(Quinze heures une minute)
Le
Président (M. Matte) :
Alors, bonjour et bon après-midi. J'ai constaté que le quorum était... Non, il n'y a même pas de quorum.
Je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à 15 h 2)
(Reprise à 15 h 4)
Le
Président (M. Matte) : Bon après-midi
à tous. J'ai constaté le quorum. Je vous invite à fermer la sonnerie de
votre téléphone, s'il vous plaît.
La commission
est maintenant réunie pour procéder à l'étude du volet Immigration, Diversité, Inclusion des crédits budgétaires pour le
portefeuille de 2017-2018.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par Mme
Montpetit (Crémazie); Mme Vallières (Richmond) est remplacée par M. Drolet
(Jean-Lesage); Mme Jean (Chicoutimi) est remplacée par Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve); et M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière) est remplacé par
Mme Roy (Montarville).
Remarques préliminaires
Le
Président (M. Matte) : Bien.
Nous allons débuter les remarques
préliminaires. Nous allons procéder par une discussion générale en blocs, selon l'opposition officielle et la
deuxième opposition. Les remarques préliminaires vont débuter avec vous,
Mme la ministre. Compte tenu de l'heure, nous débutons à 15 h 4, donc
nous allons terminer à 18 h 4. Est-ce qu'il y a un consentement pour
excéder de quatre minutes?
Une voix : Consentement.
Le
Président (M. Matte) : Merci. Nous débutons donc les remarques
préliminaires avec vous, Mme la ministre, pour 17 minutes.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Merci, M. le Président. Alors, c'est avec grand plaisir que je m'adresse à vous
aujourd'hui pour vous présenter les
crédits budgétaires alloués au ministère de l'Immigration, de la Diversité et
de l'Inclusion. Permettez-moi, dans un premier temps, de saluer mes
collègues du parti ministériel, la députée de Chauveau, le député de
D'Arcy-McGee et la députée de Verdun, et permettez-moi aussi de vous présenter
les personnes qui m'accompagnent... Oh! Excusez-moi. Je salue aussi la collègue
de l'opposition officielle, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, ainsi que la collègue du second groupe d'opposition, la députée
de Montarville. Je vous présente les personnes qui m'accompagnent :
à ma droite, M. Robert Baril, sous-ministre
en titre, ainsi que les hauts fonctionnaires du ministère qui
m'accompagnent, derrière moi; ma directrice de cabinet, Mme Marie-Hélène
Paradis; ainsi que les membres de mon cabinet.
Le
budget 2017-2018 du gouvernement du Québec, présenté le 28 mars
dernier, a donné le ton à l'action du Québec en matière d'immigration, de participation et d'inclusion pour la
prochaine année. La priorité est donnée à l'intégration en emploi, à la
francisation, à la reconnaissance des compétences ainsi qu'au vivre-ensemble.
Voyons
d'abord le contexte. Emploi-Québec prévoit que 1,4 million d'emplois
seront à pourvoir d'ici 2020-2024. Ces prévisions indiquent que
21 % de ces emplois seront occupés par des personnes immigrantes. Que ce
soit pour remplacer les départs à la
retraite ou pour répondre à la croissance économique, le Québec a besoin
d'assurer rapidement la participation des personnes immigrantes au
marché du travail.
Les investissements prévus au budget du Québec
2017-2018 permettront au ministère de mettre en place les mesures concrètes visant à augmenter le taux
d'emploi des personnes immigrantes. Ces mesures sont d'ailleurs en phase
avec la stratégie d'action 2016-2021 de la politique Ensemble, nous sommes
le Québec et avec les objectifs du plan stratégique 2016-2021 du
ministère. Les montants, pour l'année 2017-2018, pour le MIDI, comprennent
les crédits de 312,1 millions, une
hausse de 12,4 millions par rapport à 2016-2017. Ils incluent notamment le
budget de dépenses et le budget
d'investissement. Le budget de dépenses est de 305,5 millions, une hausse
nette de 13,6 millions par rapport à 2016-2017. Cette augmentation de 4,7 % de notre budget de dépenses
est légèrement supérieure à la hausse moyenne pour l'ensemble des ministères, qui s'établit à
4,1 %. Et, si l'on exclut la provision réservée aux autres ministères, le
budget du MIDI connaît une augmentation significative de 12,6 %.
Je tiens à
souligner que le budget de dépenses pour 2017-2018 maintient les montants
suivants : pour renforcer les efforts
de francisation auprès des nouveaux arrivants, 4 millions, qui étaient
déjà là; pour poursuivre la mise en oeuvre des mesures de stratégie, la
stratégie d'action de la politique Ensemble, nous sommes le Québec,
5 025 000 $, pour un total de 42,5 millions sur cinq ans;
et pour réaliser le Plan d'action gouvernemental 2015-2018, La
radicalisation au Québec : agir, prévenir,
détecter et vivre ensemble,
1,1 million. Le budget des dépenses maintient également la
provision de 165,7 millions que le MIDI
distribue à trois autres ministères qui offrent des services aux personnes
immigrantes : ce sont le ministère
de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, le ministère de la Santé et des
Services sociaux et ministère du Travail, de l'Emploi et de la
Solidarité sociale.
Les gains que nous avons connus l'an dernier sur
le plan de la croissance économique et de l'emploi, avec la création de
90 000 emplois, mettent davantage en lumière les besoins en
main-d'oeuvre qualifiée afin d'assurer la prospérité
du Québec et celle de ses entreprises. L'attraction des talents fait toujours
l'objet d'une vive compétition sur la scène internationale, et notre
gouvernement est déterminé à faire du Québec une destination de choix. En
2017-2018, 6,1 millions seront
consacrés aux activités relatives à l'immigration, comparativement à
4,7 millions en 2016-2017. À ce montant
viendront s'ajouter quelque 44 millions supplémentaires provenant des
crédits au net et découlant des revenus de tarification. Le budget global des dépenses en immigration pourrait donc
atteindre 50,1 millions. Ces sommes permettront au MIDI de mettre en oeuvre un nouveau système
d'immigration basé sur la déclaration d'intérêt, de renforcer sa
nouvelle approche de prospection et
d'attraction à l'étranger, de promouvoir le passage du statut temporaire vers
un statut permanent.
• (15 h 10) •
Au cours des
dernières années, nous avons fait des progrès importants pour la mise en place
du nouveau système d'immigration capable d'attirer et de sélectionner
les talents stratégiques dont nous avons besoin. L'an dernier, le Québec s'est doté des trois piliers de ce nouveau
système que sont : un, la politique Ensemble, nous sommes le Québec
et sa stratégie d'action; deux, la nouvelle loi sur l'immigration au Québec,
qui sera en fonction à partir du début de 2018, la loi et le système qu'il met
en place; et la planification pluriannuelle de l'immigration pour la
période 2017-2019.
Il faut
comprendre que nous sommes en train de transformer en profondeur notre système
d'immigration. En effet, basé sur la
déclaration d'intérêt, le Québec pourra, dans l'avenir, sélectionner en continu
et en temps réel les personnes dont
le profil répond aux besoins de son marché du travail. Offert en ligne, le
système entrera en vigueur avec la mise à jour du règlement sur
l'immigration au Québec.
Nous avons conclu des partenariats avec des
acteurs socioéconomiques régionaux pour inciter les étudiants internationaux à rester au Québec, tel que prévu
aux orientations de la planification de l'immigration. Nous leur avons aussi rendu accessibles nos services de
francisation et d'intégration en ligne pour soutenir leurs démarches visant à
participer pleinement en français à la société québécoise.
Aussi, pour
la première fois depuis que nous faisons des exercices de planification
pluriannuelle de l'immigration, nous avons inscrit notre engagement
humanitaire dans les orientations, dans la planification 2017-2019.
L'opération d'accueil des personnes
réfugiées syriennes a été un grand succès dont nous sommes tous fiers, et, au
31 décembre 2016, 7 341 personnes
étaient arrivées au Québec, dépassant légèrement notre objectif d'accueillir
7 300 personnes. La demande de
parrainage collectif est encore grande, et j'ai confiance que nous
accueillerons le nombre de personnes réfugiées prévu dans la
planification pluriannuelle d'ici 2019.
Je tiens
encore une fois à remercier tous les acteurs qui ont pris part à cet effort
humanitaire majeur, incluant le personnel de mon ministère. Les
personnes immigrantes, qu'elles proviennent de l'immigration économique ou humanitaire, arrivent au Québec avec le désir de
prendre part activement à la société québécoise et d'y construire leur
avenir et celui de leurs enfants. La
diversité de leurs expériences professionnelles et personnelles est une source
d'enrichissement pour la société québécoise ainsi que pour les entreprises.
Nous poursuivons donc nos actions afin que les personnes immigrantes puissent
s'intégrer plus rapidement en français au marché du travail et contribuer à la
vie collective.
À cet effet,
je suis très heureuse de souligner que le budget des dépenses du MIDI consacre
à la francisation, à l'inclusion et à
la participation des personnes immigrantes 126,3 millions en 2017-2018,
comparativement à 109,5 millions en
2016-2017. Fait à souligner, cette année le ministère a reçu 14,5 millions
supplémentaires pour faciliter l'accès aux services en francisation, 13,5 millions à la reconnaissance des
compétences, 1 million pour les personnes immigrantes. De plus, un montant de 2,2 millions provenant du
Fonds de suppléance sera accordé au ministère pour faciliter l'insertion
en emploi des personnes immigrantes.
Concrètement, avec ces sommes, le ministère pourra faciliter l'accès des
personnes immigrantes aux services de francisation, faciliter l'accès à la
reconnaissance des compétences acquises à l'étranger, accroître l'employabilité des personnes immigrantes, soutenir les jeunes
entrepreneurs immigrants et poursuivre, avec nos partenaires,
l'édification de collectivité inclusive et accueillante.
La connaissance du français est incontournable
pour s'intégrer au marché du travail et participer pleinement à la vie collective. Le plan économique a octroyé
93,5 millions au MIDI pour les cinq prochaines années pour
faciliter l'accès des personnes immigrantes
aux services gouvernementaux de francisation. En 2017-2018, nous investirons
donc 13,5 millions pour bonifier et harmoniser le soutien aux personnes
immigrantes en francisation à temps plein. Nous allons augmenter l'allocation hebdomadaire accordée à partir du mois
d'août. L'allocation sera établie à 140 $ par semaine. Elle varie présentement entre 30 $ et
115 $. Toutes les personnes nouvellement arrivées qui suivent un cours de
français à temps complet, qu'il soit offert
par le MIDI ou par les commissions scolaires, recevront cette allocation. C'est
un incitatif important pour
persévérer dans l'apprentissage du français. Ces personnes seront ainsi mieux
outillées pour contribuer à la
prospérité du Québec, et à la pérennité, et à la vitalité du français. À partir
du mois d'août, le MIDI deviendra la porte d'entrée pour les personnes immigrantes admissibles à l'allocation qui
s'inscrivent à un cours à temps complet. Nous allons aussi mener une étude de faisabilité sur la mise
en place d'un guichet unique qui donnerait accès à l'ensemble des
services gouvernementaux en francisation.
L'intégration en français des personnes
immigrantes est au coeur de l'action gouvernementale en matière d'immigration. Du 1er avril 2016 au
28 février dernier, quelque 27 700 personnes ont participé aux
cours offerts par le MIDI en ligne ou
en classe. Il s'agit d'une hausse comparativement aux
26 520 participants en 2016-2017. Nous avons aussi entrepris une campagne pour joindre les
personnes qui ne connaissent pas le français ou très peu à leur arrivée
au Québec. Lancée en juillet 2016, la
campagne se déroule sous le thème Apprendre le français, c'est gratuit et
c'est gagnant. Il est encore tôt pour en faire un bilan
complet puisqu'elle se termine à peine.
La connaissance du français favorise la participation
des personnes immigrantes, mais nous devons agir sur plusieurs facteurs afin d'assurer une intégration socioprofessionnelle
réussie. Le plan économique du Québec a mis de l'avant des mesures concrètes avec financement à l'appui. Ce sont d'ailleurs
des mesures qui font écho aux pistes d'action proposées lors du rendez-vous sur la main-d'oeuvre, qui s'est déroulé à
Québec les 16 et 17 février dernier, ainsi qu'aux témoignages
entendus lors de la consultation parlementaire sur la nouvelle politique
d'immigration Ensemble, nous sommes le Québec.
Le MIDI a
reçu 10 millions de crédits additionnels sur cinq ans pour bonifier le
programme Interconnexion, mis sur pied
par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. 2 millions de
dollars seront investis en 2017-2018 afin que le programme puisse augmenter le nombre annuel de participants de
1 000 à 3 000. Le MIDI recevra également 5 millions sur cinq ans pour mettre en place un guichet d'accès
unique visant à simplifier les démarches des personnes immigrantes en matière de reconnaissance des compétences. Cette
solution structurante donne suite aux travaux du Comité interministériel
sur la reconnaissance des compétences, qui se sont conclus récemment.
Le
gouvernement soutiendra également les jeunes entrepreneurs immigrants. Avec
l'appui du Regroupement des jeunes
chambres de commerce du Québec, des missions commerciales de reconnaissance se
tiendront dans différentes régions pour faire connaître les occasions
d'affaires aux jeunes entrepreneurs immigrants. Le MIDI a reçu des crédits de
400 000 $ sur deux ans pour financer cette initiative du
regroupement.
En matière de
soutien à l'intégration, nous offrons aux personnes immigrantes une gamme de
services axés sur la pleine
participation, qu'elles peuvent entreprendre depuis l'étranger grâce aux
technologies de l'information. Je tiens aussi à souligner le travail
quotidien d'un réseau de partenaires composé de 92 organismes
communautaires qui apportent un soutien
quotidien à l'établissement et à l'intégration des personnes immigrantes
nouvellement arrivées. Ces organismes sont soutenus financièrement par
mon ministère.
Malgré le
chemin parcouru, des obstacles demeurent à la pleine participation des
personnes issues de la diversité ethnoculturelle.
Pour cette raison, la politique Ensemble, nous sommes le Québec et sa
stratégie d'action, avec un budget de dépenses
de 5 250 000 $, accordent une attention particulière à la
mobilisation des acteurs socioéconomiques dans le but de favoriser le
rapprochement interculturel et l'inclusion dans toutes les sphères de la
société. Cette dernière année, nous avons aussi entrepris une importante
campagne sur le vivre-ensemble qui témoigne de l'apport des personnes
immigrantes à la société québécoise.
Finalement,
j'aimerais souligner le travail d'un comité ministériel dont je me réjouis au
plus haut point. Depuis décembre, un
comité composé de 14 ministres se rencontre régulièrement afin
d'identifier des pistes d'action à prioriser pour faciliter et accélérer l'inclusion des personnes immigrantes et
leur pleine participation. Je suis très fière de présider ce comité,
ainsi que de la contribution de mes collègues du gouvernement à la réussite de
l'intégration des personnes immigrantes.
Mesdames
messieurs, l'année 2017-2018 verra la réalisation de plusieurs mesures
concrètes de la stratégie d'action Ensemble,
nous sommes le Québec. Tous les
acteurs de notre société sont appelés à se mobiliser pour que les
Québécoises et les Québécois de toutes
origines puissent contribuer à la prospérité du Québec et à la vitalité du
français. Nous croyons au potentiel de chaque personne qui fait le choix
ou non de s'installer chez nous pour poursuivre son projet de vie. Nous mettons en place les outils dont nos nouveaux
concitoyens ont besoin afin qu'ils développent, tout comme nous, un fort
sentiment d'appartenance à la société
québécoise. Je dois avouer que je suis particulièrement fière du travail
accompli cette dernière année. Je remercie
d'ailleurs l'ensemble du personnel du MIDI et tous nos partenaires. Il reste,
bien entendu, beaucoup de travail devant nous, mais nous sommes sur la
bonne voie pour assurer le meilleur avenir qui soit aux personnes qui viennent
enrichir notre société. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Matte) : Merci, Mme la ministre. J'invite la
porte-parole de l'opposition officielle, la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, pour ses remarques préliminaires d'environ
10 minutes maximum.
Mme Poirier : Il n'y en a
pas, M. le Président. Je vais garder tout mon temps pour discuter avec la
ministre.
• (15 h 20) •
Le
Président (M. Matte) : Bien, je vous remercie quand même. J'invite la
porte-parole de la deuxième opposition officielle pour les remarques
préliminaires. Vous disposez de sept minutes.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : Merci beaucoup, M.
le Président. Bien, je veux saluer tout le monde, tout le monde du cabinet, Mme la ministre, naturellement, mes collègues du gouvernement, de l'opposition officielle. Et je ferai de même,
je vais conserver mes minutes pour pouvoir échanger. C'est du temps
précieux avec des spécialistes qui avez réponse à tout, alors j'ai hâte de vous
entendre.
Le
Président (M. Matte) : C'est
bien. Je vous remercie. Donc, nous sommes rendus... à ce moment-là, je suis prêt à vous écouter pour... vous remercier, pour ceux qui
ont fait des remarques préliminaires.
Discussion générale
Et je
reconnais la porte-parole de l'opposition
officielle, la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, pour amorcer nos échanges sur cette étude
de crédits.
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Alors, à mon tour de saluer, vous, M. le Président, les collègues de la partie gouvernementale, Mme la
ministre, ainsi que l'ensemble de votre cabinet, ma collègue de la deuxième
opposition.
Je
commencerais le premier bloc sur la reconnaissance des acquis et des
compétences. Vous en connaissez mon acharnement
sur ce dossier. J'aimerais avoir une discussion sur quelle est votre
proposition de réorganisation des services de la RAC. On a parlé d'un guichet unique. J'aimerais que vous puissiez
nous partager cette volonté telle que nous l'avions nous-mêmes exprimée
dans le cadre de nos 20 propositions que nous avons présentées il y a
quelques mois. Alors, j'ai vu des
déclarations de la ministre disant qu'il y aurait dorénavant un guichet unique.
Alors, j'aimerais en connaître le détail mais surtout l'échéancier, sa
mise en place et le budget.
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre.
Mme Weil : Bien, c'est parce qu'il y a beaucoup
de détails. Évidemment, une annonce viendra. Puis on l'annonce déjà, en
effet, dans le budget, qu'on a l'intention de créer ce guichet unique. Je
dirais que je partage évidemment
avec, je pense, tous les parlementaires et toute la société notre volonté
d'aller plus loin. Je dois quand même dire qu'il y a eu beaucoup, beaucoup d'actions
qui ont été prises ces dernières années pour aider les ordres professionnels à reconnaître les compétences. Il y a eu des progrès : reconnaissance totale ou
partielle de 90 %, donc une
augmentation quand même de 65 %, je crois bien, des années passées,
et c'est grâce à un programme qu'on a, de subventions.
On annonce
donc dans le budget, oui, qu'on va installer, on va implanter un guichet unique
pour la reconnaissance des
compétences des candidats qui arrivent avec soit l'intention d'intégrer un
ordre professionnel ou un métier réglementé, ou tout simplement des gens qui veulent intégrer le marché du travail
avec un profil de scolarisation mais aussi d'expérience de travail qui malheureusement, souvent, n'est pas
reconnu. C'est important de le dire. C'est qu'il y a vraiment trois groupes,
hein? Il y a le 20 % qui est constitué des gens qui se destinent à un
ordre professionnel ou métier réglementé, mais le 80 %, c'est toutes les autres personnes que, pour toutes sortes de
raisons, leur expérience de travail n'est pas reconnue.
Donc, il y a
un organisme qui s'appelle Qualification Montréal, et c'est lors d'une
présentation, l'été dernier, par mes
fonctionnaires qu'on a discuté de Qualification Montréal et de ses compétences.
Et une des recommandations — un rapport qui sera rendu public bientôt — une des recommandations d'un comité
interministériel présidé par Filomena... oui, excusez-moi, la députée de Jeanne-Mance—Viger, Jeanne-Mance—Viger, c'était une des recommandations-phares,
c'était de créer un guichet unique à
l'échelle du Québec. Donc, on a financé une étude de faisabilité, donc, en
septembre 2016, une subvention de
7 670 $ à Qualification Montréal pour réaliser un modèle d'affaires
permettant de préciser les modalités d'un éventuel déploiement de
guichets uniques pour la reconnaissance des compétences des personnes
immigrantes pour l'ensemble du Québec. En
effet, donc, c'était en février que... On le savait déjà l'été dernier, mais
c'était déjà vu comme une des mesures
les plus structurantes pour orienter les gens. Ça paraît souvent très éclaté,
puis, quand on a l'expérience en région,
où les gens ont de la difficulté à savoir
à quelle porte frapper... Personnellement, je trouvais que, connaissant leur expérience... Et d'ailleurs Qualification
Montréal avait souvent l'occasion de toucher à des dossiers hors de leur
région métropolitaine. Donc, on s'est dit : Pourquoi ne pas créer... donc
de faire de cet organisme un organisme à l'échelle du Québec?
Donc, le ministère
a octroyé une subvention de 3 millions afin de mettre en oeuvre le guichet
unique québécois pour la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes. À ce jour, la subvention n'a
pas fait l'objet d'une annonce publique.
Ce guichet unique qualification... qui s'appellera Qualifications Québec, proposera à la clientèle au Québec ainsi qu'aux candidates et candidats à l'immigration une offre de services
intégrée qui comprendra — puis,
j'imagine, vous voulez tout le détail de ce qu'on entrevoit — un
portail un peu beaucoup comme Qualification Montréal...
Mme Poirier : Une bonne
nouvelle, ça se partage. Une bonne nouvelle, ça se partage.
Mme Weil : Bien oui. Oui, bien, tout à fait. Et c'est beaucoup... Si on va sur le site de Qualification
Montréal, on peut voir l'excellence du
travail de cet organisme. Donc, un portail à partir du site Internet de
Qualification Montréal afin de
répertorier et de centraliser l'information sur la reconnaissance des
compétences à l'aide d'hyperliens; un service d'aiguillage
pour les candidates et candidats à l'immigration et les personnes immigrantes dont les compétences
ont été acquises à l'étranger, en personne ou en ligne, par clavardage,
Skype ou plateforme Via vers les universités, les établissements scolaires, les
comités sectoriels, les ordres professionnels ou d'autres organismes de
réglementation; aussi, la promotion des
services de reconnaissance des compétences auprès des personnes immigrantes
dont les compétences ont été acquises à l'étranger et des acteurs
concernés, notamment les employeurs; la formation, donc quand on parle d'aiguillage et d'orienter les gens vers de la
formation et l'outillage d'acteurs qui interviennent en reconnaissance des compétences des
personnes immigrantes; la création d'équipes d'intervention ponctuelle pour
résoudre les difficultés observées. Donc,
ça, c'est vraiment le détail tel qu'on l'a à ce stade-ci. C'est sûr que, lorsque l'annonce se fera en bonne et due forme
et que tout sera prêt, il y aura peut-être d'autres éléments à rajouter à cette
annonce.
Mme Poirier :
Juste à titre d'information, dans le cahier des renseignements particuliers, on
mentionne exactement ce que vous venez de mentionner, que c'est une
enveloppe de 3 millions pour Qualification Montréal. Quand je vais au
budget, j'ai 5 millions sur cinq ans. Est-ce que c'est 5 millions sur
cinq ans ou c'est 3 millions sur trois ans?
Mme Weil : Je vais répéter, là. Bon. Donc, on a signé une
entente de trois ans, mais on a de l'argent pour cinq ans. C'est ce
qu'on m'explique.
Mme Poirier : Mais ce n'est
pas nécessairement de l'argent qui va tout aller à Qualification Montréal ou Qualifications
Québec.
Mme Weil : Qualifications
Québec, c'est pour l'installation, oui, et l'opération...
Mme Poirier : Donc, on
pourrait parler de 5 millions sur cinq ans et non pas 3 millions sur
trois ans.
Mme Weil : Non. C'est ça.
C'est 5 millions sur cinq ans. C'est ça.
Mme
Poirier : D'accord.
Parce que, dans le cahier, on s'est limités à trois ans, mais on a étendu un petit peu plus loin par là. Je pense que
Qualification Montréal serait content de savoir que c'est cinq ans,
5 millions.
Mme Weil : La réponse... Oui. Excusez-moi. M. le Président, excusez-moi. Ce qu'on m'explique, c'est que cette
période respecte ainsi les normes du programme qui limitent la signature d'une
entente au-delà de trois années. C'est ça. Ça explique.
Mme
Poirier : Excellent.
Dans l'échéancier et dans le développement de ce guichet-là, est-ce qu'on est dans un
guichet virtuel ou dans un guichet physique?
Mme Weil : Il y a un aspect
qui est certainement virtuel, mais il y a des bureaux. Je comprends bien qu'il
y a l'aspect physique. J'ai aussi compris
qu'il y a des services en personne aussi. Mais évidemment, pour beaucoup
de gens qui seraient très loin, par Internet, tout ça était — évidemment
par Skype — très
utile aussi.
Mme
Poirier : On sait que
Qualification Montréal a une expertise importante, particulièrement
tout le collégial, universitaire, un peu moins. Moi, j'aimerais savoir
comment on va déployer l'offre de services universitaire.
• (15 h 30) •
Mme Weil : Moi, je n'ai pas la réponse à cette question-là à
ce stade-ci. C'est en développement. Donc, oui, en effet, c'est ma collègue, et c'est pour ça... la ministre de l'Éducation supérieure qui dispose aussi, dans le budget, de
sommes totalisant 17,5 millions sur cinq ans afin d'accélérer les actions
des établissements d'enseignement en matière de reconnaissance des acquis et
des compétences.
Donc,
l'important, c'est de faire le lien entre Qualifications Québec, les
universités. Tout ça, c'est, je pense... La députée et moi, on a eu des
discussions, très récemment, intéressantes sur cette question. Tout le défi dans ce
dossier-là, c'est de faire face à une
multiplicité d'acteurs, mais d'avoir une coordination. Et c'est le début d'une
bonne coordination, Qualifications Québec.
Il y a
eu des progrès. Je ne peux pas dire qu'il
n'y a pas eu des progrès ces
dernières années. Il y a eu de l'aiguillage. Mais là c'est comme
un... on dit en anglais un «one-stop shop», un guichet unique — c'est
vraiment le sens de cette expression — avec des gens très compétents, et donc qui
pourront dire : Voici une formation d'appoint qui est vraiment faite sur mesure pour vous, étant
donné votre profil. Donc, avec
l'argent aussi qui est alloué au ministre
de l'Éducation, ma collègue,
qui pourra aussi développer d'autres formations d'appoint. Parce que, souvent, le nerf de
la guerre, c'est le financement pour certaines formations d'appoint.
Mme
Poirier : J'aimerais
qu'on revienne au coeur de la problématique, la reconnaissance des diplômes.
Même pour un Québécois qui a étudié dans
deux universités différentes... Faire faire une reconnaissance d'acquis de ses propres diplômes
en deux universités québécoises, pour un même Québécois, c'est compliqué.
Juste ça, c'est compliqué. Alors, imaginons quand on vient d'un pays
étranger, avec une université étrangère, et là on demande à nos universités de faire cette reconnaissance ou cet amalgame
d'équivalences, etc., c'est compliqué. Alors, moi, je veux juste
m'assurer... Parce que Qualifications ne le fait pas présentement, et votre
réponse le justifie, on a besoin de se parler.
Est-ce de
votre intention que Qualifications Québec puisse un jour devenir l'endroit
unique où, lorsque je suis étranger
ou que je suis Québécois de souche, si je veux une reconnaissance de compétences, d'acquis ou de diplôme, je vais m'adresser à un seul endroit, et on va être
capables à cet endroit-là de me donner des réponses... pas nécessairement
faire l'équivalence, de me donner des réponses et de m'aiguiller au bon endroit?
Parce qu'en quelque part il est là, l'objectif.
Et actuellement Qualification Montréal n'est pas capable de faire ça, parce
qu'elle n'a pas les ententes avec les universités,
parce que nos universités ont de la misère à se parler. Alors, comment on y
arrive? Moi, je suis plus dans le processus
et dans une volonté que tant le Québécois qui veut avoir une reconnaissance
d'acquis, de compétences ou tout simplement une homologation de diplôme
entre deux universités que la personne qui arrive de l'étranger, ils ne se retrouvent pas dans nos méandres administratifs.
Puis on n'est même pas rendus dans les corporations professionnelles.
Imaginez après. Alors là, on est juste en scolarité.
Mme Weil : Pour la
scolarité, évidemment, là, c'est le ministère, le MIDI, qui émet une évaluation
comparative des études effectuées hors du Québec. Donc, c'est beaucoup pour
permettre aux employeurs de reconnaître, donc, la valeur du diplôme et la
comparabilité. Au terme de notre réforme, cette évaluation comparative sera
émise en même temps que le certificat de
sélection du Québec. Et donc ce n'est pas l'intention de transférer cette
expertise à Qualifications Québec, mais vraiment que ça demeurerait le
mandat du ministre de faire ce travail-là.
Alors, je ne sais
pas... Pour le reste, évidemment, d'être capable de vraiment orienter la
personne à la bonne ressource, la bonne formation, ça serait vraiment
Qualifications Québec qui aurait ce mandat. Donc, tout ce qui est à l'extérieur
de ça...
Mais
on sait que, par ailleurs, une fois qu'on a dit tout ça, il y a les stages,
hein? Donc, il faut vraiment avoir une panoplie
de mesures pour faire en sorte... Des fois, il y a des obstacles de
reconnaissance, des obstacles qu'on peut bien comprendre que l'employeur trouve ça difficile de reconnaître les
compétences. Certains d'entre nous qui ont été employeurs ont vécu cette situation. On ne sait pas comment
évaluer cette expérience. C'est pour ça qu'on a développé des programmes
de mentorat et de stages qui font... Des
fois, il y a des stages incontournables qui sont exigés pas un ordre
professionnel, mais il y a aussi des stages,
comme on peut voir... Écoutez, PRIIME, dans un sens, c'est un programme qui va
exactement dans ce sens-là, c'est de donner une expérience de travail. Donc,
une fois qu'on a parlé de Qualifications Québec, de l'émission de cette
évaluation comparative en même temps que le CSQ, qu'on a parlé de financement
de nouvelles formations d'appoint et qu'on
est capables de bien orienter les gens, l'accompagnement des entreprises et
l'accompagnement de la personne
immigrante nécessitent finalement une panoplie de mesures qui vont faire en
sorte que cette personne puisse avoir
une expérience de travail. PRIIME est un exemple parfait. D'ailleurs, je vous
dirais peut-être des plus... qui connaît un taux de rétention de
90 %. C'est peut-être la subvention salariale qui fait l'affaire beaucoup.
C'est que ça permet de défoncer toutes sortes de barrières.
Mme
Poirier : On va y revenir après. Moi, je suis en... Mon bloc
reconnaissance d'acquis-travail, c'est plus tard. En matière d'évaluation comparative du ministère,
le cahier m'indique des données différentes. Alors, je veux juste avoir
les bons chiffres. Puis ça fait la démonstration. J'ai vraiment tout lu ce que
vous nous avez écrit. On nous dit à la question 42 que le MIDI, en date...
qu'entre le 1er avril 2016 au 28 mars 2017, le MIDI a
délivré 10 090 évaluations comparatives à des personnes diplômées
hors du Québec. À la page suivante, on me dit 12 730...
Mme Weil :
Ou autres catégories hors du Québec.
Mme
Poirier : ...pour la même réponse. Alors, je veux m'assurer
qu'on parle des mêmes affaires. Et en plus on mentionne... oui, c'est
ça...
Mme Weil :
On a besoin des pages, peut-être.
Mme Poirier :
Bien, c'est la question 42-43. Mais il n'y a pas... Ce n'est pas paginé
d'ailleurs, là.
Mme
Weil : 42-43.
(Consultation)
Mme Weil :
...ce n'est pas la même période. Mais je n'ai pas la réponse devant moi, là.
Bon. Un, c'est du 1er avril 2016 au 28 mars 2017, c'est le
10 090 évaluations comparatives à des personnes du premier hors Québec.
Mme Poirier :
On est plus...
Mme Weil :
Et l'autre, c'est du 1er janvier au 31 décembre 2016. C'est deux
périodes différentes.
Mme Poirier :
Mais c'est parce que, pour un, j'en ai trois, donc il y a... Mais qu'est-ce qui
fait la différence? Pourquoi il y a une
différence de 2 000 de plus, trois mois de différence, là? Vous vous êtes
mis à... vous avez été très performants du 1er janvier au
1er avril? Vous ne l'avez plus été après le 31 décembre?
Mme Weil :
Alors, il n'y a pas de délai, c'est traité au fur et à mesure, on me dit.
Pourquoi est-ce que cette différence... On répond à la demande. C'est ce qu'on
répond.
Mme
Poirier : On dit qu'on répond dans un délai de 35 jours.
Donc, si on répond dans un délai de 35 jours puis si on regarde les données des années précédentes, où
c'est, en général, à peu près toujours la même chose, là, on a vraiment
une différence de 2 000.
Mme Weil :
Oui. On va le prendre en délibéré, faire une analyse, puis on pourra le déposer
à la commission.
Mme
Poirier : Et, dans le même bloc, la page suivante du
10 090, on dit qu'au 28 février 2017,
75 professions, métiers et fonctions
réglementés étaient couverts par des ARM, selon l'information reçue par le
ministère des Relations internationales
et de la Francophonie, et, quand je vais de l'autre côté, au 28 février,
donc là je fais vraiment la même date, on parle de 81 professions,
au lieu de 75.
Mme
Weil : La question un, c'est professions et... donc,
75 professions, et l'autre dit «81 professions»? C'est six
professions de plus. L'autre, c'est quelle page?
Mme
Poirier : C'est parce que, ni l'un ni l'autre, j'ai la liste de
qui on parle. Alors, s'il y a possibilité de transmettre la liste pour
faire un comparable entre les deux? Vous savez, c'est toujours le plaisir de
l'opposition de trouver les chiffres qui sont...
Mme Weil : ...le bon chiffre,
c'est 81.
Mme
Poirier : Le bon chiffre, c'est 81. Alors, je suis persuadée
que c'est le plus haut des deux qui est le meilleur.
Mme Weil : On l'espère.
Mme Poirier : D'accord.
Mme Weil :
Donc, on peut quand même — excusez-moi, M. le Président — fournir la liste, si ça vous
intéresse?
• (15 h 40) •
Mme Poirier : Oui, tout à
fait. Si c'est possible d'avoir la liste des 81.
Le
Président (M. Matte) : Ce que je comprends, Mme la ministre, à ce
moment-là, vous prenez un engagement
de transférer les réponses. Je vous invite à
le faire à la secrétaire de la commission, qui, elle, va s'assurer de pouvoir
transmettre cette information-là.
Mme Weil : Très bien. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Matte) : Je vous
invite à poursuivre, madame...
Mme Poirier : Il me reste
combien de temps?
Le Président (M. Matte) : Pardon?
Mme Poirier : Il me reste
combien de temps?
Le Président (M. Matte) : Il vous
reste cinq minutes.
Mme Poirier : Excellent.
Le Président (M. Matte) : Vous
comprenez que j'ai fait l'ajustement, là, en fonction de...
Mme
Poirier : Je me fie
sur vous, M. le Président, je me fie sur vous. On a déjà
parlé de ce qu'on appelle le cadre légal
commun. On avait essayé de voir la possibilité... Parce que, là, on va aller vers les ordres professionnels. Je regarde les données, je regarde les chiffres qu'on nous a
transmis, je regarde ce qui se passe dans le projet de loi n° 98. Le
premier ministre nous avait référé au projet de loi n° 98 pour,
semble-t-il, trouver des solutions. Ce n'est pas là du tout, du tout — et on
a eu la conversation — ce
n'est pas là du tout que ça va se passer.
J'ai vu qu'il y avait eu des avancées, entre
autres avec les inhalos, avec les agronomes, avec quelques ordres professionnels, mais on le sait où il est, le
problème, et vous l'avez nommé, c'est les stages. On a des ententes
internationales avec, entre autres,
la France, et je vous reviendrai après, vous vous doutez bien, avec celles du
Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, mais, malgré l'entente avec la
France, il y a encore des barrières importantes.
Moi,
j'aimerais savoir quels sont les travaux que vous avez entrepris avec les
ordres professionnels pour faire en sorte
que ces barrières-là, entre autres avec la France, je prends... elles, là,
elles devraient être réglées, en principe, mais, encore avec la France, ce n'est pas tous les corps de métiers pour
lesquels on a des ententes complètes. Alors, j'aimerais savoir où on en
est dans le bilan avec la France et...
Mme Weil :
C'est vraiment le ministère des Relations internationales qui a la
responsabilité de l'entente France-Québec, qui est une entente de
mobilité, pas d'immigration. Ça peut mener à l'immigration. Évidemment, tous
les ministères qui touchent... c'est en
partie la complexité, parce qu'il y a beaucoup de ministères qui touchent les
questions de mobilité, que ce soit par
l'immigration ou tout simplement des travailleurs temporaires. Mais cette
question, c'est vraiment les Relations internationales, d'ailleurs, qui
négocient les nouvelles ententes avec de nouveaux pays pour la mobilité.
Mme Poirier : Je veux bien
que ça soit le ministère des Relations internationales qui négocie l'entente.
Ça, on est d'accord. Cependant, l'application de l'entente, ça relève de chez
vous, à quelque part, puis de la ministre de la
Justice. Parce que, ces professionnels-là, qui arrivent et qui ont besoin
justement de cette reconnaissance d'acquis, qui ont besoin de cette reconnaissance des diplômes, qui
ont besoin de se trouver un emploi, parce que c'est ça, le choix qu'ils
font, qu'est-ce que fait le MIDI pour eux?
Mme Weil :
C'est vraiment Relations internationales. Il se peut qu'on ait déjà...
Une voix : ...
Mme Weil :
Oui, parce que c'est mobilité, hein, ce n'est pas des personnes qui sont des
résidents permanents, leur statut...
s'ils deviennent des résidents permanents en vertu de l'accord Canada-Québec et
en vertu de nos responsabilités. Ça ne
veut pas dire qu'on est désintéressés, ça ne veut pas dire que, si quelqu'un a
un problème, on ne travaille pas de façon collégiale, tout le gouvernement, puis on essaie de trouver des
solutions des blocages... Ça m'est arrivé de rencontrer des gens qui
sont ici en vertu de l'entente Canada-Québec, mais c'est vraiment Relations
internationales avec l'ordre professionnel
en question. Donc, souvent, c'est des échanges entre les ordres professionnels
de la France et du Québec pour trouver un terrain d'entente.
Mais le
ministère de l'Immigration est responsable de l'immigration, donc les résidents
permanents qui, en vertu de l'accord
Canada-Québec, reçoivent des services d'accueil, d'intégration, de
francisation. Et par ailleurs tout ce qui touche, en fait, même l'intégration. Il y a l'intégration,
l'intégration sociale, l'intégration en emploi, et c'est là que le
gouvernement travaille ensemble... le ministère de l'Emploi, qui a une grande
responsabilité par rapport à l'intégration.
Mais tout ça
pour vous dire... ça ne veut pas dire qu'on est insensibles ou qu'on n'a pas de
connaissance, mais la responsabilité est vraiment avec Relations
internationales.
Mme Poirier : On peut bien
comprendre que ça ne fonctionne pas. Qu'est-ce que le ministère des Relations
internationales a à faire dans la reconnaissance d'acquis?
Mme Weil :
S'il y a un problème de... Si, dans une entente de mobilité et en vertu des
ARM... hein, c'est eux qui ont négocié tout ça. D'ailleurs, c'est le
ministère des Relations internationales qui poursuit, donc, les ententes et la
négociation des ententes avec les différents pays.
Ça peut aller
dans les deux sens, un ARM, hein? Donc, c'est un Québécois qui peut aller
travailler en France, et alors vous comprendrez bien que ce n'est pas le ministère de l'Immigration qui peut suivre un dossier comme ça, on
n'a pas d'emprise sur un Québécois qui peut aller en France. Donc, la
fonctionnalité de l'entente, si l'entente a besoin, on... D'ailleurs, il y a eu un... je n'ai pas, comment
dire, d'information précise, parce que je l'ai vu dans les
journaux comme tout le monde, par
rapport aux médecins, des médecins
qui n'avaient pas tellement compris qu'ils devaient faire des stages,
si je me rappelle bien, hors de la région de Montréal, bon. Des fois, il y avait
des mécompréhensions, mais ce n'est pas le ministère de l'Immigration qui gère
les corrections, disons, à apporter ou des précisions à apporter. Mais,
comme...
Mme Poirier : Mais pourquoi
vous ne revendiquez pas de gérer ça, Mme la ministre?
Le Président (M. Matte) : Je
m'excuse. Je m'excuse, Mme la députée, votre temps est écoulé.
Mme Poirier : Au pire, je
vais revenir...
Le
Président (M. Matte) : Donc,
ceci termine le premier bloc avec l'opposition
officielle. Je suis rendu au
bloc du gouvernement. J'invite la députée de Verdun pour 19 minutes.
Mme Melançon : Merci beaucoup, M. le
Président. Je voudrais saluer d'abord, bien sûr, la ministre, mes collègues de la banquette gouvernementale. Je voudrais, bien sûr, saluer la députée d'Hochelaga, la députée de Montarville, et saluer les fonctionnaires qui sont avec nous aujourd'hui. Je veux
vous remercier. Je veux saluer le sous-ministre. Je veux vous remercier. Je sais le temps, l'énergie
qui sont dans tous ces papiers qui sont scrutés à la lettre et à la loupe,
et merci beaucoup de votre travail. Pour avoir été moi-même dans la fonction
publique, je sais toutes les heures que vous
y avez passées. Alors, je vous en remercie. Je veux saluer, bien sûr, les gens
du cabinet aussi de la ministre, chères anciennes collègues.
Et donc,
comme je le disais, Mme la ministre, moi, j'ai envie de discuter avec vous.
Parce que, comme nouvelle députée de Verdun
élue le 5 décembre dernier, j'ai parcouru, bien sûr, le comté, j'ai rencontré
des gens extraordinaires, j'ai de nombreuses familles syriennes à
Verdun, et j'avais envie qu'on discute ensemble et de regarder ensemble des
chiffres qui ont été mis, bien sûr, à notre attention dans le dernier budget
aussi.
Il faut se
rappeler qu'il y a la crise humanitaire qui sévit et qui sévit toujours
actuellement en Syrie depuis 2011. C'est
un conflit qui est devenu une guerre civile, ni plus ni moins, et une guerre de
procuration, une guerre sainte. Il y a plus de 500 000 morts, il y a entre 100 000 et
200 000 disparus. Je pense que c'est important qu'on se rappelle ça,
parce qu'on est là à parler de
réfugiés syriens, mais il faut quand même revenir un petit peu en arrière pour
savoir de quoi il est question.
Comme
moi, M. le Président, je suis certaine que vous avez vu les images horribles
des attaques chimiques, les nombreux
massacres. Quand on regarde la télé avec des jeunes enfants — parce que j'ai deux enfants, une petite
cocotte de six ans puis un grand coco qui va
avoir 11 ans bientôt — et qu'on est face à des images comme celles-là, je peux
vous dire que la maman manque parfois de
mots pour arriver à exprimer ce qu'on voit, et dire quelle chance nous avons
ici, au Québec, et de le rappeler à ses enfants qu'avant cette guerre civile,
bien, ces gens-là avaient une vie, ces gens-là avaient un quotidien, ils
avaient une maison, ils avaient une famille, et d'aussi devoir expliquer à des
enfants que la moitié de la population a été
déplacée depuis 2011. Imaginons, imaginons, ici, au Québec, si on devait
déplacer la moitié de la population,
ce que ça pourrait donner! Il faut se rappeler qu'il y a aussi entre 5 et
6 millions de personnes qui ont fui la Syrie, et je le dis, et je le dis avec émotion
parce qu'on vit chacun dans soit nos grands centres, nos plus petits
villages, et là, lorsqu'on doit multiplier
tout ça par 5 millions, par 6 millions, ça veut dire que la ville de
Montréal au complet aurait fui, c'est dans cette proportion-là.
