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Etude des crédits du Haut-Commissariat à
la jeunesse, aux loisirs et aux sports
(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): A
l'ordre, s'il vous plaît! Nous continuons l'étude des
crédits du Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports. Les membres de la commission pour la prochaine séance sont: MM.
Charron (Saint-Jacques), Gravel (Limoilou), Grenier (Mégantic-Compton)
remplacé par M. Cordeau (Saint-Hyacinthe); MM. Lacoste (Sainte-Anne),
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Marquis (Matapédia),
Michaud (Laprairie), Springate (Westmount), Ver-reault (Shefford).
Les intervenants sont: MM. Bordeleau (Abitibi-Est), Caron (Verdun),
Chevrette (Joliette-Montcalm), Laplante (Bourassa), Le Moignan (Gaspé),
Marchand (Laurier), Ouellette (Beauce-Nord), Samson (Rouyn-Noranda).
Je pense qu'hier on en était rendu à des discussions
très libres, très ouvertes, sans aucun formalisme. Vous vouliez
ce matin attaquer la Régie des installations olympiques, si je ne
m'abuse.
M. Charron: Oui. Les députés avaient demandé
quelques interventions encore sur le budget du haut-commissariat, ce qui
explique la présence de tous ceux qui étaient ici hier. Je suis
disposé à répondre à leurs questions.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Westmount.
Questions générales (suite) Hockey
junior
M. Springate: M. le Président, le ministre pourrait
Deut-être nous dire ce qu'il pense du hockey junior et aussi du fait que
les jeunes gens qui s'embarquent dans une telle discipline ont, après
quatre ou cinq ans de jeu, ils ont quitté l'école en
dixième ou onzième année perdu espoir de faire
carrière au hockey, pour une raison ou pour l'autre. Ils se retrouvent
sans instruction, ils n'ont pas l'habileté nécessaire pour jouer
dans le sport professionnel... Est-ce que le ministère ou son
ministère a pensé à une manière de faire ce qui se
fait aux Etats-Unis, par exemple, dans le football? Autrement dit, si les
jeunes veulent faire carrière professionnelle, doivent-ils passer par
une institution où, premièrement, vous pouvez exercer votre sport
favori et aussi, en même temps, obtenir l'instruction
nécessaire?
M. Charron: L'objectif que souhaite le député de
Westmount, M. le Président, est non seulement très raisonnable,
mais je pense qu'il devrait être endossé par tous les membres de
la commission à tout le moins et tous ceux qu sont intéresses au
développement du sport au Québec. Le tableau qu'il faut, et que
chacun connaît, est celui de jeunes qui, un peu comme une loterie, jouent
le tout pour le tout à une époque de leur vie dans l'espoir
d'atteindre Je magot que signifie actuellement ou qu'a signifié pendant
une certaine période il semble que le temps le plus heureux est
désormais passé une carrière professionnelle. Il y
a peu d'élus, par rapport à ceux qui se croient appelés,
ce qui fait que plusieurs restent, à un moment donné, des
citoyens qui ont jadis pratiqué une discipline comme le hockey avec
beaucoup de plaisir, mais qui, rendus à 25 ou 30 ans, sont des citoyens
devenus bien ordinaires, sous-édu-qués à cause d'un
mauvais aiguillage au moment de leur jeunesse. Dans ce sens-là, les
actions qui se font dans la plus grande mesure du possible, comme l'exemple des
collèges américains pour le football, font coïncider le
développement d'un talent dans une discipline sportive
particulière et la poursuite de l'éducation conjointe, je pense,
mérite l'attention la plus totale.
J'ai informé le député qu'au cours de
l'année dernière, avec le service des sports du
Haut-Commissariat, je dois dire honnêtement qu'on a jonglé avec la
possibilité, on a même, jusque dans nos prévisions
budgétaires, pensé à garder une petite enveloppe qui nous
permettrait de commencer un réseau de compétition
régional, rattaché aux institutions d'enseignement. En fait, on
essayait de maintenir mais là, les adversaires étaient
nombreux; ils sont déjà bien implantés le plus
proche possible des sites d'éducation, les pôles de
développement. Je pense qu'on s'est attardé au niveau "midget",
à l'époque, sur le projet... c'est-à-dire le simple fait
de jongler avec cette possibilité, ce qui aurait été une
initiative tout à fait nouvelle que le gouvernement prenne sur lui de
créer une ligue de hockey. Plus on avançait dans le jonglage,
comme je le dis, avec cette idée, plus on sentait qu'on était en
terrain inconnu et que, dans les circonstances plutôt que d'improviser
quelque chose qui se serait effondré comme un château de cartes ou
qui aurait fait rire au moment où on l'aurait annoncé, donc qui
aurait été condamné à l'insuccès, on a
préféré approfondir cette étude et, cette
année même, dans les crédits de la direction du service des
sports, que je demande à la commission de voter on en a
discuté hier soir il y a la possibilité d'une étude
approfondie avec le service de la planification chez nous, à sports et
éducation, tous les aspects de la question avant une intervention dans
ce genre.
De même, M. le Président et je l'ai
déjà dit devant un organe d'information je suis loin
d'être insensible aux efforts qui se font actuellement pour la
création d'une ligue AAA, rattachée au niveau collégial.
Vous savez, les discussions, il y aura une possibilité, on a
parlé, à un moment donné, d'une possibilité d'aller
jusqu'à huit équipes. Le Haut-Commissariat n'a pas
été directe-
ment impliqué, ni dans l'initiative de cette ligue proprement
collégiale donc qui rejoindrait un peu les objectifs du
député mais n'est pas non plus absent, puisque nous avons
la possibilité de fournir, dans le même désir que celui qui
nous avait animés sur un autre projet, tous les efforts qu'on peut y
mettre pour pouvoir réaliser cet objectif.
Malheureusement, je ne peux entrer dans les détails, mais il
semble que ce sont les informations qu'on avait hier les chances
de succès de la création d'une ligue AAA, surtout la
rivalité que cela pourrait causer avec la Ligue de hockey junior majeure
du Québec, la difficulté d'arrimage des deux, vont faire que ce
projet, vraisemblablement, ne naîtra pas dans les prochains mois.
J'espère que ceux qui le commencent en tout cas, je profite de
l'occasion que le député me donne qui travaillent à
ce projet ne l'abandonneront pas, parce qu'il y a des difficultés
d'implantation au départ, mais qu'au contraire, s'ils veulent l'appui du
gouvernement québécois pour creuser davantage ce projet, je peux
offrir le service de tous les professionnels chez nous pour qu'on puisse donner
un coup de main à l'établissement d'une pareille ligue. Est-ce
que cela supplantera, M. le Président, même si cela devait
être couronné de succès, cet effort d'une ligue
collégiale, où les jeunes, accompagnés d'un animateur
pédagogique je pense, comme on l'appelait accompagnerait
l'équipe et poursuivrait le développement de leur talent en
même temps qu'ils continueraient à être dans leurs
études, est-ce que cela supplantera tout l'attrait que le sport
professionnel peut avoir, même sur les familles, y compris sur les jeunes
dans les familles, de tout balancer par-dessus bord, à un moment
donné, pour aller risquer leur développement dans une petite
ville du sud des Etats-Unis ou quelque chose comme cela, en attendant
d'être appelés dans les grandes lignes? Non. Je pense que ce
phénomène va toujours... c'est toujours permis à quelqu'un
de jouer avec sa vie un peu, mais que ceux qui font le choix on est
appuyé là-dedans par des déclarations d'athlètes
qui sont aujourd'hui des professionnels et qui... je pense à Serge
Savard, de l'équipe des Canadiens, qui a fait plusieurs
déclarations à cet effet incitent à faire combiner
les deux, parce que ce genre d'efforts dont je viens de parler vont être
poursuivis au cours de la prochaine année.
M. Springate: Est-ce que le ministre pense pour
l'immédiat, parce que, peut-être là, on s'en parle
avoir un programme pour aider ou même insister auprès des
jeunes qui jouent dans le hockey junior actuellement et qui jouent trois,
quatre ou cinq matchs par semaine et ils n'ont pas le temps de poursuivre leurs
études. Préparer un programme pour les aider à
étudier pendant l'été, peut-être à l'aide de
bourses, je sais que c'est dans le domaine de l'Education, peut-être que
le ministre de l'Education a quelque chose, mais je ne pense pas. C'est
à votre tour de préparer quelque chose pour les athlètes
qui donnent X temps, durant l'année; un joueur de hockey, c'est durant
l'hiver qu'il pratique son sport. Un joueur de baseball, c'est durant
l'été: du mois de mars ou avril au mois d'octobre. On pourrait
favoriser, à un autre moment durant l'année, le retour à
l'école. Est-ce que le ministre peut prévoir quelque chose ou
peut-être étudier la situation pour qu'un programme soit
établi pour inciter nos jeunes... Oui, vous voulez faire une
carrière professionnelle, essayez de pratiquer votre sport, votre
discipline, mais il faut aussi retourner à l'école et c'est de
cette façon que nous allons vous aider.
M. Charron: Je trouve l'idée intéressante, M. le
Président. Si dans l'analyse que nous allons faire au cours de
l'année que j'annonçais tout à l'heure et que
j'intitulais "sport et éducation" on pouvait envisager la
possibilité de suppléer à l'absence qu'occasionne la
pratique d'une discipline sportive de façon assidue pendant une
période de l'année, par un rattrapage qui serait donné
pendant d'autres périodes où le sportif en question est inactif,
c'est une idée à considérer. Comme on ne pense pas refaire
le monde de A à Z, il faut essayer justement des rattrapages, des
palliatifs à une situation qui, par ailleurs, ne changera pas
totalement, du jour au lendemain.
Le Président (Vaillancourt, Jonquière): ...
M. Cordeau: Je pense qu'il faut changer des mentalités,
c'est surtout cela. Sur le même sujet, je n'ai pas d'autre question
à poser, j'aurais d'autres questions à poser...
M. Springate: Encore sur le hockey et le sport, on va laisser le
monde de l'éducation un peu. Le ministre a parlé durant son
intervention, dès le début, du rapport Néron et aussi que
peut-être une commission sera créée pour surveiller la
violence dans le sport. Il a parlé aussi du malheureux fait qui est
arrivé à Saint-Laurent et aussi dans les clubs de judo, etc.
Qu'est-ce que le ministre a l'intention de faire immédiatement, dans les
arénas, dans les endroits où le public peut faire du sport, pour
au moins offrir un minimum de garantie pour les soins médicaux si
quelque chose arrive? Je ne pense pas que l'on puisse, comme province, se
tourner toujours vers l'Ambulance Saint-Jean et demander de mettre des hommes
partout.
M. Charron: C'est juste. M. le Président, voici un bon
exemple de ce qu'un organisme j'hésite encore à l'appeler
régie, on verra les décisions à venir, puisqu'il s'agira
d'une loi de la décision de l'Assemblée nationale
mandaté pour développer la sécurité dans la
pratique des sports, va être un organisme avec des pouvoirs
réglementaires. Cela va vouloir dire que toute aréna je
vais prendre l'exemple du député devra comporter telle ou
telle chose au point de vue service préventif, capacité de
déplacement; toute aréna devra être en communication
privilégiée avec le centre hospitalier le plus proche.
C'est donc ce qu'on appelle assurer la sécurité dans la
pratique des sports, non pas encore une fois encadrer de façon à
étouffer le loisir qu'il y a dans la pratique du sport, mais nous
assurer que lorsqu'il arrive des incidents, on avait pensé auparavant
que cela pouvait arriver. C'est malheureux de découvrir quelquefois que
des équipements très luxueux, complets n'ont pas prévu que
des gens qui allaient s'adonner à du sport dans ces
établissements pouvaient être blessés. Dans ce sens, la
blessure s'aggrave très rapidement, parce qu'on ne l'avait pas
prévu auparavant.
L'organisme aura des pouvoirs de réglementation, aura aussi des
inspecteurs, mais encore une fois je ne pense pas à toute une batterie
nouvelle d'inspecteurs. Il y a des normes de sécurité qui
découlent du ministère du Travail, par exemple, et il y aura
moyen en tout cas c'est l'invitation que j'ai faite à ceux qui
travaillent à ce projet actuellement, avant d'en faire une loi à
l'Assemblée plutôt que de grossir les effectifs inutilement
d'arrimer tout ce genre de travail par le même organisme. Mais l'exemple
que donne le député est exactement le genre de rôle qu'aura
l'organisme en question, une fois qu'il sera créé. (10 h 30)
M. Springate: M. le Président, peut-être d'une autre
façon...
M. Cordeau: Sur le même sujet, M. le député?
M. Springate: Oui.
M. Cordeau: Quand prévoyez-vous la création de
cette régie ou de cet organisme dans le plan de votre...
M. Charron: Dans mes plans, ce qui n'est pas un engagement
où je mets mon siège en jeu, bien sûr, je crois que le
calendrier, depuis le moment où ce groupe a reçu le mandat, ce
dernier ayant parfaitement été respecté, je crois pouvoir
déposer avant l'ajournement de juin le projet de loi en question, lequel
serait débattu éventuellement à l'automne. Je
n'écarte pas la possibilité qu'au cours de l'été,
si besoin en est, on puisse entendre les opinions des gens sur le sujet avant
qu'on en fasse une loi du Québec.
M. Cordeau: Est-ce que vous allez convoquer une commission
parlementaire après le dépôt du projet de loi pour entendre
les intervenants?
M. Charron: C'est ce que je dis, au cours de l'été,
pour entendre les gens qui veulent faire connaître leur opinion.
