(Neuf
heures trente-deux minutes)
Le Président (M.
Picard) : À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission des
relations avec les citoyens ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la
salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones
cellulaires.
Famille
Le
mandat de la commission. La commission est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires relevant du portefeuille Famille pour l'exercice financier 2014-2015. Une
enveloppe de sept heures a été allouée pour l'étude des crédits des
programmes 1, 2 et 4.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Bernier (Montmorency) est remplacé par Mme Nichols (Vaudreuil);
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee) est remplacé par M. Huot (Vanier-Les Rivières); M. Fortin (Sherbrooke), par M.
Auger (Champlain); Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), par M. Giguère (Saint-Maurice).
Remarques
préliminaires
Le
Président (M. Picard) :
Merci. Nous allons débuter par les remarques
préliminaires pour ensuite procéder à une
discussion générale par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions
et les réponses, en alternance entre
le groupe parlementaire
formant le gouvernement et les députés de l'opposition. La mise aux voix de ces
crédits sera effectuée quelques minutes avant l'ajournement de nos travaux aujourd'hui. Puisque nous avons débuté nos travaux à 9 h 2 et qu'une
période de trois heures...
Une voix :
32.
Le
Président (M. Picard) :
...32 et qu'une période de 3 h 30 min doit être consacrée à
l'étude de ces programmes ce matin, y
a-t-il consentement pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit jusqu'à 13 h 2? Consentement?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Picard) : Consentement. Nous débutons, sans plus
tarder, avec les remarques préliminaires. Mme la ministre, vous disposez
de 17 minutes.
Mme
Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Et, en cette jolie
matinée ensoleillée, je vous salue bien bas. C'est votre première
session de crédits, la mienne aussi, aux titres que nous avons maintenant.
Alors, chers collègues de l'ensemble de cette table devant moi, je vous salue.
Je
tiens d'abord à présenter les personnes qui m'accompagnent aujourd'hui, M. le
Président : donc, tout d'abord, à
ma droite, pesant... Non. À ma droite, la sous-ministre du ministère de la
Famille, Mme Line Bérubé, qui est accompagnée des sous-ministres et de ses employés. Je vais vous en nommer
quelques-uns, ils vont sûrement faire le geste de vous signifier qui ils sont pour que vous puissiez les
reconnaître des yeux. Donc, je vous nomme : Mme Brigitte Thériault,
sous-ministre adjointe de la Direction
générale des politiques; M. Jacques Robert, sous-ministre adjoint de la
Direction générale des services de garde éducatifs à l'enfance; M.
Pierre Robert, sous-ministre adjoint à la Direction générale des opérations régionales; et M. Stéphane Armanda, directeur
général par intérim de la Direction générale de l'administration. Et j'ai le
plaisir aussi de vous dire que M. Jutras s'est joint à nous, qui est le
Curateur public. Donc, c'est les gens qui sont à la première ligne.
Les
gens à la deuxième ligne, je ne les nommerai pas, parce que j'ai juste
17 minutes, mais sachez qu'ils sont tout aussi compétents et
intéressés à cette période que nous allons partager aujourd'hui. À ma gauche — je ne
dis pas son poids — Mme
Hélène Sauvageau, ma chef de cabinet — et j'ai le plaisir d'être
accompagnée par l'ensemble de mon cabinet ou
presque, alors je salue Elsa à la distance — elle est accompagnée des conseillers politiques
du cabinet, qui sont : Jonathan Picard, Mme Julie Samuelsen, Mme
Florence Thivierge, Mme Audrey Gauthier et Manon Bouchard.
J'aimerais
également saluer les critiques des deux partis d'opposition, et les personnes
qui les accompagnent, ainsi que les
partenaires du réseau qui nous écoutent sur le Web, et sûrement
les 60 000 auditeurs qui
nous écoutent en ce moment par le
biais du Canal de l'Assemblée nationale. Sachez que d'emblée j'offre à cette
Assemblée toute ma collaboration et celle de mon équipe afin que
l'exercice auquel nous nous prêtons soit rigoureux et transparent.
L'étude des
crédits du ministère de la Famille est un rendez-vous important, au cours duquel nous aurons également l'occasion de discuter de la lutte contre l'intimidation et,
la semaine prochaine, d'étudier les crédits au Secrétariat des aînés. Il s'agit pour moi d'une
belle opportunité de présenter les mesures annoncées pour la nouvelle année
financière, car, malgré un contexte budgétaire difficile, cette nouvelle
année s'annonce encore riche en réalisations pour le ministère.
Le développement des enfants et l'épanouissement
des familles demeurent au coeur de nos priorités. Ce sont d'ailleurs
les fondements de notre politique familiale, qui, je le rappelle, est très
généreuse. Cette année encore, les familles québécoises bénéficieront d'un
soutien financier de près de 7 milliards
de dollars. Notre politique
familiale se situe parmi les meilleures politiques familiales des pays
développés, et nous devons, comme société, en être fiers.
À titre de ministre de la Famille, c'est un honneur et un grand privilège de
travailler au bien-être des familles et au développement des
enfants, qui est notre mission première.
M. le Président, la famille, c'est le premier lieu d'apprentissage, le premier lien
avec la société. Plus elle sera solide, plus il y aura de jeunes qui seront confiants en
leurs moyens pour construire une société plus prospère. C'est pourquoi,
dans le discours du budget 2014-2015,
le gouvernement du Québec a placé la famille au coeur de ses engagements.
Ainsi, malgré un contexte économique
difficile, il a voulu s'assurer de poursuivre les efforts afin de répondre à
leurs besoins. C'est pourquoi il a mis en place de nombreux outils pour
soutenir un plan financier.
En effet, les
familles québécoises peuvent bénéficier de mesures d'aide financière
importantes, dont le soutien aux
enfants et le crédit d'impôt remboursable pour frais de garde. De plus, le
Régime québécois d'assurance
parentale se compare avantageusement
à ce qui est fait ailleurs au Canada et dans le monde en matière de congés parentaux.
Enfin, parce que le gouvernement croit que les enfants du Québec ont
droit à l'égalité des chances, il a déployé, sur tout son territoire,
un vaste réseau de services de garde éducatifs à contribution réduite constitué
de centres de petite enfance, de garderies
et de services de garde en milieu familial. Actuellement, ce sont plus de
220 000 enfants d'âge
préscolaire qui fréquentent l'un des quelques 17 000 services
de garde subventionnés au Québec.
Nous
entendons poursuivre la création de nouvelles places en service de garde, mais,
ce n'est pas une surprise pour
personne, M. le Président, les finances du Québec exigent une gestion
particulièrement rigoureuse de l'argent des Québécois. C'est pourquoi
les places seront développées de façon responsable, en respectant la capacité
de payer des Québécois. L'objectif de créer
250 000 places à contribution réduite est donc maintenu, mais le
développement se fera à un rythme
réaliste. Par réaliste, j'entends : en considérant la capacité du réseau à
concrétiser de nouvelles places, tout comme l'argent dont les Québécois
disposent pour les créer. Ainsi, le présent budget nous permet de confirmer la
création de 6 300 places, nouvelles places,
M. le Président, en 2014-2015, afin de permettre aux projets déjà en cours de
se réaliser. Par la suite,
4 000 places par année seront créées, jusqu'à ce que le réseau soit
complété. C'est dans cette optique que le ministère procède présentement à la planification de la réalisation des
projets découlant de l'appel de projets qui a eu lieu en 2013. Au cours de
l'été, cette planification sera complétée, et les promoteurs seront informés de
la date à laquelle leur projet pourra se réaliser.
• (9 h 40) •
Parallèlement
à la création de places et tel que l'a démontré le chantier sur la qualité et
la pérennité des services de garde et
l'optimisation de leur financement, le réseau des services de garde doit être
optimisé. Tel que prévu dans le budget, j'ai l'intention de m'y
appliquer dès cette année.
Comme je l'ai
souligné, le ministère de la Famille doit contribuer, à l'instar des autres ministères
et organismes, à l'effort budgétaire.
Ainsi, la contribution parentale sera rehaussée, à compter du
1er octobre, à 7,30 $. Elle
sera ensuite indexée pour les années
subséquentes en fonction du taux de croissance des coûts du programme des
services de garde à contribution
réduite. Cette décision permet de rehausser la part de la contribution des
parents au financement des services de
garde subventionnés tout en leur évitant un choc tarifaire. Par la suite, le
programme, comme tous les autres programmes du gouvernement, fera l'objet d'une étude approfondie par la Commission
de révision permanente des programmes ainsi que la commission sur la
fiscalité.
Par ailleurs,
le ministère souhaite simplifier les démarches des parents lorsque ceux-ci sont
à la recherche d'une place pour leur
enfant auprès d'un prestataire de service de garde subventionné. En effet, les
parents doivent souvent faire plusieurs démarches sans avoir pour autant
l'assurance qu'une place répondant à leurs critères sera disponible. C'est pourquoi le ministère a lancé, il y a quelques
jours à peine, le guichet unique d'accès aux places en service de garde. Le
2 juin dernier, la corporative enfant
famille, choisie pour la mise en place et la gestion du guichet, a procédé à la
mise en ligne du guichet unique, maintenant appelé Place 0-5. Désormais,
par une seule démarche et un seul clic, les parents peuvent s'inscrire auprès de tous les services de garde qui offrent des
places à contribution réduite. L'implantation du guichet unique se fera progressivement, région par région, et visera,
dans un premier temps, les centres de la petite enfance et les garderies subventionnées. Le
31 décembre 2015, les CPE et les garderies subventionnées seront tous
inscrits au guichet unique. Les
parents déjà inscrits dans un guichet régional conserveront leur rang sur la
liste de nouveau guichet unique, et
aucune nouvelle démarche ne sera nécessaire pour conserver leur place sur la
liste d'inscription des services de garde qu'ils ont ciblés. Notez que l'inscription au guichet unique sera
gratuite pour tous les parents à la recherche de place en service de
garde éducatif subventionné.
Le
12 juin dernier, M. le Président, l'Assemblée nationale a procédé à
l'adoption d'un principe de projet de loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance, le
projet de loi n° 2. En proposant une modification à la loi, le ministère de la Famille donne suite à un jugement
prononcé par le Cour d'appel concernant le nombre de permis et de places, dont les services de garde sont
subventionnés, qu'une personne ou des personnes qui lui sont liées peuvent
détenir. Les modifications législatives
apportées à la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance viennent
mieux définir la notion de personne
liée. Ainsi, les personnes apparentées seront considérées liées entre elles si
l'une participe avec l'autre, directement ou indirectement, à l'exploitation ou
à la gestion d'une garderie dont les services de garde sont subventionnés.
De plus, il peut exister des liens
économiques semblables à ceux rencontrés au sein d'une famille entre des
personnes qui ne sont pas apparentées. Le projet de loi vise à tenir compte de
cette réalité.
Je passe un peu parce que le temps
file. Alors, je vais aller un peu plus vers la fin, puisque le projet de loi,
M. le Président, est encore frais
dans la tête autant de mes collègues que les gens de l'autre côté de la table.
Donc, je n'ai pas de souci qu'ils s'en souviennent très bien.
Il
faut donc encourager et soutenir le milieu de travail et le milieu de vie, et
c'est pour ça que le ministère de la Famille
s'occupe d'un programme qui s'appelle la concertation travail-famille. Cette
concertation vise à mettre en place une
certification et un partenariat avec les petites entreprises de
250 employés et moins qui implantent des mesures de conciliation travail-famille dans leur
organisation. Le ministère a déployé d'autres actions visant les acteurs clés
de la société québécoise concernés
par la conciliation travail-famille. J'en mentionne quelques exemples :
les normes conciliation travail-famille
développées par le Bureau de normalisation du Québec, la remise de prix
reconnaissance CFT en collaboration avec le Regroupement des jeunes
chambres de commerce du Québec.
Les municipalités
jouent aussi un rôle important auprès des familles lorsque vient le temps de
contribuer au mieux-être des familles. M. le
Président, nous avons, au sein de notre ministère, un programme qui se titre
Programme de soutien financier aux
politiques familiales municipales pour appuyer les municipalités et les MRC à
l'élaboration ou la mise à jour de leur politique familiale. À ce
jour, 86 % de la population
québécoise vit dans une municipalité engagée dans ce programme.
Nous
avons aussi les organismes communautaires Famille, et les haltes-garderies
communautaires sont aussi des partenaires importants au niveau du ministère.
Sachez, M. le Président, que, cette année, nous n'avons pu, vu le
contexte budgétaire, bonifier le financement de ces organismes, mais
nous les avons en importance, et le budget 2013-2014 a été reconduit pour eux pour l'année en cours. Nous
souhaitons la possibilité, dans les prochains budgets, de pouvoir bonifier
et même renchérir les programmes qui les soutiennent.
Hier,
le 18 juin, le premier ministre
du Québec, M. Philippe Couillard, a annoncé la tenue du Forum sur la lutte contre l'intimidation, qui aura lieu le
2 octobre prochain. Ce forum a pour objectifs de mobiliser les
acteurs et de dégager les orientations et les pistes d'action d'un plan
d'action concerté de lutte contre
l'intimidation. Il est attendu qu'il aborde le phénomène de l'intimidation à tous les âges, tant dans le monde réel que
le monde virtuel. À titre de ministre responsable de la Lutte contre l'intimidation au gouvernement du Québec, je
suis très heureuse de coordonner les travaux du forum, car sachez, M. le Président, que
l'ensemble de l'Assemblée et l'ensemble des ministères seront mis à
contribution sur cette grande
réflexion, avec la population, sur qu'est-ce
que l'intimidation pour nous et
comment la contrer. Notre équipe est déjà en action, et les travaux
préparatoires à la tenue du forum sont amorcés. Les travaux permettront de
situer les enjeux auxquels il faut faire face pour prévenir et agir rapidement en
matière d'intimidation et de proposer des pistes d'action prioritaires à discuter lors du forum, puisque nous avons
rassemblé plusieurs groupes de réflexion. Et l'ensemble de la population est conviée à une consultation
Internet pour pouvoir faire en sorte qu'on entende l'ensemble des intervenants
mais aussi l'ensemble de la population sur
ce sujet. Le forum est la première étape d'une démarche visant à mettre en
oeuvre un plan d'action concerté, un plan de match auquel toute la
société participe pour contrer l'intimidation.
En
conclusion, M. le Président, comme je l'ai souligné, le ministère de la Famille
doit contribuer, à l'instar des autres ministères, à l'effort
budgétaire. C'est pourquoi il s'appliquera à réduire ses dépenses tout en
continuant de répondre aux besoins des
familles. Nous pensons que cela passe par une optimisation du réseau et une
gestion rigoureuse de l'argent que
nous disposons. Néanmoins, je suis heureuse de constater que, malgré le
contexte budgétaire actuel, les crédits
budgétaires du ministère ont augmenté de 2,1 % cette année pour s'établir
à 2 617 000 000 $. Cette augmentation concerne
spécifiquement les mesures en lien avec le financement des services de garde.
En
terminant, je tiens à souligner que cette étude de crédits est un exercice
important de reddition de comptes. Au cours
des prochaines heures, nous aurons l'occasion d'échanger avec nos collègues de
l'optimisation. Je vous assure de notre entière collaboration pour que
ces échanges se déroulent dans un climat constructif. Et, sur ce dit, je vous
dis, M. le Président, bonne journée.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Une petite
remarque amicale : on ne doit pas nommer un député autre que par
son titre. Donc, c'est M. le premier ministre.
Mme
Charbonneau :
Vous avez raison, M. le Président.
Le Président (M.
Picard) : Merci.
Mme
Charbonneau :
Puisque c'était écrit, j'en ai perdu la tête.
• (9 h 50) •
Le
Président (M. Picard) : J'invite maintenant le porte-parole de
l'opposition officielle en matière de famille et de lutte contre
l'intimidation et député de Terrebonne pour une période de 10 minutes,
maximum.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, vous
saluer, là, pour la tenue de cette étude de crédits et ce retour à l'Assemblée nationale, après une si longue
absence, pour débuter cette discussion. Je suis content de vous
retrouver. Également, saluer la ministre de la Famille, présente avec nous,
saluer ses collègues qui sont à ses côtés — je vois Mme Sauvageau. Donc, nul doute que
nous aurons des discussions plaisantes au cours de cette journée — je vois
également M. Picard. Donc, je suis convaincu que vos temps de parole seront
respectés et que les temps seront préservés.
Je
salue également l'ensemble des gens du ministère de la Famille qui vous
entourent, cette armée de fonctionnaires efficaces, dynamiques, toujours
fidèles au poste à chaque étude de crédits. Merci d'être présents et d'être
avec nous aujourd'hui
pour répondre à nos questions. Saluer également Florence, qui est aussi
derrière nous, en deuxième ligne. J'aimerais dire bonjour à nos
collègues du gouvernement. Je n'ai aucun doute, M. le Président, qu'aujourd'hui
les collègues du gouvernement nous aideront
à poser des bonnes questions à la ministre de la Famille, tout comme ma
collègue de Repentigny, pour essayer
de trouver réponse à des questions, à des zones grises qui auraient pu
apparaître, là, dans le cadre du budget, et je compte sur eux,
évidemment, pour nous aider, je n'en ai aucun doute.
Alors,
j'aimerais discuter avec vous d'une certaine chronologie. La ministre de la
Famille a fait une présentation des
différents événements qui se sont passés, là, au cours des derniers mois pour
en arriver à notre étude de crédits aujourd'hui. J'aimerais également en faire une mais
dans un sens un peu différent, pour aller aussi chercher l'envers de la
médaille d'événements qui n'ont pas été dits dans le cadre de cette
présentation.
Vous dire tout
d'abord que, le 8 mai dernier, lorsque la ministre de la Famille est
arrivée en poste, l'une des premières décisions qui a été mise de l'avant, là,
pour la question de la famille, ça a été d'imposer un moratoire sur l'octroi des 28 000 places
débloquées par l'ancien gouvernement et de mettre une halte, dans le fond, aux
projets qui étaient en cours afin de bien analyser
la situation et d'aller de l'avant. Ça a été une surprise, parce que,
bon, vous savez que le réseau des
garderies, des services de garde subventionnés travaille
très fort pour monter des projets. Il y en a qui sont en cours depuis des années, des appels d'offres qui datent des fois
même de l'ancien gouvernement, qui ont débuté, en fait, avec l'ancienne ministre Yolande James — qu'on peut nommer puisqu'elle n'est plus
députée aujourd'hui. Et, bon, ça a créé beaucoup d'inquiétude, beaucoup
de mécontentement.
Et
heureusement, quelques jours plus tard, le 14 mai, la ministre a décidé de
lever en partie le moratoire qui avait été,
donc, décrété pour les places de 2014. On s'était rendu compte, après un
certain nombre d'analyses, que plusieurs projets étaient fortement avancés, les bâtiments étaient construits, les
places étaient prêtes à accueillir les jeunes. On était rendu à la
finalité de ces projets et on a décidé de lever le moratoire pour environ
6 300 places, comme l'a mentionné la
ministre tout à l'heure, pour l'année 2014, ce qui est donc un pas dans la
bonne direction après avoir décidé d'arrêter.
Reste
maintenant la suite des places qui sont prévues pour les prochaines années, et
ces places, qui étaient prévues pour
2016, maintenant sont étendues jusqu'en 2022. Alors, lorsque la ministre,
tantôt, disait : Bien, il va falloir respecter la capacité de payer des contribuables et aussi le
développement du réseau dans un temps raisonnable, il faut quand même mentionner, M. le Président, qu'on passe
maintenant de 2016 à 2022. Je ne vous demanderai pas… Je ne vous dirai pas
quel âge je vais avoir en 2022, mais je peux vous dire qu'on commence
tranquillement à avancer dans les temps.
Et
ça a été une surprise, parce que — le premier ministre du Québec était très inspiré,
je vous l'avais dit à quelques reprises,
au cours de son discours inaugural qui a suivi la semaine suivante du
21 mai — on
pouvait lire, dans un de ses extraits,
dans un de ses discours, des phrases aussi inspirantes que «je souhaite
que le plus grand nombre possible de nos enfants aient aussi cette chance d'apprendre à lire et écrire et de bien
parler notre langue. Au sud de nos frontières, cette expression s'appelle "no child left
behind"». Donc, on pouvait s'attendre à ce qu'il y ait une attention
particulière sur le dossier famille, qu'on allait y mettre une
priorisation, qu'on allait y donner une importance spécifique.
Dans
cette grande envolée oratoire, le premier ministre a également été plus loin.
Il a dit : «Dans notre univers francophone,
Saint-Exupéry l'a dit d'une autre façon dans son roman Terre des hommes.
Un enfant qui ne peut aller au bout de ses rêves, de son talent en
raison de circonstances, de la famille, du milieu que le hasard lui a donnés,
c'est [assassiner Mozart].» Donc, il était très inspiré.
Et
là je me disais, là : Il monte mes attentes, M. le Président, il est en
train, là, de me motiver. J'ai dit : Oui, la famille va être priorisée par le gouvernement
actuel. Et, une semaine plus tard, deux semaines plus tard, au budget du
4 juin, bang! la guillotine
tombe, et là on commence à regarder les chiffres, et, au-delà des paroles, on
commence à regarder quels seront les
énergies et surtout les budgets qui seront mis pour prioriser le dossier
famille, et c'est là qu'on se rend compte qu'il y a des coupes drastiques dans le milieu, des coupes drastiques au
niveau du développement, parce qu'on essaie de le ralentir jusqu'en 2022, on l'a mentionné tout à l'heure. On reporte
l'indexation au taux de croissance du programme et non plus au coût de
la vie, comme c'était prévu dans le cadre de la campagne électorale. On
commence à essayer de divaguer ou de
spéculer sur différents modèles de tarification pour nos services de garde,
qui, évidemment, n'avaient jamais été
discutés auparavant. On parle également d'aller piger dans les surplus, thème
qui n'avait jamais été abordé dans le cadre
des élections précédentes. Et, bref, on se rend compte que la priorisation pour
le dossier famille est peut-être moins à la hauteur de ce qu'on aurait
pu s'y attendre en écoutant le discours inaugural.
C'est
donc dans cet esprit évolutif que j'arrive devant vous aujourd'hui avec des
questions très importantes et très intéressantes
sur le budget qui a été déposé et sur les orientations qui viendront au cours,
là, des prochains mois et de la prochaine
année. Là-dessus, M. le Président, je me fais un peu critique. Je suis le
critique de l'opposition, donc
j'essaie d'être le plus balancé
possible. Je commence par mes remarques où, évidemment, j'ai des insatisfactions
et vers lesquelles je vais me diriger
au cours de cette journée, mais également je dois mentionner qu'il y a quelques
points positifs dans ce qui a été
annoncé pour le dossier famille. J'essaie de faire l'équilibre, mais vous allez
voir que la balance penche plus d'un côté que l'autre, par exemple.
Le
projet de loi n° 2, très content que la ministre l'ait ramené à
l'ordre du jour, pour, évidemment, les raisons qu'on connaît en ce qui concerne les chaînes de
garderie. Également vous dire que le guichet unique, qui poursuit son cours,
est également une bonne nouvelle pour les
parents du Québec. On est capable de le reconnaître. Et, tout dernièrement,
hier, l'annonce d'un forum pour discuter de
la lutte à l'intimidation était également un sujet d'importance sur lequel les
parlementaires ont hâte de pouvoir discuter
et d'en arriver aussi à des solutions et des résultats tangibles pour la suite
des choses. Et, M. le Président, sur cette explication et sur cette présentation balancée de la
situation de la famille au Québec, je vais
laisser la parole à mes autres collègues pour pouvoir m'en garder un peu plus
pour mes questions. Merci beaucoup.
Le
Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de Terrebonne. J'invite maintenant la députée de Repentigny, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour les aînés, la famille
et la lutte contre l'intimidation, à faire ses remarques préliminaires
pour un maximum de sept minutes. Mme la députée.
Mme Lise Lavallée
Mme
Lavallée : Merci beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de vous saluer et de saluer tous les collègues ici présents dans le cadre des travaux que nous
effectuerons au cours de la présente journée, ainsi que tous les fonctionnaires
ici présents. Je vous assure de mon entière
collaboration pour le déroulement des études de crédits, tout d'abord comme
députée de la circonscription de Repentigny,
un comté où les familles occupent une très grande place, et également comme
porte-parole pour la famille, les aînés et la lutte contre l'intimidation dans
le deuxième groupe d'opposition.
C'est un privilège pour moi d'assumer mes
nouvelles fonctions. Mon parcours professionnel à titre de notaire pendant 34 ans m'a permis de travailler
auprès de nombreuses familles de ma région. Ce travail, que j'ai occupé pendant
ces quelques années, me permet aujourd'hui
d'apporter ma contribution face aux actions et défis pouvant être entrepris
par le ministère de la Famille. Je
profite de l'occasion pour remercier et saluer l'équipe de recherche de la Coalition avenir Québec et plus
particulièrement mon recherchiste, Samuel Poulin, un fier Beauceron qui
m'accompagne aujourd'hui.
Au cours de
ces travaux, je chercherai des réponses pour le bénéfice des familles du
Québec. Le ministère de la Famille
est complexe. Il distribue des sommes importantes et surtout il joue un rôle
fondamental dans le quotidien de nos nombreuses familles. Il faut donc
s'y attarder. Je chercherai à obtenir des réponses claires à mes questions. Je
veux m'assurer que les actions posées par
les représentants du ministère sont efficientes et surtout constamment faites
dans le meilleur intérêt de ceux que
nous représentons, soit les familles du Québec. Il ne faut pas oublier l'apport
des familles à la société québécoise,
et nous devons nous assurer que celles-ci reçoivent les services auxquels elles
ont droit, surtout un service de qualité, et ce, à un coût qu'elles
peuvent assumer. Je vous remercie.
Discussion générale
Le
Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Je vous remercie pour ces belles remarques
préliminaires et je suis maintenant
prêt à reconnaître une première intervention de l'opposition officielle pour un premier bloc d'échange. M. le
député de Terrebonne, la parole est à vous.
• (10 heures) •
M. Traversy : Merci, M. le
Président. J'aimerais qu'on puisse débuter cet échange aujourd'hui en parlant
du financement du réseau. On a plusieurs
sujets sur la table, l'embarras du choix y est, mais commençons par le
financement du réseau, parce que
c'est un dossier chaud, qui a suscité beaucoup d'attention au cours, là, des
dernières semaines, et au niveau de l'actualité québécoise, mais aussi
avant l'arrivée du nouveau gouvernement.
Vous vous rappellerez qu'en octobre 2013 le
gouvernement précédent avait mis en place un chantier sur la qualité et la pérennité des services de garde
éducatifs à l'enfance pour l'optimisation de leur financement. Mme la ministre en a parlé tout à l'heure, ce chantier a déposé son rapport, le rapport
Boisvert, en décembre 2013. Plusieurs recommandations y figuraient, sur lesquelles nous aurons
l'occasion de revenir. L'un de ces constats, du rapport, était que la
subvention gouvernementale d'une
place en garderie à contribution réduite était passée en moyenne de 29 $ en 2004-2005 à 40 $ en 2012-2013.
La contribution parentale est demeurée fixe à 7 $ au cours de cette même
période, ce qui, évidemment, commençait à créer un débalancement. Par
conséquence, donc, la contribution des parents est passée de 17,2 % en 2004-2005 à 13,5 % en 2013-2014. Bon. Le
rapport recommandait ainsi de rehausser la contribution parentale assortie
d'un mécanisme d'indexation, ce qui
permettrait, à terme, là, de retrouver un certain équilibre dans la
tarification des services de garde et
du prorata parents et État. C'est exactement ce que le Parti québécois
proposait à l'époque. Rappelons, dans le fond, que la promesse du précédent gouvernement était d'augmenter de
1 $ par année les tarifications en service de garde, jusqu'à
9 $, et par la suite l'indexer au coût de la vie. Donc, le gouvernement
avait fait ces promesses antécédentes.
Le nouveau gouvernement arrive, et là on décide
de changer la formule de financement, on dit… On avait dit auparavant,
dans le cadre de la campagne
électorale, qu'on voulait indexer au
coût de la vie cette tarification puis on devait l'indexer seulement à
partir du 1er janvier 2015. C'était ça, la promesse électorale. Parce
qu'on l'a ici, devant nous... ta, ta, ta,
l'élimination de la taxe santé… «Les familles bénéficieront également de l'indexation
des tarifs [...] de garde à 7 $
à partir du 1er janvier 2015. Elles éviteront ainsi le choc
tarifaire» — parce
que c'est de cette façon que le premier ministre avait qualifié, à l'époque, la proposition du dernier
gouvernement — de
passer de 8 $ à 9 $, et par la suite indexer au coût de la vie
ces mêmes tarifs.
Et là ce
qu'on apprend, dans le fond, c'est que, reniant cette promesse électorale, la
ministre de la Famille et le gouvernement décident de dire : Bien,
on va indexer dès cette année les tarifs en service de garde et on va le faire
pas au coût de la vie, mais au coût du programme. Donc là, il y a une nuance
ici, parce que le coût du programme, c'est beaucoup
plus élevé que le taux de croissance de l'inflation. On parle d'une
augmentation, cette année seule, d'environ 4 % pour le tarif en
service de garde, qui passe de 7 $ à 7,30 $.
Lorsqu'on regarde certains sondages et lorsqu'on
écoute la population… On a vu que l'AQCPE a déposé un sondage, dans un communiqué le 4 juin dernier, qui démontrait que
75 % de la population et plus de 60 % des parents qui fréquentent ou ont fréquenté des services de
garde… en faveur d'une augmentation minimale à 8 $. Donc, il y avait
une volonté de ces parents de pouvoir augmenter, justement, les tarifs.
Et là ce
qu'on constate, c'est que la ministre, en plus de briser sa promesse, veut
ouvrir tous les pans possibles pour
la suite des choses dans le cadre d'une commission sur la fiscalité. Bref, on
ne sait plus trop dans quelle direction on s'en va, on voit que les promesses sont
brisées, on nous en amène une nouvelle dans le cadre de ce budget, et là, dans
le futur, on est un peu dans le néant.
Moi, je veux savoir quelles sont les motivations
de la ministre pour la suite des choses. Est-ce qu'elle a une position? Je sais que le président du Conseil du
trésor en a une. Elle, est-ce qu'elle en a une sur les futures tarifications
en service de garde et sur le financement que ça va comporter au niveau du
réseau?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. En premier lieu, je sens que je vais entendre à
plusieurs reprises qu'on avait brisé, ou qu'on a brisé, ou qu'on va
briser des promesses. Sachez, M. le Président, que l'engagement du gouvernement qui s'est pris en campagne électorale
a été maintenu, c'est-à-dire un principe d'indexation. Il a tellement bien compris, de par le signe de la population, à
la fin d'une élection où 70 députés ont été élus libéraux… c'était un
signe flagrant que la population s'engageait
dans une volonté d'entendre et d'avoir compris les promesses d'un gouvernement
qui voulait mettre en place avec responsabilité une dépense et un engagement,
mais aussi un investissement dans les programmes qui lui appartiennent. Donc,
je veux bien entendre mon collègue de Terrebonne parler d'avoir brisé des promesses, mais faut-il comprendre aussi que, dans
une campagne électorale, par le signe même d'un droit de faire une petite croix à un endroit pour élire quelqu'un, la
population s'est prononcée sur cette volonté d'avoir un gouvernement
responsable dans ses finances.
Quand le député annonce… ou parle du bilan, il
fait bien de le faire, puisque c'était vraiment un rapport fort intéressant, M.
le Président. Et je l'ai découvert à mon arrivée, et je salue la commande qui a
été faite par la ministre antérieure,
d'avoir fait cette commande pour avoir un bilan, puisqu'il est important. Je me
permets de vous dire que je l'ai lu
au moins quatre fois. Pourquoi? Parce qu'à chaque fois que je fais la lecture
de ce document, de ce rapport, j'y trouve des perles de réflexion, et ça m'amène à penser à des trucs qu'on
pourrait faire, nous, au niveau du ministère, et proposer au
gouvernement.
Je vous lis
le passage de la page 19, pas l'article, parce qu'on n'est pas dans un
projet de loi, mais la petite rubrique sous
3.4, qui s'appelle La contribution parentale. Puis je vous rappelle, M.
le Président, que je vous lis ça du rapport du Chantier sur la qualité et la pérennité des services de garde et sur
l'optimisation de leur financement. Je pense que ça va répondre, en
grande partie, à mon collègue de Terrebonne.
Alors, je le
lis comme suit : «Les membres du chantier conviennent qu'une hausse de la
contribution parentale rétablirait un
juste équilibre entre la part des parents et celle de l'État.» Je crois que mon
collègue est tout à fait à l'aise avec
ce passage. «Cependant, il faudrait que l'augmentation ne crée pas de choc
tarifaire et que les répercussions sur les familles à faibles revenus
puissent être atténuées par des mesures fiscales si nécessaire. Par la suite,
un mécanisme d'indexation annuel devrait s'appliquer.»
Je me permets de vous lire ce passage, M. le
Président, tout simplement pour revenir sur la réflexion de mon collègue, qui dit : Où s'en va la ministre?
Je peux comprendre son inquiétude quand il me dit : Je crois que je sais
où le ministre du Trésor s'en va,
parce qu'il sait, comme moi, pour avoir eu à faire face à cette personne, qu'un
ministre du Trésor, un président du
Conseil du trésor, ça a une drôle d'obligation, hein, ça tient les cordons
serrés. Et je crois que le chef de
l'opposition présentement, qui était président du Conseil du trésor, les a
tenus d'une façon très serrée, mais en même temps il y a eu des demandes
fortes de chacun de ses collègues pour adresser les problèmes.
De notre
côté, on a maintenu la promesse de l'indexation. C'est pour cette raison qu'on
annonce, dès le discours du départ,
que ça va être 7,30 $. Et, à la réponse à la question : Pourquoi
cette année?, eh bien, M. le Président, on rentre dans les années fiscales, donc nous serons dans
l'année 2014-2015. Donc, aucune promesse brisée, juste qu'on devance pour s'assurer que, dans les documents qui sont
faits, autant aux services de garde qu'au niveau du ministère, les chiffres
arrivent au moment où ils se doivent
d'arriver dans les budgets de chacune des organisations. Donc, 7,30 $ ne
fait que s'ajuster au 1er octobre, puisque ça rentre dans le budget
2014-2015 dans lequel nos organisations font face.
Maintenant,
où la ministre s'en va-t-elle dans sa réflexion? Fort à parier qu'après avoir
passé par le comité qui va se pencher
sur l'ensemble des programmes, où il y aura probablement une réflexion à faire
sur les programmes qu'on offre, comment
on les offre… Vous avez compris qu'avec le rapport on va aussi passer par le
principe du comité sur l'indexation, puisqu'il faut savoir qu'en ce
moment il y a différentes façons d'avoir accès aux services de garde à
réduction.
Donc, il y a le principe du 7 $ par jour,
mais il y a aussi les parents qui utilisent un service de garde en milieu privé subventionné, qui soumettent un rapport à
tous les mois et qui reçoivent une contribution de l'État, qui leur offre
une réduction dans le prix qu'ils ont déjà
payé. Deux systèmes différents, un qui dit : Tout le monde à 7 $, le
deuxième qui dit : Dépendamment
de votre salaire, le retour que vous aurez du gouvernement sera différent,
puisque vous avez fait affaire à une garderie dite subventionnée.
Donc, il faut
se pencher sur cette nouvelle façon de faire là pour être capables d'attribuer
à la population du Québec une façon
uniforme et juste de voir l'attribution de ces places à réduction… ou réduites
à l'intérieur d'un Québec bien planifié et qui offre des places à
l'ensemble de ses enfants.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
• (10 h 10) •
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Bien, c'est certain que je
suis en désaccord avec la ministre sur certains points. Tout d'abord, elle commence en disant : Bien, M. le député
de Terrebonne, on a gagné nos élections à 70 députés, donc nécessairement la population était d'accord
avec nous. M. le Président, le Parti libéral n'a pas parlé, à aucune reprise,
n'a jamais dit, au cours de la campagne
électorale, qu'il allait reporter le développement des places en garderie
jusqu'en 2022. Ils
n'ont jamais parlé, en campagne électorale, qu'ils allaient aller peut-être
moduler les tarifs en service de garde, comme le souhaite présentement le Conseil du trésor. Jamais, en campagne
électorale, le Parti libéral n'a dit qu'on allait aller piger une seconde fois dans les surplus du réseau. Mais
on dit : Ah! mais par contre la population a voté en tout état de cause,
elle était au courant de ce qui s'en venait.
La réponse, c'est non, parce qu'on n'en a jamais parlé. Et peut-être que,
si les parents puis les jeunes
familles du Québec qui attendent depuis des années une place en service de
garde avaient su avant le 7 avril dernier que le Parti libéral
allait reporter, justement, en 2022 l'octroi des places nécessaires pour
atteindre l'équilibre des
250 000 places requises dans le réseau, bien, peut-être qu'on
n'aurait pas eu le même résultat. Alors, d'enjeu, déjà, la prémisse, je
tenais à vous rectifier un petit peu les faits.
Deuxièmement,
on dit : On n'a pas brisé des promesses. Bien, écoutez, c'est noir sur
blanc. Quand qu'on dit : On va
indexer au coût de la vie à partir de 2015, puis qu'on apprend que, cette
année, bien, on va l'augmenter, dès 2014, au coût du programme, qui est une augmentation de 4 % par année…
Moi, je ne suis pas un économiste, mais, si vous me dites que le coût de la vie est à 4 % par année, ah! bien là, à
ce moment-là, j'ai manqué des leçons au niveau, là, de mes cours d'économie au secondaire, parce qu'il me
semble que c'est beaucoup plus élevé, c'est beaucoup plus élevé que le taux d'inflation. Et là-dessus, en plus, on nous
parle d'une modulation à venir. Donc, on parle de peut-être briser l'universalité du réseau. Ce n'est quand même pas
rien, ce n'est quand même pas anodin, c'est un modèle qui caractérise le
Québec, et ça, on n'en a jamais parlé auparavant.
Les citoyens,
ce qu'ils veulent, c'est avoir accès à des places en service de garde à tarif
réduit pour leurs enfants le plus
rapidement possible. Et là, bien, ce qu'on constate, c'est que les libéraux ont
décidé, peut-être, M. le Président, de ralentir
le développement de ces places en essayant, justement, de ne pas augmenter de
quelques dollars la tarification des places en garderie, comme proposé
par l'ancien gouvernement.
Dans le
contexte de cette nouvelle mentalité ou, en tout cas, de cette nouvelle
proposition de financement pour les services de garde, je suis content
d'entendre qu'il y a une distinction entre le président du Conseil du trésor
et la ministre de la Famille, parce
qu'effectivement le rôle de la ministre de la Famille, c'est de défendre les
parents puis c'est de défendre le
réseau des services de garde. Et présentement je n'entends pas des cris
positifs dans le réseau. Je ne sais pas, vous qui suivez l'actualité, M.
le Président, si vous avez entendu, là : Chapeau de la part de la ministre
de la Famille, excellente décision! Nous l'encourageons. Puis du jamais-vu!
Non, les seuls mots qu'on entend, c'est «déception», «tristesse», «stupéfaction», et j'imagine que c'est des termes polis
pour ne pas dire autre chose, parce que nous avons au moins des gens polis dans notre société. Mais
il y a rarement des cris d'enthousiasme sans limites, sans frontières. Moi, je comprends que la ministre de la Famille et le
président du Conseil du trésor, c'est deux entités différentes, et son rôle est
de défendre le réseau puis de défendre les jeunes parents.
La ministre
va-t-elle participer à ce comité sur la fiscalité et entend-elle défendre une
tarification modulée selon les revenus ou défendre plutôt le réseau et
les jeunes parents du Québec?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : J'ai
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Picard) : Il
reste 5 min 30 s.
Mme
Charbonneau :
Alors, je vais me permettre de citer le Regroupement des centres de la petite
enfance de la Montérégie.
Naturellement, vous savez, M. le Président, quand on arrive en poste, on reçoit
des lettres de félicitations et
d'accueil. J'en ai reçu une du Regroupement des centres de la petite enfance de
la Montérégie, mais il y a un paragraphe sur lequel je m'attarde un petit peu pour vous le lire, qui dit :
«Le regroupement tient à vous remercier de vous être engagée à indexer
les frais de garde plutôt qu'à augmenter la contribution parentale, déjà très
importante. C'est une position gouvernementale
qui nous ravit, d'autant plus que nous travaillons depuis déjà 40 ans à
défendre l'accessibilité universelle pour tous les enfants du Québec et
à promouvoir la qualité des services éducatifs à la petite enfance.»
Je voulais
juste rassurer le député de Terrebonne pour lui dire que… Si, à Terrebonne,
dans son milieu de vie ou alentour de
lui, il n'entend que des choses négatives, je veux le rassurer pour lui dire
qu'il y a des choses positives, au Québec, M. le député, qui se font.
Et je peux
comprendre qu'en tant que critique, puisque j'ai déjà joué ce rôle, c'est de
dénoncer et de faire de grands sparages.
Sachez, M. le député, que la volonté de la ministre de la Famille en ce moment,
c'est d'être la plus transparente possible,
accessible et donner l'information aux parents comme il se doit. Il aurait été,
pour nous, tout à fait inacceptable d'avancer
des places sans avoir les crédits pour les faire. Je le dis sur un ton un peu,
je vous dirais… J'essaie de ne pas être
arrogante, mais en même temps il est triste de savoir que des places avaient
été annoncées sans que de crédits soient derrière. Il aurait été encore plus désastreux de dire à ces parents que
les places annoncées, qu'on avait
promis d'être faites, ah! elles ne
peuvent être faites parce que, finalement, au retour au pouvoir, le PQ aurait dit :
Savez-vous quoi? On s'est trompés.
Le Parti libéral du Québec a pris des engagements de créer les
places et… permettez-moi de vous rassurer, ça ne vous rassurera pas beaucoup, j'en suis certaine, mais ce n'est pas 2022,
c'est 2021 pour arriver à compléter les places. Par contre, la volonté du gouvernement du Québec, en passant par les deux comités qui sont mis en
place… font en sorte qu'on
essaie d'ajuster l'ensemble de la machine pour aller le plus rapidement
possible faire les places.
Sur ce, je vous dirais, M. le Président, qu'en 2012-2013
le gouvernement en place a fait 1 750 places. En 2013-2014, le gouvernement en place a fait 2 899. Alors,
je veux bien que le député de Terrebonne soit fort déçu et trouve ça odieux et
bien effrayant, mais nous avons annoncé
6 300 places cette année et 4 000 places dans les années
qui vont suivre pour s'assurer d'une
création de places rapide, efficace, dans la capacité de payer des Québécois.
Je pense que c'est la partie importante aussi, M. le Président, à savoir qu'un
réseau se doit d'être bien fait, mais fait de façon responsable. Et c'est
ce à quoi la ministre de la Famille s'est engagée sous le joug du premier
ministre du Québec.
Je
vais probablement avoir l'opportunité de revenir sur le constat du Vérificateur
général. Parce que, vous le savez, ça
pourrait sembler être juste une discussion entre des personnes en opposition,
mais le Vérificateur général du Québec a
quand même pris position et a dénoncé des annonces faites sans fonds, qui fait
en sorte que le Parti québécois, au pouvoir, n'a pas eu une petite
étoile à son bulletin suite aux vérifications du Vérificateur général.
Donc,
dans la vigilance de dire qu'aujourd'hui, avec transparence, on va revenir sur
les crédits puis on va informer la population ce sur quoi on s'avance et
sur quoi on s'engage, je pense qu'il serait intéressant qu'on soit
constructifs, positifs. Je ne lui demande
pas d'aimer les décisions qu'on prend, je ne lui demande pas de ne pas les
critiquer, parce que c'est en les
critiquant qu'on va avancer, mais il faut faire attention dans la façon qu'on
s'avance quand qu'on dit que les créations
de places sont limitées et injustes, puisque, déjà cette année, nous annonçons
la création de places beaucoup plus avancée qu'on peut avoir annoncé
dans les années subséquentes.
Donc,
M. le Président, je veux bien qu'on me demande où je m'en vais puis comment je
vais faire. Dans le comment je vais
faire, je peux comprendre l'inquiétude, parce qu'on s'avance à grands pas vers
la création de places. Mais il faut surtout
savoir qu'en arrière de chaque place il y aura le financement, il y aura les
gens responsables et il y aura les vraies places pour les enfants du
Québec.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Maintenant,
nous allons passer à la partie gouvernementale. Est-ce qu'il y a des
questions? Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme
Blais : Oui, M. le Président, merci beaucoup. Juste une remarque en
préambule. C'est quand même incroyable, le député de Terrebonne, le critique est en désaccord avec l'indexation
à 7,30 $, alors que, lorsqu'ils étaient au pouvoir, c'était une
augmentation à 8 $ et 9 $. Alors, je…
Tout
à l'heure, mon collègue, qui a de jeunes enfants, là, le député de Vanier-Les
Rivières pourra poser les questions ou émettre ses commentaires, parce
que je voudrais aller sur un autre volet.
On
a toujours l'impression que le ministère de la Famille est un ministère
entièrement consacré aux services de garde,
alors qu'il y a bien d'autres choses. Entre autres, en 1967, le gouvernement du
Québec créait son propre programme d'allocations
familiales. On sait qu'un gouvernement du Parti québécois a aboli ces
allocations familiales en 1996. Et, en 1967,
il y avait 85 300 naissances, et, si on regarde après l'abolition de
l'allocation familiale, en 2000, c'est 72 010 naissances.
Donc, on voit qu'économiquement il y a une chute de naissances s'il n'y a pas
un soutien aux familles.
En
2005, un gouvernement du Parti libéral a remis en place les allocations
familiales, qu'on a appelées Soutien aux
enfants, déposées directement dans un compte bancaire. Et je suis convaincue
que ça a aidé énormément les familles, et
en particulier les familles monoparentales. Alors, j'aimerais entendre la
ministre, M. le Président, nous parler de ces prestations familiales pour les enfants de zéro à 18 ans. Il faut
le souligner, là, ce n'est pas rien, parce
que ça ne s'arrête pas à
10 ans, 12 ans, mais ça va jusqu'à 18 ans.
• (10 h 20) •
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Merci à ma collègue d'ouvrir cette parenthèse, puisqu'il est juste d'affirmer
que le ministère de la Famille s'occupe de la famille. Et, dans cette
perspective, ce n'est pas qu'un ministère de
services de garde, de CPE ou de garderies — on les titrera comme on veut — derrière nous, il y a des gens qui s'occupent de tous les aspects du milieu de la
famille. Et nous travaillons au quotidien pour en développer d'autres, puisque la volonté que nous avons, c'est d'aider
les familles dans leur quotidien pour faire en sorte qu'ils s'y retrouvent,
que ce soit dans la conciliation
travail-famille, que ce soit dans l'aide monétaire dans l'allocation familiale
ou que ce soit le retour au travail
d'une femme ou d'un homme, puisque maintenant nous avons des hommes qui
prennent des congés parentaux, avec
un service de garde qui vient appuyer cette démarche. Mais aussi on sollicite,
et je le disais un peu plus tôt, le partenariat des entreprises pour mettre en place des services et des accommodements
qui font en sorte que nos familles s'y retrouvent. En tant que ministre, je vous dirais que — et l'ensemble de mes collègues de
l'Assemblée nationale sera d'accord avec moi — la chose
la plus précieuse qu'on a, c'est le temps. Et le ministère de la Famille se
préoccupe énormément du temps que nos familles peuvent avoir ensemble.
L'allocation
familiale — on
l'appelle ainsi, c'est aussi ce qu'on peut appeler, et ma collègue le disait,
le Soutien aux enfants — c'est un crédit d'impôt remboursable et
c'est versé à toutes les familles avec des enfants de moins de 18 ans — donc zéro à 18 ans, ma collègue le
soulignait bien — puis
c'est administré par la Régie des rentes du Québec, qui, effectivement, est sous le joug du ministère
de la Famille. Le montant varie d'une famille à l'autre et il est calculé en
juillet de chaque année en tenant compte de
quelques points, et je les précise : du nombre d'enfants à charge de moins
de 18 ans résidant avec les
bénéficiaires; du nombre d'enfants en garde partagée; du revenu familial,
c'est-à-dire la somme des revenus des
deux conjoints, s'il y a lieu; et de la situation conjugale des conjoints ou
des membres de la famille. Le montant est indexé en janvier de chaque
année et il n'est pas imposable.
Alors,
qu'est-ce que ça veut dire pour une famille avec un enfant? Bien, ça veut dire
que son soutien maximal peut être de
2 341 $. À chaque enfant qui se rajoute, un montant s'ajoute alors au
premier montant. Pour le deuxième, j'ajoute
1 170 $, la même chose pour le troisième. Et, quand j'arrive au
quatrième enfant, j'ai une somme de 1 755 $. Pour les familles monoparentales, un montant se
rajoute, de 821 $. Donc, vous avez compris, M. le Président, que notre
volonté, c'est vraiment d'arriver à aider nos familles dans un monde où
les sous viennent changer la vie dans le quotidien.
Comment je
peux faire pour la recevoir? Eh bien, comme parent, à la naissance d'un enfant,
je n'ai même pas à faire la demande,
puisque la déclaration de la naissance de mon enfant au Directeur de l'état
civil se fait tout automatiquement. Donc, le principe paperasserie, la volonté de
réduire les papiers à remplir se fait, puisqu'à la déclaration l'ensemble du
mouvement se fait auprès de l'État. La Régie
des rentes exigera une demande à la personne admissible dans le cas suivant:
si elle adopte un enfant; elle est
immigrante ou devient résidente du Québec; son enfant est arrivé ou est de
retour au Québec; elle réside au
Québec, mais son enfant est né ailleurs qu'au Québec; elle obtient la garde
d'un enfant; elle obtient la garde partagée
d'un enfant; elle conserve la garde d'un enfant à la suite de la rupture de son
union et elle ne reçoit pas déjà le paiement de Soutien aux enfants en
son nom.
J'en profite
à ce moment-ci, M. le Président, pour vous dire que la société, elle est
variée, elle est différente, et le ministère a l'obligation de s'ajuster
à toutes ces nouvelles réalités qui arrivent dans le quotidien de la vie.
Je reçois mon
paiement de Soutien aux enfants, il est versé quatre fois par année. Donc, les
parents le reçoivent en janvier, en
avril, en juillet et en octobre, toujours dans le principe du premier jour
ouvrable. La date des versements trimestriels
en 2014 sera le 2 juillet, les
dates qui restent à venir, et le 1er octobre. Les dates des versements mensuels
restants, je vous le disais, au mois de
juillet, ça va être le 2 juillet, donc on est à quelques
semaines du montant à verser. Et, en
2013, M. le Président, eh bien, c'était 2,1 milliards de dollars qui ont été versés à plus de 8 664 489 familles au
Québec. Vous avez compris que notre responsabilité, elle est grande, avec le nombre de familles que nous avons à soutenir
et avec la volonté d'en voir de plus en plus apparaître au Québec.
Le Président (M. Picard) : Merci,
Mme la ministre. Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme
Blais : Oui, je crois que
c'est plus de 2 milliards de
dollars, ce programme
pour le soutien aux enfants. On sait
qu'on vit dans une société vieillissante. Le Québec est la deuxième société au monde à vieillir le plus
rapidement. Est-ce que le ministère de la Famille a constaté que le fait
de soutenir économiquement les familles par le biais d'une allocation familiale universelle a fait en sorte
qu'il y a eu une augmentation du taux de natalité au Québec? On sait qu'en
2002, là, je le disais tout à l'heure, il y
avait 72 010 naissances. Est-ce qu'on a pu voir une augmentation du
taux de natalité?
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'essaie de rester disciplinée, hein? Parce que vous
avez compris que la norme veut qu'on s'adresse à vous, donc j'attendais
le signal.
Le Président (M. Picard) : Je
vous remercie, Mme la ministre, d'être disciplinée.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'ai augmenté de quelques chiffres, tantôt, le nombre
de familles. C'est
864 000 familles et non 8 millions, parce que sinon j'aurais eu
des problèmes de chiffres en bout de ligne. Et sans vouloir dire que
j'ai un sens de l'exagération, mais je suis peut-être plus optimiste qu'on
pourrait le croire.
Entre 2003 et
2012, M. le Président, il y a eu une hausse de 20 % de naissances au
Québec en vertu des gestes posés par
un gouvernement responsable, 15 000 naissances ont eu effet au Québec,
et a fait en sorte que le taux de familles a augmenté de façon
exponentielle. Et c'est tout un bonheur, puisque, vous le savez, la députée le
dit très bien, on peut remarquer qu'au Québec... Et, la première fois que je
l'ai entendu, j'ai eu un peu peur, je me suis dit : Il y a peut-être quelque
chose dans l'eau. Mais on vieillit plus vite. Et ce n'est pas quelque chose
dans l'eau, c'est vraiment parce que nous avons cette société sur laquelle on
compte et qui vieillit effectivement plus vite, mais notre volonté, c'est de faire
en sorte de pouvoir aider non seulement les familles, mais aussi ce regard-là
qu'on porte sur cette population vieillissante.
