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Etude des projets de loi nos 49 et 28
(Vingt heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de la justice se réunit pour étudier
article par article le projet de loi no 49, Loi modifiant la Loi des tribunaux
judiciaires, le Régime de retraite des employés du gouvernement
et des organismes publics et d'autres dispositions législatives.
Les membres de cette commission sont: MM. Alfred (Papineau),
Bédard (Chicoutimi), Blank (Saint-Louis), Charbonneau
(Verchères), Clair (Drummond), Fontaine (Nicolet-Yamaska), Lacoste
(Sainte-Anne), Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), Samson (Rouyn-Noranda);
Vaillancourt (Jonquière) remplacé par M. Jolivet
(Laviolette).
M. Lalonde: Excusez-moi, pouvez-vous remplacer M. Blank
(Saint-Louis) par M. Rivest (Jean-Talon)?
Le Président (M. Laplante): M. Blank (Saint-Louis)
remplacé par M. Rivest (Jean-Talon). Les intervenants sont: MM. Ciaccia
(Mont-Royal), Cordeau (Saint-Hyacinthe), Duhaime (Saint-Maurice), Lavigne
(Beauharnois), Léger (Lafontaine), Marois (Laporte), Pagé
(Portneuf), Tardif (Crémazie). On me dit que c'est un rapport
différent de celui de la loi 28. Il faudra nommer un nouveau rapporteur.
M. Jolivet (Laviolette) rapporteur. Adopté?
M. Lalonde: Cela va lui permettre de faire un bon discours demain
matin.
Le Président (M. Laplante): Avant d'appeler l'article 1,
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Fontaine: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Pouvez-vous m'indiquer le nombre de
députés que doit réunir cette commission pour former
quorum?
Le Président (M. Laplante): Six.
Une Voix: On a le quorum.
M. Lalonde: Y compris le Président.
Une Voix: ...
M. Fontaine: On n'a pas l'intention de...
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous d'au- tres
renseignements, M. le député de Nicolet-Yamaska? M. le ministre,
remarques préliminaires.
Remarques préliminaires
M. Bédard: Ce sont des remarques préliminaires
très succinctes, surtout sur quelques-uns des amendements que nous
apportons concernant la Loi sur la protection de la jeunesse, quitte à
continuer l'étude du projet de loi article par article, comme nous en
donne l'ordre l'Assemblée nationale.
Ce projet, de façon générale, apporte des
corrections mineures à certaines lois. Toutefois, ces correctifs
s'imposent et s'ils sont adoptés, ils constitueront des solutions
à des problèmes administratifs qu'on peut quand même
qualifier d'importants.
C'est pourquoi j'ai demandé et obtenu des membres de
l'Assemblée nationale leur consentement afin que ce projet de loi, qui,
auparavant, devait être présenté sous forme d'amendements
au projet de loi correctif no 35, soit présenté à part
pour adoption avant l'ajournement d'été. Je tiens à
remercier les membres de l'Opposition de leur collaboration.
Le projet de loi apporte certains correctifs à la Loi sur la
protection de la jeunesse qui a été adoptée à
l'unanimité par l'Assemblée nationale. Ces correctifs sont
apportés afin de permettre à certains mécanismes de la loi
de fonctionner de façon pratique et ainsi rencontrer l'objectif premier
de cette loi qui est la protection de l'enfant par une certaine simplification
des règles juridiques le concernant.
Lors de l'étude des crédits du ministère en
commission parlementaire, j'avais indiqué mon intention de laisser les
principaux intervenants dans ce secteur faire l'expérience de cette loi
avant de l'amender. D'ailleurs, chaque membre de la commission parlementaire
qui avait adopté cette loi à l'unanimité était bien
conscient que c'était une loi imposante, personne n'avait la
prétention qu'elle soit parfaite. Tous les membres avaient quand
même exprimé la conviction que certaines difficultés
étaient à prévoir, étant donné les
changements de mentalité que suppose l'application de cette loi qui
ramenait des principes quand même assez nouveaux, en termes de
législation.
Depuis ce temps, de nombreuses rencontres entre la
Fédération des centres d'accueil, les centres de services
sociaux, l'aide juridique, le Tribunal de la jeunesse, le Comité de la
protection de la jeunesse, le ministère des Affaires sociales et le
ministère de la Justice, des rencontres entre ces différents
intervenants ont permis d'établir un consensus sur quatre
problèmes pratiques qui ne peuvent trouver de solutions administratives
satisfaisantes et dont la solution nécessite des amendements à la
loi. C'est l'existence de ce consensus qui m'a convaincu de présenter
ces amendements pour l'approbation de l'Assemblée, des membres
de la commission, et qui m'incite à demander la collaboration des
membres de l'Opposition.
Les problèmes auxquels j'ai fait référence peuvent
se résumer brièvement comme suit: premièrement, la Loi sur
la protection de la jeunesse permet au directeur de la protection de la
jeunesse de retirer un enfant du milieu où il se trouve pour le placer
dans un lieu plus approprié durant 24 heures. Ce délai peut
être prolongé c'est dans la loi pour un maximum de
cinq jours, par ordonnance d'un juge ou, à son défaut, d'un
greffier. Il y a présentement 35 juges oeuvrant sur le territoire, dont
16 pour le district judiciaire de Montréal. Il est bien évident
que lorsque le délai de 24 heures se termine le vendredi soir ou le
samedi, il n'y a pas toujours de juge pour prolonger ce délai. Le
greffier doit alors agir à la place du juge.
Etant donné qu'il peut quand même y avoir des
problèmes au niveau de la disponibilité des greffiers, et les
représentations qui m'ont été faites par les
différents intervenants que j'ai mentionnés tout à
l'heure, je propose que le directeur de la protection de la jeunesse puisse
prolonger les mesures d'urgence jusqu'au lundi matin ou au prochain jour
ouvrable.
Il est à souligner et je pense que c'est
l'élément important que ces mesures d'urgence, comme il
convient de les appeler, couvrent en très grande majorité des cas
de protection par rapport à des cas de délinquance. Il y a des
cas où il est de l'intérêt de l'enfant que ce dernier ne
retourne pas dans son milieu, pour sa propre protection. En effet, ces cas qui
peuvent être considérés comme des cas de protection,
représentent 142 dossiers sur 203. C'est l'essentiel, on pourra
peut-être en discuter un peu plus longuement tout à l'heure.
Le deuxième problème, c'est que la Loi sur la protection
de la jeunesse interdit à un certain nombre de personnes de divulguer
des renseignements obtenus dans l'exercice de leurs fonctions, sans
l'autorisation du Comité de la protection de la jeunesse. C'est comme
cela que c'est indiqué dans la loi du Comité de la protection de
la jeunesse.
Or, il arrive que ces autorisations sont requises assez
fréquemment, et, d'autre part, il est difficile aux membres, à
tous les membres du comité de se réunir aussi souvent que
nécessaire, ce qui retarde la bonne marche des dossiers, ce qui doit
être fait à cause de la formulation de la loi, qui parle de
l'autorisation du Comité de la protection de la jeunesse, ce qui
implique l'obligation de se réunir à tous les membres du
Comité de la protection. Comme on le sait, ces membres sont
répartis à travers l'ensemble du Québec. Il est
évident que le fait d'être obligé de tous les réunir
chaque fois qu'une autorisation est nécessaire complique d'une
façon énorme la célérité de l'administration
de la justice.
