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Etude des crédits des Services de protection de
l'environnement
(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Reprise des travaux de la commission de la protection de l'environnement
pour l'étude des crédits budgétaires pour l'année
1978/79.
Les membres de cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean) remplacé par M. Gosselin (Sherbrooke), M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) remplacé par M. Gagnon (Champlain), M. Goldbloom
(D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M. Léger (Lafontaine), M.
Mercier (Berthier) remplacé par M. Marquis (Matapédia).
Les intervenants sont: M. Baril (Arthabaska), M. Dubois (Huntingdon), M.
Grégoire (Frontenac), M. Léonard (Laurentides-Labelle), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Roy (Beauce-Sud), M.
Saindon (Argenteuil), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Verreault (Shefford).
Nous étions encore à la période des questions Je
crois que la parole était du côté de l'Opposition
libérale. C'est M. Verreault qui avait commencé hier. En
l'absence de M. Verreault, M. le député de Saint-Hyacinthe
veut-il commencer?
Questions générales
M. Cordeau: Merci, M. le Président. J'aurais quelques
questions à poser concernant le conseil consultatif. Quel a
été le budget alloué au conseil consultatif pour
l'année 1977/78?
M. Léger: Si je comprends bien...
M. Cordeau: En 1976/77, le budget avait été de $203
800, comme référence. Le budget de 1977/78 a été de
combien?
M. Léger: Pour 1977/78, le budget total était de
$212 000, dont $219 000 pour le fonctionnement, les traitements, les
communications, les services, l'entretien, etc., et l'équipement pour
$1100; en 1978/79, c'est $228 000. C'est une augmentation.
M. Cordeau: Dans le rapport de 1976/77, à la page 29,
parmi les remarques du conseil, à l'article 4d, on parle de
l'insuffisance des ressources humaines et matérielles. Le conseil a
souligné au ministre que certains rapports n'avaient pas
été produits ou ont été produits en retard,
à cause de l'insuffisance des ressources humaines et matérielles.
Croyez-vous qu'une augmentation de $17 000 va être suffisante pour rendre
le Conseil consultatif de l'environnement plus efficace?
M. Léger: Pourriez-vous juste résumer dans une
phrase le sens de la question?
M. Cordeau: Dans le rapport du Conseil consultatif de
l'environnement, pour l'année 1976/77, à la page 29, il y a un
article qui est intitulé: "Insuffisance des ressources humaines et
matérielles". Je cite: "II apparaît bien évident que les
crédits accordés au conseil n'ont pas permis d'amorcer le
programme d'étude qu'il a élaboré et qu'ils ont
été insuffisants pour répondre comme il l'aurait voulu aux
attentes de la population. Devant cette situation, le conseil a du
réviser son programme d'activités pour dépenser le mieux
possible les fonds publics qui lui ont été octroyés."
Peut-être que si les études n'avancent pas davantage c'est que les
sommes allouées au conseil sont insuffisantes". J'aimerais avoir
l'opinion du ministre.
M. Léger: Le conseil consultatif avait comme
responsabilité de par la loi de faire de la recherche, d'amorcer les
audiences, de donner des avis au ministre. Selon les objectifs du
ministère qu'on veut maintenant orienter dans une direction pas mal
différente, on a réalisé que c'était un mandat un
peu trop complexe pour un même groupe et qu'on devait diviser les
responsabilités du Conseil consultatif de l'environnement en deux
étapes. On a besoin de gens qui doivent faire de la prospective,
réfléchir et aider le ministère dans son orientation. La
vocation première qu'on voudrait donner au Conseil consultatif de
l'environnement, c'est celle de faire de la prospective, de donner des avis sur
des sujets précis sur lesquels le ministère a besoin de
renseignements et en même temps d'une orientation générale.
Ce qui veut dire que le conseil qui a été nouvellement
formé a été composé de personnes venant de
différentes régions du Québec, avec une compétence
particulière pour des responsabilités assez
complémentaires et aussi avec une expérience de relations
directes avec la population.
C'est donc dire que dans mon programme de participation des citoyens, il
est nécessaire qu'on ait aussi, au niveau du Conseil consultatif, des
gens qui auront l'habitude de comprendre les problèmes de la population.
C'est la raison pour laquelle on a pensé diviser les
responsabilités du conseil en deux groupes différents. Le
conseil, selon un projet que je veux amener au cours de l'année
le projet de loi va venir au cours de l'année aura comme objectif
de faire donner des avis au ministre, de faire des études de
prospectives et d'orientation pour conseiller le ministère. La partie
audiences publiques va relever d'un autre groupe qui va justement être
celui dont on parlait hier, c'est-à-dire le bureau d'audience qui fera
l'écoute des citoyens devant, soit des projets de développement
économique, suite à une étude d'impact, ou même
uniquement quand des citoyens demanderont d'être entendus sur des
problèmes d'environnement, ils pourront faire appel au bureau
d'audience.
Donc, c'est un bureau qui sera beaucoup plus axé sur
l'écoute des citoyens, tandis que le Conseil de recherche, le Conseil
consultatif de
l'environnement devra réellement répondre à son
rôle de consultation, c'est-à-dire de donner des avis au ministre
qui lui demande des renseignements là-dessus. C'est pour cela qu'il y a
deux objectifs différents. Pour l'aspect recherche, par exemple, on
calcule qu'avec la politique nationale de la recherche que le gouvernement est
en train d'installer... De toute façon on n'avait pas d'argent pour la
recherche et on ne pense pas que c'était le rôle de gens du
Conseil consultatif de faire de la recherche; ce serait beaucoup plus une
politique nationale québécoise de la recherche.
M. Cordeau: Le bureau d'audiences est-il fermé?
M. Léger: Le bureau d'audience? Non. C'est celui que nous
allons présenter par la loi. Cependant, étant donné que la
loi permet au ministre et au directeur d'envoyer des enquêteurs, cela
pourrait être l'occasion de faire un peu l'expérience du
comité d'audience, en mettant immédiatement sur pied un groupe de
gens disponibles pour aller écouter les citoyens et faire enquête,
selon la loi actuelle, et ainsi préparer la mise en place, dès
que la loi sera passée, d'un bureau d'audience, en tenant compte de
l'expérience qu on aurait faite avec les moyens actuels que la loi nous
donnait.
M. Cordeau: J'irai après.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas si la
question a été posée hier après-midi mais quelles
sont les fonctions qui sont attribuées au Dr J.-Benoît
Bundock?
M. Léger: Le Dr Bundock doit me rencontrer cette semaine.
Nous nous sommes rencontrés il y a déjà une couple de
mois, et il m'a fait part de certains intérêts dans les domaines
de sa compétence. Comme le Dr Bundock a consacré beaucoup de
temps et qu'il a une énorme expérience dans le travail qu'il
faisait, je ne puis pas aujourd'hui dévoiler exactement ce que je
pourrai lui confier. Une chose est certaine, c'est qu'il aura
nécessairement une tâche à remplir, qui pourrait être
très enrichissante pour lui et très utile pour les services de
l'environnement. D'ici une semaine à dix jours, nous aurons
défini exactement les fonctions qu il pourrait remplir, nous basant
autant sur nos besoins que sur son expérience.
M. Goldbloom: M. le Président, ma prochaine question est,
dans une certaine mesure, fondée sur une rumeur, je voudrais que le
ministre la confirme ou l'infirme.
Est-il vrai que le ministre de l'Environnement a l'intention de
présenter un projet de loi sur les espaces verts, notamment les espaces
verts à l'intérieur du territoire municipal?
Si tel est le cas, le ministre peut-il nous donner un aperçu de
l'objectif d'un tel projet de loi? Si tel n'est pas le cas, le gouvernement
a-t-il l'intention d'agir dans ce domaine?
M. Léger: C'est nécessairement une question sur
laquelle nous nous sommes penchés. Actuellement, personne n'a, à
l'intérieur du gouvernement, comme ministre, une responsabilité
précise sur les espaces verts à l'intérieur des
municipalités.
Devant cette absence de responsabilité et de juridiction des
différents ministères, il est normal que les citoyens, à
première vue, se disent: Ce devrait être le ministre de
l'environnement qui s'occuperait des espaces verts, puisque c'est une question
d'environnement.
Comme c'est beaucoup plus complexe que cela et que cela pourrait aussi
toucher d'autres ministères qui auraient une part de
responsabilité là-dessus, j'ai demandé, chez nous, de
présenter un mémoire pour qu'au niveau de l'environnement on
présente notre perception de qui devrait s'occuper de cette
responsabilité.
Deux points m'ont surtout touché, m'ont surtout
éveillé, dont le fait que personne n'a actuellement de pouvoir,
à moins qu'il y ait des maires qui aient cette préoccupation,
d'empêcher la disparition d'un espace vert dans une
municipalité.
Comme on sait que, de plus en plus, c'est une denrée rare, je
pense et j'ai bon espoir que, dans les projets de loi qui devraient arriver, de
quelque ministère que ce soit, l'environnement devrait avoir son mot
à dire d'une façon sérieuse dans ce domaine. Je pense
qu'il va falloir qu'on ait une législation au-dessus de celle des
municipalités. Il faut s'assurer que des élus municipaux qui
n'auraient aucune préoccupation de l'environnement ou d'espaces verts et
qui seraient mus par un certain appétit de développement
municipal en vue de percevoir des taxes pour augmenter les revenus de leur
municipalité ne puissent souvent mettre de côté une
préoccupation d'équilibre écologique et ne fassent
disparaître du revers de la main des espaces verts importants dans une
municipalité.
Le projet que je verrais j'ai demandé à mes
fonctionnaires de se pencher là-dessus consiste en une loi
provinciale qui permettrait à un ministère et possiblement
parce que je dis cela avant même qu'on en ait discuté au niveau du
Conseil des ministres ou des comités ministériels
d'aménagement: je vous donne, naïvement un peu. la façon
dont je vais en discuter ce devrait être le ministère de
l'environnement qui aurait la possibilité d'avoir un droit de veto sur
la disparition d'un espace vert, qui est une denrée rare.
Le deuxième point, c'est l'aspect négatif d une loi. Pour
l'aspect positif, je pense qu'il serait important que, dans les
municipalités, on donne une certaine voix au chapitre à des
groupes de citoyens qui vivent dans un quartier. Comme, de plus en plus, on
s'en va vers la création de conseils de citoyens de quartier où
il y aurait un echevin d'élu par quartier, plutôt que trois ou
quatre par quartier, il serait peut-être normal que, dans un quartier,
avant d'aménager un espace ou de faire disparaître un espace vert,
les groupes de citoyens soient consultés, comme des gens qui sont des
spécialistes de la qualité de vie qu'ils veulent. Souvent les
municipalités vont prendre les services, avec des honoraires assez
élevés, de
maisons ou de professionnels, ingénieurs, architectes,
paysagistes, urbanistes, pour obtenir leur point de vue scientifique, mais,
souvent, on ne s'occupe pas de demander le point de vue, qui n'est
peut-être pas scientifique, mais qui est beaucoup plus réel, de
citoyens dans un quartier pour savoir quel type d'aménagement ils
veulent avoir chez eux. Quelle est la qualité de la vie et de
l'entourage qu'ils désirent? A ce moment-là, ils pourraient
donner leur point de vue sur le type d'aménagement, ce serait un genre
de conseillers privilégiés auprès des élus pour
que, quand la municipalité fait son plan d'aménagement, elle
tienne compte de la quantité d'espaces verts et du type de parcs qu'ils
veulent avoir dans la municipalité. C'est ainsi qu'on devrait, de plus
en plus, mettre les citoyens dans le coup quand on a à aménager
quelque chose pour eux.
C'est un peu autour de ces deux thèmes: Protection des derniers
espaces verts et certains pouvoirs à donner aux citoyens, au niveau de
quartier, pour qu'ils puissent eux-mêmes définir le type
d'aménagement, l'équilibre entre le nombre d'arbres, le nombre
d'espaces verts, de parcs, avec le nombre d'industries, d'édifices ou de
sections résidentielles. Les citoyens devraient être capables de
dire un mot sur le type de vie qu'on va préparer pour eux par des
élus municipaux.
En gros, c'est autour de cela que j'ai demandé de penser, au
niveau de mon ministère, de me préparer un mémoire que je
présenterai par la suite, pour discussion. Et je tiens à dire
tout de suite que c'est mon point de vue personnel et que, quand j'arriverai au
niveau du comité ministériel, il y a certainement des points de
vue de certains autres ministres qui vont être amenés, de
façon que, tôt ou tard, on ait réellement une politique
d'espaces verts.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Sur le même sujet, est-ce que ce projet de loi
va prévoir une aide financière aux municipalités qui
voudront acquérir un terrain, pour base de plein air ou quelque chose de
la sorte, près de l'agglomération principale, c'est-à-dire
pas très loin?
M. Léger: Comme de raison, on n'en est pas rendu au point
de... Je n'ai pas de mémoire devant moi. Je vous ai donné les
deux balises, les deux points que je jugeais fondamentaux, qui vont amener des
conséquences dans la rédaction du mémoire et qui vont
peut-être m'amener d'autres contraintes ou d'autres solutions. Mais une
chose est certaine, c'est que chaque fois qu'on veut donner à une
municipalité une responsabilité, la question arrive toujours au
bout: Allez-vous payer quelque chose? L'ancien ministre des Affaires
municipales se le rappelle, les municipalités veulent toujous avoir des
revenus et elles ont raison parce que, plus on augmente leurs
responsabilités, plus elles désirent des moyens autonomes, mais
je pense que ce n est pas en donnant de l'argent à la pièce, pour
des responsabilités à la pièce, qu'on va régler le
problème. Il faudrait donner aux municipalités un champ connexe
de revenus autonomes, leur permettant d'être réellement
responsables, auprès de la population, de la réaffectation de ces
sommes d'argent à l'intérieur des priorités qu'elles
mettront de l'avant.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Verdun ou de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que l'on peut
aborder une autre facette de cette question de la responsabilité du
ministre comme administrateur des lois de la province.
Le ministre a-t-il, dans une mesure quelconque, un droit de veto ou au
moins un droit de regard sur les projets gouvernementaux des divers
ministères? (10 h 30)
Si je comprends bien, hier après-midi la commission a
examiné avec le ministre la création d un comité
interministériel sur l'impact écologique des projets publics et
privés, ce que le ministre avait annoncé l'an dernier. Est-ce que
les mécanismes qui existent présentement à
l'intérieur de l'appareil gouvernemental, notamment au niveau du Conseil
des ministres, permettent au ministre de l'Environnement d exiger une
étude d impact écologique, d exiger que ce rapport soit
déposé et accepté et qu'il soit favorable, avant que tout
projet gouvernemental ne soit entrepris?
M. Léger: L'article 126, de la Loi de I'environnement, que
le député de D'Arcy McGee connaît fort bien, assujettit
tous les ministères à I'obligation de respecter la Loi de
I'environnement. L'article 22 permet aussi au ministère de
l'environnement ou au Service de la protection de l'environnement le
directeur ou le ministre, suivant les cas de donner un permis
après avoir analysé tout projet gouvernemental.
C est donc dire que ce pouvoir est un peu excessif vis-a-vis d'un
fonctionnaire comme le directeur. Actuellement, il se pourrait,
théoriquement, que des projets gouvernementaux, qui seraient de I'avis
du Conseil des ministres, soient refusés ou permis par un fonctionnaire
qui pourrait aller à l'en- contre du pouvoir décisionnel. C'est
la raison pour laquelle, dans le projet de loi dont on parlait hier, nous
transférons ce pouvoir de décision finale au Conseil des
ministres, de façon que ce ne soit pas un fonctionnaire qui ait cette
responsabilité, qui peut aller à l'encontre des décisions
de I'ensemble du gouvernement.
Actuellement, avant de donner le permis et même plus tard, dans le
projet de loi qui s en vient, il sera question justement que tout projet
d'envergure qu'on pourra détailler dans une réglementation
- gouvernemental, paragouvernemental ou privé soit nécessairement
précédé d une étude d impact, de façon que
l'étude de l'impact nous donne une version scientifique des
conséquences écologiques du projet de développement et
qu'en même temps I'audience publique, qui pourra avoir lieu suite au
projet de développement, permette de faire connaître le point
de
vue de la population et celui du promoteur. La décision reviendra
au Conseil des ministres, sur recommandation du ministre de
l'environnement.
M. Goldbloom: M. le Président, le gouvernement est au
pouvoir depuis 17 mois et ce n'est pas encore chose faite.
M. Léger: D avoir changé le pouvoir du directeur et
de le donner au...
M. Goldbloom: Non, M. le Président. Je suis bien conscient
du fait que dans le texte de la Loi sur la qualité de l'environnement,
il y a encore même si nous avons déjà apporté
quelques modifications des difficultés en ce qui concerne
I'attribution de pouvoirs très larges à un fonctionnaire qui
s'appelle le directeur des services. Cela a fait l'objet d un débat
considérable en 1972, lors de la présentation et l'adoption de
cette loi.
Que le ministre nous dise, aujourd'hui, que d'autres modifications de
même nature sont en perspective, et je serai c'est un avis
personnel que j'exprime essentiellement d'accord avec lui. Je suis
heureux que cet ajustement se fasse. Mais quand le ministre siégeait de
ce côté de la table, il attaquait le gouvernement du temps parce
qu'il n'existait pas de mécanisme pour exiger que chaque projet, avant
qu'il ne soit entrepris, soit soumis à un examen, soit passé au
tamis pour être sûr qu'il n'ait pas de mauvais effets sur
l'environnement. Si je comprends bien, le ministre nous répond: Dans le
moment il y a un certain pouvoir qui existe dans la loi. Il est attibué
au directeur; ce pouvoir, entre les mains d'un fonctionnaire, est excessif. Ce
n'est pas à un fonctionnaire de dire au gouvernement quoi faire c'est au
pouvoir politique. Donc, c'est le Conseil des ministres qui assumera cette
responsabilité et qui exigera de lui-même l'acceptation d'une
étude d'impact écologique avant l'entreprise d'un projet.
Puisque le ministre met cela dans l'avenir, je dois conclure que, ce
mécanisme n'existe pas et qu'au moment où nous nous parlons, le
Conseil des ministres n'a pas de par la loi un devoir clair et impérieux
de vérifier l'impact écologique avant de procéder à
une action. Le ministre me dira qu'il est la conscience du Conseil des
ministres, qu'il insiste pour que tout soit clair et que tout soit acceptable
avant que l'on ne procède mais je ne trouverai pas cette réponse
totalement satisfaisante.
M. Grenier: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui. M. le ministre va
répondre.
M. Léger: II y a deux réponses à cette
préoccupation. La première, c'est que l'article 22 permet de
demander tout renseignement nécessaire avant l'obtention d'un permis. La
plupart du temps ces renseignements-là sont des études d'impact
quand ce sont des projets d'envergure.
Le député de D'Arcy McGee semble dire que cela fait 17
mois qu'on est en place et qu'on n'a pas encore présenté de
projet de loi qui redonne au Conseil des ministres cette responsabilité,
je dois vous dire que pour présenter un projet de loi de cette
envergure... C'est quand même un des gros projets de loi de
l'année, en ce sens que ce n'est pas uniquement la question de
transférer le pouvoir du directeur au Conseil des ministres, cette
loi-là, qui va être un tout, a comme objectif premier de redonner
aux citoyens la possibilité de s'exprimer et d'avoir un droit à
l'environnement. A partir de ce prisme, tout le reste de la loi, ce sont des
moyens de le réaliser.
Quand on présente un projet de loi qui donne aux citoyens le
droit à l'environnement, cela veut dire le droit substantif d'être
capable de faire des poursuites pénales et civiles d'abord au
niveau civil, cela n'existe pas au Canada, cela existe aux Etats-Unis. C'est
quand même une chose à envisa-sager avec toutes les
conséquences et les contraintes. Cela a pris un certain temps avant
d'amener cela jusque-là.
A l'occasion de cette loi, on a dit qu'on allait corriger en même
temps le problème suivant lequel c'est un fonctionnaire qui a le pouvoir
de donner un permis suite à des études d'impact. Je tiens
à vous dire que ce projet de loi a été
présenté au ministère de l'environnement, il y a sept ou
huit mois. Il a fallu qu'il passe à l'intérieur de comités
interministériels pour que tous les ministères puissent dire leur
point de vue, parce que, contrairement à la plupart des projets de loi
d'un autre ministre, l'environnement touche pratiquement toujours tous les
ministères. Un projet de développement économique n
atteindra pas les ministères à vocation culturelle ou à
vocation aménagement ou l'inverse, mais aussitôt que
l'environnement présente un projet, vous avez les 26 ministères
qui s'éveillent et qui disent: Encore I'empêcheur de tourner en
rond. Qu'est-ce qu'il va nous bloquer aujourd'hui!
C'est donc important de présenter un projet de loi dans l'optique
de ne jamais mettre en opposition le développement économique et
la protection des ressources. C'est quelque chose qui demande une certaine
souplesse, mais une volonté ferme de le réaliser.
C'est pour cela que cela a passé au niveau du comité
interministériel, cela a aussi passé, dans des études et
bien approfondies, chez chaque ministère développeur: le
ministère des Transports, le ministère des Affaires municipales,
le ministère de I énergie, le ministère des Richesses
naturelles, tous les ministères qui ont une vocation de
développeurs ont dû fournir leur point de vue pour apporter, ni
plus ni moins, les correctifs voulus pour qu'on s'assure de ne pas bloquer le
développement en faisant la protection des ressources.
Il a aussi fallu passer au niveau des comités ministériels
pour discuter des impacts politiques des lois de cette envergure. Il a fallu
que cela passe, contrairement à la plupart des lois, auprès de
deux comités ministériels. Il y a le Comité
ministériel du développement social, dont la préoccupation
sociale est prédominante et est le fait de donner à des citoyens
le droit d environnement et une commission d audition pour pouvoir
être entendus le moindrement dès qu'ils voient un
problème pour leur environnement avec des études d'impact
auprès des gros développement. Il fallait donc que le
Comité du développement social donne son point de vue social.
Je vois le sourire habituel du député de D Arcy McGee qui
dit: Nous aussi, c'était long, mais ils chialaient à notre
endroit. Quand même, il va sortir, ce projet, il va être
adopté.
M. Goldbloom: Je n'ai jamais utilisé un tel langage de ma
vie, M. le Président.
M. Léger: Vous avez une façon très suave d
exprimer la même chose.
Par la suite, il a fallu aller au Conseil dés ministres qui lui,
tout en approuvant le principe de cette loi, en a profité pour dire:
L'entente entre le ministère des Affaires municipales et celui de
l'environnement concernant les travaux d'aqueduc et d'égout devait
peut-être faire partie de la même loi. C'est pour cela
qu'actuellement, cela doit être présenté.
Une chose est certaine, c'est que cela n'empêche pas
qu'actuellement on a quand même le pouvoir de réaliser à
peu près la même chose. Il y a des règlements qui ont
été sortis sur les sablières et les carrières, qui
obligent à des études d'impact avant l'implantation et qu'un
permis soit donné. C'est la même chose pour les raffineries de
pétrole qui veulent s'installer. C'est la même chose pour les
chemins de fer qui voudraient passer à un endroit en particulier; les
lignes de transport, les lignes d'énergie, les lignes pour le gazoduc et
l'oléoduc. Ce sont toutes des choses qui, doivent actuellement, au
préalable, passer par une étude d'impact et un permis de
l'environnement.
C'est donc dire que, comme c'est un projet de loi majeur et que,
contrairement aux autres ministères, il faut que tous les
ministères soient consultés, c'est plus long, ce sera plus
sûr et ce sera probablement meilleur.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne peux m'empêcher
de constater que le ministre comprend aujourd'hui, notamment en ce qui concerne
le fonctionnement d'un gouvernement, d'un appareil gouvernemental, bien des
choses qu'il ne comprenait pas il y a dix-sept mois.
Si nous devions donner un titre à ce débat sur ces
crédits de cette année, nous pourrions en choisir suivant le
titre: Au pouvoir, c'est moins simple.
Mme le Président, j'aimerais m interrompre, avec votre
permission, afin de céder la parole au député de
Mégantic-Compton, qui est venu nous rendre visite. Si vous avez besoin
d'un consentement pour qu'il intervienne, vous I avez. Il voudrait poser une ou
deux questions et retourner à d'autres devoirs. Je suis heureux de lui
céder ma place.
Le Président (M. Laplante): Je n ai pas besoin du
consentement des membres de la commission, parce qu'à l'étude des
crédits, tout député peut venir s exprimer, se faire
entendre sur les crédits. M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Je vous remercie.
M. Léger: Je souhaite la bienvenue au député
de Mégantic-Compton. Jamais, on ne s'opposera, au niveau de
I'environnement, à ce que des députés s intéressent
à I'environnement. Je n en reviens pas de voir combien il y a peu
d'intérêt pour l'environnement dans I'Opposition. Quand je vois
des députés qui sont intéressés, je suis
très réceptif. Alors, je vous écoute.
M. Grenier: Merci, M. le Président; merci également
au député de D'Arcy McGee. Je m excuse, notre fonction nous
oblige à faire plusieurs commissions quand on est whip du parti.
J ai une question qui ne cadre peut-être pas avec ce que vous
êtes en train de discuter actuellement. J ai rencontré le ministre
des Richesses naturelles et il y a certainement un problème qui va
être connexe avec le ministère de l'environnement. C est que, sur
nos lacs, actuellement, des ordres sont donnés, et ce n'est pas à
cause de la venue de ce gouvernement, je pense que c est un programme qui est
échelonné sur un certain nombre d'années, on est en train
de faire enlever de nos lacs les personnes qui se sont appropriées du
terrain, qui ont agrandi leur terrain, en bordure du lac, par des langues ou ce
qu on pourrait appeler, dans certains cas, des presqu'îles. On semble y
aller...
M. Léger: Du remblayage. (10 h 45)
M. Grenier: Du remblayage, oui, je pense qu'on peut prendre cette
expression. J'ai la confirmation qu'on a expédié des lettres
demandant aux personnes de régler le cas d'ici quelques jours, alors
qu'il n'y a aucune considération pour des personnes qui ont fait du
remblayage en polluant le lac, en mettant du bran de scie, par exemple, dans le
lac, ou d'autres qui ont fait une espèce d avancée sur le lac
vis-à-vis de plages qui n'en sont pas, qui sont remplis de quenouilles,
ce qui a permis un amoncellement de sable qui a fait une demi-plage
publique.
J'ai un cas au lac Wallace, dans mon comté, pas très loin
de la ville du député de Sherbrooke, qui en a certainement
entendu parler, puisque c est près de son comté. Il y a des cas
assez patents et il me semble qu'il devrait y avoir une étude de faite
pour que des personnes soient pénalisées, parce qu'elles le
méritent, et qu'il y ait de la considération pour des personnes
qui ont tout simplement amélioré les bords du lac.
Il y a deux cas que je connais bien; il y a celui de ce médecin
de Sherbrooke qui a fait avancer une langue de terrain dans le lac. Il en a
fait une grève qui sert maintenant à des enfants
handicapés et qui est possiblement une nuisance pour des bateaux de
plaisance sur le lac. C'est quand même
un accommodement pour un bon groupe de jeunes. Tout près de chez
nous, c'est mon deuxième voisin, sur le lac, il y a une industrie qui
vient de perdre ses droits de coupe, qui a pollué le lac avec le bran de
scie pendant une trentaine d'années et qui a agrandi son terrain de 500
à 600 pieds de largeur et environ un demi-mille de longueur; elle ne
semble pas être dérangée.
J'aimerais bien qu'il y ait une étude de faite et qu'on nous dise
qu'avec le ministère des Richesses naturelles et le ministère de
l'environnement, on fera des différences dans des cas de ce genre.
M. Léger: Vous avez parlé, dans votre intervention,
du lac Wallace. C'est le ministère des Richesses naturelles qui
intervenait là-dedans. Il faut quand même remarquer que, d'ici
à ce qu'on transfère la juridiction du domaine des eaux du
ministère des Richesses naturelles au futur ministère de
l'environnement, c'est une responsabilité partagée. Le
ministère des Richesses naturelles est responsable du fait qu il est
propriétaire du lit du lac ou de la rivière, parce qu'il est
responsable de la protection de ce qui est public. Tandis que le
ministère de l'environnement peut intervenir quand c'est devenu une
propriété privée, ou I'environnement peut intervenir,
à la demande du ministère des Richesses naturelles, uniquement
sur la partie de la dégradation des eaux.
On sait que faire du remblayage... Il y a des gens qui pensent que c'est
très beau, que cela améliore la beauté de leur maison,
mais cela dégrade la nature et cela débalance
l'écosystème, le besoin de rééquilibre
écologique dans l'eau; s il y a du remblayage, cela peut même,
à la longue, s'il y en a trop, faire mourir un lac. La valeur qu'une
maison avait, sur le bord d'un lac, et qui était justement causée
par le fait que le lac était pur, c'était un accès direct
à la nature, ce bienfait ou cette valeur peut complètement
diminuer si tous les riverains, ne connaissant pas les conséquences des
gestes qu'ils font en remblayant, détruisent leur lac et, après
cela, perdent la valeur de leur terrain.
Donc, les interventions que l'on fait, au niveau de I'environnement,
c'est uniquement pour éviter la dégradation naturelle. Mais le
vrai intervenant, actuellement cela viendra à l'environnement
plus tard c'est le ministère des Richesses naturelles qui doit
s'assurer qu'un propriétaire riverain n'empiète pas sur un
terrain qui appartient au public, c'est-à-dire au ministère des
Richesses naturelles.
