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Commission parlementaire permanente de la
présidence du conseil (2)
Séance du 13 mai 1969
(Dix heures trente-trois minutes)
M. LESAGE: Vous aurez remarqué que le président n'y est
pas. Le premier ministre s'est excusé hier. Il avait un engagement
urgent ce matin, et il arrivera un peu plus tard. Il m'en avait avisé et
c'est avec plaisir que je voudrais suggérer que le ministre des
Finances, M. Dozois, assume la présidence en attendant l'arrivée
du premier ministre.
M. DOZOIS (président de la commission parlementaire permanente de
la présidence du conseil): Si c'est le désir de la commission, je
suis prêt à accepter.
Alors, à l'ordre, messieurs à Nous nous sommes
quittés, mercredi dernier, avec l'entente que l'on se réunissait
autour de la table des négociations. Je pense qu'il serait dans l'ordre
que nous ayons des nouvelles de ce qui a pu se passer à cette table.
J'inviterais le ministre d'Etat délégué à la
Fonction publique à nous renseigner à ce sujet. Peut-être
que tous ceux qui ont un mot à dire à ce sujet pourraient le
suivre.
M. MASSE: M. le Président, vous avez parfaitement raison.
Mercredi dernier, la réunion de la commission s'est terminée sur
la reprise des négociations directes entre les parties. Effectivement,
cela s'est produit jeudi, vendredi et lundi. Les parties ont
négocié toute la journée à mon bureau.
Malheureusement, le plaisir que nous voulions de rapporter une convention
signée a été annulé par l'échec,
jusqu'à lundi, de cette possibilité. Mais nous continuons
à espérer.
M. LESAGE: Laissez-nous espérer, au moins.
M. MASSE: Comme tout le monde le sait, M. Cournoyer est le porte-parole
de la partie patronale. Avec votre permission, je lui demanderais de faire un
rapport complet de ce qui s'est produit, de ce qui s'est négocié,
de ce qui s'est échappé et de ce qui s'est achoppé. M.
Cournoyer.
M. LE PRESIDENT: M. Cournoyer.
M. COURNOYER: Merci beaucoup, M. le Président. Les
négociations ont repris jeudi matin, ou, du moins, la rencontre avec la
partie syndicale s'est produite jeudi matin. Nous avons établi comme
ordre du jour la discussion que nous entreprenions de clarifier avec eux tout
ce qui avait été discuté devant la commission
parlementaire. Il y a eu une affirmation faite par les représentants de
la partie syndicale lors des premières minutes du débat de la
réunion de la commission parlementaire à l'effet que le document
que nous avons envoyé aux enseignants comportait 108 erreurs.
Un document blanc avec les lettres vertes. D'abord, nous avions
été surpris d'apprendre que nous avions fait 108 erreurs et nous
avons voulu saisir l'occasion qui nous était donnée, lors de la
reprise, pour les corriger.
De ces 108 erreurs, et pour les besoins de tous, 104 étaient des
étoiles qui avaient trait à des articles que nous croyions, nous,
réglés entre les parties, mais que la partie syndicale
considérait comme non réglés. En plus de ces 104
étoiles ou règlements de trop, il y avait deux virgules de trop
dans la définition du mot « mésentente ». Il manquait
un « e » dans un des autres articles. Il manquait des mots comme
« instituteur doit » dans un autre article et il nous manquait le
mot « officiel » à un autre endroit. C'est donc là la
portée des erreurs que nous avions faites et je m'en excuse au nom de
ceux qui ont écrit ce document. Tout ce que nous pouvions faire
c'était de réviser nos erreurs et d'apporter les correctifs
nécessaires, c'est-à-dire que ce que nous croyions être
réglé et qui ne l'était pas, nous avons convenu que
ça n'était pas réglé.
Un pas en arrière, deux pas en avant; deux pas en arrière,
un pas en avant.
M. LESAGE: C'est peut-être plus la deuxième
possibilité.
M. COURNOYER: La deuxième possibilité est plus juste dans
les circonstances. A la suite de cette précision, nous avons entrepris
l'étude des chapitres 1, 2, 3 et 4. Au chapitre 1, nous nous sommes
attardés à certaines définitions que nous avons voulu
préciser avec la partie syndicale. Là-dessus, les discussions se
sont encore arrêtées, parce qu'effectivement une définition
n'est bonne que lorsqu'elle est utilisée dans un certain contexte. De
part et d'autre, nous avons convenu que nous réglerions les
définitions lorsque nous saurions dans quel contexte elles
étaient utilisées. On parle toujours de la définition de
l'instituteur.
Il s'agissait de définir ce que l'on entendait pas instituteur.
Cela n'a pas été facile d'en arriver à une conclusion. Il
ne reste pas grand-chose, cependant, à règler sur la
définition du mot « instituteur ».
M. LESAGE: C'est la clause 1-02-14? M. COURNOYER: C'est ça,
oui.
M. LESAGE: C'est 1-02-14, mais on détaille ensuite à
1-02-24, 1-02-25.
M. COURNOYER: C'est surtout à 1-02-14 qu'est la définition
de base de l'instituteur.
M. LESAGE: Oui, c'est la définition générale.
Pendant que nous sommes là, est-ce bien utile d'avoir toujours
des mots en trop dans ces définitions? « Toute personne
laïque ou religieuse », qu'est-ce que ça fout?
Raisonnablement, qu'est-ce que ça vient faire là-dedans? «
Toute personne », ça comprend tout le monde.
M. COURNOYER: Je pense que vous avez parfaitement raison, mais il y a
beaucoup de mots de trop comme ça qui, en fait, répondent
à certains soucis de la part de la partie syndicale, à un souci
de précision, par exemple.
M. LESAGE: Toutes les fois qu'on énumère, on limite. Il
faudrait bien s'entrer ça dans la tête. C'est une des
premières chose que l'on apprend quand on apprend à faire de la
législation.
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LESAGE: On massacre et on limite ses droits en voulant s'expliquer.
C'est là qu'est la beauté de notre code civil.
M. CHOQUETTE: La limpidité.
M. COURNOYER: J'exprime, au nom de la partie patronale, un accord
presque total avec ce que M. Lesage vient de dire.
M. LESAGE: Ce qu'il y a de pire, c'est que les gens ne réalisent
pas que justement lorsqu'ils ont trop le souci de la précision, ils
écrivent des choses qui ont pour effet ultime de limiter leurs
droits.
M. COURNOYER: Pour bien situer cette observation du chef de
l'Opposition, je peux mentionner que nous avons été
obligés d'ajouter encore à cette définition pour dire que
l'enseignant enseigne une matière ou des matières, une discipline
ou des disciplines. C'est ce qui a été le résultat de la
discussion.
M. LESAGE: Ici, le pluriel comprend le singulier et le singulier le
pluriel. C'est élémentaire.
M. COURNOYER: Mais, pour en arriver à une entente avec la partie
syndicale, nous avons ajouté des mots.
M. LESAGE: C'est ça qui est curieux.
M. CHOQUETTE: Vous êtes prêts à ajouter des mots,
mais pas d'argent.
M. COURNOYER: Nous sommes toujours dans les mots.
M. CHOQUETTE: La discussion revient pas mal à ça.
M. MASSE: Ajoutez des mots là-dessus, ça va bien aller.
Cela dépend des mots nécessairement.
M. COURNOYER: La discussion a porté sur l'addition de certains
mots à la définition du mot instituteur. Finalement, après
de longues délibérations, nous avons décidé
d'ajouter certains mots qui décrivent ce qu'est enseigner et enseigner
quoi. Cestla discussion que nousavons eue.
M. LE PRESIDENT (M. Dozois): Ensuite, M. Cournoyer?
M. COURNOYER: Nous sommes passés au champ d'application au
chapitre 2. Nous avons précisé que l'élémentaire et
le secondaire comportaient une possibilité d'autres niveaux qui ont
toujours été, dans la pensée de notre groupe, inclus dans
les mots élémentaire et secondaire. Il nous a fallu ajouter:
« Sous la juridiction de la commission, soit en vertu des
règlements du ministre, soit en vertu d'une autorisation spéciale
du ministre », pour tenir compte de la douzième commerciale
spéciale, etc sur laquelle il y a effectivement un point
d'interrogation, à savoir si c'est dans le secondaire ou si ce n'est pas
dans le secondaire. Nous avons toujours pensé que c'était dans le
secondaire...
M. CARDINAL: Ce n'est certainement pas dans le collégial.
M. COURNOYER: II y a quand même des endroits où les deux
premières années de collégial, qui sont effectivement du
collégial, qui sont données dans les locaux des commissions
scolaires. Il y a eu une discussion assez longue sur ce problème
particulier, pour finalement conve-
nir, de part et d'autre, que c'était du collégial et que
les normes actuelles ne s'appliquaient pas.
Nous avons également voulu préciser que l'instituteur qui
est à l'étranger en vertu des contrats entre le gouvernement
provincial et un gouvernement étranger, ou le gouvernement
fédéral et un gouvernement étranger et la commission
scolaire, bénéficie d'un certain nombre de
bénéfices que nous avions oublié d'ajouter ici. Toujours
selon 1'énumération qui est inscrite ici, il en manquait. Au
numéro 2102, deuxième paragraphe, nous avons parlé des
caisses de crédits et de l'assurance salaire. Là-dessus, nous
devons faire enquête aux fins de savoir si, effectivement, les militaires
bénéficient du même système de caisse de
crédits ou s'ils ont un système particulier à eux,
lorsqu'ils ont...
M. LESAGE: Est-ce que ce n'est pas un cas où il vaudrait mieux
procéder en disant ce qui ne s'applique pas plutôt que d'essayer
d'énumérer ce qui s'applique?
M. COURNOYER: Je pense que c'est une idée qui n'a pas
été abordée avec les enseignants.
M. LESAGE: Ce serait peut-être plus simple.
M. COURNOYER: La demande qui nous a été faite, cela a
été d'ajouter, M. Lesage.
M. LESAGE: Ce serait peut-être plus simple...
M. COURNOYER: C'est beaucoup plus simple de dire ce qui s'applique.
M. LESAGE: ...de procéder négativement que de
procéder affirmativement dans une liste qui peut ne pas être
complète et qui peut léser des droits des syndiqués. Si
vous procédez par exclusion, les syndiqués ont beaucoup plus de
garanties.
M. COURNOYER: C'est une idée.
M. MASSE: M. Laliberté n'est pas d'accord.
M. LALIBERTE: Pas du tout. Maintenant, avant de répondre
là-dessus, je me demande, M. le Président, comment nous allons
procéder, parce que je bous un peu sur ma chaise de ne voir le dialogue
qu'avec la partie patronale. Il n'est pas du tout sûr que l'image que
nous voulons projeter soit nécessairement celle qui est actuellement
présentée par Me Cournoyer. Si je me permets une suggestion, ce
serait peut-être qu'il fasse rapport de leur position et que nous
puissions faire rapport de nos positions. Ensuite, on pourra engager le
dialogue.
M. LE PRESIDENT (M. Dozois): M. Laliberté, si vous me permettez,
je pense que M. Cournoyer fait exactement cela dans le moment, sauf que les
membres du comité lui posent des questions pour connaître la
portée de ce qu'il affirme. Votre tour viendra, j'ai bien l'intention de
vous donner la parole immédiatement après M. Cournoyer.
Le même jeu va se faire à ce moment-là. J'imagine
que les membres du comité vous poseront des questions pour avoir des
éclaircissements sur certaines choses que vous pourriez dire ou
avancer.
M. LESAGE: Ce que j'ai fait, M. le Président, c'est d'essayer de
savoir si certaines alternatives avaient été discutées ou
étudiées, en me référant aux principes
généraux d'interprétation.
M. DOZOIS: Prenez-en note et vous pourrez commenter les suggestions ou
les opinions qui ont été émises à l'occasion de
l'exposé de M. Cournoyer.
Continuez, M. Cournoyer.
M. COURNOYER. Il est sûr, M. le Président, que je n'ai pas
l'intention de critiquer ici la partie syndicale. J'ai l'intention de faire un
rapport de ce que nous croyons s'être produit en négociation. On
m'a demandé d'ajouter et j'ai dit: On a ajouté, dans certains
cas.
Il y a aussi un article qui a été discuté, le no
2105, qui réfère à un article de protocole. Il s'agit
encore là d'une proposition que nous avions faite et qui
réfère au code du travail pour les surplus qui ne sont pas des
instituteurs, selon notre définition, et qui doivent être
assujettis d'une manière ou d'une autre à une convention
collective.
Nous avons proposé à la partie syndicale une addition
à l'effet que si une commission scolaire invoquait le bill no 25 pour
dire qu'elle n'est plus obligée de négocier avec la partie
syndicale, le syndicat d'instituteurs, pour le cas de ceux qui ne sont pas des
instituteurs, à ce moment-là, elle donnerait mandat à la
Fédération des commissions scolaires pour négocier en son
nom.
M. Laliberté vous dira comment cette proposition a
été reçue. Pour notre part, c'est une proposition qui
tentait de planifier davantage et que nous ne voulions pas discuter pour
autre
chose que les instituteurs actuellement. Mais nous avons opiné
que ça ne déliait pas et que ça ne pouvait pas être
considéré comme déliant les commissions scolaires de
l'obligation qu'elles peuvent avoir en vertu du code du travail de
négocier avec le syndicat d'instituteurs pour d'autres personnes qui
sont incluses dans l'unité de négociations décrite dans le
certificat.
Nous sommes ensuite passés au chapitre 3. A ce chapitre, nous
avons eu une longue discussion sur le régime syndical. Les autres
articles du chapitre 3, sans présumer qu'ils sont réglés
entre la partie syndicale et nous, n'ont pas été discutés
pendant les négociations.
A l'article 3700 et suivants, au régime syndical, nous avons
été informés par la partie syndicale que les articles 3701
à 3705 la satisfaisaient pour le moment, à condition que
l'article 3706 soit amputé de la dernière phrase, qui serait
remplacée par la phrase suivante: «L'instituteur
démissionnaire doit renoncer ou renonce à tout recours contre la
commission ».
Nous avons refusé cette proposition de la partie syndicale, et
nous avons maintenu le texte, intégralement dans la forme où il
se trouve présentement à l'article 3706.
A côté du régime syndical, il y a, bien sûr,
la question de la formule Rand. Notre proposition est applicable à deux
secteurs: le secteur catholique et le secteur protestant, Le secteur catholique
se retrouve à l'article 3-7-00 et à l'article 3-8-00, tandis que
le secteur protestant se retrouve à l'article 3-9-00 et 3-10-00.
Dans le secteur catholique, le gros des discussions a porté sur
les difficultés pour la partie patronale de régler, à
l'échelon de la convention collective, un problème assez aigu qui
existe entre la Provincial Association of Catholic Teachers PACT et la
Corporation des enseignants du Québec. Lors de la présentation
des demandes syndicales sur ce régime, il y avait deux systèmes
de proposés, un par la PACT et l'autre par la CEQ. Or, les deux
systèmes, dans un article en particulier, se contredisaient. L'un
excluait l'autre.
Je ne sais pas s'il est de mon devoir de le rappeler
peut-être que M. Laliberté voudrait m'empêcher de le faire
mais je dois dire que le problème qui est et qui était
devant nous, c'était de décider d'accepter une position
plutôt qu'une autre ou de soumettre une proposition applicable à
tous.
Nous devons rappeler que nous négocions présentement, au
nom des commissions scolaires, des conventions collectives avec des syndicats
d'enseignants. Les problèmes qui existent entre la CEQ et la PACT ne
peuvent, à notre sens, être réglés dans une
convention collective entre une commission scolaire et un syndicat
d'enseignants. Le problème que je décris rapidement est celui qui
veut que certaines personnes qui ne sont pas membres de la CEQ, mais membres de
la PACT et d'un syndicat affilié à la CEQ, cependant, sont
tenues, actuellement, de payer l'équivalent des cotisations syndicales,
qui, lui, est composé de cotisations syndicales et de cotisations
professionnelles payables à la CEQ. Ainsi, l'élément
anglophone catholique, qui veut être autonome, est tenu de payer deux
fois une cotisation qu'il considère, lui, comme professionnelle, mais
que la CEQ prétend syndicale totalement.
Je ne sais pas comment aborder la description de ce problème,
mais c'est un problème aigu entre la CEQ et la PACT. La PACT nous avait
demandé, en fait, par le truchement de cette convention collective, de
protéger les droits des enseignants anglophones catholiques de
façon qu'ils n'aient pas à payer une double cotisation
professionnelle, une à la CEQ par le truchement de la cotisation
syndicale et une à la PACT pour en être membres.
La formule proposée a été discutée par nous
et nous avons déclaré à la partie syndicale que nous
n'allons pas intervenir dans les décisions internes d'un syndicat qui
décrète le montant de la cotisation syndicale et l'affiliation de
ce syndicat à la CEQ plutôt qu'à la PACT.
Si un syndicat est affilié à la CEQ, il va de soi que les
cotisations syndicales ou les cotisations professionnelles ou les cotisations
de service sont payées à la CEQ. Il arrive c'est
peut-être un accident que la cotisation payée par ceux qui
sont membres de la CEQ est égale à la cotisation payée par
ceux qui n'en sont pas membres. Je donne un exemple, sans arriver aux chiffres.
Si la cotisation payable par un syndiqué est de $70 et que cette
cotisation est composée d'une cotisation syndicale et d'une partie pour
la cotisation professionnelle, l'équivalent de la cotisation syndicale,
pour ceux qui ne sont pas membres de la CEQ, est égal à la
composition des deux, ça reste $70. Alors, ce qui se produit chez nous,
c'est qu'un instituteur qui a le droit de ne pas être membre de la CEQ
et cela est particulièrement vrai dans le secteur anglophone
et qui est membre de la PACT, doit payer exactement le même
montant d'argent à la CEQ et à son syndicat que s'il était
membre de la CEQ et il doit, en plus, payer sa cotisation professionnelle
à la PACT.
Nous ne pouvons pas, nous, vu que nous négocions encore
aujourd'hui selon les termes du code du travail, prendre des décisions
qui, à toutes fins pratiques, équivaudraient à dire que le
syndicat n'est pas libre de ses affilia-
tions. Le syndicat est libre des ses affiliations, il est affilié
à la CEQ. C'est un droit que le syndicat a et nous ne croyons pas
opportun ni nécessaire ni possible de régler ce problème
à l'échelon d'une convention collective.
La partie syndicale a effectivement soumis que la façon de
régler le problème serait probablement l'adoption d'une
législation qui garantirait ou qui donnerait à la Provincial
Association of Catholic Teachers certains droits qui seraient
l'équivalent des droits reconnus à la Provincial Association of
Protestant Teachers et à la CEQ, quitte à discuter, sur
présentation de la loi de la PACT, du bien-fondé de cette loi
devant ceux qui, effectivement, l'étudieront.
Ici, je tente de refléter le plus possible ce qui s'est produit
pendant nos discussions, mais de notre côté, nous avons maintenu
nos propositions suivant lesquelles nous n'avons pas à décider,
à l'échelon de cette convention, des problèmes entre la
CEQ et la PACT, mais nous avons à décider des problèmes
entre un syndicat et une commission scolaire.
M. LESAGE: Nous allons retenir ce point très important et nous
allons attendre, avant de poser des questions additionnelles, d'avoir entendu
M. Laliberté sur ce point qui me semble assez délicat ainsi que
le représentant de PACT, cela va de soi.
M. LALIBERTE: Disons qu'il faut tout de suite émettre une
réserve, et je ne dis que cela pour l'Instant, sur la position syndicale
telle qu'exprimée par M. Cournoyer. Ce n'est pas tout à
fait...
M. LESAGE: J'aimerais mieux entendre vos nuances avant de poser des
questions.
M. LE PRESIDENT: Alors, vous pouvez continuer M. Cournoyer.
M. COURNOYER. Il y a, en plus, qui nous sépare dans la
déduction des cotisations syndicales, une demande pour que les
cotisations spéciales soient aussi déduites pour tous les
instituteurs à l'emploi de la commission scolaire au même titre
que les cotisations syndicales régulières. Je dois faire rapport
que nous avons refusé cette demande de la part des syndicats
d'enseignants.
M. LESAGE: Ce que vous appelez des cotisations spéciales, c'est
le genre de cotisations qui étaient mentionnées dans la lettre
que nous a lue M. Masse l'autre jour? Je veux me situer.
M. COURNOYER: Ce sont des cotisations qui, par exemple, à une
occasion particulière, les fonds du syndicat ne sont pas suffisants et
on dit...
M. LESAGE: On impose une taxe en cas de...
M. COURNOYER: C'est une taxe additionnelle sur les instituteurs.
M. MASSE: Nous, nous plaidons la taxe volontaire.
M. LESAGE: Bien, pardon, ç'a été la formule
Rand...
M. MASSE: C'est-à-dire...
M. LESAGE: ... clairement la cotisation de base doit être...
M. MASSE: ... la cotisation de base est perçue par...
M. LESAGE: ... l'employeur est obligé, ce n'est pas
volontaire.
M. MASSE: La cotisation de base est perçue par la commission
scolaire...
M. LESAGE: Ce n'est pas volontaire ça.
M. MASSE: ... et remise à l'organisme syndical. Mais les
cotisations spéciales, pour toutes sortes de questions de grèves
ou de choses semblables, le syndicat a nettement le droit, en assemblée
générale, de le décréter, mais la commission
scolaire ne veut pas s'engager à les enlever sur les chèques de
paie.
M. LESAGE: Pourrais-je poser une question ici? Cela existe-t-il dans
d'autres conventions?
M. COURNOYER: Les cotisations spéciales?
M. LESAGE: Dans d'autres domaines? La déductibilité
obligatoire pour l'employeur de cotisations spéciales suivant la formule
Rand.
M. COURNOYER: En vertu de la formule Rand, je n'en ai pas vu M. Lesage,
mais mon expérience est quand même limitée.
M. CHOQUETTE: Quelle est votre objection à ce que les cotisations
spéciales soient
retenues par l'employeur et remises au syndicat?
M. COURNOYER: Nous n'avons pas d'objection à retenir des
cotisations spéciales. Nous avons objection à imposer des
cotisations spéciales à tous ceux qui ne sont pas membres du
syndicat, même aux membres. Nous avons proposé de déduire
des cotisations spéciales, c'est-à-dire de rendre le service au
syndicat, de déduire sur autorisation écrite du syndiqué,
de n'importe qui.
M. CHOQUETTE: Puisque vous êtes d'accord pour retenir les
cotisations régulières, quelle est votre objection à vous
faire l'agent du syndicat pour la perception des cotisations
spéciales?
M. COURNOYER: Nous nous faisons l'agent du syndicat pour la perception
des cotisations spéciales, mais nous ne nous faisons pas l'agent du
syndicat pour imposer les cotisations spéciales à tous les
instituteurs.
M. CHOQUETTE: Mais vous le faites pour les cotisations
régulières?
M. COURNOYER: Les cotisations régulières sont pour un
service régulier.
M. CHOQUETTE: Je suis d'accord, mais quelle est votre objection à
ne pas suivre le même régime pour les cotisations
spéciales?
M. COURNOYER: Disons qu'il y a une objection qui peut être une
objection de principe, mais j'oublie les objections de principe pour le moment.
Disons que je donne un exemple , lors d'une réunion
spéciale des instituteurs membres de la MTA, Montreal Teachers
Association, le choix a été donné aux individus de payer
la cotisation spéciale, de l'accepter ou, effectivement, de
démissionner du syndicat. Devant un tel choix, il y en a 400 qui ont
démissionné, parce qu'ils avaient le choix de payer ou de
démissionner.
Alors, moi, j'ai actuellement le choix d'accepter d'imposer à ces
400 instituteurs ce qu'ils ont refusé de faire en assemblée
générale et qu'ils ont pris les risques de faire. C'est la
position actuelle, ce sont les cas présents à notre esprit. C'est
aussi le fait que, dans mon expérience qui n'est pas grande M.
Laliberté a beaucoup plus d'expérience que moi là-dedans
il ne m'est pas apparu comme normal de donner au syndicat un pouvoir de
taxation sur tous les instituteurs employés.
M. CHOQUETTE: Mais sur le plan des principes, je ne vois pas beaucoup de
différence entre une cotisation régulière et une
cotisation spéciale. Sur le plan des principes, je n'en vois pas.
M. GARDNER: L'une est fixe et l'autre est déterminée
par...
M. CHOQUETTE: Les deux sont déterminées par les
règlements du syndicat ou par les voix aux assemblées
générales.
M. LESAGE: Un instant. C'est là que vient ma question. Je pense
bien que M. Laliberté pourrait y répondre. Ces cotisations
spéciales ne peuvent-elles être imposées qu'à la
suite d'un vote pris chez les membres du syndicat, vote qui doit être
majoritaire, non pas des gens présents, mais majoritaire d'une
façon absolue sur le nombre des syndiqués dans le Québec?
La réponse à cette question peut déterminer beaucoup ma
façon d'envisager les choses.
M. LALIBERTE: D'abord, il ne s'agit pas de tous les enseignants du
Québec. Il ne faut pas oublier que nous sommes...
M. LESAGE: Très bien, je corrige. Vous n'avez pas à
m'expliquer, j'ai compris.
M. LALIBERTE: D'accord. C'est chaque syndicat local, autrement dit.
M. LESAGE: D'accord.
M. LALIBERTE. Il n'y a pas un endroit, à ma connaissance,
où la décision peut se prendre autrement que par
l'assemblée générale. A ma connaissance. S'il en existe,
je ne les connais pas.
M. LESAGE: C'est la majorité de l'assemblée, ce n'est pas
la majorité absolue des membres régulièrement
inscrits?
M. LALIBERTE: Règle générale, en tout cas, c'est la
majorité des membres présents à l'assemblée
générale qui en décide. Mais cela est aussi vrai pour la
cotisation régulière.
M. LESAGE: Oui, mais il y a tout de même une différence
entre...
M. LALIBERTE: Si vous me permettez, puisque vous désirez avoir
notre point de vue là-dessus, je vais prendre une minute. D'abord, il
est inexact de croire que la cotisation régu-
lière est fixe. Elle n'est pas nécessairement fixe.
M. GARDNER: Commentl
M. LALIBERTE: Attendez. Ne mêlez pas la cotisation de la CEQ avec
la cotisation des syndicats, ce n'est pas la même chose. La cotisation de
la CEQ est déterminée par des règlements qui, pour
être modifiés, doivent être approuvés par le
Secrétariat de la province. C'est une autre question. Localement, il y a
des syndicats, bien sûr, où la cotisation est décrite dans
les règlements mêmes. Mais, il y a un fort grand nombre de
syndicats où la cotisation n'est pas décrite par les
règlements mêmes, où les règlements disent
simplement que l'assemblée générale du syndicat
décide de la cotisation qu'ils doivent se donner pour faire vivre ses
activités.
Auxquels cas, et pour la cotisation régulière et pour tout
autre titre de cotisation, ce sont les décisions de l'assemblée
générale qui déterminent le montant. On me signale que,
très fréquemment, dans nos règlements, il y a une exigence
à l'effet que, pour les cotisations spéciales, ce soit
voté par les deux tiers des membres présents, très
souvent, dans nos règlements. Je ne peux pas généraliser,
parce que les règlements de tous les syndicats ne sont pas
automatiquement les mêmes.
Il y a une exigence des deux tiers des membres de l'assemblée
générale.
Au fond, le principe de l'affaire, c'est qu'il ne faut pas attacher
l'idée de cotisation spéciale exclusivement à des cas
comme ceux qui ont été mentionnés tout à l'heure,
par exemple, le cas de la MTA dans une situation de crise. Des cotisations
spéciales, ça s'imagine pour une foule de choses. Par exemple,
les syndicats pourraient fort bien ils vont probablement être
obligés de le faire parler de cotisations syndicales à
cause de la présente négociation, indépendamment des
situations de conflit. Pourquoi? Parce que ç'a duré deux ans,
parce que ç'a exigé des dépenses bien supérieures
à ce que les syndicats étaient obligés d'encourir comme
dépenses antérieurement. Par exemple, on évalue que,
déjà, la négociation, depuis deux ans, au total, là
au niveau provincial, au niveau régional et au niveau local, nous
coûte au-delà de $560,000. Imaginez qu'il y en a du monde à
déplacer. Imaginez qu'il s'en est fait des assemblées
générales. Imaginez qu'il y en a eu des dépenses un peu
spéciales. Bien, ces $560,000 là, ça ne coûtait
jamais ça dans les négociations locales antérieures.
Les cotisations régulières antérieures pouvaient
couvrir les activités ordinaires du syndicat, mais il est bien clair
que, dans une situation comme celle-ci, avec les cotisations
régulières, on n'est pas capable d'arriver à avoir
suffisamment, disons, de revenus pour couvrir les frais de la
négociation. Il n'y a presque rien, dans ces dépenses-là
qui a été affecté à des moyens de pression comme
tels. Ecoutez, quand, chaque semaine, nous avons une trentaine de personnes qui
viennent de tous les coins de la province pour travailler avec le comité
de négociation, pour transmettre l'information dans les milieux, quoi
qu'en dise le ministre Masse, ça coûte cher en déplacement,
ça. Le gars de la Gaspésie, le gars de l'Abitibi, le gars du
Golfe, ça coûte cher. Bien, ces dépenses-là, il faut
qu'elles soient assumées. Jamais cela n'aurait coûté
ça s'il y avait eu des négociations locales.
Alors, il y a des types de dépenses du genre. On peut même
imaginer une cotisation spéciale pour une construction d'édifice.
Ce n'est pas le cas de la CEQ, car nous avons pu le faire autrement, mais on
peut imaginer une cotisation spéciale pour un cas comme celui-là.
On peut imaginer, autrement dit, une cotisation spéciale pour n'importe
quelle situation à peu près. Une fois cette situation-là
terminée, on peut tout simplement n'avoir qu'à revenir aux
cotisations régulières. La position qui nous est proposée
par la partie patronale, qui veut, en fait, que chaque individu donne son
accord, c'est comme si, dans la ville de Sainte-Foy, alors que je serais en
désaccord avec une cotisation spéciale de la municipalité,
les règlements gouvernementaux imposaient que tous les citoyens de
Sainte-Foy donnent leur accord pour que la municipalité de Sainte-Foy
puisse percevoir une taxe spéciale.
Pourquoi ce pouvoir-là, qui a été accordé
dans une...
M. LESAGE: Il y a un référendum.
M. MASSE: II y a un référendum quand il y a une taxe
spéciale.
M. LESAGE: Pour les cotisations spéciales des
municipalités pour les améliorations, il y a tout un
mécanisme qui permet un référendum.
M. LALIBERTE: M. le Président, j'avoue que je ne suis pas
très ferré dans ce domaine-là, mais est-il vrai pour toute
taxe spéciale des municipalités et des commissions scolaires? Je
regrette mais...
M. LESAGE: Je vous al bien dit les taxes d'améliorations locales,
M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Moi, je reçois régulièrement des
comptes de taxes qui comportent des taxes spéciales, puis je n'ai jamais
voté encore dans la ville de Sainte-Foy.
M. MASSE: II n'y a pas eu d'opposition...
M. LESAGE: La ville ne peut les imposer qu'en vertu des pouvoirs qui lui
sont accordés par la Législature.
M. LALIBERTE: Pour les commissions scolaires, est-ce qu'il y a un
référendum?
M. LESAGE: Non, mais elles ne peuvent imposer qu'en vertu de la
législation qui est adoptée par la Législature.
M. BERTRAND: Règle générale, s'il y a un certain
nombre de personnes qui demandent le vote je ne me rappelle pas
40%...
M. LESAGE: Cela dépend de la grosseur de la
municipalité.
M. BERTRAND: C'est ça, du pourcentage. M. LESAGE: Oui, oui.
M. BERTRAND: A ce moment-là, il y a un vote.
M. LALIBERTE: Il faut ajouter, quand même, que ce n'est pas un
comité exécutif dans nos associations qui décide d'imposer
des cotisations spéciales. Je répète que ce sont les
assemblées générales, c'est-à-dire
l'assemblée des membres du syndicat, qui décide de la cotisation
spéciale. Ce n'est pas un référendum, bien sûr, mais
c'est quand même une réunion des contribuables du syndicat, si je
peux employer cette expression-là. J'aimerais souligner ici que la
Fédération des commissions scolaires elle-même a
imposé une cotisation spéciale pour fins de la négociation
provinciale. Je la comprends; ça lui coûte, à elle aussi,
quelque chose qu'elle n'avait pas à dépenser
antérieurement. Tout ce que nous demandons à la partie patronale,
c'est d'agir comme agent de perception. Ils n'ont pas affaire à juger de
la valeur ou de la non-valeur d'une cotisation spéciale
régulièrement décidée par le syndicat.
M. LESAGE: M. Laliberté, je voudrais bien que vous preniez ce que
je vais vous dire avec le sens de l'humour que je vous connais.
Quand je pense aux papiers qu'il y avait par erreur et pour d'autres
fins dans votre première enveloppe, je me demande, et le
député d'Outremont aussi, si on ne fait pas fausse route et si on
ne deviendrait pas plus riche en vous offrant nos services.
M. LALIBERTE: C'est un humour que je devrais qualifier d'anglais.
M. LESAGE: Pourtant, je n'ai rien anglicisé, je vous le jure.
M. LALIBERTE: Je ne veux pas revenir là-dessus.
M. LESAGE: Non, mais prenez-le en bonne part
M. LALIBERTE: Mais je souligne simplement que ce n'était pas une
erreur.
M. LESAGE: Non, j'ai bien dit que c'était une erreur
d'interprétation de notre part.
M. LALIBERTE: Ah bon! D'accord.
M. BERTRAND: Le président de la fédération.
M. LEFEBVRE: M. Laliberté a signalé que la
Fédération des commissions scolaires a imposé une taxe
spéciale dernièrement. C'est faux. Nous avons demandé une
collaboration des commissions scolaires. Nous avons demandé $0.10 par
étudiant à chacune des commissions scolaires, avec la
liberté de chacune des commissions scolaires de le donner à la
fédération. Nous ne l'avons pas imposé. Nous avons
demandé une collaboration. C'est l'esprit du texte que nous avons
proposé.
