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Comité de la jeunesse, des sports et des
loisirs
Séance du 29 janvier 1969
(Dix heures cinquante et une minutes)
M. SAUVAGEAU (président du comité): Messieurs, la
séance est ouverte. Tel qu'entendu lors de la dernière
séance, nous avons convoqué, ce matin, le docteur Gélinas,
sous-ministre de la Santé. Il sera dans l'impossibilité
d'assister à cette réunion, mais il sera présent à
la prochaine, le à février à dix heures et demie. M.
Gilles Charron, sous-ministre au ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, doit être ici à onze heures. M. Yves
Bélanger, directeur du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports; M. Pierre Duceppe, commissaire à la jeunesse et
aux loisirs; M. Louis Chantigny, commissaire aux sports;M. Jean-Paul L'Allier,
secrétaire général conjoint de l'Office
franco-québécois, ont aussi été
convoqués.
Messieurs, vous vouliez poser des questions aux commissaires. Ils sont
ici depuis dix heures et demie précises.
M. GRENIER: Ah bon!
M. GARDNER: Cela mérite des félicitations!
M. LE PRESIDENT: Je laisse la parole aux membres du comité qui
ont des questions à poser aux commissaires.
M. PARENT: Je veux bien poser la première question à M.
Yves Bélanger. Pour ce qui est de la mise sur pied du haut-commissariat,
est-ce que l'inventaire des mouvements qui s'occupent de jeunesse, de loisirs
et de sports a été complété?
M. BELANGER: Actuellement, nous sommes à compléter
l'inventaire matériel disons que je ne réponds pas
à votre question immédiatement mais, en faisant cet
inventaire matériel, nous espérons pouvoir découvrir la
plupart des mouvements qui ne nous sont pas connus.
Maintenant, pour répondre directement à votre question
demandant si nous nous sommes attaqués à ce problème en
particulier, je dois dire que nous ne l'avons pas fait de façon
particulière, mais que nous espérons trouver le personnel
nécessaire pour y arriver.
M. PARENT: Oui.
M. GARDNER: Quel est le pourcentage des réponses que vous avez
eues?
M. BELANGER: Pour l'inventaire, nous en sommes à 54%; 27% des
données sont prêtes à être utilisées. Je parle
de l'inventaire matériel. Disons que je m'écarte un peu de la
question de M. Parent. Mais, concernant les mouvements de jeunesse, comme tels,
il n'y a pas eu d'inventaire systématique.
M. PARENT: Vous parlez des 54% qui ont répondu, mais à qui
vous êtes-vous adressés?
M. BELANGER: Aux 1,652 municipalités de la province.
M. PARENT: Pour savoir ce qu'elles ont sur leur territoire?
M. BELANGER: Ce qu'elles ont sur leur territoire.
M. PARENT: Au point de vue des organismes et de l'équipement
ou...
M. BELANGER: Cest ça.
M. PARENT: ... seulement des organismes?
M. BELANGER: C'est ça. Actuellement, 27% des données sont
prêtes à être utilisées, alors que 54% des
données ont été reçues. Nous mettons en marche un
mécanisme afin de pouvoir compléter cet inventaire dans les plus
brefs délais.
M. GARDNER: Vous savez qu'à l'intérieur d'une
municipalité il peut y avoir deux, trois ou quatre organismes qui
s'occupent de loisirs. Avez-vous communiqué avec tous ces organismes ou
seulement les municipalités?
M. BELANGER: Pour demeurer dans la même veine, disons que je
continue à m'écarter un peu de la question posée par M.
Parent, au début, pour répondre à la question de M.
Gardner. Nous recevons les demandes des municipalités.
Premièrement, nous répondons à toute demande qui nous est
faite, peu importe l'organisme quinous la formule à l'intérieur
d'une même municipalité. Nous espérons pouvoir, dans un
avenir rapproché, avec des législations appropriées, ne
traiter qu'avec les municipalités afin d'alléger l'administration
et la correspondance.
M. PARENT: Ainsi, l'inventaire n'est pas complété?
M. BELANGER: Non.
M. PARENT: Pour ce qui est de l'équipement, est-ce que cela va
venir en même temps que ce rapport-là?
M. BELANGER: C'est ça.
M. PARENT: Le haut-commissariat doit quand même s'être
préparé à établir une politique de regroupement ou
de planification déterminant la structure qui devrait exister dans les
régions administratives, telle que prévue par le ministère
de l'Industrie et du Commerce; sinon, on maintient la confusion qui existe
actuellement à cause de la multitude de groupements aux niveaux
municipal, paroissial et ailleurs.
M. BELANGER: Je pense bien que je pourrais diviser votre question en
deux. C'est certainement une préoccupation du haut-commissariat,
premièrement, d'essayer de considérer les dix régions
administratives de la province. C'est dans ce sens que nous allons travailler
de plus en plus. D'ailleurs, il y a déjà eu des pourparlers avec
des groupements qui exercent une action sur le plan provincial, soit la CLQ, la
CSQ qui a pris naissance dernièrement la DLM, la CCL, les
4H, les scouts, etc. Je ne me souviens pas de la deuxième partie de
votre question. Pourriez-vous la répéter, s'il vous plaît,
M. Parent?
M. PARENT: La deuxième? M. BELANGER: Oui.
M. PARENT: Elle avait trait à la question des organismes au
niveau local, paroissial.
M. BELANGER: Au niveau des municipalités, je pense bien,
après l'avoir constaté depuis quelques mois, que c'est le
désir de tout le personnel du haut-commissariat d'essayer de ne traiter
qu'avec l'organisme municipal lorsque ce dernier s'est déjà
donné des instruments de travail pour coordonner tous les efforts sur le
plan municipal. Prenons, par exemple, une municipalité qui s'est
déjà dotée d'un service des loisirs; ce service des
loisirs fait une demande au gouvernement pour une aide financière.
Dans cette même municipalité, actuellement, vous pouvez
avoir des demandes de trois, quatre, cinq ou six organismes, tant et si bien
que vous allez voir...
M. PARENT: Vous parlez de demandes de quoi? De subventions?
M. BELANGER: De demandes d'aide financière ou d'assistance.
Il serait alors souhaitable, et c'est ce vers quoi nous tendons
d'ailleurs, M. le ministre Loubier l'a dit ici l'autre jour qu'avec
l'ouverture de la session de l'Assemblée nationale du Québec,
nous puissions présenter certains projets de loi spécifiques pour
clarifier cette situation, à savoir que les municipalités
devraient prendre leurs responsabilités en matière de loisirs.
Nous pourrions, de cette façon, coordonner nos efforts avec les
municipalités qui elles, de leur côté, pourraient mieux
coordonner leurs efforts avec les organismes à l'intérieur
même des municipalités.
Prenez, par exemple, une expérience que j'ai vécue et que
je me permets de mentionner. Ici même, dans la ville de Québec,
vous avez plusieurs organismes de loisirs. Vous avez des colonies de vacances
et vous avez des terrains de jeux qui fonctionnent de façon un peu
indépendante de l'organisme municipal, soit le Service des loisirs et
des parcs de la ville. Vous vous apercevez que, d'une part, la ville fait une
demande d'assistance financière au gouvernement, assistance
financière qu'elle reçoit, et que d'autre part, les organismes
qui oeuvrent à l'intérieur du même secteur font une demande
à la ville, et ces organismes, s'ils ne reçoivent pas d'aide
financière, feront parfois leur demande à un ministère ou
à un autre.
Je pense qu'il serait temps de mettre un peu d'ordre là-dedans
afin que si elle est réellement responsable on puisse
aider la municipalité à mieux coordonner les efforts de tous ses
effectifs qui oeuvrent actuellement à l'intérieur ou à la
périphérie de ses limites territoriales.
M. PARENT: Est-ce la Confédération des loisirs du
Québec qui a pris l'initiative de former des organismes
régionaux? Je sais, par ailleurs, que dans la région de
l'Outaouais, il y a eu un organisme de fondé, dans un secteur
donné des loisirs... Est-ce que cela comprend une région
administrative?
M. BELANGER: Vous faites allusion à la fédération
des loisirs ou au conseil des loisirs qui a été mis sur pied dans
la région de Hull-Outaouais.
La CLQ, Confédération des loisirs du Québec, aura
probablement, d'ici le mois d'avril, terminé l'intégration de ces
fédérations au niveau des régions administratives.
Actuellement, vous avez la fédération du diocèse de
Sainte-Anne qui chevauche deux régions administratives, soit celle du
Bas-du-fleuve, qui est régie par le conseil des loisirs du
Bas-Saint-Laurent, et la
fédération des loisirs du diocèse de Québec,
qui a ses limites territoriales à l'intérieur du diocèse
de Québec.
Actuellement au niveau des fédérations, les pourparlers
sont en cours pour que les fédérations s'adaptent ou prennent les
mêmes limites territoriales que les régions administratives du
Québec, et c'est ce que nous leur demandons pour que d'ici quelques mois
tout soit entré dans l'ordre et que nous puissions non seulement
travailler au niveau des loisirs à l'intérieur des régions
administratives, mais que nous puissions également travailler avec soit
le Conseil d'aménagement de l'Est du Québec ou avec tous les
organismes gouvernementaux qui oeuvrent dans une autre sphère
d'activité, pour qu'il y ait une meilleure coordination de toutes ces
énergies.
M. GRENIER: M. Bélanger parlant ici de régions, à
l'intérieur d'une même ville où il y a différents
organismes de loisirs, soit un centre de loisirs, une OTJ ou d'autres
organismes actuellement subventionnés par le ministère, est-ce
qu'un effort se fait au ministère afin de Justifier les subventions
accordées aux centres de loisirs ou aux OTJ, à savoir par exemple
si un jour nous finirons par dépasser cette politique au Québec
de celui qui « tiraille » le plus fort finit par avoir le montant
le plus considérable, et qu'enfin ces subventions seront basées
sur, par exemple, les dépenses encourues par un centre de loisirs et
selon la fréquentation du centre?
M. BELANGER: Vous avez terminé votre question je pense, par
l'énoncé de certains faits qui pourraient devenir des
critères, soit la fréquentation du centre, des services qu'il
rend à la population. Je dois vous dire que présentement nous
avons un comité qui étudie l'établissement de normes ou de
critères pour cette aide financière, qui nous donnera plus de
facilités pour donner d'une façon équitable aux organismes
ou aux municipalités qui en feront la demande, une assistance
financière. Alors, nous espérons que d'ici le début de la
nouvelle année fiscale, le comité aura fait rapport de ses
travaux et qu'il y aura enfin des normes d'établies. Je suis certain, et
mes collègues, M. Chantigny et M. Duceppe sont d'opinion qu'il nous
faudra les reviser constamment comme d'ailleurs toute structure ou toute
initiative que nous devrons prendre, mais nous essayons de partir de ce qui
existe actuellement, de donner à ces organismes les moyens de rendre de
meilleurs services à la population. Petit à petit, nous
essaierons avec la population de bâtir un organisme qui va
réellement répondre a ses aspirations.
M. HOUDE: M. Bélanger, je pense qu'il est quand même
effectivement grave, en conséquence, si nous considérons
qu'actuellement il y a des efforts sérieux de la part du
haut-commissariat pour essayer d'aider, par exemple, les associations sportives
ou les fédérations sportives. Nous savons que le dernier
congrès des sports est regroupé dans une Fédération
des sports du Québec. Nous savons que le ministre a promis, lors du
banquet de ce même congrès, d'aider à aménager un
secrétariat permanent, et tout le monde sait je pense bien que ce
n'est pas un secret que vendredi de cette semaine, l'exécutif de
la CSQ la Confédération des sports du Québec
aura une rencontre avec vous, messieurs, et le ministre probablement. Il est
probable également que le sport organisé, le sport dit
compétitif, ou avec optique de compétition, est en voie
d'être structuré par des secrétariats permanents.
Nous savons également que, dans l'optique du haut-commissariat,
vous venez de le dire, il est de plus en plus question d'aider les
municipalités. D'autre part, il reste, je pense, un troisième
bloc, bloc qui peut-être rejoint le plus grand nombre de citoyens du
Québec, qui n'est pas classé actuellement sous le couvert d'une
municipalité ou d'une association sportive de compétition.
Je pense, par exemple mes collègues viennent de les
mentionner aux centaines d'associations de loisirs, d'associations
sportives locales, soit au niveau d'une paroisse ou d'un secteur qui s'occupent
d'organiser une quantité parfois assez impressionnante
d'activités tant sportives que culturelles et sociales.
Bien sûr, il y a des compétitions à
l'intérieur de leurs ligues de hockey pour prendre l'exemple du
hockey, puisque nous sommes dans la saison et il ne s'agit ni d'un
service municipal, ni d'une association sportive de hockey bien
structurée en vue de la compétition. Ces gens-là ont donc
besoin d'aide financière. Elles sont alors obligées d'organiser
des soupers canadiens, des bingos, etc. et à un moment donné
elles font des demandes d'aide au haut-commissariat pour de l'aide.
Vous avez un questionnaire quand même assez détaillé
et les gens répondent à toutes sortes de questions. Vous exigez
qu'ils aient une charte à but non lucratif et, ordinairement, lorsque
ces associations font une demande pour $1,000 ou $1,200, elles reçoivent
$250 ou $350.
Quel est leur avenir? Je suis très à l'aise pour en
parler. Je disais, tantôt au commissai-
re Duceppe qu'en fin de semaine, j'avais reçu chez moi une
délégation de l'Association sportive Monteuil qui groupe les
citoyens d'Auteuil et de Vimont, à Laval. Actuellement, 800
garçons participent aux activités de cette association,
régulièrement, deux ou trois fois par semaine. Il y a aussi
quelques centaines de jeunes filles. L'association a une structure fort bien
élaborée, fort bien établie. Elle ne reçoit
cependant absolument aucune aide financière de la municipalité de
Laval. La ville lui fournit la patinoire, à l'occasion. D'autre part, le
haut-commissariat lui a donné une subvention de $350. L'exécutif
qui est venu me rencontrer voudrait bien savoir quel est l'avenir de ces
associations. Sont-elles appelées à disparaître? Est-ce que
ces gens-là vont dire: Ecoutez, nous ne sommes plus capables d'arriver,
et nous allons laisser la municipalité s'organiser avec tous ces loisirs
et toutes ces activités au niveau du secteur?
Je pense très sérieusement qu'il y a un troisième
bloc dans la grande famille jeunesse, sports et loisirs qui, jusqu'à
maintenant, ne semble être couvert ni par la municipalité telle
quelle, ni par les projets presque immédiats du haut-commissariat. Que
est l'avenir de ces associations?
M. BELANGER: Je pense bien que la question soulevée a
déjà fait l'objet de nombreuses et assez longues discussions,
à l'intérieur du haut-commissariat. C'est certainement une
préoccupation, et je pourrais dire que l'avenir de ces associations est
peut-être conditionné par les moyens que le gouvernement pourra
mettre à la disposition du haut-commissariat.
Nous pouvons faire des plans. Nous pouvons établir certains
critères, certaines normes pour aider ces associations. Très
bien. Mais le tout est conditionné par le budget ou les moyens
financiers qui seront mis à notre disposition.
Je pense bien que la réponse est laissée à vous,
parlementaires, et que lors de la discussion de nos crédits, vous serez
là pour nous aider.
M. PARENT: Oui, mais c'est là que je me demande si on ne fait pas
faux pas. Est-ce que, dans le cadre actuel, le haut-commissariat est d'accord
avec le travail que fait, par exemple, la Confédération des
loisirs? Est-ce que le haut-commissariat est d'accord avec la structure qu'est
à mettre sur pied, la Fédération des loisirs dans le
Québec?
M. BELANGER: La structure qu'est à mettre sur pied la
fédération des loisirs ou la confédération?
M. PARENT: Faire naître des organismes régionaux. J'ai pris
l'exemple donné tout à l'heure parce que f ai d'autres questions
à poser.
M. BELANGER: Oui. Vous avez pris cet exemple en partant de la CLQ qui
oeuvre déjà depuis environ 23 ans dans la province et qui a 17
fédérations au niveau provincial.
M. PARENT: Nous sommes en train de la mettre sur pied actuellement. Ce
que nous avons fait dans la région de Hull, regrouper toutes les
municipalités et les organismes de loisirs.
M. BELANGER: Cela est nouveau. La fédération n'existait
plus, et ils l'ont remise sur pied à l'automne, toujours en respectant
la région administrative du milieu.
M. PARENT: Apparemment le secrétariat est financé par une
subvention.
M. BELANGER: Oui, comme le secrétariat des autres
fédérations sur le plan provincial.
M. PARENT: Le haut-commissariat serait favorable à la structure
qu'il met sur pied?
M. BELANGER: A ce que l'on respecte les régions administratives
au niveau provincial. D'ailleurs, nous sommes en pourparler avec ces
organismes, et je pense bien que les pourparlers que nous aurons ces jours
prochains avec l'honorable Loubier seront de nature à nous
éclairer et à éclairer également ces
gens-là.
M. PARENT: Oui, mais c'est la question que je me pose. Il y a un
fouillis indescriptible dans le domaine des loisirs actuellement. Une multitude
d'organismes qui oeuvrent. Allons-nous continuer cette politique ou si nous
allons tenter de mettre au pas ces gens-là et leur dire: Il y a une
structure qui s'impose, voici la façon dont nous allons structurer les
organismes dans la province. Ici je constate qu'après avoir fondé
une section de loisirs dans la région de l'Outaouais, la
conférence des maires qui groupe les représentants de treize
municipalités, qui n'est pas la région administrative, vient elle
aussi de s'emparer de l'affaire et veut mettre une structure sur pied. Nous
avons un haut-commissariat qui veut mettre de l'ordre dans un domaine
précis. Nous avons la confédération des loisirs qui fonde
une section régionale. D'un autre côté et au même
moment c'est tout récent, c'est le 14 janvier les treize
municipalités qui font partie d'une région administrative veulent
aussi oeuvrer là-dedans.
Alors, c'est là que je me demande si le haut-commissariat a une
politique définie. Va-t-il informer les municipalités, les
organismes qui s'occupent de loisirs et cela s'applique aux domaines du
sport et de la jeunesse est-ce que le haut-commissariat les
préviendra qu'il y a une politique établie? Allons-nous
définir une structure? Allons-nous définir qu'à l'avenir
il faudra oeuvrer à l'intérieur de la région
administrative, d'une fédération de loisirs, des sports et d'une
jeunesse?
C'est la question que je me pose à ce moment-ci, parce que dans
un rapport, je ne sais qui l'a fait, mais qui a été fait à
la suite d'une étude dans la région et faisant état
« d'une disparité intermunicipale très forte,
particulièrement dans une municipalité périphérique
à caractère rural. L'absence de toute coordination, de toute
planification véritable s'ajoute à ces disparités
».
Or, que ferons-nous vis-à-vis cela? C'est la question que je pose
au haut-commissariat à savoir que faisons-nous? Mettrons-nous de l'ordre
ou non?
M. BELANGER: M. Parent, je réponds encore dans l'affirmative
comme j'ai répondu tout à l'heure lorsque vous avez posé
cette question pour la première fois. Nous partons du principe qu'il
existe actuellement dix réglons administratives dans la province.
Maintenant, avant de faire des propositions définitives de régler
ou encore d'établir des structures finales, je pense qu'il nous faut
tenir compte d'une foule de facteurs pour lesquels nous n'avions pas toute
l'information.
Au niveau d'une région, il nous faut tenir compte de la
population, de la démographie, du milieu socio-économique. Compte
tenu de tous ces facteurs, voilà le genre de recommandations que
probablement le gouvernement devra faire.
C'est qu'à l'intérieur des cadres ou du conseil
d'administration d'une fédération de loisirs sur le plan
régional, il y ait un représentant du Conseil d'orientation
économique s'il y en a un représentant de la CSQ,
un représentant de CLQ, un représentant de la
Fédération du sport scolaire et un représentant des
directeurs municipaux de loisirs. Ce sont tous des groupements qui vont
travailler, qu'on le veuille ou non, au niveau de la région et dans ce
milleu-là. Or, il nous faut les réunir autour d'une même
table, former un conseil d'administration, et c'est ce conseil d'administration
qui va administrer les sommes d'argent qui seront données à la
fédération sur le plan local. Fédération, bureau
régional ou secrétariat régional, appe- lons ça
comme on veut pour le moment. Cet organisme avec lequel le gouvernement va
dialoguer sur le plan régional devra être formé de tous les
éléments qui travaillent dans ce milieu ou qui sont
appelés à travailler dans ce milieu régional.
Maintenant...
M. PARENT: Vous êtes d'accord? M. BELANGER: Pardon?
M. PARENT: Sur le principe d'une structuration au niveau de
réglons administratives, vous êtes d'accord?
M. BELANGER: C'est ça.
M. PARENT: Mais est-ce qu'il ne serait pas dans l'ordre à ce
moment-ci d'aviser tous ceux qui sont intéressés
là-dedans?
M. BELANGER: Nous devons rencontrer l'honorable Loubier très
prochainement. Toutes ces questions recevront une réponse, et je pense
bien que c'est le privilège du ministre d'annoncer ce qui s'en vient.
Mais soyez persuadés que c'est là l'objet de nos
préoccupations immédiates et que nous en viendrons à une
solution qui sera de nature à rendre justice à toute...
M. PARENT: Est-ce que ça va régler le problème des
subventions?
M. LE PRESIDENT: Messieurs, si vous me le permettez, j'aimerais que nous
entendions immédiatement M. Gilles Charron qui avait été
convoqué pour onze heures et que nous continuions ensuite avec les
commissaires. M. Charron était ici à onze heures
précises.
M. Charron, nous vous laissons la parole. Nous aimerions que vous nous
fassiez un exposé des projets de votre ministère a en ce qui
concerne la jeunesse, les sports et les loisirs, et un exposé de la
politique de votre ministère.
M. CHARRON: La question qui nous est posée est d'un ordre
très général, et dans le but d'éviter une
répétition de ce que les représentants du
haut-commissariat ont pu vous dire ou vous diront, je me suis contenté,
moi, de m'informer auprès du service des parcs, qui s'occupe de la
récréation en plein air chez nous, de ses projets et de sa
planification à ce sujet.
Je crois, à la suite d'autres personnes qui ont comparu ici,
qu'on a déposé le rapport de la planification des parcs et de la
récréation en plein air du ministère. Vous devez avoir
déjà le document. On m'a dit que vous l'aviez.
M. LE PRESIDENT: Non, nous ne l'avons pas encore.
M. CHARRON: Je pourrai alors vous le faire parvenir. Cette planification
qui s'étale sur une dizaine d'années, nous essayons d'en
réaliser la programmation pour autant, évidemment, que nos
budgets nous le permettent. Il s'agit dans la plupart des cas de budgets
d'immobilisation et de nouvelles initiatives qui sont toujours au budget B
chaque année. Dans des circonstances de restrictions budgétaires,
nous ne disposons évidemment que de quelques millions par année
pour les nouvelles initiatives.
Le ministre à demandé à M. Lemieux, qui est notre
directeur général des parcs, de rencontrer fréquemment M.
Bélanger et de s'entendre avec lui pour que nos efforts concordent avec
ceux du haut-commissariat dans le domaine de la Jeunesse, des loisirs et des
sports, ce que notre service des parcs peut faire dans ce domaine devient de
l'équipement pour la manifestation des activités
programmées par le haut-commissariat.
Vu la généralité de la question, il était
assez difficile d'arriver avec les chiffres que vous pouviez désirer.
S'il y en a qui ont des questions précises à poser, je
préférerais les prendre en note, préparer ensuite les
réponses adéquates et précises et revenir les leur
présenter. Est-ce que cela vous irait?
M. LE PRESIDENT: Très bien.
M. HOUDE: M. Charron, je voudrais savoir quelle est la distinction que
vous faites actuellement, au ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, entre, d'une part, le service des parcs qui doit s'occuper,
comme vous venez de le mentionner, du plein air, et d'autre part le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports à qui
on a confié également, semble-t-il, la responsabilité du
plein air. Je ne veux pas dire qu'il y a conflit, mais je voudrais savoir quel
est le rôle des deux. Quelle est la différence entre M. Pierre
Duceppe et le Dr Lemieux?
M. CHARRON: C'est que le Dr Lemieux est chargé de
l'aménagement et de l'administration des territoires ou des parcs dont
le service des loisirs peut se servir, ou en encourager l'utilisation
auprès de ceux qu'il dirige dans le domaine des loisirs.
M. GRENIER: Est-ce un ancien député? M. CHARRON: Qui
cela?
M. GRENIER: Le Dr Lemieux. M. CHARRON: Non.
M. HOUDE: Alors, vous parlez des parcs existants.
M. CHARRON: Oui. J'entends également par parcs, M. Houde, nos
grands terrains de camping.
M. HOUDE: Oui, d'accord. Maintenant, concernant les projets du service
des parcs, vous avez mentionné vous-même qu'il y avait un
document. Même si nous n'avons pas eu le document, je pense qu'il y en a
peut-être quelques-uns autour de la table qui l'ont reçu. Enfin,
je connais des copains qui ont reçu, depuis peut-être une semaine
ou quinze jours, une lettre du service des parcs. Personnellement, j'ai
reçu une invitation du service des parcs du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, non pas en tant que
député, mais en tant qu'animateur de plein air, étant
moi-même propriétaire d'une base de plain air. Je sais que des
collègues propriétaires de bases de plain air ont reçu,
depuis une quinzaine de jours, une invitation du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche à rencontrer un de vos hauts
fonctionnaires en particulier concernant certains projets du service des parcs
au sujet de la possibilité d'établir un jour des classes vertes,
des classes de neige, certaines auberges ou bases de plein air. Je pense en
particulier à un projet que vous avez, si ma mémoire est
fidèle, pour le mont Sainte-Anne.
Disons qu'avec tous mes collègues, nous voulons participer,
collaborer lorsqu'on nous demande de brosser un tableau de nos
expériences personnelles dans ce champ d'action. Ce que je n'arrive pas
à saisir je le dis très honnêtement c'est la
différence, encore une fois, entre le service des parts et le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports. Il va
peut-être falloir, à un moment donné, que les commissaires
se décident à définir le plein air. Est-ce qu'on englobe
dans le plein air les parcs provinciaux, les terrains de camping, les auberges
de jeunesse et ce qui semble de plus en plus populaire depuis un an, les bases
de plein air qui s'achètent, se revendent et se développent
à un rythme considérable? On n'a qu'à lire les journaux
d'hier et d'avant-hier pour savoir que des gens de l'entreprise privée
risquent beaucoup d'argent pour acheter des hôtels qui étaient au
bord de la faillite et les convertir en bases de plein air pour les jeunes en
aménageant des locaux pour les classes de neige, les classes ver-
tes ou les classes de forêt. Appelons-les comme on voudra.
Tout ça m'apparaît actuellement être un champ
d'action très important. Ce n'est pas moi qui ai dit le premier que
l'avenir du loisir est au plein air actuellement. Depuis peut-être un an
ou deux on fait, au Québec, des efforts considérables pour
développer le plein air. Il faudrait peut-être avoir des
définitions du plein air. Lorsqu'on parle de sports de plein air au
Québec, est-ce qu'on doit penser au Service des parcs, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, avec tous ses
projets passés, présents et futurs, ou si cela relèvera
maintenant du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports?
M. CHARRON: Moi, je dirais que le Service des parcs est un des
principaux fournisseurs d'équipement pour la récréation en
plein air. Ce n'est pas le seul, évidemment. La coordination se fait par
le haut-commissariat qui, lui, planifie l'utilisation de tout cet
équipement-là, dont une partie est fournie par le Service des
parcs, chez nous.
M. HOUDE: Je ne sais pas si vous pourrez me répondre, mais je
vais prendre un exemple bien concret qui rejoint, peut-être, ce que je
disais tantôt à M. Yves Bélanger. Vous avez des
associations sportives qui ont un but de compétition. Vous en avez
d'autres pour qui ce n'est pas la compétition, mais strictement le plein
air. Par exemple, la Fédération des clubs de canoë-camping,
la Fédération des clubs de montagne, l'Association des clubs de
ski du Québec. Ce n'est pas du ski de compétition; c'est du ski
de promenade, du ski familial, et tout ce que vous voulez.
L'Association des écoles de sports aquatiques inclut les
écoles de plongeon. Je pourrais en nommer au moins deux ou trois. Il y a
les écoles de plongée sous-marine et l'école provinciale
des maîtres nageurs. Il n'y a rien de compétitif dans leur
affaire. Vous avez, par exemple, l'Association de cyclo-tourisme du
Québec. Vous avez aussi l'Association des techniciens en loisirs et
sports. Cela en fait quatre ou cinq. Ces gens-là, même au dernier
congrès des sports, M. le sous-ministre, n'étaient pas
classés dans ce qu'on appelle la Confédération des sports
du Québec. Ce n'est pas la même chose que l'Association de boxe
amateur. Ce n'est pas la même chose que l'Association de natation
amateur, si vous voulez, qui a comme optique la formation de nageurs pour la
compétition.
Ce ne sont pas des services municipaux; ce sont des associations qui
groupent des milliers de gens dans certains cas et qui ont comme but le plein
air comme activité de loisir ou comme activité de
détente.
Ces gens-là ont rencontré, je pense, les commissaires.
D'ailleurs, dans l'exposé que M. Loubier a fait l'autre jour, on disait
que le commissaire Duceppe ou Chantigny avait rencontré ces
gens-là. Où doit-on classer ces gens-là? Puisqu'on parle
de plein air, puisque tout le monde est unanime à dire qu'il y a
confusion dans le domaine des loisirs, à gauche puis à droite,
étant donné que, là, on arrive avec quelque chose de
nouveau, qui n'a pas encore de vieilles traditions, de vieilles complications,
ne croyez-vous pas qu'il serait important et urgent d'avoir une politique assez
bien définie concernant le plein air?
