(Quinze heures six minutes)
Le Président (M. Matte) : Bonjour à tous. Je vous informe qu'actuellement si vos appareils téléphoniques, là... je demande de les fermer. Je vous rappelle également
que, le 15 de mars dernier, nous étions à l'article 16, l'article
15 avait été adopté.
Alors, sans
plus de préambule, je laisserais la parole à la ministre... de nous faire un
peu, là, une mise en situation.
On me demande aussi : Est-ce qu'il y a des remplacements,
Mme la secrétaire?
La Secrétaire : Oui. Alors,
Mme D'Amours (Mirabel) est remplacée par M. Paradis (Lévis).
Le Président (M. Matte) : C'est bon,
ça va? Pas d'autre remplacement?
La Secrétaire : Non.
Étude détaillée
(suite)
Le Président (M. Matte) : Donc, je
vous laisse l'occasion de faire une mise en situation, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci, M.
le Président. Dans le fond, vous avez fait une partie de la mise en situation, hein? On
s'est arrêté le 15, puis, quand on s'est arrêté, je pense que l'ensemble des
gens qui travaillent ensemble ici étaient d'accord
avec cet arrêt de travail. Pourquoi on a arrêté? Parce qu'on était rendus à un
moment où on voulait réfléchir de notre
côté, parce qu'il fallait que nous, on regarde comment on pouvait le faire sur
les différentes facettes — je
vais le dire comme ça — du
principe de la divulgation. Puis, vous le savez, M. le Président, on est en train de travailler un projet de loi qui va changer le cours des choses dans la société québécoise,
et on a tous l'intention d'aller le plus rapidement possible pour être capables
de le mettre en pratique le plus rapidement possible.
Par contre,
on avait une petite difficulté sur le principe de l'obligation
ou ne pas être obligé de divulguer, et nous croyons avoir travaillé le dossier, avoir eu de l'écoute, avoir... J'ai
relu différents mémoires qui nous disaient : Bien oui, peut-être,
tu sais, oui, peut-être. J'en nomme un parce que c'est celui qui m'a un
peu marquée par certaines phrases, là, le oui, peut-être, du curateur, qui nous disait : Vous savez,
j'ai vu des choses, ça m'a inquiété. Puis, déjà là, ça m'ébranlait
quand il le disait. Donc, quand on a eu la chance, de dire : On va
suspendre puis on va réfléchir.
Et, de notre côté, je crois sincèrement qu'on a
fait une réflexion positive. Je vous avoue que je pense que mes collègues aussi ont fait une réflexion positive,
puisqu'on a regardé des choses avancer, et, entre temps, il s'est passé un
paquet de choses. On a voulu, ce matin, avec
transparence... Parce que je n'avais pas le goût de le remettre en fin de
journée, aujourd'hui, pour dire : Bien,
voilà c'est quoi, les amendements, on les a déposés en Chambre aujourd'hui.
Vous y étiez, M. le Président, on les
a déposés en Chambre pour pouvoir permettre, un, aux collègues de le voir, mais
aussi à l'ensemble de l'Assemblée
nationale, souci de transparence. Mais on voulait aussi démontrer rapidement ce
juste équilibre là qu'on a trouvé
pour dire que, oui, il y a des gens qui sont plutôt... je vais utiliser un
terme que mon collègue le Dr Barrette utilise, c'est-à-dire grabataires,
où, là, il y a une problématique d'information, tandis que d'autres gens ont
toute leur tête. Parce qu'on n'oublie pas, M. le Président, on couvre
l'ensemble des aînés du Québec.
Entre-temps,
il y a deux aînés dans cette salle qui ont vieilli aussi. J'ai un collègue qui
a eu 60 ans, puis moi, j'ai réalisé
que j'avais cinq ans de moins que lui. Donc, moi, j'ai 55, puis mon collègue de
Lévis a 60. Donc, on a encore toute notre tête pour...
Une voix : ...
Mme
Charbonneau : Je
m'excuse, je ne savais pas qu'il avait un côté coquet. Je suis désolée.
Une voix : ...
Mme
Charbonneau : Vous
n'avez pas l'air de votre âge. C'est-u ça qu'il faut dire?
M. Paradis (Lévis) : C'est correct.
Mme
Charbonneau :
Mais, ceci dit, la volonté qu'on avait, M. le Président, c'était de trouver un
juste milieu, un équilibre parfait
pour présenter, et nous croyons l'avoir trouvé. Je suis sûre que mes collègues
vont échanger avec nous sur ce principe d'équilibre, mais ça me fera
plaisir de le faire.
Et, de ce fait, bien, on était rendus,
effectivement, à 16. Si vous me permettez, M. le Président, je pourrais, si
mes collègues... Je ne sais pas si quelqu'un
d'autre veut prendre la parole, moi, je serais prête à commencer avec l'article
16.
Le Président (M.
Matte) : O.K. Oui, M. le député de Lévis.
• (15 h 10) •
M. Paradis (Lévis) : Oui. Juste avant, M. le Président, puisqu'on entame quelque chose
d'important... Oui, c'est important,
puis je comprends la ministre, qui mentionnait mon anniversaire. Je comprends
que je suis un petit peu plus âgé, donc elle me doit le respect.
Des voix :
Ha, ha, ha!
M. Paradis (Lévis) : Mais, plus sérieusement, M. le Président, je pense que, oui, on
reprend... Puis je suis d'accord avec
la ministre sur un point, plus vite on aura une loi qui nous permet de protéger
les aînés... Parce qu'on parle de ça aussi,
de lutter contre la maltraitance. C'est une forme de protection, elle est
importante. Puis, en même temps, bien, je ne veux pas non plus décevoir
la ministre parce que je vais avoir des questions. Mais je le sais qu'elle s'y
attend, c'est correct. Mais, tu sais, prendre
une heure de plus, deux heures de plus pour arriver avec quelque chose duquel
on pourrait être fier ensuite en disant : On n'a rien oublié, je
pense, c'est important.
Alors,
je dis à la ministre, et puis c'est vrai, elle parlait de notion... Je fais
rien qu'une rectification, la ministre disait :
Il y a des aînés grabataires, puis il y en a d'autres qui ont toute leur tête.
Puis tous les aînés vulnérables ne sont pas grabataires parce que, par définition, ce sont des gens qui ne sortent
pas de leur lit, là. Puis ce qu'on veut toucher, nous, ici, là, c'est
des personnes majeures vulnérables et des aînés vulnérables, bien sûr.
Mme
Charbonneau :
Tous les aînés du Québec.
M. Paradis (Lévis) : Et, en ce sens-là, je pense, c'est important de le préciser, ça ne
s'adresse pas qu'à ceux qui n'ont
plus les moyens de se lever. Puis, au demeurant et plus loin que ça, bien, oui,
on va continuer à être constructifs, bien que, dans, en tout cas, cette volonté d'avancer exprimée par la
ministre — puis
elle le fera dans quelques instants, M. le Président — elle le
sait, je suis gourmand. Alors, on va continuer à tenter de voir si, sur une
erre d'aller, on n'est pas encore capables
de franchir quelques pas, et j'ai hâte d'entamer la discussion sur ce noyau.
C'est le noyau, ça, du projet de loi, ce qu'on est en train de faire là.
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Matte) : Merci, M. le député de Lévis. J'invite le député de Rimouski.
M. LeBel :
Merci, M. le Président. Rebonjour, tout le monde, on s'ennuyait. On va
commencer à travailler rapidement, mais je
ne peux pas passer à côté de dire qu'il y a quelques jours, CHSLD à Rimouski,
ça sort dans les médias...
Mme
Charbonneau :
Oui, la dame...
M. LeBel :
...deux personnes, des préposées qui disent...
Mme
Charbonneau :
Oui, j'ai vu.
M.
LeBel : Ce n'est pas la dame, là, c'est des préposés qui disent :
On n'a pas le temps de bien servir notre monde, pas le temps de donner des collations, tellement qu'on se dépêche. Puis,
quand on n'a pas le temps, pour ne pas se faire engueuler par les autres autour, on cache les collations dans les
tiroirs pour ne pas les donner parce qu'on n'aura pas le temps. Ça fait que gros problème de ratio,
préposés avec... Moi, je continue — vous savez ma marotte — à appeler ça... ce n'est pas de la bientraitance quand on fait ça.
Et la ministre m'avait déjà dit : C'est le jour de la marmotte, on
revient toujours avec la même chose. Mais,
encore cette semaine, le jour de la marmotte, il est revenu, puis il va revenir
encore la semaine prochaine, puis dans l'autre semaine, puis moi, je pense, ce
n'est pas une façon de traiter les aînés qui sont en CHSLD.
La
ministre me parlait aussi de la dame qui a une quarantaine d'années, qui état
en CHSLD récemment, qui fait venir une journaliste pour jaser avec
madame...
Une voix :
52.
M.
LeBel : 52 ans? Fait venir une journaliste, discute avec la
journaliste de ses conditions — tu sais, on dit que c'est un milieu de vie, bien, tu as le droit de
faire venir qui tu veux dans ta résidence, c'est ton milieu de vie — explique
à la journaliste ce qu'elle vit. Comme
n'importe quelle autre personne au Québec pourrait expliquer... elle fait venir
une journaliste dans sa résidence pour
expliquer ce qu'elle vit sur... n'importe quelle situation. Elle fait venir la
journaliste dans son CHSLD, elle explique ce
qu'elle vit, et la directrice du CHSLD vient, expulse la journaliste en disant
que le CISSS vient d'appeler puis que la journaliste n'est pas supposée
être là, n'a pas la permission d'entrer dans ce CHSLD.
Comme
milieu de vie, on a vu meilleur, je trouve que ça... Ça fait que ça, c'est des
choses qui arrivent à chaque semaine.
Les personnels dans les CHSLD, on doit agir, dis-je moi-même. Mais c'est des
cas qui reviennent, puis je vais le rappeler
à chaque fois qu'on peut le rappeler parce qu'à mon avis, si on veut lutter
contre la maltraitance, aussi s'assurer qu'on les traite bien. Ça fait
qu'on va travailler ensemble pour le reste...
Le
Président (M. Matte) : Merci, M. le député de Rimouski. Maintenant, je
reviens à vous, Mme la ministre. Nous sommes rendus à l'article 16.
Mme
Charbonneau :
Tout à fait, M. le Président. Article 16. Je vais déposer un amendement, M. le
Président, mais je vais lire l'article. Ne bougez
pas, je pense que, devant moi, je n'ai que les amendements, je n'ai pas mon
article 16. Merci, c'est gentil.
Donc, article 16 : «Le ministre responsable
des Aînés assume la responsabilité, en concertation avec les intervenants des
milieux concernés, de lutter contre la maltraitance envers les aînés, notamment
en favorisant la complémentarité et l'efficacité des interventions destinées à
la prévenir, à la [répéter] et à lutter contre celle-ci.»
«À la
repérer», pas «répéter». Aïe! J'ai mis un gros mot, là, «à la repérer et à
lutter contre celle-ci». Et j'annonce d'emblée, M. le Président, que
j'ai un amendement.
Le Président (M. Matte) : Il est
distribué. Je vous permets de le lire immédiatement, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci. Alors, modifier l'article 16 du projet de loi par le remplacement de «la
prévenir, à la repérer et à lutter contre celle-ci» par «prévenir, repérer et
lutter contre la maltraitance».
Donc, vous avez compris qu'on fait référence
plus au mot que «celle-ci», on nomme les choses.
Le Président (M. Matte) :
Maintenant, est-ce qu'il y a des personnes qui souhaitent réagir à la suite de
cet amendement? Oui, M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Non, sur l'amendement,
c'est correct.
Le Président (M. Matte) : Sur
l'amendement, M. le député?
M. Paradis (Lévis) : Non, ça va. Je
comprends que c'est seulement de nommer les choses.
Le Président (M. Matte) : Bien.
Donc, je comprends que l'amendement est accepté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Matte) : Adopté.
Est-ce que l'article 16 amendé est adopté? M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Dans le fond, c'est un
peu d'éclaircissement, mais j'aimerais ça savoir comment ça se passe. La ministre, elle est responsable de lutter contre la
maltraitance. Puis les aînés, il y a une grosse partie que c'est dans le
réseau de la santé. Ça fait que la ministre
a beaucoup de pouvoir, sûrement, au Conseil des ministres, mais comment ça
fonctionne avec le ministre omnipuissant de
la Santé? Comment vous pouvez... Comment on peut... Lui, il a un gros, gros
ministère, là, il y a de l'argent là-dedans,
là, il y a du monde, là. Puis on a vu, avec sa réforme, c'est pas mal
centralisé, c'est un grand boss. C'est quoi, le lien... Comment vous
avez le pouvoir d'intervenir dans son réseau, où il y a beaucoup d'aînés?
Comment ça fonctionne? Si vous avez la responsabilité.
Mme
Charbonneau :
Bien, c'est une très bonne question. Mais il s'appelle M. Barrette, et je ne
pense pas qu'il s'appelle «omniprésent», ou «omnibus», ou... Je vous
taquine.
M. LeBel : Mais je suis sûr qu'il
trouve ça une qualité quand je dis ça.
Mme
Charbonneau : Mais
la volonté... Puis je pense que vous avez compris, quand on a fait le projet de
loi, les trois... Il y a trois personnes qui
signent le projet de loi. Il y a la ministre des Aînés, il y a le ministre de
la Santé puis il y a la ministre
Charlebois, hein, la ministre des Services sociaux, qui le signent. Puis, pour
nous accompagner dans cette belle
aventure, il y avait aussi — mais elle ne signe pas le projet de
loi — la
ministre de la Justice. Donc, ce qu'on dit par ce projet de loi, c'est la façon que je vais pouvoir
intervenir. Donc, je vais pouvoir interpeler mon collègue et directement
faire valoir les points du projet de loi
pour dire : Il se passe quelque chose. C'est quoi, le rapport? On peut-u
le regarder ensemble?
En ce moment,
il n'y a aucune règle qui dit que la ministre des Aînés peut intervenir ou peut
interpeler. Je peux l'interpeler.
Vous le dites vous-même, tu sais, il y a un pouvoir qui vient avec le Conseil
des ministres, mais ça suffit là. Advenant le cas où je sens que la voix
n'est pas suffisamment entendue, j'ai quand même des articles de loi qui font en sorte que j'ai force de frappe... C'est vrai
qu'on parle de maltraitance, c'est peut-être une mauvaise phrase, j'ai
force de parole auprès de mon collègue pour
faire une intervention, pour lui dire qu'il y a peut-être des ajustements à
faire ou des choses à corriger.
M. LeBel : Je n'en ferai pas un cas,
là, mais les commissaires aux plaintes, qui sont vos... Dans le fond, le commissaire aux plaintes, c'est vos bras agissants,
là, sur le terrain dans cette loi-là. Les commissaires aux plaintes ne
relèvent pas de vous, ils relèvent du ministre de la Santé.