M. Springate: Un autre aspect, l'aspect médical, le
ministère pourrait soit par l'entremise des "régies", entre
guillemets, ou d'autres, car ceux qui travaillent, très souvent, ce sont
des bénévoles, surtout quand on parle de "bantam" et de "peewee",
leur imposer une série de cours de l'Ambulance Saint-Jean. Plusieurs
travaillent, non pas dans les arénas, mais sur des patinoires ouvertes
où on ne trouve personne ayant une formation médicale.
On pourrait au moins donner aux jeunes qui pratiquent les sports un
minimum de surveillance médicale. Est-ce que cela fait partie des
projets du ministre?
M. Charron: M. le Président, le Haut-Commissariat
subventionne déjà je n'ai pas le montant à l'esprit
et ce n'est pas important dans la discussion actuellement plusieurs
organismes de sécurité dans la pratique des sports et une des
missions que ces organismes se donnent et qui nous incite à les aider
à partir des fonds publics, c'est la multiplication de leurs efforts par
des stages où ils vont apprendre à d'autres à
développer des services de sécurité sur les territoires
où ils se trouvent.
Je pense que s'il n'y avait pas cette incitation à
développer les organismes de sécurité, à multiplier
leurs effets par les renseignements donnés à d'autres qui
s'intéressent à ce domaine, on ne mettrait pas les fonds publics
que nous y mettons actuellement. Pour l'année qui débute, c'est
un montant de $250 000 qui sera utilisé à cette fin, pour les
organismes de sécurité.
M. Cordeau: Est-ce qu'un corps de l'Ambulance Saint-Jean bien
structuré qui fonctionne dans une ville est admissible à une
subvention pour donner des cours de prévention aux instructeurs dans le
sport?
M. Charron: II s'agit...
M. Cordeau: Quelqu'un qui établirait un programme dans ce
sens, suite aux remarques du député de Westmount.
M. Charron: II n'y a que quelques organismes, actuellement, la
Croix Rouge, l'Académie de sauvetage du Québec, ski,
moto-neige...
M. Cordeau: L'Ambulance Saint-Jean qui a des instructeurs
qualifiés et qui ferait application dans des villes parce que la
Croix Rouge n'est pas présente dans toutes les villes, elle se trouve
dans les grands centres. Une localité comme chez nous, 40 000
habitants...
M. Charron: Actuellement, dans l'enveloppe dont nous disposons,
nous subventionnons ceux dans les disciplines que je viens de mentionner. Cela
n'écarte pas que, éventuellement, la régie ou l'organisme
à venir puisse aussi avoir des budgets de soutien pour des organismes
qui font à peu près la même oeuvre, ou le même
travail que cet organisme aura accompli.
M. Springate: M. le Président, est-ce que le
ministère a un projet en vue d'aider à la préparation des
instructeurs? Aujourd'hui, on prend Jos X, on a besoin d'un instructeur pour le
club local "bantam", lui est père de deux joueurs et il devient
instructeur. Est-ce que nous avons un plan
pour donner des instructions à ces gens, pour les aider à
améliorer leurs connaissances du sport pour qu'au moins la personne qui
enseigne le sport aux jeunes sache de quoi elle parle? Autrement dit, voici la
question que je pose au ministre: Est-ce que le haut-commissariat devra offrir
des cours gratuitement, pour une période d'une ou deux semaines,
à ceux qui veulent travailler comme instructeurs dans une discipline ou
une autre, partout dans la province?
M. Charron: M. le Président, là-dessus, le
gouvernement n'est pas seul à agir. Une partie des budgets que nous
allouons aux différentes fédérations sportives va au
développement des entraîneurs dans ces disciplines. C'est en
particulier un des rôles fondamentaux, nous le reconnaissons, des
fédérations. Hier soir, en travaillant au Haut-Commissariat, et
aujourd'hui en signant les lettres qui découlent des décisions
prises hier, il y a à peu près $750 000 qui vont
spécifiquement si on prend chacune des fédérations
à la formation des entraîneurs. D'autre part, j'ai
reçu, au cours de l'année, le rapport du président d'un
groupe de travail qui s'appelait Le groupe Lariviè-re, sur la formation
des cadres dans le domaine sportif, une autre des immenses lacunes du
développement cohérent du monde du sport. On m'a fait des
suggestions et des recommandations. Une d'entre elles va même
jusqu'à suggérer la création d'un office de formation des
cadres c'est ainsi qu'on le suggérait qui aurait
spécifiquement comme objet de reconnaître et de valider la
formation d'entraîneurs dans les différentes disciplines
sportives, c'est-à-dire qu'on pourrait affirmer que, lorsque le gars
sortira de là, il sera un bon entraîneur.
Il y a des programmes dits d'entraînement qui, on le sait, sont
seulement de la mise à jour, alors que le gars n'est pas plus un
entraîneur qualifié au bout du compte. Ce qui faisait dire
d'ailleurs à M. Néron, dans le rapport de son groupé de
travail, qu'une des sources fondamentales de la violence au hockey est la
qualité moyenne, je dirais, des entraîneurs en ce domaine.
On est en train de considérer la chose très
sérieusement, peut-être même pour l'inclure dans les
politiques annoncées dans le livre blanc. Si un office de formation des
cadres sportifs était créé avec le mandat de
reconnaître la formation des entraîneurs, je crois que le sport
québécois aurait fait un pas en avant.
M. Springate: Quant à moi, M. le Président, je n'ai
pas d'autres questions sur les sujets que nous avons débattus hier et ce
matin.
M. Cordeau: On peut peut-être passer à la
régie pour libérer ceux qui sont venus de Montréal et on
continuera la discussion sur le budget après.
M. Charron: Ils n'auront pas à revenir...
M. Cordeau: Cela ne me fait rien. Après les crédits
ou pour finir ce qui reste.
M. Charron: J'aimerais mieux, si vous me permettez, pour que tout
ce beau monde ne soit pas payé à nous écouter, terminer
l'étude du Haut-Commissariat, les officiers de la régie sont
présents, on les convoquera par la suite.
M. Cordeau: Concernant Tourbec, quand de-manderez-vous des
soumissions? Vous avez dit tantôt que les $325 000 de votre enveloppe
globale pour vos objectifs...
M. Charron: Avant la fin du mois en cours.
M. Cordeau: Combien de personnes pourront
bénéficier à peu près de cette enveloppe globale de
$325 000, d'après les expériences des années
passées?
M. Charron: II va falloir attendre les soumissions
elles-mêmes pour savoir si, dans les coûts que vont nous faire les
entreprises et où, forcément, même si on accepte la plus
basse, comme il est de mise habituellement, on ne sait pas encore laquelle le
sera, on ne peut pas savoir quelle clientèle exacte on pourra
déplacer à travers ces coûts. Il faut prévoir que ce
sera un coût différent de l'année dernière. Comme on
ne prévoit pas d'augmentation budgétaire substantielle cette
année à ce chapitre, il faudra donc croire que si on maintient la
même clientèle que l'année dernière, ce sera
déjà beaucoup.
M. Cordeau: Maintenant, pour les années
antérieures, en 1977 et en 1978, quel était le nombre de
bénéficiaires?
M. Charron: Environ 2000.
Loisirs en milieu rural
M. Cordeau: On va revenir aux loisirs en milieu rural. Quel a
été le montant consacré ou dépensé à
cet article, l'an dernier, en 1978? Quel montant prévoyez-vous engager
cette année à l'intérieur de votre enveloppe
budgétaire à ce sujet?
M. Charron: C'est une question, M. le Président, à
laquelle je ne pourrai pas répondre précisément, parce
qu'il n'y a pas chez nous un programme qui s'appellerait "loisirs en milieu
rural", où je pourrais dire: Voici, l'année passée, c'est
tant; cette année, c'est tant. Pour tous les programmes de clubs
sportifs, par exemple, il faudrait faire un partage, savoir quels montants sont
allés dans les milieux dits urbains, quels montants sont allés...
Pour le programme d'ateliers socioculturels, quels montants sont allés
en milieux dits urbains, quels montants sont allés en milieux ruraux;
pour le programme d'aide à l'équipement, je pourrais vous dire
à peu près, sans me tromper que la très grande
majorité d'aide aux équipements, aux municipalités pour se
doter d'équipements de loisir, l'année dernière, est
allée en milieu rural. La ville de Québec n'a à peu
près rien
reçu, sauf une contribution pour une aréna nouvelle dans
la banlieue de Québec, à Neufchâtel. La ville de
Montréal, que je sache, n'a rien eu à peu près,
l'année dernière. On peut dire que les trois quarts du budget,
à peu près, vont en milieu rural.
M. Cordeau: D'accord, mais quelle partie de votre enveloppe
globale va à ces articles?
M. Charron: II faudrait le décortiquer, M. le
Président.
M. Cordeau: Pour voir s'il y a un équilibre de budget
entre 1978 et 1979 ou bien si cela baisse.
M. Charron: II peut y avoir une façon de le faire, si le
député est patient et surtout s'il aime jouer avec les chiffres.
Hier, le député me demandait de rendre public et de
déposer ce qui, à travers tous les programmes du
Haut-Commissariat, était dépensé dans chaque comté.
Si, à ce moment, le député prend les comtés dits
à vocation rurale, où il se trouve quelques centres urbains mais
plusieurs agglomérations rurales...
M. Cordeau: Je pensais que vous aviez ce chiffre globalement,
c'est pour cela que j'ai posé cette question.
M. Charron: Non, il faut le faire. Il faudrait l'établir,
mais c'est tout un travail.
M. Cordeau: Mais je croyais que vous l'aviez globalement,
à l'intérieur... C'est pour cela que j'ai posé cette
question.
M. Charron: Non, je ne l'ai pas, M. le Président.
L'opération est quand même faisable avec beaucoup d'efforts.
M. Cordeau: C'est pour connaître aussi la progression ou la
diminution à l'intérieur de ce budget. Hier, M. le ministre, on
vous a demandé s'il était possible d'avoir la correspondance
qu'il y a eu d'échangée entre votre ministère et le
ministère fédéral, concernant...
M. Charron: Les lettres d'amour entre le gouvernement du
Québec et le gouvernement fédéral. M. le Président,
je vais les déposer...
M. Cordeau: Je ne sais pas si c'est avec un grand "A", mais, de
toute façon...
M. Charron: Alors, comme j'ai dit au député, au
lendemain de la conférence fédérale-provinciale, où
neuf collègues des autres provinces et moi-même avions
été unanimes sur l'exigence que nous posions à l'endroit
du gouvernement fédéral de se retirer de ce chantier où il
fonctionne pardessus notre tête, à travers des initiatives locales
et des "Canada au travail", la conférence avait eu lieu à
Montréal les 12 et 13 avril 1978... Comme il n'y avait aucune
réponse, le 22 août 1978 c'est la première lettre
que je vais déposer, je vais demander aux officiers de la commission de
la distribuer j'ai mentionné à Mme Campagnolo, le ministre
d'Etat à la Santé et au Sport amateur à Ottawa, le fait
que je voulais bien qu'il y ait des réponses conncrètes à
donner. Mme Campagnolo m'a répondu le 16 octobre... Ayant
été sans réponse, je suis revenu à la charge
le député le verra dans la lettre le 16 octobre 1978, et
j'ai finalement eu une réponse le député en fera
son opinion lui aussi que j'appelle vague et imprécise, à
ce que j'avais demandé, non seulement moi-même, mais tous mes
collègues. Si c'est moi qui écrivais la lettre je vais
l'expliquer au député c'est qu'il est de coutume que la
province qui est la dernière à recevoir une conférence
fédérale-provinciale devient le porte-parole de toutes les
autres. Donc, cette lettre que j'écrivais, je l'écrivais au nom
des dix provinces, ayant été unanimes encore une fois à
Montréal. (10 h 45)
Cette année, en 1979, on doit se réunir à Toronto.
C'est mon collègue de l'Ontario qui prendra la responsabilité que
j'assume actuellement.
Je ne sais pas si c'est pour répondre autrement que par une
lettre, mais le gouvernement canadien vient de publier juste avant d'entrer en
campagne électorale comme par hasard une brochure
intitulée "Pour une politique nationale de la santé et de la
récréation" dans laquelle non seulement il fait abstraction de
toutes nos représentations comme gouvernements provinciaux au cours des
dernières années, mais pousse encore plus loin l'entrée du
gouvernement fédéral, propose même d'avoir des relations
fédérales-municipales en termes de loisirs, au-dessus de la
tête des provinces. Je n'ai pas besoin de vous dire que, comme les
députés le verraient dans la lettre, même après
avoir demandé d'être consultés avant que ce document sorte
ce que nous n'avons jamais été j'ai bien
l'intention, dès que l'élection fédérale sera
passée, à titre de président de la conférence des
ministres provinciaux, de demander à nouveau une rencontre
fédérale-provinciale pour que nous puissions faire l'analyse de
ce document et surtout lui dire comment nous apprécions peu sa
teneur.
M. Cordeau: Est-ce que vous avez l'intention de communiquer avec
le prochain gouvernement après les élections?
M. Charron: Oui, d'ailleurs...
M. Cordeau: Parce que probablement que ce ne sera pas le
même.
M. Charron: Sans doute, M. le Président, tant que nous
ferons partie de la confédération canadienne, nous jouerons le
jeu.
M. Cordeau: Parfait. Si vous voulez, pour libérer les
membres de votre cabinet, j'aurais une question bien spécifique à
poser concernant les éléments des programmes. On peut les
accepter après globalement. A l'élément 2 du programme no
9, Organisation et préparation des compétitions sportives. Est-ce
que ce montant comprend
des subventions à des organismes? A quels organismes ces sommes
ont-elles été versées? Quel montant chaque organisme
a-t-il reçu?