M. LALIBERTE: Je retire le mot « imposé » si je l'ai
dit, mais je suis pas mal sûr de ne pas l'avoir dit J'ai simplement fait
référence à la fédération comme ayant une
cotisation spéciale parce qu'elle avait des dépenses nouvelles
qu'elle n'avait pas antérieurement pour expliquer que des cotisations
spéciales, ce ne sont pas des méchancetés
automatiquement.
M. CHOQUETTE: Une fois que la convention collective sera signée,
si jamais elle est signée, les besoins financiers seront probablement
moins considérables, et par conséquent, les possibilités
de cotisation spéciale seront plus éloignées que dans la
période actuelle.
M. LALIBERTE: Nous pensons bien que nous n'aurons pas besoin de mettre
chaque année
quelque chose comme $300,000 sur la négociation provinciale.
C'est quand même ça que ça nous coûtera au bout des
deux ans. Nous sommes déjà rendus à $560,000 plus ce
qu'elle va coûter avant la fin de l'année, disons que ça
fait en gros $300,000 par année. On pense bien qu'on ne sera pas
obligé de dépenser cela chaque année.
M. MASSE: Pour résumer la situation, la partie patronale est
parfaitement d'accord pour retenir les cotisations régulières du
syndicat par la paie qui est versée aux enseignants. Mais pour ce qui
est des cotisations spéciales du syndicat, nous sommes prêts
à retirer du chêque de paie la partie de cotisation avec l'accord
du syndiqué, avec l'accord de l'enseignant. Mais pour ceux qui ne sont
pas d'accord, on leur laisse la liberté de ne pas l'être et pour
cette cotisation spéciale, nous ne retirons pas l'argent
M. BERTRAND: M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Juste un petit mot. Je me reporte maintenant à la
convention collective signée entre le gouvernement et le SPEQ et qui
couvre la période 1967 à 1969, article 4-04 qui se lit comme
suit: « Pour les fins du présent article, le montant de la
cotisation syndicale est la somme qui, à l'occasion, est indiquée
au gouvernement par avis écrit signé par le secrétaire du
syndicat, cet avis prend effet le trentième jour suivant sa
réception par le gouvernement. » Je vous signale qu'il n'y a pas
d'allusion à la cotisation régulière ni spéciale
dans cette clause et je rappelle également que l'on dit: « Qui est
signalé à l'occasion par le secrétaire du syndicat
». Nous avions proposé nous-mêmes une expression qui ne
faisait pas la distinction entre régulière et syndicale, un peu
comme c'est écrit ici dans la clause du SPEQ, et c'est eux qui ont fait
la distinction entre régulière et spéciale.
Peut-être le gouvernement voudrait-il avoir la même ligne de
planification dans tous les cas?
M. BERTRAND: M. Cournoyer.
M. COURNOYER: Je pense que le rapport sur cette partie, c'est
l'état des discussions. Nous l'avons refusé. Ils l'ont
demandé, mais nous l'avons refusé. Quant à l'article qui a
trait aux démissions, c'est 3-7-06, et là-dessus notre position
est très ferme. Ce n'est pas par entêtement.
M. LESAGE: Vous voulez parler de la dernière phrase. « Dans
ce cas...
M. COURNOYER: Oui.
M. CHOQUETTE: M. Cournoyer, donnez donc des explications, enfin, tel que
vous le voyez, aux yeux de la partie patronale, parce que le syndicat pourra
probablement nous donner des explications. Quelle est l'explication de la
phrase: « Mais si le syndicat le demande par écrit avant le 1er
avril de chaque année, elle constitue une cause de non-rengagement de
cet instituteur »?
M. COURNOYER: Nous avons compris que la demande syndicale, au
début, était que la démission d'un instituteur du syndicat
ou son expulsion causait son non-réengagement à la fin de
l'année scolaire. Or, les non-réengagements, d'habitude, c'est la
commission scolaire quiles fait. Elle doit les faire avant le 1er juin, selon
la Loi de l'instruction publique. Nous avons consenti à ce qu'une
démission du syndicat lorsque le syndicat dit: il a
démissionné, et nous ne voulons plus l'avoir ici cela
constitue pour nous une cause de non-réengagement que nous allons donner
à l'instituteur, conformément à la Loi de l'instruction
publique, lorsque nous l'avisons qu'il n'est pas rengagé pour
l'année scolaire suivante.
Là, le syndicat doit prendre l'initiative de nous aviser de ne
pas réengager tel instituteur, parce qu'il a
démissionné.
M. LESAGE: Parce qu'il a démissionné du syndicat?
M. COURNOYER: Parce qu'il a démissionné du syndicat.
M. LESAGE: Là, la commission scolaire est forcée de ne pas
le réengager?
M. COURNOYER: De ne pas le réengager. Cependant, nous avons dit:
II y a peut-être des raisons pour lesquelles l'instituteur a
démissionné. Le syndicat et l'instituteur les connaissent. S'ils
contestaient devant les tribunaux civils, conformément à la Loi
de l'instruction publique, cette cause comme une cause non valide de
non-réengagement, le syndicat doit venir prendre le fait et cause de la
commission.
M. LESAGE: Mais, M. Cournoyer, je poserai la même question
à M. Laliberté supposons, par exemple, qu'il y a
comme cela existe dans d'autres domaines à un moment
donné, une lutte intersyndicale, qu'un autre syndicat commence à
recruter.
M. COURNOYER: II peut le faire. Il y a aussi l'article 3705 qui
réfère entre le soixantième et le trentième jours,
conformément au code.
M. LESAGE: Oui.
M. COURNOYER: Cela, c'est pendant la durée de la convention, et
ce n'est pas entre le soixantième et le trentième. Entre le
soixantième et le trentième jours, conformément au code du
travail, l'instituteur a le libre choix de décider de changer
d'affiliation. Ce sont les termes du code du travail.
M. LESAGE. Il arrive qu'il y a des batailles syndicales,
autrement...
M. COURNOYER: Avant cela, oui. Cela arrive souvent.
M. LESAGE: Cela arrive souvent. Alors, s'il y a une bataille syndicale,
écoutez, je ne dis pas que cela va exister, mais c'est survenu dans
tellement d'autres domaines où se trouve le libre choix du
syndiqué.
M. COURNOYER: Disons le libre choix, sans vouloir me faire l'avocat de
la partie syndicale, c'est seulement...
M. LESAGE: II ne peut s'exercer.
M. COURNOYER: ... il ne peut s'exercer qu'entre le soixantième et
le trentième. Il est membre du syndicat pour une période de temps
donnée, il ne peut pas même changer d'affiliation avant le
soixantième et le trentième.
M. LESAGE: C'est quand même arrivé, avec les mêmes
clauses, ailleurs dans d'autres domaines.
M. COURNOYER: Oui, c'est arrivé. Ceci doit être pris comme
un effort de notre part pour régler le problème du régime
syndical. Je dois dire que ceci n'est pas accepté par la partie
syndicale. Ce que l'on demande, c'est que l'instituteur renonce à tout
recours contre la commission dès qu'il démissionne du syndicat.
C'est ce que nous refusons.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Je reprends un peu une question de procédure.
Est-ce que nous allons travailler sur demande sur chacune des clauses comme
cela, ou bien si nous allons faire un exposé? Puis-je vous faire une
suggestion? J'ai l'impression là que 1, 2 et 3, c'est en soi un type de
problème des relations entre l'organisme syndical et l'organisme
employeur.
Je vous suggérerais que l'on termine 1, 2 et 3, côté
patronal, que nous puissions intervenir sur 1, 2 et 3, côté
patronal. Après cela, nous prendrons les autres morceaux qui sont plus
à caractère de contenu.
M. LESAGE: Je pense que c'est une excellente suggestion, parce que vous
convenez que nous voudrions bien saisir les deux côtés de la
médaille.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Allez-y, M. Cournoyer.
M. LESAGE: Pas de Saint Christophe.
M. BERTRAND: N'allez pas réveiller les cadavres.
M. LESAGE: Mais non, il n'a jamais existé.
M. BERTRAND: Non, non. Gina Lolobrigida prétend qu'il a
existé. Elle a une confiance absolue en lui.
M. LESAGE: Avec saint Georges, les Anglais ont perdu leur saint.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne leur reste que le dragon.
M. BERTRAND: M. Cournoyer.
M. COURNOYER: Je n'ai pas tellement de choses à ajouter sur les
trois chapitres. Si la procédure suggérée par M.
Laliberté est acceptable, je vais rapidement finir le chapitre 3.
La PACT nous demande c'est là que ça diffère
avec l'autre partie qu'à l'article 3-8-06 nous ajoutions
je le lis en anglais, parce que le texte m'a été remis en anglais
« Furthermore, teachers held to pay professional fees in
conformity with the above law (law 89, Elizabeth n) cela, c'est la loi
de la CEQ ou Victoria 52 cela, c'est la loi de la PACT the
schoolboard will forward the professional fee to the corporation of the
individual teacher's choice ». Cela, c'est une description sommaire du
problème que je mentionnais tout à l'heure.
Là-dessus, je termine. C'est tout ce que f ai à dire sur
les différents articles qui ont été discutés, 1, 2
et 3.
M. LESAGE: Je vous pose une question et je la poserai tout à
l'heure à M. Laliberté. Croyez-vous que, sur les points sur
lesquels vous
nous avez fait rapport étaient réglés, cela
entraînerait un accord sur les articles 1, 2, 3 et toutes leurs
subdivisions?
M. COURNOYER: Pas nécessairement le no 1. Très
probablement les nos 2 et 3.
M. BERTRAND: Avez-vous d'autres questions à poser?
M. CHOQUETTE: C'est à M. Laliberté, je pense.
M. COURNOYER: Elle est posée à moi et en même temps
à M. Laliberté.
M. DOZOIS: Je n'ai pas entendu s'il avait été question de
la charge de travail.
M. LESAGE: Nous n'avons pas posé la question, M. Dozois. M.
Laliberté a suggéré que nous discutions d'abord les
chapitres 1, 2 et 3 pour qu'il puisse répondre et qu'ensuite nous
venions aux autres points. Nous avons pensé que ça pourrait
être une discussion plus ordonnée si nous procédions
d'abord à la discussion sur les chapitres 1, 2 et 3.
M. Laliberté a fait, je crois, une excellente suggestion.
M. BERTRAND: Est-ce que mes collègues ont d'autres questions
à poser à M. Cournoyer? Sinon, M. Lalibertê.
M. LALIBERTE: M. le Président, je vais tâcher d'être
vraiment bref. Je ne veux pas prendre la grosse partie de la journée sur
ces chapitres-là.
M. LESAGE: M. Laliberté, vous pouvez être bref, mais nous
voudrions bien connaître toutes les implications.
M. LALIBERTE : Nous allons tenter de vous les démontrer.
M. LESAGE: S'il vous plait.
M. LALIBERTE: Permettez-moi, cependant, de souligner l'absence du chef
négociateur du côté syndical, qui ne sera pas avec nous de
la journée. Il ne sera pas du tout disponible au cours de la semaine,
d'ailleurs, pour des raisons personnelles de santé; c'est un
problème de vision, qui ne provient pas d'un aveuglement devant les
propositions patronales.
M. BERTRAND: C'est peut-être un aveuglement.
M. LALIBERTE: J'aimerais également souligner, avant de faire
l'exposé des chapitres 1, 2 et 3 je ne reviendrai plus
là-dessus ensuite que nous avons je donne une
appréciation globale qui vaudra pour les autres chapitres aussi
été quand même passablement déçus de l'allure
des trois jours de négociation qui ont eu lieu depuis les
dernières séances de la commission parlementaire.
Non pas que nous nous attendions automatiquement à ce que la
partie patronale nous donne ce que nous demandions. Nous avions, pour notre
part, ouvert de nombreuses portes à la commission parlementaire. Nous
avons non seulement confirmé l'ouverture de ces portes pendant les trois
jours des négociations, mais nous en avons ouvert d'autres, comme je
l'indiquerai au cours de chacun des chapitres. J'affirme globalement que,
malheureusement, les seules choses qui aient été ouvertes du
côté patronal, ce n'étalent même pas des
fenêtres, mais c'était à peine, comme l'on disait en
campagne, de petites tirettes à l'intérieur des fenêtres
pour faire entrer de l'air, l'hiver.
Nous avons également été déçus de
voir que, finalement et ce n'est pas un reproche à l'individu
nous nous sommes retrouvés, ces trois jours-là, à
peu près les mêmes gens qui se sont rencontrés pendant 22
mois. Nous n'avons pas eu le bénéfice de l'aide du ministre
délégué à la Fonction publique, sauf pour deux
très brèves périodes, une pendant laquelle nous examinions
les erreurs et l'autre alors que nous étions en pleine discussion assez
passionnée sur les divergences de points de vue entre la CEQ et la PACT.
Nous avions cru qu'en nous invitant à cette table de
négociations, nous allions dans un esprit de part et d'autre vers des
solutions de dernière heure, vers ce qu'il est convenu d'appeler en
anglais un « sprint » final, et que ce ne serait pas la simple
répétition des arguments traditionnels des 22 mois qui se
produirait.
Peut-être la présence du ministre Masse n'aurait-elle
apporté j'imagine qu'il a donné ce qu'il pouvait donner
à ses négociateurs peut-être, dis-je, que ça
n'aurait pas apporté de positions nouvelles, mais nous avions cru que
l'atmosphère, que la façon de procéder pourrait être
très différente.
Or, nous avons surtout vu une répétition des 22 mois de
négociations.
J'aimerais également souligner, ce qui vaut pour une grande
partie des clauses qui ne sont pas encore réglées, qu'il ne faut
pas automatiquement tenir comme acquis que c'est la partie syndicale qui
demande d'apporter des précisions, et là, j'entre tout de suite
sur le chapitre 1.
Permettez-moi de vous citer, Justement, sur le mot instituteur, les deux
définitions originales des deux parties: La partie patronale nous a
présenté dans un document que vous avez, je crois, et qu'elle
appelle le cahier vert, à la clause 1-2-14, la définition
suivante d'instituteur: « Toute personne, laïque ou religieuse,
employée par la commission, dont l'occupation principale et habituelle
est d'enseigner à des élèves en vertu des dispositions de
la Loi de l'instruction publique. » Or, voici, en regard, la position que
nous avons tenue, dès le début, que nous avons modifiée
par la suite, bien sûr, mais qui était la suivante:
M. LESAGE: N'allez pas trop vite, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Disons que je vous la lis au complet.
M. LESAGE: Oui.
M. LALIBERTE: Nous voulions d'abord définir le mot instituteur
par l'expression: Un membre du personnel d'enseignement. Nous enlevions la
référence à laïque et religieuse, c'est-à-dire
qu'elle n'apparaissait pas dans notre texte. Nous enlevions également la
référence à dont la charge principale et habituelle est
d'enseigner. Cela n'a l'air de rien, cette expression-là, mais ça
peut considérablement modifier le tableau.
M. LESAGE: Cela fait une grosse différence. Un membre du
personnel enseignant peut être considéré comme un
instituteur, même si ce n'en est pas l'occupation principale. Avec la
définition qui est proposée par l'employeur, il faut que ce soit
l'occupation principale.
M. LALIBERTE: Tout juste.
M. LESAGE: C'est toute la différence du monde.
M. LALIBERTE: C'est juste, et ça explique d'ailleurs certaines de
nos difficultés sur plusieurs chapitres. Nous ajoutions à
ça: Chargée d'enseigner une ou plusieurs disciplines, une ou
plusieurs matières, un ou plusieurs arts, une ou plusieurs techniques,
mais nous ajoutions, ce qui rendait la définition encore plus
générale: ou de superviser les travaux que réalisent les
élèves sous sa direction. Parce qu'il n'y a pas que des cours
théoriques à donner, il y a aussi d'autres travaux, par exemple
le tutorat, par exemple le travail avec des élèves qui sont en
équipe de travail, et sans recevoir de cours théoriques, etc.
Je voulais simplement signaler que notre définition originale
était beaucoup plus vaste que la leur et que ce sont eux qui, dans leur
définition, ont commencé à apporter des
précisions.
M. LESAGE: Alors sur cette question, M. Laliberté, je m'excuse de
vous interrompre, mais je considère que la différence est
très grande. Là, je ne parle pas des définitions, mais je
parle du concept de l'instituteur, à savoir si la convention ne
s'appliquerait qu'à ceux dont c'est l'occupation principale d'enseigner
ou bien si ça pourrait s'appliquer à ceux dont ça peut
être une occupation secondaire. Sur ce point, y a-t-il eu entente entre
les parties? Sur le concept, j'entends, pas sur la rédaction.
M. LALIBERTE: II n'y a pas d'entente entre les parties sur le
concept.
M. LESAGE: Sur le concept. Cela, c'est très important.
M. LALIBERTE: Je dis bien, sur le concept.
M. LESAGE: Ce n'est pas là une question de virgule, c'est une
question de substance.
M. LALIBERTE: Le chapitre 1, avec les définitions, conditionne
tous les autres chapitres.
M. LESAGE: Je vois bien cela.
M. LALIBERTE: Mais partout après où on emploie le mot
« instituteur », il n'a évidemment que le sens qui est
donné dans la définition. Il ne peut pas en avoir d'autre.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Pourriez-vous donner des exemples, M.
Laliberté?
M. LALIBERTE: Je vais vous donner l'exemple de deux cas au moins qui
sont des cas concrets. L'instituteur-bibliothécaire, et il y en a de
plus en plus dans les écoles. Il n'est pas du tout assuré que son
occupation principale et habituelle soit de donner des cours. Il peut en donner
à l'occasion, mais il fait pourtant bel et bien partie du personnel
d'enseignement, comme celui qui donne un cours de mathématiques. Nous
sommes justement en train d'évoluer vers une formule où les cours
magistraux vont être graduellement remplacés par du travail en
équipe.
Or, est-il un groupe plus important, en l'occurrence, quand il s'agit de
travailler en équipe,
que celui qui est en mesure de mettre à la disposition des
étudiants la documentation qui existe dans l'école ou qui existe
même ailleurs, en leur indiquant là ou ils peuvent chercher pour
faire leurs travaux, pour faire leurs recherches, en somme pour faire leur
apprentissage?
Or, parce que la définition est restrictive à « dont
c'est la fonction principale et habituelle », les
instituteurs-bibliothécaires ne sont couverts ni par la
définition, ni par le reste de la convention collective.
M. LESAGE : Mêm e s'ils donnaient des cours qui seraient
nécessaires, je crois, aux élèves...
M. LALIBERTE: Tout ce qu'il nous est dit...
M. LESAGE: ., pour leur enseigner la façon de trouver leur
documentation dans la bibliothèque.
M. LALIBERTE: Tout ce qu'ils nous disent là-dessus, c'est qu'au
chapitre 8, quand on fait le calcul des professeurs à la disposition des
élèves, on inclut ces gens-là pour la fraction pendant
laquelle ils donnent des cours. Mais ils ne sont toujours pas couverts par la
convention collective, même si on les compte à ce moment-là
pour la fraction pendant laquelle ils donnent des cours.
Un autre exemple concret qui ne s'applique pas dans le secteur
français...
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, une question en passant. Y a-t-il
divergence de vues entre vous-même et la partie patronale sur le fond du
problème, c'est-à-dire l'inclusion des
instituteurs-bibliothécaires dans...
M. LESAGE: C'est ça, ma question. M. LALIBERTE: Ma
réponse: c'est oui.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Quel autre exemple avez-vous?
M. HOUDE: Est-ce la même chose, par exemple, pour les responsables
de l'audiovisuel?
M. LALIBERTE: Je vais vous donner le deuxième exemple et je vais
ensuite parler d'audio- visuel.
Le deuxième exemple que je vais vous donner s'applique au secteur
anglais simplement. C 'est une question de circonstance. Nous, nous avons des
conseillers en orientation, appelons-les conseillers en orientation
professionnelle, qui ont une formation universitaire spéciale. Leur
tâche est à peu près exclusive, généralement,
en tout cas, c'est de faire du travail en orientation.
Alors nous, nous ne demandions pas à les couvrir dans la
convention collective, secteur fran-çais, mais, dans le secteur anglais,
ils n'ont pas la même formule. Us ont la formule qui est plutôt
répandue à travers le Canada, et cette formule-là, c'est
que ce sont des instituteurs qui ont pris un certain nombre de cours, assez
réduits n'est pas une maîtrise mais qui ont pris un
certain nombre de cours en orientation et qui, quotidiennement, en quelque
sorte, font du travail de « counselling » au moins auprès
des étudiants.
Or, par la définition ici, ces gens-là non plus ne sont
pas couverts dans le secteur et des catholiques anglais et des protestants. Un
autre exemple. Nous avions demandé que ceux que l'on appelle les
auxiliaires de l'enseignement faute de mieux, on avait pris cette
expression et nous entendions par là des gens qui, par exemple,
travaillent en laboratoire, pas pour laver les éprouvettes bien
sûr, pas le personnel d'entretien, ou encore travaillent à
l'utilisation des appareils et des aides audio-visuel aussi vaste que ce puisse
être, encore là, ce ne sont pas des réparateurs de machines
auxquels on fait allusion... Dans le domaine de la bibliothèque, il y en
a aussi, des auxiliaires, à l'occasion.
De plus en plus, vous allez retrouver dans l'enseignement des
professeurs « donneurs de cours », si je prends cette
expression-là, et toute une catégorie nouvelle de personnel
d'enseignement, qui participent, non pas en donnant des cours, mais en
travaillant autrement, à la formation des étudiants. Nous avions
demandé que ces auxiliaires aussi soient couverts par la convention
collective. Le refus de la partie patronale est exactement le même sur
chacun des exemples que je vous signale.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Combien cela comprend-il de personnes, et
ces personnes-là sont-elles toutes membres de votre syndicat?
M. LALIBERTE: Ces personnes-là ne sont pas toutes membres de nos
syndicats, mais notre position est que nous étions prêts à
ne couvrir que ceux qui faisaient partie de nos unités de
négociation locales. Nous ne voulions pas aller chercher tous les autres
automatiquement.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Combien, à peu près?
M. LALIBERTE: Je ne peux pas vous donner un chiffre précis. Au
total, ce doit être de l'ordre de quelques centaines dans la province.
Ils ne sont pas des milliers, mais c'est un secteur qui est en plein
développement. Dans cinq ans, ce secteur-là sera en nombre
probablement aussi important que le secteur des professeurs qui donnent des
cours.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté, vos accréditations
couvrent-elles ces personnes-là?
M. LALIBERTE: Nous avons plusieurs de nos accréditations locales
qui, effectivement, couvrent ces personnes dont je parle.
M. CHOQUETTE: Alors, vous les représentez déjà,
dites-vous?
M. LALIBERTE: Nous les représentions localement.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. LALIBERTE: Nous les couvrions également dans des conventions
collectives. 40.1% des bibliothécaires en fonction sont
déjà inclus dans nos unités de négociation et dans
nos anciennes conventions collectives.
M. LESAGE: Est-ce qu'une partie de ceux que vous venez de mentionner
sont syndiqués ailleurs?
M. LALIBERTE: II y en a un certain nombre à la CECM, par
exemple qui sont syndiqués ailleurs, mais ce n'est pas
ceux-là que nous voulions couvrir.
M. LESAGE: Non. Ceux auxquels vous référez ne sont pas
syndiqués dans d'autres unités en dehors de la CEQ.
M. LALIBERTE: Nous avons indiqué nettement, M. le chef de
l'Opposition, que nous étions prêts à couvrir ces gens dans
la mesure où ils étaient déjà chez nous.
M. LESAGE: Ah, bon!
M. LALIBERTE: Dans la mesure où ils étalent
déjà dans nos unités.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres syndicats qui
tentent...
M. LESAGE: Je ne vous comprends plus.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): ... de faire entrer ces gens-là
dans leur unité syndicale?
M. LALIBERTE: Bien sûr, il y en a. Vous savez, le recrutement
entre les groupes syndicaux, c'est régulier et c'est normal. Nous ne
voulions pas aller chercher les autres. Ce n'était pas une clause de
représentation de tous que nous voulions,
M. CHOQUETTE: Pour le moment, vous voulez conserver le statu quo. C'est
cela?
M. LALIBERTE: Oui, en gros, cela revient à dire cela. Nous sommes
dans la situation suivante: supposons que nous ne négocions pas pour les
instituteurs bibliothécaires. On nous dit: Vous pourrez aller
négocier localement. J'en conviens. Mais, quand nous irons
négocier localement pour trois, cinq ou dix personnes, je vous demande
franchement ce que ça nous donne de faire 1,300 fois des
négociations locales pour trois, cinq, six, huit ou dix personnes, alors
que nous aurions fort bien pu le régler provincialement à la
même table avec des clauses particulières, s'il le faut.
Leurs positions s'appuient sur le fait que le bill 25 dit que nous
sommes mandatés pour négocier au nom des associations
d'instituteurs. Ils disent: Vous voyez bien que vous ne pouvez pas parler
d'autres personnes que d'instituteurs. Là, commence la chicane sur la
définition du mot « instituteur », évidemment.
Deuxièmement, une association d'instituteurs ne veut pas dire que cela
ne doit couvrir que leur type d'instituteurs. C'est la CRT qui
réglemente nos certificats...
M. LESAGE: La CSN est-elle représentée ce matin?
M. LALIBERTE: Oui, il y a des représentants de la CSN, M. le chef
de l'Opposition.
M. LESAGE: Alors, la CSN est-elle d'accord avec ce que M.
Laliberté vient de dire?
M. DOYON: Je m'excuse, M. le Président, mais j'étais
distrait et je ne peux pas répondre à la question.
M. LALIBERTE: J'étais en train de dire...
M. LESAGE: Si vous ne pouvez pas répondre à la question,
alors qu'on invoque que ce serait votre centrale syndicale qui aurait des
objec-
tions, je ne vois beaucoup comment nous pourrions nous former une
opinion.
M. DOYON: J'ai dit que je n'ai pas compris. Je ne suivais pas ce que M.
Laliberté était en train de dire.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Laliberté, pouvez-vous
reprendre vos propos?
M. LALIBERTE: Je répète que, lorsque nous demandons de
couvrir les autres types de personnel d'enseignement, instituteurs
bibliothécaires, conseillers en orientation du secteur anglais et
même les auxiliaires dans notre secteurs à nous, nous ne parlons
que de ceux qui sont déjà couverts par nos unités de
négociation locales.
Nous ne voulions pas automatiquement couvrir tous ceux qui existent dans
la province de Québec
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Répondez-vous?
M. DOYON: Dans une perspective comme celle-là, je pense bien que
M. Laliberté est celui qui peut le mieux définir la politique de
sa centrale. On ne peut pas avoir d'objection à ce qu'il veuille couvrir
les gens qu'il couvre déjà. Je pense bien que cela va de soi.
M. LESAGE : Bon bien alors, M. Cournoyer, c'est réglé?
M. COURNOYER: Bien ç'a l'air réglé.
M. LESAGE: Votre objection c'était la CSN, puis elle tombe.
Alors...
M. COURNOYER: II y a d'autres syndicats...
M. MASSE: M. Bélanger, de la Fédération des
employés municipaux et scolaires.
M. BERTRAND. Il n'y a pas un syndicat chez les conseillers en
orientation?
M. LALIBERTE: II y a un syndicat des conseillers en orientation
affilié à la CEQ; il y a une corporation des conseillers en
orientation, M. le Président, mais les conseillers en orientation dont
nous parlons, je répète que ce n'est pas le groupe, justement,
des conseillers en orientation formé à l'université.
Ceux-là, du côté français, on ne leur demande pas de
les couvrir. C'est pour les instituteurs « counsellors » du secteur
anglais et ils sont déjà tous membres ou de la TAPT ou des
syndicats de la PACT.
M. CHOQUETTE: Est-ce qu'on peut demander à la partie patronale
quelle est l'objection? Je dirais que c'est... M. Laliberté veut laisser
la situation telle quelle.
M. COURNOYER: La situation telle quelle. Est-ce qu'on est sur qu'il veut
laisser la situation telle quelle?
M. LESAGE: Oui, oui, il le dit. M. COURNOYER: Bon, il le dit.
M. LESAGE: Alors traduisons-le donc. Il faut le traduire en mots.
M. COURNOYER: L'objection - et je dois la mentionner vient du
fait que nous sommes en train de négocier les conditions de travail
d'instituteurs. La CEQ, la PACT et la PAPT, évidemment,
représentent les instituteurs de la province comme tels. Il n'y a pas de
problème sur le mot instituteurs. Mais dans les autres cas, le bill 25
dit que c'était la CEQ et les trois organismes qui négociaient au
nom des associations d'instituteurs. Nous avons voulu limiter cela à
instituteurs parce que d'autres syndicats sont impliqués qui voudraient
peut-être s'asseoir à la même table de négociation
pour régler en même temps un problème provincial.
On ne peut pas régler le problème des orien-teurs par
exemple ou des conseillers d'orientation ou des bibliothécaires ou des
instituteurs bibliothécaires, je comprends qu'il est déjà
réglé pour moi. Mais les bibliothécaires comme tels, il
s'agit de s'entendre sur la définition du mot bibliothécaire.
S'il s'agit, par exemple, d'avoir un diplôme ou un brevet d'enseignement
pour être un instituteur bibliothécaire, c'est une approche, mais
s'il s'agit de placer des livres sur des étagères et de tenir une
bibliothèque pour être un bibliothécaire, c'est une autre
approche. Les gens qui sont bien bibliothécaires dans la province
peuvent être représentés par d'autres syndicats que ceux
qui sont affiliés à la CEQ.
M. CHOQUETTE: Mais d'après vous, M. Cournoyer, est-ce que le bill
25 avait pour but, enfin un de ses buts était de faire perdre des
effectifs à la CEQ?
M. COURNOYER: Aucunement, et la proposition que nous faisons ne fait pas
perdre d'ef-
fectifs à la CEQ. Ils négocient localement parce que nous
croyons qu'il y a peut-être d'autres syndicats impliqués. Nous ne
pouvons pas décider sans décider de conditions de travail
applicables à des bibliothécaires dans la province, sans avoir en
présence, de l'autre côté de la table, les syndicats qui
peuvent représenter les bibliothécaires. Je représente
encore le gouvernement, et le gouvernement ici, comme tel, la
Fédération des commissions scolaires est l'employeur de tout ce
monde-là, et la personne d'en face de nous ne représente que 40%
des bibliothécaires.
Alors s'il représente 40%, qui représente le reste? Et le
reste, est-ce qu'il adroit de parole à la table avec le gouvernement?
C'est une question à se poser et je n'ai pas objection à le
faire, mais tel que cela a été conçu de notre
côté, l'évidence c'est que ça représente les
instituteurs, les autres qui sont peut-être représentés par
d'autres syndicats dont la CSN et la FTQ. S'il y a lieu de discuter de
conditions de travail d'autres personnes que les instituteurs, nous croyons
qu'il y aura peut-être lieu aussi d'impliquer les autres syndicats.
M. LESAGE: M. Laliberté, connaissez-vous des cas où des
gens, par exemple, qui occupent des fonctions de bureaucrates soit dans le
domaine public ou soit dans une société privée, comptables
ou bien, je ne parle pas des comptables agréés, mais dans la
comptabilité, etc., etc, et à temps partiel, donnent des cours
dans des écoles de commissions scolaires?
M. LALIBERTE: J'en connais beaucoup.
M. LESAGE: Bon, alors si nous acceptons la définition de la
partie patronale, ils ne seront pas couverts par la convention?
M. LALIBERTE: Non, là-dessus je dois corriger que, effectivement,
ils seraient couverts pour la partie disons de leurs périodes
d'enseignement proprement dites sous la définition cette fois-là
d'instituteurs à temps partiel ou d'instituteurs à la
leçon.
M. LESAGE: Vous avez les deux, vous avez les définitions, ah oui.
Instituteur ou professeur à temps partiel, 1-2-24. Instituteur ou
professeur à la leçon, 1-2-25.
M. LALIBERTE: C'est ça.
M. LESAGE: Qui viennent corriger la définition plus
générale, 1-2-14.
M. LALIBERTE: Qui viennent ajouter d'autres catégories
d'enseignants donneurs de cours. Le problème ne se pose pas avec les
donneurs de cours, si je puis prendre cette expression, il se pose avec le
personnel qui participe étroitement à la formation des
étudiants, mais sans que sa tâche principale soit celle de donner
des cours.
M. LESAGE: Alors, je m'adresse à M. Cournoyer. Quel est
l'avantage d'inscrire à 1-2-14 les mots « dont l'occupation
principale et habituelle est d'enseigner à des élèves
« si vous détaillez, si vous catégorisez les instituteurs
à 1-2-23, 1-2-24, 1-2-25, pour reconnaître les professeurs
à temps complet, à temps partiel et 3. la leçon?
M. COURNOYER: Dans le texte de cette convention, nous utilisons les
trois expressions pour des fins différentes. Par exemple, nous avons
déterminé les conditions de travail des instituteurs à
temps partiel. Nous avons déterminé les conditions de travail des
instituteurs à la leçon. Nous avons défini ce
qu'était un instituteur à la leçon par rapport à un
instituteur à temps plein et nous utilisons cette définition
ailleurs dans les titres. Il y a par exemple, l'instituteur
bibliothécaire. Pour moi, il est couvert par la convention. Il est
instituteur. Le bibliothécaire, lui, ne l'est pas. L'instituteur
bibliothécaire l'est.
M. CHOQUETTE: Est-ce que je peux vous poser une question, M. Cournoyer?
Est-ce que votre position n'entraîne pas le fractionnement
d'unités de négociation qui sont existantes et reconnues par la
Commission des accidents du travail?
M. LALIBERTE: Sans aucun doute.
M. CHOQUETTE: C'est ça le problème.
M. COURNOYER: La question m'est posée, à moi. Je dis
qu'effectivement nous ne faisons pas le fractionnement des unités de
négociation. Nous négocions avec des syndicats
différents.