M. Grenier: D'accord. Maintenant, quand il s'agit de pollution
qui est faite, si c'est du remblayage uniquement avec de la pierre ou de la
terre, ou du gravier, d'accord, mais quand il s'agit de polluer le lac avec du
bran de scie ou d'autres déchets qui sont encore plus néfastes
que cela... On m'a dit que le bran de scie était le moindre des
polluants; je ne sais pas si la personne qui m'a dit cela était au
courant. En tout cas, quand on en est victime, on trouve que c'est un gros
polluant quand même. Il me semble qu'à ce moment-là, le
ministère de I' environnement aurait raison d'inter- venir et de faire
en sorte qu on règle un tel problème qui dure depuis plus de 30
ans.
M. Léger: Pour le cas que vous venez de mentionner, ce
sont les Services de la protection de l'environnement qui interviennent puisque
c'est une dégradation du milieu. Je tiens à dire qu'une des
méthodes qu'on a mises sur pied on l'expliquait à la
commission hier; vous n'y étiez pas parce que vous étiez à
d'autres travaux. On expliquait justement que c'est une des
responsabilités qu'on avait essayé de remettre aux citoyens. Les
propriétaires riverains d'un lac ont une ressource commune,
l'utilisation du lac, mais ils ont aussi une responsabilité collective.
Pour qu'ils aient un pouvoir, il s'est créé des associations de
propriétaires riverains de lacs qui se regroupent sous la
Fédération de l'association pour la protection de l'environnement
des lacs, qui s'appelle la FAPEL. Cet organisme regroupe près de 422
associations et touche près de 125 000 membres qui ont mis en commun
leur préoccupation pour la protection des lacs. Ils mettent toute leur
énergie dans neuf étapes de réalisation partant de la
connaissance du problème, avec des plans collectifs, jusqu'à la
régénération du bord des lacs, en utilisant la pression
normale des électeurs sur les conseils municipaux pour obliger ceux-ci
à avoir des règlements de zonage.
Bientôt, nous allons avoir un règlement pour les fosses
septiques qui va permettre d'avoir l'outil essentiel pour s'assurer que les
citoyens, qui travaillent énormément à sensibiliser tous
les gens autour d'un lac à avoir une attitude beaucoup plus
environnementale. L'autre fois je faisais une farce en disant: II faudrait
redonner aux citoyens de l'âme, une attitude mentale environnementale...
Si on a davantage cette attitude, surtout autour d'une ressource collective,
cela va réellement faire avancer les choses.
Cependant, il y a des compagnies comme... Dernièrement, on voyait
une publicité qui a été faite pour un savon c'est
aussi bien de le nommer parce que c'est un savon qui a fait une mauvaise
publicité. La publicité du savon Irish Spring montrait, à
la télévision, une femme qui utilisait un bon savon, mais elle le
faisait en se lavant dans I'eau d'un lac...
Une Voix: C'était un homme.
M. Léger: On m'a dit que c'était une femme; vous
avez vu un homme? Moi. j'ai vu une femme.
Le Président (M. Laplante): Le ministre a les yeux
clairs!
M. Grenier: Etait-elle dans l'eau ou était-elle
sortie?
M. Léger: C'était peut-être la broue qui
faisait la différence!
M. Grenier: L'a-t-il vue dans l'eau ou une fois sortie?
M. Léger: Ce geste démontrait une inconscience des
agents publicitaires pour un savon qui peut être bon en soi je
n'ai pas à critiquer la valeur du savon par comparaison avec d'autres
types de savon mais d'avoir fait cela peut détruire toute
l'éducation populaire, tout le comportement qu'on veut changer chez les
gens pour qu'ils respectent la qualité du cours d'eau. Se laver dans un
lac contribue à dégrader le lac, à polluer le lac; un
savon devrait être utilisé à d'autres endroits. D'ailleurs,
on est obligé de payer très cher pour l'épuration des eaux
des municipalités qui contiennent énormément de savon, qui
apportent des quantités polluantes très difficiles.
L'épuration coûte très cher à la population.
M. Grenier: Merci. Maintenant, prévoyez-vous, dans cette
étude en cours elle va finir par aboutir que la loi aura
des dents... Est-ce que, d'ici quelque temps, on peut espérer qu'il y
aura des correctifs apportés au problème qu'on vous soumet?
M. Léger: L'un des problèmes majeurs est un
problème de comportement. C'est sur les attitudes qu'il faut travailler.
J'ai parlé hier des programmes d'éducation populaire chez les
jeunes dans les écoles et des programmes d'éducation aux adultes,
mais la partie loi concerne le règlement sur les fosses septiques qui va
obliger chacun des propriétaires de bord de lac à avoir le type
de fosse septique qui correspond au besoin et à la prévention
contre le déversement et le ruissellement dans les lacs, pour les
protéger.
M. Grenier: Merci.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il me reste deux questions
au sujet de ce comité interministériel dont le ministre nous a
annoncé la création, l'an dernier.
Le comité interministériel a-t-il effectivement
été constitué? Si oui, s'est-il réuni, et combien
de fois?
M. Léger: Hier, la question a été
posée par le député de Verdun. Alors, je ne vois...
M. Goldbloom: Excusez-moi. Alors, je regarderai le journal des
Débats pour savoir si le ministre a donné une réponse
claire et précise.
M. Léger: Le député de Verdun semblait
très satisfait, il n'en est pas revenu!
M. Goldbloom: II est trop gentil, il n'y a pas moyen de juger de
cette façon!
J'aimerais demander au ministre s'il a été saisi d'un
projet du secteur privé, mais qui toucherait, s'il était
réalisé, la colline parlementaire. Celle-ci ayant une importance
particulière pour nous, j'aimerais savoir du ministre si, effectivement,
le projet qui porte le nom Charlebec a été porté à
son attention et si une étude d'impact écologique a
été demandée ou même effectuée.
M. Léger: Cela recoupe un peu ce dont on parlait
tantôt concernant les pouvoirs au niveau des espaces verts. J'ai
moi-même écrit au ministre des Travaux publics pour la
sensibiliser à ce problème. Elle était déjà
au courant du dossier. Il ne faut pas oublier que c'est une
responsabilité de la ville de Québec qui, elle, décide ou
non de construire aux endroits où elle le juge à propos. Comme on
n'a pas dans toutes les municipalités des élus qui ont une
préoccupation prioritaire des espaces verts ou d'un développement
tenant compte de la qualité de la vie, c'est la raison pour laquelle je
dis qu'il devrait peut-être y avoir une loi provinciale. La ville de
Québec ayant la responsabilité, il y a eu des négociations
entre le ministère des Travaux publics et la ville de Québec,
dans le but soit de faire une expropriation ou de négocier un
échange de terrains pour que les constructions soient faites à un
autre endroit. Présentement, on en est encore à la période
de la négociation entre les deux instances; je n'ai pas jusqu'à
maintenant de réponse définitive là-dessus, mais cela
relève du ministère des Travaux publics, pour ce qui touche la
colline parlementaire, et de la ville de Québec, pour ce qui touche la
juridiction de réaliser une construction.
M. Goldbloom: M. le Président, il me reste trois sujets
dans le contexte de cette discussion générale. Avant d'en...
M. Gosselin: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Excusez-moi, M. le
député, est-ce que votre question était dans le même
ordre d'idées?
M. Gosselin: Peut-être pourrais-je formuler ma question,
à moins que...
M. Goldbloom: Certainement.
M. Gosselin: D'accord.
Disons que je n'ai malheureusement pas participé à tous
les débats de la commission parlementaire, mais il reste que j'aurais
certaines questions et j'ignore si on y a répondu. Alors, le ministre
avisera, à ce moment, d'y répondre ou non.
Est-ce que, dans les prévisions des Services de protection de
l'environnement, on entend réunir bientôt les divers services
d'inspection connexes à d'autres ministères? Je voudrais parler
plus précisément du problème des dépotoirs d'autos
dans les campagnes, qui sont actuellement soumis aux règles d'inspection
du ministère des Transports. Or, il semble que ce soit une section
d'inspection, au sein du ministère des Transports, qui souffre de ne pas
être attachée à une direction générale
très ferme et qui gagnerait à être dans le circuit des
services de protection de l'environne-
ment. C'est peut-être un jugement que je porte, mais est-ce que
cela a été exploré dans les discussions?
Le Président (M. Laplante): La question a
été posée hier, mais pas sous cette forme et je pense qu
elle mérite une nouvelle réponse sous cette autre forme.
M. Léger: M. le Président, vous pensez que je
devrais répondre à cette question?
Le Président (M. Laplante): Je le crois, oui.
M. Léger: Si le président me le dit, je vais
répondre. Etant donné que je n'ai pas de réponse, ce sera
facile, parce que le problème est pas mal complexe; je pense que ce doit
faire 15 ou 20 ans que les gouvernements qui se sont succédés ont
fait face à ce problème. Il faut réaliser une chose. Sur
le plan pratique, c'est simple de dire qu il devrait y avoir un inspecteur qui
va voir à l'ensemble des problèmes. Sauf, que, d'une part, chaque
ministère a sa propre préoccupation: que ce soit dans le domaine
de la construction, que ce soit dans le domaine de la sécurité,
que ce soit dans le domaine de la santé, que ce soit dans le domaine de
l'environnement, ce sont toutes des préoccupations qui relèvent
de ministères qui ont cette responsabilité en premier et qui ont
leurs hommes, qui sont formés dans ce domaine.
Souvent, quand on essaie de mettre en place une personne avec une
préoccupation polyvalente, d abord, ce n est pas facile d avoir
des compétences de cette polyvalence tôt ou tard, il arrive
une priorité quelque part, et quand arrive un conflit, pour une
personne, où s'affrontent deux priorités, disons d environnement
ou de type de construction, laquelle va primer I'autre quand il y a un choix
entre les deux? Ce sont toujours des problèmes qui ne sont pas de
même nature. C est très difficile de penser qu un jour on aura un
inspecteur polyvalent, qui connaît tous les problèmes, qui va se
pencher sur ceux-ci, prendre des décisions ou qui va inspecter. A ce
moment, on n a pas de réponse. (11 heures)
M. Gosselin: J'ai cru percevoir, M. le ministre, dans des
discussions avec des agents du milieu, qui travaillent dans ce secteur de I
inspection pour les dépotoirs que, tôt ou tard, il semblait qu'on
attendait vivement d'être un jour réunis sous une même
direction. Il s'avère que du fait que divers ministères touchent
à des questions de protection de I'environnement, par des sections ou
des programmes isolés, à travers beaucoup d autres missions dans
ces divers ministères, que le travail en souffre et que la
qualité aussi des inspections en souffre. Par ailleurs, il y a une autre
chose, un petit peu dans le même domaine le domaine de la
santé et de la sécurité au travail
M. Léger: Pour répondre à celle du transport
et des problèmes causés par les carcasses d automobiles, il y a
déjà une entente qui s'est faite. Actuellement, la Loi des
transports empêche I'ins- tallation de tout site de carcasses d
automobiles à 500 pieds d une route une route provinciale
et on a un règlement au niveau de I'environnement pour gérer ces
types de terrains qui recueillent les carcasses d'automobiles. Si on ne veut
pas qu'ils soient à 500 pieds d'une route, ceux qui veulent les
construire doivent savoir où ils peuvent aller, et non seulement
où aller mais comment ils doivent gérer cela. Cela va relever des
Services de protection de I'environnement; c'est un des règlements qui s
en vient au cours de l'année, il a déjà eu dans la Gazette
officielle, une première parution, pour avoir I'opinion de tout le
monde, et on s'est entendu au ministère des Transports pour que ce soit
le même inspecteur et que ce soit un règlement des services de la
protection de l'environnement qui règle ce problème.
M. Gosselin: Quant aux normes de santé et de
sécurité au travail, qu il y a au livre blanc et que s
apprête a publier le ministre d'Etat au développement social,
êtes-vous en mesure, à ce moment-ci, de nous d'écrire
comment le ministre délégué à l'environnement est
ou va y être impliqué de concert avec le ministère du
Travail et les autres ministres?
M. Léger: Trois ministres sont impliqués par le
problème de la santé des travailleurs. A ce jour, lapproche du
ministère du Travail est une question d'hygiène industrielle et
rapproche des Services de protection de l'environnement, c'est une question de
salubrité du milieu. Quant au ministre d'Etat au développement
social, il veut avoir une politique globale pour la santé et la
sécurité des travailleurs. L'aspect sécurité ne
relève pas de I'environnement mais du ministère du Travail, qui
est responsable de I aspect sécurité. Le règlement des
services de protection de l'environnement au niveau de la salubrité est
prêt. Nous I'avons déjà acheminé au Comité
ministériel de développement social, il s'agit maintenant,
à la réunion où nous allons discuter de ce sujet, de
déterminer comment il va falloir appliquer I ensemble d'une
préoccupation qui n'en est pas uniquement une de salubrité, mais
aussi de santé et de sécurité. Très bientôt,
il y aura là-dessus une politique qui va être annoncée par
un des trois ministres, ou les trois ensemble.
M. Gosselin: En rapport avec les maladies dites professionnelles,
sur le terrain en tout cas, j'ai rencontré les centrales syndicales de
la région, et on nous décrit d une manière assez
négative excusez lexpression le travail non
harmonisé. les inspections consécutives exécutées
tant par le ministère du Travail que par celui de l'environne-ment, au
niveau des contradictions sur des données qui devraient être
complémentaires et d'un travail qui devrait être mieux
harmonisé entre les deux services d inspection. Ceci a finalement comme
résultat que les travailleurs ont beaucoup de peine a faire
reconnaître des verdicts fermes quant aux conditions de salubrité
qui prévalent là-dedans et aux conditions propices aux types de
maladies qui se développent dans ces milieux, à
cause de cette mésentente institutionnelle ou ce voisinage sans
concertation entre les deux services d inspection.
M. Léger: C'est sûr, je pense, que le
député a raison de mentionner les lacunes qui peuvent exister au
niveau des responsabilités des inspecteurs et du travail de
l'environnement concernant les maladies industrielles.
C'est la raison pour laquelle le ministre d'Etat au développement
social, M. Marois, essaie de présenter un projet qui va coordonner
l'ensemble des préoccupations. Moi-même, j'ai remarqué dans
plusieurs comtés où j'ai visité les travailleurs dans les
usines, que, très souvent, des employés n'avaient pas confiance
au médecin qui vérifiait ou qui soignait les travailleurs qui
avaient subi un accident ou qui avaient une maladie provenant peut-être
du travail, parce que les travailleurs disaient: C'est le médecin de la
compagnie, il n'a pas intérêt, puisqu'il est payé par la
compagnie, à réclamer des correctifs qui devraient être
faits au niveau de l'usine. A ce moment-là, il y a des gens qui
pouvaient empirer une maladie parce qu'ils n'avaient pas le temps d'aller se
faire examiner et n'avaient pas confiance en la personne qui était
là, non pas à cause de sa personnalité, mais à
cause de la façon dont la structure était faite.
C'est là-dessus que le ministre des Affaires sociales se penche
pour trouver une solution au problème des maladies industrielles. J'ai
un exemple, dans le comté de Lafontaine. Nous avons un CLSC, un Centre
local de soins communautaires. Les différents travailleurs et
syndiqués des différentes usines de la région s'y
réunissent pour essayer de trouver des solutions, entre autres, sur la
connaissance des types de polluants qu'il peut y avoir dans les
différentes industries, de façon que, quand un malade va dans un
hôpital, les médecins de cet hôpital puissent trouver
rapidement des sources possibles de polluants qui seraient la cause de telle ou
telle maladie.
Il y a un tas de choses qui peuvent se faire de ce
côté-là, mais, de plus en plus, les travailleurs s'unissent
et les CLSC sont des exemples très utiles d'endroits où on peut
regrouper ensemble des préoccupations d'un milieu pour aider à
trouver des solutions pratiques pour chacune des personnes qui subit ces
inconvénients.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'avais dit qu'il me
restait trois questions, mais celle posée par le député de
Sherbrooke m'en inspire une additionnelle.
Le problème des carcasses d'automobiles est complexe. Il y a un
problème corollaire, celui des pneus qui ne sont plus en état de
servir. Ce sont des objets qui sont extrêmement difficiles à
détruire et il y en a trop pour les affecter à des usages
traditionnels.
Que fait-on présentement pour éviter que l'environnement
ne soit gâté par la présence de pneus abandonnés un
peu partout?
Je me rappelle, M. le Président, les efforts que nous avons faits
pour obtenir l'installation, sur le territoire du Québec, d'un certain
nombre d'incinérateurs capables de brûler les pneus. Je me
rappelle, en particulier, une démonstration faite avec un
incinérateur de ce type, ici même à Québec, lors de
l'exposition annuelle que l'on appelle Expo-Québec. Les
commerçants qui offraient ces incinérateurs en vente avaient
obtenu des autorités municipales la permission d'installer un tout petit
modèle sur le terrain de l'exposition et ils ont invité le
ministre à venir voir l'incinération d'un pneu.
Effectivement, la porte de l'incinérateur a été
ouverte pour démontrer qu'il y avait bel et bien un pneu à
l'intérieur. A l'ouverture de la porte, il y avait une fumée
désagréable qui sortait, mais la fermeture de la porte mettait
fin immédiatement au dégagement de fumée parce que, par la
cheminée, il n'y avait rien qui sortait. Or, il y a un moyen de
brûler les pneus; et puisque ces incinérateurs permettent la
récupération de la chaleur, si l'on peut les installer à
côté d'un usager possible de cette chaleur, le problème
n'est pas insoluble. Il est quand même difficile, par rapport au nombre
de pneus abandonnés chaque année. J'aimerais demander au ministre
de nous donner un aperçu de son attaque sur le problème des
pneus.
M. Léger: Je pense que le problème que vient de
soulever le député de D'Arcy McGee est réel. Les pneus ne
sont pas des matières qu'on peut brûler. Ce n'est pas la solution.
Actuellement, le règlement sur les sites d'enfouissement sous terre nous
donne une solution temporaire puisque cela ne règle pas le
problème complètement. Ils seront enfouis dans la terre, mais
comme de raison, on n'a pas la solution idéale et définitive.
Chez nous, devant ce problème, on envisage de faire une étude sur
la possibilité de trouver une méthode, soit de
déchiquetage ou de réutilisation de cette matière que sont
les pneus et jusqu'à maintenant...
M. Goldbloom: Les problèmes... M. Léger:
Oui.
M. Goldbloom: ... on peut les réutiliser d'année en
année aux débats sur les crédits.
M. Léger: Oui. Cependant, il y a quand même le
recyclage. Il faudrait trouver d'autres façons de régler le
problème, mais je tiens à vous dire qu'on fait face à un
problème actuellement qui est un problème technique et que nous
enclenchons quand même une étude qui va peut-être nous
donner des solutions je l'espère et probablement que
l'année prochaine, le député de D'Arcy McGee pourra
reposer la question s'il n'est pas réglé, mais on aura quand
même eu des données de cette étude et j'espère
trouver une solution avec les renseignements que nous donnera cette
étude.
M. Goldbloom: J'aimerais changer de sujet et
demander au ministre un compte rendu des poursuites prises par son
ministère au cours de l'année qui vient de prendre fin.
J'aimerais poser ma question en six volets: Combien de poursuites ont
été prises au cours de l'année? Combien de celles qui
avaient été prises au cours des années
précédentes ont été réglées? Donc,
combien de jugements ont été rendus? Quelles sont les
amendés qui ont été imposées par les tribunaux?
Combien de poursuites sont présentement en préparation au
ministère? Finalement, en faisant une rétrospective des
poursuites non seulement de l'année dernière, mais des
années précédentes, quel est le résultat, en termes
de cas corrigés? Combien de problèmes ont effectivement
été éliminés, comme résultat de la poursuite
prise par le gouvernement et combien de cas restent, malgré la poursuite
et le jugement du tribunal, sans solution acceptable?
M. Léger: Les questions du député de D'Arcy
McGee en six volets multipliés par six sont quand même
suffisamment complexes pour que je ne puisse lui répondre
immédiatement. Si le député est d'accord, je lui
proposerais de lui déposer le dossier que nous avons là-dessus,
c'est-à-dire les noms des personnes ou des compagnies qui ont
été poursuivies, les dates d'infraction, la nature de
l'infraction, les poursuites et à quels endroits elles ont
été prises, avec quel... dans quel district judiciaire, les
amendes possibles, l'état du dossier et les décisions rendues,
quelles causes sont pendantes, etc. (11 h 15)
M. Goldbloom: Si je comprends bien, M. le Président, ce
tableau, qui serait très utile, porte sur l'année
financière 1977/78 et donne le nombre de poursuites prises pendant
l'année ou le nombre de jugements rendus. Quelle est la nature de ce
tableau?
M. Léger: Ce sont toutes les poursuites et leurs
résultats, soit réalisés ou pendants, de 1970 à
maintenant.
M. Goldbloom: Très bien, M. le Président. Le
ministre pourrait-il nous donner quand même un aperçu des
résultats de ces poursuites? Règle générale, les
cas ont-ils été corrigés ou, règle
générale, demeurent-ils un problème important
malgré les poursuites prises?
M. Léger: On peut dire que 90% à 95% des poursuites
ont amené une solution au problème. Cela a réglé le
cas et, pour à peine 5%, nous avons été obligés de
revenir avec un autre type de poursuite.
M. Goldbloom: Les 5% comprennent-ils quand même des cas
majeurs d'industries importantes qui polluent plus que, disons, un
poulailler?
M. Léger: On me dit, au niveau du contentieux, que dans
les cas majeurs, on a habituellement du succès.
M. Goldbloom: Le tableau que le ministre s'apprête à
nous remettre comprend-il le montant de l'amende dans chaque cas?
M. Léger: Le montant de l'amende maximale est inscrit,
oui. Quand il y a eu jugement, il y a l'amende qui a été
indiquée.
M. Goldbloom: C'est-à-dire que s'il y a eu un jugement, le
montant réel de l'amende est indiqué? Quand le jugement n'est pas
encore rendu, le montant maximal qui pourrait être imposé est
indiqué?
M. Léger: C'est cela. Exemple: J'ai ici un cas: Commerce
Steel Products Corporation qui a eu une poursuite dont l'amende maximale
était de $5000 et l'amende à payer de $3000.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a-t-il
je m'excuse d'un trou de mémoire augmenté les amendes en
modifiant la loi depuis qu'il est là?
M. Léger: C'est-à-dire qu'il n'y a eu qu'une loi
présentée par l'environnement, c'était sur l'alimentation
en eau potable, mais dans la loi, dont on parle depuis hier et qui devrait
être présentée avant l'ajournement d'été, il
y aura une augmentation minimale des amendes et une augmentation maximale, et
le principe que vous verrez dans cette loi c'est que l'amende doit être
proportionnelle à la capacité de payer du contrevenant ou du
pollueur et aussi proportionnelle aux dommages causés.
M. Goldbloom: Mais ces modifications n ont pas encore
été apportées à la loi. Donc, le ministre travaille
avec les montants, les chiffres qui sont inscrits dans la loi depuis
décembre 1972. Il se plaignait souvent que les amendes n'étaient
pas assez importantes et voilà qu'il vient de me dire que de 90%
à 95% des cas sont réglés à la satisfaction du
ministre.
M. Léger: Et de la loi antérieure.
M. Goldbloom: Oui. Avec les amendes qui existaient.
M. Léger: Qui sont absolument insuffisantes. C est pour
cela que je corrige la loi.
M. Goldbloom: Mais j'essaie de comprendre où se trouve
l'insuffisance si les cas sont corrigés à 90% ou 95%.
M. Léger: C est parce qu'il y a toujours d'autres
compagnies ou d'autres individus qui peuvent continuer à contrevenir
sachant que l'amende n'est pas tellement élevée. Alors la raison
c est qu'il faut l'augmenter, mais dans le cas de ceux que nous avons
poursuivis, nous avons gagné la cause.
M. Goldbloom: M. le Président...
M. Léger: Est-ce que vous voulez dire par là que la
compagnie va récidiver parce que l'amende est trop faible?
M. Goldbloom: C'est ce que le député de Lafontaine
a toujours dit quand il était dans l'Opposition, mais maintenant il nous
dit: 90% à 95% des cas sont réglés comme résultat
des poursuites prises et dans les 5% ou 10% qui restent, il n'y a pas beaucoup
de cas majeurs où, l'amende étant trop faible, l'industrie en
fait fi et continue de polluer. Alors, il n'en fait pas la
démonstration. Je ne lui dis pas de ne pas augmenter le montant maximal
des amendes. Tout ce que je lui dis, c'est qu'il ne fait pas la
démonstration de la nécessité de le faire par les cas
qu'il nous cite dans le moment.
M. Léger: II est absolument nécessaire d'augmenter
les amendes au niveau minimal et au niveau maximal pour que notre loi soit un
moyen dissuasif de polluer à l'avenir. Tout ce qu'on veut
démontrer, c'est que, jusqu'à maintenant, les cas pour lesquels
nous avons intenté des poursuites nous ont obligés à
mettre beaucoup d'énergie. Il y a des gens qui ont contrevenu à
la loi; quand nous en avons eu la preuve, nous les avons poursuivis et nous
avons gagné. On a apporté des correctifs à cela, mais
à l'avenir je ne veux pas être uniquement un ministère de
pompier.
Je veux prévenir ces cas en mettant des amendes suffisamment
fortes pour dissuader les gens de polluer et ainsi diminuer le nombre de
poursuites qu'on aura à faire.
M. Goldbloom: M. le Président, j'offre au ministre
l'occasion de dénoncer un pollueur. Est-il capable de nous citer le cas
d'une industrie majeure qui ait été poursuivie et jugée
coupable par les tribunaux, qui ait été mise à l'amende,
qui ait payé l'amende et qui continue de polluer, comme si rien n'avait
été fait?
M. Léger: Vous voulez que je vous donne un cas de
récidiviste?
M. Goldbloom: Oui, de récidiviste majeur qui n'ait pas
été influencé par l'amende, parce que celle-ci
était trop faible.
M. Léger: II y a un exemple ici en tout cas, c'est celui
que je mentionnais tantôt, Commerce Steel Product Corporation, qui a
récidivé. L'amende, la première fois, a été
de $2000; elle a payé une amende de $1000 et a récidivé;
l'amende, pour la deuxième offense, a été de $5000 et le
juge l'a condamnée à $3000.
Une chose est certaine je pense que ça devrait être
la logique, cela devrait facilement se comprendre c'est que les juges
mêmes, s'ils ne sont pas conscients de l'importance de l'environnement,
du fait qu'ils ont le pouvoir d'imposer de grosses amendes, n'auront pas le
réflexe d'être sévères vis-à-vis d'un
pollueur. Comme on veut prévenir, il est important que les amendes
soient supérieures, autant sur le plan minimal que maxi- mal pour
s'assurer que ça devienne un moyen dissuasif.
La loi n'est pas là uniquement pour punir, la loi est là
pour prévenir. Si la loi ne prévient pas, c'est une loi qui
n'atteint pas les objectifs pour lesquels elle a été faite.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne conteste point ce que
le ministre vient de dire. Tout ce dont je veux faire la démonstration,
c'est que la critique faite par le ministre quand il était dans
l'Opposition, fondée sur l'hypothèse qu'il y aurait des
géants de l'industrie qui paieraient des amendes dérisoires et
qui continueraient de polluer n'est pas justifiée par
l'expérience vécue. Quand, il y a cinq ans, il insistait en disat
que les amendes étaient insuffisantes, il donnait toujours ce
scénario qu'il y aurait un géant industriel qui ne paierait qu'un
montant sans influencer sur son comportement.
Il nous a dit quand même il y a quelques minutes qu'en
règle générale les grandes compagnies collaborent et
corrigent les problèmes qui sont décelés.
Alors, je l'encourage à modifier la loi; nous allons l'appuyer
quand il demandera l'augmentation des amendes. Tout ce que je veux lui dire,
encore une fois, c'est que ses critiques, pendant qu'il était dans
l'Opposition, dépassaient la réalité des choses. La loi
s'est avérée plus efficace qu'il ne le prévoyait pendant
qu'il était de l'autre côté de la table.
M. Légr: Je pourrais fare juste une remarque? Le
député de D'Arcy McGee vit beaucoup trop dans le passé. Il
devrait vivre dans l'avenir.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président. Je vais essayer de
vivre dans le passé, dans le présent et dans l'avenir. M. le
Président, le député de Lafontaine vivait trop dans
l'hypothétique, et maintenant, il fait face à la
réalité.
M. Léger: N'oubliez pas que toute réalisation est
précédée d'un rêve et le rêve de prendre le
pouvoir que vous jugiez irréalisable a été
réalisé, pour le Parti québécois.
M. Goldbloom: M. le Président, ne permettons pas une
dégradation du débat.
M. Léger: Surtout que c'est une amélioration du
gouvernement.
M. Goldbloom: Si vous voulez vous bercer de cette illusion pour
encore quelques mois, allez-y.
M. Léger: Une chose est certaine, c'est que ce n'est pas
une politique de la chaise berçante, où tout le monde bouge et
que personne n'avance. On a une politique qui avance.
M. Goldbloom: M. le Président, nous sommes rendus dans la
propagande. Revenons à l'environnement. Combien d'ordonnances ont
été émises au cours de l'année?
M. Léger: II y a eu 33 ordonnances: 24 par le ministre et
9 par le directeur. Il y a aussi 6 avis préalables dont quelques-uns que
je ne peux pas identifier sont déjà devenus une ordonnance
définitive.
M. Goldbloom: Par comparaison aux années
précédentes, ces chiffres représentent-ils un rythme de
croisière à peu près constant?
