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Etude du projet de loi no 69
(Onze heures cinquante-huit minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente de la protection de l'environnement est
réunie pour étudier, article par article, le projet de loi no 69
intitulé: Loi modifiant la Loi de la qualité de
l'environnement.
Je vais procéder à la lecture des noms des membres de
cette commission. S'il y avait des changements, ayez l'amabilité de m'en
prévenir au fur et à mesure. Les membres sont les suivants: M.
Beauséjour (Iberville), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Marquis
(Matapédia) en remplacement de M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes); M.
Gagnon (Champlain), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Léger (Lafontaine), M. Mercier (Berthier), M. Picotte
(Maskinongé).
La liste des intervenants est la suivante: M. Baril (Arthabaska), M.
Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Gratton (Gatineau), M.
Grégoire (Frontenac), M. Léonard (Laurentides-Labelle), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Roy (Bauce-Sud), M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Quelqu'un manifeste-t-il le désir de formuler des commentaires
généraux? Avant, il faudrait procéder à la
nomination d'un rapporteur.
M. Cordeau: M. le député d'Iberville.
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Iberville, acceptez-vous?
M. Beauséjour: Oui.
Le Président (M. Clair): Alors, le député
d'Iberville agira comme rapporteur des travaux de cette commission.
Peut-on entamer immédiatement l'étude de l'article 1?
M. Léger: Je voulais simplement remercier le
député de D'Arcy McGee et le député de
Saint-Hyacinthe pour leur excellente collaboration. Et je suis très
heureux de revoir présent aujourd'hui le député de
Saint-Hyacinthe. Grâce à sa collaboration, nous pourrons
probablement étudier ce projet de loi très rapidement,
malgré qu'il y ait beaucoup d'amendements pour donner suite à
plusieurs demandes faites par les groupes qui sont venus s'exprimer.
Alors, j'ai fait parvenir aux députés de l'Opposition le
contenu des amendements de façon qu'on puisse peut-être
procéder plus rapidement aujourd'hui puisqu'ils auront eu le temps de
voir le libellé et les conséquences de chacun des articles.
Si on est d'accord, on va commencer par l'article 1...
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je suis d'accord avec le ministre que nous fassions
diligence. J'ai donné au leader parlementaire du gouvernement, non pas
un engagement de terminer l'étude de ce projet de loi en fin
d'après-midi, mais au moins celui de faire cet effort.
Pour faire cet effort, je suis obligé de ne pas relire les
interventions du député de Lafontaine quand j'introduisais des
amendements à la dernière minute, comme cela, en liasse. Alors,
je ne dis rien. L'article 1.
M. Léger: ... la voix qui tremble d'émotion en
lisant mes articles.
M. Goldbloom: Vous l'avez senti.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je remercie le ministre de nous avoir fait parvenir
les amendements hier. Cela nous a permis de lire ces amendements, de les
incorporer au projet de loi, mais étant donné que le leader
parlementaire ne m'a pas consulté sur la durée de la commission,
j'ai presque envie d'appliquer les freins, mais je pense que je vais apporter
ma collaboration.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 1.
Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement
M. Léger: M. le Président, à l'article 1,
j'aimerais que l'on apporte l'amendement suivant: d'insérer dans la
deuxième ligne du premier alinéa de l'article 6b, après le
mot "nommer" les mots "pour un mandat d'au plus cinq ans qui peut être
renouvelé."
Un peu plus loin, M. le Président, j'aimerais ajouter:
insérer à la fin du premier alinéa de l'article 6b ce qui
suit: "ainsi que les autres conditions de leur emploi."
Plus loin, M. le Président, je voudrais ajouter, à la fin
du premier alinéa de l'article 6c ce qui suit: "ainsi que de l'analyse
qu'il en a faite."
Finalement, M. le Président, insérer l'alinéa
suivant après le deuxième alinéa de l'article 6c:
"cependant, le bureau ne peut enquêter dans le cadre de la
procédure d'évaluation et d'examen prévue aux sections II
et III du chapitre II."
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
M. Goldbloom: M. le Président, quant à l'amendement
au premier alinéa de 6b, si j'ai bien compris, le ministre voudrait
maintenant ajouter les mots "qui peut être renouvelé."
M. Léger: C'est ce que j'ai ajouté au document que
vous aviez déjà.
M. Goldbloom: D'accord. Quant à moi, M. le
Président, adopté, adopté, adopté; mais au
quatrième amendement, j'aimerais que le ministre nous donne un mot
d'explication. Qu'est-ce qui est exclu exactement?
M. Léger: M. le Président, la simple raison, c'est
que la loi 30 que nous avons adoptée il y a quelque temps, touche aux
comités consultatifs qui vont être pour la juridiction des Indiens
dans le Nord. C'est pour faire la différence entre les deux
comités, entre le Nord et le Sud.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aimerais poser une question au ministre. Le bureau
va être composé de cinq membres, est-ce que M. le ministre
pourrait nous expliquer de quel milieu vont provenir ces cinq membres?
M. Léger: M. le Président, il n'y a pas de milieu
précis, comme tel, mais les gens que nous voulons placer à cette
commission seront des gens qui auront démontré leur
expérience dans l'écoute des citoyens et non pas des
technocrates. Ce seront des gens qui vont être des communicateurs,
capables de donner l'information que les citoyens demandent et capables aussi
de bien écouter, d'expliquer, dans le langage de la population, de
vulgariser un peu les projets très technocratiques. Donc, ça
prend des communicateurs; ils ne viendront pas d'un milieu particulier, mais ce
sont des qualités suffisantes pour atteindre les objectifs de ce
comité, qui va être le prolongement de l'oreille du ministre
auprès de la population, devant des projets qui peuvent être
complexes.
M. Cordeau: Une autre question... vous acceptez que ce soit
général, seulement quelques...
Le Président (M. Clair): On discute sur l'article 1 qui
inclut les sous-paragraphes 6a à 6g et même 6h.
M. Cordeau: Parfait. Après ça, ça va aller
plus vite pour l'acceptation. Est-ce que le bureau pourra enquêter sans
le consentement du ministre ou s'il va toujours falloir que le ministre demande
au bureau d'agir?
M. Léger: Ce comité n'est pas comme le conseil
consultatif de l'environnement qui a la possibilité de mettre en marche
des projets d'étude ou de rencontres. C'est un prolongement du ministre,
donc ce n'est que dépendant de la loi, devant un projet, une
étude d'impact ou d'une audience publique, c'est le ministre qui doit
déléguer ce groupe pour aller écouter les citoyens devant
des projets prévus par la loi.
M. Cordeau: Quant aux règlements contenus dans le projet
de loi, on va aborder ce sujet, est-ce qu'il y a déjà des
règlements qui sont disponibles? Est-ce qu'il y en a qui sont
déjà rédigés? Sinon, est-ce qu'on peut
connaître la pensée du ministre concernant ce sujet?
M. Léger: Ces règlements ne sont pas prêts.
Il y avait un brouillon des règlements qui donnait un peu la suite
logique au projet de loi. Il y a beaucoup d'amendements que nous proposons, les
règlements n'ont pu être corrigés au même rythme que
la loi. C'est pour ça qu'il n'y aura pas de problèmes, dès
que j'aurai complété ces règlements, j'en ferai parvenir
une partie aux deux députés qui sont de bons collaborateurs dans
le domaine de l'environnement, je leur fait parvenir ces copies, aussitôt
que j'en aurai la possibilité.
M. Cordeau: Avant la publication, peut-être, dans la
Gazette officielle?
M. Léger: Possiblement oui.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: II me reste deux commentaires sur l'article 1, M.
le Président. D'abord, au dernier alinéa de l'article 6c,
exclusion est faite de l'application de l'article 31 en ce qui concerne la
publication d'avis dans la Gazette officielle du Québec.
J'aimerais exprimer la réserve suivante et demander le
consentement des membres de la commission. Si, au moment du débat sur
l'article 31c, il y a des modifications, j'aimerais pouvoir revenir à
l'article 1, simplement, au moins, comme mesure de concordance. Mais il y aura
un débat à faire qui implique les deux articles.
La deuxième chose, à l'article 6h, je vois que les
articles 15, 16, 17 et 19 s'appliquent, en les adaptant, au bureau. Est-ce que
l'expression "en les adaptant " remplace maintenant, à cause de la loi
101, la vieille expression "mutatis mutandis "?
M. Léger: On me dit oui.
M. Goldbloom: Et c'est la politique législative du
gouvernement, désormais, d'utiliser "en les adaptant "?
M. Léger: II semble que le comité de
législation a mis de côté les expressions latines qui
semblaient ne pas être comprises par tous les gens.
M. Goldbloom: Est-ce que la loi 101 m'empêcherait de dire:
"Other days, other ways"?
M. Léger: Vous dites?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Pour procéder
conformément au règlement, les amendements déposés
par le ministre à l'article 1 sont-ils adoptés?
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 1 du
projet de loi 69 est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Conseil consultatif
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Léger: Remplacer, à l'article 2, les
deuxième et troisième alinéas de l'article 8 par les
suivants: "II peut aussi, de sa propre initiative ou à la demande de
personnes ou de groupes, formuler un avis sur les politiques en matière
d'environnement. "Il peut, à ces fins, entreprendre les études
nécessaires. "
M. le Président, c'est justement pour permettre au Conseil
consultatif de l'environnement, à la suite des demandes des
députés de l'Opposition, d'avoir un accès à la
population, indépendamment du ministre.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu et
adopté.
M. Goldbloom: Sur l'article lui-même, M. le
Président, je vois qu'à l'article 7, tout ce que l'on fait, c'est
de faire disparaître le nom anglais du conseil consultatif. "Other days,
other ways".
Ma question est la suivante, M. le Président: Le ministre aura
désormais à transiger avec deux organismes, un Bureau d'audiences
publiques et un Conseil consultatif, dont chacun aura le droit de tenir des
audiences publiques. Combien d'audiences publiques tiendra-t-on sur les divers
projets qui peuvent venir devant le ministre?
M. Léger: II faut dire que les deux conseils n'ont pas du
tout les mêmes objectifs et les mêmes milieux d'intervention. Le
Bureau d'audiences publiques, lui, fait partie d'un processus
décisionnel comprenant des projets qui nécessiteront des
études d'impact en voie de réalisation. C'est donc
opérationnel, tandis que le Conseil consultatif, c'est beaucoup plus un
organisme qui va s'occuper de définir les politiques à
suggérer au ministre ou un organisme qui sera dans la prospective dans
le but de préparer des projets de politiques générales,
d'écoute de la population, qui sera prêt à proposer des
choses sur la politique de l'avenir, tandis que celui-là, le Bureau
d'audiences publiques sera un organisme qui sera situé à
l'intérieur d'un processus de décision pour donner des permis
dans des projets qui peuvent avoir des influences sur l'environnement.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends
I'explication du ministre. Je prévois quand même que ceux
qui s'opposent farouchement à certains projets vont essayer tous les
moyens et vont demander des audiences publiques devant l'un et devant I'autre.
Cela prendra du temps.
M. Léger: M. le Président, j'ai remarqué
qu'il y a quand même une certaine psychologie là-dedans, c est que
des citoyens qui veulent toujours brandir la croix et la bannière pour
défendre un idéal, ce qu'ils veulent, premièrement, c'est
de s'exprimer et d'être écoutés. Je pense qu'en
général, s'ils ont l'occasion de le faire à
l'intérieur d un processus et dans une habitude de fonctionnement
où les citoyens sauront qu'ils peuvent s'exprimer à
l'intérieur d'un processus, cela enlève beaucoup des charges
émotives; tandis que, si, par hasard, il y en a qui, même s'ils
ont été entendus, décident, peut-être par
entêtement, de dire: Quand le gouvernement ne dira pas exactement comme
nous, on continuera. Là, c'est entendu, ils vont peut-être le
demander, mais un organisme du Conseil consultatif n'est pas là pour
entendre des citoyens sur des cas ponctuels, c'est le Bureau d'audiences et je
ne pense pas qu'il y ait tellement de difficultés pour les citoyens de
faire la différence, parce que le Conseil consultatif n'aura pas les
pouvoirs d'entendre des gens sur des cas ponctuels.
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce à dire, M. le ministre, que si
quelqu'un recourt aux services du bureau et que sa plainte est rejetée,
il ne pourra pas aller au Conseil consultatif pour essayer de continuer
d'autres...
M. Léger: Cela ne peut pas se présenter comme le
député vient de le dire.
M. Cordeau: D'accord.
M. Léger: Le groupe de citoyens sera entendu par le Bureau
d'audiences uniquement à l'intérieur du processus de
réalisation d'un projet qui peut avoir des implications sur
l'environnement. Il y a une période précise pour le faire.
Dès l'annonce d'un projet d'autoroute ou un projet d'usine de
pâtes et papiers ou un projet d'envergure qui nécessite une
étude d'impact, cette étude d'impact, une fois qu'elle est faite,
va être rendue publique. Elle va devenir accessible à tous les
citoyens. Il y a une période d'un mois pendant laquelle les citoyens
peuvent exiger une audience publique. S'ils n'en font pas la demande en dedans
du mois, il n'y aura pas d'audience publique, et c'est fini. Ils ne peuvent pas
demander d'être entendus autrement qu'à l'intérieur de ce
mois pour un projet qui fait partie de la loi. Le bureau d'audiences, cela
entre dans ce style de projets, tandis que le conseil consultatif, c'est pour
les politiques globales générales.
M. Cordeau: Très bien.
Le Président (M. Clair): L'article 2 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté. M. Cordeau:
Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 3.
M. Léger: A l'article 3, remplacer le deuxième
alinéa de l'article 9 par le suivant: "Le conseil peut rendre publics
tout avis formulé en vertu du deuxième alinéa de l'article
8 et toute étude afférente soixante jours après les avoir
transmis au ministre". Comme le député peut voir, on a
ajouté quelques mots de plus "étude afférente.".
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien...
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
Cela va.
M. Goldbloom: Si je comprends bien, le ministre élimine
non pas son droit, mais plutôt son devoir de rendre publics
lui-même les avis. Il dit tout simplement: C'est le conseil qui peut les
rendre publics soixante jours après leur dépôt. (12 h
15)
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 3 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 4.
Le droit à la qualité de l'environnement
et à la sauvegarde des espèces vivantes
M. Léger: Insérer, dans la deuxième ligne de
l'article 19a, avant le mot "et", les mots "à sa protection". Plus loin,
toujours dans l'article 4: Remplacer, dans la troisième ligne de
l'article 19a, les mots "et les règlements" par les mots "les
règlements, les ordonnances et les autorisations délivrées
en vertu de l'un ou l'autre..." Je recommence, parce qu'il y a un petit mot
qu'il faut ajouter. Il y a le mot "les approbations " qu'il faut que j'ajoute
quelque part.
On recommence, on efface tout cela. La première partie de
l'article 4, pour les fins du journal des Débats, consiste à
insérer dans la deuxième ligne de l'article 19a, avant le mot
"et" les mots "à sa protection". Plus loin, remplacer dans la
troisième ligne de l'article 19a, les mots "et les règlements"
par les mots ", les règlements, les ordonnances, les approbations et les
autorisations délivrées en vertu de l'un ou l'autre des articles
de la présente loi".
Un troisième amendement, M. le Président, toujours
à l'article 4: Retrancher dans la première ligne de l'article
19b, les mots "sur requête". Plus loin, remplacer dans la première
ligne de l'article 19c le mot "requête" par les mots "demande
d'injonction ". Plus loin, insérer dans la première ligne de
l'article 19e, après le mot "toute" les mots action ou". Finalement, M.
le Président, remplacer l'article 19f par le suivant: "Toute demande
faite en vertu de la présente section doit être instruite et
jugée d'urgence".
Le Président (M. Clair): Est-ce que les amendements sont
reçus?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il faudra les
prendre un par un parce qu'il y a des considérations différentes
qui sont impliquées.
Le Président (M. Clair): Si on s'entend, on va
procéder par paragraphe au niveau de l'article 4.
M. Goldbloom: Certainement.
Le Président (M. Clair): J'appelle le paragraphe 19a.
M. Goldbloom: M. le Président, déjà, dans le
débat de deuxième lecture, j'ai exprimé à
l'attention du ministre une mise en garde. Je lui ai dit que le fait de
décréter par une loi qu'un droit existe implique des recours si
ce droit n'est pas respecté, si ce droit n'est pas atteint. Voilà
que le ministre, ayant déjà présenté un article 19a
qui définit un droit à la qualité de l'environnement et
à la sauvegarde des espèces vivantes, ajoute non seulement la
qualité de l'environnement mais sa protection.
Je suis d'accord que la différence est, dans une certaine mesure,
une nuance. Si on veut atteindre une qualité raisonnable, il faut agir
de façon à protéger l'environnement. Tout de même,
je trouve que la notion d'un droit à la qualité de
l'environnement est une notion plus abstraite que celle d'un droit à la
protection de l'environnement parce que la protection implique des actions
très précises.
Je me demande toujours, sans être contre la vertu, sans être
contre la qualité de l'environnement, la protection de l'environnement,
la sauvegarde des espèces vivantes... Nous sommes tous pour toutes ces
choses. Ce n'est pas une question d'être pour ou contre. C'est une
question de sagesse: est-il sage de mettre de telles choses dans une loi?
J'aimerais amener le ministre à réfléchir de nouveau
là-dessus. J'aimerais qu'il nous dise de quelle façon il trouve
que la personne qui, avec l'adoption de cette loi, aurait un droit légal
à la qualité de l'environnement, à la protection de
celle-ci et à la sauvegarde des espèces, comment cette personne
exercerait ce droit et quel recours aurait cette personne; outre la question de
pouvoir demander une injonction, les autres choses; cela va loin. Cela va
loin.
Si l'on constate que la qualité de I environnement n'est pas
satisfaisante à un endroit, sans
pouvoir identifier un coupable, va-t-on intenter une poursuite contre le
ministre et contre le gouvernement parce que l'environnement, à un
endroit donné, n'est pas d'une qualité acceptable?
M. Léger: Je comprends le point de vue du
député. La mesure du droit à la protection de
l'environnement est celle qu'offrent la loi et les règlements. Tout ce
qui n'est pas illégal ne peut pas tomber dans le recours d'une personne
qui aurait un droit. La personne a le droit que la loi et les règlements
lui donnent, pour un individu qu'il faut identifier, ou une personne morale,
mais le coupable doit être identifié. Le meilleur exemple qu'on
puisse donner, c'est peut-être celui d'un citoyen qui fréquente
une montagne sur laquelle pourrait venir s'installer quelqu'un qui veut ouvrir
une carrière illégale.
Le citoyen aurait le pouvoir, puisque la carrière peut
déranger la qualité de l'environnement et que c'est dans
l'illégalité, le citoyen pourra prendre une injonction pour
empêcher l'installation illégale il ne faut pas oublier
"illégale ", qui est contraire aux règlements ou à la
loi... Il pourrait être, à ce moment, un prolongement du
ministre.
M. Goldbloom: II me semble que c'est un peu je m'excuse
d'un mot qui est un peu péjoratif ronflant. Le ministre nous
propose cet article qui dit: Toute personne a droit à la qualité
de l'environnement etc., et quand on lui demande des explications il dit: En
effet cela veut dire que la loi doit s'appliquer. Mon Dieu, toute loi doit
s'appliquer. C'est pour cela que c'est une loi.
M. Léger: Par le citoyen plutôt que par le
gouvernement. C'est le pouvoir que le citoyen n'avait pas avant.
M. Cordeau: Sur le même sujet, lorsque le citoyen ne pourra
pas identifier personnellement le pollueur... Je vais prendre un exemple. Chez
nous, à Saint-Hyacinthe, il y a eu de l'eau rouge. C'est bien sûr
que les citoyens ou un groupe de citoyens ont bien constaté qu'il y
avait de l'eau rouge et que Saint-Hyacinthe a été
empêché d'employer l'eau provenant de l'aqueduc pour la
prévention, mais le citoyen ou un groupe de citoyens ne pouvait pas,
à ce moment-là, identifier bien précisément le
polllueur.
Ma question est celle-ci. Est-ce qu'à ce moment-là le
groupe de citoyens, sachant que le gouvernement est responsable de la
qualité de l'environnement en haut, c'est le parapluie, pourra prendre
action contre le gouvernement?
M. Léger: Non.
M. Cordeau: Ou ses organismes, parce qu'eux n'ont pas accompli
leur devoir, censément pas accompli.
M. Léger: Vous savez, la loi permet d'associer le citoyen
à l'administration de la loi. C'est cela que cela donne. C'est le droit
d'un citoyen de pouvoir participer à l'administration, donc à la
protection de son milieu, puisqu'il est le premier intéressé. Il
ne peut pas y avoir poursuite contre le gouvernement, parce que la
qualité de l'environnement n'est pas satisfaisante. Le gouvernement
n'est pas le responsable de la détérioration à
moins que ce soit un ministère qui le fasse, ce n'est pas la même
chose même si la situation se détériorait par
l'absence d'intervention du gouvernement. Il ne pourrait pas y avoir de
poursuite de ce côté-là, sauf si un ministère pollue
lui-même directement. Ce qui est important, c'est que pour qu'il y ait
une poursuite devant les tribunaux, que ce soit le gouvernement ou un citoyen,
il faut identifier le coupable. Quand vous parlez de la rivière
où il y avait du rouge, chez vous, dans la Yamaska, tant qu'on n'a pas
découvert le coupable, il est aussi difficile pour le citoyen que pour
le ministère de poursuivre. Si cela avait été de couleur
bleu on l'aurait peut-être découvert plus tôt, je ne sais
pas.
M. Cordeau: C'est arrivé tout de suite après les
élections de 1976.
M. Léger: C'était une réaction.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 19a est-il
adopté? M. le député d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je voudrais avoir
une explication du ministre.
Le Président (M. Clair): Sur 19a?
M. Beauséjour: Oui. Dans mon comté, il est question
d'études pour faire des barrages le long du Richelieu pour
protéger des centaines d'acres de terre. Il existe aussi dans certaines
régions, près du Richelieu, des endroits où il y a des
frayères à brochets. Est-ce que cela veut dire qu'avec cet
article n'importe quelle personne pourrait empêcher tout travaux de
barrage pour sauver les espèces vivantes?
M. Cordeau: Ce n'est pas ce que vous avez chez-vous...
M. Beauséjour: II y a des frayères, il y a aussi du
riz sauvage et il semble que ce soit très bon pour les canards. Je
suppose que ce sont des espèces... est-ce qu'on peut dire des
espèces vivantes? Pour le brochet, peut-être que oui.
M. Léger: M. le Président, pour répondre
à la question, dans l'exemple du barrage, si l'organisme construit un
barrage sans permis et détruit une frayère, il serait susceptible
d'être poursuivi. S'il le fait en conformité avec le permis qui
lui est donné, nécessairement, s'il y a des conséquences
de perte de poissons, indirectement, je ne pense pas qu'il pourrait être
poursuivi à ce moment-là. C'est l'illégalité qui
fait qu'on protège. Autrement dit, la qualité de l'environnement,
la mesure est la limite de l'illégalité. C'est pour ça
qu'on dit qu'il y a une
différence entre émettre des contaminants dans la nature
et émettre des polluants.
Je vois une nuance, le contaminant... Toute industrie émet un
certain contaminant, mais dépassant un certain degré fixé
par des normes de règlements, ça devient une pollution.
M. Cordeau: Dans un cas semblable, lorsque les citoyens prendront
connaissance qu'un barrage devrait être construit, est-ce qu'à ce
moment-là, ils peuvent faire appel, un groupe de citoyens, une
association...
M. Léger: Cela fait partie du processus. M. Cordeau:
Cela fait partie du processus.
M. Léger: II y aurait possibilité d'audience
publique.
M. Cordeau: Le bureau pourrait agir à ce
moment-là.
M. Léger: C'est ça.
M. Cordeau: C'est un cas concret.
M. Léger: Les citoyens pourraient dire, comme disait le
député d'Iberville: Si vous faites un barrage, n'oubliez pas
qu'à tel endroit, il y a des frayères de poissons et il faut
tenir compte de ça. Donc, apportez les correctifs voulus pour
éviter les dommages.
M. Cordeau: C'est un cas concret. M. Léger: C'est
ça.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Toujours sur l'article 19a, M. le Président,
il y a un problème qui se pose et qui me paraît majeur, quant
à l'application d'un tel article. On y parle de la sauvegarde des
espèces vivantes. Je présume que la largeur de ce terme couvre
les espèces fauniques et la flore aussi. M. le Président, si
toute personne a le droit d'obtenir la sauvegarde des espèces vivantes,
comment pro-cédera-t-on à la démoustication et comment
pro-cédera-t-on à l'enlèvement des mauvaises herbes? Ce
sont des espèces vivantes et tout le monde aurait le droit à leur
sauvegarde. Je suis très sérieux en soulevant la question.
M. Léger: C'est quand même toujours mesuré
par la loi et les règlements; il faut que ce soit dans
l'illégalité. Si ce n'est pas illégal, il n'est pas
question de permettre à un citoyen de dire: Je veux garder mes
moustiques, mes abeilles qui me piquent, les thons. Quand même, la
mauvaise herbe fait partie d'un procédé qui n'est pas
illégal. (12 h 30)
M. Beauséjour: C'est que l'être humain aussi est une
espèce peut-être supérieure à être
conservée contre les moustiques.
M. Clair: II faudrait peut-être adopter le paragraphe
19a.
M. Cordeau: M. le Président, je pense que les questions
que nous avons posées clarifient un peu l'ensemble...
M. Léger: Sauf si on prend les pesticides.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 19a est-il
adopté ou s'il y a d'autres questions?
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends ce que le
ministre nous dit, il nous dit que le droit à la qualité de
l'environnement, à la protection de l'environnement et à la
sauvegarde des espèces vivantes est circonscrit par l'application de la
loi, des règlements, etc.
Il me semble quand même qu'il sera obligé, chaque fois
qu'il procédera à des approbations et des ordonnances, des
interventions de cette nature, de penser aux moustiques et aux mauvaises herbes
pour ne pas se trouver dans une sitution compliquée.
M. Cordeau: Une simple question aussi avant l'adoption. Est-ce
que les règlements ou ordonnances qui vont régir cet article vont
être plus explicites que le texte de loi? Cela couvre à peu
près tout l'ensemble.
M. Léger: II y a des règlements déjà
en vigueur, qui déterminent les normes d'émission pour tel ou tel
type d'industrie. Ces règlements sont habituellement très
précis. C'est le gros probème: plus ils sont précis, plus
cela crée des problèmes au niveau de cas spéciaux ou de
régions spéciales.
M. Cordeau: Dans les règlements qui vont parler des
espèces vivantes, est-ce que vous allez en spécifier?
M. Léger: Un règlement sur les espèces
vivantes?
M. Cordeau: A un moment donné, dans un règlement,
les espèces vivantes, allez-vous en exclure ou...?
M. Léger: Oui, d'accord.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 19a est-il
adopté, messieurs?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 19b est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté avec l'amendement. M. Cordeau:
Oui.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 19c est-il
adopté?
M. Cordeau: Tel qu'amendé.
M. Goldbloom: Adopté avec amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Tel qu'amendé, toujours.
Le paragraphe 19d, sans amendement, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté. M. Cordeau:
Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le paragraphe 19e
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté avec l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Adopté avec amendement. Le
paragraphe 19f est-il adopté?
M. Cordeau: J'aurais une question à poser.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: II est spécifié "toute demande faite en
vertu de la présente section doit être instruite et jugée
d'urgence."
Qu'entend faire le ministre dans la procédure judiciaire
pour...
M. Léger: C'est une demande d'injonction devant une
intervention qui peut déranger l'environnement. Si elle est
acceptée, c'est parce que cela valait la peine et qu'il était
important qu'elle ne traîne pas. Je pourrais peut-être ajouter, si
cela peut satisfaire le député, qu'on peut lire plutôt
l'amendement comme suit: "toute demande d'injonction faite en vertu de la
présente section...".
Une injonction, c'est pour une chose qui doit être
déclarée acceptable ou pas, rapidement.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Mais, M. le Président, il y a deux choses ici. D'abord, le
ministre de l'environnement se substitue, dans une certaine mesure, au juge en
chef de la Cour supérieure qui, lui, est nommé par le
gouvernement fédéral à part cela.
M. Léger: Mais si on peut gagner de temps en temps.
M. Goldbloom: J'aimerais lui demander très
sérieusement si le ministre de la Justice a été
consulté à cet égard?
M. Léger: Oui, M. le Président. M. Goldbloom:
Et il est d'accord?
M. Léger: Plusieurs des changements viennent du
ministère de la Justice.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Clair): Messieurs, à l'article
19f, simplement pour le préciser, si vous le permettez, est-ce qu'on
doit lire l'article 19f comme suit: "Toute demande d'injonction"? Vous avez
ajouté le mot "injonction".
M. Léger: C'est cela. "Toute demande d'injonction",
oui.
M. Goldbloom: Ce que le ministre nous propose maintenant comme
article 19f est totalement différent de ce qu'il y avait dans le texte
imprimé et qui exemptait les projets autorisés suivant les
articles 31a à 31 i inclusivement. Le ministre trouve maintenant qu'il
n'est pas nécessaire d'exclure de ce processus de demande d'injonction
les projets qui feront l'objet d'études d'impact, parce que c'est la
portée des articles 31a à 31 i.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe f) de l'article 19,
tel qu'amendé, est adopté. L'article 4, tel qu'amendé,
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté, avec amendement.
J'appelle l'article 5.
M. Léger: M. le Président, je voudrais, à
l'article 5, remplacer le troisième alinéa de l'article 22 par le
suivant: "Le directeur peut également exiger du requérant tout
renseignement, toute recherche ou toute étude supplémentaire dont
il estime avoir besoin pour connaître les conséquences du projet
sur l'environnement et juger de son acceptabilité, sauf si le projet a
déjà fait l'objet d'un certificat d'autorisation
délivré en vertu des articles 31e, 31f, 189 ou 224, d'une
autorisation délivrée en vertu des articles 202 ou 238 ou d'une
attestation de non-assujettissement à la procédure
d'évaluation et d'examen délivrée en vertu des articles
189 ou 224. "
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
M. Léger: L'amendement est lancé. Le
Président (M. Clair): Est-il adopté? M. Goldbloom:
Adopté, M. le Président. M. Cordeau:
Adopté.
