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(Vingt heures dix minutes)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): À
l'ordre, s'il vous plaît!
La commission permanente du loisir, de la chasse et de la pêche se
réunit pour étudier article par article le projet de loi 9, Loi
sur la conservation et la mise en valeur de la faune.
Les membres de la commission sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Chevrette
(Joliette), M. Dauphin (Marquette), M. Houde (Berthier), M. Blouin (Rousseau),
M. Laplante (Bourassa), M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M.
Marquis (Matapédia), M. LeMay (Gaspé), M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet) et M. Côté (Charlesbourg).
Les intervenants sont: M. Assad (Papineau), M. Bisaillon (Sainte-Marie),
M. Desbiens (Dubuc), Mme Juneau (Johnson), M. Perron (Duplessis), M.
Léger (Lafontaine), M. Paré (Shefford), M. Maciocia (Viger), M.
Pagé (Portneuf) et M. Rocheleau (Hull).
On vous demande de désigner un rapporteur. M. le ministre.
M. Chevrette: Je propose le député de
Matapédia et adjoint parlementaire au ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche.
Le Président (M. Champagne, (Mille-Îles): Le
député de Matapédia est-il accepté comme
rapporteur?
M. Côté: Accepté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
accepté. M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires
à adresser à la commission avant de commencer?
Remarques préliminaires M. Guy
Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, dans un premier temps, je
tiens à m'excuser du léger retard. Ce ne sera pas une coutume.
C'est purement et simplement qu'on avait à fignoler certains amendements
techniques pour bonifier le projet de loi, comme le disait d'ailleurs hier le
député de Charlesbourg et critique de l'Opposition pendant son
discours en deuxième lecture. Non, je n'ai pas de discours d'ouverture.
Toutefois, je pourrais répondre à des questions d'ordre
général si jamais l'Opposition en avait. Mais je suis
disposé à commencer l'étude article par article du projet
de loi, vu qu'il y a passablement d'amendements d'ailleurs. Mon désir le
plus cher, si jamais on s'entendait, c'est que l'on puisse terminer vers les 18
heures demain soir, à moins que l'on ne soit dans l'impossibilité
de le faire. Cela ne veut pas dire pour autant de hâte et de bousculer
inutilement les travaux de la commission, mais il s'agit de faire notre
possible pour travailler de la façon la plus efficace et la plus rapide
possible.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Cela va? M.
le député de Charlesbourg.
M. Marc-Yvan Côté
M. Côté: M. le Président, je souscris
entièrement au voeu qu'a exprimé le ministre. Moi aussi je me
priverai de faire de longues palabres au départ parce que je pense qu'on
peut dire tout ce qu'on a à dire à l'intérieur des
articles. Quant à la volonté du ministre de terminer pour 18
heures demain, je pense que c'est un souhait dans la mesure où on
réussit à passer à travers notre travail. Comme il y en a
beaucoup je vais terminer mes propos préliminaires à ce
moment-ci. On est prêt à aborder déjà l'étude
article par article en espérant que le débat sera le plus large
possible et que la rigueur du règlement ne nous empêchera pas de
soulever toutes sortes de questions qui, finalement, pourraient servir à
bonifier la loi.
M. Chevrette: Oui et d'ailleurs, M. le Président, je
suggère tout de suite une procédure. Si jamais un amendement nous
était proposé et que, techniquement, on prenait le temps de
délibérer, on pourrait suspendre l'amendement et continuer sur
les autres. On a déjà fait cela dans des commissions où
les parties s'entendent assez facilement. Comme le projet de loi, sur le fond,
est accepté, en tout cas dans ses grandes lignes, je pense que cela
permettrait d'accélérer les travaux et permettrait à nos
techniciens et nos juristes de travailler si jamais cela accrochait sur un
point.
M. Côté: Parfait.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Oui. Pour
l'information de tous les membres de la commission, on s'entend pour qu'on
finisse à 24 heures, comme il est demandé?
M. Chevrette: On n'a pas le choix. C'est l'ordre de la
Chambre.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord.
C'est cela. On finira...
M. Côté: C'est l'ordre de la Chambre, mais la
commission est maître de ses travaux.
M. Chevrette: Ah oui!
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est cela.
Mais, de toute façon, parce que je pense que tout le monde doit...
M. Chevrette: Si jamais vous vouliez aller voir... On pourrait
suspendre la séance deux minutes tous les deux tantôt. On vous
dira pourquoi au retour.
M. Houde: Actuellement, c'est un à un.
M. Chevrette: Non. Vous êtes en retard, c'est deux à
un pour les Canadiens.
M. Houde: Ah! Ils ont déjà sauté d'un
point.
Étude article par article
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): À l'ordre, messieurs! J'appelle l'article 1. Vous avez
des amendements, M. le ministre?
Définitions
M. Chevrette: Oui, M. le Président. Nous avons un
amendement. Nous avons même trois amendements à l'article 1.
Tout d'abord, dans la définition du mot "animal". C'est un
amendement qui nous a été demandé par le Conseil de la
faune afin de couvrir les activités de prélèvement des
amphibiens, donc de pouvoir réglementer la chasse commerciale abusive de
nos grenouilles. Nous avons ajouté le mot "amphibien" à la
définition du mot "animal".
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous pourriez donner tous les autres amendements?
M. Chevrette: Nous avons défini également le mot
"poisson" dans toute son amplitude. Également, la définition
d'"établissement piscicole", d'"étang d'élevage" et
d'"étang de pêche" purement et simplement. Vous remarquerez que
c'est toujours en fonction du partage des juridictions avec le MAPAQ, puisque
le MAPAQ aura la juridiction des piscicultures pour fins de commercialisation
et d'ensemencement, alors que les étangs de pêche demeurent sous
la juridiction du MLCP.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous acceptez d'adopter des amendements?
M. Chevrette: Je les propose, bien sûr.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Vous les
proposez?
M. Côté: De toute façon, avant, on pourrait
peut-être accepter... J'aimerais quand même qu'on discute d'autres
points, si le ministre n'a pas d'autres amendements, au niveau de
définitions qui nous chatouillent un peu.
M. Chevrette: Oui, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous avez des étangs d'élevage ou enfin...
M. Chevrette: Vous avez remarqué qu'on fait à
l'article 1 la définition d'"animal", de "poisson",
d'"établissement piscicole". Dans la loi sur la conservation, on
définit l'"étang d'élevage", l'"étang de
pêche"; on les définit également; ça va?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Ça
va aller.
M. Chevrette: Cela tombe seulement à l'article 5,
après.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous acceptez les amendements tels que proposés?
M. Côté: Oui, c'est fait.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Les
amendements sont adoptés. Maintenant, est-ce que l'article 1, tel
que...
M. Chevrette: Juste trente secondes, M. le Président.
Sous réserve de la nouvelle numérotation, on fera une
proposition globale à la fin, pour une renumérotation des
articles du projet de loi. D'accord?
M. Côté: M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
député de Charlesbourg.
M. Chevrette: Dans 1'"établissement piscicole",
après 1983, le mot "chapitre" est ajouté; si j'ai bien compris,
le reste est inséré entre parenthèses. D'accord? C'est
pour fins d'écritures.
M. Côté: Parfait. On va laisser cela aux
avocats.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est adopté? Maintenant, on parle de l'article 1. M. le
député de Charlesbourg.
M. Côté: M. le ministre, la définition
"chasser" se lit comme suit: "pourchasser un animal, le poursuivre, le
harceler, le traquer, le mutiler" - c'est là que cela commence à
se compliquer davantage dans l'application et je voudrais, dès ce
moment-ci, vous sensibiliser à tout ce dédale de procédure
où vous allez être pris tout à l'heure "l'appeler, le
suivre, être à son affût, le localiser"...
Si on veut être plus clair, l'un des buts exprimés par le
ministre, dans sa réplique à la deuxième lecture,
était de simplifier la réglementation. Avec une définition
comme celle-là, je ne pense pas que le ministre réussira à
simplifier la réglementation. Vous devrez, M. le ministre, faire une
nouvelle réglementation pour dire ce qu'est "appeler" et, par le fait
même, déterminer avec quoi on peut appeler et ce qui devient un
instrument de chasse qui peut être soumis à la loi. C'est la
même chose en ce qui concerne "le suivre, être à son
affût et le localiser". "Le localiser" veut dire bien des choses aussi;
je pense que cela vous amènera un grand nombre de problèmes.
J'aimerais savoir si le ministre est sensibilisé à ce
phénomène au niveau de la réglementation.
M. Chevrette: C'est vraiment au niveau de la
réglementation qu'on va réussir à clarifier cela. On a
beau chercher toute la terminologie, vous savez pertinemment que, si on se met
à détailler, au niveau de la définition comme telle... On
a essayé de détailler les phases ou les différentes
opérations qui entrent dans le cadre d'une chasse et vous avez raison de
dire que ce n'est pas au niveau de la définition qu'on va clarifier les
différentes opérations. D'ailleurs, c'est parce que vous voulez
vous ouvrir une porte pour l'autre article qui dit: "... tenter d'effrayer." Je
vous vois venir et vous avez raison parce que cela aussi m'ébranle.
M. Côté: Vous êtes à l'affût.
M. Chevrette: Oui, je suis à l'affût de vos
questions. Si cela ne vous dérange pas, on ira au niveau du cadre
réglementaire et, quand on arrivera à l'article
spécifique, je vous suggérerai quelque chose.
M. Côté: C'est le ministre qui va avoir à
l'appliquer. Compte tenu des principes évoqués lors des
discussions en deuxième lecture, vous avez mentionné qu'il
fallait quand même tenter, compte tenu des 160 règlements, de
simplifier la réglementation pour qu'elle soit accessible à tout
le monde. Par cette définition-là, vous ajoutez à votre
pouvoir réglementaire l'obligation de définir certaines
choses.
Je pense que, dès le premier article, la volonté
exprimée du ministre de simplifier n'est pas transparente, et je pense
qu'on s'en va vers une augmentation. En cours de route, on pourra y
revenir.
M. Chevrette: On pourra le clarifier à un autre article.
Je sais ce que vous recherchez et j'ai le même souci. Je sais qu'il y a
des phases qui ne sont pas faciles. L'objectif, à la demande des
groupes, était de décrire les différentes phases
d'opération de la chasse. On n'avait pas le choix de ne pas
décrire ces phases-là parce que les gens nous auraient dit qu'il
nous manquait des phases dans notre cheminement de chasseur; c'est pourquoi on
l'a mis là pour le clarifier à un moment donné,
quand...
M. Côté: Juste le problème de localiser; vous
autorisez un photographe à prendre des photos et, pour ce faire, il faut
qu'il le localise.
M. Chevrette: Vous remarquerez que c'est en étant en
possession d'une arme. Chasser, c'est être en possession d'une arme.
Oubliez le photographe parce que, dans la loi actuelle - pour cela, vous aviez
raison - il n'était pas question de possession d'arme et c'est cela qui
créait le problème. On disait: Qu'est-ce que vous faites avec un
cameraman qui s'en va dans le bois? Là, on a spécifié que
chasser, c'était au moins être en possession d'une arme, en
assistant cependant aux différentes phases de la chasse.
M. Côté: L'autre définition sur laquelle
j'aimerais attirer l'attention du ministre, c'est "résident". On a beau
consulter tous les dictionnaires, autant le Larousse que le Nouveau Robert, il
y a des définitions différentes de "résidant" et
"résident". Si on fait la lecture de la définition de
"résident", on trouve: "une personne domiciliée au Québec
et y ayant demeuré ordinairement durant la période de douze mois
consécutifs précédant ses activités de pêche,
de chasse, de piégage ou sa demande d'un permis". Si on va
vérifier la définition du dictionnaire, c'est encore, j'imagine,
une référence intéressante: "Résident": "personne
qui réside dans un autre endroit que son pays d'origine".
"Résidant": "se dit de quelqu'un qui réside dans un lieu".
M. Chevrette: Votre question est de savoir pourquoi on a choisi
"résident"?
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: On a choisi "résident" en le
définissant pour les fins de la loi elle-même. On a dit: On va
prendre "résident", mais on va définir ce qu'est pour nous un
résident pour les fins de l'obtention d'un permis. On aurait pu aussi
bien écrire "résidant" avec la même définition, mais
ce qui est important, c'est de définir ce qu'on entend par
"résident" pour les fins de l'obtention d'un permis de chasse. Il n'y a
pas d'autres motifs.
M. Côté: Je ne veux pas prêter d'intention au
ministre.
M. Chevrette: On est conscient de l'ambiguïté, mais
on s'est dit que, si on définit le mot "résident" en l'associant
à la notion de l'obtention d'un permis, cela va clarifier pour nous ce
qu'est un "résident". Je pense que l'Office de la langue
française nous a suggéré ce terme.
M. Côté: Ils n'ont certainement pas fouillé
le Nouveau Robert.
M. Chevrette: II y a le Petit Robert et le Nouveau Robert.
M. Côté: J'ai le Nouveau Robert. M. le ministre,
qu'est-ce qui fait que, dans la loi en vigueur, c'est "résidant" alors
que vous choisissez maintenant "résident"?
M. Chevrette: Comme je vous dis, c'est une suggestion de l'Office
de la langue française, me dit-on, et on le définit en fonction
de nos besoins pour l'obtention d'un permis. Il n'y a pas eu une recherche
scientifique là-dessus, je vous mentirais en disant cela.
M. Côté: Nous non plus, on s'est seulement
référé au dictionnaire. Cela nous paraît plus stable
que certains autres organismes.
M. Chevrette: Quand on dit qu'on se distingue de la faune, on a
des définitions précises en regard de nos objectifs.
M. Côté: Dans l'ancienne loi, c'est-à-dire
dans la loi actuelle, on retrouvait, dans les définitions... Dans la loi
actuelle, M. le ministre, toujours dans les définitions, au paragraphe
9, lorsqu'on parle de résidents, on dit "ainsi que les membres des
forces armées canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada
cantonnés au Québec". J'imagine que, concernant la Gendarmerie
royale, vous avez vos motifs de ne pas les intégrer...
M. Chevrette: On a peur qu'ils brûlent nos granges.
M. Côté: Oui, pour ce qu'il en reste. Qu'est-ce qui
fait que, maintenant, cela n'existe plus? Est-ce que, à la
définition de "résident", en incluant douze mois, vous pensez que
cela couvre...
M. Chevrette: Oui, parce que la majorité de ces
gens-là sont cantonnés pour deux ou trois ans. Il n'y a pas de
problème.
M. Côté: C'est la majorité et non pas la
totalité?
M. Chevrette: C'est presque la majorité, la
presque-totalité plutôt.
M. Côté: D'accord, cela va.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 1 est adopté tel qu'amendé?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle...
M. Chevrette: J'ajouterais peut-être aussi, pour votre
bénéfice, qu'on a adopté les règles de la plupart
des autres provinces.
M. Côté: C'est effectivement pour notre
bénéfice. M. le ministre, avant de passer à l'article 2,
si vous me permettez -j'aurais peut-être dû le demander avant, mais
cela a beaucoup changé depuis 1976 chez les fonctionnaires, je suis un
petit nouveau -est-ce que le ministre pourrait nous présenter ses
collaborateurs?
M. Chevrette: Avec plaisir, mon cher monsieur. D'abord, mon
adjoint parlementaire - je vous l'ai présenté - M. Marquis, de
Matapédia; mon directeur général de la faune, M. Magny,
qui est à ma droite; M. Amédée Perron, qui est mon
attaché politique à la faune; M. Aubry, chef du service, et M.
Sarrazin, qui est également aux études écologiques
à la faune; Mme Charlotte Roberge, directrice du contentieux, et madame
vient du ministère de la Justice, je crois; elle surveille l'agencement
des lois. C'est bien cela?
M. Côté: Elle nous sera peut-être d'un grand
secours tout à l'heure pour certains articles, en particulier pour
l'article 8.
M. Chevrette: Sûrement, avec votre collaboration, je suis
convaincu qu'on va bien y arriver, d'ailleurs. Cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
vous avez quelqu'un à présenter vous-même?
M. Côté: Non, cela va. On a du monde...
M. Chevrette: J'aimerais que vous nous présentiez vos
acolytes.
M. Côté: Je pense que le ministre a
déjà eu l'occasion de faire connaissance avec Mlle Lyne
Béland...
M. Chevrette: Oui, mais je ne me souviens jamais de son nom.
M. Côté: ...et vous connaissez très bien le
député de Berthier qui a été votre vis-à-vis
pendant tout près d'un an et demi, deux ans.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Les
présentations sont faites. J'appelle l'article 2. Est-ce qu'il y a des
commentaires?
Administration
M. Côté: Est-ce que le ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation ne pourrait pas aussi être
désigné?
M. Chevrette: Vous n'avez rien à dire, n'est-ce pas? J'ai
bien compris. L'article 3 est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
2 est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'article 2 est adopté. J'appelle l'article 3.
M. Côté: M. le ministre, avez-vous des choses
à nous dire ou si...?
M. Chevrette: Non, je pense que cela va de soi. Cela
relèvera... Peut-être qu'il y aura des concordances lorsque la Loi
sur la fonction publique sera abolie et que cela sera sous la présidence
du Conseil du trésor, mais vous comprendrez...
M. Côté: Vous avez parfaitement compris où
vous voulez en arriver.
M. Chevrette: Bien sûr, mais je peux vous annoncer une
bonne nouvelle, M. le député de Charlesbourg.
M. Côté: L'avance aux agents de conservation.
M. Chevrette: L'avance a été adoptée mardi,
conformément à ce que j'avais fait, de sorte que cela justifiait
d'ailleurs la correction dont on avait parlé par rapport à la
Voix gaspésienne, parce que j'avais eu une entente avec le
président des agents de la faune qui m'avait demandé d'attendre
au 15 novembre avant d'intervenir directement pour des raisons qui lui
étaient personnelles et internes, que je respectais. C'est à
partir de là qu'on a fait cheminer le dossier.
M. Côté: D'accord. C'est pour en revenir à
cette partie de la loi qui, éventuellement, disparaîtra, parce que
je pense que, même au moment où nous sommes en commission, l'on
s'apprête en Chambre à amorcer le débat de deuxième
lecture du projet de loi qui fera disparaître le ministère de la
Fonction publique.
On sait que les problèmes des agents de conservation, des agents
d'institutions pénales, en tout cas des cinq corps de métier qui
ont eu des problèmes et qui attendent encore le renouvellement de leur
convention collective étaient causés par le fait que, finalement,
tout ce monde se rapportait au ministère de la Fonction publique. Vous
avez évoqué plus tôt que cela serait dorénavant au
Conseil du trésor. (20 h 30)
M. Chevrette: C'est ce que j'ai compris de la loi. Je dis cela
sous réserve, mais c'est ce que j'ai compris: Dorénavant, les
négociations seront conduites par le président du Conseil du
trésor.
M. Côté: Le président du Conseil du
trésor.
M. Chevrette: Je suppose qu'il y aura un article de concordance
général à la fin de la loi de la disparition du
ministère de la Fonction publique qui dira que cela prend effet pour
l'ensemble des législations. Les concordances devront se faire d'office.
Cela doit être un article de portée générale.
M. Côté: D'autre part, le ministre me permettra
certainement de l'interroger, maintenant que la bonne nouvelle est
arrivée au sujet des agents de conservation de la faune et qu'ils auront
une avance sur la convention à être... Est-ce que le ministre a
des indications précises quant au moment où les recommandations
de l'arbitre leur seront soumises ou si on devra avoir un nouveau
délai?
M. Chevrette: Ce que j'ai essayé d'avoir et que je n'ai
pas eu, c'était ce que vous avez dit, à savoir que l'arbitre, qui
est un professeur de Laval...
M. Côté: M. Jean Sexton.
M. Chevrette: ...Jean Sexton, aurait demandé un
délai jusqu'au 15 janvier. Je n'ai pas pu me faire confirmer pour quels
motifs, puisque les plaidoiries sont terminées depuis, que je sache, au
moins le 15 octobre. Le 15 octobre, les plaidoiries étaient finies. Il
est de coutume, lorsqu'un nombre d'arbitres siègent à des causes
à peu près identiques, comme ce fut le cas pour les agents de la
paix en milieu carcéral - il y a également les agents de la paix
de la fonction publique comme tels, des Travaux publics, il y a les agents de
la conservation de la faune - il est normal et de coutume que, lorsque le
premier rend une sentence, les autres qui siègent simultanément -
je ne sais pas si c'est par respect ou par convenance entre eux; je l'ignore,
je n'ai jamais été arbitre en chef - il est normal qu'ils
s'attendent.
Quant au délai additionnel demandé, j'en ignore les
motifs. Il est vrai qu'ils ont demandé un délai, mais j'en ignore
les motifs.
M. Côté: Dans le cas des agents d'institutions
pénales, l'arbitre a tranché... C'était une "game"
Canadiens-Nordiques, onze à zéro. Alors, j'imagine que le
ministre ne s'attend pas, dans ces conditions, à avoir le même
résultat parce que c'est un arbitre qui recommande à ce
moment-ci. Et ce sera éventuellement au Conseil des ministres à
décider ce qui arrivera de cette convention...
M. Chevrette: C'est la même procédure que dans le
cas du milieu carcéral. Je peux vous dire que la loi est ainsi faite que
l'arbitre rend sa sentence et que le Conseil des ministres doit statuer s'il
accepte ou s'il refuse le fruit de l'arbitrage.
M. Côté: Est-ce que le ministre, ou le
ministère, dans ces négociations, a indiqué sa position,
sa volonté sur les différents points en litige, parce qu'on sait
qu'il n'y en a pas seulement un, il y en a plusieurs?
M. Chevrette: On a tenté, jusqu'à la
dernière minute, de régler en particulier - je vais vous donner
un point - la charge de travail. Nous avons tout fait pour régler le
cadre horaire avec nos agents par l'intermédiaire du représentant
du MLCP qui est à la table des négociations. J'avais des rapports
hebdomadaires. Nous avons rédigé des compromis. Nous avons
rencontré le syndicat jusqu'à la toute dernière minute.
Mais, pour des raisons qui leur sont propres, cela n'a pas abouti à une
conclusion. À ce moment-là, je croyais que ce seraient
exclusivement les salaires, qui s'inscrivaient, bien sûr, en tant
qu'objet de négociation dans le cadre de la politique salariale du
gouvernement, sur lesquels on n'aurait pas à intervenir. Cela entrait
dans le cadre global. Sur la tâche de travail, on a fait plusieurs
suggestions, y compris à la fonction publique et à notre
négociateur qui traitait directement avec le président et les
négociateurs syndicaux, mais cela n'a pas accroché. Vous savez
que...
M. Côté: On ne s'est pas accordé.
M. Chevrette: On ne s'est pas accordé du tout. Le dilemme,
c'est que des horaires pour les agents de la faune dans des milieux
donnés, cela ne s'agence pas facilement, quand on est dans un cadre de
compression des effectifs en plus, et c'est ce qui a créé la
difficulté. Mais nous avions des suggestions qui, à notre avis,
auraient assoupli la situation actuelle et qui auraient donné
satisfaction. Mais pour quels motifs... Je me refuserai toujours, et vous le
savez, parce que j'ai fait du syndicalisme assez longtemps, à juger du
pourquoi de leur refus. C'est à eux de le justifier devant leurs membres
et je leur en laisse la responsabilité. Ce n'est pas à moi de
juger. À mon sens, il y avait là de quoi satisfaire très
majoritairement les agents, mais ils ont peut-être eu des raisons
stratégiques de refuser, pour dire: On n'ira pas en arbitrage
exclusivement sur le patron salarial parce que c'est bien clair qu'on n'aura
pas devant un arbitre un "bargaining power" pour avoir une sentence arbitrale
équilibrée. Je ne sais pas, je n'ai pas à juger, mais ils
ont sûrement fait des calculs stratégiques.
M. Côté: J'imagine que...
M. Chevrette: II y a également leur plan de
carrière - en passant - qui les chagrine beaucoup. J'ignore s'ils
étaient bien conscients de leur geste, lorsqu'ils ont quitté ia
fonction publique, dans laquelle ils pouvaient avoir des plans de
carrière, en retombant dans le syndicat. Il fallait aussi qu'ils
renégocient maintenant parce qu'ils étaient soumis au Code du
travail et non plus à la Loi sur la fonction publique. Mais que
voulez-vous? Ils ont opté pour avoir des syndicats
séparés, ce n'est pas mon affaire.
M. Côté: II y a des choix et ils doivent vivre avec
ces choix. Je comprends cela.
M. Chevrette: Exactement.
M. Côté: Mais tout le travail que l'on
s'apprête à faire au niveau de la bonification de la loi vise
finalement à donner plus de clarté à la loi, donc plus de
facilité d'application. Nos craintes à ce moment-ci, c'est que ce
conflit qui perdure depuis au-delà de trois ans risque d'entacher un
peu, finalement, l'application de la loi. J'ose espérer que ce ne sera
pas le cas. Il y a quand même des gens extrêmement responsables du
côté des agents de
conservation. Il reste à espérer que la recommandation de
l'arbitre soit de nature à régler une fois pour toutes ce
conflit. Dans ce cas-là, la convention collective irait-elle comme les
autres conventions avec 1985 pour échéance?
