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Étude des crédits du Conseil
exécutif
(Vingt heures dix minutes)
Le Président (Mme Cuerrier): À l'ordre,
messieurs!
Nous sommes réunis pour entreprendre l'étude des
crédits du Conseil exécutif. Les membres de la commission sont M.
Bertrand (Vanier) remplacé par M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata); M. Biron (Lotbinière); M. Bisaillon
(Sainte-Marie) remplacé par M. Charron (Saint-Jacques); M. Burns
(Maisonneuve), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Forget (Saint-Laurent), M.
Garneau (Jean-Talon), M. Gosselin (Sherbrooke), M. Johnson (Anjou), M. Levesque
(Bonaventure), M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Martel (Richelieu), M. Morin
(Louis-Hébert); M. Morin (Sauvé) est remplacé par M. Baril
(Arthabaska); M. Paquette (Rosemont), M. Raynauld (Outremont), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
M. Fallu: C'est M. Levesque (Bonaventure) en remplacement de M.
Bertrand.
M. Lévesque (Taillon): Lévesque (Taillon).
M. Levesque (Bonaventure): II ne faudrait pas confondre.
Le Président (Mme Cuerrier): Nous allons réviser
nos positions. En remplacement de M. Bertrand (Vanier), M. Lévesque
(Taillon).
M. Levesque (Bonaventure): M. Lévesque (Taillon) doit
être sur cette commission.
Le Président (Mme Cuerrier): Cette commission doit d'abord
nommer un rapporteur. Qui allez-vous proposer?
M. Levesque (Bonaventure): M. Fallu (Bonaventure).
Le Président (Mme Cuerrier): M. Fallu (Terrebonne) n'est
pas membre de la commission.
M. Marcoux: M. Vaugeois est membre, je le suggère comme
rapporteur. Je m'excuse, on doit dire M. le député de
Trois-Rivières.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Trois-Rivières est désigné rapporteur pour cette
commission.
M. le premier ministre.
Exposé préliminaire du premier ministre
M. René Lévesque
M. Lévesque (Taillon): Mme le Président, cela va
être très très rapide. On a eu l'occasion d'en parler avant
l'ouverture de la séance. Il y a plusieurs points qui sont dans les
crédits du Conseil exécutif qui rejoignent maintenant un certain
nombre de ministres d'État. Dans certains cas, il y a eu des ententes
pour qu'il y ait des séances spéciales. Si c'est demandé
par nos collègues de l'Opposition, je pense, dans certains cas, c'est
déjà amorcé, il se peut que cela puisse se
développer comme cela. Pour le reste, c'est-à-dire ce qui
concerne directement traditionnellement le Conseil exécutif, on pourrait
résumer une bonne partie de ce qu'il y aurait peut-être à
discuter de la façon suivante.
Il y a eu pas mal de nouveau, évidemment, depuis quelques mois,
mais c'est pas mal de nouveau qui s'inscrit quand même dans pas mal de
continuité, par exemple, sous-tendant le rôle des ministres
d'État qui ont été créés sous une nouvelle
forme, si on veut, à la fin de l'an dernier. Il y avait les
comités interministériels permanents qui existaient
déjà et qui étaient une création de bon aloi du
précédent gouvernement, datant de 1975, sauf erreur. Pour ce qui
est du Secrétariat général, cela remonte à nos
prédécesseurs à tous deux, à l'Union Nationale, en
1968 et 1969.
C'est dans ce cadre qui était déjà établi
que s'inscrivent, si vous voulez, les nouveautés qui ont
été pas mal discutées et qui ne sont pas essentiellement
reliées à la création des postes de ministres
d'État coiffant les comités interministériels permanents,
siégeant aussi à un comité de priorités du Conseil
des ministres.
M. Levesque (Bonaventure): C'est plus long que je ne pensais.
M. Burns: Non, cela va être bien plus court que vous
pensiez.
M. Lévesque (Taillon): Également, des
comités ad hoc dont plusieurs ont été mis en marche depuis
quelques mois, entre autres sur les politiques de l'amiante, sur les politiques
de l'acier etc. Quand il y a des dossiers qui demandent une attention
particulière ou plus d'étude, je pense que l'expérience
antérieure a prouvé que je l'ai déjà dit
au niveau de l'appareil de la décision politique au sommet duquel
se trouve le Conseil des ministres, il y avait un besoin de prévision,
de coordination aussi à l'occasion d'arbitrages, besoin auquel essaie de
répondre la formule des ministres d'État. Je dirai simplement
qu'après sept mois maintenant, pas loin, j'ai l'impression que cela va
bien. Je répéterai ce que j'ai déjà dit, si, par
hasard, il fallait changer cela, mais je ne le crois pas il
faudrait trouver quelque chose d'équivalent parce que tous les
gouvernements, aujourd'hui, se rendent compte de cette nécessité
de coordination permanente.
Du côté du Secrétariat général, la
chose la plus importante, quant à nous, a été d'essayer de
mettre en marche et c'est en marche, enfin, certaines nominations l'ont
montré, là aussi il y a une continuité une
étude permanente, si on veut, ce
qui permettrait de rationaliser quelques centaines de postes qui sont
tous des postes de haute fonction publique de ce qu'on appelle les grands
commis de l'État, sous la forme classique de dossiers d'étude, de
prospection aussi à l'extérieur pour voir comment il y a moyen
d'enrichir, à l'occasion, la Fonction publique, de gestion des
nominations, de façon que cela ne soit pas laissé trop à
l'arbitraire. Je pense que les journaux ont fait écho de cela avant
même les récentes nominations.
C'est amorcé pour l'instant, mais je pense que déjà
cela nous donne l'impression de voir beaucoup plus clair dans ce secteur
extraordinairement important de l'administration publique parce qu'il s'agit
quand même de ceux qui ont la plupart des grandes décisions
administratives à prendre ou à coordonner. En gros, pour en
rester sur simplement une perspective de départ, comme cela,
j'arrêterai là, Mme le Président, j'attendrai les
questions.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le leader de l'Opposition
officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Mme le Président, je voudrais
d'abord dire au premier ministre que nous n'avons pas l'intention de lui faire
subir un interrogatoire ou un contre-interrogatoire. Nous savons l'importance
de l'emploi de son temps. Nous n'avons pas l'intention de le retenir trop
longtemps ici. Nous savons, cependant, que le rôle très
pragmatique du premier ministre, c'est de recevoir les dossiers que les
ministres ne peuvent pas régler et qu'ils lui refilent. Quelles que
soient les structures et quels que soient les comités des
priorités, c'est finalement lui qui hérite des problèmes
chauds. Nous n'avons pas l'intention, cependant, à cette étape-ci
de l'étude des crédits de lui rappeler tous ces dossiers parce
que je pense bien que nous aurions à recommencer des débats qui
pourraient se poursuivre ailleurs qu'ici, dans le cadre de l'étude des
crédits du Conseil exécutif. Afin d'être brefs et
pratiques, nous voulons dire au premier ministre que nous allons étudier
simplement les choses qui doivent retenir son attention et que nous allons
garder pour plus tard, par exemple, l'OPDQ; nous aurons sûrement une ou
deux autres séances spéciales là-dessus, ce qui
représente, d'ailleurs, la partie budgétaire la plus importante
de ces crédits. Nous nous en tiendrons au programme no 1, Bureau du
lieutenant-gouverneur; 2 Administration des élections 3
Organismes-conseils auprès du premier ministre et du Conseil
exécutif et finalement...
M. Raynauld: On pourrait peut-être poser une question pour
savoir où est-ce que cela va aller.
M. Levesque (Bonaventure): Promotion du droit et du statut de la
femme. Ceci étant dit, nous allons commencer immédiatement avec
le bureau du lieutenant-gouverneur.
Bureau du lieutenant-gouverneur
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le gouvernement envisage
des modifications au rôle et aux fonctions du lieutenant-gouverneur?
M. Lévesque (Taillon): Non. D'ailleurs, je voudrais
souligner une chose, c'est qu'en ce qui concerne le personnel de cadre, les
services de soutien, enfin le budget relativement modeste je pense que
les chiffres le montrent qui a été tout simplement
indexé, à toutes fins utiles, il n'y a pas eu de changement.
C'est-à-dire qu'on a respecté ce qu'on pourrait appeler
"l'establishment" de Son Excellence. Je pense que c'est parfaitement dans les
règles du jeu, du régime, tant qu'on y sera.
Il y a une chose que j'aimerais souligner justement pour ceux qui,
à l'occasion, partant de la reine... C'est sa journée
aujourd'hui, c'est curieux que nos amis d'en face n'aient pas pensé
à souligner cela.
M. Burns: Bien oui, cela m'étonnait aussi. Il est trop
tard, c'est passé.
M. Levesque (Bonaventure): J'allais justement, comme question
additionnelle, poser...
M. Burns: Ah oui!
M. Marcoux: Une motion de...
M. Levesque (Bonaventure): Je voudrais présenter au
premier ministre un document dans lequel, justement, il verra que la question
no 2 souligne justement cet événement.
M. Burns: On s'attendait aujourd'hui à une question, une
motion non annoncée.
M. Levesque (Bonaventure): Mais il y avait tellement d'autres
priorités. Voyez-vous ce qui arrive avec le leader du gouvernement et sa
présence ici ce soir, c'est que peut-être il veut accaparer tout
le temps, mais le temps que nous allons passer avec le leader du gouvernement
sera un temps qui s'ajoutera à celui que nous aurions l'intention de
consacrer au premier ministre.
M. Burns: Je m'excuse, mais je suis un humble lieutenant.
M. Levesque (Bonaventure): Nous parlons d'un autre lieutenant, le
lieutenant-gouverneur.
M. Burns: Je laisse le premier ministre, qui est le
général, faire tout à fait les travaux de cette
commission.
M. Lévesque (Taillon): Ce que j'allais dire, c'est
simplement ceci. Il y a des gens, partant de cette espèce de vieille
image de la couronne comme d'une chose désuète, et je pense qu'en
ce
qui nous concerne elle est passablement désuète, cela
répond peut-être à la deuxième question du chef de
l'Opposition... Il faudrait noter ceci, c'est que sous quelque régime
que ce soit, que ce soit un régime parlementaire avec un chef de
l'État symbolique, comme c'est le cas en ce moment plus ou moins
symbolique, ce qui a son importance ou que ce soit un régime
présidentiel éventuellement où le chef d'État est
le chef de l'Exécutif en même temps, il y aura toujours quand
même la nécessité d'un personnage, comme cela,
jusqu'à un certain point, qui sert à la fois de symbole et
parfois aussi de direction de l'Exécutif.
Dans le régime actuel, cela prend cette forme. Pour
répondre directement à la question du chef de l'Opposition, on
n'a pas l'intention d'y toucher jusqu'à ce que le régime change
éventuellement, si telle est la volonté du peuple.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le gouvernement du
Québec participe d'une façon ou d'une autre au 25e anniversaire
du règne de Sa Majesté la reine Elisabeth?
M. Lévesque (Taillon): Oui, on suit cela à la
télévision, on lit les nouvelles. C'est une forme de
participation. Je ferai remarquer au chef de l'Opposition d'ailleurs...
M. Burns: C'est comme aux Olympiques, on regardait.
M. Lévesque (Taillon): ...que je n'ai pas à me
sentir gêné de ne pas participer, j'étais là la
première fois quand c'est arrivé.
M. Levesque (Bonaventure): J'ai lu cela dans le reportage de
Normand Girard, dans le Journal de Québec ce matin.
M. Lévesque (Taillon): J'ai lu cela avec beaucoup
d'intérêt et avec une certaine nostalgie.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le gouvernement a fait
parvenir à Sa Majesté un message à cette occasion?
M. Lévesque (Taillon): Non, est-ce que le chef de
l'Opposition y a pensé?
M. Levesque (Bonaventure): Non, mais j'ai pensé à
vous poser la question.
M. Lévesque (Taillon): J'avoue humblement que je n'y ai
pas pensé.
M. Levesque (Bonaventure): Ah! Ah! Ah!
M. Lévesque (Taillon): C'est vrai. Je n'ai aucune
arrière-pensée; je n'y ai pas pensé.
M. Burns: C'est parfait de ne pas y avoir pensé.
M. Levesque (Bonaventure): Voyez-vous, là?
M. Burns: Bien, c'est bon signe.
M. Levesque (Bonaventure): On va recommencer un débat
inutile à ce moment-ci.
M. Burns: Non, non. Vous voulez passer au programme 2?
M. Lévesque (Taillon): Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 1,
adopté.
M. Levesque (Bonaventure): À moins que... M. Brochu:
Un instant, s'il vous plaît!
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: J'aimerais peut-être revenir sur une question
qui me paraît avoir une certaine importance à ce stade-ci. Je
pense qu'on peut la rattacher au programme 1, c'est la question du
régime présidentiel. Je pense que cela a été une
priorité qui avait été soulignée dans le programme
du Parti québécois. Dès l'ouverture de la présente
Législature, la nouvelle structure qui a été
établie par le gouvernement en ce qui concerne la répartition des
ministères et le nouvel organigramme dénotait peut-être une
espèce d'intention dans ce sens ou, du moins, cela s'orientait
peut-être tranquillement vers un nouveau mode de parlementarisme.
Est-ce que le premier ministre pourrait nous indiquer, à ce
stade, quelles sont maintenant, après usage, les intentions du
gouvernement en ce qui concerne le régime présidentiel? Est-ce
que vous maintenez toujours cette préoccupation comme devant entrer en
fonction le plus tôt possible, c'est-à-dire est-ce que vous visez,
à court terme, à établir ce fameux régime
présidentiel?
M. Lévesque (Taillon): Non.
M. Brochu: Sinon, est-ce que vous prévoyez des
étapes intermédiaires? Dans votre esprit, maintenez-vous ce but
ultime? Entre-temps, est-ce que vous prévoyez procéder par
étapes en instaurant une forme de parlementarisme qui
s'intégrerait davantage à cette philosophie d'un régime
présidentiel?
Le Président (Mme Cuerrier): M. le premier ministre, juste
avant que vous répondiez à cette question-ci, je voudrais
simplement préciser que j'ai reçu une note. M. Brochu,
député de Richmond, remplace M. Biron, député de
Lotbinière, lequel est retenu à l'atelier sur la langue.
M. Lévesque (Taillon): D'accord. Je répondrai ceci
au député, en résumant ce que j'ai dit tout à
l'heure, je pense, juste avant qu'il arrive. Pour autant qu'il s'agisse de la
nomination des ministres d'État, d'une nouvelle structuration du cabinet
qui
correspond, d'ailleurs, à une évolution qui était
déjà là, par anticipation, dans les comités
interministériels permanents, il n'y a aucune intention
présidentielle de près ou de loin là-dedans.
Il est vrai que le Parti québécois, qui a permis
l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel a dans son programme une
hypothèse de régime présidentiel, seulement cela reste
quand même des choses qu'on aura à discuter éventuellement,
si les institutions du Québec doivent changer. On ne croit pas qu'on
doive faire cela par anticipation ou essayer de faire des systèmes
présidentiels déguisés ou amorcés, non. Il y a deux
systèmes démocratiques reconnus dans le monde, je pense,
aujourd'hui. Il y a le système parlementaire britannique, qui est le
nôtre actuellement. Il y a le système présidentiel qui a
été inventé essentiellement par les Américains. Le
Parti québécois avait opté pour le système
présidentiel. C'est encore dans son programme.
Il y a des gens qui se posent des questions en disant: Si, un jour,
viennent des changements de statut politique, est-ce qu'on doit tout changer en
même temps, tout chambarder? Cela se discute. Il y a du pour et du contre
des deux côtés. De toute façon, pour répondre
à la question du député, il n'est pas question, à
court terme, de commencer à chambarder les institutions.
M. Brochu: Alors si je comprends bien, cela demeure inscrit au
programme. Par contre, dans le plan de travail que se donne le gouvernement
pour le mandat qui est le sien, il ne voit pas à mettre en application
aucune formule qui soit apparentée de près ou de loin ou qui soit
intégralement une formule de régime présidentiel.
M. Lévesque (Taillon): Bien cela impliquerait un
changement dans les institutions pour lequel on n'est pas mûr. Et puis,
essayer de le faire sous forme de déguisement, d'amorce
camouflée, non, on n'est pas intéressé à cela.
