Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Étude du projet de loi no 2
(Quatorze heures cinquante minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Les membres de cette commission pour la
présente séance seront: M. Desbiens (Dubuc) en remplacement de M.
Bertrand (Vanier); M. Russell (Brome-Missisquoi) en remplacement de M. Biron
(Lotbinière); M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Burns (Maisonneuve), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Blank (Saint-Louis) en remplacement de M. Forget
(Saint-Laurent); M. Gratton (Gatineau) en remplacement de M. Garneau
(Jean-Talon); M. Bordeleau (Abitibi-Est) en remplacement de M. Johnson (Anjou);
M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Lavoie (Laval) en remplacement de M.
Lévesque (Bonaventure); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) en
remplacement de M. Lévesque (Taillon); M. Char-bonneau
(Verchères) en remplacement de M. Martel (Richelieu); M. Gosselin
(Sherbrooke) en remplacement de M. Morin (Louis-Hébert); M. Lacoste
(Sainte-Anne) en remplacement de M. Morin (Sauvé); M. Paquette
(Rosemont), M. Raynauld (Outremont).
M. Lavoie: Laissez-nous M. Garneau. Ce n'est pas grave, rayez le
nom à côté. Et le nom que vous rayez, vous...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Gratton (Gatineau) en remplacement de M. Raynauld (Outremont); M. Roy
(Beauce-Sud), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Vaugeois (Trois-Rivières) et
M. Garneau (Jean-Talon).
Au moment de l'ajournement de nos travaux ce matin, nous en
étions rendus à l'article 63.
Section VII: Contributions (Suite)
M. Burns: Oui, M. le Président, sauf que, tout au long de
nos discussions, nous avons mentionné la possibilité de prendre
en considération et l'article 2a et l'article 63 au même moment.
Je vous soumets, M. le Président, bien respectueusement, que nous
serions peut-être rendus au moment de prendre en considération les
articles 2a et 63.
M. Samson: Ce n'est pas un amendement que vous aviez
annoncé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
qu'il y a un amendement à l'article 63 et à l'article 2a.
M. Burns: Je vais d'abord faire distribuer l'amendement que nous
proposons à l'article 63.
M. le Président, les amendements qui sont actuellement
distribués et que je propose tiennent compte des remarques de
l'Opposition, en particu- lier à l'article 2a. Au lieu de dire: "Ne sont
pas considérés comme contributions: le travail
bénévole et les biens qu'il produit;" il nous est apparu comme
beaucoup plus normal qu'on puisse dire: "Le travail bénévole et
les fruits d'un tel travail". À l'article 63, je propose
également que le deuxième alinéa de l'article 63 du projet
de loi soit remplacé par les suivants: "Les biens et services fournis
à un parti, à une association de comté ou à un
candidat s'évaluent, s'ils sont fournis par un commerçant en
semblable matière, au prix le plus bas auquel il offre ces biens et
services au public, à l'époque où ils sont fournis. Dans
les autres cas, les biens et services s'évaluent au prix de
détail le plus bas du marché dans la région et à
l'époque auxquelles ils sont offerts au public dans le cours normal des
affaires". Voilà, M. le Président, les deux amendements que je
propose aux articles 2a et 63.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je voudrais avertir
immédiament le ministre, pour ne pas trop le surprendre, étant
donné que c'est moi qui ai fait la référence hier de la
non-concordance, de l'anomalie je ne veux pas surprendre le ministre
parce qu'il va probablement trouver que je suis un collaborateur
inouï.
M. le Président, j'achète les deux en même temps,
sans discussion.
M. Burns: C'est de toute beauté.
M. Samson: C'était bien préparé, par
exemple.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement à l'article 2a est adopté?
M. Samson: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Russell: M. le Président, est-ce que...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, sur le même article
63...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement proposé par le leader et ministre d'État,
à l'article 2a, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 2a, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 2 est adopté? Article 63?
M. Burns: M. le Président, maintenant que... M.
Samson: L'article 63 n'est pas adopté.
M. Burns: L'article 63 n'est pas adopté, je pense. Je
m'excuse. D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je me demande sur quoi on
s'est basé pour en arriver au chiffre de $3000 plutôt qu'au
chiffre de $5000?
M. Burns: C'est un chiffre qu'on a mis. On aurait pu mettre
$5000, on aurait pu mettre $2500 aussi, qui est le montant que le Parti
québécois s'impose lui-même. Nous avons voulu, et je pense
avoir répété à de nombreuses reprises que je ne
voulais pas, le gouvernement ne le veut pas non plus, qu'un projet de loi soit
identique à la constitution du parti au pouvoir... C'est la raison pour
laquelle on a dit: Pourquoi pas $3000? $3000 nous apparaissait un chiffre bien
acceptable.
M. Russell: Et comme la constitution du Parti
québécois est de $2500, si je veux contribuer $2500 au Parti
québécois et $2500 au Parti libéral, est-ce qu'on ne
pourrait pas mettre $5000?
M. Burns: Vous seriez un des électeurs très
bizarres au Québec. À ce moment-là, les bizarreries ne
doivent pas apparaître dans un projet de loi.
M. Lavoie: Dans un des articles de votre projet de loi, avant la
nouvelle rédaction, vous forciez la personne morale à donner la
même chose à tous les partis. C'est la même idée.
M. Burns: C'est d'ailleurs pour cela qu'on l'a enlevé.
M. Russell: II va y avoir des électeurs bizarres dans la
province. Pour tenter de maintenir ces électeurs bizarres, pourquoi pas
$5000? Je fais la suggestion et j'en fais un amendement.
M. Burns: Je m'excuse, je vais être bien clair avec vous
là-dessus. Il s'agit là d'un mandat du Conseil des ministres qui
est très clair. Je n'ai même pas, personnellement, comme ministre,
l'autorité de changer cela en commission parlementaire. Si jamais vous
voulez insister là-dessus, ce que je vais vous demander, c'est qu'on
suspende cela et que je retourne au Conseil des ministres, pour voir s'il n'y
aurait pas moyen de changer cela.
Une voix: II faudrait peut-être...
M. Burns: Personnellement, je ne suis pas d'accord.
M. Bisaillon: II faudrait acheminer cela au conseil consultatif
quand le projet ae loi sera adopté.
M. Lavoie: Au conseil consultatif ou au Conseil national du Parti
québécois?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît, à l'ordre!
Une voix: Aux deux.
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Est-ce que l'amendement proposé par M. le ministre
à l'article 63 est adopté? M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Avant d'adopter l'amendement, j'aimerais peut-être
faire une observation générale sur l'article 63. On sait qu'un
des objectifs du projet de loi actuel, c'est l'abolition des caisses
électorales occultes. Pourquoi veut-on abolir les caisses
électorales occultes? C'est pour que ceux qui sont élus, à
l'occasion d'un scrutin général, soient des citoyens libres, des
députés qui ne sont pas liés, qui ne sont pas
attachés. Je demande au parrain du projet de loi quelles sont les
raisons particulières, pourquoi on ne fait aucune distinction, dans
l'article 63, entre le montant qui peut être souscrit à une
formation politique et le montant qui peut être souscrit à une
association de comté, parce qu'il m'apparaît clairement que
l'objectif que le gouvernement cherche à atteindre et le pourquoi,
justement, de cette loi... Il y a un danger de ce côté.
Si on permet à des individus, à des personnes, de
souscrire jusqu'à $3000 à l'intérieur des associations de
comté, je dis, et je n'en fais pas un amendement j'aimerais qu'on
en vienne à discuter de façon raisonnée ici, autour de la
table que je trouve que c'est justement un des moyens d'attacher le
député. C'est parfois plus dangereux de se faire attacher au
niveau des souscriptions de comté que de se faire attacher par le parti
provincial. Je vais prendre, à titre d'exemple, une firme
d'ingénieurs ce n'est pas parce que j'en ai contre les
ingénieurs; je pourrais prendre une firme d'un bureau d'avocats,
d'architectes ou autre professionnels un bureau dans lequel il y a cinq
associés qui souscrivent chacun $3000 dans l'association de
comté, $15 000. Je dis que, si cela arrive dans une association de
comté, à n'importe quel député qui serait
élu dans n'importe quel parti, cela va lui occasionner des
problèmes sérieux. C'est pourquoi je pense que, dans les
objectifs que veut poursuivre le gouvernement, il y aurait lieu de faire une
distinction très claire, très nette entre le maximum souscrit
à une association de comté et le maximum souscrit à un
parti politique. Si on me permettait de faire une suggestion, je dis qu'on
devrait limiter à $500 la souscription à l'intérieur d'une
association de comté, parce que, jusqu'à $500, je ne pense pas,
sur le plan pratique, étant donné la valeur que l'argent a
aujourd'hui, que cela puisse poser de problème majeur.
Mais je dis sérieusement, et je le dis à l'intention de
tous les membres de la commission, qu'à $3000, il y a là un
élément qui, s'il est accepté comme tel, va entacher les
objectifs de la réforme des caisses électorales.
M. Burns: Je note très sérieusement l'argumentation
du député de Beauce-Sud, mais la seule chose qui
m'inquiète et le député de Beauce-Sud est
probablement le mieux placé pour comprendre l'argumentation que je vais
vous donner maintenant c'est que, si, par hasard, je suis un
électeur de Beauce-Sud et que je ne veux strictement rien savoir du
Parti national populaire, mais que le député de Beauce-Sud est
absolument l'idole politique que je veux avoir je pense que le
député de Beauce-Sud me comprend pourquoi n'aurais-je pas
le droit de contribuer, dans Beauce-Sud, au moins à ce que j'aurais le
droit de contribuer à un parti politique que le député de
Beauce-Sud représente...
M. Roy: Je vous arrête...
M. Burns: ... mais pour lequel j'ai un certain nombre de
réticences?
Et c'est cela dans le fond. Le député de Beauce-Sud sait
fort bien qu'il n'a pas été élu à cause des
couleurs de son parti. Il a été élu parce qu'il s'appelle
Fabien Roy.
M. Roy: Non. Nonobstant les couleurs, et je ne ferai pas de
considérations à ce moment-ci... Je ne discute pas d'un cas
personnel, d'un cas particulier et de considérations individuelles. Je
dis ceci: si vous étiez dans mon comté, pour reprendre votre
exemple...
M. Burns: Je me ferais battre dans votre comté, j'en suis
sûr.
M. Roy: ... et que vous vouliez m'appuyer à tout prix, que
vous m'offrez $3000, je les refuserais, parce que je ne voudrais pas être
dominé, être trop lié avec vous.
M. Burns: ... des liens avec moi.
M. Lavoie: M. le député de Beauce-Sud, je
diffère d'opinion
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plait!
M. Lavoie: Si vous étiez mon député, c'est
avec plaisir que je vous donnerais $3000, mais je ne donnerais pas $0.03 au
PNP. Je les donnerais pour l'estime que j'ai pour vous.
M. Roy: Je pourrais peut-être dire au député
de Laval...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Burns: Soyons sérieux. La seule et unique raison qui me
fait hésiter à me rendre à votre suggestion, c'est
justement celle qui semble confirmée par le député de
Laval, c'est que, à un moment donné, il est possible qu'un
député puisse, à titre individuel, recueillir une certaine
faveur de la population, à titre vraiment individuel.
À ce moment-là d'ailleurs, cela couvre le
député indépendant; et pourquoi devrions-nous
réduire la possibilité d'un député ou d'un candidat
indépendant de pouvoir percevoir à l'intérieur d'un
comté la somme de $3000? C'est ce que cela va donner comme
résultat.
M. Roy: M. le Président, je voudrais dire à mon
honorable collègue et ami, le député de Laval que,
peut-être si j'étais son électeur dans le comté de
Laval, à cause d'une amitié personnelle et des longues
années que nous avons vécues ensemble dans ce parlement, je
serais peut-être porté à l'aider. Mais je pourrais lui
rendre la pareille en lui disant que pour son parti, zéro. Je le dis
sans malice, M. le Président, mais c'est très
réaliste.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre! À l'ordre!
M. Burns: Vous venez de démolir votre argument.
M. Roy: Non, je ne le démolis pas parce que... Je n'ai pas
voulu faire d'amendement pour la raison suivante: c'est parce qu'il y a quand
même un fait, c'est qu'à l'intérieur des partis, on peut se
donner une constitution et réglementer le financement... Puisque le
leader du gouvernement a l'air d'avoir une certaine allergie à l'endroit
du PNP, je veux quand même lui dire ceci, c'est qu'il y a dans la
constitution du parti des interdictions de dépasser $500 par
souscription à l'intérieur de l'association de comté. Je
peux vous dire qu'aussi longtemps que je serai dans le parti, ce sera maintenu
et appliqué intégralement.
M. Burns: J'ai dit hier à quelques reprises que chacune
des formations politiques a le droit de s'imposer des normes plus dures, plus
sévères que la loi, mais je ne pense pas que ce soit
nécessaire de mettre dans la loi ce que certaines formations politiques
ont l'intention de s'imposer.
M. Roy: Mais dans une loi comme celle-là, étant
donné les objectifs que l'on cherche à atteindre, selon mon
humble opinion, il aurait dû y avoir des dispositions. Je n'en fais pas
d'amendement pour les raisons que j'ai expliquées. Je comprends les
raisons du leader du gouvernement. Je dis que la loi actuelle, c'est mon
opinion sincère, rate une partie des objectifs q'elle cherchait à
atteindre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je passe mon droit de parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'aurais quasiment le
goût de faire l'amendement que le député de Beauce-Sud
vient de refuser de faire.
M. Burns: Est-ce que je peux vous inciter à ne pas le
faire?
M. Paquette: Oui. Je suis d'accord avec le fait qu'on dit qu'on
ne veut pas imposer à tous les partis ce qu'un parti s'impose. On sait
qu'au Parti québécois, on a une limite de $250 par association de
comté, mais il y a quand même quelque chose là-dedans. Je
ne serais pas d'accord à ce qu'on mette $250 dans la loi, je serais
d'accord qu'on mette de la souplesse, mais il me semble que la situation n'est
pas la même. On a donné l'exemple du PNP et de Fabien Roy,
député de Beauce-Sud. Je veux dire que si le PNP reçoit
une subvention, c'est parce qu'il va y avoir des structures, il va y avoir au
moins dix candidats, une certaine organisation à soutenir. Le montant de
$3000 n'est pas versé à un individu seul, alors que, quand on est
une association de comté, même s'il y a un exécutif, on
verse surtout au candidat et c'est la même chose dans le cas d'un
candidat indépendant. Je pense que la loi doit nous assurer que les
hommes politiques vont être au-dessus de tout soupçon. C'est
l'objectif principal pour moi.
Dans la loi, il s'agit de revaloriser la conception que les gens se font
de la politique, et la loi y contribue déjà pour l'essentiel. Il
me semble qu'il y a encore ce problème de dire: Un électeur va
encore avoir la possibilité de donner $3000 à un type qui est
tout seul, même si cela va être public, même si cela va
être divulgué. Il me semble qu'on pourrait resserrer cela un peu.
Alors, je vais respecter la ligne du parti, mon cher leader, je vais le faire
à titre de suggestion. J'espère que vous allez y
réfléchir.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Russell: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je veux simplement faire remarquer au ministre que
c'est son amendement. Maintenant, on est obligé de comptabiliser,
même si cela ne présente pas $100, les biens et dans le
deuxième alinéa, dans le cas des biens et services
évalués au prix de détail le plus bas du marché.
Qui fait l'évaluation? Est-ce que c'est l'agent électoral ou le
directeur général?
M. Burns: C'est le pouvoir du directeur général qui
sera évidemment en communication avec le conseil consultatif.
M. Russell: Ce n'est pas un amendement, on l'adopte tel quel. On
pourra l'amender, mais je pense que cela peut créer des problèmes
plus tard.
M. Burns: C'est cela, d'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Brièvement, pour reprendre les
réticences de mon collègue de Rosemont, je pense qu'à la
fin il a donné l'argument qui me fait penser qu'on a tendance à
l'oublier, mais, $3000 à un candidat indépendant qui n'a pas
d'organisation, cela va être connu publiquement, c'est-à-dire que
tous les électeurs d'un comté vont savoir
qu'éventuellement tel individu a donné $3000 à son
député ou à un candidat. C'est la garantie la plus
importante qu'on veut avoir en éliminant les caisses occultes. On veut
d'abord éliminer le mystère et le secret qui entouraient ces
contributions. Je pense que le contrôle viendra simplement du fait que
cela va être public.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement proposé par le ministre d'État à la
réforme électorale est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 63 tel qu'amendé, est adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
63, adopté tel qu'amendé.
M. Burns: M. le Président, cela me permet de vous dire
maintenant que nous avions gardé en suspens un autre article hier,
l'article 19. À la suite d'une proposition, du député de
Richmond ou du député de Nicolet-Yamaska, je ne suis pas certain,
relativement à l'article 19, nous avons examiné ce projet
d'amendement et, à la suite de beaucoup de consultations, nous en sommes
arrivés à la conclusion que nous ne pouvions pas, du
côté ministériel, accepter l'amendement proposé. Je
le lis au bénéfice de la commission: Au deuxième
alinéa de l'article 19, le député nous proposait d'ajouter
dans la troisième ligne, après le mot "exhiber", les mots
"l'autorisation visée à l'alinéa précédent".
Ce serait, me dit-on, contraire à toute l'économie de notre droit
de perquisition ou d'utilisation de ces pouvoirs qui sont quand même
exceptionnels. On admet qu'ils sont exceptionnels, mais lorsqu'à un
moment donné une perquisition doit avoir lieu, elle a lieu à la
demande d'une autorité et elle est contrôlée. Ce que nous
avions protégé à l'article 19, c'était justement
que ce ne soit pas par pur caprice de la part du directeur
général.
Dans ce sens-là, nous nous étions rendus à
l'idée tant de l'Opposition que d'un certain nombre de groupes de
pression et d'intéressés qui nous avaient dit: II faudrait quand
même que vous soumettiez cela à un juge de la Cour
supérieure, ce que nous mettons dans l'article 19.
Quant au reste, c'est comme cela que cela se passe, en vertu de toute
notre législation. Dans ce
sens-là, je me serais placé entre la cohérence
actuelle de la législation et le désir probablement
légitime du député qui m'a fait la proposition de faire un
changement à l'article 19. Dans ce sens-là, je ne peux pas, en ce
qui me concerne, donner mon adhésion à la proposition
d'amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je ne suis pas un juriste. Je
ne pargage pas l'opinion du ministre, je la respecte. Je ne veux pas faire de
discussion sur l'article, je suis prêt à l'adopter sur
division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 19 sera adopté?
M. Russell: Adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
64. Est-ce que cet article sera adopté? M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Une simple clarification ici. Lorsqu'on parle d'un
montant de $3000 par année, est-ce que je pourrai garantir $3000 par
année, et fournir, en même temps, $3000 au même parti
politique, par année?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
ministre.
M. Burns: Je m'excuse, on me parlait. Pouvez-vous
répéter votre question?
M. Russell: Je voudrais clarifier la situation. J'aimerais savoir
si je peux garantir, pour un parti politique, $3000 par année et
fournir, en même temps, en dons, $3000 par année? Si cette
garantie se continue pendant quatre ans, je pourrai garantir $3000 pendant
quatre ans.
M. Burns: Moi, je pense que oui, pour autant que vous n'ayez pas
besoin de payer. C'est cela, la grosse question. La raison pour laquelle nous
avons limité à $3000 la possibilité de donner, au sens
légal du mot, une sûreté, c'est le terme habituel
prévu par le code, sauf erreur... C'est un endossement, en termes
populaires et en termes habituels, c'est un endossement, c'est une caution.
Mais, au sens du Code civil, c'est une sûreté qu'on donne. La
raison pour laquelle nous avons mis cette limite de $3000 quant aux
possibilités de donner l'endossement, c'est justement parce qu'on ne
veut pas que, de façon déguisée, des dons puissent
être faits.
Hier, je citais le cas, par exemple, où quelqu'un viendrait
à endosser pour l'association du comté de Maisonneuve ou du
comté de Brome-Missisquoi et que, d'avance, il soit entendu, entre
l'association et l'endosseur, que le prêt ne serait pas remboursé,
que la caution serait obligée de rembourser le montant et que cela
devienne un don déguisé. C'est uniquement, dans le fond, une
protection qu'on met.
M. Russell: Un exemple hypothétique, M. le
Président, très rapidement. Admettons que j'ai endossé
pour $3000, j'ai contribué pour $3000 et qu'arrive l'obligation de
rembourser le prêt qui est garanti. Est-ce qu'à ce
moment-là, je serai obligé de retirer ou de réclamer du
parti les $3000 ou si je serai pris en flagrant délit...
M. Burns: C'est un problème qui a beaucoup plus une nature
civile, quant à son caractère; ce n'est pas un problème
qui relève de cette loi.
M. Blank: ... infraction contre le...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de Saint-Louis, vous
êtes membre de la commission?
M. Blank: ...
M. Russell: M. le Président, si je pose ces questions,
c'est simplement pour clarifier parce que demain, je dis demain, dans un avenir
rapproché, on aura à expliquer à nos gens...
M. Burns: C'est cela. Je pense, comme le député de
Sainte-Marie...
M. Russell: Oui, mais comme parti, on doit...
M. Burns: ... vient de vous le dire, que ce seront justement des
règles de fonctionnement que le directeur général pourra
voir à mettre en application, à la suite de la consultation avec
les partis politiques.
M. Russell: Je croyais simplement qu'il y aurait peut-être
eu possibilité je dis ceci, je n'en fais même pas
d'amendement lorsqu'il s'agit d'une année où il aurait eu
un don de $3000 et un endossement de $3000, et si parfois il y avait
remboursement, de dire qu'il y aurait douze mois de délai pour
rembourser. Cela deviendra son don de deuxième année. Il n'y
aurait pas d'infraction, à condition qu'il rembourse.