• (15 h 50) •
J'ai rencontré,
durant ma campagne électorale, un homme, un Syrien tout fraîchement débarqué,
et qui m'expliquait qu'il était venu avec sa
femme, ses enfants et une seule valise, une seule valise. Et vous savez ce
qu'était cette valise? Un violon, parce que
le petit est un surdoué au violon. Alors, ils ont fait tout le voyage avec
seulement que le violon. Et cet homme-là, qui était pharmacien en Syrie,
tente aujourd'hui de se refaire un nid sur une terre d'accueil qui est merveilleuse, qui est celle du Québec. Parce que,
je l'ai dit lorsque je suis arrivée, ma première présentation au salon
rouge, donc, pour m'accueillir comme
députée, alors je l'ai dit : Il n'y a une place dans le monde ailleurs où
je voudrais vivre qu'au Québec. Nous sommes choyés.
Et
je pense à cet homme depuis le jour où je l'ai rencontré, avec toute la fierté...
il ne cessait de me dire merci, et pourtant
il a tout perdu, il doit reprendre à zéro. Et je lui ai dit : Vous pourrez
toujours compter sur moi. Alors, je veux le saluer aujourd'hui. Je ne
sais pas s'il va écouter, mais j'ai vraiment une pensée pour cette famille qui
sont débarquée à Verdun.
Je
veux vous dire à quel point je suis fière que notre gouvernement... Parce qu'en
2015, donc, le gouvernement fédéral,
il faut le dire, s'est engagé à accueillir 25 000 réfugiés. En
septembre 2015, notre ministre, donc, de l'Immigration, avec aussi la ministre des Relations
internationales, a dévoilé les mesures que le Québec mettait en place pour
accueillir le plus grand nombre de personnes
réfugiées. Et c'est notre gouvernement, rapidement, qui a levé la main. J'en
suis fière, je vous le dis. C'est mon
côté humaniste aussi qui parle. Mais le gouvernement du Québec a augmenté le
nombre d'admissions de réfugiés
syriens pour 2015 et 2016, et on a porté ce nombre-là à 7 300 réfugiés.
Donc, à la fin de 2016, de l'année qu'on vient de terminer, le Québec avait accueilli 7 431 réfugiés,
dont 5 548 ont été parrainés et 1 883 ont été pris en charge
par l'État.
Pour
y arriver, bien sûr que le ministère, le MIDI, a demandé l'aide des organismes
partenaires, principalement pour ceux
qui devaient être pris en charge par l'État. Il y a eu des consultations qui se
sont tenues à l'automne avec, bien sûr, les intervenants. Et il y a une nouvelle stratégie d'action spécifique,
là, qui sera mise et qui devrait voir le jour très, très, très
prochainement. N'est-ce pas, Mme la ministre?
Il
faut parler de l'intégration de ces gens-là. Parce que de les accueillir, c'est
une chose. Il faut les intégrer par la suite. Et là je vais vous donner
quelques chiffres puis, très rapidement, je veux pouvoir parler de choses
concrètes. Il y a 75 % des familles qui
ont été, donc, parrainées, et l'accueil est assumé et assuré par les parrains.
La totalité des familles ont trouvé
un logement et ont amorcé leur intégration, et ça, je tiens à féliciter le MIDI
pour ça parce que je sais que ça a été beaucoup
de travail sur le terrain. Nous y sommes arrivés. Il y a un réseau
d'organismes, et, comme députée de Verdun, je dois vous dire que nous sommes choyés. Chez moi, à Verdun, on a des
organismes extraordinaires, et je vais prendre le temps de parler de
certains d'entre eux.
Tout
à l'heure, on a parlé de Qualification Montréal. La députée d'Hochelaga-Maisonneuve
en a parlé. Et je tiens à saluer
France Dussault, que j'ai rencontrée avant même la sortie publique, là, de
l'opposition officielle sur le sujet. Alors, France, on a eu un bel avant-goût tout à l'heure, je pense qu'on va
avoir une annonce très bientôt. J'espère qu'elle se fera à Verdun, puisque... mais, en tout cas, je lance ça
comme ça, dans les airs, mais sait-on jamais? On a eu un avant-goût,
mais Qualification Montréal... on le disait tout à l'heure, reconnaissance des
acquis et des compétences. Mais ce n'est pas partisan, chers collègues. C'est
parce qu'elle est à Verdun, Qualification Montréal est à Verdun.
Une voix :
...
Mme
Melançon : Bien oui, tout à fait, tout à fait. Je suis prête à
partager toute cette compétence-là avec vous.
Je
veux aussi vous parler du CSAI, le Centre social d'aide aux immigrants, qui est
aussi situé à Verdun. Et je veux saluer
Lida... je dis toujours «Linda», mais Lida,
bien sûr, qui est la directrice générale, Louise Trudel,
Hicham et Josette. J'ai rencontré les
gens. Je suis allée même dans des cours de francisation, et Josette, d'ailleurs, est la coordonnatrice pour la francisation, c'est extraordinaire, le travail
qu'ils font. Et le CSAI est l'organisme de Verdun responsable de
l'accueil et de l'intégration justement des
réfugiés syriens, un travail merveilleux. Et c'est en travaillant avec eux...
Cette année, là, ça va être leur 70e anniversaire, 70 ans où
ils sont là pour accueillir les nouveaux arrivants. Alors, bravo!
Il
y a aussi un collectif pour l'unité, j'en ai parlé lors de mon premier discours
au salon bleu, Collectif pour l'unité, qui est à l'Île-des-Soeurs, et
c'est un endroit, je tiens à le mentionner, où on a développé d'abord la place
de l'unité. C'est dans un petit centre commercial
où il y a une mosquée, une synagogue et l'Église catholique, qui sont dans cet
endroit très restreint et qui partagent le même clocher. C'est juste
fantastique.
Alors,
là-bas, j'ai mon ami Mourad, qui est là, j'ai Roger, Roger Légaré, j'ai bien
sûr Samuel Gewurz, que mon collègue
connaît bien aussi. Tous trois ensemble, selon leur religion, ont décidé de
travailler dans l'unité. J'espère qu'on pourra voir des unités comme
celles-là se créer un peu partout dans le Québec parce qu'on en a bien besoin.
Et ils se sont donné
un mandat, ces gens du Collectif pour l'unité, ils ont dit : O.K. Sur quoi
est-ce qu'on peut travailler ensemble, tous les trois? Ils ont décidé de faire
un programme maison, je vais dire ça comme ça, d'aide aux réfugiés syriens. Alors, j'ai eu le bonheur
d'accueillir ma collègue ministre de l'Immigration et d'aller les rencontrer,
un lieu, vraiment, où l'entrepôt, je dirais comme ça, est prêté gracieusement
par des gens de l'Île-des-Soeurs, où on peut accueillir les réfugiés, où ils
peuvent venir chercher des vêtements. Puis là ce n'est pas des similivêtements.
De bons vêtements, de beaux vêtements
chauds. Ils peuvent venir chercher de la vaisselle. Ils peuvent s'équiper.
Alors, je tiens à en faire mention parce qu'on sort souvent les
histoires quand ça va moins bien, mais il faut surtout saluer quand ça va bien
aussi. Alors, je remercie ma collègue, bien sûr, d'être venue visiter le centre
de collecte à l'Île-des-Soeurs.
Il
y a Casa CAFI, avec Mme Blanch, bien sûr, que j'ai rencontrée, et une ancienne
parlementaire avec nous... était venue
avec moi tout dernièrement, Nathalie Rochefort, qui est venue voir Mme Blanch,
qui m'a présentée, et qui font un travail
extraordinaire aussi. Il y a CHAFRIC, avec Mme Henriette, que j'ai visité il y
a à peu près un mois. Je suis allée dans leurs locaux, je suis allée les voir, où, eux, ils font un travail en
entrepreneurship, donc pour que les nouveaux immigrants puissent savoir
comment est-ce que ça fonctionne chez nous, l'entrepreneurship, pour créer des
entrepreneurs. Parce que, souvent, on se dit : Il manque d'entrepreneurs
au Québec. Alors, du côté de CHAFRIC, c'est ce qu'ils font.
Je vais donc
revenir avec la francisation, parce qu'on disait tout à l'heure l'intégration,
et l'intégration, bien sûr, va passer par la francisation. Et je sais
que j'ai une collègue qui va vous parler un peu plus de la francisation, mais
il y a un plan d'action spécifique sur la francisation destiné aux réfugiés, il
faut le dire, il faut le rappeler.
Il y a un engagement
humanitaire du Québec qui a été fait, et, en 2017-2018, le Québec continuera
d'accueillir, continuera d'accueillir, c'est
important de le dire, des réfugiés. Et là, encore une fois, je vais m'adresser
à Mme Poulin et à M. Romeder qui
souhaitent parrainer et qui sont venus me rencontrer à mon bureau. Ils veulent
parrainer Mme Fetna et ses deux enfants, une jeune fille et un jeune
garçon. Alors, les marraines solidaires, je veux vous dire que, oui, il y
aura... on va continuer à acquérir des
réfugiés, et j'espère que tout ça pourra se concrétiser. Mais il ne faut pas
oublier que ces gens-là qui ont tout quitté et qui ont décidé donc de
s'en venir ici, au Québec, de faire leur terre d'accueil, veulent contribuer. Ils veulent travailler, ils veulent faire leur place avec nous
et ils ont beaucoup à nous apporter. Tout à l'heure, j'entendais, bien sûr, la ministre, dans ses
remarques préliminaires, nous parler
de l'emploi, parce qu'on a beaucoup
de postes à combler d'ici 2024. Déjà, on a des chiffres qui sont donnés. Moi,
j'aimerais savoir de la ministre comment le gouvernement va assurer une
intégration harmonieuse et la pleine participation des réfugiés ici, au Québec.
• (16 heures) •
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre, c'est à vous.
Mme Weil : Merci. Je
remercie la députée de Verdun. Et, je dois vous dire, alors qu'elle a parlé de
sa propre expérience, ça ramène beaucoup
d'émotions. Je pense que tout le monde ici, on a tous vécu dans nos régions
cette... On a tous senti la
mobilisation de tous les Québécois autour de cette... On a parlé d'accueil
massif, mais ce n'est pas ça. C'est important,
impressionnant, la mobilisation de tout le monde. Et on sait qu'au-delà de l'objectif
que nous, on s'était donné de recevoir
en une courte période de temps... Parce
qu'on dit 2015-2016,
mais c'était vraiment sur 14 mois, donc, les 7 300, et
on a dépassé légèrement cet objectif, 7 431. Mais, derrière ça, il y a non
seulement les groupes de parrainage, les villes et les organismes partenaires où on amène les réfugiés
qui sont ce qu'on appelle pris en charge par l'État, ensuite, donc, tous
ceux qui ont agi comme parrains, ensuite on
a le ministère, et j'y reviendrai, le ministère, mais tous les autres
ministères qui ont joué un rôle important.
Je pense que c'est important de revenir sur ce
projet parce que, pour la première fois, on a intégré dans nos orientations... Ceux, ici, autour de la table, qui
auraient participé à la consultation sur la planification pluriannuelle, il
y a eu une orientation, c'est la toute dernière, c'était au mois d'août, et je
vous la lis parce que c'est important : «Réaffirmer annuellement
l'engagement humanitaire du Québec par l'accueil de personnes réfugiées et
d'autres personnes ayant besoin d'une protection internationale.» J'en suis
très fière, parce que ça fait longtemps que je pense qu'en tant que Québécois on ressent cette fierté. On sait qu'on
est courageux, on est créatifs quand vient le temps de se positionner
par rapport à des enjeux qui touchent le
monde. Et, quand on parle d'un Québec ouvert sur le monde, je pense que c'est
un symbole fort et c'est une orientation qui
reflète que le Québec est ouvert sur le monde. Et le Québec et nos forces
vives, l'État québécois, mais aussi la
société civile, veulent jouer un rôle pour aider à l'échelle internationale. On
l'a vu avec la crise haïtienne évidemment suite au tremblement de terre.
Et savez-vous qu'on a créé un programme spécial
qui n'existait pas avant? Même avec le HCR, on a reçu des félicitations. Ils ont dit : Vous avez créé
un programme de parrainage qui n'existe nulle part ailleurs au monde. On a
même eu à gentiment convaincre le gouvernement fédéral que c'était une bonne
idée. Vous vous rappelez, on a étendu la définition
de ce qui constitue une famille. Alors, c'étaient des frères et des soeurs, ce
n'était pas juste vertical, mais aussi horizontal. Et donc on a bien
réussi ce défi aussi.
Alors, pour
répondre à la question, dans un premier temps, évidemment tout le monde a senti
qu'on était avec le gouvernement
fédéral aussi qui s'assurait d'amener les gens, évidemment, ici, au Canada.
Ensuite, le relais, c'est vers nous, le
gouvernement du Québec, pour l'accueil, l'intégration, la francisation, donc
toutes les mesures de sécurité prises en charge par le gouvernement
fédéral, et tout.
J'ai voulu
savoir... Parce qu'évidemment je faisais beaucoup de terrain, je voulais
m'assurer que les services... On sait
que ça ne peut pas être la perfection, on sait que c'est des gens qui ont vécu
des traumatismes, on sait que c'était un exploit extraordinaire que le
gouvernement... je dirais, l'État québécois a mené. Donc, on a voulu, au
ministère de l'Immigration, s'assurer que tous les partenaires gouvernementaux,
et autres, incluant la Croix-Rouge, incluant les organismes qu'on finance, on
fasse un bilan pour voir est-ce qu'il y avait des choses à améliorer.
Est-ce que des gens tombaient entre deux
chaises? Est-ce que le parrainage privé était à point? Est-ce qu'il y a des
modifications à apporter au parrainage privé? Comment, dans des cas de
traumatisme, est-ce que le milieu des centres jeunesse, notamment, donc
de protection de la jeunesse... comment agissent-ils? Quels sont leurs constats
par rapport aux défis qu'on a?
Je
dois vous dire, par exemple, pour revenir... Et je vous en parlerai, de ce
bilan, mais ça, c'est le gouvernement qui a fait ça. Puis on a un bilan puis on a des orientations. On a amené des
correctifs. Je pourrai vous en reparler, mais l'exemple que vous donnez, donc, de musulmans, de Juifs et
de chrétiens qui ont décidé... Et
puis ils ont raconté l'histoire. Il y a, je pense, la synagogue qui est juste à côté de l'église, et jamais ils ne
se parlaient, jamais ils n'échangeaient quoi que ce soit. Et un soir, je
pense, à la sortie de la synagogue, ils se sont croisés et ils ont commencé une
conversation. Et donc, en commençant à se
parler, ils se sont connus. Puis là ils ont, de fil en aiguille, décidé de
faire ce projet ensemble. C'était tellement touchant. C'était l'exemple parfait de
ce qu'on appelle l'interculturalisme, du vivre-ensemble, de
l'intégration, de l'inclusion. Ça reflète
beaucoup le titre de mon ministère, mais ça reflète aussi une mentalité qui
existe et le potentiel que nous avons
ici, au Québec, de faire un peu de magie quotidiennement pour aider les
personnes qui ont besoin de soutien et d'aide.
Et je n'ai jamais senti de remise en question de cet effort. On pouvait
peut-être imaginer, comme dans d'autres pays qui ont été réfractaires à
jouer un rôle par rapport à l'accueil de nombres importants, mais ici, au
Québec, non, tout le monde semblait être partie prenante dès les premiers
jours. Alors, c'était vraiment très touchant.
Pour ce qui est du
bilan, donc, je ne sais pas... Combien de temps est-ce qu'il me reste?
Le
Président (M. Matte) : ...dans une envolée, Mme la ministre, que
je vous ai laissée aller. Donc, le temps que vous avez pris, on va vous
le retirer, mais le temps est déjà écoulé.
Mme Weil :
Ah bon! Eh bien, merci beaucoup, M. le Président. J'y reviendrai. Merci.
Le Président
(M. Matte) : Merci. J'invite la députée de Montarville pour... Je
lui cède la parole pour les 19 minutes, parce qu'on a ajusté votre temps,
vous aussi.
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. Je vais poursuivre dans l'envolée de la
collègue. Il y a quelque chose qui me
touche beaucoup, qui nous touche tous beaucoup, et c'est effectivement
l'accueil de ces réfugiés syriens. On en a parlé, on en a parlé en
commission parlementaire, ces Syriens qui ont fui la guerre, c'est extrêmement
troublant. Et le Québec, c'est une terre d'accueil. J'en suis. Nous en sommes
tous. C'est extraordinaire, vivre ici, au Québec et au Canada. Et ça me touche
beaucoup.
Je
pense à tous ces gens, ces réfugiés, qui sont sélectionnés, qui attendent, qui
sont sous la tente, dans des abris, dans des camps. Entre autres, au Liban, je crois, il y a des camps, des
Syriens qui doivent venir ici et qui attendent, qui attendent. Je pense à eux et je pense aussi à toutes ces
familles du Québec qui veulent les parrainer. Parce que, dans
Montarville, il y a également de ces groupes
qui sont formés, dans Saint-Bruno-de Montarville, à Boucherville, des citoyens
qui attendent de parrainer ces
Syriens. Et vous savez, ces gens-là, ces gens de coeur, ils ont toute mon
attention, mon admiration. Et je les soutiens,
les appuie dans leur démarche. C'est important que vous l'entendiez aussi, Mme
la ministre, là. Je les appuie, je les soutiens. Et on attend. On attend
ces réfugiés.
J'avais
même rencontré à mon bureau de circonscription un entrepreneur, un entrepreneur
lui-même immigrant, qui était venu me
voir, qui avait dit : Mme Roy, vous savez, moi, je viens d'un pays
arabe. Je suis ici. J'ai extrêmement bien
réussi et je veux aider ces réfugiés syriens. Je veux engager
200 réfugiés. Mon entreprise est capable d'en prendre 200. Ah! j'étais renversée. Et je veux dire à la
ministre que, tout de suite, à cette époque, j'avais contacté le cabinet
de la ministre, hein, les gens du ministère,
pour vous mettre en lien ensemble, parce que c'est ça, le Québec, c'est ça, des
gens de coeur, c'est ça, des gens qui se
sont bien intégrés, cet homme d'affaires qui dit : Comme je parle et français
et arabe, je vais être capable de les aider. Donc, on avait fait ce
lien-là. J'espère qu'il y en a plusieurs qui ont pu aller travailler dans son
entreprise.
Mais
c'est ça, le Québec. C'est ça, l'intégration. C'est ça, l'intégration réussie,
des gens de coeur qui s'impliquent. Une
intégration aussi sur le marché du travail, j'en suis, c'est extrêmement
important, d'où la francisation en milieu du travail. Vous le savez, je vous l'ai toujours dit, on est pour ça, mais
nous sommes aussi pour une francisation obligatoire. Pour nous, le terme
«obligatoire» ferait en sorte que ces gens qui ne sont peut-être pas sur le
marché du travail aussi pourraient
bénéficier... On pourrait les sortir de chez eux. Il faut faire quelque chose
pour qu'ils se francisent également.
• (16 h 10) •
Cependant, je rejoins
ma collègue du gouvernement, je pense à tous ces Syriens qui sont dans les
camps, qui attendent, qui sont là avec une
ou deux valises, gros maximum, qui ont tout abandonné et qui se soumettent au processus législatif, aux lois canadiennes,
aux lois québécoises, qui attendent, qui sont validés, sur lesquels on a
enquêté, des gens dont on connaît l'origine, la provenance, les problématiques,
s'il y en a. Ils sont sélectionnés. On les attend.
Et
ça m'amène, Mme la ministre, à vous parler de circonstances nouvelles qu'on vit depuis les derniers mois, et de
façon exponentielle, depuis l'avènement de
la nouvelle administration aux États-Unis. Et j'ai une certaine inquiétude
parce que les chiffres que nous avons colligés,
que Statistique Canada a colligés et que d'autres organismes ont colligés
nous montrent qu'il y a une arrivée
importante d'illégaux à nos frontières actuellement. Comme vous le savez, il y
a 887 personnes en situation de passage illégal qui ont été interceptées
par la GRC, ça, c'est à la frontière canadienne, en mars dernier, donc le mois
dernier seulement, près de 1 000 personnes.
Et
ces demandeurs d'asile, puisque c'est ce qu'ils veulent faire, ils ne vont pas
au poste frontalier, comme vous le savez,
mais passent par le bois pour ne pas avoir à passer par la frontière pour
demander asile, le font de façon illégale. Et ils le font surtout au Québec. C'est la réalité. Nous
avons les chiffres, Québec, Manitoba, Colombie-Britannique,
Nouveau-Brunswick, Alberta. Alors, au Québec, j'ai le nombre de passages
illégaux à la frontière, de personnes qui ont été interceptées par la GRC en position d'illégalité. Au Québec, il y en
avait 245 en janvier, 432 en février et 644 en mars seulement. C'était le mois dernier. Et ce 644,
uniquement le mois dernier, c'est plus du double que les demandes
d'asile reçues pour le même mois l'année dernière, alors en situation normale.
Donc, on dépasse du double la situation normale. On est dans une situation d'anormalité
ici. Donc, c'est un nombre qui est toujours croissant à la frontière canadienne. Et surtout nous voyons à la lumière
des chiffres qu'il y a une forte pression sur la frontière québécoise.
On l'a vu dans les reportages d'ailleurs, de
tristes reportages. Donc, on sait que ces gens, ces demandeurs d'asile
franchissent la frontière canadienne et passent surtout, comme on l'a bien vu,
par le chemin Roxham, près d'Hemmingford.
Donc, à court
terme, j'imagine que vous avez une vision de ce qui s'en vient. On est en droit
de s'attendre à ce qu'il y ait une
recrudescence du nombre de demandeurs, puisqu'il y aura une recrudescence du
nombre d'interceptions à la frontière. Surtout avec l'arrivée du beau temps,
ce sera plus facile. Et ça soulève de nombreuses questions auprès de la
population, des questions qui sont légitimes, parce que ces gens-là nous
arrivent en situation d'illégalité.
Naturellement,
c'est de juridiction fédérale, mais c'est au Québec. Alors, moi, j'aimerais
savoir, au niveau de la ministre, de son ministère, quelle est
l'implication du Québec actuellement dans ce phénomène. Est-ce que vous avez un plan d'urgence qui aura été déployé, puisque le
nombre, c'est parti, là, ça augmente? Alors, à court terme, est-ce qu'on
a un plan? Est-ce qu'il y a des sommes que vous avez réservées spécifiquement
pour ces illégaux, parce qu'ils sont en situation
d'illégalité? J'aimerais vous entendre. Puis j'ai d'autres questions là-dessus,
mais, pour commencer, ça serait les premières.
Le
Président (M. Matte) : Oui — pardon, Mme la ministre — mais je vous invite à vous adresser au
président, là, parce qu'il y a beaucoup de questions dans tout ce que vous avez
fait, là. C'est bien?
Mme Roy : Parfait.
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre, c'est à vous qu'appartient de répondre aux questions de la députée
de Montarville.
Mme Weil :
Oui. Alors, questions bien importantes. Et je pense que c'est important de
rassurer les gens qui nous écoutent,
les Québécois. Le Québec a quand même une longue expérience en termes de
demandeurs d'asile. En 2008, on a eu
vraiment presque une explosion, on se rappelle en 2008, de personnes qui
arrivaient par la frontière, mais surtout par avion, mais par terre aussi, des nombres importants de réfugiés. Donc,
on a déjà eu cette expérience. Et ensuite il y a une réforme qui a été
apportée par le gouvernement fédéral. Et un des éléments de la réforme, le plus
important, c'était d'accélérer le traitement des demandes d'asile. Une fois que
la personne traverse la frontière, on est vraiment avec la convention de Genève. Et donc, la personne,
l'important, c'est de régulariser son statut. Donc, un processus est
entamé.
Évidemment,
le gouvernement fédéral, je pense que, dans un premier temps, la question de la
sécurité publique est peut-être... Le
plus important pour les Québécois, c'est de s'assurer que les procédures sont
bien faites. Évidemment, le gouvernement
fédéral, on le sait bien, ils ont eu à le faire avec l'arrivée importante de
réfugiés syriens. Et ensuite nous, on a fait des vérifications, évidemment, sur comment les procédures de
sécurité sont menées. Une fois que
ces mesures sont prises, les personnes vont... pour régulariser leur
statut, ils font une demande d'asile.
À partir du
moment... Et nous, on a demandé justement à ce qu'il
y ait des rencontres par téléphone,
là, des contacts hebdomadaires avec
le gouvernement fédéral. Alors, ça, ça s'est... Depuis quelques
semaines, il y avait... C'était à toutes les deux semaines, mais nous, on sentait le besoin
de savoir, justement pour la raison que vous avez mentionnée...
c'est la température. Alors, avec le rythme et la cadence qu'on voyait, alors
qu'il faisait extrêmement froid, puis même au Manitoba, une des provinces les plus froides... Le Québec
est une des provinces qui reçoit le plus, mais évidemment le Québec a quand
même une longue expérience, donc, et
une relation presque quotidienne avec le gouvernement fédéral à cause
de l'Accord Canada-Québec. Donc, on était en lien vraiment
quotidiennement avec le gouvernement
fédéral pour connaître mieux la situation puis surtout on voulait bien préparer,
mais aussi préparer, comme vous dites, pour qu'est-ce qui s'en vient. Alors là, les rencontres sont
hebdomadaires, avec des chiffres hebdomadaires et qu'est-ce qu'ils voient
venir, parce que c'est les premiers à
savoir, bon, qui sont ces passeurs, qui sont les personnes. Ils ont une...
C'est l'intelligence, mais la vraie intelligence, dans le sens technique
du terme.
Donc, une fois que le statut est régularisé, le
délai est vraiment très rapide, là. Je pense qu'on est deux mois. Avant, on
parlait de...
Une voix : Quatre mois.
Mme Weil :
Quatre mois maintenant? Donc, c'est quatre mois. C'est l'objectif. C'est quand
même rapide par rapport à ce que c'était en 2008. En 2008, pour ceux qui
se souviennent, on avait beaucoup de Mexicains, et le délai d'attente... Je veux juste souligner pourquoi
c'est tellement important. C'est les enfants dans les écoles, c'est des
amitiés qui s'établissent, c'est des gens
qui deviennent attachés. La personne devient presque un Québécois, la personne
veut rester. Et, si cette personne
est déboutée dans sa demande, c'est déchirant. Alors, je pense qu'il n'y a
personne qui voulait revivre ce moment-là. Donc, c'est important que ça
soit accéléré. Le taux de rétention, il est entre 60 % et 80 %,
c'est-à-dire de succès de ces demandes
d'asile. Donc, ça veut dire que c'est vraiment des gens qui font une demande
très légitime par rapport à cette demande d'asile.
Alors, juste vous dire les services auxquels ils
ont droit en tant que demandeurs d'asile : donc, l'hébergement temporaire d'urgence et l'aide à la recherche de
logement; l'aide de dernier recours, donc l'aide sociale s'ils sont
démunis; l'école gratuite pour les enfants
jusqu'à la fin du secondaire; l'aide juridique pour la préparation du dossier
et la représentation devant les
tribunaux; les cours de français gratuits pour les adultes. Les soins de santé
pour les demandeurs d'asile sont couverts
par le gouvernement fédéral via le Programme fédéral de santé intérimaire. Et
les demandeurs d'asile peuvent aussi
demander à obtenir un permis de travail et occuper un emploi au Québec. Et ce
permis est accordé très rapidement, car beaucoup d'entre eux veulent travailler et réussissent à trouver un
travail. Et donc ils paient des impôts du coup qu'ils sont employés et
reçoivent un chèque. Et évidemment ils commencent à contribuer, donc, à
l'assiette fiscale.
Pour la question de sécurité, je ne sais pas si
ça vous intéresse...
Une voix : ...
Mme Weil :
D'accord. Donc, les procédures de vérification de sécurité sont menées avec
rigueur. Dès qu'elles sont interceptées à la frontière ou qu'ils
déposent une demande d'asile politique à l'intérieur du Canada, le fédéral mène
des vérifications approfondies sur
l'identité et la sécurité de ces personnes avant de les remettre en liberté ou
les amener en détention lorsque les
résultats des vérifications ne sont pas satisfaisants. Pendant toutes les
procédures, des vérifications ont lieu et des mesures sont prises pour
assurer la sécurité de la population. Donc, ces échanges, nous les avons eus.
Il n'y a pas eu de signalement de
problématique particulier. Les origines aussi, on a les origines des personnes,
des pays d'où ils proviennent,
bon : le Soudan, Turquie, l'Érythrée, le Yémen, la Syrie, le Tchad,
l'Azerbaïdjan, Djibouti, Éthiopie et Nigéria. Donc, évidemment, c'est
des pays qui vivent des soubresauts épouvantables actuellement.
Le Président (M. Matte) :
J'invite la députée de Montarville à poursuivre.
• (16 h 20) •
Mme Roy : Merci pour vos
réponses. Si je reviens... Donc, ce nombre de personnes, vous nous dites entre 60 % et 80 %, il y a
un taux de rétention, mais peut-être entre 20 % et 40 % que ça ne fonctionne
pas. Donc, depuis janvier à aujourd'hui, 1 321 personnes en situation
d'illégalité. Ça prend à peu près
quatre mois, rétablir le statut, définir le statut. Ma question était : Soit, pour le plan
d'urgence, je comprends que vous avez un plan qui est déployé, mais est-ce
qu'il y a des sommes qui sont actuellement réservées à votre ministère ou est-ce
qu'Ottawa vous a envoyé des sommes supplémentaires?
Parce que,
ces illégaux-là, ça ne fait pas partie du plan d'accueil des réfugiés, de tous
ces... de ces Syriens qu'on attend,
là, de façon... déjà avec les vérifications toutes faites et qui sont à
l'étranger, là. C'est vraiment des illégaux qui arrivent ici. Est-ce qu'il y a des sommes particulières qui leur sont
dédiées et est-ce qu'il y a des effectifs, par exemple? Parce qu'un coup qu'ils sont ici, au Québec, vous
nous parlez d'écoles, de services, etc., mais il faut les loger. Est-ce
qu'on a les infrastructures nécessaires pour les accueillir,
1 321 personnes? A-t-on les infrastructures? A-t-on le personnel? A-t-on à augmenter les effectifs, par exemple, de
sécurité? Je comprends que les frontières, c'est de la compétence
fédérale, mais ici, une fois qu'ils sont ici, là?
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre.
Mme Weil : Merci pour la
question. D'ailleurs, j'ai oublié de remercier la députée pour ses commentaires
d'introduction qui m'ont beaucoup émue personnellement, parce que c'est
l'affaire de tout le monde, l'accueil des... bon,
dans ce cas-là, c'étaient des réfugiés syriens, mais tous les réfugiés. Donc,
c'est encourageant de voir à quel point tous les députés ont un rôle à
jouer. Et c'est comme ça qu'on réussit justement ce magnifique projet.
Dans un premier temps, je vais vous répondre que
le... On a créé un... On a réactivé un comité. J'ai oublié de le mentionner, hein, on a réactivé un comité
composé des ministères de la Sécurité publique, de l'Éducation, de
l'Emploi et de la Solidarité sociale, et de
la Santé et des Services sociaux afin d'analyser l'impact de cette situation sur
les services offerts aux demandeurs
d'asile. Moi, j'avais demandé ça dès qu'on avait les premières informations que
le volume était en augmentation, un
phénomène vraiment inhabituel. Et donc ce comité, pour l'instant, fait une
veille quotidienne de la situation.
Dans toutes
les provinces, non, il n'y a pas de budgets additionnels qui sont accordés par
le gouvernement fédéral, parce que
d'autres provinces, la Colombie-Britannique, le Manitoba, le Québec... Il faut
savoir qu'il y a beaucoup de gens qui transitent par le Québec qui s'en
vont en Ontario après. Donc, c'est pour ça que le budget santé, qui est le plus
important, est assumé par le gouvernement fédéral.
Pour
l'instant, il y a un organisme, qui s'appelle PRAIDA d'ailleurs, que j'ai
rencontré tout récemment, la semaine dernière, qui m'ont parlé beaucoup.
C'est les premiers à le sentir sur le terrain, donc, ce volume. Ils ont
dit : Oui, en effet, il y a un volume
plus important. Ils n'étaient pas inquiets par rapport à la capacité du Québec
pour l'instant, mais on le suit.
Honnêtement, je pose des questions à chaque semaine pour voir quels sont les
chiffres cette semaine. Avez-vous des inquiétudes? Sommes-nous capables
d'assumer?
Pour l'instant, ce comité est représenté, donc,
avec les participants de tous les gros ministères, hein, qui ont vraiment le rôle le plus important. Il n'y a pas
d'inquiétude pour l'instant. Mais je me rappelle bien de
l'époque 2008, c'est juste avant et juste après que j'arrive en politique,
mais je rappelle les grands débats sur la pression importante qu'il y avait à ce moment, sur l'aide sociale en
particulier, et donc d'où l'importance d'avoir un système accéléré pour que ces personnes, demandeurs d'asile, rapidement
deviennent des résidents permanents avec le panier de services qu'on
connaît et le transfert des argents fédéraux.
Le Président (M. Matte) :
Merci. Mme la députée de Montarville, il vous reste trois minutes.
Mme Roy : Ça va vite. Mme
la ministre, à ce rythme-là,
1 300 personnes pour trois mois, à ce rythme-là, c'est près de 5 000 personnes, si c'est le nombre,
si on peut multiplier, là. Ma question
est, et c'est la suivante : Il y a actuellement des familles qui parrainent des réfugiés. On attend
des réfugiés qui sont dans des camps, au Liban entre autres. Est-ce que ces gens-là vont attendre plus longtemps
parce qu'on doit traiter ces illégaux en priorité?
Mme Weil : Ah non! Excusez-moi.
Non, M. le Président. Excusez. Non. Non, pas du tout. La procédure de l'arrivée... Évidemment, une des raisons pour
laquelle, vous vous rappelez, on a fait une suspension, parce que,
comment dire, le «backlog», l'inventaire est
tellement important au gouvernement fédéral, aussi chez nous, qu'on avait, en
vertu des volumes qu'on prévoit pour les
prochaines années, qui est quand même assez important, si vous... Dans les
admissions qui sont projetées pour les
prochaines années, des réfugiés sélectionnés à l'étranger pour 2017, c'est
entre 5 600 et 6 000. Et les volumes
continuent pour les prochaines années. Et, dans ça, il faut rajouter les
réfugiés reconnus sur place, c'est ceux dont on
parle actuellement. Il n'y a pas de conflit ou de compétition entre les deux.
On va continuer à recevoir selon notre planification, et le gouvernement fédéral aussi, mais, dans les inventaires, on a
19 000 personnes qui
attendent d'arriver, qui sont
parrainées, ou des réfugiés qui sont pris en charge par l'État. C'est un volume
important. Donc, l'inventaire nous amène jusqu'en 2020 au moins.
Le Président (M. Matte) : Mme
la députée de Montarville, il vous reste une minute.
Mme Roy : Je vais
reporter ma minute tout à l'heure. Merci.
Le
Président (M. Matte) :
C'est bien. Je vous remercie. Nous sommes rendus au deuxième bloc du
gouvernement. Alors, j'invite le député de D'Arcy-McGee pour environ
sept minutes.
M. Birnbaum : Merci, M. le
Président. Mme la ministre, collègues du côté ministériel, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, Mme la
députée de Montarville, l'équipe du cabinet de la ministre et l'équipe du ministère,
pour votre travail et votre appui, merci.
Écoutez,
j'aimerais aborder, M. le Président, une question qui est à la fois difficile mais importante,
et c'est la discrimination
systémique. Il y avait un sondage, tout récemment, publié dans The Gazette, qui notait qu'à quelque
59 % des Québécois de toutes origines classifiaient comme très sérieux ou
plutôt sérieux le problème de discrimination ici, au Québec. C'est un phénomène qui touche chaque nation occidentale et
ailleurs. Alors, pourquoi on serait à l'abri de ça? Dans ce contexte, il
y avait une pétition de déposée à l'Assemblée nationale au printemps passé,
signée par quelque 2 662 signataires, qui revendiquait pour une
commission de consultation sur le racisme systémique.
Là, j'étais présent lors des consultations sur
le plan stratégique et la politique de la ministre, où plusieurs groupes devant
nous, sans contredire le vivre-ensemble dont on est tous fiers au Québec, ont
constaté, de façon responsable, qu'il y a
des obstacles. Comme je dis, dans n'importe quelle société, ces obstacles sont
réels. Et ce n'est pas une surprise.
Y a-t-il des obstacles en ce qui concerne l'accès au logement? On parlait
tantôt des stages pour des gens issus de l'immigration et des minorités
visibles. C'est des questions qu'une société responsable se pose.
Donc, notre gouvernement a dûment répondu à la
pétition en reconnaissant l'enjeu de la discrimination et du racisme systémique. Notre politique Ensemble, nous
sommes le Québec reconnaît ces réalités de discrimination, du racisme. C'est des obstacles qui peuvent atteindre la
reconnaissance de la valorisation de la diversité ethnoculturelle. Ça peut
nous nuire, ça peut nuire à l'implication, à
la pleine participation des gens de toutes origines. Alors, on s'est engagé,
comme gouvernement, à lutter contre cette
discrimination avec plusieurs stratégies qui sont au sein de l'Ensemble, nous
sommes le Québec, de renforcer l'éducation
aux droits, de viser une représentation équitable de la diversité
ethnoculturelle dans toutes les
sphères de la société, une campagne sociétale, de soutenir les victimes de la
discrimination, de renforcer des liens de confiance entre Québécois de
toutes origines et, dans la même optique, de songer à une consultation sur le
racisme et la discrimination touchant particulièrement les minorités
ethnoculturelles racisées.
Écoutez, de mon expérience dans le passé, c'est
des questions qu'une société, en toute maturité, se permet et s'oblige de poser. Je peux penser à mes
expériences au fil de mes six ans comme directeur général du Congrès juif
canadien, région du Québec. Écoutez, le
peuple juif, à travers leur 4 000 ans d'histoire, ont eu à se
réconcilier à la discrimination, l'antisémitisme, une tache qui est
présente dans toute société aujourd'hui comme hier. Et notre approche, pendant
ma période en tant que directeur général, ça
a été, comme Québécois à part entière, d'accorder le respect à nos collègues
dans toutes les instances du Québec, y
compris le gouvernement, l'opposition, les médias, les autres communautés, de
se donner le respect mutuel, de comprendre qu'on était toujours pour
avoir un débat transparent, ouvert et constructif dessus.
Pour moi,
je me permets de faire un parallèle
avec l'intervention de ma collègue, complémentaire à nos
gestes, dont on est dûment fiers, en ce qui
a trait à notre accueil des réfugiés syriens. Tous les ingrédients qui étaient
présents dans cet accueil dépendent
sur une ouverture d'esprit, sur le courage collectif, comme société,
d'aborder les questions difficiles. Donc, voilà ce que je trouve tout
à fait normal, c'est de se mettre à
la tâche quand il s'agit des problèmes de discrimination, dont on est tous
responsables.
Je peux me permettre de citer un autre exemple
personnel. J'ai été directeur général de l'Association des commissions
scolaires anglophones du Québec pour 10 ans. J'ai dû passer — et
les tâches étaient assez multiples dans mes
fonctions — 17 jours complets de rencontres au sein
d'un comité ministériel, réseau sur la diversité et la gestion de la diversité dans nos salles de classe. Des
questions très difficiles, mais qui ont été posées de façon sereine, et
sérieuse, et structurante.
Donc, M. le
Président, vous allez comprendre ma mystification — avec tout respect — des contorsions et d'un certain manque de cohérence dans le discours du
chef de l'opposition quand il s'agit de ce geste-là. Parce que, pour
moi, c'est tout à fait pertinent à mon argument, je veux...
• (16 h 30) •
Mme Poirier : M. le
Président.
Le Président (M. Matte) : Oui.
Mme Poirier :
Article 79, là, «contorsions», là, ce n'est pas nécessairement le bon
terme, je pense.
M. Birnbaum :
Il me semble que ce n'est pas sur la liste. En tout cas, je suis bien prêt à
trouver un autre mot. Ce que je veux
dire : ça me mystifie un petit peu d'essayer de comprendre la logique de
l'opposition quand il s'agit de nos discussions
sur cette consultation-là. Parce que, comme je dis, comme Québécois à part
entière, il me semble tout à fait normal qu'on aborde avec les yeux grands
ouverts, avec le coeur ouvert, les problèmes devant nous.
Donc,
dans ce contexte, je sais que notre gouvernement a mis en place un
comité-conseil d'experts très crédibles et ancrés dans leurs communautés, qui vont nous conseiller sur comment
aborder ces questions de façon sereine, sérieuse et structurante. Parce
que, comme je dis, ça fait partie de notre façon d'être une société d'accueil
ouverte, ça fait partie de notre obligation d'accompagner les communautés
minoritaires, les communautés de minorités visibles dans leurs efforts de
s'intégrer à 100 % à notre communauté. Et il y a des gestes à poser
là-dessus.
Bon,
ce qui m'amène à inviter la ministre, M. le Président, de nous parler de nos
plans pour cette consultation, de nos
façons de faire, avec les yeux grands ouverts, une enquête responsable, qui va
impliquer tous les partenaires et qui ne va aucunement atteindre notre fierté, bien méritée, au Québec, comme
société. Nous n'avons pas à être chatouilleux sur ces questions-là. Comment est-ce que cette
consultation risque de faire appel à nos forces et à notre courage de
confronter les problèmes ainsi que les
atouts que nous avons devant nous? Alors, il me semble que c'est de mise
d'expliquer davantage le geste qu'on planifie d'aborder sur la
discrimination systémique.
Le Président
(M. Matte) : Merci. J'invite la ministre.
Mme Weil :
Alors, je remercie mon collègue de D'Arcy-McGee. Ça me permet d'expliquer, bon,
un peu l'origine de cette décision gouvernementale d'aller de l'avant,
oui, sur un enjeu très important.
Évidemment, on est une société ouverte, on est une
société où tous les acteurs de la société civile et gouvernementale souhaitent la pleine participation de tous et
chacun à la prospérité du Québec. Mais on sait très bien qu'il n'y a pas
une société parfaite. Et il n'y a pas, bon,
une société parfaite occidentale, en particulier... ni au Canada, parce qu'on sait,
même l'Ontario a mené tout récemment un
exercice semblable de consultation sur cet enjeu de racisme, discrimination
systémique.
Oui,
vous avez parlé d'un sondage, et c'est intéressant, c'est sorti hier. Moi, je
l'ai vu. La majorité des Québécois, oui,
pensent qu'il y a un enjeu, certains disent : Peut-être très sérieux ou
moins sérieux, mais, quoi qu'il en soit, c'est une nette majorité qui
voient qu'il y a quand même un problème de discrimination.