Le Président (M. Clair): L'amendement est adopté.
L'article 5 est-il adopté?
M. Léger: II y a l'article 5a, M. le Président,
à insérer.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le ministre
propose l'inclusion d'un article 5a après l'article 5. M. le
ministre.
M. Léger: L'article 25 est modifié par l'insertion,
à la fin, des deux alinéas suivants: "Le directeur transmet une
copie de l'avis préalable à toute personne qui lui a soumis,
relativement à l'objet de cet avis, une plainte assermentée. Avis
de l'ordonnance projetée est publiée dans un quotidien
distribué dans la région où se trouve la source de
contamination visée. "Le directeur transmet également une copie
de l'avis préalable au secrétaire-trésorier ou greffier de
la municipalité où se trouve la source de contamination
visée. Celui-ci doit mettre l'avis préalable à la
disposition du public pendant la période de seize jours prévue au
deuxième alinéa."
C'est "quinze" jours, M. le Président. Au lieu de "seize", mettre
"quinze" jours.
M. le Président, nécessairement, l'objectif, c'est pour
atteindre le but dont nous avions discuté en commission parlementaire,
c'est-à-dire donner le plus possible aux citoyens un droit à
l'information.
Le Président (M. Clair): Le nouvel article 5a est-il
adopté?
M. Cordeau: J'aurais une question.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: L'article 5a, c'est un complément, bien
sûr, à l'article 5, mais le directeur, auparavant, même s'il
recevait une déclaration assermentée, pouvait demander des
renseignements additionnels, comme c'est contenu à l'article 5a, de la
part de celui qui porte plainte.
M. Léger: C'est parce qu'habituellement, un citoyen, quand
il portait plainte, ne voyait pas ce qui se passait par la suite.
Peut-être que la situation était corrigée, peut-être
qu'elle n'était pas corrigée. Si le directeur, à la suite
d'une plainte, évaluait que cela avait du bon sens, qu'il y avait
réellement une infraction, avant d'envoyer une ordonnance obligeant
à la corriger, il y avait un avis d'ordonnance qui était fait au
préalable. A l'intérieur de notre politique de vouloir informer
le citoyen, le citoyen qui a fait une plainte recevra une publication de cet
avis d'ordonnance. Il sera partie au processus administratif de la loi de
l'environnement. Il saura qu'on s'est occupé de sa plainte, puisqu'on a
envoyé un avis d'ordonnance.
M. Cordeau: Parfait. Par contre, lorsque le citoyen va envoyer
à votre ministère une plainte assermentée, le directeur
peut exiger de la part de ce citoyen, d'autres renseignements additionnels si
la demande n'est pas assez explicite.
M. Léger: Oui, il n'y a pas de lien. Vous avez raison. Il
n'y a pas de lien avec l'article de tantôt.
M. Cordeau: D'accord?
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Non, M. le Président, merci.
Le Président (M. Clair): Messieurs, je me permets
d'apporter un amendement de forme, si on veut, à la proposition de
l'article 5a. Après l'article 25, ajouter les mots "de ladite loi".
D'accord?
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Clair): L'article 5a est-il
adopté?
M. Léger: Un avocat comme président, c'est
utile.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Goldbloom: Je m'excuse auprès de mes collègues
de la commission, je voudrais leur demander leur consentement pour revenir
pendant deux minutes seulement, à l'article 19c.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il consentement?
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Clair): Consentement. Revenons à
l'article 19c.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est pour la raison
suivante, je m'excuse de ne pas l'avoir soulignée tout à l'heure.
L'article 19c accorde à toute personne physique domiciliée au
Québec et à toute municipalité le droit de faire une
requête , une demande d'injonction. Cela veut dire que les personnes
morales, autres que les municipalités, n'auraient pas ce droit; les
compagnies, les coopératives, les corporations. Pourquoi le ministre
a-t-il décidé de ne pas permettre à un organisme
quelconque de poser un tel geste au lieu de réserver cela aux personnes
physiques et aux municipalités?
M. Léger: On aura possiblement l'occasion, au début
de la prochaine session, d'apporter d'autres correctifs à la loi. Nous
n'avions pas pu clarifier les oppositions qu'il y avait, autant d'un
côté comme de l'autre, autant de la part de ceux qui disaient que
la loi allait trop loin, que de la part de ceux qui disaient que la loi
n'allait pas assez loin, quant au problème des avantages
immédiats comparer aux complications que cela aurait de donner à
des personnes morales. Il y a des gens qui nous disaient qu'au niveau des
personnes morales, il se pourrait qu'on se serve de cela pour bloquer un
concurrent dans le domaine des affaires. Pour les citoyens qui voulaient aussi
qu'on puisse donner à un groupe de citoyens, à un
organisme le soin de procéder par injonction, pour nous, comme on
veut axer cette loi surtout sur le fait de donner des droits aux citoyens, on
s'est dit qu'ils pouvaient quand même, en attendant qu'on apporte
d'autres amendements plus tard, comme individus, atteindre les mêmes
fins. Comme le groupe ou association ne peut pas, en tant qu'association,
être un utilisateur des lieux qu'il veut protéger, parce qu'il
faudrait, à ce moment, démontrer que l'association qui est un
organisme théorique, que chacun des membres qui fréquente le
lieu, pourrait avoir le droit d'intenter une poursuite, alors qu'un membre de
l'association peut le faire comme tel. Je pense qu'il n'y aurait pas de
problème de s'assurer que pour le moment, on n'irait pas plus loin que
cela, quitte à reprendre cela dans un autre type d'amendement qu'on
voudrait apporter.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Nous revenons donc à
l'article 6 du projet de loi. M. le ministre.
M. Léger: M. le Président, remplacer le
deuxième alinéa de l'article 27a par le suivant: "Cette
ordonnance doit être précédée de l'avis
préalable et des autres formalités prévues à
l'article 25". C'est un article de concordance.
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu,
est-il adopté?
M. Golbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'amendement est adopté
sur l'article 6 tel qu'amendé.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais que le ministre
précise les droits d'appel qui existeront contre l'ordonnance du
directeur.
M. Léger: C'est le même droit d'appel que toute
personne, tout groupe a devant le directeur de la commission municipale.
M. Goldbloom: Je m'excuse d'un trou de mémoire mais y
a-t-il un appel aux tribunaux?
M. Léger: II n'y a pas d'appel comme tel dans la loi mais
il y a toujours l'appel de recours en évocation devant la Cour
supérieure.
Le Président (M. Clair): L'article 6 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Cordeau: II y a plus de droits d'appel ici que dans le projet
de loi 90 sur le zonage agricole?
M. Léger: Je les laisse avec leurs problèmes.
M. Goldbloom: Mais nous sommes tous concernés.
Le Président (M. Clair): Je pose la question à
nouveau: L'article 6 tel qu'amendé est-il adopté, messieurs?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Cordeau: Adopté. (17 h 45)
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 7. M. le ministre de l'environnement.
M. Léger: M. le Président, il n'y a pas
d'amendement; est-ce qu'on peut l'adopter?
Le Président (M. Clair): Si vous voulez me permettre un
instant. L'article 7 ne comporte pas d'amendement, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 8.
M. Léger: A l'article 8, M. le Président: Remplacer
le paragraphe j) de l'article 31 par le suivant: "j) prévoir, dans le
cas de certains contaminants ou sources de contamination, un délai pour
aviser le directeur de la présence accidentelle dans l'environnement
d'un contaminant visé à l'article 20 et prescrire la tenue de
registres pour ces fins ainsi que pour les fins de l'article 21;".
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu,
est-il adopté? Sur l'amendement, M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aimerais avoir des explications sur le délai
pour aviser le directeur; ce n'est pas clair.
M. Léger: M. le Président, actuellement, toute
personne, selon la loi, qui émet des contaminants par accident, c'est
écrit: Sans délai. C'est très difficile, cela veut dire
une seconde, une minute; il n'y a pas de délai prescrit alors dans la
réglementation, on va mettre un délai qui peut être de 24
heures ou quelque chose comme cela.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Cordeau: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Sur l'article 8, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais attirer
l'attention du ministre sur le paragraphe 1) où il s'agit d'un pouvoir
très précis et très important, celui de régir ou de
prohiber l'usage de tout contaminant, etc.
Là, le but est clair. Nous sommes certainement d'accord sur le
but qui est visé, mais ce pouvoir, s'il n'y a pas de recours en appel,
nous
paraît exorbitant. Le ministre me dira que l'appel existe devant
la Commission municipale, comme dans les autres cas, mais c'est un cas ici
où je me demande s'il n'est pas nécessaire de prévoir
d'une façon plus précise un appel devant les tribunaux.
Le Président (M. Clair): L'article 8.
M. Léger: Seulement une... Pour répondre à
la question, cela sera par règlement qu'on pourra donner plus de
détails là-dessus et comme cela sera publié dans la
Gazette officielle, on aura l'occasion, je pense, de pouvoir en discuter sur
les implications, mais c'est un pouvoir qui sera quand même limité
par le règlement qui n'est pas encore publié. C'est un pouvoir de
réglementation. Donc, tant qu'il n'y a pas de règlement, il n'y a
rien qui peut se faire.
M. Goldbloom: Je comprends qu'il s'agit ici d'accorder au
lieutenant-gouverneur en conseil des pouvoirs additionnels en matière de
réglementation, mais, une fois ce pouvoir exercé dans le cas du
paragraphe 1), il y aura des restrictions très sévères,
presque dictatoriales, dans certains domaines.
Nous sommes tous pour le bien et pour la protection de l'environnement,
pour l'élimination des contaminants; mais il y a aussi un
équilibre à établir dans une société
démocratique comme la nôtre, et même le
lieutenant-gouverneur en conseil, tout comme le ministre lui-même et ie
directeur, peuvent faire des erreurs et peuvent, de bonne foi, agir d'une
façon qui va trop loin. Si la personne visée n'a pas de recours
et s'il n'y a pas un système judiciaire valable... Tout comme dans le
cas de n'importe quelle loi qu'adopte un gouvernement, qu'adopte
l'Assemblée nationale, les tribunaux peuvent se pencher là-dessus
et décréter que tel article est ultra vires, n'a pas
été correctement adopté ou doit être
interprété différemment de l'intention du
législateur.
Or, je pose la question: sans vouloir m'opposer au droit du
lieutenant-gouverneur en conseil d'établir des règlements dans un
tel domaine, c'est sur le recours en appel que je m'interroge.
M. Léger: Pour rassurer le député, je pense
qu'il a raison de souligner ce point, que, par mesure de précaution, il
y aura quand même une prépublication du règlement,
où les gens concernés pourront s'exprimer, que les gens de
l'Opposition aussi pourront donner leur point de vue et, s'ils le
désirent, on pourra peut-être penser à une commission
parlementaire sur les règlements.
Je n'ai pas d'objection, surtout pour une loi de l'environnement qui
veut donner des droits d'information aux citoyens, à ce que l'Opposition
ait au moins la chance de s'exprimer sur cela. Si, par hasard, il pouvait y
avoir une possibilité que ces règlements soient ultra vires, il y
a les tribunaux qui peuvent s'opposer à cela. Je pense qu'il y a
suffisamment de garantie. Tant que les règlements ne seront pas
publiés, cet article ne peut pas être en vigueur, mais cela donne
le pouvoir.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander au
ministre de façon très précise de bien vouloir consulter
son collègue de la Justice sur le point que j'ai soulevé, le
recours en appel aux tribunaux dans le cas de tels règlements, et
j'aimerais qu'il nous fasse un rapport là-dessus. Je voudrais lui dire
amicalement, avec le sourire, qu'il a la mauvaise habitude de ne pas nous
remettre, à la fin de l'étude de ses crédits ou à
la fin des séances de la commission parlementaire, les documents qu'il a
promis de nous remettre. Je vais faire un relevé de ce qu'il nous a
promis lors de l'étude de ses crédits et que nous n'avons pas
reçu. Alors, M. le Président, avec le sourire toujours et
très amicalement, je le prie non seulement de consulter le ministre de
la Justice, mais de nous faire rapport de l'opinion de son collègue.
M. Léger: En tout cas, j'espère bien que la liste
des promesses non remplies est bien courte; s'il y a des choses auxquelles le
député de D'Arcy McGee croit qu'il n'y a pas eu de suite de ma
part, qu'il soit sûr de bien lire si j'avais promis ou si j'avais dit que
j'y penserais.
M. Goldbloom: Je ne pense pas avoir reçu un seul document,
M. le Président, après l'étude des crédits du
ministre.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, sur le même sujet,
est-ce qu'il se pourrait qu'ici, dans le Québec, on
décrète qu'un produit est contaminant et que, dans une autre
province, ce même produit ne soit pas décrété
contaminant? Si vous empêchez la fabrication d'un produit comme cela pour
l'exportation ou pour l'envoi dans une autre province, je pense que vous venez
à rencontre du commerce interprovincial, il y a une restriction; c'est
tout à fait défendu, je crois, par certaines décisions
rendues dernièrement. On ne peut défendre le commerce
interprovincial par les lois provinciales. Est-ce que des produits qui
contiendraient des contaminants pourraient être fabriqués ici et
être expédiés ailleurs? On n'en parle pas dans la loi.
M. Léger: On se débarrasserait de nos dangers.
M. Cordeau: II ne faudrait pas exterminer tout le globe
terrestre...
M. Léger: Non, mais...
M. Cordeau: C'est vrai que le Kool-Aid ne se vend pas cher, mais
de toute façon...
M. Léger: II faut dire que le gouvernement du
Québec n'aurait pas avantage, je pense, à être en marge des
mesures qui sont prises par les autres provinces. On essaie de se consulter on
regarde
ce qui se passe ailleurs, pour être à point. Mais des
exemples de contaminants dont vous parlez, il y avait l'usage des PCB qui se
retrouve très souvent à l'intérieur des huiles, on dit
qu'on s'en sert pour isoler des transformateurs, il faut nécessairement
avoir un contrôle là-dessus.
Je pense bien qu'on ne prendra pas de mesures qui vont nous
empêcher d'être dans un certain équilibre au niveau du
commerce et des transactions interprovinciales et internationales, mais on
essaie d'être à la page.
M. Cordeau: M. le ministre, sur ce point bien précis,
parce qu'une telle clause pourrait être portée devant les
tribunaux supérieurs, dès sa parution...
M. Goldbloom: M. le Président, le point soulevé par
le député de Saint-Hyacinthe est très pertinent et
constitue, à mon sens, une autre bonne raison pour garder le Canada
uni.
M. Léger: C'est parce qu'on parle des isolants, quoi?
Le Président (M. Clair): L'article 8, tel
qu'amendé, est-il adopté, messieurs?
M. Goldbloom: Adopté.
Evaluation des impacts sur l'environnement de certains
projets
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 9. A cet
article, je pense qu'il y aurait avantage à procéder, paragraphe
par paragraphe? Est-ce que cela conviendrait?
M. Léger: Oui, parfaitement. Insérer dans
l'intitulé de la section IVA, après le mot "évaluation",
les mots "et examen". Est-ce qu'on l'adopte tout de suite?
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Léger: On continue. Remplacer l'article 31a par le
suivant: "Nul ne peut entreprendre une construction, un ouvrage, une
activité ou une exploitation ou exécuter des travaux suivant un
plan ou un programme, dans les cas prévus par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil, sans suivre la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement prévue
dans la présente section et obtenir un certificat d'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil."
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
Est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, il me laisse perplexe un
peu, notamment parce que par cet amendement, le ministre élimine toute
allusion à l'industrie.
M. Léger: Le mot industrie est implicite dans la
construction, ouvrage, activité ou exploitation. Ce sont les juristes.
Moi, je ne suis pas un avocat.
M. Cordeau: Moi qui pensais que vous aviez adouci votre projet de
loi.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 31a est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Cordeau: Une question. Concernant la fameuse
réglementation contenue dans cet article, est-ce que celle-ci va
prévoir tous les cas pour lesquels on sera obligé de demander une
étude d'impact au ministère de l'environnement?
M. Léger: II y aura une énumération de tous
les styles...
M. Cordeau: D'industries ou...
M. Léger: Des styles de projets qui amèneraient une
conséquence sur l'environnement. Ils vont être
énumérés.
M. Cordeau: Prenons un exemple. Une industrie de chaussures par
exemple, ce serait dans ce genre-là?
M. Léger: D'ailleurs, on les a
énumérés. Si vous relisez le journal des Débats de
la commission parlementaire où on a entendu les mémoires,
j'avais, à un moment donné, énuméré les
ouvrages.
M. Cordeau: Je ne me souviens pas...
M. Léger: Quand les compagnies étaient venues
présenter leurs mémoires.
M. Cordeau: Merci.
Le Président (M. Clair): Sur l'article 31a, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, dans le texte
imprimé, les mots utilisés semblaient, à votre humble
serviteur, assez distincts l'un de l'autre: une construction, une industrie, un
plan, un programme, un projet, une activité. Ce sont des choses qui sont
clairement différentes l'une de l'autre. Une construction peut ne pas
être industrielle. Un plan, ce n'est pas un programme, etc.
Ce que le ministre nous propose pour remplacer ces mots me semble moins
clairement différencié entre les éléments. Quelle
est la différence entre une construction et un ouvrage?
M. Léger: Le mot "ouvrage ", c'est un terme de plus en
plus utilisé, même un terme générique, qui est
fréquemment utilisé dans les lois pour déterminer des
grosses réalisations de type industriel particulièrement,
même si c'est gouvernemen-
tal ou paragouvernemental. Ce sont des arguments. (13 heures)
M. Cordeau: Est-ce que vous faites allusion...
M. Léger: Je ne suis pas un avocat, je vous dis ce que les
légistes ont mis comme interprétation de la volonté
politique.
M. Cordeau: Est-ce qu'un ouvrage comme le tuyau de
Saint-Félicien...
M. Léger: Est-ce un nuage? C'est un nuage.
M. Goldbloom: Y a-t-il des constructions qui ne sont pas des
ouvrages? Y a-t-il des ouvrages qui ne sont pas des constructions?
M. Léger: Là, on est en train de faire un ouvrage
pour construire une bonne loi. Il semble qu'il y a des ouvrages qui ne sont pas
des constructions.
M. Cordeau: Avec ce thème, je pense que vous attrapez tout
le monde.
M. Léger: On essaie de couvrir le plus possible. Il y a
des ouvrages qui ne sont pas des constructions, étant donné que
c'est un terme plus vague.
M. Cordeau: Est-ce que vous avez l'intention de mettre cela dans
un règlement?
M. Goldbloom: Si le ministre nous dit qu'il y a une
différence entre les deux, nous acceptons sa parole, nous sommes
obligés de le faire par le règlement de la Chambre.
M. Léger: Vous faites comme moi en face de mon
spécialiste du contentieux.
M. Goldbloom: D'accord. C'est un spécialiste de la
paternité.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe a) de l'article 31
est-il adopté? Adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Messieurs, il est 13 heures. La
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
M. Léger: On aurait pu continuer. Suspension de la
séance à 13 h 1
Reprise de la séance à 15 h 7
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente de la protection de l'environnement reprend ses
travaux. Nous en étions à l'étude de l'article 9. Le
paragraphe 31a avait été adopté. J'appelle donc le
paragraphe 31b.
M. Léger: M. le Président, l'amendement serait le
suivant: Remplacer les deux dernières phrases de l'article 31b par la
suivante: "Le ministre indique alors à l'initiateur du projet la nature,
la portée et l'étendue de l'étude d'impact sur
l'environnement que celui-ci doit préparer."
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
Est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le paragraphe 31b
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle donc le
paragraphe 31c.
M. Léger: Remplacer l'article 31c par le suivant: "31c.
Après avoir reçu l'étude d'impact sur l'environnement, le
ministre la rend publique et indique à l'initiateur du projet
d'entreprendre l'étape d'information et de consultations publiques
prévue par règlement du lieutenant-gouverneur en conseil."
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
Est-il adopté?
M. Léger: Ce n'est pas tout à fait fini. Il y a un
autre paragraphe de l'autre côté. "Une personne, un groupe ou une
municipalité peut, dans le délai prescrit par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil, demander au ministre la tenue d'une audience
publique relativement à ce projet. "A moins qu'il ne juge la demande
frivole, le ministre requiert le bureau de tenir une audience publique et de
lui faire rapport de ses constatations, ainsi que de l'analyse qu'il en a
faite."
L'amendement est lancé.
Le Président (M. Clair): Alors, c'est vrai. L'amendement
est reçu.
M. Cordeau: J'ai une question.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Quelle sera, M. le ministre, la durée ou le
temps qui s'écoulera normalement entre la réception de
l'étude d'impact au ministère, la durée des étapes
qui devront être franchies avant que le ministère puisse
émettre un permis de l'environnement? Normalement, je ne dis pas
à une journée près...
M. Léger: A partir de la réception de
l'étude d'impact...
M. Cordeau: Chez vous.
M. Léger: ... il y a trente jours pour qu'un citoyen
puisse demander une audience publique. C'est le maximum. Après trente
jours, il ne peut pas avoir une demande d'audiences publiques. C'est là,
en réalité, que, selon l'ampleur ou la grosseur ou l'importance
du projet, le développeur, qu'il soit gouvernemental, privé ou
autre, connaîtra les délais, de façon qu'il puisse
s'organiser en conséquence pour faire les travaux parallèles, ce
qui lui permettra de ne presque pas retarder son projet.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, pendant le débat en
deuxième lecture, on se rappellera que le Parti libéral du
Québec a voté pour le projet de loi; j'ai quand même dit au
ministre que nous trouvions que cette loi va trop loin. Je pense que c'est
précisément à l'article 31c que la loi va trop loin. Non
seulement impose-t-on une étude d'impact, ce qui est normal je ne
conteste point la nécessité de faire faire à l'avance des
analyses de l'impact prévisible de tout projet important sur
l'environnement du Québec; il me semble normal aussi que là
où un projet peut être contesté par d'importants
éléments de l'opinion publique, on puisse prévoir la tenue
d'audiences publiques mais là où je trouve que cela va
trop loin, c'est au premier alinéa de l'article 31c où l'on
imposerait à celui qui veut lancer un projet, l'obligation de faire et
de payer de l'information et d'entreprendre des consultations publiques.
Dans le deuxième alinéa, on permet aux
intéressés qui ont des questions à poser, des objections
à formuler, de demander au ministre de bien vouloir
décréter la tenue d'audiences publiques. A ce moment-là,
je présume que c'est le Bureau d'audiences publiques qui va
siéger et qui va entendre les intéressés. M. le
Président, pour être bien simple et bien clair, ce sont les
deniers publics qui vont payer les frais impliqués. Ce n'est pas que ces
frais seraient nécessairement très élevés, mais il
me semble que l'on va trop loin en imposant aux responsables de chaque projet,
outre la possibilité qui existerait toujours même après les
consultations publiques imposées par le premier alinéa. Une
deuxième série d'audiences publiques pourrait être tenue
par requête au ministre.
M. Léger: II ne peut y avoir qu'une seule audience
publique.
M. Goldbloom: Je remercie le ministre de cette
précision.
M. Léger: Et le ministre peut choisir si c'est à la
suite d'une étude préliminaire d'impact ou d'une étude
détaillée; c'est dans un des deux cas qu'il doit permettre une
audience publique mais non. Tandis qu'en Ontario si je ne me trompe pas
c'est en Ontario? aux Etats-Unis, c'est à deux occasions qu'ils
ont une audience publique.
M. Goldbloom: Le ministre peut-il m'indiquer où, dans la
loi, il est dit qu'il n'y aura qu'une seule série d'audiences
publiques?
M. Léger: Si on prenait le processus, dans le premier
alinéa, ce n'est pas une audience publique. C'est simplement une
information, par l'initiateur du projet, sur son intention de faire tel projet
et il le rend public par des méthodes que je vais expliquer tout
à l'heure. Au niveau du règlement, il va le détailler et
c'est seulement au troisième alinéa que le ministre peut demander
une audience publique pourvu que la demande soit faite dans les 30 jours.
M. Goldbloom: Mais alors, quelle est la nature des consultations
publiques exigées au premier alinéa parce qu'il y a
déjà une étape d'information? C'est une chose, mais le
projet de loi, l'article proposé par le ministre ajoute après
l'étape d'information ou dans la même étape, mais il
y a l'information la consultation publique. Donc, le ministre n'est pas
capable de me dire que les consultations publiques sont seulement de
l'information. Il a déjà parlé d'information. C'est
quelque chose d'additionnel.
M. Léger: Je comprends mieux la question du
député. L'information et la consultation publique, c'est dans une
même étape, en trois phases, mais dans la même
période de temps. La première phase, c'est une publication de
l'avis dans les journaux, ce qu'on appelle l'information.
La deuxième phase, c'est une possibilité, grâce
à cela, à l'intérieur du mois, pour la population de
consulter le dossier et de poser des questions et, troisièmement, une
possibilité pour le public, toujours à l'intérieur du
même mois, de demander une audience publique. (15 h 15)
Donc, information et consultation publique, cela se fait dans la
période d'un mois, suite au dépôt de cette étude
d'impact qui est susceptible de donner aux citoyens l'occasion de savoir qu'il
y a un projet, deuxièmement, de prendre connaissance de son contenu, de
poser des questions et, finalement, de demander ou non, une audience publique.
Tout cela se fait à l'intérieur du même mois.
M. Goldbloom: Si je comprends bien, le ministre explique
l'article de la façon suivante. Au premier alinéa, il y a deux
choses: il y a l'information, ce qui veut dire la publication du rapport
d'impact. Il y a également une consultation publique, mais dans l'esprit
du ministre, consultation publique ne veut pas dire consultation du public,
cela ne veut dire que la disponibilité du rapport au public pour
consultation.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Et ensuite, aux deux autres alinéas, il y a
des mécanismes qui permettraient la tenue d'audiences publiques.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Maintenant, nous commençons à nous
comprendre un peu mieux. Quand même je ne voudrais pas encore en
faire une motion formelle, M. le Président je me demande si tout
cela n'est pas impliqué dans le mécanisme de la tenue d'audiences
publiques, parce que, pour pouvoir en tenir, il faut que le rapport soit rendu
un document public. Je me demande s'il ne serait pas mieux de mettre un point
à la troisième ligne du premier alinéa, après le
mot "public", et laisser tomber...
M. Léger: Voulez-vous répéter la
dernière phrase?
M. Goldbloom: Je me demande s'il n'est pas mieux de mettre un
point après le mot "public", à la troisième, ligne du
premier alinéa, et de laisser tomber le restant de l'alinéa.
C'est-à-dire: le ministre rend le rapport public et les gens, en prenant
connaissance de ce rapport... Parce que, M. le Président, je vois des
difficultés dans ce mécanisme de ce que l'on appelle une
consultation publique, c'est-à-dire l'accessibilité du
rapport.
C'est un sujet que nous avons déjà eu l'occasion
d'examiner. Quand on fait une étude d'impact par rapport à une
implantation industrielle, il y a des choses qui doivent être
examinées et qui constituent des renseignements confidentiels dans le
secteur industriel. Si le rapport d'impact est valable, il doit porter sur de
telles choses. Pourtant, si l'on exige de l'industrie que tout cela soit
disponible à l'examen de n'importe quel citoyen, la nature
confidentielle de ces renseignements, qui ont une importance concurrentielle et
tout le reste que l'on connaît est sérieusement mis en doute.
Je sais, M. le Président, que le ministre peut offrir, en
revanche, l'argument que la protection de l'environnement est plus importante
que la nature confidentielle de certains renseignements industriels. Mais, si
le gouvernement est pour prendre cette position, il faudra qu'il aille au bout
de sa logique et qu'il modifie bien des choses; il faudra que le ministre
consulte son collègue de l'Industrie et du Commerce et son
collègue au développement économique, avant d'aller
jusque-là.
M. Léger: La crainte que le député
soulève est quand même protégée sous l'aspect du
secret des renseignements concernant des procédés industriels,
etc., au niveau des études d'impact qui sont soumises pour consultation
à la population. L'article 31h dit ceci: "Le ministre peut soustraire
à une consultation publique des renseignements ou données
concernant des procédés industriels et prolonger, dans le cas
d'un projet particulier, la période minimale de consultation publique
prévue par règlement..." Cela protège l'aspect du
procédé industriel secret.
Deuxièmement, la raison pour laquelle je pense que c'est
préférable de laisser l'article tel quel, c'est pour bien faire
comprendre que ça peut même éviter une audience publique,
puisque, dès que l'étude d'impact est rendue publique, la
première étape, la première phase, la publication dans les
journaux, la possibilité que les citoyens puissent consulter les
initiateurs du projet ou le gouvernement sur tel ou tel projet peut satisfaire
les citoyens qui ne réclameraient pas l'audience publique par la suite.
Donc, cette consultation permet d'éviter des audiences publiques qui
pourraient être inutiles, puisque les renseignements pourraient
être donnés de façon que les citoyens soient satisfaits et
qu'ils disent: La réponse à notre préoccupation, on l'a
eue tout de suite. On n'est pas pour embarquer dans un gros processus puisque
cela satisfait à notre demande et répond à nos
craintes.
M. Godbloom: Alors, M. le Président, si je comprends bien
la réponse du ministre, il n'accepterait pas le genre d'amendement que
j'aurais pu proposer et que j'ai mentionné tout à l'heure. Si
telle est bien la position qu'il prend...
M. Léger: Ce n'est pas par entêtement, mais c'est
pour garder la possibilité d'éviter une série d'audiences
publiques qui ne seraient pas nécessaires, puisque les gens pourraient
être consultés.
M. Goldbloom: J'aimerais néanmois demander au ministre si,
à la réflexion et à la suite de la discussion que nous
venons de poursuivre, il trouve que l'article est vraiment assez clair.
Quant à la définition de ce qu'est une consultation
publique, y aurait-il lieu de rendre cela plus clair parce que, même avec
l'expérience législative que j'ai pu accumuler au cours des
années, quand j'ai lu l'article et que j'ai vu "consultation publique",
j'ai assimilé cela à "audiences publiques".
M. Léger: La raison qu'on me donne, au niveau des
conséquences du libellé, c'est que l'article, tel que
libellé, permet d'avoir la possibilité de clarifier, par le
règlement, les étapes de réalisation de cette
consultation, etc., et aussi, permet de donner une marge de manoeuvre pour
faire évoluer les expériences d'études et d'audiences
publiques, pour s'assurer que dans le règlement, on aura bien
prévu tous les aspects des étapes, par l'expérience.