Et, vous savez, M. le Président, on aura probablement le plaisir de faire
ensemble les crédits Aînés la semaine prochaine,
et vous verrez que, dans cette perspective-là, le gouvernement a posé aussi des
gestes importants pour pouvoir soutenir notre population, qui, à ce
moment-ci, on peut dire, vieillit plus rapidement.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme
Blais : Merci, M. le Président. Soutenir les familles, c'est aussi par
le biais des politiques familiales. Et je me souviens, à l'époque, quand j'étais à la présidence du Conseil de la
famille et de l'enfance, on avait déposé un avis sur les politiques
familiales municipales. Et on se rend compte que, lorsqu'il y a des politiques
familiales... des énoncés de politique
familiale dans les municipalités, bien, les familles veulent vivre dans leur
milieu le plus longtemps possible. Et ça fait en sorte que les élus
travaillent avec et pour les familles.
Alors, je
veux vous entendre parler… Parce qu'on le sait que, depuis 2003, le ministère
de la Famille a travaillé énormément
au développement de ces politiques familiales. Je ne veux pas nécessairement
vous entendre sur les politiques familiales
aînés, vous pourriez en parler la semaine prochaine, mais les politiques
familiales à la base, dont... ont donné un grand mouvement
intergénérationnel, là, à l'ensemble des politiques au Québec.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la ministre.
• (10 h 30) •
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Effectivement, Mme la députée, vous avez raison de nous
le souligner, puisqu'à ce moment-ci
on peut même souligner l'apport d'un partenaire important qui s'appelle les
municipalités. Les municipalités sont
des partenaires qui font en sorte que le Québec peut s'illustrer avec plusieurs
petits gestes... mais qui vient d'une
politique familiale instaurée par le ministère, qui fait en sorte que nos
familles peuvent rester dans leur milieu
de vie. Et je vous sais très sensible au principe même de rester dans son
milieu de vie, puisqu'on sait qu'à certains endroits du Québec il y a un exode de nos
villages. Les gens veulent venir en ville, ils veulent se rapprocher des
services. Et la volonté que nous
avons avec partenaires les villes, c'est de faire en sorte qu'on peut améliorer et aider la qualité de vie des familles sur
l'ensemble du territoire québécois que nous desservons. La politique
familiale municipale dessert en ce moment... Puis tantôt je vous
disais : 86 % de la population, mais permettez-moi de vous donner un
chiffre très concret :
702 municipalités, en ce moment, ont des politiques familiales qu'elles
mettent en application pour aider nos familles
à s'y retrouver et à être bien dans le milieu de vie qu'elles ont, et
27 MRC qui bénéficient aussi du même programme. Donc, ce programme
vient faire en sorte qu'on peut aménager, bonifier, mettre en place un système
de partenariat entre les familles et la
ville, mais aussi entre le ministère et les villes pour bonifier une façon de
s'approprier les milieux.
Et cette
façon-là, pour nous, c'est vraiment de pouvoir aider, de façon financière, à
élaborer la mise en oeuvre de leur
politique familiale et l'accompagnement du carrefour action municipale
jeunesse, puisque plusieurs municipalités ont ce principe et mettent en place la politique. La politique municipale peut toucher, entre autres, des
loisirs, la culture, le transport, la santé, l'environnement, la qualité
de vie et l'habitation. Je vous donne un exemple, M. le Président, qui vient directement d'où je suis, donc Laval. Maintenant,
quand vous êtes reconnu comme un aîné, vous ne payez plus le transport en commun, vous avez accès au transport
en commun de façon gratuite, ce qui fait en sorte que la mobilité
des gens, elle est accessible. Et
c'est vraiment chouette pour l'ensemble de la population.
Ça a été une bonne nouvelle. Mais cette nouvelle-là ne venait pas que
d'une seule personne qui y avait réfléchi, elle venait d'une volonté d'une politique
familiale qui se mettait en place, de la part d'un gouvernement et d'une ville
en partenariat.
C'est une
excellente façon pour les municipalités d'attirer des nouvelles familles et de
garder la population en place. C'est
un autre bon exemple de geste concret que notre gouvernement pose pour aider
les familles, et ce, en leur
procurant un éventail de services diversifiés.
Donc, Mme la députée, sachez que, pour nous, en 2014-2015, ça a été un investissement de 885 millions de dollars, et c'est, de ce fait... millions ou
mille?
Une voix : Milles.
Mme
Charbonneau : Encore
une fois, mon côté optimiste qui prend le bord. Donc, 885 000 $. Et
je sens que le député de Terrebonne
va se préoccuper de mon côté exagéré,
mais, ceci dit, ça m'amuse beaucoup. Mais ça fait en sorte que les investissements font que nos villes posent des gestes dans le
quotidien pour nos familles, et nous en sommes très fiers. Et ça souligne surtout que, derrière moi, il y a
des hommes et des femmes qui travaillent pour faire en sorte que le ministère de
la Famille s'illustre et devient un
partenaire important dans l'ensemble des milieux où nous sommes pour faire en
sorte que les familles du Québec s'y retrouvent et sont bien.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, il reste cinq minutes.
Mme Blais : Oui, merci, M. le
Président. M. le Président, est-ce que la ministre est en train de nous dire
que l'organisme Carrefour action municipale
et famille est un incontournable pour permettre aux municipalités qui désirent
mettre en place des politiques, pour les accompagner,
pour élaborer, développer selon la
grandeur de leurs villes, de leurs villages, selon leurs régions... Parce
qu'on ne veut pas faire du mur-à-mur. Je pense que c'est important d'adapter
les politiques aux milieux et aussi de consulter la population pour être en
mesure d'élaborer des politiques. Est-ce que, M.
le Président, la ministre
est en train de nous dire que le Carrefour action municipale et famille a fait
ses preuves et qu'il travaille en harmonie avec le ministère de la
Famille pour vraiment faire de ces politiques un succès pour les élus des municipalités
et les familles qui vivent dans ces milieux de vie?
Le Président (M. Picard) : Mme
la ministre, en trois minutes.
Mme
Charbonneau : En trois minutes. Ça sera court, mais tellement
important, M. le Président, parce
que la députée a tout à fait raison : Le Carrefour action municipale et
famille... Je me suis penchée, parce que, là, j'ai dit : Est-ce qu'il y en a partout? Et on m'a rappelée un peu à
l'ordre pour me dire : Mme la ministre, il y en a un, mais qui s'occupe
de partout. Donc, ça fait en sorte qu'ils peuvent bonifier, apporter des idées,
mais échanger avec chaque milieu.
Et la députée a tout à fait raison en
disant : C'est un incontournable. C'est un incontournable puisque c'est un
partenaire qui fait en sorte que les
politiques s'appliquent, qu'on peut les regarder de façon positive, qu'elles se
renouvellent aussi, parce qu'il y a des villes qui ont fait en sorte que
leurs politiques sont en action depuis très longtemps, mais maintenant il faut les renouveler. La population
change, elle augmente, elle demande, elle exige, et, de ce fait, bien, ils
les aident à mettre en place de nouvelles
mesures. Cette année, c'est un montant
de 125 000 $ qui a été
attribué au carrefour pour
accompagner… l'accompagnement au Carrefour action municipale et famille qui
fait en sorte qu'on peut les soutenir, eux,
pour les aider comme un organisme incontournable à soutenir nos villes, à
mettre en place des politiques intéressantes et actives pour nos
familles.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la… D'autres questions? Il reste encore trois minutes.
Mme
Charbonneau : Il
en reste trois sur les trois que je viens de parler?
Le Président (M. Picard) :
Vous n'avez pas parlé trois minutes.
Mme
Charbonneau : Non, non, mais c'est parce que…
Le
Président (M. Picard) : Non, mais j'avais fait une erreur.
C'était quatre minutes, mais vous avez été très brève aussi, là.
Mme
Charbonneau : Vous êtes gentil, M. le Président, parce que
je pensais que j'étais la seule qui se trompait dans les chiffres et là
je sens que vous essayez de me faire sentir à l'aise.
Le Président (M.
Picard) : Ceux qui ne se trompent jamais ne sont pas ici.
Mme
Charbonneau :
Oui, vous avez raison.
Le Président (M.
Picard) : Ça va pour le… Je vais retourner au député de
Terrebonne pour une période de 20 minutes.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Alors, on voit que ça se
dessine de façon beaucoup plus claire maintenant. Après avoir posé déjà une série de questions dans
les premières 20 minutes, on voit qu'on a un parti, le Parti québécois,
qui voulait augmenter, la députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne a
tout à fait raison, qui voulait augmenter d'une façon plus substantielle les tarifs en service de garde,
jusqu'à 9 $, et indexés au coût de la vie, pour essayer de développer plus
rapidement le réseau. Et on a ici, de
l'autre côté, un gouvernement qui a décidé de changer une promesse électorale
et de ralentir le développement du
réseau. C'est le paysage politique qui se dessine. Et, pour l'opposition, bien
là, je ne les ai pas encore entendus, mais tantôt, j'imagine, ils auront
la chance, là, de s'exprimer sur la question.
J'aimerais
faire une entente avec vous, M. le Président. Je vais poser des questions
brèves et j'aimerais essayer d'avoir des questions en prorata de la
question que je vais poser.
Alors,
je reviens à la question concernant le financement des réseaux à la ministre de
la Famille. Il y a une distinction entre
la ministre de la Famille et le président du Conseil du trésor. Le président du
Conseil du trésor, lui, veut proposer peut-être
l'idée d'une modulation selon le revenu pour les tarifs en service de garde. La
ministre de la Famille est-elle d'accord avec cette proposition?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : M. le Président, le député va être fort déçu,
j'étais distraite. Est-ce que je peux entendre la question à nouveau?
M.
Traversy : Très simple. Le président du Conseil du trésor
semble être d'accord avec une modulation des tarifs en garderie selon les
revenus. La ministre de la Famille est-elle d'accord avec cette proposition du
Conseil du trésor?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, je comprends que mon collègue cite un collègue ministre dans
une situation particulière. Mais je sais
qu'il le sait que l'ensemble des programmes vont passer par le comité de la
révision des programmes et que, par la suite, il y aura aussi le comité
sur la fiscalité. Et c'est après ces deux études que le gouvernement va statuer, avec les députés de l'Assemblée nationale, si
tout changement est à venir au niveau du programme des services de garde
du Québec.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la… M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Alors, la ministre de la
Famille va-t-elle participer à ce comité sur la fiscalité? Et que
va-t-elle plaider?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Vous avez compris, M. le Président, puisque vous siégez à l'Assemblée
nationale, que l'information a été donnée
par le premier ministre, et il y a eu une conférence de presse pour annoncer
les deux comités. Et le député de Terrebonne sait très bien la réponse,
c'est-à-dire que ce seront des gens indépendants de l'Assemblée nationale qui vont étudier et regarder l'ensemble
des programmes et l'ensemble de la fiscalité du Québec pour faire des recommandations. Et sachez que mon bâton de
pèlerin est complètement pour la famille, M. le Président, et, quand il sera
temps de faire en sorte qu'on puisse la
regarder de façon positive et objective, je serai au rendez-vous pour défendre
les familles du Québec. Par contre,
je rajoute, et je l'ai toujours fait : Dans la capacité de payer des
Québécois, puisqu'au Parti libéral du Québec on ne s'avance pas sur des
mesures si on ne peut pas se les payer.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : M. le Président, je compte sur la ministre de la
Famille pour défendre, justement, son ministère, parce que, si elle ne
le fait pas, elle va se rendre compte qu'il n'y a pas grand monde qui vont le
faire à sa place.
Tantôt,
je lui ai demandé est-ce qu'elle avait des commentaires positifs venant du
réseau des services de garde. Elle a
dit : Oui, j'en ai un. Et elle a sorti une feuille et elle a dit :
Regardez, les CPE de la Montérégie disent qu'«on est contents de ne pas augmenter les tarifs en
garderie et de préserver l'universalité du réseau». Elle était contente de me
dire ça. Et, quand je lui demande est-ce qu'elle est d'accord avec la
modulation ou une autre tarification, elle ne veut pas se positionner. Alors, il va falloir vraiment, là,
qu'il y ait une prise de position plus claire dans le cadre de cette commission.
J'imagine que la ministre est en réflexion.
Ma question va être la suivante :
Puisqu'elle y réfléchit actuellement et qu'elle dit que la commission va être formée de gens
indépendants de l'Assemblée nationale, va-t-elle au moins s'arranger pour que les gens
du réseau qui touche au ministère de la Famille et des services de garde
y soient présents?
• (10 h 40) •
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Je suis déçue, M. le Président — puis je vous le dis à vous — je suis déçue que le député doute — je n'aime pas utiliser le je-me-moi, là,
mais je vais l'utiliser — que je ne défendrai pas le réseau que je représente, que je ne défendrai pas le ministère que je
représente. Et je rappelle au député que le ministère que je représente, ce
n'est pas un ministère de CPE et de garderies, c'est le ministère de la
Famille. Et, dans cette perspective-là, l'ensemble des programmes qui vont passer à travers la commission des révisions des
programmes et la commission de fiscalité seront défendus haut et fort,
dans une volonté d'en donner plus à l'ensemble de nos familles.
Par contre,
là-dessus, je reviens, parce qu'on ne peut pas poser des gestes comme
gouvernement responsable et oublier
la capacité de payer des Québécois. Parce que vous et moi, M. le Président, là,
sans vous mettre dans l'embarras, on n'aura pas d'enfant la semaine
prochaine, mais on a quand même une famille. On est quand même dans un milieu familial. Personnellement, là, j'ai trois enfants
et deux petits-enfants, et, à toutes les fois que je me lève pour défendre
le ministère de la Famille, les gens que
j'ai en tête, c'est mes petits-enfants, parce que les gestes qu'on pose sont
pour l'avenir du Québec. Ils ne sont pas pour demain matin ou
avant-hier, ils sont pour l'avenir du Québec.
Donc, quand
le député dit : J'espère que la ministre va défendre le ministère de la
Famille, sachez, M. le Président, haut
et fort, que je le ferai tous les jours, puisqu'on est ministre tous les jours,
à toutes les heures. Donc, sur ce, là, j'espère que le doute sera retiré de la tête du député de Terrebonne, malgré le
fait que je crois que la joute politique veut qu'en ce moment il prenne
ce rôle pour venir chercher le principe.
On m'a
souvent dit qu'un de mes défauts, c'est de prendre les trucs personnels, alors
je vais essayer de me détacher de
l'aspect personnel. Le député a probablement 20 questions pour le
20 minutes qu'il a, mais sachez, M. le Président, que, s'il veut une
bonne réponse, une réponse transparente et juste… même s'il vous fait signe que
je vous parle un peu trop longtemps,
sachez que ma volonté, c'est d'être transparente et claire. Donc, s'il trouve
que je prends une minute de plus pour
répondre à sa question, c'est malheureux, je la prendrai, puisqu'il m'a dit,
dès le départ, qu'il voulait une réponse juste et claire, et c'est ce
que je m'engage à faire.
Je ne vous citerai pas le VG tout de suite, je
suis sûre que sa prochaine question va faire en sorte que j'aurai l'occasion,
alors je le laisse poser son autre question.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Je suis très heureux
d'entendre que la ministre de la Famille va mettre toute son énergie pour défendre, justement, l'ensemble
du réseau mais aussi du ministère de la Famille, là, dans son entièreté.
Est-ce que je
dois comprendre qu'elle va faire les représentations pour que nos groupes des
services de garde en particulier,
parce que présentement on est dans ce thème de discussion, seront représentés
pour la commission de la fiscalité?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, les programmes vont passer par les deux comités. Ma
sous-ministre a déjà été sollicitée.
L'équipe en arrière de moi travaille pour des réflexions et des présentations.
Et, chacun de nous, dans le poste
qu'on occupe, que ce soit au principe de la sous-ministre, au principe des
adjoints à la sous-ministre, au principe de l'autre ligne en arrière, qui sont les gens qui travaillent avec les
adjoints, je vous dirai qu'on va défendre les programmes que nous avons, et nous allons faire en sorte de
pouvoir, dans la mesure du possible, non seulement les conserver, mais les
bonifier et les amener à un niveau supérieur
de ce qu'ils sont maintenant. Parce que la volonté du ministère, c'est de faire
de l'optimisation de l'ensemble de
ces programmes et de les défendre partout au Québec pour faire en sorte qu'on
est capable de donner aux familles du Québec ce qu'elles désirent,
c'est-à-dire plus de services et plus le principe de conciliation
travail-famille.
Et je vous rajoute travail-études-famille. Je
vous rajoute travail-proche aidant-famille. Pourquoi? Parce que, maintenant, ça se dessine de façon différente, et,
à chaque famille, on impose des disciplines ou des façons de faire qui font en sorte qu'il faut qu'ils se retrouvent,
dans une journée complète, à faire plusieurs choses à la fois. Et ce qu'on
veut, c'est que les familles du
Québec restent, puisque c'est — il y a eu un livre d'écrit là-dessus — les familles les plus heureuses.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Donc, je comprends que la ministre
s'engage à défendre les familles mais ne
peut pas garantir la présence des groupes, des réseaux des services de garde subventionnés dans le cadre de ces dites commissions. Alors, je voulais quand même
lui signifier que je pense que ce serait tout à fait pertinent, et on
aura l'occasion d'en reparler.
J'aimerais
parler d'un autre sujet qui concerne toujours le réseau des services de garde. Nous avons
appris, dans le dernier budget, M. le Président, que le gouvernement
irait piger dans les surplus des CPE et des garderies privées subventionnées.
On dit, depuis le début de cette discussion, que nous avons une volonté de
vouloir en arriver à la pérennité du
réseau et à la qualité, là, des services qui y sont offerts dans les différents
établissements. Ce que je voudrais avoir comme réponse de la ministre de la Famille, c'est
si le fait d'aller piger dans ces surplus ne va pas nécessairement
un peu affecter la qualité des
services. Je veux qu'elle me rassure de ce côté. Parce que
vous savez que, l'année dernière, cette action a déjà été faite. Alors, je veux voir tout d'abord si ça a été
réfléchi et si on avait envisagé les impacts que ça pouvait avoir.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : M. le
Président, je suis heureuse que, dans
l'intervention ou du même souffle, le
député de Terrebonne
signifie que le gouvernement qui était en place au dernier budget, pas celui
qui vient d'être déposé mais celui de
l'année précédente, avait posé des gestes concrets, qu'il n'avait pas annoncés
ni avant ni pendant une campagne
électorale, de coupures dans les services
de garde et dans les surplus. Je vous le dis parce qu'à ce moment-là il y a eu
vague à l'Assemblée nationale, les
gens sont venus faire des représentations, et la ministre de la Famille a tenu
son bout de fil qui disait que c'était la position qu'elle conservait.
Et, oui, le
ministère de la Famille a annoncé qu'il y aura des coupures à l'intérieur de
ses crédits et, de ce fait, dans les
surplus des services de garde, des bureaux de coordonnateurs et dans le
principe… dans les CPE et dans les bureaux de coordonnateurs. Est-ce
qu'il y aura un impact sur le service aux enfants? C'est la question
que j'entends de mon collègue de Terrebonne. La réponse, pour nous, elle
est non.
Vous avez
compris, M. le Président, que c'est de l'argent en banque. Donc, si elle
est en banque, c'est qu'en ce moment elle est là pour toutes sortes de
raisons : des fois, des projets, des fois, un surplus. Des fois, une planification
extraordinaire de la gestion du CPE fait en sorte que l'argent, elle est réservée,
elle est placée. Et, de ce fait, en ce moment, malgré l'argent et les surplus en banque des CPE et des garderies, il
n'y a pas un manque de services au
niveau des enfants. Donc, on ne voit
pas pourquoi il y en aurait un si nous allions chercher des sommes qui
sont, dans le fond, M. le
Président, l'argent des Québécois. N'oublions pas que le financement arrive de
l'argent des Québécois. M. et Mme Tout-le-monde paient le service
de garde, vous et moi aussi, et, de
ce fait, cet argent, elle est en banque, donc n'affecte pas, en ce moment,
le service aux enfants. Alors, si nous
imposons une coupure à l'intérieur des surplus, ça ne devrait pas affecter le
service aux enfants.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Donc, M. le Président, je comprends qu'en pigeant dans les surplus ça ne devrait pas toucher
à la qualité des services qui vont être octroyés.
Toujours
dans cette optique de vouloir optimiser le réseau et préserver la pérennité de
celui-ci et la qualité des services qui y sont offerts, la hausse du
tarif quotidien de 0,30 $, donc de 7 $ à 7,30 $, au coût du
programme, selon l'inflation du coût de
programme et non du taux de la vie, j'aimerais avoir une précision de la part
de la ministre : Est-ce que
cette somme de plus va être directement investie dans la qualité et le maintien
des services offerts aux enfants ou va être affectée au fonds consolidé?
Parce que, lorsque notre gouvernement antérieur avait décidé d'augmenter de
1 $ par année pendant deux ans et
indexé au coût de la vie, c'était pour réaffecter au niveau du service pour
enfants. On veut savoir si cette somme
qui a été annoncée dans le budget sera pour les services offerts aux enfants ou
pour le fonds consolidé?
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la ministre.
• (10 h 50) •
Mme
Charbonneau :
La réponse, M. le Président, elle est, pour moi, très courte, et le député en
sera heureux, ça va lui permettre de
poser plus de questions : L'argent reste au niveau du ministère et sera
mis en place pour pouvoir créer, le plus rapidement possible, les places
en service de garde.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, c'est une
très bonne nouvelle. On aurait aimé qu'il y en ait un peu plus pour pouvoir permettre un
développement plus rapide des places, mais au moins je comprends que ça va être
investi au niveau des services offerts aux enfants, et ça ne tombera pas dans
un fonds général.
J'aimerais
donc amener peut-être la ministre de la Famille à nous parler un peu plus
concernant le gel des barèmes de
financement. Je voudrais savoir avec elle si, ce gel des barèmes, qui ont été
annoncés dans le cadre du dernier budget, on avait aussi analysé les impacts que ça pourrait avoir sur la qualité
et les services offerts. Parce que, là, vous voyez, là, on accumule plusieurs mesures, là, depuis tout à
l'heure, et on dit à chaque mesure, jusqu'à présent : Ne vous inquiétez
pas, il n'y aura aucune conséquence négative à toutes ces coupures. Je veux
savoir si c'est également l'analyse que la ministre fait au niveau du gel des
barèmes de financement et si elle a évalué les impacts aussi de cette décision.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
La question du député me permet de nous rappeler que les services de garde, on
a le goût d'imaginer qu'un service à la
petite enfance, mais c'est aussi une structure administrative. De ce fait, ils
ont des services administratifs à débourser, à se payer. Et nous croyons
très sincèrement que le gel des barèmes aura un impact sur le service administratif. Donc, c'est à l'intérieur
de l'administration que le gel de barèmes va se faire. Et nous souhaitons,
et nous avons eu des échanges avec les
différents partenaires, que l'optimisation, autant au niveau des services de
garde que de l'administration, fera
en sorte qu'on n'y verra pas de grandes différences entre aujourd'hui et
l'application du budget, c'est-à-dire le gel des barèmes, auprès de nos
administrateurs de garderie et de CPE.
Je nous
rappelle aussi que… J'aime faire la comparaison, parce que vous avez compris,
M. le Président, que, depuis longtemps,
j'ai été marquée par une expérience extraordinaire en éducation. Mais, pour
gérer une commission scolaire de
45 000 élèves et de plus de 100 bâtiments, ça coûte 4,2 %
du budget d'administration. Pour les CPE et les garderies, en ce moment, on est à 17 %. Donc, on nous
souhaite — je dis
«nous» parce qu'on va les accompagner — on nous souhaite de faire une optimisation de l'administration que
nous avons pour faire en sorte qu'on peut faire mieux avec des montants
plus raisonnables.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : M. le Président, je suis très sceptique par rapport
aux réponses que la ministre nous dit, en affirmant qu'il n'y aura pas de grand impact ou il n'y aura
pas de grande différence alors qu'on accumule les coupures par-dessus
coupures.
Lorsqu'on
parle du gel des barèmes de financement, bien, vous savez que c'est
l'équivalent d'une compression budgétaire,
parce que, notamment dans les centres de la petite enfance, on doit tout de
même assumer, à chaque année, une
hausse salariale, qui est consentie d'ailleurs par l'État, et sans compter les
hausses normales des coûts d'opération, et tout ça. Alors, à un moment
donné, à force de toujours couper… On nous dit : Il n'y aura pas de
conséquence puis il n'y aura pas non plus,
là, d'impact en bout de ligne. La ministre est-elle capable de reconnaître
qu'en gelant, justement, ces barèmes
de financement ça vient occasionner tout un casse-tête, là, en ce qui a trait
justement aux hausses salariales prévues, notamment pour les centres de
la petite enfance?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Je nous rappelle qu'ils sont tous en surplus. Je nous
le rappelle parce que, quand le député a des
inquiétudes, je veux aussi qu'on puisse être dans la responsabilité que nous
avons, comme gouvernement
responsable, qu'il y a des surplus. Je ne m'attends pas non plus à ce que le
député perde son côté sceptique et je
n'essaie pas de ramener le Capitaine Bonhomme en vous disant qu'il sera
confondu-du-du-du puisque j'ai compris que
le rôle qu'il occupe, c'est de faire en sorte qu'on avance et qu'on fasse les
questions pour rassurer les services qu'on donne et les partenaires que nous avons. Parce qu'en ce moment lui comme
moi, comme l'ensemble de nos collègues sont
écoutés avec beaucoup d'attention par le réseau, qui veut avoir peut-être plus
de réponses, malgré le fait que, depuis le début de mon mandat, j'ai
rencontré l'ensemble du réseau : garderies, CPE et garderies privées.
À titre
indicatif, je vous dis, M. le Président, que le gel prive les CPE de
13 500 $ — là, vous
êtes correct, M. le Président? Ça va bien? Vous voulez…
Le Président (M. Picard) : Je
n'ai pas de problème, moi.
Mme
Charbonneau :
…O.K. J'avais peur que vous me disiez que mes minutes étaient écoulées — pour
une garderie d'à peu près 60 places et
de 13 000 $ une garderie de 60 places. Vous avez compris que CPE
et garderie, c'est quelquefois le même service mais deux établissements
avec une gestion quelque peu différente. Pour les bureaux de coordonnateurs de 600 places, c'est une visée
d'allègrement qui représente à peu près 6 300 $. Donc, les coupures
annoncées peuvent sembler grosses
quand on dit un gel de barèmes, mais, quand on le décline sur le nombre
d'argent qu'ils reçoivent, au nombre de places qu'ils ont, c'est un
montant qui peut être jugé comme raisonnable.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre. Du côté de la partie gouvernementale, M. le député de
Beauce-Sud.
M. Dutil :
Merci, M. le Président. M. le Président, je pense qu'on a une conversation
intéressante ici ce matin. Le député
de Terrebonne a fait une citation de Saint-Exupéry sur «c'est Mozart qu'on
assassine», et, oui, c'est une image très forte, je pense, qui est dans
la littérature, mais cette citation-là, qui a été faite effectivement d'une
façon un peu différente dans Saint-Exupéry,
est beaucoup plus forte chez un autre auteur que je recommande au député, qui
est Gilbert Cesbron, parce que c'est
le titre de son livre, C'est Mozart qu'on assassine. Et ce
livre-là — puis ça
va m'amener dans le sujet dont on va
parler — ce
livre-là parle d'un petit garçon de sept ans dont les parents sont en plein
divorce et qui, donc, en subit des
pressions absolument considérables, et c'est un… Oui, bien, c'est ça, il y a
d'autres livres de Cesbron qui sont
intéressants. Je vous recommande Notre prison est un royaume, ou Il
est minuit Docteur Schweitzer, ou Chiens perdus sans collier.
Je pense que vous y trouveriez un grand intérêt. C'est rare qu'on voit un
député qui s'intéresse à la
littérature, alors je me permets d'en profiter un petit peu. C'est rare que j'aie l'occasion de discuter avec
un député de l'opposition de
littérature, mais c'est sûr que, dans le caucus libéral, les occasions sont
plus fréquentes, plus particulièrement avec ma collègue qui est ici.
Donc, la raison pour
laquelle je soulève ça, c'est qu'effectivement il y a des difficultés. Quand on
parle de Mozart assassiné, ce qu'on dit,
dans le fond, on dit : Si on ne fait pas attention à notre jeunesse, si on
ne trouve pas des façons à ce que les
jeunes ne soient pas dans des tensions considérables — puis
un divorce, c'est une tension considérable — on risque des problèmes majeurs dans le
futur puis d'avoir à redresser des choses alors qu'il y a peut-être beaucoup de
talents dans cette jeunesse-là. Bien que
tout le monde ne soit pas un Mozart, il y a beaucoup de talents qui se perdent,
à force.
Donc, ça
m'amène à parler de la conciliation travail-famine. Je pense que, dans la
politique familiale… D'ailleurs, j'ai
été ministre délégué à la Famille il y a très longtemps, je suis certain que le
député de Terrebonne ne s'en rappelle pas. C'était en 1988, je
pense.
Une voix : …
M. Dutil : Il avait quatre ans, me dit-il. Et, dans le fond,
il y a deux composantes importantes au niveau de la famille. Il y a les services qu'on donne aux familles et il
y a également les revenus dont peuvent disposer les familles, parce que l'économie a son importance, pour pouvoir faire le
travail d'avoir des enfants, et de les amener à l'âge adulte, et de former
des adultes responsables. Donc, dans le
contexte de travail-famine… travail-famille, pardon, on est conscients que les
parents sont essoufflés, que les horaires
sont atypiques aujourd'hui. On ne vit plus dans la même situation qu'on vivait
il y a quelques décennies. Beaucoup plus de
femmes sont sur le marché du travail, et c'est une tendance qu'on souhaite
et qui va se poursuivre à mon avis. Puis on
a les tendances démographiques. On s'étonne d'avoir un taux de natalité qui est
en bas du taux de reproduction, et je
pense que c'est lié à la question de conciliation travail-famille tout autant
qu'à la question des revenus.
Donc, si on
regarde les tendances démographiques d'aujourd'hui et celles des prochaines
années, qu'est-ce que le ministère compte faire pour encourager la
participation de toutes et de tous au marché du travail d'une façon plus…
j'appellerais plus conviviale?
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la ministre.
• (11 heures) •
Mme
Charbonneau : M. le
Président, tranche de vie, quand le député de Beauce a été ministre délégué à
la Famille, j'avais mon premier enfant,
1988. À ce moment-là, avec mon conjoint, on a rapidement décidé qu'on n'en
voulait pas juste un. On voulait
avoir une famille nombreuse — nombreuse,
pour nous, c'était trois — et nous avons pris une décision
importante puisqu'à ce moment-là les politiques qui étaient en place ne
favorisaient pas nécessairement la conciliation
travail-famille, on débutait les conversations. Alors, j'ai pris la décision
avec mon conjoint de me retirer du marché
du travail et j'ai fait ça pendant 10 ans. Je suis revenue sur le marché
du travail quand la plus jeune était rendue au primaire, presque au secondaire, et avec une forme d'autonomie où, là,
j'ai pris une vie plus active en politique scolaire. Et je me suis investie au
quotidien, d'où ma passion pour le monde scolaire.
Mais sachez
que la décision que j'ai prise, elle a été difficile à prendre. Pourquoi?
Parce que, quand une femme décide de se retirer du marché du travail, en 1988, ce n'était pas la
meilleure décision de la terre. On essayait de renforcer le principe de la femme et son retour au travail. Plusieurs
collègues, amis ont pris des décisions contraires, et ils
sont très heureux dans la décision
qu'ils ont prise, mais voient maintenant la différence entre la conciliation travail-famille qu'on cherche à mettre en place et qu'on
fait au quotidien plutôt qu'en 1988, où, là, les décisions et la réflexion se
faisaient.
Nous avons un
grand besoin de travailleurs d'expérience et de connaissances sur le marché
du travail, et le fait que les
familles puissent avoir le choix de revenir sur le marché du travail et avoir
un soutien du gouvernement fait en sorte que nous avons des travailleurs d'expérience incroyables sur le marché du travail, qu'ils soient
femmes ou qu'ils soient hommes.
Qu'est-ce qu'on fait? Bien, entre 2003 et 2012, le gouvernement libéral a posé
des gestes décisifs pour favoriser la
conciliation travail-famille. Je vais vous en énumérer quelques-uns, M. le Président, qui vont rassurer, les gestes qui se posent, et qui vont vous signifier, encore une fois, que les gens qui travaillent dans le ministère de la Famille font
en sorte que c'est un ministère qui s'élève au-dessus de l'ensemble des ministères.
Je le dis avec un peu d'orgueil, puisque le ministère
de la Famille, c'est un ministère
linéaire. Ce n'est pas un ministère silo. Il se doit de travailler avec le ministère du Travail, de la Sécurité
publique, de la Santé, de l'Éducation. Et c'est un privilège d'être à la tête
de ce ministère.
Alors, quels gestes pose-t-on pour avoir un
principe pour favoriser la conciliation travail-famille? Je vous en nomme : Le Régime québécois d'assurance parentale. Ma collègue un peu
plus tôt l'a souligné, c'est un
moment important où on reçoit en famille des sommes pour nous aider à
boucler certaines fins de mois.
Le développement du réseau des services de
garde. Le député de
Terrebonne s'en soucie beaucoup, mais, vous
savez, M. le Président, la plupart des Québécois y réfléchit et s'y soucie
aussi, qu'on s'en serve ou pas, puisqu'il faut savoir que, malgré le fait qu'un parent paie 7 $ par jour, les Québécois paient aussi, par
leurs impôts, ce service de garde, qu'on veut avoir de plus en plus
grand et de plus en plus fort.
Le financement des haltes-garderies, puisque,
comme le député le disait plus tôt, les horaires sont atypiques. Quelquefois, je n'ai pas besoin d'un service toute
la journée, j'ai besoin d'un court service. Donc, la halte-garderie vient
soutenir les familles.
Les normes
conciliation travail-famille qui encouragent les entreprises de
250 employés et moins à mettre en place une aide et des normes qui
font en sorte que nos jeunes familles s'y retrouvent.
Le Soutien
aux enfants, donc l'allocation familiale. Le soutien aux organismes
communautaires familles. Vous savez,
M. le Président, chez vous comme chez nous, il doit y avoir des milieux où on
appelle la maison de la famille, qui sont
des milieux dans différents secteurs d'une ville. Chez nous, il y a trois
milieux de vie conviviaux et différents. Il y a Duvernay, Saint-Vincent-de-Paul, Saint-François.
Eh bien, M. le Président, malgré le fait que je suis toujours à Laval,
il y a une maison de la famille dans chacun
de ces endroits. Et je suis sûre que, pour vous comme pour mes collègues, c'est
la même chose, les maisons de la famille se multiplient pour venir aider dans
chacun des milieux.
Le financement des politiques familiales
municipales, on en parlait plus tôt, une volonté d'un partenariat important entre deux paliers gouvernementaux,
c'est-à-dire le provincial et le municipal; la mise en place d'un programme
de soutien des projets issus des communautés
en matière de conciliation travail-famille; le soutien financier et technique
au milieu de travail en matière de conciliation travail-famille; l'élaboration
d'un prix reconnaissance en matière de conciliation travail-famille, que j'ai
eu le privilège, cette année, d'aller remettre à une entreprise qui posait des
gestes vraiment très concrets pour aider ses jeunes employés.
Et l'offre de
service de surveillance pour les élèves handicapés de 12 à 21 ans, M. le
Président. Ce n'est quand même pas rien, puisque c'est un partenariat qu'on
fait avec le scolaire pour venir les soutenir financièrement, puisque, vous
savez, M. le Président, quand qu'on a un enfant qui est enveloppé de façon
différente, quelquefois on a besoin de soutien supplémentaire. Et, de ce
fait, bien, dans les commissions scolaires, c'est jusqu'à 21 ans avec le
soutien du ministère de la Famille. Notre gouvernement veut continuer à
travailler avec les partenaires pour mettre en place des pratiques différentes,
des meilleures pratiques pour faire en sorte que nos familles s'y retrouvent et
viennent un peu consolider cette nouvelle
vie là qui s'annonce quelquefois avec un soutien aux enfants, mais aussi un soutien aux parents et un soutien aux parents des parents, parce que
quelquefois nos jeunes familles, nos jeunes parents
deviennent les parents de leurs parents, et ils ont besoin de soutien
tout autant.
Le Président (M. Picard) : Merci,
Mme la ministre. M. le député de Beauce-Sud.
M. Dutil : M. le Président,
j'aimerais que vous passiez la parole à la députée de Crémazie, s'il vous plaît.
Le Président (M. Picard) : Mme
la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Merci beaucoup. Vous comprendrez, Mme la
ministre, que, comme maman d'une
petite fille de cinq ans et comme
nouvelle députée rapidement… je ne
dirais pas heurtée, mais rapidement faite dans un mode conciliation travail-famille, avec des nouvelles fonctions, je
me sens particulièrement interpellée par cette discussion-là de conciliation
famille-travail.
La population active au Québec a bien changé au
cours des dernières décennies, où on se retrouve avec une main-d'oeuvre, dans le fond, composée d'autant
d'hommes que de femmes, souvent parents de jeunes enfants. Et, dans cet environnement, favoriser concrètement un
meilleur équilibre entre les responsabilités professionnelles et les responsabilités personnelles devient un enjeu
sociétal, un avantage aussi, mais surtout un enjeu. Et, comme gouvernement,
notre rôle est de contribuer, évidemment, à
instaurer un terrain propice à cette conciliation, de façon à ce que l'épanouissement
professionnel et l'épanouissement personnel se fassent de façon harmonieuse.
Vous avez
mentionné la question des normes en entreprise. Est-ce que vous pourriez nous
en dire davantage sur la certification
en conciliation travail-famille, donc nous expliquer en quoi consiste cette
certification et de quelle façon elle répond aux besoins des parents
également?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci. Merci pour la question et bienvenue dans cette vie folle de la
politique.
Vous avez
raison de nous rappeler… Vous avez fait deux affirmations que j'apprécie
beaucoup. La première, et je le
disais un peu plus tôt, la chose la plus précieuse qu'on a, c'est le temps. Et
malheureusement, quand qu'on s'engage en
politique — et c'est
une décision dure pour les femmes, on le sait, parce qu'on le voit, quand qu'on
se lève en Chambre, au salon bleu, le
nombre de femmes, et le nombre d'hommes, est différent — c'est une décision difficile, parce que,
comme femme, notre première volonté,
c'est vraiment de se dévouer à sa famille, et le temps est quelque chose qu'on
mesure avec beaucoup de précision.
Vous avez
fait une autre affirmation que j'ai beaucoup appréciée, puis je vais la mettre
dans la réflexion. Vous avez
dit «famille-travail» et non «travail-famille», et cette affirmation-là me
rappelle qu'il faudrait effectivement inverser les mots, puisque le premier en importance est «famille» et le deuxième
est «travail». Un va souvent sans l'autre. Dans votre cas, c'est le cas, vous travaillez et vous avez une famille. Mais,
dans l'importance des termes qu'on utilise, de se rappeler que «famille» vient avant «travail», vous
l'avez fait d'une façon très élégante, et je vous en remercie. Parce qu'il va
falloir se rappeler qu'effectivement, avant
toute chose, quand qu'on s'est engagé à avoir une famille, le mot «famille»
vient en premier, et après on applique
toutes les autres normes qui se doivent de s'appliquer, que ce soit proche
aidant, travail, épicerie, repassage, lavage. Je ne les nomme pas parce
que vous les connaissez tous.
L'importance
qu'on a faite pour mettre en place… je vous dirais, l'espèce d'énergie qui a
été mise en place par le ministère de
la Famille pour faire en sorte que la conciliation famille-travail… Je vais
essayer de me pratiquer, ça se peut que
je me trompe quelques fois. Mais sachez, Mme la députée de Crémazie, que je
vais faire un effort pour dire «famille-travail» plutôt que «travail-famille», malgré que tous les documents
sont faits avec «travail-famille». Je vais faire un effort. Mais la volonté du ministère de la Famille de
mettre en place des mesures et des façons de faire pour pouvoir faire en
sorte qu'on accompagne les petites
entreprises comme les grandes à mettre en place cette certification-là, elle
est importante. Et il y a des gens
qui, dans le quotidien du ministère, font en sorte qu'il y a des réflexions qui
se font puis il y a des approches qui se font pour aider et accompagner.
Qu'est-ce
que les normes conciliation travail-famille, que vous me disiez? Alors, je vais
vous en énumérer quelques-unes qui vont vous
donner une très bonne idée de ce à quoi ça s'engage. Sous l'initiative d'un
gouvernement libéral, la toute
première norme conciliation travail-famille a été lancée en avril 2011.
Donc, c'est encore une conciliation ou
une norme qui est très jeune puisque, malgré le fait qu'en vie politique, 2011,
c'est il y a 100 ans, je vous dirais que 2011, c'est court pour une
entreprise, mais, pour une norme, ce l'est tout autant.
• (11 h 10) •
Une autre preuve que
le Québec est un leader et qu'il veut revoir et mettre en place un principe en
matière de famille, nous donnons aux
entreprises un outil supplémentaire pour les aider à attirer et à garder la
main-d'oeuvre, parce que cette
norme-là ne fait pas que souligner l'effort de la famille ou de l'entreprise
mais fait en sorte qu'on peut garder le
personnel où ils sont heureux, dans l'entreprise où ils sont heureux. Parce
que la conciliation, c'est ce qu'elle
cherche à faire, garder les cerveaux où ils sont, parce que souvent… Et
je suis sûre que, certains soirs, vous vous posez la question, vous êtes loin de chez vous, vous vous demandez où ça se
situe, comment je me retrouve là-dedans puis comment mon enfant ou ma famille se retrouvent là-dedans.
Donc, de faire en sorte que les gens se rapprochent de leur travail est une
réflexion à laquelle on aide, et la norme
vient faire en sorte qu'on aide à garder et attirer les gens proche d'une entreprise.
Et
sachez qu'à la fin de ce propos j'aimerais vous dire que j'apprécie énormément
travailler avec vous. Donc, malgré
les difficultés de la politique
provinciale, je nous souhaite de travailler ensemble encore plusieurs,
plusieurs années, malgré la distance quelquefois de votre travail et de
votre famille.
À ce jour, huit
entreprises ont reçu la certification par le ministère. Puis là je vous dis «à
ce jour» pour 2013, puisqu'on a remis
dernièrement des prix, mais ils ne sont pas comptabilisés dans la fiche. On
veut souligner les bonnes pratiques
de gestion au niveau du travail-famille. Cette norme… à toute organisation, peu
importe sa taille, et sur une base volontaire. La norme fait objet d'un
processus d'accréditation sérieux et rigoureux. Le Bureau de la normalisation
du Québec, qu'on appelle communément — parce qu'on aime ça, les acronymes — le BNQ, est responsable de la mise en
place de cette norme. Et on pourrait même se
faire une petite bande-annonce et dire : On invite les entreprises à aller
voir sur le site du ministère pour
pouvoir adhérer, soit par le biais des chambres de commerce, des jeunes
chambres de commerce aussi, parce qu'ils en font une belle promotion.
Le
Prix de la reconnaissance conciliation travail-famille est intéressant aussi,
puisqu'il met en place une reconnaissance
fort intéressante. Donc, le gouvernement du Québec reconnaît la contribution
exemplaire en faisant connaître leurs
bonnes pratiques en matière de conciliation. Il récompense les entreprises qui
réalisent les actions concrètes. 31 prix ont été décernés. Le prix Reconnaissance conciliation
travail-famille — qu'on
devra peut-être revoir à famille-travail — est une
collaboration entre les ministères et le Regroupement des jeunes chambres de
commerce. Vous avez d'ailleurs… Nous avons
d'ailleurs remis le Prix de la reconnaissance conciliation travail-famille 2014
aux entreprises et organismes qui ont été
honorées lors d'une soirée qu'on a appelé le POW — c'est une nouvelle reconnaissance pour le
Regroupement des jeunes chambres de
commerce — le 3 mai
dernier. Je n'ai pas en main le nom de l'entreprise, mais je vais me faire un
plaisir de vous le signifier aussitôt que je
l'aurai devant moi, pour vous signifier cette entreprise qui a travaillé, année
après année, à faire application pour être reconnue et qui a reçu le
prix.
Une voix :
…
Mme
Charbonneau : EnGlobe. On me souligne que c'est EnGlobe, le
nom de l'entreprise qui a reçu le prix des mains de la ministre au mois de mai pour pouvoir reconnaître cette implication-là
qu'ils ont, là, auprès de la société et de leurs employés.
Le Président (M.
Picard) : Merci, Mme la ministre. Pas d'autres questions? Mme
la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Merci beaucoup. Avant de commencer, j'aimerais apporter
cette précision concernant la présente
commission. Nous avons récemment eu des négociations très difficiles concernant
l'attribution des places accordées à
chaque formation politique en commission parlementaire. Je constate qu'au Parti
québécois trois places sont actuellement vacantes. J'imagine qu'il n'y avait pas d'autre député de disponible
pour assister à la présente commission, car, sinon, je ne comprendrais
pas qu'on ait défendu ce principe qui semblait si important pour eux.
Des voix :
…
Le Président (M.
Picard) : Oui. Un instant, un instant.
Mme
Lavallée : Maintenant, je vais poser ma question. En vertu de la Loi
sur l'administration publique, votre ministère
doit établir des objectifs dans son plan stratégique et mesurer sa performance
à partir d'indicateurs. Le premier ministre
a mentionné aujourd'hui même qu'il fallait instaurer une culture d'évaluation
des programmes et des objectifs dans les ministères, notamment en vue
des crédits.
Ceci
étant dit, quels sont les trois principaux objectifs de votre ministère?
Comment mesurez-vous votre performance par rapport à ceux-ci et quels
résultats concrets visez-vous pour les années 2014-2015 et 2015-2016?
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Permettez-moi de faire appel à un document, puisqu'en
tête et en réserve je n'ai pas l'information d'emblée. Mais, si vous me
permettez, M. le Président, je peux peut-être donner les objectifs et permettre à la députée de reposer un
peu une partie de sa question, puisque je reprends l'exemple sur mon député… sur mon collègue de Terrebonne,
c'est-à-dire des questions… Sinon, je vais vous parler pendant 20 minutes.
Donc, si vous voulez, je peux prendre une
pause après avoir déterminé c'est quoi, les objectifs, vous les dire, et puis,
après ça, on peut revenir à la spécificité de votre question par rapport
aux normes et ce qui ensuit.
Dans le plan stratégique 2012-2017, puisque le plan stratégique
a été statué de cette façon-là — puis je sais que vous les connaissez bien, les plans stratégiques,
puisque c'est toujours plus qu'une année en cours — les axes qui ont été... pas les axes, mais les orientations ou les
enjeux... Donc, il y a le premier enjeu : l'adéquation des services et des
interventions, il y a l'axe
n° 2 : la performance organisationnelle. Et ce sont les deux axes que
nous avons choisis au niveau du plan stratégique. Pourquoi deux axes?
Parce qu'ils s'appliquent à l'ensemble de la structure du ministère.
Donc, dans
les orientations, si vous me permettez… — puis je vais me fier visuellement à… Quand
vous me dites oui, je vais continuer.
Si vous me dites non, je vais arrêter puis je vais vous laisser compléter
peut-être une autre question. Mais,
dans les orientations, il y a : «Miser pleinement sur les leviers
d'intervention du ministère afin d'offrir aux familles et aux enfants des services adaptés à leurs besoins.»
Il y a, dans l'axe n° 1 : «Consolider l'offre de services aux
familles en soutenant des solutions
innovantes et concertées et en faire la promotion.» Et, dans l'axe n° 2,
celui qui se nommait performance
organisationnelle, il y a l'orientation : «Miser sur des façons de faire
efficaces et adaptées aux besoins de la clientèle et des partenaires
tout en étant gagnantes pour les employés.» Ça vous va?
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée, à vous.
Mme
Lavallée : À moi? Quand j'ai pris la décision de me présenter en
politique, l'état des finances publiques était ma principale source de préoccupation. Donc, afin de bien
comprendre l'évolution des dépenses de l'État et d'assurer une comparabilité de celle-ci, êtes-vous en
mesure, Mme la ministre, de nous fournir les dépenses consolidées 2012-2013
de l'ensemble de votre ministère et son taux
de croissance, les dépenses consolidées probables pour 2013-2014 et son
taux de croissance ainsi que les dépenses consolidées prévues pour 2014-2015 et
son taux de croissance?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Si vous me permettez, M. le Président, je vais revenir un petit peu sur la
première question pour rassurer aussi la députée et lui dire qu'on en a
parlé un petit peu plus tôt avec le député de Terrebonne, mais les deux commissions qui ont été mises en place ont
été aussi mises en place pour qu'on puisse se questionner et comment optimiser le service... l'ensemble des services
qu'on offre, au ministère. Donc, je voulais juste vous le spécifier parce
que...
Mme Lavallée : Optimiser mais
évaluer les performances aussi.
Mme
Charbonneau :
Oui, c'est ça. Tout à fait. Bien, dans l'optimisation, vous avez compris que,
pour pouvoir parler d'optimisation,
il faut être capable d'évaluer, de regarder puis d'assurer, hein, une
continuité dans cette évaluation-là pour amener à l'optimisation des
services.
Dans le
budget des dépenses que j'ai devant moi, 2014-2015, l'ensemble de notre
portefeuille est de 2 000 580...
Une voix : 2 milliards.
Mme
Charbonneau :
2 milliards. Merci d'avoir soufflé le mot. Parce que, tantôt, j'étais à la
baisse, là je suis à la hausse... Tantôt, j'étais à la hausse, là je
suis à la baisse. 2 500 709 900 $. Je peux les décliner en
quatre programmes. Donc, le programme de la planification des recherches et de
l'administration, c'est 57 947... Non. Oui, c'est ça...
Une voix : …
Mme
Charbonneau :
57 millions... — merci,
M. Robert — 57 947 500 $.
Donc, le programme 2, mesure d'aide aux familles,
2 473 114 800 $; dans le programme Conditions des aînés,
24 350 600 $; et, dans le programme pour le Curateur public, 44 297 000 $. Ça
décline, dans les quatre programmes, ce qu'on a au budget 2014-2015. Les
crédits que nous avons...
Une voix : ...
Mme
Charbonneau :
Ça, c'est les chiffres du budget, effectivement. Ce n'est pas nécessairement
les crédits.
Mme Lavallée : Je vais juste me
répéter.
Mme
Charbonneau : Oui,
allez-y.
• (11 h 20) •
Mme
Lavallée : Ce qu'on veut puis ce qu'on aimerait recevoir par écrit, si
c'était possible, c'est les dépenses consolidées 2012-2013 de l'ensemble
du ministère avec le taux de croissance, les dépenses consolidées probables de 2013-2014 et son taux de croissance et les
dépenses consolidées prévues 2014-2015 et son taux de croissance, pour nous
permettre de voir ce qu'il se passe de budget en budget. Donc, si vous les
avez, nous aimerions les avoir.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci,
M. le Président. Je veux juste
m'assurer… Parce que ma collègue le disait tantôt, quand elle a fait le choix d'aller en politique… Ça veut dire que
c'est notre première fois où on fait cet échange, mais vous savez, Mme
la députée, ou M. le Président, qu'au moment du dépôt du budget une formation politique
peut faire des demandes spécifiques en
chiffres, par rapport aux crédits qui sont déposés, pour pouvoir avoir
les réponses à ces chiffres-là le
plus rapidement possible, avant même les crédits. Donc, je suis
un peu étonnée que, cet après-midi, on est dans le détail des petits
chiffres.
Mais sachez, Mme la députée, et si ça vous
convient, que, le plus rapidement possible, dans la mesure de la capacité des gens qui sont derrière moi, on va
vous faire parvenir les chiffres. Parce
qu'en ce moment la spécificité que vous avez par rapport aux chiffres
fait en sorte qu'on est en attente, tu sais, de…
Mme Lavallée : Je comprends.
Mme
Charbonneau :
Donc, je vais vous le faire parvenir.
Mme
Lavallée : Je comprends. Je suis certaine que les gens du ministère
vont être capables de nous fournir ces chiffres-là…
Mme
Charbonneau : Dans
un délai raisonnable.