M. Brochu: Alors, dans votre optique, à long terme, cela
pourrait venir, mais à ce moment-là il faudrait que ce soit fait
tout d'un coup, c'est-à-dire que...
M. Lévesque (Taillon): II faudrait que ce soit fait
probablement, par ce qu'on appelle un document constitutionnel...
M. Brochu: Par contre, après avoir étudié la
situation, oui...
M. Lévesque (Taillon): ... de base, une constitution, et
ce serait proposé, après le débat, à l'approbation
des citoyens, comme cela se fait, je pense, dans toutes les
sociétés normales aujourd'hui, les sociétés
démocratiques, en tout cas.
M. Levesque (Bonaventure): De toute façon, il s'agit d'une
question très hypothétique, et je pense bien qu'on ne devrait pas
y passer trop de temps.
M. Lévesque (Taillon): Peut-être pas aussi
hypothétique que cela. Ce n'est peut-être pas si loin dans
l'avenir, mais enfin on n'en est pas là.
M. Brochu: Je pense qu'on peut poser la question, parce que le
débat a été lancé, à certains moments, sur
la question. Et je pense qu'il y a de plus en plus de Québécois
qui se demandent si ce ne serait pas bon de regarder de ce côté,
s'il n'y aurait pas certains avantages à...
M. Levesque (Bonaventure): Cela a été
suggéré, même dans le cadre actuel, par le premier
ministre.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le leader de l'Opposition
officielle, voulez-vous laisser terminer, s'il vous plaît?
M. le député de Richmond?
M. Brochu: Mme le Président, j'espère que je ne
dérange pas trop le chef de l'Opposition dans sa réflexion
à haute voix, je pense qu'il ne s'est pas cassé les jambes pour
demander la parole non plus. Alors il n'aura pas de blessure à ce
stade-ci.
Mme le président, j'aimerais souligner le fait qu'il y a quand
même un certain nombre de Québécois qui se posent la
question à savoir s'il n'y aurait pas lieu, peut-être, d'envisager
un régime présidentiel. Cela rejoint d'autres
préoccupations qui vont peut-être un peu plus loin, au niveau
même de l'Assemblée nationale, soit que cela touche plus la
réforme parlementaire qui s'en vient, en ce qui concerne, par exemple,
la question du vote libre, en Chambre, indépendamment du parti. Cela va,
je pense, dans l'ensemble de cette philosophie de démocratiser davantage
nos institutions parlementaires, de sorte que le député soit
moins lié par une question de parti que par des questions de principe
sur le plan de sa responsabilité face à son comté, face
à son électorat, peut-être pour améliorer le
système.
M. Lévesque (Taillon): Le premier qui a mentionné,
au moment où il disposait des leviers du pouvoir, le système
présidentiel, c'était M. Bertrand, l'ancien premier ministre.
M. Levesque (Bonaventure): Quand j'ai parlé du premier
ministre, je parlais de M. Bertrand à ce moment-là. Je n'ai pas
eu le temps de terminer.
M. Lévesque (Taillon): Évidemment, le Parti
québécois a aussi inscrit cela à son programme. Une chose
certaine, c'est que certains des éléments qui peuvent être
dans le système présidentiel comme une autonomie plus grande et
peut-être une force de frappe plus grande et peut-être une force de
frappe plus grande des commissions parlementaires, cela peut venir avec bien
d'autres choses. Mais, à l'intérieur du régime actuel, je
crois que cela peut s'ajuster, s'accommoder, dans la réforme
parlementaire dont il est question et à laquelle on travaille du
côté du ministre d'État à cette réforme, la
réforme électorale et parlemen-
taire. Mais quelque chose qui serait comme d'amorcer
prématurément un changement fondamental des institutions, non, il
n'en est pas question pour l'instant.
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. M. Lévesque
(Taillon): Adopté?
Le Président (Mme Cuerrier): Le programme 1 est
adopté. Programme 2.
M. Levesque (Bonaventure): Juste avant de l'adopter, est-ce qu'il
est question de la résidence du lieutenant-gouverneur? Il n'est pas
question de cela à nulle part. Je comprends que ce sont les travaux
publics qui s'occupent de cela, mais...
M. Lévesque (Taillon): Que je sache, non. Il n'y a rien
d'évoqué comme chambardement; d'ailleurs, il suffit de voir un
peu le détail du budget modeste qui est là. Ce sont
essentiellement les mêmes services qui continuent. Il n'y a pas
d'intentions précises d'évoquées jusqu'ici.
M. Levesque (Bonaventure): Non plus pour la résidence du
premier ministre?
M. Lévesque (Taillon): Non plus. J'ai vu une sacrée
belle maison qui était à vendre et qui avait été
proposée, mais cela aurait été excessif.
Le Président (Mme Cuerrier): Le programme 2.
Administration des élections
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre a
quelque chose à nous communiquer relativement à ce programme?
M. Lévesque (Taillon): Du côté de
l'administration des élections?
M. Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Lévesque (Taillon): Non, il y a seulement une chose
dont j'ai fait part au chef de l'Opposition avant la séance, qu'il est
peut-être bon de reprendre parce que c'est une annonce qu'on aurait
peut-être dû faire il y a quelques jours. Le Conseil des ministres
est d'accord pour proposer à l'Assemblée nationale de suspendre
le recensement encore cette année.
M. Levesque (Bonaventure): Pourquoi encore cette année? Il
a eu lieu l'an passé.
M. Lévesque (Taillon): Cette année.
C'est-à-dire, on en avait parlé l'année passée. Il
va avoir lieu cette année ce délai d'au moins un an parce qu'on
considère que ce serait vraiment du travail pas mal gaspillé, des
fonds publics perdus, d'autant plus qu'on attend la révision
éventuelle de la carte.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre est en
train de nous dire qu'il est contre les listes permanentes?
M. Lévesque (Taillon): Non, au contraire, il s'agirait de
savoir comment l'établir une fois pour toutes, peut-être d'une
façon beaucoup plus moderne, de façon qu'elle puisse être
révisée de façon permanente aussi, et pouvoir
établir une sorte de matrice à laquelle pourrait s'alimenter
aussi bien les élections municipales et peut-être
éventuellement les élections scolaires. Cela fait longtemps qu'on
en parle.
M. Levesque (Bonaventure): Je ne comprends pas trop pourquoi le
gouvernement à ce moment prendrait une décision comme
celle-là. Il faudrait amender la loi, probablement.
M. Lévesque (Taillon): Oui, on va proposer à
l'Assemblée nationale un amendement dans ce sens.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que ce serait seulement pour
l'année en cours?
M. Lévesque (Taillon): Jusqu'à nouvel ordre parce
qu'on ne peut pas prévoir de deux ans en deux ans.
M. Levesque (Bonaventure): Quelle est la philosophie qui
préside à cette décision?
M. Lévesque (Taillon): La philosophie est relativement
simple. Premièrement, c'est d'abord une économie de fonds publics
qui seraient, à notre avis, gaspillés si on faisait une liste sur
la base de la carte actuelle, des bureaux de scrutin actuels, des comtés
actuels qui, de toute façon, sont appelés à être
chambardés assez fondamentalement parce qu'on attend le rapport de la
commission permanente de révision qui doit venir incessamment. C'est
prévu pour quand?
M. Burns: Au début de 1978.
M. Lévesque (Taillon): Ce n'est pas six mois qu'ils
ont?
M. Burns: Oui.
M. Lévesque (Taillon): Enfin, il y a toujours des
délais.
M. Burns: C'est au début de 1978.
M. Lévesque (Taillon): Alors au début de l'an
prochain on va avoir les suggestions de révision. Il va falloir voir
aussi si on doit penser au mode de scrutin. Cela fait longtemps qu'on en parle.
Cela peut affecter le changement de la carte. Tout cela est dans la
révision de...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que dans le budget il y a des
diminutions correspondantes à cette intention du gouvernement?
M. Lévesque (Taillon): Des diminutions correspondantes
à l'intention, non.
M. Levesque (Bonaventure): On n'en voit pas.
M. Lévesque (Taillon): Pourrait-on souligner au chef de
l'Opposition M. Bernard me rappelle cela que s'il s'agit d'un
amendement à la loi, présumément les crédits pour
le recensement sont là, mais la loi n'est pas encore adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends, mais cela serait une
diminution et non pas une augmentation.
M. Lévesque (Taillon): II y aurait une diminution à
ce moment.
M. Levesque (Bonaventure): Le gouvernement actuel a toujours
quelque chose de planifié, il a toujours quelque chose... Je me
l'imagine, parce qu'on parle toujours de planification et de politique globale.
On a tellement parlé de cela dans l'Opposition.
M. Lévesque (Taillon): II ne faut jamais gonfler les
choses comme cela. Combien de gens ont parlé de la machine...
M. Levesque (Bonaventure): On a fait des listes permanentes
d'électeurs, un recensement annuel et tout le monde a applaudi à
ce moment, particulièrement, dans l'Opposition. Le premier geste que
vous posez, c'est de mettre fin aux listes permanentes et au recensement
annuel. Je veux savoir pourquoi.
M. Lévesque (Taillon): Je ferais remarquer au chef de
l'Opposition que la liste permanente a été une fiction dans la
pratique parce que, sauf erreur, depuis qu'on a commencé cela, ça
a été chaque année et ce n'est jamais devenu permanent.
Autrement dit, on a fait une espèce de rodage annuel de ce qui aurait pu
ou de ce qui pourrait devenir éventuellement une liste permanente.
M. Levesque (Bonaventure): Que cela devienne permanent, tout le
monde meurt, tout le monde naît.
M. Lévesque (Taillon): Non, mais c'est certain, je le
comprends. Il me semble qu'en se servant des moyens les plus modernes, comme
les ordinatrices, etc., on pourrait plutôt établir une matrice
permanente de la liste et trouver le mécanisme qui permettrait une
révision permanente de façon à ne pas toujours recommencer
ce travail. Cela se fait dans d'autres sociétés contemporaines.
Cela devrait, éventuellement, être mis au point au moment
où on sera prêt à greffer cela à une réforme
générale de la carte électorale et éventuellement
du mode de scrutin. Ce qui fait qu'on ne voit vraiment pas de raison, qu'il n'y
a pas d'autre perspective de haute stratégie, qu'on ne voit pas de
raison de gaspiller de l'argent en ce moment...
M. Levesque (Bonaventure): Combien cela coûte-t-il?
M. Lévesque (Taillon): Cela coûte $4 millions ou
$3,5 millions. C'est mis au panier aussitôt que, forcément, on
reprend l'année suivante, surtout s'il y a des bases différentes
dans les bureaux de scrutin.
M. Levesque (Bonaventure): Quelles sont les intentions du
gouvernement, une fois que ce projet de loi sera déposé? Quelle
est la nature du projet de loi? Est-ce que cela serait seulement pour l'automne
1977?
M. Lévesque (Taillon): Pour ce qui est de la
réforme générale de la Loi électorale, non. Pour ce
qui est du recensement, ce serait seulement pour cette année.
M. Levesque (Bonaventure): Et cela reviendrait à l'automne
1978.
M. Lévesque (Taillon): Présumément, à
ce moment-là, on sera prêt à dire sous quelle forme plus
permanente cela viendra.
M. Levesque (Bonaventure): Mais comment prépare-t-on le
référendum?
M. Lévesque (Taillon): Cela se prépare quand
même.
M. Levesque (Bonaventure): Non, mais un référendum
présuppose que tout le monde va avoir le droit de vote et on a besoin de
listes électorales.
M. Lévesque (Taillon): Est-ce que je pourrais dire au chef
de l'Opposition que, même avec le délai de l'automne 1977, les
listes seront disponibles sûrement en temps et lieu?
M. Levesque (Bonaventure): Ce qui présuppose, pour
quelqu'un de très naïf, que ce ne serait pas beaucoup avant le
début de 1979 qu'aurait lieu le référendum.
M. Lévesque (Taillon): Ce ne sera sûrement pas au
printemps de 1978.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends. Bon!
M. Lévesque (Taillon): Cela va se préciser peu
à peu.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: Je voulais poser une question de détail, mais
qui était reliée à celle dont on vient de parler. Dans les
prévisions budgétaires pour l'élection, dont le budget est
passé de $20 millions à $6 millions...
M. Lévesque (Taillon): C'étaient les
élections de l'an dernier, essentiellement.
M. Raynauld: ...je voulais savoir sur quelles bases on pourrait
comparer. Est-ce qu'il y a des augmentations dans le budget régulier
indépendamment de l'élection de l'année
dernière?
M. Lévesque (Taillon): II y a eu, évidemment,
l'indexation du côté des traitements. Du côté des
postes, je pense que le député verra que c'est 47/47 pour
l'essentiel, 16/16 pour...
M. Raynauld: II y a $3,5 millions là-dedans qui
étaient pour le recensement et qui ne seraient pas utilisés.
M. Lévesque (Taillon): Présumément, il doit
se trouver quelque part. Oui, c'est dans les autres dépenses
statutaires. C'est dans les $4,8 millions que se trouverait normalement
l'économie pour l'année.
M. Levesque (Bonaventure): Cela veut dire que, lorsqu'on ne
prévoit pas d'élections ou de référendum, on peut
faire sauter cela, cette histoire de recensement annuel?
M. Lévesque (Taillon): Si l'Assemblée nationale,
démocratiquement, est d'accord pour exempter $3,5 millions de
gaspillage, oui.
M. Levesque (Bonaventure): À tout bout de champ, comme
cela, on va savoir quelles sont les intentions du gouvernement. On ne peut
prévoir aucune élection précipitée durant ce temps,
on va prévoir tout cela. Est-ce M. Parizeau qui vous impose cela?
M. Lévesque (Taillon): Non, on a pensé à
cela tout seuls, croyez-le ou non.
M. Levesque (Bonaventure): Oui?
M. Lévesque (Taillon): On me rappelle tout simplement
ceci, s'il y avait des élections partielles, ce qui est toujours dans le
domaine du possible, et dans l'hypothèse plus ou moins invraisemblable
même d'une élection générale dans les mois qui
viennent, quitte à allonger un peu les délais, il y a toujours
moyen d'avoir des recensements.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais, encore là, faut-il
avoir une loi pour cela? La loi, présentement, prévoit, chaque
année, une période de recensement. Le projet de loi que vous
envisagez présentement reviendrait un peu à ce qui existait
autrefois.
M. Lévesque (Taillon): II n'exclurait rien pour
l'année qui vient en ce qui concerne les élections partielles. Il
est fort possible que le chef de l'Opposition ait raison s'il y avait des
élections générales, mais, à ce moment-là,
il y aurait probablement une session spéciale.
M. Levesque (Bonaventure): Cela m'a l'air soit de
l'improvisé...
M. Lévesque (Taillon): Non, cela a l'air qu'on ne veut pas
d'élections d'ici à six mois, sûrement.
M. Levesque (Bonaventure): Non, je comprends.
Tout de même, lorsqu'on en a préparé par une loi qui
prévoit toutes les éventualités, il me semble qu'on avait
posé un geste très positif qui avait une certaine permanence. La
seule raison que l'on donne présentement pour modifier cela, c'est une
économie que l'on ferait au cours de l'année. Est-ce qu'il y a
d'autres raisons?
M. Lévesque (Taillon): Non, mais c'est relié au
fait qu'on veut essayer de préparer quelque chose de cohérent.
Dans tout ce domaine de la réforme électorale, si le chef de
l'Opposition le veut, il pourra reprendre tout ce sujet. On s'excuse, je l'ai
dit avant la séance, de ne pas avoir invité le président
général des élections, parce qu'il y avait une sorte de
semi-entente qui semblait être conclue pour faire le tour de tout cela, y
compris le bill 2, les intentions du gouvernement.
Globalement, il me semble que ce n'est pas tellement compliqué de
s'imaginer que vis-à-vis de la loi électorale, qui est devenue
une sorte de fouillis absolument incohérent, auquel on a ajouté,
on a ajouté, on a ajouté, on a "patché" depuis des
années, vis-à-vis de la réforme de la carte
électorale, qui va poser, également, parce que c'est
relié, le problème du mode de scrutin, à savoir si on doit
l'amender ou si on doit le garder tel quel, tout cela est en train de se
préparer, vis-à-vis du recensement, l'idée d'une liste qui
soit vraiment permanente ou qui puisse donner une matrice permanente
plutôt qu'un truc qu'on rode et qu'on reprend à chaque
année, ce n'est pas permanent cela, cela revient exactement au
système traditionnel, excepté que cela nous coûte
exactement $3,5 millions, ou a peu près, par année, et on n'a
quand même pas les élections, vis-à-vis de tout cela, il y
a un tableau général qu'on essaie de composer pour voir s'il n'y
aurait pas moyen de rationaliser tout cela et le rendre aussi économique
que possible, aussi logique que possible.