Il est donc proposé d'alléger ce mécanisme en
permettant au président ou à un membre du comité
désigné par lui de donner ces autorisations.
Le troisième problème auquel nous avons à faire
face, c'est que la situation actuelle oblige les directeurs de la protection de
la jeunesse à déposer une plainte au Tribunal de la jeunesse
eux-mêmes ou à assigner un nombre incalculable de
délégations. En plus d'être lourd et non pratique, ce
mécanisme va à rencontre de toutes les lois qui prévoient
qu'une plainte contre un contrevenant est prise par le Procureur
général.
Si la modification proposée est adoptée, les procureurs de
la couronne pourront agir sous délégation spécifique mais,
c'est bien clair, après qu'une décision aura été
prise.
Le quatrième problème consiste dans le fait que lorsqu'un
jeune ou un parent désire judiciari-ser un cas de délinquance, la
loi actuelle le force à porter plainte lui-même contre l'enfant.
L'amendement proposé permettra au procureur de la couronne d'intenter la
poursuite à la demande du jeune ou de ses parents qui désirent
voir le cas soumis au tribunal.
C'est l'essentiel du contenu des amendements que nous présentons
en fonction de la Loi sur la protection de la jeunesse. Il y a bien d'autres
dispositions, comme on peut le constater, concernant les tribunaux judiciaires,
le Régime de retraite des employés du gouvernement et des
organismes publics et certaines autres dispositions législatives. Je
préfère, pour le moment, limiter mes remarques, mes amendements
à la Loi sur la protection de la jeunesse et donner toutes les
explications sur les autres articles du projet de loi à mesure que nous
procéderons à leur étude article par article.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, seulement quelques remarques.
En effet, nous avions exprimé un certain nombre de réserves quant
à apporter ces amendements qui devaient être des amendements
à un autre projet de loi omnibus, parce que le principe n'en avait pas
été accepté par l'Assemblée nationale. La marche
à suivre que nous avions suggérée a été
adoptée par le gouvernement. Un nouveau projet de loi, celui qu'on a
à étudier actuellement, ce soir, le projet de loi no 49 a
été déposé. Nous avons donné notre
consentement pour suspendre les contraintes du règlement de fin de
session, non pas en exprimant d'avance sur le fond un accord qu'on ne pouvait
donner, ne connaissant pas le texte définitif, le contenu
définitif du projet de loi, nous nous en tenons à ce
consentement. D'ailleurs, ce soir, nous avons consenti à ne pas faire de
débat de deuxième lecture après avoir donné quand
même l'occasion à tous les députés de s'exprimer.
C'était non pas l'inquiétude, mais la préoccupation que
j'avais...
M. Bédard: Que nous partagions.
M. Lalonde: ... et que le ministre partageait d'emblée,
d'ailleurs, j'en suis sûr, lorsque ces dispositions avaient
été proposées comme amendements à une autre
loi.
Ceci dit, c'est vrai que la majorité de ces dispositions sont
d'ordre administratif. Il y en a qui sont un peu plus organiques,
c'est-à-dire des amendements à une loi organique en particulier,
celle de la protection de la jeunesse. Nous serons toujours prêts, comme
nous le sommes ce soir, à appuyer les démarches du gouvernement,
les mesures qu'il prendra pour améliorer ces lois qui sont
adoptées par l'Assemblée nationale pour servir la population.
Nous l'avons démontré. Je pense, en ce qui me concerne, qu'on ne
peut pas reprocher à un gouvernement même de revenir si peu de
temps après une loi adoptée pour tenter de l'améliorer. On
sait que ce n'est qu'à l'expérience qu'on peut tester une loi.
C'est pour cela que je ne fais aucun reproche au gouvernement de proposer
déjà, un an et quelques mois après l'adoption d'une loi
comme celle sur la protection de la jeunesse, des changements qui sont de
nature à en améliorer l'application pour le mieux-être de
la population. (20 h 45)
J'aurais préféré toutefois que le ministre, dans
ses remarques, nous donne aussi quelques explications sur les autres articles
de la loi, parce que, à ma surprise, lorsque le projet de loi 49 a
été déposé, j'en ai vu le titre: Loi modifiant la
Loi des tribunaux judiciaires, le Régime de retraite des employés
du gouvernement et des organismes publics et d'autres dispositions
législatives, et j'ai cru comprendre d'ailleurs, c'est
confirmé par les remarques du ministre ce soir que le principal
élément de cette loi était surtout d'apporter des
amendements à la Loi sur la protection de la jeunesse, et d'autres
amendements. Je ne sais pas, c'est peut-être un peu les caprices de nos
experts législateurs ou de nos conseillers en législation qui ont
fait que cette loi a ce titre, alors que je me serais attendu à une loi
amendant ou modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres
dispositions législatives qui m'apparaissent beaucoup moins importantes,
en ce qui concerne la population, mais qui peuvent peut-être être
importantes pour des secteurs de population, bien que moins que les amendements
proposés sur la Loi de la protection de la jeunesse.
Enfin, c'est tout ce que j'ai à dire. Nous allons quand
même étudier article par article ce projet de loi, en attendant du
ministre les explications sur les autres articles, qu'il ne nous a pas
données jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, il est de coutume que le
ministre de la Justice soit la personne qui ramasse, en quelque sorte, les
légers amendements qu'on doit apporter dans toutes les lois
adoptées par la province de Québec et, chaque année, le
ministre de la Justice présente une loi, généralement,
pour amender certaines dispositions législatives.
On y retrouve habituellement des amendements mineurs à des oublis
qu'on y a faits, des modifications légères qu'on veut y faire.
Cependant, cette année, le ministre de la Justice en est à son
deuxième projet de loi dans ce sens. Ce n'est pas un reproche que je
veux lui faire, loin de là.
J'imagine que les fonctionnaires qui sont responsables de ces dossiers
n'ont pas pu lui acheminer à temps les dossiers pour lui permettre
d'apporter ces modifications en un seul projet de loi et c'est avec plaisir, M.
le Président, que nous allons collaborer avec le ministre de la Justice
afin que les amendements qu'il nous propose soient adoptés dans les
meilleurs délais.
Je pense que ce sont, encore là, des amendements parfois mineurs
et, d'autres fois, un peu plus importants concernant la Loi de la protection de
la jeunesse, mais je pense que nous ne devrons pas nous attarder à des
remarques préliminaires et qu'il vaudrait mieux nous attacher à
la discussion article par article pour vraiment comprendre les détails
des amendements proposés par le ministre de la Justice.
Le Président (M. Laplante): Merci, monsieur. J'appelle
maintenant l'article 1 du projet de loi no 49.
M. le ministre?
Loi des tribunaux judiciaires
M. Bédard: Disons que s'il n'y a pas
référence dans le titre du projet de loi à la Loi de la
protection de la jeunesse, tel que l'a mentionné et observé le
député de Marguerite-Bourgeoys, c'est qu'essentiellement on
verra, à la lumière des différents articles, les
amendements qui sont apportés à la Loi de la protection de la
jeunesse sont carrément d'ordre administratif et, on le verra à
l'étude, les autres amendements qui sont apportés à
d'autres lois sont peut-être d'ordre un peu plus substantiel.
Maintenant, on a décidé...