M. Chevrette: Je ne présumerai pas. Je vais attendre la
sentence, mais, s'il y avait des choses qui étaient, à toutes
fins utiles, non viables, il est toujours dans les prérogatives du
gouvernement, en vertu d'un article - je ne sais pas si ce n'est pas 68 -du
Code du travail, lorsque les deux parties sont d'accord pour modifier en tout
ou en partie certaines clauses ou articles, de décider qu'elles peuvent
le faire et cela prend place et lieu des clauses ou de l'article de la
convention collective, de sorte que, s'il y avait des aberrations dans une
sentence, tout le monde y gagnerait en modifiant des choses qui n'ont pas
d'allure.
M. Côté: Le gouvernement a la prérogative
d'accepter tel quel ou de reprendre...
M. Chevrette: Je ferais valoir à ce moment ces points de
vue pour le plus grand bien de la conservation de la faune. Je ferais les
recommandations appropriées au Conseil des ministres.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 3
est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 4.
M. Chevrette: C'est le pouvoir de délégation
normale.
M. Côté: Oui, normale, mais, dans le cadre
réglementaire que le ministre nous a fourni, il y a de la place pour
quelques questions.
M. Chevrette: Sûrement.
M. Côté: On peut y lire, au premier paragraphe,
à titre d'exemple: "Un fonctionnaire pourrait être autorisé
à signer des protocoles d'entente avec les organismes ou associations,
des baux de droits exclusifs de chasse et de pêche, autoriser des travaux
de construction dans des réserves fauniques ou les zones d'exploitation
contrôlée." Je ne veux pas dire que les fonctionnaires n'ont pas
la compétence pour juger de tout cela, mais il me semble qu'on a fait
assez état des réserves fauniques, des habitats fauniques, du
grand besoin, finalement, de conservation et de mise en valeur.
Je me demande si le ministre ne devrait pas, dans certains cas, se
garder la prérogative de signer, parce qu'en fin de compte c'est le
ministre qui est responsable, même si le fonctionnaire signe. Pour ma
part, cette délégation m'apparaît comporter certains
risques.
M. Chevrette: Je suis d'avis avec vous que je pourrais
peut-être limiter en termes hiérarchiques cette
délégation de pouvoirs. Je pourrais parler du directeur
général de la faune ou du sous-ministre, mais je reçois
cela comme une suggestion positive dans le cadre réglementaire. Cela
n'entache pas l'article.
M. Côté: Non, c'est cela.
M. Chevrette: Je reçois votre suggestion comme très
positive.
M. Côté: Je pense que les personnes que vous venez
de mentionner sont des gens que vous pouvez côtoyer facilement tous les
jours.
M. Chevrette: J'aimerais que vous me le rappeliez d'ailleurs
lorsque la publication des règlements aura lieu. D'ailleurs on va en
prendre note tout de suite. Je trouve la suggestion recevable.
M. Côté: Lorsqu'on pousse plus avant dans le cadre
réglementaire, on s'aperçoit, au deuxième paragraphe, que
le directeur régional pourrait être autorisé à
nommer les auxiliaires de la conservation de la faune.
M. Chevrette: Oui. Là-dessus, je vais vous dire pourquoi.
Bien souvent, ce sont nos directeurs régionaux qui connaissent le mieux
les individus du milieu. Je pourrais fort bien regarder à un palier
supérieur, mais il n'en demeure pas moins que ce sont les gens du milieu
qui connaissent le mieux les gens du milieu. Mon directeur régional
reçoit l'autorité du directeur général, ou il
relève du sous-ministre adjoint aux opérations régionales
en plus, de sorte que c'est vraiment une question d'efficacité ici. Ce
n'est pas pour d'autre motif.
M. Côté: Sauf que vous avez maintenant la
régionalisation. Si je ne m'abuse...
M. Chevrette: Vous avez raison. On est le ministère le
plus décentralisé.
M. Côté: J'espère que le gouvernement
appliquera cela dans toutes ses phases et qu'il pourra
décentraliser...
M. Chevrette: On est sûrement un modèle à
imiter.
M. Côté: Je peux compter sur l'appui du ministre
pour décentraliser la RAAQ à l'Atrium dans Charlesbourg.
Merci.
On a maintenant neuf régions. N'y a-t-il pas un risque que
l'application, dans ce domaine comme dans d'autres, de critères que le
ministre pourrait donner au niveau de la nomination des auxiliaires soit
appliquée de manière différente dans certaines
régions?
M. Chevrette: C'est peut-être un risque, mais il est assez
mince. Je vais vous dire ceci très honnêtement. Vous savez
très bien qu'avec l'arrêt du gonflement de la fonction publique
à toutes fins utiles, depuis trois ans en particulier, le nombre
d'agents a baissé de 27, comme je vous l'ai dit hier. Nous avons une
foule de jeunes qui ont suivi le cours d'agent de conservation soit à
Mont-Laurier, à Québec, à Duchesnay ou à
Rivière-du-Loup, et ils sont pratiquement choisis d'office à
chaque fois qu'ils formulent une demande, parce que ce sont les plus
prêts. Ils ont suivi le cours d'agent de conservation. Il n'y a
malheureusement pas de postes permanents ouverts, de sorte que ces gens sont
quasiment choisis d'office.
Il reste que les autres sont choisis bien souvent à partir de
l'expérience qu'ils démontrent dans leur curriculum vitae parce
qu'on leur demande le genre d'expérience qu'ils ont dans le domaine de
la chasse et de la pêche, quelles fonctions ils ont occupées. Ils
sont référés par les centres de main-d'oeuvre,
précisément en fonction de l'expérience qu'ils ont. Je ne
crois pas que ce soit un critère qui puisse vraiment différer
d'un milieu à un autre. Je ne crois pas.
En plus, vous n'oublierez pas que les organismes du milieu participent.
Les pourvoyeurs, les gestionnaires de ZEC ou encore certaines
fédérations. Je ne pense pas.
M. Côté: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 4 est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 5.
M. Chevrette: Article 5.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Et vous
avez un amendement.
M. Chevrette: Oui. L'article 5 est modifié par l'addition,
après le paragraphe 5 du premier alinéa, du suivant: "6 de la Loi
sur les parcs - ce que vous avez là - et de ses règlements". De
sorte que vous avez donc un sixièmement qui s'ajoute à
l'article.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce
que...
M. Chevrette: Donc, il y a la Loi sur la qualité de
l'environnement, la Loi sur le ministère de l'Énergie et des
Ressources, la Loi sur les parcs.
M. Côté: Cela va.
M. Chevrette: Cela va. D'ailleurs, je pense qu'on avait
mentionné cela à la suite de votre question.
M. Côté: C'est cela. M. Chevrette:
D'accord.
M. Côté: Dans le premier paragraphe, on lit...
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): S'il vous
plaît.
M. Côté: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté: Oui, cela va.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'amendement est adopté. Maintenant, l'article 5.
M. Côté: On y lit: "Un agent de conservation de la
faune et un fonctionnaire qui gère directement le travail d'un tel
agent". Ce qui veut dire que le fonctionnaire qui gère peut ne pas
être un agent.
M. Chevrette: Vous avez raison. Cela peut arriver.
M. Côté: Cela peut arriver?
M. Chevrette: Oui. (20 h 45)
M. Côté: Dans le va-et-vient de la fonction
publique, par les temps qui courent, et les mises en disponibilité, un
gars qui était malheureux aux ministère des Affaires sociales,
comme il y en a beaucoup, peut facilement se retrouver comme fonctionnaire au
niveau d'agent de conservation. C'est-à-dire que vous allez le limiter
à être un "pousseux" de papier, parce qu'il n'a pas les pouvoirs
d'un agent de conservation.
M. Chevrette: Non, c'est par voie de concours de la fonction
publique qu'il peut vouloir diversifier son plan de carrière; il passe
un concours et on lui reconnaît la compétence pour occuper tel
poste.
M. Côté: Mais le ministre admet que
ce fonctionnaire peut être un individu qui n'est pas agent de
conservation...
M. Chevrette: Je suis forcé de l'admettre. Cela peut
être possible, théoriquement.
M. Côté: ...et qui va diriger des agents de
conservation.
M. Chevrette: Mais le gars qui réussirait cela, ce serait
un gars superbrillant, parce qu'au départ, pour passer le concours, cela
suppose...
M. Côté: On en a vu beaucoup qui étaient
brillants, M. le ministre. Je vous ferai remarquer qu'on a vu bien des
brillants qui ont passé des concours à la fonction publique et
qui se sont retrouvés très rapidement sur les tablettes. Ils
étaient justement trop brillants.
M. Chevrette: Vous êtes en train de me dire que le
génie côtoie la folie, n'est-ce pas? Ce n'est pas cela que j'ai
dit. Je pense qu'il peut arriver qu'un individu ait fait son université,
par exemple, dans le domaine de la faune aquatique ou de la faune terrestre,
mais qu'il ait oeuvré à un autre niveau au moment où il
est entré dans la fonction publique parce qu'il n'y avait pas de poste
disponible à ce niveau-là. Il n'est pas nécessairement
agent de conservation de la faune, mais, par sa formation, il a réussi
à passer le concours et a accédé à un poste. C'est
possible, je ne peux pas le nier.
Reformuleriez-vous votre question? Je voudrais vérifier
exactement ce que vous voulez dire.
M. Côté: De toute façon, si le ministre y
voit un autre trou, vous pouvez nous le dire. Je pense qu'on est là pour
bonifier l'aspect...
M. Chevrette: Non, ce n'est pas dans ce sens. C'est parce que
vous faites référence à l'article 6...
M. Côté: 5. On est à l'article 5 pour le
moment.
M. Chevrette: Oui, mais relisez l'article 6: "Aux fins de
l'exercice des fonctions prévues à l'article 5, l'agent de
conservation de la faune et le fonctionnaire qui gère directement le
travail d'un tel agent sont agents de la paix." Donc, il reçoit le
statut automatique d'agent de la paix. Vous allez me dire qu'il n'a pas la
formation. Est-ce cela?
M. Côté: Oui, il n'a pas la formation -je pense
qu'on s'entend là-dessus - dans un premier temps, et il n'a pas non plus
l'expertise et l'expérience du milieu. C'est extrêmement
important, parce qu'on fait face à des braconniers, à des gens
qui connaissent très bien le milieu, et c'est donc un supérieur
d'un agent qui se retrouverait, demain matin, dans le bois à pourchasser
un braconnier, mais qui ne connaît pas ce qui se passe dans le bois. Je
pense que ce sont des possibilités qui peuvent arriver. Je veux
sensibiliser le ministre à cela. C'est pour cela que je pose la
question.
M. Chevrette: Pour les fins de la classification, un agent de
conservation de la faune, comme tel, c'est une classification. Son directeur
est un assistant chef de district - est-ce bien ce que l'on dit? - et il
reçoit le statut d'agent de la paix automatiquement en fonction de la
classification de la loi.
M. Côté: Je n'ai pas de problème avec
l'article 6, je pense que c'est clair. Il est agent de la paix.
M. Chevrette: D'accord. Donc, il a les pouvoirs d'un agent.
M. Côté: Si, demain matin, vous me dites: "Tu
deviens agent de la paix, tu vas faire un travail de protection et de
conservation de la faune", je ne suis pas convaincu que je vais être
capable de m'acquitter de mon devoir de manière adéquate. Vous
voyez le problème un peu.
M. Chevrette: Je comprends, c'est tout le dilemme du plan de
carrière des agents de la faune que vous soulevez indirectement. Ils
disent que, du jour au lendemain, ce sont des agents de la faune qui devraient
avoir le droit exclusif de postuler un poste supérieur. Je comprends
maintenant plus ce que vous voulez dire.
Je peux vous affirmer que, dans certains postes de gérance, des
connaissances techniques et théoriques sont exigées de plus en
plus, qui débordent de beaucoup le cadre de la connaissance pratique. Il
y a des expériences de gestion que ne possède pas
nécessairement un agent de conservation de la faune. C'est tout le
dilemme du plan de carrière qui est mis en cause. J'ai demandé
aux agents de la faune, quand je les ai rencontrés, de me
préparer un document et de me faire valoir ce qu'ils entendent par plan
de carrière. Si c'est cette chose-là que vous voulez aborder par
le biais des articles 5 et 6, je pense qu'on n'est pas mûrs pour modifier
les clauses actuelles de la loi afin de les ouvrir sur un plan de
carrière, parce qu'on ne connaît pas tous les paramètres,
toutes les balises recherchées par les agents de conservation de la
faune dans leur plan de carrière.
J'ai une entente avec leur président
selon laquelle ils doivent me présenter un document sur lequel on
va discuter. On va regarder ce qu'ils veulent dire par plan de carrière;
pour certains, ce ne sont pas du tout des postes de promotion. Ils disent
qu'ils sont agents de la faune et qu'ils ne progressent plus; ils pourraient
obtenir une promotion sans nécessairement avoir un poste
d'autorité pour pouvoir évoluer dans leur plan de
carrière. C'est un peu cela que certains recherchent alors que d'autres
- et ce n'est pas clair dans leur groupe - disent que les postes de sous-chefs
de district devraient nécessairement revenir aux agents de la faune.
Pour d'autres, cela va plus loin que cela; ils disent que les postes de
direction devraient également être exclusifs aux agents de la
faune qui devraient avoir un concours.
Vous comprendrez qu'on ne réglera pas cela exclusivement par le
biais de la loi sur la conservation; c'est plutôt par une
négociation ou encore par une réglementation d'un plan de
carrière qui pourrait être adoptée. L'esprit est au moins
de dire - et c'est ce que visent les deux articles - que celui qui est en
autorité, par le biais des concours normaux de la fonction publique
existante, ne soit pas placé en état d'infériorité
par rapport à celui qui dirige et qu'on lui donne les mêmes
pouvoirs. C'est comme cela que je le comprends.
M. Côté: Je comprends le ministre et je pense que,
finalement, son intervention est logique, mais, depuis le début, on
tente de penser qu'on bonifie la loi. En deuxième lecture, j'ai dit au
ministre: C'est bien beau de bonifier la loi - je l'ai redit tantôt
très brièvement - mais il y a des gens qui vont appliquer cette
loi-là. Elle aura beau être parfaite dans le texte
législatif, dans l'application, c'est une autre paire de manches. C'est
appliqué par des humains qui sont les agents de conservation de la faune
et qui vivent des problèmes que vous soulevez. Je pense que le ministre
est sensibilisé à ce problème, vu qu'il a
déjà eu des entretiens avec le responsable du syndicat des agents
de conservation. Je suis prêt à donner le bénéfice
du doute au ministre et on suivra l'évolution du dossier de façon
que l'application de la loi se fasse dans les meilleures conditions
possible.
M. Chevrette: D'ailleurs, je peux vous dire qu'une rencontre est
prévue incessamment, spécifiquement là-dessus. Ils m'ont
exposé le même problème que celui que vous m'exposez; je
pense bien que ce ne serait pas par le biais de la législation qu'on
pourrait le régler, parce que je me demande comment on peut libeller
cela pour hiérarchiser les promotions éventuelles et fixer des
critères dans la loi pour les promotions éventuelles. Je vous
avoue qu'on s'y perdrait tous les deux.
M. Côté: Le ministre a compris que ce n'était
pas le...
M. Chevrette: J'ai bien compris votre message et d'ailleurs, il a
été très bien fait par le président du syndicat des
agents de la faune. Je pense bien que je ne peux pas présumer des
négociations éventuelles qu'il y aurait dans ce secteur.
L'article 5 pourrait être adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): M. le
député de Berthier.
M. Houde: Cela ne changera pas l'adoption de l'article. Est-ce
que le ministre est au courant qu'il y a actuellement des problèmes
entre les agents de conservation de la faune et leurs patrons, ceux qui leur
donnent des ordres? Est-ce que vous avez des plaintes à ce sujet?
M. Chevrette: Est-ce que vous parlez des chefs de district ou des
chefs de région?
M. Houde: Des chefs de district, à Joliette et à
Montréal.
M. Côté: À Joliette, le ministre n'est pas au
courant.
M. Houde: II est peut-être au courant, je ne le sais pas,
on n'en a pas parlé ensemble. Est-ce qu'il y a des problèmes qui
existent actuellement? Est-ce qu'il y a des gens qui sont malheureux? Si on
regarde ce que mon collègue disait, si vous acceptez des personnes qui
ne sont pas dans le bain, dans le domaine de la conservation de la faune, et
que vous les nommez par des concours un bon matin, il pourrait arriver des
problèmes plus aigus parce que, vous savez, quand on est employé
et qu'un bon matin on a affaire à un patron qui n'a pas pratiqué,
qui a seulement la technique qu'il a apprise dans les livres et qui va imposer
des choses, il me semble que cela ne se prend pas bien. Ce qui arrive dans
certaines circonstances, c'est que les gens sont malheureux, pas par rapport
à cela, parce que vous n'en avez pas nommé, mais, si cela vient
par-dessus cela, les gens de la conservation de la faune vont être encore
plus malheureux.
M. Chevrette: J'ai des plaintes dans les deux sens, M. Houde.
M. Houde: Oui.
M. Chevrette: Je peux vous dire que j'ai d'excellents sous-chefs
qui ont été agents de conservation de la faune et qui ont gravi
les échelons, l'échelle barreau par barreau, qui sont
arrivés à des postes supérieurs et qui ont de la
difficulté avec des agents, qui
se plaignent du comportement de certains agents, tout comme j'ai des
agents qui se plaignent de certains sous-chefs, mais qui sont vraiment des
agents de conservation aussi. La majorité de nos sous-chefs ont vraiment
été des agents de conservation. Ce sont des relations humaines,
les relations de travail. Le meilleur gars au monde comme agent, qui
était "chum" avec tout le monde, comme on dit en bon
Québécois, le jour où il est devenu sous-chef, est devenu
un type qui passe pour vous savez quoi aux yeux des autres. Cela en prend dans
la vie pour assumer des postes de commande. Il y en a qui sont un peu jaloux de
cela, comme on dit en bon Québécois, qui n'aiment pas cela. Mais
on les mettrait à la place de celui qui exerce la fonction et ils ne
seraient pas plus aimés eux non plus, ils ne feraient peut-être
pas mieux non plus. La critique négative est beaucoup plus facile que la
critique constructive.
Je peux vous dire que, dans l'ensemble, si je me fie aux rapports
officiels que j'ai exigés et obtenus, la qualité de notre
structure hiérarchique est passablement bien accueillie. Il y a quelques
défaillances ici et là, et on est à y remédier,
mais c'est la même chose quand un agent me dit: Vous ne devriez pas
donner trop de pouvoir aux auxiliaires parce qu'ils ne connaissent rien et ils
commettent des gaffes quand ils procèdent à une arrestation pour
infraction. Je peux vous dire que les rapports que j'ai à mon bureau me
démontrent clairement que les plaintes sont aussi nombreuses contre les
agents que contre les auxiliaires. Il n'y a pas de règles absolues dans
cela.
M. Côté: Est-ce que le ministre a dit:
procèdent à une arrestation?
M. Chevrette: Non, j'ai dit: pour fins d'infraction. J'ai dit:
arrestation pour fins d'infraction? Faites venir les galées, vous allez
voir que j'ai été très précis. Je n'ai pas dit
arrestation parce qu'ils n'ont pas le pouvoir de contraindre, je le sais.
Ce sont des relations humaines, vous le savez; dans votre coin, mon cher
M. le député de Berthier, vous en entendez parler comme moi. Vous
en avez entendu parler durant les moyens de pression.
M. Houde: Non, mais ce n'est pas seulement...
M. Chevrette: Est-ce que la pression a été faite
par le sous-chef, par les agents? Encore là, si je vous disais:
Identifiez-moi donc les agents, cela m'aiderait peut-être!
M. Houde: Ce n'est pas nécessaire ici de
révéler des noms, mais il semblerait que ce n'est pas seulement
à Montréal; il y a des problèmes qui existent pas
seulement à
Montréal.
M. Chevrette: C'est un fait. Il y a des problèmes qui
existent dans trois ou quatre régions d'une façon plus
marquée par rapport à d'autres, vous avez raison.
M. Côté: Lesquelles?
M. Chevrette: Je ne crois que ce soit le lieu, en commission
parlementaire. Ce n'est pas d'intérêt public...
M. Houde: II dit lesquelles!
M. Chevrette: ...que d'étaler les problèmes que
j'ai. J'ai de la misère à me contenir pour ne pas vous les dire,
ne me tirez pas dessus.
M. Houde: En tout cas...
M. Chevrette: Vous comprenez ce que je veux dire, c'est vrai
qu'il y a des problèmes.
M. Côté: Est-ce que la Gaspésie est
là-dedans?
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté: Est-ce que la Gaspésie est
là-dedans?
M. Chevrette: C'est une région qui est passablement
efficace.
M. Côté: II y a de bons juges aussi. Cela ne nuit
pas.
M. Chevrette: Je suppose qu'ils ont été
nommés par votre parti?
M. Côté: Non, ce sont des bons bleus. Ils font une
bonne "job".
M. Chevrette: II y a du bon monde dans tous les partis.
M. Côté: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Si on
revient à l'article 5, est-ce qu'il est adopté tel
qu'amendé?
M. Côté: Non, pas tout de suite. M. le ministre,
dans l'article 5, on se rend compte qu'on ajoute à la charge de travail
de l'agent de conservation, on y ajoute même beaucoup. Au fil des ans, on
a ajouté au travail de l'agent de conservation. Le déclubage,
à un moment donné, cela a été bien beau, mais on a
agrandi le territoire qu'il fallait surveiller. Aujourd'hui, par les pouvoirs
de l'article 5, quant à l'ajout de prérogatives, de lois, de
règlements au
niveau de l'environnement, les parcs, etc., je pense qu'on ajoute au
travail de l'agent. Par contre - et on ne s'entendait pas sur les chiffres lors
de la deuxième lecture - on s'entend sur une chose, c'est que le nombre
d'agents a diminué. (21 heures)
M. Chevrette: Au cours des trois dernières années,
je pense.
M. Côté: Au cours des trois dernières
années.
M. Chevrette: Cela donnait 27.
M. Côté: Disons 27 ou 28. Si je prends la version du
ministre, c'est 27 ou 28. Si je prends d'autres versions, c'est au-delà
d'une centaine.
M. Chevrette: Je vais vous le dire. J'ai les chiffres ici.
M. Côté: On s'entend bien, M. le ministre: des
agents qui vont sur le terrain. Il faut faire attention - c'est peut-être
là qu'on va être capable de trouver la concordance de nos chiffres
- d'agents qui vont sur le terrain. Mais, de toute façon, on s'entend
pour dire qu'il y a diminution du nombre d'agents et accroissement de la charge
de travail. Est-ce qu'il n'y a pas accroissement, M. le ministre?
M. Chevrette: On ne s'entend pas. M. Côté: On
ne s'entend pas sur quoi?
M. Chevrette: On ne s'entend pas sur le nombre d'agents.
M. Côté: D'accord. Cela n'est pas...
M. Chevrette: Et on ne s'entend pas sur l'accroissement de la
tâche. La tâche n'a pas changé. Le nombre d'heures
hebdomadaires de travail n'a pas changé.
M. Côté: De toute façon, d'une manière
ou d'une autre, le ministre peut tenter de... Je pense qu'on a eu une bonne
discussion depuis le début, qui est assez ouverte. Alors qu'il n'essaie
pas de trouver des portes de sortie par en arrière.
M. Chevrette: Je vais vous expliquer pourquoi. D'accord,
allez-y.
M. Côté: Une chose est certaine, c'est qu'on se
retrouve, en vertu de l'article 5, avec des tâches additionnelles, selon
les principes qu'il y a là-dedans. Que le ministre me dise que la
tâche n'a pas augmenté, que le gars va faire les mêmes
heures par semaine, on se comprend très bien là-dessus. Sauf
qu'il y a des choses qui devront être laissées quelque part en
cours de route. Là où je veux en venir, c'est de demander au
ministre quelles sont les intentions du ministère pour les années
futures en ce qui concerne les agents de conservation de la faune. On sait
qu'il y a, au Conseil du trésor, des directives pour couper le nombre de
fonctionnaires. C'est une politique qui s'étend à tout le
gouvernement. Il peut y avoir des coupures dans certains domaines, mais il peut
y avoir augmentation d'effectifs dans certains autres domaines ou autres
champs, par exemple chez les agents de conservation. Je suis l'un de ceux qui
pensent qu'il devrait y avoir augmentation du nombre d'agents de conservation
de la faune. J'aimerais entendre le ministre là-dessus, parce que je
pense que c'est à l'intérieur de cet article qu'on peut en
discuter.