Et pour cette année, il nous a paru absolument aberrant de
dépenser $3,5 millions pour refaire les exercices qui vont au panier six
mois après. Il sera prévu, quand même, si M. le chef de
l'Opposition me permet juste une chose, qu'en ce qui concerne les
élections partielles, cela n'est pas difficile à imaginer, la
formule, et en ce qui concerne les élections générales, il
y aurait recensement spécial, recensement immédiat au cas
où il y aurait des élections générales.
M. Burns: II y aurait peut-être, si vous me permettez, un
autre problème qu'on peut ajouter à tout cela. Chaque parti a
quand même un effort à donner. Surtout le parti de l'Opposition et
le parti au pouvoir ont un effort à donner pour amener des gens à
faire fonctionner ce système de recensement. Si cela se fait dans le
vide, cet effort, cela vaudrait peut-être la peine qu'on le fasse de
façon permanente, de façon unique pour être utilisé
à tous les niveaux. C'est un peu dans cette optique que l'approche est
faite.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais l'approche est faite,
d'après le premier ministre, pour épargner $3,5 millions.
M. Burns: Dans l'immédiat, oui, $3,5 millions cette
année. C'est cela.
M. Levesque (Bonaventure): Ce qui me surprend le plus, c'est
justement mon interlocuteur qui est venu apporter sa contribution ce soir. Ce
même interlocuteur nous parlait non seulement des recensements annuels,
non seulement des listes permanentes d'électeurs, il nous a
parlé, également, des sessions adaptées à
l'échéancier, il nous a parlé des élections
à dates fixes, etc. Là, ce qu'il nous propose, c'est exactement
le contraire. C'est discrétionnaire, c'est jugé à mesure
que se présente telle ou telle situation. Je suis un peu-perdu devant
cette volte-face.
M. Burns: Vous avez raison d'être perdu. Remarquez que le
chef de l'Opposition a le droit d'être perdu, c'est un schème de
pensée qui est tout à fait en dehors de la façon dont il a
l'habitude, lui, le doyen de l'Assemblée nationale, de fonctionner
depuis peut-être vingt ans.
M. Levesque (Bonaventure): Non, j'étais prêt
à fonctionner comme vous le soumettiez, mais là vous revenez
à ce qu'il y a de plus ancien.
M. Burns: Pas du tout.
M. Levesque (Bonaventure): Bien oui!
M. Burns: En deux mots, je peux vous dire ceci: II est impossible
de penser en termes d'une carte électorale et d'un système
électoral unique, sans penser en termes d'un recensement ou d'une forme
qui remplacerait le recensement de façon unitaire. Cela veut dire
éventuellement toucher le domaine municipal, le domaine scolaire et,
évidemment, le domaine provincial, comme on l'appelle actuellement.
Cela veut dire unifier ces trois façons d'aller voter et de se
présenter aux élections, donc le cens
d'éligibilité. C'est cela que cela veut dire. À chaque
fois qu'on va jouer avec la carte électorale, cela va avoir,
nécessairement, des effets là-dessus. Ce qu'on est en train de
vous dire c'est que, si on doit arriver à une carte électorale
qui va servir à tout le monde, si on doit arriver également
à un cens électoral et à un cens
d'éligibilité pour tout le monde, à une liste
électorale donc, comme voie de conséquence, qui va être
utilisée et par les municipalités et par le niveau scolaire, il
faut trouver un commun dénominateur à tout cela. Il faudrait
peut-être que l'on trouve cette chose avant de dépenser $3,5
millions, pour un recensement qui sera absolument inutile. C'est là que
je rejoins ce que le premier ministre disait tout à l'heure, c'est une
dépense inutile de $3,5 millions ou $4 millions pour un recensement qui
devrait avoir lieu normalement au mois de septembre, alors qu'on ne s'en
servira pas, si jamais on fait cette réforme. Si on ne la fait pas, vous
pourrez nous blâmer l'année prochaine de ne pas l'avoir faite.
M. Levesque (Bonaventure): Cela me surprend. En anglais, je
dirais: "I am puzzled" par l'approche du ministre, lorsqu'il parle, par
exemple, de la carte électorale qui va servir à tout le monde,
lorsqu'il parle des élections municipales et des élections
scolaires. Il ne faut pas penser à une même carte
électorale.
M. Burns: Dans le moment, non.
M. Levesque (Bonaventure): Deuxièmement, lorsqu'il parle
du cens électoral, il semble se diriger vers la carte d'identité.
Est-ce qu'il a l'intention de suggérer à l'Assemblée
nationale une carte d'identité?
M. Burns; C'est une des choses auxquelles nous pensons...
M. Lévesque (Taillon): Qui serait utilisée
seulement au moment des votes.
M. Burns: ... qui sera de façon très restrictive
utilisée au moment de la votation, mais pas comme, on pourrait le
penser, une carte d'identité pour qui que ce soit qui se présente
dans une soirée, en quelque part, et on dit: Bien, s'il vous
plaît, vos papiers, etc., comme dans certains pays d'Europe.
Ce n'est pas du tout l'intention du gouvernement d'utiliser cette carte
d'identité électorale à des fins autres
qu'électorales.
M. Lévesque (Taillon): Je ferai remarquer juste une chose
au chef de l'Opposition à propos de ce cens électoral; il semble
que le vote, sauf erreur, est universel, au niveau municipal et est
relié aussi, je pense, au vote à 18 ans. Il me semble qu'on avait
eu cette illusion que la liste qu'on appelle permanente, qui se refait chaque
année, qui devait se refaire chaque année, pourrait servir aux
élections municipales. L'expérience a prouvé parce que
cela ne correspondait pas. Par exemple, les sections du recensement ne
correspondent pas du tout, les délimitations de base, les plus proches
des citoyens. À peu près toutes les municipalités, sauf
peut-être une ou deux exceptions, ont été obligées
de refaire le recensement. Dans le cas de Montréal, cela coûte
quelque chose comme $1 million. Il y a eu des élections, on a fait le
recensement quand même. En fait, il y a vraiment une forme de gaspillage
qu'il faudrait essayer d'enrayer, à condition de pouvoir trouver une
façon d'unifier le cens et les sections de recensement qui sont quand
même les petits morceaux qui devraient pouvoir être
harmonisés, rationalisés. C'est là-dessus qu'on doit
essayer de travailler.
M. Burns: Puis-je ajouter qu'à l'origine, la liste
permanente on l'a appelée une liste permanente mais, dans le
fond, c'est une liste renouvelable d'année en année devait
être un élément
d'épargne pour les corps publics. Or, on s'aperçoit que,
dans le fond, c'est le contraire. D'une part, c'est quelque chose qui
coûte plus cher à l'État du Québec et, d'autre part,
qui ne sert aucunement au niveau municipal. En tout cas, à ma
connaissance, il y a peut-être une ou deux municipalités qui, de
façon lointaine, se sont servies de la liste électorale.
De toute façon, comme le cens électoral n'est pas le
même au niveau provincial qu'au niveau municipal, il y a une
difficulté fondamentale à utiliser la même liste. Avant de
parler de liste unique, c'est peut-être le problème du cens
électoral qui doit être examiné de façon très
précise.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Rimouski et M. le député de Richmond.
M. Marcoux: Je voudrais demander au ministre d'État
à (a réforme parlementaire quand il prévoit
présenter à l'Assemblée nationale le projet de loi sur la
réforme du mode de scrutin et si telle réforme du mode de scrutin
est envisagée pour introduire des éléments proportionnels
à la représentation électorale.
M. Burns: Justement, l'aspect proportionnel est un
élément qui devra être examiné de façon
très sérieuse par rapport à l'ensemble d'une
réforme électorale. Je ne peux prévoir, de façon
sérieuse, qu'un tel projet puisse être soumis à
l'Assemblée nationale avant le début de 1978.
M. Marcoux: Est-ce que l'élément proportionnel est
définitivement retenu ou s'il est sous examen seulement?
M. Burns: L'élément proportionnel, en ce qui
concerne le ministre d'État à la réforme
électorale, est très sérieusement retenu.
M. Marcoux: Mais pas définitivement?
M. Burns: Je ne suis pas le maître de céans
là-dessus, je ne suis qu'un instrument pour véhiculer,
auprès du Conseil des ministres, ce genre de question. Le Conseil des
ministres me dira que j'ai tort ou que j'ai raison de lui proposer telle ou
telle solution. En ce qui me concerne, je retiens comme un
élément très important de réforme électorale
la participation proportionnelle des électeurs ou, si vous voulez,
l'élément proportionnel quant à l'élection.
M. Marcoux: Et ce sera pour la prochaine session?
M. Burns: Quand je vous dis au début de 1978, c'est la
prochaine session. C'est ce que cela veut dire, dans le fond. Pas à
cette session-ci si on considère que malgré un ajournement
d'été, nous reprendrons à l'automne dans une même
session, donc, cela veut dire au début de 1978.
M. Lévesque (Taillon): Ajournement à l'automne
possible.
M. Burns: Possiblement, si vraiment on est superefficace; si on
est capable de rencontrer...
M. Lévesque (Taillon): C'est parce qu'il a dit ajournement
d'été...
M. Burns: Ah! L'ajournement d'été! C'est sûr.
Je m'excuse, je pensais que le premier ministre me disait: Si c'est possible,
peut-être à l'automne. À l'automne, ce serait être
superefficace. Je reprends ce que le premier ministre disait: Si,
évidemment, il y a ajournement cet été.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: Sur le même sujet, raccroché à la
question de la représentation proportionnelle, j'aimerais, dans le cadre
de la réforme électorale, demander si c'est la
préoccupation du gouvernement, actuellement, de retenir, par exemple, la
notion de deux sortes de députés, comme cela avait
été soulevé, à un moment donné. Je sais que
le député de Mégantic-Compton avait soulevé cette
question d'avoir, peut-être pour la majeure partie, des
députés législateurs élus, et, en même temps,
peut-être un certain nombre de députés qui, peut-être
viendraient de la proportionnelle, dans ce cadre, et qui seraient des
députés administrateurs, c'est-à-dire des gens, quitte
à aller les chercher dans le domaine de l'entreprise privée, par
exemple...
M. Burns: Je n'ai pas dit, M. le député de
Richmond, que c'était une décision du gouvernement, loin de
là. J'ai dit qu'actuellement le ministre d'État à la
réforme électorale considérait comme une
possibilité très importante et très sérieuse cette
réforme.
Cela devra passer à travers les rouages habituels,
c'est-à-dire éventuellement être soumis au Conseil des
ministres pour voir si c'est, premièrement, dans les faits applicables
dans l'immédiat et, d'autre part, si on l'accepte comme principe,
malgré que cela fasse partie déjà du programme du parti
que le gouvernement au pouvoir représente.
M. Lévesque (Taillon): Je pense que ce qu'essayait de
cerner le député, c'est, si on veut, le portrait robot ou une
espèce de définition des tâches de ces
députés, mais on n'est pas rendu là. Ce qui a
été envisagé à partir de l'expérience
allemande surtout et de quelques autres dans le monde, c'est plutôt un
correctif aux inéquités qui arrivent assez souvent dans le
résultat des élections avec le vote uninominal à un tour,
un correctif partiel, parce qu'il ne faut pas dépayser non plus les
électeurs totalement. Donc, il resterait une grande majorité
il s'agit de voir quelle serait la proportion si la décision est
prise d'élus territoriaux, c'est-à-dire d'élus des
comtés, mais le correctif, qui serait une proportion de tant pour cent
du total de l'Assemblée nationale, serait proportionnel, dans le sens
qu'il serait fait à partir d'une liste des partis. La définition
du choix des gens qui seraient, si vous voulez, les candidats de liste, cela
n'a pas été
discuté, mais ce seraient normalement des hommes publics, des
hommes ou des femmes politiques.
M. Brochu: Ils seraient choisis, à ce moment-là,
comme le premier ministre l'a dit, à partir d'une liste
déjà établie lors du scrutin, par exemple.
M. Lévesque (Taillon): C'est ce qui se fait ailleurs.
M. Levesque (Bonaventure): Mais il faudrait faire attention
à la stabilité du gouvernement. Si on faisait des correctifs dans
la situation présente, peut-être que le gouvernement serait
minoritaire.
M. Burns: II n'y a pas de danger, ce serait le contraire.
M. Levesque (Bonaventure): Bien oui. Si on voulait apporter, par
exemple, un véritable correctif, il arriverait que 40% ou 41% des
députés seraient du Parti québécois et que les
autres seraient des autres partis. Alors, je pense bien qu'il faut faire
attention à la proportionnelle. Il faut un correctif qui ne nuise pas
à la stabilité du gouvernement. Moi, je ne parle pas en
particulier pour le gouvernement actuel, mais je pense bien qu'on doit faire
attention à ce genre de résultat.
M. Lévesque (Taillon): La proportionnelle à
l'état pur qui a été inventée comme une
espèce de démocratie à l'état pur, on voit en
Israël ou ailleurs ce que cela donne comme résultat. Cela
crée une instabilité à peu près permanente. Ce que
les Allemands ont découvert, c'est une sorte de proportionnelle qui est
un correctif. Si c'est bien évalué, il peut arriver que cela
mette des gouvernements éventuellement en minorité, mais le
risque peut être diminué. C'est évident qu'une certaine
stabilité fait aussi partie d'un régime démocratique, mais
enfin le "trade off", pour employer l'expression anglaise, c'est ce qu'il
s'agirait d'évaluer si on décide d'aller de ce
côté... On aura l'occasion d'en discuter.
M. Levesque (Bonaventure): Tout ce que je dis au gouvernement,
c'est d'être très prudent dans ces histoires de proportionnelle,
parce qu'à un moment donné on va se trouver avec des
gouvernements très instables au Québec. Ce n'est pas ce qu'on
veut.
M. Burns: Mais quand le Parti libéral va être le
tiers parti au Québec, il va être bien content de la
proportionnelle. Cela va lui faire plaisir que cela existe.
M. Levesque (Bonaventure): Je vois que le ministre d'État
à la réforme parlementaire veut rêver et veut ajouter
encore ce genre d'intervention qui n'est pas de nature à
améliorer la qualité du débat, ni à réduire
sa longueur. Ceci étant dit, je passe sous silence. J'aime mieux me
taire à ce moment-ci, mais, s'il veut commencer une polé- mique
ou une discussion qui peut traîner en longueur, nous allons être
obligés ce n'est pas nous qui l'aurons décidé
de garder le premier ministre un peu plus longtemps que
prévu.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député
d'Outremont.
M. Brochu: Je m'excuse, Mme le Président, mais j'avais
deux questions. Est-ce que je pourrais continuer immédiatement? Est-ce
sur le même sujet, M. le député d'Outremont?
Le Président (Mme Cuerrier): Alors, allez, M. le
député de Richmond.
M. Brochu: J'ai permis au chef de l'Opposition d'intervenir sur
la première question que j'avais posée. Maintenant, la loi des
référendums, on y a fait allusion tout à l'heure. Je sais
que cela relève du ministre d'État à la réforme
parlementaire. Par contre, j'aimerais savoir à ce stade-ci, une fois que
la loi sera votée, de qui va relever l'administration, en fait, de la
loi des référendums. Est-ce que cela va être
rattaché, par exemple, au Conseil exécutif directement ou si cela
va rester parrainé par un autre domaine de responsabilité
gouvernementale?
M. Burns: Nous en sommes actuellement au niveau de la conception
de ce type de projet de loi qui est assez nouveau, vous allez l'admettre. Il
m'est absolument impossible de vous dire de qui va relever l'administration de
la loi une fois adoptée, pour la simple raison qu'il y a un certain
nombre de choses qui ne sont pas déterminées et surtout n'ont pas
été soumises au Conseil des ministres jusqu'à
maintenant.