M. Léger: C'est à peu près le même
rythme de croisière.
M. Goldbtoom: C'est mon impression. M. le Président, ma
troisième et dernière question dans le domaine
général est relativement vaste et j'aimerais la réserver
pour un peu plus tard, en permettant à notre collègue de
Saint-Hyacinthe de continuer le débat pour l'instant.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. J'aimerais poser des
questions au ministre concernant la Donohue de Saint-Félicien. Est-il
exact que votre ministère aurait pris la décision de
défrayer le coût de la canalisation des eaux usées de cette
rivière? Est-ce que, actuellement, un contrat a été
accordé pour la réalisation de ce projet, à qui, et
combien coûtera ce projet? (11 h 30)
M. Léger: II est exact que c'est le gouvernement qui va s
occuper des travaux de construction. Le contrat a été
donné, parce que ce n est pas le ministère de I'Environnement,
c'est le ministère des Travaux publics qui s en occupe, à la
firme Desourdy qui est I'entrepreneur général. Le programme va
bon train. J'ai même espoir que ce sera beaucoup avant la date de la mise
en fonction de I'industrie que le réseau d égouts sera
installé et sera en opération de façon à
protéger la ouananiche de la Chamouchouane.
M. Cordeau: A combien s élève le contrat, M. le
ministre?
M. Léger: Le contrat de la firme Desourdy est de $3 200
000. L'achat des tuyaux est d'environ $2 500 000. Cela veut dire qu'on sera
autour du total de $6 millions en général.
M. Cordeau: Comment se fait-il que cela ne soit pas précis
pour les tuyaux?
M. Léger: Cela dépend de la quantité, du
territoire où ils vont passer, etc. Ce n'est pas toujours le même
type de tuyau qu'il faut à chaque endroit. C'est pour cela que c'est un
chiffre approximatif.
M. Cordeau: Dans les plans et devis ce n était pas
précisé?
M. Léger: Oui, mais il y a une quantité de tel type
de tuyau. C'est pour cela que ie dis que c'est approximativement de $2 500 000.
Ce sont des chiffres arrondis quand même.
M. Cordeau: Oui, bien sûr. La Chambre de commerce de
Saint-Félicien vous a-t-elle fait une suggestion, à un moment
donné, dans le sens de laisser la Donohue expérimenter son
système d'épuration qu'on a déjà qualifié
comme étant le plus perfectionné en Amérique du Nord pour
nous permettre par le fait même de déverser, selon un processus
expérimental, ses eaux usées dans la Chamouchouane?
M. Léger: Je pense que oui, la Chambre de commerce
là-bas a fait mention de cette possibilité que nous n'avons pas
retenue, parce que, justement, la Chamouchouane, c est la dernière
rivière de remontée et de frayère de la ouananiche.
Même si c'est le système... Je veux que cela soit bien clair parce
que parfois les gens ne comprennent pas la différence. On ne veut pas qu
on déverse les égouts de la Donohue, même traités de
la façon la plus moderne dans la Chamouchouane parce que la ressource de
la Chamouchouane est tellement sensible que cela amènerait comme
conséquence la disparition de cette ressource naturelle pour la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, tandis que pour une autre
rivière, où il n'y aurait pas de ouananiche ou à peine
je pense que la Mistassini a à peine 5% de la possibilité
de I'ensemble de la ouananiche de la région on ne retrouve pas le
même problème. Ce n'est pas à cause de la quantité
d'égouts qui est rejetée, c'est le fait que c est une
rivière qui a atteint un degré de chaleur tel qu'une augmentation
d'efforts dans la rivière Chamouchouane pourrait dépasser le
degré de chaleur susceptible d affecter la ouananiche. Mais les rejets
qui vont aller, non pas au début de la rivière Mistassini mais
à I'embouchure de la Mistassini, n auront aucun effet, puisque c'est le
meilleur traitement. Qu'il y ait augmentation ou pas de chaleur de la
rivière Mistassini, cela n'a pas le même effet que pour la
Chamouchouane. C'est donc dire qu'à première vue, d'une
façon simpliste, on peut dire que si les égouts ne sont pas bons
à un endroit, ils ne sont pas bons non plus à I'autre
rivière, ce qui n'est pas le cas. Il faut toujours penser que la
nouvelle approche du service de protection de lenvironnement, c'est de s
adapter à la ressource et à I'usage de la ressource qu'on veut
protéger.
La Chamouchouane est une rivière différente avec une
vocation différente et un contenu de ressource naturelle
différent de celui de la Mistassini. C'est donc dire que n'importe
où dans le reste du Québec où la Donohue
déverserait ses eaux usées avec le type très
sophistiqué de traitement qu'elle va faire, il n'y aurait aucun
problème pour la plupart des autres rivières, sauf que la
Chamouchouane a une vocation différente et cela touche un
problème particulier de la région. C est pour cela que je peux
vous assurer que le déversement de ces égouts traités, les
mieux traités qu il y aurait au Québec, dans la Mistassini n'aura
aucun effet désastreux; au contraire, à I'endroit où on va
les déverser, ce sera en
aval de Pointe-Racine où il y a justement des besoins
récréatifs qui ne contreviendront pas du tout à la
vocation de ce cours d eau.
M. Cordeau: Est-ce que la Donohue a été
appelée ou va être appelée à contribuer à ces
travaux?
M. Léger: Comme tels, non.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais d'abord appuyer
le ministre quant à la décision qu'il a prise, parce qu'en ce qui
concerne la protection de l'environnement, le fardeau de la preuve doit
toujours, dans toute la mesure du possible, être imputé à
celui qui dit qu'il n'y a pas de danger. Or, la thèse de la chambre de
commerce était peut-être attrayante, à première vue,
mais le fardeau de la preuve aurait été imputé à la
compagnie par rapport à l'existence de ces frayè-res
d'ouananiches, et s'il y avait eu de mauvais effets, on n'aurait
peut-être pas récupéré la productivité de la
rivière, par la suite. J'aimerais, néanmoins, et je tenais
à faire ce préambule à ma question, demander au ministre
de nous expliquer de la façon la plus concise et la plus claire
possible, le raisonnement qui a amené le gouvernement à payer le
coût de la canalisation, malgré le principe selon lequel le
pollueur doit payer.
M. Léger: Je vais essayer d'être concis, ce qui ne
sera pas facile...
M. Goldbloom: On le sait.
M. Léger: ... non pas à cause de la façon
que je puis le dire, mais à cause des implications de tous les
intervenants qui, souvent, n'amènent pas de solutions à des
problèmes réels, mais amènent des conflits. S'il faut
amener tous les renseignements et parfois et l'ancien ministre de
l'environnement le sait fort bien il est préférable de ne
pas donner tous les détails publiquement car cela amènerait des
complications qui proviendraient de préoccupations autres que celles qui
nous intéressent. Cependant, je pourrais peut-être vous dire ceci:
Pour la compagnie Donohue, son intérêt premier, c'est la
rentabilité de son entreprise, et son intérêt secondaire
peut être celui de la protection de la ressource, et non pas des
intérêts particuliers à polluer. Mais quand on a une
préoccupation première de développement, les
intérêts secondaires ou les motifs secondaires parfois n'ont pas
le poids voulu dans une décision qu'on doit prendre. La compagnie a
essayé par tous les moyens d'éviter de mettre plus d'argent qu'il
ne faut dans une préoccupation qui, pour elle, existait, mais
n'était pas prioritaire. A ce moment, elle voulait, parce que ses
experts lui avaient donné des rapports qui étaient plus ou moins
exacts, plus ou moins conformes à la réalité,
éviter de mettre toute autre dépense à ce niveau, d'autant
plus qu'au moment de la décision, le marché, dans le domaine des
pâtes et papiers, était quand même plus bas ou moins
rentable qu'au moment de la prise de décision de l'installation de la
Donohue dans cette région. Comme on sait que le marché des
pâtes et papiers fluctue selon la demande, au moment où on avait
une décision à prendre sur cela, la compagnie savait que les
profits réalisés pourraient diminuer. Au moment où on se
parle, le marché a déjà changé, la demande en
papier augmente. La baisse du dollar fait que les compagnies de pâtes et
papiers du Québec voient l'avenir d'une façon un peu plus rose,
et peut-être que dans une autre circonstance, elles auraient pu varier
leurs décisions. Elles s'opposaient continuellement, et je ne voulais
pas leur donner le permis qu'elles réclamaient, à moins qu'elles
acceptent d'aller ailleurs.
Nous avons eu ensemble des négociations assez ardues, assez
difficile pour trouver d'autres emplacements pour le déversement des
eaux usées de la Donohue. Pendant ce temps, il faut reconnaître
aussi qu'il y a d'autres intervenants dans le domaine économique qui,
souvent, ont des intérêts politiques à essayer de faire mal
paraître le gouvernement dans une conjoncture politique assez
spéciale, et qui vont mettre des bâtons dans les roues, des
entraves pour essayer de placer le gouvernement du Québec dans une
mauvaise situation pour l'embêter, lui permettre de faire des erreurs et
atteindre des objectifs politiques, alors qu'ils devraient s'occuper de revenus
économiques. Je ne parle pas de la Donohue. La compagnie Donohue avait
à obtenir, dans des échéanciers de réalisation de
ses projets, la continuation de ses revenus et des ses prêts, elle avait
l'obligation d'apporter des renseignements qui permettaient aux autres
intervenants d accepter et de continuer les emprunts ou les prêts
à la compagnie pour le fonctionnement, tel que le projet avait
été présenté initialement.
Il y avait aussi des problèmes juridiques, du fait que le
gouvernement précédent avait donné un presque permis
je mets toujours les mots "presque permis" de s'installer et de
déverser dans la Chamouchouane. Nos experts disaient que ce
n'était pas le cas; leurs experts disaient le contraire. Il y aurait eu
possibilité d'avoir des poursuites que nous aurions probablement
gagnées au niveau du gouvernement, mais qui auraient amené des
délais inutiles pour l'ouverture de l'entreprise.
Donc, il y avait un beau cas où le ministère de
l'environnement se devait de prendre une décision en conformité
avec les préoccupations économiques du Québec et les
préoccupations relatives à l'environnement. Nous avons
jugé qu'il était préférable, dans cette situation,
d'apporter nous-mêmes la solution au problème pour s'assurer qu'on
ait, en même temps, atteint les deux objectifs, soit la protection de la
ressource et le développement économique. C'est la raison pour
laquelle la décision a été prise dans ce sens.
Je n'ai peut-être pas été aussi concis que le
député de D'Arcy McGee l'aurait souhaité, mais il sait
fort bien le contenu de ma réponse.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais remercier le
ministre de sa réponse plus ou moins
concise, plus ou moins claire. Nous allons en étudier...
M. Léger: Vous avez très bien compris.
M. Goldbloom: ... les subtilités au journal des
Débats. J'aimerais vous faire une suggestion, M. le Président.
Vous pourriez transmettre, si vous le vouliez, à votre leader
parlementaire, l'idée d'un concours entre le ministre de l'environnement
et le ministre de l'Education, avec le ministre de l'Agriculture comme
arbitre.
M. Léger: Quel serait l'objectif du concours?
M. Goldbloom: La longueur et la clarté des
réponses.
M. Cordeau: Sur le même sujet, M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe, sur le même sujet.
M. Léger: M. le Président, j'ai appris en politique
une loi qui est la suivante: Ce n'est pas ce qu'on dit, en politique, qui
compte, c'est ce que le monde comprend. Ce n'est pas toujours la même
chose.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Une simple petite question au ministre. Tantôt,
le ministre a déclaré que, de temps en temps, il y a des
interventions politiques pour faire mal paraître le gouvernement, mais
existe-t-il aussi des interventions politiques pour présenter le
gouvernement d'une façon plus acceptable au peuple?
M. Léger: On essaie.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee... M. le député de
Verdun?
Le mercure
M. Goldbloom: M. le Président, j'arrive à cette
dernière question d'ordre général.
Je dis que c'est une question d'ordre général, mais elle
concerne quand même un cas particulier, un cas majeur. Le problème
posé est multiple, et j'aimerais amener le ministre non seulement
à nous parler du cas d espèce, mais à nous donner une
perspective générale sur les deux problèmes majeurs qui
sont posés, celui de l'anhydride sulfureux et celui du mercure. Puisque
j'ai nommé ces deux problèmes, il aura déjà
deviné que je vais lui poser des questions sur l'usine Noranda. (11 h
45)
II y a déjà un certain temps, l'émission
d'anhydride sulfureux de cette usine a été constatée; des
plaintes ont été reçues de la part de la population de
l'agglomération Rouyn-Noranda et des mesures ont été
prises, au moins au niveau de certaines discussions avec les autorités
de la compagnie.
C'est ultérieurement que l'émission d'une certaine
quantité de vapeur de mercure a été portée à
l'attention du gouvernement du temps. C'était à un moment
où, déjà depuis un bon moment, une activité
importante avait été déployée pour trouver
certaines solutions aux problèmes extrêmement difficiles de la
présence du mercure dans l'environnement, et, notamment, dans
l'environnement du Nord-Ouest québécois, jusqu'au lac Mistassini
et encore plus au nord.
Le problème s'est posé d'abord quant à la
présence du mercure dans l'eau, donc dans la chair des poissons et,
ensuite, le transport du mercure sous forme de vapeur par l'atmosphère
est devenu une préoccupation additionnelle et importante, un peu plus
difficile à cerner.
Les activités du gouvernement et de ses collaborateurs ont
été intensifiées. Certaines mesures ont été
prises, notamment sous forme de renseignements utiles, fournis à la
population autochtone qui devait être conseillée d'une
façon très spéciale parce que le mercure, une fois
déposé dans l'environnement, n'allait pas disparaître
rapidement, n'allait même pas disparaître de notre vivant.
Or, le problème risquait de continuer et il fallait donc
conseiller les consommateurs de poisson notamment sur les espèces qui
représentaient les plus importants dangers et celles qui
représentaient les dangers les plus faibles, peut-être au point
zéro, si c'était possible d'atteindre un niveau de consommation
qui n'aurait pas constitué de risque pour la santé des
consommateurs. Mais le problème demeure et ce problème je
reviens au cas d'espèce est intimement lié à tout
le problème économique du Nord-Ouest québécois.
J'ai brossé un tableau assez large. J'aimerais que le ministre
nous parle du cas particulier. J'aimerais aussi qu'il s'en inspire pour nous
parler de la lutte contre l'anhydride sulfureux et du programme de limitation
des dégâts en ce qui concerne la présence du mercure dans
l'environnement.
M. Léger: Je vais commencer à donner une
série de réponses sur la partie mercure et je compléterai
par la suite avec des informations que les spécialistes à
côté de moi vont me donner.
Il faut dire qu'il y a eu la création, l'an dernier, du BEST, le
Bureau d'étude des substances toxiques, auquel je faisais allusion dans
mon intervention du début, que le député avait
trouvée longue, mais qui tenait compte de ces choses quand
même.
Il faut dire qu'au cours de l'année financière 1977/78, le
programme sur les toxiques a été exécuté par
l'élaboration de la problématique sur les substances toxiques et
le mercure comprenant les études suivantes: d'abord l'agression toxique,
ensuite les principales causes d'agression toxique au Québec et
l'analyse des effets sur le milieu québécois:
quatrièmement, les moyens de lutte contre les substances toxiques;
cinquièmement, les problèmes de toxicité dans le
Saint-Laurent et
les problèmes de toxicité dans le golfe Saint-Laurent.
D'autre part, par méthode consultative des milieux scientifiques,
un premier choix des principales substances toxiques au Québec sera fait
afin d'orienter les interventions au cours des prochaines années. De
même, l'année 1977/78 a donné lieu à la
normalisation de certaines analyses en laboratoire et à la
préparation d'une méthodologie permettant de fixer les
critères du milieu environnant en regard des différentes
substances dangereuses, comprenant le mercure. On ne touchera pas uniquement le
mercure, même si le mercure était à la tête du
palmarès des choses intéressantes pour la population, au niveau
de la popularité, mais il y a d'autres matières toxiques qui ont
aussi les mêmes conséquences, dont la population ne connaît
pas la teneur. Alors, on a voulu toucher non seulement le mercure, mais les
autres substances toxiques. Enfin, concernant le mercure dans l'environnement
québécois, le BEST, le Bureau d'étude des substances
toxiques, a établi l'inventaire des principaux apports diffus et
ponctuels permettant de préparer un programme comprenant sept projets
d'intervention pour éliminer les causes d'intoxication du milieu.
Donc, en 1978/79, même si une partie importante de la
planification de l'intervention dans la région de Rouyn-Noranda fut
entreprise l'année précédente, le projet a
été réalisé au cours de cette année, donnant
lieu à un plan d'intervention dans cette région pour le mois de
novembre. Ce projet comprend des études techniques, des études
écologiques, des études socio-économiques et des
études de santé, nécesaires à la
détermination des objectifs de récupération du milieu
environnant et à l'établissement des moyens d'y parvenir. Suite
au premier choix des substances dangereuses, le BEST va entreprendre un
programme d'inventaire des principaux apports s'y rattachant afin d'intervenir
dans un deuxième temps pour contrer les agressions toxiques leur
étant liées.
Le programme sur le mercure comprendra les sept projets suivants:
premièrement, l'élaboration d'un plan d'intervention à
Lebel-sur-Quévillon; deuxièmement, une planification et une
réalisation d'un réseau de surveillance écologique au
Québec, c'est-à-dire pour le Nord-Ouest et le Sud;
troisièmement, l'évaluation de l'apport en mercure des sites
miniers, des mines d'or abandonnées; quatrièmement, l'information
de la population des concentrations en mercure trouvées dans les
poissons du Nord-Ouest; cinquièmement, le bilan des activités
utilisatrices du mercure afin d'éviter les problèmes
d'intoxication; sixièmement, l'analyse préliminaire des sources
ponctuelles majeures, c'est-à-dire les cas comme le CIL de Shawini-gan,
la Stanchem, au lac Saint-Louis, etc., première évaluation de
leur effet; septièmement, une analyse du comportement des
sédiments contaminés en mercure dans le lac Saint-Louis. En gros,
ce sont les interventions que nous allons faire.
Je pourrais peut-être répéter rapidement ie
programme d'étude sur l'ensemble de la pollution incluant lanhydride
sulfureux et le mercure à Rouyn-Noranda. Je disais, au début des
crédits, que nous avons décidé, là-bas, à
cause des conséquences socio-économiques des interventions que
nous devrons faire et des décisions que nous devrons prendre dans cette
région dans quelque temps, de mettre les citoyens dans le coup et de les
faire cheminer dans cette connaissance de ces études et dans la
connaissance des solutions qu'on peut apporter. Comme de raison, ces
problèmes devraient intéresser tous les journalistes, mais je les
vois passer régulièrement et l'environnement ne semble pas
être une préoccupation majeure. Il y a des journalistes qui
passent en souriant, mais qui ne se préoccupent pas tellement des
problèmes de l'environnement. Mais quand même, ils pourront lire
le journal des Débats et voir les réponses que nous donnons
à des problèmes d'environnement.
M. Goldbloom: "How to win friends and influence people".
M. Léger: Je dirais même que c'est un peu à
cause de l'Opposition si l'environnement n'est pas une préoccupation des
journalistes. Peut-être que les gens de l'Opposition pourraient, plus
souvent, poser des questions en Chambre, sur les problèmes de
l'environnement, de façon que les journalistes s'imaginent que c'est
important puisque l'Opposition pourrait poser des questions
là-dessus.
M. Goldbloom: Mais avec la longueur des réponses que l'on
reçoit, M. le Président, c'est fatigant.
M. Léger: Vous aimez mieux des résultats concrets
et immédiats, comme c'est le cas, et tout le monde est heureux...
M. Goldbloom: M. le Président, il y a quelques minutes, le
ministre a accueilli de façon spéciale le député de
Mégantic-Compton, en souhaitant que d autres députés
viennent s'intéresser à l'environnement. J aimerais lui demander
où est la foule de députés ministériels?
M. Léger: Ils ont confiance aux solutions que nous avons
apportées, mais l'Opposition doit les connaître. C'est pour
ça qu'elle doit poser des questions. Tandis que les
députés du gouvernement savent fort bien toutes les interventions
que nous faisons.
Le Président (M. Laplante): II faudrait revenir...
M. Léger: De toute façon, c'est une...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que c'est la
réponse? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Pas souvent.
M. Cordeau: M. le Président, je ferai remarquer au
ministre qu'il n'a pas été chanceux pour les quelques questions
qu'on lui a posées.
M. Léger: C'est ça.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee. Sur le même sujet?
M. Goldbloom: Le ministre a-t-il terminé cette partie de
sa réponse?
M. Léger: Est-ce que vous calculez qu'il y a des aspects
de votre question auxquels je n'ai pas répondu? Le SO2,
peut-être? Il y a peut-être autre chose sur le SO2.
M. Goldbloom: Non, mais sur le mercure, parce que le ministre a
commencé sur le mercure, continuons là-dessus. Le ministre a
élaboré tout un programme d'études et d'interventions pour
faire des diagnostics. Est-il en mesure, aujourd'hui je reviendrai dans
un instant au cas particulier de Lebel-sur-Quévillon à
part les interventions aux usines comme celle de Lebel-sur-Quévillon et
celle de Noranda, de faire autre chose que de donner des conseils aux
autochtones sur leur régime alimentaire, pour protéger leur
santé?
Je ne parle pas de diagnostic, je parle de protection.
M. Léger: II ne faut pas oublier quand même que
lorsqu'un problème existe, c'est-à-dire qu'il est non seulement
à venir mais qu il existe, il faut d'abord essayer de trouver ces
correctifs à la situation et, par la suite, apporter des changements
à long terme. Donc, actuellement, il y a des populations qui ont
été contaminées, c'est-à-dire les autochtones en
particulier. Il y a des études qui se font pour voir si on a
touché, non seulement les autochtones, mais d'autres citoyens ou d
autres personnes qu'uniquement les gens qui vivent dans ce milieu, et la
première recommandation que nous avons faite porte sur l'information,
sur les conséquences pour les autochtones, entre autres... à
savoir être prudent dans le choix et la qualité de leur
alimentation.
Je pense que c'était prioritaire. La solution est quand
même une attaque des sources de contamination et c'est un travail qui est
à plus long terme, puisqu'il faut connaître la source et amener,
par la suite, des correctifs qui permettront au milieu de
récupérer, ce qui réglera le problème à long
terme.
C'est pour ça que la tâche à court terme est de
corriger le problème d'alimentation et, en même temps, faire
l'étude afin de savoir comment corriger la source. En d'autres termes,
je pense qu on peut dire que pour une personne qui est malade, avant de lui
trouver un "job", on va essayer de la guérir.
M. Goldbloom: M. le Président, on ne peut qu être
d'accord avec ce que le ministre vient de dire. Mais tout ce qu'il vient
d'énoncer avait déjà été mis en branle par
le gouvernement précédent.
M. Léger: Je m'excuse. Le BEST a été mis en
place depuis que nous sommes au gouvernement et les visites que j'ai faites
pour mettre sur pied, là- bas, un plan d action avec les populations,
cela a été fait en janvier 1978. Je ne voudrais pas qu on essaie
de faire croire à la population que le gouvernement actuel ne fait que
donner suite à des interventions précédentes.
Peut-être que le gouvernement actuel est en train de réaliser, en
action, les velléités du gouvernement précédent, je
suis peut-être d'accord avec ça.
M. Goldbloom: M. le Président, le BEST, comme structure, a
été inventé, mais le travail avait été
commencé bien avant cela, sans qu'un nom ne soit donné à
l'équipe. L'équipe existait quand même. Que le ministre ait
fait évoluer ce qui avait déjà été
commencé est à son honneur, et il fallait le faire. Mais quant
à avoir inventé des choses, il n'en a pas inventé
tellement. (12 heures)
Cela m'amène justement à l'usine de
Lebel-sur-Quévillon. Le ministre vient de nous dire que, parmi les
éléments de son programme, il y avait un plan d'intervention
à Lebel-sur-Quévillon. Puisqu'il y avait déjà des
interventions qui avaient été entreprises mais dont les
résultats n'étant que partiels, il fallait poursuivre.
J'aimerais savoir quel est aujourd'hui le plan d'intervention, par
comparaison avec ce qui avait été commencé auparavant.
M. Léger: Au moment où on se parle, l'usine Domtar
de Lebel-sur-Quévillon devra cesser d'opérer pour une
période indéterminée. Les causes sont d'ordre
économique et n'ont rien à voir avec le problème de la
pollution ou les programmes d'intervention. A partir du 15 mai 1978, un
programme de désaffectation du milieu ambiant devra nous être
soumis, de façon qu'on puisse l'approuver et ainsi corriger la situation
existante pendant que l'usine cesse l'opération.
M. Goldbloom: Alors, M. le Président, ce qui avait
déjà été commencé, c'est-à-dire une
amélioration du fonctionnement de l'usine de production de soude
caustique pour en diminuer les émissions de vapeurs de mercure, le
nettoyage du canal qui servait à sortir l'effluent de l'usine, l'examen
des lieux pour trouver des endroits où le mercure aurait pu être
caché, est-ce que tout cela se poursuit? Est-ce que c'est
terminé? Est-ce qu'il y a eu un nettoyage suffisant et satisfaisant? Ou
est-ce que la fermeture de l'usine va, au moins pour l'instant, diminuer le
problème sans le régler?
M. Léger: Pour la satisfaction du député de
D'Arcy McGee, je peux lui dire que les ordonnances qui ont été
émises, l'une l'avait été par lui quand il était
ministre et l'autre a été émise par nous par la suite, ont
été respectées, les travaux ont été faits.
Il a été question d'un barrage pour contenir les
sédiments, pour ne pas qu'ils se déversent plus
profondément. Le parc a déjà été construit
et il nous reste maintenant à faire une étude sur le milieu pour
voir s'il y aura d'autres conséquences et nous assurer que tous les
correctifs vont être apportés.
M. Goldbloom: M. le Président, les études se
poursuivent-elles pour distinguer entre le mercure naturel et le mercure
d'origine industrielle? Y a-t-il des études qui permettront de
déterminer dans quelle mesure le mercure qui se trouve à certains
endroits a été émis par une usine quelconque sous forme
d'effluent et dans quelle mesure ce mercure a été
transporté par des courants d'air à l'endroit où l'on peut
aujourd'hui le récupérer? Y a-t-il des études qui se
poursuivent il y en avait déjà en cours dans une certaine
mesure pour expliquer le fait qu'en amont de l'usine, en haut de chutes
impassables au poisson, il y avait des taux de mercure aussi
élevés qu'en aval?
M. Léger: Je puis vous dire que l'obejctif même du
BEST, du Bureau d'étude des substances toxiques, c'est d'essayer de
faire cette distinction que vient de mentionner le député de
D'Arcy McGee entre la provenance du mercure sur le plan naturel ou sur le plan
artificiel, c'est-à-dire industriel ou d'intervention humaine. C'est une
chose qui est assez difficile, mais nous avons mis sur pied un réseau de
surveillance écologique, c'est-à-dire une collecte des
données avec des stations qui sont installées partout au
Québec, qui devaient être en opération au début de
juillet pour connaître exactement comment le mercure se comporte et, en
même temps, nous étudions, pour répondre à la
dernière question du député de D'Arcy McGee, aussi le
transport du mercure par air. Pour ce grand programme en entier, le
gouvernement a voté un budget de $2 millions.
M. Goldbloom: De quelle façon les études sur le
transport du mercure par l'air se font-elles, c'est-à-dire de quelle
façon identifie-t-on les atomes de mercure pour pouvoir les retracer,
les suivre de leur source jusqu'à l'endroit de leur
dépôt?
M. Léger: C'est par l'étude de la qualité
des eaux de pluie, entre autres, et aussi de la qualité de la
retombée au sol. C'est aussi par des modèles de dispersion dans
l'air qu'on peut évaluer le comportement du mercure. Ce sont ces
schèmes qui nous permettent d'avoir des données nous permettant
par la suite d'apporter des plans correctifs si possible.
M. Goldbloom: Mais on n'a pas encore trouvé un moyen de
tracer, d'étiqueter le mercure pour pouvoir le suivre d'un endroit
à l'autre, comme on peut le faire avec d'autres éléments
chimiques, avec des isotopes qui sont différents des isotopes
habituellement trouvés.
M. Léger: Mes experts me disent que ce n'est pas par la
méthode que vous mentionnez que nous pensons trouver des
résultats, parce que la méthode que vous suggérez semble
être très coûteuse et n'apporte pas nécessairement la
réponse à nos préoccupations, mais les modèles que
nous utilisons sont susceptibles d'apporter une meilleure connaissance des
données soit par la qualité des eaux de pluie ou la
méthode des précipitations, des retombées au sol. Elles
vont nous donner réellement les renseignements nous permettant
d'apporter les interventions pour corriger la situation.
M. Goldbloom: Le ministre comprend sûrement ce qu'il y a
derrière ces questions un peu techniques. C'est qu'il y a une question
de responsabilité à établir. Quand on trouve du mercure
dans l'environnement, on veut démontrer devant les tribunaux la
provenance de ce mercure afin de demander à ces mêmes tribunaux
d'imposer des amendes ou peut-être, puisqu'il y a des effets connus sur
la santé de certaines personnes, des réclamations en dommages. La
défense évidente serait: Vous avez trouvé du mercure. Vous
avez démontré que nous en avons déversé dans
l'environnement, mais vous n'avez pas fait la preuve que le mercure que vous
avez récupéré est effectivement le nôtre, que le
mercure qui a affecté la santé de certaines personnes est
effectivement le nôtre.
