(Treize heures cinq minutes)
Le
Président (M. Matte) :
Alors, je vous souhaite un bon après-midi.
Alors, je déclare la séance de la Commission des relations avec les citoyens ouverte. Et je demande à toutes les
personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils.
La commission est réunie afin de procéder à
l'interpellation du député de Verchères à la ministre responsable de la région
de la Montérégie sur le sujet suivant : Le manque de vision du
gouvernement libéral pour les familles de la Montérégie.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Merlini (La Prairie)
remplace Mme Vallières (Richmond); M. Rochon (Richelieu) remplace Mme Hivon (Joliette);
M. Bergeron (Verchères) remplace M. LeBel (Rimouski);
Mme Lamarre (Taillon) remplace Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve);
et Mme Roy (Montarville) remplace Mme Guilbault (Louis-Hébert).
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie. Je vous rappelle
brièvement le déroulement de l'interpellation. Dans un premier temps, le député de Verchères aura un
temps de 10 minutes qui sera suivi de 10 minutes par la ministre.
Par la suite, des périodes de cinq minutes
seront allouées selon les séquences suivantes. D'abord, le député de
l'opposition, son cinq minutes,
ensuite, la ministre, puis par la suite les députés du groupe formant le
gouvernement. Donc, on va toujours répéter
le cinq minutes, là, jusque... Puis je comprends que les représentants de la
deuxième opposition, lors de la troisième et de la sixième série
d'interventions, vous allez avoir votre cinq minutes.
20 minutes avant la fin de la séance,
j'accorderai 10 minutes de conclusion à la ministre, et par la suite le député de Verchères aura son 10 minutes.
Enfin, je vous rappelle que le débat ne peut, à moins d'un consentement,
dépasser 15 heures. Donc, c'est prévu qu'on termine à 15 heures, à
moins qu'il y ait un consentement pour pouvoir procéder au dépassement.
Donc, je déclare, à ce moment-là, l'ouverture.
Pardon?
Une voix :
...
Le Président (M. Matte) : Est-ce
qu'il y a un consentement pour excéder 15 heures?
Une voix : ...
Le
Président (M. Matte) : Donc, c'est beau, consentement pour
15 h 5? Vous êtes tous favorables? C'est bien. Donc, M. le
député de Verchères, vous avez la parole pour le premier 10 minutes. C'est
à vous.
Exposé du sujet
M. Stéphane Bergeron
M. Bergeron : Alors, merci, M.
le Président. Vous me permettrez de saluer la ministre responsable de la
Montérégie, la remercier d'être des nôtres aujourd'hui. En fait, on avait
procédé à un petit changement. On devait normalement
se réunir vendredi dernier et, dans un esprit de collaboration, nous avons
accepté de déplacer à aujourd'hui l'interpellation,
ce qui est une très bonne chose, puisque ça nous permet effectivement d'avoir
cet échange. Je comprends cependant
qu'on perd deux minutes dans l'entente, puisqu'on a commencé à
13 h 7. Alors, je trouve ça un petit peu dommage.
Cela dit, je veux saluer également mes collègues
du parti ministériel, le député de La Prairie, le député de LaFontaine,
qui était là il y a quelques instants, ma collègue de Montarville et, bien
évidemment, mes collègues de l'opposition
officielle qui m'accompagnent, à savoir la députée de Taillon, le député de
Richelieu. Mais je tiens à préciser que
nous travaillons en étroite collaboration, l'ensemble des collègues de la
Montérégie, et que nous avons donc préparé cette interpellation en collaboration avec la collègue de
Marie-Victorin, le collègue de Beauharnois, le collègue de Sanguinet et
le collègue de Saint-Jean.
Alors, je
veux vous saluer, M. le Président, saluer le personnel de la commission, le
personnel qui accompagne Mme la ministre et, évidemment, les gens qui
m'accompagnent également.
La
thématique? Fort simple. Le manque de vision du gouvernement libéral pour les
familles de la Montérégie. La Montérégie,
puis on aura l'occasion d'y revenir un peu plus tard, c'est la deuxième région
la plus populeuse du Québec. Et,
historiquement, les gouvernements qui se sont succédé se sont souvent
dit : Bien, pour quoi c'est faire qu'on doterait cette région-là de services, puisque ces services
sont disponibles de l'autre côté du pont? Le problème, c'est que, de
l'autre côté des
ponts, les services sont déjà congestionnés, et que les ponts pour s'y rendre,
M. le Président, ils sont congestionnés, et qu'on n'a pas réussi à faire en sorte que les services suivent
l'évolution de la population sur la Rive-Sud de Montréal, sur la grande
couronne sud et dans l'ensemble de la région.
• (13 h 10) •
Alors, on va
donc parler d'un manque de vision pour une raison fort simple, M. le Président,
puisque les libéraux ont été au
pouvoir la plupart du temps depuis les 35 dernières années et que la
croissance exponentielle qu'a connue la région de la Montérégie, bien, c'est justement au cours de ces
35 dernières années. On n'a donc pas suivi l'évolution de la population de la Montérégie pour bien répondre à
ses besoins. Le résultat de cela, M. le Président, c'est que les gens de la Montérégie, les familles de la Montérégie
attendent à l'hôpital, ils attendent pour voir un médecin, ils
attendent sur des listes d'attente
pour avoir droit de placer leurs petits mousses dans les services de garde, puis ils attendent surtout, coincés dans la congestion routière, non seulement pour se rendre et revenir de Montréal, mais même pour se déplacer à l'intérieur même de la Montérégie.
Donc, pour aller d'un point a à un point b en Montérégie, c'est souvent
l'enfer, M. le Président. Puis on va avoir l'occasion d'en débattre
cet après-midi.
La ministre est au fait de tout cela. La ministre
connaît la situation. La ministre a d'ailleurs eu l'occasion de s'exprimer à la
Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud pour dire que, pour elle,
l'élargissement de l'autoroute 30, la
fluidité sur l'autoroute 30, c'était une priorité. Bon, au-delà des mots, on
n'a pas vu grand-chose suivre puis on
aura l'occasion d'y revenir. D'ailleurs, on a posé des questions ces derniers
temps en Chambre, et la ministre et son collègue des Transports n'ont rien trouvé de mieux à dire, pour répondre
aux questions de l'opposition, que la 30, c'est eux qui l'ont finalisée, que la 30, le Parti québécois était contre,
alors qu'on sait pertinemment, M. le Président, que, et la ministre le soulignait elle-même, nous étions,
elle et moi, tout à fait d'accord à ce qu'elle soit complétée de telle
sorte de pouvoir joindre les deux bouts de la région, à savoir son bout à elle
et mon bout à moi, parce qu'on est à peu près aux extrémités de la région, elle et moi. Et, comme nous avons, elle et moi,
une excellente relation, c'était important d'avoir une voie rapide pour
nous permettre de communiquer.
Malheureusement,
la voie rapide est coincée. En plein milieu, ça ne bouge plus, hein, et on
n'arrive pas à se parler comme on le
voudrait parce que ça ne passe pas, sur l'autoroute 30, entre l'autoroute 10 et
l'autoroute 20. Et là on ne parle pas
de la congestion sur la 116, on ne parle pas de la congestion sur la 112, puis
on ne parle pas de la congestion sur la 20, puis on ne parle pas de la
congestion sur la 10, puis on ne parle pas des problèmes avec la 35. Résultat,
M. le Président, c'est une situation catastrophique qui prévaut, présentement
en Montérégie, sur le plan des transports.
Donc, il est
important que nous puissions faire le point, entre autres, sur les questions de
mobilité parce que, chaque jour, les gens
qui empruntent l'autoroute de l'Acier, à savoir l'autoroute 30, sont aux prises
avec d'importants bouchons qui viennent
impacter, je sais que c'est un anglicisme, mais qui ont un impact considérable
sur la qualité de vie parce que près de 76 heures par année, les
gens les passent dans la congestion. Mais ces 76 heures là en moyenne par
année, M. le Président, c'est du temps que
les gens ne passent pas avec leur famille, hein? Ils les passent dans la
circulation, donc moins de temps pour
jouer avec les enfants, moins de temps pour passer un bon repas tranquille en
famille, pour faire les devoirs, pour
donner les bains. Donc, c'est complexe, et, dans une perspective de qualité de
vie, et c'est ce que les citoyennes et les citoyens de la Montérégie recherchent, il est important de faire en
sorte de fluidifier, de rendre plus fluide la circulation sur
l'autoroute 30.
Or, ce qu'on
constate, M. le Président, c'est qu'il semble y avoir... je parlais de manque
de vision. Le meilleur exemple de ça,
M. le Président, c'est que ce gouvernement nous a annoncé, il y a trois ans,
hein, les travaux du REM avec un
immense stationnement au Quartier Dix30 qui va occasionner énormément
d'achalandage puis de congestion dans la période de construction. Ce même gouvernement nous a annoncé, il y a à
peu près trois ans aussi, peut-être un petit peu moins, des travaux sur Louis-Hippolyte-La Fontaine, le tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine, ce qui va avoir des impacts, en amont et en aval du tunnel, considérables.
Qu'est-ce que le gouvernement a prévu comme mesure de mitigation pour
faire en sorte non seulement d'alléger la circulation qui est déjà
congestionnée présentement, mais d'alléger également la situation lorsqu'elle
sera aggravée par ces travaux qui auront cours dans fort peu de temps?
Alors, M. le
Président, quelle ne fut pas notre surprise de constater, l'année dernière,
que, malgré les demandes de l'opposition
officielle, malgré les demandes des maires et des mairesses de la région qui,
rappelons-le, la semaine dernière, se sont mobilisés, mercredi dernier,
conférence de presse de 45 maires et mairesses de la couronne sud de
Montréal réclamant non pas simplement que l'élargissement de l'autoroute 30... parce
qu'ils réalisent bien que l'élargissement, à la vitesse où va ce gouvernement
qui ne l'a pas encore inscrit au PQI, ce n'est pas près de se réaliser, hein?
Donc, dans l'intervalle, avec les travaux
qui s'en viennent pour le Dix30, les travaux qui s'en viennent dans le tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine, il est-u possible de faire en sorte de
réserver les accotements pour du transport en commun, du covoiturage? On demande des mesures rapides. Or, il y a un an, le
gouvernement nous a répondu : Non, niet, merci. Il n'y en aura pas,
d'élargissement de l'autoroute 30.
Alors, en décembre dernier, j'ai posé la
question au ministre des Transports, M. le Président. Le ministre des Transports nous a répondu que ça prenait quelque
chose, une vision globale, inclusive, ma, ma, ma. Rien, finalement. Rien
de concret, rien de tangible.
Lorsque les
maires et mairesses ont fait leur sortie la semaine dernière, le ministre a
dit : Il y a un bureau de travail puis il y a des études qui sont
entreprises. Pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas répondu ça le 1er décembre
dernier, M. le Président? Il aura fallu la
sortie de 45 maires et mairesses pour qu'on ait enfin le début du
commencement d'une réponse. Pas le début du commencement d'une solution,
mais le début de commencement d'une réponse.
Et là on
attend une réponse. Et là le chef de l'opposition officielle, la semaine
dernière, a posé une question à la ministre
responsable de la Montérégie justement pour obtenir une réponse. Et, encore une
fois, nous n'avons pas eu de réponse.
On a eu, bien sûr, beaucoup de rhétorique sur le fait que c'est eux qui ont
complété l'autoroute 30. Il y avait juste une divergence de points de vue entre le Parti
libéral puis le Parti québécois sur l'endroit où on allait passer les
derniers segments de l'autoroute 30.
L'élection a
décidé de la solution, ça a été celle du gouvernement dans les terres
agricoles. Bon, ils l'ont fait. La population
l'a décidé. Bien, on peut-u aller plus loin maintenant, là? Hein, on va arrêter
de gratter le bobo du passé parce que ça ne change strictement rien. On
était tous les deux pour la finalisation de l'autoroute 30, on avait juste une
vision différente.
Alors,
maintenant, qu'est-ce qui se passe pour alléger la situation? On a besoin de
réponses de la part du gouvernement,
et c'est la raison pour laquelle nous sommes réunis ici. Je nous souhaite donc
une bonne interpellation, M. le Président.
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie, M. le député. J'invite
la ministre responsable de la Montérégie pour les 10 prochaines
minutes. À vous la parole.
Réponse de la ministre
Mme Lucie Charlebois
Mme Charlebois :
Alors, merci, M. le Président. D'abord, saluer mon collègue de Verchères, qui
est enflammé cet après-midi, la
collègue de Taillon et le collègue de Richelieu, aussi la collègue de
Montarville. Je veux aussi saluer mon collègue de La Prairie. Et
nous aussi, je veux juste vous dire qu'on travaille en toute collégialité de
notre côté, la députée de Laporte, le député
de La Pinière, le député de La Prairie, qui est à côté de moi, le
député d'Huntingdon, le député de
Châteauguay, la députée de Vaudreuil et moi-même, évidemment, qui faisons
partie d'un même caucus et qui travaillons à faire avancer les dossiers
de la Montérégie.
Je veux
aussi, vous allez me permettre, M. le Président, avant de faire mes remarques
préliminaires, juste dire au collègue
de Verchères qu'il ne s'inquiète pas, je ne ferai pas le grattage du bobo, mais
on va certainement parler de comment les
choses en termes de fluidité, oui, mais lui dire à quel point on tient à ce que
ça respecte les règles. J'arriverai à la fin de mon allocution avec ça.
Alors, merci
au député de Verchères d'avoir accepté de déplacer l'interpellation à
aujourd'hui. Vous comprendrez que j'étais retenue dans mon comté la
semaine dernière à cause d'une excellente nouvelle, et je remercie de la
compréhension les collègues de l'opposition.
Alors,
aujourd'hui, on est réunis pendant deux heures pour parler de cette belle
région administrative qu'est la Montérégie.
C'est une région, comme l'a dit le député de Verchères, vaste en territoire,
mais également diversifiée, où cohabitent
d'importants centres urbains, mais aussi des milieux ruraux. Et, pendant cette
interpellation, nous allons donc parler de familles, mais, dans
l'ensemble, toutes les séries de mesures d'investissements importants qui sont
faits par notre gouvernement pour la famille.
La
Montérégie, quoiqu'en pense mon collègue de Verchères, n'est pas laissée pour
compte. D'ailleurs, je viens à l'interpellation,
mais je n'adhère pas au thème de la raison pour laquelle nous sommes ici. Mon
collègue de La Prairie et moi-même
allons vous démontrer que loin d'être laissée pour compte, la Montérégie. Grâce
à notre bonne gestion des finances
publiques, notre gouvernement a pu dégager des marges de manoeuvre tout en
gardant l'équilibre budgétaire, puis aujourd'hui
on en a les fruits, mais on a continué de travailler tout au long de ce mandat
à donner des services à la population.
• (13 h 20) •
Hier, notre
gouvernement a présenté son cinquième budget, mais un quatrième équilibré, M.
le Président, il faut le souligner.
La santé économique et financière retrouvée, bien, c'est une base solide pour
nous permettre d'investir dans l'avenir du Québec, un Québec plus fort,
plus uni, plus équitable, mais la Montérégie en fait partie, hein, du Québec.
Alors on va en profiter nous aussi.
Avec le
budget 2018‑2019,
on prend les mesures pour améliorer non seulement la qualité des services, mais aussi l'accès notamment en santé, en éducation,
faciliter la vie des familles. Ce qu'on cherche, c'est, oui, donner plus de
temps de qualité aux familles grâce à un
meilleur soutien, et on veut aussi investir massivement pour assurer leur
mobilité, parce que ce n'est pas un
thème dont... vient d'inventer le Parti québécois, ça fait déjà quelques mois
que nous parlons de donner du temps
aux familles. Pour faire croître le niveau de vie de toutes les Québécoises et
les Québécois, bien, il faut avoir une économie plus forte, plus
durable, et ce, dans toutes les régions, incluant la Montérégie.