Les grandes orientations du projet de loi sont à l'étude
actuellement par le Conseil des ministres, mais je ne crois pas que ce serait
possible pour moi de donner plus de détails que de vous dire que nous
examinons l'ensemble du projet de loi. Nous espérons pouvoir donner les
grandes lignes du projet de loi d'ici l'ajournement d'été,
c'est-à-dire d'ici la mi-juillet ou la fin de juillet, quelque chose
comme cela.
M. Brochu: Alors la responsabilité reste à
définir complètement en ce qui concerne le parrainage de...
M. Burns: C'est cela.
M. Lévesque (Taillon): Ce sera probablement comme la
question des élections sous le Conseil exécutif, parce que c'est
le seul endroit, logiquement, où cela peut aller. Mais pour ce qui
concerne les mécanismes, la façon dont ce serait établi,
on n'est pas rendu là encore.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: Mme le Président, je voudrais simplement
faire un commentaire sur la question
des listes électorales. J'ai l'impression que le programme du
gouvernement actuel est un programme qui va probablement dans la bonne
direction, mais il me paraît extrêmement ambitieux. Je me demande
si ce sera jamais possible d'avoir une véritable liste permanente au
sens où on le dit et que l'on ne serait pas obligé de refaire
chaque année. La question qui me vient à l'esprit est la
suivante: Si on ne trouve pas la façon de le faire d'une façon
tellement systématique, cela va être utilisé à tous
les niveaux et pour n'importe quelle circonscription qu'on pourrait
éventuellement imaginer, quelle serait alors la position de repli?
Est-ce qu'on va revenir à une liste annuelle? Il me semble qu'une liste
électorale c'est tout de même mieux que rien.
Je ne mets pas en doute la sagesse de reporter à l'année
prochaine un nouveau recensement, mais une des raisons, à part celle
d'économiser les ressources qui est une bonne raison
n'est-elle pas, éventuellement, de trouver une méthode par
laquelle ces recensements pourraient être plus utiles qu'ils ne le sont
à l'heure actuelle? C'est ma question.
M. Burns: Est-ce que je peux répondre à cette
question? D'abord, si nous envisageons de reporter tout au moins a
l'année prochaine le recensement qui est prévu pour le mois de
septembre qui vient c'est, entre autres, pour tenir compte d'un premier fait,
qui n'a rien à faire avec la liste électorale unique comme telle,
c'est-à-dire le simple phénomène qu'éventuellement,
dans un an d'ici, nous aurons probablement une recommandation de la commission
permanente de la réforme de la carte électorale qui,
peut-être, chambardera, sans vouloir présumer de leur
décision, selon les indications que nous pouvons avoir actuellement...
Simplement en regardant la carte électorale du Québec, on est en
droit de s'attendre à une augmentation du nombre de comtés, de
sorte qu'il est assez difficile de parler d'un recensement électoral au
mois de septembre qui pourrait ne pas s'appliquer à une
éventuelle carte électorale qui nous serait soumise par la
commission permanente de la réforme.
M. Levesque (Bonaventure): À quelle date?
M. Burns: Selon les indications que j'ai, au début de
1978. Si vous calculez le délai, la commission a un an pour faire
rapport sur le besoin de changer la carte, et ensuite six mois pour nous
soumettre une nouvelle proposition. Ce qui veut dire qu'en partant du 15
novembre, on se retrouve à peu près vers le 15 avril 1978.
M. Raynauld: Ce que je ne comprends pas c'est que...
M. Burns: Ma réponse n'est pas terminée. D'autre
part, si on ne tient pas compte de cette première partie qui serait la
seule raison de ne pas faire un nouveau recensement, il est possible aussi que,
dans le but d'en arriver à une liste électorale unique, on doive
procéder par étapes.
Même si on pense en termes d'unification d'une liste
électorale pour les besoins québécois, nationaux ou
provinciaux appelez-le comme vous le voudrez les besoins
d'élections municipales et les besoins d'élections scolaires, il
est fort possible que dans un premier temps on doive procéder au niveau
provincial et municipal comme unification ou encore aux besoins d'une
unification provinciale et scolaire, mais qu'on ne puisse pas faire le tout
dans un seul coup. C'est tout simplement cela que je veux dire. Au niveau
scolaire, par exemple, les municipalités, vous avez des compagnies qui
ont droit de vote. Au niveau municipal, vous avez des personnes morales qui ont
droit de vote. Tout cela doit être considéré. On se demande
si on doit unifier cela. C'est pourquoi le premier ministre disait tout
à l'heure: Unifier le cens électoral aussi à cette liste
unique.
On ne doit pas arriver du jour au lendemain en vous disant que c'est
comme cela que ça va fonctionner.
M. Raynauld: Je comprends bien. La chose qui m'échappait
un peu a trait à votre premier argument. Si c'est pour être une
liste unique, elle ne peut pas être faite seulement en fonction des
circonscriptions définies. Il faudrait que ce soit un recensement qui se
fasse d'une façon permanente par rues ou je ne sais quoi. À un
moment donné, on dit que pour la ville de Montréal on prend ce
carré, pour les élections scolaires on prend ce carré,
pour les élections provinciales on prend tout compte tenu des
circonscriptions électorales provinciales, etc. Il faut un autre
principe de recensement pour avoir une liste qui serve à plusieurs fins.
Par conséquent rien ne vous empêche d'en faire un maintenant, si
vous trouvez une méthode qui convienne pour le faire. Cela pourrait
même servir, je ne sais pas, s'il y avait des élections dans
Montréal au mois de décembre. Si une telle liste pourrait servir
à plusieurs buts, il me semble que le problème du changement de
la carte électorale pour le Québec n'est pas déterminant.
C'est cela que je ne comprenais pas très bien.
M. Lévesque (Taillon): Ce qui peut être
affecté beaucoup, par exemple, ce sont les étapes
qu'évoquait le ministre d'État. Prenons le cas municipal par
rapport au cas provincial; il n'y a rien qui exclut de travailler à
essayer d'unifier, c'est-à-dire de trouver une formule de la plus petite
unité, la section de recensement et de s'entendre pour se servir de
celle-là à tous les niveaux de façon qu'il y ait moyen
d'unifier cela au moins. On épargnerait passablement d'efforts inutiles
et d'argent.
Cela permettrait de trouver la formule, peut-être le lieu en plus
de la formule, de révision permanente. À partir de là on
pourrait fonctionner comme d'autres sociétés ont trouvé le
moyen de le faire.
M. Burns: Peut-être pour calmer les inquiétudes du
député d'Outremont, on pourrait lui dire que dans une
éventuelle législation, relativement à la mise de
côté du recensement de cette année, il
faudrait sans aucun doute prévoir la possibilité qu'il y
ait des élections partielles et qu'à ce moment il y ait une forme
de recensement partiel pour ces élections qui devraient normalement
avoir lieu au cas où on fasse face à une démission ou un
décès d'un député ou à quelque autre raison
qui rendrait un siège ouvert.
M. Raynauld: Une démission du député de
Maisonneuve.
M. Burns: Ce n'est pas prévu... M.Raynauld:
C'est pour tester.
M. Burns: ... à moins que le premier ministre vous ai dit
qu'il était temps. Il n'est pas temps, non?
M. Lévesque (Taillon): II ne m'a pas encore
manifesté... Est-ce adopté?
M. Levesque (Bonaventure): Non, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Rimouski avait demandé la parole.
M. Levesque (Bonaventure): Rimouski est toujours avant
Bonaventure.
M. Marcoux: Dans le discours inaugural comme dans le discours du
budget, le premier ministre et le ministre des Finances ont indiqué que
tout ce que contenait le discours inaugural avait été
budgétisé. On avait calculé combien chaque mesure
coûtait. Dans le cadre du budget c'était réalisable. Une de
ces mesures qui est prévue au discours inaugural, c'est la loi sur le
financement des partis politiques. On ne trouve pas, sauf erreur, des montants
pour l'administration de cette loi qui risque d'être adoptée dans
les prochains mois. Peut-on nous indiquer, même si ce n'est pas
prévu, l'ordre de grandeur des montants que le mécanisme
d'application de cette loi peut impliquer?
M. Lévesque (Taillon): On me rappelle ceci. Cela
s'appliquera dans d'autres cas d'ailleurs. Dans le cas de nouvelles mesures qui
ont des implications budgétaires c'est tiré à même
le fonds consolidé. C'est budgétisé ensuite de
façon régulière.
M. Marcoux: Ma deuxième question c'était: Est-ce
qu'on prévoit un ordre de grandeur de ce que pourraient coûter les
mécanismes, si la loi entrait en vigueur au milieu de l'automne pour une
période de cinq à six mois, d'ici le prochain budget, ces
mécanismes de surveillance et de mise en application de la loi du
financement des partis politiques?
M. Lévesque (Taillon): Oui, c'est prévu, mais il y
a là-dedans l'administration des mécanismes de contrôle,
forcément, et les additions qui sont prévues aussi au financement
public partiel, mais public des partis. L'un dans l'autre, je pense que c'est
de l'ordre de $1,5 million à peu près. Donc, si on divise par
deux, ce serait probablement quelque part autour de $750 000 pour les six mois
dont vous parlez.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on peut
répéter les chiffres sur la loi du financement des partis?
M. Lévesque (Taillon): C'est approximatif.
M. Levesque (Bonaventure): C'était $400 000?
M. Lévesque (Taillon): Oui, et ce serait probablement
porté à environ $1 million.
M. Burns: Sur le financement, cela passerait de $400 000 à
$1 million environ, et l'administration pourrait peut-être coûter
à peu près $500 000.
M. Levesque (Bonaventure): Quelle administration?
M. Lévesque (Taillon): Les nouveaux mécanismes
prévus par la loi no 2, c'est-à-dire la surveillance.
M. Burns: Les nouveaux mécanismes, le directeur
général.
M. Levesque (Bonaventure): Sur la loi no 2?
M. Burns: Oui.
M. Levesque (Bonaventure): Ce sera pour la loi no 2. Or,
justement, sur cette question, Mme le Président, le premier ministre
peut-il informer la commission de ses intentions comme chef de gouvernement
relativement au sort réservé à ce projet de loi?
M. Lévesque (Taillon): Qu'il soit adopté le plus
vite possible.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais à la suite de
l'opinion reçue aujourd'hui ou hier par le gouvernement et le ministre
de la Justice, en particulier, de la part de la Commission des droits et
libertés de la personne, dans laquelle la commission touche plusieurs
points qui sont assez névralgiques, si on veut, dans ce projet de loi no
2, est-ce que le premier ministre, au nom du gouvernement, peut nous dire,
à ce moment-ci, s'il a l'intention de tenir compte de l'opinion
émise par la Commission des droits et libertés de la
personne?
M. Lévesque (Taillon): De toute façon, il est
évident qu'on va en tenir compte dans le sens suivant qui est, il me
semble, l'ABC du gros bon sens: on va l'étudier soigneusement. Le
Conseil des ministres doit d'ailleurs avoir une évaluation
prélimi-
naire, et comme n'importe quelle opinion d'un organisme qui a quand
même des devoirs importants dans la société, on va en tenir
compte. Cela ne veut pas dire qu'on va en tenir compte dans le sens qu'on va
nécessairement être d'accord; il reste a l'étudier et voir
sur quoi c'est basé. Je pourrais fort probablement donner une
réponse beaucoup plus précise, d'ailleurs, en commission. Le chef
de l'Opposition l'aura sûrement.
M. Levesque (Bonaventure): Non, je n'ai pas l'intention, ce soir,
de vider la question, mais je voulais tout simplement savoir quelle sera
l'attitude du gouvernement vis-à-vis de cette opinion, savoir de quelle
façon elle sera reçue?
M. Lévesque (Taillon): Comme toute opinion qui
mérite d'être étudiée avec soin et avec un certain
respect, elle va être reçue avec toute l'attention qu'elle
mérite.
M. Levesque (Bonaventure): Pas de la même façon qu'a
été reçue l'opinion des 326 signataires d'une lettre
qui...
M. Burns: Ce n'est pas la Commission des droits de la
personne.
M. Levesque (Bonaventure):... a été adressée
directement au premier ministre relativement au projet de loi no 1.
M. Lévesque (Taillon): Je me demande simplement comment,
avec toute la courtoisie requise, je pourrais leur répondre parce qu'ils
s'étaient contentés, dans leur note d'expédition qui
m'était adressée, de mettre "les signataires", il n'y avait pas
de signature. Je trouverai peut-être le moyen de faire parvenir une
réponse à quelques-uns d'entre eux, mais j'ai trouvé la
formule un peu curieuse.
M. Levesque (Bonaventure): Mais les signataires étaient
identifiés.
M. Lévesque (Taillon): Oui, d'accord, mais, enfin,
normalement, il y a quand même quelqu'un qui prend la
responsabilité au moins de la boîte aux lettres.
M. Levesque (Bonaventure): Mais personne n'a indiqué au
premier ministre qu'il n'avait pas signé la lettre.
M. Lévesque (Taillon): Non, c'est "les signataires". Il
s'agit de savoir si on doit faire 326 réponses ou bien en faire une plus
globale qui, peut-être comme la lettre, irait dans les journaux avant de
se rendre à destination, je ne sais pas.
M. Levesque (Bonaventure): La raison pour laquelle je pose la
question, c'est que l'opinion de la Commission des droits de la personne que
m'a transmise aujourd'hui le ministre de la Justice touche des points
fondamentaux que je n'aimerais pas voir escamotés par le Conseil des
ministres, et particulièrement par le premier ministre qui est le chef
du gouvernement et qui a une responsabilité évidente.
M. Lévesque (Taillon): Écoutez, je réponds
de nouveau je ne peux pas en dire davantage que cela va obtenir
toute l'attention que mérite l'opinion d'un organisme qui est
autorisé à donner des opinions sur des points comme
ceux-là et que le Conseil des ministres prendra ses
responsabilités après cette étude, c'est tout.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord. Nous aurons l'occasion, sans
doute, de revenir sur cette question en temps et lieu. J'ai dit, au
début de l'étude des crédits qui touchent
particulièrement le premier ministre, que nous essaierions d'être
prompts et efficaces, connaissant l'emploi du temps du premier ministre. Je
n'ai pas l'intention de changer d'idée à mi-chemin. Mme le
Président, quant à nous, ce programme 2 est adopté.
Organismes-conseils auprès du premier ministre
et du Conseil exécutif
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté? Adopté.
Programme 3. M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): Le premier ministre doit avoir
près de la main tous les renseignements que l'on demande d'habitude.
M. Lévesque (Taillon): Je voudrais simplement souligner la
présence, justement parce qu'il peut y avoir pas mal de renseignements
requis, de M. Coulombe que vous connaissez sûrement, secrétaire
général; de M. Louis Bernard, que vous connaissez non moins bien,
qui est chef de cabinet; de M. Pérusse, le directeur
général de l'administration; de M. Fecteau, de l'OPDQ qui est
contrôleur financier pour le sommet économique au cas où on
devrait en dire un mot; de M. Leclerc, directeur des services comptables; de M.
Tellier, attaché d'administration; de M. Boucher qui est directeur du
personnel. Représentant la présidente elle n'est pas ici
Mme Valois, secrétaire du Conseil du statut de la femme. Tout
à l'heure, vous avez évoqué l'intention d'en parler.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on a la liste des noms et
traitements des membres du bureau du premier ministre?
M. Lévesque (Taillon): Les noms, la liste est là,
mais les traitements, c'est comme le chef de l'Opposition le veut, on peut les
donner ou, alors, donner simplement, ce qui est peut-être plus normal...
Autrement dit, un secrétaire général associé a le
rang de sous-ministre. Donc, il est à l'intérieur des limites
minimums et maximums des sous-ministres. La même chose est bien connue
dans le cas des secrétaires particuliers ou des attachés
d'administration. On peut se servir de cela, ou alors tous les salaires ou les
traitements que l'on désire.
M. Levesque (Bonaventure): Je ne parlais pas des
secrétaires du Conseil exécutif. Je parlais des membres du bureau
du premier ministre.
M. Levesque (Taillon): C'est cela. Vous voulez avoir la liste,
cela va, mais aussi tous les traitements?
M. Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Levesque (Taillon): D'accord.
M. Levesque (Bonaventure): On n'a qu'à les déposer
pour la commission; on les reprendra plus tard.