Or, actuellement, j'ai l'impression qu'on s'en va encore,
peut-être, vers certaines complications, si on ne définit pas, au
ministère, le rôle du Service des parcs vis-à-vis de toutes
ces associations-là et également la juridiction du commissaire
Duceppe à qui on a confié, semble-t-Il je le dis sous
toute réserve, parce que je ne l'ai pas vu annoncé nulle part
officiellement tout le domaine du plein air. C'est ça que je ne
sais pas, là. Je ne me fais pas l'avocat du diable, mais je sais qu'il y
a là un problème. Disons que j'oublie que je suis
député et directeur ou propriétaire d'un camp de vacances,
avec d'autres. Il reste qu'il y a, quand même, des associations de camps
de vacances ou d'auberges de jeunesse. Encore là, il faudrait
peut-être faire des distinctions. Qu'est-ce que vous entendez, vous du
commissariat, par une auberge de Jeunesse? Qu'est-ce que vous entendez par une
base de plein air? Pourquoi certaines bases de plein air ont-elles des
subventions du gouvernement alors que d'autres n'en ont pas?
Pourquoi certains organismes qui font du plein air sont-ils reconnus
actuellement par la Confédération des sports du Québec
alors que d'autres ne répondent pas à ces critères
à cause de l'élément compétitif? Tout cela me
paraît un peu confus actuellement, mais ce n'est pas une situation
désespérée puisque, je le répète encore une
fois, on est à peine au début de ce grand champ
d'activité, qui est l'avenir du loisir, le plein air. Je me demande si
quelqu'un peut répondre.
Y a-t-il des études de faites actuellement? Nous avons des
documents pour les fins et les fous. Quelqu'un s'est-il penché
là-dessus? Y a-t-il une coordination directe entre le service du docteur
Lemieux et le haut-commissariat?
M. LE PRESIDENT: M. Bergeron.
M. BERGERON: M. le Président, je pense que nous nous
éloignons un peu de notre sujet
et, en particulier, du but de la visite de M. Charron. Depuis le
début des travaux du comité, nous voulons savoir... Qu'on le
veuille ou non, que l'on trouve ça fantaisiste ou non, le
haut-commissariat va fonctionner pour autant que nous aurons des fonds pour le
faire fonctionner.
Nous pouvons avoir de belles théories sur le sport. Nous pouvons
avoir une philosophie du sport; c'est beau à entendre, mais si nous
voulons agir, il faut avoir de l'argent.
Alors, si j'ai bien compris l'intervention du ministre à sa
dernière visite ici, nous avons l'intention et c'est ce que nous
recherchons de récupérer dans différents
ministères des sommes d'argent qui sont actuellement versées,
d'une façon ou d'une autre, à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports.
Nous avons ici, ce matin, le sous-ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche. Je suis convaincu que nous pouvons apprendre de lui quelles
sont les sommes d'argent qui, directement ou indirectement, sont versées
dans le domaine de la jeunesse, des loisirs et des sports.
Lorsque nous aurons fait le tour des différents
ministères, lorsque nous saurons qu'il y a X millions de dollars par
année de dépensés dans ce domaine-là, à ce
moment-là, je pense, ce sera le rôle du haut-commissariat
d'organiser la politique pour la rendre efficace. Si nous projetons, dans le
domaine de la jeunesse, des loisirs et des sports, des choses qui pourraient
coûter $50 millions et si nous ne disposons que de $10 millions,
arrêtons de rêver en couleur, nous ne pourrons pas les mettre en
pratique.
Actuellement, on est à faire un inventaire. Je pense que c'est
logique de commencer par le début, de savoir, d'abord, ce que nous
possédons dans tous les milieux et deuxièmement, quelles sont les
sommes dont nous pouvons disposer. Ensuite, les commissaires pourront mettre en
pratique ce sur quoi ils travaillent depuis quelques mois.
Alors, je m'interroge bien candidement pour savoir si nous ne pourrions
pas demander au sous-ministre quelles sont les sommes d'argent
dépensées par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, dans le domaine des loisirs.
M. HOUDE: Une petite seconde, M. le Président, je veux
bien...
M. BERGERON: Maintenant, quand il s'agit du plein air, le
député de Fabre doit savoir qu'il y a des rencontres,
actuellement, au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, entre M. Duceppe, M. Lemieux et d'autres fonction- naires,
justement pour tâcher de régler ce problème-là.
Si nous voulons atteindre le but que nous nous proposions lorsque nous
avons fait venir ici le sous-ministre, il faudrait, d'abord, lui demander
quelles sont les sommes d'argent que le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche dépense en ce qui peut toucher le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports. Si nous
posons au sous-ministre des questions sur le plein air, nous perdrons notre
temps, car ce travail-là se fait déjà depuis quelque temps
chez les fonctionnaires.
A un moment donné, les commissaires vont préparer un
rapport, soumettre des suggestions au ministre et la politique pourra
être annoncée, toujours en tenant compte, évidemment, des
implications financières.
Nous avons déjà dit et je pense que c'est
très à propos que l'Etat, avant de créer des
désirs nouveaux, doit assouvir d'abord ceux qui existent. Je suis bien
d'accord pour établir une politique du sport, mais je pense que la
première chose à savoir, c'est quelles sont les sommes d'argent
dont nous pouvons disposer. Nous ne pouvons pas en même temps marcher
à fond de train dans l'éducation, dans la voirie et dans les
sports.
M. PARENT: Je n'ai pas l'intention de soulever une polémique,
mais je pense que le député de Mégantic sort du cadre
établi pour le travail d'un comité. Je ne veux pas juger du
bien-fondé de la question qu'a posée le député de
Fabre au sous-ministre, mais je voudrais bien que nous nous entendions sur une
chose: il n'est pas question de faire dépendre le travail du
comité parlementaire du budget qui est à la disposition des
différents ministères.
Il est question d'établir une politique de jeunesse, de loisirs
et de sports qui n'existe pas. Or, on ne peut pas motiver l'action du
comité parlementaire en disant qu'il faut s'en tenir au budget qu'on
mettra à leur disposition. Moi, je pense plutôt que le travail du
comité dans le mandat qu'il lui a été confié, a
été d'établir et de faire des recommandations
auprès de l'Assemblée nationale sur une politique à
instaurer au Québec dans le domaine de la jeunesse, des loisirs et des
sports. Or, cela n'a rien à voir avec le budget disponible.
Je comprends qu'au cours des audiences, il est possible de convoquer des
témoins, de connaître ce qui se dépense
présentement, ce qui s'accomplit, quels sont leurs projets, leurs
politiques. Mais ils ne peuvent être astreints aux simples
énoncés ou aux simples faits qui se produisent en marge des
budgets des ministères.
Il s'agit pour nous, à ma connaissance, ici, au comité,
d'établir une politique, à court ou à long terme, et par
la suite selon les disponibilités budgétaires, on pourrait
établir des priorités. C'est là que la question
budgétaire entrera en ligne de compte quand il s'agira d'établir
les priorités. On ne peut pas restreindre l'action du comité ni
les faits et gestes du haut-commissariat dans ses motifs ou ses objectifs
à atteindre. Il s'agit de déterminer à mon avis, quels
sont les objectifs pour lesquels nous siégeons, et ensuite le
haut-commissariat pourra oeuvrer à l'intérieur du budget qui sera
mis à sa disposition. Mais, à mon avis, on ne peut pas motiver en
disant que la discussion doit se restreindre au budget des
ministères.
Quant à la question que pose le député de Fabre
à savoir ce qui se produit actuellement, ou s'il y a des divergences
entre les ministères et le haut-commissariat? Je pense bien qu'au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche c'est un
ministère que je connais assez bien le service des parcs n'est
pas, à proprement parler, en querelle ou en divergence de vue avec le
haut-commissariat. Il a une fonction bien définie, c'est
l'aménagement et l'administration, quitte au haut-commissariat de se
servir des postes, des disponibilités à l'intérieur du
service des parcs pour répondre à l'orientation qu'il donne au
haut-commissâriat pour les sports et les loisirs.
M. BERGERON: Je pense que le but que nous avons recherché en
demandant à différents sous-ministres de venir devant le
comité, c'était précisément de nous faire
connaître les sommes d'argent que leur ministère pouvait
dépenser dans ces domaines de la jeunesse, des sports et des
loisirs.
M. PARENT: La politique... structure les budgets.
M. GRENIER: Je pense que la question du député de Fabre
tout à l'heure, à laquelle a répondu M. Bergeron en
objectant qu'on avait fait venir les sous-ministres pour répondre en
fait à ce qu'on lui demande de nous répondre ici. La question de
M. le député de Fabre est dirigée vers M. Duceppe. Qu'il y
ait des anomalies au niveau de chacune des commissions, au haut-commissariat,
c'est bien évident, tout le monde le sait à l'avance, on le
savait avant d'entreprendre notre étude ici. Lorsque M. Bergeron
répond en disant qu'on doit d'abord demander au sous-ministre de faire
l'inventaire ici devant nous dans chacun des ministères pour nous donner
le potentiel qu'ils ont dans leur ministère, je pense qu'on devrait
faire la même chose avec M. Charron, même si c'est à ce
ministère-là que réside actuellement l'effectif des
loisirs et des sports. On devrait savoir ce qu'on doit mettre à la
disposition des loisirs et des sports à ce ministère-là.
Ensuite, quand on connaîtra au niveau de chacun des ministères ce
qui réside dans chacun des ministères affectés par les
loisirs et les sports, on pourra analyser les anomalies. Que M. Houde soit plus
sensible aux problèmes du plein air, problèmes qui le touche de
plus près peut-être, je trouve cela tout à fait normal et
il n'y a rien de scandaleux là-dedans, qu'il s'interroge
là-dessus comme il s'interroge sur plusieurs autres questions. Mais je
pense que le temps n'est pas encore venu, qu'il faudrait d'abord savoir de
notre inventaire ce que nous avons dans les mains.
M. PARENT: Cela, au stade des recommandations.
M. GRENIER: Absolument, mais je pense bien que cela peut faire quand
même partie comme vous disiez M. Parent des
responsabilités que nous avons ici. Il me semble qu'il serait de mise
qu'on interroge d'abord M. Charron afin de lui permettre de retourner, lui
aussi, à son travail.
M. CHARRON: M. le Président, si je comprends bien la raison
d'être du comité, c'est d'entendre différentes personnes ou
des représentants de différents ministères
intéressés à la récréation en plein air, aux
loisirs et aux sports, dans le but, par la suite, de faire des recommandations
précises au gouvernement sur la coordination qui doit exister et la
concentration des sommes d'argent qui doit se faire entre les mains du
ministère le plus apte à donner satisfaction à la
population dans le domaine des loisirs.
Les exposés de M. Parent et de M. Houde tendent à demander
si cette coordination commence à exister chez nous. La réponse
est oui. Je comprends l'intérêt de M. Bergeron. D'ailleurs, cela
fait quelques années déjà que nous demandons que les
sommes dépensées dans le domaine de la récréation
en plein air, en particulier, soient concentrées dans un seul
ministère. Sans aucun doute, lors de vos entrevues, vous allez constater
que des sommes semblables sont dépensées peut-être dans six
ministères différents. Là, la coordination est beaucoup
plus difficile.
Du côté de nos budgets pour la récréation en
plein air, il ne faut pas inclure seulement les budgets du service des parcs.
Il faut y ajouter ceux du service de la faune qui est chargé
de l'aménagement de la faune dans nos parcs, et même en
dehors de nos parcs, ainsi que les budgets de la protection qui est un service
rendu et aux parcs et à la population en général, mais qui
touche tout le monde, quand même. C'est de l'argent dépensé
pour la récréation en plein air afin de la réglementer,
jusqu'à un certain point, quand il s'agit de chasse et de Pêche.
Ces chiffres, je les fournirai comme je vous l'ai dit tout à
l'heure dans un rapport complet.
L'argent du Haut-Commissariat à la jeunesse aux loisirs et aux
sports, actuellement du moins, revêt beaucoup plus la forme de
subventions et de salaires que n'importe quelle autre chose. Si je me trompe,
M. Bélanger pourra me corriger. Personnellement, je ne suis pas
favorable à un seul budget de subventions. Il se peut également
ou il pourrait se faire qu'un budget approprié d'achat
d'équipement, au niveau de la population, apparaisse dans un budget
semblable. Cela ne s'est pas fait encore. La raison, M. Bergeron l'a
expliquée, c'est qu'obtenir de l'argent, évidemment, ce n'est pas
toujours facile auprès du ministère des Finances dans les
conditions actuelles. Il faut le comprendre tout de même. Ce n'est pas
une critique que je dirige contre le ministère des Finances.
Est-ce que cela répond à vos exposés, messieurs
Parent et Houde?
MR. BROWN: But à think there is a little more involved in this by
listening to the Deputy-minister.
Certainly, the money involved and the actions involved are most
important, but it is even more important that the motives involved are also
examined. In the case of Tourism, Fish and Game, in your Department, you deal
quite little with skiing.
MR. CHARRON: Yes.
MR. BROWN: Skiing is a tourist endeavour that also ties in with a youth
endeavour at the same time in the province. Therefore, the motives and the
policy dealing with skiing are most important for us to examine. For instance,
there are grants given to ski unions. à think there is an amount of
$10,000 that goes to the Laurentian Ski Resort.
Now, it is possible that within the context of this committee, we might
want to decide as to whether it would be better to use the same $10,000 we have
always spent to go to administration or, for instance, to give it to Ski
Patrols. Right now, we have a group of men and women throughout the province of
Quebec who are assisting tourism and recreation for nothing and who are short
of money to be able to carry on their endeavours. à think that this is
worth raising, while the Deputy-Minister is here, even though it might possibly
be transferred to the future.
Motives and things of this type we could discuss with the
Deputy-minister because he is an extremely valuable man to have in front of us
and we naturally would want to pick up the most we possibly can under the
circumstances. So, à do not think that we should limit ourselves to just
budget or just consider the mechanics of the affair.
In the case of something special involving not only an industry in the
province but one of its greatest activities, I think we should feel free to
talk about it.
MR. CHARRON: If you are discussing skying, we have to make a distinction
here. We are talking of the grant that has been given regularly for a number of
years to the Ski Association North of Montreal. It was for publicity purposes
to bring people in. That was a tourism grant and not a money grant for ski
patrols, for ski lifts or for ski equipment.
I agree with you on that. But the grant has never been given so that the
ski stations could buy equipment or pay salaries. The grant was there for their
cooperative publicity and nothing else.
MR. BROWN: This is exactly the point that I am talking about. Money that
has been spent over the past years, as a matter of fact, might possibly be an
error, because if you do it one year, you will do it another year. This
committee meets to take a new look at these things. Does the money involved
through tourism do the job it is supposed to do? Does it carry on the maximum
amount of benefit to the people of the Province of Quebec? Could it be used in
another fashion to even do a better job? Perhaps what was necessary in the past
is not necessary for the future. That is my idea.
MR. CHARRON: Perhaps the best way to find that out would be to meet the
people who received these grants and find out how efficient the grants have
been. If you meet the Ski Association North of Montreal, they will tell you
they were very satisfied that we have helped them with their cooperative
advertising.
These results have been good. But we may not have... I am sorry, Mr.
President.
M. LE PRESIDENT: M. Charron, je crois que l'on disait dans votre
convocation: « Votre
contribution consistera à nous faire un exposé des sommes,
initiatives, projets, activités, etc., que votre ministère a
consacrés aux problèmes de la jeunesse, des loisirs et des sports
dans le Québec. Egalement nous apprécierions tout exposé
sur les activités indirectes dans lesquelles votre ministère est
engagé en ce qui concerne le mandat de notre comité.»
M. CHARRON: Non, M. le Président. Ma convocation me prie
d'exposer la politique générale actuelle de notre
ministère, de même que de son orientation future dans les domaines
de la jeunesse, des loisirs et des sports. Je crois que, dans ce
domaine-là, ceux qui peuvent répondre le plus adéquatement
sont M. Bélanger et ses officiers.
M. LE PRESIDENT: Un instant, ce que nous voulons savoir d'abord, c'est
l'argent dépensé par votre ministère pour les sports, de
même que des lois qui concernent la jeunesse, les loisirs et les sports.
Si vous étiez capable de nous faire un rapport, nous pourrions
travailler avec le haut-commissariat pour le reste.
UNE VOIX: Quels détails voulez-vous?
M. HOUDE: M. le sous-ministre vient de le lire dans le mandat. Il y a
quand même une question d'option; ce n'est pas toujours une question
d'argent. J'aimerais avoir l'opinion du sous-ministre; s'il ne peut pas me
répondre, il ne me répondra pas. Il a dit tantôt qu'il y
avait actuellement au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, un secteur très important, celui de la faune. Y a-t-il dans
votre ministère, M. le sous-ministre, un service qui fait affaires
directement avec des sports comme la chasse et la pêche, oui ou non?
M. CHARRON: Oui.
M. HOUDE: La chasse et la pêche sont des sports.
M. CHARRON: Exactement.
M. HOUDE: Est-ce qu'à l'avenir la chasse et la pêche, comme
sports, au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
sont appelés à être transférés au
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports? Est-ce que
le haut-commissaire a actuellement quelque chose à voir avec la chasse
et la pêche?
M. CHARRON: Quand on parle de chasse et de pêche, chez nous, on
parle de territoires des- tinés à la chasse et à la
pêche et à leur aménagement. Jusqu'à aujourd'hui,
nous n'avons pas parlé d'encourager la chasse ou la pêche ou de
montrer aux gens comment chasser et comment pêcher.
M. HOUDE: Par ricochet, vous le faites.
M. CHARRON: Par ricochet, nous le faisons, oui, mais nous ne nous y
intéressons pas directement. Nous leur fournissons les territoires. Nous
aménageons la faune. Nous nous occupons des permis, de la protection.
Jusqu'à maintenant, nous ne sommes pas allés plus loin que
ça. Que nous devions le faire, c'est une autre question.
M. PARENT: Cela doit aller plus loin que ça. Avec la
Fédération de la faune, vous avez des relations très
étroites qui vous transmettent, par les rapports annuels, des
recommandations quant à ce que le ministère devrait faire au
point de vue de la protection de la faune.
M. CHARRON: Vous les avez vus, ces rapports, M. Parent?
M. PARENT: Oui. M. CHARRON: Merci.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions à poser
à M. Charron?
M. HOUDE: Peut-être pourriez-vous inclure dans votre rapport
concernant la réglementation des auberges de jeunesse,
l'établissement de réseaux d'auberges de jeunesse que le ministre
Loubier lui-même, à la dernière session, a
préconisé. Il a dit que c'était en projet. Alors, d'une
part, les projets pour l'établissement d'auberges de jeunesse. Qui, dans
le ministère s'en occupe? Qui a l'intention de s'en occuper? Est-ce un
service existant? La réglementation relèvera-t-elle du service de
l'hôtellerie, du ministère de la Santé, ou quoi? C'est tout
cela que nous essayons de savoir, quitte un jour, à faire des
recommandations?
M. CHARRON: Un représentant du ministère, M. Houde, est
déjà en Europe pour étudier de quelle façon ils
administrent et en vertu de quelle loi ils peuvent administrer les auberges de
jeunesse. A son retour, il présentera évidemment un rapport de sa
visite. Et c'est à partir de cela que nous continuerons notre
planification dans ce domaine. C'est déjà en marche,
ça.
M. HOUDE: C'est quand même intéressant de savoir qu'il y a
un représentant de votre ministère en Europe pour étudier
l'administration, l'implantation d'un réseau d'auberges de jeunesse.
Voici une part.
D'autre part, on a encore un Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports. Quel est son rôle? Actuellement, je n'opte ni pour
l'un ni pour l'autre. Je dis qu'actuellement lorsqu'il s'agit d'auberges de
jeunesse, lorsqu'il s'agit depuis un an, un an et demi, deux ans, de bases de
plein air que l'on considère comme des auberges de jeunesse... On peut
en nommer.
M. CHARRON: En fait, vous revenez à votre question de tout
à l'heure demandant qu'il y ait de la coordination entre le
haut-commissariat et les efforts du reste du ministère dans des domaines
donnés. Je vous réponds que c'est commencé actuellement.
M. Bélanger rencontre M. Lemieux et a dû rencontrer M. Alarie qui
est actuellement en Europe pour les affaires des auberges de jeunesse. Alors,
cette coordination est commencée. Il faut quand même
réaliser que le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports, comme tel, ne nous a été transféré
si je peux dire que depuis quelques mois.
J'admets qu'auparavant, encore là avec un haut-commissariat
séparé d'un ministère, peut-être que la coordination
a été plus difficile. Mais, M. Bélanger peut
répondre lui-même dans le domaine de la coordination.
Actuellement, je crois qu'il y participe activement.
M. HOUDE: Oui, je comprends tout ça. Je vais aller
peut-être encore un peu plus loin, M. le sous-ministre. On ne nous l'a
pas donné comme document, autour de la table, peu importe les raisons.
Il reste quand même que l'étude, que vous dites entreprise,
actuellement par un fonctionnaire, concernant un réseau d'auberges, pour
prendre l'exemple des auberges, concernant la coordination qui existe entre
différents services doit se faire, pour arriver éventuellement
à une politique globale qui sera peut-être la création d'un
ministère de la Jeunesse, des loisirs et des sports, avec toutes ses
ramifications et ses implications.
Ce que vous dites qui se fait, la coordination qui est censée se
faire, est-ce que, oui ou non, un comité a été
chargé,, il y a quelques mois, de faire toutes ces
études-là, de tout considérer cela? Est-ce que, oui ou
non, un comité a remis au ministère un rapport qui s'appelle:
Rapport, planification 003? Ou, est-ce qu'on reprend le même genre
d'études?
Si cela a été fait, s'il y a une équipe de
spécialistes qui s'est penchée... On le sait, ce ne sont pas des
« si », il y a eu une équipe de spécialistes qui
s'est penchée sur ces problèmes.
Elle était dirigée par M. Yvan Dubois. Ils sont
allés en Europe. Ils ont étudié cela. Ils ont
compilé tout ce qui existe de rapports depuis dix ans. Ils sont
arrivés avec un document précis, en noir sur blanc, en disant:
Voici nos recommandations pour l'élaboration d'un futur ministère
de la Jeunesse, des Loisirs et des Sports, et voici nos recommandations pour
toute la coordination. Il existe, ce document-là. Au lieu de perdre
notre temps, jusqu'à un certain point comme ça, à parler,
à parler, à parler, il me semble que si nous avions le document,
ce serait peut-être plus facile, autour de la table, d'étudier ce
document-là et de voir ce qui en est. Ou est-ce que ce document a
été fait pour être classé et qu'on continue à
dire: Oui, il y a de la coordination entre un service et l'autre service. On va
savoir, par le sous-ministre, dans une semaine ou dans quinze jours, qu'il y a
X montants d'argent qui sont donnés au Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports? J'ai vraiment l'impression que cela a
été fait.
M. CHARRON: Est-ce que c'est la première fois que vous demandez
le document, M. Houde?
M. HOUDE: Non, c'est la troisième fois. M. CHARRON: Il vous a
été refusé ou quoi?
M. HOUDE: Jusqu'à maintenant, nous ne l'avons pas eu encore.
M. LE PRESIDENT: Parce qu'il n'était pas prêt pour
communication, immédiatement. On a dit qu'aussitôt qu'il serait
prêt, on nous l'enverrait.
M. CHARRON: Tout ce que je peux vous répondre, c'est de
m'informer pourquoi le document n'a pas été remis.
M. HOUDE: Vous acceptez avec moi... enfin, je pense que vous admettez
que cette étude-là a été faite.
Quand bien même nous rêverions en couleur en disant: Il
serait peut-être bon que la chasse et la pêche soient un jour dans
un ministère de la jeunesse, des sports et des loisirs, je ne sais pas
ce que ces gens-là ont recommandé après avoir
étudié pendant un mois, peut-être deux, et avoir
compilé tout cela.
Partant de là, il me semble que ce serait
beaucoup plus facile pour nos réunions, ici, de connaître
ce qui semble vouloir s'annoncer pour l'avenir et d'entendre alors les parties
en cause. Supposant que le Docteur Lemieux du service des parcs
remarquez que je ne le connais pas et que je ne lui ai pas parlé... Il y
a sûrement des gens qui disent M. Loubier aussi l'a dit que
chaque ministère est très sensible à la juridiction,
à ce qui lui appartient. J'imagine que c'est la même chose
à l'intérieur d'un même ministère où il y a
différents services. Si le comité de planification recommande un
jour que tout ce qui s'appelle Sport avec un grand S, activités de plein
air et tout cela sort d'un ministère, de celui du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, par exemple, pour en former un autre, est-ce que les
hauts fonctionnaires du service des parcs poufferont de rire, seront 100%
d'accord avec cela ou ne le seront pas? Ont-ils des raisons sérieuses de
dire: Non, écoutez, peut-être le Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports pourrait-il voir à organiser des
activités, mais laissez-nous encore l'aménagement. D'autre part,
le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports pourrait
également dire: Non, si nous voulons faire un travail sérieux et
global, il faut, nous aussi, penser à l'aménagement.
C'est cela que j'aimerais savoir; Y a-t-il une politique
d'établie, y a-t-il des projets précis?
M. CHARRON: Vous ne croyez pas que si le rapport suggère des
transferts semblables, le premier à en donner l'ordre devrait être
le ministre? Que c'est lui qui devrait donner la réponse
là-dessus?
Ce n'est pas au directeur du service des parcs de dire: Moi, je ne m'en
vais pas avec le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports. A un moment donné, il y a un ministre qui va lui dire: Tu te
déplaces vers le haut-commissariat, ou vice versa, je ne le sais
pas.
M. HOUDE: Je suis bien d'accord, mais c'était peut-être
une...
M. CHARRON: Je ne crois pas que je doive répondre à votre
question: « Est-ce que le Docteur Lemieux serait content de s'en aller
à une place ou à une autre? »
Je ne crois pas que cela puisse apporter à ce comité
quelque aide que ce soit.
M. HOUDE: Non, mais je pense qu'un des buts du comité
était quand même d'essayer éventuellement de faire des
recommandations.
Et si nous étudions toutes les implications, peut-être que
le comité arrivera un jour à dire: Ecoutez, c'est tellement bien
structuré dans tel ou tel ministère actuellement; cela fonctionne
tellement bien tout en améliorant tel ou tel service que,
peut-être, il n'est pas nécessaire d'avoir un ministère de
la Jeunesse, des Loisirs et des Sports. Cela peut aussi bien être une
réponse. Mais actuellement, nous avons l'impression de travailler comme
si nous nous en allions directement vers la création d'un
ministère de la Jeunesse, des Loisirs et des Sports quand nous savons
parce que nous nous intéressons aussi à cette
question-là qu'il y a d'autres écoles de pensée,
fort nombreuses, qui ne sont absolument pas pour la création d'un
ministère et qui disent: Tout ce qui concerne le plein air est
déjà structuré à tel endroit. Pour tout ce qui
concerne les normes de santé ou de sécurité, le
ministère de la Santé dit: Nous, nous l'avons
déjà.
Tout ce dont nous aurions besoin, peut-être un jour, ce serait un
haut-commissariat qui aurait comme principal et unique mandat de coordonner
tout cela.
M. CHARRON: Mais à ce point-là, tout ce que j'ai à
faire est de donner l'information que le comité me demande. Il ne
m'appartient pas de donner la réponse que le comité soumettra au
gouvernement.
M. HOUDE: Non, je ne vous demande pas nécessairement...
M. CHARRON: Je peux vous donner l'information, mais ce n'est pas moi qui
vous dira: Le ministère devrait changer de forme: une partie devrait
être transférée au ministère des Terres et
Forêts ou à un autre ministère.
C'est vous qui prendrez la décision.
M. HOUDE: Bon, c'est d'accord.
M. CHARRON: C'est à vous qu'il appartient de faire une suggestion
au gouvernement.
M. HOUDE: D'accord, c'est à nous de faire une suggestion.
M. CHARRON: Oui.
M. HOUDE: Mais pour faire une suggestion, je pense que ce n'est pas
à nous, d'autre part, de recommencer à faire tout un
mémoire sur chacun des ministères...
M. CHARRON: Non, d'accord. Le document n'a pas été
présenté pour certaines raisons, je suppose...
M. HOUDE: Qu'on nous donne les raisons.
M. CHARRON: Je vais les vérifier, et le ministre lui-même
vous donnera sa réponse là-dessus.
M. LE PRESIDENT: C'est cela. Est-ce qu'il y a d'autres questions, M.
Charron?
M. GRENIER: Je pense que si le rapport existe, il est absolument
nécessaire de l'avoir devant nous, non pas pour décider, mais
pour faire des recommandations en se basant sur lui. C'est absolument
nécessaire. S'il est vrai que ce rapport mentionne ce que le
député de Fabre dit, il est clair qu'il serait bon d'avoir cette
pièce de travail devant nous pour arrêter de broder et de
valser.
M. BERGERON: M. Charron, pourrais-je vous demander de nous dire dans
votre rapport, noir sur blanc, quelles sont les sommes d'argent que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dépense
pour les parcs, pour la faune, pour la protection et pour la chasse et la
pêche?
M. CHARRON: En fait, c'est le budget complet de la direction
générale de la chasse et de la pêche.
M. BERGERON: Oui.
M. LE PRESIDENT: Le budget, les lois.
M. CHARRON: Les lois aussi. Je l'ai noté.
M. LE PRESIDENT: M. Charron, nous vous remercions et nous attendons
votre rapport.