Puisque le ministre a toujours dans le passé voulu établir
cette question de responsabilité. Il a l'air un peu moins vindicatif
maintenant qu'il est ministre, mais la question va se poser, d'autant plus
qu'il encourage les citoyens à s'impliquer. Les citoyens qui
s'impliquent vont penser à leurs propres intérêts et vont
peut-être vouloir, s'ils croient que leur santé a
été affectée par une activité industrielle,
intenter en conséquence des poursuites pour obtenir des compensations en
dommages. Or, toute la question de tracer le mercure et de l'identifier, quant
à sa provenance, est une question qui a une importance
médico-légale.
M. Léger: II faut quand même réaliser une
chose. Est-ce que notre première préoccupation, au niveau de
l'environnement, est de trouver un coupable ou de trouver la cause afin de la
corriger? Si, dans la cause, on découvre qu'il y a des
éléments industriels ou des responsables humains, c'est sûr
que les tribunaux pourront trancher, mais ce n'est pas à nous
d'intervenir et de donner des preuves aux tribunaux pour qu'ils fonctionnent.
Notre tâche, c'est de trouver la cause. Par la suite, les tribunaux et
les citoyens, avec les causes que nous aurons trouvées, pourront
établir s ils peuvent trouver un coupable et entamer une poursuite.
Cette attitude de dire qu'il faut absolument trouver le coupable... ce qui est
important, c'est de trouver la cause. Ce qui est très difficile, c'est
de déterminer justement la proportion entre la responsabilité
naturelle et la responsabilité artificielle. On va essayer de trouver la
cause, et par la suite, les tribunaux se chargeront de poursuivre, s'il le
faut. Les citoyens, en connaissant cette cause, pourront le faire. De la
façon dont le député pose la question, il semble dire
qu'il faut absolument trouver un coupable.
Je pense qu'il faut corriger la situation. Nous avons actuellement, au
niveau du ministère des Affaires sociales, des études
toxicologiques sur le pourquoi de la contamination dans le domaine humain. Ces
réponses nous permettront peut-être
d'évaluer si la provenance se situe du côté
artificiel ou du côté naturel. En ce qui nous concerne, comme
notre méthode est très complexe, on veut trouver les sources
ponctuelles de cette pollution. On laissera à ceux qui veulent
poursuivre, après cela, le soin de le faire. Si parmi les sources de
pollution, il y a des responsabilités industrielles, ce sera aux
tribunaux ou à d'autres de les poursuivre, ou même à nous,
si cela relève de notre loi.
M. Goldbloom: M. le Président, réfléchissant
sur les sept dernières années, je ne peux que commenter que le
nouveau Marcel Léger est plus objectif et plus sympathique que
l'ancien.
M. Léger: Si cela vous permet, en retournant dans le
passé, de me trouver plus sympathique, je suis d'accord que vous restiez
dans le passé.
Le Président (M. Laplante): Ne vous chicanez pas. Le
député de Verdun ou le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le maire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Verdun.
Raffineries de pétrole
M. Caron: On va parler de quelque chose qui intéresse bien
le ministre. L'an passé, le ministre avait indiqué, lors de
l'étude des crédits, que les raffineries de pétrole,
surtout qu'il y en a beaucoup dans son comté, seraient en mesure
d'observer les règlements relatifs à leurs activités,
avant la fin de 1977. Peut-il nous donner l'état du dossier
jusqu'à maintenant?
M. Léger: Les compagnies de pétrole, dont six sur
sept sont instalées dans le comté de Lafontaine que j'ai le
plaisir et l'honneur de représenter, peuvent dégager
différentes matières polluantes. Un règlement qui a
été présenté, qui est entré en vigueur avant
la fin de 1977 et qui est en opération actuellement, c est celui qui
régit les déversements liquides des compagnies de pétrole.
Ce règlement est en vigueur et les compagnies le respectent. Elles sont
en train de respecter le calendrier de réalisation pour ce qui concerne
la construction des équipements nécessaires. Cela a amené
un investissement de près de $88 millions et produit beaucoup d'emplois.
En passant, je peux peut-être dire que le respect de l'environnement et
les équipements de contrôle antipollution peuvent être une
source de plus en plus grande de développement économique.
Concernant l'autre source d'émanation qui est celle de la pollution
atmosphérique, le règlement pour la pollution
atmosphérique devrait être présenté très
bientôt par la Communauté urbaine de Montréal, puisque
c'est elle qui a juridiction sur le territoire de la CUM. J'espère que
la Communauté urbaine de Montréal, les élus de cet
organisme ne tergiverseront pas et appuieront le règlement qui est
déjà prêt, à la CUM et qui a été
présenté par les fonctionnaires. Quant au règlement
provincial, il devrait être présenté dans les quelques mois
prochains. Je vais certainement appuyer toute intervention qui verrait à
ce que la qualité de I'atmosphère soit respectée.
J'encourage la communauté urbaine à ne pas attendre, à ne
pas tergiverser et à présenter son règlement au plus
tôt.
M. Caron: Oui, c'est bien beau de la part du ministre de dire: La
communauté urbaine... mais est-ce que ses fonctionnaires surveillent
ça aussi? C est bien beau remettre la patate chaude à un autre
palier de gouvernement. Quand on rend ces règlements en vigueur,
ça déplait à des gens. Est-ce que le ministre fait
surveiller par ses fonctionnaires?
M. Léger: Voulez-vous répéter le dernier
mot?
M. Caron: Je dis: C'est bien beau de transférer ça
à la Communauté urbaine de Montréal, mais est-ce que le
ministre a un certain contrôle sur la communauté urbaine dans ce
domaine?
M. Léger: Je ne pense pas que le ministre ait un
contrôle. La responsabilité du déversement des eaux et des
déchets liquides des compagnies de pétrole relève
directement de la juridiction provinciale; or, nous avons mis notre
règlement en vigueur, donc, nous avons rempli notre
responsabilité dans ce domaine. Quant au contrôle de la pollution
atmosphérique, il y a une juridiction partagée, et c'est la
portion de la CUM que je voudrais bien qui soit réglée au plus
tôt, parce que notre règlement est prêt.
M. Caron: Vous aez des rencontres avec les membres de la
communauté urbaine?
M. Léger: J'ai rencontré moi-même des gens de
la communauté urbaine. Je rencontrerai prochainement M. Hanigan pour
différents projets incluant celui-là, mais ça
n'empêche pas que les fonctionnaires du palier gouvernemental provincial
et municipal se rencontrent régulièrement et ils ont actuellement
des projets communs. C'est la raison pour laquelle je disais tantôt qu'il
est grand temps que la Communauté urbaine de Montréal prenne ses
responsabilités et n'hésite pas à voter elle-même un
règlement qui a été présenté par ses
fonctionnaires.
M. Caron: Est-ce que depuis que le ministre est en fonction, la
pollution dans l'Est de Montréal le satisfait?
M. Léger: Si je suis satisfait de la pollution dans l'Est?
Je n'en suis pas du tout satisfait. Ce n'est pas le ministre de l'environnement
qui parle, c'est le député de Lafontaine qui dit que la
Communauté urbaine de Montréal ne devrait pas attendre et devrait
présenter au plus tôt son règlement. Il y avait certaines
difficultés il y a quelques mois que j'ai essayé d'aplanir, de
façon
qu'il n'y ait aucune objection, aucune restriction ou aucune raison de
vouloir retarder ce règlement. Parce que je calcule qu'il doit
être en vigueur. Le député de Lafontaine a justement
demandé aux gens de la région de le faire. Quant au ministre de
l'environnement, quand ce sera son tour de donner son appui officiel, il va le
faire, puisqu'on ne peut pas avoir deux chapeaux en même temps; si le
député pense une chose, le ministre pense la même
chose.
M. Caron: Alors, si le ministre pense la même chose sur les
deux chapeaux ou les deux sièges, si cela retarde, le ministre fera-t-il
les pressions et le nécessaire pour que cela fonctionne?
M. Léger: Vous pouvez en être assuré. M.
Caron: On va suivre cela de près.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Léger: Je suis heureux de voir qu'un
député de l'ouest de Montréal s'intéresse beaucoup
à ce qui se passe dans l'est.
M. Caron: Je suis obligé parfois parce que je l'ai
déjà mentionné en Chambre... Au moment où la maison
Dupuis & Frères a décidé de fermer, les ministres de
l'est étaient prêts et avaient la solution pour garder le magasin
ouvert. A un certain moment, après qu'il y ait eu une grosse
publicité, tout a sombré.
C'est pour cela que, de temps en temps, je suis obligé de
regarder vers l'est.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Léger: ... à Dupuis & Frères, par
exemple.
L'industrie de l'amiante
M. Cordeau: Vous connaissez l'ardeur que déploie le
député de Frontenac concernant les problèmes touchant
l'amiante. En commission, il a dit qu'une de ses premières
préoccupations était l'environnement et que dans le passé,
même avant son élection, le 15 novembre 1976, il avait
dénoncé le manque de préoccupation de certaines compagnies
d'amiante concernant l'environnement.
J'aimerais savoir du ministre si le député de Frontenac
vous a fait des représentations afin d'améliorer l'environnement
concernant l'industrie de l'amiante.
M. Léger: II y a un règlement fédéral
qui obligeait les compagnies à respecter certaines normes avant
décembre 1978. Cela relève maintenant de notre service,
étudier et approuver les programmes de dépollution et
d'équipement. On peut dire que 75% des travaux sont faits actuellement
et que la réalisation totale du programme, qui devait être faite
pour la fin de 1978, va possiblement dépasser de quelques mois, selon le
ryth- me de croisière qu'on a adopté pour le réaliser et
avec les difficultés qu'on a. On pense que le programme total devrait
être terminé aux alentours de février 1979.
M. Cordeau: Mais le député de Frontenac est-il
intervenu dans le domaine? C'est la question que j'ai posée
tantôt.
M. Léger: On me dit chez nous qu'on ne semble pas avoir eu
d'intervention du député de Frontenac là-dessus, à
moins que...
M. Cordeau: On va relire la commission sur l'amiante, parce que,
suite à des questions que je lui posais, il avait avoué qu'il
s'était intéressé à ce problème.
M. Léger: Le député de Frontenac est
peut-être intervenu au niveau du cabinet pour avoir des renseignements
sur l'allure de ce programme, mais au moment où je vous parle, je n'en
ai pas la connaissance, mais il se peut fort bien qu'il l'ait fait. Je ne veux
pas faire une affirmation gratuite. Je n'ai pas tous mes fonctionnaires autour
de moi, mais j'ai les dirigeants. Cela ne veut pas dire qu'on ait
comptabilisé toutes les demandes de tous les députés.
M. Gagnon: Le député de Frontenac, de toute
façon, se préoccupe de tout le problème de l'amiante.
M. Léger: De l'ensemble du problème.
M. Gagnon: De l'ensemble, et cela fait aussi partie d'un des
problèmes de l'amiante.
M. Léger: C'est cela.
M. Cordeau: Nous aurons l'occasion de lui rappeler les paroles
qu'il a prononcées.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee, je crois que vous n'aviez pas fini sur le sujet.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président, nous
n'avions pas terminé sur l'autre sujet et j'aurai des questions à
poser au ministre sur l'amiante, mais dans les quelques minutes qui nous
restent avant l'ajournement, j'aimerais qu'il revienne au cas particulier de la
Noranda et qu'il nous dise ce que l'on est en train de faire. Qu'est-ce qui va
se réaliser pour diminuer les émissions d'anhydride sulfureux?
Quelles sont les pressions qui sont exercées sur la compagnie? Y a-t-il
eu des ordonnances? Y a-t-il eu des poursuites? Quel est le risque de fermeture
de cette usine face à la concurrence qui se développe de l'autre
côté de la frontière en Ontario où la
société Texas Gulf est en train d'ériger une usine
semblable pour le traitement des minerais qui constituent, avec la fermeture de
la mine à Noranda, le seul appui économique important de la
compagnie qui elle, à son tour, est le principal appui économique
des deux villes jumelles et de la région?
M. Léger: II y a deux volets à la question du
député. D'abord, au niveau des solutions apportées au
problème de l'anhydride sulfureux provenant de l'usine de Rouyn-Noranda,
je dois dire qu actuellement, au niveau du programme du BEST, le Bureau
d'étude des substances toxiques, les études sont
effectuées en vue de connaître l'évaluation des rejets;
deuxièmement, l'évaluation des procédés de
contrôle; troisièmement, l'évaluation des effets sur le
milieu et quatrièmement l'évaluation socio-économique de
ce problème. L'ensemble de ces données, on s'attend de les avoir
autour de septembre. Nous serons alors en mesure d'apporter des plans
correctifs, suite à la connaissance des quatre points que je viens de
mentionner.
Maintenant, la question du député mentionnait aussi le
problème de la fermeture possible ou du danger de fermeture de cette
usine, si on n'en améliore pas les rendements concernant aussi bien
l'approvisionnement en minerai... Ceci ne relevant pas de mon ministère,
je suis quand même au courant que le ministre des Richesses naturelles a
établi un programme d'exploration pour permettre à l'usine
d'obtenir plus de minerai pour pouvoir continuer ses opérations. La
compagnie Texas Gulf de l'Ontario, dont le député parlait
tantôt, avait un programme qui pouvait être concurrentiel avec
celui de la Noranda. Je dois quand même annoncer au député
que la compagnie doit réduire de 30% ses activités parce qu'elle
fait face au même problème que la Noranda et que dans l'ensemble
le gouvernement va prendre toutes les mesures possibles pour aider l'usine
à fonctionner, puisqu'en même temps, elle doit prendre des mesures
pour corriger ces émanations polluantes qui dérangent
énormément la population de la région.
M. Gagnon: M. le Président... Est-ce que vous me
permettez, M. le député de D'Arcy McGee?
Le Président (M. Laplante): Sur le même sujet?
M. Gagnon: Ce n'est pas sur le même sujet... Regardez
bien.
Le Président (M. Laplante): Vous vous reprendrez cet
après-midi, parce que je veux qu'on continue sur le même
sujet.
M. Gagnon: J'aimerais bien établir des faits. Est-ce que
vous me le permettez, votre droit de parole ayant été
passablement respecté?
Je voudrais rétablir des faits, suite à ce que vient de
mentionner le député de Saint-Hyacinthe au sujet du
député de Frontenac. Je n'accepterai pas qu'on porte
préjudice... Je veux juste dire que le député de
Frontenac, depuis qu'il s'occupe du problème de l'amiante, a
prononcé au moins une quinzaine de discours à travers la province
et ici même à l'Assemblée nationale, probablement à
quatre ou cinq reprises. Chaque fois...
Le Président (M. Laplante): Je crois que le
député de Frontenac...
M. Gagnon: ... il s'est montré extrêmement
préoccupé par le problème...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Champlain...
M. Gagnon: ... de l'environnement.
Le Président (M. Laplante): ... je crois que le
député de Frontenac aura la chance de relire le journal des
Débats et je ne voudrais pas entamer de discussion à l'heure
où on est rendu.
M. Gagnon: Non, je voulais rétablir les faits.
Le Président (M. Laplante): Et nos travaux, jusqu ici, se
sont très bien déroulés.
M. Léger: M. le Président, j aimerais quand
même émettre une question de règlement, en ce sens qu'on a
interprété et je pense que j'ai le droit de corriger
ma réponse, quand on m'a demandé si le
député de Frontenac a demandé au Service de la protection
de I environnement de corriger la situation.
Je ne pouvais pas vous dire oui, en ce sens que les gens de mon
ministère, qui sont avec moi, ne sont quand même que les
dirigeants du ministère. Ils n'ont pas lensemble des informations de
tous les fonctionnaires qui, eux, ont directement des contacts, et avec les
problèmes et avec les personnes qui font des plaintes, entre autres,
celles provenant des députés.
Je vais demander à mes fonctionnaires de vérifier s'il y a
eu des demandes de la part du député de Frontenac et je pourrai
répondre cet après-midi à ce sujet. La réponse que
je donnais tantôt pouvait vous laisser sous I'impression que le
député de Frontenac ne s'était pas occupé de
problèmes qui touchent son comté. Je ne voudrais pas qu'on
interprète cela de cette façon.
Le Président (M. Laplante): J'aime mieux ce genre de
réponse, M. le ministre, parce que, ici, il n'y a pas de questions de
privilège. Le député de Frontenac est assez grand pour
pouvoir se défendre, mais le ministre avait à répondre
à ces questions, et il a pu faire une mise au point qu il a jugée
nécessaire.
M. Cordeau: M. le Président, j'accepte la mise au point du
ministre avec plaisir.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
Reprise de la séance à 15 h 28
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs! Reprise
des travaux de la commission de la
protection de l'environnement pour l'étude des crédits
budgétaires 1978/79. Les membres de cette commission sont: M.
Beauséjour (Iberville) remplacé par M. Marquis
(Matapédia); M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) remplacé par M.
Gagnon (Champlain); M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Léger (Lafontaine), M. Mercier (Berthier) remplacé par M. Baril
(Arthabaska).
M. Léger: Est-ce que vous pourriez ajouter le nom du
député de Frontenac qui voudrait agir comme intervenant?
Le Président (M. Laplante): Les intervenants sont: M.
Dubois (Huntingdon), M. Grégoire (Frontenac), qui était
déjà intervenant, M. le ministre; M. Léonard
(Laurentides-Labelle), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Roy (Beauce-Sud), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson (Rouyn-Noranda) et M.
Verreault (Shefford).
Lorsque nous avons suspendu les travaux, ce midi, la parole était
au député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai une dernière
question qui est vraiment une demande au ministre de bien vouloir
compléter une réponse antérieure. Nous parlions de l'usine
à Noranda et je lui avais demandé de préciser la nature
des interventions, la nature des améliorations. Qu'est-ce que le
gouvernement a déjà fait, entend faire, pour faire diminuer les
émissions d'anhydride sulfureux et pour faire diminuer les
émissions de vapeur de mercure? Quand est-ce que les
améliorations vont effectivement se produire?
M. Léger: M. le Président, concernant
Rouyn-Noranda, et spécialement le domaine du mercure et des autres
émissions, on procède actuellement à l'évaluation
des émissions de substances toxiques, y compris le mercure, pour l'eau
et pour l'air. On procède aussi à l'élaboration des
hypothèses de réduction de ces substances, y compris les
coûts de différentes hypothèses de réduction de ces
substances, dans l'atmosphère comme dans l'eau. Au cours de
l'été, nous allons fixer, avec les citoyens, des objectifs de
récupération des milieux, avec les coûts sociaux ainsi
qu'avec les limites et les contraintes que cela va occasionner. Enfin, à
l'automne, on préparera des projets d'intervention pour atteindre les
objectifs qui auront été fixés par les citoyens. Ceci sera
fait en collaboration avec ceux que je qualifiais ce matin de groupe de
citoyens représentatifs de Rouyn-Noranda et avec les
représentants de la compagnie elle-même. Je tiens à dire
qu'il y a une très grande collaboration dans le milieu de Rouyn-Noranda.
C'est même une étude, je dirais même un cas type de
participation des citoyens avec la présence et l'ouverture d'esprit de
la compagnie elle-même qui permet la visite de ses usines et
l'accès à des renseignements sur le type de matières
polluantes qu'elles émettent dans l'atmosphère et dans l'eau.
Cette collaboration est très bien perçue par la population.
Rouyn-Noranda devient un milieu où tous les intervenants, aussi bien
ceux qui savent qu'ils polluent, mais qui donnent des emplois et un niveau de
vie intéressant aux citoyens et qui sont prêts à se mettre
à la table avec eux que le groupe représentant les citoyens.
Vous avez même des groupes de différentes mentalités
ou de différentes situations dans la société. Vous avez
les maires des deux municipalités, des représentants des groupes
antipollution, des représentants d'associations de chasse et de
pêche, des représentants de la Société nationale des
Québécois, des personnes représentant les chambres de
commerce et deux élus d'une grande assemblée publique qui
regroupait près de 300 personnes quand je suis allé les
rencontrer. Ces groupes de citoyens ont des objectifs qui peuvent être
communs, mais ils viennent de divers milieux et ont une perception
différente de la société. Ils ont réussi à
s'unir, à discuter ensemble d'un problème commun et ils vont
essayer d'y apporter des solutions avec l'aide du ministère de
l'environnement qui va donner les données techniques grâce au
BEST.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne peux m'empêcher
de faire un commentaire avant de céder la parole au député
de Frontenac. Je suis passablement bouleversé d'entendre le ministre
17 mois après son arrivée au pouvoir et au moins deux
années après ses interventions agressives auprès de votre
humble serviteur pour que quelque chose se fasse me parler
d'études, d'hypothèses, d'évaluation de coûts, de
détermination d'objectifs, d'analyse des coûts sociaux et de
consultation du milieu, parce que tous les jours il y a de l'anhydride
sulfureux et du mercure qui sortent. Si je peux en juger par les interventions
du député de Lafontaine d'autrefois, il était
déjà, à l'époque, grand temps que l'on intervienne
pour faire quelque chose plutôt que d'étudier.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Frontenac.
M. Léger: Est-ce que le député de D'Arcy
McGee admet que non seulement nous faisons des études, mais nous avons
des programmes d'intervention actuellement?
M. Goldbloom: M. le Président, j'admets volontiers que le
ministre continue ce qui avait déjà été
commencé et que les problèmes sont plus complexes qu'il ne
voulait l'admettre quand il était dans l'Opposition.
M. Léger: C'est sûr que quand on passe de
l'étape de réflexion à l'étape d action, il faut
réajuster notre tir à mesure qu'on avance, mais dans l'action, et
non pas réajuster notre tir uniquement dans la réflexion et dans
la velléité.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Frontenac.
M. Grégoire: M. le Président, on sait qu une des
régions où il existe pas mal de pollution dans
l'air, c'est bien la région de l'amiante, que ce soit à
Thetford, à Black Lake ou à Asbestos. On connaît les moyens
de souffler les résidus d'amiante dans l'air, sur les tas. On sait que
ces tas, la majorité du temps, se trouvent situés dans les
limites des villes, comme par exemple, à Black Lake pour le cas de
l'Asbestos Corporation, à Thetford pour le cas de l'Asbestos
Corporation, ou à Asbestos, pour le cas de la Johns-Manville. On a
parlé un peu des interventions que j'aurais pu faire auprès du
ministre, concernant cette pollution de I air.
Je voudrais demander au ministre s'il n'est pas vrai que j'ai
réussi à l'intéresser suffisamment à cette question
pour qu'il décide de venir. Je crois que c'est là la meilleure
intervention qui puisse se faire et la meilleure réponse d'un ministre.
Il a accepté de venir voir par lui-même, dès la semaine
prochaine, le vendredi 19 mai, comme j'ai déjà mentionné,
la situation qui prévaut présentement dans la région de
l'amiante, c'est-à-dire à Thetford, Black Lake, Robertsonville.
S'il vient et s'il a l'intention d'étudier cette question de pollution
de l'environnement dans cette région, cela, constitue la meilleure
intervention d'un député de la région pour régler
le problème, parce qu'il faut commencer d'abord par voir ce qui
existe.
M. Léger: J'ajouterais que le député de
Frontenac a parfaitement raison. Je dirais même qu'au moment où on
se parle, il y a des fonctionnaires du ministère de l'environnement qui
sont dans la région du député de Frontenac.
Suite à la question du député de Saint-Hyacinthe
tantôt, qui demandait s'il y avait eu des interventions au niveau du
ministère, j'ai répondu, à ce moment, selon les
connaissances d'ici, mais je peux ajouter que j'ai un programme où, en
date du 19 mai, je vais justement aller dans la région, suite à
la demande du député du comté pour rencontrer les
personnes de la région, particulièrement les municipalités
de Thetford Mines, Thet-ford-sud, Rivière Blanche, Robertsonville, Black
Lake. Je les rencontre pour étudier avec elles les solutions aux
problèmes qu'elles ont. Selon la façon dont j'ai répondu
tantôt, je ne voudrais pas qu'on interprète cela comme
étant une négation des interventions du député,
puisque lui-même m'invite dans sa région pour trouver les
solutions au problème.
M. Grégoire: M. le Président, j'aurais une autre
question. On sait qu'Asbestos Corporation, depuis hier, a semblé vouloir
dire que ce serait peut-être un peu difficile d'acheter Asbestos
Corporation, parce qu'on découvrait chaque jour de nouvelles sources
d'approvisionnement, des nouvelles découvertes de minerai d'amiante.
Or, M. le Président, il se produit que dans la question de
l'environnement justement, Asbestos fait affaire avec deux pays. Le premier,
c'est le Québec, évidemment, et le deuxième, c'est
l'Allemagne. Au point de vue de l'environnement, en Allemagne, Asbestos
Corporation s'est soumise aux lois de l'environnement qui exigent qu'un moulin
d'amiante enfouisse et enterre de nouveau les résidus. Simplement pour
expliquer, M. le Président, qu'Asbestos Corporation est
propriétaire d'une mine à Asbestos Hill, dans le nord du
Québec, et tout au long de l'été, tant que la navigation
est possible, on prend le minerai à l'état brut et on le
transporte en Allemagne, et c'est là qu'il est transformé dans un
moulin et qu'on extrait la fibre du minerai qui provient du Québec. Mais
il reste les résidus et en Allemagne, le gouvernement n'a accepté
l'installation d'un moulin qu'à la condition qu'Asbestos Corporation
enfouisse de nouveau tous les résidus, ce qui coûte $7 la
tonne.
Je voudrais maintenant demander au ministre de I'environnement s il ne
serait pas à propos de demander à Asbestos Corporation de se
soumettre, au Québec, aux mêmes lois auxquelles elle est soumise
en Allemagne, c'est-à-dire enfouir de nouveau ses résidus. Or, on
peut constater qu'il y en a environ 200 millions de tonnes de résidus
d'amiante dans la région de Thetford-Black-Lake. Est-ce que le ministre
ne pourrait pas envisager l'idée de faire enfouir de nouveau, par
General Dynamics, ces résidus, comme ça se fait en Allemagne? Le
ministre pourrait-il nous dire si on ne pourrait pas avoir, nous, au
Québec, les mêmes règlements de protection de
l'environnement qui existent en Allemagne?
Le Président (M. Laplante): M. le ministre va trouver les
règles de pollution de l'Allemagne et va vous dire ça.
M. Grégoire: C'est la même compagnie.
Le Président (M. Laplante): Cela aurait été
plus facile si vous aviez apporté les copies du règlement.
M. Grégoire: Disons, M. le Président, si on peut
éclairer le sujet, c'est une compagnie qui, chaque fois, fait
état de nouvelles recherches pour essayer de surestimer la valeur de la
compagnie; mais si elle embarque dans son actif les nouvelles
découvertes de minerai d'amiante, je crois qu'elle doit embarquer en
même temps dans son passif les tas d'amiante qu'elle a accumulés
depuis longtemps. Les réserves étaient là, sauf qu'elles n
étaient pas prouvées. Maintenant, elles sont prouvées,
mais les tas de résidus se sont ajoutés.
Si on ajoute les réserves d'amiante pour surévaluer,
chaque jour, la valeur de la compagnie, il me semble que, chaque jour
également, on devrait évaluer en conséquence le passif de
la compagnie qui s'accumule au fur et à mesure que s'accumulent les tas
de résidus.
M. Léger: Pour répondre à la question que le
député a posée tantôt, on me dit qu'en Allemagne, c
est quand même un peu différent, parce qu'ici, le produit de
l'extraction des mines, la proportion d amiante dans le minerai qui est sorti
est quand même très petite; en Allemagne, ces gens prennent un
produit qu'ils transforment, qu'ils raffinent; il est déjà
raffiné avant. On dit qu'il y a beaucoup moins de résidus en
Allemagne qu'il y
en a au Québec, puisque nous avons tout le reste du minerai qui
n'est pas l'amiante comme déchet, et les solutions sont plus
compliquées. D'autant plus qu'on étudie la solution concernant le
rabattement de la poussière. Pour le faire, on essaie d'humidifier les
résidus; cela ne peut pas se faire durant l'hiver, à cause du
climat, c'est plus difficile, mais c'est une des solutions.
On a aussi une autre information. C'est qu'on a confié à
l'Université Laval une étude sur les effets de l'amiante sur les
érablières. Cette étude, en cours présentement,
coûte $5000; nous l'avons mise de l'avant pour avoir des renseignements
concernant les possibilités, les conséquences qu'on pourrait
corriger; c'est basé sur les renseignements qu'on aura sur les effets de
l'amiante sur les érablières.
M. Grégoire: Comme on sait que l'érable est une
des... Comme la région de Thetford est une des plus riches au point de
vue des produits de l'érable, je crois que cela a un effet
néfaste sur l'environnement. Ce que je voudrais savoir, c est: Est-ce
que le ministre va prendre des mesures, de telle sorte que le passif de
l'Asbestos Corporation, autant son actif est augmenté par les preuves de
nouvelles réserves minières que l'Asbestos déclare tous
les jours pour surévaluer la valeur de sa compagnie... Est-ce que les
torts causés et les résidus accumulés doivent entrer
également dans le passif de la compagnie?
M. Léger: Justement, je pense que l'idée du
député de Frontenac est assez pertinente, puisque, selon des
études qu'on fera, on sera en mesure d'évaluer les
conséquences, et, comme le député le dit, d'évaluer
un peu le passif de la compagnie de ce côté-là.
M. Grégoire: Merci, M. le Président.
M. Léger: Si vous voulez me permettre d'aller un peu plus
loin dans la question du député de D'Arcy McGee,
tantôt...