Mme Lavallée : …qui vont nous aider
amplement.
Mme
Charbonneau : Tout
à fait. Tout à fait.
Le
Président (M. Picard) : Mme la députée de Repentigny, s'il vous
plaît, s'adresser à moi. C'est pour l'enregistrement surtout, pour vous
identifier pour les galées.
Mme Lavallée : Excusez.
Le Président (M. Picard) : Ce
n'est pas un problème cette fois-ci. Mme la députée, c'est à vous.
Mme Lavallée : Puisque le
gouvernement actuel doit faire face à une situation financière difficile — ça,
je le comprends, et vous en avez parlé — puisque le gouvernement doit faire des choix
afin de contrôler les dépenses publiques, puisque le gouvernement actuel doit évaluer la pertinence de chacun des
montants dépensés dans des nouveaux projets, puisqu'il est connu que les coûts
de fonctionnement des garderies privées sont inférieurs aux centres de la
petite enfance, puisque nous devons
offrir plus de places en garderie à contribution réduite, est-ce que la
ministre peut s'engager à évaluer,
région par région, les besoins des nouvelles places en garderie? Et est-ce que
la ministre acceptera de convertir plus
de garderies privées en garderies à contribution réduite afin d'avoir une plus
grande offre de services pour les familles qui en ont grandement besoin?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, que je suis surprise de la question! Je vous dirai que je
taquine un peu ma collègue, parce que
le projet de loi n° 2 vient souligner, à quelques reprises, ce
principe-là. Donc, année après année, une évaluation se fait, par les bureaux de coordonnateurs, des places qui se
doivent d'être disponibles et qui sont demandées, et l'information est
toujours en échange avec le ministère.
Ce qu'il faut
vraiment comprendre, et permettez-moi peut-être de le dire d'une façon assez
simple, mais, si jamais ce n'est pas
assez clair, je suis sûre que nous allons revenir à la charge : Une place
en garderie privée non subventionnée n'est
pas une nouvelle place, je le dis tout simplement, puisque, si demain le
ministère décide, à Laval — je prends ma région — de prendre une garderie
privée non subventionnée qui a des enfants et de la transformer en garderie
privée subventionnée, je n'ai créé aucune
nouvelle place. Pourquoi? Parce que ce sont des places qui sont déjà en place.
Donc, je n'ai pas fait une offre de services adéquate à la population,
qui demande à la députée de Repentigny, au député de Terrebonne ou à l'ensemble de mes collègues une place en garderie. Je
n'en crée pas plus, je ne fais qu'accommoder des gens qui ont ouvert des
garderies et qui offrent un service, j'en conviens, de la même qualité que les
services qui sont subventionnés, mais je ne crée pas de nouvelles places.
Et la
population québécoise nous convie, nous, et nous demande, à nous, gouvernement
du Québec, de créer des nouvelles
places puisqu'ils sont en attente. Donc, si je suis un parent en attente d'une
nouvelle place, parce que je vais avoir
un enfant d'ici quelques mois et que j'ai le goût de postuler immédiatement,
bien, cette place-là que je vais prendre en privé et subventionner
maintenant, ce n'est pas une nouvelle place.
Et je sais
que ce n'est pas une façon éloquente de dire qu'on fait plaisir aux uns et aux
autres, mais c'est surtout une façon
responsable de créer des nouvelles places aux parents qui arrivent… pas aux parents
qui arrivent, mais aux parents qui ont des enfants, et qui fait en sorte
qu'on peut se permettre de dire qu'au Québec on essaie de faire la conciliation
travail-famille, de faire de nouvelles
places tout en créant soit des garderies subventionnées, hein, privées
subventionnées, puisqu'on en a soit… Parce que la
députée le dit : Est-ce que la ministre s'engage? Mais il y a déjà des
garderies subventionnées qui existent et il
y a des services à la petite enfance qui, eux, ont un engagement tout aussi intéressant,
important et privilégié, mais qui est différent qu'une garderie privée subventionnée.
En 2008-2014, le nombre de places offertes en
garderie non subventionnée a augmenté de 900 % — donc c'est quand même intéressant de
prendre en comparaison — et
11 % pour les services de garde subventionnés, c'est-à-dire qu'il y a eu énormément de places qui ont été
faites. Donc, je peux comprendre la question, je sais qu'elle découle d'un
projet de loi qui est à l'étude, qui va être
à l'étude article par article au mois d'août qui arrive et où on pourra
probablement échanger sur cette
volonté-là. Mais, en ce moment, la volonté du ministère de la Famille, c'est de
créer 6 300 nouvelles places pour les parents du Québec.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Est-ce que
la ministre sait combien coûte une place… une garderie privée
subventionnée versus un CPE?
Le Président (M. Picard) : Mme
la ministre.
Mme
Charbonneau : On a sûrement cette comparaison-là, M. le Président. Et je comprends, dans la question de la députée, qu'une garderie qui
s'installe dans un milieu finance elle-même, hein, le bâtiment. Donc, on va se
dire le béton, mais en même temps c'est une garderie subventionnée. Tandis
qu'un CPE, un centre de la petite enfance, lui, le gouvernement du Québec paie l'ensemble
de la structure, mais c'est aussi un endroit où on offre des services. L'exemple
que j'aime donner, c'est que la garderie appartient à la communauté, elle
n'appartient pas à des actionnaires ou à
un propriétaire. Donc, c'est la communauté qui la gère, les parents sont sur un
conseil d'administration, posent les gestes pour assurer le service adéquat aux enfants qui sont desservis, et
l'argent qui est investi reste un investissement gouvernemental dans
une structure ou dans une volonté gouvernementale. Tandis qu'une garderie, et je vais sûrement
avoir le plaisir de le dire plus
qu'une fois aujourd'hui, une garderie privée de 80 places reçoit 1 million de dollars des contribuables québécois, du gouvernement
du Québec.
Donc, les
garderies donnent un service exceptionnel, M. le Président, je n'en doute
aucunement. Les garderies font en
sorte que c'est une petite PME qui fait de l'argent et qui fait en sorte
qu'elle veut fonctionner de la meilleure façon. Mais je ne comparerai pas les services avec le béton et je ne pourrai
pas ici vous dire que je vais privilégier un ou l'autre en vertu d'une volonté d'économie de béton,
puisqu'un centre de la petite enfance appartient à la communauté, et elle se
doit de rester ainsi. Par contre, elle est
financée entièrement… elle est financée entièrement par le gouvernement du
Québec.
Donc, un CPE,
en 2013-2014, Mme la députée — parce que je pourrais reculer, mais ça
change les chiffres, donc je vous le
dis maintenant — un CPE
coûte, par jour, par place, si ça vous convient, 49,64 $. Un milieu
familial… vous avez compris que le
milieu familial… Je n'ai pas besoin de vous l'expliquer. Parfait. Un milieu
familial nous coûte 27,81 $ par
jour. Une garderie subventionnée nous coûte 40,58 $ par jour. Est-ce que
ça répond un peu plus? Si je fais une moyenne pondérée, là, du coût par
jour pour un service subventionné, ça fait à peu près 38,71 $ par jour.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la députée.
Mme
Lavallée : Dans un contexte où les finances publiques sont dans un
piètre état et où on doit épargner le plus d'argent possible, il n'y a
pas beaucoup de marge de manoeuvre, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, Mme la
ministre, d'envisager de…
Une voix : …
Mme
Lavallée : Merci. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de réfléchir sur
cet aspect-là, d'encourager d'avoir plus de garderies privées subventionnées, alors qu'on n'a pas à investir dans le
béton, plutôt que d'investir dans les CPE, qui nous coûtent cher, alors
que nous n'avons plus les moyens actuellement de les financer?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
• (11 h 30) •
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Je veux rassurer, en premier lieu, la députée. Vous
savez, quand vous commencez à poser
votre question et que la caméra est sur vous, j'en profite pour aller chercher
de l'information pour pouvoir
répondre le plus adéquatement possible. Donc, soyez assurée que je vous écoute
d'une oreille et que j'essaie de trouver
la meilleure information pour vous. Ne vous souciez pas… Si je ne vous regarde
pas, ce n'est pas parce que je ne vous
écoute pas. Je voulais vous rassurer. Quand on est dans nos premiers crédits,
il y a plein de choses qui se passent qu'on ne sait pas trop, puis je
voulais vous revenir là-dessus.
Quand vous me
dites que l'état des lieux est inquiétant, vous avez, dans
nos plus grandes structures, effectivement un souci, hein? On parle de
nos ponts, on parle de nos bâtiments scolaires, on parle de nos... je vous
dirais, plusieurs établissements qui sont questionnés par l'état des lieux. Par contre,
au niveau des services de garde, que ce soit en milieu familial... Parce que vous avez compris,
dans les taux que je vous ai donnés, que le milieu familial est beaucoup
moins coûteux, mais il est beaucoup
plus limité aussi dans la socialisation puis dans les façons de faire. Par contre, il y a des parents
qui choisissent celui-là parce qu'ils s'y reconnaissent, et la proximité est beaucoup
plus grande. Principe CPE-garderie, je vous dirai, Mme
la députée, en toute déférence et en
voulant faire ça de la meilleure façon possible : Ce n'est pas parce qu'on ne paie pas le
bâtiment qu'on ne finit pas par le payer. Je vous le dis de façon
très respectueuse. Parce que,
la personne qui a bâti sa garderie et qui a réussi à avoir des places
subventionnées, une grande partie de sa réflexion,
c'est de payer son bâtiment. Donc, quand vous me dites : Ne croyez-vous
pas que?, sachez qu'on paie quand
même pour le bâtiment, même si, quand on octroie les places, il est déjà en
place plutôt qu'un CPE.
Donc, il ne faut surtout pas laisser penser que,
quand on fait un CPE, ça coûte plus cher, année après année, qu'une garderie subventionnée. Ça coûte moins
cher. Je vous dirai que le calcul qu'il faut faire, c'est dans le principe de
la proximité et de l'équité entre les
différents services possibles pour que les parents puissent choisir le service
qu'ils veulent bien choisir, donc la
diversité. Mais, dans le principe de l'optimisation des services puis de la
mise en place du meilleur service
possible, la volonté qu'on a, c'est d'avoir une diversification et non une
priorité sur un service plutôt qu'un autre, sur une perspective soit de béton… Parce que je crois que la
perspective qui devrait toujours être l'angle de réflexion, c'est le service aux enfants et l'adéquation entre la proximité, entre les
parents, le désir qu'ils ont et le service qu'ils reçoivent.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole à la partie gouvernementale. M. le député de
Champlain.
M. Auger : Merci, M. le Président.
Donc, j'aurais quelques questions d'intérêt et de curiosité. Ma première question
en est une de curiosité personnelle, mais je suis convaincu que les gens qui
nous regardent également... elle concerne le
Curateur public. J'ai pris connaissance d'une responsabilité qui lui est
attribuée et dont nous entendons rarement parler. Le Curateur public a pourtant une mission qui est bien précise,
mais méconnue de la population. Son rôle est très important pour les personnes vulnérables. J'aimerais
profiter de l'occasion pour vous ou lui demander de nous parler un peu
plus de l'organisme, son travail, son rôle dans la société.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, à ce moment-ci, permettez-moi de dire que la question du
député est fort intéressante. Elles
le sont toutes, mais nous avons sous notre responsabilité, au ministère de la
Famille, cet organisme-là qui donne un service exceptionnel à la population, et qui n'est pas très bien connu, et à qui on veut donner cette opportunité
de dire aux gens : Le service est
accessible, potentiellement intéressant pour tout le monde, même si de ne pas
avoir affaire avec M. Jutras, c'est
une bonne chose aussi. Pas parce qu'il n'est pas intéressant, mais parce que,
quand on n'a pas besoin du curateur, c'est qu'on est autonome et qu'on a
un milieu familial qui peut prendre en charge des choses.
À ce moment-ci, M. le Président, si vous me permettez, je crois que je dois vous
demander la permission pour pouvoir passer la parole au curateur
lui-même, c'est-à-dire M. Jutras.
Le
Président (M. Picard) :
Merci. Et moi, je vais demander le consentement des parlementaires. Ça va? M. Jutras, en vous présentant, s'il vous
plaît.
M. Jutras (Normand) : Oui. Alors,
Normand Jutras, Curateur public du Québec.
Comme le
mentionnait le député dans sa
question, effectivement, la mission
du Curateur public, c'est une mission qui est des plus importantes. En fait, le mandat qui est donné au Curateur public par le gouvernement du Québec, c'est de voir à la protection des personnes inaptes, c'est-à-dire les personnes qui sont incapables de prendre soin d'elles-mêmes,
ou qui sont incapables de prendre soin de
leurs biens, ou les deux à la fois. Alors, ça veut donc dire, M. le Président, que nous nous occupons de la
protection des personnes qui sont parmi les plus vulnérables dans notre société.
Et, quand je dis que nous veillons à
la protection de ces personnes-là, de quelle façon on voit à leur meilleur
intérêt? On voit à la défense de leurs droits tout en sauvegardant le
plus possible l'autonomie de ces personnes.
Au Curateur public, c'est-à-dire si on tient compte de toute la situation
au Québec, il y a 42 000 personnes
qui sont sous un régime de
protection. Alors, il y en a 13 300 qui relèvent du Curateur public comme
tel, c'est-à-dire que ces personnes-là sont sous un régime de protection
public. Il y a environ 17 000 personnes qui sont sous un régime de protection privé, c'est-à-dire que quelqu'un de la
famille ou un proche a accepté de prendre la charge. Et vous avez environ
12 500 personnes, là, qui sont sous un régime… c'est-à-dire sous
homologation d'un mandat.
Alors, c'est
toute la charge de travail qui nous est dévolue, mais, d'une catégorie à
l'autre, la situation est bien différente.
Pour les 13 300 personnes qui sont sous un régime public, nous nous
occupons du quotidien de ces personnes-là. Dans le cas des personnes qui
sont sous un régime de protection privé, nous avons un devoir d'accompagnement des
personnes qui acceptent le mandat, là, de
protéger la personne, un devoir d'accompagnement et un devoir de surveillance
aussi. Par contre, dans le cas des mandats
en prévision de l'inaptitude, bien, évidemment, là, on est moins impliqués,
parce que c'est quelqu'un de la famille ou un proche qui accepte de
prendre charge.
M. Auger : Je reviendrais sur,
justement, le rôle de…
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Champlain.
M.
Auger : Oui, merci. Excusez-moi, M. le Président. Concernant le rôle
de la famille dans un cas sous protection privée, est-ce qu'on peut avoir un peu d'information? Quel est le rôle,
là? Vous avez un rôle, mais la famille a également un rôle à jouer.
M. Jutras
(Normand) : Sous protection privée?
M. Auger : Oui.
M. Jutras
(Normand) : Oui, oui. Alors,
dans le cas des personnes qui sont sous régime de protection privé, comme
je le disais, ça veut dire que c'est
quelqu'un de la famille ou un proche qui accepte de prendre charge de cette
personne-là. Et ce qu'on essaie le plus possible au Curateur public,
c'est d'inciter les familles à prendre charge de la personne. Et pourquoi? Parce que nous considérons que cette
personne-là va être mieux servie par quelqu'un de sa famille. Par exemple,
si la fille accepte de prendre charge de sa
mère qui commence la maladie d'Alzheimer, mais nous considérons que cette
mère-là va être mieux servie par sa fille,
qui la connaît, qui connaît son histoire, qui connaît ses goûts, ses
préférences. Alors, ça, c'est dans le cas, là, de ce régime de
protection là comme tel.
Et aussi on a
un devoir d'accompagnement de ces familles-là. Alors, on fait en sorte… Pour
les inciter, là, pour les inciter à
accepter la charge, on leur dit : Le Curateur public va vous accompagner,
va vous conseiller, on va être présents auprès de vous. Parce que, souvent, au début, les gens de la famille
hésitent à prendre la charge, ça leur apparaît comme étant une montagne. Alors, nous, on tente de les
convaincre que ça peut se faire et ça peut bien se faire. Alors, ça, c'est le
devoir d'accompagnement.
Et aussi on a
un devoir de surveillance. Parce que ces personnes-là, qui ont accepté la
charge, elles administrent les biens
de quelqu'un d'autre. Alors, on doit donc surveiller cette administration-là,
et ainsi ces proches doivent nous
faire, à chaque année, un rapport annuel. On reçoit le rapport annuel, on
l'examine. Si tout va bien, ça va. Oups!
Il manque un montant, par exemple, comme de 5 000 $, bien là, on
demande des explications. Et là l'explication, souvent, va nous venir : Voici, on a eu telle dépense à faire.
Mais, si par contre l'explication ne vient pas ou si l'explication ne tient pas la route, moi, j'ai un pouvoir
d'enquête, de décréter une enquête, et on a effectivement des enquêteurs, au
Curateur public, et on peut aller vérifier s'il s'agit d'un cas d'abus
financier et en venir à différentes conclusions, qui peuvent aller même jusqu'à
la destitution du mandataire, obligation de rembourser la personne si,
effectivement, on s'aperçoit qu'il y a eu une mauvaise appropriation des biens.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Champlain.
M. Auger : Oui, merci. J'aimerais
avoir un peu d'information également sur le mandat en cas d'inaptitude.
• (11 h 40) •
M. Jutras (Normand) : Oui. Alors, le mandat en cas d'inaptitude, le
mandat de protection, là, la nouvelle appellation
qui sera en force sous peu, je suis content que vous me posiez la question,
parce que c'est un des mandats du
Curateur public, de faire la promotion du mandat de protection. Et pourquoi
c'est important, le mandat de protection? En fait, qu'est-ce que c'est en premier? C'est que vous demandez à une
personne : Advenant que je devienne inapte, je voudrais que tu prennes soin de moi, que tu prennes soin de
ma personne et que tu prennes soin de mes biens. Et ça peut être aussi vice versa. Pourquoi c'est important? Parce qu'en
fait c'est vous qui décidez qui va prendre soin de vous advenant votre inaptitude. Parce que, si vous
ne le faites pas, le mandat en prévision de l'inaptitude, ça veut dire que c'est quelqu'un d'autre qui sera choisi pour
prendre soin de vous, et ça ne serait peut-être pas la décision que vous
auriez prise. Alors, on fait donc la
promotion du mandat de protection parce que nous considérons que c'est dans
l'intérêt de cette personne-là. Mais
aussi, il faut dire, dans un contexte de ressources budgétaires qui sont de
plus en plus limitées, bien, si les
familles s'impliquent davantage, bien, ça veut dire que la charge, elle, du
Curateur public, bien, n'augmente pas nécessairement, si, effectivement,
les gens de la famille, là, signent des mandats en prévision de l'inaptitude.
Et ce n'est pas compliqué de faire un mandat de
protection. Vous pouvez consulter un avocat, vous pouvez consulter un notaire, mais vous pouvez très bien
le faire aussi vous-même sous seing privé. Je vous réfère à notre site Web, au Curateur public. Il y a un formulaire qui est
là, vous pouvez en prendre copie, vous pouvez le compléter, vous le signez
devant deux témoins et évidemment vous en
informez les gens… le mandataire, là, et vous le gardez dans vos papiers
personnels, et c'est tout à fait valable.
Alors, je
vous incite, ceux qui sont ici, là, et ceux qui nous écoutent aussi, à signer
votre mandat de protection. Je ne
ferai pas lever la main à ceux qui l'ont signé puis à ceux qui ne l'ont pas
signé. Mais, s'il y en a certains parmi vous qui ne l'ont pas signé, je vous invite à le faire, parce que c'est la
meilleure façon pour vous de prévoir qu'advenant votre inaptitude vous
soyez bien protégé.
Et, vous
savez, l'inaptitude, ça ne survient pas nécessairement à l'âge de 75, ou 80, ou
85 ans, ça peut très bien survenir
à 25 ou à 30 ans, malheureusement, par exemple, comme suite à un accident.
Et d'ailleurs la publicité que nous avons faite cette année au Curateur
public, je vous la rappelle, là, on l'a vue dans les hebdos à travers le
Québec, on voyait la figure d'un jeune homme
de peut-être 25, 28 ans, c'était justement pour sensibiliser les jeunes au
fait que l'inaptitude peut survenir,
là, à n'importe quel âge et peut survenir à un âge très jeune. Et on
choisissait aussi la figure d'un
homme pour sensibiliser peut-être davantage les hommes au problème de
l'inaptitude, à la question de l'inaptitude, parce que, bon, d'après certaines études qu'on a faites, on constate que
les femmes sont peut-être plus sensibilisées à cette question-là. Alors,
on voulait davantage sensibiliser les hommes à la question de l'inaptitude.
Le Président (M. Picard) :
Oui, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Si vous me permettez, M. le Président, ayant eu une conversation avec le
curateur, je lui ai demandé d'amener
un peu de documentation. Et, avant la fin de cet avant-midi intéressant, je
vais demander au curateur ou aux pages de distribuer à mes collègues pour qu'ils propagent la
bonne nouvelle de l'information qu'on se doit d'aller chercher sur le site du curateur, qui est très
bien fait et qui vient appuyer la volonté d'aider nos familles à s'y retrouver
dans un monde où, au moment où ils doivent
faire face à ça, ils sont soit dans un deuil d'une personne ou un deuil dans la
maladie, puisque l'inaptitude vient quelquefois par le biais de la maladie.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre.
M. Jutras
(Normand) : Alors, la
brochure qu'on va vous distribuer, c'est celle-ci. Alors, elle sera distribuée
à tous les parlementaires. C'est de
l'information concernant le mandat d'inaptitude, ce n'est pas un modèle de
mandat comme tel. Pour ça, je vous réfère à notre site Web.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Vanier-Les Rivières.
M. Huot : Oui, merci, M. le
Président. Quelques questions… Bonjour, premièrement…
M. Jutras (Normand) : Bonjour.
M.
Huot : …à toute l'équipe de la ministre aussi. Quelques questions
complémentaires là-dessus, peut-être, pour des cas vécus, là, famille, autour. Les questions… peut-être les liens
avec réseau de la santé… Les cas, par exemple, de déficience intellectuelle, des gens peuvent être
placés en institution. Moi, il y a déjà eu quelqu'un, moi, de la famille… Saint-Ferdinand — vous avez probablement déjà connu — bon, qui a déjà eu plus que
1 000 bénéficiaires qui étaient là. Est-ce qu'à ce moment-là quelqu'un est sous curatelle publique, même en
installation du réseau de la santé? C'est quoi, le lien entre le
curateur et l'établissement de santé? Il y a peut-être moins d'établissements
comme ça. Maintenant, c'est des familles,
des gens qui prennent quatre, cinq, six bénéficiaires qui ont des problèmes de
déficience intellectuelle chez eux,
sont, à ma connaissance, sous curatelle publique, mais il y a quelqu'un qui les
garde, qui agit en leur nom. Bon, les parents,
des fois, peuvent continuer, par exemple quand c'est un enfant, à s'en occuper. Il y a des liens avec le curateur,
même s'ils ne sont pas sous curatelle, vous dites qu'il y a de
l'accompagnement. Les parents peuvent décéder à un moment donné.
Donc, il y a
un volet réseau de la santé qui n'a pas du tout été abordé. Qui est responsable
de quoi? Est-ce que le réseau, l'établissement de santé ou la famille
qui est d'accueil a un mandat du curateur pour prendre une certaine portion en charge? L'administration des biens
demeure sous curatelle, mais il y a une intervention d'un tiers dans ce cas-ci.
Je veux savoir comment ça fonctionne puis
savoir aussi que, comme on dit en bon français, je ne suis pas dans le champ en
disant qu'il y a un lien, là, avec le réseau de la santé, je pense, là.
Donc, peut-être quelques précisions là-dessus.
Puis en même temps je ne sais s'il y a moyen
d'aborder le rôle des proches aidants. Bon, vous avez parlé d'alzheimer tantôt. Les proches aidants, à un
moment donné, ne peuvent… il y a un accompagnement, il y a peut-être des explications qui sont données aux proches
aidants. Puis, à un moment donné, pour vivre des cas… Je pense qu'on a tous des cas d'alzheimer dans nos comtés ou proche
que les gens, à la fin, ils étirent peut-être un peu trop et ils ne peuvent
plus, là, ils ne sont plus en mesure de s'en
occuper. Donc, c'est quoi, tout le lien? Parce qu'il y a le réseau de la santé
qui vient prendre la relève
là-dedans. Donc, je voudrais vous entendre. Il y a plusieurs questions dans ma
question, là, mais vous comprenez un petit peu le portrait d'ensemble
que j'aimerais avoir des liens avec le réseau de la santé.
655 655 Le
Président (M. Picard) : M. Jutras.
M. Jutras
(Normand) : Oui, mais, en
premier, votre question, M. le député, me permet de faire une distinction.
Quand on ouvre un régime de protection, il
faut être conscient de l'importance d'un tel geste, parce que cette
personne-là, ça veut dire que, dans
le futur, elle sera privée de l'exercice de ses droits. En France, ils ont une
expression qui est forte à cet
égard-là, ils appellent ça la mort civile de la personne. Alors, il faut donc,
dans un premier temps, être conscient de l'importance de poser un tel
geste.
Et, pour
ouvrir un régime de protection, il y a deux conditions préalables. Il faut que
la personne soit inapte, donc incapable
de s'occuper d'elle-même ou de s'occuper de ses biens, mais il faut aussi qu'il
y ait le besoin de protection. Alors,
c'est pour ça que vous pouvez très bien avoir un déficient intellectuel qui va
vivre dans sa famille et qui est bien entouré,
qui est bien protégé par sa famille. Alors, à ce moment-là, un régime de
protection, ce n'est pas nécessaire, parce qu'effectivement, oui, il est inapte, mais par contre il n'a pas besoin
de protection. Il faut donc que les deux conditions soient rencontrées, et, à ce moment-là, c'est un
jugement qui est prononcé par la Cour supérieure qui déclare la personne
inapte et qui confie au Curateur public cette personne-là.
M.
Huot : …le parent doit être d'accord pour… Si la personne est déclarée
inapte, mais le parent dit : Je m'en occupe chez nous, est-ce que
la curatelle intervient?
• (11 h 50) •
M. Jutras
(Normand) : Ça dépend des
circonstances, parce que, pour évaluer le besoin de protection, il y a un
travailleur social qui intervient, et aussi
le Curateur public, nous sommes présents à ce moment-là, et on voit qu'est-ce
qui en est du milieu familial. Si, effectivement, le milieu familial est tout à
fait adéquat, bravo! Et c'est préférable qu'effectivement
cette personne-là reste dans son milieu familial. Mais, si par contre on
constate que le milieu familial n'est
pas adéquat pour cette personne-là, mais là, à ce moment-là, il y a lieu de
s'adresser au tribunal, et, en bout de piste, c'est le tribunal qui va prononcer le régime ou
qui pourrait le refuser, mais tout dépendant, comme je vous disais, toujours
de ces deux mêmes conditions là
préalables : Est-ce que la personne est inapte et est-ce que la personne a
besoin de protection?
Maintenant,
faisant référence à l'autre partie de votre question : Quelles sont nos
relations avec le réseau de la santé
et des services sociaux? C'est certain que nous avons des relations qui sont
très rapprochées, forcément, parce que nous
nous occupons des mêmes personnes. Et 78 % des personnes que nous représentons sont logées dans des
établissements du réseau public. Alors donc, forcément, on est appelés à
travailler en étroite collaboration avec ces personnes-là.
Alors, quand la personne nous arrive, par exemple, le déficient intellectuel,
qu'il nous arrive, bien, il y a lieu de
décider où cette personne-là sera logée. Est-ce qu'elle sera logée dans une
ressource de type familial, dans une ressource intermédiaire? Est-ce qu'elle doit s'en aller dans un CHSLD, surtout si
c'est une personne plus âgée? Alors donc, c'est une décision que l'on
prend avec les gens du réseau.
Et par la suite, ce
qui se passe, bien, évidemment, cette personne-là, si, par exemple, elle est
logée dans un CHSLD, les gens du CHSLD, là,
s'occupent, là, de cette personne-là
au jour le jour. Mais nous, on est quand
même toujours présents, parce qu'on gère le patrimoine de cette personne-là. Alors, ça veut dire qu'on doit
percevoir les revenus de cette personne-là,
on doit payer sa pension là où elle est, mais on doit répondre aussi à tous ses
besoins : le paiement de médicaments
ou paiement de quelque facture que
ce soit, paiement de vêtements.
Alors, forcément, on travaille en étroite collaboration avec les gens du
réseau.
Et
c'est pourquoi, moi, dans le cadre de… Je vais à travers le Québec rencontrer des personnes que je représente,
parce que je considère que ça fait partie de
mon mandat, il faut que je les rencontre, ces personnes-là, mais je rencontre
toujours aussi les gens du réseau, parce que
c'est important que nous ayons de bonnes relations. Parce qu'évidemment tout n'est pas écrit dans la loi et tout n'est pas
écrit dans les règlements. Et, quand, à un moment donné, il y a une zone
grise, ça appartient à qui de faire telle
chose ou de faire telle autre chose, bien, si les relations ne sont pas bonnes,
à un moment donné, on peut se
retrouver avec des difficultés sérieuses. Alors, on a donc, maintenant, le
Curateur public, des intervenants
pivots dans chacune des institutions, qui connaît bien ce qu'est le Curateur
public. On est en relation avec ces
personnes-là pour voir, finalement, à ce que ces personnes-là soient le mieux
protégées possible, parce que, je le répète, ce sont parmi les personnes
les plus vulnérables dans notre société.
À
40 %, les personnes que nous représentons, ce sont des déficients
intellectuels; à 30 %, ce sont des gens qui ont des problèmes de santé mentale; 20 %, ce sont des cas de
maladie dégénérative, maladie d'Alzheimer, entre autres; et 10 %, ce sont des traumatisés crâniens
sévères. Et vous parliez de déficience intellectuelle, alors, vous voyez, c'est
40 %, les déficients
intellectuels, parmi les personnes que l'on représente. Cependant, avec le
vieillissement de la population tel
qu'on le connaît présentement au Québec, à chaque année, bon an, mal an,
maintenant, les nouveaux régimes que nous ouvrons, à 50 %, ce sont des cas de maladie dégénérative, et ça, en
raison plus de personnes âgées, donc plus de personnes susceptibles d'être atteintes d'une maladie
dégénérative. Alors, les nouveaux arrivants, finalement, au Curateur
public maintenant, 50 %, à chaque année, ce sont des cas de maladie
dégénérative.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député, il reste une minute.
M.
Huot : Une minute. Et peut-être un mot… On n'a pas parlé de tutelle
des mineurs. Je sais que c'est un volet important. En moins d'une
minute, peut-être.
M. Jutras (Normand) : Oui. Oui, effectivement, là, c'est un volet
important. Alors, dans le cas, par exemple, d'un mineur, ce qu'on voit le plus souvent, dans le cas d'un mineur qui
reçoit un héritage, par exemple, et qui peut être, dans certains cas, de grande importance, alors il
y a un tuteur. Si ses parents sont vivants, normalement, là, ce sont les
parents qui vont être ce qu'on appelle le…
un des parents qui va être le tuteur légal. Si les deux parents sont décédés,
on a ce qu'on appelle une tutelle
dative. Et le tuteur doit donc administrer les biens de cet enfant-là. Et,
encore là, on a un devoir d'accompagnement
et on a un devoir de surveillance de ce patrimoine, parce que, malheureusement,
il est arrivé des cas où, à certaines occasions, des tuteurs se sont
approprié des montants d'argent.
Le Président (M.
Picard) : …M. le député.
M. Huot :
Bien, on va amputer 30 secondes, si vous permettez, là sur… Oui? Non? Oui?
Le Président (M.
Picard) : Non.
M. Huot :
Non? Mais sur notre prochain bloc, c'est tout.
Le Président (M.
Picard) : Vous allez revenir tantôt.
M.
Huot : Est-ce qu'on peut vous demander une pause de deux à trois
minutes, M. le Président? Je pense qu'il y a des gens qui aimeraient…
qui auraient… Avec consentement.
Le Président (M.
Picard) : Est-ce qu'on prend le temps sur un groupe en
particulier?
M. Huot :
Bien, on peut le prendre sur le temps gouvernemental, il n'y a pas de problème.
Le
Président (M. Picard) : Bien, je vais demander à la ministre,
là, j'ai... On peut prendre la pause sur votre temps, Mme la ministre?
Mme
Charbonneau :
Si je comprends bien, M. le Président, quand on prend une pause, il faut que le
temps soit comptabilisé. C'est ce que je comprends?
Le Président (M. Picard) :
Oui.
Mme
Charbonneau :
Malheureusement, je suis obligée de vous dire : Vous allez prendre sur
notre temps, parce que la ministre a besoin de la pause.
Le Président (M. Picard) :
O.K. On va suspendre les travaux pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 54)
(Reprise à 12 heures)
Le
Président (M. Picard) :
Oui. Donc, on va reprendre nos travaux. Merci beaucoup. Maintenant,
je cède la parole à M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. M. le
Président, nous vivons dans une ère
où les technologies font en sorte que l'information circule très rapidement. Et, tout à l'heure, on disait à la ministre : Vous savez, il est important
d'impliquer le réseau dans vos
décisions et de garder une concertation avec ceux-ci, très important.
On parlait de la fameuse commission
sur la fiscalité et la réforme des
programmes, et la ministre a dit : Non, non, non, il y a des commentaires positifs, et ça va bien de mon côté. En tout cas, c'est comme ça
que je l'ai décodé : Tout n'est pas si noir. Par contre, on vient
d'apprendre que, M. le Président, les travailleurs affiliés à la
Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec dénoncent présentement, actuellement, la fermeture du gouvernement par rapport à leurs négociations de travail qui sont en cours. Ils disent que le ministère a fermé à double
tour le dialogue ou, en tout cas, du moins l'ouverture à leur égard. Et là ce que je comprends, c'est qu'ils viennent de recevoir un mandat de
grève pouvant être utilisé au moment jugé opportun à près de 90 %
des membres de leur association. Évidemment, ce sont des gens qui travaillent,
là, dans le réseau et qui livrent des services à nos enfants.
Cette
information-là vient se rajouter aussi à celle que nous connaissions depuis
déjà quelques jours, quelques heures,
qui est en lien avec les compressions du budget que nous étudions présentement
dans les crédits, donc l'Association des
garderies privées du Québec qui annonçait, là, cinq jours de fermeture pour
protester en vue de ces contestations. Ils promettent même une manifestation monstre lors d'une fin de semaine
indéterminée du mois de septembre. Alors, M. le Président, lorsque nous étions au gouvernement, il y avait un dialogue
avec les associations, nous étions en bons termes avec eux en ce qui concerne différents sujets.
Présentement, on voit que la liaison est rompue ou, du moins, est affectée.
J'aimerais
que la ministre puisse nous rassurer pour la suite des choses. Je voudrais
savoir si elle entreprendra des
dialogues avec les différents acteurs du réseau des services de garde et des
membres qui composent son ministère et surtout si elle va s'assurer que
les parents ne soient pas pénalisés dans ce manque de dialogue.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. En ce moment même, M. le député… M. le Président, en ce
moment même, il y a une rencontre.
Donc, le dialogue est non seulement maintenu, mais il se poursuit. Mais, vous
savez, M. le Président, des dialogues
et la poursuite de conversations entre les uns et les autres, ça n'empêche pas
les regroupements, entrefilet… ou entre-temps, de poser des gestes et de
dénoncer pour pouvoir mettre un peu de pression.
J'ai le goût
de vous faire un petit clin d'oeil et vous dire : Vous savez,
l'intimidation, on a dit qu'on n'était pas pour la tolérer et on n'y participe pas non plus. Donc, quand on est en
négociation, quand on est en discussion avec différents groupes, il faut se donner cette opportunité de
pouvoir en parler, se parler. Et le député de Terrebonne fait bien de souligner :
il faut que les gens se parlent. Donc, en ce moment même…
Et je vous
dirai que les négociations avec les associations représentatives pour le
renouvellement des ententes collectives…
entente collective qui a été quand même mise en place par un gouvernement
libéral pour s'assurer que chacun s'y
retrouve. Donc, on est fiers d'avoir reconnu le travail de plus de 15 500
personnes, en grande majorité des femmes, M. le Président, qui, à chaque jour, oeuvrent dans les services de garde
et pour les familles du Québec. Et, parce qu'il y a eu des formations, des responsabilités et des
milieux familiaux qui se sont joints à cette formule de garderie ou de service
de garde là, on a réussi à mettre en place un accès à des régimes de protection
sociale dans le respect de leur statut de travailleuses et de travailleurs
autonomes. Donc, c'est important de pouvoir se dire que ça existe.
Maintenant, au 11 juin 2014 — 11 juin,
M. le Président, là, si on regarde les dates, ce n'est pas si loin que ça — il y
a eu 24 rencontres entre la FIPEQ et la CSQ et 18 rencontres avec la
FCCS-CSN. Pour pouvoir gagner du temps au député, je lui donne juste les
acronymes, parce que je le sais qu'il les connaît bien. Mais c'est pour dire
que non seulement on se parle, mais on se
parle beaucoup. Et le désir du gouvernement en place, c'est de faire avancer
les travaux. Donc, quand le député
souligne le fait qu'il y a eu des manifestations, il va continuer à en avoir,
parce que c'est un
peu la façon de faire quand on est en négociation. Mais je ne ferai pas de
cette négociation une discussion en commission,
puisque je veux garder le rôle du négociateur avec les intervenants et je ne
veux pas amener ça au niveau des
crédits, parce que la chance à chacun de pouvoir faire valoir son point, elle
se fait dans un autre lieu. Mais, à date, j'ai eu des manifestations à mon bureau, M. le Président, celui de Québec,
celui de Montréal, celui du comté, et j'ai eu des fanions aussi qui ont
été apposés un peu partout.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Donc, la ministre me rassure, le
dialogue avec les partenaires du milieu est important. Si j'ai bien compris, elle me dit qu'actuellement il y a des discussions qui se font. Vous voyez à quel
point les choses vont vite. À
10 h 42, on reçoit un communiqué qui nous dit : Fermeture à
double tour du ministère de la
Famille, mais vous me rassurez en disant que, présentement, le dialogue et la discussion se font. Évidemment, derrière tout ça,
M. le Président, c'est l'intérêt des familles, et l'intérêt des
enfants, qui est en cause, et c'est pourquoi je voulais questionner la ministre
à cet égard.
Je
vous emmène maintenant, M. le
Président, dans un autre volet, qui
est celui du pilier solidarité et des coupes au niveau des organismes communautaires et familles, que nous avons remarquées dans le
cadre du dernier budget. Vous vous rappellerez un peu le pilier
solidarité qui avait été mis en place par l'ancien gouvernement avec des
nouvelles initiatives, on parlait de bonification de soutien à l'intégration
dans les services de garde pour les enfants handicapés, bonification des
services de halte en garderie communautaire, la ministre en a fait part tantôt,
soutien au déploiement d'intervention
éducative. Et tout ça, ça venait s'ajouter à d'autres mesures qui étaient déjà en
place : le développement des services
de garde, la maternelle quatre ans en
milieu défavorisé et un plan d'action gouvernemental pour contrer la violence conjugale.
Ma
question est simple, c'est de savoir : Avec la ministre de la Famille, qu'advient-il de ces initiatives? Est-ce
qu'elles seront maintenues? Et qu'adviendra-t-il de l'ensemble de celles-ci?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : M. le Président, vous savez, quand on fait les crédits comme ça, on a des documents
qui nous arrivent de partout, mais il y en a
un que je voulais apporter aujourd'hui, qui ne répond en rien à la question
du député, puis je me fais plaisir de
vous le souligner, mais c'était le budget Marceau. Et, quand on a fait le contour de l'ensemble
de ces pages…
Une voix :
…
Mme
Charbonneau : Vous
avez raison, du député de Rousseau, merci. Alors, le député de Rousseau
a déposé un budget, et, quand j'ai
fait le tour de ses pages pour pouvoir au moins vous faire une comparaison avec
les décisions que nous prenions, je n'ai rien trouvé pour le pilier, je
n'ai rien trouvé. Et, si j'avais trouvé quelque chose, j'aurais souligné le fait qu'il n'y avait aucun crédit
rattaché au document que j'ai dans mes mains. Donc, je veux bien qu'on
ait des inquiétudes sur le pilier,
mais, ces inquiétudes, faudrait-il qu'elles soient associées à des gestes et
des intentions que le Parti québécois avait auparavant.
Donc,
je voulais revenir dessus parce que, dans un objectif de faire des crédits de façon
positive, il ne faut surtout pas oublier les gestes qu'on a posés auparavant,
et, de ce fait, bien, le budget du député de Rousseau est très parlant dans
les montants qui ne sont pas au rendez-vous.
Maintenant,
dans la volonté que nous avons et le budget qui a été déposé, la révision des
engagements du pilier de solidarité
en rapport avec la bonification du financement des organismes communautaires
Famille et des haltes-garderies, nous
avons, de notre côté… ces organismes doivent également contribuer à l'effort
budgétaire. On a demandé un effort à
tout le monde, le député le disait auparavant, au niveau des services de garde,
au niveau des garderies, on impose des façons de faire, on fait des
coupures, on va chercher à l'intérieur des surplus. Au niveau du pilier de solidarité
et des organismes communautaires Famille, on
demande un effort aussi de ce côté, et le financement est reconduit… le
financement reconduit… — trop d'information en même temps, M. le
Président, je m'en excuse — le
financement est néanmoins reconduit sans augmentation. Il est reconduit au
budget 2014 au même montant qu'il était au budget 2012-2013.
Donc,
si la question du député était : Est-ce que, finalement, il y a une
augmentation, qu'il y a une bonification? La réponse, c'est non, mais on y croit suffisamment pour avoir au moins
maintenu, et je sais que ça peut sembler un peu triste comme nouvelle, mais on a au moins maintenu le financement
qu'on avait l'année passée pour pouvoir garder ce lien avec les
organismes famille et les organismes du pilier solidarité.
Le Président (M.
Picard) : Merci. M. le député de Terrebonne.
• (12 h 10) •
M.
Traversy : Merci, M. le Président. C'est effectivement un minimum pour ce qui est de cette réalité et de
cette clientèle. Moi, j'inviterais la
ministre, là, à réfléchir, si ce n'est pas pour maintenant
mais pour l'avenir, il faut absolument
rehausser le soutien à l'intégration dans
les services de garde pour les enfants handicapés. Je pense
que c'est une attention particulière qui doit être portée pour, justement,
ces enfants à besoins spécifiques. Et je
pense que la ministre
va avoir quelque chose à me dire
sur la question. Lorsque le premier ministre dit : Nous ne laisserons
aucun enfant derrière nous, c'est directement dans cette doctrine, et j'aimerais qu'on y porte
une attention plus spécifique. Mais
je pense qu'elle a une précision à me donner.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Je remercie le député d'avoir levé les yeux pour me voir un peu gesticuler,
parce qu'effectivement il y a une bonne nouvelle. Les nouvelles ne sont
pas toutes moroses, il y a une bonne nouvelle. La mesure exceptionnelle de
soutien pour les enfants handicapés ayant d'importants besoins sera bonifiée de
près de 50 %, M. le député.
Donc, l'ensemble ne s'augmente pas, mais il y a des spécificités au budget qui
sont bonifiées, et cette mesure exceptionnelle
au soutien pour les enfants handicapés l'est tout autant. Donc, vous avez
raison d'en apporter une importance, mais sachez que l'importance a été
vue et bonifiée au niveau du gouvernement du Québec, à travers le ministère.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député de Terrebonne.
M. Traversy : Merci, M. le
Président. Ça représente combien d'investissement?
Mme
Charbonneau :
M. le Président, ça passe de 1 million à 1,5 million comme
ressources. Donc, quand on dit 50 %, on fait des chiffres ronds,
vous avez compris, là.
Le Président (M. Picard) : M.
le député de Terrebonne.
M. Traversy :
Merci, M. le Président. L'ancien, bon, gouvernement avait promis de rehausser
de 5 millions de dollars le financement lié aux organismes famille,
qui sont, comme vous le savez, à bout de souffle depuis un certain moment. Donc, c'est près de 280 organismes
famille qui attendaient justement ce rehaussement et l'indexation annuelle
du financement. Depuis plusieurs années, ces
gens-là sont très inquiets des impacts que cela peut avoir pour les parents et les enfants. C'est un sous-financement
historique qui avait été clairement reconnu, et reconnu même par le premier ministre
du Québec dans le
cadre de la dernière campagne électorale, qui soulevait d'ailleurs cette iniquité. Alors, je veux comprendre de la ministre de la Famille pourquoi
on a choisi de couper dans ce secteur. Et est-ce qu'il ne serait pas
plus judicieux de faire des réaménagements pour la suite des choses?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Je comprends la question, M. le Président, puis je comprends l'inquiétude du
député de Terrebonne. Je la comprends
parce que je le sais sensible à ces organismes. Mais, encore une fois, il
faudrait me citer la page que le
député de Rousseau avait ciblée pour parler de cette augmentation dans nos organismes,
parce que j'aime bien me faire taxer
de gestes et de choses à faire, mais
j'aime bien que la leçon me soit donnée par quelqu'un qui l'a faite et pas
par quelqu'un qui avait l'intention ou qui l'a dit mais qui ne l'avait pas
budgété ni fait.
Donc, je veux juste nous sensibiliser à ce fait
qui dit qu'il y a des annonces qui ont été faites. D'ailleurs, j'ai devant moi un document qui vient de la Fédération
québécoise des organismes
communautaires Famille, qui appelle…
une petite affaire qui s'appelle La
minute politique. Et, dans cette petite rubrique, on cite le Parti québécois en disant : «Dans le
cadre du pilier de la solidarité, le PQ s'est engagé à augmenter le financement à la mission des OCF pour un montant
de 5 millions sur trois ans. Comment se fait-il [qu'on] ne [le]
retrouve pas clairement cet engagement dans le budget déposé en mars par le [député de
Rousseau]?» Il faut que je change les mots, parce que
ce n'est pas ce qui est écrit, ça dit le nom du ministre du temps.
Mais je le
dis parce que j'ai la même inquiétude que lui. Parce qu'effectivement nos organismes ont besoin
de souffler et ils ont besoin de
cette volonté-là d'un gouvernement qui les appuie dans les gestes qu'ils
posent. Par contre, il faut que ce
gouvernement puisse mettre en place son propre budget avant de dire et de
bonifier celui des autres. J'ai connu un grand homme qui disait :
Il faut en faire, de la richesse, avant de la partager. Et, de ce fait, sachez
qu'au gouvernement du Québec, en ce moment,
cette volonté-là, elle est très active. Tellement active qu'on est prêts à
revoir l'ensemble de nos programmes
pour pouvoir trouver peut-être des dédoublements puis des façons de faire, qui
fait qu'on va pouvoir réinvestir dans les organismes et dans la
communauté. De dire qu'on est inactifs ou de voir le manque de financement, je vous dirais que j'ai les chiffres
devant moi, et, en 2003-2004, il y avait un investissement de… juste pour
être sûre que je parle…
Une voix : …
Mme
Charbonneau : 7,8 millions — je
voulais être sûre que je n'étais pas trop optimiste et pessimiste à la fois — 7,8 millions.
Et, quand j'arrive en 2013-2014, le chiffre est de 19 456 000 $.
Donc, il y a eu, vous me direz, tranquillement
puis peut-être pas suffisamment, mais il y a eu un investissement récurrent
chaque année pour pouvoir venir investir des sommes dans ces organismes
qui sont si importants dans chacun de nos milieux.
Le Président (M. Picard) :
Merci. M. le député.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Écoutez, tout d'abord, je
pense que les organismes communautaires Famille, présentement, sont extrêmement déçus et préoccupés, comme l'ensemble,
dans le fond, des organismes communautaires, là, du Québec, dont le rehaussement de 162 millions de dollars prévu
par l'ancien gouvernement, bon, avait comme conséquences d'améliorer
leur qualité de travail et surtout de les soutenir dans leur mission.
Moi,
ce que je ne comprends pas, c'est que la ministre reconnaît l'importance de ces
organismes, mais, lorsque vient le
temps d'investir à l'intérieur de ceux-ci, bien là, on dit : Finalement,
c'est des dépenses qui ne nous rapportent pas. On reconnaît, en campagne électorale, l'iniquité qu'il y a dans le
sous-financement de ces organismes, mais, une fois qu'on arrive au pouvoir, bien là, soudainement,
ça, ça n'existe plus. Je pense que la population du Québec est en droit d'avoir des réponses claires à, justement, ce
genre de manoeuvre politique où on dit quelque chose une fois en élection
puis, rendu au pouvoir, bien là, on n'est pas capable d'en arriver au
contraire.
Je pense que la ministre devrait être en mesure
de nous dire aujourd'hui si elle va prioriser, oui ou non, ces organismes au cours des prochains mois et des
prochaines années puis si elle reconnaît, elle aussi, l'iniquité qu'il y a dans
ce réseau.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : M.
le Président, la responsabilité d'une ministre, c'est de regarder l'ensemble de
son ministère avec vigilance, mais avec,
aussi, sérieux, et être responsable du budget qui lui est octroyé. L'importance
des organismes famille, elle est non
questionnable, je dirais, non questionnable puisque, chacun, dans nos milieux,
que ça soit chez nous, à Laval, à Vaudreuil, à Montréal, les organismes
donnent un service plus aux familles et viennent les soutenir de façon
indéfectible.
Maintenant,
ce qu'il faut que le député comprenne bien, c'est qu'à partir du moment où on
s'offre des services et que ces
services dépendent de financement il faut faire la cause et la pause pour
vraiment les regarder et donner de façon la plus juste. Vous dites «équitable», mais, à partir du moment où je dis
que je veux être plus équitable avec un, ça veut dire que nous ne sommes pas équitables. Et je ne
pourrai pas m'avancer là-dessus, puisque les services qu'on veut offrir aux
familles du Québec se doivent d'être à la hauteur des attentes des parents du
Québec et des familles du Québec. Et c'est ce qu'on cherche à faire. Sachez que
l'effort que nous allons faire cette année pour aller chercher plus, ça sera pour pouvoir bonifier, optimiser, mettre en place
des sommes pour chacun des organismes. Je ne peux pas dire que j'en privilégie un plus que l'autre. Si c'est ce que
vous cherchez à avoir de la ministre, je vais vous dire que je reconnais le
travail exceptionnel qu'ils font et je vais
tout faire, dans la possibilité des choses qu'on peut faire, pour venir
optimiser et desservir ces gens qui travaillent dans nos organismes.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre. M. le député, deux minutes.
M.
Traversy : M. le Président, merci beaucoup. Ce que j'aimerais
savoir de la ministre, pour rassurer les gens du réseau, c'est qu'elle nous dise clairement si elle est en accord avec
la philosophie puis l'idéologie du président du Conseil du trésor qui voit, dans ces organismes
communautaires et dans les services de garde subventionnés, des dépenses et des
coûts onéreux pour l'État plutôt que des
investissements et des outils de développement, là, économiques et sociaux pour
les enfants du Québec. J'aimerais savoir si
elle partage cet avis ou si, au contraire, elle y voit plutôt une distinction
et un investissement plutôt qu'une dépense.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, ce qu'il est important de comprendre, c'est que le
gouvernement du Québec a mis en place deux commissions : une pour
revoir l'ensemble de ses programmes et une pour revoir le principe de la fiscalité au niveau du Québec. Et c'est à travers
les opinions que nous allons recevoir et soumettre à l'Assemblée nationale
que nous allons revoir ou maintenir de la
même façon qu'on le fait en ce moment les organismes. Il ne faut pas attribuer
à une seule personne un pouvoir extraordinaire,
puisque, seul, on est quelque peu ordinaire, c'est ensemble qu'on devient
extraordinaires.
Donc, si le
député de Terrebonne me dit : Est-ce que la ministre s'engage?, je
reprends le même engagement que plus
tôt, c'est-à-dire que le bâton de pèlerin que je tiens à tous les jours comme
ministre de la Famille, c'est pour défendre l'ensemble des organismes famille qui sont au ministère de la Famille.
Maintenant, il ne faudrait surtout pas oublier que de revoir, de se remettre en question et de rebrasser
l'ensemble des structures va peut-être venir bonifier celles-ci et apporter
de l'eau au moulin pour faire en sorte que
tout aille mieux. Mais, en ce moment, dans l'état où on a pris, hein, les
chiffres du Québec, au moment où on
s'est assis pour regarder l'ensemble du budget, on s'est aperçus que le cadeau
laissé par le gouvernement précédent était peu glorieux et on ne pouvait
pas s'avancer beaucoup plus.
• (12 h 20) •
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée
de Gouin pour un bloc de 14 minutes.
Mme David
(Gouin) : Merci, M. le Président. C'est compliqué. Vous êtes vraiment
loin l'un de l'autre, alors je ne sais pas…
Le Président (M. Picard) : On
est tout près, quand même.