M. Burns: Cela me paraîtrait une question qui devrait
être discutée justement avec le conseil consultatif.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 64 sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
64, adopté. Article 65?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
65, adopté. Article 66? Est-ce que cet article sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
66, adopté. Article 67?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
67, adopté. Article 68? Je pense ici qu'il y a...
M. Lavoie: $100 et plus.
M. Burns: C'est cela. De plus de $100.
Une voix: Amendement adopté.
M. Burns: D'accord? M. le Président, je propose donc, en
conséquence, de remplacer les deux premières lignes de l'article
68 du projet de loi par ce qui suit: "Toute contribution en argent de plus de
$100 doit être faite au..."
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du ministre d'État...? M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je veux intervenir sur
l'article 68, non pas pour faire un amendement, puisque je suis conscient qu'il
ne faut pas allonger indûment les travaux de la commission. Par ailleurs,
je veux seulement souligner, au moins pour les fins du journal des
Débats et au moins pour que le ministre puisse l'enregistrer comme
suggestion, le fait que l'article 68, dans sa forme actuelle, comporte un
montant de $100 comme étant la limite, la barrière qui oblige la
divulgation des donateurs. C'est donc uniquement au-dessus d'un montant de $100
qu'on divulgue les noms des donateurs. Je voudrais souligner que le premier
projet de loi avait fixé comme barrière un montant de $25, que,
par ailleurs, les lois, entre autres de la Californie et celle de Washington
qui, au départ, comportaient des limites de $10, ont été
augmentées à $50, et qu'il me semble que dans les circonstances,
étant donné qu'on veut favoriser au maximum la participation des
petits donateurs au financement des partis politiques, il y aurait un
intérêt évident à diminuer cette marge de $100
à $50. D'une part, parce que si quelqu'un accepte de participer au
financement d'un parti politique, il accepte, par le fait même, compte
tenu du contexte dans lequel cela va se dérouler, que son nom soit
divulgué. Il y avait un argument additionnel qui traitait de la question
des fonctionnaires qui pourraient avoir des restrictions à voir leurs
noms mentionnés. Je pense que le projet de loi 53, entre autres, dans
son article 104, va prévoir le droit aux fonctionnaires de militer dans
des partis politiques, et par voie de conséquence, de les financer.
Pour toutes ces raisons et aussi pour établir un équilibre
au niveau des partis, et en particulier, au niveau des partis qui utiliseront
les petits dons, il me semble qu'il serait seulement normal qu'on diminue ce
montant de $100 à $50.
Par ailleurs, je n'en fais pas un amendement mais une suggestion au
ministre, en espérant que le conseil consultatif, créé par
la loi, pourra au moins, si la suggestion n'est pas entérinée
aujourd'hui, se pencher sur la question lors de ses premières
réunions.
Pour l'instant, c'est tout ce que je demande: Que le premier mandat
qu'on donne éventuellement au conseil consultatif soit d'analyser cette
question de la marge, de la barrière, de la limite qu'on fixe à
la divulgation des noms des donateurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Merci,
M. le député de Sainte-Marie, vos remarques ont certainement
été inscrites au journal des Débats.
M. Burns: M. le Président, j'ai noté les remarques
du député de Sainte-Marie. Cela va peut-être surprendre
énormément de gens, mais je me situerais plus à gauche que
lui là-dessus en disant que j'irais même jusqu'à accepter
sa suggestion.
J'ai eu l'occasion d'en parler. Je n'ai pas de décision claire du
Conseil des ministres sur cela, mais j'ai eu l'occasion, quand même, de
consulter un grand nombre de membres du Conseil exécutif qui seraient
favorables à mettre déjà dans la loi la suggestion que
nous fait actuellement le député de Sainte-Marie,
c'est-à-dire de changer le montant de "$100" par le montant de
"$50".
J'ouvre la discussion là-dessus. Je ne veux pas ce n'est
pas à moi à le vouloir ou pas mais j'espérerais
qu'on ne fasse pas un débat de 14 heures sur cela. Mais je vous dis que
le gouvernement serait ouvert à changer le montant de $100 qui
apparaît dans l'amendement que je viens de proposer. En toute
humilité, je serais prêt à me rendre à la suggestion
du député de Sainte-Marie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Quant à moi, il me semble que les raisons
invoquées par le député de Sainte-Marie sont
sûrement valables. Je suis tout à fait d'accord avec lui que le
conseil consultatif devrait se pencher de façon prioritaire sur sa
suggestion.
Par contre, j'hésiterais à donner mon assentiment à
une motion d'amendement dans ce sens. Le député de Sainte-Marie a
mentionné qu'on veut, de toutes les façons possibles, motiver les
dons, les petits dons ou les dons relativement minimes de la part de citoyens
aux partis politiques. Le fait de fixer à $100 le montant au-delà
duquel il doit y avoir divulgation ne change en rien l'aspect motivation qu'un
tel projet de loi peut contenir vis-à-vis des dons qu'on peut faire
à un parti politique.
À mon avis, nous tentons une expérience relativement
nouvelle avec le projet de loi no 2. Il y a sûrement des raisons valables
qui ont été évoquées, tant par l'Opposition que par
le ministre lui-même, puisqu'on retrouve le montant de $100 au projet de
loi. Il me semble qu'à se stage-ci de nos discussions...
M. Burns: À ce stade.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Gratton: Ah! Mon Dieu! Vous me faites penser au ministre de
l'Éducation.
M. Burns: Allons donc!
M. Gratton: II me semble qu'à ce stade-ci de nos
discussions, il serait bon, comme on l'a fait à l'occasion de l'adoption
d'autres articles de ce projet de loi, qu'on se donne le temps d'une
période de rodage, qu'on laisse à $100 le montant au-delà
duquel les contributions doivent être divulguées et, que,
effectivement, le conseil consultatif donne avis au directeur
général, quitte à faire les amendements qui s'imposeront
en temps et lieu.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, le ministre nous a
déposé ses amendements hier, j'ai eu l'occasion de prendre
connaissance de tout ce qu'il y a là et cela me semblait être,
dans la plupart des cas, assez acceptable. Compte tenu de la valeur de l'argent
aujourd'hui, je pense qu'avec $50 on ne va pas bien loin. Il faudrait savoir
indexer un peu. On indexe un peu partout. Même si à la loi 53, on
prévoit qu'on permettra à des fonctionnaires d'être
militants, même si on leur permet par la loi, il y a pas mal de
fonctionnaires qui n'aimeront pas s'identifier et je les comprendrai.
Je serais favorable à ce qu'on laisse cela comme ça pour
le moment, quitte à ce que, lors-que ce sera mis en application, si cela
pose des problèmes, s'il y a lieu...
M. Burns: ... que c'est fait pour les fonctionnaires cela? C'est
une loi qui est faite pour démocratiser les partis politiques.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Samson: II y a d'autres gens que les fonctionnaires qui vont
faire des dons en argent qui pourront être de moins de $100. Cela venait
du gouvernement cet amendement, ce n'est pas de l'Opposition. Je suis en train
de me demander si le gouvernement n'est pas en train de se "filibuster"
lui-même. Cela venait du gouvernement et je le trouvais bon pour une
fois.
M. Burns: Sans blague, parce qu'il y a un certain nombre de
membres de la commission qui m'ont fait des représentations à
l'extérieur de nos travaux, cela m'a suggéré, en tant que
ministre responsable du projet de loi, de faire une vérification
auprès des membres du conseil des ministres pour savoir si je n'irais
pas contre les objectifs du projet de loi en me rendant à une suggestion
comme celle que nous a faite le député de Sainte-Marie tout
à l'heure. La réponse me sem- ble, en tout cas, de façon
très claire, comme étant une possibilité.
Évidemment, je n'ai pas de motion devant moi, on n'a pas de motion
devant nous pour amender le texte, mais je vous avoue que si jamais il y a une
motion formelle qui est faite là-dessus, personnellement, je n'aurais
pas d'objection à ce qu'elle soit acceptée.
M. Samson: Ne la suggérez donc pas. Cela va aller plus
vite. Cela va bien là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Lavoie: II y en a un autre? D'accord! Vous avez de bons
yeux.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval, j'ai reconnu trois autres députés
avant le député de Laval.
M. Lavoie: Vous avez de très bons yeux.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'ai de
très bons yeux. Je cède la parole au député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, je suis
particulièrement favorable à faire en sorte que les caisses
électorales soient le moins occultes, le moins secrètes possible.
Je pense que la marge, entre $50 et $100 est suffisante pour que, si on
acceptait les $100, on puisse se rendre compte que dans le financement
populaire on en arriverait à la conclusion que finalement, probablement
les financements seraient encore en bonne partie obscurs et secrets. Dans une
certaine mesure, j'ai l'impression qu'on irait à l'encontre même
de l'esprit et de la philosophie du projet de loi. C'est pour cette raison que
j'ai personnellement l'intention de proposer formellement qu'on réduise
de $100 à $50 le chiffre que l'on retrouve dans l'article du projet de
loi. Pour une autre raison, également, M. le Président, le seul
argument auquel je suis sensible c'est la question des fonctionnaires,
mais...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Charbonneau: J'ai eu l'occasion de discuter avec des
fonctionnaires et je pense que la majorité des fonctionnaires qui,
actuellement, militent dans des partis politiques ou contribuent au financement
des partis politiques...
M. Lavoie: ...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît, M. le député de Laval.
M. Lavoie: Je parle privément.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
ministre également, les deux, s'il vous plaît, à
l'ordre!
M. Charbonneau: Merci, M. le Président, je disais que les
fonctionnaires que j'ai rencontrés, en fait, la majorité qui
contribue au financement des partis politiques et qui milite dans des partis
politiques ce ne sont pas des gens qui peuvent facilement donner des $100 d'un
côté et de l'autre. Je pense que lorsqu'on regarde la moyenne des
contributions à des partis politiques dans des financements populaires,
c'est bien au-dessous de $50 et même au-dessous de $25 comme le dit mon
collègue de Dubuc.
C'est pour cette raison que je pense qu'il serait
préférable, pour respecter l'esprit et la philosophie du projet
de loi, de proposer de réduire de $100 à $50, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Verchères, conformément à la
tradition et à la coutume, j'ai un amendement du député de
Maisonneuve, leader et ministre d'État, amendement que j'ai
déclaré recevable. Si vous voulez en faire un sous-amendement, il
faudra me le produire par écrit, s'il vous plaît.
M. Charbonneau: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'ai
l'article 68, j'ai un amendement proposé par le ministre d'État
et il semble que j'aurais un sous-amendement à l'amendement,
proposé par le député de Verchères. Il faudrait
faire cette motion de sous-amendement par écrit. Ensuite, la discussion
s'engagera sur la motion de sous-amendement.
À l'ordre, s'il vous plaît!
Il y a une motion, en bonne et due forme, de sous-amendement par le
député de Verchères à l'effet que l'amendement
proposé par le ministre d'État, qui était: "Toute
contribution en argent de plus de $100 doit être faite au...", soit
sous-amendé pour se lire: "Toute contribution en argent de plus de $50
doit être faite au..." M. le député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je tiens à vous
souligner qu'au moment où je suis intervenu sur cette question, je n'en
avais pas fait un amendement formel, je l'avais fait à titre de
suggestion. Compte tenu du fait que le ministre s'est déclaré
prêt à recevoir cet amendement, je voudrais profiter de l'occasion
pour dire que je vais évidemment appuyer le sous-amendement, mais en
essayant d'expliquer un peu ce pourquoi il est important qu'on ait une limite
plus basse pour la divulgation. Il faut bien qu'on se comprenne. Cela ne vise
pas à limiter les dons en aucune façon. Cela vise seulement
à augmenter la divulgation des donateurs, à augmenter le nombre
de personnes dont les noms seront divulgués. Je pense, M. le
Président, qu'on pourrait comprendre facilement que, de notre
côté, cela peut être une chose importante. Je vais vous
expliquer rapidement, sans faire de cachette, ce pourquoi cela peut être
important pour nous. Vous savez que, depuis huit ans, le parti auquel nous
appartenons fait des campagnes de financement populaires et que la moyenne de
nos dons représente $13, à la dernière campagne, sur $1,3
million recueilli. Vous vous rendez compte de l'image publique, au moment
où on présente une loi pour que ce soit le plus ouvert possible
et que la population reçoive le plus d'information possible sur le
financement des partis politiques, si on laissait cette somme. Et je pense que
cela pourrait s'appliquer à d'autres partis aussi, ce que je dis. Si on
laissait la limite de $100, cela voudrait dire que le Parti
québécois, entre autres, publierait un rapport à la fin de
l'année où il dirait: $800 000 de dons inférieurs à
$100 et $150 000 supérieurs à $100, donc voici les noms des
donateurs. Il me semble qu'au moment où un parti prend sur lui de
promouvoir une telle législation, on devrait tenir compte du mode de
financement de ces organisations politiques. Ce que je dis pour le Parti
québécois, M. le Président, cela s'applique sûrement
à d'autres partis politiques qui travaillent au Québec. Je pense
que c'est la seule chose qu'on veut: c'est que le plus grand nombre de citoyens
puissent contribuer aux partis politiques en sachant que leur nom va être
divulgué.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Messieurs, on n'est pas ici pour faire un
procès ou le procès du Parti québécois. Cela vous
regarde. Je pense qu'on doit être assez majeur pour s'occuper de...
J'appartiens au Parti libéral depuis 20 ou 25 ans et ce parti n'a pas
honte de son passé.
On a des contraintes et on est prêt à lancer les mesures
démocratiques qui ont été posées. Je pense qu'il
n'y a pas tellement de place pour en apporter beaucoup d'autres. C'est un autre
jalon que vous apportez actuellement. Nous avons apporté notre
collaboration d'un bout à l'autre, nous avons voté en faveur de
la deuxième lecture du projet de loi. On n'est pas ici pour redorer,
faire, bâtir l'image ou le masque d'un parti.
De toute façon, il y a des choses, des principes qu'il faut
respecter. Le principe du projet de loi, c'est de limiter les contributions qui
ont été limitées à $3000 à votre demande. On
aurait pu faire des amendements à $4000, à $3500 ou à
$5000. On a accepté votre proposition. Dans votre première
impression, c'était $25, vous l'avez changé vous-même, non
pas à notre demande. On n'a pas fait de représentation. Dans
votre deuxième impression, vous l'avez fait à $100, sans qu'on
vous le demande. Ce n'est pas moi qui vous l'ai demandé et ce n'est pas
le Parti libéral qui vous l'a demandé.
On se demande exactement où vous voulez en venir, qu'est-ce que
vous voulez, quelle est l'aile de votre parti qui mène, quelle instance
mène l'autre. J'ai le droit de vous le dire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval, sur le sous-amendement.
M. Lavoie: C'est sur cela que je parle, exactement, entre $100 et
$50.
Voulez-vous un parti vraiment populaire, populiste? Je vais vous donner
un exemple. Je fais une analogie pour étendre les contributions le plus
possible. Ne prenez pas le mors aux dents, je n'en fais pas une question de
principe ou d'idéologie de parti. Mais un des partis qui est le plus
populiste et le plus populaire, à la base, c'est le Parti communiste
français.
Mettons de côté l'idéologie. Je ne vous accuse pas
de l'idéologie française. Le Parti communiste, c'est cela, je
l'ai fait en deuxième lecture. Je vais vous donner ici une
échelle. C'est un volume qui a été publié,
achevé d'imprimer le 29 avril 1977; c'est assez récent. Le
numéro d'édition est 5956, dépôt légal,
deuxième trimestre, 1977.
Je ne parle pas des contributions, je parle de la carte de membre des
militants communistes français. Cela ne comprend pas les fêtes du
1er mai, l'achat du muguet ou toute autre contribution qu'ils ont le droit de
faire. Je parle de la carte de membre.
M. de Bellefeuille: Le grand pique-nique.
M. Lavoie: La carte de membre, pour être membre du Parti
communiste français, qui est sans aucun doute l'échelle sociale
la plus basse en France. Un Français qui gagne $10 000, cela lui
coûte $100 pour sa carte de membre. C'est en dehors des contributions.
C'est à peu près 1% du salaire pour être membre. On sait
que le niveau de vie français n'est pas tellement plus bas qu'ici. Il
était plus bas il y a quelques années, maintenant, il est
peut-être 20% ou 25% plus bas qu'ici. Beaucoup de Français gagnent
$15 000 ou $20 000, mais pour leur carte de membre, cela leur coûte $120
s'ils gagnent $12 000 et, s'ils gagnent $15 000, cela leur coûte $150 par
année, en dehors de toutes les contributions qu'ils peuvent faire et de
toutes les activités auxquelles ils peuvent participer. Je pense que le
Parti communiste français est encore plus populaire et plus populiste
que le vôtre. Il a encore une plus longue tradition que la vôtre.
Arrêtez donc de jouer et de bâtir une image ou quoi que ce soit.
Soyez donc logiques et normaux. On sait que dans notre contexte
nord-américain, on l'a limité à $3000. C'est
divulgué: "en haut de $100". Voulez-vous qu'on fasse un amendement et
qu'on mette $5? Si vous voulez cela, on va jouer le même jeu que vous
autres. Je pense que $100, ce serait raisonnable. Ne vous prenez donc pas pour
d'autres. Vous savez qu'au ciel, si cela continue, il ne va y avoir de la place
que pour vous autres. J'ai terminé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je suis extrêmement
déçu de la tournure de ce débat. Nous avons une loi qui
est présentée par le gouvernement, qui a été
amendée par le gouvernement. Nous avons une loi qui a été
réimprimée par le gouvernement. Aujourd'hui, on vient nous servir
une espèce de salade que je ne suis pas prêt d'acheter.
Je vous reporte au débat que nous avons eu hier. On bien le
leader du gouvernement avait raison hier, ou bien il a raison aujourd'hui, ou
bien il ne nous a pas dit la vérité hier ou bien il ne nous dit
pas la vérité aujourd'hui.
À plusieurs reprises hier, le ministre d'État à la
réforme parlementaire et électorale nous a souligné et il
a insisté pour dire que la philosophie qu'on devait retrouver dans le
projet de loi 2, que le gouvernement s'était arrangé pour
s'assurer que ce ne soit pas une patente copiée sur les
règlements du Parti québécois. On a insisté
là-dessus hier. Tout le monde s'en rappellera. Or, aujourd'hui, on vient
de me servir la salade qu'on veut faire amender cela parce que le Parti
québécois marche de telle façon. Là, il y a quelque
chose qui ne va plus. Je veux bien collaborer. Je veux bien ne pas faire de
"filibuster" pour rien. Je veux bien ne pas prendre tout le temps qui m'est
disponible.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
avez le droit.
M. Samson: Je sais, M. le Président, que vous ne
m'arrêterez pas dans mes droits, sûrement pas vous.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On
s'est, d'ailleurs, parlé ce matin tous les deux.
M. Samson: Oui, on s'est compris. Malheureusement, il semble
qu'on ne se comprenne pas toujours avec d'autres de la même façon.
Il reste ceci, c'est que là, on est en train de provoquer l'Opposition.
On fait exprès, du côté du gouvernement, pour provoquer
l'Opposition. On réclame de la collaboration. On en a donné de la
collaboration, de bonne foi, je le dis, de très bonne foi. On a permis
une motion non annoncée ce matin, et cela prenait le consentement
unanime pour une motion non annoncée, pour avoir un ordre de la Chambre
pour passer à travers aujourd'hui, le rapport et la troisième
lecture.
Au moment où j'ai donné mon consentement à cet
ordre de la Chambre, j'avais en main cet amendement du gouvernement qui m'a
été annoncé hier. Le ministre nous a dit hier: Je vous les
donne tout de suite. Il a annoncé ses couleurs. J'attache tellement
d'importance à cet article que je me sens frustré. Je sens qu'on
a trahi ma bonne foi. Si j'avais su ce matin qu'on avait cette intention et si
on me l'avait dit carrément et honnêtement, je n'aurais pas
donné mon consentement. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on adopterait la loi
2, les ministériels auraient le temps d'y penser plusieurs fois.
On a trahi la bonne foi d'un membre de l'Assemblée nationale,
à moins que, du côté ministériel, on comprenne que,
dans la vie parlementaire, on doive, de temps à autre, avoir le respect
de la parole donnée. Évidemment, ceux qui n'ont pas à
avoir de discusssions sur les travaux parlementaires et qui n'ont pas à
donner leur parole ne comprennent pas cela, mais nous, on comprend
cela, parce qu'on est obligé, pour la bonne fin de la marche de
nos travaux, on est obligé de se consulter. Quand on donne notre parole,
le leader du gouvernement aussi bien que les autres leaders, et je pense que,
de mon côté le ministre va sûrement l'admettre, je
suis sûr qu'il va l'admettre chaque fois que je lui ai
donné ma parole, je l'ai toujours tenue. Je pense que le ministre va
corroborer mes dires. Pour les fins de la marche des travaux de la Chambre,
quand on m'a demandé, quand on m'a consulté et quand j'ai
donné ma parole au ministre, je pense que le ministre peut corroborer
mes dires, j'ai toujours tenu parole.
M. Burns: C'est exact.
M. Samson: M. le Président, je me dois de faire
spécialement appel, à ce moment, à la compréhension
du ministre, parce qu'on a déposé ces amendements hier. Ce n'est
pas pour rien que le gouvernement nous a fait part de ses couleurs hier. Si
cela avait été $50 hier, je vous aurais annoncé mon
intention de changer le montant pour $100, parce que c'est cela que nous avions
l'intention de suggérer. Comme le gouvernement nous l'a annoncé,
j'étais satisfait et, étant satisfait, évidemment, il n'y
avait plus de problème. J'ai donné mon consentement de
très bonne foi ce matin, mais je vous assure que là, je me sens
piégé. Je voudrais souligner, par exemple, que je ne me sens pas
piégé par le ministre, mais c'est à la suite des
discussions qu'on a eues avec lui que j'ai donné mon consentement, par
exemple. Ce n'est peut-être pas sa faute à lui, mais il reste que
c'est drôlement embarrassant pour les travaux à l'avenir.