M. Cordeau: C'est sur le même sujet, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, si c'est sur le
même sujet.
M. Léger: Oui, parce que cela va devenir
antiréglementaire et il y a une réponse que je n'ai pas
donnée, tantôt, au député de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous voulez la
retenir? On va vider le sujet d'Asbestos..
M. Léger: Si on est capable de le vider. M. Cordeau:
A quelle date, M. le ministre...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... avez-vous reçu l'invitation d'aller
visiter le royaume de l'amiante?
M. Léger: Cela fait au moins quinze jours. M.
Grégoire: Plus que cela.
M. Léger: Cela fait quinze jours que c'est
planifié; mais cela fait longtemps qu'on m'avait invité, cela
fait quinze jours que la date est arrêtée.
M. Grégoire: La lettre du ministre indiquant qu'il viendra
à Thetford, est datée du 27 avril.
M. Cordeau: C'est difficile de connaître la date
d'invitation. C'est parce que le député de Frontenac m'avait
affirmé, en commission parlementaire sur le projet de loi 70, qu il
avait fait, à plusieurs reprises, des représentations
auprès de votre ministère concernant les résidus de toutes
sortes de l'amiante.
Le Président (M. Laplante): Je vais être
obligé de vous arrêter ici, M. le député de
Saint-Hyacinthe, parce que je ne voudrais pas que la commission serve à
régler un cas entre deux députés. C'est une question qui
déborde actuellement la commission parlementaire. On est ici pour
étudier les crédits, non pas si un député, oui ou
non, a fait une invitation au ministre ou s'il a fait un travail quelconque.
Vous n'avez pas à interroger un député. Vous devez parler
sur l'objet des crédits de la commission parlementaire, pas autre
chose.
M. Cordeau: M. le Président, j'ai un grand respect pour la
présidence. C'est toujours à vous que je me suis
adressé.
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît, c'est
parce que vous essayez de régler une question d'invitation entre le
dépué de Frontenac et le ministre...
M. Cordeau: La vérité a toujours ses droits, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Je ne crois pas que ce soit
rendu là. Si vous avez des questions sur la pollution dans les mines
d'amiante, je suis prêt à les accepter.
M. Cordeau: Cela regarde la pollution.
Le Président (M. Laplante): Non. Est-ce que vous voulez
insinuer que le député de Frontenac est pollué?
M. Cordeau: Ce n'est pas moi qui le dis, c'est vous.
M. Grégoire: Je suis peut-être en train de
l'amiantoser, mais...
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas
d'autres questions? M. le député de D'Arcy
McGee.
(15 h 45)
M. Léger: M. le Président, j'aimerais quand
même répondre. On m'a posé des questions. Je vois bien
qu'on est à cheval sur le règlement, mais j'ai certaines
réponses à donner à des questions que le
député de D'Arcy McGee me posait tantôt et je n'ai pas eu
le temps de terminer. Je vais simplement donner les renseignements.
Actuellement, il y a un programme de contrôle de la qualité des
affluents de la compagnie Noranda, un programme qui va coûter $10
millions que la compagnie va investir. Ce programme va se réaliser en
deçà de cinq ans. Ce programme fait suite à des demandes
du service de protection de l'environnement pour s'assurer qu'il y aurait des
corrections apportées. Je pense que c'est important que la commission
parlementaire soit saisie de cet effort que la compagnie fait et aussi des
relations que le gouvernement a avec la compagnie pour corriger une situation
qui est déplorée autant par la compagnie que par le gouvernement.
Ce projet comprend les secteurs du lac Osisko-Nord, du lac Pelletier, ainsi que
le secteur Waite-Amulet et finalement on va aussi avoir un contrôle
à la source et un contrôle à l'affluent concernant la
pollution de l'eau.
M. Goldbloom: Mais, nous parlions de la pollution de l'air, M. le
Président, de I'anhydride sulfureux et de la vapeur de mercure.
M. Léger: Pour le mercure, je ne sais pas s'il y a autre
chose que vous voulez que j'ajoute, mais sur l'anhydride sulfureux, je vais
revenir.
C est ce que j'ai donné tout à I'heure, comme les quatre
étapes de réalisation; cela touchait autant le problème de
I'anhydride sulfureux que celui du mercure.
M. Goldbloom: Les études, les hypothèses, la
définition des objectifs et des coûts, tout cela.
M. Léger: A l'élaboration des hypothèses de
réduction... Autrement dit, cela va coûter combien, si on
réduit à tel niveau, je pense que c est important...
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, j'ai bien compris,
j'ai compris que ce sont des hypothèses et des études.
M. Léger: Le projet d'intervention se fait à
I'automne.
M. Goldbloom: M. le Président, revenons au sujet de
I'amiante. Je pense qu il y a une question fondamentale que nous aurions
peut-être dû poser au ministre, au préalable. Quelle est la
nature et I'étendue de sa responsabilité dans le domaine de
I'amiante?
M. Léger: Au niveau de la pollution à
I'intérieur de la mine, ceci relève du ministère des
Richesses naturelles et, concernant lextérieur de la mine, il y a un
secteur de juridiction qui relève de l'environnement. Mais sur cette
question, je ne sais pas si c'est ce que vous voulez savoir; j'ai I'impression
que vous le saviez avant, vous avez déjà été
ministre de l'environnement. Je ne sais quelle est...
M. Goldbloom: Rien n'est changé à cet égard.
M. Léger: A ce stade-ci, non.
M. Goldbloom: Et la loi exclut toujours les
responsabilités qui sont définies dans la Loi des mines et les
lois connexes.
M. Léger: C'est ça.
M. Goldbloom: Dans les usines...
M. Léger: En hygiène industrielle seulement.
M. Goldbloom: Oui, d accord. Dans les usines de transformation
il y en a quelques-unes au Québec, il y en a d'autres qui sont
souhaitées là, c'est le ministre de I'Environnement qui
aurait une responsabilité quant à I'hygiène du milieu de
travail.
M. Léger: Les futures usines dont vous parlez?
M. Goldbloom: Et les actuelles, il y en a quelques-unes qui font
la transformation de I'a-miante chez nous.
M. Léger: Les usines de transformation, en dehors du
territoire de la mine, c est sur celles-là que s appliquerait la
juridiction du ministère de I'Environnement. Mais sur le territoire de
la mine, cela relèverait des Richesses naturelles.
M. Goldbloom: Quelle est la norme présentement
exigée dans les usines de transformation de I'amiante quant à la
présence de fibres dans I'air ambiant?
M. Léger: La norme est de deux fibres par microgramme.
M. Goldbloom: Cette norme est définie dans un
règlement adopté en vertu de la Loi sur la qualité de
l'environnement?
M. Léger: Pas encore.
M. Goldbloom: Cette norme est-elle en vigueur?
M. Léger: Ce n'est pas un critère de
référence, mais nécessairement le règlement n'est
pas encore en vigueur.
M. Goldbloom: Cela veut dire que si, dans une usine, on trouve
trois fibres par centimètre cube d'air, on n'est pas en mesure de
poursuivre la compagnie?
M. Léger: Nous sommes en mesure d'émettre une mise
en demeure, avec les résultats que cela peut donner.
M. Goldbloom: La mise en demeure serait émise en vertu de
quelle autorité, de quelle loi?
M. Léger: Comme, jusqu'à maintenant, on n'a pas de
pouvoir d'ordonnance en matière d'hygiène industrielle, ce serait
tout simplement un pouvoir moral.
M. Goldbloom: C'est ce que je croyais, M. le
Président.
La norme de deux fibres, est-ce l'objectif définitif du
gouvernement? Est-ce la norme que l'on établira effectivement quand le
pouvoir légal sera créé?
M. Léger: Pour le moment, c'est la norme que nous
souhaitons, puisqu'on n'a pas encore découvert de technique pour aller
plus loin dans la réduction de l'exploitation au niveau de
l'amiante.
M. Goldbloom: Le ministre me répond que c'est la norme qui
a été fixée pour des raisons techniques. Si je comprends
bien sa réponse, il me dit que la technologie n'existe pas pour
permettre une réduction plus importante de la présence de fibres
d'amiante dans l'air respiré par les travailleurs. Est-ce bien ce qu'il
veut dire?
M. Léger: On me dit qu'au point de vue de la santé,
c'est une norme acceptable. Je pense que de plus en plus il faut avancer dans
le domaine de la recherche pour trouver les moyens de diminuer
l'émanation ou les concentrations de fibres d'amiante. Dès qu'on
le découvrira, c'est sûr qu'on pourra être plus
sévère.
Mais actuellement c'est une norme acceptable du point de vue de la
santé et c'est la seule que nous ayons pour le moment.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre dit que c'est
une norme acceptable sur le plan de la protection de la santé des
travailleurs. Peut-il m'indiquer quelles sont les maladies qui seront
évitées si cette norme de deux fibres est établie dans les
usines? Nous connaissons les maladies qui sont attribuables à l'amiante,
il y a l'amiantose; il y a le cancer du poumon; il y a le
mésothéliome. Le ministre est-il prêt à dire que
l'application rigoureuse de cette norme suffira pour protéger les
travailleurs contre ces trois maladies?
M. Léger: N'étant pas médecin, je ne suis
pas spécialiste là-dessus, les responsables au niveau de mon
ministère concernant l'environnement ne sont pas non plus des
médecins, je pense que vous me demandez une réponse qui est
beaucoup plus d'interprétation médicale que technique de
l'environnement. Je ne pense pas que je puisse répondre plus
précisément à cette question.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le ministre
est prudent dans cette dernière répon- se qu'il vient de me
donner; effectivement je voudrais justement, parce qu'il n'est pas
médecin et qu'il ne possède pas toutes les données
scientifiques sur le sujet, me permettre certains commentaires
là-dessus.
Nos connaissances ont évolué au cours des années.
Il était un temps, il n'y a pas très longtemps, où une
norme de deux fibres par centimètre cube d'air ambiant était
jugée acceptable, comme un objectif valable pour la protection de la
santé des travailleurs, puisqu'à l'époque, dans des usines
du Québec, la situation qui existait en était une où
même une norme intérimaire de cinq fibres par centimètre
cube n'était pas encore atteinte; il y avait un programme progressif qui
avait été proposé à l'époque. Mais depuis
lors, M. le Président, il y a des données qui ont
été portées à mon attention et je voudrais, au nom
de la santé des travailleurs québécois de l'industrie de
l'amiante, en faire part au ministre.
D'abord, la norme de deux fibres en est une qui n'a qu'une valeur
limitée de toute façon, parce que ce n'est pas une norme de deux
fibres d'amiante, c'est une norme de deux fibres de plus de cinq microns de
longueur. La raison de cela c'est que, sans un microscope électronique
d'une sophistication très poussée, on n'est pas capable
d'identifier les fibres plus courtes et ainsi savoir si vraiment le travailleur
est exposé à un dager plus important à sa santé ou
non.
C'est un peu comme l'utilisation des colifor-mes pour savoir si l'eau
que l'on boit ou dans laquelle on se baigne est polluée. On ne mesure
pas, on n'identifie pas la présence de microbes capables de causer des
maladies. On se sert des coliformes comme témoins. Si on en trouve trop,
on présume qu'il y en a d'autres qui sont capables de causer des
maladies. Or, cette norme a été développée sur le
même genre d'interprétation, c'est-à-dire que l'on disait
que, s'il n'y a pas plus de deux fibres que l'on peut identifier avec un
microscope ordinaire, deux fibres de cinq microns de longueur ou davantage, il
n'y en a probablement pas trop qui sont d'une longueur moindre. Effectivement,
quand il y en a deux qui sont longs, il y en a beaucoup plus qui sont courts et
qui représentent un danger même plus grand pour la
santé.
Deuxièmement, cette norme a été
édictée en Grande-Bretagne, après des études en
hygiène industrielle. Aujourd'hui, on met en doute la rigueur
scientifique du travail fait pour établir cette norme. Egalement, on met
en évidence une différence entre la protection qu'une telle norme
pourrait constituer par rapport à l'amiantose et celle qu'elle pourrait
constituer par rapport à l'incidence du cancer. Il y a des raisons de
croire qu'à une norme de deux fibres, on protégerait les
travailleurs contre l'amiantose, du moins sur la période habituelle
d'exposition qui est généralement relativement longue en ce qui
concerne le développement de l'amiantose, mais peut-être moins
longue que l'on a pensé autrefois. On est loin d'en être certain,
au contraire; et ceux qui ont fait des études plus poussées ont
exprimé l'avis que même une norme de deux fibres de plus de cinq
microns
de longueur ne suffirait pas pour protéger les travailleurs
contre le cancer du poumon et contre le mésothéliome. (16
heures)
Or, je voulais porter ces considérations à l'attention du
ministre parce que le problème est d'actualité au moment
où l'on s'apprête à adopter une loi qui aurait pour effet
pratique de créer des industries de transformation de l'amiante au
Québec, des industries additionnelles. On sait qu'en
général, les industries de transformation sont plus dangereuses
pour la santé des travailleurs que les indusries d'exploitation
minière. Si l'on regarde les chiffres développés au
Québec, les analyses faites au Québec de la santé des
travailleurs par rapport à l'exposition, on constate que nos
études ont été faites en bonne mesure dans des mines
à ciel ouvert. Quand une mine est à ciel ouvert, la concentration
de fibres dans l'air respiré est nécessairement moindre.
M. le Président, je voulais ce n'était vraiment pas
une série de questions pièges. Le sujet est trop important pour
cela profiter de cette occasion pour attirer l'attention du ministre sur
un problème majeur, problème qui pourra devenir plus important
à l'avenir au Québec si nous n'y pensons pas très
sérieusement maintenant et si nous ne repensons pas les normes que nous
appliquerons dans les éventuelles industries de transformation.
M. le Président, un dernier mot à ce sujet. Là
où l'on n'est pas en mesure de diminuer en bas d'un niveau acceptable
l'intensité de I'exposition à un polluant, on est obligé
de chercher des moyens de protéger autrement, par des appareils, la
santé des travailleurs. Il y a des respirateurs qui peuvent être
utilisés dans l'industrie de l'amiante. Je n'ai pas d'expertise
là-dessus. Je ne sais pas dans quelle mesure ces appareils
protègent les voies respiratoires des travailleurs, notamment en ce qui
concerne les fibres plus courtes que cinq microns. Il me semble que, de toute
façon, ce n'est pas du jour au lendemain, dans une telle industrie, que
l'on peut en baisser la concentration dans l'air respiré. Même si
l'on appliquait et l'on réussissait à obtenir une concentration
de moins de deux fibres de plus de cinq microns de longueur par
centimètre cube, il y aurait lieu, compte tenu de ce que j'ai appris
récemment et que j'ai voulu faire inscrire au journal des Débats,
il y aurait lieu, dis-je, de songer à des appareils de protection sous
forme de respirateurs, de filtres, avant de ne permettre à des
travailleurs de chez nous de s'exposer pendant de longues périodes dans
de telles industries.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, la participation du
député de Frontenac à cette commission m'a convaincu qu'en
aucun moment il n'a fait de représentation officielle auprès du
ministre de l'environnement concernant l'amiante, si ce n'est de vous avoir
invité récemment à visiter le royaume de l'amiante.
Rivière Outaouais
La question que je veux poser maintenant est celle-ci:
Dernièrement, M. le ministre, vous avez dénoncé,
auprès du ministre fédéral Len Marchand, un rapport
préparé par un groupe de travail fédéral-provincial
concernant une étude sur la qualité de l'eau de la rivière
Outaouais. Pouvez-vous nous faire le point concernant cette
dénonciation?
M. Léger: Ce que j'ai voulu dénoncer, c'est la
désinvolture et le manque de considération des priorités
du gouvernement du Québec dans des projets communs ou des projets qui
relèvent de l'autorité provinciale. Le ministre du
fédéral ainsi que les fonctionnaires fédéraux ont
agi dans ce dossier comme si le gouvernement du Québec était une
simple petite municipalité n'ayant pas ses responsabilités,
n'ayant pas de prérogatives, n'ayant pas de priorités à
faire valoir. Le contenu du rapport, au départ, ne correspondait pas au
mandat qui avait été donné à ceux qui ont
préparé cette étude, en ce sens qu'on avait demandé
de faire un relevé de l'ensemble de la situation du dossier, autant du
côté de l'Ontario que du côté du Québec et les
recommandations, au départ, n'étaient pas dans le mandat.
Deuxièmement, ces recommandations étaient devenues uniformes, ce
qui ne correspondait pas à la réalité du Québec. Le
gouvernement fédéral, comme toujours, pense que les gouvernements
provinciaux doivent fonctionner d'une même façon,
c'est-à-dire que les problèmes sont les mêmes partout, ce
qui n'est pas le cas.
Entre autres, on voulait mettre comme recommandation finale la
déphosphoration des rejets qui sont déversés dans la
rivière Outaouais, sans s'occuper du fait que, du côté du
Québec, il y a beaucoup de petites municipalités qui ne sont pas
responsables de l'émission de matières possédant ces
matières polyvalentes et on aurait obligé, à ce
moment-là, des municipalités à se doter
d'équipements très dispendieux encore à la charge des
municipalités.
Quand nous avons dit que nous n'étions pas d'accord avec le
rapport que le gouvernement fédéral voulait publier
unilatéralement, on nous a dit: Quelles sont vos revendications? On en a
énuméré plusieurs. Par la suite, en bousculant le
gouvernement du Québec, on voulait tout simplement publier un rapport
sans qu'on ait vu le contenu final du rapport pour lequel on avait
demandé d apporter des corrections.
En fin de semaine, on a demandé, justement, au ministère
fédéral de nous apporter le contenu exact du rapport qui sera
publié et nous avons demandé quelques jours pour vérifier
si, dans ce rapport, il y avait exactement les corrections que nous avions
demandées. Nous avons appris que lundi matin, le rapport était
déjà imprimé et prêt à être
publié avant même qu'ils aient reçu notre approbation.
Si c est ce qu'on appelle une Confédération dans laquelle
chacun des responsables a des choses à dire, je voudrais simplement
souligner que c'est un des milliers-d exemples qui démontrent que le
carcan fédéral n'a pas son utilité dans les relations
entre les provinces et que nous pouvons fort bien nous accommoder de relations
avec lOntario pour avoir des programmes qui sont conformes aux priorités
de chacune des provinces; nous pourrons les ajuster pour que les eaux
limitrophes reçoivent les correctifs qui correspondent aux
priorités de chacun des gouvernements et aussi aux moyens
financiers.
Je tiens à dire que c est une façon désinvolte de
régler le problème. Je vais à nouveau relancer la balle du
côté du fédéral, en disant qu'eux aussi devraient
prendre leurs responsabilités dans le domaine qui les touche. Je donne
un exemple de ce qui est écrit dans le journal de ce matin. Dans la
rivière Châteauguay où on a...
Encore ce matin, on voit un problème d épuration des eaux
qui a des conséquences sur les priorités du Québec; c'est
un secteur de juridiction fédérale où on n a pas fait son
travail. "La ville de Châteauguay avait des problèmes
occasionnés par le refoulement des eaux. Le mauvais drainage des eaux de
pluie était la cause du problème. Le ruisseau Deslormiers qui
traverse la réserve de Caughnawaga était obstrué. La
réserve de Caughnawaga..."
Le député de D'Arcy McGee est au courant de ces
problèmes. Il les a vécus du temps où il était
à mon siège. C'est un problème qui relève de la
juridiction fédérale. Le gouvernement fédéral n'a
pas voulu bouger dans ce domaine, et malgré les demandes de la
municipalité et les demandes du gouvernement provincial, il n'a pas
voulu bouger.
Ceci a obligé le gouvernement du Québec à prendre
des décisions pour essayer de régler le problème sur la
portion de territoire et le reste du Québec, en ne tenant pas compte du
territoire voisin qui était la cause immédiate du problème
qu on vivait. Le problème provenait justement du refus de nettoyer un
ruisseau qui relevait de la juridiction fédérale.
Aucune entente n'a été possible. On s est tourné
vers une solution moins économique qui a occasionné, à ce
jour, des dépenses supplémentaires de $700 000 à
Châteauguay. Si une entente sur le nettoyage du ruisseau Deslormiers n
est pas possible, il va en coûter $1 500 000 à Châteauguay,
tout simplement parce que le gouvernement fédéral n'a pas voulu
prendre ses responsabilités.
Lorsque le gouvernement du Québec aura réalisé ses
projets constitutionnels... Si le gouvernement du Québec avait
l'ensemble de juridiction sur son territoire, sur l'ensemble des
responsabilités qui relèvent du Québec, non seulement du
fédéral, mais si c'était de juridiction provinciale, de
juridiction nationale des québécois, des problèmes comme
celui-ci, on n'en aurait pas.
Très souvent, on nous dit, en Chambre: Votre projet
constitutionnel, cela va régler quel problème? Pourquoi
voulez-vous sortir de la Confédération? C'est un exemple parmi
100 000; il va falloir qu'on réalise, au Québec, que s'il y avait
une autorité politique, c est-à-dire le gouvernement du
Québec, avec l'ensemble des moyens financiers et la juridiction totale,
on n'aurait pas les problèmes qu'on vit actuellement dans la ville de
Châteauguay. Je voudrais essayer de donner le plus souvent des exemples
concrets de problèmes du carcan fédéral qui empêche
de réaliser les projets qui sont de préoccupation
québécoise et qui amèneraient des solutions beaucoup plus
rapides et beaucoup moins dispendieuses.
M. Cordeau: M. le ministre, à part votre discours
électoral, est-ce que...
M. Léger: Ce n'est pas un discours électoral, M. le
député de Saint-Hyacinthe. Il faut quand même
réaliser que les solutions des problèmes concrets que les gens
ont à vivre sont parfois d'ordre constitutionnel.
M. Cordeau: Votre discours politique. M. le ministre...
M. Goldbloom: Ce n'est pas électoral, c'est
idéologique seulement.
M. Cordeau: M. le Président...
M. Léger: C'est plus qu'idéologique, c'est
"idiologique". Quand on voit le fédéral qui ne joue pas son
rôle et qui veut seulement en retirer des profits, il faut le
dénoncer. J'aimerais bien être capable de régler le
problème des citoyens de Châteauguay et ne pas être
bloqué parce qu'il y a une juridiction fédérale qui ne
bouge pas.
M. Goldbloom: Message passé.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, si j'ai posé cette
question, c'est parce que moi aussi je tiens à ce que la province
conserve ses droits purs et simples. Par contre, je ne partage pas toute
l'opinion du ministre concernant son idéologie politique parce qu'avec
l'association aussi mal définie qu'elle l'est actuellement, on ne sait
pas où on s'en va non plus. Ceci dit...
M. Léger: Le député de Saint-Hyacinthe admet
quand même... je ne sais pas combien cela fait de temps que le
député est dans le parti de l'Union Nationale, mais le slogan de
l'Union Nationale a toujours été "Québec d'abord"
j'espère que vous allez continuer à penser au Québec
d'abord.
M. Cordeau: J'ai posé cette question, suite à
l'article que j'ai lu dans le journal à un moment donné. Par
contre, est-ce qu'on vous a remis le rapport que le fédéral
aurait fait sans vous consulter?
M. Léger: On en a eu une copie non imprimée, une
copie de travail; on l'a eue en fin de semaine. La copie imprimée on ne
l'a pas encore reçue.
M. Cordeau: Est-ce que cette copie de travail ne vous aurait pas
permis de la retourner photocopiée avec vos recommandations, vos
observations?
M. Léger: Pour que le député de
Saint-Hyacinthe comprenne bien le problème, on n'accepte pas, au
Québec, que le grand frère fédéral s'imagine qu'il
a une autorité sur les provinces. Il n'a pas d'autorité. Il a un
champ de juridiction qui touche le Québec. Mais quand le gouvernement
fédéral décide de publier un rapport avant même
d'avoir eu l'accord officiel d'un des gouvernements intéressés
dans le rapport, on trouve que c'est inacceptable. Cela démontre
à quel point il y a un mépris des Québécois dans sa
participation à des projets qui devraient être communs. C'est la
raison pour laquelle je dis que le contenu sur lequel nous avons fait des
corrections... On est d'accord que le rapport qui va être publié
comprend nos corrections, mais on l'a publié avant même qu'on ait
eu le temps de voir si c'était exactement cela qu'on publiait. C'est
cela qu'on n'accepte pas.
M. Cordeau: Est-ce qu'il serait possible que vous fassiez
parvenir à tous les membres de la commission vos recommandations et le
rapport lorsqu'il sera publié?
M. Léger: Dès qu'on le recevra cela devrait
être au cours de la semaine, j'espère je n'ai pas
d'objection à en donner une copie aux députés de la
commission parlementaire.
M. Cordeau: Une semaine ou quinze jours. De même que vos
recommandations, pour qu'on puisse vérifier si on les a prises ou non en
considération.
M. Léger: Ceux qui sont avec moi en ont pris bonne note et
on va vous envoyer les copies, les deux demandes.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Oui, M. le Président, j'aurais deux petites
questions.
Le Président (M. Laplante): Allez-y.
M. Cordeau: II y en a une, entre autres...
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, les questions
du député de Saint-Hyacinthe portent-elles toujours sur la
rivière des Outaouais?
M. Cordeau: Non. Vous pourriez continuer. M. Goldbloom: Me
permettrait-il de... M. Cordeau: Certainement.
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... poser une question là-dessus au
ministre? J'allais demander au ministre "idiologique" ou "idiotsavant". Quel
est l'état d'avancement du projet de l'usine d'épuration de
l'Outaouais? Où en sommes-nous? Y a-t-il de la construction qui se fait?
Y a-t-il un calendrier qui est connu pour la réalisation de ce projet?
Sans cela, c'est inutile de parler de l'assainissement de la rivière des
Outaouais.
M. Léger: II me manque une personne ici qui est au courant
de tous les détails. Je vais essayer de donner la partie dont je suis
personnellement au courant. Il y a eu un problème au niveau des
soumissions et des contrats à donner...
M. Goldbloom: On se le rappelle.
M. Léger: Vous vous rappelez ces problèmes. On les
a encore. Nécessairement...
M. Goldbloom: Oui, la folie furieuse. (16 h 15)
M. Léger: ... il était important qu on
établisse clairement comment devaient fonctionner les cahiers de devis
pour préparer des soumissions. Il faut quand même admettre ceci,
la structure tripartite de la CRO est formée d'un comité
technique comprenant des représentants de la CCN, des
représentants de la CRO et des représentants du ministère
de l'Environnement du Québec, et c'est ce comité technique qui
élaborait les plans et devis à être distribués pour
obtenir des soumissions. Quand on ne s'entendait pas sur le contenu du
libellé de cela, ce comité tripartite qui ne faisait pas avancer
rapidement les travaux... quand on ne s'entendait pas sur le plan technique,
cela remontait sur le plan politique.
Sur le plan politique, il y avait des problèmes, où la
politique d'achat devait favoriser parce qu'il y a
énormément d'argent québécois qui va être mis
là-dedans des entreprises québécoises, cela ne
plaisait pas nécessairement au fédéral qui voulait
favoriser aussi l'Ontario et favoriser des firmes de l'Ontario comme
soumissionnaires. Ceci a amené un imbroglio qui s'est éclairci
quand le ministre des Affaires urbaines et moi-même, nous sommes
rencontrés et avons déterminé quelle devrait être la
définition de l'arrêté en conseil no 2380 qui
déterminait ce que voulait dire une place d'affaire d'une personne
morale qui voulait soumissionner.
Par la suite, nous avons convenu que la procédure normale de
réalisation d'un projet d'épuration devrait aussi bien être
dans l'Outaouais comme cela l'est dans le reste du Québec,
c'est-à-dire que la municipalité devrait être le
maître d'oeuvre. Nous avons demandé au ministre des Affaires
urbaines s'il était d'accord, au lieu d'avoir un comité
tripartite, que la CRO devienne le maître d oeuvre pour la
réalisation de ce projet.
Il était d'accord, il a dit: II faudrait renégocier
I'entente, et c'est le ministre d'Etat à l'aménagement qui est le
responsable des négociations avec le gouvernement fédéral
sur ces projets. Le ministre est en train de négocier pour qu'on corrige
le
mode de financement et qu'on redonne à la CRO le rôle de
maître d'oeuvre de réalisation de ce projet.
Maintenant, au moment où on se parle, le projet qui a
été mis de l'avant par le gouvernement du Québec semble
faire l'accord de tous les ministères concernés, et nous allons
très bientôt émettre les devis. Les plans et devis sont
prêts pour permettre aux gens de soumissionner sur ce projet, et
ça devrait fonctionner normalement très bientôt.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai bien noté, dans
la réponse du ministre, qu'il a déclaré qu'un
problème technique était devenu un problème politique.
M. Léger: Pas exactement, j'ai dit que quand les
représentants de la CCN, de la CRO et du Québec, au niveau du
comité technique, ne s'entendent pas sur le plan technique, ils
réfèrent le dossier à leurs supérieurs politiques,
c'est-à-dire les représentants de la CRO sur le plan politique,
les élus, et la CCN, c'est-à-dire les élus au niveau
fédéral et au Québec ou au ministère de
l'Environnement. A ce moment-là, c'est là qu'on a vu qu'il
fallait corriger le processus de fonctionnement de ce comité
tripartite.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a
sûrement appris de ses excellents fonctionnaires qu'il y a
approximativement deux ans, j'ai reçu, en pèlerinage à
Québec, le ministre fédéral et le ministre ontarien qui
sont venus se plaindre, auprès du ministre québécois, du
fait qu'il n'y avait pas de progrès vers la construction de l'usine
d'épuration de l'Outaouais.