M. Lalonde: J'aurais une question à poser... Je ne veux
pas retarder les travaux de la commission, mais c'est peut-être
soulevé par les remarques du député de
Nicolet-Yamaska.
Peut-être que le ministre pourrait prendre trois minutes pour nous
indiquer dans quel cadre il est appelé, comme ministre de la Justice,
à parrainer, et plus que parrainer, parce que ce n'est pas comme
parrainer un projet de loi, pour un député, mais même
à prendre à sa charge des amendements à des lois qui ne
relèvent pas de son autorité? C'est vrai que tous les ans, le
ministre de la Justice est appelé à faire une espèce de
bill omnibus, mais il y en a qui peuvent soulever des débats, et
pourquoi ne demande-t-on pas au ministre-parrain, le ministre responsable de
l'application de la loi, par exemple, des régimes de retraite, de
lui-même faire un petit projet de loi de deux articles pour en
défendre le bien-fondé.
Je sais que ça peut être un peu injuste à
l'égard du ministre de la Justice de devoir défendre des lois
qu'il connaît moins ou dont il n'est pas responsable de
l'application.
M. Bédard: La raison est la suivante: depuis l'abolition
du Secrétariat de la province, il a été stipulé que
tous les pouvoirs résiduaires seraient exercés par le ministre de
la Justice.
M. Lalonde: Et un amendement est un pouvoir résiduaire?
Amender une loi du ministère des Affaires sociales, par exemple?
M. Bédard: Les pouvoirs résiduaires s'exercent
lorsque les lois ne tombent pas dans le giron si je peux employer
l'expression ou sous la responsabilité d'un ministre en
particulier.
M. Lalonde: Mais le ministre sait très bien que la Loi du
ministère de l'Immigration...
M. Bédard: A ce qu'on me fait remarquer, c'est une
pratique qui s'est développée dans plusieurs provinces.
M. Lalonde: Oui, mais on sait très bien que le ministre a
eu à défendre un amendement à la Loi du ministère
de l'Immigration dans un autre "bill" omnibus, la semaine dernière.
Je ne veux pas m'étendre là-dessus, mais il n'avait pas
l'air très heureux du débat ou de la controverse qui s'est
soulevée. Je suis parfaitement d'accord avec lui, ce n'était pas
à lui à être la victime d'un débat sur une question
qui relevait d'un autre ministère. Enfin, je vais arrêter
là mon...
M. Bédard: Ce n'est pas tant être la victime, de
quelque manière que ce soit; l'esprit d'une loi corrective, c'est que
les articles ne doivent pas soulever de débat et qu'ils doivent se
situer, autant que possible, surtout sur la préoccupation de la
portée des corrections administratives ou encore des corrections de fond
qui ne soulèvent pas de longs débats.
M. Fontaine: Est-ce qu'il arrive au ministre de la Justice de
dire à un ministre: Je refuse de présenter tel amendement; si
vous voulez le faire, faites-le par le biais d'une loi que vous
présenterez vous-même? En théorie, ça pourrait se
faire?
M. Bédard: Je pourrais vous dire que, d'une façon
générale, il arrive que bien des choses se disent entre
ministres.
M. Fontaine: En théorie, ça pourrait se faire.
Une Voix: ...
M. Fontaine: J'imagine qu'il doit s'en être dit beaucoup
aujourd'hui, parce qu'il paraît que la séance a été
longue.
M. Bédard: II arrive souvent que les séances les
plus longues sont non seulement les plus productives, mais les plus solidaires;
or ça peut vouloir seulement dire que le débat était
important. L'article 1. Cette disposition augmente de un le nombre de juges
à la Cour supérieure et comble ainsi le vide créé
par la nomination récente d'un de ces juges-là à la
Commission fédérale de réforme du droit pour une
période de cinq ans. Je pense qu'il n'est pas nécessaire de
souligner que le gouvernement fédéral est disposé à
nommer un juge additionnel à cette cour. Il s'agit du juge Jacques
Ducros qui a été nommé à la Commission
fédérale de réforme du droit.
M. Lalonde: Jacques Ducros, oui. Le Président (M.
Dussault): Adopté.
M. Bédard: II arrive assez souvent que ces
malheurs-là soient réservés aux sous-ministres.
Une Voix: A la belle époque.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Bédard: C'est dit avec le sourire. Article 2. Cet
article a pour effet de permettre aux juges qui sont admissibles à
recevoir ou qui reçoivent une prestation en vertu d'un régime
d'avantages sociaux au lieu de leur traitement de ne pas verser leur cotisation
au fonds de pension durant cette période. Cette règle est
identique à celle qui prévaut dans les régimes de retraite
des fonctionnaires. Elle donne suite à l'intention du gouvernement,
lorsque nous avons adopté l'an dernier la Loi modifiant la Loi des
tribunaux judiciaires et le Code de procédure civile et instituant le
Conseil de la magistrature, où nous avons adopté l'idée de
fond, la politique de fond, de faire en sorte que les juges
bénéficient des mêmes avantages sociaux que les hauts
fonctionnaires du gouvernement. Alors, c'est une correction qui s'imposait.
Le Président (M. Dussault): L'article 2 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 3.
Régime de retraite
des employés du gouvernement
et des organismes publics
M. Bédard: La modification proposée à
l'article 93 du Régime de retraite des employés du gouvernement
et des organismes publics a pour objet de donner suite à l'entente
intervenue en 1979 entre les représentants des employés et les
ministres des Affaires sociales et de la Fonction publique, relativement
à la répartition du bénéfice que prévoyait
ledit article en 1973. Elle prévoit essentiellement que les
employés auxquels s'applique cet article ont droit à un
crédit de rente annuelle dont le montant est égal à la
différence entre $916 et le montant qu'ils reçoivent en vertu du
régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics ou d'un régime supplémen-
taire de rentes auquel les employés étaient tenus de
participer et auquel l'employeur a contribué. Selon l'article 15 du
projet, cet article prend effet le 1er janvier 1978, afin de donner plein effet
à l'entente qui est intervenue à ce moment-là. Je suis
convaincu que les explications sont très claires.
M. Fontaine: C'est pour répondre à des cas
particuliers?
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait expliquer la raison
pour laquelle on a mis le 31 décembre 1977 dans l'article 93?
M. Bédard: Pour que ce soit conforme à ladite
entente intervenue.
M. Lalonde: Est-ce qu'il pourrait nous dire quelles
étaient les principales données de cette entente intervenue en
1979 entre les représentants des employés et les
ministères des Affaires sociales et de la Fonction publique?
M. Bédard: Comme je l'ai dit tout à l'heure, cette
modification donne suite à la convention collective intervenue en 1976.
Elle vise à accorder un crédit de rente aux employés les
plus âgés de ce secteur, selon des modalités mises au point
par un comité paritaire dont le travail s'est terminé en
février 1979 seulement. Ce qui explique pourquoi. Dans la pratique, une
caisse de retraite existait depuis 1967, et ce n'est que lors de la signature
de la convention collective pour la période de 1969 à 1971 que
les modalités de régime furent arrêtées. Il fut
alors prévu que si cette caisse de retraite devenait obligatoire pour le
salarié, l'employeur s'engageait à y verser la contribution
à laquelle il aurait normalement dû être assujetti.