Je
ne pense pas que la plupart des gens font la différence entre discrimination
directe, indirecte ou systémique. Ça, c'est
un débat d'experts. Mais il ne faut comprendre qu'une chose : la
discrimination systémique, ce n'est pas l'intention. Ça ne veut pas dire
que la personne, elle-même... Il y a des définitions. Mais je voudrais juste
dire, d'entrée de jeu, que, oui — j'y
reviendrai, là, sur des aspects plus techniques — d'entrée
de jeu, oui, il y a eu cette lettre. Ensuite, il y a eu notre propre Commission-Jeunesse du Parti libéral
du Québec qui a fait une proposition dans ce sens-là, une résolution. Mais il y a notre propre consultation, et le
député de D'Arcy-McGee était là, et on a parlé de ce problème. C'était
lors de l'adoption du projet de loi
n° 77, l'étude du projet de loi n° 77 sur l'immigration. Et on a eu
des témoignages dans le cadre de
cette consultation. J'aimerais, parce que, je vous dirais, c'était... La
députée de Montarville était là pour cette partie-là, je crois bien, et je pense qu'on a tous été très
touchés par certains témoignages. Dans certains cas, c'étaient vraiment
des cas particuliers de personnes d'origine africaine qui sont passées par
l'Europe, vraiment avec beaucoup de diplômes et de compétences, et qui ne
réussissaient pas à intégrer le marché du travail, qui souhaitaient qu'on
puisse trouver des solutions. Et évidemment
on est en action, et la politique est faite pour ça. Il y a beaucoup de mesures
dans notre politique.
Mais j'aimerais vous citer, donc, Daniel Boyer,
FTQ, c'était le 27 janvier. Il dit : «Écoutez, il y a de la
discrimination, il y a de la
discrimination, du racisme, autant de la part des employeurs, autant dans nos
rangs, hein? Ce n'est pas simple, cette problématique-là. Les
Maghrébins, ils sont scolarisés, ils sont bien souvent francophones, alors donc
pourquoi ils ne se trouvent pas d'emploi? Parce qu'il y a une situation
discriminatoire à leur égard.»
«Lutter contre les
discriminations multiples. Plusieurs recherches le démontrent, les personnes
immigrantes et les femmes en particulier
rencontrent encore trop d'obstacles à leur intégration à la communauté
québécoise, et cette discrimination systémique nécessite des changements
majeurs.» Donc, ça, c'était un témoignage.
Il
y a le député de Bourget, aussi, qui, lors de cette consultation, a dit :
«Si nous négligeons cet aspect-là des défis de la diversité, que la
diversité nous pose, on n'est pas sortis du bois. Les problèmes de racisme, les
problèmes de discrimination, les problèmes de stigmatisation parce qu'on ignore
l'autre, on vit sur la perception de l'autre, sur la base de ce que nous avons
intégré comme préjugés, on ne vivra jamais ensemble.»
Et il y a eu
M. Mandeng, de la Table ronde du Mois de l'histoire des Noirs, toujours
dans le cadre de cette consultation, on se
souvient, au mois de mars dernier, il y a un an, un peu plus d'un an, et voilà
la citation : «Il est important de
faire un état des lieux. Les communautés noires sont celles qui demeurent et
qui détiennent le record des diplômes élevés et malheureusement celles
qui sont frappées par le plus grand taux de chômage. Le profilage racial, la
discrimination [...] le décrochage scolaire chez nos jeunes sont légion. Ainsi,
les chiffres et la réalité parlent d'eux-mêmes. [...]Vous trouvez qu'il trouve
un emploi tout simplement pour trouver, parce qu'il se dit : Il faudrait
avoir une expérience québécoise.» Il est en train de parler de la
surqualification.
«L'état des lieux»,
j'aime bien cette expression. Et je dois vous dire, honnêtement, dans notre
politique... Évidemment, on avait déjà beaucoup
de mesures dans la stratégie d'action. Je vous en nomme. Parmi les actions
qu'on a mises de l'avant : renforcer
l'éducation aux droits, viser une représentation équitable de la diversité
ethnoculturelle dans toutes les sphères de la société — État,
secteur public, médias, etc. — mener une campagne sociétale, soutenir
les victimes de discrimination et renforcer les liens de confiance entre
Québécois de toutes origines.
Mais
je vous dirais qu'après la consultation, lorsque cette recommandation est venue
de membres de la société civile, pour
dire : Il faudrait aller creuser cette question un peu plus profondément,
on s'est dit : Oui, il y a lieu de faire un état des lieux, parce qu'on ne peut pas imaginer toutes les solutions
qu'on pourrait trouver qui vont au-delà de ce que nous, on a déjà proposé, au-delà de ce que le
rendez-vous de la main-d'oeuvre propose, au-delà de toute la francisation
qu'on fait. C'est le systémique qui est difficile à voir, parfois.
Et c'est lorsque j'ai
commencé à me pencher que je me suis rendu compte : oui, il est souvent
très caché, le systémique. Et ce n'est pas
parce que les gens ont une mauvaise intention. Des fois, on peut avoir une loi,
on l'a vu tout récemment sur les syndicats professionnels, il y a eu un
article dans Le Devoir qui faisait état... nous, on avait déjà repéré ce problème-là, qui dit qu'on doit être
citoyen canadien pour occuper un emploi dans ce qu'on appelle un
syndicat professionnel. Alors, c'est une loi
qui date des années 20, je crois bien. Alors, nous, on pense qu'il serait
utile de faire un repérage de ces genres d'obstacles systémiques.
• (16 h 40) •
On sait qu'il
y a 98 aussi qui va regarder, bon, qu'est-ce qui se passe chez les ordres
professionnels. On n'est pas en train
de dire... «Systémique», justement, ce n'est pas en train de dire que les gens
eux-mêmes et que les Québécois sont racistes. D'ailleurs, toute notre
stratégie d'action va dans le sens de renforcer les liens de confiance, de se
connaître, parce que la méfiance, elle fond
rapidement quand les gens ont l'occasion de se connaître. Et je pense que,
PRIIME, le programme de subvention
salariale unique au Canada, je vous dirais, on est très fiers de ça, et mon
collègue le ministre de l'Emploi
vient de bonifier... le budget vient de bonifier ce programme PRIIME, qui donne
une occasion à des personnes qui sont
racisées, ce qu'on appelle des minorités racisées dans le langage du ministère
de l'Emploi, ou des nouveaux arrivants, d'intégrer rapidement le marché
du travail. Le taux de rétention, c'est-à-dire où la personne trouve un emploi,
est de 90 %. Qu'est-ce que ça nous
démontre? C'est que, lorsque la personne a eu l'occasion de démontrer ses
compétences et que l'employeur ait pu avoir l'occasion d'apprécier les
compétences, eh bien, ça fonctionne. Donc, souvent, c'est juste une question de
trouver des stratégies dans ce genre.
Alors, on a
créé un comité... Moi, je ne suis pas experte, j'ai fait le droit...
D'ailleurs, j'ai reçu mes diplômes, droit commun, droit civil, en 1982, lorsqu'il y a eu la charte des droits du
Canada, mais aussi, avant ça, et ma grande fierté, c'était notre propre charte québécoise. Donc, il y a une
définition, vous connaissez bien la définition en vertu de notre Charte
des droits et libertés, essentiellement, qu'on ne peut pas... on nomme,
notamment, la couleur, l'origine ethnique d'une personne qui peut être une base
de discrimination. On parle de discrimination directe.
Pour le
systémique, dans le temps que j'ai, je n'irai pas dans les définitions. Je
pense que l'important, le message que
je voudrais donner, c'est qu'on a tout à fait la capacité, comme société...
surtout quand je vois ce qu'on a fait dans l'accueil des réfugiés, à quelle façon la société québécoise est mature,
est capable, est responsable dans les débats publics qu'on a. On a eu des débats difficiles ici, en
commission parlementaire. Ça a toujours bien fonctionné. En 2006, ils
ont fait une commission parlementaire sur l'enjeu de la discrimination.
L'idée, c'est
d'écouter, donc, ce groupe-conseil, composé majoritairement de chercheurs qui
sont capables de nous dire :
Oui, on a fait des progrès, mais il reste des choses à faire. Ils ont fait des
études, ils ont des recherches, ils vont nous éclairer, ils vont faire l'état des lieux. Ce qu'on souhaiterait aussi,
c'est que ce comité puisse nous faire des recommandations sur les thèmes à aborder. On ne pourra pas faire
tous les thèmes. On sait qu'il y a déjà une commission d'enquête qui a
été mise sur pied par notre gouvernement concernant les autochtones, et donc
ils vont toucher à ces questions de racisme systémique.
Mais par ailleurs je pense que la grande préoccupation, ce que j'entends, c'est
le pain et le beurre, hein? C'est souvent
qu'il revient, le pain et le beurre. Comment faire en sorte que les gens
intègrent le marché du travail? Le logement revient aussi souvent,
parfois l'éducation. Il y a différents domaines.
Alors, je
pense que c'est important de dire que... Moi, je n'ai personnellement aucune
inquiétude, mais vraiment aucune
inquiétude. Surtout qu'on a eu ces discussions dans le cadre de la commission
parlementaire, et il n'y a personne qui a sursauté. Il y avait un
consensus autour de la table qu'il fallait creuser cette question un peu plus
profondément.
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie. Donc, nous sommes rendus
à l'opposition officielle pour un deuxième groupe. Donc, je cède la
parole à la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Merci, M. le Président. Je vais revenir où on était rendus il y a près d'une
heure, les stages en milieu de
travail pour les personnes qui choisissent le Québec, qui arrivent ici bardées
de diplômes : les médecins, les infirmières, les architectes, les comptables, et qui, dans le
processus de choisir le Québec, ont passé par le premier processus, qui
est la sélection. Et, dans la sélection, on tient compte de qui ils sont, d'où
ils viennent. Alors, on tient compte qu'ils ont des diplômes.
Cependant, la traversée de l'océan... c'est
comme si ce diplôme-là n'avait plus de valeur. Et tant nos ordres
professionnels que nos universités font en sorte qu'on vient remettre en
question ce qui a permis à cette personne-là d'avoir
son CSQ, qui était son diplôme, ses années d'expérience et sa compétence.
Comment on fait pour qu'avant de partir ça vaille quelque chose, le CSQ?
Parce que le CSQ, basé sur un diplôme que je ne reconnais plus au retour... à
l'arrivée au Québec, a quelque chose d'un peu... Je ne le qualifierai pas.
Alors, comment on fait?
Et qu'est-ce
qu'on change rapidement pour que l'information — je ne suis même pas en reconnaissance — l'information qui est donnée à la personne dans son propre pays puisse être la plus
juste possible pour ne pas que l'échec soit le constat à l'arrivée? Parce qu'actuellement, pour beaucoup
de personnes qui choisissent le Québec, c'est un constat d'échec et c'est surtout de la frustration, qui fait en sorte
qu'on peut même remettre en question ce choix-là. Et, quand j'entends
qu'en Ontario les personnes ont droit à cette reconnaissance, à cette
validation des diplômes beaucoup plus rapidement... et à se trouver un emploi
plus rapidement dans leur propre secteur, il y a là un constat d'échec
important.
Alors, comment on
fait pour que la personne, avant de quitter son propre pays, puisse avoir droit
à de la vraie information, à un vrai test
qui va lui dire : Oui, ton diplôme, que je reconnais, qui fait que tu as
obtenu des points dans ton CSQ, vaut
quelque chose, et que, lorsque tu vas arriver au Québec, bien oui, ça va te
prendre un stage, puis on te garantit que
ton stage, là, il commence telle date, puis il va se faire à tel endroit, puis,
s'il y a des frais, on va te le dire, qu'il y a des frais? Quand je vois le médecin qui est au centre-ville, qui arrive
d'un pays étranger, à qui on dit : Tu vas aller faire ton stage à Baie-Comeau, puis ça va te coûter 10 000 $
en frais de stage, plus ton hébergement, et que lui arrive avec ses deux
enfants et sa femme qu'il doit héberger, parce qu'il a choisi d'être à
Montréal, et que, là, le stage va se faire à Baie-Comeau,
avec les frais qui vont en plus, il y a quelque chose d'anormal là-dedans. À
mon avis, quand on accueille quelqu'un
chez nous, bien, on l'accueille avec des dispositions qui vont faire que cette
personne-là va être heureuse et non pas malheureuse.
Alors, comment on
fait pour changer la donne là-dessus et faire en sorte que ces gens-là ne
connaissent pas l'échec, mais plutôt le bonheur d'arriver au Québec?
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre.
• (16 h 50) •
Mme Weil :
Très bonne question. J'aimerais juste... D'entrée de jeu, parce que j'ai
beaucoup d'échanges avec mes collègues
des autres provinces, je vous dirais qu'il n'y a pas un pays qui n'est pas aux
prises avec ce problème de reconnaissance,
et d'ailleurs même il a été question de faire une grande rencontre à l'échelle
canadienne pour partager les meilleures
pratiques. Il y a certaines provinces qui ont réussi à trouver des meilleures
pratiques dans certains secteurs. Le Québec
n'est pas reconnu comme étant une province qui n'a pas travaillé là-dedans.
D'ailleurs, au contraire, il y a une perception
qu'avec tout ce qu'on a fait, notamment au ministère de l'Immigration, pour
financer des ordres professionnels par rapport à leur reconnaissance des
acquis... Mais c'est une question importante et fort complexe. Je pense que l'important, c'est qu'on veut vraiment, on est
vraiment mobilisés pour travailler tous ensemble de façon horizontale
pour s'attaquer à tous ces problèmes.
Dans
un premier temps, il y a le projet de loi n° 98, qui est très, très, très
bien reçu, je vous dirais, qui donne plus de pouvoirs au commissaire à l'admission, qui était le commissaire aux
plaintes, que j'ai eu l'occasion de piloter lorsque j'étais ministre de la Justice. Et je me rappelle même, à
l'époque, quand on a adopté le projet de loi sur le commissaire aux
plaintes, à l'époque, on avait perçu qu'il y
aurait peut-être éventuellement un problème au niveau de l'éducation pour la
formation d'appoint. Est-ce qu'il y aurait assez de financement? Mais on s'est
dit : Allons de l'avant avec ce commissaire. Ce commissaire,
entre-temps — ça,
c'est, je crois bien, en 2009 — a acquis beaucoup, beaucoup d'expérience
depuis ce temps-là, et donc, là, le
n° 98 va plus loin, avec le pôle, aussi, de coordination, qui a été créé
il y a quelques années, et avec de nouveaux pouvoirs pour vraiment bien
orienter les personnes.
De
notre part, au ministère de l'Immigration, vous avez raison, Mme la députée,
comment ça se fait — et je
me posais la même question — qu'on sélectionne des gens? C'est basé sur une liste de professions en demande
selon Emploi-Québec. On les
sélectionne, ils ont des compétences, des diplômes, ou leur âge, ils parlent
français. Grille de sélection, la personne passe la grille. Et ensuite,
hein, c'est un défi important.
Alors,
le ministère de l'Immigration, je pense qu'on est rendu à à peu près
8 millions depuis le début du programme de reconnaissance des acquis, des compétences pour aider les ordres
professionnels. J'ai peut-être le nombre d'ententes qu'on a signées...
oui, une trentaine de projets des ordres professionnels, plus d'une trentaine
de projets des ordres professionnels et
autres organismes, pour près de 9 millions, visant à améliorer
et accélérer la reconnaissance des diplômes obtenus à l'extérieur du Québec. Donc, le programme s'appelle programme Accès aux
ordres professionnels. C'est un outil qu'on
a. Et, depuis qu'on finance ces projets-là, et d'autres raisons, on nous dit
que la reconnaissance est entre 90 % et 95 %... c'est-à-dire 90 %, total ou
partiel, total ou partiel, de la formation des compétences et des acquis de la
personne.
Mais
nous, on pensait, au ministère de
l'Immigration... c'est qu'on avait
les moyens de faire beaucoup de travail en amont. Donc, ça, c'est avant même qu'on propose la réforme totale de
notre système d'immigration.
Parce qu'on a créé un programme qui
s'appelle SIEL — c'était
quand j'étais là en 2012, je crois, qu'on l'a créé — service en ligne. Donc, déjà là, on met la personne en lien avec l'ordre
professionnel pour que la personne puisse savoir, bon : Qu'est-ce
qu'il me manque? Qu'est-ce que vous êtes
capables de reconnaître? Est-ce que j'ai l'espoir d'intégrer un ordre
professionnel? Et là l'ordre
professionnel peut dire : Bien, ça vous prendrait tel et tel cours, et
mieux orienter la personne. C'est sûr qu'il faut continuer dans ce sens-là, dans la préparation en amont, alors ça, avec,
évidemment, le projet de loi n° 98, où on connaîtra mieux les
obstacles, mais on saura aussi quelles sont les formations d'appoint dont on a
besoin.
Parce
que la nouvelle façon de faire la sélection, là, c'est vraiment de
régionaliser, donc on aurait des portraits régionalisés. On a discuté de tout ça lorsqu'on a amené le projet de
loi, on a adopté le projet de loi n° 77. Ça, c'est, comment dire, un élément très nouveau, très intéressant,
avec deux projets de loi qui étaient en étude en même temps, 70 et 77.
La Commission des partenaires du marché du
travail va avoir la capacité... Et c'est beaucoup... Parce qu'on a beaucoup
poussé là-dessus, si on veut amener des gens
en région, la meilleure façon, c'est d'avoir le portrait des besoins des
régions. Mais, bon, ils vont être capables de le faire avec tous les
acteurs régionaux.
Donc
là, on voit à quel point c'est important de coordonner tous ceux, dont les
universités, les cégeps, qui font la formation d'appoint, un
organisme... Donc, le troisième élément, donc je vous parlais d'information aux
candidats, programme accès aux ordres, il y
a aussi... Bon, je n'irai pas là-dessus... Je rajouterais aussi, donc, Qualifications
Québec éventuellement pour aiguiller les personnes.
Mais,
une fois qu'on a parlé, on peut faire en sorte de pousser très loin tout cet
exercice pour que les gens soient presque
totalement préparés. Il y en a qui décident qu'ils ne veulent pas
nécessairement pratiquer leur profession. Mais il reste les réfugiés, et
vous l'avez vu avec les réfugiés syriens, il reste des gens qui arrivent ici
qui n'arrivent pas par la sélection, mais c'est des gens qui ont des
compétences, c'est des gens qui ont une contribution à faire. Et on ne peut pas tout simplement se dire : Bon, on va
régler le problème en amont, puis ces personnes-là ne seront pas
sélectionnées. C'est pour ça qu'il faut
qu'on mette tous les efforts pour aller beaucoup plus loin, parce que ces gens
ont des compétences. On a vu dans les
reportages, il y a ceux qui sont destinés à être médecins, et des médecins de
la Syrie, parce que je pense que c'est
le portrait qu'on a vu beaucoup... Un couple, ils ont tout refait leur
formation, puis on a vu que, finalement, en bout de ligne, c'est les
stages qui manquaient.
Donc,
je vous dirais qu'on prend une approche vraiment globale, intégrée, et qu'on va
amener, donc, tous ces éléments pour
améliorer, donc, l'intégration de ces personnes très qualifiées et très
compétentes dans la profession ou le métier qu'ils souhaitent.
Je
pense que vous parlez des ordres professionnels, mais il y a aussi toutes ces
autres personnes, le 80 %, qui ont tout simplement des compétences qu'on veut régler. Et l'arrangement de
reconnaissances mutuelles, parce que je sais que, dans votre formation, ça continue à être un...
bien, comment dire, un intérêt de poursuivre le travail, et donc on a
élargi le nombre de pays. Et ça, c'est le
ministère des Relations internationales. Et là l'idée, c'est de choisir les
10 professions les plus en demande. Il y en a beaucoup qui sont
dans le secteur de la santé, je pense, entre cinq ou six qui seraient dans le
secteur de la santé.
Mme Poirier :
Souvent, dans le secteur de la santé, c'est, en général, là où on voit les pires cas, je dirais, parce que, là, on est devant des gens, des professionnels
de haut niveau. Un cardiologue, c'est un cardiologue. Un coeur ici puis
un coeur ailleurs, c'est un coeur. On opère
la même machinerie, la même mécanique. On n'utilise peut-être
pas les mêmes processus, on n'utilise peut-être pas les mêmes façons de
travailler, mais on s'entend que d'opérer un coeur, c'est opérer un coeur.
Alors,
quelqu'un que ça fait 10 ans qu'il est cardiologue en
Égypte, qu'on ne vienne pas me faire accroire qu'il faut qu'il refasse sa médecine, là. Si ça prend du
parrainage, si ça prend du mentorat, si ça prend un stage, cette personne-là devrait avoir un stage le lendemain matin qu'il rentre au Québec, là.
Bien, on va lui laisser se trouver un appartement, il va aller faire sa commande, mais on s'entend, là.
Puis on en a besoin, là. Si on le fait venir, c'est parce qu'on en a
besoin.
Qu'est-ce
qui fait qu'aujourd'hui cette personne-là n'obtient pas de stage? Est-ce que le
problème, c'est les budgets de la
santé? Bien, je suis persuadée que c'est les budgets du MIDI qui vont donner
des stages. Mais pourquoi vous acceptez cette personne-là, que vous acceptez sa candidature en sachant qu'on n'a
pas l'argent pour lui donner un stage? Et c'est là, c'est là que, pour moi, il y a un problème. Si
j'accepte ce candidat-là, si je lui donne son CSQ, c'est que je suis sûre
que je vais avoir le stage de l'autre côté, et ça, vous ne l'avez pas, cette
garantie-là.
Alors,
qu'est-ce qui vous donne le droit d'accepter cette personne-là, de le mettre en
espérance avec toute sa famille, de
dire : Je m'en viens réaliser mon rêve au Québec, et de le mettre sur le
chômage, et de le mettre dans la rue, finalement? Parce que cette personne-là gagnait probablement
même bien sa vie chez eux, mais il veut améliorer son statut. Alors, pourquoi on n'est pas capable de lui garantir un
stage à sa descente d'avion? Il y a là quelque chose qui fait de nous
des gens mal organisés, et on donne une mauvaise image du Québec.
Le Président
(M. Matte) : ...de vous adresser au président.
Mme Poirier :
Oui, M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil :
Je vous dirais que c'est un problème, d'ailleurs, dans les autres provinces.
C'est justement pourquoi le gouvernement
fédéral souhaitait qu'on tienne une grande conférence sur les meilleures
pratiques, parce qu'il venait de mettre
sur pied le programme Entrée express. C'est le même genre d'obstacles partout
au Canada. On n'est pas pires, on n'est pas meilleurs, c'est un enjeu
dans toutes les sociétés.
Mais
je vous dirais... Parce que le nouveau système nous permettrait d'aller
jusqu'où vous allez, mais je reviens toujours à ces autres personnes. Il
ne faut pas abandonner.
Mme Poirier :
On est d'accord là-dessus. On est d'accord.
Mme Weil :
Mais moi, je pense qu'il faut forcer la note. Moi, je suis plus là. C'est sûr
que ça serait... les infirmières... Il y a
des ordres professionnels où l'intégration se fait quand même très bien, selon
les chiffres. En tout cas, je n'ai
pas les chiffres devant moi, mais c'est ce que je comprends. Parce que je
rencontre beaucoup d'infirmières qui ont fait leur formation ici, ils font une formation d'appoint, certaines, de la
francisation, ils sont admis à l'ordre, puis ça va bien, ils trouvent
des emplois.
Il
y a eu un projet spécial pour les médecins... — et je ne sais pas si quelqu'un pourrait me
l'amener — Échavé, ou,
en tout cas, c'est un nom... je sais qu'il y a des gens ici qui le connaissent,
le projet, les résultats de ce projet concernant les médecins étrangers
avec St. Mary's, l'Hôpital St. Mary's. En tout cas, je vais voir si
ça me vient.
Mais
je pense que l'important, c'est qu'on s'attaque vraiment à la racine de ça,
donc les formations d'appoint, qu'elles
soient là, et on est déterminés à aller de l'avant, et le ministre de la Santé
et son ministère aussi. On a créé un comité ministériel, et je vous dirais que le ministre de la Santé joue un rôle
important. Parce que, dans la liste des professions en demande, oui, il y a des ingénieurs, des
informaticiens, il y en a plusieurs du domaine de la santé. Oui, bon, les
ordres professionnels, les demandes de reconnaissance, et les infirmières...
Mme Poirier :
M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : Oui, Mme la députée.
Mme Poirier : Selon les
chiffres 2016, là, 74 942 personnes ont obtenu leurs CSQ. On
avait un objectif de 50 000, mais j'ai compris,
en lisant vos chiffres, que, même si on se donne un objectif de 50 000 au
Québec, ça, c'est le demandeur, puis ça n'inclut pas sa famille. Ça veut dire qu'on a 20
quelque mille de plus, mais pas prévus. En tout cas, ça, ça a été une
information nouvelle dans...
Mme Weil : ...
Mme Poirier : Bien,
c'est ce que vous avez.
Mme Weil : Ça, c'est la
famille, hein, les enfants.
Mme
Poirier : Bien, je veux bien, mais, quand on se donne un
objectif de 50 nouveaux arrivants au Québec par année...
50 000, puis qu'il en arrive 74 000 parce qu'on a accueilli leurs
familles, on est...
Mme Weil :
Admissions. Le CSQ, ce n'est pas... Excusez-moi, M. le Président. Il faut faire la distinction entre les
admissions et les CSQ. J'ai compris «CSQ», vous avez parlé...
Mme Poirier : Bien,
certificats de sélection du Québec, en 2016.
Mme Weil : Oui.
L'admission, ça peut être trois ans après, hein? Donc, il y a toujours une...
Mme Poirier : Mais
certificats de sélection du Québec : 74 942 en 2016, c'est bien votre
chiffre?
• (17 heures) •
Le Président (M. Matte) : Mme
la députée de Montarville, formulez votre question, puis après on va...
Mme Poirier : Non, Hochelaga-Maisonneuve.
Le
Président (M. Matte) : Holà! Je m'excuse, un lapsus. Mme la députée
d'Hochelaga, formulez votre question, puis je vais laisser l'occasion à
la ministre...
Mme
Poirier : Alors, RP2, RP2, certificat de sélection du Québec
2016, 74 942. Et on nous explique
que le nombre de CSQ délivrés est
supérieur au nombre de demandes de CSQ finalisées, car chaque demandeur accepté
génère plusieurs CSQ, délivrés à
chacune des personnes impliquées dans sa demande, soit sa famille. Donc, si on
se donne un objectif au Québec — puis
on s'est donné ces objectifs-là en commission
parlementaire — de 50 000
par année, bien, c'est un peu jouer
sur les chiffres, là. Dans le fond, on dit 50 000, mais plus vos enfants,
plus... Alors, ce n'est pas 50 000, c'est 75 000.
Le Président (M. Matte) : Bon,
maintenant, Mme la ministre, c'est à vous de répondre à la question.
Mme Weil :
J'attends la fiche. Il faut savoir, c'est toujours une fourchette, hein, M. le
Président? Il n'y a pas un système
d'immigration qui peut vous dire : Il y aura 5 010 personnes qui
vont arriver, il y aura... ou 50 000 précisément. Il y a une fourchette, toujours, et il y a
toujours une fourchette pour les CSQ aussi. Bien, alors, il y a une
planification qui est faite. L'arrivée de la personne dépend de beaucoup de
facteurs, hein? De sa situation personnelle, du choix que la personne peut avoir, le temps que ça va prendre
pour avoir les résidences permanentes. Donc, on voit que... C'est pour
ça qu'on... La planification pluriannuelle
et la consultation, on a beaucoup parlé de ça dans la consultation parce que
les gens comprennent que... Il y a
aussi le jeu des réfugiés. Il y a beaucoup de demandeurs d'asile, et, même là,
on essaie de prévoir.
Maintenant, dans tout ce 50 000, qui est à
peu près une moyenne, bien que ça fluctue, peut-être 51 000, 52 000, il y a des enfants, évidemment. À peu
près entre un quart et un cinquième, c'est des enfants. Il y a des
conjoints. Il y a des réfugiés là-dedans
aussi. Il y a le regroupement familial. Ça dépend de beaucoup de facteurs. Le
regroupement familial, on va toujours donner
notre plan annuel au gouvernement fédéral, qui va vraiment tenter de le
respecter. Donc, dans les demandeurs,
ce dont vous parlez, les travailleurs qualifiés — je pense que vous parlez d'eux — on parle d'à peu près 18 000, dans un chiffre de
50 000 demandeurs. C'est à peu près ça. Votre souci, c'est :
Comment ça se fait que ces personnes-là...
On dit, bon : On a besoin d'infirmières, bon, ou bien de médecins, etc. Et
vous avez raison, il faut regarder ces questions, et on en a beaucoup
discuté lorsqu'on a fait le projet de loi n° 77.
Jusqu'où
peut-on aller pour dire : Excusez-moi, il n'y a pas d'emploi qui vous
attend? Mais le système va aller dans
ce sens-là parce qu'on va créer une banque où les gens vont mettre... D'abord,
ils nous présentent leur candidature de
façon... sommairement. On voit que c'est un membre d'un ordre professionnel.
Peut-être que cette personne veut travailler comme médecin. Ensuite,
c'est de poser des questions, de voir si vraiment il y a ce besoin. Son
profil — l'ingénieur,
l'informaticien — est
mis dans une banque. Ça, c'est le nouveau système qui viendrait en début
d'année 2018. Cette personne serait
invitée de déposer sa candidature. Et là, avec les profils régionalisés, c'est
d'amener la personne directement en
région, parce qu'il y a un emploi qui l'attend, des gens qui sont mobilisés
pour accueillir cette personne. C'est ça, ce nouveau système. On a rajouté quand même un élément que moi, je
considère très stratégique et on a beaucoup poussé pour ça, nous, à l'Immigration, d'avoir ce portrait
régionalisé. Ce n'était pas nécessairement dans les plans à l'origine,
mais là, finalement, le ministère de l'Emploi
nous a dit : Oui, on est capables de vous le faire. Donc, avec ce nouveau
système, on va régler beaucoup de ces problèmes.
Parce que
vous avez raison, pourquoi admettre des gens parce que le profil est
intéressant, parce qu'ils sont très scolarisés,
à cause de leur âge, mais enfin, en bout de ligne, ils font face à des
obstacles? Mais je continue à croire qu'il faut travailler sur les deux fronts. On n'abandonne
pas, comment dire, tous les efforts qu'on mène pour avoir une
reconnaissance rapide. Qu'on mette les
ordres professionnels, évidemment le commissaire, qui va jouer un rôle plus
important, le pôle de coordination, qui va être capable d'orienter les
gens vers les formations...
Le
Président (M. Matte) : Mme la ministre, je voudrais... Il nous reste
trois minutes. Je voudrais laisser le temps à la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve de poser sa question.
Mme
Poirier : Merci. On va changer de sujet. J'aimerais, Mme la
ministre, que vous puissiez me donner le budget actuel du programme
PRIIME, s'il vous plaît.
Mme Weil : Le budget actuel
du programme PRIIME. Il faut savoir que PRIIME, c'est chez le ministère de
l'Emploi. Mais on va vous le chercher.
Mme Poirier : Puisque vous
étiez à l'annonce avec votre collègue et que vous vous êtes réjouis d'avoir...
Mme Weil : Tout à fait.
Mme
Poirier : ...collectivement
d'avoir ajouté près de 30 millions.
On ajoute ça à quoi? C'est ça qui est important.
Mme Weil : Oui, on va vous le
chercher.
Mme
Poirier : On parle le budget actuel du programme PRIIME. On a
les résultats en nombre de personnes, mais, en budget, on ne l'a pas.
Mme Weil : On pourrait vous
revenir après, parce que ce n'est pas dans nos...
Le Président (M. Matte) : Mais ce
qu'on peut faire, bien, justement, compte tenu de...
Mme Weil : M. le Président,
ce n'est pas dans nos propres crédits. Alors, on pourra s'informer et revenir.
Mme
Poirier : ...deux minutes au prochain bloc. Puis, vu qu'on
revient après le souper, ils auront le temps de trouver le chiffre.
Mme Weil : Oui.
Le
Président (M. Matte) : Donc, vous souhaitez que vos deux minutes qui
vous restent soient reportées sur le bloc d'après 19 heures. C'est
le même sujet? Oui?
Une voix : ...
Le
Président (M. Matte) : Oui, c'est bien. Donc, on va ajuster le temps.
Nous sommes rendus au troisième... Nous sommes rendus au troisième bloc,
là, du gouvernement, pour 17 minutes. J'invite la députée de Chauveau.
Mme
Tremblay : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, j'entends saluer tous les participants,
participantes à cette étude des crédits pour Immigration, Diversité et
Inclusion, donc salutations autant aux élus qu'aux non-élus.
La
francisation des personnes immigrantes qui ne connaissent pas le français lors
de leur sélection est un enjeu très important
pour le gouvernement du Québec. Je tiens à rappeler d'ailleurs l'Accord
Canada-Québec relatif à l'immigration, qui
a été signé en 1991 et qui fait du Québec le seul maître d'oeuvre en matière
d'intégration économique et linguistique des nouveaux arrivants sur son
territoire. Et, pour répondre efficacement aux besoins des personnes qui
choisissent le Québec, il y a trois
ministères qui harmonisent leurs interventions en matière de francisation des
personnes immigrantes : évidemment,
le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, le ministère
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et le ministère de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
La
déclaration de services à la clientèle du MIDI contient deux engagements
concernant l'accès aux services de francisation.
Donc, le premier, c'est de confirmer l'admissibilité à un cours de français à
temps complet à l'intérieur de 20 jours
ouvrables à compter de la date de réception de la demande d'admission. Et le
second, c'est de permettre, M. le Président,
de commencer un cours à temps complet à l'intérieur de 65 jours ouvrables
à compter de la date de confirmation de
l'admissibilité. Et là j'ai fait des vérifications un petit peu. La bonne
nouvelle, c'est qu'il n'y a pas d'attente à Québec et au Québec. Donc,
on répond à la demande rapidement. On ouvre des classes selon les besoins.
Donc, quelques jours d'attente occasionnellement, le temps d'ouvrir la classe.
Donc, ça se passe bien.
Et
on le sait, la connaissance de la langue française, c'est la pierre angulaire
de l'intégration socioprofessionnelle des
personnes immigrantes nouvellement arrivées. Et il y a eu un beau reportage à
Radio-Canada, cette semaine, qui disait qu'une quinzaine de propriétaires de dépanneur d'origine chinoise, de la
région de Québec, avaient reçu mardi un certificat de francisation après avoir suivi un programme de
l'Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec pour les
petites entreprises. Donc, le programme de l'AMDEQ est en partenariat,
d'ailleurs, avec le MIDI. Et je trouvais ça intéressant parce que ce qu'on disait, c'est
que, depuis quatre, cinq ans, lorsque les gens de l'AMDEQ visitaient les
détaillants ou les dépanneurs qui étaient achetés par des Chinois, on faisait
face à la barrière de la langue. Donc, on souhaitait
travailler de ce côté-là. Et des propriétaires de dépanneur, mais aussi des
petites entreprises comme des motels, qui se sont inscrits
volontairement au cours.
Et ce que disait le
directeur général de l'association, c'est qu'il y a vraiment de l'intérêt pour
améliorer la francisation, s'intégrer plus
facilement, dialoguer en français avec leurs fournisseurs, leurs clients. C'est
important. Et c'est important de dire
aux Québécois qui fréquentent ces commerces d'essayer de les aider aussi pour
qu'ils améliorent leur français. Donc, il y a une réelle volonté.
Évidemment, il y a
toute une différence entre les gens d'origine chinoise et la langue française.
C'est tout un apprentissage, c'est tout un changement. Et il y a 70 des
250 membres de l'Association des marchands dépanneurs et épiciers dans la région de Québec qui sont
d'origine chinoise, et il y a un réel désir de francisation, d'apprendre le
français rapidement. Il y a même une dame
qui a fait partie des cours de francisation qui a dit : Écoutez, un jour, je serai retraitée, mais je voudrais enseigner le français pour
enseigner dans d'autres pays et peut-être en Chine. Alors, elle est tombée en amour
avec la langue française. Alors, c'est un reportage très intéressant sur le
sujet.
Mme la ministre, ce
que j'aimerais savoir, c'est les efforts que vous entendez faire, qui ont été
consentis pour accéder justement rapidement aux cours de français.
• (17 h 10) •
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre.
Mme
Weil : Oui.
J'aimerais remercier ma collègue pour cette question. Mais je n'ai pas vu
ce reportage. D'ailleurs, juste une
petite parenthèse, donc, concernant les dépanneurs chinois. J'ai vu un des
reportages, mais je n'ai pas vu celui de cette semaine, mais je connais le programme et j'aimerais
souligner que le sous-ministre adjoint responsable de ce programme avec moi — parce
que c'était en 2012 qu'on a créé ce programme — est derrière moi, et c'est M.
Jacques Leroux.
Et
d'ailleurs je vous dirais qu'il y
avait... À l'époque, dans la région de Québec, je ne sais pas si vous vous
rappelez, les gens trouvaient ça difficile
d'aller dans un dépanneur dans la région parce qu'il n'y avait pas de service
en français, les gens étaient
incapables de parler français. Donc, l'organisme est venu nous voir, l'AMDEQ,
est venu au ministère parler avec nos
cabinets pour voir : Est-ce qu'on pourrait trouver une solution à ça? Moi,
j'ai fait appel à M. Jacques Leroux, qui est vraiment le champion de la francisation dans notre ministère, il
connaît bien le programme, et à l'époque, évidemment, qui était
responsable du programme. Et on a pensé à faire, à créer ce programme.
Ça
connaît un succès extraordinaire. Ça me fait vraiment chaud au coeur de voir...
Parce qu'évidemment vous posez une
question bien importante, c'est la question de la langue et l'importance de la
connaissance de la langue pour pouvoir faire
des affaires, pour pouvoir échanger, pour pouvoir s'intégrer, pour pouvoir
travailler. Et voilà, donc, des commerçants à qui il manquait cet outil important. Et maintenant j'ai... Bon, c'était
tout récemment, il y a quelques mois, j'ai participé à un événement de livraison de certificats, si on veut,
de reconnaissance ici, à Québec, et à Montréal. Vous auriez dû voir le sourire et la fierté dans... le sourire dans le
visage et la fierté dans les yeux de ceux qui ont reçu cette reconnaissance.
Alors, merci de le souligner.
Sur
toute la question de l'accès rapide à un cours de francisation à temps complet,
évidemment c'est primordial pour
assurer une intégration rapide des personnes immigrantes non seulement sur le
marché du travail, mais aussi dans toutes
les sphères de la société. Et, dans le cadre de mes fonctions, je rencontre
évidemment des centaines de personnes immigrantes chaque année, et une
chose qui me frappe toujours, c'est leur désir d'apprendre la langue française
et de l'apprendre rapidement. On peut
imaginer d'aller travailler, vivre dans un pays où on ne maîtrise pas la langue
ou qu'on n'a pas une connaissance
suffisante. Je l'ai beaucoup vu, évidemment, avec les réfugiés syriens, parce
que j'ai fait tellement de rencontres
avec eux, toujours cette inquiétude dans les yeux : dans un premier temps,
je dois apprendre la langue. Donc, c'était vraiment important pour nous,
ça a toujours été important pour le ministère d'être capable d'ouvrir des
classes rapidement, de répondre rapidement
aux besoins de ces personnes. Et je suis très fière de mon ministère et le
travail qu'ils ont fait ces dernières années pour répondre à la demande
de façon rapide.
Alors, il y a une
déclaration de services du MIDI, et la déclaration de services à la clientèle
du MIDI contient deux engagements concernant
l'accès aux services de francisation. Le premier est de confirmer
l'admissibilité à un cours de
français à temps complet à l'intérieur de 20 jours ouvrables à compter de
la date de réception de la demande d'admission, et le second est de permettre de commencer un cours à temps complet à
l'intérieur de 65 jours ouvrables à compter de la date de
confirmation de l'admissibilité.
Depuis 2015-2016, des
efforts considérables ont été consentis pour relever les défis engendrés par un
nombre accru de demandes à la suite de
l'arrivée de personnes réfugiées syriennes et permettre à celles-ci un accès
rapide à un cours de français à temps
complet. Des solutions ont été mises en oeuvre afin de réduire le nombre de
jours entre le dépôt de la demande
d'admission et le début du premier cours à temps complet pour les personnes
immigrantes. Un recours accru à l'offre
de services gouvernementale, notamment celle en commission scolaire, est
favorisé pour permettre d'avoir accès rapidement à des cours de français.
En régions plus
éloignées des grands centres, le ministère peut démarrer des groupes comptant
un nombre restreint d'élèves. Alors, voilà
une adaptation intéressante, parce que ça n'a pas toujours été le cas, des
fois, s'il n'y avait pas un volume
assez important. Mais, pour les régions, on peut comprendre qu'il n'y a pas la
masse critique. Donc, nous, on ne voulait pas que les gens attendent. On
savait que ça créait de l'anxiété, on savait que ces gens-là voulaient
s'intégrer rapidement à la société
québécoise et qu'ils voulaient
travailler, beaucoup d'entre eux. Ils ne sont pas habitués à ne
pas travailler. Ils dépendent de l'État et ils veulent travailler.
Au besoin, des
groupes peuvent être ouverts en dehors des calendriers réguliers, à temps
complet et à temps partiel, si la demande le justifie. Ensuite, des cours à
temps partiel sont offerts dès le stade débutant. Tous les élèves en attente peuvent accéder, bon, évidemment, à la banque
d'exercice de français en ligne. Et les élèves de stade intermédiaire ou avancé peuvent suivre le cours de français en ligne — ça
s'appelle le FEL — en s'inscrivant à l'adresse
www.francisationenligne.gouv.qc.ca.
Alors, nos efforts
ont porté fruit. La proportion de candidates et candidats qui ont reçu une
confirmation d'admissibilité pour les cours
de français à temps complet à l'intérieur de 20 jours était de 99,5 %
entre le 1er avril 2016 et le 28 février 2017, alors
que la cible est de 90 %. Et la proportion de nouveaux élèves qui ont
commencé un cours de français à temps
complet à l'intérieur de 65 jours ouvrables après la date de la
confirmation d'admissibilité était de 94,6 % entre le
1er avril 2016 et le 28 février 2017, alors que la cible
est de 85 %.
Le délai d'attente
moyen pour commencer un cours, après avoir reçu la confirmation
d'admissibilité, était de 35,2 jours
ouvrables en 2016-2017. Le délai d'attente est en diminution dans la
quasi-totalité des régions du Québec. Par exemple, pour le Centre-du-Québec, la diminution du délai est de
21 jours, une diminution du délai de 20 jours dans le Bas-Saint-Laurent, diminution du délai de
20 jours dans Lanaudière, diminution du délai de cinq jours...
16 jours dans les Laurentides.
Donc, j'ai toutes les régions, évidemment. Et, dans chaque cas, évidemment, on
atteint des résultats vraiment intéressants. Les délais sont en chute
partout.
Donc,
je suis très fière de ce résultat. Puis j'ai compris qu'on semblait être les
leaders canadiens, parce que j'ai parlé avec d'autres collègues, et,
dans les autres provinces, ils ont eu beaucoup de problèmes de délai d'attente
pour... Évidemment, dans leur cas, c'est
généralement des cours d'anglais. Mais, nous, qu'on n'ait pas d'attente... Et
ça, c'est parce qu'on a mis beaucoup
de volonté. Je remercie encore le ministère, parce que c'est le ministère qui a
livré, si vous voulez, la marchandise. Moi, j'étais préoccupée. Je
voulais m'assurer qu'on puisse aller de l'avant. Moi, je voyais la fragilité, je voyais l'anxiété des gens et j'ai
demandé à mon ministère : Qu'est-ce qu'on peut faire pour avoir
vraiment un plan stratégique sur cette
question de la langue? Parce qu'avant de pouvoir intégrer le marché du travail
ça prend la langue, un minimum de connaissances. Évidemment, je
rajouterais aussi à ça l'annonce qu'on a faite, évidemment, dans le cadre de ce budget 2017-2018. C'est que le
ministère de l'Emploi rajoute des sommes importantes pour la
francisation en milieu de travail,
10 millions sur cinq ans, 2 millions par année. Là aussi, je le
mentionne parce que c'est une dimension importante.