M. CHOQUETTE: Non, mais je veux dire que vous avez des syndicats qui
représentent à la fois des instituteurs et à la fois un
certain nombre d'auxiliaires de l'enseignement, comme on voudra bien les
appeler, bibliothécaires, etc. En disant: Nous allons faire la
convention au niveau provincial et elle ne sera applicable qu'à une
partie de ces unités de négociation.
quitte à aller régler les problèmes au niveau local
pour le résidu, vous défaites l'unité de
négociation qui est déjà constituée.
M. COURNOYER: Nous ne défaisons pas l'unité de
négociation. Nous pouvons parler, d'une autre convention, si vous
voulez. Je peux parler d'une convention qui impliquerait, par exemple, les
opérateurs de machine et les journaliers. Ce n'est pas parce qu'à
un moment donné vous réglez les conditions de travail pour les
opérateurs de machine et d'autres conditions de travail pour les
journaliers que vous allez effectivement fractionner l'unité de
négociation. Ils sont toujours représentés par le
même syndicat.
M. CHOQUETTE: Mais regardez la complication. Vous allez régler
les conditions de travail de la catégorie principale au niveau
provincial et pour le résidu, vous allez l'abandonner au niveau
local.
M. COURNOYER: C'est un abandon qui peut être
interprété comme un abandon, mais nous ne croyons pas
l'abandonner. Nous disons: Nous pouvons être en désaccord sur la
raison. Notre raison, c'est que nous discutons des conditions de travail des
instituteurs et non pas de celles des bibliothécaires comme tels.
M. LESAGE: Le principe, semble-t-il, vers lequel nous tendions, auquel
nous avions songé, c'était clairement une négociation
je l'ai mentionné alors que j'occupais d'autres fonctions
antérieurement c'était une négociation à
l'échelle provinciale mais, évidemment, syndicat commission
scolaire, le genre de document que nous avons ici, mais avec les unités
de négociation telles que composées. C'est là que je ne
vous suis plus. Nous voulions un ensemble couvrant dans une convention ceux qui
étaient déjà couverts, mais au lieu de l'être au
niveau local ou régional, ils l'auraient été dans une
négociation provinciale. Il me semble que ce que vous venez de dire, M.
Cournoyer, nous prouve que vous voulez vous en écarter. Là, je ne
vous suis plus, je vous l'avoue.
M. MASSE: Le problème qui se pose pour nous, c'est de
répondre à la question suivante: Que penserions-nous d'une
convention qui est signée avec la CEQ dans un domaine particulier alors
que le syndicat, localement, détient son certificat
d'accréditation avec la CSN? Nous n'avons pas d'objection en soi
à négocier..,, des exemples de localités... il faudrait
demander aux gens...
M. LESAGE: Oui, mais c'est parce que vous avez parlé de la CSN.
Les gens de la CSN nous disent que c'est bien ça.
M. MASSE: Ce sont les gens de la CSN, des CEGEP. Je ne sais pas s'ils
sont au courant que la CSN détient les certificats
d'accréditation et négocie pour les bibliothécaires dans
certaines commissions scolaires. Je ne sais pas. S'ils le savent, tant
mieux.
M. LESAGE: Excusez-moi, M. Masse, mais moi, je me suis fié
à ce que les représentants de la CSN nous disent.
M. MASSE: Disons, ce sont des CSN-CEGEP et non pas des CSN
bibliothécaires.
M. CHOQUETTE: Est-ce que vous me permettez d'ajouter une question?
M. MASSE: Je ne sais pas si c'est comme cela qu'ils se classifient.
M. CHOQUETTE: N'y a-t-il pas intérêt, pour clarifier
l'ensemble de la situation, à ce que même les conditions de
travail de ces auxiliaires de l'enseignement soient fixées au niveau
provincial, pour simplifier la négociation au niveau local, quand vous
arriverez vis-à-vis les syndicats de la CSN? Tandis que là, ils
accepteront probablement des conditions de travail assez identiques. Il y aura
une jurisprudence...
M. MASSE: II est évident qu'il y a des gens qui travaillent dans
les commissions scolaires si on veut prendre le problème par un
autre bout qui sont aussi dans le secteur de l'enseignement et qui
pourraient, un moment donné, avoir un syndicat local couvert par la CEQ,
disons, par exemples, les concierges. Sous prétexte qu'il y aurait 1/10
de 1% parce que ce n'est pas le pourcentage qui est en question, c'est
le principe il faudrait inclure dans la convention collective, la
négociation générale pour les concierges, quitte à
ce que, localement, ils décident de l'accepter ou de la refuser. Ce ne
serait pas possible.
M. CHOQUETTE: Ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. MASSE: Pour nous, il y a des syndicats, qui, localement,
détiennent au nom de bibliothécaires des certificats
d'accréditation avec la CSN. Nous sommes prêts à
négocier à une table conjointe, où l'on retrouverait les
40%re-
présentés par M. Laliberté, les X autres pour cent
représentés par M. Bélanger, de la
Fédération des employés municipaux et scolaires, et les X
autres pour cent qui sont représentés par la CSN ou M. Pepin,
former une table conjointe pour discuter et négocier une convention
collective provinciale qui pourrait être appliquée au niveau des
unités locales. Nous n'avons absolument pas d'objection à
cela.
M. CHOQUETTE: Je pense que vous êtes trop...
M. MASSE: Sauf qu'ils ne sont pas présents à cette table
de négociation.
M. CHOQUETTE: Je trouve que vous voulez trop en faire. Vous n'êtes
pas capables de régler ce problème-ci. Vous voulez en aborder un
autre et vous vous compliquez l'existence.
M. MASSE: Je pense que c'est là qu'est notre problème. Il
y a suffisamment d'enseignants comme cela sans en mettre en plus.
M. CHOQUETTE: Oui, mais ils sont inclus dedans. Ce n'est pas notre
faute, si la Commission des accidents du travail leur a donné des
certificats d'accréditation.
M. MASSE: Non, c'est la commission et non pas les accidents du
travail.
M. LESAGE: N'allez pas affaiblir votre cause en prétendant que
c'est un accident.
M. CHOQUETTE: Non, mais la commission...
M. MASSE: Défendez plus calmement votre cause.
M. CHOQUETTE: Ce n'est pas une cause. C'est simplement un point de
vue.
M. HOUDE: Y a-t-il des accréditations de données, par
exemple, pour chacune des spécialités...
M. LALIBERTE: Bien non, non.
M. HOUDE: ... vous parlez de bibliothécaires. Est-ce que cela va
aller comme cela à l'infini? Est-ce qu'il y en a déjà qui
existent pour toutes les autres activités?
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Laliberté.
M. MASSE: Cela peut arriver, si la commission décide d'en
donner.
M. LESAGE: ... dans le domaine de l'entraînement physique, par
exemple...
M. HOUDE: Oui, c'est cela que je veux dire. Y aura-t-il un jour des
accréditations pour les bibliothécaires, pour les travailleurs en
laboratoire, pour les techniciens en loisir, pour les tuteurs? A ce
moment-là, cela va se multiplier par autant de matières et
presque autant d'opinions qu'il y a dans le programme scolaire.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Laliberté, voulez-vous
permettre un moment à M. Tremblay, il voulait dire un mot?
M. TREMBLAY: Vous permettez, M. le Président,
indépendamment des questions d'accréditation ou d'autres choses,
il me semble que si l'on distingue diverses catégories de personnel
affecté directement à l'enseignement ou auxiliaire dans un sens
large, effectivement, la solution à un tel problème, ce n'est pas
de les inclure dans la définition d'instituteur, mais de faire autant de
catégories que l'on voudra. Parce qu'en pratique, on aura, pour faire
face à la définition, par exemple, des conditions de travail de
chaque catégorie, à autant de conventions que l'on aura de
catégories. Pensez, par exemple, à la définition de la
charge de travail. Si nous définissons par le mot instituteur, à
la fois des instituteurs qui enseignent, des bibliothécaires, des
orienteurs, il va falloir faire trois catégories de définition de
charge de travail, ce qui est l'équivalent de juxtaposer trois
conventions sous un même mot. Il me semble qu'il y a là une
équivoque. Je ne dis pas que cela ne doit pas être discuté,
les conditions de travail des bibliothécaires, mais on ne peut pas les
régler par une seule clause qui les met tous dans le même terme.
Parce que c'est évident que leurs conditions de travail ne sont pas du
même ordre. Il va falloir, par la suite, si tout cela est compris dans la
définition, chaque lois que l'on définira des conditions de
travail et d'autres aspects, avoir trois parties, ce qui sera
l'équivalent de trois conventions.
On ne peut pas définir une seule convention avec un mot qui
contient des catégories qui ne sont pas soumises au même mode
d'exercice de leur métier.
M. CHOQUETTE: Me permettez-vous, M. Tremblay? Je comprends votre
objection théorique à cette façon de procéder, mais
les unités...
M. TREMBLAY (sous-minlstre): Elle est très pratique.
M. CHOQUETTE: ... de négociation ont été
constituées par la Commission des relations du travail. En somme, il
faudrait que le gouvernement aille devant la Commission des relations du
travail et fasse annuler les certificats d'accréditation qu'a obtenus la
CEQ. C'est ça la solution juridique au problème. Ce n'est pas ce
que le gouvernement propose.
M. BERTRAND: M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, je suis bien
intéressé par la discussion. Cela démontre que nous
n'avions peut-être pas tellement tort de demander ça.
M. MASSE: M. le Président, ce n'est quand même pas parce
que nous discutons d'un problème que nous accordons un blâme ou
une accréditation à quelqu'un.
M. LESAGE: M. le Président, je vais essayer, pour un instant, de
mettre les parties d'accord en prenant le risque qu'elles soient d'accord pour
être contre une suggestion que je vais faire.
M. LALIBERTE: Je vais retirer mes paroles, si ça choque le
ministre. M. Masse.
M. LESAGE: Je vais faire une suggestion qui va vous donner une chance
d'être d'accord pour ou contre moi.
M. BERTRAND: M. Laliberté, le chef de l'Opposition va nous
apporter une trouvaille.
M. LESAGE: Ce n'est pas une trouvaille, mais je suis sûr que vous
allez dire non tous les deux. Pour une fois, vous allez être
d'accord.
M. MASSE: C'est une philosophie du négativisme.
M. LESAGE: Etant donné la subdivision des définitions aux
articles 2-23, 2-24 et 2-25, telle que je la lis j'espère que Je
la comprends bien n'y aurait-il pas moyen de simplifier la
définition d'instituteur ou de professeur? Comme je ne connais pas en
détail tout le projet de la convention, je ne suis pas en mesure
d'évaluer les effets que la suggestion que je vais faire pourraient
avoir, mais on pourrait dire: Est « instituteur ou professeur, toute
personne employée par la commission dont l'occupation est d'enseigner
à des élèves en vertu des dispositions de la Loi de
l'instruction publique. » Je considère qu'on n'a pas besoin de
« laïque et de religieuse » et qu'étant donné
les articles 2-23, 2-24 et 2-25 on n'a pas besoin de dire « dont
l'occupation principale et habituelle ».
Je pars de l'article 1-2-14 et je biffe les limitations.
M. MASSE: Pouvez-vous le relire?
M. LESAGE: J'enlève les mots « laïque et religieuse
». Mettez une parenthèse là, vous allez voir. « Toute
personne employée par la commission dont l'occupation
j'enlève les mots « principale et habituelle », parce qu'on
retrouve les distinctions auxarticles 2-23,2-24 et 2-25 est d'enseigner
à des élèves en vertu des dispositions de la Loi de
l'instruction publique. »
M. BERTRAND: Oui, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Si on peut m'assurer que le mot enseigner veut dire aussi
superviser des travaux, d'accord.
M. LESAGE: Là, vous apportez la distinction peut-être
entre...
M. MASSE: Superviser les étudiants, est-ce que ça veut
dire les garder à l'heure du repas?
M. LALIBERTE: Non, superviser les travaux.
M. LESAGE: C'est enseigner ça.
M. LALIBERTE: Je m'excuse, mais, depuis 22 mois, on nous a toujours dit
qu'enseigner ne voulait pas dire superviser.
M. LESAGE: Je ne vols pas comment un superviseur ne serait pas un
enseignant.
M. CHOQUETTE: C'est, au moins, un enseignant au sens large du mot.
M, LALIBERTE: Je le sais bien, moi aussi, qu'un enseignant, ce n'est pas
seulement pendant qu'il donne les cours.
M. LESAGE: Voyons donc les effets de l'interprétation. D'abord,
il est employé de la commission scolaire, ce superviseur?
M. LALIBERTE: Oui.
M. LESAGE: Est-il actuellement membre du syndicat, de l'unité de
négociation?
M. LALIBERTE: Tous les instituteurs orienteurs du secteur anglais en
sont membres.
M. LESAGE: Vous me parlez du superviseur. Je vous demande s'il y est
actuellement?
M. LALIBERTE: M. le chef de l'Opposition, il n'existe pas telle
catégorie à l'effet qu'un superviseur est à plein temps
superviseur. Ce n'est pas ça.
M. LESAGE: Non?
M. LALIBERTE : C'est la partie des travaux des professeurs, qui
consistent à superviser les travaux des élèves.
M. LESAGE: C'est de l'enseignement, ça.
M. LALIBERTE: Oui, mais on nous a dit, pendant 22 mois, que ce
n'était pas de l'enseignement.
M. LESAGE: Un instant. Accordons-nous.
M. COURNOYER: Jamais, je n'ai dit que superviser, ce n'était pas
de l'enseignement. Je me demande où M. Laliberté a pris son
information. Jamais, je n'ai parlé ou nous n'avons dit à la table
des négociations que superviser, ce n'était pas de
l'enseignement. Il y a même un conflit sur la surveillance.
M. LALIBERTE: Je m'excuse, mais surveiller et superviser des travaux, ce
n'est pas pareil.
M. COURNOYER: Est-ce qu'un principal supervise les travaux d'une
communauté scolaire?
M. LALIBERTE: II est déjà dit dans la convention
collective que nous ne couvrons pas les principaux.
M. COURNOYER: C'est justement. Nous ne sommes pas en train de
définir le champ d'application. C'est peut-être l'erreur que nous
faisons en discutant de cette façon-là. Le champ d'application
est défini au chapitre 2. Il s'agit de définir ce qu'est un
instituteur.
M. LESAGE: Un instituteur, c'est quelqu'un qui enseigne d'une
manière ou d'une autre.
M. COURNOYER: C'est ça.
M. LESAGE: De savoir s'il est à temps partiel ou à temps
plein, c'est réglé. Alors, c'est quelqu'un qui enseigne, d'une
manière ou d'une autre.
M. MASSE: Alors, le problème c'est de savoir ce que c'est
qu'enseigner.
M. CHOQUETTE: Je pense que Me Cournoyer reconnaîtrait que le
présomption du code civil s'appliquerait à un surveillant ou
à un superviseur d'élèves.
M. MASSE: Je pense, M. le Président, que si la commission
question de procédure veut essayer de rédiger des textes,
il y a quelque 500 clauses. Nous n'en sortirons jamais.
M. LESAGE: M. le Président, je n'essaie pas ici de
rédiger. J'essaie de voir s'il y a moyen que nous concevions tous la
même chose, que nous ayons tous le même concept. Si nous avons tous
le même concept, il est bien plus facile à partir de ce
moment-là de le coucher dans des mots.
Or, la première chose que je voulais savoir, c'est si les
superviseurs, bibliothécaires moi, je considère ça,
du moment qu'ils font de la supervision d'élèves dans leurs
travaux, comme des enseignants, moi, je considère que ceux qui font
partie du personnel enseignant sont des enseignants.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): D'ailleurs, ce que le chef de
l'Opposition vient de suggérer, c'est la définition que nous
retrouvons du mot instituteur à l'article 1, paragraphe 14, de la Loi de
l'instruction publique : « Les mots instituteurs ou professeurs
s'appliquent aux institutrices et à toute personne, laïque ou
religieuse enseignant, en vertu des dispositions de la présente loi.
»
M. LALIBERTE: Ecoutez: là où le problème s'est
compliqué d'ailleurs la Loi de l'instruction publique est pas
malarchaïque, tout le monde le sait-mais là où le
problème se pose, c'est que, dans la pratique courante du
ministère de l'Education, pour des raisons sans doute valides, on a, en
fait, découpé les diverses catégories d'enseignants, de
personnel d'enseignement. Même pour fins de subventions, par exemple, ils
ne traitent pas les bibliothécaires comme ils traitent les instituteurs.
Ils ne traitent pas les conseillers en orientation comme ils traitent les
donneurs de cours.
Alors, où est-ce que nous allons faire référence?
Est-ce que les règlements du ministère de l'Education, est-ce que
les positions du ministère de l'Education viennent restreindre la
portée des définitions de la Loi de l'instruction publique ou
non? C'est ce type de problème-là que nous avons.
De toute façon, notre intention est très nette, c'est que
le mot instituteur, pour nous, devrait être le plus englobant possible.
Quand nous arriverons au champ d'application, nous définirons exactement
qui est couvert.
M. LESAGE: Alors, croyez-vous que les deux amputations, surtout
l'amputation dans la deuxième ligne du cahier vert: 1-2-14, permettent
d'aller assez loin pour couvrir tous les gens qui sont couverts à
l'heure actuelle à la lumière des dénégations que
M. Cournoyer vient de faire?
M. LALIBERTE: Notre problème, M. le chef de l'Opposition, c'est
que, dans un an, par exemple, s'il y a un grief, à un moment
donné, sur le mot instituteur, les paroles de Me Cournoyer à la
commission parlementaire ici ne seront pas de beaucoup d'utilité.
M. CHOQUETTE: D'aucune. Cela ne peut jamais servir à
interpréter un cas.
M. LALIBERTE: C'est pour ça qu'il faut que le texte en
lui-même soit suffisamment explicite.
M. LESAGE: Alors, quel texte aviez-vous? Au début, vous m'avez
dit: un membre du personnel enseignant, évidemment avec le reste,
mais...
M. LALIBERTE: Nous avions aussi fait une énumération:
donner des cours...
M. LESAGE: Cela, c'est dangereux.
M. LALIBERTE : Je suis prêt à ce que cette
énumération...
M. LESAGE: C'est dangereux, M. Laliberté.
M. LALIBERTE: Je vous ai dit, tout à l'heure, en réponse
à votre question, que nous sommes prêts à ce que cette
énumération-là n'apparaisse pas, si nous ajoutons au mot
enseigner « et de superviser ». Là, nous pensons que
ça serait assez englobant.
Pendant les trois jours de négociations, nous sommes
arrivés à nous rapprocher sur un texte. Mais on en exclue
toujours l'expression « superviser ».
UNE VOIX: Est-ce français?
M. CHOQUETTE: Surveiller, je pense.
M. LESAGE: Est-ce que toute personne employée par une commission
scolaire dont l'occupation est d'enseigner à des élèves et
de surveiller leurs études...
M. LALIBERTE : Et de superviser les travaux que réalisent les
élèves sous leur direction.
M. LESAGE: Non, non, de surveiller leurs études, ou de superviser
leurs études.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas tant à ça, M. le chef de
l'Opposition que nous en avons... que si je suis, moi, bibliothécaire,
alors, il m'ar-rive un groupe d'étudiants, je travaille avec eux sur des
recherches, je participe à la formation, ce n'est pas la surveillance de
leurs études, ça.
M. LESAGE: Bien oui, voyons!
M. LALIBERTE: Les animateurs pédagogiques dans les écoles,
ils ne donnent pas des cours. Les tuteurs, ils ne donnent pas des cours.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Laliberté, c'est un
enseignement différent de l'enseignement orthodoxe.
M. LALIBERTE: C'est-à-dire que l'orthodoxie, elle s'en vient vers
la deuxième partie.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Bien, disons...
M. LALIBERTE: C'est pour cela que nous y tenons tellement. C'est que le
système d'éducation est nettement en évolution. On s'en va
de moins en moins vers une majorité de donneurs de cours et de plus en
plus vers une majorité de gens qui participent autrement à la
formation des étudiants.
M. LESAGE: Vous, ce que vous voudriez dans le fond, ce qui vous
satisferait le plus, c'est « toute personne qui est membre du personnel
enseignant de la commisssion scolaire ».
M. COURNOYER: Oui, mais si vous me permettez, M. le
Président...
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Superviser, la définition
d'après Larousse, c'est « contrôler et reviser un travail
fait ».
M. LALIBERTE: Le Larousse, prochaine édition, M. le
Président, ne donnera peut-être pas la même
définition.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Non, peut-être.
M. LALIBERTE: Parce que nous sommes dans un contexte où ça
évolue.
M. MASSE: M. le Président, il ne faut pas oublier non plus
que...
M. LALIBERTE: M. le Président, puis-je dire que, quant à
moi, là, j'abandonne les discussions là-dessus. Je pense que nous
avons, de part et d'autre, donné nos points de vue.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Oui, oui, vous l'avez fait...
M. LALIBERTE: II y a des morceaux là...
M. LESAGE: Oui, mais comment cela va-t-il se régler? Nous
invitez-vous à légiférer pour le définir à
votre place? J'espère que non, M. La-liberté.
M. LALIBERTE: M. le chef de l'Opposition, nous n'invitons pas bien
sûr une législation...
M. LESAGE: J'espère.
M. LALIBERTE: ... mais quand vous aurez vu la somme de positions aussi
inflexibles que ça sur les autres gros morceaux, vous aurez
peut-être tendance, comme moi, à dire: nous avons fait
l'argumentation et leur réponse, c'est: Nous ne voulons pas.
M. LESAGE: Bien, ce n'est pas la réponse que j'ai eue. Je
comprends qu'après 22 mois, vous soyez tenté de
l'interpréter comme ça. Mais je me décourage moins
facilement. Vous en savez quelque chose.
M. LALIBERTE: Vous n'en êtes qu'à la quatrième
journée, M. le chef de l'Opposition.
M. MASSE: M. le Président, il faut quand même tenir compte
également qu'il y aura éventuellement des négociations
à l'échelon provincial pour des domaines semblables, mais entre
tous les intéressés.
M. LESAGE: M. Masse, mon Dieu, il me semble que vous pourriez être
plus conciliant. Vous aussi, ça fait 22 mois. Cela paraît.
UNE VOIX: Non, M. le Président... M. LESAGE: Bien non...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je pense bien que ce
n'est pas une question d'être conciliant ou pas conciliant. Le
problème qui se pose ce matin, qu'a exposé M. Laliberté,
qu' .t exposé M. Masse, M. Cournoyer et M. Lesage, c'est la question de
savoir ce qu'est un enseignant. Il me semble que l'on devrait être
capable de s'entendre pour définir ce qu'est un enseignant.
Moi, je suis bien d'avis, connaissant les méthodes et
l'évolution de l'enseignement, des techniques modernes d'enseignement,
que l'enseignement aujourd'hui comporte des charges qui n'étaient pas
incluses dans ce qu'on appelait la définition traditionnelle de
l'enseignant qui était surtout quelqu'un qui donnait un cours. Il y a
aujourd'hui, évidemment, les bibliothécaires, il y a les aides
audio-visuels, il y a toute une catégorie de techniciens qui aident les
étudiants en laboratoire ou en atelier. Par conséquent, il me
semble que l'on pourrait en venir à une entente pour définir ce
qu'est un enseignant en incluant cette notion de supervision qui, à mon
avis, est très claire. Superviser, c'est très net, c'est
contrôler, surveiller le travail des étudiants.
Alors, on se bat là sur des mots; on fait des chicanes de mots
pour rien. Ce n'est pas une question d'être flexible ou inflexible. C'est
une question de s'entendre sur une définition qui tienne compte de la
réalité actuelle de l'enseignement avec toutes les tâches
que comporte pour l'enseignant aujourd'hui le travail d'un professeur
proprement dit.
M. LESAGE: Moi, je suis bien d'accord avec le concept que vous venez
d'exprimer M. Tremblay. Il s'agit de le traduire en mots.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Maintenant, d'autre part, M. Lesage, M.
Cournoyer a fait des considérations tout à l'heure.
Le sous-ministre, M. Tremblay, en a aussi fait sur les
répercussions que cela pourrait avoir sur la définition des
charges de travail. Si, au départ, on clarifie la définition de
la tâche de l'enseignant dans la perspective moderne, il me semble que
nous pourrons en arriver très rapidement à une solution. Je ne
vois pas de difficultés là-dedans, sachant très bien ce
qu'est un enseignant moderne qui a à faire toutes sortes de choses.
M. LESAGE: C'est pour cela que j'étais un peu déçu
de l'attitude de M. Laliberté et de M. Masse qui semblaient abandonner
la partie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense qu'ils n'abandonnaient ni un ni
l'autre la partie. Comme la discussion s'est engagée de façon un
peu bizarre, il y a eu des réparties de part et d'autre et on a fini par
se perdre dans le dédale des mots et des définitions. Il faudrait
reprendre le problème par le début et demander à la partie
patronale quelle est sa définition de l'enseignant, son contenu. Que M.
Laliberté nous dise, d'autre part, quelle est, à son sens, la
définition de l'enseignement et ce que cela comprend. Après cela,
nous pourrons dire si nous sommes d'accord ou non. Jusqu'à
présent, nous ne pouvons pas être d'accord parce que nous ne nous
sommes pas entendus sur les mots et que nous avons échangé des
propositions souvent incohérentes à la suite de toutes sortes de
questions.
M. CHOQUETTE: M. le Président, j'aurais une suggestion à
faire à la suite des échanges de vues qui ont eu lieu entre les
membres du comité et M. Laliberté. La définition ne
pourrait-elle pas être la suivante: Toute personne employée par la
commission, dont l'occupation est d'enseigner à des
élèves, en vertu des dispositions de la Loi de l'instruction
publique, ou de participer à l'éducation des
élèves?
M. COURNOYER: M. le Président...
M. CHOQUETTE: Un bibliothécaire peut participer à
l'éducation des élèves comme une personne qui fait des
travaux avec des appareils audio-visuels et enfin toutes les personnes
énumérées comme faisant partie du...
UNE VOIX: Le concierge.
M. CHOQUETTE: Bien non. Le concierge ne participe pas à
l'éducation des élèves, justement. Un concierge fait un
travail matériel dans l'école.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II faut entendre le sens de la
définition dans la perspective du travail pédagogique et non pas
dans la perspective de ce que l'on appelle des manoeuvres, des ouvriers ou des
gens qui manipulent les machines.
M. CHOQUETTE: Non, ils participent à l'éducation; cela
veut dire qu'ils participent, d'une façon ou de l'autre, à
l'éducation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En tenant tout cela dans le cadre d'une
perspective pédagogique.
M. CHOQUETTE: C'est sûr. Je suis tout à fait d'accord.
M. DOZOIS: Je pense que, si on acceptait la théorie de M.
Choquette, il faudrait aller plus loin et définir exactement ce qu'est
l'éducation. Si nous nous en reportons au projet de convention soumis
par les syndicats au mois de décembre 1967, nous retrouvons, à
l'article 1-2-11, une définition pour le personnel d'enseignement,
à 1-2-12, une définition du suppléant; à 1-2-13 une
définition de l'auxiliaire. Là, on inclut un membre du personnel
d'enseignement dont la tâche se limite à exercer toute
espèce de surveillance des élèves ou à aider
à l'organisation matérielle des cours, tel qu'opérateur de
machines audio-visuelles, surveillant d'étude, surveillant de
récréation, surveillant de dîneurs, appariteur ou autres
fonctions similaires.
Est-ce qu'on veut aller jusque-là? C'était une des
demandes du syndicat. Je ne dis pas qu'ils l'ont maintenue. Je n'ai pas
assisté à toutes les discussions.
M. CHOQUETTE: II me semble que vous revenez sur le passé,
vraiment.
M. DOZOIS: Bien, sans revenir sur le passé, je pense que, si nous
élargissons dans le sens...
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Cour-noyer pourrait peut-être
ajouter quelques détails.
M. DOZOIS: ... que le député d'Outremont suggère,
il faudra, à un moment donné, fixer des limites.
M. CHOQUETTE: J'ai seulement traduit la pensée du ministre des
Affaires culturelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le Président.
M. CHOQUETTE: C'est tout ce que j'ai cherché à faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez traduit ma pensée, mais je
l'avais circonscrite à la question pédagogique. C'est très
différent de ce que vous aviez laissé entendre. Ce n'était
pas dans votre esprit, et M. Dozois a saisi la difficulté.
M. CHOQUETTE: D'après vous, on sort du domaine pédagogique
quand on dit que quelqu'un participe à l'éducation des
élèves.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, là...
M. CHOQUETTE: D'après vous, on sort du domaine
pédagogique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un concierge ne fait pas l'éducation
des élèves, que je sache.
M. CHOQUETTE: C'est pour cela. Je vous pose une question. Je vous
demande si on sort du domaine pédagogique quand on dit qu'une personne
participe à l'éducation des élèves.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, il faut définir ce qu'on appelle
l'éducation des élèves.
M. CHOQUETTE: Bien, si nous ne sommes même pas capables de nous
entendre sur l'éducation des élèves à Les mots
parlent par eux-mêmes, quand même.
M. COURNOYER: M. le Président...
M. CHOQUETTE: On doit prendre le sens commun des mots. Quand on
interprète un texte, il faut prendre leur sens habituel et commun.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Cour-noyer, voulez-vous exposer le
point de vue patronal?
M. COURNOYER: Le point de vue patronal est que le changement de la
définition comme tel implique des changements dans le chapitre des
conditions de travail.
Vous savez qu'on utilise, dans le chapitre des conditions de travail, le
nombre d'instituteurs par rapport au nombre d'élèves. C'est notre
position depuis le début et ça reste encore aujourd'hui notre
position. Alors il s'agit de savoir ce qu'est un instituteur dans ce rapport
maître-élève. Or, que la définition ici soit
restreinte, c'est aussi en fonction du fait que nous considérons que
l'instituteur, dans le fait du rapport maître-élève,
répond à une définition telle que ça n'inclut pas
tout le personnel d'enseignement, ça n'inclut pas tout ce qui participe,
par exemple, dans la définition générale, du personnel
d'enseignement. Ils sont là, mais un instituteur par 17
élèves, on dit exactement ce que nous voulions dire.
Mais, si vous élargissez cette définition pour entendre
beaucoup plus, on devra changer tous les textes que nous avons proposés
et dire: ce n'est plus un instituteur dont on parle. C'est ce- lui qui dispense
de l'enseignement dans l'horaire des cours, qui participe à l'horaire
des cours. Alors un instituteur, c'est celui qui participe à l'horaire
des cours pour les fins du chapitre 8 des conditions de travail parce qu'un
instituteur, tel que défini comme nous l'avons conçu, c'est en
fonction de l'utilisation du terme instituteur dans la convention collective
que nous l'avons fait. Alors quand nous disons un instituteur, nous disons
celui qui enseigne et nous disons également celui qui, effectivement,
participe à l'horaire des cours. Alors, il y a...
M. DOZOIS: M. Cournoyer, est-ce que je peux vous demander ceci? Vous
dites, je pense, de façon très juste, que cela peut avoir une
influence considérable lorsque vous allez établir la charge de
travail, le rapport entre maître et élève. On a fait des
comparaisons avec ce qui existe ailleurs. On dit: Nous avons un maître
par 17 élèves, ailleurs c'est un maître par 18, 1
maître par 20 ou un maître par 19 élèves. Est-ce
qu'ailleurs on inclut ou on n'inclut pas ce que l'on veut inclure ici?
Si on fait des comparaisons, alors il me semble qu'il faut aller
jusqu'au bout de la comparaison et si on définit que c'est un
maître par 17 élèves, eh bien, il faut savoir qu'est-ce que
c'est qu'un maître, si on veut faire des comparaisons avec ailleurs.
M. COURNOYER: Oui, les comparaisons que nous avons faites, nous avons
été obligés parfois de les élaguer parce qu'elles
englobaient beaucoup plus que le seul maître qui dispense de
l'enseignement. Elles englobaient également le principal, le
vice-principal puis les autres membres du personnel d'enseignement dans
certains cas, et dans d'autres cas, c'étaient les instituteurs purement
et simplement. Alors nous, nous prenons ici les instituteurs purement et
simplement, et quand nous disons un instituteur, je pense que nous parlons de
l'instituteur que nous avons défini. Nous ne parlons pas d'un autre
instituteur du groupe personnel d'enseignement. Parce qu'il est bien sûr
que beaucoup de gens participent à l'enseignement des
élèves dans une école. Ils ne sont pas tous inclus ici,
mais quand nous parlons au chapitre 8 d'un instituteur par 17
élèves, ça répond à la notion qu'on a
donnée du mot instituteur. Si vous élargissez cette notion,
nécessairement vous êtes obligés de changer la notion que
nous avons donnée au terme instituteur dans le chapitre 8.
M. CHOQUETTE: Mais on pourrait certainement suivre votre suggestion, M.
Cournoyer. On pourrait donner une définition assez étroite
et assez stricte de ce qu'est l'instituteur, donc ne pas adopter la
définition que j'ai suggérée et avoir une
définition additionnelle pour le personnel, n'est-ce pas, qui a une
fonction indirecte au point de vue de l'enseignement mais qui serait couvert
par la convention collective. A ce moment-là vous pourriez maintenir
votre rapport de 1 à 17 si vous...
M. COURNOYER: Oui, là-dessus je pense que nous discutons
présentement du champ d'application de la convention et non pas
nécessairement de la définition du mot instituteur. Le champ
d'application de la convention, il est sûr que je peux regarder à
nouveau, s'il s'agit de l'occupation habituelle d'enseigner. Disons que
ça se regarde, parce que, effectivement, peut-être qu'au fur et
à mesure du déroulement des négociations...