M. Goldbloom: Et le ministre déclare de son siège
pour utiliser la formule habituelle que son collègue de
l'Industrie et du Commerce est d'accord avec cela, et que le Conseil des
ministres a avalé cela sans broncher.
M. Léger: Avec la lenteur et la persévérance
du ministre de l'environnement à expliquer chacun des articles et
chacune des virgules, à tous les paliers du gouvernement, je peux vous
assurer
que tous ceux qui avaient quelque chose à dire l'ont dit.
Mais je le dis quand même, assis sur une autre chaise qui n'est
pas la mienne.
M. Goldbloom: Lenteur, c'est bien le mot.
M. Léger: Patience et longueur de temps font plus que
force ni que rage.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: J'aimerais que le ministre donne un peu plus
d'information concernant l'étape d'information. En quoi va consister
cette étape d'information? L'article dit bien que cela va être
défini par règlement. J'aimerais connaître les
procédures que l'initiateur du projet va être obligé de
suivre dans cela.
M. Léger: Au niveau de l'information, cela va être
une publication d'avis dans les journaux et spécialement dans la
région où sera...
M. Cordeau: C'est votre responsabilité. Le ministre la
rend public. C'est vous qui rendez publique l'étude d'impact. C'est
fait.
M. Léger: Oui, c'est cela. Et aussi, on la met en
disponibilité à trois endroits différents dont aux
Services de protection de l'environnement, à Montréal, à
Québec, et dans les bureaux régionaux du ministère dans
les régions.
M. Cordeau: Si vous disiez "et indique à la population
où elle peut aller quérir les renseignements".
M. Léger: C'est cela. Ce sera le règlement qui
définira ces petits détails, mais ce sera dans cela.
M. Cordeau: C'est cela...
M. Léger: Le but des règlements, c'est de donner
tous les petits détails qui ne sont pas nécessaires dans la loi
pour permettre justement les correctifs à faire. Dans un
règlement c'est plus facile à faire que dans une loi.
M. Cordeau: Mais ce sera l'initiateur qui devra entreprendre ces
procédures et non le ministère.
M. Léger: C'est nous autres. L'initiateur sera partenaire
lui-même à ses propres bureaux. Il devra donner accès
à la population à ces renseignements.
Le Président (M.CIair): Le paragraphe c) de l'article 38
est-il adopté?
M. Léger: L'article 31c.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe c) de l'article 31,
je m'excuse. Est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je ne voudrais pas aller
jusqu'à m'opposer à l'article, mais je dois souligner encore une
fois que je trouve que l'on va un peu trop loin dans les exigences qui seront
imposées aux industries.
Le Président (M. Clair): L'article 31c est adopté.
J'appelle le paragraphe d) de l'article 31.
M. Léger: M. le Président, l'amendement: Remplacer
l'article 31d par le suivant: "31d. Le ministre peut, à tout moment,
demander à l'initiateur du projet de fournir des renseignements,
d'approfondir certaines questions ou d'entreprendre certaines recherches qu'il
estime nécessaires afin d'évaluer complètement les
conséquences sur l'environnement du projet proposé."
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'amendement est adopté.
Le paragraphe d) de l'article 31 est-il adopté?
M. Goldbloom: Par le fait même, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté, puisqu'il le
remplaçait.
M. Léger: Est-ce qu'on le fait adopter deux fois chaque
fois?
Le Président (M. Clair): Non, c'est parce que l'amendement
remplace complètement l'article.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Clair): J'appelle le paragraphe f) de
l'article 31.
M. Léger: Remplacer l'article...
M. Goldbloom: M. le Président, il ne faut pas sauter
l'article 31e.
M. Cordeau: L'article 31e. M. Léger: Le paragraphe
e).
Le Président (M. Clair): Vous avez raison. Je ne peux pas
me fier qu'aux papillons. Le paragraphe e) de l'article 31. Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Cordeau: J'ai un point d'interrogation. C'est qu'après
avoir reçu l'étude d'impact sur l'environnement, le ministre la
rend publique. Il faut qu'il y ait consultation publique.
M. Léger: Pas nécessairement. Seulement s'il y a
une demande et qu'elle n'est pas frivole. Il peut ne pas y avoir de
consultation publique.
M. Cordeau: C'est que la demande vient après la
publication.
M. Léger: Oui.
M. Cordeau: II faut qu'il y ait publication avant qu'il y ait une
demande.
M. Léger: Ah oui! d'accord.
M. Cordeau: A l'article 31e, lorsque l'étude d'impact est
jugée satisfaisante par le ministre, elle est soumise, avec la demande
d'autorisation, au lieutenant-gouverneur en conseil. Est-ce qu'il va y avoir
également publication? Je trouve qu'entre 31c et 31e, il y a une
contradiction. A 31c, on dit qu'il faut qu'elle soit rendue publique, et si
l'étude d'impact est complète à 31e, le ministre la soumet
au lieutenant-gouverneur en conseil et cela finit là.
M. Léger: Je comprends la question du
député. A 31e, l'étude d'impact est jugée
satisfaisante, nécessairement, après que le processus de
consultation publique a été fait, qu'il y ait eu audiences ou
pas, c'est à ce moment qu'on dit que l'étude d'impact est
jugée satisfaisante.
M. Cordeau: Toute étude d'impact doit être rendue
publique.
M. Léger: Oui, qu'il y ait audiences publiques ou non.
M. Cordeau: C'est cela.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 31e est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Paragraphe
31f.
M. Léger: Remplacer l'article 31 f par le suivant: "Le
lieutenant-gouverneur en conseil ou tout comité de ministres visé
à l'article 31e peut soustraire en tout ou en partie de la
procédure d'évaluation et d'examen des impacts sur
l'environnement prévue dans la présente section, un projet dont
la réalisation physique doit commencer au plus tard un an après
l'entrée en vigueur du règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil assujettissant ce projet à ladite procédure. (15 h 30)
"Au moins quinze jours avant de prendre une telle décision, le
lieutenant-gouverneur en conseil publie un avis de son intention dans la
Gazette officielle du Québec. "Avis de la décision est ensuite
publié dans la Gazette officielle du Québec.
Le lieutenant-gouverneur en conseil peut cependant, sans avis,
soustraire un projet de la procédure d'évaluation et d'examen des
impacts sur l'environnement dans le cas où la réalisation du
projet est requise afin de réparer ou de prévenir les dommages
causés par une catastrophe réelle ou appréhendée.
"Dans le cas où il soustrait un projet de la procédure
d'évaluation et d'examen des impacts sur l'environnement, en vertu du
présent article, le lieutenant-gouverneur en conseil doit
délivrer un certificat d'autorisation pour le projet et l'assortir des
conditions qu'il juge nécessaires pour protéger l'environnement
".
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu. M.
le député de D Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai d abord une question
sur le premier alinéa. Le ministre propose que si la réalisation
physique d'un projet doit commencer au plus tard un an après I
entrée en vigueur d'un règlement, le projet peut être
soustrait à l'exigence de l'étude d'impact. Si, à
l'expiration de la période d'une année, la réalisation
physique n'a pas commencé, l'exemption est-elle toujours valide? Est-ce
que la loi dit précisément cela? Parce que, voyez-vous, c'est une
prospective; on regarde vers l'avenir et l'on dit: Si l'on croit que la
réalisation physique commencera en dedans d'un an, on va l'exempter. Je
ne vois pas un alinéa qui dit: Si cette réalisation physique n
est pas commencée à l'expiration d'une année, le processus
doit recommencer ou une nouvelle autorisation doit être obtenue.
M. Léger: Peut-être qu'on pourrait ajouter une
phrase: on va regarder le libellé pour tenir compte de cette
préoccupation du député de D Arcy McGee. Est-ce qu'on peut
continuer sur le reste et revenir à celui-là avec un contenu
mieux libellé?
M. Goldbloom: Oui, même s'il faut y revenir un peu plus
tard.
M. Léger: D'accord.
M. Goldbloom: Ma deuxième préoccupation est la
suivante: La loi lie le gouvernement et ses ministères. Voici que le
lieutenant-gouverneur en conseil ou tout comité de ministres dont ferait
partie le ministre de l'environnement pourrait soustraire, en tout ou en
partie, un projet de I exigence de l'étude d'impact. J aimerais que le
ministre nous dise clairement de son siège, comme toujours
si c'est I intention du gouvernement d exempter les projets des
ministères comme, par exemple, les projets de voirie du ministère
des Transports; ou est-ce que le ministre déclare que telle n'est point
son intention et que tous ces projets seront soumis à I exigence de
I'étude d'impact, à moins qu'il n'y ait une situation absolument
extraordinaire?
M. Léger: M. le Président, ce n est certainement
pas, au moment où l'on se parle. I intention
derrière ce projet et encore moins en ce qui touche le
ministère des Transports qui, de plus en plus, possède une
préoccupation environnementale qui augmente chaque jour; ce n'est pas
notre intention derrière cet article.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
M. Cordeau: Même pour la route 40 entre Québec et
Trois-Rivières, qui est en voie d'être terminée?
M. Léger: C'est là une bonne question à
poser en Chambre; vous pourrez la poser.
M. Cordeau: Je n'ai lu l'article que ce midi.
M. Léger: Je vous ai vu ce matin et je me suis dit: On va
avoir une question en Chambre ce matin.
M. Cordeau: On n'a pas eu le temps d'aller jusque-là.
M. Léger: Est-ce que l'article 31f est adopté? On
va le suspendre pour...
M. Cordeau: La phraséologie.
M. Léger: ... la correction. L'article 31g.
Le Président (M. Clair): L'article 31g
M. Léger: M. le Président, remplacer l'article 31g
par le suivant: "Toute décision rendue en vertu des articles 31e ou 31f
lie le directeur lorsque celui-ci exerce par la suite les pouvoirs
prévus aux articles 22, 32 ou 54".
Le Président (M. Clair): L'article 31g est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: L'article 31 h.
Le Président (M. Clair): Article 31 h.
M. Léger: Remplacer dans les quatrième et
cinquième lignes de l'article 31 h les mots: "Consultations publiques
prévues par règlement du lieutenant-gouverneur en conseil" par
les mots "temps prévu par règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil pendant lequel on peut demander au ministre la tenue d'une audience
publique".
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
Est-il adopté?
L'amendement est adopté. Maintenant, l'article 31 h tel
qu'adopté.
M. Cordeau: C'est peut-être sur l'amendement et surtout
l'ensemble de l'article.
Le Président (M. Clair): Sur l'ensemble de l'article.
M. Léger: On n'a pas fini. Il en reste d'autres.
M. Cordeau: 31 h.
M. Léger: C'est seulement sur 31 h.
M. Cordeau: Oui sur 31 h. C'est concernant la
confidentialité des procédés industriels dont le ministre
pourrait avoir reçu des confidences des industriels parce que vous
auriez demandé soutien privé, quelque chose comme cela.
M. Léger: Confidences sur l'oreiller, quoi!
M. Cordeau: Ici, vous dites que le ministre peut soustraire
à une consultation publique... mais vous n'avez pas peur, à un
certain moment, lorsque vous serez en consultation publique et que I'on vous
demandera de dévoiler les procédés industriels, que vous
ne soyez pas obligé de dire: Je ne peux pas et être accusé
de protéger l'industrie, ou l'industriel, parce que vous prendrez la
décision de ne pas le dire, parce qu'un procédé industriel
ne peut être dévoilé, parce qu'il peut y avoir des
concurrents qui aimeraient connaître également le
procédé industriel.
M. Léger: Ce qui nous intéresse dans cela, c'est
l'impact sur l'environnement et non pas les procédés comme tels.
Ce sont les conséquences sur l'environnement qui doivent être
notre préoccupation première.
M. Cordeau: Mais vous n'accepteriez pas dans le texte: "Le
ministre ne peut dévoiler lors d'une consultation publique les
renseignements donnés concernant les procédés
industriels".
M. Léger: On s'est entendu, si vous vous rappelez bien,
avec les organismes qui étaient venus en commission parlementaire qu'ils
savaient fort bien qu'il fallait rendre public tout ce qu'il était
nécessaire de rendre public, mais quant aux procédés
industriels, ils ont toujours fait confiance au gouvernement avant, quel que
soit le parti au pouvoir, parce que c'est quand même une
responsabilité de fonctionnaires qui ont besoin,
régulièrement, d'être en contact avec des industries et il
n'y aurait pas moyen de fonctionner s'il fallait qu'un gouvernement rende
publics des renseignements qui sont d'ordre purement de discrétion ou...
l'espionnage industriel.
Le Président (M. Clair): Alors, au paragraphe 31 h, y
a-t-il d'autres questions?
M. Cordeau: Seulement une petite question. Vous pouvez rassurer
la population savoir que les procédés industriels ne seront pas
dévoilés en audience publique.
M. Léger: C'est sûr, mais ce n'est pas
nécessaire de le mettre dans une loi comme telle. C'est
ce qui va de soi. Il y a aussi la question que pour une industrie, il y
a peut-être d'autres raisons qu uniquement le secret professionnel d'un
procédé et... pourrait nous faire croire que tel
procédé, par le fait que c'est un procédé exclusif
qu'ils ne veulent pas qu'il soit connu, alors, il peut y avoir le conflit entre
la protection des gens et un procédé qui n'est pas
nécessairement un procédé industriel. Alors, pour
éviter toutes ces chinoiseries, c est la pratique normale de n'importe
quel gouvernement.
Le Président (M. Clair): 31 h est-il adopté? M.
Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé.
M. Léger: 31 i.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 31 i.
M. Léger: Remplacer dans la première ligne du
paragraphe a) de l'article 311 le mot "industrie par le mot ouvrage". Ce sont
les mêmes préoccupations qu'au début. Je vois le sourire du
député de D Arcy McGee.
Le Président (M. Clair): L amendement est reçu et
adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 31 i tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Goldbloom: II y a d'autres amendements.
M. Léger: II reste un autre petit bout, un peu plus loin:
Remplacer, dans la deuxième ligne du paragraphe a) de I'article 31 i les
mots "de projets par les mots "d exploitations, de travaux .
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu et
adopté.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Léger: Remplacer le paragraphe b) de I article 31 i par
le suivant: "b): Déterminer les paramètres d une étude d
impact sur l'environnement en ce qui concerne notamment limpact d un projet sur
la nature, le milieu biophysique, le milieu sous-marin, les communautés
humaines, I équilibre des écosystèmes, les sites
archéologiques et historiques et les biens culturels.
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
M. Cordeau: J ai consulté le petit Robert et je n ai pas
trouvé le mot "écosystème". J'aimerais en avoir la
définition.
M. Léger: Eco, cela veut dire le milieu, et le
système c'est le fonctionnement harmonieux de tout ce qui existe dans un
milieu donné. C'est ma définition du gros Marcel.
M. Goldbloom: Je suis le dernier membre de l'Assemblée
nationale à vouloir aider le ministre, mais il faut que je dise que
c'est un mot bien reconnu, un mot scientifique qui ne se trouve peut-être
pas dans les dictionnaires généraux, mais...
M. de Bellefeuille: M. le Président. M. Cordeau:
J'admets qu'il existe...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Sur cette question, M. le Président,
il n'est peut-être pas interdit à I'Assemblée nationale du
Québec de fonctionner un peu plus rapidement que l'Académie
française pour reconnaître les mots nouveaux.
M. Goldbloom: M. le Président, quand le ministre a fait la
lecture de son amendement, j'ai cru comprendre qu il modifiait un peu le texte
que nous avions reçu.
M. Léger: Oui, j'ai ajouté le mot "nature".
M. Goldbloom: Oui. M. le Président, il est évident
que le ministre doit déterminer, ou le lieutenant-gouverneur en conseil,
les paramètres d'une étude d impact. Il est évident que
cette étude doit porter sur les effets d'un projet sur le milieu
biophysique et tout le reste. Ce qui me laisse perplexe c'est le mot
"notamment". Parce que quand le ministre introduit le mot "notamment et
qu'après cela il dit: la nature déjà, qu'est-ce qui
est exclu? Il ajoute le milieu biophysique, le milieu sous-marin, les
communautés humaines, I'équilibre des écosystèmes,
les sites archéologiques et historiques et les biens culturels. Pourquoi
a-t-il besoin du mot "notamment ? Qu'est-ce qu'il a omis?
M. Léger: Notamment, on n'a pas omis grand-chose. On a
oublié le béton. Je pense que cela va rendre justice à
beaucoup de groupes qui défendent leur portion de milieu de vie et qui
tenaient à ce que ces mots-là soient inclus, spécialement
le mot nature. On sait que tous ceux qui travaillent dans les milieux où
nous avons des amis communs, M. le député de D'Arcy McGee, les
lacs, la nature, tenaient à ces mots-là parce que cela
représente quelque chose pour des gens qui travaillent depuis tellement
longtemps dans ce milieu. Alors, nécessairement, le mot "notamment , c
était peut-être une façon de dire qu'on ne mettait pas tous
les systèmes à protéger, mais qu'il y avait au moins
ceux-là même si c'est beaucoup.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président, avec un
commentaire à savoir que la sémantique du ministre est un peu
curieuse quand même.
Le Président (M. de Bellefeuille): C'est le 31 i qui est
adopté?
M. Goldbioom: Non, pas encore.
Le Président (M. de Bellefeuille): Le paragraphe b).
M. Goldbloom: Le paragraphe b), oui, d'accord.
M. Léger: Dans le paragraphe b) de l'article 31 i, voici
un autre amendement que vous n'aviez pas, que je vous propose.
M. Cordeau: A b)?
M. Léger: Oui. C'est-à-dire à c).
Insérer dans la première ligne du paragraphe c) de l'article 31
i, après le mot "modalité", les mots "de l'information et" . (15
h 45)
Le Président (M. de Bellefeuille): Cela, M. le ministre,
ce n'est pas dans les papillons.
M. Léger: Ce n'est pas dans les papillons. C'est un
papillon qui m'est tombé tout à coup.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Cordeau: On ne demandera pas au président de nous lire
l'article amendé.
Le Président (M. de Bellefeuille): On peut d'abord
s'assurer que c'est noté avant de déclarer que c'est
adopté. "Insérer dans la première ligne du paragraphe c)
de l'article 31 i, après le mot modalité, les mots, "de
l'information et." Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. de Bellefeuille): M. le ministre.
M. Léger: ... continuez de remplacer dans la
troisième ligne du paragraphe c) de l'article 31 i les mots
"d'activités ' par les mots "de projet".
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté?
M. Goldbloom: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, si
tel est le désir du ministre; il y a quand même une
différence. Il y a des activités qui ne sont pas
nécessairement des projets. Est-ce que l'équilibre des mots est
bien respecté?
M. Léger: C'est parce que, dans les articles 22 et 31a,
pour la ligne suivante, on se réfère à des projets
plutôt qu'à des activités.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Le
Président (M. de Bellefeuille): Adopté? M. Goldbloom:
Adopté.
M. Léger: Insérer dans la cinquième ligne du
paragraphe c) de l'article 31 i, après le mot "teneur", les mots "et la
forme".
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. de Bellefeuille): Adopté.
M. Léger: Insérer dans la sixième ligne du
paragraphe c) de l'article 31 i, après le mot "personnes" le mot
"groupes ".
Le Président (M. de Bellefeuille): Personnes, groupes et
municipalités? Non. On ajoute.
M. Goldbloom: II y a une virgule à placer au bon endroit,
M. le Président, à part cela, il n'y a pas...
Le Président (M. de Bellefeuille): Après le mot
"personnes ".
M. Goldbloom: Avant le mot "groupes ". Le Président (M.
de Bellefeuille): Adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, avec le commentaire
que c'est la deuxième fois que la loi fera allusion à des groupes
et, pourtant, nous avons parlé d'un autre article où les groupes
n'auraient pas le droit d'intervenir.
M. Léger: Oui.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: Ajouter, à la fin de l'article 31 i, le
paragraphe suivant: "e), définir les types d'études d'impact et
régler la présentation des études d'impact ".
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas d'objection au
premier abord, mais nous n'avons pas adopté le paragraphe d).
Je pense que nous n'avons même pas adopté le paragraphe c),
dans son ensemble, après les amendements, non plus.
M. Léger: Adopté, M. le Président?
Le Président (M. de Bellefeuille): Si cela vous convient,
nous pourrions nous prononcer sur le paragraphe e) et ensuite revenir à
l'ensemble de 31 i ?
M. Goldbloom: Puisque nous avions commencé de l'autre
façon, M. le Président, je vous invite à déclarer
adopté le paragraphe c) avec ses amendements, le paragraphe d) et...
Le Président (M. de Bellefeuille): Est-ce que le
paragraphe d) avec ses amendements, est adopté?
M. Léger: C'est le paragraphe c) avec ses amendements.
Le Président (M. de Bellefeuille): Paragraphe c), oui,
pardon.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté. Est-ce
que le paragraphe d) est adopté? M. le ministre?
M. Léger: Oui, adopté.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. de Bellefeuille): Le paragraphe e)?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, pas encore, parce
qu'il y a un mot qui me laisse fort perplexe, le mot "régler'. Cela veut
dire quoi? Est-ce que c'est réglementer... Déjà, c'est un
pouvoir de réglementation qui est prévu par l'article 31 i. Quand
on règle quelque chose, on règle un compte avec un adversaire
politique ou quelque chose comme ça, mais...
Le Président (M. de Bellefeuille): Si vous le permettez,
M. le député. Il y a aussi le maître de ballet qui
règle le ballet.
M. Goldbloom: Oui. Et ici, c'est la danse des projets.
M. Léger: Je n'ai pas saisi la...
Une Voix: Elle est bonne.
M. Léger: Si elle est bonne, répétez-la.
M. Goldbloom: Le président dit que le maître de
ballet règle le ballet et j'ai dit: Ici, c'est la danse des projets.
M. Léger: Avez-vous une suggestion pour remplacer le mot
"régler "? Je n'ai pas d'objection.
M. Goldbloom: Quelle était l'intention du savant
juriste...
M. Léger: C'est de régler l'article 1.
M. Goldbloom: ... qui a choisi ce mot? C'est dans le sens
d'établir des règles, mais...
M. Léger: On a trouvé une expression
extraordinaire. Au iieu du mot "régler", on dirait: "définir les
modalités de la présentation des études d impact ". Je
vous remercie de votre suggestion, M. le député. Le cas est
réglé. Est-ce que le paragraphe e) est adopté?
M. Cordeau: II va se lire comment?
M. Goldbloom: On n'a pas besoin de répéter le mot
"définir , M. le Président, il paraît déjà au
début du paragraphe. "Définir l'équipe d études d
impact et les modalités de la présentation des études
d'impact.
M. Léger: D accord?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Léger: Espérons que notre correction n
amènera pas un débat entre les avocats qui défendront
cela.
Le Président (M. de Bellefeuille): Est-ce que le
paragraphe e), tel que modifié, est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté. J
appelle l'article 10.
M. Léger: A l'article 10, M. le Président...
Le Président (M. de Bellefeuille): Est-ce que I article 9
est adopté, tel qu amendé?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Léger: A l'article 31 f, on attend toujours le
libellé.
Le Président (M. de Bellefeuille): II demeure
suspendu.
M. Léger: II reste le paragraphe f).
A I'article 10, M. le Président, ajouter un alinéa dans I
article 32i, comme suit: "Les taux visés au présent article sont
ceux qui sont imposés aux personnes dont l'immeuble est desservi par les
systèmes d aqueduc ou d'égout. "
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais respectueusement
vous suggérer qu'il y a huit articles avant d'être rendus
là et la bonne intelligence de cet amendement à l'article 32i
pourrait découler de la discussion des articles
précédents.
M. Léger: Vous avez raison.
Le Président (M. de Bellefeuille): Est-ce que nous
devrions, par conséquent, aborder l'article 32a?
M. Léger: Oui, l'article 32a.
Le Président (M. de Bellefeuille): Est-ce que l'article
32a est adopté?
M. Léger: Mais est-ce que, normalement, cela n'aurait pas
dû être adopté à l'endroit où il y a un
amendement, et ensuite adopter tout l'article 32?
M. Goldbloom: M. le Président, si c était un seul
article, dans les faits, je pense que telle serait
la bonne procédure. Mais, effectivement, c'est l'article 10 du
projet de loi, mais qui introduit neuf nouveaux articles à la Loi de la
qualité de l'environnement. Il me semble qu'il est
préférable de traiter de ces articles dans leur ordre.
M. Léger: D'accord. Donc, l'article 32a, M. le
Président.
Le Président (M. de Bellefeuille): C'est d ailleurs ce que
nous venons de faire il y a un instant. Est-ce que l'article 32a est
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. de Bellefeuille): Est-ce que I article
32b est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté. Est-ce
que l'article 32c est adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis obligé de
faire remarquer au ministre...
M. Léger: Mutatis mutandis.
M. Goldbloom: ... que "mutatis mutandis" y paraît et qu'un
décret avait été émis à ce sujet.
M. Léger: On pourrait remplacer cela par "en
l'adaptant".
Le Président (M. de Bellefeuille): La présidence
n'est pas au courant du décret, mais la présidence note qu'il y a
une faute d'orthographe. Je crois que c'est "mutatis " et non "mutantis".
M. Goldbloom: C'est exact.
M. Léger: Alors, au lieu de n'enlever que le "n", on va
dire tout simplement: "Le présent article s'applique...
M. Goldbloom: Virgule.
M. Léger: ... en l'adaptant, dans le cas où une
personne..."
Le Président (M. de Bellefeuille): En I adaptant?
M. Léger: Oui, dans le cas où une personne...
M. Goldbloom: Mon Dieu, qu'il faut être vigilant avec ce
ministre-là!
M. Léger: Là, vous allez dire que le ministre a
bonifié la loi.
Le Président (M. de Bellefeuille): Avec cette
modification, est-ce que l'article 32c et adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté. Est-ce
que I article 32d est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté. Est-ce
que l'article 32e est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. de Bellefeuille): Adopté. Est-ce
que I article 32f est adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président. J'aimerais cependant
poser une question. Ici, l'initiative est celle du directeur. C'est lui qui
peut, suivant cet article, autoriser une municipalité à
exécuter des travaux. Il peut imposer les conditions qu'il juge
appropriées à l'exécution de ces travaux. Il peut
également autoriser l'acquisition de gré à gré ou
par expropriation des ouvrages existants.
Doit-on comprendre que l'initiative pourrait venir de la
municipalité qui pourrait formuler auprès du directeur une
requête pour être autorisée à exproprier, par
exemple, un réseau dans son territoire?
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: D'accord, merci, M. le Président.
Le Président (M. de Bellefeuille): L'article 32f,
adopté. L'article 32g.
Le Président (M. Clair): Oui, le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, ceci veut dire que
quelqu'un qui a un système d'aqueduc privé peut s'en
départir avec l'autorisation du directeur?
M. Léger: Oui, cela prend l'autorisation.
M. Goldbloom: C'est très nécessaire, M. le
Président. Il ne faut pas que quelqu'un abandonne des abonnés
d'un système privé d'aqueduc, par exemple.
M. Léger: D'accord?
M. Beauséjour: D'accord.
M. Léger: Adopté, M. le Président?
Le Président (M. Clair): L'article 32g?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): II est adopté. L'article
32h, sans amendement?
M. Léger: Jusqu'à maintenant, non. Le
Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: J'aimerais le relire tranquillement, M. le
Président. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 32g est
adopté.
M. Goldbloom: L'article 32h.
Le Président (M. Clair): L'article 32h, je m excuse, est
adopté. L'article 32i est-il adopté?
M. Léger: A l'article 32i, M. le Président, c'est
là qu'est l'amendement. Ajouter un alinéa à l'article 32i
comme suit: "Les taux visés au présent article sont ceux qui sont
imposés aux personnes dont l'immeuble est desservi par les
systèmes d'aqueduc ou d'égout'.
Le Président (M. Clair): Voici l'amendement.
M. Goldbloom: D'accord, merci. M. le Président, c'est un
cas où je pense qu'il faut vraiment une explication, parce que ce n'est
pas facilement compréhensible. La seule interprétation que j'ai
pu donner en examinant cet alinéa additionnel est la suivante. Est-ce
que cela veut dire tout simplement que s'il y a un réseau d'aqueduc qui
est prolongé à l'extérieur du territoire d'une
municipalité, la municipalité peut établir des taux mais
que les immeubles qui ne sont pas raccordés au réseau ne
pourraient être taxés? Est-ce que c'est cela que cela veut
dire?
M. Léger: C'est cela, parce que c'est un taux ou des taxes
pour services rendus. Cela signifie ce que vous avez dit.
M. Goldbloom: Or, s'il y a, le long de ce réseau, quelques
maisons qui ne sont pas raccordées à l'aqueduc, dont chacune a
son puits, il n'y a pas de taxe imposée à ces quelques maisons.
Donc, c'est le seul effet de cet amendement. D accord, M. le
Président.
M. Léger: Non. Un instant! C'était pour distinguer
la signification du mot "taux " à l'article 32i de celle de l'article 12
qui vient après. C'était pour distinguer la signification du sens
du mot "taux".
M. Beauséjour: M. le Président, est-ce que, sur un
réseau public, quelqu'un qui ne veut pas se raccorder au système
public peut être dispensé des taux? (16 heures)
M. Léger: Mais, c'est comme pour services rendus...
D'ailleurs, cela ne s'applique que pour les réseaux exploités par
l'entreprise privée ou par un exploitant pour un service en dehors de la
municipalité.
M. Cordeau: C'est-à-dire un citoyen à
l'intérieur d'une municipalité où les services ont
passé. Il aime mieux avoir de l'eau de son puits que de l'eau de la
ville. Il paie la même chose.
M. Léger : Non.
M. Cordeau: II peut être taxé la même
chose.
M. Léger: Là, on parle du secteur privé. Ce
dont vous parlez, c'est d'une personne qui est à l'intérieur
d'une municipalité qui relève du Code municipal, qui peut
être taxée, même si elle n'utilise pas le service...
M. Cordeau: C'était le but de ma question.
M. Léger: L'autre, c'est pour le service privé ou
en dehors de la ville.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a fait allusion
à l'article 32a en disant que cet article porte sur l'entreprise
privée. L'article 32b, selon son interprétation, porte sur
l'exploitation par une municipalité d'un réseau d'aqueduc en
dehors de son propre territoire. Je suis obligé de lui demander quelle
est la définition du mot personne", et, plus spécifiquement, une
municipalité est-elle, au sens de la loi, une personne?
