçu une proposition
pour permettre le développement de places qui pourraient se faire plus rapidement, si on y allait par
l'optimisation, comme je disais un peu tout à l'heure, de CPE qui existent
déjà et qui pourraient facilement être agrandis ou avoir plus de places. Est-ce
que c'est une option que le ministre regarde?
M. Lacombe : C'est une proposition
qui nous a, oui, été faite par l'Association québécoise des centres de la
petite enfance, qu'on va regarder comme toutes les autres.
La Présidente (Mme David) : Merci beaucoup, M. le ministre.
Mme Hivon : Sauvé
par la cloche, parce que je n'ai pas de détail.
La Présidente
(Mme David) : Alors, écoutez, je cède maintenant la parole
au député de LaFontaine pour une durée de 21 min 40 s.
M. Tanguay : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais ça maintenant aborder avec le ministre
les taux de couverture, les cartes concernant les taux de couverture. Dans un
premier temps, il se rappellera, le ministre, qu'il avait qualifié ces cartes-là
de bazous. Alors, est-ce que le bazou est toujours bazou, ou ces cartes sont
fiables?
M. Lacombe : Bien, d'abord, est-ce
que vous voulez que je vous réponde pour le 137 millions, peut-être?
M. Tanguay : Oui.
M. Lacombe : Le 137 millions,
parlez-vous bien de l'annonce qui a été faite par le ministre fédéral Ahmed
Hussen pour, de mémoire, la relance sécuritaire?
M. Tanguay :
Oui.
M. Lacombe : Bon. Donc, de
notre côté, je pense que ça va répondre, tout de suite, à la question, l'argent
supplémentaire qui a été investi dans nos services de garde éducatifs à
l'enfance pour assurer toutes les opérations pendant la COVID, et sauver,
notamment, nos garderies, et appuyer nos CPE, ça s'élève à 220 millions de
dollars. Donc, on dépasse, là, amplement les sommes qui ont été octroyées par
le gouvernement fédéral.
M. Tanguay : Mais
pourquoi votre ministère nous a répondu, le 23 décembre, je le cite :
«Le ministre de la Famille ne détient aucune information correspondant à la
répartition détaillée du 137 millions.»
M. Lacombe : Parce que je ne
crois pas me tromper en disant que c'est une compétence provinciale, la garde
d'enfants, et donc que cet argent-là, nécessairement, est versé au fonds
consolidé. On utilise cet argent-là ensuite comme bon nous semble comme
gouvernement québécois.
Mais ce que je peux, par ailleurs, vous dire,
c'est que, de notre côté, on a investi 220 millions de dollars dans notre
réseau, donc en plus de nos crédits réguliers, pour... donc de l'argent qu'on a
dû aller chercher aux Finances pour être
capables, notamment, d'appuyer les CPE dans la réouverture, de sauver nos
garderies non subventionnées qui auraient
fait faillite, sinon. Donc, on s'est vraiment assurés que ces 220 millions
là seraient bien investis dans le réseau.
M. Tanguay : Oui. Puis
là je... Puis, le ministre, et, je le prie de me croire, là, je ne veux pas le
piéger, là, mais là je viens de... Parce que j'ai repris mon dossier, je ne
pensais pas qu'on allait revenir là-dessus, mais la réponse qui nous a été
donnée, les renseignements particuliers, PLQ-156, la réponse qui a été donnée,
c'est qu'il a été ventilé : «11 millions pour les camps de jour, qui
sont sous la gouverne du ministère de l'Éducation», et un 126 millions
pour services de garde qui n'est pas ventilé. Donc, sur le 137, il a été
dépensé, là, différemment, là.
M. Lacombe : Bien, écoutez,
moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'au total nous, on a dépensé 220. Donc,
ça dépasse largement ce qui a été consenti par le gouvernement fédéral. En même
temps, M. le député de LaFontaine, je pense qu'on devrait être solidaires et
dire haut et fort à Ottawa qu'on est capables de dépenser cet argent-là comme
bon nous semble sans devoir leur rendre de compte.
M. Tanguay : Ah! Ah!
Mais ça, ça a toujours été notre position, puis, les priorités, c'est Québec
qui les met, mais force est de constater que de l'argent, il n'y en a pas de
trop dans le réseau des services de garde, là, puis...
