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Etude des projets de loi nos 50
(Loi concernant le recensement des
électeurs pour l'année 1977) et
51
(Loi modifiant la Loi du ministère du
Conseil exécutif et la Loi de
l'Exécutif)
(Seize heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
Ouverture de la commission parlementaire de la présidence du
conseil, de la constitution et des affaires intergouvernementales.
La commission est réunie pour l'étude .des projets de loi
nos 50 et 51.
Les membres de cette commission: M. Bertrand (Vanier), M. Biron
(Lotbinière), M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Burns (Maisonneuve), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Forget (Saint-Laurent), M. Garneau (Jean-Talon),
M. Johnson (Anjou) remplacé par M. Jolivet (Laviolette); M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Levesque (Bonaventure), M. Lévesque (Taillon)
remplacé par M. Gosselin (Sherbrooke); M. Martel (Richelieu), M. Morin
(Louis-Hébert), M. Morin (Sauvé), M. Paquette (Rosemont)
remplacé par M. Michaud (Laprairie); M. Raynauld (Outremont), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
J'aimerais avoir une proposition pour nommer un rapporteur.
M. Burns: M. le Président, je proposerais le
député de...
M. Bertrand: Laviolette.
M. Burns: ... Laviolette; oui, d'accord.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laviolette, adopté.
Le projet de loi no 50, Loi concernant...
M. Burns: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
M. Burns: ... étant donné que nous avons le
secrétaire général du Conseil exécutif ici et que
je voudrais, si possible, avec le consentement de l'Opposition, le
libérer le plus rapidement possible, je vous demanderais s'il serait
possible de passer d'abord au projet de loi no 51. Après cela, on pourra
libérer le secrétaire général du Conseil
exécutif, M. Coulombe.
Le Président (M. Laplante): Cela va?
M. Garneau: M. le Président, quant à moi, je n'ai
pas d'objection, parce que, sur le projet de loi no 51, je n'ai qu'une question
à poser à l'article 3.
M. Burns: D'accord.
Projet de loi 51 :
Loi modifiant la Loi du ministère
du Conseil exécutif
et la Loi de l'Exécutif
Le Président (M. Laplante): Projet de loi 51 : Loi
modifiant la Loi du ministère du Conseil exécutif et la Loi de
l'Exécutif. M. le ministre.
M. Burns: M. le Président, il s'agit, comme je l'ai
mentionné en deuxième lecture, d'un projet de loi qui vise
à permettre au Conseil exécutif et au ministère du Conseil
exécutif conçu comme tel d'avoir des pouvoirs de
délégation quant aux signatures des actes officiels, chose qui
existe déjà dans tous les ministères, mais qui' n'existait
pas de par la Loi du ministère du Conseil exécutif et la Loi de
l'Exécutif.
C'est tout simplement une question de régulariser cette
situation. Je ne pense pas que nous marchions dans des sentiers non battus,
c'est tout à fait en conformité des dispositions qui s'appliquent
à tous les autres ministères actuellement. Lorsque le ministre ou
le sous-ministre ne peut pas signer les actes dans un ministère, il peut
déléguer ce pouvoir à quelqu'un d'autre. C'est, dans le
fond, ce que le projet de loi no 51 nous dit.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Jean-Talon.
M. Garneau: M. le Président, les articles 1 et 2
pourraient être adoptés. Quant à moi, j'aurais une question
à poser à l'article 3.
M. Burns: On pourrait les adopter.
Le Président (M. Laplante): Nous allons procéder
article par article. Article 1, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté.
Article 3, M. le député de Jean-Talon.
M. Garneau: La modification qui est apportée lorsqu'on
ajoute: "II peut, par écrit, aux conditions, dans la mesure et pour la
période indiquées par lui, déléguer ou
sous-déléguer tout ou partie des responsabilités qui lui
incombent par application du présent article", s'agit-il de droit
nouveau ou si on le retrouve dans d'autres lois, le pouvoir de
sous-déléguer? A l'exception de la Loi du ministère des
Affaires sociales, y en a-t-il d'autres?