M. Chevrette: D'abord, les perspectives d'avenir en ce qui nous
concerne ne sont pas à la baisse. Elles sont à la hausse parce
qu'on est sur le point d'accepter une centaine d'agents qui subiront un
recyclage d'environ trois mois et qui viendront grossir les rangs des agents
que nous avons présentement, à savoir ceux des Travaux publics,
en particulier, qui passeront chez nous. Les CT sont en train d'être
rédigés et j'attends prochainement la signature officielle pour
qu'ils passent chez nous.
Deuxièmement, il est vrai qu'on a procédé à
l'embauche de 150 occasionnels, ce qui existait plus ou mois auparavant, ce qui
crée des postes assez intéressants pour des périodes
variant, dans certains milieux, de huit à dix mois. Et on a 1000
auxiliaires. Le problème, c'est qu'un gouvernement qui se lie
continuellement par l'accroissement de sa masse de permanents, cela constitue,
vous le savez très bien, sur le plan budgétaire, des
dépenses incompressibles qui augmentent annuellement. Quand on peut
réaliser la conservation et le respect de la faune tout en faisant
travailler des individus pour des périodes appropriées et tout en
ayant une économie d'échelle, je pense que vous ne pouvez pas
nous le reprocher. Si on avait diminué le nombre d'agents de
conservation globalement, en ayant des territoires accrus, vous pourriez dire
qu'on ne fait pas d'effort pour la conservation de la faune. Ce n'est
pas cela qu'on a fait. Le nombre d'agents a diminué de 28, selon les
chiffres que je vous ai donnés hier: 5 en 1981, 11 en 1982 et 12 en
1983. Nous avons ajouté au moins 150 agents occasionnels qui travaillent
de 5 à 6 mois, jusqu'à 10 mois. Nous avons 1000 auxiliaires
accrédités et nous sommes prêts à en
accréditer d'autres dans les pourvoiries, dans les ZEC, pour constituer
un réseau encore plus grand d'agents de conservation. Il me semble qu'il
n'y a pas de lacune de ce côté-là. Au contraire, la faune
compte sur un plus grand nombre de protecteurs que
jamais.
M. Côté: Je diverge d'opinion avec le ministre quant
au problème de fond. Le ministre dit, à juste titre, que, pour
l'ensemble, le gouvernement ne peut pas augmenter sa masse salariale et
être finalement dépendant...
M. Chevrette: J'espère que cela va augmenter parce que,
pour les 100, je suppose qu'on va me donner les budgets en
conséquence.
M. Côté: J'imagine. Cela paraîtrait bien aux
crédits de 1984-1985. Le ministre pourrait se vanter d'avoir une
augmentation des budgets, mais on verra cela en temps et lieu.
M. Chevrette: Bien sûr.
M. Côté: Sauf que, M. le ministre, vous avez
peut-être intérêt à défendre, au sein du
Conseil des ministres, la liquidation de certaines sociétés
d'État. Si les rumeurs des derniers jours sont véridiques
concernant la SAQ, je pense que, de ce côté, il y aura des
économies. Il y aura moins de fonctionnaires sur la liste de paie du
gouvernement, si je comprends bien. Mais il en reste encore d'autres, parce que
le patrimoine québécois -le patrimoine faunique - n'est
négociable nulle part et on ne peut pas remettre cela au secteur
privé. C'est la responsabilité du ministre et, lorsque le
ministre introduit en Chambre un projet de loi qui parle de conservation de la
faune et de mise en valeur, c'est la mise en valeur du patrimoine, et, pour le
mettre en valeur, il faut être capable de le conserver.
Le ministre vient de parler d'occasionnels. Il nous parle aussi
d'auxiliaires. La permanence est assurée par des agents de conservation.
Et là, ce que le ministre est en train de dire, c'est qu'il y aura des
occasionnels qui vont devenir quasi permanents.
M. Chevrette: Non, mais ils ont des emplois réguliers et
saisonniers et cela fait drôlement leur affaire. Bien sûr, ils
souhaiteraient devenir permanents. Mais je voudrais vous rappeler une chose, M.
le député, il existe une Loi sur la fonction publique qui tire
son origine, en 1964, d'un gouvernement que vous connaissez fort bien.
M. Côté: Celui de M. René
Lévesque?
M. Chevrette: Non, c'est celui de M. Lesage.
M. Côté: Dans lequel M. René Lévesque
était?
M. Chevrette: Dans lequel M. René Lévesque
rehaussait le calibre du gouvernement et de l'équipe du temps.
M. Côté: Vous êtes le seul à penser
cela.
M. Chevrette: Mais ce que je veux vous expliquer, c'est qu'on
aurait beau abattre ou faire disparaître une société
d'État, il reste que des gens ont acquis une permanence d'emploi et
c'est le phénomène d'attrition qui joue. Quand on peut
récupérer ces gens à notre niveau, on le fait chaque fois
que c'est possible. Vous comprendrez, par contre, qu'on est obligé de
jouer sur le phénomène d'attrition. Cela peut être par la
mise à la retraite, le congédiement pour cause, la retraite
volontaire ou encore par la prime de séparation. Mais, quand on peut en
récupérer avec les postes et budgets, il n'y a pas de
problème. La preuve, c'est qu'on a indiqué clairement la
volonté du ministère de récupérer tous les agents
de la paix qui voulaient bien venir chez nous, pour autant, bien sûr,
qu'on nous donne les postes et budgets, parce que vous comprendrez que ce
serait un non-sens de récupérer environ 100 agents et ne pas
avoir les postes et budgets. On n'arriverait plus. C'est notre volonté
bien évidente. D'autant plus qu'il y a des sociétés
d'État qui sont créées depuis fort longtemps, vous avez
raison, sur lesquelles on s'interroge. Il y en a qui vont peut-être
disparaître au profit d'autres sociétés qui pourraient
naître et alléger les budgets de certaines ministères
à part cela, et qu'il pourrait être avantageux de créer.
Cela dépend de la conjoncture. Je vous parlerai peut-être d'une
société. Comme vous êtes mon critique, j'irai
peut-être tâter le terrain de votre côté pour savoir
si vous ne seriez pas favorable à une certaine forme de structure qui
pourrait nous aider à avoir plus d'élan dans notre budget. Il me
fera plaisir d'aller vous voir d'ailleurs.
M. Côté: Le ministre sait qu'on est réceptif
à toutes sortes de bonnes suggestions.
M. Chevrette: Parfait.
M. Côté: C'est pour cela qu'on est autour de la
table aujourd'hui et qu'on en parle. Mais je pense que le ministre a
très bien saisi l'importance de tenter d'augmenter des budgets pour la
conservation de la faune et de sa mise en valeur. Là, nous
étudions la conservation et, que je sache, ultérieurement, on
aura à discuter d'un autre projet de loi. Le ministre s'est un peu
étiré le cou en parlant du printemps 1984. C'est un engagement
qui...
M. Chevrette: J'ai même devancé le
printemps 1984, M. le député de Charlesbourg, parce que
vous ne pensiez jamais qu'on protégerait les refuges fauniques au niveau
de la loi 9 et, à votre grande surprise et stupéfaction, vous
voilà dotés d'un mécanisme pour la sauvegarde des
habitats.
M. Côté: Pour régler des urgences, M. le
ministre. Il ne faudrait pas que cela...
M. Chevrette: Ce n'est pas pour régler des urgences quand
vous avez une fondation qui est annexée à cela et qui peut
travailler d'une façon permanente.
M. Côté: De toute façon, M. le ministre, je
pense que cela viendra en son temps. Vous avez des amendements à
proposer à ce sujet.
M. Chevrette: Exactement.
M. Côté: On pourra faire la discussion à ce
moment.
M. Chevrette: Vous avez raison.
M. Côté: Mais je pense que le ministre a compris le
message quant au nombre des agents et il sait aussi que, dans la mesure
où ces agents sont heureux, ils peuvent faire une meilleure application
de la loi.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
5 est adopté. J'appelle l'article 6.
M. Chevrette: C'est de la concordance, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 6 est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 7?
M. Chevrette: Cela est identique à l'autre loi, cela a
toujours été dans nos lois de la faune.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article 7
est adopté. J'appelle l'article 8?
M. Côté: Est-ce que le ministre a des choses
à nous dire? Cela va être un peu plus long.
M. Chevrette: Non, je trouve que l'article parle par
lui-même. Vous avez là, je pense, une vision globale de notre
perception de ce qu'on entend par la conservation de la faune. Pour nous, on a
un noyau permanent qui est constitué de nos agents qui sont
engagés à plein temps, auxquels on adjoint une équipe qui
vient appuyer ces agents-là, qu'on appelle nos occasionnels. Et, dans un
désir de faire participer la population à la conservation de la
faune et de changer les mentalités, de faire participer l'ensemble des
groupes intéressés, on accrédite des auxiliaires pour un
coup de pouce additionnel. Je trouve que c'est une vision globale fantastique
à laquelle l'Opposition devrait adhérer spontanément et
qu'elle devrait considérer l'article comme adopté.
M. Côté: Je pense que, M. le ministre, ce serait
faire abstraction de bien des choses que d'accepter cela d'emblée comme
vous le souhaitez.
Si le "péniste", si le ministre me permet...
M. Chevrette: Voulez-vous corriger sur la bande sonore?
M. Côté: Je devais penser au député de
Lafontaine! Bien sûr, c'est dans le même domaine, la protection
aussi!
M. le ministre, on sait qu'il y a environ cinq ans, on abolissait les
clubs privés et on voyait la formule de M. Duhaime naître au
Québec, avec la création des ZEC. Je m'en souviens encore parce
que, à ce moment-là, au lieu d'être assis sur la banquette
d'en avant avec le micro près de moi, j'étais assis en
arrière et je faisais la recherche pour mon parti. Je me souviens encore
d'une déclaration tout à fait fantastique du ministre d'alors,
qui disait que, dorénavant, au Québec, il y aurait 6 000 000
d'agents de conservation de la faune. Cela a été une
déclaration tout à fait extraordinaire et même le ministre,
avec toute sa bonne volonté, avec ses auxiliaires, ses occasionnels et
ses agents de conservation de la faune, n'a réussi qu'à atteindre
à peu près 1700 ou 1800 personnes. Mais il avait vu grand, il
avait vu 6 000 000 d'agents de conservation de la faune, à
l'époque. Il s'imaginait que tout le monde allait être capable de
protéger tout le monde.
C'est une vision un peu inopportune pour un ministre qui venait d'une
région comme la région de Shawinigan, une région où
les clubs privés abondaient quand même dans le temps.
À ce moment-là, on a sollicité l'aide du milieu, on
s'en souvient. Finalement,
comme c'était maintenant devenu accessible, on a dit: Bien, tout
le monde est plein de bonne foi, maintenant que c'est accessible. Les lacs sont
pleins de poissons. Il y a encore beaucoup de faune, d'animaux et tout ce que
vous voudrez. Alors, on va faire appel aux gens du milieu. Je pense que c'est
à ce moment-là qu'on a commencé à avoir la notion
d'auxiliaire, si je ne me trompe pas, c'est à ce moment-là qu'on
a changé les gardiens de clubs et qu'on a introduit la notion
d'auxiliaire. Si je me trompe, le ministre me corrigera. Il n'y a pas de
problème de ce côté-là.
On sait qu'on a souvent prétendu ou du moins les agents de
conservation ont, dans le passé ou à ce moment-là,
laissé entendre que les gardiens de clubs faisaient plus ou moins leur
travail ou n'avaient pas les moyens nécessaires pour faire leur travail,
sauf qu'on a quand même trouvé des territoires, à ce
moment-là, où il y avait encore du poisson et passablement de
gibier. Il faut donc croire que le travail n'avait pas été si mal
fait. Si on désirait autant, dans le milieu, aller pêcher ou
chasser dans ces endroits, c'est qu'il y restait encore quelque chose. (21 h
15)
Donc, il y a eu la création des ZEC et il y a eu l'engagement de
certains agents de conservation sur le plan additionnel. Puis est
arrivée une période de grande noirceur dont on n'est pas encore
sorti, celle des restrictions budgétaires. Chaque ministre est
obligé de vivre avec cela, je comprends cela, et d'en défendre la
rigueur aussi, surtout lorsque cela vient du président du Conseil du
trésor, le député de Matane.
Le fait que le ministre nomme, entre-temps, au-delà de 1000
agents auxiliaires et, comme il l'a dit, peut-être 150 agents
occasionnels de conservation de la faune, on se retrouve avec des besoins qui
ont été comblés par les moyens du bord. Finalement, je
pense que l'on a donné aux auxiliaires beaucoup de pouvoirs. Ce que
j'aimerais, c'est avoir une bonne discussion avec le ministre concernant ces
pouvoirs, sans nécessairement dire que les pouvoirs que l'on
s'apprête ou que l'on donne aux auxiliaires soient mauvais.
Le ministre a certainement reçu, tout comme moi ce matin, une
note du syndicat des agents de conservation. Au souper, j'en faisais la lecture
et j'y ai trouvé des interrogations et des avancés qui me
semblaient avoir du sens. Bien sûr, il faut prendre cela avec tout le
mérite que cela peut avoir, étant donné que les agents de
conservation ont leur propre syndicat. J'aimerais me référer
à certains textes, même si cela peut sembler un peu long. Cela
peut éclairer la discussion parce qu'elle peut devenir publique.
Si le ministre me le permet, j'ai retenu quelques passages que
j'aimerais lui citer. Le ministre a entre les mains le document; c'est au
dernier paragraphe de la page 1. Lorsqu'on parle des auxiliaires, on dit: "Au
tout début, cette idée d'assermenter des auxiliaires voulait
faire d'eux des êtres au service de la conservation de la faune. Ils
n'étaient pas censés détenir de pouvoirs judiciaires et
devaient, dans la mesure du possible, limiter leurs interventions à
devenir des témoins privilégiés, à la disposition
des agents de conservation de la faune, pour faire la preuve devant les
tribunaux des actes de braconnage commis sur les ZEC."
À la page 3, on poursuit: "C'est ainsi que les pouvoirs de
saisie, d'arrestation et de perquisition ont été confiés
aux corps de police et à certains corps d'agents de la paix,
l'État prenant toujours bien garde que l'exercice de ces pouvoirs se
fasse dans le respect rigoureux de certaines conditions. Ces agents de la paix
ont toujours reçu une formation complète et adéquate afin
de les instruire des devoirs et des responsabilités qui découlent
directement de l'octroi de ces pouvoirs."
Par la suite, on nous dit - c'est au niveau de la formation, on a
abordé cela un peu tout à l'heure, on va y revenir, on va le
développer - "Chaque auxiliaire ne reçoit, à son embauche,
que seize heures de formation. Durant ces seize heures, l'auxiliaire de la
conservation de la faune doit assimiler toute la législation et la
réglementation qu'il devra faire respecter, s'initier aux techniques de
patrouille et d'enquête et, surtout, apprendre à connaître
l'étendue de ses pouvoirs et les conditions de l'exercice de ces
pouvoirs."
Je pourrais continuer, mais je me garde le privilège d'y revenir
un peu plus tard. Il y a là un point au niveau de la formation. Tout
à l'heure, le ministre disait que, de plus en plus, compte tenu du fait
qu'on a continué de donner des cours d'agent de la paix et d'agent de
conservation - c'est le même cas pour les agents de la
Sûreté du Québec - on a continué d'en former dans
les cégeps et à l'Institut de police de Nicolet, mais, quand ils
sortent de là, il n'y a plus d'emplois. Par le fait même, le
ministre nous dit: Plusieurs sont devenus des agents auxiliaires, faute de
mieux.
M. Chevrette: Ou occasionnels.
M. Côté: Ou occasionnels. Cet aspect de la
formation... À partir du moment où on a dit aux agents "On ne
veut plus vous voir à Nicolet, on a assez de nos bebelles, allez dans le
champ, au ministère", vous vous êtes virés de bord assez
vite et vous avez ouvert le centre de Duchesnay de façon à former
vos propres agents de conservation. D'ailleurs, la formation est de très
bonne qualité, du moins ce que l'on en sait.
C'est le cas de plusieurs. On a parlé du
chiffre 1000, tout à l'heure. Combien y en a-t-il, de ces 1000,
qui ont suivi seize heures de cours au lieu de la formation complète? Je
pense que c'est un élément très important. Cette
observation du syndicat des agents de conservation est, à mon avis,
pertinente dans la mesure où c'est le lot de près de 1000 agents
auxiliaires.
M. Chevrette: D'abord, il faudrait peut-être faire un petit
historique, parce qu'avant 1976 il y avait des auxiliaires. Ces auxiliaires
avaient des pouvoirs identiques à ceux de tout agent de la paix, des
pouvoirs policiers, à toutes fins utiles. C'est le ministère
lui-même qui a jugé que c'était peut-être abusif,
compte tenu de la formation dont vous parlez précisément.
Il est évident que le fait de ne pas leur donner tous les
pouvoirs crée un malaise du côté des auxiliaires. Ils
disent: On ne peut poser tous les gestes, tous les actes qu'on aimerait poser.
D'autre part, les agents disent: Ils n'ont pas assez de formation pour poser
tous ces gestes. Donc, lorsqu'on les rencontre en groupe - Dieu sait si j'en ai
rencontré; j'ai fait le tour de sept ou huit régions - alors
qu'on a à la fois des auxiliaires, des occasionnels et des agents,
chacun réclame quelque chose. Les occasionnels réclament
même le port d'arme qu'ils n'ont pas encore obtenu, mais vous le savez.
Cela crée des malaises entre eux.
Comme étape, ce qu'on préconise, c'est que l'auxiliaire
suive un minimum d'heures de cours et qu'il devienne ce soutien au noyau de
base que forment les agents de conservation qui, en soi, va augmenter et non
pas diminuer. On trouve que c'est déjà quelque chose de fort
valable. C'est vrai que cela pourrait devenir abusif de leur donner un pouvoir
total, surtout si on n'exige pas la même formation d'une catégorie
à une autre. Je le reconnais et je le conçois.
Je peux vous dire que, lorsqu'un jeune est choisi auxiliaire et qu'il a
suivi tout son cours, soit à Mont-Laurier ou à Duchesnay, il
pourrait théoriquement - parce que, la plupart du temps, c'est une
question de jugement aussi; ce n'est pas qu'une question de
connaissances...
M. Côté: ...
M. Chevrette: Oui, effectivement.
M. Côté: C'est vrai partout.
M. Chevrette: D'ailleurs, cela se sent.
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: Mais ce n'est pas l'objet de mon propos. L'objet de
mon propos, c'est de vous dire que, dans la conjoncture actuelle, on pense que
la formule en est une qui se complète. On exige des agents de la faune
une formation complète, totale et intégrée. On exige des
occasionnels une formation identique et on exige des auxiliaires un minimum
parce que c'est un rôle de soutien, d'appui.
Il est clair qu'ils ne posent pas les gestes. Ils n'ont pas le pouvoir
d'arrêter quelqu'un et de le retenir. Tout cela, c'est vrai. Mais cela
nous paraît quand même important d'avoir des gens qui ne jouent pas
exclusivement le rôle de policier standard normalement dévolu.
D'ailleurs, dans l'esprit de la loi - j'en parlais dans mon exposé de
deuxième lecture - il faut peut-être axer justement tout notre
travail en fonction du changement à apporter aux mentalités.
Vous savez très bien qu'il y a 20, 25 ou 30 ans - pour ne faire
allusion à aucun gouvernement, je vais parler d'un gouvernement qui
n'existe plus pour le moment - on n'avait pas le souci de l'environnement.
Aujourd'hui, on a de plus en plus de jeunes à l'école qui,
à l'aide de programmes, ont compris qu'il fallait avoir le souci de
l'environnement. Il y a 20 ans, il n'y avait pas de jeunes qui ramassaient les
canettes pour les jeter dans des poubelles dans les villes. Aujourd'hui, on
voit cela. Des mentalités, cela se change tranquillement.
Plus on va associer le public à tout cela par les ZEC, par les
associations de chasseurs et de pêcheurs, par les pourvoyeurs, en
accréditant les agents auxiliaires qui vont jouer ce rôle d'appui,
ce rôle d'éducation, plus je suis convaincu qu'on n'aura pas
à grossir démesurément l'effectif permanent de
l'État. Cela s'inscrit dans une démarche naturelle chez tout
peuple qui veut changer des mentalités sans pour autant avoir à y
mettre le paquet et être pris avec des contrats collectifs, des
dépenses incompressibles qui augmentent d'une année à
l'autre et qui n'apportent rien de plus que le travail efficace que font ces
gens, dans bien des cas. Je peux vous dire qu'il y a beaucoup de vieux gardiens
de clubs, dont vous vantiez les mérites tantôt, qui sont devenus
des agents auxiliaires et qui font un travail tout aussi efficace que celui
qu'ils faisaient quand ils étaient gardiens de clubs. Ils ont pris de
l'âge. C'est comme un bon vin, ils ont mûri et ils sont encore
meilleurs. Pourtant, ce sont des auxiliaires qui ne sont plus dans des clubs
privés et qui font un beau travail.
Je vous dis bien honnêtement qu'on n'a pas beaucoup de plaintes au
niveau des auxiliaires. On a des craintes de la part des agents. Ce que l'agent
déteste, c'est qu'il est appelé, assez
régulièrement, à venir constater une infraction ou
à poser un geste que l'auxiliaire ne peut poser. Il est tanné de
rédiger une cause et d'aller préparer la cause pour un auxiliaire
qui a constaté une infraction. C'est cela que les agents
détestent.
On a du millage à faire faire aux agents. Il faut les rencontrer
et leur faire comprendre que tout cela s'inscrit dans une démarche
cohérente, dans une démarche rationnelle, qu'il y va même
de leur intérêt, parce que plus les gens vont s'habituer à
respecter, de par leur mentalité, la faune comme telle, l'environnement
et les habitats fauniques, plus leur rôle s'allégera. C'est un
rôle supplétif, actuellement. Je trouve cela formidable, ce qui se
fait.
Je ne dis pas que c'est parfait. Vous avez parlé des ZEC. Il est
vrai que, du jour au lendemain, décluber l'ensemble du Québec,
cela a donné toute une "claque". Cela a enlevé des
privilèges, d'autre part, à des minorités qui avaient des
privilèges prohibitifs, exagérés, démesurés.
Je suis convaincu que vous étiez d'accord avec nous que cela n'avait pas
d'allure pour dix personnes, cinq Américains et cinq
Québécois qui avaient beaucoup d'argent, d'être possesseurs
d'un territoire de 200 lacs. Vous ne pouviez pas, dans votre conscience
libérale, accepter de telles choses. C'est impossible. D'ailleurs, les
discours de Gérard D. Levesque, en 1961, nous démontrent que le
Parti libéral n'acceptait pas cela. Cela n'avait pas d'allure. Il
fallait poser des gestes et avoir une volonté politique pour le
faire.
Ceci étant dit, quand on a déclubé...
M. Côté: L'heure du ministre étant
passée...
M. Chevrette: Cela arrive de part et d'autre. Ce que je voudrais
dire ensuite, c'est qu'on ne voulait pas vivre dix ou douze guerres
consécutives. On aurait pu dézoner la région des
Laurentides: première guerre. L'année suivante, on annonce que
c'est dans Shawinigan-Mauricie: une autre guerre. On fait dix ans de guerre. Il
est vrai que, dans certains milieux, on n'a pas assisté à ce
qu'il y avait de mieux en termes de gestion, au cours des premières
années des zones d'exploitation contrôlée. C'est un fait et
je le reconnais. Mais on en resserre de plus en plus la gestion et
l'administration. On oblige maintenant les gestionnaires de ZEC à nous
présenter des plans de gestion, à protéger leurs lacs,
à avoir des plans de gestion bien concrets qui permettent aux poissons
de se régénérer dans tel lac, à respecter les
quotas ou le potentiel de chacun des lacs, à voir à
l'ensemencement de ceux qui ne se reproduisent pas d'une façon
naturelle. Je trouve qu'il y a là un millage extraordinaire.
Vous irez voir des gars comme Bernard Lajeunesse, Lavoie, les
gestionnaires de ZEC, les principaux présidents, Lemieux, que vous
connaissez très bien, qui a été l'un de vos grands
organisateurs dans Arthabaska et qui est président de la
Fédération des gestionnaires de ZEC. Allez lui parler... M.
Côté: Robert Moisan... M. Chevrette: ...allez lui
demander... M. Côté: Je veux chasser...
M. Chevrette: ...oui, mais allez leur demander ce que valent les
gestionnaires de ZEC. Ils vont vous dire: Monsieur, on a fait comme pour un
enfant d'école; on en était à nos premiers balbutiements,
on a appris à parler. Aujourd'hui, on est capable de penser et de
gérer. Vous devriez être fier de cela.
M. Côté: De toute façon, je n'ai jamais dit
que j'étais fier, M. le ministre. Je pense que le débat sur les
ZEC viendra ultérieurement.
M. Chevrette: Non, mais c'est parce que vous avez ouvert la
porte. C'est vous qui avez ouvert la porte.