M. HOUDE: Les commissaires?
M. LE PRESIDENT: Oui, nous continuons M. Bélanger.
M. HOUDE: M. Bélanger, je voudrais savoir quelle est actuellement
la position du haut-commissariat, ses projets, s'il en a, et le travail
accompli quant à la formation des cadres dans le domaine
général de la jeunesse, des sports et des loisirs.
M. BELANGER: La formation du personnel, tant bénévole que
rémunéré ou autre? Disons que nous avons
étudié cette question. Il n'y a rien de final. Chose certaine,
nous reconnaissons que nous ne toucherons pas au personnel
spécialisé qui devra obtenir sa compétence ou sa formation
dans un milieu universitaire, puisque ça relève du
ministère de l'Education ou encore des universités. Nous
reconnaissons, cependant, l'urgence d'avoir du personnel
spécialisé dans ce secteur.
Il reste les bénévoles ou les cadres qui ont
été formés jusqu'à maintenant à l'aide de
cours donnés par différentes associations ou par la CLQ. Nous
allons proposer à l'honorable Lou-bier des structures ou des
mécanismes qui nous permettront, premièrement, d'établir
des normes minimales, au sujet du contenu de ces cours. Nous déciderons
par quoi ces cours seront sanctionnés; par un brevet ou par un
certificat; enfin, ce sera quelque chose d'uniforme pour l'Etat du
Québec. Egalement, nous ferons en sorte que le personnel puisse, par la
suite, être recyclé ou suivre de nouveau des cours pour se
perfectionner sans cesse.
Il y aura non seulement un comité, mais aussi du personnel
permanent, nous l'espérons, qui travaillera constamment à la
planification concernant la formation du personnel.
M. HOUDE: Maintenant, une question j'espère ne pas
être hors d'ordre qui m'apparaît urgente actuellement. Je
pense que vous êtes bien au courant de la situation, même si
techniquement ça relève du ministère de l'Education. Tous
les commissaires savent que, d'ici peut-être deux mois, un groupe
d'étudiants, finissants de l'Ecole de loisirs, greffée à
l'Institut de technologie de Montréal, vont recevoir, après trois
ans d'études, après une onzième année
ça fait trois années consécutives que nous en parlons;
c'est un problème grave un diplôme dont personne ne semble
connaître la valeur actuellement. Ce diplôme ne leur donne pas le
droit techniquement d'enseigner dans les écoles, puisque ce n'est pas un
diplôme d'école normale. Ce diplôme leur donnera le titre de
techniciens en loisirs et sports. Enfin, c'est ce qui semble être la
terminologie utilisée présentement.
Ces jeunes finissent leurs études en avril. Il reste
février et mars, soit deux mois et demi . Ils sont peut-être
une centaine. Qu'arrive-t-il de ces jeunes garçons et de ces jeunes
filles qui ont fait trois ans d'études dans une école du
gouvernement pour devenir techniciens en loisirs?
M. BELANGER: Je me permets tout de mê-
me de répondre, même si la question me semble un peu hors
d'ordre comme le député de Fabre l'a bien dit au début.
Nous ne pouvons pas rester insensibles à l'avenir de ces jeunes qui,
depuis trois ans, poursuivent des études dans ces trois écoles
qui leur donnent une formation de techniciens en loisirs.
J'ai eu à ce sujet quelques pourparlers avec le responsable au
ministère de l'Education. C'était pour m'informer et non pas pour
m'ingérer dans un secteur qui n'est pas le mien. Comme je l'ai dit, il y
a un instant, nous ne sommes pas insensibles au sort de ces jeunes qui
s'adressent bien souvent au haut-commissariat afin de savoir si, à la
fin de leurs études, ils pourront avoir un débouché dans
un endroit ou dans un autre.
Il est même probable du moins, c'est ce qu'on m'a dit
qu'il y ait une quatrième année d'ajoutée, comme la
troisième année qui est arrivée à la toute
dernière minute. Où cela conduira-t-il ces jeunes? Je ne le sais
pas. Je pense bien que nous nous posons la même question.
M. HOUDE: Maintenant, étant donné que nous avons avec nous
le haut-commissaire à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, j'en
profite pour dire que c'est excessivement grave, parce qu'au départ ces
trois écoles ont été créées il y
avait trois sections pour un cours de deux ans.
L'an passé les mêmes problèmes ont surgi.
C'est-à-dire qu'il ne semblait pas y avoir de reconnaissance de
diplôme, il ne semblait pas y avoir un trop grand marché du
travail, on ne savait pas quoi en faire. Nous avons ajouté une
troisième année d'étude. Là, vous venez de dire
qu'encore une fois le problème n'est peut-être pas
réglé. On ajoute une quatrième année
d'étude. Cela les occupe; en tout cas ils sont aux études. Ma
question est la suivante: Etant donné que ces finissants n'ont pas
techniquement le droit d'être considérés comme des
professeurs, est-ce que le commissaire âlajeunesse, aux loisirs et aux
sports peut les aider à se trouver du travail? Est-ce que des organismes
sont prêts à utiliser les services de ces finissants et
finissantes-là? Est-ce qu'un marché du travail a
été étudié? Est-ce qu'une étude a
été faite concernant les disponibilités d'emploi?
M. BELANGER: M. Houde remet un peu en question toute l'étude qui
aurait certainement dû être faite avant que l'école ne soit
fondée. Je pense bien que M. Houde s'est penché sur la question
à maintes reprises, déjà, depuis le début de la
formation ou de la mise en marche de ces écoles. On a dit, je pense
bien, dans tous les milieux, que l'étude du marché du travail
aurait dû être faite avant, afin de connaître les
débouchés, d'informer ces jeunes qui, pour une raison ou pour une
autre, se sont engagés sur cette voie. Est-ce que M. Chantigny et M.
Duceppe peuvent répondre? Je pense bien que je vais laisser le soin
à M. Chantigny et à M. Duceppe de répondre à la
question que vient de poser le député de Fabre.
M. CHANTIGNY: Premièrement, il faudrait bien préciser que
cette école de techniciens de loisirs a été fondée
avant la mise en place du haut-commissariat, donc, ce n'est pas notre
responsabilité, juridiquement. Par ailleurs, avant d'entrer dans les
détails sur le plan des principes, je crois que c'est l'évidence
même, après l'examen le plus sommaire de la situation ici au
Québec dans le domaine de la jeunesse, des loisirs et des sports, qu'il
y a un besoin urgent de cadres compétents. Un besoin de cadres qui se
fait d'ailleurs sentir àtous les niveaux. On ne cesse de nous demander:
Qui pourrait nous aider et nous conseiller? Même, on nous demande une
recherche personnelle permanente dans nombre de municipalités ainsi que
dans les centres de loisirs, tels qu'ils existent présentement, ainsi
qu'au sein des associations, fédérations sportives, que cela soit
au niveau provincial ou au niveau régional.
Disons qu'a priori, étant donné que je me suis quand
même laissé dire que ce cours-là était
sérieux, dans le contexte présent ces gens pourront certainement
se trouver un débouché de travail. Cependant, cette question des
techniciens en loisirs en repose une autre qui est beaucoup plus large et
beaucoup plus complexe, qui est celle de toute la formation des cadres en
général. C'est justement l'une des grandes préoccupations
actuellement ici au haut-commissariat, c'est de repenser toute cette question
globalement, d'établir des critères qui sont maintenant
applicables pour les années à venir, de façon,
précisément que cette politique peut-être excellente, par
ailleurs, mais souvent incohérente quand même, ne puisse plus se
perpétuer. C'est actuellement le point où nous en sommes.
M. HOUDE: D'accord, mais je me fais encore le plaideur de ces jeunes qui
sont là en place. Je suis parfaitement d'accord avec le commissaire
Chantigny sur l'importance d'une planification pour la formation des cadres
à l'échelle de la province, mais je répète que nous
sommes devant un fait accompli: Au moment où nous nous parlons, il y a
quelques centaines d'étudiants et d'étudiantes dans des
écoles of-
ficielles du gouvernement qui complètent, dans certains cas, une
troisième année d'étude et qui se demandent actuellement
où ils iront. Peut-être que si le commissaire avait des
débouchés ce serait un stimulant et un réconfort pour ces
jeunes qui ont étudié pendant trois ans, comme d'aller à
l'école et de leur dire un nouveau « non » d'essayer de les
aider à leur trouver au moins un emploi.
Maintenant, j'ai une autre question très importante qui pourrait
être adressée au haut-commissaire. Cela faisait partie des
ateliers de travail au dernier congrès des sports, concernant toute la
question du financement des activités de loisirs, de jeunesse et de
sports. M. Bergeron disait tantôt qu'il ne faut pas rêver en
couleurs; cela prend de l'argent. Le gouvernement le dit, tous les
ministères le disent, toutes les municipalités le
répètent. D'autre part, il y a quand même des
économistes, un atelier de travail qui ont formulé des
suggestions assez concrètes pour essayer de trouver des moyens de
financer, comme cela se fait parfois dans d'autres pays, toutes les
activités de loisirs, de jeunesse et de sports dans la province de
Québec.
Ce sont des moyens aussi simples que des billets à l'occasion de
la coupe Grey, de la coupe Stanley, de la coupe Davis, où on n'a
absolument rien à organiser. Tout ce qu'on a à faire, c'est de
vendre des billets. Tout le monde sait que ça se fait de toute
façon et que c'est la pègre qui fait des millions et des millions
sans même payer d'impôt avec ça. Tout le monde a
parlé de possibilités d'une loterie. Depuis quelques
années une étude a été faite concernant la
légalisation du pari mutuel par exemple. La commission Laroche a
suggéré une taxe si on peut appeler ça une taxe
de 1% ou 1/2% sur tous les billets d'entrée, que ce soit dans le
domaine des activités artistiques, culturelles, sociales et sportives,
qui serait versée directement à la cause du sport, de la jeunesse
et des loisirs.
Ce que je veux savoir: Est-ce qu'à la suite du congrès,
depuis qu'il y a eu un atelier de travail sur ce sujet, est-ce que le
haut-commissariat entend présenter éventuellement des
suggestions, soumettre des recommandations quant au financement du secteur
jeunesse, sports et loisirs.
M. BELANGER: Premièrement, nous allons attendre de recevoir le
rapport du congrès. Malheureusement, je n'ai pas participé
à cet atelier. Deuxièmement, quant à la deuxième
partie de votre question, nous nous proposons certainement de suggérer
les façons d'autofinancer le sport et le loisir dans la province.
Déjà il y a un comité qui commence un travail dans ce
sens-là et nous espérons pouvoir fournir un rapport au ministre,
toujours dans les plus brefs délais.
M. PARENT: Voici, c'est une question que je pose avant que nous
recevions le sous-ministre de l'Education, mais je me demande si le
haut-commissariat a déjà étudié cette question de
l'accessibilité, la disponibilité et l'utilisation des locaux et
équipement des commissions scolaires. Est-ce que le haut-commissariat a
déjà eu des rencontres avec le ministère de l'Education,
est-ce qu'il a des suggestions relativement à ces trois domaines qui
concernent les commissions scolaires et pour lesquelles il y a de
l'équipement et des locaux en quantité et qui ne servent pas.
M. BELANGER: Je reviens à la question de l'inventaire du
début. Lorsque l'inventaire sera complété, nous saurons
exactement ce que nous avons en fait d'équipement scolaire et cette
partie de l'inventaire revêt un cachet un peu particulier puisqu'il est
en fait en collaboration avec le ministère de l'Education. Dès
que nous connaîtrons tout l'inventaire en place à
l'intérieur des régions administratives du Québec, nous
nous proposons d'établir un lien permanent non seulement avec le
ministère de l'Education, mais même avec tous les autres
ministères, lien permanent qui pourrait se traduire par un comité
interministériel de fonctionnaires permanents qui assurerait cette
coordination.
M. PARENT: Vous avez un comité interministériel, ça
n'avance pas vite.
M. BELANGER: De fonctionnaires permanents. Et je pense qu'il va nous
falloir absolument se donner ces mécanisme si nous voulons que des
décisions soient prises ici. Nous voulons être au courant
également des initiatives qui peuvent être prises dans d'autres
ministères.
M. PARENT: Non, mais je parle pour le haut-commissariat...
M. BELANGER: Oui.
M. PARENT: Est-ce que le haut-commisariat a des vues ou des projets ou
des suggestions relativement à ces locaux et ces équipements qui
sont disponibles?
M. BELANGER: Je pense que nous l'avons
dit lors de la première séance ici à laquelle nous
avons pris part. Nous avons bien dit que nous voulions rendre le loisir ou le
sport accessible à tous, entre autres par l'utilisation maximale de tout
ce que nous avons comme facilités récréatives et
sportives. Nous aurions pu ajouter; par l'utilisation maximale de tout ce qu'il
y a d'installations scolaires. Et même nos vues vont plus loin que
ça. C'est que nous voyons la possibilité de travailler en
étroite collaboration avec le ministère de l'Education dans
l'établissement de nouvelles installations qui ne répondent pas
aux normes de la direction générale de l'équipement au
ministère de l'Education.
Actuellement vous avez des régionales qui voudraient se doter
d'un amphithéâtre mais dans les normes on ne
reconnaît que les gymnases voudraient se doter de piscines
intérieures, de « field house ». On en a senti le besoin je
pense lorsque nous avons passé par là comme enseignants. Mais
ça ne répond pas aux normes du ministère de
l'Education.
Mais ce n'est pas une raison valable, je crois, pour priver les
municipalités, ou encore demander aux municipalités ou à
d'autres ministères de donner à des secteurs ou à des
régions de la province certaines de ces installations: «
arénas » ou piscines intérieures.
Il me semble qu'il serait tout à fait normal que ce soit
intégré dans les complexes scolaires et qu'au lieu de construire
quatre, cinq ou six gymnases, de multiplier ces plateaux d'enseignement qui
sont reconnus et acceptés, on donne une autre forme d'activité
physique, une autre forme de bâtiments ou d'installations sportives qui
pourrait être un amphithéâtre.
M. PARENT: Il y a là deux aspects. Il y a l'aspect
équipement qui représente des dépenses d'immobilisation,
et aussi l'aspect administratif. Dans le domaine de l'immobilisation, le
ministère de l'Education ne nous donne rien en ce qui concerne
l'aménagement de piscines.
M. BELANGER: Oui.
M. PARENT: J'en ai donné un exemple avec la cité des
jeunes de Hull. Deuxièmement, c'est que de l'autre côté, on
nous empêche de les administrer, même si nous pouvons les financer.
Dans le projet de la cité des jeunes, nous avions obtenu la finance.
Mais à cause des barèmes établis par le ministère
de l'Education, on empêche même la commission scolaire de retenir
des heures à cause de la restriction des $3.50 per capita pour
l'administration dans les dépenses admissibles.
Même si nous pouvons financer comme pour la cité des
jeunes de Hull la construction d'une piscine, la commission scolaire ne
peut pas s'engager à retenir un nombre d'heures qui pourrait
répondre au service de la dette à cause de la restriction au
budget des $3.50 par tête...
M. BELANGER: Oui.
M. PARENT: ... sur l'ensemble du territoire.
M. BELANGER: Ici, je me permets de vous apporter un exemple de
collaboration sur lequel nous devrions nous attarder et que nous devrions
favoriser à l'avenir par des lois, s'il le faut.
Prenons, par exemple, la ville de Québec qui a construit une
piscine intérieure de 50 mètres. Cela n'a pas été
sans certaines difficultés. Cette piscine est située à
l'intérieur même d'une école, au parc Victoria.
La permission n'a pas été donnée par le
ministère de l'Education pour intégrer une piscine à
l'intérieur de ce bâtiment. Mais, tout de même, les
administrateurs de la ville et de la commission scolaire se sont
rencontrés et ils ont convenu d'un mode de financement et d'exploitation
de cette piscine.
Pendant les périodes scolaires, cette installation sert pour les
besoins académiques et scolaires. En dehors de ces périodes, une
fois que les besoins des organisations sportives de l'école sont
satisfaits, la piscine sert au public, de même que les samedis, les fins
de semaine et pendant toutes les vacances.
Il y a donc des mécanismes qu'il va falloir se donner afin que
les municipalités ne soient pas gênées, d'une part, pour
collaborer avec les commissions scolaires et pour que d'autre part, les
commissions scolaires ne nous disent pas: Bien, ça ne fait pas partie de
nos responsabilités. Ce n'est pas reconnu dans les normes. Cela ne fait
pas partie des $3.50 per capita qui sont donnés à chaque
élève pour l'éducation physique.
M. PARENT: C'est la raison pour laquelle je demande s'il y a
actuellement des pourparlers entre le haut-commissariat et le ministère
de l'Education.
M. BELANGER: Disons qu'il n'y a rien d'officiel. Il n'y a pas de gestes
concrets pouvant assurer la réalisation d'un projet immédiat.
Mais ça fait partie de nos préoccupations et nous espérons
pouvoir y donner suite.
M. HOUDE: Maintenant, dans un autre ordre d'idée, il y a un sujet
qui est toujours d'actualité et sur lequel les parents, en particulier,
nous posent souvent des questions. Dans un document que vous avez signé,
M. Bélanger, « Propositions sur une politique du sport au
Québec », je trouve à la page 12, concernant le sport
professionnel: « ... face aux sports professionnels, les pouvoirs publics
ont à s'acquitter d'une responsabilité sociale et morale. Cette
responsabilité est conditionnée par le fait que les
athlètes sont maintenant repérés et orientés vers
le sport de haute compétition à un âge de plus en plus
précoce. Il s'agit dans la plupart des cas d'un dépistage parmi
les classes d'adolescents. « Par conséquent, ceux-ci ont droit
à la protection de leur avenir social. »
Jusqu'à maintenant, est-ce que le haut-commissariat a
établi certains contacts et discuté de certains projets
vis-à-vis de ce que vous appelez « la protection de leur avenir
social » avec les organismes de sport professionnel?
M. BELANGER: Le document que vous avez en main a été
proposé seulement à titre de document de travail au
congrès du sport. Les idées qui y sont incluses reflètent
certainement les préoccupations du personnel du haut-commissariat. Je ne
pense pas que nous soyons déjà rendus à cette étape
puisque nous devons premièrement nous donner des structures qui nous
permettront de travailler, ainsi qu'un minimum de personnel afin de pouvoir
nous attaquer à ces problèmes.
Il reste que c'est certainement une préoccupation. Je ne dirais
pas que c'est prioritaire pour aujourd'hui, pour cette semaine-ci ou pour ce
mois-ci, mais j'espère qu'avec des structures et des moyens pour
fonctionner, nous pourrons nous pencher sur ce problème.
M. PARENT: Est-ce qu'éventuellement on envisage, au
haut-commissariat, un règlement sur l'accréditation des
organismes qui s'occupent des sports, des loisirs et de la jeunesse?
M. BELANGER: Petit à petit, vous...
M. PARENT: Même s'il n'y a pas de subventions.
M. BELANGER: ... entrez dans les structures que nous allons
proposer...
M. PARENT: Même s'il n'y a pas de subventions à verser.
M. BELANGER: ... et dont nous voulons discuter avec le ministre. Chose
certaine, c'est qu'il nous faut avoir des normes ou des critères pour
accréditer les associations, les organismes et tout ce que nous avons au
niveau du personnel bénévole.
M. PARENT: Il n'est pas question de subventions, là?
M. BELANGER: Non. Je parle d'accréditation de personnel,
d'associations ou d'organismes qui oeuvrent dans le domaine des loisirs. Cela
pourra devenir un critère, par exemple, dans l'attribution de sommes
d'argent pour les aider. Il nous faut absolument les accréditer et avoir
des normes pour ce faire.
M. PARENT: Vous êtes d'accord sur le principe qu'il faut
réglementer?
M. BELANGER: Non seulement nous sommes d'accord, mais c'est une de nos
préoccupations. Nous espérons que, dans les mois à venir,
une fois que les structures que nous voulons bien discuter avec l'honorable
Loubier, auront été acceptées, nous pourrons nous donner
des instruments de travail pour régler cette question urgente.
M. HOUDE: Seulement une dernière question. Pour l'année
1969, pour l'été qui s'envient, le haut-commissariat a-t-il des
projets précis afin d'utiliser les services de l'Office
franco-québécois de la jeunesse? Y a-t-il des stages, par
exemple?
M. BELANGER: Je répondrai à cela que tout est
conditionné par les demandes budgétaires que nous avons
déjà remises. Il y a des projets pour permettre à du
personnel professionnel d'acquérir des compétences dans des
domaines spécialisés. Il y a également des projets pour
permettre à la jeunesse de se perfectionner dans certains secteurs. Il
n'y a pas de projets arrêtés. Je pense bien qu'en ce qui concerne
les problèmes de la jeunesse, M. Duceppe serait plus en mesure que moi
de répondre à cette partie de la question.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. HOUDE: M. Duceppe.
M. DUCEPPE: Mais, quelle est la question?
M. HOUDE: Je demande si, actuellement,
pour l'été 1969 en particulier, le haut-commissariat a des
projets précis concernant la jeunesse, les sports et les loisirs
à soumettre à l'Office franco-québécois. Y a-t-il
quelque chose qui se dessine en ce sens-là?
M. DUCEPPE: Comme vient de l'exprimer M. Bélanger, le
haut-commissariat comme tel n'a pas encore concrétisé tous ses
projets. Cependant, le haut-commissariat a eu quelques rencontres avec les
représentants de l'Office franco-québécois concernant des
projets plus spécifiques qui nous étaient soumis par des
associations. Je prends un exemple plus précis en ce qui concerne le
domaine des camps de vacances du Québec. L'Association des camps de
vacances du Québec, tant la section française que la section
anglaise, nous a soumis un projet en regard de la formation du personnel. Ce
projet a été analysé par le haut-commissariat et nous
avons fait les recommandations appropriées à l'Office
franco-québécois. Pour ce qui est de piloter des projets vers
l'office, nous l'avons fait et nous le faisons encore dans la mesure du
possible.
Comme le disait tantôt M. Bélanger, en ce qui concerne les
projets du haut-commissariat soumis à l'office, il y en a eu, à
ma connaissance, un seul et il est en voie de discussion, non pas en voie de
réalisation. Tantôt, on parlait du domaine du plein air on m'a
cité en ma qualité de commissaire à la jeunesse et aux
loisirs, dont relevait la responsabilité du plein air.
C'est juste que la responsabilité relève de moi
actuellement, mais c'est juste également de dire que, d'autre part,
à l'intérieur du gouvernement, le plein air est encore
réparti sous la juridiction de différents ministères.
Cependant, on peut dire qu'il y a eu un début de coordination
avec les représentants du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche. M. Bélanger, je pense, a eu des rencontres avec des
représentants du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et moi, j'en ai eu également avec M. Lemieux. De plus, M.
Lemieux et moi avons convenu d'une méthode de travail, à savoir,
que nous nous tenons en permanente communication et que, même, il y
aurait lieu pour nous, dans des délais assez brefs, de rencontrer les
gens de l'extérieur.
Maintenant, je vais vous dire très franchement que dans nombre de
questions qui sont posées par vous, Messieurs du comité
parlementaire, à nous qui avons des responsabilités au niveau des
fonctionnaires, c'est que tant par rapport à la question des loisirs, de
l'école des loisirs, du plein air, je pense que donner une vraie
réponse alors que nous sommes en voie de gestation, ce serait difficile
avant de savoir exactement quelle est l'idéologie de base et la
philosophie de base que nous devrions avoir dans le Québec Ce n'est pas
une question d'organiser des « bebelles » c'est une question de
savoir où nous allons pour les années à venir.
Or cela, cela veut dire quoi? Cela veut dire, à mon avis
vous avez effleuré la question tantôt, M. le député
de Fabre est-ce qu'il y a lieu d'avoir un ministère ou pas? Je
pense que c'est une question fondamentale qu'il faut se poser tous
ensemble...
M. PARENT: Le haut-commissariat a-t-il répondu à cette
question?
M. DUCEPPE: Actuellement, nous travaillons, justement, à
répondre à cette question et les points de vue sont
exprimés au ministre M. Loubier qui, lui, a ses responsabilités,
verra à soupeser, à analyser les différentes
recommandations qui lui seront fournies.
Je considère que c'est une question de base et une fois que nous
y aurons bien répondu, que nous aurons trouvé une réponse
à cette question, nous pourrons mieux définir les mots.
Pourquoi je fais cette intervention à la suite de la question qui
m'a été posée? C'est que lorsqu'on parle de plein air,
c'est quoi? Les loisirs, c'est quoi? Je puis vous dire que le plein air ne
touche pas uniquement au sport. Cela touche également aux
activités socio-culturelles. Si on fait de la peinture, un symposium de
sculpture qui se fait habituellement en plein air, ces activités
socio-culturelles, ces activités culturelles se font en plein air.
Le camp des Jeunesses Musicales, au mont Orford, qui existe
peut-être depuis une vingtaine d'années, c'est du plein air. Or
moi, j'aime mieux plutôt et c'est cela essayer d'avoir une
idéologie j'aime mieux plutôt dire qu'il y a des
activités sportives et des activités socioculturelles.
Actuellement, cela peut sembler une longue démarche, mais moi je
suis pour ceux, en tout cas, qui préfèrent s'interroger davantage
sur la conception réelle, sur les principes philosophiques, sur les
mécanismes qui nous permettront d'avancer sérieusement
plutôt que de se lancer dans toutes sortes d'initiatives sans savoir
vraiment où l'on va. Cela nous revient comme des boomerangs, comme
l'école des loisirs actuellement. Les jeunes de l'école des
techniciens en loisirs, je vous le dis, ont raison de se plaindre parce
qu'actuellement, il faut leur assurer un débouché. Moi, je les ai
rencontrés à quelques reprises. J'ai fait partie d'un
comité.
Maintenant, que devrions-nous faire? Avant de mettre sur pied une
école des loisirs, il faut se poser des questions. Avant de mettre sur
pied un ministère, il faut également se poser des questions. Or
moi, si je prends cette attitude un peu rigoureuse, c'est que je pense que
c'est une grande partie de l'avenir du Québec qui est en jeu et il n'y a
pas lieu d'improviser. Il ya lieu de prendre son temps, il y a lieu de regarder
en face ces problèmes, il y a lieu également de
dépolitiser les problèmes et il y a lieu de regarder où
est l'intérêt de la communauté.
Moi, c'est ma façon de travailler. Je pense qu'il était
normal que cela soit dit une fois pour toutes, et que cela soit dit
publiquement pour qu'on serve d'abord l'intérêt de la
communauté. Et je ne suis pas certain que tant qu'on n'aura pas
répondu à la question: « Est-ce qu'il faut un
ministère ou pas? » qu'on sera en mesure de bien servir la
communauté. Moi, quand vous me parlez de loisirs culturels qui
appartiennent au ministère des Affaires culturelles et que vous me
parlez de loisirs socio-culturels qui pourraient peut-être nous
appartenir, j'ai envie de rire.
Je trouve que c'est une insulte à l'intelligence. Lorsque l'on me
parle du plein air uniquement en regard du sport, j'ai encore envie de rire. Je
trouve que nous devrions plutôt essayer de définir le sport et les
activités culturelles. Il y a des documents, il y a des
bibliothèques, il y a des gens qui peuvent s'asseoir autour d'une table
de conférences et en discuter.
Il faut partir d'une conception intellectuelle et cela nous
emmènera par la suite dans les structures appropriées. Si nous
continuons, un jour, chacun des ministères aura sa petite structure dans
chacune des régions administratives, ou autres. A ce moment-là,
la confusion qui existe actuellement à l'intérieur du
gouvernement, on la retrouvera en plus au niveau des régions.
M. PARENT: Est-ce qu'il y a de la confusion dans le gouvernement?
M. DUCEPPE: Bien, je pense que ce n'est pas un secret. Tous ceux qui ont
eu l'occasion de se prononcer l'ont dit.
Quand je vois la confusion, je ne pense pas à des
considérations politiques; je pense que c'est un état de fait qui
a une résonance assez lointaine. Cela s'explique en ce qui concerne les
loisirs et les sports.
Je l'ai déjà dit, lors de la dernière rencontre, et
je n'ai pas l'intention de mâcher mes mots: S'il y a une confusion, c'est
parce qu'il y a des incidences historiques. Les loisirs comme tels incluent les
sports, une partie des affaires socio-culturelles et même les affaires
culturelles. En effet, quand vous allez voir un spectacle soit de ballet ou un
concert à la Place des Arts, c'est une activité de loisir pour
vous, même si c'est un travail professionnel pour l'autre. On a
débouché rapidement dans une civilisation déjà
postindustrielle et personne n'était préparée à
affronter cette civilisation du loisir, tant en ce qui concerne le sport, qu'en
ce qui concerne les affaires culturelles et autres.
Or, je pense que c'est un problème de civilisation; ce n'est pas
un problème de structures politiques. Cela ne vient pas de ce que l'un
est plus fin que l'autre, parce qu'il est de telle ou de telle couleur; c'est
un problème de civilisation comme le problème de la jeunesse est
un problème de civilisation.
Je voulais profiter de l'occasion pour dire que, si mon intervention
peut être utile, tant mieux; si elle est mal reçue, cela me laisse
assez indifférent, parce que je pense qu'il fallait le dire une
fois pour toutes il est temps qu'on essaie de définir une
idéologie d'abord. Après nous aurons une structure.
Merci.
