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Comité de la jeunesse, des sports et des
loisirs
Séance du 8 janvier 1969
(Onze heures quatre minutes)
M. SAUVAGEAU (président du comité): A l'ordre! Nous sommes
réunis ici pour étudier, c'est-à-dire non pas
étudier, mais entendre des personnes. Qu'un comité spécial
de dix membres soit institué, avec pouvoir d'entendre des témoins
et de siéger après la prorogation, pour étudier les
problèmes relatifs à la jeunesse, aux sports et aux loisirs.
Chers amis, ce n'est pas seulement à titre d'ami que je tiens
à vous accueillir au sein de ce comité, mais encore à
titre de collaborateur, de partenaire et d'associé, en vue d'un travail
utile et efficace.
Comme vous le savez déjà, un comité parlementaire
comme celui-ci est avant tout un organisme émanant de la Chambre et
constitué en vue de faciliter le travail de cette dernière. C'est
un outil de premier ordre que la Chambre se donne. Il groupe des gens
sérieux, désireux de servir les intérêts du
Québec. C'est pourquoi il doit être très fonctionnel,
très représentatif et très démocratique.
Son mandat général est d'étudier un sujet
particulier que lui confie la Chambre, de faire la lumière sur ce sujet
et d'apporter des observations. Je crois comprendre que l'une des principales
occupations du comité est d'inviter les parties
intéressées à se faire entendre et à exprimer leur
opinion.
C'est là, je pense, l'aspect démocratique du
comité, c'en est aussi l'aspect le plus important. Vous me permettrez,
en qualité de président du comité, d'émettre
quelques observations nécessaires à la bonne marche du
comité.
Premièrement, rapport du comité. Comme il s'agit d'un
comité spécial, je vous ferai remarquer que le temps
alloué au comité pour faire rapport est plutôt court. C
'est-à-dire qu'au début de la prochaine session, il me faudra
donc compter sur la présence et la collaboration assidues de tous les
membres du comité.
Deuxièmement, mandat du comité. Au risque de me
répéter, notre comité a été institué
avec pouvoir d'entendre des témoins et de siéger après la
prorogation, pour étudier les problèmes relatifs à la
jeunesse, aux sports et auxloisirs. Je vous avoue qu'il s'agit là d'un
mandat très vaste concernant un aspect important. Notre comité
devra donc faire preuve de grande sélectivité et de grande
efficacité dans ses méthodes de travail, quorum et
présences. D'ordinaire, le quorum est composé de la moitié
des membres plus un. Dans le cas présent, le quorum serait de six.
Troisièmement, plan de travail. Il est difficile de penser qu'un
comité puisse donner un rendement efficace sans avoir établi,
à l'avance, un plan de travail.
J'ai pensé à formuler un plan de travail. Toutefois, il
m'a semblé beaucoup plus logique et convenable que ce soient les membres
tous assemblés qui élaborent ce plan de travail. Je pense
également que cette première réunion devrait être
consacrée exclusivement: a) à donner une définition plus
précise du mandat de notre comité. Il s'agit de mieux comprendre
le sujet que nous devons traiter, de façon à dégager les
points les plus importants et les plus essentiels. Nous pourrons ainsi savoir
comment nous pourrons fonctionner et b) formuler notre plan de travail.
Je tiens maintenant à remercier notre secrétaire, M.
Armand Bonin, de ses bons offices et de sa collaboration complète mise
au service de mes collègues, les députés membres de ce
comité. Je suis certain que mes collègues pourront compter sur le
dévouement de notre secrétaire en tout temps, au cours de
quelques semaines qui vont suivre. Comme vous le savez, le secrétaire,
c'est l'âme du comité. A présent, j'aimerais que les
membres émettent leur opinion sur les méthodes que nous devrions
suivre pour que le comité soit efficace et pour que nous puissions, au
moins, faire rapport dans le plus bref délai possible à la
Chambre.
M. HOUDE: M. le Président, si vous me le permettez, j'aimerais
d'abord remercier très sincèrement le gouvernement d'avoir bien
voulu créer ce comité. Je ne veux pas que l'Opposition prenne
quelque crédit que ce soit: moi-même, je n'en veux prendre aucun.
Je dois quand même dire qu'il y a déjà deux ans et demi,
à l'occasion de ma première intervention à
l'Assemblée législative, j'avais eu l'occasion de souhaiter la
création d'un tel comité.
Je le répète pour la dixième fois peut-être
en deux ans et demi. Je considère que c'est presque un
événement historique, dans le domaine de la jeunesse, des sports
et des loisirs au Québec, que la création d'un tel comité.
C'était un événement historique il y a deux ans et demi,
lors de l'élection du à juin, de voir, peut-être pour la
première fois en cent ans, groupés ici à Québec,
à l'Assemblée législative, des deux côtés de
la Chambre, quelques députés qui avaient à coeur toute
cette question de la jeunesse, des sports et des loisirs depuis
déjà plusieurs années,, Ils n'avaient pas
inventé leur intérêt pour cette question importante pendant
la campagne électorale, mais cela existait bien avant dans leur champ
d'action, dans leur travail professionnel. Aujourd'hui, nous voyons une modeste
suggestion se réaliser, puisque, des deux côtés de la
Chambre, nous avons accepté avec plaisir, je pense, de créer un
comité consacré a la jeunesse, aux sports et aux loisirs.
Je pense qu'il serait superflu et inutile d'insister sur l'importance de
ce comité, sur l'importance du phénomène jeunesse, sports
et loisirs, aujourd'hui, dans la vie de tous les Québécois. C'est
un phénomène mondial. L'on sait qu'il y a dans tous les pays du
monde des organismes qui chapeautent la jeunesse, les sports et les loisirs.
L'on sait également que nous étions jusqu'à très
récemment la seule province du Canada qui ne possédait pas
d'organisme provincial pour chapeauter, coordonner et diriger toutes nos
activités en matière de jeunesse, sports et loisirs.
Depuis quelque temps, nous avons, comme dans d'autres provinces,
peut-être pas un ministère encore, mais au moins un organisme
officiel, dûment mandaté, qui s'appelle le Haut-Commissariat
à la jeunesse, aux sports et aux loisirs.
Par conséquent, le Québec peut se vanter, depuis quelque
temps, de rattraper jusqu'à un certain point, au point de vue des
structures, la plupart des autres provinces, et d'imiter en cela le grand
mouvement d'après-guerre lancé dans tous les pays du monde
où l'on s'est vraiment attardé à la question de la
jeunesse, des sports et des loisirs.
Je pense également que notre comité devrait, aujourd'hui,
avant d'entendre certains témoins, essayer de se proposer des buts et
des objectifs. Je pense également qu'il est important que les membres de
ce comité réalisent que nous ne sommes pas ici pour remplacer les
technocrates, les hauts fonctionnaires, en particulier ceux du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux sports et aux loisirs. Nous sommes
plutôt ici pour permettre, comme vous le disiez, M. le Président,
à des groupes de pression, à des corps intermédiaires,
à certaines associations peut-être, de se faire entendre. De plus,
puisque nous avons pour la première fois autour de la table des
législateurs, ceux qui doivent tâcher de faire et de voter des
lois, je pense qu'un des points importants de notre comité serait
peut-être de collaborer avec le Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux sports et aux loisirs, en suggérant l'étude de certains
projets de loi qui, de toute façon, n'existent pas et que nous devrons
créer de toutes pièces.
Je tiens à rappeler qu'en matière de jeunesse, de sports
et de loisirs, dans la province de Québec, il n'y a à peu
près aucune loi. Si des lois existent bien sûr, il s'en
trouve je pense qu'un autre but, un autre objectif fort important de
notre comité, je le suggère modestement, serait de trouver le
mécanisme nécessaire pour nous faire rapporter ici, sur cette
table, un document que peu de gens de la province de Québec
possèdent, c'est-à-dire une compilation des lois existantes au
Québec.
Cette compilation pourrait être faite, si on ne l'a pas faite
jusqu'à maintenant dans un ministère quelconque.
Je sais, par mes recherches personnelles, que des lois plus ou moins
importantes existent actuellement dans à peu près dix
ministères différents. Le ministère de la Santé, en
particulier, a un certain nombre de lois qui relèvent de lui, mais qui
touchent directement au secteur de la jeunesse, des sports et des loisirs. Il y
a de ces lois qui existent également dans six, sept, huit autres
ministères différents, pour ce qui est de la province de
Québec.
Deuxièmement, je sais aussi qu'il existe, en matière
fédérale parce que nous sommes quand même au Canada
dans à peu près dix ministères différents,
à Ottawa, des lois touchant directement au secteur de la jeunesse, des
sports et des loisirs. Encore là, ceux qui ont à appliquer ces
lois se demandent parfois si ces lois s'appliquent à la province de
Québec et si elles ont force d'autorité dans les provinces
actuellement.
Alors, je pense que comme membres du comité parlementaire
puisque nous sommes censés être des législateurs il
serait extrêmement important pour nous de connaître les lois du
fédéral en ce qui concerne la jeunesse, les sports et les loisirs
et de connaître également nos propres lois à nous, ici au
Québec, qui existent dans une dizaine de ministères
différents.
Je répète le premièrement. Malgré ces lois
qui existent déjà, qui sont éparpillées à
gauche et à droite, il y a quand même des lois fort simples, des
lois faciles probablement à faire voter, qui sont demandées par
des groupes importants depuis bientôt dix et quinze ans dans la province
de Québec. Permettez-moi un exemple.
Je sais, pour ma part, pour y avoir travaillé, que la Croix-Rouge
canadienne, par exemple, section de la province de Québec, service de la
natation et de la sécurité aquatique, depuis au moins une bonne
douzaine d'années, soumet des projets, des mémoires et essaie de
faire voter une loi dans la province de Québec pour
la sécurité aquatique. Actuellement, au Québec,
c'est invraisemblable, Il n'y a aucune loi qui oblige prenons un exemple
quelque propriétaire de piscine, de terrain de camping ou de
plage publique que ce soit,à avoir obligatoirement un maire nageur
qualifié ou deux selon le nombre de gens qui fréquentent ses
eaux, pour prévenir, disons, les noyades. Je pense qu'il est temps, en
1969, d'espérer avoir une loi pouvant protéger nos baigneurs,
où qu'ils soient, dans la province de Québec
Au fur et à mesure des travaux de notre comité, nous
pourrions tous ensemble trouver d'autres projets de loi. Je donne un autre
exemple concernant une chose que j'ai à coeur. Il n'y a actuellement au
Québec et cela est très grave aucune loi, aucune
espèce de règlement, qui oblige un propriétaire de colonie
ou de camp de vacances à avoir au moins une qualification d'ordre moral.
Vous pouvez voir comment je suis large dans mon esprit.
Personne n'oblige qui que ce soit qui ouvre un camp de vacances, qui a
sous sa responsabilité 100, 150, 200 enfants au Québec durant
l'été et aujourd'hui on sait que nos auberges fonctionnent
douze mois par année à être qualifié par qui
que ce soit. Il n'existe aucun organisme mandaté légalement,
juridiquement et officiellement pour qualifier les animateurs, les
propriétaires et les directeurs de camps de vacances. Il n'y a aucune
loi concernant tous les règlements d'hygiène à apporter.
Il n'y a aucune loi d'appliquée véritablement concernant la
prévention des incendies ou les standards de construction. Nous savons
que cela peut exister dans certains ministères, par exemple concernant
la construction, la hauteur et la largeur. Je pense qu'étant
donné que ce secteur de jeunesse, de sports et de loisirs est
relativement nouveau, nous devons, nous, nous en préoccuper. Si les lois
n'existent pas, nous devons en fabriquer. Si elles existent, nous devons voir
à inciter les différents ministères à faire
appliquer ces lois-là, au fur et à mesure que des camps de
vacances, que des centres de jeunesse se construisent. Nous devons voir
à faire appliquer les règlements concernant la construction, les
normes d'hygiène et tout ce qui peut s'appeler la qualification du
personnel.
Alors, M. le Président, ce ne sont là que quelques
exemples de lois ou du travail que, selon une conception personnelle, je
considérerais comme une chose importante autour de cette table. Bien
sûr, il y a également deux ou trois autres points que j'aimerais
souligner.
Sans avoir l'air de vouloir faire parader ou s'extérioriser les
hauts fonctionnaires, je suis parfaitement d'accord avec vous, M. le
Président, pour qu'à un moment donné, le haut-com-
missaire, M. Yves Bélanger, le commissaire à la jeunesse et aux
loisirs, M. Pierre Duceppe, et le commissaire aux sports, M. Louis Chantigny,
puissent venir ici et nous renseigner, nous mettre à jour sur le travail
qu'ils ont accompli jusqu'à maintenant, et nous parler également
de leurs projets immédiats, à court terme et à long terme.
Je pense aussi qu'il serait extrêmement important pour nous, membres de
ce comité, d'entendre, à une réunion prochaine, le
secrétaire général de l'Office
franco-québécois de la jeunesse, M. Jean-Paul L'Allier, afin
qu'il puisse lui aussi nous parler des projets passés, puis que, tous
ensemble, nous oublions le passé et que nous nous attaquions, par nos
suggestions, par notre collaboration, à améliorer ces
échanges entre Québécois et Français.
Encore ici, je ne fais pas de critique, je ne blâme personne. Mais
je sais que, malgré tout ce qui a été dit, malgré
toutes les réunions qui ont eu lieu, encore aujourd'hui il y a des
stages. Je sais que des Québécois vont en France, que des
Québécois se préparent à partir bientôt pour
la France, mais que ces Québécois, on l'a souvent
répété, n'ont même pas eu la chance de
connaître d'abord leur propre Québec.
Je dis et je répète qu'avant d'aller apprendre la voile en
Europe, il faut d'abord apprendre à ramer chez nous. C'est un exemple
poussé à l'extrême, mais qui est vrai. On n'envoie pas des
stagiaires québécois en Europe chercher ce que nous pouvons leur
donner d'abord chez nous, que nous choisissions des équipes de jeunes
dans quelque domaine que ce soit. Nous avons déjà
mentionné en Chambre l'exemple des agriculteurs. J'ai déjà
mentionné l'exemple de finissants en polytechnique. Us connaissaient
moins le Québec en matière de génie qu'un groupe de
finissants français qui sont venus ici et qui ont eu l'occasion de
visiter la Manicouagan.
Je n'ai rien contre les Français qui viennent ici. Je n'ai rien
contre les Québécois qui partent. Bien au contraire. Mais je
pense que nous devons faire un effort considérable pour connaître
d'abord le Québec et organiser nos stages de formation ici, chez nous,
puis choisir la crème de nos candidats et de nos candidates pour les
envoyer chercher ailleurs ce que, malheureusement, nous ne pouvons pas leur
donner ici.
Donc, rencontre très importante, à mon humble avis, avec
le secrétaire général de l'Office
franco-québécois de la jeunesse.
Je pense également qu'il serait très intéressant et
important pour nous, membres du comité, de rencontrer l'exécutif
de la nouvelle Confédération des sports du Québec,
c'est-à-dire la CSQ. Tout le monde sait qu'il y a eu en dé-
cembre un congrès historique, puisque c'était le premier
congrès des sports tenu dans la province de Québec. Tout le monde
sait qu'il y a eu là plus de neuf cents représentants de tous les
sports, de toutes les activités de plein air, groupés dans un
hôtel de Montréal pendant quatre jours. A la suite de ce
congrès unique, il y a eu la création, pour la première
fois, d'une Confédération des sports du Québec. A ce
moment-là, il y a eu de la part du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche une promesse fort intéressante, à
savoir la création, pour la première fois chez nous, d'un
secrétariat permanent de la CSQ qui serait à la disposition de
toutes nos associations, de toutes nos fédérations sportives.
Cette Confédération des sports du Québec a
procédé à une élection. On connaît
aujourd'hui son président, qui est M. Gaston Marcotte, de
l'Université de Montréal et son secrétaire
général, M. Jean-Guy Bédard. Je crois quant à moi,
qu'il serait intéressant de rencontrer ces gens, d'être mis au
courant des buts, des objectifs précis de la CSQ et de voir
après étude peut-être par les membres de notre
comité nous aussi à appuyer ce nouvel exécutif et
à intercéder en son nom. Cela ferait un poids de plus dans le
plateau de la balance auprès du ministre pour que la promesse de la
création d'un secrétariat permanent soit vraiment plus qu'une
promesse et devienne une réalité.
Je termine en lançant comme cela, sans l'approfondir, une
idée qui est chère à plusieurs personnes dans la province
de Québec et à vous en particulier, je pense, M. le
Président. Je veux parler d'une loi qui existe et qui permet la
création, à l'échelle du Québec ou à
l'échelle de certaines grandes municipalités
création peut-être possible un Jour d'une commission
athlétique provinciale qui pourrait régir, coordonner et voir
à appliquer certaines lois concernant des sports controversés. Je
pense à la lutte et à la boxe où depuis quelques mois, il
y a des abus sans précédent, des abus qui font presque rougir de
honte ceux qui s'y Intéressent. Des garçons de 18 ou 19 ans sont
exploités par certains promoteurs sans scrupule. Il y a des gars que
l'on fait boxer professionnellement une fois, quand ce n'est pas deux fois par
semaine, parfois sous des noms d'emprunt, etc.
Je n'entre pas dans les détails, car c'est un sujet assez
délicat. Je recommande aussi au comité d'entendre, autour de
cette table, les membres de la Commission athlétique de Montréal,
en particulier le docteur Laroche et M. Gérard Lafleur. Gérard
Lafleur, soit dit en passant, n'est pas qu'un membre d'une commis- sion
athlétique: il est également directeur de l'école
d'éducation physique i l'école normale Ville-Marie. Par
conséquent, je pense qu'on peut voir là le sérieux de
l'individu. Je pense qu'il serait important de convoquer ces gens, de se faire
brosser un tableau même s'il n'est pas trop, trop reluisant
actuellement concernant la situation de la boxe professionnelle ou
amateur. La même chose pourrait être faite pour la lutte et
peut-être également pour d'autres sports de combat, qui ont fait
leur apparition depuis quelque temps au Québec.
Rappelez-vous qu'il y a quelques années on ne parlait que du
judo. Aujourd'hui, ce n'est même plus à la mode. On est rendu dans
le karaté et dans d'autres formes de sports de combat ou de spectables.
Il y a, même en dehors de la lutte et de la boxe, des spectables dans le
domaine des sports de combat. Ces spectacles ou ces compétitions ont
lieu avec ou sans public, avec public payant ou avec public non payant.
Par conséquent, toute cette question de la lutte, de la boxe et
des sports de combat en général, cette question de la commission
athlétique, cette question de règlements qui devraient
régir ces sports, devrait, à mon humble avis, faire le sujet
d'études particulières.
Je pense avoir assez parlé pour cette première
intervention au comité. Je suis d'accord avec le président qui
désire continuer cette réunion après que ceux qui voudront
s'extérioriser l'auront fait et d'essayer de nous fixer, à nous,
membres du comité, certains buts, certains objectifs afin
d'établir un plan de travail concret.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député d'Arthabaska.
M. GARDNER: M. le Président, mon premier mot sera tout d'abord
pour féliciter sincèrement le responsable à la jeunesse,
aux sports et aux loisirs, mon collègue et ami, le député
de Mégantic, pour avoir convoqué, avec le président, ce
comité afin d'entendre des personnes et d'étudier ensemble les
problèmes qu'il y a dans le domaine des loisirs au Québec.
Il est vrai que ces problèmes sont graves; il ne faudra pas,
cependant simplement s'arrêter au domaine des idées, mais il
faudra également en venir aux actes.
Au Québec, depuis de nombreuses années, plusieurs
personnes se sont dévouées d'une façon
bénévole dans le domaine des sports et des loisirs pour aider nos
jeunes. Mais le tout manquait de structure et d'organisation; c'est très
souvent ce que beaucoup de gens ont déploré dans le
passé.
J'ai été très heureux, il y a quelque temps,
d'apprendre par le premier ministre la formation du Haut-Commissariat de la
jeunesse, des sports et des loisirs.
Personnellement, je me suis occupé pendant de nombreuses
années, quand j'étais étudiant, surtout, et ensuite, en
tant que professionnel, des sports dans les différentes
localités. Alors que j'étais président des sports à
l'université de Sherbrooke, J'ai pris connaissance des problèmes
qu'il y avait là et ces problèmes étaient très
graves.
J'ai été très heureux également de voir le
magnifique succès remporté par le congrès qui groupait
à Montréal les représentants des sports, des loisirs et de
la jeunesse de la province. Je crois que les idées qui ont
été émises là sauront porter fruit pour autant que
nos membres du haut-commissariat et que notre représentant les feront
leurs, en vue d'apporter une législation.
J'ai communiqué personnellement avec plusieurs personnes qui ont
assisté à ce congrès. Tous ont semblé très
heureux de ces idées qui ont été échangées.
Aujourd'hui, je suis très heureux de voir que les idées que nous
allons soumettre au cours des séances de ce comité sauront
également porter fruit. En effet, nous avons un représentant du
haut-commissariat, un haut-commissaire en la personne de M. Bélanger que
je connais depuis quelque temps. Je suis persuadé qu'avec
l'expérience qu'on lui connaît il saura mener à bonne fin
toutes les idées qui seront soumises au cours de ce comité.
Tout le monde a pu prendre connaissance, dans le passé, de
différentes anomalies qu'il y avait dans le domaine des sports au
Québec. Il y a eu des problèmes dans le passé. Nous avons
eu la délinquance juvénile, nous avons eu de l'agitation chez les
jeunes, des révoltes d'étudiants qui disaient à leurs
parents: Eh bien, vous ne vous occupez pas assez de nous; vous n'êtes
là que pour faire de l'argent. Vous ne voulez pas que nous nous
créions nous-mêmes des activités.
Il y a également eu un manque d'organisation, même si le
tout était bénévole, dans chacune de nos paroisses, dans
nos petites villes. Tout le monde se donnait un titre, en tant que
président de l'OTJ ou de la commission municipale des loisirs. Mais, la
plupart du temps, ce n'était que pour se créer un nom, et non pas
pour rendre réellement service à la jeunesse.
Le travail qu'il y a à faire là est considérable,
mais il ne faudrait pas que ce ne soient que des mots. Il faudra passer aux
actes et entendre les membres du Haut-Commissariat, pour savoir ce qu'ils ont
fait depuis un an et demi, lors de sa création, c'est déjà
beau. Mais il ne faudrait pas que tout s'arrête là, il faudra en
venir à certains projets de loi après l'étude de ces
idées.
Des anomalies ont été constatées et il y en a eu
beaucoup, surtout dans le domaine de l'éducation, domaine qui
m'intéresse d'une façon particulière. J'ai pu prendre
connaissance, depuis quelques années, de la montée dans nos
écoles d'élèves qui suivent des cours de gymnastique, des
cours de jeux quelconques donnés par des professeurs qui manquaient
beaucoup d'expérience dans ce domaine-là.
Au Québec, dans nos universités, il manque une
faculté pour former réellement des professeurs en
éducation physique qui pourraient ensuite transmettre leur enseignement
dans chacune de nos écoles. Actuellement, dans les écoles,
beaucoup se sont improvisés professeurs d'éducation physique et
n'ont réellement pas la compétence voulue pour donner un
enseignement de taille.
Il faudrait, je crois, que le haut-commissariat essaie de s'entendre
avec les différentes universités, avec le ministère de
l'Education, pour en arriver à diriger le plus possible des
élèves finissants de nos CEGEP vers le domaine de
l'éducation physique. On manque de spécialistes dans ce domaine.
Et quand on volt ce qui se passe dans chacune de nos écoles secondaires,
actuellement, avec, très souvent et c'est bien malheureux
des professeurs non spécialisés dans ce domaine, il est à
se demander où on va avec la formation que l'on donne dans ces
écoles.
Il faudrait préparer ces professeurs, Il faudrait que le
haut-commissariat envisage de pousser certains candidats aux universités
pour étudier d'une façon particulière ce domaine
concernant les jeunes, les sports et les loisirs. Il faudrait donc, selon moi,
une collaboration très étroite avec le ministère de
l'Education, de qui relèvent, dans chacune de nos écoles, les
gymnases qui pourraient être mis à la disposition du public, on
pourrait ainsi faire bénéficier le plus possible la classe adulte
des cours qui pourraient être donnés dans les écoles et la
faire également participer à certains sports qui peuvent
être pratiqués dans ces écoles.
Les abus ont été grands dans le passé. Il faudrait
une législation pour essayer de mettre un terme à ces abus. On a
qu'à regarder tout ce qui est commercial aujourd'hui en ce qui concerne
le sport. Le tout, je crois, dégrade la question sportive, parce que,
lorsqu'il est toujours question d'argent, on ne forme pas nos hommes d'une
façon satisfaisante, mais dans un but financier. On en a eu la preuve,
il y a quelque temps. M. Houde en a fait mention tout à l'heure
concernant ceux qui pratiquent la boxe.
Il en est de même dans le domaine du hockey. Le Québec
avait délégué pour le représenter en Europe, au
tournoi mondial de hockey l'équipe des Tigres de Victoriavllle qui
représentait le Canada. Ils se sont fait laver royalement. Pourquoi?
Parce que le tout est commercial bien plus que sportif. Les joueurs sont
présentement payés $150, $200 et même $300 par semaine
alors qu'ils ont déjà un travail assez rémunérateur
pendant le jour. C'est pourquoi ils ne peuvent pas, selon moi, donner un
rendement de qualité le soir.
Il faudrait mettre un terme à cette commercialisation des sports.
Je crois que ce comité pourra formuler des idées très
constructives dans ce domaine. J'espère qu'on en viendra à une
législation pour le bien de tous nos jeunes qui sont présentement
dans nos écoles, et également pour le bien des adultes. Ceux-ci,
aujourd'hui, ont des moments de loisirs de plus en plus nombreux avec la
diminution du nombre d'heures de travail dans chacune des industries, dans
toutes les professions. Les gens sont beaucoup plus portés, aujourd'hui,
à faire du sport, à se procurer des loisirs, à cultiver
les arts qu'ils ne l'étaient autrefois alors qu'ils travaillaient de 60
à 70 heures par semaine.
C'est bien beau pratiquer certains sports de salon, comme le hockey
à la télévision, ou l'auto-neige, ou quoique ce soit, mais
il faut, au point de vue physique, que l'homme soit réellement
discipliné dans son corps pour donner un plein rendement à son
travail. Ce comité devrait, selon moi, convoquer, comme M. Houde l'a dit
tout à l'heure, les différentes personnes qui s'occupent de
façon active des sports au Québec.
Il y a les responsables diocésains, les responsables provinciaux,
les responsables des grandes villes, également, qu'il serait bon
d'entendre pour nous mettre au courant des problèmes. C'est bien beau
être dans une tour d'ivoire et ne pas voir de problèmes, ou
presque pas, dans ce domaine, mais on s'apercevrait, en entendant ces personnes
qui sont directement intéressées, que les problèmes sont
graves et urgents.
Il faut que chacun d'entre nous ait un seul but, je crois: construire
pour l'avenir, en prenant comme expérience le passé qui a
été très souvent néfaste pour notre jeunesse.
Construire pour l'avenir, c'est ce que ce comité doit penser
sérieusement faire aujourd'hui pour le bien de toute la population du
Québec.
M. SAUVAGEAU: M. Parent.
M. PARENT: M. le Président, d'abord je suis très heureux
de participer au travail de ce comité spécial. J'aurai simplement
quelques commentaires à faire, ayant participé au colloque de fin
de septembre 1967, à Lévis, qui a été le
prélude à l'implantation du Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux sports et aux loisirs. Je pense que nous nous sommes rendu
compte, au cours de ce colloque qui s'est tenu à Lévis, qu'il y
avait un fouillis indescriptible dans les structures des mouvements de
jeunesse, dans l'organisation des sports et des loisirs.
Je pense que c'est à la suite de ce colloque que le gouvernement
avait consenti, avant la formation d'un ministère, à donner
naissance à ce haut-commissariat pour lui permettre de faire un
inventaire des organismes existants dans chacun des secteurs touchés et,
par la suite, de faire des recommandations susceptibles d'amener la
création d'un ministère de la Jeunesse, des Sports et des
Loisirs.
Je comprends que le haut-commissariat a fait jusqu'ici un travail de
recherche, un travail d'inventaire et que de cela est déjà
né un organisme provincial des sports. Dans le domaine des loisirs, des
organismes régionaux sont en voie d'être créés. Tout
ça, je pense, peut amener un résultat en permettant auxpersonnes
intéressées dans chacun des domaines de participer sur une base
plus large que celle qu'on avait jusqu'ici.
Il faut dire que les mouvements de jeunesse et les organismes de loisirs
et de sports sont nés du bénévolat. Jusqu'ici, chacun a
fait ce qu'il a pu dans son milieu avec les possibilités qui existaient
de doter d'équipement les endroits qui étaient les plus
susceptibles de le recevoir et en même temps de l'acquérir, mais
pour tout cela il n'y a pas eu de programmation d'ensemble pouvant amener une
politique générale à travers le Québec.
Il n'est pas question de critiquer ce qui s'est fait jusqu'ici. Je pense
bien que les gouvernements, quels qu'ils soient, ont délaissé ce
domaine pour le confier à la bonne volonté des milieux
intéressés.
Il y a par ailleurs cette multitude d'organismes qui existent à
cause, justement, de cet esprit de clocher de bien des milieux, tant ruraux
qu'urbains. De là naît certainement le fait que l'on veut avoir
tout près de chez soi des facilités qui puissent répondre
à des besoins qui sont encore plus grands que ceux du milieu où
l'on vit.
La multiplication de ces organismes est née nécessairement
d'un besoin là où personne n'oeuvrait dans ce domaine
de doter justement différents milieux, principalement autour de
l'école et de la paroisse, de jeux ou de loi-
sirs, de procurer des loisirs ou des sports à cette jeunesse qui
veut s'émanciper.
Je pense que le problème primordial, dans le domaine de la
jeunesse, des loisirs et des sports, réside dans le fait qu'il serait
nécessaire d'établir une programmation au niveau, de la province
à la suite d'enquêtes qui pourraient être
effectuées par le haut-commissariat et de déterminer les
structures qui pourraient être mises en place afin d'en arriver à
donner un équilibre a chacune des régions de la province.
Il est normal de croire que chacune des régions de la province ne
peut pas être dotée de tout l'équipement nécessaire
et de toutes les ressources susceptibles de répondre aux besoins de la
population du milieu.
Mais, dans l'ensemble, il est possible, à mon avis, dans chacune
des régions, selon le tableau dressé par le ministère de
l'Industrie et du Commerce, des régions administratives du
Québec, d'établir des organismes régionaux qui seraient
responsables au haut-commissariat. A ce moment-là, ils pourraient, en
somme, procéder à l'élaboration d'une politique
générale en vue de l'existence ou de la naissance des organismes
requis et de l'implantation de l'équipement nécessaire pour
répondre aux besoins de le jeunesse, des sports et des loisirs.
Or, je pense que l'un des problèmes primordiaux, ce serait de
procéder à un inventaire. Je pense que le haut-commissariat a
déjà fait un travail magnifique dans ce domaine-là. Il a
fait l'élaboration de ce qui existe mais je pense aussi qu'il sera
facile de constater combien il y a d'inégalité entre les
différentes régions. De cela, naît sûrement le besoin
d'établir une politique spécifique pour permettre de doter des
régions de l'équipement nécessaire au développement
de la jeunesse et, en même temps, pour leur procurer des sports et des
loisirs,,
Quand je parle de ces organismes au niveau de la région, je pense
toujours en fonction de cette politique qui devrait être établie,
et dont le comité devrait se faire le porte-parole, au moment de
présenter son rapport à la Chambre. Il s'agirait justement
d'aider le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux sports et aux loisirs
à développer, par le personnel qu'il a à sa disposition,
les structures administratives qui seront justement nécessaires pour
mettre en oeuvre les politiques qui pourront être
déterminées.
Or, l'inventaire, à mon avis, est primordial, tout autant que la
création ou l'établissement des normes et critères qui
devraient présider, dans chacune des régions à doter de
cet équipement en vertu d'un programme qui serait établi pour
répondre aux besoins de la jeunesse dans le domaine des loisirs et des
sports.
Pour ma part, je suis prêt a collaborer avec le comité
ainsi qu'avec le haut-commissariat. Je pense que nous n'avons tous qu'un but,
nous qui faisons partie de ce comité. Nous voulons arriver à
pouvoir faire des recommandations qui pourront être utiles au
haut-commissariat qui existe présente ment, qui fait un travail
formidable. Cela permettra en même temps à chacune des
régions de se bâtir ou de se regrouper dans l'établissement
d'une politique, soit autour de l'école polyvalente, soit autour
d'autres secteurs qui sont déjà organisés dans les grands
centres. Cela permettra aussi de cesser de laisser construire ou de laisser
aller au petit bonheur, la question des loisirs et des sports, dans les milieux
urbains en particulier, afin, justement, d'en arriver à répondre
aux besoins de l'ensemble de la population.
Pour ma part, je suis prêt à fournir tous les
renseignements que nous pouvons donner au comité et, en même
temps, à participer au travail des organismes qui pourraient le mieux
nous conseiller sur les recommandations à faire à la Chambre.
Pour ma part, je crois que les premiers que nous devrions convoquer au
comité seraient le Haut-Commissaire à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports, qui est déjà ici ce matin justement afin de
connaître ce qui a été réalisé jusqu'ici au
sein du haut-commissariat et quelle est la politique qu'on entend y suivre. Je
pense que cela pourra nous aider à élaborer le travail que le
comité spécial doit étudier en vue de présenter un
rapport à la Chambre lors de la réouverture de la session.
M. LE PRESIDENT: M. Brown.
M. BROWN: Well, Mr. Chairman, it gives me a great deal of pleasure to
have been invited to sit on this committee. I think it is a thing that is
needed very greatly and I would like to congratulate those members who have
said a few words before I speak.
But it seems to me that one of the first things this committee should
do, is to pay a tribute to those people who have been organizing sports before
this committee has been organized, such as the Tennis Association of the
Province of Quebec, golf, the Quebec Rugby Football Union, which is the oldest
football union in Canada; the Quebec Amateur Athletic Association, the Quebec
Amateur Hockey, the College Sports Union, the High School Sports Association
(trench and english), The Montreal Amateur Athletic Association, voluntary
groups throughout rural counties, such as my honourable friend has mentioned
before.
These men and women have given very much organizing sports throughout
the years without
any credit whatsoever: skiing, snowshoeing, hiking, la crosse,
esquestrian club, swimming, the YMCA, the YWCA, and the YMHA. During our last
hundred years in the Province of Quebec, we have had some outstanding men and
women in sports and certainly we cannot very well say that this is due to the
efforts of any government. It is the efforts of these voluntary people who have
contributed to what we are today. I know there is certain criticism about
sports program but at the same time, if it had not been for these people who
draw no salaries and who have worked day and night, who have gone out in the
cold to have hockey clubs. These are the important people that we should pay a
tribute to. More than this, we want to make sure that we keep these people with
us, even though we have a sports committee here. I don't think that we can plan
on having a big enough budget to ever in the next hundred years have
professional people ready to coach throughout the communities of this Province
of Quebec. I think it is very important that we keep what we have and I do
think that my honorable « confrère » did make a good
suggestion in promoting professional instructors and gymnastic teachers, but I
think again we do not want to forget about those people in professional sports
who mean a great deal to the youth of the Province of Quebec.
For instance, I do not think that Maurice Richard ever got a gymnastic
teacher's degree or anything of this type, but there is no question in the
world but what Maurice Richard with a few children on a sheet of ice can teach
them a great deal. I would hate that this committee would concentrate their
efforts on feeling that the key to the situation is passing over the direction
of this to a professional corps because, as I said before, we will never get a
professional corps in this province in the next hundred years able to cover
every corner of the province.
I think that one of the things we need to concentrate on is getting the
people of this Province of Quebec out of the seats of the stadiums and getting
them on to the fields and in the country places of the Province of Quebec so
that they can improve their health. In the general history of sports, we of the
Province of Quebec participate least in doing sports. We have great crowds to
watch the Canadians play hockey or the Alouettes play. In Sweden and Norway and
the other countries, most of the people are out participating in them, from a
non-competitive point of view. This means improving the health of all the
people of our Province of Quebec if we can get this type of thing started.
Again, it is a honour for me to be here with you; congratulations on your
initiative in calling this committee together and if there is anything that I
can personnaly do, or the Liberal Party can do, we are with you one hundred
percent.
M. LE PRESIDENT: M. Bergeron.
M. BERGERON: M. le Président, tout d'abord, j'aimerais à
titre de député délégué aux sports et aux
loisirs, offrir mes plus sincères félicitations à celui
qui, aux premières heures du haut-commissariat, a travaillé avec
tant d'efficacité pour faire de ce haut-commissariat un succès
assez remarquable. Il s'agit là d'une initiative assez hasardeuse de la
part du gouvernement. Le gouvernement a dû bâtir à neuf dans
un domaine entièrement nouveau. Il est vrai qu'il y a, au Québec,
beaucoup de bénévolat, beaucoup de gens qui dans diverses
municipalités ont travaillé pour l'organisation des sports et des
loisirs en particulier. Je pense que, même si ces gens-là ont
travaillé avec des moyens de fortune, il est temps que le gouvernement
favorise une coordination de tous les efforts qui peuvent être faits au
Québec.