M. Léger: Pas dans le sens que vous venez de mentionner.
Dans le cas où la personne n est pas une entreprise.
M. Goldbloom: La question est importante. Elle reviendra à
un autre endroit dans la loi. Je veux faire confirmer, encore une fois, que.
malgré le fait qu'une municipalité a une personnalité
juridique, quand on parle d'une personne dans la loi, ce qui veut dire une
personne physique et une personne morale, ce n'est quand même pas une
municipalité qui est incluse dans cette définition.
M. Léger: C'est cela. M. Goldbloom: Merci.
Le Président (M. Clair): L'amendement au paragraphe 32i
est adopté. Le paragraphe 32i est également adopté. M. le
ministre.
M. Léger: L'article 11?
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 11.
M. Léger: Insérer dans la deuxième ligne de
l'article 33, après le mot "roulotte", les mots "un parc de maisons
mobiles".
M. Goldbloom: M. le Président, quand même, quelle
est la différence entre un terrain de roulottes et un parc de maisons
mobiles?
M. Léger: II semble que, pour les avocats qui plaident, il
y a eu une soixantaine de jugements et on y a plaidé que ce
n'était pas la même chose.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Léger: Ces lois ne sont pas pour nous, elles sont pour
les avocats.
Le Président (M. Clair): Cet amendement est
adopté.
M. Goldbloom: Dans un tel cas, il faut citer Tennyson. The Charge
of the Light Brigade. "Ours not to reason why".
Le Président (M. Clair): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: II y a un deuxième amendement à
l'article 11: "Insérer dans la troisième ligne de l'article 33,
après le mot "public " les mots "ni entreprendre la vente d'un
développement... Excusez, je vais tout recommencer, parce que j'ai trois
amendements en même temps.
Ce que j'ai à dire exactement, ce sont des termes qui sont
ajoutés à l'amendement que vous avez devant vous. Je recommence
et cela va se lire comme suit: Insérer dans la troisième ligne de
l'article 33 après le mot "public " les mots "ni entreprendre la vente
de lots d'un développement domiciliaire défini par
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil".
Le Président (M. Clair): Le président va tout
noter.
M. Goldbloom: Est-ce que le ministre peut aller plus
lentement?
M. Léger: Tranquillement, oui, on recommence.
"Insérer dans la troisième ligne de l'article 33 après le
mot "public" les mots "ni entreprendre la vente de lots d'un
développement domiciliaire défini par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil..."
M. Cordeau: Si les lots sont tous vendus, est-ce qu'il peut
construire?
M. Léger: II peut entreprendre la vente. M.
Beauséjour: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Est-ce que je peux relire, M. le
ministre, pour être certain que c'est bien le texte que vous
désirez qui se retrouvera dans la loi?
M. Léger: Cela me fait plaisir.
Le Président (M. Clair): On remplace finalement, dans
l'amendement que vous proposez, "ni aménager un développement
domiciliaire ' par les mots "ni entreprendre la vente de lots d'un
développement domiciliaire défini par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil". C'est bien cela?
M. Léger: C'est cela.
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Cela n'empêche pas quelqu'un qui a
des lots de grandeur voulue, au lieu d'avoir un système d'égout
et d'aqueduc, d'avoir un puits et des fosses septiques; est-ce cela?
M. Léger: C'est cela.
M. Cordeau: La fin de l'article le dit, je crois.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre modifie quand
même le sens de ce qu'il avait voulu nous proposer au départ,
parce que sa première proposition parlait de l'aménagement d'un
développement domiciliaire. Il ne parle plus de l'aménagement du
développement, il ne parle que de la vente des lots, ce qui veut dire
qu'à partir du moment où les lots sont vendus, l'article ne
s'applique plus. Les projets présentement en cours où les lots
ont été vendus et la construction commencée seraient
exemptés de l'application de cet article. Je veux vérifier que
c'est bel et bien l'intention du ministre.
M. Léger: Oui, c'est cela. L'objectif de ces correctifs de
dernière minute est de préciser davantage le mot "aménager
' qui n'est pas très précis pour les objectifs qu'on voulait
atteindre.
M. Cordeau: A moins que ces lots se trouvent en zone verte.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): Le paragraphe... M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Clair): En fait, c'est un article avec un
seul paragraphe.
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Clair): L'article 11 tel qu'amendé
est adopté de même que l'article 10; apparemment, j'avais omis de
dire qu'il était également adopté tel qu'amendé.
J'appelle donc l'article 12 du projet de loi.
M. Léger: M. le Président, à l'article 12,
retrancher, à la fin du premier alinéa, les mots: "notamment sur
les matières énumérées au premier alinéa ".
C'est le mot "notamment" qui revient.
M. Goldbloom: Vous auriez dû retrancher un autre
"notamment".
M. Léger: Cela fait partie du style des avocats qui
travaillent...
M. Goldbloom: II ne faut pas que le ministre blâme toujours
les avocats. C'est injustice. C'est lui qui en prend la
responsabilité.
M. Léger: Je n'ai pas critiqué le style mais c'est
une constatation une figure de style.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Cordeau: Oui.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Celui-là est
adopté.
M. Léger: II y en a un autre dans le même
article.
Le Président (M. Clair): II y a un autre amendement au
même article.
M. Léger: Remplacer le deuxième alinéa par
le suivant: "A défaut d'entente, la commission municipale fixe les taux
de vente d'eau ou du service d'égout entre les municipalités ou
entre une municipalité et une personne visée à l'article
32a ou dans le cas où une personne vend de l'eau ou fournit le
traitement des eaux à une municipalité."
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu;
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Cela
complète l'article 12. L'article 12 tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Cordeau: Oui.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté avec ses
amendements. J'appelle l'article 13. M. le ministre.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement.
M. Goldbloom: Mais, a-t-il des explications, M. le
Président?
M. Léger: C'est un peu une sorte de reconnaissance de
l'autonomie des municipalités. L'article qu'on amende,
c'est-à-dire l'article 36, obligeait les municipalités, qui
s'entendaient sur les projets d'aqueduc et d'égouts entre elles,
à quand même demander une approbation du ministre
délégué à l'environnement et on a soustrait
à cette obligation de demander au ministre délégué
à l'environnement l'obligation de le demander pour des cas où il
y a une vente d'eau entre deux municipalités qui s'entendent fort bien.
Elles sont déjà soumises à la qualité de l'eau
qu'elles doivent vendre par la loi 76.
M. Goldbloom: Ils font une vraie décentralisation.
M. Léger: Ah! Mais ce n'est même pas le
commencement, c est la continuation.
M. Goldbloom: C'est un gouvernement qui parle de
décentralisation et qui centralise.
M. Cordeau: ... fort courant, ça!
Le Président (M. Clair): L'article 13 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 14. Est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté. Si je comprends bien, c est I
article 32h qui remplace...
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 14 est
adopté. L'article 15. Adopté. J'appelle larticle 16.
M. Léger: L'article 16 est remplacé comme suit:
"Les articles 40, 41 et 42 de ladite loi sont remplacés par les
suivants: 40. Une municipalité obligée de faire des
dépenses en vertu du deuxième alinéa de I'article 34 ou de
l'article 35 est autorisée à contracter un emprunt par
règlement qui ne requiert pas d'autres approbations que celles du
ministre des Affaires municipales et de la Commission municipale du
Québec. 41. Toute municipalité peut, avec l'autorisation du
ministre, acquérir de gré à gré ou par
expropriation des sources d approvisionnement d'eau et autres immeubles ou
droits réels situés en dehors de son territoire et requis pour
l'installation ou la protection du système d'aqueduc ou d'égout
ou une usine de traitement des eaux. 42. Lorsque le titulaire d un permis
visé à l'article 32a ne peut acquérir à I amiable
une source d'approvisionnement d eau ou un immeuble ou autres droits
réels requis pour son système d'aqueduc et d'égout, elle
peut, avec l'autorisation du ministre, exproprier cette source ainsi que les
immeubles ou autres droits réels nécessaires.''
Quand j'ai dit tantôt: "elle peut", il faudrait écrire: "il
peut" parce que c'est le titulaire.
Le Président (M. Clair): A quel endroit
précisément?
M. Léger: A la fin de la cinquième ligne, il est
écrit "elle peut" C'est "il peut", à 42.
M. Cordeau: A ce moment, je suppose que les procédures
d'expropriation sont celles contenues dans la loi municipale ou dans celle des
cités et villes.
M. Léger: Ce sont plutôt les procédures
prévues par la Loi de l'expropriation.
M. Cordeau: Qui sont différentes de celles de la Loi des
cités et villes.
M. Léger: Depuis quelque temps, toutes les
procédures d'expropriation se font par la Loi de l'expropriation. Avant,
cela se faisait par d'autres sources.
Le Président (M. Clair): L'article 16 sera-t-il
adopté tel qu'amendé?
M. Goldbloom: C'est un peu trop... Le Président (M.
Clair): ... vite.
M. Goldbloom: ... complexe pour l'adopter en bloc comme cela.
Le Président (M. Clair): Je propose qu'on étudie
d'abord le paragraphe 40.
M. Cordeau: II y a une autre feuille qui est inutile.
Le Président (M. Clair): Le ministre aurait-il omis de
faire appel à une deuxième feuille d'amendement?
M. Léger: Elle est inutile.
Le Président (M. Clair): Elle est inutile. Alors, le
paragraphe 40 de l'article 16 est-il adopté?
M. Goldbloom: Quand on regarde la loi actuelle, on voit que
l'article 40 est modifié, essentiellement, de la façon
suivante...
M. Léger: J'ai été distrait. Le
député peut-il recommencer...
M. Goldbloom: C'était simplement une entrée en
matière...
M. Léger: Pour quel article? L'article 16? (16 h 15)
M. Goldbloom: Oui. Je disais que l'article 40 est modifié
de la façon suivante. La loi actuelle fait allusion aux articles 34, 35
et 36. La nouvelle proposition est de faire allusion seulement au
deuxième alinéa de l'article 34. Là, je vois que c'est une
petite modification technique, parce que le premier alinéa fait allusion
à une personne et le deuxième à une municipalité.
L'article 35 porte sur la mise en commun des services d'aqueduc,
d'égout, de traitement des eaux suivant une ordonnance du directeur.
L'article 36 parle de la conclusion d'ententes entre les municipalités.
Or, le ministre laisse tomber l'article 36 et dit que ce n'est pas suivant une
ordonnance du directeur, mais plutôt en vertu d'une entente dont les
municipalités intéressées auraient pris l'initiative,
là, les contribuables doivent avoir le droit de s'exprimer sur
l'opportunité des dépenses. Je crois que je suis d'accord, M. le
Président.
M. Léger: Les articles qui viennent de disparaître
étaient des articles qui n'étaient jamais appliqués et
c'est dans le but de corriger les erreurs dans la loi originale.
M. Goldbloom: Je n'irais pas jusqu'à les appeler erreurs,
M. le Président.
M. Léger: Nos enfants sont toujours les plus beaux.
M..Goldbloom: C'est vrai.
Le Président (M. Clair): Paragraphe 40.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Paragraphe 41?
M. Goldbloom: Ce n'est pas un paragraphe, M. le Président,
c'est un article.
Le Président (M. Clair): A l'intérieur du projet de
loi, si on considère que nous en sommes à l'étude de
l'article 16, on désigne habituellement les articles de l'ancienne loi
comme étant des paragraphes dans le but d'éviter des
problèmes de compréhension.
M. Goldbloom: Très bien, M. le Président. Quelle
que soit la nomenclature...
Le Président (M. Clair): Je ne soutiendrais
peut-être pas cela devant l'Académie, mais pour les fins du
journal des Débats, je le soutiendrais.
M. Goldbloom: ... c'est adopté.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 41 est
adopté.
M. Léger: Entre les membres du Barreau et les membres de
l'Académie, alphabétiquement l'Académie passe avant le
Barreau.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 42 est-il
adopté? Le paragraphe 42 de l'article 16, toujours.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que vous avez
déjà déclaré 41 adopté?
Le Président (M. Clair): C'est ce que j'avais cru
comprendre.
M. Goldbloom: Je m'excuse.
Le Président (M. Clair): Alors, on revient au paragraphe
41 de l'article 16.
M. Goldbloom: Seulement pour demander au ministre ceci: II
accorderait à une municipalité...
Je m'excuse, je veux faire la comparaison avec le texte actuel de la
loi. On ajoute une allusion à des droits réels et... M. le
Président, on comprend le but de l'article tel que rédigé
actuellement. C'est pour permettre à une municipalité de
protéger sa source d'eau potable, si cette source se situe à I
extérieur de son territoire. Mais là où l'on ajoute des
droits réels, il me semble que l'on élargit les pouvoirs de la
municipalité au point où la ville de Québec, par exemple,
pourrait exproprier le lac Saint-Charles.
M. Beauséjour: ... devienne propriétaire. M.
Goldbloom: Oui.
M. Léger: On va plus loin. On touche à des droits
réels, parce que c'est plus loin que ce qui existait auparavant. C'est
le démembrement peut-être d'un droit de servitude, d'un droit de
superficie qui pourrait donner une réponse aux préoccupations de
la municipalité voisine qui n a pas la possibilité de
protéger ses droits à la qualité de l'eau.
M. Goldbloom: Est-ce que le ministre peut nous donner un exemple
d'un droit réel qui serait nécessaire pour que l'article 41
puisse trouver son application? Parce que déjà il y a
l'expropriation de la source et d'autres immeubles.
M. Léger: Actuellement, la municipalité ne pourrait
exproprier que le terrain. Mais supposons qu'un droit de passage soit
absolument essentiel, cela permettrait, par le droit réel, d exproprier
aussi ce droit de passage pour atteindre l'objectif quelle vise. Au lieu
d'acheter tout le terrain, c'est le droit de servitude.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une autre
modification qui est un élargissement considérable des pouvoirs
de la municipalité. Dans l'article actuel, cette expropriation est
permise pour la construction d'un système d'aqueduc ou d'égouts
et pour rétablissement d'une usine de traitement d'eau. Dans la nouvelle
rédaction, on ne parle plus de construction, on parle d'installation et
l'on va plus loin, on dit: Pour la protection d un système d'aqueduc et
d'égout.
Quelle sorte de protection pourrait-on envisager, autre que
l'expropriation? Est-ce que cela veut dire que la ville de Québec
pourrait envoyer son corps de police au Lac Saint-Charles pour protéger
la source, sans la permission de la municipalité de Lac
Saint-Charles?
M. Léger: C'est ça. Comme je le disais
tantôt, actuellement, la municipalité a le droit d'exproprier
seulement le terrain, mais tout le terrain. Alors que, parfois, il n'est pas
nécessaire d'avoir tout le terrain. Supposons qu'il y ait une servitude
sur un terrain, il peut y avoir le droit réel d'exproprier la servitude
uniquement pour faire passer son tuyau et le propriétaire peut continuer
à être propriétaire de son terrain.
M. Goldbloom: Ce n'est pas la question que j'ai posée au
ministre. Je lui ai demandé ce que les mots la protection d'un
système d'aqueduc ou d'égouts veulent dire?
M. Léger: En réalité, il y a deux questions,
vous parliez du droit réel et j'y ai répondu. Là, c'est la
partie de la protection.
M. Goldbloom: C'est cela.
M. Léger: II se pourrait qu'une municipalité sache
fort bien qu'à sa prise d'eau, dans l'entourage de cette prise d eau, il
pourrait y avoir des activités d'autres propriétaires qui
pourraient contaminer sa source d'eau. A ce moment-là, elle aurait le
droit, pour protéger sa source d'eau, d exproprier les territoires
autour de cette source d eau.
M. Goldbloom: M. le Président, je regrette, mais le
ministre n'a pas encore répondu à ma question. L'article
prévoit l'expropriation et le ministre nous dit: Si la
municipalité croit que sa source d eau est mise en danger par une
activité quelconque, elle peut protéger cette source d'eau en
expropriant, tout le terrain, une partie du terrain, les servitudes, les droits
de passage, tout cela. D accord. Mais si l'article continue en parlant de
I'installation ou la protection d'un système d aqueduc et
d'égouts, est-ce que cela veut dire que sans exproprier...
M. Léger: On est obligé d'exproprier dans tous les
cas. ou d'acquérir de gré à gré.
M. Goldbloom: C'est ce que je voulais faire dire au ministre, que
l'article ne permettrait pas à la ville de Québec d'envoyer ses
techniciens en approvisionnement d'eau, d'envoyer son corps de police au Lac
Saint-Charles pour protéger la source d eau. sans avoir exproprié
les terrains.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Mais, quand même, je reviens au début,
sans passer par les lois municipales qui régissent l'annexion de
territoire par une ville dans une autre, la ville de Québec pourrait
exproprier le Lac Saint-Charles.
M. Beauséjour: Cela veut dire qu'elle deviendrait
propriétaire?
M. Goldbloom: Oui.
M. Léger: Théoriquement, actuellement. I article 41
de la loi le permettrait aussi.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est vrai.
M. Léger: Donc, votre bébé n est pas plus
beau que le mien.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe, une question sur le même sujet?
M. Cordeau: Oui, concernant l'article 41. Vous parlez
d'acquérir des terrains pour une usine de traitement des eaux.
Auriez-vous objection à ajouter aussi "d'acquérir un terrain pour
une usine d'épuration des eaux"?
M. Léger: Cela comprend les deux?
M. Cordeau: Ou une usine de traitement des eaux.
M. Léger: Le traitement des eaux, c'est le traitement des
eaux d'aqueduc et le traitement des eaux d'égout. Ce sont deux sortes de
traitements différents et on le voit d'après les
résultats.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Cordeau: Je pense que c'est bon d'être clair.
M. Léger: C'est bon d'être clair.
M. Cordeau: Une municipalité peut être
appelée à acquérir des terrains à ces deux
fins.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois quand même
réagir une dernière fois à ce que le ministre a dit il y a
quelques instants. Il est vrai que l'article 41, tel que rédigé
actuellement, permet l'expropriation par la ville de Québec, du Lac
Saint-Charles.
Mais l'article tel que rédigé actuellement, ne permet
cette expropriation que pour les fins de la construction d'un système
d'aqueduc ou d'égout ou rétablissement d'une usine de traitement
des eaux. Ce qui est proposé ici, c'est non seulement pour la
construction, c'est pour la protection également.
Sans être obligée de poser quelque geste que ce soit, sans
être obligée de modifier quoi que ce soit, qui existe sur le
territoire de la municipalité du Lac Saint-Charles, la ville de
Québec pourrait exproprier simplement, en invoquant son désir de
protéger sa source d'eau. Cela va beaucoup plus loin.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Est-ce que cela veut dire que si une
municipalité a sa source d'eau dans le territoire d'une autre
municipalité, l'autre municipalité reste propriétaire
quand même des terrains?
M. Léger: Pas si elle les a expropriés.
M. Beauséjour: Mais au point de vue taxation et le
reste?
M. Léger: La réponse pourrait être dans la
Loi de l'évaluation foncière. Mais, à première vue,
mes conseillers me disent qu'ils ne pensent pas que ce soit le cas. Mais c'est
là qu'on pourrait savoir qui pourrait s'assurer les taxes sur un
terrain, si c'est la municipalité qui l'a expropriée ou si c'est
l'autre.
M. Beauséjour: Est-ce que cela veut dire aussi que s'il y
a une porcherie dans les environs, la municipalité pourrait poursuivre
la porcherie, compte tenu d'un projet de loi qui est déjà en
discussion ailleurs et qui veut laisser des droits au premier occupant, selon
les permis qu'ils ont déjà obtenus de l'environnement? C'est un
cas qui est réel dans mon bout. Si cela va jusque là, on va se
poser des questions.
M. Léger: Etant donné qu'il y a eu des amendements
à des articles à l'autre commission parlementaire qui
siège actuellement, à l'article 97, c'est assez difficile, mais
je pense bien que, normalement, que ce soit une porcherie ou autre chose, si
une municipalité, pour protéger sa source d'eau, doit exproprier
un immeuble, si c'est une porcherie, c'est une porcherie.
M. Beauséjour: II est question de droits acquis à
une autre commission. A ce moment-là, je ne sais pas s'ils risquent
d'entrer en conflit.
M. Léger: ... cela n'existe pas. (16 h 30)
M. Beauséjour: C'est un aspect. J'aurais une autre
question, même si on n'a pas répondu d'une façon claire
pour le moment. C'est peut-être en rapport avec l'article 41 ou 42. C'est
parce qu'il y a une autre commission et je ne sais pas où on va se
situer. Je ne sais pas si l'article 41 ou 42 se rapporte à l'un ou
l'autre, mais ce que je voudrais savoir est ceci. Pour ce qui est des
procédures d'expropriation, les citoyens ont-il leur mot à dire
quelque part ou est-ce qu'ils risquent de n'avoir aucun mot à dire et
qu'il se passe ce qui s'est passé dans mon comté,
c'est-à-dire qu'à un moment donné, on exproprie tout un
territoire et on se ramasse avec un golf? C'était aussi toute la
question de savoir si les édifices qui ont été construits
sur le terrain exproprié pour protéger les eaux potables, en
particulier un édifice où il peut y avoir des taxes
d'amusement... Est-ce que cela va, à ce moment-là, dans les
droits réels de la municipalité qui a exproprié ou
à l'autre municipalité qui était propriétaire?
M. Léger: Cela prend quand même l'autorisation du
ministre.
M. Beauséjour: Pour?
M. Léger: Pour faire l'expropriation, en dehors des
limites.
M. Beauséjour: Oui, c'est justement, M. le ministre. Ce
dont je veux m'assurer...
M. Léger: Dans ce cas, est-ce qu'il y aurait eu une
demande faite au ministre?
M. Beauséjour: Oui, mais c'étaient justement les
procédures du Code municipal, c'est-à-dire que les citoyens
avaient toujours le droit de contester le droit d'expropriation. Je crois que
c'est un point qui est très important pour qu'ils puissent le contester,
de façon qu'on puisse évaluer la raison pour laquelle on
exproprie.
M. Léger: Vous voulez dire par là: S'il y a une
demande d'expropriation et que la demande est faite pour une utilisation, selon
un objectif bien précis ou bien déterminé, l'approbation
est donné et, après cela, on a changé la vocation de cette
expropriation-là. C'est cela votre question?
M. Beauséjour: On ne peut pas dire, M. le
Président, qu'on a nécessairement changé, parce qu'on peut
toujours jouer sur la clôture. On peut toujours s'entendre pour
exproprier une grandeur de terrain et, par hasard, cela ne dérange pas
les sources d'eau et on se ramasse avec une grandeur de terrain qui devient un
développement quelconque. Ce dont je veux m'assurer, c'est qu'avec les
procédures d'expropriation, les citoyens aient tout de même la
possibilité de faire valoir leurs droits, parce que, souvent, si la
décision est prise d'une façon unilatérale de
Québec, on risque, à ce moment-là, que certains droits des
citoyens ne soient peut-être pas respectés.
M. Léger: L'expropriation relève toujours de la
discrétion de celui qui a le pouvoir d'exproprier. Cela ne peut pas
être remis en question, mais les citoyens ont la possibilité de
contester la légalité de celui qui exproprie ou l'indemnisation
promise.
M. Beauséjour: Ils ont le droit de la contester...
M. Léger: La légalité.
M. Beauséjour: ... en cour.
M. Léger: C'est cela, mais si celui qui a le pouvoir
d'exproprier le fait dans la légalité, il ne pourrait pas y avoir
d'opposition à cela; si c'est dans la légalité, il y a
toujours le pouvoir de s'exprimer sur l'indemnisation. Si c'est dans
l'illégalité, il exprime un droit de...
M. Beauséjour: Quand vous dites dans la
légalité, c'est en rapport avec le Code municipal ou si c'est
selon une autre procédure? M. le Président, si la décision
est prise à Québec... Actuellement, les citoyens ont le droit de
faire valoir leurs droits par le Code municipal, mais, s'ils n'avaient pas le
droit de faire valoir ce qu'ils croient être leurs droits, il peut y
avoir le risque qu'on exproprie je ne sais pas combien d'arpents et qu'on se
ramasse avec d'autres choses. Je ne dis pas que c'est la situation qui s'est
produite telle quelle, parce que les citoyens avaient quand même le droit
de contester.
M. Léger: Est-ce que c'est une contestation qui aurait pu
être faite devant le conseil municipal?
M. Beauséjour: C'est une contestation, selon le Code
municipal, qui aurait pu se faire devant la cour. Je ne me souviens pas
à quel article cela se réfère.
C'est justement, c'est que, si c'est la procédure
d'expropriation, comme quand il est question dune route, c'est-à-dire
qu'on exproprie et les citoyens peuvent contester le prix qu'on leur offre,
mais ils ne peuvent pas contester le droit lui-même, tandis que dans le
Code municipal, ils ont le droit de contester le droit à
l'expropriation.
M. Léger: D'après les spécialistes qui
m'entourent, ce n'est pas le cas. On n'est quand même pas le
ministère des Affaires municipales qui a la compétence pour
expliquer les conséquences des gestes posés à
l'intérieur de la Loi des Affaires municipales. Tout ce qu'on peut dire,
c'est que quel que soit le pouvoir de celui qui veut exproprier, il y a une
discrétion et la décision revient à celui qui a le pouvoir
d'exproprier.
M. Beauséjour: Maintenant, s'il y avait la
possibilité d'audiences quelque part, à ce moment, on pourrait
éviter qu'il y ait possibilité d'abus. Ce n'est pas tout à
fait la même chose qu'une route, même si des fois, quand on regarde
Mirabel, ce n'est peut-être pas une route, mais on peut se poser des
questions sur la grandeur du terrain qui a été exproprié
pour d'autre chose.
M. Léger: Ce que je peux faire, je peux essayer de trouver
les renseignements qui touchent cet aspect pour satisfaire les besoins du
député, qui a un problème là-dessus dans son
comté. La question qui est posée par le député ne
relève pas de la compétence de la loi qu'on étudie
actuellement, ni des pouvoirs ou de la loi qui est sous l'administration du
ministre de l'environnement.
M. Beauséjour: M. le Président, si on
vérifiait dans le Code municipal la procédure d'expropriation
pour une municipalité, je suis sûr que c'est différent de
ce qui est indiqué ici pour l'autre procédure, et que si
c'était selon la procédure du Code municipal, je suis sûr,
à ce moment, que les citoyens auraient la chance d'être
entendus.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux
commenter la dernière remarque...
M. Léger: Comme ancien ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: ... du député d'Iberville. Il y a une
tradition dans nos lois qui veut que le pouvoir d'expropriation est un pouvoir
exorbitant. Par définition, c'est une atteinte au droit de
propriété, c'est une autorité qui arrive et qui prend le
bien, l'immeuble, le terrain pour ses propres fins,
moyennant compensation, mais c'est quand même un droit
exorbitant.
Quand on regarde l'article 41, le texte actuel est plus circonscrit que
le nouveau texte que le ministre nous propose, quant aux fins pour lesquelles
l'expropriation pourrait être effectuée. Ce pouvoir
d'expropriation est encore plus exorbitant, parce que les lois municipales
exigent que l'annexion de territoires soit une annexion de territoires
contigus. Il n'y a rien ici qui indique que le territoire doit être
contigu. La municipalité pourrait aller à dix milles de ses
propres frontières et exproprier un lac qui est sa source d'eau
potable.
Nous avons cru, dans le passé, et je crois encore que ce pouvoir
absolument exorbitant était nécessaire parce que l'eau potable,
c'est quand même un des biens les plus importants qu'une population peut
avoir. On peut se rappeler que dans l'histoire, quand un pays en attaquait un
autre, c'était souvent par l'empoisonnement de l'eau potable que l'on
obtenait la victoire. Donc, je pense que nous devons quand même conserver
ce pouvoir doublement exorbitant pour la protection en général de
l'eau potable.
Je trouve, même si je viens de prononcer le mot moi-même,
que le mot "protection" comme motif d'expropriation est extrêmement
large. Aller exproprier pour construire quelque chose, d'accord, pour
étendre un réseau pour diverses raisons, d'accord; mais je me
demande si l'on ne va pas trop loin quand on élargit la base de ce
pouvoir pour y mettre le mot "protection ".
Là aussi, je pourrais faire une motion formelle d'amendement, si
vous le vouliez. Je me demande si l'on ne doit pas retrancher, aux
sixième et septième lignes de l'articles 41, les mots "ou la
protection".
Le Président (M. Clair): Vous en faites seulement la
suggestion à ce stade-ci?
M. Goldbloom: C'est cela, M. le Président, pour obtenir la
réaction du ministre.
M. Léger: Etant donné que l'objectif est de donner
à une municipaité qui n'aurait pas d'autres pouvoirs que ceux
qu'on peut lui donner là et qui serait à la merci de ceux qui
pourraient contaminer sa seule source d'approvisionnement, j'apporterais
plutôt le petit amendement suivant qui pourrait se lire comme suit... On
va le suspendre. On avait un commencement d'amendement qui répondrait
à la préoccupation du député et à la
nôtre en même temps parce que parfois c'est la seule prise d'eau
qu'une municipalité peut avoir et il faut lui donner des pouvoirs,
autrement elle est à la merci de ceux qui pourraient contaminer sa
source. On va y revenir tantôt.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Léger: Est-ce qu'on peut adopter le 40 et le 42.
Le Président (M. Clair): Le 40 est déjà
adopté. M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: On a fait allusion au Tribunal d'expropriation mais
je crois qu'il ne faut pas être trop pressé pour passer devant ce
tribunal. Je pense qu'il y a beaucoup de causes; je ne sais pas s'il manque de
juges. Il y a des causes qui traînent comme ce n'est pas possible devant
ce tribunal.
M. Léger: D'accord. Est-ce que 42 est adopté, M. le
Président?
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 42 de l'article 16
est adopté.
M. Léger: L'article 16a.
Le Président (M. Clair): Nous ne pouvons pas adopter
l'article 16 au complet parce qu'un paragraphe est suspendu. Le ministre
propose ensuite l'insertion d'un article 16a.
M. Léger: C'est cela. L'article 45c de ladite loi
adopté par le chapitre 55 des lois de 1977 est modifié par
l'addition de l'alinéa suivant: "Le ministre peut conclure une entente
avec un laboratoire visé au premier alinéa, afin de percevoir
directement des exploitants visés à l'article 45a le coût
des analyses et les frais incidents décrétés par le
lieutenant-gouverneur en conseil".