M. Côté: M. le ministre, je vous ai ouvert la porte
au niveau des auxiliaires.
M. Chevrette: Vous ne pensiez pas que je la prendrais.
M. Côté: Connaissant le ministre, surtout ses
antécédents, et l'ayant vu évoluer à
l'Assemblée nationale, je sais qu'il est prêt à entrer dans
n'importe quelle porte qui est ouverte.
M. Chevrette: Surtout quand elles font mon affaire.
M. Côté: C'est cela. Surtout quand elles font votre
affaire.
J'ai relevé de vos propos qu'il y avait une formation
minimale.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté: Vous l'avez qualifiée, mais vous ne
l'avez pas quantifiée. Qu'est-ce que cette formation minimale?
J'espère que vous allez décrire cela tout aussi habilement que
vous l'avez fait au niveau des ZEC.
M. Chevrette: La formation qu'on leur donne présentement
dure entre seize et quarante heures.
M. Côté: Entre seize...
M. Chevrette: Vous m'avez demandé combien l'avaient
suivie? Tout le monde l'a suivie. (21 h 30)
M. Côté: Oui, d'accord. J'imagine que c'était
une condition sine qua non pour la nomination, l'accréditation. Seize
heures,
c'est énorme, M. le ministre, pour apprendre toute la
réglementation.
Est-ce qu'il y a des projets de modification de ces cours de formation
en ce qui a trait aux heures et aux exigences?
M. Chevrette: Non, il n'y a pas de projet à
l'étude. Les agents de conservation ont dit qu'ils nous
présenteraient des formules pour tenter de les bonifier. Ils ont des
craintes; ils ont des griefs à nous faire là-dessus. Je vous dis
tout de suite qu'en ce qui me concerne, je suis bien prêt à
regarder ce qu'ils veulent suggérer, mais on ne se mettra pas à
créer des écoles spécialisées pour permettre au
public de participer à la gestion et à la conservation de la
faune.
M. Côté: Le ministre est fort conscient qu'on ne
parle pas d'écoles spécialisées. On parle de donner
l'essentiel, le nécessaire aux agents auxiliaires pour qu'ils puissent
remplir adéquatement leurs fonctions. On arrive avec un projet de loi,
un seul, duquel découlent 160 règlements...
M. Chevrette: Regroupés en 50.
M. Côté: Regroupés en 50 ou en 60, mais avec
la même matière.
M. Chevrette: Oui, dans une première étape.
M. Côté: Qu'on parle de 160 ou de 50, c'est la
même matière. On leur confie actuellement des
responsabilités additionnelles. Je pense qu'en 16 heures, c'est un
survol - je le pense - de ces lois. Seize heures, c'est ce qu'il va nous
falloir pour faire le tour de la loi. Je pense qu'au niveau des agents
auxiliaires qui, eux, ont à appliquer la loi avec tout ce que cela
implique comme détails et comme implications juridiques, ce sont des
choses sur lesquelles vous devriez à nouveau vous pencher.
M. Chevrette: Oui, je suis prêt à me pencher sur ce
dossier, mais je vous avouerai tout de suite que, lorsqu'on parle d'agents
auxiliaires, c'est beaucoup plus pour les infractions tangibles qui sautent aux
yeux. Je vous donne un exemple: Quel est le rôle des auxilaires dans les
ZEC? C'est de vérifier si les gens respectent la qualité de
l'environnement, s'ils détériorent des sites, s'ils coupent des
arbres. Il n'est pas nécessaire d'être une lumière de 500
watts pour savoir qu'on ne respecte pas la qualité de l'environnement ou
la loi sur l'énergie et les ressources. Celui qui a douze truites et qui
doit en avoir dix... Il n'est pas nécessaire d'avoir un cours
universitaire et un cours de 350 heures pour savoir cela. De là à
lui donner le pouvoir d'arrestation, de saisie, de perquisition, c'est une
autre paire de culottes. C'est là-dessus qu'on diverge d'opinions.
Je peux vous dire que, s'il y avait des cours plus raffinés qui
se donnaient en région et auxquels on pourrait inciter les gens à
participer... Il y a des gens qui nous ont dit que, s'il y avait des
cégeps qui organisaient des cours, surtout dans les périodes
creuses, les périodes mortes où les auxiliaires ne sont pas en
fonction, cela pourrait fort bien s'organiser. Je n'ai rien contre cela, mais
je ne vois pas pourquoi on institutionnaliserait un cours pour des individus
qui, à des salaires, entre vous et moi, assez minimes, oeuvrent à
la conservation de la faune. Dans bien des cas, ce sont des gens qui
travaillent au salaire minimum ou à peu près, de sorte qu'on ne
peut pas avoir les mêmes exigences envers ces dévoués de la
faune qu'envers ceux qui en font une carrière.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Si on revenait à l'article 8.
M. Côté: Non, nous ne sommes pas prêts, M. le
Président. Dans l'application, un auxiliaire éprouve certaines
difficultés; ses pouvoirs se limitent à la saisie et à la
perquisition. L'exemple qui m'a été fourni, c'est celui d'un
agent de conservation, avec plein pouvoir, qui voit à deux hommes dans
un canot sur un lac; ils chassent et sont prêts à tirer un
orignal. L'esprit de la loi veut protéger l'animal - je pense qu'on l'a
vu dans plusieurs principes et dans les articles - et l'agent de conservation
peut intervenir avant que l'animal soit abattu. Je comprends le ministre
lorsqu'il parle des prérogatives de l'auxiliaire; on parle aussi de
formation. Je pense que c'est tout le problème autour duquel on tourne.
Il y a aussi le problème des pouvoirs au niveau de l'agent de
conservation. Je ne veux pas suggérer au ministre de lui donner des
pouvoirs additionnels, je pense qu'il faudrait en discuter davantage, mais,
dans mon exemple, il va falloir que l'animal soit abattu avant que l'auxiliaire
puisse intervenir.
M. Chevrette: Pas du tout.
M. Côté: Parce qu'il n'a pas de pouvoir
d'arrestation.
M. Chevrette: II ne peut pas présumer d'une infraction,
pas plus qu'un agent.
M. Côté: Certains agents vont prendre le risque de
faire la preuve de cette manière avant même que l'animal soit
abattu.
M. Chevrette: S'ils prennent le risque, ils seraient aussi
fautifs qu'un auxiliaire qui prendrait le risque.
M. Côté: C'est-à-dire...
M. Chevrette: Parce que tu ne peux pas présumer d'un geste
quand il n'est pas posé.
M. Côté: J'ai discuté avec certains agents de
conservation de la faune. Il y a effectivement, semble-t-il, on nous confirme
que, même dans la loi, à l'article 14, on parle de motifs
raisonnables. Je pense que, lorsque vous avez des motifs raisonnables, l'agent
de conservation s'en sert. Des motifs raisonnables de penser que... À ce
moment, l'agent de conservation s'en sert, il a le pouvoir.
M. Chevrette: Vous parlez de l'article 14. "Un agent de
conservation de la faune peut, sans mandat, arrêter une personne s'il la
trouve en train de commettre une infraction ou s'il a des motifs raisonnables
et probables de croire qu'elle est sur le point de commettre ou a commis une
infraction à la présente loi ou à ses règlements ou
à une autre loi ou règlement qu'il est chargé
d'appliquer." Vous dites: S'il y a des motifs de croire que. S'il est en canot
et qu'il rame, tu n'es pas en motif de croire que; s'il a le fusil
arrangé comme cela, c'est clair. Tu peux présumer qu'il est sur
le point de tirer s'il est "enligné".
M. Côté: C'est parce que toute la distinction est
faite dans le sens que vous avez le droit de saisie, de perquisition, pas le
droit d'arrestation. Au niveau de l'agent de conservation, il a le pouvoir.
M. Chevrette: Arrestation? L'agent, oui.
M. Côté: C'est pour cela que tous les prochains
articles sont un peu reliés dans l'application, c'est le pouvoir. On
devrait peut-être, finalement, pousser à l'analyse...
M. Chevrette: Je reprends votre raisonnement à l'inverse.
Si je donnais plein pouvoir aux auxiliaires comme avant 1976, avec le peu de
formation que vous leur reconnaissez, vous n'auriez pas peur, tout comme les
agents de conservation, qu'il y ait certains abus?
M. Côté: C'est le risque, mais je dis au ministre:
À un moment donné, vous allez devoir vous asseoir quelque
part.
M. Chevrette: Je me suis assis précisément quelque
part.
M. Côté: Vous vous assoyez avec des auxiliaires peu
formés. Je ne suis pas prêt à dire que c'est
nécessairement cela qui est la meilleure position. D'autre part, vous
êtes pris avec des contraintes budgétaires dont vous avez
évoqué tantôt l'ampleur, mais vous êtes aussi...
M. Chevrette: Mais ce ne sont pas exclusivement...
M. Côté: ...la personne responsable de sauvegarder
la faune dans tout le Québec.
M. Chevrette: Oui, mais ce ne sont pas exclusivement des
questions budgétaires, il faut bien comprendre cela. L'objectif
fondamental, c'est d'en arriver à des complémentarités en
mêlant le milieu, en associant le milieu à la protection, à
la conservation.
Et l'auxiliaire est une personne qui, je le répète,
travaille à un salaire minimum ou à peu près. On me dit
que cela joue entre 4 $ et 5 $ de l'heure au maximum, ce que les auxiliaires
reçoivent. Ce sont des mordus de la faune qui acceptent de jouer ce
rôle pendant quatre, cinq ou six mois et ce sont des gens qui sont
intéressés à la conservation de la faune. Je me dis
carrément: Pourquoi ne pas bénéficier de ces individus qui
veulent collaborer à la conservation de la faune? Et déjà,
ils ont des notions. Même s'ils suivent les seize heures de cours...
Quelqu'un qui accepte de jouer ce rôle, c'est quelqu'un qui a
l'expérience du milieu, c'est quelqu'un qui a été soit
gardien de club dans le temps que vous aviez clubé au maximum ou qui est
encore gardien dans certaines pourvoiries, qui a travaillé dans des ZEC
sur une base régulière depuis 1979, de sorte que ce sont des gens
qui ont de l'expérience. Il y a quelques nouveaux et les quelques
nouveaux, les gestionnaires de ZEC et les pourvoyeurs les placent avec un
bonhomme d'expérience pour les initier, en plus des seize à
quarante heures de cours qu'ils reçoivent.
On reste surpris, en jasant avec certains auxiliaires, de tout le bagage
d'expérience qu'ils ont. Ce ne sont pas tous des jeunes qui sortent de
l'école. Aussi, il y a des jeunes qui sortent de l'école et qui
ont eu la formation, que ce soit à Mont-Laurier, à Duchesnay ou
à Rivière-du-Loup. Ils ont eu toute la connaissance
théorique pendant un an ou un an et demi, ils s'en vont dans leur
métier, mais ils aimeraient mieux être agents de la faune, bien
sûr. Mais, avec une convention collective et en travaillant toute
l'année, je les comprends.
Je pense qu'avoir pris la décision d'accréditer des gens
qui ont un intérêt certain et qui veulent collaborer à la
conservation de la faune, cela m'apparaît beaucoup plus valable que de se
fier exclusivement sur un corps étatique pour le faire.
M. Côté: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Est-ce que l'article 8 est adopté? Une
voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 9.
M. Chevrette: L'article 9 va de soi parce que...
Une voix: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 9 est-il adopté? Adopté. J'appelle l'article 10.
M. Côté: Adopté.
M. Chevrette: Adopté?
M. Côté: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
10 est adopté. J'appelle l'article 11.
M. Chevrette: À l'article 11, il y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): II y a un
amendement.
M. Chevrette: L'article 11 est modifié de la façon
suivante. Premièrement, par l'addition, à la fin du paragraphe
1°, des mots "ou à la conservation de son habitat".
Deuxièmement, par l'addition, à la fin du paragraphe 2°, des
mots "ou son habitat". C'est, bien sûr, en concordance avec l'addition du
principe qu'on a ajouté dans la loi avant la deuxième
lecture.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
11 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. Est-ce que l'article 11 est adopté tel
qu'amendé?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 12.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
12 est adopté. J'appelle l'article 13.
M. Côté: Est-ce que le ministre a des
commentaires?
M. Chevrette: Non. L'article 13 a pour but, purement et
simplement, de démontrer les pouvoirs de l'agent ou de son auxiliaire,
mais il doit se soumettre au moins à une identification. C'est dans
l'optique où un individu peut s'enquérir du fait que quelqu'un
entre sur son terrain, un terrain privé en l'occurrence. S'il n'avait
pas à s'identifier, ce serait, à toutes fins utiles, permettre
à d'autres individus de dire qu'ils sont agents de la paix sans avoir
à s'identifier. Je pense qu'on crée là une obligation
à l'agent ou à l'auxiliaire de le faire pour démontrer
qu'il est vraiment accrédité.
M. Côté: Est-ce que cela ne risque pas de causer
certains problèmes, cette obligation stricte de l'agent de s'identifier?
Prenons le cas où l'agent aurait obtenu des renseignements à
savoir qu'il y a des pièces d'orignal cachées quelque part et
qu'il aurait besoin, par exemple, de ne pas s'identifier. Et même, il
arrive certainement que des agents de conservation ne sont pas habillés
en agents de conservation; ils sont habillés en civil pour aller
perquisitionner. Est-ce que cela ne risque pas de créer certains
problèmes?
M. Chevrette: Dès qu'on donne le statut à un agent,
je pense qu'il a l'obligation de s'identifier sur demande. Même les
enquêteurs spéciaux ont cette obligation. Si un enquêteur
entre chez vous, vous n'êtes pas obligé de parler ni de faire quoi
que ce soit s'il ne s'identifie pas. La preuve, c'est qu'on peut dire: Je ne
parle qu'en présence de mon avocat. On peut même refuser de parler
devant qui que ce soit qui vient nous questionner. On a le privilège
d'avoir un avocat pour toute enquête. Si on avait un commando
d'enquêteurs spéciaux, il y aurait sûrement des
stratégies en conséquence. Mais un agent officiellement
accrédité, je tiens à ce qu'il ait le devoir de
s'identifier sur demande. Ce n'est pas la Gestapo. Ce sont des gens qui doivent
travailler ouvertement. Et si on a d'autres types d'enquêtes à
faire faire, il existe d'autres corps habilités à le faire. Il
pourrait même y avoir, éventuellement, des mandats du ministre,
parce que j'aurais le pouvoir de constituer une équipe à cette
fin. Mais je pense que dans le cadre de la loi, tel que spécifié,
l'individu ne rentre pas là comme un fantôme qui se promène
un peu partout. Au contraire, vous avez remarqué qu'on exige même
de plus en plus de nos fonctionnaires qu'ils portent leur nom à leur
revers. Et c'est tout à fait normal. Il y a beaucoup de plaintes, il y a
des comportements un peu cavaliers qui peuvent nous être
rapportés, et c'est une excellente chose pour la protection du citoyen.
Moi, je suis d'accord avec la loi qui est là. Elle humanise les
relations entre les clients et...
M. Côté: Finalement, ce que je comprends, c'est que
le ministre ne veut pas faire d'une exception la règle
générale. (21 h 45)
M. Chevrette: Non, je ne le ferais surtout pas. Et, entre vous et
moi, je pense que d'autres corps pourraient être habilités
à le faire, de sorte qu'une loi de portée générale
comme celle-là... C'est une bonne chose que vous sachiez à qui...
À part cela, vous pourrez le demander à un de vos
collègues - sans dévoiler le nom du député -qui m'a
rapporté précisément un cas de comportement assez
cavalier. S'il avait pu savoir l'identification des individus, mais ce n'est
qu'à la cour qu'on trouve que l'agent Untel s'est identifié.
À ce moment, quel rôle peut jouer un ministre quand on ne sait
même pas... Je peux avoir une plainte: Deux agents m'ont bousculé
ou deux agents m'ont fait, ceci ou cela, mais je demande aux plaignants quel
agent et ils ne savent pas qui. Je ne peux pas continuer mon travail. Je ne
peux pas fouiller et essayer de découvrir le type d'infraction ou qui a
commis ces infractions de sorte que, pour moi, c'est important de garder
l'article. Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
13 est adopté. J'appelle l'article 14.
M. Côté: Je pense que l'article 14 est une
amélioration. Je pense qu'avant, c'était "flagrant délit"
alors que, maintenant, on y met beaucoup plus de latitude. C'est ce qu'on
évoquait plus tôt, des motifs raisonnables et probables de croire.
Je pense que c'est faire confiance aux autres agents de conservation et leur
donner une arme additionnelle pour être capables de prendre les
fautifs.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
14 est adopté. J'appelle l'article 15.
M. Côté: Le ministre a-t-il des amendements?
M. Chevrette: Article 15, non, je pense que cela va à
26.
M. Côté: M. le ministre, il y a une
première... On parle de maison d'habitation et j'en avais fait
état au ministre au moment de la deuxième lecture, où l'on
parlait de résidence permanente et de résidence temporaire. De ce
côté, il y a peut-être une amélioration à
apporter. On sait que, dans certaines résidences, avec un mandat, vous y
avez accès en tout temps; il faut aller chercher le mandat chez le
juge.
S'il n'y a pas de définition de résidence permanente ou de
temporaire, est-ce qu'il n'y a pas de risque de se retrouver avec une zone
grise au niveau, par exemple, des chalets, où l'agent de conservation
voudrait perquisitionner et se retrouve dans l'obligation de descendre 50, 100
ou 150 milles plus bas pour aller trouver un juge de paix et avoir un mandat?
À ce moment-là, il revient et il n'y a plus rien. Le poisson est
parti, l'humain et le poisson de consommation. Cela pourrait créer des
problèmes et le ministre devrait rendre plus claire la définition
de résidence permanente et temporaire.
Comme ce n'est pas toujours mauvais au fédéral, il y a
peut-être là des références intéressantes et
j'aimerais référer le ministre à la Convention sur les
oiseaux migrateurs. À l'article 11, chapitre M-12, il est dit: "Tout
garde-chasse ou agent de la paix peut pénétrer dans un endroit ou
local où il a raison de croire qu'il existe des oiseaux migrateurs -
parce que ce qu'il faut regarder, c'est l'esprit - considérés
comme gibiers; des oiseaux insectivores - et on en énumère toute
une série - qu'il a raison de soupçonner et soupçonne de
contenir tous pareils oiseaux, nids ou oeufs ou quelque chose...."
Le ministre doit comprendre à quoi je fais allusion. Cela
réglerait, je pense, tous les problèmes.
M. Chevrette: J'y ai pensé très sérieusement
et très longuement, mais, tel que précisé, même au
chapitre de la Loi sur les oiseaux migrateurs, entre vous et moi, cela peut
porter ou mener à n'importe quel abus. C'est partout où il y a
lieu de croire que... Si vous retenez l'expression, imaginez-vous que vous
savez que, dans un petit village, il y a cinq bonshommes qui sont chasseurs et
amis intimes. Cela peut aller très loin. Cela peut être dans les
cinq maisons des cinq "chums", dans les cinq chalets des cinq "chums" et dans
les chalets des "chums" des "chums". Cela n'en finit plus. N'oubliez pas que
c'est sans mandat en plus. Cela peut mener à des aberrations.
Personnellement, j'aime mieux courir le risque d'être un peu moins
efficace - comme vous le dites - mais les abus, je suis persuadé que la
Ligue des droits de l'homme me tomberait sur le dos à bras raccourcis
avec une loi...
M. Côté: II y a peut-être d'autres choses dans
la loi où ils peuvent vous tomber sur le dos.
M. Chevrette: ...semblable à cela.
M. Côté: Sauf que je pense que le ministre est
sensible à la distinction qu'il y a entre résidence permanente et
résidence
temporaire. Il faut qu'il le soit, parce que cela crée des
problèmes. Et lorsque le ministre m'amène l'argumentation qu'il
me donne, je sais que, dans l'interprétation de la loi au
fédéral, c'est un libellé qui peut amener des abus. Mais
il y a certainement moyen de trouver une solution - quitte à ce que l'on
suspende l'article - entre cette position-là qui peut amener des abus...
Mais je ne présume pas que la majorité ou la totalité des
agents de conservation de la faune abuse. Sans cela, on serait dans un monde
à l'envers; comme je ne suppose pas que les auxiliaires abusent non
plus.
Alors, il faut que les quelque 500 -selon les statistiques du ministre -
agents de conservation soient des gens raisonnables et n'abusent pas finalement
des principes de la loi. Sauf qu'il faut leur donner, je pense, des moyens
d'être capables...
M. Chevrette: M. le député, je crains un autre
aspect et je vais vous en faire part.
M. Côté: Allez, on est là pour cela.
M. Chevrette: Parce que c'est important qu'on en discute
très sérieusement. La résidence temporaire, cela peut
être un chalet. On peut avoir n'importe quel "frame-up", et je vous donne
des exemples. Quelqu'un va déposer de la viande d'animal dans le chalet
de quelqu'un et puis, si tu as le pouvoir de perquisitionner sans mandat, tu
peux assister à un très grand nombre de "frame-up" bien
structurés, bien organisés, et en particulier à certains
moments de la vie d'un travailleur où il a besoin d'avoir des pressions.
C'est extrêmement dangereux. Je pourrais vous donner des exemples, mais
cela pourrait être relié à des événements qui
ont eu lieu et je ne voudrais pas que ce soit interprété dans ce
sens-là.
Dès que tu définis "résidence temporaire", cela
peut être la deuxième maison d'un individu qui y habite
sporadiquement; et un autre peut poser un geste et c'est lui qui va avoir la
culpabilité, il va être reconnu coupable. Je sais que, pour
vraiment fermer la boucle, si on pouvait prouver que la résidence du
présumé et les résidences secondaires du
présumé et tout le "kit"... Mais, encore là, on peut
assister à toutes sortes de "frame-up". Vous savez très bien
qu'une résidence secondaire, d'abord... Je vais prendre, pour les fins
de l'explication, le comté de votre collègue de Berthier,
où résident une foule de villégiateurs et vous lui
demanderez combien de plaintes, annuellement, il a de la part des
villégiateurs qui se font défoncer.
Une voix: Ah oui, il y a des voleurs. M. Chevrette: On
retrouve des choses en plus et on retrouve des choses en moins, et cela ouvre
la porte exactement à ce genre d'attitude. C'est l'unique raison qui
nous empêche d'aller vers cette dimension-là.
M. Houde: Ce ne sont pas des chalets de chasse, par exemple; ce
n'est pas dans les chalets d'été.
M. Chevrette: Résidence temporaire, c'est quoi?
M. Houde: Oui.
M. Chevrette: Allez-vous dire que c'est un squatter? C'est bien
sûr que, si c'est une petite cabane dans le bois, qui vaut à peu
près 200 $, c'est différent. Mais une résidence
secondaire... Un député: vous avez votre résidence
principale, supposons, à Matane et votre résidence secondaire
à Québec. Je ne vous aime pas trop la face et je vais vous porter
un morceau d'orignal dans votre congélateur le temps que vous n'y
êtes pas, parce que je suis bon avec le concierge...
M. Côté: J'aime cela, moi. Je vais le manger.
M. Chevrette: Oui, mais s'il y a un agent qui va le chercher?
M. Côté: Bon, de toute façon, je pense que le
ministre prend un exemple tiré par les cheveux.
M. Chevrette: Non, non.
M. Côté: La résidence de Matane et la
résidence temporaire du député à Québec...
J'imagine qu'il ne restera pas dans le bois.
M. Chevrette: Si vous étiez présumé avoir
chassé à Matane, illégalement, cela pourrait ne pas
être vrai du tout; et s'il y en a un qui s'en va vous...
M. Côté: Oui, mais ce que je n'aime pas dans
l'argumentation du ministre - il y a du bon dans ce qu'il dit - c'est qu'il ne
faudrait quand même pas généraliser, à partir d'un
exemple comme celui-là.
M. Chevrette: Non.
M. COté: Vous voulez éviter des abus. Il y a
peut-être, de par cette non-définition de résidence
permanente et de résidence temporaire, des abus qui se commettent
aussi.
M. Chevrette: Possible.
M. Côté: Et il y en a, assurément. Le but de
la loi, c'est la protection, la
protection de la faune. Alors, j'imagine qu'il y a d'autres lois qui
permettent aussi aux citoyens de se protéger.
M. Chevrette: Mais vous avez remarqué le libellé de
l'article: "Un agent de conservation de la faune ou un auxiliaire... peut, sans
mandat..." C'est là qu'est le problème, c'est large. C'est sans
mandat. Ils peuvent entrer n'importe où sans mandat.
M. Côté: C'est-à-dire sans mandat, mais on
parle de définition de résidence permanente et de
résidence temporaire.