Je pense que c'est le but que doit se proposer le gouvernement,
c'est-à-dire offrir à la population du Québec une
infrastructure du loisir répondant à ses aspirations et en
assurer l'accessibilité à tous les niveaux.
M. Morin a réussi un tour de force que ceux qui le suivent se
doivent de répéter. Je dois aussi féliciter et remercier
le haut-commissaire et les commissaires qui ont fait preuve d'initiative dans
ce domaine. Les résultats obtenus jusqu'à ce jour sont là
pour prouver qu'il y a eu beaucoup de travail de fait au haut-commissariat,
mais il en reste également beaucoup à faire.
Si le gouvernement a accepté de convoquer ce comité, c'est
précisément parce qu'il croit que c'est en travaillant ensemble,
en entendant les différents corps intermédiaires, les
différents groupes de gens qui veulent s'occuper de la jeunesse, des
sports et des loisirs que nous pourrons peut-être établir une
politique qui sera un succès et un exemple pour bien d'autres
provinces.
M. Houde a mentionné que nous devrions rencontrer
différents organismes. Personnellement, je crois que comme l'a
mentionné le député de...
UNE VOIX: De Hull.
M. BERGERON: ... Hull, nous devrions d'abord entendre les commissaires
pour savoir exactement ce qui a pu être fait depuis
qu'ils sont en fonction. Une fois que nous les aurons entendus sur des
problèmes généraux, nous pourrons leur poser des questions
dans des domaines beaucoup plus précls.ce qui nous permettra d'atteindre
les buts que nous nous proposons.
Il est clair que le gouvernement veut établir une politique des
sports et des loisirs au Québec, pour tâcher de donner à la
jeunesse ce à quoi elle s'attend de plus en plus. Pour réussir
dans ces domaines bien précis, nous devrons nous astreindre à
entendre le plus de gens possible. Evidemment, il s'agira d'entendre ceux qui
représentent le plus grand nombre de personnes afin de connaître,
dans tous les coins de la province, les problèmes particuliers auxquels
ces gens ont à faire face, afin de connaître leurs
doléances. Il est clair et net que les finances du Québec ne nous
permettent pas d'aller aussi vite que nous le souhaiterions, mais, je pense,
qu'il est de notre devoir, dans la mesure de nos moyens, de leur donner les
meilleurs services possibles.
J'abonde aussi dans le sens de ce que disait le député de
Fabre lorsqu'il mentionnait que nous devrions établir une politique
véritablement québécoise. Il est clair que nos
frères de France peuvent nous faire connaître certaines
expériences pour nous aider dans le but que nous poursuivons, mais je
crois que nous du comité, nous devrons nous efforcer de faire en sorte
que la politique du gouvernement soit typiquement québécoise et
réponde à nos problèmes particuliers, aux aspirations bien
définies des Québécois.
Il y a aussi un problème assez important sur lequel nous devrions
nous pencher. Il s'agit du problème des subventions qui sont
accordées à différentes organisations. Je crois que le
comité devrait discuter de quelle façon, avec ces subventions que
le gouvernement mettra à la disposition des intéressés
dans différents secteurs, il serait souhaitable que nous
réglementions ou établissions une politique en ce domaine.
Il est clair que jusqu'à aujourd'hui, il s'agissait d'une
politique plutôt discrétionnaire. Je pense qu'il serait temps que
les responsables, les organisations qui s'occupent de ces domaines des sports
et des loisisrs sachent exactement à quoi s'en tenir. Nous devrions en
arriver à une solution pour faire en sorte qu'ils sachent, par exemple,
qu'en faisant telle ou telle chose, en suivant les normes que pourrait
établir le haut-commissariat, ils seraient sûrs, à ce
moment-là, d'obtenir du gouvernement les fonds nécessaires. Ceci,
je pense, les aiderait dans l'organisation, chacun dans son patelin respectif,
des loisirs et des sports.
Je suis convaincu que tous les membres de ce comité ne
recherchent qu'un seul but, réaliser à la plus brève
échéance possible les buts que poursuit le haut-commissariat
depuis qu'il a été formé. Je pense que si nous travaillons
dans ce sens-là, si nous acceptons de rencontrer les organisations, et
si nous les incitons même à venir se faire entendre au
comité, nous pourrions faire un travail constructif, aider les membres
du haut-commissariat, les commissaires, le ministre
délégué, l'honorable Gabriel Loubier, qui veut faire des
pas de géant dans ce domaine bien précis et bien particulier de
la jeunesse, des sports et des loisirs.
Une initiative a été prise par M. Morin, lorsqu'il a
organisé l'opération « Québec volontaire ».
Dans le climat actuel, la jeunesse, les étudiants en particulier veulent
travailler à l'avancement du Québec. J'ai eu l'occasion d'aller
à l'université et de faire des travaux et je suis
entièrement d'accord pour reconnaître que les universitaires ont
le droit de demander qu'on les fasse travailler sur de l'actuel plutôt
que sur du passé. Je suis convaincu que si cette opération
« Québec volontaire » se continue, si nous demandons aux
universitaires de préparer des mémoires, des documents qui
pourront servir le haut-commissariat, qu'il s'agisse d'inventaires, de
suggestions ou de thèses qu'on leur demande de faire pour conseiller le
gouvernement dans le domaine de la jeunesse, des sports et des loisirs, je suis
convaincu, dis-je, que les étudiants emboîteront le pas. Je suis
convaincu qu'il leur fera plaisir de travailler d'une façon constructive
pour aider à établir une politique des sports, des loisirs ou de
la jeunesse au Québec
Je sais que c'est l'intention du haut-commissariat de continuer cette
opération. J'ose espérer que nous recevrons de la part des
étudiants une coopération entière dans ce domaine.
Il y a aussi le domaine des ressources existantes, comme le mentionnait
le député de Brome. Il est clair que nous n'avons pas à
bâtir à côté de bâtisses déjà
existantes. Il existe au Québec des commissions scolaires, des
organisations municipales, qui disposent déjà d'un
matériel. Je pense qu'il est de notre devoir de faire en sorte qu'il y
ait une utilisation maximum de tout ce qui existe déjà.
C'est, je pense, notre rôle de tâcher de trouver une formule
pour avoir la collaboration des municipalités, des commissions scolaires
et de tous les organismes qui disposent déjà de cet
équipement, pour faire en sorte qu'au lieu de nous servir de gymnases
deux ou trois heures par jour, nous puissions nous en servir 24 heures par
jour, si possible.
Je pense, personnellement que nous devons travailler dans ce
sens-là.
M. le Président, je vous remercie d'avoir convoqué ce
comité. Chacun des membres a eu l'occasion de dire ce qu'il pensait de
ce comité, de faire connaître ses opinions sur la marche à
suivre. Je pense que nous sommes tous d'accord pour souhaiter que nous
commencions, peut-être à la prochaine séance, par entendre
les commissaires. A ce moment-là, les gens pourront nous fournir les
renseignements dont nous avons besoin pour commencer notre travail.
Je tiens à remercier mes collègues de l'Opposition. Le
climat est excellent. J'espère que les résultats que
connaîtra ce comité seront également des plus
intéressants et des plus cons-tructifs, ceci dans le plus grand
intérêt de la gent sportive du Québec et de cette jeunesse
qui attend de nous des actions concrètes. Nous allons d'ailleurs y
travailler.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais remercier les membres du comité pour
leurs explications. Je suis d'avis que nous devrions, à la prochaine
séance, qui sera fixée à mercredi prochain à 10 h
30, si c'est le consentement des membres du comité, convoquer les
membres du haut-commissariat et consacrer la séance entière
à entendre les exposés qu'ils auront à nous faire.
M. HOUDE: Quelle date?
M. LE PRESIDENT: Le 15, à 10 h 30. Parce que, comme vous le
savez, si nous sommes obligés de faire rapport à la Chambre au
début de la session, il va falloir siéger à peu
près toutes les semaines, si nous voulons avoir quelque chose à
présenter.
M. GARDNER: Vous êtes au courant, M. le Président, que le
comité de l'Education siège mardi. Est-ce que le comité de
l'Education peut siéger également mercredi ou seulement cette
journée-là?
M. HOUDE: C'est parfait.
M. LE PRESIDENT: Probablement. Plusieurs comités vont
probablement siéger en même temps. Nous siégerons donc dans
l'autre chambre à côté.
M. BERGERON: Quand le comité du code de la route
siège-t-il, M. Bonin?
M. BONIN: La semaine prochaine, le 14, le comité de l'Education
et le 16, le code de la route.
M. LE PRESIDENT: Le 15, il y a une autre séance.
M. GARDNER: D'accord pour le 15. M. LE PRESIDENT: Le 15.
M. BERGERON: Ce qui peut arriver aussi, c'est qu'il y ait un
comité qui siège le matin et un autre l'après-midi, parce
qu'il y en a passablement.
M. LE PRESIDENT: D'accord, mais j'aimerais demander aux membres de
l'Opposition, si parfois nous avons des collègues qui ne peuvent pas
venir, d'avertir 48 heures d'avance le secrétaire des comités.
Nous pourrions alors faire convoquer un autre représentant qui pourrait
assister à la séance.
M. BROWN: Est-ce qu'il serait possible, M. le Président, de faire
une suggestion?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BROWN: Que tous les membres de ce comité, à la
prochaine assemblée, donnent une liste des noms, des
sociétés, des gens qui s'intéressent à la question
et la remettent au président. Nous aurons peut-être un double de
cette liste, mais elle sera complète.
M. LE PRESIDENT: D'accord. M. GARDNER: Pour les convoquer. M. BROWN:
Oui, pour les convoquer. M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. BROWN: Parce qu'ils sont aussi intéressés que nous
à cette question.
M. BERGERON: Maintenant, M. le Président, je me demande s'il ne
serait pas souhaitable que nous nous fassions un plan de travail. Nous avons
décidé qu'à la prochaine séance, ce seraient les
commissaires.
M. LE PRESIDENT: Oui, c'est cela.
M. BERGERON: Est-ce que nous ne pourrions pas...
M. HOUDE: Avant de changer de sujet, avant que les commissaires
viennent, disons la semaine prochaine, serait-il possible, au cours de la
semaine, d'obtenir certains documents
qui existent, qui ne sont sûrement pas... à moins qu'ils
soient des documents extrêmement secrets, pour parler, par exemple,
d'opération volontaire. Il en a été question au
congrès des sports. M. Bélanger a eu la réponse à
certaines questions, et moi, J'aimerais bien avoir ce qui existe
d'écrit, ce qu'il est possible de lire au sujet d'opération
volontaire.
J'aimerais également recevoir et je pense que cela
intéresserait tous les membres le document qui a
été remis au haut-commissariat par le comité de
planification. Trois ou quatre comités ont été
formés. Un comité est même allé en Europe, comme
vous le savez. Le comité de planification a soumis un rapport au
haut-commissariat. S'il était possible d'avoir certains documents.
M. BELANGER: Nous essayerons de vous les fournir d'ici la fin de
semaine, afin que vous puissiez en prendre connaissance...
M. HOUDE: C'est ça. Alors, tout ce que le haut-commissariat
pourrait nous donner en fait de matériel écrit
récemment... Je pense que ce serait quand même important.
Je voudrais tout simplement ajouter une chose. Nous avons parlé
à tour de rôle, tous et chacun d'entre nous. Je pense qu'il y
avait un espèce de dénominateur commun dans nos conversations:
nous parlions de loisirs, bien sûr, de sports également. Nous
n'avons peut-être pas assez insisté cependant sur le mandat du
comité. Il y a également le mot jeunesse à
l'intérieur de ce mandat. Pour ma part, je l'ai peut-être
ignoré tantôt dans mon exposé. Je le regrette parce qu'au
fond de moi-même, je pense également que le rôle du
comité est de s'intéresser à autre chose qu'au loisir,
à autre chose qu'au sport, puisque le haut-commissariat a aussi pour
mandat de s'occuper de la jeunesse. Cela inclut nécessairement les
Mouvements de jeunesse, avec un grand M et au pluriel.
Je ne vois pas pourquoi, autour de cette table à un moment
donné, nous n'aurions pas de discussion, nous n'entendrions pas certains
représentants des mouvements québécois de jeunesse, que ce
soit dans le domaine étudiant, par exemple, que ce soit le syndicalisme
étudiant, que ce soient les jeunes ouvriers. Je pense qu'il serait temps
d'entendre les responsables de la JOC, en particulier, qui, depuis des
années, demandent régulièrement à se faire entendre
et qui s'occupent des jeunes travailleurs, des jeunes travailleuses. Je pense
qu'il serait intéressant de connaître un peu, en tant que
parlementaires, la situation du scoutisme au Québec, mouvement qui fait
parler de lui, qui a des hauts et des bas. J'aimerais, pour ma part, en tout
cas, recevoir le plus de renseignements possible sur les mouvements de jeunesse
autres que les mouvements de loisirs et les mouvements sportifs.
M. GARDNER: Ne serait-il pas possible, M. le Président, que
l'avis de convocation, pour mercredi prochain et à l'avenir, soit
envoyé dans nos comtés et non pas au parlement, ici?
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. GARDNER: Bien souvent nous ne venons pas tous les jours au parlement.
Dans ce cas, nous ne recevons pas l'avis.
M. LE PRESIDENT: J'avais pensé que les secrétaires qui
sont toujours ici pourraient communiquer avec vous pour vous le rappeler.
M. GARDNER: Ce ne sont pas toutes les secrétaires qui ouvrent la
correspondance du patron.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. BONIN: Pour les ministres, on enverra cela ici, au parlement, mais
pour les autres membres des comités, on enverra les convocations
directement chez eux.
M. LE PRESIDENT: Je n'ai pas d'objection. M. GARDNER: Merci.
M. BERGERON: Nous pourrions dire que la première étape,
c'est l'envoi des documents, ce qui va se faire...
M. HOUDE: Les documents de travail.
M. BERGERON: Ensuite, rencontre des commissaires, puis convocation des
intéressés.
M. HOUDE: Pour sauver du temps et également pour faire un travail
efficace, étant donné qu'à chaque réunion J'ai
l'impression que nous allons demander des documents pas
nécessairement au haut-commissariat; tantôt nous allons vouloir
avoir des documents de la CSQ, de la CLQ, de la JOC est-ce que le
secrétaire ou le président du comité, avec l'aide du
haut-commissariat, et en profitant de la gentillesse des membres de la presse
qui sont ici, peut-être pourrions-nous cela s'est fait dans
d'autres comités lancer immédiatement un appel à
tous les organismes sportifs, de loisirs ou de
jeunesse, pour les mettre au courant qu'il existe maintenant un
comité parlementaire de la jeunesse, des sports et des loisirs.
M. GARDNER: Excellent.
M. HOUDE: ... et que ces gens-là, s'ils le désirent,
peuvent nous envoyer immédiatement des documents et peut-être
demander, par exemple, à être reçus, à une date que
nous déterminerons?
M. BERGERON: C'est ça.
M. HOUDE: Alors, nous pourrions, comme ça, sauver
énormément de temps en recevant à l'avance certains
mémoires qui existent de toute façon et que ces gens-là ne
demanderaient pas mieux que de nous les faire parvenir. Si le président
pouvait nous dire ça.
M. LE PRESIDENT: Les membres ont-ils le rapport de la commission
Laroche?
M. HOUDE: Cela également.
M. LE PRESIDENT: Je pourrais en faire faire des copies et les faire
distribuer aux membres.
M. HOUDE: Il serait extrêmement important d'avoir...
M. LE PRESIDENT: D'accord.
Les membres qui ont de la documentation pourraient peut-être la
faire parvenir aux autres membres ou au président On en ferait des
copies pour les distribuer.
M. BERGERON: M. Bélanger me souligne que plusieurs organisations
ont déjà fait parvenir des mémoires au gouvernement. Elles
n'ont évidemment pas besoin de le refaire. Nous allons les recevoir,
nous allons les étudier ici.
M, HOUDE: C'est à nous de faire faire des copies des
mémoires qui existent et de les envoyer.
M. GARDNER: M. le Président, dans le même sens que l'avis
que nous allons donner à ceux qui veulent se faire entendre à ce
comité-là, à qui ces gens-là devront-ils
s'adresser? Au haut-commissariat, au président du comité ou au
secrétaire du comité?
M. LE PRESIDENT: Au secrétaire du comité
parlementaire.
M. GARDNER: Au secrétaire du comité, M. Armand Bonin.
M. BONIN (Secrétaire du comité): Ce qui arrive souvent,
c'est que les gens envoient ça dans certains ministères et que
ça ne nous parvient pas. Ils n'y sont pas.
M. LE PRESIDENT: Alors, il y aurait peut-être possibilité
d'avertir les ministères qui reçoivent des demandes pour
comparaître, de vous les faire parvenir.
Je crois également que la presse pourrait peut-être nous
faciliter les choses. Je pose la question.
Y a-t-il autre chose?
Le travail commencera réellement à la séance de
mercredi.
M. BERGERON: Une fois que les intéressés auront
été entendus, nous procéderons à l'étude des
recommandations.
M. LE PRESIDENT: Des recommandations à faire.
M. BERGERON: Je pense que...
M. HOUDE: Je ne sais pas exactement jusqu'où on peut aller
à ce comité-ci. Je comprends que c'est enregistré et
ça nous force presque à parler chacun notre tour, etc.
Personnellement, je me sens un peu limité. Serait-il quand même
possible que le comité, même si ce n'est pas dans la tradition
je n'en sais rien travaille par exemple sur un point particulier?
Je comprends que nous en avons peut-être pour trois ou quatre
réunions à faire venir des gens, à les entendre et
à poser des questions et à compiler ça. Ce sera
enregistré dans le journal des Débats et nous ferons un rapport.
D'accord, c'est une nécessité. Mais je reviens, par exemple,
à la question de la législation. Je me demande si ce ne serait
vraiment pas notre contribution personnelle. Si nous faisons parler les
commissaires, c'est leur contribution pour faire avancer un projet.
Si nous faisons parler les gars des mouvements de jeunesse ou les filles
qui représentent les jeunes travailleuses dans les usines ou les
manufactures, elles apportent une contribution. Nous prenons les
résultats de leur enquête, nous en discutons un peu, d'accord,
mais est-ce que nous, comme membres, indépendamment des micros, du
journal des Débats et de tout ce qui peut exister, nous ne pourrions
pas, à un moment donné, nous attaquer à un
problème
qui libérerait jusqu'à un certain point le
haut-commissariat? Nous pourrions prendre, par exemple, des documents ou
certaines lois, demander au gouvernement de nous prêter les services d'un
légiste, un avocat quelconque qui travaille ici dans cet immeuble et qui
fait des lois, un expert en législation quoi, et lui dire; Voici, nous
aimerions, comme parlementaires, apporter à l'Assemblée nationale
telle loi.
Nous en discuterions avec le haut-commissariat et les trois commissaires
nous diraient: Oui, cela a de l'allure; si nous avions un projet de loi comme
celui-ci, ça nous aiderait. Que nous, nous le fassions, que ce soit
véritablement notre contribution à nous. Pas besoin d'attendre
Pierre, Jean, Jacques pour ça. Nous pourrions, nous, avec un crayon et
du papier, commencer une étude avec un gars qui connaît ça
et dire : Voici les grandes lignes; c'est à peu près ça
que l'on voudrait comme loi.
Ce serait aux légistes de transformer cela en un projet de loi.
S'il y a accord avec le haut-commissaire et les commissaires, avec la plupart
des mouvements de jeunesse, de sports et de loisirs pour que cette loi soit
acceptée, eh bien, à ce moment-là, si le comité
parlementaire a fait ce travail, ça m'apparaît assez simple de le
faire adopter ensuite en première, deuxième et troisième
lectures pour qu'enfin on puisse dire: Grâce au comité
parlementaire, on a épargné des années et des mois de
travail, de négociations, de mémoires, de rédaction. Parce
que, de cela, il en existe.
Je sais que le haut-commissariat a probablement des projets aussi. Il a
probablement certains sujets, certains points qu'il a hâte de voir
traduits dans une loi. Peut-être que le haut-commissariat pourrait nous
donner quelques-unes de ces idées-là afin que nous puissions
faire notre quote-part. Est-ce possible, ça?
M. GARDNER: Je crois, M. le Président, que nous sommes un
comité parlementaire et que ce n'est pas réellement un
comité de travail. On pourrait peut-être former un comité
de travail qui ne soit pas un comité parlementaire pour travailler dans
le sens que le député de Fabre suggère
présentement. Il reste que ce comité-ci n'est pas un
comité de travail. Il ne faudrait pas confondre les deux.
Un comité pourrait être formé à
côté avec des membres du haut-commissariat, avec des
légistes, comme le suggérait le député de Fabre,
mais il faudrait que ce soit un comité extra-parlementaire plutôt
qu'un comité parlementaire, un comité de travail.
M. HOUDE: Il ne faut quand même pas se faire d'illusions; on a
beau s'appeler comité parlementaire, tout ce qui a été dit
jusqu'à maintenant, sauf quelques points... A entendre et à lire
des documents, bien, on n'apprendra rien de nouveau au haut-commissariat et
à la plupart des gars qui sont dans ce métier-là depuis
quinze ans. Ils ont tous lu les documents, que ce soient ceux de la commission
Laroche, le rapport Bélisle, ou le rapport Ryan. Ceux qui ont
participé au dernier congrès des sports ont reçu tous les
documents, ils ont assisté aux ateliers. Bon!
Si ces gens-là reviennent ici nous redire certaines choses,
à nous, parlementaires, ils vont venir nous répéter dans
certains cas ce qu'ils crient, ce qu'ils disent depuis dix ans et quinze ans.
Cela va faire une fois de plus, une quinzième année de suite
qu'ils vont venir dire: Nous avons des problèmes dans les loisirs.
Ce que vous avez dit, d'ouvrir les gymnases 24 heures par jour, sept
jours par semaine, 365 jours par année, ça fait quinze ans qu'on
le répète dans toute la province de Québec. Mais il n'y a
pas de loi qui les oblige à les ouvrir. Comprenez-vous?
M. GARDNER: Oui, mais c'est ça.
M. HOUDE: Alors tout ce qui a été dit ou à peu
près ça existe. Quand même on parlerait de l'importance des
terrains de camping, quand même on ferait venir les représentants
du plein-air nous dire que le plein-air, c'est une classe à part, que
c'est l'avenir du loisir, que c'est un phénomène mondial, tout le
monde sait ça où à peu près. Cela fait dix ou
quinze ans qu'on le dit. Je veux bien qu'on les entende. Je ne suis pas assez
fort en procédure pour dire si c'est un comité de travail ou un
comité parlementaire que notre comité, mais je pense que, comme
comité parlementaire, s'il n'y a rien dans la procédure qui nous
le défend, nous pouvons et c'est peut-être vraiment
là le rôle dans lequel nous pouvons être le plus utiles
arriver avec des projets concrets. Car tout ce qui a été
dit, depuis quinze ans, en matière de jeunesse, de sports et de loisirs
au Québec, ç'a été plus souvent qu'autrement, soit
des voeux pieux, soit des réalisations à la base,
réalisations jamais chapeautées par un organisme officiel ou
mandaté légalement. Personne, en effet n'a jamais mandaté
légalement et juridiquement, disons la Croix-Rouge, à organiser
la sécurité aquatique dans la province. Il n'y a personne qui a
mandaté l'Association des camps du Québec à former des
moniteurs et à émettre des diplômes.
Cela rime à quoi, le diplôme qu'ils donnent?
Peut-être que nous, nous pourrions, à un moment donné,
étudier certains organismes qui forment des cadres et comme
parlementaires, suggérer une fois pour toutes que tel organisme qui a
fait ses preuves depuis 10 ans ou 15 ans, soit l'organisme dûment
mandaté et que tel diplôme soit celui-là qu'on
reconnaisse.
Actuellement, Je prends le domaine de la natation. Vous avez
peut-être dix organismes différents qui donnent des « badges
», qui donnent des écussons, qui émettent des
diplômes. C'est la même chose dans plusieurs autres
activités, c'est la même chose dans les mouvements de jeunesse. Il
y a le ski qui est peut-être structuré d'une façon plus
consistante, et qui fonctionne à un assez haut degré, ici, au
Québec. Je veux bien qu'on entende tous ces gens-là encore une
fois, mais je voudrais pas qu'on dise que, pour la 15e fois, messieurs, on
vient vous répéter telle chose. Je voudrais que le comité
parlementaire, si c'est possible, puisse agir, en partant de certains cas
particuliers, en collaboration avec le haut-commissariat, qui ne peut pas tout
faire, qui est débordé, qui n'a quand même pas un personnel
de 100 ou de 125 hauts fonctionnaires. Si nous pouvons les libérer, si
nous pouvons les appuyer, si le haut-commissariat est d'accord, après
avoir fait toutes ses enquêtes, après avoir entendu tous les gens
qu'on va entendre, ils les connaissent tous, ils les ont tous rencontrés
depuis un an et demi. Ils n'ont fait que ça, participer à des
réunions et à des comités.
Ils n'ont fait que ça, demandez-le-leur. Ils n'ont fait que
ça, rencontrer toutes sortes de gens et entendre, encore une fois, ce
que les gens aimeraient, ce que les gens voudraient, tout ça. Mais nous
disons toujours à un moment donné qu'il faudrait arriver à
établir que pour tel domaine, il y ait au moins une loi qui nous
permette de le faire et d'être en autorité.
Actuellement, il n'y a pas d'autorité.
M. PARENT: Oui, mais à ce stade-ci, nous ne pouvons pas faire
ça.
M. LE PRESIDENT: Nous avons le pouvoir d'entendre.
M. PARENT: Ce qui peut être fait, à" ce stade-ci, c'est
entendre, et la contribution des membres du comité...
M. LE PRESIDENT: Cest ça.
M. PARENT: ... sera de faire des recommandations à la Chambre. Au
moment où nous ferons des recommandations à la Chambre, si nous
jugeons à propos...
UNE VOIX: C'est ça.
M. PARENT: ... à ce moment-là, que nous devrions traduire
par des projets de loi, il faudra que nous demandions a la Chambre de prolonger
notre mandat...
M. LE PRESIDENT: Cest ça.
M. PARENT: ... et de nous confier alors la préparation de
textes...
M. GARDNER: C'est ça.
M. PARENT: ... que nous pourrions traduire.
M. LE PRESIDENT: Cest très clair, pour étudier...
M. PARENT: Cest par étapes qu'il faut travailler.
M. LE PRESIDENT: ... les problèmes relatifs a la Jeunesse, aux
sports et aux loisirs et faire rapport à la Chambre...
M. PARENT: Oui, mais...
M. LE PRESIDENT: ... à la prochaine session de ce que nous
voyons. Si on nous confie un autre mandat ou si nous demandons qu'on nous
confie un autre mandat...
M. PARENT: Cest ça.
M. LE PRESIDENT: ... pour faire telle et telle chose, nous le ferons
à ce moment-là.
M. PARENT: Le comité, dans ses recommandations, peut demander
à continuer son travail...
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. PARENT: ... même au moment où la Chambre
siégera.
M. GARDNER: Ou encore former un comité de travail d'une
façon spéciale.
M. LE PRESIDENT: C'est cela.
M. HOUDE: D'accord. Je suggère donc modestement que nous
franchissions la première étape, si elle est nécessaire en
procédure, le plus rapidement possible en nous mettant dans la
tête de siéger autrement que de onze heures à midi ou midi
et demi. Je ne vois pas pourquoi pour recevoir et entendre des gens, nous ne
passerions pas cinq ou six heures s'il le faut de toute façon,
nous sommes payés pour cela, c'est notre travail à venir
ici, entendre le plus de gens possible afin de franchir la première
étape dans le plus court délai possible.
Parce que la première étape, je le répète,
que nous nous appelions comité parlementaire ou non, a été
faite depuis quinze ans à peu près à tous les
échelons. Tout le monde s'est fait entendre à toutes sortes de
niveaux...
M. GARDNER: Il faut remarquer qu'il faut faire rapport à la
Chambre des résultats de ce comité. Nous ne pouvons pas faire
rapport à la Chambre tant que la Chambre ne siégera pas.
M. HOUDE: D'accord, en souhaitant que la Chambre siège le plus
rapidement possible, en ce qui nous concerne, et que nous fassions rapport, en
espérant pour ma part qu'à ce moment-là, si c'est la
procédure qu'il faut suivre, la Chambre nous confiera un nouveau mandat.
Nous pourrons alors travailler sur quelque chose de pratique et faire autre
chose que répéter le mot « action » que tout le monde
répète depuis des années.
M. GARDNERS D'accord.
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. PARENT: Cela permettra au comité de travailler sur ses
recommandations.
M. BERGERON: M. le Président, je pense que M. Houde a raison.
D'ailleurs, le but du comité, c'est de tâcher d'arriver, pour une
fois, à un résultat concret. Il existe dans plusieurs
ministères des législations.
Je sais qu'il y a un résumé de toutes les
législations qui a été préparé et même
s'il est incomplet, je pense qu'il serait souhaitable que nous recevions, du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ce
résumé s'il est à point qui pourrait nous
renseigner sur toutes les législations qui existent déjà.
Ceci nous éviterait de travailler en double. Une fois que nous aurons
entendu les commissaires et les corps intermédiaires je crois
qu'à ce moment-là nous aurons tout ce qu'il faut pour apporter
des points concrets et dire qu'il serait souhaitable que...
M. HOUDE: D'accord!
M. BERGERON: ... l'on travaille dans ce sens- là.
M. LE PRESIDENT: Je crois que le but de la première
réunion était de nous rencontrer pour savoir ce que nous pouvions
faire. C'est entendu que nous ne viendrons pas siéger ici pour une
couple d'heures par semaine. Ce n'est pas l'intention du comité, je ne
le pense pas, et de tout le monde qui est autour de la table de ne vouloir
siéger qu'une heure par semaine.
Si nous voulons faire rapport au début de la session, il va
falloir siéger plusieurs fois.
Donc, l'assemblée est ajournée au mercredi 15 janvier, 10
h 30.
M. BROWN: Est-ce que vous allez siéger l'après-midi
également?
M. LE PRESIDENT: Non. Mercredi, nous allons commencer... Tout
dépendra du temps que nous aurons.
(Fin de la séance: 12 h 25)
Séance du 15 Janvier 1969
(Dix heures cinquante-deux
minutes)
M. SAUVAGEAU (Président): Je voudrais tout d'abord vous souhaiter
la bienvenue à cette deuxième séance du comité
parlementaire sur la jeunesse, les sports et les loisirs. Je voudrais souhaiter
la bienvenue au ministre responsable. Il a trouvé que nous avions
commencé à siéger un peu vite. Il pensait que nous
prendrions de plus longues vacances.
M. le Ministre, nous vous souhaitons la bienvenue ainsi qu'aux membres
de votre haut-commissariat et à votre sous-ministre de la chasse et de
la pêche, M. Brown. Ce matin, tel qu'entendu lors de la dernière
séance, nous avions dit que nous entendrions tout d'abord le ministre
nous faire un exposé sur la manière qu'il voit le comité
parlementaire. Deuxièmement, nous entendrons le haut-commissaire du
haut-commissariat et les deux commissaires, et s'il y a des questions à
poser à M. L'Allier, il sera ici à peu près dans une
heure.
Donc, M. L'Allier est le responsable de l'Office. Si on a des questions
à lui poser, on pourra les lui poser. Je laisse la parole au ministre
responsable en lui demandant de nous expliquer comment Il voilt le
comité parlementaire.
M. LOUBIER: M. le Président, je vous remercie. A mon tour, je
souhaite la bienvenue à tous ceux qui font partie du comité. Je
commence par remercier, évidemment comme il se doit, les
députés ministériels. Certains ont franchi des distances
assez longues pour venir siéger à ce comité, ce qui
démontre l'intérêt des députés à
l'endroit de ce nouveau comité parlementaire. Je félicite
également les représentants de l'Opposition qui ont
également pris la peine de se déranger et de participer d'une
façon je l'espère et J'en suis assuré
constructive aux délibérations de ce comité.
Il est bien normal que le titulaire au haut-commissariat, puisque c'est
lui qui a donné naissance au comité parlementaire, expose quelle
a été d'abord sa motivation et dans quel esprit il a voulu que ce
comité fonctionne. Je procéderai d'abord de façon
négative en vous expliquant ce que le comité parlementaire,
à mon sens, ne doit pas être. Si le comité parlementaire
jeunesse, sports, loisirs devient un instrument d'enquêtes à
répétition et qu'on se sert du comité parlementaire pour
tenter d'obtenir des renseignements qui ne sont pas d'intérêt
public, de certains fonctionnaires, et qu'à répétition on
fait des convocations, je pense que nous allons tourner en rond et qu'encore
là, nous allons faire du patinage qui ne fera absolument rien avancer.
Il ne faudrait pas non plus que le comité parlementaire, à mon
sens, et je le soumets respectueusement, s'il y a des commentaires à
faire sur les propos que je tiens, on les fera. Il ne faudrait pas non plus que
le comité parlementaire devienne un comité qui va reprendre tous
les travaux faits depuis six mois, et je m'explique.
Depuis six mois, différents rapports ont été soumis
au haut-commissariat.
Ces rapports préliminaires et assez fragmentaires ont
été intitulés 001, 002, 003 et Il y a même le
rapport de la Confédération des loisirs du Québec qui est
le fruit du 21e congrès de la Confédération des loisirs et
qui nous ont été remis. Il y a eu un nombre quasi infini de
rencontres, de contacts avec les organismes, avec les institutions, avec des
experts. Il faut éviter que le comité parlementaire reprenne
cette phase de dialogues, de rencontres, qui étaient nécessaires
au début et qui ont été merveilleusement bien accomplies
par le haut-commissaire et les commissaires. Mais cette période de
dialogues doit, à mon sens, se transformer ou se concrétiser
à un moment donné par des réalisations, des projets
assurés, des législations.
Or, je vais vous donner, même si c'est un peu fastidieux, la liste
de tous les groupements et organismes qui ont été
rencontrés et qui ont participé à la rédaction des
rapports précités. Dans le domaine de la jeunesse, par exemple,
le rapport 001 a été rédigé avec la collaboration,
la participation, des organismes suivants et des groupements suivants; l'UGEQ,
Union générale des étudiants du Québec; les Scouts
catholiques du Québec; les Guides catholiques du Québec; les
Clubs 4-H; le Cercle des jeunes naturalistes; la Jeunesse étudiante
chrétienne; la Jeunesse ouvrière chrétienne; la Jeunesse
rurale catholique; la division de l'Aide à la jeunesse du service de la
police de Montréal; l'escouade spécialisée des narcotiques
dans les problèmes hippies et également une rencontre avec le
directeur adjoint de la police de Montréal.
Au chapitre des loisirs: la Confédération des loisirs; les
fédérations régionales de loisirs suivantes: le Conseil
régional des loisirs de Montréal; le Conseil des loisirs de la
rive-sud de Montréal; la Fédération des loisirs de
Trois-Rivières; le Conseil des loisirs du Québec; le Conseil des
loisirs de l'Est du Québec; le Conseil des loisirs de la
Côte-Nord; l'Association Fraser Time Services of Quebec; la
Fédération des loisirs- danses du Québec; l'Association du
cyclo-tourisme; une délégation nommée Comité
provisoire du plein air, qui
comprenait également un représentant de la Croix-Rouge
pour la sécurité aquatique, un représentant des clubs de
montagne et un représentant du canotage et quelques autres.
Egalement ont été rencontrés pour fins de
discussion: The Red Feather et les Catholic Youth Services. De plus, le
commissaire responsable a participé, au mois d'août dernier,
à un comité d'étude formé par le ministère
de l'Education et présidé par M. Magnano, du CEGEP de
Montréal, concernant le problème des cours donnés aux
techniciens en loisirs et en sports. Il a aussi participé au
congrès de la Fédération des loisirs du Québec, au
congrès régional du Conseil des loisirs de l'Est du
Québec, également au congrès de l'Association des centres
de loisirs.
Le commissaire aux loisirs, M. Duceppe, juge qu'il est utile
d'arrêter toute cette nomenclature, parce que plusieurs autres organismes
à échelon inférieur publics, semi-publics ou
privés, ont été rencontrés ce qui a permis de faire
dire au commissaire Duceppe qu'en plus de la lecture de tous les rapports et
des mémoires qui lui furent présentés, il y à
là un souci évident de consulter et défaire participer
tous les organismes de loisirs.
Or, dans le domaine du sport, sous l'égide du commissaire
Chantigny, on a rencontré les organismes suivants; l'Association
athlétique amateur du Québec; l'Association de ballon-panier du
Québec; l'Association de ski amateur du Québec; l'Association de
ski amateur du Canada; Tennis sur gazon du Québec; Association de tennis
sur gazon de la région de Québec; Baseball amateur du
Québec; Patinage artistique du Québec, cela intéresserait
mon collègue Tremblay; Association du patinage de vitesse du
Québec; Association de natation du Québec; Association de
badminton de la région de Québec; Association de soccer mineur du
Québec.
UNE VOIX: Cela aussi, ça l'Intéresserait.