2018‑2019, le gouvernement va investir
4,3 milliards de dollars dans les services directs à la population. 2018‑2028, c'est plus de 100 milliards, sur
une période de 10 ans, qui vont être investis dans nos hôpitaux, nos
écoles, les palais de justice, nos routes et
dans des projets structurants de transport collectif partout. La Montérégie ne
sera pas en reste. Il s'agit du plus
important plan d'infrastructures de l'histoire du Québec, et je vous en énumère
quelques sommes qui seront
investies : 1,1 milliard pour la rénovation de nos écoles,
2,3 milliards pour le transport collectif, 1,2 milliard pour accélérer le virage numérique dans les régions du
Québec, 1,7 milliards pour améliorer les services de santé et
500 millions pour moderniser la
justice. Ce sont toutes ces mesures qui vont nous permettre d'offrir des
services de qualité à la population.
Revenons donc
au sujet à l'ordre du jour. Je vous rappelle que je n'adhère pas au titre du
sujet. Ce que souhaitent les
Québécois, c'est d'avoir plus de temps de qualité avec leur famille. Le plan
économique du Québec répond à cette préoccupation, et, je veux vous
dire, M. le Président, preuve est que notre gouvernement est à l'écoute de
l'ensemble des citoyens du Québec, dont ceux de la Montérégie.
Les
mesures famille, qui se traduisent par une aide fiscale additionnelle de
800 millions de dollars sur cinq ans, une hausse des frais admissibles du crédit remboursable pour frais de
garde. Dieu sait qu'il y a beaucoup d'enfants en Montérégie. Juste moi, j'en ai huit, petits-enfants,
M. le Président. J'ai deux enfants qui ont fait quatre enfants chaque,
mais c'est comme ça, c'est dans l'eau en
Montérégie. La mise en place dès 2018 d'un crédit d'impôt non remboursable
pour l'achat d'une première habitation.
Alors, ça, c'est une autre belle mesure pour les familles. 80 millions
pour soutenir les familles qui ont
des enfants. Alors, moi, je suis très fière pour mes enfants. Nous allons
améliorer, donc, l'offre de services de garde pour favoriser la
conciliation famille-travail-études. Ça, ça veut dire qu'on s'en va faire
quelque chose de différent avec les services
de garde. On va aussi soutenir la mobilisation régionale et locale pour
favoriser le développement des jeunes enfants.
Alors,
nous mettons également de l'avant des améliorations au Régime québécois
d'assurance parentale, tout ça pour
le rendre plus flexible. Et pas besoin de vous dire, M. le Président, qui va en
bénéficier : les familles. Des modifications sont apportées à la
Loi sur les normes du travail, qui vont venir bonifier les congés pour les
obligations familiales ou parentales. Et,
encore là, qui va en bénéficier? Les familles. Mais pas juste les familles
ailleurs qu'en Montérégie, là. Les familles
de la Montérégie font partie de l'ensemble du Québec. Grâce à ces initiatives,
les jeunes parents pourront profiter de plus de temps avec leurs
enfants, sans toutefois s'appauvrir, c'est ce qu'il est important de savoir, et
sans manquer de services.
Cela
fait en sorte que le Québec sera plus que jamais à l'avant-garde des mesures
mises en place pour aider les familles.
Ça a toujours été notre motivation, de toute façon. On s'est fait qualifier
déjà, le Québec, paradis des familles pendant un certain mandat où
j'étais là.
Qui
dit famille, M. le Président, ne signifie pas juste aide à l'enfance et aux
jeunes parents. Dans notre Québec moderne, «famille» se prolonge
maintenant pour soutenir également les aînés, que je deviens, et les proches
aidants.
Une voix :
...
Mme Charlebois :
Bien oui, je suis une grand-maman, alors je me dirige vers...
Hier,
notre gouvernement a annoncé qu'il consacrera plus de 100 millions
justement pour les aidants naturels et les
aînés, M. le Président. Les gens de la Montérégie vont en bénéficier. Il y aura
plus de 50 millions pour bonifier le soutien aux aidants naturels
et la relève de bénévoles. Près de 40 millions pour prolonger l'autonomie
des aînés, faciliter leur maintien à domicile. C'est ce que je voudrai, moi.
10 millions pour favoriser la cohabitation intergénérationnelle.
Améliorer la qualité
de vie des aînés comprend également du financement des mesures additionnelles
pour le vieillissement actif. Pour la
ministre responsable des Saines habitudes de vie, c'est très important. Nous
allons aussi nous occuper de faire en
sorte de briser l'isolement social des aînés en faisant en sorte que nous
puissions accroître le nombre de travailleurs,
de ces aînés-là, qui peuvent bénéficier d'une mesure qui les garde au marché du
travail. Nous aurons aussi la bonification du soutien à la ligne Aide
Abus Aînés. C'est aussi une mesure de bonification qui va aider les familles.
Alors,
M. le Président, c'est une courte liste des investissements que fait notre gouvernement pour les familles. Je n'ai pas le temps, malheureusement — il me reste deux
minutes? — pas
assez de temps pour énumérer toutes les mesures des différents ministères.
Et j'aurai certainement l'occasion de les mettre de l'avant durant
l'interpellation.
Je veux souligner, M.
le Président, que je souhaite que nous puissions débattre d'une façon cordiale
avec les toujours sous des gouvernements libéraux que se sont posés chaque centimètre
d'asphalte. C'est toujours des libéraux qui ont conçu, qui ont fait les projets d'autoroute 30. Je sais qu'on
appelle ça gratter le bobo, l'autre côté. Mais ce n'est pas pour gratter
le bobo. C'est pour expliquer, M. le Président, qu'on ne peut pas faire des infrastructures
sans faire les choses correctement. Quand on fait partie des grands projets d'infrastructures, il faut prendre le temps de faire les étapes, et
j'espère que le député de
Verchères ne nous demande pas, au gouvernement, de sauter par-dessus toutes ces étapes-là. Vous savez, il faut
passer de la phase étude, il faut passer à la phase dossier d'opportunités, il y a
le dossier d'affaires, puis ensuite on passe à la réalisation.
Alors, on a fait la
30. Moi, j'ai pris l'engagement, effectivement, de dire aux maires de la
Montérégie, mais à l'ensemble
de la population de la Montérégie : Imaginez-vous juste un
instant, s'il n'y avait pas la 30, comment ça serait encore plus
congestionné sur la 20, la 40. Je leur dis qu'ils peuvent nous faire confiance
parce qu'on l'a fait, la 30, mais on va
faire aussi... on va s'assurer de la fluidité. Et soyez assuré, M. le Président, que je serai fière de faire partie du gouvernement qui aura
assuré cette fluidité-là, mais je vois que mon temps file.
Alors,
je vais être disposée à parler de beaucoup plus d'enjeux que l'autoroute 30 pour les
familles parce que je considère que
la famille ne se résume pas seulement à la fluidité. Oui, c'est un facteur important
pour les jeunes familles, mais ce
qu'il faut nous assurer, c'est d'avoir l'ensemble des services. Et, M. le Président, je suis tout à fait disposée à en discuter avec mes collègues
des oppositions.
Argumentation
Le
Président (M. Matte) :
Bien, je vous remercie, Mme la
ministre. Maintenant,
j'inviterais le député de Verchères
pour les cinq prochaines minutes. À vous la parole.
M. Bergeron : La ministre nous a fait une belle démonstration de ce qu'elle
peut faire avec l'argent qu'elle a pris sur le dos de celles et ceux qui en avaient le plus besoin au cours des
trois dernières années, effectivement. Je sais qu'elle sait de quoi je parle, puisqu'elle est ministre des Services sociaux
et elle a vu la misère que ses politiques d'austérité ont pu occasionner pour celles
et ceux qui en avaient le plus besoin au Québec.
Elle nous parle du
respect des échéanciers. Moi, je veux bien, mais, dans le cas du REM, on a
sauté tous les échéanciers avec la
complicité de la CAQ en faisant adopter des lois qui permettent d'aller beaucoup
plus rapidement pour
un projet qui est éminemment douteux, discutable, M. le Président, quand on pense au fait que le REM n'aura à peu près pas d'impact sur la congestion routière dans la
région métropolitaine, qu'il n'y aura à
peu près pas d'impact sur les réductions d'émissions de gaz à effet de serre, qu'il va obliger l'ensemble des compagnies de transport à rabattre les
circuits d'autobus vers les stations du REM,
et ceci avec une contribution de l'État québécois, donc de chacune et
chacun d'entre nous, de plus de la
moitié du budget sans qu'on ait la moindre garantie qu'éventuellement la Caisse de dépôt et
placement n'ira pas vendre le REM à des intérêts
privés qu'on aurait financés et qui aurait fait en sorte qu'on aura
organisé l'ensemble de la politique de mobilité de la grande région
métropolitaine autour de ce projet, M. le Président.
Quand
je parle des lignes d'autobus de la Rive-Sud qui vont devoir être rabattues sur
le REM ou annulées, hein, ce n'est
pas moi qui dit ça, M. le Président, c'est une étude commandée par la Caisse de dépôt et de placement à Steer Davies
Gleave en novembre 2016 qui dit que, pour permettre le monopole du REM, il y
aurait 30 lignes d'autobus de la Société de transport de Longueuil,
une ligne du Réseau de transport métropolitain, une ligne de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, 11 lignes du Conseil
intermunicipal de transport Le Richelain, une ligne du conseil
intermunicipal de la Vallée-du-Richelieu, quatre lignes du conseil
intermunicipal de Chambly-Richelieu-Carignan, deux lignes du conseil
intermunicipal Roussillon.
• (13 h 30) •
En fait, il va y avoir
des impacts considérables pour la vie des citoyennes et des citoyens de la
région de la Montérégie. Et ça, par contre,
du côté du gouvernement, pas de problème de brûler les étapes pour faire en sorte que le REM, qui va satisfaire
aux intérêts commerciaux de la Caisse de dépôt et de placement...
ça, pas de problème pour aller de l'avant.
Mais, pour la 30, on aurait eu besoin que la ministre nous indique c'est
quoi, l'échéancier. Puis, parlant d'échéancier, qu'est-ce qui se passe
avec Louis-Hippolyte-La Fontaine? Quelles sont les mesures de mitigation
proposées?
M.
le Président, vous savez, on a parlé de la congestion de l'autoroute 30.
L'autoroute 30, normalement, devait permettre
de désengorger le boulevard Métropolitain à Montréal. C'est tellement engorgé
sur la 30 que de nouveau les camions empruntent le Métropolitain parce
que c'est trop congestionné sur la 30. Au départ, il y avait un projet de périphérique autour de Montréal, il devait y avoir
aussi une finalisation de la liaison en aval de l'île de Montréal. Au départ, c'était entre Repentigny et Varennes, après ça c'était rendu à
Contrecoeur, et là il y a un projet entre Sorel et Lanoraie. Est-ce
que le gouvernement envisage un projet comme celui-là?
La ministre sait
qu'on a des problématiques qui découlent des problèmes de congestion et du développement
accéléré de l'autoroute 30. Je lui ai soumis le problème de l'échangeur au
niveau de la route 229 et l'autoroute 30 à Varennes,
réfection de l'échangeur de Charles-Le Moyne. Alors, pendant qu'on déplace
tout le centre-ville de Longueuil vers
l'ouest, là on est en train de mettre en péril le TOD qui est développé autour
du métro Longueuil. Alors là, il y a
des sommes qui ont été annoncées au PQI pour
le développement de l'échangeur de la place Charles-Le Moyne.
Est-ce que c'est de l'argent
qu'on investit pour rien à cause du REM? On a besoin de réponses.
Je vous disais tout à
l'heure que Verchères est à l'extrémité de l'autoroute 30. Ce n'est pas le cas.
C'est la circonscription de Richelieu, puis on aimerait que ça aille beaucoup
plus loin, jusqu'à Nicolet-Bécancour.
On a besoin de savoir ce que le gouvernement veut faire de ce côté-là. Il y avait des travaux de réfection
de l'autoroute 30 sur le tronçon entre
Saint-Roch et Sorel-Tracy et qui devaient être faits en 2017. Ça n'a pas été
fait. C'est annoncé pour ce printemps. Est-ce que, ce coup-là, ça va
être fait? Il y a plein de questions : finaliser l'autoroute 35,
l'échangeur au niveau de la 35 et de la 10, le boulevard urbain sur la 132. Le député de
La Prairie sait de quoi on parle, hein? Nous, on proposait de faire la 30 là, ça ne s'est pas fait, la ministre
ne cesse de le répéter. Il y a un projet qui est en cours présentement.
Quel soutien reçoivent les municipalités et
les promoteurs pour réaliser ce projet? Il y a des questions, on attend des
réponses.
Le Président
(M. Matte) : Je vous remercie, le député de Verchères. J'invite
la ministre responsable de la Montérégie pour les cinq prochaines minutes.
Mme Charlebois :
Bien, M. le Président, s'il voulait parler de transport, là, ce n'est pas de ça
qu'on parle, aujourd'hui on était supposé
parler famille, mais, s'il voulait parler de transport, bien, crime, il aurait
dû inviter... excusez. Il aurait dû,
le député de Verchères, inviter le ministre des Transports. Moi, je suis la
ministre responsable de la Montérégie, mais je suis venue avec en tête
de parler de famille.
Alors,
puisqu'il a fait une affirmation à laquelle je n'adhère pas, dans mon
ministère, il n'y a non seulement pas eu de rétrécissement de l'enveloppe, mais il
y a eu des ajouts, nos enveloppes
ont été en croissance. J'espère que le député de Verchères
est conscient qu'on a ajouté 29 millions pendant le mandat pour les services aux personnes
autistes. Dieu sait qu'il y en a dans notre région, en Montérégie. On a ajouté 13 millions en itinérance à
ce qui se faisait déjà, là. On a ajouté
11 millions et 24 millions, qui étaient annoncés dans le budget hier, ça, ça
fait 35 au total, là, puis c'est récurrent, hein, année après année, ça
revient après, en dépendances. Je pourrais vous faire toute une liste comme ça,
là.
Alors,
c'est juste pour dire que le député de Verchères, il faut qu'il fasse
attention. Quand il dit, là, qu'on a créé un malaise, là, on a repris leur affaire, qui avait un 7 milliards
de trou, on a rétabli l'équilibre budgétaire, on a continué nos services, on n'a jamais baissé les enveloppes. Non
seulement ça, mais juste trois missions, là, que je viens de vous
énumérer, je pourrais faire la liste complète dans mon ministère de tous les
services dont... se sont vu les budgets croître.
Maintenant,
parlons donc de famille. Je le sais qu'avec le cahier du budget ça doit être
difficile pour lui, ça va gratter un
autre bobo, mais, de la page 20 à 31, on parle de famille. Ce n'est quand même
pas rien, M. le Président, là. 20 à 31, là, c'est tout ce qu'on fait
dans le discours du budget, là.
Commençons
donc à la page 20 : «Améliorer la qualité de vie des jeunes familles.»
Bien, ici, on vient bonifier l'aide
fiscale allouée aux familles devant assumer des frais de garde d'enfants :
«Les familles dont les enfants fréquentent
un service de garde non subventionné pourront profiter d'une meilleure
couverture pour les frais...» Conciliation travail-études-famille.
Il y aura aussi la Loi sur les normes
du travail, je vous l'ai dit tantôt. Faciliter l'achat d'une première
habitation, on a mis la prolongation du
RénoVert pour nous permettre de faire des rénovations pour des familles qui ont
moins de facilité à le faire. On a aussi, pour bonifier la qualité de
vie des aînés et des aidants naturels, mis des mesures.
M. le Président,
juste en services de garde...
Une voix :
...
Mme Charlebois : Elle était là. Bien, c'est ça,
je l'ai. Juste en services de garde, M. le
Président, parlons donc de ce service indispensable aux familles, et je sais que
le député de Verchères est sensible à ça, c'est certain, entre le
1er avril 2014 et 31 décembre
2018, en termes de CPE, on en a ajouté 1 393 pour passer à un
total 16 532 places au 31 décembre 2017. Les garderies subventionnées, on en ajouté
1 177 pour un total de 9 720 places au 31... Là, je vous parle
de la Montérégie, là. Je ne vous
parle pas de l'ensemble du Québec, là. Donc, le total de places subventionnées
a augmenté de 2 570 places pour
un total de 26 252 places au 31 décembre 2017 en Montérégie. Les places en garderie non
subventionnée ont vu une croissance
de 3 204 pour avoir 12 206 places au 31 décembre 2017,
ce qui fait que le total des places régies créées en installations est porté à 5 774 pour un total de... on a augmenté
de 5 774 pour un total de 38 458 places. Ça, moi,
j'appelle ça des services aux familles, M. le Président. On ne fait pas rien
que parler d'asphalte, là. On veut parler des services aux familles, mais
parlons-en. C'est pour ça qu'on m'a interpellée aujourd'hui.