M. Lacombe : Non, c'est clair. Non, c'est clair. Donc, on en a
dépensé plus, ça répond peut-être,
là, à la question.
M. Tanguay : Bien, je
pense aux milliards qui s'en viennent aussi, là.
M. Lacombe : Oui.
M. Tanguay : Parce que,
tantôt, vous avez dit : Allez parler à la présidente du Conseil du trésor.
Ça, le PQI, le PQI... Il faut que vous défendiez, puis je reviens avec cette
expression-là, il faut que vous défendiez votre butin, là, bec et ongles, là,
puis allez en chercher plus.
M. Lacombe : Bien là, on vient
de dire qu'on allait finir le réseau. Je trouve que c'est pas pire.
M. Tanguay : On n'a pas
la même évaluation de «pas pire».
M. Lacombe : Bon...
M. Tanguay : Parlant de
«pas pire», j'en ai une couple de «pas pire» au niveau des cartes. Vos cartes,
c'est-u encore un bazou ou ce n'est plus un bazou?
M. Lacombe : Non, je vais dire
que je suis assez satisfait du travail qui a été fait. Ceci dit, ce n'est
clairement pas encore parfait. C'est le meilleur outil qu'on a, depuis
longtemps, mais on peut encore l'améliorer. Par contre, moi, je suis assez
satisfait qu'on les ait rendues, je vais dire «plus précises», même si ce n'est
pas à l'avantage du gouvernement. Parce que ça démontre qu'il y a beaucoup de
besoins, notamment en arrêtant de compter les places qui ne sont pas réparties
en milieu familial et en segmentant aussi.
Là, je ne veux pas trop m'avancer, là, je ne
sais pas exactement ce qui est public ou ce qui ne l'est pas, parfois, la ligne
est mince, mais, sur l'éclatement des territoires de bureaux coordonnateurs,
donc, on a vraiment, là... Parfois, il y a des territoires de bureaux
coordonnateurs qui sont immenses, et ce qu'on a fait, c'est qu'on les a
segmentés en plusieurs petits morceaux. Donc, ça nous permet de voir de façon
très précise, dans des villages, là, où se trouvent les besoins, et ça, c'est
remis au comité qui évalue tous les dossiers.
M. Tanguay : Mais, grosso modo, si vous avez mis l'étampe du ministère de la Famille, qui est votre ministère, sur ces documents-là, donc couverture en 2020 puis
anticipée dans trois ans, c'est que c'est quand même relativement
fiable, là.
M. Lacombe :
Bien, c'est l'outil le plus fiable dont on dispose.
M. Tanguay : Le plus
fiable, O.K. Justement, parlons des auteurs, là. Avant, ils s'appelaient
Direction de la recherche, de l'évaluation et de la statistique. Là, votre
équipe du tonnerre s'appelle Direction de la veille et des connaissances
stratégiques. Ils ont-u juste changé l'en-tête de lettre ou, là, vous avez le
«dream team»?
M. Lacombe : Bien là, il y a
des aménagements. Oui, on peut dire qu'on a un «dream team», hein, France? Oui,
France me dit que oui, je suis d'accord.
M. Tanguay : O.K.
Parlez-nous-en, parce que, là, vous n'avez pas trop vanté le résultat de leur
travail, là.
M. Lacombe : Bien, moi, je suis
très content du résultat de notre travail. On n'a pas une immense équipe, je
vais vous dire, mais on a une équipe qui fait des miracles, parce qu'elle y
croit, puis c'est un mandat qui est important pour moi. D'ailleurs, on m'a
livré ça un peu comme un cadeau de Noël, là, l'éclatement des territoires.
J'étais bien content.
Ce n'est pas parfait, ce n'est pas parfait parce
qu'on est encore dans la prévision, dans les estimations. Le taux de natalité
embarque là-dedans, donc c'est très, très complexe, mais moi, je suis assez
content du résultat. Ce n'est pas parfait, les gens qui l'ont fait, eux-mêmes
nous disent : Là, ce n'est pas à la virgule près parce qu'on ne peut pas
arriver à ce niveau de précision là, mais c'est le meilleur outil qu'on a
depuis longtemps.