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu;
est-ce qu'il est adopté?
M. Cordeau: Quel est le but d'effectuer ce changement?
M. Léger: C'est qu'actuellement, les laboratoires avaient
de la difficulté à facturer les municipalités et on a
prévu que c'était préférable que ce soit le
ministère qui puisse facturer pour cela. D'accord?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le nouvel article 16a est
adopté.
M. Léger: A l'article 17, M. le Président, il y a
un amendement.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 17.
M. Léger: A l'article 17, ajouter à la fin du
paragraphe n) les mots: "et définir le sens de I expression
"développement domiciliaire" qui se trouve à l'article 33".
Le Président (M. Clair): Est-ce que vous avez une copie du
texte, M. le ministre?
M. Léger: Toute une!
M. Goldbloom: Ajouter au paragraphe n) comme "normal"?
Pourriez-vous nous en faire lecture lentement, M. le Président, pendant
que vous écrivez?
Le Président (M. Clair): Dès que je l'aurai
transcrit, M. le député, si vous le permettez. Ajouter à
la fin du paragraphe n) les mots: "et définir le sens de l'expression
"développement domiciliaire" qui se trouve à l'article 33;" (16 h
45)
L'amendement est reçu. Est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'amendement est
adopté.
L'article 17 du projet de loi tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Goldbloom: Une seule question.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Un développement domiciliaire, c'est combien
de maisons? Une?
M. Léger: Cela va être exprimé dans les
règlements.
M. Goldbloom: Alors, c'est pour cela que le ministre vient
d'ajouter cet amendement. Il serait intéressant de savoir si, dans
l'esprit du ministre, c'est une maison ou deux ou trois...
M. Léger: II est tout probable qu'on aura l'occasion
d'avoir un débat public et numérique dans le cadre du
règlement.
M. Cordeau: Tantôt, vous n'avez pas enlevé
"développement domiciliaire ' à l'article...?
M. Léger: Aménagement. C'est de la concordance.
M. Cordeau: Aménagement. Très bien.
Le Président (M. Clair): L'article 17 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé.
M. Léger: On serait prêt, si les
députés sont d'accord, à revenir à l'article 41 de
l'article 16.
Le Président (M. Clair): Paragraphe 41 de l'article
16.
M. Léger: Alors on lirait ceci je vais le lire
tranquillement pour que vous puissiez l'écrire Remplacer les
trois dernières lignes de l'article 41 par "est requis pour
l'installation d'un système d'aqueduc ou d'égout ou une usine...
j'ai bloqué là "... de traitement des eaux ou pour
l'installation ou la protection d'une prise d'eau d'alimentation."
Une Voix: Quel est le sens de cela?
M. Léger: C'est de limiter la protection uniquement pour
la prise d'eau.
Le Président (M. Clair): Je relis pour les fins de
vérification: On raie à partir de la troisième ligne de la
fin tous les mots après "est requis " C est cela?
M. Léger: Après "territoire "
Le Président (M. Clair): Après le mot "territoire'
, on raie les trois lignes et le texte qui devrait se lire à la place de
celui qui apparaît est le suivant: "...est requis pour l'installation
d'un système ou d'égout ou une usine de traitement des eaux ou
pour la protection d'une prise d'eau..."
M. Léger: " ou pour l'installation " Je vais relire
tranquillement: "... est requis pour l'installation d'un système
d'aqueduc ou d'égout ou une usine de traitement des eaux ou pour
l'installation ou la protection d'une prise d'eau d'alimentation".
M. Goldbloom: J'ai une petite question de français.
Doit-on dire "... requis pour l'installation d'un système d'aqueduc ou
d'égout ou une usine de traitement des eaux..." ou doit-on dire "...
requis pour l'installation d'un système d'aqueduc ou d'égout ou
d'une usine de traitement"?
M. Léger: Oui, très bien.
Le Président (M. Clair): De sorte qu'à nouveau,
pour être bien sûr, le texte se lirait comme suit: "... est requis
pour l'installation d'un système d aqueduc ou d'goûu ou d'une
usine de traitement des eaux ou pour l'installation ou la protection d'une
prise d'eau d'alimentation".
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'amendement est adopté et
le paragraphe 41 également.
M. Goldbloom: Oui. Cela veut dire que nous pouvons maintenant
adopter l'article 16.
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Clair): Exactement.
M. Goldbloom: II n'y a rien d'autre en suspens.
Le Président (M. Clair): L'article 16 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté. , Le Président (M. Clair):
Adopté.
M. Léger: L'article 18 maintenant. A I'article 18, il y a
une nouvelle rédaction plus claire. Remplacer l'article 50 par le
suivant: "50. Nul ne
peut offrir en vente, exposer pour fins de vente ou vendre un moteur ou
un véhicule automobile: a) dont le fonctionnement a pour effet
d'émettre des polluants dans l'atmosphère; ou b) pour lequel un
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil exige la mise en place
d'un appareil destiné à réduire ou éliminer
l'émission d'un contaminant dans l'atmosphère, sans que le moteur
ou le véhicule automobile ne soit muni d'un tel appareil.
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu. M.
le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Est-ce qu'une voiture peut fonctionner sans
polluer?
M. Léger: Oui. Quand je disais tantôt un polluant,
c'est le dépassement d'une norme réglementaire. Donc, une
automobile peut déranger, mais elle n'est pas polluante, selon
l'expression légale, si elle ne dépasse pas les normes
réglementaires. D'ailleurs, l'article 1, sixièmement, de la
définition dit qu'un polluant, c'est un contaminant ou un mélange
de plusieurs contaminants présents dans l'environnement en concentration
ou en quantité supérieure au seuil permissible
déterminé par règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil. Donc, la différence entre un contaminant et un polluant, c'est
cela.
M. Cordeau: A la commission parlementaire je crois que ce
sont les représentants de General Motors qui sont venus ici
j'avais posé une question concernant ces normes et vous aviez dit: Je
puis vous assurer que le règlement provincial doit être en
conformité avec le règlement fédéral, même si
nous trouvons que le gouvernement fédéral lui-même aurait
dû mettre des normes aussi sévères au Canada que celles qui
existent aux Etats-Unis. Si je comprends cet article-là, tous les
véhicules qui ont encore des dispositifs qu'on a placés lors de
la fabrication respectent les normes spécifiées dans cet article
de loi.
M. Léger: Oui, parce qu'il ne faut pas oublier que le
gouvernement fédéral a juridiction sur les fabricants
d'automobiles et il les oblige à construire les automobiles selon des
normes qui ne doivent pas être dépassées et les
équipements doivent être installés en conséquence
sur l'automobile. Dès que les automobiles sortent de chez le fabricant,
elles entrent sous la juridiction de l'Etat du Québec et, à ce
moment-là, il serait illusoire pour nous d'avoir une autre
réglementation que celle du fédéral. C'est pour cela qu'on
a dit que nous trouvions que le fédéral aurait dû rendre la
réglementation aussi sévère que celle des Etats-Unis. Si
le fédéral ne le fait pas, pour nous, il serait absolument
démesuré de la rendre plus sévère, parce
qu'à ce moment-là, on mettrait le territoire du Québec
dans une mauvaise situation comparativement aux autres provinces et cela
pourrait diminuer les avantages ou cela pourrait nous amener des
désavantages sur le plan économique.
M. Cordeau: Mais n'y aurait-il pas lieu de le spécifier
dans le texte de loi? Parce qu'ici, vous dites: Pour lequel un règlement
du lieutenant-gouverneur en conseil exige la mise en place d'un appareil
destiné...
M. Léger: C'est le règlement qui va être
publié...
M. Cordeau: Qui va définir que les normes
fédérales sont normales, acceptées.
M. Léger: C'est cela, comme le fédéral.
Le Président (M. Clair): Le nouvel article 18 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté, tel
qu'amendé.
M. Goldbloom: Si vous voulez, M. le Président, on peut
adopter l'article 19 sans obliger le ministre à faire la lecture du
texte.
M. Léger: D'accord.
M. Goldbloom: C'est le même texte.
Le Président (M. Clair): L'article 19 comporte le
même texte.
M. Goldbloom: Sauf que c'est pour l'utilisation de...
Le Président (M. Clair): Alors, le nouvel article 19
est-il adopté?
M. Cordeau: Adopté. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté, tel
qu'amendé. J'appelle l'article 20 qui ne comporte pas d'amendement.
M. Léger: C'est cela.
M. Cordeau: J'aurais une simple question. Combien de
règlements devront être écrits concernant ce projet de loi?
Ou si un seul va comprendre toute la réglementation.
M. Léger: II peut y avoir plusieurs règlements,
ça dépend des intentions et des politiques que le gouvernement va
mettre en oeuvre. Alors, au moment où je vous parle, je ne peux pas vous
dire le nombre.
Le Président (M. Clair): L'article 20 est adopté.
Article 21, sans amendement, est-il adopté?
M. Cordeau: Si vous voulez relire, concernant les...
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 21, la
seule modification, c'est d'ajouter les mots, "ou ordonner toute autre mesure
qu'il juge appropriée ". C'est extrêmement large. Qu'est-ce que le
ministre veut faire avec ce large pouvoir, qu'il n'est pas capable de faire
dans le moment?
M. Léger: II y a beaucoup de choses qu'on ne peut pas
faire, entre autres, on n'aurait pas pu ordonner à plusieurs
municipalités de déposer leurs déchets à un seul
endroit précis. On n'aurait pas pu non plus obliger plusieurs
municipalités à former une commission intermunicipale pour
régir un projet de gestion d'un système de déchets. Si on
voulait qu'une municipalité exploite un site d'enfouissement sanitaire
pour toute une région, avec cette loi, on va pouvoir le faire.
M. Goldbloom: Et le ministre n'est pas en mesure d'imposer une
telle mise en commun, avec l'article actuel?
M. Léger: Elles peuvent le faire en commun, mais si on
veut qu'une municipalité devienne mandataire pour le faire, on n'avait
pas les pouvoirs, sauf avec une loi comme celle-ci.
M. Goldbloom: Déjà, on peut permettre à une
municipalité d'assurer, dans une autre municipalité, la
totalité ou une partie des services compris dans un système de
gestion des déchets. Le ministre et ses savants conseillers insistent
pour dire que cela ne suffit pas pour obliger la mise en commun, l'exploitation
d'un seul site pour plusieurs municipalités?
M. Léger: Elle pouvait le faire sur un autre territoire,
mais là, c'est pour son propre territoire.
M. Goldbloom: II me semble quand même, M. le
Président, que la largeur de ce qui est ajouté est telle que le
ministre pourrait ordonner à une municipalité de 5000 âmes
de construire un incinérateur, contre le gré des citoyens et sans
que ces citoyens ne puissent se prononcer par les mécanismes normaux
d'un règlement d'emprunt sur l'opportunité de faire une telle
dépense?
M. Léger: M. le Président, je pense que le
député sait fort bien qu'un ministre devra assumer les
responsabilités politiques de tous les gestes qu'il posera. Mais il faut
qu'il ait des pouvoirs pour les réaliser aussi.
M. Goldbloom: Est-ce qu'il est arrivé que j'aie pu donner
de telles réponses au député de Lafontaine dans le
passé?
M. Léger: Certainement, je les avais prises en note.
M. Goldbloom: Non! Il finit par apprendre, M. le
Président.
M. Beauséjour: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Le député
d'Iberville. (17 heures)
M. Beauséjour: Est-ce que le ministre, par cet article,
pourrait ordonner à une municipalité d'envoyer les déchets
dans tel type d'enfouissement plutôt qu'un autre?
Est-ce que le ministre pourrait obliger une municipalité à
envoyer les déchets dans un site plutôt que dans un autre?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Clair): L'article 21 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Léger: M. le Président, à l'article 22,
on remplace, dans la première ligne de l'article 63, le mot "travaux "
par le mot "dépenses".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Goldbloom: II est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 22 est donc
adopté tel qu'amendé.
M. Léger: L'article 23, M. le Président. Je vais le
lire lentement parce qu'il y a d'autres corrections qui ont été
apportées. Je vais le lire tranquillement. Est-ce que le
député de D'Arcy McGee pourrait l'écrire en même
temps? Est-ce que vous pouvez l'écrire, je vais le lire tranquillement?
"Article 23. Supprimer, dans la deuxième ligne du deuxième
alinéa de l'article 64a, les mots "de la requérante".
Je répète: "Supprimer, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa de l'article 64a, les mots "de la
requérante".
D'accord?
M. Goldbloom: Oui.
M. Léger: Un autre amendement c'est un nouvel
article, si vous voulez l'écrire. Insérer l'alinéa suivant
après le deuxième alinéa de l'article 64a: "Tout
changement de coût faisant suite à de tels taux est à la
charge ou au crédit de la municipalité ou de la personne qui
produit les déchets".
M. Goldbloom: Est-ce que le ministre peut reprendre,
tranquillement?
M. Léger: Insérer l'alinéa suivant,
après le deuxième alinéa de l'article 64a: "Tout
change-
ment de coût faisant suite à de tels taux est à la
charge ou au crédit de la municipalité ou de la personne qui
produit les déchets".
Le Président (M. Clair): Si je comprends bien, cela
remplace le texte qui apparaissait au papillon?
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: M. le Président je veux être bien
sûr de cela. L'alinéa qui paraît au papillon est
remplacé par ce que le ministre vient de dicter.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Très bien.
Le Président (M. Clair): Cela se lit comme suit: "Tout
changement de coût faisant suite à de tels taux est à la
charge ou au crédit de la municipalité ou de la personne qui
produit les déchets".
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Cordeau: J'ai une question à poser, concernant la
responsabilité de la municipalité si les taux sont
changés. Lorsque le contrat a été donné
après demande de soumissions et que, bien sûr, la
municipalité a dû accorder le contrat au plus bas soumissionnaire,
s'il répondait à la demande de soumission, s'il y a d'autres taux
qui ont été fixés, s'il y a un changement aux taux, cela
va être la municipalité qui sera responsable de l'augmentation des
taux?
M. Léger: Ou de la diminution. Le contrat dont on parle
est pour celui qui transporte les déchets?
M. Cordeau: Oui, parce que, dans des municipalités, pour
le service des déchets... Je sais bien que, dans Saint-Hyacinthe, il y a
un contrat qui est demandé. On demande des soumissions. La
municipalité fixe à chaque contribuable, à chaque maison,
une taxe en conséquence, la taxe des vidanges. Ce contrat est pour un an
ou deux ans, selon les termes du contrat. Si les taux sont changés, ce
n'est pas parce que je voudrais les faire reporter sur le dos de l'entrepreneur
qui a signé le contrat, mais il me semble que, lorsqu'un contrat est
signé entre des parties, les taux devraient rester les mêmes pour
le dépotoir qu'au début du contrat, parce qu'il y a certainement
une entente entre le vidangeur et le dépotoir, lorsque le type fait sa
soumission pour dire: Mes taux...
M. Léger: Comme dans toute entente, il ne faut pas oublier
une chose, c'est que cet article vise surtout à éviter les
monopoles qui placent les municipalités à la merci de
l'exploitant quand il est seul. C'est pour éviter ces abus.
M. Cordeau: Mais, lorsqu'une municipalité demande des
soumissions, c'est parce qu'il n'est pas seul. Il y en a plusieurs qui sont
intéressés à avoir le contrat.
M. Léger: Vous voulez dire que, quand on aura fermé
tous les dépotoirs, parce qu'il n'y aura plus de dépotoirs, il y
aura des sites d'enfouissement sanitaire...
M. Cordeau: Oui.
M. Léger: ... il se peut qu'il ne demeure qu'un site
après que tous les dépotoirs seront fermés.
M. Cordeau: Oui, mais n'y aurait-il pas lieu, s'il y a un
dépotoir depuis X années, deux ans, deux ans et demi...
M. Léger: Qu'il soit fermé.
M. Cordeau:... qu'il y ait un contrat qui expire dans une
municipalité, ce dépotoir fonctionne jusqu'à expiration du
contrat?
M. Léger: Les règlements les font fermer
automatiquement, sans cela, il y a des gens qui auraient des contrats pour une
période tellement longue, et les dépotoirs ne doivent plus
exister. Cela doit être des sites d'enfouissement sanitaire, ce sont des
règles pour protéger la santé publique. Ces contrats
doivent devenir caducs, parce qu'en réalité on veut corriger une
situation qui est inacceptable.
M. Cordeau: Mais, même pour les dépotoirs actuels,
ceux qui ont un permis des Services de protection de l'environnement...
M. Léger: Ce sont des sites à ce moment-là,
ce ne sont pas des dépotoirs.
M. Cordeau: Ah bon! c'est un site, oui, le site.
M. Léger: Parce qu'il y a une différence. Un
dépotoir, c'est celui qui est illégal; le site, c'est celui qui a
un permis.
M. Cordeau: Bon. Mais peut-il y avoir aussi des changements de
taux décrétés par le ministère dans les sites?
M. Léger: Dans le cas dont on parle, il faut que ce soient
quand même des sites qui sont limités, parce que c'est basé
sur un règlement de l'article 70. Il faut donc que ce soient des
dépotoirs limités. C'est surtout pour éviter des
problèmes de monopole de gens qui exploitent un site en ayant une
situation privilégiée, qui pourraient facturer n'importe quel
taux. C'est un pouvoir pour éviter que les municipalités soient
à la merci de quelqu'un qui a le seul site acceptable et qui peut
facturer les prix qu'il veut.
M. Cordeau: Les tarifs, c'est d'accord, mais je parle d'une
municipalité qui a un contrat avec un vidangeur...
M. Léger: Un transporteur.
M. Cordeau: Le transporteur qui ramasse les vidanges.
M. Léger: Oui.
M. Cordeau: A ce moment-là, vous dites que s'il y a une
augmentation de tarifs, c'est la municipalité qui va assumer
l'augmentation. Je trouve très délicat de la part du gouvernement
de venir briser un contrat déjà intervenu entre une
municipalité et un transporteur. Il y a quelque chose qui n'est pas
clair de toute façon.
M. Léger: Cela ne touche pas le contrat qu'il y a entre la
municipalité et le transporteur, cela touche uniquement les taux en
définitive qui seront demandés par celui qui a le monopole du
site, qui a conclu nécessairement le contrat avec le transporteur, mais
on ne touche pas au contrat entre le transporteur et la
municipalité.
M. Cordeau: S'il y a un contrat entre un transporteur et la
municipalité, la municipalité n'assumera pas les frais
additionnels s'il y a un changement au site, aux tarifs, aux taux.
M. Beauséjour: ... transporteur.
M. Cordeau: ... mais il y a quelque chose.
M. Léger: C'est cela. Je reviens à ce que je disais
tantôt. Supposons qu'il y a un contrat entre une municipalité et
un transporteur et que le transporteur n'a pas, en faisant sa soumission
à la municipalité, un taux fixe avec celui qui est en situation
ou qui deviendrait en situation monopolistique pour un site acceptable. Il faut
que le directeur ait le pouvoir d'empêcher que celui qui est en
état de monopole puisse exiger n'importe quel taux trop
élevé, ce qui créerait un problème et au
transporteur et à la municipalité. C'est dans ce sens que
l'article est fixé.
M. Cordeau: Vous ne pourriez pas, au ministère, avoir
l'autorisation de faire respecter, si c'est un monopole, les taux du contrat
lorsque le type a fait sa soumission?
M. Léger: Ce que je viens de dire, c'est que le
transporteur fait une soumission pour transporter les déchets de telle
municipalité vers un site quelconque. Il a un contrat de fait avec la
municipalité, mais il n'en a pas nécessairement suivant les sites
qui pourraient être acceptés par la suite. Il pourrait arriver
qu'il n'y ait qu'un site et ce site accepté pourrait permettre au
propriétaire de dire: Comme c'est le seul endroit où le
transporteur peut aller selon la loi, je vais imposer le prix que je veux. Le
transporteur est mal placé. Il a soumissionné à un prix X
et le site où il va être obligé d'aller déverser ses
déchets, c'est un monopole, ce qui permet d'augmenter les prix. Cela
mettrait en mauvaise position et le transporteur et la municipalité.
M. Cordeau: N'est-ce pas votre prérogative de fixer les
prix dans ce cas...
M. Léger: Fixer les taux.
M. Cordeau: ... de fixer les taux?
M. Léger: C'est cela. C'est ce que I article permet. Du
site, pas du transporteur.
M. Cordeau: Non, du site, mais vous pouvez dire au type, à
celui à qui appartient le site: II va falloir que vous respectiez le
contrat que l'autre avait, parce que, maintenant, vous êtes le seul il
faut que vous respectiez le contrat que le transporteur avait avec la
municipalité. Les municipalités, habituellement, ne donnent pas
des contrats pour dix ans. Il n'y a pas un transporteur qui va I accepter.
Même aujourd hui, les transporteurs acceptent les contrats, mais avec un
indexation.
M. Léger: Je ne sais pas si cela va répondre encore
à votre question. Le transporteur a soumissionné avec la
municipalité selon un tarif pour recueillir les déchets, les
transporter et les éliminer, c'est-à-dire les transporter
à un endroit pour I élimination.
M. Cordeau: Parfait.
M. Léger: Pour cela, il a fixé un taux.
Après cela, comme il n'a pas pu avoir, au niveau de
I'élimination, une sorte d'entente fixe avec celui à qui
appartient le site et que celui-ci peut le changer s il le veut, c'est le
transporteur qui est en mauvaise position. C'est pour cela que nous, pour
protéger la municipalité qui a signé un contrat avec un
transporteur et qui l'a fait de bonne foi, on peut empêcher celui qui est
propriétaire d un site et en état de monopole d'imposer des taux
qui seraient exorbitants. Le contrôle de la loi, c est d'empêcher
qu'un monopole s'exerce. Je ne vois pas ce qu'il y a de nouveau...
M. Cordeau: Vous dites aussi que, s'il y a des changements de
taux, c'est à la charge de la municipalité. Alors, vous rendez la
municipalité...
M. Léger: A la charge ou à la décharge.
M. Cordeau: En moins, de ce temps-ci, vous savez, on ne voit pas
cela souvent. On est toujours en plus.
M. Léger: La municipalité va aussi être
entendue devant le directeur. Le directeur va prendre une décision
après qu'il aura entendu la municipalité.
M. Cordeau: Ce serait bien plus simple que le ministère
fixe des taux que...
M. Léger: Pour le transporteur?
M. Cordeau: Pour le transporteur. Le transporteur va respecter
son contrat. Le propriétaire
du site n'aura pas le droit d'exiger plus que les taux prévus
dans le contrat.
M. Léger: C'est un peu cela. C'est cela qui va se passer
avec... (17 h 15)
M. Cordeau: Ce n'est pas cela que vous dites parce qu'à ce
moment-là, la municipalité n'aura pas de charges additionnelles.
Si le propriétaire du site augmente ses taux, c'est la
municipalité qui va payer; c'est bien sûr. Je ne veux pas que le
transporteur soit responsable parce qu'il faut qu'il opère. Par contre,
vous envoyez cela sur le dos de la municipalité; ce n'est pas mieux.
M. Léger: Qui devrait payer d'après vous?
M. Cordeau: Que l'endroit que vous allez choisir comme site est
déjà un privilège, pas un privilège, mais enfin...
Vous allez choisir un endroit, vous allez en fermer d'autres et vous allez
l'accorder à un parce qu'il répond aux normes.
M. Léger: Si je lui donne le privilège comme vous
dites ou le droit d'avoir le site, il aura aussi la responsabilité de ne
pas avoir des taux exorbitants puisque le directeur va l'empêcher de le
faire.
M. Cordeau: Oui mais de respecter les taux des contrats que les
transporteurs ont avec les municipalités pour la durée du
contrat.
M. Léger: Le transporteur, quand même, la plupart du
temps, n'a pas de contrat fixe avec un site d'élimination; alors, si on
est là pour protéger le transporteur comme tel en disant qu'il
faut que le responsable du site respecte le contrat du transporteur, là,
on change tout le système.
M. Cordeau: Parce que le transporteur à contrat fixe,
lorsqu'il présente une soumission pour deux ans, il faut qu'il s'assure
d'avoir un prix fixe, parce qu'autrement, il n'arrive pas, jamais.
M. Léger: Même quand il demande un prix fixe, il n'a
rarement déterminé une entente fixe avec le propriétaire
d'un site.
M. Cordeau: II le faut parce qu'autrement, il n'y a pas de
soumission qui tiendrait.
M. Léger: II ne peut pas, parce que ce ne sera
peut-être pas le même type et s'ils ne se sont pas entendus.
M. Cordeau: Actuellement, c'est cela qui arrive.
M. Léger: Actuellement, parce qu'il y a plusieurs sites,
mais quand c'est en état de monopole... Tout cela est basé pour
les cas où il y a un monopole, s'il y a une concurrence...
M. Cordeau: Vous allez en créer un monopole. Si vous
mettez un site dans un territoire donné où il y en a dix
actuellement, vous créez le monopole.
M. Léger: C'est cela. On se réserve donc le droit
d'éviter que les taux qui soient demandés soient onéreux.
Il faut qu'on approuve le taux fait par celui qui est en situation de
monopole.
M. Cordeau: L'augmentation est à la charge de la
municipalité même s'il y a un contrat; c'est là que je
trouve... Il faut que la municipalité aussi ait un budget
équilibré chaque année. S'il lui arrive une tuile comme
celle-là sur la tête, le budget va aller chez le diable.
M. Léger: Pour éviter de perdre du temps, on va
suspendre l'article, si vous le voulez.
M. Cordeau: Parfait.
M. Léger: II y a des représentants ici, je pense,
de ce milieu qui pourraient peut-être discuter entre eux, ensuite on
pourra avancer sur d'autres articles après que le député
m'aura posé sa question pour qu'on puisse terminer. On peut
peut-être s'entendre plus rapidement en dehors de la commission.
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Merci, M. le Président. Pour
éclairer peut-être le sujet, est-ce que cela voudrait dire qu'un
fois que le contrat du transporteur est terminé, il a le droit de
soumissionner plus haut ou si nécessairement la municipalité
assume le coût supplémentaire? C'est un premier aspect. De la
façon dont c'est libellé...
M. Léger: Je pense bien que c'est quand même la
libre...
M. Cordeau: Si le contrat est fini...
M. Léger: Si un contrat est fini, il va soumissionner
à nouveau; le transporteur peut changer, parce que ce n'est pas le
transporteur qui est choisi par le gouvernement, c'est la municipalité
qui choisit son transporteur ou le même transporteur avec un autre...
M. Cordeau: Excepté où il y a un contrat
signé ou s'il y a eu une demande de soumissions.
M. Léger: C'est cela. On reviendra là-dessus plus
tard.
M. Beauséjour: II y a un autre aspect que je voudrais
signaler et qui est en faveur de l'amendement. Est-ce qu'une
municipalité a le droit de choisir un site d enfouissement ou un autre
pour dire à son transporteur: C'est là que tu vas, ou si c'est
à tel autre endroit.
M. Léger: Actuellement, la municipalité a les
pouvoirs de le faire, mais très souvent elle ne le
fait pas. Elle a les pouvoirs de choisir son site elle-même.
M. Beauséjour: Elle le fait en pratique, je puis vous le
dire.
M. Léger: Dans votre comté, mais pas partout.
M. Beauséjour: C'est parce que je voulais dire
justement...
M. Léger: Cela ne prend que le permis.
M. Beauséjour: Mais ce que je voulais dire, c est que
l'article ici permettrait quand même d'éviter que, si la
municipalité change de site d'enfouissement, le taux soit
différent. Avec l'amendement apporté, ce serait à la
municipalité de payer le coût supplémentaire si elle change
d'endroit.
C'est un aspect en faveur...
Le Président (M. Clair): Est-ce que je dois comprendre
qu'on suspend seulement 64a?
M. Beauséjour: ... parce qu'à 64c, on parle de
municipalités.
Le Président (M. Clair): Alors, on suspend l'article 23 au
complet. J'appelle l'article 24. M. le ministre.
M. Léger: Article..?
Le Président (M. Clair): Article 24.
M. Léger: Remplacer, dans le deuxième alinéa
de l'article 66, les mots "d'entreposage ou une usine de traitement" par les
mots "ou d'entreposage ".
Le Président (M. Clair): C'est dans la deuxième
ligne de l'article 66.
M. Léger: Dans la deuxième ligne, très
bien.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: J'aimerais quand même comprendre pourquoi le
ministre ne veut plus faire allusion à une usine de traitement des
déchets, parce qu'un lieu d'élimination peut ne pas être la
même chose qu'une usine de traitement des déchets dans le sens
suivant: Si dans une usine de traitement, on fait le recyclage des
déchets, on n'en fait pas l'élimination. On les conserve.
M. Léger: II semble que dans le libellé de notre
règlement, le lieu d'élimination comprend aussi une usine de
traitement des déchets.
M. Goldbloom: Je trouve que c'est forcer un peu la langue
française que de dire que l'élimination comprend en même
temps la récupération.
M. Léger: On élimine les déchets et on
retrouve un meilleur produit.
M. Goldbloom: Je trouve toujours que c est forcer la langue
française.
M. Léger: J'ai fait un recyclage rapide.
M. Beauséjour: A moins qu'on ajoute: De recyclage.
M. Léger: On va le suspendre. On va aller chercher le
texte précis du règlement et on pourra y revenir tantôt.
D'accord? 25, M. le Président?
Le Président (M. Clair): 25.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement.
Le Président (M. Clair): L'article 25 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui. M. le Président.
Le Président (M. Clair): L article 25 est adopté.
J'appelle l'article 26.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement.
Le Président (M. Clair): L'article 26 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 27.
M. Léger: Remplacer dans la huitième ligne du
paragraphe c) les mots "de terrain ne permet" par les mots "ou d'autres
caractéristiques du terrain ne permettent".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'amendement est
adopté.
M. Léger: Et remplacer le paragraphe d) de l'article 87
par le suivant: "d): pour prescrire pour toute catégorie d'immeubles ou
d'installations visées aux paragraphes a) et c) l'émission d'un
permis par le directeur ou par toute municipalité ou catégorie de
municipalités ".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: A 27a...
Le Président (M. Clair): L'article 27 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé.
M. Léger: A l'article 27a, à insérer...
Le Président (M. Clair): L'article 27a.