Mme David
(Gouin) : …qui je vais
regarder, en respect des règles parlementaires. Je voudrais d'abord, par votre
entremise, M. le Président, indiquer à la ministre qu'elle appartient à un gouvernement
qui, oui, est devant un déficit budgétaire mais qui aurait pu choisir d'aller
trouver de nouveaux revenus là où nous savons qu'il y en a au Québec. J'espère que la commission
sur la fiscalité fera cet exercice. Ça éviterait des coupes budgétaires,
justement, extrêmement
douloureuses.
Ce que je voudrais
dire aussi… Je vais continuer sur la trajectoire de mon collègue
pour parler des organismes communautaires
Famille puis j'aimerais porter à l'attention des gens l'information
suivante : Ces organismes communautaires demeurent largement sous-financés par rapport à l'ensemble des
organismes en santé et services sociaux. Je suis certaine que c'est une réalité qui ne vous a pas
échappé : moyenne de financement, 61 000 $. On est très loin de
beaucoup d'autres organismes en santé
et services sociaux qui peuvent recevoir dans les 130 000 $ par
année. J'exclus les organismes, bien sûr,
d'hébergement. En fait, il y a deux catégories d'organismes communautaires
extrêmement sous-financés : les organismes famille et les organismes de défense de droits. Donc, je ne pense pas
que ce serait considéré comme inéquitable d'apporter une attention
particulière aux organismes famille.
Et la
question que je pose à Mme la ministre, c'est : Pourquoi n'a-t-elle prévu
aucune somme supplémentaire pour l'accomplissement
de leur mission? Je voudrais savoir, par ailleurs, si leur subvention va, à
tout le moins, être indexée. Ça ne nous est pas apparu clair à la
lecture des crédits.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
M. le Président, les organismes qui reçoivent des sommes cette année n'ont pas
d'indexation. Si ce n'était pas clair
là-dessus, je vais tout de suite être claire. Je me suis engagée à ça au début,
Mme la députée, donc, je vous le dis,
il n'y aura pas d'indexation. Par contre, on peut vous dire qu'ils vont
recevoir, cette année, la somme qu'ils se doivent de recevoir,
c'est-à-dire — et
j'ai devant moi les chiffres — 19,5 millions de dollars dans la
totalité, et les haltes-garderies vont
recevoir 3 850 000. Il y a par contre, et je la répète, la bonne
nouvelle, puisqu'au moment où je l'ai dite…
Je viens de réaliser que je n'ai pas le droit de le dire, que… Donc, je le
répète, je vais répéter la bonne nouvelle, c'est que, les mesures exceptionnelles de soutien pour les enfants
handicapés, donc, il y a une augmentation de 50 %, donc de
1 million à 1,5 million.
Vous allez me dire : Ils sont sous-financés
depuis longtemps, et je crois que c'est exactement pour ça que le gouvernement se dit qu'il faut mettre en place
deux commissions pour bien étudier ce qu'on donne, à qui on le donne, comment
on le donne et pourquoi on le donne. Et, dans ces questions-là très
spécifiques, nous espérons y trouver des réponses
avec les regroupements, avec les différents organismes pour être capables de
mieux faire les choses avec la capacité de payer des Québécois.
Le Président (M. Picard) :
Mme la députée de Gouin.
Mme David
(Gouin) : Alors, je remercie la ministre pour sa clarté. Je ne peux
m'empêcher de dire que, lorsqu'elle affirmait
tout à l'heure que, donc, le financement des organismes était au moins
maintenu, je soumets respectueusement qu'en fait il n'est pas maintenu.
Parce que, quand on n'indexe pas un financement, compte tenu que le coût de la
vie augmente, dans les faits, les groupes subissent une diminution de leurs
revenus et ils vont devoir y faire face.
Je soumets
aussi que le gouvernement du Québec n'attend pas les résultats de ces deux
commissions pour poser un certain
nombre de gestes extrêmement coûteux. Je pense, par exemple, à tous ces
millions qui vont être dépensés à Port-Daniel.
Je trouve donc un peu difficile de comprendre qu'on ne puisse même pas indexer
les montants, donc, ridicules en rapport avec d'autres financements, des
organismes famille.
Je voudrais
cependant aller plus directement dans la question du financement des services
de garde. Bon, alors, il y a
clairement coupes à ce niveau-là. On veut clairement aller piger dans les
surplus des centres à la petite enfance. Je rappelle que la moyenne des surplus est de 45 000 $, ce qui,
évidemment, est une moyenne. Je conviens qu'il peut y avoir certains CPE avec de larges surplus, d'autres avec
beaucoup moins. Mais ce genre de mesure mur à mur n'apparaît-elle pas à la ministre comme, comment je dirais, un peu
trop mur à mur, justement, ne permettant pas d'utiliser divers moyens, si vraiment il faut aller chercher de l'argent,
des moyens qui sont suggérés, par
exemple, par le rapport Boisvert,
certains moyens que nous, nous
trouvons intéressants, par exemple d'accentuer le soutien aux entreprises
en difficultés financières pour voir exactement ce qui se passe, favoriser le
regroupement de CPE lorsque c'est possible, accroître les stratégies et les mécanismes de mutualisation. Pourquoi ne pas utiliser
des moyens soumis par un rapport qui a été remis au gouvernement plutôt que d'utiliser une formule mur à mur qui va
certainement pénaliser un certain nombre de centres à la petite enfance?
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Bien, je suis heureuse que vous rameniez le rapport, parce que, je le disais
plus tôt, c'est un rapport que j'ai
très apprécié, que j'ai lu au moins quatre fois et que je vais relire, puisque
notre objectif, Mme la députée de
Gouin, c'est vraiment l'optimisation des services, et le rapport mettait une
emphase toute particulière sur le principe de l'optimisation. Comment on fait? Vous en avez suggéré, quelques
suggestions, qui font qu'on peut s'arrêter et bonifier, revoir et faire l'optimisation. Pour ça — bien, on n'a pas ce luxe-là en ce
moment — ça
s'appelle du temps, vous savez, la chose
qui nous manque à tous en ce moment. Eh bien, c'est la même chose par rapport
au budget. Donc, si on s'arrête en ce moment et qu'on regarde par le
biais du comité sur les programmes et la fiscalité, on se doit de se dire qu'on
va regarder pour optimiser.
Maintenant,
je reviens sur votre principe de mur à mur, puisque les mesures que nous avons
prises cette année dans le
budget 2014-2015, elles ne sont pas de mur à mur. Et je comprends votre
souci de dire : Faites attention, Mme la ministre, il y a des CPE, il y a des garderies qui sont en difficulté.
Et sachez que certaines garderies ne seront pas touchées du tout, ni CPE, parce
qu'ils atteignent un niveau de financement qui fait en sorte qu'ils n'ont pas
de surplus. Mais, au total — parce que je pense qu'il faut qu'on soit
honnêtes et qu'on se le dise — au total, dans les garderies en ce moment,
il y a 162 millions de surplus; dans
les CPE, donc l'argent des contribuables — puisque, les CPE, vous avez compris le
système, et je pense que vous l'appréciez
beaucoup — 193 millions
de dollars de surplus, donc de l'argent de côté; dans les bureaux de coordonnation...
coordonnateurs — coordination,
coordonnateurs, bon, on les appelle les BC, ça simplifie les choses pour la ministre — 33 millions de surplus. Donc, si je
fais un chiffre rond, là, c'est presque un problème que je n'aurais pas si tous ces surplus ne seraient pas
en surplus mais seraient au niveau du ministère. J'aurais même beaucoup
plus de facilité à augmenter le nombre de places.
La
bonne gestion devrait être reconnue, par contre, et, de ce fait, on ne peut pas
aller piger à vas-y-comme-ça-te-tente dans
des surplus de différents organismes qui sont représentés ici. Donc, les
mesures qui sont prises et mises en place pour aller chercher dans les surplus sont faites de façon plus modulée. De ce
fait, bien, je ne suis pas nécessairement dans un principe de mur à mur. Je suis vraiment dans un
principe où je… On reconnaît, dans les gestes qu'on pose, que certains CPE
ne sont pas en grande facilité financière,
d'autres ont des projets de rénovation de toiture et de portes, il faut être
vigilant, il faut être prudent, il ne
faut pas empêcher les rénovations des structures de se faire, et d'autres ont
été très, très consciencieux et ont géré leurs sous de façon
exceptionnelle.
Mais,
ceci dit, ça reste l'argent de l'État, et, de ce fait, nous devons avoir une
responsabilité. J'aime mieux aller chercher
dans les surplus que de dire qu'il n'y aura pas de place en service de garde
faite pour les années subséquentes.
Le Président (M.
Picard) : Merci. Mme la députée.
Mme David
(Gouin) : Il me reste?
Le Président (M.
Picard) : Cinq minutes.
• (12 h 30) •
Mme
David (Gouin) : Merci. Alors, j'apprécie quand même cette vision de
tenter de ne pas faire de mur à mur et
je soumets quand même à la ministre que d'avoir des surplus pour des centres à
la petite enfance peut être parfaitement acceptable lorsqu'on a des projets, lorsque, comme elle le dit, il faut
faire de la rénovation ou du développement, ce qui est aussi
intéressant.
Donc,
ça m'amène justement au développement des places en service de garde.
Évidemment, on a appris que le développement
de ces places serait ralenti, et, honnêtement, moi, j'entends beaucoup, sur le
terrain, d'inquiétudes et de questions
auxquelles je pense que la ministre sera en mesure de répondre. Il y aura des
places qui seront tout de même développées. On sait que les projets
prêts à être ouverts vont être ouverts, donc, ça, ça va de ce côté-là.
Mais
ma question est la suivante : Au rythme où on veut
développer des places, où est-ce qu'on va les développer? Est-ce qu'on va prendre les projets qui étaient
déjà quasiment prêts, qui découlaient de l'appel d'offres de 2011-2012 ou
2012-2013? Est-ce qu'on va prendre automatiquement ces projets-là ou on va
prendre les projets qui venaient d'être acceptés?
Est-ce qu'on maintient le ratio CPE et garderies privées, ratio, je l'avoue,
qui nous faisait bien plaisir lorsque ça avait été déposé par l'ancien
gouvernement.
Et
j'ai une inquiétude — je mets
tout ça un peu dans le même panier — si on prend trop de temps à développer
des places en centre à la petite enfance,
bien sûr, les parents n'auront d'autre choix que de se tourner vers le privé,
qui s'est développé de façon
exponentielle depuis 10 ans, avec les ratés qu'on connaît et avec le
nombre de plaintes qui n'a cessé d'augmenter quant à la qualité.
Donc,
moi, j'aimerais que la ministre nous dresse rapidement un portrait du
développement des places en service de garde pour les prochaines années.
Le Président (M.
Picard) : En trois minutes, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Et le défi est lancé, M. le Président. Alors,
je fais le plus rapidement possible pour rassurer la députée et les gens qui nous écoutent, parce
que je sais que vous avez compris, il y a longtemps, qu'il y a des gens…
Je dis tout le temps que j'ai 600 000 auditeurs parce que j'aime ça
le penser comme ça.
Alors,
Mme la députée de Gouin, en 2012-2013, il s'est fait, au Québec,
1 750 places. En 2013-2014, il s'en est fait 2 899, places. Le côté optimiste de la
dame qui est assise devant vous, c'est que, cette année, on s'est engagé à en
faire 6 300. Donc, vous pouvez voir que
les gestes posés, la volonté du ministère, c'est vraiment d'ouvrir plus grand.
Je suis consciente que le geste de
48 heures que j'ai posé pour prendre la meilleure photo possible de qu'est-ce
qu'on donne en services, du ministère
aux services de garde et aux services CPE… Et c'était quoi, la photo? J'ai créé
un petit tremblement de terre, que
j'ai corrigé le plus rapidement possible, et j'ai rassuré le plus rapidement
possible pour dire : Sachez que ce
temps d'arrêt n'était pas pour pénaliser mais était pour vieux voir et mieux
visualiser l'avenir des services de garde. Mais, puisque, depuis au moins deux ans, il n'y a pas plus que
2 000 ou 3 000 places qui se font, je trouve un peu négatif
de penser que 6 300 places, ce n'est pas assez pour cette année. On
essaie de s'activer, de prendre en compte.
À
la réponse : Est-ce que les lettres qui ont été reçues par les gens seront
respectées?, la réponse, c'est oui. Voici la nuance que je vous ferai. Dans
cette volonté de mieux comprendre le système et d'être le plus clair et
transparent avec eux, le ministère,
en ce moment, est en train de travailler pour pouvoir faire un échéancier
plausible, adéquat, clair, qui va être
acheminé à chacune des personnes qui ont reçu des lettres pour leur dire :
N'engagez pas tout de suite vos démarches avant telle date pour qu'on puisse rentrer l'ensemble des places dans la
machine. Parce qu'il y a des gens qui ont reçu une lettre la semaine
passée, qui sont prêts, mais il y a des gens qui ont reçu une lettre en 2012,
qui sont prêts aussi. Alors, il faut respecter aussi l'échéance de chacun pour
être capable de rendre les places disponibles.
Donc,
à la question : Quelles seront les places? 6 300 places cette
année, puis 4 000 places par année, si la cadence se maintient, sinon ça sera plus rapide, mais
4 000 places par année jusqu'en 2021, où on en fait à peu près
1 752, je pense, pour arriver au
chiffre magique de 250 000 places, au Québec, de service de garde à 7 $,
à contribution réduite, que je pourrais les appeler ainsi.
Le
Président (M. Picard) : Merci, Mme la ministre. Donc, je cède
la parole au groupe formant le gouvernement. M. le député de Vanier-Les
Rivières.
M. Huot : Merci, M. le Président. Pour
un bloc complet de 20 minutes?
Le Président (M. Picard) :
Oui.
M. Huot : Oui. Excellent. Merci.
Donc, à mon tour, là, d'intervenir. Bon, j'avais fait un petit bout sur le Curateur public tantôt, ce qui ne m'a pas permis de revenir sur les
propos du début du député de Terrebonne. La
députée de Sainte-Marie…
Une voix : …
M.
Huot : … — Saint-Henri—Sainte-Anne, pardon, Saint-Henri—Sainte-Anne — avait
mentionné que j'avais quelques petits points, là-dessus, à faire, sur l'augmentation
des tarifs de frais de garde. Le député de Terrebonne, tantôt, nous reprochait, en quelque
sorte, l'augmentation, qu'il disait qui était un peu au-delà de
l'inflation. J'ai trouvé ça un peu
particulier de se faire reprocher de passer de 7 $ à 7,30 $, alors qu'on proposait une augmentation, de leur
côté, de 8 $ et jusqu'à 9 $ quand même assez rapidement. Il
disait que ça n'a pas été des questions abordées en campagne électorale. Il me semble qu'il devait avoir entendu
dire ça. Pourtant, le premier ministre, qui était chef au moment de la campagne, le premier ministre actuel, avait été
très clair : Pas de choc tarifaire. Ça avait été un engagement très, très
clair. On augmente avec le coût de la
vie. Puis on reprochait peut-être une augmentation — on parle de 0,30 $ — un petit peu plus importante, à
peine, mais lui nous parlait quand même de monter à 8 $ et 9 $.
Je veux juste
faire un petit rappel, un calcul très, très simple pour le député de
Terrebonne. C'est 261 jours de garde, une année en service de garde pour un enfant, 1 $ par jour la
première année, 2 $… un autre dollar l'autre année. On parle, donc,
la première année, de 261 $, deuxième année, de 522 $, pour un
enfant.
Il faut comprendre qu'il y a beaucoup de
familles. Bon, Terrebonne, je pense, qui est un comté… peut-être même plus de familles que dans le mien. Le comté
Vanier-Les Rivières, il y en a beaucoup, beaucoup. À Québec, c'est un comté qui est en gros développement, mais je pense
que Terrebonne, ce l'est peut-être même encore plus. Des familles à deux
enfants, il y en a beaucoup. Des familles à trois et quatre enfants, on en a
aussi dans nos entourages. J'en
connais. Je les trouve très courageux
d'avoir quatre enfants, un couple d'amis qui a quatre garçons en plus. Donc,
moi, je dis : Bravo! Je dis : Bravo!
Et donc on
parle d'augmentation de 261 $ la première année, donc, 522 $ par
enfant à terme. 522 $ par enfant, si on en a trois, quatre… Ce
qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est pas votre programme, Mme la… ce n'est
pas le programme de Mme la ministre, les
services de garde à l'école, mais les services de garde à l'école suivent
les tarifs de services de garde en CPE, bon, des 0-5 ans.
Donc, à l'école primaire, pour être un parent…
La députée, tantôt, disait que j'avais des jeunes enfants, un au secondaire, un au primaire. Mais c'est
pratiquement impossible pour les parents qui ont des enfants à l'école primaire
aujourd'hui de ne pas profiter du service de
garde. La conciliation travail-famille fait en sorte qu'on a absolument besoin…
à tout le moins, si ce n'est pas le matin,
ça va être le midi, ça va être après l'école. Il y a des écoles qui finissent à
trois heures l'après-midi, donc c'est
très difficile, à moins qu'on soit travailleur autonome, travailleur à la
maison… certains aménagements. Donc,
la plupart des parents ont besoin du service de garde de l'école, l'école
primaire. Il n'y en a plus à l'école secondaire.
Donc, ce choc
tarifaire là, qui augmente à 9 $, il va suivre jusqu'à la sixième année,
très souvent, du primaire. Donc, on
parle quand même d'augmentation. Si vous en avez trois ou quatre, de la
garderie jusqu'à l'école primaire, on parle
d'augmentation d'un peu plus de 500 $ par enfant, versus ce qu'on propose
avec une mesure d'indexation à 0,30 $, d'un peu moins de 80 $ par année. Je pense que le choc tarifaire
est pas mal moins important. Et parlez-en à des gens autour de vous qui ont deux, trois enfants, si on leur
dit : Bien, c'est 500 $ de plus par enfant, ça paraît. Ça paraît, et
on va… Nous autres, ce qu'on a dit,
c'est : Une indexation, donc c'est progressif. Ce sera au coût de la vie
après. Donc, 7,30 $ tout de suite, la première année, il me semble
que c'est raisonnable.
La critique,
je l'ai trouvée particulière. C'était un premier point que je voulais faire,
mais je voulais mettre des chiffres
concrets pour que les gens comprennent ce que ça fait comme choc tarifaire pour
une famille de deux, trois enfants, et
en ayant conscience que ça dure jusqu'à 12 ans environ, 11 ou 12 ans,
jusqu'au primaire en sixième année. Premier point.
Je
voulais, après ça, parler de l'ensemble des programmes du ministère, parce que,
là, ça parlait, bon, soutien aux organismes
communautaires, on a parlé des enfants handicapés, on a parlé de soutien aux
enfants. Il y a les congés parentaux, même, qui est une autre mesure. C'est
au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, mais c'est des mesures
gouvernementales d'aide à la famille. Programme des garderies, c'est
essentiellement… on parle surtout de ça, là, depuis
le début. Je pense que c'est au-dessus de 2 milliards, maintenant, qui
sont consacrés à ça. Donc, il y a des coûts importants.
Au-delà du
débat que le député de Terrebonne lançait tout à l'heure, est-ce que ce sont
des investissements ou ce sont des
dépenses, je pense que tout le monde est d'accord pour dire que, oui, c'est
important d'investir pour nos enfants, oui, mais tout le monde est d'accord pour dire
qu'il y a des coûts. Les coûts sont importants, donc il faut… Pour avoir un
portrait d'ensemble de tout ce qu'on peut mettre en soutien aux familles… Il y
a des programmes, il y a des choses pour des clientèles, il y a des partenaires avec
les municipalités, par exemple, donc il y a un ensemble d'investissements, de
dépenses, de coûts qui sont reliés à ça pour l'ensemble des programmes. Et Mme
la ministre, tantôt, a même dit que sa responsabilité
de ministre, c'était de regarder l'ensemble de son ministère avec le budget
dont elle dispose, et ça, de façon responsable,
n'est-ce pas? Donc, si vous regardez l'ensemble de vos programmes, est-ce qu'on
est capable de détailler chacune des mesures de votre ministère,
du ministère, avec les coûts associés à ça, qu'est-ce qui est mis comme pour la mesure?
Bon, on a parlé de 19,5 millions pour les
organismes communautaires Famille. Et, soit dit en passant, je vais faire
une parenthèse, je pense qu'on en a tous,
dans tous nos comtés il y en a, des organismes communautaires Famille. Ils font
un travail extraordinaire, c'est reconnu,
mais il y en a deux auxquels je pense, entre autres : Ressources parents
Vanier, Centre Ressources Jardin de Familles. Les personnes qui sont là
font un travail extraordinaire. Le programme a été reconduit. Compte tenu des finances publiques, on dit... on reproche que
ça n'ait pas été indexé, mais le financement est demeuré, et il y aura examen de l'ensemble des programmes, évidemment.
Mais on a reconnu l'importance en laissant à 19,5 millions, comme
la ministre l'a dit tout à l'heure.
Donc, avec les
chiffres qui ont été donnés, j'aimerais ça avoir l'ensemble un peu des mesures.
Je pense que Mme la ministre est en train...
est en mesure de nous brosser un portrait d'ensemble de son ministère avec les
différentes mesures, les différentes
clientèles, les partenaires et avec peut-être les montants approximatifs
associés à ces mesures-là.
• (12 h 40) •
Le Président (M.
Picard) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci, M. le Président. Je vais essayer d'y
aller de façon approximative, puisque souvent les chiffres sont associés à différentes fiches. Mais permettez-moi, du
moins, de revenir sur 12 mesures auxquelles on participe au niveau du ministère de la Famille et
qui quelquefois demandent des partenariats, quelquefois demandent des
sommes très précises.
La
première — et vous
en avez souligné quelques-unes, M. le député — le soutien aux familles par l'allocation
familiale, qui est quand même, il faut le
dire, la plus généreuse au Canada — il faut quand même être un peu orgueilleux
de ce fait — puisque ça soutient les enfants de zéro à
18 ans. Et c'est une mesure, en 2013, qui relevait d'un montant de
2,2 milliards de dollars. Donc, il faut quand même se dire que c'est des
montants importants.
Le
service de garde subventionné, donc plus de 222 000 places à
contribution réduite, on le disait un petit peu plus tôt, qui génère
aussi un principe de crédit d'impôt remboursable pour frais de garde… Parce
qu'on en a discuté beaucoup, mais il y a les
places à 7 $ dans des CPE, mais il y a aussi des services de garde
subventionnés et il y a des services de
garde où le parent reçoit un reçu et déclare au niveau des impôts, et la
fiscalité décide de son remboursement. Et c'est pour ça que je vous disais qu'il y a différentes façons de calculer les
services de garde, mais le revenu parental est pris en compte sur le retour d'argent qu'ils vont
recevoir. Mais 2,4 milliards de dollars pour les services de garde
subventionnés, donc pour les 222 000 places.
Le
congé parental est important aussi. Celui-ci se rattache au Régime québécois
d'assurance parentale. Il est plus généreux, il est plus souple et plus
accessible et permet, depuis peu d'années, aux pères... donc, peut-être que
vous n'avez pas pu en bénéficier,
parce que, vous avez raison... Mais tout est comparatif. Vous voyez, vous, vous
dites que n'avez pas des jeunes
enfants, mais moi, je suis grand-mère, donc je trouve que vous avez des jeunes
enfants, s'ils sont au secondaire, comparé
aux miens qui sont déjà sur le marché du travail et en train d'avoir de
nouvelles familles. Mais le congé parental qui est maintenant... Il y a un congé exclusif réservé aux pères, ce qui
fait en sorte qu'on peut bonifier et mettre en place un processus qui fait que les pères participent plus
dans le milieu familial. Et ce congé-là, il est important dans cette
perspective-là.
Il
y a la prime au travail, pour inciter les ménages à faibles revenus à demeurer
actifs sur le marché du travail, qui
est là depuis 2012. La prime au travail, si je regarde ici… — je l'ai ici — les chiffres sont très... La prime au
travail, c'est 221,4 millions,
donc un investissement important dans le principe. La conciliation
travail-famille, qui est un sujet qu'on
a eu un petit peu plus tôt avec la députée de Crémazie, qui est tout aussi
important dans la volonté qu'on a à mettre en place certaines mesures, c'est 1,5 million de dollars qui est
investi depuis 2009. Le fonds pour le développement des jeunes enfants, donc un fonds qui existe au
ministère de la Famille, qui s'appelle Avenir enfants, qui est un partenariat
avec la famille Chagnon, est un
investissement, depuis sa création, de 99,9 millions de dollars de la part
du gouvernement du Québec.
La
politique familiale municipale, qui est un soutien à… laquelle on a parlé un
petit plus tôt aussi, est un investissement
que je n'ai pas devant moi tout de suite, oui, qui est le soutien… Oui, les
feuilles, je vous le disais, M. le Président,
hein, les feuilles sont diversifiées, donc je voyage d'une feuille à l'autre
pour trouver les bons montants. Donc, 1 010 000 000… oui,
c'est ça…
Une voix :
…
Mme
Charbonneau :
1 million. Ah! 1 million. Alors, j'étais encore une fois trop
optimiste, mais on corrige rapidement, dans
l'oreille de gauche ou dans l'oreille de droite, les chiffres que je donne.
Donc, 1 million qui est investi.
Le
Programme de soutien à des projets de garde estivale et des congés scolaires,
c'est un investissement… Je le disais
un petit peu plus tôt, il y a l'aspect de la clientèle handicapée, mais il y a
aussi l'aspect des services de garde au moment estival et des congés scolaires. Je n'ai pas le montant devant
moi, M. le député ou M. le Président, donc j'espère que je serai quelque
peu pardonnée.
Le Programme
de soutien financier aux milieux de travail puis le Programme de soutien à des
actions en matière d'engagement pour
les pères, donc je le disais un petit peu plus tôt, qui a été lancé en 2012,
mais il y a quand même un investissement important qui a été fait, de 1,5 million, et ça vise
à appuyer des organismes qui désirent réaliser des projets afin de
favoriser l'engagement des pères.
La fin de
semaine passée, je suis allée à la Su-Père fête qui se passait à Montréal, et
c'était vraiment un moment extraordinaire
de voir toutes ces familles mettre en lumière le rôle du père. Et il y avait
différents kiosques d'information pour
donner du soutien. C'était vraiment un moment où on s'arrête et on se dit que…
On parle souvent de l'égalité entre les
hommes et les femmes, mais l'égalité entre les rôles est tout aussi importante.
Et cette fête était vraiment un moment vraiment
fort apprécié. Il y a eu, l'année passée, pour la première édition soulignée,
plus de 3 000 personnes, et cette année on me disait qu'on frisait le
1 500 personnes qui sont venues voir les activités et participer. Et
c'était vraiment extraordinaire. Pour vous donner un exemple, pour
intéresser les familles encore plus, une famille qui y participe et qui
décidait de prendre le repas là, alors, pour
1 $ par personne, on avait droit à un repas complet et une collation.
Donc, vous avez compris que, pour
passer une journée entière à cette activité qui s'appelle la Su-Père fête,
bien, ça coûtait 1 $ par personne s'il voulait manger sur place, sinon l'ensemble des activités était gratuit.
C'est vraiment un moment extraordinaire et c'est possible parce que le
ministère de la Famille y croit et y investit des sommes.
Le Programme
de soutien financier aux services de surveillance d'élèves handicapés âgés de
12 à 21 ans, on en a parlé un
petit peu plus tôt, un programme qui a été reconnu comme exceptionnel et où on
a investi des sommes. Parce que ça
prend, pour le soutien à l'école, mais pour le soutien aux familles, des sommes
pour pouvoir maintenir le programme, et c'est quand même une
augmentation de 50 % du financement qu'ils ont reçu.
Et mon dernier point, que je ne peux pas
chiffrer puisqu'on partage la responsabilité en partie avec le monde scolaire, c'est-à-dire l'aide aux devoirs, qui est
vraiment une mesure qu'on met en place pour aider les familles dans le
quotidien. Et vous le savez, M. le député, puisque faire des devoirs avec nos
enfants maintenant nous donne un défi supplémentaire,
les calculs et les façons de faire sont vraiment différents, et on est
vraiment, je vous dirais, au défi de mieux comprendre. Donc, vous avez compris que le ministère de la Famille
s'engage, à tous les jours, et je vais le répéter à chaque fois que j'ai une chance, à aider nos familles au
Québec à avoir un meilleur milieu de vie et à être bien dans le milieu qu'ils
ont choisi.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre. M. le député.
• (12 h 50) •
M.
Huot : Oui, merci. Merci des précisions, Mme la ministre. Ça permet de
comprendre. Parce qu'on parle souvent du
ministère de la Famille comme du ministère des services de garde. C'est plus
que ça, on le comprend. Il y a un volet Aînés aussi, mais qui sera, je pense, touché dans une autre section de
la commission parlementaire, le volet duquel vous êtes responsable
aussi.
Mais ce qui m'amène peut-être à parler de, ce
qu'on pourrait dire, l'ensemble de la politique familiale du gouvernement. On voit, par ces mesures-là, un peu
la politique familiale du gouvernement, donc c'est… On parle, bon, les services de garde, des mesures de soutien aux
enfants, du soutien financier pour les familles, pour les organismes, des
mesures de conciliation travail-famille,
que… — j'ai dû
m'absenter tout à l'heure, mais on n'a pas le droit de souligner l'absence d'un collègue, mais on a le droit de
souligner notre propre absence, probablement — donc, j'ai dû m'absenter tout à l'heure, je sais que ça a été abordé en
partie, mais c'est des mesures pour les familles qui ont des besoins
particuliers.
Moi,
j'aimerais peut-être vous entendre… Parce qu'il y a eu un peu une évolution de
la politique familiale. Il n'y a pas
nécessairement, à ma connaissance, de document officiel qui dit : Voici la
politique familiale du gouvernement. Il y en a eu un… Carole Théberge avait déposé quelque chose, j'avais noté le…
C'est Le Québec soutient ses familles, en 2007, qui est un petit
peu le document modèle sur lequel on s'appuie. Mais, dans les dernières années,
on voit vraiment une évolution du concept de
famille, ça, c'est assez clair. Je fais partie… J'ai une famille
recomposée — c'est le
cas de plus en plus de gens — des amis qui emménagent dans des maisons
bigénération pour que les parents puissent être là, donc trois générations qui cohabitent sous le même toit
ou, disons, à proximité. Il y a donc une évolution, vraiment, du concept
de famille. Ajoutons à ça qu'il y a de plus
en plus de familles immigrantes qui arrivent, des réfugiés même. Moi, il y a
des réfugiés chez nous, donc nos
politiques familiales doivent tenir compte de ces réalités-là. On a des
organismes qui les aident beaucoup à s'intégrer, des organismes famille
aussi qui aident ces clientèles-là.
Mais je voudrais voir, la ministre, un peu
comment elle voit son rôle face à l'évolution du concept de famille aujourd'hui, parce que c'est quand même elle qui,
autour de la table du Conseil des ministres, défend la politique familiale
gouvernementale, qui est là pour porter la
politique, et je sais qu'elle le fait bien, M. le Président, je dois dire en
passant. C'est quelqu'un, pour
connaître Mme la ministre depuis 2008, qui défend avec beaucoup d'ardeur ses
dossiers. Quand on lui confie quelque
chose, elle le défend bien et avec beaucoup d'ardeur et beaucoup de passion.
Donc, je sais qu'elle a une vision un
peu de l'avenir, un peu, de la politique familiale du gouvernement. Donc,
j'aimerais peut-être l'entendre — je ne
crois pas qu'il reste beaucoup de temps, mais en quelques minutes — sur, un peu, comment elle compte défendre la
politique familiale du gouvernement auprès de ses collègues.
Le Président (M. Picard) : En
trois minutes, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Vous
me lancez toujours des défis, M. le Président.
Le Président (M. Picard) : Ce
n'est pas moi, c'est le député de Vanier-Les Rivières…
Mme
Charbonneau :
En premier lieu, je vais faire un petit correctif, mais ce n'est pas vraiment
un correctif. Vous allez comprendre, M.
le Président. Le titre que je porte, et le plaisir de porter ce titre,
dit : Ministre de la Famille, responsable des Aînés et responsable de la Lutte contre
l'intimidation. Je le répète, pas parce que je veux le souligner ou me donner
plus d'importance, mais c'est surtout pour
nous rappeler que les ministères ne sont pas noyés dans un seul titre. Ils ont chacun leur importance. D'ailleurs, c'est pour ça
que les crédits de la responsabilité des aînés se fait la semaine prochaine,
pour vraiment le regarder, leur cadre à eux.
Nous sommes d'un gouvernement qui a mis une priorité et a voulu reconnaître
cette clientèle extraordinaire qui s'appelle
les aînés, et, de ce fait, il n'est pas noyé à l'intérieur d'un cabinet, mais
il ne fait que rehausser l'importance de ce cabinet.
La lutte à l'intimidation, mon collègue de
Terrebonne en a parlé, mais vous en parler quelque peu pour dire qu'effectivement on veut s'arrêter et choisir la
société dans laquelle on vit et, de ce fait, on la veut aussi respectueuse que
possible, et de pouvoir s'attarder au principe d'intimidation, c'est fort
important.
Mais, puisque vous m'en donnez l'opportunité, de
parler de la politique familiale, je vous dirais qu'elle est impartie, si je peux dire ainsi, dans plusieurs
ministères. Chaque ministère a un peu sa responsabilité par rapport… Et c'est
quand même 7,5 milliards de dollars qui sont investis dans une volonté
d'application de différentes mesures pour la politique
familiale. Mais, dans le rêve de cette ministre que vous regardez, je vous
dirai que je défendrai auprès de vous, auprès
de mon collègue du Parti québécois, auprès de ma collègue de la CAQ et auprès
de Québec solidaire la volonté d'un gouvernement qui met en place une
politique familiale ferme, bien écrite, bien adonnée et sous la juridiction du ministère de la Famille pour qu'on puisse lever
haut et fort un document et dire : Au Québec, il y a des documents qui
ont été écrits pour dire que c'est le
paradis des familles, il y a des documents qui sont écrits pour dire qu'on
s'occupe bien de notre monde, mais
maintenant on aurait un document écrit et prescrit qui fait en sorte qu'on
applique des façons de faire qui font
rêver, déménager, s'il le faut, parce que les gens vont s'en venir chez
nous, des familles, pour leur donner la place qui leur revient au
sein d'un gouvernement mais aussi d'un Québec forts dans un milieu de vie.
Le Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre. Je vais maintenant céder la parole à Mme la députée de Repentigny, qui va débuter son bloc de questions,
parce que je vous rappelle que nous allons terminer à 13 h 2. Mme la
députée.
Mme Lavallée : Merci. Vous avez… Là,
je vous regarde, hein? C'est ça?
Le Président (M. Picard) :
Oui.
Mme
Lavallée : Vous avez annoncé
hier, avec le premier ministre, le forum qui se tiendra à la fin de l'été concernant la lutte à l'intimidation. Je salue
cette initiative. Maintenant, j'aimerais savoir quels sont les montants qui
seront consacrés, dans le présent budget, dans la lutte à
l'intimidation.
Le Président (M. Picard) : Mme
la ministre.
Mme
Charbonneau : Merci, M.
le Président. Hier, effectivement, il
y a eu une annonce extraordinaire, qu'on attendait, hein? Moi, je l'attendais depuis l'annonce du premier
ministre qui dédiait du temps et une responsabilité à une ministre sur le
principe même de l'intimidation. Et, dans cette annonce, nous avons clairement
dit que la volonté de faire un forum, c'était de pouvoir le regarder de
façon linéaire, hein? On s'en est parlé, on a eu le privilège de s'en parler privément, puisque vous avez la responsabilité
d'être critique par rapport à ce dossier-là, et mon collègue de Terrebonne aussi, mais la volonté qu'on a… Et on se l'est dit mutuellement, et j'en
ai fait l'annonce, un peu comme une femme très fière à mon parti, de dire : On élève le débat et on va aller
ailleurs avec cette réflexion-là qu'on se doit de faire collectivement.
Mais, un coup
qu'on a dit ça, vous avez raison, il y a un coût, il y a un coût à l'organisation
du forum, puisqu'il faut réserver une
salle, il faut inviter les gens, il faut faire les choses. Donc, chaque
ministère sera sollicité pour arriver à un montant. On estime — puis
là vous allez comprendre que c'est un estimé, parce que la salle doit être
louée, bon, il y a des trucs qui ne
sont pas complètement attachés : entre 200 000 $, à peu près 200 000 $, 225 000 $,
là, et ces sommes seront trouvées à
même les ministères. Vous n'allez pas retrouver la somme dans le budget puisque
ça va passer par les budgets des ministères, pour ne pas que la somme
impartie soit affectée dans un contrat ferme. C'est vraiment : chaque ministère va fournir de son propre budget
d'administration pour qu'on arrive à une somme très claire pour pouvoir
financer cette journée-là. Et puis,
après, dépendamment de ce qui sera amené comme fin de réflexion de cette
journée… Parce qu'on se le dit, le
premier ministre l'a dit hier, et je vais le répéter : Ce n'est que le
début d'un mouvement. Ce n'est pas la fin. Donc, il sera, à la fin de cette rencontre du 2 octobre 2014,
mis en place différents éléments qui auront ressortis de cette grande
rencontre du 2.
Le Président (M. Picard) :
Merci. Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui. Je voulais juste revenir sur ma question. Donc, je ne
voulais pas juste savoir le coût du forum mais s'il y a des montants
actuels, dans le budget actuel, qui sont consacrés à la lutte contre
l'intimidation.
Le Président (M. Picard) :
Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : La réponse, Mme la députée, c'est non. C'est
clair, hein? C'est non. C'est juste parce qu'avant il faut savoir ce qu'on va faire avant d'y dédier
une somme puis d'aller ailleurs. Il y a des sommes qui sont dédiées, à travers
l'Éducation, pour ce qui est mis en place en
éducation, mais vous comprendrez que, puisque je m'occupe des crédits de la
Famille, je ne les ai pas en main présentement. On pourra toujours vous trouver
le chiffre si vous le voulez.
Mais la volonté d'adresser et de
prendre en main ce dossier n'était pas d'y attribuer une somme fermée tout de
suite mais de pouvoir se dire à la fin du
forum : Peut-être que, dans le prochain budget, il y aura des sommes
attribuées exactement et spécifiquement à cette marge-là.
Mme
Lavallée : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée.
Mme
Lavallée : J'ai-tu encore le temps?
Le Président (M.
Picard) : Oui, vous avez encore le temps.
Mme
Lavallée : Oui. Vous avez
parlé du guichet unique qui avait été instauré depuis le
1er juin 2014. Est-ce que vous connaissez les coûts engendrés
par l'instauration de ce guichet unique là?
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
• (13 heures) •
Mme
Charbonneau : 1 million de dollars, qu'on me dit, 1 million de dollars. Et
c'est une mesure qui a été mise en
place depuis plusieurs années, le député de Terrebonne en parlait, puisque
la ministre sortante de la Famille avait fait une annonce, Mme James
avait fait une annonce aussi. Donc, c'est des sommes qui ont été injectées dès
le départ.
La
volonté, c'est que, un, ce n'est pas récurrent, hein, ce n'est pas une somme
qui va revenir année par année, parce qu'un coup qu'il va être instauré
et qu'il va être bien géré on n'aura plus besoin d'y injecter des sommes faramineuses. Il faut juste mettre en place le
système, puis, un coup qu'il est bien parti, puis que le service est bien
donné, puis que tout le monde y a
adhéré, on calcule que ça va vraiment… L'ensemble va se finaliser en 2015, en
décembre 2015. Donc, au moment
où ça va être complètement fait, tout le monde sera sur le même guichet. Je le
disais plus tôt, hein, un clic ou un
coup de téléphone, tout le monde va avoir accès au guichet unique, va pouvoir
donner ses préférences, qu'est-ce qu'il aimerait, où il aimerait être
et, après ça, ne devra que juste attendre, s'il y a lieu d'attendre, sinon la
place sera disponible, mais il n'aura pas besoin de faire 26 mesures comme maintenant,
où les parents font application dans différents CPE, services de garde pour
avoir une place.
Donc,
c'était pour maximiser l'accessibilité, mais il fallait mettre en place le processus
et, de ce fait, bien, il y a des coûts. Mais, comme je vous dis, je vous
rassure, ils ne sont pas récurrents. Ce n'est pas des coûts qui vont revenir
année après année, c'est vraiment un coût fixe qu'on a maintenant et qui
fait en sorte qu'on implante quelque chose de fort intéressant pour l'ensemble
des parents du Québec.
Le Président (M.
Picard) : Mme la députée, deux minutes.
Mme
Lavallée : Parce que
j'en ai entendu parler un peu sur le terrain, j'aimerais savoir quels sont les
délais que se donne le ministère
entre la réception d'une demande d'accréditation pour les garderies et la
réponse donnée au demandeur.
Le Président (M.
Picard) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Vous
avez compris, M. le Président — puis
je le vois dans votre sourire — que,
là, on vient de changer complètement de sujet, et je vais donner la chance à mon équipe de sortir la fiche,
si on a le temps, parce que
c'est vous qui allez me dire les délais que j'ai en ce moment pour finaliser…
Le Président (M.
Picard) : Vous allez avoir la période du dîner pour réfléchir.
Mme
Charbonneau :
Sachez, par contre, M. le
Président, que notre intention, c'est
de répondre à l'ensemble des questions, et on pourra y revenir peut-être
au retour pour être sûr que vous ayez l'information de votre côté.
Le Président (M.
Picard) : Je n'ai aucun doute.
Et,
compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 15 heures afin de poursuivre son mandat. Vous pouvez
laisser vos choses ici, la salle sera verrouillée.
(Suspension de la séance à
13 h 2)
(Reprise à 15 h 2)
La
Présidente (Mme Blais) : À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux. La commission se réunit afin de poursuivre
l'étude du volet Famille des crédits budgétaires pour l'exercice
financier 2014-2015. Nous aurions... Est-ce que nous avons un consentement
à annoncer? Mais j'ai d'abord besoin de votre consentement, si consentement... Mme la secrétaire, est-ce
que quelqu'un remplace…
La Secrétaire : Ça me prend
le consentement pour que M. Schneeberger remplace M. le président.
La
Présidente (Mme Blais) : Il y a quelqu'un… il y a le député de
Drummond—Bois-Francs
qui se joint à la séance.
La Secrétaire : Oui, c'est
ça, mais ça prend le consentement.
M. Huot : On vous souhaite la
bienvenue!
La
Présidente (Mme Blais) : Alors, nous allons poursuivre, comme convenu
ce matin, à une discussion d'ordre général
par blocs d'environ 20 minutes, incluant les questions et les réponses. La
mise aux voix des programmes 1, 2 et 4 du volet Famille sera
effectuée en fin de journée aujourd'hui.
Puisque nous avons débuté nos travaux à
15 heures...
La Secrétaire :
15 h 1, oui.
La Présidente (Mme Blais) :
…15 h 1 et qu'une période de 3 h 30 min doit être
consacrée à l'étude de ces programmes cet après-midi, y a-t-il consentement
pour poursuivre nos travaux au-delà de l'heure prévue, soit 18 h 1?
La Secrétaire :
18 h 31.
La Présidente (Mme Blais) :
18 h 31.
Des voix : Consentement.
La
Présidente (Mme Blais) : Avant de poursuivre, je vous informe du temps
approximatif qu'il reste à chaque groupe
parlementaire pour l'étude de ces programmes : gouvernement, environ
1 h 49 min; opposition officielle, environ
40 minutes; deuxième groupe d'opposition, environ 43 minutes.
Lors de la
suspension de nos travaux ce matin, Mme la députée de Repentigny avait posé une
question à Mme la ministre, et je l'invite donc à poursuivre son
intervention. La parole est à vous.
Mme
Lavallée : Oui. Cet avant-midi, ce que j'avais posé comme question,
c'est : Quels sont les délais que se donne le ministère entre la réception d'une demande d'accréditation pour
une garderie et la réponse donnée au demandeur?
Mme
Charbonneau : Les
délais sont difficiles à préciser, mais je vais vous donner les étapes
subséquentes à chaque fois que quelqu'un
commence la démarche. Ça va vous donner une idée un peu de ce qui peut
ressembler à un délai.
Donc, quand
quelqu'un demande pour opérer une garderie, un promoteur doit obtenir un permis
du ministère de la Famille. Pour obtenir ce permis, il doit compléter une
demande et soumettre plusieurs documents, notamment — ça va vous donner un petit peu une
idée des délais qui peuvent être prescrits — le formulaire dûment
complété, les plans d'architecture de ses locaux, son programme éducatif, sa
régie interne et autres règlements et les droits éligibles.
Lorsque le dossier complet est reçu au
ministère, un délai de 60 jours prévu à la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance s'applique pour rendre une
décision sur la conformité des plans. Dans les faits, il y a souvent des
modifications à apporter aux plans, ce qui entraîne un délai de traitement
supplémentaire. Donc, vous avez compris qu'il
y a comme un jeu de bonne… d'efficacité entre les uns et les autres pour
s'assurer qu'à la fin complètement, quand l'ensemble des documents sont bien complétés et bien remplis, le permis
est prescrit, ou on dit : Le permis de services de garde est
offert.
Donc, ça peut
varier, la construction d'une garderie. À partir du moment où les
plans sont approuvés, on parle d'un
délai de huit mois, à peu près, alors qu'un CPE, c'est plutôt un délai entre 15
et 18 mois, parce que les conformités… la documentation est un petit peu plus complexe. Également, le ministère
doit approuver le programme éducatif du service de garde et assurer que le service de garde ait le ratio légal
éducatrices formées, et ce, dans le but d'assurer la qualité des services offerts aux enfants. On peut parler d'un
délai d'environ un an pour ouvrir une garderie dans sa situation optimale.
Donc là, je suis dans des délais qui n'ont
pas été retardés, tout a été conforme, rien n'a été revu, et rejeté, et
échangé, on est vraiment dans des
délais très, très optimaux, donc ça me donne un délai conforme si je suis dans
un délai d'à peu près un an.
Afin de mieux
soutenir les promoteurs, le ministère a mis en ligne, en avril 2014, un
nouveau guide à l'intention des
demandeurs de permis. Ce guide vient préciser les documents exigés par le
ministère, parce que souvent il y avait une méconnaissance des documents exigés puis ça faisait que ça
prolongeait le temps d'attente du promoteur et de l'endroit où on voulait installer une garderie. Aussi,
depuis avril, pour qu'une demande soit jugée recevable par le ministère, elle
doit être accompagnée d'un plan architecte
et des droits exigibles, qui sont maintenant, à peu près, de 1 500 $,
là, pour aller chercher des droits exigibles. Donc, ça vous donne un peu
les obligations pour recevoir un permis.
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
députée.
Mme
Lavallée : Parfait. Mme la ministre, ce matin, vous n'avez pas écarté
l'idée de moduler les tarifs selon les salaires
des parents. Est-ce que la ministre peut nous affirmer à 100 % que son
intention de moduler un service selon le revenu passe le test des tribunaux? Est-ce qu'elle s'engage à rendre
publics les avis juridiques l'affirmant? La seule entité, à nos yeux, qui a le droit de percevoir un tarif
modulé selon le revenu, c'est l'Agence du revenu. Un tarif modulé selon
le revenu, ça s'appelle un impôt.
Mme
Charbonneau : Ce que je peux vous assurer, c'est qu'il y a,
en ce moment, déjà une formule qui ressemble à une formule de modulation. Je l'expliquais un peu ce matin, mais je vais
la reprendre. C'est-à-dire qu'il y a un... Dans les systèmes de garde que nous avons, nous avons un système à 7 $.
Il y a le système de garderie subventionnée, donc c'est une garderie, mais c'est à 7 $ aussi,
mais il y a aussi une autre rubrique où le parent doit, une fois par mois,
soumettre ses reçus qu'il a payés dans une garderie privée, et il
reçoit, à ce moment-là...
Mme Lavallée : Ça, je comprends,
mais là je parle du tarif modulé dont vous avez parlé ce matin.
Mme
Charbonneau :
Mais ce que je veux vous parler, c'est justement de ce tarif modulé, puisque,
quand la famille envoie les reçus qu'elle a reçus de la garderie, elle
reçoit un retour monétaire...
Mme Lavallée : Ce n'est pas de ça
que je parle.
Mme
Charbonneau :
...ce qui fait...
Mme Lavallée : Je m'excuse, Mme la
ministre, ce n'est pas de ça que je parle.
Mme
Charbonneau :
Laissez-moi finir.
La Présidente (Mme Blais) : Un
instant.
Mme
Charbonneau : Je
vais finir mon...
La Présidente (Mme Blais) : Laissez
compléter la ministre, et après...
Mme
Lavallée : Non, je comprends, mais ce n'est pas ma réponse, ce n'est
pas de ça que je parle. Je ne parle pas du remboursement que les parents vont avoir, je parle de... Ce matin,
vous avez parlé d'une possibilité qu'on ait des tarifs modulés pour les
parents. Ça a été discuté ce matin. Donc, je veux savoir, à ce moment-là :
Est-ce qu'il y a des avis juridiques? On ne
parle plus de tarifs de 7 $, on parle de moduler en fonction des salaires
des parents. Donc, c'est un impôt, là.
Quand on module, c'est un impôt. Est-ce que vous êtes sûre à 100 % que ça
passe le test sur le plan juridique puis...
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre.
Mme
Charbonneau :
Je comprends la question. J'essayais de faire un exemple, Mme la Présidente,
pour bien expliquer que c'est un
système qui existait. Donc, quand on parle d'avis juridiques et de modulation,
je voulais juste faire un exemple. Peut-être que j'allais trop loin,
alors je reprends.
Ce matin, je
vous disais que les deux commissions vont revoir l'ensemble du programme,
c'est-à-dire la révision des
programmes et le comité sur la fiscalité. Et un des regards qu'on pourrait
porter, c'est sur le principe de la modulation, et ça, c'est un regard
qu'on peut porter.
Est-ce que la
consultation, la réflexion est tout attachée, est toute finie? La réponse,
c'est non. Alors, si vous me demandez
si j'ai des avis juridiques sur une réflexion qui n'est pas complétée puis qui
n'est pas assurée par les gens que vous représentez, la réponse, c'est
que je n'ai pas d'avis juridique pour l'instant.
Mme
Lavallée : Donc, je comprends que, si vous demandez des avis
juridiques, vous vous engagez à nous les transmettre, à ce qu'on les
connaisse?
Mme
Charbonneau :
Si jamais je demande des avis juridiques, nous allons voir s'il y a des
demandes à l'accès et, à partir de là, on fait la démarche habituelle.
• (15 h 10) •
Mme Lavallée : Parfait. Ce matin,
vous avez mentionné que le tarif par jour de garderie, donc, cette année, c'était une augmentation à 7,30 $ et vous
avez mentionné que, pour les autres années, il y aurait des augmentations selon
le coût de système. Donc, c'est dur à évaluer
à quoi peut ressembler le coût de système. Comment allez-vous faire le lien
entre le coût par jour et le coût de
système? Et est-ce qu'il y a une limite maximale à ne pas dépasser à laquelle
vous vous engagez?
Mme
Charbonneau :
Je reprends. Puis je vous promets, Mme la Présidente, que je n'essaie pas de
répéter la même chose tout le temps,
mais je pense que c'est important de toujours
partir du même angle. Ce matin, je me suis engagée, si la
phrase m'est permise, à faire en sorte que les programmes qui sont sous le joug
du ministère de la Famille passent à travers
les deux comités, le comité des programmes et le comité sur la fiscalité. Et,
de ce fait, on va revoir, s'il y a lieu de le faire, comment on fait les choses et comment on peut avancer et
faire les places en garderie avec les moyens de payer des citoyens du
Québec.
Maintenant que
je vous ai dit ça, est-ce que je peux vous dire tout de suite l'année prochaine
ça va être combien? La réponse, c'est non, parce qu'il faut passer par
les comités puis voir… Si on change le système, on va le changer, et vous serez
mis, je vous dirais, dans le coup, puisque les décisions vont se prendre, le
premier ministre l'a bien dit, par l'Assemblée nationale.
Donc, vous serez mis à ce moment-là dans la contribution, puisque vous êtes un
membre actif de l'Assemblée nationale.
Et, si on
revient au principe des coûts de système, on peut déterminer le taux
d'indexation. Puis là je vais revenir sur un paragraphe très ministère,
parce que c'est comme ça qu'on détermine…
Une voix : C'est du budget.