J'espère que les membres de la commission, qui n'ont pas à
prendre d'arrangements pour les travaux parlementaires, vont au moins faire
confiance au ministre leader du gouvernement. Il a donné sa parole
à maintes reprises. On l'a donnée et on l'a tenue. Mais je vais
sentir que la parole n'a pas été tenue de façon indirecte.
Comme je n'aime pas qu'on fasse indirectement ce qu'on ne peut pas faire
directement, cela se retrouve dans les traités de droit, on arrive
à la même chose. On débouche sur le même
précipice.
Je souligne que ce n'est pas tellement au parti que je représente
que cela pourrait peut-être porter préjudice, si on laissait cela
à $50, mais l'esprit dans lequel on a entrepris ces travaux, en disant
que cette loi n'était pas faite pour un parti, mais pour l'ensemble des
formations politiques existantes ou à venir, au-dessus de la
partisanerie, a-t-on dit, je n'aurais pas le droit, honnêtement, je ne me
sentirais pas à l'aise de défendre un tel amendement seulement en
pensant que cela ne dérange pas notre parti, mais que nous imposons aux
autres ce qui ne nous dérange pas. C'est ce qu'on vient de faire. On
vient de faire cela, tout en soulignant à maintes reprises, hier, que
cette loi n'était pas une copie de la constitution du PQ.
Je souligne qu'il y a moyen d'y revenir, qu'il y a moyen de laisser cela
à l'amendement principal.
Je souligne cela au ministre. C'est la responsabilité du
ministre. Je sais que ce n'est peut-être pas facile pour lui, dans les
circonstances, mais il y a d'autres considérations et il va falloir que
le ministre prenne la responsabilité de tenir à l'amendement
initial. Et comme on dit, en se pliant, il va se grandir.
M. Burns: Mais je commence à être
étiré en maudit!
M. Samson: Vous allez avoir des vacances pour ensuite revenir
à la taille normale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Mercier, député de Berthier.
M. Mercier: J'aurais été heureux de voter pour cet
amendement, s'il avait reçu un accueil unanime, parce que je pense qu'il
va dans le sens d'un objectif qui apparaît à plusieurs endroits
dans ce projet de loi, qui est celui de la divulgation, un objectif sur lequel
tout le monde s'entend. Je crois que mes collègues ne m'en voudront
sûrement pas de m'abstenir sur ce vote, étant donné que, en
somme, ce montant revient à plusieurs endroits dans le projet de loi,
sous diverses formes, et à ce moment, je verrais mal qu'on change
celui-là, sans toucher à tous les autres.
D'autre part, c'est un montant relativement minime. On a corrigé,
par ce projet de loi, les abus les plus considérables qui sont survenus
par le passé, quitte à ce que, à l'avenir, on
précise encore davantage et qu'au rythme où les partis adopteront
une plus grande forme de démocratisation, et je crois qu'ils en sont sur
la voie, éventuellement, on pourra en arriver à un contrôle
peut-être un peu plus rigoureux.
À cette étape, ce projet de loi, sur lequel tout le monde
s'entend, constitue une étape extrêmement importante. Dans un
premier temps, c'est amplement suffisant. Il ne faudrait pas qu'à partir
d'un projet de loi semblable cela débouche sur des enquêtes, et
qu'on essaie de jouer à la police. Il y a des milieux où cela
prête moins à conséquence, mais je pense que, dans les
milieux ruraux, une divulgation à partir de montants très
minimes, c'est connaître le vote, c'est connaître les gens, et je
pense que ceux qui ont vécu dans les milieux ruraux savent à quel
point la connaissance du vote peut avoir une influence importante sur les
rapports entre individus.
À ce titre, je crois que le montant de $100 me paraît tout
à fait raisonnable. Je pense que cela ne nuit pas du tout à une
démocratisation, à un assainissement du fonctionnement des partis
politiques, et, à ce titre, je m'abstiendrai sur le projet de loi,
compte tenu que les arguments de l'Opposition me paraissent fort
raisonnables.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je voudrais être
très bref. Je ne voudrais pas prolonger le débat
sur ce projet de loi, non pas que je n'en aie pas le goût. Inutile
de vous dire que je suis un peu ébranlé par cette motion qui
vient d'être faite. Je me demande même si elle est
réellement sérieuse. Après qu'on nous ait soumis une liste
d'amendements à étudier, qu'on a regardés, non pas
simplement, moi, comme membre de la commission, mais les autres membres de mon
parti, on a donné notre accord sur plusieurs. On a fait un travail
énorme à la suite de l'information que nous avons obtenue pour
planifier cette loi pour qu'elle soit la meilleure possible, la plus applicable
possible, selon les moeurs qui existent actuellement à
l'intérieur de la province de Québec.
Nous avons été heureux lorsque le parti a accepté
de faire ce changement de $25 à $100 et, à notre avis, cela
rendait cette loi beaucoup plus applicable et plus respectable qu'elle ne
l'aurait été à $25. Il ne faut pas oublier qu'un don
enregistré est presque un vote ouvert. Il y a bien des gens qui n'aiment
pas que le vote soit ouvert sur le coin de la table. Nous croyons donc que,
lorsqu'une personne peut souscrire non pas $100, mais un montant
inférieur à $100 sans qu'on soit obligé d'enregistrer son
nom, c'est une liberté qu'on fournit à un citoyen. Mais de la
façon qu'on s'y prend actuellement pour baisser cette reconnaissance
à $50, cela me semble un peu invraisemblable. Comme le disait tout
à l'heure le député de Berthier, il va falloir recommencer
la loi du débat jusqu'à la fin parce qu'on parle de ce montant de
$100 dans plusieurs articles. Donc, actuellement, M. le Président, je me
demande si le député de Sainte-Marie ne l'a pas fait pour
provoquer une discussion. C'est incroyable, si cet amendement est
sérieux.
M. le Président, dans le contexte actuel, je pense que le
ministre pourrait...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur le
sujet.
M. Russell: Oui, j'y arrive justement. ... peut-être, et je
voudrais terminer là-dessus, je ne veux pas en faire une discussion. Je
voudrais suggérer au proposeur de retirer cet amendement et que tout se
termine dans l'ordre. On pourra, à la lumière des faits,
après l'application de la loi, si on voit que cela devient
nécessaire... Il y aura d'autres sessions, on amendera la loi à
ce moment-là, comme on sera obligé de le faire pour bien d'autres
articles. C'est une nouvelle loi, c'est nouveau. Prenons les dispositions pour
que la loi soit réellement applicable, plus qu'applicable, mais
respectable. C'est ce qui sera utile. N'essayons pas de mettre un carcan au
directeur général. Sa tâche sera déjà assez
lourde, ce pauvre monsieur qu'on va nommer là.
Donc, dans son contexte actuel, sachant que les gens de l'autre
côté sont de bonne foi et qu'ils prendront les dispositions pour
que cet amendement soit retiré...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Merci, M. le Président. Je suis assez
surpris de la tournure de la situation. Je dois dire que mon intention
primordiale, en faisant ce sous-amendement, était d'abord motivée
par l'appréhension que cette question ne soit pas vraiment
étudiée d'une façon prioritaire par l'organisme ou le
conseil consultatif. Après avoir discuté particulièrement
avec le ministre d'État à la réforme parlementaire,
celui-ci a réussi à me convaincre que cette question, selon
l'esprit du projet de loi, était une des questions majeures, une des
premières questions, qui seraient approfondies par le conseil
consultatif. Par ailleurs, devant les hésitations de certains membres
ministériels de cette commission, qui ne sont pas encore convaincus du
bien-fondé, bien que, moi, je continue à croire qu'il faille
respecter la philosophie du projet de loi... il fallait réduire au
minimum le secret qui entourait les contributions financières à
des partis politiques, mais dans l'esprit de collaboration qu'on avait depuis
le début de l'étude de ce projet de loi, compte tenu que certains
de mes collègues, même du côté ministériel, ne
sont pas encore convaincus... Comme je l'ai indiqué, compte tenu,
principalement et c'est pour moi la raison fondamentale que cette
question va être prioritairement évaluée et
étudiée par le conseil consultatif, je serais prêt à
retirer le sous-amendement, si les membres de la commission y consentent.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît. La motion n'est pas retirée aussi simplement.
Étant donné que la motion n'appartient plus au
député de Verchères, mais à la commission, la
commission est maîtresse de ses travaux. Cela prendrait, pour le retrait
de cette motion de sous-amendement, un consentement unanime. M. le
ministre.
M. Burns: M. le Président, avant que la motion ne soit
retirée, et pour faire durer le plaisir que je ne laisserai pas durer
tellement longtemps, je veux simplement remercier le député de
Verchères pour sa compréhension qui, effectivement, permet
à l'Opposition de comprendre qu'il ne s'agissait pas de tactique, comme
on nous l'a dit tout à l'heure, ou de manoeuvre. On nous a envoyé
des mémos tout à l'heure nous disant que nous faisions des
manoeuvres. Le député de Verchères, spontanément,
à la suite des remarques du député de Sainte-Marie et des
remarques du ministre d'État a de bonne foi soumis un amendement
à cet article, à cette proposition que je faisais et cela ne
faisait pas du tout partie de tactiques ou de stratégies parlementaires.
Ce que nous avons voulu faire je le dis bien franchement, de la part du
député de Sainte-Marie et de moi-même c'est voir si
la commission était prête à se rendre à cette
suggestion. Et en annonçant et je l'ai fait et j'en prends toute
la responsabilité si cela a créé des problèmes, je
pense que c'est plutôt de ma faute que de la faute du
député de Verchères, donc j'en prends toute la
responsabilité en annonçant
que si jamais c'était l'avis à peu près unanime ou
sinon unanime presque majoritaire de la commission, j'étais prêt
à me rendre à ces $50... Avec sa spontanéité
habituelle et son bon coeur, le député de Verchères a tout
simplement dit: Voilà, c'est ce que je fais. Je le remercie de
comprendre que, effectivement, cette loi va être éventuellement
soumise, quant à son application et sans aucun doute à ces
éventuels amendements, au conseil consultatif. Dans ce sens,
j'apprécie le geste que le député de Verchères a
fait, je pense, dans le but très constructif de voir cette loi
commencée dans une bonne atmosphère et pouvant
éventuellement être amendée, à la suggestion de tous
les partis politiques représentés au conseil consultatif.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Beauce-Sud, je ne veux pas préjuger des paroles
que vous allez prononcer, mais étant donné que le
député de Verchères a manifesté, non seulement
l'intention, mais sa décision de retirer cela, et comme à mon
avis ce n'est pas débat-table, je me dois de demander, de constater s'il
y a consentement unanime pour le retrait de la motion de sous-amendement.
J'estime que ce n'est pas débattable, qu'on ne peut plus revenir sur le
fond du sous-amendement; tout simplement la présidence doit constater le
défaut ou le consentement unanime et s'il n'y a pas consentement
unanime, elle devra tout simplement passer aux voix sur la motion de
sous-amendement.
M. Roy: Est-ce qu'on me permettrait quelques observations? Pas
pour débattre le retrait, pour le principe même. J'ai dû
m'absenter pour aller faire une intervention à l'Assemblée
nationale sur la loi 101. Je ne veux pas embêter les autres membres de la
commission avec ce fait, mais c'est un point sur lequel j'ai déjà
rencontré l'honorable parrain du projet de loi et si vous me dites
qu'après le retrait de la motion je pourrai intervenir sur l'article
comme tel...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
l'amendement, M. le député de Beauce-Sud, et sur la motion
principale qui est l'article 63, vous pourrez intervenir. Je vous
céderai la parole dès que le sous-amendement sera retiré.
Est-ce qu'il y a consentement unanime des membres...
M. Burns: Je pense qu'il y a consentement pour le retrait,
surtout que le proposeur a été très clair
là-dessus.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
consentement unanime étant constaté par la présidence, la
motion de sous-amendement du député de Verchères est donc
retirée. Nous en revenons à l'amendement du ministre
d'État et je cède la parole au député de
Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. Je veux ajouter un mot
seulement. Si nous avions à discuter de la loi et que nous ne soyons pas
au dernier jour de la session, avant son ajournement, je ferais un amendement.
Mais j'aimerais quand même apporter un certain point de vue ici à
la table de la commission parlementaire pour dire que si on accepte le principe
que toute contribution en argent de $100 et plus doit être faite au moyen
d'un chèque...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît. Si cela continue, je me demande si je ne
demanderai pas aux deux leaders qui se connaissent très bien, qui sont
très amis, je connais toutes leurs conversations intimes, si cela
continue, je pense que je vais leur demander d'inverser l'ordre des
députés et d'aller s'asseoir au bout de leur rang respectif.
M. Burns: M. le Président, le leader du gouvernement n'est
pas ici, vous savez. Le ministre d'État à la réforme
électorale est ici, je pense bien.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mais je
pense que vous avez surtout l'occasion de rencontrer le député de
Laval comme leader du gouvernement. C'est pour cela que j'ai employé ce
terme. M. le député de Beauce-Sud.
M. Roy: Cela peut nous porter à nous poser une question.
Cela peut nous porter à nous demander s'il n'y a pas de tractation.
C'est pourquoi on serait curieux de pouvoir écouter.
Je disais, M. le Président, qu'une souscription à un parti
politique, pour un individu, c'est évidemment la manifestation d'une
intention de vote, sans aucun doute. Une personne ne souscrit pas à une
formation politique lorsqu'elle ne rencontre pas, qu'elle n'épouse pas
les objectifs et le programme de la formation politique.
Nous vivons dans un régime politique à l'intérieur
duquel le secret du vote est sacré. On sait toutes les dispositions que
nous retrouvons dans la Loi électorale pour que le vote demeure secret.
Nous avons là un point sur lequel il y a risque de placer un certain
nombre d'électeurs du Québec dans une situation
préjudiciable par rapport à un nombre d'autres citoyens,
étant donné qu'ils ne sont pas placés de la même
façon, soit dans l'échelle sociale, soit dans l'économie,
soit à quelque divers niveaux. Je m'explique.
Un individu qui souscrit à une formation politique au pouvoir,
généralement, il aime bien s'en vanter. Nos traditions politiques
au Québec... il y aurait une longue histoire à raconter
là-dessus.
Par contre, je parle un peu d'expérience, lorsqu'un individu
souscrit à une formation politique qui n'est pas au pouvoir, en dehors
des campagnes électorales, il le fait bien discrètement et il
n'est pas intéressé à ce que cela se sache. Je parle
d'individus qui ne sont pas syndiqués, qui ne sont pas membres de la
fonction publique, qui ne sont pas membres des grands syndicats, qui n'ont pas
de sécurité d'emploi, mais de gens autonomes, des artisans, des
propriétaires de petites entreprises, de petits commerces, de personnes
qui, je vais donner un exemple... Combien d'agriculteurs et je fais bien
confiance au bon jugement
des agriculteurs à l'heure actuelle lorsqu'ils attendent
depuis six ou huit mois des réponses du ministère de
l'Agriculture, sur différentes subventions, les députés de
comtés savent actuellement de quoi je parle lorsque je parle de ces
choses seront prêts à souscrire à un parti politique
d'Opposition et que cela se sache publiquement. Ce qu'ils vont faire, ils vont
souscrire $50 alors que l'autre personne qui n'a pas ces préoccupations,
alors que l'autre personne qui est membre d'un gros syndicat, pour le
représenter, pour le défendre, pour le protéger avec des
clauses de sécurité d'emploi, pourra y aller. C'est pourquoi je
m'interroge sérieusement sur les conséquences d'une limite aussi
grande que celle que nous retrouvons. Si nous n'étions pas si
contingentés par le temps que nous avons à notre disposition, M.
le Président, à moins que la commission n'y consente d'une
façon unanime, je serais porté a faire un amendement, et je
parlerais de plus de $200. Je comprends que cela dérange mon
collègue ici en avant...
M. Charbonneau: Drôlement.
M. Roy: Mais, M. le Président, aujourd'hui, il est au
pouvoir.
M. Burns: Ne faites pas exprès. Vous le faites
exprès.
M. Roy: Je ne fais pas exprès. Je parle de façon
très sérieuse, de façon très objective. Si on
regarde actuellement et qu'on essaie de comprendre, de bien examiner la
situation dans laquelle se retrouve bon nombre d'électeurs au
Québec, je pense qu'il y a un principe qui doit être à la
base de toutes nos décisions: c'est de faire en sorte que les
électeurs du Québec... on a parlé à un
moment donné de libérer les membres de l'Assemblée
nationale, une fois qu'ils sont élus, de toutes les contraintes
possibles mais il ne faudrait pas faire en sorte de placer les
catégories d'électeurs dans des situations différentes des
autres.
Je le dis de façon bien sérieuse. Je pense que d'autres de
mes collègues pourraient m'appuyer là-dessus, ici, à cette
Assemblée, à cette commission parlementaire. Les partis
d'Opposition, quels qu'ils soient, auront plus de difficultés. Je sais
que le gouvernement, le côté ministériel sait que les gens
ne souscrivent pas publiquement dans un parti politique d'opposition, en
règle générale.
M. Burns: L'expérience... M. Roy: On va très
loin...
M. Burns: ... est tout à fait contraire aux dires que vous
énoncez. Écoutez, cette année, vous avez dans le Parti
québécois qui n'était pas au pouvoir... Prenons l'autre
exemple, je ne le dis pas de façon partisane, mais vous aviez un montant
de $1 million l'année dernière le député de
Sainte-Marie peut vous en parler beaucoup plus précisément que je
ne peux le faire recueilli auprès d'au-delà de 43 000
personnes. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? C'est la preuve que,
justement, les gens disent: Que le diable emporte tout, c'est le parti que...
Je suis convaincu que c'est la même chose maintenant pour le Parti
libéral. Si vous avez des difficultés de financement, c'est
peut-être des difficultés d'organisation que vous avez. Ce n'est
peut-être pas des difficultés financières.
M. Roy: M. le Président, je m'excuse, mais là,
j'invoque le règlement. Il y a quand même des limites.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Beauce-Sud, sur une question de règlement.
M. Roy: À chaque fois que j'ai voulu faire une
proposition, que j'ai voulu aborder une question à cette commission
parlementaire, tout de suite, le parrain du projet de loi a voulu commencer
à porter des jugements et a voulu commencer à analyser telle et
telle formation politique.
M. Burns: Non, c'est ce que je vous dis. Je vous dis que
ce...
M. Roy: Est-ce le baîllon qu'on veut imposer à la
commission? Qu'on discute donc de façon intelligente! À part
cela, j'ai assez vu fonctionner...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Roy: ... l'organisation et le financement du Parti
québécois pour savoir où le Parti québécois
allait chercher ses fonds. Je n'ai pas de difficulté de financement. Je
ne prêche pas pour mon clocher. Je ne prêche pas pour moi,
personnellement, je dis tout simplement qu'on examine un projet de loi ici. Il
faut regarder le contexte québécois, il faut regarder la
situation des formations politiques, il faut regarder également la
situation telle qu'elle se présente dans les différents milieux.
C'est à ce niveau que je l'ai fait. Je ne l'ai jamais fait au niveau de
l'analyse de la formation politique que je représente à
l'Assemblée nationale: Je tiens à être bien clair
là-dessus. Il y a quand même des limites à charrier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est ce
que j'allais dire aux membres de la commission. L'article 68, si je ne m'abuse,
ne parle d'aucun parti politique. Il parle d'une contribution de plus de $100.
Je demanderais aux membres de la commission de s'abstenir de parler ou de
désigner des partis politiques et de parler de... Pour donner des
exemples, peut-être, mais sans...
M. Burns: M. le Président, là-dessus, je clos et je
ne veux provoquer personne. Mon intention n'était pas justement de
provoquer le Parti national populaire représenté, valeureusement
d'ailleurs, par le député de Beauce-Sud. D'ailleurs, je commence
à être gêné de lui faire...
M. Roy: Continuez, cela va bien!
M. Burns: ... des compliments. Ils vont dire que je suis en train
d'essayer de l'amener dans le Parti québécois...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
l'amendement, s'il vous plaît!
M. Roy: Votre message est passé, vous devez être
heureux!
M. Burns: Non. Je reviens à ce que je disais tout à
l'heure. C'était véritablement de façon sincère que
je disais que ce n'est pas une question de législation qui va
régler ce type de problème, c'est une question d'organisation
d'un parti politique.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais invoquer
le règlement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Deux-Montagnes, sur une question de
règlement.
M. de Bellefeuille: Je voudrais seulement rappeler à la
commission que l'article 154-1 nous dit qu'en commission plénière
ou élue, après la deuxième lecture, on ne peut discuter
que les détails d'un projet de loi. Je crains que nous ayons une
singulière tendance à en revenir constamment à des
principes fondamentaux du projet de loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
pense, M. le député de Deux-Montagnes que parler de $100, de $50,
de $25 et de $200, ce n'est pas une question de principe, c'est une question de
détail.
M. de Bellefeuille: M. le Président, si j'ai bien entendu
la discussion qui vient de se dérouler, elle allait bien au-delà
de ces questions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'occasion, oui.
M. Burns: C'est en grande partie ma faute. Je m'en excuse.
À l'avenir, je suivrai vos directives à la lettre. Je m'excuse
également auprès du député de Beauce-Sud.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
prends acte de vos excuses. Je cède la parole au député de
Gatineau.
M. Gratton: Très brièvement, je voudrais vous dire
que je souscris à une partie de l'argumentation du député
de Beauce-Sud, pour les mêmes raisons que j'ai invoquées
tantôt. J'appuierai la motion d'amendement du ministre voulant fixer
à $100 le montant au-delà duquel les contributions doivent
être divulguées, il semble y avoir un consensus à cette
commission autour de ce montant, qu'on a accepté. C'est d'ailleurs le
principal motif qui a permis au député de Verchères de
retirer volontairement son sous-amendement voulant que le conseil consultatif,
de façon prioritaire, se penche sur cette question.