M. Burns: Les légistes ont demandé que ce soit
ajouté pour la raison suivante...
M. Garneau: Peut-être qu'il pourrait s'approcher pour les
fins du journal des Débats, on ne doit pas l'entendre.
M. Burns: M. le Président, il faudrait peut-être
oui, c'est cela que le secrétaire général du
Conseil exécutif s'approche. Je suis d'accord, si la commission le veut
également, que le secrétaire général nous donne
cette réponse lui-même.
M. Garneau: Au nom du ministre.
M. Burns: Au nom du ministre, que ce soit enregistré au
nom du ministre.
Les légistes ont demandé que ce soit ajouté pour la
raison suivante: c'est que les deux premiers articles concernent le rôle
de sous-ministre du Conseil exécutif. Il s'agit de la signature normale
qui existe dans tous les ministères en termes de sous-ministres. Cet
article couvre le rôle de secrétaire général. Ils
ont dit: Si on couvre seulement le rôle de sous-ministre du Conseil
exécutif, certaines interprétations juridiques pourraient
prétendre que le secrétaire général ne peut pas
déléguer sa signature, parce que ce n'est pas prévu. Ils
l'ont prévu explicitement à l'article 3.
Effectivement, vous avez raison de dire qu'il y a un
élément nouveau là-dedans qui est attribua-ble au fait
qu'au gouvernement, le poste de secrétaire général est en
quelque sorte unique de par sa nature. L'article 3 s'adresse à la Loi de
l'Exécutif; le secrétaire général pourra aussi
déléguer en même temps qu'en tant que sous-ministre du
ministère du Conseil exécutif, il pourrait
déléguer. C'est par sécurité juridique que c'est
ajouté.
M. Garneau: La question qui me préoccupait, c'était
le pouvoir de sous-déléguer.
Est-ce qu'il y a d'autres lois? Parce que je croyais qu'il y en avait
peut-être aux Affaires sociales, dans le cas de documents de routine qui
devaient être signés par le ministre, mais dans le cas de la
sous-délégation, je ne veux pas faire de bataille
là-dessus, sauf qu'il m'apparaît dangereux... C'est un principe
qui est embêtant...
M. Burns: Oui, d'accord.
M. Garneau: II y a un principe juridique qui dit que,
normalement...
M. Burns: Delegatur non potest delegare.
M. Garneau: Oui, je ne pourrais pas le répéter en
latin ou en anglais; ça m'embêtait un peu en termes de droit
nouveau, mais je ne veux pas faire de bataille...
M. Burns: Quand on connaît l'importance et la situation
clé de ce poste de secrétaire général du Conseil
exécutif, M. le député de Jean-Talon, je pense bien que ce
personnage, ce haut fonctionnaire ne commettra pas d'impair en
sous-délégant à des gens sans que, véritablement,
il y ait urgence de le faire.
On pense, par exemple, à un cas où le secrétaire
général se retrouverait dans une situation où il est
lui-même, pour des raisons soit d'absence du pays, ou encore en vacances,
ou encore temporairement en état d'incapacité pour des raisons de
santé, à ce moment-là, il nous apparaît que c'est
tellement une plaque tournante, ce travail, que...
M. Garneau: Je suis d'accord avec le ministre...
M. Burns:... c'était normal qu'on puisse aussi ajouter le
poids de sous-délégation.
M. Garneau: Ce qui m'embêtait, c'est pourquoi... Je
comprends le sens de cet article de la façon suivante: C'est que
c'était le secrétaire général lui-même,
puisque c'est lui dont il s'agit, qui avait le pouvoir de
sous-déléguer. Pourquoi pas le premier ministre qui... Parce que
celui qui est délégué sous-délègue, et il se
peut fort bien, par exemple, que le premier ministre ait une totale confiance
dans le secrétaire général, mais qu'il n'ait pas confiance
dans la personne que le secrétaire général pourrait
déléguer. C'était le sens de ma question. Je ne veux pas
en faire un débat, sauf attirer l'attention du gouvernement sur le
précédent que ça crée, et, sans faire plus de
chicane...