M. Tanguay :
Pourriez-vous, par engagement via le secrétariat, tu sais, nous envoyer un peu
l'équipe, là, le nom des spécialisations qui se retrouvent, le nombre
d'employés par rapport à l'ancienne DRES et à la nouvelle DVCS? Si vous pouvez
nous envoyer ça, là.
M. Lacombe : Tout à fait, mais
là attendez-vous pas à une équipe de 15 personnes, là.
M. Tanguay : L'équipe
était constituée de qui? Pardon?
M. Lacombe : Attendez-vous pas
à une équipe de 15 ou 20 personnes. Ils ne sont pas très nombreux, mais...
M. Tanguay : Non, parce
que la dernière fois que vous aviez parlé d'une équipe de 40...
M. Lacombe : Bien là, on ne
parle pas du même dossier, là.
M. Tanguay : C'était
rendu une équipe de deux, trois?
M. Lacombe : On a 40 personnes
sur le plan d'accélération, là, c'est le chiffre qu'on avait donné, qui
travaillent là-dessus, qui travaillaient là-dessus.
M. Tanguay : Puis à temps
plein?
M. Lacombe : Mais là, oui, il
n'y a pas de problème, là, c'est public, je pense bien, là.
M. Tanguay : O.K. Donc,
ça, pour les gens qui nous écoutent à la maison, c'est le taux de couverture
services de garde. On a les cartes du Québec en différentes couleurs. Quand
c'est vert, c'est parce qu'il y a un surplus.
Quand c'est vert pâle, un petit surplus, quand c'est vert foncé, gros surplus.
Quand c'est rouge, rouge pâle, il y a un petit déficit, puis, quand
c'est rouge foncé, là, c'est un gros déficit. Comment on définit un déficit
fort? C'est quand on répond à moins de
85 % du besoin. 84 % et moins, ça, c'est rouge foncé. C'est la
photographie, aujourd'hui, en 2020,
et... en 2020, pardon, c'est en 2020, la photographie, mais du 31 décembre 2020,
et on se projette dans l'avenir, on va être où, rendus où dans trois
ans.
Abitibi-Témiscamingue,
je regarde parce qu'il parlait de l'éclatement des territoires, il y a
effectivement cinq territoires Abitibi-Témiscamingue. Sur les cinq territoires,
il y en a quatre en rouge, dont trois très foncés, le déficit fort, là, le plus foncé. Quand on regarde, dans trois ans, la
carte de l'Abitibi-Témiscamingue, elle va ressembler à quoi? Bien, la carte, dans trois ans, on nous
promet que la situation ne va pas changer du tout, du tout. Alors,
comment expliquez-vous ça que, dans trois ans, l'Abitibi, ça ne sera pas
amélioré?
• (16 h 30) •
M. Lacombe : Il y a une
situation qui évolue, là. Donc, du moment où on a fait le dernier appel de
projets, j'y vais de mémoire, il me semble que le Saguenay est un bon exemple
de ça, au moment où on a fait l'appel de projets, il n'y avait pas de besoin,
là, statistiquement, qui nous était démontré à Saguenay. Il y a eu la mise à
jour de décembre et, à ce moment-là, il y a eu un changement. Donc, si vous
regardez la carte d'aujourd'hui, il y a un besoin et actuellement, par exemple,
là-bas, il n'y a pas de place en réalisation, donc, c'est pour ça, bien sûr,
qu'on fera ce qu'il faut pour qu'il y en ait.
Donc, on a annoncé qu'on allait compléter le
réseau, qu'on allait rendre disponibles 22 000 places de plus, donc
évidemment que ces régions-là vont en bénéficier. Et, dès que les projets vont
être attribués à des directeurs, des directrices de CPE, à des entrepreneurs, bien, ils vont être
intégrés à la carte, puis là les projections vont démontrer que la
situation va s'améliorer.
Donc, par exemple, là, concrètement, cet été, on
va répartir les 4 359 places qui sont en train d'être étudiées, qui
sont en train d'être validées, et, dès qu'on va les octroyer à des CPE ou des
garderies, bien là il y a des territoires que vous voyez actuellement qui sont
rouges qui vont passer à l'équilibre.