Étant donné qu'au conseil consultatif, il y aura des
représentants de chacun des partis politiques, pour ma part, je serais
complètement prêt à me prononcer immédiatement, si
la commission le désire, sur l'amendement proposé par le
ministre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement du ministre d'État à la réforme
électorale sera-t-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 68, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 68, tel qu'amendé, est adopté. L'article 69?
M. le ministre.
M. Burns: M. le Président, à l'article 69, il y a
une erreur.
M. Russell: II y a une erreur.
M. Burns: Vous avez bien raison. On a utilisé le mot
"donataire", au lieu du mot "donateur". Je pense qu'on pourrait, sans plus de
formalité, faire cette correction.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
président va la faire, en initialant l'article.
M. Russell: II y aurait une concordance, à l'article 73
aussi, je crois.
M. Burns: À l'article 73 également, vous avez bien
raison, M. le député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 69 est adopté. S'il vous plaît!
M. Bisaillon: Cela veut dire que c'est donateur, au lieu de
donataire.
M. Burns: Laissez-nous rire, M. le Président, il y a un
député qui vient de faire une bonne blague, on a le droit d'en
rire!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 69 sera-t-il adopté?
M. Burns: Adopté, tel qu'amendé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté, tel qu'amendé. L'article 70?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 70 est adopté. L'article 71?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 71 est adopté. L'article 72?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 72 est adopté. L'article 73?
M. Burns: Encore là, tel que le suggérait le
député de Brome-Missisquoi, il faudrait changer le mot
"donataire", à la fin de la troisième ligne et au début de
la quatrième, par le mot "donateur".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 73, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 74?
M. Burns: J'ai un amendement, et je propose de remplacer les deux
premières lignes de l'article 74 du projet de loi par les suivantes:
Tout ra-diodiffuseur, télédiffuseur ou câblodistributeur,
de même que tout propriétaire de... etc. La raison est bien
simple, c'est que, dans les jours que nous vivons, les radiodiffuseurs et les
télédiffuseurs n'ont pas l'exclusivité de ce domaine. Et
les câ-blodistributeurs, je pense, prennent de plus en plus d'ampleur
dans notre vie quotidienne d'échanges, par l'entremise des media
électroniques et il nous paraissait normal d'ajouter les
câblodistributeurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je suis d'accord avec cela. Je
voudrais demander au ministre de regarder à la dixième ligne de
l'article 74, où il est dit: ... "qu'il offre un tel service
équitablement à tous les partis autorisés".
Je n'ai pas l'intention de faire un débat, est-ce qu'on pourrait
obtenir vous avez un amendement, peut-être est-ce dans le
même sens du ministre que le mot "équitablement" soit
remplacé par le mot "également"?
M. Burns: Je vais être bien franc et très
honnête avec le député de Rouyn-Noranda, dans une
première version, nous avions pensé mettre le mot
"également". Ce sont les faits et l'expérience des quelque dix
dernières années qui nous ont fait opter pour le mot
"équitablement" plutôt que pour le mot "également".
Par exemple, le réseau de Radio-Canada, que ce soit le
réseau anglais ou le réseau français, en période
électorale, offre toujours une période de temps à tous les
partis politiques, mais on sait que, entre autres, Radio-Canada, et
peut-être éventuellement CTV feront la même chose et
peut-être que d'autres chaînes de télévision ou de
radio se rendront éventuellement à cette forme que Radio-Canada a
toujours utilisée, c'est-à-dire que Radio-Canada n'a jamais
accordé du temps égal à chacun des partis, mais a tout
simplement, de façon la plus équitable possible, et
l'expérience nous dit que, habituellement, c'est négocié
avant la campagne électorale, lorsque du temps gratuit est
accordé aux partis politiques, Radio-Canada l'accorde de la façon
la plus équitable possible, après négociation avec les
partis politiques concernés, en tenant compte du fait qu'il y a un parti
qui forme le gouvernement et qu'il y en a un autre qui forme l'Opposition
officielle et qu'il y a d'autres partis.
Je dois vous dire que, dans le passé, le parti que je
représente a été souvent considéré comme
étant le quatrième dans cet ordre de distribution. Je pense qu'on
ne peut pas utiliser le mot "également" et c'est pourquoi nous avons
pensé utiliser le mot "équitablement" plutôt que le mot
"également".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, à ce moment-là,
comment peut-on faire de la concordance avec d'autres articles qu'on retrouve
dans le projet de loi selon lesquels on doit évaluer les biens et
services?
M. Burns: Vous avez remarqué que l'article 74 a
été très limité quant à sa portée,
c'est-à-dire qu'on l'a limité à l'aspect des media
d'information. C'est dans ce sens que...
M. Samson: Ce que je veux...
M. Burns: ... justement, cela nous causait des embêtements
au début, dans la première version. Cela posait des
problèmes d'interprétation. Si toute personne morale pouvait
donner quelque chose à un parti politique malgré les dispositions
de l'article 61, cela posait des problèmes à partir du moment
où on disait: Pour autant qu'elle le donne de façon égale.
J'ai pensé, en particulier, au député de Saint-Louis qui
ne voulait pas que sa femme soit obligée de donner des services
égaux à chacun des partis...
M. Samson: Équitables.
M. Burns: C'est ce pourquoi nous nous sommes rendus à le
limiter, purement et simplement, aux media d'information. Dans le fond, ce que
l'article 74 nous dit, c'est que ce sont les media d'information qui se verront
imposer... S'ils donnent du temps d'antenne ou de l'espace écrit dans un
journal, bien, qu'ils le donnent, à ce moment-là, de façon
équitable aux autres partis. L'élément
équité est introduit simplement pour donner de la
flexibilité aux règles qui existent déjà et c'est
basé sur une certaine expérience déjà vécue
dans de nombreuses élections.
M. Samson: L'article 74 pourrait, hypothétiquement, parce
que je ne veux nommer personne, par un don de période gratuite de
télévision, de radiodiffusion, de câblodistribution, etc.,
en va-
leur, faire dépasser les montants de dépenses permis par
la Loi électorale. Hypothétiquement, cela pourrait arriver. Or,
si la répartition est ce qu'on appelle équitable, donc,
inégale, je pense qu'on va à l'encontre, à ce
moment-là, de l'économie de la Loi électorale quant aux
dépenses.
M. Burns: C'est la pratique actuelle. Ce sont des périodes
de temps et de l'espace donnés gratuitement.
M. Samson: Je suis prêt à admettre que c'est la
pratique actuelle, tout en soulignant au ministre que j'ai été
très attentif quand il a dit qu'il voulait sortir de la pratique
actuelle avec son projet de loi.
M. Burns: Oui, quant aux autres aspects. Mais, quant à
celui-là, on ne veut pas perturber les habitudes électorales,
surtout là-dessus.
M. Samson: Est-ce qu'il y aurait, en cas
d'iné-quitabilité, parce que, bien sûr, l'article dit
"équitablement", mais il n'y a rien de prévu pour
déterminer un recours...
M. Burns: Oui, c'est le dernier alinéa de cet article qui
dit que le directeur général...
M. Samson: Je m'excuse...
M. Burns: ... à la page 18, s'assure de la
légalité des services rendus en vertu du présent
article.
M. Bisaillon: Donc, il doit consulter le conseil consultatif.
M. Burns: C'est là que vous avez votre protection.
M. Samson: Je ne suis pas tout à fait satisfait, M. le
Président, mais je n'irai pas plus loin.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. Dans cet article no 74
je m'adresse au parrain du projet de loi je cours le
risque...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur
l'amendement.
M. Roy: Sur l'article comme tel. C'est une explication que
j'aimerais avoir.
Si, dans une région donnée là, je fais une
distinction entre le candidat et le député...
M. Burns: C'est l'amendement, cela, j'ai l'impression. M. le
député de Beauce-Sud, je ne veux pas vous bâillonner plus
que je ne l'ai fait dans les semaines qui ont précédé. Je
voudrais simplement vous demander d'adopter, si c'est l'avis de la commission,
l'amendement et, par la suite, revenir sur l'ensemble de l'article.
M. Roy: Oui, cela touche l'amendement.
M. Burns: D'accord, excusez-moi.
M. Roy: L'amendement traite de "câblodiffu-seur", mais la
question que je pose touche aussi bien les télédiffuseurs que les
radiodiffuseurs. Je pourrai revenir, d'accord, pour ne pas compliquer les
choses et ne pas obliger le leader du gouvernement à encore être
désagréable, je vais y revenir. Je reviendrai tout à
l'heure. Qu'on vote sur l'amendement et je reviendrai à l'article tout
à l'heure, avant son adoption.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Est-ce que l'amendement du ministre d'État sera
adopté?
M. Lavoie: ... oui adopté.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Alors,
l'amendement est adopté et nous revenons à la motion principale
qui est l'article 74. M. le député de Beauce-Sud.
M. Roy: Je veux obtenir, à ce moment-ci, une
précision. Je ne parle pas pendant la campagne électorale. En
dehors des campagnes électorales, il se peut qu'une formation politique
ait décidé de tenir un congrès et de choisir ses
candidats. Le député qui représente un comté, une
région donnée à l'intérieur de laquelle se trouve
un poste de radio il y en a à Joliette, il y en a dans
différents comtés de la province de Québec à
l'heure actuelle a une émission d'information. De par la nature
de son mandat, le candidat qui voit son futur adversaire avoir un temps
d'antenne comme député pour donner de l'information sur ce qui se
passe à l'Assemblée nationale et les projets de loi,
décide lui aussi de demander un temps d'antenne équivalent. C'est
une question qui peut se poser. Est-ce qu'il y a une distinction très
claire, très nette à ce sujet-là? Parce que le
problème pourrait se poser et j'aimerais avoir des informations
là-dessus.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
ministre.
M. Roy: Vous voyez, c'est quand il écoute qu'il n'est pas
raisonnable. Quand il n'écoute pas, il n'y a pas de problème avec
lui.
M. Burns: Je m'excuse, mais de ce temps-là, en tout cas,
j'ai quelques vingtaines de préoccupations.
M. Roy: En ce temps-là, selon saint Luc.
M. Burns: J'ai compris le début de votre intervention,
mais je n'ai pas entendu la fin, parce que je consultais certains
collaborateurs. Voulez-vous simplement et je m'excuse auprès de vous, ce
n'est pas parce que je ne trouve pas important ce que vous dites...
M. Roy: Est-ce que vous me permettez de vous consulter?
M. Burns: Oui. Je vous demanderais simplement de me donner la fin
de votre intervention.
M. Roy: Je dis: Qu'est-ce qui arriverait si le candidat choisi,
bien longtemps avant l'émission des brefs d'élection,
décidait de boycotter ou de faire des pressions auprès d'un poste
de radio, du câblodiffuseur, parce que le député aurait un
temps d'antenne comme membre de l'Assemblée nationale, quand
l'Assemblée a un programme ou un temps d'antenne d'information sur ce
qui se passe à l'Assemblée nationale pour expliquer son
rôle et en quelque sorte un travail d'information sur le mandat qu'il a
reçu de la population, auprès de ses électeurs, pour
répondre à des questions de journalistes qui lui seraient
posées...
M. Burns: Remarquez que vous me demandez une opinion et je ne
prétends pas être le jurisconsulte du gouvernement, puisque la Loi
du ministère de la Justice accorde et attribue au ministre de la Justice
ce boulot ou cette fonction-là.
M. Roy: Je demande de par la loi, à l'heure actuelle, si
on a pensé à ce problème-là. Je sais que des
députés du Parti québécois ont un temps d'antenne.
Beauce-Nord a un poste de radio à Sainte-Marie et le
député a son temps d'antenne. Supposons qu'il y a un candidat de
l'Union Nationale qui est choisi, ou un candidat libéral dans le
comté de Beauce-Nord... Je pourrais prendre le même exemple dans
le comté de Beauce-Sud, mais je ne veux pas prendre mon comté,
parce que je sais que vous allez vous en servir. S'il a un temps d'antenne, une
émission de quinze minutes par semaine, pour informer la population, le
candidat qui est choisi dans un autre parti, un an avant la campagne
électorale, il fait sa promotion, vous le laissez parler, et moi, je
n'en ai pas. Qu'est-ce qui arrive, dans un cas comme celui-là? Ça
m'intéresse de le savoir. Cela intéresse également les
collègues du côté ministériel.
M. Burns: Je maintiens ma réponse au risque de ne pas
satisfaire le député de Beauce-Sud. Je ne pense pas qu'à
ce stade-ci je doive donner des opinions juridiques. Même si je suis un
très bon avocat.
M. Roy: N'y aurait-il pas lieu, à partir de ce
moment-là, et ce serait ma deuxième question, d'inclure dans la
loi "sauf", de mettre une exception dans la loi. Je pense qu'il y a un droit
fondamental, pour une population qui choisit un représentant, de pouvoir
savoir ce qu'il fait dans l'exercice de son mandat. On ne peut pas dire que ce
n'est pas une émission politique. Tous et chacun d'entre nous autour de
cette table, nous sommes tous collés à une étiquette.
Qu'on le veuille ou non. On ne peut même pas s'en dissocier.
M. Lavoie: Ce n'est pas nous qui sommes collés à
l'étiquette. C'est l'étiquette qui est collée à
nous.
M. Roy: Je pense que vous avez raison.
M. Burns: Est-ce que c'est cela qui nous permettrait de dire
qu'on est une "gang" de timbrés?
M. Lavoie: De la manière qu'on siège actuellement,
oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Roy: J'ai beaucoup plus de respect pour mes collègues
des deux côtés de la table que le leader pense que je peux en
avoir.
M. Burns: On peut les exclure, vos collègues.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Burns: Je pense que la porte de sortie, pour le directeur
général et là, je ne me lance pas dans un avis
juridique, parce que je ne pense pas que ce soit mon rôle de le faire
je pense que la porte de sortie est le deuxième alinéa de
l'article que nous examinons actuellement. Le directeur général,
évidemment, et peut-être pour la nième fois, je le
répète, avec la collaboration du conseil consultatif, aura
à tenir compte de la légalité de l'application de cet
article et à tenir compte également de la façon qu'on agit
équitablement à l'endroit de ces dispositions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: J'aurais une suggestion à faire. Si le ministre
et la commission, s'il se dégage un consentement sur la proposition que
je ferai, je pourrai en faire un amendement exprès. Je vais m'exprimer
d'abord; je ne veux pas multiplier les amendements et les votes.
Étant donné que l'article 74 laisse une discrétion
assez large, même très large et, je trouve, trop large, aux
radiodiffuseurs, aux télédiffuseurs, aux câblodiffuseurs,
tel qu'amendé, sur l'interprétation de l'adverbe
"équitablement"... J'ai regardé dans le dictionnaire.
"Equitablement, notion de la justice naturelle dans l'appréciation de ce
qui est dû à chacun". Vous voyez la discrétion. Conception
d'une justice qui n'est pas inspirée par les règles de droit.
Étant donné qu'il faut limiter le plus possible, mettre un
corridor à cette discrétion étant nous-mêmes
en politique, c'est un peu naturel; peut-être qu'on est plus
portés que d'autres à avoir la peau comme de la pelure d'oignon,
à être assez sensibles dans le mot "équitablement",
relativement aux diffusions, il y a deux principes qui entrent en ligne de
compte. C'est le moment de l'émission, l'heure d'écoute. On sait
qu'il y a une importance énorme entre un message qui passe à cinq
heures le matin et un autre à six heures, à l'heure du souper, le
soir; il y a une jolie différence. Il y a un élément de
nombre. Comment pourrait-on dire cela, vous qui êtes expert?
M. de Bellefeuille: Durée.
M. Lavoie: La durée ou le nombre d'occasions, de
périodes. C'est pour cela que je voudrais essayer de restreindre,
étant donné que cela peut ouvrir la porte à beaucoup de
critiques, à beaucoup de plaintes et même à des recours, je
proposerais, au lieu de laisser uniquement "équitablement", je
remplacerais "équitablement" par les mots "de façon égale,
qualitativement et quantitativement".
M. Burns: "Quantativement".
M. Lavoie: Quantitatif, c'est cela. Quantitativement. Je voudrais
restreindre cette discrétion qui pourrait peut-être...
M. Burns: Vous voyez, votre amendement est compliqué
à lire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. de Bellefeuille: Est-ce que je pourrais poser une question au
député de Laval? Est-ce que vous voulez changer équitable
pour égal?
M. Lavoie: Je changerais équitablement par les mots
suivants: "de façon égale" cela veut dire aux
différents partis ou candidats, mais je les qualifie "de
façon égale, qualitativement et quantitativement". Je restreins
la discrétion.
M. de Bellefeuille: Est-ce que vous seriez d'accord pour dire:
"de façon équitable, quantitativement et qualitativement"?
M. Lavoie: Est-ce que cela marcherait? Je vous pose la
question.
M. de Bellefeuille: II me semble.
M. Lavoie: Je pense que cela pourrait restreindre un peu la
discrétion et ouvrirait moins de portes à des plaintes et
à des...
M. de Bellefeuille: M. le Président, toujours dans cet
esprit de rédaction commune...
M. Lavoie: On est seulement une petite rivière qui...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
consensus semble se dégager.
M. Lavoie: II y a une petite rivière, mais il y a mille
îles qui nous séparent.
M. de Bellefeuille: On peut se faire des "bye bye" de l'autre
côté de la rivière.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. de Bellefeuille: Au haut de la page 18, je ne sais pas si M.
le ministre est d'accord qu'à la deuxième ligne le mot
"légalité" pourrait être obscur et qu'on pourrait mettre
"équitabilité".
M. Burns: Nous y avons pensé et je vous avoue, au cas
où on ne le saurait pas, que ce genre de projet de loi passe de
nombreuses heures dans le moulin. Nous avons consacré un très
grand nombre d'heures, M. le député de Deux-Montagnes, à
examiner, avec les bons conseils de nos légistes, la verbalisation de
ces textes. Nous nous sommes demandé sérieusement, et nous sommes
arrivés à la conclusion opposée de celle qu'on pourrait
peut-être nous suggérer actuellement, que le mot
"légalité" devait rester dans le texte à partir du moment
où on fait une référence dans le premier alinéa qui
tourne autour de l'équité ou d'une forme d'équité.
La légalité, à ce moment, est une appréciation de
l'équité.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de Laval, en
faites-vous une motion d'amendement?
M. Lavoie: Si c'est le voeu...
M. Burns: Maintenant, je vous dis tout de suite que je serais
prêt à me rendre à la suggestion conjointe du
député de Deux-Montagnes et du député de Laval. Son
amendement pourrait être accepté, si le mot "égal"
était changé par le mot "équitable".
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II est
proposé par le député de Laval que le premier
alinéa de l'article 74 soit modifié en remplaçant, dans la
dixième ligne, le mot "équitablement" par les mots "de
façon équitable, qualitativement et quantitativement". Est-ce que
cet amendement du député de Laval sera adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de...
M. Charbonneau: Je ne veux pas empêcher le
député de Gatineau...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
parce que j'avais reconnu le député de Gatineau. Le
député de Gatineau.
M. Charbonneau: Bon, d'accord.
M. Gratton: Je voudrais simplement dire ce n'est pas mon
intention d'avoir des renseignements ou quoi que ce soit mais je pense
qu'un autre élément que le conseil consultatif devra
vérifier ou étudier de façon prioritaire, ce sera
l'impact, toute la portée de l'article 74, en périodes
d'élections et entre les périodes d'élections. On sait, et
c'est le seul exemple que je veux donner, qu'un poste de radio, chez qui un
candidat voudrait acheter de la publicité payée, et qui ne
dis-
poserait que d'un certain nombre de minutes à vendre, serait
placé, par l'article 74, dans l'obligation de refuser de vendre ce
temps. C'est ce qui existe présentement avec la Loi
fédérale.
M. Burns: Attention, M. le député. L'article 74
vise la publicité gratuite.
M. Gratton: Oui, mais, par extension...
M. Burns: Oui, mais il n'y a pas d'extension.
M. Gratton: ... si vous défendez à un poste de
mettre du temps gratuitement à la disposition d'un candidat, il me
semble que cela s'applique également à ceux qui voudront en
acheter.
M. Bisaillon: Est-ce que je puis me permettre de faire comprendre
dans quel esprit cela a été fait? Ceux qui veulent acheter de la
publicité, évidemment, les radiodiffuseurs, les
télédiffuseurs, leur premier travail, c'est de vendre leur temps
d'antenne. Ils vont d'abord aller vers cela. Ce qu'on précise dans
l'article 74, c'est qu'au moment où un radiodiffuseur veut accorder du
temps d'antenne à un parti ou à un candidat, il doit, à ce
moment, pour y arriver, le faire pour tout le monde. Alors, cela ne compromet
pas ceux qui veulent acheter du temps d'antenne.
M. Burns: C'est cela.
M. Gratton: D'accord. J'insisterais quand même pour qu'on
demande au conseil consultatif de se pencher sur l'aspect gratuit.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Deux mots. Je suis d'accord avec le
député de Laval et le député de Deux-Montagnes sur
l'amendement. Cela améliore l'article, mais je rejoins un peu
l'idée du député de Gatineau. Je pense qu'il faudra que le
comité consultatif se penche sur cet article, parce que j'ai peur que
cela ne nous apporte des problèmes.
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Verchères.
M. Charbonneau: Je voudrais poser une question au ministre. J'ai
été absent, mais il y a un point que je vois, personnellement,
parce que j'utilise cette formule des fameuses chroniques. Le ministre a-t-il
envisagé la possibilité d'appliquer cet article uniquement au
moment où les élections seront officiellement
déclenchées?
M. Burns: Non. La loi s'applique à toute période
électorale, préélectorale, et postélectorale.