M. Burns: D'accord!
M. Garneau: ... je suis bien prêt à...
M. Burns: Maintenant j'admets que c'est un
précédent, mais c'est un précédent qui, en soi, est
un précédent à caractère unique. Je pense bien que
nous n'aurions peut-être pas intérêt à
généraliser à l'intérieur des autres
ministères, mais c'est probablement à cause de l'unicité
également de la fonction de secrétaire général.
Le Président (M. Laplante): Article 3, adopté.
Article 4, adopté.
M. Burns: Le projet de loi est adopté. Je remercie
beaucoup le député de Jean-Talon.
Le Président (M. Laplante): Projet de loi no 51
adopté.
Projet de loi no 50, Loi concernant le recensement des électeurs
pour l'année 1977.
M. le ministre.
Projet de loi no 50: Loi
concernant le recensement des électeurs pour
l'année 1977
M. Burns: M. le Président, le projet de loi no 50,
également, tel que je l'ai mentionné en deuxième lecture,
est un projet de loi qui, en principe, ne devrait pas poser de
problème.
C'est un projet de loi qui a été désiré par
beaucoup de gens. Je m'en réfère simplement au discours du
député de Saint-Louis le 18 juillet 1977, à la page 2154,
où il nous disait, entre autres, qu'il pensait que le système de
recensement qu'on a actuellement est un peu démodé; avec tout ce
qu'on a dans les ordinateurs à l'Hydro-Québec, à Bell
Canada, à l'Aide sociale, à l'Assurance-maladie, avec tout cela,
on peut faire
une liste plus complète qu'on ne peut le faire de porte à
porte. "Je veux simplement, de dire le député de Saint-Louis,
dire au leader que, dans ses études, il devrait penser à un autre
système de recensement."
C'est exactement la raison qui nous motive à demander de reporter
à un an le recensement... Pardon?
M. Lavoie: Je m'excuse. Avez-vous objection à ce que je
sois membre de cette commission?
M. Burns: Au contraire, M. le député de Laval. J'en
ferais même motion, et je pense que la commission accepterait unanimement
que vous deveniez membre, si vous ne l'étiez pas.
M. Lavoie: Je remplace M. Gérard-D. Levesque.
Le Président (M. Laplante): ... M. Gérard-D.
Levesque...
M. Burns: Avec réticence, mais sans dissidence.
Le Président (M. Laplante): M. Lavoie, Laval, c'est bien
votre comté?
M. Lavoie: Pour le passé, le présent et une partie
du futur.
Le Président (M. Laplante): C'est bien.
M. Burns: J'étais à dire, M. le
député de Laval, que le projet de loi comme tel a
été désiré par beaucoup de gens, y compris le
député de Saint-Louis, que je venais de citer avant que vous
n'arriviez parmi nous et, là-dessus, c'est une des raisons pour
lesquelles nous demandons de reporter à l'année prochaine le
recensement.
Evidemment, le gouvernement devra se pencher sur ce système
démodé de recensement et tenir compte du fait, si on examine et
sans vouloir préjuger de la décision du comité permanent
de la réforme de la carte électorale... Le gouvernement devra
aussi se pencher sur le fait que, lorsque le rapport de cette commission
indépendante ou permanente nous sera remis, tout recensement fait avant
deviendra totalement inutile.
Je me suis informé entre-temps, après les remarques du
député de Laval, en particulier, en deuxième lecture, d'un
certain nombre de choses et je pense que ses deux réticences ne se
situaient pas au niveau du principe, mais beaucoup plus au niveau de la
loi elle-même, comment on la mettrait en application pour cette
durée.
La première des critiques était que, possiblement, les
municipalités feraient les frais de cette loi. Or, selon mes
informations, il n'y a que les villes de Québec, Sherbrooke, Laval et
Verdun qui, techniquement, pourraient, à un moment ou à un autre,
se servir d'un recensement; il pourrait être utilisé cette
année.