Voici que deux années plus tard... Le ministre peut bien rejeter,
de toutes les façons idéologiques qu'il voudrait, le lien entre
le fédéral, mais il a dit lui-même qu'il y a une obligation
que nous avons à l'égard de l'Ontario. Cette obligation existe
toujours et c'est le ministre ontarien qui a pris l'initiative de cette visite
à Québec, spécialement pour me demander pourquoi le
Québec ne bougeait pas. Or, deux années plus tard, on ne bouge
pas encore à cause de facteurs d'ordre politique surtout. Je trouve que
ce n'est pas une façon de respecter les obligations du Québec
à l'endroit de l'Ontario.
M. Léger: Est-ce que le député de D'Arcy
McGee pourrait me dire la réponse qu'il a donnée, il y a deux
ans, lorsque le ministre de lOntario a demandé: Pourquoi le
Québec ne bouge-t-il pas?
M. Goldbloom: La réponse a été que nous
allions en soumissions publiques. Et voilà ce qui est arrivé, c
est devenu effectivement un problème politique.
M. Léger: Et est-ce que le député de D Arcy
McGee est d accord pour dire que dans un projet, qui va coûter
au-delà de $120 millions et dont une grande partie va être
payée à même les taxes des Québécois, il
serait normal que, dans les soumis- sions publiques, on permette davantage
à des firmes et à des entrepreneurs du Québec de
soumissionner?
M. Goldbloom: Ce n'est pas un principe qui...
M. Léger: Le problème ne l'intéresse pas au
niveau du Québec.
M. Goldbloom: Non. M. le Président, il n'est pas difficile
d accepter le principe, mais il est quand même difficile d'accepter un
délai additionnel de deux années pour une considération
politique. Il y avait des moyens de retourner immédiatement en
soumissions publiques, si l'on n'était pas satisfait. Et l'on m'informe,
par-dessus le marché, que la firme ontarienne avait quand même un
bureau au Québec et employait des Québécois. Les
Québécois auraient profité considérablement si
cette firme avait eu le contrat.
M. Léger: Je m'excuse. La firme dont le
député parle, c est la firme V.K. Mason, qui avait son
siège social à Toronto...
M. Goldbloom: Cela est vrai.
M. Léger: ... et une place d'affaires à Ottawa.
Mais elle n'a pas de bureau à Montréal, sauf un
téléphone, pour recevoir des appels de différents endroits
au Québec. Ce n'est pas certain que cette firme aurait
nécessairement employé des gens du Québec, sauf que nous
n'avons pas d objection de principe, puisque nous nous sommes entendus sur ce
problème.
Mais encore une fois, M. le Président, c est un exemple où
les eaux du Québec auraient pu être nettoyées beaucoup plus
rapidement si le Québec avait été un Etat national. Il n'y
aurait pas eu de consultations continuelles, tripartites, avec les taxes des
Québécois qui sont payées au fédéral et qui
amènent toutes sortes de considérations qui nuisent au
Québec. Si c'était uniquement le gouvernement du Québec
qui était responsable, avec l'ensemble de la juridiction et les sommes
d'argent au complet, cela ferait longtemps que les eaux de la rivière
Outaouais auraient été nettoyées.
M. Goldbloom: Le ministre se berce vraiment d'illusions, M. le
Président. Quand on a des voisins, on est obligé de s entendre
avec eux, que I'on soit dans un régime fédéral ou que I'on
soit autonome. Ce n est pas...
M. Léger: Sauf que le régime fédéral
favorise régulièrement l'Ontario et il est important que le
député de D'Arcy McGee I admette et qu'il voie combien de fois...
la taxe de vente, dernièrement, est un exemple flagrant, qui est
tellement près de lui qu'il devrait s'en apercevoir. Cela a même
amené le gouvernement fédéral à s'apercevoir qu'il
n'était pas près de déclencher des élections,
puisqu'il les a retardées d'un an.
M. Goldbloom: Puisque nous sommes en
plein dans le sujet, M. le Président, le ministre accepterait-il
que les firmes québécoises soient exclues de toute participation
aux soumissions publiques dans les autres provinces du Canada?
M. Léger: Actuellement, M. le Président, je tiens
à dire que c'est le cas très souvent.
M. Goldbloom: Mais, M. le Président, nous avons
parlé, pendant que nous étions dans les crédits du
ministère des Affaires municipales, de firmes québécoises
qui vendent leur équipement un peu partout en Amérique du Nord.
Soyons sérieux.
M. Léger: On ne parle pas de la même chose.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous
sommes...
M. Cordeau: J'aurais deux petites questions.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Nous allons revenir sur notre sujet d'hier, les
fosses à purin. Vous basant sur une réglementation non encore
publiée, vous avez changé vos normes concernant les fosses
à purin, c est-à-dire qu aujourd hui, vous exigez des fosses hors
sol et en béton armé, plutôt que celles faites en blocs de
ciment, comme il y avait auparavant.
On m informe que plusieurs cultivateurs ont suivi ces exigences et que
durant l'hiver, il y a plusieurs de ces fosses qui se sont ouvertes à
cause du gel. C'est à recommencer. Je ne sais pas si le ministère
a été sensibilisé à ce problème, car c'est
déjà assez coûteux pour les producteurs agricoles qui
doivent se soumettre à cette réglementation. Par contre, est-ce
que la nouvelle fosse suggérée est I'idéal? Ceux qui ont
suivi les normes du ministère et qui ont eu la malchance de voir ces
fosses ouvertes, soit par le gel ou autrement, est-ce qu'ils peuvent être
dédommagés d'une façon ou d'une autre?
M. Léger: Le problème, c'est qu'il est important
pour un agriculteur qui fait de l'élevage d'avoir le contrôle de
la pollution animale qu'il peut émettre soit dans l'atmosphère ou
dans des cours d'eau. A cause de cela, il est important qu'il ait c'est
ce qu'on demande aux agriculteurs une fosse de rétention
étanche capable de contenir pour 200 jours le purin en tenant compte de
la période d'hiver. Trop souvent, dans des cas comme celui que le
député vient de mentionner, ce qui est arrivé, c'est que
des cultivateurs ont tout simplement fait faire des fosses qui n'étaient
pas étan-ches, sans ingénieurs pour leur expliquer comment cela
fonctionne. Elles étaient de mauvais état. Cela a amené
des conséquences graves. Quand on ne construit pas ce qu'il faut selon
certaines normes, on est susceptible d'en subir les conséquences par la
suite et d'être obligé de payer pour une mauvaise conception,
parce qu'on voulait épargner inutilement.
M. Cordeau: Est-ce que vos inspecteurs sont allés sur les
lieux de ces constructions de fosses pour vérifier si réellement
c'était vraiment la faute du producteur agricole ou du constructeur de
ces fosses ou si c'étaient les données techniques qu'ils avaient
reçues qui pouvaient faire défaut?
M. Léger: II y a des firmes spécialisées qui
font justement des plans et devis pour des fosses qui correspondraient à
ces demandes. Ce n'est pas le rôle du service de protection de
l'environnement qui est spécialisé dans le génie sanitaire
et qui doit déterminer des normes de capacité, c'est à la
personne qui doit être conforme à la loi de demander les conseils
voulus à des firmes d'ingénieurs pour vérifier si ce
qu'elle va contruire est conforme aux objectifs que la loi lui demande.
M. Cordeau: Mais, à votre...
M. Léger: Ce n'est pas à nous à aller
vérifier la capacité de la force du béton qui est
dans...
M. Cordeau:... ministère, vous n'avez pas des normes de
base ou des renseignements de base concernant les constructions de pareilles
fosses?
M. Léger: Ce n'est pas le rôle de
l'environnement.
M. Cordeau: Non. Etant donné que je sais qu'il y a
à peu près des gens de toutes les professions qui travaillent au
gouvernement, c'est pour cela que je vous pose la question si, à votre
ministère, il pouvait y avoir ce service en fonction pour
répondre aux besoins des cultivateurs?
M. Léger: Je ne pense pas, parce qu'en
réalité, la responsabilité du gouvernement ce n'est pas de
s'équiper de gens à un point tel que, concernant la
responsabilité du citoyen de respecter une loi, ce soit encore le
gouvernement qui le fasse en augmentant son coût de fonctionnement. Cela
augmenterait encore les taxes à cause de cela.
M. Cordeau: Je comprends le point de vue du ministre, mais si
j'ai posé ces questions, c'est qu'on me les a posées dans le
champ. Je voulais apporter une réponse concrète à mes
citoyens.
M. Léger: D'accord.
Projet contre-publicité
M. Cordeau: II y a une autre chose aussi. L'an passé, M.
le ministre, vous avez organisé un projet contre-publicité. Il y
avait $200 000 d'alloués à ce projet. J'ai participé au
choix des projets qui ont été acceptés, mais, par contre,
j'aimerais savoir si tous les montants ont été
dépensés. Egalement, j'aimerais que le ministre, dans un court
laps de temps, si on veut terminer à 18 heures, peut-être aussi
succinctement que possible nous fasse le point concernant ce projet, qu'il nous
dise si les projets se sont déroulés normalement comme le
voulaient les normes minimales concernant les projets que nous avons
acceptés.
M. Léger: Comme le député le sait, il y a eu
près de 80 groupes de citoyens qui ont présenté des
projets. Il y en a 20 qui ont été retenus. Je peux vous dire que
nous compilons actuellement le résultat des projets à mesure que
les rapports nous sont apportés. Ce que je peux donner comme
renseignement à ce stade-ci c'est qu'on a réellement
impliqué beaucoup de personnes, 16 610 personnes étaient
impliquées dans les 20 projets qui ont été retenus. On a
touché comme public cible près d'un million de personnes qui ont
été sensibilisées par les 20 projets. (16 h 30)
A ce moment-là, comme de raison, l'objectif de la
contre-publicité, je m'explique. Quand un message est
véhiculé par des mass media ou des documents écrits ou
audio-visuels dont les moyens sont généralement utilisés
pour faire de la publicité, on n'a pas tous les mêmes objectifs
par la publicité habituelle et par ce qu'on appelle de la
contre-publicité. La contre-publicité, c'est au niveau du
contenu. Il y a transmission d'une information qui est plus complète que
celle généralement transmise par les publicitaires, parce que les
publicitaires veulent habituellement faire vendre leurs produits, alors que
dans la contre-publicité, on va donner les avantages, les
inconvénients et pousser beaucoup plus sur les résultats à
l'avantage du citoyen précisément, et non pas à l'avantage
de celui qui veut vendre tel produit.
C'est parce qu'on a l'intention d'apporter une modification du
comportement chez les consommateurs, et non pas dans le but de consommer plus,
mais dans le but de consommer mieux que nous avons mis ce programme,
c'est-à-dire en étant conscient que chaque citoyen doit savoir
les conséquences environnementales de ses gestes. Je peux donner un
exemple: Le Club 4-H bénéficie d'une des vingt subventions de $10
000 du programme. Ils ont fait passer de très nombreux messages à
la télévision, à la radio et dans des publicités.
L'un de ces messages disait, entre autres, comme exemple: L'automobile est un
objet qui consomme beaucoup d'énergie et pollue. Dans les
déplacements, il faudrait songer à recourir davantage au
transport en commun. C'est un exemple de transformation du comportement des
citoyens.
Pour terminer, on pourrait dire qu'on a utilisé les media
d'information habituels dans la contre-publicité, c'est-à-dire la
télévision nationale et régionale, les postes de radio de
toutes les régions, des journaux locaux et nationaux. On a aussi pris
d'autres moyens de sensibiliser la population dans ses comportements par des
brochures, des dépliants audio-visuels, des films, des dossiers, des
centres de documentation dans des centres commerciaux, des conférences,
des expositions, des colloques, des fiches, des macarons, etc., ce qui a
amené la sensibilisation de la population. J'aurai plus tard, dans
quelques semaines, un rapport pas mal plus définitif, quand tous les
résultats me seront parvenus, des vingt groupes qui sont actuellement en
train de faire le travail.
M. Cordeau: Une question additionnelle. Est-ce que vous avez
établi des moyens pour vérifier si les buts que contenaient ces
projets ont été réalisés concrètement,
c'est-à-dire dans chaque région où ces projets ont
été accordés?
M. Léger: II y a nécessairement eu des
contrôles d'étapes. Le rapport final doit m'être remis dans
quelques jours, mais je peux dire que par des rapports que nous avons eus
jusqu'à maintenant, on calcule que c'est un succès fantastique.
Ce midi même, en dînant à l'hôtel Hilton, j'ai vu un
dépliant au restaurant même, et j'ai vu qu'il donnait justement
suite au projet de contre-publicité, où on avait placé sur
chacune des tables des clients une petite fiche qui disait: L'environnement,
c'est à tout le monde. C'est à chacun de le conserver. Nous, nous
faisons notre part. Entre autres, on disait qu'on ne mettait pas de verre d'eau
inutilement sur les tables, sans que les gens ne le demandent, parce qu'on
évaluait que chaque verre d'eau de huit onces qui est mis là,
amène seize onces d'eau chauffée à 82%. Ainsi, en ne
distribuant de l'eau qu'à votre demande, nous contribuons à
l'épargne d'une énergie précieuse. Ceci éveille
chaque personne qui entre au restaurant à des problèmes de
contrôle d'énergie, du non gaspillage des ressources. C'est
signé par le Club 4-H. A titre d'exemple de sensibilisation de la
population par des moyens beaucoup plus imagi-natifs que souvent ceux des
organismes, comme le gouvernement même, peuvent penser...
M. Cordeau: M. le Président, j'espère que le
ministre n'a pas l'intention de nous priver de notre verre d'eau que nous avons
en commission parlementaire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous êtes
consentant, et je sais que vous le serez, nous pourrons regarder
l'élément 1 du programme 1.
M. Léger: D'accord.
M. Goldbloom: J'ai deux questions. D'abord...
Lutte contre la pollution de l'air
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez, je vais en
faire l'appel, M. le député de D'Arcy McGee. Vous êtes
prêt pour le programme 1? Programme 1, salubrité du milieu. Ce
programme vise à assurer des conditions acceptables de salubrité
du milieu, en particulier, par le contrôle de la pollution de l'air et de
la pollution causée par les déchets. M. le député
de D'Arcy McGee, élément 1.
M. Goldbloom: Premièrement, il était question, il y
a un certain temps, de l'établissement sur
le territoire de la Communauté urbaine de Montréal,
notamment, et éventuellement sur d'autres territoires au Québec,
d'un système de contrôle de la qualité de l'air par
télémétrie. Les postes d'échantillonnage devaient
être reliés à des ordinateurs. Le fédéral
était intéressé à faire une certaine contribution.
Y a-t-il du progrès dans ce dossier?
M. Léger: On me dit que, au temps où le
député était ministre de l'environnement, il y avait eu un
refus, au Conseil du trésor, de ce projet, et on avait demandé de
procéder plutôt à des négociations avec la CUM. On
me dit que, actuellement, les négociations sont en train de se faire,
mais qu'il n'y a pas eu d'entente officielle de réglée.
M. Goldbloom: L'autre question, M. le Président, s'adresse
davantage au député de Lafontaine qu'au ministre de
l'Environnement. Quel degré de réduction de la poussière,
qui émane des carrières dans l'Est de Montréal, le
ministre a-t-il réussi à obtenir?
M. Léger: Pour ce qui concerne non seulement le
comté de Lafontaine, parce qu'il y a déjà une
carrière qui n'est plus exploitée, donc cela amène moins
de pollution de ce côté-là, on essaie de proposer à
la CUM de remplacer la carrière de Ciments Canada par un espace vert
possible, pour compenser les problèmes que la population a vécus
depuis tellement longtemps, par quelque chose de beaucoup plus harmonieux. Je
tiens à dire que nous avons quand même, je pense que c'est en
juillet ou août 1977, adopté un règlement sur le
contrôle des émanations de poussière provenant des
carrières et sablières, et ce règlement devrait entrer en
vigueur en décembre 1978. Actuellement, on est en train de
négocier avec les compagnies ou les entrepreneurs pour que les
équipements soient en place à temps pour décembre
1978.
M. Goldbloom: Le ministre vient de parler de quelle
carrière?
M. Léger: II y a même un comité de
surveillance de citoyens qui s'occupe de ce problème, qui rencontre
justement les représentants Miron, entre autres, en fin de semaine, pour
toucher et réaliser les objectifs que le règlement a mis de
l'avant.
M. Goldbloom: On va leur souhaiter bonne chance, M. le
Président. On va adopter cet élément.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Elément 1?
Le Président (M. Laplante): Elément 1
adopté? Elément 2.
Gestion des déchets
M. Goldbloom: C'est à cet élément, M. le
Président, que le ministre voudra sûrement nous parler des deux
grands incinérateurs, celui de la CUM et celui de la CUQ.
M. Léger: Tout ce que je peux dire...
M. Goldbloom: Que ce n'est pas réglé, ni dans un
cas, ni dans l'autre.
M. Léger: C'est-à-dire que c'est en train de se
régler au moment où on se parle. Un instant.
M. Goldbloom: Cela ne prend qu'un instant pour régler le
problème?
M. Léger: En tout cas, pour celui de Montréal,
c'est un problème majeur, comme vous le savez. Quant à celui de
Québec, nous avons émis une ordonnance, la semaine
dernière, ou un avis préalable, qui a été
déposé, je pense, le 27 avril, qui oblige la Communauté
urbaine de Québec à s'équiper en conséquence pour
corriger le problème d'émanation des poussières de la
partie non brûlée des déchets par l'incinérateur de
la CUQ, de façon qu'on puisse ramener à des normes acceptables
les particules en suspension qui, aux dernières nouvelles que j'ai eues
en décembre 1977, étaient sept fois plus élevées
que les normes prévues par le règlement.
M. Goldbloom: II était question d'une mauvaise
exploitation de l'incinérateur de la CUQ je pense que le ministre
en a fait mention dans son discours d'ouverture c'est-à-dire que
l'enthousiasme de ceux qui exploitent l'incinérateur, face à leur
obligation de fournir de la vapeur à l'usine Reed à
côté, les aurait amenés, selon l'avis de certaines
personnes, à surcharger l'incinérateur, à ne pas
l'exploiter selon les règles de l'art, avec le résultat qu'il y
avait une pollution excessive qui s échappe de la cheminée.
Est-ce que je dois comprendre que cet aspect est maintenant
réglé, mais qu'il reste un problème technique dans le
fonctionnement même de l'incinérateur?
M. Léger: C est exact. C est à cause d une
surexploitation et d'une mauvaise exploitation qu'on a eu ce problème.
On est en voie de corriger cette perte en faisant fonctionner tous les fours
à un rythme beaucoup plus selon les formes de l'art, mais
nécessairement il y a des correctifs à apporter à l'usine
pour qu'on brûle davantage les déchets plutôt que de voir
I'effet de retombée des matières qui n'ont pas été
brûlées.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Sur le même sujet. L'ordonnance a
été envoyée à la CUQ... A quelle date les travaux
devront-ils être terminés?
M. Léger: A la fin de décembre 1978.
M. Cordeau: Vous avez accordé un délai d un mois et
demi, selon ce.qui a paru dans le journal.
M. Léger: On en avait discuté avec eux. Ils
voulaient une date ultérieure et on a pris une date mitoyenne pour leur
permettre de réellement réaliser... Ils ont quand même
hérité d'une administration différente. On a voulu donner
la chance au coureur, mais on ne voulait pas non plus se faire raconter des
histoires comme l'administration précédente. Elle a laissé
traîner cela pendant plusieurs mois sans réellement faire d
efforts. L'administration nouvelle nous a affirmé qu'elle voulait
réellement faire des efforts. On s'est dit: On est aussi bien d'avoir en
même temps la bretelle et les ceintures et leur donner de notre
côté la bonne volonté.
M. Cordeau: Je crois que le député de Limoilou, M.
Raymond Gravel, a mentionné que la pollution avait diminué dans
le quartier Limoilou depuis le début de l'année. Cela
démontre que...
M. Léger: C'est une mauvaise interprétation. Le
député a démenti ce fait. Comme il l'admettait
lui-même, il ne pouvait avoir affirmé une chose comme
celle-là sans avoir eu des mesures lui ayant permis d'évaluer
cette diminution. C'est tout simplement la municipalité de
Québec, la CUQ, qui a dit que le député était
beaucoup plus satisfait.
Je pense que le député a fait la correction; je ne
voudrais pas mal interpréter ses paroles, mais il a quand même dit
qu il n'avait jamais affirmé que cela allait mieux.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a, aux Services de
protection de (environnement, un dossier intitulé: Recyclage des
déchets solides. Quel est I'état d'avancement de ce dossier? Quel
est le...
M. le Président, je constate que I'expert n'est pas ici pour
quelques instants. Si vous voulez, on pourra suspendre le sujet et y
revenir...
Le Président (M. Laplante): Ou à un autre article.
On pourra le permettre. Cela a bien été jusqu à
maintenant; on pourra permettre la question.
M. Goldbloom: N'est-ce pas?
Le Président (M. Laplante): Cela a très bien
été.
M. Goldbloom: On pourra attendre, M. le Président, et
revenir à ce sujet...
Le Président (M. Laplante): L'élément 2,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, avec cette réserve.
Le Président (M. Laplante): Adopté avec cette
réserve, d accord. Elément 3, Assainissement du milieu de
travail.
Assainissement du milieu de travail
M. Goldbloom: M. le Président, il y a, depuis un certain
temps, au moins deux années ou deux années et demie, des
pourparlers entre les Services de protection de I'environnement et le
ministère du Travail quant au partage de la responsabilité pour
(assainissement du milieu. Il a été question du transfert
possible d'un certain nombre de fonctionnaires d'un ministère à
I'autre. Le sens de ce transfert n'avait pas été
décidé quand j'ai quitté le ministère. Le ministre
pourrait-il nous donner des renseignements là-dessus?
M. Léger: Comme le député le sait, c'est le
ministre d Etat au développement social qui a présenté un
livre blanc sur la santé et la sécurité des travailleurs.
Nous n'avons pas encore déterminé si chacun des ministres
sectoriels sera responsable de faire appliquer les règlements, mais en
ce qui concerne I'environnement, notre règlement est prêt et
très bientôt nous aurons une discussion pour déterminer
comment ce règlement sera appliqué et qui aura la juridiction. On
n'a pas encore déterminé cette partie-là. (16 h 45)
Maintenant qu'on a divisé les quatre grands secteurs
d'intervention du gouvernement, cela nous permet d'avoir une vue globale de
réalisation dans un secteur donné, qu'il soit culturel, social,
économique ou d'aménagement, et le ministre responsable de ce
secteur attend pour voir la façon dont les deux règlements seront
établis, comment ils seront respectés. Cela sera une discussion
qui se fera probablement très bientôt au comité
ministériel de développement social.
M. Goldbloom: Mon Dieu que ce gouvernement a la manie des
études et des discussions!
M. Léger: Des études, on en a moins; des
discussions, on en a plus parce qu'on agit.
M. Goldbloom: Ce n'est pas prouvé par les réponses
du ministre, hier et aujourd'hui.
M. le Président, je m'excuse. Néanmoins, quant à
moi, l'élément 3 peut être adopté.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe, est-ce que vous avez des questions là-dessus?
M. Cordeau: Non.
Assainissement du milieu
Le Président (M. Laplante): Elément 3,
adopté. Elément 4, assainissement du milieu.
M. Goldbloom: Nous avons déjà parlé de
certains sujets dans ce domaine, M. le Président. J'aimerais en aborder
un autre auquel nous n'avons pas, à ma connaissance, touché.
C'est l'usine d'eau lourde, l'usine Laprade. Les Services de protection de
l'environnement ont-ils maintenant donné leur approbation? Si non,
où en est le gouvernement dans ce dossier?
M. Léger: Au moment où on se parle, on peut dire
que le permis a été donné en même temps par les
services de protection de l'environnement sur l'aspect environnemental et par
le Commissariat à l'énergie atomique du Canada au niveau de la
sécurité et il reste maintenant une licence d'opération
qui devrait être donnée par la commission d'énergie du
Canada, mais en consultation avec le gouvernement du Québec. Nous avons
déjà un comité non d'étude, mais un comité
interministériel de fonctionnaires qui s'occupe d'évaluer, avant
de donner notre accord, cette licence d'opération et cela regroupe les
différents ministères comme l'Energie, la Santé, le
Travail, la Justice, les Affaires municipales et nous.
M. Goldbloom: La date de 1982 vaut-elle toujours pour la fin des
travaux?
M. Léger: On pense être capable de respecter la date
prévue.
M. Goldbloom: Le ministre a eu une certaine
notoriété, il n'y a pas très longtemps, au sujet de ce
dossier, parce qu'il n'était pas d'accord, si ma mémoire est
fidèle. J'aimerais qu'il nous explique exactement ce qui est
arrivé quant à un rapport qui lui aurait été
soumis. Si j'ai bien compris la position qu'il a prise, il n'était pas
prêt à être aussi sévère quant aux exigences
de la protection de l'environnement que certaines personnes qui lui faisaient
des représentations.
M. Léger: Le rapport dont le député de
D'Arcy McGee veut parler, c'est le rapport du conseil consultatif de
l'environnement, sur lequel nous avons trouvé qu'on avait
exagéré, sous certains aspects, qu'on avait mis une
appréhension concernant l'émanation de H2S, c'est-à-dire
l'hydrogène sulfuré. Mais comme c'était basé sur
des données antérieures et qu'il n'avait pas suivi
l'évolution de ce dossier, c est la raison pour laquelle nous avons
seulement émis I opinion qu'il y avait certains aspects qui
n'étaient pas conformes à la réalité, mais que les
demandes qui étaient formulées ont été
présentées aux autorités fédérales pour
qu'on puisse faire des modifications au projet et amener la possibilité
d'utilisation de ce fameux gaz, l'hydrogène sulfuré, pour que le
système soit sécuritaire et capable d'intervenir dès qu'il
y aurait un danger.
La surveillance et la réalisation de ce programme ont
été corrigées de façon à répondre
à nos appréhensions de ce moment.
M. Goldbloom: Le ministre a eu entre ses mains le rapport du
Conseil consultatif de l'envi- ronnement pendant plusieurs semaines sans le
rendre public?
M. Léger: C est-à-dire que, quand on a
affirmé que je I'avais, je ne I'avais même pas eu encore. On avait
reçu une version préliminaire, ce n était pas la version
définitive, et la version définitive, je ne lavais même pas
eue quand on a essayé, par des fuites, de dire que le rapport que nous
avions en main était le rapport final, alors que c'était le
rapport préliminaire.
M. Goldbloom: Des fuites d'hydrogène sulfuré?
M. Léger: Des fuites très, très
contaminantes.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Non, M. le ministre a parlé du
fédéral d une façon beaucoup moins agressive. C'est parce
que les négociations se sont déroulées normalement?
M. Léger: Lorsqu on se conduit d une façon
civilisée, on est toujours heureux de parler de partenaires.
M. Cordeau: Je suis très heureux, de temps en temps, que
ça arrive comme ça.
Le Président (M. Laplante): Elément 4,
adopté?
M. Goldbloom: Essayez-le de temps en temps.
Le Président (M. Laplante): Elément 4,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 1, adopté,
sous réserve de lélément 2, quelques questions en suspens
avec réponses à venir.
M. Léger: La réponse que j'ai, au cas où la
personne ne serait pas ici, c'est qu on parlait de recyclage. Les études
que nous avons faites sur le recyclage des déchets ont
démontré que ce n'était pas rentable, à moins
d'être dans un bassin de population d'au moins un million de personnes.
En bas de ce niveau, ce n'est pas rentable. On est encore à ce niveau et
on fait encore des recherches pour trouver d'autres solutions.
M. Goldbloom: II n'y a donc pas aujourd'hui de projet qui vise le
recyclage des déchets solides sur I'île de Montréal, qui
constitue le seul bassin au Québec de plus d'un million de
population?
M. Léger: Actuellement, non. On peut même dire que
Miron a tenté une expérience nouvelle et l'a abandonnée
parce que cela n apportait pas les résultats escomptés.
M. Goldbloom: Le ministre vient de répondre par
anticipation à la question que je voulais lui poser.
D'accord, M. le Président, nous arrivons...
Le Président (M. Laplante): Cela termine les questions de
l'élément 2 aussi, ce qui fait que le programme 1 est
adopté au complet.
M. Goldbloom: Peut-être, M. le Président, si vous me
permettez une autre question qui est liée, dans une certaine mesure,
à celle que je viens de poser. Il s'agit des déchets liquides. Il
y a toujours un centre à Mercier qui fonctionne, qui reçoit des
quantités sûrement importantes de déchets liquides. Il y
avait quand même des compagnies récalcitrantes qui n'envoyaient
pas leurs déchets liquides à cette usine et qui n'en disposaient
pas d'une façon acceptable. Il y avait aussi des raisons de croire que
les volumes de déchets liquides avoués et déclarés
par certaines compagnies étaient en deçà de la
réalité. Le ministre pourrait-il nous donner des renseignements
sur l'efficacité de ce programme actuellement?
M. Léger: Pour faire plaisir au député de
D'Ar-cy McGee, je dois dire qu'il y a une nette amélioration et que le
règlement adopté sous la responsabilité du
député de D'Arcy McGee est de plus en plus efficace. Il y a
encore des gens qui nous jouent des tours, nécessairement, mais il y a
une nette amélioration de ce côté-là, concernant les
déversements des déchets industriels liquides.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne sais pas si je vais
dormir cette nuit, maintenant que j'ai reçu un compliment de la part du
député de Lafontaine. Je l'en remercie.