Oui,
le délai... c'est-à-dire réduit au maximum pour que la personne puisse
s'intégrer rapidement, mais il y a quand même beaucoup de gens qui vont commencer à travailler. Ce n'est pas des
gens qui sont capables de ne pas travailler. Je vous le dis, là, c'est mon expérience. L'aide sociale, c'est vraiment un
coup de pouce, mais ils ne veulent pas que ça dure longtemps. Et, s'ils peuvent éviter l'aide
sociale, ils vont l'éviter. Ils veulent prendre un emploi. Et donc il y en a
qui, donc, trouvent un emploi. Mais
comment faire en sorte qu'ils puissent cheminer dans leur apprentissage de la
langue? Ça prend la francisation en milieu de travail. Donc, c'est un
autre enjeu, hein, avec le délai d'attente, c'est que nous, on puisse ajuster
notre offre à leurs besoins.
Alors,
j'étais très, très contente quand j'ai vu cette mesure, parce que, là aussi,
dans le cadre de la consultation qu'on
a faite, il y avait un consensus. Je pense que la députée de Montarville, qui
était avec moi lors de cette consultation, et mes collègues, on l'a entendu beaucoup : la francisation en milieu
de travail, c'était une solution extrêmement structurante qui répondait aussi à la pression, la pression
qu'on sent, au point de vue démographique, que... les besoins du marché
du travail. Avec les personnes qui quittent
le marché du travail, les besoins sont grandissants, la pression est forte.
Donc, il faut combiner, il faut que nos stratégies soient ajustées aux besoins.
J'aimerais
parler d'une visite que j'ai faite avec mon collègue de Laval-des-Rapides. On a
visité une entreprise, entreprise Industrie de palettes standard. C'est
juste un exemple parmi d'autres, quand j'ai visité des entreprises qui offrent la francisation en milieu de travail.
Lui-même, l'entrepreneur, le propriétaire de cette entreprise
est Syrien. Mais il est arrivé à un
jeune âge, l'âge de 16 ans. Il est allé aux HEC en finance, je pense qu'il
m'a dit, mais il est devenu entrepreneur, et donc il a construit cette magnifique entreprise. Et, lui, évidemment,
ça l'intéresse beaucoup d'engager des réfugiés, parce que c'est
des gens qui veulent travailler. D'ailleurs, il m'a demandé s'il y avait
d'autres... Parce que ses besoins sont grandissants,
parce qu'il a beaucoup de succès. Ce n'est pas la seule entreprise
de ce genre. Mais j'ai eu l'occasion de visiter un cours de francisation, là, sur place et de voir à quel point ils
étaient heureux. Et les profs aussi, à quel point... Et c'était souvent deux, trois, quatre personnes, cinq
personnes, six personnes qui étaient en train d'apprendre la langue. Et
que l'employeur puisse donner cette marge de manoeuvre, puisse trouver un
espace physique et un espace de temps pour permettre à ces gens d'apprendre la
langue, c'est évidemment très encourageant.
• (17 h 20) •
Mme Tremblay : ...Mme la ministre, ce qu'on offre aussi... l'offre de services est
plus diversifiée parce qu'on s'ajuste également aux besoins, pour répondre aux besoins des
personnes immigrantes qui souhaitent participer pleinement à la vie
collective le plus rapidement possible.
Donc, vous parlez de
la formation en milieu de travail. Il y a également le temps complet, le temps
partiel, mais il y a aussi la formation en
ligne. Il y a aussi l'autoformation. Est-ce que ça, on en fait de plus en plus, par exemple, de la
formation en ligne?
Mme
Weil : Oui. Alors,
l'offre de services en francisation... Bon, on a parlé d'accessibilité rapide.
Il y a le temps complet, le temps
partiel, la francisation en milieu de travail. Comment est-ce que nous, on peut
ajuster constamment, hein, constamment
notre demande... notre offre de services, basée sur un marché du travail
changeant, des pressions additionnelles qu'on n'aurait pas vues, un marché
du travail qui change non seulement par rapport à la pression qu'on sent dans différentes régions... Montréal,
Québec et les régions, ce n'est pas la même situation. Donc, il faut qu'on
soit assez agiles et habiles pour varier l'offre.
Mais aussi ce qu'on a remarqué, évidemment — puis
le ministère de l'Immigration qui travaille avec le ministère de l'Éducation pour
être capable... — c'est
ce qu'on appelle la francisation à visée professionnelle, donc des nouvelles professions en demande. Là aussi, hein, ce n'est
pas statique, c'est toujours changeant. Et nous, on dépend beaucoup du ministère
de l'Emploi, qui nous dit : Bien, voici maintenant les professions en
demande. Mais, si on veut que les gens progressent au sein de l'entreprise où
ils sont ou au sein de l'institution où ils sont, ça leur prend un vocabulaire,
un lexique qui est adapté. Et donc, ça aussi, je suis très fière parce qu'on a
développé de nouveaux cours de francisation
à visée professionnelle, selon certaines professions. Je ne les ai pas devant
moi, mais on va les trouver.
Donc, vous
parlez de, bon, francisation dans différents lieux. Il y a l'offre de services
de francisation à l'étranger. Peu de
gens le savent, mais on a tissé un réseau de partenaires à l'étranger, avec des
alliances françaises, des instituts ou des
centres culturels français, dans une trentaine de pays. Au total,
136 ententes de partenariat ont été signées. Et donc nous, on
oriente les personnes vers les réseaux de partenaires pour apprendre la langue.
Pourquoi
c'est important, ça, là? C'est parce que nous — j'aurai
peut-être l'occasion d'y revenir plus tard — on
a une stratégie de prospection-promotion. Et
notre immigration est la plus diversifiée au Canada, et on veut que ce soit
la plus diversifiée. Qu'est-ce que ça veut
dire, «diversifiée»? Ce n'est pas le nombre... C'est le nombre de pays. Ce
n'est pas le nombre brut de personnes
qui rentrent. C'est vraiment combien de pays, combien de bassins.
Pourquoi? Parce que c'est une valeur
en soi. C'est d'avoir des gens qui sont des têtes de pont, qui parlent
plusieurs langues, et qui fait en sorte que leur intégration peut aussi
mieux se faire. On est fiers de notre immigration parce qu'on a des gens qui...
Il y a beaucoup de mixité, mixité entre...
On le voit dans nos écoles, hein, beaucoup de mixité. Les gens s'échangent entre
eux. Et donc c'est un élément important, la diversité, non seulement
pour la croissance économique, non seulement pour l'innovation, mais aussi pour
l'intégration, où les gens puissent partager leur expérience.
On a le
programme FEL. J'ai eu l'occasion d'en parler. Donc, c'est le français en
ligne. Ça aussi, c'est un
cours de stade intermédiaire et avancé, avec des modules spécialisés en
autoformation dans les domaines professionnels, donc accessible depuis
l'étranger. Du 1er avril 2016 au 28 février 2017,
2 809 personnes avaient participé à la FEL, dont 1 607 à
l'étranger.
Et une nouveauté cette année... Et je pense que
je peux me féliciter. C'est possible? Je ne suis pas le genre, je suis assez
modeste. Mais ça fait plusieurs années que je demande au ministère :
Peut-on donner accès au cours de francisation
en ligne à nos travailleurs temporaires et étudiants étrangers? Vous savez, ils
ne rentrent pas dans l'entente Canada-Québec
parce que ce n'est pas des résidents permanents. Mais on veut qu'ils soient des
résidents permanents. Alors, merci,
M. le sous-ministre, d'avoir, cette fois-ci, parce que ça fait depuis 2010, je
pense, que je l'avais demandé... de
dire : Oui, oui, on va le faire. Et donc, là, on donne accès à ce cours de
francisation en ligne. C'est très, très bien reçu, hein, autant par les universités, par tous les
partenaires qui travaillent pour la promotion des étudiants étrangers
qu'on veut garder chez nous.
Je ne sais
pas... Ah! je vois que le temps est écoulé. Alors, merci. Je le vois dans votre
«body language», M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Oui, c'est
ça, hein?
Mme Weil :
Je vous dis merci. Continuez comme ça, c'est ça qui m'a indiqué que mon temps
était écoulé. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Alors,
j'invite la députée de Montarville pour le bloc de la deuxième opposition
officielle. Mme la députée de Montarville, 20 minutes.
Mme Roy : Merci beaucoup, M.
le Président. Vous savez, je trouve ça dur, vous regarder quand je parle à
quelqu'un qui est là, mais vous parler à vous quand je veux des réponses de
là...
Le Président (M. Matte) : ...quand
vous me regardez, là.
Mme Roy : J'aime vous
regarder, mais j'aime regarder aussi les gens à qui je m'adresse.
Le Président (M. Matte) : C'est
beau.
Mme Roy : Et je veux prendre
la balle au bond, les propos qu'a soulevés mon collègue le député de D'Arcy-McGee, que j'apprécie beaucoup d'ailleurs — c'est dommage, vous lui ferez le
message — et, tout
comme lui, tout comme le député de
D'Arcy-McGee et les collègues du gouvernement, je souhaite qu'on lutte contre
le racisme. Comprenez-nous bien, là, le racisme, c'est inacceptable. Le
racisme, ça naît de la méconnaissance de l'autre. Ça naît du manque d'information, du manque de connaissances, de
l'ignorance aussi. Vous savez, des racistes, il y en a, il y en a partout,
et c'est déplorable, c'est malheureux. Et il faut lutter contre le racisme, je
suis d'accord avec vous.
Mon collègue parle de cette commission que le
gouvernement libéral a l'intention de tenir, commission sur le racisme systémique. Oui, il y a du racisme au
Québec, il y en a partout. Je ne suis pas sûre du terme «systémique». On
pourrait faire un débat. Est-ce que le racisme est érigé en système? Cependant,
moi, je me pose une question. Je me demande
si on n'a pas déjà beaucoup, beaucoup de pistes de solution, beaucoup de
réponses qui pourraient être appliquées pour justement lutter contre le racisme, aider les gens, les immigrants,
les gens des différentes communautés culturelles qui ont de la
difficulté.
Et, vous
savez, dans tout ce débat-là, on lit beaucoup de choses et on parle, entre
autres, de personnes racisées. Moi, M. le Président, je déteste ce
terme, «racisées». Pour moi, il n'y a qu'une race, et c'est la race humaine,
c'est la race humaine. Et je trouve que le terme
«racisées», en lui, est discriminatoire. Alors, on s'embarque dans un gros
débat de sémantique, de termes. Il y aura des intellectuels qui viendront
débattre de définitions. Moi, ce qui m'intéresse, c'est la race humaine. Et,
vous savez, je préfère aussi quand on parle des gens d'origines culturelles,
origines X, Y, Z. Et, oui, il faut lutter contre le racisme.
• (17 h 30) •
Mais je
reviens à ma prémisse, qui était : on a peut-être déjà plusieurs pistes de
solution, beaucoup de pistes de solution. Et il y a sûrement des gens
qui sont ici qui ont travaillé avec vos collègues, et même, je pense, entre
autres, à Mme la ministre... ex-ministre
Yolande James. Sûrement qu'il y en a plein qui ont travaillé avec elle. Et vous
nous parliez tout à l'heure, Mme la
ministre, de 2008, l'époque de 2008. Alors, on a l'intention actuellement de
tenir une commission sur le racisme systémique. Moi, je vous soumets que
le gouvernement libéral a déjà travaillé très, très fort, a tenu des
consultations qui vont ressembler à ce qu'il veut faire, donc prise 2. Et il a
déjà travaillé très fort en 2006. Il y a un rapport
qui a été déposé, et ce rapport-là — naturellement, tout était piloté par la
ministre Yolande James — il a été déposé juste à la veille des élections de 2008. Et
je parle d'un rapport qui s'appelait le Plan d'action du gouvernement pour favoriser la participation de tous à l'essor du
Québec. Vous savez quoi? C'est un
très beau nom, c'est un très beau nom. Dans
ce rapport, on retrouve une foule de mesures qui... je vous le dis, si elles
avaient été toutes appliquées, si elles avaient été toutes appliquées,
mon Dieu qu'on rendrait la vie plus facile à des gens qui peut-être sont
victimes de racistes.
Et là je me
demande : Le rapport a été fait, et le gouvernement veut procéder à de
nouvelles consultations, est-ce que
c'est dire que c'est un constat d'échec, ce rapport de 2008, ce plan de 2008?
Parce qu'on a le plan, il est là. Et moi, je suggère, pour qu'on économise temps et argent, et chicane aussi, les
gens sont tannés de se chicaner... Parce que la réalité, c'est qu'il nous reste peu de temps avant les
élections. La réalité, c'est que malheureusement... et c'est un sujet
délicat, et moi, je reviens à la race
humaine. Et la réalité, c'est qu'il y aura, veux veux pas, de la politique et
qu'il y aura, veux veux pas, le côté
des gentils qui prennent pour les personnes racisées et le côté des méchants
qui ne sont pas d'accord avec une commission sur le racisme systémique,
alors qu'on veut tous lutter contre le racisme. Et ça, je trouve ça dommage, et
ça, je trouve ça triste, et ça, je trouve
que c'est politiser le débat et c'est faire un «wedge issue» avec quelque chose
de tellement délicat, et plusieurs analystes l'ont dit.
Cela dit,
moi, j'aimerais revenir à ce magnifique plan d'action gouvernemental pour favoriser la participation
de tous à l'essor du Québec, parce qu'il y avait des choses incroyables
là-dedans, mais on a fouillé puis on est allés voir si les
recommandations ont été mises en oeuvre. Il y avait, et c'est important de le
dire pour les gens qui nous écoutent, puis
il y a sûrement des gens qui y ont travaillé ici, beaucoup de recommandations
dans ce rapport, et des recommandations qui nous auraient tous aidés. Mais on a constaté qu'elles ont été
ignorées par le gouvernement libéral, et autres, ou que ces
recommandations n'ont pas rencontré leurs objectifs, et là je vais vous donner
les détails, c'est très important.
Il y avait la commission des droits de la
personne et de la jeunesse qui devait informer la population sur les façons de faire pour traiter les plaintes de
discrimination. La commission devait organiser une tournée d'envergure
dans toutes les régions du Québec. Elle devait offrir des séances de
sensibilisation — on
y revient, là, c'est justement ça, l'information,
l'instruction — pour
contrer justement la méconnaissance, le manque d'information qui crée le
racisme. Et ça, bien, force est de constater qu'il n'y a pratiquement rien qui
a été fait à cet égard-là.
Alors, ma
première question, c'est : Pourquoi? On avait, là, une grosse piste de
solution. Alors, avec ce que la CDPJ devait faire, pourquoi est-ce qu'on
n'a pas fait ça jusqu'à maintenant?
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre.
Mme Weil : Oui. Alors, moi, j'avais...
C'est sûr que, moi, ce n'est pas un sujet qui m'inquiète. Je dois dire
même, lors de la consultation qu'on a faite ici dans le cadre de la politique
et aussi du projet de loi, l'immigration change, hein? L'immigration d'il y a 10 ans, ce n'est pas la même
immigration que maintenant. Moi, je
vous rappelle, dans les années 80,
je vous rappelle, c'était beaucoup l'accent de la personne qui causait des problèmes.
Vous connaissez tous le livre Ton
accent, Luis!, moi, je vous rappelle... imaginez, les hispanophones, donc,
à la radio. J'avais des amis hispanophones, et on leur disait : Votre accent, excuse-moi, ça ne marche pas, ça
ne marche pas. Et là ce que je vois, il
y a certains... des gens extrêmement qualifiés, on l'a entendu en commission parlementaire. Donc, de faire l'état des lieux, c'est une
bonne chose, c'est vrai, il y a
une foule de choses qui ont été faites, puis d'ailleurs notre bilan, il est
déjà sur notre site, vous pourrez voir le bilan des actions qu'on a
faites.
J'ai fait
donc une préconsultation pour voir un peu comment les gens voyaient les choses.
Et d'ailleurs Paul Eid, je vous le cite, il dit que, «malgré des avancées, c'est sûr qu'il reste des phénomènes
persistants». Donc, on est 2017, et donc il parle, par exemple :
«Diverses recherches montrent que le racisme et la discrimination sont des phénomènes
persistants.» Une étude, donc, réalisée par Paul Eid dans le Grand Montréal
montre un taux net de discrimination à l'embauche
de 35 % pour les personnes de
minorités racisées — le
mot — ce qui
signifie qu'un peu plus du tiers des refus subis par ces personnes
pourrait être attribuables, entre autres facteurs, à la discrimination. Une
étude réalisée dans la Capitale-Nationale
par Brière, Simon, Bernard Fortin, Guy Lacroix montre une diminution de
11 % de la probabilité d'être invité à un entretien d'embauche
lorsque la candidate a un nom à consonance maghrébine. Donc, il y a de
nouvelles études qui montrent que le problème est toujours là. Mais l'idée de
cette presque consultation que j'ai faite, c'était de tester un peu et, avec
des chercheurs, de faire un peu, oui, qu'est-ce qui n'a pas été fait, qu'est-ce
qui a été fait.
Mais, dans
cet effort-là, ce n'est pas de blâmer, ce n'est pas de, comment dire,
culpabiliser qui que ce soit. Et c'est drôle,
comme commentaire, parce que l'Ontario, il n'y a jamais eu un commentaire de ce
genre. Pourtant, ils en ont fait, des consultations, eux aussi. Toutes
les sociétés comme les nôtres ont bougé, on est des sociétés modernes, mais ils
ont maintenant un plan d'action. Alors,
l'idée, c'est d'être très pragmatique et de mobiliser, mais, la
mobilisation — excusez-moi,
mais je veux juste finir, c'est important, ça fait partie
de la compréhension de tout ça — pour mobiliser et faire des bonnes
politiques publiques, on ne peut pas les faire seuls, les gouvernements, parce
que l'intégration en emploi, ce n'est pas le gouvernement. On peut avoir des
programmes comme PRIIME, c'est des employeurs, en bout de ligne, les institutions, il y a tous les acteurs autour
de cet enjeu. Et moi, je ne comprends pas cette résistance, c'est la
première fois que je vois ça ici, au Québec,
dans toutes les années où on a eu ces discussions, jamais je n'ai vu cette
résistance à avancer dans la société. Ça m'étonne.
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre, j'essaie d'équilibrer le temps entre la question et la réponse.
Mme Weil : Excusez-moi,
mais...
Le Président (M. Matte) : La députée
de Montarville, c'est à vous.
Mme Roy :
Oui, bien sûr. Je ne parle pas de résistance ici, je dis que c'est un moment
sensible et c'est un sujet délicat,
surtout à l'approche d'une élection, à quelques mois d'une élection. On est
tous ici également en politique et, quand on écoute les analystes, on
comprend que ça peut devenir un «wedge issue».
Et j'en suis, là, j'en suis, de l'information,
informer les gens. Et ma question était : Pourquoi est-ce que la commission des droits de la personne et de la
jeunesse n'avait rien fait? Parce qu'il y avait justement de prévu de
bonnes choses, de très bonnes choses pour sensibiliser la population.
Maintenant,
si on revient à ce plan d'action gouvernementale pour favoriser la
participation de tous à l'essor du Québec — quel beau mot — j'en suis. Il y a une mesure, c'est la
mesure 3.1, qui visait un objectif gouvernemental de 25 % d'embauche pour les membres des communautés
culturelles. On n'est même pas à 5 %. Alors, cet objectif, c'est un
objectif gouvernemental, M. le Président. On disait, dans ce plan en
2008 : Au gouvernement, donc dans les organismes, les ministères, au gouvernement, il y aura 25 %
d'embauche des communautés culturelles. Une personne sur quatre va venir
des communautés culturelles. Je ne le sais pas, on est loin de là, si on est à
5 %, ce n'est pas une personne sur quatre, et 5 %, c'est très loin du
compte.
Et moi, je
n'ai jamais été au gouvernement, mais il y avait une responsabilité des
gouvernements successifs, là. 2008,
là, il y a le gouvernement libéral, puis par la suite il y a eu, un petit bout
de temps, en 2012, le gouvernement du Parti québécois, puis on n'a pas
atteint ces objectifs-là.
Ici, on parle
d'un racisme systémique. Je vous ferai la remarque, M. le Président, que le
gouvernement libéral, en 2018, aura été
au pouvoir pendant 15 ans. Si on n'est pas capable d'atteindre ce
25 % de placement des gens qui viennent de communautés culturelles
au gouvernement, moi, je pense que le gouvernement devrait se regarder, lui
aussi, puis dire : Mon Dieu, qu'est-ce
qu'on a fait? Est-ce qu'on est, nous aussi, responsables de ce racisme
systémique? Pourquoi est-ce qu'on n'a pas plus engagé de gens des
communautés culturelles à l'intérieur de nos organisations?
Alors, ma question, Mme la ministre : Il y
avait un objectif clair de 25 % d'embauche pour les membres des communautés culturelles en 2008. Nous sommes en
2017, pourquoi est-ce que la cible n'a pas été atteinte et n'est que de
5 % au moment où on se parle?
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre.
• (17 h 40) •
Mme Weil :
Oui. Alors, ce n'est pas 5 %, on va corriger le chiffre, là, au sein du
gouvernement, c'est plus élevé que
ça. Mais, ceci étant dit — on va sortir le chiffre — le premier ministre hier, je pense bien que
c'était hier, a annoncé, donc, un plan
d'action en matière de représentativité qui sera établi afin d'assurer, pour
l'ensemble des titulaires nommés par
le gouvernement, une meilleure parité entre les hommes et les femmes, la
présence des membres des communautés autochtones, anglophones ou des
minorités ethnoculturelles. Au gouvernement du Québec, on a plusieurs
objectifs.
Donc, la
mobilisation... on a créé un comité ministériel, et, je vous dirais, un des
objectifs les plus importants, au-delà
de la reconnaissance des acquis, l'intégration en emploi, il y a aussi la
représentativité au sein du gouvernement. Et là on est très mobilisés. Ce n'est pas parce qu'on n'essaie pas, je suis
autour de la table, c'est surtout dans la façon. Alors là, il y a des nouvelles idées, des meilleures pratiques
à tester au sein du gouvernement pour les emplois supérieurs, pour les
conseils d'administration. D'ailleurs, d'ailleurs, le gouvernement précédent,
Jean Charest, avait amené, donc, un amendement
à la loi pour qu'il y ait parité hommes-femmes aux conseils d'administration
des sociétés d'État. Donc, il y a toujours
des nouvelles pratiques, et c'est utile, c'est important de regarder, parce que
les sociétés trouvent des nouvelles façons de s'attarder à cette
question.
Mais je veux
revenir sur... Ça ne sera pas un enjeu électoral. C'est impossible. Je pense
qu'on est tous... on partage tous... Non, mais vraiment ça va être très,
très responsable, ce n'est pas... Et d'ailleurs le comité ne va que faire des recommandations, mais... «il ne va que faire», ils
vont faire une recommandation au gouvernement. Le gouvernement prendra
ses responsabilités. L'idée, c'est d'être très pragmatique et de poursuivre le
travail qu'on a déjà fait.
Vous l'avez
souligné, il y a eu des plans d'action, mais force est de constater qu'il reste
encore... il n'y a qu'à parler à ces
personnes qui le vivent. C'est les premiers à vous l'expliquer, c'est les
premiers à vous dire que le problème n'est pas réglé. Et c'est bon pour les nouvelles générations. Moi, c'est ça
qui m'a beaucoup frappée, c'est le nombre de jeunes qui le voient eux-mêmes, moins peut-être qu'à
notre époque parce que, les classes, les cours, il y a beaucoup de
diversité dans les classes. Mais, ceux qui sont de ces minorités, que ça soit
de la discrimination ou de ce qui pourrait être le racisme, mais les enjeux systémiques, c'est parfois plus difficile à
aller les voir. Et, comme je répète, je pourrai vous donner les
définitions, mais, je pense, avec le temps qu'on a, je n'irai pas là-dedans.
L'idée, je veux vous rassurer,
vraiment vous rassurer. C'est un débat que toutes les sociétés sont capables
d'avoir. Je ne vois pas pourquoi ça
deviendrait politisé. On essaie tout simplement de répondre à ces enjeux parce
que le temps presse par rapport à l'intégration.
Le Président
(M. Matte) : Je veux juste là... vous aviez dit que deviez
corriger. Est-ce que vous avez le pourcentage, là, s'il vous plaît?
Mme Weil :
Oui. Alors, c'est 8,8 %.
Le Président
(M. Matte) : C'est bien.
Mme Weil :
Donc, au 31 mars 2016, le taux s'établit à 8,8 % par rapport à
2,7 % en date du 31 mars 2000... Non, c'était en 2003...
Une voix :
Non...
Mme Weil :
Oui, mais en 2006.
Une voix :
Oui.
Mme Weil :
Au 31 mars 2006. Donc, il y a un progrès, mais on n'arrête pas.
Le Président
(M. Matte) : Je vous remercie. Mme la députée de Montarville.
Mme Roy :
Merci, M. le Président. Eh oui, il faut être pragmatique. Il y avait
d'excellentes choses dans ce plan d'action gouvernemental pour favoriser
la participation de tous à l'essor du Québec. Entre autres, vous proposiez d'accompagner les milieux scolaires dans l'analyse
des demandes d'accommodement raisonnable et de les outiller. On sait que ce n'est pas encore fait, on en parle
dans le projet de loi n° 62. Il est sur la glace. Ce n'est pas réglé,
toujours on attend. Et je me rends
compte qu'il y avait plein de bonnes mesures, mais vous dites : N'ayez
crainte, ce ne sera pas politisé. Je
suis d'accord que nous puissions faire ces débats, mais on ne les fait pas à la
veille d'une élection, et c'est pratiquement ce qui va se passer quand
on regarde l'échéancier qu'il y a devant nous, d'où ma crainte, M. le
Président.
Et
il y a un autre débat que j'aurais apprécié que nous fassions, c'était le débat
sur la capacité d'intégration des immigrants
parce que ce débat-là non plus n'a jamais été fait. Quelle est notre capacité
d'accueil, la capacité d'accueil des immigrants? Il n'a pas été fait.
Dans le rapport... pardon, dans votre plan d'action gouvernemental pour favoriser
la participation de tous à l'essor du
Québec, il y avait aussi, dans votre plan, une bonne proposition, le
gouvernement libéral proposait une charte de la diversité. Elle n'a
jamais vu le jour, pourquoi?
Mme Weil :
Écoutez, je vous reviendrais sur... Dans un premier temps, cet exercice va se
tenir en 2017, il ne va pas du tout s'éterniser. L'idée, c'est qu'on ne
peut pas se permettre de garder les gens à l'exclusion, surtout du marché de l'emploi. Oui, il y a des problèmes dans le
logement, il y a peut-être des problèmes dans le secteur de l'éducation.
On verra les thèmes qui seront abordés, mais
l'emploi, c'est la priorité. Donc, on parle de quelque chose, donc, qui n'est
pas dans une année électorale. Ça, c'est pour vous rassurer.
Pour
ce qui est de la capacité d'intégration, on le voit, la pression démographique
frappe de plein fouet. Moi, je
fais beaucoup de visites en région. Et on a
vu les taux de chômage baisser chez les immigrants en 2016. C'est le début
d'une tendance. Moi, je parle avec beaucoup d'employeurs. Ils ont besoin qu'on
les alimente, que ça soit des travailleurs qualifiés
ou autres. Et donc, moi, la capacité... On a voulu surtout... Les objectifs
qu'on s'était donnés lors de la consultation pluriannuelle, c'était donner le temps à la réforme de s'implanter,
hein, de cette nouvelle façon de faire la sélection. C'est en 2018 qu'on verra ce nouveau système,
qui va permettre une sélection en temps réel et axée sur les besoins très
spécifiques des entreprises,
des employeurs. Pas exclusivement, il
y en aura toujours certains qui seront sélectionnés, par ailleurs. Ce
système fonctionne très bien en Australie, Nouvelle-Zélande, au Canada. Le
Canada a des volumes beaucoup plus importants
et un objectif beaucoup plus ambitieux que le nôtre. Nous, on a voulu... C'est
une période de transition. Et donc cette capacité... on a amplement la
capacité, mais on a surtout la nécessité de bien intégrer.
La troisième question
par rapport à cette charte de la diversité...
Mme Roy :
Qui était l'idée de... issue de ce plan d'action gouvernemental pour favoriser
la participation de tous à l'essor du Québec.
Mme
Weil : Mais je voudrais répondre à une autre question. Une des
mesures les plus structurantes, parce que vous parliez d'accommodements,
c'était le service-conseil qu'on a créé à la Commission des droits de la
personne. Vous savez qu'il règle tous les
enjeux. Il n'y a pas de problème d'accommodement parce qu'ils répondent...
Alors, ils l'ont dit tout récemment,
en observant, c'est qu'une fois que les entreprises savaient qu'ils avaient
cette ressource, la ressource... Les personnes
à la Commission des droits de la personne sont capables de leur dire qu'est-ce
qui est raisonnable et qu'est-ce qui est
déraisonnable. Donc, ils n'ont pas besoin de porter le fardeau. Et, selon la
Commission des droits de la personne, ça a beaucoup aidé d'avoir ce
service.
La charte de la diversité, il faudrait que je
vous revienne sur cette question. Ce n'était pas sous mon égide.
Le
Président (M. Matte) : Il vous reste 20 secondes, Mme la députée
de Montarville.
Mme Roy :
Je vous remercie. On le reporte.
Le
Président (M. Matte) : On le reporte, oui? Vous êtes conscients que le
temps qu'on reporte en soirée, ça peut nous apporter à terminer plus
tard que... Ça va?
Très bien. Nous
sommes rendus au bloc du gouvernement. Donc, je cède la parole à la députée de
Chauveau.
Mme Tremblay : Merci, M. le Président. Donc, le budget 2016‑2017
contenait des investissements supplémentaires de 4 millions de
dollars pour le ministère de l'Immigration pour mener une campagne de promotion
de l'offre de services gouvernementaux. Et,
sur le thème Apprendre le français, c'est gratuit et c'est gagnant!,
cette campagne s'est déroulée de
juillet 2016 au 31 mars dernier. Et c'était dans une dizaine de
langues. Son objectif était une hausse de 10 % de la participation au cours de francisation. Ce que
j'aimerais savoir, Mme la ministre, c'est de savoir si ça a porté fruit.
Est-ce que déjà on sent une tendance à la hausse de la participation à ce type
de cours, au cours de francisation?
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil :
Oui, en effet, oui, on a augmenté de 10 % le nombre d'élèves dans les
cours de francisation au 30 juin 2017. Mais je suis très heureuse que
ma collègue...
Mme
Tremblay : Excusez-moi. 30 juin 2017. On est
avril 2017.
Mme Weil :
30 juin... On l'a déjà atteint.
Mme
Tremblay : Ah oui? Déjà?
Mme Weil :
C'est ça. Donc, ça pourrait être beaucoup plus...
Mme Tremblay : O.K. Donc, ça, c'est terminé. La campagne a pris fin le 31 mars
dernier, et déjà on l'avait atteint.
• (17 h 50) •
Mme
Weil : C'est que c'est comme ça que... Oui, ça, c'est l'administration
publique, hein? C'est comme ça qu'on exprime les choses. C'est vrai, ça
peut être particulier, là.
Donc,
c'est ça, c'est déjà atteint. Donc, pour ma part, ça me permet de parler de
cette campagne qu'on a lancée. C'était l'été, c'était juin 2016.
Donc, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas fait de campagne de promotion de
la francisation. Et moi, je suis très fière
de cette campagne, qui était en deux étapes... et les dépenses réalisées au
MIDI, donc, 2016-2017 pour la
francisation. Bon, la campagne. La pièce maîtresse de la stratégie de promotion
de la francisation, donc, a été la
campagne de promotion Apprendre le français, c'est gratuit et c'est gagnant!
Lancée le 4 juillet 2016, cette campagne visait à mieux faire connaître l'offre de service
de francisation du ministère auprès des personnes immigrantes et de les amener à s'en prévaloir. Et la campagne s'adresse
à l'ensemble des personnes admissibles au cours de français du MIDI.
Donc, elle cible plus spécifiquement les personnes immigrantes provenant de
l'Inde, du Pakistan, du Sri Lanka, du Bangladesh,
qui sont peu représentées dans les cours du ministère, et les locuteurs du
mandarin, de l'espagnol et de l'arabe, qui
sont des langues parlées par un grand nombre de personnes immigrantes au Québec.
Donc, la campagne elle-même se décline
en 11 langues : le français, l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le
mandarin, le cantonais, le punjabi, le hindi, ourdou, tamoul, et
bengali.
Donc, je n'irai pas
dans le détail parce que c'est très technique, mais le ministère a des façons
d'identifier sur l'Internet les personnes qui sont, par exemple, sur Facebook,
etc., il y a des publicités qui vont sortir, parce que la publicité reconnaît la langue d'échange de la
personne, la publicité va être dans la langue de cette personne. Donc,
comme vous l'avez mentionné, et comme la députée l'a mentionné, M. le Président, l'objectif
d'augmenter de 10 % a été atteint.
Aussi,
l'autre objectif, obtenir au moins 100 000 visiteurs uniques sur la
nouvelle page Web de la campagne sur le
site Web du MIDI en date du 31 mars 2017, cet objectif a été dépassé.
Au 31 mars 2017, 105 000 personnes ont visité la
page Web de la campagne.
Donc,
la première phase de la campagne a eu lieu du 4 juillet au
31 août 2016. Au cours de ces deux premiers mois, la campagne a misé sur une stratégie de type
marketing direct avec l'utilisation de médias permettant de s'adresser
aux personnes immigrantes dans leurs
langues. Les endroits ayant une forte concentration de personnes immigrantes
ont été ciblés. Ainsi, des publicités
ont été placées dans le métro et dans les autobus de la STM, dans les journaux
gratuits distribués dans le métro, dans quelques journaux anglophones,
dans les médias des communautés ethnoculturelles visées par la campagne, ainsi
que dans le Web et dans les médias sociaux.
La deuxième phase, et
c'est très intéressant, c'est une nouvelle façon, une nouvelle stratégie,
c'était une stratégie de terrain où on a
recruté ce qu'on appelle des ambassadeurs et ambassadrices en francisation,
donc des personnes issues des
communautés ciblées par la campagne, ayant réalisé leur parcours de
francisation et pouvant aller à la rencontre des personnes non
francisées dans leur communauté. Moi, j'ai eu l'occasion de participer à des
cours, justement, de francisation où c'était une ambassadrice qui ciblait en
particulier la communauté chinoise. La classe était bondée de personnes.
Certains avaient certaines connaissances, etc., c'était de leur expliquer un
peu ce cours de francisation.
Et il y a aussi la reconduction de placement
publicitaire ainsi qu'une offensive dans les médias sociaux par le biais de
capsules vidéo. Donc, le ministère a réalisé cinq capsules vidéo présentant des
témoignages de personnes immigrantes ayant de belles histoires de réussite et d'intégration à
raconter à la suite de leur apprentissage du français dans les cours du ministère. Et il y a une capsule
dans chacune de ces langues : espagnol, bengali, ourdou, mandarin
et arabe. Ces capsules vidéo ont été
diffusées de manière promotionnelle sur Facebook, c'est-à-dire qu'elles sont
apparues dans le fil d'actualité des
personnes qui ont un compte Facebook, qui habitent au Québec et qui parlent une
de ces langues.
Un sondage
mené du 28 novembre au 19 décembre 2016 auprès de visiteurs du
site Web du MIDI et d'étudiants inscrits
au cours de français a également permis de faire certains constats. Près de la
moitié des répondants, 47 %, ont affirmé
avoir vu une publicité faisant connaître les cours de français gratuits du
MIDI, et la publicité aurait eu un effet positif sur les inscriptions. Environ la moitié des répondants jugent
que la publicité a eu assez ou beaucoup d'impact sur leur décision de s'inscrire à un cours de français du
MIDI. J'aimerais vous dire qu'étant donné les succès du programme et la volonté de mettre tous nos efforts en promotion de
francisation, accompagné du budget qu'on a eu, où on fait l'harmonisation
et une bonification de l'aide de subvention pour la participation à la
francisation, on va poursuivre la campagne. On va poursuivre cette campagne de
promotion. J'en suis très, très contente.
Alors, nous sommes aussi très actifs en matière
de promotion de l'offre de service en francisation. Donc, à l'étranger, dès le premier contact avec le
ministère, lors des séances d'information, les candidates et candidats
potentiels à l'immigration sont sensibilisés
à l'importance du français, et l'offre de service de francisation du ministère
est présentée. Les candidates à
l'immigration, et candidats, en signant leurs demandes de certificat de
sélection du Québec, s'engagent à apprendre
le français. Donc, il y a un certificat de sélection avec les valeurs communes,
mais il y a aussi cet engagement à apprendre
le français. Le guide Apprendre le Québec insiste sur l'importance de
bien connaître le français. Ce guide est distribué aux personnes
immigrantes lors de leur entrevue de sélection à l'étranger, le cas échéant,
lors de leur passage au service d'accueil, à l'aéroport ou lors de leur
participation à la séance d'information Premières démarches d'installation, qui se tient la semaine suivant
leur arrivée. De plus, ce guide est disponible sur le site Internet du
ministère.
Après
l'obtention du CSQ, les candidates et candidats à l'immigration ont accès
gratuitement à la francisation en ligne.
La promotion de ce service est faite dans la lettre remise à tous les
candidates et candidats à l'immigration lors de l'obtention de leur CSQ.
Un mois après la réception du CSQ, un courriel promotionnel est envoyé aux
candidates et candidats, les invitant à
s'inscrire à la FEL, le site Internet du ministère souligne l'importance de
l'apprentissage de la langue
française. Les candidates et candidats à l'immigration y reçoivent de
l'information sur les cours de français offerts à l'étranger par les partenaires, les alliances
françaises, les institutions de français, dont la liste est périodiquement
mise à jour, de même que sur les cours
offerts au Québec par le ministère, donc les cours de français en ligne, cours
de français réguliers, à temps
complet, à temps partiel, les cours
spécialisés à visée professionnelle, cours en milieu de travail, etc.
Est-ce que ça va pour répondre?
Évidemment, on continue à faire la promotion. Je
pense que ce qu'on retient de tout ça... j'en ai beaucoup ici, mais c'est que toutes ces stratégies...
Premièrement, le message est lancé, hein, le message est
lancé, c'est qu'ici, au Québec, pour
pouvoir vraiment s'épanouir, travailler, bien vivre, s'intégrer à
la société québécoise, la langue française est cruciale.
Mme
Tremblay : J'aimerais
poursuivre là-dessus, parce que le budget 2017-2018 prévoit des investissements de 104 millions de dollars sur cinq ans. Vous avez dit tout à
l'heure que... la bonification de l'appui à la francisation en milieu de travail pour 10 millions de dollars sur
cinq ans, notamment, mais j'aimerais savoir à quoi va servir la
différence de ces nouvelles sommes, du 104 millions de dollars dans
le budget?
Mme Weil : Oui. Alors, pour enchaîner, donc, le message...
partout, ce message qu'on fait, de promotion, donc la prise de conscience par la personne qui souhaite
venir ici, c'est que la langue française, c'est vraiment le pilier, puis
c'est le pilier de notre système
d'immigration, ça l'a toujours été puis ça le sera toujours.
Mais, quoi qu'il en soit, étant
donné le mouvement des populations,
le nombre de réfugiés aussi qu'on peut accueillir qui ne parlent ni l'anglais
ni le français, évidemment, c'est des occasions d'en faire la promotion
et de nous assurer qu'on diversifie l'offre.
Pour les
dépenses en francisation, bon, en 2016-2017... les dépenses en 2016-2017 pour la francisation
se chiffrent à près de 74 millions, qui déjà étaient un sommet
historique, en 2016-2017. Pour l'ensemble du gouvernement, c'est près de 170 millions
qui ont été investis dans cette mission. Le budget 2017-2018 donc un budget
qui m'a vraiment réjouie et qui a vraiment réjoui beaucoup de personnes qui
sont intéressées par cette question de francisation, donc je suis très
satisfaite des résultats, donc, des annonces du budget en matière de
francisation. Le budget comprend des investissements de 104 millions sur cinq ans qui permettront, d'une part, la bonification et l'harmonisation des allocations de participation aux cours de francisation à temps plein, qui passent de
115 $ à 140 $ par semaine et qui seront étendues à la
clientèle du réseau des commissions scolaires. Il faut comprendre, ici... Donc,
c'est 93,5 millions sur cinq ans. Il faut comprendre ici qu'auparavant,
jusqu'à cette annonce et l'implantation de cette mesure... c'est qu'au MIDI...
tous ceux qui s'inscrivaient au MIDI avaient
le 115 $ donc, pour la semaine. Ceux qui s'inscrivaient dans les
commissions scolaires, pas nécessairement.
Alors, il y avait vraiment un manque d'uniformité, déjà, qui était un problème
et qu'on a voulu redresser.
• (18 heures) •
Mais je rajouterais à ça ceux du regroupement
familial. Et on peut imaginer qui peut être la personne, mais on a été sensibilisés à cette question, c'est
souvent la femme immigrante qui est à la maison, qui élève les enfants, les
enfants sont à l'école, les enfants sont
jeunes. Et avant, donc, c'est ma collègue Yolande James... je pense que c'était
bien en 2008 qu'on a introduit le
30 $ pour le ... Moi, c'est mon souvenir, là, on pourra le valider, mais
je pense que c'est ça, 30 $ pour encourager,
hein, ces personnes-là du regroupement familial. Mais là on vient d'uniformiser
l'allocation, ces personnes-là aussi
auront 140 $. Je voudrais m'attarder à ça, là. Parce que j'étais sur le
terrain le lendemain du budget, parce que j'étais dans un cours de francisation, je faisais une
visite, les gens me disaient qu'ils ont été tellement touchés par ça, les
gens me disaient même qu'ils se pinçaient parce qu'ils ne
s'attendaient pas à ce que le gouvernement aille dans ce sens-là, tellement, tellement contents parce qu'ils ont vu
un signal de l'importance qu'on accorde à la francisation, mais aussi à
cette autre catégorie des gens qui seraient peut-être plus éloignés de la
société, peut-être, et du marché du travail.
Aussi, le
guichet unique en francisation qu'on va créer, mais, pour l'instant, aussi le
fait que le MIDI va orienter les personnes
vers le temps plein. Donc, le service sera en attendant de créer ce guichet
unique. 500 000 $ pour ce guichet unique donc, qui est
attribué pour la création du guichet unique.
Là aussi,
c'est beaucoup l'apprentissage sur le terrain, hein? On est sensibilisés. On
vous a référé à une commission scolaire.
Pourquoi vous êtes dans un cégep, pourquoi vous êtes dans le cours du MIDI,
bon, souvent, c'était un peu par hasard.
Alors là, le guichet unique va bien orienter la personne dans le cours de
francisation le mieux adapté par rapport au niveau du cours, mais aussi le lieu. Est-ce que c'est près de son lieu
de travail, ou est-ce que c'est près de sa résidence? Ce ne sera pas de
façon aléatoire.
Finalement, la bonification de l'appui à la
francisation en milieu de travail, je vous en ai parlé, 10 millions sur cinq ans. Ça, c'est une annonce qui... c'était
déjà prévu... bien, prévu, on avait annoncé l'intérêt d'aller dans ce
sens-là, mon collègue du ministère de
l'Emploi et moi-même, dans le cadre du rendez-vous sur la main-d'oeuvre. Donc,
ça, c'est vraiment, comment dire, une stratégie gagnante-gagnante. Et je
ne sais pas combien de secondes il reste...
Le Président (M. Matte) : Il vous
reste une minute.