M. Chevrette: Oui, mais s'il y a des raisons de croire qu'il
pourrait y avoir de la viande dans une maison secondaire, il existe des juges
de paix qui pourraient émettre un mandat et l'agent ira. Au moins il est
obligé de justifier sa prétention, mais sans mandat il peut aller
cogner partout et cela peut être un chiard monumental. S'il n'y avait pas
de mécanisme pour y aller, vous auriez peut-être raison
d'insister. Mais comme il existe un mécanisme pour y aller avec mandat,
il m'apparaît, dans un premier temps, que la résidence principale
sans mandat, c'est déjà assez large. Mais sans mandat, il y en a
qui pourraient décider d'aller cogner à plusieurs portes.
Je vais vous donner une autre explication. Si j'étais agent de
conservation de la faune, si je prétendais que vous avez chassé
illégalement, j'arriverais sans mandat chez vous. Vous n'avez rien. Vous
êtes assis au bout de la table et vous mangez un steak d'orignal, mais
vous n'avez rien dans votre congélateur, ni en bas ni en haut. Mais je
dis: Ah! Ah! je sais où il est allé porter la viande. Je vais
chez le juge de paix et je lui demande un mandat pour fouiller dans le
réfrigérateur de M. Robert Bourassa. Je trouve la viande. Je suis
allé chercher un mandat et j'y suis allé.
M. Côté: Vous vous trompez. Ce serait
peut-être dans les congélateurs des ministres qui sont
allés à l'île d'Anticosti.
Adopté sur division, M. le Président.
M. Chevrette: Article 16, M. le Président.
Le Président (M. Blouin): L'article 15 est adopté
sur division. Article 16?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Blouin): L'article 16 est adopté.
Article 17? Est-il adopté?
M. Côté: C'est là où l'agent de
conservation se plaint de faire l'ouvrage de l'autre.
Le Président (M. Blouin): Est-il adopté, M. le
député de Charlesbourg?
M. Côté: Adopté.
M. Chevrette: C'est dans la même veine que ce que l'on a
discuté tantôt.
Le Président (M. Blouin): Article 18?
M. Côté: Finalement, c'est toujours dans le
même sens. C'est l'agent de conservation de la faune qui est responsable
de la garde des biens saisis. De toute façon, il est responsable de
biens que lui-même n'a pas saisis. Cela peut être un auxiliaire. En
règle générale, il peut arriver qu'ils ne savent pas quand
ni comment cela a été fait, etc. Mais il reste quand même
que c'est lui qui a la responsabilité.
M. Chevrette: Oui, il y a un rapport
d'événements.
M. Côté: Un rapport d'événements?
M. Chevrette: Oui, il y a nécessairement un rapport
d'événements. Ce qu'il y a de nouveau dans l'article par rapport
à l'ancienne loi, c'est qu'il peut confier maintenant la garde de
certaines choses au contrevenant. (22 heures)
M. Côté: Oui, c'est justement là-dessus que
je veux intervenir. Lorsqu'on voit, dans le deuxième alinéa,
"doit en confier la garde au contrevenant" n'y a-t-il pas un risque d'une zone
grise? Supposons, demain matin, qu'il y a une saisie, disons d'un
hélicoptère -parce que cela arrive qu'il y en a qui chassent en
hélicoptère. Il y a une saisie. "Doit en confier la garde au
contrevenant." Si l'agent a besoin d'une pièce - on prend un
aéronef, on peut prendre une arme à feu si on veut - pour faire
des expertises, il faut qu'il ait le temps de les faire. Il doit en confier la
garde au contrevenant. C'est quoi? C'est immédiatement? C'est dans six
jours? C'est dans sept jours? C'est dans quarante-huit heures? Il n'y a pas un
problème là?
M. Chevrette: Oui. 11 a normalement le temps de faire l'expertise
nécessaire parce que...
M. Côté: Normalement. Ce n'est pas là. Ce
n'est pas dans la loi. Qu'est-ce que c'est? J'imagine que je saisis demain
matin un camion.
M. Chevrette: Ah bien! II n'est pas dit qu'il lui confie la garde
immédiatement. Il peut le saisir et demander à quelqu'un de venir
faire une expertise. Le lendemain, il dit: Je te reconfie ton bien, je t'en
confie la garde. Il n'y a pas d'heure inscrite dans cela.
II peut prendre le temps qu'il faut pour faire l'expertise et lui
remettre son bien. C'est comme cela que je l'ai saisi. Dans le cas d'une
carabine, il n'est pas obligé de faire une expertise. Si j'ai bien
compris, c'est dans le cas d'un aéronef en particulier.
M. Côté: C'est cela. Est-ce que cela ne pourrait pas
être plus clair? Si on ajoutait que l'agent peut garder le bien saisi
aussi longtemps qu'il en a besoin pour ses expertises, comme amendement?
M. Chevrette: À quel endroit ajouteriez-vous cela?
M. COté: Au deuxième alinéa.
M. Chevrette: Le problème pourrait être le suivant.
Si quelqu'un voulait mal faire, en n'inscrivant pas de délai, cela
oblige nécessairement à faire rapidement. Je vais vous dire
pourquoi. Parce que quelqu'un qui saisit un appareil de 100 000 $ et qui veut
jouer au fou peut garder un bien de valeur passablement longtemps. Il prend son
temps, il descend et cela niaise un peu, parce qu'ils ne s'aiment pas la
fraise. Il y a eu une altercation...
M. Côté: Cela fait assez longtemps qu'on te court
après; maintenant, qu'on t'a pincé, tu vas payer en
conséquence.
M. Chevrette: Oui. On t'a, cela va prendre assez de temps, si on
inscrit "tant et aussi longtemps" ou "temps voulu pour faire son expertise".
Alors, si le gars abusait, l'agent aurait à répondre devant ses
supérieurs et il aurait aussi à se justifier devant le juge qui
le questionnerait. Cela joue dans la preuve.
M. Côté: Les discussions depuis quelques articles
m'agacent un peu parce qu'on parle toujours d'abus d'agents.
M. Chevrette: Cela pourrait.
M. Côté: Cela pourrait, mais c'est parce que, depuis
quelques articles, on parle toujours d'abus d'agents.
M. Chevrette: Pas nécessairement d'agents.
M. Côté: Non, mais je trouve que cela y ressemble
beaucoup. Je ne sais pas, je n'aime pas cette attitude parce que cela me semble
maintenant une loi où il faut mettre des contraintes aux agents au lieu
d'en mettre aux braconniers. Il ne faut pas oublier que, si on va arrêter
quelqu'un, il est présumé braconnier. La preuve n'est pas faite,
mais on vise à protéger la faune. À partir de cela...
M. Chevrette: Est-ce qu'on peut le mettre en suspens et essayer
de chercher un libellé? Peut-être pas dire "le temps
nécessaire", mais "dans les plus brefs délais" ou quelque chose
du genre. On y reviendra.
Le Président (M. Blouin): Nous allons donc suspendre
l'étude de l'article 18.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Blouin): Nous allons passer à
l'étude de l'article 19.
Une voix: Ça va.
Le Président (M. Blouin): L'article 19 est adopté.
L'article 20?
M. Chevrette: Ici, vous remarquerez qu'on a ajouté un
délai parce que cela n'en finissait plus. Nos postes, dans certains cas,
regorgeaient de certains types d'équipements que les gens ne voulaient
même pas réclamer parce que cela n'en valait pas la peine, dans
certains cas. Si vous alliez à Sherbrooke voir cela, je l'ai vu, c'est
intéressant à regarder.
Le Président (M. Blouin): L'article 20 est-il
adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Blouin): Adopté. J'appelle
l'article 21.
M. Côté: On me dit qu'il y a des possibilités
de trous dans cet article au niveau du tiers. On convient, le ministre et moi,
qu'on va à la chasse, qu'on a de mauvaises intentions et qu'on pourrait
éventuellement être "poignés". Pour s'en sortir, c'est
simple. Je prends mon arme, je la donne au ministre et le ministre me donne la
sienne. Et quand on arrive...
M. Chevrette: Pour fin d'exemple, vous savez bien que vous et moi
ne ferions pas cela.
M. Côté: On n'ira pas à la chasse tous les
deux.
M. Chevrette: On pourrait aller à la chasse mais ne pas
faire cela.
M. Côté: C'est pour fins d'exemple et le ministre a
compris. Il y a une possibilité, à ce moment, de trou dans la
loi. Je voudrais proposer au ministre un amendement qui viserait à
introduire une notion pour tenter d'éliminer ce trou,
c'est-à-dire pour que cela ne se passe pas. Que l'article 21 du projet
de loi soit modifié en ajoutant, à la fin du premier
alinéa, les mots suivants: "Sauf si le bien saisi est utilisé
pour
commettre une infraction à la connaissance de son
propriétaire".
M. Chevrette: "Sauf si le bien saisi..." Voulez-vous en prendre
note?
M. Côté: Je peux en donner une copie au
ministre.
M. Chevrette: Si vous l'avez, c'est bien.
M. Côté: "Sauf si le bien saisi est utilisé
pour commettre une infraction à la connaissance de son
propriétaire". Je pense que cela pourrait peut-être
éliminer le trou. Le ministre peut y réfléchir.
M. Chevrette: On peut le suspendre comme l'autre, puis on le
reprendra, si cela ne vous dérange pas.
M. Côté: C'est cela.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): On suspend
l'article 21. J'appelle l'article 22. L'article 22 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 23.
M. Côté: Si je comprends bien le sens de l'article,
cela vise à faciliter la survie de certains animaux.
M. Chevrette: De venir aussi à leur rescousse, par
exemple, dans certains villages. Cet été, j'ai vu un orignal qui
s'est fait heurter par un camion, qui a fait une certaine distance dans le bois
et qui souffrait vraiment. C'est surtout pour empêcher un animal de
souffrir ou pour se protéger des chiens errants. C'est qu'ils
représentent un danger pour la faune dans bien des cas et, après
un certain temps, ils deviennent aussi un danger pour la faune en
général, comme le coyote, par exemple.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
23 est adopté. J'appelle l'article 24.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
24 est adopté. J'appelle l'article 25.
Conditions d'exploitation de la faune
Dispositions générales M. Côté:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
25 est adopté. J'appelle l'article 26 qui comporte un amendement.
M. Chevrette: Oui, M. le Président. L'article 26 est
modifié par l'addition, à la fin du premier alinéa,
après le mot "animal", des mots "déterminé par
règlement". "Nul ne peut déranger, détruire ou endommager
les oeufs ou la tanière d'un animal déterminé par
règlement."
M. Côté: J'ai une interrogation qui n'est pas
relative à l'amendement du ministre; si le président veut faire
adopter immédiatement l'amendement, il peut le faire.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
L'amendement est adopté. Nous revenons à l'article 26.
M. Côté: "Nul ne peut déranger,
détruire ou endommager les oeufs ou la tanière d'un animal."
Où est défini le mot "tanière"?
M. Chevrette: C'est le sens usuel; il n'est pas défini.
C'est le sens usuel du mot tanière, celui du dictionnaire.
M. Côté: II nous semble y avoir un trou, parce que
c'est beau de protéger les oeufs et la tanière, mais il serait
peut-être bon de protéger le nid aussi. On nous dit que, pour
certains oiseaux, d'année en année, le nid est là; c'est
pour cela que je voulais savoir si le mot "tanière" comprenait le nid.
Selon ce que je pense, cela ne comprend pas le nid. Je pense qu'on devrait
inclure le nid; ce serait une protection additionnelle.
M. Chevrette: On va le préparer et on va l'ajouter.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
nous laissons en suspens l'article 26...
M. Chevrette: On va tourner la phrase pour ajouter... Je pense
que cela serait plus complet, vous avez raison.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Ça
va?
M. Chevrette: On pourrait le régler définitivement,
parce qu'il n'est pas tellement compliqué, "...la tanière, le nid
d'un animal..."
M. Côté: "...le nid, les oeufs, la
tanière..."
M. Chevrette: S'il vous faut le texte très précis,
on va le suspendre et on l'adoptera automatiquement.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
26 est suspendu. J'appelle l'article 27.
M. Côté: À l'article 27, j'aurais un
amendement à proposer au ministre...
M. Chevrette: À 27?
M. Côté: ...si le ministre n'en a pas. M.
Chevrette: Non.
M. Côté: Le ministre n'en a pas. Toujours dans un
sens constructif...
M. Chevrette: Je vous vois venir, parce que j'ai
écouté votre discours religieusement.
M. Côté: "Nul ne peut pourchasser, mutiler ou tuer
volontairement un animal avec un véhicule, un aéronef ou une
embarcation motorisée." Ce qui me chicotte, c'est le mot
"motorisée".
M. Chevrette: Voulez-vous le reprendre tranquillement?
M. Côté: C'est le libellé de l'article tel
qu'il est. L'amendement viserait à éliminer le mot
"motorisée". Je trouve que cela donne une portée plus large; je
vais expliquer au ministre à partir de quel exemple. Des gens - parce
que les braconniers sont toujours des malfaisants - en canot - on me dit que
cela est possible, mais je ne l'ai jamais vu -peuvent pourchasser...
M. Chevrette: C'est un fait.
M. Côté: ...une bête dans un lac - plus
facilement un chevreuil qu'un orignal jusqu'à épuisement, de
telle sorte qu'à ce niveau-là le mot "motorisée"
n'inclurait pas certains canots. Il y aurait, semble-t-il, des
possibilités, des ouvertures pour du braconnage qui ne pourrait pas
être...
M. Chevrette: Oui, mais il ne faut pas oublier ici... J'attire
votre attention: "Nul ne peut pourchasser, mutiler ou tuer volontairement un
animal avec un véhicule -je le comprends très bien - un
aéronef - je le comprends très bien - ou une embarcation
motorisée." Si on enlevait cela, je peux vous dire qu'il y a des
territoires de chasse qui sont à peu près inaccessibles. J'ai eu
la chance d'aller visiter des terrains de chasse, des terrains qu'on attribue
à certains groupes de chasseurs. Ils ne peuvent pas y aller autrement
qu'avec une embarcation parce que leurs territoires sont ainsi faits qu'il faut
qu'ils y aillent... Bien souvent, ils arrivent en embarcation, que ce soit un
canot, que ce soit une chaloupe avec moteur électrique, et l'original
qui est sur le bord s'en va. (22 h 15)
M. Côté: Le ministre ne m'a pas compris, je crois.
On ne veut pas enlever le mot "embarcation", on veut enlever le mot
"motorisée". Parce que l'embarcation pourrait être
motorisée ou non motorisée.
M. Chevrette: Si vous dites "ou une embarcation" on ne peut donc
pas chasser avec une embarcation. "Nul ne peut pourchasser, mutiler ou tuer
volontairement un animal avec un véhicule, un aéronef ou une
embarcation", cela serait encore pire. Parce qu'on n'aurait même plus le
droit d'accéder à son territoire par canot. Or c'est le seul
moyen et l'orignal est sur le bord du lac. Mes deux demi-frères qui sont
allés à la chasse n'ont pas d'autres moyens d'accéder
à leur territoire que par canot. Dans l'exemple que vous donnez, il ne
faudrait sûrement pas utiliser cette chose.
Je comprends que votre crainte, c'est d'en arriver à ce que
quelqu'un ait une chaloupe avec un moteur très puissant et qu'il
poursuive, sur le bord d'un lac, un orignal qui serait en train de se baigner
allègrement ou de boire allègrement. Si cela est votre objectif,
ce n'est pas en enlevant le mot "motorisée" que vous l'atteindrez, parce
que vous rendriez la chose encore plus sévère qu'elle ne
l'était.
M. Côté: Ce n'est pas dans le cas de chasser, on
s'entend bien, c'est pourchasser. Le ministre est en train de me mêler.
Je commençais à me poser des questions.
M. Chevrette: D'abord, en canot, je ne sais pas comment vous
allez faire pour pourchasser. Je peux vous dire qu'il y a beaucoup de chasseurs
qui vont immobiliser leur canot, qui vont immobiliser leur embarcation à
50, 75 ou 100 pieds du bord, qui vont attendre que l'orignal sorte à une
heure précise, ou à peu près, pour venir boire et c'est de
là qu'ils vont le tuer.
M. Côté: Je ne parle pas de chasser. Je parle de
pourchasser. Le ministre ne fait pas la distinction entre chasser et
pourchasser.
M. Chevrette: Ah oui! Je pourchasse pour tuer, ordinairement. Je
chasse.
M. Côté: Peut-être. Je suggérerais au
ministre de suspendre l'article et on pourrait y revenir.
M. Chevrette: Pensez-y parce que, si on dit "motorisée",
je ne vois pas comment
on pourrait pourchasser à la rame et en canot.
M. Côté: Est-ce qu'on peut le suspendre, M. le
ministre?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
27 est suspendu. J'appelle l'article 28.
M. Côté: II y a avec cela un cadre
réglementaire. Il est dit: "L'objet de ce projet de règlement
permettrait la chasse au caribou en hiver et certaines pratiques tels la
circulation dans des sentiers de motoneige et des travaux forestiers".
Il a beaucoup été question, lors de la deuxième
lecture, de la part de mes confrères de l'Outaouais, du lac des Trente
et un Milles. Quand j'ai lu cela, cela m'a rappelé le ministre des
Affaires municipales qui avait des problèmes avec le boulevard
Léonard et cela m'a rappelé le lac des Trente et un Milles. On
dit: Et certaines pratiques tels la circulation dans les sentiers de motoneige
et les travaux forestiers.
M. Chevrette: L'hiver passé, M. le député,
vous vous souviendrez qu'on a autorisé une chasse au caribou.
Après entente avec le comité conjoint, nous avons autorisé
la chasse d'hiver, parce que, dans les circonstances, on a quelque chose comme
50 000 bêtes de trop et cela constitue un danger, même pour
l'espèce.
M. Côté: Dans le cas du caribou, je pense que...
M. Chevrette: C'est beaucoup plus pour le caribou.
M. Côté: Sauf que...
M. Chevrette: Parce qu'on ne peut pas le chasser autrement qu'en
motoneige dans le Grand-Nord.
M. Côté: D'accord, mais, à ce moment,
pourquoi ajoutez-vous "certaines pratiques"?
M. Chevrette: "Certaines pratiques"? Je vais vous donner un
exemple. On a des sentiers de motoneige en bordure des parcs, qui longent les
parcs. Cela peut être à quelques centaines de pieds d'un ravage et
cela peut constituer une infraction au sens de la loi telle qu'elle
était. On pourra fixer par règlement qu'un sentier de motoneige
ne pourra pas être à plus de tant de pieds ou à moins de
tant de pieds, cela nous permettra de fixer les normes. L'exemple que donnait
le député de Gatineau hier, c'est que le sentier passait en plein
milieu du ravage, ou tout près.
M. Côté: Oui, c'est cela et ils ont...
M. Chevrette: II disait que les chevreuils peuvent se tirer plus
facilement sur ce sentier, de sorte que cela nous permettra de
réglementer la pratique. C'est dans ce but. De toute façon, je
prends bonne note de ce que vous dites là-dessus, parce qu'on devra,
dans la rédaction du règlement, tenir compte que c'est pour
éviter précisément que ce soit à
proximité.
M. Côté: D'accord.
M. Chevrette: Mais, par contre, vous comprendrez que, pour le
caribou dans le Grand-Nord, c'est clair qu'ils doivent chasser avec la
motoneige, parce que, si on permet une chasse d'hiver, on n'est pas encore
sûr.
M. Côté: Ce n'est pas là-dessus que
j'accrochais...
M. Chevrette: D'accord.
M. Côté: ...mais sur certaines pratiques.
M. Chevrette: Je comprends l'esprit et, à ce
moment-là, on le notera dans le sens d'éviter que ces sentiers
soient à proximité des ravages. Je retiens la suggestion.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 28 est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 29.
M. Chevrette: Article 29. C'est un peu nouveau.
M. Côté: Oui, c'est nouveau.
M. Chevrette: II y a un règlement.
M. Côté: Oui, oui. Il n'y a pas de problème,
même avec le cadre réglementaire.
M. Chevrette: Cela va.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
l'article 29 est adopté. J'appelle l'article 30.
M. Côté: C'est là où on devra revenir
à nos définitions. Le ministre devra dorénavant
définir tout ce dont on a besoin pour appeler, poursuivre ou
localiser... Ce que je disais tout à l'heure, à propos des
définitions de l'article 1, c'est que cela ferait un nombre de
règlements quand même effarant dans ce domaine. Je pense que,
dès les premières discussions, le ministre a compris que cela
ajoutait aux pouvoirs
réglementaires, au nombre de règlements. En tout cas, cela
apparaît...
M. Chevrette: Ici, je comprends que cela ajoute un pouvoir
réglementaire. C'est un fait. Il n'y a pas de cachette. Mais cela nous
permet, par exemple, de distinguer entre certains types d'espèces qu'on
pouvait permettre. Où on plaçait auparavant à peu
près tout le monde en état d'illégalité, on peut
permettre par règlement que, pour certaines espèces, il y ait un
cadre juridique, par le règlement et, à ce moment-là, il
n'y aurait pas d'infraction pour telle espèce plutôt que pour
telle autre. C'est un fait. Cela donne plus de latitude. Mais je pense que,
pour les chasseurs, la chose est bienvenue, parce que vous savez qu'il se
donne, même des cours pour certaines choses. Je pense au "call". Vous
savez que, pour l'original, il y a de plus en plus de chasseurs qui suivent des
cours pour apprendre à "caller", comme on dit. Et on peut le permettre
facilement dans une période X et par règlement, et là, ils
ne feraient pas d'infraction. C'est une coutume qui s'est
développée par tradition au Québec. Je pense que c'est
dans cette optique, selon les espèces réglementées
là-dessus. On ne croit pas que, vis-à-vis des chasseurs... C'est
peut-être plus embêtant pour ceux qui ont à l'appliquer,
vous avez peut-être raison, mais sûrement pas pour les chasseurs
eux-mêmes. Au contraire, les placer en état
d'illégalité... Il y a peut-être même une notion de
sécurité en dessous de cela.
M. Côté: De toute façon, le but de mon
intervention était de sensibiliser le ministre à ce sujet. Je
pense que...
M. Chevrette: J'admets que cela donne une plus grande souplesse
au ministre. Cela lui permet de légiférer. Mais comme ce
règlement est l'objet de consultations publiques et qu'il y a 60 jours
de consultations obligatoires et une prépublication, j'ai l'impression
qu'on pourra entendre à la fois tous les intéressés.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
30 est adopté. J'appelle l'article 31.
M. Côté: J'ai certaines interrogations sur des mots
et je ne voudrais pas que le ministre me prête de fausses intentions.
C'est en ce qui a trait à "détente" et à
"décharge". J'ai fait une petite consultation du Robert pour constater
que la signification du mot "décharge" qu'on retrouve dans le Petit
Robert est le fait de décharger une arme à feu. Donc, avec
décharge, il n'est pas question d'arc, c'est une arme à feu.
La signification du mot "détente" est relâchement de tout
ce qui est tendu. Est-ce que le mot le plus approprié ne serait pas
détente au lieu de décharge?
M. Chevrette: Mais si vous regardez dans le dictionnaire des
synonymes, les mots "décharge" et "tir" sont synonymes. On peut tirer
à l'arc, on peut tirer du fusil, on peut tirer à
l'arbalète. C'est dans cet esprit qu'on l'a mis.
M. Côté: De toute façon, dans la loi
actuelle, c'est...
M. Chevrette: Je ne suis pas convaincu que le mot
"détente" couvrirait l'arme à feu. Je ne serais pas certain. Le
mot "détente" était moins clair au niveau...
M. Côté: Le dictionnaire va plus loin que cela.
"Détente: pièce du mécanisme d'une arme à feu."
M. Chevrette: Mais utilisez-le comme verbe. Excusez, on a de la
difficulté à se porter respect, mais, pour les fins du journal
des Débats, je demnderais à ceux qui auront à le
transcrire de noter que ce sont des "vous" gros comme le bras. Si on ajoutait,
ici dans le texte, la décharge ou la détente, on couvrirait tout.
Plus fort ne casse pas.
M. Côté: M. le ministre, je n'y tiens pas
absolument, sauf que je voulais...
M. Chevrette: Si cela avait pour objet de préciser
davantage - remarquez bien que je n'ai rien contre la précision - c'est
que j'avais consulté le dictionnaire des synonymes et le mot "tirer"
retenait mon attention à ce moment. On va le suspendre, mais je crois
bien qu'on va ajouter: "ou la détente".
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'article 31 est en suspens. J'appelle l'article 32 et on annonce ici un
amendement.
M. Chevrette: À l'article 32, un instant, M. le
Président, j'y arrive. Le projet de loi est modifié par
l'addition, après l'article 32, du suivant: "32.1 Nul ne peut chasser
alors qu'il est sous l'influence d'une boisson alcoolique au sens de la Loi sur
les infractions en matière de boissons alcooliques."
Je vous avoue que nous l'avons ajouté à la demande unanime
de divers groupes, sachant pertinemment, d'autre part, et il faut le dire, je
pense, qu'il ne faudrait pas affirmer que c'est facile d'application, cette
histoire-là, quand on est à quelque 75 ou 100 milles en plein
bois, de faire monter la Sûreté du Québec pour
procéder au test...