Mme
Charbonneau : Non.
M.
LeBel : Ils sont nommés par...
Mme
Charbonneau : Ils sont nommés par le conseil
d'administration des CISSS et des CIUSSS, donc ils relèvent normalement,
là, dans la vraie vie, là... On les a rencontrés, ils sont venus nous voir, là,
ils relèvent d'un conseil d'administration,
qui est le directeur général et son conseil d'administration d'un CISSS et d'un
CIUSSS. Mais, dans le fond, ce qu'ils nous ont aussi dit, c'est leur
pouvoir d'autonomie dans le système.
M.
LeBel : C'est correct, mais c'est parce qu'ils se retrouvent dans
l'organigramme du ministère de la Santé, ils ne se retrouvent pas dans votre organigramme à vous. Tu sais, c'est des
gens nommés par le conseil d'administration, qui est lui-même nommé par le ministre. Ils sont sur le «payroll»
du ministre, là, il me semble. Ils sont sur le «payroll» du ministre de
la Santé.
Mme
Charbonneau : Bien, vous avez raison. Ce qu'on me disait
quand vous faisiez signe qu'il fallait que j'écoute la légiste à côté de moi... Ce qu'on me dit, c'est
qu'avant l'article 16 le gros morceau des choses à faire est sous le
joug du ministre de la Santé, puisque l'on
parle de l'intérieur du réseau. À partir du chapitre III, donc à partir de
l'article 16, c'est mon rôle à moi
qui prend toute sa place. Donc, j'ai un gros morceau de tout ce qui se pose
comme gestes à partir du moment où on commence à parler de la mise en
place et les situations.
Le Président (M.
Matte) : M. le député de Lévis.
• (15 h 20) •
M. Paradis (Lévis) : Oui, oui. Disons que c'est bien de clarifier, puis j'ajouterai... Parce
que c'est bien dans la mesure où je comprends ce que la ministre nous
dit, M. le Président. Je reviens à la question du collègue député de Rimouski,
la ministre, maintenant, a un pouvoir d'intervention additionnel
qui, au niveau de l'équilibre, se place comment par rapport à un niveau
d'intervention que possède également le ministre de la Santé, étant celui qui
chapeaute les six CIUSSS et l'organisation
qui en découle? C'est-à-dire que je pense que c'est un petit peu ça aussi parce
que c'est nouveau, quel est l'équilibre entre le pouvoir de l'un par
rapport au pouvoir de l'autre?
39 Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre.
Mme
Charbonneau : Pour l'entente sociale, c'est vraiment sous le
joug de la ministre des Aînés. C'est vraiment ça. On me rappelle, dans le projet de loi que nous avons, à
l'article 34, ça cite exactement ceci : «Le ministre
responsable des Aînés est responsable de
l'application de la présente loi, à l'exception du chapitre II et de
l'article 33 dont l'application relève
du ministre de la Santé et des Services sociaux.» Et, pour le reste de cette
loi, il est clair que la personne qui serait en titre de ministre des
Aînés serait responsable de l'application et de la mise en place de cette loi.
Le Président (M.
Matte) : M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Ce que je comprends, M. le Président — puis je pose une question très simple — donc, avec cet ajout-là, lorsque se
posera une situation où on aura à questionner la ministre des Aînés concernant
les dossiers de maltraitance, c'est elle qui
sera en mesure de nous répondre? Parce que, souvent, on se questionne sur le
pouvoir de l'un par rapport au
pouvoir de l'autre. Alors, dans ce dossier-là, on s'entend que, chaque fois
qu'on interpellera la ministre responsable
quand on a une situation de ce type-là, les pouvoirs qu'on lui donne
maintenant, qu'elle soit celle qui sera autorisée à répondre.
Mme
Charbonneau :
Là-dessus, je vous dirai... Je sens que je vais peut-être faire réagir, là,
mais, à partir du moment où ça va partir de
16, donc tout geste de maltraitance reconnu... Puis vous allez voir, on va y
arriver, là, à l'entente socio, on va
la définir, on va la qualifier. Tout ce qui se passe à l'intérieur de
l'institution qu'on a vu avant, hein, l'application de la politique
qu'on veut mettre à chacun des endroits, bien, ça découle du D.G. Le D.G.,
bien, il est sous le joug du ministre de la
Santé, pas de la ministre des Aînés. Donc, si on avait le plaisir de voir votre
question avant que vous la posiez, je
pourrais vous donner la technique pour me faire lever. Mais la façon qu'elle
est posée, elle est souvent portée à
soulever l'intérêt du ministre de la Santé parce qu'on parle du personnel en
place, on parle de choses très précises par rapport au syndicat, par rapport au personnel. Donc, je vous dis
juste qu'à partir de l'article 16 je prends le rôle, je lève mes manches. Mais, avant 16 — puis on va l'adopter plus loin, à 34, là,
c'est au chapitre II — c'est le ministre de la Santé qui est en titre aussi pour
l'application.
Le Président (M.
Matte) : M. le député de Rimouski.
M.
LeBel : Mais comment ça se passe, là, quand il y a des questions sur
le réseau de la santé, c'est le ministre qui se lève. Puis, même si on parle d'aînés, c'est le ministre qui se lève
parce que c'est lui, le boss. Puis souvent ce qui arrive, c'est que... Puis ça, c'est bien plate pour la
ministre, mais le ministre, il se lève pendant la période des questions.
Mais, quand on fait un débat de fin de séance, là, il ne vient pas, c'est vous
qui venez en débat de fin de séance en fin de journée.
Vous êtes bien gentille de venir, mais, tu sais, à chaque fois, c'est un peu...
c'est ça, la routine, là. Mais, tu sais, les comités d'usagers, les commissaires aux plaintes, tout ça, le boss,
c'est le ministre de la Santé, c'est dans son organigramme. Ça fait que
c'est sûr que, quand... Puis, quand il va avoir le rapport... Je pense qu'on
avait discuté de ça, là, ça fait...
Mme
Charbonneau :
...c'est 15. Vous avez tout à fait raison, M. le député de Rimouski,
l'article 15 donnait la responsabilité
au ministre de la Santé de faire le bilan, hein, en Chambre des rapports qu'on
va avoir, là, des commissaires aux plaintes, là. Parce qu'on a demandé d'avoir
des rapports des situations, là, du bilan de l'année, là, puis c'est le
ministre de la Santé qui va le déposer parce
que, ça, ça se passe à l'intérieur des hôpitaux. La ministre des Aînés va
s'occuper des ententes socio, elle va
s'occuper de l'ensemble ou du reste. Mais, effectivement, ce qui se passe à
l'intérieur, bien, c'est le gars qui s'occupe de l'intérieur.
M. LeBel :
Ça fait que, bref, quand on lit : «Le ministre responsable des Aînés
assume la responsabilité, en concertation avec les intervenants...», bien, il y
a un intervenant pas mal important qui s'appelle le ministre de la Santé. C'est
ça.
Mme
Charbonneau :
Je ne vous ai pas bien entendu, je...
M.
LeBel : ...non, mais... Parce que, dans le fond, c'est pour expliquer
que la ministre... Quand je dis ça, c'est que la ministre est
responsable de la lutte à la maltraitance, mais elle fait ça avec son collègue
de la Santé qui est...
Mme
Charbonneau : Nous, on travaille en équipe, oui. Je l'ai
dit, là, le projet de loi est signé
par trois ministres. Il n'est pas
signé par un ministre, il est signé par trois, mais il y en a
une qui est porteur de ballon. Mais, quand il se passe quelque chose dans le réseau de l'autre, bien, je dois respecter aussi l'autorité puis la juridiction de l'autre. Et ça,
vous connaissez mon engagement, là, s'il se passe quelque chose, c'est clair que
je vais être sur le chemin, là.
Bien,
si on compare ça à la période de questions de 45 minutes, c'est autre chose,
là. Mais autrement, dans la vraie vie,
l'entente socio, tout comme les autres aspects qui vont se passer à l'extérieur
de la structure de la santé... Parce que, dans un hôpital, il n'y a pas juste des aînés. Dans un CHSLD, bien, on a
conclu avec vous que c'étaient aînés, mais il n'y a pas juste des aînés.
On se rappellera qu'il y a 10 % de la clientèle... D'ailleurs, vous en
avez fait un point, là, c'est des gens qui
sont là qui ne devraient peut-être pas être là. Mais, ceci dit, dans un
hôpital, on est obligés de le garder plus large parce que ça contient
beaucoup plus de gens que juste un dossier aînés.
M. LeBel :
Donc, ma question, il ne faut pas voir un problème, là, énorme, là, mais...
Mme
Charbonneau :
Non, non, non. Je comprends.
M. LeBel :
...je veux juste expliquer, dire à la population que la ministre est
responsable de lutter contre la maltraitance,
mais elle a un collègue à côté qui est très puissant, qui a un gros, gros
ministère, puis où on travaille beaucoup avec des aînés, avec des personnes vulnérables, puis lui aussi, il a une
responsabilité de lutter contre la maltraitance, entre autres la
maltraitance systémique ou organisationnelle.
Mme
Charbonneau :
Tout à fait. Et c'est pour ça qu'il signe le projet de loi avec moi, M. le
député.
M. LeBel :
On va regarder ça. Parfait, ça. On va le suivre.
Le
Président (M. Matte) : Est-ce qu'il y a d'autres intervenants par
rapport à l'article 16 amendé? Donc, est-ce que l'article 16 amendé est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Matte) : Donc, nous sommes rendus à l'article 17. Je
vous laisse la parole, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Alors, à l'article 17, M. le Président :
«Le ministre responsable des Aînés coordonne la mise en place d'un processus d'intervention concernant la maltraitance
envers les aînés, notamment par la conclusion d'une entente entre l'établissement, le directeur des
poursuites criminelles et pénales, les corps de police municipaux, la
Sûreté du Québec et toute autre personne jugée utile.»
J'aurai un
amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Matte) : Je vous invite à le lire, compte tenu que nous avons en main,
là...
Mme
Charbonneau :
Vous l'avez déjà?
Le Président (M.
Matte) : Oui.
Mme
Charbonneau : Super! Alors, à la lecture de
l'amendement : Remplacer l'article 17 du projet de loi par le
suivant — alors,
on refait l'article au complet :
«Le
ministre conclut une entente-cadre nationale concernant la maltraitance envers
les aînés avec le ministre de la Sécurité
publique, le ministre de la Justice, le ministre de la Santé et des Services
sociaux, le Directeur des poursuites criminelles et pénales, l'Autorité
des marchés financiers, la Commission des droits de la personne et des droits
de la jeunesse, le Curateur public et tout autre ministère ou organisme jugé
utile.
«L'entente-cadre doit notamment prévoir l'obligation
pour les parties de s'assurer de la mise en place d'un processus d'intervention
dans chaque région qui tient compte des différentes réalités régionales.
«L'entente-cadre doit également
prévoir la possibilité que celle-ci soit appliquée, avec les adaptations
nécessaires, à toute personne majeure en situation de vulnérabilité.»
Vous
avez compris, M. le Président, qu'on est exactement dans le comité
sociojudiciaire, celui qu'on a fait pendant deux ans en projet à Trois-Rivières et qui a fait en sorte qu'il nous a
éveillés sur la possibilité d'aider tout aîné en situation de vulnérabilité chez lui, dans sa maison. Puis,
quand je dis ça, je ne parle pas de l'endroit où on devrait considérer
que c'est sa maison, mais dans sa maison,
dans son adresse, un bâtiment complètement indépendant qui lui appartient
chez le notaire, chez qui il est, donc dans
sa propre résidence. Et, de ce fait, le comité socio, on l'a vu, est capable
d'accompagner un aîné et faire finir l'histoire de façon simple et agréable
pour le sortir de toute situation de maltraitance. Donc, on a énuméré de façon plus évidente les gens qui
devront faire affaire ensemble, mais qui seront aussi rattachés au
principe de l'entente-cadre qui sera, cette fois-ci, nommée comme nationale,
puisque ça sera partout au Québec.
Le Président (M.
Matte) : Merci. M. le député de Lévis.
• (15 h 30) •
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. C'est aussi une étape importante parce qu'on a
parlé de ces ententes sociojudiciaires.
Je comprends, par ce que la ministre nous explique... Parce qu'il y a un projet
pilote, là, dont on a parlé avec les
gens de Trois-Rivières qui donne d'excellents résultats. Je comprends qu'on ...
À toutes fins utiles, très simplement raconté,
on entend faire en sorte que pareille organisation s'implante partout à travers
le Québec. C'est ce que je comprends. Je
sais que les gens de Trois-Rivières nous ont dit que ce n'est pas une personne
qui est en arrière de son téléphone, là, il y a une organisation, là. Ça suppose, évidemment, de monter une
organisation. J'aimerais en savoir davantage sur ce que ça va impliquer par région. Puis, à la limite
également, ce n'est pas du jour au lendemain, là. Je veux dire, je
présume que ça... il va falloir prendre du
temps, les gens s'informeront. À moins que la ministre me dise, M. le
Président, que, dans toutes les
régions du Québec on sache comment ça fonctionne, qu'on soit déjà très avancé,
là, à savoir ce que ça suppose dans
les régions du Québec qui ne sont pas dotées d'une organisation comme celle-là
puis à quel moment pense-t-on que ces mises en place là seront
opérationnelles.
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Très bonne question,
d'autant plus qu'elle va donner l'information à l'ensemble des gens qui nous écoutent en ce moment. Notre volonté, c'est
effectivement de les voir partout au Québec, dans toutes les régions du
Québec. On sait déjà que Trois-Rivières, c'est réglé. On sait aussi que, dans
certains endroits du Québec, les phases sont commencées. Parce qu'honnêtement
si on ne les met pas dans la loi, les gens nous ont dit : Savez-vous quoi? On aime cette organisation-là,
puis on a le goût de la voir apparaître. Montréal n'a pas attendu après
nous on plus, Montréal s'est organisée et a
été chercher des façons de faire qui ressemblent étrangement, puisqu'ils ont
fait affaire aussi avec Marie Beaulieu, vous vous souvenez, notre chercheure,
pour mettre en place leur comité.
Alors,
dans la phase I, dans la première phase, là où on va être capables d'annoncer
rapidement en 2017‑2018, donc c'est
déjà parti, il y a le Saguenay—Lac-Saint-Jean, Capitale-Nationale, l'Estrie, Montréal,
Chaudière-Appalaches et Laval. Alors, dès maintenant, on va être
capables d'annoncer d'ici la fin de l'année des endroits comme ceux-là.
Dans
la deuxième étape, qui pourrait avoir une implantation en 2018‑2019, ça
n'empêche pas qu'on peut devancer, mais
c'est les dates où les gens nous ont dit : Si on y va correctement, là,
Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Lanaudière, Montérégie,
Laurentides, Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine.