M. Tanguay : Et là force est de constater que l'Abitibi va
rester en rouge très foncé pour trois des cinq territoires, c'est ce que
vous dites, dans trois ans...
M. Lacombe : L'Abitibi, c'est
la région administrative qui a reçu le plus de places dans le dernier appel de
projets, après Québec.
M. Tanguay : J'en suis,
mais ils vont rester en fort déficit.
M. Lacombe : Bien là, il faut
attendre... il faut attendre... Non, pas nécessairement. Il faut attendre le
résultat des attributions qui vont avoir lieu, quoi, dans deux, trois... dans
quelques semaines, dans quelques semaines.
M. Tanguay : Mais
pourquoi vous les avez laissés dans rouge très, très foncé dans trois ans?
M. Lacombe : Bien, parce qu'on est rigoureux. Tant et aussi
longtemps que ces places-là ne sont pas attribuées, on ne les compte
pas. Je pourrais, là, par un stratagème administratif, compter ça, ça me ferait
des belles cartes, là, qui vous donneraient moins d'occasions de me poser des
questions, mais elles ne refléteraient pas la réalité.
M. Tanguay : D'accord,
mais la prépondérance des probabilités, si vous le laissez en rouge foncé,
c'est que ça va rester rouge foncé dans trois ans.
M. Lacombe : Non. C'est
qu'aujourd'hui, à l'heure où on se parle... Vous me montriez l'Abitibi, là.
Bon, l'Abitibi est rouge. Par contre, dans le dernier appel de projets, c'est
la région, la deuxième région qui a reçu le plus de places. Donc, quand, cet
été, ces places-là, on va les remettre dans les mains des CPE ou des garderies
en Abitibi, bien, elles vont automatiquement être calculées dans notre
prévision pour 2023. Et là on va dire, en 2023, ce ne sera plus rouge, ça va
changer, par exemple, ça va passer au vert.
M. Tanguay : Il y a cinq
régions qu'on retrouve ça. Je vais en citer deux autres, avec le peu de temps
qui nous est imparti. La région de Québec, il y a deux secteurs qui,
aujourd'hui, bien, en date de fin 2020, qui étaient dans le rouge très,
très foncé, qui... c'est-à-dire déficit fort, c'était le secteur de
l'arrondissement Haute-Saint-Charles et le secteur de l'arrondissement
Laurentien, dans le coin de Val-Bélair. Aujourd'hui, c'est en rouge très foncé,
déficit très fort. Dans trois ans, vous dites aux gens de ces deux secteurs-là
qu'ils seront toujours en déficit très fort.
M. Lacombe : Là, c'est un
exemple peut-être plus particulier. Je ne sais pas si ce secteur-là, ce
territoire de bureau coordonnateur là est actuellement visé par le dernier
appel de projets.
Une voix : ...
M. Lacombe : Bon, on me dit que
oui. Donc, de la même façon que je vous l'ai expliqué pour l'Abitibi, quand ces
places-là vont être attribuées aux promoteurs cet été, bien, les projections
pour 2023 vont changer, et je souhaite, moi, en tout cas, qu'on atteigne
l'équilibre, là, en fonction des besoins qu'il y a là-bas.
M. Tanguay : La
Mauricie, dans le coin de Shawinigan et dans le coin de la MRC Chenaux, même
chose, ils sont au rouge, plus gros déficit. Et, dans trois ans,
Sainte-Anne-de-la-Pérade, ça, c'est pour la MRC Chenaux, un coin qu'on connaît
bien, et Shawinigan vont rester, dans trois ans, dans le rouge foncé. Ça aussi,
vous me dites, là, dans les dernières semaines, là, il y a un magicien qui est
arrivé puis que, les cartes, il y a... vous voyez la verte. Mais là elles sont
rouge foncé, là.
M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire...
Là, est-ce que vous m'incitez à être plus vite que je devrais l'être, là, pour
mettre les cartes à jour en enjolivant le portrait? J'espère que non, moi.
M. Tanguay : Bien,
j'essaie de me fier à ce que vous dites, parce que vous parlez avec ces
cartes-là, là.
M. Lacombe : Oui. Bien, moi, ce que je dis, c'est, aujourd'hui, là, 16 h 33, jeudi 6 mai, les places n'ont pas
encore été données aux CPE. Les comités sont
en train de les évaluer. Elles vont être remises aux CPE et
aux garderies dans les prochaines semaines.