M. LOUBIER: L'Association de ballon volant du Québec;
l'Association du hockey amateur du Québec; l'Association du hockey
amateur du Canada; l'Association du hockey mineur du Québec;
l'Association de crosse du Québec; l'Association de canotage du
Québec; l'Association des archers du Québec; l'Association de
water-polo du Québec; l'Association de ski nautique du Québec; la
Fédération de Judo du Québec; l'Association de Judo
Kodokan du Québec; l'Association de judo Kodokan du Canada;
l'Association de l'haltérophilie du Québec et de la région
de Québec; l'Association amateur de balle molle; l'Association cycliste
canadienne; l'Union cycliste du Cana- da; la Conférence des sports des
collèges et des universités du Québec; la
Fédération du yachting du Québec; l'Union
athlétique amateur du Canada; la Fédération de ballon sur
glace du Québec; l'Association de boulingrin du Québec.
UNE VOIX: Qu'est-ce que c'est, cette affaire-là?
M. HOUDE: C'est semblable à la pétanque sur gazon.
UNE VOIX: Ah, bon!
M. HOUDE: Cela se joue surtout à Mont-Royal.
M. LOUBIER: L'Association du hockey sur le gazon; le Comité
québécois du plongeon; le Comité de la
sécurité aquatique de la Croix-Rouge; l'Association de l'aviron
du Québec; le Comité olympique canadien; l'Association
athlétique nationale de la jeunesse; la Société des jeunes
Canadiens; la Fédération des associations sportives du
Québec; la Confédération des sports du Québec; la
Fédération des sports de montagne; l'Alliance des clubs de ski de
Montréal; la Corporation des brasseurs du Québec; l'Alliance des
moniteurs de ski du Québec; la Fédération de boxe amateur
du Canada; l'Association de boxe amateur du Québec; l'Association de la
lutte amateur du Québec; les représentants de l'Alliance des
culturistes du Québec; l'Association du rugby du Québec et la
Confédération du tir du Québec.
Le commissaire Chantigny affirme qu'il a assisté, en
qualité d'observateur, au congrès de la
Confédération des loisirs du Québec; au congrès de
la Confédération des sports du Québec, au congrès
de l'Association canadienne des centres de loisirs du Québec; au
congrès de la Fédération des loisirs de l'Est du
Québec; à l'assemblée annuelle de l'Association cycliste
canadienne; à l'assemblée annuelle de l'Association du hockey
mineur du Québec et à l'assemblée annuelle du hockey
mineur du Canada. Il a également étudié tous les
mémoires présentés depuis là Commission Laroche
jusqu'à nos jours, compte tenu des nombreux mémoires
présentés aux assises du colloque sur le rapport 002 qui
concernait à ce moment-là les sports et qui a été
remis le 4 octobre 1968. Il réunissait Me André Marceau Dave
Latt, JeanLeclerc, Pierre de Brouix, ingénieur, et Gaston Marcotte. Le
rapport 001 a été remis le 27 septembre et a eu comme
résultante 24 recommandations précises. Ce comité
était composé de membres qui ont écouté et qui ont
fait participer à la rédaction du rapport tous
les organismes que Je vous al cités, tout à l'heure, comme
les scouts, les guides, les 4-H, la JEC, la JOC, alouette! Ce rapport a fait
des recommandations sur les loisirs et sur les sports. Nous retrouvons aussi
les rapports 01, 02, 03 d'un autre comité qui était
composé de Pierre Duceppe, d'Yvon Dubois, de l'Association des camps du
Québec; de Michel Bellefeuille, professeur de philosophie, de Max
D'Amours, directeur des loisirs de Giffard. Ils ont rencontré la
Confédération des loisirs, la Fédération des
centres culturels, le ministère de la Justice, etc.
En terminant, comme je le disais tout à l'heure, la
Confédération des loisirs a soumis son rapport, le 24
octobre.
Toute cette litanie, tout simplement pour vous démontrer qu'il
serait absolument stérile pour le comité parlementaire et
inutile, et ce serait du dédoublement de faire revenir ou de convoquer
ces gens-là pour savoir ce qu'ils pensent de la conception du
haut-commissariat ou du ministère éventuel, de ses structures, de
ses activités, de quelle façon il devrait procéder pour
rejoindre toutes les régions du Québec, s'occuper du sport, du
loisir au niveau provincial, régional, ou local, les moyens de
financement, etc. Cela a été tout balayé, et nous avons
les rapports qui ont été soumis.
Et deuxièmement, il ne faudrait pas également que le
comité parlementaire devienne un bureau de réclamation ou un
bureau de doléances, et je m'explique. Il peut arriver ce n'est
qu'hypothétique que la Confédération des loisirs du
Québec voie diminuer ou augmenter de façon non satisfaisante, sa
subvention annuelle et qu'à ce moment-là, la
Confédération des loisirs du Québec prenne le
détour du comité parlementaire pour venir faire sa plaidoirie sur
la nécessité d'accorder une participation plus
généreuse de la part du gouvernement. Or, à ce
moment-là, je pense que le comité parlementaire perdrait son
temps et tenterait de se substituer à l'administration du
haut-commissariat.
L'administration du Haut-Commissariat des sports, des loisirs et de la
jeunesse peut être scrutée en tous ses détails par
l'Assemblée nationale du Québec. Il ne faudrait tout de
même pas se substituer et au commissariat et à l'Assemblée
nationale.
Il me semble impensable également que le comité
parlementaire serve de tremplin pour promouvoir de nouveaux projets très
précis. J'ai été informé, par exemple, que la
semaine dernière, à la première séance, le
député de Fabre, de bonne foi, a fait une suggestion très
heureuse qui est apparue comme une trouvaille pour la Commission
athélétique provinciale. Or, cette question roule depuis dix ans,
sur les tapis d'à peu près tous les secteurs des activités
de sport, de jeunesse et de loisir. Elle est même incluse dans le rapport
Laroche présenté en 1959. Elle est même
étudiée actuellement au ministère, et il est possible que,
d'ici quelques semaines et peut-être quelques jours, une décision
soit prise à ce sujet-là. Je ne veux pas blâmer le
député de Fabre, ce n'est qu'un exemple que je prends. Mais
chacun des membres du comité parlementaire va pouvoir arriver avec des
projets qu'il suggère au haut-commissariat, des projets précis,
alors que tout ça est actuellement à l'étude. Il me semble
qu'il est du rôle du haut-commissariat lui-même de par sa
juridiction, de par sa fonction, de décider de la priorité des
projets, tenant compte du plan d'ensemble que nous avons tracé.
Le comité parlementaire ne doit pas être non plus, un
comité de convocation, et je m'explique. Ce matin, il est plus que
souhaitable d'entendre d'abord le haut-commissaire et les commissaires. Je
félicite le comité parlementaire, les membres du comité,
d'avoir eu cette initiative. C'est agir de façon intelligente qu'au
départ on sache de la bouche même du haut-commissaire et des
commissaires ce qui s'est fait, ce qui se fait et les objectifs que l'on veut
atteindre. Mais si, à chaque séance, on fait venir les
commissaires ou un autre membre du haut-commissariat, ça deviendra
continuellement un comité de convocation pour entendre des redondances
ou encore pour tâcher de faire dire aux commissaires quels projets ils
ont à l'esprit dans quinze jours ou dans trois semaines, alors qu'il ne
serait peut-être pas dans l'intérêt public de
dévoiler ce projet à cause d'une foule de facteurs. Cela pourrait
être, par exemple, l'établissement d'une auberge de jeunesse dans
un secteur donné, et il faudrait acheter des terrains, et la
spéculation pourrait se mettre à fond de train
là-dedans.
Et ce n'est qu'un facteur purement matériel, celui-là,
mais il y en a d'autres qui seraient encore peut-être plus nuisibles
parce que ce projet dans sa conception s'intègre dans un plan d'ensemble
qui n'est pas encore dévoilé, et je pense qu'il ne serait pas
d'intérêt public de faire connaître une bribe ou un pendant
avant que le tout n'ait été défini.
De façon positive, voici comment je vois fonctionner le
comité parlementaire, quel devrait être le sens de ces
délibérations et quels devraient être les objectifs qu'il
devrait tenter d'atteindre. Cela, d'une façon absolument constructive.
Premièrement, c'est devenu un cliché de répéter que
huit ou dix ministères du
gouvernement s'occupent de sports, de jeunesse, de loisirs, directement
ou indirectement, qu'il se dépense des millions de dollars depuis dix,
quinze et vingt ans dans tous ces ministères globalement et ce, dans le
fouillis le plus complet, sans aucune cohésion, sans aucune
cohérence, avec des politiques de tâtonnement, d'improvisation,
sans objectif précis, ne tenant jamais compte d'un plan d'ensemble. Eh
bien, à mon sens, le comité parlementaire pourrait et aurait
l'autorité d'obtenir des renseignements qu'il serait très
difficile d'obtenir par le titulaire du ministère ou par les
commissaires. Je vous dis que j'ai fait des tentatives, que le haut-commissaire
et les commissaires ont fait des tentatives, mais chaque ministère, pas
plus sous le gouvernement actuel que sous l'ancien gouvernement, c'est
absolument humain, chaque ministère tient à son fief de
juridiction, comme à la prunelle de ses yeux. Il est très
difficile d'ouvrir la porte. On peut l'entrouvrir, mais on peut se la faire
fermer sur les doigts aussi.
Or, je pense que le rôle du comité parlementaire et la
mission absolument bénéfique pour le haut-commissariat et pour
l'ensemble des sports, de la jeunesse et des loisirs au Québec pourrait
faire comparaître des représentants du ministère, que ce
soit le sous-ministre ou les hauts fonctionnaires, pour en arriver à
l'évaluation et à la connaissance des sommes d'argent qui se
dépensent dans chacun des ministères pour la
récréation, le loisir, les équipements, la
publicité, les subventions, qui ont trait, directement ou par la bande,
aux activités de loisirs, de sports et de jeunesse.
A ce moment-là, on pourrait également, au cours de cette
évaluation des sommes d'argent qui se dépensent de façon
floue, éparses et qui se gaspillent dans différents
ministères, parce qu'on ne tient pas compte d'un plan d'ensemble et
qu'on n'a pas globalement ramassé ça dans un tout suivant une
politique établie d'avance ou une philosophie établie d'avance,
des sports et des loisirs de la jeunesse au Québec, on pourrait
également, dis-je, étudier cet aspect particulier, c'est
déjà commencé d'ailleurs chez nous au haut-commissariat,
mais le comité parlementaire serait, à mon sens, estomaqué
de constater que nous avons une multitude d'équipements, de structures,
d'infrastructures à l'état provincial, à l'état
régional, à l'état local, qui ne sont pas utilisés
à plus de 30% de leur rendement. Et, je m'explique. Il y a une foule
d'écoles, de CEGEP, d'écoles locales, polyvalentes, etc., qui ont
de beaux gymnases, qui ont d'immenses cours de récréation, qui
ont tout l'équipement qu'il faut pour les loisirs, le sports, etc., mais
qui vont servir combien de mois par année, et qui sont utilisés
par une catégorie très limitée de jeunes, alors que dans
cette civilisation des loisirs, il faut penser à la jeunesse, dans son
ensemble.
Il faut penser aux moins jeunes aussi, dans le contexte de l'explosion
démographique et de la semaine de travail qui diminue sans cesse, on
s'en vient, selon les économistes et les sociologues avec une semaine de
travail de 32 heures, en 1970 ou 1971. Alors, ceux de vingt ans, trente ans,
quarante ans, cinquante ans, même soixante ans, et on peut aller
jusqu'à quatre-vingts ans, s'ils n'ont pas pris le sport de la chaise
roulante. On peut se servir à fond de train et douze mois par
année de tous les équipements qui existent déjà. Le
comité parlementaire pourrait, à ce moment-là, faire faire
une évaluation par le ministère de l'Education de ce qui est
déjà fait chez nous, mais est-ce que c'est à 100% parfait?
Je l'ignore encore. Le comité parlementaire pourrait nous donner sur ce
chapitre, des évaluations et des précisions sur les sommes
d'argent et des équipements, faire l'enquête qui s'impose et
ça servirait drôlement au titulaire du ministère afin
d'avoir un budget raisonnable et en même temps éviter
l'incohérence, éviter la politique de tâtonnement,
éviter cette politique d'improvisation.
On n'a plus le droit, on n'a plus le temps, en 1969, de faire de
l'improvisation et de faire fonctionner tout cela sous le sceau de la
discrétion ou de l'arbitraire. Il faut que chaque dollar
dépensé donne un rendement complet et que tout ce que nous avons
comme équipement soit utilisé à pleine capacité. Le
Québec n'a pas le moyen de construire des mastodontes de cinq, six, huit
ou dix millions de dollars sur le plan régional et de limiter
l'utilisation de tous ces équipements à huit mois, sept mois ou
six mois par année et même durant l'année, à une
limite de 40% ou de 50%.
Deuxièmement, le comité parlementaire devrait, à
mon sens, faire un regroupement des législations que l'on retrouve
éparses, encore une fois, au ministère de l'Education, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, au
ministère des Terres et Forêts, au ministère des Affaires
municipales, au ministère du Bien-Etre social, au ministère de la
Santé, etc. Ce sont des législations ou des
réglementations qui rejoignent les loisirs, qui rejoignent très
imparfaitement les sports, qui rejoignent la jeunesse comme telle, tant sur le
plan physique que sur le plan psychologique ou moral.
Si le comité parlementaire, avec beaucoup de sérieux,
voulait se pencher sur toutes ces législations que l'on retrouve un peu
partout, qui ont toujours été cloisonnées aux projec-
tions du ministère concerné, mais qui ne pouvaient pas
tenir compte de toutes les préoccupations et de la vision d'un plan
d'ensemble ou des objectifs que nous voulions atteindre, ce regroupement nous
permettrait d'arriver à une refonte de toutes ces réglementations
et de ces législations et, en même temps, littéralement
d'aboutir à un code du sport, de la jeunesse et des loisirs au
Québec
Je pense que ce serait un travail très efficace et
extrêmement important que le comité parlementaire pourrait faire
au bénéfice, non seulement du haut-commissariat, mais du sport,
de la jeunesse et des loisirs comme tels, dans le Québec. Par exemple,
j'ai appris par la voix des journaux, sous forme de demi-rumeurs, que le
ministère de la Justice s'apprêtait à présenter une
législation permettant aux jeunes de 18 ans l'usage des boissons
alcooliques dans les débits « licenciés ». En
principe, mol, je n'ai pas d'objection. Seulement, est-ce qu'il ne serait pas,
à ce moment-là, profitable et important que le ministère
de la Justice, dans cette législation, demande l'avis du
Haut-Commissariat à la jeunesse? S'il demande l'avis de M. Lafrance, le
problème va être réglé très vite; ça
ne se rendra même pas au haut-commissariat.
Mais, à ce moment-là, le haut-commissariat, par le
haut-commissaire et les commissaires chargés de la jeunesse, pourrait
fournir une foule d'indications et de renseignements qui pourraient
améliorer davantage la législation prévue par le
ministère de la Justice et qui tiendraient beaucoup plus compte de la
protection de la jeunesse. Il est possible que la conclusion du
haut-commissariat, à ce moment-là, soit la même au niveau
du principe, mais que, dans la rédaction et dans les paragraphes, on
inclue des provisions qui colleraient à la protection et aux besoins de
la jeunesse.
Prenez les armes à feu; il y en a qui servent à d'autres
fins que les sports même s'il y en a beaucoup qui servent à des
fins sportives.
Il m'apparaît, en tout cas, un peu irrégulier que seul, par
exemple, le ministère de la Justice fasse une législation, une
réglementation, sans tenir compte de la réalité
extrêmement importante des armes sportives. Le comité
parlementaire pourrait également étudier ces aspects et faire des
suggestions.
Un autre aspect qui va intéresser le député de
Fabre, avant de passer au troisième article, ceci pour lui montrer le
manque de cohésion qui existe dans les législations et le
regroupement qu'on pourrait et qu'on devrait faire. C'est quasi uniquement le
Bien-Etre so- cial et la Santé qui s'occupent des camps de vacances. Ils
exercent leur juridiction seulement quand l'hygiène peut être mise
en cause. La même chose sur le plan du camping. Nous avons refondu cette
loi-là qui va être présentée à la prochaine
session; cela a été accepté par le comité de la
législation. Nous avions la responsabilité juridictionnelle des
terrains de camping dans le Québec et légalement nous ne pouvions
pratiquement rien faire, puisqu'il fallait référer au
ministère de la Santé pour fermer un terrain de camping dont les
normes ne correspondaient pas à un minimum d'hygiène, etc. Ce qui
est un peu ridicule.
Le troisième champ d'action que je suggère au
comité serait, par exemple, qu'on lui confie des mandats
spécifiques sur certains projets. Par exemple, est-ce qu'on ne pourrait
pas, un jour, confier au comité parlementaire la responsabilité
de procéder à une étude, à une enquête sur la
circulation, les racines et les effets des stupéfiants sur la jeunesse
du Québec? Ce n'est sûrement pas être alarmiste que de dire
que ça devient un problème crucial qui, s'il s'étend
davantage, va gangrener une partie importante de la jeunesse urbaine. Les
tentacules des stupéfiants s'étendent même au niveau de nos
régions actuellement,, Le comité parlementaire pourrait se voir
confier ce problème-là, avec le pouvoir de convoquer et
d'entendre des experts. En même temps, il pourrait être
chargé de découvrir, d'une façon brutale, mais exacte,
jusqu'où ce fléau s'étend actuellement et dans quelle
proportion notre jeunesse est minée par l'usage des
stupéfiants.
Cela peut paraître fantaisiste de vous le dire ou de vous le
confier, mais on pourrait, un jour, demander au comité parlementaire
d'étudier la possibilité de courses de chiens avec pari, à
Québec, comme on en retrouve dans certains Etats américains, plus
particulièrement en Floride. Il s'agirait de voir si c'est possible, ce
que ça pourrait rapporter, ce que ça impliquerait sur le plan
social, etc. Ces mandats, évidemment, pourraient être
confiés par le Haut-Commissaire des sports, de la jeunesse et des
loisirs. On pourrait également, par mandat spécifique,
précis, demander au comité parlementaire d'étudier un
autofinancement des sports, de la jeunesse et des loisirs au Québec.
Cela a été fait d'une façon assez modeste dans un
cas précis, au sujet de la loterie dans le rapport Bélanger.
Mais, encore là, le rapport Bélanger avait une foule d'autres
préoccupations, puisque c'était le réaménagement de
l'assiette fiscale, des revenus éventuels et des moyens de financement
aux divers échelons des ministères.
On a touché en passant à la loterie pour en arriver
à la conclusion que cela pourrait éventuellement rapporter une
dizaine de millions de dollars, mais sans que des actuaires de façon
extrêmement précise et scientifique l'aient établi.
Mes cerveaux du haut-commissariat, le haut-commissaire et les deux
commissaires, lors d'une rencontre hier avant-midi me parlaient des moyens de
financement qu'ils ont étudiés au Mexique, au Japon, des formules
d'autofinancement. Il est bien évident que tout le monde voudrait que le
haut-commissariat ait $50 millions de budget, et ce ne serait pas trop. Il faut
aller le chercher quelque part. Mais pour avoir de l'argent, pour un
gouvernement, il y a deux façons, ce sont les emprunts, ce sont les
taxes, sans quoi, pour se financer: diminution des services. Or, aujourd'hui
dans le contexte de 1969, à tous les niveaux, et à l'exception
peut-être de l'Allemagne, à peu près tous les pays sont aux
prises avec une question de revenus, de financement. Vous l'avez ici dans le
Québec, vous l'avez dans les autres provinces, vous l'avez au
Canada.
Or, si le comité parlementaire, avec les indications qui
pourraient être données par le haut-commissariat, procédait
à étudier cette possibilité d'autofinancement, il est bien
évident que nous pourrions accélérer davantage le tempo
des réalisations et répondre plus rapidement aux exigences bien
fondées et aux besoins de la jeunesse et du Québec en
général sur le plan des sports, de la jeunesse et des
loisirs.
Mes chers amis, je m'excuse d'avoir pris au-delà d'une
demi-heure, mais il me semblait essentiel que celui qui avait proposé la
création du comité parlementaire puisse exposer aux membres de ce
comité dans quel esprit l'idée lui était venue, et
également quels étaient, dans son esprit à lui, et le
rôle et la mission et les objectifs à atteindre par le
comité parlementaire qui a été formé
récemment. Or, je tiens à vous dire que vous pouvez être
extrêmement précieux et, si nous voulons marcher de façon
sérieuse et nous devrons dépasser cette période de
dialoque qui était nécessaire. Si nous passons notre temps
à « placoter », à nous informer, à nous
réinformer, à convoquer, à demander des piles et des piles
de rapports, nous ne passerons jamais à l'action. A ce moment-là,
je pense que ce sera non seulement une déception, mais ce sera au plus
grand désavantage du Québec. Il est bien évident que le
capital le plus précieux d'une nation c'est son capital humain.
Même si nous regorgeons de richesses naturelles, même si nous avons
atteint les plus hauts degrés au niveau économique et comme
standard de vie, si nous ne protégeons pas et ne faisons pas épa-
nouir le capital humain, c'est un peuple et une nation voués à la
déchéance sur tous les plans.
Encore une fois, M. le Président, merci de votre indulgence, de
votre obligeance, et je remercie également, par anticipation, tous les
membres du comité. Je sais que le travail se fait dans un esprit
impartial. Je vois par exemple, du côté ministériel, les
députés qui sont ici, tous avec des degrés
d'intensité différents, mais tous se sont occupés de
sports, de loisirs, de jeunesse; et, du côté de l'Opposition, je
vois par exemple le député de Hull qui, durant plusieurs
années, s'est occupé de jeunesse, de sports, de loisirs,
même au ministère du tourisme, alors qu'il était adjoint
parlementaire. Ce fut peut-être un des adjoints parlementaires qui a pris
je le sais et je suis heureux de lui rendre hommage le plus au
sérieux son rôle d'adjoint parlementaire. Or, il a
été collé à ces réalités, à
ces besoins de sports, de loisirs.
Le député de Fabre, par formation professionnelle et
également par ses occupations, est très près de tous ces
problèmes. Le député de Brome je le sais par des
lettres très amicales qu'il m'envoie pour telle ou telle étude ou
encore par ses suggestions s'intéresse de très près
à la question du sport, des loisirs, etc.
Tout ça pour vous dire que je trouve que le comité est
bien formé. Si l'esprit du comité est bon, comme je le constate,
si les objectifs sont tracés de sorte que le comité puisse
commencer ses travaux avec une nomenclature de fonctions à accomplir,
à mon sens, nous allons éviter le tâtonnement. Nous allons
avoir une collaboration et une participation efficaces du comité et nous
allons pouvoir sauter comme nous sommes impatients de le faire
dans cette phase que j'appellerais opération-action, avec les treize
projets de législation que nous avons actuellement.
Autrement dit je ne le dis pas de façon péjorative;
je ne le dis pas pour condamner quelqu'un il faut arrêter de
tourner autour du pot. Il faut arrêter de faire du dialogue constant,
parce que, lorsqu'on « placote », on n'agit pas. Il me semble que
nous avons actuellement tout ce qu'il faut de mémoires, de
consultations. Mon prédécesseur, M. Morin, s'était
donné la peine de visiter différentes régions, de
rencontrer non seulement les organismes ayant un retentissement aux quatre
coins de la province et des noms ronflants, mais aussi les petites OTJ de
différentes municipalités.
Mon prédécesseur, M, Morin, a pris plusieurs fins de
semaine, plusieurs journées pour aller un peu partout dans le
Québec et ce sera continué. Dimanche, le responsable des sports,
des
loisirs et de la jeunesse, le député de Mégantic,
ira visiter trois ou quatre comtés, Montmagny, Kamouraska, L'Islet, pour
rencontrer les organismes. Il faut, si vous voulez, recueillir tout ça
et trouver des dénominateurs communs. C'est ce que nous avons
tenté de faire au ministère et je pense que le comité
parlementaire pourrait nous être utile, dans le sens que j'ai
exposé tout à l'heure.
Alors, je vous remercie de votre attention.
M. LE PRESIDENT: Le ministre devant nous quitter dans quelques minutes,
vous pourriez lui poser des questions relativement à ce qu'il vient de
dire.
M. HOUDE: Juste pour répondre, très brièvement. Je
remercie le ministre, bien sûr, de sa présence; je pense que c'est
un stimulant, Même s'il était absent lors de la première
réunion, je crois qu'il a sûrement lu ce qui a été
dit lors de cette réunion de la semaine dernière au comité
parlementaire de la jeunesse, des sports et des loisirs. Concernant les points
négatifs, comme il les a appelés lui-même, dans la
première partie de son exposé, je tiens à lui dire que, la
semaine dernière, nous étions parfaitement d'accord pour que le
comité parlementaire ne devienne pas un comité d'enquête ou
de convocation. C'est le président qui avait suggéré, pour
démarrer, bien sûr, de rencontrer le haut-commissaire et les
commissaires. Nous sommes également d'accord et je pense avoir
insisté là-dessus la semaine dernière pour ne pas
reprendre les travaux antérieurs. Le ministre n'est peut-être pas
généreux en parlant des travaux qui ont été faits
depuis six mois, puisque nous savons fort bien que certains de ces travaux et
de ces mémoires existent depuis une dizaine d'années et que ce
serait presque une tâche épouvantable de faire revenir les gens
qui ont des doléances ou qui ont déjà soumis des
mémoires et de leur demander de bien vouloir se
répéter.
Même chose concernant les projets précis. Le ministre a
demandé qu'on ne lance pas d'idées concernant des projets
précis. Il a fait allusion justement à ce que je disais la
semaine dernière concernant une commission provinciale. Bien sûr,
ce n'était pas une originalité puisque, je l'ai
déclaré moi-même, il y a plusieurs années, la
commission Laroche, en particulier, a parlé de cette question.
D'autre part, je ne vois pas pourquoi à l'occasion de ces
réunions, sans faire exprès, nous ne pourrions pas, sous forme de
questions, demander où en est tel ou tel projet, si on sait qu'il existe
à l'état de projet, afin de stimuler d'une part les membres du
haut-commissariat cela peut être un stimulant également
pour eux et également pour essayer d'obtenir certains
commentaires, lorsque le président le jugera à propos.
Je prends l'exemple très précis de la semaine
dernière. C'est une idée très vieille. Je sais fort bien
qu'à la suite de ce comité et à la suite de certains
articles parus dans les journaux, j'ai reçu au cours de la semaine
et j'imagine que d'autres membres en ont reçu aussi une
documentation fort intéressante, des lettres et des suggestions de gens,
de commentateurs sportifs, d'entraîneurs dans le domaine de la boxe, qui
félicitaient le comité parlementaire d'avoir comme ça
lancé cette idée et demandaient si, justement, le
haut-commissariat pourrait continuer dans ce sens.
Je remercie le ministre de nous avoir déclaré en primeur
ce matin que c'était un projet plus que précis dans l'esprit du
haut-commissariat et que, peut-être, dans les semaines à venir, on
aurait une idée de la politique du gouvernement en matière de
commission athlétique provinciale ou enfin de tout autre organisme
à ce niveau-là.
M. LOUBIER: Le député me permet-il juste une remarque sur
ce point précis? Il a été absent quelques semaines, et ce
projet qui a été mentionné la semaine dernière va
m'être soumis demain matin par le haut-commissariat. Quand je parle de
faire la promotion de projets, ce n'est pas dans un but mesquin, afin d'essayer
de bâillonner un membre du comité ou d'éviter qu'il ait de
la publicité. Je m'en «foute » comme de l'an 40.
C'est qu'à ce moment là le projet est peut-être chez
nous à l'étude, mais, dans l'ordre des priorités, nous
devons attendre pour le mettre de l'avant. Or, si l'idée est justement
lancée et ça confirme les dires du député de
Fabre ce matin ça confirme justement l'appréhension que
j'avais: il a reçu des lettres de chroniqueurs, etc., qui veulent
absolument que ça marche le plus rapidement possible. Cela crée
à ce moment-là, dans le peuple et au niveau de la presse, un
appétit extrêmement vorace. On veut cela demain matin et c'est un
tollé, alors que, dans les priorités, justement, ce
projet-là ne vient pas tout de suite, parce qu'en tenant compte du plan
d'ensemble, il vient à tel moment.
Alors, ça ne fait rien à ce moment-là si le
haut-commissariat est critiqué. Et ce ne sont pas le haut-commissaire et
les commissaires qui décident à ce moment-là. Les
critiques sont dirigées sur le titulaire, parce que le haut-
commissaire et les commissaires me soumettent des projets et c'est moi
qui alla responsabilité de décider. J'ai fait des erreurs dans le
passé et j'en ferai d'autres demain. Mais à ce moment-là
qu'on dirige sur le titulaire les blâmes et les critiques. Lorsqu'on dit
que cela pourrait être un stimulant pour le haut-commissariat ou pour les
commissaires...
M. HOUDE: Pour le ministre.
M. LOUBIER: ... il faudrait au moins, à ce moment-là,
s'informer si ce projet n'existe pas. En ce qui me concerne, tout
stimulé que j'aie été par le comité parlementaire,
je vous le dis bien franchement, si, à un moment donné, ça
ne va pas dans un sens constructif ou dans un sens efficace, j'agirai avec la
même ardeur pour le détruire.
M. HOUDE: Je suis parfaitement d'accord avec vous, M. le ministre...
M. LOUBIER: Si le député me permet de terminer. Juste
à ce niveau-là, le 30 avril 1963, par exemple, le
député actuel qui était conseiller municipal, M.
Sauvageau, était le président du comité et il
écrivait au premier ministre de l'époque, M. Lesage, justement
pour la création de la commission. Il le faisait à titre de
conseiller municipal de la ville de Montréal. Or l'idée de
relancer cette idée... Je ne blâme pas du tout le
député de Fabre, je prenais ça comme exemple tout à
l'heure, mais disons que, demain matin ou dans trois ou quatre jours, on
annonce que la commission se crée, et que c'est le fruit d'un travail de
deux à trois mois, est-ce qu'à chaque fois que nous aurons un
projet à l'esprit, nous serons obligés d'alerter l'opinion
publique et de dire: Nous avons tel projet à l'esprit? A ce
moment-là, ça prendra deux ans avant qu'il soit
réalisé.
Quand le député dit que promouvoir des projets est une
bonne formule, je dis qu'il ne faut tout de même pas que les membres du
comité ou que le comité comme tel se substitue à
l'Assemblée nationale. Nous avons l'étude de nos crédits,
où nous donnons les réalisations que nous avons faites, les
objectifs à atteindre.
Là, chacun des députés peut faire des commentaires
sur ce qui vient de s'écouler et sur les budgets demandés pour la
réalisation de telle ou telle chose, simplement dans cet
esprit-là.
M. HOUDE: Non, d'accord, et, dans le même esprit, je vous
comprends, monsieur le ministre; mais je pense que, lorsqu'il y a un programme
d'élaboré par un ministère ou par un organisme tel que le
haut-commissariat, vous dites qu'il y a des priorités, tout ça,
mais je pense que ça viendra tantôt à la période des
questions aux commissaires. Il est quand même bon, et c'est notre devoir
si vous ne voulez pas que ce soit notre rôle en tant que membre d'un
comité parlementaire, mais je considère, moi en tout cas, que
c'est mon devoir, lorsque je sais qu'il y a des projets, lorsque je sais qu'il
y a dans l'air, depuis des années, des demandes faites par la gent
sportive ou par les mouvements de jeunesse, lorsque je suis au courant, par
exemple, que ça existe sur papier, lorsque je sais que le
haut-commissaire ou votre ministère vous avez des projets, à un
moment donné, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas vous
demander où en sont rendus vos projets; où en sont rendus, dans
l'ordre de vos priorités, les réalisations pratiques; quels sont
les buts et les objectifs du ministère, à long terme, à
court terme et à moyen terme. C'est un peu dans cet
esprit-là...
Je ne veux pas créer des nouveautés à toutes les
semaines, mais si je sais par exemple qu'il y a un projet d'établir une
base de plein-air ou une école de voiles quelque part dans la province
de Québec, je ne vois pas pourquoi je ne demanderais pas au responsable
du plein-air qu'est M. Pierre Duceppe quand il a l'intention ou quand il pense
le réaliser, comment il pense le réaliser, dans tant de temps,
etc. Et vous en aurez tantôt des exemples par certaines questions.
Mais je me rallie quand même, et ce n'est pas une question de
faire du trouble, au contraire. Je pense qu'il n'y a pas de cachette, vous
l'avez souvent répété vous-même. Nous sommes en
droit de connaître non pas des secrets mais au moins la
politique du gouvernement en matière de jeunesse, de sports et de
loisirs, et nous sommes en droit de demander certaines échéances,
des dates prévues et ce qu'il adviendra de certains projets parfois qui
sont très vieux.
M. LOUBIER: Est-ce que le député me permettrait d'attirer
son attention sur un fait extrêmement brutal? Je verrais très mal
le haut-commissaire et les commissaires... Je leur ai dit hier; ils pourront le
répéter. Je leur ai dit: Vous n'avez absolument rien à
cacher au comité; répondez bien franchement sans crainte de
blesser qui que ce soit, même si c'est le gouvernement ou même si
c'est le titulaire actuel. C'est ce que je leur ai dit hier. Mais je verrais
très mal par exemple le haut-commissaire ou un des commissaires
commencer à
donner des échéances, etc., quand on a même pas
encore le budget de 1969 et qu'on ne l'a même pas discuté avec le
ministère des Finances et qu'on ne sait même pas combien on aura.
Cela sera du « placotage », peut-être, mais qui est tout
greffé au moteur essentiel qui est le budget et que nous discuterons
d'ici la fin de janvier ou le début de février avec le
ministère des Finances. Nous saurons à ce moment-là
à peu près combien nous aurons à disposer, et c'est
là que nous pourrons dire quelles seront les priorités à
même les sommes dont nous disposerons.
M. HOUDE: Je comprends parfaitement tout ça, mais ça fait
quand même deux ans et demi, ou à peu près là, qu'on
parle, à l'occasion, de jeunesse, de sports et de loisirs, et, je m'en
excuse, monsieur le ministre, c'est à peu près le genre de
réponse que nous recevons: le budget n'est pas prêt...
M. LOUBIER: Je pourrais embarquer sur ça.
M. HOUDE: Une fois le budget n'est pas prêt; une autre fois, la
responsabilité des sports et des loisirs ça appartient à
l'Education; une autre fois, ça va au Tourisme; une autre fois,
ça va au Conseil exécutif, et là, ça retourne au
Tourisme...
Je veux bien qu'on attende... Je veux bien tout ça... Bon!
M. LOUBIER: Je suis heureux que le député m'entraihe sur
ce terrain-là, et je lui répondrai après.
M. HOUDE: D'accord.
M. LOUBIER: Avec la même impartialité!
M. HOUDE: Non, non, non. Mais vous allez nous laisser quand même
terminer. Je vous al laissé parler, moi, tantôt.
M. LOUBIER: Oui, oui.
M. HOUDE: Je veux reprendre certaines paroles du ministre. Par exemple
le ministre a fait une suggestion fort heureuse, par exemple, comme mandat du
comité: trouver, obtenir ce qui existe par exemple dans tous les autres
ministères. Vous-même, vous avez déclaré que
ça vous était parfois impossible ou très difficile de
savoir ce qui se passe dans les autres ministères en matière de
jeunesse, de sports et de loisirs, d'une façon directe ou indirecte,
question de budget, etc. C'est vrai ça, mais je répète, et
on pourrait vérifier dans le journal des Débats du passé,
qu'à chaque fois qu'il a été question et à chaque
fois que j'ai demandé s'il y avait de la coordination entre le
haut-commissariat et les autres ministères, la réponse classique,
la réponse traditionnelle c'est qu'il existe un comité
interministériel, et à entendre parler tous ceux qui nous
répondent, on fait des réunions au niveau
interministériel.
Or, si le comité interministériel a siégé
plusieurs fois pour essayer justement de coordonner ce qui se passe entre les
différents ministères, je remercie le ministre de sa franchise,
en nous disant que, malgré tout ça, ils ont eu
énormément de difficultés à obtenir des
renseignements appartenant à d'autres ministères, et je pense que
c'est quelque chose de très positif pour nous du comité
parlementaire d'essayer d'obtenir ces renseignements.
Le ministre a parlé d'infrastructure et d'équipement. Cela
aussi, c'est un sujet grave et ça touche directement à toute la
question de l'inventaire. C'est un mot qu'on a entendu énormément
depuis quelques années: l'inventaire de l'équipement
socio-éducatif qui existe au Québec. La semaine dernière,
nous avons demandé s'il existait des documents. On devait nous faire
parvenir des documents au cours de la semaine. Bien sûr, j'admets qu'il a
peut-être été difficile pour le haut-commissariat de nous
procurer certains documents, mais je sais qu'il y a eu des enquêtes. On a
présenté aussi dernièrement le rapport LaHaye qui parle de
toutes ces questions-là.