Et,
dans la dernière phase, pour toutes sortes de raisons, dans la dernière phase
qui serait 2019‑2020, mais on a vraiment
l'impression que ça va aller plus vite que ça, mais on est obligés de mettre un
calendrier pour se donner des dates, là, phase III, Nord-du-Québec,
Côte-Nord, l'Outaouais et le Nunavik.
Ça
vous donne l'ensemble des régions du Québec qui vont faire émerger ces comités
et s'assurer que chacun de ces comités
ressemble bien aux différentes problématiques qu'on peut avoir dans les
différents endroits parce que partout ce n'est pas pareil.
Le Président (M.
Matte) : Merci. M. le député de Rimouski.
Une voix :
...
Le Président (M.
Matte) : Oui, ordre d'ancienneté. Allez-y, M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Merci, M. le Président. C'est intéressant parce que, là, y a des gens
qui nous regardent, qui nous écoutent
puis qui disent : Chez nous aussi, on va avoir ces systèmes-là
opérationnels, l'entente-cadre au national. Et là vous nous dites en fonction des réalités de
chacune des régions, ça veut dire que l'entente-cadre sera souple. C'est ce
que je crois comprendre, M. le Président.
Et
je m'en vais plus loin, j'imagine que la mise en place de structures comme
celle-ci oblige certaines dépenses, je veux
dire, est-ce que ces groupes-là sont soutenus financièrement, c'est régions-là,
pour mettre en place une infrastructure comme celle-là ou elle est absorbée par je ne sais pas quoi, souhaitant
éviter qu'on dise qu'à un endroit ça prend du temps parce qu'on n'a pas
les moyens, on n'a pas les ressources, etc.?
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci. Vous savez, dans la façon de
fonctionner — et c'est
comme ça que Trois-Rivières nous l'a
très bien expliqué — la
ressource, elle est humaine. Donc, chacun des regroupements dédie quelqu'un au
dossier. De ce fait, bien, ça prend un lieu
pour se rencontrer. Et, des fois, ça dépend de la problématique pour pouvoir
être le plus proche possible d'une des ressources, mais ce n'est que ça.
Et, en même temps, à l'intérieur de nos crédits que ce soit chez nous, à la Justice, à la Sécurité publique, à
la Santé, il y a toujours une main qui se tend pour venir aider à mettre
en place. Mais, pour l'instant, là, ça ne
prend pas un bâtiment, ça prend une salle de rencontre, et les organisations
nous ont dit : Vous savez, on en a chez nous. La Sécurité publique
a des locaux, la ville a des locaux. Donc, la volonté, elle est vraiment là
pour pouvoir faire fonctionner tout en ayant un lieu pour pouvoir se rencontrer
puis mettre un peu un intervenant pivot, là, qui fait en sorte que tout le
monde se parle.
Le Président (M. Matte) : M. le
député de Rimouski.
M.
LeBel : Bien, un, premièrement, pour féliciter la ministre. Ces trois
lignes-là, là, j'aimerais ça voir ça dans plusieurs projets de loi, là, «dans chaque région qui tient compte des
différentes réalités régionales», ça... Vous devriez l'envoyer à tous vos collègues. Dans plusieurs
projets de loi, ça serait bon de mettre ça. Franchement, là, je suis
content de voir ça là.
Et je me dis,
par exemple, c'est... Dans l'entente-cadre, vous dites : Le ministre de la
Justice, de la Santé et le Directeur
des poursuites criminelles et pénales, l'Autorité des marchés financiers, la
Commission des droits de la personne et
des droits de la jeunesse, le Curateur public et tout autre ministère ou
organisme jugé utile. J'aimerais ça, dans «organisme jugé utile», qu'il
y ait de la place pour les organismes régionaux, communautaires et régionaux.
Mme
Charbonneau : Vous
avez raison.
M.
LeBel : Et je me disais: Parce que, si on veut tenir compte des
différentes réalités régionales, ce serait bon de... J'ai l'impression
que c'est ce que vous aviez prévu, mais je me demandais, est-ce que les CAAP,
qu'on appelle, les comités d'action aux plaintes... est-ce que c'est des
organismes qui pourraient être jugés utiles?
Mme
Charbonneau :
Vous avez tout à fait compris, puis je pense que vous avez été un de ceux qui
nous a parlé le plus rapidement
possible des comités communautaires, de ces regroupements qui existent, qui
sont différents d'un endroit à l'autre,
mais qui peuvent être épaule à l'appui... tu sais, épaule à la roue pour aider
les gens puis venir en aide. Puis, quand on a parlé aux gens de Trois-Rivières, on leur a dit : Est-ce que
ça peut arriver qu'on fasse appel à un organisme proche?, et la réponse a été : Oui, oui à partir du moment
où il y a un lien de confiance entre l'aîné et l'organisme et que c'est
facile.
Donc, oui, on
a laissé cette petite phrase qui finit par «organisme jugé utile» parce qu'on
se dit : Dans chacun des milieux,
il peut y avoir des façons de faire différentes puis des organismes différents.
Des fois, l'organisme ne se nomme pas de la même façon d'un endroit à
l'autre, mais ils font la même chose. Donc, il faut se garder cet espace-là,
puisque, dans la communauté, il y a une ressource incroyable de gens qui ont le
goût d'aider puis d'être au service des autres.
Le Président (M. Matte) : Merci.
Oui, M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Puis je comprends que
c'est vous qui les jugez utiles ou pas. C'est la ministre qui juge, là?
Mme
Charbonneau :
Bien, j'aimerais ça vous dire oui, mais, dans le fond, dans la vraie vie, là,
ça va être le comité qui va être mis
en place. À partir du moment où le téléphone déclenche la... tu sais, que tout
le monde se réunit puis qu'ils disent :
O.K. C'est quoi, la problématique? Est-ce que c'est de la fraude? Est-ce que ça
se passe à la banque, à la caisse?
Vous me dites non, ça fait que j'arrête,
allez-y.
M.
LeBel : Non, non, mais c'est parce que je comprends ce que vous me
dites, là, mais c'est... Parce que je ne veux pas en faire un débat encore une fois, c'est une question, mais «la
ministre conclut une entente-cadre», c'est qui? C'est elle qui va juger utile d'intégrer ou pas un organisme
dans l'entente-cadre. Ce n'est pas le comité, c'est la ministre qui...
Dans le fond, c'est vous, comme responsable,
que vous avez dit : Moi, dans telle région, tel groupe, je pense que c'est
important dans la région, puis j'aimerais ça
qu'il participe à l'entente-cadre. Vous allez l'intégrer au comité, mais c'est
vous qui jugez utile ou pas en bout de ligne. C'est correct.
Mme
Charbonneau : Oui,
mais, à quelque part, le comité social aura aussi une responsabilité de juger
d'un comité ou d'un organisme qui peut venir en aide dans une piste de
solution. La ministre ne sera pas... Je pourrais être superfétatoire, je pourrais regarder le dessus, mais je ne serai pas
nécessairement celle qui va juger que. Je pense qu'ils sont capables de se trouver à l'intérieur même...
J'imagine, à Rimouski, la Sûreté connaît très bien les organismes du
milieu, puis elle est capable de dire : On est capables de trouver une
solution avec eux, on va aller les chercher.
Le Président (M. Matte) : D'autres
intervenants? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Matte) :
Adopté. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Est-ce que l'article 17 amendé
est adopté?
Des
voix : Adopté.
Des voix :
...
Mme
Charbonneau :
...un nouvel article à vous présenter qui s'appelle 17.1.
Le Président (M.
Matte) : On va attendre qu'il soit distribué, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Oui. Pas de souci.
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre, vous nous faites la lecture?
• (15 h 40) •
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Alors, 17.1 serait un ajout.
«Toute
personne qui a un motif raisonnable de croire qu'une personne visée par un
processus d'intervention est victime de maltraitance peut signaler le
cas à l'une des personnes pouvant recevoir ces signalements en vertu du
processus d'intervention.»
M.
le Président, je vais juste vous
faire la précision, là, parce que je pense qu'elle est importante à
comprendre, c'est la possibilité pour une personne de faire un signalement auprès d'une personne qui
aura été désignée par une partie de l'entente
sociojudiciaire. Donc, si je n'ai pas le goût d'appeler la police, je peux
appeler un travailleur social. Si je n'ai pas le goût, je peux appeler quelqu'un
au CLSC. Il faut que l'entente se déclenche par un des partenaires, mais je ne
le fixe pas à un seul partenaire.
Le Président (M.
Matte) : Des intervenants? M. le député de Rimouski.
M. LeBel :
Là, je ne comprends pas trop, là, parce que, dans ce que la ministre a déposé aujourd'hui
sur l'obligation de signaler les cas de maltraitance, est-ce que ça ne vient
pas couvrir ça?
Mme
Charbonneau :
Bien, on est dans le comité socio, donc on n'est pas dans la même forme d'article.
Là, je parle du comité
sociojudiciaire, donc les différents partenaires sur le terrain à l'extérieur du service de la santé. C'est pour ça qu'on les énumère au niveau de 17, là, on dit la Sécurité publique, le ministre de la Justice. Donc, chacun des partenaires qui vient de chacun de ces ministères
peut déclencher l'entente socio, peut. Donc, je n'ai pas une porte unique pour
déclencher l'entente socio. Si je suis un
aîné ou si je suis le voisin d'un aîné puis j'ai des inquiétudes ou je veux une
petite enquête parce que je pense qu'il se passe quelque chose, je peux déclencher par un des partenaires, je n'ai pas une porte
unique. Chacun des partenaires peut lever la main puis dire : J'ai un cas,
on se réunit, on en parle puis on trouve des solutions.
Le Président (M.
Matte) : Alors, M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Vous savez, tout ce qu'on fait ici puis tout ce qu'on est en
train de mettre en place, ça répond à des
besoins exprimés, puis à des aînés qu'on veut voir être protégés. Alors,
comprenons, M. le Président, que chacune
de ces clarifications-là puis de ces questions-là, pour nous, bien sûr,
parce qu'à un moment donné on met en
place des choses qui, quelque part, en tout
cas pour certaines d'entre elles, peuvent être nouvelles, mais aussi pour les
gens qui nous écoutent... Parce qu'il y a du questionnement, hein, il y a du questionnement. Il y a
des gens qui disent : Oui, mais là qu'est-ce qui va se passer à telle place? Qu'est-ce qui va se passer
dans tel événement, puis dans telle situation, puis à tel endroit? Puis je
pense que ça suit pas mal ce qu'on est en train de faire parce que
ça fait longtemps qu'on l'attend puis qu'on travaille à ce
que ce soit le plus complet possible.
Alors, pour le
bénéfice des gens qui nous regardent puis pour moi également, plusieurs
personnes nous ont demandé... Ce qu'on est en train de travailler dans le projet
de loi n° 115 concernant l'obligation de dénoncer — on y viendra tout à l'heure — touche les établissements et les
prestataires de soins en vertu de la loi sur la santé et les services sociaux, ce que je comprends puis ce que les gens
doivent comprendre. Parce que j'ai eu
la question à maintes reprises
par des citoyens, et puis, s'il se passe quelque chose chez nous, dans mon bloc appartements, dans ma maison, est-ce que quelque chose dans cette
loi-là fait en sorte que je m'y retrouve? Est-ce que la maltraitance
puis le fait qu'on ne l'accepte nulle
part va aussi se refléter dans mon quotidien? Parce que je veux rester là le plus longtemps possible, puis on le sait, on se dirige vers ça, vers le maintien à domicile. En fait, dans le meilleur
des mondes, la majorité des aînés resteraient à la maison plutôt que devoir, en fonction des besoins de soins et de prestation de soins, se retrouver dans un
établissement.
Alors,
ce que je voudrais que la ministre explique aux gens qui nous écoutent, c'est que,
si vous êtes à la maison, s'il se
passe quelque chose dans votre appartement, si vous n'êtes pas
prestataire de soins et de services en
fonction d'un établissement désigné
et reconnu, c'est la façon de faire, c'est-à-dire que quelqu'un pourrait... Puis
c'est là que l'explication viendrait,
là, pour mettre un petit peu de précision là-dessus, une personne qui voit
quelque chose qui n'est pas correct pourrait
appeler — elle
précisera — le
comité socio pour faire en sorte qu'ils interviennent ou c'est quelqu'un du
comité social? Que la ministre nous explique un peu la démarche, là.
Le Président (M.
Matte) : C'est beau. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. Je vais prendre aussi l'opportunité, puisque vous me donnez l'opportunité
de faire de la pédagogie, de parler de ce qu'on fait depuis quelque temps parce
qu'on commence... Aujourd'hui, on est dans le projet de
loi, mais le plan d'action contre la maltraitance, au niveau du gouvernement du
Québec, existe depuis plusieurs années. Et
puis, de ce fait, vous avez sûrement vu — puis j'espère que vous les avez vues,
parce qu'elles sont vraiment... moi, je m'en
fais parler partout — les deux
bandes-annonces qu'on a faites. On en a une sur l'intimidation, vous le savez, et il y en a une qui a été vraiment mise
en place pour la maltraitance où, là, on prend un peu de temps à la fin pour laisser le numéro de
téléphone aussi, hein, d'Aide Abus Aînés, qui a été mis en place pour
guider les gens dans qu'est-ce que je peux faire, comment je peux le faire puis
qui peut m'accompagner là-dedans.
Donc, ce
qu'on fait avec la notion qu'on a là, c'est qu'on dit aux gens : Si vous
avez un doute, vous pouvez parler à quelqu'un
dans le réseau. C'est qui, quelqu'un
dans le réseau? Bien, oui, il y a le 911, hein, ça, il existe, mais il y a aussi la ligne Aide Abus Aînés. Il y
a aussi le système de la santé. Vous appelez au CLSC, vous parlez à un intervenant,
vous parlez à quelqu'un. Il y a
aussi à la banque. Si vous interpelez quelqu'un à la banque pour dire : Écoutez,
je pense qu'il se passe quelque chose, les banques seront sensibilisées. Elles le sont déjà, mais elles vont
l'être encore plus, dans le coup, parce qu'on le sait qu'il y a de la
maltraitance financière. Donc, on met encore plus ces partenaires-là dans le
coup.
Alors, ce
qu'on va offrir à la population, c'est une information claire qui dit :
Vous pensez qu'il se passe quelque chose?
Vous pensez que vous subissez quelque chose? Il y a plein de ressources pour
vous aider. Il devra faire, hein, une dénonciation.
Donc, vous sentez qu'il se passe quelque chose chez votre voisin, bien, vous
allez voir soit la police, vous allez
au CLSC, vous dites : Aïe! Mon voisin habite à telle adresse, je pense
qu'il se passe quelque chose, l'entente socio se déclenche tout de suite parce que l'aîné est chez lui, est peut-être
seul, vit peut-être avec un conjoint ou une conjointe, mais il habite dans une résidence considérée la sienne,
et, de ce fait, bien l'entente socio se met en place par la communauté.