M. Léger: "27a: L'article 94 de ladite loi est
modifié par la suppression du troisième alinéa.
Le Président (M. Clair): L'article 27a, tel que le
ministre vient d'en donner lecture, est-il adopté?
M. Goldbloom: On est précis à un endroit et
imprécis à un autre.
M. Cordeau: Est-ce qu'une municipalité pourra
procéder sans autorisation?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 27a est
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 28.
M. Léger: A l'article 28 même, je n'ai pas
d'amendement, mais j'ai un amendement à insérer comme 28a.
Le Président (M. Clair): L'article 28 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
M. le Président, je pense que c'est un geste grave d'enlever un
droit d'appel et j'aimerais que le ministre nous explique la justification de
cette proposition.
M. Léger: II y a deux raisons. La première, c'est
que c'est une ordonnance envers un exploitant de respecter une loi ou un
règlement. De toute façon, le directeur n'a pas de pouvoir
discrétionnaire. Tout est prévu dans la loi et les
règlements et il faut qu'il respecte cela. En plus de cela, si,
après une deuxième offense, pour ne pas avoir respecté le
règlement ou la loi, l'exploitant perd son permis, si on le lui
enlève, il a un droit d'appel. On ne voulait pas avoir deux droits
d'appel, un droit d'appel au moment où il opère et non pas au
moment où il exploite le site d'une façon illégale.
M. Goldbloom: Dans ce cas, M. le Président, ne serait-il
pas nécessaire je n'accepte pas nécessairement
l'argumentation du ministre, mais si je l'acceptais de faire allusion au
premier alinéa de l'article 59, parce que la rédaction que nous
propose le ministre éliminerait l'appel en vertu des deux
alinéas?
M. Léger: Dans le deuxième cas, ce n'est pas une
ordonnance, c'est une révocation et l'article 96 permet l'appel. Je ne
sais pas si cela répond à votre préoccupation, parce qu'il
y a une différence fondamentale au point de vue légal entre une
ordonnance et une révocation. On veut qu'il y ait appel à la
révocation et non pas à l'ordonnance, puisque cela touche le
respect intégral de la loi.
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, mais si l'on
ajoute à l'article 9 qu'une ordonnance rendue en vertu de l'article 59
n'est cependant pas susceptible d'appel, l'article 96 ne s'applique plus aux
actions prises en vertu de l'article 59.
M. Léger: On ne dit pas, à l'article 96, à
l'article 28 plutôt, que toute décision rendue en vertu de
l'article 59 n'est pas suspendue par appel, mais n'est cependant pas assortie
d'appel, on dit: "toute décision". Ici, c'est toute ordonnance et non
pas toute décision. Une révocation et une ordonnance, ce sont
deux décisions, mais ici une ordonnance n'est pas susceptible d'appel,
mais cela n'enlève pas la révocation qui est une
décision.
M. Goldbloom: Or, M. le Président, la révocation
d'un certificat ou d'un permis ne se fait pas par ordonnance.
M. Léger: Jamais.
M. Goldbloom: Elle se fait comment?
M. Léger: Par une révocation. En termes juridiques,
on me dit que c'est un acte administratif qui s'appelle révocation et
non pas une ordonnance. Vous avez dû en signer dans les deux cas, je
présume.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Adopté? (17 h 30)
M. Léger: Comme je vois, le député de D'Arcy
McGee et le ministre sont quand même obligés d'avoir les
mêmes conseillers. Ils ont fait les mêmes gestes. D'ailleurs, pour
enfoncer le clou, pour nous deux, l'article 96 parle bien, dans le premier
paragraphe, d'ordonnance et, dans le deuxième paragraphe, il dit:
"révoque ou suspend les certificats d'approbation". Alors, nous sommes
convaincus, M. le Président.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 28 est
adopté.
M. Léger: II y aurait l'article 28a à
insérer: "Ladite loi est modifiée par l'addition,
après
l'article 98, des suivants: 98a. L'appelant doit, dans les quinze jours
de la signification de sa requête d'appel, faire publier à deux
reprises un avis dans un quotidien distribué dans la région
visée par la décision portée en appel. "Une preuve de la
publication de ces avis doit être fournie à la Commission
municipale."
Article 98b: "Le directeur transmet copie de la requête d'appel
à toute personne ou municipalité qui lui a transmis des
représentations écrites relativement à la décision
portée en appel."
Ces amendements ont pour but de donner davantage le droit à
l'information pour tout acte administratif sur l'environnement.
Le Président (M. Clair): Le nouvel article 28a est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): Adopté. Article 29.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 30.
M. Léger: Pas d'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est compliqué un
peu. Le ministre veut s'affranchir de la surveillance de l'autorité
supérieure du Conseil des ministres.
M. Léger: C'était, M. le Président, parce
qu'il y a déjà des mécanismes de contrôle internes
du gouvernement, des lois d'administration financière qui
déterminent les modalités et la procédure qui était
très lourde pour l'environnement, alors que ce n'était pas le cas
pour les autres ministères; être obligé de passer par la
Gazette officielle, 60 jours, alors que ce sont des subventions annuelles,
c'est très lourd. Je pense que c'est pour enlever cette lourdeur
absolument paralysante dans ce domaine.
M. Goldbloom: M. le Président, ce sont quand même
des pouvoirs discrétionnaires qui sont importants. Si cette loi dit,
tout simplement, que le ministre peut accorder des subventions, est-ce que cela
veut dire que les limites qui sont imposées quant aux montants demeurent
ou disparaissent? Pour que ce soit très clair et très
précis, actuellement, en vertu des statuts du Québec, le ministre
peut accorder lui-même une subvention jusqu'à concurrence de $24
999. Rendu à $25 000, il faut qu'il soumette la demande de...
M. Léger: C'est rendu $5000. Il y a un exercice de
subvention soumis à la Loi de l'administration financière et la
réglementation est très sévère sur les choix, sur
les montants, etc. Ce n'est plus $25 000, c'est $5000. Cela va au Conseil du
trésor à part cela.
M. Goldbloom: D'accord, mais le principe demeure le même.
Il y a un plafond au-delà duquel le ministre doit soumettre sa
proposition au Conseil du trésor et à partir de $1 million
c'était le cas dans le passé, peut-être que ce seuil a
été modifié également c'est au Conseil des
ministres. Je veux être certain que ces exigences demeurent, nonobstant
la modification que le ministre propose à cet article.
M. Léger: Je peux vous assurer qu'ils sont encore plus
sévères et même, nous empêchaient de jouer un
rôle essentiel parce que le ministère de lenvironnement avait une
loi à part et différente de la plupart des autres
ministères, spécialement pour la publication dans la Gazette
officielle du Québec.
M. Goldbloom: Mais dans ce cas-là, quand I'article actuel
parle de modalités et barèmes prévus par règlement
du lieutenant-gouverneur en conseil, à qui est-ce que ces
modalités et barèmes s appliquent?
M. Léger: C'est-à-dire que cela s'ajoutait à
tout le système auquel tous les autres ministères étaient
soumis. Donc, c'était doubler les mesures administratives
déjà très lourdes de la Loi de l'administration
financière qui ont été renforcies depuis un an et
demi.
M. Goldbloom: Mais s'il y avait des règlements, s'il y a
toujours des règlements du lieutenant-gouverneur en conseil qui
alourdissent terriblement tout le processus de l'octroi de subventions,
pourquoi ne pas demander au lieutenant-gouverneur en conseil de modifier ses
règlements?
M. Léger: ... jugé nécessaire par le Conseil
du trésor, pour qu'il y ait des règles uniformes qui s'appliquent
à tous les ministères et qu'il y ait des contrôles internes
sévères sur tout le fonctionnement. C'est la raison pour laquelle
c était une doublure tellement forte que cela empêchait un
fonctionnement normal pour les services de protection de I'environnement par
rapport aux autres ministères.
M. Goldbloom: M. le Président, je regrette, mais
malgré tout le respect que je dois au ministre, je ne suis pas capable
de comprendre la nature de ces lourdeurs administratives. Quand on dit tout
simplement que l'action du ministre doit se conformer aux modalités et
barèmes prévus par règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil, je ne vois pas en quoi ce fait alourdit I'action du ministre.
S'il nous propose la modification de I'article, c est parce qu'il veut
s'affranchir des modalités et
des barèmes qui sont fixés par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil. Alors, si le ministre de l'environnement, par
un tel projet de loi, peut s'affranchir des exigences imposées par le
Conseil des ministres, pourquoi d'autres ministres ne s'affranchiraient-ils pas
de ces exigences? Et si c'est bon pour le ministre de l'environnement, pourquoi
n'est-ce pas bon pour les autres ministres? Et si c'est bon pour tous les
ministres, pourquoi ne pas changer les modalités et les barèmes,
par règlement, pour que des choses raisonnables, équitables,
uniformes, s'appliquent à tout le monde? Mais pas dire dans un projet de
loi: Le ministre ne sera plus tenu de respecter les modalités et
barèmes prévus par règlements du lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. Léger: C'est à peu près le seul
ministère qui était tenu de passer par la procédure du
règlement, procédure qui est très lourde. Je donne un
exemple. Supposons que l'on veut donner une subvention à un organisme
qui s'occupe de l'environnement. On a un an pour le faire. Cela veut dire qu'il
faut d'abord qu'il y ait un projet de règlement, le temps que cela
prend, l'ancien ministre le sait. Et il faut que le règlement soit
préparé, qu'il soit prépublié. Et il y a 60 jours
d'attente. Il faut qu'il soit publié à nouveau. Et après
cela, il faut recommencer tout le système des barèmes
obligatoires pour tous les autres ministères par le Conseil du
trésor, le Conseil des ministres et, après cela, amener, ni plus
ni moins, une réalisation qui fait un double emploi avec les autres
ministères.
M. Goldbloom: Je ne comprends toujours pas...
M. Léger: On mettrait le ministère de
l'environnement au même niveau que les autres ministères avec
cela.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je suis sur le même terrain que le
député de D'Arcy McGee en ce sens que je n'arrive pas à
comprendre pourquoi il ne comprend pas. Il me paraît tout à fait
normal, dans les termes les plus généraux, pour la bonne marche
de la chose publique, qu'un ministre, dans le domaine de sa compétence,
agisse en vertu des lois. C'est le cas des ministres en général.
Je pourrais vous énumérer des exemples à peu près
innombrables.
Par ailleurs, quand on connaît la charge du Conseil des ministres,
il me paraît souhaitable que le Conseil des ministres ne soit pas
continuellement préoccupé à fixer les règles selon
lesquelles certains de ses membres auront à fonctionner.
M. Goldbloom: M. le Président, je regrette, je ne suis pas
d'accord avec l'honorable député de Deux-Montagnes. Ce n'est pas
ici une question de surcharger le Conseil des ministres. Le Conseil des
ministres doit établir une fois, une seule fois, pour tout le monde, des
règles, des modalités et des barèmes et tout le monde doit
les suivre. Ce n'est pas un cas où un ministre propose qu'il ait des
pouvoirs à lui seul pour alléger le travail du Conseil des
ministres. Nous en avons eu, à d'autres occasions, où nous avons
dit: Le Conseil des ministres ne devrait pas être obligé de se
pencher sur tous ces menus détails et se prononcer à toutes les
semaines sur de telles choses; laissons le ministre seul s'en occuper, ce ne
sera pas plus grave pour l'administration du Québec. Il ne s'agit pas de
cela ici. Ce dont il s'agit ici, c'est d'une action du ministre en
conformité avec des règles établies par le Conseil des
ministres. Le ministre délégué à l'environnement
nous dit: Je ne veux plus être obligé de suivre les
modalités et les barèmes prévus par règlement et
cela dans des matières comme l'attribution de prêts et de
subventions aux municipalités pour la construction d'aqueducs et
d'égouts.
M. le Président, déjà c'est un conflit avec les
prérogatives du ministre des Affaires municipales. Je ne voudrais pas
être têtu; je ne voudrais pas être difficile; je ne voudrais
pas prolonger inutilement le débat, mais il me semble que c'est une
vérité de La Palice de dire que chaque ministre doit agir
conformément aux modalités et barèmes prévus par
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil. Si les ministres,
plusieurs d'entre eux, la majorité d'entre eux trouvent que les
règlements du lieutenant-gouverneur en conseil établissent des
modalités et barèmes qui sont exagérés, la solution
à ce problème n'est pas de dire dans une loi: Le ministre n'est
plus obligé de les observer. La solution, c'est que le Conseil des
ministres les modifie pour les rendre raisonnables. C'est l'argument que
j'avance.
M. Léger: On est d'accord tous les deux, mais je pense
qu'il y a un point de vue qui n'a pas été compris par le
député de D'Arcy McGee. Le ministre de l'environnement,
actuellement, est déjà soumis aux règlements de
l'administration financière comme tous les autres ministres. Mais en
plus d'y être soumis, il y avait cette erreur, dans l'ancienne loi, qui
imposait l'article 104 actuel en plus des autres mesures. Je pense que le
député, s'il essaie de se rappeler ce qui se passait dans son
temps, à la charge que j'ai actuellement, peut-être qu'il ne se le
rappelle pas, il va comprendre plus tard, à mesure qu'on va discuter sur
ce sujet, que le ministre de l'environnement est aux prises avec un double
emploi, une double procédure, contrairement à tous les autres
ministres. (17 h 45)
Le Président (M. Clair): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Etes-vous le seul ministère soumis aux
modalités et barèmes prévus par règlements du
lieutenant-gouverneur en conseil concernant...
M. Léger: C'est cela. Vous avez saisi. Tous les autres
ministres n'ont que les règles de l'administration financière. Le
ministre de l'environnement, en plus de cela, est aux prises avec l'article 104
avec toutes les obligations des soixante jours, etc.
M. Cordeau: Le ministre des Affaires municipales?
M. Léger: Cela a été découvert
après quelques mois de préoccupations. Cela n'a plus
d'allure.
M. Cordeau: Comme cela, le ministre des Affaires municipales
n'est pas soumis à ces modalités?
M. Léger: Pas avec l'article 104. Il y a la Loi des
institutions financières, comme les autres ministres.
M. Cordeau: Oui.
M. Léger: Les 26 autres ministres sont soumis aux
règles de l'administration financière, comme le ministre de
l'environnement, mais le ministre de l'environnement est le seul à avoir
un article comme celui-là, qui lui donne double emploi.
M. Cordeau: Comme cela, cet amendement pourrait peut-être
permettre l'an prochain de hâter les procédures pour aider
à l'épuration des eaux de la rivière Yamaska, lorsque ce
sera le temps d'accorder des subventions.
M. Léger: Exactement, c'est vrai.
M. Cordeau: Je suis heureux de vous l'entendre dire.
Le Président (M. Clair): L'article 30 est-il
adopté?
M. Goldbloom; Je comprends un élément qui n'a pas
été mentionné jusqu'à maintenant. Malgré
tous les efforts du député de Lafontaine, les Services de
protection de l'environnement ne sont pas encore un ministère.
M. Léger: C'est vrai.
M. Goldbloom: Oui. Avec un soupir, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article...
M. Léger: Pour lui faire plaisir, je vais lui dire que
cela s'en vient à grands pas.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 31.
M. Cordeau: Est-ce que les autres ministères vous en
laissent un peu plus?
M. Léger: Avec cela, cela va aider. A l'article 31, il y a
un amendement: Remplacer dans la troisième ligne du premier
alinéa de l'article 106, les mots "ou 123a " par ce qui suit "123a. 189
ou 224".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: Insérer l'alinéa suivant
après le premier alinéa de l'article 106: "Ces
pénalités s'appliquent de la même manière à
celui qui ne respecte pas les conditions imposées en vertu des articles
31e, 31f, 199, 202, 236 ou 238".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: Remplacer dans les première et
deuxième lignes du dernier alinéa de l'article 106 les mots
"à l'alinéa précédent " par les mots "au
présent article".
Le Président (M. Clair): Adopté? M. Goldbloom:
Adopté.
M. Léger: Remplacer dans les cinquième,
sixième et septième lignes du paragraphe introductif de l'article
107, les mots "demander une approbation, une autorisation ou un permis au
directeur ou de se conformer à l'une de ses ordonnances ou à une
ordonnance du ministre" par les mots "de se conformer à une ordonnance
du directeur ou du ministre ou qui fait une chose sans obtenir
préalablement une approbation, une autorisation, une permission ou un
permis du directeur. "
Le Président (M. Clair): Adopté? M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 31 tel qu'amendé
est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel qu
amendé. J'appelle l'article 32.
M. Léger: Remplacer dans les deuxième et
troisième lignes de l'article 108, les mots...
M. Cordeau: L'article 31, M. le Président, vous ne l'avez
pas adopté?
Le Président (M. Clair): On a adopté l'article 31
au complet.
M. Cordeau: D'accord.
M. Léger: Je reviens, M. le Président. Remplacer
les mots: "n'excédant pas" par les mots "d'au moins vingt-cinq dollars
et d'au plus".
Le Président (M. Clair): Adopté? M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Clair): L'amendement est
adopté.
M. Léger: Ajouter l'article suivant: "108a. Un
fonctionnaire ou employé des services de protection de l'environnement
dûment autorisé par le ministre ou un agent de la paix peut,
lorsqu'il constate une infraction visée à l'article 108, remplir
un billet d'assignation et en remettre une copie au contrevenant. L'original du
billet est remis aux Services de protection de l'environnement.
La personne désignée sur un billet d'assignation peut
éviter qu'une plainte soit portée contre elle en payant l'amende
minimale prévue à l'article 108 et des frais de deux dollars. Le
paiement de l'amendement et le reçu délivrés par les
Services de protection de l'environnement libèrent le contrevenant de
toute autre peine relativement à cette infraction. Ce paiement ne peut
être invoqué comme admission de responsabilité civile.
Après ce paiement, la personne désignée sur le
billet d'assignation est considérée comme ayant été
trouvée coupable de l'infraction.
Si la personne désignée sur le billet d'assignation refuse
ou néglige de payer l'amende et les frais indiqués au
deuxième alinéa dans un délai de quinze jours suivant la
date du billet, une plainte peut être portée contre elle
conformément à la loi.
Le présent article n'empêche pas de porter une plainte et
de faire émettre une sommation suivant la loi, sans la délivrance
d'un billet d'assignation.
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu,
est-il adopté?
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je pense que, dans cela, il y a une lettre de
trop. Dans le deuxième paragraphe, à la sixième ligne, je
crois que délivré devrait être au singulier.
Le Président (M. Clair): Vous avez raison.
M. Goldbloom: M. le Président, il faut demander au
ministre si son collègue de la Justice est d'accord avec cette
procédure.
M. Léger: M. le Président, je peux vous dire que
ces amendements ont été présentés et au
comité de législation et au ministère de la Justice pour
avoir leur approbation et leur accord.
M. Goldbloom: Après tout, c'est une procédure qui
est comparable à celle des infractions aux règlements de
stationnement.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Le ministre de la Justice ac-cepte-t-il non
seulement que les aubergines collent des billets de stationnement mais
également qu'il y ait des aubergines de l'environnement?
M. Léger: Avec la couleur verte.
Le Président (M. Clair): L'article 32 tel que
modifié selon la lecture du ministre est-il adopté?
M. Léger: On me demande de mettre une virgule pour
éviter de changer le sens de la troisième ligne de l'article
108a, je disais "Un fonctionnaire ou un employé des Services de
protection de l'environnement dûment autorisé par le ministre, il
faudrait ajouter une virgule, ou un agent de la paix.
Le Président (M. Clair): La correction est faite.
M. Goldbloom: II y a l'original du billet qui est remis aux
Services de protection de l'environnement. Y a-t-il une copie qui est
envoyée au ministère de la Justice, au système judiciaire
quelque part?
M. Léger: Pour le Code de la route, des ententes ont
été prises avec la Sûreté du Québec et le
ministère de la Justice pour qu'ils le fassent. Dans notre cas, c'est le
ministère de l'environnement qui va le faire.
M. Goldbloom: Et l'argent récolté en amendes est
versé où?
M. Léger: Au fonds consolidé du Québec. On
n'a pas moyen d'avoir d'autres sources d'argent que celle que nous avons au
crédit.
On me dit aussi qu'il faudrait séparer l'alinéa dans le
deuxième paragraphe, les deux dernières lignes qui commencent par
"ce paiement. ' "Ce paiement ne peut être invoqué comme admission
de responsabilité civile." C'est un alinéa tout seul.
Le Président (M. Clair): La correction est
apportée. L'article 32 avec les amendements est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: Article 33, je vais lire tranquillement parce
qu'il y a des modifications. Ajouter dans la troisième ligne du
paragraphe introductif de l'article 109a après le mot "règlement"
les mots "ou d'une catégorie d'ordonnances ou une infraction. "
M. Goldbloom: "d'une catégorie."
M. Léger: Je recommence. Disons donc que si vous voulez
avec moi rayer dans la deuxième ligne le dernier mot dans la
deuxième ligne "dans. " On raie "dans." On raie dans la troisième
ligne "article de la présente loi d'un règlement." On raie cela.
D'accord? Et le premier mot de tout, c'était écrit "remplacer,"
on marque "ajouter." Barrez "remplacer ' et on va lire comme il faut
tranquillement.
A l'article 33, dans votre page, vous avez rayé le mot
"remplacer" au début et après, à la deuxième ligne
je parle du papillon, avez-vous le papillon sur l'article 33? le
premier mot est "remplacer". Rayez le mot "remplacer. ' Je vais donner tout ce
qu'on raie. A la deuxième ligne, le dernier mot c'est "d'un." On raie
"d'un." A la troisième ligne, on raie "article de la présente
loi, d'un règlement." On raie tout cela. Je vais relire l'article tel
qu'il devrait se lire. "Ajouter, dans la troisième ligne du paragraphe
introductif de l'article 109a ajoutez un petit mot après
le mot "règlement" les mots "ou d'une catégorie d'ordonnances ou
une infraction concernant un contaminant visé par un
règlement."
Le Président ( M. Clair): Ou une infraction...
M. Léger: Concernant un contaminant visé par un
règlement. Je vais le relire au complet. L'article 33 se lirait comme
suit: Ajouter, dans la troisième ligne du paragraphe introductif de
l'article 109a, après le mot "règlement" les mots "ou d'une
catégorie d'ordonnances ou une infraction concernant un contaminant
visé par un règlement."
Le Président (M. Clair): Je ne le comprends pas, mais je
l'ai noté.
Je vais relire: Ajouter, dans la troisième ligne du paragraphe
introductif de l'article 109a, après le mot "règlement" les mots
"ou d'une catégorie d'ordonnances ou une infraction concernant un
contaminant visé par un règlement."
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien, le
premier alinéa de l'article 109a se lirait comme suit: "Nonobstant les
articles 106 à 109, tout règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil adopté en vertu de la présente loi peut prescrire qu'une
infraction aux dispositions de ce règlement ou d'une catégorie
d'ordonnances ou une infraction concernant un contaminant visé par un
règlement rend le contrevenant passible, sur poursuite sommaire:"
etc.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: II y a un autre amendement, retrancher l'article
109b.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté? Adopté.
M. Léger: Renuméroter l'article 109c de sorte qu'il
devienne l'article 109b.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 33 tel
qu'amendé est-il adopté? Est-il adopté, l'article 33. tel
qu'amendé?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 34.
M. Léger: Remplacer, dans la première ligne du
nouvel alinéa de l'article 110, les mots: "est également coupable
d'une infraction " par les mots, "commet également des infractions
quotidiennes distinctes. "
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 34 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 35.
M. Goldbloom: M. le Président, il reste une douzaine
d'articles, est-ce que je peux vous suggérer de solliciter notre
consentement pour que nous continuions après 18 heures?
Le Président (M. Clair): Je le fais
immédiatement.
M. Léger: Je vous accorde le consentement.
M. Goldbloom: Je l'accorde, M. le Président, si cela ne
prend pas trop de temps. (18 heures)
Le Président (M. Clair): La commission continue ses
travaux, même s'il est 18 heures, vu le consentement unanime de ses
membres. Article 35.
M. Léger: Je remercie les députés de
l'Opposition de leur consentement. A l'article 35, "insérer dans la
troisième ligne de l'article 110a, après le mot "prescription",
les mots "visés à l'article 13a de la Loi des poursuites
sommaires (Statuts refondus 1964, chapitre 35)".
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: Je présume, M. le Président, que
c'est le ministre de la Justice qui a demandé à son
collègue d'insérer cela. Non? Mais il est d'accord?
M. Léger: J'ai demandé que ce soit plus
précis.
Le Président (M. Clair): L'amendement est adopté.
Amendement suivant.
M. Léger: Remplacer dans la quatrième ligne de
l'article 110a, les mots "de la déclaration", par les mots "des
représentations".
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: Ajouter l'article suivant: "110b: Le juge devant
lequel une poursuite pénale est intentée, doit s'assurer si cette
infraction est une première infraction ou une infraction
subséquente et s'il est constaté que la plainte n'est pas
conforme aux faits à cet égard, il doit ordonner qu'elle soit
amendée en conséquence et rendre jugement sur la plainte ainsi
amendée."
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, mais
j'aimerais demander encore une fois au ministre si son collègue de la
Justice est pleinement d'accord avec cet article. La magistrature a l'habitude
de réagir d'une façon vive et négative quand quelqu'un,
même le législateur, veut lui indiquer comment faire son
travail.
Je me demande quel précédent il y a pour cet article et si
le ministre a une pleine et parfaite confiance qu'il n'y aura pas de
réaction négative de la part de la magistrature.
M. Léger: On me dit que c'est complètement normal
dans le fonctionnement des tribunaux, que cela existe même dans d'autres
lois, dont celle du contrôle des permis d'alcool. Le
précédent qu'on me note, c'est l'article 117 de la Loi du
contrôle des permis d'alcool.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: II y a là-dedans deux
éléments, M. le Président. Il y a d'abord l'obligation
imposée au juge de vérifier s'il s'agit d'une première
infraction ou d'une infraction subséquente.
Deuxièmement, il y a la directive qui est donnée au juge
que s'il constate qu'il s'agit effectivement d'une infraction
répétée, il doit assumer la responsabilité de
modifier la plainte.
Là, je fais appel, par votre intermédiaire, M. le
Président, au ministre, par son intermédiaire, à son
conseiller juridique, afin de savoir si c'est une pratique courante dans la
législation, de donner une directive au juge qu'il modifie de son propre
chef la plainte formulée devant lui, au lieu de simplement la rejeter
parce qu'elle est mal formulée. On a déjà vu des
situations où des causes on été rejetées parce que
la plainte était mal formulée.
M. Léger: On me dit je le transmets par le
même canal que la Cour d'appel vient même de reconfirmer
cette habitude de fonctionner et d'est complètement normal.
M. Goldbloom: Or, si... Je m'excuse, M. le Président, mais
il s'agit ici de fausses représentations. Non.
Le Président (M. Clair): ... erreur dans la plainte.
M. Léger: ... de plainte.
M. Goldbloom: Le fait que l'article 110b suit
immédiatement l'article 110a, comme.il se doit, ne veut pas dire que
l'article 110b fait allusion seulement à ce qui est traité dans
l'article 110a. C'est plus large.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Mais cela veut dire que si le ministre porte
plainte devant les tribunaux et que si, malgré son effort consciencieux
et celui de son conseiller juridique, il rédige mal la plainte, il est
protégé. L'intimé n'a pas la porte de sortie qu'il aurait
dans un autre cas, simplement par le fait que si la plainte était mal
rédigée, il pourrait être libéré.
M. Léger: Ce n'est pas du tout l'objectif, ce n'est pas
pour la façon dont on a libellé la plainte, c'est simplement
parce qu'il pourrait y avoir un vide du fait que ce serait une deuxième
offense et, comme dans la loi, c'est plus dispendieux pour la deuxième
offense et pour ne pas qu'il y ait de répétition, c'est important
que, sur place, le juge puisse vérifier si c'est une première ou
une deuxième offense, parce que les conséquences sont plus graves
pour une deuxième qu'une première.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais avoir une
précision additionnelle. Quand le ministre dit que c'est simplement pour
vérifier si c'est une première infraction ou une infraction
subséquente, est-ce que cela veut dire que si un témoin est
appelé à relater des faits devant le tribunal et que ce
témoin dit tout simplement: Ce n'est pas une première offense,
c'est une deuxième offense...
M. Léger: Non pas l'accusé, un témoin.
M. Goldbloom: Oui, un témoin ... que le juge peut
prendre cette déclaration comme raison suffisante de modifier la
plainte? Ou s'agit-il de vérifier les causes déjà
entendues par des tribunaux, déjà jugées par eux?
M. de Bellefeuille: M. le Président...
M. Léger: Le juge va être obligé d'exiger
l'exhibition du procès-verbal de la cour.
M. Goldbloom: Le procès-verbal d'une cause
antérieure. Donc, il ne s'agit pas tout simplement d'un
témoignage qui affirmerait qu'il s'agit d'offenses
répétées. Il s'agirait simplement de vérifier la
jurisprudence, en quelque sorte, vérifier les causes jugées
antérieurement, chose qui aurait pu être oubliée par celui
qui avait rédigé la plainte. D'accord.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je voudrais poser une question au ministre
à propos de l'objection soulevée par le député de
D'Arcy McGee, que je n'épouse pas nécessairement
l'objection, non pas le député!
M. Goldbloom: Heureusement, vous me faisiez peur!
M. de Bellefeuille: II me semble qu'on pourrait peut-être
suspendre cela pour trouver un nouveau libellé qui ne commencerait pas
en imposant une obligation au juge aussi clairement que cela, qui dirait que
s'il est constaté que la plainte n'est pas conforme aux faits, quant
à savoir si cette infraction est une première infraction ou une
infraction subséquente, la plainte doit être amendée en
conséquence.
Le Président (M. Clair): ... qui doit être
amendée.
M. de Bellefeuille: C'est ce que cela dit, que la plainte doit
être amendée en conséquence.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Léger: Ce qu'il faut savoir, c'est qu'une plainte qui
est formulée, si c'est une deuxième offense et que la plainte ne
stipule pas que c'est une deuxième offense, il est important que le juge
rapidement puisse exiger le procès-verbal antérieur pour savoir
si c'est une deuxième plainte parce que la pénalité n'est
pas la même. C'est la seule raison.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais savoir si...