M. Charbonneau: Ce qui voudrait dire, si je comprends bien,
qu'actuellement un député qui a des pages ou des espaces à
sa disposition, non pas à titre de candidat ou de représentant
d'un parti politique, mais à titre de représentant de l'ensemble
des citoyens, pourrait, éventuellement, se voir rétorquer par un
candidat choisi quatre ans à l'avance d'un parti adverse qu'il a le
droit, lui aussi, comme représentant d'une formation politique, d'avoir
de l'espace. Je pense que, dans ce sens, il y a quelque chose qui ne fonctionne
pas. Quand je fais ma chronique, je la fais comme député de
Verchères.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Burns: II y a une chose qui est claire dans cette loi. C'est
que les candidats, sauf lorsqu'il y a des cas bien précis, au nom d'un
parti reconnu, n'existent pas en principe tant qu'il n'y a pas de bref
d'élection d'émis.
M. Charbonneau: Ah! bon.
M. Burns: Cela me paraît tellement clair dans la loi...
M. Charbonneau: Cela va. Cette précision étant
apportée, je pense qu'on se comprend mieux.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Roy: Les lumières du parrain du projet de loi
commencent à nous éclairer.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 74, tel qu'amendé deux fois, et par le ministre et par le
député de Laval, est adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Roy: Je m'excuse, je ne suis pas prêt à l'adopter
tout à fait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Le leader du gouvernement pourrait-il nous dire si c'est
bien clairement défini...
M. Burns: Le leader du gouvernement n'est pas ici.
M. Roy: C'est parce qu'il lui ressemble tellement, M. le
Président.
M. Burns: C'est son jumeau qui est ici.
M. Roy: J'aimerais dire ceci: Est-ce qu'on retrouve cette
disposition quelque part? Est-ce que, dans la Loi électorale, ou
ailleurs, le candidat d'une formation politique quelconque n'est reconnu comme
candidat que pour bénéficier de
ces choses à partir du moment seulement où les brefs
d'élection sont émis? Est-ce qu'on retrouve cela dans la loi?
M. Burns: C'est ce que dit la loi, effectivement.
M. Roy: C'est ce que dit la loi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
74, adopté?
M. Roy: Et la loi va s'appliquer là-dessus? M. Burns:
Oui.
M. Roy: Cela répond à ma question. Des voix:
Adopté.
Section VIII:
Déboursés des partis politiques,
des associations et des candidats
indépendants
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
74, adopté, tel qu'amendé. Article 75?
Des voix: Adopté.
Section IX: Vérificateurs
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
76?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de Gatineau.
M. Gratton: J'aimerais demander au ministre si, à
l'article 76, il a considéré la requête que lui adressait
le président de la Corporation professionnelle des comptables
généraux licenciés du Québec quant à la
restriction qui, selon eux, est faite à l'article 76, pour que seuls les
comptables soient habilités à fournir des pièces de
vérification?
La meilleure façon de résumer toute la chose, c'est de
faire lecture d'un télégramme que le président de la
corporation a envoyé au ministre le 29 juin 1977, et qui se lit comme
suit: "Le comité administratif de la Corporation professionnelle des
comptables généraux licenciés du Québec vient de
prendre connaissance de la nouvelle version du projet de loi no 2 relatif au
financement des partis politiques. L'article 71 de la première version,
réaménagé à l'article 76 de la nouvelle version,
continue de laisser subsister un doute quant aux professionnels comptables
habilités à être vérificateurs. Afin d'éviter
toute ambiguïté, nous vous prions d'étudier la
possibilité d'employer l'expression: "Membre d'une corporation
professionnelle de comptables reconnue par le Code des professions". "Nous
espérons que vous ferez bon accueil, etc."
Selon la corporation, l'expression, utilisée à l'article
76, qui dit: "personne ayant légalement le droit de pratiquer la
comptabilité publique au Québec" peut être
interprétée comme voulant dire que seuls les comptables
agréés, ou membres de la Corporation des comptables
agréés seraient habilités à fournir les
pièces de vérification, alors que la Corporation professionnelle
des comptables généraux licenciés du Québec, qui
est reconnue par le Code des professions, prétend qu'on devrait
également...
M. Burns: Je remercie le député de Gatineau de
m'avoir prévenu de cette question, qui comporte des
éléments techniques.
Après vérification, nous pensons que nous n'avons pas
à modifier d'une façon indirecte la loi concernant les comptables
agréés au Québec, et les personnes qui ont
légalement le droit de pratiquer la comptabilité publique au
Québec et accordant... Je m'excuse, ce n'est pas quelque chose que je
dis de façon péjorative à l'endroit des autres personnes
se reliant à cette profession. Les personnes ayant légalement la
possibilité de donner un caractère de véracité, si
je peux dire, ou d'authenticité à des vérifications, sont
les personnes visées au Code des professions et, comme telles, nous
n'avons pas l'intention de nous rendre à l'idée qui nous est
suggérée par l'association que vous mentionnez.
M. Gratton: Parce que ces gens ne sont pas exclus, de toute
façon.
M. Burns: Je veux dire que je verrats mal qu'à l'occasion
de l'étude de l'article 76, nous fassions des modifications au Code des
professions. Si, éventuellement, les personnes en question doivent
être modifiées, ce sera par l'entremise du Code des
professions.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Avant d'adopter l'article, j'aurais seulement une
remarque à adresser au ministre. L'article se lit comme suit: "Le
représentant officiel de tout parti autorisé doit, avec
l'autorisation écrite du chef du parti, nommer un vérificateur".
Pourquoi ne dirait-on pas le chef immédiatement, sans passer par le
représentant officiel? Cela pourrait être directement le chef qui
le nommerait. Je veux faire cette suggestion, je n'en fais pas un
amendement.
M. Bisaillon: Est-ce que vous pouvez répéter, s'il
vous plaît?
M. Russell: L'article se lit comme suit: "Le représentant
officiel de tout parti autorisé doit, avec
l'autorisation écrite du chef du parti, nommer un
vérificateur". On pourrait dire: "Le chef nomme un
vérificateur".
M. Burns: Le principe est que les dépenses sont faites par
le représentant officiel. Comme c'est lui qui aura éventuellement
à payer, donc, à se faire rembourser...
M. Samson: C'est de la concordance.
M. Burns: ... c'est uniquement une question de concordance.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 76 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
76, adopté. Article 77.
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
77, adopté. Article 78.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
78, adopté. Article 79.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Seulement un mot à l'alinéa a). Le
rapport visé par son certificat est véridique. Je me
demande...
M. Bisaillon: M. le Président, en réponse à
cela, est-ce que je pourrais souligner au député que c'est en
commission parlementaire, lorsqu'on a étudié les mémoires
qui nous étaient présentés, que nous avons modifié
ce texte, à la demande du groupe des comptables agréés qui
se sont présentés devant la commission. Selon eux,
c'étaient les termes qu'il fallait utiliser à l'intérieur
de cet article.
M. de Bellefeuille: Attestant que.
M. Samson: Le "que" est dans le premier paragraphe.
M. de Bellefeuilie: Le "que" est plus haut. Attestant que le
rapport visé par son certificat est véridique, etc.
M. Burns: C'est le rapport qui est véridique. M.
Samson: C'est cela!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 79 est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
79, adopté. Article 80.
M. Gratton: Adopté. M. Bisaillon:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
80, adopté. Article 81.
M. Gratton: Adopté.
M. Bisaillon: Adopté sur division.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
81, adopté sur division. Article 82. Il y a un nouvel article qui va
être considéré comme motion principale.
M. Bisaillon: À l'article 82... Section X:
Rapports
M. Burns: M. le Président, à l'article 82, j'aurais
une proposition d'amendement. C'est un nouveau texte qui tient compte d'un
certain nombre d'amendements que nous avons acceptés, tant relativement
aux cotisations qui, jusqu'à maintenant... Dans le fond, c'est un
amendement de concordance et j'en ferais lecture pour les fins de notre
commission. Je proposerais que l'article 82 soit remplacé par le
suivant: "Le représentant officiel d'un parti autorisé doit faire
parvenir au directeur général des rapports préparés
conformément aux directives émises à ce sujet par le
directeur général et indiquant: a) les établissements
financiers où sont déposées les contributions en argent
recueillies par le parti et les numéros de compte utilisés de
même que la valeur globale des biens et services fournis ou rendus
à titre gratuit; b) le total des dons anonymes recueillis au cours des
réunions ou manifestations visées par le paragraphe b) du premier
alinéa de l'article 2, la nature, le lieu et la date desdites
réunions ou manifestations; c) le total des contributions
inférieures à $100 reçues par le parti et des sommes
recueillies en vertu du paragraphe e) du premier alinéa de l'article 2;
d) le total des sommes recueillies en vertu du paragraphe f) du premier
alinéa de l'article 2 pour frais d'inscription à un
congrès politique, le lieu et la date dudit congrès; e) le total
des sommes recueillies en vertu du paragraphe g) du premier alinéa de
l'article 2, comme prix d'admission à une activité ou
manifestation à caractère politique, la nature, le lieu et la
date de l'activité ou manifestation; f) le total des contributions de
plus de $100 reçues par le parti; g) le nom et l'adresse complète
de chaque électeur qui a versé une contribution de plus de $100
au parti.
Et le reste de l'article, M. le Président, est identique à
ce que nous connaissons déjà. Je continue quand même, pour
les fins des travaux de notre commission, à le lire, mais je le
mentionne à ce moment-ci: h) le cas échéant, le nom et
l'adresse complète des électeurs s'étant portés
caution et le montant pour lequel ils l'ont fait. i) le total des sommes
transférées à ou par une instance du parti ou à
l'agent officiel d'un candidat du parti. j) le total des sommes
empruntées suivant le paragraphe d) du premier alinéa de
l'article 2, le nom et l'adresse complète du prêteur et le taux
d'intérêt exigé. k) le total des déboursés
effectués par le parti. Ces rapports doivent être
accompagnés d'une copie de chacun des reçus émis pour les
contributions reçues.
En somme, il y a, dans cette proposition, des amendements à
l'alinéa a), à l'alinéa b) et dans le texte qui vient de
vous être remis, les parties amendées sont soulignées pour
vous permettre de voir exactement jusqu'à quel point nous modifions le
projet de loi relativement à l'article 82. À l'alinéa a),
il y a des modifications, b) également, c) également, d) est tout
à fait nouveau, e) est tout à fait nouveau, mais je vous dis que
ce sont des concordances que nous sommes obligés d'inscrire dans
l'article 82 à la suite de propositions que l'Opposition nous a faites
en commission parlementaire hier et que nous avons acceptées. Par la
suite, il y a quelques précisions et nous utilisons simplement à
f) et à g) des expressions "de plus de $100" au lieu d'écrire "de
$100".
M. Lavoie: Simplement une question, au dernier paragraphe,
à la dernière ligne...
M. Burns: C'est dans le texte original.
M. Lavoie: Oui, cela ne fait rien. M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: Ces rapports doivent être accompagnés...
Je me demande s'il n'y a pas une contradiction quelque part. Ces rapports
doivent être accompagnés d'une copie de chacun des reçus
émis pour les contributions reçues.
M. Burns: II faut interpréter, à ce
moment-là, le mot contribution au sens de l'article 1. Les articles 1 et
2 excluent un certain nombre de choses qui ne sont plus des contributions.
D'accord?
M. Lavoie: Un instant, là c'est assez...
M. Burns: II m'apparaîtrait, en tout cas, que l'article 2
est particulièrement important lorsqu'on dit: "Ne sont pas
considérés comme contributions le travail bénévole,
les dons anonymes, les sommes versées à un parti politique", etc.
C'est évident que partout dans la loi où nous utilisons le mot
"contribution", cela se réfère à la défintion
prévue à l'article 1 ainsi qu'aux exclusions prévues
à l'article 2.
M. Lavoie: Aux articles 1 et 2, nécessairement il n'y a
pas d'exclusion pour les dons de $100 et moins.
M. Burns: Non, du tout.
M. Lavoie: C'est une contribution.
M. Burns: C'est une contribution.
M. Lavoie: Qui ne doit pas être dévoilée,
mais elle va être dévoilée nécessairement au
directeur général.
M. Burns: C'est cela.
M. Lavoie: Elle ne sera pas divulguée publiquement, mais
elle va être dévoilée au directeur
général.
M. Burns: Oui et le directeur général a
l'obligation, sur demande, de donner la communication qui est demandée
à toute personne intéressée.
M. Lavoie: Un instant. Le principe, ce qui est rendu public, ce
sont des contributions avec le nom et tout, c'est de $100 et plus, plus de
$100.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît.
M. Burns: Avec les modifications que nous apportons, c'est de
plus de $100.
M. Lavoie: Mais ne croyez-vous pas qu'en...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lavoie: Que quelqu'un donne $1 à un parti, il faut
qu'il ait un reçu, je crois?
M. Burns: Oui.
M. Lavoie: Cela veut dire que le parti va être
obligé d'envoyer une copie du reçu de $1 au directeur
général?
M. Burns: Oui.
M. Samson: Cela devient de la divulgation.
M. Burns: Non, ce n'est pas publié.
M. Bisaillon: C'est le rapport qui est publié.
M. Burns: Cela permet au directeur général d'avoir
une vue générale des méthodes de financement et des
contributions qui sont soumises à des partis.
M. Lavoie: Pour toutes les cartes de membres, il y a un
reçu?
M. Bisaillon: Non, ce n'est pas une contribution.
M. Burns: Ce n'est pas une contribution, c'est exclu en vertu de
l'article 2.
M. Lavoie: Ça va.
M. Burns: C'est pour cela que, de façon pratique, on
l'exclut à l'article 2.
M. Roy: L'argent qui est versé dans une caisse commune,
à l'occasion d'une assemblée publique?
M. Burns: Anonyme. Un don anonyme est exclu, en vertu de
l'article 2.
M. Roy: D'accord, même s'il y a un bill de $500...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lavoie: Je te dis qu'il va y en avoir de la papeterie.
M. Burns: Eh bien oui!
M. Lavoie: De la paperasse.
M. Burns: Cela coûte cher, la démocratie, vous
savez.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 82 sera adopté?
M. Lavoie: Un instant!
M. Paquette: M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: J'étais en train de réfléchir
à l'article 82 et j'ai simplement une petite question. On permet, dans
l'article 82, de dévoiler assez en détail les contributions des
citoyens aux partis politiques. Au paragraphe k) on parle uniquement du total
des déboursés effectués par le parti. Est-ce qu'il y a,
dans la loi, un autre article qui va permettre aux citoyens de se rendre compte
comment l'argent est dépensé? Est-ce que c'est prévu
ailleurs? Est-ce que c'est dans la loi électorale?
M. Burns: Non, sauf pour les dépenses faites en vertu de
la loi électorale ou encore les dépenses de fonds ou
l'utilisation des fonds donnés par l'État en vertu de la
subvention de $0.25 par électeur. À part de cela...
M. Paquette: Puis-je vous souligner que je trouve cela un peu
embêtant que les citoyens soient bien informés des revenus, de la
provenance des revenus, c'est peut-être ce qu'il y a de plus important.
Mais je trouve important aussi qu'ils soient informés de ce que les
partis politiques font avec cela.
M. Burns: À part des fonds qui sont mis à la
disposition des partis par l'État, je pense que chaque parti est libre
de dépenser comme il veut. S'il veut acheter des macarons avec son
argent, ses contributions, c'est libre à lui. S'il veut faire des
parties de blé d'Inde ou de bines, c'est son boulot à lui. Ce
qu'il est important de savoir, c'est l'utilisation des fonds publics qui sont
mis à la disposition des partis politiques, ainsi que les
rentrées de fonds, comment elles se font et de qui elles viennent.
M. Paquette: Autrement dit, votre objectif, c'est de laisser
à chaque parti la responsabilité de faire connaître
à ses contributeurs, si l'on veut, la façon dont il
dépense son argent.
M. Burns: C'est cela. Et de se faire demander des comptes par ses
contributeurs.
M. Lavoie: M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Je vous propose de lire l'article 90, avant d'adopter
l'article 82. Tout rapport qui est fait par le parti, c'est l'article 90. Les
rapports et les documents produits au directeur général, en vertu
de la présente section, sont accessibles au public, au plus tard, 14
jours après leur réception par le directeur
général.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Lavoie: Cela veut dire...
M. Burns: Je comprends ce que vous voulez dire.
M. Lavoie: Si tout ce que contient l'article 82, avec tous les
reçus, toutes les cartes de membre...
M. Burns: Je vais laisser le député de
Sainte-Marie...
M. Lavoie: D'accord, pas les cartes de membre. Les contributions
de $1, de $2 et de $5.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, dans le cadre de la loi, on
retire du rapport qui doit être fait, tout ce qui n'est pas une
contribution, les partis étant obligés, à ce moment, de
donner le montant total, par exemple, les dons anonymes, tout ce que le parti
est obligé de fournir. C'est ce qu'on a dit, le montant total, plus les
endroits des réunions, etc. Alors, retirons du rapport tout ce qui n'est
pas contribution. Quand un donateur fait une contribution, le parti doit
émettre un reçu, c'est l'article
69. C'est pour tous les montants. Son rapport ne doit contenir qu'une
chose aux fins de la présente loi. Son rapport ne doit contenir que les
noms des donateurs qui ont versé plus que $100. La dernière
phrase "ces rapports doivent être accompagnés d'une copie de
chacun des reçus émis pour les contributions reçues", dans
notre esprit, c'est le rapport qui est public, et non pas les reçus, les
reçus étant là pour permettre au directeur
général une meilleure vérification. Que ce texte ne soit
pas clair, si vous voulez le reformuler, c'est autre chose.
M. Lavoie: C'est dans votre esprit, mais vous n'êtes pas
encore sur le banc. Vous n'êtes pas encore chez le juge.
M. Bisaillon: II faudrait le reformuler, si vous voulez le
faire.
M. Lavoie: Formuler. J'apprécie l'esprit que vous avez et
votre bonne intention, mais les tribunaux, ce n'est pas cela.
M. Burns: On n'est peut-être pas juge, mais on est
là pour essayer de clarifier ce qu'éventuellement, un juge aura
à apprécier.
M. Lavoie: Je décèle une certaine contradiction
avec le dernier paragraphe...
M. Burns: À l'article 90, vous voudriez
probablement...
M. Lavoie: À l'article 90...
M. Burns: ... nous demander d'enlever le mot "et documents".
M. Lavoie: Non, j'aurais peut-être une autre formule
également pour éliminer un paquet de paperasses.
M. Burns: D'accord. Alors, vous...
M. Lavoie: Peut-être qu'à la fin de l'article 82
c'est une idée du député de Saint-Louis ces
rapports doivent être accompagnés d'une copie de chacun des
reçus émis pour des contributions reçues de $100 et
plus.
M. Bisaillon: Est-ce que je pourrais poser une question? Comment
le directeur général va-t-il pouvoir vérifier la
véracité du montant total annoncé par un parti?
M. Blank: C'est un comptable...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Saint-Louis, s'il vous plaît!
M. Bisaillon: Ce que je veux dire, c'est que si un parti a
reçu 10 000 contributions, il ne doit déclarer les noms que des
personnes qui ont versé plus que $100. Par ailleurs, il va dire: J'ai
reçu $1 million en contributions. Comment le directeur
général peut-il vérifier ce million s'il n'a pas une copie
de reçus, au moment où on sait et cela a été
adopté que chaque parti doit verser un reçu au moment
d'une contribution?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, est-ce que je peux
répondre au député? De quelle façon le
vérificateur va-t-il identifier chacun des montants que je vais
recueillir dans un chapeau à l'occasion d'une réunion?
M. Bisaillon: Ce n'est pas une contribution. Je rappelle qu'on
parle des contributions. Ce n'est pas une contribution.
M. Samson: Ne trouvez-vous pas que...
M. Bisaillon: M. le Président, c'est peut-être
à l'article 90 qu'on devrait régler cela. À l'article 90,
est-ce qu'il est concevable qu'on dise clairement dans un deuxième
paragraphe que les reçus pour des contributions de $100 et moins ne sont
pas visés par le présent article?
M. Burns: II y a une façon qui pourrait couvrir, si c'est
cela l'idée; on pourrait tout simplement dire: Les rapports et documents
produits au directeur général en vertu de la présente
section, à l'exception des reçus émis en vertu de
l'article 69, etc. Si vous retournez à l'article 69, cela veut dire que
ce sont des reçus qui sont émis pour les contributions, qui ne
sont pas visés comme tels.
M. de Bellefeuille: Les autres étant, de toute
façon, mentionnés dans le rapport.
M. Burns: Les autres étant des documents auxquels le
public devra avoir accès.
M. Bisaillon: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Est-ce que vous en faites une
proposition?
M. Burns: On n'est pas rendu là encore. C'est à
l'article 82 qu'il faudrait peut-être... Il faudrait peut-être
disposer de l'article 82, mais vous connaissez l'intention que nous avons
derrière cela. Je suis prêt, quand on arrivera à l'article
90, de me rendre à une suggestion comme celle que je viens de
formuler.
M. Lavoie: Je pense que c'est assez important de le couvrir. Je
vais vous donner un exemple où on a travaillé, il y a deux ou
trois ans, à un amendement dans le cas de Val-Martin. On a
travaillé d'arrache-pied pour couvrir un certain secteur immobilier qui
était à Val-Martin.
M. Burns: Écoutez, est-ce que...
M. Lavoie: Vous savez comment on a essayé, avec les
légistes et tout, et c'était l'esprit de tout le
monde. Cela a été devant les tribunaux.
L'interprétation de toute la Régie des loyers était
totalement contraire à toute l'intention des législateurs, et
même ce qui est dit au journal des Débats n'a aucune valeur devant
les tribunaux. Notre esprit ne vaut pas plus que ce qu'il vaut.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, je voudrais dire
qu'à l'article 90, je pense, la formulation qui a été
suggérée par le député de Deux-Montagnes serait
acceptable et pourrait régler le problème soulevé par le
député de Laval; compte tenu du fait qu'il faut absolument que le
directeur général reçoive une copie des contributions,
j'ajoute un autre motif pour qu'il y ait les reçus de toutes les
contributions, c'est la comparaison, parce qu'un électeur, un citoyen
peut bien faire six dons de $25 et s'il fait six dons de $25, son nom doit
être divulgué dans le rapport, même si ce n'étaient
que des dons de $25. Il a contribué, dans l'année, pour une somme
supérieure à $100 et c'est pour cela que le directeur
général doit avoir tous les reçus. À ce
moment-là, je pense que la formulation du député de
Deux-Montagnes, à l'article 90, réglerait le problème.