Alors, il y a
plusieurs portes, là. Il faudra juste s'assurer — puis je pense qu'on l'a bien fait
auparavant — qu'on retrouve
l'information partout dans le système. Et ça, ça sera notre façon à nous
d'aller rejoindre le plus possible. Je vous dirais qu'à la limite j'aimerais voir, année après année, des campagnes
de sensibilisation média, hein? Parce qu'on sait que les gens écoutent la télé, donc une campagne
média, mais une campagne radio et, dans chacun de nos établissements,
du service de police jusqu'au service de la
santé, des dépliants, des façons de faire, des informations et de la formation.
Vous le savez parce qu'on a quand même le
plan, là, qui est en place, on a des coordonnateurs à la maltraitance dans
chacune des régions du Québec.
On a maintenant... Je vous les nomme parce que
vous en avez sûrement entendu parler, on appelle ça des ITMAV, hein, des travailleurs... Le nom simple, c'est des travailleurs
de milieu qui vont à la recherche et qui accompagnent des aînés qui sont vulnérables, mais surtout
isolés, et qui fait en sorte qu'ils reviennent sur le marché de la
socialisation pour être capables d'aller chercher des services puis connaître
leurs droits. Donc, avant, on en avait 39. Bien, à ce jour, on en a 120. Il y en a partout au Québec. À certains
endroits, il y en a jusqu'à cinq pour être sûr qu'on réussit à toucher à
l'ensemble de la population.
Donc, on a
posé différents gestes, et là ce qu'on est en train de faire avec le comité
socio, c'est resserrer tous ces tissus-là pour s'assurer que l'aîné peut
être accompagné correctement. Mais, quand vous me dites : Mme la ministre,
comment on fait? Bien, c'est sûr qu'on aura
un travail de grande discipline pour s'assurer que l'information se rende
partout au Québec par toutes les façons
possibles, par le médecin, par le CLSC, par la police, par toutes les facettes
par où l'aîné peut passer puis ramasser l'information.
Le Président (M. Matte) : Merci.
Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Le député de Rimouski.
M. LeBel : Là, c'est clair que, dans
le réseau, dans les établissements, ça va être assez clair comme façon de procéder. Commissaire aux plaintes, la politique
va être affichée, les gens vont savoir à quoi... Mais, en dehors du
réseau, c'est plus difficile, et là c'est
parce que ce n'est pas... C'est moins simple, en tout cas, parce que, là, le
comité va faire le tour, va
sensibiliser. Puis ce qu'on dit, dans le réseau, le signalement obligatoire est
plus facile à mettre en place, mais, hors
réseau, c'est plus difficile parce que, là, dans les résidences privées, c'est
partout. Ça fait que je comprends que c'est le comité qui va faire le suivi de tout ça. Moi, je comprends le lien, là,
la différence entre 17.1 et l'amendement que vous allez amener pour le
signalement obligatoire, je vois la différence.
Mais juste une parenthèse pour dire que c'est
correct, là, on va aller chercher des cas de maltraitance. Mais je reviens avec ma marotte de la maltraitance
systémique ou organisationnelle, il ne pourra pas être traité par ce comité-là,
là, ce genre de maltraitance là.
Mme
Charbonneau : Mais
je vous ramène...
M. LeBel : Mais j'ai compris...
Mme
Charbonneau : Non,
mais c'est important parce que...
M. LeBel : Mais j'ai abandonné cette
affaire-là parce que ce n'est pas cette loi-là qui va régler cette affaire...
Mme
Charbonneau :
Non, non, mais ce n'est pas le comité socio qui tombe dans le systémique, vous
comprenez? Quand vous me parlez du
systémique, M. mon collègue de Rimouski, vous me parlez du réseau de la santé.
Ici, on est dans le comité
sociojudiciaire, donc la personne chez elle. Et, à chaque fois que vous dites
le mot «comité», bien, on frissonne un peu
parce que ce n'est pas le comité, c'est l'ensemble des partenaires qui vont
participer à cette table de concertation là. Mais sachez, là, que chacun des partenaires a une responsabilité
d'accompagner, mais d'informer puis d'avoir de l'information pour les
aînés au Québec.
Donc, en ce moment, on parle de ceux
qui ne sont pas dans le système. On parle de ceux qui n'ont pas
nécessairement de services de la santé. On parle de ceux qui sont chez eux, qui
fonctionnent puis qui ont toutes leurs affaires,
mais qui pourraient, dans un moment de vulnérabilité, subir une maltraitance
financière, sexuelle, psychologique, un
jeune voisin qui met de la musique trop fort, puis là, tout d'un coup, il se
passe quelque chose, et ça dégénère. Vous le savez, vous avez des bureaux de comté, ça dégénère, la grogne monte,
puis là, tout d'un coup, c'est un aîné qui est dans le pétrin, puis il
faut mettre en place tout le système pour l'aider et faire finir cette histoire
de façon correcte.
• (15 h 50) •
Le Président (M.
Matte) : M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : J'en profite, M. le Président, parce que la ministre nous
dit : Toute personne... Puis, au surplus,
l'information devra bien se rendre. Oui, il y a des façons. Oui, j'ai vu la
campagne télé présentement concernant la maltraitance, tout comme l'intimidation, puis oui, c'est vrai que ça
serait peut-être le fun, dans le meilleur des mondes, qu'il y ait une
espèce... tu sais, les restaurants de pizza le font, là, tu sais, des aimants à
réfrigérateur avec des numéros de téléphone
pour qu'on puisse avoir à portée de main pour un aîné ce numéro. Par ailleurs,
à travers les mémoires qui nous ont
été présentés, combien de personnes nous ont dit : Si on savait toujours
où appeler, si c'était à ce point identifié... Alors, oui, j'espère qu'on aura des campagnes puis des
outils permettant à nos aînés d'avoir quelque chose de bien visible puis
dont on pourra se servir facilement.
Mais
elle me dit : Bon, bien, là, c'est... Puis le but, c'est de découvrir ce
qu'on ne sait peut-être pas. Je les salue en même temps parce que j'en
parle, là, mais, à Saint-Jérôme, j'ai eu le privilège, la chance de rencontrer
des gens qui travaillent pour Vigil'Ange, que vous connaissez probablement...
Mme
Charbonneau :
Oui, tout à fait.
M. Paradis (Lévis) : ...qui font un peu ça, hein? Je veux dire, c'était impressionnant, M. le Président. Et que des gens le sachent — les
gens à Saint-Jérôme, en tout
cas — par le biais de gens dévoués qui travaillent pour
cette organisation communautaire là,
c'est ça, il y a un réseau, les pharmaciens, les médecins, les policiers, les
facteurs, tu sais, sont tous interreliés
pour faire en sorte qu'on rapporte à l'organisation des cas qui nous
inquiètent, de l'isolement dans son sens large, hein, qui n'aboutit pas nécessairement à de la maltraitance, mais
quelqu'un qui est laissé seul à lui-même. D'ailleurs, dans la région de
Québec, j'ai eu aussi le privilège d'accompagner — puis je sais que des
collègues également du gouvernement l'ont
fait aussi — Gilles
Kègle aussi qui fait ça, hein? Moi, j'ai eu la chance de... la chance... la
triste chance puis réalité, à un
moment donné, de voir avec M. Kègle, qu'on appelle l'infirmier de la rue,
hein... bon, de découvrir des gens qui... on ne savait même pas qu'ils
étaient là, tu sais.
Alors,
ça, ce qu'on met en place là, l'entente sociojudiciaire, ces organisations-là,
les gens qui pourront prendre part...
Quand mon collègue de Rimouski disait : Est-ce qu'il y a des comités
locaux qui vont aussi pouvoir faire partie de ceux qui prendront part ensuite à la prise en charge?, je comprends
qu'une organisation comme celle-là est plus que jamais nécessaire. Moi, je me rappelle d'avoir rencontré
ces gens-là qui disaient : Notre survie, comment on va la faire, là?
Tu sais, je veux dire, ce que l'on met en place, c'est un ajout, c'est un plus,
puis ces gens-là devront devenir partenaires. M.
le Président, j'imagine que la ministre, dans la mise en place, le travail en
ce qui concerne, par exemple, Vigil'Ange puis le plan d'action pour
lutter contre la maltraitance, a, j'imagine, des contacts avec ces
organisations-là locales qui se développent puis qui font du travail
exceptionnel.
Le Président (M.
Matte) : Très bien. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Vous
avez compris que... probablement
qu'ils vous en ont parlé aussi, ils ont accès à des programmes comme QADA, hein, Québec ami des aînés,
où ils peuvent aller chercher du financement. Mais la magie de ces organisations-là — puis notre collègue de Rimouski nous le
rappelle souvent — c'est
qu'ils sont connus dans leur milieu.
Donc, je ne peux pas les repérer à Montréal, mais, s'ils sont connus dans leur
milieu, je suis à peu près certaine qu'on
va faire appel à eux. Et ce sera le comité du milieu qui va le faire, hein,
c'est les partenaires du milieu qui vont dire : Aie! On en a un, organisme, qui peut nous guider puis
qui peut nous aider. À ce moment-là, il y aura sûrement des choses qui
vont se passer sur place, hein, dans chacune des régions, et je nous souhaite
de pouvoir utiliser cette richesse-là qu'on a dans le milieu.
Maintenant,
quand vous faites un peu le drapeau blanc en disant : Oui, mais ils ont
besoin de vivre, ils ont besoin de survivre,
bien, ce sont des organismes qui ont aussi droit à différents programmes pour
aller chercher des sommes sur un, deux et trois ans pour s'assurer
qu'ils sont bien ancrés et qu'ils ont tout ce qu'il faut pour pouvoir
fonctionner.
Le Président (M.
Matte) : M. le député de Rimouski.
M.
LeBel : Je suis d'accord avec l'amendement puis le... Et je voudrais
revenir là-dessus parce qu'il n'y a pas d'autre occasion trop de le faire, mais les conditions de vie des aînés,
ça change beaucoup d'un endroit à l'autre. L'autre jour, ma collègue de...
Quel comté, donc?
Une voix :
Chauveau.
M. LeBel : Chauveau. On était
ensemble à une rencontre avec les cuisines collectives. Vous étiez là? C'était superintéressant parce qu'on parlait, entre
autres, des déserts alimentaires. Pour les aînés qui vivent en milieu rural,
là, de ne pas avoir
accès rapidement à une pinte de lait ou à... tu sais, pour moi, c'est... Il
faut faire attention parce que, l'autre jour, quand j'ai parlé de verre de liqueur, on m'a dit : Harold, tu as
exagéré un peu avec la maltraitance. Bon, je ne dirai plus «maltraitance», mais on va dire que ce n'est pas
de la bientraitance. En tout cas, ce n'est pas des bonnes conditions de
vie, là, quand tu es isolé, tu n'as pas
accès à... Puis c'est ça que les gens nous démontraient l'autre jour, puis
c'est même en ville, il y a des quartiers qui ont...
Mme
Charbonneau : Oui,
oui, tout à fait.
M.
LeBel : Ça fait que, pour les aînés, c'est encore pire, tu sais, tu ne
peux pas te déplacer, tu sais, aller faire ton épicerie à... C'est ça, en milieu rural, là, tu vas faire ton épicerie à
45 minutes ou une heure de ton village, puis il faut que tu partes avec
ton «cooler» pour le remplir puis revenir, tu sais, c'est ça. Et, pour les
aînés, c'est encore plus compliqué. Médecin
de famille en milieu rural, pour les aînés, c'est compliqué. Sécurité, la
police, moi, j'ai un village, là, ils me disent : Mercredi, entre 5 et 7 heures, les policiers sont
dans le village. Le reste de la semaine, ils ne sont pas là, tu sais. Ça
fait que tout le monde le sait. Pour la sécurité des aînés, ça peut être un
peu, des fois, dans ces villages-là, ça peut être...
Ça fait que
ça, ça fait partie de ce que je dis, des conditions de vie des aînés où on
devrait agir pour mieux traiter nos aînés.
Ça fait que ces groupes-là, c'est correct, là, mais c'est pour ça, les réalités
régionales, je trouve ça important que vous ayez mis ça là. Mais il y a une grande partie, là, qu'il faut encore
faire, puis ça ne sera pas ce projet de loi là qui va régler ça, mais on devrait mieux traiter nos aînés, puis on
devrait leur donner des conditions de vie... qu'ils viennent de
n'importe quelle région, des conditions de
vie qui les respectent. C'est des gens qui ont travaillé toute leur vie, qui
ont fait ces villages-là souvent, puis que, là, ils n'ont pas des bonnes
conditions de vie pour vieillir. Je trouve ça un peu... Mais ce n'est pas ce
projet de loi qui va régler ça, mais ça fait partie de notre objectif, tout le
monde ensemble, de mieux traiter les aînés du Québec.
Mme
Charbonneau :
Vous avez raison, mais j'en rajoute en vous disant que les coordos, hein, les
coordonnateurs sur la maltraitance qu'on a
mis en place, c'est aussi ça. Les ITMAV, les travailleurs de milieu pour les
aînés en situation de vulnérabilité,
c'est aussi ça. On a comme gouvernement, collectivement, une responsabilité
d'essayer de mettre plus d'outils parce
qu'on est une population vieillissante et on se doit de faire en sorte que, les
aînés qui sont chez eux et seuls, ça sera parce qu'ils ont le goût de prendre un break cette journée-là, pas parce
qu'ils sont isolés et abandonnés. Et c'est là notre responsabilité, et,
là-dessus, sachez que je serai une compagne de travail à chaque fois parce
qu'on a l'obligation de faire mieux. On l'a,
cette obligation-là. Mais, quand je le dis à vous, je me retourne un peu puis
je dis : Pas à n'importe quel prix, pas en enlevant l'autonomie des
aînés. Mais, ceci dit, on n'est pas rendus là.
Le
Président (M. Matte) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Matte) :
Adopté. Donc, le nouvel article 17.1 est adopté. J'invite Mme la ministre à
l'article 18.
Mme
Charbonneau : Non,
M. le Président, on va vous passer le 17.2.
Le Président (M. Matte) : Oh!
excusez-moi, on va attendre la distribution...
Mme
Charbonneau :
J'étire le plaisir. J'étire le plaisir. À 18, on va...
M. Paradis (Lévis) : M. le
Président, permettez-moi, si on dépose, on peut-u prendre deux minutes, je vais...
Le Président (M. Matte) : Oui, oui,
oui.
M. Paradis (Lévis) : ...on le
dépose, je vais prendre deux minutes.
Le Président (M. Matte) : C'est
beau.
(Suspension de la séance à 15 h 59)
(Reprise à 16 h 2)
Le Président (M. Matte) : Donc,
nous revenons en séance. Mme la ministre, compte tenu que vous avez un
amendement, mais qu'il y a l'article 11 qui est suspendu, je demande le
consentement pour qu'on puisse revenir à l'article 11 qui a été suspendu.
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre, je vous laisse la parole concernant l'article 11.