M. LESAGE: Que fait le principal. Le mot principal.
M. COURNOYER: ... nous avons le mot principalement, mais je veux dire
qu'au fur et à mesure des discussions que nous avons eues, il est
possible que nous ayons maintenu une position sur « l'occupation
habituelle » parce que nous déterminions sans le vouloir le champ
d'application par la définition du mot instituteur. Et lorsque l'on a
étudié ensuite le chapitre du champ d'application, nous avons
pris les précautions nécessaires pour exclure ceux que nous ne
croyons pas bon d'inclure dans la convention. Alors si vous prenez le chapitre
2 qui est le deuxième paragraphe du 2-1-03 je pense que nous pouvons
avoir satisfaction, nous, de notre côté, parce que nous disons:
Elle ne s'applique pas au personnel de direction y compris les principaux et
les principaux adjoints, et ceci est admis par la partie syndicale, au
personnel professionnel.
C'est là qu'il y a peut-être une difficulté majeure
avec la partie syndicale: « non affecté à l'enseignement
proprement dit, au personnel des services éducatifs, au personnel
administratif, au personnel technique, au personnel de secrétariat
». Il y a déjà, dans le corps du chapitre 2,
indépendamment de la définition du mot « instituteur
», une restriction quant au champ d'application de la convention
collective. Mais le mot « instituteur » tel que nous l'avons
défini, il nous semble qu'il est défini pour les fins de la
convention collective. Il peut être défini pour les fins
pédagogiques d'une certaine autre manière si les gens pensent que
c'est bon de cette façon-là. Pour autant que nous sommes
concernés, pour les fins de cette convention, l'instituteur, c'est celui
que nous avons défini.
M. LESAGE: Le bibliothécaire qui aide les élèves
dans ce cas je lis 2-1-03 et j'essaie de comprendre est-ce que
c'est un membre du personnel des services auxiliaires ou si c'est un membre du
personnel enseignant en vertu de 1-2-11?
M. COURNOYER: C'est un membre des services éducatifs.
M. LESAGE: Où est-ce, cette définition? M. COURNOYER: Ce
n'est pas défini, cela.
M. LESAGE: Justement, ça veut dire qu'il y en a qui sont couverts
à l'heure actuelle et qui ne seront pas couverts à cause des
définitions 1-2-11, 1-2-14 et 2-1-03? C'est la seule conclusion à
laquelle je puis en venir. Or, les bibliothécaires qui aident les
élèves et là-dessus, je rejoins ce que M.
Laliberté disait deviendront, au fur et à mesure que se
modernise l'éducation, de plus en plus importants dans le système
d'éducation et leur rôle pourra remplacer le rôle
d'enseignant. Quand nous arriverons au point où les élèves
pourront apprendre suivant les méthodes audio-visuelles et que les
ordinateurs entreront en jeu, c'est la machine qui va enseigner et celui qui
assistera les élèves sera beaucoup plus un homme du genre
bibliothécaire, mais bibliothécaire d'une banque de
renseignements audio-visuels.
Il faut le couvrir parce que c'est dans cette direction que va la
conception de l'enseignant. Je vais peut-être un peu plus loin que M.
Tremblay est allé tantôt, mais c'est dans la même veine de
pensée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je crois, M. le chef de l'Opposition, que vous
avez raison. Cette affaire de personnel des services éducatifs
m'inquiète aussi parce que je suis parfaitement au courant des
techniques modernes d'enseignement. Je crois que la fonction d'instituteur,
telle qu'on l'a conçue autrefois, est désuète et que
justement le point d'accrochage du départ est très important.
C'est la définition de l'instituteur et de ses tâches dans la
perspective moderne de ce renouvellement de la pédagogie actuelle.
Alors, moi, je suis d'accord avec M. Laliberté lorsqu'il insite pour que
l'on donne une définition plus large de l'instituteur que n'en propose
peut-être la partie patronale, sauf erreur.
M. CHOQUETTE: Mon collègue, le docteur Goldbloom, est venu tout
à l'heure me parler à l'oreille et il a suggéré:
« ... ou exerce une fonction pédagogique ». Je ne sais
pas... C'est une suggestion qu'il avait en vue et qui rejoignait vos
préoccupations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien là, il y a le principal
d'école... Il est exclu...
M. LESAGE: Ils sont exclus en vertu d'un article spécial.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour cela qu'il faut faire
attention.
M. LESAGE: Est-ce que l'exercice d'une fonction pédagogique
serait pour vous une bonne définition?
M. LALIBERTE: En 1965, la Loi du régime de retraite des
enseignants a été modifiée et une définition de
ceux qui pouvaient bénéficier du régime de retraite a
été incluse dans la loi qui dit je n'ai pas le mot
à mot de toute façon ceci : Ceux qui enseignent, ceux qui
sont employés par la commission scolaire pour enseigner ou pour exercer
une fonction pédagogique ou éducative.
M. LESAGE: C'est le principal.
M. LALIBERTE: Ou pour enseigner, ou pour exercer une fonction
pédagogique ou éducative.
M. LESAGE: Vous l'excluez plus loin.
M. COURNOYER: Oui, mais est-ce que la définition est une question
d'exclusion ou d'inclusion dans l'unité de négociation? Je dis
non. Nous sommes en train d'utiliser le terme. Nous l'avons utilisé
ailleurs dans la convention et particulièrement au chapitre 8 quant aux
conditions de travail.
M. LESAGE: Très bien. Mais M. Cournoyer, si vous
définissez 1-12-14 toute personne employée par la commission
scolaire, dont l'occupation est d'enseigner ou d'exercer des fonctions
pédagogiques, cette définition d'instituteur ne peut pas inclure
les principaux, parce que 2-1-03 est très clair: « La
présente convention ne s'applique pas aux personnes dont les termes
d'emploi ne sont pas principalement d'enseigner en vertu de la Loi de
l'instruction publique; sans restreindre la généralité de
ce qui précède, elle ne s'applique pas au personnel de direction
y compris les principaux, les principaux adjoints ». C'est clair.
M. COURNOYER: Oui, mais est-ce que dans la définition du root
instituteur telle que vous la proposez, le principal est inclus?
M. LESAGE: Mais non.
M. COURNOYER: La définition...
M. LESAGE: La convention ne s'y applique pas.
M. COURNOYER: Elle ne s'y applique pas, mais la définition du mot
instituteur implique le principal. Il est dedans. Je l'exclus de la convention,
mais j'ai utilisé le mot instituteur ailleurs dans le texte de la
convention. Quand je dis un instituteur par dix-sept élèves,
j'exclus aussi le principal, le vice-principal et les autres membres du
personnel.
M. LESAGE: Vous n'avez qu'à ajouter à votre
définition: Auquel la présente convention s'applique. Vous avez
votre affaire. D'accord?
M. COURNOYER: Là, c'est une toute autre histoire.
M. MASSE: Demandez cela à M. Laliberté.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): M. Laliberté...
M. LALIBERTE: Je n'ai pas capté la question de M. Lesage.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): « ... et auquel la présente
convention s'applique. »
M. LESAGE: On pourrait élargir la définition d'instituteur
en ajoutant: « Auquel la présente convention s'applique.
»
M. LALIBERTE: Si vous voulez, puisqu'on définira dans le chapitre
2 ceux à qui elle s'applique.
M. LESAGE: C'est cela. Merci. Ouf!
M. LALIBERTE: Si vous voulez. Il est clair que nous voulons utiliser des
expressions pour la convention collective. Au chapitre8, nous en reparlons.
M. MASSE: C'est tout simplement reporter le problème
ailleurs.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Voulez-vous continuer votre
exposé, M. Laliberté?
M. MASSE: Le problème demeure le même, il est
reporté ailleurs.
M. LALI3ERTE: Ce serait sans doute une bonne façon de
procéder. Disons que je ne reviens pas du tout sur le mot...
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Non, non, allez-y avec votre
exposé.
M. LALIBERTE: Merci.
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): Comme M. Cournoyer l'a fait
tantôt.
M. LALIBERTE: Alors, M. le Président...
M. LESAGE: Est-ce que vous pourriez vous voir à l'heure du lunch
et essayer, à la lumière de la discussion, de rédiger une
définition et de vous entendre, M. Cournoyer et...
M. LE PRESIDENT (M. Bertrand): II est midi trente. Nous continuerons cet
après-midi à trois heures trente.
M. LESAGE: Essayez donc de vous entendre sur une définition
à la lumière de la discussion, surtout pour la dernière
partie. Je pense que vous en êtes capables.
Reprise de la séance à 20 heures
M. BERTRAND (président de la commission parlementaire permanente
de la présidence du conseil): A l'ordre, messieurs!
M. DOYON: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Un instant, si vous me permettez. M. Lallberté
avez-vous terminé vos propos? Pouvez-vous les terminer dans quelques
minutes? M. Doyon aimerait dire un mot après.
M. DOYON: On a mis en cause, ce matin, des choses que j'ai dites et on
les a interprétées un peu largement, je pense. J'aimerais, si
possible, faire dès maintenant une précision que j'ai
tenté, d'ailleurs, de faire ce matin à deux reprises, mais je
n'ai pas eu l'occasion de le faire.
M. LE PRESIDENT: Etant donné que M. Laliberté avait la
parole, permettrait-il à son confrère de dire un mot?
M. LALIBERTE: On est toujours aussi agréable.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. DOYON: Je voudrais d'abord faire une première précision
à titre de conseiller technique auprès des enseignants
affiliés à la CSN. Je ne peux pas parler officiellement au nom de
l'ensemble de la CSN, c'est assez évident. J'aimerais dire quelque chose
au sujet de la réponse que j'ai faite à la question de M. Lesage
concernant la définition de l'enseignant. Réponse dans laquelle
je disais qu'on ne voyait pas d'objection à ce que les professeurs
effectivement représentés par les syndicats affiliés
à la CEQ voient leurs conditions de travail négociées,
c'est-à-dire que les bibliothécaires ou autre personnel analogue
voient leurs conditions de travail négociées par les syndicats et
la CEQ qui les représentent. Je crois qu'il faut comprendre cette
réponse dans la perspective du code du travail où les
unités de négociation sont définies par la Commission des
relations de travail.
Evidemment, il ne faudrait pas qu'une définition de l'enseignant
vienne modifier des certificats déjà existants. Donc, ma
réponse ne peut pas être interprétée comme
signifiant que les syndicats et la CSN seraient prêts à se
départir de la représentation qu'ils ont pour du personnel qui
pourrait être sujet à une nouvelle
définition, ni évidemment, avoir l'effet d'empêcher
la Commission des relations de travail d'émettre des certificats de
négociation. Les syndicats représentés par la CEQ
représentent effectivement du personnel de ce type-là et il nous
paraît tout à fait normal que la négociation se fasse pour
ce personnel par les organismes qui les représentent.
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Doyon.
M. Laliberté vous pouvez terminer vos propos. Les membres du
comité ici, depuis le début, je pense, sont surtout
intéressés aux points que l'on a qualifiés de points
majeurs, de point fondamentaux, dans les divergences entre, d'une part, la
partie patronale et, d'autre part, la partie syndicale.
L'autre jour, je crois que la charge de travail semblait
représenter le point fondamental. Comme je l'ai noté dès
le début, nous ne sommes pas ici à une table de
négociation.
Nous voulions obtenir de la partie patronale comme de la partie
syndicale des explications, mais sur les points majeurs. C'est pourquoi, quand
vous aurez terminé vos propos, nous pourrions peut-être aborder ce
problème de la charge de travail qui semble crucial.
M. LALIBERTE: M. le Président, nous avons convenu ce matin de
passer à travers, si vous voulez pour en terminer, les chapitres I, II
et III afin justement d'être libérés de ces questions par
la suite et de discuter deux autres chapitres qui ont été
amenés en négociation au cours de la fin de semaine, soit le
chapitre sur la consultation d'une part et le chapitre sur les conditions de
travail d'autre part.
Alors, nous serons prêts, immédiatement après avoir
passé à travers ces chapitres-là, à procéder
avec les conditions de travail et le chapitre de la consultation.
Cependant, je ne veux pas faire de longs exposés s'ils sont
inutiles.
M. LESAGE: M. Laliberté, est-ce que vous avez vu M.
Cournoyer?
M. LALIBERTE: J'y arrive.
M. LESAGE: Ah, bon! Excusez-moi je suis arrivé en retard, c'est
parce que j'ai été retenu par des détails administratifs
inévitables.
M. LALIBERTE: Les membres du comité ne sont pas encore
informés d'ailleurs de cela officiellement.
M. LESAGE: D'ailleurs, M. Laliberté, j'ai dans mon bureau un
appareil qui me permet d'entendre ce qui se passe ici. J'ai entendu la
déclaration de M. Doyon.
M. LALIBERTE: Ah! Il faut donc se méfier au Parlement.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais il n'avait pas d'appareil depuis son bureau
jusqu'en bas.
M. LESAGE: C'est cela. Lorsque vous avez commencé à
parler, j'étais dans l'ascenseur, c'est cela que j'ai manqué.
M. LALIBERTE: II aurait été intéressant de savoir
ce qui se disait dans l'autre bureau, c'est cela que vous dites, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: On ne pousse pas la curiosité jusque
là.
M. LESAGE: J'espère.
M. LALIBERTE: M. le Président, j'ai vu pas très longtemps
le chef négociateur patronal à l'arrêt pour le dfner et
tout à l'heure il est revenu me trouver. Je serais bien volontiers
prêt à le laisser présenter les nouvelles formulations
qu'il a sur les chapitres I et II, même dans un contexte où nous
ne sommes pas en train de négocier à la commission là. Il
me resterait ensuite deux points sur le chapitre Il et je pense que nous
passerions à travers ces deux chapitres-là très
facilement.
M. LESAGE : Je pense que cela serait bien intéressant, M.
Laliberté, parce que s'il pouvait y avoir entente sur la
définition de l'instituteur de même que sur le champ d'application
il est clair que ce sont deux clés de l'ensemble de la convention
lorsque nous étudierons la clause 8, la charge de travail, nous
saurons à qui nous voulons l'appliquer.
M. LE PRESIDENT: M. Cournoyer doit-il alors parler?
M. COURNOYER: Alors, voici, M. le Président. Nous avons
ajouté à la définition de mot « personnel
d'enseignement » les expressions suivantes, qui reflètent en fait
beaucoup la pensée des membres de la commission de ce matin, ce sont
« fonctiond'enseignement » ou « fonction pédagogique
» ou « éducative » dans le cadre des programmes
d'enseignement du ministre dans une école de la commission.
Ceci, c'est pour bien déterminer que le personnel d'enseignement,
cela comporte beaucoup plus que les seuls instituteurs.
Quant à la définition du mot « instituteur »,
nous avons pris la définition que nous retrouvons, nous, à la Loi
de l'instruction publique et qui ressemble beaucoup à celle que le chef
de l'Opposition signalait ce matin, c'est-à-dire qu'un instituteur, pour
nous, sera dorénavant et je reviendrai là-dessus
toute personne employée par la commission pour enseigner à des
élèves en vertu des dispositions de la Loi de l'instruction
publique.
Il n'est pas question ici de l'occupation principale, etc. Cependant, je
dois mentionner que cette modification à la définition nous
obligera, à chacun des chapitres, a redéfinir, peut-être,
l'instituteur et probablement dans le sens que nous l'avions défini
avant, parce que, j'ai mentionné à M. Laliberté, que je ne
retirais aucun droit que nous avions déjà accordé par
notre proposition en élargissant ici la définition du mot «
instituteur ». C'est l'effet que ça a si j'élargis à
cause de l'utilisation qu'on en fait dans le chapitre 8, les conditions de
travail.
M. LESAGE: Principalement dans le rapport. M. COURNOYER: Principalement
là.
M. LESAGE: Cela, je le comprends parfaitement, mais la question du
rapport, elle est à discuter de toute façon.
M. COURNOYER: Oui, oui.
M. LESAGE: Alors, qu'on la discute en nous basant sur une
définition ou sur une autre, il faut avoir une discussion quand
même.
M. COURNOYER: Parfait.
M. LESAGE: Nous sommes bien mieux de nous entendre sur les
définitions et, après ça, étudier la clause
8...
M. COURNOYER: Oui.
M. LESAGE: ... en relation avec les définitions sur lesquelles il
y a accord.
M. COURNOYER: Oui, je comprends parfaitement, M. Lesage, et c'est
à cet effet-là que je mentionne que tout le corps des offres que
nous avons faites comportait, comme incidence, que la définition du mot
« instituteur » était celle-là.
M. LESAGE: Oui, je le comprends.
M. COURNOYER: Maintenant que la définition est changée, il
est bien sûr que nous devons modifier en quelque sorte la notion que nous
avions du mot « instituteur » toutes les fois où nous
l'avons employé. Je pense que c'est normal qu'il en soit ainsi.
M. DOZOIS: Vous renégociez tous les articles sur lesquels vous
vous êtes entendus?
M. COURNOYER: Je ne crois pas qu'il y ait renégociation. Il y a
tout simplement adaptation de la nouvelle définition dans le contexte
donné.
M. DOZOIS: Oui, d'accord.
M. LESAGE: La clause 8 est en question de toute façon. La clause
8 est un problème quelle que soit la définition.
M. COURNOYER: Quant au champ d'application, nous avons discuté et
nous avons proposé la formule suivante à la partie syndicale, et
cela n'est que pour régler le problème devant vous,
c'est-à-dire pour oublier ce problème-là à ce
moment-ci.
C'est que la présente convention s'applique aux instituteurs
spécialisés en bibliothécono-mie, aux instituteurs
spécialisés en orientation et à toute autre personne
incluse dans les unités de négociation locales et qui ne sont pas
exclues spécifiquement dans le présent article. Et leurs
conditions de travail et de rémunération sont celles qui sont
décrites aux chapitre x, y, ou z dans la présente convention
à être négociées et cette fois-ci je pense
que je dois le préciser il y aura lieu, avec cette nouvelle
approche, de modifier ou d'ajuster le deuxième paragraphe de l'article
2-1.03 qui parle des exclusions.
Maintenant, je n'ai pas le temps aujourd'hui et je pense que ce n'est
pas non plus l'endroit de le faire. Cependant, étant donné que
l'approche que nous allons maintenant prendre est une approche provinciale et
non pas une approche locale comme celle que nous déterminions à
l'article 2-1.05, il va de soi que l'article 2-1.05 doit être
retiré par nous parce qu'il n'a plus sa raison d'être et que, pour
les besoins de la cause, la négociation pour des personnes autres que
celles qui sont incluses ici, si elle se fait et elle doit se faire, elle peut
se faire simultanément avec des syndicats affiliés à la
CEQ à la PAPT, à la PACT et à d'autres syndicats qui
peuvent également représenter le même genre de personnes.
C'est une précision que j'ai oublié de mentionner à M.
Laliberté tantôt. Je la précise parce qu'il va de soi que
nous ne pouvons pas nous permettre, à l'échelon provincial,
d'ignorer, même à titre de prédécent, d'autres
syndicats qui représentent également la même
catégorie de travailleurs. La négociation dont je parle supposera
que ce sera simultané, CEQ, PAPT, PACT et peut-être d'autres
syndicats qui représentent également des mêmes
catégories de personnes qui seront assujetties à la même
convention collective.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté.
M. LESAGE: Est-ce que vous pourriez reprendre un à un les points
que vient de mentionner M. Cournoyer pour nous donner votre
appréciation?
M. LALIBERTE: Je vais d'abord donner une appréciation globale. En
ce qui regarde 1-2.11 et 1-2.14, c'est-à-dire la définition de
personnel d'enseignement et la définition d'institeur, dans le cadre de
la définition générale, cela répond à notre
orientation actuelle. Quant à la phraséologie, cela reste
à voir tout simplement. Mais, cela répond à notre
orientation actuelle. Il est bien possible aussi que nous soyons obligés
de définir instituteurs, bibliothécaires, et instituteurs en
orientation, mais cela sera une conclusion, ce sera une conséquence.
En ce qui concerne le chapitre 2 sur le champ d'application, leur
position pour les instituteurs spécialisés en
bibliothéconomie et les instituteurs spécialisés en
orientation et toute autre personne assujettie dans les unités de
certification, ai-je cru comprendre, M. Cournoyer?
M. COURNOYER: Décrite au certificat d'accréditation.
M. LALIBERTE: C'est une position différente de celle que nous
avons soutenue ce matin, mais dans un contexte de règlement, nous
serions prêts à aller jusque là. Je dois ajouter,
cependant, que cela ne donnera il ne faut pas prendre cet
article-là pour ce qu'il n'est pas qu'une négociation
subséquente. Cela ne donne pas une inclusion automatique de ces gens
dans la présente convention collective.
Je répète bien que c'est dans un contexte de
règlement que nous serions prêts à aller jusque là.
Je marque donc une réserve sur la procédure comme telle.
Il va sans dire qu'au chapitre des conditions de travail, cela supposera
une négociation spécifique à ces catégories, ce
à quoi nous ne nous étions jamais opposés de toute
façon. Pour nous, l'intention n'est pas de les inclure dans les
conditions générales des enseignants au sens où ils le
définissent, mais d'avoir des clauses éventuelles pour ces
groupes dans la présente convention collective. Alors, avec
réserve, disons que cela peut rejoindre nos orientations actuelles
également.
Il reste cependant trois points, dans le chapitre 2, sur lesquels je ne
m'étendrai pas, mais j'aimerais souligner qu'au cours de la fin de
semaine, la partie patronale, le gouvernement et les commissions scolaires,
à l'article 2.103, dernier paragraphe (la question de l'éducation
permanente) nous a proposé elle ne nous a pas proposé, en
fin de semaine, cet article; cela a été proposé
antérieurement mais en fin de semaine, au cours des discussions,
elle nous a dit je n'ai pas le texte précis, mais cela revient
quand même à ceci: Tant et aussi longtemps que les commissions
scolaires n'ont pas juridiction sur l'enseignement donné aux
élèves de l'éducation permanente ou de l'éducation
aux adultes, par la Loi de l'instruction publique, la présente
convention ne s'applique pas audit enseignement donné aux
étudiants de l'éducation permanente ou de l'éducation des
adultes.
Nous avions espéré, depuis le début, pouvoir
couvrir les enseignants du secteur de l'éducation permanente, mais nous
avons exprimé, en fin de semaine, la possibilité, pour nous,
d'abandonner ce secteur aussi longtemps que la loi ne sera pas claire
là-dessus. C'est donc dire que, sous réserve encore d'une
formulation très précise à trouver, en ce qui concerne
l'article 2.103 sur l'éducation permanente, nous sommes prêts
à nous rapprocher de la position maintenant donnée par la partie
patronale et donc à ne pas les couvrir aussi longtemps que la Loi de
l'instruction publique ici, il est dit: Ne les couvre pas disons
que nous, dans notre esprit, cela veut dire qu'elle n'est pas claire
là-dessus. Quand la Loi de l'instruction sera précise
là-dessus, cela voudra dire qu'on réexaminera le problème,
en fait.
Un deuxième point. Dans le contexte de ce qu'ils nous
suggèrent pour l'application aux instituteurs spécialisés
en bibliothéconomie et en orientation, nous ne sommes pas en
désaccord avec l'abandon de la clause 2.105 sur le protocole.
M. LESAGE: Vous n'êtes pas en désaccord? M. LALIBERTE: Avec
l'abandon. M. LESAGE: Oui.
M. CHOQUETTE: Est-ce que cela veut dire que vous vous accordez?
M. LESAGE: II y a deux négations; cela veut dire que vous
êtes d'accord.
M. LALIBERTE: C'est à dessein que j'emploie...
M. LESAGE: Oui, j'ai bien compris votre prudence, M.
Laliberté.
M. DOZOIS: C'est parce qu'il n'aime pas dire qu'il est d'accord.
M. LESAGE: J'ai bien compris votre prudence.
M. LALIBERTE: C'est à dessein que j'emploie deux négatifs,
puisque je fais référence, évidemment, à la clause
qu'ils ont formulée tout à l'heure et sur laquelle j'ai
émis des réserves.
M. COURNOYER: M. le Président, il ne faudrait pas que M.
Laliberté considère que le retrait de l'article 2.105 est un don
qu'il me fait II est incompatible avec la clause que j'ai donnée
tantôt.
M. LESAGE: Ne commencez pas à vous chicaner!
M. CHOQUETTE: II me semble que les parties, dans cette
négociation, passent les trois quarts de leur temps sur des affaires qui
ne sont pas essentielles, où il n'y a pas de désaccord,
où, au fond, c'est seulement une question de mots.
M. LE PRESIDENT: C'est exactement pourquoi j'ai demandé qu'on
s'en tienne à l'essentiel...
M. CHOQUETTE: II me semble qu'on devrait aller à l'essentiel et
au fond davantage.
M. LE PRESIDENT: ... à l'essentiel, à la charge de
travail...
M. CHOQUETTE: Nous ne sommes pas des avocats, nous sommes des
législateurs!
M. LE PRESIDENT: ... et aux affaires fondamentales.
M. MASSE: Vous avez parfaitement raison, M. Choquette.
M. LALIBERTE: M. le Président, je suis prêt à donner
toutes les étoiles qu'il faut donner à mon ami, M. Cournoyer.
M. LESAGE: Vous savez, nous sommes des législateurs qui ne
voudraient pas avoir à légiférer.
M. LALIBERTE: J'ai compris cela.
Il reste un troisième point, M. le Président, c'est la
situation suivante que j'expose brièvement.
Il se répand de plus en plus dans les commissions scolaires la
procédure suivante: en certains domaines, tel et c'est le plus
fréquent le secteur de l'éducation physique, les
commissions scolaires donnent à forfait un contrat de service à
des institutions spécialisées. Par exemple, l'Institut Yvan
Coutu. Nous avons d'abord prétendu vouloir couvrir les enseignants
utilisés par cette tierce partie en l'occurence. On nous a fait mention
que, selon la Loi de l'instruction publique, il n'était pas du tout
certain que les commissions scolaires aient le droit de confier à des
organismes autres le soin de dispenser des services d'enseignement.
Je me contenterai de me référer pour que vous y alliez, si
vous en avez le temps, à l'article 212 de la Loi de l'instruction
publique, sans plus m'avancer là-dessus.
Puisqu'il reste des interrogations là-dessus, nous serions
disposés, pour cette question des contrats à forfait, à
procéder à peu près de la façon suivante. Si la loi
le permet et si une commission scolaire donne certains services d'enseignement
à forfait comme cela, dans ce cas la commission scolaire devrait
s'engager, quand elle signe le contrat avec le troisième groupe,
à faire respecter la présente convention collective par les
enseignants qui seraient alors utilisés dans ce contrat de location de
service.
Ce n'est pas une formulation précise que j'utilise, c'est une
référence. Mais je répète que nous ne sommes pas
certains que la loi autorise cette chose. Cependant, nous savons que, dans la
pratique, cela se fait régulièrement.
Sur le chapitre 3, je ne parlerai pas, M. le Président, des
paragraphes que nous n'avons pas étudiés en fin de semaine,
seulement de ceux que nous avons examinés. Vous vous rappellerez, sans
doute, la longue discussion de mercredi soir ou de mardi soir sur le
régime syndical, et de ce qui s'en est suivi. Ce que nous avons
exposé en fin de semaine dans nos négociations, c'est, en gros,
ceci: Nous acceptons de ne plus demander le régime syndical parfait, au
sens où il était demandé.
En conséquence, nous acceptons à toutes fins pratiques
votre rédaction de l'article 3-7 et, en conséquence, nous
acceptons à toutes fins pratiques votre rédaction de l'article
3-8. Avec trois réserves, cependant; une qui a finalement
été réglée et qui portait sur la distribution
de
l'envoi des cotisations en cours d'année scolaire. Elle est,
à toutes fins pratiques, réglée; peut-être que la
phraséologie n'est pas complétée. Je passe par-dessus.
Deux autres: une qui a été assez longuement
discutée ce matin, celle des cotisations spéciales, et une
dernière en ce qui concerne l'article 3-7. 06. Je suis prêt
à déclarer au nom des trois parties, les trois groupes syndicaux,
qu'en ce qui concerne l'article 3-7.06, dans le contexte actuel, nous serions
prêts, dans la mesure où il n'y aura pas de pouvoir de
congédiement discrétionnaire de la part des commissions
scolaires, à abandonner la partie de la phrase qui suit le point-virgule
dans l'article 3-7.06.
M. CHOQUETTE: Félicitations.
M. LALIBERTE: Nous voulons dire que nous convenons que c'était un
pouvoir particulier donné au syndicat. Ce pouvoir était offert
par la partie patronale de toute façon. La seule condition qu'ils
posaient, c'est qu'eux n'aient pas d'obligation vis-à-vis de ça.
Ils reconnaissaient le principe puisqu'ils l'avaient inscrit là et
proposé.
Nous ne sommes pas prêts à prendre fait et cause comme il
est mentionné dans le dernier paragraphe. Nous avons proposé que
l'instituteur renonce à ses droits en l'occurrence, si ça ne
plaît pas. Nous sommes prêts à aller plus loin et à
abandonner même la possibilité de demander son congédiement
s'il démissionne, malgré qu'on nous l'ait proposée.
Mais, d'un autre côté, nous ne sommes pas prêts
à ce que la commission scolaire, de son côté, conserve un
pouvoir discrétionnaire de congédiement pour les deux
premières années d'engagement comme c'est encore proposé
dans le chapitre dont nous traiterons plus tard sans aucun doute, chapitre 5,
sur la sécurité d'emploi. S'il est convenable que le syndicat
n'ait pas de pouvoir discrétionnaire ici, il n'y a pas de raison pour
qu'il soit aussi convenable que les commissions scolaires n'aient pas non plus
de pouvoir discrétionnaire de non-rengagement. Tout ce qui est
demandé depuis toujours là-dessus ce n'est pas qu'elles ne
puissent pas congédier, c'est qu'elles soient tenues de faire
vérifier leurs raisons devant un tribunal d'arbitrage. Ce qui n'est tout
de même pas très malin.
Je dis tout de suite que nous avons exprimé, en médiation
je crois, en tout cas nous sommes prêts à le réaffirmer
officiellement, que même dans ce contexte de principe que nous posons, si
le gouvernement veut accrocher la clause de sécurité d'emploi
à la période officielle de probation qu'instaurera incessamment
le ministère de l'Education, nous sommes prêts à accrocher
la sécurité d'emploi à la probation. Ce qui veut dire deux
ans pendant lesquels la clause de sécurité d'emploi, à
toutes fins pratiques, ne s'appliquerait pas selon la convention collective,
mais selon un système officiel de probation.
Ce qui voudrait dire que tous ceux qui, par ailleurs, ont leur
permanence, tous ceux qui ont leur brevet, ceux qui ont leur permis d'enseigner
et qui sont déjà dans le système, eux, s'ils
étaient congédiés, peu importent leurs années
d'expérience, ils pourraient soumettre les raisons du
congédiement à un tribunal d'arbitrage qui, de toute
façon, en déciderait.
Je fais bien à dessein référence au retrait de ce
pouvoir discrétionnaire dans le chapitre 3-7-06, mais dans le même
contexte et avec la même philosophie qu'à la disparition du
pouvoir discrétionnaire des commissions scolaires sur les
non-rengagements en fin d'année scolaire.
M. LESAGE: Au cas où la partie patronale serait
intéressée à connaître l'opinion d'une couple de
législateurs, disons que je trouve votre exposé très
raisonnable, M. Laliberté. M. le député d'Outremont est
également d'accord.
M. LALIBERTE: D'accord.
M. MASSE: Bien, alors il ne devrait plus avoir de problème.
M. LESAGE: Je trouve cela bien raisonnable.
M. CHOQUETTE: Cela dépend de vous. On croirait que la partie
syndicale bouge plus vite que la partie patronale?
M. MASSE: C'est peut-être parce qu'elle n'était pas du tout
commencée, pour commencer.
M. CHOQUETTE: Je vous stimule!
M. LESAGE: C'est pour vous stimuler. Vous manquez d'optimisme!
M. LALIBERTE: M. le Président, je neveux pas non plus ajouter,
parce que ce seraient des répétitions, des arguments à la
cotisation spéciale. Mais je répète en deux mots
simplement notre argumentation de ce matin. Nous ne voyons pas pourquoi on nous
permet une taxation régulière d'une part et, d'un autre
côté, à cause d'un besoin particulier, à un moment
donné, qu'on ne nous permet pas de taxation spéciale à
l'inté-
rieur même des organismes réguliers de décisions.
Cela veut dire, et, je le répète, les assemblées
générales. Cela veut dire dans beaucoup de règlements,
à la condition que ce soit passé aux deux tiers des voix, et,
ça veut dire dans la plupart des règlements avec un avis de
motion préalable lors d'une assemblée générale
antérieure. Il y a donc tout le temps voulu à toutes les
personnes de faire les représentations appropriées s'ils
étaient en désaccord avec une cotisation spéciale.
Le principe d'une formule Rand sur la cotisation
régulière, il n'est pas plus faux quand il s'agit d'une
cotisation spéciale.
En ce qui concerne par ailleurs les relations PACT-CEQ, qui ont
été abordées au cours de la fin de semaine, dans ce
chapitre 3, je ne veux pas être long. Le chef de l'Opposition a
mentionné ce matin son intention de connaître nos positions
là-dessus. Très brièvement disons que la position tenue
par la partie patronale dans ce contexte rejoint la nôtre. Nous croyons,
comme elle, que la convention collective le « nous »,
évidemment je parle au nom de la CEQ et non pas pour la PACT
n'est pas l'endroit approprié pour statuer sur l'existence ou la
non-existence d'une troisième corporation incorporée selon la
loi.
Nous croyons que c'est à l'Assemblée nationale qu'il
appartient de statuer là-dessus. Nous sommes conscients que, depuis
1964, la PACT a présenté un projet de loi d'incorporation. Nous
sommes conscients aussi que, depuis ce temps, nous avons nous-mêmes
marqué notre opposition à ce qu'elle ait cette loi
d'incorporation à cause du contexte des commissions scolaires. Nous
croyons, par ailleurs, qu'il est temps pour le gouvernement de trancher cette
question, en tant que gouvernement, mais, je le répète, hors de
la convention collective.