M. PARENT: Ne croyez-vous pas, M. Duceppe, qu'à
l'intérieur du haut-commissariat que ce soit un ministère
ou que ce soit un haut-commissariat, je pense que l'ordre peut quand même
régner c'est pas l'implantation de structures dans une
région administrative, au niveau local et régional, qu'il sera
possible de faire la coordination par la tête et d'éviter qu'il y
ait cette confusion dans le milieu?
M. DUCEPPE: Oui, je ne mets pas en doute les structures, mais je
voudrais préciser qu'avant de créer ces structures il faut savoir
d'abord s'il doit y avoir un ministère ou non.
M. PARENT: Oui, mais que ce soit un ministère ou un
haut-commissariat, est-ce que nous ne pouvons pas atteindre le même but
et éviter cette confusion?
M. DUCEPPE: Peut-être que nous pouvons atteindre le même
but. Maintenant, avant de lancer des structures dans la population au niveau
des dix régions, je pense qu'il faut en avoir une sur le plan
provincial. Or, une structure sur le plan gouvernemental ou provincial, cela
peut s'appeler un haut-commissariat, comme cela peut s'appeler un
ministère. Il est évident qu'avant d'accoucher de structures il
faut accoucher d'un haut-commissariat permanent ou d'un ministère qui
aurait une juridiction
propre. Vous savez, le domaine du plein air chevauche le nôtre.
Pour reprendre la question de tout à l'heure, on entre de plein-pied
dans le domaine des affaires culturelles également. Moi, je suis
responsable de la jeunesse. Aussitôt, que je veux parler de
créativité à l'intérieur de la jeunesse pour
organiser un festival de cinéma, un festival de théâtre,
toutes sortes de festivals, qui sont comme les championnats dans le domaine du
sport, eh bien, j'entre carrément dans les plates-bandes des affaires
culturelles.
Ce n'est pas à moi de prendre la décision, mais,
actuellement, nous nous efforçons d'informer les personnes
compétentes, en l'occurrence l'honorable Gabriel Loubier, de ce qui
devra être la solution. Maintenant, je ne pense pas qu'il y ait une seule
solution. Je pense qu'il y en a un certain nombre, et c'est là, à
mon avis, le sérieux du travail du haut-commissariat. Nous nous
efforçons, non pas de découvrir une solution magique, mais de
trouver deux ou trois solutions possibles avec une évaluation de cette
solution-là.
Il faut une évaluation qualitative, une évaluation
également quantitative, par rapport au personnel, évaluation des
mécanismes de travail et évaluation financière, à
savoir combien ça coûte. C'est assez important.
Moi, je trouve que dans les prochaines rencontres je vous le dis
à titre de suggestion; je ne sais même pas si j'ai le droit de
faire des suggestions il serait extrêmement important, tant pour
vous, messieurs du comité parlementaire, que pour ceux qui viendront, de
commencer à nous interroger au niveau de l'esprit. Nous interroger pour
savoir ou nous allons; pour savoir quelles devraient être nos
responsabilités dans cela. On parle de subventions à donner
à Pierre, Jean, Jacques, aux associations ici et là. Moi, je suis
bien d'accord, en principe, pour en donner à tout le monde. Mais
jusqu'où doit aller le rôle du gouvernement? La question n'a
jamais été posée. Est-ce que le gouvernement doit faire
vivre tout le monde? Ou est-ce que le gouvernement doit, à un moment
donné, dire: Vous allez assumer vos responsabilités? Ce sont des
questions qui font appel à l'intelligence et moi, je dis qu'il faudrait
les poser avant de commencer à parler de petits mécanismes de
distribution, qui viendront, certes. Je ne le nie pas. Je ne voudrais pas qu'on
me comprenne mal mais je trouve que notre démarche, actuellement, n'est
pas une démarche qui fait appel à une rationalité.
M. PARENT: Pour ma part, je crois qu'au moment où le
comité fera ses recommandations, il sera assez important que nous ayons
des représentants du haut-commissariat qui pourront, à ce
moment-là, nous guider dans les recommandations que nous aurons à
faire à l'Assemblée nationale du Québec. On a
déjà souligné, je pense à une dernière
réunion...
M. GRENIER: Il ne faudrait pas penser qu'on commence aujourd'hui
à se demander qui est responsable de quoi... Il y a longtemps qu'on se
pose cette question-là, qu'on donne toutes les charges au gouvernement.
Il n'y a pas que dans le secteur de la jeunesse, des loisirs et des sports que
nous le faisons depuis plusieurs années. Nous le faisons au niveau de
tous les autres ministères. Il y a longtemps qu'on se renvoie la balle
au niveau des municipalités, au niveau des responsables d'associations
locales. Mais il ne faudrait pas s'imaginer non plus que nous venons de
commencer de le faire ce matin dans le domaine de la jeunesse, des loisirs et
des sports.
M. HOUDE: Je pense, M. Duceppe, que tout le monde est d'accord sur les
points que vous avez soulevés. Je reprends ce que mon collègue
vient de dire: Ce n'est quand même pas depuis ce matin que les gens se
posent ces questions-là sur une question de philosophie, etc. Mais je
pense et c'était public que lorsque le haut-commissariat a
été créé, cela faisait partie de votre principal
mandat que d'essayer de penser à toutes ces questions.
Si, après un certain nombre de mois, vous avez réussi par
divers comités à accumuler des documents, à
préciser une pensée, une philosophie, j'ai bien l'impression
qu'il n'y a pas grand monde, à part vous trois, qui possède
actuellement les réponses à tout cela. Est-ce qu'on doit
recommencer à se poser toutes les questions que vous avez
énumérées? Je suis parfaitement d'accord. La semaine
passée, nous avons eu le sous-ministre des Affaires culturelles qui
était ici et, lui aussi, travaille pour sa paroisse. Lui aussi, il est
convaincu que la culture et la culture populaire, cela doit relever
probablement du ministère des Affaires culturelles. Mais est-ce qu'on
doit en arriver à dire qu'un jour, cela demandera presque une
décision dictatoriale? Est-ce que quelqu'un, à un moment
donné, sera obligé de trancher la question avec un couteau, ou
quoi? Allons-nous prendre une décision ou si nous allons continuer
encore comme ça pendant des années à nous demander quelles
sont les buts, quels sont les objectifs, quelles sont les définitions du
mot « loisirs », des mots « plein air »?
J'admets avec vous, M. Duceppe, qu'un symposium de sculpture, ça
se fait dehors. Cest
la première fois cependant que j'entends dire que les Jeunesses
musicales du Mont-Orford font du plein air. Je ne suis pas convaincu que M.
Gilles Lefebvre ne nous cassera pas son violon sur la tête, s'il entend
dire que les Jeunesses musicales du Mont-Orford font du loisir. Pour eux, dans
leur école, ils font de la musique. Ce n'est pas du loisir. Cela peut
être une forme de loisir au sens large, mais ils font surtout de la
musique.
M. GRENIER: Il ne faudrait pas jouer dans la « bebelle »
à Jean-Noël...
M. HOUDE; C'est déjà une élite musicale qui
fréquente le Mont-Orford.
Maintenant, le plein air, je comprends que si on veut faire le
philosophe et que si on veut étirer ça dans tous les sens... Vous
admettrez avec moi que dans cinq pays sur cinq, ou dix sur dix, la notion de
plein air, dans le domaine de la jeunesse, des loisirs et des sports, c'est le
ski, c'est la descente de rivière, c'est le camping, c'est
l'hébertisme. Je peux peut-être nommer une vingtaine
d'activités. Ce n'est quand même pas un symposium de
sculpture.
Par ricochet ou par extension, si on veut dire, parce qu'on fait de la
sculpture dehors... A ce compte, le gars qui fait du jardinage à la
porte de chez lui, qui cultive des fleurs et des plantes, bien, lui aussi, il
fait du plein air. Il est assez rare qu'on fasse cela dans la maison.
Alors, il va falloir s'entendre un moment donné et je pense
qu'avant de chercher à étendre la définition des mots
« plein air », je suis peut-être un peu trop pratique
et un peu moins philosophique je dis: Nous sommes devant un fait
accompli. Il yena des clubs de ski, des camps de vacances, des gars qui font de
la descente de rivière, de la musique, de la culture populaire, de
l'artisanat et tout cela mis ensemble, nous nous demandons qui est exactement
l'autorité là-dedans, qui coordonne tout cela?
M. DUCEPPE: M. le député, je suis d'accord avec votre
intervention, mais peut-être que cela m'amènerait à
préciser davantage rapidement ma pensée.
Si j'ai abordé le problème plein air, il y a une raison
très précise, c'est qu'en tout cas, par la nature des questions,
si je les ai bien comprises, c'est que nous partons du plein air comme
étant une entité. Moi, je trouve que le plein air... nous faisons
du sport à certains moments à l'Intérieur, nous pouvons en
faire en plein air, mais nous faisons toujours du sport, comme nous pouvons
faire du sport de compétition ou du sport sans but compétitif,
uniquement dans le but de se détendre, dans le but de se divertir.
Pour les activités culturelles, ou socio-culturelles c'est la
même chose. Nous pouvons les faire à l'intérieur comme nous
pouvons les faire à l'extérieur.
Or, moi, je pense qu'il faut se méfier du piège qui nous
est posé actuellement, à savoir que nous allons mettre sur pied
des structures de plein air. Il faut mettre sur pied des structures de sports
comme nous allons mettre sur pied des structures d'activités
socio-culturelles.
C'est là que je disais qu'il est important de s'interroger
là-dessus. D'ailleurs, cela partait de votre exemple en parlant des
différentes associations de ski. Le sport existe quand nous pouvons
faire du sport dans la compétition, comme je disais, comme nous pouvons
en faire dans un climat de détente et non pas avec un esprit
compétitif. Or, c'est toujours du sport. Il ne s'agit pas de mettre sur
pied des structures de plein air, mais bien des structures de sports qui soient
animés soit à l'intérieur, à certains moments, ou
à certains moments à l'extérieur.
A mon avis, il devrait y avoir des fédérations ou des
associations de sports et non des associations de plein air.
Et je pense que, dans les affaires culturelles, c'est la même
chose.
C'est pour cela que je dis qu'il faut que nous nous entendions
là-dessus et il faut que nous sachions où nous allons et il faut
que tout cela nous amène à savoir s'il doit y avoir un
ministère ou pas. Et ce sera au ministre responsable de même
qu'à ses collègues du Parlement de décider s'il doit y
avoir un ministère ou pas. Mais, moi je ne pense pas que l'on doive
aborder les problèmes en fonction des besoins tel que le plein air.
Quand nous aborderons le problème du sport, nous dirons c'est le
sport, peu importe où il se pratique et quelles que soient les
conditions. La même chose pour les affaires socio-culturelles. Peu
importe où se pratique la peinture, la sculpture ou la musique. Cela
entre dans une idéologie qui est la conception des affaires
socio-culturelles.
Tandis que le drame actuellement, c'est qu'aussitôt que se
crée un nouveau mécanisme physique, nous essayons d'y donner une
pensée. Donc, moi, je préfère une conception
d'aménagement pour le sport et une autre pour les affaires
socio-culturelles.
Si nous parlons du plein air, des parcs, ceux-ci ne sont pas
créés uniquement pour faire du sport ou uniquement pour les
affaires socio-
culturelles. C'est pour la détente, la promenade ou d'autres
choses comme faire de la photographie, etc. Or, c'est pour cela que j'essaie
que nous nous posions les questions un peu plus en profondeur de façon
à ce que nous arrivions à des décisions plus
précises en temps et lieux.
M. PARENT: Juste une observation que j'aimerais faire en dernier. Je
m'inquiète du fait que vous soumettiez tout le travail du
haut-commissariat à cette question, à savoir s'il y aura un
ministère ou s'il n'y en aura pas.
Je me demande si, dans l'optique, c'est l'idéal vers lequel nous
devons arriver, celui de l'entente. Dans les objectifs du haut-commissariat, je
me demande si cela est vraiment une nécessité de le savoir pour
coordonner si un haut-commissariat ne pouvait pas le faire autant qu'un
ministère?
M. GRENIER: Avec le haut-commissariat, j'ai l'impression que nous avons
déjà un objectif qui nous permet justement de prendre contact, de
nous rendre compte du travail qui va se faire à ce haut-commissariat, et
à ce moment-là faire des recommandations, de sorte que ces
gens-là que nous avons vus...
Moi, je proposerais, par exemple, que nous allions dîner.
M. LE PRESIDENT: Avant de terminer, je voudrais vous remercier d'abord,
messieurs, et vous dire que lors de l'assemblée, la semaine prochaine,
nous entendrons le Conseil provincial de plein air et la Commission
athlétique de la ville de Québec et la Commission
athlétique de la ville de Montréal ainsi que deux sous-ministres:
le Dr Gélinas, sous-ministre de la Santé, et nous essaierons d'en
trouver un autre disponible pour venir répondre aux questions du
comité.
La séance est ajournée à mercredi, le à
février, à dix heures et trente.
(Fin de la séance: 12 h 41)
Séance du 5 février 1969
(Dix heures cinquante-deux minutes)
M. SAUVAGEAU (président du comité): Messieurs du
comité de la jeunesse, des loisirs et des sports, je voudrais tout
d'abord vous souhaiter la plus cordiale des bienvenues à cette
séance. Tel que convenu, nous devions entendre, ce matin, au
comité le docteur Gélinas, sous-ministre de la Santé, la
Commission athlétique de Montréal, la Commission
athlétique de Québec, ainsi que le président du Conseil
provincial de plein air.
Toutes ces personnes ou leurs délégués sont
présents et, sans plus de préambule, je vais demander au docteur
Jacques Gélinas de nous faire l'exposé des politiques de son
ministère en ce qui a trait aux sommes d'argent dépensées
pour la jeunesse, les loisirs et les sports. M. Gélinas.
M. GELINAS: M. le Président, messieurs, un exposé des
politiques du ministère de la Santé relativement au budget des
dépenses dans le domaine des loisirs et des sports serait fort bref, car
nous n'avons aucun article budgétaire concernant les loisirs et les
sports dans le domaine de la jeunesse.
Notre rôle, en ce qui concerne la jeunesse, est strictement
médical; il s'agit de dépistage et de traitement
préventif. Nous avons mis sur pied des systèmes d'immunisation
prophylactique et d'examens périodiques qui sont connus de tous ceux qui
s'intéressent à la santé. Nous commençons la
prévention des maladies et des malformations au cours de la grossesse.
Les femmes enceintes sont visitées par le personnel de nos unités
sanitaires dans tous les coins de la province. Dès la naissance de
l'enfant, nous continuons ces visites et nous donnons des conseils; nous
faisons de l'éducation sanitaire auprès de la mère. Par la
suite, nous assurons une politique d'immunisation régulière.
Dès que l'enfant commence à fréquenter l'école,
nous avons un système de médecine scolaire qui, actuellement, se
limite au primaire et au secondaire et qui doit éventuellement atteindre
les CEGEP. Il y a, de plus, au sein des universités, des services de
santé subventionnés par le ministère de la
Santé.
Voilà très brièvement exprimé l'ensemble de
notre politique. Pour appliquer ce système, nous n'avons pas de
législation précise, sauf la Loi de l'hygiène
publique.
Or, cette loi n'Impose que fort peu de devoirs aux parents ou aux
enfants. Une des rares obligations qui découlent des règlements
de l'hygiène publique, c'est la vaccination obligatoire
nécessaire pour l'entrée en classe.
Je me satisferai pour le moment de ce très très bref
exposé et je demanderai aux membres de la commission qui auraient des
questions à poser de me faciliter l'exploration.
M. HOUDE: Je pense qu'il appartient au ministère de la
Santé de condamner certaines plages publiques. Est-ce exact?
M. GELINAS: C'est exact.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce que vous avez, à l'intérieur
de votre ministère, par exemple, un budget ou un certain nombre de
fonctionnaires spécifiquement attachés ou préposés
à l'Inspection de nos lacs, de nos rivières ou de nos piscines
pour voir au bon état et à la qualité de l'eau?
M. GELINAS: M. le Président, tout ce qui relève de la
santé publique est du domaine du ministère de la Santé. Le
pouvoir qu'a le ministère de la Santé de fermer à l'usage
du public certaines plages, certaines piscines ou certains cours d'eau
relève des dispositions de la Loi de l'hygiène publique qui dit
que le ministère de la Santé peut Imposer des restrictions
lorsqu'il juge, sur la base, évidemment, de constatations objectives que
la santé publique est en danger. Ce qui fait que dans le passé,
nous avons interdit pour la baignade l'usage de certaines plages après
examen de l'eau, tenant compte, évidemment, du niveau de pollution
locale.
Cette prérogative et ces responsabilités relèvent
de notre division de l'hygiène des milieux qui était connue
jusqu'à maintenant comme division de l'hygiène industrielle et
division du génie sanitaire. Il y a une soixantaine d'employés
dans cette section et nous avons une équipe très forte
d'Ingénieurs qui possèdent tous, en plus de leur diplôme
d'Ingénieur, une maîtrise en hygiène, une maîtrise en
pollution de l'air ou une maîtrise en « engineering », option
santé publique. Ce sont ces ingénieurs et les inspecteurs
sanitaires qui font les inspections, qui analysent les rapports et qui, de
concert avec le service d'épidémiologie, déterminent que
telle ou telle plage est dangereuse pour la baignade.
M. HOUDE: Maintenant, une sous-question. Est-ce que ce service
même s'il y a là une soixantaine d'Ingénieurs, très
qualifiés, je n'en doute pas a une planification? Est-ce qu'il a
une façon systématique d'inspecter un certain nombre de lacs ou
de rivières par année?
Je vais être très honnête avec vous. Mon
arrière-pensée, c'est que j'ai rencontré les membres de
votre personnel qui travaillent dans ce domaine-là et ils m'ont dit
être en nombre insuffisant pour pouvoir, peut-être, avoir une
action systématique. Par exemple, est-ce que le travail se fait à
la demande d'un propriétaire ou d'un groupe de citoyens d'une
municipalité, qui veulent savoir si le lac est pollué ou non, ou
si vraiment le ministère de la Santé prend les devants et passe
au peigne fin nos cours d'eau de la province de Québec?
M. GELINAS: Vous avez raison lorsque vous nous dites que le personnel
est en nombre insuffisant. Ceci se retrouve à tous les échelons.
Dès que l'on veut augmenter l'action d'un service gouvernemental, qu'on
multiplie les activités ou que l'on étend le domaine des
activités. Il faut recruter du personnel complémentaire. La
capacité de travail d'un individu étant limitée,
l'obtention du personnel complémentaire n'est pas toujours facile, parce
qu'il y a pénurie de personnel de compétence technique
précise. Ceci est un phénomène que l'on retrouve non
seulement dans le Québec, mais dans toutes les provinces du Canada et
aux Etats-Unis.
Nous reconnaissons que nous pourrions avoir plus d'employés et
c'est ce que nous cherchons à obtenir; ce n'est pas toujours facile. Le
rôle du ministère de la Santé, pour le domaine de la
pollution des eaux et de l'établissement du niveau de pollution des
plages, des piscines, etc, est plus ou moins défini. En effet, comme
vous le savez, il existe une Régie des eaux qui est responsable de
l'analyse de la pollution des eaux et de tous les phénomènes
relatifs aux problèmes de l'eau. Nous acceptons les demandes de
particuliers ou d'associations de propriétaires riverains pour faire des
analyses spéciales. Vous avez, peut-être, en tête à
ce moment-là l'analyse que nous avons faite au lac Archambault et les
analyses que nous entreprendrons, l'année prochaine, au lac Memphremagog
et dans d'autres endroits.
Nous ne pouvons entreprendre une étude systématique de
tous les lacs. Même si nous avions deux cents employés de plus, je
pense bien que nous ne pourrions analyser tous les lacs en dedans d'une
période d'une année ou de deux ans, parce que c'est un long
travail. Nous avons fait les analyses des rivières aussi. Ceci a
été systématique. Vous avez les rivières
Saint-François, des Mille-Isles, Outaouais, et le Saint-Laurent. Pour
cela, nous n'attendons pas de demande; nous entreprenons nos analyses. Il y a
aussi la rivière Noire, la rivière Yamaska où une
très belle étude a été faite. De plus, nous
avons une étude en cours pour la rivière Richelieu et ses
grands bassins de drainage.
Pour ce qui est des plages, nous les connaissons et nous faisons une
analyse systématique de celles qui sont les plus
fréquentées. Nous ne pouvons faire une analyse
systématique de chacune des plages, où qu'elles soient.
Je pense, par exemple, à certaines plages de nos grands lacs,
comme le lac Simon dans le nord de Montréal et le lac Ouareau, où
ça n'a pas été fait. Airs, nous ne pouvons pas faire
toutes les analyses à la fois.
M. HOUDE: Maintenant, en plus du pouvoir qu'a le ministère de la
Santé de condamner une plage à cause de la pollution de Peau, par
exemple, est-ce que votre ministère a d'autres pouvoirs,
indépendamment de l'eau ou de sa qualité, concernant la
sécurité aquatique?
M. GELINAS: Non.
M. HOUDE: Donc, le ministère de la Santé n'a...
M. GELINAS: Comprenons-nous bien. Si je dis que nous n'avons pas de
pouvoirs sur la sécurité nautique, c'est dans le sens que nous ne
pourrions pas interdire l'usage de véhicules aquatiques dans un lac ou
dans une rivière parsemée d'écueils. Si c'est ça
que vise votre question, nous n'avons pas de tels pouvoirs. Nous ne pouvons
dire, par exemple: Il est interdit à un véhicule aquatique de
circuler dans telle section ou dans telle baie de tel lac ou dans telle branche
de telle rivière.
M. HOUDE: Vous n'avez pas ça.
Avez-vous le pouvoir, par exemple, d'obliger actuellement un
propriétaire de plage ou de piscine même à avoir un
maître nageur qualifié comme surveillant de sa plage, un «
lifeguard » quoi, un sauveteur?
M. GELINAS: Là, vous me demandez d'interpréter nos
législations. Selon mon interprétation, je ne crois pas que l'on
puisse imposer cela. Nous pourrions le demander, cependant.
M. LOUBIER: A ce chapitre-là, pour faire suite aux questions du
député de Fabre, le Dr Gélinas, sous-ministre de la
Santé, a signalé qu'il était impossible que son
ministère, dans une période d'un an, deux ans ou cinq ans, fasse
les prélèvements et les analyses nécessaires pour
évaluer la qualité de l'eau un peu partout. Le docteur
Gélinas a souligné, à bon droit, que la Régie des
eaux agissait déjà dans ce domaine.
Il ne faut pas oublier également l'action des autres
ministères, comme celui du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
qui, par l'intermédiaire des biologistes, fait à longueur
d'année des prélèvements et des analyses pour
connaître la qualité de l'eau un peu partout. Il y a
également les Richesses naturelles qui, depuis un an et demi ou deux
ans, tentent de « chapeauter » de façon juridictionnelle une
structure valable pour des prélèvements et des analyses de
l'eau.
Quant à la question du député de Fabre à
l'effet que le ministère de la Santé n'a pas de
responsabilité ou de juridiction pour obliger les propriétaires
de plages à avoir des mafire nageurs, des moniteurs ou des surveillants,
je dois dire, même si c'est imparfait, qu'en vertu du code civil il y a
un élément de responsabilité qui engage un
propriétaire de plage ou d'endroits publics à avoir une
surveillance adéquate et à avoir des mafire nageurs. Il y a une
jurisprudence énorme à cet effet-là. Quand un
propriétaire de plage publique n'a pas de mafire nageur, qu'il y a un
accident ou une noyade, eh bien, il se fait charcuter devant les tribunaux.
Disons que c'est imparfait. Il faudrait probablement que ce soit, encore
là, une préoccupation du haut-commissariat. C'est
déjà l'une de nos préoccupations et je pense que, lors de
la première ou de la deuxième séance, ceci avait
été signalé, selon mon souvenir, car je n'ai pas relu les
textes. Maintenant, docteur Gélinas, quand nous faisons
comparaître, non pas de façon pompeuse, mais très amicale
des sous-ministres, notre rôle se définit comme suit:
Nous tentons d'agir comme des hommes d'affaires et de savoir exactement
quelles sont les sommes qui se dépensent à chacun des
ministères, soit sous un article budgétaire qualifié ou
encore en vertu d'un sous-article, ou encore que ce soit d'une façon
indirecte, mais que cela rejoigne la préoccupation de jeunesse, loisirs
et sports et protection de la jeunesse.
Tout à l'heure, je vous entendais dire, docteur, qu'il n'y avait
aucun article budgétaire spécifique en ce qui avait trait aux
loisirs et sports comme tels, au ministère de la Santé, et que
cela se limitait à mettre de l'avant des politiques ou à adopter
des mesures administratives ou autres pour protéger la santé ou
encore faire en sorte que la dé...
M. GARDNER: Détérioration.
M. LOUBIER: Merci. Si Jean-Noël était ici, je n'aurais pas
de difficulté à prononcer cela. ... de la santé de notre
jeunesse, etc... Mais je comprends également qu'au ministère de
la Santé, vous devez sûrement avoir une politique
préventive pour la santé et le bien-être des jeunes.
N'avez-vous pas, sous le couvert d'un article budgétaire assez vague,
des sommes là, j'illustre ma pensée d'une façon
concrète qui sont consacrées à des immobilisations
ou à des investissements pour camps de vacances, séjour ou
loisirs, soit pour une classe spécifique de notre jeunesse, par exemple
les handicapés, les débiles mentaux ou encore ceux qui ne sont
pas fortunés? Sous forme d'investissements, n'y a-t-il pas des sommes
qui se dépensent de cette façon-là? Deuxièmement,
n'y a-t-il pas des sommes consacrées par le ministère de la
Santé, sous forme de subventions, à aider à des
structures, à des camps, à des immobilisations ou à des
mouvements de jeunesse pour faire du loisir, de la récréation ou
du sport?
Je m'excuse, si c'est long, mais il y avait un préambule que je
voulais...
M. GELINAS: Lorsque, tout à l'heure, j'ai défini ce que
nous faisions dans la question de l'analyse de la pollution,
particulièrement aux plages, je me suis limité à ce que
faisait le ministère de la Santé sans pour autant dire que
d'autres ministères...
M. LOUBIER: C'est cela. C'est parce que je voulais greffer...
M. GELINAS: C'est cela, en fait, la politique
générale.
M. LOUBIER: Justement, je ne voulais pas laisser l'impression que seul
le ministère de la Santé...
M. GELINAS: ... pas le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche.
M. LOUBIER: ... s'en occupait et ne s'en occupait pas beaucoup, parce
qu'il y a une foule de ministères qui s'en occupent.
M. GELINAS: Oui, évidemment, dans cette section, puisque nous
voulons parler en hommes d'affaires et analyser les investissements qui se font
dans ce domaine-là, les dépenses d'opération, je ne puis
pas vous dire quelle partie du budget de la division de l'hygiène des
milieux est affectée aux analyses. Cela, c'est à peu près
impossible à dire. Un inspecteur sanitaire va faire des
prélèvements d'eau et, le même jour. Il peut faire des
prélèvements de poussière, il peut faire une inspection
dans une usine. Alors, on ne peut pas dire exactement.
Mais la question qui vient de m'être posée est posée
d'une façon excellente et répare un oubli que j'avais fait. C'est
qu'il existe en fait, plusieurs camps de vacances pour différents types
d'enfants, par exemple pour les enfants diabétiques, les enfants
infirmes. Des camps pour les débiles mentaux, ceci existe aussi. Nous
sommes à mettre sur pied un camp pour hémophiles et nous
subventionnons ces camps de vacances. Je ne saurais vous dire le montant exact
maintenant, mais je pourrais vous le faire savoir.
M. LOUBIER: Vous pourriez nous procurer tous ces chiffres-là?
M. GELINAS: Je pourrai vous donner aussi le montant des subventions que
nous aurions pu donner, subventions spéciales, à certains
patronages, à certaines associations comme cela. Je vous ferai parvenir
ces chiffres.
M. LOUBIER: Vous voyez dans quel esprit je vous ai posé la
question. C'est qu'un des premiers mandats du comité est de tenter de
découvrir quelles sommes sont dépensées par plusieurs
ministères, d'une façon directe ou indirecte, pour fins de
loisirs, de récréation ou de sports. A ce moment-là, si,
par les chiffres que vous nous fournissez, le comité parlementaire se
rend compte qu'il y a au ministère de la Santé $4 millions, $5
millions, $6 millions ou $10 millions qui se dépensent sous forme
d'immobilisations directes ou sous forme de subventions à des organismes
ou à des groupements qui s'occupent de catégories
spécifiques de jeunes, ça nous donne à nous le tableau
exact des millions qui se dépensent pour la jeunesse, sous une forme ou
sous une autre, et dans les différents ministères.
Notre rôle serait ensuite de tenter de faire un tableau de tout
ça, de faire un canevas et de savoir exactement où nous allons,
dans quelle direction, et si cela tient compte d'un plan directeur
d'ensemble.
C'est pour ça que nous sommes frénétiquement
intéressés à connaître de façon assez
précise les sommes d'argent qui sont dépensées chez vous
dans tous ces secteurs, soit en immobilisation, soit en assistance à des
organismes pour la jeunesse sur le plan sport, récréation,
loisirs, etc.
M. GELINAS: Maintenant, M. le Président, il y a un autre aspect
des dépenses de notre ministère. On parlait tout à l'heure
de prévention. Si on veut parler des dépenses qu'effectue notre
ministère dans le domaine de l'enfance, il y a tout notre programme
d'hygiène scolaire qui, en fait, affecte directement l'enfance et
qui
est considérable. Ainsi, nos 700 infirmières
d'unités sanitaires donnent chacune deux jours par semaine aux
écoles primaires, ce qui veut dire que nous donnons chaque semaine 1,400
jours-infirmières aux écoles primaires.