Or, de façon générale, le président
général des élections estime que les municipalités
n'utili- sent pas le recensement provincial. C'est une information que je tiens
du président général des élections. De façon
encore plus précise et cela, après enquête auprès du
ministère des Affaires municipales, à la dernière
élection municipale, Québec, entre autres, a
procédé à son propre recensement. Il en est de même
pour Sherbrooke et Laval qui procéderont à leur propre
recensement sur ce premier point. Entre le coût d'un recensement
estimé par le président général des
élections et le coût d'un rencensement fait par une
municipalité en vue de sa propre élection, je pense qu'il y a
vraiment une proportion que je ne pourrais vous donner, mais qui est quand
même beaucoup plus grande, de la part du bureau du président
général des élections que de la part d'une
municipalité en particulier.
Quant aux effets négatifs que cela pourrait avoir sur la Loi des
jurés, après consultation avec nos légistes, il nous
apparaît qu'il n'y a aucun problème, une fois qu'on a lu les
dispositions des articles 7, 8, 9 et 10 de la Loi des jurés. De toute
façon et c'est ce pourquoi nos officiers légistes n'ont
pas cru bon d'inclure dans le projet de loi no 50 les dispositions qui avaient
été, à toutes fins pratiques, dictées ou la
protection qui avait été dictée par le Conseil des
ministres... Je n'ai aucune crainte de vous lire le mandat du Conseil des
ministres.
Le Conseil des ministres, à sa séance du 1er juin 1977,
lors du dépôt du mémoire que j'ai soumis, a
décidé ceci: Premièrement, d'accepter les recommandations
contenues dans le mémoire daté du 25 mai soumis par le ministre
d'Etat à la réforme électorale et parlementaire en vue,
a): de soumettre à l'Assemblée nationale pour adoption, avant
l'ajournement d'été, un projet de loi modifiant la loi
électorale de façon à: a) suspendre, pour cette
année, le recensement électoral; b) prévoir qu'en cas
d'élection partielle ou générale, on procède
à un nouveau recensement... ce qui est déjà dans le
projet de loi "... prévoir que pour les fins de la Loi des
jurés, on puisse utiliser le recensement de 1976".
C'était une précaution, selon les juristes,
superfétatoire, que j'avais mise dans notre mémoire.
Prévoir, finalement, que les municipalités ne pourront
utiliser le recensement de 1976 pour fins d'élections municipales, mais
devront faire leur propre recensement.
A la vérification des faits, on nous a dit que c'était
effectivement ce qui se faisait.
Finalement, d'autoriser le ministre d'Etat à présenter le
projet de loi, ce que j'ai fait.
Alors, dans ce sens, si on lit les dispositions de l'article 7 qui nous
dit que le shérif, au cours du mois de septembre de chaque année,
doit préparer une liste des municipalités comprises dans son
district évidemment, on parle de district du point de vue
judiciaire et non du point de vue électoral... Aussitôt la liste
terminée, il doit transmettre au président de l'élection
du district électoral parce que là, il y a une conversion
qui se fait compris en tout ou en partie dans le district judiciaire, un
exemplaire de la liste des municipalités comprises dans le territoire
d'un tel district.
Par la suite, l'article 8 nous dit que le shérif doit aussi, pour
l'instruction des procès par jury dans son district, préparer une
liste des jurés à même les exemplaires des listes
électorales qui lui sont envoyées annuellement par le
président d'élection en vertu de la Loi électorale. Or si
nous amendons de façon temporaire la Loi électorale et
c'est l'avis de nos légistes on n'a pas besoin de mettre de
disposition spéciale dans la loi, parce que cela veut dire qu'à
ce moment-là, ils devront travailler sur la liste de 1976. Par la suite,
l'opération de ces listes suit son cours purement et simplement. Je
pense que, dans l'ensemble, M. le Président, ce sont les remarques
à caractère général que j'avais à vous
faire, sinon vous rappeler que, depuis 1970, de tous les côtés
quand je dis de tous les côtés, je veux dire de tous les
partis politiques nous avons eu ces remarques à savoir qu'il
fallait revoir le système de recensement, qu'il fallait revoir
globalement le problème que pose ou que posera éventuellement le
phénomène de la liste permanente.