Mme
Charbonneau :
C'est du budget. C'est vrai. Bon, alors, c'est dans le budget : «Le
ministère de la Famille et le
ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport devront rendre [public le]
taux d'indexation au moins deux mois
avant la date d'entrée en application des hausses de tarifs. Pour les tarifs
[de] services de garde à la petite enfance, le taux d'indexation
correspondra à la croissance annuelle du coût [de] services de garde qui inclut
l'ensemble des subventions gouvernementales ainsi que la contribution des
parents. Pour les tarifs des services de garde en milieu [familial] — parce que vous avez compris qu'ils suivent
notre tarif — [les]
taux d'indexation [seront déterminés] de manière à maintenir une part minimale de la contribution des parents dans le
financement total des services de garde. Le calcul des [deux]
indexations sera déterminé à partir des coûts réels observés.»
Mme Lavallée : Oui, je comprends
votre réponse. Mais les coûts…
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
députée, il vous reste 1 min 30 s.
Mme Lavallée : O.K. Les coûts de
système, c'est assez vague. Est-ce qu'à ce moment-là la ministre peut s'engager à ne pas dépasser un certain montant?
Parce que, c'est sûr, un coût de système versus une indexation, on nage
dans le vague, là.
Mme
Charbonneau :
J'essaie de mieux répondre. Mme la Présidente, si vous me dites que je suis
limitée dans le temps, on va faire un peu comme tantôt. Parce que je
suis consciente que des fois…
La Présidente (Mme Blais) : Il vous
reste une minute.
Mme
Charbonneau :
…je peux mieux répondre si je reviens… Parce que je veux vraiment bien
comprendre la question. Parce que le
coût de système annuel, c'est le coût de système des services de garde. Donc,
pour le ministère, c'est un calcul qui se fait à partir des coûts de
système des services de garde.
Mme Lavallée : Oui, je comprends.
Mais, si les coûts explosent, est-ce que les familles ont quand même une
garantie que ça ne pourra pas dépasser un certain montant?
Mme
Charbonneau :
La réponse, c'est : Les coûts n'exploseront pas, puisque le gouvernement
qui est en place gère les coûts de
façon responsable. Les places sont déjà annoncées, hein, les
6 300 places, après ça 4 000 places,
4 000 places. Si vous
voulez un engagement ferme sur un coût que je ne dépasserai pas, je ne peux pas
m'engager à ça, puisqu'il faut que je
passe par les deux commissions qui vont nous faire des recommandations et à
laquelle on va appliquer une règle qui veut que les coûts sont fixés par
l'Assemblée nationale.
La Présidente
(Mme Blais) : C'est maintenant le temps du gouvernement pour
19 minutes, et je cède la parole à la députée de Vaudreuil.
Mme
Nichols : Merci, Mme la Présidente. Alors, moi, j'aimerais revenir sur
un sujet qu'on a abordé un petit peu plus
tôt ce matin, soit les guichets uniques d'accès aux services de garde
subventionnés. C'est intéressant de parler de famille, puisque tout le monde a des familles, donc c'est un sujet qui
touche tout le monde. Donc, tout le monde, on connaît soit un membre de notre famille, des voisins, des
amis qui ont des enfants puis qui ont dû chercher, à un moment donné ou à un autre, une place à 7 $ pour leur
enfant. Leur liste d'appels semblait être longue, parsemée d'embûches. On le
sait, là, souvent les femmes sont
enceintes puis inscrivent déjà leurs enfants au service de garde, et ce, malgré
la présence des guichets régionaux.
J'ai été surprise de constater, dans les médias, qu'il semble y avoir certaines
craintes quant à la mise en place du
service d'un guichet unique d'accès aux services de garde subventionnés.
Pourtant, je pense qu'on convient tous
que c'est une belle initiative de notre formation politique, là, de s'en aller
vers un guichet unique aux services de garde
subventionnés. Puis d'ailleurs l'article en question indique même qu'un guichet
régional est prêt à ne pas transmettre les données au guichet central.
Alors, Mme la
Présidente, si vous permettez, j'aimerais demander à Mme la ministre de nous
faire un peu le point sur le projet puis de rassurer les parents sur ce
projet qui pourrait faciliter, sans doute, la vie des parents.
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre de la Famille.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Je vais reprendre par votre dernière phrase, puisque
c'est celle qui devrait être la
conclusion de la conversation que je vous fais, pour vous dire que les gestes
posés par le ministère de la Famille,
c'est pour simplifier toute démarche à chaque famille. Donc, de faire un
guichet unique, qui est un projet depuis un long temps… hein, on a dit tantôt,
Mme James en avait parlé, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles en avait
parlé aussi. Donc, les différentes
ministres de la Famille qui sont passées y trouvaient là, d'un parti comme un
autre, un point important. Pourquoi?
Parce que, d'un seul coup de téléphone ou d'un seul clic, le parent se retrouve
sur une liste qui fait qu'il peut
donner ses préférences, où il travaille, où il aimerait le service qu'il reçoit
pour son enfant… et, de ce fait, après, je vous dirais, lâcher prise et attendre le retour de téléphone qui
dit : Nous avons trouvé, dans les balises que vous nous avez données, la place qui peut desservir dans
l'environnement que vous nous avez donné. Parce qu'un parent pourrait choisir de se rapprocher de son travail, pour le
service de garde, ou de rester près de la maison. Le choix appartient à la
famille. Puis le guichet unique permet d'avoir l'information sur l'ensemble des
places.
Et, vous
savez, il y a comme… Avec le guichet unique, il y a une autre réflexion qui se
fait, c'est : Est-ce que les places
sont toutes occupées, partout? Puisque nous créons des places, nous rendons
accessible un service, et il faut faire en sorte que le service qu'on veut offrir aux parents, il est le plus
accessible possible. Donc, imaginez cette scène : vous avez un parent dans votre circonscription — Vaudreuil-Soulanges, si je ne me trompe pas…
Vaudreuil seulement, donc Vaudreuil,
c'est déjà beaucoup parce que vous êtes en croissance exponentielle de jeunes
familles — et le
parent travaille plus à
Pointe-Claire, et le guichet unique fait sa recherche dans le milieu de vie du
parent et, tout à coup, découvre qu'on pourrait lui offrir une place qui
s'est libérée à Pointe-Claire, puis ça rentre dans les balises acceptables du
parent. On appelle le parent, et là, tout à
coup, j'ai une accessibilité. Le guichet unique a été mis en place pour aider
les familles à trouver des places et aide le ministère à combler les
places.
Les craintes
qui ont été mises en place, c'est qu'auparavant une famille qui voulait une
place en service de garde devait
faire sa démarche elle-même. Donc, elle allait dans un milieu… dans un bureau
de coordonnateur, donnait son nom peut-être
dans une garderie privée, donnait son nom peut-être dans un milieu familial,
dire : Ah oui! La petite voisine, elle
a… Je vais donner mon nom pareil, juste en cas. Là, vous avez compris que la
démarche se multiplie, et le parent attend
un téléphone d'à peu près tout le monde pour voir qui va avoir le bénéfice
d'avoir son enfant. Le guichet unique fait en sorte qu'on simplifie les
choses et que l'information va être dans un seul lieu.
Qu'il y ait
des craintes, je comprends. Vous savez, la résistance au changement, ça fait
partie de l'humain, et, quand qu'on
change une façon de faire, ça peut inquiéter les gens. Il y avait déjà, au
départ, au moment de cette réflexion, des endroits qui avaient un guichet unique, et c'est à partir de l'exemple
de ces endroits qu'on a mis en place le guichet unique et cette volonté. Donc, ce que nous, on appellera
bientôt, bientôt, là, les places 0-5 va faire en sorte que nos parents, un
coup de téléphone, appellent.
Quand vous me dites que vous avez vu dans les
journaux qu'il y a peut-être des gens qui ont des craintes, des craintes suffisamment fortes pour qu'ils
disent : Bien, nous, on ne transmettra pas l'information, sachez que le
ministère de la Famille peut avoir
des façons de faire qui sont très correctes et très légales pour aller chercher
l'information. Et, du moment où le parent sait qu'il peut avoir un
service direct, rapide, peut-être que c'est même le parent qui va faire la démarche pour dire : Est-ce que je suis
inscrit? Est-ce que les informations ont été transcrites? Est-ce qu'ils ont
donné l'information? Et le parent
pourrait facilement faire cette démarche-là lui-même. Ce qui est une chose
sûre, c'est qu'on veut assurer au
parent que, s'il a déjà donné l'information, elle sera transmise, il n'a pas à
faire le geste. Les préférences qu'il a et les gestes qu'il veut qu'on
prenne en attention seront aussi transmis.
Et je vous
dis que, même au mois de juillet, même si ça peut sembler loin — mais le mois de juillet, entre vous et
moi, c'est d'ici une semaine et demie — le site sera bilingue, pour s'assurer qu'on
puisse donner un service adéquat à l'ensemble
des familles du Québec, puisque, dans certains endroits, quelquefois, il faut
avoir cette accessibilité-là pour nos
familles du Québec. Donc, il y a vraiment beaucoup de petits gestes qui sont
posés pour s'assurer que, décembre 2015, l'accessibilité au guichet unique sera là, et toutes les familles du
Québec auront accès à cette information, et les échanges seront beaucoup plus faciles.
• (15 h 20) •
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Est-ce qu'il serait
possible, à terme, aussi d'intégrer le milieu familial au guichet?
Mme
Charbonneau : C'est dans la deuxième phase du guichet. La
première phase va être les endroits fixes, donc milieux… les CPE, les garderies subventionnées, les garderies privées aussi, les garderies
privées s'ils veulent bien y adhérer. Par
contre, le milieu familial peut être
un milieu qui est changeant. On sait qu'ils reçoivent… Et ils sont sous la
juridiction des bureaux
coordonnateurs. Mais il faut aussi savoir que quelquefois une personne qui a
un milieu familial pourrait changer, elle
peut déménager, elle peut… Et, de ce fait, bien, il faut se donner une façon de
faire qui est quelque peu différente. Donc,
le guichet va s'adapter, en premier lieu, au lieu fixe, puis après ça on va
s'adapter, dans une deuxième phase, au milieu familial.
Mme Nichols : Très bien. Merci.
La
Présidente (Mme Blais) : Mme la députée de Vaudreuil, vous avez terminé? M. le député de… Champlain.
M.
Auger : Champlain, oui. Merci, Mme la Présidente. Depuis ce matin,
j'entends parler du nombre d'enfants. Je
ne veux pas faire de compétition, là, mais j'en ai quatre, quatre garçons, dont
des jumeaux de deux ans et demi. En fait, c'est une question qui est plus d'intérêt… la suivante : J'ai vu
hier un article, dans LeJournal de Montréal, qui revient brièvement sur le rapport, là, du Programme
international pour le suivi des acquis, qui observe une moyenne plus élevée
en mathématiques chez les enfants de
15 ans qui ont eu la chance de fréquenter un établissement préscolaire.
Donc, même s'il
reste prudent, le chercheur avance que les services de garde seraient une des
causes du succès des petits Québécois dans
cette matière. Je ne peux que faire le lien avec la décision de notre
gouvernement de poursuivre le développement de places à contribution
réduite, mais aussi celle du ministre de l'Éducation, du Sport et du Loisir de
donner suite à l'engagement du précédent
gouvernement de poursuivre l'implantation des maternelles à quatre ans à temps
plein sur le territoire québécois.
Par contre, avec le développement de centres de
la petite enfance, de garderies, de maternelles de quatre ans, j'imagine que le ministère de la Famille et de
l'Éducation travaillent en collaboration afin de s'assurer le développement
harmonieux des différents services. Donc, Mme la ministre, est-ce que vous pouvez
nous dire un peu plus sur cette collaboration?
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci. Merci, et je vous remercie une deuxième fois parce que ça va me
permettre de saluer quelqu'un avec qui j'ai
eu vraiment plaisir à travailler, qui s'appelle Marie Malavoy, qui a fait quand
même un très bon travail et avec qui
j'ai eu une complicité dangereuse quand on a fait le dossier et qu'on a
complété le projet de loi sur la
maternelle quatre ans. J'avais même fait un peu d'historique en disant que ce
n'est pas du préscolaire quatre ans, c'était
de la maternelle parce qu'à quatre ans on materne plus qu'on éduque. Mais il y
avait eu, à ce moment-là, un grand débat,
un grand débat auquel on avait été confrontés parce que les services de garde
se sentaient menacés, je vais le dire comme ça, et les écoles se
demandaient vers où on tendait par rapport à ça.
Je vais vous
tenir un discours avec beaucoup de prudence, mais permettez-moi de le faire,
parce que c'est important de remettre les choses en considération. Le projet de
loi maternelle quatre ans voulait, et je crois qu'il maintient cet enlignement-là, cette volonté-là de
donner des services à des jeunes de quatre ans qui n'étaient pas dans un
service de garde. Et c'est important de le souligner parce que, dans plusieurs
milieux, il y a des communautés culturelles
qui ne croient pas — et ça
appartient à chaque culture, là — au principe même de garder les enfants.
D'ailleurs, ils n'y croient tellement pas
que, quand ils font garder les enfants, c'est un membre de la famille qui le
fait, parce que, pour eux… Et ça
appartient à leurs valeurs. Et vous avez compris ce matin, à partir du moment
où j'ai arrêté de travailler pour
m'occuper des enfants, que c'est une valeur qui me tient à coeur, mais c'est
une valeur qui veut que ce soient les
membres de la famille qui s'occupent de la famille. Souvent, cette valeur-là
chemine juste que tard dans la vie, et c'est tant mieux.
Donc, quand on s'est penchés sur la possibilité
de faire une maternelle quatre ans, développer, au travers du Québec,
une maternelle ou une classe par commission
scolaire, ce n'était pas pour menacer
les CPE, mais c'était pour aller voir cette clientèle qui ne fréquentait
pas les CPE et mettre en lien une espèce de… pas une espèce, mais une socialisation et une stimulation qui venaient du
monde scolaire, puisqu'aller à l'école, c'est beaucoup plus positif que
juste se faire garder. Malgré que vous devez
savoir que, dans les CPE et dans les garderies, il y a un modèle pédagogique
vraiment très bien fait. Et, en arrière de moi, je le dis tout le temps… Et, à
chaque fois que je dis «en arrière de moi», imaginez-vous
que le début de la pyramide des gens en arrière de moi, c'est Mme Bérubé. Parce que je
ne veux pas enlever le rôle qu'elle
a, mais les gens qui sont tous sous son joug... En arrière de moi, il y a
des gens qui se préoccupent et qui vérifient
tout le principe pédagogique qu'on a dans nos CPE. Parce qu'on ne fait pas juste garder les enfants, il y a une belle stimulation
qui est faite, ils ont une obligation de socialisation, et ça, c'est fort intéressant.
Par contre, on sait que, comme dirait ma collègue
Mme Malavoy, on en échappe quelques-uns et on veut leur offrir une chance
égale pour arriver à l'école en préscolaire cinq ans et avoir les mêmes
opportunités. Donc, quand le principe même
de maternelle quatre ans a été mis sur pied, c'était pour aller rejoindre une
clientèle qu'on ne rejoignait pas au niveau des garderies et des CPE.
Et, de ce
fait, on a voulu aller toucher environ, je vous dirais,
18 000 enfants. Mais ça, c'est à travers le Québec, ce n'est pas juste Montréal, pas juste Québec,
c'est vraiment à travers la province au complet. Cette volonté-là, c'était
vraiment d'aller dans des milieux particuliers,
puisque le milieu que la commission scolaire devait reconnaître, c'est un
milieu… — rappelez-moi le terme exact, c'est... on dit
9-10 — un indice
de défavorisation 9-10. Le milieu de défavorisation, la cote, elle part de 1. À 1, j'ai vraiment... je suis
vraiment choyé dans la vie. À 1, je n'ai pas de souci, mes parents non plus et je n'ai pas de raison de
m'inquiéter sur mon côté bancaire. À 10, j'ai des défis très, très grands et je
suis dans un milieu de vie qui est
différent. Donc, en mettant la cote de regard sur les 18 000 enfants
sur un principe qui dit : Je dois être dans un indice de
défavorisation 9-10, nous allions vraiment... nous demandions vraiment aux
commissions scolaires d'aller voir des milieux qu'on appellera défavorisés.
Maintenant...
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre, prenez donc une gorgée d'eau, là...
Mme
Charbonneau :
Merci, vous êtes bonne pour moi, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Blais) : Ça va me permettre de vous dire que j'aime
toujours ça quand on est capables de donner les bons coups aussi des
oppositions. Je pense que ça fait la démonstration qu'on est capables de
travailler en commission parlementaire et de
dire que tel gouvernement, à une époque, a mis en place de bons programmes et
qu'on les poursuit. Alors, je trouve
ça toujours très satisfaisant d'entendre ça. Alors, Mme la ministre, je vous
invite à poursuivre.
Mme
Charbonneau :
Merci, vous êtes bien aimable, Mme la Présidente. Donc, 68 classes ont été
mises en place parmi les commissions
scolaires, 600 enfants ont pu profiter alors de cette mesure. Et nous
avons un comité consultatif, au ministère de la Famille, avec les commissions
scolaires pour s'assurer que ce qu'on prévoit faire et ce qu'on fait restent
dans les mesures que nous avions comme
objectifs au moment où la mesure a été mise en place. C'est une mesure qui est
très jeune. Il y avait eu, au départ, une
école qui avait mis ça en place à Montréal et qui a été un peu un premier
repère. Mais maintenant on peut s'assurer que ça se passe bien.
Il n'y en a
pas encore partout, parce que vous avez compris que, l'indice 9-10, ce
n'est pas tout le monde qui est capable
de combler l'ensemble des postes. Et ce qu'on a vraiment demandé à chaque
commission scolaire, et, je crois, qui
a été très bien respecté, c'est : On ne va pas prendre les enfants dans
les CPE et les garderies. Et c'est là où il faut rassurer notre monde et
leur dire : Ce n'est pas là qu'on va chercher les enfants, on va les
chercher dans les milieux qui sont défavorisés et qui ne fréquentent pas déjà
les services de garde.
Je vous
disais un peu plus tôt que ça a limité certaines commissions scolaires, parce
que le milieu 9-10, ce n'est pas
partout. Il y a une réflexion en ce moment... Puis laissez-moi juste aller
chercher la confirmation... Est-ce que c'est appliqué ou pas encore,
pour descendre la cote à 9... 8?
Une voix : À 8.
Mme
Charbonneau : À 8,
c'est ça.
Une voix : À 8, c'est...
Mme
Charbonneau :
C'est ça. Alors, en ce moment, on a fait une suggestion pour aider les
commissions scolaires à aller
chercher ces enfants qui ne sont peut-être pas stimulés comme ceux qui sont
déjà dans un service de garde ou une garderie, pour descendre la cote de
défavorisation à 8, ce qui permettrait à des commissions scolaires où il
manquait un ou deux enfants pour faire un
groupe, bien, d'aller chercher la clientèle pour faire un groupe clé, et partir
pour l'année scolaire qui va commencer, 2014-2015, puis donner un service
plus dans la communauté.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député de Champlain, il vous reste trois minutes.
M.
Auger : Trois minutes? Merci, Mme la Présidente. Vous avez parlé de
l'indice, là, 9-10. Ça correspond à, si j'ai bien compris,
18 000 enfants à travers le Québec. C'est-u ça qui est le...
Mme
Charbonneau :
Ça visait de rejoindre… parce que vous avez compris que, dans certains
endroits, on n'a pas réussi, mais ça
visait à rejoindre 18 000 enfants. On a réussi, par contre, à aller
en chercher 600 qui ne fréquentaient pas les services de garde et les
CPE et qui sont dans un groupe-classe quatre ans pour stimulation et
socialisation.
• (15 h 30) •
M. Auger : Et, en en ajoutant la
cote... l'indice 8, on parle de combien, là, de possibilité d'enfants?
Mme
Charbonneau : En
descendant la cote…
M. Auger : La cote à 8, oui.
Mme
Charbonneau :
En descendant la cote à 8 plutôt que 9-10, si on descend de... on dit 8-10, ça
nous permet d'aller rejoindre plus de
commissions scolaires. Je n'ai pas le décompte exact des commissions scolaires
que je peux aller rejoindre, mais ça
nous permet de faire une plus grande accessibilité à ce service qu'on voulait mettre
accessible à l'ensemble du Québec. La
cote est venue jouer un tour, parce que ça nous limitait un peu, mais, en
descendant la cote, ça nous permet d'avoir plus de commissions scolaires
qui peuvent en profiter.
M. Auger : Mais ça, c'est pour l'ensemble
de la province.
Mme
Charbonneau :
C'est le Québec au complet.
M.
Auger : Est-ce qu'il y a des régions qui sont plus représentatives,
plus représentées, ou est-ce qu'on… ciblées?
Mme
Charbonneau :
Avant que la présidente vous chicane, parce que c'est à la présidente qu'on
parle...
M. Auger : Oui, c'est vrai.
Mme
Charbonneau :
...je vous dirais que ce qui nous... En ce moment, je ne peux pas vous dire si
c'est plus ou moins représentatif,
puisque l'objectif, c'est d'avoir un groupe-classe par commission scolaire,
donc 72 commissions scolaires françaises
et anglophones, ce qui nous permettrait d'avoir 60 groupes...
72 groupes en tout avec les deux commissions scolaires d'exception.
M. Auger : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Blais) : Il vous
reste encore un peu de temps.
M.
Auger : Combien de temps?
La Présidente (Mme
Blais) : Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose, Mme la ministre?
Mme
Charbonneau : Oui.
Je voulais juste, Mme la Présidente… Et merci de m'en donner l'occasion. C'est un service
complémentaire. Ce n'est pas un service en compétition ou qui veut prendre la
place de, c'est vraiment un service complémentaire pour aller rejoindre une clientèle tout à fait particulière et à qui on veut offrir des services tout à fait justes. Et je crois que Mme
Malavoy, quand elle a pris cette réflexion-là, voulait vraiment
offrir un service intéressant à l'ensemble.
La Présidente (Mme
Blais) : Pour donner plus de chances de succès à des enfants qui en
auraient moins.
Mme
Charbonneau :
Partir à forces égales.
La
Présidente (Mme Blais) : Merci beaucoup. Maintenant, nous allons céder la parole au député de Terrebonne pour une période de
20 min 15 s.
M.
Traversy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vais débuter par une question
fort simple. Dans les 6 300 places prévues pour cette année, en 2014, j'aimerais savoir de la ministre
combien le sont en CPE, combien le sont en garderies privées
subventionnées et combien le sont en milieu familial.
Mme
Charbonneau :
La norme veut que ce soit 65 % CPE, 35 % garderies.
M. Traversy :
Est-ce que la norme représente la réalité ou c'est...
Mme
Charbonneau : Bien, on nous dit «à peu près». Parce que vous
avez compris que, des fois, la vitesse de réalisation, des fois, peut
varier, mais la volonté dans l'attribution des places, c'est 65-35.
M.
Traversy : Donc, le ratio de 70-30 ou 85-15, qui ont été, dans
le fond, octroyés dans les deux derniers appels d'offres, est-ce que ce
ratio-là va être une visée pour les atteintes qui vont être annuellement, là,
projetées jusqu'en 2021-2022? Est-ce que
vous allez garder la même proportion de répartition, quand vous parlez
d'équilibre, au cours des prochaines années?
Mme
Charbonneau :
On me dit de me faire plaisir. Ça, c'est comme une question simple, M. le
député de Terrebonne. Quand vous
dites que vous avez une question simple, sachez que je sais qu'elle sera loin
d'être simple. Quand je vous dis que
je me fais plaisir, sachez que c'est vrai. Puis ce n'est pas toujours fin,
mais, l'année passée, il y a eu plus de garderies de faites que de CPE.
La volonté du ministère reste la même, 65-35.
M. Traversy :
Combien, l'année dernière, ont été en CPE versus garderies privées?
Mme
Charbonneau :
L'année passée, en 2013-2014, nous avons eu 23 garderies et huit CPE.
M. Traversy :
J'imagine que ces projets-là dataient de l'appel d'offres de 2011?
Mme
Charbonneau :
2011-2012.
M. Traversy :
2011-2012.
Mme
Charbonneau : On travaille toujours dans des années… un peu
comme l'année scolaire, là, il y a toujours deux années en une, là.
M.
Traversy : Est-ce que le ratio par région va être également
maintenu? Parce que, lorsqu'on regarde, là, on n'a pas d'information en ce qui concerne la
répartition régionale. On a vu de quelle manière les places ont été octroyées dans
les derniers appels d'offres. Est-ce que cette proportion-là va être conservée
également pour les projets à venir?
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Ça reste toujours proportionnel à la volonté
qui était en place. Donc, quand vous me dites : Est-ce que la
proportion va être gardée dans le principe même de l'attribution des places? La
réponse, c'est oui.
M.
Traversy : Donc, on essaie toujours de viser cet objectif-là
des appels d'offres qui ont précédé, en se gardant une marge de
manoeuvre. C'est ce que je comprends.
Mme
Charbonneau : Je vous dirais qu'en ce moment — puis je vais être très, très
transparente — en ce moment, on respecte les appels d'offres qui ont
été faits, autant 2011-2012 que ceux qui ont été faits par la députée de
Pointe-aux-Trembles. Donc, nous, on est dans le respect des places qui ont été
octroyées.
La Présidente (Mme
Blais) : M. le député de Terrebonne.
M.
Traversy : On sait, Mme la Présidente, que les projets de garderie privée sont parfois réalisables plus rapidement que les projets de centre de la petite enfance,
pour différentes raisons, parce que, bon, les modèles sont différents. Et vous
connaissez aussi la particularité du réseau
des centres de la petite enfance. J'aimerais que la ministre puisse nous
rassurer, parce qu'au cours des
derniers mois, des dernières semaines, on a eu des sources gouvernementales qui
sont sorties dans les journaux pour nous dire que plusieurs projets en CPE
allaient peut-être mourir à petit feu au feuilleton, étant donné l'étalement et le ralentissement du développement
des places. Et, lorsque la ministre me dit le ratio qui s'est créé justement
dans la dernière année, on voit clairement
qu'il y a beaucoup moins de CPE que de garderies privées. Est-ce que la
ministre a une préoccupation pour ça?
Parce que
j'ai plusieurs exemples de garderies et de… bien, de CPE en particulier, là, à
travers le Québec, qui font face à
des situations toutes plus particulières les unes que les autres et qui
menacent, finalement peut-être, là, de devoir abdiquer à leurs projets parce qu'ils ne seront pas capables de tenir
les rênes aussi longtemps, les fonds et les ententes qu'ils ont avec les
municipalités et les contracteurs.
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre.
Mme
Charbonneau :
Mme la Présidente, je trouve que la question est fort importante, et je
comprends l'inquiétude du milieu. Je
la comprends parce que j'étais dans la même pièce que les garderies et les CPE
du comté de Mille-Îles quand la
ministre du temps est venue faire des annonces dans le comté. Les gens étaient
heureux, Mme la Présidente. Je vous le
dis, là, les gens étaient très heureux d'avoir la visite de la ministre de la
Famille qui venait annoncer — parce que c'est comme ça que l'invitation s'était faite, dans un
CPE, dans une salle tout à fait bien aménagée par le CPE — des places en garderie. Et les gens
étaient fort heureux.
Ces annonces-là se sont faites de
décembre 2013 à mars 2014, des annonces qui se sont faites ici et là,
dans chaque endroit du Québec, pour dire… et
pour semer la bonne nouvelle. Et, honnêtement, Mme la Présidente, c'étaient
des très bonnes nouvelles. J'étais la première assise dans cette salle à me
dire : C'est vraiment, vraiment bien. Je vais aller un peu plus loin en vous disant qu'au moment de l'annonce la
ministre de la Famille disait aux gens : Mais réagissez, soyez
heureux, je vous annonce des bonnes choses! Et les gens se sont mis à
dire : O.K. j'applaudis, O.K., je suis content. Et la ministre de la
Famille nous expliquait que, la semaine d'avant, elle était dans une autre
région, puis il y avait des gens dans la salle qui pleuraient tellement qu'ils
étaient contents d'avoir des places. Et ça, je comprends ça, Mme la Présidente.
Ce que les
gens ne savaient pas, c'est qu'en arrière de ces places il n'y avait pas
d'argent et, de ce fait, ça nous a un
peu scié les jambes, nous, les gens de Mille-Îles, quand les gens ont commencé à
dire : Oui, mais moi, j'ai acheté un
terrain, mais moi, j'ai commencé à négocier un bâtiment, moi, j'ai commencé ci,
moi, je me suis avancé sur ça. Et c'est pour ça que, ce matin, je vous ai dit : Je crois très clairement
qu'on s'est donné comme obligation, au ministère de la Famille, après une longue réflexion… Parce qu'on peut me
reprocher d'avoir fait des réflexions, mais, après une réflexion, on s'est
dit : Il faut communiquer avec les
gens. Il faut leur dire quand seront promus leurs projets à la faisabilité.
Parce qu'en ce moment, Mme la
Présidente, on est encore en train d'ouvrir des projets qui se sont annoncés en
2011-2012; on est en 2014, Mme la
Présidente. Un projet annoncé, ça ne veut pas dire que, demain matin, il va
ouvrir, il y a des délais… Et la députée de Repentigny nous le signalait, un peu plus tôt, en posant sa
question : C'est quoi, les délais? Parce que je pense que c'est important de les connaître. Il y a toujours des
délais, parce qu'il faut construire le bâtiment, il faut mettre les choses en
place.
Donc, quand
un gouvernement annonce des places en garderie et dit aux gens : Allez,
partez avec la bonne nouvelle, puis
trouvez vos terrains, puis louez vos locaux, bien, ce qu'elle oubliait de dire,
c'est : Il n'y a pas d'argent en arrière de ça. Donc, quand le député me demande des spécificités aussi proches,
il faut savoir que, dans les 6 300 places, je suis encore dans les
places 2011-2012.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député de Terrebonne.
• (15 h 40) •
M. Traversy : C'est très
inquiétant pour les places qui ont été octroyées dans les autres appels
d'offres. Ça, évidemment, il faudrait avoir,
éventuellement et très rapidement peut-être, des lumières sur cette question
pour rassurer au moins les gens du
milieu puis les gens qui ont préparé leurs projets. Puis, moi, les informations
que j'ai, c'est que nous avions de
l'argent prévu au programme québécois d'infrastructures. Le Parti québécois
prévoyait un montant de 1 milliard de dollars pour compléter le réseau des places à contribution réduite. Au
PQI 2014-2024, l'enveloppe, à la page 22, on voit une diminution de 200 millions de dollars
dans le budget de l'actuel ministre des Finances, donc qui passe à
800 millions, pour compléter le
même réseau et en sept ans au lieu de trois ans. Donc, il y a de l'argent qui
était prévu au programme québécois
des infrastructures, il y a des projets qui sont en cours, il y a des
intervenants qui sont inquiets, parce que vous pouvez voir, là, que,
dans le fond, différents CPE sont en attente de réponse.
Alors,
comment la ministre explique-t-elle que, pour créer le même réseau, en
maintenant le même ratio, les sommes diffèrent de 200 millions pour
la création des places qui sont prévues pour les prochaines années?
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre.
Mme
Charbonneau :
Mme la Présidente, je vais faire une réponse qui ne me fait pas plaisir. Je
vous le dis parce que, dès le départ ce matin, je vous ai dit que je
voulais être collaboratrice et respectueuse de mes collègues, mais je vais la faire parce que
je suis obligée de la faire. On ne peut pas semer de l'inquiétude puis ne pas
faire face aux décisions qu'on a prises auparavant.
Alors, je
vous cite le rapport du Vérificateur général. Je pense que c'est important d'y
revenir : «Le Secrétariat du Conseil
du trésor a aussi révisé à la baisse le coût de reconduction des programmes du
ministère de la Famille à un niveau qu'il juge approprié. Il a notamment
réduit les sommes demandées par le ministère de la Famille pour la création de
9 461 places en services de garde éducatifs à contribution réduite
[pour] 2014-2015.
«En effet,
bien que le ministère de la Famille ait demandé une somme de 52 millions
de dollars au Secrétariat du Conseil
du trésor, ce dernier lui a plutôt reconnu un coût [...] de 19 millions
pour la création de 4 425 places. Le Secrétariat [...] du Trésor a effectué cet ajustement parce
qu'il considère, sur la base de l'expérience passée, que l'objectif gouvernemental de créer 9 065 nouvelles
places en services de garde en 2014-2015 ne sera pas réalisé même si cet
objectif a été annoncé dans le budget.»
Et, suite à
ça, Mme la Présidente, j'ai eu des inquiétudes, moi aussi. Alors, en regardant
le budget du député de Rousseau, je
me suis dit : Si on me sort les crédits, je vais pouvoir défendre auprès
du Conseil du trésor qui est en place maintenant
les crédits que j'aimerais avoir pour faire les 9 000 places. Mais
malheureusement, Mme la Présidente, il n'y avait pas de crédits. Donc, je veux bien qu'on me dise qu'on a annoncé quelque
chose et qu'on l'avait budgété, mais, à partir du moment où la
responsabilité du budget s'arrête à une annonce, je crois que la
responsabilité, elle est un peu mitigée.
Alors, le
député de Terrebonne, je l'entends et je veux, avec lui, rassurer les gens que
les places seront faites dans un
délai raisonnable, dans la capacité de payer des Québécois, mais qu'on s'est
engagés, nous, au niveau du ministère, à
faire en sorte qu'on va informer les contracteurs, les gens qui ont fait des
appels d'offres, avec une lettre très précise pour leur dire dans quels
délais ils pourront commencer leur travail.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député de Terrebonne.
M. Traversy : Merci, Mme la
Présidente. Est-ce que la ministre peut s'engager à déposer la ventilation du PQI 2013-2023 versus le PQI 2014-2024 à la
commission? Comme ça, on pourra comparer puis regarder la distinction.
Mme
Charbonneau : Le
PQI est public. Et, sans...
M. Traversy : …la
ventilation.
Mme
Charbonneau : Ah!
la ventilation du PQI.
M. Traversy : Du
800 millions qui est annoncé.
La Présidente (Mme Blais) : Madame…
Mme
Charbonneau : Je
ne l'ai pas présentement avec moi. Ce que j'ai, ce n'est pas nécessairement une
ventilation. Le PQI que je peux vous dire,
qui est public, c'est celui qui est 50 millions et plus. Mais je comprends
que vous et la dame à côté de vous
êtes très conscients que ce n'est pas le document que vous voulez. Alors,
permettez-nous de faire des
recherches et, par la suite, vous communiquer, dans la mesure du possible,
l'information que vous voulez, parce que je ne l'ai pas avec moi
présentement.
La
Présidente (Mme Blais) : Mme la ministre, vous pourrez faire parvenir
à la Commission des relations avec les citoyens cette ventilation.
Mme
Charbonneau :
Merci. Dans la mesure du possible, Mme la Présidente, c'est ce que nous ferons.
Merci.
La Présidente (Mme Blais) : Est-ce
que ça fait votre... ça vous satisfait?
M.
Traversy : Oui, ça me satisfait, Mme la Présidente. Dans un
autre ordre d'idées, on apprenait, dans un reportage de Davide Gentile, de Radio-Canada, le 16 mai
dernier, que l'orientation du ministère reposait sur deux politiques, dont
une politique de récupération des places
subventionnées. Cette politique énonçait que le ministère serait en mesure de
reprendre des places subventionnées
octroyées «si — et je
cite — des
"promoteurs" manquent à leurs obligations». Une organisation de services de garde qui ne respecte
pas, donc, les échéanciers d'un projet peut se voir retirer peut-être les
places qui lui ont été octroyées.
D'abord, la ministre peut-elle déposer ces deux
politiques pour qu'on puisse avoir un peu plus de détails sur celles-ci? Et ensuite, compte tenu des tergiversations entre les délais, là, qu'on voit entre les
différents échéanciers et les opportunités
d'achat de terrains, est-ce que la ministre peut rassurer également les promoteurs et
les gens dépositaires de projets que cette politique ne sera pas une
façon de reprendre d'une main ce qu'on a donné de l'autre?
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre.
Mme
Charbonneau : D'une seule voix, j'essaierai de rassurer. Ça ne
sera peut-être pas suffisant, mais je vais essayer de
rassurer. Et j'essaie de faire mes réponses courtes pour que vous puissiez
avoir plusieurs minutes à votre acquis. Mais sachez que
ce que M. le journaliste avait dans ses mains était un projet. Quelques fois,
et je ne sais pas comment on arrive à faire
cette façon de faire, mais, quelques fois, il arrive que des journalistes
peuvent tomber sur les projets, les
documents, et, de ce fait, bien, M. Gentile avait un projet entre les mains — et,
très gentiment et très poliment, la sous-ministre m'a glissé à l'oreille que la présentation est à venir. Donc, ils sont
à travailler le document, il n'est pas complété. Ce n'est pas une politique,
c'est un projet de politique à laquelle on va se pencher éventuellement.
Par contre,
je vous dirais que l'objectifdu
ministère, c'est vraiment d'aller vers une optimisation de l'ensemble des services, et, de ce fait, bien, pour pouvoir
mettre en place une optimisation, il faut mettre en place des règles qui disent
comment on peut faire et comment on se doit
de faire. Et c'est, je crois, dans cette vertu-là qu'un projet a été écrit. Et
je ne l'ai pas vu encore, ça fait que
je ne pourrais pas vous le déposer à
partir du moment où ça reste un projet en travail. Aussitôt que ce sera quelque chose qui sera en marche
ou décidé, sachez que nous passerons par la commission, Mme la Présidente — parce
que j'ai compris — pour
en transmettre l'information.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Donc, je comprends que le projet est toujours
au travail, qu'il existe toutefois et
qu'il pourra être déposé, là, éventuellement. Est-ce que vous avez une idée approximative des
délais pour déposer ce projet qui est en évaluation?
Mme
Charbonneau : Il est étrange qu'à ce moment-ci on parle de
délais, parce qu'on sait qu'on s'en
va un peu en arrêt de travail pour
quelques semaines, là, au mois de juillet, si toutes les choses peuvent se
faire. Sachez fort bien, par contre,
que c'est dans un principe d'optimisation. Donc, on me souligne que ça devrait
m'être présenté plus vers la fin de l'automne, et, à ce moment-là, une
étude serait faite, et peut-être, qui sait, on la fera peut-être ensemble.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député de…
M. Traversy : Combien de
temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Blais) : Il vous
reste 5 min 15 s.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, j'ai trouvé très intéressante l'intervention de
mon collègue du gouvernement lorsqu'il mentionnait l'importance, au niveau
de l'éducation des enfants, que les centres de la petite enfance
ou les garderies, les maternelles quatre ans pouvaient apporter, justement,
dans l'avenir du Québec et dans la progéniture
québécoise. Et donc, à cet égard, je m'explique mal la volonté de vouloir
ralentir considérablement le développement de ces places, considérant l'investissement important que cela peut procurer dans la vie, justement,
de nos futurs travailleurs, de nos
futurs chercheurs et de notre société en général. J'aimerais ça vous parler, Mme la Présidente, de projets qui sont présentement dans une situation un peu ambiguë puis qui vont venir un peu mettre
une situation, de manière…
bien, qui vont mettre un certain paradoxe à la situation.
Je vous donne
un exemple. La Marmicelle est un projet, bon, de CPE qui est situé à
Saint-Hubert. C'est un projet d'agrandissement
de 11 places pour son centre de la petite enfance. Les plans révisés
doivent être envoyés au ministère
de la Famille la semaine prochaine. L'affichage de l'appel d'offres, dans les
prochaines semaines, sont en cours. Par
contre, on remet en question la poursuite du projet parce que,
dans les budgets qui ont été déposés et dans les crédits qu'on étudie actuellement, il n'y a pas d'augmentation des subventions. On nous indique que ça serait
plus avantageux financièrement pour
le CPE de laisser tomber ces places à seulement… à une place de plus au lieu de 11, parce que
ça coûterait trop cher, engager des éducatrices en garderie puis leur
payer les augmentations salariales prévues.
Donc là, je
trouve qu'il y a un paradoxe intéressant, c'est que, d'un côté, on dit :
C'est important d'avoir des places pour
nos jeunes enfants, ça a un impact considérable pour la suite des choses. On
dit : Il faut qu'on développe le réseau, mais là on a encore d'autres difficultés, c'est-à-dire : On veut les développer, mais c'est rendu moins
rentable de le faire étant donné le manque de budgets. Est-ce que la ministre
peut essayer de nous donner des pistes de solution pour ce genre de situation?
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre.
• (15 h 50) •
Mme
Charbonneau : Merci,
Mme la Présidente. Je nous rappelle qu'en 2012-2013 on a eu peine à faire 1 750 places,
qu'en 2013-2014 on était à
2 898… 2 899 places — il ne faut pas oublier une place, sinon ça
fait inquiéter les gens — et qu'on s'est engagés à faire 6 300
places. Je nous rappelle aussi que, dans les places qui sont en train d'être
attribuées en ce moment pour être mises en fonction, coupures de ruban et tout
ce qui s'en suit dans l'ensemble des comtés,
c'est des places qui ont été octroyées 2011-2012. On est en poursuite des travaux.
Quand un CPE comme celui de
Marmicelle a déjà les locaux disponibles et qu'il peut déjà ouvrir,
malheureusement ça vient jouer dans le principe qui veut que les places qui ont été octroyées 2011-2012 sont toujours
dans le jeu, elles sont toujours là. Donc, je ne peux pas devancer une attribution de projet de
l'année 2013 devant un projet de 2011, parce que, là, je vais manquer
d'équité par rapport à la volonté d'attribuer les places.
Donc, ce que
je veux surtout souligner aux gens, c'est que — et ça fait quelques fois que je le dis, puis
je vais le dire à chaque fois que
j'ai une chance, parce que je pense que ça va rassurer les gens — une lettre sera faite, après une étude au
ministère, et attribuée à chacune des personnes qui ont eu des places d'attribuées,
pour leur dire dans quel délai il serait bon de commencer leurs travaux, pour
s'assurer qu'il n'y ait pas de gens qui s'engagent dans l'achat de terrains,
qu'il n'y ait pas de gens qui s'engagent
dans la location de salles ou de locaux, qui fait en sorte qu'on peut assurer
des dépenses et des engagements plus
raisonnables auprès des gens plutôt que de les laisser à eux-mêmes en leur
disant : Vous avez des places en
2013, allez-y, prenez-les, vous en avez 11, prenez le local à côté, quand on
sait fort bien qu'il n'y a pas le financement pour le faire.
La Présidente (Mme
Blais) : En 45 secondes.
M.
Traversy : Oui, très rapidement. Bien, écoutez, c'était le
paradoxe que je voulais énoncer. Là, je trouve que c'est assez fou de
penser qu'il y a des places qui peuvent tomber si on n'est pas capables de
payer les augmentations salariales des employés. Il faudrait réfléchir à cette
situation.
Et j'aimerais juste
savoir à quelle date on va envoyer la lettre en question pour rassurer les gens
du réseau.
Mme
Charbonneau : Ça devrait être au cours de l'été. Je ne peux
pas vous donner une date précise, M. le député, mais ça devrait être au
cours de l'été. Je vous dirais que l'été commence samedi.
M. Traversy :
Jusqu'en août, c'est bon?
Des voix :
…
La Présidente (Mme
Blais) : Alors, ceci met fin, pour l'instant, au bloc de l'opposition
officielle. Et je cède maintenant, pour 19 minutes, la parole au député de
Champlain.
M. Auger :
Peut-être pas pour 19 minutes au député de Champlain…
La Présidente (Mme
Blais) : Mais pour…
M. Auger :
…mais je vais commencer.
La Présidente (Mme
Blais) : …pour la partie gouvernementale.
M. Auger :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Blais) : Vous partagerez ça avec votre collègue de Saint-Maurice.
M.
Auger : Avec plaisir, avec
plaisir. Donc, j'ai eu l'occasion de rencontrer à quelques reprises et de
côtoyer de façon quotidienne des
familles qui vivent des situations bien particulières, parce qu'elles vivent
avec un enfant ayant une maladie ou
un handicap. Et certaines familles sont durement éprouvées. Bien que, ce matin,
vous avez parlé de majorer le budget, j'aimerais savoir quel support
précis votre ministère apporte à ces familles.
Mme
Charbonneau : J'ai
eu, dans mon expérience de vie, le privilège d'être dans un poste où j'ai pu
rencontrer plusieurs familles qui
avaient, je le dis, des fois tout simplement, des enfants enrobés de façon
différente, qui leur donnaient des
défis au quotidien, des défis de transport, des défis d'accessibilité de
bâtiment, mais ces défis-là en apportent d'autres. Un des endroits où on aide les familles du Québec
par rapport à ces défis des enfants reconnus handicapés… Le gouvernement accorde une aide financière à chaque
enfant vivant avec un handicap via le supplément pour enfant handicapé. Cette volonté-là met en place une aide financière
qui a pour but d'aider les familles à assumer la garde, les soins et l'éducation d'un enfant dont le handicap le limite
de façon importante dans ses activités de la vie quotidienne, et dont la durée
prévisible est d'au moins un an. Donc, vous avez compris qu'on veut les
soutenir, et, ce soutien-là, ce montant s'ajoute
au soutien aux enfants dans l'allocation qui est offerte jusqu'à 18 ans.
Donc, il y a un support aux enfants, à ce moment-là, qui est mis en
place.
Pour
le service de surveillance pour les enfants handicapés… Parce que vous avez
compris que, souvent, avoir un enfant
qui est quelque peu différent ne nous empêche pas d'avoir besoin d'aller sur le
marché du travail, d'avoir des courses à faire, d'être libéré un peu
quelque temps. Donc, il y a un service de surveillance pour enfants handicapés
12 à 21 ans qui est mis en place.
Ça
ressemble à quoi? Bien, certains jeunes handicapés de 12 à 21 ans n'ont
pas le degré d'autonomie fonctionnelle suffisant
pour leur permettre de rester seuls à la maison après les heures de classe. Il
devient difficile pour les parents de concilier le travail, compte tenu
l'importance des besoins de ces jeunes. Donc, le service de surveillance permet
à des organismes d'offrir une surveillance pour ces jeunes avant et après les
heures de classe ainsi que pendant la journée pédagogique ou la semaine de
relâche.
Je nous remets dans
un contexte où il y a un autobus vraiment spécialisé ou un transport spécialisé
pour ces enfants, donc qu'ils ne rentrent
pas dans le principe du service de garde, parce qu'ils arrivent vraiment
au moment où les classes débutent,
ils quittent au moment où les classes sont finies. Ils ne sont pas dans le
système scolaire, dans l'aide aux devoirs,
et tout ça. Donc, le parent se trouve
un peu démuni. Parce que vous avez compris que, si la classe commence à
8 heures, elle finit à 2 h 30, et là il y a un laps de temps
important entre le travail du parent ou des parents et le retour à la maison
des jeunes. Donc, ces organismes assurent une surveillance et un suivi.
Des
services de garde qui sont donnés ont un montant… on dit un montant universel,
là. Ça ressemble à peu près à 185 $ par mois, peu importe le handicap ou
peu importe le revenu familial. On ne prend pas de jugement sur la fiscalité
ou des choses comme ça, on veut vraiment
donner un service plus aux jeunes. Et, pour ça, on met en place des mesures
qui, nonobstant le salaire des parents… on
puisse aider les jeunes. Pour recevoir cette aide, il faut simplement compléter
une demande d'analyse de dossier, que le
ministère prend en compte. L'année passée, ça ressemblait à quoi? Bien, l'année
passée, c'était plus de 34 000 familles qui ont obtenu un supplément,
pour un total d'à peu près 83 000…
Une voix : Millions.
Mme
Charbonneau :
Millions. Là, je serais pessimiste, là. Millions. C'est quand même une aide non
négligeable. Il y a tout le volet
conciliation travail-famille aussi, dont on a parlé un petit peu plus tôt, où
je vais apprendre à dire le volet
conciliation famille-travail, parce que je pense que la députée de Crémazie a
fait un point marquant dans les choses qu'on se disait.
Donc, de
plus, il existe une mesure pour aider les familles, la surveillance… le service
de surveillance des enfants handicapés
est mis en place vraiment pour les aider. Et la troisième mesure, c'est une
mesure pour les enfants en service de
garde. Parce que l'intégration des enfants… Un enfant, son meilleur modèle,
c'est un autre enfant. Donc, si je suis un enfant unique et j'ai une difficulté, si je suis dans un milieu où il y
a d'autres enfants, je me retrouve dans un milieu très stimulant. Il n'y a rien de mieux que mes pairs
pour influencer qui je suis. Des fois, c'est positif, des fois, c'est négatif.
Mais je vous dirais que, dans l'objectif que
nous avons, c'est vraiment dans une perspective positive. Et je vous
taquinerais en vous disant que vous,
père de jumeaux, vous avez compris qu'un influence l'autre et qu'il y a
toujours une communication secrète entre jumeaux qui fait en sorte que
vous avez… L'influence des pairs, elle commence là, hein?
M. Auger : Tout à fait.
Mme
Charbonneau :
L'allocation pour intégrer un enfant handicapé, il y a quelques mesures. Une
des mesures est l'aide financière dès qu'un enfant handicapé fréquente
une installation. En 2013-2014, ça a été, pour nous, une représentation de 6 556 enfants qui ont
bénéficié d'un montant total de 61,3 millions — je n'ai pas manqué mon coup — donc
un montant quand même important.
Une deuxième
mesure — on appelle ça
la mesure exceptionnelle pour personnes handicapées — vise les enfants handicapés ayant d'importants besoins. Parce que
je dis tout le temps : Le handicap, c'est comme la douleur, hein? Ce
n'est pas, pour tout le monde, pareil. Donc,
il y a des enfants qui sont plus lourdement handicapés, il y en a qui ont des
défis tout aussi grands mais moindres dans le
déplacement ou dans la façon de faire les choses. Donc, on a des enfants
qui sont reconnus comme importants, et, de
ce fait, 235 enfants ont bénéficié de la mesure exceptionnelle de soutien
à l'intégration, pour un montant total de 1 million de dollars.
Donc, vous
vous rendez compte que, malgré la volonté d'être un ministère qui est reconnu
comme un ministère de la garderie… Et j'apprécie le fait qu'on puisse
parler de tous ces petits gestes qui sont mis en place pour pouvoir permettre à ces enfants, et surtout à leurs
familles, de se trouver de façon régulière dans un système qui peut quelquefois
avoir un regard différent auprès du
quotidien de ces familles. Puis, je nous rappelle, hein — parce qu'il faut le faire, quand on fait des bons coups, il faut se le
rappeler — la
fameuse bonne nouvelle, dans l'ensemble des investissements qu'on fait, est qu'on a augmenté de 50 % la mesure
du 12-21 qui se passe dans nos écoles, donc de 1 million à
1,5 million, pour s'assurer qu'on donne encore un meilleur service aux
enfants qui sont à défi dans le milieu scolaire.
La
Présidente (Mme Blais) : Les jumeaux influencent peut-être le père
qu'est le député de Champlain. Alors, je lui cède la parole.
M. Auger : Je laisserais peut-être
mon collègue de Saint-Maurice…
La Présidente (Mme Blais) : Le
député de Saint-Maurice.
• (16 heures) •
M. Giguère : Oui. D'abord, donc,
pour moi, c'est la première fois que je prends la parole à une commission parlementaire. Donc, moi, je veux revenir… Je suis père de deux ados qui ont 13 puis
16 ans, Mme la Présidente, et puis… Oui, mais ça va bien.
La Présidente (Mme Blais) : Il y en
a un qui a des jumeaux, vous, vous avez des ados.
M. Giguère : Oui, c'est ça. On est
équipés de ce côté-ci.
Moi, où est-ce que
je veux en venir, on n'en a pas discuté beaucoup, c'est quand on a
amené nos enfants la première fois à
la garderie. Si on recule, tous ceux qui ont des enfants, on amène nos enfants
à la garderie, qu'est-ce qu'on fait? Un,
on essaie de trouver une place en garderie. Quand on est chanceux, on a notre
place, madame. Et puis on amène nos enfants
et puis on a toujours une inquiétude : la sécurité, comment nos
enfants vont être traités. Parce
qu'ils ont un an, quelques
mois ou un an, puis c'est des petits êtres, là, c'est nos petits trésors, c'est
des êtres, là, vulnérables. Donc, autant mes amis, tout le monde fait la
même chose, on va mener nos enfants
quand on a réussi à trouver la place, on va chercher les enfants le
soir, tu sais, on checke la couche, puis on checke tout, si c'est correct. Parce
que ces enfants-là sont vulnérables, ils ne peuvent pas s'exprimer, ils sont
très jeunes.
Puis,
vous savez, Mme la Présidente, au-delà de la responsabilité de la ministre
d'assurer le développement des places,
vous avez aussi la responsabilité d'en assumer la qualité, la santé et la sécurité.