M. LEDUC (Laviolette): M. le Président, vous permettez? En plus
de fournir, si c'est possible, les montants dont votre ministère dispose
pour fins d'immobilisation ou autres dépenses inhérentes pour les
enfants handicapés et autres, y a-t-il des règlements ou des
normes quelconques qui sont inhérents à ces montants
versés de façon qu'on puisse avoir un plan d'ensemble? Je ne sais
pas s'il serait possible de fournir ces règlements-là en
même temps.
M. LOUBIER: Par exemple, si vous avez des réglementations pour
les camps de vacances ou encore pour les organismes qui ont des
préoccupations vers tel et tel groupement, si vous avez des
législations ou des réglementations ou des normes...
M. GELINAS: Les camps de vacances ont commencé avec l'aide
d'entreprises philanthropiques. Certains groupes se sont
intéressés tout particulièrement aux diabétiques,
d'autres aux enfants mutilés, d'autres aux hémophiliaques,
d'autres aux arriérés mentaux. Ces camps ont pris de plus en plus
d'importance, à ce point que la bonne volonté et la
générosité populaires sont devenues insuffisantes pour
permettre de fonctionner.
A ce moment-là, en vertu de la Loi des subsides, lorsque
quelqu'un nous demande une subvention pour aider ces oeuvres à
fonctionner, nous analysons le bilan et nous pouvons donner une subvention sur
présentation du bilan et de l'analyse du budget, en autant que les
salaires payés, s'il en est, sont conformes aux échelles en
cours.
M. HOUDE: Maintenant Dr Gélinas, en plus des subventions sous
forme d'aide financière, est-ce que le ministère de la
Santé peut mettre à la disposition de certains camps, en
particulier des camps spécialisés je pense aux camps des
enfants infirmes, par exemple à Saint-Alphonse de Joliette, ou aux camps
pour jeunes diabétiques que je connais également des
services techniques ou fournit, par exemple, des infirmières
qualifiées ou des thérapeutes qualifiés?
M. GELINAS: La seule façon de les fournir, pour nous, c'est, pour
l'organisation du camp, de l'engager et pour nous, de payer le salaire. Nous ne
prenons pas des employés du ministère pour aller là.
M. HOUDE: Alors, vous payez les salaires.
M. GELINAS: Oui, nous pouvons payer des salaires. Ce serait une forme de
subsides.
M. HOUDE: D'accord. Maintenant, toujours un peu dans la même ligne
de pensée, et pour revenir prenons encore l'exemple des camps, si
vous voulez, quoique ça touche à tous les autres mouvements de
jeunesse est-ce le ministère de la Santé qui a dans ses
services, par exemple, l'autorisation de surveiller certaines normes
hygiéniques dans le domaine de la construction ou dans le domaine de la
nourriture?
Je pense, par exemple ce qu'on a souvent
répété et ce qu'on a souvent déploré en tout
cas depuis quelque temps au Québec aux camps de vacances qui se
construisent sans que jamais personne ne vienne visiter les lieux, pour savoir
si on fait dormir les enfants dans un dortoir de 10 par 10 avec ou sans
fenêtre. Il n'y a jamais personne qui vient nous voir pour dire si les
fosses septiques sont en bon état ou si la qualité des menus, par
exemple, est bien équilibrée, avec l'avis d'un
diététiste ou d'une diététicienne. Est-ce que
ça fait partie du rôle du ministère de la Santé de
voir à ce que les enfants qui vivent en groupes, en dehors du foyer
familial, en dehors des heures de classe, soient également
protégés, lorsqu'ils participent à des activités de
loisirs ou qu'ils sont pensionnaires, peu importe?
M. GELINAS: M. le Président, c'est le rôle du
ministère de la Santé.
Lorsque ces camps sont projetés, l'organisme responsable doit
nous faire parvenir l'emplacement de l'Implantation et les plans de
l'organisation sanitaire. Nous approuvons les organisations sanitaires de ces
camps.
M. HOUDE: Je suis content de vous l'entendre dire. En ce qui me
concerne, je trouve que ce que vous venez de dire, docteur est excessivement
important et je sais que ça se fait beaucoup plus concrètement
dans le cas des terrains de camping. Si quelqu'un veut aménager un
terrain de camping, c'est actuellement assez sévère; le
ministère du Tourisme, de la Chasse et et de la Pêche et le
ministère de la Santé s'en occupent. Je pense qu'il y a vraiment
là une surveillance adéquate.
Maintenant, je ne veux absolument pas vous
contredire, loin de là, mais je sais effectivement, par
expérience pratique, que ça ne se fait pas dans le domaine des
colonies de vacances et des camps de vacances. Jusqu'à maintenant, si je
prends les trois dernières années, je pourrais vous nommer 6, 7
ou 8 colonies de vacances en pleine activité qui n'ont jamais, au grand
jamais, reçu la visite d'un inspecteur du ministère de la
Santé.
Ce n'est pas une suggestion que je fais, mais ça pourrait, en
tout cas, être noté. Ce qui se fait pour la question des
conditions hygiéniques dans le domaine de la construction, par exemple,
devrait, à mon humble avis, également se faire au sujet de la
qualité de la nourriture que l'on donne.
Je vous pose une sous-question. Peut-être n'avez-vous pas eu le
temps de le faire pour les camps de vacances, mais, en dehors des camps de
vacances, est-ce que ça se fait? Y a-t-il des inspecteurs, par exemple,
qui visitent nos pensionnats et nos collèges? Il y a quantité
d'écoles actuellement je pense, en particulier, à
certaines écoles privées qui servent le repas du midi aux
enfants très jeunes, à ceux de la maternelle même. Y a-t-il
quelqu'un du ministère qui constate la qualité des installations,
leur propreté, etc?
M. GELINAS: Ecoutez, vous me demandez une précision. Dans les
zones desservies par les unités sanitaires, la responsabilité du
ministère de la Santé va jusque-là. Nous avons des
infirmières qui font des inspections périodiques. Avec quelle
fréquence pour chaque unité et pour chaque institution? Je ne le
sais pas. Vous disiez tout à l'heure que des camps construits depuis
cinq ou six ans n'avaient jamais été visités. C'est une
chose à vérifier. Je pense que l'organisation sanitaire a
obligatoirement été approuvée par nous. Le réseau
d'élimination des eaux résiduaires, il faut que ça passe
chez nous. De même que pour les écoles, le permis de construction
est sujet à notre approbation, en ce qui concerne le système des
eaux résiduaires.
Pour ce qui est des menus, je ne peux pas vous dire jusqu'à quel
point ils sont contrôlés.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce que ça serait...
M. GELINAS: Il doit y avoir des visites périodiques pour
contrôler les conditions hygiéniques. Les inspecteurs sanitaires
visitent périodiquement les camps de bûcherons, par exemple pour
savoir quelles sont les conditions hygiéniques.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce que, d'après vous, docteur,
ça aiderait la cause de l'hygiène publique, la
sécurité et tout, si, un jour, par exemple, le Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux loisirs et aux sports décidait d'avoir des
spécialistes dans le domaine des camps de vacances, qui, au cours de
visites du territoire, pourraient, vous rapporter, au ministère de la
Santé, certaines anomalies, sans en avoir, disons, l'autorité? Si
des visites étaient organisées par les responsables de la
jeunesse et des sports, est-ce que ce serait concevable, à un moment
donné, que ces gens-là puissent, dans l'intérêt
commun, rapporter au ministère de la Santé ce qui se passe?
M. GELINAS: Je pense, M. le Président, que non seulement c'est
concevable, mais que ce serait sûrement souhaitable.
M. HOUDE: Maintenant, j'ai une dernière question, si vous me le
permettez. Je veux savoir ça pourrait également faire
partie de votre rapport concernant les budgets - s'il y a un lien direct ou
indirect même entre le ministère de la Santé et ce grand
champ d'action que l'on appelle la rééducation physique où
il y a une collaboration très étroite avec la médecine
sportive, par exemple la physiothérapie, etc.
Enfin, ce champ d'action est médical, et c'est également
sportif.
M. GELINAS: M. le Président, la rééducation
physique peut se faire à divers niveaux. Le niveau auquel nous nous
sommes attaqués jusqu'à maintenant est le niveau premier. Vous
avez parlé de physiothérapie, etc. Nous avons des centres de
rééducation, qui sont, évidemment, des institutions
entièrement subventionnées par le ministère de la
Santé, par exemple, l'Institut de réhabilitation de
Montréal. Nous avons d'autres institutions de réadaptation pour
des types particuliers d'enfants; je pense ici au Mont-Providence et à
d'autres institutions du même genre.
Mais nous ne poussons pas jusqu'au niveau du sport. Evidemment, ce
serait souhaitable, mais il n'y a pas encore de division concernant la
médecine sportive au ministère de la Santé.
M. HOUDE: J'enchaîne là. L'an passé, lors de
l'étude des crédits avec le ministre, M. Cloutier, vous vous
rappelez que l'exemple que vous avez donné du Mont-Providence est
arrivé dans la discussion. Aujourd'hui, pour prendre encore une fois
l'exemple du Mont-Providence, on sait qu'il y a là une équipe
d'éducateurs physiques qui travaillent auprès de ces enfants
malades. On a même tourné des films, on a fait des
expériences extraordinaires au point de vue de la
rééducation physique, et du traitement par le sport et par la
gymnastique en particulier.
Lors de l'étude des crédits on avait discuté de la
possibilité, peut-être, un jour je pense que le
haut-commissariat n'était pas créé, à ce
moment-là que, soit le ministère de la Santé ou
soit, peut-être, le futur ministère des sports, peu importe, que
quelqu'un au Québec s'attarde à la formation des maîtres et
des cadres pour ce genre d'enseignement.
Actuellement, des centaines d'éducateurs physiques sortent de nos
universités. De plus en plus, les hôpitaux, les centres de
rééducation physique, les maisons spécialisées,
comme le Mont-Providence, font appel à des gars ou à des filles
qui ont une formation universitaire et qui pourraient travailler dans le
domaine de la santé par le truchement du sport.
Maintenant, est-ce que c'est dans les objectifs, dans les buts, dans les
projets du ministère de la Santé de voir à aider les
éducateurs physiques ou certains sportifs qui voudraient se
spécialiser dans ce domaine-là? Votre ministère offre-t-il
par exemple, sous forme de bourses d'étude, certains montants d'argent
à des éducateurs qui veulent se spécialiser dans le
domaine sportif?
Je complète ma pensée en vous donnant un exemple qui est
arrivé très, très récemment, il y a à peine
trois semaines, à l'époque des Fêtes. Je remercie, en
passant, le haut-commissaire, Yves Bélanger, d'avoir aidé
à régler ce cas-là. Je pense, par exemple, à ceux
et à celles qui, de plus en plus, veulent se spécialiser dans
l'enseignement du ski pour handicapés. Pour la première fois au
Québec, je pense une jeune femme, une dame Campeau, unijambiste,
grâce au haut-commissariat et à l'Office
franco-québécois, a pu, il y a trois semaines, aller suivre un
cours en Autriche où on se spécialise dans l'enseignement des
sports et, en particulier, du ski aux handicapés, comme les
unijambistes, ceux qui n'ont pas de bras, etc.
Alors, tout ça est lié étroitement à la
santé; c'est un champ d'action à explorer et qui est nouveau
jusqu'à un certain point. Il y a tellement de projets en matière
sportive au haut-commissariat que j'aimerais savoir, pour reprendre la question
de M. Loubier tantôt, si le ministère de la Santé consacre
certains montants pour aider les éducateurs et les sportifs qui veulent
se spécialiser dans le domaine de la rééducation physique
sous toutes ses formes. Si aucun budget n'est affecté à cela,
est-ce qu'un jour le futur ministère pourrait concevoir d'avoir des
budgets à cette fin?
M. GELINAS: Bien, à notre article « Bourses », nous
avons un budget considérable et nous donnons des bourses à tous
ceux qui s'engagent à travailler dans le domaine de la santé par
la suite. Ainsi pour reprendre votre exemple, les éducateurs physiques
qui s'engageraient à travailler pour une certaine période dans
une institution comme le Mont-Providence pourraient bénéficier
d'une bourse. Mais, nous n'avons pas encore donné de bourse à des
gens qui diraient: Bien, donnez-moi une bourse en éducation physique et,
par la suite, je donnerai des cours d'éducation physique à droite
ou à gauche.
M. HOUDE: Ah non, d'accord.
M. GELINAS: Il faut garder notre contrôle sur l'endroit où
sera enseignée l'éducation physique.
M. HOUDE: Est-ce que ce serait possible, docteur, de nous dire dans
votre rapport si, jusqu'à maintenant, il y en a eu effectivement de ces
spécialistes en sports ou en éducation physique...
M. GELINAS: Oui, c'est ça.
M. HOUDE: ... qui ont profité de bourses du ministère de
la Santé et qui travaillent vraiment dans le champ d'action? Cela
pourrait peut-être être intéressant pour le
haut-commissariat de savoir où sont ces gars-là qui ont une
formation.
M. GELINAS: Certainement.
M. LE PRESIDENT: M. Leduc (Laviolette).
M. LEDUC (Laviolette): Oui, voici, M. le Président et M. le
sous-ministre. Je pense bien que le but premier de la réunion de ce
comité, n'est pas de faire un inventaire de ce que vous faites de bien
ou de mal à votre ministère.
M. LOUBIER: Il ne fait pas de mal, voyons!
M. LEDUC (Laviolette): Je ne le pense pas. Ou encore de vous faire des
suggestions. Je pense que ce n'est pas encore le temps, pour le moment. A mon
point de vue, si je m'en rapporte à l'assemblée du 15 janvier
j'avais pris quelques notes le but premier de ce comité
était d'inviter les officiers supérieurs des autres
ministères qui s'occupent de la jeunesse et des loisirs, tels ceux de
l'Education, de la Famille, du Bien-Etre et de la Santé et même
celui des Affaires culturelles, afin, si possible, de considérer un
regroupement des législations et des
réglementations qui rejoignent toujours la jeunesse, les loisirs
et les sports, et enfin.de coordonner le tout dans un plan d'ensemble.
Je ne sais pas si je fais erreur, mais je crois que ce que nous voulons
au départ c'est de faire un inventaire de tout ce qui se passe dans les
différents ministères, de voir si on peut regrouper les efforts
qui se font, et par la suite, peut-être réglementer ou faire une
nouvelle législation, de façon à tout coordonner pour que
cela soit plus efficace.
M. LOUBIER: Si on me permet d'ajouter quelques mots. Je suis bien
prêt, pour que le comité siège trois ou cinq ans, qu'on
institue un pèlerinage de tous les fonctionnaires, qu'on les questionne
sur la pollution des eaux, sur ce qui se fait ou ne se fait pas, ce qui devrait
se faire, quelles suggestions on devrait apporter et également essayer
de faire des suggestions sur des points précis. Qu'on les interroge sur
des points précis ou des choses que l'on considère actuellement
comme marginales. A l'occasion des propos de mon collègue le
député de Laviolette, j'en profite pour vous informer qu'il avait
été entendu que le comité siégerait dans un cadre
assez précis pour qu'on fonctionne. S'il y a des réunions
à toutes les semaines, durant 52 semaines, pour faire venir des
sous-ministres, des organismes, des associations, des
fédérations, en profiter pour faire des suggestions, etc., jamais
le comité ne remplira son rôle d'aider le haut-commissariat, le
plus rapidement possible, à passer à l'action et à avoir
une politique définie.
Ce n'est pas mon genre de procéder par le biais. Je constate, par
exemple, que les questions à répétition du
député de Fabre pourraient fort bien il en a fait
référence lui-même être posées à
l'Assemblée législative, puisqu'il réfère à
des questions qu'il avait posées à l'Assemblée
législative. Si le comité parlementaire de la jeunesse, des
loisirs et des sports tourne en discussion des budgets de chacun des
sous-ministres qui vont passer ici et qu'à ce moment-là on leur
demande ce qu'il pourrait faire de plus, qu'est-ce que cela prendrait de
personnel de plus, combien d'argent de plus, etc., là, on patauge
justement dans le champ d'action du haut-commissariat. On ne sait même
pas encore ce que sera définitivement, à la prochaine session,
les législations présentées par le haut-commissariat. A ce
moment-là, tout ce qui nous intéresse c'est de savoir quelles
sont les sommes d'argent, par exemple, au niveau des équipements, au
niveau des subventions, au niveau des bourses, au niveau des immobilisations,
ce qui se dépense, de quelle façon c'est dépensé,
quels groupements cela rejoint-il et sous quelle toiture de
réglementation ou de législation toutes ces opérations ou
activités se font dans chacun des ministères.
La semaine dernière, j'ai lu avec intérêt un article
sur le Soleil à l'effet qu'il y aurait un rapport secret qui avait
été remis au mois de novembre au haut-commissariat et que depuis
on n'en avait pas entendu parler. Bien, je n'ai pas d'objection à ce que
le député pose des questions de ce genre-là. Je n'ai pas
d'objection à ce qu'on veuille jeter dans le public l'impression qu'il y
a des choses excessivement secrètes qu'il ne faut pas sortir et que
ça démontre une inaction, une inertie du haut-commissariat.
Mais c'est justement ce genre de documents, de mémoires qui nous
sont remis, ou ce genre de recommandations qui nous sont faites, qui nous
aident à colliger tout ça et à tracer une ligne de
conduite. Ces documents de travail ne sont tout de même pas des bibles,
ni des rapports, mais ils tiennent compte de la philosophie première du
haut-commissariat ou de la politique générale en matière
de sports, loisirs jeunesse.
Or, ce rapport fait partie de la masse des mémoires que nous
avons reçus. Ce soir, à huit heures et demie, nous avons, le
haut-commissaire et les commissaires, une rencontre devant le cabinet
provincial, pour justement ressasser ce que nous avons jusqu'ici,
décider quelle option nous allons prendre, à même trois ou
quatre options, quelle orientation nous prenons, quels objectifs nous allons
poursuivre, quelles sont les priorités que nous allons atteindre. Et de
ça va découler évidemment, c'est un corollaire
de ça, nous allons savoir les disponibilités
budgétaires qui vont être inhérentes aux politiques qui
seront décidées.
Je fais cette digression, M. le Président, dans un état
d'esprit bien objectif. Mais j'ai drôlement l'impression qu'à
certains moments, le comité parlementaire s'en vient touffu, diffus,
qu'on court dans toutes les directions et qu'on oublie le mandat premier qui
avait été accepté, qui, à mon sens, est plus que
logique et rationnel, de savoir, au départ, de chacun des
ministères, quelles sont les politiques de ces ministères
vis-à-vis la jeunesse, les sports, les loisirs, la
récréation, quels sont les budgets, les réglementations
qu'ils ont. Partant de là, nous pourrons, si vous voulez, par la suite,
comme il avait été entendu, plonger plus profondément dans
des sous-chapitres. Mais si nous n'avons pas vidé les chapitres
entre-temps, je n'ai pas d'objection à ce qu'on soulève le
problème de la pollution des eaux. Cela fait 25 ans qu'on parle de la
pollution des eaux et que tous les ministè-
res s'en occupent plus ou moins directement. Il y a un chapeautage qui
s'est fait depuis un an.
Ah, je n'y ai pas d'objection. Je sais que c'est important, comme l'a
souligné le sous-ministre, c'est un problème. Il y a eu une
conférence, « Water for peace » à Washington, l'an
passé. Il y avait 90 Etats de représentés par des
délégués justement venus pour discuter de ce
problème qui est à l'échelle universelle. Je ne veux pas
donner l'impression que les questions du député de Fabre sont mal
venues ou qu'elles ne sont pas sérieuses. Mais, encore là, je
reviens aux premières phrases ou aux premières remarques que je
lui faisais à lui-même. C'est que s'il veut se servir du
comité parlementaire pour faire des suggestions et aller chercher des
bribes de publicité, qu'il le fasse donc en dehors du comité
parlementaire, puis qu'il nous laisse travailler sérieusement. C'est
ça que nous voulons faire.
M. HOUDE: Je ferais remarquer, M. le Président, au ministre qu'il
monte sur ses grands chevaux, une fois de plus. C'est la deuxième fois
qu'il vient ici. Cela fait la deuxième fois qu'on s'engueule. Chaque
fois que vous étiez absent... De toute façon, vous n'êtes
pas membre du comité de ce matin...
M. LOUBIER: J'ai été invité.
M. HOUDE: De toute façon, vous n'en êtes pas membre.
Deuxièmement, quant à la pollution de l'eau, il n'a pas
été question de la pollution de l'eau...
M. LOUBIER: J'ai été invité...
M. HOUDE: ... ce matin. J'ai posé la question à savoir qui
a autorité...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. HOUDE: ... dans la province pour fermer ou condamner des plages, et
ça, ça s'adresse directement aux sports. Or, ce n'est pas le
haut-commissariat qui a l'autorité pour fermer les plages. On a appris
ce matin que c'était le ministère de la Santé...
M. LOUBIER: Vous ne le saviez pas?
M. HOUDE: Oui, je le savais. Je voulais le faire dire
également.
M. LOUBIER: Pourquoi l'avoir demandé, si vous le saviez!
M. HOUDE: Un instant. Je voulais savoir s'il y avait des montants...
C'est votre question à vous. Vous voulez savoir combien d'argent est
dépensé dans chacun des ministères pour quelque chose qui
touche directement ou indirectement la question jeunesse, sports et loisirs.
Or, si le ministère de la Santé nous dit que le ministère
dépense, disons, je ne sais pas moi, $500,000 ou $1 million par
année pour la question des plages, il me semble que c'est important
à savoir. La question des bourses d'étude, c'est la même
chose.
Or, ce matin, en ce qui me concerne, il n'a absolument pas
été question de pollution de l'eau. Ce n'est pas exact.
M. LOUBIER: Vous n'en avez pas parlé?
M. HOUDE: Absolument pas de pollution de l'eau.
M. LOUBIER: M. le Président, c'est pire que je pensais. Il est
devenu inconscient.
M. HOUDE: On a parlé des plages. M. LE PRESIDENT: M.
Gélinas.
M. LEDUC (Laviolette): Je pense que le but principal, selon l'expression
courante, c'est d'accorder nos violons dans tout ce qui regarde la jeunesse,
les sports et les loisirs. Enfin, qu'on joue le même thème avec
harmonie. On peut enlever la cacophonie qui peut exister.
M. LE PRESIDENT: Docteur Gélinas, je crois que vous avez des
informations en ce quia trait au comité et que vous nous fournirez les
détails demandés. Nous vous remercions de votre présence
ici, au comité, ce matin.
M. GELINAS: Merci, M. le Président, merci, messieurs.
M. LE PRESIDENT: Tel qu'entendu, je crois que ce matin l'on devait
entendre les deux commissions athlétiques qui existent dans la province
de Québec nous faire leurs commentaires sur ce qui a trait à la
lutte, à la boxe et au judo dans la province de Québec. Je crois
que l'on doit se limiter à poser des questions sur ces trois sports.
J'inviterais le docteur La Roche, président de la Commission
athlétique de Montréal, à nous présenter les
membres de la commission athlétique et à nous faire un
exposé sur ces sports qui existent dans la province de Québec, la
lutte, la boxe et le judo. Docteur La Roche.
M. LAROCHE: M. le Président, monsieur le ministre, messieurs les
membres du comité. Est-ce que je dois parler devant le micro?
M. LE PRESIDENT: Oui, mais assis.
M. LOUBIER: Si vous êtes plus à l'aise debout, allez-y. Le
président est très compréhensif, vous savez.
M. LAROCHE: Oui. Messieurs les membres du haut-commissariat, il me fait
plaisir, ce matin, au nom de la commission athlétique, de vous
présenter quelques notes, d'une façon assez brève, mais
assez précise, je crois, dans son ensemble, pour aider le comité
parlementaire, et partant le gouvernement, à préparer
l'organigramme d'un futur ministère des sports.
Avant d'aller plus loin, il me fait plaisir de vous présenter les
membres de la commission athlétique: M. Hyman Brock, conseiller
municipal et vice-président de la commission athlétique; M.
Arthur Gagnon, également conseiller municipal de Montréal; M.
L.-C. Parent, ainsi que votre président du comité parlementaire
qui fait encore partie de la Commission athlétique de Montréal,
le député Sauvageau.
Vous devrez excuser l'absence de notre secrétaire, M. Lafleur,
retenu chez lui par la maladie depuis déjà quelques jours.
La Commission athlétique de Montréal est heureuse de faire
profiter le comité parlementaire et la province de l'expérience
qu'elle a acquise au cours des années passées concernant la
régie de la lutte et de la boxe à Montréal. De plus, une
étude sur place de la Commission athlétique de New York et de
l'Office du Commissaire athlétique de l'Ontario nous a permis de nous
documenter sur la législation et sur les méthodes de travail de
ces deux organismes.
Nous sommes plus convaincus que jamais de la nécessité
d'une régie provinciale de la lutte, de la boxe et du judo. En 1962, la
Commission athlétique de Montréal, par l'intermédiaire
d'une commission d'étude désignée sous le nom de
commission La Roche, voici un exemplaire, de notre mémoire
recommandait la création d'une régie provinciale des sports. Lors
des assises de Lévis sur une politique du loisir au Québec,
organisées par le gouvernement à l'automne 1967, la Commission
athlétique de Montréal suggérait à nouveau la
création d'un organisme provincial pour régir les sports au
Québec. Voici également une copie de ce mémoire.
Nous faisions cette recommandation parce que nous étions
conscients que, malgré les pouvoirs réels que possède
notre commission, les décisions que nous prenons sont souvent
inefficaces, ne s'appliquant que dans les limites de la ville de
Montréal. A quoi sert de défendre la lutte entre personnes du
sexe féminin à Montréal si, au moyen de la
télévision, un promoteur peut, d'une autre ville, faire
pénétrer dans tous les foyers de Montréal de tels
spectacles? Un jeune boxeur professionnel fait ses débuts à
Montréal une journée et, dans les jours suivants, peut livrer
plusieurs combats dans d'autres villes. Les journalistes nous posent souvent la
question sous forme de blâme: Qu'est-ce que fait la Commission
athlétique de Montréal? Que pouvons-nous faire alors avec une
juridiction strictement limitée à la ville de Montréal? Il
nous semble inutile de citer d'autres exemples du genre, car nous sommes
convaincus que les membres de votre comité sont conscients de ces
problèmes et de la nécessité de protéger et le
public et les adeptes de ces sports.
Si la Commission athlétique doit se limiter dans son
mémoire aux seuls sports de la boxe, de la lutte et du judo, elle n'en
est pas moins conscients, par ses travaux de recherche et ses deux
mémoires cités précédemment, que le gouvernement
devrait doter la province d'un organisme nanti de tous les pouvoirs
nécessaires régissant tous les sports, tant sur le plan
professionnel qu'amateur.
En vertu d'une loi provinciale datant de 1922 et amendée par la
suite en 1936, certaines villes de la province de Québec peuvent, par
résolution du conseil municipal, créer une commission
athlétique de cinq membres faisant partie ou non du conseil municipal.
Une fois en fonction, ces membres sont indépendants du conseil qui les a
nommés et le seul contrôle de la municipalité réside
dans l'examen annuel des finances de la commission par le vérificateur
en chef de la ville. On constate donc au départ, bien que le maire fasse
partie ipso facto de cette commission, une anomalie sérieuse: les
membres de ladite commission peuvent être renommés ou
remplacés à chaque élection municipale selon le bon
vouloir des conseillers élus.
La loi des commissions athlétiques est assez explicite. Disons,
grosso modo, qu'elle accorde aux commissions athlétiques municipales
tous les pouvoirs nécessaires pour régir la boxe, la lutte et le
judo, tant sur le plan professionnel qu'amateur. Elle leur permet de
contrôler tous les permis de promoteurs, de boxeurs, de lutteurs, de
gérants, de seconds, d'entraîneurs, de juges, d'inspecteurs, de
chronométreurs, etc., en somme tout le personnel impliqué di-
rectement ou indirectement dans le sport de la boxe, de la lutte ou du
judo.
Si les pouvoirs de ladite commission sont illimités, puisque
cette dernière est autorisée par la loi à édicter
tout règlement jugé nécessaire au bon fonctionnement de
ces disciplines sportives, son efficacité en est par ailleurs assez
réduite, selon certaines circonstances, puisque seule l'injonction est
permise contre une ou des personnes qui s'aviseraient de passer outre aux
règlements de la Commission athlétique, principalement dans
l'émission des permis aux promoteurs, ce qui est arrivé
d'ailleurs quelquefois à Montréal. On connaît aujourd'hui
la lenteur de cette subtilité juridique qui peut causer des ennuis
très sérieux à une commission athlétique qui se
voudrait sérieuse et soucieuse de bien remplir son rôle.
La loi permet aux commissions athlétiques de
rémunérer tous leurs employés; secrétaires,
médecins, avocats, inspecteurs, juges, arbitres, chronométreurs,
etc. Par contre, elle oblige tous les commissaires à travailler
bénévolement et sans rémunération aucune, sans pour
autant leur accorder toute la protection légale nécessaire dans
l'accomplissement de leur tâche. C'est ainsi que, selon l'avis de nos
conseillers juridiques, les membres d'une commission athlétique sont
conjointement et individuellement responsables de tout acte posé par eux
tant et aussi longtemps qu'ils sont en fonction. On constate la lacune grave et
l'injustice que cela constitue envers ces membres dans tout genre d'action en
dommages ou autre, que pourrait intenter contre ladite commission un boxeur ou
même la famille de ce dernier en cas d'accident dans l'arène lors
d'un combat.