Evidemment, pour y arriver, comment le recensement devra-t-il se faire?
J'ai cité tout à l'heure le député de Saint-Louis,
je pourrais citer à l'appui de cette thèse les actuels
députés de Rouyn-Noranda et de Beauce-Sud, alors qu'ils
étaient en meilleure amitié, et on les citait dans le Devoir le 6
mai 1974. Je vous fais grâce de cette citation, M. le
Président.
A l'époque où il était encore député,
au nom de l'Union Nationale, le député de Chicoutimi, M.
Jean-Noël Tremblay, tenait à peu près les mêmes
propos. Je peux vous citer très brièvement son point de vue: "Je
pense que personne il disait cela au sein d'une commission parlementaire
au sein de cette commission n'a d'objection à ce que nous ayons
des listes électorales permanentes. Je crois qu'il s'agit là d'un
mécanisme nécessaire, que c'est une question de
sécurité et d'efficacité, etc.
Je pense également que la majorité des
éditorialistes et des personnes qui se sont penchés sur ce
problème indiquent ou indiquaient même au gouvernement
précédent qu'il fallait agir là-dessus. Je ne veux que
citer un éditorial qui remonte au mois d'août 1970 de feu M. Paul
Sauriol, dans le Devoir, qui disait: "On devrait peut-être songer
à une réforme plus profonde et adopter le système de la
liste électorale permanente. Maintenant que le suffrage universel est
établi pour les élections fédérales, provinciales
et municipales, ce ne serait peut-être pas trop onéreux de tenir
à jour une liste permanente qui servirait pour toutes les
élections. La question mérite examen."
C'est l'opinion également exprimée par M.
Jean-Charles-Bonenfant, le 14 janvier 1971 dans l'Action. M. Paul
Gros-D'Aillon, dans un éditorial du Montréal-Matin du 14
décembre 1971, M. Jules Héroux, dans un editorial de CJRP,
Québec, le 23 novembre 1972, M. Jean Fortier et M. Benoît
La-chapelle, de la Société des mathématiques
appliquées, en commission parlementaire, le 9 décembre 1971. Et,
finalement, un éditorial de CJMS, à Montréal, le 28
octobre 1972. Il semble que, généralement, tout le monde demande,
à quelque gou- vernement que ce soit, que, dans une éventuelle
réforme de ce système de recensement qui, nécessairement,
est intimement lié à une forme de liste électorale
permanente, qu'on nous dise: Ecoutez, pensez-y et trouvez une solution. C'est
exactement ce que le gouvernement actuel demande à l'Assemblée
nationale, de nous donner le temps d'y penser. Je le dis bien humblement, le
ministre d'Etat à la réforme électorale et parlementaire
n'a pas eu encore l'occasion de se pencher à fond sur ce problème
pour vous présenter une solution définitive et
adéquate.
Dans ce sens, nous pensons que la solution du projet de loi no 50 est la
solution, c'est-à-dire la remise du recensement à un an pour
éviter des coûts, et sans vouloir s'obstiner sur le montant de ces
coûts, qui seraient de toute façon inutiles, quant à faire
ces frais, on se dit: Pourquoi ne pas remettre le recensement d'une
année et cela nous permettra justement de nous pencher sur le
problème et de soumettre à l'Assemblée nationale, je
l'espère, dès l'automne, sinon au début du printemps, un
projet de loi qui, lui, tenterait d'en arriver à une solution
définitive?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je n'ai pas grand-chose à ajouter, M. le
Président, sauf que ce système de liste permanente existe depuis
1972/73, je crois...
M. Burns: Depuis 1972, je crois.
M. Lavoie: Je vous ferai remarquer que les éditoriaux que
vous avez mentionnés tout à l'heure étaient
antérieurs à cette loi.
M. Burns: II y en a quelques-uns qui sont antérieurs,
oui.