Je veux bien qu'on s'attarde à des sujets comme celui-là,
mais je voudrais également qu'on nous donne des outils qui existent pour
avoir, au moins, quelque chose de concret à étudier. Le ministre
a parlé aussi de regroupement des législations. Ce fut
peut-être, la partie la plus importante de mon exposé la semaine
dernière, alors que je disais que, comme parlementaires, puisque nous
sommes des législateurs, à mon humble avis, le principal
rôle que nous avions à jouer, c'était d'essayer de grouper
toutes les lois et tous les règlements qui existent dans peut-être
huit, neuf, dix ministères différents, autant à
Québec qu'à Ottawa de toute façon. J'ai dit, à ce
moment-là, que, peut-être, vu qu'il n'y a pas de
spécialistes du droit parmi nous, nous pourrions avoir l'aide de
quelqu'un qui connaît ça compiler ces lois-là.
Je sais, d'autre part, qu'il existe un document à votre
ministère, bien antérieur au haut-commissariat. J'en ai
même une copie; il y a déjà un travail de fait
peut-être bien in-
complet qui a été remis au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche concernant à peu près
toutes les lois existantes, tant à Ottawa que dans tous les
ministères à Québec. Ces lois se rapportent directement ou
indirectement à la jeunesse, aux sports et aux loisirs. Eh bien,
ça aussi, je pense, que c'est un document extrêmement
important.
Je retiens l'idée du ministre concernant les mandats
spéciaux. A ce sujet-là, je puis l'assurer que ces idées
furent plus que constructives. Je pense qu'il serait intéressant que le
président suggère au comité, quand bon lui semblera,
d'étudier certains cas spécifiques. Il a donné l'exemple
de la santé, des armes à feu, enfin de tout ce qui peut concerner
la jeunesse. Je répète que, la semaine dernière aussi, le
comité a été conscient que son rôle n'était
pas seulement de s'attaquer aux problèmes des sports, mais
également qu'il fallait ajouter tout ce qui s'appelait « jeunesse
».
Tout ça pour dire, M. le Président, que nous sommes
parfaitement bien disposés à accepter ce que le ministre a dit
tantôt concernant le côté négatif et le
côté positif. Quant à nous, nous ne demandons qu'une chose;
travailler le plus longtemps et le plus efficacement possible.
M. LOUBIER: Il y a quelque chose de drôle, M. le Président,
dans l'exposé du député de Fabre. Il dit qu'il est
parfaitement d'accord avec tout ce que j'ai dit...
M. HOUDE: Oui.
M. LOUBIER: ... et qu'il est prêta accepter le côté
négatif et le côté positif. Or, justement, dans le
côté négatif, fai dit qu'il ne faudrait pas que le
comité devienne un endroit pour la présentation d'un nouveau
projet. Il est d'accord avec ça et il me condamne parce qu'il
prétend, lui, qu'il faudrait que les membres du comité puissent
arriver avec de nouveaux projets.
M. HOUDE: Ce n'est pas ça que j'ai dit, du tout. Je n'ai pas dit
qu'il fallait arriver avec des nouveaux projets. Ce n'est pas notre rôle
de commencer à suggérer, disons, une construction quelconque et
de jouer aux architectes et aux ingénieurs.
Mais, fai dit que, s'il y avait des projets qui existaient... Je pense
au problème de la Commission athlétique provinciale. Ce projet a
dix ans d'existence. Il est dans les tiroirs, ou dans les dossiers sous un
pouce de poussière. Je sais que ce projet existe. M. Sauvageau a
été un des précurseurs de ce projet-là. Le docteur
Laroche en a été un des apôtres, et Louis Chantigny y a
travaillé. Ce projet-là existant, je ne vois pas pourquoi,
aujourd'hui que nous avons la chance, peut-être pour la première
fois comme parlementaires, de parler de ces questions-là, nous ne
pourrions pas demander tout simplement où en est rendu le projet X qui
dort dans un tiroir, quelque part, depuis six mois ou six ans.
A ce moment-là, si le haut-commissariat dit: Calmez-vous, le
projet a été sorti du tiroir; nous nous en occupons, mais, dans
l'intérêt public, on ne peut pas élaborer davantage, je
dirai: Parfait. Ce que j'ai dit pour l'exemple de la commission
athlétique à un niveau provincial, je dis que je le
répéterai si je sais que d'autres projets existent.
Maintenant, si vous voulez éviter ça, qu'à un
moment donné votre ministère, par son haut-commissariat, nous
communique une série de projets qui sont dans l'air et qu'il a
l'intention d'étudier, afin que l'on connaisse, au moins, ses buts et
ses objectifs. Vous avez dit vous-même qu'il faut passer à
l'action. Le ministre Morin, déclarait, il y a six mois ou sept mois.
« Maintenant, nous passons à l'action ».
Cela fait deux ans que nous entendons le mot « action »,
vous avez vous-même accepté de ne plus revenir sur la question des
mémoires et des dossiers. Disons que cette partie de l'information de la
documentation est terminée, nous sommes en mesure de connaître
bientôt quels sont les projets à court terme, à moyen terme
et à long terme, tout en tenant compte de la situation économique
et du budget que vous aurez la prochaine fois.
M. LOUBIER: Le député de Fabre est insatiable et suave. Il
blâme avec un ton ironique le député Morin qui, depuis six
mois a déclaré qu'il passait à l'action. Qu'il attende
donc avant de voir ce que le haut-commissariat va dire tout à l'heure.
Cest pour ça qu'ils sont venus ce matin. S'il n'est pas satisfait, s'il
pense que ça a été inutile, que ça n'a pas
été constructif, qu'il n'y a pas eu d'action, là, il se
prononcera. Mais il ne peut tout de même pas honnêtement
préjuger qu'il ne s'est rien fait depuis six mois, qu'il n'y a pas eu
d'action.
M. HOUDE: Personne n'a dit ça. Vous relirez le texte des
Débats, il n'y a personne qui a dit ça.
M. LOUBIER: Vous venez de le dire.
M. HOUDE: Ce n'est pas la première fois
que le commissaire aux sports s'exprime aujourd'hui. Vous m'avez
interrompu à peu près dix fois.
M. LOUBIER: Pas une seule fois dans sa réplique.
M. HOUDE: Une dizaine de fois.
M. LOUBIER: Je vois dans quel esprit le député de Fabre
veut travailler. Je vois avec quelle impartialité il veut agir. Je le
vois. Il a commencé par se lancer dans une critique à fond de
train du gouvernement depuis deux ans et demi, qu'on crie, qu'on va faire ci,
qu'on va faire ça, alors qu'on se faisait tout simplement
transférer à un autre ministère.
M. HOUDE: Cela est vrai.
M. LOUBIER: Qu'il n'y a rien qui se faisait.
M. HOUDE: Je le répète. Vous l'avez dit, vous-même.
C'est une de vos déclarations.
M. LOUBIER: Il a fait son lit en parlant comme un vulgaire partisan.
M. HOUDE: Vous n'avez rien fait.
M. LOUBIER: En profitant du comité parlementaire pour
procéder à des attaques; qu'il devrait faire où ça
doit se faire, en Chambre, ou encore faire ses conférences de presse un
peu partout dans la province comme il le fait et là, qu'il nous
démolisse. Je n'ai aucune objection. S'il est insatiable au point de vue
de la publicité, et si ça lui fait plaisir d'arriver avec des
projets qui seront faits demain et de vouloir se donner le crédit
d'avoir été le grand bonhomme qui sera en dessous de tout
ça, qu'il le fasse, je m'en fous. Mais, il accepte que nous travaillons
dans tel canevas, il accepte le côté négatif, il accepte le
côté positif, mais quand il fait ses propositions, il dit que sur
l'aspect négatif, à tel chapitre, il n'est pas d'accord. Il
accepte, mais il n'est pas d'accord. Si on veut tourner ça, je suis fort
à l'aise et disons que c'est beaucoup plus mon style s'il
veut tourner ça en électoralisme ou encore en attaques à
fond de train contre le gouvernement, nous agirons comme des grands bonshommes,
à ce moment-là, et je sauterai à pieds joints sur une
critique de l'ancien gouvernement et son parti. Qu'est-ce que ça va
donner? On a parlé de l'aspect positif, il est d'accord. Alors, qu'on
fonctionne avec l'aspect positif. Il est d'accord avec le canevas tracé.
Il me dit même qu'il a, à certains points, dit exactement ce que
j'ai dit ce matin.
M. HOUDE: C'est vrai.
M. LOUBIER: Alors, sautons tout de suite sur les aspects positifs et
fonctionnons. Le haut-commissaire et les commissaires sont ici. Qu'il pose les
questions qu'il veut poser. Ce qui s'est fait? Il me semble que j'en ai dit
passablement tout à l'heure. Les rencontres qui se sont faites, les
mémoires qui ont été soumis. Avant de faire des projets,
des réalisations au niveau provincial, c'était de l'action que de
consulter, dialoguer, inventorier, et c'est ce qui a été fait. Il
me semble que la liste que j'ai donnée est fort impressionnante. Cela
n'inclut pas les rencontres au bureau de Montréal, tous les lundis, des
deux commissaires. Cela n'indique pas des rencontres avec des experts qu'a eu
le haut-commissaire. Cela n'inclut pas les rencontres du ministre Morin. Cela
n'inclut pas non plus les échanges France-Québec. Cela n'inclut
pas non plus les incursions qu'on a pu faire aux Etats-Unis. Si ce n'est pas de
l'action, depuis six mois et demi, je me demande quelle est, dans l'esprit du
député de Fabre, la signification du mot « action ».
Mais, comme je le disais tout à l'heure, si nous reprenons au
comité parlementaire, si nous léchons nos plaies, si nous
braillons sur ce qui ne s'est pas fait depuis deux ans, qu'il pousse son
honnêteté à dire ce qui ne s'est pas fait depuis vingt-ans,
ce qui ne s'est pas fait de 1960 à 1966, dans la révolution
tranquille, alors que tout devait être merveilleux. Il faudrait qu'il
dise ça aussi.
M. HOUDE: On pourrait dire ce qui s'est fait aussi.
M. LOUBIER: Si nous commençons à faire cela, M. le
Président, cela deviendra une assemblée contradictoire de style
électoral, où l'on essayera de tirer la couverture de son
côté ou de donner des coups, pas toujours, en tout cas, en haut de
la ceinture, pour avoir un petit crédit politique. Si cela est l'esprit
de travail... Le député de Hull disait tout à l'heure,
avec un air qui voulait dire que cela n'avait pas grand sens, que
c'était un terrain qu'il était préférable
d'éviter. Je suis d'accord, mais ce n'est tout de même pas moi qui
ai amené cela sur le tapis. J'aurais pu me lamenter, parler de ce qui ne
s'est pas fait, de ce qui aurait dû se faire et dire que le gouvernement
tourne en rond, etc. En faisant cela, nous remontons en 1930. Remontons donc au
début de la confédération. C'est aussi bête que
cela.
Je pense bien que la majorité des membres du comité
si le député de Fabre veut faire cavalier seul, il le fera
est désireuse de
travailler de façon constructive et du moins, selon l'avis
du député de Fabre dans le canevas positif proposé.
Il me semble que cela serait réaliste et que nous
accélérerions en faisant l'étude de toutes les sommes qui
se dépensent ici et là dans les différents
ministères, Il faudrait travailler comme des hommes d'affaires et non
pas comme des politiciens; s'asseoir, compiler, faire des recommandations et
fonctionner.
C'est l'esprit dans lequel je voudrais voir fonctionner le
comité. Le député de Fabre pourra, en Chambre, dans ses
conférences ou dans ses déclarations, descendre le gouvernement
et l'attaquer dans l'Opposition. Je l'ai fait. Je pense que nous ne sommes pas
là pour avoir de l'encens de la part des membres de l'Opposition. Ce
n'est pas le rôle des membres de l'Opposition. Je n'ai pas peur et je
trouve que c'est normal qu'il y ait des critiques, qu'on nous éperonne,
qu'on veuille, par des discussions constructives, faire en sorte que le
gouvernement soit stimulé davantage. Tout cela, je l'accepte. Mais, si
nous acceptons le canevas de travail proposé, à ce
moment-là, arrêtons de pleurer sur le passé, de
lécher nos plaies et commençons donc à travailler comme
des hommes d'affaires, des hommes sérieux.
M. HOUDE: C'est exactement cela. Je suis parfaitement d'accord avec
votre dernière partie.
M. LE PRESIDENT: Un instant.
D'abord, au début de mes remarques, j'ai dit que
l'assemblée d'aujourd'hui se limiterait à entendre le ministre,
le haut-commissaire, les deux commissaires et M. L'Allier. Je crois que nous
nous en tiendrons à cela. S'il y a des questions après, nous
permettrons une période de questions. Tel est le but de
l'assemblée convoquée ce matin. C'était le but des
ententes. Je laisse maintenant la parole au commissaire du
haut-commissariat.
M. BROWN: Juste une petite question.
Speaking of equipment, the Minister mentionned that there were many
cases of gymnastic equipment that were laying around, not being used, the
twelve months of the year. I do not think that we can catalogue sports in the
same manner that we can in industry. For instance, the Ministry of Fish and
Games is interested in a sport that requires a fishing pole. Well, à
hope that we do not have a fellow out with this fishing pole in the winter,
when he is supposed to be snow-shoeing. You can not possibly in my opinion,
insist that all equipment is used twelve months of the year, because sports are
seasoned, and particularly in rural areas, I do not think many of these twelve
months of the year cases will apply. You do not have the personal in the
schools in rural areas and I think that we do have a problem here. We do have a
difference between rural and urban sports because urban sports are fairly well
organized and they have personal interested enough to use equipment the year
around. But in rural areas, I do not think that we should think in these terms
or condemn them before exploring it.
M. LOUBIER: Je comprends bien la signification des propos du
député de Brome, et c'est pour ça que, tout à
l'heure, j'ai bien pris soin de spécifier que l'inventaire que l'on
ferait de l'équipement que l'on devrait utiliser a plein rendement,
c'était au niveau provincial, au niveau régional et au niveau
local. Je suis d'accord qu'au niveau provincial, ou plus spécifiquement
par exemple à Montréal ou dans les grandes villes, il y a des
techniciens de formés beaucoup plus que dans les régions rurales,
par exemple comme dans le comté de Bellechasse. A ce moment-là,
je ne vois pas pourquoi on ne peut pas utiliser douze mois par année
tout cet équipement que nous avons. Je ne vois pas pourquoi, parce que
si c'est à l'intérieur du bâtiment, dans un gymnase
où l'on peut pratiquer de l'athlétisme, on peut le faire l'hiver,
l'été, le printemps ou n'importe quand. S'il s'agit du hockey, on
peut se servir du terrain qui est attenant; et l'hiver faire du sport d'hiver,
faire du hockey, faire d'autres sports d'hiver, et l'été se
servir du même terrain pour faire du tennis, pour le baseball, pour le
Softball, pour une foule de jeux. C'est dans ce sens que j'ai dit qu'on
pouvait, douze mois par année, utiliser tout l'équipement que
nous avons.
M. PARENT: Voici, c'est parce qu'au cours de la discussion tout à
l'heure, j'avais cru que c'était un dialogue qui était
engagé au comité. Cela m'a déplu quelque peu, parce que je
pense que nous avions déjà convenu, la semaine dernière,
quand j'ai suggéré de convoquer le commissaire à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports, nous n'avions pas établi le
programme ou le mandat que le comité aurait à poursuivre.
Alors, je pense que le ministre a fait un exposé qui me convient,
ce matin, mais je pense qu'il n'était pas dans le temps. On aurait
dû attendre pour convoquer le ministre, que nous sachions d'abord quel
est le mandat sur lequel le comité va travailler. Deuxièmement,
je pense que le ministre, au cours de son exposé, a restreint quelque
peu le travail du comité, qui
n'est pas élaboré encore, en disant: le programme de
travail du comité, Il faut le coordonner avec le budget. Mol, je ne
partage pas cette opinion-là. Le travail d'un comité
parlementaire n'exclut pas les questions budgétaires ou quoi que ce
soit. Le travail du comité parlementaire était de convoquer les
experts, et je suis d'accord qu'on ne doive pas en convoquer, excepté
les représentants de ministères. Je pense qu'on pourra le faire
après l'exposé des commissaires là.
Mais je ne pense pas qu'il y ait aucune restriction qui puisse
être imposée au comité a savoir s'il doit travailler sur
des projets spéciaux, sur de l'autofinancement, ainsi de suite. A mon
avis, le comité parlementaire doit faire une revue de ce qui existe
actuellement dans ces trois domaines; jeunesse, loisirs, sports, Il doit
convoquer les différents ministères qui y sont rattachés
et, par la suite, faire des recommandations. Dans ces recommandations, il peut
tenir compte, s'il le veut, de l'aspect budgétaire; mais je ne pense pas
qu'on soit restreint par la question budgétaire.
Au moment où j'ai demandé de convoquer le Haut-Commissaire
à la jeunesse, mon intention première c'était de savoir
exactement où on en était rendu avec l'organisation de
structures, parce qu'il n'y a aucun doute qu'actuellement, dans le fouillis
qu'il y a d'organismes et la multitude d'organismes qui existent, ce n'est pas
déchiffrable, Il n'y a aucun doute là-dessus. On ne paut pas
travailler avec ce qui existe. Mon intention, en convoquant le
haut-commissaire, c'était de savoir d'abord ce qu'on veut faire, ce
qu'on a fait jusqu'ici pour tenter de résoudre le problème.
Le problème, d'abord, c'est la multitude d'organismes qui
existent, les disparités régionales, l'équipement qui
existe, l'inventaire. Est-ce que, dans tout cela, il y a du travail de fait? De
là, on pourra établir la marche du travail que le comité
aura à suivre...
UNE VOIX: C'est ça.
M. PARENT: ... sans arriver dans les modalités. Je pense que le
comité parlementaire ne peut pas aller dans les modalités
à savoir s'il va s'occuper de plein-air, s'il va s'occuper de
l'organisation d'une patinoire dans une ville ou d'autre chose.
Je pense qu'il s'agit pour nous d'établir plutôt, en
collaboration avec le haut-commissariat, une politique dans le domaine de
l'infrastructure, de la structure, de l'équipement, des centres urbains,
des centres ruraux, de l'usage des locaux existants. C'est tout ça, je
pense, à mon sens, le travail du comité parlementaire, mais on ne
peut pas être restreint par la question budgétaire, parce
qu'à ce moment-ci, il s'agit d'élaborer un programme qui devrait
tenir compte de l'aspect démographique, sociologique de la province et,
en conclusion par la suite, tenir compte de l'aspect budgétaire, si on
peut concrétiser le programme qu'on pourrait avancer.
Ce qui m'inquiète le plus, et ce qui devrait inquiéter
davantage le haut-commissariat, c'est la question de structures au niveau de la
province, parce que cela a des répercussions sur la question de
participation du gouvernement à l'auto-financement, à la gestion,
à la doter d'équipement nécessaire dans chacune des
régions. Or, je dis, moi, actuellement, qu'il n'y a aucun
intérêt à convoquer les organismes qui ont
déjà présenté des mémoires. Je dis
qu'actuellement c'est un fouillis que de voir le nombre d'organismes qui
existent sans avoir une structure réelle sur laquelle il est possible de
travailler et d'arriver à des résultats concrets.
Or, il ne s'agit pas de critiquer quelque gouvernement que ce soit,
c'est une constatation tout simplement que nous avons à faire...
M. LOUBIER: D'accord.
M. PARENT: ... et de là établir des structures qui
pourront permettre au haut-commissariat de pouvoir travailler, et si le
comité le juge à propos de faire des recommandations pour que
toutes les activités soient concentrées au sein d'un même
ministère tout ce qui regarde la jeunesse, les loisirs et le
sport. Mais à ce moment-là, nous ne pouvons pas nous restreindre
à une question de budget, parce qu'à mon sens le comité
parlementaire a un mandat beaucoup plus large et plus vaste, un mandat qui
regarde tout l'aspect jeunesse, loisirs et sports.
M. LOUBIER: Le député de Hull, je pense, a perdu certaines
bribes de mon exposé tout à l'heure en réplique au
député de Fabre. C'est que le député de Fabre avait
exprimé le désir de demander au commissaire quels projets il
avait à l'esprit, qui seraient réalisés, de donner des
échéances pour la réalisation de ces
projets-là.
M. PARENT: Oui, mais là nous arrivons dans les
modalités.
M. LOUBIER: Si nous arrivons avec un projet et puis une
échéance, le commissaire et le ministre actuel ne peuvent pas
répondre parce qu'il y a une question budgétaire là. Or,
nous ne
pouvons pas non plus forcer le haut-commissaire ou les commissaires ou
le ministre à dire si tel projet sera fait le 15 février ou le 20
mai quand on n'a pas encore de budget. C'est dans ce sens-là, et si
c'était dans le sens large, je comprendrais les propos du
député de Hull, mais c'était restreint à des
questions sur tel projet avec échéance. C'est pour cela que j'ai
dit que je remercie même le député de Hull de mentionner
que c'est surtout les objectifs, et ce qui s'est fait à date. Au point
de vue des structures, où en est-on rendu? Au point de vue de
l'organigramme, quels sont les objectifs qu'on veut atteindre? Quel chemin
veut-on prendre? Quelles sont les avenues pour la réalisation? C'est
parfait, c'est justement le sens de la réunion de ce matin. Le
député mentionnait qu'il aurait peut-être été
préférable d'entendre d'abord le haut-commissaire et les
commissaires avant d'entendre le ministre. Bien, je trouve que cela aurait
été un déplacement d'autorité. Je suis tout de
même le responsable et je l'ai mentionné tout à l'heure,
sur le plan des attaques et des critiques, on ne doit pas diriger cela contre
les commissaires parce que j'ai la responsabilité du
haut-commissariat...
M. PARENT: Oui, mais...
M. LOUBIER: ... et, à mon sens, étant donné que
j'avais été l'instigateur de la création de ce
comité parlementaire, il me semblait logique et important pour les
membres du comité de savoir dans quel esprit j'avais demandé la
formation de ce comité parlementaire. Il me semble qu'il n'est pas
inopportun de mentionner aux membres du comité quel serait le canevas de
travail que je suggérerais, et j'ai pris la peine d'employer le
conditionnel tout à l'heure, et dire: A mon sens, le comité
devrait, et je soumettais tout simplement au comité parlementaire, quels
étaient à mon sens les chapitres les plus importants et qui
seraient les plus efficaces pour nous faire fonctionner.
M. PARENT: Vous ne pensez pas qu'il aurait été plus
intéressant de vous questionner après avoir entendu le
haut-commissaire?
M. LOUBIER: Bien voici, c'est que j'établis tout de même
à ce moment-là la politique générale, les moyens
que devraient prendre le comité parlementaire pour arriver aux fins que
nous désirons tous et, à ce moment-là, je pense, qu'il
était de mon devoir de commencer. Je n'ai pas plongé dans les
structures, je laisse cela aux commissaires. Je leur ai dit de répondre
fran- chement et je sais qu'ils l'auraient fait, mais sans patiner, à
toutes les questions, que vous leur poserez tout à l'heure...
M. PARENT: C'est pour cela que cela aurait été
préférable...
M. LOUBIER: ... et de ne pas camoufler quoi que ce soit...
M. PARENT: ... parler au ministre après.
M. LOUBIER: ... qu'il a pu y avoir durant six mois et demi disons
que si le député de Fabre était titulaire, il n'y aurait
peut-être pas eu d'imperfections depuis six mois et demi mais il y
a eu peut-être des imperfections, et à ce moment-là, il
faut le dire carrément, mais j'aime beaucoup mieux le ton du
député de Hull qui veut connaître les objectifs, ce qui
s'est fait, ce qui va se faire de façon générale sans
s'attaquer aux modalités ou sans, comme il le disait, blâmer le
gouvernement actuel ou l'autre gouvernement.
Il me semble que cette période-là n'avance aucunement les
travaux du comité parlementaire, et ce n'est sûrement pas dans
l'esprit de...
M. PARENT: Malgré tout ça, est-ce que le ministre aurait
objection à ce qu'il soit convoqué plus tard s'il y a lieu de le
convoquer?
M. LOUBIER: Je reviendrai avec infiniment de plaisir et de
spontanéité.
M. LE PRESIDENT: M. Bélanger.
M. BELANGER: M. le Président, M. le ministre, messieurs. Je dois
vous dire en premier lieu que ce fut un plaisir, lorsque l'invitation a
été faite la semaine dernière au personnel du
haut-commissariat, MM. Duceppe, Chantigny et moi-même, de venir vous
exposer et vous informer des réalisations et du travail accompli par le
haut-commissariat depuis sa création. Tout de même, je ne voudrais
pas répéter certaines choses qui ont été dites lors
de la première séance de ce comité parlementaire, mais je
crois que pour bien situer le haut-commissariat et afin de clarifier
peut-être un peu l'imprécision qui peut régner dans
certains esprits, je ferai un retour un peu sur la création de ce
haut-commissariat en parlant des assises de Lévis qui avaient
été convoquées par le gouvernement du Québec afin
de connaitre les volontés ou les désirs de la population de
Québec en matière de jeunesse, de loisirs et de sports.
A ces assises de Lévis, malheureusement, la participation des
responsables des sports n'avait pas été adéquate, et c'est
à la suite de ces colloques à Lévis qu'était
née l'idée d'un grand colloque provincial, un congrès du
sport, dont vous entretiendra certainement mon collègue, M.
Chantigny.
Des assises étaient ressorties trois grandes recommandations:
premièrement, qu'un ministre délégué à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports soit nommé, et c'est une chose qui a
été faite; deuxièmement, la mise sur pied d'organismes de
consultation et de travail à caractère provincial. C'est une
autre chose qui a été faite, et je vous en entretiendrai dans
quelques instants.
Lors de la mise sur pied du haut-commissariat, nous avions eu l'occasion
de rencontrer le premier ministre de l'époque, feu Daniel Johnson, qui
nous avait donné un mandat très précis:
Premièrement, M. Johnson avait demandé à MM,
Duceppe, Chantigny et moi-même de préparer un projet de
législation visant à la création d'un ministère de
la Jeunesse, des Loisirs et des Sports.
Deuxièmement, de procéder à l'inventaire des
ressources physiques et humaines dans les secteurs jeunesse, loisirs et sports
au Québec.
Troisièmement, c'était là un voeu, pour pouvoir
sensibiliser davantage les parlementaires aux besoins de la population, M.
Johnson avait demandé qu'une tournée provinciale soit
organisée. M. le ministre Loubier y a fait allusion tout à
l'heure en mentionnant le travail accompli par M. Morin, travail qui se
continue à partir de dimanche prochain par Me Marc Bergeron,
délégué au haut-commissariat.
C'est donc dire qu'au niveau de la tournée provinciale les
régions du Bas-du-Fleuve, Saguenay et Lac-Saint-Jean et Cote Nord ont
été visitées et que les comtés de Kamouraska,
l'Islet et Montmagny seront visités en fin de semaine. M. Bergeron,
à ce moment-là, aura l'occasion de rencontrer au-delà de
425 personnes des différentes paroisses de ces comtés, personnes
qui s'occupent et qui assument des responsabilités dans le domaine du
loisir.
Maintenant on a parlé souvent des objectifs du haut-commissariat,
et je dois vous dire que ces objectifs, nous nous les sommes fixés
à la lumière de tous les documents qui ont été
présentés spécialement à Lévis, documents
qui nous ont été présentés par la suite, qui
avaient déjà été présentés au
préalable et qui dormaient peut-être dans les tiroirs.
Comme objectif général, le haut-commissa- riat travaille
à offrir à la population du Québec une infrastructure du
loisir répondant à ses aspirations et surtout à en assurer
l'accessibilité à tous les niveaux. Alors, accessibilité,
c'est dans le sens le plus large et à tous les niveaux
également.
M. PARENT: M. Bélanger, je voulais demander à M. le
président si on peut vous poser des questions pendant votre
exposé ou à la fin.
M. BELANGER: Moi, je préférerais à la fin,
même à la fin des exposés de MM. Chantigny et Duceppe,
puisque ces derniers vont compléter. Les tâches sont
réparties au haut-commissariat. Alors, j'aimerais mieux que ce soit
à la fin des trois exposés, si possible.
M. PARENT: Très bien.
M. BELANGER: Objectif s particuliers et spécifiques que nous
considérons comme prioritaires:
Premièrement, déposer toute législation requise par
le ministère afin de le nantir je parle de ministère
remarquez bien, c'est parce que nous avons toujours travaillé dans cette
optique d'un ministère éventuel afin de le nantir des
pouvoirs nécessaires à la poursuite de tous ces objectifs.
Deuxièmement, assurer la planification, la mise en place,
l'accessibilité et l'utilisation maximale de l'équipement
collectif du loisir à l'intérieur du territoire de la province de
Québec.
Troisièmement, rationaliser et planifier l'aide gouvernementale
aux divers organismes de loisirs, de sport et de Jeunesse selon une politique
de soutien financier répondant, d'une part, à des critères
socio-économiques compatibles avec les besoins démontrés
d'une région donnée et, d'autre part, à des normes
d'équité.
Dans les objectifs à court terme:
Le haut-commissariat vise à favoriser, par ses structures
même, des relations efficaces et une participation active entre celles-ci
et les secteurs responsables de la jeunesse, des loisirs et des sports, afin
d'assurer au gouvernement une information rapide, totale et objective des
préoccupations, des besoins et des désirs de la
collectivité québécoise.
Deuxièmement, à court terme toujours, assurer à
tous les secteurs responsables de la jeunesse, des loisirs et des sports ainsi
qu'aux divers paliers de la participation la disponibilité et l'apport
de cadres qualifiés et compétents.
A long terme, maintenant:
Comme objectifs, nous tendons à interpréter
auprès du gouvernement du Québec les préoccupations
et les aspirations de la jeunesse québécoise, c'est-à-dire
promouvoir subséquemment des initiatives inhérentes à
cette expression collective et ce, à l'intérieur des secteurs
relevant de la juridiction du ministère.
Deuxièmement, assurer la mise en valeur, le contrôle et la
conservation des ressources naturelles propres à satisfaire les besoins
récréatifs de la population du Québec. Alors, toute la
question du plein air entre là-dedans.
Troisièmement, instaurer une politique de normalisation et de
réglementation à l'intérieur de secteurs donnés de
l'infrastructure du loisir en fonction de la sécurité et du
bien-être de la population et en contrôler, surtout,
l'application.
Alors les étapes réalisées par le haut-commissariat
depuis sa mise en marche, soit neuf mois exactement aujourd'hui:
Premièrement, nomination et entrée en fonction des
commissaires, MM. Chantigny, Duceppe et moi-même; conception et lancement
de l'opération-action à laquelle M. le ministre a fait allusion
il y a quelques instants. Opération-action qui comprenait trois
comités qui ont eu à se pencher sur des problèmes
particuliers de jeunesse, des problèmes de relation, de coordination et,
troisièmement, des problèmes de planification afin de pouvoir se
doter ou doter la province de structures efficaces qui nous permettront
d'agir.
Comme deuxième grande initiative et également pour
répondre à une partie du mandat que nous avait donné le
premier ministre du temps: procéder à l'inventaire des ressources
physiques et humaines. Alors, ce n'est pas une nouvelle, ç'a
été dit à quelques reprises. Un questionnaire a
été envoyé aux 1,652 municipalités du
Québec. Maintenant, j'aimerais peut-être donner quelques
informations sur la formation de ce questionnaire, de quelle façon nous
avons procédé, quelles sont les difficultés que nous avons
rencontrées et aussi, comme grande consolation, quelle est surtout la
collaboration que nous avons eue avec les différents ministères
qui, à un moment donné, étaient prêts à
envoyer également un questionnaire de leur côté.
C'est donc dire qu'au mois d'août le questionnaire a
été préparé par le haut-commissariat. Nous
ignorions à ce moment-là que le ministère des Affaires
municipales, que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et que l'inventaire canadien des terres par ARDA, se proposaient
d'envoyer également un questionnaire pour inventorier dans le secteur de
leurs préoccupations.
Et, tout à fait par hasard ou du moins à l'occasion de
rencontres avec ces ministères, nous avons constaté que nous
travaillions au même projet. C'est là qu'il y a eu un
comité interministériel pour l'inventaire, un comité qui a
été formé. Il avait comme tâche de coordonner
l'inventaire qui s'est réalisé un peu de la façon
suivantes
La production d'un questionnaire répondant aux besoins de tous
les ministères concernés a été faite en accord avec
les trois autres organismes dont je viens de parler. Il y a eu également
la mise sur pied d'un comité central de travail afin de coordonner
l'exécution des diverses phases de l'inventaire. La répartition
des tâches entre les différents organismes est la suivante:
premièrement, le ministère des Affaires municipales s'occupe de
la région du Bas Saint-Laurent et de la Gaspésie, incluant les
Iles-de-la-Madeleine. Il devait s'occuper de façon spéciale,
à l'aide de ses fonctionnaires, de suivre l'évolution de ce
questionnaire et de s'assurer que les retours seraient faits afin que nous
puissions recueillir l'information désirée. Le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ainsi que l'inventaire canadien
des terres, s'occupent des municipalités de à,000 habitants et
moins.
Le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports
s'occupe des cités et villes ayant plus de à,000 habitants. A
Montréal, à Québec, à Sherbrooke et à
Chicoutimi, à certains moments, quelqu'un du haut-commissariat est
allé sur les lieux pour aider les gens et surtout les encourager. En
effet, Je dois vous dire que ce n'était pas une mince besogne de remplir
ces questionnaires volumineux, complets, servant à l'inventaire des
facilités matérielles, mais aussi des ressources humaines. Mes
collègues et moi serons heureux de vous faire parvenir une copie de cet
inventaire, si déjà vous n'en avez pas pris connaissance,
à l'intérieur des municipalités qui vous concernent.
Aujourd'hui, nous avons au-delà de 50% des retours. Au début,
certains ministères qui ont eu à travailler en collaboration avec
nous étaient très pessimistes sur les retours. On nous a dit: Ah,
mon Dieu, si vous réussissez à avoir à%, c'est un
succès; on en a envoyé des questionnaires, mais on ne
répond jamais.
Nous avons 53.4% de retours à l'heure actuelle et je suis
persuadé que la tournée que va entreprendre M. Bergeron dans les
comtés de Kamouraska, L'Islet et Montmagny sera de nature à faire
penser à ces personnes maires des municipalités,
secrétaires ou secrétaires-trésoriers des commissions
scolaires de nous retourner ce questionnaire.
Maintenant, quelles priorités avons-nous retenues à
l'heure actuelle? Je dois dire que les
commissaires travaillent à la définition d'une politique
du sport au Québec et à l'établissement d'un plan de
consultation provinciale sur le plein air. L'établissement, c'est
déjà chose faite, mais je laisserai à M. Duceppe le soin
de vous en parler plus longuement.
Nous avons également un comité qui travaille à
l'étude de ces moyens d'aider les municipalités et de cette aide
financière qui est donnée déjà depuis quelque
temps. Nous voulons essayer de trouver des critères équitables
qui seraient de nature à aider davantage les organismes tant
provinciaux, régionaux que locaux.
Il y a toujours instruction d'un dossier interministériel et
définition des champs de compétence respectifs des
différents ministères en vue d'une meilleure coordination. Je ne
veux pas m'étendre davantage; je ne veux que vous faire une liste ici
des problèmes qui ont retenu notre attention jusqu'à maintenant
et sur lesquels le ministre prendra certainement position, puisque,
déjà, des rapports lui ont été soumis. Demain
matin, comme l'a mentionné le ministre, on prendra certainement des
décisions concernant des problèmes très précis.
Alors, je ne mentionne que quelques-uns des problèmes sur
lesquels nous nous sommes penchés et que j'ai mis sur le papier, comme
ça. Quel mandat le haut-commissariat entend-il exercer vis-à-vis
de la jeunesse? Il faut qu'il soit précisé et il le sera; c'est
la responsabilité de M. Duceppe. Jusqu'où iront ses
responsabilités, ses préoccupations et son action? Autre
problème: le haut-commissariat aura-t-il la responsabilité du
plein air? Si oui, comment envisage-t-il de régler ce problème?
Le haut-commissariat entend-il planifier l'utilisation de l'équipement
collectif de loisirs? On a dit: Oui, c'est un objectif; alors, nous sommes
à étudier ce problème-là et nous espérons
pouvoir y apporter des solutions valables. Qu'advient-il des techniciens en
loisirs en formation? A quelques reprises, M. Duceppe s'est penché sur
le problème. de l'Education.
Tout de même, nous ne sommes pas étrangers à ce
problème et il y a un travail qui se fait dans ce sens actuellement.
Le haut-commissariat interviendra-t-il auprès des
universités au sujet de la formation de cadres responsables de loisirs?
Un autre problème qui nous préoccupe.
Le haut-commissariat entend-il intervenir relativement à un
changement de juridiction de l'éducation physique actuellement
administrée par l'Education? Le problème a été
soulevé au Congrès du sport à Montréal; c'est un
problè- me qui préoccupe d'une façon particulière
M. Chantigny. Nous en discutons et nous verrons ce qu'il y a lieu de
proposer.
Le haut-commissariat entend-il contrôler de quelque façon
l'organisation du sport scolaire? Egalement un problème rattaché
à celui dont je viens de parler au préalable.