Ensuite,
continuons. Il veut parler de la politique de mobilité durable. Bien, effectivement, on a des dispositions là-dedans où on vient parler justement de la mobilité
durable, et ça, on parle de la mobilité durable, si je ne trompe pas, jusqu'à
la page 30. Et il y a un soutien pour les qualités de vie, l'égalité entre les hommes et les femmes. Bref, on a ajouté beaucoup
de services.
Dois-je
vous rappeler, M. le Président,
10,6 millions pour les enfants lourdement handicapés? Ça, moi,
j'appelle ça des services à la population.
Ils ont été là
18 mois, ils n'ont rien fait avec ça. Mais par contre ça, c'est...
J'aimerais ça, moi, qu'on me dise :
Bien là, il y a quand même des affaires que vous avez faites, là. Non, il est
bloqué sur l'autoroute 30, là. Puis je le sais qu'il n'aime pas ça quand je lui dis que ça a été
fait par nous autres, chaque petit centimètre, de la planification
jusqu'à la réalisation. Ils l'ont inaugurée pendant les 18 mois qu'ils ont
été là...
Le
Président (M. Matte) : Et je vous remercie Mme la ministre,
pour... Je suis rendu à M. le député de La Prairie. C'est à vous.
Je vous cède la parole.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. Je vous salue aujourd'hui en cette
interpellation. Je salue les collègues de
l'opposition : M. le député de Richelieu, Mme la députée de Taillon, M. le
député de Verchères et Mme la députée de Montarville.
Comme
la ministre l'a si bien dit, on est ici pour parler de familles et non
d'asphalte. Et la ministre a illustré, a très bien illustré d'ailleurs, dans l'excellent discours du ministre des
Finances sur l'excellent budget, les mesures qui sont annoncées, là,
pendant 11 pages de temps dans le discours sur le budget, les mesures qui
sont pour nos familles.
Il y a des très
bonnes nouvelles en Montérégie, puis j'ai amené ce petit tableau didactique
pour vous montrer, M. le Président, qu'en
Montérégie juste au mois de février il s'est créé 6 900 emplois. La baisse du taux de chômage entre 2017... Bien, je vais même
aller plus loin que ça, M. le
Président. Lorsqu'on
a été élus, en 2014, le taux de
chômage en Montérégie était de 7,5 % et, en février 2018, il
était de 4,3 %. C'est à un point tel, M. le Président, que je me
demande si, en Montérégie,
on ne devrait pas changer la devise
du Québec de Je me souviens, à Nous embauchons parce que,
partout où vous allez sur les axes routiers, parce qu'on en parle beaucoup, là,
depuis le début de l'interpellation, qu'on soit sur la 10, qu'on soit la 15, qu'on soit sur la 20, qu'on soit sur la 30,
qu'on soit même sur la 35, tout le long de l'autoroute, ce qu'on voit, c'est : Nous embauchons. Comment
vous vous appelez? Nous embauchons. Bonjour, comment ça va? Nous
embauchons. On a besoin... Nous embauchons.
Alors,
quand on voit ce taux de chômage là qui baisse, quand on voit les
développements résidentiels qui se font... Dans ma circonscription seule de La Prairie, j'évalue de façon très
conservatrice à 2 milliards les investissements privés dans la... juste dans la circonscription de
La Prairie en termes de nouveaux quartiers, de nouvelles résidences, entre
autres des résidences pour personnes aînées.
Alors, quand on parle
de familles, il y a plusieurs choses qui font en sorte qu'il y a des
développements. Les gens, ils viennent
s'installer en Montérégie, comme la ministre l'a dit, et elle a souvent
visité... elle représente très bien sa Montérégie et prend son rôle
extrêmement au sérieux parce qu'elle parcourt la Montérégie d'un bout à
l'autre, du nord au sud et de l'est à l'ouest.
• (13 h 40) •
Et
ça, ça veut dire qu'il y a des
gens... il y a des nouveaux quartiers qui s'ouvrent. Et les
quartiers s'installent où? Les municipalités se développent où? Ils
essaient de se développer le plus
proche possible des axes autoroutiers, et, veux veux pas, ça amène un achalandage accru sur nos axes autoroutiers. Les
municipalités en sont conscientes. Les députés en sont conscients également, de ce nouvel
achalandage-là. Et effectivement, quand la ministre a parlé de la priorité par
rapport à l'autoroute 30, bien, oui, ça
prend un plan de mobilité. On ne peut
pas juste dire : Bon, on rajoute une voie. Savez-vous comment que
ça coûte, une voie de plus juste entre l'autoroute 20 et l'autoroute 15? Juste
entre la 20 et la 15, c'est 1 milliard
de dollars, au bas mot. Et ce n'est pas la solution miracle. Ça peut faire
partie des solutions, mais il y a d'autres choses à regarder dans un
plan d'ensemble de mobilité.
Dans des
mesures qui sont en faveur des familles, ça ne couvre pas nécessairement juste
l'asphalte. Par exemple, puis je vais faire une certaine liste, là,
d'annonces qu'on a... et des investissements que le gouvernement a faits en Montérégie, partout en
Montérégie. Je donne des exemples. Des renouvellements de conduites d'eau.
Bien, ça, on parle de la qualité de
vie des citoyens. Dans la municipalité de Hemmingford, c'est
593 000 $ qui a été annoncé par notre collègue le député de Huntingdon. Bien, ça peut paraître pas
intéressant, mais des conduites d'eau, c'est important dans la qualité
de vie des gens. L'agrandissement d'un
centre d'hébergement de Rigaud dans le comté de la ministre, c'est
4 millions qui ont été investis.
Ça, c'est en 2014. C'était au tout début du mandat, quand on nous reprochait
l'austérité libérale, l'austérité toxique.
Bien, 4 millions d'investissements, je n'appelle pas ça de l'austérité,
moi, M. le Président. J'appelle ça des rénovations.
Dans ma
circonscription, on a transformé un immeuble en logements abordables. Pourquoi?
Pour aider les gens moins fortunés.
Les habitations La Petite-Patrie, ça a été un investissement de
845 000 $. Alors, encore une fois, c'est des mesures qui
aident les familles. Les familles ont le dos large, là. On élargit la
définition le plus possible. On essaie de tout mettre les situations sur le dos
des familles, alors qu'il y a plein de choses qui se font dans différents
ministères.
Quand on
lance une saison touristique, parce que la Montérégie est pourvue d'endroits
extraordinaires pour le tourisme,
bien, en 2015, l'investissement a été de 920 000 $ pour des
événements comme le Festival international de la chanson de Granby. En
passant, Granby, ce n'est pas un comté libéral, là. Alors, ne venez pas me dire
qu'on a mis de l'argent juste dans les comtés libéraux. La Fête du chocolat de
Bromont, l'International de Bromont, l'expo de Saint-Hyacinthe, le Festival de la gibelotte de Sorel-Tracy, l'International
des montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu et les Régates de Valleyfield, ça, c'est des événements
que les familles sont capables d'aller. C'est des événements abordables que les gens peuvent profiter de qu'est-ce qu'on
fait comme annonces et qu'est-ce qu'on fait pour les mesures de
familles.
Un autre exemple, en éducation, juste dans ma
circonscription, la construction d'une nouvelle école, qui était attendue, qu'on a innové avec la commission
scolaire, on a travaillé en partenariat avec la commission scolaire pour
faire une école à trois étages. C'est une
première pour la commission scolaire des Grandes-Seigneuries et une première
qui risque d'être copiée et collée ailleurs.
Et on a fait participer non seulement les élèves à la conception même de
l'école pour qu'il y ait des couleurs
vives et des fenêtres, mais ça a été un investissement de 13 millions,
encore une fois, pour nos familles.
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie, M. le député. J'invite
la députée de Taillon pour les cinq prochaines minutes. À vous la
parole.
Mme Lamarre : Merci, M. le
Président. Salutations à tous mes collègues. Alors, écoutez, il y a un enjeu fondamental pour les familles, c'est très
certainement d'avoir un meilleur accès au système de santé. Et, bien, les
familles, elles sont habituées avec des
bulletins, alors, moi, pour regarder le bulletin du gouvernement libéral, j'ai
regardé les rapports annuels,
rapports annuels de Montérégie-Est, Montérégie-Centre et Montérégie-Ouest. Et
c'est triste, c'est vraiment très triste,
M. le Président. Malgré les primes, la loi n° 20, que le ministre Barrette
a introduite... que le ministre de la Santé, pardon, a introduite, on a encore, en Montérégie, en moyenne 25 %
des gens qui n'ont pas de médecin de famille. Je vous dirais que, dans la Montérégie-Centre, c'est
32 %. Ça, ça veut dire 32 personnes sur 100 qui n'ont pas de médecin de
famille.
Alors,
qu'est-ce qu'il leur reste, à ces familles lorsqu'elles ont un besoin en santé?
Vous allez me dire : Il reste les urgences,
les urgences des hôpitaux. Alors, les urgences, le ministre évoque toujours la
diminution du temps d'attente. Eh bien,
c'est bien malheureux parce que, quand on regarde les délais, ils sont très
clairs dans les rapports annuels. J'invite la population à aller regarder les rapports annuels de leur CISSS ou de
leur CIUSSS. Et donc ces temps d'attente n'ont pas... sont très loin. On
vise le 12 heures. On est à 18 heures dans la plupart des centres
hospitaliers.
Mais j'ai
même dit : Peut-être que, depuis quelques mois, ça s'est amélioré. Alors,
je suis allée aujourd'hui même... Il y a un endroit qui s'appelle Index
Santé sur Internet, et on va voir. Sur les huit hôpitaux de la Montérégie, il y
en a six qui sont en débordement,
c'est-à-dire qu'ils ont un taux d'occupation de plus de 100 %, dont l'Hôpital
Pierre-Boucher, qui est à 197 %,
donc deux fois plus de personnes couchées sur des civières que ce qu'ils ont,
en principe, de civières. Même chose pour Anna-Laberge, qui est à
228 %. Donc, ça ne va pas bien dans les urgences. Et, à ma connaissance, M. le Président, l'épidémie de grippe, là,
c'est passé. On n'est plus là. On est rendu à la fin du mois de mars. Ce n'est
plus ça, l'excuse pour expliquer que les
urgences débordent. C'est que ça ne fonctionne pas. À Pierre-Boucher, il y a
même 32 personnes qui sont couchées sur des civières depuis 24 heures et 15
depuis 48 heures. Alors, ça ne va pas dans les urgences.
Le ministre
dit : Bien, écoutez, allez dans les supercliniques. Alors, là aussi
on a fait un petit test. D'abord, quand il a annoncé la superclinique Pierre-Boucher, il a dit : Écoutez, ça
va garantir 40 000 places sans rendez-vous à la population de la Montérégie, ça va être magique. Je suis
allée voir, l'année passée, dans une demande d'accès à l'information
grâce à nos collaborateurs-recherchistes, la clinique Pierre-Boucher, l'année
passée, 47 000 personnes. On en annonce 40 000 aujourd'hui. Alors, je me dis : Peut-être que ça s'est
quand même amélioré. Bien, écoutez, il y a des gens qui ont appelé aujourd'hui pour essayer d'avoir une place
à Pierre-Boucher. Moi, j'aimerais ça que nos réponses soient vraiment ciblées sur la Montérégie parce qu'on est dans une
interpellation Montérégie, M. le Président. Et aujourd'hui, savez-vous, à la
superclinique Pierre-Boucher, combien de places il y avait? Il y avait
20 places pour toute la journée, pour 300 000 personnes de
Longueuil, 20 places à la superclinique Pierre-Boucher. Alors, ça, c'est ce
qu'on nous répond.
Savez-vous ce
qu'on a suggéré aux gens qui voulaient avoir une place? On leur a dit : Présentez-vous
demain à 6 heures du matin parce
qu'on va ouvrir les portes à 6 h 30, on va commencer à prendre les
rendez-vous à 7 h 45, puis, vers 8 heures,
8 h 30, vous allez commencer à avoir un service.
Alors, les
gens, là, les familles, ils ont un enfant qui a une otite, qui a une infection
pédiatrique, et là c'est ça qu'on leur
dit. On leur dit : Aujourd'hui, là, pas de place. On a une adolescente qui
a une infection urinaire, on a des gens qui ont un zona, pour lequel il faut commencer le traitement dans les
72 heures, on leur dit ça : Aujourd'hui, pas de place dans la superclinique. À l'urgence, c'est 18 heures
en moyenne, mais, quand on arrive avec ce type de problème là, ce n'est
pas des problèmes d'urgence, c'est 20, 25 heures.
Alors, c'est fermé, M. le Président.
Il n'y a pas de place pour les familles, il n'y a pas de place pour les
adultes, pour les personnes âgées dans notre
organisation de soins. Et c'est vraiment dommage, mais c'est le bulletin, le
bulletin de ce gouvernement.
Alors,
qu'est-ce que la ministre propose et offre comme garantie à la population du
Québec pour améliorer l'accès, et
surtout à la population de Longueuil, qui est particulièrement vulnérable?
Nous, au Parti québécois, on offre des choses concrètes, on dit : Il faut décloisonner la première ligne, ouvrir,
permettre à d'autres professionnels... S'il n'y a pas de médecin
disponible en fin de semaine, il devrait y en avoir, des superinfirmières qui
seraient là, on devrait permettre à des
physiothérapeutes d'intervenir directement auprès des patients. Donc,
décloisonnons, décloisonnons ces professions-là et le soutien à domicile où, clairement, le gouvernement a un retard
énorme et où on pourrait faire mieux. Quelles sont les solutions que la ministre a concrètement pour les
résidents de la Montérégie qui sont vraiment sous-traités actuellement
au niveau de leur système de santé?
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie, Mme la députée. J'invite
Mme la ministre pour les cinq prochaines minutes. C'est à vous.
Mme Charlebois :
C'est sûr que ça prend des années à refaire un système en ordre, hein, quand on
a coupé 1 500 médecins,
4 000 infirmières, on a fermé des lits dans les CHSLD. Ça prend des
années avant de remonter ça parce que
les besoins sont grandissants, la population est en croissance. Alors, vous
comprendrez que non seulement la population est en croissance, mais on
doit rattraper le retard qui a été créé par une autre formation politique, qui
est la sienne.
Une voix :
...
Mme Charlebois :
Alors, maintenant, en Montérégie... Moi, j'ai écouté assidûment, M. le
Président, je m'attends au même genre de respect, parce qu'on peut nous
dire n'importe quoi, puis moi, je ne peux jamais répondre. Ça ne fonctionne pas,
ça, M. le Président.
La Montérégie, en ce
moment, compte 1 224 omnipraticiens. Ça, c'est les gens, des docteurs
qui soignent du monde. En 2018, notre région
s'est vu accorder 61 nouveaux médecins et 12 qui sont en mobilité
interrégionale. Ça, c'est du monde
qui soigne du monde. Alors, il y en a eu 68 de plus en 2017, 61, en nouveaux
facturants, là, en 2018. Il y en aura
eu, dans les 61, 30 en Montérégie-Ouest, 12 en Montérégie-Centre et 19 en
Montérégie-Est. Il y a les plans généraux des effectifs, les PREM qu'on
appelle, là, honnêtement, qui répartissent l'effectif à la grandeur du
territoire.