Nous serons disposés n'importe quand à comparaître
devant la commission des bills privés en l'occurence je ne sais
plus quelle est la nouvelle appellation, mais l'ancienne commission des bills
privés pour présenter le point de vue de la CEQ sur cette
question. Il est bien clair que la position prise par les législateurs
en l'occurence dans ce conflit aura force de loi, puisque ou bien le projet de
loi sera amené ou bien il sera refusé définitivement.
M. DOZOIS: A propos de la cotisation syndicale, je comprends que votre
cotisation est fixée actuellement une fois par année c'est
ce que la convention prévoit à l'assemblée
générale de vos membres.
M. LALIBERTE: Ce n'est pas toujours dans tous les règlements
comme ça, mais c'est très fréquent dans certains milieux.
Mais il y a des règlements qui, comme on l'a dit ce matin, fixent
déjà un taux de cotisation, auquel cas il faut modifier les
règlements.
M. DOZOIS: Mais elle peut être fixée, je pense, en vertu de
la convention, une fois par année à l'assemblée
générale. Vous informez l'employeur qui, lui, fait la
déduction.
Est-ce que cela ne réglerait pas le problème si la
convention prévoyait que deux fois par année vous pouvez fixer la
cotisation? Si vous avez une cotisation spéciale, vous convoquez de
nouveau vos membres, vous leur soumettez le cas et ils augmentent leur
cotisation ou ils prennent la décision de modifier la cotisation pour le
reste de l'année. Cela reviendrait au même.
M. LALIBERTE: S'il n'y a pas dans le texte de référence
faite à « régulière » et «
spéciale », nous serions satisfaits d'une fois par année,
comme il est inscrit ici. S'il n'y a pas de référence.
Le problème, c'est que la proposition patronale fait une
distinction très nette entre « régulière » et
« spéciale », alors que nous ne demandions pas de
distinction très nette. Et je rappelle à nouveau que le
gouvernement lui-même a signé avec le SPEQ en l'occurence, le
Syndicat des professeurs de l'Etat du Québec, une clause par laquelle il
permet en tout temps effectivement au syndicat, sur simple lettre
expédiée par le secrétaire du syndicat, de faire demande
au gouvernement de retenir les cotisations décidées par
l'organisme approprié du SPEQ. Il me semble que cette position qu'a
tenue le gouvernement a autant de valeur dans notre cas à nous.
La question de PACT et CEQ, je ne veux pas aller plus avant dans cela.
J'indique simplement que, d'après nous, cela doit se régler hors
de la convention collective.
M. LE PRESIDENT: Le problème de la cotisation pour les
anglocatholiques, je crois que c'est un problème qui fait l'objet,
d'ailleurs, d'une loi dont vous avez parlé et qui est au
ministère de l'Education depuis 1964. C'est certainement un
problème qu'on ne peut pas décider ici. Ni non plus, un
problème qui peut être décidé à la table des
négociations. C'est un problème qui pourrait être soumis
dans un projet de loi au Parlement et, à ce moment-là, les
législateurs verront quelle attitude prendre.
M. GECI: Si vous permettez, M. le Président. John Geci, PACT.
I agree with you completely that this is not a problem necessarily for a
negociation session, but it is, in fact, a problem or a specification of the
Legislature of the Province of Quebec. But similarly, as we have found
throughout these négociations that Mr. Masse has stated so often, not
only are we here in negociations for the protection of the associations of
teachers which, in fact, PACT along with PAPT and CEQ were named in bill 25 and
also in bill 43, but in fact we are here for and in The name of our
association.
One thing remains clear, that it is always the interest of the
individual teachers which we are, both the legislators, both the « partie
patronale » and the syndicates have in mind. The PAPT position at the
negotiation table I would like to point out because it is very important. In
our position, we have accepted 3-701, 702, 703, 704, 705, we are in agreement
with what Mr. Laliberté has just pointed out regarding 3-706. We have
asked to add in one clause to 3-706 and we have lettered it 3-706a. That clause
is simply if you want a definition of an individual who is not a member of the
CEQ nor a member of the PAPT. He is an individual who is a teacher, he is not
categorized by anyone of the three parties at the provincial table. He is
called a teacher who teaches in a school designated as english catholic by the
Catholic Committee of the Superior Council of Education.
This is the only precision which we have asked for in 3-706. A
determination, a specification for this one individual.
Secondly, regarding 3-800, the collection of check-off payments or dues.
We are in agreement with the « partie patronale » position
regarding 3-801, 3-802, 3-803, 3-804, 3-805. We ourselves, are in agreement as
a part from the CEQ with the « partie patronale » position in
3-806. And as Mr. Cournoyer had pointed out, we would like to add a precision
again. We would like to add this precision: That furthermore teachers not held
to pay professional fees according to the above law and the above law
particularly refers to the CEQ active incorporation 89 Elizabeth n, 177, that
the professional fee is sent by the School Board to the corporation, one of the
three, of the teacher's choice.
Now how more democratic can you get than that? We would like to point
out these specific provisions. Bill 25 and Bill 43 have named us, the CEQ and
the PAPT, agents for in the name of their associations. We are negotiating a
collective agreement for and in the name of these teachers or associations of
teachers. We have no position and we have never expressed the position to go
against or to counter any syndical position as established by the Labour Board.
Our position regarding the individual english catholic teachers has always been
to conform to Labour Relations Board and that individuals are members of
syndicates. If these syndicates affiliate to one of the three corporations, it
is the syndicate's business. But these teachers have to remain in entity within
a syndicate.
Secondly, you have accorded us, you have accepted the proposal or given
us the proposal of a Rand formula, payment of fees. This Rand formula obliges
every syndical teacher, every syndical member to pay a full complete syndical
fee. We also accepted in your position in 3-801 that the amount fixed, the
syndical fee fixed, or regular syndical fee, we do not necessarily agree with
regular, by the regulations of the syndicate that this amount contains a
professional fee.
What we bring out here now is this. According to the law as passed by
the Legislature of Quebec, these two laws, as a matter of fact, exclude and
à would like to read this passage whereby the previous passage
determines every french teacher is obliged to be a member of the CEQ.
The first three paragraphs of this section shall not apply to a teacher
employed in a school considered and recognized as a protestant educational
institution by the Protestant Committee of the Superior Council of Education or
to a teacher employed in a school where the principal language of teaching is
English if such a school is considered and recognized as English catholic by
the Catholic Committee of the Superior Council of Education.
What we are pointing out is that it is an injustice that has been
created through collective agreements whereby they have obliged English
catholic teachers to pay into the CEQ, Corporation which excludes from
automatic members English catholic teachers.
We have, by way, over 2,000 signatures from these Individuals who whish
this corporation fee, this professional fee, to be sent to PACT, the English
Catholic Corporation which they feel represents them. But on the syndical
basis, they agree to pay a syndical fee. What in fact does this present? Our
position is that, in fact, you keep a syndicate intact by the payment of every
single member of a syndical fee, be at $70, as Mr. Cournoyer had pointed out or
be at $40. But this does not necessarily oblige the member through a collective
agreement, force him to pay to a corporation which by law has excluded him from
automatic payment.
This, in fact, is where the injustice is. And this, in fact, is why we
have to bring this up. And, gentlemen, it is an important question. We agree
working conditions, social security. But if we admit, if we accept, such a
position as the corporation PACT has been admitted in previous collective
agreements, then in fact, we are signing an injustice for teachers who do not
wish to pay to CEQ but wish to be members and to contribute syndical fees to
the syndical unit.
We feel that there is no distinction and there is no division between
the policies as such, but there has to be a distinction and there has to be a
division between professional fees and syndical fees. And for the services
received by a syndicate, the teacher is obliged to pay and we agree completely
with Rand formula. But for professional ideas or professional work, the CEQ
does not perform any professional services for English catholic teachers and
these English catholic teachers should not be obliged, because they are not
automatic members, through a hook up, through a collective agreement to pay
this professional fee to the CEQ.
In our position to the « partie patronale », to Mr.
Cournoyer, we feel that the acceptation of our position does not bring in the
Legislature, does not bring in various misinterpretation of law, if conforms
strictly according to the existing law. If the acceptation of our clauses of
our positions is done by the « partie patronale », we feel there
would be no problem.
MR. PRESIDENT: à thank you. Alors, est-ce que nous pouvons
aborder le problème. Nous avons terminé aux chapitres 1, 2 et 3.
Est-ce que nous pouvons aborder le chapitre des conditions de travail, la
charge de travail. C'est le problème fondamental.
M. LALIBERTE: M. le Président, je veux bien qu'on ait
terminé, devant la commission, les chapitres 1, 2 et 3, mais vous notez
sans doute qu'il reste des points de divergence.
M. LE PRESIDENT: Nous le notons.
M. LALIBERTE: Ils ne s'effaceront pas tout seuls.
M. LE PRESIDENT: Mais, on compte sur les parties pour tâcher
d'arrondir les coins.
M. LALIBERTE: Mais il faudrait noter...
M. LE PRESIDENT: Parce qu'on a dit que la table, ici, n'était pas
une table de négociations.
M. LALIBERTE: J'en conviens également, M. le Président,
mais il faudrait noter que nous, nous avons tellement arrondi les coins, qu'on
a rétréci le cercle. Il faudrait bien qu'ils mettent un peu de
noyau dans le cercle.
M. MASSE: Oui, oui, nous allons avoir l'occasion de parler de
ça.
M. MICHAUD: Nous allons leur donner nos instructions!
M. LE PRESIDENT: Alors la charge de travail. M. Cournoyer.
M. MASSE: Au sujet de la charge de travail, M. le Président, ce
que nous avions compris à la commission précédente
je ne voudrais pas avoir de fausse interprétation sur une
possibilité d'acceptation de la norme comme telle, de la part de M.
Laliberté, je la mets entre parenthèses ce qui nous avait
été surtout présenté, c'étaient les
questions possibles d'abus qui, à un moment donné,
écraseraient un enseignant dans une commission scolaire donnée
à l'occasion de la redistribution et de la charge de la norme par la
commission scolaire.
A la suite de la demande de la reprise des négociations que nous
avons formulée et que M. Laliberté a aimablement acceptée,
nous avons discuté de cette question pour tenter de définir ce
qu'étaient les abus afin de trouver une solution qui empêcherait
les abus puisque c'est là que serait le problème dans ce
domaine-là. Il nous a été possible avec M. Cournoyer,
après la discussion, de présenter peut-être pas une
solution mais une proposition concernant cette question-là.
Peut-être pas une solution dans le sens que vous allez réaliser
que la partie de M. Lalibertê n'a pas accepté la question, donc ce
n'était peut-être pas une solution. Mais je demanderais à
M. Cournoyer quand même de présenter ce qui pourrait être un
empêchement des abus.
M. LE PRESIDENT: M. Cournoyer.
M. COURNOYER: Nous avons, lors de lare-prise des négociations et
plus particulièrement vendredi dernier, suggéré à
la partie syndicale une limite quant aux possibilités que les
commissions et les syndicats pourraient établir dans leur entente
à l'échelon local de l'application du rapport
maître-élèves 1/17 en particulier; nous avons inscrit qu'en
aucun cas un instituteur ne peut être requis de faire plus de 22 heures
30 d'enseignement par semaine dans le cadre de l'horaire d'enseignement maximum
prévu, c'est-à-dire celui qui est prévu à l'annexe
qui réfère
à 1,750 minutes d'enseignement et lorsque le rapport
maître-élèves 1/17 est intégralement appliqué
au niveau du secondaire. Nous avons de plus ajouté que, compte tenu de
la durée composée de la présence requise des instituteurs
à l'école, aucun instituteur ne bénéficiera pendant
ce temps de moins de cinq heures par semaine pour effectuer de la
préparation et de la correction et, pendant ces cinq heures, il ne peut
être obligé de faire d'autre activité.
Ce sont là les règles que nous avons établies pour
l'abus au secondaire et nous avons mentionné à la partie
syndicale qu'à l'élémentaire, nous nous baserions sur
l'horaire des élèves pour faire une proposition semblable
à celle que nous avons faite pour le secondaire.
M. HOUDE: Est-ce qu'en plus de ces 22 heures-là ils sont tenus
à deux heures de disponibilité comme il avait été
discuté?
M. COURNOYER: La question disponibilité doit se situer dans le
contexte ici, disponibilité au principal entre 22 heures et demie, ce
qui est un maximum abusif au-delà duquel on est considéré
comme étant en abus, et les cinq heures de liberté pour
préparation et corrections assurés à l'instituteur
à l'autre bout. Il y a au moins cinq heures d'assurées pour
préparation et corrections, alors qu'il n'est 3. la disposition de
personne, et, entre les deux, selon bien sûr, le nombre d'heures ou de
minutes qu'il a à donner, il y a une certaine élasticité
quant à la disponibilité au principal.
M. HOUDE: A part les 22 heures?
M. COURNOYER: Oui, à part les 22 heures et demie. Il y en a un
autre changement qui vient à la date de calcul du nombre d'instituteurs
qui est fixée non pas par rapport aux projections ou aux
prévisions de fréquentation au 31 janvier de l'année
suivante, mais fixée par rapport aux effectifs scolaires inscrits
à la commission au 30 septembre de chaque année.
Il est important pour vous, M. le Président, de situer ce qui est
notre approche au chapitre 8.
Nous avons conçu le chapitre 8 en fonction d'une
négociation provinciale. Nous avons toujours prétendu qu'il
était extrêmement difficile pour nous de spécifier à
l'échelon provincial les conditions maximales d'enseignement pour les
instituteurs.
Les rapports maîtres-élèves que nous avons inscrits
sont inspirés du rapport Parent et je dis bien inspirés du
rapport Parent et je vous réfère au volume 2,
numéro 430, de même qu'au volume 5, numéros 417, 418 et 419
du rapport Parent où vous pouvez retrouver l'expression des rapports
maîtres-élèves dont il est question ici.
Pourquoi avons-nous abordé le problème de cette
manière? La raison, c'est que, pour nous, il est essentiel de faire le
budgetpar rapport au nombre d'élèves inscrits aux commissions
scolaires.
Deuxièmement, la méthode en question est une
méthode qui est citée comme meilleure par plusieurs
autorités dans le domaine pédagogique.
UNE VOIX: Ah!
M. COURNOYER: Alors le « ah » ici, c'est très bien,
je n'aime pas être interrompu d'habitude, parce que cela m'indispose.
UNE VOIX: Nous en prenons note.
M. COURNOYER: Prenez-en note.
Juste pour le bénéfice de ceux qui disaient « ah
», j'ai cité une autorité tantôt et je me permettrai
de lire ici une des autorités en question. Si vous me permettez, c'est
en anglais. C'est écrit par un Canadien français...
UNE VOIX: C'est comme les contrats d'autoroute!
M. COURNOYER: ... qui a étudié à Harvard et qui
faisait une thèse à Harward...
M. LE PRESIDENT: Ce n'est pas nouveau, d'ailleurs, nous allons garder
cela pour la Chambre pour ne pas déranger la quiétude qui
règne à ce moment-ci.
M. LES AGE: C'est pour essayer de changer la tension de place!
UNE VOIX: Ce n'est pas de la quiétude, c'est de la torpeur!
M. COURNOYER: L'autorité dont il est question est un nommé
M. Aimé Naud qui était président de l'Alliance des
professeurs et qui est allé faire une thèse à
l'université Harvard. Je lis le texte de sa thèse, au moins cette
partie qui réfère à l'utilisation des rapports
maîtres-élèves. Je le lis en anglais, parce que je ne peux
pas facilement traduire: « In Montreal, we have had such class size
provisions, insisting on a program of school construction which, in effect,
reduced the av-
erage class size from about 34 In 1961 to near 30 in 1967. « It Is
considered, on both sides, that efforts by teacher organization in reducing the
class size has dual benefits, improving both teacher work load and educational
program per se. « Previously, school officials' efforts were not
sufficient to face adequately enrollment increase trends. However, in the last
collective agreement, we shifted from class size limitations to teacher-pupil
ratios (1 to 27 at the elementary level and 1 to 17 at the secondary level)
because this new concept permits much more flexibility in student grouping;
this, to help initiate activist methods, more individualization, team teaching;
to favor the teaching of specialities, where groups may vary as to the number
of students, and the maximum effective use of teaching facilities and
equipment, etc... « A teacher-pupil ratio gives much more flexibility to
school administration to shape an organization involving instruction of
various-sized units, and the complementary provisions of our collective
agreement were both the role of the individual school faculty committee in
teaching assignments and school organization, and again the right of the
individual teacher first to submit his case for revision to administration and
further to use the grievance machinery if necessary. In practice, very few
appeals were submitted to the grievance committee. »
Ceci est une opinion. Bien sûr, il y a d'autres personnes qui ont
des opinions totalement opposées. J'ai pris cette opinion, parce qu'elle
ne vient pas d'un principal d'école, elle ne vient pas d'un directeur
général, elle vient de quelqu'un qui, effectivement, milite ou a
milité dans les rangs syndicaux. Et ce n'est pas pour abuser de cette
opinion, mais il faut dire que cette approche comme telle n'est pas une
approche strictement et seulement d'un groupe patronal, mais elle est une
approche de pédagogue, et je dis bien de pédagogue.
Les directeurs généraux que nous avons contactés,
les principaux avec qui nous avons eu des conversations sont d'opinion, et ont
exprimé à maintes reprises que la seule façon logique
d'administrer le système scolaire en évolution est,
effectivement, d'utiliser à son meilleur escient un rapport
maître-élèves. Quant au quantum, c'est une tout autre
histoire. Mais, quant au rapport maître-élèves
lui-même, c'est l'opinion de pédagogues que je donne et non pas
l'opinion d'un groupe strictement patronal.
C'est donc l'approche que nous avions suivie à l'échelon
provincial. Il nous a semblé d'abord extrêmement difficile,
pénible dans certains cas, impossible dans d'autres cas, de
déterminer toutes les possibilités d'un système scolaire
en renouveau. Nous avons voulu instaurer un système qui permette aux
deux parties à l'échelon local de vivre ensemble, à
l'intérieur de cadres budgétaires prédéfinis, bien
sûr, mais des cadres budgétaires qui, selon nous, et cette fois
nous devenons non seulement patronal mais représentant de ceux qui
paient, nous avons voulu le rendre le plus raisonnable possible.
On nous fait énormément de représentations sur le
fait que 1/29 était trop grand, 1/28, c'était trop grand, le
rapport maître-élèves est maintenant à 1/27, deux
degrés de moins qu'il ne l'était dans les recommandations du
rapport Parent. Il y avait les assistants principaux inclus dans ce rapport
maître-élèves, à la suite de représentations
faites directement par M. le juge Lippé, les assistants principaux ont
été sortis du rapport maître-élèves, ce qui a
causé une augmentation du coût de l'ordre de $3 à $4
millions par an.
Tout ceci pour rendre plus plausible, plus acceptable un rapport
maître-élèves que nous considérons comme
déjà très acceptable. Nous avons conçu ce chapitre
8 de telle manière que la flexibilité à l'intérieur
des rapports était accordée à la commission scolaire et
aux syndicats. De là l'incidence de cogérance dont parlait M.
Tremblay la semaine dernière: l'administration conjointe d'un rapport
maître-élèves.
Il est vrai que, pour administrer le rapport
maître-élèves, cela présente dans certains cas,
à cause de ces limites, des difficultés très grandes pour
la partie syndicale. Elle est tenue, dans certains cas dans la province,
d'accepter aunom de certains de ses enseignants une augmentation de la charge
d'enseignement. Nous ne le cachons pas, nous n'avons pas l'intention de le
cacher, c'est effectivement ce qui se produira si cette convention est mise en
vigueur. Dans certains cas dans la province, des instituteurs devront augmenter
la charge d'enseignement qu'ils ont présentement.
Nous ne croyons pas qu'il s'agisse là d'un scandale. C'est une
opinion que nous avons, que la partie syndicale peut nier, mais nous ne croyons
pas qu'il s'agisse là d'un scandale. L'augmentation de la charge
d'enseignement, à la suite de vos représentations, a
été limitée à un maximum de 22 heures 30 par
semaines. On nous a dit que ce maximum de 22 heures 30 par semaine était
fixé tellement haut qu'il assurait la réalisation
intégrale du rapport maître-élèves partout. C'est
exactement ce que nous voulions, l'assurer d'une façon intégrale
partout.
Il est fixé tellement haut à 22 heures 30 que
nous croyons, nous, qu'aller plus bas compromettrait la
réalisation du rapport maître-élèves.
Cependant, il ne faut pas oublier que dans la distribution des
tâches, même si nous avons fixé un maximum à 22
heures 30, la commission scolaire et le syndicat n'auront pas le pouvoir de
fixer plus bas ce maximum s'il peut être fixé plus bas à
l'intérieur des limites fixées à 1/17. C'est clairement
établi dans l'article 8.302.
Nous pourrions faire énormément de comparaisons. Nous
pourrions dire qu'en Ontario ils ont ceci et cela; qu'aux Etats-Unis ils ont
ceci et cela. Je pense que nous l'avons dit ailleurs, nous pouvons le
répéter, mais ça n'avancerait à rien selon moi. Les
enseignants savent ce qui existe ailleurs, ils ont une certaine notion de ce
qui existe ailleurs. Nous savons ce qui existe ailleurs et nous avons
peut-être une notion totale ment à l'opposé des
enseignants.
Ce que nous recherchons actuellement, c'est qu'on discute de la valeur
intrinsèque du rapport maître-élèves comme tel. Si
le rapport maître-élèves comme tel est instauré ici,
pour nous c'est la règle contre les abus qui peuvent être contre
les contribuables aussi. C'est dans ce sens que nous avons parlé. Si
nous sommes prêts à établir une règle qui
empêchera les contribuables d'être abusés, nous avons aussi
été prêts à établir une règle qui
empêche les instituteurs d'être abusés. Si cette
règle est trop grande, si 22 heures 30 est trop considérable,
à l'échelon local on pourra faire les ajustements
nécessaires, mais toujours à condition que ça demeure dans
les limites du rapport mailre-élèves, 1/17. C'est
là-dessus, je pense que le grand point, la grande difficulté avec
la partie syndicale et nous, c'est qu'il va de soi que la réalisation du
rapport maître-élêves 1/17 causera une augmentation de
charges dans certains cas dans la province.
C'est tout ce que j'ai à dire pour le moment.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté.
M. LALIBERTE: M. le Président, nous avons commencé
à discuter de cette question il y a quelques jours devant la commission
parlementaire et vous vous rendez compte, bien sûr, qu'il n'y a pas eu de
modification pendant la fin de semaine sur la position patronale sauf un point,
qui n'est pas important, où le calcul du nombre d'élèves,
au lieu de se faire au 1er janvier se fait au 30 septembre, ce qui n'est pas en
tout cas le point principal du chapitre 8.
M. Cournoyer a nettement indiqué parce que la question
avait été débattue sans doute ici à la commission
parlementaire, et que nous en débattions depuis des mois et des mois, la
ques- tion d'une charge maximale que finalement ils se sont rendus
à la notion d'une charge maximale, mais qu'ils l'ont placée
justement pour que ça ne puisse influencer en rien le rapport 1-17.
Donc, leur position n'a pas changé.
Ce qu'il n'a pas dit tout à l'heure et je tiens à
le dire cependant c'est qu'a l'élémentaire aussi, il nous
a fixé une charge maximale.
Il nous a donné la garantie suivante: les professeurs n'auraient
pas à enseigner plus longtemps que les étudiants seront en
classe. C'est, bien sûr, une certaine charge maximale.
Je ne répéterai pas les arguments utilisés l'autre
jour sur la notion d'équité interrégionale. Je ne voudrais
pas non plus me battre en citant à mon tour des experts. Il est bien
clair qu'on pourrait en trouver tout autant qu'il en atrouvé. Tout
président de syndicat qu'ait été Aimé Naud, on a
déjà donné à la partie patronale, nous, le rapport
d'une assemblée de directeurs des études du Québec
présidée par M. Beauchemin et qui, semble-t-il, avait
recommandé, à la Fédération des commissions
scolaires, pour l'élémentaire un rapport inférieur
à celui qui nous a été proposé. Je peux bien le
rappeler à ce moment-ci, mais cela n'a pas plus de valeur que la
citation du pédagogue Aimé Naud.
Une chose est claire, cependant. C'est que la position patronale ne
réglera pas le problème. C'est net, ça. L'autre jour, le
sous-ministre, M. Tremblay, a fait une démonstration, très bien
faite, des raisons pour lesquelles ils étaient arrivés à
proposer un rapport uniforme de 1/17 à travers la province. Ce à
quoi j'ai répondu que tout calcul théorique, tout modèle
théorique ne pouvait pas automatiquement s'appliquer dans la
réalité sans modification.
M. Cournoyer vient d'en faire la preuve, en fait, quand il nous dit
qu'en fixant leur maximum à 22 heures trente par semaine, il y en a qui
auront moins que cela. Il y a des endroits qui auront un maximum plus bas que
cela. D'autres iront jusque là, éventuellement. Il fait la preuve
que, justement, avec un rapport 1/17 les conditions locales ou
régionales n'étant pas les mêmes, le résultat peut
effectivement être différent.
Est-il plus important d'avoir une équité d'un rapport
unique à travers la province ou d'avoir une équité de
charge de travail, pour les enseignants dans le Québec, qui se ressemble
ce qui, si c'est valide, devrait entraîner au moins une
possibilité d'équité de qualité de services rendus
aux élèves.
Moi, je ne crois pas qu'un professeur qui donne 20 périodes
à Montréal, parce que c'est un grand centre et que c'est facile
de faire des
ajustements, et qu'un professeur qui en donnerait 27, 28 ou 29 en
Côte-Nord, parce que c'est un centre immense avec une faible population,
dans les deux cas, la qualité du service rendu aux élèves
ne sera pas équivalente. Je ne le crois pas. Il n'y a pas de raison,
à ce moment-là, si c'est exactement équivalent que
Montréal ne donne pas lui aussi 27 périodes. Si on
reconnaît que, dans la pratique, les maximums des différents
milieux ne seront pas les mêmes parce qu'influencés par les
facteurs régionaux, il faut ajouter, à la norme 1/17, des
facteurs qui tiennent compte de situations locales et régionales.
Je ne voudrais pas non plus m'attarder longuement, quoi qu'on l'ait fait
en négociation sur les exigences de la réforme scolaire en termes
de travail nettement supplémentaire exigé des enseignants. Ne
penser qu'à tout ce qu'exige comme travail d'équipe la
planification locale de l'application du règlement no 1, de
l'application des méthodes nouvelles, tout ce que cela entraîne,
équipe de professeurs et direction d'écoles pour mettre en place
ce système, et l'on exige des enseignants qu'ils le mettent en place.
Tout ce que cela entrafne comme équipe professeurs-parents,
également au sein des ateliers pédagogiques et des
assemblées générales d'ateliers pédagogiques pour
aussi mettre en place la réforme scolaire. Tout cela, ce sont des
facteurs qui n'existaient pas, il y a cinq, six ou sept ans.
M. le sous-ministre Tremblay nous a fait la démonstration l'autre
jour qu'il tirait ses évaluations d'années remontant en 1963.
Pouvons-nous souligner au sous-ministre Tremblay et au gouvernement que la
situation de 1963 n'est pas identique à celle de 1969 et des
années qui s'en viennent. Plus nous installerons une réforme
accélérée dans le Québec, plus l'enseignement aura
non seulement une responsabilité plus grande, mais une charge
imposée par la réforme qui sera plus lourde et plus «
stressante » en même temps.
Et enfin, M. le Président, j'ai fait distribuer aux membres de
cette commission une petite feuille de données statistiques. On
s'inquiétait l'autre jour, dans certains milieux, de savoir ce qui
existe dans la réalité. Nous avons relevé dans nos
conventions collectives qui se sont poursuivies jusqu'en juin 1968 selon le
bill 25 et, pour la plupart des cas, ce sont là des sentences arbitrales
décrétées par les arbitres qu'a amenés le bill 25.
Nous trouvons, comme vous le voyez dans la première colonne d'abord, que
dans la grande majorité des cas, les horaires sont de 45 minutes. Donc,
pour un maximum hebdomadaire de 1,575 minutes d'enseignement aux
élèves et non pas, comme il est proposé dans la
proposition patronale, de 1,750.
Ce qui veut dire que, dans tous ces cas où vous voyez du 45, en
passant à 1,750 minutes, vous passez à une charge
déjà automatiquement supérieure de la différence
entre 1,575 et 1,750. Dans le cas, en outre, où il y a du double
horaire, la charge hebdomadaire d'enseignement ou l'horaire hebdomadaire
d'enseignement parce qu'il y a deux groupes par jour dans la même
école est toujours inférieure à 1,575; en outre,
elle descend dans certains cas jusqu'à 1,350. Cela aussi est la
réalité.
Décisions qui ne sont pas dues au syndicat, décisions de
commissions scolaires, parce que ce sont les commissions scolaires qui ont
décidé ici d'appliquer 45 minutes et donc 1,575 minutes
d'enseignement. Ce ne sont pas les syndicats.
Deuxième chiffre que vous voyez, à peu près au
milieu de la feuille, ce sont les maximums de périodes garanties
actuellement dans les conventions collectives, régionale par
régionale. Vous allez noter, entre autres, un phénomène
qui démontre, je pense, ce que j'affirmais il y a une semaine. Regardez
la ville de Québec et la ville de Sillery, c'est la même
négociation. Regardez la CECM à Montréal. Notez bien
qu'à la CECM à Montréal, ce n'est pas un maximum de 24,
mais c'est 24 de moyenne, 23 pour les femmes. Notez que dans ces deux grandes
villes où il y a un grand nombre d'élèves, les syndicats
eux-mêmes ont reconnu qu'il était possible d'appliquer quelque
chose s'approchant de la position patronale, même
précisément la proposition patronale avec une nuance à
Québec C'est que dans le rapport 1/17 à Québec, les chefs
de groupe ne sont pas comptés tandis que dans le rapport 1/17 qui est
proposé par la partie patronale, les chefs de groupe seraient
comptés. Donc, la réalité de Québec, en fait,
malgré la convention collective qui dit 1/17 est inférieure
à 1/17. On se chicane sur les chiffres entre les deux parties là,
mais le plus haut que la partie patronale a donné était 16.8.
Nous, nous prétendons que c'est autour de 16.
M. LESAGE: Le rapport 1/17 qui existe à Québec aurait
comme conséquence une charge de travail moindre que celle qui est
proposée par la partie patronale étant donné que la partie
patronale inclut les chefs de groupes.
M. LALIBERTE: Dans les faits, c'est bien cela.
M. LESAGE: Bien.
M. LALIBERTE : Et j'affirmais la semaine passée qu'à
Montréal, il ne me surprendrait pas, dans un grand milieu comme
celui-là, qu'on puisse s'accommoder de 1/17. On a tous les facteurs
favorables à Montréal, une grande population, un faible
territoire, des équipes, si vous voulez, existantes et bien
organisées depuis fort longtemps.
Tout est en faveur des grands centres. Mais les facteurs externes jouent
cependant, plus ou moins selon les cas, bien sûr, mais ils jouent
toujours dans les régions excentriques ou, en tous les cas, dans les
régions à faible densité de population et à grand
territoire.
Vous notez également les charges maximales qui sont inscrites
ici. Vous voyez qu'il y a même 26 et 27. Il y a aussi 26 pour les
premières années du secondaire et 24 ou 22 pour les années
terminales du secondaire. Déjà et les commissions et les
syndicats avaient reconnu qu'il pouvait y avoir une différence entre les
8e et 9e années, et les 10e, 11e et 12e années. Cela aussi
apparaît dans nos données. Mais vous allez, je pense, vous rendre
compte que la grande majorité de ces régionales-là se
situent actuellement entre 20 et 24 périodes de 45 minutes.
Que veulent dire les 22 heures et demie proposées par la partie
patronale? En termes de périodes, ça veut dire 27 périodes
de 50 minutes ou 30 périodes de 45 minutes. C'est ce que ça veut
dire. Comparez ces 27x50 ou ce 30x45 avec les chiffres qui sont ici sur la
feuille.
Je pense que vous ne vous surprendrez pas que l'on ait eu tellement de
réticence depuis deux ans à accepter un rapport de 1/17 tout nu.
Avec la charge maximale qui nous est proposée, il est aussi tout nu
qu'il l'était auparavant.
Il faut noter que ces 22 heures et demie qui sont proposées,
selon les données statistiques recueillies dans tout le Canada et les
Etats-Unis, il faut au moins les multiplier par deux pour trouver la charge
réelle, compte tenu des préparations et des corrections.
Vous arrivez immédiatement à 45 heures. En outre, si vous
examinez comme il le faut la proposition patronale, on nous dit: 22 heures et
demie au maximum, et on vous garantit 5 heures au minimum pour faire votre
préparation et votre correction. Et entre les deux, la
différence, c'est de la disponibilité. C'est de la
disponibilité pour n'importe quelle demande qui peut survenir. Si je
mets mes 22 heures et demie au maximum et mes 5 heures au minimum, il reste 100
minutes de disponibilité. Ajoutez-les aux 45 jeures dont je vous
parlais.
En outre, on exige, dans la proposition patronale, une présence
et une surveillance de quinze minutes avant les cours le matin; cela n'a l'air
de rien, mais multipliez-les par cinq chaque jour. Dix minutes le midi, cela
n'a l'air de rien, mais multipliez-les par cinq chaque jour. Les surveillances
des récréations du matin et de l'après-midi, et
multipliez-les par dix. Vous allez arriver finalement à un maximum
garanti qui, nous disent-ils, et si mes chiffres sont exacts, atteindrait 48
heures et 35 minutes par semaine.
Ils jouent « saufs » en nous proposant un maximum de 48
heures et 35 minutes par semaine. Il est clair qu'avec ça, ils vont
l'appliquer leur rapport 1/17.
Comment avons-nous réagi, maintenant, au cours de la fin de
semaine? Parce que nous l'avons dit la semaine passée: On va chercher un
règlement. On en cherche un sérieusement. Alors, nous avons fait
la proposition suivante que je vous donne maintenant.