Jusqu'où le haut-commissariat entend-il intervenir en
matière de réglementation et de contrôle dans le domaine de
l'organisation du sport amateur au Québec? Autre problème qui
incombe à M. Chantigny.
Quelles sont les priorités que le haut-commissariat identifie
dans le domaine du sport amateur au Québec? Le haut-commissariat
entend-il établir une forme de contrôle sur le sport professionnel
à l'intérieur du Québec? Ce n'est peut-être pas une
priorité de M. Chantigny, mais de toute façon, il pourra
répondre ou se prononcer là-dessus.
Quelle est la politique actuelle de subventions? De quelle façon
les priorités seront-elles accordées? Je viens de le mentionner,
nous avons un comité qui travaille là-dessus, et nous
espérons pouvoir dès la prochaine année fiscale avoir des
normes et des critères bien établis afin de traiter toutes les
municipalités, organisations, organismes locaux, privés, de
façon équitable.
Le haut-commissariat entend-il exercer une certaine action au niveau des
structures municipales des loisirs? Il ne s'agit pas ici seulement de
préoccupations, mais je peux vous dire qu'il y a un travail
déjà élaboré, et M. Duceppe a déjà
consacré plusieurs séances de travail avec les gens
concernés.
Le haut-commissariat a annoncé récemment un inventaire. Il
se poursuit. Il nous faut avoir 100% des données pour pouvoir
réellement exercer une planification valable dans l'avenir.
Quel rôle le haut-commissariat prête-t-il à la
Confédération du sport du Québec, dans la province de
Québec? Nous attendons un mémoire. Une rencontre est
sollicitée chez M. Chantigny M. Chantigny doit également
faire rencontrer aux délégués M. le ministre Loubier.
C'est donc dire que nous prendrons connaissance des voeux, des désirs,
de l'action même que veut entreprendre cette nouvelle
Confédération du sport au Québec. Nous attendons la visite
de ses représentants.
Le haut-commissariat entend-il doter le Québec d'un Institut des
sports? Question qui a fait la manchette souvent. Encore là, je pense
bien qu'il y a un travail de fait.
Le haut-commissariat entend-il remettre en question l'orientation
d'organismes provinciaux, de loisirs, en place? Des recommandations sont
faites à M. le ministre Loubier, et je pense bien que vous serez
informés des résultats. De toute façon, je peux vous dire
que comme réponse à toutes ces questions ou à tous ces
problèmes que je viens de soulever auxquels tout le personnel du
haut-commissariat est réellement sensibilisé, nous
espérons la semaine prochaine pouvoir tout colliger cette information et
faire les recommandations au ministre. C'est donc dire que nous ne sommes pas
en vacances la semaine prochaine, même si vous avez de la
difficulté à nous atteindre pour recevoir de l'information. Mais
nous préparons un mémoire complet pour M. le ministre afin que
cette action, que tous ces problèmes ou que toutes ces idées,
à la suite de la consultation que nous aurons eue, se traduisent par un
plan d'action définitif qui devra être approuvé et
présenté à M.le ministre.
Nous avons parlé du changement de juridiction du
haut-commissariat, et peut-être qu'il serait bon de vous faire part d'une
lettre que nous a adressée l'honorable Loubier lorsque le
haut-commissariat a été transféré sous sa
juridiction. M. le ministre nous disait que, pour clarifier, il voulait bien
établir que le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports devait conserver son identité distincte et entité
administrative et autonome du ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche, ce qui veut dire qu'actuellement même si le
haut-commissariat est rattaché au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, le haut-commissariat n'est pas devenu un service
ou une direction à l'intérieur de ce ministère. Tout
simplement, par délégation, M. le ministre Loubier assume la
responsabilité du haut-commissariat et que notre travail continue, que
notre mandat tel qu'il nous a été transmis parle premier ministre
nous le continuons et que le fruit de nos cogitations et de tout ce que nous
mettrons sur papier dès la semaine prochaine sera de nature à
guider le ministre et à prendre les décisions qui s'imposeront
pour doter la province d'un organisme réellement représentatif et
ayant les pouvoirs adéquats en matière de jeunesse, de loisirs et
de sports.
Alors je crois qu'il serait peut-être bon de céder la
parole maintenant à un des commissaires qui vont élaborer
davantage sur les différents points...
M. LE PRESIDENT: M. Duceppe.
M. DUCEPPE: M. le Président, membres du comité, je pense
que le haut-commissaire, M. Bélanger, a bien exposé l'ensemble du
travail qui a été le nôtre, celui du haut-commissariat.
Maintenant, pour ma part, en tant que commissaire à la jeunesse
et aux loisirs, je peux peut-être apporter quelques précisions,
à savoir comment le haut-commissariat s'est pris et utilise ses
énergies pour arriver à rejoindre les préoccupations
énoncées par le haut-commissaire, M. Bélanger.
D'abord, je vais distinguer jeunesse et loisirs, parce que ce sont des
disciplines différentes même s'il y a souvent des activités
qui se chevauchent.
Donc, partons de la jeunesse, l'action qui m'a guidé, ou tout au
moins les principes qui m'ont guidé en tant que commissaire à la
jeunesse, à la suite de la lecture des mémoires, de la
documentation personnelle et de toutes ces rencontres que nous avons eues. En
principe il s'agissait d'abord de voir à l'intégration de la
jeunesse à la vie et à la société,
c'est-à-dire de ne pas faire de la jeunesse une société
à part, mais de l'intégrer à la société
selon sa capacité évidemment, selon ses différentes
phases.
C'était un premier principe, un deuxième principe pour
guider le travail a été celui de l'assistance et de l'aide
à apporter à la jeunesse et, évidemment, ce, à
divers titres. Ensuite peut-être un sous-principe à ce
deuxième principe d'assistance et d'aide, l'information à fournir
à la jeunesse. Il faut se mettre dans la peau d'un gars de 14 ou 15 ans.
Il exprime parfois des besoins, des désirs, des aspirations, et, dans
ces super organisations telles que le gouvernement ou l'entreprise
privée,, il ne sait même pas à quelle porte frapper. Je
pense qu'il y à un principe d'information que nous devons respecter
à l'égard de la jeunesse. Un quatrième principe, c'est
celui de la protection de la jeunesse, parce que la jeunesse, contrairement aux
adultes et même c'est souvent aussi le cas des adultes n'a
pas toute l'armure ou toute la carapace pour se préserver de certaines
formes d'exploitation abusive qui pourraient exister et qui parfois,
malheureusement, existent.
Maintenant, partant de ces quatre principes, se sont
dégagés de grands moyens. D'abord, pour arriver à toucher
ces quatre principes, on peut utiliser la participation de la jeunesse. Il faut
l'amener à participer avec nous, avec le gouvernement, avec les
associations, à participer à l'ensemble. La jeunesse a souvent
cette nouvelle vision du monde, et cela la caractérise, et Je pense que
c'est normal, ce doit être un stimulant pour nous du monde adulte. Il
faut essayer de détecter dans cette participation la
créativité chez les jeunes. Cette créativité, je
pense qu'elle peut se manifester par plusieurs sortes d'organisations qui
pourraient exister:
concours et autres. Egalement, quand je parle de
créativité, je pense à l'action sociale. Un dernier point,
à mon avis, qui ressort de ces quatre principes, de ces deux grands
moyens très génériques pour respecter les principes ou les
rendre profitables, c'est, dans l'ensemble finalement, de voir, par cette
action polyvalente un peu, Il préparer la jeunesse à son
rôle futur de citoyen, d'adulte, et la préparer de façon
qu'elle apporte un travail constructif dans la société adulte,
c'est-à-dire, une politique de travail.
Les intégrer dans la société, ça veut dire
non pas uniquement des principes, de l'abstraction, ça veut dire
également toucher des secteurs d'activités où ils pourront
s'exprimer en apportant un travail à la société.
La démarche. Comment, en tant que commissaires de la jeunesse, et
ce en accord avec l'équipe du haut-commissariat, et
nécessairement le haut-commissaire, utiliser les moyens?
D'abord, comme on l'a souligné tantôt, il y a eu des
comités d'action, des rencontres de groupements et d'associations.
Or, partant du comité d'action qui s'est occupé de la
jeunesse, il y a vingt-quatre recommandations qui sont sorties. Pour
étudier ces vingt-quatre recommandations, j'ai formé un
comité jeunesse mais à l'intérieur du gouvernement, avec
la possibilité de consulter les gens de l'extérieur. Je
m'explique. Ce comité jeunesse qui est une manière de
comité interministériel sans statut officiel, qui repose surtout
sur le dynamisme, à mon avis, des gens qui ont accepté d'apporter
leur collaboration, est composé entre autres de Bernard Landry,
conseiller spécial pour les étudiants auprès du ministre
de l'Education; également des représentants de l'Office
franco-québécois à la jeunesse, M. Pierre Bourdon, et M.
Jean-Guy Saint-Martin. Egalement, parce que je parlais d'une politique de
travail et ça me semble extrêmement important il y a
le représentant de la main-d'oeuvre M. Pierre Lefrançois.
Ce comité s'est donc penché pour étudier les 24
recommandations jeunesse qui nous avaient été fournies par le
comité 001 ou 003 je ne me souviens plus que mentionnait
tantôt le ministre. Donc, de ces 24 recommandations, on a retenu quatre
grands points majeurs : l'information dans son sens très large;
l'institut jeunesse, comme projet, parce que c'est un projet qui nous
était proposé par les jeunes; les moyens de participation de la
jeunesse. Je vous en parlais tantôt. On veut parler des moyens, mais il
faut savoir ce que ça veut dire, des moyens; également des
projets, qui seraient comme un projet de Cité Jeunesse.
Donc, lorsqu'on arrive à l'information, ce comité
interministériel a convoqué des gens de l'extérieur et
encore des gens de l'information à l'intérieur du gouvernement.
On a convoqué M. Roger Cyr, directeur de l'Office d'information et de
publicité du gouvernement du Québec; également, monsieur
Jacques Gauthier, directeur général de Radio-Québec, et
avec lui même on a abordé des possibilités de centraliser
l'information, la documentation sur la jeunesse, les loisirs et le sport. Il y
avait également un représentant de Radio-Canada qui était
M. Claude Roy.
Ces gens-là ont étudié avec nous les
problèmes de l'information. Ensuite, demain, pas plus tard que demain,
il y a une réunion pour parler de l'institut Jeunesse. A cette
réunion il y aura M. Desbiens, du ministère de l'Education; M.
Martin, de l'Office de planification du Québec, et également un
sociologue, M. Marcel Rioux, qui s'est occupé particulièrement
des problèmes de jeunesse depuis nombre d'années, qui est
professeur à l'université de Montréal. Il y aura M.
Weiner, un autre sociologue, également professeur à
l'université de Montréal, j'ignore son prénom, je ne m'en
souviens plus, je crois que c'est Bernard Weiner.
Or, c'est la démarche qui est la mienne actuellement en ce qui
concerne l'établissement d'une politique de jeunesse. Je vous ai
expliqué les principes, je vous ai expliqué les grands moyens:
participation, créativité. Je vous ai expliqué en plus
qu'il y a une préoccupation majeure qui est celle du travail, pour
rejoindre le principe d'intégration. Je vous ai dit, la démarche,
je vous ai dit que nous avons un comité qui fonctionne
présentement.
Evidemment, à ça, se greffent plusieurs projets qui nous
ont été présentés et qui ont retenu notre
attention; se greffent également des projets qui sont de l'initiative
des différents membres du comité. L'ensemble de ces projets est
à l'étude, et certains projets seront bientôt soumis
à l'attention du ministre, M. Lou-bier. Même quelques projets
l'ont été effectivement.
En ce qui concerne la situation des loisirs, disons que j'abonde dans le
sens du député de Hull, qui disait qu'il y a une confusion
très grande dans le domaine du loisir. Je pense que c'est vrai. Cette
confusion, il faut être très honnête, elle existe partout.
Maintenant, si on essaie de trouver les raisons sociologiques, il y en a; mais
je pense qu'on les connaît à peu près toutes.
Il s'agit pour nous actuellement de regarder très objectivement
quelle est la situation et comment sortir de cet état de confusion
qui
est un état de fait, qui est une réalité. Comment
en sortir en respectant d'abord le travail de ceux qui ont oeuvré
pendant une vingtaine d'années? Il faut dire que la civilisation des
loisirs a poussé un peu trop rapidement, s'appuyant sur l'ère
technologique qui nous caractérise, surtout en Amérique du Nord,
et s'appuyant aussi sur des réalités économiques qui sont
celles du Québec. Or, il faut pour nous essayer de trouver une
façon de respecter le travail des gens, également de rendre
encore plus fructueux un travail déjà fructueux à maints
égards qui a été fait et de continuer à recevoir la
participation des gens, c'est-à-dire le bénévolat et
autres. Bon. Maintenant, ça veut dire pour nous, deux grands
thèmes, deux grandes obsessions en quelque sorte.
La planification, la coordination. Je sais que les mots sont
galvaudés, ça sort dans toutes les conversations. On s'est assis
et on essaye vraiment de leur donner leur signification réelle et
véritable. Donc, planification, coordination, ça veut dire tout
de suite situer le rôle du gouvernement. Il nous semble, à nous,
en tout cas en tant que fonctionnaires responsables, que le gouvernement
et ce sera à être évalué par le ministre, M.
Loubier, de même que les autres membres du gouvernement doit avoir
un rôle de direction. Mais, de grâce, ne nous méprenons pas
sur les termes. Direction, ça n'a rien à voir avec socialisme,
ça n'a rien à voir avec le fait de remplacer ceux qui sont
là.
Le rôle directif au niveau de la planification, de la
coordination, c'est-à-dire donner une orientation nette, définie,
précise et objective. Encore là, si on décrit ça
comme des responsabilités fondamentales, ça doit s'appuyer sur
des principes. Le premier principe est, à notre avis en tout cas, celui
de rendre accessible le loisir ou les loisirs à tous et à chacun
des citoyens du Québec et quelle que soit leur condition sociale, et ce,
dans toutes les régions du Québec, en tenant compte
évidemment des réalités régionales, des
disparités régionales, et de la population et du contexte dans
l'ensemble socio-économique des régions. Donc, ça veut
dire: rendre accessible.
Cela veut dire également planification, coordination, principes,
rendre accessible. Il faut développer l'accessibilité aux
loisirs. C'est beau de dire qu'on veut planifier, coordonner, on s'appuie sur
des grands principes. Il demeure qu'il faut développer une politique
d'accessibilité. Accessibilité, ça devient très
concret dans les termes, ça veut dire: développer en très
grande partie le potentiel humain, le potentiel des richesses naturelles qui
est également le nôtre, c'est-à-dire utilisation de l'air,
utilisation du sol, utilisation de l'eau pour établir une politique de
loisirs. C'est là que le gouvernement peut jouer un rôle
extrêmement important. C'est justement de rendre accessible à la
population l'utilisation des lacs, des rivières en aménageant des
abords, des alentours qui seront propices aux loisirs de plein air comme
à d'autres formes de loisirs. Egalement, pour parler de ces structures
régionales, si on touche le potentiel humain, la formation du personnel.
Cela me semble en tout cas à moi en tant que commissaire aux loisirs
vouloir dire: formation du personnel pour la jeunesse. Je pense qu'il y a
là un exemple de compénétration. C'est que pour toutes
sortes de raisons et surtout, ce n'est pas une critique mais une brutale
constatation, c'est que pour toutes sortes de raisons, se sont installés
dans ce domaine des loisirs des esprits improvisateurs, des esprits à
tendance de charlatan. Tout le monde est compétent dans tout et mol je
crois que ce n'est pas vrai.
Il est temps que l'on s'assoie. Le gouvernement peut jouer un
très grand rôle en voyant à la formation du personnel,
c'est-à-dire qu'il doit former des cadres, des animateurs, des
instructeurs, des moniteurs et des spécialistes, c'est un mot
très utilisé compétents et leur donner une
reconnaissance, de sorte que, si on parle d'un moniteur, on sache bien ce que
ça veut dire.
Donc, formation et régularisation de la compétence du
personnel dans toutes ses formes, toutes ses phases et dans toute l'acception
du terme.
Comme le soulignait tantôt le haut-commissaire, je pense
également que c'est primordial de se donner une législation
propre aux aspirations et aux objectifs du gouvernement. En ce qui a trait aux
loisirs, la législation, ça concerne entre autres, les
municipalités. Il faut établir, en accord avec les gens
compétents sur le plan des municipalités tant à
l'intérieur du gouvernement provincial que dans les municipalités
elles-mêmes, une législation sans équivoque qui permettrait
de définir, une fois pour toutes, quelles sont les
responsabilités des municipalités en matière
d'organisation, d'animation et d'administration des loisirs; jusqu'où va
leur champ de juridiction et jusqu'où ne doit-il pas aller, et
s'entendre également sur le mode de financement.
Toujours au niveau des législations, si vous me le permettez, Je
ne vais m'en tenir qu'à quelques points, tout au moins, pour vous donner
l'ensemble du travail. Les camps et les colonies de vacances, je pense que
c'est un domaine qui a été oublié dans le passé.
Lorsqu'on parlait des camps et des colonies de vacances, il
y a plusieurs années, on pensait aux grives, à Contrecoeur
ou ailleurs, pour les enfants souvent déshérités. C'est
encore le cas, mais c'est devenu aussi avec l'évolution
socio-économique du Québec, quelque chose de beaucoup plus vaste
que d'occuper les enfants temporairement l'été pour qu'ils ne
traînent pas dans les ruelles ou dans les rues. Les camps et les colonies
de vacances, c'est maintenant un moyen d'éducation, un prolongement de
l'école dans l'épanouissement global de l'enfant et de
l'individu.
Or, ce domaine des camps et des colonies de vacances est assez peu
connu. Les législations, à mon avis, sont très faibles,
sauf quelques règlements concernant l'hygiène. Encore là,
ce sont des règlements très généraux qui ne
s'arrêtent pas toujours de façon spécifique aux camps et
aux colonies de vacances. J'ai rencontré l'Association des camps du
Québec (section anglaise et section française) et je lui ai
exposé la nécessité pour le gouvernement de se donner des
outils appropriés dans ce domaine. Il va sans dire qu'on était
d'accord pour nous fournir une collaboration. Actuellement, quatre
réunions sont prévues. Ces réunions-là ont
été prévues depuis le début de décembre. Je
crois qu'il y en aura une ou deux la semaine prochaine. De toute façon,
elles auront lieu d'ici les vingt prochains jours.
En ce qui concerne les municipalités, nous avons fait lecture de
tous les documents qui nous ont été envoyés. Avant les
Fêtes, j'ai rencontré l'Association des directeurs des loisirs
municipaux (l'ADLM) et j'ai exposé un plan de travail. A la suite de
cela, j'ai reçu une lettre, il y a une semaine environ. Alors, nous nous
réunirons, vendredi prochain, au bureau de cette association pour
réfléchir sur le travail qu'elle a préparé. Ils ont
déjà animé leurs membres grâce à des
consultations; ils ont des projets très concrets à nous soumettre
en vue de nous permettre d'établir la législation et de
découvrir quels sont les vrais besoins des municipalités.
Maintenant, dans le domaine de l'équipement socio-culturel, je
pense que lorsqu'on parle de loisirs, il faut souvent entendre loisirs de
divertissement, loisirs de détente, loisirs de plein air et loisirs
culturels. En ce qui concerne l'équipement, nous nous proposons de
former un comité.
C'est un domaine hautement spécialisé que celui de la
connaissance de l'équipement et nous y réfléchissons
actuellement en équipe. Cela a été le sujet de longues
conversations tout récemment entre nous, les commissaires, pour savoir
comment vraiment on pourrait aller chercher le plus rapidement possible une
législation appropriée au plan de l'équipement.
Egalement, en parlant d'équipement ça veut peut-être
dire d'offrir des possibilités de prêt, d'échange
d'équipement entre les organismes existants. Peut-être aussi le
gouvernement peut-il mettre au service de la collectivité un
équipement important, presque inaccessible à cause du coût.
Il y a plusieurs mécanismes possibles à mon avis. Lequel est le
bon? Je ne le sais pas actuellement, Il est trop tôt pour le savoir.
J'ai parlé des cadres du personnel. A mon avis, c'est
extrêmement important. Egalement, le plein air, j'en ai glissé un
mot. Il me semble important qu'on arrive avec une législation
appropriée dans le domaine du plein air.
Le domaine du plein air comprend d'une part les camps des colonies de
vacances. Egalement le domaine du plein air est en train de devenir et
deviendra à mon avis d'ici peu de temps un des facteurs les plus
importants ou une des parties les plus importantes, sinon le secteur le plus
important du monde du loisir ou de l'activité physique de plein air.
C'est une industrie à certains égards et quand je
dis industrie c'est loin d'être péjoratif, au contraire
c'est peut-être une des industries de demain dans le Québec, Il
faut s'y attaquer maintenant de façon à donner tous les moyens
à cette industrie de bien vivre, de bien rendre service à la
population et également d'asseoir en partie sur cette industrie
l'ensemble d'une politique de loisirs.
Maintenant, il y a tout le côté de l'animation que nous
devons retenir. Jusqu'où va le rôle du gouvernement?
Jusqu'où doit-il intervenir dans l'animation? Jusqu'où doit-il
intervenir sur le plan de l'organisation régionale? Ce sont toutes des
questions que nous nous posons, et nous essayons d'y répondre à
travers les comités que j'ai mentionnés.
Cela résume, je pense, un peu rapidement peut-être, la
grande ligne d'action qui est la mienne en tant que commissaire à la
jeunesse, aux sports et aux loisirs, et qui évidemment est celle du
haut-commissariat et de l'équipe qui le compose.
Donc, en résumé, nous voulons une politique dynamique, une
politique directive, une politique qui respecte les besoins, les aspirations de
la population et également une politique de participation, parce que je
pense que ce serait pure utopie que de lancer dans la mêlée une
armée de fonctionnaires et croire que cela réglera le
problème des loisirs.
Le problème des loisirs est essentiellement un problème de
formation, c'est une activité libre et il suffit pour le gouvernement de
faire l'éducation nécessaire, de fournir les législations
appropriées pour les raisons que j'ai don-
nées tout à l'heure et de créer cette
accessibilité dans toutes les régions du Québec pour que
soit respecté ce droit aux loisirs qui caractérise chaque
individu.
Il y a un point que j'oubliais en ce qui concerne une politique
jeunesse. Je vous ai mentionné à quelques reprises le souci de
travailler avec les représentants des autres ministères et ce,
sans faire de tapage, parce que je considère que c'est une façon
plus efficace et plus dynamique. En ce qui concerne le problème des
drogues, le problème des stupéfiants, nous avons rencontré
depuis belle lurette ça se passait presque au mois de juin, au
mois de mai le commissaire Louis Chantigny et moi-même, la
division de l'aide 3. la jeunesse de la ville de Montréal, le service de
la police de la ville de Montréal, et une de nos suggestions a
été: Plutôt que de s'attaquer aux motards, essayer de
retrouver dans ça les éléments positifs et dynamiques. Je
crois qu'il y en a, et nous avons conjointement, après nous être
consultés, nous les deux commissaires, suggéré aux membres
de la police de Montréal, d'essayer peut-être de
fédérer et d'organiser les motards de façon à ce
que ça devienne un atout et que là nous puissions commencer
à travailler sérieusement avec l'énergie que ces
gars-là ont, parce qu'ils en ont.
Cette fédération est en voie de réalisation. Le
commissaire Chantigny pourra peut-être vous en parler davantage
tantôt.
Egalement, au niveau des drogues, j'ai travaillé en
étroite collaboration avec la permission du haut-commissariat. J'ai
travaillé en étroite collaboration avec la faculté de
médecine de l'université Laval, alors que j'ai participé
à un symposium international sur les drogues et les stupéfiants
à l'université Laval, au mois de septembre, où j'ai
donné deux causeries en plus de travailler en équipe avec le
docteur Radouco-Thomas qui est le grand pharma-cologue spécialiste de
l'université Laval,
Egalement, en ce qui concerne l'ensemble des problèmes de
jeunesse, j'ai travaillé en étroite collaboration avec le
ministre de l'Education, M. Cardinal, alors que M. Landry n'avait pas encore
été nommé à la fonction actuelle,
c'est-à-dire conseiller ou agent de relation entre le ministre de
l'Education et le monde des étudiants.
En ce qui concerne la contestation étudiante, en tant que
commissaire à la jeunesse, j'ai travaillé très
étroitement avec le ministre Cardinal. Il y a même eu un rapport
assez volumineux, je pense, et assez bien documenté, dans la mesure du
temps qui m'avait été alloué, un rapport qui a
été proposé au ministre Jean-Marie Morin du
haut-commissariat, lequel rap- port a été transmis, après
étude, au ministre Cardinal. Je sais que ce rapport a été
un des outils, en tout cas, qui ont servi au ministre Cardinal et à M.
Landry, de même que de nombreuses et fréquentes correspondances ou
échanges de documentation ou rencontres avec le ministre de l'Education
concernant ce problème blèmes de la jeunesse.
Or, le principe qui me guide à l'intérieur du
gouvernement, en tant que nouveau haut-fonctionnaire, parce que je suis en
service depuis à peine huit mois, c'est un principe de participation
à l'intérieur du gouvernement et à l'extêrieur.
Dernier point concernant le domaine du plein air. Lors du congrès
du sport, récemment, s'est formé un comité provisoire sur
le plein air. Nous avons rencontré, à leur demande, ce
comité provisoire. Mon point a été qu'actuellement nous ne
pouvions pas rencontrer toutes les demandes qu'on nous fait. Cependant, tout de
suite dans ce souci d'unification dans le travail et de dynamisme positif, j'ai
dit à ces gens-là: Vous voulez travailler en équipe avec
le gouvernement? Nous vous proposerons un mandat de travail et
également, du côté du gouvernement, nous nous rencontrerons
avec les différents ministères qui sont tous
intéressés au plein air. Déjà, il y avait eu une
rencontre avec M. Guy Lemieux du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, plus particulièrement du service des parcs, pour
parler de l'ensemble du plein air.
Justement, un peu plus tard, peut-être d'ici un mois, après
nous être entendus à l'intérieur du gouvernement sur un
certain nombre de points, nous rencontrerons les gens du plein air, nous
entendrons leurs suggestions, nous leur confierons des mandats de travail et
nous leur proposerons de nouvelles responsabilités.
Messieurs du comité, peut-être l'ai-je fait
brièvement en ce qui me concerne, peut-être qu'en ce qui vous
concerne, cela a été long; mais, en toute objectivité,
j'ai essayé de vous donner un tableau rapide, peut-être en vrac
également, de la situation telle que nous la voyons, du travail qui a
été le mienpar le mandat qui m'a été donné
per le haut-commissaire, et si toutefois, il y avait des questions, j'essaierai
d'y répondre au meilleur de ma compétence et ce avec plaisir,
veuillez bien me croire. Merci de votre attention,
M. LE PRESIDENT: M. Chantigny.
M. CHANTIGNY: M. le Président, messieurs les membres du
comité parlementaire, ainsi que M. le Ministre. Le travail du
haut-commis-
sariat dans le domaine du sport, depuis sa création qui remonte
maintenant à neuf mois, pourrait se diviser sous trois têtes de
chapitre,,
Premièrement, une prise de conscience. Deuxièmement, une
prise de contact et, finalement, une prise de position.
La prise de conscience. Evidemment, lorsque nous sommes entrés en
fonction, il s'agissait de prendre connaissance de la situation telle qu'elle
existait bien exactement au Québec dans le domaine bien
spécifique du sport, c'est-à-dire de prendre connaissance de la
situation exacte des besoins, des difficultés, des problèmes qui
étaient innombrables. Ils le sont encore. Et il s'agissait de chercher
des solutions possibles. Tout ceci en vue d'une politique sportive globale au
Québec à court, à moyen et à long terme.
Cette prise de contact s'est d'abord faite par l'étude des
innombrables mémoires et des documents qui avaient été
présentés au gouvernement avant notre arrivée, qui l'ont
été depuis notre arrivée et qui n'ont cessé de
l'être, de toute façon. Cela s'est fait aussi par l'entremise des
comités actions dont le ministre vous a parlé dans sa
présentation, lorsqu'il a donné, en somme, une vue globale de
tous les problèmes. Je ne voudrais pas entrer dans tous les
détails, parce que l'après-midi ne serait peut-être
même pas suffisant pour vous décrire les mille et un
problèmes qui s'agitent au niveau du sport, ici au Québec.
Dans les grandes lignes, il est évident que le sport, ici, est
morcelé en d'innombrables petits flots que j'appellerais des flots de
solitude. Les gens travaillent chacun de leur côté, sans
communications, sans information, sans liaisons, sans unité de
pensée, sans plan coordinateur et surtout sans grand plan directeur.
Tantôt, nous avons vu des initiatives fort heureuses donner des fruits
concrets; par ailleurs, des initiatives également fort louables, faute
de moyens techniques ou de moyens administratifs, n'ont pas donné les
fruits que l'on en espérait.
Cette première prise de conscience de notre part a
été suivie d'une prise de contact. Je ne reviendrai pas sur les
innombrales organismes, groupements, associations ou fédérations
de sport que nous avons rencontrés, que nous avons consultés et
avec lesquels nous sommes en constante communication. Quand même, il
serait bon d'en spécifier quelques-uns. Nous avons rencontré des
associations de sport nationales dans nombre de cas, même des
associations internationales, des associations provinciales, des associations
régionales, des groupes locaux, des fédérations
omnisports, des fédérations uni-sport et, enfin, la grande
Confédération du Québec.
Il peut vous sembler étonnant que nous nous soyons penchés
sur le problème des fédérations internationales, mais vous
savez tous, vous qui vous intéressez aux sports, que ce sont elles qui
édictent les grands règlements des organismes nationaux. Ces
organismes nationaux édictent, à leur tour, les règlements
qui régissent le sport dans le cadre des provinces; de ce fait, nous
serions inconséquents avec nous-mêmes si nous ne nous penchions
pas sur les diverses ramifications et sur toutes les conséquences
parfois néfastes de ces divers paliers gouvernementaux dans le domaine
du sport. Les intérêts régionaux ou provinciaux sont
parfois lésés, compte tenu d'une législation c'est
bien le cas de le dire internationale qui, elle, ne prend pas conscience
des besoins bien spécifiques d'une population. C'est un problème
assez complexe parce que nous partons aussi du principe qu'à un
problème lutions québécoises.
Cette prise de contact nous a donné une des grandes
priorités, compte tenu des problèmes existants. J'ai
parlé, tout à l'heure, de manque de cohésion, de manque
d'unité de pensée, de manque de coordination et de liaison;
c'est, d'ailleurs, un projet souvent débattu. Je vous rappelle que cela
a permis enfin, à tous ceux qui, de près ou de loin, oeuvraient
dans le domaine du sport au Québec de se faire entendre une fois pour
toutes, surtout de se connaître et, en se connaissant, de mieux se
comprendre peut-être et de mieux s'apprécier.
De ce projet est né le grand Congrès du sport du
Québec qui a vraiment dépassé toutes nos
espérances. Ce congrès du sport, à son tour, a
donné naissance à la Confédération des sports du
Québec. Nous voilà, enfin, au coeur du problème, puisque
nous cherchions constamment des mécanismes qui nous permettraient de
regrouper tout ce qui était divisé jusqu'alors. Cette
Confédération des sports du Québec, qui est née
récemment, au début de décembre, est l'organisme
provincial omnisports, qui représente tous les intérêts,
toutes les aspirations et qui sera en mesure incessamment parce qu'ils
ont exigé une rencontre du ministre de présenter
globalement ce qui, à leurs yeux, sont les besoins prioritaires du sport
au Québec, ce que devrait être une politique globale au
Québec, et peut-être, nous l'espérons du moins, des
suggestions ou des recommandations fort concrètes dans l'application
d'une politique du sport.
Cette prise de conscience d'une part et cette prise de contact d'autre
part nous amènent à une prise de position. Cette prise de
position s'est faite depuis les derniers mois. Elle con-
tinue de se faire et maintenant nous sommes en mesure, comme le disaient
à M. le ministre, le haut-commissaire et mon collègue le
commissaire de la jeunesse et des loisirs, d'avoir des idées bien
précises sur les problèmes donnés.
Nous parlons des problèmes. Je crois qu'il n'est pas un seul
problème du sport au Québec sur lequel nous ne nous soyons pas
penchés d'une façon ou d'une autre. Cette prise de position
évidemment va s'incarner et s'incarne déjà dans des
recommandations bien précises dont certaines sont déjà sur
le bureau du ministre et dont d'autres vont bientôt aboutir au même
endroit incessamment. Ces recommandations, en somme, sont autant de projets,
donc, de l'action qui implique des décisions gouvernementales et
l'ensemble constituant ce qu'on appelle la politique globale du sport au
Québec.
On a parlé tout à l'heure de grands principes qui nous ont
motivés constamment. Le premier principe que nous avons tenté de
respecter et je crois que nous avons réussi dans une très
large mesure c'est que le haut-commissariat se devait de demeurer
lui-même accessible à tous, c'est-à-dire d'entretenir des
communications sérieuses, réelles et constantes avec tous les
intéressés. Je crois honnêtement qu'on peut dire que nous
n'avons jamais fermé notre porte ou coupé notre
téléphone à tous ceux qui ont demandé de nous
rencontrer, de nous exposer leurs problèmes et leurs points de vue. Ceci
est chose faite.
L'autre grand principe qui nous motive dans le domaine du sport et qui
rejoint les grands principes et objectifs généraux du
haut-commissariat, c'est celui de l'accessibilité à tous et
partout. Et pour nous, ceci est primordiaL On a parlé de l'implantation
d'une politique sportive, d'installations d'équipement et de structures
sur lesquelles nous nous sommes penchés assez longuement. Nous croyons
que ce droit à la pratique sportive appartient à tous et partout
en dépit des disparités régionales ou des problèmes
sociaux ou autres.
Cette accessibilité évidemment implique la participation
massive de tous les Québécois au domaine du sport. Cette
participation massive, à son tour, implique une immense pyramide
à la base de laquelle nous retrouvons toute la population,
particulièrement la jeunesse québécoise qui se retrouve
et ce n'est pas un hasard dans le milieu scolaire. D'où,
la nécessité dans une politique globale cohérente,
d'intégrer la participation sportive scolaire dans un plan directeur qui
aboutira à court, à moyen et à long terme à un
objectif ultime.
En somme s'il fallait décrire le domaine du sport ici au
Québec, c'est une immense pyramide. A la base, vous avez toute la
population dont il faut maintenant susciter la participation massive. De cette
participation massive s'élève naturellement, comme la
crème s'élève du lait, une élite à laquelle
nous devons nous attacher et lui donner les moyens de perfectionnement, ce qui
implique, comme mon collègue le commissaire à la jeunesse et aux
loisirs l'a souligné, des décisions bien précises à
prendre dans la formation des cadres administratifs et techniques, justement,
permettant cette formation et ce perfectionnement de l'élite.
Evidemment, tout ceci demeure lettre morte si le gouvernement ne se
donne pas les moyens pour parvenir à réaliser ses propres
projets. Ces moyens sont d'abord, je crois, une législation
appropriée. Il est par exemple essentiel que, maintenant que nous avons
fait l'inventaire de toutes les associations sportives existantes, et surtout
l'inventaire de tous les problèmes qui les divisent en nombre de cas,
d'en arriver à une législation qui nous permettra
d'accréditer toutes ces fédérations et associations
sportives, selon des critères bien établis. Il est évident
aussi que nous parlions d'installations et d'équipement, qu'il nous faut
maintenant des critères sérieux qui seront
entérinés et reconnus par tous et chacun. On pourrait ainsi
montrer qu'a chaque besoin correspond une législation appropriée
et surtout, partant de la base et du principe que, pour que le gouvernement
puisse assumer ses responsabilités, il lui faut l'autorité
équivalente.
Je ne voudrais pas m'étendre davantage sur des problèmes
spécifiques, je crois que vous avez certainement des questions
pertinentes à nous poser dans les domaines qui vous intéressent
plus particulièrement et je vous remercie, M. le Président, M. le
ministre et les membres au comité de votre attention.
M. SAUVAGEAU: M. Bergeron, s'il vous plaît
M. BERGERON: Est-ce que vous pourriez me permettre, le
député de Fabre et les autres membres du comité, de
suggérer ceci? D'abord, il est déjà une heure et quart.
Cet après-midi, un comité siège sur la
copropriété et je préside ce comité. Je ne sais pas
si le comité de l'éducation est terminé, mais il va
être pratiquement impossible pour plusieurs membres d'autre part de
siéger cet après-midi.
Nous avions convenu de questionner nos amis les commissaires, mais je
pense que nous ne pourrions absolument pas terminer aujourd'hui.
M. PARENT: L'éducation ne siège pas cet
après-midi.
M. BERGERON: Nous ne pourrions évidemment pas terminer
aujourd'hui. D'un autre côté, la semaine prochaine, les
commissaires se doivent de faire une retraite fermée pour passer
à l'action, comme on l'a mentionné tout à l'heure.
Je me permettrai de suggérer aux membres du comité
d'ajourner notre comité pour reprendre nos travaux la semaine prochaine,
mercredi. A ce moment-là, étant donné que les commissaires
ne pourront être présents à cause de leur travail, nous
pourrions reporter leur comparution à la barre à deux semaines.