En 1973, le RREGOP fut créé et le régime de ces
employés y fut transposé. Il devenait obligatoire pour le
salarié. Techniquement, on s'est aperçu qu'il était
impossible de retracer tous les individus impliqués par l'ancien
régime. Il était également extrêmement difficile
d'établir la valeur des contributions que l'employeur aurait dû
verser. C'est pourquoi, lors des négociations de 1976 c'est une
partie dont se souvient sûrement le député de
Marguerite-Bourgeoys et qu'il pourrait nous expliquer...
M. Lalonde: Sûrement.
M. Bédard: ... il fut décidé qu'un
comité paritaire représentant les parties concernées
serait formé pour déterminer le coût ainsi que la
répartition des bénéfices qui en découleraient.
M. Jolivet: Comme cela avait trait... Une Voix: Le
député de Laviolette...
M. Jolivet:... pour l'article 77, à des gens nés
après 1913, si vous calculez 65 ans, ça donne le 1er
janvier...
M. Bédard: J'y arrivais justement.
M. Jolivet: ... ça fait le 1er janvier 1978, il faut donc
que ce soit en vigueur le 1er janvier 1978, si c'est le 31 décembre
1977.
M. Lalonde: Au moins, on a des explications claires du
député de Laviolette. Il ne les lit pas.
M. Bédard: II a probablement négocié...
M. Rivest: Cela ne fait pas perdre de temps à la
commission, il parle couramment.
Le Président (M. Dussault): L'article 3...
M. Bédard: Je pense que vous adoptez la bonne attitude de
ne pas parler, vous.
M. Rivest: Là-dessus? Je ne suis pas encore à
l'âge de me préoccuper de ça.
M. Bédard: Pourtant, on donne suite à des ententes
qui ont été discutées alors que vous étiez le
conseiller du gouvernement précédent, M. Bourassa.
M. Rivest: Moi?
M. Lalonde: Pour le meilleur intérêt des
fonctionnaires...
M. Bédard: Vous vous réveillez là, c'est une
suite à ces ententes.
M. Charbonneau: II ne les avait pas vu passer. M. Rivest:
Vous assumez une continuité...
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que le ministre peut
nous dire...
M. Rivest: ... dont je ne peux que vous féliciter.
M. Fontaine: Est-ce que j'ai la parole?
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Nicolet-Yamaska, vous avez la parole.
M. Bédard: Vous ne pouvez qu'être fier,
j'imagine.
M. Rivest: Evidemment.
M. Fontaine: On va laisser faire.
Le Président (M. Dussault): L'article 3 est-il
adopté?
M. Lalonde: Oui, M. le Président. (21 heures)
Le Président (M. Dussault): Adopté. Article 4.
M. Bédard: L'article 4 propose une modification à
l'article 94 du régime de retraite des em-
ployés du gouvernement et des organismes publics pour y
préciser que les montants nécessaires au paiement des
crédits de rentes acquis en vertu de l'article 93 de cette loi sont
puisés à même le fonds consolidé.
M. Lalonde: Est-ce que le président du Conseil du
trésor a été consulté là-dessus?
M. Bédard: Non seulement consulté, mais il s'est
également déclaré d'accord.
M. Lalonde: Mais, comment se fait-il que cet article n'est pas
accompagné d'un double guillemet qui indique que c'est un article qui
entraîne une dépense gouvernementale. Comment se fait-il, en plus
de cela, que le ministre n'a pas annoncé, en deuxième lecture
tantôt, qui a d'ailleurs été assez courte, que le
lieutenant-gouverneur en conseil avait autorisé la présentation
de ce projet de loi?
M. Bédard: On me dit qu'il avait déjà
été convenu, dans des conventions collectives, que ces montants
seraient dépensés.
M. Lalonde: II avait déjà été
convenu. Mais les conventions collectives ne sont pas approuvées par
l'Assemblée nationale. Si on voit le besoin de venir à
l'Assemblée nationale, il me semble que c'est parce qu'il faut
entériner, donc autoriser les crédits. Je me demande
jusqu'à quel point on a le droit, comme commission parlementaire,
d'autoriser une dépense qui est puisée à même les
fonds consolidés du revenu, sans avoir eu cet avis du
lieutenant-gouverneur. J'espère qu'on ne sera pas obligé de faire
une autre motion pour faire un rapport spécial.
M. Rivest: Ce serait à regret.
M. Bédard: Ce sont des dépenses de salaires prises
à même les lois budgétaires
M. Rivest: Elles sont quand même imputées au fonds
consolidé du revenu.
M. Fontaine: Est-ce que je peux vous aider? Si cela avait
été prévu dans les conventions collectives, les budgets
prévus pour combler ces dépenses de conventions collectives ont
été approuvées dans des crédits
antérieurs.
M. Jolivet: Sauf que la loi actuelle, à l'article 93,
prévoit que c'est entièrement à la charge du gouvernement.
Donc, cela ne fait que remettre l'article 93.
M. Lalonde: Vous ne nous aidez pas, vous. Cela veut dire que la
commission parlementaire est appelée à approuver une charge, pour
le gouvernement, qui est affectée au fonds consolidé du revenu.
Mais si le ministre de la Justice veut en prendre la responsabilité, on
va laisser la majorité ministérielle décider. On adopte
l'article sur division.
Le Président (M. Dussault): L'article 4 est-il
adopté?
M. Lalonde: Sur division.
Le Président (M. Dussault): Adopté sur
division.
M. Bédard: Si c'est la décision du Conseil des
ministres.
M. Rivest: Mais ce n'est pas au-dessus de l'Assemblée
nationale.
M. Bédard: Je sais.
Le Président (M. Dussault): J'appelle l'article 5.
M. Bédard: S'il y a certains correctifs ou certains
consentements on les formulera.
M. Lalonde: On n'a consenti à rien.
M. Rivest: On va laisser le ministre avec sa
responsabilité.
M. Bédard: Vous m'avez l'air énervés ce
soir. Vous vous préparez pour une autre loi?
M. Rivest: Laquelle? 28? Elle porte sur quoi? M.
Bédard: L'article...
M. Lalonde: L'article 5. On parle de la Commission des droits de
la personne, qui est très chère au ministre.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: D'ailleurs, dont il nous transmet les avis
immédiatement, sur réception.
M. Bédard: Je n'ai aucune obligation à vous
transmettre les avis sur réception.
M. Lalonde: Vous n'avez aucune obligation, mais pas du tout.
M. Bédard: II faudrait peut-être clarifier cette
chose en fonction de l'avenir.
M. Lalonde: On verra cela au projet de loi 28, tantôt.
M. Rivest: On ne peut pas faire de question de privilège
en commission.
Le Président (M. Dussault): Non, c'est bien le cas, M. le
député de Jean-Talon.
M. Lalonde: II a encore besoin d'enseignement...
M. Rivest: ...
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Vous m'avez évité
de le dire. L'article 5 est-il adopté?
M. Lalonde: Un instant. On va avoir les explications du
ministre.
M. Rivest: On reposait.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre...
M. Bédard: L'Opposition était tellement
occupée à discuter.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
explications additionnelles à celles qui apparaissent aux notes
explicatives?
M. Bédard: Je vais commencer par donner celles qui
apparaissent aux notes explicatives.
M. Lalonde: On les a lues.
M. Bédard: Cette disposition modifie l'annexe II du
Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics pour prévoir que le régime s'applique aux membres et au
personnel de la Commission des droits de la personne à partir du 27 juin
1975, plutôt qu'à partir du 1er janvier 1976.