Il y a bien d'autres lacunes au sein de la loi actuelle ou de la
situation actuelle qui prévaut dans la province et sur lesquelles nous
pourrions discourir assez longuement. Qu'il nous suffise tout simplement de
signaler à l'attention du comité parlementaire certaines d'entre
elles, telles que: difficulté de contrôle sur les boxeurs ou les
lutteurs qui peuvent changer d'identité, très facilement
d'ailleurs, d'une ville à l'autre de la province (encore une fois, la
commission athlétique n'ayant de juridiction que dans les limites de sa
propre municipalité); organisation d'un secrétariat permanent
avec archives et fichiers à jour dans chaque cas; formation et
contrôle des arbitres et des juges; identification et contrôle des
gérants, un des points les plus importants, principalement dans le
domaine de la boxe; vérification et contrôle des contrats entre
boxeurs et gérants (Ici, nous pouvons signaler ce que nous avons
constaté à quelques reprises à Montréal, ce que
nous appelons la pratique du double contrat ou « l'undertable contract
»); protection et contrôle des jeunes boxeurs contre la
cupidité de certains gérants et certains promoteurs,
contrôle et protection des gymnases d'entraînement, absence totale
de pouvoirs d'enquête, absence d'information et d'échanges
réciproques de renseignements entre les différentes commissions
athlétiques municipales, par suite de leur autonomie respective,
etc.
L'énumération de tout ce qui précède permet
donc aux autorités gouvernementales de constater le bien-fondé
des conclusions et des recommandations précises que formulaient les
membres de la commission La Roche, dès 1962.
Toutefois, malgré toutes ces déficiences et ces lacunes,
nous nous permettrons d'ajouter et surtout de préciser que les membres
de la Commission athlétique de Montréal sont quand même
fiers et conscients d'avoir fait leur devoir, d'avoir accompli du bon travail
et d'avoir réussi à mettre de l'ordre dans un domaine où
il n'est pas toujours facile de travailler à la lumière du jour,
tenant compte également des difficultés rencontrées depuis
leur entrée en fonction, des critiques injustifiées de certains
journalistes du sport et le peu d'appui de certaines autorités.
Ainsi, depuis quelques années, la Commission athlétique de
Montréal se tient en étroite relation avec l'Association de boxe
amateur du Québec, dont M. J.-C. Théroux est l'actif
président, et à qui nous tenons à rendre un hommage tout
particulier pour son bénévolat.
La Commission athlétique de Montréal accorde
également des subventions à des organismes amateurs afin de les
encourager financièrement et moralement à la poursuite du
magnifique travail qu'ils accomplissent auprès de la jeunesse
québécoise.
On se rappellera sans doute les conclusions de l'enquête Kefauver
sur la boxe, il y a quelques années, aux Etats-Unis, où un
certain M.Norris avait été sommé de se retirer de ce
milieu. On n'a qu'à relire certains passages du rapport de la commission
La Roche à ce sujet où M. Louis Chantigny, alors journaliste,
s'est permis, avec un courage exemplaire, de soulever un coin du voile sur la
situation de ce sport professionnel.
Voilà pourquoi les membres de la Commission athlétique de
Montréal peuvent affirmer, sans hésitation aucune,
qu'après avoir hérité d'une succession pas tellement
agréable, tant sur le plan financier que sur le plan de l'organisation
et du secrétariat, et après huit ans de travail, d'efforts et de
patience, les membres, dis-je, peuvent présenter un bilan honorable et
déclarer que la situation de la boxe et de la lutte
à Montréal est présentement sous contrôle,
malgré les moyens de fortune dont ils disposent. Les exemples sont
d'ailleurs faciles à vérifier.
En conséquence, fiers de leur huit années
d'expérience, fiers du travail accompli durant ces huit années,
mais conscients, par ailleurs, des lacunes et des déficiences qui
existent dans ces domaines, les membres de la Commission athlétique de
Montréal se permettront donc de formuler aux autorités
gouvernementales, par l'entremise de ce comité parlementaire les
recommandations qui s'imposent dans la présente situation.
N'ayant en vue aucun autre but que le souci du bien commun et ce
désir ardent qu'elle a toujours manifesté dans le passé de
mettre plus d'ordre dans le domaine de la boxe et de la lutte, la Commission
athlétique de Montréal ne voit pas d'autre solution au
problème actuel que la création pure et simple d'une commission
athlétique provinciale, et ce, dans les plus brefs délais
possibles.
Nantie, pour le moment, à l'échelle provinciale, de tous
les pouvoirs inhérents aux sports de la boxe, de la lutte et du judo,
tant sur le plan professionnel qu'amateur, cette commission, à l'instar
de toutes les autres commissions athlétiques en dehors du Québec
pourra enfin contrôler plus efficacement ces sports pour le bien de tous.
Cette commission pourra terminer, sur le plan provincial, le travail
amorcé et bien élaboré par la Commission athlétique
de Montréal.
Voici donc, rattachées à cette commission
athlétique provinciale, quelques recommandations pratiques que la
Commission athlétique de Montréal formule à votre
attention.
Recommandations. 1 Que cette commission relève du ministre
responsable des loisirs, de la jeunesse et des sports; 2 - Que cette commission
soit composée d'un maximum de sept membres, dont un président
à plein temps, nommé par le ministre responsable; 3 Que
les commissaires soient nommés à temps partiel par le ministre
responsable, après consultation, pour les premières nominations,
auprès des commissions athlétiques déjà existantes
et des associations de lutte et de boxe amateur du Québec. Par la suite,
les nouvelles nominations pourraient se faire sur recommandation des membres de
la Commission athlétique provinciale; 4 Que le mandat des
commissaires soit d'un minimum de trois ans et d'un maximum de cinq ans;
Je ne ferai peut-être pas plaisir à la ville de Québec,
mais je vais le lire quand même. à Qu'un
secrétariat permanent, avec siège social à Montréal
voici, il faut comprendre que le plus gros des activités dans ce
domaine se déroulent à Montréal.
M. LE PRESIDENT: Le président est d'accord.
M. LOUBIER: Il ne parle pas comme président en ce moment.
M. GARDNER: Les membres s'y opposent.
M. LA ROCHE: Alors, je reprends. à Qu'un
secrétariat permanent, avec siège social à
Montréal, soit établi pour les besoins du judo, de la lutte et de
la boxe amateurs et la régie de la lutte et de la boxe professionnelles.
En plus, d'un secrétaire exécutif à plein temps, ce
secrétariat comprendrait les services à temps partiel
d'inspecteurs régionaux, de docteurs spécialisés en
médecine sportive ou en aptitude physique, de juges, d'arbitres, etc.,
tout comme cela se retrouve actuellement à la commission
athlétique de Montréal; 6 Que la loi soit plus explicite,
afin de réprimer immédiatement les contrevenants aux lois et
règlements de la commission et les abus qui peuvent en résulter;
7 Que la loi créant une Commission athlétique provinciale
s'inspire de la loi des commissions actuelles tout en apportant les corrections
qui s'imposent selon les constatations énumérées dans le
présent mémoire.
Financement. En raison de l'instabilité des activités
professionnelles de la lutte et de la boxe, il est difficile de prévoir
si une Commission athlétique provinciale peut s'autofinancer par les
recettes permises par la loi actuelle et le mode de financement que nous
préconisons.
Voilà pourquoi nous recommandons, premièrement, que le
gouvernement absorbe en totalité le coût d'administration de cette
commission et qu'il encaisse également en totalité les sommes
perçues des droits d'entrée et de l'émission des permis de
toute catégorie, etc.
Deuxièmement, nous recommandons également que les frais
encourus par la commission pour l'engagement des officiels lors d'un combat de
boxe ou d'un spectacle de lutte soient entièrement payés par le
promoteur.
Comme source de revenu, nous suggérons, premièrement,
qu'une taxe de à% soit perçue sur les recettes brutes,
après déduction de la taxe d'amusement de tous spectacles de
lutte
ou de boxe pour lesquels un prix d'entrée est exigé. Je
dois vous dire que c'est actuellement dans la loi qui date de 1922, alors, il
n'y a pas de changement.
Deuxièmement, qu'une taxe de à% soit perçue sur les
recettes provenant de la reproduction télévisée ou
radiodiffusée de ces mêmes spectacles. C'est également dans
la loi qui a été amendée en 1936.
Troisièmement, qu'une taxe de à% soit perçue sur
les droits d'entrée pour une représentation sur écran
géant d'un combat de boxe ou d'une représentation de lutte.
Là aussi, c'est dans la loi, mais cette interprétation peut
être douteuse.
Quatrièmement, qu'un montant fixe, comme cela existe dans les
autres commissions athlétiques à l'extérieur du
Québec, soit exigé des promoteurs, des gérants, des
seconds, des boxeurs, des lutteurs et autres pour l'obtention d'un permis
annuel.
Les objets de la commission seraient d'aider, d'organiser et
d'encourager les associations sportives de lutte, de boxe ou de judo
professionnelles ou amateurs; de diriger, gérer et contrôler les
combats de boxe, l'entraînement à la lutte, à la boxe et au
judo.
Le rôle des commissaires: établir la politique
générale de la commission; passer les règlements
nécessaires au bon fonctionnement de la commission; accepter ou refuser
les promoteurs; prendre les décisions concernant les suspensions, les
amendes, etc.
Rôle du secrétariat: exécuter les politiques
établies par les commissaires; faire respecter les règlements;
émettre les permis; tenir à jour un fichier complet sur les
promoteurs, les lutteurs, les boxeurs, les gérants, etc.
Rôle de l'inspecteur: avoir la responsabilité dans sa
région des officiels lors des séances de boxe ou
représentations de lutte; voir à ce que les règlements de
la commission soient observés; faire parvenir au secrétariat un
rapport détaillé pour chacune des activités de ces
régions, etc.
Conclusion: Par ce très bref mémoire, la Commission
athlétique de Montréal a été très heureuse
d'apporter sa collaboration au gouvernement provincial dans le but qu'il
poursuit en vue de la création d'un ministère de la jeunesse, des
loisirs et des sports.
Nous remercions les membres de ce comité parlementaire d'avoir
permis à la Commission athlétique de Montréal d'exprimer
ses opinions sur le sujet. Nous sommes à la disposition de votre
comité et également du gouvernement pour répondre à
toutes les questions que vous voudrez bien nous poser. A la page 11, vous avez
un organigramme qui est très simple sur la composition de cette future
commission provinciale. Alors, M. le Président et messieurs les membres,
je vous remercie de votre attention. S'il y a des questions que vous aimeriez
nous poser, nous sommes à votre disposition.
M. LE PRESIDENT: Docteur La Roche, je crois que les membres du
comité aimeraient entendre la Commission athlétique de
Québec avant de poser des questions. Je demanderais au président
de la Commission athlétique de Québec, M. Rosaire Clermont, de
nous présenter les membres de sa commission et de nous faire un
exposé.
M. CLERMONT: M. le Ministre, M. le chef de l'Opposition, M. le
Président, messieurs les officiers, d'abord, il me fait plaisir de vous
remercier d'avoir eu la délicatesse de nous inviter à participer
à ce comité. Vous pouvez voir, par le nombre de
délégués de la ville de Québec, que nous avons
intérêt à ce que la boxe continue, si possible, à
prendre de l'ampleur. J'ai, à mes côtés, M. Alfred Roy,
vice-président à la Commission athlétique de
Québec; M. J.R. Latter, un de nos commissaires; M. Jim
Létourneau, le conseiller technique de la commission à qui,
apparemment, même la Commission athlétique de Montréal
demande des conseils. Nous avons aussi un Québécois qui nous a
fait honneur, M. Fernand Simard, qui a déjà été
champion de la boxe à Québec et qui a gagné ses combats
loyalement; cela ne se passait pas dans des petites villes ou dans des endroits
cachés. Aussi M. Mitchell qui est un honnête promoteur; il y en a
peut-être des malhonnêtes, mais je ne les connais pas.
Evidemment, nous sommes en partie d'accord avec ce qu'a dit le Dr La
Roche dans son mémoire. Cependant, il y a des points que nous aimerions
souligner, entre autres, à la page 3, au troisième paragraphe
où il est dit que les membres de la Commission athlétique...
M. LE PRESIDENT: M. Clermont... M. CLERMONT: Oui.
M. LE PRESIDENT: Le comité aimerait savoir votre opinion et votre
point de vue sur la commission athlétique. Avez-vous
préparé un mémoire ou quelque chose du genre?
M. CLERMONT: Non, j'ai tout cela à la mémoire, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Nous voulons dire...
M. GARDNER: Nous aimerions que vous fassiez des commentaires sur le
mémoire du Dr La Roche.
M. CLERMONT: C'est parce que je voulais essayer de minimiser la valeur
de ses arguments.
M. LE PRESIDENT: Nous allons l'écouter. M. CLERMONT: Ah! vous
pouvez bien. M. LE PRESIDENT: Allez.
M. CLERMONT: C'est comme vous voudrez, c'est vous qui
présidez.
Non, mais voici. Je ne veux pas nier la compétence des avocats de
Montréal. Les avocats de Québec nous disent que tant que nous
sommes sous la juridiction de la ville, nous ne sommes pas responsables des
commissaires, de ce qui pourrait arriver à des boxeurs ou à des
personnes qui assistent à des programmes de boxe. Alors, c'est tout
simplement ça.
A présent, à un autre endroit à la page 4, on parle
de la difficulté de contrôler les combats de boxe, les
séances de boxe qui ont lieu un peu partout. Mais c'est justement comme
je le disais dans ma lettre au haut-commissaire, M. Bélanger. Il n'y a
pas de contrôle, parce que les municipalités ne prennent pas la
peine d'utiliser la loi qui leur permet de se former une commission
athlétique ou de laisser leur territoire sous la juridiction des
commissions de Montréal, de Sherbrooke ou de Québec, parce qu'en
fait il y a trois commissions existantes actuellement.
Evidemment, M. La Roche s'en est rendu compte, lorsqu'il a parlé
de son organigramme et dit qu'il y aurait à Montréal un
secrétariat permanent. Nous considérons, nous, de Québec,
qu'on devrait diviser la province en au moins deux régions, afin de nous
laisser notre autonomie, dans les cadres de la loi, évidemment, et avec
les règlements qui seront imposés par le gouvernement ou par le
ministère des loisirs ou des sports. De cette façon-là, on
fera justement ce que les hommes politiques disent toujours, ne pas tout
drainer à Montréal.
Dans l'ensemble, M. le Président, nous sommes évidemment
d'accord qu'il faut qu'il y ait une régie provinciale de la boxe, mais
nous croyons, je le répète, que les commissions existantes ont
fait leur devoir, M. La Roche l'a souligné dans son mémoire, et
que, si elles ne continuent pas d'exister, la province doit être
divisée en régions, afin que nous puissions, nous aussi, avoir un
droit de regard sur les programmes de boxe qui seront présentés
à l'avenir.
De cette façon, nous croyons que nous pourrions rendre justice
aux promoteurs et aux boxeurs, parce que, étant à l'endroit
où se déroulent les combats, nous connaissons les promoteurs et
la plupart des boxeurs.
Nous sommes en mesure de juger et de décider, je crois, si telle
ou telle personne mérite d'avoir un permis de promoteur. Je peux bien
vous citer des cas, si vous voulez, mais si des questions me sont
posées, je pourrai vous en donner des exemples.
Je vous remercie.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie. Maintenant, si les membres ont des
questions à poser...
M. LOUBIER: Je voudrais d'abord féliciter les deux Commissions
athlétiques de Québec ou de Montréal qui, par la bouche de
leurs délégués, de leurs représentants, nous ont
exprimé la situation idéale. En regardant le mémoire et en
écoutant notre ami, M. La Roche, disons que ce sont sensiblement les
mêmes sentiments ou les mêmes requêtes qui y sont
exprimés que ceux qui avaient été soumis à
Lévis en 1967. Je pense que, depuis ce temps-là, il y a eu
certains contacts avec les commissaires, au haut-commissariat, pour tenter
d'étayer davantage la pensée et les revendications des
commissions athlétiques.
Il faut tout de même saisir l'occasion de féliciter les
deux Commissions athlétiques de Montréal et de Québec,
pour avoir oeuvré dans des conditions extrêmement difficiles, et
de l'avoir fait avec infiniment de sérieux et d'audace en maintes
circonstances.
Nous avons des projets précis pour les structures et le
rôle que seront appelées à jouer les Commissions
athlétiques de Montréal et de Québec. A ce stade-ci, il
est difficile pour moi d'expliciter ma pensée, parce que ça doit
être une décision du cabinet sur la politique d'ensemble du
haut-commissariat. Je tiens cependant à vous dire que nous allons mettre
en place des structures, des législations et non pas en 1972 ou en 1971,
parce que si M. Lesage était demeuré ici, il me dirait: vous
allez probablement ne plus être là. Mais, disons qu'au cours de
l'année 1969, nous allons tenter d'apporter un projet de
législation qui va permettre aux commissions athlétiques de
faciliter leur travail, leur action, de leur donner une protection qu'elles
n'avaient pas antérieurement et leur permettre aussi d'agir avec une
efficacité qu'elles n'avaient que de façon très
modeste.
Nous voulons aussi établir un système de coordination pour
que tout cela fonctionne de façon,
comme je le disais, efficace. Les suggestion que vous nous avez soumises
qui sont logiques et sont conséquentes avec celles qui nous ont
été présentées antérieurement. J'ai entendu
notre ami qui se dissociait de certaine opinion juridique. Disons qu'il
appartiendra plutôt au tribunal de décider un jour ou l'autre
quelle est la responsabilité des commissaires quant aux gestes qu'ils
ont posés. J'espère que cet événement ne se
produira pas parce qu'à ce moment-là, vous aurez une
législation qui va éclairer cet aspect.
De toute façon, les questions que j'aurais à poser
seraient peut-être de nature à vous dévoiler une politique
qui doit être soumise d'abord au cabinet, mais disons que c'est assez
bien présenté et détaillé avec ce qu'ont pu
colliger les commissaires comme renseignements auprès de vous pour nous
permettre de vous réitérer nos remerciements de vous être
dérangés et d'avoir présenté vos mémoires
d'une façon concise et sérieuse.
M. PARENT: Je connais le bon vouloir du ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche. Je m'inquiète toutefois quand il dit qu'il
y aura une politique d'établie par le gouvernement à l'effet de
coordonner, d'établir une politique au niveau de la province. Je
constate par le mémoire de la Commission athlétique de
Montréal et par les propos du président de la Commission
athlétique de Québec, qu'il n'existe que trois commissions dans
la province. Or, le problème n'est pas de coordonner à ce
moment-là, je pense bien. Le problème qui se pose, à mon
avis, c'est de créer un ensemble, et l'ensemble c'est au niveau de la
province qu'il doit se faire, pour éliminer en fait les
municipalités qui ne voudraient pas participer. Que le gouvernement
veuille qu'il se crée des commissions municipales ou des commissions
athlétiques à l'intérieur du territoire de la province ne
réglera pas le problème. Cela va engendrer un chevauchement
d'autorité.
On constate dans le mémoire de la Commission athlétique de
Montréal qu'il n'y a pas d'échange entre les commissions
existantes actuellement. Je ne sais pas comment on pourra y arriver si on s'en
tient à faire de la coordination. Je serais plutôt porté
à croire que l'objectif de la Commission athlétique de
Montréal et de celle de Québec, c'est d'en arriver à une
commission athlétique provinciale.
M. LOUBIER: Bien voici...
M. PARENT: Je pense que c'est vers ça qu'il faudrait tendre; pas
vers la coordination.
M. LOUBIER: Si mon collègue me permet... Quand j'emploie le mot
coordination, je l'emploie en tenant compte de l'esprit du mémoire qui
nous a été présenté via ou en relation avec le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports. Coordination
au niveau du gouvernement et des projets qui nous sont soumis parce qu'on veut
chapeauter. Il va falloir une coordination tant sur le plan de la
réglementation que sur le plan des structures et du travail,
coordination avec l'action du gouvernement. Parce que nous ne voulons pas les
faire disparaître. Nous voulons leur redonner un rôle plus
valable...
M. PARENT: Oui, mais ils demandent sa disparition en somme.
M. LOUBIER: ... dans un cadre bien précis, avec des
législations, des réglementations.
M. PARENT: Je pose la question à M. La Roche. Vos demandez la
disparition de la Commission athlétique de Montréal et
Québec demande...
M. LOUBIER: Non.
M. PARENT: ...la disparition de la Commission athlétique de
Québec pour les remplacer par un organisme provincial?
DES VOIX: Non. Non. M. LOUBIER: Non.
M. LA ROCHE: Si on me permet de préciser la pensée du
mémoire, oui. Je vais m'exprimer le plus honnêtement possible,
oui. Nous allons citer des faits.
Nous avons actuellement, disons à Montréal, un jeune
boxeur qui a un avenir très brillant dans la province. Il s'agit du
jeune Paduano. Encore une fois, ce sont des commissions municipales... Deux
villes actuellement se sont prévalues de la loi de 1922 qui a
été amendée par la suite pour les droits de la radio et de
la télévision en 1936.
Ce jeune boxeur a boxé à Montréal, par exemple le
22 janvier. Le 24 janvier, il peut boxer à Québec, comme il peut
boxer à Trois-Rivières ou à Granby, où il n'existe
pas de commission athlétique. Partout où nous avons fait
enquête, que ce soit ici au Canada ou aux Etats-Unis je me suis
rendu à New York, entre autres, et à Toronto nous avons
constaté qu'il y a des commissions d'Etat aux Etats-Unis et que c'est
une commission provinciale qui en Ontario, régit la province par un
organisme unique. Je crois, à la lumière des expériences
vécues, après huit années d'effort et de travail au sein
de la commis-
sion, qu'il n'y a pas d'autre solution que d'avoir une régie
provinciale. Nous avons suggéré Montréal, remarquez bien,
comme siège social, parce que le gros des activités est
là. Si le gros des activités est à Québec, je
souscris volontiers à ce que le siège social soit ici. Pour moi,
c'est un détail secondaire.
M. LOUBIER: Cela veut même dire, docteur, que dans le cas...
M. LA ROCHE: Nous sommes unanimement prêts, nous, à la
Commission athlétique de Montréal, à disparaître
complètement...
M. LOUBIER: A condition...
M. LA ROCHE: ... pour faire place à un organisme à
l'échelle provinciale. C'est exactement ce que nous demandons.
M. LOUBIER: Cela veut dire, docteur, comme prolongement à votre
pensée, qu'un boxeur pourrait se faire disqualifier à
Montréal et une semaine plus tard, organiser un combat monstre à
Verdun...
M. LA ROCHE: Oui.
M. LOUBIER: ... dans le contexte actuel.
M. LA ROCHE: Oui, c'est la situation actuelle. Nous nous demandons
encore parfois comment nous avons pu tenir à Montréal parce qu'on
annonçait des programmes de boxe ou de lutte à Verdun et, avant
l'élection, à la ville de Saint-Michel.
M. PARENT: Vous avez juridiction sur...
M. LA ROCHE: Il y a actuellement des promotions en vue à la ville
d'Anjou. On ne peut rien faire parce que les juridictions ne sont que dans les
limites de la cité elle-même autant à Québec
qu'à Montréal.
M. PARENT: A Québec, c'est dans la ville de Québec
seulement que vous avez juridiction?
M. CLERMONT: Oui, mais quand même dans la loi de 1922 les
municipalités avaient le droit de former des commissions
athlétiques, ou bien de laisser leur territoire sous la juridiction
d'une commission existante.
M. PARENT: Oui, mais après quarante ans ils ne s'en sont pas
prévalus.
M. CLERMONT: Oui, c'est parce qu'Us ne s'intéressent pas à
ça.
M. LA ROCHE: Ils ne s'y intéressent pas. Ils s'y
intéressent...
M. PARENT: Est-ce que le problème...
M. LA ROCHE: Vous avez actuellement beaucoup de lutte à
Chicoutimi, dans la région du Lac Saint-Jean. Il n'y a pas de commission
athlétique là. Je me suis adressé à quelques
personnes à cet endroit et on n'en veut pas.
M. PARENT: Mais le problème ne va-t-il pas plus loin que
ça?
M. LA ROCHE: Il n'y a pas de régie. Il n'y a pas de loi, il n'y a
rien. Effectivement, le promoteur prend des arbitres de la Commission
athlétique de Montréal qu'il amène avec lui là-bas.
Alors vous voyez l'anomalie. Nos arbitres de Montréal, par exemple
j'imagine que vous avez la même chose à Québec
à qui nous essayons d'impliquer l'esprit des règlements au
sein de la Commission athlétique de Montréal, sont placés
dans des situations où tout notre travail est défait parce que le
promoteur paye l'arbitre par en dessous. Le promoteur l'amène avec lui
à Chicoutimi pour arbitrer ses spectacles de lutte. Alors, cela fait des
situations intenables.
M. PARENT: Quelle juridiction avez-vous à ce
moment-là?
M. LA ROCHE: Nous avons tous des difficultés à
Montréal à maintenir l'esprit du rôle que l'arbitre doit
jouer autant dans la boxe que dans la lutte.
M. PARENT: Oui, mais avez-vous une juridiction quelconque pour suspendre
le boxeur?
M. LA ROCHE: C'est-à-dire oui, en autant que l'acte a
été posé dans les limites de notre juridiction,
c'est-à-dire dans la ville de Montréal. Mais en dehors, nous
n'avons aucune juridiction.
M. HOUDE: Mais le boxeur qui est suspendu à Montréal, Dr
La Roche, peut quand même se battre le lendemain à Verdun.
M. LA ROCHE: Oui. Il peut aller à Verdun et se battre là,
s'il veut.
M. PARENT: Mais votre problème, M. La Roche...
M. LEDUC (Laviolette): ... le type qui boxe, qui a le public...
M. LA ROCHE: Nous avons eu dernièrement des
démêlés assez rudes, disons des passes d'armes assez
sévères avec un promoteur à Montréal parce que le
jeune Paduano, qui est un ancien champion olympique, devient professionnel
cette année. Alors, on nous demande la permission de le faire boxer
à Montréal lors d'une soirée de boxe le 22 janvier. Par
hasard, nous avons appris qu'il devait boxer une semaine auparavant à
New-York. Alors, vous voyez le danger pour un jeune boxeur qui commence dans
les rangs professionnels? Il peut attraper toutes sortes de mauvais coups
là-bas par manque d'expérience avec un autre boxeur de sa
catégorie, de son poids, de son âge, si vous voulez.
M. LEDUC (Laviolette): D'accord.
M. LA ROCHE: L'autre a peut-être l'expérience de trois,
quatre, cinq ou six ans dans les rangs du professionnalisme et lui entre dans
cette arène-là. Alors, j'en ai discuté avec des
neurologues, par exemple. On a même fait des tests. Je peux vous donner
le nom du Dr Michel Drolet, neurologue qui est un « fellow » en
neurologie. On a eu des examens, par exemple, avec
l'électro-encéphalogramme pour découvrir jusqu'à
quel point un boxeur pouvait être protégé. C'est pour
ça que dans les rangs de la WBA on oblige les athlètes à
porter un casque protecteur. Même lors des séances
d'entraînement chez les professionnels, beaucoup d'entre eux portent le
casque protecteur à cause de la matière grise du cerveau qui,
comme vous le savez... On voit à ce moment-là sur
l'électro et également aux rayons X des plaques jaunâtres
qui sont très dangereuses pour le cerveau du boxeur.
Alors, le boxeur lui-même n'estpasprotégé.
M. PARENT: M. La Roche, le problème va beaucoup plus loin que
ça, je pense. Le problème est de caractère provincial
parce que si vous avez des difficultés à appliquer vos lois au
domaine municipal vous avez aussi le problème interprovincial qui se
pose.
M. LA ROCHE: Oui, c'est-à-dire que ce problème se pose
effectivement. C'est pour ça que, dans l'enquête de la commission
La Roche par exemple, nous demandons tout simplement une action
concertée des deux gouvernements, canadien et américain.
L'enquête Kefauver aux Etats-Unis avait
révélé des choses sensationnelles. Au milieu du
congrès, si ma mémoire est fidèle, Jim Norris avait
été sommé de quitter immédiatement dans les 48
heures avec tous ses intérêts le domaine de la boxe. Ce n'est pas
mieux, il a été mis dans le hockey, mais tout de même. Mais
à l'heure actuelle, par les démarches que nous faisons, il existe
un organisme, par exemple, aux Etats-Unis que nous appelons le WBA,
c'est-à-dire: World Boxing Association, c'est transformé par NBA.
Mais la Commission athlétique de New-York n'en fait pas partie et elle
n'est pas intéressée à en faire partie. Toutefois il
existe aux Etats-Unis un certain code d'honneur qui fait que dans la
majorité des états laplupart se sont ralliés aux
règlements, à la façon de procéder de l'état
de New-York. Alors, disons qu'aux Etats-Unis la boxe, selon un article paru
dans une revue dernièrement, est de plus en plus et de mieux en mieux
contrôlée actuellement.
En Ontario, il y a une très grande déficience. Nous
l'avons constaté sur place d'ailleurs. C'est un commissaire qui est
nommé et il est roi et maître dans toutes ses décisions, il
est seul. C'est quand même une commission et même plus que
ça. En Ontario, vous savez que les commissions athlétiques
subventionnent tout le sport amateur.
M. PARENT: Vous voudriez une commission provinciale afin de
pouvoir...
M. LA ROCHE: Je n'ai pas changé d'idée. A la suite de tout
le travail que j'aifait depuis au-delà de trente ans dans le domaine des
sports et des loisirs, moi, je verrais un ministère des sports, qui
s'occuperait de tous les sports et de tous les loisirs. C'est pour ça
que nous avons dit dans le mémoire; « Nantie, pour le moment...