La semaine prochaine, nous pourrions, au cours de ce comité, demander au
sous-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et au
sous-ministre de la Famille et du Bien-Etre social et de la Santé de
venir afin que nous les questionnions concernant les budgets.
Je pense que, pour une première séance, ce serait
peut-être suffisant. Ceci nous permettrait de voir clair un peu sur les
réponses que ces gens vont nous fournir et peut-être d'ajuster
notre tir pour avoir le plus de renseignements possible.
Je regrette que cet après-midi il soit pratiquement impossible de
siéger à cause du comité de la
copropriété.
M. HOUDE: Je suis parfaitement d'accord en ce qui me concerne.
Cependant, je vois qu'il avait été annoncé de toute
façon pour ce matin. On a fait déplacer M. Jean-Paul L'Allier de
l'Office franco-québécois de la jeunesse. Je sais que
c'était l'intention du comité d'entendre M. L'Allier. Ne
pourrait-on pas prendre quelques minutes aujourd'hui même pour
compléter encore?
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. BERGERON: De toute façon, il ne faut pas se fier à
l'horloge. Il est exactement une heure et cinq. Peut-être que M. L'Allier
pourrait, vu qu'il est déjà rendu, prendre quelques
minutes...
M. LE PRESIDENT: Oui. M. L'Allier.
M. BERGERON: ... pour parler de l'Office franco-québécois.
Il n'aurait pas besoin de revenir une autre fois et d'être
dérangé à nouveau.
M. LE PRESIDENT: M. L'Allier.
M. L'ALLIER; M. le Président, je vous re- mercie tout d'abord de
l'invitation qui m'a été faite de venir devant ce comité.
Je tiens à vous dire que je suis en tout temps disponible, chaque
semaine, aussi souvent que vous le souhaitez.
Comme le haut-commissariat, l'office a été
créé, il y a neuf mois. Nous avons, au cours de
l'été, procédé à un certain nombre
d'échanges. Très rapidement, je voudrais, sans entrer dans le
détail de ces échanges, situer l'office par rapport au
ministère, par rapport à l'administration, pour ensuite
définir brièvement son cadre d'action et le contenu de son action
future.
L'office est d'abord un organisme de coopération
franco-québécois. Il a été conçu comme tel
et il s'ajoute au mécanisme de coopération qui existe
déjà. Le premier but de l'office, tel qu'il a été
voulu par les gouvernements français et québécois,
était de favoriser les échanges de jeunesse dans les domaines
où il n'y en a pas déjà et de fournir, à la
jeunesse qui n'a pas déjà accès à la
coopération internationale, aux échanges avec la France, le moyen
d'y participer suivant sa formation, suivant son contexte social et suivant ses
besoins et ses moyens.
L'office étant ainsi situé, il a un caractère
autonome. Les gouvernements ont voulu lui donner ce caractère
précisément pour lui permettre d'agir plus rapidement
peut-être que les administrations classiques dans le domaine de la
coopération internationale.
C'est ainsi qu'au cours de l'été dernier, nous avons eu un
nombre assez considérable d'échanges de jeunes qui nous a permis
de travailler à partir des délibérations et des
décisions du Conseil d'administration qui s'est réuni ici
à Québec pour la première fois en novembre et qui se
réunira de nouveau à Paris en avril, et d'établir une
politique d'échanges.
Quant au contenu, l'action de l'office s'adresse essentiellement aux
jeunes de seize à trente ans avec priorité, si vous voulez, aux
jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans. L'action de l'office s'adresse
également, dans une très faible proportion, à à% du
nombre total de ces échanges, aux cadres responsables de mouvements ou
d'organisations de jeunesse.
L'action de l'office doit essentiellement se greffer au plan, au
programme des ministères dans le domaine de la jeunesse. C'est ainsi que
tous nos échanges de l'été prochain se feront autant que
possible comme une continuation des actions entreprises soit au sein du
haut-commissariat, soit au sein du ministère de l'Agriculture, soit au
sein du ministère de l'Education.
Les échanges dans le cadre de l'office s'adresseront
essentiellement à des groupes de jeunes, dont le nombre variera entre
dix et trente
personnes, plutôt que de nous adresser à des individus,
parce que nous n'avons ni les moyens administratifs ni un personnel pour le
faire.
Nous essaierons de regrouper les demandes pour pouvoir, en France, par
exemple, ouvrir plus grandes les portes d'un secteur ou d'un domaine à
dix personnes, à dix jeunes Québécois dans les domaines
qui les intéressent. Cela n'exclut pas les échanges individuels
et il y a des domaines où l'échange sera nécessairement
individuel comme dans le cas des colonies de vacances,, Quoi qu'il en soit,
nous travaillons essentiellement à partir de la formation de
groupes.
Ces groupes sont choisis de deux façons, soit par concours dans
le cadre des voyages de découvertes de la France, des voyages
d'information générale ou à partir d'un mécanisme
de sélection établi conjointement par l'office, les
administrations et les associations responsables lorsqu'elles existent. Il ne
s'agit donc pas d'une sélection unilatérale de l'office, comme je
l'ai dit. Quant au contenu et quant à la sélection, nous essayons
dans tous les cas de nous reporter sur les administrations et les associations
existantes.
Ainsi, dans le domaine de l'agriculture, nous formerons un comité
ad hoc qui siégera peut-être une, deux ou trois fois et qui sera
composé de représentants du ministère, de
représentants de l'UCC, des représentants des jeunes
agriculteurs, la JRC. Avec ce comité, nous verrons à
établir trois ou quatre ou cinq plans d'échanges,
c'est-à-dire de voyages de Québécois en France. Dans quels
domaines est-il prioritaire de favoriser les échanges, de quelle
façon, que vont-ils chercher et pourquoi, que feront-ils en revenant?
Nous verrons également à établir des programmes d'accueil
au Québec pour les jeunes Français. Il ne s'agit pas de faire
venir ici des gens à qui on n'a rien à montrer.
Alors, les ministères, les associations seront les premiers,
étant ceux qui auront à les accueillir quotidiennement, qui
pourront nous indiquer les domaines intéressants, et ça dans tous
les domaines.
On prévoit pour l'été prochain, un volume assez
considérable d'échanges qui n'est pas un but à atteindre,
qui en est un dans la mesure où l'office est un organisme de
coopération pouvant favoriser le plus grand nombre d'échanges
possible entre la France et le Québec; mais ce n'est pas un chiffre
à atteindre absolument, disons une limite jusqu'où nous pouvons
aller. Nous prévoyons donc environ 2,000 échanges de
Français au Québec et de Québécois en France.
Ces échanges se situeront dans les cadres suivants: il y aura des
voyages d'étude et d'in- formation, il y a une dizaine de
sous-chapitres. Je vais vous en énumérer quelques-uns: que ce
soit dans le domaine des activités coopératives, dans le domaine
des activités syndicales, artistiques et culturels, les centres
culturels, des maisons de jeunes, activités sociales et intellectuelles,
activités scientifiques, organisations de loisirs, information,
développement communautaire, jeunes travailleurs, étudiants,
etc.
La priorité quand même est donnée aux jeunes, comme
je l'ai dit tout à l'heure, qui n'ont pas encore accès aux
programmes de coopération. L'office n'a pas pour but de donner des
bourses d'étude à quelqu'un qui veut aller poursuivre des
études ou poursuivre une formation. Les échanges de l'office sont
d'une durée moyenne de trois semaines à trois mois et le plus
grand volume des échanges et des voyages se fait sur une période
de trois à quatre semaines.
Le contenu des programmes d'accueil est déterminé en
collaboration avec les administrations et, comme je l'ai dit, suivant les plans
qui peuvent exister là où ils doivent exister. Ainsi, par
exemple, dans le domaine du plein air, dans le domaine de la jeunesse, dans la
mesure où le haut-commissariat nous indique que la politique dans le
domaine du plein air est telle ou telle chose, nous essaierons de la
compléter et de prendre des jeunes Québécois qui auront
parcouru au Québec le maximum du chemin disponible, dans le domaine de
la voile, par exemple, et de là, les envoyer en France pour se
perfectionner, de la même façon pour l'accueil des
Français.
Il ne s'agit donc pas pour l'office d'établir une planification
parallèle de ce qui peut exister, d'établir des programmes
indépendamment de tout ce qui existe, mais bien d'avoir une action qui
complète celle qui est déjà amorcée, qui est
déjà en voie de réalisation dans les ministères,
dans les organismes et dans les associations.
Dans ce contexte, les ministères deviennent le principal
conseiller avec le conseil d'administration sur lequel ils sont
représentés d'ailleurs, le principal conseiller de l'office.
Lorsqu'il s'agit d'envoyer telle catégorie de jeunes en France parce que
le conseil d'administration nous a demandé de le faire ou parce que les
demandes font qu'il est utile de le faire, c'est tel ou tel ministère,
ou même plusieurs en même temps, qui voient à coordonner les
organisations responsables lorsqu'elles existent pour que telle
catégorie d'échanges puisse être offerte globalement
à toute la population québécoise de cette couche
spécialisée.
Il arrivera à l'occasion que des opérations seront
régionales, parce qu'elles s'y prêtent; nous avons eu l'an
passé des échanges à ca-
ractêre régional notamment en ce qui concerne les voyages
de travail. Ainsi nous avons eu dans la région de Mégantic qui
avait déjà des contacts avec une région en France,
Sancerre, où une vingtaine de jeunes sont partis travailler aux
vendanges, et une vingtaine de Sancerrols viendront l'an prochain à
Mégantic travailler sur des fermes pendant trois semaines ou un
mois.
Un tel programme, même s'il se réalise sur une
période de trois mois, suppose une préparation de la part des
intéressés qui peut aller jusqu'à six mois ou même
davantage. Le principal critère de sélection de l'office, qui
n'est peut-être pas clair actuellement mais qui le deviendra de plus en
plus, sera, en plus d'une connaissance technique d'un milieu, lorsqu'il s'agit
d'un voyage d'étude ou d'information, la connaissance du Québec,
c'est-à-dire que, dans la mesure où les jeunes
Québécois pourront, d'une façon ou d'une autre, prouver
soit à l'office, soit à leur association, soit autrement, qu'ils
connaissent bien le Québec contemporain, dans cette même mesure,
ils auront accès à des voyages à l'étranger.
Il ne s'agit pas d'envoyer des jeunes en France qui ne connaissent
absolument pas les éléments essentiels de la
société québécoise moderne. Ce critère de
sélection sera difficile à appliquer parce qu'il suppose
précisément la mise sur pied très souvent d'un programme
d'information adéquat. Nous essaierons, encore une fois avec le
ministère, de mettre au point ce système d'information qui
permettra de sélectionner des jeunes qui connaissent le Québec,
qui sont, dans leur domaine, des cadres, des responsables, des gens qui auront
au retour un effet multiplicateur et qui pourront en France représenter
parce qu'il y a toujours un rôle de représentation au
niveau où ils seront le Québec, et ensuite, à leur
retour, rencontrer des Québécois, recevoir des Jeunes
Français et continuer le contact.
C'est en gros la façon dont nous procédons actuellement.
Le Secrétariat général qui existe à Paris et
à Québec reçoit essentiellement ses instructions du
Conseil d'administration, lequel conseil, comme vous le savez, est
composé de seize personnes, huit de chaque côté, dont cinq
représentant les principaux ministères intéressés
ou par la jeunesse ou par la coopération. A Québec, c'est le
ministère des Affaires intergouvernementales, l'Education, le
haut-commissariat, le ministère de l'Agriculture et le ministère
des Affaires culturelles. En France, c'est à peu près la
même chose.
Les priorités de l'office et les programmes de l'office sont
déterminés par le conseil d'administration, et c'est à
partir de ces priorités que nous travaillons, que nous voyons à
réaliser les échanges dont Je vous ai parlé.
Il est important de souligner un point, et je termine avec cela, c'est
le caractère essentiellement éducatif et le caractère
culturel au sens très large de ces voyages. Aucun des stages de l'office
l'an prochain n'aura pour but uniquement de faire des milles et des milles en
France pour voir des châteaux et des trucs comme cela. Evidemment, quand
on passe près d'un centre de tourisme ou d'un centre du genre, il ne
faut pas se fermer les yeux et passer à côté; on
arrête pendant un Jour s'il le faut, et on s'y repose. Mais les voyages
ont essentiellement un caractère éducatif, et c'est pour cela que
nous avons mis au point, sur un voyage, par exemple, qui occupe les jeunes
pendant trois semaines, ou un peu plus, ce que l'on appelle les sessions
culturelles qui prennent cinq jours des trois ou quatre semaines dont dispose
le stagiaire. Ces sessions culturelles sont divisées en quatre parties.
La première partie n'est pas impliquée dans ces cinq jours, c'est
une préparation par de la documentation, des rencontres des jeunes
eux-mêmes, et la présentation d'un dossier de voyage complet. Les
jeunes doivent définir exactement ce qu'ils veulent aller chercher en
France sous forme de questions, sous forme de plans de travail, etc.
La première partie des sessions culturelles durera deux jours
à peu près et se situe immédiatement avant le
départ. Pendant ces deux jours, nous donnons aux jeunes
Québécois un aperçu général de la France, et
nous vérifions en parallèle leurs connaissances sur le
Québec
La deuxième partie des sessions culturelles a lieu à
l'arrivée à Paris et dure également deux ou trois jours
où l'on illustre ce qui aurait été dit à
Montréal et l'on met pendant deux jours, d'une façon assez
intensive les Anglais pourraient appeler cela du « brain
conditioning » - mais nous les mettons dans le bain pour qu'ils puissent,
pendant la durée du stage, ne pas se préoccuper d'un tas de
détails et d'informations générales.
Et enfin, la dernière journée se situe à la fin du
stage.
C'est une journée d'évaluation pendant laquelle les
stagiaires doivent soumettre un rapport verbal. Ils sont quand même
soumis à l'obligation de remettre à l'office un rapport
écrit de leur stage dans les semaines ou dans les mois qui suivent. Ces
rapports feront l'objet d'une évaluation globale et d'une
synthèse, et ces rapports de synthèse seront ensuite dif-
fusés dans l'administration de même qu'aux associations qui
ont participé ou qui pourraient participer aux échanges de
l'office.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie, M. L'Allier, je vous remercie,
messieurs, et le comité s'ajourne à mercredi le 22, à 10 h
30.
M. PARENT: M. le Président, pourrions-nous peut-être, pour
les fins du processus de la réunion, convoquer les sous-ministres
à une heure précise. On serait mieux de fixer peut-être
à 10 h 30 un des sous-ministres, à 11 heures, 11 h 30, midi.
M. LE PRESIDENT: Je crois que le président les convoquera pour
qu'ils ne perdent pas leur temps ici.
M. LOUBIER: Est-ce le président ou le secrétaire?
M. PARENT; Si nous pouvions déterminer d'avance quel
sous-ministre.
M. LE PRESIDENT: Nous ne savons pas combien de temps cela va prendre.
Est-ce que nous allons prendre une demi-heure?
M. LOUBIER: D'un autre côté, M. le Président, comme
le député de Hull le dit, il est bien évident que cela va
prendre au moins une demi-heure pour chaque sous-ministre. Alors, pour
éviter que ces gens-là perdent une heure ou une heure et demie,
nous pourrions peut-être les convoquer pour une heure précise. Je
soumettrais je ne suis pas membre du comité mais je
suggérerais qu'on ajoute un autre sous-ministre, parce qu'il peut
arriver que, dans un certain ministère, cela soit très rapide.
Là nous en avons seulement trois, je pense, ou quatre.
M. PARENT: J'en voyais quatre: le sous-ministre du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le sous-ministre du
ministère de la Santé, de la Famille et du Bien-Etre social et le
sous-ministre du ministère des Affaires culturelles.
M. LE PRESIDENT: Le sous-ministre du ministère de
l'Education.
M. LOUBIER: C'est bien.
M. PARENT: Je pense qu'avant que nous passions à l'Education, si
je pouvais faire une suggestion pour la prochaine réunion, étant
donné que nous pourrions entendre ces quatre sous-ministres, nous
pourrions aussi faire une réunion au cours de l'après-midi, la
semaine prochaine, et, à ce moment-là, nous pourrions faire
l'élaboration du travail que nous voudrions compléter au
comité.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais alors les sous-ministres...
M. HOUDE: Je suis d'accord ainsi que tout le monde pour entendre les
sous-ministres, mais il faudrait quand même prendre la semaine prochaine,
indépendamment du journal des Débats, peut-être quelques
minutes ensemble, les membres du comité...
M. LE PRESIDENT: D'accord.
M. HOUDE: ... pour savoir exactement quel est le mandat et où
nous nous en allons. Vous avez fait des suggestions et vous avez bel et bien
dit que c'était au comité à prendre ses décisions
et à voir exactement ce que nous voulons faire et...
M. LOUBIER: Mes suggestions ont été endossées par
le député de Fabre...
M. HOUDE: Ah oui!
M. LOUBIER: Nous allons probablement continuer dans ce sens-là,
mais nous voudrions au moins savoir où nous nous en allons sans
improviser d'une semaine à l'autre et dire: La semaine prochaine, c'est
un sous-ministre qui vient et...
M. PARENT: Nous pourrons faire une session d'étude.
M. HOUDE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: A la fin du comité. Oui.
M. LOUBIER: Pour quelques séances, je pense bien que, si nous
passons les différents ministères, disons que nous en retrouvons
environ une dizaine qui, directement ou indirectement, touchent au
problème qui nous intéresse, ce qui impliquerait qu'il y aurait
au moins deux ou trois séances. Surtout pour le ministère de
l'Education, j'ai nettement l'impression que les membres du comité, des
deux côtés, auront une multitude de questions à poser et
avec raison aussi.
M. PARENT: J'ai l'impression que cela peut prendre une
séance...
M. LOUBIER: Juste pour le ministère de l'Education.
M. PARENT: Il y à énormément d'implication avec le
ministère de l'Education.
M. LOUBIER: M. le Président, MM. les membres du comité,
est-ce que vous aimeriez que le haut-commissaire assiste à chacune des
réunions?
M. PARENT: Jusqu'à maintenant il l'a fait.
M. LOUBIER: Non, mais de façon systématique.
M. HOUDE: Oui, d'accord.
M. LOUBIER: Et, deuxièmement, lorsque viendra le ministère
de l'Education c'est une humble suggestion que je soumets
respectueusement il me semble qu'il serait bon que nos trois penseurs
et...
M. HOUDE: D'accord.
M. LOUBIER: ... nos trois cérébraux du haut-commissariat
soient ici...
M. LE PRESIDENT: Nous allons les convoquer.
M. LOUBIER: ... parce qu'il y a tellement d'implications avec le
ministère de l'Education pour que les trois soient tout yeux et tout
oreilles.
M. PARENT: Je pense que c'est bon qu'au cours de nos réunions au
moins le Haut-Commissaire à la jeunesse, aux sports et aux loisirs
assiste aux réunions. Je pense que cela peut nous aider
énormément pour les demandes de renseignement dont nous pourrions
avoir besoin... En autant qu'il est en mesure de le faire.
M. LOUBIER: Je pense bien que c'est possible.
Est-ce que, dans la convocation pour les sous-ministres, nous ne
pourrions pas, dans la formulation de la convocation, souligner l'objet de leur
comparution, dire par exemple que le comité veut connaître le
budget ou les sommes d'argent qui se dépensent pour fins de
récréation, etc.?
Deuxièmement, nous pourrions inclure que le comité est
intéressé à connaître les législations de
chacun de ces ministères qui touchent à la jeunesse, etc. Ils
pourraient se préparer en conséquence et nous arriver avec
quelque chose de précis, au lieu de dire: Bien, je m'excuse, je suis
obligé de consulter.
M. PARENT: Est-ce que, pour le secrétaire du comité, ce ne
serait pas préférable de lui dire à quelle heure on
convoque tel sous-ministre ou tel sous-ministre?
M. LOUBIER: Oui. Le président pourra rencontrer le
secrétaire et s'entendre avec lui.
M. LE PRESIDENT: Oui, on a le journal des Débats, et puis on va
préparer l'avis en conséquence pour éviter que les
sous-ministres ne perdent leur temps ici. Puis c'est le voeu du comité
que le haut-commissaire soit présent à toutes les séances
du comité, sauf la semaine prochaine...
M. LOUBIER: Est-ce que le député de Fabre aimerait que
j'assiste à toutes les séances?
M. HOUDE: Vous êtes bienvenu, M. le Ministre.
M. PARENT: Il y avait une autre question. M. Bélanger, la semaine
dernière, il avait été question de certains documents qui
devaient être préparés...
M. BELANGER: Les documents ont été remis à M.
Sauvageau qui en assurera la distribution.
M. LE PRESIDENT: L'assemblée est ajournée à
mercredi, 22 janvier, dix heures et demie.
(Fin de la séance: 13 h 32)
Séance du 22 janvier 1969
(Dix heures quarante-quatre
minutes)
M. SAUVAGEAU (Président du comité): Messieurs du
comité, messieurs les journalistes, messieurs du ministère des
Affaires culturelles, je voudrais, à l'occasion de cette
troisième séance, vous souhaiter la plus cordiale bienvenue.
Avant de commencer, je voudrais dire à M. Morissette que, s'il
n'a pas les documents complets, nous serons prêts à l'excuser et
à l'entendre un peu plus tard, parce que la convocation a
été envoyée un peu à la dernière minute.
M. Morissette n'a été convoqué que le 21 janvier.
Il y a eu un malentendu dans les convocations, mais M. Morissette,
accompagné de M. Giroux, a bien voulu se présenter, de toute
façon, devant le comité.
Nous avions convoqué pour ce matin: M. Raymond Morissette,
sous-ministre au ministère des Affaires culturelles; M. Roger Marier,
sous-ministre au ministère de la Famille et du Bien-Etre social, et M.
Gilles Charron, sous-ministre au ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
Afin qu'il n'y ait pas de malentendu, à titre de
président, j'ai fait parvenir à chacun des ministres une lettre
qui se lit comme suit; « M. le Ministre, « Lors de la
dernière session de l'Assemblée nationale du Québec, vous
avez sans doute été informé de la création d'un
comité spécial parlementaire chargé d'étudier les
problèmes de la jeunesse, des sports et des loisirs. « Ce
même comité, s'il le juge à propos, a le droit d'entendre
tous les intéressés susceptibles de contribuer à la bonne
marche de son travail. En l'occurrence, votre collaboration nous serait des
plus précieuse. « Dans un proche avenir, nous aurons l'insigne
honneur de vous convoquer à l'une de nos séances du comité
parlementaire. Votre contribution consistera à nous faire un
exposé des argents, initiatives, projets, opérations, etc. que
votre ministère a consacrés aux problèmes de la jeunesse,
des sports et des loisirs dans le Québec. « Egalement, nous
apprécierions tout exposé sur les activités indirectes
dans lesquelles votre ministère est engagé en ce qui concerne le
mandat de notre comité. « Vous remerciant à l'avance de
votre complaisante attention et dans l'attente que vous donnerez suite à
notre invitation dans le but de mieux servir les intérêts de notre
population québécoise, agréez, je vous prie, l'expression
de ma reconnaissance anticipée. « Paul-Emile Sauvageau,
député de Bourget, président du comité
parlementaire pour l'étude des problèmes de la jeunesse, des
sports et des loisirs. »
Il y a un P.S.: « Ou votre représentant. » J'ai cru
qu'il était plus poli de demander au ministre de nous
déléguer quelqu'un de son ministère pour venir nous donner
un compte rendu de ses activités en ce qui regarde notre
comité.
M. GARDNER: Est-ce que cette lettre a été envoyée
atous les ministres ou seulement à quelques ministères?
M. LE PRESIDENT: Cette lettre est adressée aujourd'hui à
tous les ministres, sans exception. Si un des ministres n'a pas affaire du
tout, il nous répondra qu'il n'a rien à voir au sport, à
la jeunesse et aux loisirs.
Et, deuxièmement, lors de la dernière séance, nous
avions dit que nous distribuerions des dossiers que nous avions reçus en
ce qui a trait à notre comité. Nous avons le rapport de la
Commission Laroche tel qu'approuvé par la Commission athlétique
de Montréal: L'organisation des loisirs et leur rôle en face des
pouvoirs publics; rapport de l'assemblée générale
annuelle, jeudi le 9 mai 1968, de la Confédération des loisirs du
Québec; Pour une politique du loisir au Québec, mémoire de
la Confédération des loisirs du Québec; Proposition sur
une politique du sport au Québec présentée par le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports à
l'occasion du premier congrès du sport au Québec tenu à
Montréal du à au 8 décembre 1968; Conférence
provinciale sur les loisirs, de la Confédération des loisirs du
Québec; Une politique du loisir au Québec, mémoire
présenté au gouvernement du Québec en 1967 par la
Confédération des loisirs du Québec; rapport du
Congrès provincial des loisirs, Hotel Reine Elizabeth, 9, 10, 11 mai
1968; L'organisation des loisirs et le rôle des pouvoirs publics; Le
développement des loisirs au Québec et les besoins de personnel,
Confédération des loisirs du Québec, Montréal, le
à octobre 1968, que je dépose sur la table pour le comité
et les journalistes.
Maintenant, messieurs, je crois que, si c'est le désir du
comité, nous pourrions entendre M. Morissette, le sous-ministre au
ministère des Affaires culturelles, nous exposer... Un instant, s'il
vous plaît.
M. GARDNER: Avant d'entendre M. Morissette, je voudrais d'abord
remercier le président du comité de cette documentation
très volumineuse qu'on nous remet ce matin. Je crois que le ministre
Loubier avait raison de nous dire la semaine dernière qu'il ne fallait
pas réentendre
toutes les personnes qui ont formulé des rapports au
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, parce
qu'à cause de cette documentation-là, nous aurions dû
siéger plusieurs heures.
Nous allons prendre connaissance de ces documents et, advenant le cas
où nous aurions besoin de précisions supplémentaires sur
l'un ou sur l'autre de ces rapports, je crois bien que nous pourrions, de
nouveau, faire venir la personne concernée pour entendre quelques
commentaires. Il y a, peut-être, de ces documents qui datent de quelques
mois; d'autres qui sont plus récents. Il y aurait peut-être
quelques changements à apporter au rapport qui avait été
formulé à ce moment-là.
Je remercie également M. Chantigny qui a bien voulu
préparer ces rapports pour tous les membres du comité ainsi que
pour les journalistes.
M. HOUDE: Monsieur, est-ce que nous devons conclure que les derniers
documents c'est-à-dire ceux qui ont été
commandés directement par le Haut-Commissariat à la jeunesse, aux
loisirs et aux sports, au cours des six derniers mois sont
considérés actuellement comme des documents confidentiels? Je
suis très heureux du nombre de documents que nous avons reçus ce
matin. Le député vient de le mentionner, mais peut-être
n'était-il pas au courant que, dans le cas de la commission Laroche,
ça fait bientôt dix ans que c'est publié. Or, pas un seul
de ces documents, que nous avons actuellement sur la table n'a pas
été rendu public depuis au moins six mois. Ce que je veux dire,
c'est que tous les documents que nous avons reçus ce matin sont des
documents connus du public qui s'intéresse à ce
secteur-là. Ce sont tous des documents qui ont été
publiés soit intégralement, soit en partie par la plupart des
organes d'information jusqu'à maintenant.
D'autre part, à la première réunion, nous avions
demandé si c'était confidentiel, puisque, actuellement, nous ne
pouvons pas les avoir, nous du comité, bien que ceci eût pu
être intéressant. D'ailleurs, le ministre Loubier en a fait
mention la semaine dernière dans son exposé. Il a parlé,
par exemple, des documents qui avaient été baptisés 001,
002 et 003. Ces documents ont été faits très, très
récemment par les fonctionnaires du Haut-Commissariat à la
jeunesse, aux loisirs et aux sports, avec le comité action, avec le
comité de planification et avec d'autres comités dont j'oublie le
nom.
Nous avions également demandé un document
extrêmement important qui est en la possession actuellement, je pense, du
ministère du Touris- me, de la Chasse et de la Pêche. Ce document
essaie de résumer la législation existante en matière de
jeunesse, de sports et, en particulier, en matière de plein air. Ce
document essaie de grouper, dans les huit ou dix ministères provinciaux,
ce qui existe dans ce secteur-là et ce qui existe aussi dans les divers
ministères du fédéral et dans quelques organismes
paragouverne-mentaux. Alors, je voudrais savoir, M. le Président, si
nous allons pouvoir obtenir, également, ces nouveaux documents, les plus
récents disons, ou si le ministère considère que ces
documents sont encore confidentiels.
M. LE PRESIDENT: J'ai bien dit, tout à l'heure, que
c'étaient les documents que nous avions reçus jusqu'à
maintenant. Mais les autres, au fur et à mesure qu'ils seront
disponibles, seront distribués aux membres du comité. Les
documents 001, 002, 003 ne sont pas prêts pour distribution
maintenant.
M. GARDNER: Aussitôt qu'ils seront prêts, ils seront
distribués aux membres du comité au fur et à mesure que le
comité siégera.
M. PARENT: Oui, je pense que...
M. GARDNER: Parce qu'ils ne sont pas confidentiels. On ne peut pas
appeler ces documents confidentiels.
M. PARENT: Pour l'instant, ne pourrions-nous pas nous borner à
recevoir...
M. GARDNER: Oui, d'accord.
M. PARENT: ... le sous-ministre des Affaires culturelles? A la
séance d'étude, après cela, nous pourrons discuter des
questions de documents.
M. GARDNER: Certainement.
M. LE PRESIDENT: M. Morissette, nous sommes prêts à vous
entendre.
M. MORISSETTE: M. le Président...
M. GARDNER: M. Morissette nous aimerions d'abord savoir pour le journal
des Débats, quel est le poste que vous occupez au ministère des
Affaires culturelles.
M. MORISSETTE: Je suis le sous-ministre des Affaires culturelles.
M. le Président, je vous remercie de nous recevoir et de dois
aussi d'avance m'excuser
de ne pas avoir une documentation vraiment précise à vous
donner.
Depuis tout à l'heure, je pense que j'ai un peu mieux compris ce
que le comité recherche et je vois déjà un autre beau
rapport s'ajouter à la pile que vous avez.
Quant aux relations du ministère des Affaires culturelles
vis-à-vis de la jeunesse et des loisirs, voici ce qui nous touche de
plus près: nous considérons que le secteur des loisirs culturels
est vraiment, du moins pour nous, une des parties importantes du temps ou des
efforts consacrés par les jeunes aux loisirs, je voudrais souligner
d'abord qu'au ministère, nous avons peu de programmes dirigés
strictement vers la jeunesse. La plupart de nos activités ou de nos
intérêts touchent, par un aspect ou l'autre, à tous les
secteurs de population et à tous les cadres d'âges. Dans chacun de
nos programmes il est toujours tenu compte des divers publics quand nous
pensons surtout à présenter les manifestations de
l'activité culturelle du Québec.
Je me demande, M. le Président, si une indication ou
peut-être quelques questions de votre part, ne me mettraient pas plus
précisément sur la piste.
M. LE PRESIDENT: M. Grenier.
M. GRENIER: Peut-être pas sous la forme de questions, mais nous
avons l'impression assez nette, ce matin, que les gens qui ont
été invités à participer au comité viennent
ici pour produire un rapport et savent assez mal le genre de rapports que nous
demandons.
Je ne blâme pas M. Morissette que je connais déjà
depuis quelques mois et je ne blâmerais pas non plus un autre
sous-ministre d'un autre ministère, car il ferait probablement la
même chose que M. Morissette, Pour la même raison, lorsque
j'étais délégué à Winnipeg il y a quelque
temps pour représenter le gouvernement, on m'avait préparé
un petit boniment à donner là. Le petit boniment, je l'ai
rejeté tout simplement. Je me suis dit: Je ne vais pas là pour
dire bonjour aux gens du Manitoba! Ce n'est pas cela que nous voulions faire
là. Nous voulions faire autre chose.
Ils voulaient savoir là-bas ce que le Québec pensait
d'eux. On voulait avoir une situation nette. Il y avait des journalistes
peut-être assez partisans; ils n'ont pas rapporté cela dans le
journal. Ils se sont contentés de faire une critique destructive de ce
qui avait été dit là; ils n'ont pas mentionné que
le discours avait été chaudement applaudi. On a parlé
là-bas de télévision éducative qui devait
être contrôlée, par le Québec, et des
minorités. Or, cela n'a jamais été dit.
Nous voulions avoir des faits; nous avons été contents de
les avoir. Maintenant, il me semble bien que nous devrions avoir un rapport
écrit, à jour, des relations que le ministère des Affaires
culturelles entretient avec les loisirs. Nous voudrions savoir quelles formes
cela prend financièrement et toutes les attributions qui pourraient
appartenir actuellement au ministère des Affaires culturelles.
Il est bien sûr que nous nous dirigeons de plus en plus vers la
création d'un ministère. Nous voudrions réunir à ce
ministère tout ce qui appartiendrait au domaine des loisirs. A ce
moment-là, il faut le savoir; le meilleur moyen pour le savoir, c'est
qu'onnous donne un rapport écrit de ce qui appartient actuellement
à chacun des ministères et de venir l'étaler ici au grand
jour. Ainsi le public saurait qu'il reste bien des atouts dans chacun des
ministères, et puis cela montrerait probablement aussi ce que nous
connaissons actuellement dans le domaine des loisirs, c'est-à-dire un
fouillis assez indescriptible.
M. MORISETTE: Je pense que nous sommes tout à fait d'accord sur
le besoin de départage entre les responsabilités des
ministères. D'ailleurs, nous avons déjà commencé
à le faire. Une première réunion a eu lieu avec les
représentants du haut-commissariat pour définir ces terrains
où nous travaillons, en fait, tous les deux, pas toujours à
l'avantage de chacun, et pour coordonner notre travail et nos
responsabilités. Par exemple, je dirais que la partie qui concerne
l'organisation matérielle au niveau des loisirs n'est certainement pas
notre premier intérêt. Notre premier intérêt serait
de voir à la fréquence et à la qualité de
l'activité culturelle. Je pense que votre proposition nous permettrait
de comparer le tout. Je devrais même dire qu'une partie de ce rapport
pourrait peut-être être soumise conjointement par nous et par les
gens de l'autre service.
M. PARENT: M. Morissette, il ne faudrait pas confondre là, avec
le haut-commissariat. L'important pour le comité, à mon sens, ce
serait de savoir quelle est la politique du ministère des Affaires
culturelles en regard de la jeunesse; l'orientation que le ministère
entend donner aux loisirs culturels; votre politique et le budget qui est
à votre disposition pour ces fins-là. Moi, je pense que le
comité préférerait surtout recevoir un rapport. Ceci nous
permettrait par la suite de faire des recommandations, quitte à confier
au haut-commissariat la fonction d'intégrer à l'intérieur
du haut-commissariat ou d'un futur ministère...
M. MORISSETTE: En fait, ce que je voulais simplement mentionner, c'est
que nous avons déjà commencé à travailler avec eux.
Nous avons pris connaissance de certains projets ou programmes où nous
travaillons parallèlement. Je pense, par exemple, à tout le
domaine des centres de loisirs et des centres culturels. La distinction n'est
pas très claire entre ce qui est un centre de loisirs et ce qui est un
centre culturel.
Très souvent, cette définition a été
plutôt faite par les constructeurs que par les gens qui s'en servent. Je
pense qu'il nous faut même prendre connaissance de ça et que nous
pouvons très rapidement préparer pour le comité une
étude, un schéma assez précis, des activités du
ministère qui touchent aux jeunes, rapport, je pense, très
complet avec les coordonnées financières etc.
M. PARENT: Serait-il possible, M. Morissette, en annexe à ce
rapport, d'avoir les lois qui s'y rapportent ou les règlements du
ministère qui concordent avec ces différents programmes pour les
jeunesse et les loisirs culturels?
M. MORISSETTE: Oui. Je pense même que nous avons
déjà la plupart des projets et aussi une certaine documentation
sur les travaux faits au ministère au point de vue de l'organisation de
la diffusion de la culture, par exemple, ce qui nous amènera à
toucher nécessairement au problème d'organisation
régionale.
M. HOUDE: M. Morissette, au moment où nous parlons, quel est le
rôle du ministère des Affaires culturelles par rapport aux centres
culturels existants et aussi par rapport à la Fédération
des centres culturels qui a été créée assez
récemment? Quel est le rôle de votre ministère
vis-à-vis des centres culturels existants construits, en
opération d'une part, et d'autre part la Fédération des
centres culturels?
M. MORISSETTE: Pour les centres culturels existants et pour des raisons
de programmation et pour des raisons budgétaires, le ministère
avait annoncé et maintenu une politique d'appui.
Par décision, nous n'avons pas établi de politique de
subventions à l'opération des centres culturels, mais nous avons
essayé de construire et de fournir aux centres culturels des programmes
d'activité, des manifestations culturelles aux meilleures conditions et
de la meilleure qualité possible.