Mme Charbonneau :
Merci, M. le Président. L'article 11 avait été amendé. On avait adopté
l'amendement qui disait qu'on
remplaçait certaines phrases dans les articles en anglais, puis on revenait sur
le remplacement d'une phrase, là, au niveau de... par le remplacement de
la deuxième alinéa et «de même que la rupture de son bail». Donc, on parlait
vraiment d'une situation très précise, puis on rajoutait des trucs.
Mais
mon collègue de Rimouski avait une difficulté avec la phrase qui commençait par
«sont présumés être». On cherchait,
je crois, à ce moment-là un mot plus fort. Mais, en cherchant un mot plus fort,
malheureusement on tombait tout le
temps sur des mots qui allaient beaucoup trop loin que la volonté qu'on avait
dans le projet de loi. Alors, à ce moment-ci, je demanderais à mon collègue de Rimouski, si jamais il avait trouvé une
autre facette de dire «sont présumées être» parce que nous, pendant ce temps-là, on a cherché puis
on n'a pas trouvé d'autres façons d'énumérer cette phrase-là. Donc, pour
rester pile point sur ce qu'on voulait dire et faire, il fallait rester à sur
«sont présumées être».
Le Président
(M. Matte) : M. le député de Rimouski, êtes-vous en mesure de
répondre à Mme la ministre?
M.
LeBel : Je ne sais pas. Mais, dans le fond, vous avez fouillé, vous
avez travaillé pour voir s'il y avait d'autres choses, puis vous avez...
Mme Charbonneau :
On a non seulement travaillé pour trouver autre chose, mais on a découvert que,
si on changeait des choses, ça changeait le sens de l'article. Et, pour aider
la personne qui vous susurre à l'oreille que c'est fatiguant, on a été chercher des exemples de phrases ou d'événements qui
faisaient en sorte que de garder «sont présumées être» était la
meilleure façon de faire.
Le Président
(M. Matte) : M. le député de Rimouski.
M. LeBel :
Ça va aller.
Le Président
(M. Matte) : Ça va. M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Pour information, histoire qu'on se rappelle
parce que ça fait un petit bout de temps qu'on ne s'était pas parlé, en fait, la problématique du
mot, je la rappelle à mon collègue, ça avait amené par lui, il s'inquiétait
du mot «présumées» et il aurait souhaité «réputées».
Mme Charbonneau :
Oui, c'est ça. Ça changeait le sens.
Le Président
(M. Matte) : O.K.
M. LeBel :
Vous avez posé la question au niveau juridique s'il y avait un...
Mme Charbonneau :
Tout à fait. Tout à fait.
M. LeBel :
C'est beau.
Le
Président (M. Matte) : Ça va. Pas d'autres intervenants? Donc, je
veux, tout simplement, Mme la secrétaire de la commission... Il y a déjà
eu un amendement sur l'article 11. Donc là, est-ce que l'article 11 amendé
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Matte) : Mme la ministre, je vous invite à nous faire la
lecture de l'article 17.2.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Alors, ce serait un ajout à l'article 17.2 : «Les articles
10 à 12 s'appliquent, avec les adaptations nécessaires,
aux personnes qui, en application du présent chapitre, font ou reçoivent
un signalement ou collaborent à son examen.»
Je
reviens un peu sur le commentaire explicatif, là, cet amendement
a pour but d'accorder à la personne qui signale un cas de maltraitance et à celle qui collabore à son examen les mêmes
protections que la personne qui fait un signalement auprès du
commissaire aux plaintes et à la qualité des services d'un établissement.
On se souviendra qu'on dit que quelqu'un
qui fait une plainte de toute bonne foi est protégé de toute réprimande ou...
Une voix :
Représailles.
Mme
Charbonneau : ...représailles.
Merci, réprimande et représailles. Donc, on applique la même chose au
niveau du comité sociojudiciaire sur toute personne qui pose un questionnement
ou qui dépose une plainte.
Le Président (M.
Matte) : Est-ce qu'il y a des interventions par rapport à l'amendement
17.2? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Matte) : Donc, je présume que l'article 17.2 est adopté.
Mme
Charbonneau :
Oui, c'était un ajout, M. le Président, donc...
Le Président (M.
Matte) : Oui, c'est ça, c'est que... Ça va? Nous sommes rendus à l'article
18. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme
Charbonneau : M. le Président, je vais vous lire l'article 18 et vous annoncer d'emblée, puisque je
l'ai fait en Chambre aujourd'hui, qu'il y aura un amendement suite à la
lecture.
Le
Président (M. Matte) : Juste
pour clarifier la situation, il faut que l'amendement soit déposé ici,
même s'il a été déposé au salon bleu. Donc, on va demander qu'il soit
déposé, puis on fera la lecture par la suite. Ça vous convient, Mme la ministre?
Des voix :
...
Mme
Charbonneau :
Ah! lui, il n'est pas déposé à l'Assemblée. Donc, O.K. Donc, 18, on y va? Je
fais la lecture de 18?
Le Président (M. Matte) :
Je vous permets de faire la lecture, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Mais
qui n'est pas amendé, là. Là, je vous fais la première lecture puis, après ça,
je vous lis l'amendement. Ça vous va?
Le Président (M.
Matte) : C'est bon.
Mme
Charbonneau :
Alors, M. le Président, l'article 18 : «Le ministre responsable des Aînés
rend compte annuellement de l'application des dispositions du présent chapitre
dans un rapport qu'il publie sur le site Internet de son ministère.»
Alors,
vous avez en main l'amendement. Donc, modifier l'article 18 du projet de loi par le remplacement de «qu'il publie
sur le site Internet de son ministère» par «qu'il dépose à l'Assemblée nationale dans les quatre mois de la fin de l'année financière ou, si l'Assemblée ne siège pas, dans les 15 jours de
la reprise de ses travaux. Ce rapport est également publié sur le site
Internet de son ministère».
Vous
avez compris, M. le Président, que c'est fort simple, hein, on veut s'assurer
que le rapport se fasse et se dépose à l'Assemblée nationale comme la
plupart des rapports qui se font par les différents ministères.
Le
Président (M. Matte) : Est-ce qu'il y a des interventions par rapport
à l'amendement déposé par la ministre? M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : Non, très clair. Je dis à la ministre qu'effectivement... D'ailleurs,
on en avait débattu, que vous alliez...
En article 15, on avait... Parce qu'au départ il faut comprendre qu'on ne
parlait que de publication sur les sites Internet et qu'ensuite, après discussion, il a été décidé que ce serait
déposé à l'Assemblée nationale. Alors, je comprends que, là, ce rapport-ci, bien, ça fait concordance
avec l'article 15 précédemment adopté. Alors, seulement pour clarifier.
Le
Président (M. Matte) : Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Donc,
est-ce que l'amendement déposé par la ministre est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Donc, l'article 18 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Adopté. Mme la ministre, je vous invite... À l'article 19, il
y a un amendement?
Une voix :
Oui, 18.1.
Le
Président (M. Matte) : Ah! 18.1. Donc, je vous demande que ce soit
déposé, l'amendement. Si vous voulez patienter, Mme la ministre, qu'on
puisse...
Mme
Charbonneau :
Il n'y a pas de souci, M. le Président.
Des voix :
...
Le
Président (M. Matte) : Mme la secrétaire, pouvez-vous clarifier la
situation? On me dit : Est-ce que c'est un article ou un
amendement, ça, 18.1?
La Secrétaire : C'est un
amendement.
Une voix : ...
• (16 h 10) •
La
Secrétaire : C'est ça. Exactement, c'est ça. Donc, grâce à un
amendement, on vient modifier le projet de loi en insérant le nouvel
article. C'est comme, par exemple, les 17.1 et 17.2 qu'on vient d'adopter.
Mme
Charbonneau : Ça
vous va, M. le Président?
Le Président (M. Matte) : Pour moi,
ça va très bien.
Mme
Charbonneau : Je
fais la lecture de cette longue page?
Le Président (M. Matte) : Oui.
Mme
Charbonneau :
Alors, M. le Président :
«18.1. Tout prestataire de services de santé et
de services sociaux ou tout professionnel au sens du Code des professions
(chapitre C-26) qui a un motif raisonnable de croire qu'une personne est
victime d'un geste singulier ou répétitif ou
d'un défaut d'action appropriée qui porte atteinte de façon sérieuse à son
intégrité physique ou psychologique est tenu de signaler sans délai ce
cas pour les personnes majeures suivantes :
«1° toute personne hébergée dans une installation
maintenue par un établissement qui exploite un centre d'hébergement et de soins
de longue durée au sens de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux;
«2° toute personne en tutelle ou en curatelle ou à
l'égard de laquelle un mandat de protection a été homologué.
«Le signalement est effectué auprès du
commissaire local aux plaintes et [de] la qualité des services d'un
établissement si cette personne y reçoit des services ou, dans les autres cas,
à un corps de police, pour qu'il soit traité conformément au chapitre II ou
III, selon le cas.
«Le présent
article s'applique même aux personnes liées par le secret professionnel, sauf à
l'avocat et au notaire qui, dans l'exercice de leur profession,
reçoivent des informations concernant [de] tels cas.»
Vous avez compris, M. le Président, que c'est le
pas important qu'on fait aujourd'hui pour mettre en place un processus de divulgation
obligatoire sur certaines personnes, et c'est le pas en avant qu'on fait.
C'est, je vous dirai, à mon avis — je
vais dire à mon avis — le
juste équilibre pour pouvoir protéger les gens qui sont en situation
de très grande vulnérabilité. Je me ramène tout le temps au titre de
notre projet de loi, qui disait «des aînés ou des adultes en situation
de vulnérabilité». Là, on s'adresse aux gens qui sont vulnérables. Ils ne sont
plus en situation de vulnérabilité, ils sont vulnérables.
Je vous dirais que l'explication que le curateur nous a donnée sur certaines situations
qu'on avait nous a un peu éveillés,
et c'est pour cette raison que mes collègues ont accepté, la dernière fois, le
15 mars, qu'on puisse suspendre et travailler les choses correctement
pour pouvoir trouver ce que nous, on va appeler le juste équilibre dans le
principe d'application entre «je peux dénoncer» et «je dois dénoncer».
Le Président (M. Matte) : Merci,
madame... Est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de Rimouski.
M.
LeBel : Je sens qu'on va en
discuter un peu, là, mais moi, je dis tout de suite en partant, là, bon, j'ai
quelques questions, puis le député de Lévis
va vous poser des questions sûrement, là, sur les codes de professions, on
entoure qui, là, avec ça, entre autres, les... Comment on les appelle,
donc, les personnes... Les préposés, c'est-u dans le code... En tout cas,
c'est...
Des voix : ...
Le
Président (M. Matte) : Je
m'excuse, je dois suspendre les travaux parce qu'il y a un vote au salon bleu.
Donc, je vous invite à aller voter, puis on revient par la suite ici.
(Suspension de la séance à 16 h 14)
(Reprise à 16 h 38)
Le
Président (M. Matte) : Nous
revenons en assemblée. Alors, lorsqu'on a suspendu l'Assemblée, nous étions à l'amendement
qui introduit l'article 18.1. Mme la ministre, vous nous avez fait la lecture.
Est-ce qu'il y a des intervenants? M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. D'abord, je vous pose une question, puis c'est vraiment une
question de procédure. On a un article avec
des amendements. On avait convenu qu'on faisait article par article, alinéa par
alinéa.
Une voix :
...
M. Paradis
(Lévis) : Non, je comprends,
c'est parce que, là, je veux rien que savoir parce qu'il y a beaucoup de
choses de discutées là-dedans. Mais, en
fonction d'alinéas différents, est-ce qu'on continue cette façon de faire là ou
on peut aller largement sur l'ensemble de l'idée maîtresse de l'article, mais
on y va alinéa par alinéa?
Le
Président (M. Matte) : Oui, c'est ce qu'on avait... Mais ce qu'on m'a
dit aussi, c'est qu'il y a un 20 minutes, là, qui est consacré pour ça,
là, tu sais. Même si c'est alinéa par alinéa, c'est 20 minutes.
M. Paradis (Lévis) : On peut aller
partout, là.
Le Président (M. Matte) : À moins
qu'il y ait un consentement qu'on pourrait.
M. Paradis (Lévis) : C'est correct.
Non, je comprends.
Le Président (M. Matte) : Mme la
secrétaire voudrait expliquer.
La
Secrétaire : Je vais vous expliquer, lorsqu'on est directement
dans le projet de loi, là, c'est vraiment 20 minutes pour chaque paragraphe
ou alinéa, et tout ça. Ça, ça a été consenti au début de l'étude. Toutefois,
là, ici, on a un amendement, et un
amendement, c'est 20 minutes en vertu du règlement. Donc, on ne peut pas aller
20 minutes pour le premier alinéa, 20 minutes pour le premier
paragraphe, ainsi de suite, c'est vraiment 20 minutes pour l'ensemble de
l'amendement, sauf s'il y a consentement pour dire : Écoutez, là, là, on
voit que c'est un gros article, là, c'est un gros amendement, est-ce qu'il y a
consentement pour qu'on aille étudier vraiment alinéa ou paragraphe par
paragraphe?
Le Président (M. Matte) : Autrement
dit, est-ce qu'il y a un consentement pour déborder le 20 minutes sur
l'amendement? C'est ça.
• (16 h 40) •
Mme
Charbonneau : Il
n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Oui, M. le
député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président, permettez-moi de bien comprendre également. Puis c'est important,
ça veut dire que, là, sur l'ensemble de l'amendement, évidemment, on en
disposera ensuite, bon, mais, pour la discussion, la clarification, les exposés, les demandes sur cet amendement-là, c'est
20 minutes. Au terme de l'exercice, donc, il n'y a pas de retour
sur les alinéas, ce sera un vote sur l'ensemble de...
La Secrétaire : Oui.
M. Paradis (Lévis) : O.K.
Le Président (M. Matte) : Ça va?
Oui, M. le député de Rimouski.
M. LeBel : Donc, je vais juste
l'annoncer d'avance — puis
j'aimerais ça avoir la collaboration de la majorité gouvernementale — que j'aimerais ça qu'on pose plusieurs questions, qu'on s'informe,
qu'on ait le plus d'information possible
là-dessus, mais j'aimerais pouvoir retourner devant mon caucus pour discuter de
cet amendement-là, qui est quand même
important, qui est le coeur de... C'est le coeur du projet, ça fait que
j'aimerais bien pouvoir retourner devant mon caucus et le présenter. Il
me semble que ça serait juste correct.
Le
Président (M. Matte) : À ce moment-là, on pourrait suspendre, là, pour
pouvoir ajuster, là, nos discussions. Ça va?
Je vais juste suspendre les travaux, puis
maintenant on peut échanger, là...