Une voix: Vous en avez passé un.
M. Chevrette: J'en ai passé un? J'allais trop vite.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): M. le
ministre, vous aviez l'article 32...
M. Chevrette: J'avais hâte de vous dire qu'on se rendait
à votre demande.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui,
d'accord.
M. Chevrette: L'article 32 est modifié par la suppression
du deuxième alinéa. Donc, vous enlevez: "Toutefois le premier
alinéa ne s'applique pas à la capture ou à la destruction
d'un animal déterminé par règlement."
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
cet amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté.
M. Chevrette: Et le deuxième, 32.1, je viens de vous le
lire avec les précautions qu'on vous dit. Je pense que les gens nous
l'avaient demandé unanimement et ne serait-ce que quelque chose de
symbolique ou tout au moins d'incitatif, on doit se rendre au désir des
gens.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 32.1 est adopté tel qu'amendé? (22 h 30)
M. Côté: J'aurais une question à poser au
ministre. Elle pourrait venir ailleurs, mais avant d'adopter l'article 32, on
m'a informé qu'il avait été question de l'application d'un
règlement, qui devait venir du ministère, autorisant
l'utilisation de poisons et d'explosifs pour éliminer des
prédateurs, pour l'utilisation des agents de conservation.
M. Chevrette: Ce n'est jamais venu à mes oreilles.
M. Côté: II était question d'un
règlement - on m'a informé de cela et ils sont toujours en
attente du règlement. Parce que, finalement, nul ne peut utiliser un
poison, un explosif ou une substance délétère. Cela veut
dire nul, donc aussi les agents de conservation.
M. Chevrette: Auquel faites-vous référence?
M. Côté: C'est à l'article 32. Une voix:
D'accord.
M. Côté: Nul ne peut utiliser un poison, un explosif
ou une substance délétère. De toute façon, nul,
cela doit inclure, j'imagine, les agents de conservation. Semble-t-il qu'il
devait y avoir en préparation, au ministère, un règlement
qui autoriserait, dans certaines conditions, l'utilisation par les agents de
conservation...
M. Chevrette: ...30 secondes. Je pense que cela s'adresse
directement aux chasseurs, l'article 32, alors que, si vous allez à 45,
je crois: "Le ministre peut, pour des fins scientifiques, éducatives ou
de gestion de la faune, délivrer un permis autorisant une personne
à passer outre à une disposition des articles 26, 27, 28, 30,
32..." D'accord? C'est par le biais de l'article 45 que les agents seraient
couverts par une directive du ministre. C'est un pouvoir discrétionnaire
qu'on se donne ici. Mais on voulait faire comprendre ici que c'est aux
chasseurs que cela s'adressait.
M. Côté: D'accord.
M. Chevrette: D'accord? Et, pour un complément
d'information aussi, si vous retournez à l'article 24, que nous avons
adopté tantôt...
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: ...il peut même, sans l'autorisation du
ministre, pour l'article 32 également, passer outre quand les
besoins...
M. Côté: Ce qu'on m'avait expliqué,
c'était une question de protection des agents. Il en avait
été question...
M. Chevrette: Ah, il n'y a pas de problème.
M. Côté: ...vous me dites que non. J'imagine que vos
officiers et vous-même, en relisant les Débats...
M. Chevrette: Sûrement.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
est-ce que l'article 32 est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté.
M. Chevrette: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Non, non. Mais voici, c'est que vous dites
après cela: Le projet de loi est modifié par l'addition... Alors
vous avez un nouvel article qui sera 32.1.
M. Chevrette: C'est-à-dire que le premier alinéa de
32, M. le Président, reste tel que spécifié...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): C'est
ça.
M. Chevrette: ...dans la loi 9. Le deuxième alinéa
est biffé en vertu du premier amendement que j'ai fait. Et 32.1 est
ajouté tel qu'on l'a marqué. C'est bien ça?
Une voix: Alors l'article 32 amendé est adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- es): Oui. Alors
l'article 32 est adopté et 32.1 tel que présenté est aussi
adopté.
M. Chevrette: Oui. Mais comme on aura... Si vous jugez que ce
n'est pas incompatible en numérotation, on aura une proposition de
portée générale pour la numérotation qui vous
permettra d'agencer cela comme il le faut, comme une grande personne.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): C'est
cela. Alors, j'appelle l'article 33.
M. Côté: "Nul ne peut tuer ou capturer des animaux
au-delà de la quantité déterminée par
règlement."
M. Chevrette: Ce sont tous les quotas et la permission...
M. Côté: Oui. Cela pose des petits problèmes
et je veux soumettre un amendement au ministre.
Pour la chasse au gibier, à partir du permis, vous avez des
coupons détachables que vous devez, pour le chevreuil, l'original ou
d'autres bêtes, attacher à l'orignal ou au chevreuil. Dans le cas
du petit gibier, vous n'avez pas cela, vous n'avez pas de ces
dispositions-là.
Il serait peut-être bon d'ajouter l'amendement suivant, que je
soumets respectueusement au ministre: Que l'article 33 du projet de loi 9 soit
modifié en ajoutant, à la première ligne, après le
mot "capturer" les mots "ou tenter de le faire".
Finalement, c'est que, quand le quota est atteint, normalement, c'est
fini. Il peut continuer.
Dans le cas de l'orignal, votre permis est fini à partir du
moment où vous détachez le coupon et l'attachez à la
bête. Vous n'avez pas cette possibilité au niveau du petit gibier
parce qu'il n'y a pas de coupon.
M. Chevrette: II n'y a pas de coupon, mais, s'il a dix poissons
dans sa chaloupe, que le quota sur le lac est de dix et qu'il a encore la ligne
à l'eau, l'agent peut l'intercepter et lui demander: Combien tu en as?
S'il dit: Dix, il va lui mettre une contravention parce qu'il a encore la ligne
à l'eau. L'infraction réside dans le fait qu'il l'a fait. On
oblige l'agent à lui mettre une contravention alors que ses dix poissons
sont dans la chaloupe. Les endroits où le quota est de 20
poissons...
M. Côté: Mais il a son quota de dix poissons dans la
chaloupe et il pêche encore. Il n'en a pas un onzième, mais il
pêche. Il essaie d'en prendre.
M. Chevrette: Prenez, par exemple, un lac où il y a de la
truite grise et de la truite rouge, où il y a du doré et du
brochet. Je peux avoir atteint mon quota de dix truites rouges et je peux
changer mon équipement au bout de la ligne pour aller prendre un brochet
parce que je veux pêcher en eau profonde, ou de la grise. Cela se fait.
Ne riez pas.
M. Côté: Non, non.
M. Chevrette: Je suis allé à la pêche
très souvent et je peux vous dire que la grise ne s'attrappe pas en
surface l'été. On va avoir un chapelet un peu plus long à
la ligne, et la mouchetée, on va la pêcher plutôt en
surface; si on est un vrai amateur, on va pêcher à la mouche. Je
pense que c'est courir après les infractions additionnelles.
M. Côté: Je parlais de petit gibier au ministre, je
ne parlais pas de poisson.
M. Chevrette: Oui, mais cela fait partie...
M. Côté: C'est pareil, si je comprends bien.
M. Chevrette: C'est un exemple de la même chose. On a droit
à six lièvres par jour, supposons, dans la zone F-l. On s'en va
avec ses raquettes et on court bien vite, mais un lièvre aussi court
vite, vous savez. On tente d'attraper son lièvre? Ce serait ajouter une
présomption inutile. Si vous n'avez pas d'objection, on va le retirer,
en bon entendeur. Merci.
M. Côté: D'accord!
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): Alors, l'article 33 est adopté. Enfin,
c'est bien sûr, pour le journal des Débats, que
l'amendement est retiré?
M. Chevrette: Quand on s'entend bien comme cela...
M. Côté: Devant les explications très claires
du ministre qui a puisé dans ses expériences de pêche, de
la grise prenant de la rouge, on a décidé de retirer
l'amendement.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Parfait!
Alors, j'appelle l'article 34 où il y a un amendement.
M. Chevrette: Le deuxième alinéa de l'article 32 a
été abrogé. Donc, l'article 34, c'est plutôt une
concordance. On va le lire de la façon suivante: "Le fait de tuer ou de
capturer un animal, conformément aux articles 24, 42, 45, 57 ou 58, ne
constitue pas de la chasse ou du piégeage."
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
le nouvel article 34 est adopté?
M. Chevrette: C'est parce qu'on a abrogé le
deuxième alinéa de l'article 32. C'est une concordance.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Le nouvel
article 34 est adopté. J'appelle l'article 35.
M. Chevrette: Amendement également.
M. COté: Tous ces amendements, M. le ministre, ont-ils
été inspirés des consultations?
M. Chevrette: Des consultations et de vos suggestions. Je veux
vous faire plaisir jusqu'à la fin. Le climat est bon, je vais essayer de
le conserver.
L'article 35 est modifié de la façon suivante: 1° par
le remplacement, à la deuxième ligne du premier alinéa,
des mots "une association agréée" par les mots "un organisme
agréé" et, 2°, par l'addition, à la quatrième
ligne du premier alinéa, après le mot "faune" des mots "et de son
accessibilité".
M. Côté: Quelle est la différence
entre...
M. Chevrette: Je vais vous l'expliquer. Je pense que cela va de
soi que le mot "organisme" englobe beaucoup plus large que le terme
"association". D'abord, c'est tout simplement parce qu'on parle souvent
d'organisme agréé, accrédité, de sorte que je pense
que cela en couvre plus large. Dans le deuxième, pour ce qui est
d'ajouter "et de son accessibilité" après "faune", on va vous
l'expliquer de la façon suivante: on parle d'un protocole d'entente
convenu avec ce dernier aux fins de la gestion de la faune et de son
accessibilité. La gestion de la faune en soi suppose
l'accessibilité à la ressource. Donc, c'est une
spécification pour rendre une garantie, pour donner une garantie plus
claire, favoriser l'accessibilité. C'est peut-être
jésuitique, mais c'est bon parfois. C'est pédagogique. Cela a une
valeur pédagogique. Quel groupe nous avait demandé cela?
M. Côté: C'est Couture.
M. Chevrette: Cela nous a été demandé par la
Société Linnéenne de Québec.
M. Côté: Linnéenne de Québec.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Alors...
M. Chevrette: On a trouvé que cela avait bien du bon
sens.
M. Côté: On va lui rendre hommage.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté: C'est Couture.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 35 est adopté?
M. Côté: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article... Tel qu'amendé.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): J'appelle
l'article 36. Il y a un amendement.
M. Chevrette: II y a un amendement et l'article 36 est
modifié par l'addition, à la première ligne, après
le mot "faune" des mots "et de son accessibilité". C'est la suite
logique. Cela vient préciser les fins pour lesquelles l'article 35 sera
utilisé et ainsi répondre à certaines craintes
manifestées par les associations lors des consultations.
M. Côté: Les organismes.
M. Chevrette: Les organismes agréés. M.
Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui. Alors
l'article 36 est adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article
37.
Certificat et catégories de permis
M. Côté: Adopté.
M. Chevrette: Cela va de soi.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
37 est adopté. J'appelle l'article 38.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
38 est adopté. J'appelle l'article 39.
M. Côté: C'est de la concordance par rapport au
piégeage?
M. Chevrette: C'est exact. M. Côté:
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
39 est adopté. J'appelle l'article 40.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
40 est adopté. J'appelle l'article 41.
M. Côté: À ce niveau du cadre
réglementaire, M. le ministre...
M. Chevrette: Oui. Et entre vous et moi, on va essayer de
simplifier parce qu'on a déjà... Il y a certaines espèces
qu'on va éliminer qui exigeaient nécessairement un permis
antérieurement, de sorte que, lorsqu'on vous lira le règlement,
je peux vous dire qu'on va essayer de soustraire certaines espèces
à l'obligation d'avoir un permis. Cela a pris un permis à un de
vos collègues pour capturer un écureuil. Vous le lui demanderez.
11 était entièrement d'accord avec la clause en me disant: Au
niveau du cadre réglementaire, tu feras sauter l'espèce en
question. Si vous ne savez pas qui c'est, il s'agit de votre whip.
M. Côté: Ah oui! C'est vrai.
M. Houde: Mon frère n'a pas de permis d'écureuil et
il en mange en maudit.
M. Côté: D'accord. Je lis, à la fin ducadre réglementaire...
M. Chevrette: Du cadre réglementaire.
M. Côté: L'élaboration de ce règlement
viserait essentiellement à prévoir et à corriger les abus
préjudiciables à la faune engendrés sur les populations
par une pression indue causée par le commerce. Y a-t-il des exemples?
(22 h 45)
M. Chevrette: Pour le commerce? Cela peut être, par
exemple, le rat musqué. Par exemple, dans certains cas, on capture de
plus en plus ce qu'on appelle le porc-épic. On capture aussi le coyote
très régulièrement quoique, dans certains endroits, ce
soit une chance. On a un spécialiste à Saint-Félix qui en
capture beaucoup, mais c'est pour les fins de la fourrure, c'est moins
grave.
Il y a d'autres exemples qu'on pourrait donner. Si vous me donniez
quelques minutes, je pourrais vous en faire une liste.
M. Côté: On verra, d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
41 est adopté. J'appelle l'article 42.
M. Chevrette: C'est pour permettre justement, quand c'est une
garde en captivité, qu'il y ait également un abattage possible,
avec les saisons prescrites. Il y a des gens qui vont nous demander des
autorisations de garder en captivité un animal nuisible. Prenez, par
exemple, quelqu'un qui a un troupeau de moutons que les coyotes endommagent. On
lui permet la garde en captivité ou bien de tuer, en l'occurrence. Cela
couvre aussi la chasse à l'enclos.
On a des exemples du passé qui nous disent qu'il faudrait
réglementer cela de façon claire.
M. Côté: Vous ne ménagez pas vos transports
quand vous parlez de "clair". Adopté, M. le Président.
M. Chevrette: Pour autant que je sois clair dans mes propos.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
42 est adopté. J'appelle l'article 43.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
43 est adopté. J'appelle
l'article 44. Il y a une modification.
M. Chevrette: Oui, elle entre dans l'un des cadres que
j'annonçais, un des nouveaux principes. "Nul ne peut, s'il ne
détient un permis délivré à cette fin, exporter un
animal." C'est l'article 44.1, cela s'ajoute purement et simplement.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Par
l'addition. L'article 44 est adopté et nous...
M. Chevrette: Oui, c'est un ajout.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Non, mais l'article 44 est-il adopté, M. le député de
Charlesbourg? L'article 44 est adopté, celui qui est sur la table.
M. Côté: D'accord. Celui qui est sur la table,
ça va. 44.1?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non,
44.
M. Côté: Un instant. C'est parce qu'il y a
l'addition après cela.
M. Chevrette: D'accord. On va le traiter comme vous le voulez.
C'est vous qui êtes le patron ici. Ce n'est pas nous.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Ça
va.
M. Côté: Pour une fois que vous pouvez donner des
ordres au ministre, profitez-en. J'ai vécu cela entre 1973...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Monsieur
le député, vous avez la parole.
M. Côté: Merci, M. le Président. Je vais
parler en votre nom. Il y a l'obligation... On me donnait l'exemple de
quelqu'un qui est arrêté et qui n'a pas son permis. Il a sept
jours pour aller montrer son permis. Le ministre me suit? Il semble qu'il y ait
des problèmes, des agents de conservation nous rapportaient cela.
Comme il y a la gestion de la décroissance par l'excellent
député de Matane et président du Conseil du trésor,
il arrive que certains bureaux, semble-t-il, ne soient pas toujours ouverts et
que les agents de conservation reçoivent la visite chez eux de personnes
qui, le septième jour, étant rendues à
l'échéance, doivent montrer le permis à quelqu'un pour ne
pas contrevenir à la loi.
Ma première interrogation était qu'il y avait des
récriminations de la part des agents de conservation qui
espéraient que les bureaux soient ouverts sept jours par semaine, parce
qu'ils les reçoivent ces temps-ci, mais ils ne sont pas d'humeur
à les recevoir tout le temps.
M. Chevrette: Entre vous et moi, sept jours pour exhiber son
permis... Les gens, dans les petits villages, dans les petites régions
connaissent l'agent, ils vont chez lui; je comprends que cela peut être
incommodant, mais si le type lui disait d'aller au bureau le lundi... Il y a
toujours quelqu'un au bureau. Il y a toujours un sous-chef ou un
responsable.
M. Côté: L'argument du ministre d'attendre sept
jours, c'est dans la loi; la personne peut attendre sept jours.
M. Chevrette: Oui, mais le septième jour peut être
un dimanche. C'est ce que vous dites?
M. Côté: C'est cela.
M. Chevrette: II y en a même les fins de semaine.
M. Côté: C'est parce que...
M. Chevrette: Je ne réglerai pas la question en disant
sept jours ouvrables.
M. Côté: Non.
M. Chevrette: Ils travaillent les fins de semaine.
M. Côté: Je veux dire au ministre que, même si
l'autonomie de déplacement des agents a été limitée
de 150 kilomètres par jour à 100 kilomètres, ils doivent
quand même les faire. Il peut donc arriver que l'agent ne soit pas au
bureau. Même si vous voulez en faire des agents de bureau.
M. Cfievrette: II y a toujours un responsable au bureau.
M. Côté: De toute façon, lorsque le ministre
a compris mes messages...
M. Chevrette: À ce que je sache, vous m'avez bien fait
comprendre dans votre argumentation, lors du discours de deuxième
lecture et depuis le début de la soirée, que vous ne vouliez pas
des agents de bureau niais des agents de conservation de la faune.
M. Côté: D'ailleurs, je pense que c'est cela. Mais
par la politique salariale déposée par le gouvernement, alors
qu'on rattache les agents de conservation de la faune à un niveau
d'agent de bureau et qu'on réduit leurs possibilités de
déplacement de 150 kilomètres par jour à 100
kilomètres, c'est vous qui voulez en faire des agents de
bureau.
M. Chevrette: Je vous ai expliqué cela. Un type peut
exercer une meilleure surveillance en faisant 30 kilomètres par jour
s'il sait se placer aux endroits stratégiques. S'il se promène en
auto parce qu'il aime cela, cela ne veut pas dire qu'il surveille...
M. Côté: S'il se place trop souvent aux endroits
stratégiques, les braconniers vont changer de place...
M. Chevrette: Pendant qu'il franchit les 50 milles entre les deux
points stratégiques, il ne surveille rien.
M. Côté: Est-ce que les braconniers braconnent
toujours à la même place?
M. Chevrette: Non, mais je vous avoue qu'il ne faut pas minimiser
le flair des agents de conservation de la faune. Ils savent où sont les
braconniers. Ce n'est pas en se promenant en camion qu'ils les pincent.
Là-dessus, vous êtes sur une mauvaise piste pour m'avoir.
M. Côté: J'espère que, lorsque le ministre
parle de piste, il ne parle pas de chien.
M. Chevrette: Les rires ne sont pas enregistrés.
M. Côté: Autre chose, à moins que le ministre
n'ait quelque chose à ajouter.
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes d'accord avec l'ajout
à l'article 44?
M. Côté: Ce n'est pas fini.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): On est
toujours à l'article 44.
M. Côté: II y a autre chose dont je voudrais vous
parler avant d'adopter l'article 44. C'est un point que je veux soumettre au
ministre parce que - vous m'excuserez de me référer encore une
fois au fédéral, j'espère que j'aurai plus de chance cette
fois-ci -cela concerne la taxidermie. Il y a, au niveau du gouvernement
fédéral, dans la loi sur les oiseaux migrateurs - je pense que
c'est la loi à laquelle on se référait tout à
l'heure - aux articles 29, 30 et 31, des prérogatives pour les
taxidermistes. Je ne sais pas si c'est comme cela qu'on les appelle, j'imagine;
je sais qu'ils pratiquent la taxidermie.
M. Chevrette: La plume comme le poil.
M. Côté: La plume comme le poil. Le ministre m'a
bien compris. La législation provinciale est muette à ce
niveau-là. M. Chevrette: C'est exact.
M. Côté: Est-ce l'intention du ministre de faire des
choses ou de...
M. Chevrette: Nous, on régit la capture, on contrôle
la chasse. Quand cela se fait dans la légalité, dans le cadre des
saisons permises, le gars mange l'animal ou le fait empailler, ou les deux.
Dans certains cas, il peut manger la chair et se servir de la peau pour
l'empailler, mais, dans d'autres cas, il est obligé d'en garder une
partie. On n'a pas besoin de permis spécifiques là-dessus. S'il
chasse illégalement, s'il se fait attraper, c'est bien sûr qu'il
est en infraction. S'il chasse dans le cadre légal, il en dispose
à sa façon et comme il l'entend. Je pense que ce serait - comme
dirait notre ami M. Camille Laurin, le ministre de l'Éducation -
superfétatoire que d'ajouter une clause dans ce sens. Vous n'êtes
pas plus chanceux que tout à l'heure.
M. Côté: Est-ce que c'est parce que cela vient du
fédéral?
M. Chevrette: Non, c'est parce que cela n'a pas d'allure.
M. Côté: Non, c'est parce que, quand vous citez M.
Laurin...
M. Chevrette: Non, cela n'avait aucun lien.
M. Côté: Cela n'avait aucun lien.
M. Chevrette: Non, très honnêtement, par le fait
qu'on contrôle la chasse avec les saisons et qu'il peut en disposer
à sa guise, ce n'est pas nécessaire d'ajouter un permis en plus.
Pourquoi un individu aurait-il besoin d'un autre permis pour aller faire
empailler son ours ou bien son faucon? Si c'était un faucon, ce serait
fédéral et cela lui prendrait un permis. Je m'excuse, mauvais
exemple, mauvaise influence.
M. Côté: Je pense que le ministre m'a convaincu que
tous les angles étaient couverts de ce côté.
M. Chevrette: Merci. Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
44 est adopté. Maintenant, j'appelle l'addition, 44.1.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 44.1 en addition est adopté. J'appelle l'article 45.
M. Chevrette: À l'article 45, M. le Président, je
vais avoir deux amendements au lieu d'un qui est prévu, je pense.
M. Côté: C'est un de ceux qui ont retardé le
ministre.
M. Chevrette: C'est une erreur. Quand on a fait l'impression de
la loi, vous allez voir, c'est très... On ne peut pas rendre cela
alternatif. D'abord, le premier qui est prévu, c'est l'article 45 qui
est modifié de la façon suivante: par l'addition, à la
troisième ligne du premier alinéa, après le nombre "33",
de la virgule et du nombre "41". Cela va? Donc, c'est 26, 27, 28, 30, 32, 33,
41, 52, 55. Et l'autre amendement, pour les fins de la discussion - vous les
ferez adopter l'un après l'autre, si vous voulez - c'est tout simplement
de changer le "et" à la première ligne par "éducatives ou
de gestion de la faune" et non pas "et".
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Pourriez-vous le présenter par écrit, cet amendement?
M. Chevrette: Vous l'avez, monsieur.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): II est ici.
M. Chevrette: Mais il n'est pas... Je peux vous le lire: "Le
ministre peut, pour des fins scientifiques, éducatives ou de gestion de
la faune, délivrer un permis autorisant une personne à passer
outre à une disposition des articles 26, 27, 28, 30, 32, 33, 41, 52, 55,
du premier alinéa de l'article 51 ou d'un règlement adopté
en vertu de cet article."
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Le premier amendement est-il adopté? Adopté.
Le deuxième amendement, il est sur la table. Je l'ai ici, par
écrit. L'article 45 est modifié par le remplacement, à la
première ligne du premier alinéa, du mot "et" par le mot
"ou".
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): C'est
adopté. Est-ce que l'article 45, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 46. Il y a un amendement à
l'article 46.
M. Chevrette: L'article 46, M. le Président, vous devez
déchirer votre feuille pour un nouvel article 46.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): D'accord,
vous avez un amendement à l'article 46.
M. Chevrette: Cela se ressemble, mais je pense qu'il est
important qu'on le fasse ainsi. Donc, l'article 46, M. le Président,
aurait le nouveau libellé suivant: l'article 46 que vous avez à
la page 11 du projet de loi 9 est remplacé par l'article que je viens de
vous soumettre et qui se lit comme suit: "46. Nul ne peut, s'il ne
détient un permis délivré à cette fin, exploiter un
étang de pêche, un étang d'élevage ou un vivier de
poissons appâts." C'est une des concordances que vous retrouvez avec la
loi 48 sur l'aquaculture.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce
qu'on pourrait l'adopter? Je ne sais pas si les autres sont de nouveaux
articles.
M. Chevrette: Tout cela découle du môme article,
mais cela ne me dérange pas. Si vous voulez procéder par
paragraphes...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui,
j'aimerais mieux procéder par paragraphes.
L'article 46 est-il adopté?