M. Burns: Je pense qu'elle est meilleure que celle que je
suggérais tout à l'heure.
M. de Bellefeuille: Je vais essayer de l'écrire pendant
qu'on adopte autre chose.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Je vous en prie, M. le
député. Est-ce que la commission est prête...
M. Burns: Est-ce que l'article 82, tel qu'amendé, serait
adopté, M. le Président?
Le Président (M. Gratton): C'est ce que j'allais demander
à la commission, M. le ministre.
M. Samson: M. le Président, avec le consentement de la
commission, on pourrait peut-être donner une chance au
député de Deux-Montagnes de faire sa rédaction, parce
qu'il me semble que l'adoption de l'article 82 devient conditionnelle à
ce qu'il va nous dire.
M. Burns: Pas conditionnelle.
M. Samson: Non, peut-être pas dans votre esprit, mais
l'Opposition...
M. Burns: C'est ce qu'on demande, tout simplement... Vous battrez
l'article 90 après.
M. Samson: Un instant, s'il vous plaît. L'Opposition a
droit à ses prétentions.
M. Burns: Voulez-vous suspendre l'article 82 jusqu'à ce
que l'article 90 puisse être amendé?
M. Samson: Ce serait bien le "fun".
Le Président (M. Gratton): L'article 82 est suspendu.
Article 83?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 84?
Une voix: Adopté.
M. Russell: Pourquoi deux rapports annuels? Pour quelle raison
particulière?
M. Bisaillon: Dans tous les autres endroits, ce sont au moins
deux rapports.
M. Burns: C'est à peu près
généralement ce qui se fait, sauf que nous n'avons pas voulu
imposer aux circonscriptions électorales, vous allez le voir un peu plus
loin, plus d'un rapport par année pour une raison bien simple, c'est que
très souvent, dans certaines circonscriptions électorales, il y a
très peu d'activités financières. Alors, ce serait un peu
bête de leur imposer deux rapports par année. Mais au niveau du
parti, cependant...
M. Lavoie: Ce sont deux rapports par année.
M. Burns: Ce sont deux rapports par année pour les
partis.
M. Lavoie: Avez-vous une raison pour laquelle un Seul ne serait
pas suffisant?
M. Burns: Parce que c'est cela que généralement on
voit.
M. Lavoie: Où généralement? M. Burns:
Un peu partout.
M. Lavoie: Généralement, également, un peu
partout, toutes les personnes morales ont également le droit de fournir,
généralement un peu partout.
M. Bisaillon: L'article 85 est voté.
M. Burns: Voulez-vous, M. le député, ne pas revenir
sur des choses qu'on a déjà adoptées, à moins que
vous ne vouliez passer le reste de l'automne ici avec nous?
M. Lavoie: Oui, mais je reviens uniquement sur le mot... Cela ne
me dérange pas.
M. Samson: C'est une définition de
"généralement".
Le Président (M. Gratton): À l'ordre,
messieurs!
M. Lavoie: Généralement. Je traite le mot
"généralement", c'est tout.
M. Burns: C'est généralement accepté.
M. Russell: M. le Président, est-ce qu'on aurait un
exemple, quand on dit: Généralement deux rapports annuels, dans
toute...
M. Burns: La Californie. C'est mensuel en Californie.
M. Russell: D'autres provinces ou d'autres pays que vous avez
visités, c'étaient des rapports annuels.
M. Burns: En Californie, ce sont des rapports mensuels.
M. Russell: Je pensais que vous vous référiez
à l'administration générale de compagnie.
M. Samson: Fédérale c'est...
M. Burns: Non, mais si on doit donner une certaine
efficacité au directeur général du financement des partis
politiques, il faut qu'il y ait des points de repères assez
réguliers. On pense que ce n'est pas exagéré de demander
à des partis politiques de fournir deux rapports par année.
M. Samson: Au fédéral, M. le ministre, c'est
combien par année?
M. Lavoie: C'est un par année à Ottawa.
M. Samson: Quelle est l'expérience là-bas avec un
par année, d'après vous?
M. Lavoie: M. le Président, bien calmement, là on
voit toute la masse de documentation; il va falloir roder, cette loi va
être pratiquement en rodage. Tout le monde le dit, il y aura un
comité consultatif etc. Pourquoi donner une masse, justement, à
un directeur général qui, lui-même, va être
obligé de roder son système? Les partis vont être
obligés de s'adapter à cela, demander des opinions juridiques.
Pourquoi ne pas commencer par un et, une fois que ce sera rodé, en avoir
deux? Il me semble que ce serait plus logique.
M. Burns: C'est justement pour cela qu'on pensait que
c'était un job à temps plein pour quelqu'un à part du
directeur général des élections.
M. Lavoie: Mais je n'étais pas contre cela, M. le
ministre. Je vous disais que le directeur général était
à temps plein mais il relevait du président des
élections.
M. Burns: D'accord!
M. Lavoie: Pourquoi ne pas roder avec un rapport par année
pour commencer?
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Est-ce que je pourrais souligner un argument qui
avait été invoqué sur la question de présenter un
rapport deux fois par année? C'est que, de toute façon, y compris
dans la loi actuelle en vertu des sommes qui sont données par
l'État, les partis sont déjà obligés de produire un
rapport une fois par mois pour aller chercher l'allocation.
M. Lavoie: Non, non. Je m'excuse. Ce n'est pas...
M. Bisaillon: Bien oui!
M. Lavoie: Ce n'est pas un rapport. Il soumet ses comptes une
fois par mois. Ce n'est pas un rapport.
M. Bisaillon: Mais à toutes fins pratiques...
M. Lavoie: Soumettre des pièces, des photocopies de
pièces, et faire un rapport...
M. Bisaillon: À toutes fins pratiques, quand il fait son
rapport, il doit faire son bilan aussi pour produire ses comptes.
M. Lavoie: Non, monsieur. Il produit ses pièces, il
produit un compte.
Un autre exemple. On est fatigué, on devrait se calmer un
peu.
Le Président (M. Gratton): Calmez-vous.
M. Lavoie: Les particuliers, les compagnies qui produisent des
rapports d'impôt, les sociétés au service des
renseignements des compagnies, les individus, soit à Ottawa ou à
Québec, les corporations, les syndicats coopératifs et tout cela,
c'est un rapport par année. Pourquoi commencer par deux, alors qu'on
pourrait commencer par un, surtout qu'il va falloir la digérer, cette
loi? Pourquoi alourdir nécessairement le système?
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: J'avais demandé la parole, j'ai
peut-être un autre argument.
M. Lavoie: Je vais consulter le député de
Saint-Louis.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: C'est peut-être un autre argument, M. le
Président. On dit que la loi va être en rodage, mais justement,
cela va peut-être aider au rodage, qu'on ait des rapports tous les six
mois, cela va être moins complexe, il va y avoir moins de paperasse, la
première échéance va venir plus vite.
À un certain point de vue, il y a des avantages à des
rapports mensuels. Il y a d'autres avantages à des rapports annuels,
j'en conviens aussi. Peut-être qu'avec une période de six mois, on
va avoir
les avantages des deux. Cela ne sera ni trop rapide, ni trop lent.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je suis convaincu, M. le ministre... Vous savez une
chose, on a des rapports d'élection, lors des élections, à
soumettre au directeur général des élections. On sait,
avec l'expérience, toute la complication, toutes les pièces qu'on
demande et tout. Vous demandez à l'échelle d'un parti. Il va
falloir digérer la loi.
Un peu plus loin, je pense qu'il y a des moyens, il y a des
recours...
M. Burns: Digérer la loi.
M. Lavoie: Oui. J'ai de la difficulté à me
digérer moi-même.
M. Burns: Imaginez-vous comment nous autres, on a de la
difficulté.
M. Lavoie: Je pourrais vous fournir... Je ne vous fournirai pas
de l'Eno, si vous voulez, mais...
Il y a des formalités dans la loi qui disent qu'on peut
être excusé par un juge. On va le proposer, à un certain
moment, s'il y a un retard...
M. Burns: Dans la loi électorale, c'est déjà
prévu.
M. Lavoie: Mais je vais le proposer peut-être pour cela un
peu plus loin, qu'on aie les mêmes applications de cette loi. Je suis
convaincu, autant le Parti québécois que tous les partis
existants, qu'ils seront déjà en retard pour le premier rapport,
avant de demander des opinions juridiques. Le vérificateur va être
obligé de digérer la loi et tout. Je me demande si on ne devrait
pas tenter, quitte... Je vous propose que, lors de la première
réunion du comité consultatif au bout d'un an, il étudie
cette question d'une manière prioritaire. Vous l'aviez proposé
vous-même.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, j'ai cru comprendre que le
ministre accepterait un rapport par année. Est-ce que c'est cela?
M. Burns: Non, vous n'avez pas très bien compris. J'ai dit
tout simplement que j'écoutais les arguments.
M. Samson: D'accord. À ce moment-là, je vais tenter
de présenter d'autres arguments qui me semblent valables. Avec cette
nouvelle loi, tout le monde admet qu'il va y avoir pas mal de paperasserie. Je
pense qu'on doit tenir compte: Dans l'esprit de la loi, on ne confère
pas l'éternité au parti existant. Cela peut vouloir dire qu'il y
en a qui vont laisser un jour ou rester, mais il y en a d'autres qui peuvent
venir au monde. Je pense que nous devons donner une chance égale
à tous. Les partis qui sont en meilleure position financière
peuvent se payer des employés en plus grand nombre et satisfaire plus
facilement à ces exigences.
Mais ceux qui sont plus pauvres n'ont pas les mêmes
facilités. On leur imposerait les mêmes contraintes, ce qui veut
dire qu'on restreindrait, par le fait même, leur possibilité
d'action politique en les obligeant à faire des dépenses pour
faire face à des questions de rapports. Il me semble, quitte à ce
que, à l'expérience, une fois le rodage établi, si cela
n'apparaît pas trop difficile et pas trop contraignant, quitte à
ce qu'on en revienne à deux rapports par année.
Il me semble que, pour le début, on donnerait une chance à
tout le monde de mieux faire son travail et de mieux satisfaire aux
délais.
M. le Président, c'est ce que je soumets respectueusement au
ministre en faveur d'un rapport par année pour le moment.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, j'aurais été
porté à pencher favorablement en faveur des arguments du
député de Laval et du député de Rouyn-Noranda,
mais, en fonction de la dernière partie de votre intervention, je pense
que je me raccroche plus à l'intervention du député de
Rosemont, qui dit justement: Pour la première année, pour
permettre à tout le monde de mieux analyser les choses. Deux fois, cela
permet au moins au conseil consultatif d'examiner cela.
M. Samson: À titre d'exemple...
M. Bisaillon: Effectivement, pour la première
année, il faudrait peut-être laisser cela comme cela.
M. Samson: À titre d'exemple, si M. le
député de Sainte-Marie me permettait de lui poser une question;
si cela devient trop contraignant, trop difficile, que cela coûte trop
cher, pour les partis qui sont plus petits? Est-ce qu'à ce moment, il
n'y a pas indirectement une espèce d'obligation pour eux de se regrouper
avec un autre parti pour pouvoir rencontrer ces exigences? Il me semble que,
sur le plan démocratique, on doit respecter le désir de ceux qui
veulent rester comme parti, quelle que soit leur ampleur.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Beauce-Sud.
M. Roy: Merci, M. le Président. Suite aux propos que vient
de tenir le député de Rouyn-Noranda, j'aimerais demander au
leader du gouvernement de préciser une chose. Tous les partis
actuellement représentés à l'Assemblée nationale en
regard de la loi sont soumis aux mêmes obligations, aux mêmes
exigences. Est-ce qu'on est d'accord là-dessus?
M. Burns: Oui.
M. Roy: Tous les partis représentés à
l'Assemblée nationale... Je vais aller plus loin et je marche sur mon
orgueil. Combien la loi actuelle va-t-elle accorder au Parti national
populaire? Je marche sur mon orgueil, pour vous poser la question. Je
m'humilie.
M. Burns: Le calcul est facile. Il y a une proposition qui est de
transférer...
M. Lavoie: $10 000.
M. Burns: ... les dispositions de la section 8a de la Loi
électorale et... Dans votre cas, même si je ne veux pas marcher
sur votre orgueil...
M. Roy: Non, soyons réalistes. Je fais face à la
réalité.
M. Burns: Cela devrait, à peu près, grosso modo.
Écoutez, ce n'est pas une promesse que je vous fais, cela donnerait 0,9%
et quelque chose d'environ $1 million.
M. Roy: Cela veut dire que ce serait $9000. M. Burns:
Environ $9000.
M. Roy: $9000. Avez-vous pensé combien il en coûte
pour administrer la loi dans une formation politique, répondre à
toutes les exigences, fournir l'information, la documentation...
M. Burns: Bien...
M. Roy:... et préparer les gens justement à
satisfaire aux exigences de la loi? Je vous pose la question et elle est bien
importante. Je ne veux pas mendier, je ne veux pas demander l'aumône,
mais je dis et le député de Rouyn-Noranda en a
parlé tout à l'heure que cela ne paie même pas, ce
que vous allez donner, le quart des frais de ce que cela va coûter pour
administrer la loi dans une formation politique.
M. Burns: Dans votre cas, vous aurez droit en plus à deux
remboursements d'au moins $1000 pour les frais de vérification.
M. Roy: II faut les payer au comptable.
M. Lavoie: II faut que vous chargiez au moins pour un parti...
Pour $1000, ils ne font pas cela.
M. Roy: J'aimerais revenir là-dessus, en principe, et
lorsque cela sera réglé, en ce qui me concerne, on aura
passablement réglé la question de la Loi électorale. Je
n'interviendrai pas pour rien pour allonger le débat. Dans l'autre loi
qui va être abolie, il y avait des dispositions dans la loi, savoir, pour
les partis qui n'étaient représentés que par un seul
député à l'Assemblée nationale en
l'occurrence le député de Rouyn-Noranda et le
député de Johnson et l'Opposition officielle du temps, qui
était le Parti québécois, l'avait admis, de fixer un
minimum dans un parti politique pour qu'il puisse au moins faire fonctionner un
secrétariat. Actuellement, regardez dans votre loi, en toute justice et
en toute équité, de quelle façon vous placez le Parti
national populaire et le député de Beauce-Sud à
l'Assemblée nationale.
M. Burns: Je m'excuse, sur une question de règlement. J'ai
l'impression qu'on ne discute plus du même article.
M. Roy: Oui, cela a une relation directe.
M. Lavoie: Vous pouvez y faire référence, mais sans
faire le débat de fond par anticipation.
M. Roy: J'y fais référence, sans faire un
débat de fond, mais j'aimerais qu'on y pense, avant de décider si
ce sont deux rapports annuels ou un.
M. Burns: M. le Président, j'ai écouté tous
les arguments et il m'apparaît que nous n'avons pas à modifier le
texte, quant au nombre de rapports.
Le Président (M. Gratton): L'article 84?
M. Samson: Seriez-vous prêts à nous fournir...
Le Président (M. Gratton): Je m'excuse, j'avais
déjà reconnu le député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Oui, je veux seulement ajouter une seule
phrase, que nous pourrions peut-être convenir de demander au conseil
consultatif de se pencher prioritairement sur cette question.
Le Président (M. Gratton): M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: Est-ce que le gouvernement, M. le ministre, serait
prêt à fournir aux partis qui sont plus pauvres...
M. Burns: Qui sont quoi?
M. Samson: Aux partis pauvres, je parle de nous autres!
M. Burns: Les partis pauvres, on pourrait parler de nous autres
aussi.
M. Samson: Oui? Seriez-vous prêts à nous fournir des
employés qui sont actuellement sur les tablettes, et qui ne servent
à rien, pour qu'ils puissent faire votre comptabilité que vous
exigez...
M. Burns: Nommez-les! Nommez-les! M. Samson: C'est vous
autres qui l'avez dit. Le Président (M. Gratton): À
l'ordre! M. Burns: Nommez-les!
Le Président (M. Gratton): L'article 86 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article
87?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article
88?
Des voix: Adopté. M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article
89?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article
90?
Il y a une proposition d'amendement du député de
Deux-Montagnes, qui se lit comme suit: "Insérer un nouvel alinéa
après le premier alinéa. Les reçus émis pour les
contributions de $100 et moins ne sont pas visés par le présent
article". Cet amendement est-il adopté?
M. Burns: Adopté. M. Lavoie: Un instant.
M. Burns: C'est un peu ce que vous demandiez. D'accord?
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Gratton): L'amendement est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Gratton): L'article 90 est adopté
tel qu'amendé.
M. Burns: On vous donne notre chemise! Le Président (M.
Gratton): À l'ordre!
M. Lavoie: On va seulement faire un petit effort pour
l'améliorer un peu, mais vous vous arrangerez avec votre fouillis, parce
qu'on avait d'autres amendements pour corriger des erreurs dans votre loi. Vous
vivrez avec.
M. Burns: C'est cela.
M. Roy: Si le député de Maisonneuve donne sa
chemise, je dois dire qu'elle est très mince, elle est même
à l'image du gouvernement, transparente.
M. Samson: Vous allez vous apercevoir que si
M. Samson: C'est vous autres qui l'avez dit. Le ministre de la
Fonction publique.
Le Président (M. Gratton): À l'ordre, messieurs!
L'article 84?
M. Samson: Non, M. le Président, un instant. M. Lavoie:
II ne veut pas changer d'idée.
M. Samson: Je sais qu'il ne veut pas changer d'idée, mais
je veux quand même, au moins, pour que ce soit écrit quelque part,
pour qu'on puisse y référer plus tard et qu'on sache qu'on avait
vu venir le coup, dire que cela va nous coûter cher seulement pour
remplir votre paperasse, à un point tel que vous allez bâillonner
les petits partis.
M. Lavoie: C'est une maladie qui existe depuis la loi 101,
l'obstination, c'est de la "camillite".
Le Président (M. Gratton): L'article 84 adopté sur
dividion?
Des voix: Sur division.
Le Président (M. Gratton): Adopté sur division.
L'article 85?
M. Burns: À l'article 85, à ce moment, on se rend
à votre idée, c'est un par année seulement.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article
86?
M. Russell: M. le Président, à l'article 86, je me
demande si nous n'aurions pas avantage à essayer de prendre les
mêmes dispositions que la Loi électorale. Y a-t-il une raison pour
laquelle on ne prend pas le même article que celui de la Loi
électorale?
M. Burns: La raison est simplement pour tenir compte d'une
année électorale et donner le temps, tout en reconnaissant les
deux dates que nous avons mentionnées à l'article 84, celles du
1er octobre et du 1er avril. C'est pour tenir compte que, certaines
années électorales, il est possible que, à un moment
donné, ce soit un peu abusif de demander à un parti politique de
faire des rapports dans des délais rapides.
Nous avons simplement tenu compte de cela, 90 jours suivant la date des
élections, cela nous apparaît comme possible, surtout que, dans
les 120 jours, normalement, le rapport est fait en vertu de la Loi
électorale.
M. Russell: Est-ce qu'on ne pourrait pas mettre: "moins de 90
jours de la date du scrutin, ou de la date des élections?" C'est une
suggestion, tout simplement.
M. Burns: Nous nous sommes penchés sur plusieurs de ces
dates. Il y a eu un tas de suggestions, mais nous en sommes arrivés
à 90 jours après la date des élections.
vous donnez votre chemise trop vite, il ne restera peut-être pas
grand-chose pour tenir vos culottes tantôt!
M. Bisaillon: Un rien l'habille!
Le Président (M. Gratton): Messieurs, l'article 90 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Samson: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Est-ce qu'on
peut revenir à l'article 82?
M. Burns: En autant que vous ne parliez pas de mon delirium
tremens.
Le Président (M. Gratton): L'article 82, la proposition
d'amendement du ministre, est-il adoptable maintenant?
M. Bisaillon: Adopté. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. L'article 82 est
adopté tel qu'amendé. Article 91.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 92.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 93.
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Adopté. Article 94.
M. Burns: Adopté.
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président, à l'article
93.
Le Président (M. Gratton): Article 93. Le
député de Beauce-Sud. À l'ordre, messieurs!
M. Roy: Je ne sais pas si mon collègue, le
député de Laval... sur l'article 93, nous avions discuté
de certaines choses selon lesquelles il est écrit que, si les rapports
des partis, associations ou candidats indépendants qui ne sont pas
produits dans les délais fixés, le chef de parti, si ce dernier
n'est pas député, ou le chef parlementaire ou, le cas
échéant, le candidat indépendant, s'il est élu
devient incapable de siéger ou voter à l'Assemblée
nationale, tant que les rapports n'ont pas été remis et qu'il n'a
pas été excusé du retard. Dans la Loi électorale il
y a des dispositions comme celle-là, mais qui comportent quand
même...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Roy: L'article 93. Je prends l'article 389 de la Loi
électorale: "Le candidat et chef de parti déclaré coupable
d'une manoeuvre frauduleuse commise par son agent officiel à son insu
est exempt de l'amende et de l'emprisonnement et il n'encourt pas
l'inhabilité prévue à l'article 409". J'aimerais savoir si
le gouvernement a l'intention de maintenir cette rigidité sur cet
article 93, parce qu'advenant le cas, par exemple, où la personne
devient incapable, qu'elle est malade il arrive toutes sortes
d'événements qui peuvent se produire le rapport ne peut
pas être rendu à la date et cela pourrait être
invoqué par les adversaires, si on ne place pas les gens qui
siègent à l'Assemblée nationale... la déposition de
vulnérabilité qui m'apparaît exagérée,
surtout si ce n'est pas la faute et si c'est fait contre la volonté de
la personne qui, effectivement, siège à l'Assemblée
nationale.