Mme Weil :
Une minute. Donc, j'étais au collège Bois-de-Boulogne, d'ailleurs en compagnie
de mes collègues le ministre de l'Emploi, les deux ministres de
l'Éducation, de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, et il y avait beaucoup de gens qui font partie de notre grand
réseau de 98 partenaires en francisation. Il y avait les commissions
scolaires aussi qui étaient là. Ils étaient
vraiment ravis sur toute la ligne. Moi aussi, je suis très contente. Je pense
que c'est vraiment une décision très stratégique. Et contente de voir
que le budget reflète évidemment l'importance de la langue, la connaissance de
la langue, l'apprentissage de la langue française pour l'immigration, pour les
nouveaux arrivants.
La plupart,
évidemment, de ceux qui sont sélectionnés parlent français, mais il y en a
beaucoup d'autres qui rentrent par d'autres voies, le regroupement
familial aussi.
Le Président (M. Matte) : Je vous
remercie.
Donc, la
commission suspend les travaux jusqu'à 19 h 30. Il serait intéressant
qu'on puisse reprendre, là, à 19 h 30, de façon à ce qu'on
puisse terminer à 22 h 30. Merci. Bon appétit!
(Suspension de la séance à 18 h 3)
(Reprise à 19 h 31)
Le Président (M. Matte) :
Alors, je vous invite à fermer la sonnerie de votre téléphone.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude du volet Immigration, Diversité et Inclusion.
Puisque nous
avons débuté nos travaux à 19 h 30 et qu'une période de trois heures
doit être consacrée à l'étude des crédits ce soir, il y a consentement
pour terminer à 22 h 30, à l'heure, tel que prévu.
Nous sommes
maintenant à reconnaître l'opposition officielle. J'invite la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve pour un bloc de 16 minutes.
Mme Poirier : Merci,
M. le Président. Avant la pause, j'ai
demandé à la ministre, M. le
Président, de nous préciser
les données concernant le programme PRIIME. Alors, quel est le budget affecté
par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité au programme PRIIME? Alors,
j'aimerais qu'on puisse débuter cet échange avec cette information.
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre, je vous cède la parole.
Mme Weil : Oui. Alors, l'information qu'on a
du ministère de l'Emploi, donc, pour 2016-2017, premièrement — je ne
sais pas, c'est peut-être intéressant aussi — 1 358 participants,
participations; 8,5 millions au 17 février 2017; et là un
ajout de 29,5 millions sur cinq ans, avec un objectif de hausser le taux
de participation de 20 %.
Mme Poirier : Alors, je veux juste, M. le Président, avec la donnée que la ministre vient de nous donner... Alors,
le programme PRIIME, c'est un programme que nous avons déposé d'ailleurs dans
nos propositions, en disant : S'il y a un programme qu'il faut bonifier,
c'est le programme PRIIME. On est tous d'accord, il fonctionne, il a un
rendement exceptionnel, mais il fallait le
bonifier. Alors, l'annonce du gouvernement, nous nous en réjouissons. Là, là-dessus,
on s'entend bien.
Cependant,
quand le gouvernement annonce 29,5 millions de dollars, ce qu'il faut
savoir, M. le Président, c'est que ce n'est seulement que 2 millions en 2017-2018,
3,5 millions en 2018-2019. Donc, pour se rendre à l'élection, là,
c'est 5 millions sur une annonce de 29,5 millions. Ça, il faut en
être conscient, là, parce que les gros montants, ils arrivent en 2020-2021, où là on parle de 8 et
11 millions. Alors, sur une annonce de 29 millions, il y a
20 millions qui n'arriveront pas avant 2020. Alors, à un moment
donné, il faut appeler des pommes par des pommes, là. Alors, quand on nous dit qu'il y aura une progression de 20 %, bien,
avec 2 millions, M. le Président, si je fais une petite règle de trois
bien simple... La
ministre vient de nous dire : Avec 8,5, on en fait
1 358 participants. Donc, si je rajoute 2 millions, je divise
par quatre, ce n'est pas compliqué, alors j'aurais à peu près
300 personnes de plus, à peu près.
Le Président
(M. Matte) : Votre question.
Mme Poirier :
Alors, c'est bien simple, M. le Président : Est-ce qu'il y a moyen de
devancer ces sommes-là pour qu'on ait des vrais impacts dans le
programme PRIIME rapidement, et non pas en 2020 et 2021? Parce que, là, en quelque part, c'est un peu de la poudre aux yeux,
je vous dirais, de nous faire miroiter que le gouvernement investit près
de 30 millions de dollars quand il y a
20 millions sur 30 qui n'arriveront pas avant trois ans. Alors, ma
question est simple : Est-ce que la ministre peut s'engager à aller
défendre le fait que ça prend de l'argent maintenant et pas seulement que
2 millions, qui nous semblent seulement qu'une très mince consolation dans
ce programme qui fonctionne?
Et
on le soutient. On soutient la ministre là-dedans. On la soutient, mais ce
qu'on voudrait, c'est qu'elle ait les moyens
des ambitions et de faire en sorte que les entrepreneurs du Québec aient accès
à ce programme-là. Ce n'est pas facile,
mais il y a des résultats. Alors, est-ce qu'on peut avoir un engagement de la
ministre qu'elle va aller défendre le fait que le programme PRIIME, ce
n'est pas dans trois ans que ça prend de l'argent, c'est maintenant?
Et
je vous rajouterais, M. le Président, la ministre a fait tout à l'heure des
échanges avec les collègues en disant : Ça prend une commission sur
le racisme systémique. Non, ça prend des jobs, M. le Président. Les immigrants,
ce qu'ils veulent, c'est des jobs. Alors, le
programme PRIIME, c'est des jobs. Alors, est-ce qu'on peut avoir de l'argent
dans les programmes pour faire en sorte... Au lieu de mettre de l'argent
sur une commission, là, mettez de l'argent dans le programme PRIIME, puis les gens qui arrivent au Québec, ils vont
travailler, Mme la ministre. C'est ça que ça prend. Pas des commissions, pas du jasage. Ça prend des
résultats. Et là, votre programme qui fonctionne, c'est un
maigre 2 millions que vous investissez. Ce n'est pas sérieux, là. Il
y a quelqu'un qui n'est pas sérieux, là.
Le Président
(M. Matte) : Merci. Mme la ministre.
Mme Weil :
Écoutez, l'annonce est vraiment excellente, l'annonce du budget d'augmenter le
taux de participation. Et ce que la
députée ne sait pas, c'est : lorsqu'on a fait une annonce avec tous les
acteurs économiques pour faire en sorte que les entreprises puissent se
prévaloir du programme PRIIME, malheureusement on s'est rendu compte qu'il faut
faire la promotion de ce programme. Donc,
quand le ministère de l'Emploi... Puis, moi, évidemment, ce n'est pas
mon ministère, mais j'ai entendu, et j'ai
compris, puis j'ai fait un constat, parce qu'on en a beaucoup parlé, c'est
qu'il faut faire la promotion de ce
programme. Et c'est pour ça qu'ils se donnent un objectif d'augmentation. Ils
vont répondre à la demande.
Alors,
ils accompagnent. On l'a entendu pendant le rendez-vous. C'est de l'argent. Oui, c'est une des
mesures, une mesure superimportante. Ce n'est pas la panacée. Ce n'est pas la
panacée, il restera encore des obstacles. Il faut faire attention, là, ça prend une série de mesures. Et c'est ça, la politique
et la stratégie d'action, une série de mesures. Il faut changer les attitudes. Il faut contrer la
discrimination, il faut faire l'éducation aux droits. Il faut créer des milieux
plus accueillants. Il faut avoir un nouveau
système d'immigration qui amène les gens directement en région. Il faut
travailler sur la reconnaissance des
compétences et des acquis. Il faut créer des guichets uniques pour bien
orienter les gens. Il faut avoir des programmes de mentorat, de stages,
des programmes comme Interconnexion.
Il
faut promouvoir toutes sortes de mesures. Et PRIIME est une des mesures, et on
l'a entendu au rendez-vous de l'emploi,
une des mesures qui fonctionne bien, mais il faut faire la promotion de PRIIME
pour qu'il y ait plus d'employeurs qui puissent s'en prévaloir. Et le
ministère, à ma connaissance, a toujours répondu aux demandes. Et donc je vous
dis : C'est une excellente mesure, j'en suis très fière.
Et je voudrais dire à
la députée, qui n'a pas participé aux trois consultations, que c'est beaucoup
dans ces consultations que les gens ont
dit : Le programme PRIIME est excellent. Et nous, on a valorisé ce
programme-là dans la stratégie d'action. Je suis très contente que le
Parti québécois est d'accord avec notre opinion. On l'a bien dit lors du rendez-vous, on l'a bien dit dans le cadre de la
consultation, que c'était un excellent programme, mais on était juste
tout simplement très contents que, le budget, le ministère des Finances ait dit
oui à cette bonification. On est sur la même voie, mais ce n'est pas l'unique
solution. Et de dire...
Mme Poirier :
Madame...
Le Président
(M. Matte) : Oui.
Mme Weil :
Non, mais vraiment c'est important.
Mme Poirier :
C'est parce que c'est long, là, Mme la ministre, là.
Mme Weil :
De faire un méli-mélo qu'un programme de subvention salariale va régler le
problème de discrimination ou d'obstacles?
Non, ce n'est pas vrai. C'est une des mesures pour faire en sorte que les gens
puissent se connaître. Il faut avoir plusieurs outils dans son coffre à
outils.
Le Président
(M. Matte) : Merci.
Mme Poirier : M. le
Président, la ministre se targue de dire que c'est une bonne mesure. On est
d'accord. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'argent.
Mme Weil :
Oui, il y a de l'argent.
Mme Poirier :
Il y a 2 millions de plus, Mme la ministre. Mais ce que vous vous êtes
gardé, c'est une annonce électorale
de 20 millions. C'est ça que votre gouvernement a fait, une annonce
électorale de 20 millions de dollars, parce que l'argent, il arrive
après l'élection.
Moi, je veux
dire à la ministre, là : Des moyens, il en existe. Il y a un moyen qui
existe qui s'appelle l'Institut de recherche
sur l'intégration professionnelle des immigrants, IRIPI, au collège
Maisonneuve. IRIPI, ce que ça fait, là, ça va former les employeurs justement à accueillir des nouveaux immigrants et
justement à faire en sorte qu'on puisse avoir plus de PRIIME. Alors, Mme la ministre, est-ce qu'il y
a moyen de devancer les crédits du programme PRIIME, avoir des meilleurs résultats? Ce n'est pas avec juste
1 300 personnes par année qu'on va réussir à endiguer le taux de
chômage des immigrants, là. Ce n'est pas avec juste 2 millions, là, M. le
Président.
Alors, est-ce
que la ministre, là, peut prendre l'engagement qu'elle va faire la bataille
pour aller chercher plus d'argent au programme PRIIME maintenant, pas
après l'élection pour nous vendre une campagne électorale, là?
Alors, on se
rappellera, M. le Président, la commission, en 2006, là, je ne parle pas de celle qui va
venir, celle de 2006, la liste des mesures que la ministre vient de nous
faire, c'est exactement les recommandations qui n'ont pas été réalisées. Est-ce qu'on peut commencer à
réaliser puis à avoir des objectifs, Mme
la ministre, et de faire en sorte que le monde travaille, au lieu
d'aller dans une commission pour se gratter les bobos, puis justement de mettre
du monde à l'ouvrage? Le programme PRIIME, ça marche. L'argent, ce n'est pas en 2020 que ça le prend,
c'est maintenant. Est-ce
que vous pouvez faire au moins la bataille à votre gouvernement?
• (19 h 40) •
Mme Weil : Est-ce que je
peux répondre, M. le Président?
Le Président (M. Matte) : Oui.
Allez-y.
Mme Weil : J'ai entendu
son commentaire. Premièrement, j'ai une information pour la députée et pour tout
le monde ici, autour de la table. C'est la réponse du MTESS. Il répond toujours
à la demande. Donc, la question est complètement ridicule. Alors, il répond toujours
à la demande.
Mme Poirier : ...
Mme Weil : Non, mais honnêtement...
Mme Poirier : ...M. le
Président.
Le Président (M. Matte) : Il
faudrait...
Mme Weil : Honnêtement,
elle parle d'élection. On n'est pas en campagne électorale.
Le Président (M. Matte) : Il
faudrait faire attention à notre langage.
Mme Poirier : Bien, je
m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Je
vous invite à être prudents.
Mme Weil : M. le
Président...
Mme Poirier : M. le
Président, je m'excuse, mais je demande qu'elle retire ses paroles.
Mme Weil : Bien, je
retire.
Mme Poirier : Merci.
Mme Weil : Ça fait depuis notre élection en 2014 qu'on est
en action. Je veux informer la députée. On a amené une politique, qui a été adoptée,
une stratégie d'action avec un budget important associé à cette action. Et là, cette année,
on a créé un comité ministériel qui est vraiment en action pour attacher tous
les fils. Le programme PRIIME a été créé en 2005,
mais ils ont toujours répondu à la demande. Leur diagnostic, au ministère de l'Emploi, c'est qu'il fallait faire la promotion de
ce programme. L'argent est là, et c'est de l'argent qui est très intéressant.
Et évidemment, comme tout ministère responsable, le gouvernement s'est donné un objectif
raisonnable de croissance. C'est tout ce qu'ils ont fait.
Alors, moi, je salue
ce rajout d'argent. C'est très structurant, mais ça ne remplace pas un état des
lieux sur la question d'autres types
d'obstacle. Ce n'est pas PRIIME qui va régler la représentativité, dans les
médias notamment, des problèmes de
discrimination au logement. Comment est-ce
que le PRIIME peut régler un genre de
problème comme ça? Je demande la
question à la députée, qui pense qu'un programme comme PRIIME peut
régler tous les problèmes d'obstacle et de résoudre tous les problèmes de discrimination. C'est la première fois
qu'on entend ça. Et d'ailleurs, dans les propositions du Parti québécois,
il y avait même quelques mesures qui s'adressaient directement à la question de
discrimination systémique. Donc, même le Parti québécois
reconnaît que ça existe et que ce n'est pas juste des programmes de subvention
salariale. Mais il y a une autre question...
Mme Poirier :
...
Mme Weil : Attendez, je n'ai pas fini, M. le Président. Il y avait une autre question sur le chômage. Le taux de chômage de l'ensemble des personnes
immigrantes a diminué pour la troisième année consécutive.
Mme Poirier :
...
Le Président
(M. Matte) : Non, mais...
Mme Weil :
Non, mais il y a eu des faussetés qui ont été dites. Je tiens à clarifier. Je
ne peux pas laisser des inexactitudes. Le taux de chômage est en baisse. Donc,
ce n'est pas vrai qu'on n'a pas agi.
Le
Président (M. Matte) :
Je vous rappelle que j'essaie toujours d'équilibrer le temps de la réponse avec le
temps de la question, là. Ça, c'est... Je vous permets de finir la réponse, Mme
la ministre.
Mme Weil :
O.K. Je dois clarifier. Parce que, là, avec le ton que la députée a choisi
d'utiliser, elle laisse l'impression qu'on
n'a rien fait. Ce n'est pas vrai. Le taux
de chômage est en baisse pour la
troisième année consécutive chez les
personnes immigrantes. Il est inférieur en 2010 pour toutes les cohortes,
0-5 ans, 5-10 ans, et 10 ans et plus...
Le Président
(M. Matte) : Je vous invite à finir votre question.
Mme Weil :
...si l'on compare avec le début de notre mandat.
Le Président
(M. Matte) : La députée d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est à vous.
Mme Poirier :
Merci, M. le Président. On a proposé dans le cadre des mesures qu'on a déposées
en février le C.V. anonyme. C'est une mesure que même le gouvernement
fédéral vient de retenir comme étant une mesure d'employabilité au sein de la
fonction publique. Puis on sait qu'on aurait justement besoin, au sein de la
fonction publique, de... La ministre a fait
la discussion tout à l'heure à l'effet que les statistiques ne répondent pas du
tout aux objectifs fixés. Alors, pourquoi le gouvernement ne fait pas un
programme de C.V. anonyme et qu'il n'y a pas une mesure, justement, dynamique pour faire en sorte qu'on augmente le
nombre d'employés de la diversité à l'intérieur de la fonction publique,
mais entre autres avec cette mesure de C.V. anonyme?
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil : Voilà, justement, et je suis contente que la députée
soulève cette question, c'est une reconnaissance de la part de la députée
et de sa formation que la discrimination systémique existe.
Une voix :
...
Mme Weil : Non, non, mais c'est important.
Il y a plusieurs solutions à cette question, mais ce n'est pas moi qui vais vous fournir aujourd'hui toutes les
réponses. C'est la raison pour laquelle il y a un comité d'experts qui
va faire des recommandations. Parce
qu'il y a des études, notamment une étude française, qui montrent que les
résultats n'ont pas du tout été probants en la matière, parce que
les gens voient bien l'université où la personne a étudié, puis, quand la
personne rentre pour l'entrevue, malheureusement la personne peut être refusée. Donc, il faut regarder. Possiblement
qu'il y aurait quelque chose
du genre qui serait bonifié, mais c'est trop tôt.
L'idée
d'avoir cette consultation, M. le
Président, c'est de permettre à tous les gens qui ont ces connaissances
de venir apporter les solutions. Parce que
ça a été essayé dans d'autres domaines, dans d'autres pays, et les résultats
n'ont pas été probants. Et d'ailleurs ça n'a pas été recommandé. Alors, c'est à
voir quelles sont les meilleures solutions. Et on écoutera, on écoutera les gens qui ont ces expertises. Et ce n'est pas
moi qui vais me substituer à cette consultation. On le fera convenablement avec toute l'information. Et
ce n'est pas parce qu'il y a un parti ou l'autre qui recommande... Tout
ça ira dans les suggestions. Et même la députée pourra participer et proposer
des solutions, à ce moment-là, comme tout le monde.
Le Président
(M. Matte) : Je vous remercie. J'invite la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Je ne veux pas contredire la ministre, mais, en France, l'approche a fait en
sorte que 32 % des gens avaient
plus de chances d'être convoqués en entrevue et 36 % plus de chances
d'être embauchés. Alors, je ne sais pas quelle étude elle a consultée, mais, les données d'une étude française qui a
été publiée dans les médias, ce sont les chiffres. Et puis, si c'était si
mauvais que ça, bien, pourquoi le gouvernement fédéral a décidé d'appliquer la
mesure?
Alors, pas besoin
d'une commission parlementaire, monsieur... une commission sur le racisme
systémique quand la ministre nous dit qu'on
propose ça parce que nous croyons qu'il y a de la discrimination systémique.
Bien non, justement,
nous, ce qu'on pense, c'est qu'il faut passer à l'action. De la discrimination,
il y en a, du racisme, il y en a, mais
il n'est pas systémique, Mme la ministre. Alors, pour nous, le C.V. anonyme
devrait être une mesure qu'on implante rapidement, et particulièrement
dans la fonction publique, comme le fédéral va le faire, pour justement
augmenter le nombre d'employés au sein de la
fonction publique et donner une chance égale à tous ceux qui veulent justement
avoir une chance de travailler au gouvernement.
Alors,
ensuite, Mme la ministre, ce que j'aimerais avoir comme information :
Est-ce qu'il y a... Je sais que vous nous avez parlé que le premier
ministre avait déposé un plan d'action pour augmenter, entre autres, des
nominations au niveau de la diversité dans
les organismes publics. Alors, votre précédent premier ministre avait déposé
une loi pour s'assurer de la parité.
Est-ce que le premier ministre, votre premier ministre, a l'intention de
déposer une loi pour s'assurer qu'on
aura un meilleur équilibre au niveau de la diversité, ou on fait encore affaire
avec un plan d'action comme celui de 2006,
pour lequel on n'a pas atteint les objectifs, et qu'encore là on est encore
juste dans le plan d'action, on n'est pas dans l'action, et qu'au niveau des données, on va être capables avec une loi
de faire comme celle avec la parité, qui était un succès incroyable? Et
ça, il faut donner ça au premier ministre Charest, il a réussi ça. Il a réussi
cette parité. Et il y a actuellement, dans
les sociétés d'État, une parité de façon exemplaire. Alors, pourquoi ne pas y
aller avec une loi, Mme la ministre, et aller assurer les mêmes
résultats qu'on vient de faire avec la parité?
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre.
• (19 h 50) •
Mme Weil : Je tiens à
préciser, parce qu'on a l'étude française devant nous, et la députée a cité une
partie des conclusions, elle a évité de parler de la partie la plus
importante : oui, des femmes ont eu un avantage, donc l'objectif du C.V.
anonyme a été atteint dans ce sens-là, d'égaliser les chances de recrutement.
Mais — c'est
ça qu'il faut retenir — le C.V. anonyme pénalise les candidats issus
de l'immigration ou résidant en zone urbaine sensible ou dans une ville en contrat urbain de cohésion sociale.
Et, en mai 2015 — c'est important d'écouter — le ministre du Travail français a annoncé que l'anonymisation du C.V. ne
serait pas généralisée, car elle fut jugée inefficace et coûteuse.
Alors, ça, c'est la conclusion de cette étude.
Alors, je
pense que ce qui est important ici... Et je ne veux pas me substituer à
l'exercice qu'on fera, qui sera très éclairé,
avec des études, des chercheurs qui vont amener de l'information. Et les gens
vont venir proposer, notamment des employeurs,
des membres de la société civile, ceux qui devraient s'engager envers cet
effort d'éliminer les obstacles. Et c'est
comme ça qu'on va procéder. Le premier ministre, oui, a fait une annonce hier,
mais il y aura plusieurs mesures. Il y a actuellement un comité
ministériel qui est à l'oeuvre pour aller de l'avant pour éliminer les
barrières à la participation, notamment
par la reconnaissance des acquis, un guichet d'orientation qui pourra
aiguiller les gens, reconnaître les compétences et les acquis, une
panoplie de mesures. Et cette consultation viendra rajouter d'autres stratégies.
Et j'ai bien hâte d'entendre les types de stratégie qui seront proposés. Le gouvernement
prendra ses décisions.
Le Président (M. Matte) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Oui, M.
le Président. Alors, au niveau
de la francisation, si je regarde la progression des budgets en tant que telle, effectivement la ministre
nous a annoncé qu'il y avait 11 millions de plus dans le budget pour 2017. On peut s'en
réjouir, parce que ça va faire en sorte que le citoyen va obtenir une meilleure
chance d'allocation pour justement aller à
sa francisation. Sauf que, si je regarde les cahiers antérieurs et les budgets
antérieurs, les sommes ne correspondent plus. Alors, en 2014-2015, on parlait de 65,9 millions et, en 2016-2017,
73,7 millions. Alors, est-ce
que vous pouvez nous dire, sur
les trois dernières années, combien de sommes ont été investies en francisation
par le MIDI?
Le Président (M. Matte) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Weil : Oui. On cherche la fiche de dépenses, parce qu'évidemment il y a les crédits puis il y a
les dépenses.
Le
Président (M. Matte) : Est-ce que je peux vous faire une
suggestion? Il reste une minute. Est-ce qu'on peut le reporter, Mme la
ministre?
Mme Weil : Je les ai.
Le Président (M. Matte) : Vous
les avez. Il vous reste...
Mme Weil : Donc, on...
Le Président (M. Matte) : Ce
que je vous propose...
Mme Weil : Pardon?
Le
Président (M. Matte) : Ce que je vous propose, le peu de temps
qu'il restait, on va débuter avec la réponse, là, au prochain bloc de
l'opposition officielle. Ça va?
Mme Poirier : ...qu'elle
prenne son temps, là. Les 30 secondes qu'il reste, qu'elle donne la
réponse.
Le
Président (M. Matte) : O.K.
Mme Weil :
Les trois chiffres? Donc, c'est les dépenses, c'est bien ça?
Mme Poirier :
Oui. C'est ça.
Mme Weil :
Donc, 2014-2015, 74...
Une voix :
64.
Mme Weil :
Excusez-moi, 64 122 000 $; 2015-2016,
62 051 600 $; et 2016-2017, 73 920 200 $.
Le
Président (M. Matte) : Merci. Donc, le temps étant écoulé, nous
sommes rendus au bloc du gouvernement pour 16 minutes. C'est toi?
Mme Montpetit :
Oui. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : O.K. Vous êtes députée de Maurice-Richard ou de
Crémazie?
Mme Montpetit :
De Crémazie encore. Éventuellement, de Maurice-Richard.
Le Président
(M. Matte) : Je vous cède la parole.
Mme Montpetit :
Je vous remercie, M. le Président. Bonsoir. Bonsoir, Mme la ministre. Bien, la
table est mise pour parler
d'intégration en emploi des personnes immigrantes. Je sais que vous connaissez
bien ma circonscription et que vous
savez que j'ai un certain bassin de personnes immigrantes qui résident dans
Crémazie et qui sont confrontées, pour certaines, à toute la question de
l'intégration à l'emploi, pour certaines récemment arrivées, notamment pour qui
ça peut être un défi. Et, en 2016, c'est ça,
le taux de chômage des personnes immigrantes était de 9,8 %, soit un petit
peu plus élevé que celui de la population
active, qui était de 6,5 %. L'enjeu concerne particulièrement les
personnes immigrantes les plus récentes qui, pour elles, affichaient en
2016 toujours un taux de chômage encore plus élevé, donc 15,1 %.
Les
actions qui ont été posées ou qui sont à venir. Bon, en mars 2006, on se
rappelle que la stratégie d'action 2016-2021 Ensemble, nous sommes le Québec, qui a été
dévoilée, elle prévoyait notamment, bon, la mise en place d'un système
d'immigration compétitif qui permet d'assurer une adéquation optimale entre les
besoins du Québec et les profils des
personnes immigrantes, également la résolution des difficultés liées à la
reconnaissance des compétences des personnes
immigrantes — vous y
faisiez référence un peu plus tôt — afin que leur contribution à l'essor
économique soit rapide et réussie,
ainsi que l'enrichissement de la francisation à visée professionnelle afin que
les personnes immigrantes puissent
acquérir les compétences en français qui permettent d'occuper un emploi qui
correspond à leurs qualifications. Il y
a également un comité ministériel sur l'intégration en emploi des personnes
immigrantes, qui a été créé en 2016, qui réunissait 13 ministres concernés, qui visait, entre autres, à
améliorer la coordination, la continuité, l'efficacité de l'offre des services destinés aux personnes immigrantes. Dans
le budget de 2017 adopté le mois dernier, on prévoit des investissements
de l'ordre de 179 millions sur cinq ans pour favoriser l'intégration en
emploi des personnes immigrantes.
Donc,
à cet effet-là, pour le bénéfice des gens qui sont particulièrement concernés
par ces enjeux, dont notamment, comme
je vous disais, certains de mes citoyens, j'aimerais que vous puissiez nous en
dire davantage sur les
différentes mesures qui ont été mises en place, qui vont être mises en place également
pour favoriser l'intégration des personnes immigrantes en emploi.
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil :
Merci, M. le Président. Donc, en effet, l'intégration en emploi, c'est la
grande priorité de notre gouvernement et
c'est d'agir sur tous les fronts pour continuer d'ailleurs sur une lancée qui
montre des progrès intéressants ces
dernières années pour l'intégration des immigrants en général et qui est un
enjeu essentiel qui est au coeur de la nouvelle stratégie, la nouvelle
politique en matière d'immigration, de participation et d'inclusion. D'abord,
la baisse du taux de chômage, c'est
important de le signaler, l'intégration en emploi n'est pas déconnectée de la
performance globale de l'économie du
Québec sous notre gouvernement. En 2016, le Québec a créé près de
90 000 emplois, une performance exceptionnelle qui lui a valu
d'être le champion canadien de la création d'emplois. Cette situation bénéficie
à tous les Québécois, notamment les
personnes immigrantes, qui voient leur taux de chômage diminuer, passant sous
la barre des 10 % pour la
première fois en une décennie, je tiens à le souligner, M. le Président. Et je
tiens aussi à souligner quelques bonnes nouvelles à ce sujet.
Un,
le taux de chômage de l'ensemble des personnes immigrantes est diminué pour la
troisième année consécutive. Le taux
de chômage des personnes immigrantes est inférieur en 2016 pour toutes les
cohortes, 0-5 ans, les cinq à 10 ans, les 10 ans et plus,
si l'on compare avec le début de notre mandat, en 2014. En 2015, le taux de
chômage des femmes immigrantes a reculé de
2,3 % pour se solder à 9,9 %, ce qui est presque équivalent à celui
des hommes immigrants, qui est à
9,8 %. Le taux de chômage diminue avec la durée de résidence. Ainsi, au
Québec, ce taux est de 15,1 % en 2016 pour les personnes
immigrantes arrivées depuis cinq ans ou moins, de 10 % pour celles admises
depuis 5-10 ans, et de 8,3 % pour celles établies depuis plus de
10 ans.
Le taux de chômage affiche
une baisse importante dans le cas des personnes immigrantes les plus récentes, moins de 0,9 point de pourcentage par rapport
à un taux de chômage de 18 % en 2015. Et chez celles admises il y a
cinq à 10 ans, moins 1,4 point par
rapport à 11,4 % en 2015. En 2016, les personnes immigrantes ont été les
seules à bénéficier d'une création d'emplois, plus 6,8 %,
équivalant à 39 900 emplois, alors qu'un léger recul était enregistré
chez les personnes natives. Parmi la
population immigrante, les personnes admises très récemment ont connu un gain
d'emploi de plus 3,7 %, moins important
que celui réalisé par les personnes admises depuis cinq à 10 ans, qui est
de plus 4,9 % depuis plus de
10 ans. L'écart entre le taux de chômage des personnes immigrantes au
Québec et celui du Canada a baissé entre 2015 et 2016, respectivement de
3,4 points de pourcentage et 2,3 points. L'écart s'est aussi rétréci
entre le Québec et l'Ontario, et la
Colombie-Britannique aussi. Enfin, la différence de 3,6 points de
pourcentage en 2015 avec l'Alberta a complètement disparu en 2016.
Donc, tout
ça, c'est vraiment des très bonnes nouvelles. Ça montre notamment que notre plan
économique fonctionne, mais ça
démontre aussi que les stratégies qu'on a adoptées, la volonté du gouvernement
d'agir sur tous les fronts, le fait
aussi qu'on travaille en collégialité entre plusieurs ministères commencent
évidemment à produire son effet, et on peut imaginer, une fois que
toutes les mesures seront implantées et que le nouveau système, aussi,
d'immigration sera implanté...
• (20 heures) •
Donc, la
députée m'a posé la question : Quelles sont les stratégies? Donc, il faut
comprendre que l'intégration en emploi
est vraiment le coeur même de la grande réforme que je mène en immigration.
Donc, toutes nos actions ont cette finalité
en tête. Alors, une sélection en adéquation avec des besoins du marché du
travail, j'ai eu l'occasion de le mentionner précédemment, c'est que la sélection va se faire selon les besoins
régionalisés du marché du travail. Et c'est une première, donc, qui amène les gens à aller là où les emplois...
Et le type d'emploi que la personne recherche ou dont le profil convient
sera sélectionné pour aller directement dans la région où ces besoins sont. Ça,
c'est une mesure extrêmement fondamentale et stratégique. Un processus de
reconnaissance des acquis et des compétences plus rapide, le projet de loi n° 98,
une des mesures très structurantes de cette stratégie, saluée par tout le
monde, ce projet de loi n° 98, et je comprends que le projet de loi avance
dans l'étude actuellement. Ensuite, un accompagnement vers le marché du travail, il y a plusieurs projets en marche pour
bien accompagner ces personnes, évidemment, c'est beaucoup le rôle du
ministère du Travail et de l'Emploi.
Je rajouterai
aussi l'offre variée de francisation et une promotion active de la
francisation, qui permet aux gens non seulement,
bon, d'apprendre la langue pour être capables de combler un emploi, mais aussi
d'avancer dans leur maîtrise et connaissance
de la langue et d'avoir un français adapté aux besoins aussi de leurs
compétences pour être capables d'intégrer un emploi destiné pour eux, si
vous voulez.
Il y a
beaucoup de mesures pour ce qu'on appelle favoriser l'édification de milieux de
vie accueillants et inclusifs et la
lutte contre le racisme et la discrimination, qui est dans la politique. Ce
n'est pas une nouvelle notion, on l'avait déjà annoncée en 2014. Cette
mesure cherche l'adhésion, vraiment l'adhésion de tous ceux qui sont venus en
commission parlementaire, qui étaient tout à fait d'accord avec cette mesure ou
cette intention de lutter contre le racisme et la discrimination sous toutes ses
formes, directe, indirecte ou systémique.
J'aimerais faire un commentaire aussi,
d'ailleurs. Lorsque j'ai participé à la conférence de Montréal, l'année dernière, le sujet, c'était la grande réforme
d'immigration, et on a présenté la réforme. On a présenté le nouveau
système de sélection, mais on a aussi
présenté les mesures de la politique qui vont sur la lutte à la discrimination
et comment on fait en sorte pour accompagner les employeurs pour
reconnaître donc la diversité et la valeur de la diversité, et tout. Et notre
approche, qui allie justement des stratégies d'immigration performantes à des
mesures d'intégration et de lutte à la discrimination,
a reçu les éloges de la part de chercheurs de l'OCDE et du Migrant Policy
Institute. C'est important de le dire
parce qu'il y a eu un débat — on ne comprend pas pourquoi ce débat a été
lancé — sur
pourquoi le gouvernement ne devrait
pas faire une lutte à la discrimination et le racisme, alors que des organismes
internationaux ont salué justement notre
volonté d'agir sur tous les fronts. Donc, ils ont souligné, dans le cadre de la
conférence de Montréal en juin 2016, que de toutes les réformes comparables qu'ils avaient analysées, la nôtre était
la seule qui prenait une approche aussi globale en misant non seulement sur une modernisation de
notre système d'immigration, mais aussi qui incluait la dimension de
lutte à la discrimination et la promotion du vivre-ensemble.
Le
27 octobre 2016, on a annoncé la création d'un comité ministériel sur
l'intégration des personnes immigrantes. Le comité a pour mandat
d'améliorer la coordination, la continuité et l'efficacité de l'offre de
services destinée aux personnes immigrantes
pour lever les obstacles à leur intégration, notamment sur le marché du
travail, en phase avec la politique
québécoise en matière d'immigration, de participation et d'inclusion Ensemble,
nous sommes le Québec. Ce comité a
tenu sa première réunion le 1er décembre 2016 afin de convenir de son
mandat et de déterminer les principaux enjeux
que les ministres souhaitent approfondir. Le comité a choisi d'agir dans cinq
axes d'intervention, chacun d'eux faisant jusqu'ici l'objet d'une
rencontre et dont découle un plan de travail précisant les pistes d'action
prioritaires retenues par les ministres membres.
Six
rencontres ont déjà eu lieu. Elles ont donné lieu à un ambitieux plan de
travail. Celles-ci portaient sur : un, la reconnaissance des
compétences des personnes, c'était le 8 février 2017; deux, la
connaissance du français et la francisation,
c'était le 15 février 2017; la lutte contre le racisme et la
discrimination systémique, le 22 février 2017; le rôle des employeurs, 15 mars 2017; la
représentativité de la diversité ethnoculturelle au sein de la fonction
publique et des sociétés d'État,
demandeurs d'asile et personnes sans statut, donc le 5 avril 2017.
Les travaux du comité se poursuivent, et un bilan sera dressé en juin 2017. D'ici là, d'autres rencontres
sont prévues. Elles permettront notamment d'intensifier l'action du comité en matière de lutte contre le
racisme et la discrimination ainsi que d'assurer une représentativité
équitable de la diversité ethnoculturelle au sein de la fonction publique.
Il reste combien de temps, M. le Président?
Le Président (M.
Matte) : 3 min 40 s.
Mme Weil : Je tiens à souligner aussi... donc, c'était dans
une lettre de plusieurs économistes, Pierre Fortin, Gilles Grenier et Brahim Boudarbat, qui ont salué
d'ailleurs... on a appelé ça «le bon
plan de la ministre Weil», et ils ont salué tous les éléments, comme le Migrant Policy Institute l'avait fait aussi, tous
les éléments de cette politique qui lutte, qui fait en sorte d'avoir un système moderne pour sélectionner
des gens qui vont répondre aux besoins du marché du travail, mais aussi
ils ont souligné la lutte à la discrimination, eux aussi, des économistes. Ils
ont souligné que c'était très important de s'attarder
à ces questions-là, d'éliminer toutes les barrières à la participation, et
évidemment, la francisation, ils l'ont souligné aussi, que c'est un facteur
bien important.
Donc, le
budget 2017-2018, 179 millions sur cinq ans pour soutenir
l'intégration des personnes immigrantes sur le marché du travail. Le
budget donc est un excellent budget pour les Québécois de toutes origines.
Comme ministre de l'Immigration, évidemment
je désire exprimer ma grande satisfaction devant un budget qui investit de
façon si importante dans l'immense
potentiel des personnes immigrantes, en misant sur leur contribution à la
prospérité du Québec. Notre gouvernement
investit 179 millions sur les cinq prochaines années pour soutenir
l'intégration des personnes immigrantes sur le marché du travail, dont près de 26 millions cette année. Le
budget comprend des investissements de 22,5 millions, sur cinq ans, qui permettront la création d'un guichet
unique en matière de reconnaissance des acquis et des compétences, le
développement d'outils visant à améliorer la reconnaissance des acquis et des
compétences. Donc, au ministère de l'Éducation,
c'est 17,5 millions sur cinq ans en matière de francisation. On en a
parlé, mais ça fait partie du bouquet de mesures. Et c'est pour ça qu'on
a...
Vraiment, honnêtement, j'ai reçu beaucoup,
beaucoup de réactions extrêmement positives. Les gens sont très motivés. Ils
sentent vraiment que le gouvernement est en action avec des mesures
structurantes sur la francisation, reconnaissance des acquis, sur l'intégration
en emploi. Pour chacune de ces mesures, ça vient toucher, je vous dirais, globalement... Tous les experts... pas juste les
experts, mais les organismes qui sont sur le terrain, mais les
immigrants eux-mêmes, ils sentent qu'on est vraiment en action, qu'il y a une
volonté, une détermination du gouvernement d'aller de l'avant. Mais ce qui est très différent, finalement, ce qu'on a réussi à
faire avec cette nouvelle politique, c'est d'interpeler tous les ministères, tous les acteurs qui sont
concernés par l'immigration.
L'immigration n'est pas l'affaire d'un ministère, c'est impossible. Ça
prend une action qui est très coordonnée et ça prend un travail horizontal.
Évidemment,
ce mandat du ministère de
l'Immigration se retrouve dans le projet de loi n° 77, qui, vers la fin de l'année ou en début
d'année, deviendra loi.
Donc, en
matière de francisation, on en a parlé, c'est la bonification, donc 104 millions sur cinq ans qui permettent la bonification, l'harmonisation des
allocations de participation au cours de francisation à temps plein, qui
passent de 115 $ à 140 $
par semaine et qui étendent cette allocation à la clientèle du réseau des commissions scolaires, mais aussi au regroupement familial. Et
donc, le guichet unique, j'en ai parlé, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Matte) : Je vous
remercie. Votre temps étant écoulé, j'invite la députée de Montarville pour
16 minutes.
Mme Roy : 16 minutes?
Le Président (M. Matte) : 16.
Mme Roy : Merci, M. le
Président. J'ai plusieurs sujets, mais, je viens d'entendre Mme la ministre, le
projet de loi n° 77, pour lequel j'ai voté en faveur, là, parce qu'il y a
des mesures intéressantes, entre autres au niveau de l'immigration en région, bon. Mais Mme la ministre dit : Il n'est
pas encore en vigueur, ça devrait aller à la fin de l'année. Là, je voudrais juste qu'on précise, parce que,
dans ma compréhension à moi, ça devait entrer en vigueur plus
rapidement, là. On a voté ça pratiquement l'année dernière.
Le Président (M. Matte) : Oui, Mme
la ministre.
Mme Weil : Oui, alors, c'est
la réglementation. Alors, c'est vraiment une réglementation colossale qui est
en préparation, et donc il faut que la
réglementation soit prête pour pouvoir promulguer la loi. Donc, ce qu'on
prévoit, c'est début 2018. Alors
là, les juristes, tout le monde est à l'oeuvre, les légistes, pour préparer
cette réglementation qui est énorme. La loi n'avait pas été modifiée
depuis... je pense, ça fait 50 ans, de façon majeure?
Une voix : Depuis 1968.
• (20 h 10) •
Mme Weil : Depuis 1968.
Alors, c'est une grosse réglementation. Ils sont en train de travailler là-dessus.
Le Président (M. Matte) : Merci. Mme
la députée de Montarville.
Mme Roy :
Merci pour la précision. Je me réjouis de constater que vous avez adopté récemment...
vous avez annoncé récemment
de nouvelles mesures pour la francisation. J'en suis. Et je souris parce que,
dans ces nouvelles mesures, il y a
des choses intéressantes et qui, je trouve, s'inspirent fortement du rapport
Samson, ou y ressemblent à quelques égards, de ma collègue la députée
d'Iberville, qui a travaillé pendant
des mois, des mois, des mois et des mois pour faire le rapport Samson, de la Coalition avenir Québec, sur la francisation des nouveaux arrivants. Et
c'est un rapport d'ailleurs qui a reçu les applaudissements de tous
les intervenants du milieu, là. Alors, c'était très intéressant.
Donc,
je constate qu'il y a des mesures que le gouvernement vient d'annoncer
sur la francisation qui s'inspirent, en quelque part, ou qui ressemblent
à ce que nous avions proposé, mais je trouve qu'on ne va peut-être pas assez
loin. Vous proposez au gouvernement de hausser l'allocation de francisation à 140 $ par semaine. Nous
proposions 200 $, alors on était
un peu plus ambitieux. Nous proposions aussi d'offrir cette
allocation pour 72 semaines de formation, donc pour que les gens aient plus de temps, puissent apprendre
plus longtemps. Et vous avez statué que ces allocations seraient
versées durant uniquement 32 semaines, donc moins de temps pour apprendre.
Bon, je trouve ça un petit peu dommage.
Mais
naturellement je trouve qu'il y a peut-être
une idée que vous auriez pu emprunter, et je la répète, vous avez négligé de le faire, qui... selon nous, c'est la
plus importante, c'est la francisation obligatoire. Sans
francisation obligatoire, il est impossible d'atteindre un objectif
100 % de francisation pour tous les immigrants. On doit dire la vérité. Ce
qui est extraordinaire, c'est que la
francisation fonctionne auprès des enfants parce qu'elle est obligatoire. Parce
que les enfants des nouveaux
arrivants doivent aller à l'école en français. Et ils l'apprennent et ils
s'intègrent, ce qui est extraordinaire.
Alors,
nous, on dit : Poussons la réflexion et faisons en sorte que tous les nouveaux arrivants aient cette formation obligatoire. Les enfants vont à l'école,
apprennent le français. La maman reste à la maison, ce n'est pas obligatoire,
n'ira pas à l'école peut-être, ne l'apprendra pas, alors c'est très triste. Et
la langue française, c'est la clé de l'intégration. On s'entend tous là-dessus.
Cependant,
ce que je trouve un petit peu dommage, on a fait une demande avec la loi
d'accès à l'information et on se rend compte, selon les chiffres qui nous ont
été envoyés par le ministère, que le gouvernement a coupé 16 millions en francisation
en 2013-2014 et 2015-2016, entre ces années. C'est plus de 10 % des budgets
initiaux. Et, lorsqu'on a demandé pour
2016-2017, on a reçu le document, malheureusement la dernière colonne est
caviardée. Alors, j'aimerais avoir
l'heure juste à cet égard-là. Mais on nous dit qu'il y a un réinvestissement.
Ce qui est dommage, c'est que les années antérieures, il y a eu des
coupures dans la francisation.