C'est là qu'Intervient le travail de la Fédéra-
tion des centres culturels; nous l'avons supporté financièrement
pour qu'elle puisse agir; je pense que la description la plus serrée de
la Fédération serait qu'elle agit comme agence centrale de
tournées de manifestations culturelles pour les centres culturels. La
fédération n'opère que depuis à peu près un
an. Nous étudions avec elle très sérieusement les
résultats de cette opération, c'est-à-dire la
programmation et le fonctionnement pour en arriver, si nécessaire a
ajouter à la fédération, soit par perfectionnement de ses
mécanismes, soit par d'autres organismes parallèles, les
mécanismes généraux qui nous permettront d'assurer la
circulation facile des manifestations culturelles.
M. HOUDE : Maintenant, M. Morissette, dans un domaine que les
spécialistes en loisirs appellent communément culture populaire,
quel est le rôle du ministère des Affaires culturelles,
actuellement et peut-être dans l'avenir, dans ce qui se fait
ordinairement au niveau des centres de loisirs? Je pense à tous les arts
plastiques, l'enseignement du ballet, par exemple, l'initiation à la
musique, etc. qui, dans les structures actuelles du haut-commissariat, ont une
place quand même assez importante en ce qui a trait à la jeunesse
et aux loisirs.
Il y a une distinction dans l'esprit des travailleurs en loisirs entre
la culture populaire, ce qui se fait au niveau des centres de loisirs qui,
semble-t-il, devrait dépendre éventuellement d'un futur
ministère des Sports et des loisirs et d'autre part, l'autre
école de pensée dit que tout ce qui s'appelle culture devrait
dépendre du ministère des Affaires culturelles. Il n'y a pas de
culture-loisirs, disons, il n'y a que la culture. Quelle est votre philosophie
à vous ou l'optique du ministère des Affaires culturelles,
concernant la culture populaire que l'on retrouve un peu partout à
travers le Québec et la culture telle que conçue par le
ministère des Affaires culturelles?
M. MORISSETTE: Je pense que nous ne faisons pas, en principe, une
distinction entre les deux. Lorsque nous parlons de la culture, nous parlons de
l'ensemble, A l'Intérieur des manifestations culturelles, comme telles,
et leur organisation, nous devons forcément faire une distinction au
point de vue de la qualité, au point de vue des possibilités, au
point de vue aussi de l'accession du public aux manifestations culturelles.
C'est pourquoi, par exemple, dans tous nos projets d'organisation
régionale, nous prenons bien soin d'axer la planification à la
fois sur la production ou la création locale que
nous devons encourager au même titre que la création au
niveau métropolitain ou celle des grands organismes professionnels et la
circulation, la distribution des manifestations culturelles qui, à ce
moment-là, doivent être accessibles au plus grand nombre.
Vous avez mentionné le problème des cours. Je pense que,
là, ce problème doit être touché par un autre
aspect, c'est-à-dire, une question de responsabilité de
l'enseignement. Particulièrement dans ce domaine, je pense que nous
avons une situation assez confuse. Le ministère des Affaires culturelles
est responsable, dans le moment, pour ce qui est du théâtre et de
la musique, de l'enseignement professionnel; il n'a aucune
responsabilité comme tel, à l'égard des autres types
d'enseignement qui peuvent toucher aux arts. C'est pourquoi, nous avons
dû refuser de subventionner directement la multitude de cours
d'expression corporelle, de musique, de danse, etc. qui se donnent dans les
différents centres culturels parce que nous n'avons aucun moyen
d'assurer ce que j'appelais tout à l'heure l'aspect qualité. Nous
n'avons aucun moyen de contrôle et nous croyons que jusqu'à ce que
nous ayons une définition plus précise du problème,
ça dépend beaucoup plus du ministère de l'Education que de
nous.
M. HOUDE: Vous avez, vous-même, admis qu'il y avait confusion.
Vous dites que ça dépend du ministère de l'Education.
D'accord.
M. MORISSETTE: Pas nécessairement. M. HOUDE: Pourrait
dépendre.
M. MORISSETTE: Dans le moment, nous reconnaissons que ce sont eux qui
ont, par exemple, le service d'éducation permanente. L'Education a des
mécanismes que nous n'avons pas, que le gouvernement ne nous a pas
permis de créer, jusqu'à présent. Disons que, là,
je ne voudrais pas donner d'opinion à savoir si je crois que c'est mieux
que ce soit administré chez nous, ou à l'Education, ou aux
Loisirs. Je pense que des experts en méthodes pédagogiques sur
ces choses-là sont beaucoup plus à même que moi de nous
donner une opinion valable à savoir si l'enseignement de la musique dans
un centre culturel devrait être coordonné et axé sur
l'enseignement qui se donne au conservatoire; personnellement, je ne me sens
pas prêt à donner une opinion sur ce point technique.
M. GARDNER: M. Morissette, dans les centres culturels qui se sont
implantés un peu partout en province à l'occasion de l'Expo 67,
est- ce qu'on s'occupe d'une façon particulière de la jeunesse ou
seulement des adultes?
M. MORISSETTE: Je pense que ce sont des centres qui s'occupent de
l'ensemble de la population. Je ne crois pas qu'il y ait dans aucun de ces
centres une décision de politique pour les jeunes ou de politique pour
les plus âgés. Je pense que la plupart des centres, jusqu'à
présent, ont essayé d'attirer chez eux la meilleure
représentation possible de la population.
Pour autant que nous sommes concernés, nous ne faisons pas de
distinction. Les centres culturels, pour nous, doivent s'adresser à la
population sous ses aspects culturels, donc à l'extérieur des
écoles, à l'extérieur des cadres professionnels, si on
peut dire.
M. GARDNER: Est-ce que les différents cours qui se donnent dans
les centres culturels sont subventionnés par votre ministère?
M. MORISSETTE: Ils ne le sont plus depuis l'année
dernière. Nous avons suspendu toute subvention pour les cours dans les
centres culturels. Au départ, quelques centres culturels recevaient une
subvention générale, dont une partie était
appliquée au financement des cours. Mais, depuis l'an dernier, nous
avons suspendu toute subvention pour des cours dans les centres culturels.
M. GRENIER: Vous avez mentionné tout à l'heure que vous
n'aviez pas l'intention de subventionner si la chose vous
intéresse, vous n'avez pas de moyen de contrôle les cours
de ballet ou des choses du genre dans certains centres culturels. A ce
moment-là, vous n'acceptez pas de subventionner parce que vous n'avez
pas de moyen de contrôle. Je vois que vous...
M. MORISSETTE: Bien voici, c'est une des raisons.
M. GRENIER: Oui, qui est valable.
M. MORISSETTE: Si vous considérez seulement le nombre des cours
qui se donnent dans le moment de mémoire je dirais qu'il
dépasse 1,000 unités de cours dans les centres culturels
pour la province de Québec. Imaginez la somme absolument fantastique que
ça représente. Cela nous est impossible.
M. GRENIER: Maintenant, vous donnez des subventions à
l'échelle provinciale au Festival du théâtre
étudiant du Québec. Lorsque vous parlez de moyen de
contrôle que vous n'avez
pas dans les centres culturels, est-ce que vous pourriez nous dire, pour
illustrer votre politique et non pas pour résumer le problème
à un niveau local étant donné que vous êtes
très au courant de ce problème quelle est votre politique
lorsque vous mentionnez que vous avez un moyen de contrôle? Quel est le
moyen de contrôle, par exemple, sur le Festival du théâtre
étudiant du Québec?
M. MORISSETTE: Je pense que, là, il faudrait peut-être
faire une distinction. Nous avons toujours le contrôle financier de la
subvention accordée pour des fins bien précises et sur lesquelles
nous demandons un rapport qui est contrôlé.
Nous avons aussi, avec un organisme comme le Festival du
théâtre étudiant c'est un exemple
particulièrement intéressant parce que nous avons
travaillé avec lui de très près notre subvention et
la participation des experts du ministère, et même de
l'extérieur, que nous leur fournissons, sont justement pour assurer aux
groupes étudiants qui se présentent là et qui travaillent
dans leur milieu collégial lorsqu'ils y retournent, l'aide technique
dont ils ont besoin. Et par aide technique, je veux dire aide de
spécialistes. Par exemple, l'été dernier, durant le
festival, nous avons eu une équipe de six ou sept experts en
théâtre qui ont travaillé constamment avec les
comédiens, les directeurs de spectacles, etc. Nous avons même
inclus, en collaboration avec l'Office franco-québécois de la
jeunesse, comme prix au gagnant du festival, un stage de travail en France.
Disons que nous travaillons avec eux de très près. Les gens du
service du théâtre ont été sur place avec eux toute
la semaine, ils ont travaillé à l'établissement des plans,
etc.
M. GRENIER: En fait, ce que vous appelez votre moyen de contrôle,
c'est l'envoi sur place des experts qui vous donnent des rapports sur le
travail qui se fait.
M. MORISSETTE: Oui, et qui agissent comme conseillers pour l'organisme.
Nous l'avons fait aussi pour un bon nombre de centres culturels qui nous ont
demandé de l'aide. Nous avons envoyé des techniciens du service
de diffusion qui ont étudié avec eux leurs programmes, leurs
plans. C'est une des façons par lesquelles nous pouvons les aider.
M. HOUDE: Parfait. Beaucoup de personnes, je crois, ont l'impression que
le ministère des Affaires culturelles s'intéresse, en ce qui
concerne la culture, surtout à une élite artistique ou une
élite qui a déjà une base dans le domaine culturel,
à savoir des troupes de théâtre, certains peintres,
certains musiciens, certaines écoles de musique, peut-être.
D'autre part, dans la définition du mot « loisirs » ou dans
la liste des activités que doit comporter un organisme de loisirs, on
retrouve, parallèlement à tout cela, bien sûr, une
quantité d'activités dites culturelles. J'en ai nommé
tantôt: musique, ballet, arts plastiques, etc.
Dans beaucoup des mémoires que nous avons actuellement ou dans
beaucoup de conversations on dit très clairement ceci: Le
ministère des Affaires culturelles, par sa formation, par le personnel
compétent, bien sûr, qui y travaille a une optique qui est
particulièrement dirigée vers les spécialistes, vers cette
élite artistique, pour employer le mot. Par conséquent, tout ce
qui s'appelle loisirs culturels pour la masse, au niveau de l'initiation par
exemple, devrait éventuellement appartenir carrément à un
ministère des Sports et des Loisirs. Je pense que ce sont là les
deux écoles de pensées. Maintenant, on sait également
vous l'avez dit vous-même que de temps en temps le
ministère des Affaires culturelles parle, lui aussi, de s'adresser
à la masse, de propager la culture dans la masse.
Tantôt, on a dit; Le ministère peut subventionner certaines
troupes de théâtre; d'autre part, le ministère des Affaires
culturelles ne peut pas, parfois, aider financièrement, par exemple,
à promouvoir l'enseignement par des cours qui se donnent dans toute la
province du Québec, en matière d'arts plastiques en particulier.
D'autre part, vous avez un troisième organisme qui vient s'ajouter
à la section des loisirs, celui de la jeunesse qui s'occupe de donner
des subventions. D'autre part, il y a les affaires culturelles, ce qui fait
deux, et vous avez l'éducation permanente, le service d'éducation
aux adultes. Dans le cas du loisir « danse », dans le cas du
folklore, sauf erreur, lorsque les troupes folkloriques veulent de l'aide elles
s'adressent très souvent, pour faire payer leurs professeurs et leurs
cours, au service de l'éducation permanente.
Voici ce que j'aimerais savoir, mais vous ne serez peut-être pas
en mesure de répondre. Est-ce qu'il se fait actuellement un travail pour
essayer, une fois pour toutes, de démêler tout cela en
matière de culture?
M. MORISSETTE: Au départ, je pourrais dire que peut-être un
des problèmes qui nous touchent le plus, est le fait qu'on
interprète notre activité comme l'activité d'une
élite. Je pense que cela s'explique assez facilement.
Même si ce n'est pas la plus grande partie du budget du
ministère des Affaires culturelles qui est dépensée en
subventions à nos organismes de production culturelle je pense
aux grandes compagnies de théâtre, aux orchestres symphoniques,
etc., qui sont très dispendieux à manoeuvrer c'est la
partie de notre activité qui reçoit la publicité. Je pense
cependant qu'il faut dire qu'à l'intérieur du ministère,
la plus grande partie du budget est effectivement dépensée dans
l'organisation afin que le public puisse profiter de ces choses en tant que
spectateur et aussi en tant que participant. Je voudrais dissocier les deux. Le
service des subventions permet à la troupe de Théâtre du
Nouveau Monde de vivre au niveau qu'elle a atteint et où on essaye de la
maintenir.
Le service de M. Giroux, la diffusion, par ailleurs, est concerné
quand le Théâtre du Nouveau Monde va à Chicoutimi, à
Sherbrooke ou ailleurs. Il doit trouver les moyens pour que le plus de gens
possible aient accès à la grande production professionnelle. Pour
ce qui est de la production, nous faisons la distinction, jusqu'à un
certain point, entre « amateur » et « professionnelle
».
M. HOUDE: D'accord.
M. MORISSETTE: Une bonne partie des activités que vous
décrivez un peu comme culture populaire sont des manifestations de type
semi-professionnel et surtout amateur.
Jusqu'à présent, nous n'avons pas pu fournir d'aide
directe à celles-là, mais nous avons créé et nous
sommes à augmenter des services généraux. Je pense
à un exemple assez précis: les fanfares du Québec sont une
manifestation culturelle valable à plusieurs points de vue. D'abord,
c'est une activité locale à laquelle les gens participent, mais
aussi c'est, peut-être, le meilleur terrain de dépistage pour les
musiciens, lorsqu'il s'agit des instruments à vent.
Nous avons fourni à la Fédération des fanfares des
subventions pour lui permettre de donner aux différentes fanfares
il y en a des centaines, mais on ne peut pas les suivre ou les contrôler
toutes ces services techniques; pour avoir une bibliothèque de
partitions de musique, pour obtenir des conseils d'experts, des professeurs ou
pour organiser des sessions de cours pour les directeurs de fanfares au camp
musical. L'été dernier, il y a eu une session pour les directeurs
de fanfare au camp musical d'Orford. Il y a deux ans, Je pense, on a fait venir
un directeur de fanfare français, qui a travaillé avec eux
pendant quatre ou cinq mois, visitant chacune des fanfares.
A ce moment-là, nous essayons de leur permettre d'atteindre une
meilleure qualité dans leur activité afin qu'elles puissent
rayonner davantage dans leur milieu. L'idéal serait de pouvoir,
financièrement, engager les professeurs ou les directeurs de chacune des
fanfares et de travailler avec eux, mais nous manquons de professeurs, ou
d'argent. Dans ce cadre-là, il y a aussi tout le travail de la
diffusion. Il y a une partie des subventions que nous donnons aux grands
organismes, qui est destinée à la tournée, par exemple.
Vous vous imaginez bien que si l'Orchestre de Québec va jouer à
Trois-Rivières ou à Chicoutimi, très probablement, il va y
aller avec déficit.
Alors, quand nous prévoyons la subvention de fonctionnement d'un
de ces organismes-là, cette partie du déficit est prévue
aussi.
M. GRENIER; C'est à la suite de ça, je pense, qu'il y a eu
une querelle avec l'Association des majorettes du Québec, qui avait eu
vent de la subvention pour les fanfares et qui a discuté longtemps pour
savoir si elle devait être rattachée au ministère des
Affaires culturelles ou aux loisirs. Je pense qu'on a décidé que
c'était surtout une section des loisirs.
M. Houde dit que ces subventions sont données en grande partie
pour une élite. Je pense que votre ministère avait quelque chose
à voir dans un échange de jeunes entre le Québec et
Sancerre, en France. L'Office franco-québécois et le
ministère des Affaires culturelles avaient accordé une
subvention, je crois. Si je me trompe, vous me le direz. Il s'est fait un
échange avec une trentaine de jeunes à Sancerre en France.
C'étaient vraiment des ouvriers, des fils des paysans qui allaient
là-bas faire les vendanges. Je pense bien que l'on atteignait vraiment
la masse en subventionnant un groupe de ce genre-là.
M. MORISSETTE: Nous avons même, je pense, en plusieurs occasions,
avec des organismes de tournée, ou même avec des organismes locaux
de certaines régions, aidé les projets de diffusion dans les
différents milieux de leur région. Je pense qu'on l'a fait
plusieurs fois. L'attribution d'une subvention à tout organisme tient
compte, d'abord, du rayonnement de cet organisme, du public qu'il atteindra et
aussi de l'animation culturelle qu'il fera dans son milieu.
M. GARDNER: M. Morissette, je ne vous oblige pas à
répondre, au cas où vous engageriez le ministère dans la
phrase que vous pourriez dire. Cependant, j'aimerais connaître vo-
tre opinion concernant les loisirs qu'il y a à votre
ministère. Selon moi, la très grande majorité des
directions de votre ministère pourraient relever éventuellement
d'un ministère des loisirs, que ce soit la musique, le ballet ou tout ce
que vous voulez.
M. HOUDE: Cela pourrait être le contraire aussi.
M. MORISSETTE: C'est-à-dire que ça pourrait très
bien être le contraire. En effet, ça dépend de votre
conception du développement culturel. Vous pouvez le concevoir
strictement...
M. GARDNER: Comme un loisir, c'est un loisir, le développement
culturel.
M. MORISSETTE: Pas seulement, c'est aussi une profession.
M. GARDNER: Oui, mais une profession, à ce moment-là,
c'est une élite...
M. MORISSETTE: Non, mais à ce moment-là, ça
pourrait aussi bien relever du ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. PARENT: Vous avez un chevauchement avec le ministère de
l'Education. Il semble bien qu'actuellement, le problème se pose d'une
façon assez confuse avec le ministère de l'Education, à
savoir que lui a le pouvoir, le budget, la programmation en ce qui concerne
l'enseignement des arts plastiques, et un certain contrôle sur les
centres culturels pour ce qui est de l'animation, activités qui
chevauchent certaines activités du ministère des Affaires
culturelles.
Or, est-ce que dans ce domaine-là, même si le
ministère des Affaires culturelles, n'a pas de contrôle effectif,
excepté qu'il peut cesser de subventionner ou ne pas subventionner du
tout, comme dans le cas de l'animation pour les arts plastiques, il y a
consultation et participation à l'échelle des deux
ministères il s'agit du ministère de l'Education et du
ministère des Affaires culturelles...
M. MORISSETTE: Il existe...
M. PARENT: ... dans la programmation?
M. MORISSETTE: ... un comité interministériel de travail
dont...
M. PARENT: Est-ce qu'il a déjà fonctionné?
M. MORISSETTE: Il a fonctionné. Je dois dire que l'ensemble et la
variété des problèmes ou justement il n'y a point, ou pas
nécessairement de conflits, ou de double emploi, est telle que les
résultats ne seront peut-être pas visibles rapidement. Quand vous
posez le problè- me des arts, je pense qu'une bonne partie des questions
sont en suspens en attendant le rapport de la commission d'enquête. Les
décisions que le gouvernement prendra à la suite de ce rapport
qui n'est pas encore reçu officiellement...
M. PARENT: Oui, mais dans la répartition des tâches,
actuellement, il y a confusion entre les deux ministères. Si un
troisième ministère vient se greffer...
M. MORISSETTE: C'est-à-dire qu'il y a confusion dans les
résultats. Il n'y a peut-être pas confusion dans les
activités comme telles parce que les nôtres sont assez
limitées.
Nous avons le Conservatoire de musique et d'art dramatique qui donne un
enseignement professionnel. Pour ce qui est des centres culturels,
jusqu'à présent nous essayons de les alimenter en manifestations
culturelles. A ce moment-là, nous avons décidé ou du moins
admis que nous n'avions pas de contrôle sur les cours qui s'y donnent.
C'est une activité des centres culturels.
M. PARENT: Est-ce que vous participez à la programmation des
cours?
M. MORISSETTE: Non. Nous n'avons aucune autorité pour le
faire.
M. PARENT: Par le comité interministériel?
M. MORISSETTE: Pour le moment,, disons que le problème de base
à définir est celui-ci: Qui est responsable? Le ministère
de l'Education prend la responsabilité des cours pour ce qui est de
l'enseignement formel à l'intérieur des commissions scolaires. Il
a son service d'éducation permanente qui, lui, peut déborder...
Naturellement, je pense bien qu'il y a aussi des limites à ses
possibilités.
M. HOUDE: Autrement dit, M. Morissette, théoriquement parlant
je ne dis pas que ça arrive un directeur de centre de
loisirs, par exemple, qui aurait une organisation culturelle bien montée
pour adultes, en dehors des heures de classe, pourrait obtenir une subvention
du ministère des Affaires culturel-
les, de la section éducation permanente, en même temps que
de la section loisirs du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et
aux sports...
M. MORISSETTE: C'est-à-dire... M. HOUDE: ... pour la même
activité. M. MORISSETTE: ... que ce n'est pas... M. HOUDE:
Théoriquement parlant.
M. MORISSETTE: Pas pour la même activité.
M. HOUDE: Pour la même l'Exemple, si c'est une troupe de folklore
ou une fanfare, je prends un exemple...
M. MORISSETTE: Je pense qu'il peut y avoir...
M. HOUDE: ... elle peut avoir quelque chose...
M. MORISSETTE: ... de l'aide chez nous qui...
M. HOUDE: ... du ministère des Affaires culturelles...
M. MORISSETTE: ... n'est peut-être pas nécessairement de
l'argent, mais peut être une aide technique. Ou encore si on veut
présenter un spectacle de théâtre...
M. HOUDE: C'est ça.
M. MORISSETTE: ... ou faire venir...
M. HOUDE: Une tournée.
M. MORISSETTE: ... une troupe de théâtre, un spectacle,
organiser un ciné-club ou des choses comme ça qui sont offertes
au public; nous sommes alors intéressés.
M. HOUDE: D'accord. Le salaire des moniteurs ou des professeurs peut
être payé disons, par l'éducation permanente.
M. MORISSETTE: Oui.
M. HOUDE: Si ça s'adresse aux adultes en dehors des heures de
classe, à des travailleurs par exemple. Finalement, on peut obtenir une
subvention du service des loisirs du Haut-Com- missariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports.
Ici, j'essaie de parler en tant qu'ancien directeur d'un centre culturel
et sportif, celui des métiers de la construction, que vous connaissez
sûrement. Lorsque nous sommes dans ce domaine-là tous les jours
je pense aux quelques milliers de personnes qui travaillent dans ce
champ d'action au Québec et que nous avons à
l'intérieur d'un même organisme, d'un même « building
», d'un même centre quoi, une variété
d'activités et de loisirs dits culturels, le problème est
toujours qu'on veut de l'aide technique, financière et tout
ça.
Il est vrai qu'il y a un peu de confusion. On se dit, à ce
moment-là: A qui doit-on écrire? Ma question est précise:
pouvez-vous y répondre? Dans l'optique du gouvernement actuel, dans
l'optique, peut-être, de votre ministère, est-ce
qu'éventuellement, n'importe où dans le Québec, peu
importe l'organisme, dis qu'il s'agirait d'une activité dite culturelle,
on pourrait s'adresser à un interlocuteur valable? Est-ce qu'un jour, on
peut espérer qu'il y aura au Québec un responsable de la culture,
que ce soit amateur ou professionnel, que ce soit les arts plastiques ou le
ballet, que cela se fasse dans un centre de loisirs ou dans un soubassement
d'église, peu importe. Est-ce qu'un jour on aura une autorité en
matière culturelle?
M. MORISSETTE: Bien, je pense que nous le souhaitons tous. Il y a la
façon d'y arriver. Au ministère, nous croyons pouvoir, avec les
autres ministères concernés, arriver à définir un
modus Vivendi qui nous permettra de faire cette coordination des
activités, sans, jusqu'à un certain point, tomber dans la
concurrence. Parce qu'en fait, comme résultat pratique, c'est cela. Si
un directeur de centre culturel sait qu'il lui est possible au moins de faire
la demande, sinon d'avoir la réponse de deux ou trois ministères,
c'est sûr qu'il va essayer d'en obtenir de partout. Je pense qu'à
ce moment-là, il faut une coordination au niveau de la
décision.
M. GRENIER: Est-ce qu'il y a un comité ou une personne
responsable à votre ministère qui serait capable, à
brève échéance, disons, pour trois éléments
assez clairs soit la culture, l'éducation et les loisirs, de faire la
distinction bien nette entre ce qui, selon vous, devrait appartenir à
l'un ou l'autre des ministères et le recommander au comité ici?
Est-ce que cela existe? Est-ce que l'étude a été faite
dans le moment pour cela?
M. MORISSETTE: Je pense que je pourrais rapidement mettre sur papier
l'opinion du ministère à ce sujet-là. Je n'oserais pas
répondre pour les loisirs ou pour l'éducation, mais j'ai
l'impression qu'ils y ont aussi pensé. Nous avons commencé
comme je le disais tout à l'heure certaines discussions, par
exemple, avec les loisirs, pour faire ressortir ces terrains de double emploi.
Nous entendons bien terminer cela le plus rapidement possible. Dans le
mémoire que nous vous présenterons je pense que vous nous
entendrez dis la semaine prochaine nous pourrions faire ressortir ces
points-là et, très précisément, l'opinion du
ministère, de même que les conséquences des gestes que nous
voudrions poser. Je pense, par exemple, à un point, l'enseignement de la
musique. C'est peut-être l'exemple le plus facile à
définir, parce que l'étude d'un instrument de musique
répond à des besoins très techniques qui ne sont pas
élastiques du tout. Vous donnez toujours la même note, au
même endroit, de la même façon. Alors, il y a moyen
d'établir des normes d'enseignement, là, beaucoup plus
facilement, par exemple, qu'en art plastique où c'est peut-être
l'absence de normes qui est un symbole de qualité maintenant.
Je pense qu'une décision sur la responsabilité du niveau
de l'enseignement, par exemple, et du développement des organismes qui
se chargent de donner cet enseignement, peut avoir des conséquences
extrêmement sérieuses sur ce dont je parlais tout à
l'heure, sur la main-d'oeuvre, par exemple. Si nous pensons à former un
certain nombre de musiciens qui pourraient faire une profession de la musique
dans x années, Il nous faut, je pense, arriver à un niveau de
qualité suffisant. Je ne sais pas si c'est clair, ce que j'essaie
d'exprimer. Chacune des définitions de la responsabilité d'un
secteur de l'activité culturelle a des répercussions vraiment
pratiques sur la politique générale culturelle, même des
répercussions économiques.
M. GRENIER: Dans le rapport que vous allez préparer, c'est bien
sûr que, si vous nous disiez que tant d'argent sera consacré
à tel domaine ou à tel autre, ce serait une section importante.
Cependant, si votre ministère était prêt, par exemple,
à céder tel domaine à l'éventuel ministère
des loisirs, ce serait joliment intéressant, pour le comité, de
connaître la politique du ministère, à ce moment-là.
La pensée que vous allez mettre là-dedans, j'imagine bien que
ça reflétera la pensée du ministre et du
ministère.
M. MORISSETTE: Je pense que oui. Juste un détail, là. Vous
me parlez de céder un domaine et de choses semblables. J'aimerais mieux,
plutôt, parler d'un aspect de l'opération. Je pense qu'on ne
pourra pas arriver à regrouper en un seul ministère toute la
responsabilité sur la musique.
M. PARENT: Sans faire de concession, pourriez-vous nous recommander des
moyens...
M. MORISSETTE: Oui, je pense.
M. PARENT: ... d'établir un équilibre?
M. MORISSETTE: C'était à cela que je voulais en venir,
d'ailleurs. Il y a une question de responsabilités sur les moyens d'agir
sur la musique.
UNE VOIX: C'est ça.
M. MORISSETTE: Je pense que c'est la partie que l'on doit
définir.
M. PARENT: Ce serait plus intéressant pour le comité.
MR. BROWN: Generally speaking, Mr. Deputy-Minister, how many youths did
you handle with your department last year?
MR. MORISSETTE: à think it would be quite hard to give you a
figure, because it should come by areas, you know. We do not really keep
specific statistics, at the moment, by age groups.
MR. BROWN: Well, for an over-all total, how many would you venture to an
educated guess on?
MR. MORISSETTE: Let us say, à could make a guess on the
percentage of our activities that reach young people, and à would say a
good half.
MR. BROWN: One half of the total population of the province of
Quebec?
MR. MORISSETTE: No, no! à mean of the people we reach through our
activities, half would be young people.
MR. BROWN: You could not place any number on this?
MR. MORISSETTE: That would take a tremendous calculation.
MR. BROWN: Would you say a 100,000, 500,000, 50,000 or 20,000?
MR. MORISSETTE: Well, it is hard to define because most people we reach,
are touched more than once.
UNE VOIX: Mais, il a fait des efforts.
MR. BROWN: Even if you touch them five times, the grand total of
them?
MR. MORISSETTE: For example, in Montreal, in only one theater group, we
reach an audience of over 100,000 boys and girls from high school a year
through the Nouvelle compagnie théâtrale who plays strictly for
them.
But, since they give three different programs a year, it means about
30,000 persons. It is hard to arrive at a precise number.
MR. BROWN: What kind of a corps of trained personnel would there be in
the Province of Quebec handling this activity that is gone under in the last
years?
MR. MORISSETTE: That is a good one. You have a problem of definition
here, because...
MR. BROWN: Let us say, people that supervise whether they have the
qualifications or not. How many would you say that you had in your activities
during the past years or to take a norm, the last five years? How many people
do we have in this Province of Quebec under Cultural affairs, who are capable
of good leadership within the commoners?
MR. MORISSETTE: If we do not take account of the factors of quality, I
would say that there is a great number of people who take part in one way or
another. There is a lot of voluntary help there, you know. Salaried people
might reach a couple of thousands, I would say, added to an enormous amount of
voluntary help.
MR. BROWN: What percentage of your budget, during the last year, was
used to pay people who supervise these activities?
MR. MORISSETTE: On our budget, except for the administrative staff of
the subsidized organizations, actually, we do not pay salary to people from
outside organizations.
And I mean the administrative staff of the large subsidized
organizations who have a permanent staff. That might be 100 or 150 people
getting part of their salary from the Department.
MR. BROWN: Generally speaking, I think what our committee is after is
this. We are hoping to centralize some of the activities and it looks to us as
if the problem is with first now being to teach or to supervise or to pass
along. And it is most interesting to us what personnel is working.
Do you feel, generally speaking, that the personnel dealing of Cultural
Affairs throughout the province is sufficient to look after?
MR. MORISSETTE: No. At least trained personnel. As they say, there is a
lot of people who take part. But I mean the trained personnel is very, very
few.
MR. BROWN: This is one of the problems?
MR. MORISSETTE: This is the basic problem.
MR. BROWN: Now, in activity, speaking generally again, would you say
that your percentage of activity in rural counties compared to your urban
counties, there is more activity in the urban per capita?
MR. MORISSETTE: Yes.
MR. BROWN: Do you feel that there is nearly enough or sufficient average
of the rural areas?
MR. MORISSETTE: Yes, but I think I must clarify my answer there, saying
that there is more activity in the urban area. I may say that as far as the
equipment for cultural activities being mostly in urban areas, I think it
reaches about 75% of the total population, while the other 25% has very little
access to cultural equipment. So, it is pretty much a general coverage
there.
MR. BROWN: Do you feel that there is a greater need in regards your set
up in Cultural Affairs as of now in the country than there is in the city?
MR. MORISSETTE: No, I would not think so. I think that generally, they
will have access to it within reasonable distance.
MR. BROWN: In rural counties?
MR. MORISSETTE: There is within reasonable distance, centre or places
where they can have access to it.
MR. BROWN: Would you have a breakdown of your budget in regards the
percentage that
is spent in the urban areas and the percentage that is spent in the
rural areas?
MR. MORBSETTE: It might be possible to arrive at an approximation of
that.
MR. BROWN: In these areas, where Cultural Affairs are working, I will
say in Knowlton, where it is the county seat of Brome county, the county that I
represent, there maybe a group of children in the band. We might find that in
the hockey team the same children play hockey.
Do you think, in your opinion, that there is a great duplication of
funds between these departments where youth are receiving grants through
different Departments and that it is duplicating?
MR. MORISSETTE: No, it is a different share of their leisure time. It
can be budgeted and planned separately. I do not see any problem there.
MR. BROWN: Thank you very much.
M. HOUDE: M. Morissette, une dernière question. Est-ce qu'il y a
actuellement, à l'intérieur du ministère des Affaires
culturelles, une école quelconque ou un cours quelconque de formation de
cadres organisé directement par votre ministère?
M. MORISSETTE: Vous voulez dire de formation de cadres de
spécialistes qui pourraient...
M. HOUDE: D'animateurs. Parce qu'il y a un temps, je pense, où on
avait parlé d'organiser, au ministère des Affaires culturelles,
des cours pour former des animateurs qui normalement devraient travailler dans
les centres culturels.
M. MORISSETTE: Oui. Nous avons fait une première
expérience l'an dernier. Des cours ordinaires ont été
donnés dans le cadre des cours du soir, au collège du
Gésu, à Montréal, pour un certain nombre de responsables
d'activités culturelles. C'étaient des cours d'ordre très
pratique. Pas véritablement des cours d'animation mais des cours
touchant plutôt les aspects administratifs de l'opération.
Nous avons aussi organisé un certain nombre de séminaires
ou de colloques de formation d'animateurs. De mémoire, il y en a eu un
à Montréal, couvrant l'ouest de la province; il y en a eu un
à Chicoutimi et je pense qu'il y en a eu un à Rimouski. Il y eu
également un certain nombre d'autres réunions organisées
par les organismes régionaux, auxquelles nous avons
participé.
Nous avons aussi supporté les frais des stages de certains
animateurs pour leur entraînement. Nous avons fait certains travaux sur
la nécessité d'un programme d'entraînement et de formation
précis. Pour le moment, il est trop tôt pour dire que cela prendra
telle forme ou telle autre, mais c'est un projet que nous considérons
comme une priorité.
M. HOUDE: C'est donc encore dans les projets du ministère d'avoir
un cours bien défini pour former des animateurs.
M. MORISETTE: Je ne parlerais pas de cours. Je dirais une formule de
formation, parce que cela peut se révéler autre chose qu'un
cours. Cela pourrait être des stages d'entraînement; cela pourrait
être des collogues de dynamique de groupes, ou quelque chose comme cela.
Disons que je parle d'une formule de formation ou de perfectionnement.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce qu'il est encore question de créer
peut-être un jour au Québec des maisons de la culture?
M. MORISSETTE: Là, vous touchez un problème de
sémantique assez sérieux. Le terme de « maison de la
culture » a été utilisé à peu près de
toutes les façons. Mais dans beaucoup d'esprits, le terme de «
maison de la culture » fait immédiatement surgir l'idée de
brique et de ciment. Nous considérons qu'une maison de la culture est
beaucoup plus...
M. HOUDE: Un foyer.
M. MORISSETTE: ... un organisme, une organisation qui, par exemple, au
niveau régional serait le centre de coordination des activités
drainant les forces dynamiques, au point de vue culturel, de la région,
les faisant travailler dans un programme ordonné qu'elles se donneraient
elles-mêmes avec l'aide du ministère et des autres organismes et
où, justement, pourraient intervenir les autres secteurs qui ont une
responsabilité dans des domaines connexes.
Il est possible qu'un tel organisme, à un certain moment, ait
besoin d'un édifice, mais cela reste une pièce
d'équipement pour lui, au même titre que le personnel, etc. La
définition de la « maison de la culture » n'est donc pas
l'édifice, mais l'organisme qui, lui, peut utiliser des édifices
existants ou en créer au besoin.
M. HOUDE: Une dernière question. Est-ce que c'est dans les
projets du ministère d'avoir,..
M. MORISSETTE: Est-ce que je peux juste ajouter un commentaire? Au point
de vue de la
définition des « maisons de la culture » nous avons
déjà une politique qui a été exprimée par le
ministre l'an dernier au sujet de la création de « maisons de la
culture » régionales. Le travail d'organisation et de recherche
est commencé dans trois régions, où il est
déjà bien engagé, c'est-à-dire la région des
Cantons de l'Est, le Saguenay-Lac Saint-Jean et la Mauricie. Les travaux sont
déjà commencés dans trois autres régions dont la
région de Hull, la région de la Gaspésie et le
Nord-Ouest.
M. GIROUX: Le Nord-Ouest.
M. MORISSETTE: Il s'agit d'arriver justement à la création
éventuelle de cet organisme régional qui sera une « maison
de la culture ». Je pense que, dans nos discussions avec le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, un aspect
qu'il nous intéresse de discuter dans le cadre de cet organisme
régional est de savoir si cela correspond à ses plans de travail
et d'organisation et de quelle façon nous pouvons combiner nos
forces.
M. HOUDE: Maintenant, une toute dernière question. Il y a eu des
expériences heureuses dans certains pays au sujet de ce que nous
appelons les « équipes volantes » pour propager la culture
populaire, la culture tout court.
J'ai oui dire qu'il était question éventuellement ici au
Québec d'avoir, en particulier durant l'été, des
équipes volantes d'animateurs spécialisés en culture
populaire pour parcourir les régions les moins favorisées du
Québec afin d'essayer de rendre la culture populaire.