»
M. PARENT: Surtout une commission au niveau provincial.
M. LA ROCHE: Oui.
M. LOUBIER: Si je comprends bien, docteur, vous n'êtes pas
chatouilleux sur les appellations.
M. LA ROCHE: Non, non.
M. LAPORTE: Ce que vous voulez, c'est qu'il y ait un organisme
d'autorité à l'échelon provincial et que l'on tienne
compte des commissions qui sont enplace et qui pourraient avoir un autre
rôle ou une autre action. Vous acceptez même, à ce
moment-là, que les commissions athlétiques existantes soient
refondues, mais ce qui vous intéresse surtout, c'est un organisme
d'autorité à l'échelon provincial,,
M. LA ROCHE: Oui. Quand vous utilisez le mot « refondues »
j'irais même plus loin, et, dans mon cas, bien qu'il y ait
déjà huit ans que je préside aux destinées de la
commission, j'accepterais de disparaître.
M. LOUBIER: Oui, oui, je comprends. M. HOUDE: Je voudrais savoir...
M. LOUBIER: C'est une belle preuve de la sincérité des
membres actuels des commissions athlétiques.
M. HOUDE: Docteur La Roche, dans votre conception, justement, d'une
commission athlétique provinciale et peut-être dans ce que le
ministre a l'intention de dévoiler un peu plus tard je n'ouvre
qu'une parenthèse a-t-on tenu compte...
M. LOUBIER: Il plonge jusque dans mes intentions.
M. HOUDE: Vous l'avez dit tantôt. A-t-on tenu compte quand
même d'une loi... Remarquez que ça été presque une
découverte pour moi dernièrement. En effet, dans les Statuts
refondus de 1964, il y a quelque chose qui est quand même très
étrange.
M. LA ROCHE: Mil neuf cent...
M. HOUDE: Dans les Statuts refondus de 1964, il y a une loi qui date de
1941; c'est la Loi des concours physiques. Elle existe actuellement et, si vous
me le permettez, je vais vous en lire le deuxième article: « Dans
la présente loi, les mots « concours physiques » signifient
et comprennent toutes luttes de concurrents où l'endurance physique
humaine est mise à l'épreuve et qui peuvent devenir
indécentes, pernicieuses à la santé ou contraire à
l'ordre public. »
La loi existe; c'est le chef de la Sûreté provinciale qui a
pleine autorité dans la province de Québec sur tout ce qui
s'appelle lutte, boxe, concours physiques. Chaque chef de police d'une
municipalité a pleine autorité, si on veut, pour régir et
contrôler ce qui s'appelle l'immeuble, l'équipement, la
santé du boxeur et tout ça. C'est quand même assez
étonnant et c'est justement un des mandats M. le ministre,
là-dessus, nous allons être d'accord que nous avons
donnés à notre comité, lorsque nous avons souligné
à la première réunion, l'importance de sortir d'un peu
partout les lois existantes.
Je pense que nous avons là un exemple quand même assez
frappant, assez typique. Nous par- lons de boxe, nous parlons de commissions
athlétiques. Je connais fort bien le travail de la Commission
athlétique de Montréal, mais je me dis que, même si les
commissions athlétiques n'avaient jamais existé, la Loi des
concours physiques, chapitre 52, page 967 des Statuts refondus 1964 existe
depuis 1941. Elle a trois ou quatre pages; il y a même des sanctions.
Le chef de police ou un membre du conseil municipal a le droit d'entrer
dans n'importe quel immeuble pour vérifier les permis. C'est
défendu pour quiconque dans la province de tenir une soirée
où il y a concours physique, sans obtenir son permis. Tout ça est
dans la loi. Dois-je conclure que ça n'a jamais été
appliqué? Personnellement, je ne saurais le dire. Je pense qu'il est,
quand même, important, dans les projets du haut-commissariat, dans les
suggestions du docteur La Roche et de M. Clermont, de tenir compte de cette
loi-là. Je fais encore une fois appel à tous les
ministères, à toutes les âmes de bonne volonté et au
commissariat en particulier, car je pense qu'il est grand temps que nous ayons
une compilation, noir sur blanc, de toutes les lois qui existent...
M. LA ROCHE: Nous le mentionnons dans notre rapport.
M. HOUDE: ... dans la province de Québec et même sur le
plan national, parce qu'il y a chevauchement entre Ottawa et Québec dans
certaines lois concernant nos sports et nos activités de jeunesse. Je
pense que ce serait, quand même, une étape excessivement
importante de connaître, en tout cas, les lois qui existent dans notre
domaine.
M. LOUBIER: M. le Président, je suis heureux, pour une fois, des
propos du député de Fabre et je puis lui dire que, pour une fois,
encore, nous avons devancé ses désirs. Tout est colligé et
compilé. Actuellement, vous avez trouvé la Loi des concours
physiques d'une façon surprenante, au chapitre 52. Il y a
également la Loi des droits sur les divertissements au chapitre 76.
L'article 2, entre autres, il y a l'article 3 aussi, l'article 4,
l'article 16. Il y a également dans les Statuts refondus, la Loi des
licences, chapitre 79, articles 23, 32, 33, 35, 42, etc. Il y a
également la Loi de la sécurité dans les édifices
publics, chapitre 149. Il y a également la Loi de l'hygiène
publique, chapitre 116, articles 16, 17 et 18. Il y a également la Loi
des dettes et emprunts municipaux et scolaires, section un, article 1. Il y a
également la Loi des cités et villes, où nous retrouvons
des bri-
bes qui intéressent les compétitions dont on vient de
parler, au chapitre 193, article 26, il y a également les articles 68,
427, 428, 429. Il y a également la Loi de la réglementation
municipale des édifices publics, chapitre 198. Il y a enfin la Loi des
clubs de récréation, chapitre 298, articles 1 et à, et la
Loi des compagnies, troisième partie, l'article 214.
Donc, et là, je rejoins les propos tenus par le
député de Fabre, nous avons fait la compilation des
réglementations, des législations, des articles qui, d'une
façon très peu audacieuse, rejoignent la pratique ou la
réglementation des sports de boxe et de lutte, mais, encore là,
d'une façon tellement diffuse, dans différentes avenues. Tout le
monde en parle dans tous les codes ou dans toutes les réglementations,
mais personne ne s'en occupe et ce n'est pas chapeauté. Et c'est
là que je rejoins le député de Fabre et les sentiments
exprimés par les commissions athlétiques de Montréal et de
Québec. C'est que, encore là, c'est une codification qu'il faut
faire. C'est justement le rôle du comité. Et je félicite le
député de Fabre de réaliser d'une façon aussi
éclatante, que c'est justement le rôle du comité de
colliger tout ça, de le codifier et de le réglementer par la
suite avec les suggestions qui pourraient nous venir.
Mais il a été surpris de retrouver un chapitre assez
poussiéreusement inscrit dans les Statuts refondus, et moi, j'ai
été encore plus surpris que lui. J'ai été
estomaqué de voir toutes les lois existantes qui s'occupaient, d'une
façon apparente, du problème, mais qui, en fait, n'ont aucune
efficacité.
M. HOUDE: Je sais qu'il y a aussi un autre document que vous avez en
votre possession et qui a été fait pour votre ministère.
J'ai eu l'occasion de le voir, ce n'est pas un document secret. Il y a
également une série de lois qui viennent du
fédéral, du provincial, et vous avez aussi l'autre section des
organismes paragrouvernementaux qui...
M. LOUBIER: C'est ça.
M. HOUDE: ... sans être des lois, mais, encore là, toute
une série de règlements...
M. LOUBIER: Cest ça.
M. HOUDE: ... qui nous touchent directement.
M. LOUBIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous vous identifier, s'il vous plaît?
M. ROY: Michel Roy. M. le Président, nous partageons
l'idée de la Commission athlétique de Montréal, afin qu'il
y ait une codification dans le domaine athlétique. Seulement, le
président de Montréal soulignait la faiblesse d'un commissaire en
Ontario. Le même problème peut se poser ici, si nous avons
seulement une commission athlétique à Montréal, parce que
vous avez plusieurs centres sportifs...
UNE VOIX: Une commission provinciale.
M. ROY: Provinciale, d'accord, mais seulement si la commission est
nommée et siège à Montréal. Vous avez, par exemple,
à partir de Montréal, plusieurs centres, Trois-Rivières,
Sherbrooke, Québec, Chicoutimi et Rimouski, où il se fait de la
promotion.
En plus de ça, il y a aussi de la promotion à faire dans
la boxe amateur. Il me semble que, lorsqu'il y a des organismes
régionaux, il est plus facile de suivre et de permettre cette promotion.
Il y a de l'encouragement à faire, je pense, dans le domaine de la boxe.
Nous avons malheureusement des boxeurs qui se présentent et qui se
lancent mal préparés dans la carrière. C'est pourquoi,
à Québec, nous, nous avons pensé, à un moment
donné, à avoir des écoles de boxe bien organisées
et contrôlées par la commission athlétique.
Nous partageons, je le répète, le point de vue de
Montréal. Il faut une codification, il faut que ce soit obligatoire dans
toute la province. Mais je pense qu'il serait bon que ce soit
décentralisé, parce que, dans ce domaine-là comme dans
d'autres, il faut, à un moment donné, être plus près
de la situation.
M. PARENT: Qu'est-ce qui empêche une commission provinciale
d'être décentralisée?
M. ROY: Voici. Cela n'empêche pas la commission provinciale
d'être décentralisée, à la condition que si une
commission athlétique est formée, elle siège seulement
à Montréal.
M. PARENT: Non. On a parlé du siège social à
Montréal. Mais qu'est-ce qui empêche une commission provinciale
d'être décentralisée et d'avoir, comme le gouvernement l'a
déjà dans les dix régions administratives, des
délégués régionaux? Qu'est-ce qui empêche
cela?
M. ROY: A ce moment-là, un délégué par
région, ce n'est pas un ensemble de personnes. Par exemple, depuis 1922
vous avez eu, ici à Québec, des dizaines et des centaines de
per-
sonnes qui se sont dévouées bénévolement
dans l'intérêt du sport parce qu'elles aimaient un sport en
particulier ou pour différentes raisons.
M. HOUDE: Mais, si vous permettez... J'ai oublié votre nom.
M. ROY: Roy.
M. HOUDE : M. Roy, je pense qu'on interprète peut-être mal
le rôle d'une commission athlétique provinciale. Ce que je
comprends, c'est que la commission athlétique provinciale
peut-être avec des bureaux régionaux, mais aussi avec des
inspecteurs, aurait un rôle de contrôle et de surveillance tandis
qu'il appartiendrait toujours, en tout cas dans mon esprit, à la
Fédération sportive ou à l'Association sportive de la boxe
amateur de promouvoir l'animation dans ce sport, ainsi que l'enseignement. Je
ne pense pas que cela soit le rôle d'une commission athlétique
d'enseigner ou de former des instructeurs de boxe. Un peu comme pour le ski, si
un jour on a...
M. ROY: Il y a plus que le contrôle, il y a la promotion à
faire. Justement, il faut préparer ce domaine. Cette année,
à Québec seulement, nous avons eu une soixantaine de spectacles.
S'il n'y avait pas des gens sur place pour suivre cela, et tout...
M. LOUBIER: Oui, d'accord.
M. HOUDE: Oui, nous sommes d'accord sur cela.
M. LOUBIER: M. Roy, si vous me permettez...
M. HOUDE: Ce que je veux dire, M. Roy, c'est qu'il existe une
Fédération de boxe amateur comme il existe une Association
canadienne de natation, une Association canadienne de ski, etc. Il y a à
peu près 52 organismes qui coordonnent, qui dirigent le sport. Dans le
cas de la boxe, de la lutte ou du judo, peu importe, une commission
athlétique ne repousse pas du revers de la main les associations
sportives amateurs. Mais l'association sportive amateur, dans le cas de la
boxe, de la lutte ou du judo continuerait son travail. Elle continuerait
peut-être à avoir des écoles de formation de cadres,
à enseigner la boxe aux jeunes, tout cela en appliquant certains
règlements. Je pense que le rôle de la commission
athlétique est surtout de voir à ce qu'il n'y ait pas d'abus de
la part de qui que ce soit, y inclus les fédérations
sportives.
M. LOUBIER: M. Roy, vous avez bien fait de soulever la question parce
que cela permet aux membres du comité parlementaire de poser d'autres
questions et à tout le monde d'avoir un tableau exact de la situation.
C'est pour cela que tout à l'heure j'ai employé l'expression
« un organisme d'autorité et de coordination », même
si le député de Hull a tenu à me faire préciser ma
pensée. Il a bien fait, d'ailleurs. J'ai même prévenu le Dr
La Roche que nous pouvions, à l'intérieur de cet organisme
d'autorité à l'échelle provinciale, intégrer, d'une
façon ou d'une autre, les commissions, même déjà
existantes. Parce que si on pousse votre pensée plus loin, cela voudrait
dire que cet organisme d'autorité, de coordination et de
réglementation irait beaucoup plus loin. A toutes fins pratiques, cela
deviendrait une entreprise ou un organisme d'Etat à tous les niveaux: au
niveau de la promotion, au niveau de l'organisation, au niveau de la
publicité. Partout, ce serait l'Etat, par les fonctionnaires, qui
agirait. Ce n'est pas cela que nous voulons.
On sait que les commissions athlétiques déjà
existantes et celles qui ont oeuvré depuis 15, 20, 25 ou 30 ans peuvent,
sous le chapeau d'une autorité de réglementation de la
législation agir comme je le disais tout à l'heure
avec beaucoup plus d'efficacité, beaucoup plus de sécurité
et beaucoup plus de profit tant au niveau des commissions, au niveau des
promoteurs, au niveau des sportifs qu'au niveau de la clientèle.
M. CLERMONT: M. le Président, la crainte de mon ami Alfred est la
même que la mienne. Nous craignons que le Haut-Commissariat à la
jeunesse aux loisirs et aux sports accepte l'organigramme de la Commission
athlétique de Montréal. C'est tout ce que nous craignons; que le
contrôle se fasse à Montréal.
M. LOUBIER: M. Clermont, si vous me permettez... L'organisme
d'autorité, de réglementation c'est là que vous
pourrez vous entendre de législation, c'est le gouvernement du
Québec.
Or, il appert que le siège social du gouvernement du
Québec est dans la ville de Québec.
M. LA ROCHE: Maintenant, je pense qu'il s'agit de préciser
davantage. La crainte de la Commission athlétique de Québec, je
la comprends, mais nous allons expliciter davantage. D'abord, il n'appartient
pas à une commission athlétique de faire de la promotion de boxe
ou de lutte. Ce n'est pas son rôle du tout. Son rôle - il est bien
défini dans la loi de 1922 - c'est
de régir ces sports, une fois qu'ils sont en place et de voir
à leur bonne marche. Le contrôle du promoteur, c'est un des
rôles de la commission athlétique. Il y a un autre rôle que
la commission athlétique doit remplir et nous l'avons fait à
Montréal. Je l'ai souligné, d'ailleurs, dans le mémoire.
L'année dernière, nous avons distribué $1,000 à
même les fonds de la commission athlétique, puisque nous percevons
de la lutte et de la boxe à% des recettes, une fois les
déductions et les autres taxes enlevées.
Ces montants nous ont permis, premièrement, de payer les dettes
de la commission et, deuxièmement, de constituer un fonds qui a permis
de régler toute la situation. L'année dernière, par
exemple, nous avons donné à des organismes
bénévoles de loisirs, qui s'occupaient de la promotion dans le
domaine de la boxe et de la lutte amateurs des sommes d'argent pour les
encourager. Nous avons mis en application ce que nous avons toujours
conseillé de faire pour tous les sports, d'ailleurs.
Prenons, par exemple, la Ligue nationale de hockey et tous les grands
clubs vous savez que même le ministre Monroe, à Ottawa,
veut faire une enquête dans ce domaine est-ce qu'on peut prouver
que le sport commercialisé du hockey aide énormément le
hockey amateur au Québec? C'est très douteux. Nous avons toujours
préconisé à la commission athlétique, parce que
nous avons pensé que notre rôle était d'aller beaucoup loin
que cela, qu'il fallait aider le sport amateur. Alors, nous avons donné
à des centres, dont la Palestre nationale, le centre Saint-Jean-Baptiste
de Montréal, des sommes d'argent. Nous avons également
défrayé les frais de transport et de séjour d'un boxeur
amateur qui allait aux Jeux olympiques. Nous avons considéré que
c'était notre rôle de le faire.
Maintenant, la question que pose Québec, je pense que c'est une
question de régie interne. Que le bureau soit à Montréal
ou à Québec, personnellement, je m'en fous, pourvu que le
secrétariat permanent soit à Montréal. On le dit,
d'ailleurs, dans le mémoire: « Il pourra également servir
de secrétariat à la boxe amateur et à la lutte amateur
». On pourra utiliser ce secrétariat. Rien n'empêche
d'établir un bureau secondaire à Québec, pour la
région Est ou vice versa, si le gouvernement préfère
autrement.
Nous préconisons ici, comme début d'organigramme, des
inspecteurs régionaux. Par exemple, dans la région des Cantons de
l'Est, il y a très peu de combats, très peu de spectacles de
lutte, quelques-uns par année. Vous nommez sur place un inspecteur
régional, qui est obligé de s'instruire sur la
réglementation des commissions athlétiques, de suivre de
très près les activités sportives de cette région
et de faire rapport régulièrement au secrétariat.
Nous suggérions Montréal parce qu'on y retrouve le gros
des activités dans ce domaine, avec les plus grosses assistances. Les
plus importants combats se font là actuellement. Mais, si ça
vient à Québec, vu que, personnellement, je suis un ancien
Québécois, il me fera plaisir de venir voir les combats dans ma
vieille ville. Je n'ai pas d'objection à cela.
M. LOUBIER: Vous allez être bien partagé, parce que le
président, M. Sauvageau, va étudier avec sympathie la demande de
Montréal, comme Montréalais, tandis que le député
de Bellechasse, comme Québécois, va étudier avec sympathie
la demande de la ville de Québec.
M. HOUDE: Docteur La Roche, advenant qu'il y ait, un jour, une
commission athlétique provinciale... de toute façon vous avez le
cas à Montréal et à Québec. La loi vous autorise
à percevoir 5% de taxe sur les recettes de ces spectacles. Je vous
considère assez chanceux, pour la promotion et pour l'aide
apportée à la boxe et à la lutte, d'avoir le pouvoir de
percevoir à la source, comme ça, 5%. D'autre part, la loi, je
pense bien, ne permet pas d'en faire autant au hockey, au football, au
baseball, dans les spectacles de natation, etc.
Serait-ce une bonne chose d'avoir une taxe de 5% versée
directement, non pas au fonds général, mais directement à
la boxe, à la lutte ou au judo dans votre cas? Est-ce qu'un jour,
ça ne serait pas une façon de financer notre sport amateur au
Québec, d'avoir ce même privilège pour les autres
sports?
M. LA ROCHE: C'est évident. Si on en vient un jour à la
création ou à la formation d'un ministère des sports, il
faut nécessairement que les adeptes de ces différentes
disciplines sportives contribuent un peu. Ainsi, si vous placez seulement
à% sur les billets de hochey, par exemple au Forum, vous pouvez faire un
calcul assez rapide, vous allez avoir quelques centaines de milliers de dollars
qui vont entrer nécessairement dans les fonds. Ce n'est pas le Forum
lui-même qui va le payer, ça ne seront pas les joueurs, c'est
l'adepte de ce sport. Cette année, prenez un exemple assez concret,
celui du Forum de Montréal, les billets qui se vendaient $4 sont rendus
à $5.50. Pourtant les assistances y sont extrêmement
considérables, même pour le National, par exemple, et non pas pour
la Ligue nationale. C'est l'usager du sport qui paie. Vous avez la même
chose aux courses. Alors, la taxe de vente...
M. LOUBIER: Comment se fait l'autofinancement de la commission de l'Etat
de New York? J'en ai jasé avec le député, mon ami, M.
Sauvageau. Est-ce que ça fonctionne bien?
M. LA ROCHE: C'est-à-dire que non. Toutes les commissions que
nous avons visitées sont devenues des commissions d'Etat, avec une
autonomie, comme vous aviez dit tout à l'heure, au point de vue de
l'efficacité. Parce que s'il n'y a que des fonctionnaires, c'est
beaucoup plus rapide, et, dans ces domaines-là, il faut que ça
puisse oeuvrer très rapidement.
M. LOUBIER: On m'a soufflé à l'oreille, je le dis sous
toute réserve, qu'il y avait un déficit annuel de l'ordre de
$200,000 ou de $250,000...
M. LA ROCHE: OÙ?
M. LOUBIER: Dans l'Etat de New York.
M. LA ROCHE: Je dois vous dire, si nous nous basons sur ça, que
la lutte c'est pour ça que je parle ici de l'instabilité
au point de vue du financement a permis l'an dernier, par exemple, au
dernier budget de l'état de New York, de recueillir $123,000 en
recettes. Par contre, le président et le secrétaire nous ont fort
bien dit que c'était actuellement des années creuses à New
York, dans le domaine de la lutte et de la boxe. Ils sont en train de
rebâtir leur affaire.
M. LOUBIER: Qu'est-ce que cela a coûté?
M. LA ROCHE: Par contre, je dois vous dire que ce sont de vieilles
commissions. Par exemple, celle de New York existe depuis 1922. Il y eut un
moment où il pouvait y avoir, on le mentionnait, jusqu'à cinq ou
six combats, en même temps, dans différentes villes de l'Etat de
New York. A ce moment-là, les recettes étaient très
considérables. La commission s'est toujours autofinancée
jusqu'à ces dernières années. Seulement ses
employés sont des employés de l'Etat et je pense que si nous
regardons de très près, par exemple, la commission de l'Etat de
New York et celle de l'Ontario, vous avez là les deux
extrêmes.
Il y a, par exemple, 40 employés permanents à la
Commission athlétique de l'Etat de New York. C'est stupide.
M. LOUBIER: Leur avez-vous dit ça à New York?
M. LAROCHE : Oui, au secrétaire. On le lui a dit. Il l'admet
lui-même. Seulement, ce sont des employés d'état. Vous avez
là des personnes qui y travaillent depuis peut-être 30, 35 ans. On
a vu la des secrétaires qui avaient certainement 65 ou 70 ans.
M. LOUBIER: Ils ont de l'expérience.
M. LA ROCHE: Ils ont énormément d'expérience.
Alors, c'est délicat pour l'Etat de renvoyer ces
employés-là. Ils sont au service de l'Etat. A Toronto, c'est
l'inverse. La situation est ridicule. Pour le travail qu'il y a à faire
à Toronto, dans l'Ontario, il faudrait qu'on prenne au moins la
moitié du personnel de New York et qu'on l'applique à l'Etat de
l'Ontario. Là, on y a absolument besoin d'employés. D'ailleurs,
dans l'Ontario, je dois vous dire ceci, le commissaire, M. McKenzie, est seul.
Il a fort bien dit que l'Ontario étudiait actuellement et très
sérieusement, la création d'un ministère des sports qui
régira tous les sports, tant dans le domaine professionnel que dans
celui de l'amateurisme. C'est actuellement à l'état
d'étude, au gouvernement de l'Ontario. Parce qu'ils s'aperçoivent
qu'ils sont débordés par les problèmes.
M. ROY: M. le Président, j'aimerais expliquer qu'actuellement,
avec à%, nous avons à payer les officiels, les juges, les
arbitres. Il reste tout de même un montant assez convenable à
chaque année, mais il faudrait considérer le point de vue que les
commissaires ont toujours travaillé bénévolement. Je me
demande si le gouvernement ne devrait pas encore utiliser cette formule. Vous
avez d'excellents citoyens qui exercent une activité qu'ils aiment, ils
donnent encore et sont encore prêts à donner de leur temps pour
faire partie de la commission sportive.
M. LA ROCHE: Maintenant, aux Etats-Unis, c'est le promoteur qui
rémunère à même ses revenus et non pas la
commission athlétique tous les employés là-bas.
C'est le promoteur qui paie même les placiers au Madison Square Garden ou
encore au Maple Leafs de Toronto. Maintenant, j'ai toutes les lois en main,
j'ai toute une documentation que j'ai recueillie, que j'ai
étudiée à fond. C'est le promoteur là-bas qui doit
payer tandis qu'ici, les commissions athlétiques payent tout, sans
exception, à même les à% des employés. Sauf, comme
disait M. Roy, que les commissaires ont toujours travaillé
bénévolement. Alors, tout de suite au départ...
M. LE PRESIDENT: Messieurs de la Commission Athlétique de
Québec et de Montréal, nous vous remercions de votre
présence, nous
vous remercions d'avoir manifesté le désir de vous faire
entendre au comité parlementaire. Je sais qu'il y a une autre commission
athlétique à Sherbrooke. Nous lui ferons parvenir les documents,
le texte des discussions qui ont lieu ici ce matin en leur demandant de nous
soumettre, s'ils le veulent un mémoire sur leur commission
athlétique. Cela nous fera plaisir de recevoir ce mémoire.
Maintenant, nous entendrons M. Paul Larue, président du Conseil
provincial de plein air et M. Claude Lavallée, président de la
Fédération des clubs de montagne du Québec.
M. Larue, y aurait-il possibilité de nous nommer les personnes
qui vous accompagnent ici ce matin?
M. LARUE: M. le Président, Messieurs les membres du comité
parlementaire, je tiens à préciser que nous sommes venus à
Québec, sept présidents mandatés par nos associations et
bénévolement pour vous informer de notre action dans le domaine
du plein air.
Sans plus tarder, je vais vous présenter les présidents de
la délégation: M. Henri Biard, secrétaire il n'est
pas président ; M. Raymond Grenon, directeur provincial de la
Croix-Rouge (Service de sécurité aquatique); M. Ronald
Prévost, président de l'Association des clubs de ski du
Québec; M. Pierre Leroux, président de la
Fédération de canot-camping; M. Irman Bolduc,
délégué de l'Association professionnelle des techniciens
en loisirs et sports (section plein air); M. Gilbert Cinq-Mars qui est
absent président de l'Association de cyclo-tourisme du
Québec et M. Claude Lavallée, président de la
Fédération des clubs de montagne du Québec.
Historique du regroupement de nos associations.
Pour vous faire un bref historique du regroupement de nos associations
civiles, rappelons la visite, en juillet dernier, de deux Français, MM.
Malesset et Créach, qui sont venus au Québec faire un inventaire
de ce que nous avons au point de vue du plein air dans le but de
déléguer certains groupes de Français ici au
Québec.
M. Malesset nous a demandé de rencontrer certains
présidents d'associations de plein air. La chose a été
possible. Cette rencontre a eu lieu au centre Saint-Denis, à
Montréal, et la plupart des présidents d'associations ici
présents se trouvaient là. Après la rencontre
provoquée par la venue de M. Malesset au pays, nous nous sommes
trouvés très heureux de pouvoir nous rencontrer une fois pour
toutes en tant que présidents des différentes associations du
plein air, car nous avons des buts communs au point de vue du plein air.
A la suite de cette rencontre du mois de juillet dernier, nous avons
tenu une dizaine de réunions afin d'unir nos efforts pour la bonne
marche de nos associations.
Après avoir participé à quelques projets de plein
air de l'Office franco-québécois pour la jeunesse, certains de
nos cadres ont pu aller se perfectionner en France dans le domaine du ski, du
canoë rivière sportive, de la voile, de la montagne, etc. Plusieurs
Français responsables de mouvements de plein air ou fonctionnaires
d'Etat sont venus au Québec, eux aussi, se documenter sur nos
organisations et notre conception du plein air.
A la suite de ce brassage d'idées provoqué par la
rencontre de ces groupes de cadres français et
canadiens-français, nous nous sommes aperçus que nous avions
besoin de nous définir, de nous regrouper, et c'est ce que nous avons
fait.
Formation du conseil provisoire.
Au congrès des sports, nous, les responsables d'associations et
de fédérations de plein air, nous nous sommes retrouvés
avec des fédérations qui n'avaient aucune conception du plein air
et dans la plupart des cas ces mêmes fédérations avaient
comme but premier la compétition.
Certes, les fédérations sportives ont un rôle
important à assumer, mais auprès des autorités publiques,
elles ne devraient pas être considérées comme plus
importantes, plus nécessaires que les associations poursuivant des buts
non compétitifs. Le 8 décembre dernier, nous formions pendant le
congrès des sports le conseil provisoire du futur conseil provincial du
plein air. Le but premier de notre groupement est de faire découvrir
à la masse le plein air et de participer activement à
l'élaboration d'une politique de plein air au Québec.
Ce n'est certainement pas aux associations ou aux
fédérations d'athlétisme, de hockey ou de baseball
à définir une certaine politique de plein air. En vous rappelant
que sept associations sont représentées ici, je me permets de
vous présenter une à une ces associations ou
fédérations.
La première: L'Association des clubs de ski du Québec, qui
s'appelait autrefois l'ACSM, l'Association des clubs de ski de Montréal,
regroupe un nombre très important de clubs de ski itinérants
à travers la province. Un club de ski itinérant, ça veut
dire imaginé dans un centre de loisirs. Le centre réserve deux ou
trois autobus pour la fin de semaine et amène les gars et les filles
vers les centres
de ski et la plupart du temps ces jeunes adolescents, ces jeunes
travailleurs sont défavorisés et n'ont pas tellement d'argent
pour se permettre des leçons de ski de moniteurs professionnels, pour
avoir une automobile et aller dans un centre de ski.