Nous avons dit. Il est peut-être possible de l'appliquer votre
rapport 1/17 peut-être. Parlons du secondaire seulement. Il est
peut-être possible je ne dis pas souhaitable, je dis possible, le
souhaitable, c'est une autre affaire d'arriver à une ligne de
planification uniforme dans toute la province, quoique nous doutions de cette
possibilité-là.
En 1971, vous voulez négocier sur une plus vaste échelle.
Vous parlez même de négocier pour tous les services publics
à la fois, fort bien. On se retrouvera en commission sans doute.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. LALIBERTE: Fort bien. Vous voulez préparer aujourd'hui votre
ligne de planification parce qu'en 1971 vous ne voulez pas vous retrouver avec
des conditions trop disparates dans toute la province. Fort bien, c'est fort
louable, en soi. Mais pouvez-vous arriver à votre ligne de planification
en une étape?
Au bill 25 sur les salaires, vous avez reconnu que vous ne pouviez pas y
arriver en une étape puisque vous aviez plafonné les
augmentations de salaire.
Dans le chapitre de la présente proposition patronale sur la
sécurité sociale, regardez 5.5, environ sur les assurances, et
vous reconnaissez que vous ne pouvez pas y arriver tout de suite à votre
ligne de planification puisque vous avez accepté que des individus
puissent conserver l'ancien système de protection sociale.
Ne serait-il pas possible d'arriver à la fois à inscrire
votre ligne de planification et de faire en sorte que ce soit un premier pas
vers 1971, alors que, d'après nous, tout le pas n'est pas possible? Et
concrètement cela s'est traduit
comme suit: acceptation inscrite dans la convention collective du
rapport 1/17 au secondaire avec deux conditionnements. Premier conditionnement:
dans la mesure où le rapport 1/17 nous permet de conserver nos charges
maximales antérieurement inscrites dans nos conventions collectives.
Deuxième conditionnement: il est fort possible que votre rapport 1/17
dans certains milieux, devienne vraiment exagéré. Posez un autre
plafond. Ce deuxième plafond-là, on l'a proposé à
24 périodes de 45 minutes. Regardez toujours vos chiffres, les chiffres
que j'ai donnés tout à l'heure.
A cela, ils nous ont répondu oui. Mais en conservant vos
anciennes situations, vos anciens maximums, vous conservez des choses que vous
aviez acquises dans des situations particulières. On n'est pas
forcément d'accord avec cela, surtout. On dit: C'est peut-être
possible. On va nuancer notre affaire encore plus, on va vous dire: Respectez
vos anciens maximums dans la mesure où ils n'étaient pas
inférieurs à 20 périodes. Nous en avions de 18. Cela veut
dire que nos gens à 18 et à 19, on propose qu'ils montent
à 20 comme charge maximale, c'est cela que cela veut dire.
Et l'on dit avec ces deux conditionnements-là: Nous allons
inscrire votre rapport dans la convention collective. Nous allons vivre encore
deux ans, parce qu'il en reste encore deux seulement, il y en a un de
passé déjà. Nous allons vivre avec cela, et, en 1971, nous
regarderons la situation. Et même d'ici 1971, si vous voulez que nous
examinions scientifiquement et votre rapport et nos maximums antérieurs,
nous sommes prêts à faire des examens scientifiques de cela et, en
1971, nous en reparlerons de l'examen scientifique de cela. Quand je dis
scientifique, cela peut être conjoint. Cela ne veut pas dire que c'est la
CEQ qui l'entreprendra toute seule.
M. le Président, messieurs les membres de la commission, est-il
une proposition qui soit plus raisonnable dans le contexte que celle-là?
Et si c'est vrai par ailleurs que le rapport 1/17 n'amène pas une marge
de variation si grande, il n'y aura aucun problème à l'inscrire
dans le maximum de 24. Et s'ils ont des problèmes à l'inscrire
dans le maximum de 24, c'est parce que nous avons bougrement raison de dire que
les facteurs externes locaux peuvent influencer la charge des maîtres. Il
faudrait se rappeler qu'en situation idéale, le sous-ministre Tremblay a
mentionné l'autre jour que cela devait donner 22 périodes
à peu près en situation idéale. Oui, en moyenne.
Vous noterez que nous plaçons notre maximum au-delà de 22
périodes. Si en situation idéale, cela devait donner 22, nous
acceptons donc que les individus ne soient pas en situation idéale et
puissent aller jusqu'à 24. C'est cela que nous disons quand nous parlons
de 24. Et j'aimerais préciser également que nos 20
périodes dont je parle, cela ne veut pas dire un minimum de 20, cela
veut dire que nous respectons nos anciens maximums de convention collective
dans la mesure où ils n'étaient pas plus bas que 20. Et s'ils
étalent plus bas que 20 ils monteront à 20. M. le
Président, on coupe les têtes, c'est ce que cela veut dire; on
coupe les pointes, et l'on se rapproche drôlement de la ligne de
planification.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que les membres de la commission ont des
questions à poser à M. Laliberté ou à M. Cournoyer?
M. Choquette.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté peut-être M. Cournoyer
la proposition patronale dans la forme qui nous a été
exposée par M. Cournoyer, quels écarts permettrait-elle entre
diverses commissions scolaires ou divers endroits? Quels sont les écarts
extrêmes qui pourraient exister?
M. COURNOYER: Quant au nombre de professeurs par
élèves?
M. CHOQUETTE: Non, surtout quant aux périodes.
M. COURNOYER: Quant aux périodes?
M. CHOQUETTE: Oui.
M. COURNOYER: Nous n'en parlons pas.
M. CHOQUETTE: Oui, mais enfait. Vous n'en parlez pas, mais je veux dire
qu'il doit y avoir des écarts possibles en vertu de votre formule. Il y
a des écarts possibles.
M. COURNOYER: Ou bien je saisis mal la question, notre formule ne fait
qu'introduire le maximum d'abus.
M. CHOQUETTE: Oui, mais c'est cela. Tout en introduisant la notion du
maximum d'abus que vous avez situé à 27 heures de travail ou 22
périodes et demie, n'est-ce pas?
M. COURNOYER: Le contraire.
M. CHOQUETTE: Oui, le contraire? Quel serait l'écart,
d'après l'état actuel des choses et ce maximum?
M. COURNOYER: Je ne peux pas dire. Dès que vous aurez fixé
le nombre de périodes maximal, l'autre écart peut être
aussi loin que 10 périodes.
Vous voulez dire, entre les deux: le maximum et le minimum?
M. CHOQUETTE: Oui.
M. COURNOYER. Il n'est pas question de minimum. Nous sommes
protégés suffisamment, comme dirait M. Laliberté, par le
genre de maximum qu'on a proposé.
M. LESAGE: Oui, vous l'admettez vous-même avec le sourire, mais ce
n'est pas le genre de suggestion qui est susceptible de nous amener à un
règlement.
M. COURNOYER: Nous avons, M. Lesage, proposé 22 heures et demie
d'enseignement, comme maximum. Ce qui est, comme le disait M. Laliberté
tantôt, l'équivalent de 27 périodes d'enseignement de 45
minutes.
M. HOUDE: De 50 minutes.
M. COURNOYER: C'est 27 périodes de 50 minutes d'enseignement
proprement dit.
M. HOUDE: Ou 30 périodes de 45 minutes.
M. COURNOYER: Ou 30 périodes de 45 minutes.
M. LESAGE: Si nous comparons cela au tableau...
M. COURNOYER: C'est la situation actuelle.
M. LESAGE: ... à la situation actuelle, les commissions scolaires
vont pouvoir, par la formule que vous suggérez, augmenter
considérablement la charge de travail...
M. COURNOYER: D'où?
M. LESAGE: ... des enseignants.
M. GARDNER: II faut remarquer que le tableau que nous avons là
est une moyenne et non pas un maximum.
DES VOIX: Non, non.
M. LESAGE: Là-dessus, j'aimerais entendre M. Laliberté.
C'est une conclusion que vous tirez.
M. LALIBERTE: L'avant-dernière et la dernière colonne de
notre tableau indiquent justement les cas où ce sont des maximums et les
cas où ce sont des moyennes. Alors, il y a juste trois ou quatre cas
où ce sont des moyennes.
M. CHOQUETTE: La question du chef de l'Opposition m'a permis de
préciser réellement la question à laquelle je veux
arriver.
En vertu de la règle que vous posez de 22 périodes et
demie ou 27 heures d'enseignement proprement dit comme maximum de charge de
travail, pouvez-vous me dire, par rapport à l'état actuel des
choses, quel est l'accroissement qui est imposé par l'imposition de ce
maximum?
M. COURNOYER: Comme la description qui est ici vous l'indique,
l'état actuel des choses n'est pas identique partout dans la province de
Québec.
M. CHOQUETTE: D'accord.
M. COURNOYER: Vous avez des endroits comme la Gaspésie, la
régionale des Iles, j'imagine, où ce sont déjà 27
périodes de 45 minutes. Alors, si le programme restait je dis si
dans l'ordre de 1,575 minutes au lieu de 1,750 qui est un maximum aussi,
à ce moment-là, les 27 ne serait pas modifié du tout et le
26, je doute qu'il soit modifié aussi.
M. CHOQUETTE: Le tableau qui nous a été fourni par le
syndicat est exact, d'après vous?
M. COURNOYER: Je n'ai pas vérifié, nous venons de le voir
en même temps que vous. J'imagine que, comme d'habitude, cela doit
être exact.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté mentionnait des cas de commissions
scolaires où il y avait des périodes, ou je ne sais pas, des cas
de 18 heures par semaine.
M. COURNOYER: Prenons les 18 heures dont M. Laliberté parlait
tantôt, ce qui se situe à Chambly. Je sais que M. Laliberté
a parlé rapidement de 1/18. Il y a 1/16 aussi.
Mais prenons les 18 heures d'enseignement. Si j'ai bien compris la
proposition que M. Laliberté m'a faite ou a faite hier ou avant-hier,
ces 18 heures d'enseignement à Chambly seraient modifiées pour 15
heures d'enseignement.
M. CHOQUETTE: Non. J'ai compris que M. Laliberté est prêt
à monter à 20 heures.
M. COURNOYER: Non pardon. A 20 périodes de 45 minutes.
M. LALIBERTE: Non pas 20 heures, mais 20 périodes.
Si vous traduisez les 18 heures avec 60 minutes par période
maximum à Chambly parce qu'il ne faut pas oublier que ce qui est
signé dans la convention collective, c'est que les périodes
pouvaient aller jusqu'à 60 minutes elles ne sont pas
automatiquement toutes de 60 minutes; mais supposons-les toutes de 60 minutes,
vos 18 heures pour 60 minutes par période, cela vous donne
l'équivalent de 23 périodes de 45 minutes.
M. LE PRESIDENT: M. Tremblay voudrait ajouter un mot.
M. TREMBLAY (sous-ministre): M. le Président, est-ce que je
pourrais, pour éclairer le sens de la proposition de M.
Laliberté, poser quelques questions? Si je l'ai bien compris lorsqu'il
parle de 20 périodes maximales dans certains milieux, il s'agit bien de
maintenir 20 périodes au maximum dans ces milieux?
M. LALIBERTE: Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Par conséquent, c'est une
minorité d'enseignants qui auront 20 périodes. La majorité
sera en-dessous, puisque c'est un maximum. Est-ce bien cela? Et, alors
j'aimerais savoir quelles seront les variations en-dessous des 20? Est-ce que
cela sera 12 à 20, 14 à 20, 15 à 20, c'est ce que je
voudrais savoir.
M. LALIBERTE: M. le Président, en appliquant le rapport 1/17 et
en donnant la garantie aux professeurs qu'ils n'auront pas besoin de
dépasser 20 périodes d'enseignement, la commission scolaire aura
toute latitude pour amener ces gens le plus près possible des 20
périodes; elle aura autogestion.
M. TREMBLAY (sous-ministre): J'aimerais avoir plus de précisions
que cela. Vous voulez donc dire que cela ne descendra pas beaucoup en bas des
20.
M. LALIBERTE: II est possible, puisqu'il n'y a pas de conditionnement
autre que la période maximale, que les gens soient effectivement tout
près dans leur moyenne de la période maximale.
M. TREMBLAY (sous-ministre): II n'est même pas exclu qu'ils soient
tous au maximum.
M. LALIBERTE: Dans la mesure, M. le Président, où les
conditions locales et régionales le leur permettront,
théoriquement, c'est possible.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Mais, jusqu'où cela peut-il
descendre? C'est cela qui serait intéressant de savoir.
M. LALIBERTE: Là où les commissions voudront les faire
descendre, dans la mesure où elles se rapprocheront du rapport 1/17.
Parce qu'avec 20 périodes, il est clair qu'elles ne seront pas dans le
rapport 1/17.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Alors, dans quelle mesure, le rapport 1/17
s'applique-t-il? Il ne s'applique pas dans ces cas-là.
M. LALIBERTE: Dans vos paroles, M. le sous-ministre, vous avez
mentionné 22 périodes moyennes l'autre jour. Si je pose, moi, 20
périodes comme maximum, il est clair que je ne suis pas dans votre
moyenne théorique de 22 périodes. C'est clair. Le rapport
s'applique jusqu'à concurrence de 20 périodes au maximum. C'est
ce que notre proposition veut dire.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ce qui veut dire que le rapport que vous
proposez pour traduire cela en rapport à l'oeil vous me
corrigerez si je fais erreur vous proposez effectivement, dans ces cas,
un rapport de 1/14 ou 1/15?
M. LALIBERTE: Je n'ai pas fait la traduction en rapport.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je l'ai faite à l'oeil. Si
théoriquement le rapport 1/17 aboutit à 22 périodes, comme
moyenne, et si on a une situation où le maximum est à 20
périodes, il y a de fortes chances que le rapport descende à 1/15
ou 1/14.
M. LALIBERTE: Je n'ai pas fait le calcul en termes de rapport, je
répète encore une fois que ce que nous voulons protéger ce
sont les conditions de nos membres. Et les rapports du ministère de
l'Education, vous les calculerez vous-même.
M. LESAGE: Je pose ma question soit à M. Tremblay, ou à M.
Cournoyer ou M. Laliberté. M. Laliberté a dit tout à
l'heure qu'à
Québec et je prends le cas que je connais le mieux
à Sillery, on en arrivait facilement au rapport 1/17, qu'à
Montréal c'était la même chose; il n'y avait pas de
difficulté. Pour en arriver à Québec et à
Montréal au rapport 1/17, quel est le maximum de périodes qui est
effectivement donné à l'heure actuelle par les ensei-gants au
secondaire?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Si vous le permettez, M. le
Président, ceci dépend du minimum. S'il y a des enseignants qui
sont en bas de façon très significative des 22 périodes en
moyenne que le rapport donne théoriquement, il est évident qu'il
y en a d'autres qui seront à un maximum d'autant plus
élevé au-delà du 22 qu'il y en aura qui seront plus bas
par rapport aux 22.
M. LESAGE: Oui, je suis d'accord là-dessus, mais je me demande ce
qui existe en fait à Québec.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ce qui existe en fait à
Québec, je n'ai pas d'information là-dessus.
M. LESAGE: C'est cela que je voudrais savoir, M. Laliberté
devrait le savoir.
M. LALIBERTE: Sous réserve d'une vérification
subséquente, on me dit qu'à Québec et je
répète, ce n'est pas tout à fait 1/17 qui est
appliqué ça donnerait un maximum de 21 périodes de
45 minutes.
M. LESAGE: Alors à Québec, en vertu du système
actuel, nous n'avons pas les chefs de groupe. J'aime bien discuter en partant
de situations actuelles comme vous le faites vous-même M.
Laliberté, je veux me placer sur la même base de discussion que
vous alors pour maintenir à Québec dans un endroit
populeux, Québec-Sillery, où la population étudiante au
secondaire est forte, pour atteindre 1/17 on doit aller à un maximum de
charge de travail de 21 périodes...
M. LALIBERTE: Un tout petit peu plus. Si on calcule 1/17 patronal
là, il faut réintroduire l'échelle...
M. LESAGE: Non, j'ai bien dit que je parlais de la situation actuelle
à Québec.
M. LALIBERTE: D'accord.
M. LESAGE: Je ne veux pas parler de si- tuation théorique. Je
parle de la situation actuelle. Pour obtenir 1/17 dans des conditions comme
celles qui existent à Québec, il y a des enseignants qui doivent
enseigner 21 périodes. Vous avez dit vous-même qu'à
Québec, c'était une situation près de l'idéal.
Alors comment et là je vous le demande en toute bonne foi, M.
Laliberté justifier la logique de votre suggestion d'un maximum
de 20 périodes?
M. LALIBERTE: Parce que nous avons tenté pendant deux ans de
tracer une ligne théorique pour tout le monde et nous ne nous sommes pas
entendus. Pour satisfaire nos gens qui avaient déjà des garanties
de périodes maximales antérieurement, il aurait fallu descendre
la ligne de planification en deça de 1/17. On n'y arrivait pas et
ça coûtait cher. Dans cette mesure-là nous essayons une
formule de règlement. C'est comme ça que je l'ai
présentée tout à l'heure.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. LALIBERTE: Faisons l'expérience du 1/17 mais, par ailleurs,
garantissez pendant les deux années qui restent, les maximums
déjà inscrits tant que les conventions collectives ne seront pas
dépassées d'une part, et d'autre part que pour ceux qui n'avaient
pas de maximum qu'ils ne dépassent pas 24 périodes. Nous sommes
conscients que ça ne veut pas dire 1/17 tout nu, tout pur, autrement
nous aurions accepté 1/17 tout pur.
M. CHOQUETTE: M. Laliberté...
M. LESAGE: Vous dites: Dans la mesure où elles ne sont pas
inférieures à 20?
M. LALIBERTE: Dans la mesure où les maximums inscrits dans les
conventions collectives...
M. LESAGE: C'est ce que je voulais dire.
M. LALIBERTE: C'est ça. En concret, ça veut dire que, s'il
y a un endroit où il y a un maximum de 18 périodes, on les fait
grimper à un maximum de 20 périodes. S'il y avait un endroit
où j'en avais 19 maximum, je les fais grimper à 20
périodes maximum. Celles qui sont à 20 restent à 20.
Celles qui sont à 21 restent à 21. Celles qui sont à 22
périodes restent à 22. Celles qui sont à 23 restent
à 23 et 24 devient le maximum final.
M. LESAGE: Maintenant je me tourne vers la partie patronale et je
demande: Qu'est-ce que
ça voudrait dire en augmentation de coûts aux commissions
scolaires, la mise en pratique de la suggestion de M. Laliberté? D'abord
y aurait-il un coût additionnel? Aprls tout on part de la situation
actuelle.
M. LALIBERTE: Je peux présumer, sans être capable de vous
donner un chiffre, que pour tous ceux qui seraient en dedans de 22, moyenne
théorique dont parlait M. Tremblay, cela devrait, j'imagine,
entraîner un coût additionnel. On peut présumer cela
facilement.
M. LESAGE: Oui, mais je voudrais savoir combien.
M. LALIBERTE: Moi, je ne peux pas vous dire.
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Personne ne l'a fait, comme M.
Laliberté vient de le souligner...
M. LESAGE: Est-ce que c'est un calcul qui peut être fait?
M. LE PRESIDENT: On peut le faire.
M. LESAGE: Est-ce que vous pourriez demander, M. Masse, à vos
officiers de faire ce calcul? C'est-à-dire calculer ce que
coûterait de plus la mise en oeuvre de la suggestion faite par M.
Laliberté et, également, faire le calcul de la mise en oeuvre de
la suggestion de M. Laliberté modifiée à 21?
M. MASSE: A midi, nous avons travaillé à l'heure du lunch
à certains points. Il a été possible à M. Cournoyer
de faire part de certaines réflexions. Il est de notre intention,
à l'heure du dîner, après l'ajournement dans quelques
minutes, de travailler aux questions monétaires, puisqu'il est
évident que le débat se dirige vers cette question de coût.
Je crois qu'on peut discuter énormément, comme on l'a fait ce
matin, de certains points de la convention collective en négociation,
mais il est évident que, de plus en plus, nous nous dirigeons vers une
question d'implications financières des propositions. Nous avons
l'intention d'ici la reprise de laséan-ce ce soir, vers 20 heures ou 20h
15, d'apporter justement ces calculs afin de répondre à cette
question, aussi bien à M. Laliberté, à l'Opposition
qu'à la population.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Dans la ligne de ce que le chef de
l'Opposition demandait que nous tentions une estimation en deux
hypothèses, le coût de la proposition de M. Laliberté, 20
et 21 de maximum pour certains j'aimerais savoir si, dans son esprit,
cela couvre aussi l'autre partie de la proposition. C'est-à-dire la
réduction à 24 du maximum pour tous? C'est bien cela que vous
vouliez dire, n'est-ce pas?
M. LESAGE: C'est ça.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Parce que si on regarde le tableau à
l'oeil peut-être que je fais erreur il y a plus de cas,
dans le tableau fourni par la CEQ, qui sont au-delà de 24 qu'il n'y en a
en-bas de 20.
M. LALIBERTE: Probablement.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Alors les deux coûts sont
importants.
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais demander à M. Laliberté
de nous redire combien d'heures de travail par semaine signifient pour
l'enseignant 24 périodes de 45 minutes?
M. LALIBERTE: Le calcul que j'ai donné tout à l'heure,
c'est le calcul de la proposition maximale gouvernementale à 22 heures
trente par semaine. Si je transporte 24 périodes de 45 minutes en
minutes, cela me donne 18heures 45 multipliées par 2,
c'est-à-dire 37 heures 50, plus les mêmes calculs de tout à
l'heure, en ce qui concerne, si c'est ça qui est accepté, les
surveillances, les quinze minutes le matin et le midi, etc... 37 heures 50 plus
quatre heures.
M. LESAGE: Cela fait à peu près 40 heures. M. LALIBERTE:
41 heures et quelque chose.
M. LESAGE: Oui, 41 heures. Vous comprenez pourquoi je pose cette
question.
M. MASSE: J'aurais juste une précision à demander, si vous
me permettez, c'est qu'à cette commission, il y a quelques heures,
à une autre séance, M. Laliberté nous avait parlé
de 1.8, et là il nous parle de 2.
M. LESAGE: Oui, mais disons que nous arrivons à 40 heures.
M. MASSE: Oui, mais cela fait une différence de quelques
heures.
M. LESAGE: Nous pourrons vérifier.
M. MASSE: Nous avons parlé de 1.8 ici la semaine dernière
et, à la table des négociations, nous avons toujours entendu
parler de 1.8. Là on parle de 2.
M. LALIBERTE: Nous pourrons vous apporter les études qui ont
été faites aux Etats-Unis là-dessus et nous pourrons vous
apporter également ce que nous n'avons pas voulu faire, les
études qui ont été faites à l'intérieur de
la CEQ et qui sont bien au-delà de 2.
M. MASSE: Par liez-vous de 1.8 il y a quelques heures?
M. LALIBERTE: Je parle de 2.
M. MASSE: Vous n'aviez pas parlé de 1.8 il y a quelques
heures.
M. LESAGE: Un instant. Moi, je vous avoue que cette affaire de 1.8 ou de
2 comme multiplicateur, cela arrive autour de 40 heures et ce qui est important
et ce à quoi je songeais c'est à ceci, y compris la
pause-café et tout cela, les fonctionnaires travaillent 32 heures et
demie ici.
M. LALIBERTE: Une question.
M. LESAGE: Mais ils travaillent toute l'an- née. Oui, je suis
juste, j'ai dit toute l'année.
M. LALIBERTE: M. le Président, j'aimerais une toute petite
précision ici. Quand ils feront le calcul des coûts, j'aimerais
tout de suite souligner que, même dans mon affirmation de tout à
l'heure, à l'effet que cela devait, j'imagine, entraîner des
coûts supplémentaires, le fait de conserver ce que nous avions
dans nos anciennes conventions collectives, ce sont des coûts
supplémentaires par rapport à l'offre, mais ce ne sont pas des
coûts supplémentaires par rapport à la
réalité.
M. LESAGE: Ce que j'ai demandé, M. Laliberté, ce n'est pas
le coût par rapport à l'offre, j'ai bien dit que je voulais me
baser sur la situation actuelle. Je veux savoir combien cela coûterait de
plus que cela coûte actuellement.
M. LALIBERTE: Alors, je retire mes paroles de tout à l'heure,
parce que le fait de maintenir les maximums qui existaient
antérieurement, cela n'entraîne pas de coût additionnel.
M. COURNOYER: Cette partie-là, mais le fait de descendre les
maximums qui étaient à 26 entraîne le conditionnel.
M. LALIBERTE: Ceux-là probablement. M. LE PRESIDENT: Alors
à 8 h 15 ce soir.
Reprise de la séance à 20 h 24
M. BERTRAND (président de la commission parlementaire permanente
de la présidence du conseil): A l'ordre! A l'ordre!
M. Tremblay, sous-ministre de l'Education.
M. TREMBLAY (sous-ministre): M. le Président, nous avons fait de
notre mieux pour répondre à la demande du chef de l'Opposition,
demande formulée dans des termes qui m'ont fait comprendre qu'il
saisissait parfaitement la complexité de la tâche qui nous a
été assignée à si courte échéance,
tâche d'ailleurs que M. Laliberté nous a
référée d'une façon relativement cavalière,
en disant qu'il nous appartenait d'évaluer les coûts des
propositions qu'il pouvait faire.
M. LESAGE: Pas étonnant que cela ait pris 22 mois!
M. TREMBLAY (sous-ministre): Si J'ai bien compris la proposition de M.
Laliberté, il propose que, pour certaines catégories
d'enseignants dont les conventions collectives actuelles prévoient des
maximums inférieurs à 20, ces maximums seraient remontés
à 20 et que, par ailleurs, pour d'autres catégories d'enseignants
où les maximums s'établissent à 30, 29 ou 28, ces maximums
seraient portés à 24. Il y a donc deux estimations à
faire. L'estimation du nombre d'enseignants qui seront concernés dans la
première partie de la proposition et qui verraient leur tâche
maximale augmenter à 20; l'évaluation, d'autre part, du nombre
d'enseignants qui seraient concernés dans la réduction du maximum
existant au nouveau maximum proposé, c'est-à-dire 24.
C'est à partir de la liste des situations concrètes
à cet égard que la CEQ elle-même a distribuée, cet
après-midi, que nous avons tenté de faire de telles
évaluations. Je pense qu'il est bon, pour saisir un peu la
méthode dont nous nous sommes servis, qui est la méthode la plus
simple, la plus accessible dans les circonstances, de jeter un coup d'oeil sur
ces documents que l'on nous a distribués cet après-midi.
C'est ainsi que l'on voit par exemple que, dans la Gaspésie, pour
la régionale de la Péninsule, pour l'ensemble du groupe des
professeurs en question de la 8e à la 12e année, le maximum
actuel est de 26 période de 45 minutes. Non, je me trompe, j'ai
sauté une ligne, il s'agissait de Baie-des-Chaleurs, à la
régionale des Iles, par contre, il s'agit de 27, etc.
Si l'on fait le relevé dans cette liste des groupes
d'enseignants, c'est-à-dire des commissions scolaires ici
énumérées qui se trouveraient affectées par la
proposition, on constate que dix commissions scolaires seront affectées
par la première partie de la proposition, c'est-à-dire que le
maximum existant dans la convention actuelle est inférieur à
20.
Il y a donc dix cas dont le maximum remonterait à 20, à
partir de 17, en général 18, parfois 19. Par contre, 40 cas
seraient affectés par l'autre partie de la proposition,
c'est-à-dire que la réduction du maximum aurait à
s'effectuer à partir d'un maximum de 30 qui nous est ici indiqué
pour la régionale Harricana, en passant par d'autres cas 29, 28, 27,
26,25. Enfin, 24 cas ne seraient pas affectés, dont la situation serait
en somme le statu quoi puisqu'elle s'encadre dans les deux parties de la
proposition entre 20 et 24 maximum.
M. LESAGE: Montréal et Québec ne sont pas...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Montréal et Québec ont
été considérés ici comme n'étant pas
affectés.
M. LESAGE: C'est cela.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Même si nous ne savons pas
effectivement quels sont les maximums, en postulant que le rapport 1/17 les
loge quelque part dans les deux extrêmes qui ont été
mentionnés dans la proposition.
M. HOUDE: Est-ce que Montréal et Québec ont
été inclus dans les 24?
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Nous avons supposé qu'ils
n'étaient pas affectés...
M. HOUDE: Non, mais dans le nombre de commissions scolaires...
M. TREMBLAY (Sous-ministre): Dans le 24 de statue quo. Oui. La question
qui se pose maintenant pour les dix pour lesquelles le maximum serait
relevé et pour les 40 dont le maximum serait réduit, c'est de
savoir quels sont les effectifs en cause. Qu'est-ce que nous constatons? C'est
que, pour les dix dont le maximum serait relevé, il y en a neuf
où le maximum en question, inférieur à 20, ne s'applique
que pour les professeurs qui enseignent en 12e année, le CPES ou le
secondaire V si je m'en remets au document qui m'a été fourni. Il
y en a une où ce sont des professeurs de 11e et 12e qui seraient
affectés. On voit dé-
jà tout de suite qu'il s'agit d'effectifs enseignants
relativement réduits puisque, de toute évidence, c'est à
ce niveau des études, 11e et 12e année CPES, que l'on trouve les
inscriptions les moins nombreuses.
Par contre, les 40 qui seraient affectés de l'autre
manière, en sens inverse, ce sont des commissions scolaires où
les effectifs en cause sont des effectifs de 8e, 9e, 10e et 11e années.
Encore une fois je donne ces chiffres sous toute réserve, ils ont
été élaborés au meilleur des documents dont nous
pouvions disposer. Nous avons l'impression que, dans le cas des 40 dont le
maximum serait réduit, il y a environ 7,000 ou 8,000 enseignants qui
sont en cause. On le voit déjà par le fait qu'il s'agit
d'enseignants qui enseignent en 8e, 9e, 10e et 11e années.
Inversement, les cas dont le maximum serait réduit, estimation,
encore une fois, assez grossière, 140, 150 enseignants se trouvent
concernés.
M. LESAGE: Le maximum serait relevé, voulez-vous dire?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Le nombre d'élèves qu'on
trouve dans les endroits en question correspond à peu près
à 140 et dont le maximum serait... Oui.
M. LESAGE: C'est parce que vous aviez dit « réduit
».
M. TREMBLAY (sous-ministre): Ah, je m'excuse, c'est un lapsus.
Qu'est-ce que cela représentera en termes de montants? C'est
là qu'il faut introduire une sorte d'hypothèse. Disons que les
enseignants dont le maximum serait augmenté, compte tenu du fait qu'on
mentionne ici 18 périodes, 17, 19, ce sera en gros 2 périodes.
Combien y aurait-il donc d'enseignants de moins sur l'ensemble du groupe
concerné? C'est environ 140 enseignants. Cela voudrait dire qu'il y aura
à peu près 14 ou 15 enseignants de moins, 140 enseignants
à 2 périodes de moins par semaine, appliquant le maximum de 20
périodes, cela nous donne 280 périodes divisées par 20,
cela veut direà peu près 14 enseignants de moins. En somme,
$8,000 chacun puisqu'ils enseignent à un niveau plus
élevé, en moyenne, cela fait à peu près
$110,000.
M. LESAGE: C'est $115,000.
M. DOZOIS: C'est $112,000.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Enfin, à peu près $110,000 ou
$112,000.
Inversement, si on applique le même principe que les maximums
étant réduits...
M. LESAGE: De combien de millions?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Cela ferait à peu près une
réduction de 2 périodes environ affectant 7,000 ou 8,000
enseignants. Eh bien, là, cela commence à « minoter »
un petit peu plus. Cela signifierait au-delà de 600 enseignants de
plus.
Estimons que le salaire moyen, puisqu'ils sont à un niveau moins
élevé, est d'environ $7,000, cela va chercher, à peu
près, $4.5 millions.
Encore une fois, j'y insiste, quant aux montants, il est difficile de
faire des évaluations qui soient vraiment sûres. Ce sont les
meilleures que nous puissions faire dans les circonstances. Ce qui se
dégage cependant, et cette fois-ci de façon très
sûre, à mon sens, c'est le rapport des groupes en cause. Il est
très net que le rapport des groupes en cause, le groupe dont on
augmenterait le maximum et le groupe de ceux dont on diminuerait le maximum,
est certainement dans une relation de 1 à 40, compte tenu, simplement,
des effectifs scolaires qui sont en cause.
Sans vouloir porter de jugement qui pourrait être un peu
méchant, j'ai l'impression que la proposition qui a été
faite cet après-midi, c'est vraiment la proposition d'échanger un
cheval contre un lapin. M. Laliberté a employé une expression
savoureuse que je me permets de reprendre, il dit: Notre proposition, en somme,
c'est de couper les têtes, les pointes: couper les têtes qui
dépassent. Je pense qu'entre les deux têtes qu'il nous propose de
couper, il y a dans un cas une tête relativement petite et dans l'autre
cas une tête à deux jaunes.
M. LESAGE: M. Tremblay, je pense bien que pour ce qui est des «
petites têtes » des têtes en bas de vingt, celles qui sont
à peine...
M. LE PRESIDENT: Les cheveux coupés.
M. LESAGE: ... ils ont seulement, ce que les barbiers appellent, je
pense, une « trim ».
M. DOZOIS: Vous connaissez ça! M. LE PRESIDENT: Cela n'affecte
pas... M. LESAGE: Je pense bien, monsieur... M. TREMBLAY (sous-ministre): Moi
non
plus, je me sens solidaire du ministre des Finances, M. Dozois.
M. LESAGE: Vous dites, n'est-ce pas, que ce sont surtout les
douzièmes années qui sont affectées.
M. TREMBLAY (sous-ministre): D'après le tableau qu'il y a ici et
j'imagine que ça devait...