Donc, en étant parents, ça, pour nous,
ça nous touche beaucoup. Moi, ça fait 15 ans de ça, et quelques
mois, et je me souviens encore des sentiments que j'avais les premières fois que j'ai été mener mon
enfant à la garderie, que j'ai été le rechercher le soir. Quelle journée que
j'ai passée! Ma conjointe, c'est la même chose.
Vous savez
qu'en 2010 notre formation politique avait en
effet répondu par l'adoption
d'une loi visant à resserrer l'encadrement des services
de garde. Donc, je fais écho à cette
loi, puisqu'elle revient à
l'actualité en raison du débat qui a eu
lieu au cours de la présentation du projet de loi n° 2, la limitation des
permis et des places en garderie, l'introduction de la notion de la personne liée. Donc, ma question, Mme la
ministre : Pouvez-vous nous dire où en est la mise en oeuvre de la
loi n° 126 aujourd'hui? Est-ce que ces modifications ont porté fruit?
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
ministre de la Famille.
Mme
Charbonneau :
Mme la Présidente, il y a des fenêtres d'opportunité qui s'ouvrent comme ça,
quand un collègue pose une question,
qu'on se doit de saisir. Donc, permettez-moi de faire une parenthèse, et je
suis sûre que mon collègue ne va pas
m'en tenir… ne me tiendra pas rigueur de cette parenthèse, mais ça me permet, à
ce moment-ci, de m'arrêter et de
saluer le travail qui est fait dans l'ensemble des services de garde du Québec,
dans l'ensemble des centres de la
petite enfance, et, je vous dirai, à tous ceux qui, dans le quotidien, ont à
gérer le «trip» ou les «trips» — dans le cas d'un de nos députés, il en a quatre, ça veut dire les «trips» — puisqu'à chaque fois qu'on va déposer un
enfant dans un milieu de garde, on
laisse à ce service de garde la chose la plus précieuse qu'on a, c'est-à-dire
notre enfant.
Et il a tout
à fait raison de dire : Vous savez, à notre retour, dans les premières
expériences, c'est : on le regarde, il est-u correct, il est-u trop fatigué, pas assez fatigué, on
surveille les rougeurs au niveau du fessier, en dessous de la couche, pour être sûr qu'il n'a pas été trop
longtemps… Je le connais, ce syndrome, pour l'avoir vu chez des collègues ou
chez des amis qui utilisaient les services de garde. Mais je vous dirais
qu'après un mois et demi c'est plutôt le contraire
qui arrive. Il y a une complicité qui se développe entre la personne du service
de garde, l'éducatrice, la directrice, le
parent, et là, tout d'un coup, tous ces gens-là deviennent des parents pour ce
jeune ou cette jeune qui rentre en
service de garde. Et on oublie quelquefois de saluer ces gens qui, au
quotidien, travaillent pour et avec nos parents pour la même raison, hein, juste rendre les jeunes
meilleurs, leur donner le meilleur et leur permettre d'évoluer dans un milieu
sain et sécuritaire.
Donc, je me
permets cette parenthèse parce que, cette semaine, on a vécu une expérience
hors du commun, hors du commun, mais
qui a fait en sorte qu'aujourd'hui je peux vous en parler sous une norme
positive, parce qu'il y a eu une vigilance
extraordinaire des gens de cette garderie qui se sont arrêtés puis qui ont
dit : Il se passe quelque chose. Il se passe quelque chose, il faut qu'on s'arrête, il faut
qu'on se pose des questions. Et, très rapidement, 73 enfants ont quitté,
ont été dans un hôpital passer des tests, on a pris les choses en main.
Et on ne peut pas dire ce matin que c'est une belle expérience, mais on peut
dire que personne n'a subi de séquelles trop sévères. Il y a des éducatrices
qui ont vécu des séquelles, il y a
des gens qui ont... il y a des jeunes enfants qui ont eu des vomissements,
qui ont eu des faiblesses, mais la
vigilance du personnel de cette garderie a fait en sorte qu'il n'y a pas eu d'incident trop grave. Juste l'incident, c'était grave, mais en même temps ça aurait pu
être pire. Mais, parce qu'on a du personnel qui est formé, qui est vigilant
puis qui essaie de rendre le meilleur
service aux jeunes, bien, on a là le privilège d'avoir des gens qui ont pris
les choses en main. Et ça, je ne peux
pas faire autrement que de saluer ces gens qui sont là. Je dirais que j'ai même
eu le privilège de parler à la directrice
de cette garderie, Mme Vallée, et, au moment où on s'est parlé, nous étions, de part et d'autre du coup de téléphone, très
émotives parce qu'elle disait :
C'est mes enfants. C'est mes enfants
qui sont partis à l'hôpital hier, c'est mes enfants. Et elle le disait, et je la croyais, puisque
le ressenti était très fort. Après un certain moment, on s'est ressaisies
toutes les deux et on a eu une
discussion fort intéressante sur la vigilance, sur la sécurité et sur la
volonté de protéger ces petits êtres qui rentrent dans le service de
garde.
Je
taquinerais mon collègue en disant : Mon collègue d'avant a encore des
cheveux parce que ses enfants sont jeunes, mais, mon autre collègue, ses enfants sont ados, il faut croire
qu'il s'en est arraché une couple, de cheveux. Mais je vous donne
confiance, ça repousse. Les miens sont plus vieux, ça repousse, ça va revenir.
M.
Giguère : Bien, je peux vous
dire que, malheureusement, dans mon cas, ils ne devraient pas repousser. Il y a une
question de génétique. Et, en passant, le lien... Quand on amène notre deuxième
enfant à la même garderie, ce n'est pas la même chose.
Mme
Charbonneau : Le
souci n'est pas le même, hein?
M. Giguère : Non, c'est...
Mme
Charbonneau : Et le souci que vous avez, c'est d'avoir la même
éducatrice, parce que vous voulez surtout avoir cette
relation-là avec les mêmes personnes.
M. Giguère : Non. Il se crée un lien
de confiance et de reconnaissance aussi.
Mme
Charbonneau : Oui, vous avez raison. Mais permettez-moi de
revenir sur la loi n° 126 dont vous parliez, qui a été mise en
place par Mme James au moment où elle était au ministère de la Famille et qui a
fait en sorte que le ministère a travaillé très, très fort pour mettre en
place et donner des propositions au gouvernement pour avoir la meilleure politique
possible, qui a été, hein, au cours des années, modifiée, puis le p.l.
n° 2 vient récupérer un peu le principe.
Mais je vous rappelle quelques modifications et
quelques lieux par rapport à cette politique. Donc, la plus commune, c'est l'introduction d'une limite de
permis et de places subventionnées tant aux CPE que garderies, une limite
de 5-300. C'est une limite qui peut être
choquante pour certains mais qui fait et qui assure une disponibilité des places et des possibilités d'avoir des petites PME occupées par des femmes sur le marché et non
d'avoir des chaînes de garderies occupées
par les mêmes personnes. Ça a fait une introduction à la notion de personne
liée — ça, c'est le projet de loi n° 2 qui
veut vraiment faire en sorte... — mais en même temps qui a été, vous avez
compris, contestée, et c'est pour ça qu'on a modifié pour mieux ajuster
les termes qui étaient utilisés, et c'est le projet de loi n° 2.
Il y a un pouvoir accru qui a été mis en place,
dont un pouvoir d'ordonnance pour contrer la garde illimitée. Parce que, dans les services de garde, il peut y
avoir toutes sortes de regards portés puis il y a des gens, comme dans tout
autre organisme, qui peuvent essayer de
passer à côté des règles. Et, pour nous, comme pour vous, j'ai bien compris, la
sécurité des enfants, c'est la première
inquiétude. Donc, avoir des garderies illégales, quelquefois, ne les soumet pas
aux mêmes inspections, et ça, la loi n° 126 venait corriger le tir
par rapport à ça.
Il y a une
introduction d'un régime de pénalités administratif pour convaincre les
services de garde délinquants de répondre aux exigences de la loi et des
règlements, et c'est ce que la loi est venue assurer.
Assurer un développement de places harmonieux en
mettant sur pied des comités consultatifs régionaux qui conseillent la ministre sur les besoins régionaux, et ça, et je pense que
le député de Terrebonne le disait un peu plus tôt, c'est pour s'assurer que les places sont
distribuées adéquatement par le milieu et non par un gouvernement qui prend des décisions tout seul puis qui, après ça, attribue
les places. Donc, les services qui ont été mis en place par des comités consultatifs régionaux sont importants, et il y a,
parmi ces comités consultatifs régionaux, des gens de toutes catégories,
donc de la santé, de l'éducation, des services de garde, qui font en sorte
qu'on peut vraiment regarder l'attribution et la demande des places de façon
intéressante et importante. Ça mesure essentiellement... mesure essentielle dans un contexte de développement de places à venir, car le réseau est en croissance : plus de 3 000 installations à ce jour.
Le
Vérificateur général du Québec, dans son rapport de novembre 2011, est
venu conforter le gouvernement sur les mesures
qu'il avait proposées dans son projet de loi n° 126 en 2010. Donc, nous
avions l'aval du Vérificateur général pour
mettre en place un processus de vérification et d'échange entre les services de
garde et le ministère, tout en se gardant une petite distance, par les comités régionaux, pour l'attribution des
places, pour que ça soit équitable et non politique.
Depuis, le
gouvernement a autorisé la création d'à peu près 30 000 places. Le
processus d'attribution était clair, les
promoteurs connaissaient les endroits où le développement était nécessaire. Il
y a eu plus de temps pour déposer les demandes,
puisqu'il faut qu'il les dépose à des endroits très précis, donc ça donne du
temps. Et le temps, c'est quelque chose
de précieux, mais des fois c'est quelque chose qui fait en sorte qu'on peut
assurer l'efficacité de la mise en place des places et qui fait travailler nos 22 comités régionaux de façon
adéquate pour donner des bonnes réponses aux gens, puisque, quand une demande est non conforme, on en informe
rapidement les gens pour leur dire de soit refaire leurs devoirs ou soit
de se limiter dans les demandes qu'ils font pour les places.
La
Présidente (Mme Blais) : Il vous reste 30 secondes, si vous
voulez compléter. Sinon, je cède la parole à la députée de Gouin.
Mme
Charbonneau :
Bien, je peux, rapidement, Mme la Présidente, si vous me permettez, donner un
exemple pour contrer la garde
illégale. Donc, il fallait des pouvoirs, pour le ministère, de coercition pour
développer le réseau et informer...
Notre formation politique a donné le pouvoir d'ordonnance à la ministre
d'augmenter les amendes, puisqu'une amende, ça peut limiter la volonté
d'être non légal.
La
Présidente (Mme Blais) : Merci, Mme la ministre. La parole est à la
députée de Gouin, de Québec solidaire, pour un temps de parole de
14 minutes.
Mme David
(Gouin) : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais, Mme la Présidente,
souligner à la ministre que nous
vivons, dans plusieurs circonscriptions montréalaises, un problème très
particulier en ce qui a trait à des garderies. Donc, j'explique le problème. Elle est probablement déjà au courant. La
CSDM, qui fait face à un problème de surpopulation d'enfants, et donc à un besoin de locaux, a décidé
de transférer au ministère de la Famille, progressivement, sur une période
d'à peu près deux ans, les places dans sept
garderies de quartier. Donc, on ne parle pas ici de service de garde pour
enfants de cinq à 12 ans, là, on
parle vraiment de garderies qui sont installées dans ces écoles-là depuis fort
longtemps. Déjà, au moment où on se parle, au fur et à mesure que les
enfants atteignent l'âge de la maternelle, les places ne sont pas comblées.
Donc, il y a déjà, en ce moment, fermeture de certaines places dans plusieurs
écoles, dont une école qui est dans ma circonscription, à l'école
La Mennais.
Il y a donc
actuellement 16 places, d'après mes calculs, qui ont été retournés, en
quelque sorte, là, les permis pour les
places ont été retournés au ministère de la Famille. Or, la question que nous
nous posons... Bon, premièrement, nous sommes
très attristés de cette décision de la CSDM. Les parents sont consternés,
estiment qu'ils ont été fort peu et fort mal consultés. Cela dit, moi, comme députée d'une circonscription qui
est aux prises avec cette fermeture dans l'une des écoles, et donc une garderie qui, si rien n'est
fait, va littéralement fermer... Là, la question, c'est : Que va-t-il arriver
de ces places? Et donc ma question très concrète, c'est : Êtes-vous
prête à prendre l'engagement que toutes les places ainsi fermées — et il y en a déjà une quinzaine, dont six
dans mon quartier — vont
être attribuées, vont être attribuées à des CPE ou, à tout le moins, des services de garde
subventionnés dans les mêmes quartiers? Sinon, on parle, pour les quartiers
concernés, de pertes sèches, là, de places
en service de garde, ce qui serait franchement dramatique. Et, entre autres,
dans ma circonscription, je n'ai
obtenu aucune... nous n'avons obtenu — pas moi — aucune nouvelle place en service de garde
dans le dernier appel d'offres.
Alors, c'est ma
question très précise : Est-ce que les places qui risquent... Déjà,
d'ailleurs, des places sont fermées et
rapatriées au ministère de la Famille. Ces places vont-elles être attribuées
dans les quartiers d'où elles sont originaires?
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Alors, deux questions dans la question que vous me
posez, je vous dis pourquoi. La première, c'est : Est-ce que les places
ont été retournées au ministère? Je vous donne l'information que j'ai dans la
plus grande transparence, puisque c'est ce que vous souhaitez et c'est ce que
nous souhaitons faire aussi. Donc, la fermeture des services de garde sera
graduelle, vous l'avez bien dit, suivant le passage des enfants au sein du préscolaire ou de la
maternelle, de sorte à ce qu'il y ait un continuum de services. Parce que,
malgré l'inquiétude qu'on soulève, il
faut aussi s'entendre pour dire qu'on avait promis des services à des jeunes.
Et la commission scolaire de Montréal, comme le ministère de la Famille,
veut soutenir ces familles dans cette volonté.
Il y a par contre,
dans ce que vous dites, une tristesse de nouvelle, mais en même temps faut-il
se réjouir qu'à Montréal il y ait
suffisamment d'enfants pour combler les places qui sont dans nos écoles de
Montréal et qui fait en sorte que les
familles, à Montréal, restent et grandissent? Et ça, c'est intéressant, parce
qu'on sait qu'il y a eu des exodes entre Montréal et la banlieue qui ont
fait en sorte qu'on voyait les familles disparaître de Montréal, et c'était un
peu triste.
Donc, la commission
scolaire de Montréal récupère ses espaces parce qu'elle en a de besoin pour
faire de l'éducation en milieu scolaire, et
le ministère de la Famille prend en compte les gestes posés et accompagne
pour le continuum de services.
Maintenant,
votre deuxième question, c'est : Qu'est-ce qu'on fait avec les places?
Donc, le ministère entend, par la suite,
réattribuer les places dans les mêmes territoires d'origine selon un type de
service de garde qui reste à définir. On vous dit «qui reste à définir» parce que, dépendamment du type de
services qu'il y a dans l'environnement, bien, oui, il y a des CPE, mais il y aura nécessairement, vous avez
compris, des appels de projets et il y aura des normes toutes particulières
pour s'assurer que les places réattribuées,
hein, les places qui vont revenir au ministère mais qui vont être réattribuées
dans le milieu, seront reconnues comme telles et non comme complètement un
nouveau projet.
Par
contre, je vous le souligne parce qu'il faut le prendre en considération, il va
falloir que, dans le projet mis en place,
la fratrie soit un peu considérée, parce que, dans les premiers projets où ils
étaient en service de garde, la fratrie était considérée. Et vous avez compris que, dans les normes que nous, on
met dans nos services, on n'exige pas la fratrie. Mais là il y aura peut-être une norme toute
spécifique pour la fratrie pour assurer une continuité aux services à la
famille qui avait une place en garderie.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la députée de Gouin.
Mme David
(Gouin) : Merci, Mme la Présidente. Donc, quand la ministre dit :
Il y aura peut-être une norme particulière pour la fratrie, est-ce que ce
«peut-être» est un «probablement»? C'est simple comme question.
Mme
Charbonneau : Oui, oui, vous avez raison. C'est juste que
j'oublie quelquefois — et je me suis fait rappeler à l'ordre ce matin en lisant un
article dans Le Devoir — que, des fois, les mots sont
plus forts que l'apparence, et c'est malheureux,
parce que, dans le fond, ce qu'on veut faire, c'est convaincre et être
complice. Mais, pour être maintenant une
nouvelle abonnée des Mots et des maux, j'ai compris que, quelquefois,
les mots sont plus importants que le message — ma
mère me disait tout le temps : Si tu as compris, tu as compris.
Le
comité consultatif sera mis dans le coup, et on ne vous assure pas… Parce que
c'est difficile de dire si cette norme aura une répercussion sur
l'ensemble du réseau de services de garde du Québec. Il ne faut surtout pas
créer un précédent qui vient handicaper le
reste du Québec. Mais une chose est sûre, c'est que, dans la confirmation que
j'ai de la sous-ministre juste à côté
de moi, qui est le début de la pyramide des gens tous en arrière de moi, vous
avez compris que la volonté, elle est là. Il s'agit de le faire
correctement et sans créer de préjudice à personne.
Mme David
(Gouin) : Alors, je le prends pour un «probablement», espérant être…
Mme
Charbonneau :
Dans le dictionnaire, dans le petit…
Mme David
(Gouin) : …espérant être bien comprise. Mais je voudrais être sûre,
Mme la Présidente, que la ministre et moi, on se comprend bien aussi, parce que
ce qu'elle me dit est quand même plutôt rassurant, mais vous comprenez que j'ai des commettants qui vont me
demander des comptes. Je comprends donc que les places, et il y en a déjà,
là, qui sont… qui ont été retournées au
ministère de la Famille, vont être réattribuées dans les mêmes territoires. Je
comprends qu'évidemment vous devrez regarder, territoire par territoire,
qu'est-ce qui existe comme services de garde. Si je ne m'abuse — là, je ne
sais pas si je me trompe ou non — les places actuelles dans ces garderies sont
des places subventionnées à 7 $
par jour, oui? Pouvez-vous au moins m'assurer qu'on parle, pour l'avenir, de
places à 7 $ par jour?
Une voix : 7,30$.
Mme David (Gouin) : Bien,
7,30 $ bientôt, mais vous comprenez ce que je veux dire, je parle ici de
services de garde subventionnés.
Mme
Charbonneau : Je vous donne deux informations. La première,
à la deuxième question, c'est oui, je peux vous l'assurer. La deuxième, bien, à une première question que vous avez
dite, c'est-à-dire : Est-ce que les places qui ont été retournées…
je vous assure qu'à ce moment-ci je n'ai aucune lettre des milieux qui me dit
que les places ont été reconduites au ministère.
Les places sont peut-être fermées, mais on attend la fermeture complète
pour envoyer une lettre au ministère
pour dire : Madame, monsieur, la garderie Machin Truc, dans l'école… — je
vais vous en nommer une pour ne pas dire «Machin Truc» — La
Fourmilière de l'école, dans le territoire de La Petite-Patrie…
Mme David
(Gouin) : C'est dans mon comté.
Mme
Charbonneau : … — alors,
je choisis vraiment la meilleure. La Fourmilière, dans le comté
de La Petite-Patrie, qui a 30 places, n'a pas encore envoyé de
lettre confirmant qu'elle est fermée complètement et qu'elle redonne ses places
au ministère, mais, quand la
lettre va rentrer, et c'est là où je me veux rassurante, Mme la députée, quand la lettre va rentrer, sachez que ces 30 places là
seront attribuées dans le même milieu de vie et seront, avec un appel de
projet, rappelées, dans le même milieu, à 7 $.
Mme
David (Gouin) : Alors là, vous venez de me déstabiliser complètement,
parce que ça va prendre deux ans, à peu
près, pour que toutes ces garderies, si les choses restent en l'état, soient
fermées de façon définitive, parce que, vous l'avez dit tout à l'heure, le nombre de places diminue au fur et à mesure
que les enfants entrent à l'école, disons ça simplement. Parlons de La
Fourmilière. Il y a déjà six places non comblées sur 30. Je sais que le
ministère de la Famille en est informé. Ce
que je vous demande, ce n'est pas d'attendre deux ans. Moi, ce que je vous
demande, c'est que ces six places-là
soient déjà attribuées dans ma circonscription, parce que, sinon, voilà un
quartier qui vient de perdre six places en service de garde. C'est
facile à comprendre.
Mme
Charbonneau : Vous avez raison, mais, vous savez, où on
semble trouver les choses simples, elles ne le sont jamais. Donc, tant que la commission scolaire n'a pas fait parvenir
une lettre au ministère, qui nous assure que cette garderie est fermée et que les places sont
redonnées au ministère, je ne peux pas poser de geste. Je me dois d'attendre la
confirmation de la commission scolaire pour le faire.
Je
vous rassure sur une chose — et je sais que ça ne va pas vous rassurer,
mais je vous le dis pareil — je vous dis que, les garderies, une après l'autre… je n'attends pas que
l'ensemble soit fermé, j'attends qu'une soit fermée et non l'ensemble. Donc, quand qu'on parle de La
Fourmilière, on parle de 30 places. Vous me parlez de six places, je l'entends,
mais, si la commission scolaire ne libère
pas les places et ne les redonne pas au ministère de la Famille, je ne peux pas
les attribuer de façon supplémentaire ailleurs.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la députée, il vous reste 3 min 30 s.
Mme
David (Gouin) : Je ne pensais pas que cette seule question prendrait
tout le temps, mais c'est correct. On va finir par se comprendre.
Mme
Charbonneau :
Tout à fait.
Mme
David (Gouin) : C'est sûr que la commission scolaire n'enverra pas de
lettre à la ministre lui disant que toute
la garderie est fermée, là, parce qu'elle va fermer au complet — je parle juste de La Fourmilière — dans deux ans. Mais ce que je vous dis, c'est qu'il y a déjà six
places fermées, en quelque sorte, et que ces six places ont été retournées
au ministère. Tout ce que je veux savoir,
c'est : Vont-elles continuer d'exister dans le quartier maintenant, pas
dans deux ans, maintenant? Il y a déjà six places, là, qui vous ont été
retournées. C'est une information que vous avez par écrit.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre, c'est un plaidoyer, là, que vous fait la
députée de Gouin.
Mme
Charbonneau : Tout à fait, et elle le fait avec raison. Vous
savez, Mme la Présidente, quand qu'on s'engage en politique, il y a une
chose qu'on m'a assurée — et
c'est l'homme qui m'a assurée de prendre la place qu'il m'a laissée — c'est
qu'un député peut changer les choses. Et ce que la députée de Gouin est en
train de faire est en train d'arriver,
c'est-à-dire qu'on m'informe ici qu'on va s'informer auprès de la commission
scolaire s'ils peuvent libérer les six
places. À partir du moment où les six places seront libérées, on pourra les
attribuer à nouveau. Soyez consciente que ce qu'on essaie de faire, c'est qu'il n'y ait pas de dédoublement de places
qui se fait dans un endroit ou un autre pour ne pas que les parents soient confus dans les places
qu'on donne. Mais, à ce moment-ci, il y a une réflexion qui se fait rapidement
par les petites abeilles d'en arrière, qui
fait en sorte que la réflexion se fait, et on se dit : Si la commission
scolaire nous écrit une lettre nous
disant : On libère six places de la garderie La Fourmilière, nous allons
les récupérer et les redistribuer au coût qu'elles étaient avant,
c'est-à-dire 7 $.
La Présidente (Mme
Blais) : Vous savez que tout est enregistré, hein, Mme la députée de
Gouin, hein?
Mme David (Gouin) : Bien,
certainement que je le sais.
La Présidente (Mme
Blais) : Il vous reste quelques minutes.
Mme David
(Gouin) : Alors, je vais aller sur tout à fait une autre question, et
ma question, Mme la ministre, va être
assez simple — une
autre question simple : Depuis le 1er avril dernier, le
programme d'amélioration de la qualité dans
les services de garde a été suspendu, ce qui représente, pour beaucoup de
regroupements régionaux de centres de la petite enfance, des montants assez considérables, une coupure de
15 % à 25 % de leurs budgets totaux. J'ai entendu le
plaidoyer, tout à l'heure, de Mme la ministre, à juste titre, sur l'importance
de la qualité des services de garde et de la sécurité
de nos enfants. Je ne comprends pas, à ce moment-là, qu'on puisse couper entre
15 % et 25 % des budgets dans un programme qui permet l'amélioration de la qualité des services de
garde, entre autres dans les centres à la petite enfance.
La Présidente (Mme Blais) :
45 secondes, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
C'est triste de savoir que j'ai si peu de temps pour revenir sur une activité
aussi importante que les activités
associatives, mais je vous dirais qu'il y a un montant de 80 000 $ à
185 000 $ qui est attribué pour pouvoir participer au réseau du service de garde à
l'enfance dans le principe même de l'association régionale des CPE. Donc, on
n'a pas augmenté les sommes, mais il y a encore des sommes disponibles.
La
Présidente (Mme Blais) : Si vous voulez prendre plus de temps, vos
collègues de la partie gouvernementale vous donnent un peu plus de temps
pour répondre.
• (16 h 20) •
Mme
Charbonneau :
Oui, c'est ça, parce que, là... Oui, c'est vrai. Alors, je me permets de parler
un peu moins vite, Mme la députée de
Gouin, et de faire ça avec plus d'éloquence, parce que, là, j'essayais de me
dépêcher pour vous donner la réponse.
Les jours qui
ont suivi le budget et le dépôt des crédits, c'est en toute transparence que
nous avons rencontré les associations nationales des services de garde
pour faire le point. J'ai rassuré les membres du réseau qu'il s'agit d'une
suspension temporaire du programme. Nous ne l'abolissons pas, mais ce qu'on
veut faire, c'est, par des gestes et des ponctions
très sporadiques, c'est-à-dire pour cette année, pas pour les années
subséquentes, si l'aspect monétaire nous le permet... On a suspendu le programme en espérant qu'ils puissent le
mettre en place à même les sommes qu'ils ont, eux.
Je nous
rappelle, hein, qu'il y a des surplus un peu partout dans notre réseau, qui
fait qu'on peut utiliser une petite somme
plutôt que d'en donner plus et d'en retirer. Je vais aller aussi loin que de
vous dire que, quand j'ai rencontré les organisations, je leur ai dit : Écoutez, si vous voulez, je peux
prendre plus dans vos surplus puis vous les redonner. Puis ils m'ont dit : Non, laissez faire, on va
s'organiser. Prenez-en pas plus dans nos surplus, prenez ce que vous avez à
prendre, suspendez le programme, on
comprend. On n'est pas contents, mais on comprend. Puis permettez-nous de
penser et d'espérer que, l'année prochaine, vous allez revenir puis
déposer des sommes. Et on a dit : Si on les a, on va les mettre en jeu.
La
Présidente (Mme Blais) : Merci beaucoup, Mme la députée de Gouin.
Maintenant, je cède la parole à la députée de Crémazie pour
17 min 30 s, pour le temps de la partie gouvernementale.
M. Giguère : Est-ce que vous
permettez que je finisse… J'aurais une petite question à poser sur ma...
La Présidente (Mme Blais) : Oui, M.
le député de Saint-Maurice.
M. Giguère : Saint-Maurice, c'est
ça.
Une voix : Sur ses ados.
M.
Giguère : Sur mes ados, oui. Sur la loi n° 126, la loi visant à
resserrer l'encadrement des services de garde, j'aimerais ça
savoir : Y a-t-il une distinction entre les permis accordés aux garderies
subventionnées et aussi les non subventionnées avec la loi n° 126?
Mme
Charbonneau :
Je dois vous avouer, M. le député de Saint-Maurice, que les exigences sont les
mêmes. Donc, il n'y a pas de somme différée.
M.
Giguère : O.K. Et on aimerait ça savoir comment, Mme la ministre,
comment fonctionnent les inspecteurs, comment ils travaillent dans cet
encadrement-là de cette loi-là.
Mme
Charbonneau :
Vous avez raison de souligner le travail des inspecteurs, parce que c'est une
volonté qui est arrivée aussi avec la
loi n° 126. Et, au moment où les inspecteurs ont été réfléchis, il y a eu
une quantité de gens qui se sont
rajoutés à l'équipe d'inspecteurs. Si je me retourne juste comme ça, vous allez
voir le jeune homme qui s'occupe de ces personnes qui sont fort
importantes dans notre milieu, car ils ne sont pas... ce n'est pas écrit
«bienvenue» sur le chandail des éducatrices
quand ils arrivent, malgré le fait que le travail qu'il fait est reconnu et
accueilli dans les services que nous
avons. Mais il n'y a vraiment aucun compromis à faire, ni la santé ni pour la
sécurité des enfants, et j'irais plus loin
en disant : La sécurité et la santé des éducatrices. Parce que vous avez
compris, dans l'expérience de cette semaine, qu'il n'y a pas juste la santé des enfants qui est en jeu. Quelquefois,
le milieu de travail peut devenir un inconvénient et un inconfort pour même les gens qui s'occupent de
nos enfants. Donc, que ce soit un CPE, une garderie subventionnée ou non subventionnée, ce sont les mêmes normes de
qualité qui prévalent d'un service à l'autre. Il n'y a pas de compromis
qu'on fait par rapport à ça.
Au
cours des dernières années, notre formation politique, au pouvoir, a été
proactive en la matière en donnant un pouvoir d'ordonnance au ministre,
lorsque la santé et la sécurité des enfants sont compromises, en triplant — j'ai
le goût de le répéter — en
triplant le nombre d'inspecteurs de 18 à 54 sur le territoire du Québec en
2011, en créant une direction entièrement dédiée aux activités d'inspection et en
formant quatre enquêteurs. Vous avez compris qu'on va un petit
peu plus loin, car on a des
inspecteurs, mais on a aussi des enquêteurs. Et c'est une nouvelle façon de
faire qui fait en sorte qu'on va dans le service plus-plus pour la sécurité
et la santé de nos jeunes et de nos milieux de travail.
Pour chaque plainte
retenue, il y a automatiquement une inspection. On n'essaie pas de juger si la
plainte est faisable, est acceptable ou pas,
on y va tout de suite pour une inspection. Puis, lorsqu'il
y a un manquement, les responsables du
service de garde doivent présenter au ministère
un plan d'action montrant comment ils corrigent cette situation.
En toute transparence, les résultats de ces inspections dans les installations du réseau sont
disponibles sur le site Internet du ministère, et j'ai à témoin mes collègues
qui étaient avec moi pour le p.l. n° 2, puisqu'il y a un dernier regroupement qu'on a reçu qui nous a donné
un peu l'explicatif des plaintes qui étaient faites au niveau… et qu'il avait pris sur le service… sur
Internet, mais qui étaient faites au niveau
des différents CPE et services de garde. Il était même capable, avec
l'information qu'il avait, de savoir
si c'était un CPE ou une garderie qui avait subi la plainte, donc il était
capable d'y suivre… Et ce n'est pas
une information qu'on lui a donnée, c'est vraiment une information qu'il est
allé récupérer. Donc, la volonté des gens du ministère d'être le plus
transparents possible avec la population…
Je
vous mentionne aussi le travail de plus de 200 agents de conformité, qui
s'occupent des inspections en milieu familial
et qui s'assurent de la qualité des services de garde en milieu familial, parce
que les normes sont quelquefois peu différentes.
Si je regarde la différence entre une maison puis un CPE, il peut y avoir des
normes différentes pour la sécurité des
enfants. L'inspection… pas l'inspection, mais je souhaite rappeler que
l'objectif du ministère n'est pas de fermer des services de garde, mais d'assurer la sécurité et la santé des enfants à
l'intérieur même des services de garde. Je rajoute, encore une fois, les gens qui travaillent dans les
services de garde. Je pense que c'est important de considérer les uns et les
autres. Et c'est pourquoi, dans le cas où la
santé et la sécurité des enfants ne sont pas mises en danger, nous accompagnons
les services de garde dans le but de
régulariser la situation. Des fois, ça peut n'être qu'une petite chose qu'on
doit corriger. Et le ministère de la
Famille met en place un processus pour accompagner les CPE et s'assurer que les
gestes sont posés dans les délais
prescrits pour faire en sorte que les choses se font correctement et dans la
mesure de la sécurité et la santé de nos jeunes.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme
Blais) : Merci pour ces explications. Je vais céder maintenant la
parole à la députée de Crémazie.
Mme
Montpetit : Merci, Mme la Présidente. Mme la ministre, je commencerais
d'abord en disant que la vie de parent
est un long fleuve, tranquille ou non, dépendamment des expériences de chacun,
d'inquiétudes. Et on mentionnait un
petit peu plus tôt les inquiétudes qui sont reliées aux premières journées à la
garderie où on laisse un enfant, et je pense qu'une fois qu'on a passé
cette étape-là, souvent, l'étape suivante, c'est les inquiétudes qui sont
reliées à l'entrée en maternelle, donc dans
la grande école, les inquiétudes que son enfant soit rejeté, que son enfant
soit exclu, que son enfant soit humilié.
Vous
voyez où j'en viens, avec toutes les questions d'intimidation. Je pense que
chaque parent, particulièrement dans
la dernière décennie, est particulièrement interpellé par ces questions,
particulièrement soucieux d'avoir un enfant qui se retrouve dans un milieu sécuritaire, notamment parce que les
conséquences, les impacts sont extrêmement négatifs, que ça aide à la perte de confiance en soi,
jusqu'au suicide dans certains cas qu'on a vus au cours des dernières années.
Les impacts, aussi, sont aussi à long
terme et se poursuivent dans la vie d'adulte pour ceux qui ont subi les
conséquences de l'intimidation très jeune.
Et
nous avions fait une première très bonne étape, je pense, en 2012, avec
l'adoption de la loi n° 56 qui obligeait chaque école à adopter des plans d'action pour lutter contre l'intimidation.
Moi, je le vois dans ma circonscription, au niveau des écoles, ces plans d'action sont en marche. Il y a des «focus
groups» qui ont été faits avec les parents, qui ont été faits avec les enfants. Ce qui en ressort…
C'est bien de le faire. Ce qui en ressort n'est pas toujours positif, en ce
sens que ça met en lumière tous ces
indices d'intimidation, qu'ils soient physiques, verbaux, émotionnels, sociaux,
que ce soit au niveau de la
cyberintimidation également. Et j'en viens donc à vous féliciter pour le point
de presse qui a été fait hier, l'annonce qui a été faite par rapport au
forum sur l'intimidation qui se tiendra le 2 octobre prochain.
Et
ce que je voulais savoir… Je sais que c'est peut-être un peu prématuré comme
question, mais j'imagine qu'il y a peut-être
certaines idées dans les cartons à savoir qu'est-ce qui serait fait par la
suite. Parce que, bon, on a vu, dans
les dernières années, différents projets de loi qui ont été mis en place, entre
autres en Nouvelle-Écosse, sur la cyberintimidation, un
projet de loi qu'il y a dans les cartons fédéraux aussi à ce niveau-là. Et donc je voudrais vous entendre un petit peu sur votre vision par rapport aux différents plans d'action qui pourraient être mis sur ce projet et
comment vous voyez aussi la mise en place du forum.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre. Un projet qui vous tient à coeur.
Mme
Charbonneau : Oui. Vous avez lu dans mes yeux cette flamme qui
s'allume quand on parle du projet…
La
Présidente (Mme Blais) : Même à distance.
Mme
Charbonneau : Oui,
même à distance, vous pouvez réchauffer vos mains au feu qui s'allume dans mes
yeux.
Je
vais commencer en parlant de l'avant-annonce. Je le dis parce que
c'est important de le souligner. Et, un
peu plus tôt, j'ai un collègue qui a dit :
Donnez-nous espoir, rassurez les gens. Il
y a des termes qui ont été utilisés
pour le rôle rassurant qu'une ministre
peut avoir. Alors, je veux rassurer la population.
Je veux la rassurer, parce que
l'engagement qui s'est fait hier, il s'est fait auparavant
auprès de mes collègues. Donc, ma collègue de Repentigny, de la CAQ, mon collègue de Terrebonne, du Parti québécois, et je dis aussi ma collègue
de — j'oublie
le comté de Mme ma collègue…
Une voix :
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Charbonneau : … — Sainte-Marie—Saint-Jacques, à qui j'ai parlé par voie téléphonique cette semaine, qui se sont engagés sans même y réfléchir trop
longtemps, en se disant : Oui, oui, on va élever le débat. Oui, on va
l'amener ailleurs et on va faire en
sorte que cet engagement sur l'intimidation, oui, passe la voix d'un
premier… passe par la voix d'un
premier ministre. Et je pense que tous les gens qui ont écouté la conférence de
presse hier ont compris l'angle que le premier
ministre voulait prendre en
disant : Oui, l'intimidation, on s'en est préoccupés à l'école, mais rapidement
on s'est fait dire que ça ne se passait pas à l'école, ça se passait
partout.
Et,
de ce fait, l'engagement de mes collègues fait en sorte que je me sens
moi-même très rassurée de savoir qu'on va
avoir un projet de société, à l'Assemblée
nationale, extraordinaire, qui va élever le débat. Il y aura nécessairement des débats où on va se chamailler un peu, où on ne
sera pas d'accord, mais il y a un endroit où on va se retrouver, on va parler
des vraies affaires puis qu'on va se dire qu'on élève… et on veut une société
meilleure, et ça sera dans le projet de l'intimidation,
et ça, c'est extraordinaire. Cette expérience-là, elle a été vécue auparavant
dans d'autres dossiers, et on a fait
la preuve que tout commençait par une volonté des députés à faire en sorte
qu'un débat était au-dessus de la chamaille et qu'il était au-dessus de
tout pour devenir un projet de société.
Et
je sais que, quand un enfant rentre à l'école, le souci… Il n'y a pas un
proverbe ou quelqu'un qui avait pris l'expression :
Le problème, c'est les autres, puisque le souci, c'est effectivement : Va-t-il être dans une gang? Va-t-il être accepté? Va-t-il avoir
des amis d'influence positive, négative? Va-t-il avoir un milieu, un environnement
où il peut s'épanouir dans ses forces et non
que dans ses faiblesses? Donc, la volonté du parent, c'est de le voir devenir,
mais, dans ce devenir-là, il y a des complices au quotidien.
On
a vite compris, au gouvernement du Québec, au moment où Mme la ministre de l'Éducation du temps a déposé le projet de loi
n° 56, c'était au moment…
Une voix :
…
Mme
Charbonneau : Oui,
c'est ça, Mme Beauchamp. Vous faites bien de me le rappeler, parce que
c'était un geste important. Au moment où Mme Beauchamp a déposé le
projet de loi, il y avait un questionnement sur le milieu scolaire. Mais, avec le temps, et ça ne fait pas
si longtemps que ça, on s'est fait dire que ça ne se passait pas qu'à l'école.
Ça se passe dans les parcs, ça se passe
quand je pars de l'école et je marche jusqu'à la maison. Ça se passe dans les
équipes sportives, puis on a eu des
preuves tangibles. On a même eu des journalistes qui ont écrit des articles qui
disent : Faudrait-il contrer cette intimidation-là avant qu'on en
arrive à la violence dans le milieu sportif?
Et
on a réalisé rapidement, dans une réflexion collective au Parti libéral, que la
ligne était fine entre l'intimidation et
la violence, l'intimidation et la maltraitance. Il y a des réflexions qui ont
été faites un peu dans chaque regroupement, hein? On a le dossier de la maltraitance, que Mme la Présidente a
chapeauté au moment où il fallait faire la réflexion, et on a posé des gestes concrets. Il y a le dossier à l'éducation
par la loi n° 56, mais il y a tout l'environnement de ça qui fait en
sorte qu'il faut se poser des questions.
Vous
parliez un peu plus tôt de cette jolie jeune fille que j'ai vue commencer à
faire du bicycle sur Facebook, puisque
vous avez mis une photo, tellement contente que la neige soit fondue pour utiliser sa bicyclette. J'ai eu le
privilège d'avoir trois enfants, dont
un garçon et deux filles, et, quand je sortais avec mon enfant, je lui
demandais de tenir la porte au centre
commercial pour les gens qui passent. Je disais : Bien, tu l'ouvres pour
moi, mais, tant qu'il n'y a pas personne, tu gardes la porte ouverte. Et ça a été drôle d'expliquer à mon enfant
pourquoi les gens ne disaient pas merci. Donc, la ligne est fine entre
l'intimidation et le civisme.
Et, toute cette éducation-là qu'on veut amener
dans une réflexion de société… Je pense que le premier ministre l'a bien dit
hier, hein? Il a dit : Ça n'appartient pas qu'à une personne, ça
n'appartient pas qu'à un regroupement de se baisser les yeux et se
dire : Tiens, ça, c'est de l'intimidation. Il y a plein d'exemples comme
ça qui font en sorte que l'intimidation existe et il faut le voir.
Est-ce
que le 2 octobre, c'est la fin en soi d'un processus de réflexion? Eh
bien, non. Je dis tout le temps aux gens : Ayez peur, parce que le 2 octobre, c'est le début de quelque chose.
On va s'y rendre en se posant des questions de façon collective pour s'y rendre. Donc, il y a trois
groupes qui vont être mis en place : il y a les jeunes, les aînés et le
milieu de vie. Le milieu de vie peut
regrouper tellement de choses qu'on s'est dit : On va le faire en un
processus. Et chacun de ces groupes-là va avoir une réflexion à faire
sur la cyberintimidation. Parce que je peux facilement être un adulte très respectueux et, sans même prendre avis des autres,
faire un courriel à quelqu'un ou envoyer quelque chose sur Facebook
et poser un geste d'intimidation sans m'en
rendre compte, ou, au contraire, savoir exactement ce que je fais, prendre une
adresse courriel qui me rend complètement
incognito et faire de l'intimidation à répétition à quelqu'un, qui fait qu'il
pose à la fin, pour s'en sortir, un geste ultime, qui est misérable et
non rétractable, c'est-à-dire un suicide, et là on est face à une situation
qu'on ne peut pas corriger.
Donc, les trois groupes vont se
pencher sur la cyberintimidation, chacun dans leurs milieux, chacun dans leur
façon de le voir, mais les trois
groupes vont faire une réflexion, qui vont nous amener au 2 octobre, où là
les questions seront plus denses,
elles seront plus… j'ai le goût de vous dire «intimidantes», mais
c'est parce que j'ai le goût de vous faire sourire, mais elles seront
plus complètes et nous amèneront à une réflexion.
Il
y a quelqu'un, à la rencontre qu'on a eue, qui nous a dit : Y aura-t-il
une loi? Après le 2 octobre, y aura-t-il une loi? La réponse qu'on vous fait, c'est :
Faut-il qu'il y ait une loi? Puisque l'intimidation, de la façon qu'on la voit
et la façon qu'on veut la regarder,
elle est très… je le disais ce matin, elle est très linéaire, hein? Elle va
passer par la justice, soit, mais
elle va passer par la prévention en santé, en éducation, santé mentale,
transport, sécurité publique. Y a-t-il une loi qui peut regrouper l'ensemble des gestes qu'on a à poser? Peut-être
que non et peut-être que ça passe par des règlements dans chacun de ces ministères, qui peuvent être
mis en application sans passer par une loi, qui vont venir faire réfléchir
avant de poser un geste, qui vont venir mettre
en place des balises et des réflexions qui font que le citoyen, vous et moi,
nous aurons l'obligation de réfléchir avant
de poser un geste. J'aurai l'obligation, comme parent ou comme grand-parent,
des gestes qui seront peut-être posés par
mes enfants ou mes petits-enfants. La même chose chez vous. Chez votre fille,
il y aura des gestes posés, et, comme
parent, vous aurez cette réflexion à faire : Est-ce que c'est de
l'intimidation ou est-ce que c'est un
geste concret pour affirmer son estime d'elle-même? Puisque, vous l'avez
souligné, l'estime de soi vient jouer dans le principe de
l'intimidation.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme
Blais) : Il vous reste une minute, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Il y aura nécessairement, et je prends la
minute qui reste pour en parler, une consultation Internet qui va être mise en place et qui va faire
en sorte qu'on va demander au citoyen s'il peut reconnaître qu'est-ce que
l'intimidation, s'il l'a déjà vécue et s'il
croit qu'il y a des gestes qui doivent être posés pour régler cette
problématique-là.
Par
contre, je vous réconforte tout de suite, parce qu'on a eu des drapeaux qui ont
été levés pour dire : Ça ne doit pas
être des témoignages — parce que je ne voudrais surtout pas que la commission ait
l'obligation et la responsabilité d'un témoignage qu'on n'a pas pu lire
à temps et que des gestes malheureux soient posés — à la fin du site
Internet, il y aura tous les groupes qu'on peut consulter ou appeler si on a
besoin d'aide. Parce qu'on s'est dit : Si je remplis le document, j'ai quelques intérêts, c'est peut-être
parce que je veux participer, c'est peut-être parce que je veux dire des
choses, mais c'est aussi, peut-être, parce
que j'ai besoin d'aide, et j'ai besoin de mettre en place — c'est notre responsabilité — des
mesures d'aide à la fin pour dire à la personne : Si tu as besoin d'aide,
voici ce qui existe.
La
Présidente (Mme Blais) : Merci. C'est le temps de la deuxième
opposition officielle. Je cède la parole à la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Merci beaucoup. Je reviens à ce que j'ai posé comme
question à mon autre période de questions concernant les coûts de système. Je voulais savoir : Dans les coûts
de système, parce que, pour moi, c'est une notion très vague, est-ce que
les coûts des salaires des éducatrices, les taxes municipales, scolaires, les
coûts de construction des bâtiments… est-ce que ça fait partie du coût de
système?
Mme
Charbonneau :
La réponse, c'est oui.
Mme
Lavallée : Donc, s'il y a des augmentations de salaire, augmentations
de taxes, puis on en a eu des bonnes ces
dernières années, et des augmentations au niveau des coûts de construction, on
va avoir de la misère à contrôler le taux d'augmentation, qui pourrait
être beaucoup plus élevé que le coût d'indexation au coût de la vie.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Je vous dirais, Mme la Présidente, que, là, je viens de perdre la notion de la
question. Peut-être que je l'ai mal entendue.
Mme
Lavallée : Oui. Je reviens. Vous avez dit, cet avant-midi, qu'on
pourrait assister à une augmentation des frais de garderie selon les coûts de système. Là, j'entends que, les
coûts de système, on parle des salaires des employés qui peuvent
augmenter, des éducatrices, les coûts de construction et les coûts de taxe
foncière. Donc, si ces coûts-là s'élèvent à
des pourcentages supérieurs à l'indice du coût de la vie, on peut s'attendre,
comme parents, d'avoir des augmentations beaucoup plus élevées que
l'indice du coût de la vie.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
En premier lieu, je vous dirais qu'il y a, au niveau du ministère, une
responsabilité importante par rapport aux
coûts de système et comment les choses sont définies, et il y a un regard qui
est porté pour faire un taux du coût
de système qui est logique, plausible et cohérent avec comment ça se passe.
Est-ce que le coût de système pourrait être plus fort que le coût ou la
capacité du parent de débourser? Je vous dirais que ça va être pris nécessairement en considération. Mais, pour
l'instant, ce n'est pas quelque chose qui nous inquiète à partir du moment
où vous avez compris que, pour l'instant, le
coût de système qui a été imposé à la facture parentale, c'est de 0,30 $
par jour.
Par contre,
je reviens, parce que je pense que ça va être important que la notion rentre,
c'est que, pour l'instant, l'objectif du gouvernement, c'est le coût de
système, mais on va aussi passer au travers des deux commissions, celle de la révision des
programmes, celle du principe même de l'indexation. Et, à sa face même, les
suggestions qui vont venir de ces
comités vont peut-être même modifier la façon qu'on regarde le coût versus la
facture parentale, et là il y a peut-être
une réflexion plus large qui va se faire. Et, si c'est le cas, je vous rassure
tout de suite, parce que je sens que la question s'en vient, je vous rassure tout de suite : Le premier
ministre s'est engagé à dire que c'est l'Assemblée nationale qui va décider, pas les comités. Donc, sachez que,
s'il y a des grands changements, l'Assemblée nationale sera mise au fait
et participera à cette grande réflexion.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la députée.
Mme
Lavallée : Oui. Il y a quelques années, Radio-Canada dévoilait que
certains CPE accordaient aux directrices des salaires de plus de 100 000 $, alors que les salaires
versés par le gouvernement étaient de 49 000 $. Ces salaires élevés
ont été versés alors que les déficits
d'exploitation des CPE totalisaient 15 millions. Ces salaires ont été
octroyés par les conseils d'administration. À cette époque, quatre CPE sur 10
étaient en déficit. On parle de CPE qui étaient à Montréal, Québec,
Saint-Eustache, Pierrefonds.
Est-ce que les
fonctionnaires ont repris le contrôle et assurent une vérification rigoureuse
afin d'éviter ces dérapages financiers?
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme
Charbonneau :
Merci. Il faut savoir qu'il y a une grille qui a été établie pour reconnaître
le salaire des dirigeants de nos CPE. Il
faut savoir aussi qu'il y a des CPE maintenant qui sont reconnus comme bureaux
coordonnateurs, donc la tâche est
supplémentaire sur le travail qu'ils ont à faire au quotidien. Dans les classes
qu'il y a, il y a nécessairement…
Une voix :
…
• (16 h 50) •
Mme
Charbonneau : Et je vous le dis : Ce n'est pas moi, M.
le député de Terrebonne, qui sonne, ce n'est pas parce que mon temps est échu. Je sais que vous avez l'habitude
d'entendre un son et penser que mon temps est échu, mais ce n'est pas
moi, c'est quelqu'un d'autre.
La rémunération
annuelle des directeurs généraux est par classes. Je vous le disais un petit
peu plus tôt, il y a cinq classes et, de ces
cinq classes, il y a des regroupements de CPE qui s'y retrouvent, dépendamment
des places qu'ils ont et dépendamment
du principe du bureau de coordonnateur, parce que le bureau de coordonnateur a un travail plus large que
juste quelqu'un qui s'occupe d'un CPE.
Donc,
je vous donne un peu les barèmes de chaque classe, et il y en a
cinq, je vous le rappelle. Donc, je vous donne la première classe, qui serait la classe la plus basse, donc une
personne qui vient d'être engagée et qui a peu d'expérience, mais qui devient directeur général d'un CPE,
peut gagner, dans une volonté… un minimum de 56 000 $ à un maximum de 74 000 $. J'arrondis
les chiffres, si vous me permettez, parce que ça facilite le principe de la
discussion.
En
classe 2, je suis un regroupement général de CPE, j'ai une installation de
51 places, à peu près, et je peux aussi être responsable d'un bureau de coordination de 561 places, à peu
près, là, et plus, là. Donc, je ne vous ai pas donné la classe 1, j'y reviendrai si vous voulez, mais
je vous donne à peu près un aperçu de la responsabilité d'une classe 2,
puisque je viens d'avoir une
augmentation de salaire. Donc, en classe 2, je peux gagner un maximum de
80 000 $ et un minimum de 60 000 $. Là, je suis en
classe 2. J'ai des responsabilités supérieures que ma classe 1.
Si
je m'en vais en classe 3, j'ai un regroupement général de CPE à deux
installations, donc j'ai du déplacement, puisque je suis directrice générale, et mes deux installations doivent
avoir au moins plus de 40 places. Donc, je peux avoir une directrice de CPE qui a 80 places à un
endroit, 60 places à l'autre, mais je m'occupe du personnel et de l'administration
de deux CPE. Je suis rendue en
classe 3, j'ai un maximum de 86 000 $ et un minimum de
64 975 $ — je
pourrais le mettre à 65 000 $, là — comme barème de
salaire.
Je
m'en vais en classe 4. C'est l'avant-dernière classe. J'ai un regroupement
de CPE, j'ai au moins deux installations, et chacune de mes installations a au moins 51 places et plus chacune.
Donc, je peux me ramasser avec deux CPE de 80 places, donc j'arrive à 160, et là je suis déjà dans un
barème supérieur d'occupation et de responsabilité. Alors, mon maximum
est de 93 000 $ et mon minimum est à peu près 69 912 $.
Mon
dernier barème, celui où vous titrez le chiffre que vous avez entendu, le
regroupement général est à peu près de
trois installations de plus de 51 places, donc je peux me retrouver dans
une gestion multiple de trois bâtiments. Vous avez compris que, si je
parle de CPE, mes CPE ne sont pas un à côté de l'autre. Habituellement, j'ai un
déplacement important. De ce fait, on a une
reconnaissance de ma compétence administrative, et là je peux gagner un maximum
de 100 300 $ ou un minimum de 75 000 $.