Évidemment, M. le
Président, en ce moment, la Montérégie compte — on veut parler de Montérégie,
on va en parler — 46 GMF,
46 GMF pour la population. Il y en a pour le CISSS... Le Centre intégré de
santé et de services sociaux de la
Montérégie-Ouest, son taux d'assiduité dans ses 15 GMF, c'est 86,6 %.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la
Montérégie-Centre, il y a 13 GMF, et il y en a un en préparation, soit dit
en passant, il y a un taux d'assiduité
global de 87 %, M. le Président. Le Centre intégré de santé et services
sociaux de la Montérégie-Est, il y en a 18 pour un taux d'assiduité de
88,6 %. Quand on sait que le seuil demandé est 85 %...
Moi,
je salue le travail des médecins, soit dit en passant. Les citoyens aiment ça, parler avec des médecins. Eux autres, ils
ne passent pas leur temps à les critiquer, ils apprécient les services qui sont
rendus par les médecins.
Je dois vous dire
aussi que trois supercliniques ont été annoncées, puis il y en a d'autres à
venir. Je peux vous confirmer ça parce que je travaille des projets avec le ministre
de la Santé en ce moment pour très près de chez nous. Il y en a trois qui existent. Puis vous savez qu'une superclinique, ça
donne des services sept jours par semaine, 12 heures par jour au
minimum.
Alors,
ça, c'est des services de plus à la population pour quoi? Pour permettre de désengorger les
urgences. C'est ça qu'on est en train de faire. Est-ce qu'elles ont
toutes été faites la première année? Eh non, pas pendant le mandat. On en a fait trois, puis il y en a deux qui vont
venir prochainement, prochainement, qui vont servir un bassin de population
en forte croissance. Je peux presque vous
dire que ça ressemble à Vaudreuil-Soulanges. Je suis en train de vous dire un petit peu la suite des choses.
Il y a
937 spécialistes, M. le Président, en Montérégie. Il y a trois centres intégrés de santé et services sociaux
qui sont actuellement en recrutement et
que la plupart des résidents entreront en poste au courant de l'été 2018. Ça,
c'est des services à la population. Non seulement on a... je vous parle
de deux projets éminemment très importants pour la communauté de
Vaudreuil-Soulanges, mais on a aussi parlé d'un hôpital. Qu'est-ce que ça va
faire, cet hôpital-là, M.
le Président, dans Vaudreuil-Soulanges?
On
est passé d'une projection de 250 lits à 400 lits, vous savez pourquoi? Parce
que la population est tellement en forte croissance que, plutôt que de faire l'erreur qui a été faite à Le
Gardeur, on veut le construire tout
de suite adéquatement, avoir tout de suite les bonnes infrastructures d'eau potable,
d'eaux usées, les routes, les stationnements parce qu'une fois que le monde est en dedans ce n'est pas le temps de se
mettre à jouer du marteau, puis de la scie mécanique, puis de tout ce qu'on voudra, là. C'est le temps de
soigner le monde, ce n'est pas le temps de jouer à la construction.
Alors,
on va... Dans le Plan québécois des infrastructures, on est passés de la phase
étude, là on est rendus dans la planification, et ça avance à vitesse
grand V. Mais il y a une chose que je dois dire, par exemple : Il faut
respecter les échéanciers, M. le Président, qui sont prévus dans les grands
projets d'infrastructures. Ce n'est pas personne ici, au gouvernement, qui va changer ces paramètres-là,
c'est des recommandations de la Vérificatrice générale et de plusieurs
commissions.
Je
vais vous dire, M. le Président, il y en a qui ont commencé à se promener puis
donner d'autres sortes d'échéanciers, ils vont devoir expliquer pourquoi
ils ne veulent pas respecter les programmes que se sont dotés les Québécois.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Je vous remercie, Mme la ministre. J'invite le député de La Prairie
pour les cinq prochaines minutes. À vous la parole.
M. Merlini :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Une autre chose qui a été
particulièrement... une autre des choses
qu'on a réalisées en santé, c'est l'agrandissement de l'urgence à Charles-Le Moyne,
que Mme la ministre et M. le ministre de la Santé ont annoncé en 2016.
Encore une fois, c'est l'augmentation de l'accessibilité aux soins.
Et Mme la
ministre a parlé des trois supercliniques que nous avons en Montérégie. Je dois
en parler, de celle qui est dans ma
circonscription, qui s'appelle la clinique Le Trait-d'Union, qu'on a inaugurée
pas plus tard que l'année passée. Et, au
début de mon mandat, je recevais effectivement des appels de gens qui
cherchaient à avoir un médecin de famille puis qu'effectivement il y a des médecins qui sont partis à la retraite, et
c'est une problématique que... j'ai rentré en contact immédiatement avec le CISSSMO, le Centre intégré
de santé et services sociaux de la Montérégie-Ouest, pour discuter de la problématique et voir qu'est-ce que je pouvais
faire, qu'est-ce que je pouvais apporter pour trouver des solutions et donner des réponses à ces citoyens-là. Et
effectivement les supercliniques ont été créées pour servir des bassins
populationnels d'autour de
50 000 personnes, et on se retrouve avec des bassins populationnels, en
Montérégie, effectivement... le bassin autour
de la ville de Delson, le bassin autour de La Prairie et Candiac aussi
justifient l'implantation de cette superclinique.
On l'a inaugurée il y a à peine un an, et déjà,
déjà, la superclinique est en expansion. Déjà, on a un projet d'agrandissement... ont mis en chantier, la
semaine dernière, leur projet d'agrandissement. Pourquoi? Pour encore
offrir plus de services et plus de soins à la population.
J'ai
rencontré, pas plus tard que la semaine dernière, le directeur des
ressources... le DRMG, comme on dit en langage
du ministère de la Santé, les deux docteurs, Dr Lê Phat Hô et Dr Dufresne, puis
on a parlé encore une fois des problèmes
de recrutement de médecins. Et la ministre l'a bel et bien illustré, la
Montérégie-Ouest, où se situe ma circonscription,
a eu près de la moitié des nouveaux facturants cette année. La reconnaissance
du milieu, elle est là, de voir que
le bassin populationnel... Mme la ministre a fait référence à qu'est-ce... sur
les projets de supercliniques qu'elle travaille
pour sa région, et on voit que les réponses sont là et les acteurs du milieu
également. Les municipalités veulent s'impliquer,
les gens d'affaires veulent s'impliquer, à savoir comment qu'on fait pour
monter un projet clinique, comment qu'on
fait pour attirer les médecins pour qu'ils viennent dans nos régions, soigner.
Parce que les médecins, ce qu'ils veulent, le personnel infirmier, les infirmières, les spécialistes, ce qu'ils
veulent faire, c'est donner des services à la population. Quand je rencontre les gens du CISSSMO, c'est ce qu'on parle à chaque fois : Comment qu'on peut faire pour
améliorer la desserte de services? Qu'est-ce qu'on peut faire pour attirer des
nouveaux médecins dans notre région pour donner plus de services?
• (13 h 50) •
J'ai eu la chance ou la malchance, ça dépend
comment vous regardez ça, d'aller à l'urgence de notre hôpital régional, qui est Anna-Laberge, qui est à
Châteauguay, avec mon garçon, qui avait subi une blessure au pied. Et, à
l'entrée, il y avait une affiche qui disait qu'effectivement le taux
d'achalandage était élevé à l'urgence. Si votre bobo, entre guillemets, n'est pas urgent à ce point, vous
pouvez aller à un GMF, qui est à Châteauguay, et à la clinique réseau,
qui est à Delson. Alors, on offre des
solutions aux patients, même, qui se présentent à l'urgence. Une fois l'accès
aux soins, le service est
exceptionnel, tous les gens le reconnaissent. Et de faire de cette façon-là, de
mettre en place ces supercliniques, répond à ces préoccupations qu'ont
les citoyens et les citoyennes.
En
Montérégie, là, il ne faut pas oublier, il y a aussi une statistique que Mme la
ministre n'a pas mentionnée, c'est qu'il
y a 937 spécialistes en plus des 1 224 médecins omnipraticiens. Alors, ça,
c'est des gens qui sont à pied d'oeuvre à tous les jours, à tous les jours, en train d'aider. Est-ce que c'est
perfectible? Bien sûr. Est-ce qu'il arrive des moments dans l'année où
est-ce que les taux d'occupation sont élevés? Bien sûr. Est-ce que la ministre,
qui est déléguée à la Réadaptation, à la
Santé publique, aux Saines habitudes de vie et à la Protection de la jeunesse,
y travaille à tous les jours avec son
collègue le médecin de la Santé et des Services sociaux? Bien sûr. Tout député
responsable dans cette Chambre y
travaille à tous les jours. Je suis convaincu que les députés du Parti
québécois aussi, qui ont l'Hôpital Pierre-Boucher dans leur coin,
travaillent à voir améliorer les services dans leur secteur également.
Alors, ce
n'est pas une affaire libérale, ce n'est pas une affaire du Parti québécois, ça
ne sera pas une affaire de la CAQ de
régler les problèmes en santé, de voir à ce que la population ait des meilleurs
services. Mais force est de constater que, depuis 2014, grâce aux
réformes mises en place, grâce au taux d'assiduité que Mme la ministre a
soulevé de nos trois centres intégrés de
santé et services sociaux en Montérégie... Et je le répète :
Montérégie-Ouest, taux d'assiduité global, 86,6 %,
Montérégie-Centre, taux d'assiduité global de 87 % et la Montérégie-Est,
taux d'assiduité global de 88,6 %. Ça, c'est du personnel dévoué qui
travaille à tous les jours à donner ces services que la population a besoin.
Le Président
(M. Matte) : Je vous
remercie, M. le député. J'invite la députée de Montarville pour les cinq
prochaines minutes. Je vous cède la parole.
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, c'est toujours un plaisir pour moi de
prendre la parole ici. J'en profite
pour saluer la ministre, les collègues du gouvernement, collègues de
l'opposition officielle, mes collègues à mes côtés.
Écoutez, je suis ici en tant que députée de la
Montérégie. Je vis en Montérégie, et, tout comme mes collègues également du caucus de la Montérégie, que je salue
parce que nous travaillons nous aussi de façon collégiale, donc le
député de Borduas, le député de Chambly, la députée de Saint-Hyacinthe et la
députée d'Iberville, tous des citoyens de la Montérégie,
nous constatons plusieurs choses. On parle des familles. On parle ici du manque
de vision pour les familles de la
Montérégie. Alors, moi, j'aimerais vous faire part d'un témoignage, mais en
tant que députée d'une circonscription de la Montérégie, Montarville, où
je vis, à Saint-Bruno-de-Montarville, depuis 20 ans.
Vous savez, les familles de la Montérégie,
qu'est-ce qu'elles font, elles m'appellent lorsqu'elles ont des
problèmes. Et on est là pour régler les
problèmes de tous les citoyens, peu importe la couleur du parti pour lequel ils
ont voté. Moi, c'est comme ça que je
vois mon rôle. Bien, M. le Président, je pensais que c'était comme ça que ça
fonctionnait. Je vous donne un
exemple. J'ai un citoyen... un citoyen, plusieurs citoyens qui m'ont dit :
Mme la députée, ça n'a aucun bon sens. Quand
vous habitez à Saint-Bruno-de-Montarville, que vous avez un accident, que vous
appelez l'ambulance, vous savez où on
vous envoie? Mais, j'ai dit : Bien non. À l'Hôpital Charles-Le Moyne, à
Longueuil, à Pierre-Boucher? Non, on vous envoie à Saint-Hyacinthe. M. le
Président, Saint-Hyacinthe, c'est à 45 kilomètres de Saint-Bruno, alors que les hôpitaux de
Longueuil, dans la même agglomération, sont à 20 kilomètres. Alors, ça, c'est
la réalité de mes citoyens. On me dit ça, ça fait des années.
Alors, quand le nouveau ministre de la Santé
nous arrive, en 2014, je vais le voir puis lui raconter ça. J'ai dit : Écoutez, les gens de Saint-Bruno se
font envoyer en ambulance à Saint-Hyacinthe. C'est inacceptable, M. le
ministre. Bien, il me dit : Ça n'a pas de bon sens! J'étais tout à fait
d'accord avec lui. Inquiète-toi pas, mon projet de loi n° 10 va tour
régler ça.
• (14 heures) •
Bien, M. le
Président, quelle promesse non tenue! Quelle tristesse de constater qu'encore
aujourd'hui les citoyens de
Saint-Bruno qui doivent se rendre d'urgence à l'hôpital sont expédiés en
ambulance à Saint-Hyacinthe, à 45 kilomètres de la maison! Pire, les citoyens qui souffrent de problèmes rénaux, par
exemple, on les envoie où, pour la dialyse? La dialyse, M. le Président, vous savez, c'est trois fois par semaine. 45
kilomètres aller, 45 kilomètres retour, allez-vous-en à Saint-Hyacinthe, 90 kilomètres dans une journée
pour une dialyse. Vous en faites trois par semaine. C'est la réalité des
citoyens de mon comté.
J'ai encore
parlé de cette problématique avec le ministre
de la Santé. J'ai échangé avec lui
là-dessus. Ça va se régler facilement, c'est un dossier qui se règle facilement.
Il l'a d'ailleurs répété au terme d'une marche sur la recherche
pour les maladies du rein. Ça se passait à Longueuil. On est toujours en Montérégie.
Je lui fais part de cette problématique : Il manque d'endroit pour faire de la dialyse en Montérégie.
Facile à régler. M. le Président, ça fait deux ans qu'il nous a dit que ce
serait facile à régler. Ce n'est toujours pas fait.
Alors, je parle pour ces familles, pour ces
personnes, pour ces patients qui doivent faire des kilomètres et des kilomètres
d'auto. Imaginez-vous, Saint-Bruno-de-Montarville est dans l'agglomération de Longueuil, et on envoie
les gens de Saint-Bruno à l'hôpital de
Saint-Hyacinthe. Ça n'a pas de maudit bon sens! Alors, moi, je demandais qu'on
m'aide. Non, il ne s'est rien passé. Alors, je demande. J'ai eu des rencontres.
J'ai envoyé des lettres.
Je regarde le
temps filer, 1 min 35 s. Même chose au niveau des supercliniques, M. le
Président. Nous manquons cruellement
de médecins, de cliniques publiques à Saint-Bruno et à Boucherville. Je
représente ces deux villes. Alors, quand l'idée des supercliniques est
apparue, je me suis réjouie. J'ai dit : Voilà! Voilà une belle initiative
pour toutes les familles de la Montérégie.
Je suis allée voir le ministre de la Santé. Je lui ai dit : M. le
ministre, qu'est-ce que je peux faire comme
députée pour aider tous les citoyens, les péquistes, les libéraux, les
solidaires, les caquistes? Qu'est-ce que je peux faire? On manque de cliniques publiques. Pourrais-je en avoir une en
Montérégie, mais dans Montarville? Il y a beaucoup de monde, là, qui paie beaucoup de taxes et
d'impôts. Mme Roy, vous n'avez rien besoin de faire. Les médecins vont
se fédérer, vont ouvrir ça. Inquiétez-vous
pas, vous n'avez rien besoin de faire. Mêlez-vous pas de ça, c'est les
médecins qui s'occupent de ça.
Bien,
actuellement, M. le Président, nous sommes en campagne électorale, force est de
constater que des citoyens me disent
que notre ministre de la Santé se promène et dit aux gens de Boucherville et de
Saint-Bruno : Votez pour les libéraux,
vous allez en avoir une, superclinique dans Montarville. C'est ça. Je suis
extrêmement déçue de cette attitude. On
doit être non-partisan quand c'est le temps de la santé des gens, et là je vois
que force est de constater que ce n'est pas ça sur le terrain. Ça me
déçoit énormément.
Alors, que
fait-on pour les citoyens de Saint-Bruno? Pourquoi les envoyer toujours à
l'hôpital de Saint-Hyacinthe, faire des heures et des heures de
voiturage qui ne sont pas nécessaires, surtout lorsqu'on est dans
l'agglomération de Longueuil? Et à quand une
superclinique pour Montarville? Faudra-t-il attendre l'élection pour le savoir?
Et je suis ravie de voir que mon collègue de La Prairie a une
superclinique; un comté libéral.
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie, Mme la députée. J'invite
Mme la ministre responsable de... Je vous invite, Mme la ministre, à
prendre la parole pour les cinq prochaines minutes.