M. Léger: II y a une autre chose... Seulement pour
terminer, il semble que le libellé pour correspondre à la
réponse du député de Deux-Montagnes tel que, c'est
le libellé qui a été la base de l'acceptation par la Cour
d'appel. Elle a accepté ce libellé pour statuer là-dessus.
C'est pour cela que le libellé semble être celui accepté
par le milieu judiciaire.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Vous dites dans l'article de s'assurer que cette
infraction est une première infraction ou une infraction
subséquente. Regardant le même article du projet de loi et non si
le type a été accusé...
M. Léger: ils n'ont pas pollué l'eau ou
pollué l'air, c'est cela.
M. Cordeau: Oui. C'est bien distinct.
M. Léger: C'est la même offense qui est faite deux
fois.
M. Cordeau: Une deuxième fois.
M. Goldbloom: M. le Président, la loi est en vigueur
depuis bientôt six ans; dans quelques jours, nous en
célébrerons le sixième anniversaire. Soudainement, il faut
introduire un article de cette nature. Y a-t-il eu de nombreux cas où un
juge a été appelé à entendre une cause où la
plainte a été formulée en vertu d'une première
offense, où, dans les faits, c'était une deuxième ou une
troisième offense, où il y avait déjà eu des
condamnations de l'intimé pour la même offense et où le
juge s'est trouvé incapable d'imposer l'amende maximale à cause
de la mauvaise rédaction, de la rédaction fautive de la
plainte?
M. Léger: C'est parce que plus l'enfant grandit, plus on a
de plaintes. C'est parce que, dans la loi, il y a une différence entre
la première offense et la deuxième au niveau de la gravité
de la pénalité qu'il était important d'avoir un article
comme celui-là.
M. Goldbloom: M. le Président, si j'étais un
avocat, je pourrais exprimer une opinion plus éclairée que celle
que je peux me permettre. Même sans être avocat, je m'oppose
à cet article. Si le ministre insiste sur son adoption, je devrai
enregistrer ma dissidence.
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'on peut conclure
que...
M. Léger: Est-ce qu'on peut le retarder pour la fin? On en
discutera à la fin pour passer à d'autres sujets moins
litigieux.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Léger: Je n'y tiens pas à tour de bras, mais je
pense que cela bonifie.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'ai pas d'objection, au
contraire, sauf que si la fin est dans vingt minutes, nous ne serons pas plus
avancés.
M. Léger: Quand il restera seulement cela à
régler, on pourra facilement soit le rejeter ou le garder.
M. Cordeau: Je l'ai montré à notre
député avocat et il l'a accepté. Je le lui ai fait lire et
il l'a accepté.
M. de Bellefeuille: II n'est pas juge encore. M. Cordeau:
Non.
M. Goldbloom: Moi, je ne le serai jamais, mais je maintiens ma
dissidence, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'on l'adopte sur
division?
M. Léger: Par respect pour le député, je
vais attendre à la fin.
Le Président (M. Clair): J'appelle l'article 36.
M. Léger: A l'article 36, M. le Président,
insérer dans la deuxième ligne de l'article 114a, après le
mot "municipalité", les mots "qui est propriétaire de certains
contaminants ou qui en avait la garde ou le contrôle."
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président. J'ai
été distrait pour une seconde. Oui, adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: Insérer dans la deuxième ligne de
l'article 114b après le mot "... entrepris..." les mots "... depuis le
21 décembre 1972". Date très importante.
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Goldbloom: Date historique, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Cordeau: C'est cela que nous allons fêter.
Le Président (M. Clair): L'article 36 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 37.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement.
Le Président (M. Clair): L'article 37 est-il
adopté?
M. Cordeau: Adopté. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 38.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement. Le Président
(M. Clair): Est-il adopté? M. Goldbloom: Adopté. Le
Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: A l'article 39, j'ai apporté les
amendements qui vont certainement plaire aux représentants de
l'Opposition puisqu'ils font suite à leurs recommandations, je pense,
lors de la commission parlementaire.
Cela se lirait comme suit, c'est-à-dire, non pas le premier, mais
le deuxième amendement. Le premier se lit comme suit: Remplacer dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa de l'article 116a le mot
"générale" par le mot "pénale".
Le Président (M. Clair): Est-ce adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: Et l'article que je voulais mentionner... C'est
ajouter les articles suivants: 116b. "Aucune poursuite ne peut être
intentée et aucun jugement prononcé pour une infraction
visée au deuxième alinéa "in fine" de l'article 20 contre
les responsables d'une source de contamination, si celui-ci a soumis un
programme d'assainissement qui a été approuvé par le
directeur et s'il en respecte fidèlement les exigences et
échéances." (18 h 15) "116c. "Le responsable de la source de
contamination qui sollicite l'approbation d'un programme d'assainissement
visé à l'article 116b doit faire publier à deux reprises
un avis dans un quotidien distribué dans la région où se
trouve la source de contamination.
Une preuve de la publication de ces avis doit être fournie au
directeur.
Le directeur transmet également la demande d'approbation au
secrétaire-trésorier ou greffier de la municipalité
où se trouve la source de contamination. Celui-ci doit mettre le dossier
à la disposition du public pendant une période de quinze jours."
116d. "Toute personne, groupe ou municipalité peut soumettre des
représentations au directeur jusqu'à l'échéance du
délai de 15 jours visé à l'article 116 et du délai
de quinze jours suivant la publication du deuxième avis publié en
vertu de l'article 116c, lesquels délais peuvent être
simultanés en tout ou en partie.
Le directeur ne peut délivrer son approbation avant la fin de ces
délais.
M. le Président, vous remarquerez que c'est à la suite des
demandes de pouvoir protéger les entreprises qui voudraient mettre sur
pied un mécanisme d'amélioration de la qualité de
l'environnement et d'être protégées contre des poursuites
par des citoyens pourvu nécessairement qu'elles respectent l'entente du
programme mis de l'avant avec le gouvernement. Cela, je pense, peut
amener une sorte d'incitation à des pollueurs à se doter
plus rapidement d'un programme de dépollution.
M. Goldbloom: M. le Président, deux affaires de forme. Il
y a un trait d'union qui manque à la fin de lavant-dernière ligne
du premier alinéa de 116d. La deuxième chose, n'est-ce pas que
"in fine" devrait prendre le même chemin que "mutatis mutandis"?
Le Président (M. Clair): Serait remplacé par les
mots "à la fin de".
M. Goldbloom: M. le Président, je n'irais pas
jusque-là parce que ce serait peut-être un peu difficile de
l'exprimer.
Le Président (M. Clair): Alors, la seule correction
à apporter est d'ajouter un trait d'union au mot simultané.
Est-ce que l'article...
M. de Bellefeuille: M. le Président. Le
Président (M. Clair): Oui.
M. de Bellefeuille: Au bas de cette page, au bas de ce papillon,
au dernier paragraphe, quatrième ligne, "visée" est au
féminin. Est-ce qu'il ne devrait pas être au masculin?
M. Léger: Vous m'excuserez. M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Clair): Est-ce que ces amendements sont
adoptés? Avant, une question du député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Oui. Concernant les poursuites à intenter,
cette loi va permettre l'émission de plusieurs règlements et
peut-être qu'à un moment donné vous pouvez définir
comme contaminant, comme polluant, des choses qui ne l'étaient pas
auparavant, alors que l'usine fonctionne depuis dix ou quinze ans et qu'il n'y
a pas de problème. C'est bien sûr que personne ne peut ignorer la
loi. C'est facile à dire, mais pas facile à faire. Cette personne
est de bonne foi et il pourrait arriver une poursuite et le premier qui va lire
le règlement va dire: Tiens, j'en ai un à poursuivre et je vais
lui régler son cas. Il va tout de suite poursuivre la personne et elle
peut être condamnée. La personne était de bonne foi parce
qu'elle travaille ainsi depuis X années. N'y aurait-il pas lieu que
cette personne qui recevrait la première infraction ou le premier avis,
ne soit pas condamnée si tout de suite, immédiatement, elle
demande à l'environnement de se légaliser pour qu'il n'y ait pas
de poursuite?
M. Léger: Ce que le député dit ne s'applique
pas à l'article comme tel. C'est appliqué à des cas
particuliers qui peuvent se retrouver dans la loi. Dans l'article tel quel,
c'est une entreprise quel- conque, municipale ou autre, qui décide de se
doter d'un programme après avoir signé un protocole avec le
gouvernement.
M. Cordeau: Oui.
M. Léger: Donc, ce n'est pas le cas que vous mentionnez
pour l'article dont on parle. Mais selon ce que vous dites, si par hasard,
à cause d'un règlement, qui va être publié pour
lequel tout le monde va s'exprimer, tel contaminant devient polluant parce
qu'il dépasse des normes; à ce moment-là
nécessairement, avant d'être poursuivi, il va y avoir des avis
qui, dans la procédure administrative normale...
M. Cordeau: Les usines... Actuellement, quelqu'un peut obtenir
une injonction contre un individu et, ensuite, le type être
pénalisé.
M. Léger: C'est ça.
M. Cordeau: Alors, il serait peut-être bon, pour des
industries ou des commerces qui existent depuis nombre d'années, qui ont
toujours fonctionné comme ça, du jour au lendemain, pour qu elles
ne deviennent pas...
M. Léger: C'est un contaminant nouveau qui deviendrait
polluant.
M. Cordeau: Oui, qui vient d'être
décrété, parce que vous allez établir d'autres
normes. Alors, il faudrait peut-être donner une chance à celui qui
veut se soumettre aux normes de ne pas être poursuivi...
M. Léger: Je vais rassurer le député en lui
disant que lorsqu'on émet un règlement, il y a toujours des
échéances qui suivent le règlement pour permettre à
tous ceux qui peuvent être visés par ce règlement d'avoir
le temps de s'équiper pour répondre à ce
règlement.
M. Cordeau: Ou de prendre entente.
M. Léger: Donc, il n'y a pas de problème de ce
côté. C'est une habitude administrative de l'environnement.
Le Président (M. Clair): Les amendements à
l'article 39 sont-ils adoptés?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Cordeau: "In fine" demeure.
Le Président (M. Clair): Adopté?
Une Voix: Oui.
M. Léger: On n'a pas trouvé autre chose.
Le Président (M. Clair): L article 39 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle donc l'article 40.
M. Léger: M. le Président, ajouter les articles
suivants: "118d: Toute personne a droit d'obtenir des Services de protection de
l'environnement copie de tout renseignement disponible concernant la
quantité, la qualité ou la concentration des contaminants
émis, dégagés, rejetés ou déposés par
une source de contamination. "118e: Le ministre tient un registre de: a) toutes
les demandes de certificat d'autorisation et de permis soumises en vertu des
articles 22, 31a, 31 f, 48, 54 et 55; b) tous les certificats d'autorisation et
permis délivrés en vertu desdits articles; c) toutes les
études d'impact sur l'environnement soumises en vertu de l'article 31c;
d) toutes les ordonnances et avis préalables à l'émission
d'une ordonnance rendue en vertu de la présente loi; e) tous les
programmes d'assainissement approuvés en vertu de l'article 116b; f)
tous les appels interjetés en vertu de la section XI et de toutes les
décisions rendues en vertu de l'article 103. "Ce registre peut
être consulté par toute personne".
Ni plus ni moins, ça redonne davantage du poids à notre
politique dont on avait parlé lors de la commission parlementaire, suite
à plusieurs demandes de donner un droit à l'information; donc,
ça mettrait le ministère de l'environnement en mesure de donner
l'information.
Le Président (M. Clair): Cet amendement est-il
adopté?
M. Cordeau: Cela va permettre au citoyen, avant d'essayer
d'obtenir un avis d'injonction, de s'assurer à savoir si l'industriel ou
le manufacturier a déjà pris entente avec le
ministère.
M. Léger: On pourrait peut-être ajouter, à
l'article 40, encore, corriger le dernier mot de la quatrième ligne de
l'article 118c, de sorte qu'il se lise comme suit: "Conclu".
Le Président (M. Clair): Au paragraphe 118c?
M. Léger: Dans l'article de la loi actuelle,
c'était marqué "conclu" au lieu de conclu, question , de... pas
de grammaire, mais de faute d'orthographe.
Le Président (M. Clair): Les amendements à
l'article 40 sont-ils adoptés?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 40 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté tel qu
amendé. Article 41.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Est-il adopté?
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Parce que l'on fait
disparaître quelque chose qui me paraît d'une certaine importance,
l'exigence que le fonctionnaire qui est autorisé par le ministre ou par
le directeur à pénétrer sur un terrain ou dans un
édifice, dans un véhicule ou sur un bateau, doive avoir raison de
croire que l'on se livre ou que l'on s'est livré à une
activité susceptible d'entraîner l'émission, le
dégagement, le rejet ou le dépôt d'un contaminant dans
l'environnement.
Il me semble que le fait d'établir cette exigence, ce
n'était pas une idée légère. Il ne s'agit pas de
permettre à un fonctionnaire, simplement avec une autorisation du
ministre ou du directeur, d'aller n'importe où, n'importe quand
sauf dans une maison d'habitation et faire des
prélèvements et tout cela. C'est une loi ici. Il me semble que le
fonctionnaire, pour justifier son action, devrait pouvoir indiquer
éventuellement devant les tribunaux qu'il y a eu lieu de croire qu'il y
avait ou qu'il y avait eu des activités contraires aux
intérêts de la collectivité, plus particulièrement
à la protection de l'environnement.
Je ne comprends pas pourquoi le ministre veut faire sauter cette
précision.
M. Léger: M. le Président, il semble que la loi
actuelle, la loi passée, la loi préalable, limitait la
possibilité d'intervention d'un inspecteur aux contaminants. La loi
actuelle porte sur d'autres aspects, comme la protection pour les aqueducs,
pour les nouveaux sites d'enfouissement sanitaire, des préoccupations de
salubrité publique. Il est important que l'inspecteur puisse faire des
visites de routine pour faire appliquer l'ensemble de cette loi,
prévenir un paquet de situations, comme le réaménagement
des carrières, entre autres.
Ce libellé permet de ne pas uniquement limiter la loi aux
contaminants, mais à d'autres sources qu'il faut protéger, dans
le but de protéger l'environnement et prévenir des situations qui
ont d'autres causes qu'uniquement des contaminants.
M. Goldbloom: Donc, M. le Président, le . ministre
prétend que les mots "pour les fins de l'application de la
présente loi et des règlements adoptés en vertu de
celle-ci " constituent une protection analogue et suffisante?
M. Léger: Comme dans toutes les autres lois, c'est pour
les fins de cette loi seulement.
Le Président (M. Clair): L'article 41 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 42.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement, M. le
Président.
M. Cordeau: Dans la 3e ligne de cet article, vous dites: "Le
ministre, le directeur et les fonctionnaires autorisés par eux à
cette fin peuvent requérir de toute personne qui fait, a fait ou a
manifesté l'intention de faire une chose visée par la
présente loi..." Ne faudrait-il pas plutôt dire "à
rencontre de la présente loi"? "ou les règlements
adoptés..." "toutes les informations nécessaires".
Je ne saisis pas tout à fait la portée.
M. Léger: Ce n'est pas nécessairement à
l'encontre, parce qu'il peut y avoir quelqu'un qui a l'intention de
gérer un nouveau type d'enfouissement sanitaire. Il ne demande pas cela
à l'encontre de la loi. C'est pour cela que le mot a bien
été pensé par nos légistes.
M. Goldbloom: Et celui qui se propose de faire quelque chose
à l'encontre de la loi n'a pas généralement l'habitude de
l'afficher.
Le Président (M. Clair): L'article 42 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Léger: Je n'ai pas d'amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, contrairement à
l'article 41, on trouve ici l'expression "lorsqu'il a raison de croire que
celui-ci contient des contaminants..."
M. Léger: Dans ce cas-là précisément,
le pouvoir de saisie devait être limité physiquement aux
contaminants. C'est l'objectif visé par cet article.
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 43 est adopté.
J'appelle l'article 44.
M. Léger: M. le Président, à l'article 44,
remplacer, dans la cinquième ligne de l'article 121, le mot "ordonner"
par le mot "ordonné".
Le Président (M. Clair): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais revenir au
paragraphe 120d.
Le Président (M. Clair): Le paragraphe 120d de l'article
43.
M. Cordeau: II est dit: "Nul ne peut, sans l'autorisation du
ministre, vendre, utiliser ou offrir en vente un produit saisi..." Si on a
saisi un produit parce qu'il contenait des contaminants, comment peut-il le
vendre. (18 h 30)
M. Léger: II semble qu'il peut saisir un produit sans
l'apporter avec lui et le laisser sous la garde du propriétaire. C'est
pour cela qu'il ne pourrait pas y avoir, une fois qu'il a été
saisi... On met des scellés, etc.
M. Cordeau: Mais s'il appartient à quelqu'un, personne ne
peut le vendre?
M. Léger: S'il a été saisi, il est
gardé sous la garde du propriétaire et le propriétaire
peut dire: Je peux le vendre...
M. Cordeau: D'accord, c'est correct.
M. Goldbloom: II y a plus que cela, M. le Président. On
peut saisir une grande quantité d'un certain produit et trouver qu'il y
a plusieurs lots là-dedans. S'il y en a un qui est contaminé et
que les autres ne le sont pas, on peut libérer certains lots et
permettre qu'ils soient mis en vente.
M. Cordeau: Merci, je viens de saisir. M. Léger:
Vous venez de saisir la saisie.
Le Président (M. Clair): L'article 44 auquel on revient et
pour lequel on avait déjà adopté un amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, il faut en faire un autre.
A la troisième ligne, l'avant-dernier mot, c'est "à" avec un
accent grave, n'est-ce pas?
M. Léger: C'est cela, au lieu de "at".
Le Président (M. Clair): La correction est faite.
L'article 44, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: M. le Président, l'article 45: "Remplacer
le deuxième alinéa de l'article 123a par le suivant: "Toute
personne qui a soumis certains renseignements ou certaines
représentations en vue d'obtenir un certificat d'autorisation selon I
article 22 est tenue de respecter ses engagements si le certificat
d'autorisation a été délivré, notamment en ce qui
concerne la localisation du projet. Le présent alinéa n'a
cependant pas pour effet d'obliger quiconque à respecter des normes ou
des exigences plus sévères que celles édictées par
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil, sauf si elles ont
été imposées subséquemment par ordonnance ou si
elles ont été inscrites sur un certificat d'autorisation. Dans ce
cas, le directeur doit mentionner le droit d'appel de la personne ou
de la municipalité visée, conformément à
l'article 97."
Cela revient, je pense, à une demande des députés
de l'Opposition.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est un article qui est
passablement complexe dans sa rédaction, peut-être pas quant
à l'objectif qu'il vise, mais il n'est pas facile d'accès
intellectuellement. J'aimerais donc que nous puissions, avant d'adopter
l'amendement, lire ensemble l'article et...
M. Léger: Je vais proposer, si le député n'a
pas d'objection... Pour clarifier justement ce qu'il vient de dire, il y aurait
un amendement à apporter au premier alinéa. Si je le lisais,
peut-être que cela clarifierait la question du deuxième.
Le premier alinéa se lirait comme suit: "Remplacer les six
premières lignes de l'article 123a par les suivantes:... Est-ce que le
député veut l'écrire maintenant?
M. Goldbloom: Allez lentement.
M. Léger: "123a. Lorsqu'une autorisation
délivrée en vertu de la présente loi vise
l'exécution de certains travaux assortis, selon les termes mêmes
de l'autorisation, de certaines mesures ou".
M. Goldbloom: Le ministre a bien dit que les six premières
lignes sont remplacées.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: L'article se lirait donc comme suit: "Lorsqu'une
autorisation délivrée en vertu de la présente loi vise
l'exécution de certains travaux assortis, selon les termes mêmes
de l'autorisation, de certaines mesures ou équipements destinés
à prévenir, limiter ou empêcher l'émission, le
rejet, le dépôt ou le dégagement de contaminants dans
l'environnement, il est interdit d'entreprendre ou de poursuivre l'utilisation
ou l'exploitation des ouvrages ainsi construits sans que les équipements
et les mesures destinées à prévenir, limiter ou
empêcher l'émission, le rejet, le dépôt ou le
dégagement de contaminants fonctionnent ou soient mis en oeuvre selon le
cas. "
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Je trouve que c'est beaucoup plus clair. Je pense
que nous pouvons adopter ce premier amendement.
Le Président (M. Clair): L'amendement au premier
alinéa du paragraphe 123a de l'article 45 du projet de loi 69 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'amende- ment au
deuxième alinéa du paragraphe 123a est-il adopté?
M. Goldbloom: Je pense que maintenant il faudra relire
tranquillement le deuxième alinéa dans sa nouvelle version. Je me
permets de le faire, avec votre permission. "Toute personne qui a soumis
certains renseignements ou certaines représentations en vue d'obtenir un
certificat d'autorisation selon l'article 22 est tenue de respecter ses
engagements si le certificat d'autorisation a été
délivré, notamment en ce qui concerne la localisation du projet."
J'arrête là pour un instant. Cela veut dire qu'il n'y a pas moyen
pour une personne de changer la localisation. Il y a d'autres restrictions
aussi... S'il s'est engagé quant à la...
M. Léger: II faudrait qu'il demande un amendement à
son permis, à ce moment.
M. Goldbloom: Pardon?
M. Léger: II faudrait qu'il demande un amendement à
son permis.
M. Goldbloom: C'est cela, pour changer la localisation.
M. Léger: C'est cela.
M. Goldbloom: Je continue la lecture. "Le présent
alinéa n'a cependant pas pour effet d'obliger quiconque à
respecter des normes ou des exigences plus sévères que celles
édictées par règlement du lieutenant-gouverneur en
conseil, sauf si elles ont été imposées
subséquemment par ordonnance ou si elles ont été
instruites sur un certificat d'autorisation. Dans ce cas, le directeur doit
mentionner le droit d'appel de la personne ou de la municipalité
visée conformément à l'article 97."
M. le Président, toujours dans le but de comprendre, il est donc
possible pour le ministre ou le directeur d'imposer des exigences plus
sévères que celles contenues dans la loi et les
règlements, et cela, en vertu des pouvoirs généraux que la
loi confie au ministre et au directeur. Si, par ordonnance ou dans un
certificat d'autorisation des exigences plus sévères sont
imposées, il y a le droit d'appel dont nous avons parlé,
c'est-à-dire devant la Commission municipale du Québec.
D'accord.
Le Président (M. Clair): Cet amendement est adopté.
L'autre amendement.
M. Léger: Remplacer dans les troisième et
quatrième lignes de l'article 123d la date du "1er janvier 1973" par la
date du "21 décembre 1972".
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a une
erreur. Il n'y a pas d'article 123d...
M. Léger: C'est "b".
M. Goldbloom: ... comme "détérioration". C'est "b"
comme "bénéfice".
M. Léger: D'accord? "b".
Le Président (M. Clair): Cet amendement, remplaçant
la lettre "d" par la lettre "b", tel que le député de D'Arcy
McGee vient de le dire, est-il adopté?
M. Léger: Seulement un instant, M. le Président, il
y a une petite correction à taire. Au deuxième alinéa,
l'amendement qu'on proposait, commençait par "Toute personne qui". Je
voudrais corriger cela, au lieu de "Toute personne qui", indiquer "Quiconque a
soumis certains renseignements". Dans la quatrième ligne, selon
l'article 22, il faudrait ajouter "ou l'article 31a est tenu de respecter cet
engagement".
Le Président (M. Clair): Ces deux amendements sont-ils
adoptés?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Est-ce que
l'amendement concernant...
M. Léger: II reste maintenant à ajouter l'article
suivant...
Le Président (M. Clair): Oui, mais je veux le
désigner comme il le faut. L'amendement qui se lisait comme suit:
Remplacer, dans les troisième et quatrième lignes de l'article
123d, la date du "1er janvier 1973" par la date du "21 décembre 1972",
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté quant à l'amendement, M. le
Président. Maintenant, quant à l'article lui-même,
j'aimerais faire le même exercice, le lire tranquillement pour être
certain de le comprendre: "Sous réserve des dispositions de l'article
99" regardons l'article 99 c'est l'article qui dit que l'appel
suspend l'exécution de la décision du directeur sauf dans le cas
prévu à l'article 26. L'article 26: "Le directeur peut,
nonobstant l'article 25..."
Une Voix: On n'en sortira pas.
M. Goldbloom: Effectivement à l'article 25 on dit:
"Lorsqu'il constate la présence dans l'environnement d'un contaminant
visant l'article 20..."
M. Léger: M. le Président, avant qu'on se retrouve
à l'article 1, je propose qu'à l'article 123b, on biffe le
commencement qui dit: "Sous réserve des dispositions de l'article 99. "
Cela va régler l'affaire.
M. Goldbloom: Or, M. le Président, si l'on biffe ces
quelques mots, l'article se lirait: "Toute décision du directeur ou de
la commission municipale du Québec en matière de taux ou de taxe
d'eau rendue le ou après le 21 décembre 1972 est
exécutoire, nonobstant tout appel ou autre contestation devant les
tribunaux judiciaires." Qu'est-ce qui arrive, M. le Président, si,
à la fin du processus judiciaire, la décision est
renversée? Y a-t-il remboursement?
M. Léger: II y a remboursement.
Le Président (M. Clair): Est-ce que, effectivement, il y a
un nouvel amendement de proposé biffant des mots?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Clair): Est-ce que c'était
précis cela?
M. Léger: Enlever: "Sous réserve des dispositions
de l'article 99".
Le Président (M. Clair): Enlever...
M. Léger: A l'article 123b...
Le Président (M. Clair): ... à l'article
123b...
M. Léger: ... les mots: "Sous réserve des
dispositions de l'article 99", cela s'en va très loin et on commence
par: "Toute décision du directeur".
Le Président (M. Clair): Je n'ai pas le texte de
l'ancienne loi. "Sous réserve...
M. Léger: La dernière page. M. Cordeau: II
est 18 heures 45. M. Léger: On achève.
Le Président (M. Clair): Cette idée d'imprimer sur
l'endos des projets de loi! D'habitude, il y a un page de plus. Je suis
favorable sauf que vous auriez dû me prévenir.
M. Léger: D'accord?
M. Goldbloom: Après mûre réflexion, M. le
Président, je suis d'accord avec ce que propose le ministre.
M. Léger: Je comprends, en entendant l'argumentation du
député de D'Arcy McGee, avec tous les articles qu'il faut
revérifier, je comprends les honoraires des avocats.
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Clair): II y a également un autre
amendement?
M. Léger: Oui, ajouter à l'article suivant,
après l'article 123b: "123c: Le directeur exerce les pouvoirs
conférés au directeur du Service provin-
cial d'hygiène en vertu de toute loi générale ou
spéciale. De même, le directeur exerce les pouvoirs
conférés au directeur du génie sanitaire ou au ministre ou
au ministère des Affaires sociales en vertu des règlements
provinciaux d'hygiène adoptés sous l'empire de la Loi de
l'hygiène publique (Statuts refondus, 1964, chapitre 161)".
Le Président (M. Clair): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. C'est pour
boucher des trous possibles, si je comprends bien.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 45 avec
ses nombreux amendements est-il adopté?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Clair): Adopté tel
qu'amendé.
M. Léger: II faut maintenant insérer après
l'article 45, l'article 45a qui se lirait comme suit: "45a: Ladite loi est
modifiée par l'addition, après l'article 124a, du suivant: "124b:
Un règlement municipal approuvé en vertu du quatrième
alinéa de l'article 124 peut servir à l'application de l'article
19a". (18 h 45)
Le Président (M. Clair): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a lieu
quand même de vérifier exactement ce que cela veut dire. L'article
19a fait quoi? Il assimile les règlements municipaux aux
règlements adoptés en vertu de la loi.
M. Léger: Ils priment sur les règlements
provinciaux et on donne un droit à l'environnement. On le donne autant
pour les règlements municipaux que le règlement provincial.
M. Goldbloom: A condition que ces règlements municipaux
aient été préalablement approuvés par le ministre,
un avis de cette approbation ayant été publié dans la
Gazette officielle. D'accord.
Le Président (M. Clair): L'article 45a est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: A l'article 46a...
M. Goldbloom: D'abord l'article 46.
Le Président (M. Clair): D'abord l'article 46.
M. Léger: Ah oui! D'accord.
Le Président (M. Clair): Pas d'amendement?
M. Léger: Pas d'amendement. Le Président (M.
Clair): Adopté? M. Goldbloom: Adopté. Le Président (M.
Clair): Adopté.
M. Léger: Et ajouter l'article 46a, qui se lirait comme
suit: "L'article 248 de ladite loi édicté par le chapitre... '
on insérera le chapitre "...des lois de 1978 est
remplacé par le suivant: "L'article 248. La section 4a du chapitre I et
ses règlements d'application ne s'appliquent pas sur les territoires
visés aux articles 168 et 203, sauf en ce qui concerne les
règlements d'application de l'article 22 et les règlements
applicables généralement au Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement adoptés en vertu des paragraphes c) et d) de l'article
31 i." J'espère que c'est clair!
M. Goldbloom: II s'agit simplement d'avoir l'assurance que ce
nouvel article respecte les ententes de la baie James et il a été
demandé en vertu de toute la discussion qui a entouré...
M. Léger: ... la concordance. M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Clair): Pour le bénéfice du
président, est-ce que vous répéteriez?
M. Léger: Je vais vous la donner.
Le Président (M. Clair): Vous êtes bien gentil.
Adopté en vertu...
M. Cordeau: C'est en concordance avec le projet de loi 46.
M. Léger: C'est cela.
Le Président (M. Clair): ... des paragraphes c) et d), de
l'article 31 i.
Ces amendements sont-ils adoptés? Vous voulez que je relise?
Ajouter simplement à la fin du texte proposé pour 248 les
mots "... adoptés en vertu des paragraphes c) et d) de l'article 31 i.
"
Le nouvel article 46a est-il adopté? Sans vous bousculer.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Léger: II reste le dernier, l'article 46b à
insérer, qui se lirait comme suit: "Article 46b: l'article 2 du
Régime de retraite des employés du gouvernement, des organismes
publics (1973, chapitre 12), modifié par l'article 1 du chapitre 9 des
Lois de 1974 par l'article 47 du chapitre 41 des Lois de 1975, par l'article 9
du chapitre 51 des Lois de 1976, par l'article 1 du chapitre 21 et l'article
232 du chapitre 68 des Lois de 1977, est de nouveau modifié par
l'addition, après le paragraphe 10 du premier alinéa, du
suivant:
"11. aux membres du Bureau d'audiences publiques pour l'environnement
qui sont nommés en vertu du premier alinéa de l'article 6b de la
Loi de la qualité de l'environnement (1972, chapitre 49)."