M. Charron: L'année dernière?
M. Cordeau: Oui, ou vos prévisions de cette année,
mais c'est peut-être plus réaliste que vous me donniez les
montants de l'année dernière.
M. Charron: II y a deux choses là-dedans, M. le
Président, à 902, Organisation et préparation de
compétitions sportives. C'est l'endroit où on retrouve le budget
des jeux du Québec. Les jeux du Québec ont reçu pour leur
réalisation, l'année dernière, $1 600 000. Comme cette
année je l'ai expliqué hier, je ne reviens pas
là-dessus il y aura pour la dernière fois, deux rencontres
nationales, le budget 1979/80 est porté à $1 950 000. D'autre
part, c'est aussi à cet article 90202, que nous trouvons la
participation à d'autres jeux. L'année dernière, les jeux
du Canada ont nécessité une contribution du gouvernement du
Québec de l'ordre d'environ $150 000. La délégation du
Québec s'est classée bonne première, comme chacun le sait.
Ils étaient appuyés financièrement par environ $150 000.
C'est le budget à peu près global de l'opération.
Cette année, évidemment, il n'y a pas de jeux du Canada.
Donc, cela explique un peu la diminution. Par contre, d'autres jeux veulent
dire des championnats de caractère national ou de caractère
international, qui peuvent avoir lieu au Québec pendant l'année
financière. Le meilleur exemple, c'est la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui sera, à Jonquière, cette
année, comme le souffle le président, la ville hôtesse des
compétitions internationales, des championnats mondiaux de canot-kayak.
Donc, c'est dans cette enveloppe que l'on retrouve notre contribution.
M. Cordeau: Maintenant, le programme 10. M. Charron:
Oui.
Activités socio-culturelles
M. Cordeau: Au programme 10, développement des loisirs,
à l'élément 1, développement des activités
socio-culturelles, nous voyons une augmentation de $3 459 600. A quel programme
plus spécifique... Est-ce que vous avez l'intention d'avoir de nouveaux
programmes? Vers quels programmes spécifiques cette augmentation
sera-t-elle dirigée? Est-ce une enveloppe globale?
M. Charron: M. le Président, il y a des augmentations
à l'ensemble des programmes qu'on regroupe sous le titre de "loisirs
socio-culturels", mais le plus gros de l'augmentation s'explique par le fait
que c'est désormais là que se retrouvent les $3 millions de la
fête nationale du Québec. Cela explique à lui seul le saut
assez considérable du fait que, l'année dernière,
c'était rattaché au bureau du premier ministre, maintenant, c'est
rattaché au Haut-Commissariat.
M. Cordeau: A l'élément 2, développement des
activités de plein air, nous retrouvons une augmentation de $735
800.
M. Charron: Le gros de l'augmentation est dû au fait que,
cette année, le gouvernement québécois on a fait le
partage de l'enveloppe hier soir, au ministère va apporter une
assistance accrue au développement des bases de plain air sur le
territoire du Québec et aussi, pour la première fois, le
programme d'assistance financière pour l'hébergement des
personnes âgées. J'ai expliqué, hier, que les bases de
plein air et les camps de vacances seront désormais ouverts aux
personnes âgées à des frais minimaux. Il y a $114 000
réservés cette année pour permettre à des groupes
de personnes âgées de séjourner dans des bases de plein
air. Ce programme n'existait pas l'année dernière, on l'a un peu
mis en marche vers la fin de la belle saison, mais, cette année, on y va
à fond de train parce qu'il a été couronné de
succès.
M. Cordeau: Cela va être un programme qui sera...
M. Charron: La Fédération de l'âge d'or du
Québec, d'une part, les associations régionales de l'âge
d'or du Québec, et plusieurs autres associations et clubs sont tous
informés de ce programme.
M. Cordeau: A l'élément 3 du même programme,
soutien au fonctionnement des organismes locaux et régionaux, on
remarque une augmentation de $954 300.
M. Charron: Soutien aux organismes locaux et
régionaux.
M. Cordeau: Au fonctionnement.
M. Charron: Vous retrouvez plusieurs choses là-dedans, M.
le Président. D'abord, c'est dans cette enveloppe, à
l'élément 3 du programme 10, qu'on retrouve le soutien que le
gouvernement du Québec offre aux différents conseils
régionaux de loisirs, les CRL comme ceux que mentionnait le ministre
hier...
M. Cordeau: Je suis heureux de constater qu'il y a une
augmentation; probablement que notre CRL va en bénéficier.
M. Charron: On a décidé hier de l'enveloppe des
CRL, la moyenne est de 10% parce que cela varie de 7% à 13%; on peut
donc dire que la moyenne est de 10%. Tous les conseils régionaux de
loisirs recevront un appui augmenté cette année, d'autant plus
qu'au lendemain du livre blanc, nous allons compter beaucoup sur les conseils
régionaux de loisirs pour, au moins, lancer l'établissement de la
réforme qui sera annoncée dans le livre blanc. C'est aussi
à cet endroit qu'on retrouve le budget hors normes des
députés, qu'on retrouve les budgets de soutien
aux petits organismes de loisirs que les députés nous
recommandent à l'occasion, et c'est aussi à cet endroit, pour une
somme moins grande, qu'on retrouve l'aide financière pour l'engagement
de personnel permanent dans les municipalités; ce programme, les
députés le connaissent; il veut que nous prenions une partie du
salaire d'un permanent dans une municipalité, dans le secteur rural, en
particulier, qui décide de se doter d'un permanent, ou alors d'un groupe
de municipalités, comme dans le cas du Témiscouata, qui se
regroupe pour embaucher des permanents.
Finalement, pour la première fois aussi, dans cette enveloppe,
$90 000 sont réservés cette année pour le
développement des loisirs au Nouveau-Québec, chez nos concitoyens
du Grand-Nord.
M. Cordeau: Maintenant, un côté moins reluisant,
à l'élément 4, développement des équipements
récréatifs, il y a une diminution de $1 965 000. Il doit y avoir,
là aussi, une raison.
M. Charron: Oui, une diminution explicable qu'il ne faut pas
prendre à la lettre comme on la voit là. D'une part, j'ai
mentionné hier que, l'année dernière, le gouvernement du
Québec, par ce programme qui était de $7 420 000, dont le montant
figure, je crois...
Une Voix: $14 millions.
M. Charron: Ah oui! vous avez le total, vous là. Ce qui
s'appelait l'aide aux municipalités là-dedans, c'était $7
420 000 et il y avait $1 220 000 pour des équipements de loisirs aux
organismes privés à but non lucratif, par exemple des camps de
jeunes qui voulaient refaire la toiture. Dans l'entente Canada-Québec,
c'était notre participation. Il y a aussi la contribution du programme
OSE de $4 900 000, le budget supplémentaire voté au mois de
décembre dont j'ai parlé hier, ce qui a fait, M. le
Président, que, l'année dernière, au chapitre du
développement des équipements récréatifs, l'effort
total du gouvernement du Québec a été de $14 853 700, ce
qui, en le comparant à l'année d'avant de $10 millions et
à l'année d'auparavant de $8 millions, était une
progression gigantesque qui nous a permis, dans plusieurs cas, de liquider tous
les dossiers que chez nous on appelait les dossiers prioritaires 1, même
les dossiers prioritaires 2 et que, vers la fin de l'exercice financier, on en
était rendu à des appuis à des municipalités qui,
par ailleurs, avaient depuis longtemps franchi le cap du minimum.
Cette année, l'effort ayant été fait et comme nos
tiroirs sont à peu près à peu près, c'est un
bien grand mot ont été largement soulagés au cours
de l'exercice financier, on prévoit avoir moins besoin d'argent que
l'année dernière pour faire face aux demandes qui sont
entrées cette année. On n'a pas encore, malheureusement,
examiné les demandes des municipalités, parce que j'avais permis
à celles-ci de s'inscrire dans nos programmes jusqu'au 31 mars et on n'a
pas encore défait les enveloppes pour savoir si cela nous permettrait de
faire face à la musique.
Je rappelle deux choses également, une que j'ai dite hier et
l'autre qui est importante à dire, c'est que les $4 900 000 votés
l'année dernière n'ont pas été
dépensés totalement; l'année dernière, au
contraire, il n'y a que $1 700 000 qui l'ont été. Il y a $3 200
000 qui ne figurent pas au programme et qui seront en fait
dépensés au cours de cet exercice, d'ici le 1er septembre.
D'autre part, l'entente Canada-Québec qui était de $1 200
000, cette année, n'existe plus. Elle a été
remplacée par une autre qui s'élève à $4 500 000
pour essentiellement des soutiens en immobilisation qui seront en exploitation
au cours de l'année.
M. le Président, quand je disais que le chiffre est trompeur,
c'est que, l'année dernière, l'effort avait été
beaucoup plus grand qu'on ne le voit, à cause du programme OSE et que
cette année, l'entente Canada-Québec qui n'y figure pas va nous
permettre d'être beaucoup plus actifs que l'année dernière
avec les $1200 000 que nous avions.
M. Cordeau: Tantôt, vous avez mentionné, M. le
ministre, une future entente Ottawa-Québec concernant peut-être un
montant d'environ $4 millions pour de l'immobilisation. Vers quel genre
d'immobilisation ce montant sera-t-il dirigé ou accordé?
M. Charron: Essentiellement pour des camps de vacances et des
bases de plein air. Ce n'est pas une future entente, elle est
signée.
M. Cordeau: Elle est signée.
M. Charron: Essentiellement pour développer le
réseau de plein air du Québec. La rénovation des camps de
vacances va également se faire à travers le cadre de cette
entente.
M. Cordeau: Les municipalités pourront...
M. Charron: C'est 60%-40%, 60% du fédéral, 40% de
nous autres.
M. Cordeau: 60%-40%. Les municipalités pourront faire
application, celles qui ont une base de plein air déjà et qui
veulent la développer.
M. Charron: C'est réservé à des corporations
privées. Le programme de $6 755 000 dont on a parlé pour les
municipalités, c'est réservé aux municipalités. Les
organismes privés je le mentionne, pour les fins du journal des
Débats, particulièrement pour ceux qui liraient nos discussions
ce sont les organismes privés sans but lucratif, il faut bien le
comprendre ainsi ou alors à but déficitaire.
M. Cordeau: Est-ce un objectif pour certains clubs?
M. Charron: Dans le cas d'un dossier qui nous a occupés
hier en fin d'après-midi, cela a quasiment l'air de cela, mais je ne le
mentionnerai pas.
M. Cordeau: ... sur la Régie des installations olympiques,
programme 9, élément 3. On va y revenir tantôt. Ce sont les
questions que j'avais à poser concernant... Il y a peut-être
d'autres questions pour tantôt, M. le ministre... (11 heures)
M. Charron: D'accord.
M. Cordeau: ... on pourra les poser. Vous serez peut-être
en mesure de nous répondre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): On peut
dire que le programme 10 est adopté.
M. Charron: Oui. Le programme 9, éléments 1 et 2
aussi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est ce
que j'avais compris, M. le leader. Les éléments 1 et 2 du
programme 9 sont adoptés. J'appelle l'élément 3 du
programme 9, la Régie des installations olympiques.
M. Charron:... d'être venu hier et aujourd'hui.
J'inviterais les gens de la régie à prendre les sièges
chauds qui sont derrière moi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Après cette courte suspension, M. le ministre, je vous cède la
parole.
Régie des installations olympiques
M. Charron: M. le Président, très
brièvement, pour présenter d'abord les gens qui viennent de
m'entourer et qui sont mes collaborateurs à la Régie des
installations olympiques. D'abord, le président de la régie, M.
Robert Neilson, à ma gauche; à ma droite, M. Jean-Yves Perron. Je
m'excuse si je m'enfarge dans les titres, mais pour moi, M. Perron est le
responsable de l'exploitation du site, c'est son titre aussi, j'imagine,
directeur de l'exploitation du site; M. Michel Bélanger,
trésorier de la régie; Me Mireille Zigby secrétaire de la
régie; M. Demers, l'adjoint du président; finalement, M. Serge
Talbot, qui est directeur de la construction sur le chantier, parce qu'il
s'agit à nouveau d'un chantier, et M. Jacques Proulx, qui est conseiller
auprès du président, aussi aux fins de la construction du Parc
olympique.
M. le Président, je vais être beaucoup plus rapide qu'hier
dans la présentation des activités de la régie, parce que
je crois que les députés ont déjà placé des
questions. Je veux faire une seule remarque, qui tient aux chiffres mêmes
qui sont devant les députés. La subvention que nous demandons
cette année au gouvernement du Québec, les députés
le verront dans le budget, est moindre que celle de l'année
dernière, ce qui correspond à un objectif que j'avais
annoncé, dès que j'ai pris en charge la Régie des
installations olympiques. La première fois que j'ai demandé
à cette commission un soutien financier pour faire fonctionner le parc,
c'était de $10 millions dont il s'agissait. Le parc s'est mis en branle
avec la façon et le succès que, je pense, tout le monde lui a
reconnu et qu'on doit beaucoup aux gens qui m'entourent. L'année
dernière, nous avions demandé $6 millions de subvention, ce qui
était déjà une remarquable diminution. J'avais quand
même dit, l'année dernière, que je serais
étonné d'aller beaucoup plus bas que les $6 millions et qu'on
n'allait pas s'attendre, avant que le parc ne devienne exploitable douze mois
par année, à ce qu'il fasse la totalité de ses frais de
lui-même et que je n'aie plus besoin de demander des fonds à
partir des fonds du Québec pour balancer ces opérations. Cette
année, la diminution est petite, mais c'est, à mon avis, presque
le minimum qu'il faudra demander jusqu'au parachèvement du stade pour
pouvoir boucler notre budget.