M. Levesque (Taillon): D'accord.
M. Levesque (Bonaventure): Ils sont déposés?
D'accord.
M. Levesque (Taillon): En fait, on pourrait en faire une
photocopie et la déposer.
Le Président (Mme Cuerrier): Document à
distribuer.
M. Levesque (Bonaventure): Quelles sont les attributions
spécifiques des collaborateurs immédiats du premier ministre?
Est-ce qu'on peut avoir un ordre de grandeur, en résumé?
M. Levesque (Taillon): En résumé, le chef de
cabinet, c'est M. Bernard. Le chef de cabinet adjoint, s'occupant surtout des
questions politiques qui impliquent directement le parti, les
députés, le caucus, etc., M. Michel Carpentier. Les
communications, ce qui est encore assez flou parce que cela avait pris une
sorte de définition spéciale dans le temps et on essaie de
trouver l'ajustement ou une définition utile. C'est M. Michel Maheu
actuellement.
M. Levesque (Bonaventure): Communications?
M. Levesque (Taillon): Les communications, M. Michel Maheu.
M. Levesque (Bonaventure): Mackay n'est pas là-dedans?
M. Levesque (Taillon): Robert Mackay, attaché de
presse.
M. Levesque (Bonaventure): Quelles sont les différences de
fonctions entre M. Maheu et M. Mackay?
M. Levesque (Taillon): Une seconde. Claude Mallette,
secrétaire particulier, principal, si on veut.
M. Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Lévesque (Taillon): M. Maheu et M. Mackay, on essaie de
trouver l'ajustement. M. Maheu s'occupe de beaucoup de choses. Actuellement,
par exemple, il est délégué et il fait un travail
remarquable, par le bureau du premier ministre, pour coordonner les travaux de
préparation de la fête nationale, du jour de la Saint-Jean
régionalisée et financée de la façon qu'on sait. Il
s'est occupé également d'une sorte d'étude des
communications, non seulement du bureau du Conseil exécutif, du point de
vue politique, mais aussi de voir comment on pouvait coordonner ce qu'on peut
appeler le domaine des communications.
M. Mackay s'occupe, comme c'est normal, fondamentalement comme
attaché de presse, des relations avec la presse, d'une intensité
normale mais très spéciale pendant une première
année, et tout ce qui, de près ou de loin aussi, touche les
obligations de présences publiques ou de tournées ou de choses
comme cela, les relations essentiellement avec la presse, à ces
moments-là.
M. Levesque (Bonaventure): C'est votre Charles Denis.
M. Lévesque (Taillon): Si vous voulez. M. Levesque
(Bonaventure): M. Mallette.
M. Lévesque (Taillon): C'est le secrétaire
particulier principal, c'est lui qui s'occupe beaucoup de la correspondance et
des dossiers...
M. Levesque (Bonaventure): Cela en fait cinq.
M. Lévesque (Taillon): ... dont il faut s'occuper
très spécialement.
Bien oui, vous demandiez les adjoints principaux. C'est cela.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 3,
adopté?
M. Levesque (Bonaventure): Un instant. M. Lévesque
(Taillon): On n'est pas...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que l'attaché de presse
du premier ministre est également le directeur de l'information au
Conseil exécutif?
M. Lévesque (Taillon): Non. Ce qu'on essaie de faire,
c'est une meilleure coordination, à partir du bureau de M. Mackay, du
travail d'information et de relations avec la presse de l'ensemble des
ministères, par des réunions qui se sont amorcées depuis
quelque temps, de façon à essayer de mettre sur la même
longueur d'ondes, pour ce travail, les attachés de presse non seulement
des ministres d'État mais de tous les ministères.
M. Levesque (Bonaventure): Mais il n'y a personne qui s'occupe
particulièrement de l'information comme telle en dehors de
l'attaché de presse.
pour le Conseil exécutif, autrement dit, pour les
décisions qui sont prises au Conseil exécutif qui...
M. Lévesque (Taillon): Jusqu'à présent,
personne ne s'en est occupé de façon systématique...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on a l'intention de...
M. Lévesque (Taillon): ... cela pourrait être dans
cette définition des communications. Je pense que le chef de
l'Opposition sait comme moi que "communications" c'était là un
peu comme un trou, une cheville. Le poste est là mais la
définition opérationnelle de ce que cela doit être, pour
l'instant, on la cherche encore. C'est pourquoi M. Maheu, en ce moment,
s'occupe plutôt de dossiers spéciaux qui ont besoin de quelqu'un
pour s'en occuper comme celui...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre ne
croit pas qu'il serait utile d'instituer un véritable service
d'information du Conseil exécutif, comme cela se fait dans les autres
ministères, qui serait chargé de l'information proprement
administrative émanant du Conseil des ministres, les
arrêtés en conseil, décisions du Conseil des ministres,
etc.?
M. Lévesque (Taillon): Cela pourrait sûrement
être très utile si on trouve le moyen d'organiser cela d'une
façon rationnelle. Il ne s'agit pas de créer des postes et
ensuite se demander qu'est-ce qu'on va en faire. Je retiens la suggestion,
parce qu'on y pense, on pense dans ce sens, mais on n'est pas rendu
là.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'il y a un responsable des
relations entre le gouvernement et le Parti québécois, entre le
gouvernement et les députés du parti?
M. Lévesque (Taillon): Oui, le responsable,
essentiellement, c'est M. Carpentier. Mais il y a également,
évidemment, dans ce qu'on appelle les cabinets politiques, cabinets
ministériels, des gens qui s'occupent de relations, qui doivent en faire
une priorité avec le caucus, et qui, d'ailleurs, peuvent s'occuper des
députés de tous les partis pour autant qu'ils ont des questions
à poser, des choses à demander. Mais pour ce qui est de
l'ensemble du caucus, la responsabilité d'un gars qui est à la
fois premier ministre et chef de parti, c'est M. Carpentier.
M. Levesque (Bonaventure): On a parlé d'un protocole
régissant les relations gouvernement-Parti québécois.
Est-ce qu'il y en a un?
M. Lévesque (Taillon): Cela existe.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'il y aurait moyen de le voir
ou est-ce que c'est caché?
M. Lévesque (Taillon): Non...
M. Levesque (Bonaventure): Dans un contexte de transparence,
est-ce qu'on pourrait voir qu'est-ce que cela dit?
M. Lévesque (Taillon): C'est public.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'il a déjà
été déposé?
M. Lévesque (Taillon): II n'a pas été
déposé, mais Dieu sait qu'il a été publié.
Ce n'est pas gouvernemental, c'est au niveau du parti. Cela fait partie des
exigences qu'un parti considère comme parti démocratique...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre aurait
objection à le déposer ici d'une façon plus officielle
à la commission?
M. Lévesque (Taillon): ... comme absolument normal. Non,
je l'enverrai au chef de l'Opposition mais ce n'est pas un document officiel,
ce n'est pas un document gouvernemental, c'est un document politique.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre
s'engage à me le faire parvenir?
M. Lévesque (Taillon): Sans faute, même avec toutes
les corrections au programme politique du parti et aux règlements du
parti. Cela va maintenant en faire partie intégrante.
M. Levesque (Bonaventure): Dans quel délai?
M. Lévesque (Taillon): Dans un délai d'impression,
de polycopie minimum.
M. Levesque (Bonaventure): C'est-à-dire?
M. Lévesque (Taillon): D'ici quelques jours, c'est
public.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord. J'en prends note parce que
je voudrais l'avoir.
M. Lévesque (Taillon): D'accord.
M. Levesque (Bonaventure): Le premier ministre donne, à
tous les jeudis, apparemment, des conférences de presse?
M. Lévesque (Taillon): Je pense que c'était
je le crois jusqu'à nouvel ordre une bonne idée de
reprendre une tradition que j'ai connue au temps d'un autre gouvernement dont
j'ai fait partie, de même que le chef de l'Opposition, d'ailleurs, et que
M. Johnson, je crois, avait maintenue. Ensuite, cela s'est un peu perdu. Qu'il
y ait, après chaque réunion du Conseil des ministres, le plus
vite possible, un résumé des décisions principales, au
moins l'orientation des discussions, cela nous semble faire partie du domaine
public et il n'y a pas de cachette là.
Évidemment, quand on parle de lois à venir, il ne faut pas
anticiper, pour ne pas avoir de ques-
tion de privilège, sur les droits de l'Assemblée
nationale. Je peux difficilement entrer dans le détail, mais je peux au
moins donner un peu le contenu général et toutes les
décisions précises qui émergent d'un Conseil des
ministres. Cela peut être soit le mercredi, plus tard, ou le jeudi au
plus tard, sauf exception; on essaie de maintenir cela de façon
hebdomadaire.
M. Levesque (Bonaventure): Afin de faciliter notre travail,
est-ce que le premier ministre aurait objection à nous faire parvenir ou
à donner des instructions pour qu'on nous fasse parvenir la
transcription de ces conférences de presse aux bureaux des chefs de
parti?
M. Lévesque (Taillon): Je n'ai aucune objection;
après tout, c'est du domaine public.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut
prendre note de cela quelque part? Également les communiqués de
presse émis par le bureau du premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Pour autant que ce soit possible,
avant que ce soit dans les journaux. Au fond, c'est un peu inutile quand, le
lendemain matin, c'est déjà dans les journaux. Pour ce qui est de
la transcription, si vous voulez l'avoir, il n'y a pas de problème.
M. Levesque (Bonaventure): Y a-t-il des changements quelconques
au système de sécurité se rapportant à la personne
du premier ministre et au bureau du premier ministre?
M. Lévesque (Taillon): Non, sauf que j'ai essayé de
le diminuer un peu et je suis obligé de me battre constamment pour qu'il
n'augmente pas. C'est essentiellement encore la Sûreté du
Québec et la même organisation de base.
M. Levesque (Bonaventure): Quant aux ministres d'État,
qu'est-ce que cela a voulu dire en aménagements physiques? Est-ce qu'il
y en a eu beaucoup? Êtes-vous au courant de cela?
M. Lévesque (Taillon): Oui, il y a même des journaux
qui ont exagéré un peu. Pour avoir beaucoup plus de
détails, je pense qu'on devrait s'adresser aux Travaux publics et il n'y
a pas de raison que ce soit caché. Je pense qu'il est bon de rectifier
certaines choses. Aux crédits des Travaux publics, est-ce qu'il en a
été question?
Une voix: Oui.
M. Lévesque (Taillon): En détail?
Une voix: En détail.
M. Lévesque (Taillon): En tout cas, je vais vous donner le
résumé que j'en ai ici. Il y a eu des chiffres vraiment
gonflés et qui donnaient une impression de "somptuarisme" excessif.
L'essentiel des travaux qui ont été faits pour loger les
ministres d'État, mais aussi ce qu'on pourrait appeler leur
ministère, c'est-à-dire le sous-ministre, qui est le
secrétaire général associé et le personnel
professionnel et administratif qui les accompagne, c'est-à-dire
normalement une trentaine de postes, je pense, qui sont impliqués dans
chaque cas, cela a donné ceci: Dans l'édifice H, qui n'avait pas
été complètement aménagé, on a, pour
l'essentiel, casé cinq suites ministérielles, mais ce sont des
suites ministérielles qui, en fait, comprennent en tout 75 locaux
différents; donc, environ 150 postes de travail aussi, pour faire une
moyenne. Chacune de ces suites ministérielles c'est, en fait, un petit
ministère compact parce que cela implique non seulement le bureau du
ministre ce n'est pas une suite pour le ministre c'est 12
bureaux, dont celui du ministre, mais 11 autres, en moyenne, une salle de
conférence pour le personnel, quand ils en ont besoin, un truc de
réception et un local aménagé pour le personnel de
soutien, ce qui fait 17 locaux dont un seul bureau qui est celui du ministre,
les autres bureaux étant ceux de ses adjoints, sous-ministre,
secrétaire général associé, etc.
Donc, 75 locaux. En plus, profitant de l'occasion, il y a eu
l'aménagement pour le secrétariat général de 22
locaux dont 19 bureaux sur le même étage, de l'édifice H;
19 bureaux, une salle de conférence là aussi, une salle de
réception et un local pour le personnel de soutien qui était
nécessaire pour une certaine expansion que devait prendre le
secrétariat général pour des postes qui étaient
prévus et la Direction générale de l'administration, qui
fait également partie, si vous voulez, du même complexe. On a
aménagé 12 locaux dont 10 bureaux, un truc de réception et
un local de soutien, donc un total de 109 locaux, 109 endroits physiques
aménagés et le tout pour 211 postes de travail.
Alors, le coût total a été de $433 000 de
construction et $250000 de mobilier, d'après les chiffres qu'on m'a
fournis. M. Pérusse, c'est cela? Et, pour ce qui est des suites
ministérielles, qui encore une fois, j'insiste là-dessus, sont
quand même pour ce qu'on peut appeler le ministère d'État,
c'est-à-dire tout le personnel permanent qui est actuellement en place
ou qui est prévu normalement, chacune de ces suites, donc, à une
moyenne de dix-sept locaux chacune et environ 30 postes de travail, revient au
total à $96 000. Ce qui, quand même, quand on tient compte du
nombre de locaux aménagés et de postes de travail, ne nous
paraît pas, au prix d'aujourd'hui, excessif. On avait demandé avec
beaucoup d'insistance aux Travaux publics d'essayer de comprimer cela aux
coûts les plus raisonnables. C'est parce qu'on a donné
peut-être parfois l'impression qu'il y avait quelque chose comme $1
million, ce qui était quand même excessif. C'est $683 000 et $1
million pour les ministres. Bien, pour les ministres, c'est 211 postes de
travail.
M. Levesque (Bonaventure): On a dû déménager
des gens du H pour les accommoder?
M. Lévesque (Taillon): II y a peut-être eu un
certain va-et-vient surtout vers l'administration. C'était prévu.
En fait, cela n'avait pas été complété, cet
aménagement. D'ailleurs, je pense que c'est le même bureau
d'architectes justement, c'est comme un complément de contrat
qui a été appelé à organiser cela, planifier
cela. Cela n'avait pas été complété, c'était
prévu pour d'autres services. Le secrétaire général
me dit qu'ils vont aller ailleurs, ils vont être placés ailleurs,
parce que là il s'agit vraiment du soutien essentiel du Conseil
exécutif.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends, mais cela veut dire que
les gens qui étaient là l'an dernier ont dû trouver une
place ailleurs.
M. Lévesque (Taillon): Ce n'était pas
aménagé, c'était prévu...
M. Levesque (Bonaventure): Cette partie du H n'a jamais
été occupée autrefois?
M. Lévesque (Taillon): Lorsque les Transports sont partis,
ces espaces-là étaient...
M. Lévesque (Bonaventure): Ah! je comprends, justement les
Transports étaient là et ils s'en allaient sur le boulevard de la
Capitale ou...
M. Lévesque (Taillon): Quand je suis arrivé et que
j'ai visité cela, c'était un chantier, il n'y avait rien.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais ce n'était pas
prévu là quand nous l'avions fait pour des ministres
d'État?
M. Lévesque (Taillon): Non.
M. Levesque (Bonaventure): Ceux pour qui c'était
prévu ont dû aménager ailleurs, alors cela a
coûté plus d'argent à cause de cela?
M. Lévesque (Taillon): Oui, oui, mais là je parlais
du prix de l'aménagement, parce que cela a été...
M. Levesque (Bonaventure): À cela, il faut ajouter
parce qu'à un moment donné, il ne faut pas se jouer des tours
une dépense qui a été faite au H pour accommoder
ces gens-là. Par contre, si ces gens-là n'étaient pas
venus, si les nouvelles structures du gouvernement n'étaient pas venues,
d'autres auraient occupé les lieux.
M. Lévesque (Taillon): La Palice et moi, on serait
d'accord avec le chef de l'Opposition. Ce que je voulais souligner...
M. Levesque (Bonaventure): Non, non, et d'ailleurs
lorsqu'on...
M. Lévesque (Taillon): ... parce que cela a quand
même été quelque peu déformé à l'occa-
sion, parce qu'il n'y avait pas d'informations précises, c'est le
coût réel et ce que cela a représenté comme
aménagement.
M. Levesque (Bonaventure): Les chiffres dont parle le premier
ministre d'un million, un million et demi, je ne sais pas quoi au juste, m'ont
été donnés...