Alors,
je salue l'annonce de réinvestissement actuelle qui a été faite, mais on ne
lâchera pas la francisation et on ne lâchera pas nos demandes. On en
veut plus pour les nouveaux arrivants.
Par
ailleurs, on proposait dans le rapport Samson un parcours de francisation
personnalisé, clés en main pour les immigrants
adultes, les dirigeant vers une formation adéquate, allégeant les obligations
administratives, la paperasse, et tout ça,
et un parcours qui leur incombe, qui leur incombe. Actuellement, les
obligations administratives sont lourdes. Donc, on a demandé un guichet
unique. C'est comme ça qu'on l'appelait. Vous en instituez un. C'est une bonne
chose, c'est une bonne chose.
Maintenant, la
question : Ce guichet unique, quel est votre échéancier pour la mise en
place et à quel moment est-ce qu'on pourra y avoir accès?
Le Président (M.
Matte) : Merci. Mme la ministre, il y a plusieurs questions de la part
de la députée de Montarville.
Mme Weil : La question,
si je comprends bien, c'est : Quand est-ce que le guichet unique pour la francisation
sera...
Mme Roy :
Votre échéancier, oui, sera...
Mme Weil :
Donc, c'est le mois d'août. Le mois d'août.
Mme Roy :
Au mois d'août?
Mme Weil :
C'est bien ça.
Mme
Roy : Parfait. Et également
je vais vous poser une question relativement aux budgets
qui ont été coupés, diminués. Dans les chiffres qu'on a obtenus, entre
2013-2014 — ce
sont les chiffres, grâce à une demande d'accès à l'information, là — entre 2013 et 2014, et 2015 et 2016, il y aurait 16 millions
de dollars en moins en francisation, qui auraient été coupés par votre gouvernement. Ce sont vos chiffres. C'est
plus de 10 % des budgets initiaux. Et la dernière colonne, donc 2016-2017, on ne l'a pas, on n'a pas
le chiffre. Là, je comprends que vous réinvestissez, 2017-2018, c'est
excellent, mais, 2016-2017, je ne l'ai pas, ça a été caviardé.
Mme
Weil : Les chiffres que nous, on a... Parce qu'ils
essaient de comprendre vos chiffres. Bon, vous partez de 2014-2015 ou
2013-2014? Vous êtes partie de 2013-2014?
Mme
Roy : M. le Président, ce sont vos chiffres. On a fait une
demande. On peut vous les déposer. On peut vous les déposer. C'est votre
tableau. Si ça peut améliorer...
Mme
Weil : O.K., on va le demander pour... Mais, pour la
francisation, c'est sûr qu'on a toujours répondu à la demande, hein?
Donc, les dépenses sont souvent beaucoup plus élevées que les crédits.
Mais
il faut savoir... C'est que la raison pour laquelle... Moi, je ne lâcherai pas
le morceau en francisation non plus,
dans le sens que, je pense que j'étais assez transparente quand on a lancé la
campagne, je trouvais qu'il fallait faire plus de promotion. J'y crois
profondément et en tout temps. C'est pour ça qu'on veut renouveler d'ailleurs
la campagne de promotion de la francisation, parce que ça donne des résultats
intéressants.
Et aussi on savait... C'est sûr que ça
fait déjà plusieurs années qu'on parle de bonifier l'allocation. Donc là,
on a réussi à avoir cette bonification.
Évidemment, on agit en gouvernement. Il faut promouvoir ces idées et ces
innovations. Mais aussi on parlait souvent
d'augmenter l'allocation pour ceux qui... D'ailleurs, Tania Longpré l'a
célébré, hein? Tania Longpré, qui n'est pas toujours... elle l'a même
souligné comme... Elle se réjouissait de l'annonce, mais aussi d'aller chercher
donc les membres du regroupement familial.
Mais je suis en train
d'attendre les chiffres, là.
Le
Président (M. Matte) : Juste avant, madame... j'ai compris que vous
allez remettre les chiffres, là, vous êtes en train de les recueillir.
Mme Weil :
...comprendre les chiffres là.
Le Président (M.
Matte) : Oui, Mme la députée de...
Mme
Roy : Bien, c'est ça, si je veux faire... Pour faciliter la vie
à tout le monde, c'est votre tableau, je vais vous le déposer. Il y a
une colonne qui est caviardée. Pourrait-on avoir cette colonne, je vous prie?
Mme
Weil : Moi, ce qu'on m'explique, mais je demanderais peut-être
au ministère, c'est qu'en vertu... c'est des montants transférés, donc
c'est des chiffres qu'il faut valider avec le gouvernement fédéral. On les
dépose toujours quand ils sont disponibles. Et ça peut être à la fin du
printemps ou l'été, si je comprends bien. Donc, ils sont toujours disponibles,
et donc c'est la réponse. Donc, il faut quand même qu'on valide ces
chiffres-là, si je comprends bien?
Une voix :
...
Mme
Weil : Ah! bien... Sur les crédits. O.K. Ce n'est pas sur les
dépenses du gouvernement fédéral. Ce n'est pas sur le transfert. Moi,
j'avais compris le caviardage, c'était ça.
Mme Roy :
On va le déposer pour le remettre, s'il vous plaît, parce que...
Le Président (M.
Matte) : Mais, ce que je comprends, c'est la dernière colonne qu'on
n'a pas les chiffres.
Mme
Roy : Elle est comme cachée, la dernière colonne. Ça fait qu'il
y a peut-être quelque chose en dessous que j'aimerais voir.
Document déposé
Le Président (M.
Matte) : Ce que j'ai compris, Mme la ministre... Donc, j'accepte le
dépôt de ça.
Mme Weil :
Je vais demander, si vous permettez, au sous-ministre de répondre à la
question.
Le Président (M.
Matte) : Oui. Est-ce qu'il y a un consentement pour que monsieur...
s'il veut se nommer...
Mme Weil :
M. Baril.
Le Président (M.
Matte) : ...que M. Baril puisse prendre la parole? Oui. Consentement.
M. Baril
(Robert) : Oui. Merci. Bien, bonjour. Robert Baril, sous-ministre à
l'Immigration.
En
fait, la colonne qui était caviardée, si je me souviens bien, c'est la colonne
des crédits qu'aujourd'hui vous avez publiquement
dans le cahier, là. Donc, vous avez aujourd'hui les données que vous n'aviez pas dans votre
demande d'accès. Je peux me tromper, mais c'est ce que j'avais compris,
là.
Le Président (M.
Matte) : Mme la députée de Montarville.
Mme Roy :
Si les dépenses 2016-2017... À tout événement, on va... Prenez-la. Vous
l'avez, là?
M. Baril
(Robert) : Oui. Je l'ai ici. Oui.
Mme Roy :
Alors, ce n'était pas là. Combien de temps me reste-t-il?
Le
Président (M. Matte) : Mais ce que je comprends, c'est que... Est-ce
que vous acceptez de déposer le document lorsque les chiffres seront
connus? C'est ça?
Mme Roy :
Oui. C'est ça que j'aimerais.
M. Baril (Robert) : Oui.
Bien, en fait, c'est parce que je ne suis pas un expert sur la Loi d'accès. Je
ne veux pas rentrer dans ce
détail-là. Mais, au moment où vous l'avez demandé, l'année financière n'était
pas terminée, donc on ne pouvait pas
vous les donner. Maintenant que l'année financière est terminée, on peut vous
les donner. C'est ça, la nuance, à partir du moment où vous l'avez
demandé.
Mme Roy :
Bien, on va les prendre.
M. Baril
(Robert) : Oui. Parce que maintenant ce sont des données publiques.
Le Président (M.
Matte) : Est-ce que vous acceptez de déposer le document?
M. Baril
(Robert) : Bien oui, c'est public, oui.
Le Président (M.
Matte) : On va l'avoir, le document, qui va être remis à la
secrétaire. Oui?
• (20 h 20) •
Mme
Roy : Je voudrais préciser cependant que, lorsqu'on a fait la demande d'accès à l'information, c'était le 4 avril 2017, et l'année financière était
terminée, se terminant à la fin mars.
Mme Weil :
Mais les calculs, c'est autre chose, hein?
Mme Roy :
Ah! c'est sûr. J'en conviens. Mais l'année était terminée.
Mme
Weil : Mais je peux
vous donner le montant, et on peut le déposer. Donc, le montant, c'est
73 920 200 $. Alors, on va
déposer... Ah oui! Pour le montant
total du gouvernement en francisation, ça, c'est lors du moment de la
reddition de compte en juillet, qu'on dépose au mois de juillet. Ça,
c'est juste le MIDI. Alors, avant qu'on puisse valider tout...
Une voix :
On ne l'a pas encore.
Mme Weil :
C'est ça, on ne l'a pas encore.
Mme Roy :
Vous ne l'avez pas encore.
Mme Weil :
Non.
Le Président (M.
Matte) : Oui, Mme la députée.
Mme Roy :
Parfait. On prendra les chiffres lorsqu'ils seront disponibles. Combien de
minutes me reste-t-il?
Le Président (M.
Matte) : Quatre minutes.
Mme Roy :
Ah boy! Doux Jésus! Je ne veux pas embarquer sur... Je vais garder...
Mme la ministre, à la
même époque l'année dernière, crédits, vous vous en souvenez sûrement, il y
avait eu, M. le Président, il y
avait eu ce reportage à Radio-Canada, extrêmement touchant, d'une famille, un couple de médecins
spécialistes. C'étaient des Syriens francophones, scolarisés, parents, et qui
étaient ici depuis un petit bout, qui étaient incapables
de... ils avaient une difficulté à se faire reconnaître leurs... c'est parce que
c'étaient des spécialistes, les deux, monsieur
et madame. Ça nous avait tous troublés, et vous-même la première. Et je vous
avais demandé carrément : Mais c'est effectivement ces gens-là qui
sont intégrés, qui sont ici, qui ont une profession, qui ont une carrière, qui
sont francophones par surcroît, qui veulent.
Mme la ministre, est-ce
que ça va déboucher, leur dossier? Est-ce que
vous pouvez faire quelque chose? Alors, je voudrais savoir s'il y a eu une fin heureuse à cette
histoire et si finalement on a pu reconnaître leurs acquis.
Mme
Weil : Oui, oui. D'ailleurs,
on a parlé de ce couple-là tantôt. Je l'ai donné en exemple quand on parlait
à quel point ça peut être désolant mais que,
quand on regarde la question... parce
qu'on parlait de la sélection des travailleurs qualifiés puis, bon, pourquoi est-ce qu'on sélectionne des gens qui ne
peuvent pas intégrer leurs professions, puis j'ai dit oui. Mais, de
toute façon, ce n'est pas en
empêchant ces gens de rentrer... parce
qu'on a quand même des réfugiés, je l'avais donné en exemple. Ils se sont placés, ces deux médecins-là, en région.
Je ne me rappelle plus la région, mais on avait suivi le reportage. Et
c'était qu'il manquait un stage. C'était vraiment... presque convaincue que le
ministère de la Santé a joué un rôle
là-dedans pour les aider, les accompagner, mais ils ont trouvé des stages et
ils se sont placés. Donc, l'histoire se finit bien dans ce cas.
Le Président (M.
Matte) : Allez-y, madame.
Mme Roy :
Je vais garder mon temps pour pouvoir faire un bloc plus gros. Merci.
Le
Président (M. Matte) : Je voudrais bien comprendre : Est-ce que, Mme
la ministre, vous avez pris un engagement de déposer les chiffres lorsqu'ils
seront connus?
Mme Weil :
Oui.
Le Président (M.
Matte) : Vous allez les transmettre à la secrétaire de la commission?
Mme Weil :
Absolument. C'est ce qu'on fait, en fait, oui, à chaque année, M. le Président.
Le Président (M.
Matte) : C'est bien. Je vous remercie.
Nous sommes rendus au
bloc du gouvernement, et j'invite la députée de Jeanne-Mance—Viger pour
les prochaines minutes.
Mme
Rotiroti : Merci, M. le Président. Alors, mes collègues, je salue mes collègues, les collègues de l'opposition,
la ministre, et tout son personnel politique,
et le personnel du ministère. Vous comprenez, M. le Président, dans une
autre vie, j'ai eu l'honneur de gérer...
d'être chef de cabinet de ce beau ministère
là, alors j'ai eu le plaisir de travailler avec plusieurs des personnes
qui sont ici, dans la salle, ce soir. Alors, merci d'être là.
Alors,
vous savez, les crédits, c'est toujours un moment très privilégié qu'on a, non
seulement en tant que député, mais
aussi... pour les gens du cabinet, ça demande beaucoup, et les gens du
ministère, ça demande beaucoup, beaucoup de travail, beaucoup de préparation pour qu'ils puissent être devant nous
ce soir pour qu'on puisse les questionner par rapport aux enjeux du ministère, que ce soit au niveau de
la francisation, de la reconnaissance des acquis, et je vais revenir là-dessus.
Vous
savez que l'immigration, c'est important et, pour nous, ça a toujours été une
richesse. Et le Québec accueille environ
50 000 nouveaux arrivants par année. C'est des personnes courageuses
qui quittent leurs pays. Des fois, ils quittent leurs pays parce que, dans leurs pays, il y a des guerres ou ils sont en
détresse, mais des fois aussi ils quittent parce qu'ils veulent venir au
Québec s'installer et avoir une meilleure vie, contribuer au développement
économique, social et culturel de notre belle nation.
Et
moi, en tant que fille de parents immigrants, je peux vous dire que, quand on
fait ça, ce n'est pas facile, hein? Moi,
c'est mes grands-parents qui sont venus ici. Mes parents sont nés en Italie,
mais ils sont arrivés ici très jeunes. Mon père avait à peine cinq ans, ma mère avait 13 ans. Et mes parents,
ils ont pu faire leurs études ici. Ils ont eu deux enfants, moi et mon frère, qui est plus jeune que moi. Et
je suis très heureuse de dire que non seulement mes parents sont
trilingues, mais aussi les enfants et les
petits-enfants. Alors, oui, le français, c'est très important. Et je peux vous
dire que moi, je suis allée à l'école
anglaise. J'ai fait tout mon parcours scolaire en anglais, même l'université,
et je pense que mon français n'est pas si pire que ça. Alors, tout ça
pour dire qu'une langue, ça s'apprend.
Et
je sais que ma collègue de Montarville disait, et elle a raison de dire, que
les enfants qui arrivent ici, bien, eux, ils ont le privilège d'aller à l'école ici, alors ils font leur parcours en
français. Et c'est vrai, c'est un petit peu plus compliqué pour les parents qu'eux. Bien, normalement,
d'habitude, c'est le père qui doit s'intégrer sur le marché du travail
rapidement. La maman reste à la maison pour
garder les enfants, surtout quand les enfants sont petits. Alors, c'est
toujours la femme, un peu, qui écope de ne pas avoir eu l'opportunité
d'apprendre le français. Mais je peux rassurer ma collègue que le ministère fait tout pour rejoindre ces femmes-là,
pour s'assurer qu'elles aussi ont l'opportunité de prendre ces cours-là.
Il y a une diversité de différents cours
aujourd'hui qui s'offrent à ces femmes-là pour sortir... premièrement, de
sortir de la maison, hein, de se
créer un réseau et d'être capables d'interagir avec ne serait-ce que leur
voisin qui est à côté. Alors, je comprends l'inquiétude de ma collègue,
mais je voulais la rassurer là-dessus.
Aussi, il faut savoir
que, dans les 50 000 nouveaux arrivants qu'on accueille, on va dans
des bassins déjà francophones, francophiles.
Alors, il ne faut pas non plus négliger le fait que ces gens-là, quand ils
arrivent ici, ils ont quand même un niveau de français assez élevé, je
vous dirais. Alors, ils ont déjà cette connaissance-là. Alors, ce n'est pas
négligeable, et je pense que ça méritait d'être mentionné.
Alors,
c'est important de dire que non seulement ces gens-là sont dans des bassins
francophones, francophiles, mais on a
aussi la catégorie des travailleurs qualifiés, et tous ces gens-là représentent
à peu près 91 %, je crois, Mme la ministre,
des travailleurs qualifiés qui arrivent ici, au Québec, qui sont capables de
s'intégrer assez rapidement sur le marché du travail, parce qu'on va les
chercher justement pour ces qualifications-là.
Je
vous rappelle aussi, M. le Président, qu'au cours des dernières années le
ministère et ses partenaires ont mis en place des mesures qui visent de
faciliter l'accès des personnes immigrantes aux professions régies par des
ordres professionnels. Je ne parlerai pas... je laisserais peut-être le soin à
la ministre... je ne sais pas si vous l'avez déjà adressé, mais il y a eu plusieurs ententes qui ont été signées avec
les ordres professionnels pour avoir cette reconnaissance des acquis et
des diplômes.
Moi,
j'ai eu le privilège d'être nommée, il y a deux années, comme présidente d'un
comité. J'ai piloté un comité sur la reconnaissance des compétences et
des acquis. Je te dirais que c'était une première, parce qu'autour de la table il y avait... c'était un comité interministériel
qui regroupait l'ensemble des ministères qui sont touchés. L'Éducation
était là, la Santé était là. Et on touche
plusieurs volets. C'est un dossier qui est assez complexe et compliqué. Et je
peux vous dire qu'il y a eu des
grandes avancées dans ce dossier-là. Le comité va soumettre le rapport sous
peu. Mais on travaille déjà, parce
qu'il y a ma collègue la ministre de la Justice qui, présentement, est en
commission parlementaire, on étudie un projet de loi où on touche justement les ordres... l'Office des professions. Et
il y a le commissaire aux plaintes là-dedans, hein? Le commissaire aux
plaintes, lui, qu'est-ce qu'il fait, c'est qu'il est capable d'aller et suivre
le parcours d'une personne qui pense qu'il a
été soit discriminé, pas très bien évalué dans sa reconnaissance. Et le projet
de loi en question va lui donner plus de pouvoirs.
Alors, j'espère, parce que
je sais que, là, on est en crédits, ça va, mais, une fois qu'on finit les
crédits, qu'on va être capables de reprendre ce projet de loi là et l'adopter,
parce que ce sera une avancée pour l'Office des professions, les ordres
professionnels. Et aussi le fait que le commissaire aux plaintes va avoir plus
de pouvoirs, je pense, en soi, ça va lui permettre aussi de voir et... d'être
capable de voir quels ordres... Parce que ce ne sont pas tous les ordres qui
font les évaluations, puis ça, ça, il faut le dire. Chaque ordre, présentement,
fait son évaluation à sa guise, alors ce n'est pas uniforme. Et je sais que
c'était une question que nous, dans ce comité-là, on avait regardée aussi, de
voir si on pouvait prendre les meilleures pratiques et, en quelque sorte,
uniformiser cette reconnaissance-là dans tous les ordres. Ça, c'était une des
recommandations.
• (20 h 30) •
On avait
aussi regardé le fait qu'on a des acquis et on a des compétences. Alors, au
niveau de l'éducation, c'est une question de la reconnaissance des
diplômes. Alors, un diplôme, il faut que vous sachiez que les universités...
ici, au Québec, il n'y a pas une université
qui évalue les diplômes de la même façon. Alors, le ministère de l'Éducation,
il est autour de la table, et on s'adressait à cette question-là aussi,
que ça soit au niveau collégial ou universitaire.
Et là on a
toute la problématique des stages, hein, M. le Président? On entend le cas
typique du médecin qui arrive de son
pays d'origine, il arrive ici puis il ne peut pas pratiquer la médecine. Ça,
c'est un cas typique, puis je ne peux pas croire que, 10 ans plus
tard, on en parle encore en disant que... Puis on parle toujours de l'immigrant
qui est arrivé il y a 10 ans, hein, pas
celui qui vient d'arriver. Mais je pense que ça mérite d'être clarifié, parce
que l'immigrant qui arrive, qu'il y a
10 ans... ça fait 10 ans qu'il n'a pas pratiqué, hein? Alors, je ne
connais pas aucune personne ici, autour de la table, qui voudrait être soignée par quelqu'un qui a eu 10 ans de
congé, si je peux dire ça comme ça, de non-pratique, de se faire soigner
par ce médecin-là.
Mais il faut que vous sachiez, parce qu'on dit
toujours : «C'est le gouvernement, c'est le gouvernement, c'est le gouvernement», ce n'est pas le gouvernement.
C'est l'ordre professionnel. Il y a le Collège des médecins. Et le
problème du stage n'appartient pas juste aux nouveaux arrivants, ça appartient
à tous les Québécois. Tous les Québécois qui font
la formation de médecine et qui recherchent le stage après, bien, eux, ils ont
le même problème que le nouvel arrivant qui a sa formation en médecine, qui a été reconnue par le Collège des
médecins, qui pourrait pratiquer la médecine, mais qui a besoin du stage. Alors, ça aussi, ça mérite
d'être dit et répété. Parce que j'avoue que... je sais que c'est la politique
puis, des fois, tu sais... mais de faire
référence à des cas comme celui qui a été médecin il y a 10 ans et encore
aujourd'hui, en 2016, de dire ça, bien, c'est faux. Ce n'est pas vrai.
Il faut que
vous sachiez aussi, M. le Président, que le fait qu'on sélectionne notre
immigration... avec les critères, on sélectionne notre immigration par
rapport à la pénurie de main-d'oeuvre qu'on a ici. Et je sais que la ministre
vient de déposer la nouvelle politique sur
l'immigration, qui fait en sorte que c'est basé sur une déclaration d'intérêt.
C'est quoi, une déclaration
d'intérêt? Ce n'est pas compliqué, c'est un profil de l'immigrant, et c'est
dans une banque de données, et c'est
les entreprises qui vont chercher le profil qu'ils ont besoin. Pourquoi qu'on a
fait ça de cette façon-là? Premièrement, parce qu'on veut que l'entreprise sélectionne en connaissance de cause
la personne qu'il a besoin. En faisant ça, la personne rentre dans l'entreprise, il s'intègre rapidement
et commence à travailler. Et tout ça est lié du fait que, quand on parle
de la reconnaissance — parce
que je vais faire le lien avec la reconnaissance — nous, qu'est-ce qu'on
souhaite, c'est que tout ça se fait en amont, même avant que la personne arrive
au Québec.
Alors,
qu'est-ce que nous, on voudrait faire, c'est d'inciter l'ordre professionnel
de... Si la personne, dans son pays
d'origine, fait une demande pour venir au Québec et il fait partie...
premièrement, il va avoir les informations de savoir s'il fait partie
d'un ordre professionnel ou non. Si oui, bien là, on va lui dire quel ordre, et
il va se mettre en contact avec l'ordre, et
il va être capable d'avoir une reconnaissance partielle ou complète même avant
qu'il arrive ici, avec les connaissances
de qu'est-ce qu'il a besoin pour se faire reconnaître, si c'est le cas, s'il y
a une reconnaissance partielle.
Alors, je
pense que c'est... Écoutez, c'est des grandes avancées. Ça mérite d'être dit,
parce que c'est quand même un dossier
où est-ce qu'on n'a pas beaucoup de chances de vraiment rentrer dans le détail
et expliquer aux gens. Je pense que c'est
une belle opportunité, c'est pour ça qu'on fait les crédits. Et je pense que ça
mérite d'être dit pour ceux qui sont déjà ici et pour ceux qui veulent venir ici. C'est sûr que ce n'est pas tout, là, tout n'est pas réglé, mais je
pense qu'on travaille dans la bonne direction.
On est conscients des obstacles qu'ils peuvent
avoir, pour les nouveaux arrivants. Et je pense que la ministre fait un
excellent travail à s'y attaquer, parce que c'est... J'avoue, j'ai eu le
plaisir d'être l'adjointe parlementaire de la ministre. Je peux vous dire que, s'il y en a un, ministre qui est très sensible à ce fait-là, c'est bien
elle. Elle a un comté où est-ce que... est aussi diversifié que le mien,
alors on a des cas à tous les jours dans nos bureaux de comté. Et je peux vous dire, là, qu'elle veut vraiment
changer les choses, et je pense qu'elle est en train de le faire. Écoute,
ça rentre dans l'histoire, là, qu'est-ce que la ministre a fait. Ça fait
70 ans qu'on n'a pas changé, je crois, hein, Mme la ministre, la politique
sur l'immigration?
Une voix : C'est ce qu'on
disait, 68.
Mme Rotiroti :
68. Et vous l'avez mise à jour. Ça fait que bravo! Parce que ça mérite d'être
dit, et redit, et répété. Et je pense
que ça mériterait aussi que je vous laisse quelques minutes, Mme la ministre. Je
sais que vous avez déjà abordé la
reconnaissance des acquis, je ne sais pas si vous avez eu toutes vos réponses,
mais, si la ministre souhaite de l'aborder,
évidemment, elle est libre de le faire. Mais j'aimerais ça aussi qu'elle prenne
quelques minutes aussi de parler de la nouvelle politique sur
l'immigration, parce que, je pense, ça mérite d'être dit.
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre.
Mme Weil :
Oui. En combien de minutes?
Le Président (M. Matte) :
Quatre minutes.
Mme Weil :
Quatre. Bien, moi, j'aimerais saluer le travail de ma collègue la députée de
Jeanne-Mance—Viger, si vous permettez, parce que moi, j'ai eu
le grand, grand, grand plaisir de travailler avec la députée, et je voudrais saluer le travail qu'elle a fait, puis d'ailleurs
on va le souligner quand le rapport final du comité interministériel
qu'elle a présidé... Et je vais vous
annoncer des mesures qui ont été déjà annoncées et rendues publiques. C'est
quand même les premières mesures.
D'autres mesures seront annoncées. Et c'est tout ce travail en continu qui a
commencé avec son travail, qui avait commencé, évidemment, avec Yolande
James, aussi, avant nous. Et, avant Yolande James, il y avait Lise Thériault, il y a eu Michelle Courchesne. Et beaucoup de mesures, d'ailleurs,
de tout le programme, pour financer le soutien aux ordres professionnels, qui a fait en sorte
qu'il y a eu beaucoup de progrès ces dernières années. Mais là on veut
aller plus loin en créant un comité
ministériel, qui a fait en sorte que, rapidement, on a pu mettre les mesures
identifiées comme très structurantes
dans le budget. Et ça, c'est la première fois que je vois ça. Un comité
ministériel créé en décembre, et déjà, dans
le budget du mois de mars, on avait les résultats. Alors, ça, c'est vraiment
extraordinaire. Alors, permettez-moi donc de souligner une partie du
travail de ma collègue la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Donc,
parmi les mesures pour résoudre les difficultés liées à la reconnaissance des
compétences des personnes immigrantes afin que leur
contribution à l'essor économique soit rapide et réussie : un, veiller à
la mise en ligne de l'information, à
l'exploitation des réseaux sociaux et à la concertation des partenaires en
matière de reconnaissance des compétences
pour bien soutenir les personnes immigrantes formées à l'étranger et les
employeurs; offrir un soutien aux établissements
d'enseignement afin de faciliter la démarche de reconnaissance des acquis et
des compétences des personnes immigrantes; poursuivre le renforcement
des approches en reconnaissance des compétences qu'adoptent les ordres
professionnels et autres organismes de réglementation au moyen de référentiels
de compétence et par de la formation d'appoint
prescrite; examiner la possibilité de conclure de nouvelles ententes
internationales en matière de reconnaissance des qualifications
professionnelles — c'est déjà en marche avec le ministère des Relations internationales;
délivrer simultanément l'évaluation
comparative des études effectuées hors du Québec et le certificat de sélection
du Québec aux personnes de la
sous-catégorie des travailleurs qualifiés. Comme je vous l'ai dit, on l'annonce
déjà. Donc, on va pouvoir faire, donc, émettre cette évaluation en même
temps que le CSQ.
Il
faut savoir que la députée, lorsqu'on était à l'opposition, a déposé un projet
de loi qui visait exactement cette mesure. Alors, je suis
très fière de voir que nous, on va donner suite à son projet de loi.
Ensuite,
encourager le partage des pratiques exemplaires en matière de reconnaissance
des compétences et favoriser la mise en commun de ressources. Finalement, faciliter la reconnaissance
des compétences des personnes immigrantes se destinant à l'exercice
d'une profession du secteur de la santé et des services sociaux par un projet
pilote permettant un processus intégré de formation et d'intégration en emploi
en région. Et je rajoute à ça le Qualifications Québec qu'on a annoncé, qui
sera créé pour mieux guider, orienter les personnes, qu'on a rajouté dans le
budget. Il y aura d'autres mesures lorsque le rapport sera déposé, qu'on va
annoncer à ce moment-là. Merci, M. le Président.
• (20 h 40) •
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie. Votre temps étant
écoulé, je cède la parole à l'opposition officielle.
17 minutes. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : Merci,
M. le Président. J'essaierais de
continuer avec des données en francisation, j'essaie de faire un parallèle puis je prends les données, tout à l'heure, dont parlaient les collègues, on disait... Dans la question 25,
on dit qu'il y a 48 966 personnes admises en 2015,
lesquelles... 37 874 étaient âgées de 16 ans et plus. De ce nombre, 14 570 personnes adultes avaient déclaré
ne pas connaître le français, ce qui m'apparaît un chiffre quand même important. Et la ligne qui suit, on dit : «Au
28 février 2016, 2 981 d'entre elles s'étaient inscrites à un
cours de français...» Alors, je comprends qu'on dit :
Ça peut prendre jusqu'à cinq ans à la personne lorsqu'elle arrive pour faire
son processus de francisation. Je comprends bien ça. Mais, quand je regarde le cahier de l'an passé, on nous dit
qu'au 29 février 2016, donc, déjà là, 4 225 de ces
personnes s'étaient inscrites à un cours de français.
Alors, je
veux juste comprendre la donnée. Pourquoi, l'an passé, on nous parlait, au
29 février 2016, 4 225 et que cette année on a diminué,
dans le cahier, à 2 981 pour la même date, le même jour?
Mme Weil : ...il y a une
erreur dans le 29 février, c'est 28 février, donc je vais valider.
Mme Poirier : Entre
autres. Mais ça, c'était l'an passé, le «29 février», là. Déjà là, il y avait
un problème.
(Consultation)
Mme Weil : Apparemment, il
y avait une erreur dans les calculs de l'année dernière.
Mme Poirier : De l'an
passé.
Mme Weil : Donc, il y a
une erreur dans la fiche cette année.
Mme Poirier : L'année
passée ou cette année?
Mme Weil :
Non, cette année. L'année dernière avec le «29», mais, pour le chiffre, c'est
cette année, et on va déposer... ils vont trouver, donc, la bonne fiche.
La correction...
Mme Poirier :
Donc, il y a plus que 2 981 personnes qui sont inscrites.
Mme Weil :
On va vous revenir avec la bonne réponse.
Mme Poirier :
D'accord. Excellent. J'aimerais juste qu'on aille vers la... bien, plus justement,
mes collègues ont parlé des réfugiés
syriens. Moi, j'aimerais ça qu'on puisse aller à la fiche 59, Mme la
ministre, et j'ai été très surprise de cette
fiche-là. Alors, c'est l'Opération réfugiés syriens et les montants que le MIDI
et les autres ministères ont investis en 2016-2017 et ceux qu'on va
investir en 2017-2018.
Je comprends que,
dans l'objectif du nombre de personnes... Quand je regarde à la fiche 60,
qui est juste à côté, là — je le fais en parallèle — donc, sur une ligne, on dit : «Le Plan
d'immigration du Québec pour l'année 2017 prévoit l'admission de 5 700 à 6 100 personnes réfugiées
sélectionnées à l'étranger», mais, la ligne qui suit, on dit : «Par
ailleurs, le Québec n'a pas d'objectif
spécifique envers les personnes réfugiées syriennes à accueillir en 2017.»
Alors, déjà là, je suis un peu surprise.
Et
là, quand je regarde la fiche 59, en matière de francisation... en matière
d'intégration pour les Syriens, aucun budget
pour l'année 2017‑2018. En matière de francisation, une diminution de
budget de 8 millions. Et, quand je fais le total de cette page-là, c'est une diminution de fonds de
budget de 32 millions, alors, ça, c'est les données qui sont sur cette
page-là, et dont, entre autres, en matière
de santé, une diminution de 31 millions de dollars, juste en santé. Alors,
moi, j'ai besoin d'explications, là, sur cette fiche-là. C'est énorme.
Mme Weil :
Écoutez, on va clarifier tout ça. Premièrement, la ligne qui dit : «Le
Québec n'a pas d'objectif spécifique envers
les personnes réfugiées syriennes à accueillir en 2017», c'est... Dans la
planification, on ne décrit pas de quel bassin ils vont... donc, dans le
plan, hein, dans la planification, c'est ça que ça voulait dire.
Donc,
on sait à peu près... on sait combien sont parrainés, on sait combien de
personnes on attend et on sait combien de réfugiés, globalement, on
inscrit dans la planification, mais on ne va pas les sectionner en bassins.
Donc, c'était ça, le sens de cette phrase. Maintenant...
(Consultation)
Mme Weil : Ah oui! Les coûts de... Finalement,
c'est ça, l'objectif de 2015-2016... ils sont plus arrivés, donc, en 2016-2017,
hein, les personnes, donc c'était sur deux ans... qui a affecté, donc, les
coûts. C'est ça que ça veut dire. Parce que la masse des personnes sont arrivées vraiment vers la fin de 2015
et, vraiment, en 2016, hein, c'était l'opération massive,
intensive. Donc, vraiment, les coûts sont vraiment en 2016.
Mme Poirier : Je veux juste comprendre, là. On a vu tout à l'heure, dans une question précédente, que, justement, les gens, on leur donnait environ cinq ans pour se
franciser. Alors, comment on peut diminuer le budget de 8 millions
à la deuxième année où les Syriens arrivent, quand on prévoit qu'il va en
arriver encore cette année, et qu'on baisse de 8 millions les coûts du budget de francisation, et qu'il n'y a plus de coût pour l'intégration? Alors, ça veut dire que ceux
qui vont arriver cette année, il n'y a pas de somme prévue à votre budget pour
les intégrer, pour l'opération syrienne.
Mme Weil : Oui... Oui,
oui. Non, non, non. D'ailleurs, c'est toujours les dépenses qu'il faut regarder en francisation. Donc, on répond toujours,
toujours aux dépenses... aux besoins et aux demandes. Donc, tous les réfugiés,
c'est 85 % qui participent aux
cours à temps plein en francisation. Donc, c'est toujours cet écart. Mais, dans
les dépenses, on le voit, les dépenses
sont toujours là. Et, comme vous l'avez vu, il n'y a pas de délai d'attente. Le
taux de participation est très élevé. Ça,
c'est une tendance très lourde et importante. Et on a ouvert des classes. Je ne
sais pas si la députée était là pour ça, cette présentation, mais j'ai
bien expliqué à quel point on n'a, en région, partout, pas de délai d'attente.
On était les champions du Canada. Et c'est
ça, on a fait la promotion, on a fait en sorte d'ouvrir les classes. Les
dépenses seront au rendez-vous, c'est sûr, pour franciser.
Mme Poirier :
Mme la ministre, là, dans vos crédits, vous pouvez bien me dire que les
dépenses vont être au rendez-vous, vous n'avez pas d'argent de prévu, c'est zéro. À
la ligne Intégration, vous êtes partis de 4 295 000 $ à zéro. En francisation, vous partez de
11 272 000 $ à 3,6 millions. Ça, c'est juste le premier
bloc. Puis là, quand je tombe dans les ministères,
là, ça se concrétise pas mal : ministère de la Santé et des Services
sociaux, 32 millions, ça baisse à 5 millions. Avec la RAMQ, on part de 4, 4,5 millions,
puis on tombe à 740 000 $. Le ministère du Travail, Emploi,
Solidarité sociale, lui, il gagne
11 millions, oui, parce que ça, c'est vos prestations qui sont là. Les
prestations que vous allez donner aux gens, ils sont là, on les voit
très bien.
Mme Weil :
Ils vont l'expliquer, parce que c'est... Le sous-ministre va expliquer. Donc,
les dépenses, c'est pour la cohorte...
Mme Poirier :
Puis le ministère... le MESS, là, pour le ministère de l'Éducation, lui, il
baisse de 3.
Le Président (M. Matte) : O.K.
Maintenant, Mme la ministre.
Mme Poirier :
MEES, ministère de l'Éducation et...
Mme Weil : Vous
permettez?
Le Président (M. Matte) : Oui.
Alors...
Mme Weil :
Oui, parce que je pense que c'est une question assez technique, si vous
permettez, je demanderais au sous-ministre de répondre à la question.
Le Président (M. Matte) : Il y
a consentement?
Mme Poirier :
...Solidarité sociale. Oui, allez-y.
M. Baril (Robert) : Alors, je
peux vous donner la réponse...
Le Président (M. Matte) :
Voulez-vous vous présenter, s'il vous plaît, pour fins de l'enregistrement?
M. Baril (Robert) : Oui. Robert
Baril, sous-ministre à l'Immigration, Diversité et Inclusion.
Je peux vous donner la réponse technique du
tableau, pourquoi il été monté comme ça. Les sommes pour 2017-2018, c'est qu'il n'y a pas de sommes
supplémentaires prévues pour les 7 300 premiers qui sont arrivés.
Pour les autres qui vont arriver dans
les années subséquentes, les autres réfugiés syriens, on va les financer à même
nos budgets récurrents. Donc, c'est
ce que dit le tableau. Donc, ce que vous voyez comme étant une baisse, c'est
parce que les gens sont déjà arrivés, ils sont déjà allés dans nos cours
de francisation, et donc les sommes qui ont été calculées, donc, c'est... Bien,
je pense que j'ai répondu, là. Je répète, là...
Mme Poirier : M. le Président?
Le Président (M. Matte) : Oui.
• (20 h 50) •
Mme Poirier : Quand M. le sous-ministre nous dit
que les gens, les Syriens qui sont arrivés, les 7 000 Syriens
qui sont arrivés sont allés dans le cours de français, là, ils n'ont pas fini,
là, on s'entend. Ils en ont encore... Il y en a encore qui vont aller dans des
cours de français cette année, puis encore l'année prochaine. Alors, les
budgets, il faut qu'ils soient là, là.
Les budgets,
ils ne sont pas là. Je m'excuse, mais ils ne sont pas là, les budgets. Et en
plus, quand je regarde la santé, c'est
30 millions de moins pour la santé de ces gens-là. Ils sont où, les
budgets pour les réfugiés syriens, en santé? Ils sont où? Ce n'est quand
même pas... On n'est pas à 500 000 $, on est à 30 millions, là.
Mme Weil :
C'est une estimation de dépenses, ce n'est pas une question de budget. Et les
dépenses du réseau de la santé sont
toujours là pour tous les Québécois. Donc, c'est des résidents permanents, qui
vont avoir des services de santé comme tout le monde. Alors, c'est dans
le budget de la santé. L'accueil, bon, c'est des services d'accueil pour les
personnes quand ils arrivent, la francisation à temps plein. Alors, c'est tout
simplement des prévisions de dépenses.
Mais les
dépenses sont toujours au rendez-vous pour toutes les personnes de
0-5 ans. Parce que tous les services sont... les services d'accueil, de francisation, d'intégration, hein,
c'est des services d'accueil, d'intégration... Tout ce qui concerne les classes d'accueil, évidemment, on le
voit dans les budgets du ministère de l'Éducation, par exemple. Pour les
services de santé, ce serait dans les budgets du ministère de la Santé. C'est
des personnes qui sont éparpillées parmi plusieurs ministères. C'est pour ça
qu'il y a cette provision et ces transferts d'argent vers les autres
ministères. Tous les services sociaux, par
exemple, qui sont fournis à des personnes qui ont besoin, ce serait dans le budget
du ministère de la Santé et des Services sociaux. L'emploi, le ministère
du Travail et de l'Emploi, évidemment. Donc, tout le service...
Mme Poirier : Je suis
d'accord avec ce que la ministre dit, là, je suis tout à fait d'accord.
Mme Weil : Non, mais
c'est ça, il faudrait regarder tous les budgets.
Mme Poirier :
Mais ce tableau-là regroupe, justement, l'ensemble des ministères, là, et fait
la démonstration que, là, on n'a pas
l'argent cette année. On l'a eu l'an passé, mais là on ne l'a plus cette année.
C'est une coupure de 30 millions, là,
pour, justement, assumer... Moi, quand je regarde les gens de Médecins du Monde
qui soignent ce monde-là dans la rue présentement, parce qu'on ne peut
pas les avoir à l'hôpital, ils ne peuvent pas accoucher, là, bien, c'est de ça
qu'on parle. Quand le ministère de la Santé
coupe 30 millions à des gens qui viennent d'arriver au Québec, puis que...
comment on va faire pour assumer ces coûts-là pour ces gens-là?
Le Président (M. Matte) : C'est
bien. On peut demander... Oui, Mme la ministre.
Mme Weil :
Je veux juste vous dire, d'ailleurs, comme les prévisions peuvent être justes,
ou correctes, ou pas. À l'origine, on
avait prévu 29 millions pour l'accueil et l'intégration, hein, des
réfugiés syriens, puis finalement on a dépensé 74,3 millions. Là, donc, c'est des
prévisions, parce qu'on va faire l'intégration à même nos propres budgets. Ça
ne veut pas dire qu'il n'y aura pas
de dépenses en intégration. Les dépenses sont là, elles sont déjà prévues.
Alors, quelles seront les dépenses... Ça, c'est des prévisions. Quelles
seront les réelles dépenses? On le verra l'année prochaine. Mais il n'y a pas
de souci, là.
Mme Poirier :
Je m'excuse, M. le Président, là, «on le verra», là...
Mme Weil :
Prévues, hein?
Mme Poirier :
...j'ai de la misère, là. Je ne peux pas croire qu'on fait une coupure de
30 millions. La ministre nous dit :
On avait prévu que ça devait coûter 29 millions, c'en a coûté
74 millions. Cette année, on prévoit 53 millions, ça va en
coûter combien? Ça va coûter combien?
Une
voix : ...
Mme Weil : Ça,
c'est les montants supplémentaires, hein? Vous avez lu le... c'est les montants
supplémentaires, donc au-delà de nos budgets. Sinon, c'est des montants qui
proviennent de nos propres budgets, bon an, mal an, pour l'accueil et l'intégration des réfugiés. Alors,
ça, c'est des montants dans le cadre de l'opération, l'Opération des
réfugiés syriens qui exigeait des montants supplémentaires, c'est ça, qui
exigeait donc une approche...
Mme Poirier :
L'opération peut se continuer encore, là, cette année, là.
Mme Weil :
Non, pas de la même façon, les volumes sont moins importants, et tout le
système est bien en place, les
organisations sont bien équipées, bien organisées, coordonnées. On a même fait
un bilan, d'ailleurs, cet été, avec des recommandations pour comment
améliorer même, pour s'assurer que... Puis je pourrais vous lire les résultats
de ce bilan, mais c'est sur notre site Web.
Donc, le souci de bien gérer ce grand
dossier, de donner les bons services aux bons moments pour ces
personnes, certaines qui vivent certains
traumatismes... Il n'y a pas de coupure. Quand une personne a besoin de
services de santé, on ne demande pas : Qui vous êtes? D'où vous
venez? Le système de santé s'ajuste. Les dépenses sont toujours plus
importantes, souvent... en tout cas, en immigration, certainement en
francisation, les dépenses sont toujours plus importantes que les crédits, que
ce qui est prévu, et on répond toujours à la demande.
Donc,
il n'y a pas de souci, là. Les enfants sont à l'école. Les enfants sont
scolarisés, ils sont dans les écoles, ils sont dans les classes d'accueil. On a même rajouté des sommes importantes au
ministère. 30 millions? C'était 30 millions, le ministère de
l'Éducation, pour les classes d'accueil. Donc, les ressources sont au
rendez-vous.