M. LESAGE: D'ailleurs, ça se comprend. Les douzièmes
années et évidemment le secteur professionnel.
M. TREMBLAY (sous-ministre): D'une façon générale,
à première vue, ce qu'on pourrait appeler le secteur
professionnel, par exemple l'initiation au travail, je vois que dans quatre
cas, au Saguenay, c'est de 22 périodes dont il s'agit. Ils sont donc en
gros dans le statu quo, ces cas-là.
M. LESAGE: Oui, bon!
M. TREMBLAY (sous-ministre): A première vue.
M. LESAGE: Ce n'est donc pas de ce côté qu'il y a moyen que
ça coûte beaucoup moins cher, c'est en examinant les chiffres d'en
haut. Je pense que vous êtes d'accord, M. Tremblay. Ce n'est pas sur le
fait qu'on remonte le minimum à 21 ou à 20, qui fera une grosse
différence au point de vue monétaire.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je me permets à ce propos-là
justement de me référer maintenant à la deuxième
commande que vous aviez donnée.
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Vingt et un, cela ferait quoi?
M. LESAGE: Vingt et un cela ferait quoi? Vingt et un avec vingt-quatre
et ensuite vingt et un avec vingt-cinq.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Bon. On pourrait ainsi suivre le même
cheminement.
M. LESAGE: Oui, est-ce qu'il y aurait moyen de...?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Vingt et un, vingt-deux, vingt-trois.
M. LESAGE: Oui. Vingt et un avec vingt-quatre.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Oui, la ligne que vous avez
tracée.
M. LESAGE: Vingt et un avec vingt-cinq. Vingt et un avec vingt-six.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est ça! On voit tout de suite...
Je n'ai pas eu le temps de faire le relevé de détails, mais
à l'oeil, en s'acheminant de 20 à 21, de 21 à 22, on voit
déjà que les nombres progressent selon une courbe qui est assez
marquée, parce que le gros des situations qui sont indiquées ici
s'établit justement à des endroits comme 22, 23, 24 à part
ceux que j'ai mentionnés, les 40 qui sont en haut de 24.
M. LESAGE: II faut tout de même penser, M. Tremblay, que ces
enseignants ont présentement des conventions collectives en vertu
desquelles leur maximum est inférieur à 20 ou inférieur
à 21 ou inférieur à 22. Je crois que nous devons tenir
compte de ça. Je pense plutôt à l'autre maximum parce que
c'est celui-là qui coûte le plus cher.
Est-ce qu'on peut dire, en examinant ces chiffres: Vous, en examinant
les noms des commissions scolaires, en voyant quelle est la moyenne, vous savez
combien d'enseignants à peu près, tout de suite d'un coup d'oeil,
peuvent être affectés 3. $7,000 en moyenne par année. Cela
veut dire combien d'enseignants de plus approximativement?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Oui, d'après ce qu'on a pu
voir...
M. LESAGE: Alors à 25?
M. TREMBLAY (sous-ministre): A 25, il faudrait reparcourir le tableau.
Il est bien certain qu'en faisant passer un certain nombre de commissions
scolaires dans le statu quo, puisque vous passez de 24 à 25, le nombre
de 24 va augmenter et le nombre de ceux qui seraient réduits, qui
étaient de 40, va diminuer.
M. LESAGE: Et de plus, si vous montez à 25, vous avez besoin de
moins d'enseignants de plus, même en tenant compte de ceux qui sont
à 26 et 27.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Puis-je tenter à l'oeil de vous
suggérer ceci? Si vous preniez comme point tournant 26 où l'on
voit
très clairement que ça correspond dès la
première page...
M. LESAGE: Oui, je l'ai remarqué.
M. TREMBLAY (sous-ministre): ... à un bon nombre de cas, j'ai
l'impression que l'effectif de 7,000 ou 8,000 dont nous parlions a de fortes
chances d'être réduit d'environ la moitié.
M. LESAGE: Plus de la moitié d'après ce que je puis
voir.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Si nous regardons les pages suivantes,
ça change un peu. A la page 2, la première page est très
fortement pondérée de 26, la seconde l'est beaucoup moins.
M. LESAGE: Eh bien, la seconde, il n'y en a pas qui sont à
26.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est ça, pas un seul.
M. LESAGE: II n'y en a pas, lors... La page 2, ça ne coûte
rien, parce qu'il n'y en a pas un à 26. En page 3 vous avez 3 à
26, 2 à 27.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Puis-je faire cependant une petite
correction dont je me suis rendu compte qu'il fallait faire?
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Par exemple à la page 2, dans le cas
de Salaberry, vous voyez qu'il y a 24 périodes de 50 minutes.
M. LESAGE: Ah oui...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Alors j'ai dû faire cette
correction-là et c'est le même cas par exemple pour Meilleur, le
même cas pour Verdun, c'est le cas pour Deux-Montagnes, de sorte que ce
qui apparaît, il y a quatre cas en page 2 au moins...
M. LESAGE. Il faut tenir compte de cette correction.
Mais, M. Tremblay évidemment il faudrait faire des calculs
au début il me semble qu'il y avait eu des déclarations,
je ne sais pas si c'est de M. Masse, à l'effet que les demandes des
enseignants voudraient dire, pour la partie patronale, le gouvernement et les
commissions scolaires, une dépense additionnelle d'au-delà de $20
millions, était-ce bien ce que vous aviez dit M. Masse? A peu
près? $22 millions, c'est ça?
M. MASSE: L'évaluation par la partie patronale est entre $20 et
$22 millions pour ce point. Je crois que la partie syndicale a toujours
contesté évidemment ces chiffres-là et ils
avançaient $17 millions.
M. LESAGE: C'est-à-dire que ce n'était pas du tout de
l'ordre de grandeur...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Par année!
M. LESAGE: Oui, j'ai compris. Oui, mais les chiffres que nous donne M.
le sous-ministre sont par année également?
M. MASSE: Egalement, oui.
M. LESAGE: Alors, on compare des pommes avec des pommes. La suggestion
de M. Laliberté ne coûterait pas tout à fait $4,500,000 de
plus?
M. TREMBLAY (sous-ministre): On me corrigera, si je fais erreur. Mais ce
qui a été proposé cet après-midi, ce n'est
peut-être pas tout à fait la même chose que ce qui
était indiqué, par exemple, par M. Leblanc qui parlait de 20
périodes au maximum pour tous.
M. LESAGE: Oh, je sais. Mais je dis que ce qui a été
suggéré par M. Laliberté représente, au point de
vue du coût, une très grosse différence avec
l'évaluation des premières demandes formulées. Je ne sais
par qui, je n'étais pas à la table des négociations.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Encore une fois, M. Lesage, je me permets
de souligner qu'en ce qui concerne les montants, les estimations qui ont pu
être faites, à partir d'une liste qui n'est évidemment pas
exhaustive, sont données sous toute réserve. On me dirait, par
exemple, que ce n'est pas $4.5 millions mais $7 millions ou $8 millions qui
sont en cause que je n'en serais pas étonné. Nous avons
procédé forcément par approximations très
grossières.
M. LESAGE: Si c'était 21 au lieu de 20. Au lieu d'être
$110,000, ce serait quoi?Vous m'avez dit que vous avez fait le calcul.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est-à-dire que je n'ai pas eu le
temps de le faire de façon aussi précise, mais il y a très
peu de cas de 21...
M. LESAGE. Il n'y a pas beaucoup de différence, je ne crois
pas.
M, TREMBLAY (sous-ministre): Non. Cela signifierait une
différence d'à peu près 30%, du seul fait que ce seraient
trois périodes qui seraient ajoutées au lieu de deux.
M. LESAGE: En réalité, toute diminution dans le coût
provient principalement de l'augmentation du maximum suggéré de
24?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Oui, je pense que l'on peut dire cela.
M. LESAGE: On doit déduire cela de vos calculs
préliminaires. Disons que ce qui me frappe, moi, c'est que les
conventions actuelles prévoient des maximums inférieurs à
20. Je sais que des enseignants, dans une douzième année, ont
beaucoup de travail à faire, beaucoup de préparation, beaucoup de
corrections. Je pense que vous savez cela aussi. M. le sous-ministre.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Oui, en général.
M. LESAGE: Oui. Je puis en parler maintenant. J'avais un frère
qui enseignait une douzième année. Il est
décédé maintenant. Il m'a dit que c'était beaucoup
plus de travail que pour d'autres années du secondaire. Je me demande
s'il y a réellement avantage à tenter d'élever le maximum
le plus bas. Il me semble qu'il n'y a pas d'avantage et que, de plus, c'est
d'imposer une charge nouvelle, assez forte dans certains cas, par rapport
à la situation qui prévaut à l'heure actuelle. Tandis que
si l'on va à l'autre bout et qu'on compare le maximum projeté, ou
sur lequel nous pourrions nous entendre, aux moyennes qui nous sont
fournies...
M. GARDNER: Maximum et moyennes.
M. LESAGE: ... maximum et moyennes fournis par M. Laliberté, je
pense que c'est là où il y a moyen de toucher le moins ce que des
enseignants peuvent peut-être considérer comme des droits
acquis.
Evidemment, ce n'est pas cela, mais nous pouvons être
portés à le considérer comme un droit acquis.
Etant donné l'évaluation de $4 millions et $4 millions et
demi, j'ai l'impression que si la partie patronale faisait une
contre-proposition de 25, 26, cela coûterait une couple de millions de
plus pour toute la province et il y aurait moyen de régler. Nous ne
sommes plus dans les $22 millions, dans les $17 millions. Si nous pouvions en
arriver à $2 millions et demi de coût additionnel ou à $3
millions, en mettant le maximum à 25 ou 26 suivant les chiffres que vous
ferez, il me semble qu'il y a moyen de s'arranger. Je suis certain que M.
Laliberté qui est ici, si on le lui demandait il n'est pas
obligé de dire oui tout de suite je ne m'attends pas qu'il me
dise oui tout de suite parce que c'est un négociateur qui défend,
évidemment, sa proposition. S'il ne la défendait pas, j'en serais
surpris, comme M. Cournoyer défend la sienne. Je ne pense pas que le
budget de la province et le budget des commissions scolaires en
général soit tellement affecté par une augmentation
globale de $2.5 millions ou $3 millions dans l'espace d'un an pour un contrat
de trois ans.
M. CHOQUETTE: Deux ans.
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté, vous avez levé la main,
vous vouliez parler.
M. LALIBERTE: M. le Président, ce n'est évidemment pas
pour dire que le chef de l'Opposition a un chiffre magique ou non, mais je vous
vois discuter autour de 24, 25 et cet après-midi on m'a demandé,
à un moment donné, ce que cela voulait dire 24 périodes de
45 minutes.
Je pourrai vous déposer à la prochaine séance de la
commission parlementaire un rapport de recherches qui sera très
précis là-dessus. Permettez-moi tout de suite de vous donner au
moins deux ou trois aperçus.
Il y a eu, au moyen de l'ancienne convention collective à
Montréal, une enquête scientifique de faite, commanditée
conjointement par l'Alliance et la CECM, la commission scolaire dont le rapport
vient d'être produit, qui est sous presse actuellement et dont nous
pourrons vous donner une copie préliminaire sûrement à la
prochaine séance. Vous vous souvenez qu'à Montréal, vous
avez 24 périodes de 45 minutes en moyenne dans la convention collective
et dans les faits, les gens sont précisément autour de 24.
Or, le rapport fait, non pas par des enseignants comme tels, mais par
des sociologues de l'Université de Montréal, nommément MM.
Johnson, Leduc et Dandurand, a démontré que la tâche
moyenne des enseignants à Montréal, compte tenu du sexe, du
statut, du degré, de la 8e à la 12e année, compte tenu de
la matière, c'est-à-dire de la nature de la matière et
aussi du nombre de matières enseignées, compte tenu de la
tâche cléricale et du travail de titulariat, correspondait
pour 24 périodes à 45 1/2 heures par semaine, en moyenne.
Ceci sans tenir compte des cours de perfectionnement. Or on sait que,
dans la province, les deux tiers des enseignants effectivement ajoutent
à cette tâche, par leur volonté personnelle, du travail de
perfectionnement.
Dans le fond, en précisant 20 d'une part et 24 de l'autre, nous
vous disons que nous serions prêts à aller jusqu'à 47.5
heures de travail, c'est cela que nous disons avec 24. Alors, j'aimerais mettre
en garde ici les membres de la commission contre la possibilité de
passer trop rapidement à 55, à 60 ou à 65 en parlant trop
rapidement de 25, 26 ou 27.
En outre, j'aimerais signaler que le gouvernement, dans la convention du
SPEQ encore signée pour les périodes 1967 à 1969, a
accepté que la tâche de l'enseignement spécialisé
pour les cours théoriques je ne prendrai donc pas les cours en
atelier qui peuvent se rapprocher de notre situation à nous, sont
de 14 à 20 périodes inscrites dans la convention collective de 50
minutes ou si je traduis en périodes de 45 minutes, de 15.5 à
22.2, et la convention dit qu'au niveau des métiers, il faudra se
rapprocher du maximum alors qu'au niveau technique il faudra se rapprocher du
minimum.
En supposant donc le 20 comme étant le correspondant du cours
secondaire, chez nous, ce qui est partiellement vrai, en tout cas, cela
voudrait donc dire que le gouvernement lui-même a signé 22.2
périodes de 45 minutes avec la convention du SPEQ.
Je me permets de préciser que c'est bel et bien un maximum en
l'occurrence et non pas une moyenne, puisqu'on dit que ça peut varier de
14 à 20 ou de 15.5 à 22.2. Quand nous sommes prêts,
nous-mêmes, dans notre proposition, à aller jusqu'à 24,
alors que le gouvernement a signé jusqu'à 22.2, c'est une
deuxième raison pour laquelle je vous dis: Soyez prudents dans le
passage du 24 à plus.
M. LE PRESIDENT: M. Tilley du Quebec Protestant School Board qui
aimerait dire quelques mots. M. Tilley.
MR. TILLEY: Mr. President, à am Ray Tilley, President of the
Quebec Association of Protestant School Boards. à would like to comment
on Mr. Laliberté's proposal of a maximum teaching role of 18 hours a
week to a minimum of 15 hours a week at the secondary level.
First, may à state our unequivocal support of the principle of
ratio. With the multitude of situations across the province, even across our
small sector, it is obvious that the Provincial wide agreement, with maximum to
fit every situation, is just not possible, and that the normal ratio system, as
a flexibility, not achievable in any other way.
The figures in these ratios, as amended at mediation, will present
problems for some of our protestant boards. For others, the problems can be
solved with improvements in resources management and improvements in teaching
methods.
The Government tells us there is no money for improvement in these
figures. So, we are prepared regretfully to accept them and try by all the
means within our part to meet them without any deterioration in our own
educational system.
I used the word « regretfully » with full knowledge of what
à was saying. In this prov-vince, Sir, there is considerable pressure on
school boards to improve their teaching of a second language. And we had hoped
that the Government would agree that where a particular school community,
either catholic or protestant, French or English, worst it could tax itself
beyond the normalized grades in order to improve its teaching of a second
language, be it English or French.
The Government, on the other hand, felt that this would be to continue
the inequities commented on so forcefully in the Parent Report where quality of
education was found to fear a direct relationship to the wealth of the
community rather than to the needs of the children.
It is a question of determining priorities, of course, which is properly
the responsibility of the Government elected by the people of Quebec, and not
by any other group.
I said « regretfully ». The regret was, frankly, that we
were unable to sell the fact that our list of priorities was more appropriate
at the moment than the list decided upon.
Again, with ingenuity and patience, we may be able to work our way out.
But as the decision has been made, at the proper place, we cannot do anything
else but accept ii.
I would like now to return specifically to the second feature in the
equation, namely maximum teaching load per week. With your permission,
I would like to comment it on hours per week, because à think it
is much more easily understood. At the secondary level, each protestant teacher
teaches for 20.8 hours per week. This is not an average, not a maximum, and not
a mean. It is the teaching load which the Protestant Boards expect of their
teachers and which has been accepted by their teachers as a normal
situation.
As you know, Protestant School Boards in Quebec recrute teachers not
only in this province but from all points of Canada and around the world.
We have never had a serious complaint that our work load was more
onerous than elsewhere nor that it was extremely high to carry. In fact, we
have some teachers leave us to go to other provinces in Canada and return
because of the heavier work load they were facing elsewhere in Canada.
As you, Sir, instructed, à spent the supper hour over figures
and, as far as à know from the statistics which à had available
to me here, the following will be the result of Mr. Laliberté's
suggestions for the Protestant School Board of greater Montreal alone. At a
maximum work load of 18 hours we would need 213 additional teachers at a cost
of approximately $1.9 million at the minimum load we would require 510 teachers
additional at a cost of $4,500,000. à am rounding the figures out.
à quoted both the number of teachers and dollars because, first, the
teachers are not available, and secondly à thought this committee would
benefit from the ideas of what it would cost. The Protestant School Board of
Greater Montreal roughly represents half of the protestant children in the
Province of Quebec.
By extension, the total cost in the protestant sector therefore, would
be between a minimum of $4 millions and a maximum of $9 millions. Between a
minimum of 426 teachers and over a thousand additional teachers. Teachers,
which
I would repeat, are just not obtainable.
In short, in their so-called desire to improve education the imposition
of maximum teaching loads of 18 to 15 hours per week would undoubtedly mean a
deterioration of the education offered to our children. The proposal cannot
possibly be acceptable.
Pour résumer, M. le Président, la proposition de M.
Laliberté couvrirait le côté protestant entre $4 millions
par année au maximum de 18 heures d'enseignement jusqu'à $9
millions à 15 heures. Et d'ailleurs, nous aurions besoin de 416
enseignants additionnels à 18 heures de maximum et 1,000 enseignants
additionnels à 15 heures, enseignants additionnels qui ne sont pas
disponibles. Pour ces raisons, la proposition n'est pas acceptable.
MR. RICHARDSON: What Mr. Tilley has said concerning the protestant
education assistant...
MR. PRESIDENT: Would you give your name?
MR. RICHARDSON: John Richardson, chief negociator PAPT. What Mr. Tilley
has said concerning the protestant work load is largely true. But it is true
because on the protestant side, we have a ratio in the high schools of 1 to
18.9. à repeat that, not 1 to 17 but 1 to 18.9. One of the reasons that
we have such a high ratio is because we believe on our side that on the
elementary level there must be the provision of specialists.
One could well accuse the Protestant English in the past of having
treated the teaching of French as a second language just as you had treated
Latin, Greek or any other academic subject. We have gone through little plays
in memorized speeches but this is changed, we are trying now to implement the
new teaching methods. To name a few, « voix et images » «
bonjour Line ». What these all have in common is that they require a
small class size. They recommend 15 pupils per class properly to teach the
language. Now, the boards are being forced to cut back further, you cannot have
classes of 15 pupils each, particularly in the elementary schools with a ratio
of 1 to 27.
Our high school teachers have accepted the higher work load because they
know that it allows for at least an improvement at the elementary level which
allows some modifications of the norm.
We work at a 1 to 33.2 ratio in Montreal, at the elementary level, and
this is provided largely because the teachers in the high school do work these
longer hours.
The « partie patronale » has already agreed to a special
norm for handicapped children. One could well argue that in the Quebec of the
future, he who cannot speak French truly will be handicapped.
We ask that this be taken into account. We ask that the Government
allows in its norms for the addition of specialists for French. We asked that
if the Governement is not willing to do that that it at least allows the boards
through their own resources to raise the tax money to provide good French
language instruction.
Mr. Masse's answer is that he is not prepared to allow for privileges.
Does he really consider it a privilege in this Province for an Englishman to
learn French?
In conclusion, 1 to 18.9, yes, we have it. We also have 1 to 23.2 at the
elementary. And we would like to keep the specialists in French that we
have.
M. LE PRESIDENT: M. Masse.
M. MASSE: C'est une façon de présenter le
problème.
M. LESAGE: J'aimerais que M. Cournoyer explique à mes
collègues ce qu'il vient de m'ex-pliquer privèrent au sujet de ce
que prévoit l'offre gouvernementale quant à la possibilité
que le rapport maître-élêves, au secondaire, puisse
être compensé à même le rapport maître-
élêves à l'élémentaire.
M. COURNOYER: L'article en question, c'est l'article qui traite des
rapports eux-mêmes, mais de la méthode de distribution des
instituteurs dans les écoles de la commission.
Quand une commission scolaire comme la « Protestant School Board
of Greater Montreal », qui dispense l'enseignement à tous les
niveaux, l'une des possibilités de la convention, c'est de s'entendre
avec le syndicat pour distribuer les professeurs indépendamment des
rapports maître- élêves applicables à chacun des
niveaux.
C'est la composition actuelle des rapports 1/17, 1/27, des rapports qui
s'appliquent aussi à l'enfance exceptionnelle à 1/15 et à
1/8, de même que des rapports à 1/40 pour la maternelle. La
composition de ceci vous donne un nombre d'instituteurs qu'on distribue dans
les écoles suivant des méthodes totalement différentes que
dans le cas des commissions scolaires régionales, par exemple, qui ne
dispensent que le secondaire et qui n'ont, en définitive, que le rapport
1/17 à administrer.
M. LESAGE: Alors, si je comprends bien, les rapports existant à
l'élémentaire et au secondaire au Protestant School Board of
Greater Montreal qui sont de 1/18.9 et 1/23, dans l'ensemble, cela revient
à 1/17 au secondaire et à 1/27 à
l'élémentaire?
M. COURNOYER: C'est la même chose.
M. LESAGE: Alors, cela ne coûte rien de plus.
MR. TILLEY: In here, Sir. And that is with our guidance consultants
which are included in the 23 to 24 which we discussed, they are not counted for
this purpose. We have noted that this afternoon.
M. COURNOYER: En fait, le nombre de professeurs par le Protestant School
Board of Greater Montreal par rapport au nombre d'élèves auxquels
ils dispensent de l'enseignement est identique à ce qu'il serait
à la commission scolaire de Montréal où on applique le
rapport intégralement à l'échelon secondaire et à
l'échelon élémentaire.
M. LESAGE: Soit 1/17, 1/27.
M. COURNOYER: Et le nombre total d'instituteurs est identique
excepté que les conditions de travail sont différentes dans les
secteurs élémentaire et secondaire du Protestant School Board of
Greater Montreal de ce qu'elles sont à la commission scolaire de
Montreal.
MR. CHOQUETTE: What do you think of Mr. Cournoyer's statement? à
mean the gentleman who just spoke, Mr. Richardson. What do you think of Mr.
Cournoyer's statement?
MR. RICHARDSON: Unfortunately, à am not very familiar with the
CECM norms.
MR. CHOQUETTE: With the?
MR. RICHARDSON: With the CECM.
MR. CHOQUETTE: No but he explained the working of the ratios in the
Protestant School Board of Greater Montreal's schools. He explained that the
ratios were not applied liberally at the elementary and at the secondary but
that the overall result was identical to the norm of 1/17.
MR. RICHARDSON: No, but the problem is that the Protestant School Board
of Greater Montreal is admittedly covering half of the pupils but it is only
one of the boards and, in most of the rest of the boards, there is the division
between elementary and high school which will not allow the mixing of the norms
that we have in Montreal.
MR. CHOQUETTE: But because of the greater concentration of people in
Montreal it is possible for the Protestant School...
MR. RICHARDSON: It is just the way the board is made up.
MR. TILLEY: We have the primary and the secondary, M. Choquette...
M. LESAGE. Il vient de faire une objection en nous disant que certaines
écoles... that certain schools, it would not apply to...
MR. CHOQUETTE: They could not use that procedure.
MR. RICHARDSON: In an area where there is a seperate regional board from
the elementary boards they could not do this...
MR. LESAGE: That is what à want to know.
MR. COURNOYER: à have said and à repeat, it a school board
gives the education to all levels, at this point it is very possible and it has
been done in the Protestant School Board of the Greater Montreal to actually
compound the various ratios and make only one or actually give conditions that
are different at each level. Now, à have said too that in a regional
board that gives only the secondary education, this is more difficult ot
realize. à did not mention anything else.
MR. LESAGE: Do you have any Protestant school boards, regional school
boards...
MR. COURNOYER: Yes, we have...
MR. LESAGE: ... dispensing only the secondary level?
MR. TILLEY: We have them both ways. We have some of them in which the
regional has taken over all of the elementary and we have others where the
elementary has remained indépendant.
MR. CHOQUETTE: à think that we will have to know what is the
ratio applied in other Protestant school boards than the Montreal School Board?
You know, to form a true picture of the situation, we will have to know what is
the story in the Protestant school boards other than yours, Mr. Tilley.
MR. TILLEY: Well, there is another, à am talking now as president
of all the Protestant school boards, both regional and local. There is another
thing which Mr. Cournoyer did not bring out. There is provision in the offer
whereby the regional board can enter into agreements with the local board,
whereby they can do exactly what we are doing. There is provision in the
original offer to this extent. So that, it is merely a question of good-will
between the local boards and the regional boards for them to be placed in
exactly the same position as we are.
MR. RICHARDSON: Sorry, but that is not enough of a guarantee for us.
Just to answer Mr. Choquette's question of before concerning what the situation
is on the protestant side. Just to take one area, St. Lawrence-Richelieu
Teachers Association there will be a loss of up to six teachers in a thirteen
teacher school as a result of these norms. à could go through all of
these figures for every school system but, on the elementary level, with the
application of the pupil-teacher ratio there will be an actual loss of
teachers.
M. CHOQUETTE: M. le Président, voici une question qui m'est venue
à l'idée et j'aimerais la poser à M. Cournoyer. Car, en
appliquant le raport de 1/17 que vous suggérez avec la limite maximum de
22 heures et demie d'enseignement par semaine, vous faites assumer un fardeau
additionnel, une charge additionnelle de travail par le corps enseignant,
n'est-ce pas? Je pense qu'on peut dire qu'il y a accroissement de la charge de
travail qui est acquitté par le corps enseignement.
M. COURNOYER: Parlons, M. Choquette, de chiffres. La partie syndicale
dit qu'en appliquant ceci, il y a 4,500 ou 4,600 instituteurs de trop.
M. CHOQUETTE: Non, non, j'ai...
M. COURNOYER: Effectivement, s'il y en a de trop, les autres sont
obligés d'absorber la charge suivant notre proposition.
M. CHOQUETTE: Non, c'était une affirmation préliminaire
que je faisais pour en revenir à ma question.
M. COURNOYER: Ah, bon! Très bien.
M. CHOQUETTE: Je pense que nous devons reconnaître, de part et
d'autre, et les parties doivent reconnaître que les normes que le
gouvernement voudrait imposer comme charge de travail représentent un
accroissement de la charge de travail des enseignants, n'est-ce pas? Bon! Si
ceci est vrai, je voudrais savoir quelle est l'économie que le
gouvernement réaliserait par l'accroissement de cette charge de travail
par rapport à la situation telle qu'elle prévaut actuellement
dans les écoles du Québec. C'est-à-dire que je voudrais
avoir un peu les chiffres inverses de ceux qui ont été
demandés par M. Lesage. En argent, combien, en somme, le gouvernement
économisera-t-il par l'accroissement de cette charge de travail?
M. LESAGE: Sur la base de quelle proposition, M. Choquette?
M. CHOQUETTE: Sur la base de la proposition gouvernementale.
M. MASSE: Gouvernementale ou de...
M. CHOQUETTE: Non, sur la base de la proposition gouvernementale.
UNE VOIX: Puis-je l'expliquer, si vous n'avez pas d'objection?
M. MASSE: M. Bernard Anger qui est représentant du gouvernement,
fonctionnaire au ministère de l'Education, représentant du
gouvernement à la partie patronale.
M. ANGER: Lorsqu'on parle du nombre de professeurs en trop, il ne faudra
pas se méprendre non plus. Si la clientèle scolaire demeurait la
même, s'il n'y avait de variations en plus du nombre
d'élèves, il est clair qu'il y aurait une diminution du nombre de
professeurs. Selon nos estimations au 30 septembre, nous avons fait le tour des
commissions scolaires et nous en arrivons à appliquer notre offre. Nous
sommes arrivés au nombre de 2,175 professeurs de trop. Ce qui voudrait
dire théoriquement une économie de près de $13 millions
soit environ $6,000 par professeur. Ce qui se passe, c'est que les effectifs de
la clientèle scolaire montent de sorte que la seule chose qu'une
commission scolaire aura à faire, ce sera probablement tout simplement
de réduire son rythme d'embauche.
M. CHOQUETTE: Je comprends, mais je veux dire, quant à
l'augmentation de la clientèle scolaire, c'est un facteur qui permettra
de ne pas congédier ou renvoyer des professeurs.
M. ANGER. Il y a quelque, chose de plus. C'est simplement une
réduction du rythme d'accroissement des dépenses en termes de
personnel. On ne maintient pas le même rythme d'embauche. C'est tout ce
qui se passe dans le système. Je ne peux pas dire que c'est une
économie.
M. CHOQUETTE. Il y a un peu plus que ça parce qu'actuellement il
y a une charge de travail donnée, ainsi qu'elle nous est
expliquée dans le document distribué par le syndicat, et vous,
vous dites: En vertu de nos propositions, nous allons accroître la charge
de travail totale ou globale à la grandeur de la province de
Québec. Je voulais savoir quelles étaient les
répercussions au plan financier. Jusqu'à quel point augmenter la
charge de travail re-présente-t-il une économie pour le
gouvernement?
M. ANGER: Cela revient à dire ceci: Si on maintenait le
même rythme de dépenses ou d'accroissement des dépenses, eh
bien, ça continuerait, comme ce sont 2,200 professeurs qu'il faudrait
embaucher de plus. On dit qu'on refuse de continuer à ce rythme. Il y a
des économies théoriques qui, si on les faisait pas, si on
continuait selon la situation actuelle, elles se traduiraient par des
dépenses de l'ordre de $13 millions.
M. CHOQUETTE: Ce ne sont pas tout à fait des économies
théoriques parce qu'en fait, en augmentant la charge de travail du corps
enseignant, on déplace la fardeau de cette dépense sur le corps
enseignant.
M. ANGER: C'est exact, dans ce sens-là, c'est-à-dire
l'addition d'une période, on peut dire que c'est ça.
M. CHOQUETTE: Cela représente $12 millions.
M. ANGER: Dans le cas qui nous concerne, c'est 2,200 professeurs.
M. LESAGE: Alors à $7,000, ça fait $15 millions.
M. ANGER: Ce qu'il faudrait, d'après moi, garder en
mémoire, c'est simplement une diminution du rythme d'accroissement des
dépenses en personnel enseignant.
M. CHOQUETTE: Vous avez raison, mais pour l'individu concerné,
ça représente un travail accru.
M. ANGER: C'est-à-dire que...
M. LESAGE. Il faudrait quand même essayer de savoir quel est
l'impact budgétaire des diverses formules de règlement possible.
Je pense bien que le ministre des Finances et moi parlons le même
langage. Lorsqu'on prend les chiffres 24 et que l'approximation de M. Tremblay
est de $4.5 millions, ça, c'est en personnel additionnel à un
rythme d'augmentation des dépenses qui réduit... A $4.5 millions
il y a déjà une diminution du rythme par rapport à la
situation qui prévaut actuellement? Est-ce bien ce que nous comprenons,
M. Laliberté?
M. LALIBERTE: Dans la mesure où les gens seront effectivement au
bout de là, du calcul théorique de 22 périodes, il y aura
effectivement diminution du rythme.
M. LESAGE: Voici, vous avez des chiffres de 26, 27. Est-ce réduit
à...
M. LALIBERTE: Je parle des chiffres de 22, 23 et 24. Il ne faut pas
compter seulement les chiffres 27, 26 qui reviennent à 24. Il faut aussi
considérer qu'il y en a qui seraient à 22, 23 et 24.
Théoriquement si on raisonnait ainsi, et qu'on disait que la situation
est idéale partout d'après les chiffres de M. Tremblay, ça
donnerait 22 périodes en moyenne. Si la situation est idéale
partout, le maximum devrait être très près de la moyenne,
en l'occurrence.
M. LESAGE: Mais elle ne peut pas être idéale partout.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Oui, mais à une condition. C'est
qu'en même temps, il n'y en ait pas, non plus, en-dessous.
M. LALIBERTE: Cela voudrait dire ça, bien sûr.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Autrement dit, le problème, c'est
une manière de rapprochement progressif...
M. LESAGE: C'est ce que vous avez dit tout le temps...
M. TREMBLAY (sous-ministre): ... des extrêmes. Je pense que c'est
là la clé de toute cette question. Il a été
introduit, cet après-midi, un concept qui mérite peut-être
d'être exploré, c'est la notion d'étape. Partant de cet
objectif qui semble maintenant assez bien admis par tous, je crois, et qui
correspond aux principes du rapport 1/17, je pense bien que la chose a
été acceptée au cours de l'après-midi. Dans le
cadre du 1/17, nous acceptons que, s'il s'appliquait dans la
réalité, il tendrait à regrouper autour d'une moyenne de
22, l'ensemble des enseignants.
Acceptant ceci, le problème, c'est cette réduction
progressive des extrêmes. Extrêmes qui, dans la
réalité des faits, vont de 14 à 30. Il y a des situations
où certains enseignants enseignent 14 périodes, 15
périodes. D'autres enseignent 30 périodes. On nous en a
donné des exemples ici, dans ce tableau. Partant de cette idée et
y joignant l'idée d'étapes, je pense, par exemple, à ce
que M. Laliberté disait cet après-midi. Acceptons comme
étape de passer ceux qui sont en dessous de 20 comme maximum, de les
monter à 20, d'ici 1971. La même notion d'étape peut
s'appliquer à 69/70, à 70/71. La même notion d'étape
peut s'appliquer à l'autre bout. Les réductions des maximums qui
dépassent celui qui pourrait être convenu pourraient se faire,
elles aussi, par étapes.