Donc, mes barèmes sont différents dépendamment de
ma responsabilité et ce à quoi je dois répondre, je vous dirais, en ressources humaines, ressources matérielles. Et
plusieurs d'entre eux ont déjà un principe de ressources en technologie,
puisque je dois mettre en réseau l'ensemble
de mes établissements puis m'assurer de la compétence et de la pédagogie
qui est faite dans chacune de mes
installations. Donc, j'espère que ça répond précisément à la question que vous
avez.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui, ça répond à la question. Parce que ce que j'ai compris
dans ce qui était sorti à Radio-Canada, c'est que le salaire était déjà
fixé par le gouvernement, mais le conseil d'administration avait bonifié les
salaires, et je pense que c'est là qu'il y avait eu un problème. Et c'étaient
des CPE qui étaient déjà déficitaires à l'époque.
Donc,
ce que je veux m'assurer, c'est que les vérifications... On parlait
d'inspection tout à l'heure. Est-ce que les décisions prises par les conseils d'administration sont vérifiées par
les inspecteurs? Est-ce qu'on s'assure que, lorsqu'on est en déficit, on
n'assiste pas à...
Des voix : …
La Présidente (Mme Blais) : Vous
pouvez continuer, Mme la députée.
Mme Lavallée : Excusez.
Mme
Charbonneau :
...la réponse. Je sais que c'est dérangeant et je m'en excuse, je l'ai fait ce
matin, mais, si je veux bien vous répondre, je dois écouter en partie...
Mme Lavallée : O.K. C'est qu'on
s'assure que, dans le fond, on a une bonne…
La
Présidente (Mme Blais) : Mme la députée de Repentigny, si vous me
posez la question, vous ne les verrez pas.
Mme
Lavallée : Oui, je m'excuse. Je ne vais pas regarder la ministre parce
que ça me dérange. Mais est-ce qu'on peut
s'assurer, à ce moment-là… Est-ce que les fonctionnaires s'assurent qu'il n'y a
pas ce dérapage-là et qu'on a une gestion rigoureuse des sommes qui sont
dans les CPE?
La Présidente (Mme Blais) : …
Mme
Charbonneau : Je
vous dirais que probablement que... Mme la Présidente, merci. Probablement que
le reportage que vous me citez a quelques
années. Depuis 2007, il y a une volonté très accrue, au niveau du ministère, de
mettre en place un processus qui fait en
sorte que les conseils d'administration ont toute l'information pour pouvoir
prendre les meilleures décisions.
Par contre,
vous avez aussi compris qu'à partir du moment où j'ai un conseil
d'administration qui est géré par les parents
qui utilisent le service ils ont aussi une responsabilité de gestion, et c'est
à eux à voir s'ils mettent en place un barème
ou un autre. Par contre, le ministère a mis en place, hein, des classes pour
s'assurer que le conseil d'administration est bien guidé dans la
décision qu'il prend, et, de ce fait, il prend sa décision à partir d'une
grille qui est bien établie.
Parallèle à
ça, je vous annonce — puis ce
n'est pas une grosse annonce, puisque je crois qu'on en a déjà parlé au moment du p.l. n° 2 — qu'il y a eu consultation indépendante
commandée par la ministre de la Famille, auparavant, sur un principe de gouvernance. On a fait une
consultation. On arrive à terme, bientôt, de cette consultation, et il y aura
une grande réflexion à faire, au niveau du
ministère, avec les partenaires, sur qu'est-ce que la gouvernance et comment
elle se définit, tout ça dans, toujours, le même principe, là… Puis, je vous
rassure, c'est, tout ça, dans le principe de l'optimisation des services pour
s'assurer que ce que nous, là, les gens du gouvernement mais aussi l'ensemble
de la communauté, payons pour avoir des CPE,
bien, c'est juste et correct et que nous n'aurons plus jamais besoin d'aller
fouiller dans les surplus, puisqu'on va mettre les sommes sur la table,
qui sont adéquates et qui donnent le meilleur service.
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui. Tout à l'heure, on a parlé des inspections en garderie.
Vous avez mentionné qu'il y en avait 54, inspecteurs, et quatre
enquêteurs. Est-ce que je peux avoir une idée du coût engendré par les
inspections dans les garderies? Est-ce qu'on a les chiffres?
Mme
Charbonneau :
…les chiffres sur le principe même des inspecteurs. J'attends les chiffres, ça
ne sera pas long. Sur les
inspecteurs, vous aviez compris qu'on en avait 54, vous avez cité les chiffres.
De notre côté, est-ce qu'on a le chiffre?
On est en train de chercher la réponse. Pendant qu'ils la cherchent, par
contre, je vais vous faire une petite remarque, juste une petite remarque : J'ai hâte de vous entendre parler de la
qualité des services. Parce que, là, je vous entends parler des
chiffres, puis des chiffres, puis des chiffres, et je comprends, il y a chez
vous…
Mme Lavallée : Je vais y arriver.
Mme
Charbonneau : Ah!
c'est bon, ça. J'aime ça. C'est bon ça, j'aime ça.
La
Présidente (Mme Blais) : Peut-être que j'ai une suggestion à vous
faire. Pendant qu'on est en train de chercher la réponse, peut-être que
vous pourriez poser une autre question, Mme la députée.
Mme Lavallée : Je pourrais poser une
autre question, oui. Les fréquences des inspections, ça se fait à tous…
Mme
Charbonneau :
La fréquence… Il y a deux aspects, hein? Il y a les visites sporadiques qui
sont commandées par le ministère, qui
fait en sorte qu'on ne s'annonce pas nécessairement puis qu'on se présente, et
il y a les visites qui se font à
partir de plaintes. Parce qu'il ne faut pas oublier, quelquefois, hein, il y a
quelqu'un qui lève un drapeau, et là, je le disais un peu plus tôt au député de Saint-Maurice,
il n'y a pas de question qui se pose, il n'y a pas de deuxième téléphone
pour demander si la plainte est fondée ou
pas. On se déplace, on fait une visite et on s'assure qu'on fait une reddition
de comptes pour s'assurer de ce
pourquoi on se présente dans le service de garde, parce que c'est très, très
important. Et je vous dirais que, dès que ça fait six mois que c'est
ouvert, on a déjà notre première inspection qui arrive. Et, comme je vous dis, on n'avise pas nécessairement trois
jours d'avance pour dire : Prépare le café puis les beignes, je m'en
viens. C'est vraiment une inspection qui est faite pour s'assurer de la
rigueur et de la conformité.
On
peut vous dire avec transparence que la masse salariale, pour les inspecteurs,
c'est 1,9 million. Donc, ça vous donne
une idée des 54 plus quatre inspecteurs et enquêteurs qui travaillent pour le
ministère pour s'assurer de la qualité des services qui sont rendus à
l'ensemble des enfants qui fréquentent nos services.
La Présidente (Mme
Blais) : Il vous reste moins de 3 min 30 s.
Mme
Lavallée : Je vais continuer. Je veux juste vous rappeler qu'on est en
étude de crédits. Je comprends qu'on peut
parler des plaintes, mais malheureusement j'ai envie de parler des chiffres,
parce que c'est pour ça que je suis ici.
Donc, avez-vous des
indicateurs de résultat au niveau des inspections qui sont faites?
Mme
Charbonneau :
Par les inspecteurs et par les enquêteurs?
Mme
Lavallée : Oui.
Mme
Charbonneau : Pendant que vous me posez l'autre question,
ils vont chercher la fiche à cette question-là, pour être sûre que je vous donne les chiffres précis. Donc, est-ce que
vous aviez… Suite à la question des indicateurs, est-ce qu'il y a une
question qui vient, complémentaire, ou…
Mme
Lavallée : Bien, je pourrais vous poser l'autre question que je
voulais vous poser pendant que les gens cherchent. Quel est le nombre de
fonctionnaires travaillant au ministère de la Famille?
La
Présidente (Mme Blais) : Alors, on constate que Mme la députée de
Repentigny pose des questions extrêmement pointues, précises. Le nombre
de fonctionnaires au ministère de la Famille.
• (17 heures) •
Mme
Charbonneau :
Tout à fait. Tout à fait. Et Mme la députée de Repentigny a bien fait de nous
souligner qu'effectivement, dans l'étude des
crédits, on peut aller dans les petits chiffres, parce que chacun y retrouve l'information qu'il veut
avoir. Et, de ce fait, bien, si la
députée trouve confort dans ces questions-là,
il n'y a pas de souci. Nous, on est là pour
répondre dans la plus grande transparence, parce que je pense que c'est
important.
Vous me disiez :
Est-ce qu'il y a, au niveau des services d'inspection, un retour et...
Mme
Lavallée : …résultat, oui.
Mme
Charbonneau : Exactement. À la suite de la délivrance du
permis puis avant le renouvellement du permis, on a une cible qui veut
que 95 % soient visités et soient reconnus, ou à la suite d'une plainte,
hein? Parce qu'il y a les deux motifs. Il
peut y avoir une plainte avant le six mois, puis là on se présente tout de
suite, mais, sinon, ça va à la suite de
la délivrance du permis, et, avant le renouvellement de ce permis-là, on a
95 % qui sont ciblés, identifiés et visités. Le taux des services de garde régis pour lesquels il
est constaté, lors d'une inspection de suivi, que 100 % des manquements
observés lors de la première inspection ont été corrigés à l'intérieur d'un
délai de six mois, le taux reconnu dans leur performance
est 90 %. Donc, après une inspection, une recommandation et un suivi,
90 % sont reconnus comme adéquats, parce qu'ils ont corrigé le tir, comme on dit en français, ils ont
corrigé le tir pour s'assurer que tout est redevenu conforme.
Le taux des services
de garde illégaux qui se sont conformés à la loi après avoir été détectés,
parce que nos inspecteurs… — il y a aussi nos enquêteurs — et le taux des garderies illégales, qui ont
été reconnues illégales, inspectées, ciblées
et averties… bien, 95 % sont devenues des garderies légales. Donc, ils ont
été visités, inspectés. Et je vous dirai, parce que c'est vraiment important de le comprendre, parce qu'on
pourrait penser qu'il y a beaucoup trop de monde dans cette boîte-là, mais qu'ils sont tous accompagnés
par les gens du service pour arriver à se conformer et rester au service du
jeune. Parce que, quand qu'on pose un geste,
en bout de ligne c'est le jeune qui subit le contretemps si on ferme la
garderie.
La
Présidente (Mme Blais) : Le temps est écoulé. On se reprendra pour un
autre bloc d'intervention un peu plus tard. C'est le temps de la partie
gouvernementale avec le député de Beauce-Sud.
M.
Dutil : Merci, Mme la Présidente. Moi, je voudrais aborder un
sujet un petit peu plus large que juste les aspects qu'on a faits, bien que ce soit déjà très large,
mais on a... Comme on le sait, on a, au Québec, un problème assez majeur
au niveau de la démographie. Les choses ont
beaucoup changé depuis quelques décennies, et ça cause divers problèmes.
Juste à titre d'exemple, je regardais les statistiques de croissance
démographique. Je le divise en trois pôles, là. Il y a 17 régions, mais prenez les régions qui sont immédiatement autour
de Montréal, prenez, par la suite, les régions qui sont le long du fleuve Saint-Laurent, pas immédiatement autour de
Montréal, et prenez les régions éloignées, vous voyez que les taux de
croissance démographique sont tout à fait différents, mais complètement.
Alors, autour de Montréal... Je ne parle pas de
Montréal comme telle, Montréal a ses propres problèmes de dépopulation. On sait que les gens vont vivre en
banlieue, pour divers motifs, là, reliés, entre autres, au coût des loyers
et de d'autres
aspects. Mais, autour de Montréal, c'est 1,5 %... Je vous donne des
chiffres qui sont relatifs les uns aux autres, inutile d'aller chercher la signification de chaque chiffre en
particulier, juste la comparaison entre les trois chiffres : 1,5 %
autour de Montréal, 0,6 % pas trop loin
du fleuve Saint-Laurent — là, j'inclus Chaudière-Appalaches là-dedans, d'où je viens — et les régions éloignées sont à moins
0,25 %, ils sont donc en déficit démographique, ils sont en perte de
population.
D'ailleurs, juste
pour vous rappeler un traumatisme qu'on a vécu il y a deux élections puis qu'on
va revivre, c'est le découpage électoral.
Pour ceux qui ne le savent pas, là, le découpage électoral, c'est à toutes les
deux élections générales. Bien, au
rythme où on fait des élections générales, bien, on refait des découpages
électoraux plus rapidement, ce qui,
pour vous autres, paraît bien anodin, parce que ça va ajouter des comtés dans
des régions centrales. Mais je voudrais vous rappeler que, la dernière fois, le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie
et Chaudière-Appalaches ont perdu trois comtés. Donc, plus ça va mal,
moins tu as de représentants, tu sais?
N'oublions
pas la logique du découpage électoral. La logique, c'est que tout le monde soit
représenté de façon égale, ce qui
n'est pas une logique incorrecte. Je pense que, sur cet aspect-là et pour
légiférer et faire des lois, c'est normal que chaque vote ait son même poids. Mais, pour les régions qui, elles,
veulent avoir un représentant parce que ça va de plus en plus mal, bien, on leur dit : Mon cher ami, ça va mal et,
pour te récompenser que ça aille mal,
on va t'enlever un député, ou deux députés, ou trois députés. Alors, on
va le revivre, là, il faut s'attendre à ça.
L'autre
statistique que je vous donne, qu'on oublie parfois, c'est ce qui s'est passé
au niveau des naissances, hein? Les naissances, par décennie,
augmentaient jusque dans les années 50 et 60. D'ailleurs, je vous donne
trois chiffres seulement : entre 1911 et 1920, il y a
eu 829 000 naissances;
entre 1951 et 1960, il y a eu 1 366 000 naissances; et, entre
2001 et 2010, il y a eu
802 000 naissances, c'est-à-dire le même niveau qu'en 1910-1920, sauf
qu'on est beaucoup plus nombreux, et
donc la natalité est passée d'un chiffre de 40 à peu près à 10, il a divisé par
quatre le... 10. À ce moment-là, on le
comptait plutôt par taux de natalité que par indice de fécondité. Mais juste retenir
l'ampleur de la diminution démographique,
qu'on voit moins à cause de la prolongation de la vie, hein? On est passé de
65 ans de durée de vie en 1950 à
77 ans en 2000, puis là ça a continué à augmenter, on doit être rendu à
79 ans. Donc, la prolongation de la vie nous cache, nous masque le
désastre démographique auquel on est confrontés.
Et
l'autre chose qui le masque, c'est que ça se passe en région, ça ne se passe
pas en ville. Tout à l'heure… On a discuté
aujourd'hui, abondamment, de l'aspect de la croissance de la
démographie, puis ceux qui sont à Laval ou dans les environs de Montréal ne voient pas ça. Eux autres, il y a de plus en plus de jeunes, de plus en plus de monde, on a besoin de plus en plus d'écoles puis on a besoin de développer. Mais ce que l'on ignore, c'est
que ça, ça se fait avec la fermeture des écoles dans Beauce-Sud, la
fermeture des écoles dans Les Etchemins, la fermeture des écoles en Gaspésie
puis la fermeture des écoles un petit peu partout au Québec. Donc, la somme est
négative.
Et
l'indice de fécondité, pour terminer mes statistiques — puis après ça on va aller sur le fond de la
question, là — la
fécondité... C'est des aspects importants,
parce que les gens ne le savent pas, Mme la Présidente. C'est pour ça que je
reviens là-dessus puis que je pense
qu'il faut en parler dans nos commissions puis en parler auprès de la
population. L'indice de fécondité,
c'est le nombre d'enfants par femme, ça, et il est descendu aussi bas que de
1,48, et ça prend 2,1 enfants par femme
pour faire le roulement de population, pour que, d'une génération à l'autre, il
y ait seulement autant de monde qu'il
y avait auparavant : aucune croissance, le 0,1 étant pour les mortalités
infantiles et pour les accidents de parcours avant que les gens soient en âge de procréer. Et là on est remontés à
1,74 en 2008, puis là on redescend, là, tranquillement, là, 1,68. Ce que les gens ignorent, c'est que ça,
ça veut dire… Quand tu es à 1,50, là, ça, ça veut dire qu'à chaque génération
tu perds 25 % de ta population. Et ce
qui se passe en Gaspésie puis ce qui se passe dans nos régions éloignées,
c'est : ce qu'on a prévu il y a
20 ans, ou 30 ans, ou 40 ans, quand le taux a baissé, vient se
concrétiser par un point que j'ai illustré tout à l'heure, on perd des comtés. Ça, on perd des comtés, ça veut dire
qu'on a perdu de la population et on va continuer à perdre de la
population.
Donc,
dans la politique familiale, il y a, à mon avis, trois éléments qui font que
les gens qui veulent avoir des enfants les
ont. Le problème, ce n'est pas... On ne peut pas forcer les gens à avoir des
enfants s'ils n'en veulent pas, hein, Mme la Présidente? Mais on pourrait-u permettre à ceux qui en veulent d'en
avoir? Et ça, ça passe par trois choses. On a parlé abondamment des services de
garde, je pense que c'est un élément crucial. Les services de garde puis la
conciliation travail-famille a été le
débat le plus important de notre commission depuis qu'on a commencé les
crédits, puis c'est bien correct, je pense qu'effectivement c'est un des
aspects importants.
Mais
ce n'est pas le seul. L'autre aspect, c'est le soutien aux familles, le soutien
financier aux familles, qui doit être
non seulement important, mais stable, et on ne l'a pas été,
stables, on a fait des... En fonction
des changements de gouvernement, on a changé ces formules-là d'une façon que les gens qui veulent
prévoir pour les 18 prochaines années... Là, quand tu as un enfant, là, tu ne prévois pas pour les neuf prochains
mois, là. Tu l'as, puis il est fait, puis il naît, puis ça va
bien jusque-là. Mais on découvre assez rapidement,
quand on est parent, que c'est un contrat de 18 ans, minimum.
Mme
Charbonneau :
Minimum.
M. Dutil :
Des fois, c'est plus long que ça.
La Présidente (Mme
Blais) : Il y en a que c'est plus long.
M.
Dutil : Oui, des
fois, c'est plus long. Moi, je dirais que c'est plus long que ça. Et tu en as
un puis tu as un contrat de 18 ans, minimum, puis tu en as deux, tu as un
autre contrat de 18 ans, minimum, puis là, bien, tu te demandes si tu vas
avoir le troisième. Et le troisième enfant, en passant, est relativement
important parce qu'il faut...
Des voix : …
M. Dutil :
Bien oui, bravo! Je fais partie de ceux qui en ont plus que deux.
• (17 h 10) •
Mme
Charbonneau : J'ai
contribué, M. le député.
M. Dutil : Oui? Mais c'est parce que les gens
disent : J'en ai deux, c'est réglé. Le problème, c'est qu'il y en a qui n'en ont pas puis qu'il y en a qui en ont un, puis la seule façon d'en avoir en moyenne deux, c'est qu'il y en ait qui en aient plus que deux.
Il faut qu'il y ait 50 % des gens qui aient plus que deux
enfants pour arriver au… Vous ferez des petits calculs, là, pour arriver à
210 enfants par 100 femmes, bien, il faut qu'il y en ait qui en aient trois, et ça, c'est indéniable.
Et la
conclusion que je tire de ça, c'est ceci : Je ne vois pas comment on peut
sauver les régions de cette décroissance démographique là à moyen et long
terme, qui est en train de devenir…
et qu'on ne voit pas à cause de l'augmentation
de la longévité. On voit le vieillissement
de la population dans les régions, mais vous regarderez le nombre de décès par
année, il augmente sans cesse. Moi, je signe de plus en plus d'avis de décès. En
1985, j'en signais la moitié moins dans mon comté, j'en signe le double, là, ce qui est normal, hein, ce qui est
tout à fait normal sur une période de 30 ans, puisque la population, 80 ans plus tôt, avait doublé,
bien, il y a plus de décès. Et ça va continuer à augmenter. Puis, un jour, on
va croiser : il va y avoir plus de
décès qu'il va y avoir de naissances, et à ce moment-là on va constater le
drame assez incroyable qu'on va vivre
dans nos régions, c'est-à-dire une véritable baisse de la population des
régions qui va être assez dramatique.
Donc, ça prend… Je répète mes trois éléments, ça
prend trois choses, à mon avis. Ça prend des services aux parents, les services de garde en sont un. Ça
prend un soutien financier aux parents qui est stable, qui n'est pas en
montagnes russes, et
malheureusement je dois dire que, depuis 30 ou 40 ans, puis sans égard aux
partis au pouvoir, ça s'est promené pas
mal. Et le troisième élément, c'est l'immigration, qui n'est pas sous votre
autorité, qui n'est pas sous l'autorité de la ministre ici, mais qui est sous l'autorité d'une autre ministre. Et la
raison pour laquelle je parle d'immigration, c'est qu'on a pensé compenser ce problème-là pour les régions
avec l'immigration, en oubliant qu'il y a un problème majeur : les
immigrants ne vont pas en région.
Les immigrants
ne vont pas en région. Chaudière-Appalaches, c'est relativement proche, je
viens de Saint-Georges de Beauce,
puis il y a une magnifique autoroute qui est en train de se finir — j'espère qu'on va finir par finir de la
finir, là — et je pense qu'on peut constater que, même
entre Québec et Saint-Georges de Beauce, sur le nombre d'immigrants qui
viennent s'installer puis qui y restent, il y a une disproportion. Ce n'est pas
nécessairement juste la faute des immigrants,
en passant. Parfois, il faut être plus accueillants qu'on a été habitués à
l'être, puis je pense que ça se développe graduellement, mais il faut le
faire.
Ce que je
souhaiterais obtenir de la ministre, c'est : Est-ce que… Je pense que la
ministre est bien consciente de l'ensemble de la problématique, mais il
est important d'avoir diverses concertations, des concertations entre…
La Présidente (Mme Blais) : Je ne
sais pas s'il va lui rester du temps pour répondre.
M. Dutil : Bien, j'ai
20 minutes. J'ai 20 minutes, Mme la Présidente?
Une voix : On a juste
10 min 30 s, là.
M. Dutil : Non, mais vous comprenez l'importance de refaire le portrait. Parce
que, je vous le dis, là, je suis
certain qu'il y en a qui ont regardé les chiffres que je viens de
donner, puis ils ont dit : Est-ce
que c'est si pire que ça? Puis la
réponse, c'est : Oui! Pour les régions,
c'est si pire que ça. Et, si on ne fait rien, bien, on va en subir des
conséquences dramatiques sur le plan économique, mais aussi sur le plan humain. Et donc l'immigration doit être en
concertation avec la politique
familiale pour que les gens se sentent bien
accueillis en région. Est-ce que cette concertation-là existe entre l'Immigration et la Famille? Je n'en suis
pas certain, j'aimerais être rassuré.
La
Présidente (Mme Blais) : Merci, M. le député. Ce matin, vous avez parlé de Mozart, puis, cet après-midi,
il exécute une improvisation à la Bach sur un thème familial. Alors, Mme la
ministre, la parole est à vous.
Mme
Charbonneau :
J'essaierai de faire comme Verdi et m'adapter à la musique qui m'est chantée.
Pour faire
sourire le député, je vous dirai que
ma première réaction, qui a fait sourire les gens qui sont alentour de moi, c'était de dire : Je vais ouvrir la
réponse en disant : Mais allez, reproduisez-vous! Mais, un coup que je
vous ai dit ça, je comprends que
certains ont fait leur part, certains sont rendus grand-parents, et j'en suis.
Mais, quand je regarde de ce côté-ci
de la table, je regarde le député de Drummond—Bois-Francs, qui en a deux, donc qui a un effort à
faire pour un troisième, je regarde
le député de Terrebonne, qui devrait me faire un signe fort important, qui fait
«zéro», alors, pour toutes les jeunes
filles qui écoutent en ce moment et qui ont vu le député de Terrebonne, je lui
fais une annonce personnelle. Mais la présidente de cette Assemblée, la
présidente de cette Assemblée a non seulement fait un effort pour avoir des
enfants, mais a aussi fait un effort dans le sujet même du député, c'est-à-dire
adapté à l'immigration, donc adapté à la demande,
mais surtout adopté des enfants, où elle a agrandi son coeur et accueilli des
gens d'ailleurs, et qui fait en sorte que,
maintenant, ils sont dans un milieu familial rempli d'amour et de stabilité,
puisque c'est ce qu'elle leur a offert.
Je dis souvent que les parents
croient qu'ils ont choisi des enfants, mais, des fois, j'ai la suspicion que
c'est les enfants qui ont choisi les
parents. Et ceux de notre présidente ont été fort choyés puisqu'ils sont tombés dans un monde musical,
artistique, accueillant, et ça fait
en sorte qu'on a des gens extraordinaires de plus sur cette planète que
j'appelle Québec, parce que j'aime bien dire «la planète Québec».
M. le député, pour vous faire sourire
aussi, je pourrais vous dire que, les familles qui ont plus de 14 enfants
en ce moment, il y a... plus de 12...
familles, il y en a... — ne bougez pas, le nombre d'enfants est ici. Plus de
12 enfants, j'ai huit familles
qui ont plus de 12 enfants au Québec. On devrait les contacter, hein,
c'est ça que vous allez me dire. On devrait les remercier d'avoir fait
cet effort extraordinaire, plus de 12 enfants.
Mais,
à quatre enfants, je vous rassure, vous n'êtes pas seul, il y a quand même
23 000 familles qui ont
plus de quatre enfants, donc... ou
quatre enfants bien juste, parce que, quand j'arrive à cinq enfants — si vous voulez changer mes statistiques, pensez-y tout de suite, ils ont
quand même quatre ans, vous avez une chance, là — il y a 4 539 familles qui
ont plus de cinq enfants.
Mais, un peu plus
loin que ça et dans la volonté de pouvoir répondre au député, sachez que, dans
les mesures que vous avez nommées, il y a,
dans chacune d'elles, dans chacune des mesures, une importance capitale sur les
gestes qu'on pose et que le principe
même de la conciliation famille-travail y est. Et c'est dans ce principe-là de
famille-travail et d'accueil à
l'immigration qu'on a compris qu'on devait être accompagnés par le ministère de
ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce. Et là vous allez me permettre de me
mélanger dans le titre, mais ça s'appelle le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion.
Donc, nous avons déjà fait appel à son ministère, à travers le ministère
de la Famille, pour pouvoir regarder des
mesures qui sont mises en place pour pouvoir permettre aux familles que nous
accueillons et les familles qui ont le goût de rester chez nous d'aller partout
au Québec et de recevoir des services auxquels ils peuvent se reconnaître et
s'adapter pour faire en sorte qu'ils sont bien.
Puisque,
vous avez raison, non seulement — et vous nous en faisiez un éloge important,
parce que vous en êtes très
sensible — non
seulement je perds un député, mais le député qui reste vient d'avoir un trajet
de circonscription ou de comté qui est
exponentiel. Nous avons des collègues, et vous en êtes, qui font un
trajet, pour faire le tour de leur territoire, où ils ont trois bureaux de circonscription ou trois bureaux de comté
tellement que le territoire est grand et large. On a même des collègues qui ne quittent pas le jeudi
pour revenir le lundi soir, puisque la distance est tellement grande qu'ils
restent à Québec, parce que ça ne vaut pas la peine du déplacement.
Donc,
vous avez raison de dire : Il faut s'inquiéter. Parce que ce n'est pas parce
que le territoire est grand qu'il y a plus
de monde et ce n'est pas parce que le territoire est petit qu'il y a moins de
monde. La densité de Montréal et de ses régions et ses banlieues fait une grande différence avec la grande
diversité qu'on trouve dans les autres milieux de vie. Et, à chaque fois qu'on revoit la carte électorale
pour revoir les comtés, il y a toujours un peu de tristesse, puisque ça bouge,
mais ça ne bouge pas dans un sens… comme
vous le disiez un peu plus tôt, dans un sens toujours positif, puisqu'il y a
toujours le même nombre de députés. Mais
ceux-ci desservent un kilométrage plutôt que des citoyens, et ça fait en sorte
que, quelques fois, le service rendu, toute qualité égale, est un peu plus
difficile chez les uns que chez les autres.
Donc, soyez assurés
qu'on travaille en complicité avec le ministère de l'Immigration, de
l'Inclusion et de la Diversité — même si je viens de changer les trois mots
de place — pour
faire en sorte qu'on puisse accueillir, intégrer et accompagner les familles qui nous sont prêtées des régions éloignées
pour faire en sorte que chacun s'y retrouve dans le milieu québécois
avec les services qu'il se doit d'avoir.
La Présidente (Mme
Blais) : M. le député, moins de deux minutes pour…
M. Dutil :
Oui, conclure. Je vais faire un effort.
La Présidente (Mme
Blais) : …conclure votre pensée.
M. Dutil :
Je vais faire un effort. Je...
M. Huot :
Parce que, sinon, il va peut-être vous laisser de son temps pour...
• (17 h 20) •
M.
Dutil : Ça serait
trop gentil. Je dis parfois aux gens qui se demandent où est la Beauce — parce qu'il y a des gens
encore, au Québec, qui se demandent où est la Beauce — je
dis : Regarde, ce n'est pas très loin de Québec, mais, en plus de ça, vous devriez savoir que c'est aussi
grand que Montréal, c'est juste moins
habité. Alors, on a beaucoup de place pour recevoir les gens.
Je
suis heureux d'entendre ce que vous avez dit sur l'immigration, il va falloir
le répéter, il va falloir que cette concertation-là
se fasse, je sais qu'on a des efforts à faire au niveau local aussi, je pense
qu'il faut la susciter. On le fait. Là,
actuellement, on a commencé, depuis quelques années, à faire ces efforts-là
avec un fruit certain, c'est une acceptation meilleure qu'elle ne l'était auparavant. Et, de plus, il y a des
immigrants qui, parce qu'ils sont mieux acceptés, décident de rester aussi. Ça, c'est l'autre aspect, hein? Ils
préfèrent aller dans leur communauté, mais, quand ils se sentent bien
accueillis en quelque part, ils le
font. Évidemment, ça prend des municipalités d'une certaine taille, et on n'a
pas ça partout au Québec, c'est un
peu plus difficile dans ces circonstances-là. Mais cet effort de concertation
Famille avec l'Immigration, là, ça va être
un travail non seulement des ministères, mais un travail à faire avec les
députés, grâce aux députés et en collaboration avec les députés, pour
que les choses continuent à s'améliorer.
Et
je réitère mon dernier message dans le peu de temps qu'il me reste, là, pour ce
qui est des familles : Il n'y a pas de sociétés qui survivent s'il
n'y a pas des enfants.
Mme
Charbonneau :
Exactement.
M. Dutil :
Et on ne peut pas forcer les gens à avoir des enfants, on peut juste leur
faciliter la possibilité d'avoir les enfants qu'ils désirent avoir. Puis
ça a une connotation économique aujourd'hui importante. Merci.
La
Présidente (Mme Blais) : Merci, M. le député. C'est maintenant le tour
de la députée de Repentigny pour 16 minutes.
Mme
Lavallée : Merci. J'aimerais savoir de la ministre quelles sont les
mesures permettant de venir en aide aux parents d'enfants autistes.
Est-ce qu'il y a des allocations spéciales? Et quel est le plan de la ministre?
Mme
Charbonneau : Je vais faire une première réponse à la question
que vous avez posée un peu plus tôt pour être sûre que je vous donne les chiffres correctement. C'est tout à fait correct, je l'avais encore en tête, je l'ai devant moi, ça fait
que je vous l'offre.
Et je veux
faire une blague à mon collègue de Beauce pour dire : Il y a quelques
années, il y a un humoriste qui disait qu'il ne savait pas c'était où, Sainte-Dorothée. Ça fait
que je peux comprendre qu'il y a des gens qui se demandent c'est où, la
Beauce.
L'effectif du
ministère est de 397 employés, ils ne sont pas avec
moi en ce moment, tous, mais sachez qu'en audio ou en visio ils nous
écoutent pour savoir si tout va bien, mais 397 au niveau des employés réguliers
du ministère.
Maintenant,
pour la question sur les enfants reconnus comme autistes ou TED — hein,
il y a deux appellations qui
définissent la même clientèle — chez
nous, ça ressemble… dans les chiffres que je vous ai donnés un peu plus tôt,
que, dans les mesures exceptionnelles pour
les enfants handicapés… je vais avoir les chiffres dans quelques
instants, qui vont réapparaître
devant moi, parce qu'ils étaient là
tantôt, mais on n'a pas catégorisé les enfants, on les a maintenus dans
une identification dite «handicapé» ou «lourdement handicapé».
Mme Lavallée : O.K. Donc, ce que
vous avez dit tout à l'heure, ça répond à ça.
Mme
Charbonneau :
C'est les mêmes chiffres, vous pouvez vous fier à ces chiffres-là, Mme la députée.
Mme
Lavallée : Parfait. Donc,
pour revenir à votre réponse, il y a 397 fonctionnaires travaillant au ministère de la Famille. C'est ça que j'ai
compris?
Mme
Charbonneau :
J'aime dire : Il y a 397 employés.
Mme Lavallée : Employés.
Mme
Charbonneau : Je
vous explique pourquoi. Parce que votre appellation n'est pas mauvaise, mais il
y a malheureusement encore une idée négative. Et je ne travaille pas
avec des fonctionnaires, je travaille avec des employés qui s'affairent
au quotidien et qui travaillent très, très fort. Donc, si vous me dites…
Mme Lavallée : Je n'en doute pas.
Mme
Charbonneau :
Mais, si vous me le dites de façon positive, je le prends…
Mme Lavallée : Oui, oui, oui. Il n'y
a pas de problème là-dessus. Excusez ce…
Mme
Charbonneau :
Parce qu'effectivement ils sont dévoués et au service des familles du Québec.
Mme
Lavallée : Oui, O.K. Merci. Dans l'annonce du gouvernement… du premier
ministre à l'effet qu'il y aurait des
coupures dans chacun des ministères, est-ce qu'il y a déjà des coupures de
prévues, des coupures de poste de prévues au sein du ministère?
Mme
Charbonneau :
J'ai le goût de commencer en disant : Malheureusement. Mais on fait notre
part. On fait notre part, et notre
part, elle ressemble à celle de tous les ministères, c'est-à-dire qu'à chaque
fois que quelqu'un nous quitte…
Avant, on disait : Une personne sur deux. Vous avez compris que, dans la
rubrique du ministère des Finances, les
personnes ne sont pas remplacées pour l'instant. Quand quelqu'un quitte, son
poste est attribué à différentes personnes pour essayer de combler la
tâche qui y était faite.
Il y a aussi
un effort de… j'essaie de… Oui, c'est ça, il y a le 2 % et le 3 %...
Je veux juste m'assurer que j'attribue le 2 % et le 3 % à la bonne norme, là, dans la volonté du
gouvernement d'imposer des règles conformes. Et, à chacun des ministères, il y a eu une règle qui dit qu'on ne
remplace pas les personnes qui nous quittent. Il y a aussi une règle du
2 % qui dit que des gains de
productivité représentent 2 % de la masse salariale. Demandez-moi pas le
chiffre que ça représente parce que
je ne pourrai pas vous répondre pour l'instant. Puis il y a une réduction des
dépenses de fonctionnement de 3 %. Ça peut sembler peu, mais, quand le fonctionnement attribue… c'est des
milliers de dollars ou des milliards de dollars, bien, le 3 % ou le
2 % peut être fort important.
Puis, il y a
un resserrement dans l'octroi et la promesse des subventions qui sont regardées
auprès des ministères. Et j'en
rajoute une autre qu'on ne peut parler mais qui peut avoir une incidence
importante, et je le vis depuis que je suis arrivée au ministère,
c'est-à-dire un regard très serré sur le déplacement du personnel.
Vous savez,
Mme la députée, on a des bureaux ici, à Québec, on a des bureaux à Montréal, et
les gens que vous avez vus ce matin, le curateur, sont à Montréal.
Alors, quand je suis à Québec et ils sont à Montréal, tout se fait par visioconférence. Et la
même chose se passe si je suis à Montréal et Mme Bérubé est à Québec :
pour réduire les déplacements et s'assurer d'une économie récurrente
dans les déplacements et dans le mouvement du personnel, on fait ça par visioconférence. Comme ça, il n'y a pas de
déplacement, puis il y a une économie récurrente qui apparaît aux livres pour
s'assurer des économies du ministère.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Parfait. Donc, l'effort est là.
Est-ce
que la ministre compte prendre en considération l'idée de la CAQ d'encourager
les garderies aux horaires atypiques, exemple 5 heures du matin
jusqu'à 23 heures? Je sais que la demande est là.
Mme
Charbonneau : Vous avez raison. Vous avez raison puis vous
m'ouvrez une rubrique que je n'avais pas pensé d'adresser dès le départ, mais c'est un sujet qui nous touche
beaucoup. Une des premières rencontres que j'ai eues avec la sous-ministre, elle me soulignait le fait
qu'effectivement il faut commencer à regarder à l'intérieur du système qu'on a pour répondre aux gens qui ont des
horaires atypiques. On peut n'en nommer que quelques-uns, si je passe par les
pompiers, les ambulanciers, mais les
infirmières, hein? On a des gens qui sont au service des gens qui n'ont pas des
horaires comme tout le monde. Je vous
dirais, les députés non plus, mais on n'adresse pas la problématique de la même
façon.
Mais
la volonté de mettre en place un regard sur les horaires atypiques, elle est
vraiment au rendez-vous. Et, dans cette
perspective-là, je vous parlais un peu plus tôt sur l'optimisation du service
qu'on donne mais aussi la gouvernance, et,
dans ce regard-là, on va regarder la possibilité de mettre en place un service
atypique, un peu partout au Québec, pour pouvoir répondre à ces demandes
que nous avons d'un peu partout.
Pour
ça, par contre, vous avez compris que, maintenant, la façon qu'on fonctionne,
on fait un appel de projets. Quand
l'appel de projets est rendu, bien, il faut le regarder dans la conformité,
puis dans les délais, puis dans tout ce qui s'ensuit. Donc, de ce fait, quelquefois, c'est un petit peu plus
difficile d'insérer une règle qui dit : Vous allez avoir des places
juste si vous êtes atypiques. Donc, le gouvernement, par le biais du ministère,
s'est dit : Est-ce que ça vaut la peine — et puis je réfléchis à haute haute voix puis
je vous pose la question — de garder des places particulières pour des projets qui seraient à programmation atypique?
Est-ce qu'il faudrait garder des places pour les hôpitaux? Parce que, dans les hôpitaux, si je suis infirmière, je peux
emmener mon enfant en place. Par contre, l'effet contraire, les hôpitaux
nous disent : Oui, mais on est dans un
milieu où il y a des gens malades, est-ce qu'on veut emmener des enfants...
Donc, il y a cette réflexion-là qui
est toujours un peu aléatoire. Les pompiers, c'est la même chose. Les policiers
sont souvent des gens en couple,
hein? Les policiers sont avec des policiers. Donc, est-ce que je dois regarder
le lieu de travail pour un lieu ou je dois regarder en périphérie de la
résidence pour avoir un lieu qui me donne un horaire atypique?
Et
vous avez compris que c'est une réflexion qui est en lieu présentement. On y
pense beaucoup parce que ça change les
règles d'attribution de places. Puis on ne veut pas créer non plus quelque
chose qui fait en sorte que personne ne peut appliquer ou que ceux qui appliquent sont vraiment identifiés à qui on
attribue des places, puis ça élimine le reste des joueurs au sein du
Québec.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la députée de Repentigny.
Mme
Lavallée : Oui. Il me reste du temps?
La Présidente (Mme
Blais) : Ah oui, oui!
Mme
Lavallée : J'aurais envie de revenir sur une question que je vous ai
posée ce matin, parce que, justement, je remarque que vous avez des employés spécialisés — je les appellerais «spécialisés» parce
qu'ils ont beaucoup de connaissances…
Mme
Charbonneau :
Tout à fait.
Mme
Lavallée : … — quand j'ai posé la question ce matin pour avoir les dépenses
consolidées 2012-2013 de l'ensemble
du ministère, et le taux de croissance, les dépenses consolidées probables de
2013-2014 et le taux de croissance, et
les dépenses consolidées prévues pour 2014-2015 et le taux de croissance.
Est-ce que c'est possible, pour les gens qui sont derrière vous, de nous
fournir ça ou ça a été fait pendant le dîner?
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre, est-ce que vous souhaitez déposer…
Mme
Charbonneau :
Je vais déposer un document...
La Présidente (Mme
Blais) : …cela ultérieurement?
• (17 h 30) •
Mme
Charbonneau :
Bien, je vais déposer ou faire la demande de pouvoir le déposer ultérieurement,
mais informer ma collègue que même moi, je
ne pouvais pas lui répondre, ce matin, cette réponse. Et, quand j'ai posé la
question, ils m'ont dit : Mme la
ministre, on ne voulait pas vous le dire parce qu'on pensait que vous le saviez
déjà, mais c'est dans les livres qui
vous ont été déposés à l'Assemblée nationale. Donc, j'invite ma collègue… Et je
déposerai le document, parce que ça
se peut qu'il soit dans son pupitre ou dans son bureau de comté. À la page 93, vous avez l'échantillonnage
et toutes les questions que vous avez par rapport au budget de dépenses par programmes de notre ministère. Donc, on va…
Mme
Lavallée : …dépenses de programmes
que je veux. Je parle des dépenses consolidées 2012‑2013, dépenses consolidées 2013-2014 et les dépenses
consolidées prévues pour 2014-2015. Je suis certaine que les gens derrière vous
savent…
Mme
Charbonneau : Oui. Bien, les gens derrière moi s'affairent en ce moment à trouver la réponse que vous cherchez,
puisque vous me donnez plusieurs années en comparaison plutôt que juste l'année en
cours. Donc, je comprends que la question
est un petit peu plus pointue. Si vous avez une question
complémentaire pendant qu'on cherche l'information, on va
prendre la question. Si vous me permettez, Mme la Présidente, de pouvoir diriger comme ça, parce
que je ne veux pas prendre la place que vous occupez, mais je lui
disais que, si elle avait une question complémentaire, le temps qu'on trouve la
fiche, elle pourrait faire la question complémentaire.
La Présidente (Mme Blais) : Parce
que les dépenses consolidées, normalement…
Mme Lavallée : Oui. Est-ce que vous
les avez déjà…
La
Présidente (Mme Blais) : Un
instant. C'est parce que les dépenses consolidées antérieurement sont normalement déjà déposées, alors… Mais, de
toute façon, allez-y avec une autre question, et puis ça permettra aux
personnes qui accompagnent la ministre de pouvoir faire des recherches.
Mme
Lavallée : Merci. Concernant
les inspections, tout à l'heure on a parlé des inspections dans des garderies,
est-ce que vous savez combien de permis ont été retirés dans les années
antérieures, 2012-2013 et 2013-2014, suite à ces inspections-là?
Mme
Charbonneau : Alors, pendant qu'on cherche cette fiche-là, je
vais répondre à cette question-ci. Je commence
à trouver qu'on a une belle complicité pour trouver les réponses à nos choses.
Vous avez un document qui s'appelle
le rapport annuel 2012-2013 du ministère
de la Famille, dans lequel, à la page 20, il y a le tableau du sommaire,
en milliers de dollars naturellement, pour
les programmes : le programme 1, Planification, recherche et
administration, en 2012-2013, qui
était 54 488 900 $; pour le programme 2, dans les mesures
d'aide à la famille, le chiffre est de deux… non, c'est 2 316 973 200 $, pour un total complet,
en 2012-2013, de 2 370 462 100… millions de dollars… milliards
de dollars.
Donc, ça vous
donne les chiffres 2012-2013, des chiffres consolidés naturellement, un peu
comme vous posiez la question. Et je
vous dirais que, si jamais vous avez une chance, hein… On peut vous le déposer
aussi, si vous le voulez. Sinon, vous avez accès, là, c'est une
information à laquelle vous avez accès aussi. Pour les…
La Présidente (Mme Blais) : Ce sont
des documents qui sont publics.
Mme
Charbonneau : Oui,
tout à fait.
La Présidente (Mme Blais) : Alors,
vous avez l'accès à ça. Alors, madame, il vous reste 4 min 30 s.
Mme Lavallée : Ah! Parfait.
Mme
Charbonneau :
Ne bougez pas, j'ai la deuxième réponse. On a la deuxième réponse à combien de
permis ont été retirés à la suite
d'inspections. Jusqu'à maintenant, je vous dirais, puis parce qu'un peu plus
tôt, par les chiffres que vous
m'aviez demandés, on était capables d'identifier, il n'y a pas de permis qui a
été retiré. Donc, ça nous console, nous aussi, puisque le travail
d'accompagnement du ministère est fort important et fait en sorte que les gens
puissent conserver ce service aux jeunes.
Parce que je nous rappelle, hein, puis je le sais que vous le savez, mais en
même temps il faut quand même le
rappeler aux gens qui nous écoutent, qu'à chaque fois qu'on retire un permis on
enlève un service à un jeune.
Donc,
l'objectif du ministère, ce n'est pas de pénaliser des gens, c'est de faire en
sorte qu'on les accompagne pour que
nos jeunes puissent maintenir cette stabilité-là de relation entre une
éducatrice, un service de garde et une proximité. Parce qu'à chaque fois qu'on pose un geste plus
sévère on vient poser un geste qui vient déstabiliser l'environnement d'un
jeune, puisque son service de garde vient de fermer, puis là le parent se retrouve
un peu le bec à l'eau.
Donc, dans la
question que vous posiez, je pense qu'il est fort important de souligner que
notre objectif, au ministère de la
Famille, c'est d'accompagner les gens pour pouvoir maintenir, autour d'un
enfant, une stabilité constante entre un milieu de garde et sa famille,
puisque quelquefois le milieu de garde est plus stable que le reste.
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
députée, il vous reste trois minutes.
Mme
Lavallée : Trois minutes. Tout à l'heure, vous aviez hâte que je parle
des plaintes. J'y arrive.
Mme
Charbonneau : Ah!
bien, des enfants, surtout.
Mme
Lavallée : J'aimerais que la ministre m'explique comment le ministère
gère les plaintes reçues contre une garderie privée, comparativement à
un centre de la petite enfance.
Mme
Charbonneau : Je vous rassure. Je vous rassure parce que la
seule chose qui distingue nos
différentes sortes de services de
garde, c'est la façon qu'on attribue les sommes, mais, pour la qualité des
services, pour le service rendu et
pour la qualité des éducatrices qui servent ou qui donnent le service aux
jeunes, c'est la même chose. Donc, ça se passe de la même façon : une inspection, une interrogation, une volonté
d'avoir la capacité du personnel compétent. C'est la même chose que je
sois en service de garde… en garderie privée, en garderie privée subventionnée
ou en CPE.
La seule
différence où il y a quelque chose de regardé de façon différente, c'est en
milieu familial, parce que, là, mon
environnement, ce n'est pas 60 enfants. Vous avez compris,
ça se passe dans une maison, c'est souvent un peu plus de six, sinon un peu moins de 12, et ça fait en sorte que mon milieu est différent, donc mon
regard est différent dans la sécurité
et la mise en application de certaines normes. Mais, pour les autres
installations, qui se ressemblent mais que c'est dans le financement et dans la reconnaissance que ça change, la
volonté — et
l'inspection et la rigueur — est
toujours la même, puisque le
service aux jeunes se doit d'être respecté partout de la même façon.
Mme Lavallée : O.K. La semaine
passée, dans le cadre de l'analyse de l'autre projet de loi, il y avait un représentant des CPE qui mentionnait qu'il y avait un registre des plaintes. De
quelle façon ces plaintes-là s'inscrivent, autant CPE ou garderie privée? Est-ce que c'est la même chose : les
parents appellent, et automatiquement, que ça vienne de CPE ou garderie
privée, elles sont toutes inscrites?
Mme
Charbonneau :
Elles sont toutes comptabilisées.
Mme Lavallée : Elles sont toutes
comptabilisées.
Mme
Charbonneau : Elles sont toutes comptabilisées. À partir du
moment où la plainte rentre au ministère, elle est
comptabilisée. Et vous avez compris que, si cette personne, M. Senécal, avait
accès à cette information-là, c'est que vous avez accès aussi, c'est-à-dire qu'il est allé la chercher par le biais du site
Internet du ministère. Donc, une volonté d'être transparente et donner
la possibilité aux parents d'aller voir si le service de garde ou la garderie
avec qui ils font affaire est là.
Je vais
juste, par contre, vous signifier une petite parenthèse, c'est-à-dire qu'un CPE
est géré et administré par les parents
qui sont au CPE. Donc, vous avez compris qu'un parent qui arrive au CPE, s'il
souligne quelque chose, peut corriger
le tir rapidement — puis là
la présidente, elle m'a fait signe, ça fait que je vais parler plus vite — mais, dans un service de garde… dans une garderie privée, bien là, c'est des
administrateurs, ce n'est pas des parents, alors la plainte est
peut-être plus compliquée.
Mme Lavallée : …qu'il n'y a pas de
plainte, mais…
La
Présidente (Mme Blais) : C'est
tout le temps que vous disposiez, malheureusement. Je vois que vous êtes une femme remplie
de questions et d'idées. Vous êtes très curieuse, et c'est très bien.
Je cède la parole à la députée de Vaudreuil. La
partie gouvernementale dispose de moins de 19 minutes.
Mme Nichols : Très bien. Merci, Mme
la Présidente.
Une voix : …
Mme
Nichols : On devrait en
avoir assez. Alors, j'aimerais revenir un peu sur la politique
familiale. La politique familiale… Le Québec a graduellement mis en
place la politique familiale, qui est considérée maintenant
comme une des plus généreuses au monde; tout simplement à naviguer sur
le Web pour le constater, on en a parlé un peu plus tôt.
On parlait aussi de l'ensemble des mesures puis
des interventions publiques, gouvernementales, municipales destinées aux familles, qui sont comprises dans la
politique familiale. Ce que je comprenais aussi, c'est que
la politique familiale, elle n'est pas nécessairement élaborée ou elle n'est pas encore compilée ou mise sur papier, là, de
façon précise, mais qu'évidemment,
là, le but de cette politique-là, c'est de créer un meilleur environnement possible pour toutes les familles
au Québec puis que… D'ailleurs, au Québec,
quand on pense politique familiale, bien, on pense aux différents programmes. Et ce que je comprends, c'est que la politique familiale, c'est une compilation de différents programmes. On a juste à
penser, entre autres, au congé parental, aux services de garde.
Mais cette politique-là
doit aussi s'articuler autour de différentes mesures d'aide aux familles. Je me
demandais, Mme la ministre : Est-ce qu'il y a d'autres mesures qui
sont aussi dans cette politique-là qu'on a…
Mme
Charbonneau : Qui
touchent nos familles, hein…
Mme Nichols : Oui, qui touchent aux
familles, tout à fait.
Mme
Charbonneau : …qui
viennent les aider dans le quotidien.
Le Président (M. Auger) : Mme la
ministre, bien sûr.
Mme
Charbonneau :
Permettez-moi, M. le Président…
Le Président (M.
Auger) : Avec plaisir.
• (17 h 40) •
Mme
Charbonneau : Permettez-moi, M. le Président, de faire une
parenthèse et de dire que — je
vais le répéter à chaque fois que
j'aurai l'occasion de le faire, puisque je sais que le ministère
m'a vue réagir pendant une rencontre, quand on a parlé de la politique familiale — je nous souhaite, comme députés, de pouvoir mettre
sur papier cette politique, qui est
linéaire, qui touche à plusieurs ministères, et c'est le défi que nous avons, mais qui fait
en sorte que le Québec peut se lever
n'importe où et brader du bras… je vous dirais comme ça, parce que
je ne vous donnerai pas le titre, là, c'est marqué rapport annuel, ce n'est pas
ça que je veux faire, mais qui peut brader du bras et dire : Au Québec,
on s'est doté d'une politique ferme, écrite, linéaire, qui touche l'ensemble
des ministères et qui donne une volonté et un aperçu de ce
qu'on veut mettre en place au Québec
pour aider nos familles et les faire émerger. Non seulement dire, dans un
autre livre par un économiste, que le
Québec est le paradis des familles, mais écrire concrètement l'ensemble
des choses qu'on se doit de faire et
qu'on veut compléter pour faire en sorte qu'une politique familiale écrite,
concise, qui donne des objectifs, qui se donne des orientations, soit
déposée au Québec pour faire qu'on soit un Québec encore meilleur.