La raison, c'est que certaines personnes sont entrées en fonction
à la Commission des droits de la personne avant la date du 1er janvier
1976 et cela n'avait pas été prévu dans la loi.
M. Lalonde: M. le Président, il n'y a aucun doute que
l'Opposition officielle va appuyer cet article. Nous allons aussi appuyer,
d'ailleurs, toute mesure adoptée ou proposée par le gouvernement
pour donner encore plus de vigueur à la Commission des droits de la
personne.
M. Bédard: Surtout pour corriger une erreur de l'ancien
gouvernement, comme vous pouvez le constater par les notes que j'ai
données.
M. Lalonde: La Commission des droits de la personne passe son
temps à corriger des erreurs du gouvernement actuel.
M. Rivest: Après deux ans et demi, il est temps qu'il s'en
aperçoive.
M. Bédard: Cela va venir dans l'ordre, on va corriger vos
erreurs, ensuite on va passer aux autres.
M. Fontaine: Attention! c'est encore une dépense.
M. Lalonde: M. le Président, nous sommes prêts
à voter en faveur de cet article.
Le Président (M. Dussault): L'article 5 est adopté?
Adopté. J'appelle l'article 6.
M. Bédard: L'article 6 propose l'addition d'une annexe au
Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics pour donner, dans cette loi, la liste des établissements
reconnus aux fins de l'article 93 modifié par l'article 3 du projet que
nous avons étudié.
M. Rivest: Est-ce que la liste est complète?
M. Bédard: Oui. Nous avons vérifié à
nouveau et la liste qui est en annexe est complète.
Le Président (M. Dussault): Je voudrais souligner deux
corrections aux membres de la commission. D'abord, au no 108, Ateliers
Flèche de Fer Inc., le mot "Ateliers" ne prendrait pas de "s"; de
même, au dernier numéro, 122, il faudrait ajouter à "Centre
d'apprentissage et de développement industriel", l'expression "Inc."
à la fin. Ces corrections seront faites au projet de loi.
M. Lalonde: M. le Président, c'est avec une certaine
nostalgie que je vois cette liste. Si le gouvernement enfin "nouveau" il
est déjà un peu vieilli en deux ans et demi avait
appuyé le projet de l'ancien gouvernement de construire le centre
d'accueil dont la construction devait commencer en décembre 1976,
à ville LaSalle, dans mon comté, mais qui n'a pas vu le jour
depuis ce temps-là, je pourrais le trouver dans cette liste.
Naturellement, ce n'est pas une raison suffisante pour refuser mon appui
à cet article...
M. Rivest: ... à la troisième lecture.
M. Lalonde:... mais il n'y a aucun doute qu'en troisième
lecture, je vais exprimer mon désaccord avec l'attentisme du
gouvernement de donner aux personnes âgées de mon comté le
seul centre d'accueil d'ailleurs il n'y en a aucun jusqu'à
maintenant qu'elles méritent et qui leur a été
refusé non seulement par l'attentisme, mais j'ai déjà
même accusé le ministre des Affaires sociales de retenir
injustement...
M. Charbonneau: ... faire.
M. Lalonde: ... les décisions concernant ce centre
d'accueil dans le comté de Marguerite-Bourgeoys, un comté qui n'a
pas obtenu justice, jusqu'à maintenant, de ce gouvernement, relativement
au traitement des... Je vois le député de Chicoutimi qui rit, M.
le Président, mais je pense que c'est très sérieux.
M. Bédard: Non, M. le Président, s'il vous
plaît!
M. Lalonde: Vous ne riez pas, excusez-moi. J'ai cru comprendre
que c'était un rire, c'est peut-être...
M. Bédard: Je ris de votre attitude et non des choses que
vous dites.
M. Lalonde: Alors, vous n'êtes pas d'accord avec le fait
que je déplore que ce gouvernement...
M. Bédard: Non, de votre attitude; je répondrai et
je dirai pourquoi vous devez le déplorer quand vous aurez
terminé.
M. Lalonde: Je pense, M. le Président, que si on
retrouvait dans cette liste le centre d'accueil... On en trouve dans tous les
comtés. J'en vois dans Deux-Montagnes, dans Saint-François. J'en
vois dans...
M. Lacoste: Dans Sainte-Anne, non.
M. Lalonde: II n'y en a pas dans Sainte-Anne, non. J'en vois dans
Laprairie. Le Jeffery Haie qu'on a promis pendant la campagne de Jean-Talon
n'est pas là par exemple, mais...
M. Bédard: ... non plus.
M. Rivest: Ah! ils n'ont pas encore réalisé la
promesse...
M. Lalonde: Enfin, M. le Président, je ne peux pas
étendre le débat plus avant, mais il reste que les
électeurs de Marguerite-Bourgeoys se souviendront ils ont la
mémoire longue du refus de ce gouvernement de leur donner
simplement non pas un cadeau, mais ce qu'ils méritent, ce qu'ils ont
mérité depuis longtemps, ce qu'ils attendent depuis
longtemps.
M. Bédard: On me dit que les électeurs du
comté de Marguerite-Bourgeoys méritent beaucoup mieux que ce
qu'ils ont à l'heure actuelle. Dans les deux ans qui restent, je pense
qu'il y a des besoins qui existent, pas seulement dans le comté de
Marguerite-Bourgeoys, mais dans tous les comtés du Québec. Le
député de Marguerite-Bourgeoys sait très bien que s'il
nous avait fallu donner suite à toutes les promesses du Parti
libéral en 1976, qui fonctionnait dans la panique à l'approche
des élections, le budget du Québec n'aurait pas suffi, non
seulement dans le domaine des affaires sociales, mais également dans le
domaine des affaires municipales. On sait que bien des promesses en l'air
avaient été faites, bien plus avec l'idée de recueillir
des votes aux fins de l'élection qu'après avoir fait des analyses
sérieuses sur les capacités gouvernementales de donner suite
à ces promesses. Je ne doute pas que, d'ici la fin du mandat, le
présent gouvernement du Québec sera un de ceux qui justement aura
consenti le plus de budgets et de sommes aux fins d'assurer le mieux-être
des personnes âgées...
M. Rivest: Parce que c'est un bon gouvernement.
M. Bédard: Dès le départ... Oui, c'est un
bon gouvernement. C'est ce que la majorité des Québécois
disent.
M. Lalonde: Sauf quand ils votent!
M. Rivest: Non, le ministre a parfaitement raison.
M. Lalonde: M. le Président, je dois m'inscrire en faux
contre ces insinuations ou ces affirmations. C'est encore pire, c'est un
aveu.
M. Bédard: Ce n'est pas comme le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'avais tenté de le disculper, mais il vient
de plaider coupable. L'aveu du ministre...
M. Bédard: Ce n'est pas vous qui aurez à donner la
sentence.