J'ai l'impression que dans cette voie, il y a probablement moyen
d'aboutir à quelque chose qui va faire que le rapport 1/17 s'appliquera
sans créer de perturbation trop grave, mais à condition qu'on
accepte la notion d'étape sur la période à
l'intérieur de laquelle nous entrons. Que la notion d'étape soit
conçue comme une notion annuelle. Que ce soit, par exemple, 21 en 69/70,
comme le maximum de ceux qui ont déjà des conventions en vigueur.
M. Laliberté a employé « pourvu que ». Les
conventions qui prévoient des maximums de tant sont maintenues pourvu
qu'ils ne soient pas inférieurs à 21 en 69/70, 22 en 70/71.
Qu'à l'autre extrême, le maximum se déplace lui aussi par
étapes. On vient de cette manière vers une situation qui va
correspondre, cette fois-ci, dans la réalité, sans
nécessairement avoir brusqué trop les choses à ce qui,
théoriquement, correspond à l'application du 1/17. Il y a
peut-être là une manière de voie de réflexion et
peut-être qu'elle peut être considérée.
M. LESAGE: Qu'est-ce que vous en pensez, M. Laliberté?
M. LALIBERTE: Quels seraient les chiffres supérieurs?
M. TREMBLAY (sous-ministre): M. le Président a souligné
à plusieurs reprises que ce n'était peut-être pas une table
de négociations ici, mais je comprends, par la question que vous posez,
que ce mode de réflexion vous semble avoir des chances de
déboucher sur quelque chose de positif.
M. LESAGE: Est-ce que...
M. LALIBERTE: C'est-à-dire, je ne voudrais pas que les membres de
la Commission et les officiers du ministère tirent une conclusion trop
rapide. Il a été bien clair, je pense, cet après-midi,
que, pour nous, ce sont des solutions de règlement que nous cherchons et
qui doivent tenir compte de la réalité. Alors dans la mesure
où cela sera éloigné de la réalité, cela
nous sera d'autant plus difficile de les accepter. Mais dans la mesure
où cela sera près de la réalité, cela nous sera
plus facile de les accepter. C'est dans ce sens-là que je demande quels
seraient les mouvements, éventuellement.
Je ne voudrais pas non plus qu'on garde trop d'impressions qui, parfois,
ne sont pas tout à
fait exactes. Par exemple, je n'ai pas dit un mot sur les $4,500,000
estimés je comprends très rapidement par le
sous-ministre de l'Education. C'est peut-être moins. Cest peut-être
plus. Cela n'a pas beaucoup d'importance en soi. Mais il y a une chose,
cependant, qu'il ne faudrait pas tirer comme conclusion tout de suite.
C'est que tout le monde est déjà à 27 parce qu'il y
a un maximum de 27 dans la convention collective, que tout le monde est
à 26 parce qu'il y a un maximum de 26 dans la convention collective.
Autrement dit, il ne faudrait pas prendre tous les enseignants d'une commission
scolaire et les compter dans l'estimation comme baissant de 27 à 24 ou
de 26 à 24. Ce n'est pas du tout assuré que les gens soient
justement tous à 27, etc., de sorte que ces chiffres-là
finalement sont tellement théoriques en soi qu'ils peuvent nous induire
entièrement en erreur ou ils peuvent être très près
de la réalité. Cela, nous ne le savons pas simplement par une
estimation sommaire comme celle-là.
Deuxièmement, j'aimerais contester les chiffres donnés par
M. Bernard Anger. Cela se peut qu'il ait raison et cela se peut que nous ayons
raison; mais en janvier 1969, nous avons examiné la situation, nous,
dans les commissions scolaires de la province, à partir de
données qui nous ont été fournies par nos officiers de
syndicats locaux. Au total, nous arrivons à des réductions
relatives j'en conviens, nous ne parlerons pas de congédiement
alors que la production continue à croître. A la
maternelle, en appliquant leurs normes, elles seraient de 20 professeurs de
moins. Ce n'est pas un nombre important. A L'élémentaire, 2,223
professeurs de moins. Au secondaire régulier et professionnel, 2,225
professeurs de moins, et, pour l'enfance inadaptée, 81 professeurs de
moins.
Pour un grand total de 4,549. Evaluons-le à $6,500, si vous
voulez, c'est la moyenne semble-t-il de l'année en cours d'après
les échelles de traitements acceptées, cela vous donne
$29,568,500.
Nous admettons qu'il puisse y avoir une marge de variation autour de
cela. C'est beaucoup plus de l'ordre de quatre mille et quelques centaines que
de l'ordre de 2,175, comme il nous a été mentionné. C'est
donc une réduction dans les coûts de l'ordre de $29 millions qui
nous est proposée effectivement, réduction dans les coûts
alors que la production continue à croître.
M. CHOQUETTE: Ce qui est frappant ici, M. Laliberté, c'est la
différence d'estimation de cette économie réalisée
par le gouvernement, je parle de votre estimation et de celle de M. Anger et,
d'autre part, on m'informe que les augmentations de salaire que vous obtenez
par la convention collective sont de $41 millions. Par conséquent, si
vos chiffres étaient exacts, c'est-à-dire si le gouvernement
économisait $29 millions, cela veut dire que le gouvernement
débourserait $12 millions additionnels seulement.
M. DOZOIS: Vous permettez, ce n'est pas tout à fait cela. Je
pense, M. le Président, que la caisse a un mot à dire et j'ai un
message à livrer et je vais le dire. Je vais le dire d'autant plus qu'on
nous a transmis un message de la part de M. Laliberté, message qu'il
aurait fait hier à la fin de la période de négociation
à M. Cournoyer et priant M. Cournoyer de nous en faire part. Le message
est le suivant: Notre porte-parole m'a rapporté les propos suivants de
M. Laliberté, à la demande expresse de ce dernier, à
l'effet que les corporations d'enseignants ne signeraient pas de conventions
collectives sans que nous ajoutions de nouvelles sommes d'argent à nos
propositions actuelles. De plus, s'il y avait législation, il
créerait un chaos social, aurait-il dit.
M. le Président, je voudrais ajouter ceci. Ceux qui ne sont pas
familiers avec tout ce problème peuvent penser que le gouvernement fait
preuve de mesquinerie dans les négociations qui sont actuellement en
cours. Je pense qu'il faut avoir présent à l'esprit que
l'ensemble des enseignants, qui se chiffre par environ 65,000,
représente une somme de salaires de $400 millions.
Or, si ceci était adopté tel que proposé, cela
représenterait des déboursés additionnels, pour
l'enseignement, de $194 millions, sur une période de trois ans.
M. LESAGE: Vous dites « cela », c'est quoi?
M. DOZOIS : La proposition patronale, si elle était
acceptée telle qu'elle est soumise, représenterait des
déboursés pour une période de trois ans, pour la
durée de la convention, pour le coût de l'enseignement de
$194 millions; mais elle représenterait, d'après nos estimations,
un déboursé additionnel de $214 millions du gouvernement de la
province. En acceptant les conditions contenues dans ce projet de convention,
il y a $20 millions qui sont actuellement payés par des commissions
scolaires, dans les dépenses inadmissibles, qui deviendraient des
dépenses admissibles.
C'est donc dire que, sur une période de trois
ans je ne dis pas que c'est une augmentation de 50% c'est
$214 millions d'augmentation de frais pour le gouvernement. Or, on peut
être surpris, peut-être, si on n'accepte pas, lorsque l'enjeu est
aussi considérable, de verser comme ça, sans trop de
réflexion je dirais, des sommes de $10, $12, $14, $16 ou $20 millions.
Je pense que ce sont des sommes appréciables, lorsque nous sommes rendus
à ce niveau de déboursés. Je vois le chef de l'Opposition
prendre des notes, je ne lui impute pas ces déclarations. Je dis: D'une
façon générale, dans le public, on est porté
à croire que le gouvernement affiche, peut-être, de la mesquinerie
lorsqu'il refuse du revers de la main des augmentations, pour 60,000
enseignants, de l'ordre de $5, $10, $15 ou $20 millions.
J'estime, M. le Président, qu'il y a des limites à la
capacité de payer des contribuables. Lorsque nous acceptons ou que nos
représentants acceptent à la table des négociations des
améliorations de cette nature, je pense que le gouvernement
démontre qu'il fait un effort pour que les enseignants aient des
conditions de travail comparables à celles qui existent ailleurs au
Canada et aux Etats-Unis. C'est toujours ce que nos experts du ministère
de l'Education nous ont dit, que les conditions de travail se comparaient
avantageusement et, dans bien des secteurs, étaient supérieures
à ce que l'on retrouve ailleurs en Amérique du Nord. De
même que pour les salaires.
Alors, je pense qu'il faut être raisonnable dans tout ce que nous
pourrions ajouter à cela. Comme ministre des Finances, je dis: Ce sont
les contribuables de la province qui paieraient. Si nous payions vraiment des
salaires de famine à nos enseignants, bien j'accepterais de recevoir des
reproches. Mais je pense que le gouvernement, non seulement cette année,
mais depuis plusieurs années, s'est montré à la hauteur de
la tâche, il a été généreux à
l'endroit des enseignants, non seulement le gouvernement depuis 1966, mais
celui qui nous a précédé. Les gouvernements ont
réalisé l'importance de l'éducation et ont
été aussi généreux que possible à l'endroit
des enseignants.
M. LESAGE: M. le Président, je pense bien que je suis l'un de
ceux qui sont le mieux placés pour comprendre...
M. DOZOIS: Les problèmes de cette nature.
M. LESAGE: ... toutes les implications de la déclaration que
vient de faire le ministre des Finances. $194 millions, ce sont les
augmentations de salaires, les facilités, c'est l'offre gouvernementale
qui coûtera $214 millions au gouvernement pour les raisons
mentionnées par le ministre.
Malgré que, là, il faudrait qu'il m'explique quelque chose
tantôt, je le lui demanderai étant donné que
la proportion des salaires payés à Montréal par le
gouvernement est de quoi à peu près? 25%?
M. DOZOIS: Non. Cela, les experts nous le diraient.
M. LESAGE: Oui. Alors, c'est pour ça... Disons que je ne voudrais
pas faire le partage du coût entre le gouvernement et les commissions
scolaires, comme la commission scolaire protestante de Montréal, la
Commission scolaire catholique de Montréal, en particulier. Mais
l'augmentation pour la partie patronale est de $194 millions?
M. DOZOIS: C'est ça.
M. LESAGE: Que ce soit payé par le gouvernement ou par les
commissions scolaires, ce sont les contribuables qui paient.
C'est une augmentation de $194 millions, nous dit le ministre des
Finances. Je réfère à l'offre patronale telle qu'elle est
consignée au document que nous avons devant nous. C'est l'offre
patronale: $194 millions. Le ministre des Finances dit, et vous avez raison,
tout ajouté à ces $194 millions, c'est clair que c'est encore une
charge additionnelle aux contribuables, dont il faut tenir compte. Ce n'est pas
par mesquinerie que nous devons en tenir compte. D'accord, ce n'est pas une
question de mesquinerie. Mais il y a une chose certaine, c'est qu'autant le
rapport 1/17 au secondaire est facile à appliquer il est
appliqué à Montréal, à Québec, Sillery
autant en dehors de Montréal et de Québec, le rapport 1/17
est difficile d'application à cause des bas maximums et des hauts
maximums. En fait, dans le premier cas, suivant les conventions; dans le
deuxième cas, dans les faits.
Le gouvernement devrait être prêt à débourser
un montant raisonnable pour que la situation en dehors de Montréal etde
Québec puisse s'ajuster graduellement pour en venir au rapport 1/17 et
que l'ajustement soit graduel pour éviter des dislocations et des
injustices parce que tout de même il y a un fait, c'est qu'il y a
des enseignants à l'heure actuelle dont la charge maximale de travail
est bien inférieure à ce que représente le rapport 1/17,
M. Tremblay l'a dit tantôt alors, que cela coûte $2 millions
et demi, $3 millions ou même $3 millions et demi pour une année,
supposons, pour régler graduellement ce problème...
M. DOZOIS: Comme ministre des Finances, est-ce que M. Lallberté
veut signer pour $2 millions et demi.
M. LESAGE: Oui, mais un instant, quand même, on ne peut
certainement pas faire cela.
M. DOZOIS: Vous allez voir ce qui va suivre.
M. LESAGE: On ne peut pas faire cela tout de suite parce que les
chiffres que nous avons eus ce soir sont très approximatifs. Je ne vois
pas cela comme cela ce soir, M. Dozois, si vous voulez bien. Il faut être
réaliste, je ne demanderais pas mieux que de tout finir ce soir mais il
faut savoir comment on peut arriver à $2 millions et demi ou $3
millions. Et cela, M. Tremblay n'est pas prêt à nous le faire tout
de suite sur le coin de la table ce soir. Il va falloir qu'il l'étudie;
M. Laliberté va vouloir étudier les implications dans les faits
et pas seulement en théorie. De toute formule 20/24 ou 20/25 qui irait
en se rétrécissant si vous voulez à 21/24, 22/23, quel
serait le coût? Tout cela est relatif évidemment. Mais quel serait
l'impact la première année? C'est cela qui compte, parce
qu'après cela, au fur et à mesure que vous
rétrécissez la marge, l'impact diminue avec les années.
Pour cela il faudrait des calculs, M. Tremblay l'a dit, M. Laliberté
lui-même l'a dit. Et je pense que si nous avions des séries de
chiffres avec des projections sur les années à venir pour
rétrécier la marge, nous pourrions arriver peut-être
à un coût additionnel raisonnable. Il faut bien montrer au
ministre des Finances que j'ai compris, ce qui serait, me semble-t-il,
raisonnable pour la partie patronale et ceux que la partie patronale fait
payer, c'est-à-dire les contribuables.
M. SAINT-GERMAIN: Comment se fait-il que, depuis si longtemps qu'il y a
des négociations, toutes ces hypothèses n'ont pas
été étudiées au point de vue des chiffres?
M. ANGER: Tout en apportant une précision à M. Lesage, il
est clair que de reconnaître une situation de fait, par exemple...
M. LESAGE: Oui.
M. ANGER: ... demain matin, si on reconnaît la situation acquise
dans la province, il est clair que les dépenses inadmissibles des
commissions scolaires, au titre du personnel enseignant, glissent au niveau du
gouvernement. C'est $20 millions en partant.
M. LESAGE: C'est déjà dans votre offre. M. MASSE: C'est
$20 millions.
M. ANGER: Ils s'ajoutent, mais ils ne sont pas déjà dans
notre offre. Ils s'ajoutent dans le contexte d'une acceptation des situations
de fait. Vous transférez ces ressources au gouvernement.
M. MASSE : Un déboursé de plus aux finances: $20 millions,
la première année.
M. LESAGE : Sur quelle formule?
M. ANGER: Sur la formule de protection des situations acquises.
M. MASSE: C'est-à-dire que le calcul par le ministère de
l'Education, en gros, des subventions aux commissions scolaires, au poste
« enseignants » est déjà fait sur le rapport 1/17. Le
solde, lorsque les commissions scolaires le dépasse, devient une
dépense inadmissible perçue au niveau local.
Et si nous partions de la situation acquise, en reconnaissant cette
situation, nous demanderions un déboursé, au ministère des
Finances, de $20 millions par année, au départ.
M. LESAGE: Si M. Masse a raison je n'ai pas de raison de douter
de sa parole c'est un déplacement du fardeau et non pas un
fardeau additionnel de $20 millions. L'offre est là.
M. MASSE: C'est-à-dire que le contribuable les paie, les $20
millions, à un autre gouvernement...
M. LESAGE: Oui, à un autre ordre de gouvernement.
M. MASSE: Mais là...
M. LESAGE: Cela m'inquiéterait beaucoup si le transfert de la
charge était dans l'autre direction, du gouvernement vers les
commissions scolaires, alors que c'est des commissions scolaires vers le
gouvernement. Je crois que c'est une chose désirable, parce que, pour ma
part je suis convaincu qu'il faudra en venir à faire disparaître
la taxe foncière scolaire pour laisser le champ de la taxe
foncière aux municipalités.
M. MASSE: Est-ce que M. Bourassa est d'accord?
M. BOURASSA: C'est dans le programme.
M. LESAGE: C'est dans le programme du parti. Il faut bien qu'il soit
d'accord. D'ailleurs, c'est lui-même qui était président de
la commission d'étude qui a adopté...
M. MASSE: Il semble d'accord avec le programme, mais pas avec la
suggestion.
M. LESAGE: J'ai le maire de Coaticook qui est député de
Stanstead.
M. LE PRESIDENT: M. Lévesque avait demandé la parole. Le
député de Laurier.
M. LEVESQUE (Laurier): Je n'ai pas eu de réponse à ma
question.
M. ANGER: L'évaluation des différents coûts?
M. SAINT-GERMAIN: ... des hypothèses de solution, selon les
maximums et les... Comment se fait-il que l'échelle des
différents coûts ne soit pas faite au complet?
M. LESAGE: C'est parce que je le lui ai demandé seulement
à 6 heures.
M. SAINT-GERMAIN: Cela fait des mois que nous sommes en
négociation.
UNE VOIX: Alors ce n'est pas une hypothèse de solution à
laquelle vous aviez pensé antérieurement?
M. ANGER: Deuxièmement, pour répondre exactement à
votre question, il faudrait avoir le tableau de chacun des instituteurs dans la
province de Québec avec la charge qu'il a, à un moment
donné.
M. MASSE: Actuellement.
M. SAINT-GERMAIN: Vous n'êtes pas organisés pour avoir un
tableau d'ensemble de la province?
M. ANGER: Demandez aux syndicats, probablement qu'ils ne l'ont pas non
plus.
M. SAINT-GERMAIN: Bien oui!
M. MASSE: Chacun des 66,000 enseignants combien ont...
M. ANGER: C'est variable, une charge d'enseignement.
M. MASSE: Cela varie naturellement. Nous travaillons avec des moyennes,
nous ne pouvons pas travailler avec le calcul par individu.
M. SAINT-GERMAIN: Vous êtes absolument obligés de
travailler avec des moyennes?
M. MASSE: Avec la moyenne, dans l'ensemble du territoire.
M, LE PRESIDENT: C'est ce que M.Tremblay a donné
tantôt.
M. SAINT-GERMAIN: Cela peut être plus ou moins efficace. Il me
semble que vous devriez avoir le portrait exact du coût de
l'éducation dans le Québec.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Est-ce que je pourrais dire deux mots
là-dessus?
Ce qui est demandé avec le genre d'analyse qui a commencé
à se faire au cours de l'après-midi, c'est d'évaluer
comment, à chaque étape du rétrécissement des
marges...
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste.
M. TREMBLAY (sous-ministre): ...on a des conséquences
financières.
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste.
M. TREMBLAY (sous-ministre): C'est une approche qui n'a pas
été faite jusqu'à maintenant, parce que ni d'une part ni
de l'autre il n'a été ainsi travaillé dans cette
perspective.
M. LESAGE: C'est M, Tremblay qui, pour la première fois, l'a
suggéré ce soir.
M. SAINT-GERMAIN: Mais est-ce que vous avez, au ministère...
M. TREMBLAY (sous-ministre): Je dois dire que tout effort d'estimation
dans cette direction demeure des approximations. Tandis qu'un chiffre sur une
moyenne est beaucoup plus sûr. C'est ce qui explique que le travail n'ait
pas été fait et que, même lorsqu'il sera fait, il faudra
être prudent sur la rigueur du montant, si vous voulez, du calcul. Cette
méthode ne peut pas donner un chiffre rigoureux, parce qu'il faut faire
des approximations sur le nombre d'enseignants qui sont concernés.
C'est dans ce sens-là que M. Anger a raison. La seule
étude vraiment rigoureuse, ce serait de prendre tous et chacun des
70,000 enseignants
pour savoir le « teaching load » qu'ils ont cette
année.
M. SAINT-GERMAIN: Oui.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Alors, c'est tout un relevé I
M. SAINT-GERMAIN: Mais, n'avez-vous pas les machines à calculer,
les données statistiques?
M. LE PRESIDENT: M. Lévesque, avez-vous une question?
M. LEVESQUE (Laurier): Oui, j'aurais deux questions rapides. Une au
ministre des Finances. La première, c'est pour être bien sûr
que j'ai compris. Peut-être que les autres ont tous compris. Les $194
millions que coûterait, sur trois ans, la proposition patronale telle que
le ministre des Finances la soupesait tantôt, et les $214 millions que le
Québec assumerait en réalité, c'est simplement un
transfert de $20 millions de charges existantes. Autrement dit, ces $214
millions existent. Il y en a $20 millions...
M. DOZOB: Non, non: $194 millions de nouvel argent.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, non, d'accord, mais ce que je veux dire,
c'est que les $20 millions additionnels existent et seraient simplement
transférés au gouvernement.
M. DOZOIS: C'est-à-dire qu'ils sont actuellement payés par
des commissions scolaires comme dépenses non admissibles et c'est la
province qui les assumerait.
M. LEVESQUE (Laurier): Maintenant, la question principale que je
voudrais poser, c'est simplement celle-ci. Pour que nous ayons une idée
de la marge, il y a des choses qui sont strictement sans implication
monétaire dans les différends qui restent entre les deux parties.
Il y a des choses qui ont nettement des implications monétaires. Ce
n'est pas pour rien que nous nous déchiquetons autour de la charge de
travail, etc. Est-ce que le ministre des Finances, puisqu'il peut dire avec
autant de précision que la proposition patronale serait $194 millions
d'argent additionnel sur trois ans, est-ce qu'il y aurait moyen qu'on nous dise
ce que représenteraient comme total équivalent les demandes
actuelles des enseignants, tel que c'est, à la table des
négociations. Je veux dire si on acceptait les demandes des enseignants.
Vous devez normalement avoir cela?
M. LESAGE: M. Lévesque, la dernière suggestion qui a
été faite cet après-midi par M. Laliberté
était le coût additionnel au-delà des $194 millions, il a
été calculé à $4.5 millions. C'est la
réponse que nous avons eue à 8 h 15.
M. LEVESQUE (Laurier): $4.5 millions.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Est-ce que je peux, M. le chef de
l'Opposition, apporter la nuance suivante: A partir de cette liste qui n'est
pas complète.
M. LESAGE: Approximativement. D'accord.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Et nous avons vu tout à l'heure, par
les estimations que le président des commissions scolaires protestantes
a données, c'est-à-dire pour d'autres commissions scolaires qui
ne sont pas ici, ce que cela peut donner au total.
M. LESAGE: Malgré que les commissions scolaires protestantes
vous admettrez qu'après la discussion nous en sommes venus
à la conclusion que ce serait assez minime. A cause de cette
compensation qui se fait dans la charge de travail entre
l'élémentaire et le secondaire.
M. LEVESQUE (Laurier): Par ailleurs, tout à l'heure, nous
parlions de différence, par déplacement d'enseignants, de $30
millions ou quelque chose comme ça. Est-ce que ça se rejoint?
M. LESAGE: Non. Franchement, moi, je calcule, avec les protestants,
peut-être que ce serait une affaire additionnelle de $5 millions à
peu près.
M. DOZOB: Par année.
M. LESAGE: Oui, mais si, d'un autre côté, nous
établissons une formule de rétrécissement, je pense que
tout le monde comprend ce que je veux dire, la deuxième année, ce
ne seront plus $5 millions. Cela vaut la peine, je crois, d'aller au fond de
cette formule et d'avoir des séries de coûts calculés d'un
côté par M. Tremblay et ses experts et aussi par M.
Laliberté étant donné que nous partons d'échelles
20/25, 21/24, 22/23, etc..
M. LE PRESIDENT: M. Laliberté.
M. LEVESQUE (Laurier): Je m'aperçois que vous en avez couvert des
bouts.
UNE VOIX: Oui, pas mal.
M. LALIBERTE: M. le Président, je ne sais pas trop par quel bout
commencer parce...
M. LEVESQUE (Laurier): Bien, je ne suis pas tout seuil
M. LALIBERTE: ... ce n'est pas un reproche là. Ce n'est
peut-être pas pour la même raison, M. Lévesque,
j'étais ici et j'ai suivi attentivement parce qu'il s'est dit beaucoup
de choses. Si je remonte au moment où j'avais envie de parler, ce n'est
pas un reproche, je remonte à M. Tilley; c'est déjà pas
mal loin dans la conversation. J'aimerais à ce moment-là
préciser qu'il n'est pas possible que la marge de 1 pour 23.2
comparativement à 1 pour 27 à l'élémentaire que ce
soit l'équivalent de la marge 1/17 d'une part pour 1/18.9 pour le
secondaire. Parce que, si on regarde le nombre d'étudiants à
l'élémentaire comparativement au nombre d'étudiants au
secondaire, les proportions sont au moins de 6 à 4. Alors la marge est
plus grande entre le 23.2 versus 27 déjà que la marge entre 17 et
18.9. Je ne peux pas croire qu'en chiffres, ça puisse représenter
la même chose. Il y a sûrement plus d'argent à
l'élémentaire qu'au secondaire.
Deuxièmement, quand M. Tilley a évalué à $4
millions ce que coûterait notre proposition de cet après-midi,
dans son milieu, l'évalue-t-il par rapport, pour le secondaire
parce que nous ne parlons que du secondaire à la situation
actuelle...
UNE VOIX: Oui.
M. LALIBERTE: ... de 1 pour 18.9 ou s'il l'évalue par rapport au
rapport 1/17 proposé par le gouvernement? Parce que s'il l'évalue
par rapport à 1 pour 18.9, c'est sûrement beaucoup plus
élevé comme coût additionnel que s'il l'évalue par
rapport à 1/17. Or ce qui est proposé par le gouvernement ce
n'est pas 18.9, c'est 17. Alors à partir de quoi fait-il ses chiffres?
C'est une deuxième question à laquelle j'aimerais avoir une
réponse.
Une troisième question à laquelle j'aimerais avoir une
réponse également, mais auparavant je retiens le chiffre
mentionné et par M. le ministre Dozois et par M. Bernard Anger. Il nous
dit qu'il y a des dépenses, actuellement dites inadmissibles, de l'ordre
de $20 millions. Nous vous disions tout à l'heure, d'après nos
calculs, que ça atteignait $29 millions: le coût en moins de
l'éducation qu'il voulait nous mettre sur les épaules. Il vient
de faire la preuve qu'il y en a au moins $20 millions de ces $29
millions-là dont ils ont pu faire le recensement. Ce sont des
dépenses agréées par les commissions scolaires jusqu'ici
et qu'ils veulent remettre non dans les goussets, mais hors des goussets des
enseignants en leur demandant d'augmenter leur charge de travail. Alors on est
au moins sûr d'une chose maintenant, c'est que notre différence
dans les chiffres est entre $20 et $29 millions actuellement, probablement
entre les deux. Il y a au moins $20 millions que nous garantissent le ministre
Dozois et M. Bernard Anger. Ma troisième question, je l'adresse au
ministre Dozois: Qu'est-ce qu'il y a je ne veux pas avoir des
détails bien sûr dans le $194 millions? Est-ce que
ça ne concerne que les salaires, par exemple, ou est-ce que ça
concerne toutes les offres patronales?
M. DOZOIS: On m'a dit que ça contenait toutes les offres
patronales contenues dans le projet de l'entente.
M. LALIBERTE: Pourrait-on savoir ce que ça représente au
niveau des salaires?
M. CHOQUETTE: M. Dozois...
M. DOZOIS: Je m'en remets au président et aux experts de la table
de négociations.
M. CHOQUETTE: J'ai demandé à M. Masse, tout à
l'heure, quel était le montant annuel des propositions gouvernementales.
Il m'a dit $41 millions par année.
M. DOZOIS: Oui, mais il y en a d'autres qui s'ajoutent, chaque
année. Ce serait sur la deuxième année et sur la
troisième année...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est sur trois ans, votre affaire?
M. DOZOIS: Oui, sur trois ans.
M. CHOQUETTE: Est-ce que ce sont $194 millions ou $41 millions par
année?
M. LEVESQUE (Laurier): Ce sont les salaires que vous demandez? Ce sont
les salaires, vous devez les avoir.
M. ANGER: A l'article « salaires », disons au moment
où les calculs ont été faits, c'est-à-dire, il y a
déjà un certain temps, les coûts des salaires, sur trois
ans, sont estimés à $160 millions.
M. LESAGE: Les $34 millions sont pour d'autres
bénéfices?
M. ANGER: Les $34 millions, il y a, premièrement, la
réduction du rapport maître-élèves à
l'élémentaire qui représente déjà un
coût. Deuxièmement, le déplacement des assistants
principaux ou du moins, l'exclusion des assistants principaux et d'autres
coûts connexes au perfectionnement et quelques autres postes...
M. LESAGE: Voudriez-vous me préparer des chiffres sur la base de
l'exclusion des chefs de groupe?
M. ANGER: D'accord. C'est-à-dire des adjoints aux principaux.
M. LESAGE: II a été question des chefs de groupe qui
seraient inclus dans le total pour fins d'établissement du rapport. Moi,
je n'aime pas beaucoup cela, parce que c'est de revenir sur la situation
antérieure même 3. Montréal et à Québec.
M. ANGER: Non, non. M. LESAGE: Bien oui.
M. SAINT-GERMAIN: Est-ce qu'on tient compte dans ces chiffres de
l'augmentation naturelle des élèves?
M. ANGER: Non.
M. SAINT-GERMAIN: Ce n'est pas exclusivement une augmentation de
salaire?
M. ANGER: Non.
M. SAINT-GERMAIN: Ce sont des augmentations de salaires attribuables
à l'application de la convention?
M. TREMBLAY (sous-ministre): Effectifs maintenus constants.
M. LALIBERTE: Je n'ai pas compris et la question et la
réponse.
M. MASSE: Cela tient compte de l'accroissement des étudiants
à coût constant.
M. TREMBLAY (sous-ministre): II parle de l'augmentation des
élèves. L'augmentation des élèves est mise à
part.
M. MASSE: C'est un calcul à coût constant.
M. LALIBERTE: C'est un calcul pour un nombre d'élèves
constant.
M. TREMBLAY (sous-ministre): Oui, oui, constant.
M. LALIBERTE: Alors, dans les $160 millions, on nous dit que c'est pour
trois ans. Je note tout de suite avec grand plaisir que c'est donc...
M. COURNOYER: Non, non, ne notez rien... M. LALIBERTE: Laissez-moi
continuer, là...
M. LESAGE: Cela allait bien depuis un bout de temps, ne vous chicanez
pas.
M. MASSE: Ne notez rien, M. Laliberté, ce sont des coûts
tels que présentés et non pas tels que signés.
M. LALIBERTE: Est-ce que je peux continuer ma phrase? Je disais que je
notais je vais maintenant le dire au passé avec plaisir
que si c'est sur trois ans, c'est donc qu'on est prêt à accorder
la rétroactivité de salaire, ce qu'on nous a refusé depuis
toujours?
M. MASSE: C'est la réponse à la question qu'on nous a
posée. Les coûts, tels que présentés, et nous tenons
à dire pour la rétroactivité, que nous avons toujours
présenté qu'elle faisait partie des négociations...
M. LALIBERTE: De deux choses l'une. Ou bien nous aurons la
rétroactivité et ce sont $160 millions, ou bien, ils ne voudront
pas la donner et ce ne seront pas $160 millions.
M. MASSE: C'est en plein ça.
M. LALIBERTE: Alors j'aimerais que les membres de la commission...
M. MASSE: Ce seront $120 millions au lieu de $160 millions...
M. LALIBERTE: ... tiennent compte de cela. Parce qu'il n'y a pas
seulement des petits $4 millions ou $5 millions dont on parle ici, c'est qu'ils
tiennent au-dessus de nos têtes, la rétroactivité de
l'année en cours, alors qu'on a commencé à négocier
un an avant la fin de nos conventions collectives.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce qui est Invraisemblable!!!
M. LALIBERTE: Finalement...
M. LEVESQUE (Laurier): Tout ça, entre nous...
M. LALIBERTE: Nous serions, nous aussi, intéressés 8.
avoir des chiffres éventuels que pourraient produire les hauts
fonctionnaires du gouvernement sur les différentes variations
possibles.
Cela n'engage à rien de toute façon de faire des calculs,
et pour eux et pour nous, nous pourrons mesurer la situation de façon
plus nette, en termes concrets, à partir de la situation actuelle, si le
chiffre le plus bas a été de 17 dans les maximums, disons
à partir de 17, et à partir du chiffre le plus haut qui est celui
de 22 heures et demie proposé par la partie patronale en fin de semaine,
c'est-à-dire 30 périodes de 45 minutes, et à faire bouger
ces deux extrêmes-là en faisant des calculs. Je
répète que cela n'engage à rien, ni pour la partie
patronale ni pour la partie syndicale. Que ces chiffres puissent être
fournis aux membres de la commission parlementaire. J'imagine bien que ce ne
sera pas d'ici une demi-heure là, mais d'ici un certain nombre de jours,
d'ici la prochaine séance, je le crois, je l'espère.
M. LE PRESIDENT: Alors, M. Laliberté, étant donné
qu'il est 9 h 55, vous venez de par- ler de la prochaine séance... La
prochaine séance, jeudi c'est impossible, nous avons le bill de la ville
de Québec et vendredi, nous avons nos travaux parlementaires
réguliers, demain c'est la journée des députés;
cela ira à lundi prochain, le 19 mai à 4 h 30 de
l'après-midi.
M. LESAGE: M. le Président, je pense bien que cela donnera le
temps aux deux parties de préparer des chiffres qui seront aussi
près de la réalité que possible. C'est là-dessus
qu'il va falloir tabler pour essayer d'en arriver à un règlement
de cette question qu'il faut absolument régler. Cela n'a plus de bon
sens.
M. MASSE: M. le Président, le ministre des Finances a
particulièrement attiré mon attention sur la fête de jeudi.
E m'a particulièrement demandé de faire attention à
l'Ascension, en particulier des coûts.
M. LESAGE: Ah! Est-ce que la fête de l'Ascension est devenue
« Sainte-Escalade » avec tous les changements de saints.
M. MASSE: On le saura!
M. LE PRESIDENT: Alors, le comité est ajourné au lundi 19
mai, à 4 h 30.
(Fin de la séance: 21 h 55)