Le Président
(M. Matte) : La députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Mais ce qui m'inquiète, Mme la ministre, c'est quand je vois ce genre de
tableau là apparaître dans nos
crédits, puis qui fait la démonstration d'une coupure de 31 millions au
ministère de la Santé sans explication. Ça, ça m'inquiète. Parce que, quand je lis cette page-là, où il n'y a
absolument aucune explication de ce que vous venez de nous dire, et que je vois «zéro» en intégration pour
des Syriens en 2017-2019... alors, à ce moment-là, il n'y aurait même
pas dû avoir de colonne, selon vos dires.
Cette colonne-là n'aurait même pas dû apparaître, parce que ce que vous nous
dites, c'est que vous allez mettre ça dans
vos budgets à vous. Donc, ça veut dire que le 3 millions qui est prévu en
francisation pour les Syriens, il ne devrait pas être là.
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil :
J'ai une proposition, parce que je comprends ici... Donc, le ministère de la
Santé, et c'est pour ça que ça
s'appelle l'Opération réfugiés syriens, il y avait toute l'opération bilan
santé, c'était majeur, majeur. Ça, c'est juste un exemple. Ce qu'on va faire, c'est qu'on va
fournir, donc, des réponses plus précises, on va les déposer à la
commission. Ça va nécessiter qu'on consulte,
évidemment, les autres ministères pour avoir les coûts, les coûts de cette
opération. C'est pour ça que le
titre — parce
que moi, je vous rappelle, c'était très, très intense — l'opération bilan... Même l'accueil à
l'aéroport, il y avait des coûts additionnels, c'est sûr. Il y avait des
personnes qui avaient certaines problématiques.
Donc,
moi, c'est ce que je propose. Et comme ça on aura un portrait beaucoup plus
clair de cet écart. Mais je tiens à rassurer que, connaissant le réseau
de la santé, c'est un réseau qui répond toujours à la demande des personnes qui
sont dans le besoin.
Le
Président (M. Matte) : Donc, je comprends, Mme la ministre, que
vous allez transmettre à la secrétaire de la commission, bon, les chiffres, les données, les tableaux pour fins de
compréhension. La députée d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est à vous la
parole.
Mme Poirier :
Merci. Merci, M. le Président. À une des questions, j'ai fait un bilan — c'est à la question RG7, là — où on a demandé la liste des contrats de
moins de 25 000 $. Il y a une catégorie de dépenses qui s'appelle
Francisation temps partiel auprès des
groupes d'immigrants. Il y en a pour 500 000 $, 500 000 $
donnés de contrats gré à gré à une vingtaine d'organismes à travers le
Québec.
J'aimerais
savoir quel type de reddition de comptes il y a pour ces sommes d'argent. C'est
quand même 500 000 $. Il y a plusieurs groupes qui dépassent
le 25 000 $, parce qu'ils l'ont eu en deux bouts, dont un qui l'a eu
à... un, 24 635 $, puis après ça
un autre, 6 534 $. Donc, on est rendu à 30 000 $. Et il y
en a quelques-uns comme ça, des gens qui ont eu 26 000 $,
d'autres qui ont eu 17 000 $, 21 000 $. Bon, il y a toutes
sortes de montants là-dedans. Il y en a à toutes
les pages, là, ce n'est pas compliqué, dont même des personnes individuelles
qui ont eu ça, pas juste des groupes. La majorité, c'est des groupes,
là, puis on les connaît. Mais il y a même des gens, c'est des personnes
individuelles qui ont eu ça.
Qu'est-ce que ça fait, ces contrats de gré à gré
là, en tant que tels? À qui ça s'adresse? Et quelle reddition de comptes il y a pour 500 000 $ donnés de
contrats gré à gré, qui me semblent ne pas être un programme, parce qu'en
principe j'aurais dû le voir dans un programme, mais que là c'est un contrat de
donné par le ministère?
Le
Président (M. Matte) : Le temps étant écoulé, est-ce que vous le
prenez sur votre temps ou vous reportez votre réponse au prochain bloc
de l'opposition officielle?
Mme Weil : On serait
prêts à répondre à la question, si vous voulez.
Le Président (M. Matte) : À
répondre? Donc, vous répondez. C'est pris sur votre temps.
Mme Weil : Oui.
Le Président (M. Matte) : Je
vous cède la parole, Mme la ministre.
Mme Weil : Est-ce que
vous permettez, M. le Président, que Jacques Leroux, qui connaît bien ce dossier-là,
explique?
Le Président (M. Matte) : Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Matte) : Si
vous voulez vous présenter pour fins d'enregistrement, monsieur.
• (21 heures) •
M. Leroux (Jacques) : Moi,
c'est Jacques Leroux, sous-ministre adjoint aux orientations, au ministère.
Donc, il
s'agit, en francisation, de contrats de services, donc c'est le Programme
d'intégration linguistique des immigrants
qui autorise le ministère à prendre des ententes, là, contractuelles, avec des
établissements d'enseignement, des organismes communautaires ou des
individus. Dans le cas où ce sont des individus, ce sont habituellement dans
les régions où il n'y a
pas de groupes de francisation qui sont disponibles, là. C'est plutôt rare, là,
c'est plutôt l'exception. Sinon, ce
sont des groupes communautaires. C'est une série de contrats avec des organismes
qui sont, pour la plupart, membres du Regroupement des organismes en
francisation du Québec. Est-ce que ça répond suffisamment?
Mme Poirier : Bien, est-ce
qu'il y a une reddition de compte de ces groupes-là?
M. Leroux (Jacques) : Oui.
Mme Poirier : Combien de
personnes ont subi...
Le Président (M. Matte) : Je
m'excuse. Je m'excuse, là, c'est sur le temps de...
Mme Poirier : C'était dans ma
question, là, c'est pour ça. Je fais juste dire...
Le
Président (M. Matte) : Oui, mais là... Moi, ça ne me fait rien, mais
on va le prendre sur votre temps. C'est bien? On pourra revenir au
prochain bloc de l'opposition officielle. Je cède la parole à la députée de
Verdun pour 15 minutes.
Mme Melançon : Merci, M. le
Président. Selon Emploi-Québec, d'ici 2024 — on l'a rapidement abordé tout
à l'heure — il
va y avoir 1,4 million d'emplois à combler au Québec. Bien sûr,
tout ça est dû, entre autres et notamment, je vais être très honnête, à
la création d'emplois, à la croissance économique. Avec les budgets équilibrés
qu'on a eus, l'équilibre budgétaire qui a été atteint, bien, on arrive actuellement avec de la création d'emplois, on le sait. Mais il y a aussi des remplacements pour des gens qui partent à la retraite. Pour ce faire, pour combler
tous ces postes-là, on aura besoin, bien
sûr, de l'immigration. Et les besoins en immigration, bien, il
faut attirer les gens. Il faut
faire la promotion de ce qu'on est, d'où
nous sommes. Parce que, pour nous, c'est assez simple, là, de dire :
Planète Québec, c'est pas mal, mais, dans certains pays, il
faut quand même bien se vendre.
Et, comme
élus, on doit aussi attirer, et ne pas faire fuir, je vais dire ça comme ça. On
doit s'assurer de maintenir un bon climat social. Et il est arrivé une
tragédie au Québec. Je pense qu'on ne peut pas passer tout ça sous silence. Le 29 janvier, je pense que le Québec a
tremblé, et il est arrivé une tragédie terrible à la mosquée de Québec. Tout à l'heure, je vous ai parlé de la place de l'Unité. Dès le
lendemain, à Verdun, il y a eu une vigile, sur laquelle je suis allée me
recueillir avec les gens. Et les gens me disaient
aussi : Faites attention! Vous savez, comme politiciens, vous avez... Tout le monde, on porte ça sur nos épaules de maintenir un climat social. Et ça a été la même chose aussi la semaine suivante. Il
y a eu aussi le révérend David
Lefneski qui a tenu, là aussi, une vigile avec plusieurs gens, bien sûr, de
confession musulmane, mais aussi des gens de
toutes les religions qui sont venus. Et par la suite on a même été reçus à la
mosquée, parce que les gens ont voulu ouvrir les portes, parce que
je pense que c'est en se connaissant mieux parfois qu'il y a
des barrières qui tombent.
Le député de Lac-Saint-Jean a reconnu qu'on a une responsabilité qui incombe aux politiciens dans le débat
sur le racisme et sur la lutte à
l'islamophobie. Il l'a reconnu dans un article du Soleil
le 1er février dernier. Et il y
a aussi Frédéric Bérard qui a écrit, dans le Métro, sur la
dégradation du climat social. Et je pense qu'il faut se rappeler que... Bien sûr,
le député de Lac-Saint-Jean s'est lui-même
distancié, là, de la charte des valeurs du Parti québécois. On doit
refuser aussi les tests de valeurs.
Je pense que là-dessus... je pense qu'il
y en a certains qui ont fait leur
tête aussi là-dessus. Il faut critiquer, voire même bannir, là, des publicités comme celle du parti fédéral de la
députée de Vachon, qui compare le niqab à des déversements
de pétrole. Il faut s'éloigner des discours populistes.
Et, pour
pouvoir faire de la prospection, pour pouvoir avoir de la promotion à faire
auprès des jeunes... Parce
qu'on cherche, bien sûr... À l'intérieur de
la prospection et de l'attraction, on veut aller chercher des étudiants, puis
ensuite on veut faire la rétention de
nos étudiants, et on veut aussi faire la rétention des travailleurs. Et, pour
revenir à la prospection et à l'attraction
par des actions gouvernementales responsables, bien, depuis 1991, il
y a un accord Canada-Québec — c'est
important qu'on le dise aux gens — qui confirme que le Québec a les pleins
pouvoirs en matière de sélection de son immigration économique.
Une voix : Qui est
exceptionnel.
Mme Melançon : Oui, c'est
exceptionnel. Vous avez raison, chère collègue.
Le 8 mars 2016, une nouvelle
politique : Ensemble, nous sommes le Québec. Tout à l'heure, la députée de
Crémazie en faisait mention. Et, dans cette
politique, il y a une stratégie d'action, qui est dotée d'un budget de
42,5 millions de dollars sur cinq ans,
qui prévoit notamment une nouvelle approche intégrée de prospection et
d'attraction qui va nous permettre
maintenant de déterminer le profil des candidats répondant aux besoins à moyen
terme au marché du travail au Québec,
qui va aussi nous permettre de localiser à l'étranger les masses critiques de
travailleurs, de travailleuses qualifiés répondant le mieux aux besoins du Québec, qui va nous orienter vers des
personnes ayant le profil que nous recherchons et qui va réaliser une veille stratégique permettant
d'adapter en continu les actions de prospection et d'attraction en
fonction des besoins évolutifs du marché du travail.
Les 19 et
20 novembre dernier à Québec... «à Québec», pardon, à Paris se déroulait
la 15e édition des Journées Québec,
et donc ça, c'est en France, où il y a eu plus de 2 000 entretiens avec
1 170 candidats qui ont eu lieu, et la prochaine édition des
Journées Québec aura lieu les 3 et 4 juin prochain.
Il y a un
budget. Dans le budget 2017-2018, on a aussi des sommes,
13,5 millions de dollars sur cinq ans, qui vont permettre au ministère de l'Éducation... de
l'Enseignement supérieur, pardonnez-moi, de mettre en place une
stratégie de promotion internationale de l'offre éducative au Québec. Et, pour
avoir été directrice de cabinet à l'Enseignement supérieur, je vais me permettre de dire que cette promotion-là, elle est
tellement bienvenue, les gens des universités, certes, mais aussi les gens des collèges. Et ça, on en a
parlé, je me souviens, avec la ministre à l'époque, lorsqu'on a commencé
à dessiner le projet. Parce que, vous savez,
des cégeps, il n'y en a pas partout sur la planète, des cégeps. C'est une
créature québécoise. Et il faut aller
expliquer aux gens qu'est-ce que c'est qu'un cégep. Et, lorsque les gens
viennent étudier ici, viennent au
cégep, certains vont s'en aller vers l'université, mais ceux qui étudient ici,
qui vont avoir un diplôme de cégep, nous,
on veut les retenir, on veut les faire travailler par la suite, hein, au Québec
puis on veut les garder pour longtemps.
Et un des
modèles à suivre, dans le 13,5 millions... Puis un des privilèges qu'on a
eus cette année, c'est de voir que Montréal,
par sondage, a été la meilleure ville universitaire du monde. Je veux qu'on
l'applaudisse ensemble, je veux qu'on reconnaisse ce travail-là. Donc,
sur 100 villes les plus prisées par les étudiants, Montréal arrive en tête
de liste. Et je vous donne un classement
rapide, là. Donc, Montréal est passée devant Paris, Londres, Séoul, Melbourne,
Berlin, Tokyo. Il y a eu un sondage auprès des étudiants. Ça, c'est
toute une carte de visite. On peut vraiment s'en féliciter.
Je vais poser une première question à la
ministre, parce que je veux, bien sûr, qu'elle puisse exprimer aussi comment va se faire le travail, bien sûr, avec
l'éducation. Mais il existe actuellement une très grande compétition
entre les sociétés d'immigration, qui veulent avoir les meilleurs travailleurs
du futur, appelons ça comme ça, de l'immigration possible. Comment le Québec peut tirer son épingle du jeu, Mme la
ministre? Bien sûr, avec de beaux sondages, on aime ça, on aime bien en parler. Mon ancienne patronne et
aujourd'hui, donc, collègue d'Outremont et ministre de l'Enseignement
supérieur avec le maire de Montréal ont fait une conférence de presse. On en a
parlé, et je peux vous dire qu'il y a eu beaucoup
de papiers écrits, pas uniquement à Montréal,
puis pas juste entre nous. On pouvait se féliciter du travail qui avait été fait mais sur toute la planète, parce que
ceux qui sont arrivés deuxième étaient heureux d'arriver deuxième et en
ont fait la promotion, et troisième, et ainsi de suite. Et là on part vers les
niveaux d'immigration.
Mais, Mme la ministre, je reviens donc vers vous, via M. le Président, bien sûr,
pour pouvoir vous entendre à savoir comment est-ce qu'on peut tirer
notre épingle du jeu dans toute cette compétition vive en immigration.
• (21 h 10) •
Le Président (M. Matte) : Je vous
cède la parole, Mme la ministre.
Mme Weil :
Oui. Alors, je remercie la députée de Verdun. Je vois son enthousiasme pour ce
sujet et je vois l'expérience aussi qu'elle
a. Elle a touché évidemment au ministère
de l'Éducation, le ministère de la Culture aussi. Tout ça, c'est des domaines... Parce que,
donc, elle a touché toute la question de la langue, l'importance de la langue comme
la colle, le ciment qui nous tient ensemble.
Donc, j'entends des échos, dans ses affirmations, qui viennent me rejoindre. Et
je vois une passion aussi chez la députée, chez nos députés. D'ailleurs,
je vous dirais, les quatre, je me sens vraiment choyée aujourd'hui d'entendre
leurs propos.
Alors,
toute la question de prospection, attraction, c'est très, très
excitant. C'est complexe. C'est complexe parce qu'on est dans un monde
de compétition, hein? Il faut le savoir, il faut le comprendre. Pour les sociétés
occidentales, évidemment, qui vivent les effets du vieillissement... Il y a
deux facteurs. Il y a le vieillissement, d'une part, et la compétition pour l'innovation et la compétitivité.
Et les gens savent, ça passe beaucoup par l'immigration.
Pourquoi? Parce que c'est des
gens qui sont très talentueux. Souvent, c'est d'ailleurs par les universités
qu'on va trouver ces talents.
Et
donc le ministère de l'Immigration a embarqué, si on veut, dans une grande réflexion
sur comment changer la façon de faire
la prospection et l'attraction. Alors, je vais vous l'expliquer, parce que
c'est, d'une part, assez technique, plus technique qu'on pouvait l'imaginer, et je pense que vous allez trouver ça
intéressant parce qu'on voit que notre gouvernement est un peu partout dans le monde pour aller chercher ces talents. Et
c'est comment ils veulent aller chercher ces talents. Ensuite, avec le temps que j'aurai, mais
je pourrais toujours continuer dans un autre bloc, c'est comment
on attache, si on veut, ces travailleurs
temporaires et étudiants étrangers dans cette grande stratégie
d'attraction et de rétention.
Donc, la prospection — on
appelle ça la prospection et l'attraction de l'immigration — évidemment,
c'est au tout début de notre système
d'immigration. Avant qu'on parle de sélection et de préparer les nouveaux
arrivants avant qu'ils arrivent, il faut
faire la prospection, il faut générer la demande. Il faut allumer quelque part
dans le monde, dans différentes villes
du monde, l'intérêt pour le Québec, hein? Beaucoup de gens ne connaissent pas le Québec,
alors il faut leur faire connaître et il faut les attirer. Donc, de bonnes méthodes de
prospection et une bonne capacité d'attraction influent de façon importante
sur notre système d'immigration, sur la qualité des candidats qui sont
sélectionnés, sur la réponse aux besoins de
nos entreprises et de nos régions et sur l'intégration rapide des personnes
immigrantes. De même, l'intégration réussie
des personnes immigrantes influe sur la capacité d'attraction. Donc, il faut
jouer sur les deux fronts constamment pour
que la bonne histoire circule sur l'expérience québécoise, l'expérience des
immigrants au Québec, évidemment,
qui vont parler à leurs amis, à des gens qu'ils connaissent chez eux et faire
circuler la bonne nouvelle.
Alors,
la nouvelle stratégie de prospection et d'attraction. Donc, le ministère
a développé au cours des derniers mois une
nouvelle stratégie, juste au cours des derniers mois. Moi, j'ai eu
une première mouture de leur réflexion, je trouvais ça superintéressant.
Et là le travail a bien avancé. Donc,
on a développé au cours des derniers mois une nouvelle stratégie de
prospection et d'attraction.
Il faut
comprendre que notre ancienne stratégie était territoriale et fondée sur le volume. Par exemple, on allait en France et on
tentait de susciter le plus de candidatures françaises que possible, peu importent leurs profils professionnels. Plus
ou moins, c'étaient des gens compétents, scolarisés, qui parlaient français.
Bon, ce n'était pas toujours l'idéal pour l'adéquation avec les besoins du marché du travail. Et, au fil
des années, ça s'est raffiné pour faire un appariement, si on veut, entre la sélection et le profil des besoins,
et avec un traitement, bon, accéléré, surtout pour les travailleurs
temporaires, évidemment, qui devenaient, évidemment, éventuellement des
immigrants permanents.
Notre
nouvelle stratégie est fondée sur les domaines de formation les plus recherchés
sur le marché du travail. Ces domaines
ont été regroupés en 10 secteurs prioritaires, vers lesquels sont
concentrés les efforts de prospection et d'attraction à l'échelle
internationale : administration, affaires et finances, aéronautique et
aérospatiale. Et d'ailleurs je tiens à le souligner, M. le Président, c'est
très intéressant, imaginez-vous, un ingénieur en aéronautique sur deux est issu
de l'immigration dans la région de Montréal. Juste vous dire, hein? Ça, c'est
un chiffre qui est très parlant, un sur deux issus
de l'immigration. On n'a pas assez d'ingénieurs qui vont graduer de nos propres
universités. Ça, je pense que juste ce
chiffre-là... Moi, je le dis à tout le monde pour qu'ils comprennent, ceux qui
ne comprennent pas qu'on a besoin de talents
dans le monde et qui ne comprennent pas qu'on est en compétition. Ce chiffre-là
dit tout, hein, dans un secteur névralgique.
On voit notre collègue qui travaille très fort dans ce secteur pour, d'une
part, faire en sorte qu'on appuie, donc, ce secteur, ce secteur très
important de notre économie.
Un
autre domaine, la documentation et traduction. Aussi, génie civil, bâtiments et
travaux publics. Un autre secteur, mécanique,
usinage et transformation. Les sciences physiques, les sciences de la vie. Un
autre domaine, c'est la santé. Un autre,
très prisé — évidemment,
on a des grands, grands besoins, je ne vais pas vous surprendre — c'est les technologies de
l'information et des communications. On se les arrache, hein? Transformation
des aliments. Alors, voici les grands secteurs où on a vraiment besoin de faire
de la prospection et de l'attraction.
Alors, nous avons
développé un outil de localisation basé sur 67 indicateurs statistiques,
qui nous permet d'identifier des bassins de candidats les plus porteurs dans
ces domaines. 21 pays ont été identifiés en matière de prospection et d'attraction : la France,
évidemment, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Belgique,
la Suisse, l'Irlande, l'Ukraine, la Chine,
les Philippines, l'Inde, le Vietnam, Corée du Sud, Brésil, Colombie, Mexique,
États-Unis, Algérie, Tunisie et Maroc. Par
exemple, notre outil nous a permis, dans le domaine de l'aéronautique et de
l'aérospatiale, de cibler la France,
l'Espagne, les Philippines, le Brésil et la Colombie comme des territoires
intéressants pour réaliser des actions
d'attraction. Des travaux sont présentement en cours afin de pouvoir cibler
dans ces pays des régions très précises pour réaliser nos actions de promotion. En passant, juste vous dire,
beaucoup de travailleurs temporaires, d'ailleurs, dans ce secteur, sont
actuellement ici, chez nous, au Québec. Moi, je les rencontre, évidemment,
souvent, et la clé pour nous, c'est ensuite
de les attirer vers l'immigration permanente, faire en sorte qu'ils ont une
belle expérience ici, au Québec.
Grâce
à notre nouvel outil de localisation, nous avons pu réaliser des actions
d'attraction sectorielle auprès des bassins
identifiés, en plus de la participation à des activités sectorielles et la
production de nouveau matériel informationnel. Nous utilisons aussi
grandement les réseaux sociaux afin d'atteindre efficacement les bassins
ciblés.
Nous travaillons aussi au développement de
partenariats avec des acteurs clés des secteurs prioritaires pour accroître notre rayonnement. Des actions sont
notamment réalisées avec le réseau des Alliances françaises... le réseau
français, oui, pour
susciter l'intérêt pour le Québec et encourager les candidats potentiels non
francophones à apprendre le français dans la perspective d'un projet
d'immigration au Québec.
Il y a aussi
les Journées Québec. Il y a beaucoup de gens qui connaissent les Journées
Québec. Les Journées Québec constituent une de nos activités-phares en
matière de prospection et d'attraction. Cette activité existe depuis 2008. La 15e édition s'est tenue à Paris en novembre
dernier, et la prochaine édition aura lieu les 3 et 4 — toujours à Paris — juin
prochain, à Paris, organisée par mon ministère, et le MTESS, et trois
partenaires non gouvernementaux : Québec International,
Montréal International et Société de développement économique de Drummondville.
Il y a la participation d'environ 30 entreprises par édition. Le
nombre de participants, c'est-à-dire les chercheurs d'emploi, est en
hausse : 750 en 2008 et 12 300 en 2016. Environ
1 500 embauches réalisées depuis 2008. Et l'édition de novembre 2016,
les résultats sont : 11 337 candidats inscrits,
11 015 postes offerts, 11 070 candidats rencontrés lors de 2 080 entretiens
d'embauche, et nombre d'embauches connu un
an plus tard, après les procédures d'immigration. 86 % des postes affichés par les
employeurs lors de l'édition printemps 2016 étaient des postes pour
lesquels un manque de main-d'oeuvre locale a été constaté sur la liste du
traitement simplifié.
Bon, je vais terminer ma présentation
maintenant. Je pense que mon temps est écoulé. On pourra y revenir. Merci, M.
le Président.
• (21 h 20) •
Le Président (M. Matte) : Vous
comprenez, Mme la ministre, que je vous ai laissé continué, là, mais on va soustraire sur le temps. J'ai compris que la
passion, c'est contagieux, c'est... Nous sommes rendus à la deuxième
opposition officielle. Pour 18 minutes, la députée de Montarville.
Mme Roy :
Merci, M. le Président. Alors, j'aborderai trois sujets. Je vais essayer d'être
plus rapide que les autres fois. Nous avons fait, M. le Président, une
demande d'accès à l'information pour obtenir l'analyse de l'utilisation des
sommes qui sont faites par le ministère, le MIDI, le ministère de
l'Immigration, et ces sommes-là qui sont versées du ministère de l'Immigration au ministère de la Santé, de l'Éducation et
du Travail. Et ce sont des fiches qui existent déjà, des fiches d'information qui s'appellent Reddition de
comptes du ministère de la Santé, Reddition de comptes du ministère de l'Éducation et Reddition de comptes du ministère
du Travail. Et, le contexte de ce document de reddition de comptes, on
nous dit, à «Contexte» : «La volonté [de ce document est] d'assurer une
plus grande transparence gouvernementale vis-à-vis des parlementaires.» Soit,
on est là pour ça.
Alors, Mme la
ministre, M. le Président, ces trois demandes sont caviardées vers la fin,
lorsqu'on arrive à l'analyse des
résultats, trois demandes caviardées. Alors, c'est des documents qui existent.
De grâce, donnez-nous ceux qui ne sont pas caviardés pour qu'on voie
justement l'analyse qui a été faite. Ce sont des documents de votre ministère.
Mme Weil : Oui. Alors, ma
réponse précédente, c'était vraiment une réponse à cette question-là, parce que
ça concerne l'entente Canada-Québec. Donc,
les chiffres, on les dépose toujours, hein? Donc, ils seront déposés
quand les chiffres seront validés. Et ça, c'est des échanges entre le
gouvernement fédéral, si je comprends bien, hein? Non?
Mme Roy : Non, non.
Mme Weil : Non, c'est
d'autres dépenses. O.K.
Mme Roy :
Je vais déposer... Non, c'est carrément une reddition de comptes, et c'est à la
rubrique Analyse. Ce n'est pas sur
les chiffres, mais c'est surtout sur... Ce n'est pas une question de chiffres,
là. Il n'y a pas de tableau ici, là. Je vais vous les déposer. Comme ça, ce sera plus simple. Puis j'aimerais
beaucoup qu'on ait le document non caviardé ce soir, si possible, ou au cours des prochains jours, si vous pouvez vous
engager à le faire. Puis je passerais à un autre sujet, tout simplement.
Mme Weil :
Mais la lettre qu'on a, est-ce... Je ne sais pas, M. le Président, si la
députée a pu prendre connaissance de la lettre qui a été déposée
aujourd'hui.
Mme Roy : Oui, mais ça ne
répond pas.
Mme Weil : Ce n'est pas...
Mme Roy :
Non, pas du tout. Mais, de toute façon, on va vous la soumettre, vous verrez.
Alors, si on peut avoir la version non caviardée, parce que... C'est une
reddition de compte de fonds publics, le document qui est demandé.
Mme Weil : Oui, mais qui
concerne, si j'ai bien compris, les transferts aux autres ministères, non?
Mme Roy : Non, non, non.
Alors, je vais poursuivre avec mon deuxième sujet...
Le Président (M. Matte) : Oui,
poursuivez.
Mme Roy :
On a fouillé dans la Gazette officielle, date du 30 mars dernier,
et on nous en apprend beaucoup, là, sur
ce qui se passe au niveau de l'immigration. Gazette officielle,
30 mars dernier. Alors, au 1er janvier 2017 — c'est
là, là — pour la catégorie de l'immigration
économique, on apprend qu'il y a 35 092 demandes de certificat de
sélection qui sont toujours en
attente de traitement, qu'il y a 44 400 personnes sélectionnées qui
sont toujours en attente d'une décision concernant leurs demandes de
résidence permanente. Ça, c'est l'inventaire des demandes que vous avez dans la
machine, dans le système, comme on dit en français, dans le pipeline. Ça
bloque. On additionne les deux, ça fait plus de
79 000 personnes, près de 80 000 personnes, là, de noms à
traiter. Et là vous avez fixé à 5 000 le nombre de certificats de
sélection du Québec pour être émis pour les travailleurs qualifiés cette année.
On apprend dans la Gazette que les autres
demandes seront rejetées, et, pour les travailleurs autonomes et les entrepreneurs, le programme est carrément
suspendu. On les aime, les entrepreneurs, les travailleurs autonomes.
Donc, pourquoi est-ce que la machine a été
poussée à un point qu'on n'est plus capable de répondre à la demande? Et
qu'est-ce que vous comptez faire pour résorber l'inventaire? On parle de près
de 80 000 personnes.
Mme Weil :
De CSQ déjà émis, c'est ça que vous avez dit? Et le 5 000, c'est ceux que
c'est tout simplement des... les CSQ ne sont pas émis. Le dernier bloc,
là, c'est tout simplement des dossiers.
Mme Roy : Non, ça, ça va
venir, mais ces 5 000 là ne sont pas encore là. Mais vous avez
35 092 demandes, demandes de
certificat de sélection, et 44 400 personnes sélectionnées qui
attendent, elles, la résidence permanente. Donc, ça fait à peu près
80 000 personnes dans la machine, là. Qu'est-ce qu'on fait pour
traiter tout ça, pour résorber cet inventaire? C'est un inventaire,
actuellement, important, là.
Mme Weil : Écoutez, c'est...
Mme Roy : ...
Le Président (M. Matte) : On va
laisser la ministre répondre.
Mme Weil :
Je vais répondre... Parce que
ce n'est pas anormal. Disons que c'est le flot habituel de dossiers qui attendent
le traitement, pour toutes sortes de raisons, comme j'ai expliqué plus tôt ce matin, je crois.
L'attente, ça peut être l'immigrant
ou ça peut être le système, la résidence permanente. Il y a plusieurs
facteurs. L'important pour nous, c'est qu'on respecte le plan, toujours, et la planification pluriannuelle, donc, qu'on puisse respecter le
plan. Et le gouvernement fédéral respecte toujours notre plan.
Il y avait une inquiétude qui avait été exprimée
ce matin ou... peut-être pas par vous, peut-être la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, par
rapport au nombre de CSQ émis puis qu'est-ce que ça voulait dire pour les admissions. Le gouvernement fédéral
respecte toujours. Donc, pour l'inventaire, ce n'est pas un problème. Ça prend
un inventaire. Parce qu'il
y a des imprévus. Il y a des gens qui décident de ne pas venir, qui
peuvent attendre leurs projets d'immigration, qui ne souhaitent pas
venir tout le temps. Donc, il n'y a pas de problème à ce niveau-là.
Le Président (M. Matte) : Mme
la députée de Montarville.
Mme Roy : Donc, ce que je comprends de votre information, c'est qu'il n'y a pas de
problème puis ça ne bloque
pas, là. Alors, 80 000 dossiers, c'est correct?
Mme Weil : Et d'ailleurs
l'intention... C'est ça.
(Consultation)
Mme Weil :
Et il faut comprendre aussi... Parce que, lorsque le nouveau système va être
implanté, là, c'est fini, les inventaires,
hein, parce que c'est les gens qui vont arriver en temps réel. Mais il y aura
quand même, comment dire, un certain
inventaire qu'il faudra... je n'aime pas utiliser l'expression «liquider» parce
qu'on parle de personnes, quand même, mais c'est un peu ça, dans le
pipeline, comme vous avez dit, qui vont... Donc, on aura les deux systèmes un
peu en même temps, à peu près exactement
comme le gouvernement fédéral. C'est sûr qu'on a pu échanger avec eux sur les
enjeux autour de ça, mais c'est tout à fait gérable.
Le Président (M. Matte) : Mme
la députée.
Mme Roy :
Oui. Et naturellement ce sont les écrits, là, de la Gazette officielle,
je vous disais, le 30 mars. Donc, vous êtes mieux informée que moi
à cet égard. Mais pourquoi est-ce qu'on décide de suspendre carrément, pour les
travailleurs autonomes, les entrepreneurs, le programme?
Mme Weil :
Il y a un nouveau programme immigrants entrepreneurs qui s'en vient. On pourra
l'annoncer bientôt, bientôt. Alors, on voulait vraiment ce nouveau
programme, qui va être beaucoup plus dynamique que le programme actuel, qui ne
fonctionnait pas vraiment très bien, honnêtement. En tout cas, on attache nos
fils et on fera un nouveau programme.
Le Président (M. Matte) : Mme
la députée de Montarville.
Mme Roy :
Alors, merci, M. le Président. Merci pour les réponses. Je vais passer à un
autre sujet. L'immigration, ça touche beaucoup, beaucoup, beaucoup les
organismes communautaires qui s'occupent de recevoir. Vous disiez : Il y a des parcours différents. Certains vont à
une place, d'autres à d'autres, etc. J'aimerais qu'on parle du programme
Soutien à la mission, excessivement important pour les organismes communautaires.
Quand on
regarde les crédits, quand on regarde les dépenses, quand on regarde... il y a
quelque chose que je trouve particulier.
On s'est rendu compte que, dans les crédits, autant en 2015 qu'en 2016, en 2016
qu'en 2017, vous prévoyez toujours
dépenser pour ça 1,3 million de dollars, à peu près, pour aider les
organismes, pour le soutien à la mission pour les organismes communautaires. Mais ce qu'on se rend
compte, c'est que les dépenses sont de l'ordre d'à peu près
800 000 $, 880 000 $, 840 000 $, sur une
possibilité de 1,3 million. Ça a été le cas des dépenses, de
886 000 $, en 2015-2016, de 849 000 $,
en 2016-2017. Donc, il y avait, sur vos crédits de 1,3 million, une
possibilité de 1,3 million... il reste sur la table un
450 000 $ et plus, à peu près, à chaque année.
Moi, je suis un petit peu renversée, parce que
les besoins des organismes communautaires sont si criants. Ils sont si
imaginatifs, créatifs. Ils ont tellement de besoins. Comment se fait-il qu'on
laisse sur la table, et que ce n'est pas
dépensé, ce 450 000 $ par les organismes communautaires? Et là je me
pose des questions parce que, deux années d'affilée, on a gardé ces
sommes-là. Naturellement, je suis convaincue que les organismes communautaires
qui nous écoutent en auraient eu besoin, de
ce 450 000 $. Mais je me pose la question. De deux choses l'une, soit
que les critères pour affecter les
sommes sont trop sévères — ont-ils changé, ces critères? — ou est-ce qu'on a une commande pour
tenir les cordons de la bourse du ministère très, très serrés?
Donc, il y a
un budget. On prévoit 1,3 million par année. Il y en a le tiers qui a été
conservé, qui n'est pas allé aux organismes
communautaires. Pourquoi? Les organismes communautaires veulent savoir. C'est à
peu près 450 000 $ par année qu'ils n'ont pas, là.
• (21 h 30) •
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre.
Mme Weil : Je vous
reviens.
Le Président (M. Matte) : Deux
questions qui sont en suspens.
Mme Weil : Donc, les
informations que j'ai, c'est que tout... Ça, c'est 2012‑2013. Vous, vous
regardez... Donc, tout a été...
Mme Roy :
Je vous donnais 2015-2016, 2016-2017. Alors, le crédit est toujours
1,3 million, mais il y a toujours 450 000 $
qui n'est pas dépensé, là. Les organismes reçoivent 886 000 $,
849 000 $, naturellement, là. Et donc pourquoi est-ce que ce
450 000 $ là n'a pas été remis aux organismes? Est-ce qu'on a changé
les critères pour qu'ils y aient droit? Et c'est toujours dans le programme
Soutien à la mission, là.
Une voix : ...
Mme Roy :
Oui. Nos chiffres viennent de la question RP128, si vous les cherchez, là.
Et il reste combien de temps?
Une voix :...
Mme Roy : D'accord,
merci.
Mme Weil :
Ce qu'on me dit, c'est que c'est au 28 février. Donc, l'année n'est pas
complète. Et les ententes vont jusqu'au 31 octobre. Les ententes
vont jusqu'au 31 octobre, mais ça, c'est jusqu'au 28 février.
Mme Roy : Mais c'est
qu'on a deux années complètes avant aussi, là. Si vous permettez, M. le
Président, Mme la ministre m'entend, pendant
que vous y êtes, tout à l'heure, lorsque j'ai dit que j'ai fait des demandes
avec la loi de l'accès à
l'information sur la reddition de comptes du ministère, du MIDI, à l'égard des
autres ministères, j'ai demandé... J'ai
remis les documents. J'aimerais que la ministre s'engage à nous remettre les
documents, les fiches, non caviardés. Est-ce que ce sera fait, cet
engagement-là? Je ne l'ai pas entendu tantôt.
Mme Weil :
Pour la compréhension, là, parce qu'il faut juste qu'on s'entende, qu'on
comprenne la même chose sur le
caviardage, et là j'aurai besoin du sous-ministre, il faudrait qu'on regarde
précisément, moi, ce que j'avais compris, c'est que ça concernait des dépenses,
la provision. Puis là je comprends que ce n'est pas ça.
Mme Roy : Mais on vous
l'a remis. De toute façon, on veut juste avoir... Là, ce n'est pas des
chiffres, là.
Mme Weil : Là, ça va
prendre... Le sous-ministre va répondre à cette question, c'est-à-dire par
rapport aux documents caviardés, pourquoi caviardés, puis si on est capables
de...
Le
Président (M. Matte) : ...Mme la députée de Montarville,
voulez-vous reprendre, là, répéter votre demande, pour être sûr que la
compréhension est vraiment ce que vous souhaitez puis ce que vous désirez?
Mme Roy : Oui.
Bien là, je n'ai plus les documents en main. Je les ai justement remis, les
documents. Donc, je veux le même
document, mais non caviardé, les documents de reddition de comptes qui émanent
du MIDI. Parce que le MIDI donne,
comme vous le savez, des sommes à la Santé, au Travail, à l'Éducation et
demande à ces ministères si tout va bien, ce qui a été fait, etc. Et les
cases «analyse» sont toutes caviardées. Alors, moi, j'aimerais avoir le
document non caviardé, je vous prie, puisque c'est une reddition de comptes. Et
l'objectif est justement de faciliter le travail des parlementaires.
Le Président
(M. Matte) : Est-ce que les fiches avaient un numéro?
Mme Weil :
Non, je vous dis, là, ma réponse était la bonne. C'est : quand les
chiffres sont validés, on les dépose toujours
à chaque année, exactement la demande que vous faites. La demande est faite à
chaque année. On les dépose toujours
quand on a les données de l'Éducation à la fin de l'année scolaire. Donc, c'est
toujours l'été, quand ces chiffres sont déposés. Alors, je vous garantis
qu'on va rendre ces données disponibles.
Le
Président (M. Matte) : Alors, vous prenez l'engagement de les
transmettre à la secrétaire de la commission lorsque les données seront
disponibles?
Mme Weil :
Oui, tout à fait.
Le Président
(M. Matte) : C'est bien. Je cède la parole à la députée de
Montarville.
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. Si on revient à la question que je vous posais
tout à l'heure, et c'est... Et je
vous pose une question parce que vous budgétez encore la même chose pour le
programme Soutien à la mission, les nouveaux
crédits, vous budgétez pour 2017-2018 encore 1,3 million de dollars pour
le programme Soutien à la mission. Alors là, est-ce que vous pouvez vous
engager à ce que cette somme-là soit vraiment investie au complet pour les
organismes communautaires? Parce que, comme je vous le disais, les deux années
antérieures, il y a 450 000 $ qui n'est pas allé à eux, puis ma
question, c'était : Pourquoi?
Mme Weil :
Ici, il n'y a pas de compréhension, du côté du ministère, par rapport à ce
450 000 $, on dépense toujours tout l'argent qui est prévu pour ces
organismes, toujours. Il n'y a jamais eu de coupure dans leur budget, bien au
contraire, bien au contraire.
Une
voix : ...la fin de l'année financière.
Mme Weil :
Oui, c'est la fin de l'année financière. Donc, ce n'est pas les mois dont on
parle.
Une voix :
...
Mme Weil :
...les dépenses, l'année n'est pas finie...
Une voix :
...
Mme Weil :
Fin mars. Les dépenses probables, c'est à la fin mars, tandis que les dépenses,
c'est à la fin février.
Le Président
(M. Matte) : Est-ce que, Mme la députée de Montarville, vous
voulez reprendre?
Mme Roy :
Bien, c'est parce que, là, on a plusieurs dates, hein?
Le Président
(M. Matte) : Oui. C'est ça, là.
Mme Roy :
Ça ne finit pas tout à la même date.
Le Président
(M. Matte) : Voulez-vous... Oui.
Mme Roy :
Parce que l'Éducation, c'est une chose... C'est parce qu'il y a Éducation...
Dans la question de tout à l'heure,
il y a Éducation, Santé et Emploi. Donc, on comprend qu'il y en a qui,
peut-être, sont déjà disponibles, là, aussi, également.
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil :
...des crédits, le 28 février.
Une
voix : ...
Mme Weil : Oui. O.K. Je
vais demander à mon sous-ministre de répondre.
Le Président
(M. Matte) : Si vous voulez vous présenter.
M. Baril (Robert) : Oui. Robert
Baril, sous-ministre Immigration, Diversité et Inclusion.
Je vais
essayer de lever la confusion. Là, on parle de la RP128, là, la question,
Renseignements particuliers, 128, donc
des crédits de 1,3 million pour le programme Soutien à la mission et des
dépenses de 849 000 $. C'est ça? Et là vous vous demandez pourquoi il y a un écart? C'est que
cette dépense-là est au 28 février 2017. Donc, il nous restait un
mois de l'année financière pour compléter nos dépenses. Et, l'écart, donc,
comme toutes les dernières années, on va réussir à dépenser. Bien, on a réussi à dépenser, donc, le montant qui nous était
octroyé pour le programme Soutien à la mission. C'est qu'au moment où on répond à vos questions on donne les données au
moment où on les a, et c'était au 28 février. Il manquait le
dernier mois.
Mme Roy : C'est clair.
Le Président (M. Matte) :
Allez-y, madame.
Mme Roy :
Rapidement, en terminant, s'il me reste du temps, le Québec a reçu du fédéral
en 2016-2017, en vertu de l'entente
Canada-Québec, 378 millions de dollars. Or, les budgets initiaux alloués
s'élèvent à 298 millions. La différence est importante, là. Il y a un 80 millions de différence. Alors, ma
question, elle est simple : Où sont allés ces 80 millions,
précisément, je vous prie? Vous allez peut-être me dire : Parce qu'il
manque un mois, là.
Mme Weil : Vous parlez
de 2016-2017?
Mme Roy : Oui.
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre.
Mme Weil : Donc, la
compensation au fédéral est en hausse de 33,1 millions à
378,2 millions. Les dépenses probables
du gouvernement du Québec sont estimées à 414,8 millions, soit
36,6 millions de plus que le transfert. Et les redditions de comptes des différents ministères
impliqués sont en cours de rédaction, elles seront déposées au
secrétariat à la commission lorsqu'elles seront complétées.
Mme Roy : Puis ça...
Le Président (M. Matte) : Madame,
oui, de Montarville, il vous reste une minute.
Mme Roy : Il me reste
une minute? Mon Dieu! Je ne peux pas partir sur grand-chose sur une minute, là.
Écoutez, ce que je...
Mme Weil : Bien, avec la
minute, je peux vous donner une information peut-être intéressante pour vous?
Mme Roy : Bien, allez-y
donc.
Le Président (M. Matte) : C'est
bien.
Mme Weil : Ça concerne
le couple de médecins. J'ai eu de l'information.
Mme Roy : Oui?
Mme Weil : Ils ont fait
leur stage au Saguenay—Lac-Saint-Jean
et ils ont trouvé des places en Montérégie.
Mme Roy : Dans leur
domaine?
Mme Weil : C'est ça.
Mme Roy : Bien ça, c'est
une bonne nouvelle. Bien, merci. Merci, M. le Président.
Documents déposés
Le
Président (M. Matte) : Alors, je vous remercie. Je prends acte du
dépôt, là, des fiches d'information qui ont été déposées par la députée
de Montarville.
Maintenant, le temps étant écoulé, je cède la
parole à la députée de Verdun.
