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(Vingt heures quinze minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente de la justice se réunit aux fins
de terminer l'étude du projet de loi 50, Loi modifiant diverses
dispositions législatives.
Sont membres de cette commission: M. Bédard (Chicoutimi), M.
Brouillet (Chauveau), M. Charbonneau (Verchères), M. Dauphin
(Marquette), M. Dupré (Saint-Hyacinthe), M. Bertrand (Vanier), M. Kehoe
(Chapleau), Mme Lachapelle (Dorion), M. Leduc (Saint-Laurent), M. Martel
(Richelieu) et M. Marx (D'Arcy McGee).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank
(Saint-Louis), M. Boucher (Rivière-du-Loup), M. Dussault
(Châteauguay), M. Fallu (Groulx), M. Lafrenière (Ungava), Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Marquis (Matapédia), M. Paradis
(Brome-Missisquoi), M. Saintonge (Laprairie).
Lors de l'ajournement de nos travaux, nous en étions à
terminer l'étude de ce projet de loi et la parole est au
député de Vanier.
L'indemnité d'un député
incarcéré
M. Bertrand: M. le Président, avec ce projet de loi
omnibus, les différents ministres ont la responsabilité de
certains projets de loi qu'ils présentent en commission parlementaire
pour exposer les amendements qu'ils veulent voir apporter à des lois
dont ils ont eu à assumer la responsabilité devant
l'Assemblée nationale. Je m'excuse pour l'enregistrement, s'il y a des
problèmes à l'occasion. C'est le paradoxe du ministre des
Communications.
On se rappellera que des questions avaient été
posées, il y a quelques semaines, à l'Assemblée nationale
relativement au problème que peut poser pour l'Assemblée
nationale du Québec le fait d'avoir à défrayer, à
payer un député ou à verser une indemnité à
un député pendant qu'il est incarcéré. La question
m'avait été posée de façon générale
et globale par le député de Beauce-Sud. Il voulait savoir quelles
étaient les intentions du gouvernement relativement à cette
question. Je me rappelle qu'il y avait eu des questions additionnelles
posées par le député de Saint-Louis et par le
député de Marguerite-Bourgeoys.
On se rappellera aussi que, lors de cette période de questions,
je m'étais engagé, au nom du gouvernement, à faire en
sorte qu'avant l'ajournement des fêtes, dans la mesure où nous
pouvions définir un article qui viendrait amender une loi existante
relativement à ce dossier des députés qui seraient
placés dans une situation d'incarcération à la suite d'une
peine d'emprisonnement, on évalue la possibilité d'apporter un
amendement. J'avais dit que cet amendement ne serait apporté que dans la
mesure où nous pourrions dégager un consensus de part et d'autre
et que cela se ferait après des discussions quant à l'amendement
ou aux amendements à introduire pour modifier la loi.
Après avoir pris l'engagement de déposer quelque chose
pour adoption, après avoir souligné qu'il était important,
quant à moi, qu'il y ait consensus à l'Assemblée
nationale, j'avais aussi indiqué qu'il ne saurait être question
d'introduire, par une disposition nouvelle, un élément de
rétroactivité. J'avais été très clair
là-dessus et, effectivement, à une question très
précise qui m'avait été posée, j'avais dit que dans
ce type de modification aux lois il ne peut être question d'introduire
quelque élément rétroactif que ce soit.
Nous avons donc discuté de cette question. Nous avons
présenté à l'Opposition, si ma mémoire est bonne,
lundi, un projet d'amendement non pas à la loi sur l'Assemblée
nationale, mais à la loi sur les conditions de travail, donc à la
loi sur les salaires et pensions des députés, la loi 110, qui a
été adoptée en décembre dernier. Nous avons donc
transmis à l'Opposition une proposition de modification à la loi
110 et nous avons, hier, eu une rencontre qui nous a permis de constater
qu'effectivement il y avait consensus pour procéder à l'adoption
de cette modification à la loi 110.
L'amendement est celui-ci. Nous allons proposer d'insérer
après l'article 29 du projet de loi 50, c'est-à-dire la loi
omnibus qui est actuellement en discussion, l'article 29.1 qui se lit comme
suit: "Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
11, de ce qui suit: "3.1. Dispositions particulières. "11.1.
L'allocation de dépenses et l'indemnité au sens de l'article 20
d'un député qui purge une peine d'emprisonnement sont
réduites, sur une base annuelle, dans la proportion du nombre de jours
pendant lesquels le député est incarcéré dans
un
établissement de détention. "La période de
l'incarcération n'est pas incluse dans le calcul de l'allocation de
transition visée dans l'article 13 ni dans le calcul, aux fins de
l'article 89 de la Loi sur la Législature, du nombre de mois pendant
lesquels le député exerce son mandat."