Mme Charlebois :
Bon, M. le Président, je vois qu'on veut politiser la santé, là. Je suis bien
désolée de vous dire que moi, je travaille depuis 2003 puis je suis au
service de toute la population dans mon comté, peu importent les allégeances politiques. Et j'ai toujours dit à mon
personnel de ne jamais demander l'allégeance politique des gens quand
ils rentrent. Puis parfois on le sait quand
même, tu sais, parce que les gens, ils nous le disent. Puis moi, je pense que
c'est ça, la démocratie, puis il faut servir
la population, puis ils ont le droit de faire des choix différents des nôtres,
puis il faut respecter ça. Mais mon
rôle, une fois élue, c'est de servir l'ensemble de la population. Alors, on
n'est pas différents de vous. Je veux juste vous rassurer là-dessus.
Des hôpitaux,
ce serait le fun si on en avait un par comté, un hôpital, un établissement de
soins de santé comme un hôpital dans
chacun de nos comtés, mais ce n'est pas possible, là. Ce n'est pas possible
parce que, vous savez, il y a des coûts rattachés à ça, puis il y a des
masses populationnelles, puis il y a des analyses qui sont faites pour décider
où devraient être des centres hospitaliers. C'est aussi ça pour les GMF et les
supercliniques.
Mais j'irai
un petit peu plus loin parce que, tout à fait, les médecins peuvent décider de
se regrouper. Et, chez nous, c'est ce
qui se passe en ce moment, c'est les médecins qui se sont regroupés pour faire
des GMF. Ce n'est pas le ministre qui leur a dit, là : Aïe! Vous allez vous
regrouper, vous allez faire un groupe, vous allez devenir un GMF, puis
finalement, là, il y a tellement de demandes
que vous allez faire une superclinique éventuellement. Non, ce n'est pas comme
ça que ça se passe. Il faut que les
gens postulent là-dessus puis il faut qu'il y ait un intérêt. À partir du
moment où il y a de l'intérêt puis
que les gens se regroupent, tous les dossiers sont étudiés. Puis tout ce qu'on cherche
à faire, c'est bonifier les services.
Les supercliniques, là, on a l'ambition d'en
faire beaucoup plus que ça. C'est génial parce que, justement, ça désengorge les hôpitaux. C'est la même chose pour
la Montérégie. Et moi, je dois vous dire que, pour être une citoyenne de
la Montérégie depuis ma tendre enfance et
que je parcours l'ensemble de la Montérégie, quoique ça ne fait pas
longtemps que je peux aller plus du côté...
vers Varennes et tout ce côté-là de la Montérégie parce que la 30 n'existe pas
depuis tant d'années que ça. Avant,
il fallait faire un méchant détour. Tu sais, quand ils me disaient : Une
réunion à Longueuil, je me disais :
Eh! je vais perdre la moitié de ma journée. Plus maintenant. Merveilleux, là!
C'est facile d'accès. Alors, maintenant, je vais même me rendre... je
suis allée à quelques reprises rencontrer mon collègue de Verchères.
Tout ça pour vous dire, M. le Président, que non seulement on travaille à faire en sorte que les milieux
hospitaliers soient plus accessibles, non seulement
ça, mais qu'ils soient dans un environnement à la hauteur des besoins, de ce qu'on a
besoin aujourd'hui. Il y a ça.
Il y a
tout l'environnement des soins. Moi, en tout cas, pour vous dire,
là, j'ai vu une amélioration des services, là, au fil des années. Il y a beaucoup plus de médecins qu'il y en avait. Et je suis
assez fière de ça parce qu'on est attractifs. Avant ça, là, les médecins, la seule place qu'ils voulaient aller,
c'était Montréal. Montérégie, là, pour eux autres, là, c'était
comme : Ouf! Il faut s'y rendre, il faut en sortir. Il y a tout l'aspect
fluidité, là. Il fallait qu'il y ait aussi une masse populationnelle. On l'a.
Alors, M. le Président, je pourrais faire la liste complète de toutes les annonces qui se sont
faites en Montérégie, là. Ça, là,
c'est... puis c'est écrit en petits caractères, là. Quand il y a
35 pages de petits caractères sur des choses qui ont été faites dans plusieurs
ministères pour améliorer les services à la population...
M. le Président, juste pour vous dire, on
augmente les budgets sur le plan national, mais ça décline chez nous inévitablement parce que, comme mon collègue de La Prairie l'a dit, est-ce
que tout est parfait? Non. Mais est-ce qu'on peut travailler à améliorer les choses? Oui. Mais, pour ça, il faut
un gouvernement qui est capable de respecter ses budgets,
de faire en sorte qu'on soit en équilibre budgétaire,
qui ait gagné la confiance de la population, que l'économie tourne à fond de train pour qu'on puisse mettre dans les services des investissements parce que, quand tu n'as pas les sous nécessaires,
bien, c'est bien de valeur, tu ne peux pas investir à la même vitesse que ce
que nous faisons actuellement.
Juste vous
dire comment l'économie tourne bien, M. le Président, puis ça,
c'est sources de Statistique
Canada et Institut de la statistique du
Québec : création en Montérégie,
hein, ça, c'est les effets positifs d'un gouvernement libéral, 6 900
emplois en février 2018. Baisse du taux de chômage, là, en Montérégie,
M. le Président, de 5,6 %,
en février 2017, à, février 2018,
4,3 %. On a un taux de chômage exemplaire en Montérégie. Ça, ça fait quoi,
M. le Président? Bien, ça fait en sorte que les gens qui travaillent,
qui ont un revenu décent, parce que nos salaires sont au-dessus de la moyenne
du Québec, bien, tout ça, là, ça permet aux gens de mieux vivre.
Là, il nous
reste des choses à travailler, mais il faut pouvoir avoir les moyens de nos
ambitions. Pour ça, il faut des gens
qui sont crédibles et qui sont capables de dispenser des services parce qu'ils
ont l'argent puis ils ont... J'ai déjà terminé mon temps?
Le Président (M. Matte) : Oui.
Mme Charlebois :
Je me reprendrai au prochain bloc, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : C'est
bien. Donc, je cède la parole au député de La Prairie. C'est à vous.
M. Merlini : Merci
beaucoup, M. le Président. Je vais faire — dans notre expression populaire — du pouce sur qu'est-ce que la ministre vient d'avancer par rapport à la création
d'emplois, et ça vient tout juste de sortir de l'Institut de la
statistique du Québec en date d'aujourd'hui, 29 mars. L'emploi au
Québec enregistre sa plus forte hausse depuis les 15 dernières années alors que
le taux de chômage continue de diminuer.
«L'emploi
permanent — plus
69 000 — est à
l'origine d'une bonne partie de la croissance de l'emploi en 2017. Les diplômés universitaires ont connu une forte
augmentation de l'emploi — plus 74 500 — laquelle correspond à plus du double de la hausse observée en 2016.» Et la phrase
importante, M. le Président, est la suivante : «La progression de l'emploi en 2017 se concentre à Montréal et — où? — en Montérégie.» En Montérégie, encore une
fois, qui est une région qui est fort dynamique et qui, encore une fois,
démontre sa force économique pour l'ensemble du Québec.
Mme la
ministre faisait allusion à l'importance d'avoir une bonne gestion
gouvernementale, d'avoir un quatrième budget
équilibré, de réinvestir dans les domaines qui sont chers à nos familles en
Montérégie, c'est-à-dire la santé, l'éducation, entre autres, et la
mobilité durable.
Des exemples,
il y en a plein, M. le Président. Je vais continuer à donner quelques exemples
d'investissements qui peuvent paraître anodins, qui peuvent paraître
dire : Bien oui, O.K., c'est intéressant, mais, derrière ça, il y a du monde, il y a des gens, que ça soit en éducation,
en santé. En santé, tantôt, on a parlé de nos médecins, de nos
infirmières, de nos spécialistes qui travaillent à tous les jours. Je donne un
exemple d'une annonce : un programme d'études en mécanique agricole. Bien oui, il y a de l'agriculture en Montérégie. On
appelle ça le jardin du Québec, si je me souviens bien, Mme la ministre?
Notre collègue de Huntingdon appelle souvent ça...
• (14 h 10) •
Une voix : ...
M. Merlini :
Le garde-manger du Québec. C'est ça, l'expression. Bien, à la commission
scolaire de la Vallée-des-Tisserands, à
Huntingdon, bien, c'est 1 490 000 $ qui a été investi pour ce
programme-là. Mais, pour investir 1 490 000 $,
bien, il faut l'avoir, il ne faut pas l'emprunter, il ne faut pas mettre ça sur
la carte de crédit de nos enfants.
Une
maison de quartier dans le secteur de Saint-Jean-Vianney,
à Longueuil. Bien, Longueuil, Mme la
députée de Montarville, je vous apprends que ce n'est pas un comté libéral. On
le souhaiterait, mais, bon, c'est dans le comté Marie-Victorin. Ça m'a fait
plaisir d'aller faire cette annonce-là au nom de notre gouvernement. C'est un investissement de 2 110 000 $ qui
profite à la population locale et qui a été reconnu et très apprécié.
À la ville de
Saint-Hyacinthe, bien, on a investi dans l'usine, le projet de biométhanisation
des matières organiques. À Saint-Hyacinthe.
Ça, c'est ni un comté libéral puis c'est ni un comté péquiste. Alors, ce n'est
pas une affaire de libéral, c'est une affaire de bon gouvernement qui
s'occupe des vraies affaires. C'est ça qu'on avait dit en 2014 et c'est ce
qu'on a fait.
Une
entente de développement culturel avec une ville, on l'a faite avec la ville de
Brossard, mais on l'a faite avec la ville de Longueuil également. Ça
aussi, j'ai été annoncé ça dans le comté de Marie-Victorin.
La création de
200 emplois dans le secteur du manufacturier innovant, Pélican
International, à Beauharnois. Beauharnois,
M. le Président, c'est-u un comté libéral, ça? La dernière fois que j'ai
regardé la carte, non, les résultats de 2014, ce ne l'était pas. Bien, c'est 2,1 millions dollars qui ont
été investis. Encore une fois, pourquoi? Parce qu'on a bien géré les finances publiques, parce qu'on se retrouve
en situation où on peut faire ces réinvestissements-là et en même temps,
et en même temps, rembourser notre dette.
Pourquoi c'est important de rembourser la dette, M. le Président? Parce
que, veux veux pas, nos emprunts nous
coûtent des intérêts à tous les jours, coûtent de l'argent à tous les jours. Au
début du mandat, c'était
30 millions par jour en intérêts, qui donnaient zéro service et zéro
investissement. On a grandement amélioré cette situation-là. Pourquoi? Parce que notre cote de crédit, elle est
meilleure. C'est pour ça que c'est important d'avoir une cote de crédit
qui est à la hauteur des ambitions des citoyens.
Encore
une fois, au niveau... Tiens, celle-là est bonne, celle-là est vraiment bonne.
Les instances régionales de concertation
sur la persévération scolaire et la réussite éducative au Québec. La ministre,
députée de Soulanges, annonce un investissement de
1 983 848 $ en persévérance scolaire où? En Montérégie. Avec
quelle commission scolaire? La commission
scolaire des Patriotes. Savez-vous où est-ce qu'il est, le siège social de la
commission scolaire des Patriotes? Elle n'est pas dans un comté du Parti
québécois, elle n'est pas un comté du Parti libéral, elle est dans le comté de
Montarville. Alors, j'ose espérer que Mme la députée de Montarville était très
heureuse de cette annonce, tout à fait.
Encore
une fois, une des choses qui est importante pour nos familles, c'est des
centres communautaires dans nos villes,
dans nos municipalités, dans nos villages. J'ai eu le plaisir, moi, d'annoncer
un investissement de 1 970 000 $ dans la ville de
Saint-Philippe pour l'agrandissement de leur centre communautaire, qui porte
fièrement aujourd'hui le nom de centre Élodie-P.-Babin, qui est une dame très
reconnue dans son milieu.
Le
Président (M. Matte) : Merci, M. le député. J'invite la députée
de Taillon pour les cinq prochaines minutes.
Mme Lamarre :
Merci beaucoup, M. le Président. Le 1er mars dernier, la journaliste d'Enquête,
Madeleine Roy, a dévoilé le fait qu'une clinique de pédiatrie
spécialisée devait voir le jour en Montérégie. Il y aurait eu hésitation entre l'Hôpital Charles-Le Moyne et l'Hôpital
Pierre-Boucher, mais la décision aurait été prise de favoriser l'Hôpital
Pierre-Boucher. La Commissaire à l'éthique
est actuellement en train d'analyser ce dossier, mais, depuis le 1er mars,
on sait que ce projet, donc, a été
ciblé pour se développer à l'Hôpital Pierre-Boucher. Moi, j'ai eu des parents
qui m'ont écrit, qui m'ont dit :
Écoutez, moi, mon enfant a besoin de services pédiatriques spécialisés, et, à
tous les jours, je dois aller à Montréal organiser ma journée pour qu'il ait accès à ces soins, à ces
services-là. Quand on va avoir ces services pédiatriques, pour les
enfants malades, spécialisés en Montérégie?
Alors,
ma question à la ministre, et j'aimerais vraiment avoir une réponse, ministre
de la Montérégie, donc qui est responsable de savoir ce qui se passe à
Charles-Le Moyne et à Pierre-Boucher, alors : Qu'est-ce qui a été fait
depuis le 1er mars pour que les
familles de la Montérégie rattrapent le temps perdu? Un an entre la décision
qui a été prise et quelque chose qui s'est produit, qui a fait que rien
n'a bougé. Qu'est-ce qui a été fait depuis le 1er mars pour que les familles de la Montérégie puissent enfin
bénéficier de ces services spécialisés en pédiatrie? Alors, je vais faire cette
question, je vais aborder un autre dossier,
mais j'insiste auprès de la ministre. Et je pense que les gens seraient très
déçus de ne pas avoir de réponse de la part de la ministre et des
réponses précises sur ce sujet-là.
Deuxième
dossier, le centre Quatre Poches, qui est un centre qui reçoit des jeunes
lourdement handicapés. En fait, ces
jeunes à partir de trois ans, mais ça peut devenir des jeunes adultes aussi,
mais vraiment avec des déficiences physiques et intellectuelles très
importantes. C'est situé dans la circonscription de Montarville. Les
responsables de ce centre-là sont vraiment
dans une situation très particulière, la sévérité. Ils acceptent des gens avec
tellement de handicaps qu'ils ne se classent
pas dans les deux classifications qui sont un intervenant pour quatre enfants
ou un intervenant pour sept enfants, les enfants nécessitent un ratio presque de un pour un ou un pour deux,
parce qu'ils ont le courage de prendre soin de ces gens-là, l'expertise
aussi, et, je vous dirais, c'est presque une vocation rendu là.
Qu'est-ce
que ça donne comme conséquence? Ça permet aux parents de maintenir leur emploi,
ça permet aux parents de continuer à s'occuper de ces enfants-là le
soir, les fins de semaine, les vacances, toutes les heures où ce centre-là... mais c'est un centre de répit
essentiel qui aide ces jeunes à socialiser, c'est vraiment incroyable, ce
qu'ils ont.
Alors,
ils sont vraiment dans un cul-de-sac actuellement. Ils ont rencontré,
semble-t-il, la ministre. Donc, j'aimerais ça qu'elle me dise qu'est-ce qu'elle va faire concrètement pour eux
parce qu'on leur dit : Présentez votre ratio comme si vous étiez un pour quatre. Finalement, ils ont
fait tous leurs devoirs. À un pour quatre, ils se sont fait dire que la
tarte, le budget avait déjà été tout réparti
et qu'il n'y avait pas un sou pour eux. Leur survie en dépend. Alors, qu'est-ce
que la ministre va faire pour le centre Quatre Poches?