(Suspension de la séance à 16 h 41)
(Reprise à 16 h 46)
Le
Président (M. Matte) :
...qu'on revient en Assemblée. Alors, juste pour les gens de la caméra, Mme la ministre a déposé le 18.1. Est-ce
qu'il y a un consentement pour qu'il soit suspendu, 18.1?
Des voix : ...
Le Président (M. Matte) : Consentement.
Mme la ministre, est-ce que vous avez un autre amendement à déposer?
Mme
Charbonneau :
J'aurais, M. le Président, 18.2.
Le Président (M. Matte) : Très bien.
Mme
Charbonneau : Je
vous en fais la lecture?
Le Président (M. Matte) : Je vais
attendre qu'il soit distribué, s'il vous plaît.
Mme
Charbonneau : Oui.
Mais, M. le Président, puisqu'il sera, à la demande, suspendu, puisqu'il est
joint à la hanche de 18.1, je pourrais peut-être
juste en faire la lecture puis, après ça, faire la demande pour la suspension
pendant qu'il se distribue. Est-ce que ça vous va?
Le Président (M. Matte) : On est
rendus là. Je vous invite à faire la lecture, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. Alors, 18.2 :
«Le gouvernement peut, par règlement, déterminer
que l'obligation de signalement prévue à l'article
18.1 s'applique à l'égard [de] d'autres personnes recevant des services
de santé et des services sociaux.»
M. le Président, pour être cohérente avec le 18.1, je vous demanderais, avec le consentement des gens, si on peut suspendre 18.2.
Le Président (M. Matte) : Est-ce que
18.2 est suspendu?
Des voix : ...
Le Président (M. Matte) : Oui, il y
a consentement. Mme la ministre, à ce moment-là, je vous invite à prendre l'article 19. Mais, pour fins de compréhension, le 18.2 est
suspendu, le 18.1 est également suspendu, nous sommes rendus à 19. Je vous
cède la parole.
Mme
Charbonneau : Vous allez être suspendu à mes lèvres pour 19, M. le Président. Alors, l'article 19, je veux être sûre que je suis rendue au bon... C'est ça, c'est celui-là,
celui qui se titrait... Alors : Alors, l'article 59.1 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels (chapitre A-2.1) est modifié :
1° par le
remplacement, dans le dernier alinéa, de «danger imminent de mort ou de
blessures graves menace une personne...» Je m'excuse, M. le Président,
je vais reprendre ma phrase, par le remplacement, dans le dernier alinéa, de
«danger imminent de mort ou de blessures graves menace une personne...»
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre.
Mme
Charbonneau : Oui,
M. le Président.
Le Président (M. Matte) : Je veux
dire...
Mme
Charbonneau :
C'est beau, c'est beau.
Le
Président (M. Matte) : C'est
beau? O.K. Je m'excuse, donc, parce qu'on se questionnait
à savoir est-ce que c'est un amendement,
est-ce que c'est un ajout, puis là, donc, pour fins de compréhension... Je
m'excuse de vous... Je vous laisse...
Mme
Charbonneau : Ça
va, monsieur? On dit jamais deux sans trois. Alors, pour la troisième
fois, je vais recommencer ma phrase, mais, cette fois-ci, ça devrait être la
bonne.
Le Président (M. Matte) : C'est
bien, on veut comprendre.
Mme
Charbonneau : C'est
ça. L'article 59.1 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels (chapitre
A-2.1) est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «danger imminent de mort ou de
blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Pour l'application du premier alinéa, on entend par
‘‘blessures graves'' toute blessure physique ou psychologique qui nuit
d'une manière importante à l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être
d'une personne ou d'un groupe de personnes identifiable.»
Je vais vous faire les commentaires si vous le
voulez bien, M. le Président.
• (16 h 50) •
Le Président
(M. Matte) : Je veux.
Mme Charbonneau : Alors, cet amendement, qui est essentiellement le même que l'on retrouve aux articles 20 à
22, 25 à 29 et 32 du projet de loi, vise à clarifier les circonstances dans
lesquelles la levée de la confidentialité et du secret professionnel est
possible sans en changer le sens.
La première
modification vise à clarifier la notion de danger imminent, qui peut amener une
confusion avec la notion de danger immédiat. Or, dans l'arrêt Jones c.
Smith, [1999] 1 R.C.S.455 , la Cour suprême a défini le danger imminent
comme un risque sérieux et dont la nature de la menace est telle qu'elle
inspire un sentiment d'urgence.
La deuxième
modification vise à clarifier le fait que la blessure grave peut viser autant
la blessure physique que la blessure psychologique lorsqu'il est
question de la levée de confidentialité ou le secret professionnel. En effet, dans
l'arrêt R. c. McCraw, [1991] 3 R.C.S.72
repris dans Smith c. Jones, il a été établi qu'une blessure psychologique
grave peut constituer une blessure grave et
que, dans la mesure où la blessure psychologique nuit de manière importante à la santé ou au
bien-être du plaignant, elle s'inscrit à juste titre dans le cadre de
l'expression «blessure grave».
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie, Mme la ministre. Est-ce
qu'il y a des interventions? M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : Bon, en fait, M.
le Président, oui, uniquement pour dire qu'on comprend bien que les gens
comprennent qu'à ce moment-ci c'est la
divulgation de renseignements au-delà du consentement de la personne
concernée parce qu'on craint le pire. C'est à peu près ça que ça veut dire dans
son ensemble, on s'entend bien.
Le Président (M. Matte) :
Excellent. Il n'y a pas d'autre... Oui, Mme la ministre.
Mme Charbonneau :
J'en ferais juste une pas pour en rajouter, mais pour vraiment signifier
l'importance de la levée du secret
professionnel, hein? On a souvent entendu, malheureusement, que notre projet de
loi était mou, qu'il n'était pas
assez fort. Mais un projet de loi qui permet la levée du secret professionnel,
M. le Président, c'est une mesure forte. Il faut se le dire, puisque c'est une volonté de dire aux professionnels,
malgré la complicité qu'ils ont, qu'ils peuvent aller au-delà, et c'est
quand même quelque chose de très important.
Le Président (M. Matte) : Oui,
M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : ...M. le
Président. Ceci dit, bien, c'est aussi une mesure que l'on retrouve de plus en
plus dans les récentes lois qu'on a adoptées, notamment en ce qui concerne la
santé.
Le
Président (M. Matte) :
S'il n'y a pas d'autre intervenant, d'autre intervention, est-ce que
l'article 19 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Matte) : Mme
la ministre, je vous invite à nous faire la lecture de l'article 20.
Mme Charbonneau :
Alors, à l'article 20, M. le Président, l'article 69.0.0.11 de la Loi sur
l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «danger imminent»... Non, je suis en
train de le mettre en anglais, moi, «danger imminent de mort ou de
blessures...
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme Charbonneau :
... — je pense
que la semaine commence à prendre son effet, hein? — graves menace une personne ou un
groupe de personnes identifiable ou lorsqu'il existe une situation d'urgence
mettant en danger leur vie, leur santé ou
leur sécurité» par «risque sérieux de mort ou de blessures graves menace une
personne ou un groupe de personnes identifiable et que la nature de la
menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Pour
l'application du premier alinéa, on entend par "blessures graves"
toute blessure physique ou psychologique qui nuit d'une manière
importante à l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être d'une personne ou
d'un groupe de personnes identifiable.»
Vous avez compris, M. le Président, qu'on est
sensiblement dans la même mesure que 19, mais applicable dans une autre
loi, donc, pour s'assurer de la cohérence des choses.
Le Président (M. Matte) : Est-ce
qu'il y a des intervenants par rapport à l'article 20?
M.
LeBel : Bon, bien, moi, j'ai
fait Infoman avec mes patates en poudre, je pense que, «danger
imminent», on va être ensemble, tous les deux.
Des voix : Ha, ha, ha!
Mme
Charbonneau : Je ne veux pas vous relancer, mais j'ai quand même
fait Les petits plaisirs, moi, ça fait que...
M. LeBel :
Ah! vous êtes meilleure que moi.
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président, je vais les laisser se partager...
Des voix :
Ha, ha, ha!
Mme
Charbonneau :
On retiendra juste que notre collègue de Lévis est coquet, puis il ne veut pas
qu'on dise son âge.
M. LeBel :
Mais j'aimerais juste préciser que lui, il a fait Infoman avec ses
lutins, mais c'est autre chose.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Président (M.
Matte) : Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Pas d'autres
interventions?
Mme
Charbonneau :
On serait rendus à 21, M. le Président.
Le Président (M.
Matte) : Donc, est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre, je vous invite à nous faire la lecture de l'article 21.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Et je tâcherai de rester en français. Alors, à l'article 21,
l'article 131 de la Loi sur le Barreau (chapitre B-1) est modifié :
1°
par le remplacement, dans le paragraphe 3, de «danger imminent de mort ou
de blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la
fin, du paragraphe suivant :
«Pour
l'application du paragraphe 3, on entend par "blessures graves"
toute blessure physique ou psychologique qui nuit d'une manière
importante à l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être d'une personne ou
d'un groupe de personnes identifiable.»
M. le Président, on
est dans la même mesure, mais, cette fois-ci, dans la Loi du Barreau.
Le
Président (M. Matte) : Je
vous remercie. Est-ce qu'il y a des intervenants par
rapport à l'article 21?
M. le député de Lévis.
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, c'est bizarre, je veux rien que vérifier quelque chose, si vous me permettez, parce que je ne pourrais pas vous le
signifier là. Pouvez-vous nous donner deux minutes de suspension?
Le Président (M.
Matte) : Sûrement.
M. Paradis (Lévis) : Très rapidement, je veux seulement vérifier un petit truc, s'il vous plaît, si vous l'acceptez.
Le Président (M.
Matte) : Oui, mais est-ce que vous voulez qu'on suspende les travaux?
M. Paradis
(Lévis) : Oui, deux minutes. Sinon, on va être dans le silence...
Le Président (M.
Matte) : Je suspends les travaux.
(Suspension de la séance à
16 h 58)
(Reprise à 16 h 59)
Le Président (M.
Matte) : Nous revenons en séance pour analyser les articles du projet
de loi n° 115. L'article 21, est-ce qu'il y a des intervenants par
rapport à l'article 21? Est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre, je vous invite à la lecture de l'article 22.
Mme Charbonneau : Merci,
M. le Président. À l'article 22,
l'article 60.4 du Code des professions (chapitre C-26) est
modifié :
1°
par le remplacement, dans le troisième alinéa, de «danger imminent de mort ou
de blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Pour l'application du troisième alinéa, on entend
par "blessures graves" toute blessure physique ou psychologique
qui nuit d'une manière importante à l'intégrité physique, à la santé ou au
bien-être d'une personne ou d'un groupe de personnes identifiable.»
Et,
encore une fois, M. le
Président, c'est pour concordance
dans les différentes lois qui seront touchées par le projet de loi
n° 115, et, cette fois-ci, c'est dans le Code de professions.
Le
Président (M. Matte) : Merci, Mme la ministre. Est-ce
qu'il y a des intervenants
qui ont besoin d'éclaircissements ou des questions par rapport à l'article 22?
Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix :
Adopté.
• (17 heures) •
Le Président (M.
Matte) : Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des intervenants qui
ont besoin d'éclaircissements ou des questions par rapport à l'article 22?
Est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre, je vous invite à nous faire la lecture de
l'article 23.
Mme
Charbonneau :
Je vais faire la lecture de l'article 23, que vous avez sous les yeux, pendant
que l'amendement de l'article se distribue.
Donc, à l'article 23, tel qu'écrit dans le premier
texte, l'article 3.1 de la Loi sur les normes du travail (chapitre N-1.1)
est modifié par le remplacement, dans les deux alinéas, de «et 10°» par «10° et
11°».
Par contre, nous vous
proposons un amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Matte) : Oui, nous vous écoutons.
Mme
Charbonneau : Parfait, M. le Président. Alors, l'amendement
se lit comme suit : L'article 3.1 de la Loi sur les normes du travail (chapitre N-1.1), modifié
par l'article 43 de la Loi facilitant la divulgation d'actes
répréhensibles à l'égard des organismes
publics (2016, chapitre 34), est de nouveau modifié par le remplacement, dans
le deuxième alinéa, de «,10° et 11°» par «et 10° à 12°».
Le Président (M.
Matte) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que vous voulez ajouter...
Mme
Charbonneau : Bien, vous avez compris, M. le Président,
qu'un peu plus tôt on a fait l'article qui disait qu'on touchait de 10°
à 12°. C'est la concordance qui vient s'appliquer.
Le
Président (M. Matte) : Très bien. Est-ce qu'il y a des interventions
par rapport à l'amendement de l'article 23? Non? Est-ce que l'amendement
de l'article 23 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Est-ce que l'article 23 amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Adopté. Mme la ministre, je vous invite à nous faire la
lecture de l'article 24.
Mme
Charbonneau : À l'article 24, M. le Président, je vais lire
la première écriture, puis on va distribuer pendant ce temps-là la modification ou l'amendement.
Alors, l'article 122 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du
premier alinéa, du paragraphe suivant :
«11°
en raison d'un signalement fait par un salarié au commissaire local aux
plaintes et à la qualité des services ou de sa collaboration à l'examen
d'un signalement ou d'une plainte mené par ce dernier en application des
dispositions de la section III du chapitre III du titre II de la partie I de la
Loi sur les services de [la] santé et [des] services sociaux (chapitre S-4.2).»
Je reviens à
l'amendement, M. le Président. Alors, l'amendement pour l'article 24 :
L'article 122 de cette loi, modifié par
l'article 44 de la Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles à
l'égard des organismes publics (2016, chapitre 34), est de nouveau
modifié par l'ajout, à la fin de l'alinéa, du paragraphe suivant :
«12° en raison d'un signalement fait par un
salarié ou de sa collaboration à l'examen d'un signalement ou d'une plainte en
application des dispositions de la Loi visant à lutter contre la maltraitance
envers les aînés et toute autre personne majeure en
situation de vulnérabilité — et
on indique tout de suite après — (indiquer ici l'année et le numéro [du]
chapitre de [la] loi.»
Et, nécessairement, je vous fais le commentaire,
M. le Président. Cet amendement est nécessaire en raison de la modification apportée par l'article 44 de la
Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles à l'égard des
organismes publics après la présentation du présent projet de loi et à élargir
la protection donnée au salarié.
Le
Président (M. Matte) : Merci. Est-ce qu'il y a des intervenants qui
ont des réactions à cet amendement-là?
Mme
Charbonneau :
M. le Président, vous avez compris qu'à ce moment-ci on parle de la protection
d'un salarié qui veut donner son avis
ou participe, hein, à la divulgation d'informations. Donc, une protection pour
être sûr qu'il n'y a pas de réprimande et de choses qui sont dans le
contexte de ça.
Le Président (M. Matte) : Je vous
remercie, Mme la ministre. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Matte) : Adopté.
Est-ce que l'article 24 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Matte) : Adopté.
Mme la ministre, je vous invite à nous faire la lecture de l'article 25.