M. Lalonde: ... est dans le sens que ce sont des affirmations
voulant que le centre d'accueil de LaSalle était simplement l'objet
d'une promesse électorale à la veille des élections. C'est
faux. S'il y a moyen que le journal des Débats souligne le mot "faux",
c'est "faux" trois fois. C'est en mars 1976, alors que personne ne
prévoyait même d'élections, que la décision du
ministre des Affaires sociales, non pas du premier ministre, ni du ministre des
Affaires municipales, avait établi un programme prévoyant la
construction, entre autres, d'un centre d'accueil à LaSalle, dont on
retrouverait le nom ici dans la liste, s'il avait déjà
été fait. C'était un centre d'accueil de 300 lits en deux
étapes: la première de 200, dont la construction devait commencer
en décembre 1976; ce ne fut pas décidé en octobre 1976,
mais en mars 1976. La décision en mars 1976 était que le centre
d'accueil devait être commencé en décembre 1976. Le terrain
avait été acquis de la commission scolaire Sault-Saint-Louis. Le
comité provisoire était en place. Les budgets, les départs
pour préparer les plans et devis, tout cela était fait. Mais
arrive un gouvernement qui veut tout remettre en question, et surtout dans les
comtés représentés par les députés
libéraux. Ce n'est pas un centre d'accueil de 300 lits qu'on a, en deux
étapes, dont celle de 200 lits devait commencer en décembre 1976,
les 100 autres devait être ajoutés en 1980. Mais on arrive avec un
centre d'accueil de 100 lits qui va peut-être commencer bientôt, on
ne le sait pas. Deux ans et demi après! Que le ministre aille expliquer
cela à nos vieillards du comté de Marguerite-Bourgeoys, et je lui
dis simplement qu'il devrait arrêter de faire de la petite politique avec
cela et qu'il devrait attendre le verdict des électeurs de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Bédard: C'est ce que je viens de vous dire. C'est
d'attendre le verdict, et vous, d'arrêter de faire de la politique. C'est
vous qui avez commencé à essayer d'en faire.
M. Lalonde: Si c'est faire de la politique que de défendre
les personnes âgées de mon comté, je vais continuer
à en faire longtemps.
M. Bédard: Si c'est faire de la politique que de vous dire
que les budgets, au niveau gouverne-
mental, ont été consacrés, pour une grande partie,
justement aux personnes âgées, je ne crois pas... (21 h 15)
M. Lalonde: Ils ont été enlevés à
Marguerite-Bourgeoys, par exemple.
M. Bédard: ... que c'est faire de la politique, non
plus.
M. Lalonde: Ils ont été enlevés au
comté de Marguerite-Bourgeoys.
M. Bédard: Ils ont été donnés
à l'ensemble des électeurs du Québec.
M. Rivest: Est-ce que le ministre me permet une question?
M. Charbonneau: ... vous en aviez besoin, par rapport à
d'autres comtés. J'ai des petites nouvelles pour vous, moi.
M. Rivest: Est-ce que le ministre me permet une question, s'il
vous plaît?
M. Lalonde: II y en avait un besoin. Il n'y en a aucun dans
LaSalle.
M. Charbonneau: Les critères de sélection à
l'époque où vous étiez là...
M. Lalonde: II n'y a pas un seul lit. Il n'y a pas un seul lit de
centre d'accueil pour les personnes âgées dans LaSalle, et il y a
77 000 personnes.
M. Charbonneau: Les critères de sélection du
ministre des Affaires sociales, à l'époque où vous
étiez là, il n'y en avait pas, sauf la couleur politique du
député. Est-ce assez clair?
M. Lalonde: Ce n'est surtout pas le député de
Verchères qui va m'apprendre les besoins de LaSalle.
M. Charbonneau: Vous ne viendrez pas nous conter des histoires
ici, pas ce soir. N'importe quand, mais pas ce soir.
M. Rivest: Est-ce que le ministre me permet une question?
M. Bédard: ... M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Avez-vous terminé votre
intervention, M. le ministre.
M. Bédard: ... si on se permettait l'étude de cet
article pour ouvrir...
M. Rivest: Non, simplement...
M. Bédard: ... sur des considérations politiques,
comme le fait le député de Marguerite-Bourgeoys, je serais en
mesure de parler durant une demi-heure pour montrer jusqu'à quel point
le comté de Chicoutimi avait été complètement
délaissé depuis qu'il est dans l'Opposition. Et ça faisait
longtemps qu'il l'était, dans l'Opposition, au-delà de dix ans.
Mais je ne prendrais pas cette tribune pour le faire. Nous sommes à
étudier une loi corrective et j'incite mes collègues à en
faire autant. Je pense que c'est du ressort du ministre des Affaires sociales,
et si le député de Marguerite-Bourgeoys veut faire son devoir
pleinement, il doit trouver le moyen de rencontrer le ministre des Affaires
sociales, d'en discuter avec lui, et on verra à ce moment-là
quels sont les résultats.
M. Rivest: M. le Président... M. Lalonde: Un
instant!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Si vous permettez... Sur la base des principes
je vais être très court des commentaires de bonnes
intentions que le ministre a indiqués à la commission au sujet du
gouvernement dont il fait partie, j'espère que ça se traduira
concrètement par une déclaration qui a été faite en
présence de trois ministres, à la mi-avril, dans le comté
de Jean-Talon, pour promettre, quelques jours avant les élections, un
foyer pour personnes âgées...
M. Bédard: M. le Président, question de
règlement! Il me semble que...
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): Bon! S'il vous plaît,
messieurs! Je pense qu'il faudra revenir... J'ai été
tolérant, puisqu'il était question d'une liste et M. le
député de Marguerite-Bourgeoys souhaitait voir un nom sur la
liste. J'ai été tolérant, mais là, je pense que
nous ne sommes plus pertinents...
M. Rivest: ... parce qu'on pourrait le retrouver dans la
liste...
M. Jolivet: M. le Président, juste pour les besoins, la
liste se termine au mois de décembre 1977, donc il ne pouvait pas
être dessus. On n'en discutera pas plus longtemps.
M. Bédard: Durant six ans... un effort fait par le
gouvernement libéral dans des comtés d'Opposition comme
Chicoutimi. Il n'y en a jamais eu un.
M. Lalonde: En tout cas, Marguerite-Bourgeoys va se souvenir de
vous.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Verchères, vous avez demandé la parole.
M. Charbonneau: Non, M. le Président, ça ne vaut
même pas la peine d'intervenir.
M. Bédard: Ils vont peut-être se souvenir de vous
aussi.
M. Charbonneau: Je pense que je vais m'en enir à
l'invitation du ministre; j'ai dit ce que j'avais à dire tantôt.
De toute façon, l'hypocrisie...
M. Lalonde: ... docilité...
M. Charbonneau:... du député de
Marguerite-Bourgeoys...
M. Lalonde: Les valets dociles du pouvoir. M. Rivest: Mon
Dieu!...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs! S'il vous plaît!
Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. Lalonde: Adopté, M. le Président, puisqu'il le
faut.
Le Président (M. Dussault): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7. L'article 6 a été adopté avec les
corrections que j'avais annoncées. Donc, article 7.
M. Bédard: Une seconde, M. le Président!
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
Concordance dans la Loi électorale
M. Bédard: En vertu de la loi actuelle, le directeur
général des élections bénéficie du
régime de retraite prévu par les articles 91 à 97 et 100
de la Loi des tribunaux judiciaires. Ce régime est désormais
fermé, comme on le sait, depuis l'adoption du chapitre 19 des lois de
1978, et l'article 7 proposé offre donc tout simplement une concordance
dans la Loi électorale.
M. Lalonde: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Lalonde: Ah bon! Voilà! Le Président (M.
Dussault): M. le ministre?