M. Cordeau: Vous êtes certain qu'il n'y a pas d'erreur dans
cela, parce qu'on se fie au ministre.
M. Goldbtoom: J'ai l'habitude de vérifier tout cela. Le
ministre ne me permet pas de le faire parce que je n'en ai pas eu le temps avec
le court délai qu'il nous a accordé en nous soumettant les
amendements, alors si les membres du Bureau d'audience publique finissent par
ne pas avoir droit à leur régime de retraite, qu'ils ne me
blâment pas.
M. Léger: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
revenir aux articles...
Le Président (M. Clair): Est-ce que l'article 46b est bien
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 47
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté sous réserve des deux articles
qui sont en suspens.
Le Président (M. Clair): Article 47 adopté.
M. Léger: A l'article 110b, qui était l'article 35,
on pourrait proposer l'amendement suivant, au lieu de 110b, pour avoir
l'approbation de tous les membres de la commission; l'objectif, je pense qu'on
était tous d'accord, c'était le libellé. Alors, 110b se
lirait comme suit... Vous avez vos crayons, vos plumes, vos papiers? A la
vitesse normale: "S'il est constaté qu'une plainte porte sur une
infraction subséquente et que la plainte n'en fait pas mention, le juge
qui entend la cause doit ordonner qu'elle soit amendée en
conséquence et rendre jugement sur la plainte ainsi amendée." Et
on ôte l'obligation au juge de faire la recherche, c'est à un
autre de la faire.
M. Cordeau: Pas besoin de s'assurer... Une nuance.
Le Président (M. Clair): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. Je trouve
que c'est une nuance importante.
M. Léger: Quels étaient les articles qui restaient,
M. le Président?
Le Président (M. Clair): Est-ce que l'article 35 tel
qu'amendé est adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: II reste maintenant, M. le Président,
l'article 23, je pense.
Le Président (M. Clair): L'article 24. Vous voulez aller
à l'article 9? Il y a l'article 24 qui est suspendu
également.
M. Léger: Quelle page?
Le Président (M. Clair): Dans les papillons.
M. Léger: On enlève l'article 24, on le retire, on
ne le présente pas. C'est-à-dire qu'on retire l'amendement.
Le Président (M. Clair): Vous retirez l'amendement.
M. Léger: Donc, on reprend le texte publié. On
laisse "usine de traitement ".
Le Président (M. Clair): L'article 24 est adopté
tel quel.
M. Léger: C'est cela. Maintenant, à l'article 31
f.
M. Goldbloom: Est-ce que l'article 23 a effectivement
été adopté?
M. Léger: Non. C'est compliqué un peu alors avant
on va régler les choses qui sont moins compliquées. C'est
l'article 31f.
Le Président (M. Clair): L'article 9 du projet de loi. A
l'article 9 du projet de loi, le paragraphe 31f...
M. Cordeau: Quelle page?
Le Président (M. Clair): II n'y a pas de page dans les
papillons.
M. Cordeau: M. le Président, dans le projet de loi, c'est
à la page 6.
La date, c'est un... après l'entrée...
M. Léger: M. le Président, voici qu'on proposerait,
à l'article 31 f, à la deuxième page, c'est-à-dire
au paragraphe 4, qui commence par le lieutenant-gouverneur en conseil, on
lirait comme suit: "Le lieutenant-gouverneur en conseil ou un comité de
ministres visé à l'article 31e".
Le Président (M. Clair): C'est simplement ces mots qu'on
ajoute?
M. Léger: Oui, ajouter ça, entre les mots "conseil"
et "peut".
Le Président (M. Clair): Alors, vous
répétez?
M. Léger: Le lieutenant-gouverneur en conseil, on ajoute:
"ou un comité de ministres visé à l'article 31e".
Le Président (M. Clair): Cet amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, dans ce cas-là,
est-ce que le verbe...
M. Léger: Ce n'est pas terminé.
M. Goldbloom: ... doit être au pluriel?
M. Léger: Le quoi?
M. Goldbloom: Le verbe.
M. Léger: Ah, "peuvent". C'est "ou peut", c'est "peut".
Dans le paragraphe 5, à la cinquième ligne, après les mots
"en conseil", on ajoute la même chose. "Ou le comité de ministres
visés à l'article 31e doit délivrer un certificat."
M. Goldbloom: Est-ce que c'est "un comité" ou "le
comité"?
M. Léger: Le comité.
M. Goldbloom: Dans les deux cas.
M. Léger: Disons "un comité" dans les deux cas.
Est-ce qu'on est d'accord?
Le Président (M. Clair): Cela va.
M. Léger: Après ça, il y a un paragraphe
supplémentaire qui se lirait comme suit, pour répondre aux
préoccupations, je le lis tranquillement, si vous avez vos crayons: "La
décision prise en vertu des trois premiers alinéas et le
certificat d'autorisation afférent cesse d'avoir effet si la
réalisation physique du projet n'est pas commencée dans le
délai visé au premier alinéa.
Le Président (M. Clair): "Dans les délais"?
M. Léger: "Dans le délai visé au premier
alinéa." Je répète: "La décision prise en vertu des
trois premiers alinéas et le certificat d'autorisation afférent
cesse d'avoir effet si la réalisation physique du projet n'est pas
commencée dans le délai visé au premier alinéa."
D'accord? (19 heures)
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Léger: Adopté? M. Goldbloom:
Adopté.
M. Léger: II ne resterait qu'un seul article, soit
l'article 23.
Le Président (M. Clair): L'article 9 tel qu'amendé
est donc adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Clair): A quel article passons-nous
maintenant?
Une Voix: A l'article 23, page 12.
M. Léger: M. le Président, je vous demanderais, si
vous le permettez, de revenir à l'article 4, et ajouter l'amendement
suivant qui se lirait comme suit. Je vais le lire tranquillement.
Le Président (M. Clair): A quel endroit à l'article
4?
M. Léger: A 19g.
Le Président (M. Clair): On ajoute un 19g?
M. Léger: Oui. Avant de l'écrire, je vais le lire:
"Pour protéger ceux qui ont obtenu un permis par la loi d'être
bien protégés contre les injonctions." Ce sont les
objectifs...
Cela se lirait comme suit: "19g. Les articles 19b à 19f..."
Le Président (M. Clair): Pas trop vite.
M. Léger: "Les articles 19b à 19f ne s'appliquent
pas dans le cas d'un projet dûment autorisé en vertu de la
présente loi, sauf dans le cas d'un acte non conforme aux dispositions
du certificat d'autorisation ou de tout règlement applicable."
M. Goldbloom: "Du certificat d'autorisation ou..."
M. Léger: "... de tout règlement applicable." M.
Goldbloom: II y a un autre paragraphe?
M. Léger: II y a un autre tout petit paragraphe. Non,
excusez. C'est tout.
Le Président (M. Clair): L'amendement est reçu.
Est-ce qu'il est adopté?
M. Goldbloom: II est adopté avec enthousiasme, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Léger: On va aller à l'article 23. Tout le
problème est là.
M. le Président, est-ce que le député de D'Arcy
McGee accepterait qu'on suspende deux minutes, le temps que le
député de Saint-Hyacinthe et les gens qui sont ici puissent, avec
notre conseiller... Le député de D'Arcy McGee aussi.
M. Goldbloom: Je suis invité au party?
M. Léger: Pour régler le libellé.
M. Cordeau: La bouteille de champagne...
M. Léger: Vous seriez d'accord pour prendre deux
minutes?
Le Président (M. Clair): La commission suspend ses travaux
pour trois minutes.
Suspension de la séance à 19 h 5
Reprise de la séance à 19 h 15
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
La commission de l'environnement reprend ses travaux. Nous en
étions à l'étude de l'article 23, qui semblait susciter
certains problèmes. Sont-ils réglés?
M. Cordeau: Cela l'est toujours par les légistes.
M. Léger: M. le Président, la raison pour laquelle
il faut avoir une procédure qui permet de mettre tout le monde sur un
même pied, c'est d éviter justement que la municipalité,
l'entrepreneur, c est-à-dire le transporteur, avant que la loi arrive,
puissent tous les deux avoir eu une entente. La loi vient justement
protéger la qualité de l'environnement en décrétant
qu'il n'y aurait plus de dépotoirs, que pour ceux qui pourraient avoir
soumis des prix à l'entrepreneur, au transporteur, sur lesquels
l'entrepreneur s'est basé pour déterminer un contrat avec la
municipalité, nécessairement, il se peut que les prix
changent.
Le directeur ou le gouvernement veut à ce moment-là
empêcher que celui qui contrôle un site, qui a eu un permis, qui
possède un monopole, puisse fixer n'importe quel prix. On va retenir
l'exagération au niveau du propriétaire d'un site, d une part.
Mais, à ce moment-là, si le transporteur se voit obligé
d'augmenter ses taux sur lesquels il a eu un contrat ferme avec la
municipalité ou qu'il va perdre des profits parce que le taux
facturé par le propriétaire du site est changé, le
gouvernement peut, par le directeur, faire entendre tous ceux qui sont inclus
là-dedans, c'est-à-dire que la municipalité et le
propriétaire du site peuvent venir s'exprimer, parce que le directeur a
le pouvoir de fixer les taux.
A ce moment-là, cela devient un genre de jugement qui est
déterminé par le directeur, qui peut faire diminuer le coût
de celui qui est l'exploitant du site puisqu'il a un monopole, il ne
peut pas exagérer comme il peut accepter ce taux et, à ce
moment-là, si c'est diminué par un jugement devant une
situation quand même controversée la municipalité va
en bénéficier, et si c'est plus élevé, c'est la
municipalité qui devra payer à ce moment-là. Ils ont
chacun l'occasion de s'exprimer. C'est pour cela, je pense, que le
libellé actuel, à moins qu'on ait une façon d'apporter un
petit adoucissement, ne peut qu'être la meilleure solution dans la
controverse qu'il y a là, parce qu'il y a beaucoup
d'intérêts en jeu. La municipalité, le transporteur, le
propriétaire d'un site et le gouvernement doivent protéger
l'environnement. Il doit faire respecter sa loi et il sera obligé,
à un moment donné, de trancher.
M. Cordeau: Tantôt, vous avez fait allusion aux profits du
transporteur. De quelle façon pensez-vous qu'une municipalité
peut évaluer si le transporteur fait trop ou pas assez de profits?
M. Léger: La municipalité a fait une entente avec
le transporteur et le transporteur ne pourrait être mal pris que si le
propriétaire d'un site changeait le montant où il y avait une
supposée entente. Il ne faut pas oublier que le propriétaire d'un
site qui est devenu l'unique site possible, parce que les autres n'ont pas le
choix d'aller ailleurs, peut, lui, du jour au lendemain, dire: Ce n'est plus
tel montant qu'on va facturer, c'est $2 ou $4 de plus. A ce moment-là,
cela change les règles du jeu et c'est par le biais du contrôle
sur le site qu'on peut en atténuer les effets. Nécessairement,
dès que tous les contrats seront terminés, il n'y aura plus de
problèmes, mais, la première année, il va falloir que
quelqu'un prenne une décision, quelqu'un qui est neutre.
M. Cordeau: Si le type va toujours porter les déchets au
même site d'enfouissement, même si les prix augmentent, lorsqu'il a
soumissionné, il devait prévoir ces augmentations.
M. Léger: II ne pouvait pas les prévoir, parce que
celui...
M. Cordeau: II soumissionne durant deux ans... S'il a eu la
soumission... Comme cela, n'importe qui peut soumissionner, essayer de lavoir
au prix le plus bas possible et, quand il a le contrat, le lendemain, il peut
dire: Là, les prix augmentent, je n'arrive plus.
M. Léger: Le transporteur ou le propriétaire?
M. Cordeau: Le transporteur.
M. Léger: Le transporteur, s'il a eu le contrat, va
être obligé de le respecter après.
M. Cordeau: On demande que les contrats actuels soient
respectés.
M. Léger: Oui, d'accord, mais là, on parle du taux
exigé pour le site.
M. Cordeau: Oui, mais c'est la même chose. M.
Beauséjour: ... le même endroit.
M. Cordeau: J'ai dit: Si le type va toujours porter les
déchets au même endroit et qu'il y a une augmentation à un
moment donné.
M. Beauséjour: Du propriétaire du site.
M. Cordeau: Du site. Ce n'est pas la municipalité, quand
il y a un contrat de donné et qu'elle l'a donné au plus bas...
Parce qu'autrement quelqu'un va soumissionner plus bas et 24 heures
après va dire: Les prix sont augmentés, la municipalité va
payer.
Le Président (M. Clair): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Léger: On va avoir les lumières de
l'expérience du député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je vais essayer de faire
une contribution constructive à la discussion. Il est évident que
le contrat pour le transport des déchets peut ne pas coïncider dans
le temps avec la détermination des taux pour l'élimination des
déchets à un endroit donné.
Donc, dans le courant d'un contrat entre un transporteur et une
municipalité, les dépenses du transporteur peuvent se trouver
augmentées par une décision de l'exploitant du lieu
d'enfouissement sanitaire. Dans un tel cas, le contrat est toujours là.
Les deux parties, la municipalité et le transporteur, sont liées
par ce contrat. Parfois, le transporteur va soumettre son problème
à la municipalité et demander une renégociation de son
contrat, mais, à moins d'une renégociation, le contrat est valide
et le demeure jusqu'à son expiration. Là, il y a de nouvelles
soumissions, et le reste.
Il s'agit ici d'une action gouvernementale, d'une intervention du
gouvernement pour fermer un certain nombre de dépotoirs. Il y a,
à cause de cela, des augmentations de coûts à
prévoir. Dans la rédaction de l'article, le ministre a
prévu également la possibilité de diminutions, mais cette
possibilité est faible, et cela, pour deux raisons: Si le ministre ferme
des dépotoirs, cela veut dire qu'il y a des municipalités qui
devront envoyer leurs déchets plus loin, parce qu'il y aura moins de
dépotoirs, moins de lieux d'élimination qui seront disponibles;
donc, les frais de transport seront plus élevés. Il faudra que
quelqu'un paie ou absorbe ces frais de transport plus élevés.
Deuxièmement, quand le ministre ferme des dépotoirs, c'est
parce que ce sont des dépotoirs à ciel ouvert où l'on
dépose les déchets. On ne fait pas d'enfouissement sanitaire ou
on ne le fait pas correctement. Quand il décrète, disons, pour
les fins de la discussion, que plusieurs municipalités, ayant auparavant
envoyé leurs déchets à plusieurs dépotoirs à
ciel ouvert, doivent dorénavant envoyer leurs déchets à un
seul endroit où il se fera un bon enfouissement sanitaire, ce bon
enfouissement sanitaire coûtera plus cher que le dépôt
à ciel ouvert des déchets. Donc, il y a des coûts
additionnels qui sont imposés par l'action du ministre. Cette action est
au nom de l'environnement, au nom des intérêts de la
collectivité.
Je reviens à l'article tel que le ministre nous le propose. Il y
a deux choses qu'il dit ici: Le directeur pourra fixer les taux exigés
par l'exploitant du lieu d'enfouissement sanitaire. Il ne parle pas du
transporteur. Pourtant, il dit: Nous allons rendre un jugement aussi
équitable que possible quant au coût de l'élimination des
déchets.
La deuxième principe qu'il établit, c'est que tout
changement dans les coûts est à la charge de la
municipalité ou de la personne qui produit les déchets. Il me
semble, M. le Président, que si ce principe s'applique aux taux
demandés par l'exploitant, du lieu d'élimination, il doit
être appelé à faire la même chose pour ce qui
concerne le transporteur.
C'est un profane qui vous parle. Je reconnais le fait qu'il y a un
contrat qui existe, mais il y a aussi des contrats qui existent par rapport
à l'élimination des déchets et, s'il y a un contrat, il
n'est pas mentionné ici que le directeur ne pourra pas fixer de nouveaux
taux pour l'élimination parce qu'il y a un contrat qui est valide. Il me
semble que de deux choses l'une: Ou bien le ministre devrait préciser
que si un contrat existe, ce contrat prend préséance sur toute
décision du directeur, ou bien, il devrait permettre au directeur de
juger aussi équitablement que possible entre les trois personnes
intéressées, l'exploitant du site, le transporteur et la
municipalité. Autrement, justice ne sera pas rendue.
M. Léger: Je me demande jusqu'à quel point les
conséquences d'une renégociation de contrat quand les
données sont changées... Est-ce que ce n'est pas la crainte que
celui qui avait le contrat le perdrait en recommençant une nouvelle
soumission avec d'autres compétiteurs?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je pense que le
problème est le suivant. Le transporteur conclut un contrat avec la
municipalité. Il le fait probablement par un régime de
soumissions publiques et c'est celui qui fait la meilleure offre qui obtient le
contrat. Pour faire cette offre, il doit calculer ses profits aussi
étroitement que possible. Parce que, mon Dieu, je présume que
ceux qui sont des professionnels du transport des déchets connaissent
les coûts impliqués et calculent combien de profit ils doivent
faire sur le transport des déchets; alors, celui qui calcule la marge de
profit la plus faible est généralement celui qui obtient le
contrat. Je prends des chifres en l'air, je ne connais pas aujourd'hui les prix
qui doivent être exigés, mais disons que sa marge de profit est de
$5 la tonne et, l'exploitant ou le directeur, en fixant les taux, augmente le
prix d'élimination de $5 la tonne; ses profits viennent de
disparaître et il est quand même lié par un contrat.
Il me semble que ce n'est pas juste, parce qu'il doit quand même
faire un certain profit pour faire vivre sa famille. C'est pour cette raison
que je pense que le ministre devrait envisager un système un peu plus
large impliquant les trois intéressés, pas seulement les deux et
même pas les deux parce que...
Je m'excuse, je retire ce que je viens de dire, parce qu'il y a quand
même deux personnes qui sont visées et qui seraient
affectées par la décision du directeur. L'exploitant pourrait
voir ses profits diminuer parce que le directeur lui refuserait une
augmentation de taux aussi grande qu'il l'aurait voulue. La municipalité
pourrait se trouver obligée de payer plus cher et de taxer en
conséquence à cause d'une décision du directeur. Mais,
qu'arrive-t-il au transporteur dans tout cela? Il pourrait se faire entendre,
selon ce que le directeur a dit, mais il n'y a pas de mécanisme qui
permet de lui rendre justice. Si par des gestes posés par certains
membres de cette commission... J'ai commis une hérésie en disant
que le directeur devrait pouvoir intervenir pour modifier les termes d'un
contrat mais ce contrat lie deux personnes, le transpor-
teur et la municipalité et si la décision du
directeur pouvait affecter le contrat en ce qui concerne la
municipalité, cette décision devrait pouvoir affecter l'autre
personne liée. (19 h 30)
Or, ce qui est prévu ici, c'est que le contrat entre la
municipalité et l'exploitant du site pourrait être affecté,
s'il existe un tel contrat; il en existe dans certains cas sûrement, mais
pour être juste, il me semble...
M. Léger: Dans la majorité des cas, il y a un
contrat unique entre le transporteur et la municipalité. C'est
très rare qu'il y en ait un entre la municipalité et l'exploitant
du site.
Ce que je me demande là-dedans, prenons un chiffre, des chiffres
absolument utopiques, où l'exploitant du site demande $5 la tonne
je dis des chiffres absolument aberrants, je n'ai aucune idée des ordres
de grandeur et que le transporteur demande $10 pour faire le transport
parce qu'il doit payer les $5 la tonne à celui qui exploite le site...
la municipalité paiera les $10 au transporteur. C'est le contrat qu'il y
avait au début. Au lieu de $5 maintenant, celui qui est dans la position
de monopole décide d'augmenter cela à $8 et, à ce moment,
selon le libellé de la loi, je pense que cela voudrait dire que le
transporteur pourrait facturer $13 à la municipalité sans changer
le contrat.
M. Cordeau: II y a la distance.
M. Goldbloom: Je soumets respectueusement à votre
considération le problème suivant: Si...
M. Léger: ...est absorbé par les transporteurs
d'après ce qu'on me dit.
M. Goldbloom: Je m'excuse.
M. Léger: Le coût pour la distance augmentée
est absorbé par le transporteur. Il n'y a pas de problème de ce
côté. C'est seulement la question du coût augmenté
par l'exploitant du site.
M. Goldbloom: Le coût additionnel peut être
absorbé, mais c'est un coût plus élevé parce que si
la distance est plus longue, le temps nécessaire est augmenté. Le
temps, cela veut dire le salaire des employés, cela veut dire plus de
temps pour revenir et faire un autre voyage de collecte...
M. Léger: En réalité, les $3 de plus que
l'exploitant du site exigerait, est-ce que c'est le transporteur qui devrait le
prendre à même ses profits parce que s'il a un contrat fixe avec
la municipalité... ou la municipalité ne devrait-elle pas le
payer? Mais pourvu qu'on le contrôle. C'est cela la question. On calcule
que cela devrait être la municipalité qui le paie, mais qu'on
contrôle le site.
M. Cordeau: Je connais une municipalité et ce n'est
pas la seule où l'entrepreneur doit assumer les frais du site
lorsqu'il soumissionne.
M. Léger: Le problème revient tout le temps.
L'entrepreneur lui-même, l'exploitant ne parlez pas du
transporteur quand il devient le seul exploitant, c'est entendu que s'il
s'est entendu avec le transporteur avant, il n'y a pas de problème. Cela
n'arrivera pas cela. C'est quand ils ne se sont pas entendus ou quand le
responsable du site décide de lui-même, sans avoir signé de
contrat puisque c'était verbal, d'augmenter son coût parce qu'il
dit: Je suis le seul. C'est à ce moment qu'on veut intervenir pour
éviter...
M. Cordeau: C'est là que le ministre de l'environnement
devrait intervenir...
M. Léger: Sur le site.
M. Cordeau: ... sur le site...
M. Léger: C'est ce qu'on fait.
M. Cordeau: ... pour ne pas augmenter les tarifs, mais la
municipalité ne devrait pas payer davantage sur un contrat donné.
Il est sûr qu'à l'expiration du contrat, il peut arriver d'autres
taux parce que les prix augmentent, mais lorsqu'il y a un contrat en vigueur,
et que c'est le transporteur qui a la responsabilité d'aller poser les
déchets où il veut...
Le Président (M. Clair): Messieurs, je m'excuse. Un
instant. Compte tenu qu'il est actuellement 19 h 30 passé, je me permets
de vous faire la suggestion suivante. Je pense que tout le monde comprend ce
que l'un et l'autre veulent dire. Il s agit de résoudre un
problème. Je fais simplement la suggestion suivante: au point de vue de
la technique législative, il serait possible d adopter l'article tel
qu'il apparaît actuellement et qu'au niveau de la troisième
lecture, au niveau de la prise en considération du rapport, que le
ministre amène un amendement qui rencontre, si besoin est, les
volontés des membres de cette commission. Je pense que chacun a eu le
loisir de s'exprimer et c'est simplement compte tenu que les travaux doivent
reprendre à 20 heures à I'Assemblée nationale que j'en
fais I'humble suggestion. Si ce n'est pas retenu, je m en remettrai au
consentement unanime de cette commission pour continuer la discussion.
M. Beauséjour: M. le Président, deux remarques
avant de considérer ce que vous venez de nous proposer. Il y a une chose
qui serait bonne à considérer; c'est que l'exploitant va recevoir
une plus grande quantité de déchets et aussi probablement
qu'à ce moment-là, au niveau de l'argent qui va entrer dans ses
coffres, cela va être supérieur. C'est un aspect. Il y a un autre
aspect à l'article 64, à la troisième ligne: Pour une
partie du territoire du Québec, une municipalité ou une personne,
peut demander... Est-ce qu'ici cela n'ouvre pas la porte à n'importe
quel citoyen ou si on veut parler de l'exploitant du site?
M. Léger: Cela peut être le transporteur de
déchets, cela peut être le client.
M. Beauséjour: Cela peut être une personne, un
citoyen?
M. Léger: Une entreprise. M. Beauséjour: Un
citoyen?
M. Léger: Pas un citoyen qui n'est pas impliqué
dans le contrat. C'est soit le responsable du site, soit le transporteur, soit
une compagnie qui est cliente qui va déposer ces déchets.
M. Beauséjour: Le mot "personne" est assez clair, à
ce niveau-là.
M. Léger: Cela pourrait être une personne, comme
vous dites, mais elle n'aurait pas l'intérêt requis pour
être incluse.
Le Président (M. Clair): Messieurs, est-ce que vous
disposez de ma suggestion immédiatement?
M. Léger: Moi, je serais d'accord si...
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais réagir
à votre suggestion. Je voudrais l'accepter pour ma part, à
condition que je puisse faire une brève dernière intervention. Je
voudrais dire ceci. Le ministre vient d'apporter un élément qui
me paraît important. A force de discuter, nous faisons sortir des
éléments et nous finissons aussi par comprendre nous-mêmes
toutes les implications. J'avais fait une argumentation qui aurait
impliqué le transporteur dans le processus de fixation des taux.
C'était parce que j'étais convaincu que l'augmentation des
coûts du transporteur, par rapport aux distances, au temps additionnel,
serait importante et devrait entrer en ligne de compte. Le ministre vient de me
dire que ce n'est pas un élément majeur.
Si ce n'est pas un élément majeur, ce que le ministre nous
propose dans l'article 64a obligerait la municipalité à payer le
coût additionnel; ce ne serait pas au transporteur de payer ce coût
additionnel, si les taux étaient majorés par l'exploitant du lieu
d'enfouissement et si cela était approuvé par le directeur ou
autrement déterminé par lui. Donc, à mon sens, s'il est
vrai que le problème des frais de transport du temps additionnel n'est
pas un problème, il reste le problème de la
municipalité.
Pour ma part, je ne vois pas comment la municipalité peut s'en
sortir. Pour que quelqu'un paie le montant additionnel, il me semble que c'est
la municipalité qui est obligée de supporter les frais
additionnels; sauf que, quand j'avais la responsabilité de ces
choses-là, j'accordais des subventions aux municipalités pour
soulager leur fardeau additionnel, et j'aimerais suggérer au ministre de
prendre cela en considération.
M. Léger: L'idée est très bonne, excellente,
sauf que je ne peux pas la mettre dans la loi.
Le Président (M. Clair): Est-ce que l'article...
M. Cordeau: Le ministre le pourrait, parce qu'il n'a plus besoin
de passer par le lieutenant-gouverneur.
M. Léger: II faut que je passe par les règles
administratives.
Le Président (M. Clair): Messieurs, simplement pour
être bien sûr de la situation relativement à l'article 23,
il y avait d'abord eu un amendement adopté à l'effet de supprimer
dans la deuxième ligne du deuxième alinéa de l'article 74,
les mots "de la requérante", ensuite insérer l'alinéa
suivant après le deuxième alinéa de l'article 64a: "Tout
changement de coût faisant suite à de tels taux est à la
charge ou au crédit de la municipalité ou de la personne qui
produit les déchets." C'est adopté?
M. Cordeau: Non, non!
Le Président (M. Clair): Ce serait adopté sauf
qu'au niveau de la prise en considération du rapport, le ministre
pourrait revenir, mais il faut qu'on l'adopte ici, sans quoi les travaux...
M. Cordeau: Sur division.
Le Président (M. Clair): Adopté sur division. Il
fallait également ajouter les articles 64b et 64c qui n'ont pas
été lus par le ministre, qui ont été
distribués, que nous avons tous entre les mains et qui, je le pense,
comportent un léger changement, si le ministre voulait me
l'indiquer.
M. Léger: Oui, à l'article 64b, ça se lirait
comme suit: "L'exploitant d'un lieu d'élimination des déchets
qui, en vertu d'un règlement du lieutenant-gouverneur en conseil, est
obligé de recevoir des déchets, est tenu d'afficher ses tarifs ou
ceux qui ont été décrétés par le directeur,
à la vue du public."
M. Goldbloom: Ceux qui ont été...
M. Léger: Décrétés par le directeur.
M. Goldbloom: ... décrétés.
Le Président (M. Clair): Alors, le paragraphe 64b ainsi lu
est-il adopté?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Clair): Adopté. Le paragraphe 64c
ne comporte pas de changement. Est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, à la dernière
ligne, je m'excuse, vous êtes au paragraphe 64c?
Le Président (M. Clair): Au paragraphe c).
M. Goldbloom: A la dernière ligne, il y a une erreur, je
pense, c'est "à la date de la conclusion du contrat."
M. Léger: De la conclusion, oui.
Le Président (M. Clair): Cette correction est
apportée. Le paragraphe 64c est-il adopté?
M. Cordeau: Sur division.
Le Président (M. Clair): Adopté sur division.
M. Cordeau: ... également.
Le Président (M. Clair): L'article 23 tel
qu'amendé...
M. Goldbloom: Une seule question, M. le Président.
L'article 64c comporte trois alinéas; le deuxième est-il toujours
nécessaire après l'insertion de l'alinéa additionnel
à l'article 64a?
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Clair): L'article 23 est-il adopté
tel qu'amendé?
M. Cordeau: Adopté sur division.
Le Président (M. Clair): Adopté sur division comme
le demande le député de Saint-Hyacinthe. Messieurs...
M. Léger: M. le Président, je voudrais simplement,
en terminant, remercier chaleureusement les députés ainsi que le
président, qui ont participé à cette commission
parlementaire, spécialement les deux députés de
l'Opposition qui ont démontré une attitude consciencieuse et
chaleureuse. L'amour qu'ils ont de l'environnement a permis d'adopter avec
beaucoup d'agrément un projet qui était quand même
très complexe. Je les remercie encore.
Le Président (M. Clair): Le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que j'ai fait
assez d'interventions et assez de blagues. Je n'ajouterai rien. Je remercie le
ministre de sa collaboration.
M. Cordeau: Moi aussi, réellement ce fut encore plaisant
de travailler à cette commission. On s'entend, on peut échanger,
il n'y a pas d'animosité. Je pense qu'on travaille d'une façon
positive et je crois que c'est de cette façon qu'on devrait toujours
travailler ici à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Clair): Messieurs, je vous remercie et je
demande au rapporteur de faire rapport au moment opportun. La commission de
l'environnement ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 19 h 43