J'ai
entendu le ministre de La Prairie tantôt dire : Nous embauchons, nous
voulons garder les gens, on gère bien, nous,
le Parti libéral. Bien, quand on veut embaucher, il y a deux parents, là, puis
des dizaines d'autres parents qui vont devoir
quitter leur emploi, et ça, ça va faire encore plus d'endroits où il n'y aura
pas de main-d'oeuvre spécialisée. Et, d'autre
part, l'autre option pour ces familles, c'est donc, si les couples ne prennent
pas leur retraite, d'aller en CHSLD. Et là, économiquement... d'abord,
socialement, ce n'est pas acceptable. Ce sont des jeunes, on ne veut pas qu'ils
aillent en CHSLD. Mais, en plus,
économiquement, aller en CHSLD, c'est entre 80 000 $ et
100 000 $ par enfant par année. Alors, ce sont des gens qui ont une longue espérance de vie.
Sur la base humaine, humanitaire, et sur la base économique, ça ne se
justifie pas. Qu'est-ce que la ministre peut répondre à ces deux enjeux?
Le Président (M. Matte) : C'est
bien. Je vous remercie. À ce moment-là, j'invite la ministre...
Mme Lamarre : Est-ce qu'il me
reste un peu de temps?
Le Président (M. Matte) : Oui,
il vous reste 40 secondes.
Mme Lamarre :
40 secondes. Bien, écoutez, je vais quand même les laisser, mais j'espère
clairement... Est-ce que je peux les reprendre, le 40 secondes, si elle
ne répond pas à ma question?
Le Président (M. Matte) : Non.
Mme Lamarre : Non. O.K. Alors,
je fais confiance à la ministre.
Le
Président (M. Matte) : Il en reste beaucoup moins. Il en reste
beaucoup moins avec ce que vous avez ajouté. Je vais vous aider pour les 20 secondes. Je veux juste rappeler à mon
collègue député de La Prairie que vous êtes député et non ministre.
O.K.
J'inviterais à ce moment-là la ministre responsable de la Montarville à prendre
la parole pour les cinq prochaines minutes.
Mme Charlebois :
Montarville, c'est...
Le Président (M. Matte) :
Excusez! Excusez! Oui. Bon, bien, allez-y, Mme la ministre.
• (14 h 20) •
Mme Charlebois : Alors, premier élément de réponse, en Montérégie
en 2016‑2017, en déficience intellectuelle et troubles du spectre de l'autisme, c'est
156 192 912 $ qui ont été investis pour venir en aide à ces
personnes-là, qui ont grandement
besoin de nos services. Et, en déficience physique, il y a 83 millions et des poussières, là, je ne peux pas vous dire tous les chiffres, mais tout ça pour vous
dire qu'on s'en occupe, des gens qui sont en déficience intellectuelle et
en troubles du spectre de l'autisme.
En ce qui concerne
le Centre de répit-dépannage Aux
Quatre Poches, on m'indique qu'en 2016‑2017 ils ont reçu un financement
de 169 246 $, et ce financement-là provient du programme de soutien
aux organismes communautaires. Et ça, c'est
pour sa mission globale. Et, bon, ils vont sûrement pouvoir bénéficier d'une
augmentation puisqu'il y a eu, en plus
des 10 millions de l'année passée, qui est récurrent, il y a eu
17 millions de plus au budget. Alors, il y a 27 millions de
plus, finalement, dans le programme de soutien aux organismes commentaires. Et
ce que je vois ici, c'est qu'ils sont soutenus justement via le soutien aux
organismes communautaires.
Il se trouve aussi dans la catégorie
d'hébergement et il reçoit aussi une somme dans ce sens-là. Alors, il y a eu deux rehaussements, depuis 2017‑2018, qui
totalisent 68 807 $, ce qui porte sa subvention à
238 053 $, une subvention qui est devenue disponible suite à
des réaménagements du soutien aux organismes communautaires dans la région de Montréal... de la Montérégie, plutôt. Et, comme je
vous dis, il y a une portion qui vient du 10 millions. Alors, dans le cadre du plan d'action
aussi pour le trouble du spectre de l'autisme, ils ont reçu des sommes.
Je suis
consciente qu'ils veulent donner davantage de services. On travaille à améliorer la chose.
L'organisme dispose de 20 lits. Ce qu'on me
dit, il y a 30 usagers durant la journée et il y aurait,
au total, 90 jeunes qui bénéficient de ces services-là. Alors, on
travaille activement. Et, juste pour vous dire, la déficience intellectuelle,
dans le budget qu'on vient de sortir, il y a
un 15 millions de plus. Et ça va certainement toucher ces personnes-là,
qui sont des personnes qui ont besoin
de services. Pour le premier organisme, vous m'excuserez, M. le Président, me
permettez-vous de redemander le nom de l'autre dossier?
Une voix : ...
Mme Charlebois :
La pédiatrie sociale?
Mme Lamarre : ...pédiatrie sociale, service pédiatrique
spécialisé, le regroupement des pédiatres spécialisés, donc des spécialistes pédiatres, sur la Montérégie,
dans un centre, pour développer une expertise et concentrer les ressources.
Mme Charlebois : Alors, ce qu'on m'indique, c'est que le dossier
est en analyse, M. le Président. Je ne suis pas en mesure d'en dire davantage
à la députée.
Une
voix : ...
Mme Charlebois :
Oui.
Une voix :
...
Le
Président (M. Matte) :
Je m'excuse! Ici, on ne fera pas un dialogue. Je vais laisser la ministre poursuivre, là, son temps.
Mme Charlebois :
Oui. Maintenant, pour ce qui est des services à la population, comme je vous
dis, non seulement on ajoute 15 millions au budget
pour la déficience intellectuelle, mais il y a aussi... tantôt,
quand on parlait de montants qu'il y avait de moins au fil des années,
bien, je veux juste rappeler qu'on investit grandement en agression sexuelle et qu'il y a des retombées, hein?
Nos CALACS ont vu leurs budgets substantiellement augmentés. Il y a plein de choses comme ça. Il va nous
manquer de temps pour vous faire état de tout ce qu'on fait en Montérégie.
Je
veux aussi rappeler au député de Verchères qu'il y a, vous le savez, la Stratégie maritime et il y a quatre zones industrialo-portuaires, dont une à Contrecoeur-Varennes, que vous
connaissez bien, une a Salaberry-de-Valleyfield, une à Sorel-Tracy et une autre qui est en mouvement à
Sainte-Catherine. Bien, ça sert à quoi, une zone industrialo-portuaire
pour la population, là, dans son
«day-to-day»? Bien, ça fait travailler des gens, M. le Président. Ça fait en
sorte qu'il y a des jeunes qui viennent... qui bénéficient non seulement
de services, mais aussi d'emplois, et des emplois qui sont bien
rémunérés, règle générale. Et tout ça fait en sorte qu'on améliore notre niveau
de vie.
J'ai le goût de vous
dire que je veux aussi qu'on parle des services...
Le
Président (M. Matte) :
Je vous remercie. À ce moment-là, à moins que votre collègue de La Prairie
accepte...
Mme Charlebois :
Non, non, ça va aller, je vais lui laisser...
Le Président
(M. Matte) : ...qu'on prenne sur votre temps.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. Pour continuer sur ce supposé manque de vision
de notre gouvernement pour les familles de la Montérégie, je vais
continuer dans les différents domaines dans lesquels on a annoncé des investissements importants, des investissements majeurs. Pourquoi je reviens là-dessus? Parce
qu'on a l'argent pour les faire, ces investissements-là. Des choses qui sont reliées à la vie quotidienne, aux activités
familiales, qui sont bénéfiques pour les familles de la Montérégie.
Le
parc national des Îles-de-Boucherville, des nouveaux investissements de l'ordre de 9,2 millions. Ça a permis la construction d'un nouveau
centre de découvertes et de services. Et ça, ça se trouve, le parc national des
Îles-de-Boucherville, vous qui venez de la région de Québec, je vais vous
indiquer où ça se trouve, ça se trouve sur le fleuve Saint-Laurent, notre grand et majestueux fleuve, mais il se trouve à
être dans une circonscription électorale. Et, encore une fois, M. le Président, je vais être obligé de
dire que, devinez quoi, ce n'est pas une circonscription libérale, ce
n'est pas une circonscription du Parti québécois, c'est dans la circonscription
de Montarville. Alors, encore une fois, je reviens là-dessus au risque d'être comme un vieux gramophone, ce sont des
investissements qui sont bénéfiques pour la population.
Le
soutien à domicile de longue durée. En 2016, la région de la Montérégie a reçu
7,9 millions de dollars pour le soutien
à domicile de longue durée. Ça, c'est des mesures concrètes qui aident nos
familles, encore une fois. Dans le cadre des infrastructures, vous allez me dire : Bien, c'est quoi? Comment
qu'une infrastructure peut aider la vie des familles? Des casernes de pompiers, M. le Président, j'en ai
inauguré deux, une à Mercier et l'autre à Saint-Hilaire. Des belles
casernes flambant neuves qui étaient
nécessaires pour répondre aux normes, aux exigences de la Sécurité publique, et des casernes où les pompiers et les pompières qui étaient là
étaient fiers du fait qu'ils étaient capables d'offrir des meilleurs services,
des meilleurs temps de réponse aux situations d'urgence dans leur collectivité.
Ça répond à qui? Ça répond à des besoins des familles.
Les
infrastructures de transport collectif, on en faisait état longuement.
Tantôt, le député de Verchères a fait la nomenclature de tous les pauvres
services de transport qui vont être obligés de se rabattre sur le Réseau
express métropolitain. Mais vous savez que,
quand la station de métro de Longueuil a été construite, qu'est-ce que les
sociétés de transport de l'époque ont fait?
Elles ont rabattu leurs circuits vers le métro de Longueuil. Pourquoi? Pour
mettre moins d'autobus sur les ponts. S'il y a moins d'autobus sur les
ponts, il y a moins de congestion, donc plus de temps de qualité en famille.
Si on prend les
transports collectifs, le métro, qui est électrique, le Réseau express
métropolitain, qui va être électrique,
comment de gaz à effet de serre ça fait, ça, M. le Président? Zorro, comme
dirait un célèbre député de la Montérégie.
Les
usagers du transport collectif en Montérégie ont bénéficié d'une annonce de
1 850 000 $ pour un système d'information aux voyageurs. Hein, on a tous des appareils intelligents
qui nous permettent de réaliser des économies de temps, des fois. Mettre
des informations à la portée de la main pour les voyageurs, on arrive à des
arrêts d'autobus et on nous indique la venue du prochain circuit. Les gens
peuvent planifier leurs horaires en conséquence.
Le
Réseau de transport de Longueuil, le RTL, a bénéficié d'un investissement de
près de 28 millions de dollars. Pourquoi?
Pour améliorer la desserte de services. Pour qui? Les familles de la Montérégie
de tout le territoire que le Réseau de transport de Longueuil dessert et
dessert de façon extraordinaire.
La réussite
éducative, la transition, la transition vers l'école, améliorer la qualité des
services de garde éducatifs dans la
région de la Montérégie. En 2017, c'est la ministre elle-même qui a annoncé
1,9 million de dollars, encore une fois au
bénéfice de nos familles, pour faciliter la transition. Vous savez, quand un
enfant naît, et Mme la ministre en sait pour
avoir aussi des petits-enfants, ça ne vient pas avec un livre d'instructions.
Il faut faire en sorte que ces enfants-là réussissent et fassent cette
transition-là pour le bénéfice de leur famille également.
La rénovation
des écoles, rénover une toiture ou rénover un système d'aqueduc dans une école
et les fenêtres pour améliorer la
qualité de l'environnement pour nos élèves et pour aussi nos enseignants. Bien,
en 2017, c'est 96 millions qui ont
été investis où? En Montérégie encore une fois. La ministre est venue faire
l'annonce dans ma circonscription. Ça a été extraordinaire comme annonce et ça a été bénéfique. Et les commissions
scolaires et les enseignants sont reconnaissants du travail qui est fait. Est-ce qu'il y en a plus à
faire? Bien oui, il y en a plus à faire. Mais on le fait également avec la
capacité de payer de tous les Québécois et de toutes les Québécoises à ce
moment-là.
Encore une
fois, ce sont toutes des mesures dans différents domaines, que ce soit la
santé, que ce soit l'éducation, que
ce soit la culture, qui sont bénéfiques. Alors, encore une fois, je me pose la
question : Est-ce qu'on manque vraiment de vision? Manifestement,
la réponse à cette question, c'est non.
Le
Président (M. Matte) : Et je vous remercie, M. le député. Et
j'invite le député de Richelieu pour les cinq prochaines minutes.
• (14 h 30) •
M. Rochon : Oui. Et merci, M. le Président. On va parler des
familles agricoles. L'agriculture en Montérégie, c'est une activité économique importante. 25 % des
emplois en agriculture sont en Montérégie. Les politiques agricoles,
elles doivent être adaptées au contexte
montérégien, c'est-à-dire des productions variées, des terres riches qui
côtoient des zones densément peuplées, prix de terres très élevés,
enjeux de cohabitation entre milieux urbains et milieux agricoles.
Les producteurs agricoles de la Montérégie, ils
attendent du gouvernement des politiques agricoles d'avant-garde. Mon collègue d'Abitibi-Ouest avait fait
adopter une telle politique comme ministre de l'Agriculture, la
Politique de souveraineté alimentaire, saluée par tous, que le Parti libéral
s'est empressé de mettre au rancart. Le gouvernement tente de se racheter avec son budget électoraliste, mais près de quatre
années ont été gaspillées. Le gouvernement n'a pas réglé la question du
remboursement de taxe foncière. Il se contente d'un plasteur, là, de
10 millions de dollars pour compenser
le manque à gagner lié à la formule actuelle. En Montérégie, plusieurs de nos
agriculteurs, surtout ceux de la relève, sont dans une situation
intenable.
Je vous parlais de la cohabitation milieu
agricole et autres usages naturels urbains. Dans ma circonscription, des producteurs agricoles subissent les effets
d'un enchevêtrement de juridictions qui empêche la MRC d'effectuer des travaux de creusage de cours d'eau dans le bassin versant de la rivière Pot au
Beurre. Afin de faire partie de la solution, eux autres, les agriculteurs, ils ont lancé un projet collectif très
ambitieux pour réduire la charge sédimentaire dans les cours d'eau. En contrepartie, ils ont besoin d'entendre
le gouvernement dire qu'il ne laissera pas le réseau
hydrographique dans cet état et les entreprises agricoles en aval mourir
les unes après les autres; bien, silence radio.
La production
maraîchère biologique sur de petites surfaces est en émergence en Montérégie.
Ça jouit d'un intérêt croissant de la
population. Souvent, ce sont de jeunes agriculteurs et
agricultrices qui n'ont d'autres ressources que leur détermination et leur passion pour une production
de fruits et légumes sans aucun pesticide, mais qui nécessite un immense
apport de travail, d'innovation, d'ingéniosité. Eh bien, pas d'appui du gouvernement.
Plusieurs font de la production en serre et sont
trop petits pour profiter de programmes d'Hydro-Québec. Sur les 900 producteurs en serre, savez-vous
combien il y en a qui profitent de tarifs préférentiels d'Hydro? 15.
Résultat : ils perdent du terrain au profit des producteurs de l'Ontario.
Il faut voir à ça.
Côté
petite-enfance, entre ma formation politique et le Parti
libéral, il y a une grande divergence
de vues sur la façon d'assurer aux familles des services de garde
éducatifs de qualité accessibles à tous sur tous les territoires. Les garderies qui ne font pas partie du réseau de
services de garde à contribution réduite, ils ont connu, sous les libéraux,
une progression de 3 829 %. Puis
ce n'est pas juste une différence dans la qualité. L'augmentation de cette offre-là, de places, elle masque une autre réalité que
le gouvernement se garde de faire connaître : l'attribution des places à
contribution réduite, elle est soumise à un
processus d'évaluation des besoins où le critère géographique est
considéré. L'ouverture d'une garderie
non subventionnée n'est pas soumise à une telle évaluation, de telle sorte que
sa localisation dépend avant tout des impératifs
qui concernent le promoteur. Alors, il ne faut pas se surprendre que le développement de ce type de garderie ait surtout
été remarqué en milieu urbain, à des endroits où existaient déjà des
services de garde. Et, pendant ce temps, en milieu rural, parfois même
dans certains secteurs urbains, grand déficit.