Aide à la gestion de l'eau
Le Président (M. Laplante): Programme 2, aide à la
gestion de l'eau. Ce programme vise à surveiller la qualité de
l'eau et à contribuer à son traitement en fonction de l'usage
auquel on la destine. Elément 1, inventaire de la qualité des
cours d'eau.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: En ce qui regarde les employés, l'an
passé vous aviez 72 employés partiels et cette année vous
en avez 27.
Le Président (M. Laplante): Pour le journal des
Débats, M. le député de Saint-Hyacinthe, vous êtes
revenu au programme 1 ?
M. Cordeau: Non, à l'élément 2. Le
Président (M. Laplante): L'élément 2? M. Cordeau:
L'élément 2 général... M. Goldbloom: Le
programme 2.
M. Cordeau: Le programme 2.
Le Président (M. Laplante): C'est le programme 2 que vous
avez commencé; vous allez aux employés. D'accord. Le programme 2.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: On peut y lire que l'an passé vous aviez 72
temporaires et que cette année vous en avez 27. La différence de
46 employés, est-ce parce que ces employés sont devenus
permanents?
M. Léger: C'est-à-dire qu'il y en avait au moins 35
qui étaient des personnes prêtées par le programme
d'étude du fleuve, qui est terminé. C'était un programme
de cinq ans. C'est la raison de la disparition de la majorité de ces
personnes à temps partiel. Nous avons maintenant moins de personnes
à temps partiel, mais comme vous l'avez remarqué nous en avons
plus à temps plein. Il y en a donc quelques-unes qui sont restées
aux Services de la protection de l'environnement.
M. Cordeau: Est-ce que cela a fait 35 chômeurs de plus?
M. Léger: Non, ce sont des gens qui étaient
prêtés par le gouvernement fédéral. Ces gens peuvent
se placer, à cause de leur compétence, dans d'autres services;
ils peuvent être à temps partiel à d'autres
ministères.
M. Goldbloom: Pas facilement.
M. Léger: II y en a plusieurs qu'on a repris
nous-mêmes.
M. Goldbloom: Pas facilement, dans la conjoncture actuelle.
M. Léger: Dans ce type de travail, il y a quand même
beaucoup de demandes. On peut dire qu'on en a employé nous-mêmes
à temps plein.
M. Goldbloom: J'aurais pu ajouter quelque chose que je
n'ajouterai pas. M. le Président, y aura-t-il cette année des
études diagnostiques sur des rivières du Québec?
M. Léger: Sur le Saguenay.
M. Goldbloom: Cela veut-il dire que le lac Saint-Jean a
maintenant été étudié? Normalement, on commence en
amont.
M. Léger: Cela fait partie du même programme, le lac
et la rivière.
M. Goldbloom: D'accord. L'étude du lac a-t-elle
été commencée l'an dernier?
M. Léger: C'est un programme de trois ans qui a
été commencé l'année dernière, qui se
continue cette année, dont le rapport nous sera soumis l'an
prochain. Le coût total de ce programme d'étude est de $1 500 000.
Cette année, nous pouvons annoncer qu'il y a une somme de $600 000
dépensée pour l'étude, et du lac et de la
rivière.
M. Goldbloom: On constate quand même, M. le
Président, qu'à l'élément 1 il y a une diminution
de plus de $340 000.
M. Léger: Au niveau des services?
M. Goldbloom: Non, au montant global. L'an dernier, $4 539 400 et
cette année, $4 191 500.
M. Léger: C'est que nous arrêtons de faire des
relevés uniquement pour les mettre sur les tablettes. On veut les
utiliser immédiatement. Il y aura moins d'études qui ne seront
pas utilisées immédiatement. Il y a aussi le fait qu'il y a une
diminution dans les dépenses au niveau des relevés sur le fleuve
Saint-Laurent.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais poser une
question au ministre sur un cas d'espèce.
M. Léger: II y a $878 000 qui allaient au Saint-Laurent
qui sont enlevés. Il y a un gain de $500 000.
M. Goldbloom: D'accord. Merci, M. le Président.
Le cas d'espèce dont j'aimerais parler est celui de la
rivière Mascouche. Les Services de protection de l'environnement ont-ils
autorisé la ville de Lachenaie à creuser un nouveau lit dans la
rivière Mascouche? (17 heures)
M. Léger: Le ministère des Richesses naturelles
avait la responsabilité, à cause des problèmes
d'inondation, d'un détournement de la rivière. Ceci aurait pu
causer des problèmes à l'environnement. C'est un exemple des
problèmes d'un ministère qui a une préoccupation de
développeur et qui, en même temps, n'a pas la préoccupation
de l'importance que l'environnement peut aussi avoir sur la protection de la
ressource. C'est une des raisons pour lesquelles ces responsabilités
viendront chez nous. C'est qu'en même temps qu'on s'occupera de
stabiliser les cours d'eau, les méthodes qu'on mettra de l'avant
tiendront compte de la qualité de l'environnement.
Quand on a reçu de l'autre ministère la demande de permis
pour réaliser ces travaux j'ai été obligé de
le faire très rapidement il a fallu que nous nous ajustions pour
tout de suite exiger que le débit minimal soit respecté au niveau
de l'eau, qu'il n'y ait pas de déversement d'égouts dans cette
partie, ce qui aurait amené des odeurs très fortes chez les
citoyens, qu'un enrochement soit prévu pour éviter
l'érosion et qu'on avise la population des inconvénients que cela
peut amener. C'est un exemple où on peut prouver justement l'importance
d'avoir, dans un même ministère, la préoccupation de la
quantité de l'eau et de la qualité de l'eau, d'avoir un
gestionnaire unique de l'eau, parce que, quand deux ministères
fonctionnent avec des préoccupations différentes, cela
amène des conséquences désastreuses.
M. Goldbloom: On pourrait également faire la
démonstration qu'il est utile que le ministre des Affaires municipales
et le ministre de l'Environnement soient la même personne.
M. Léger: Absolument pas dans ce cas-là.
M. Goldbloom: Je parle en général, je ne parle pas
de ce cas-là.
Il y a, si vous me permettez, un autre cas d espèce qui me vient
à l'esprit, M. le Président. Il n'y a pas longtemps, après
de longues études, les Services de protection de l'environnement ont
autorisé un détournement de rivière à
Berthierville. Les études, au départ, inspiraient des
inquiétudes, mais, avec l'évolution du dossier, il semblait
possible d'autoriser ce détournement sans dangers majeurs à la
vie biologique de la rivière elle-même, ni à celle du
fleuve Saint-Laurent, à l'embouchure de ladite rivière. Le
ministre est-il en mesure de me dire si des vérifications de
contrôle ont été faites? Savons-nous si le nouveau lit de
la rivière demeure stable et si l'activité biologique à
I'embouchure de la rivière se maintient de façon satisfaisante ou
à un degré satisfaisant?
M. Léger: II n'a pas été nécessaire
de faire les travaux, puisqu'il semble que le projet a été
abandonné par la compagnie.
M. Goldbloom: Voilà. Merci, M. le Président, quant
à moi, pour l'élément 1.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions, M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 1,
adopté. Elément 2: alimentation en eau.
M. Goldbloom: Là, M. le Président, le ministre a
des explications à nous donner. Il a $1 million de moins cette
année et, sûrement, les besoins d'alimentation en eau ne sont pas
soudainement disparus du Québec.
M. Léger: La réponse est simple, je vous l'avais
déjà donnée au début, quand je disais que nous
avons retranché les honoraires pour la rive sud de Montréal qui
se chiffraient par $1 125 000. Cette responsabilité, maintenant, est
celle de la municipalité de Longueuil qui est le maître d'oeuvre
pour la rive sud et le ministère des Affaires municipales aura, tel
qu'on l'a convenu dans notre protocole d'entente, la responsabilité de
voir à I'alimentation en eau.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, je n'avais pas
fait le joint. Puisque le ministre en parle et puisque son collègue des
Affaires municipales, qui n'est plus la même personne, nous a
renvoyés à cette commission parlementaire pour avoir des
renseignements sur le dossier, qu'est-ce qui arrive sur la rive sud de
Montréal?
Des décisions devaient être prises quant à la forme
de la nouvelle conduite d'amenée jusqu'à la principale usine de
filtration de Longueuil, l'usine de l'ancienne ville de Jacques-Cartier. Le
coût de cette conduite d'amenée devait être
extrêmement élevé. Selon le ministre des Affaires
municipales, une nouvelle évaluation du dossier aurait permis de croire
que la conduite pourrait être faite en tranchée ouverte
plutôt qu'en tuyau fermé. Cette décision est-elle prise?
Quelle sera la forme de la conduite d'amenée? Si c'est effectivement en
tranchée ouverte, combien d'argent épargne-t-on par cette
modification?
M. Léger: Pour que le député ne tombe pas de
Charybde en Scylla, il faut nécessairement que je lui donne la partie
dont je suis au courant, depuis que nous avons laissé le dossier. Le
projet initial était évalué à environ $82 millions.
Les modifications au projet l'ont ramené à un coût de $50
millions. Maintenant, au moment où on a laissé le dossier, il
était rendu à $40 millions. Il y a eu des modifications. Il n'y
aura pas de tunnel comme il avait été prévu au
début.
M. Goldbloom: Donc, ce sera une tranchée ouverte comme
à Montréal, par exemple.
M. Léger: Cela va être plutôt plusieurs
conduites sous pression.
M. Goldbloom: Ah bon! D'accord. Il était également
question de pouvoir épargner des sommes considérables en
utilisant dans l'usine de filtration des procédés
développés au cours des récentes années dans
d'autres pays, des procédés de filtration ou de
décantation qui auraient augmenté l'efficacité du
processus et qui auraient évité la nécessité
d'agrandir considérablement l'usine pour ajouter des bassins de
filtration ou de décantation. Est-ce un autre élément de
diminution des coûts? Y a-t-il une simplification qui a été
apportée au projet dans le sens que j'ai indiqué?
M. Léger: Les plans sont presque terminés
actuellement. Il n'y aurait pas, dans le procédé,
d'agrandissement du bâtiment comme tel. C'est plutôt la
capacité à l'intérieur du bâtiment qui va être
doublée. Ceci amène une diminution énorme des
coûts.
M. Goldbloom: Très bien, M. le Président. Ce sont
des nouvelles qui me donnent beaucoup de satisfaction, parce que c'était
un dossier qui retenait mon attention personnelle à cause de sa
complexité.
M. Léger: Nous vous savions très
intéressé à ce dossier.
M. Goldbloom: Maintenant, il ne faut pas qu'on laisse
l'élément 2 sans demander au ministre quel est le progrès,
spectaculaire sans doute, qu'il a réussi quant à la
qualité de l'eau potable à l'échelle du Québec.
Quand j'étais le ministre, selon lui, c'était de ma faute
personnelle s'il fallait envoyer un télégramme à une
municipalité, l'avisant de conseiller aux citoyens de faire bouillir
leur eau. Je n'ai pas, en préparation de l'étude des
crédits, refait l'analyse statistique que j'avais commencée, mais
j'ai été tristement impressionné par le nombre
d'interventions du ministre au cours des douze derniers mois pour obliger des
Québécois à faire bouillir leur eau avant de la
consommer.
M. Léger: J'ai ici quelques renseignements, je ne sais pas
si je vais en donner plus qu'on me demande. Le contrôle
systématique de la qualité bactériologique de l'eau
potable était effectué à la fin de 1977/78 sur 532
réseaux ou institutions traités et 474 réseaux non
traités. Ce nombre progresse au rythme d'à peu près huit
par semaine. Le contrôle de la qualité physicochimique ne s'est
pas effectué en 1977/78 sur une base systématique, mais,
cependant, tout le système a été préparé et
l'opération ne devrait pas tarder.
On a mis sur pied un système de mise à jour de
l'inventaire national. On a réalisé, dans le cadre de
l'étude sur le Saint-Laurent, une étude relative à
l'efficacité du traitement de l'eau potable pour l'enlèvement des
différents contaminants de nature chimique et le contrôle a encore
participé à la préparation de projets de règlements
dont un sur la qualité des eaux potables, dont le député
vient de parler tantôt, et l'autre sur la classification des
équipements en eau.
En plus de ces activités, le contrôle travaille toujours
directement à assurer une qualité d'eau acceptable et, pour y
arriver, il faut, en de très nombreux cas, dépanner les
municipalités, comme le député le sait fort bien.
Cette année, on poursuit la mise sous contrôle relativement
à la qualité bactériologique au rythme de huit par semaine
sur une période de 30 semaines environ, pour les aqueducs non
traités, et pour obtenir sous contrôle, à la fin de
l'année, 532 aqueducs traités et 735 aqueducs non
traités.
Pour le contrôle physicochimique, à cause de nos effectifs
réduits, nous aurons réussi à analyser les eaux potables
d'environ 170 réseaux sur une fréquence variant de un à
six échantillons par semaine. Est-ce que ça répond
à votre question?
M. Goldbloom: C'est une foule de statistiques, M. le
Président, qui ne répondent pas à ma question, à
savoir combien de municipalités ont reçu des avis au cours de
l'année pour qu'elles...
M. Léger: ... fassent bouillir leur eau?
M. Goldbloom: ... conseillent aux citoyens de faire bouillir leur
eau.
M. Léger: A peu près une centaine.
M. Goldbloom: C'est beaucoup, M. le Président. Le ministre
est là depuis 17 mois. Ce n'est pas une diminution, c'est une
augmentation.
M. Léger: II faut dire qu'il y a plus de
municipalités qui sont sous contrôle, donc, on a plus de
renseignements qu'on peut donner à la population. C'était bien
pire avant. On n'était même pas au courant et il y avait des gens
qui buvaient de l'eau non potable, et ni le ministre avant, ni les
fonctionnaires le savaient, parce qu on ne le contrôlait pas. Depuis
quelque temps, on a plus de municipalités sous contrôle. Donc, on
a nécessairement plus de renseignements à donner à la
population. Ce qui est important, c'est que la population sache si son eau est
potable ou non.
M. Goldbloom: Effectivement, M. le Président, c'est pour
cela que nous avons envoyé des inspecteurs un peu partout et que nous
avons fait un relevé de la qualité de l'eau à même
les renseignements que pouvaient nous fournir nos inspecteurs. C'était
donc déjà commencé.
Alors, M. le Président, quant à moi, on pourra passer
à l'élément 3.
Le Président (M. Laplante): Elément 2,
adopté?
M. Cordeau: Oui.
M. Gagnon: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Champlain, sur l'élément 2?
M. Gagnon: Oui, je vois qu'à cet élément, on
parle, à un moment donné, de l'assistance financière qu'on
peut accorder à une municipalité pour la recherche en eau
potable. J'aimerais avoir un peu d'explications sur ce programme. Je pense, par
exemple, à une municipalité toute petite, chez nous, dont le
dossier traîne depuis 1958, et ce n'est pas facile à
régler. On a dépensé jusqu'à aujourd'hui une somme
considérable pour essayer de chercher et de trouver de l'eau. Cette
municipalité semble être à bout de souffle.
Est-ce qu'il y a possibilité, par l'entremise de votre
ministère, d'avoir de l'aide pour continuer les recherches en eau?
M. Léger: Pour trouver de l'eau potable? M. Gagnon:
Pour trouver de l'eau potable.
M. Léger: D'une façon générale, ce
n'est pas la responsabilité de l'environnement, c'est une
responsabilité du ministère des Affaires municipales, qui a des
budgets pour le domaine de l'alimentation en eau. Alors, c'est plutôt
là qu'il peut y avoir des programmes. Je n'ai pas vérifié
s'il y en avait comme tels.
M. Gagnon: C'est parce que c'est mentionné: Assistance
financière.
M. Léger: Ce n est pas nécessairement à...
...on avait mis ce titre; le titre n a pas été changé,
mais il n'y avait pas nécessairement de budget pour cette chose.
M. Gagnon: ... Alors...
M. Léger: Ce sont les Affaires municipales qui ont des
budgets pour ça. (17 h 15)
M. Gagnon: Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'essayer
d'améliorer ça de façon que... Il y a certaines
municipalités rurales, dont les normes ne s'appliquent absolument pas.
Il y a des problèmes sérieux en eau potable. C'est pour cela
qu'il me faisait plaisir de voir ce titre et savoir qu'on pouvait se faire
aider par l'entremise de votre ministère.
M. Léger: Quand un projet regroupe plusieurs
municipalités, un projet intermunicipal, nous a-vons la
possibilité d'aider financièrement pour la recherche sur l'eau
potable un groupe de municipalités, mais non une municipalité
comme telle.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: Une toute petite question, M. le
Président.
Je voudrais savoir du ministre si, suite à I'entente ou la
collaboration qu'il aurait maintenant du ministre des Affaires municipales
concernant les équipements d'alimentation en eau potable et
l'épuration des eaux usées, cela va accélérer le
processus qu'on a si bien connu, les années que cela prenait entre les
premières études et la réalisation des projets.
Pouvez-vous nous garantir que cela va diminuer ces délais?
Je ne veux pas une réponse très détaillée,
mais plutôt un engagement moral de votre part.
M. Léger: Je peux vous assurer que nous avons
établi un protocole entre les deux ministères établissant
le mécanisme de fonctionnement de cinq types de dossiers.
Je vais seulement donner les types de dossiers: d'abord, les dossiers de
la municipalité qui décide de se doter ou d'améliorer sa
prise d'eau ou son usine de filtration. Il y a tout un processus qui permet de
dire que le gestionnaire va être le ministère des Affaires
municipales avec l'aide de l'environnement, mais ce serait à
l'intérieur du gouvernement; la municipalité n'aurait pas
à faire appel aux deux ministères en même temps sans savoir
lequel est responsable. Ce sera le ministère des Affaires municipales
pour ce dossier-là.
Le deuxième dossier, c'est celui de la municipalité qui
décide de se doter d'un réseau d'aqueduc et d'égout ou de
le prolonger. C'est un autre type de dossier qui sera lancé par le
ministère des Affaires municipales.
Pour le dossier de la municipalité qui décide d'assainir
ses eaux usées, si c'est la municipalité qui en prend
I'initiative c est plutôt rare qu'elles
se préoccupent de cela d'une façon fondamentale ce
sera encore le ministère des Affaires municipales.
Le dossier de la municipalité qui est touchée par le
programme d'assainissement des eaux, pour ce programme de l'assainissement des
eaux, c'est le ministère de l'environnement qui en est responsable; il
en est le maître d'oeuvre et le gestionnaire unique. Ce sera beaucoup
plus rapide et ce sera un programme qui va toucher des régions
complètes.
Finalement, vous avez le cas des... le dossier de la municipalité
qui distribue de l'eau non potable ou qui surexploite son usine de traitement
d'eau, d'alimentation. Ce sera encore nous qui serons affectés à
cela.
M. Marquis: Ce document est-il public? Pourrait-il être
déposé?
M. Léger: Je ne pense pas qu'il pourra être public
tout de suite, mais je peux vous dire qu'au moment où on se parle, nous
avons préparé une forme légale ou un projet de loi qui
sera incorporé au projet de loi dont on parle depuis ce matin. Les
fonctionnaires du ministère des Affaires municipales sont en train de
regarder le travail qui a été fait chez nous pour s'assurer que
c'est conforme au protocole. J'ai l'impression que ce sera
présenté très bientôt en Chambre. On aura l'occasion
d'en discuter plus amplement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai une question qui
chevauche les éléments 2 et 3. L'Association
québécoise des techniques de l'eau demande depuis longtemps que
soit érigé un système de classification et de
reconnaissance des techniciens.
Ce système existe-t-il maintenant?
M. Léger: Nous avions un travail à faire au niveau
de l'environnement, qui était celui d'élaborer les normes des
opérations qui devaient être faites par les municipalités,
le type d'équipement qui devait être nécessaire et
l'évaluation du type de qualification qu'une personne devait avoir, soit
le diplôme lui permettant d'exercer cette fonction.
Ce travail est terminé à l'environnement, il est
prêt à fonctionner. Il reste que le ministère du Travail
doit maintenant établir le programme qui permettra d'avoir le
diplôme que nous exigeons pour le travail. On en est rendu à cette
étape.
Le Président (M. Laplante): L'élément 2,
a-dopté. Elément 3, Disposition des eaux usées,
adopté?
M. Goldbloom: Pas tout à fait, M. le Président. Je
n'ai cependant que quelques questions.
L'an dernier, le ministre mettait l'accent sur la réglementation
des déversements d'eaux usées industrielles. C'est un
problème de taille; j'aime- rais qu'il nous donne un aperçu du
progrès dans ce domaine. Nous avons parlé brièvement des
raffineries de pétrole, mais il y a beaucoup d'autres industries qui
déversent des eaux usées contenant divers polluants.
M. Léger: Dans le domaine des eaux usées
industrielles, on peut dire que le règlement pour les eaux usées
des raffineries de pétroles est en vigueur, premièrement.
Concernant les pâtes et papiers, le règlement chez nous est
prêt. Il fait partie du grand programme de modernisation des entreprises
des pâtes et papiers qui, en même temps, permettra une
amélioration du rendement pour les 59 usines de pâtes et papiers
au Québec, en tenant compte non seulement de la modernisation de
l'entreprise qui rapportera un meilleur résultat sur le plan financier,
mais aussi de la qualité de l'environnement puisque les
municipalités devront se doter d'un équipement particulier pour
contrôler les eaux usées. Quant aux eaux usées en
général, dans les industries, cela fait partie de notre programme
d'assainissement des eaux du Québec par tronçon, comme je l'ai
dit au début; et les industries qui polluent au niveau des rejets
industriels liquides vont être prises en considération, comme les
déchets liquides de l'agriculture, comme les rejets liquides des
municipalités parce qu'on calcule que les trois pollueurs, dans un
tronçon donné, devraient en même temps être
obligés de faire leur épuration, de façon qu'on redonne le
cours d'eau complet aux citoyens. Donc, toute la philosophie est basée
sur l'usage du cours d'eau et les trois pollueurs doivent être en
même temps responsables et voir à corriger leurs
méthodes.
M. Goldbloom: M. le Président, mes trois dernières
questions portent sur l'épuration des eaux usées municipales. La
première concerne la Communauté urbaine de Montréal. Quel
est le calendrier actuel et quel est l'état d'avancement des travaux, en
ce moment; quand creusera-t-on pour la construction de l'usine
d'épuration? Quand cette usine d'épuration entrera-t-elle en
fonction?
M. Léger: Au niveau de l'intercepteur du versant nord de
l'île de Montréal, qui est un projet de $433 millions, il y a
actuellement près de $200 millions de dépensés. Ceci
devrait être en activité, du moins prêt à
fonctionner, selon le plan global, en 1982. Ceci ne comprend pas l'usine
puisque, pour I'usine, nous allons très bientôt prendre une
décision sur le type de traitement qu'il faut ainsi que sur l'ensemble
du projet de l'assainissement des eaux de la grande région de
Montréal, et j'aurai probablement passé certaines étapes
que le député connaît au niveau gouvernemental pour qu'un
programme global soit accepté de ce côté-là.
M. Goldbloom: Le ministre n'a peut-être pas entendu la
dernière partie de ma question. A quel moment prévoit-on creuser
pour commencer la construction de l'usine d'épuration? A quel mo-
ment prévoit-on que cette usine entrera en fonction?
M. Léger: Je n'ai pas, au moment où on se parle, de
date précise, d'échéancier. En ce qui me concerne, je
calcule que l'usine doit se faire et qu'elle devra avoir un traitement
supérieur à celui qui était prévu au début,
mais je ne puis pas, avant une quinzaine de jours, donner de renseignement
là-dessus. Ce n'est pas encore complètement décidé.
Mais, d'ici quinze jours, il y aura des réponses à cette
préoccupation.
M. Goldbloom: Une petite sous-question méchante, M. le
Président. Le ministre est-il d'accord avec son collègue de la
Fonction publique qui aurait déclaré je dis "aurait "
parce que c'est un article de journal en date du 21 septembre dernier... M.
Denis de Belleval aurait déclaré qu'il était plus urgent
et plus important de fournir de l'eau potable à tous les
Québécois que de traiter les eaux usées de l'île de
Montréal.
M. Léger: Je ne me rappelle pas l'avoir entendu dire cela.
Mais, de toute façon, c'est une question de perception personnelle.
L'eau potable est absolument essentielle. En ce qui me concerne, cela ne veut
pas dire qu'on ne doit pas en même temps s'occuper des problèmes
des eaux usées.
M. Goldbloom: M. le Président, ayant parlé de
Montréal, il faut maintenant parler de Québec. Il y a un
problème double ici. Il y a celui du calendrier de réalisation
des travaux. Les diffuseurs sont maintenant construits, je présume.
Quand la construction des usines commencera-t-elle et quand se
terminera-t-elle?
M. Léger: Quant à la question de l'usine, nous
calculons que ce n'est pas prioritaire de le faire, puisqu'il y a beaucoup
d'autres sources de pollution en amont qui doivent être
réglées avant. Il faut quand même travailler en fonction de
régler le problème en amont avant de le faire en aval; d'autant
plus qu'au niveau du diffuseur, on peut dire qu'il y en a un qui est
terminé actuellement et que le deuxième devrait être
prêt d'ici quelques semaines.
M. Goldbloom: M. le Président, ce n'est qu'une fois par
année que je regrette de ne pas avoir le tempérament du
député de Lafontaine, parce que si je I'avais, je l'assommerais
pour une réponse de cette nature; il ne l'aurait jamais
acceptée.
M. le Président, il y a un autre problème...
M. Léger: Pourtant, vous avez un bon contrôle de
votre tempérament.
M. Goldbloom: Je vous l'aurais souhaité dans le temps.
Le problème est...
M. Léger: Je me demande encore si ce sont les
crédits de cette année ou ceux des sept dernières
années que nous étudions actuellement.
M. Goldbloom: M. le Président, vous savez, il y a un
certain équilibre à rétablir. Je suis en train de le
faire.
M. Léger: Vous êtes en dette.
M. Goldbloom: Je n'ai pas dit cela, je n'ai pas dit cela. Il y a
le problème financier qui deviendra aigu au moment où l'on
déclarera qu'on fera le partage des coûts du Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain. La douloureuse
est une espèce d épée de Damoclès suspendue
au-dessus de la tête de tous les contribuables de la région
métropolitaine de Québec.
D'abord, quand ce partage sera-t-il annoncé? Deuxièmement,
le gouvernement fera-t-il une contribution quelconque pour diminuer le fardeau
des contribuables?
J'ajoute, M. le Président, avant que le ministre ne commence sa
réponse, que la justification d'une subvention gouvernementale,
c'est-à-dire d'une contribution par l'ensemble de la collectivité
québécoise, au paiement de coûts ici sur le territoire du
Québec métropolitain, serait le fait invoqué tout à
l'heure par le ministre lui-même dans un contexte analogue, que le
déversement d'eaux usées en quantité considérable
ici, à Québec, a une influence néfaste sur la
qualité des eaux du fleuve en aval.
Donc, il y a peut-être des raisons de croire que les contribuables
du Québec métropolitain ne devraient pas être les seuls
à supporter tout le coût, tout le solde, parce qu'il y a
déjà eu une certaine contribution de la part du gouvernement. Il
reste quant même une somme importante à payer.
M. Léger: II faut quand même admettre que les
déversements à la hauteur de Québec, dans le fleuve, n'ont
pas les mêmes conséquences qu'un déversement plus en amont
du fleuve, où la largeur du fleuve est beaucoup moins grande et le
courant beaucoup moins fort.
Donc, ce sont ces aspects dont il faut tenir compte au niveau des
conséquences d'un déversement en amont d'une autre région.
Mais quand même, il ne faut pas oublier le fait que le programme du BAEQM
était conçu avec la participation des gouvernements
supérieurs aux deux tiers de la somme. Le gouvernement du Québec
a déjà, régulièrement, donné des sommes
d'argent, au BAEQM provenant de 50% du Québec et un sixième du
fédéral; ce qui, entre vous et moi, n'est quand même pas
suffisant de la part du fédéral. Mais c'étaient des
montants qui avaient été négociés à ce
moment-là. Je pense qu'il faudrait leur donner beaucoup plus que cela,
étant donné que le coût, aujourd'hui, est beaucoup plus
éievé à cause de la valeur actuelle de l'argent et des
sommes d'argent que le Québec doit payer pour des projets qui
coûtaient beaucoup moins cher il y a plusieurs années, alors que
l'Ontario avait eu
des sommes qui équivalaient beaucoup plus aux sommes que nous
avons aujourd'hui. (17 h 30)
II reste quand même que le BAEQM a le tiers à fournir comme
responsabilité et déjà, si je ne m'abuse, les gens de la
région de Québec ont reçu un compte de taxes qui
correspond un peu à la portion du BAEQM qui est le tiers.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: On va changer de cours d'eau, on va tomber sur la
Yamaska. Suite à une ordonnance, la ville de Saint-Hyacinthe a
exécuté des travaux dans la rivière Yamaska pour
l'assainissement des eaux. La ville de Saint-Hyacinthe a accepté un
protocole d'entente, au mois de septembre l'année dernière, et
depuis ce temps, le dossier est en suspens à votre ministère.
Est-ce que vous pourriez faire le point sur le cas d'espèce de la
ville de Saint-Hyacinthe? Vous êtes venu à Saint-Hyacinthe, vous
avez dit que la participation du gouvernement serait de 90%. Des plans et devis
ont été réalisés, payés par la ville et
également d'autres travaux ont été faits. Je crois que
d'ici peu de temps, nous devrons continuer des travaux pour aller chercher les
égouts de Sainte-Rosalie et de Saint-Thomas-d'Aquin.