Elles ne sont pas encore comptabilisées dans ce qui va être développé. Parce qu'on est rigoureux, même si ça
vous donne peut-être plus l'occasion, là, de me... de me mettre sur le
gril, mais c'est la bonne façon de
faire les choses. Et aussitôt qu'elles vont
être comptabilisées, le portrait va... va changer. Donc, au courant de l'été,
nos projections vont être beaucoup
plus optimistes parce qu'on aura remis ces projets-là. Le ballon sera entre
les mains des promoteurs.
M. Tanguay :
Plus conséquents que moi qui vous mettrais sur le gril seront très certainement
les citoyennes et citoyens de la MRC de Papineau. Là, vous me voyez venir.
M. Lacombe :
C'est chez nous.
M. Tanguay :
Oui. Mais voyez-vous... voyez-vous venir ce que je vais dire par rapport aux
cartes?
M. Lacombe :
Bien là, je vous écoute.
M. Tanguay :
Savez-vous la...
M. Lacombe :
Je suis prêt à répondre à vos questions.
M. Tanguay :
Connaissez-vous la particularité de la MRC de Papineau qui est unique à travers
tout le Québec? Puis, je veux dire, il y
en a, des secteurs. Vous avez raison.
Telle région, il y a six, cinq, sept, huit secteurs. Là, on
arrive à l'Outaouais. Papineau, dans le secteur qui est votre comté, là, du
monde que vous connaissez beaucoup mieux que moi...
M. Lacombe :
Papineau est entièrement dans mon comté.
M. Tanguay : ...Saint-André-Avellin, Montebello,
Papineauville, Thurso, même une partie de la ville de Gatineau,
Buckingham, tout ça, avez-vous remarqué quelque chose avec vos cartes qu'ils
vous ont envoyées? Vous avez vu ça comme un
beau cadeau, vous avez dit un peu
plus tôt. Qu'est-ce qui se passe de
particulier par rapport à votre comté? Ça, il faut que vous me le
disiez, là, parce que vous êtes ministre de la Famille puis vous êtes député de
Papineau.
M. Lacombe :
Oui. Bien là, je vais attendre votre question. Je vais attendre votre question.
M. Tanguay :
Mais vous ne le savez pas du tout?
M. Lacombe :
Bien là, je ne sais pas où vous vous en allez, là.
M. Tanguay :
Parce qu'après ça vous allez dire : Ah! je le savais. Y a-tu de quoi de
particulier par rapport à l'évolution de la couleur des cartes?
M. Lacombe :
Je vais attendre votre question.
M. Tanguay :
Bon, vous ne le savez pas.
M. Lacombe :
C'est quoi, la question?
M. Tanguay :
Je vais vous en informer. Le seul endroit au Québec, le seul endroit au Québec
où... parce que partout ailleurs, dans tous les secteurs, ça reste de même dans
trois ans ou ça s'améliore. Le seul endroit où ça va être pire dans trois ans,
c'est la MRC de Papineau. C'est le seul endroit où, aujourd'hui, il y a un
déficit moyen, 85 %, 89 %, mais vous promettez, dans trois ans, que
ça va être un déficit fort, moins de 85 %. Expliquez-moi-là, celle-là.
M. Lacombe :
Là, M. le député de LaFontaine, là, là vous m'ouvrez une porte de grange, là.
Je vais rester poli en disant qu'on n'est plus à l'époque, là, où on
échangeait des permis de garderie contre des contributions politiques.
M. Tanguay :
Ce n'est pas ça que je dis.
M. Lacombe :
On n'est plus dans le marchandage. Et on se fie sur des données qui sont
objectives. Donc, ce n'est pas vrai...
M. Tanguay :
Parce que, attend un peu, vous, votre façon de développer des places, c'est
faire du marchandage?
M. Lacombe :
Ce n'est pas vrai que je vais favoriser ma circonscription. Je pense que le
contraire serait plus inquiétant. Si ma circonscription a un besoin, comme beaucoup d'autres circonscriptions du Québec, c'est probablement parce qu'il y a eu
plus de naissances, c'est probablement parce qu'il y a eu plus de départs en
milieu familial. Donc, je pense que ce sont des données qui sont objectives.