Pour comprendre le sens de cet amendement, il s'agit de faire en sorte -
et c'est le sens du premier alinéa - que l'indemnité annuelle
qu'un député touche, qui comprend, évidemment, le salaire
de base, l'allocation de dépenses, l'indemnité additionnelle - je
n'ai pas besoin de le dire, c'est bien sûr inclus là-dedans -
soit, à toutes fins utiles, suspendue en ce qui a trait à son
versement pendant la période où, à la suite d'une sentence
qui a été prononcée par un tribunal, un
député purge une peine d'emprisonnement. Ces traitements, comme
l'indique l'article, sont réduits dans la proportion du nombre de jours
où le député est incarcéré dans un
établissement de détention.
Une voix: À la suite d'un jugement.
M. Bertrand: Bien sûr, à la suite d'un jugement
rendu par un tribunal, comme je viens de le dire dans ma phrase
précédente.
Quant au deuxième alinéa, il vise, dans un premier temps,
l'allocation de transition. On se rappellera que la loi 110 indique
qu'après avoir quitté la vie politique, vous avez droit à
une allocation de transition, c'est-à-dire à deux mois de salaire
pour chaque année de service avec un maximum de douze mois de salaire,
ce qui veut donc dire que, pour au-delà de six années de service,
cela demeure toujours douze mois de salaire. Le deuxième alinéa
vise donc l'allocation de transition dans un premier temps. Cette allocation
sera aussi réduite dans la proportion du nombre de jours où le
député est incarcéré.
En plus - c'est le deuxième élément de ce second
alinéa - il vise à faire en sorte que le régime de
retraite des membres de l'Assemblée nationale soit touché. En
effet, dans le cas d'un député qui est entré en fonction
après le 1er janvier 1983, qui bénéficie donc du nouveau
régime de retraite des membres de l'Assemblée nationale, le
montant de sa contribution totale sert de base de calcul afin d'établir
le montant de la pension à lui être versée. Il n'est donc
pas nécessaire de prévoir de réduction puisque, s'il n'a
pas de traitement, il ne peut contribuer au régime.
Dans le cas d'un député entré en fonction avant le
1er janvier 1983, le montant de la pension qui lui sera versée lors de
sa retraite est calculé en fonction de deux facteurs:
premièrement, le montant de sa contribution totale au régime et,
deuxièmement, le nombre de mois pendant lesquels il a été
député. Dans le cas de sa contribution totale au régime,
il n'est encore une fois pas nécessaire de prévoir de
réduction puisque, effectivement, il n'a pas de traitement pendant la
période où il purge une peine d'emprisonnement. Il ne peut
contribuer au régime dans ces circonstances. Dans le cas du nombre de
mois pendant lesquels il a été député, ils seront
réduits en proportion du nombre de mois où ce
député est incarcéré.
Alors voilà donc pour l'essentiel, M. le Président, les
éléments qui sont touchés par cette nouvelle disposition.
Donc l'indemnité et l'allocation pour les frais de voyage au sens de
l'article 20 avec les impacts que cela a sur l'allocation de transition et le
régime de pension.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cet amendement ou ce
nouvel article 29.1 sera adopté?
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté?
M. Bédard: La proposition, est-ce qu'elle est
adoptée?
Le Président (M. Gagnon): Cela me prend plus qu'un signe
de tête parce qu'un signe de tête ne s'enregistre pas!
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): L'article 29, est-ce qu'il est
amendé? Non, c'est un nouvel article, c'est le 29.1, maintenant.
M. Bertrand: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Alors c'est un nouvel article et
on fera la renumérotation tantôt. Alors, l'article 29.1 est
adopté.
M. Bédard: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: J'aurais un amendement à proposer au
projet de loi 50, Loi modifiant diverses dispositions législatives, qui
pourrait se lire comme suit: l'article 111 du projet de loi est modifié
- c'est un autre sujet complètement - par le remplacement du paragraphe
1 par le suivant: "1 Le quatrième alinéa de l'article 78 du Code
des professions remplacé par l'article 20, l'article 40 et le paragraphe
3 de l'article 53 de la Loi sur les sociétés d'entraide
économique édicté par l'article 71 entreront en vigueur
à la date fixée par proclamation du gouvernement à
l'exception des dispositions
exclues de cette proclamation, lesquelles entreront en vigueur à
toute date ultérieure qui pourrait être fixée par
proclamation du gouvernement."
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. Bertrand: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Donc, le projet
de loi numéro 50, Loi modifiant diverses dispositions
législatives, est adopté?
M. Bertrand: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Alors cela
termine le mandat de cette commission qui était d'étudier article
par article, le projet de loi 50, Loi modifiant diverses dispositions
législatives. Je prierais le rapporteur d'en faire rapport à
l'Assemblée nationale. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 20 h 28)