J'avais d'ailleurs attiré l'attention du leader, mon
collègue le député de Laval là-dessus ce matin.
M. Lavoie: M. le Président...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: ... suite aux propos du député de
Beauce-Sud, si le ministre pouvait me prêter au moins une de ses
oreilles.
M. Burns: Je vous les prête toutes les trois.
M. Lavoie: C'est un amendement. J'en ai assez de deux.
M. Roy: Ne me dites pas que vous avez deux visages...
M. Burns: C'est parce que mes oreilles sont assez grandes qu'on
me voit les deux oreilles quand je suis de profil, alors je pense qu'il y en a
trois.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît.
M. Lavoie: N'y aurait-il pas lieu d'ajouter l'article 93 dans la
dernière phrase, au lieu des articles 114 et 116... je crois qu'il
faudrait ajouter 113? C'est une suggestion que je fais. C'est à cause de
la pénalité qui est très sévère. "Si les
rapports des partis, associations, candidats indépendants ne sont pas
produits dans les délais fixés par l'agent officiel, le chef de
parti ou si ce dernier n'est pas député, le chef parlementaire
ou, le cas échéant, le candidat indépendant s'il est
élu devient incapable de siéger..." Cela veut dire que c'est une
pénalité des plus strictes et sévères. L'article
113 de la Loi électorale permet que si le rapport qui est prévu
à la Loi électorale et la déclaration prescrit à
l'article 111 et à l'article 112 n'est pas produit... C'est la
dernière partie qui est très importante, qui donne quand
même une chance au coureur. Cela lui
prend l'excuse du retard par ordonnance d'un juge. Cela s'applique, dans
nos rapports, je crois, après les élections, c'est la partie de
l'article 112, 113 et 114. S'il y a un retard à produire nos rapports
après une élection, autant pour le chef de parti que pour les
candidats, je crois, il peut se faire excuser, mais par une requête
devant un juge et il faut qu'il prouve le bien-fondé de cela.
M. Burns: Effectivement, dans le comté de Maisonneuve, on
vient de le vivre et pour un des candidats. D'ailleurs, je n'ai pas à
désigner le parti, mais...
M. Lavoie: Bon!
M. Burns: ... pour une très bonne raison, tous les autres
candidats qui avaient produit le rapport ont donné leur consentement
à la requête. Je n'ai aucun problème là-dessus.
M. Lavoie: Mais je reviens à l'article 93 maintenant.
Étant donné que le retard de produire...
M. Burns: II est adopté, l'article 93?
M. Lavoie: Nous sommes à l'article 93, il n'est pas encore
adopté.
M. Burns: Excusez-moi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous sommes en train d'étudier l'article
93.
M. Lavoie: Nous sommes à étudier l'article 93.
Étant donné que la pénalité de retard de
production d'un rapport est très sévère, le chef d'un
parti, le chef parlementaire ou un candidat peuvent être privés de
leur droit de siéger à l'Assemblée nationale si le rapport
qu'on a adopté tout à l'heure n'est pas produit dans les
délais. Actuellement, vous avez exigé deux délais dans
l'année, le rodage, etc., je crois qu'il devrait y avoir la même
possibilité qui est prévue à l'article 113, que si un chef
de parti ou un candidat indépendant, ou le chef parlementaire d'un parti
accuse un retard, il peut aller devant le tribunal et se faire excuser du
retard, ce qui ne provoquerait pas sa suspension de siéger à
l'Assemblée nationale. Je voudrais...
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Est-ce que vous en faites un amendement, M. le député de
Laval?
M. Burns: On pourrait, du consentement de la commission, dans la
dernière phrase, dire: Les articles 113, 114 et 116 s'appliquent...
M. Lavoie: Les articles 113, 114 et 116 s'appliquent mutatis
mutandis.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cet amendement du député de Laval est adopté?
M. Roy: Je suis très satisfait de cet amendement.
C'était une des inquiétudes majeures que j'avais sur ce projet de
loi.
M. Burns: D'accord, cela va.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, M.
le député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Je demande au ministre, à titre d'information,
si cela ne serait pas... Évidemment, on parle d'un juge, mais je me
demande si cela ne serait pas plus utile... À un moment donné, il
se pourrait que l'agent officiel, par exemple, ne remette pas le rapport
exactement dans le délai prévu ou encore, qu'il...
M. Burns: Ils peuvent être excusés quand
même.
M. Samson: Ils peuvent être excusés, oui. Ce que je
voudrais savoir, parce qu'il y a eu des précédents à un
moment donné, où des agents officiels ont posté le
rapport... Par la poste, le rapport est arrivé un jour plus tard et cela
a posé certains problèmes. Je me demande si le directeur
général n'aurait pas le droit d'aviser le député
concerné ou le chef du parti concerné, et de lui donner un
délai de trente jours pour qu'il puisse se conformer à cela.
M. Burns: Encore une fois, je suis convaincu que le conseil
consultatif nous sera d'une grande utilité dans ce domaine. On a vu,
à Ottawa, à Toronto, à Sacramento, que l'habitude... Je ne
sais pas quelle sera la mentalité du futur directeur
général du financement des partis politiques là-dessus,
mais je présume qu'il s'inspirera de ce qui se passe ailleurs. La
mentalité de ces organismes de contrôle de la régie du
financement des partis politiques, en général et c'est le
fait pour la majorité des 42 États américains qui ont une
telle législation ... Chez ceux que je vous mentionne en
particulier, on a pu constater sur les lieux que le fait qu'il y ait
consultation entre les partis politiques, habituellement, cela se fait de
façon très informelle.
À Toronto, je me souviens que M. Wishart, entre autres, me disait
qu'il n'a jamais eu à sévir, de façon directe et de
façon coercitive à l'endroit des partis politiques, mais qu'il a
plutôt utilisé la méthode très pratique, dans le
fond, à cause des résultats qu'elle donnait, de dire tout
simplement: Écoute, ton parti n'a pas fait son rapport. Est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen qu'il se dépêche pour le donner?
Effectivement, le taux de réponse est absolument fantastique
habituellement, parce que, justement, il y a communication entre les partis
politiques en passant par des organismes comme le conseil consultatif, en tout
cas que nous appelons
le conseil consultatif dans le projet de loi. Habituellement, dans une
proportion de 99.9%, la réponse est favorable.
M. Samson: D'accord. Alors, je m'excuse, Est-ce que je pourrais
savoir ce qu'on a ajouté?
M. Burns: On a ajouté l'article 113. M. Samson:
113, 114, 116.
M. Burns: À l'article 93, on dirait, à
l'avant-dernière ligne, les articles 113, 114 et 116, au lieu de dire
seulement 114 et 116.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Cet
amendement a été adopté. Est-ce que l'article 93, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
93, tel qu'amendé, est adopté. Article 94?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 95?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
95, adopté. Article 96?
Section XI: Infractions et peines
M. Burns: À l'article 96, M. le Président, j'ai un
amendement à proposer. C'est pour retirer une partie du premier
alinéa. Le nouveau texte se lirait comme suit, s'il était
adopté... Donc, je propose que l'article 96 du projet de loi soit
remplacé par le suivant: "Quiconque contrevient aux articles 44, 53, 61
à 66, 68 à 70 et 72 à 75, commet une infraction et est
passible, sur poursuite sommaire, d'une amende d'au moins $1000 et d'au plus
$25 000. Les dispositions du présent article s'appliquent
également à quiconque contrevient aux directives émises
par le directeur général en vertu du présent chapitre.
Ce que nous proposons par cet amendement, M. le Président, c'est
d'enlever la deuxième phrase du premier alinéa,
c'est-à-dire les mots suivants: "Si le coupable est le
représentant officiel d'un parti, d'une association, d'un candidat ou
d'un délégué d'un parti, l'amende est imposée
à ce parti, à cette association, ou à ce candidat et le
représentant officiel ou délégué est
personnellement passible d'une amende d'au moins $500, d'au plus $5000.
C'est pour se rendre compte d'un phénomène très
juridique. Je pense que le député de Saint-Louis, je viens de
l'entendre dire qu'il donnait son assentiment à cela... Les partis
politiques n'ont pas, comme tels, et je l'ai mentionné au début
du projet de loi, d'existence juridique. De sorte que, comment pourrions-nous,
en étant très réalistes, poursuivre un parti politique qui
n'a pas d'existence juridique? Comment, surtout, même si ce parti
était condamné, percevoir l'amende qui est prévue
là? À ce moment-là, on préfère simplement
donner la responsabilité à des gens. Je pense qu'on vient
d'adopter un article qui impose au chef du parti, plutôt qu'au parti
lui-même, une obligation assez importante. C'est uniquement...
M. Samson: On ne condamne pas le parti pour les infractions
commises par des individus.
M. Burns: C'est cela, on ne peut pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: On ne peut pas, il n'a pas d'existence légale.
J'aurais un commentaire à faire sur le deuxième paragraphe de
l'article 96, tel qu'amendé.
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: C'est un nouvel article.
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: Je connais l'horreur du ministre responsable de cette
loi sur la législation déléguée, la
délégation de pouvoir, même par le législatif envers
l'exécutif, ou même par la réglementation. Je l'ai vu
pendant de nombreuses années être scandalisé de la
délégation de pouvoir ou des chèques en blanc qui ne sont
pas dans une loi, même à l'exécutif, à l'ensemble du
cabinet. Je trouve un peu fort la délégation d'autorité
qu'il donne à un individu, au deuxième paragraphe, alors que les
directives deviennent des lois. C'est fort.
M. Roy: Si on me permet d'ajouter, les directives deviennent des
lois...
M. Lavoie: Deviennent des lois.
M. Roy: ... et obligent les parlementaires à arrêter
de parler.
M. Burns: M. le Président, le député de
Beauce-Sud et le député de Laval viennent de me convaincre. Je
vous suggérerais également d'enlever le deuxième
alinéa. Est-ce que cela va bien?
M. Lavoie: Ne changez pas de ton.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Est-ce que...
M. Burns: On vous donne notre chemise. C'est effrayant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lavoie: C'est une question de principe.
M. Roy: Dans ce climat-là, tantôt, j'arriverai avec
mon dernier amendement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lavoie: Article 96, adopté.
M. Burns: Ne me demandez pas mes culottes avec. Je veux bien
donner ma chemise, mais pas...
M. Roy: Pas intéressé. Je ne suis pas
intéressé, j'en veux des neuves.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît, à l'ordre!
M. Burns: Article 96, adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De
consentement unanime, le deuxième alinéa du nouvel article 96 est
biffé. Le nouvel article 96 est-il adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
M. Burns: M. le Président, pour bien se comprendre,
l'article 96 se résumerait à la première phrase actuelle,
qui se lirait comme suit: "Quiconque contrevient aux articles 44, 53, 61
à 66, 68 à 70, et 72 à 75 commet une infraction et est
passible, sur poursuite sommaire, d'une amende d'au moins $1000 et d'au plus
$25 000". Point final, à la ligne.
M. Lavoie: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
nouvel article 96, tel qu'amendé, est-il adopté? L'article
97?
M. Lavoie: II y aurait une concordance à l'article 97.
Enlever "directives" je crois, ce n'est qu'une concordance.
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: II faudrait enlever les mots "ou aux directives
émises sous son autorité". Il faut enlever cela.
M. Burns: D'accord.
Le Président (M. Gratton): Cet amendement est-il
adopté?
M. Burns: Adopté.
M. Lavoie: Un instant! Seulement une petite remarque.
Pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous préférez que ce soit le
directeur général lui-même qui intente les poursuites, et
non pas le Procureur général?
M. Burns: Le Procureur général, évidemment,
il n'y a pas de doute que c'est une exception à notre façon
générale de légiférer. Habituellement, c'est le
Procureur général ou le ministre de la Justice qui entreprend des
poursuites, mais comme il s'agit là d'une loi qui se veut très
neutre au point de vue des partis politiques, nous avons pensé que, le
Procureur général étant élu sous la bannière
d'un parti risquerait, à un moment donné, d'avoir l'air partisan
s'il entreprend des procédures en vertu de cette loi, plutôt que
de donner cela à quelqu'un qui est nommé aux deux tiers des votes
de l'Assemblée nationale. C'est le but.
M. Samson: D'ailleurs, à Ottawa, c'est comme cela. C'est
le directeur qui poursuit.
M. Burns: C'est cela. C'est son adjoint, en fait, qui est
spécifiquement attitré à cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 97 est-il adopté, tel qu'amendé?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
nouvel article 98. M. le ministre.
M. Burns: M. le Président, je proposerais que l'article 98
du projet de loi soit remplacé par le suivant: étant
donné qu'il est assez long, M. le Président, pourriez-vous me
permettre, et les membres de la commission me permettraient-ils de simplement
mentionner les modifications? Dans le troisième alinéa
pour être bien sûr que tout est bien enregistré, je vais le
lire au complet, même si cela prend un certain temps.
Je propose donc de remplacer l'article 98 du projet de loi par le
suivant: 98, alinéa 1: "Le chapitre 1 de la présente loi ne
s'applique pas aux fonds qui à ce moment, il s'agira
d'insérer la date de l'entrée en vigueur de l'article sont
en possession des partis politiques existants à cette date, ou de leur
fondé de pouvoir; Alinéa 2: "ces fonds doivent être remis,
dans les 90 jours qui suivent l'entrée en vigueur du présent
article, aux représentants officiels des partis politiques
concernés, qui les déposent dans des comptes distincts, dans des
établissements financiers visés dans l'article 72;
Alinéa 3: "le premier rapport que doit produire le
représentant officiel du parti concerné, en vertu de l'article
84, n'est réputé valablement produit que s'il indique: a) le
total des fonds et nous ajoutons et des actifs en possession du
parti à la date mentionnée dans le paragraphe 1 ; b) les
établissements financiers où ces fonds sont déposés
et les numéros de comptes utilisés; Alinéa 4: "II ne peut
être ajouté à ces fonds que l'intérêt qu'ils
produisent;
Alinéa 5: "Tout rapport subséquent au premier que doit
produire le représentant officiel du parti concerné n'est
réputé valablement produit que s'il indique: a) Le montant des
fonds ajoutés, en vertu du paragraphe 4; b) Le montant global de tout
déboursé effec-
tué par le parti, à même ces fonds pour la
période que couvre le rapport; c) L'état des fonds à la
date du rapport; et voici une nouveauté: d) Les changements dans
les actifs.
Alinéa 6: "Les fonds des associations et cet alinéa
est nouveau de comté des diverses instances des partis politiques
en leur possession à la date mentionnée dans le paragraphe 1
doivent faire l'objet d'une déclaration et être remis dans le
délai mentionné dans le paragraphe 2 aux représentants
officiels des associations ou instances concernées".
Je fais donc la proposition, M. le Président, que l'on remplace
l'actuel projet de l'article 98 par celui que je viens de lire.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que ce nouvel article 98 sera adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Burns: Cela tient compte d'un certain nombre de
concordances.
M. Lavoie: Vous voyez notre collaboration.
M. Burns: Je l'apprécie d'ailleurs.
Chapitre II: Des dépenses
électorales
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
99.
M. Lavoie: On pourrait bloquer.
M. Burns: Mais oui.
M. Lavoie: On pourrait rejeter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 99 sera adopté?
Une voix: Adopté.
M. Burns: On pourrait mourir ici aussi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
99, adopté. Article 100.
M. Burns: M. le Président, le chapitre II, dans
l'ensemble, c'est le seul commentaire que je fais, est une transposition de
dispositions qui, actuellement, se retrouvent dans la Loi électorale,
mais qui, pour fins d'unicité, si le mot est exact, ou
d'unification...
M. de Bellefeuille: Néologisme.
M. Burns: Oui? ... en tout cas, pour fins d'unir ou de
réunir tout ce qui concerne l'aspect des dé- penses des partis
politiques, des contributions des partis politiques, d'inclure non seulement la
période électorale, mais la période
préélectorale et c'est dans ce sens-là que nous
suggérons de ramener ce chapitre II qui, à peu près de
façon textuelle, apparaît actuellement dans la Loi
électorale. C'est la seule remarque que j'ai à faire sur
l'ensemble du chapitre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 100 sera adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Burns: II a été adopté. Article 100.
Une voix: 101.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
101, adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
102, adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
103, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
104, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
105, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
106, adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
107? M. le député de Laval.
M. Lavoie: J'aurais une remarque à faire, sans en faire un
amendement formel. Cette partie de la loi existe depuis 1964. Je suis contre la
paperasserie inutile...
M. Burns: Je vous comprends donc, M. le député de
Laval, moi aussi, je fais de ces lapsus depuis deux ou trois jours. C'est la
fatigue accumulée, je pense.
M. Lavoie: Vous êtes au courant, tous et chacun, que,
lorsqu'on a à produire des rapports
d'élections, pour avoir droit à un certain remboursement,
on doit fournir toutes les pièces. Je vois: Le montant de tout paiement
de dépenses électorales s'élevant à $10 ou plus...
J'aimerais peut-être, sans exagérer, qu'on considère une
certaine indexation depuis 1964, qu'on produise un reçu en haut de
$25.
M. Burns: D'accord.
M. Lavoie: Eliminer un paquet de petits reçus.
M. Burns: D'accord, $25.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du député de Laval est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 107 tel qu'amendé est adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
107, adopté. Je comprends que c'est s'élevant à $25.
M. Laberge: Est-ce que je peux vous poser une question? Est-ce
que cette section, qui est extraite de la Loi électorale, se trouve, par
le fait même, une concordance qui va biffer la Loi électorale?
Cela va être abrogé?
M. Lavoie: Oui, cela va être abrogé dans la Loi
électorale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
108?
M. Lavoie: À l'article 108, j'ai une petite remarque.
M. Burns: Alors, tel que modifié, l'article 107 est
adopté à $25 au lieu de $10. D'accord?
M. Lavoie: J'ai une petite remarque à l'article 108.
M. Burns: $0.25, je pense. Est-ce que c'est cela?
M. Lavoie: Non, ce n'est pas cela. Prenons 1 et 5, je crois. Les
comtés, pour chaque candidat dans les districts...
M. Burns: Doivent être limitées de façon
à ne jamais dépasser, etc.?
M. Lavoie: Je pense que c'est dans le troisièmement. Au
troisième paragraphe, les comtés où le maximum est
augmenté... En 1964, cela n'a pas été changé, mais,
depuis ce temps, il y a eu des réformes de districts électoraux.
Je pense qu'on n'en a pas tenu compte. Je pense qu'il y aurait lieu d'ajouter
dans cela le comté de... D'ailleurs, cela va servir un de vos
collègues du comté de Duplessis; non, c'est un de nos
collègues. Après le mot "Duplessis", le comté de
Pontiac-Témiscamingue qui, dans notre réglementation, au point de
vue... est considéré dans le groupe 5...
M. Burns: Dans le groupe 5, oui. Vous avez raison.
M. Lavoie: C'est un comté, c'est une province.
M. Burns: Vous avez raison. Je suis d'accord sur l'amendement.
Vous proposeriez, je présume, d'ajouter, après le mot "Saguenay",
les mots "Pontiac-Témiscamingue"? Je serais d'accord; d'ailleurs, c'est
tout à fait conforme à notre règlement.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Un instant.
M. Lavoie: On ajoute Pontiac-Témiscamingue.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Un
instant! Il y a un amendement.
M. Burns: II n'est pas par ordre alphabétique, M. le
député.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu, MM. les députés, de l'inclure
après le comté de Duplessis? Ce serait plus facile. Il y a un
"et".
M. Burns: Cela nous éviterait d'enlever un "et".
M. Lavoie: C'est pour cela qu'on l'avait fait comme cela.
Après "Duplessis", ajouter "Pontiac-Témiscamingue".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que cet amendement du député de Laval est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 108...
M. Lavoie: Un instant! J'ai une remarque.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Laval.
M. Lavoie: J'en ai d'ailleurs discuté avec le leader du
gouvernement.
M. Burns: II n'est pas ici.
M. Lavoie: Le parrain, le "godfather" du projet de loi. Il
faudrait peut-être que ce soit soumis au Conseil des ministres, ce qu'il
n'a pas eu le
temps de faire, j'imagine, depuis que je lui en ai parlé. Je
serais satisfait, s'il me permet de dévoiler notre conversation, de la
promesse qu'il a pu me faire...
M. Burns: Oui.
M. Lavoie: ... qu'au plus tard, disons, avant l'été
prochain, 1978, vous seriez prêt à soumettre au Conseil des
ministres et de proposer, lors d'une révision de cette loi, les
amendements aux montants qui sont...
M. Burns: Ou de la Loi électorale ou de cette
loi-là, possiblement les deux.
M. Lavoie: ... ou de la Loi électorale ou de cette
loi-là avant l'été prochain... La suggestion que je
ferais, sans que ce soit dans les chiffres, sans que votre engagement soit dans
les chiffres exacts que je vous propose, c'est, que les montants qui sont
alloués comme dépenses...
M. Burns: M. le député de Laval, ce n'est pas parce
que je ne prends pas au sérieux vos paroles, c'est que mon personnel,
qui est derrière moi actuellement, commence à être inquiet
des promesses que je vous fais et il se demande s'il ne devrait pas partir et
aller travailler tout de suite là-dessus.