Et ce que je peux
dire, c'est que les citoyens de ma circonscription comme les citoyens de votre circonscription,
de celle de la députée de Sherbrooke, de celle de la députée de Joliette, s'il
manque de places, bien, nous, d'ici la fin de notre mandat, on aura annoncé
puis on aura démontré comment on va réaliser 22 000 places
supplémentaires pour que tout le monde en ait une.
Mais ce n'est pas vrai que je vais me mettre à
jouer dans le vieux film où on échangeait des permis de garderie contre des
faveurs. On n'est plus là.
M. Tanguay :
Mais j'espère que votre vision de développer des places, c'est autrement que
ça. J'espère que vous êtes capable de le faire correctement. Là, ce que...
M. Lacombe : Bien, ce que vous me dites, là, en mettant ce
sujet-là sur la table, c'est que ce n'est pas normal qu'il y ait plus de besoins dans ma circonscription. Donc, vous sous-entendez que moi, comme député,
comme ministre...
M. Tanguay : Pas du
tout.
M. Lacombe : ...ma job, c'est d'avantager ma circonscription. Je vais travailler pour les citoyens de Papineau, comme ministre de la Famille, comme je le fais pour toutes les autres circonscriptions. Puis, comme député, bon, bien là c'est sûr que, comme vous puis comme les collègues, je vais travailler
pour ma circonscription. Mais pas comme ministre de la Famille. Je
suis assez intègre, là, pour traiter tout le monde équitablement.
M. Tanguay : Bien, ils ont le
droit... tout ministre de la Famille que vous êtes, je veux dire, ils ont le
droit, eux autres aussi comme partout au Québec, d'avoir une évolution sur
trois ans qui soit positive.
M. Lacombe : Bien, tout à fait.
Donc, s'il y a un besoin...
M. Tanguay : Mais c'est
le seul endroit... Je vous demande de...
M. Lacombe : ...plus important
dans ma circonscription, on va leur annoncer plus de places.
La Présidente
(Mme David) : Un à la fois, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Merci, Mme
la Présidente. Je vous demande de m'expliquer pourquoi la MRC de Papineau,
c'est le seul territoire au Québec qui, vous dites aujourd'hui, dans trois ans,
va être pire. Quelle est la raison?
M. Lacombe : Il y en a
plusieurs qui peuvent expliquer ça, il y en a plusieurs.
M. Tanguay : Mais vous
ne savez pas laquelle?
M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire...
là je n'ai pas toutes les lignes de calcul, mais il peut y avoir eu davantage
de fermetures en milieux familiaux, par exemple, qui ont fait en sorte que le
nombre de places disponibles a baissé. Il peut y avoir une prévision que la
natalité va être plus élevée que dans d'autres circonscriptions, par exemple.
Donc, ça fait en sorte qu'aujourd'hui, bon, il y a un besoin dans ma
circonscription. Comme dans toutes les autres circonscriptions du Québec, on va
y annoncer des places puis on va s'assurer d'en annoncer suffisamment pour que,
dans ma circonscription, comme dans toutes les autres, on atteigne un
équilibre.
Mais je trouve que c'est un terrain glissant
quand vous sous-entendez que ce n'est pas normal que, dans mon comté, il y ait
un plus gros déficit, comme si, comme ministre de la Famille, je devais
favoriser ma circonscription. Moi, je ne joue pas dans ce film-là. Je suis
équitable pour tout le monde.
M. Tanguay : C'est vous
qui parliez de favoritisme, là.
M. Lacombe : Bien, ça sonnait
comme ça.
M. Tanguay : Je parle
juste de faire votre travail...
M. Lacombe : Bien, ça sonnait
comme ça.
M. Tanguay : ...faire
votre travail puis de m'expliquer pourquoi, a fortiori, dans votre
circonscription, c'est le seul endroit au Québec.
M. Lacombe : Bien, comme toutes
les autres circonscriptions. Je vous dis, là, il manque des places dans
beaucoup de régions du Québec. Et je n'ai pas le portrait de votre
circonscription. En fait, j'aurais peut-être dû l'avoir. Mais il manque des
places partout. Chez vous, c'est probablement des places subventionnées qui
manquent, parce qu'il y a eu beaucoup de non subventionné qui s'est développé.