Mme
Charbonneau :
Alors, à l'article 25, M. le Président, l'article 14.1 de la Loi sur le
notariat (chapitre N-3) est modifié :
1° par le
remplacement, dans le troisième alinéa, de «danger imminent de mort ou de
blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Pour
l'application du troisième alinéa, on entend par «blessures graves» toute
blessure physique ou psychologique qui nuit d'une manière importante à
l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être d'une personne ou d'un groupe
de personnes identifiable.»
Vous avez compris, M. le Président, qu'on est en
train de faire la concordance avec la Loi sur le notariat.
Le Président (M. Matte) : Est-ce
qu'il y a des intervenants par rapport à l'article 25? Est-ce que
l'article 25 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 26.
Mme
Charbonneau :
Article 26 : L'article 102 de la Loi concernant le partage de
certains renseignements de santé (chapitre P-9.0001) est
modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «danger imminent de mort ou de
blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Pour
l'application du premier alinéa, on entend par «blessures graves» toute
blessure physique ou psychologique qui nuit d'une manière importante à
l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être d'une personne ou d'un groupe
de personnes identifiable.»
Et on est en concordance cette fois-ci avec la
Loi concernant le partage de certains renseignements de santé.
Le Président (M. Matte) : Merci.
Est-ce qu'il y a des intervenants qui souhaitent faire des commentaires sur
l'article 26? Est-ce que l'article 26 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre, je vous invite à nous faire la lecture de l'article 27.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. L'article 27 se lit comme suit :
L'article 72.8 de la Loi sur la protection de la jeunesse
(chapitre P-34.1) est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «danger imminent de mort ou de
blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Pour l'application du premier alinéa,
on entend [...] «blessures graves» toute blessure physique ou
psychologique qui nuit d'une manière importante à l'intégrité physique, à la
santé ou au bien-être d'une personne ou d'un groupe de personnes identifiable.»
Merci, M. le
Président. Vous avez compris qu'on était dans la Loi sur la protection de la
jeunesse.
Le
Président (M. Matte) : Est-ce qu'il y a des intervenants qui ont
besoin d'information par rapport à l'article 27? Est-ce que
l'article 27 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Matte) : Mme la ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 28. Mais on peut prendre notre temps, là, je
voyais, ça va vite puis ça va bien.
Mme
Charbonneau :
Mais ça va bien, M. le Président.
Le Président (M.
Matte) : Je vous laisse aller.
Mme
Charbonneau : Alors, à l'article 28, vous avez compris
que là on va toucher à la Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé. Alors, il se lit comme suit :
L'article 18.1 de la Loi sur la protection des renseignements personnels
dans le secteur privé (chapitre P-39.1) est modifié :
1°
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «danger imminent de mort ou de
blessures graves menace une personne
ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de mort ou de
blessures graves menace une personne ou un groupe de personnes
identifiable et que la nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Pour
l'application du premier alinéa, on entend par «blessures graves» toute
blessure physique ou psychologique qui nuit d'une manière importante à
l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être d'une personne ou d'un groupe
de personnes identifiable.»
Le Président (M.
Matte) : Merci. Est-ce qu'il y a des interventions par rapport à
l'article 28? Est-ce que l'article 28 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Matte) : Oui, adopté. Mme la ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 29.
Mme
Charbonneau : M. le Président, dans le principe de la concordance, nous sommes rendus à la Loi sur les services de santé et les services
sociaux.
Alors, l'article 29
se lit comme suit...
Le Président (M.
Matte) : La cloche sonne pour un vote.
Mme
Charbonneau :
Ah!
Le Président (M.
Matte) : C'est ça. Donc, on va reprendre.
Je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à
17 h 10)
(Reprise à 17 h 30)
Le
Président (M. Matte) : Nous
revenons en séance de travail. Mme la
ministre, je vous invite à poursuivre
la lecture de l'article 29.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. À l'article 29, nous allons adresser la Loi des services de
santé et des services sociaux.
Alors, l'article
19.0.1 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre
S-4.2) est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«danger imminent de mort ou de blessures graves menace l'usager, une
autre personne ou un groupe de personnes identifiable» par «risque sérieux de
mort ou de blessures graves menace l'usager, une autre personne ou un groupe de personnes identifiable et que la
nature de la menace inspire un sentiment d'urgence»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Pour
l'application du premier alinéa, on entend par "blessures graves"
toute blessure physique ou psychologique qui nuit d'une manière
importante à l'intégrité physique, à la santé ou au bien-être d'une personne ou
d'un groupe de personnes identifiable.»
Cette modification est de la même nature que
celle qu'on retrouve à l'article 19 pour le projet de loi.
Le
Président (M. Matte) : Je vous remercie, Mme la ministre. Est-ce qu'il
y a des intervenants?
Mme
Charbonneau :
M. le Président...
Le Président (M.
Matte) : Oui, je vous écoute.
M. LeBel :
...j'aimerais suspendre deux secondes et quart.
Le Président (M.
Matte) : Deux secondes, c'est déjà passé.
Je suspends les
travaux.
(Suspension de la séance à
17 h 32)
(Reprise à 17 h 33)
Le Président (M.
Matte) : Nous revenons en séance de travail. Est-ce qu'il y a des
interventions par rapport à 29? Est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Mme
Charbonneau :
L'article 30, M. le Président.
Le Président (M.
Matte) : Oui.
Mme
Charbonneau :
Alors, à l'article 30, nous touchons toujours à un principe de modification.
Donc, l'article 33 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le commissaire local
aux plaintes et à la qualité des services est également responsable du
traitement des signalements effectués dans
le cadre de la politique de lutte contre la maltraitance adoptée en vertu de la
Loi visant à lutter contre la
maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité — il y a une parenthèse qui dit — (indiquer
ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi) et, le cas échéant, de
diriger les personnes formulant un signalement vers une autre instance
appropriée.»
Je
vais vous lire le commentaire, M. le
Président. Cet article vient ajuster
les fonctions du commissaire local aux plaintes
et à la qualité des services pour lui donner clairement le mandat de
traiter les signalements qui lui sont faits et, au besoin, de diriger
les personnes vers l'instance appropriée. Cette autre instance pourra être
déterminée par l'entente sociojudiciaire conclue en application de l'article 17
du projet de loi.
M. le Président, si vous me permettez, je vous dirais qu'on est arrivés à un article
où, si le commissaire aux plaintes reçoit une plainte par quelqu'un qui
habite chez lui, dans sa maison, et qui ne reçoit aucun service de la santé, le
commissaire aux plaintes peut le diriger ou diriger la plainte vers le comité
sociojudiciaire. Celui-ci, on l'expliquait un peu plus tôt, prend en
charge l'aîné et l'amène à des solutions et à finir l'histoire de façon
plaisante.
Le Président (M.
Matte) : Merci, Mme la ministre. M. le député de Rimouski.
M. LeBel :
J'aurais un amendement ou peut-être deux à proposer.
Le Président (M.
Matte) : Vous nous les déposez?
M. LeBel :
C'est parce qu'il y a deux éléments, peut-être que c'est deux ou ça peut être
un.
Une voix :
...
M. LeBel :
C'est correct.
Le Président (M. Matte) : Donc, on va suspendre, là, les travaux, dans le
sens qu'on va vous les remettre par écrit.
(Suspension de la séance à
17 h 36)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président (M.
Matte) : Nous revenons en séance pour la modification de l'amendement.
M. le député de Rimouski, vous voulez nous faire la lecture?
M.
LeBel : Oui, M. le Président. C'est un projet d'amendement qui vient
du mémoire du Protecteur du citoyen. C'est de modifier l'article 30 du
projet de loi par le remplacement des mots «formulant un signalement» par les
mots «formulant une
plainte ou un signalement»; et par l'ajout, à la fin, des mots suivants :
«, le commissaire devant obligatoirement référer ces personnes lorsqu'il ne sera pas en mesure de recommander une
mesure corrective pertinente à une instance relevant de sa compétence en
vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux».
Peut-être vous l'expliquer, là. C'est à la page
10 du mémoire du protecteur, qui nous... Je vais lire un peu son mémoire, cette partie-là du mémoire :
«L'article 30 du projet de loi prévoit que le commissaire est responsable, le
cas échéant, de diriger les personnes
formulant un signalement vers une autre instance appropriée. Le Protecteur du
citoyen est d'avis que cette référence doit obligatoirement se faire dans le
cas où le commissaire n'est pas en mesure de traiter adéquatement le dossier, et notamment de formuler une recommandation
pertinente. En effet, dans certains cas, même s'il enquêtait sur une personne hors réseau, le
commissaire n'aurait aucune emprise par la suite, ne pouvant recommander
aucune mesure corrective pertinente à une
instance sur laquelle il a un pouvoir d'intervention. De plus, cette
obligation de diriger vers une instance
appropriée devrait s'appliquer non seulement dans le cas d'un signalement, mais
aussi dans le cas d'une plainte de la personne elle-même.»
Ensuite :
«Par ailleurs, même lorsqu'il a [la] compétence, le commissaire devrait se
faire un devoir de signaler aux instances appropriées — par
exemple, la police — les
situations qui le requièrent en continuant s'il y a lieu sa propre enquête et,
le cas échéant, en formulant des recommandations à l'établissement visé.»
Et le
protecteur proposait les amendements qu'on vient de vous déposer. J'imagine que
la ministre et son équipe ont étudié les propositions du protecteur et
je ne sais pas est-ce qu'il y avait un problème avec ces recommandations-là et
pourquoi que ça n'a pas été réintégré ou est-ce qu'on pourrait le faire
maintenant.
Le Président (M. Matte) : Mme la
ministre.
• (17 h 40) •
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Je vais commencer par la première partie. Quand vous
formulez en disant... «formulant un
signalement» par les mots «formulant une plainte ou un signalement», je reviens
au titre, hein, c'est le commissaire
aux plaintes. Donc le mot «plainte» n'est pas inclus dans le principe,
puisqu'il est, à la base, quelqu'un qui récolte les plaintes. C'est pour ça qu'on fait un article pour dire
qu'il doit aussi prendre maintenant les signalements. Donc, la plainte, c'est déjà dans sa tâche. Je comprends
l'intention, mais, en même temps, on dédouble un peu ce qu'on se doit de
faire, puisque le commissaire aux plaintes, c'est sa job de faire ça, les
plaintes.
Maintenant,
si j'arrive à votre deuxième partie, où, là, vous — je vais aller vers la fin, là — «de recommander une mesure corrective pertinente à une instance
relevant de sa compétence en vertu de la loi sur les services sociaux», tu
sais, il n'y a pas d'autres personnes qui
relèvent de sa compétence. Et, si on se retrouve dans une situation criminelle,
il faut laisser la latitude au
commissaire aux plaintes de pouvoir le signaler. Si je le prends tel qu'il est
écrit ici, le commissaire aux plaintes ne pourrait pas signaler quelque
chose de criminel, donc il ne pourrait pas devenir une aide ou bien guider les
personnes.
Donc, moi, je
comprends l'intention parce que ce que vous nous dites, c'est : Un, est-ce
que le commissaire aux plaintes va
prendre les plaintes et les signalements? La réponse à ça, c'est que, par le
dépôt de notre article, les traitements de signalements sont officiels. Là, il les prend puis, puisque c'est un
commissaire aux plaintes, bien, les plaintes, il continue à les prendre
aussi.
Mon inquiétude qui est un peu plus grande, c'est
dans le deuxième ajout que vous avez le goût d'avoir, qui dit «et par l'ajout, à la fin, des mots
suivants : ", le commissaire devant obligatoirement référer ces
personnes lorsqu'il ne sera pas en mesure de recommander une mesure
corrective pertinente — donc
là, je tombe dans le criminel — à une instance relevant de sa
compétence — il
n'y a pas d'instance qui relève de sa compétence — en vertu de la Loi sur
les services de santé et les services
sociaux"». Donc, dans le fond, votre bonne intention, si je la prends
écrite comme ça, je ne pourrais pas
l'appliquer, je viendrais restreindre mon commissaire aux plaintes parce qu'il
ne pourrait pas appeler si c'est quelque chose de criminel, puisque ça
ne relève pas de sa compétence.
Je ne sais
pas si vous êtes... Sinon, je vais demander à la légiste de vous l'expliquer
dans des termes plus légaux. Mais là je vous l'explique dans des mots un
peu plus... les miens, là, qui vous disent, un, la tâche du commissaire aux plaintes. Il ramasse les plaintes, donc là on lui
demande, avec l'article 30, de prendre aussi les signalements. Donc, on
arrive au même constat, là. Dans la deuxième partie, par contre, je viens de le
restreindre dans sa compétence puis je lui demande
de faire quelque chose qui va venir empêcher un individu, un groupe ou un
professionnel d'atteindre l'objectif de protéger mon aîné.
Le Président (M. Matte) : Oui, M. le
député de Rimouski.
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Je ne comprends pas trop, là, parce
que moi, c'est copier-coller, la proposition du Protecteur du citoyen. L'amendement, là, c'est ça, c'est le
Protecteur du citoyen qui proposait ça. Et, quand vous parlez du fait que le commissaire ne pourrait pas amener
des mesures s'ils ne sont pas dans le réseau, c'est le contraire qui est
écrit, à mon avis, là, c'est qu'on
dit : «, le commissaire devant obligatoirement référer ces personnes
lorsqu'il ne sera pas en mesure de recommander une mesure corrective
pertinente à une instance...»
Ça veut dire
que lui, dans son réseau, il est capable de dire : Je peux bouger, mais,
hors réseau, il n'est pas capable de
le dire. Ça fait que, là, ça, ça lui permettrait de référer ou de recommander à
quelqu'un qui pourrait agir, qui n'est pas dans le réseau parce que lui, il n'a pas la compétence d'y aller. Ça
fait que ça vient dire un peu le contraire, à mon avis, là. Moi, je
pense que ça vient protéger davantage les aînés ou les personnes vulnérables.
Puis
l'autre élément, bien, je pense que c'est... Une loi, d'habitude, ça ne parle
pas pour ne rien dire, là. Le fait qu'il
s'appelle «commissaire aux plaintes», je sais bien, là, ça montre qu'il
s'occupe des plaintes, mais qu'on dise qu'il peut recevoir non seulement juste un signalement, mais
qu'il pourrait recevoir des plaintes, qu'on le dise dans la loi, je ne
vois pas le gros problème là-dedans, là.
Mme
Charbonneau : Je pourrais peut-être devenir plus aidante en
vous lisant l'article complet. Parce que, là, je vous lis la modification que je veux lui apporter, à l'article 33. Mais,
si je vous lisais l'article 33 au complet, peut-être que vous auriez une
idée de ce qui s'adresse à ça.
Donc,
si vous me permettez, M. le Président, si le député le veut bien, je vais lire
l'article 33 parce que vous avez compris
qu'à l'article 30 — non, ne
changez pas de page, là, on est à l'article 30 — on fait une modification à l'article
33 de la loi. Vous comprenez? Alors, je vais vous lire l'article 33 de cette
dite loi qu'on veut modifier. Ça vous va?