M. MORISSETTE: Disons que, sans emprunter le même nom, nous avons
déjà utilisé la formule. L'expérience que nous
avons faite l'an dernier dans le Nord-Ouest avec la tournée Culture
vivante était à toutes fins pratiques une expérience de ce
genre. On a présenté une manifestation culturelle comprenant un
spectacle, une exposition de livres, etc. Ce spectacle-là était
vraiment un moyen pour faire dans la région une étude, une
enquête sur les besoins culturels de la région et en même
temps une expérience d'animation réelle dans la
région.
Alors, cette formule-là, nous l'avons utilisée dans le
Nord-Ouest. Nous avons en préparation à la diffusion un certain
nombre d'autres manifestations sur lesquelles on pourra greffer des
expériences de tournées, des expériences d'animation dans
les différentes régions.
M. HOUDE: Merci.
M. HARVEY: M. Morissette, vous venez de parler de trois régions
où le dialogue est vraiment bien engagé par les autorités
du ministère pour réaliser, tel que le veut la conception d'une
maison de la culture et également tel qu'on conçoit une maison de
la culture au Saguenay-Lac Saint-Jean.
J'aurais une question très précise à vous poser.
Croyez-vous, si cela devient une pièce d'équipement, si une
bâtisse est éventuellement nécessaire soit dans une
capitale régionale ou dans l'endroit le mieux approprié
que la façon d'y arriver, quand on parle de dialogues vraiment bien
engagés, soit une politique de subventions par le ministère qui
amène la fermeture des centres existants?
Je donne un exemple précis: A Mistassini, sur le territoire du
Saguenay-Lac Saint-Jean, qui est tout de même une province au point de
vue du territoire dans la province, le centre culturel est fermé depuis
la fin décembre dernier: celui de Jonquière depuis un an. La
direction s'est appliquée surtout à suivre les recommandations du
ministère, la création, pour être en mesure d'obtenir des
subventions normales et de plus en plus appropriées. Le centre culturel
de Jonquière qui est administré par l'Institut des arts a
présenté au cours de l'été dernier une
création vraiment régionale; « Son et Lumière.
» Et d'après ce dont je peux me souvenir, Il n'y a pas une
année où celui-ci a eu autant de difficultés à
avoir une subvention à tel point qu'un télégramme a
été adressé, mais pas encore la subvention. N'eût
été de la ville de Jonquière, laquelle est dans une
situation financière assez difficile, qui lui a fourni des
crédits temporaires, le centre de Jonquière serait fermé
également.
Alors, honnêtement, je comprends que le rapport du comité
que vous avez créé sera en mesure de faire des recommandations
afin que le comité de coordination composé de membres de
différents ministères impliqués puisse établir une
politique intelligente de subventions, pour empêcher les
intéressés à faire des demandes de subventions à
trois ou quatre endroits. Mais en ce qui concerne le ministère des
Affaires culturelles, en autant que vous avez préconisé toujours
la création, avez-vous l'intention de continuer à insister
auprès des dirigeants de centres culturels afin qu'ils
s'intéressent surtout aux oeuvres créatrices pour obtenir des
subventions?
M. MORISSETTE: Je vais demander à M. Giroux de faire un
commentaire sur ça. Je pense qu'il est beaucoup plus près du
problème que
moi. Peut-être pourrais-je ajouter un mot après.
M. GIROUX: Alors voici, Messieurs. Il y a vraiment pour nous deux
aspects: l'aspect création et l'aspect diffusion. Nous pensons que ce
sont ces organismes régionaux, que nous tentons difficilement de mettre
sur pied, qui devront d'abord mettre l'accent sur la création. Je pense
que Mistassini est un centre culturel tout petit qui mettait surtout l'accent,
je crois, sur une bibliothèque?
M. HARVEY: Oui.
M. GIROUX: Parmi les centres culturels, plusieurs ne sont pas
équipés pour la création, ne sont pas
équipés matériellement et spirituellement.
Alors, nous demanderons aux organismes régionaux de mettre
l'accent sur la création et, aux centres culturels
éparpillés, Il y en a à peu près 70 depuis
l'année du centenaire de la Confédération et une trentaine
d'autres qui existaient avant, ou sociétés artistiques, nous
demanderons à ces organismes de diffuser.
M. HARVEY: Pourriez-vous me répondre sur l'autre question? Je
comprends que pour Mistassini, vous avez parfaitement raison. Maintenant,
concernant le centre culturel de Jonquière, à la suite de la
nouvelle politique du ministère, allant vers une organisation
régionale, une entente régionale, pour diffuser la culture sur
tout le territoire, l'enseignement a été muté au
préconservatoire, pour le côté de l'enseignement, ce qui
est normal. Mais le centre culturel de Jonquière, administré par
l'Institut des arts, en plus de ses activités d'exposition de peintures
ses activités ordinaires qu'il fait depuis dix ans, a mis
l'accent sur la création, tel que le voulaient les officiers du
ministère. Mais, contrairement à ce que l'on aurait pu
prévoir, le centre serait fermé, si les autorités de la
ville n'y avaient pas vu. Us étaient mal pris ces gens-là
ce sont leurs locataires alors la ville de Jonquière a pris la
place du ministère des Affaires culturelles pour en empêcher la
fermeture je voudrais savoir si, pour les années à venir,
la même histoire de pèlerinage aura à se
répéter. Si oui, nous allons leur donner le conseil de faire ce
que certains organismes culturels ont fait dans la province et de diriger leur
regard vers des frontières que vous n'aimez pas.
M. MORISSETTE: Je pense qu'il faut faire une distinction dans ce
problème. Quand nous parlons d'organisation régionale, je pense
qu'il faut dire que c'est un programme global d'organisation.
L'opération des centres culturels existants, jusqu'à ce que cette
organisation régionale soit mise sur pied, fonctionne et puisse
intégrer l'activité des différents centres, reste une
opération, jusqu'à un certain point, de dépannage. Il a
fallu essayer de sauver le plus possible de centres déjà
existants. C'est une façon de présenter le problème.
Je n'oserais pas discuter de l'aspect de la question du retard de la
subvention. Cela peut dépendre de tellement de raisons, de la
présentation de leur programme, des approbations de la
trésorerie, des disponibilités de budget, etc. Disons que j'avais
l'Impression qu'ils avaient déjà reçu une subvention car,
en autant que je sache, elle est approuvée depuis déjà un
bon moment. Mais, ce qui est important, il faut admettre que pour la
période qui dure depuis à peu près un an et demi ou deux
ans, depuis l'ouverture des premiers centres culturels, à venir
jusqu'à maintenant et encore certainement pour quelques mois, tant que
l'organisme régional ne sera pas en marche, le cas de chaque centre
culturel devient un cas d'espèce qu'il faut essayer de résoudre,
pratiquement, un problème de dépannage.
M. GARDNER: M. le Président...
M. MORISSETTE: Nous le regrettons, parce qu'au point de vue du travail,
ce n'est pas efficace, comme opération.
M. HARVEY: Si je vous signalais ça, M. Morissette, c'est
justement pour en arriver S. des résultats concrets et pratiques. Il n'y
a pas moyen de s'en sortir comme vous l'avez dit tout à l'heure, sans
avoir une coordination et une pensée régionale.
M. MORISSETTE: C'est ça.
M. HARVEY: C'est bien sûr, mais la façon dont le dialogue
est engagé actuellement, personnellement, je pense que ce n'est certes
pas par la privation de subventions à des centres existants ou 3 des
organismes existants, que nous arriverons à une meilleure coordination
régionale, nous n'y arriverons jamais, si nous prenons cette
méthode-là.
M. MORISSETTE: Oui mais, il faut considérer que nous avons un
problème budgétaire. Il y a environ 141 organismes...
M. GARDNER: Pourtant vous avez eu une
belle augmentation de budget, cette année. M. MORISSETTE: Pas
dans ce secteur-là. M. GARDNER: Ah bon!
M. HARVEY: Alors ce qui arrive, M. Morissette, cette fois-ci, un exemple
concret...
M. MORISSETTE: Nous avons surtout eu des coupures.
M. HARVEY: ... vous avez, aux Affaires culturelles, nombre d'organismes
qui sont en formation, qui sont déjà formés, qui
bénéficient de subventions. Dans l'esprit de ceux qui s'occupent
bénévolement de la culture sur le territoire, naturellement, il y
a une subvention qui a été accordée, disons, à
l'Office de la langue française, qui est très très bien,
au niveau régional, qui est en stage de formation de ses structures
d'organisation. Alors, elle n'a pas pu dépenser le montant de la
subvention, d'accord, elle n'en aura pas tant qu'elle ne sera pas bien
organisée.
Ceux qui travaillent bénévolement et qui voient le
dialogue aller très lentement, se demandent honnêtement quand on
réalisera cette grande maison de la culture au niveau
régional.
M. MORISSETTE: Je pense qu'il faut aussi voir le problème du
point de vue administratif, c'est-à-dire à partir du fait que
nous avons un certain budget; par exemple, vous comparez le centre culturel de
Jonquière et le service de la langue française du Saguenay...
M. HARVEY: Non, c'est un exemple.
M. MORISSETTE: Non, Je veux simplement me servir du même exemple
pour en indiquer un aspect: ce sont deux budgets totalement
différents.
M. HARVEY: D'accord.
M. MORISSETTE: Alors, nous avons un budget pour la promotion de la
langue française par l'organisation de ces services régionaux.
Nous avons entrepris cette année la création de cinq. Nous avions
suffisamment d'argent pour en créer cinq. Mais du
côté...
M. GARDNER: M. le Président, excusez-moi, Je crois qu'on
s'éloigne quelque peu du sujet présentement en discutant de cas
particuliers qui pourraient être discutés au niveau de
l'étude des crédits du ministère des Affaires
culturelles.
M. HARVEY: Pardon, un instant, M. le Président. Ce n'est pas un
cas particulier. M. Morissette, tout à l'heure, a donné un
exemple de trois régions sur le territoire du Québec où le
ministère est en train de créer une maison de la culture, telle
que conçue dans l'esprit du ministre des Affaires culturelles et des
officiers du ministère et telle que je la conçois
également. Je ne conçois pas une maison de la culture au niveau
régional comme une bâtisse uniquement. Cela peut être une
pièce d'équipement nécessaire après la
réalisation d'une grande fédération régionale qui
groupe tous ceux qui oeuvrent dans le domaine culturel ou artistique.
Mon argumentation et les exemples que j'ai pu donner étaient
toujours en vue de réaliser le plus rapidement possible la maison de la
culture dans la région économique Saguenay-Lac-Saint-Jean. Alors,
je ne ne discute pas du budget du ministère des Affaires culturelles.
J'ai donné comme à-côté l'exemple d'un organisme qui
existe, depuis dix ans, qui veut à tout prix réaliser, avec les
autres organismes culturels de la région, une maison de la culture. Je
disais dans mon argumentation que la priver de subventions pour la faire
mourir, ce n'est pas la façon de créer une maison de la culture
régionale.
M. GARDNER: Bon, d'accord à ce sujet-là, mais je crois
bien qu'on pourrait discuter à un autre moment, individuellement, avec
M. Morissette ou le ministre, de ce problème-là.
Présentement, nous sommes réunis pour entendre ce qui se fait au
point de vue des loisirs, de la jeunesse et des sports au ministère des
Affaires culturelles. Je crois que nous sommes en train de discuter des
crédits du ministère des Affaires culturelles.
M. HARVEY: Je regrette, j'ai simplement fait des observations à
la suite d'une réponse de M. Morissette, et je pense que, dans notre
discussion, il comprend mieux le problème que le député
d'Arthabaska. Le dialogue est engagé, je pense que le dossier est
très volumineux, et je suis très satisfait de la réponse
qu'il a donnée tout à l'heure. Il n'y a pas de doute que, dans le
cas particulier que j'ai pu souligner, lui-même et moi-même, nous
sommes aussi intéressés à le régler pour en arriver
à la réalisation d'une maison de la culture au
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. GRENIER: Tout ceci est vrai, seulement je pourrais aussi poser des
questions au ministère des Affaires culturelles en ce qui regarde ma
région. Actuellement, ce n'est pas de ça que l'on discute du
tout.
M. HARVEY: Qu'est-ce qui vous empêche de le faire?
M. GRENIER: Ce n'est pas dans la discussion du tout.
M. GARDNER: Le but de cette réunion, ce n'est pas cela!
M. GRENIER: Ce qu'on veut savoir ici c'est s'il y a au ministère
des Affaires culturelles des activités qui ont trait aux loisirs et qui
pourraient revenir au ministère des Loisirs,
M. HARVEY: Certainement!
M. GRENIER: Notre mission est de savoir ce qu'on pourrait
récupérer du ministère des Affaires culturelles et ce qui
pourrait revenir au ministère des Loisirs. Alors la construction que le
ministère des Affaires culturelles peut faire dans le centre du
Saguenay, ça peut être un problème joliment
intéressant pour les députés de la région et tout
le public de cette région, mais je ne vois pas ce que ça vient
faire à la table des loisirs ce matin.
M. HARVEY: Cela vient faire que, dans le rapport que M. Morissette se
propose de présenter, il y aura certainement, dans ce rapport, des
paragraphes déterminant ou suggérant au comité
interministériel, au comité de planification
interministérielle, d'avoir à coordonner les demandes qui seront
dirigées ou remises au comité en fonction, afin d'accorder en
subventions aux différents organismes autant dans le loisir populaire
que dans le loisir culturel.
M. GARDNER: Alors, très bien, je pense que le
député de Jonquière a compris le sens de mon intervention
et on pourrait peut-être maintenant continuer, s'il y avait d'autres
questions à ce sujet-là, sinon il serait peut-être bon de
demander à M. Morissette de faire son rapport le plus tôt
possible, mais pas nécessairement pour la semaine prochaine, comme vous
l'avez dit tout à l'heure. Vous pourriez être convoqués
soit dans quinze jours ou trois semaines, quand votre rapport sera prêt,
pour vous donner le temps de faire une étude approfondie de la question
parce que je crois que c'est un point capital pour le moment.
Etant donné que nous avons présentement un autre
sous-ministre qui désire se faire entendre, y aurait-il d'autres...
M. LE PRESIDENT: M. Morissette et M. Giroux, nous vous remercions de vos
exposés et nous attendons votre rapport.
M. Roger Marier, sous-ministre du ministère de la Famille et du
Bien-Etre social est ici. Nous aimerions vous entendre M. Marier.
Premièrement, je voudrais m'excuser du retard apporté à
l'invitation qui vous a été faite de venir comparaître
devant le comité. Je suis certain que vous serez quand même
capable de répondre aux questions qui vous seront posées par les
membres du comité. M. Marier.
M. MARIER: M. le Président, je voudrais d'abord vous dire le
plaisir que j'ai a venir vous rencontrer ainsi que les membres de votre
comité, à la demande de M. Cloutier et en son nom. Vous venez d'y
faire allusion, l'invitation que vous m'avez faite comme ce qu'on attend
de moi ne m'a été connue que depuis très peu de
temps. Vous comprendrez qu'il ne m'a pas été possible de
rassembler une documentation détaillée des points que j'ai
l'intention de toucher brièvement ce matin.
M. LE PRESIDENT: M. Marier, je crois que vous pourrez vous en tenir aux
grandes lignes et nous faire, comme le ministère des Affaires
culturelles, un rapport au sujet duquel nous vous convoquerons de nouveau quand
il sera étudié.
M. MARIER: Il peut être utile de faire une brève revue de
la façon dont le ministère et ses programmes se relient aux
intérêts du présent comité. Cette revue peut se
faire d'abord sous deux titres: le premier sous l'angle des programmes
d'assistance et de sécurité sociale et le deuxième sous
l'angle des programmes de protection sociale et en particulier des programmes
qui s'adressent à l'enfance inadaptée. Le ministère de la
Famille et du Bien-Etre social administre plusieurs programmes qui se situent
dans le champ de la sécurité sociale et de l'assistance
sociale.
La jeunesse fait partie de la population comme les autres groupes
d'âge. A ce titre, on en tient compte dans les politiques d'assistance et
de sécurité, particulièrement au plan de la Loi des
allocations scolaires qui, comme vous le savez, prévoit des montants
mensuels de $10 aux jeunes gens de 16 et 17 ans, montant qui ont pour but de
leur donner ainsi qu'à leurs familles, une assistance leur permettant de
ne pas entrer trop vite sur le marché du travail, d'attendre, pour y
entrer, d'avoir une meilleure formation pour, à ce moment-là,
commander des rémunérations plus importantes.
Le programme d'allocations familiales du Québec tient compte lui
aussi de la jeunesse. Vous savez qu'il est structuré de façon
à donner de plus grands avantages aux familles qui ont beaucoup
d'enfants. Les prestations tiennent
aussi compte de l'âge des enfants dans la famille. Le souci de la
jeunesse et de l'enfance n'est pas mis de côté non plus dans
l'élaboration des politiques et des programmes d'assistance sociale,
puisque le niveau des prestations tient compte de la présence des
enfants et des jeunes.
Cependant, ces prestations-là n'ont pas pour finalité
première la promotion des sports ou des loisirs. Un premier ordre de
considérations qu'on peut donc faire, c'est que les programmes
d'assistance et de sécurité sociale tiennent compte de la
jeunesse.
Cependant, vous aurez plus d'intérêt encore, sans doute,
dans les programmes administrés par le ministère qui se situent
dans le champ de la protection sociale ou de l'assistance aux enfants
inadaptés pour quelque raison que ce soit: pour des raisons physiques
(les handicapés physiques) pour des raisons sociales (les enfants mal
adaptés, prédélinquants et délinquants) et,
troisièmement, pour des raisons de santé mentale ou
psychologique.
Il serait, peut-être, intéressant que vous saisissiez
comment ce secteur de la protection sociale est structuré. Il existe
deux réseaux, d'agences et d'institutions qui ont chacun des fonctions
particulières. Il y a, d'abord, le réseau des services sociaux,
qui joue dans la société un rôle d'accueil de tous les
problèmes sociaux et familiaux. Il s'agit des agences sociales qui vous
sont familières, sans doute, et du réseau des services de
probation. La population qui a quelques problèmes, au plan de l'enfance
inadaptée dans ce cas-ci en particulier, s'adresse aux services sociaux,
apporte ses problèmes, reçoit conseil et est dirigée vers
les ressources appropriées qui constituent le deuxième
réseau. Le réseau des ressources est constitué
d'institutions spécialisées pour toutes les catégories
d'enfants que j'ai énumérées plus haut, y compris le
placement en foyer nourricier. Dans chaque cas, le ministère apporte,
par l'entremise des agences sociales, une assistance substantielle à la
fois à ces institutions et au foyer.
Les enfants confiés à des institutions doivent y demeurer
la plupart du temps douze mois par année, de sorte que
l'été venu, il est normal que l'institution aménage des
colonies de vacances pour continuer, pendant la période estivale, le
travail de réadaptation et de rééducation qui est fait au
cours de l'année. C'est ainsi que le programme de financement des
ressources institutionnelles couvre, dans beaucoup de cas, des colonies de
vacances, pour chaque catégorie d'enfants inadaptés. C'est dans
cette dimension que nous nous situons dans le champ des loisirs. De la
même façon, les agences sociales, qui ont placé des enfants
dans les foyers nourriciers, continuent de se préoccuper de ces enfants
pendant l'été. Les prestations sociales peuvent ainsi servir
à des placements en camp de vacances, l'été.
En plus de ces dispositions ordinaires, le ministère a
apporté par le moyen de subventions à un bon nombre de ces camps
de vacances spécialisés pour l'enfance inadaptée, une
assistance additionnelle, soit pour fins de dépenses de fonctionnement,
soit pour fins de dépenses d'immobilisation.
Enfin, le ministère a accordé à un certain nombre
d'organismes, comme les patronages, des subventions assez modestes, pour fins
de prévention de la délinquance. C'est ainsi que le patronage Le
Prévost qui est situé, comme vous le savez, dans le centre de
Montréal, a bénéficié avec quelques autres
institutions du même genre, des subventions pour aider à la lutte
contre la délinquance.
Avant de terminer cet exposé initial, je voudrais signaler une
fonction additionnelle du ministère; elle a trait aux programmes en
faveur de la famille, et elle a donné lieu à la création,
il y a quelques années, d'un Conseil supérieur de la famille.
Les intérêts familiaux, jusqu'à maintenant, se sont
manifestés au ministère dans les mesures d'assistance et de
sécurité et dans les mesures de protection sociale. Sous le titre
« développement de politiques familiales », nous avons une
politique de subventions encore modeste pour permettre aux organismes familiaux
d'être plus efficaces, de coordonner leurs activités,
d'étudier leurs problèmes et de faire, par les canaux existants,
des représentations au ministère et au gouvernement.
M. le Président, il me fera plaisir de répondre à
toutes les questions particulières que vous pourriez vouloir me
poser.
M. GARDNER: M. Marier, est-ce le seul centre qui s'occupe de la
prévention de la délinquance juvénile à
Montréal?
M. MARIER: Le réseau de services qui est associé à
la délinquance juvénile et le mécanisme des cours de
Bien-Etre social sont aussi dans le champ de la prévention. Les
instruments juridiques qui sont les nôtres, sont les suivants; les cours
de Bien-Etre social, la Loi des jeunes délinquants et, au plan de la
législation provinciale, la Loi de la protection de la jeunesse qui
permet de référer devant un juge de la cour du Bien-Etre social,
non seulement les délinquants, mais les prédélinquants et
aussi
les enfants qui ont pu être le sujet d'abus, soit de la part de
leurs parents, soit autrement.
Ce mécanisme ne fonctionne pas en vase clos; il ne doit pas
fonctionner en vase clos. La prévention de la délinquance, ce
n'est pas l'affaire de la cour du Bien-Etre social exclusivement; ce n'est pas
l'affaire du service de la probation du ministère; ce n'est pas
seulement l'affaire de nos institutions spécialisées; c'est aussi
l'affaire de toute la société, y compris les écoles et
leur personnel, y compris les organisations de loisirs et le personnel qui y
sont rattachés, y compris les parents. C'est toute la
société qui est engagée dans le processus de la
prévention de la délinquance.
Le patronage Le Prévost et un ou deux autres patronages de la
région de Québec ont reçu des subventions
particulières en raison, du fait qu'ils étaient situés
dans des secteurs de ville plus particulièrement sensibles à la
délinquance juvénile. Il y a donc eu réellement une
limitation de responsabilité ici, de façon à ce que le
ministère ne se lance pas du jour au lendemain dans une politique de
subventions qui aurait pu couvrir tous les centres sociaux, tous les centres de
loisirs et qui aurait même pu déborder du côté des
sports. Cependant, il fallait tenter d'assumer les responsabilités
à l'intérieur des mandats qui sont ceux du ministère de la
Famille et du Bien-Etre social, de la loi qui le constitue et des programmes
qui ont été confiés à son titulaire.
M. GRENIER: Est-ce qu'il y a certains domaines qui pourrait être
rétrocédés du ministère de la Famille et du
Bien-Etre social au ministère de la Jeunesse, des loisirs et des sports,
principalement dans le domaine de la délinquance?
M. MARIER: Les services sociaux utilisent les réseaux existants
de ressources. Je vous ai dit qu'un réseau d'institutions
spécialisées existait. Nous avons donc des institutions pour
déficients mentaux. S'il s'agit de camps de vacances pour ces
enfants-là, je crois qu'ils doivent rester la responsabilité du
ministère. Il s'agit d'un groupe très particulier de population
où l'effort éducatif est particulier. Est-ce que cela vaut pour
toute la population des déficients mentaux? Je serais porté
à croire que non. Dans la mesure où les déficients mentaux
ou une certaine proportion des déficients mentaux sont capables de
participer, de profiter des institutions régulières
d'enseignement, par exemple, je ne vois pas pourquoi il y aurait une nouvelle
ségrégation au plan des loisirs. Cependant, chez les
déficients mentaux, vous en avez qui sont relativement peu capables
d'intégration sociale et d'autres qui n'en sont pas du tout capables.
Les déficients mentaux profonds sont incapables d'intégration
sociale. Pour ces populations qui sont incapables de bénéficier
des institutions disponibles à toute la population, je crois que la
responsabilité devrait demeurer celle du ministère de la Famille
et du Bien-Etre social car elle implique des approches éducatives et
thérapeutiques qui nous sont particulières. Cependant, il y
aurait lieu de coordonner ces efforts à l'intérieur d'un plan qui
pourrait émaner d'un ministère ayant la responsabilité de
la planification de l'ensemble du système.
M. HOUDE: Sur le même sujet concernant cette coordination et pour
reprendre votre exemple des camps de vacances même
spécialisés, est-ce qu'actuellement, au ministère de la
Famille et du Bien-Etre social, il y a des rencontres avec le responsable de la
section jeunesse du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports? Est-ce que c'est commencé, ce dialogue, même si vous en
gardez éventuellement la pleine responsabilité, la pleine
juridiction? Je veux dire dialogue au niveau des programmes, au niveau de la
formation des cadres. Est-ce que le ministère de la Famille et du
Bien-Etre social, le ministère de la Santé ou les deux
conjointement, aident certains éducateurs physiques à se
spécialiser pour l'enfance inadaptée, qu'elle le soit
mentalement, physiquement ou familialement? Est-ce qu'il y a là une
coordination avec les écoles de formation de cadres, avec le responsable
du secteur jeunesse du haut-commissariat?
M. MARIER: Oui. Un bon nombre de communications se sont établies
en raison de l'existence de ces zones grises que j'ai soulignées. Il y a
eu un bon nombre de relations entre le ministère de la Famille et du
Bien-Etre social et le ministère de l'Education où il existait
une certaine responsabilité dans ce domaine jusqu'à
récemment.
Depuis que la responsabilité a été
transférée au ministère du Tourisme avec ce dernier
ministère est-ce que c'est ça? la coordination a
continué de se faire par rapport à ces zones grises.
Nous n'avons pas pris l'initiative du développement de politiques
globales à l'intérieur desquelles nous aurions pu établir
la place des politiques particulières du ministère de la Famille
et du Bien-Etre social, je pense que ça ne convenait pas non plus.
Cependant je suis certain que nous verrions avec plaisir la possibilité
de nous en référer à une politique et à un
organisme qui existerait dans ce champ dont l'existence clarifierait d'ailleurs
les ordres de responsabilité que nous prenons et qui sont susceptibles
d'être prises à l'avenir.
Je voudrais ajouter à ceci un commentaire sur les
problèmes de formation.
Le ministère s'est préoccupé de la formation de son
personnel, non seulement le personnel du ministère qui est nombreux,
mais aussi le personnel du parapublic qui relève du ministère et
dont le nombre atteint facilement 25,000.
Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le
ministère de l'Education pour que soient insérées dans les
programmes des collèges d'enseignement général et
professionnel des options de cours qui puissent sensibiliser à ce
niveau-là des étudiants en formation, leur donner les outils avec
lesquels ils pourraient travailler efficacement dans nos cadres.
Il s'agissait de deux options de cours. Une option qui est plus
orientée du côté de l'assistance et de la
sécurité sociale, pour les agents de la sécurité
sociale. Une autre option de cours qui est plus orientée du
côté du travail dans les institutions, dans les diverses
institutions, et du travail avec les délinquants, option qui s'appelle,
Je pense, « rééducation institutionnelle » ou «
réadaptation sociale ».
Cest là, je pense, la limite de nos initiatives. Cependant, je
voudrais et cela est en dehors des prérogatives immédiates
du ministère signaler que, dans les écoles de service
social et il y en a quatre dans la province de Québec il y
a une section de l'enseignement du service social qui touche le champ qui vous
intéresse, et c'est l'enseignement du service social de groupe qui peut
se pratiquer au sein de groupes de loisirs. Cet enseignement du service social
a constitué une spécialité du travailleur social. Il y a
dans la province un bon nombre de ces personnes qui ont été
formées et qui ont une plus grande compétence dans l'organisation
des loisirs, évidemment, que dans l'organisation des sports proprement
dits. Les sports, pour ces spécialistes, ont valeur de moyens
éducatifs et non pas de fin, si vous voulez de moyens éducatifs.
Un bon nombre de ces professionnels sont des sportifs, mais ne sont pas pour
autant des spécialistes en éducation physique.
M. HOUDE: Est-ce que vous faites allusion au cours qui se donne à
l'école normale Jacques-Cartier, cours d'animateur de groupes?
M. MARIER: Oui, c'est ça... Je voudrais essayer de clarifier cet
assentiment.
J'ai parlé du développement de deux options au niveau des
collèges d'enseignement général et professionnel. C'est
dans ce cadre-là due l'initiative, le projet pilote qui remonte
maintenant à trois ou quatre ans, de l'école normale de
Jacques-Cartier se situe. Il ne s'agit pas là, cependant, de service
social de groupe. Les cours de service social de groupe sort donnés dans
les écoles de service social de Laval, de McGill, de Montréal et
de Sherbrooke.
M. PARENT: M. Marier, croyez-vous qu'il serait préférable
que le comité puisse vous questionner au moment où vous
présenterez votre rapport ou si vous croyez que, dans l'ensemble, il
serait préférable que l'on puisse vous questionner sur certains
secteurs présentement?
M. MARIER: Je suis à votre disposition. Vous pouvez
peut-être décider que vous voulez poser des questions maintenant
et même plus tard. Je n'ai aucune objection.
M. GRENIER: Je pense qu'il serait plus facile de travailler lorsque nous
auroni; le rapport dans les mains, si M. Marier est prêt à revenir
au comité à ce moment-là.
M. HARVEY: Maintenant, on pourr lit peut-être vous demander, M.
Marier, à la suite de l'exposé que vous avez fait et de l'opinion
que vous avez donné qu'il est très difficile de
récupérer au profit d'un futur ministère des loisirs les
sommes que vous avez dépensées à titre d'expérience
dans certains secteurs de la délinquance.
Y aurait-il moyen, dans votre rapport, de préciser au
comité, les sommes qui ont été dépensées
à titre d'expérience pour enrayer la délinquance? Cela
sans mentionner les (indroits, disons à la grandeur du territoire, pour
que les membres du comité puissent savoir si oui ou non il y a un moyen
de récupération en ce qui concerne le ministère de la
Famille...
M. MARIER: Je peux vous le dire. Il s'agit d'un montant qui n'a pas
excédé $50,000 par année.
M. HARVEY: Purement à titre d'expérience?
M. MARIER: La subvention au patronnage Le Prévost doit remonter
à quatre ou cinq ans et les autres sont venus s'y ajouter plus
récemment.
M. HARVEY: Est-ce que vous l'avez versée
régulièrement au patronnage Le Prévoi it chaque
année?
M. MARIER: Il y a eu une constance, mais cela n'a pas
été... Il faudrait que je regarde nos registres.
M. HARVEY: C'est cela. Dans votre rapport, auriez-vous l'ambllité
de le mentionner et de mentionner également si l'expérience a
été heureuse, si votre ministère envisageait pour les
années à venir, comme projection, une augmentation dans ce
domaine? Il restera aux membres du comité, à la suite de vos
informations, de déterminer si oui ou non il y a lieu de
récupérer ce champ d'action en faveur d'un éventuel
ministère des loisirs.
M. MARIER: Oui, dans le cas où des initiatives comme les
patronnages entrent dans le cadre d'une politique générale, je
crois que le ministère devrait se retirer de toute intervention sauf
peut-être pour des choses très particulières comme des
projets de recherches ou des projets pilotes s'adressant à certains
groupes particuliers et cela, en coordination avec le ministère qui
aurait la responsabilité principale.
Nos services sociaux ont utilisé les ressources existantes, par
exemple les colonies de vacances, dans bien des cas. Je ne sais pas s'il serait
possible de faire un inventaire de toutes ces pensions d'enfants qui ont
été payées à des colonies de vacances existantes
qui servent en même temps d'autres groupes de population. Mais je peux
essayer. Et c'est peut-être là que l'intérêt serait
plus grand quoiqu'il restera toujours, à l'intérieur d'une
politique de sports et de loisirs qui rendra disponibles des ressources
à la population, qu'il y aura des groupes défavorisés et
des groupes qui ont des besoins qu'il faudra peut-être considérer
de façon particulière.
M. HOUDE: M. Marier, est-ce que c'est peut-être dans les projets
de votre ministère d'utiliser, par exemple, certaines facilités
existantes? Je pense, par exemple, à certains camps de vacances qui
opèrent très activement durant la saison estivale, et de faire
profiter de ces emplacements en dehors de la grosse saison d'activité
à des couples de vieillards, par exemple, comme cela se fait dans
certains pays?
Je pense, à des villages de vacances. Plutôt que d'en
construire, qu'on profite de l'automne, par exemple, ou du printemps, alors
qu'il n'y a pas d'enfants à la colonie de vacances, pour envoyer, au
sortir des foyers réservés aux vieillards, ces mêmes gens
dans un autre décor, dans un village de vacances, Est-ce que cela fait
partie...
M. MARIER: Bon, cela fait partie de ces choses dont nous avons pu
discuter entre nous. Au cours de mon exposé, je n'ai pas fait men- tion
de tous les handicapés adultes, des personnes âgées, des
familles. Mais je vous ai dit l'intérêt qu'il y avait dans la
question du développement et de l'épanouissement de la famille
chez nous au ministère. Il existe vous êtes plus au courant
que moi en France, par exemple, des programmes de vacances familiales.
Ces idées ont déjà été discutées,
elles sont consignées dans nos cartons quelque part. Il n'a pas
été possible cependant que ces idées prennent la dimension
de programmes, étant donné les ordres de priorité,
particulièrement difficiles, qui sont ceux du ministère dans
l'attribution des fonds à chacune des fonctions.
M. HOUDE: Mais cela va sortir de vos cartons, j'imagine
éventuellement, parce qu'actuellement, au Québec je pense
que c'est un des buts du comité on essaie d'établir soit
par la création d'un futur ministère des sports, de la jeunesse
et des loisirs, une politique globale et cohérente dans tous ces champs
d'action. Bien entendu, dans votre ministère, il y a des secteurs
très importants, celui de toute l'enfance inadaptée, celui des
vieillards, celui des assistés sociaux. Alors c'est pour cela que je me
demande si très bientôt il y aura justement, dans cette conception
globale, un dialogue très fréquent avec tous les autres
organismes existants ou en voie de formation, de sorte qu'un jour nous saurons
exactement que, pour des loisirs ou des vacances familiales, comme vous disiez
si bien tantôt, cela relèverait directement de votre
ministère plutôt que d'un autre ministère. Mais,
actuellement, il y a peut-être trois ou quatre ministères ou
organismes différents, c'est dansplusieurs mémoires
également. Beaucoup de gens travaillent activement dans ce champ
d'action et essaient de plus en plus de lancer comme ça des
idées, de réaliser éventuellement des villages de
vacances. Il y en a qui appellent cela des villages touristiques. On veut
essayer de faire profiter des ressources existantes à un plus grand
nombre de citoyens possible. Eh, bien sur, nous retrouvons encore là une
certaine confusion quant à la juridiction de ces organismes ou de ces
idées.
M. MARIER: Il est sûr que, par rapport à une politique
globale de loisirs et de sports, l'initiative ne devrait pas être
laissée au ministère de la Famille et du Bien-Etre social.
Cependant, le ministère de la Famille et du Bien-Etre social peut
contribuer à une telle politique. Il a à sa disposition des
relations avec des circuits de corps intermédiaires et d'associations,
par exemple les unions de familles et
tous ces groupes qui oeuvrent dans le champ de la famille, que ces
problèmes intéresseraient sans aucun doute.
Est-ce que je peux, M. le Président, signaler que le
ministère de la Famille et du Bien-Etre social a une certaine
contre-partie fédérale qui est le ministère de la
Santé nationale et du Bien-Etre social? Il existe un programme auquel la
province n'a pas participé que je sache, et certainement pas par
l'entremise du ministère de la Famille et du Bien-Etre social, c'est le
programme fédéral des sports amateurs.
C'est un programme, je crois, qui avait été
inauguré ici au cours de la dernière guerre et qui semble vouloir
se développer d'après les renseignements que nous pouvons
recueillir ici et là. Je crois que dans le cadre de votre recherche, ce
serait là un élément que vous voudriez
considérer.
M. LE PRESIDENT: Je crois que vous pourriez l'inclure dans votre
rapport.
M. MARIER: Ce ne sont pas, vous comprenez, les fonctions du
ministère. Il s'agit d'un programme fédéral auquel le
gouvernement du Québec et le ministère n'ont pas
participé.
M. LE PRESIDENT: M. Marier, nous vous remercions et nous comptons
beaucoup sur votre rapport dans le plus bref délai possible. Nous nous
excusons encore une fois de vous avoir convoqué à la
dernière minute.
M. MARIER: Merci, je vais le faire avec plaisir.
M. GARDNER: Alors, le comité se réunira quand, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Y aurait-il objection à ce qu'il se
réunisse jeudi, le 24, au lieu de mercredi parce que certains
membres...
M. GARDNER: Aujourd'hui, c'est le 23. M. HARVEY: Jeudi, le 30.
M. LE PRESIDENT: Jeudi, le 30, à dix heures et trente.
M. HOUDE: Vous pouvez le laisser mercredi. Je vais m'organiser pour
faire l'aller et retour mais j'ai l'impression que Jeudi, le 30, le
comité de l'Education va également siéger.
M. GARDNER: Je crois.
M. LE PRESIDENT: Le comité s'ajourne à mercredi, le 29,
à dix heures et trente.
(Fin de la séance: 12 h 43)