M. Lavoie: Les commentaires seront très brefs. Encore
là, les montants permissibles en campagne électorale sont, en
vertu de cet article, de 75 cents pour le premier groupe de 10 000
électeurs, de 60 cents pour l'autre série de 10 000
électeurs et de 50 cents pour ce qui dépasse les 20 000
électeurs. Cela date encore de 1964 et on sait que la monnaie de 1964,
avec la monnaie de 1977, avec l'inflation qu'il y a eu, on peut arriver... Ce
n'est plus du tout le même montant qui est permis aux candidats dans une
élection. Personnellement, j'ai à peu près 40 000, 45 000
ou 48 000 électeurs et je me rappelle que cela me donne à peu
près $20 000 ou $21 000 et je pense que cela s'applique à
beaucoup d'autres. Pour les frais d'impression, ce qui coûtait $1000
à l'époque, au point de vue de l'impression, doit facilement en
coûter $2500 ou $3000 aujourd'hui. Pour les envois postaux, entre autres,
le timbre coûtait 4 ou 5 cents dans le temps et c'est 12 cents, je crois,
aujourd'hui. Cela veut dire que ces chiffres de 1964 ne tiennent plus debout
et, personnellement, j'aurais proposé vous pouvez le prendre en
note si vous voulez, cela sera au journal des Débats au lieu
de... je crois que c'était 60 cents pour les premiers 10 000
électeurs, j'aurais proposé, sans exagérer, sans prendre
même l'indexation réelle, que ce que vaut les 60 cents de
l'époque... Mon intention était de proposer, peut-être, 80
cents pour les premiers 10 000 au lieu de 60 cents, 70 cents pour entre 10 000
et 20 000 au lieu de 50 cents et 60 cents pour le surplus de 20 000 au lieu de
40 cents. Je vais vous donner un exemple. Pour un comté de 40 000
électeurs je pense qu'il n'y a pas d'exagération dans ma
suggestion ce qui donne, en vertu de la loi actuelle, $19 000 donne-
rait $27 000 environ, permissible. Dans la proposition...
M. Burns: Comme dépense permissible.
M. Lavoie: Permissible et je pense que, si vous prenez en
considération ma suggestion sans vous engager aujourd'hui, mais nous,
sur le montant... Si vous nous dites, s'il y a un engagement formel de votre
part que, d'ici l'été prochain ou d'ici la fin de l'année
prochaine mais j'aimerais mieux l'été prochain, parce
qu'on ne sait jamais combien de temps va durer votre mandat; j'aimerais mieux
avant l'été prochain vous puissiez nous dire qu'il y aura
un amendement d'apporté, une révision dans ces montants...
M. Burns: Si vous parlez de notre mandat, je pourrais vous dire
que, dans les trente prochaines années, je vous garantis que cela va
être adopté, mais je...
Non, blague à part, j'ai effectivement dit au
député de Laval que je ne pouvais pas, à l'occasion de
l'étude du présent projet de loi, accepter sa suggestion, sauf
que je n'ai aucune crainte de lui dire que ses représentations sont
exactes, qu'effectivement ces barèmes sont en vigueur depuis 1964, qu'il
y a beaucoup de choses qui ont changé, entre autres, la période
inflationniste que nous avons connue, et qu'elles peuvent enlever
véritablement toute signification aux barèmes qui existent dans
la loi. Je pense que nous avons démontré, par l'attitude, entre
autres, à l'article précédent, de faire passer le minimum
de $10 à $25, que c'est un peu une indication que nous reconnaissons le
bien-fondé des représentations du député de Laval.
Je peux, au nom du gouvernement, dire que nous avons l'intention dans
l'année qui vient, et je ne veux pas me lier à une date
cependant, parce qu'il y a une série de problèmes qui peuvent se
poser au point de vue purement et simplement technique, quant à la
présentation d'un projet de loi, mais je pense que je suis assez prudent
en disant: Dans l'année qui vient, nous avons l'intention de faire une
révision complète de la Loi électorale, donc,
nécessairement par le biais de la Loi électorale, une
révision de certaines des dispositions que nous adoptons ici. Par voie
de concordance, on devra nécessairement les ajuster et sans aucun doute,
celles relatives aux montants permissibles quant au montant des
dépenses, tant pour les partis que pour les circonscriptions
électorales qui seront réexaminées.
Je ne veux pas garantir et je voudrais que ce soit bien
enregistré au journal des Débats que le gouvernement va se
rendre exactement aux chiffres qui sont avancés par le
député de Laval, mais que les montants actuels doivent être
révisés, je pense que je peux le reconnaître et dire au
député de Laval que j'ai l'intention de suggérer au
gouvernement de les ajuster en tenant compte de la réalité
économique actuelle.
M. Russell: M. le Président, j'ai une remarque pour
être certain que tout va être dans l'ordre. Est-ce que les
corrections vont se faire avant l'ar-
gent québécois tel que l'a annoncé le ministre des
Finances ou après?
M. Lavoie: On ne connait pas la valeur de la courbe
québécoise encore.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On n'est
pas encore rendu à l'article 109.
M. Burns: Je ne partirai pas un débat avec les
députés là-dessus, sûrement pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 109 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît! Est-ce que l'article 109 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
110.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 111, il y a un nouvel article.
M. Burns: À l'article 111, M. le Président, au
premier alinéa, je propose qu'il soit remplacé par le suivant, et
c'est encore une fois une question de concordance. C'est la fin du texte que je
vais vous lire qui comporte une modification: "L'agent officiel d'un candidat
doit, dans les 60 jours suivant celui fixé par Loi électorale,
pour le rapport du bref d'élection, remettre au président
d'élection ou déposer à son domicile, un rapport des
dépenses électorales suivant et au lieu de dire: "l'annexe
b)" que nous proposerons tout à l'heure de faire sauter suivant
la formule prescrite par le directeur général." C'est uniquement
une question de concordance.
M. Bisaillon: Adopté. M. Gratton:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du ministre est adopté? Est-ce que l'article 111 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
111 est adopté tel qu'amendé. Article 112?
M. Burns: À l'article 112, M. le Président, j'ai
exactement le même amendement et c'est également une question de
concordance. Je propose donc de remplacer le premier alinéa par le
suivant: "Chaque agent officiel d'un chef de parti reconnu doit, dans les 120
jours suivant celui fixé pour le rapport du bref d'élection,
remettre au directeur général un rapport de dépenses
électorales suivant c'est cela qui change la formule
prescrite par le directeur général".
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du ministre est adopté?
M. Bisaillon: Adopté. M. Gratton:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 112...
M. Roy: ... d'explications. Quand vous parlez d'un parti reconnu,
vous parlez d'un parti reconnu en vertu de la présente loi.
M. Burns: En vertu de la Loi électorale.
M. Roy: D'accord.
M. Burns: Je pense que c'est...
M. Roy: Ce n'est pas la même chose que le
règlement.
M. Burns: Ce n'est pas la même chose que le
règlement et ce n'est pas la même chose que la Loi de la
Législature. Donc, vous seriez et vous êtes, d'ailleurs, un parti
reconnu. Je pense que c'est bien précis d'ailleurs.
M. Roy: D'accord. Je suis d'accord.
M. Burns: Je ne sais pas si j'ai besoin de vous
référer...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 112, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
112, adopté. Article 113?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
114?
M. Burns: C'est l'article 133, le prochain.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 115?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 116?
M. Gratton: Adopté. M. Bisaillon:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 117?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 118?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 119?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Lavoie: Si vous permettez, un instant.
M. Burns: Pendant qu'il est perdu, on va se
dépêcher.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
120? Adopté. Article 121?
M. Lavoie: J'entends des cloches. Une voix:
Adopté.
Chapitre III: Dispositions diverses et finales
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Chapitre III, Dispositions diverses et finales. Article 122?
M. Lavoie: D'accord. Une voix: Adopté.
Le Président (M.
Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 123?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 124?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté.
M. Samson: Vous ne pourriez pas lui demander de suspendre la
séance pour cinq minutes?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
125?
M. Gratton: Adopté. M. Burns: Un instant. Une
voix: Adopté.
M. Burns: M. le Président, c'est une question de
concordance, encore une fois. Étant donné qu'on n'a pas
introduit, dans le texte de loi, de véritable suppléant du
directeur général, la dernière ligne qui apparaît
à la page 40, on voit les mots: Son suppléant. Il faudrait
retirer du projet de loi les mots: Son suppléant. J'en fais la
proposition.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'amendement du ministre est adopté?
M. Bisaillon: Adopté. M. Gratton:
Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'article 125 tel qu'amendé est adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 126?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 127?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 128?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 129?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 130?
M. Gratton: Un instant, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: Adopté.
M. Lavoie: II voulait être enregistré au journal des
Débats.
M. Burns: II l'a été comme président, tout
à l'heure. Il a bien fait cela d'ailleurs.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
130, adopté. Article 131?
M. Lavoie: Un instant.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laval.
M. Lavoie: Vous changez le nom de "président
général des élections" par "directeur
général des élections".
M. Burns: Oui.
M. Lavoie: Vous voulez copier Ottawa. Il porte ce
titre-là, à Ottawa.
M. Burns: À Ottawa, c'est ainsi qu'on l'appelle. Ce n'est
pas pour copier Ottawa, mais, la raison d'ailleurs a fait l'objet d'un
débat très intéressant, je pense très
instructif.
M. Lavoie: C'est pour favoriser l'association?
M. Burns: C'est pour favoriser la mise sur un pied
d'égalité du directeur général. Adopté?
M. Gratton: Adopté, M. le Président. On lira le
Hansard.
M. Charbonneau: C'est la concordance des institutions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 132 adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Article 133?
M. Burns: M. le Président, je proposerais encore
une fois, une question de concordance de replacer l'article 133 du projet
de loi par le suivant: "La formule 65 de la première annexe de la Loi
électorale est abrogée". Ceci pour tenir compte du fait que...
C'est une bonne modification. Adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le nouvel article 133 est adopté?
Des voix: Adopté. M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté tel qu'amendé. Article 134?
M. Burns: À l'article 134, M. le Président, j'avais
également un amendement. Je propose donc de remplacer le premier
alinéa de l'article 585d par ce qui suit: 585d: "Un particulier qui est
un électeur peut déduire de son impôt autrement payable,
à l'égard d'une contribution faite au cours de l'année
D'accord? Ce sont les mots: "au cours de l'année," au
représentant officiel des partis politiques autorisés, des
associations de comté autorisées ou des candidats
autorisés, le moindre des montants suivants."
Maintenant, M. le Président, après discussion avec le
ministre des Finances, je pense bien, si la commission était d'accord,
que je serais en mesure de suggérer à la commission, même
si je n'ai pas fait d'amendement formel à ce sujet, de modifier le texte
en changeant, à l'alinéa a), les mots "25%" par "50% du montant
de la contribution pour les premiers $100".
Je pense que là-dessus on devrait peut-être laisser ce soin
à nos légistes, parce que là je les prends un petit peu
par surprise. C'est un amendement de dernière minute, c'est à la
suite...
M. Lavoie: ... du montant de contribution...
M. Burns: En somme, ce que je vous propose, c'est ceci: Que, pour
les premiers $100, 50% soient considérés comme un crédit
d'impôt, au lieu de 25%, comme il était écrit dans le
premier texte. Jusqu'à un maximum de $400; le reste, qu'on maintienne
les 25%. Excusez, c'est 25% des deuxièmes $100. Il faut bien se rendre
compte que cela a peut-être l'air de lésiner sur des
crédits d'impôt, mais il s'agit véritablement de
crédits d'impôt et non pas de dégrèvement
d'impôt. Cela coûte cher à l'État et comme
l'État, déjà, fournit une somme assez importante au
financement des partis politiques, c'est également une autre forme de
subvention, le fonds indirect, aux partis politiques.
Excusez-moi, je vais reformuler cette partie. Pour les premiers $100, ce
serait 50% de crédit d'impôt et pour les deuxièmes $100,
jusqu'à un maximum de 25%. Donc, le maximum: Quelqu'un qui donnerait
$200 aurait un crédit d'impôt de $75. Maintenant, la formulation,
je m'excuse, M. le Président, je ne suis pas en mesure de le faire. On
pourra peut-être le faire dans les heures qui viennent lorsque nous
déposerons le rapport et peut-être à cette occasion, si
c'est le voeu de la commission, modifier les dispositions de 585d comme je le
suggère.
M. Gratton: Le maximum reste toujours à $100. $100, c'est
le maximum de crédit d'impôt qu'il est possible de donner.
M. Burns: Non, on le laisse tomber. Le maximum deviendrait $75
à ce moment pour favoriser les petits dons.
M. Bisaillon: La formulation première c'était "le
moindre des montants suivants", et vous aviez deux possibilités. Dans la
nouvelle formulation, ce ne serait pas le moindre des montants, ce serait ce
qui est donné comme crédit d'impôt. C'est A: 50% des
premiers $100 et 25% des deuxièmes $100, ce qui veut dire un maximum de
$75 au total.
M. Burns: Est-ce qu'on peut suspendre pour aller voter?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Tout
d'abord, j'ai un premier amendement à l'arti-
cle 134, c'est au cours de l'année. Bon, on peut
arrêter.
M. Burns: II a été adopté, je pense.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): II a
été adopté.
M. Samson: Dans le but de terminer, s'il y a possibilité,
avant le vote, est-ce que le ministre ne serait pas prêt à
accepter de modifier un peu ses chiffres dans le sens suivant? Dans le but d'en
arriver peut-être à permettre davantage aux petits souscripteurs
d'être encouragés à le faire et de s'habituer à le
faire, je suggérerais parce que je ne peux pas en faire un
amendement, M. le Président, il s'agit d'argent fortement 75%
pour les premiers $100, 50% pour les deuxièmes $100 et 25% pour les
troisièmes $100. Je n'irais pas plus loin que cela.
M. Burns: Je m'excuse auprès du député,
j'aimerais lui être agréable là-dessus et je dois dire
également que ce n'est pas injustifié, cette suggestion, mais ce
que je vous propose comme modification fait suite à une discussion avec
le ministre des Finances. Vous allez comprendre que je n'ai pas autorité
pour aller aussi loin que ce que le député suggère.
J'aimerais bien le faire.
M. Samson: I will make a deal with you. Si vous êtes
prêts à le considérer, je vous enverrai un...
M. Charbonneau: Une voix qui m'est familière.
M. Samson: On prévoit $100 dans l'article en tout...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît.
M. Samson: On prévoit $100 dans l'article en tout, mais
cela ne dépassait pas votre autorité je pense. Il est
prévu $100 dans l'article au maximum.
M. Burns: Non, ils l'ont enlevé. On les enlève les
$100. On augmente le pourcentage des premiers $100 et on maintient le
pourcentage sur les deuxièmes $100 de dons mais, à ce moment, on
enlève le maximum de $100.
M. Samson: Dans la suggestion de compromis que je voulais vous
faire, on n'augmenterait pas le crédit d'impôt prévu, parce
qu'il s'agit de crédit d'impôt qui est prévu dans le projet
de loi, soit $100.
M. Burns: Oui.
M. Samson: Je dirais, 75% pour les premiers $100, 25% pour les
autres. Cela fait le même crédit d'impôt que vous aviez
prévu.
M. Burns: Comme je devrai nécessairement, au moment du
rapport, présenter un texte définitif qui sera
révisé par le greffier en loi, me permettez-vous tout simplement
de suspendre cet aspect de l'article? Je vais faire les consultations requises
et voir quelle autorité j'ai dans ce domaine, mais au moment où
je vous parle, je n'ai pas autorité pour aller plus loin que ce que je
vous dis. D'accord?
M. Samson: D'accord.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
135.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté 135?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
136.
M. Burns: M. le Président, je propose que l'article 136
soit retranché, tel que l'engagement pris lors de mon discours de
deuxième lecture.
M. Lavoie: Est-ce l'article ou le ministre qui est
retiré?
M. Burns: Le ministre...
M. Gratton: Le ministre reste-t-il?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De
consentement...
M. Russell: Pour l'article 136, je dois dire que je suis
très heureux de la décision du ministre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De
consentement unanime, l'article 136 est retiré et retranché.
Article 137?
Une voix: Adopté.
M. Lavoie: Non, on demanderait qu'il soit biffé.
Une voix: Adopté.
M. Lavoie: Sur division.
M. Burns: Quant à une demande je tiens à le
mentionner qui m'a été faite par le député
de Rouyn-Noranda, entre autres, je pense aussi, par le député de
Beauce-Sud, relativement à un certain caractère de
rétroactivité qui pourrait être donné à
certaines dispositions de la loi, je vous demanderais d'être un peu
patients et de me permettre de terminer mes consultations à ce sujet
pour savoir si c'est possible. Vous allez vous rendre compte qu'il
s'agit là de déboursés très importants pour
l'État. Or, je ne peux pas, surtout avec les connaissances
financières que vous me reconnaissez, vous savez fort bien que si on me
laissait mener cela tout seul, ce serait terrible...
M. Laberge: Avec sa générosité.
Une voix: La prochaine fois on va demander l'autre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît, l'article 137 est-il adopté?
À l'article 108, lorsqu'on a parlé de
Pontiac-Témiscamingue, on a adopté l'amendement; j'aimerais vous
demander si l'article 108, tel qu'amendé, est adopté?
M. Lavoie: Cela m'ouvre la porte pour dire un petit mot, pour les
fins du journal des Débats, parce qu'il y a eu des engagements de pris.
C'est un oubli que j'ai fait tout à l'heure. Sur les mêmes propos
que j'ai tenus sur les montants alloués de dépenses pour les
candidats, lors des élections, je voudrais faire les mêmes
remarques, sans les répéter, pour la première partie de
108, qui autorise un parti politique à $0.25, où il n'y a pas de
remboursement de l'État. Cela date encore de 1964. Si j'ai la parole du
ministre sur une révision possible l'année prochaine, entre
autres, il y a une relation peut-être avec le montant qu'il a
prévu éventuellement dans les référendums, pour les
dépenses des comités par électeur. Je pense que le montant
qu'il a mentionné est sans doute plus réaliste que le montant de
$0.25 qu'on a ici dans la première partie de l'article 108.
M. Burns: Les mêmes remarques que j'ai faites à la
suite de vos remarques tout à l'heure peuvent être faites de
façon identiques, à ce sujet, sans les répéter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Article
108, adopté, tel qu'amendé.
Des voix: Adopté.
M. Russell: Seulement une question au ministre...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais savoir pour les fins de la présidence, on a perdu un bout de
l'article 134... Je comprends que l'article n'a pas été
adopté, il a été suspendu...
M. Burns: Non, pour l'article 134, c'est uniquement quant
à l'aspect du pourcentage.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît! Il y a exactement douze minutes que la cloche a
sonné et le devoir de la présidence, lorsque la cloche sonne,
habituellement, c'est de suspendre les travaux. De consentement unanime on a
poursuivi, mais je pense qu'il y aurait lieu soit de terminer ou de
suspendre.
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce que je peux faire
une suggestion?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Je vous ferais la suggestion suivante, M. le
Président; on s'entend pour dire que le ministre a dit pourquoi il
était obligé d'apporter des modifications à l'article 134.
Il a expliqué le sens de ces modifications, c'est-à-dire 50% du
premier $100 et 25% du deuxième $100. Il s'est engagé à
faire des consultations jusqu'au moment où le rapport devrait être
produit. Est-ce qu'on ne pourrait pas adopter l'article tel quel et, s'il y a
des modifications à la suite des consultations, il les fera à
l'intérieur du rapport, pour répondre aux voeux du
député de Rouyn-Noranda?
Mais entre-temps, au moins, qu'on ne soit pas obligé de revenir
en commission.
M. Burns: C'est ça, qu'on ne soit pas obligé de
revenir en commission.
M. Lavoie: Adopté.
M. Samson: Si j'ai la parole du ministre, pas de
problème.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît. Article 134, adopté tel qu'amendé actuellement.
Il y a déjà eu un amendement.
Des voix: C'est ça.
M. Burns: L'article 135 sera alors adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'article 135 est adopté.
M. Burns: Est-ce qu'il n'y a pas une annexe à adopter? Je
proposerais en terminant, M. le Président, de retrancher l'annexe B du
projet de loi, encore une fois pour fins de concordance.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): De
consentement unanime, l'annexe B est retranchée.
M. Burns: L'annexe A est adoptée, M. le Président.
Je m'excuse, on bouscule, tout le monde est pressé, on veut aller
voter.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Pour la
première fois que je siège au complet, je suis gâté
dans les dernières minutes.
M. Burns: On passerait possiblement à J'annexe A.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que l'annexe A est adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Annexe B, retranchée. Tous les articles de cette
loi...
M. Roy: J'aimerais amener un point. Hier, lorsque j'étais
à la commission je ne veux pas retarder, je suis bien mal
à l'aise quand je vois qu'on est contingenté comme ça
l'article 55 avait été suspendu et j'avais un amendement
à cet article. Je ne l'apporterai pas aujourd'hui, mais, à partir
du moment où il était suspendu, je ne pouvais pas revenir avec
des amendements. Mon amendement est le suivant: c'est qu'il n'y ait pas de
minimum fixé à la distribution...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Beauce-Sud, je m'excuse. À ce stade-ci,
l'article est adopté; deuxièmement, cela fait quinze minutes que
la cloche a sonné et je me dois de déclarer que les travaux de
cette commission sont terminés, son mandat étant rempli.
M. Roy: J'avais demandé au leader du gouvernement
d'informer le parrain du projet de loi, étant donné les
obligations que j'avais ce matin, de suspendre certains articles pour que je
puisse intervenir. Évidemment, j'ai été patient, j'ai
attendu jusqu'à cette minute, mais je ne suis pas sauvé par la
cloche, mais battu par la cloche.
M. Burns: Mais vous êtes beaucoup moins battu que vous ne
pensez parce que, dans la première version je vous signale cette
modification très importante dans le cas du parti que vous
représentez, il n'y avait aucune participation, et même dans la
loi actuelle, il n'y a aucune participation de l'État à des
partis qui ne sont pas reconnus au sens de la Loi de la Législature,
chose que nous avons améliorée.
C'est sûr qu'une loi peut toujours être meilleure,
éventuellement, mais, actuellement, je pense que...
M. Roy: Ce n'est pas l'histoire, mais j'aimerais que cette
question puisse être abordée à la première
réunion du comité consultatif.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
projet de loi no 2 est adopté tel qu'amendé...
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... et
les travaux de la commission sont terminés.
M. Burns: Merci à tout le monde.
(Fin de la séance à 18 h 14)