Mes collègues
de la Montérégie et moi pourrions vous décrire en détail de très nombreux cas
de beaux projets, principalement en CPE, pour lesquels il y a eu tant de
tracasseries administratives imposées par la direction régionale du
centre et du sud du Québec qu'ils ont été abandonnés. Et c'est sans compter les
coupures imposées à l'époque par l'ex-ministre,
devenue maintenant celle des Aînés, qui disait vouloir ébranler les
colonnes du temple en rationnant les réseaux des CPE. Bien, ce qu'elle a
ébranlé, là, c'est toute la petite-enfance.
La seconde
région en importance au Québec pour sa population
et surtout les enfants de la
Montérégie méritent mieux que ce cycle d'austérité et de soudaine
générosité. J'espère que...
Le Président (M. Matte) : Je
vous remercie. Je vous remercie et j'invite la ministre pour les cinq
prochaines minutes. Mme la ministre, c'est à vous.
Mme Charlebois : Alors merci, M. le Président. D'abord,
répondre que, pour l'agriculture, effectivement, moi, mon
comté, c'est un comté fortement rural, pour votre information. Alors, c'est une préoccupation de tous les instants. Et je suis très,
très fière de ce qui a été déposé au budget
hier, près de 350 millions pour une nouvelle politique bioalimentaire. C'est suite à la consultation qu'a tenue mon collègue. Et il y aura 180 millions pour accroître
l'investissement en production et en transformation bioalimentaire, 65 millions pour dynamiser le développement bioalimentaire dans les territoires, et j'ai justement visité
une entreprise qui faisait des produits sans pesticides, quasiment purement
biologique, et près de 30 millions pour augmenter les efforts en
innovation et en formation. Juste pour favoriser l'offre alimentaire québécoise
plus saine et plus locale, 55 millions va être consacré à cela.
Alors,
oui, l'agriculture tient une grande place, mais on sait que, comme le disait
mon collègue de La Prairie, c'est notre
garde-manger, l'agriculture, et non
seulement ça, mais c'est nos entreprises
aussi du Québec qui... c'est tous des entrepreneurs, maintenant, les agriculteurs,
là. Alors, il ne faut pas sous-estimer leur capacité de répondre à la
demande. Et ils sont des entrepreneurs aguerris. Ils ont des formations. Ils
ont beaucoup de créativité, mais aussi de ténacité pour améliorer leurs
performances. On n'est plus dans l'agriculture d'il y a plusieurs années. On
est dans une nouvelle dimension de l'agriculture. Et vous me permettez de les
féliciter, M. le Président.
Pour
la question des services de garde, bien, je trouve que c'est un petit peu déplacé de me parler de votre vision versus la nôtre. Vous autres, vous favorisez... M. le Président,
excusez-moi. Le Parti québécois — je dois passer par vous et non pas interpeller les gens directement, je me
ramène à l'ordre moi-même — la vision, c'est que les services en centre de la petite enfance, pas d'autre chose, les autres
ne sont pas fins. La CAQ, c'est que les garderies privées, pas les CPE,
pas d'autre chose. Nous, ce qu'on dit, c'est :
On est capables d'avoir un équilibre entre les deux offres de service pour
répondre aux besoins des parents. On pense
que les parents, ce n'est pas tous des gnochons. Je pense que la majorité des
parents, c'est des gens qui sont capables de
jugement et qui sont capables de faire des choix. Alors, ils choisissent entre
les services de garde subventionnés que sont les centres de la petite
enfance, qu'ils soient en milieu familial ou en installation, et/ou les
garderies privées.
Et
là j'ai un tableau devant moi, là, qui m'indique, puis le ministre en a fait
allusion, pour ne pas dire il l'a dit très clairement ce matin à la
période de questions, pendant le mandat du Parti québécois, entre septembre
2012 puis avril 2014, M. le Président, ils
ne sont pas pour ça, les garderies subventionnées, là, mais ils en ont créé
14 613, places en
garderie non subventionnée. Pendant ce temps-là, ils ont créé, dans les
garderies subventionnées et les CPE, 4 000 places. Qu'est-il donc arrivé de vos convictions pendant
le 18 mois que vous avez été au pouvoir? Honnêtement, là, on ne
peut pas dire une chose puis faire le
contraire. Ça, c'est habituellement la façon de faire que mes collègues d'en
face ont. On dit des choses quand on
est à l'opposition puis, quand on arrive au gouvernement, bien, on fait
d'autres choses. C'est leur choix,
mais je trouve mal avisé de me parler des services de garde privés, puisque
c'est vous qui en octroyez le plus, là.
Maintenant,
revenons donc, M. le Président, à la santé parce que, pour moi, la santé, c'est
très important. Mais il n'y a pas que la santé curative, il y a tout ce
qui concerne les environnements qui nous touchent, la prévention. Et c'est pour
ça qu'on subventionne largement... puis j'ai un paquet de choses que j'ai
soulignées avec le ministère de l'Éducation,
Loisir et Sport. J'ai souligné beaucoup
d'infrastructures. Il y
en a à Sainte-Hélène-de-Bagot, puis
c'est pour l'attribution d'une aide
financière de 243 000 $ pour une infrastructure sportive.
Ici, j'avais une infrastructure régionale qui servait à faire de la persévérance scolaire. J'ai une autre...
rénovation d'établissement. Mais il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses qui s'apparentent avec le
sport : une aide financière pour le chalet sports parc Goyette-Hill à
Sutton. Je pourrais vous en énumérer une
multitude. Il y en a ici pour la commission scolaire des
Grandes-Seigneuries : 10 millions pour l'agrandissement d'une
école.
Bref, M. le
Président, je pourrais vous entretenir pendant des jours de tout ce qu'on fait
en Montérégie, mais pas juste santé curative, tenir nos jeunes occupés, leur
donner des saines habitudes de vie. Alors, je pourrai revenir, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Je vous remercie, Mme la ministre. J'invite le
député de La Prairie pour les cinq dernières minutes de cette
interpellation. À vous la parole.
M. Merlini :
Merci beaucoup, M. le Président. J'ai mentionné tantôt, la ministre l'a
rappelé, que la Montérégie est le
garde-manger du Québec. Vous savez qu'on a mis sur pied, avec le ministre des
Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, le Fonds d'appui au rayonnement des régions. Et, en Montérégie,
ce n'est pas différent d'aucune autre
région, ils se sont réunis avec le
leadership de Mme la ministre responsable
de la Montérégie et, savez-vous quoi, ils ont choisi leurs priorités. Savez-vous quelle est leur priorité
numéro un? Priorité numéro un : Faire de la Montérégie le chef de file
du Québec en agriculture. Ils se sont décidés eux-mêmes que c'était leur priorité
numéro un.
La
zone agricole couvre environ 86 % du territoire de la Montérégie, et près
de 60 % de cette superficie est cultivée, ce qui représente le quart des terres en culture au Québec. Oui, oui,
oui! La production agricole est diversifiée : production végétale,
production laitière, sans compter le développement des produits du terroir,
notamment le cidre et le vin.
D'ailleurs,
je souligne deux producteurs qui sont des amis personnels à moi : un,
c'est le Vignoble la Vertefeuille. Bien
oui, j'ai un vignoble dans le comté de La Prairie. Personne n'aurait
jamais cru que, dans un comté qui est plus urbain que rural... un vignoble. Et aussi le Domaine des
Salamandres, qui produit un cidre de poire, imaginez-vous, en
Montérégie, qui gagne des prix à l'échelle internationale. Alors, je salue ces
deux producteurs-là.
• (14 h 40) •
On dénombre près de
7 100 entreprises agricoles en Montérégie, ce qui constitue le quart
des exploitations agricoles du Québec,
générant un revenu total de près de 3 milliards de dollars et 11 %
des emplois. Ça, c'est qu'est-ce qui se passe. Et la priorité numéro un de la région de la Montérégie, c'est de faire
de la Montérégie un chef de file du Québec en agriculture. Et comment
qu'on fait ça? Comment que ça se décline? Bien, voici certains des programmes
qu'ils ont décidé de faire. Par exemple,
analyse du Circuit du paysan pour maintenir la région comme chef de file en
agrotourisme. Non seulement l'agriculture
nous nourrit mais est aussi une source de tourisme. Ça, c'est fait par le
CLD des Jardins-de-Napierville.
Une
plateforme d'échange régionale des savoirs en milieu agricole pour stimuler
l'innovation ouverte. On peut innover
en agriculture. J'ai une entreprise, dans ma circonscription, qui s'appelle
GIGrow, g-i-g-r-o-w. C'est une abréviation
de «gravity induce growth». L'ingénieur derrière cette invention-là habite
Saint-Philippe, qui a 92 % de territoire agricole, en passant, a inventé un processus pour faire pousser des
légumes par gravité, un cylindre auquel on insert les plantes avec un tube lumineux au centre qui sert
d'aspect lumineux pour nourrir ces plantes-là, et on nourrit les plantes
par la racine, contrôlé par ordinateur.
Alors, les plantes obtiennent toute l'eau nécessaire. Il n'y a pas de
gaspillage d'eau. Il n'y a pas de
gaspillage de pesticide parce qu'il n'y en a pas. Tout est fait naturellement.
Les plantes, les légumes produits, ont
ainsi une meilleure saveur. Et savez-vous quoi? On peut faire ça à l'intérieur
d'une usine : quatre murs fermés, pas besoin de chauffer parce que
la lumière est suffisante pour faire pousser ces plantes. Ça a été l'objet
d'articles dans LeJournal de Montréal, ça a été l'objet
d'investisseurs privés qui sont venus épauler cette création-là et qui sont en
train de regarder présentement, probablement
avec la Société du Plan Nord, pour comment implanter ces types de
machines pour faire pousser ces légumes-là dans les endroits de notre chère
province où le climat n'est pas propice à l'agriculture.
Alors, vous
voyez, il y a plusieurs façons que l'agriculture peut innover. Il y a plusieurs
façons que l'agriculture fait en sorte d'aider nos familles. Mme la
ministre faisait évidemment allusion que ce n'est plus l'agriculture d'antan.
Un autre
exemple d'offrir des choix stratégiques et des mesures dans l'idée de faire de
la Montérégie un chef de file, c'est
d'offrir des meilleures perspectives d'accès aux territoires agricoles, mettre
sur pied un programme d'aide financière au développement des bandes de terre, soutenir la mise en place de
programmes ou d'initiatives de formation et le maintien d'un accompagnement des projets d'affaires en
agriculture, identifier les terrains en zone agricole qui pourraient
accueillir des projets nécessitant une moins grande superficie.
On parle
beaucoup de la difficulté de réconcilier le développement urbain et le
développement agricole. Bien, nos leaders en Montérégie, qui ont décidé
d'être un chef de file au Québec en agriculture, regardent de très près cette
problématique-là et travaillent avec tous les acteurs du milieu, incluant
l'UPA, incluant les agriculteurs eux-mêmes, incluant
les conseils municipaux et, oui, incluant même les députés provinciaux et
fédéraux également. Tout le monde met l'épaule à la roue pour cet
aspect-là.
Alors, quand
je vois que la priorité numéro un est de faire de la Montérégie le chef de file
du Québec en agriculture, il y a plusieurs familles qui sont derrière
ça. Manque de vision? Je ne pense pas, M. le Président, je ne pense pas.
Le
Président (M. Matte) :
Merci, M. le député. Maintenant, j'invite la députée de Montarville pour les
trois dernières minutes afin de respecter le temps de conclusion. C'est
à vous.
Mme Roy : Oui, je
comprends qu'on a coupé mon temps, alors je vais faire ça vite. Un mot pour
dire que je seconde les propos de ma
collègue de Taillon dans le dossier du Centre de répit-dépannage Aux Quatre
Poches inc., un endroit où on fait
des miracles avec des enfants lourdement handicapés. Mme la ministre est bien
au fait du dossier. Et il faut, année
après année, demander de l'argent, ce sont pour des petits lourdement
handicapés et ça dépasse le territoire de Montarville. Il y a des
enfants de partout qui y vont. C'est extrêmement important, Mme la ministre, le
Centre de répit-dépannage Aux Quatre Poches inc., pour nous.
Maintenant,
j'aimerais informer le député de La Prairie que, lorsque son gouvernement
fait des annonces dans la circonscription
de Montarville, puisqu'il en a parlé, alors son gouvernement prend grand soin
d'éviter de m'y inviter dans la
majorité des cas, entre autres lors de l'annonce à la commission scolaire à
laquelle il faisait allusion, également à l'aréna de Saint-Bruno, par exemple. Mais vous savez quoi?
J'y apparais quand même, M. le Président. J'y apparais quand même, même si je suis non invitée, et j'ai tout le
plaisir d'y rencontrer vous savez qui? L'exécutif libéral de Montarville qui
est là, tous ces gens sont agglutinés autour de l'élu qui vient faire une
annonce. Alors, M. le député, c'est vraiment raffiné, d'une grande beauté.
Maintenant,
j'aimerais vous rappeler que, lorsque vous faites des investissements, ce n'est
pas l'argent du gouvernement, mais
c'est l'argent de tous les citoyens. Et, parlant d'argent, cet argent-là
devrait être mieux distribué à la grandeur
du territoire du Québec. Et je sais que votre gouvernement a parlé du
portefeuille des familles, a fait adopter une loi, fort de sa majorité, pour diminuer les taxes scolaires. Ça fait
cinq ans qu'on est égorgés avec les taxes scolaires. Dans la Montérégie, les augmentations moyennes, si on
cumule toutes les commissions scolaires, écoutez, la commission de
Sorel-Tracy, 65 % d'augmentation depuis
cinq ans, de Saint-Hyacinthe, 82 %, des Hautes-Rivières, 70 %,
Marie-Victorin, 50 %, des Patriotes, chez moi, 22 %, du
Val-des-Cerfs, 37 %, des Grandes-Seigneuries, 70 %, de la
Vallée-des-Tisserands, 66 %, et des Trois-Lacs, 55 %.
Mais,
dites-moi, comment allez-vous expliquer aux citoyens de la Montérégie que, pour
une maison d'une même valeur, bien,
les citoyens de la Montérégie vont payer... auront un taux de taxation
d'environ 0,18 $ par 100 $ d'évaluation, alors qu'en
Laurentides le taux de taxation sera de 0,105 $ par 100 $ d'évaluation?
Alors, ce que
nous disons, c'est que, pour les familles, le répit que vous tentez de donner
avec les taxes scolaires, il est
totalement inéquitable parce que, pour la même maison de la même valeur à la
grandeur du Québec, dépendamment du territoire,
la taxe scolaire ne sera pas la même, alors que nous, nous proposons un répit
équitable pour le portefeuille des familles,
c'est-à-dire 0,105 $ du taux de taxe scolaire par 100 $ d'évaluation.
Une taxe le plus bas niveau à la grandeur du Québec, c'est ce qu'on vous propose parce qu'actuellement, bien, avec
votre loi sur les taxes scolaires, ce sera totalement inéquitable d'une
région administrative à une autre.
Alors, M. le Président, je pense que ça va
conclure, je vais respecter le temps, et j'ai donné le deux minutes pour que
les travaux puissent poursuivre.
Le Président (M. Matte) : Merci
pour ce sprint-là.
Conclusions
Maintenant,
j'invite la ministre, là, le 10 minutes de conclusion. Et, par la suite,
je vais laisser le même temps au député de Verchères. C'est à vous la
parole, Mme la ministre.
Mme Lucie
Charlebois
Mme Charlebois :
Bien, moi, je suis allée faire l'exercice de simulation, là, pour mes taxes
scolaires, là, puis chez nous, c'est presque 300 quelques dollars. Mes
enfants, c'est au-delà de 500 $ d'épargne. Mais savez-vous quoi, M. le
Président? De la façon dont on l'a fait, c'est une façon responsable parce que
la façon dont parle la CAQ, là, c'est d'amputer
d'un autre 700 millions les commissions scolaires de revenus. Nous autres,
ce n'est pas ce qu'on a fait, là. Mais où ils vont prendre ça? Bien,
probablement dans le Fonds des générations. Les jeunes, là, qui font confiance
au gouvernement qui est en place pour
justement réduire la dette, bien, eux autres, ils vont aller piger là-dedans
pour pouvoir justement faire leur baisse de taxe. Ce n'est pas ça que
les jeunes... Les jeunes veulent l'équité intergénérationnelle.