Mais partout où il manque des places, on va en annoncer. Je ne peux pas être
plus clair que ça, là. Je le répète encore aux parents qui nous écoutent :
Si vous manquez de places actuellement, on va terminer le réseau, on va
annoncer les places dont vous avez besoin. Donc, que ce soit dans Papineau, que
ce soit dans LaFontaine, que ce soit dans Joliette ou dans Sherbrooke, s'il
manque des places, bien, on va les annoncer. Puis on en annoncera autant qu'on
en a besoin pour atteindre l'équilibre dans toutes ces circonscriptions-là.
• (16 h 40) •
M. Tanguay :
Dans les... Pour le peu de temps qu'il nous reste, les questions, je pense que
j'en ai trois en rafale. Le nombre de CPE
qui sont actuellement localisés dans un édifice d'un centre de services
scolaire, pouvez-vous nous donner le nombre, actuellement,
de ces CPE? Puis peut-être, par communication ultérieure, au secrétariat de la commission,
le nombre de CPE localisés dans un édifice d'un centre de services scolaire?
Donc la liste, le nombre et la liste, et l'évaluation que vous en faites, qu'il
y ait une récupération de ces locaux-là par les écoles et les centres de
services scolaires. Je ne vous demande pas de me répondre, là, mais, si vous
avez un commentaire général — j'ai deux autres questions, là — mais
si on peut avoir cette information-là.
Parce qu'il y a eu
deux cas, Les Trotinettes, à Verdun, vous en avez entendu parler, vous le
connaissez, puis il y en a eu même un deuxième. Mais la question qu'on se pose,
c'est qu'il doit y en avoir plus que deux. Et c'est un risque tangible parce
que, exemple, pour parler de ma circonscription à Montréal puis partout à
Montréal, puis ça se vit dans bien d'autres régions aussi, il y a une pénurie
de locaux, notamment au sein des écoles, et il risque... ça risque de jouer du
coude, là.
M. Lacombe :
Bien, vous avez raison que c'est un enjeu qu'on a rencontré à certains
endroits. Je vous dirais qu'à Montréal, bon, on est sur le dossier. Les cas, de
mémoire, là, concernaient davantage Montréal que les autres régions du Québec.
Bon, les relations avec la commission scolaire de Montréal n'était pas toujours
facile. Je vous dirais que, maintenant, ça va mieux. On a de bonnes
discussions. On a tous le même... On a tous le même objectif, c'est-à-dire que
les enfants, là, que ce soit à l'école ou dans les services de garde éducatifs,
les CPE, les garderies, puissent avoir une place.
Donc, oui, il y a
quelques cas. On pourra vous communiquer la liste, là. Il n'y en a pas tant que
ça non plus, puis, quand il y a des cas qui arrivent, bien, on s'assure,
évidemment, d'accompagner. Il y a des litiges aussi, parfois, au sujet du prix
des loyers, et bien sûr on les accompagne, mais, quand il y a une augmentation
de loyer...
Tu sais, c'est
compliqué. Ce que je veux dire, là, c'est que c'est compliqué. Tu sais,
actuellement, là, par exemple, il y a des augmentations de loyer. Nous, le
ministère, on est prêts à assurer ces augmentations-là. Il y a des CPE qui
contestent, donc ça laisse place à des situations difficiles, mais, dans tous
les cas, on les accompagne.
La
Présidente (Mme David) : M. le ministre, est-ce que vous
vous engagez à transmettre ces données-là au secrétariat de la commission?
M. Tanguay :
Je pense que la réponse était oui, hein? Oui, oui. La liste...
M. Lacombe :
Oui. Bien là, je pense qu'on vous a répondu, en fait, là. J'ai la fiche.
M. Tanguay :
Non, mais c'est ça, justement, la fiche, là, c'étaient les deux cas qui avaient
reçu des avis d'éviction. Ce que l'on veut avoir, c'est la liste des CPE qui, à
l'heure où on se parle...
M. Lacombe :
Sont localisés. Oui, oui.
M. Tanguay :
...sont localisés dans des écoles ou dans des établissements du centre de
services scolaire.