M. Lévesque (Taillon): $683 000.
M. Levesque (Bonaventure): Les autres chiffres auxquels s'est
référé le premier ministre sont des chiffres qui ne sont
pas venus dans l'air, ils sont venus du ministre des Transports et des Travaux
publics qui les a donnés.
M. Lévesque (Taillon): C'était peut-être une
estimation approximative. Actuellement, les travaux sont à peu
près complétés. Il y avait d'autres services dans
l'aménagement total, il y avait des choses du côté des
Affaires intergouvernementales, etc., mais là je parle uniquement de ce
qui touche le Conseil exécutif.
M. Levesque (Bonaventure): C'est parce que les chiffres, on peut
jouer avec cela bien longtemps. On peut dire: Combien est-ce que cela a
coûté pour être là? Combien est-ce que cela aurait
coûté si tel événement n'avait pas eu lieu? C'est
très difficile. Les chiffres que vient de donner le premier ministre
sont probablement exacts. Les chiffres qu'a donnés le ministre des
Travaux publics sont probablement exacts et ceux que j'ai évoqués
comme addition à cause des nouvelles structures sont peut-être
exacts, malgré que je n'aie pas donné de montants.
M. Lévesque (Taillon): Là-dessus, c'est sûr,
je le dis de nouveau, s'il s'agit de parler de ceux qui ont dû être
relocalisés qui étaient prévus là et qui ont
dû être relocalisés, il faut bien les loger, mais je parle
du coût réel que cela représente.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre
pourrait déposer les arrêtés en conseil je ne sais
pas si cela a été fait et leurs amendements
déterminant les attributions respectives des ministres d'État,
ainsi que la liste des dossiers ad hoc qui leur sont confiés?
M. Lévesque (Taillon): Apparemment, c'est
préparé pour dépôt demain justement, parce qu'il y
avait une question au feuilleton.
M. Levesque (Bonaventure): Et la liste des dossiers ad hoc qui
leur sont confiés.
M. Lévesque (Taillon): Ce qu'on appelle les mandats dans
le jargon et les dossiers ad hoc, bien oui.
M. Levesque (Bonaventure): Cela fait-il partie de la
réponse qui est préparée présentement pour
dépôt? Sinon, est-ce qu'on peut les obtenir? D'accord.
M. Lévesque (Taillon): Oui.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord. Est-ce qu'on pourrait avoir
également, comme on l'a fait pour le bureau du premier ministre, la
liste du personnel des bureaux des ministres d'État?
M. Burns: Cela aussi est une question à laquelle on a
répondu la semaine dernière, un document a été
déposé à la demande du député de
Rouyn-Noranda dans le cas des ministres délégués et des
ministres d'État.
M. Levesque (Bonaventure): Je sais qu'il y en a eu plusieurs,
pour tous les ministres, je pense.
M. Burns: Dans le cas des ministres d'État et des
ministres délégués, la réponse a été
complètement donnée la semaine dernière.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: II y a un point que j'aimerais soulever à ce
moment-ci, c'est la question des budgets spéciaux qui étaient
accordés au premier ministre, c'est-à-dire qu'il y avait un
programme de budgets spéciaux pour des subventions soit, par exemple,
à des centenaires ou à des clubs de l'âge d'or ou pour
faire face à des problèmes particuliers qui peuvent se
présenter dans le cas, je ne sais pas, de...
M. Lévesque (Taillon): Oui, mais cela a été
réduit cette année pour des raisons de compression, pour essayer
de discipliner cela, de $1,5 million à $500 000. On verra où on
va avec cela.
M. Brochu: Est-ce que ce serait possible que le premier ministre
nous fournisse la liste des organismes qui ont été
subventionnés l'année dernière et les montants qui leur
ont été accordés?
M. Lévesque (Taillon): Oui. Cela doit être dans les
comptes publics.
M. Levesque (Bonaventure): Non, ce n'est pas dans les comptes
publics pour tous les montants, si je me rappelle bien. En bas de $10 000, ils
n'apparaissent pas.
M. Lévesque (Taillon): S'ils n'apparaissent pas, on pourra
peut-être faire une recherche, mais est-ce que cela donnerait quelque
chose pour l'année passée?
M. Levesque (Bonaventure): Je ne sais pas, s'il veut les avoir.
Il doit quand même y avoir un suivi de ce dossier.
M. Lévesque (Taillon): C'est possible. J'avoue humblement
que je n'ai pas regardé cela. En bas de $10 000 normalement, c'est
sûrement là parce qu'il y a eu paiement, mais peut-être que
la liste n'est pas établie. Il faudrait la retrouver. Pour l'an
dernier...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre est
sûr que c'était $1,5 million l'an dernier?
M. Lévesque (Taillon): C'est ce qu'on me disait.
M. Levesque (Bonaventure): Uniquement pour les subventions, au
Conseil exécutif?
M. Lévesque (Taillon): Dont $804 000 pour les fêtes
de la Saint-Jean.
M. Levesque (Bonaventure): Ah oui! Parce que si l'on
élimine cette question on arrive à un budget beaucoup
moindre.
M. Brochu: Ce qui laissait environ $700 000 pour ces
subventions.
M. Levesque (Bonaventure): Ces $700 000 sont devenus $500 000 et
non pas $1,5 million à $500 000.
M. Lévesque (Taillon): Non, l'article "subventions" a
été diminué de $1,5 million à $500 000.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends, mais la transparence
exige qu'on dise exactement ce qui est le cas.
M. Lévesque (Taillon): Le chef de l'Opposition a juste
à poser les bonnes questions et il aura les bonnes réponses.
M. Levesque (Bonaventure): C'est justement parce que je pose les
bonnes questions que j'ai des réponses. Si je n'avais pas
insisté, on aurait pu penser que les subventions du Conseil
exécutif étaient de l'ordre de $1,5 million et qu'elles sont
réduites à $500 000.
M. Lévesque (Taillon): C'est vrai.
M. Levesque (Bonaventure): Mais, dans les $500 000, qu'est-ce
qu'il y a pour les fêtes de la Saint-Jean cette année?
M. Lévesque (Taillon): Rien. Cela va venir du patriotisme
du député de Bonaventure quand il achètera ses billets
pour la loterie spéciale.
M. Levesque (Bonaventure): Un instant. Est-ce que le premier
ministre pourrait nous donner une indication de l'utilisation qu'il fera des
$500 000 ou à peu près qu'il a pour des subventions, au Conseil
exécutif?
M. Lévesque (Taillon): Je pense que ce n'est pas quelque
chose de planifié. Jusqu'ici, j'avoue humblement qu'on ne l'a pas
planifié. Il y a peut-être une partie qui est déjà
dépensée. Du 13 janvier 1977, rapidement, il y a eu $50 000, qui
est déjà une sorte de tradition; le moins qu'on puisse dire,
c'est qu'il faut absolument la maintenir, c'est la subvention à OXFAM.
Il y a eu une subvention
au comité des fêtes de la Saint-Jean. C'était pour
éponger une partie du déficit de l'an dernier. C'était
à même le budget de l'an dernier.
M. Levesque (Bonaventure): Non, jusqu'au 31 mars.
M. Lévesque (Taillon): Quand je dis 13 janvier 1977, c'est
pour partir du 25 novembre, d'accord?
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends, mais lorsqu'on parle des
$500 000...
M. Lévesque (Taillon): À partir du 1er avril? M.
Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Lévesque (Taillon): À partir du 1er avril: la
Société canadienne de la Croix-Rouge, $5 000; le Festival
d'été de Québec, $20 000; le mouvement couples et
familles, $2000; le tricentenaire de Saint-Jean-Port-Joli, $1500; le
sixième Salon international du livre, $2200; le Macdonald Brier Tankard,
un engagement dont on a hérité, cela a beaucoup de couleur,
$5000; l'Institut d'administration publique du Canada, $27 583, auquel on
participe d'assez près; le festival des Cantons 1977, $25 000; le centre
communautaire et culturel Bois-de-Boulogne, $10 000.
Ce qui donne jusqu'ici un total, pour le budget courant, de $98 000.
M. Levesque (Bonaventure): II vous reste encore un montant de
$400 000 à distribuer.
M. Lévesque (Taillon): C'est cela. Il y a beaucoup
d'engagements...
M. Levesque (Bonaventure): Peut-être que dans le
comté de Bonaventure on pourrait imaginer quelque chose.
M. Lévesque (Taillon): Si le chef de l'Opposition savait
les problèmes qu'on a sur la rive sud.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Richmond.
M. Brochu: Le premier ministre peut-il nous dire quelle est son
intention par rapport à ce budget qui lui reste? Y a-t-il des
critères définis ou si cela demeure discrétionnaire comme
cela l'a été par le passé, c'est-à-dire selon ce
qui se présente?
M. Lévesque (Taillon): C'est-à-dire qu'il y a une
part qui n'est absolument pas discrétionnaire, qui est plus ou moins la
suite d'engagements déjà pris et qu'on doit honorer parce que les
gens comptent là-dessus.
M. Brochu: Comme dans le cas des fêtes annuelles?
M. Lévesque (Taillon): Si l'oeuvre ou le groupement en
question est valable, il n'y a pas de rai- sons d'interrompre cela brusquement.
Cela réduit dans l'immédiat ce qu'on pourrait appeler la
planification. Pour le reste, on n'a pas encore eu le temps. Ce sont
plutôt des cas qui s'ajoutent à des engagements plus ou moins
normaux ou qui s'enchaînent d'année en année. Ce sont
plutôt des choses qui peuvent être imprévues. Il faut garder
une marge pour l'imprévu. Il peut y avoir des urgences aussi.
Une chose est certaine ce n'est pas tout à fait la
réponse à la question du député en ce qui concerne
la planification l'intention très ferme qu'on a, c'est
sûrement de ne pas défoncer ce budget, autrement dit, c'est de
trouver le moyen de rentrer dans les engagements et les possibles urgences
à condition que ce soient des choses nécessaires à
l'intérieur des chiffres qui sont prévus.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Je veux savoir du premier ministre ce qui explique en
gros la diminution, à l'élément 1, de $3 231 000 à
$2 250 000 inversement, à l'élément 2, de l'augmentation
d'environ $1,1 million et, à l'élément 3, l'augmentation
de $500 000. Il y a des variations assez fortes selon les trois articles, mais
au total, il y a juste un million de plus. Qu'est-ce qui explique ces
variations?
M. Lévesque (Taillon): Dans le premier cas, la
réduction, essentiellement, des subventions, en tenant compte du fait
que la Saint-Jean ne passe plus là, et aussi un certain nombre de gens
du personnel de soutien qui se trouvaient là, qui sont passés
à l'administration générale et qui se trouvent maintenant
concentrés dans l'article 3, le soutien administratif. La diminution des
chiffres prévus pour les subventions plus un certain nombre de
transferts logiques, à notre point de vue, vers l'administration
expliquent la différence, dans le premier cas.
Dans le deuxième cas, c'est essentiellement ceci. Depuis
décembre, dans le $1 832 000 que vous avez là, au deuxième
article, il y a eu un certain nombre de nominations qui étaient
inévitables puisqu'il s'agissait de structurer au minimum l'entourage
des ministres d'État. Cela entre dans le secrétariat
général. Par exemple, le sous-ministre d'un ministre
d'État, c'est un secrétaire général associé;
s'il a un adjoint, c'est l'équivalent d'un sous-ministre adjoint. Ce
personnel gagne $1 832 000. Il se trouve à être inscrit pour les
trois mois, soit à partir de décembre. À mesure que les
nominations ont été faites, il fallait les payer. Pour trois
mois, cela a donné un total cumulatif $1 832 000. Ce qui est
prévu à $2 904 000, c'est l'ensemble des traitements que cela
représente sur une période de douze mois.
Dans le troisième cas, c'est surtout les transferts dont j'ai
parlé. Il y a une chose que je voudrais ajouter. Dans le deuxième
article, en plus des salaires des gens qui se sont ajoutés, il y a aussi
une prévision de $350 000 par rapport à
$100 000 l'an dernier pour des contractuels, c'est-à-dire des
honoraires afin de garder le plus compact possible l'entourage ou le personnel
professionnel administratif qui entoure le ministre d'État.
Plutôt que d'ouvrir la porte à un gonflement constant des
effectifs permanents, on a préféré augmenter de $100 000
à $350 000 le budget possible d'honoraires professionnels ou pour de
contractuels de façon à ne pas avoir la tentation d'alourdir
inutilement. C'est inclus dans l'élément 2.
M. Marcoux: En somme, avec l'ajout de cinq ministres
d'État et de petits ministères d'État, en enlevant les
$800 000 de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, on a quand même
réussi à augmenter de seulement $1 million l'ensemble des
dépenses globales du Conseil...
M. Lévesque (Taillon): II ne faut pas oublier que,
là-dedans, comme partout ailleurs, quand il s'agit de la fonction
publique permanente, il y a aussi l'impact des retombées, si on veut,
des conventions collectives. Il y a beaucoup de gens qui sont des cadres
supérieurs qui, normalement, à cause de l'impact des conventions
collectives, ont, le long du chemin, obtenu les augmentations correspondantes
de façon à garder l'équilibre.
M. Marcoux: Est-ce qu'on peut avoir une idée du nombre de
personnes au total au bureau du premier ministre, par rapport, disons,
peut-être à l'ancien premier ministre? Quelle est la
quantité de personnes au bureau du premier ministre?
M. Levesque (Bonaventure): Le premier ministre ne
l'apprécie pas.
M. Lévesque (Taillon): C'est très difficile, parce
que la correspondance n'est pas complète. Les 233 que vous avez pour
1976/77 incorporent, je pense, les nominations pour la plupart qui ont
été faites à partir de la création des postes des
ministres d'État et de leur entourage pour les trois mois; c'est
incorporé dans 1976/77. Il ne serait pas correct...
M. Levesque (Bonaventure): Regardez les effectifs et vous allez
voir.
M. Lévesque (Taillon): Hein?
M, Levesque (Bonaventure): Les effectifs sont sensiblement les
mêmes.
M. Lévesque (Taillon): À peu près, mais je
ne peux pas donner les détails parce que les chiffres de 1976 sont
déformés par le fait qu'il y a eu les trois mois qui ont suivi la
création des postes des ministres d'État et les premières
nominations dans l'ensemble des nominations. Donc, c'est cumulatif pour
1976/77. Si cela correspond à peu près, il y a quand même
eu des additions, enfin, c'est ce que je viens de souligner en parlant de
l'élément 2 au- tour du secrétariat général,
les additions sont là, pour douze mois.
M. Levesque (Bonaventure): Le premier ministre pourrait-il me
dire à quoi attribuer l'augmentation, au secrétariat
général et greffe du Conseil exécutif, qui passe de $1 832
600 à $2 904 300?
M. Lévesque (Taillon): Je viens de l'expliquer pendant
cinq minutes.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais juste en
résumé; à cause des ministres d'État?
M. Lévesque (Taillon): En deux mots.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce seulement pour cela?
M. Lévesque (Taillon): Essentiellement pour cela.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Richmond.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que...
Le Président (Mme Cuerrier): Vous n'avez pas
terminé, pardon!
M. Levesque (Bonaventure): Non. Est-ce que le premier ministre
aurait objection à déposer la liste du personnel des ministres
d'État?
M. Lévesque (Taillon): Elle a été
déposée en Chambre à la suite des questions à
répétition.
M. Levesque (Bonaventure): C'étaient simplement les gens
des cabinets des ministres, mais non le personnel.
M. Lévesque (Taillon): Des ministres d'État. S'il
s'agit additionnellement du cabinet politique, si on veut, le personnel...
M. Levesque (Bonaventure): C'est cela, pas politique. Politique,
on l'a reçu, apparemment.
M. Lévesque (Taillon): Oui, on peut le déposer,
d'accord!
M. Levesque (Bonaventure): D'accord. Maintenant, ici, avant
d'aborder le Conseil du statut de la femme, il y a peut-être une remarque
qu'on pourrait faire tout simplement pour attirer l'attention du gouvernement
sur les postes de direction qui sont confiés aux femmes dans
l'administration du gouvernement du Québec. Est-ce que le gouvernement
veut apporter une attention particulière à cela? Il y a ce cas et
il y a également la question des anglophones, qui sont absents de
l'administration, des postes de la fonction publique québécoise
ou à peu près.