M. Côté: Adopté. (23 heures)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle 46.1 comme amendement.
M. Chevrette: "Nul ne peut s'il ne détient un permis
délivré à cette fin, transporter ou ensemenser des
poissons ou des amphibiens ou des catégories de poissons ou d'amphibiens
vivants à l'exception de ceux destinés à la consommation."
Cela est le fameux permis de transport parce que vous vous rappellerez que,
quant à la concordance, j'ai toujours dit que, pour les fins
d'ensemencement, ce sont les normes, les permis et les certificats du MLCP. Il
fallait le spécifier, faire la différence entre les deux parce
qu'il se pourrait que, pour les fins de consommation, on n'ait pas besoin de
permis de transport. Je voulais spécifier que c'était pour les
fins d'ensemencement.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Le nouvel
article 46.1 est adopté. J'appelle l'article 46.2.
M. Chevrette: "Nul ne peut, s'il ne détient un permis
délivré à cette fin, extraire des oeufs à partir de
poissons vivant dans le milieu naturel pour des fins d'élevage ou de
repeuplement".
M. Côté: Adopté.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Le nouvel
article 46.2 est adopté. J'appelle l'article 46.3.
M. Chevrette: "Nul ne peut obtenir un permis pour l'exploitation
d'un établissement piscicole en vertu de l'article 14 de la Loi sur les
pêcheries et l'aquaculture commerciales et modifiant d'autres
dispositions législatives si la demande de permis n'est pas conforme aux
règlements adoptés en vertu des paragraphes 1 et 4 de l'article
62." Ici, j'explique pourquoi parce que cela est nouveau.
Si nous avions fait notre étude article par article après
l'étude article par article de la loi 48, je ne suis pas certain que
j'aurais introduit ce mécanisme ici. L'article 14 de la loi 48
spécifie: "Le ministre délivre un permis à toute personne
qui remplit les conditions et paie le droit déterminés par la
loi." Si on avait eu la formulation suivante, dans l'article 14, "le ministre
délivre un permis à toute personne qui remplit les conditions
prévues par la loi et les règlements et paie son droit
déterminé par les règlements", à ce moment on
aurait été couvert, dans le sens que les pisciculteurs veulent
garder les deux dimensions, c'est-à-dire l'élevage pour fins de
commercialisation et l'élevage pour fins de repeuplement. Comme on sait,
les normes pour fins de repeuplement demeurent l'exclusivité, en termes
de juridiction, du MLCP. Comme, dans la loi 48, ils n'ont pas subordonné
l'émission du permis aux normes du MLCP, on est bien obligé de
prévoir que nos normes conditionneront les leurs. Mais, comme ils ne
siègent pas ce soir en commission parlementaire, on ne peut pas
prévoir ce qu'une autre commisison peut faire et nous, on va se couvrir
en tant que commission parlementaire.
Ce n'est pas dans l'objectif d'une mésentente ou quoi que ce
soit, mais on fait comme si on était autonome et on vient avant eux.
D'accord? L'unique objectif est de garder ce qu'on avait dit en Chambre quand
on a présenté les principes. Le partage des juridictions
n'enlève pas la subordination des pisciculteurs de respecter les normes
de pisciculture aux fins de l'ensemencement. C'est bien ce que cela veut dire,
ni plus ni moins. Je ne veux pas jouer sur la question de la consommation et
des normes de consommation. C'est vraiment à des fins
d'ensemencement.
M. Côté: M. le ministre, les mesures de
contrôle de consommation relèvent du MAPAQ?
M. Chevrette: Du MAPAQ. C'est vraiment à cause de
l'ensemencement parce que les normes ne sont pas les mêmes. Je vais vous
donner un exemple, M. le député. Par exemple, si on ne se
conformait pas à nos normes... Je vais vous donner l'exemple que j'ai
donné en Chambre, pour bien m'expliquer. Vous savez très bien
que, lorsqu'on ensemence un poisson, il doit être d'une qualité
certaine. Il ne doit pas être d'une certaine qualité. En d'autres
mots, quand on dépose un poisson dans un lac, il y a plusieurs ruisseaux
qui abouchent à un lac et qui donnent sur d'autres lacs, si bien qu'on
peut contaminer tout un réseau de plans d'eau. Alors qu'un poisson,
même s'il a une bactérie ou un pou, par exemple, sur une nageoire,
n'est pas impropre à la consommation, mais il est peut-être
impropre à l'ensemencement à cause de la contamination, de sorte
qu'on a des normes plus strictes et plus sévères aux fins de
l'ensemencement. Mais, comme les pisciculteurs veulent absolument garder les
deux volets: produire à des fins de consommation et à des fins de
repeuplement, on doit s'assurer, s'ils veulent garder les deux, que le poisson,
qui quittera la pisciculture pour aller dans les lacs, réponde aux
normes de qualité édictées par le MLCP. En ce qui regarde
la consommation, le MAPAQ s'arrangera avec cela. C'est l'esprit exclusif de cet
article, pas autre chose.
M. Côté: L'omble de fontaine, dans tout cela?
M. Chevrette: Ah! c'est autre chose. Vous parlez de la
commercialisation de la mouchetée comme telle? Cela, c'est par
règlement. Vous allez voir l'article de portée
générale. Je crois que c'est l'article 59. On y arrive.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Le nouvel
article 46.3 est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 47.
M. Chevrette: II n'y a pas de modification à l'article
47.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
47 est-il adopté?
M. Côté: Un instant, M. le Président!
Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 48. Il y a une modification, un
amendement.
M. Chevrette: À l'article 48, il y a un amendement.
L'article 48 est modifié par l'addition, à la deuxième
ligne du deuxième
alinéa, après le mot "produit" des mots "de sa propre
chasse ou". Donc, cela se lirait comme suit: "Nul ne peut, s'il ne
détient un permis délivré à cette fin, vendre de la
fourrure, en faire le commerce, en apprêter ou servir
d'intermédiaire pour la vente ou le commerce des fourrures,
moyennant..." Excusez-moi, c'est au bas. "Toutefois, un tel permis n'est pas
requis d'un résident s'il s'agit du produit de sa propre chasse ou de
son propre piégeage."
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
L'amendement est adopté. L'article 48 tel qu'amendé est
adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 49.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
49 est adopté. J'appelle l'article 50.
M. Côté: C'est l'histoire d'un permis de groupe.
M. Chevrette: Oui. C'est la question du permis de groupe.
M. Côté: Par règlement. Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): L'article 50 est adopté. J'appelle l'article 51.
Chasse et piégeage
M. Chevrette: L'article 51?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
51 est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. J'appelle l'article 52.
M. Côté: On parlait de fermeture et de nuit.
M. Chevrette: De fermeture et de nuit. Vous faites
référence à quel alinéa?
M. Côté: Au premier alinéa.
M. Chevrette: Au premier alinéa. Oui.
M. Côté: "Être en possession d'une arme
à feu contenant une cartouche non percutée, placée dans la
chambre..." C'est cela. Je m'excuse, M. le ministre, on ajouterait un
troisièmement.
M. Chevrette: Oui.
M. Côté: D'avoir une arme à feu hors de son
étui la nuit. Le ministre nous a très bien expliqué en
Chambre son histoire de fermeture éclair, ce qu'il appelle un
"zipper"...
M. Chevrette: Je suis à peu près sûr que tout
le monde dans l'Opposition comprendrait.
M. Côté: Comme vous voyez, on a très bien
compris parce qu'on a francisé vos expressions. Alors, fermeture
éclair...
M. Chevrette: Ce n'est pas pour vous que je disais cela.
M. Côté: Ah bon! Merci, M. le ministre. Vous tenez
à ce que cela continue à bien aller. Bien sûr qu'il y a eu
des abus dans le passé. Je présente cela au ministre. Cela vise
tout simplement à éliminer la possibilité que des
chasseurs se promènent la nuit avec des armes à feu. Je me rends
compte d'une chose en relisant. C'est qu'on ne traite que d'un véhicule
fonctionnant uniquement sur rail ou un aéronef. Je pense que ce qu'on
vise doit être plus large que cela. On vise à ce que personne ne
se promène avec une arme à feu qui serait hors de l'étui
la nuit.
M. Chevrette: Oui, mais je vais vous poser un cas d'ordre
pratique. Vous chassez, vous savez que, l'automne, l'heure change et
qu'à 16 h 30 il commence à faire noir. Vous avez franchi 5 ou 6
milles dans le bois loin du campement. Vous revenez, il fait noir, car il est
19 heures ou 19 h 30. Dans le bois, 20 minutes le mille, c'est à peu
près le temps que cela prend. Si on marche 4 ou 5 milles, on doit
marcher une couple d'heures. On tombe, on trébuche, puisque c'est
boueux. Si on n'a pas apporté son étui et que l'on se fait
arrêter par un garde-chasse à 18 h 45, l'étui est au
campement, on a chassé jusqu'à la dernière limite de la
clarté et on revient au campement, on est présumé chasseur
de nuit, car il fait noir. On ne se mettra pas à définir les
heures dans la loi. La nuit, est-ce que c'est quand il fait noir ou est-ce que
c'est à compter de 20 ou 22 heures?
M. Côté: De toute façon, ailleurs dans la
loi, vous donnez le pouvoir réglementaire de définir les heures,
compte tenu des fuseaux horaires.
M. Chevrette: Oui, bien sûr, c'est pour cela qu'on n'a pas
voulu s'embarquer dans les heures. Si vous dites dans la loi: Une arme
à
feu hors de son étui la nuit, la nuit, on est obligé de la
définir par la tombée du soleil selon les fuseaux horaires.
D'accord? C'est évident que je peux être en route vers mon
campement, quand il fait noir. Je suis en dehors de l'heure précise de
chasse, mais je ne chasse pas, et je m'en reviens au campement et je n'ai pas
mon étui. Vais-je traîner mon étui toute la journée?
Il risque d'être tout mouillé lorsque je mettrai mon arme à
feu à l'intérieur. Pensez-y un peu. C'est encore une
présomption de chasse qu'on introduit indirectement. On voulait enlever
la présomption de chasse de nuit.
M. Côté: Je pense que c'est le même
problème que celui qu'on a vécu antérieurement dans
d'autres articles. C'est toujours le même problème qui
revient.
M. Chevrette: Oui, cela revient à peu près à
ce qu'il y avait dans l'ancienne loi et vous avez raison, sauf que cela a
créé plus de problèmes que cela n'en a résolu. Il y
a des individus qui se servaient aussi de leur lampe de nuit et ils
étaient présumés chasser au "spot" ou au "jack", comme
vous le dites. Ce n'est pas nécessairement cela qu'ils faisaient. Ne me
demandez pas d'expliciter davantage.
M. Côté: Vous l'avez déjà fait en
deuxième lecture.
M. Chevrette: Non, je trouve que c'est là
réintroduire la notion de présomption qu'on a voulu enlever. Si
c'était aussi simple que cela, mais, dans la pratique, ce n'est pas cela
qui se produit. Tout chasseur essaie de profiter au maximum, jusqu'à la
dernière minute, de la clarté pour chasser.
M. Côté: Je l'ai fait moi-même.
M. Chevrette: Bien sûr. Vous êtes revenu avec votre
carabine dans votre étui?
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: Vous avez traîné votre étui
toute la journée?
M. Côté: J'ai même raté des
bêtes, M. le ministre, parce que mon arme était dans
l'étui.
M. Chevrette: Voyez-vous, la prochaine fois, vous n'en raterez
pas.
M. Côté: Le but du ministre est de ne pas tuer les
bêtes, mais de les conserver.
M. Chevrette: C'est vrai. L'utilisation rationnelle de la
faune... Si vous aviez tué un orignal sans mettre en danger
l'espèce, vous auriez utilisé votre viande d'une façon
rationnelle.
M. Côté: C'est la petite porte de sortie, M. le
ministre.
M. Chevrette: Non, elle est très belle. M.
Côté: La petite porte de sortie!
M. Chevrette: Ce n'est pas une petite porte, car elle est toute
grande, mon cher monsieur. La mise en valeur de la faune, vous auriez pu en
faire bénéficier vos amis, en faire un cadeau à vos grands
amis.
M. Côté: Le ministre, par ses propos, me laisse
croire que ceux qui sont allés à l'île d'Anticosti
m'auraient peut-être remis un steak.
M. Chevrette: Je ne savais même pas qu'ils y étaient
allés.
M. Côté: On a vu cela par les déclarations
des journaux.
M. Chevrette: Par exemple, avez-vous remarqué que je
pourrais aller vous montrer l'épinette à côté de
laquelle il a été chassé et à l'intérieur du
territoire?
M. Côté: Puis vous ne saviez pas!
M. Chevrette: Je ne le savais pas, mais je me suis
renseigné. J'ai la qualité de me renseigner après.
M. Côté: Très bien.
M. Chevrette: Je ne prétends pas tout savoir. (23 h
15)
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Revenons
à l'article 52, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On revient
à l'article 52, s'il vous plaît.
M. Chevrette: Vous ne trouviez pas que cela allait bien?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
vous laissez votre amendement? On a un amendement sur la table, ici. Est-ce que
vous le retirez ou si vous le laissez...
M. Côté: Est-ce que c'est possible de le
suspendre?
M. Chevrette: Si on pouvait le suspendre, je suis prêt
à concéder cela.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
nous suspendons l'article 52. J'appelle l'article...
M. Côté: Avant, M. le Président...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui?
M. Côté: ...on me rapporte - je n'y suis jamais
allé - qu'en Pennsylvanie, le repérage du gros gibier est
interdit passé minuit.
M. Chevrette: Pardon?
M. Côté: Le repérage du gros gibier par un
projecteur, par une lampe de poche, c'est interdit passé minuit, ce que
je ne trouve pas mauvais en soi. Même sur les lampes, il y a des
indications à cet effet-là.
Je pense qu'on aurait peut-être avantage à s'inspirer de
cela; je ne sais pas où on pourrait l'intégrer dans la loi. Pour
prendre votre exemple du gars qui va faire un petit tour, il peut
peut-être y aller avant minuit. Elles pourraient peut-être venir
avant minuit, ces envies-là. Et si vous rencontrez quelqu'un
passé minuit avec une lampe de poche dans le bois...
M. Chevrette: Loin du campement.
M. Côté: ...loin du campement, il y a
peut-être des... C'est pour cela que je voudrais qu'on le suspende et
peut-être faire faire une recherche additionnelle au niveau de cette
hypothèse-là, celle de Pennsylvanie, de façon que l'on
puisse y revenir demain.
M. Chevrette: Je vais regarder cela aussi.
M. Côté: Mais cela allait un peu dans le sens de
l'article au complet, l'arme dans l'étui la nuit.
M. Chevrette: D'accord, on va le mettre en suspens.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
l'article 52 est en suspens. J'appelle l'article 53.
M. Chevrette: Cela, c'est selon le voeu de plusieurs personnes,
l'article 53; c'est la notion de permission, si vous voulez, pour les
handicapés d'avoir des mesures particulières. Cela nous a
été demandé par plusieurs groupes.
M. Côté: On me dit que cela existait avant.
M. Chevrette: Oui, mais ils ont insisté beaucoup pour
être plus large au niveau de la réglementation, y compris
peut-être celle concernant l'auto.
M. Côté: Adopté.
M. Chevrette: D'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
l'article 53 est adopté. J'appelle l'article 54.
M. Chevrette: Cela va?
M. Côté: Non.
M. Chevrette: L'article 54?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
54.
M. Côté: L'article 54, non.
M. Chevrette: Qu'est-ce qui ne va pas?
M. Côté: Je m'interroge sur le fait qu'à
"l'exception de la chair d'ours"...
M. Chevrette: Mais je vais vous poser juste une question:
Qu'arrive-t-il dans le cas les amateurs de chasse ou des chasseurs...
M. Côté: Sportifs?
M. Chevrette: ...sportifs, exclusivement en fonction de la
peau?
M. Côté: Je comprends cela pour les trappeurs.
M. Chevrette: Ah, il y a même des chasseurs.
M. Côté: Je comprends cela...
M. Chevrette: Cela je peux vous dire, monsieur... Parmi ceux qui,
en même temps qu'ils prennent leur permis d'orignal à l'automne,
prennent également le permis pour la chasse à l'ours parce
qu'elle est conjointe, qu'elle est simultanée, il y en a plusieurs qui
se font des tapis de salon ou bien encore des tapis de foyer.
M. Côté: Est-ce que le ministre considère la
viande d'ours comestible?
M. Chevrette: Oui, monsieur. Mais il faut qu'elle soit
traitée avec plus de minutie que...
M. Côté: Comme le porc.
M. Chevrette: Exactement. D'ailleurs, on a lu le même
document.
M. Côté: Oui. Assurément, et l'ancien article
29 de la loi...
M. Chevrette: L'ancien article 29? Oui.
M. Côté: ...actuelle, la loi qui est en vigueur
actuellement, dit: "Toute personne qui tue un animal à la chasse doit
prendre les mesures requises pour éviter que la chair comestible ou la
fourrure utilisable de cet animal ne se gâte."
M. Chevrette: Vous avez raison, il n'y avait pas d'exception
avant. Il y a une exception actuellement, c'est qu'on nous dit qu'il y a de
plus en plus d'amateurs pour la fourrure, point. Cela nous a été
demandé par plusieurs groupes. Ils nous ont dit: Vous nous mettez en
état d'infraction. Vous savez très bien que c'est pour un tapis
devant notre foyer ou une peau que l'on veut mettre devant le divan. Il y a
toutes sortes de goûts chez les chasseurs, n'est-ce pas?
M. Houde: Près d'un lit.
M. Chevrette: Près d'un lit. M. le député de
Berthier en a deux, une de chaque bord du lit. Il a même gardé la
tête. C'est vrai, n'est-ce pas? Dites-leur que c'est vrai, M. le
député.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
54 est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 55.
M. Chevrette: L'article 55.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
55 est-il adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté. J'appelle l'article 56.
M. Chevrette: L'article 56.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): On
présente un amendement.
M. Chevrette: Un amendement, et un nouveau. Donc, je vous dis ce
que vous avez. Je vais vous en remettre une copie neuve en deux feuilles. De
toute façon, je vais le lire au complet, paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Je ne
comprends pas.
M. Chevrette: Prenez le premier qui est là et vous en avez
un deuxième qui s'ajoute.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Le premier qui est là et un deuxième qui s'ajoute.
M. Chevrette: D'accord?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): D'accord!
Allons-y pour le premier amendement.
M. Chevrette: Article 56.1: "Le ministre élabore chaque
année un plan de gestion de la pêche". C'est le premier
alinéa. Deuxième alinéa: "Ce plan vise l'optimisation des
bénéfices sociaux et économiques...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Pourriez-vous parler du premier amendement, M. le ministre? Ici, l'article
56 est modifié par le remplacement, à la première ligne,
du mot "doit" par le mot "dont".
M. Chevrette: C'est exact: C'est cela.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
est-ce que cet amendement est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté. L'article 56 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Chevrette: Vous voulez procéder comme cela, M. le
Président? C'est mieux. D'accordI
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui.
Adopté.
M. Chevrette: Article 56.1.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Jene l'ai pas.
M. Chevrette: Vous n'avez pas la première feuille? Elle ne
serait pas devant vous?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): C'est
celle-là. Allons-y!
M. Chevrette: Est-ce que je peux continuer à lire
l'article 56.1?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Cela
va.
M. Chevrette: Merci. Donc, je reprends: "Le ministre
élabore chaque année un plan de gestion de la pêche. "Ce
plan vise l'optimisation des bénéfices sociaux et
économiques reliés à l'exploitation de la faune, tout en
assurant la conservation des espèces animales."
C'est l'article 56.1.
M. Côté: Est-ce à ce plan-là que le
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation doit se
soumettre?
M. Chevrette: Oui. M. Côté: C'est clair.
M. Chevrette: D'ailleurs, cela va se clarifier davantage
après.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord?
M. Côté: Tout ce que l'on peut faire, M. le
Président, pour être d'accord avec le ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche pour soumettre le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, on est entièrement d'accord.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors, le
nouvel article 56.1 est adopté. J'appelle l'article 56.2.
M. Chevrette: "Le plan détermine la répartition de
la ressource halieutique selon l'ordre de priorités suivant: - et
là vous tournez la page - 1 le stock reproducteur; 2 la pêche
à des fins d'alimentation - ici, soit dit en passant, ce sont les
autochtones - 3 la pêche sportive; 4° la pêche
commerciale."
M. Côté: Et le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation est d'accord?
M. Chevrette: Oui. En termes de conservation de la faune, j'ai la
responsabilité d'établir les quotas maximaux. Par exemple, si,
pour le saumon, les autochtones ont droit à 30 000 livres de saumon - si
on prend Restigouche, c'est 24 000 livres de saumon - la pêche sportive
est limitée sur telle rivière à tant de saumon et, pour la
pêche commerciale, les 49 pêcheurs commerciaux de saumon ont droit
à 1500 livres chacun. Donc je pourrais dire au ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation: Vous avez droit
à 100 000 livres de saumon, qu'il pourra cependant répartir au
nombre qu'il voudra. Mais c'est moi qui ai la responsabilité de fixer
les quotas. Vous avez raison.
M. Côté: Puisqu'on parle de saumon, est-ce que le
ministre me permettra quelques questions?
M. Chevrette: Oui.
M. Côté: En Chambre, je l'entendais évoquer
ou demander l'accord de l'Opposition pour aller à Terre-Neuve pour les
bancs de saumon. Étant moi-même originaire de la Gaspésie,
j'ai vu, au cours des dernières années, des pêcheurs
professionnels côtiers qui, au lieu de pêcher en haute mer,
pêchaient à terre. Je sais que ce n'est pas la
responsabilité directe du MLCP parce que...
M. Chevrette: Maintenant, oui.
M. Côté: Si je ne m'abuse, les pêcheurs
étaient soumis à une réglementation, c'était six
brasses.
M. Chevrette: Ah oui!
M. Côté: Les filets étaient à six
brasses de terre.
M. Chevrette: Exactement.
M. Côté: Avec toutes sortes d'astuces finalement,
des filets maillants.
M. Chevrette: Ce qu'ils appelaient leurs pêches
accidentelles.
M. Côté: Des pêches accidentelles, mais quand
même préméditées.
M. Chevrette: Oui, oui.
M. Côté: On se retrouvait avec des pêcheurs
qui revenaient le soir avec 25, 30, 40 saumons, privant ainsi de saumon des
rivières où le ministre a la responsabilité du saumon. Je
pense que cette situation n'est pas directement reliée...
M. Chevrette: ...cela l'était. On s'est organisé
dans un plan conjoint avec le MAPAQ.
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: Parce que je peux vous avouer qu'on a même
défini qu'il y avait des zones de protection en face des embouchures,
où les pêcheurs commerciaux ne pouvaient aller. On a même
conçu un plan de protection conjoint. Des inspecteurs des deux
ministères vérifiaient l'arrivée des bateaux et,
même en mer, on pouvait vérifier. On en a pris plusieurs. À
un endroit en particulier, je pense qu'il y a une centaine de filets, à
un moment donné, qui sont arrivés... Je ne me souviens pas
où. Pas Petite-Rivière, dans le bout de New-Richmond. Je sais
qu'il y a eu énormément de saisies sur le quai où un
pêcheur de maquereaux arrivait avec 35 ou 40 saumons. Ce n'est pas un
cadeau. Ordinairement, c'est parce qu'il ne se conformait pas trop au nombre de
brasses exigées pour telle catégorie de poisson.
M. Côté: Comment les agents faisaient-ils pour les
arrêter au moment où ils arrivaient sur le quai? Finalement,
l'autorisation... Il n'y a rien qui prouvait qu'ils n'étaient pas
à plus de six brasses de profondeur.
M. Chevrette: C'était dans les zones, en particulier dans
les embouchures.
M. Côté: Les embouchures des rivières.
M. Chevrette: Je crois qu'ils devaient être à deux
kilomètres de l'embouchure.
M. Côté: D'accord. De l'embouchure de la
rivière. Pour cela, cela va. Il reste qu'il s'agissait d'aller le long
de la côte.
M. Chevrette: Oui, mais, quand ils étaient le long de la
côte, au large, s'il y avait des prises accidentelles, c'étaient
plutôt de très petites quantités contrairement à
l'embouchure.
M. Côté: M. le ministre, vous pouvez peut-être
m'en montrer un petit peu dans certains domaines de chasse, mais au niveau de
certains pêcheurs côtiers...