M. Lavoie: La plupart, 1970/71, c'était antérieur
à ce système qui a été établi, qui a
apporté une certaine amélioration, ayant moi-même
vécu plusieurs élections... Surtout, on se rappelle qu'avant,
c'était le système de recensement qui se faisait au tout
début, lors de l'émission des brefs; il se faisait dans une
période très limitée. Je pense que tout le monde se
plaignait que les listes étaient loin d'être parfaites,
lorsqu'elles étaient faites d'une manière trop rapide,
bousculée, en somme. Ce système a été une
étape. Je crois qu'à la suite des élections qu'on a
vécues, est-ce la dernière ou celle de 1973...? Avec ce
système, moins de personnes ont été privées de leur
droit de vote.
Je reconnais, avec le leader parlementaire du gouvernement, qu'il
n'était pas parfait et qu'il était peut-être un peu trop
coûteux. Il y a peut-être des moyens modernes et
électroniques aujourd'hui pour empêcher le dédoublement,
soit de se servir des cartes sociales ou d'autres moyens. Vous aurez l'occasion
de les explorer pour avoir des listes complètes, à un coût
abordable, qui pourraient servir autant pour les élections scolaires que
pour les élections municipales.
Je dois dire que, quand même, d'après mon
expérience, le système que nous avions... C'est prévu
je ne sais pas si c'est dans la Loi des cités et villes ou dans
la Charte constitutive des villes que vous avez mentionnée, entre
autres, Laval et... que les municipalités ont le droit de se
servir Laval, entre autres de tous les moyens
anciennement, dans les municipalités, on se servait des rôles
d'évaluation, lorsque le droit de vote était accordé, il y
a déjà une quinzaine d'années, uniquement aux
propriétaires fonciers, les locataires n'avaient même pas le droit
de vote... Heureusement qu'il y a eu cette amélioration.
Depuis une dizaine d'années déjà, le cens
électoral a été accordé... C'est pratiquement le
vote universel, à tous les niveaux, locataires, propriétaires,
autant au scolaire qu'un municipal. Ces municipalités avaient le droit
de se servir de tous les moyens nécessaires pour confectionner leurs
listes, soit les rôles d'évaluation ou les rôles de
perception. D'après l'expérience que j'en ai, à la ville
de Laval, on a éliminé les dépenses si je me
rappelle bien, c'est à l'élection de 1972? Non, 1973, car le
mandat de quatre ans se termine cette année... Cela représentait
quand même une économie pour une municipalité. Prenez, par
exemple, Québec ou Laval, qui ont une élection cette
année; c'était un outil très... Surtout si le recensement
était fait en septembre, comme cela se faisait normalement, souvent,
cela leur permettait de faire une économie de plusieurs... et
même, pour une ville comme Laval, je dirais d'au-delà de $100 000,
facilement.
M. Burns: Aucun doute là-dessus. Je suis d'accord avec le
député.
M. Lavoie: Confectionner une liste électorale de 150 000
personnes, si on calcule tout, avec ce qu'on paye à la pièce, la
confection, cela représente certainement au-delà d'un dollar du
nom inscrit sur les listes, je pense bien.
C'est le seul petit inconvénient que je trouve pour des villes
comme Laval et Québec. Cela va leur apporter possiblement une
dépense assez importante. Par contre, c'est disproportionné par
rapport à l'économie que le gouvernement provincial va faire en
éliminant ce recensement cette année. Mais, comme je l'ai
mentionné en deuxième lecture, je crois que ce serait très
important que le ministre responsable de ce dossier puisse, dans les meilleurs
délais, d'ici à l'année prochaine, pour ne pas qu'on ait
une autre loi semblable, un peu comme la Loi de la conciliation entre
propriétaires et locataires... S'il fallait que cette loi du recensement
soit... se répète...
M. Burns: Votre remarque, M. le député, ne tombe
pas dans l'oreille d'un sourd. Je suis l'un de ceux qui a le plus
critiqué le gouvernement précédent de nous ramener, de
décembre en décembre, chaque année, la Loi de conciliation
entre propriétaires et locataires. Mais, je peux même prendre
l'engagement que le gouvernement actuel... en tout cas, le ministre...
M. Lavoie: N'en prenez pas trop, je me rappelle votre calendrier
scolaire. Ne prenez pas trop d'engagements...