L'Association des clubs de ski du Québec forme ses propres cadres
depuis vingt ans. Cela veut dire qu'elle forme ses moniteurs, ses moniteurs
amateurs, ses moniteurs bénévoles, elle enseigne gratuitement la
plupart du temps à ces gars et à ces filles qui viennent d'une
classe très moyenne.
L'ACSQ a tenu, cet hiver, en 1969, près de dix stages de
formation de cadres et a décerné environ 500 reconnaissances
d'initiateurs de clubs moniteurs de club de ski. Ce personnel formé par
l'ACSQ déborde de ses cadres pour enseigner dans les centres de ski
populaires, dans les auberges de jeunesse et dans les centres de ski où
les gens moins fortunés font du ski.
L'Association des écoles de sports aquatiques, qui regroupe
quatre écoles de spécialisation: L'Ecole de voile, l'Ecole de
canoë rivière sportive, l'Ecole de plongée sousmarine, les
Espadons de Québec, l'Ecole canadienne de plongeon.
Certaines de ces écoles opèrent depuis déjà
six ans et offrent au public des cours de spécialisation qui
répondent à un besoin. Exemple: L'Ecole canadienne de plongeon
organise dans plusieurs régions de la province ses cours annuels de
formation d'initiateurs et de moniteurs. Elle a aussi établi un
système d'émulation qui ressemble au système de la
Croix-Rouge: juvénile, junior, intermédiaire.
Dernièrement, il y a quelques jours, l'Ecole provinciale des
maîtres-nageurs a demandé à adhérer à ce
mouvement.
La Fédération de canot-camping est la fusion de plusieurs
clubs de canotage qui organisent leur travail dans différentes
régions bien déterminées, comme Québec,
Montréal, les territoires Nord-Ouest.
Un exemple du travail fait jusqu'ici. Le Club Abaska de Québec et
les Portageurs de Montréal ont déjà élaboré
un plan de travail pour faire des relevés topographiques de certaines
rivières canotables de nos parcs. Cette coopération a
été possible grâce au Service des parcs du ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Vous n'êtes pas sans
savoir que le canotage est un sport qui fait partie de notre vie, parce que ce
sport est venu au monde ici. Je crois qu'une fédération comme la
Fédération de canot-camping devrait être aidée afin
qu'elle puisse déterminer des parcours pour faire pra- tiquer ce sport
merveilleux, qui est le nôtre, à tous nos adolescents, à
nos jeunes travailleurs et à nos familles.
L'Association provinciale de cyclo-tourisme, qui organise dans
différentes régions des clubs itinérants, forme ses cadres
depuis quelques années déjà. Aujourd'hui, plusieurs camps
d'enfants ou d'adolescents font appel à cette association pour avoir des
renseignements techniques, pédagogiques ou autres.
La Fédération des clubs de montagne est le résultat
de la fusion de tous les clubs de montagne du Québec et de grande
randonnée, entre autres, le Club Laurentien de Québec, le Club de
montagne et de randonnée, l'Alpine Club of Canada, section
Québec, le Club de montagne canadien. Ce dernier existe depuis vingt
ans, forme ses cadres et ses premiers de cordée et organise des stages
réguliers d'information.
La Croix-Rouge canadienne (section de la sécurité
aquatique) est représentée ici par M. Raymond Grenon. Son premier
but, c'est la sécurité et la formation de cadres. Cette
association organise ses cours de formation depuis 22 ans et possède la
compétence dans l'enseignement de la natation récréative.
Nos associations, désireuses d'être bien orientées en
sécurité, ont exigé la participation de M. Raymond Grenon,
responsable de ce service.
L'Association professionnelle des techniciens en loisirs et en sports,
représentée ici par M. Bolduc (section plein air) est un
organisme-cadre désireux d'obtenir des débouchés de
travail dans le domaine du plein air et de la jeunesse. Il a fait appela notre
conseil pour l'orientation et pour la reconnaissance de ses futurs
diplômés, section plein air.
Il y a un engouement des masses pour les activités de plein air,
telles que les classes de neige, les classes vertes et on parle même de
classes de glace. Vous n'êtes pas sans savoir que, bientôt, on
devra imposer certaines normes de sécurité et d'encadrement. On
devra aussi s'occuper de l'équipement. L'Etat possède, à
notre sens, l'équipement naturel, les parcs et même les
bâtiments nécessaires, pour faciliter l'organisation de stages
populaires spécifiques dans tous les domaines du plein air.
Présentement, les gens qui se dirigent vers les centres de ski
viennent la plupart du temps d'une classe privilégiée.
D'après nous le ski pour tous est un mythe.
Actuellement, les athlètes qui font du ski de compétition
ont une association qui s'occupe d'eux. Ce groupe est de plus en plus
restreint. Pour sa part, l'ACSQ, qui s'occupe de former des cadres et de
diffuser la technique du ski, s'adresse surtout aux étudiants et aux
jeunes
travailleurs qui sont dépourvus de moyens, comme je l'ai dit tout
à l'heure.
Le rapport de M. Laplante, sociologue bien connu, nous dit que faire du
ski coûte $14 par jour. Essayons de penser combien il en coûterait
à une famille moyenne pour faire du ski seulement une fin de semaine.
Encore une fois, avec l'équipement naturel de la province, il serait
facile de se servir des montagnes de nos parcs et d'y installer des
remontées mécaniques. Il suffirait de multiplier l'exemple du
Mont Sainte-Anne afin de faire profiter toutes les associations sans but
lucratif et leurs membres de ces emplacements naturels.
Pour cela, il est très important que les municipalités,
les mouvements et les associations comprennent qu'il faut élaborer et
approfondir une pensée commune dans le domaine du plein air afin
d'offrir à tout le Québec quelque chose d'original qui puisse
soutenir la compétition avec le plein air commercialisé. Il nous
semble qu'il y a souvent conflit d'intérêts lorsqu'on veut faire
fructifier un capital en accueillant des enfants, des adolescents, des jeunes
travailleurs pendant leurs vacances et pourvoir en même temps à
leur épanouissement humain.
Partant de l'idée de faire participer la masse, il est donc
nécessaire de mettre sur pied des projets conjoints entre le secteur
civil et l'Etat afin de faire profiter nos employés d'industrie, les
adhérents d'organisations diverses, les enfants et adolescents venant de
différents milieux modestes de la société de centres, de
bases ou auberges de plein air, en leur en rendant la fréquentation plus
facile. Or, pour en arriver à cette solution, je crois qu'il est
indispensable qu'une politique de plein air soit définie au
Québec. Une telle politique ne pourra s'élaborer qu'avec
l'étroite collaboration et la participation des groupements
spécialisés oeuvrant à l'intérieur de ces champs
d'activité.
Nous réalisons pleinement qu'à l'heure actuelle, plusieurs
administrations sont engagées dans la question du plein air au
gouvernement du Québec.
Nous réalisons également que le Haut-Commissariat à
la jeunesse, aux loisirs et aux sports, qui considère qu'il lui
appartient, au nom du gouvernement du Québec, de définir une
politique de plein air (selon une lettre datée du 19 janvier 1969 et
donnant suite à une rencontre avec M. Pierre Duceppe) ne possède
actuellement aucun service spécialisé en matière de plein
air lui permettant d'engager dans ce secteur une action efficace.
Considérant ces faits, nous croyons urgent que l'administration
gouvernementale, en collaboration avec des groupements
spécialisés, définisse au plus tôt une conception du
plein air, procède à un inventaire complet des ressources et
planifie dans son ensemble ce secteur d'activités qui est de plus en
plus recherché par la population de tout âge. Nous jugeons
également essentiel que le haut-commissariat précise sa
compétence d'intervention dans ce secteur, crée les services
spécialisés nécessaires et se dote d'un personnel
compétent pour en assurer l'efficacité de fonctionnement.
M. le Président, Messieurs les membres du comité
parlementaire, en vous adressant nos remerciements pour nous avoir permis
d'exprimer notre point de vue, nous vous assurons de notre disponibilité
à toutes vos questions.
M. LAVALLEE: M. le Président, je pense que M. Larue a
complété ma pensée.
M. LE PRESIDENT: D'accord. Est-ce qu'il y a des questions, MM. les
membres?
M. GARDNER: M. Larue, vous avez fait le regroupement de tout ce qui
regarde le plein air au Québec actuellement. Vous avez formé
cette fédération. De qui relevez-vous présentement? Est-ce
que vous avez une certaine attache au haut-commissariat ou non, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, en ce qui
concerne les campings et le reste, ou si vous êtes présentement
autonome?
M. LARUE: Nous n'avons aucune attache présentement.
M. GARDNER: Aucune attache. Est-ce que vous préféreriez
que le tout soit provincial et que le plein air soit une section du
haut-commissariat?
M. LARUE: Nos mouvements sont civils. Il est normal que l'Association
des clubs de ski du Québec veuille rester autonome au point de vue de
son orientation, de ses clubs de ski itinérants, de ses cours de ski,
mais cet ensemble, j'ai l'impression c'est une opinion personnelle
qu'éventuellement il faudra que ce soit chapeauté. Si on
regarde la structure du plein air dans d'autres pays, dans les pays Scandinaves
par exemple ou en France, l'Etat délègue des pouvoirs aux
fédérations sportives ou à certaines associations de plein
air. On leur donne un champ d'action dans leur domaine.
M. GARDNER: Vous ne demandez pas que ces organismes deviennent
étatiques?
M. LARUE: Non.
M. GARDNER: Dans le regroupement que vous avez fait de vos organismes,
est-ce que vous avez au préalable consulté le haut-commissariat,
savoir quel était son point de vue ou s'il avait un énoncé
de politique en regard du regroupement des organismes, de leur orientation, de
leur rôle?
M. LARUE: Oui, nous avons rencontré et j'ai rencontré
personnellement M. Bélanger au mois de septembre dernier, je crois, et
nous avons dialogué. J'ai dit à M. Bélanger que je
représentais certains mouvements de plein air, certaines associations,
que nous serions intéressés à dialoguer, à essayer
de définir une certaine politique du plein air au Québec.
M. GARDNER: Depuis ce regroupement, est-ce que vous avez des rencontres
en vue de le définir votre rôle?
M. LARUE: Notre rôle à nous? Nous avons eu une rencontre
avec M. Pierre Duceppe et M. Duceppe nous a expliqué la position du
haut-commissariat. Dans une lettre qui nous a ensuite été
adressée par M. Yves Bélanger, haut-commissaire, on nous a dit
qu'on ne pouvait nous reconnaître officiellement comme comité.
M. PARENT: Pour quelle raison?
M. LARUE: La raison, je vous l'ai dit tantôt, c'est que les
membres du haut-commissariat nous disent que la politique à
établir dans le plein air, au Québec, il appartient au
haut-commissariat et au gouvernement du Québec de l'établir.
M. PARENT: Il y a peut-être une question à clarifier. Je
pense qu'au point de vue de l'Etat, le haut-commissariat doit, normalement,
s'orienter vers un but ou un objectif à atteindre. Mais, pour les
organismes comme les vôtres, qui sont en somme bénévoles,
vous devez vous définir. Je comprends que vous venez de vous regrouper.
C'est une question qui vient de se produire. Mais, est-ce qu'il est dans
l'intention de votre organisme de plein air de définir des objectifs? Il
n'est pas nécessaire, je pense bien, qu'ils soient en conformité
avec le haut-commissariat, mais, pour vos organismes eux-mêmes, cela peut
cadrer également avec le haut-commissariat. Vous soulignez, par exemple,
dans le domaine du ski, en particulier, qu'il en coûte $14 au minimum
pour une personne pour faire du ski. Comment est-il possible pour la famille
d'en faire? Quelle est l'optique de votre organisme en regard de ces
questions.
M. LARUE: On pourrait peut-être donner la parole à M.
Ronald Prévost, qui est le président de l'Association de ski. Il
est probablement le plus compétent pour répondre à une
question comme celle-là.
M. LE PRESIDENT: M. Bélanger pourrait peut-être nous donner
des explications, puis on continuerait à questionner, par exemple,
là-dessus.
M. BELANGER: Je pourrai fournir une explication à la suite de ce
qu'a affirmé M. Larue, concernant la lettre que je lui ai fait parvenir.
Je ne dévoile rien en disant que, ce soir, je donnerai mon point de vue,
le point de vue que je considère être celui où la politique
du gouvernement doit s'affirmer en matière de jeunesse, de loisirs et de
sports au Québec.
Dans la lettre que j'ai écrite ou que j'ai adressée
à M. Larue, je lui disais que, pour le moment ce sont deux petits
mots, je pense bien, une nuance, qu'il faudrait ajouter nous ne pouvions
les reconnaître officiellement. Soyez cependant assurés que ce
travail ne peut pas se faire d'ailleurs, c'est mentionné ici
nous n'avons pas actuellement le personnel spécialisé des
gens qui ont oeuvré dans le domaine du plein air et j'entends
bien pouvoir consulter ou faire consulter par celui qui a la
responsabilité du plein air au commissariat, M. Pierre Duceppe, les
organismes qui oeuvrent actuellement dans le secteur. C'est là mon
opinion.
M. HOUDE: Maintenant, une question si vous me le permettez. Au dernier
congrès des sports, M. Larue, on a demandé au commissariat,
c'était un désir, que toutes les fédérations
sportives se regroupent. Ceci a été fait, c'est devenu la CSQ,
qui semble être maintenant l'interlocuteur valable entre le
haut-commissariat et les fédérations sportives, la CSQ, par la
Confédération des sports du Québec.
Ce qui semblait se dégager de ce congrès, c'est qu'enfin
un organisme regroupait toutes les fédérations sportives. Je
voudrais savoir si les sports de plein air ont été
acceptés à l'intérieur de la CSQ au même titre que
dans d'autres fédérations sportives?
M. LARUE: Plus ou moins, et je crois que c'est le sentiment de tous les
présidents d'associations de plein air. Loin de nous l'idée de
critiquer ce congrès. Nous sommes sortis du congrès
enchantés par les rencontres que nous avons eues avec ces autres
fédérations. Même, nous avons découvert beaucoup de
nouvelles fédérations dont nous ne soupçonnions même
pas l'existence.
Je crois que, si le plein air était mal représenté
là-bas, c'est que nous ne nous étions pas regroupés en
fédérations. Si nous avions été regroupés en
fédérations de plein air, je crois qu'on nous aurait certainement
reconnus comme un groupe-cadre, comme l'ACCL, par exemple, ou la
Fédération des loisirs du Québec.
M. LE PRESIDENT: M. Duceppe.
M. DUCEPPE: Comme membre du comité, délégué
du plein air, j'aimerais apporter quelques lueurs concernant la nature du
travail que nous avons abordé au haut-commissariat en regard du plein
air et également, situer sous quel éclairage se sont faites les
rencontres avec les gens du plein air. J'aimerais aussi dire dans quelle mesure
on voit la participation. Permettez-moi de dire tout de suite qu'on la voit
très grande.
Si nous disons qu'il appartient au gouvernement et au haut-commissariat
de définir une politique du plein air, c'est qu'une politique du plein
air, cela ne touche pas uniquement le sport. Je vais vous donner un exemple
très concret. Lorsque nous parlons de tourisme-jeunesse pour organiser
des circuits de découverte du Québec ou pour faire voyager les
Québécois dans différentes régions de la province,
cela demande des politiques d'accueil, au même titre qu'il faut avoir des
politiques d'accueil pour les échanges de stagiaires avec l'Europe, par
l'Office franco-québécois.
Quand nous établirons des auberges de jeunesse parce qu'il
faut, je pense, arriver à des réseaux d'auberges de jeunesse
nous devrons tenir compte des vues de ces messieurs du comité du
plein air, qui font un travail exceptionnel soit dit en passant
mais également des vues de ceux qui pensent à la
découverte du Québec par l'intermédiaire des
activités socio-culturelles, comme le tourisme-jeunesse, TOURBEC est une
organisation de 1'UGEQ qui envoie des milliers de jeunes dans le pays et
notamment en Europe.
Nous devons tenir compte également des échanges
interprovinciaux à un certain moment dans une politique d'accueil, une
politique de tourisme-jeunesse.
D'autre part, ce qui se passe actuellement, c'est que le
haut-commissariat a comme mandat de vérifier ce qui se passe dans les
autres ministères pour établir une coordination et
peut-être un rapatriement de certains secteurs qui existent dans d'autres
ministères.
Exemple, le plein air. Il y a plusieurs ministères qui touchent
au plein air. Ce n'est pas une cachette, tout le monde le dit, on est au
courant de ça. Or, lorsque j'ai rencontré, avec l'autorité
donnée à ma fonction de commissaire à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports le plein air relève de moi, comme me l'a
confié M. Loubier les gens du comité provisoire, j'ai
été d'accord avec eux sur de nombreux points, sauf que j'ai dit:
Avant de vous rencontrer et pour que vous ne continuiez pas d'aller vers
l'Office franco-québécois pour parler de politique de plein air,
au ministère des Richesses naturelles ou au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qu'ils le fassent, ils en
ont la liberté, c'est un groupe autonome, nous sommes dans une structure
démocratique en ce qui nous concerne, nous du haut-commissariat,
nous allons d'abord rencontrer les différents ministères
intéressés par une politique de plein air. D'une façon ou
d'une autre, nous allons tout au moins essayer de trouver un concensus à
l'intérieur du gouvernement sur le plan gouvernemental, ce qui me semble
une démarche logique, et ensuite, nous vous rencontrerons pour vous
faire part de notre travail. A ce moment-là, nous développerons
avec vous des mécanismes de participation, des mécanismes de
travail.
J'ai même ajouté: Nous avons besoin de savoir quelles sont
vos préoccupations sur le plan législatif dans les
différents domaines qui vous intéressent à
l'intérieur d'une politique de plein air. Cela, c'était l'esprit
qui nous animait.
Maintenant, cette réunion qui devait avoir lieu cet
après-midi entre un représentant du ministère des
Richesses naturelles, un représentant de l'Office
franco-québécois, un représentant du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche il y a quand même eu
déjà des rencontres entre les différents fonctionnaires et
nous du haut-commissariat et qui avait été
convoquée depuis quelque temps par le haut-commissaire, M.
Bélanger, a été remise à quelques jours pour une
raison extrêmement simple et tout à fait logique: c'est que ce
soir, nous devons comme l'a dit tout à l'heure le
haut-commissaire et comme l'a dit également M. Loubier, le ministre
responsable rencontrer le cabinet provincial, c'est-à-dire le
conseil des ministres pour lui faire part du résultat de nos travaux
jusqu'ici de façon à ce qu'il nous donne son point de vue et,
peut-être, une orientation précise. C'est lui qui
démocratiquement a les leviers de la décision dans notre
système.
Or, je pense que ces précisions pouvaient être
apportées si je peux compléter pour que cela n'ait pas l'air
d'une rencontre qui pourrait être négative.
Au contraire, M. Morin, ministre responsa-
ble du haut-commissariat, M. Loubier, M. Yves Bélanger, M. Louis
Chantigny, et moi-même, je pense, en tout temps, nous avons
insisté dans toutes nos déclarations publiques, dans tous les
documents que nous avons présentés, sur la participation,
à tous les paliers. Et ça, nous y tenons, et dans ça, nous
allons développer la participation. Mais avant de dire que nous allons y
aller tout de suite, il y a des questions que nous devons nous poser.
Maintenant, en ce qui vous concerne, vous, du plein air, je trouve votre
initiative heureuse, je trouve que le document que vous nous présentez
même si c'est un document très bref, je vous en
félicite souligne les questions fondamentales. Vous êtes
réalistes, vous apportez des questions fondamentales, comme
l'accessibilité des classes sociales au ski, etc.
Une fois que nous aurons fait un peu plus de travail à
l'intérieur du haut-commissariat et avec les autres ministères,
comme cette rencontre interministérielle que nous devions avoir cet
après-midi et qui a été annulée pour les raisons
que je vous donne, qui me semblent des raisons impératives, vous allez
être appelés à apporter toute votre collaboration, à
travers des mandats extrêmement précis.
En autant que je suis concerné, et je suis certain que je suis le
porte-parole du commissaire Louis Chantigny et du haut commissaire, de
même que du ministre, M. Loubier, nous allons établir une
politique de plein air, non pas seuls, dans nos bureaux, non pas seuls,
à travers nos petites expériences personnelles. Nous allons
l'établir avec tous ceux qui sont les artisans, souvent
bénévoles et qui ne comptent pas les heures dans le domaine du
plein air.
C'est un peu le sens de l'intervention que je voulais faire, le sens
d'une intervention qui reviendrait tout simplement à vous dire que nous
sommes avec vous autres et que nous ne voulons rien faire sans que vous y
participiez, parce que vous représentez, en tout cas, une très
grande partie de ceux qui utilisent le plein air dans le Québec.
Merci, M. le Président, de cette intervention peut-être un
peu longue, mais je pense qu'elle essayait tout au moins, rapidement, en vrac
je ne m'attendais pas à parler ce matin de dénoter
une fresque d'intentions qui sont vraiment celles qui animent le
haut-commissariat actuellement, sous la direction de M. Loubier. Merci.
M. PARENT: Tout cela n'empêche pas les organismes qui ne sont
regroupés de procéder eux-mêmes à
l'élaboration de ce qu'ils croient être des objectifs, quitte
ensuite à les discuter avec vous et, à l'occasion, faire accepter
des points de vue qui peut-être n'ont pas prévalu encore.
M. DUCEPPE: Au contraire, je trouve que c'est une bonne façon de
procéder et c'est excellent; Je tenais tout de même à
préciser qu'au point de vue du haut-commissariat, ma démarche, en
tant que responsable dans ce domaine, a été une démarche
prudente, parce qu'il y avait lieu d'être prudent, il y avait lieu de
faire attention de ne pas commettre de faux pas.
Cela ne préjuge aucunement des intentions futures à savoir
que nous voulons procéder d'une façon unilatérale,
arbitraire, de façon que les gens ne soient pas consultés, que
les gens ne participent pas.
Au contraire, nous avons besoin, nous l'avons dit, d'une critique et
puis ces gens-là ont le droit d'exprimer leur point de vue et ce serait
extrêmement malheureux qu'ils ne le fassent pas.
M. PARENT: Il ne peut pas y avoir d'accréditation non plus
d'organismes avant qu'une politique soit définie avec des normes.
M. DUCEPPE: C'est ça. Il faut d'abord définir le
rôle du gouvernement, mais je dois vous dire quant à ce qu'il faut
d'abord, il y a des choses qui sont faites, la preuve c'est qu'il y a un
conseil de ministres ce soir qui se penche sur les résultats de nos
travaux et on ne peut pas commencer à accréditer une association,
une fédération ou une autre, et je ne dis pas ça de
façon malhonnête ou à savoir qu'on veut donner, avoir une
espèce de snobisme vis-à-vis une association ou pas, on est
désamorcé, nous, émotivement. On essaie d'être
au-dessus des tendances de l'un ou de l'autre ou d'une association plutôt
qu'une autre, mais avant d'être capables sérieusement de dire
qu'on accrédite une association ou une fédération ou une
confédération, je pense que nous avons besoin d'un mandat de la
part du gouvernement, entre autres du conseil des ministres et nous
espérons bien, dans les plus brefs délais, avoir ce mandat. A ce
moment-là la politique...
Maintenant, moi, sur le plein air je souhaiterais que mon intervention
se termine là. Je ne crois pas qu'il y ait lieu pour moi, ce matin,
d'insister davantage, mais je tenais tout simplement à apporter un
témoignage de façon à ce que, si possible, ce soit
fructueux et ça rende service tant à vous, messieurs du
comité parlementaire, qu'à ceux qui travaillent et oeuvrent
depuis nombre d'années, comme je l'ai dit tantôt, je ne le
soulignerai jamais assez souvent, bénévolement dans le domaine du
plein air.
M. HOUDE: M. le Président, la semaine dernière, lorsqu'on
a parlé de pleinair, le commissaire Pierre Duceppe y est allé
d'une assez longue dissertation dans laquelle il a eu l'occasion de dire ou de
donner aux membres de ce comité un concept, une définition
jusqu'à un certain point du plein air.
Depuis près d'une demi-heure nous parlons de plein air. Je me
demande si les responsables des principales activités de plein air que
l'on retrouve au Québec n'auraient pas, à leur tour, dans
l'intérêt des membres du comité, une définition, une
conception du plein air à nous donner.
M. LARUE: Le plein air, c'est peut-être un grand mot. Dans mon
esprit, il existe des activités récréatives de plein air.
C'est un domaine qui comprend toutes les activités pratiquées
généralement à l'extérieur et qui ont, comme cadre
d'opération ou comme objet, la nature. Imaginez le camping, la
promenade, toutes sortes d'activités ou de jeux libres ou
organisés. Il y a aussi dans notre esprit des activités sportives
d'extérieur: hockey, baseball, qui se joue toujours à
l'extérieur. Dans les activités sportives de l'extérieur
vous pouvez avoir des activités collectives: football, volley-ball,
hand-ball. Vous pouvez avoir des activités individuelles: tennis,
natation et autres.
Mais, en ce qui regarde nos mouvements, la définition qu'on a
essayé de mettre sur papier ce sont les activités physiques en
pleine nature, ce que les Français appellent les grandes techniques de
plein air. On représente le ski, le cyclotourisme, l'escalade. Pour
toutes les associations représentées ici ce sont des mouvements
de plein air nature, de grande technique de plein air. Est-ce que cette
définition vous suffit?
M. HOUDE: Je constate que votre définition du plein air
diffère un peu, c'est-à-dire qu'elle est peut-être moins
complète que la définition que le commissaire Duceppe donnait la
semaine dernière. Voici une question très directe: Est-ce que les
gars qui travaillent dans le domaine du plein air vous et pour la
plupart je vous connais personnellement, je sais que vous avez beaucoup
voyagé à l'étranger, vous avez suivi des stages
d'étude, de recherche dans plusieurs pays du monde . Lorsqu'on
parle de plein air est ce que dans votre esprit, cela doit inclure, comme M.
Duceppe le disait la semaine dernière, des symposiums de sculpture, des
festivals de musique ou de je-ne-sais-pas-quoi à l'extérieur?
M. LE PRESIDENT: Là-dessus, son opinion Il vient de la
donner.
M. HOUDE: Ce n'est pas à vous que je posais la question, M. le
Président, c'est à M. Larue, aux gars qui ont une
définition du plein air.
Je voudrais savoir si, dans leur esprit, on devrait considérer
également ce secteur du plein air que vous avez baptisé «
activités extérieures. »
M. LARUE: Dans la conception de nos mouvements, je viens de vous dire
que tous les sports sont des activités physiques en pleine nature. En
fait, ce sont les grandes techniques de pleinair. Si nous formions des
moniteurs de plein air, il serait souhaitable que ces moniteurs de plein air
soient polyvalents jusqu'à un certain point et puissent enseigner deux,
trois ou quatre activités. Il serait assez difficile de dépasser
trois activités. Il serait souhaitable que certains de ces moniteurs
possèdent, par exemple, des connaissances en photographie, en sciences
naturelles, de sorte que tout en descendant une rivière, ils puissent
faire de l'interprétation de la nature. Mais, ce serait un
à-côté, un complément à la formation du
moniteur de plein air. La photographie et un grand déploiement à
l'extérieur n'entrent pas dans notre définition, je pense. Vous
pouvez peut-être répondre. Un grand déploiement
extérieur ou la photographie, c'est peut-être un
à-côté, un complément qu'on pourrait donner dans les
cours de formation de cadres, une culture plus complète peut-être.
C'est pour ça que je crois que la définition du plein air devrait
se faire au plus tôt. Il faudrait définir une certaine politique
du plein air au Québec et essayer de caser toutes ces activités
et tous ces sports d'extérieur.
M. PARENT: M. Larue, je voudrais vous poser une dernière
question. Est-ce l'intention de votre organisme de plein air d'établir
une politique ou d'en soumettre une au haut-commissariat?
M. LARUE: Pour nos mouvements, oui.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous vous remercions.
M. LARUE: Excusez-moi. Nous sommes prêts à déborder
nos mouvements et à travailler avec le haut-commissariat ou avec tous
ceux qui s'intéressent au plein air.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous vous remercions de votre
présence et de vos sugges-
tions. Nous sommes toujours prêts à recevoir des
commentaires additionnels, s'il y a lieu.
Le comité ajourne ses travaux, par exception, à jeudi
matin, dix heures, le 13 février. Je crois que tout le monde ici
présent est au courant qu'il va y avoir, à Montréal, une
soirée au profit du hockey mineur.
Plusieurs députés ont manifesté le désir de
disputer une joute et nous devons être présents. Je crois que nous
pourrons ajourner à dix heures, jeudi matin le 13.
M. GARDNER: Qui entendrons-nous?
M. SAUVAGEAU: J'attends la confirmation du directeur du service de la
police de Montréal, qui va venir nous donner son point de vue sur la
jeunesse, les drogues dans la région de Montréal. Sinon, nous
aurons la présence des sous-ministres, de quelques sous-ministres. Si M.
Gilbert peut se rendre ici jeudi, il aura avec lui le personnel de son service,
et il sera prêt à répondre aux questions qui pourront lui
être posées par vous.
M. HOUDE: Quand prévoyez-vous la venue du sous-ministre de
l'Education? Nous avions dit que nous tiendrons une session peut-être un
peu spéciale.
M. SAUVAGEAU: Nous allons le faire. Il a été
convoqué. Nous la ferons une des dernières. Nous allons passer
les autres. Nous passerons le ministre de l'Education en dernier.
HOUDE: D'accord.
M. SAUVAGEAU: Le comité est ajourné le 13, à 10
heures et demie.
(Fin de la séance; 13 h 25)