M. Lévesque (Taillon): Je ferai remarquer sans aucune
méchanceté au chef de l'Opposition qu'on part d'un niveau,
à ce point de vue, plus ou moins inexistant; enfin, il n'y en avait
pas.
M. Levesque (Bonaventure): Lorsque je pose la question, je
m'expose à me faire dire que notre propre gouvernement n'a pas
réussi tellement de ce côté.
M. Lévesque (Taillon): J'ai dit, sans
méchanceté.
M. Levesque (Bonaventure): Oui.
M. Lévesque (Taillon): J'ai dit simplement que le fait
brutal, c'est cela. Il est évident que, en ce qui concerne cela a
été souligné, d'ailleurs, par certains commentateurs
un bon nombre des nominations qui ont été faites sous
forme soit d'arrivages nouveaux ou de transferts ou de promotions, ces jours
derniers dans la haute fonction publique, il n'y avait pas une seule femme,
c'est vrai. Il n'est pas exclu que, très bientôt, dans d'autres
nominations, il y en ait.
Mais il y a une chose que je voudrais éviter, je pense que le
chef de l'Opposition et tous ceux qui s'intéressent à ces
questions seraient d'accord. Ce sont des nominations symboliques, des
nominations bidons. Je crois qu'en tenant compte de cet équilibre qu'il
faut établir, qu'on a essayé d'établir, qu'on veut
maintenir entre, si vous voulez, les gens de carrière de la fonction
publique et certaine irrigation de l'extérieur, mais à condition
que ce soit le mieux équilibré possible, très
bientôt il pourrait y avoir des nominations de ce côté, en
ce qui concerne l'ensemble de la haute fonction publique. L'autre question,
c'était quoi?
M. Levesque (Bonaventure): Les anglophones.
M. Lévesque (Taillon): Les anglophones. Pour ce qui est
des anglophones, là aussi, si vous parlez toujours de ce même
niveau...
M. Levesque (Bonaventure): II y a un sous-ministre de l'Industrie
et du Commerce qui est remplacé.
M. Lévesque (Taillon): Qui, je crois, va avoir un
prolongement de carrière important et peut-être un nouveau
défi à relever, important aussi, du côté de
l'ensemble de la SGF. Je ne veux pas anticiper sur une nomination
précise, mais telle qu'on l'entrevoit, ce serait une nomination
importante. Pour ce qui est du recrutement éventuel d'autres gens, soit
à partir de la fonction publique existante, si on les identifie, ou
à l'extérieur, sur la base du mérite, de la
compétence telle qu'on la jugerait, il n'y a absolument rien d'exclu. Au
Québec, tout le monde paie des taxes, et dans tous les secteurs de la
population, s'il y a des compétences disponibles, je ne vois pas
pourquoi on les refuserait.
M. Levesque (Bonaventure): Je pensais que c'était
important de souligner, justement ce point de vue quant aux femmes qui occupent
ou qui pourraient occuper des postes dans la haute fonction publique et
également des représentants des autres milieux, anglophones ou
ethniques.
M. Lévesque (Taillon): Je ne pourrais pas être plus
d'accord avec le chef de l'Opposition que je le suis.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Richmond, vous aviez l'intention d'intervenir.
M. Brochu: Disons que j'étais au courant qu'au
fédéral, au gouvernement du premier ministre, là-bas, au
Conseil privé, il y avait un certain nombre de personnes
attachées à ce bureau qui étaient...
M. Lévesque (Taillon): Vous dites?
M. Brochu: Au Conseil privé, à Ottawa, ne cherchez
pas dans ceux-là, ils ne sont pas ici... Au Conseil privé,
à Ottawa je vais revenir ici après au bureau du
premier ministre Trudeau, il y a un certain nombre de personnes, apparemment
qui sont attitrées, qui font un certain travail et qui sont
payées à l'intérieur de ses crédits. En ce qui
concerne l'Unité Canada, j'aimerais savoir si, par analogie, ici,
à l'intérieur du programme...
M. Lévesque (Taillon): Vous voulez parler du groupe
Tellier comme on l'appelle couramment?
M. Brochu: Disons qu'il y a un groupe de travail qui est
là-bas.
M. Lévesque (Taillon): Non, il n'y a pas de groupe...
M. Brochu: Unité-Canada, je veux dire.
M. Lévesque (Taillon): Non, il n'y a pas de groupe
équivalent. C'est cela que le député veut savoir?
M. Brochu: Est-ce qu'il y a un groupe équivalent, ici,
attaché, par exemple, au Conseil exécutif?
M. Lévesque (Taillon): Non, pour l'instant on se contente,
je pense, de dire ceci: Puisque les options politiques du gouvernement sont
bien connues, que l'ensemble du Conseil des ministres, l'ensemble du cabinet ou
du bureau du premier ministre, je pense que je peux dire aussi l'ensemble des
cabinets politiques des ministres constituent une sorte de groupe
Unité-Québec éventuel, pour ce qui est de
mécanismes spéciaux, non. Il y a seulement une chose qui est bien
connue, c'est que chez le ministre des Affaires intergouvernementales se trouve
un groupe de travail qui explore le mieux et le plus rapidement possible tous
les aspects de souveraineté et d'association qui
sont évidemment les deux contenus essentiels qu'on aura à
proposer, quelle que soit la forme, au moment du référendum. Il y
a évidemment, aussi, on l'a évoqué tout à l'heure,
le travail qui se poursuit chez le ministre d'État pour faire la
préparation de la loi-cadre ou de la loi fondamentale des
référendums. Pour le reste, non. Il n'y a pas de groupe de
travail mécanique de spécial qui a été
formé.
Le Président (Mme Cuerrier): Tous les
éléments du programme 3 sont-ils adoptés?
M. Brochu: À l'élément 3, j'aimerais
peut-être soulever une question à laquelle on a touché
à différentes occasions, mais de façon assez
légère, c'est-à-dire sans pousser plus loin l'analyse dans
ce sens. C'est la question d'une résidence éventuelle pour le
premier ministre dans la vieille capitale. Pour parler de la question, quand on
remonte en arrière, un peu, à chaque fois qu'on a soulevé
le point, le premier ministre qui était en poste à ce moment
était toujours un petit peu mal placé pour parler de la question,
évidemment, parce que cela le touche directement.
M. Lévesque (Taillon): II a déjà
été question de choses comme cela; je ne sais pas si,
éventuellement, cela pourrait avoir du sens. Il est évident que,
si jamais on arrivait au système présidentiel, il faudrait faire
des grands efforts, mais pour l'instant, non.
M. Brochu: Je comprends que, dans un contexte
d'austérité et de difficultés sur le plan
économique comme celui qu'on traverse actuellement, ce n'est
peut-être pas le temps de mettre cela de l'avant. Par contre, à
titre de suggestion, sans l'envisager comme une mesure à mettre en
application immédiatement, ce serait peut-être une suggestion, du
moins, qu'on vous demanderait d'envisager peut-être sérieusement.
On connaît un peu les exigences de la vie politique; c'est d'autant plus
exigeant pour un premier ministre que pour tous les députés et
tous les ministres, je pense. Cela a des exigences assez particulières,
tant sur le plan politique que sur le plan de la vie privée. Il
conviendrait peut-être que, du moins, on réfléchisse dans
ce sens pour peut-être éventuellement, un jour ou l'autre, arriver
à fournir ce service au premier ministre du Québec.
M. Lévesque (Taillon): En fait, je n'ai pas de
problèmes.
M. Brochu: C'est arrivé déjà dans le
passé que le premier ministre jouissait d'une fortune personnelle
très grande; le problème ne se posait pas, alors.
M. Lévesque (Taillon): II y a une entente, actuellement,
pour ce qui est du logement.
M. Brochu: Oui.
M. Lévesque (Taillon): C'est simplement un logement
temporaire. Pour ce qui est de résidence ou de trucs comme cela, c'est
absolument exclu tant qu'on ne verra pas dans quel genre de système on
peut être.
M. Brochu: Vous raccrochez cela aux questions de régime
présidentiel?
M. Lévesque (Taillon): Oui. M. Brochu:
D'accord.
Le Président (Mme Cuerrier): Les éléments du
programme 3 sont-ils tous adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Lévesque (Taillon): Le programme 4, je pense, à
moins que le député...
M. Raynauld: Est-ce qu'on pourrait réserver 4, 5 et 6,
avec votre permission? On pensait peut-être passer au programme 7.
M. Lévesque (Taillon): 4, 5 et 6, est-ce que le
député serait d'accord...
M. Brochu: Les programmes 4, 5 et 6, c'est demain matin, je
pense.
Une voix: Oui, c'est demain matin.
M. Brochu: Moi, je ne vois pas d'objection.
M. Lévesque (Taillon): Donc, on passe pardessus les autres
quitte à avoir, au besoin, une séance spéciale.
Conseil de planification et de
développement
Est-ce qu'on pourrait, quand même, passer le 6? C'est le CPDQ
essentiellement, c'est-à-dire le Conseil de planification et de
développement.
M. Raynauld: Le CPDQ en tant que tel?
M. Lévesque (Taillon): C'est simplement son budget normal
à peine indexé.
M. Raynauld: Je n'aurais pas d'objection, mais j'aimerais pouvoir
poser des questions lorsqu'on étudiera l'OPDQ; on pourrait alors revenir
au CPDQ.
M. Lévesque (Taillon): Mais on n'aurait pas à
remettre en question ce budget, parce que c'est essentiellement un budget de
fonctionnement normal. Est-ce qu'on pourrait l'adopter, quitte à avoir
des questions sur l'ensemble, d'accord?
M. Raynauld: Je n'aurais pas d'objection. M. Brochu: Je
n'aurais pas d'objection.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 6,
adopté?
M. Lévesque (Taillon): Budgétairement
adopté, puis, pour le reste, on verra.
M. Raynauld: C'est cela, on verra.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Programme
7?
Promotion du droit et du Statut de la femme
M. Raynauld: Le programme 7, c'est sur la promotion du droit et
du statut de la femme. Si le premier ministre ne veut pas faire de
déclaration d'ouverture sur ce sujet, je pourrais peut-être poser
quelques questions.
D'abord, évidemment, il y a une augmentation au budget qui
paraît surtout sous un article curieux, celui des services qui passent de
$69 millions à $218 millions. Je me demande les services de qui?
M. Lévesque (Taillon): Je m'excuse, c'est en milliers.
M. Raynauld: Oui, en milliers. Cela fait $218 000, par rapport
à $69 000. Dans le discours inaugural, il y avait l'annonce d'une
étude en profondeur destinée à aboutir à une
politique d'ensemble de la condition féminine. J'aimerais savoir si
cette étude a été commencée, sur quoi elle porte.
Il y a peut-être d'autres caractéristiques particulières
à cette étude; je pense qu'il s'agit d'un sujet très
important. Personnellement, j'attache beaucoup d'importance à cette
étude, parce qu'il y a beaucoup de mythes autour de ces problèmes
et je pense qu'il vaudrait la peine de bien faire le diagnostic avant de passer
à des politiques à la vapeur sur ce sujet.
M. Lévesque (Taillon): Je vais répondre très
rapidement, avant de céder la parole pour plus de détails
à Mme Valois.
Comme l'a rappelé le député d'Outremont, dans le
discours inaugural, on annonçait ce peut être un livre vert
ou un livre de la couleur qu'on voudra, peu importe la couleur que
pendant l'année courante, avant la fin de la présente session,
autant que possible avant la fin de 1977, il y aurait une étude globale,
et aussi détaillée que possible, de tous les aspects de la
condition féminine dans notre société. Ce qui implique, on
peut dire, une recherche qui sera conjointe avec tous les ministères
il y a déjà pas mal de ministères, mais pas tous,
loin de là qui étaient représentés ex
officio auprès du Conseil du statut de la femme. On a élargi
cela, il n'y a pas si longtemps. Les crédits qui sont là au point
de vue des services, essentiellement, veulent dire de la consultation, des
honoraires, etc., en vue du complément de cette étude, cela a
été prévu dans ce sens. Si le député veut
avoir plus de détails, Mme Valois pourrait les lui fournir parce qu'ils
sont déjà en marche.
Il n'y a pas tellement à ajouter à ce que vient de dire le
premier ministre. L'ensemble du budget est un peu destiné à
couvrir la recherche et la promotion des divers secteurs concernant le statut
de la femme. On n'a pas commencé encore, parce qu'on vient d'avoir un
mandat plus explicite sur l'ensemble du domaine touchant la condition
féminine. Ce sont les premiers points à l'ordre du jour du
conseil. C'est ce qui fera partie de son programme de développement
à partir de maintenant. C'est pour cela que c'est prévu au
budget. Évidemment, le budget est quand même assez modeste, comme
vous pouvez voir. Cela couvre à peu près 29 postes
réguliers d'employés permanents, plus à peu près
six contractuels, ce qui n'est évidemment pas beaucoup si on
considère l'étendue des problèmes actuels concernant la
condition féminine. C'est pourquoi, aussi, on comptait sur la
collaboration des autres ministères impliqués, ce qui nous a
été donné aussi, par mandat, de voir à agir avec
les autres ministères.
M. Raynauld: Cette étude, vous pensez qu'elle sera
complétée à peu près à quel moment? Dans un
an, six mois?
M. Lévesque (Taillon): Je dirais: Autant que possible,
avant la fin de l'année. C'est comme cela qu'on le prévoyait, au
moins suffisamment pour pouvoir énoncer les résultats d'une
façon cohérente. L'application, comme le député le
sait, cela peut prendre plus de temps.
M. Raynauld: Est-ce que toute cette activité se fait
à travers le Conseil du statut de la femme ou -s'il y a une unité
gouvernementale?
M. Lévesque (Taillon): II y a, en fait, une sorte de
jonction qui a été établie pour que cela reste au budget
du Conseil exécutif, mais la responsabilité
opérationnelle, si on veut, de ce travail a été
confiée au ministre des Consommateurs, Coopératives et
Institutions financières, Mme Payette. Dans le cas de cette étude
exhaustive qui doit être faite, le Conseil des ministres lui a adjoint le
ministre d'État au développement social et ils coiffent
politiquement le maître d'oeuvre qui demeure le Conseil du statut de la
femme. Disons que c'est une espèce de groupe tripartite, où il y
a deux ministres qui sont responsables politiquement, et le Conseil du statut
de la femme qui est le maître d'oeuvre et à qui il faut donner les
moyens de réaliser cela. Les deux ministres sont là
essentiellement, d'abord, parce qu'il y en a un qui est responsable de
l'opération, et il y en a un autre qui est un ministre coordonnateur.
Cela implique la coordination, comme Mme Valois le disait, d'un travail qui est
demandé aussi en grande partie à tous et chacun des
ministères de façon qu'on fasse à la fois la recherche et
l'analyse de la façon dont se présentent, dans les secteurs dont
ils sont responsables, aussi bien les images que la réalité en ce
qui concerne la condition féminine,
M. Raynauld: Y a-t-il une relation entre cette étude et
celle dont il avait été question au départ
et qui a été rendue plus célèbre par les
interventions du ministre des Consommateurs, des Coopératives et des
Institutions financières quand elle avait déclaré qu'il
fallait surtout étudier les problèmes pour l'an 2000 mais pas
tellement pour maintenant? Est-ce le même...
M. Lévesque (Taillon): Je ne sais pas si Mme Valois se
souvient de cela. Moi, cela ne me rappelle rien.
Je pense que c'était une question d'information plus ou moins
bien véhiculée, à ce moment-là.
La perspective de Mme Payette est sensiblement la même qu'à
l'heure actuelle, sauf qu'on s'est entendu sur certains facteurs de
réalité qui nous permettent de cerner peut-être davantage
ce que certains discours avaient pu laisser entendre, la réalité
concernant la condition féminine.
M. Raynauld: Est-ce que ce Conseil du statut de la femme est un
conseil autonome? Je m'excuse de mon ignorance. Est-ce un conseil autonome avec
un...
M. Lévesque (Taillon): Autonome comme sont tous les... Il
y a la responsabilité budgétaire, la responsabilité des
nominations, mais il est autonome dans ses opérations à
l'intérieur de certaines normes, comme sont tous les conseils
consultatifs principaux. Et c'est semi-détaché si vous
voulez.