Je vous
dirais que… Je vous le dis et je sens que, dans mon dos, il y a
au moins une femme qui sourit, puisque
c'est elle qui a fait la présentation, et,
au moment où elle l'a faite, j'ai tout
de suite allumé puis je lui ai
dit : Mais comment ça se fait qu'on n'a pas écrit ça avant? Elle
m'a dit : On l'a écrit, Mme la ministre. On l'a écrit. Maintenant, il
reste à avancer un pas de plus, et ce pas de
plus là va faire en sorte qu'on va pouvoir dire que, dans un mandat bien
précis, bien stable, de quatre ans et demi, le gouvernement du Québec
s'est doté d'une politique importante, parlante, guidant les familles du Québec
dans une volonté d'avoir un Québec meilleur à partir d'une politique.
Maintenant,
est-ce qu'il y a autre chose qui touche nos familles à travers
les autres ministères? Bien oui. Il y a toutes les actions
réalisées par les crédits d'impôt, les primes au travail, le crédit d'impôt pour la solidarité, le crédit
d'impôt pour les activités sportives, artistiques et culturelles. Je
vous dirais que, dans un engagement qui a été dit pendant les élections et qui a été concrétisé, il y a
un crédit d'impôt qui a été mis en place pour nos aînés, hein, pour
s'engager dans une vie active. Il y a
le soutien aux haltes-garderies qui n'est pas nécessairement… qui a été un
peu, cette année, regardé d'une façon différente, mais qui se veut
d'être là au quotidien. Il y a toute la complicité qu'on se doit d'avoir avec
le ministère du Travail, parce
que celui-ci vient soutenir nos
familles. Il y a aussi toute la complicité qu'on se doit d'avoir
avec le ministère, puis on le disait un peu plus tôt, hein, l'immigration,
culturel et la diversité, l'inclusion.
Et, de ce
fait, le travail qui se fait avec chacun des ministères, c'est pour venir
soutenir nos familles et mettre en place
peut-être plus de programmes. Mais, ces programmes-là, on
veut les regarder pour ne pas rajouter de la bureaucratie, on veut les rajouter pour donner plus de services. Il y a
l'élaboration... et la complicité des municipalités dans les aménagements
des services qu'ils donnent.
Il y a
des actions qui ont été mises en matière d'engagement pour les pères. Parce qu'on
a longtemps parlé des mères, on a
longtemps parlé de l'égalité puis de l'équité entre les rôles, mais — je
regarde, assis à côté de vous, il y a quand
même deux hommes qui se sont engagés dans un milieu familial et qui ont, d'un
côté, quatre enfants, de l'autre côté, deux
enfants. Puis il dit «deux
ados» avec une face où il veut qu'on le prenne un peu en considération, mais
puisque celui de l'autre côté a des jumeaux… — il
faut quand même prendre en… — et deux ados. Donc, il faut aussi
prendre en considération cette problématique-là.
Il y a notre
volonté, dans le principe même des programmes, de faire une optimisation puis
de regarder comment on peut faire
mieux, comment on peut faire plus, mais toujours dans une perspective de ne pas
mettre plus de papiers sur la table,
plus de rapports à remplir, plus de choses qui font en sorte qu'on est plus en
train de remplir de la documentation que de donner des services.
Les familles
changent. On le disait un peu plus tôt, il y a 30 ans, une famille,
c'était une mère, un père puis des fois
cinq enfants. Moi, je viens d'une famille de sept, donc je peux vous dire qu'il
y a 52 ans ça existait. Maintenant, les familles ont changé, le rôle a changé. On a des familles recomposées,
mais on a aussi des femmes célibataires qui choisissent d'avoir une famille. On a des pères célibataires
qui choisissent d'avoir une famille. On a des familles qui sont différentes,
disons-le, puis on a un mode de vie qui est
aussi différent. On veut travailler, on veut avoir une maison, on veut avoir du
transport, on veut avoir un milieu de vie
qui est différent. Donc, on se doit de se parler entre ministères pour assurer d'une
qualité de services à nos familles.
Mais, un coup
que je vous ai dit ça, je persiste et je signe, mon rêve, c'est d'avoir une politique
familiale signée de la main du ministère de la Famille pour dire qu'ici, au Québec,
on donne plus, on donne mieux puis on fait meilleur. Parce que,
dans le fond, quand on habite au Québec, quelle que soit la région qu'on habite, il n'y a
que des possibilités. Il n'y a pas que juste tristesse et
malheur.
La Présidente (Mme Blais) : Mme la
députée de Vaudreuil. Oui, M. le député de Vanier...
M. Huot : Les Rivières, oui.
La Présidente (Mme Blais) : …Les
Rivières.
M.
Huot : Merci. Merci, Mme la Présidente. Il reste quand même, bon, une
bonne dizaine de minutes. Il y a eu plusieurs
choses qui ont été mentionnées, et je veux peut-être faire une petite
introduction là-dessus. On a parlé du rapport annuel de gestion à quelques reprises. Peut-être juste mentionner aux
collègues du côté gouvernemental, à l'opposition aussi, pour la préparation de la période des crédits, Mme la
Présidente : Il y a une mine d'informations incroyable dans le
rapport annuel de gestion.
Vous savez que, bon, la Loi sur
l'administration publique dit que tous les ministères et organismes doivent
faire une planification stratégique,
habituellement c'est fait sur cinq ans, chaque année le rapport annuel de
gestion. Il y a une déclaration de
services aux citoyens aussi qu'on est tenus... que chacun des ministères et
organismes sont tenus de faire. Pour
les crédits, il y a une mine d'informations dans ça. On a une série d'objectifs
qui sont mis de l'avant dans la planification stratégique et on rend compte de l'atteinte de ces objectifs-là. Donc,
pour questionner le ministère et les organismes sur comment ils ont dépensé leur argent, comment ils
ont dépensé les crédits qu'ils ont eus pour atteindre leurs objectifs, bien,
il y a une mine d'informations dans ça.
Ce qui m'amène à une
en particulier dans le rapport annuel de gestion. On parlait beaucoup de
conciliation travail-famille, de politique
familiale, mais il y a une mesure qu'on voit, l'objectif 9, dans le
rapport annuel de gestion, qu'on voit... Là, je ne sais pas si Mme la
ministre précisément va être en mesure de répondre, mais peut-être Mme la
sous-ministre. On disait qu'il y a un objectif qui est d'inciter les milieux de
travail à mettre en oeuvre des mesures de conciliation
travail-famille, mais c'est un appui financier avec les milieux pour implanter
des mesures concrètes en milieu de
travail. On ciblait, d'ici 2015, 135 entreprises ou associations pour du
financement. On était à 10 seulement en 2012-2013. Donc, est-ce que... Peut-être que, dans l'année
2013-2014, il y a eu une augmentation. On n'est pas encore en mesure de le
constater. Mais on voit qu'il y a un travail à faire là-dessus. Donc, moi,
c'était ce qui m'intriguait. Concrètement, qu'est-ce qu'on va faire pour
atteindre cette cible-là?
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Différents gestes ont été posés depuis
quelques années, je vous dirais : La norme qui a été reconnue par le BNQ pour mettre en place cette
norme qui dit qu'une entreprise est reconnue. Il y a aussi le prix qui passe
par le principe même de cette reconnaissance
d'implication de l'entreprise, c'est-à-dire par la jeune chambre de commerce,
où il y a un prix annuel qui se donne pour
reconnaître les efforts qui sont faits. Chaque entreprise ou petite entreprise
de moins de 250 employés peut appliquer, demander d'être
accompagnée dans son principe de normalisation pour être capable d'être
reconnue.
À
partir du moment où je vous ai dit ça, on se souhaite que les entreprises
embarquent et partagent, mais on veut aussi
qu'il y ait un échange d'information pour aider les entreprises à se parler
entre elles. Parce qu'une entreprise peut poser des gestes concrets, l'autre peut voir ça très lourd, mais en même
temps il y a peut-être quelque chose qui peut être facilité, si je parle
à une autre entreprise qui ressemble à la mienne, qui a mis en place des
projets très concrets.
Maintenant,
notre volonté d'augmenter, elle était, je vous dirais, un peu grande, mais on
se dit que chaque pas, à chaque
année, qui est fait est fort intéressant. Cette année, nous avons l'augmentation
de huit entreprises. Alors, vous direz :
Ce n'est pas un grand chiffre, mais c'est un chiffre quand même qui nous rend à
un total de 53 entreprises qui sont reconnues. Tranquillement, on
avance. Et on fait de la sollicitation, de l'encouragement, de l'approche pour
pouvoir faire les choses.
Et,
à ça, on a un complice intéressant, je vous le disais, la jeune chambre de
commerce, qui a cette ouverture-là et qui, de son côté, partage des
informations, et fait quelques points de recherche dans différentes entreprises
pour voir pourquoi, pourquoi l'entreprise ne
peut pas s'avancer, pourquoi celle-ci le fait, pourquoi celle-là ne le fait
pas, et accompagne les entreprises
dans cette réflexion. Si je vous nomme celle de Laval, puisque je la connais
très bien, je vous dirais que, si
vous allez sur le site de la jeune chambre de commerce, site Internet, à Laval,
vous allez voir le cheminement à faire. Il donne même un accompagnement
pour s'assurer que les entreprises puissent compléter une démarche et arriver.
Pourquoi
250 et moins, au niveau des employés, pour avoir cette mesure? C'est qu'on considère qu'une entreprise qui a plus de 250 employés peut mettre en place un processus
avec beaucoup plus de facilité. Plus l'entreprise est grande, plus il y a des gens, plus c'est facile de mettre en
commun des services et faire en sorte que je peux accommoder mes employés, que ce soit par le télétravail, que ce
soit par le déplacement limité, que ce soit par l'accommodement en service
de garde ou, je vous dirais, M. le député — et
vous le savez, parce que je crois que vous l'avez déjà
fait — juste
d'accepter d'emmener mon enfant au travail une journée, parce que j'ai
un battement différent avec la garderie puis que je dois nécessairement concilier travail-famille, et j'ose
dire : Travail-famille-école. Parce que, vous savez, des fois, une journée
pédagogique arrive, puis, là, la garderie,
tout ce qui s'ensuit... Donc, juste de pouvoir permettre à l'entreprise, par le
biais de son employé, d'accueillir un
jeune dans son milieu de travail peut faire toute la différence dans le
principe même de la conciliation travail-famille. Donc, on cherche à
encourager, on cherche à donner plus.
Maintenant,
dans cette volonté-là, quelquefois la difficulté se situe ailleurs, et, de ce fait,
bien, nous, on est ouverts, au
ministère, pour entendre, et accueillir, et accompagner dans la réflexion
qu'ils ont à faire sur la problématique qu'ils pourraient souligner, dire : Bien, nous, on ne peut pas parce
que... Bien, nous, on les aide à aller au-delà du «parce que» pour arriver à une conclusion qui fait en sorte
que les employés sont dans un milieu de vie plus stable, puisqu'il y a une
conciliation travail-famille plus simple.
• (17 h 50) •
M.
Huot : Vous parlez de... À Québec, on a souvent Frima, en jeux vidéo,
qui est cité. Donc, je présume qu'il y a eu un accompagnement du ministère de la Famille. Il y a eu une
reconnaissance ou pas... ou ça a été fait simplement... une propre
initiative de l'entreprise, sans accompagnement, nécessairement, du ministère?
Mme
Charbonneau :
Alors, vous pourrez les appeler et les féliciter, M. le député...
M. Huot :
Ça a déjà été fait.
Mme
Charbonneau : ...pour leur dire qu'ils ont fait ça tout
seuls, comme des grands. Ils ont décidé de leur démarche, ils l'ont mise en application et effectivement, à la fin, ils
ont été reconnus par le ministère comme une entreprise qui avait mis en
place et en marche de bonnes démarches.
M. Huot :
O.K. Excellent. Il me reste combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Blais) : Il vous reste moins de cinq minutes.
M.
Huot : Bon, O.K., on va commencer… Je voulais parler du programme
éducatif. Il y a un programme éducatif qui
est en place, évidemment, qui a été mis, on le voit… la dernière mise à jour
que je vois sur le site date de 2007, qu'on appelle… — un petit
instant… C'est Accueillir la petite enfance — Le programme éducatif de garde du Québec. Là, je le sais, toutes les comparaisons sont peut-être limitées. Ce qu'on peut
faire... On a l'habitude d'entendre parler beaucoup du programme éducatif dans les écoles — dans les écoles, évidemment, on en entend
parler — et qu'il
y a des ajustements quand même assez réguliers sur le nombre d'heures de
cours qui est donné. Donc, je comprends que ce n'est pas un programme aussi rigide, qui va dire : C'est
tant d'heures d'atelier d'éveil, tant d'heures de... aussi précis que le
curriculum de l'école, par exemple,
mais qui… Je présume qu'il y a des mises à jour à faire quand même de façon
régulière, et qu'on se questionne, et
qu'on évalue aussi notre programme, qui dit… Mettre en place un programme
éducatif comme ça, bien, il faut
l'évaluer dans le temps, à un moment donné, voir si on a eu les résultats qu'on
espérait. Donc, ça date quand même d'il y a quelques années.
Je
voulais savoir un petit peu, dans les cartons du ministère, ça ressemble à
quoi, comment on voit, là, l'évolution. Est-ce qu'il y a une mise à jour qui est prévue du programme éducatif?
Qu'est-ce qu'on veut faire dans les prochaines années? On voit aussi, dans le rapport annuel de gestion, qu'il y a
certaines choses au niveau de la qualité, de la qualité des services de garde, qu'on veut voir, la qualité
de ce qu'il peut y avoir comme interventions auprès des enfants. Je vois
que, bon, on veut mettre en place un cadre de référence pour l'évaluation de la
performance des services de garde, qu'il y a
une enquête de l'Institut de la statistique, Grandir en qualité, je
pense, quelque chose comme ça, bon, qui est actuellement en train de se faire. Donc, ça va mener, je présume, à une
mise à jour du programme éducatif, une évolution du programme éducatif.
Donc, le plan de match, un peu, pour les prochaines années.
Mme
Charbonneau :
Très bonne question...
La Présidente (Mme
Blais) : En 2 min 30 s, Mme la ministre.
Mme
Charbonneau : Oui,
c'est ça, j'allais dire : Très bonne question, et, si vous me
permettez, M. le député, peut-être qu'on la reprendra peut-être au
prochain bloc, pour être sûre de vous donner des réponses plus précises.
Par contre,
avant de finaliser cette intervention, je vais faire quelques
gestes très concrets. Vous avez raison, ça s'appelle Accueillir la petite enfance, mais où je veux surtout
faire un point très important, c'est que la volonté de mettre en place un programme éducatif, ce n'est pas
d'être en compétition avec le monde scolaire. Ce n'est surtout pas non plus
pour faire en sorte que, quand le jeune
arrive au préscolaire, en maternelle quatre ans ou au préscolaire cinq ans, il
a déjà vu l'ensemble du programme,
puis ça ne le stimule pas beaucoup.
Donc,
le défi qu'on a, c'est : mettre
en place un programme
ludique qui fait en sorte que
j'apprends avec le jeu, mais qui vient m'assurer de faire en sorte que ma rentrée scolaire dans le monde de l'éducation ne sera pas
biaisée parce que j'ai
eu, en CPE ou en service de garde, un
service plus qui fait que, quand j'arrive
dans le monde scolaire, je m'endors un
peu, parce que, le principe des lettres puis tout ça, je l'ai déjà vu.
Donc, mettre en place un programme éducatif de
façon ludique pour être plus dans la
perspective d'être socialisé, de pouvoir être stimulé pour le vocabulaire, pour avoir une relation
civile ou du civisme envers mes pairs, parce
que, des fois, ce n'est que ça, hein,
apprivoiser l'autre quand j'arrive en
garderie. C'est vraiment un principe complémentaire au scolaire, ce n'est
pas un service en compétition avec le scolaire.
Mais, si vous me
permettez, au prochain bloc, Mme la Présidente, et si vous nous permettez, de
votre côté, de le faire, je vais, au prochain
bloc, demander à Mme Bérubé, qui est une personne-ressource extraordinaire, de revenir un peu plus sur l'évaluation, comment est-ce qu'on fait,
comment est-ce qu'on le regarde pour s'assurer qu'on pose les bons gestes, pas trop forts, pas trop
faibles, pour l'évolution de nos enfants dans un service de garde, et qui fait
en sorte que, si je suis un enfant
qui n'a pas été en service de garde mais j'arrive au préscolaire à cinq ans, je
suis dans les mêmes perspectives de
chance de réussite qu'un enfant qui est allé en CPE. Parce que tout passe par
la stimulation et la socialisation de
nos enfants. Et, des fois, ça se fait en résidence privée, hein? Chez nous,
c'étaient mes enfants, c'était moi, la garderie. Sinon, ça se passe en
CPE. Donc, à la prochaine rubrique, Mme la Présidente…
La
Présidente (Mme Blais) : Si nous avons le consentement, ça me fera
plaisir. Pour l'instant, c'est la dernière portion de l'opposition
officielle, alors j'invite le député de Terrebonne à poser sa question à la
ministre.
M. Traversy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Blais) : Par le biais de la présidence.
M.
Traversy : Tout à fait. La dernière portion, mais non la
moindre. Alors, j'aimerais revenir sur les coupures au programme de soutien à l'amélioration de la
qualité des services de garde. On parlait, tout à l'heure, de l'importance
de la qualité et on
remarque, donc, dans le budget actuel, une coupure de 2 millions de
dollars sur 2 400… sur 2,4 millions, pardon. Donc, 2 millions de coupés sur 2,4 millions, ce n'est
pas banal, Mme la Présidente. Ça ne change pas le monde, sauf que c'est énorme et ça représente quelque
chose de magistral pour de nombreux regroupements et d'associations qui sont pourtant des partenaires considérés de la
ministre. Et, ces regroupements, vous savez le rôle essentiel qu'ils jouent,
notamment dans les régions. J'aimerais vous
montrer quelques exemples des effets de cette coupure et qu'est-ce que ça
peut signifier, justement, pour ces associations.
Lorsqu'on regarde
certains regroupements qui sont situés dans différents endroits du territoire
québécois, notamment, exemple, les CPE de la
Côte-Nord, on parle d'une perte de 95 000 $ de leur budget global,
qui est de 200 000 $. C'est
énorme, c'est près de la moitié de leur budget qui est handicapé avec les
coupures qu'on retrouve dans l'actuel budget du gouvernement libéral.
Quand on regarde le Regroupement des CPE de la Montérégie — vous
savez, ça, c'est le regroupement que la
ministre exhibait, là, comme étant un groupe enthousiaste, là, des décisions
faites dans le ministère de la
Famille — bien, on
remarque une coupure de 175 000 $, et c'est près de 15 % de leur
budget qui, donc, s'envole en fumée.
Quand on regarde le Regroupement des CPE de l'île de Montréal, on dit aussi que
c'est une coupure de 175 000 $ que ça représente. C'est quatre postes qui vont devoir être abolis puis
des projets aux enfants qui risquent d'être affectés. Alors, là-dessus… Puis évidemment il y a d'autres
coupures, notamment au niveau, là, de d'autres regroupements qui sont
potentiellement liés à cette décision.
Ce
que je demande à la ministre, Mme la Présidente, c'est deux questions.
Premièrement, a-t-elle rencontré les groupes
et les a-t-elle consultés avant de décider, avec le ministre des Finances, d'en
arriver à une telle coupure? Et la seconde
question, c'est : Elle qui voit la qualité, dans le fond, des services
comme une prérogative extrêmement importante, comment peut-elle nous garantir que ça n'aura pas d'impact sur le
service qui était donné pour nos enfants, et qui va avoir, dans le fond, un impact, là, sur aussi la qualité
peut-être, là, des services qui sont octroyés? J'aimerais qu'elle nous rassure
à cet égard-là.
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
• (18 heures) •
Mme
Charbonneau : Merci, Mme la Présidente. En tout premier
lieu, je vais nous rappeler à quoi sert ce montant, puisque le député semble dire que ça va avoir un
impact sur les jeunes. Et, quand il dit que j'ai brandi la feuille ou que
j'ai brandi la nouvelle, il a raison de prendre des gros mots pour dire un geste
simple, puisque ça doit être touchant d'entendre
qu'un regroupement était d'accord avec un geste posé par le gouvernement et que
c'est par le passage de ce regroupement-là
que, des fois, ça peut être un peu déstabilisant. Mais ce que je veux dire,
c'est que le montant qui a été touché, c'est sur la vie as-so-ci-a-tive.
Pourquoi je prends mon temps pour le dire? Parce que ce montant-là, Mme la Présidente,
peut être attribué à la participation à des colloques, l'entraide d'information
entre différents regroupements. Il
est aussi associé à différents projets, mais les projets ne sont pas rattachés
aux jeunes. Les projets ne sont pas rattachés aux enfants dans les différents CPE, et ce à quoi je me suis engagée
envers les regroupements que j'ai rencontrés… C'est qu'ils me disaient qu'effectivement il y avait des
projets en cours et qu'ils trouvaient un peu déstabilisant qu'un projet en cours pouvait être affecté. Et j'ai demandé, avec
beaucoup de liberté, qu'on maintienne un montant suffisant afin de financer les projets qui sont actuellement en
cours, parce que la dernière chose qu'on veut faire, c'est couper un projet en
cours.
Par
contre, d'avoir suspendu ce montant nous assure qu'on ne touche pas à d'autres
services qui sont directs à l'élève.
Donc, si, dans les mesures qui sont annoncées, il y a des endroits où ils ont
choisi de toucher le service directement aux jeunes, sachez que le ministère va s'y attarder plus longuement, puisque
la volonté des montants qui étaient déposés, c'est vraiment pour que les
différents endroits, les différents regroupements puissent se parler.
Et je nous rappelle
très simplement que, dans chacun des regroupements, malgré la grande tristesse
du député de Terrebonne, il y a des
surplus. Je vous le dis, Mme la
Présidente, parce que ce n'est pas
des petits surplus. On ne parle pas
de 1 million ou 2 millions.
À un des endroits, on parle de plus de 167 millions. Dans les bureaux
coordonnateurs, on parle de
33 millions. Et, dans les CPE, c'est 193 millions. Alors, si je veux
travailler fort et si je veux vraiment regarder un budget de façon logique et imposable et de façon
de faire correcte, et je veux participer à un colloque, je crois que, comme
CPE, je peux regarder à même les sommes administratives que j'ai pour aller
participer à ce dit colloque.
La Présidente (Mme
Blais) : M. le député de Terrebonne.
M. Traversy :
Merci, Mme la Présidente. Je suis étonné de voir la réponse de la ministre qui
nous affirme, autour de cette table, qu'il
n'y a aucune corrélation entre la qualité des services qui sont offerts à nos
jeunes enfants dans nos services de garde et les CPE et la coupure de ce
programme-là qui est lié justement aux regroupements de la vie associative. Nous, ce qu'on a comme définition de
l'amélioration de l'objectif de ce programme, c'est qu'il vise à soutenir
la réalisation de projets visant le rehaussement de la qualité des services de
garde en contribuant à améliorer leurs pratiques
à l'égard de la santé et de la sécurité des lieux, des équipements, de la
dimension éducative, soit la qualité du programme éducatif, la pertinence du matériel éducatif, la formation, la
supervision du personnel éducateur, la qualité des interactions entre le personnel éducateur et les enfants, entre le
personnel éducateur et les parents, l'accessibilité au service de garde,
etc. Donc, moi, j'y vois un lien quand même de corrélation assez évident.
Ce
que je comprends, c'est que la ministre nous dit qu'il n'y aura pas d'impact
dans une coupure qui passe de 2,4 millions
de dollars à seulement 400 000 $. C'est quand même assez étonnant de
sa part. Moi, j'ai eu comme information, Mme la Présidente, que l'ENAP avait été mandatée pour réaliser une
évaluation, en 2012, du programme en particulier dont nous parlons et
que l'ensemble des directions générales des regroupements régionaux y ont
d'ailleurs participé. Est-ce que la ministre peut nous rendre publique cette
évaluation pour savoir ce qu'elle nous dit?
La Présidente (Mme
Blais) : Mme la ministre.
Mme
Charbonneau :
Ma première réaction, Mme la Présidente, c'est de dire que, quand on est un
gouvernement qui a coupé dans la
péréquation des commissions scolaires, qui était des millions et des millions
de dollars, et on disait haut et
fort, du poste qu'on occupait, que ça ne touchait pas le service à l'élève, je
trouve un peu déplacé un député qui vient,
maintenant de l'opposition, nous dire que 2 millions va toucher
directement le service à l'élève. Je crois que c'est de biaiser le
professionnalisme de nos éducatrices que de penser que l'argent qu'on verse
pour de la formation et des échanges va
venir toucher directement le service des jeunes. Je pense qu'il faut faire
attention quand qu'on lance des roches, des fois ça peut revenir quand même
assez vite. Donc, quand qu'on dit d'un côté, parce qu'on est au pouvoir, que ça ne touche pas puis, quand qu'on arrive dans l'opposition, ça touche, je
trouve ça un peu déstabilisant puis un peu, je vous dirais, frustrant. Mais, puisqu'il ne nous reste
que quelque temps, je ne voudrais pas finir cette étude de crédits sur une
note négative, il n'y en a point à faire, de
l'aspect négatif, puisqu'on a des gens qui travaillent au quotidien sur la
qualité des services.
Sur le
principe de ce que vous me dites, M. le député, effectivement, il y a eu une
évaluation par le ministère, M. le député.
Ce n'est pas l'ENAP qui a fait l'étude — je ne sais pas d'où vous tenez vos
informations, mais il faudrait revoir la source pour être sûr qu'on ne
tire pas un peu la queue de votre veston pour vous dire à l'oreille des
mauvaises informations — mais c'est le ministère qui l'a faite. Il y
a eu une évaluation des programmes, et des représentants des
associations qui ont été consultés.
Je le disais
un peu plus tôt : La démarche n'est pas finie, puisqu'on va revoir aussi
le principe de la gouvernance puis on va aussi revoir le principe de
l'optimisation des programmes. Le processus n'est pas nécessairement encore complété par rapport à cette étude. Et le
programme est suspendu pour l'instant. Parce que vous savez qu'on est en négo
avec une partie de nos représentants des
services de garde qui sont les services de garde en milieux familiaux. Donc,
pour l'instant, ce que je peux vous assurer, c'est : Le processus
n'est pas complété. Dépendamment du moment où il l'est, bien, je pourrai
probablement vous en faire part.
M.
Traversy : Bon. Mme la Présidente, écoutez, je prends note des
réponses de la ministre. C'est, si je comprends bien : Il y avait une évaluation sur ledit programme, qui n'est pas
complétée. Avant d'attendre la fin des résultats de cette évaluation, on a décidé de supprimer
2 millions de dollars sur un budget de 2,4 millions qui touche ce
programme qui, selon le site du
ministère, vise à améliorer la dimension éducative, la qualité des programmes
éducatifs, la supervision du
personnel éducateur, les interactions entre le personnel et les enfants, etc.,
et la ministre n'y voit absolument pas un lien avec la qualité des services qu'on peut octroyer dans nos centres
de la petite enfance. Je vais lui demander, lorsque l'évaluation sera
complétée, de nous la déposer à cette commission. Évidemment, j'espère qu'à la
lueur, peut-être, du résultat, dépendamment de ce qu'il sera, on pourra
rediscuter, évidemment, là, des choix qui auront été faits.
Mais
évidemment la qualité, c'est supposé être une priorité pour le ministère de la
Famille, c'est le titre d'ailleurs du
programme. Alors, je trouve ça dommage que la ministre dit qu'il n'y ait pas de
lien entre les services de qualité offerts dans nos centres de la petite enfance ou nos services de garde
éducatifs… et en même temps dire que ce programme-là qui vise l'amélioration de la qualité des services n'y
est pour rien. En tout cas, moi, peut-être, j'ai mal lu, peut-être, le
site du ministère de la Famille, mais quand même je trouve ça étonnant.
Et le rapport
Boisvert, Mme la Présidente, recommandait de soutenir l'amélioration continue
de la qualité des services de garde. On l'a tous lu, ce rapport-là.
Compte tenu de cette recommandation, pourquoi avoir choisi de vous attaquer à ce programme qui visait justement le
maintien de la qualité et, en plus, ne pas avoir attendu la fin de l'évaluation
par votre ministère, et en plus après avoir
pris position dans votre programme électoral, qui visait à assurer la pérennité
de la qualité des services de garde, lors de
l'année 2012, donc lors de votre, probablement, dernier congrès? Alors,
tous ces points-là qui visent à accentuer la qualité, on le voit sur
papier, mais, dans vos actions, on voit 2 millions de moins.
Expliquez-nous ça.
La Présidente (Mme Blais) : Alors,
Mme la ministre, moins de huit minutes.
• (18 h 10) •
Mme
Charbonneau :
Ah! vous allez voir, je vais faire ça en moins de huit minutes, Mme la
Présidente. Je veux rassurer le
député puis lui dire que l'ENAP a été… a collaboré. Donc, c'est important qu'il
l'entende, parce qu'au départ il croyait que l'ENAP faisait l'étude, et là
je peux vous confirmer que celle-ci a collaboré au ministère, mais c'est le
ministère qui fait l'étude comme telle.
Je veux aussi
corriger le tir, parce que les gens qui écoutent en ce moment ont probablement
beaucoup d'inquiétudes puisqu'on a
suspendu 2 millions : On n'a pas coupé, banalisé ou, du revers de la
main, poussé quelque chose, on a suspendu. Et entre-temps, dans cette suspension-là et dans cette volonté-là
d'avoir un budget responsable qui fait en sorte que tout le monde participe, on a aussi mis en place une
réflexion qui fait en sorte que ça passe par deux comités, un sur les
programmes, un sur l'indexation, et
un autre comité, qui est à l'interne du gouvernement et du ministère de la
Famille, qui va revoir non seulement le principe d'optimisation des services, mais
aussi celui qui fait en sorte qu'on revoit la gouvernance de nos services,
puisque l'ensemble des dossiers que nous voyons, l'ensemble des gestes que nous
posons nous remet en question,
nous-mêmes au niveau du ministère, sur comment on peut faire pour optimiser,
comment on peut faire pour faire mieux
et comment je peux faire que… Plutôt que de voir qu'il y a des surplus qui se
tiennent dans des coffres et que, d'un autre
côté, nous devons poser des gestes pour dire : Nous allons suspendre une
mesure, puisqu'il faut revoir le budget du ministère... Puis il faut être non seulement cohérent, mais il faut
être responsable avec les finances et avec l'argent que les Québécois
nous donnent ou nous cèdent pour pouvoir mettre en application différents
programmes.
Donc,
je veux bien entendre le plaidoyer pour 2 millions de dollars à la vie
associative, qui est de la formation, qui
est de la formation continue, j'en conviens, Mme la Présidente. Je n'en suis
pas sur le principe même, mais on a voulu maintenir certains programmes qui étaient en cours. On l'a fait et, pour
compléter la réflexion, on s'est dit : Bien, nous, on va suspendre
la mesure, on va la mettre en réflexion pour cette année, on va revoir
l'ensemble de notre structure dans l'ensemble
des gestes qu'on pose. Mais je ne veux surtout pas qu'on l'oublie : il y a
des surplus à certains endroits et ça fait en sorte qu'on peut, pour
cette année, aller voir dans leurs propres coffres pour participer à des
colloques, à de la formation et à la vie
associative, qui fait en sorte que je ne crois pas que j'ai mis en péril les
services de garde du Québec pour ce montant.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député de Terrebonne.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, moi, ce que je
comprends, là, c'est qu'il faut avoir un petit peu de cohérence. Là, d'un côté, on dit : On veut mettre la qualité
en avant-plan dans nos réseaux de services de garde subventionnés, puis on dit : Écoutez, c'est
la priorité de notre gouvernement. Des services de qualité, c'est ce qui fait
la renommée de notre réseau, d'un
côté on dit ça, mais, de l'autre côté, on enlève 2 millions de dollars sur
2,4 millions du budget total du programme qui vise justement à l'amélioration
de la qualité des services de garde.
Alors là, la
ministre me dit : Bien, on ne l'a pas coupé, on l'a suspendu. Bien là, on
peut jouer avec les mots puis on peut
dire : Bien, on l'a fait disparaître, ou on l'a transféré, ou on l'a
déplacé, la réalité, c'est qu'on ne l'a plus dans le budget pour les services que ce programme-là était
supposé d'octroyer, notamment dans différentes régions du Québec que je vous ai mentionnées tout à l'heure et qui
considèrent quand même que c'est des apports importants aux différents
projets qui bénifient, je pense, directement ou indirectement, à la qualité des
services qu'on donne à nos enfants.
Alors, je sais que ce n'est pas une somme
énorme, mais ce que je dis à la ministre, c'est : Si la qualité, c'est vraiment
une priorité, est-ce qu'il n'y aurait pas justement moyen de réfléchir à
réviser une position comme celle-ci, notamment
parce qu'on n'a pas encore terminé l'évaluation de ce programme, qui est en
partenariat avec l'ENAP? Je suis
content au moins que, finalement, le veston qui m'a été tiré n'a pas été tiré
de manière improvisée. Et est-ce qu'on peut peut-être, justement,
remettre cette qualité en avant-plan? C'est peut-être encore possible.
2 millions.
Mme
Charbonneau :
Mme la Présidente, «cohérence», «transparence», «franchise» sont des mots qui
m'étonnent, en ce moment, de la personne qui me parle. Pourquoi? Bien,
parce qu'on a promis des choses, on n'a pas fait de suivi monétaire dessus, il n'y avait pas de crédits qui
suivaient. Il y avait un budget fantôme, puisqu'il n'y avait pas de trace
de rien des engagements que le Parti
québécois a pris, et ça a fait en sorte qu'ils ont créé des attentes qui, en ce
moment, créent de l'insécurité au
Québec, puisqu'ils se sont avancés un pas de plus. Je vous dirais : Un pas
de plus et nous tombons de la
falaise, puisque, heureusement, le geste a été corrigé aux dernières élections,
et maintenant nous avons un gouvernement responsable.
Qu'est-ce que
ça veut dire, «être responsable»? C'est de prendre des décisions qui ne sont
pas faciles mais qui font en sorte
que tout le monde participe, pas juste une personne et pas juste un ministère.
Mais, au moins, je vous rassure, Mme
la Présidente, c'est un gouvernement cohérent qui s'assure que les éducatrices,
dans leur quotidien, ont une formation complète et qu'elles donnent un
service d'expertise et incroyable aux jeunes qu'on accueille à tous les jours.
Ça fait que
moi, je veux bien qu'on me tape dessus pour 2 millions, mais il y a une
chose qui est sûre, c'est que, de
notre côté, quand qu'on avance des chiffres, c'est parce qu'on les a, ce n'est
pas parce qu'on les invente puis ce n'est pas parce qu'on les met en sursis et on se dit : Bien, tiens, on
verra bien ce que ça va donner. Ce que je veux vous dire, c'est que la
cohérence, c'est aussi s'assurer d'avoir l'argent pour pouvoir développer ce
qu'on veut développer.
Une voix : ...
Mme
Charbonneau :
Je n'ai pas fini, Mme la Présidente. Je veux bien que le député m'interpelle,
mais, quand il me dit qu'il veut des
réponses, il faut qu'il me laisse les faire. Moi, je veux bien qu'on donne
l'heure juste, mais, un petit peu
plus tôt, il disait : Le temps de réponse devrait équivaler le temps de
question, et je suis d'accord avec lui, ça fait que je vais prendre mon
temps de réponse. Je ne me ferai pas couper parce que la réponse ne fait pas
l'affaire du député.
Ceci dit, je
veux surtout nous rappeler qu'à partir du moment où quelqu'un se lève en cette
chambre pour dénoncer la qualité des
services de garde au Québec je trouve ça odieux. Ce n'est pas 2 millions
qui font que les services de garde du Québec vont être pourris et pas de
compétence. Et je trouve malheureux... Par contre, à chaque fois que je vais
pouvoir corriger le tir pour donner la meilleure information au député,
entre autres sur le principe de l'ENAP, je le ferai, Mme la Présidente, parce
que...
La Présidente (Mme Blais) : Je vais...
Mme
Charbonneau : ...tantôt,
je disais que l'ENAP n'était pas responsable, mais ils ont participé.
La Présidente (Mme Blais) : Je vais
lui laisser la dernière parole.
M.
Traversy : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, on a la
démonstration la plus parfaite de la bonne vieille cassette libérale en
cette Chambre, c'est-à-dire de remettre évidemment la faute sur, premièrement,
l'ancien gouvernement. Parce que, écoutez, on a été là pendant 18 mois,
donc...
Des
voix : ...
M. Traversy :
...sur les 15 dernières années, c'est clair que tous les problèmes...
La Présidente (Mme
Blais) : Wo!
M. Traversy :
...des services de garde, ça tombe sur le gouvernement du Québec...
La Présidente (Mme
Blais) : M. le député de Terrebonne...
Des voix :
...
M. Traversy :
Bien oui...
La Présidente (Mme
Blais) : ...ça allait très bien, aujourd'hui...
M. Traversy :
Bien oui. Non, mais ça allait très bien...
La Présidente (Mme
Blais) : ...on a parlé de Mozart et de Bach. Puis je vous invite à la
prudence.
Puis c'est le temps
d'arrêt. Alors, peut-être un mot très gentil en terminant.
M.
Traversy : Bon. En terminant, Mme la Présidente, c'est des
coupures inégalées que nous voyons présentement dans le ministère de la Famille. Nous avons demandé, de manière
constructive, à la ministre de réfléchir à 2 millions de dollars
dans l'ensemble de toutes les coupures et nous attendons de voir s'il y a des
moyens pour...
La Présidente (Mme
Blais) : Malheureusement, il faut que je vous coupe!
M. Traversy :
...essayer d'améliorer la qualité du réseau.
La Présidente (Mme
Blais) : Malheureusement, il faut que je vous coupe, M. le député.
M.
Traversy : Bien, si on me donne plus de temps de la part du
gouvernement, je pourrais finir, à ce moment-là, ma plaidoirie.
Mme
Charbonneau :
Bien...
La Présidente (Mme
Blais) : Alors, maintenant, je cède, pour les 14... Il y a moins de
14 minutes...
M. Huot :
Oui, moins de 14 minutes.
La Présidente (Mme
Blais) : ...le temps au gouvernement, et j'invite le député de
Vanier-Les Rivières.
M.
Huot : Excellent. Je ne sais pas si Mme la ministre, sur le temps du
gouvernement, voulait réagir au dernier commentaire?
Mme
Charbonneau : Je voulais juste vous dire, M. le député de
Vanier-Les Rivières, que vous appartenez, par chance, à un gouvernement cohérent et responsable, et, de ce fait, les
décisions qui se prennent sont réfléchies et cohérentes. C'est tout.
M.
Huot : Et pour citer notre collègue de l'Environnement : Nous
aurons une politique familiale globale, rigoureuse et intégrée, n'est-ce
pas?
Donc, on avait
terminé le bloc précédent sur le…
Des voix :
...
M. Huot :
Non, mon bloc, mon bloc à moi, sur Accueillir la petite enfance, j'avais posé
quelques questions. On me disait que Mme Bérubé pouvait parler peut-être plus
en détail de...
Mme
Charbonneau :
...pédagogique que vous disiez un peu plus tôt. Donc, je vais demander à...
M.
Huot : Exactement, et sur l'évaluation de ce programme éducatif là
dans le temps et pour l'avenir, là. C'était sur ces questions-là que
j'avais posé ma dernière question.
La Présidente (Mme Blais) : Et là je
dois demander le consentement pour que Mme Line Bérubé, qui est la
sous-ministre au ministère de la Famille, puisse prendre la parole. Est-ce
qu'il y a consentement?
M. Traversy :
Je suis quand même de bonne humeur, il y a consentement, il n'y a pas de
problème.
La
Présidente (Mme Blais) : Vous avez un magnifique sourire, M. le
député. Mme Bérubé, la parole est à vous.
Mme Bérubé (Line) : Oui. Bonjour.
Alors, effectivement, le programme Accueillir la petite enfance est un programme éducatif... en fait, est une mise à jour
qui a été faite en 2007 du programme éducatif. La première version du
programme éducatif est arrivée en 1997, donc celle-ci en 2007. Et effectivement
vous avez raison de vous poser la question, parce qu'actuellement nous sommes à
examiner la possibilité, effectivement, de revoir et de bonifier notre
programme éducatif. En fait, je vous dirais, c'est un exercice que l'on fait en
continu.
Vous avez
parlé de l'enquête Grandir en qualité. L'enquête Grandir en qualité
est en cours, on achève actuellement la
collecte de données et effectivement on va voir comment se comporte la qualité
dans nos services de garde au Québec. Ça va donc nous donner des pistes
pour, effectivement, bonifier notre prochain programme éducatif.
M. Huot : Je veux juste
savoir : Qu'est-ce qu'on mesure dans une enquête comme ça, Grandir en
qualité?
• (18 h 20) •
Mme Bérubé
(Line) : On mesure beaucoup de choses. Enfin, on s'assure... On va
directement dans les services de
garde. Il y a donc des observatrices qui sont des expertes et qui vont
regarder, par exemple, la relation entre l'éducatrice et l'enfant, la façon dont le... la relation avec
les parents, le matériel éducatif aussi qui est disponible sur place, les
lieux. En fait, il y a plein de
choses qui sont effectivement examinées puis qui nous permettent de dire si le
service de garde, globalement, est de
qualité, qui nous permettent de voir également des pistes d'améliorations qui
peuvent être apportées.
Plus récemment,
on a aussi adopté un cadre de référence qui s'appelle Gazelle et Potiron — ces
documents sont disponibles
sur Internet — puis
où, dans le fond, on vient guider les CPE, les garderies à mettre en place des environnements favorables à la saine alimentation, au jeu actif et
au développement moteur des enfants. En fait, le ministère,
ce qu'il veut, c'est de fournir aux services de garde des outils pour leur permettre de renforcer la qualité des
interventions qui sont faites auprès
des enfants, ainsi faire en sorte, dans
le fond, que nos enfants se
développent et puissent arriver à l'école préparés, tout ça, par
ailleurs, dans une approche centrée sur le jeu, où, dans le fond, on veut
permettre à l'enfant de faire ses apprentissages suivant son propre rythme.
M.
Huot : O.K.
Donc, ce que je déduis, peut-être un peu... Vous avez dit : 1997, le premier
programme, mise à jour, 2007. Donc,
on pourrait s'attendre dans les prochaines années à une mise à jour, après une
dizaine d'années, du programme éducatif,
mais en continu. On s'entend qu'on n'est pas dans une révolution. On ne change
pas complètement le programme, c'est vraiment le continu.
Et j'aimerais ça, en même temps, vous entendre, parce que je présume qu'on a...
Vous en avez
parlé avec le député de Terrebonne
aussi, d'évaluer les programmes. Dans
le dernier budget, avec le document
du Conseil du trésor, avec le comité sur la révision des programmes,
on a dit qu'on voulait mettre l'accent beaucoup sur l'évaluation de programmes en continu dans les ministères et
organismes. C'est inégal, selon les ministères et les organismes. Chez vous, est-ce que c'est vous-mêmes, à
l'intérieur, qui faites votre propre évaluation de programmes pour un programme éducatif comme ça, ou... Je comprends qu'il y a des experts externes, là,
qui sont là, mais qu'est-ce qu'il en est de l'évaluation de
programmes, formellement, au ministère de la Famille?
La Présidente (Mme Blais) : Mme
Bérubé.
Mme Bérubé
(Line) : Le ministère, en fait, dirige toujours ses évaluations de
programme. Par ailleurs, il arrive qu'on
va passer des contrats avec d'autres entités pour des parties de l'évaluation.
Par exemple, dans le cas de l'enquête Grandir en qualité, c'est
qu'effectivement on a confié à l'ISQ le mandat de produire la collecte de
données. Mais le ministère s'assure toujours
de diriger ses évaluations, parce que, dans le fond, on veut s'assurer que les
évaluations nous soient vraiment utiles, parce que l'idée, c'est, dans
le fond : bonifier les programmes que l'on a mis sur place.
Je voudrais peut-être ajouter un élément
important. C'est que, dans notre loi, à l'article 5 de notre loi, il est explicitement prévu que tous les services de garde
doivent adopter un programme éducatif. Ils peuvent prendre un autre
programme éducatif que celui du ministère, mais ils doivent absolument en avoir
un. Et, au moment où ils font leur demande
de permis, leur proposition est évaluée... enfin, ça doit répondre aux
meilleures pratiques, et c'est une condition, en fait, pour obtenir le
permis.
La Présidente (Mme Blais) : M. le
député.
M. Huot : Est-ce que ça vaut pour le
milieu familial aussi?
Mme Bérubé
(Line) : Le milieu familial a également l'obligation d'adopter un
programme éducatif, mais c'est d'autres dispositions qui s'appliquent.
M. Huot : Mais il y a un programme
éducatif.
Mme Bérubé (Line) : Il y a un
programme éducatif aussi.
M. Huot : Il y a un programme
éducatif. O.K. Quelques...
La Présidente (Mme
Blais) : M. le député.
M. Huot : Oui. Quelques minutes,
puis je vais changer de sujet. On a parlé de transparence, on a abordé la question... le thème de transparence, mais c'est
un thème assez central du discours de notre premier ministre. On a parlé
beaucoup de, bon, la question des agendas, des comptes de dépenses, des choses
comme ça au niveau peut-être plus politique.
Mais il y a un volet transparence qui est quand même important au niveau
administratif, aussi, au niveau de la machine,
comme on dit en bon français. Je voulais voir avec vous... Parce qu'il... Bon,
vous savez qu'il y a eu... Par le passé, notre ancien collègue de
Verdun, M. Gautrin, avait fait un rapport, le rapport Gautrin sur le
gouvernement 2.0, gouvernement ouvert, et il y a beaucoup de choses qui étaient
demandées aux différents ministères et aux différents organismes, des données
ouvertes qu'on pouvait rendre accessibles.
Actuellement, sous votre gouverne, Mme la
ministre, il y a le Curateur public qui a certaines données sur le portail donnees.gouv.qc.ca, sur les données
ouvertes gouvernementales. Le ministère de la Famille n'a pas mis de données.
Par exemple, en Santé, évidemment il y en a
beaucoup, il y a beaucoup de statistiques, il y a des choses avec... Le
ministère de l'Éducation, Loisir,
Sport va mettre ses limites de commissions scolaires avec des fichiers qui sont
accessibles pour les chercheurs, par
exemple, pour des gens qui veulent vraiment se servir des données brutes, qu'on
appelle, pour en faire autre chose,
pour améliorer un service quelconque. Il y a les localisations d'établissements
qui sont là aussi, au niveau Éducation, Loisir, Sport.
Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait être
envisagé, peut-être pas les questions... il y a des questions nominatives, là, pour les milieux familiaux, que
c'est peut-être plus problématique, mais pour avoir, par exemple, une
cartographie, parce qu'il y a beaucoup de données géomatiques qui sont
disponibles aussi, mais une cartographie, par exemple,
de l'ensemble des milieux... des CPE, des services de garde qui sont
disponibles à travers le Québec, pour pouvoir faire une certaine analyse... je ne sais pas si on peut dire
«géospatiale», là, mais, bref, une analyse d'où est-ce que ça peut être situé? Donc, est-ce que c'est quelque chose
qui est dans les cartons du ministère? Est-ce qu'il y a eu des réflexions
là-dessus? Et Mme la ministre, peut-être pour compléter, pourrait nous dire,
elle, dans le discours de transparence, au niveau politique, elle, comment elle
entrevoit la chose et qu'est-ce qu'elle entend faire.
La Présidente (Mme Blais) : Alors,
Mme la ministre.
M. Huot : Deux volets.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. En premier, je vais vous donner une information que
vous ne m'avez pas demandée, mais
j'ai le goût de vous la donner, parce que je suis sûre que ça va vous
intéresser. Savez-vous ce qu'on peut faire avec 2 millions, M. le
député de Vanier-Les Rivières?
M. Huot : Beaucoup de choses.
Mme
Charbonneau : Avec 2 millions, on peut faire 160 places en garderie par
année. Je dis ça comme ça, parce
que
je pense que c'est une information qui est intéressante dans les choix qu'on fait comme ministère, quand je sais
qu'avec 2 millions je peux faire 160 places.
Je vous
dirais qu'en ce moment, au niveau du ministère, vous pouvez trouver sur le site — on le disait un peu plus tôt avec la députée de Repentigny, hein — le nombre de plaintes et à quoi sont
reconnues ces plaintes. Il y a aussi le rapport des inspecteurs. Ça,
c'est deux informations que vous pouvez aller chercher plus facilement sur le
site.
On est à voir et à réfléchir à l'accessibilité
de certaines informations. Vous avez touché un point très précis, c'est-à-dire la localisation des endroits. Pour
des raisons quelquefois de sécurité et d'anonymat, on ne dévoile pas certains
lieux. On se demande si les CPE... Et cette
volonté-là peut être mise à contribution. Donc, il y a une réflexion qui se
fait de notre côté.
Mais il y a,
par contre... Malgré le fait que c'est sur Internet aussi, il va y avoir... il
y a, depuis quelque temps, le guichet
unique qui fait en sorte que les parents, par un téléphone ou par un clic, ont
accès à de l'information pour déposer leurs
demandes. Donc, ce n'est pas nécessairement visuel, mais, des fois, ça passe
par une ligne téléphonique, puis ça fait en sorte qu'on peut optimiser
le service qu'on donne aux parents pour rendre les places accessibles.
La Présidente (Mme Blais) : Il vous
reste moins que trois minutes.
Mme
Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente. Dans cette volonté-là d'avoir une transparence, vous
le disiez, le premier ministre nous a demandé politiquement, à l'ensemble de
ses représentants, mais encore plus à ses ministres, d'avoir un niveau
de transparence élevé. Il a tellement mis une emphase particulière qu'il a été
le premier à mettre en pratique son agenda
pour s'assurer que — on le
dit comme ça, hein — M., Mme Tout-le-monde
peut avoir accès à ce que le premier ministre fait, l'espace d'une
information sur Internet.
Nous sommes à
élaborer une façon technique, je vous dirais, que chaque ministère ou chaque
ministre pourra faire la même chose
mais dans une conformité très précise. Ça veut dire quoi? Bien, ça veut dire
que je vais pouvoir vous dire comment
j'ai optimisé mon temps et comment je fais pour rendre l'espace-temps plus
pratique, mais aussi qui on rencontre, avec
qui on les rencontre, quel était le sujet de la rencontre. Et, dans le fond, ça
revient un peu à une demande qui est faite depuis plusieurs années,
c'est-à-dire cette transparence va faire en sorte que l'ensemble des gens qui
veulent nous consulter, qui veulent nous
sensibiliser, les regroupements qu'on va rencontrer seront mis au fait qu'ils
seront sur un site où on va dire : Mme la
ministre de la Famille a rencontré le regroupement des RSG, la discussion s'est
tenue sur les négociations en cours. Donc, le regroupement qui ne veut pas se
faire citer en rubrique, si quelqu'un des assurances collectives veut venir rencontrer la ministre de la Famille et veut
faire plus de lobbying que d'information, bien, en étant mis sur le site comme quoi il était à l'agenda, bien,
il y a une transparence là qui vient que ça fait une petite gêne pour passer à côté de règles très spécifiques et de se
faire quelquefois, j'ose le dire comme ça, piéger dans des rencontres qui
sont peu intéressantes ou pas intéressantes. Donc, il faut s'autorégulariser
par rapport à ce principe-là.
La
Présidente (Mme Blais) : Alors, moi, j'en profite pour féliciter la
ministre pour ses premiers crédits Famille et je félicite les députés pour leur belle discipline et leur
convivialité. Je remercie aussi les personnels du ministère de la
Famille et ceux de la Commission des relations avec les citoyens.
Adoption des crédits
Le temps
alloué à l'étude du volet Famille est presque écoulé, nous allons maintenant
procéder à la mise aux voix des
programmes. Ainsi, le programme 1, Planification, recherche et
administration, pour l'exercice financier 2014-2015, est-il adopté?
Des voix : Adopté sur
division.
La
Présidente (Mme Blais) : Le programme 2, Mesures d'aide à la
famille, pour l'exercice financier 2014-2015, est-il adopté?
Des voix : Adopté sur
division.
1303 1263 La Présidente (Mme Blais) :
Le programme 4, Curateur public, pour l'exercice financier 2014-2015,
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Traversy : Toujours sur
division.
M. Huot : Même celui-là?
Document déposé
La
Présidente (Mme Blais) : Nous allons procéder au dépôt des réponses
aux demandes de renseignements. Alors, je dépose les réponses aux
demandes des renseignements de l'opposition.
Et la
commission ajourne ses travaux au vendredi 20 juin 2014, à
9 h 30, où elle entreprendra l'étude des crédits 2014-2015 du
volet Jeunesse. Et je remercie Mme Hallé, c'était ma première...
Une voix : Présidence.
La Présidente (Mme Blais) : ...présidence.
Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 h 30)