M. Burns: Je le prends, je n'ai pas dit quand je
l'appiiquerais.
M. Lavoie: Je ne sais pas si vous allez changer la Loi de
l'Instruction publique pour changer le calendrier scolaire. Vous pouvez envoyer
les enfants à l'école tous les mois de juillet et août et
donner les vacances scolaires au mois d'octobre.
M. Burns: Je prends l'engagement que nous aurons pris position
là-dessus dans le courant de l'automne et que, peut-être, nous
serons même en mesure de déposer un projet de loi à ce
sujet.
Il y a déjà un comité interministériel avec
les Affaires municipales qui est en fonction et avec des membres du Conseil
exécutif relativement à mon ministère ainsi que mon
cabinet qui travaillent ensemble actuellement à essayer de mettre au
point un projet.
J'espérerais que, dès l'automne, on soit en mesure de
faire des recommandations au Conseil des ministres pour en arriver à un
projet de loi le plus rapidement possible. Je peux vous assurer, M. le
député de Laval, que je n'ai pas du tout l'intention,
l'année prochaine à pareille date, surtout pas à pareille
date en tout cas, parce que le calendrier scolaire va s'appliquer, de vous
arriver avec un nouveau projet de loi 50 qui dise qu'on remet encore d'une
année le recensement.
M. Lavoie: Une dernière remarque, peut-être une
suggestion que je fais au ministre. Il s'agit du même ministre
responsable qui est parrain du projet de loi no 2 qui est à
l'étude actuellement. Je ne voudrais pas en faire une discussion de
fond. C'est qu'il y a une disposition, dans le projet de loi no 2 qui est
à l'étude actuellement, en deuxième lecture...
M. Burns: En deuxième lecture, oui.
M. Lavoie: ... vous me permettrez de mentionner l'article,
l'article 55 où...
M. Burns: De consentement, M. le Président. Je pense qu'on
sort du sujet, mais cela ne fait rien, c'est de consentement.
M. Lavoie: Non, c'est dans le sujet.
M. Burns: Ah! c'est dans le même sujet, d'accord.
M. Lavoie: C'est dans le même sujet. Vous prévoyez
le paiement aux partis politiques d'une somme, à même un fonds qui
est basé sur une somme de $0.25 l'électeur, qui est
distribuée aux partis politiques...
M. Burns: Au prorata.
M. Lavoie: ... suivant un prorata de votes obtenus, je pense, aux
élections.
M. Burns: C'est cela.
M. Lavoie: C'est que ces $0.25, en vertu de la loi qui est
à l'étude actuellement, sont multipliés par le nombre
d'électeurs inscrits sur les listes électorales
préparées et révisées, conformément à
la Loi électorale, lors du dernier recensement annuel. Cela veut dire
qu'en somme, les partis politiques vont être privés, dans
l'application du projet de loi no 2, de l'augmentation normale qu'il y aurait
eu...
M. Burns: C'est un fait, pour une année. M.
Lavoie:... pour une année.
M. Burns: Pour une année, il y a une portion...
Actuellement, je vous donne des chiffres, grosso modo, tels qu'ils m'ont
été livrés; nous aurions à peu près, si on
avait un recensement...
M. Lavoie: Combien d'électeurs de plus?
M. Burns: ... environ 4,2 millions d'électeurs.
M. Lavoie: A comparer avec 3,9 millions?
M. Burns: A peu près, oui. On perdrait cette
différence.
M. Lavoie: Cela fait $75 000 divisés par...
M. Burns: C'est cela. C'est la perte. Il n'y a pas de doute que
tout le monde va subir une perte proportionnelle. Je pense que le parti au
pouvoir va subir la plus grosse partie de cette perte.
Le Président (M. Laplante): Projet de loi 50, article no
1, adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 2, adopté.
M. Lavoie: On a un très long débat sur l'article
2.
Le Président (M. Laplante): Projet de loi 50,
adopté.
M. Lavoie: Je remercie le...
Le Président (M. Laplante): Je prierais le rapporteur de
faire rapport à l'Assemblée nationale sur les deux projets 50 et
51.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 3)