Je vous donne un tableau rapide, M. le Président. L'augmentation
des revenus du parc olympique pour l'année qui vient de s'achever, par
rapport à l'année précédente, a
été... Les prévisions, par rapport à l'année
qui vient de s'achever, sont des augmentations de revenu de l'ordre de 12%.
M. Cordeau: Je voudrais savoir quelles sont les dates de
l'année financière là-bas.
M. Charron: Du 1er novembre au 31 octobre. Il y a une certaine
confusion lorsqu'on se présente, parce qu'il y a au moins la
moitié de l'année financière du gouvernement...
C'est ça. D'ici au 31 octobre 1979, les revenus escomptés
au parc sont de $7 300 000, comparativement à ce qu'ils ont
été l'année d'avant, soit $6 500 000; c'est une
augmentation de 12%. Nos dépenses dans l'exploitation du parc ont
évidemment elles aussi augmenté. De $13 859 000 qu'elles
étaient en 1977/78, nous pensons que nous bouclerons l'année le
31 octobre 1979 avec des dépenses de l'ordre de $15 278 000. Mais
là-dessus, M. le Président, il y a des dépenses de $400
000 qui sont dues à notre participation et à notre contribution
aux travaux de la commission Malouf. Il est évident que tous les
dossiers les plus importants sont chez nous. J'ai promis, dès le
début de l'enquête, au juge Malouf toute la collaboration de la
régie, ce qui lui est assuré depuis le début; cela l'est
encore aujourd'hui et ce le sera jusqu'à la fin de son mandat. Il reste
que ça se transpose chez nous par les chiffres de l'ordre de $400
000.
Donc, M. le Président, si on exclut cet incident que constitue
dans la vie de la régie sa contribution à la commission Malouf,
nos dépenses auront réellement augmenté cette année
d'environ 7%.
Le Village olympique, M. le Président, en termes de budget
également: Les dépenses encourues, mais qui... Allons aussi dans
la projection des revenus et des dépenses de 1978/79 et de 1979/80.
Cette année, comme nous commençons à accueillir je
donnerai sans doute les informations aux députés au cours de la
discussion des locataires dans le village, nous croyons terminer le 31
octobre avec un déficit
d'opération du Village olympique d'environ $890 000. Mais
dès l'année prochaine, où le taux d'occupation du village
sera, à notre avis, si on se fie aux indices de location actuellement,
satisfaisant, les revenus l'emporteront sur les dépenses
d'opération du village et on escompte rapporter à la
régie, donc, au gouvernement du Québec, $2 400 000. Exploiter le
village l'année prochaine, en 1979/80, donc, à compter de
l'automne, jusqu'à l'automne 1980, devrait nous coûter $2 900 000
et les revenus, donc, essentiellement, les loyers, comme chacun peut bien le
penser, sont escomptés à $5 300 000, ce qui nous permettra pour
la première fois, quant à ce que le député de
Saint-Hyacinthe appelait le décor égyptien de la rue Sherbrooke
hier, de terminer avec un surplus.
Le Centre Paul-Sauvé, M. le Président, que cette
assemblée a confié à la régie par une loi
votée en novembre dernier, nous croyons que tout cela va
s'équilibrer à la fin de l'année. Les revenus
escomptés sont de $1 114 000. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il est
occupé à pleine capacité, ou à peu près.
Encore une fois, on informera les députés, s'il le veulent,
là-dessus. Les dépenses d'exploitation, l'entretien, etc., du
Centre Paul-Sauvé sont estimées à $1 100 000. Donc, avec
les aléas qui peuvent arriver d'ici au 31 octobre, j'informe les
députés que nous croyons boucler le budget du centre.
J'entrerai dans d'autres détails, tantôt, M. le
Président. Peut-être pourrions-nous distribuer aux membres de la
commission ce papier que j'ai entre les mains, si on en a plusieurs copies, et
aussi peut-être aux gens des média d'information qui nous honorent
de leur présence?
M. Springate: M. le Président, peut-être que le
ministre pourrait commencer en parlant du toit et du mât du stade. Est-ce
que vous pourriez nous dire exactement où vous êtes rendus, etc.,
dans vos plans?
M. Charron: Oui, M. le Président, avec plaisir.
D'ailleurs, le député de Saint-Hyacinthe avait posé des
questions hier sur ce sujet. Je lui ai demandé et il a accepté de
les garder pour ce matin.
M. le Président, le Conseil des ministres a pris la
décision le 9 février 1978 de parachever le stade olympique selon
le concept original, c'est-à-dire avec le mât et la toile, tel
qu'il avait été annoncé à la population du
Québec et de Montréal en particulier. Je ne reviens pas ici sur
cette décision qui avait été largement expliquée
l'année dernière et aussi appuyée je pense, par l'ensemble
de la commission. Par contre, au cours de l'année, est intervenue une
nouvelle décision, puisque celle de l'année dernière
comportait un moratoire. On a dit: On ira, mais pas tout de suite. Je
répète que le facteur principal qui nous a conduits à
mettre fin au moratoire et à annoncer le début de la construction
pour l'année 1979 est, M. le Président, essentiellement le fait
que le ministre des Finances, celui qui vous parle et le président de la
Régie des installations olympiques ont conjointement réussi
à renégocier l'emprunt qui avait été con-
tracté par le gouvernement précédent en 1976 et qui avait
deux effets principaux, M. le Président, soit d'étaler sur un
plus grand nombre d'années que les sept ans préalablement requis
pour le remboursement de l'emprunt de $700 millions sur dix ans plutôt
que sur sept et, deuxièmement, par le fait que le contexte nous
était favorable, de diminuer le taux d'intérêt de 1% au
total, de 10,5% à 9,5%, sur le remboursement de cette dette.
L'étalement surtout nous a permis de faire face à la
musique dans le sens que les rentrées dans le fonds spécial
olympique qui sont assurées, comme chacun doit maintenant le savoir,
j'imagine, par les revenus de la taxe sur le tabac, par le revenu de la
contribution de Loto-Canada qui est versée dans le fonds spécial
olympique. Ces deux sources qui entrent dans le fonds spécial olympique
nous permettent de faire face au remboursement annuel contracté et
d'avoir une certaine liquidité nous permettant d'entamer les travaux de
construction. Donc, devant ces nouveaux faits, le Conseil des ministres a
décidé en octobre dernier de faire débuter les travaux de
parachèvement en mai de cette année.
Si les députés ont vérifié les journaux
depuis quelques semaines, ils verront que notre parole est sérieuse,
puisque les soumissions sont annoncées et doivent entrer
déjà ou être sur le point d'entrer à la régie
avant le 8 mai pour les cinq premiers étages du mât,
c'est-à-dire là où, essentiellement, seront abrités
gymnases, salles, qui constituent le plus gros de l'oeuvre, le reste, le
raffinement de la pointe, étant surtout appelé à loger
tout le mécanisme de fonctionnement de la toile. (11 h 15)
Quant à la toile, le conseil des ministres a décidé
en juin dernier également puisque la décision était
prise à ce moment, qu'un jour ou l'autre, nous étions pour
parachever de mandater une firme française
c'est-à-dire là même où elle est entreposée
actuellement depuis 1976 pour, d'une part, effectuer le découpage
de la toile, en fonction des dessins que l'architecte avait conçus pour
sa réalisation et, d'autre part, de rapatrier au Québec, le plus
rapidement possible, tout le mécanisme électronique, si je peux
appeler ça comme ça, ordinateurs compris, poulies,
mécanismes que j'ai moi-même vus, à un moment donné
de mon existence date mémorable de ma vie et dont une
partie est d'ailleurs entrée au port de Montréal il y a
déjà quelques jours et sera entreposée au stade
même, dans des salles qui ont été préparées
à cet effet, jusqu'à ce que vienne le moment de les installer
dans le mât lui-même.
Donc, nous sommes à l'oeuvre, le calendrier prévoit le
début des travaux en mai 1979; dès l'octroi des soumissions, je
pense qu'on pourra se mettre à l'oeuvre. On prévoit que les
travaux seront terminés en juillet 1981, ce qui constitue une
période de 27 mois, comme je l'avais annoncé au moment de la
décision de travaux, entre le début et la fin. Je dis tout de
suite qu'il n'est, dans notre esprit, aucunement question, comme les
témoignages des jours derniers devant la commis-
sion Malouf nous le disent, avec un certain sens tragique, de bousculer
le monde; il n'y a pas d'échéancier, de date d'ouverture
précise à respecter et, donc, il n'est pas question de
travailler, pendant un certain temps, 24 heures par jour, à temps double
ou triple, sur le chantier, sans même plus savoir qui y travaille et
surtout à avoir 85 grues en même temps dans le milieu du stade. Je
pense que cette époque de notre histoire est terminée, aux
souhaits de tous les citoyens du Québec, y compris ceux qui sont les
plus ardents partisans du parachèvement du stade. Personne ne veut
répéter cette expérience.
Nous estimons que les travaux auront un effet direct de 400 emplois sur
le chantier olympique et, à cause des commandes qui, forcément,
viennent de l'extérieur, des emplois indirects à
l'extérieur du chantier, environ du même nombre, dans
l'agglomération montréalaise principalement.
Je répète que le budget prévu à cette fin
j'ai encore entendu cette semaine, je ne me rappelle plus où; on
disait: Le parachèvement du stade coûtera $100 millions, je ne
sais pas où on a pris ça, parce que ce qui a été le
chiffre examiné, réexaminé,
ré-réexaminé par les officiers de la régie, ici,
par celui qui vous parle, avant d'en faire la recommandation au Conseil des
ministres, par le Conseil des ministres, par le Conseil du trésor et
celui qui a été annoncé publiquement, c'est que nous
estimons parachever le stade, selon le concept original au coût de $65
millions il s'agit de l'investissement à mettre au cours des
trois prochaines années dans le parachèvement du stade. Rien
depuis le début de cette décision communiquée en octobre
dernier ne me fait dire j'espère que rien, dans le cours des
travaux ne me fera jamais dire que nous allons dépasser cette
enveloppe.
Nous allons y aller je veux dire un dernier mot, avant de
céder aux questions des députés, parce que je viens de
toucher l'épineuse question du contrôle des coûts. C'est
aujourd'hui que le Devoir, en page 3, dit que même le contrôleur,
à une époque, ne contrôlait plus rien, selon son propre
témoignage aujourd'hui il n'y aura pas de mandataire
coordonnateur sur le chantier olympique, il n'y aura pas de firme qui aura
l'heureux privilège d'être payée pour ne pas
contrôler. Le temps que nous avons mis à prendre cette
décision et je dois dire aussi l'énergie professionnelle si
l'expression peut m'être permise, c'est-à-dire tout le talent
professionnel de ceux qui m'entourent et des collaborateurs qui sont
évidemment encore à Montréal, aujourd'hui, pour
étudier la réalisation et le coût de réalisation, se
trouvent engagés dans cette annonce que nous avons faite, que
c'était possible en-deça d'un budget ou avec un budget de $65
millions.
Le contrôle des coûte sera fait par le conseil
d'administration de la régie qui, d'ici quelques semaines nous ne
l'avons pas encore concrétisé, ce qui m'empêche de
l'annoncer, mais c'est dans les intentions que m'a communiquées le
président mandatera spécifiquement un certain nombre
d'entre eux, des membres du conseil d'ad- ministration, afin d'avoir comme
unique, très précise responsabilité une fois qu'un contrat
est accordé, de surveiller, sa réalisation à
l'intérieur de l'enveloppe pour laquelle il a été
octroyé.
Autre stratégie qui nous permettra de suivre l'évolution
des coûts, c'est que nous ne croyons pas et ne décidons pas de la
construction d'un seul coup; nous y allons par étapes, faisant en cela
la vérification à chaque moment. Nous avons, pour le moment,
trois étapes prévues qui vont se subdiviser dans la
réalisation concrète du chantier, mais qui nous permettront de
suivre à la trace l'évolution du dossier, en particulier la
responsabilité d'un jeune architecte québécois que nous
avons le plaisir d'avoir comme directeur de la construction, M. Talbot, qui est
derrière moi. Il va d'abord assumer la première étape de
la construction qu'on appelle les cinq étapes qu'on doit ajouter sur le
trognon du mât qu'on voit actuellement dans le décor du parc et
dont les travaux vont débuter en mai 1979.
Ce n'est qu'après un contrôle sévère des
coûts et des opérations, du déroulement de la construction
sur le chantier, que nous entreprendrons, en novembre 1979, une deuxième
étape, celle des neuf étages supplémentaires qui doivent
s'ajouter, mais ceux-là vers la pointe, et finalement, la
troisième étape, qui est la niche de la toile, où tout le
mécanisme qui est entreposé sera installé plus les quatre
étages de restaurant, etc., sur le dessus, comme, encore une fois, le
concept original. Cette étape ne débutera qu'en mai 1980. Ne
viendra, que par la suite, évidemment comme l'architecture l'exige
d'elle-même, l'installation de la toile.
M. Springate: Le 8 mai, c'est dans moins d'un mois, est-ce qu'il
y a des contrats qui ont été accordés pour les travaux ou
si vous attendez encore les soumissions?
M. Charron: La fin des soumissions est le 9 mai.
M. Springate: La fin des soumissions...
M. Charron: ... mais pour l'octroyer, il faut attendre la date
limite qui a été annoncée à tout le monde.
M. Springate: Vous pensez que la fin des soumissions étant
le 8 mai que les travaux vont débuter en mai aussi?