Régime de retraite des enseignants
M. Bédard: L'article 8 a pour effet de prévoir que
les 90 jours qui peuvent être ajoutés à la durée des
services accomplis par un enseignant après le 30 juin 1965 pourront
servir aux fins d'admissibilité à une pension ou à une
pension différée en vertu du Régime de retraite des
enseignants.
Cette disposition prend effet le 1er juillet 1976 en vertu de l'article
15 du projet.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer les
raisons qui nécessitent cet amendement, à part des explications
un peu techniques, ésotériques du ministre. Je voudrais avoir des
explications concrètes. Quel est le problème? Peut-être que
d'autres députés pourraient... Le député de
Laviolette semble beaucoup plus renseigné.
M. Rivest: Très bien!
M. Bédard: Je n'ai pas d'objection à ce que le
député de Laviolette...
M. Rivest: Le député a une expertise
professionnelle dans le domaine, c'est...
M. Jolivet: Merci beaucoup, vous êtes bien gentils.
M. Lalonde: Non, le député connaît
ça.
M. Jolivet: En fait le principe de base, actuellement, c'est que
le libellé de l'article 5, tel qu'on le connaît dans la loi
actuelle, ne permet que de compter, pour fins du montant de la pension, les 90
jours qui manqueraient pour faire en sorte que la personne puisse avoir droit
à un montant plus élevé.
Mais ce que l'esprit voulait donner, en termes de négociation,
c'est que ça servait à rendre quelqu'un admissible à la
pension. Jamais l'article, tel qu'il est libellé dans la loi actuelle,
n'a permis de donner à l'individu l'admissibilité à la
pension. Cela provoquait par exemple un cas comme celui que j'ai
actuellement où la personne a droit à sa pension, mais
à une pension différée, alors que le droit à
l'admissibilité lui permettrait, aujourd'hui, d'avoir droit à sa
pension au 1er juillet 1979. C'est l'esprit dans lequel ça avait
été négocié à l'époque, sauf que,
quand on l'a mis dans la loi, l'esprit s'est déformé en cours de
route, ce qui fait que ça n'a jamais...
M. Rivest: ... sur un grief à ce sujet?
M. Jolivet: A ce niveau, probablement qu'il y a eu des choses
semblables, mais je ne peux pas le dire personnellement.
M. Bédard: Etant donné cette erreur de formulation,
plus qu'autre chose, au niveau du texte et la lacune qui existait au niveau du
libellé du texte, la Commission administrative du régime de
retraite n'a pas accordé de pension en utilisant la banque de 90 jours
pour fins d'admissibilité. Cette situation oblige, dans les faits,
certains enseignants à reprendre le travail pour des périodes de
différentes durées, après les vacances
d'été, pour devenir ensuite admissibles à leur pension
dans les mois qui suivent la rentrée des classes en septembre. Il n'est
pas nécessaire, je pense, d'insister sur les difficultés
administratives que ça peut comporter. Alors, la modification
proposée vise donc justement à rétablir le sens original
du texte de loi pour le rendre conforme à l'entente qui avait
été négociée en 1969.
Le Président (M. Dussault): L'article 8 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 9.
M. Lalonde: Je tiens, M. le Président, sur l'article 8,
à remercier particulièrement le député de
Laviolette de ses explications, sans porter ombrage, naturellement, aux
explications du ministre.
M. Bédard: Vous ne me portez pas ombrage; ça vous
montre simplement la qualité de la deputation du Parti
québécois.
M. Rivest: C'est un travail d'équipe.
Loi sur la refonte des lois
M. Bédard: L'article 9. Cette disposition comble un vide
quant au régime de retraite des membres à temps plein de la
Commission de refonte des lois en édictant que le régime de
retraite de ces personnes est le régime de retraite des employés
du gouvernement et des organismes publics.
L'article 15 précise que ledit régime est applicable
à ces personnes depuis le 15 avril 1979.
M. Lalonde: Pas d'objection.
Le Président (M. Dussault): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Bédard: L'article 42 de la Loi modifiant la Loi des
tribunaux judiciaires et le Code de procédure civile, enfin la loi 40,
l'article 42 de la loi 40, instituant le Conseil de la magistrature
prévoit qu'un juge en fonction le 30 mai 1978 et qui a opté pour
le nouveau régime peut, après 20 ans plutôt que 25 ans,
prendre sa retraite. Dans ce cas, règle générale, il
était censé recevoir une pension indexée de $17 920. Or,
il est possible qu'un juge qui a racheté des années de service,
conformément aux articles 39 et 40, veuille par la suite profiter des
dispositions de l'article 42. On avait eu une discussion sur le sujet.
M. Lalonde: Oui, je me souviens, il était deux heures du
matin.
M. Bédard: C'est ça. Il ne recevra...
M. Lalonde: C'était en fin de session, n'est-ce pas?
M. Fontaine: II y a eu une question avec débat
également qui avait touché ce sujet-là.
M. Bédard: C'est ça.
M. Lalcnde: Adopté quant à moi.
Le Président (M. Dussault): L'article 10 est-il...
Remboursement des contributions des juges
M. Bédard: Autrement dit, en adoptant cet amendement, le
juge en question ne recevra rien de plus qu'un juge qui n'a pas effectué
de rachat et rien ne prévoit que les sommes versées par ce rachat
doivent lui être remboursées, si on s'en remet à la
formulation de la loi 40. L'article 10 du présent projet prévoit
justement le remboursement de ces sommes, selon l'option que fait le juge.
C'est cela.
M. Lalonde: Avec les intérêts courus.
Le Président (M. Dussault): L'article 10 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 11.
Régime applicable au directeur
général des élections
M. Bédard: L'article 11 prévoit que l'actuel
directeur général des élections, qui
bénéficie du régime de retraite prévu par les
articles 91 à 99 et 100 de la Loi des tribunaux judiciaires, peut opter
pour le nouveau régime de retraite applicable aux juges et prévu
dans la sixième partie de la Loi des tribunaux judiciaires,
adoptée par la Loi modifiant la Loi des tribunaux judiciaires et le Code
de procédure instituant le Conseil de la magistrature. C'est seulement
une concordance. Déjà, la Loi électorale lui donnait le
droit de profiter de ce régime et, en termes de concordance, comme le
régime est fermé, nous lui donnons la possibilité d'opter
pour le nouveau régime qui a été prévu par la loi
40 instituant le Code et le Conseil de la magistrature.
M. Lalonde: Cela ne fait que le mettre sur le même pied que
les juges.
M. Bédard: Exactement.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 12.
Loi sur la protection de la jeunesse
M. Bédard: La modification proposée à
l'article 47 de la Loi sur la protection de la jeunesse a pour but de permettre
au directeur de la protection de la jeunesse de prolonger les mesures d'urgence
sans ordonnance jusqu'au lundi matin ou au prochain jour juridique lorsque le
délai de 24 heures se termine un samedi ou un jour non juridique, que le
juge et le greffier sont incapables d'agir et que l'interruption de mesures
d'urgence est susceptible de causer un tort sérieux à
l'enfant.
M. Lalonde: Cela crée en fait au directeur un pouvoir qui
n'existe pas actuellement.
M. Bédard: C'est ça.
M. Lalonde: Mais ce pouvoir-là, si je comprends bien, est
très limité dans le temps. Il ne peut pas aller au-delà du
jour juridique...