M. Léger: Pour le programme de Sainte-Rosalie, le
député est au courant. Nous portons une attention
particulière à ce programme.
M. Cordeau: C'est urgent.
M. Léger: Nous voulons régler le problème.
Il devra être réglé, même si, au niveau de
Saint-Hyacinthe, il y a la période un peu plus lente provenant du fait
que nous voulons commencer les travaux de la Yamaska, mais dans le secteur qui
est en amont, c'est-à-dire dans la région de Waterloo. Comme le
député le sait, c'est une somme de $30 millions qui va nous
permettre de réaliser les correctifs voulus en amont de la
rivière Yamaska.
Quant à Saint-Hyacinthe, il n'y a aucune objection à
réaliser le projet, mais, comme je le dis, ce n'est pas parce qu'on
commence en amont qu'on ne fera pas certaines choses en aval. Quand tous les
projets qu'on a mentionnés tantôt seront approuvés pour
départ, la rivière Yamaska sera quand même la
priorité dans les cinq projets qu'on a mis de lavant.
M. Cordeau: Je suis tout à fait d'accord avec vous que les
travaux doivent être faits en amont de la ville de Saint-Hyacinthe, bien
sûr. Par contre, il me semble qu'il serait temps que l'on s'assoie
à la même table, et votre ministère et les autorités
de la ville de Saint-Hyacinthe, pour régler au moins les travaux qui ont
déjà été exécutés suite à une
ordonnance.
M. Léger: Je suis entièrement d'accord.
M. Verreault: M. le Président, peut-être que le
député de Saint-Hyacinthe aurait aimé savoir combien de
temps vont durer les travaux qui seront faits à Waterloo et à
Granby.
M. Léger: Combien de temps que...?
M. Verreault: Combien de temps cela va-t-il durer?
M. Léger: La réalisation des travaux
d'assainissement va durer environ deux ans.
M. Verreault: Deux ans, plus une année d'expérience
pour voir de quelle manière cela va fonctionner, j'imagine.
M. Léger: Pour les correctifs à apporter par la
suite.
M. Verreault: Cela voudrait dire que Saint-Hyacinthe va attendre
environ deux ans avant que...
M. Léger: Pas nécessairement. Nous mettons le
départ à la bonne place. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de
travaux qui peuvent se faire en même temps, dans d'autres secteurs de la
rivière Yamaska.
M. Verreault: Mais quel genre de travaux comptez-vous faire?
M. Cordeau: Sans construire l'usine d'épuration.
Tantôt le ministre m'a rassuré quand il a dit que
l'assainissement des eaux relevait entièrement de son ministère
et que ce serait plus rapide de cette façon. J'ai été
rassuré lorsque le ministre a fait cette affirmation. Est-ce qu'on peut
espérer, M. le ministre, que cette année, au moins, les travaux
qui ont déjà été exécutés à
Saint-Hyacinthe trouveront une solution dans le plan d'assainissement des
eaux?
M. Léger: Ce n'est pas parce qu'on commence près de
Waterloo qu'à un moment donné, on ne pourra pas commencer avant
la terminaison. Ce n'est pas la fin des travaux à un endroit qui
détermine le début d'autres travaux. Cela peut commencer avant
également.
M. Cordeau: Je tiens à préciser que nous ne sommes
pas au début. Ce sont des travaux qui sont complétés, ou
des études qui ont été payées par la ville de
Saint-Hyacinthe. Il y a 90% qui est la responsabilité du
ministère de l'Environnement.
M. Léger: De toute façon, on peut s'asseoir
à la table avec Saint-Hyacinthe pour regarder ce qui a été
fait, ce qu'il reste à faire. En même qu'on fera la partie de
Sainte-Rosalie, on pourra voir aussi si on peut commencer rapidement la partie
de Saint-Hyacinthe. Le fait qu on commence l'amont n'a aucun rapport pour dire
qu'on ne commencera pas une partie de l'aval.
M. Cordeau: Je vous redis ce qui a déjà
été dit. Parfait.
M. Léger: C'est cela, d accord. Ce n'est pas une
condition...
M. Cordeau: Vous comprenez le pourquoi de ma question...
M. Léger: II n'y a pas d'opposition de l'une à
l'autre, cela peut se faire en même temps.
M. Cordeau: ... parce qu'il y a des lecteurs du journal des
Débats à la ville de Saint-Hyacinthe...
M. Léger: C'est le député de la place qui
veut...
M. Cordeau: ... qui sont anxieux.
Le Président (M. Laplante): Elément 3,
adopté? Oui, M. le député de Shefford.
M. Verreault: Je voudrais savoir de la part du ministre si les
honoraires qui ont été payés par les municipalités
se rendent à 90%.
M. Léger: Les honoraires? M. Verreault: Oui.
M. Léger: Vous me demandez si les honoraires se rendent
à 90%.
M. Verreault: Oui, les études qui ont été
faites par les municipalités: Saint-Hyacinthe, Waterloo, Granby. Est-ce
qu'elles sont payées à 90%?
M. Léger: Le coût des études fait partie du
coût total des travaux.
M. Verreault: Cela veut dire que c'est payé à la
fin? Il n'y a rien de prévu pour leur donner des acomptes, parce que
cela coûte cher pour une municipalité?
M. Léger: Ce sera payé au même rythme que les
travaux.
M. Verreault: A la fin?
M. Léger: Pas nécessairement, c'est
échelonné.
M. Verreault: Mais sur ce qui a actuellement été
fait, est-ce que les municipalités peuvent vous envoyer un compte?
M. Léger: On parle de l'ensemble de l'enveloppe globale
qu'on doit assumer. Au même rythme que I ensemble des travaux, ce sera
payé par versements commençant dès le début et tel
que le programme des travaux va se faire. Les honoraires seront payés au
même rythme.
M. Verreault: Les municipalités riveraines, à la
rivière Yamaska, ont dépensé des sommes d'argent depuis
plusieurs années déjà, au moins trois ans, peut-être
plus. Cela a toujours été assumé par les
municipalités.
M. Léger: Tout ce que je peux dire, c'est que c'est au
même rythme que le paiement qui va se faire sur les travaux.
M. Verreault: Si on prend le cas de la source de la
rivière Yamaska qui se trouve à Shefford dans mon comté
où les municipalités de Waterloo et de Granby ont
déjà investi passablement d'argent je parlais avec votre
sous-ministre adjoint; il me disait que le dossier avançait à
grand pas; j'en suis très content de toute façon, il ne
faut quand même pas oublier que les municipalités, depuis quelques
années, ont investi. Comme le député de Saint-Hyacinthe
l'a mentionné tout à Iheure, cela marchait par ordonnances. Je me
demande si votre ministère ne pourrait pas porter une attention
spéciale pour que certains comptes soient réglés.
M. Léger: En gros, les études qui sont
déjà faites, celles que le député mentionne,
doivent être intégrées dans le prix total. Dès que
les travaux commencent, le gouvernement, comme dans n'importe quel autre cas,
rembourse le règlement d'emprunt à un rythme précis. Ce
sera inclus à l'intérieur de cela, mais on ne paiera pas
d'honoraires tant que les travaux ne commenceront pas.
M. Verreault: Cela va prendre encore un certain temps avant que
les municipalités...
M. Léger: Dès que les travaux- commencent, on
commence à faire les paiements pour régler...
M. Verreault: Au point de vue de l'échéancier, dans
ce cas-là, M. le Président, pour faire suite peut-être
à une question similaire posée par le député de
D'Arcy McGee, vous envisagez le début des travaux à Waterloo et
Granby pour quand? Ensuite, je...
M. Léger: Comme cela doit se faire en deçà
de deux ans, les travaux, après qu'on se sera entendu avec la
municipalité pour préparer les plans...
M. Verreault: Cela devrait débuter cette année.
M. Léger: ... devraient commencer au début de
l'année prochaine.
M. Verreault: Une dernière question. Quant aux demandes de
soumissions, est-ce que cela va passer par le ministère de
l'environnement ou est-ce que les municipalités en seront les
responsables?
Une Voix: Les municipalités sont le maître d
oeuvre.
M. Léger: C'est cela. Votre voisin vient de
répondre. Quand la municipalité est le maître
d'oeuvre, c'est elle qui doit s occuper des soumissions.
M. Verreault: Ainsi, les soumissions sont faites suivant des
plans qui seront approuvés par votre ministère. D'accord, cela
va.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Tantôt, vous avez dit que les plans seront
payés lorsque les travaux débuteront. A Saint-Hyacinthe, nous
avons payé une jolie somme pour les travaux de plans et devis pour
I'égout collecteur. Si les travaux ne débutent que dans deux ou
trois ans, parce que...
M. Léger: Ce n'est pas nécessairement le cas.
M. Cordeau: Ce n'est pas nécessairement le cas. Nous
pouvons avoir de l'espoir avant, parce que la ville de Saint-Hyacinthe devra
seule supporter les frais de cet emprunt.
M. Léger: II faut admettre que Saint-Hyacinthe est un cas
particulier, puisqu'elle a commencé à faire ses études
avant qu'il y ait une entente. On comprend ce cas. Dès qu'on va se
mettre à la table avec la municipalité...
M. Cordeau: Parfait.
M. Léger: ... on va régler ces détails
à la satisfaction de la municipalité.
M. Cordeau: Merci.
M. Verreault: On ne peut quand même pas envisager
qu'à Saint-Hyacinthe les travaux...
M. Léger: Ce n'est pas un reproche d'avoir commencé
avant. Cela démontre qu'on était intéressé.
M. Verreault: ... se continuent très bientôt.
D'après un renseignement que j'ai obtenu, on veut se servir de l'exemple
de Waterloo et de Granby et faire les correctifs nécessaires avant de
commencer à construire une série d'usines d'épuration.
M. Léger: Comme le plan touche les trois types de
pollueurs, les travaux vont commencer un peu partout, basés sur un plan
que nous sommes en train d'élaborer. Alors, on est peut-être mal
placé pour donner des détails de ce côté, mais il y
a trois types de pollueurs. Il se peut fort bien qu'il y ait des travaux qui se
fassent sur l'aspect agricole en même temps que sur l'aspect industriel,
pendant qu'on va travailler aussi sur l'aspect municipal.
M. Verreault: M. le Président, j'aimerais savoir aussi si
le ministre entend inclure dans le programme global le coût
d'opération de ces usines.
M. Léger: C'est un autre aspect que nous allons discuter
au niveau de la table de négociations avec les municipalités,
suivant un programme de financement des projets au niveau de l'opération
qu'on veut mettre de l'avant. Il y a des projets que nous avons mis de l'avant
qui vont aller au Conseil du trésor bientôt, qui devront
être approuvés comme système de financement, non seulement
dans la capitalisation des équipements, mais aussi au niveau des types
de traitements quand la subvention pourra venir du Québec. Je dis bien
"pourra venir", parce que ce n'est pas déterminé. Ce sera selon
le type de traitement qu'il va y avoir au niveau du fonctionnement.
M. Verreault: La rencontre avec les municipalités dont
vous parlez doit débuter quand?
M. Léger: Je ne peux pas vous donner de réponse
aujourd'hui, mais dans les plus brefs délais.
M. Verreault: Qu'est-ce que cela veut dire, à peu
près?
M. Léger: Je ne pourrais pas vous donner de
détails. Il faut que le projet soit adopté au Conseil du
trésor...
M. Verreault: Cela peut être un mois, un an...
M. Léger: ... après cela, on s'assoit avec vous
à la table et on règle cela.
M. Verreault: La rencontre au Conseil du trésor, c'est
quand?
M. Léger: Cela devrait avoir lieu d'ici quinze jours.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, combien de
municipalités et quelles sont-elles, s'il y en a traitent
aujourd'hui leurs eaux usées, qui ne les traitaient pas le 1er avril
1977?
M. Léger: En un an?
M. Goldbloom: C'est cela. On regarde l'exercice financier
1977/78...
M. Léger: On me dit qu'il y en a environ une dizaine dans
l'année dont vous parlez.
M. Goldbloom: Une dizaine, est-ce que ce sont des
municipalités de petite taille, en général?
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: D'ici le 31 mars 1979, combien de
municipalités qui ne traitent pas aujourd'hui leurs eaux usées
auront institué un système acceptable de traitement?
M. Léger: Etant donné le nouveau programme
d'assainissement des eaux que nous allons mettre de l'avant, il y aura
nécessairement une quantité qu'on ne peut pas déterminer
tout de suite, parce que, l'année prochaine, vous allez peut-être
me dire: Est-ce que ce chiffre a été atteint? Je peux vous dire
qu'il va y en avoir au moins une quinzaine qui ne seront pas
nécessairement en oeuvre, mais dont tous les éléments
préliminaires auront été mis en place nettoyés pour
leur permettre de commencer, très rapidement, parce qu'on veut avoir des
résultats en-dedans de deux et trois ans pour beaucoup de
municipalités; et ça, c'est en plus d'une dizaine de
municipalités qui le font d'elles-mêmes, c'est-à-dire
qu'elles ont un réseau, ou qui n'en ont pas, ou qui veulent ajouter une
usine, et je pense bien que l'année prochaine, on aura certainement plus
que doublé le nombre de municipalités qui commenceront à
traiter leurs eaux usées. (17 h 45)
M. Goldbloom: Compte tenu, M. le Président, du nombre de
municipalités qui traitent présentement leurs eaux usées,
compte tenu du nombre de municipalités au Québec et compte tenu
de la taille des municipalités qui, paraît-il, sont
impliquées présentement dans le programme dont parle le ministre,
ce n'est quand même pas un bilan spectaculaire.
M. Léger: Non, peut-être pas à ce stade-ci,
mais je peux vous dire une chose, un des critères de base pour
l'assainissement des eaux, c'est la participation des citoyens. J'ai
l'intention, au cours de l'année, de rencontrer des groupes de citoyens,
aussi bien des élus que des citoyens intéressés à
l'épuration et à l'assainissement de leurs cours d'eau, dans
leurs bassins. Comme on veut faire l'épuration par bassins, nous allons
rencontrer les groupes de citoyens pour leur donner les renseignements voulus
pour qu'ils fassent pression, dans leur milieu, aussi bien au niveau de la
population qu'au niveau des élus municipaux, pour que, de plus en plus,
la demande se fasse et crée un dynamisme local permettant
d'évaluer quelle somme d'argent, à chaque année, nous
allons pouvoir consacrer à l'assainissement des cours d'eau municipaux,
industriels et agricoles, et combien de bassins pourront être mis de
l'avant, puisqu'on veut le faire avec le dynamisme local, ce qui est une
dimension pas mal nouvelle.
M. Goldbloom: Cela paraîtra bien beau, M. le
Président, quand nous relirons' le journal des Débats de cette
année, mais le ministre fera quoi si les citoyens n'agissent pas, s'ils
n'exercent pas de pression?
M. Léger: Ce qui est spectaculaire, c'est beaucoup plus le
nombre d'usages qu'on pourra redonner aux citoyens et non pas uniquement le
nombre de municipalités qui commencent à épurer, puisque
ce n'est pas lorsqu'on commence à épurer que le cours d'eau est
redonné aux citoyens selon les usages. Mais le nombre d'usages. le
nombre de plans d'eau qui seront retournés aux citoyens, aussi bien au
niveau de l'alimentation en eau, de plages et de possibilités de
pêche, de canotage, qui seront remis aux citoyens par les tronçons
que nous allons épurer au cours de l'année, cela, ce sera
beaucoup plus spectaculaire. Comme je sais que le député de
D'Arcy McGee est très intéressé à
l'amélioration de la qualité des cours d'eau, il trouvera
probablement que ce sera spectaculaire au cours de l'année.
M. Goldbloom: Le ministre ne parle pas de nouveau du
déclubage, j'espère?
M. Léger: Non, mais j'espère que vous allez
être dans le même club que moi pour se féliciter des
résultats.
M. Goldbloom: Mais je crois que le ministre n'a pas entendu la
dernière question que je lui ai posée. Je lui ai dit que ce
programme, à savoir impliquer les citoyens, paraîtra très
beau quand nous relirons le journal des Débats, mais que fera-t-il lui,
le ministre, si les citoyens n'agissent pas, ne répondent pas à
son attente, n'exercent pas de pression; les cours d'eau seront toujours
pollués?
M. Léger: J'ai beaucoup plus confiance dans ce sens des
responsabilités des Québécois que ne semble indiquer la
question du député de D'Arcy McGee, et si les citoyens sentent
qu'on leur donne les moyens et qu'on va répondre, selon le plan
même qu'on voit actuellement au niveau des lacs, quand je vois le
dynanisme du nombre d'associations de citoyens qui savent que le gouvernement
les aide à corriger la dégradation de leurs lacs, je sais que ce
même dynanisme se retrouvera au niveau du programme des lacs, au niveau
des bassins, des rivières du Québec, et je fais pleinement
confiance aux citoyens pour avoir le dynanisme nécessaire pour
réclamer du gouvernement qu'on aille dans leur région. Dans les
conditions pour y aller, c'est qu'il y ait une participation des
municipalités à cela, et la pression des citoyens sur les
municipalités sera un élément déterminant de
I'épuration des eaux du Québec.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre est
sûrement assez réaliste pour savoir que les pressions tombent
rapidement dès que la note est présentée pour payer les
travaux nécessaires.
Il y a une différence entre amener un groupe de citoyens, surtout
avec des animateurs sociaux entraînés pour le faire, à se
réunir et exercer des pressions et, dans une municipalité qui
devra faire face à un référendum, si les citoyens ne sont
pas prêts à payer la note, faire accepter le coût des
travaux. C'est beau d'être idéaliste, mais le ministre parle de
tout cela, et, en même temps, son collègue des Affaires
municipales parle depuis l'an dernier de couper et coupe les
subventions aux municipalités, justement pour ce genre de travaux.
M. Léger: II y a une différence fondamentale. Je
comprends pourquoi le député de D'Arcy McGee avait des
problèmes avec l'épuration des eaux. Les
coûts qu'étaient obligés de payer les
Québécois pour une épuration qui ne redonnait pas les
usages étaient énormes. Cela amènera une grande
différence, quand les citoyens sauront qu'en payant un tel prix, cela
leur redonnera un usage immédiat. Il y a une grosse différence
entre l'enthousiasme et la permanence de l'enthousiasme des citoyens, par
rapport aux programmes antécédents, où on ne redonnait pas
le cours d'eau aux citoyens; on faisait tout simplement de l'épuration
en ne réglant le problème qu'à peine à 50% du cours
d'eau et on en avait l'usage dans peut-être dix ou vingt ans.
Je pense qu'il y a une grande différence quant à l'aspect
de motivation quand une population sait qu'en payant en dedans de quelques
années, elle aura l'usage de son cours d'eau pour les fins
récréatives qu'elle souhaite au lieu de payer uniquement dans
l'espoir d'avoir dans dix ans ou vingt ans une épuration totale. Toute
la différence est là.
De toute façon, le député de D'Arcy McGee pourrait
peut-être attendre quelques semaines et voir les programmes que nous
allons mettre de l'avant. Je sais que le député est très
honnête et est capable de nous féliciter quand c'est bon: il verra
à ce moment à dire jusqu'à quel point les solutions que
nous amenons vont satisfaire les Québécois.
M. Goldbloom: On l'a fait plusieurs fois aux Affaires
municipales.
M. le Président, le ministre est idéaliste et cela lui
fait honneur. J'espère sincèrement qu'il ait raison et que les
choses se passent de cette façon, mais la population, les êtres
humains en général, ne sont pas nécessairement aussi
idéalistes que lui. Je suis certain que lui, à son tour, a assez
d'honnêteté intellectuelle pour ne pas faire de démagogie
avec ce sujet et dire que ceux qui ne partagent pas pleinement, totalement son
idéalisme, sa confiance, sont moins intéressés que lui
à protéger l'environnement. Au contraire, le sens de mes
remarques, consiste à dire que je suis tout à fait d'accord que
l'on doive impliquer la population, mais je suis également d'accord
qu'il y a des moments où l'on ne réussit pas à
l'impliquer; il faut passer à l'action quand même ou bien
l'environnement ne sera pas protégé.
J'ai une dernière question sur ce programme, M. le
Président. Le 2 mai de cette année, le Journal de Québec a
publié, à la page 45, un article sous la signature de M.
Gérard Saint-Denis et, à la fin de cet article, sous le
sous-titre "Fosses septiques approuvées", on lit ce qui suit: Comme
plusieurs villégia-teurs devront modifier leurs installations septiques
s'ils veulent respecter la nouvelle réglementation, voici une liste
partielle de fabricants dont les fosses septiques sont approuvées par le
bureau de normalisation du Québec et par les Services de protection de
l'environnement. Et il y a quatre noms qui suivent.
J'aimerais savoir si les services de protection de l'environnement ont
maintenant adopté la politique d'approuver officiellement et
publiquement des appareils et, deuxièmement, si tel est le cas, si la
liste est plus nombreuse que les quatre compagnies mentionnées dans
l'article de M. Saint-Denis.
M. Léger: On me dit qu'il y a environ une trentaine de
compagnies qui fabriquent des installations septiques et que, jusqu'à
maintenant, il y en a environ six qui auraient des normes conformes au bureau
des normes du Québec, où les services de protection de
l'environnement siègent et auquel nous donnons une sorte de
participation sur les données de base. Je pense que le règlement
sur les fosses septiques qui s'en vient sera celui qui va être
approuvé, qui sera la base de renseignements que le bureau des normes du
Québec va utiliser.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Mais si j'avais
ce que je n'ai pas un chalet à la campagne, sur le bord
d'un lac, si je voulais y installer une nouvelle fosse septique qui
protégerait le lac devant ma maison, et si j'appelais les Services de
protection de l'environnement, les SPE me donneraient une liste de compagnies
et de produits approuvés?
M. Léger: Ces noms-là sont publics.
M. Goldbloom: Si une de ces compagnies place une annonce dans un
journal et, dans le texte de cette annonce, marque: "approuvé par les
Services de protection de l'environnement," est-ce légal et acceptable
pour la compagnie de le faire?
M. Léger: Non. Si c'est marqué "approuvé par
les SPE, " ce n'est pas exact parce qu'on ne les approuve pas, c'est le bureau
des normes du Québec.
M. Goldbloom: C'est ce que je voulais faire dire au ministre.
Alors, si l'annonce indique: "approuvé par le bureau des normes,"
ce serait acceptable et conforme à la loi.
M. Léger: Oui.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Elément 3 du programme
2, adopté. Programme 2, adopté en entier. Programme 3.
Gestion interne et soutien
M. Goldbloom: J'ai une seule question, M. le Président. Le
ministre nous a parlé longuement de la constitution d'un vrai
ministère de l'Environnement qui engloberait l'ensemble des
responsabilités, ou à peu près, dans ce domaine. Pourtant,
au cours de cette année, il y a des annonces de concours de recrutement;
les dates limites, dans les trois cas que je citerai, sont le 17 mars, le 31
mars et le 7 avril. Je constate que le ministère des Richesses
naturelles offre un poste de directeur du domaine hydrique, que le
ministère des Affaires sociales offre un poste de chef de la division
santé et environnement et que le même ministère des
Affaires sociales offre un poste de physicien inspecteur avec
responsabilité pour l'utilisation sécu-
ritaire des installations de radiologie diagnostique, de médecine
nucléaire et de radio-thérapie, auprès des laboratoires
privés de radiologie et des établissements possédant des
installations émet-trices de rayons ionisants.
Il me semblait, M. le Président, qu'au moins dans le dernier cas,
et même dans une bonne mesure dans le deuxième, c'étaient
des responsabilités qui étaient déjà celles des
Services de protection de l'environnement. Dans le premier cas, il s'agit de
quelque chose qui, à mon sens, si la fusion est pour se faire dans les
prochaines semaines, devrait attendre qu'elle se fasse et que le regroupement
des effectifs soit réalisé dans le nouveau ministère que
nous attendons tous avec impatience.
M. Léger: Nous étions au courant de ces demandes et
nous trouvons qu'il est tout à fait normal que certains postes soient
à combler parce que ces ministères peuvent aussi avoir une
préoccupation environnementale. La réorganisation actuellement
n'empêche absolument pas les ministères de recruter du personnel.
La réaffectation se fera par la suite, dès que les organigrammes
auront été adoptés par le Conseil du trésor.
M. Goldbloom: Les Services de protection de l'environnement
s'occupent-ils toujours des émissions de rayons ionisants?
M. Léger: On me dit que le poste qui est demandé,
c'est pour le ministère des Affaires sociales au niveau des
hôpitaux, mais c'est encore nous qui nous occupons de ce domaine.
M. Goldbloom: Dans la définition de la tâche, il
n'est pas fait mention des hôpitaux. Il est fait mention
d'établissements où des appareils sont utilisés, appareils
qui peuvent émettre des rayons ionisants.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 1, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 2, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le programme 3 est
adopté dans son entier. Je déclare les crédits
budgétaires 1978/79 de la commission des services de protection de
l'environnement adoptés en entier.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, sauf que le ministre
nous a promis des documents et nous ne les avons pas encore. (18 heures)
Le Président (M. Laplante): On en prend bonne note, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Léger: J'ai ici les documents que je vais vous
distribuer. Il semble qu'il manque le rapport des ordonnances qu'on pourra vous
faire parvenir à votre bureau, si vous êtes d'accord. J'ai les
données de contre-publicité, le personnel du cabinet, le plan de
la commission administrative supérieure, tout ce que vous avez
demandé, sauf ce que je viens de vous mentionner qui va être
acheminé à vos bureaux.
Le Président (M. Laplante): Avant d'ajourner, je vous
prierais de... Oui, M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Seulement un mot, avant de terminer...
Le Président (M. Laplante): Je considère qu'il est
toujours 17 h 59 minutes.
M. Cordeau: Je remercie le ministre pour ses explications ainsi
que son personnel pour sa disponibilité. Je crois que ce fut la
journée du ministre, car ses crédits sont adoptés, il a
été interrogé à l'Assemblée nationale et il
a même eu des entrevues avec les journalistes. Je crois que le ministre
doit être comblé ce soir.
M. Goldbloom: M. le Président, à mon tour,
j'aimerais remercier le ministre et remercier, par son intermédiaire,
tout le personnel qui I accompagne. C'est sûrement le personnel qui lui a
fourni les bonnes réponses qu'il a données. Quant aux moins
bonnes, on les attribuera à sa responsabilité personnelle.
Sérieusement, M. le Président, c'est malheureux que le
journal des Débats soit toujours incapable d'enregistrer le sourire avec
lequel j'ai fait cette dernière remarque. Nous avons eu une discussion
généralement sérieuse et constructive au sujet d'un
domaine qui est d'une importance absolument fondamentale. Sur ce dernier point,
il n'y a pas et il n'y aura jamais de désaccord entre le
député de Lafontaine et celui qui vous parle.
M. Léger: M. le Président, avant de dire un dernier
mot, est-ce qu'on peut dire que les crédits sont officiellement
adoptés?
Le Président (M. Laplante): Oui, en terminant, à
moins que vous ayez d'autres choses à ajouter.
M. Léger: Je ferai mes remerciements après
que...
Le Président (M. Laplante): Vous pourriez peut-être
faire vos remerciements et après, je déclarerai les
crédits adoptés.
M. Léger: M. le Président, je voudrais d'abord
remercier les députés autant de l'Opposition que ceux du
gouvernement qui sont intervenus pour s'informer davantage, à cause des
crédits, du fonctionnement du ministère de l'environnement. Tous
ont apporté un éclairage. Je félicite aussi le
député de D'Arcy McGee pour la pertinence de ses questions
et aussi de l'intérêt qu'il conserve, intérêt
partagé par les autres députés de la commission
parlementaire.
Je vais simplement faire une remarque en terminant. J'ai toujours dit
que l'environnement deviendra une priorité gouvernementale de quelque
gouvernement que ce soit quand cela deviendra une priorité chez les
citoyens. Les citoyens seront informés pour autant que les media
d'information parleront de préoccupations propres à
l'environnement. Pour que les journalistes en parlent, je pense que les
députés ont un rôle bien important à jouer. Je me
permettrai de dire quelque chose d'un peu inusité. J'ai
été, au cours de l'année, déçu de l'attitude
des députés de lOpposition vis-à-vis de l'environnement.
J'aurais aimé que les députés jouent un rôle un peu
plus poussé par des questions dans le domaine de l'environnement,
relatives à certaines situations, qu'ils auraient pu poser en
Chambre.
Si on veut que les media s'intéressent au domaine de
l'environnement, il faut nécessairement que les media ou les
journalistes présents à la tribune de la presse
s'aperçoivent que c'est une préoccupation aussi. Je ne peux pas
me lever moi-même et seulement donner des réponses à des
questions qui ne viennent pas. J'espère que les députés de
l'Opposition sauront parce que, maintenant, c'est la période des
réponses puisque vous avez des réponses, ce n'est pas
uniquement la période des questions au cours de l'année,
démontrer un intérêt soutenu pour l'environnement. Cela me
fera plaisir de donner les renseignements que je puis donner à
l'Assemblée nationale.
M. Goldbloom: Faites comme les autres. Faites planter des
questions par vos collègues ministériels.
M. Léger: Le député de D'Arcy McGee n'avait
pas compris.
Le Président (M. Laplante): Je considère qu'il est
18 heures. Je prierais le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale que les travaux pour l'étude des
crédits budgétaires de la commission de la protection de
l'environnement sont terminés. Les travaux sont ajournés sine
die. Le rapporteur est le député d'Iberville.
(Fin de la séance à 18 h 4)