M. Charron: II y a un délai supplémentaire. Mon
confrère de la construction m'a informé ce matin, qu'à la
demande des soumissionnaires, on a donné une semaine de plus pour les
soumissions, donc c'est le 15 mai, l'ouverture des soumissions, ce qui fait
qu'on aura probablement un décalage qui va faire que le chantier va
commencer le 1er juin. A l'heure actuelle, on fait déjà les
préparatifs qui sont l'infrastructure de roulottes, les places pour les
entrepreneurs, le nettoyage des gaines pour faire la reprise avec le mât.
C'est en
cours actuellement, ce travail de préparation qui permet à
l'entrepreneur de débuter immédiatement, comme à l'heure
actuelle, on est à étudier tout le positionnement des grues, ce
qui fait que, lorsqu'on va accorder le contrat, presque immédiatement
dans la semaine suivante ou deux semaines après, l'entrepreneur sera
déjà à l'oeuvre. Cela fait un léger
décalage. On avait mis mai 1979, ce sera vers la fin mai, où le
contrat étant accordé, que tout devrait débuter.
Tous les travaux d'infrastructure sont en cours à l'heure
actuelle par l'équipe de la régie comme telle et on avait
commencé au mois de février ou mars à faire la reprise,
l'inspection des gaines, enfin tout ce qu'il faut, nettoyer les aciers,
nettoyer les armatures pour faire cette reprise.
M. Springate: Est-ce que vous pensez que certains
événements qui doivent avoir lieu au stade vont être
annulés à cause de la construction qui va avoir lieu? Je veux
parler des matchs de baseball, football, je ne sais pas quoi.
M. Charron: Une des contraintes des travaux de construction qui
fait partie de la soumission, c'est qu'on leur donne la cédule et
l'entrepreneur doit être capable de s'orgniser pour faire ses travaux
à l'intérieur de la cédule, prévoir les
délais. Il y a bien sûr... Cependant pour les deux prochaines
années, nous avons examiné la question au niveau de
l'exploitation où on va maintenir le niveau actuel des activités
et même demander on est en train de regarder ça avec nos
deux clients principaux, les Expos et les Alouettes si dans le programme
il y a des choses qui ne pourraient pas être déplacées de
façon à pouvoir travailler.
Bien sûr qu'en termes d'activités l'endroit du parc
olympique qui sera le plus affecté par les travaux de construction sera
les piscines, qui sont directement en-dessous du mât. Nous sommes
à repenser l'horaire pour l'an prochain. Le jour, il ne pourra pas y
avoir d'activités dans les piscines s'il y a un chantier au-dessus. Vu
que cela va être un chantier normal, qui finira à 16 heures, cela
nous permettra de maintenir nos activités le soir. Il serait beaucoup
trop dangereux d'avoir la construction au-dessus. Si jamais il y a quelque
chose qui passait à travers les fenêtres et qui tombait dans la
piscine...
Cela va réduire les activités de la piscine. Mais on va
garder quand même les programmes du soir qu'on a à l'heure
actuelle pour une période de deux ans.
Au fond, on maintient le même niveau d'activité sans
l'étendre, parce que cela causerait trop de difficulté à
nos principaux clients pour les deux prochaines années.
M. Springate: Le ministre a dit que le coût serait
d'environ $65 millions. Avez-vous une prévision du coût de chaque
étape? Vous en avez trois, soit pour le mois de juin, le mois de
novembre et le mois de mai l'an prochain.
M. Charron: C'est moi qui vais vous répondre
là-dessus, et le député va comprendre très bien
pourquoi. J'ai expliqué la stratégie des étapes à
des fins internes, à la régie, c'est-à-dire diviser le
travail pour mieux le contrôler. Il est évident que pour arriver
à $65 millions au total, c'est un secret de polichinelle que nous avons
fait des évaluations sur ce que nous estimons que chaque étape
nous coûtera, d'une part, et, à l'intérieur des
étapes, que chaque contrat comme on dit en termes familiers
sur la gueule, nous coûtera.
Mais si je fais une ventilation détaillée et des
étapes et de l'intérieur des étapes devant les membres de
la commission, donc devant l'opinion publique, chacun pourra savoir ce que nous
avons prévu pour à peu près chaque contrat, et ainsi le
soumissionnaire, le moins qu'on puisse dire, sera légèrement
téléguidé dans ses idées. Je vais vous donner un
exemple bien précis. S'il voit que pour le béton qui doit
être coulé dans les cinq premiers étages, soit la
première étape des travaux, nous avons prévu telle somme,
bien bête serait celui qui soumissionnerait plus bas que cela quand il
sait qu'on a la réserve. C'est un peu une négociation
patronale-syndicale dans un sens, vous ne mettez pas toute votre
capacité sur la table. On dit que, selon nos prévisions, on sera
capable de faire les trois étapes à $65 millions et on ne
décortiquera pas davantage, M. le Président, dans
l'intérêt public, je crois, chacune des étapes
prévues parce que ce serait vraiment faire appel au loup dans la
bergerie.
Il me fera plaisir de vous informer, une fois les contrats
accordés, à quel prix ils l'ont été.
Chez nous, il va y avoir à la fois, à l'occasion, des
joies et des grincements de dents. A certaines occasions, on va être
heureux de découvrir que le plus bas soumissionnaire a
soumissionné plus bas que nous n'avions prévu cela fait
partie de la vie dans la construction ce qui nous fait un petit coussin
pour les cas où nos prévisions à nous auraient
été inférieures à la règle du marché.
Il ne faut pas oublier que cela s'étale sur 27 mois. Nous avons
prévu, dans l'évaluation des travaux, un étalement
incluant l'inflation.
Autrement dit, le contrat que nous octroierons en 1979, mais qui, par
ailleurs, ne va venir qu'à la troisième étape, en 1980, il
faut prévoir qu'il va nous coûter plus cher que le chiffre actuel
du marché. Tout cela, je crois qu'on l'a fait très
professionnellement et très honnêtement. Cette équipe-ci a
fait très honnêtement cet effort de prévoir
l'imprévisible, comme on dit, et même de prévoir une petite
enveloppe pour l'imprévisible qu'on n'aura pas été capable
de prévoir. Mais, avec tout cela, je crois être en mesure
d'affirmer devant les citoyens du Québec que le chiffre de $65 millions
est non seulement réaliste, mais qu'il est, à toutes fins utiles,
le montant total que les citoyens, au maximum, auront à payer pour le
parachever.
Pourquoi $65 millions de plus? Parce que nous avons déjà
un investissement de $950 millions, ou à peu près, $935 millions
à peu près, qui
repose dans l'est de Montréal et qui n'est actuellement
utilisable que cinq mois par année. On fait donc un
réinvestissement pour rendre utilisable douze mois par année, et
donc faire nos frais, un équipement qui, par ailleurs... (11 h 30)
Si on arrêtait, on serait comme le gars qui refuse de mettre,
c'est le cas de le dire, le toit sur une maison qu'il ne pourrait pas habiter
convenablement s'il ne se rendait pas jusqu'à la fin de son
engagement.
Une Voix: Merci.
M. Springate: S'il y a d'autres questions sur le toit, je vous
laisse aller.
M. Cordeau: Lors de l'ouverture des soumissions, vers le 15 mai,
allez-vous faire connaître à la population la plus basse
soumission qui sera acceptée, c'est-à-dire si elle est conforme
aux plans et devis? Allez-vous également faire connaître les
estimations que vous aviez prévues après pour renseigner la
population afin qu'elle voie si vous opérez à l'intérieur
de l'estimation globale que vous avez fixée à $65 millions?
M. Charron: Je vais vous répondre deux choses
là-dessus, M. le Président, très sincèrement.
Encore une fois, il faut être logique. Si, au lendemain de la subvention
de chaque contrat, nous révélons que c'est au-dessus de ce qu'on
pensait ou que c'est en-dessous de ce qu'on pensait, chacun va savoir que, pour
les prochains, on a une marge de manoeuvre ou on n'en a pas. Chacun va sentir:
Ah bien! ils ont fait de l'argent. Ils avaient prévu plus, on peut donc
y aller avec plus. On ne peut pas faire ce jeu-là. Je connais
l'intérêt public qu'il y a à l'entour de ce
dossier-là, mais il y a une façon de le faire, M. le
Président. Il y a un ministre responsable de la Régie des
installations olympiques ici. A l'Assemblée nationale, quand les
députés jugeront qu'il est temps de faire le tour de la question,
on peut me demander si, dans l'état actuel des choses, sans que je
communique de chiffres précis, le contrôle des coûts
s'effectue, si c'est en fonction de l'enveloppe annoncée sur laquelle le
gouvernement s'est commis, sur quoi moi-même je me suis commis, je
répondrai de mon siège à l'Assemblée nationale, je
serai donc engagé à donner la vérité aux
députés sur le tableau général de la situation,
mais jamais, à moins de risques de mettre en péril toute
l'opération, je ne me mettrai à jongler avec les chiffres de
chaque contrat.
M. Cordeau: Sur la construction même du mât...
M. Springate: Si on peut aller à d'autre chose, concernant
toujours le stade olympique, pourriez-vous nous donner une idée de la
façon dont vous arrivez au prix que vous facturez pour les
différents groupes qui louent l'équipement ou le stade? Je
remarque ici, à une question à laquelle le ministre a
répondu en 1978, que le prix varie pour différents groupes. Les
Expos de Montréal, cette année, si je ne me trompe, ont 78 jours
présentement, si vous voulez, et ils paient $225 000. Les Alouettes de
Montréal, pour dix jours, paient $150 000. Vous avez aussi
facturé $35 000 pour la coupe Grey, en 1977 et la coupe Grey aura lieu
à Montréal, cette année. Est-ce que...
M. Charron: Voulez-vous des billets?
M. Springate: Je pense que j'ai les moyens.
M. Charron: D'ailleurs, vous avez vos entrées pour les
Alouettes.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ce n'est
pas la coupe Grey.
M. Springate: Non. C'est parce que vous facturez d'autres prix
à d'autres groupes qui ne sont pas du bureaucratisme même. Comment
arrivez-vous à ces...
M. Charron: Je peux vous donner les bases de calcul. Dans les
chiffres que vous avez mentionnés, ce sont toujours dans les contrats
quand on dit $35 000 ou un pourcentage. Dans le cas des Expos, c'est le chiffre
que vous avez mentionné ou le plus élevé des deux
montants, 7% des recettes brutes, jusqu'à 1 million de spectateurs; 9%
des recettes brutes de 1 million de spectateurs à 1 400 000 et 7%, si ma
mémoire est fidèle, en haut de 1 400 000 spectateurs.
Les pourcentages dans ce qu'on appelle les contrats à long terme
des Alouettes et des Expos sont basés beaucoup plus sur la pratique de
ce qui se fait dans les autres stades et ce qui existe comme pratique commune,
même s'il y a des différences, parce qu'il y en a qui sont
propriétaires eux-mêmes des stades et on n'a pas les chiffres, ils
sont basés sur la pratique commerciale qui existe ailleurs comme telle.
Le premier montant est toujours calculé de la même façon.
Pour quelques groupes, la logique est toujours la même, c'est qu'on exige
un montant de base qui assure de couvrir nos frais d'opération. Au fond,
la logique est la suivante: Si on avait gardé les portes fermées
il faut quand même faire l'entretien du bâtiment, le
chauffer, l'éclairer et tout cela même si les portes sont
fermées cela nous aurait coûté X. D'ouvrir les
portes cette journée-là, cela nous coûte X
supplémentaire et c'est à ce moment-là qu'on
définit ce montant de base qui sont nos coûts d'exploitation.
Il faut faire des différences aussi si on prend le contrat des
Expos, des Alouettes où les montants de base, si on les calcule par
journée, sont très différents. Dans le cas du contrat des
Alouettes, la régie fournit tous les services: arrangement du terrain,
placiers, billetterie, contrôleurs de foule, nettoyage et tout cela. Dans
le cas des Expos, on ne fournit pas ces services. Les Expos eux-mêmes
font l'aménagement de leur terrain, font le nettoyage, ont leur propre
service de placiers. Cela, bien sûr, fait des différences dans les
chiffres.
II paraîtrait que la politique est à peu près la
suivante pour tous les autres événements au stade, elle est assez
générale, c'est une politique votée par le conseil
d'administration. Si c'est un organisme à but lucratif, ce qu'on exige
de lui, c'est le minimum des coûts de notre journée. Là,
cela dépend, et c'est très différent d'un organisme
à l'autre. Je prends un événement comme le super
Motocross, où on entre 5000 verges cubes de terre à
l'intérieur du stade et qu'on les ressort, ce n'est pas la même
chose qu'une partie de soccer, d'un spectacle où il y a des chanteurs et
où il faut recouvrir le terrain de contre-plaqué.
Ce prix de base peut varier, ou, en général, c'est 15% des
recettes brutes. Evidemment, dans le choix des activités pour un
contrat, notre intérêt à la régie est toujours
d'avoir un client qui va nous rapporter ces 15% au-dessus du montant minimum.
Le montant minimum est beaucoup plus dans le sens les chiffres que vous
avez annoncés d'une protection pour la régie qu'un
objectif à atteindre. Ce qu'on veut atteindre, ce sont les 15% des
recettes avec le client. La coupe Grey a été la même chose.
C'est la même chose pour ces contrats. Le prix de base étant de
$35 000, on calcule que l'événement cette journée nous
coûte $35 000. Je crois que le pourcentage pour la coupe Grey cette
année est 14% des recettes brutes.