M. LeBel :
Oui.
Mme
Charbonneau :
Alors, c'est parti :
«Le
commissaire local aux plaintes et à la qualité des services est responsable
envers le conseil d'administration du respect
des droits des usagers et du traitement diligent de leurs plaintes. À cette
fin, il exerce notamment les fonctions suivantes :
«1°
il applique la procédure d'examen des plaintes dans le respect des droits des
usagers; au besoin, il recommande au
conseil d'administration toute mesure susceptible d'améliorer le traitement des
plaintes pour l'établissement, y compris la révision de la procédure;
«2°
il assure la promotion de l'indépendance de son rôle [par] l'établissement,
diffuse l'information sur les droits et les obligations des usagers et sur le code d'éthique visé à l'article
233 afin d'en améliorer la connaissance et assure de plus la promotion
du régime d'examen des plaintes et la publication de la procédure visée à
l'article 29;
«3°
il prête assistance ou s'assure [qu'il] soit [prêté] assistance à l'usager qui
le requiert pour la formulation de sa plainte
ou pour toute démarche relative à sa plainte, y compris auprès du comité de
révision visé à l'article 51; il l'informe de la possibilité pour lui
d'être assisté et accompagné par l'organisme communautaire de la région à qui
un mandat d'assistance et d'accompagnement a été confié en application des
dispositions de l'article 76.6; il fournit enfin tout renseignement demandé sur
l'application de la procédure d'examen des plaintes et l'informe de la
protection que la loi reconnaît à toute personne qui collabore à l'examen d'une
plainte en application de l'article 76.2;
«4° sur réception
d'une plainte d'un usager, il l'examine avec diligence;
«5°
en cours d'examen, lorsqu'une pratique ou la conduite d'un membre du personnel
soulève des questions d'ordre disciplinaire,
il en saisit la direction concernée ou le responsable des ressources humaines
de l'établissement ou, selon
le cas, la plus haute autorité de la
ressource, de l'organisme ou de la société ou encore la personne détenant la plus haute
autorité de qui relèvent les services
faisant l'objet de la plainte ou d'une intervention, pour étude plus
approfondie, suivi du dossier et prise
de mesures appropriées, s'il y a lieu; il peut également formuler une recommandation à cet effet dans ses conclusions;
«6° au plus tard dans
les 45 jours de la réception de la plainte, il informe l'usager des conclusions
motivées auxquelles il est arrivé,
accompagnées, le cas échéant, de ses recommandations au conseil
d'administration de même qu'à la direction
ou au responsable des services en
cause de l'établissement ainsi que, s'il y a lieu, la plus haute
autorité de la ressource, de l'organisme ou de la société ou encore à la
personne détenant la plus haute autorité de qui relèvent les services faisant l'objet de la plainte, et indique
les modalités du recours que l'usager peut exercer auprès du Protecteur des usagers en matière de santé et de services sociaux visé à la Loi sur le Protecteur
des usagers en matière de santé et de services
sociaux (chapitre P-31.1); il communique, par la même occasion, ces mêmes
conclusions motivées au conseil d'administration de même qu'à la
direction ou au responsable des services en cause de l'établissement ainsi qu'à
la plus haute autorité concernée, le cas échéant. Si la plainte est écrite, il
transmet ces informations par écrit;
«7° il intervient [à]
sa propre initiative lorsque des faits sont portés à sa connaissance et qu'il a
des motifs raisonnables de croire que les
droits d'un usager ou d'un groupe d'usagers ne sont pas respectés; il fait alors rapport au conseil d'administration ainsi qu'à toute direction ou tout responsable concerné d'un service de
l'établissement ou, selon le cas, à
la plus haute autorité de tout organisme, ressource ou société ou encore à la
personne détenant la plus haute autorité de qui relèvent les services
concernés et peut leur recommander toute mesure visant la satisfaction des
usagers et le respect de leurs droits;
«8° il donne son avis sur toute question de sa
compétence que lui soumet, le cas échéant, le conseil d'administration,
tout conseil ou comité créé par lui en application de l'article 181 ou 181.0.1
ainsi que tout autre conseil ou comité d'établissement, y compris le comité des
usagers;
«9°
il dresse au besoin et au moins une fois par année, un bilan de ses activités
accompagné, s'il y a lieu, de mesures qu'il recommande pour améliorer la
satisfaction des usagers ou favoriser le respect de leurs droits;
• (17 h 50) •
«10°
il prépare et présente au conseil d'administration pour approbation le rapport
visé à l'article 76.10, auquel il intègre
le bilan annuel de ses activités ainsi que le rapport du médecin examinateur
visé à l'article 50 et celui du comité de révision visé à l'article 57.»
Ce
que notre article rajouterait, ça serait 11°, un paragraphe de plus dans les règles qui dit : «Le
commissaire local aux plaintes et à
la qualité des services est également responsable du traitement des
signalements effectués dans le cadre de la politique de la lutte contre la maltraitance adoptée en vertu de la
Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité [...] et, le cas échéant, de diriger les personnes formulant
un signalement vers une autre instance appropriée.»
Puisque
ça ne découle pas de sa responsabilité, bien, vous avez compris que, là, il
faut qu'il avise une autre instance. Donc,
ça peut être la police, ça peut être un autre regroupement où, là, on peut
accompagner la personne qui formule
la plainte qui ne découle pas des services de la santé, une aide appropriée
pour l'accompagner dans le principe de la maltraitance.
Le
Président (M. Matte) : Je
vous remercie, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des intervenants? Toujours sur l'amendement, là, qui a été
déposé par le député de Rimouski.
M.
LeBel : Oui. Je ne sais plus
trop où est-ce qu'on est rendus. Mais c'est quand même le Protecteur du citoyen qui propose ça, je
suis porté à dire : S'il nous propose ces ajouts-là, il connaît ça, là,
c'est sa business, là. J'avais comme l'impression
qu'effectivement ça venait donner plus de protection aux aînés, aux
personnes vulnérables. On établit très clairement que le commissaire, entre
autres, hors réseau, il pourrait référer, il pourrait s'assurer que la plainte
ou le signalement ne tombe pas dans une
craque puis que ça soit pris en... À mon avis, ça venait donner une protection
de plus, puis ça l'est très bien écrit dans le projet de loi.
Comme
je vous dis, bien, c'est le Protecteur
du citoyen, qui en a vu d'autres, là.
J'ai l'impression que ça pourrait enrichir le projet de loi. C'est pour ça que je l'ai emmené. Je comprends que, dans le projet de loi, là, il y a plein d'autres éléments un peu
partout, là, qui expliquent que oui, c'est vrai, le commissaire aux plaintes,
bien, reçoit des plaintes, puis le commissaire aux plaintes ne laisse rien tomber, tu sais, il va s'assurer qu'il y
ait des références. C'est vrai que ça peut être écrit à d'autres
endroits, mais qu'on le place à cet article-là, où on établit clairement c'est
quoi, le mandat du commissaire, je pense que ça serait de bon aloi et ça
viendrait comme préciser davantage le projet de loi.
Le Président (M.
Matte) : Merci. Mme la ministre, avez-vous des réactions?
Mme
Charbonneau : Bien, je vous dirais, M. le Président, que je
comprends, là... Puis c'est toujours le même principe qui nous guide, hein, on est de bonne foi, puis on veut faire
un projet de loi qui parle puis qui donne un sens. Et, nonobstant la source qui vous influence dans cette
volonté de mettre l'amendement, vous savez, le défaut qu'on a, des fois,
c'est de donner trop de... pas de
juridiction, mais personne n'a la vérité, puis le Protecteur du citoyen peut
avoir interprété ce que le légiste
veut dire quand il écrit une note en disant : On va en mettre plus pour
s'assurer... On dit, nous, en politique, ceinture et bretelles, là, mais, dans le fond, l'ajout que vous
apportez, malheureusement, je suis obligé de dire : Il n'ajoute
rien dans sa première section, puisqu'il... le commissaire aux plaintes
s'occupe des plaintes.
Maintenant,
on lui demanderait d'aller un pas de plus, c'est-à-dire de prendre les
signalements. Et, dans la deuxième partie, bien là on a le manque de
concordance qui ferait qu'on viendrait pénaliser le commissaire aux plaintes
dans sa reddition ou dans son aide qu'il
voudrait apporter à un citoyen, puisque, quand on dit «l'instance relevant de
sa compétence», bien, il n'y en a pas, d'instance qui relève de sa
compétence, il est le seul porteur de la compétence à l'intérieur du service de la santé et des services sociaux. Et là, si je
lui dis : Bien, tu le guides vers quelqu'un qui relève de ta compétence, bien, je l'empêche en partie d'appeler
les bonnes personnes au bon moment. Donc, je comprends la volonté. Je souhaite que mon collègue, peut-être, puisse
prendre le temps de relire 30 puis de voir là exactement ce qu'il veut
faire. C'est juste qu'on ne le formule pas de la même façon, et on ne répète
pas l'obligation des plaintes, puisque c'est dans le titre du commissaire.
Le Président (M.
Matte) : Merci. M. le député de Lévis.
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président, j'essaie de... Évidemment, le Protecteur du
citoyen, c'est important. D'ailleurs,
comme tous ceux qui sont venus ici présenter des mémoires. C'est à ce point
important qu'il y a même des gens qui
ont remis en question le cheminement. Vous savez, il y a eu des questionnements
puis des échanges concernant la...
pas la qualification du commissaire du commissaire aux plaintes, là n'était pas
la question. Certains ont questionné son indépendance dans la machine, puis je sais que les gens du commissaire aux plaintes sont venus rassurer à ce
chapitre-là en disant : Regardez, on
est capables de faire notre travail, puis on a l'indépendance nécessaire. Mais,
en même temps, certains nous ont dit,
puis encore récemment, que le chemin idéal, pour certaines personnes, ce n'est
pas ça. Ça serait le Protecteur du
citoyen parce qu'on disait qu'il avait cette espèce de pouvoir moral plus
pesant que le commissaire aux plaintes. Puis d'autres également ont dit que ça ne devrait même pas être ça, ça
devrait être notamment aller du côté de la direction de la protection de
la jeunesse puis de la protection des droits de la personne.
Ça
fait que je veux rien que comprendre... J'entends la ministre, la ministre qui
dit : Là, il y a le premier bout, puis ça ne donne rien parce qu'il
répond... c'est déjà un de ses mandats de recevoir des plaintes. Remarquez qu'à
ce chapitre-là, là, sinon que ça prenne un petit peu plus d'encre dans le projet
de loi, ça ne change pas grand-chose
qu'on marque tout ça ou qu'on ne marque pas,
là, ça n'handicape pas le travail qu'il a à faire ni non plus ce qu'il devra
faire. Bon, ça fait que c'est ça.
Pour
le deuxième, cependant, je me questionne, et peut-être que la... un des membres du personnel de la
ministre, sa spécialiste juridique, pourrait
nous expliquer plus clairement en quoi il est malvenu si le Protecteur du citoyen dit... puis il insiste pour que le commissaire doive
obligatoirement référer des personnes lorsqu'il ne serait pas en mesure de
recommander une mesure corrective pertinente
à une autre instance. Est-ce que je comprends que la ministre, tout ce
qu'elle dit dans ça, là, c'est que c'est
«relevant de sa compétence», c'est seulement... c'est un, deux, trois, quatre
mots, là, qui viennent limiter l'action du commissaire aux plaintes?
Est-ce que c'est seulement ça qui pose problème sur le plan juridique? Et, en ce sens-là, bien, je pense que
peut-être, pour fins de compréhension, en tout cas, ça serait
intéressant de savoir si c'est là où il y a un noeud ou pas.
Le Président (M.
Matte) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : M.
le Président, si vous le permettez, la jolie jeune fille à côté de moi
donnerait une explication un peu plus légale par rapport aux termes utilisés.
Le Président (M. Matte) : Est-ce
qu'il y a consentement? Je vous invite à vous nommer.
Mme
Boily-Dupuis (Lydia) : Oui, bonsoir. Lydia Boily-Dupuis, affaires
juridiques, Santé et des Services sociaux et Famille. Effectivement, il y a plusieurs éléments dans l'amendement
qui est proposé. Effectivement, dans le premier élément, qui est d'aller préciser qu'il s'agit d'une plainte ou d'un
signalement, et non pas simplement d'aller ajouter le signalement, lorsqu'on irait voir les articles,
d'autres articles, puisqu'on ne l'aurait pas spécifié, ça serait possible
d'interpréter ça comme étant que le
législateur ne voulait que 33 s'applique exclusivement aux plaintes et aux
signalements. Donc, ça soumettrait les plaintes de maltraitance à un
régime minceur en termes de la LSSSS, ce ne serait que l'application de
l'article 33. Donc, tout le... vous me permettrez l'anglicisme, mais le
package, là, tout ce qui est ficelé en termes de commissaire local aux plaintes et à la qualité des services dans la
LSSSS, on pourrait l'interpréter comme : Bien, ça ne s'applique pas complètement parce qu'on n'est pas
allé modifier tous les articles en question. Donc, c'est pour ça que
nous, on pense que ce n'est pas la bonne façon de procéder. Le commissaire, il
a déjà ça pour mandat de traiter les plaintes selon — comment dire? — une section qui est bien ficelée, et là on
vient ajouter la question des signalements en vertu de la loi qui nous
concerne aujourd'hui.
Pour ce qui
est de l'autre ajout, moi, je vois deux éléments qui ne fonctionnent pas. La
question, là, d'une instance qui
relève de sa compétence, déjà le commissaire local aux plaintes, ça, on se
comprend, là, il n'y en a pas, là, d'instance qui relève de sa
compétence.
Cela étant
dit, on dit : Le commissaire devant obligatoirement référer ces personnes,
disons, à une autre instance. C'est
exactement ça que fait l'article 30 du projet de loi en allant ajouter un
alinéa complet qui dit : Le commissaire local, c'est lui qui va traiter également les
signalements effectués en vertu de la loi relative à la maltraitance. Puis on a
la fin et on dit «et le cas échéant».
Donc, «le cas échéant», dans les cas, là, où ce n'est pas ça qui trouve
application, c'est-à-dire ses propres
compétences, bien, de diriger les personnes qui formulent le signalement vers
une autre instance appropriée. C'est donc
dire que c'est là où il va être tenu, hein... L'article 33, c'est vraiment ses
fonctions. Donc, le cas échéant, quand ce n'est pas lui qui est habilité à intervenir ou qu'il n'a pas les ressources
nécessaires, peu importe, il est tenu, là, ça fait partie de ses fonctions de rediriger la personne vers, par
exemple, un corps de police ou un organisme communautaire, peu importe.
Le
Président (M. Matte) : Je
vous remercie.
Compte tenu
de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 heures)