• (21 h 40) •
Mme Melançon : Merci, M. le
Président. Alors, tout à l'heure, donc, on a parlé des nouvelles stratégies de
prospection, d'attraction et d'immigration. Je voudrais juste qu'on finisse,
parce que j'avais quand même appelé les différents
thèmes : la rétention des étudiants étrangers. Et Québec et Montréal, en
particulier, constituent des pôles d'attraction
pour les étudiants internationaux. Pour retenir les étudiants, le gouvernement
a créé en 2010 le Programme de l'expérience québécoise, qu'on appelle le
PEC. Le programme permet d'alléger les exigences pour l'obtention d'un
certificat de sélection du Québec dans le respect de certaines conditions. Les
demandes de certificat de sélection du Québec
déposées dans ce programme sont traitées rapidement, dans un délai de
20 jours ouvrables ou moins. Et ça fait une grande différence, ça, on le sait. Les étudiants étrangers l'ont
rappelé à plusieurs reprises. La Politique québécoise en matière d'immigration, de participation et
d'inclusion a dévoilé récemment... dévoilée récemment, pardon, par la
ministre alloue une somme de 1,6 million de dollars pour favoriser la
rétention des étudiants.
Et, en
rétention d'étudiants, je vais pouvoir donner un exemple. Et là je suis
persuadée... Parfois, on doute un peu des
gens qui peuvent peut-être nous écouter à la maison, mais là je sais qu'il est
devant l'écran ce soir, et c'est Mérouan. Mérouan est mon attaché
politique à Verdun. Et j'en parle pour une simple et bonne raison, c'est que
j'ai rencontré Mérouan lors d'une soirée au
CSAI dont on parlait un petit peu plus tôt. Et les jeunes se sont regroupés au
CSAI pour échanger sur les façons de faire, pour améliorer peut-être les
jeunes et pour avoir de meilleures pratiques. Et je vois l'attachée politique de
la ministre qui est parmi nous ce soir, Vivian, et qui était à la soirée en
question au CSAI. Et, lors de cette
soirée-là, donc, j'étais à une table où il y avait une centaine de jeunes.
C'était vraiment une très, très belle soirée.
Et, tout en échangeant, j'ai rencontré un jeune homme d'origine marocaine. Et,
tout en discutant avec lui, à un moment donné, je lui ai demandé : Dis-moi... Parce qu'il était très animé
dans cette soirée — et je
vois Vivian sourire — et je
lui ai demandé : En quoi vous étudiez? Et il étudiait à l'Université de
Montréal. Il est venu parce que... justement ce qu'on parlait tout à l'heure, avec les stratégies de prospection mais aussi
d'attraction. Alors, un jeune qui est venu étudier en sciences
politiques à l'Université de Montréal et qui commençait un stage dans les jours
qui devaient suivre. Moi, je lui ai
dit : C'est dommage. Parce que j'aimais beaucoup la chimie avec lui. J'ai
dit : J'aimerais beaucoup ça qu'on puisse se revoir. Chose que nous avons faite, où on a
beaucoup discuté. Et vous savez quoi? Ça fait un mois qu'il est à mon
bureau de comté. Alors, je veux le saluer.
Je veux lui dire : Merci d'être là, parce que ça change nos vies. Puis là,
comme élus, là, je pense qu'on sait à
quel point les gens sont importants. Mais, justement, moi, je fais de la
rétention actuellement. Je veux le garder. Je veux le garder avec nous
le plus longtemps possible.
Blague à
part, donc il y a des actions qui ont été proposées, des actions importantes qui
ont été proposées. Et, entre autres,
là, depuis octobre et mars, le MIDI avec Montréal International, le MIDI avec
Québec International, le MIDI avec Innovation et Développement
économique de Trois-Rivières, donc, ce sont des ententes qui ont été annoncées.
Donc, je parle d'octobre 2016 avec Montréal, je parle de mars 2017
avec Québec, je parle une semaine plus tard, donc le 20 mars 2017,
avec Trois-Rivières. Ce sont des programmes... des ententes, dis-je, qui visent
à augmenter le nombre d'étudiants étrangers qui vont revenir dans les régions.
Et ça, je
veux saluer ça, M. le Président, pour Mme la ministre. Ce sont des façons de
faire qui ont démontré de grandes
capacités de véritable rétention. C'est des montants importants. Quand on parle
de Montréal, on est à 1,6 million, quand on est à Québec
International, on est à 205 000 $, à Trois-Rivières, il y a
65 000 $ qui ont été alloués. Et ça fonctionne.
Parce que l'immigration ne doit pas être seulement destinée à Montréal. Il y a
des jeunes qui viennent étudier dans nos régions, dans nos universités,
nos cégeps. Et ça fonctionne.
Alors, moi,
ce que j'aimerais demander à la ministre
d'abord, c'est les efforts. Je sais qu'on va continuer à faire des efforts pour attirer les étudiants étrangers, mais
le MIDI doit travailler avec l'ensemble des ministères, j'imagine, pour arriver à ce genre de trophée. Parce
que c'est un peu comme ça qu'on
l'amène, hein? Dans chaque région, chaque jeune qu'on est capable de retenir, on est donc content. On le voit à Trois-Rivières, notamment. Donc, j'aimerais savoir
quels sont les efforts consentis en ce sens. Ça veut dire, donc, que la
ministre, le MIDI, avec les différents ministères, avec les différents partenaires aussi... comment la ministre a fait son
travail, comment elle entend continuer de le faire, parce que c'est une
approche qui a fait ses preuves.
Le Président (M. Matte) :
Merci. Mme la ministre, on vous cède la parole.
Mme Weil :
Oui, merci, M. le Président. Donc, j'ai trouvé intéressante, évidemment,
l'anecdote, parce que la députée m'a
raconté cette histoire. J'ai trouvé ça magnifique, magnifique. Moi aussi, j'ai
eu l'occasion d'ailleurs d'engager des
étudiants étrangers. Parfois, c'est des gens qui sont ici pendant une période
de temps. Parfois, ça peut être des stages, les fameux PVT aussi, qu'on connaît, hein, les permis vacances-travail.
D'ailleurs, on cherche aussi à retenir ces PVT. Il y en a beaucoup qui sont Français, il y en a beaucoup qui
sont ici aussi, dans la ville de Québec, la région de Québec. Quoi qu'il
en soit, donc, c'est un programme important.
2011, une étude réalisée par le Centre
interuniversitaire de recherche en analyse des organisations, CIRANO, expliquait déjà que la mobilité des étudiants
internationaux était en croissance. Ce phénomène est donc toujours
d'actualité aujourd'hui. La mobilité des
étudiants internationaux atteint des sommets dans le monde. Ils sont passés de
1,7 million en 1995 à 3 millions
en 2005 et 4,5 millions en 2012. Je n'ai pas toutes les informations parce
que ma collègue la ministre de l'Éducation supérieure prépare
actuellement une stratégie très attendue d'attraction.
Et là ma
collègue connaît le dossier beaucoup mieux que moi, mais, les universités, je
connais quand même les universités, je sais qu'ils sont tous un peu en
compétition les unes avec les autres, et c'est bon, hein? La compétition, c'est bon. Ça nous rend plus forts, plus
innovateurs. Et ils sont tous mobilisés partout au Québec pour attirer. Mais
d'avoir, comment dire, une stratégie globale
bien intégrée, ça prend un ministère, un gouvernement pour le faire. Alors, on
est très contents, et j'ai très hâte d'ailleurs de voir la stratégie, parce que
je sais que la ministre travaille très fort là-dessus.
Il
y a aussi une autre ministre qui joue un rôle important dans cette belle
aventure, c'est la ministre des Relations internationales. Alors, elle, évidemment, son rôle et son ministère,
donc, dans sa nouvelle politique internationale... Et il y a un budget qui consacre d'ailleurs 100 millions sur cinq
ans, là, dans cette politique internationale. Et l'attraction des travailleurs
qualifiés et des étudiants internationaux est au coeur de cette nouvelle
politique internationale.
Encore une fois, vous avez vu en francisation
comment plusieurs ministères travaillent ensemble, les deux ministères
de l'Éducation. Bien, les deux ministres de l'Éducation — un
ministère, évidemment — mon
collègue le ministre de l'Emploi et le ministère de l'Immigration, on travaille
tous ensemble. Et vous avez vu les mesures dans le budget. Même chose ici pour
l'attraction, je le remarque. Je le souligne parce que je suis quand même élue
depuis 2008. Et c'est la première année où
je vois autant de travail en collégialité, où plusieurs ministères travaillent
ensemble dans des dossiers. Évidemment, je
pense que c'est la conjoncture et la prise de conscience que, si on veut gagner
dans cette course, il faut qu'on travaille ensemble. Maintenant, il y a
d'autres domaines très économiques. On voit plusieurs ministères travailler ensemble, en innovation, etc. Mais, quand on parle
de talents, quand on parle de ressources humaines, quand on parle de ce qu'on appelle capital humain,
ça prend évidemment le ministère de l'Éducation et, dans ce cas précis, l'Immigration, c'est sûr, Emploi, évidemment
aussi, mais, dans l'attraction, c'est ces trois ministères qui vont
travailler ensemble.
• (21 h 50) •
Alors,
nous, ce qu'on a fait, c'est qu'on a signé déjà trois ententes pour attirer ces
étudiants étrangers. Donc, la première
entente, c'était déjà dans le budget 2016-2017, avec Montréal
International. Donc, un montant de 1,6 million qui était déjà prévu pour faire la promotion du Programme
de l'expérience québécoise auprès des étudiants internationaux. Donc, Montréal International travaille déjà dans
ce sens-là, et avec des liens touchant aussi bien des étudiants que nos entreprises. Et on est très, très confiants qu'ils
réussiront la mission qui leur a été confiée. Évidemment, le ministère
de l'Immigration continue à jouer son rôle
toujours, évidemment, partout au Québec, notamment à Montréal avec les
universités.
Et
je remercie la collègue de souligner que Montréal a détrôné Paris, hein,
détrôné Paris. Et ce n'est pas souvent qu'on
peut dire ça, parce qu'en effet c'était Paris qui était la première ville
d'attraction. Et là c'est Montréal. Mais je pense qu'on le sait,
Montréal, c'est la deuxième ville universitaire en Amérique du Nord après
Boston. Mais, si on inclut les cégeps, apparemment il y a une autre étude qui
montrerait que Montréal serait la première ville universitaire.
D'autres partenariats
permettant d'intensifier les efforts pour la rétention des étudiants
internationaux ont aussi été établis. Une
entente avec Québec International a été rendue publique le
14 mars pour les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.
Une entente de 65 000 $ a été annoncée le 20 mars 2017 avec
Innovation et Développement économique Trois-Rivières pour la région de la
Mauricie, et bientôt une entente pour la région de l'Estrie avec Sherbrooke Innopole, qui sera rendue publique très, très
prochainement. Donc, on voit ici, donc, qu'on aura donc quatre pôles, hein,
c'est intéressant, avec un rayonnement dans...
Donc, l'ensemble de
ces ententes vise une hausse additionnelle aux résultats attendus entre 2017 et
2019 de 4 642 certificats de sélection du Québec délivrés aux
étudiants étrangers, requérants principaux, présents dans les régions touchées.
Dans
ces ententes, on prévoit aussi un lien avec les employeurs de la région.
Lorsque j'étais à Trois-Rivières... Évidemment,
chaque fois qu'on a fait ces annonces, il y avait une cohorte d'étudiants qui
étudiaient dans chacun de ces endroits,
puis autant à Montréal, mais, à Québec, parce que j'ai un souvenir, c'était
très récemment, et Trois-Rivières, il y avait au moins une vingtaine
d'étudiants internationaux qui étaient présents. On les a rencontrés. Et ce qui
est vraiment intéressant, parce qu'on a
parlé de la rétention dans la région — c'est ça, l'objectif, dans la région,
donc — il y
avait des acteurs économiques, et autres, qui étaient présents pour l'annonce.
Et la volonté qu'on a, et ça fait partie de la mission de ces
organismes, c'est de faire le pont et le lien avec les entreprises, avec les
employeurs. Ça peut être des employeurs institutionnels aussi. Et souvent la
formation de ces étudiants sont vraiment pour l'institutionnel. Je pense à ceux
que j'ai rencontrés ici, à Québec, tous spécialisés, mais vraiment, comment
dire, très pointus. Dans le traitement des
eaux, par exemple, j'ai rencontré des gens dans des études environnementales,
certains avec un background en génie,
et je pouvais imaginer que c'est des gens qui se retrouveraient éventuellement
au gouvernement, parce qu'ils avaient
vraiment ce profil-là. Et je vous dirais que c'était très spontané quand on a
demandé à ces étudiants, dans les trois cas, si ça les intéressait de rester. Et, dans chacun des cas, ils ont
dit oui. Alors, peut-être, s'ils sont venus à l'annonce, c'est parce
qu'ils avaient un intérêt de rester.
Dans toutes mes discussions — et j'ai déjà fait des événements de CSQ avec
des étudiants internationaux — lorsque je leur pose la question :
Qu'est-ce qui vous attire ici, au Québec?, et je pense qu'il faut en être
fiers, ils disent : C'est beaucoup
l'ouverture des Québécois. C'est le comportement et l'ouverture des Québécois.
Et ils se sentent évidemment accueillis
à bras ouverts. Quand on leur dit qu'on a cette stratégie pour les garder,
évidemment, pour eux, c'est épatant, c'est surprenant aussi, et ils ne
peuvent pas s'imaginer à quel point ils sont voulus et à quel point on veut
travailler pour qu'ils restent ici.
Je
voudrais savoir combien de minutes, parce que je semble dépasser à chaque fois
le temps qui m'est accordé.
Le Président
(M. Matte) : Vous avez dépassé le temps aussi, Mme la ministre.
Mme Weil :
Ah! voilà. Bon. Je commence à être bonne, hein? Je prévois d'avance quand je
dépasse. Je vois quelque chose dans votre visage. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Matte) : Oui, oui. Je vous remercie, Mme la ministre. Nous
sommes rendus au cinquième bloc et dernier
bloc pour l'opposition officielle, et vous disposez de 18 minutes. Je
laisse la parole à la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier :
Merci, M. le Président. J'ai quatre questions, Mme la ministre. Il faut rentrer
ça dans le 18 minutes. Alors, on
a un petit défi. Première question : programme d'investisseurs immigrants.
Les gens doivent déposer 800 000 $ dans un compte pour lequel il y a 1 % des revenus de placement qui
vont au ministère de l'Immigration. Qu'est-ce que vous faites avec cet
argent-là?
Mme Weil :
Il finance le programme PRIIME, d'une part, et il finance aussi le programme de
développement économique pour les PME dans toutes les régions du Québec. Mais
je pourrais aller vous chercher les montants.
Mme Poirier :
Donc, on disait que, dans le livre, on nous parlait d'un 740 000 $
que vous aviez, et ça, ça finance le programme PRIIME et le programme
PME.
Mme Weil : On finance
aussi — excusez-moi,
M. le Président...
Le Président (M. Matte) : Oui.
Allez-y, Mme la ministre.
Mme Weil : ... — les
activités du bureau de Hong Kong.
Mme Poirier :
D'accord. Alors, on ne financera pas grand-chose. On vient de le fermer, le
bureau de Hong Kong, au 1er avril.
Mme Weil : Oui.
Mme Poirier : Alors,
c'était ma deuxième question : Pourquoi avoir fermé le bureau Hong Kong?
Mme Weil :
Je vais attendre la fiche, mais je connais la réponse, parce que c'est toute la
transformation qu'on a débutée il y a
quelques années, c'est de centraliser tout le travail de sélection. Donc, on a
des équipes, des équipes qui sont responsables de certaines régions, et,
à un moment donné, avec l'Internet et tout, on est beaucoup plus efficaces.
Alors, c'est ça, la réponse.
Mme Poirier : Ma
question suivante va être très simple : Avez-vous l'intention de fermer
Paris et Mexico?
Mme Weil : Paris, non.
Paris joue un rôle aussi par rapport à la prospection et la promotion. C'est
une base importante. Et le traitement des
dossiers, si mon souvenir est bon de ces dossiers, est déjà rapatrié. Donc,
c'est une autre mission que le bureau de Paris a. Pour ce qui est de
Mexico, même chose.
Mme Poirier : Même
chose?
Mme Weil : Bien,
c'est-à-dire, on maintient le bureau de Mexico parce que c'est une base
importante pour la prospection et la promotion.
Mme Poirier :
Excellent. On a, dans les journaux, appris qu'il y a 600 personnes qui
avaient fait affaire avec la commission
scolaire English-Montréal, et, de ces 600 personnes là, 400 ont... leurs
dossiers ont été rejetés en lien avec leur niveau de français.
J'aimerais savoir où est le problème de ces 400 personnes là.
Mme Weil : Bon,
évidemment, vous attendrez, parce que c'est un dossier qui est en mouvement.
Des voix :
...
Mme Weil :
Bon. D'une part, il y a une enquête. Donc, il va falloir que je sois très, très
prudente par rapport à ce que je peux
dire. Donc, il y a une évaluation de la connaissance du français. Évidemment,
c'est important pour le ministère, pour
le gouvernement, de nous assurer que les personnes connaissent le français.
Donc, il y a des discussions actuellement. Je ne peux pas vous dire où
vont aboutir ces questions par rapport au rejet ou au refus.
Donc, c'est
un dossier qui est actuellement en mouvement. L'importance, d'une part, c'est
d'avoir une approche équitable, mais
aussi de protéger l'intégrité de nos programmes. Je limiterai mes commentaires.
On pourra donner plus d'information peut-être dans quelques semaines.
Le Président (M. Matte) :
Merci, Mme la ministre.
Mme Poirier : M. le
Président, j'aimerais juste savoir qu'est-ce qui a changé. Qu'est-ce qui a
changé? Est-ce qu'il y a un processus qui a
changé? Est-ce que l'examen a changé? Qu'est-ce qui a changé qui fait que,
cette année, on a rejeté 400 personnes, et pas l'année passée?
• (22 heures) •
Mme Weil :
Je ne peux vraiment pas vous en parler, il y a une enquête en cours. Tout ce
que je peux vous dire, c'est :
Le programme n'est pas remis en question. Le programme PEQ, par exemple, n'est
pas du tout remis en question. Il y a eu des constats. Il y a eu des constats qui ont été faits, et une
enquête qui a été ouverte, et une vérification
interne, d'ailleurs, qui est actuellement en cours au ministère de
l'Éducation. Les résultats de cette
vérification interne ne sont pas encore connus et n'ont pas encore été
transmis au ministre de l'Éducation.
Le Président (M. Matte) :
Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Poirier : On a parlé tout à l'heure des gens qui
passaient la frontière illégalement des États-Unis vers le Québec, particulièrement. Ma collègue a cité les données, je ne les
répéterai pas. Mon questionnement, Mme
la ministre, c'est que, bien souvent,
ces gens-là se retrouvent sur la rue, particulièrement à Montréal,
et ont besoin des soins de santé. Médecins
du Monde répond à ces gens-là. Le gouvernement, actuellement, refuse d'aider Médecins du Monde. Alors,
s'il en rentre... Parce que, là, il faisait
froid, ils rentraient moins, mais, avec l'été qui s'en vient, il va en rentrer
plus. Alors, qui va soigner ces
gens-là dans la rue si Médecins du Monde n'obtient pas les sommes? Et qu'actuellement, pour quelqu'un qui veut faire un accouchement, on frôle à peu
près les 5 000 $... entre 5 000 $ et 15 000 $.
Alors, ces gens-là n'ont pas ces sommes-là sur eux, et il y a des femmes qui
arrivent et qui doivent accoucher. Alors, on fait quoi?
Alors, d'un
côté, on ne veut pas freiner ces gens-là à la frontière. On a des ententes pour
ça. Mais, d'un autre côté, ces
gens-là n'ont pas les moyens d'avoir des soins de santé. Alors, est-ce que
votre ministère pourrait au moins prendre l'engagement de
regarder le dossier de Médecins sans frontières, d'étudier leurs demandes? Le
maire de Montréal vous l'a réclamé. C'est
une situation très montréalaise qui est là. Et ça va aller en accroissant,
là, on le sait, là. On a triplé les chiffres
en trois mois. En plein mois de juillet, en chaleur, vous allez voir ça, ils
vont traverser, ça va être un boulevard. Alors, on fait quoi?
Mme Weil : Juste vous dire, il ne faut pas faire de
confusion entre les demandeurs d'asile... qui ont un statut, c'est un statut temporaire. Les gens qui traversent la
frontière, leur statut est déterminé après un processus, pour
régulariser ou rejeter. Mais, le taux
de rétention, écoutez, je n'ai pas les derniers chiffres, mais c'est quelque part... Les derniers mois, les dernières
années, je n'ai pas... On n'a pas le taux de rétention des dernières demandes parce que
les processus sont en cours. Mais donc ces personnes ont droit aux services, hein? J'ai parlé du
panier de services qui est offert à toutes ces personnes, un permis de travail, services de santé, qui est
fourni par le Programme de santé intérimaire du gouvernement fédéral. Il n'y a pas de souci
à cet égard. Les enfants scolarisés à l'école.
Ce qui arrive...
Vous, vous parlez d'une autre catégorie, et c'est ce qu'on appelle les sans-papiers, les
sans-statut. Les sans-statut, ce
n'est pas les gens qui traversent la frontière, non. Alors, en vertu de
la convention de Genève, toutes les sociétés démocratiques,
tous les signataires — le Canada est signataire, et le Québec y
adhère — il y a
un... Nous, on ne parle pas d'immigration illégale. Quand la personne
traverse la frontière, il y a un processus déclenché en vertu de la convention de Genève. C'est important de le dire
parce que le Canada est un pays — et le Québec en fait partie — qui
est très organisé, quand on compare.
D'ailleurs, si vous comparez, même, les services qu'on offre au Canada,
comparés au sud de la frontière — il y a un article très
intéressant dans le Globe and Mail — il y a tout un panier de
services.
Pour les sans-statut, ça peut être des gens qui
sont restés au-delà de leurs permis, leurs visas de visiteur. Honnêtement, ça peut être toute catégorie. Ça
pourrait être quelqu'un... un demandeur d'asile débouté, donc qui n'a
pas été accepté. On ne connaît pas le nombre
de ces personnes, donc c'est difficile de les identifier. Il y a deux cliniques
qui offrent des services qui ont un
financement du gouvernement, du ministère de la Santé. D'après mes
connaissances, deux cliniques qui
donnent des services aux femmes qui vont accoucher. Je sais que le ministre de
la Santé est très sensible à ça, et il continue
à financer ces deux... d'après ce que je comprends. Où est-ce qu'ils sont
rendus? Ça, c'est des discussions entre le ministère de la Santé et ces
deux organismes.
Pour ce qui
est des demandeurs d'asile, ils ne sont pas dans la rue. Il y a PRAIDA, qui est
vraiment l'organisme communautaire
qui gère très, très bien tout le dossier des demandeurs d'asile. Dans un
premier temps, c'est le YMCA, ensuite
c'est PRAIDA. Les sans-statut, comme je vous dis, c'est des gens qui sont restés au-delà de leur permission de rester. Alors, le système de santé est toujours là
quand quelqu'un vit... S'ils n'ont pas de statut... Bon, on se casse la
jambe, un accident de voiture, il n'y a personne qui va poser des questions
quand vous rentrez à l'hôpital. Mon collègue le ministre de l'Éducation, qui
travaille, donc, une modification à la loi pour faire en sorte que les enfants
puissent sans problème... Bien qu'il y ait
déjà une directive qui a été lancée aux commissions scolaires qu'il n'y ait pas de frais qui soient chargés.
C'était vraiment... Je vous dirais, c'est un grand enjeu, c'est la
question de l'éducation. Donc, mon collègue le ministre de l'Éducation cherche
à régulariser, si vous voulez, faire en sorte que ces enfants puissent aller à
l'école.
Mme
Poirier : Vous savez,
Mme la ministre, moi, j'ai eu un cas dans mon bureau de comté
d'une dame enceinte et j'ai été
obligée d'aller cogner à la porte du ministre pour avoir une autorisation discrétionnaire pour
qu'elle puisse être autorisée à ne
pas avoir de frais pour accoucher dans un hôpital. Est-ce qu'on pense que c'est normal qu'on doive s'adresser au ministre pour
avoir une demande pour avoir un accouchement, parce que, sinon, c'est une
facture de 15 000 $? Alors, vos sans-statut, ils n'en ont pas, de
15 000 $.
Et on a
besoin de soins pour ces gens-là pas juste quand ils accouchent : avant.
Ils sont dans la rue. Moi, je les ai dans
mon quartier, là, je les ai. Et Médecins du Monde, il est dans mon quartier,
mais là Médecins du Monde coupe les services, coupe les infirmières,
coupe les médecins parce qu'ils ne sont pas subventionnés.
Alors,
il n'y a pas moyen que... puisque, justement, ces gens-là qui vont rester, là,
au-delà du temps où ils vont être dans
un processus de conformité... Il y en a qui ne passeront pas le test, là.
Alors, ceux-là qui vont rester vont se retrouver en statut de sans-papiers, et leur nombre va augmenter. Est-ce qu'il n'y
a pas moyen de s'assurer que ces gens-là qui sont dans la rue puissent avoir des soins, mais des
soins, je dirais, en respect de ces personnes-là qui, actuellement, vivent
de l'oppression d'un gouvernement voisin, qui nous en
fait à peu près à tout le monde ici, là, de l'oppression, sur à peu près tous
les dossiers, là?
Alors,
est-ce qu'il n'y a pas moyen d'avoir un peu de compassion, de faire en sorte
que Médecins du Monde, dans la rue,
puisse offrir des services aux sans-statut, aux sans-papiers pour faire en
sorte que, ces gens-là, on n'aggrave pas leur situation? On n'est pas dans la dépense frivole, là. La demande de
Médecins sans frontières... de Médecins du Monde... Ils ont un budget d'environ 300 000 $ pour
desservir une population, à Montréal, qui en a grandement besoin. Alors,
moi, je pense que leur demande est légitime, et elle devrait absolument être
reçue de façon favorable.
Mme
Weil : Moi, j'ai rencontré Médecins du Monde. Ils m'ont
expliqué exactement la situation. Ils ne prévoient pas, non, pas du tout une croissance et ils ne
font pas du tout un lien avec les gens à la frontière. Ils savent que ça,
c'est des demandeurs d'asile. C'est vraiment
un autre dossier. Eux, ce qu'ils demandent, c'est que ces organismes, ils
soient financés pour bien donner le service à ces femmes qui vont accoucher.
Donc,
moi, ma compréhension, des discussions que j'ai eues avec le ministre de la
Santé, c'est que, comme tous nos acteurs
dans notre réseau de santé, c'est des gens avec beaucoup de compassion. Je l'ai
vécu quand le programme de santé intérimaire
avait été coupé par le gouvernement fédéral. Tous ces médecins, bon, ils m'en
parlaient, évidemment, parce qu'eux
fournissaient les services. Ils ne posaient pas de questions, même si c'était,
dans certains cas... Bien, dans ce cas-là, c'étaient des demandeurs
d'asile. Alors, c'est un système qui a beaucoup de compassion. Et c'est des
professionnels. Ils ne vont pas laisser les
gens dans le besoin, sans soins. Et le ministre a cette compréhension, et j'ai
toute confiance qu'il va répondre aux besoins urgents des personnes qui
sont dans le besoin. C'est le genre de société qu'on est. On a des valeurs
profondes à cet égard.
Le Président (M.
Matte) : Merci. Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Poirier : Oui. Je reviens... je vais retrouver ma petite fiche
ici, là. Dans le Comité interministériel sur la reconnaissance des
compétences des personnes, vous avez eu un ensemble de mesures annoncées le
7 mars 2016, des mesures pour mieux informer les personnes immigrantes
depuis l'étranger, des mesures pour mieux reconnaître l'expérience professionnelle acquise, pour accompagner les personnes
immigrantes dans leur processus de reconnaissance de compétences, l'obtention du certificat de
qualification dans les métiers réglementés. Il y a toute une série de
mesures. Est-ce qu'il y a un calendrier de mise en oeuvre?
Mme Weil :
Oui, la stratégie d'action, là.
• (22 h 10) •
Mme
Poirier : Oui, ça, je l'ai lue, la stratégie d'action. Moi, je
veux un calendrier de mise en oeuvre un peu plus précis que la stratégie. La
stratégie, je l'ai toute lue, là, deux fois plutôt qu'une. La stratégie est
moins claire que ces mesures-là. Alors, moi, je voudrais avoir le calendrier de
ces mesures-là.
Mme Weil :
On va déposer... Là, on ne l'a pas avec nous, mais on va déposer le calendrier.
Mme Poirier :
Excellent. Vous allez nous le transmettre? Excellent. J'ai combien de temps, M.
le Président?
Le Président (M.
Matte) : Il vous reste 2 min 40 s.
Mme
Poirier : Ah! c'est
excellent, excellent. Alors, ma collègue en a parlé tout à l'heure, on avait un
processus, avec des ententes avec les CRE, avant pour... avec des ententes
spécifiques. Ces ententes-là sont maintenant à être reconfigurées, et vous avez fait un appel d'offres en mars auprès
des MRC. Par contre, il y avait aussi des organismes, il y avait une trentaine... une quarantaine d'organismes
qui étaient aussi desservis, avec des ententes, en tant que tels. Dans les documents, je ne vois pas ce que vous faites
avec les organismes. Les seuls qui ont été visés, c'est les MRC. Est-ce
que vous abandonnez les 40 organismes avec qui vous aviez des ententes?
Mme
Weil : Écoutez,
je vais sortir la fiche, mais, en fait, c'est le contraire. C'est que les MRC,
et j'ai eu l'occasion de parler avec
les MRC, ont recours à ces organismes. Et d'ailleurs, pour beaucoup
d'organismes, c'est intéressant parce que ça bonifie, si vous voulez, le financement de leurs activités. Mais ça les met directement en lien avec des acteurs de la société civile autour d'eux, les
élus, notamment, les MRC, pour faire en sorte de mobiliser tout le monde autour
de l'inclusion. C'est tout le défi et le
succès de la régionalisation, qui passera, d'une part, en amont, par un
meilleur système de sélection, arrimé
avec les besoins de cette région, mais aussi avec les acteurs qui sont
mobilisés pour la rétention. C'est ça.
Alors, on est... Oui?
Mme
Poirier : Ce que je
veux savoir, c'est : Les ententes qui se terminaient au 31 mars avec
les 43 organismes sont-elles renouvellées, ces ententes-là?
Mme Weil :
Oui, oui, tout à fait. Oui, tout à fait. Oui.
Mme Poirier :
Et elles sont renouvelées pour combien, pour un montant de combien?
Mme Weil : Le même montant
que l'année dernière.
Mme
Poirier : O.K. Elles sont renouvelées seulement que pour un an
ou pour trois ans?
Mme
Weil : Bien, c'est
une année de transition, et c'est à
partir de l'année prochaine que ce
sera sur trois ans, la plupart?
Une voix :
Oui.
Mme Weil :
Sur trois ans.
Mme Poirier :
Merci.
Le
Président (M. Matte) : Bien.
Donc, il vous reste 40 secondes. J'imagine que vous pouvez faire la
conclusion.
Mme
Poirier : Je souhaite
que la ministre puisse mettre en oeuvre le plus de... maximum
possible de mesures que nous avons proposées, M. le Président.
Le
Président (M. Matte) : Et je vous remercie, madame. Maintenant, nous sommes rendus au dernier bloc, le
bloc pour le gouvernement. J'invite le député de D'Arcy-McGee, s'il vous plaît,
pour environ 13 minutes.
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. J'aimerais aborder avec la ministre
le plan gouvernemental pour lutter contre la radicalisation menant à la violence. De toute évidence, c'est moi qui ai pigé les sujets les plus sobres, mais des sujets importants. Et j'insiste à nouveau que
notre vigilance sur ces sujets difficiles va de pair avec toutes les
discussions que nous avons jusqu'à
date. Parce que, si on est pour être crédible et efficace comme gouvernement, comme société en tout
ce qui a trait à l'intégration, l'accueil
des immigrants, il faut en même
temps, en toute légitimité, sécuriser
nos concitoyens sur le fait qu'on est
au rendez-vous avec les exigences de la sécurité, de la
protection de notre société et de l'intégration saine et efficace, en
même temps.
Alors,
pour moi... Je blague en parlant des sujets sobres. C'est un sujet sobre mais
qui va de pair avec tous les genres
d'initiatives que nous aurions entrepris pour intégrer les immigrants, en même temps. Parce que ça va
de pair. Nous avons besoin de savoir,
comme société, que, de façon responsable, transparente, nous sommes en train de
remplir l'espace avec nos partenaires
pour assurer la sécurité publique. J'insiste là-dessus parce que je trouve
aussi qu'on a une responsabilité conjointe,
le gouvernement, les formations de l'opposition, les instances policières, les
médias, à ne pas se permettre de tomber victimes des dérapages non plus.
On est une société de paix. Il n'y a pas de crise appréhendée. Il n'y a pas
d'immigrant qui rentre sans être surveillé et... dont la sécurité est assurée.
Alors,
on n'est pas devant une crise. Mais la vigilance s'impose. C'est tout à fait normal dans un monde changeant, un monde où il y a eu des
incidents déplorables, dont on n'était pas épargnés non plus au Québec ni dans
le reste du Canada. C'est une réalité, et il y a
des incidents, très rares, mais sérieux et dont on ne peut pas permettre la
multiplication de radicalisation. Les
incidents, qu'on pense à ces gens sur Richelieu, Sainte-Foy le 29 janvier.
On ne parle pas des gens de l'extérieur.
On ne parle pas des gens qui ne sont pas issus de notre société. On parle d'une
réalité, comme je dis, très rare. Il faut
circonscrire nos préoccupations et il faut, de façon très disciplinée, les en
adresser. Mais il y a des dérapages, il y a un phénomène réel dont on
est victimes, comme toutes les sociétés en Occident.
Bon,
c'est un petit peu pourquoi notre gouvernement a instauré un plan d'action sur
la radicalisation au Québec, qui s'appelait
Agir, prévenir, détecter et vivre ensemble, et ça a été dévoilé le
10 juin 2015. Et l'idée, justement, était d'apporter une
réponse concertée, cohérente, responsable pour assurer que tous les Québécois,
toutes les Québécoises, de toutes origines, étaient à l'abri de cette
radicalisation et qu'en consultation avec les établissements de l'éducation,
avec les instances des forces policières, avec les intervenants experts, les
psychologues experts dans le sujet, les formateurs dans nos collèges, on travaille de concert pour décortiquer les
problèmes, d'être vigilants et faire ce qu'on peut pour que ces
jeunes — et,
je répète, issus de chez nous — dans les cas très rares, ne tombent pas
victimes, dans leur... des fois, à cause de
leurs propres difficultés sur le plan de santé mentale, leurs propres
difficultés psychosociales, leur vulnérabilité, des fois, aux discours, aux propagandes haineuses. Est-ce qu'on
travaille de concert et de façon disciplinée pour contourner ce genre de
difficultés?
Et
ce n'est pas une tâche facile, parce que ça nécessite une solide compréhension
du phénomène. Et ça, comme je dis, ça
incite la... ça interpelle toutes sortes d'intervenants en même temps. Ça nous
invite à faire des gestes ciblés mais responsables. Parce qu'on peut
faire le contraire de notre souhait, c'est-à-dire contribuer aux méfiances
envers les immigrants, tout à fait
déplacées, cibler certains individus, certains regroupements, certaines
communautés culturelles, si on n'est pas disciplinés dans nos gestes. En
même temps, en toute transparence, il faut travailler avec tout partenaire. Comme je dis, les forces policières, y a-t-il une
responsabilité, malheureusement une responsabilité, en toute franchise, accrue, pour nos concitoyens musulmans?
Malheureusement, la plupart des incidents dont on parle sont issus dans
ces communautés-là, en même temps que j'insiste qu'on parle des problèmes
marginaux, mais sérieux.
Donc,
il y a des gestes que nous aurons proposés comme gouvernement, déjà, et qu'on
continue de proposer. Comme je dis,
un des aspects essentiels à ces gestes, c'est la concertation avec les autres
instances du gouvernement ainsi que les autres instances de la sécurité
publique, à chacun des paliers de gouvernement. On a déjà un exemple de cette collaboration avec la ville de Montréal, en ce qui
a trait au centre de prévention de la radicalisation, de la ville de
Montréal.
Alors, je crois qu'on
a bien circonscrit ce problème, qui est réel mais très limité. Et j'inviterais
la ministre, M. le Président, de parler de ces actions qu'on a entreprises
pour prévenir la radicalisation et empêcher que des événements tragiques
ne surviennent au Québec. Alors, j'inviterais la ministre d'élaborer.
Le
Président (M. Matte) : Mme la ministre.
Mme Weil :
Oui, merci, M. le Président. Peut-être vous demander, d'entrée de jeu, combien
de temps?
Le Président (M.
Matte) : Sept minutes.
• (22 h 20) •
Mme
Weil : Sept minutes. Très bien,
M. le Président. Alors, on avait fait un bilan de la première
année, l'année dernière, le bilan des
actions qui avaient été prises, qui couvrent, évidemment, agir, prévenir,
détecter et vivre ensemble, donc
toutes les mesures des différents ministères. Le plan a été piloté par le ministère de l'Immigration, et il
faut savoir que c'était avec tous les
acteurs gouvernementaux qui étaient concernés, autant du réseau de la
santé et des services sociaux,
le réseau scolaire, universitaire, les chercheurs et aussi la sécurité
publique, en tout premier lieu. La sécurité publique, il faut comprendre — et
j'avais listé beaucoup de leurs mesures l'année dernière — ils
ont des mesures qu'on ne connaîtra jamais,
qui ne seront jamais sur papier, bon, qui est vraiment dans la... comment dire,
de connaître et de travailler avec les autres forces policières pour des
dangers imminents, etc. Mais ils font aussi beaucoup de prévention et de
détection aussi. Et donc les mesures de ce ministère-là sont dans le bilan. J'aimerais
vous dire que, si ce n'est pas déjà affiché sur
notre site, on fait le bilan. C'est un bilan cumulatif au
31 décembre 2016, donc, sur le site du ministère de l'Immigration.
Dans
le contexte de la grande conférence UNESCO... D'ailleurs, on a tous salué le
travail de notre collègue la ministre des Relations internationales, qui
avait fait un travail colossal. Mais on a été très fiers que cette Conférence Québec-UNESCO
ait eu lieu ici, à Québec, du 30 octobre au
1er novembre 2016. Et c'est dans ce contexte-là... D'ailleurs,
lors de cette conférence, beaucoup
d'experts et de chercheurs ont salué notre plan. Et d'ailleurs
ce plan circule un peu partout dans
le monde. J'ai souvent l'occasion de rencontrer des dignitaires d'autres pays qui
veulent connaître notre plan. Nous aussi,
on s'est inspirés d'autres plans qu'on avait vus ailleurs dans le monde, mais il y a toujours
une part qui est faite par nos
propres forces ici, au Québec. Et je vous dirais que le réseau de la santé,
notre réseau universitaire de chercheurs et notre réseau d'éducation
sont des réseaux très, très forts, qui nous ont permis d'avoir des actions qui
sont en continu, donc.
Et, dans le cadre de
la conférence UNESCO, c'est là qu'on a annoncé la création d'une chaire
mondiale en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent, menée conjointement
par l'Université de Sherbrooke et l'Université
du Québec à Montréal. Je parle de
radicalisation menant à la violence, parce
que la radicalisation en soi
n'est pas une préoccupation pour les chercheurs. Les gens peuvent être
radicalisés. C'est lorsqu'elle mène à la violence. C'est pour ça que, dans toute l'expression de ça, on parle toujours
de mener à la violence. Les gens peuvent avoir des idées radicales, mais
c'est la violence qui est l'inquiétude. Et c'est là que les gens sont mobilisés
pour me prévenir.
Donc,
le choix de Québec pour le colloque UNESCO est dû en grande partie à
notre approche qui mise autant sur le vivre-ensemble, par le biais de la
prévention, l'éducation et la sensibilisation, que la sécurité publique. Alors,
les commentaires... Et moi, j'ai eu l'occasion
de parler avec beaucoup... j'étais là, présente, lors de cette
conférence, avec différents experts
du monde entier. Ils ont trouvé que c'était un plan très équilibré. Et ça a
été, d'ailleurs, l'approche du gouvernement dès les premières
heures, quand on a décidé de commencer à débattre de cette question. Et la
recherche de l'engagement des femmes dans la radicalisation violente, réalisée
par le Conseil du statut de la femme et le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, avec le soutien du
Secrétariat à la condition féminine,
d'ailleurs, a été dévoilée à l'occasion
de la Conférence Québec-UNESCO. Et leur projet de recherche, c'était Internet
et la radicalisation des jeunes : prévenir, agir et vivre ensemble.
Et cette recherche documente les facteurs différenciant le processus de
radicalisation menant à la violence des filles et des femmes par rapport à
celui des garçons et des hommes.
Pour
les projets de recherche, il y a plusieurs fronts sur lesquels on a travaillé cette année,
des projets de recherche... d'autres
qui ont marqué l'actualité, notamment la recherche Le défi du vivre-ensemble : les déterminants
individuels et sociaux
du soutien à la radicalisation violente des collégiens et collégiennes au
Québec. Et cette recherche
est menée par l'équipe du Sherpa,
dirigée par Dre Cécile Rousseau. Je
pense que beaucoup
d'entre vous connaissent Dre Cécile Rousseau. C'est une femme extraordinaire, très connaissante. On a beaucoup
appris. D'ailleurs, je vous dirais qu'elle était à la source,
ma toute première rencontre, lorsque j'ai débuté ce grand projet. Je l'ai
rencontrée parce que je la connais très bien depuis
de longues années. Je suis allée la voir parce que je savais que, dans
son équipe, ils étaient déjà en action dans ce dossier-là. Ils voyaient déjà des comportements qui les inquiétaient, et souvent
les parents appelaient, donc, son centre pour pouvoir les aider.
Je vais conclure avec
mes remerciements. Je pense qu'il me reste une minute. On pourrait en parler longuement, mais on fera le bilan, et le bilan
sera aussi sur le site Internet, pour les gens qui s'y intéressent. Évidemment, je pense que tout
le monde est préoccupé par la question.
M. le Président, mes
premiers remerciements sont adressés à vous qui avez présidé de main de maître.
Merci aussi, donc, au secrétariat de la
commission, aussi, qui, je le voyais souvent, vous faisait un signal que le
temps était écoulé. J'ai bien suivi les consignes de ce côté-là aussi.
Je remercie les députés du parti ministériel, de Verdun, Chauveau, D'Arcy-McGee, Jeanne-Mance—Viger, Crémazie; les députés des partis
d'opposition, donc, d'Hochelaga-Maisonneuve et de Montarville; évidemment, mon personnel, et le personnel de mon
ministère, et, comme je l'ai dit, le personnel de la commission aussi.
Merci, M. le Président.
Adoption des crédits
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie. Le temps alloué à l'étude du
volet Immigration, Diversité et Inclusion est terminé. Est-ce que le
programme intitulé Immigration, Diversité et Inclusion est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Poirier :
Sur division, M. le Président.
Le
Président (M. Matte) : Sur division. Est-ce que l'ensemble des crédits
budgétaires du portefeuille Immigration, Diversité, Inclusion pour
l'exercice financier 2017-2018 est adopté?
Des voix : Adopté.
Mme Poirier : Sur division,
M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Sur
division.
Documents déposés
En terminant,
je dépose les réponses aux demandes de renseignements de l'opposition. Je vous
dis que ça a été très agréable de présider cette étude-là. Vous m'avez
facilité la tâche, et je pense que ça a été très enrichissant.
La commission
ajourne les travaux à demain matin, 9 h 30, où on va procéder à
l'étude sur le volet Aînés. Merci, bonne soirée et bonne nuit.
(Fin de la séance à 22 h 28)