M. Springate: $35 000...
M. Charron: II faut dire aussi qu'on est en concurrence. Si je
prends l'exemple de la coupe Grey, c'est un genre de commerce. La coupe Grey
demande des soumissions des différents endroits, et bien sûr, il y
a deux calculs: Combien demande-t-on? Combien y a-t-il de sièges? On a
l'avantage du nombre de sièges sur les autres. Donc, on peut se
permettre de présenter une offre d'un montant peut-être un peu
plus élevé qu'un autre stade qui fait de la compétition
comme Toronto, parce qu'ils ont moins de sièges.
M. Springate: Comment allez-vous arriver à calculer le
prix pour International Bible Students' Association of Canada, $175 000, et
pour un autre groupe... le Service Central du renouveau charismatique
catholique, $50 000? Est-ce qu'il y a des frais d'entrée ou quoi?
M. Charron: Non, il n'y a pas de prix d'entrée. C'est
seulement le prix de base pour le nombre de journées entre les deux
événements. Le nombre de jours, je ne me souviens pas, je pense
que le congrès charismatique a occupé deux jours et demi ou trois
jours, avec les journées d'entrée et de sortie, tandis que le
congrès des Témoins de Jéhovah a occupé dix jours
en tout avec les entrée et sortie. Et il y a aussi des ententes, si on
prend le congrès des Témoins de Jéhovah, lesquels nous ont
offert des services gratuits de main-d'oeuvre et tout cela, dont on a
profité et dont l'Etat québécois a profité pour
faire des réparations et tout cela. Il y a des ententes et des
échanges. Ce qu'on essaie, à ce moment, c'est de rencontrer les
objectifs de l'organisme et nos objectifs comme tels. Si je prends un autre
exemple comme le football amateur universitaire qui tient sa dernière
compétition au Stade olympique pour la finale...
M. Springate: ...
M. Charron: Oui, les collèges, on demande $15 000 qui est
le prix de la journée.
M. Cordeau: Sur le même sujet, concernant les recettes du
stade, quelles furent les recettes que les Expos ont rapportées à
votre organisme au 1er novembre 1978, et les Alouettes aussi, globalement?
M. Charron: Globalement, le réel a été de
$745 000.
M. Cordeau: Pour les Expos?
M. Charron: Pour les Expos. Les Alouettes, $467 000.
M. Cordeau: L'an passé, à l'étude du budget,
les Expos auraient rapporté $1 million, à la page 1859, à
la dernière commission.
M. Charron: Oui. Là, c'est le contraire des Expos. Il y
aussi l'autre partie quand on vous donnait ce million, c'est la partie des
concessions qui s'ajoutent, qui sont des revenus supplémentaires. Si
vous me demandez ce que les Expos rapportent quand je prends mes stationnements
et que j'inclus ces recettes comme telles.
M. Cordeau: Oui, s'il vous plaît, pour les comparer, parce
que l'année passée, nous avions un chiffre de $1 million.
M. Charron: C'est important: $745 000, c'est sans le revenu que
nous donnent les concessions.
M. Cordeau: Etant donné que vous aviez dit $1 million l'an
passé, je voulais savoir si on comparait deux choses semblables.
M. Charron: Je ne l'ai pas divisé. Il faudrait faire le
ratio et la proportion par spectateur, mais les concessions, au total, autant
pour les parties de football que de baseball cela n'est pas
divisé dans mes chiffres cette année a été
de $647 213. Donc, si je prends les $745 000, on dépasse le million
qu'on a eu l'an passé. En fait, on devrait avoir à peu
près le même revenu cette année que l'an passé avec
une légère augmentation, parce que la première
année il y avait eu 1 400 000 spectateurs et cette année il y a
eu 1 400 000 spectateurs; c'est directement au prorata du nombre de spectateurs
qui sont là.
M. Cordeau: ... à peu près la même chose.
M. Charron: Cela donnerait à peu près la même
chose.
M. Cordeau: Les Alouettes, c'est l'équivalent?
M. Charron: Pour les Alouettes, cette année, le nombre de
spectateurs a été un petit peu plus faible que la première
année, de peu, et ça devrait donner le même revenu.
M. Cordeau: Est-ce que des études ont été
faites sur la rentabilité du stade, une fois que les travaux auront
été parachevés?
M. Charron: Non seulement les études ont été
faites, mais cela a été un des éléments moteurs qui
a conduit à la décision de le faire. Tout ça a
été communiqué, M. le Président, dans le rapport
Marsan, le comité qui avait été mandaté. Les gens
ont fait... Il faut bien voir les circonstances, parce que c'est toujours
comment dit-on de l'extrapolation, en tout cas, de
l'investigation pour le futur, mais les trois commissaires du comité ont
tous les trois dit: II faut couvrir le stade, parce que c'est la seule chance
de le voir faire ses frais. Dire qu'il va nécessairement terminer avec
des profits astronomiques au cours des années, personne ne l'a dit, pas
plus celui qui vous parle. Il a la chance de faire ses frais, du fait qu'il
serait exploitable douze mois par année, alors qu'actuellement, tant
qu'il n'est utilisable que cinq mois par année, il y a sept mois
où il est à ciel ouvert, où il se détériore.
Comme je le disais au tout début de mes premières remarques, M.
le Président, on peut difficilement demander à la régie de
faire plus quant à ses sources de revenu et de compresser ses
dépenses plus que les 7% inévitables que nous avons faits cette
année.
Donc, si on ne le couvre pas, c'est $5 millions ou $6 millions,
éternellement ou à peu près, qu'on peut penser devoir
mettre pour boucler le budget de la RIO. Si on le couvre, les chances de voir
cette assemblée libérée d'accorder une subvention à
la RIO et de demander à la régie de faire ses frais apparaissent.
C'était l'avis unanime du rapport Marsan qui a amené les trois
commissaires à nous dire: II faut couvrir le stade.
M. Cordeau: Quelle était la dette de la RIO? Est-ce que
ça comprend le stade et les pyramides? Je voudrais savoir quel a
été le montant versé pour amortir la dette en 1978?
J'aimerais connaître la dette de tout le complexe le 1er novembre 1977 et
la dette le 1er novembre 1978. Je veux immédiatement la
réponse.
M. Charron: Je veux bien donner au député, M. le
Président, le tableau de cette situation qui est intéressante,
parce que je lui signale que ça ne relève pas de moi. Le fonds
spécial olympique, c'est-à-dire le remboursement de la dette et
les rentrées pour rembourser la dette, relève du ministre des
Finances, comme chacun sait, en vertu d'une loi votée en 1976. Aux fins
d'information...
M. Cordeau: Si vous avez les renseignements, M. le
ministre...
M. Charron: ... on en dispose, mais là, sous toute
réserve. Il faudrait peut-être demander au ministre des Finances
lui-même, lorsqu'il sera ici, lors de l'étude de ses
crédits, de faire rapport aux commissions parlementaires.
C'est dans le rapport annuel.
On l'a ici: dette à long terme, $693 millions en 1977 et $668
millions cette année, à la fin de cette année
financière le 31 octobre 1978.
M. Cordeau: Si j'ai posé la question, on sait bien
sûr que c'est inclus dans le rapport annuel...
M. Charron: Oui.
M. Cordeau: ... mais, aux fins de la commission, il y en a qui
lisent le journal des Débats et le bilan ou le rapport annuel ne leur
parvient pas. (11 h 45)
M. Charron: A cause du terrain dangereux que cela peut
créer que d'avancer des chiffres dont personne ici n'est responsable et
qui seraient lancés dans l'opinion publique de toute façon, je
préférerais que... Pourquoi ne pas attendre de l'avoir, d'autant
plus qu'à ce moment-là, il peut avoir une bonne discussion
là-dessus avec le ministre des Finances dans quelques semaines et
là, il vous les donnera, en date même de la journée
où il se présentera devant vous, si besoin est.
M. Cordeau: Concernant le budget même de cette
année, les revenus probables $7 300 000, les dépenses
anticipées $15 278 000, ce qui fait une différence de $8 millions
et vous accordez, M. le ministre, une subvention de $5 900 000. Alors, est-ce
que les déficits s'accumulent?
M. Charron: II faudrait vous référer à la
page 2 du document qu'on vous a remis et on va vous l'expliquer. Si vous prenez
la page 2...
M. Cordeau: C'est une table de conciliation.
M. Charron: Pour concilier les chiffres, les dépenses sont
de $15 278 865 moins les frais imputés à la construction parce
qu'il y a une partie des frais qui sont capitalisables comme toute la direction
de la construction et qui ne sont pas, au fond, du fonds d'exploitation et
qu'on impute et qui sont payés par le fonds spécial olympique qui
est $1 461 185, ce qui fait une dépense nette pour le parc olympique,
parce que je veux maintenir un comparable, contre un revenu de $7 310 000, ce
qui fait un déficit du parc olympique de $6 517 000 incluant le chiffre
de $400 000 pour la commission Malouf, ce qui devrait nous ramener dans les $6
millions à peu près, plus le déficit d'opérations
du village olympique cette année de $1 133 600, quoique la location du
village aille très bien, c'est une location qui est faite en fonction du
premier juillet et, à ce moment-là, cela nous donne comme revenu,
principalement pour cette année, uniquement les revenus de juillet,
août, septembre, octobre 4 mois, un tiers d'année ce
qui va faire que l'an prochain, on va faire un surplus parce que la
majorité des locataires qui ont déjà signé des
contrats ont signé en fonction du premier juillet, ce qui va nous
faire les revenus uniquement pour quatre mois à cause de l'année
financière de la régie. Donc, c'est un incident de parcours cette
année, mais l'an prochain, ce sera un surplus de $2 400 000 qu'on
prévoit, ce qui nous fait un déficit total de $7 650 970 moins
une subvention au trop perçu "opérations courantes" en 1976-1977
de $1 718 673.
Peut-être pour refaire tous les liens, la première
année d'activités de la régie avait été
votée une subvention de $10 millions pour le fonds d'exploitation et
cette subvention incluait les frais d'exploitation du village olympique. Le
village olympique n'ayant pas été mis en location dans cette
année, les frais deviennent à ce moment-là capitalisables
et ont passé sur le fonds spécial olympique ce qui fait qu'on
avait un trop perçu de $1 718 673 qui nous ramène notre
subvention, si on l'enlève cette année, à $5 932 297. Au
fond, si on veut simplifier, ce qu'on a trop perçu en 1976-1977, on le
paie cette année pour ouvrir le village. On ne l'a pas payé en
1976-1977, maintenant on le paie parce qu'on ouvre le village cette
année. L'opération se balance, ce qui nous ramène à
une subvention de l'ordre de $6 millions.
M. Cordeau: Cela explique les $5 900 000. Merci.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): D'autres
questions?
M. Cordeau: Quel est le nombre de permanents qui travaillent au
stade?
M. Charron: Les réguliers? M. Cordeau:
Réguliers.
M. Charron: C'est 235 incluant le personnel de la construction et
on a cela au rapport annuel, 234 employés réguliers, 110
employés temporaires et 625 employés d'appoint
c'est-à-dire les placiers lors des manifestations qui relèvent
essentiellement de nous. Il y a eu une discussion au début avec les
Expos qui voulaient avoir leur propre personnel mais nous avons insisté
pour que toutes les manifestations dans cette enceinte soient sous la
responsabilité de la régie et le personnel qui est là est
formé par la régie et payé par la régie.
M. Cordeau: Merci.
M. Springate: M. le Président, la régie a
demandé à une firme, Gaucher Pringle de faire une étude
sur les casinos.
M. Charron: Oui.
M. Springate: Je sais qu'il y a un autre rapport qui a
été publié dernièrement concernant les casinos et
la raison pour laquelle je vous pose la question concernant ces fameux casinos;
c'est que, lors de la tenue de la coupe Grey, en 1977, vous avez loué le
vélodrome à l'organisation du Festival de la coupe Grey, pour
qu'ils y tiennent un casino pour X jours. Est-ce que vous allez faire la
même chose cette année? Y a-t-il un contrat qui a
été signé par eux et est-ce qu'on y tiendra un casino? Si
oui, qui va le faire fonctionner? Parce que l'an passé il y avait une
question de...
M. Charron: II faudra sans doute attendre que le comité
organisateur de la semaine de la coupe Grey comme ça s'appelle
avec lequel nous avions fait affaires il y a deux ans, nous fasse part
de son calendrier et de ses projets. C'est un secret de polichinelle, M. le
Président, que le succès de 1977 va probablement les amener
à nous demander de répéter l'expérience. Je vous
rappellerai qu'en 1977, c'est par un arrêté en conseil que la
permission avait été donnée à la régie
d'ouvrir, à ces fins, ses sites et le vélodrome en particulier.
Je crois que la démarche serait la même, encore cette
année, si ça devait se reproduire. J'imagine que dès qu'on
va prendre la fin de l'été si je me rappelle bien, c'est
ce qui est arrivé en 1977 le comité organisateur va venir
me rencontrer pour me présenter son projet, parce qu'il y a souvent
aussi d'autres manifestations qui demandent la collaboration du gouvernement.
Je pense au dîner qui est habituellement offert par la province
hôtesse de la coupe Grey, etc. C'est toujours dans ces cas-là
qu'on discute de toutes ces choses. Moi, je fais rapport au Conseil des
ministres.
A dire vrai, pour répondre plus directement à la
convocation: A cause du succès de la dernière fois, si le
comité organisateur en faisait la demande, aujourd'hui, 11 avril, je ne
vois pas ce qui nous empêcherait de refaire la même chose et de
leur donner la même permission. Mais il reste que c'est souvent
très tentant pour n'importe quel autre groupe, par la suite, de s'en
aller dans la même direction et de dire: Si vous l'avez offert à
telle manifestation, pourquoi nous, ne pourrait-on pas le faire? C'est une
source de revenus appréciables?