Ceci
étant, M. le Président, je vais faire mes conclusions. Je n'embarquerai pas
dans le débat de la taxe scolaire. Je pense
que les points ont été faits de façon impeccable, ce matin, par le ministre de
l'Éducation. Et je veux remercier mon collègue
de La Prairie. Nous aurions beaucoup de choses autres à dire sur tout ce
qui se fait en Montérégie, M. le Président, et je suis très, très fière
d'être ministre responsable de la Montérégie, je suis très, très fière de notre
région, mais je suis très, très fière des
gens qui l'habitent. Je leur dis toujours : Montérégissons-nous!.
J'ai volé ça à Tourisme Montérégie. Je
trouve ça génial comme slogan parce qu'on a une Montérégie très diversifiée
tant sur le plan de l'économie que sur le plan de la famille, de la
famille éclatée, dans tous les sens.
Alors, nous, ce qu'on travaille, c'est à offrir un
meilleur soutien de vie à tous les Montérégiens et les Québécois. On le fait en donnant des crédits d'impôt non
remboursables pour l'achat de leur première habitation. On a augmenté les
crédits d'impôt pour les places en
service de garde. On a aussi des budgets pour moderniser nos infrastructures,
que ce soient scolaires et/ou autres
infrastructures, qui répondent à des besoins qui sont... et qui relèvent du
gouvernement. On ajoute des classes pour
répondre aux besoins. On a ajouté des gymnases et des installations sportives
pour faire en sorte que nos jeunes développent des saines habitudes de vie et que leurs parents puissent participer
avec eux. On est là à améliorer les soins à domicile, les soins intermédiaires, bonifier l'aide apportée aux aînés.
On a ajouté des infirmières praticiennes spécialisées pour améliorer l'accès aux soins de santé de première ligne. J'en
ai une dans ma région. Je trouve ça génial. Ça enlève beaucoup de fardeaux aux médecins, puis il y a bien des choses que les
superinfirmières peuvent faire. On veut assurer la population de chaque région, notamment
celle de la Montérégie, d'accès comparable aux services de première ligne. On
améliore la prévention en santé.
Plus
de 1,1 million de personnes ont un médecin de famille. Ils ont accès à un
médecin de famille maintenant. C'est
aussi le cas en Montérégie. Ça s'est amélioré de beaucoup. On a des GMF de
plus, je vous les ai nommés tantôt. On a
des supercliniques de plus. On travaille pour en avoir d'autres. On a plus de
places en CHSLD. On a augmenté les services en CHSLD. On veut améliorer
l'ensemble des services, pas juste la place, le lit, et tout.
• (14 h 50) •
M.
le Président, ce que nous travaillons à faire, c'est d'investir pour améliorer
la qualité de vie des familles, les jeunes familles jusqu'aux aînés. Il
faut s'occuper de nos enfants. La famille, là, ça part d'un enfant bébé jusqu'à
une personne âgée, et on pourrait dire très
âgée. Et je peux vous dire que mes collègues de la Montérégie, puis je pense
que les députés des oppositions veulent
travailler dans ce sens-là, nous, on est à l'écoute et on veut continuer notre
travail, être à l'écoute des familles de notre territoire. Et je
n'adhère pas à la prémisse pour laquelle nous avons été convoqués. Moi, je dis : Avec le plan économique qu'on a
déposé, on peut se donner ces moyens-là. Quatrième budget équilibré avec
un cahier de crédits, M. le Président. Bien oui! Il y a des crédits qui
accompagnent le budget, et c'est normal.
Et
savez-vous quoi? Ce que la population va être fière, c'est que la Vérificatrice
générale va examiner nos chiffres et
va... tout le monde va partir sur la même glace, elle va les valider. Et, en ce
temps-là, on pourra faire une campagne électorale
tout le monde avec la même base de données. Mais pourquoi, M. le Président?
Bien, parce qu'on veut donner plus de
services à nos familles, mais les services, comme je vous le disais, à travers
tous les âges et tous les besoins. Ce n'est pas tout le monde qui a le même état de santé, ce n'est pas tout le
monde qui a les mêmes besoins, mais il faut qu'on puisse diversifier cette offre de services, il faut qu'on
puisse faire en sorte que les gens soient fiers d'eux, leur redonner leur
fierté, qu'ils aient des emplois, des
emplois bien rémunérés, qu'ils aient du temps avec leur famille, tant leurs
enfants que leurs parents. Moi, là,
j'aime ça jaser avec ma mère, là, et j'en manque, de temps, avec la fonction
que j'ai. Mais j'aime ce que je fais. Ma mère le sait très bien.
D'ailleurs, je la salue.
Alors,
merci beaucoup, M. le Président, de nous avoir donné l'opportunité de faire
cette interpellation-là. J'aurais aimé un autre titre que ça.
Reconnaissance pour tout le travail des familles de la Montérégie, ça, ça
aurait été un titre approprié. Et je dis au député de Verchères qu'il garde
espoir. Nous avons fait la 30 centimètre par centimètre, de la conception
à la réalisation. Soyez assuré que nous travaillons sur la mobilité durable des
transports, notamment la circulation de nos citoyens en Montérégie, pour qu'on
puisse se côtoyer plus souvent sans bouchon.
Le Président
(M. Matte) : Je vous remercie, Mme la ministre, et j'invite le
député de Verchères pour les 10 prochaines minutes. M. le député.
M. Stéphane
Bergeron
M. Bergeron :
Merci, M. le Président. Écoutez, j'en serais évidemment très heureux si c'était
envisageable, mais, pour que ce soit
envisageable, encore faut-il que nous ayons une perspective, encore faut-il
qu'il y ait un plan, qu'il y ait une vision. Or,
on ne la voit pas, cette vision-là, M. le Président. C'est bien difficile de la
voir, elle n'existe pas. Alors, on nous
reprochait d'avoir amorcé cette interpellation dans l'asphalte. C'est ce que
nous disait le député de La Prairie, et lui, il a poursuivi dans le
béton.
Tout
simplement pour illustrer le fait que la vie des familles, elle ne se limite
pas uniquement dans les services de garde.
La vie des familles, elle est multifacettes. Et, quand des parents sont coincés
dans la circulation, ils ne passent pas du temps de qualité avec leurs enfants, puis les enfants demeurent plus
longtemps au service de garde à l'école ou service de garde éducatif. Et
ça, ce n'est pas favoriser du temps en famille.
Même
chose pour la santé. Quand, comme le disait ma collègue de Taillon, on invite
une famille dont un poupon ou un enfant est malade à aller le lendemain
matin, à 6 heures, pour éventuellement être vu à 2 heures
l'après-midi, c'est une journée perdue. Ce n'est pas une journée, ce n'est pas
du temps de qualité en famille, M. le Président.
Oui,
c'est vrai, on a qualifié le Québec de paradis des familles, mais on a qualifié
le Québec de paradis des familles après quoi, M. le Président? Après
qu'on ait instauré les services de garde éducatifs, après qu'on ait instauré le
congé parental, M. le Président.
La
ministre nous dit : Nous, on sert les gens, peu importent leurs couleurs
politiques. Moi, j'aimerais bien la croire, j'aimerais bien la croire. Mais, si c'était vrai, pourquoi est-ce que,
par exemple — et c'est
le cas de plusieurs collègues de l'opposition — pourquoi est-ce que, tout récemment, le
ministre des Ressources naturelles et le ministre des Transports sont venus à Varennes, à l'IREQ, pour faire une annonce
concernant l'électrification des transports et qu'ils l'ont fait sans
même m'inviter, alors qu'ils ont invité le
maire de Varennes, ce qui m'apparaît normal, mais la mairesse de Contrecoeur...
Bravo pour la mairesse de Contrecoeur! Mais
comment se fait-il que le député de la circonscription n'ait pas été invité? Et
ça, c'est une constante, c'est perpétuel, le
fait que le gouvernement vient faire des annonces, avec l'argent des
Québécoises et des Québécois, sans avoir la décence d'inviter les
députés qui représentent les citoyennes et les citoyens des différentes
circonscriptions.
Moi,
je veux bien croire la ministre lorsqu'elle nous dit qu'on travaille pour
l'intérêt des citoyens, peu importe la couleur
politique ou peu importe l'idéologie. Pourquoi, dans ce cas, on a accordé
80 places au CPE L'Attrait mignon, le financement de 80 places a été confirmé le 30 août 2017, et qu'encore aujourd'hui ce n'est pas réglé? Pire encore, on a annoncé, le 14 mars dernier, que le projet du CPE
L'Attrait mignon a été mis de
côté pour privilégier 12 projets de garderies privées. Quand la ministre dit, hein : On a
une approche équilibrée, elle reconnaissait elle-même que plus de la
moitié des places en garderie en Montérégie
ont été accordées à des garderies privées. Il y a des gens qui font de l'argent sur le dos de nos enfants, M. le Président. Ça n'a juste
pas de bon sens! Et là on fait passer avant un projet de CPE, dont les places
ont été autorisées, 12 autres projets de garderies privées, M. le
Président. Ça n'a pas de bon sens!
On multiplie les difficultés,
les exigences tatillonnes, ce qui fait en sorte que des places qui ont été
attribuées sous notre gouvernement ne sont pas encore octroyées parce qu'on
demande de nouveaux plans, on oblige le CPE à aller
voir l'architecte, encore un 1 500 $, tching-tching, pour
déplacer une prise de courant un peu plus à droite, installer une fenêtre un peu plus à gauche. Puis là on
renvoie encore le CPE devant l'architecte pour arriver avec de nouveaux
plans, tching-tching à nouveau. On épuise nos CPE, qui sont des organismes à
but non lucratif, puis on fait en sorte que ça n'aboutit pas.
On
a un projet, à Varennes, d'une garderie, hein, qui a un problème
de construction. Tout l'argent est réservé, tout l'argent est prêt pour un déménagement. Tout ce qu'on attend, c'est
le O.K. du ministère. Ça fait quatre ans que ça attend, M. le
Président. On dirait qu'on veut décourager les CPE pour ne pas que ça se
réalise.
M. le Président, ça
prend une vision. Or, la vision manque cruellement. La vision, en termes de
transport, de mobilité durable, c'est le REM
du côté du gouvernement, M. le Président, le REM. La mairesse de Longueuil
elle-même disait que le REM, là, je
ne le sais pas, comment ça va coûter puis peut-être que je vais être obligée
d'augmenter les taxes des citoyens et
des citoyennes de Longueuil. Ça n'a pas de bon sens. C'est ça, une vision? Une
vision où on ne sait pas ce qui se passe?
Une vraie vision, M.
le Président, c'est comme le Parti québécois l'a fait, comme ma collègue
l'évoquait, en matière de santé, hein? On a
fait des propositions en matière de famille, on a fait des propositions en
matière d'éducation et, oui, on a
fait des propositions en matière de mobilité durable pour la grande région
métropolitaine. On a proposé, hein, on a proposé Le Grand Déblocage, M.
le Président.
Alors, Le Grand
Déblocage, là, si on regarde la carte de Montréal, là, on va voir que le REM,
là, ça couvre seulement une partie, hein?
Ça, c'est ce qu'apporterait Le Grand Déblocage pour la grande région
métropolitaine, y compris pour la
région de la Montérégie. Il y aurait évidemment davantage de couverture. C'est
133 000 voitures, soit 10 % de moins dans la grande région montréalaise, c'est 78 fois plus que ce
que propose de faire le REM en termes de réduction de la circulation. C'est 175 nouvelles stations sur
200 kilomètres. C'est des nouvelles dessertes de tramway sur l'île de
Montréal et sur la Rive-Sud. C'est des
nouvelles dessertes de voies réservées pour les bus rapides à Laval, dans la
couronne nord, sur la Rive-Sud, de
Sainte-Julie à Châteauguay. C'est 1,4 milliard de dollars en
immobilisation pour la renaissance des trains de banlieue. C'est des nouvelles dessertes vers Joliette,
Saint-Hyacinthe, Saint-Jean, le Suroît. C'est davantage de départs pour le Train de l'Est, la ligne de
Deux-Montagnes, le Train de l'Ouest, le train de Saint-Jérôme. C'est
280 000 tonnes de GES en moins.
C'est huit fois plus que ce que propose le REM, M. le Président, en termes de
réduction de gaz à effet de serre.
475 000 déplacements électrifiés additionnels. C'est quatre fois plus que
ce que propose le REM, M. le Président. C'est une économie de pétrole
qui équivaut à plus de 150 millions de dollars par année pour les
Québécoises et les Québécois, d'investir
dans nos ressources à nous, l'électricité, plutôt que d'envoyer notre argent
dans des pétromonarchies étrangères,
notamment. Plus de 300 millions de dollars de valeurs foncières supplémentaires
laissés aux municipalités. Ça répondrait aux besoins de la mairesse de
Longueuil, entre autres, M. le Président.
Et tout ça,
M. le Président, ce qu'on vient de démontrer, ce qu'on vient de montrer, pour
un budget équivalent, hein, un budget
équivalent, un échéancier équivalent, avec des technologies connues,
existantes, sur des infrastructures existantes et souvent sur la base de projets qui
ont déjà été développés par les communautés, M. le Président. Et ça, ça
aurait pour avantage également, hein, un
projet réalisé ici, pour les gens de chez nous, réalisé par les gens de chez
nous. Parce que le REM, là, c'est de valeur, mais ça va être réalisé en
Inde, M. le Président. On va aller créer de l'emploi à l'étranger.
Alors, la
formule libérale, là, c'est justement l'exportation de nos capitaux vers
l'étranger pour la construction de matériel
qui va rouler chez nous, c'est l'investissement des ressources du gouvernement,
de l'argent des Québécoises et Québécois,
pour un projet privé qui peut être éventuellement vendu à des intérêts privés,
M. le Président, c'est d'envoyer des milliards de dollars à l'étranger
pour la consommation de pétrole.
• (15 heures) •
M. le
président, il y a une vision dans cette Chambre. Cette vision, elle est
exprimée par le Parti québécois. Et on invite
les Québécoises et les Québécois à constater que ce gouvernement n'a pas de vision
pour la région de la Montérégie, n'a
pas de vision pour les familles de la Montérégie. C'est vrai pour la Montérégie,
c'est vrai pour les Laurentides, c'est vrai pour Lanaudière et c'est
vrai également pour la plupart des régions du Québec. Je vous remercie, M. le
Président.
Vous me
permettrez, en terminant, de remercier mes collègues, mes collègues de Taillon,
de Richelieu, qui m'ont accompagné pour cette interpellation, remercier la ministre, remercier les gens
qui l'ont accompagnée, mon collègue
du parti ministériel, ma collègue du deuxième groupe d'opposition.
Et vous me permettrez également de souligner le
fait que je suis accompagné d'une toute petite équipe, mais ô combien efficace, composée de Jean-Christophe
Maltais, qui est conseiller au cabinet du chef de l'opposition
officielle, de Laurie Comptois, Joël
Vaudeville, qui ne sont pas en Chambre. Il y a également Annick Bergevin, qui
est mon attachée politique et qui
coordonne un peu les activités du caucus de l'opposition officielle en
Montérégie, Denis Fortin, qui est mon attaché parlementaire, et nous
sommes aujourd'hui accompagnés d'une stagiaire de l'Université de Sherbrooke, Mme Anabelle Gaudet. Alors, merci infiniment, M.
le Président, et merci à vous et à l'équipe de la table pour cette belle
interpellation.
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie. Bien, je voudrais en profiter
également pour vous remercier. Ce fut un plaisir pour moi de présider cette séance. Votre collaboration fut
excellente. Et je voudrais profiter également pour souligner le travail de Marc-Olivier Bédard, qui est à sa
troisième séance comme secrétaire de commission, donc, bravo! c'était
bien, et à Stéphanie Pinault aussi, qui, elle, elle a un petit peu plus
d'expérience, mais pas beaucoup.
Alors, compte
tenu de l'heure, je lève la séance, et la commission, ayant accompli son
mandat, ajourne ses travaux sine die. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 15 h 2)