M. Chevrette: Ils ont des trucs que je ne connais pas?
M. Côté: Oui.
M. Chevrette: Possible.
M. Côté: De façon certaine, je peux vous dire
que ce n'est pas uniquement à l'embouchure des rivières. Il y a
certainement des barrages absolument phénoménaux de filets
maillants qui, en d'autres temps, servent soit à la capture du turbot ou
de la morue et qui longent le littoral de la côte nord de la
Gaspésie et aussi de la côte sud de la Gaspésie. C'est
très surprenant de voir que quelques saumons réussissent à
passer à travers tout cela. (23 h 30)
Je pense que c'est déjà un pas en avant que d'avoir
protégé les embouchures de rivières, mais, sûrement,
je pense qu'il y a le reste et je me demande s'il n'y aurait pas
possibilité, par la réglementation ou par les lois, d'exiger que
les six brasses soient peut-être portées plutôt à
neuf ou dix brasses. Je pense qu'on réglerait une partie des
problèmes du saumon et on permettrait ainsi au saumon d'avoir un
corridor dans lequel il puisse passer sans être capturé. Le but
premier des pêcheurs professionnels le long de la côte n'est
pas de prendre du saumon, mais de prendre d'autres espèces de poissons,
du sébaste, de la morue, du flétan, de la plie, du turbot; on va
même jusqu'à 90 brasses pour les vrais pêcheurs
professionnels et chacun réussit à très bien gagner sa
vie. Je pense que le ministre est très certainement sensibilisé
à ce problème-là, mais je me demande s'il n'y aurait pas
des démarches à faire auprès du MAPAQ et d'autres
instances pour sauvegarder tout cela.
M. Chevrette: II y a sûrement des démarches à
faire, effectivement, parce que, vous le savez comme moi, la ressource est en
danger, ne nous leurrons pas. Quand on regarde le Groenland et Terre-Neuve avec
les chutes dramatiques qu'ils ont connues cette année dans le
pourcentage, même dans la pêche commerciale, cela démontre
que l'espèce est à la baisse, c'est évident. Il va falloir
prendre les grands moyens, sinon on sera obligé de... Vous le savez, on
a fait une expérience cette année en ajoutant 19 permis aux
pêcheurs commerciaux au saumon. Ils ont atteint leur quota à
environ 70%. Donc, vous voyez que là non plus ce n'est pas un
succès. À part la York et une couple de rivières qui n'ont
pas été trop mal pour le saumon, dans l'ensemble, si vous prenez
la grande Cascapédia, cela n'a pas été mirobolant, ni la
petite.
M. Côté: Dans le secteur dont je parle
précisément, les tentures commerciales, qui dans les
années antérieures, avant la disparition des tentures
commerciales, prenaient 300 saumons, cette année, se sont
retrouvées avec 60 saumons. Cela est principalement à cause du
barrage presque systématique avec des filets maillants.
M. Chevrette: Oui, ne nous le cachons pas, à Terre-Neuve,
cela est épouvantable. C'est effrayant l'interception qu'il se fait. Le
pourcentage d'interception... On nous retourne nos étiquettes. On paie 3
$ l'étiquette. Cela est passé de 33% à 54% ou 57%. Donc,
c'est évident. J'ai rencontré les gens du Nouveau-Brunswick
là-dessus, M. Merrithew et M. Gauvin. On s'est entendu sur une approche
et des propositions communes, les deux provinces, avant d'aller rencontrer nos
homologues de Terre-Neuve. On exigerait au moins, dans un premier temps, de
reporter d'une quinzaine de jours l'ouverture de la saison pour laisser passer
un nombre de géniteurs assez imposant. Il va falloir leur faire
comprendre que, s'ils n'en laissent pas passer, ils n'en auront pas plus que
nous, car ils viennent se reproduire dans nos rivières. Ce n'est pas
facile à faire comprendre. Ils ont déjà
décrété un ban ici en 1971. Le fédéral a
payé jusqu'en 1980. En 1981, c'est le MLCP qui a payé
l'indemnité. On a racheté les équipements des
pêcheurs commerciaux. Il nous en resterait encore une cinquantaine, si on
voulait racheter l'ensemble des pêcheurs commerciaux de saumons ici et,
vous avez raison, continuer à faire un travail encore plus
acharné par
rapport aux pêches accidentelles. Cela a été mieux
que l'an passé en ce qui regarde le nombre d'accidents, mais il faut
dire qu'en général la pêche a été moins bonne
pour le saumon. On ne peut pas juger si cela a été aussi
favorable qu'avant quoiqu'on en ait intercepté passablement cette
année.
On a un front commun à faire dans l'ensemble du Québec,
une sensibilisation à faire auprès des organismes. Je sais que
l'APSSQ est très sensible à la ressource, à la
conservation de la ressource, à la promotion de cette conservation de la
ressource. Il y a un travail qui devra se faire. Advenant un échec avec
nos vis-à-vis de Terre-Neuve, il faudra envisager une intervention du
fédéral qui a, bien sûr, une responsabilité. Entre
vous et moi, si on ne réussit pas à conserver l'espèce
saumon... Une région comme la Gaspésie en particulier, qui attire
des milliers de pêcheurs sportifs... Vous savez que les dépenses
d'un pêcheur sportif dans une région comme la Gaspésie sont
indispensables. L'été, il y a certains villages qui ne vivent que
de pêcheurs de saumon.
M. Côté: Absolument, compte tenu que le taux de
chômage et que les assistés sociaux augmentent sans cesse, et que
ce n'est pas le plan de relance économique du gouvernement qui va
améliorer la situation, il faut nécessairement travailler pour
conserver le saumon.
M. Chevrette: Vous avez raison. Plus on aura de saumons, plus on
aura d'assistés sociaux qui travailleront. Vous avez raison. Ce sera
exactement la relance. C'est dans ce sens-là que le MLCP s'inscrit dans
le cadre de la relance. Vous avez raison. Je vous l'ai dit qu'on avait une
place dans cette relance.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
56.2 est adopté. J'appelle le nouvel article 56.3.
M. Chevrette: "Le plan intègre les facteurs suivants: 1
les plans d'eau admissibles pour chacune des formes de pêches
énumérées à l'article 56.2; 2 les espèces
qui peuvent être pêchées; 3 la récolte permissible
pour chaque espèce; 4 les conditions de pêche, notamment les
saisons et les sites ainsi que la nature, les dimensions et le nombre des
engins de pêche."
Cela répond un peu à votre préoccupation de tout
à l'heure. On a quand même mis des balises nous permettant
d'intervenir.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté.
M. Chevrette: Article 56.4.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 56.4.
M. Chevrette: Bien sûr, M. le Président,
après votre appel, je vais le lire: "Le plan est soumis à
l'approbation du gouvernement qui peut le modifier." On a mis cela, et c'est
par règlement.
M. Côté: "Le plan est soumis à l'approbation
du gouvernement qui peut le modifier."
M. Chevrette: C'est moi qui le soumets.
M. Côté: C'est vous qui le soumettez au
gouvernement, donc au Conseil des ministres qui, lui, peut le modifier.
M. Chevrette: S'il le modifie, soyez assuré que je vais me
battre parce que je ne le ferai pas en l'air, ce plan. Il va être
basé sur quelque chose de scientifique.
M. Côté: J'imagine, mais supposons que le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ne trouve pas son
dû dans un plan comme celui-là, cela veut dire que vous aurez
à vous battre au Conseil des ministres contre un opposant. Je suis
prêt à faire confiance au ministre pour autant qu'il me dise qu'il
a plus de poids que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
M. Chevrette: J'aurais peut-être mieux aimé votre
formulation. Supposons qu'on me demande si je peux ajouter 5000 livres sans
créer trop de problèmes. Si on ne marque pas qu'on peut
l'amender, je vais être obligé de retourner faire mes devoirs et
cela prolonge les délais. C'est une question de procédure. Vous
savez comment fonctionne un règlement. C'est exclusivement pour
faciliter le projet.
Personnellement, si ce n'était pas une question de
procédure, j'aurais mieux aimé la formulation suivante: "Le plan
est soumis au gouvernement pour approbation." Ce serait revenu au même;
si le gouvernement le refuse, il faut que je retourne quand même.
M. Côté: Vous êtes obligé de le
modifier pour le ramener. Dans la mesure où le ministre m'assure qu'il a
plus de poids que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation...
Une voix: On va y aller à la pesanteur.
M. Côté: ...il n'y aura pas de problème.
Adopté, M. le Président.
M. Chevrette: J'ai toujours dit qu'un homme ne tirait pas son
poids de son physique.
M. Côté: On verra. L'exercice nous prouvera cela
dans les futures démarches du ministre.
M. Chevrette: À minuit, je vous dirai ce que je fais.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
56.4 est adopté. J'appelle le nouvel article 56.5.
M. Chevrette: Article 56.5: "Le programme favorisant le
développement des pêcheries commerciales et le commerce des
produits aquatiques visé à l'article 1 de la Loi sur les
pêcheries et l'aquaculture commerciales et modifiant d'autres
dispositions législatives est élaboré en tenant compte et
dans les limites du plan de pêche." Vous avez la réponse à
la question que vous me posiez tantôt.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): L'article
56.5 est adopté. J'appelle l'article 57.
Capture, garde et vente d'animaux, de poissons et de
fourrures
M. Chevrette: II n'y a pas d'amendement à l'article
57.
M. Côté: M. le ministre, je pense qu'à un
article antérieur, on s'est entendu sur les oeufs, la tanière et
le nid. Je pense qu'il pourrait y avoir un besoin, pour la concordance, au
deuxième alinéa où l'on dit: Détruire sa
tanière, d'écrire: son nid.
M. Chevrette: On va régler cela tout de suite.
C'est dans le cas des animaux nuisibles. Dans le cas des nids, par
exemple, ce n'est pas considéré comme des espèces
nuisibles. Ici, ce sont plutôt les petits rongeurs qui peuvent manger les
racines dans des champs de maïs ou qui peuvent détruire des
arbustes. C'est dans ce sens. La nidification ici a beaucoup moins d'importance
que dans l'autre clause alors que c'était quelqu'un qui commettait une
infraction s'il détruisait un nid ou une tanière.
M. Côté: Je ne suis pas si sûr de cela. M.
Chevrette: Dernière ligne. M. Côté: Je ne suis
pas convaincu. M. Chevrette: Non?
M. Côté: C'est qu'on s'était parlé en
Chambre de la difficulté d'application de certaines lois. Entre autres,
on parlait de l'orignal dans la piscine de Sillery ou du chevreuil qui est
allé frapper une voiture dans le Vieux-Québec. "Une personne ou
celle qui lui prête main forte ne peut: 1 tuer ou capturer un animal qui
l'attaque ou qui cause du dommage à ses biens...". Un animal qui
l'attaque, c'est quelle sorte d'animal?
M. Chevrette: Bien, un lynx, un ours. M. Côté: Un
orignal?
M. Chevrette: Cela peut être un orignal. Un orignal
blessé pourrait attaquer.
Un chevreuil, moins souvent. J'ai rarement vu cela foncer sur un
homme.
M. Côté: II s'est blessé en attaquant. Bon,
à partir de ce moment, cela ne vise pas seulement ce que vous disiez
plus tôt.
M. Chevrette: Mais, vous dites: Une personne ou celle qui lui
prête main forte ne peut détruire sa tanière ou son nid. Je
n'ai pas d'exemple qui me vienne en tête selon lequel on devrait
détruire un nid de quelque chose qui est nuisible, contrairement
à une tanière, par exemple. C'est seulement pour cela. J'ai de la
difficulté à faire le lien pour le nid. D'accord?
M. Côté: D'accord, cela va.
Lorsqu'on prend les deux dernières lignes: "lorsqu'elle peut
effaroucher cet animal et l'empêcher de causer des dégâts.",
elle ne peut le tuer. Cela revient à l'histoire dont on se parlait en
Chambre en deuxième lecture. Comment définissons-nous cela? (23 h
45)
M. Chevrette: Je ne sais pas, mais j'ai eu le même
réflexe que vous quand j'ai lu la phrase la première fois. Si un
ours saute sur moi, ce n'est pas parce qu'il est farouche. Je ne peux
sûrement pas l'effaroucher parce que c'est moi qui le suis. Je tue et
cela presse. Mais, un chevreuil qui est à environ quinze pieds de toi,
tu te frappes dans les mains et il part. Si tu le tues, c'est vraiment parce
que tu n'as pas essayé; il te chargeait. La preuve dit bien "lorsqu'elle
peut effaroucher". Quand tu es plus effarouché que l'animal, il est
clair que tu ne peux pas l'effaroucher. Moi, je le comprends de la façon
suivante: Si tu as la facilité de l'éloigner, soit par des bruits
ou autre chose... Dans le parc de La Vérendrye, cet été,
quand les ours sautaient sur le monde, il n'était pas question
d'effaroucher, ils tiraient. Cela, c'est clair. C'est pour cela qu'on dit
"lorsqu'elle peut". C'est difficile de faire une... À moins que vous ne
me disiez... Un chevreuil, cela ne prend pas grand-chose pour que cela
lève, d'accord?
M. Côté: II "flye" en l'air.
M. Chevrette: Sauf qu'il y a des espèces telles que
l'ours, les coyotes en groupes, qui ne sont pas trop farouches. Seuls, ils s'en
vont très vite, mais en groupe, ils ne sont pas trop farouches. Tu peux
tirer en l'air, mais tire dessus la deuxième fois, parce que, s'ils
s'approchent, c'est qu'ils ne sont pas trop effarouchés. Mais ce n'est
pas dans le sens que tu ne peux pas poser le geste. Selon les espèces,
le fardeau de la preuve n'est pas le même. C'est pour éviter des
abus. Tu te trouves, par exemple, dans le parc de La Vérendrye, il y a
peut-être un ours qui vient manger dans tes poubelles, mais il peut y
avoir deux beaux chevreuils. Tu dis: J'ai tenté de l'éloigner et
il ne s'en allait pas. J'ai de la misère à croire cela dans le
cas d'un chevreuil. Mais vous allez dire à un juge: Ma tente est
déchirée, voyez le coup de patte qu'il a donné; j'ai
tiré. Vous n'aurez pas de misère à lui faire croire qu'un
ours peut attaquer. Autrement, il pourrait y avoir des abus. Si on ne met pas
cette notion de tentative d'effaroucher, il y a danger qu'il y ait des abus.
C'est dans ce sens-là.
Je vais vous donner un exemple qui s'est produit dans une
pépinière de l'Outaouais l'été dernier. Le gars a
tué 25 chevreuils...
M. Côté: Cela me paraît un peu fort.
M. Chevrette: On me dit que c'est 25. Si c'est 25, il n'a pas
beaucoup tenté de les effaroucher. Je peux vous dire qu'un coup de
fusil, pour un chevreuil, vous voyez lever cela. Il n'y a pas de
problème. Il y a des limites. Mais je pense que, effectivement, dans le
parc de La Vérendrye, quand vous regardez les ours qui sont
affamés un peu... J'ai rencontré vendredi soir dernier un type
qui s'est fait attaquer. Il m'a raconté que lui, il n'a pas eu le temps
d'effaroucher l'animal. J'ai dit: La loi sera plus claire. C'est lorsque tu
peux l'effaroucher, "lorsqu'elle peut effaroucher cet animal". Mais, lorsque la
personne ne le peut pas, la phrase est assez explicite, à mon avis.
M. Côté: Je connais un cas à votre camping de
Sainte-Anne-des-Monts l'été dernier où vous avez
été obligés de fermer durant au moins une semaine à
cause des ours. Adopté.
M. Chevrette: Merci.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
57 est adopté. J'appelle l'article 58.
M. Chevrette: Article 58.
M. Côté: Article 58, adopté. M. Chevrette:
Merci.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
58 est adopté.
M. Chevrette: À l'article 59, il y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-ÎÎles):
Alors, voici. Il est remplacé plutôt.
M. Chevrette: Exact.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors on va
retirer l'article 59 pour le remplacer par un nouvel article 59.
M. Chevrette: C'est cela. Le nouvel article 59, tout d'abord:
"Nul ne peut vendre, acheter ou offrir d'acheter de la chair d'animal.
"Toutefois, le gouvernement peut, par règlement, autoriser la vente de
la chair d'animal pour les espèces et selon les normes et conditions
qu'il détermine." Quand vous me parliez tantôt de la truite
mouchetée, il faudrait adopter un règlement préalable qui
suit la procédure des 60 jours, comme je vous l'ai dit lorsqu'on s'est
expliqué là-dessus. Cela pourrait être la même chose
pour le caribou.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
59 est adopté. J'appelle le nouvel article 59.1.
M. Chevrette: Article 59.1: "Nul ne peut vendre, acheter ou
offrir d'acheter du poisson d'une espèce dont la vente est interdite par
règlement. "Toutefois, le gouvernement peut, par règlement,
autoriser la vente de toute catégorie de poissons d'une espèce
visée au premier alinéa selon les normes et conditions qu'il
détermine. "La vente ainsi autorisée doit aussi respecter les
normes et conditions prévues à la Loi sur les produits agricoles,
les produits marins et les aliments."
Ici, on fait une concordance avec la loi du MAPAQ; si jamais, en vertu
d'un règlement, on autorisait à vendre de l'omble de fontaine ou
bien du caribou, il faudrait se conformer aux normes prévues par
le MAPAQ pour les fins de la consommation. Une concordance...
M. Côté: Strictement pour fins de consommation.
M. Chevrette: Exact.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
59.1 est adopté. J'appelle l'article 60.
M. Côté: Adopté. M. Chevrette:
Merci.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
60 est adopté. J'appelle l'article 61.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): L'article
61 est adopté. L'article 62 est remplacé par les amendements
qu'on voit.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Les
ajouts.
M. Chevrette: L'article 62 est remplacé par les suivants:
"62. Le gouvernement peut, par règlement: 1° établir des
zones piscicoles et y déterminer les poissons, les amphibiens ou les
catégories de poissons ou d'amphibiens vivants qui peuvent y être
produits, ensemencés, gardés en captivité,
élevés ou transportés; "2° déterminer les
poissons ou les catégories de poissons vivants qui peuvent être
gardés en captivité, produits ou élevés dans un
étang de pêche, un étang d'élevage ou un vivier de
poissons appâts et les normes et obligations relatives à ces
activités; "3° déterminer les normes et les obligations
relatives au transport et à l'ensemencement des poissons ou des
amphibiens ou des catégories de poissons ou d'amphibiens vivants,
à l'exception de ceux destinés à la consommation; "4°
déterminer des territoires ou des zones où l'exploitation
d'étangs de pêche, d'étangs d'élevage, de viviers de
poissons appâts ou d'établissements piscicoles peut être
interdite ou limitée pour des motifs de conservation de la faune et,
pour ces motifs, fixer les normes particulières relatives à leur
construction, à leur aménagement et à leur
équipement."
Pourquoi avoir été aussi spécifique? C'est
exactement pour contrer ce que je vous disais tantôt entre le
pisciculteur qui veut faire de l'élevage pour fins de consommation par
rapport à celui qui veut garder les deux volets, soit l'ensemencement;
il fallait absolument qu'on conserve l'initiative de la réglementation
et des normes parce que la qualité exigeait des standards beaucoup plus
élevés. Je pense que cela répond aux inquiétudes
qu'on avait soulevées un peu partout au cours des audiences en
commission parlementaire et au cours de la consultation qu'on avait faite
auprès des organismes agréés. Cela va?
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
le nouvel article...
Une voix: II en manque.
M. Chevrette: Excusez-moi, il m'en manquerait.
M. Côté: II manque 5°, 6° et 7°. C'est
pour cela qu'on attendait, M. le ministre.
M. Chevrette: C'est vrai; comment se fait-il que je ne les aie
pas cités? "5° établir des normes relatives à la
construction, à l'aménagement et à l'équipement des
étangs de pêche, des étangs d'élevage ou d'un vivier
de poissons appâts"; Vous avez remarqué que cela relève
exclusivement du MLCP: les étangs de pêche, les étangs
d'élevage où on pêche à tant le pouce, où les
pêcheurs sportifs peuvent aller se chercher des truites pour souper
à 1 $ le pouce selon les endroits. "6° prescrire les livres, les
comptes et les registres que le titulaire d'un permis pour l'exploitation d'un
étang de pêche, d'un étang d'élevage ou d'un vivier
de poissons appâts doit tenir, les rapports qu'il doit fournir au
ministre et les documents ou les formules qu'il doit utiliser dans l'exercice
de ses activités; "7° prévoir, aux fins des articles 62.1 et
62.2, les maladies contagieuses ou parasitaires."
M. Côté: Est-ce que le ministre avait de la
facilité à apprendre à l'école? C'est
peut-être l'heure. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors, le
nouvel article 62 est adopté. J'appelle le nouvel article 62.1.
M. Chevrette: "Le titulaire d'un permis pour l'exploitation d'un
établissement visé à l'article 62.1 doit faire
exécuter tout traitement exigé par le ministre contre les
maladies contagieuses ou parasitaires déterminées par
règlement, dans le délai qu'il fixe et en payer le prix; il doit
aussi mettre son poisson en quarantaine ou le détruire si le ministre
l'exige.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Mais vous
avez passé...
M. Côté: Est-ce que vous pourriez d'abord passer
l'article 62.1?
Le Président (M. Champagne, Mille-
Îles): ...62.1 qu'on a annoncé.
M. Chevrette: Non, c'est parce que vous m'avez... Je pensais que
vous aviez dit que c'était accepté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Non, non,
c'était... Le nouvel article 62 est accepté. Et j'ai
appelé le nouvel article 62.1 et vous avez lu 62.2.
M. Côté: Vous avez parfaitement raison, M. le
Président.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, M.
le ministre, 62.11
M. Chevrette: "Le ministre peut, à tout moment, ordonner
l'inspection d'un étang de pêche, d'un étang
d'élevage, d'un vivier de poissons appâts ou d'un
établissement piscicole."
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors,
est-ce que ce nouvel article 62.1 est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles):
Adopté.
J'appelle le nouvel article 62.2.
M. Chevrette: Tel que lu tantôt.
M. Côté: Non, on préfère relire, M. le
Président, on était d'abord concentré sur 62.1. Si le
ministre veut relire, s'il vous plaît.
Une voix: Pour le même prixl
M. Chevrette: "Le titulaire d'un permis pour l'exploitation d'un
établissement visé à l'article 61.2... 62.2 - je ne sais
pas ce que j'ai au .2, mais j'accroche - 62.1 doit faire exécuter tout
traitement exigé par le ministre contre les maladies contagieuses ou
parasitaires déterminées par règlement, dans le
délai qu'il fixe et en payer le prix; il doit aussi mettre son poisson
en quarantaine ou le détruire si le ministre l'exige."
C'est toujours dans l'optique de l'ensemencement et non pas de la
consommation.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Alors,
l'article 62.2 est adopté. J'appelle le nouvel article 62.3.
M. Chevrette: "Lorsqu'une personne refuse de prendre, dans le
délai fixé, une mesure exigée par le ministre, celui-ci
peut faire prendre cette mesure aux frais du contrevenant."
M. Côté: Adopté. Est-ce que le cadre
réglementaire est toujours utile? Vous aviez un cadre
réglementaire à l'article 62.
M. Chevrette: Oui, oui, mais il faudra le réadapter, bien
sûr, parce qu'il y a eu des amendements de dernière minute. Mais
on fera les concordances, soyez sans crainte.
M. Côté: Oui, parce qu'il y en a un bout qui
m'intéresse.
M. Chevrette: Lequel?
M. Côté: Ce règlement viserait
essentiellement à inclure dans les règlements adoptés en
vertu de la Loi sur la conservation de la faune et la mise en valeur de la
faune un règlement qui est actuellement en vigueur en vertu de la loi
fédérale sur les pêcheries.
M. Chevrette: Ah, sûrement qu'il est là.
M. Côté: Ah bon!
M. Chevrette: Quand c'est bon, on le prendl Quand cela n'a pas
d'allure, on le met de côté.
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): J'appelle
l'article 63.
M. Chevrette: Est-ce qu'on pourrait changer un mot à
62.2?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Ah!
M. Chevrette: Mettre "lieu" visé ou lieu
"d'établissement" visé. Ce serait plus précis parce que ce
ne sont pas tous des étangs.
M. Côté: Est-ce que le ministre pourrait relire?
M. Chevrette: Oui, M. le Président. "Le titulaire d'un
permis pour l'exploitation d'un lieu visé à l'article 62.1..."
Cela va?
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Alors, au
lieu "d'établissement", on remplace par...
M. Chevrette: Le mot "établissement" est remplacé
par le mot "lieu".
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): ...le mot
"lieu".
M. Chevrette: Et cela se lit ainsi...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
D'accord.
M. Chevrette: "Le titulaire..."
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Cela va.
Alors, est-ce que l'amendement est adopté, le nouvel amendement à
l'article 62.2?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui. Et
l'article aussi.
M. Chevrette: Oui, on l'a lu.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): J'appelle
l'article 63.
M. Côté: Le ministre a un amendement?
M. Chevrette: Oui, il y a un amendement. C'est ajouter, à
la fin...
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Oui,
l'amendement de l'article...
M. Chevrette: ...de la virgule et des mots: ", notamment pour des
fins de recherche".
Le Président (M. Champagne, Mille-Îles): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): Est-ce que
l'article 63 est adopté tel qu'amendé?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté.
M. Chevrette: On considère l'article 64 et on finit
là.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles): J'appelle
l'article 64.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Champagne, Mille- Îles):
Adopté.
Alors, la commission du loisir, de la chasse et de la pêche
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 59)