Ce qui avait été justifié et expliqué, dans
ce cas, c'était évidemment l'attrait touristique que constitue la
coupe Grey qui, lui, ne peut être évalué, dans un certain
sens. En 1977, il n'y avait pas une chambre d'hôtel libre à
Montréal cette fin de semaine-là. Il y a peu
d'événements qui... C'était la grève des
transports, en plus de ça et les gens faisaient la queue, à la
porte du vélodrome, pour entrer.
M. Le Moignan: II faisait froid aussi, si je ne me trompe
pas!
M. Charron: Oui, il avait neigé un peu! C'est au cours de
la partie de la coupe Grey, lorsque les joueurs échappaient le ballon
à tour de bras on a établi des records dans ce match
que nous est venue l'idée de la patinoire, à
l'intérieur du parc olympique, qui, par ailleurs, a été un
grand succès les deux dernières années où on l'a
faite.
M. Springate: Ainsi, vous, M. le ministre, vous êtes
favorable à ce que ceux qui sont responsables des comités du
Festival de la coupe Grey, s'ils
vous font parvenir un rapport ou s'assoient avec vous autour d'une
table, puissent ouvrir un casino pour les journées...
M. Charron: Oui.
M. Springate: Premièrement, c'est une tradition, la coupe
Grey; dans toutes les villes, c'est la première des choses et,
deuxièmement, c'est la façon idéale pour amasser des
fonds, parce que ça coûte excessivement cher d'avoir des
activités pendant une semaine dans une ville. Comme vous le savez, la
coupe Grey, c'est toujours l'Est contre l'Ouest, tandis que pour le "Super
Bowl", vous pouvez avoir deux villes du même Etat qui se le disputent,
mais on ne fait pas ça, au Canada, dans le football professionnel.
Je vais dire à ceux qui sont responsables du Festival de la coupe
Grey de venir vous voir; c'est justement pour ça que j'ai posé la
question. Vous m'avez fait...
M. Charron: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question, moi aussi, au député de Westmount? Est-ce que le
député de Westmount serait favorable à ce que la
Régie des installations olympiques négocie un contrat de location
avec une équipe de la Ligue nationale de football?
M. Springate: Moi-même, j'ai déjà dit
à maintes reprises que je suis favorable à ce qu'une
équipe de la Ligue nationale de football s'installe à
Montréal à une condition: c'est que la ligue de football
professionnelle, au Canada, continue à exister, à Montréal
et ailleurs.
M. Charron: Pensez-vous que c'est possible?
M. Springate: Je dis oui et je vais vous dire pourquoi. C'est que
je suis convaincu que plus de la majorité des billets seront vendus aux
Etats-Unis. Premièrement, les villes Albany, Plattsburg, c'est là
que vous allez vendre beaucoup de vos billets et, deuxièmement, c'est
peut-être une manière de faire jouer un match le samedi et un
autre dimanche avec les équipes des deux lignes. Ce sont toutes sortes
de moyens qu'on pourrait trouver.
Aussi, il ne faut pas oublier que les équipes de la Ligue
nationale de football vivent des contrats de télévision, et non
pas de l'entrée au stade. Vous allez prendre l'équipe qui joue
à Minnesota, qui a le même genre de température que nous
avons à Montréal. Elle joue en hiver et elle a vendu
peut-être 50 000 billets, c'est tout. Elle commence son année avec
$5 100 000, seulement des contrats de la télévision. C'est
ça qui la fait vivre. Tandis qu'au Canada ce n'est pas ça du
tout.
Si je peux continuer, vous avez mentionné... je veux
féliciter le ministre et son équipe pour la manière dont
ils essaient d'ouvrir les installations à tout le monde. Est-ce que vous
pourriez nous donner des chiffres sur les gens qui ont visité les lieux
et qui y ont pratiqué un sport d'hiver surtout, comme le patin et tous
les autres?
M. Charron: Si on veut parcourir la page 5 du rapport annuel, ce
sont des chiffres en date du 31 octobre et qui devraient se
répéter à peu de choses près cette année. Si
vous regardez sous le titre participation, population participante populaire,
vous voyez "stade activités sportives, 99 000", à peu près
100 000 personnes pour la patinoire. Quand on parle de participation au stade,
c'est ça; vélodrome, 31 000 personnes ont participé
à des activités sportives, soit le cyclisme, l'entraînement
cycliste, ces genres d'activités qu'on a là; piscine, 180 000
personnes ont participé à des activités, on a une
série de cours donnés tous les soirs; les aires
extérieures, 200 000 personnes, les visites, 183 985.
M. Springate: Si je ne me trompe pas, il y a des frais
d'entrée pour ceux qui participent à différents
programmes. Est-ce que vous prévoyez que dans un avenir prochain vous
allez éliminer ces frais, le $1 ou les $0.50 que quelqu'un paie pour
faire du patinage, par exemple? Est-ce qu'il n'est pas temps d'arrêter
d'exiger ces frais-là?
M. Charron: Avec la contrepartie suivante, qu'il faut
améliorer ces cas-là. La subvention qu'on vous demande ici va
augmenter en conséquence. Par exemple, les piscines olympiques, on les a
mises exactement au même prix que toutes les autres piscines de la ville
de Montréal.
Pas de la ville, elles sont gratuites; les piscines autour.
Les autres piscines autour. Dans ce sens-là, c'était le
minimum qu'on pouvait faire. Personne ne peut dire que c'est
exagéré pour la qualité de ce qu'on offre, mais regardez
le bilan, les piscines sont largement déficitaires. C'est une des
raisons pour lesquelles on vous demande une subvention additionnelle. Ne pas
avoir voulu de subvention, on aurait demandé plus cher. C'est ce que
j'ai toujours appelé, lorsque je m'adressais aux officiers de la
régie, la quadrature du cercle: on veut à la fois ouvrir le plus
possible aux gens au moins cher possible pour qu'ils viennent et en même
temps soulager les contribuables québécois qui ont
déjà assez payé là-dedans. Si on ajoute des
millions et des millions pour payer, en plus de la construction,
l'opération du parc...
A un moment donné, on est comme un chat qui se court la queue, il
faut absolument faire un équilibre qui, je crois, actuellement, si j'en
juge par le taux de participation, ne défavorise pas les gens. Le
président peut ajouter quelque chose.
Je voudrais seulement expliquer le principe qui nous amène
à demander $0.50 ou $1. C'est un calcul très simple. On a pris
comme principe que, s'il faut deux personnes ce soir-là pour
l'activité je ne parle pas des autres frais comme faire la
patinoire, et tout ça... Au minimum le public devrait payer la petite
charge occasionnée par le personnel qu'il faut lors de cet
événement. Cela devrait être la responsabilité de la
personne de payer ce petit supplément s'il faut un gardien, et tout
ça. Les coûts de ce qu'on appelle les activités ouvertes au
public sont toujours calculés sur
cette base: les frais minimaux pour le personnel attaché pour la
période de deux heures ou deux heures et demie.
On détermine le tarif un peu en fonction de ça et
très souvent c'est en bas même de ce que ça nous
coûte. On l'oublie, mais cette charge minimale représente... Au
fond, si on disait: Vous avez la patinoire gratuite, fournissez votre
personnel, c'est ce que ça coûterait pour être là ce
soir-là.
M. Cordeau: Une autre question. Les tarifs de douane avec Ottawa
concernant le fameux toit, est-ce qu'il y a eu des développements
concernant le coût? (12 heures)
M. Charron: Ce qu'on a fait, c'est l'étude de cette
question sur les tarifs de douane et la conclusion est formelle, c'est que les
lois et les réglementations existantes, à moins que le
fédéral consente à donner une exception pour le parc
olympique on a déjà eu des conversations informelles
là-dessus on est obligé de payer la douane.
Il n'y a plus rien à attendre de ce côté. Je fais le
bilan tel que je peux l'avoir vu et senti. Il n'y a plus rien à attendre
de ce côté, sauf peut-être au lendemain du 22 mai, que ce
soit un nouveau gouvernement ou celui qui est là qui soit reconduit, le
climat peut être différent, très certainement.
Il n'y a pas de péril en la demeure de toute façon, en ce
qui nous concerne, parce qu'on ne paie pas les douanes. On va laisser la
facture s'accumuler, et je n'ai pas l'intention de les payer non plus.
Répétons ce qui avait fait l'unanimité de la commission
l'année dernière, si je me rappelle bien. Tout le monde
était d'accord là-dessus. Si on regarde la contribution
fédérale dans le dossier olympique, le moins qu'on puisse dire,
c'est qu'ils ne se sont pas fendus en 25 pour nous aider et qu'en plus de cela,
ils allaient exiger la douane parce qu'il y a une certaine partie de la toile,
entre autres, qui est fabriquée à l'extérieur et qui doit
entrer chez nous. C'est "le boutte du boutte" dans un sens.
On ne paie pas la douane. On va rentrer notre stock et s'ils nous
envoient la Gendarmerie royale pour venir la chercher, bien...
M. Springate: Vous allez les faire filtrer par la
Sûreté.
M. Charron: C'est cela. On va établir un comité
d'accueil.
M. Cordeau: Ma question découlait du journal des
Débats de l'an passé, où vous en aviez fait mention et je
crois que c'étaient M. Grenier et M. Marchand que vous aviez
appuyés en ce sens.
M. Charron: Oui.
M. Cordeau: Maintenant pour le stade. Il y a peut-être des
questions qui vont revenir. On va s'en aller dans le décor
égyptien.
M. Charron: Oui.
M. Cordeau: On va remonter la côte. Combien y a-t-il de
logis loués? Combien de logis ont été convertis en HLM,
pour les personnes à faible revenu? Et combien y a-t-il de logis, dans
la première pyramide, qui ont été
aménagés?
M. Charron: M. le Président, en date d'hier
après-midi, quinze heures tel que marqué sur le papier
voici le tableau des logements. Chaque pyramide comporte 490 logements.
Elles sont exactement identiques, l'une comme l'autre. Il y a 490 logements. La
décision du Conseil des ministres a été, dans les deux
cas, d'en mettre 390 sur les 490, en location sur le marché, comme
n'importe quel autre constructeur sur le territoire montréalais et 100
réservés aux personnes âgées, dans les deux cas.
Donc, la première a été mise en location juste
avant Noël, avec l'affluence de visiteurs qu'on a connus au début
de janvier, dans la pyramide ouest, celle-là, actuellement, 78,4% des
logements, dans cette pyramide, sur les 390 mis en location sur le grand
marché, sont occupés.
Ils sont loués.
Oui, ils sont loués, parce que certains devront être
occupés le 1er juillet...
M. Cordeau: II y en a quelques-uns qui sont sans aucun doute
occupés.
M. Charron: On a des baux. On a des locataires qui, s'ils ne sont
pas entrés, sont éventuels. Il y en a 59 déjà
occupés, les autres devant entrer probablement à l'expiration de
leur bail actuel. Autrement dit, 306 logements sur les 390 sont occupés.
Pour aller en détail, 34 des studios, de 1 1/2 pièce sur 34, 55
sur 55 de ceux avec une chambre à coucher, 179 sur 262 avec deux
chambres à coucher, 36 sur 36 avec trois chambres à coucher. Les
deux penthouses sont loués.
Quant aux 100 logements qui étaient réservés aux
personnes âgées dans cette première pyramide mise en
location, actuellement, ils sont loués à 100%,
c'est-à-dire que le tirage a eu lieu. Les gens avaient voulu s'inscrire,
les personnes âgées, dans des conditions de revenus qui
étaient fixées, au départ, pas les plus riches,
évidemment, pour pouvoir y vivre. Les 100 logements sont
octroyés.
Ceci fait que pour la pyramide ouest au total: 406 des 490 logements
sont loués, soit 82,8% de la pyramide actuellement. L'autre maintenant,
M. le Président, vient d'être mise en location si ma
mémoire est fidèle le 21 mars.
M. Cordeau: L'autre terminait...
M. Charron: L'autre... la décision du Conseil des
ministres prise il y a trois semaines, devant le succès de la
première... Il est évident qu'on s'était donné la
chance... quand on est déjà rendu à 82%, on peut dire que
cela va assez bien. On a décidé de mettre l'autre sur le
même modèle en location également. A ce jour, depuis trois
semaines, entre
le 21 mars et aujourd'hui, sur les 390 sur le marché, 104 sont
déjà loués. Quant aux 100 réservés pour les
personnes âgées, les 100 sont déjà occupés,
parce que le tirage au sort... on en a tiré 200, ayant eu l'occasion de
le faire.
M. le Président, je qualifie d'un seul mot cette opération
menée par la régie: succès. C'est au-delà
même de notre espérance. Je le dis comme témoin de la
discussion au Conseil des ministres, c'est au-delà même de notre
espérance, quant à l'étape actuelle. On se disait, si le
1er juillet prochain, c'est occupé à 60%, ce sera
déjà pas mal. En nous disant 70% pour l'année suivante et
tout cela, on en a déjà 82 d'entrés et il n'est pas dit
que, d'ici quelque temps, les visites annoncées au village ne conduiront
pas à d'autres baux de location.
M. Cordeau: Dans la première pyramide, quels sont les
logis qui ne sont pas occupés? Est-ce que ce sont les logis les plus
dispendieux?
M. Charron: Non, parce que ceux-là sont partis vite. Ce
sont les deux chambres. Ce sont ceux-là qui restent...
M. Cordeau: Ce sont des logis qui se louent à combien, les
deux chambres en moyenne?