M. Lacombe :
Est-ce qu'on a ça? On a ça. Oui, on va vous l'envoyer.
M. Tanguay :
O.K. Juste d'avoir la liste.
M. Lacombe :
Oui, Mme la Présidente, je m'y engage.
M. Tanguay :
Et, le cas échéant, le cas échéant, sous-question, votre analyse des risques
qu'il y ait d'autres évictions. Mais ça, ce serait dans un deuxième temps. Si
vous n'avez pas d'analyse de risques, vous pourrez le dire, mais, s'il y en a
une puis si vous pouvez la communiquer, ce serait apprécié.
Autre question qu'on
a posée, puis je donne l'occasion au ministre de peut-être faire amende
honorable et de dire oui, d'acquiescer à la demande, fournir les avis reçus par
le ministère de la part de la direction de la Santé publique, l'INSPQ, en lien
avec la pandémie, les avis.
M. Lacombe :
Bien, les décisions qui ont été prises dans notre réseau ont toujours été
prises en collaboration avec la Santé publique. Donc, ce qui a été répondu, et
je me rappelle avoir lu cette fiche-là, là, c'était représentatif de ce qui était
disponible.
M. Tanguay :
On a demandé les avis de la Santé publique, et ça nous a été refusé. Est-ce que
vous vous engagez à les transmettre, les avis écrits?
La
Présidente (Mme David) : En 30 secondes...
M. Lacombe :
Bien, en fait, est-ce qu'on peut... On ne peut pas suspendre, hein, en études
de crédits?
M. Tanguay :
Non.
La Présidente (Mme David) : Non.
M. Lacombe :
On n'a pas le droit de faire ça?
M. Tanguay :
Dites oui, puis on va passer à un autre appel.
M. Lacombe :
Bien, en fait, la réalité, là, c'est que...
Des
voix : ...
M. Lacombe :
On va vérifier puis on va vous revenir, mais, honnêtement, là, je vais vous
dire, là, il n'y a pas de cachette. Il n'y a aucune cachette.
M. Tanguay :
Ah! ça fait qu'on va les avoir.
M. Lacombe :
Bien, c'est-à-dire, s'il y en a, on regardera, là, mais je pense que chacune
des décisions, en fait, ont été prises... d'abord la Santé...
La
Présidente (Mme David) : M. le ministre,
je dois vous interrompre. On va se... terminer là-dessus.
M. Lacombe :
O.K. D'accord.
Adoption de l'ensemble des
crédits
La
Présidente (Mme David) : Alors, le temps alloué, donc, à
l'étude du volet Famille des crédits budgétaires
du portefeuille Famille étant presque écoulé, conformément à l'entente du
13 avril 2021, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix de ces crédits par appel nominal.
Pour la mise aux voix
du programme 1 intitulé Planification, recherche et administration, Mme la
secrétaire.
La
Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Contre.
La
Présidente (Mme David) :
Les
crédits de ce programme sont donc adoptés.
Pour la mise aux voix
du programme 2 intitulé Mesures d'aide à la famille, Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance :
Pour.
La Secrétaire :
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Contre.
La Présidente
(Mme David) : Les crédits de ce programme sont donc
adoptés.
Pour la mise aux voix du programme 3
intitulé Services de garde, Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay : Contre.
La Secrétaire :
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Contre.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Contre.
La Présidente
(Mme David) : Les crédits de ce programme sont donc
adoptés.
Pour la mise aux voix du programme 4
intitulé Curateur public, Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour,
contre, abstention. Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay : Contre.
La Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Contre.
La Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon :
Contre.
La Présidente
(Mme David) : Les crédits de ce programme sont donc
adoptés.
Finalement, je procède à la mise aux voix de
l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Famille pour l'exercice
financier 2021‑2022. Mme la secrétaire.
La
Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : Pour les
membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay : Contre.
La Secrétaire : Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Contre.
La Secrétaire : Mme Hivon
(Joliette)?
Mme Hivon :
Contre.
La
Présidente (Mme David) : Les crédits de ce portefeuille
sont donc adoptés.
Documents
déposés
En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, la commission, ayant
accompli son mandat, ajourne ses travaux au mardi 11 mai 2021, à
9 h 30, où elle poursuivra un autre mandat. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 16 h 46)