M. Raynauld: Au même titre que le CPDQ.
M. Lévesque (Taillon): C'est cela ou que le Conseil
supérieur de l'éducation. C'est le Conseil des ministres... Ils
ont l'autonomie de leurs opinions.
M. Raynauld: Oui, oui...
M. Lévesque (Taillon): C'est-à-dire qu'ils n'ont
besoin de demander aucune permission pour dire ce qu'ils ont à dire et
on vient d'en avoir la preuve il y a une couple de jours.
M. Raynauld: D'accord.
J'ai ici une lettre que je ne vous lirai pas, mais qui renferme des
engagements du Parti québécois pour promouvoir
l'égalité, la condition féminine en général.
Je suppose que...
M. Lévesque (Taillon): Je donne un exemple, congés
de maternité, un autre exemple, à travail égal salaire
égal ou enfin le plus qu'on peut se rapprocher de cela. La
première chose à faire c'est quand même de faire cette
étude exhaustive par exemple, même de conventions collectives du
gouvernement si on veut. Donc, la fonction publique, le ministère du
Travail. C'est pour cela que tous les ministères vont être
appelés les uns après les autres à faire leur propre
recherche et à venir se confronter avec le Conseil du statut de la femme
et les deux ministres responsables de l'étude pour qu'on tire de cela
toutes les informa- tions requises et forcément une perspective d'action
pour corriger ce qui doit être corrigé. Alors, 7 cela va, M. le
député de...
M. Marcoux: À 7, j'avais une question à poser
à madame.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Je voudrais savoir si vous avez une espèce de
bilan comme il se fait en France sur toutes les lois, pour voir tous les
aspects de discrimination par rapport à la condition féminine.
Est-ce que ce bilan pour le Québec est fait?
M. Lévesque (Taillon): Non. C'est un travail un peu
similaire qu'on va tenter de faire avec cette étude sur la condition
féminine. Je vous avoue que ce modèle français va
probablement nous permettre au moins de situer certaines questions. On ne
suivrait pas exactement la démarche, mais je pense que cela peut
orienter passablement notre...
M. Marcoux: Est-ce qu'il serait possible de faire parvenir aux
membres de la commission, je ne sais pas, une espèce de mémo
indiquant les buts de cette recherche-là, les grands thèmes de la
recherche? Cela nous indiquerait un peu dans quel sens ira la recherche quant
aux lois. Je ne sais pas moi, si vous étudiez le problème des
garderies, les différents problèmes, les différents
éléments de solution, je sais bien que les lois c'est seulement
un aspect mais c'est important. Une description du mandat.
M. Lévesque (Taillon): Le mandat lui-même, je ne
sais pas si le député d'Outremont que la question
préoccupe aussi sera intéressé. Le député de
Rimouski parle de la législation, que ce soient par exemple les manuels
scolaires, que ce soient des questions comme celles qu'on évoquait
autour du congé de maternité ou du travail égal dans notre
société, à commencer par l'État lui-même.
Tout cela se trouve à être inclus, je pense, dans la perspective
du mandat. Peut-être que le mandat suffirait, le mandat qui a
été donné il y a quelques semaines beaucoup plus
élaboré; peut-être que cela suffirait si on le
déposait. Soit ici, soit en Chambre.
M. Marcoux: Oui, oui.
M. Lévesque (Taillon): Aussitôt que possible en
Chambre. Tout le monde pourrait le consulter.
M. Marcoux: Oui d'accord.
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 7,
adopté.
M. Brochu: Adopté.
M. Lévesque (Taillon): Programme 8, le dernier. Avez-vous
des questions précises?
Le Président (Mme Cuerrier): Programme 8.
Régie de la langue française
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le premier ministre pourra
faire le bilan des activités de la régie sur le plan de la
promotion du français au sein de l'administration publique, des
entreprises, du travail, des affaires...
M. Lévesque (Taillon): Non...
M. Levesque (Bonaventure): Si c'est trop long pour ce soir, on
pourra peut-être avoir une autre séance...
M. Lévesque (Taillon): Non, non, avec le ministre
d'État peut-être oui.
M. Levesque (Bonaventure): ... uniquement là-dessus.
M. Lévesque (Taillon): De deux choses l'une, ou -bien on
passe rapidement sur l'essentiel, et Je pense que le chef de l'Opposition sait
comme moi qu'il va avoir l'occasion d'évoquer cela à quelques
reprises dans un autre contexte, ou bien alors, si on veut aller un peu plus
dans le détail, on pourrait peut-être faire une autre
séance là-dessus et je demanderais au ministre d'État
d'être ici aussi.
M. Levesque (Bonaventure): II ne peut pas être ici en
même temps qu'au projet de loi 1. C'est pour cela que je pose la
question.
M. Burns: II ne sera pas ici pour les deux prochains mois.
M. Lévesque (Taillon): Je pense que ce que le chef de
l'Opposition trouve essentiellement, si l'on regarde du côté des
chiffres détaillés, c'est l'anticipation normale qui était
faite. Par exemple, dans le domaine des services, on trouve au
Québec, c'est en français que cela se passe des choses
comme cela qui étaient prévues, qui ont été mises
en marche et pour lesquelles il fallait prévoir une addition de budget
comme, par exemple, le programme de francisation. Le chef de l'Opposition se
souviendra qu'on en a interrompu l'application pour finir de mijoter ce qui
s'appelle maintenant le projet de loi no 1 ou la charte à laquelle vont
s'ajouter des règlements nouveaux. Il y en a d'ailleurs certains, je
peux le dire tout de suite, qui devraient être disponibles au plus tard
je ne veux pas m'engager à 24 heures d'avis d'ici quelques
jours, peut-être avant la fin de semaine.
M. Levesque (Bonaventure): Qui seront adoptés à
votre Conseil des ministres.
M. Lévesque (Taillon): Qui vont venir au Conseil des
ministres demain, normalement...
M. Levesque (Bonaventure): Demain.
M. Lévesque (Taillon): On verra. S'ils peuvent sortir tout
de suite, ils sortiront le plus vite possible. Le programme de francisation des
entreprises qui est relié à tout cela, devait démarrer de
toute façon cette année. On sait que normalement il va
démarrer. Dans les crédits, ce sont des choses comme cela qui
sont prévues. Je n'ai pas besoin de dire au chef de l'Opposition que
c'est un budget partiellement théorique parce que, selon la façon
dont la mise en application de la nouvelle loi linguistique va être
faite, finalement, il peut y avoir des amendements à ce budget.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir un
bilan, même si ce n'était pas ce soir, de ce que la régie a
fait jusqu'à maintenant? Il me semble que l'on pourrait demander au
président de la régie de dire: On va déposer un bilan
avant de passer une autre loi pour voir quel est l'état de la situation
au moment où on se parle.
M. Lévesque (Taillon): Ce serait un peu du travail inutile
jusqu'à un certain point. Il y a un rapport à faire et il va
couvrir dans le détail tout ce qui a été effectué
par la régie. Il n'est pas question d'empêcher le rapport de
paraître.
M. Levesque (Bonaventure): ... agréable, mais on a
passé le couteau là-dedans, sur la réglementation de la
régie...
M. Lévesque (Taillon): Sur la francisation des
entreprises, oui.
M. Levesque (Bonaventure): ... alors que les échos que
l'on a par ailleurs indiquent qu'il s'est fait un travail très
considérable, très positif dans le domaine.
M. Lévesque (Taillon): C'est vrai. Entre nous, je pense
que le ministre d'État n'a pas caché que pour ce qu'on peut
appeler l'infrastructure de la mise en application graduelle de la loi
existante en ce qui concerne la francisation des entreprises, l'application
d'un certain nombre de mesures, les normes à établir, il y avait
beaucoup de travail qui avait été fait et dont nous profitons,
c'est sûr.
Si le chef de l'Opposition veut en avoir une espèce de compendium
un peu plus détaillé, c'est sûrement disponible, sauf que
je répète que cela va forcément paraître dans le
rapport annuel qui doit venir. Si on veut l'avoir un peu par anticipation pour
des fins plus urgentes, on pourrait l'avoir d'ici quelques jours.
M. Levesque (Bonaventure): Oui. Nous sommes présentement
en commission parlementaire et ces choses vont sûrement être
évoquées.
M. Lévesque (Taillon): Est-ce que le chef de l'Opposition
pourrait préciser un peu les paramètres de ce qu'il voudrait
obtenir, parce que je ne vais pas entrer dans tous les détails d'un
rapport annuel?
M. Raynauld: Je pourrais peut-être ajouter certaines
choses, Mme le Président, c'est qu'on a
souvent discuté de cela entre nous. Ce qu'on avait à
l'esprit, surtout, c'était une occasion de prendre acte des choses qui
ont été faites, des bonnes initiatives qui ont pu être
prises, des difficultés qu'on a pu rencontrer vraiment pour des fins
d'information, et je ne pense pas que cela apparaîtrait dans un rapport
annuel, sauf si le rapport annuel déborde les cadres habituels. On
voudrait avoir des choses sur le fond, et là la question peut se poser,
de savoir si l'endroit est approprié pour le faire, si cela peut
être fait à l'occasion de la discussion sur le projet de loi
1.
M. Lévesque (Taillon): On est un peu entre deux eaux.
M. Raynauld: Cela reste à discuter. L'idée
était vraiment d'avoir une occasion de tirer parti de tout cela et de
vraiment s'informer mutuellement de ce qui s'est fait parce que ce genre
d'activité n'arrêtera pas de toute façon. Il va falloir que
cela continue.
M. Lévesque (Taillon): On va voir si cela peut se faire.
Il n'y a pas de raison pour que cela ne puisse pas être disponible.
Est-ce que le chef de l'Opposition préférerait une séance
spéciale ou un genre de résumé ou sommaire concret de ce
qui a été fait?
M. Levesque (Bonaventure): On pourrait s'entendre pour avoir une
séance spéciale, si nécessaire. Par contre, si on juge que
le document ou le rapport écrit qu'on pourrait recevoir nous suffisent
on pourrait adopter sous cette réserve le programme 2. On ne veut pas
vous retarder et vous garder ici davantage. Mais, à mon sens, ce serait
intéressant pour le gouvernement, pour les Oppositions et pour tous les
membres de l'Assemblée nationale qui s'intéressent
particulièrement à ce programme d'avoir un rapport avant qu'on
passe la hache complète là-dedans et qu'on fasse table rase de
cela.
M. Lévesque (Taillon): D'ailleurs, il n'est pas question
de passer la hache complète, comme le sait très bien le chef de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): II y a une différence entre
l'approche du premier ministre et l'approche du ministre d'État au
développement culturel. Il y a continuellement une différence,
tous les jours, dans l'approche, dans la philosophie...
M. Lévesque (Taillon): C'est celle que le chef de
l'Opposition s'acharne à percevoir tout le temps.
M. Levesque (Bonaventure): Ah non! Je ne suis pas le seul; lisez,
vous qui êtes un grand lecteur.
M. Lévesque (Taillon): On a des nuances entre nous. On
n'est pas faits sur mesure comme des robots. Il demeure ceci...
M. Levesque (Bonaventure): What they say, that politic
make...
M. Burns: Very strange bed fellows, mais ce n'est pas le cas.
M. Lévesque (Taillon): Don't you know it?
M. Burns: C'est vous qui vous vous réveillez la nuit pour
penser à cela.
M. Lévesque (Taillon): Je pourrais faire une honnête
proposition au chef de l'Opposition. S'il demeure d'accord et si le
député de Richmond est aussi d'accord, on pourrait adopter
l'article budgétaire sous réserve des documents disponibles
concrets...
M. Levesque (Bonaventure): Ou d'un rapport que le
président de la régie.
M. Lévesque (Taillon): ...et, au besoin, d'une
séance spéciale si cela ne suffit pas.
M. Levesque (Bonaventure): Si on n'est pas satisfait du rapport,
on pourrait demander une séance spéciale.
M. Lévesque (Taillon): C'est cela. M. Levesque
(Bonaventure): Pardon?
M. Burns: À titre de leader du gouvernement, je suis
prêt, avec l'assentiment du premier ministre, à prendre
l'engagement que, si c'est nécessaire, si c'est demandé par
l'Opposition à la suite du dépôt du rapport, on va faire
une séance additionnelle pour examiner le rapport.
M. Levesque (Bonaventure): On ne veut pas multiplier les
séances inutilement.
M. Burns: Non, non.
M. Levesque (Bonaventure): Si on a le rapport...
M. Burns: D'ailleurs, vous n'avez pas abusé. Je ne vois
pas pourquoi...
M. Lévesque (Taillon): Pas nécessairement
l'équivalent du rapport annuel, mais tous les documents concrets qui
sont disponibles et qui émanent de la régie.
M. Levesque (Bonaventure): II ne faudrait pas que ce soit un
rapport annuel.
M. Raynauld: II ne faudrait pas que ce soit un rapport
administratif.
M. Levesque (Bonaventure): C'est cela, l'affaire.
M. Lévesque (Taillon): D'accord.
M. Levesque (Bonaventure): II faudrait que ce soit un rapport sur
le contenu. C'est cela notre idée.
M. Lévesque (Taillon): Un rapport d'opération, le
plus concret possible. Il ne s'agit pas de philosopher; il s'agit de choses qui
ont été faites.
M. Burns: Là-dessus, il n'y a aucun problème. Les
crédits du Conseil exécutif ont très bien
fonctionné jusqu'à maintenant. Il n'y a pas de raison pourquoi,
à la demande du chef de l'Opposition ou du député
d'Outremont, on ne reviendrait pas sur une question qui n'aurait pas, à
leur avis, été suffisamment traitée à la suite des
rapports qu'on déposera.
M. Levesque (Bonaventure): On veut bien essayer d'être
très diligents pour respecter l'emploi du temps du premier ministre,
mais, d'un autre côté, il y a des choses là-dedans qui nous
semblent assez importantes pour demander qu'on fasse rapport.
M. Lévesque (Taillon): Pour être sûr qu'on
s'entend bien, de façon que les notes qu'on prend soient exactes et
adéquates, c'est qu'on adopte sous réserve, la réserve
étant que, vous seront fournis, d'ici deux à trois jours, tous
les documents qu'on pourra colliger, qui sont des documents concrets, de
travail fait, d'opérations qui seront communiquées.
M. Levesque (Bonaventure): Pas faits par les gens de la
régie.
M. Lévesque (Taillon): Non, mais qui seront obtenus de la
régie, bien sûr. Si, par hasard, cela ne paraît pas
suffisant, il y aura une séance spéciale.
M. Levesque (Bonaventure): D'accord.
M. Lévesque (Taillon): Vous nous ferez signe
là-dessus.
M. Levesque (Bonaventure): D'ailleurs, les crédits ne sont
pas adoptés dans leur ensemble, parce qu'il reste encore l'OPDQ qui
n'est pas terminé.
M. Lévesque (Taillon): Le CPDQ et l'OPDQ.
M. Levesque (Bonaventure): Le CPDQ au cas où on aurait des
questions.
M. Lévesque (Taillon): Oui, mais cela ça va
ensemble.
M. Raynauld: Cela va.
Le Président (Mme Cuerrier): Est-ce que le programme 8 est
adopté?
M. Burns: Sous réserve, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Sous réserve de
l'obtention des documents.
M. Burns: Tous les autres programmes sont, sous la réserve
que vous venez de mentionner, adoptés et sous la réserve
également de ce qui concerne l'OPDQ.
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. La commission
de la présidence du conseil de la constitution et des affaires
intergouvernementales...
M. Levesque (Bonaventure): On voudrait vous féliciter, Mme
le Président, de la façon dont vous avez dirigé les
travaux, de la façon dont vous avez présidé.
Le Président (Mme Cuerrier): C'est vous tous qui m'avez
aidée, bien sûr. Je termine en disant que cette commission a
étudié les crédits du ministère du Conseil
exécutif. Elle a adopté les programmes 1, 2, 3, 6, 7 et le
programme 8 avec la réserve dont il a été question.
Elle suspend ses travaux à demain 10 heures...
M. Burns: Elle ajourne à demain. Ce n'est pas la
même séance.
Le Président (Mme Cuerrier): ...pour étudier les
crédits des Affaires intergouvernementales.
(Fin de la séance à 22 h 20)