M. Charron: En moyenne, $400.
M. Cordeau: C'est ce groupe qui est le moins en demande?
M. Charron: C'est-à-dire qu'il y en a 179 sur 262 qui sont
occupés. 68% de ceux-là sont occupés. Mais c'est aussi le
plus grand nombre que nous avons à louer. Sur 262 logements de deux
chambres à coucher, il y en a 179 loués. Ce que j'explique c'est
que c'est celui qui ne fait pas 100%, mais c'est aussi le plus grand nombre
d'appartements à louer. Sur 490, il y en a 262 de deux chambres à
coucher.
M. Cordeau: Est-ce que ce loyer comprend les services? Quels sont
les services inclus dans le prix de location?
M. Charron: II comprend le poêle, le
réfrigérateur, la laveuse de vaisselle, la
laveuse-sécheuse, l'électricité et le chauffage. Tout ce
qui reste à payer en plus par le locataire, c'est le compte de
téléphone.
M. Cordeau: La taxe d'eau est payée à même
tout cela?
M. Charron: Ce n'est pas cher. On va vous louer cela.
M. Cordeau: C'est bien loin de Saint-Hyacinthe.
Une Voix: Viens vivre en ville, mon gars.
M. Cordeau: Aller-retour, c'est... M. Springate, demeurez-vous
là?
M. Springate: Non, je demeure dans mon comté.
Une Voix: Moi aussi.
M. Cordeau: Cela élimine un paquet de questions.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Le plus cher
des logements...
M. Charron: Le plus cher, c'est probablement un penthouse.
C'est $810, parce qu'on m'a souvent interviewé là-dessus
et c'est celui qui est au 19e étage dans la pyramide ouest qui a vue sur
la montagne, le vieux port de Montréal; c'est un logement
extraordinaire. C'est pour cela que je dis qu'il ne faut surtout pas prendre ce
barème. C'est le plus beau.
M. Cordeau: Ah oui.
Une Voix: II y en a deux... c'est souvent leurs revenus?
Une Voix: Oui, mais cela peut varier de...
M. Charron: C'est souvent leurs revenus et c'est au maximum 35%
du revenu d'une personne. Le concours était ouvert à des
personnes qui ont comme revenu mensuel maximal: $600. Je pense que
c'était à peu près le maximum, $600 ou $600 quelque.
Evidemment, celui qui est au minimum, le citoyen âgé du
Québec le plus mal pris, actuellement, c'est celui qui vit avec sa
pension de vieillesse et qui a en plus le supplément de revenu
parce qu'il n'a que la pension de vieillesse qui vit avec $304 par mois.
Alors, évidemment que cette personne était éligible au
maximum jusqu'à $600 par mois. Quand une personne était à
$304, elle doit fournir actuellement en contribution $76 à
l'année pour son loyer pour son logement. Un logement que, par ailleurs,
exactement le même sur le marché, le gars d'à
côté, le gars comme vous et moi, paie $215. Alors, il a un
logement d'une valeur locative de $215 pour $76.
M. Springate: M. le Président, j'ai appris il y a
longtemps à ne jamais poser de questions lorsqu'on ne connaît pas
les réponses, mais je vais m'aventurer quand même parce que
quelque chose m'intrigue. Le penthouse de $810 qui a vue sur la montagne, sur
le port, etc. qui a occupé cela durant les olympiques 1976?
M. Charron: Certains dirigeants du COJO, certains chefs, certains
dirigeants de différentes élections. Je pense qu'ils avaient les
quatre penthouses des quatre ailes des pyramides.
M. Springate: Nous n'avons pas leur nom?
M. Charron: Je pense que c'était Mme...
M. Springate: Concernant ceux qui sont loués comme HLM, il
y a une partie du déficit payée par le fédéral, je
pense.
M. Charron: Non, c'est la Société d'habitation du
Québec.
M. Springate: La Société d'habitation du
Québec et la ville pour 10%, je pense. Est-ce que la ville paie...
M. Charron: II s'agit de logements subventionnés.
M. Springate: Oui, c'est la même chose, le même
partage des coûts d'administration.
M. Charron: Je vous donnais une mauvaise information, le
déficit est même assumé dans le budget de la
régie... à même le budget de la régie. Donc, quand
on parlait tantôt...
M. Springate: Mais ce ne sont pas de réels HLM, au point
de vue de la loi de la Société d'habitation du Québec.
M. Charron: Non, parce que cela n'est pas sous la juridiction de
l'office municipal d'habitation. Je vais vous dire pourquoi nous avons
accepté d'avoir un déficit d'exploitation d'environ $318 000 pour
les 200 logements, parce qu'on compte les deux pyramides. $318 000 c'est
essentiellement une décision de politique sociale. Ces logements, ces
pyramides ont été construits par l'ensemble des contribuables,
avec les taxes de tout le monde, y compris les plus pauvres. Cela a
coûté les yeux de la tête et il nous semblait important de
réserver un certain nombre de logements à l'intérieur de
cela, pour les plus démunis qui s'étaient trouvés à
payer la construction et qui, par ailleurs, devant l'échelle de location
n'étaient jamais capables de penser y entrer, surtout quand tu as $304
et que le minimum du loyer est de $215. On aurait eu des gens qui se seraient
trouvés à payer la construction sans jamais pouvoir y aller.
C'est une décision politique du gouvernement de faire assumer, par la
régie, un déficit qui est par ailleurs inclus dans nos
discussions d'aujourd'hui, forcément, pour permettre à des
personnes âgées d'y vivre.
M. Springate: C'est de là votre déduction
tout ce plan global de location des pyramides que vous prévoyez, lorsque
tous les logements seront occupés d'un excédent sur les
dépenses de $2 400 000 que vous mentionniez tantôt.
M. Charron: Cela n'est pas quand tous les logements vont
être occupés. Parce qu'on est conservateurs, on aime mieux
annoncer des bonnes nouvelles. On prévoit l'an prochain un taux de
location entre 80% et 85% qui donnerait ce revenu de $2 400 000; il resterait
un 10% à 15% possible d'expansion.
Dans un nombre de loyers comme celui-là...
M. Cordeau: Oui, oui, il y en a toujours qui sont libres.
M. Charron: C'est le cas de le dire, un vrai village, il y a
toujours un certain nombre de logements en circulation.
M. Cordeau: II y a des villes où il n'y a pas tant de
logements. Maintenant tantôt une question en attire une autre
c'est que vous avez demandé à M. le député
de Westmount ce qu'il pensait de la Ligue nationale de football. Est-ce que, M.
le ministre, vous avez eu des approches à cet égard.
M. Charron: Jamais, en ce qui me concerne, jamais. J'ai lu et vu
les déclarations du maire de Montréal à cet égard,
mais jamais je n'ai été approché ni par les
autorités de la ville, ni par quelque promoteur que ce soit sur la venue
d'une équipe de la Ligue nationale de football. Je vous dirai ce que
j'ai dit aux gens des média d'information qui m'en parlaient. Je suis
gérant "politique", entre guillemets, de l'équipement sportif et
je suis intéressé à avoir des locataires. Quand j'aurai
plus de locataires et qu'ils seront plus payants, probablement que je vous
demanderai moins à voter que ce que je vous demande cette année,
et c'est dans ce sens que je suis intéressé. Donc, c'est
évident que si, demain matin, un groupe intéressé à
une franchise et pour prendre une décision voudrait savoir quelles sont
les conditions de location éventuelles qu'il y aura au stade, je suis
très prêt à les rencontrer, à leur faire rencontrer
les membres de la régie qui sont professionnels dans ce domaine. Ils se
feront une idée par la suite. (12 h 15)
M. Cordeau: A la page B-1864 du Journal des débats de l'an
passé, on mentionne qu'il y avait $6 millions à
l'élément 3 qui serviront en partie à acheter 15
ascenseurs.
Une Voix: A réparer.
M. Cordeau: Non à acheter. A réparer?
M. Charron: ... des sommes à l'intérieur du $6
millions.
M. Cordeau: Oui, à l'intérieur du $6 millions.
M. Charron: Les quinze ascenseurs qui desservent le stade ont
été réparés. Cela a été fait au cours
de l'année.
M. Cordeau: II ne reste qu'à rayer bien des questions
qu'on avait soulignées. Faire le tour d'horizon... Cela diminue...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Y a-t-il
d'autres questions?
M. Cordeau: Concernant les entretiens. L'an passé vous
avez dit que concernant les entretiens d'installation, dépenses
énergétiques, etc., cela vous avait coûté environ $1
100 000; gaz, huile,
électricité, $800 000 seulement en
électricité. Avez-vous continué à employer les
mêmes sources d'énergie ou si vous tendez plutôt à
convertir de l'huile en électricité? Cette année le
coût de l'huile semble augmenter.
M. Charron: Le système de chauffage qui existe au Parc
olympique est un système ultra moderne: il y a des bouilloires
électriques, au gaz et à l'huile. Le programme fait une
sélection automatique de ce qui est le plus rentable à mettre en
marche comme bouilloire. Exemple: nous sommes sur le taux industriel de
l'électricité, donc lorsqu'on atteint des pointes on est
facturé à un taux beaucoup plus élevé au
kilowatt-heure et, à ce moment-là, on sélectionne quelle
bouilloire mettre en marche. Donc, c'est le programme le plus
économique, mais cette année nous accuserons une hausse de 43%
des coûts énergétiques quand même, ce qui va faire un
total pour l'électricité, le gaz et l'huile, de $1 400 000 en
1977-1978 à $2 100 000 cette année.
M. Cordeau: Vous n'avez pas de taux préférentiel
pour l'électricité?
M. Charron: Pas du tout. Nous sommes au taux industriel avec les
augmentations de tarif que l'Assemblée nationale a votées.
M. Cordeau: Les augmentations vous ont flattés vous autres
aussi.
M. Charron: C'est notre plus grosse augmentation
budgétaire, c'est celle-là qui nous fait le plus mal, 43%
d'augmentation de coûts énergétiques.
Une Voix: Vous devriez peut-être faire des démarches
auprès du ministre de l'Energie pour lui demander de faire une
réduction.
M. Cordeau: J'appuierais cette...
M. Springate: Si jamais il y a une commission
parlementaire...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Avez-vous d'autres questions, M. le député de
Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: Oui, je vais en avoir une si je peux trouver mon
papier. Concernant les communications, combien de personnes travaillent
à votre ministère? Tantôt, avant qu'on ne débute, on
vous a demandé M. le ministre, des informations sur la RIO. C'est
peut-être les dernières questions qu'on a à poser avant
l'ajournement... Combien de personnes travaillent sur les communications au
ministère?
M. Charron: Une dizaine, douze, dont quatre secrétaires de
personnel de soutien et huit professionnels aux communications.
M. Cordeau: Est-ce que les contrats concernant les communications
ont été accordés à des firmes extérieures
l'an passé?
M. Charron: Je crois l'avoir donné dans les informations
requises préalablement, par les questions des députés.
J'ai tout donné...
M. Springate: Vous avez répondu à une question.
M. Charron: On a déposé le document hier.
M. Cordeau: Ah? Je n'en ai pas eu. Si un document a
été déposé hier...
M. Charron: C'étaient les questions préalables qui
avaient été posées à l'étude des
crédits. Je les avais fait préparer et je les ai vues...
M. Cordeau: On a peut-être oublié...
M. Charron: Mais le gros de notre campagne de publicité
pour toucher à un de vos sujets préférés
au Haut-Commissariat c'est évidemment la campagne de
Kino-Québec, que, par ailleurs, votre collègue de
Mégantic-Compton a jugé comme une des plus valables campagnes de
publicité que le gouvernement ait faite. Je crois que c'était en
tout et partout, sur deux ans, $400 000, c'est le "Va jouer dehors", dont tout
le monde parle...
M. Cordeau: A quelle date votre agent de liaison a-t-il
été nommé?
M. Charron: Mon agent de liaison, c'est mon secrétaire de
comté.
M. Cordeau: Vous n'avez pas un agent de liaison? Vous avez
mentionné...
M. Charron: Une attachée de presse... M. Cordeau:
Une attachée de presse.
M. Charron: ... qui est ici, qui vient d'arriver, Mlle
Savard.
M. Cordeau: C'est correct.
M. Charron: Mon agent de liaison, c'est-à-dire celui qui
est responsable de mon agenda en ce qui concerne mes activités
partisanes. Quand je vais dans les congrès de mon parti, quand je vais
dans les assemblées générales de membres dans les
différents comtés de mon parti, c'est mon secrétaire de
comté; je réfère tout le monde à lui. Ce n'est pas
un poste additionnel, c'est le même gars qui occupe les deux
fonctions.
M. Cordeau: Comme on en a fait allusion dernièrement
à l'Assemblée nationale...
M. Charron: Oui.
M. Cordeau: Vous n'avez pas...
M. Charron: J'en ai un agent de liaison...
M. Cordeau: Oui, c'est celui-là.
M. Charron: ... mais pas un gars à temps plein; c'est mon
secrétaire de comté qui occupe ce poste à même
temps.
M. Cordeau: C'étaient les dernières questions que
j'avais, M. le ministre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'élément 3 du programme 9 est adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Les
crédits...
M. Charron: Je remercie les membres de la régie, M. le
Président, de s'être déplacés...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Avant de
déclarer cette commission ajournée de façon
définitive, je voudrais vous remercier de votre collaboration. Le
ministre a toujours dit que son ministère était le
ministère de la détente et je pense que les travaux de cette
commission se sont déroulés dans un climat de détente
extraordinaire. Merci beaucoup.
Les travaux de cette commission sont ajournés sine die.
Fin de la séance à 12 h 25