M. Bédard: Du jour juridique qui suit sa décision,
c'est ça.
M. Lalonde: ... qui suit sa décision. Je pense, pour
faciliter l'application de la Loi sur la protection de la jeunesse dans des cas
exceptionnels comme celui qui nous est proposé, nous devons concourir
d'emblée avec cette disposition, compte tenu du fait que ça ne
peut pas créer une situation d'abus, parce que le juge ou le greffier
conserveront toujours la décision fondamentale de départ.
M. Bédard: C'est exact.
M. Lalonde: Ce n'est que pour prolonger une situation pour le
bienfait de l'enfant et ne pas le forcer à retourner dans un milieu qui
est considéré comme étant défavorable.
M. Bédard: Chez lui, lorsqu'il est susceptible de
protection ou a besoin de protection.
Le Président (M. Dussault): L'article 12 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 13.
M. Bédard: L'article 13, je l'ai expliqué tout
à l'heure. Il arrive que certains renseignements sont nécessaires
au tribunal, qu'il est nécessaire de les divulguer. L'ancien
libellé, le libellé original de la Loi de la protection de la
jeunesse stipule que l'autorisation doit être donnée par le
Comité de protection de la jeunesse, qui oblige tous les membres
à se réunir chaque fois pour donner une telle autorisation. On
peut facilement imaginer les difficultés administratives que ça
représente. L'amendement est simplement pour permettre que cette
autorisation soit donnée par le président du Comité de
protection de la jeunesse lui-même, quelqu'un
délégué par lui ou un membre du comité
désigné par le président.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Cet article avait été amendé
lors de l'étude article par article du projet de loi en décembre
1977. C'est à la suggestion du député de Saint-Laurent
qu'on avait confié au Comité de la protection de la jeunesse le
soin, la responsabilité d'autoriser la divulgation de ces
renseignements. Cet amendement avait été proposé
après un plaidoyer du député de Saint-Laurent par le
ministre d'Etat au développement social. (21 h 30)
Je sais que les deux et les autres membres de cette commission qui
étudiaient le projet de loi accordaient beaucoup d'importance à
cette responsabilité qui était accordée à un
organisme de divulguer des renseignements de cette nature. Là, on nous
propose d'enlever, pas d'enlever, mais de restreindre, même pas de
restreindre, de permettre non pas au comité mais à son
président, ou un des membres autorisés par écrit à
cette fin, ... non, un membre du comité, mais autorisé par le
président, pas par le comité.
M. Bédard: II ne peut pas autoriser n'importe qui, un
employé à donner...
M. Lalonde: Non, c'est un membre du comité.
M. Bédard:... il faut que ce soit un membre du
comité autorisé par le président.
M. Lalonde: ... à donner ces renseignements.
M. Rivest: De quelle nature sont ces renseignements, quel
problème a été posé?
M. Bédard: Ce sont des renseignements de nature sociale,
lorsqu'il y a un signalement, par exemple, sur le comportement des parents
vis-à-vis de l'enfant...
M. Lalonde: Le milieu.
M. Bédard: ... le milieu dans lequel il vit, etc.
M. Lalonde: Ce sont des renseignements qui sont
considérés comme confidentiels, de toute évidence.
M. Bédard: C'est pour cela qu'il y a un
mécanisme.
M. Lalonde: La demande est à l'effet que le comité
ne peut pas donner ces renseignements, il faut qu'il se réunisse.
M. Bédard: Ce comité siège à peu
près une fois par mois, il est composé de 14 membres
répartis dans l'ensemble du Québec. Comme il y a des demandes qui
sont formulées par le tribunal aux fins d'avoir ces renseignements pour
pouvoir prendre la meilleure des décisions possibles dans le sens des
intérêts de l'enfant, il est évident que cela crée
des retards qui sont préjudiciables à l'enfant
lui-même.
M. Rivest: Etant donné la nature des renseignements, je
comprends le point de vue, j'imagine que c'est... Le comité n'a pas
assez de 14 personnes. Etant donné le caractère très
particulier
de ces renseignements, est-ce qu'il n'y a pas un danger, le
président, étant donné ses responsabilités, et un
de ses membres, que ça devienne une espèce de fonctionnaire, dans
le sens péjoratif, qui fait ça couramment? Est-ce que vous ne
pourriez pas penser à mettre deux personnes qui pourraient
décider? Cela va devenir mécanique, on passera par M. Untel pour
avoir...
M. Lalonde: J'ai peur que ça devienne un gros fouillis. Il
va y avoir un membre du comité à qui toutes les demandes vont
être adressées et qui va...
M. Rivest: Cela va vider complètement... L'idée de
mettre le président, ça devient un peu...
M. Bédard: Si je comprends bien les représentations
de l'Opposition, j'ai la même préoccupation aussi...
M. Rivest: Pour mettre une espèce de balise ou de frein
à ça...
M. Bédard:... que ça ne devienne pas quelque chose
d'automatique au bout de la ligne.
M. Rivest: De routinier. Je n'en fais pas un amendement, je
demande si vous avez pensé à ça.
M. Bédard: Le sens de vos représentations est que
ce soit le président et une personne du comité.
M. Lalonde: Qui est à temps plein là-dedans? M.
Bédard: Le président et le vice-président.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre peut nous dire si le membre
qui serait autorisé à donner ces renseignements, ce serait un
membre qui est à temps plein, le vice-président ou le
président? Le président est déjà autorisé
par l'amendement, quel autre membre serait autorisé à faire
ça?
M. Bédard: Sur le plan opérationnel, on peut penser
que si c'est au niveau de la région de Montréal, ce sera un
membre du comité de la région de Montréal; si le
problème se pose dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou
dans la région de la Gaspésie, il autorisera à cette fin,
pour plus d'efficacité, le délégué de la
région, c'est-à-dire le membre du comité
représentant la région.
M. Rivest: Je soulignais cela simplement. Vous passez du
comité à une personne, mais je comprends qu'il y a
également, ce que je ne savais pas, des contraintes
géographiques.
M. Lalonde: Autrement dit, ce n'est pas seulement un membre, il
peut y avoir 5, 6, 7, 10 membres qui vont être autorisés, chacun
spécialement...
M. Bédard: Spécialement.
M. Lalonde: ... à divulguer ces renseignements.
M. Bédard: Pas les divulguer à n'importe qui.
M. Lalonde: Non, je comprends. Il reste que ça va devenir
quasi général qu'un membre du comité va être
autorisé à divulguer ces renseignements, dépendant de la
région où il se trouve.
Est-ce que le ministre peut nous dire combien de demandes sont faites
par mois?
M. Bédard: II s'est soulevé un problème
dès l'application de la loi. Le DPJ, le directeur de la protection de la
jeunesse qui déférait des cas au tribunal... Il y a eu une
jurisprudence qui s'est développée et il ne pouvait pas divulguer
le contenu de son dossier au Tribunal de la jeunesse sans avoir l'autorisation
du comité, pour les cas déférés. Il y en a eu un
bon nombre. Actuellement, il y a une jurisprudence qui est contradictoire de la
part des juges, et également dans les cas de garde d'enfants qui
soulèvent des signalements sur les parents, par exemple cruauté
de la part d'un parent. Cela doit être autorisé par le
comité. Il y a un bon nombre de cas par semaine et comme le
comité se réunit une fois par mois, il y a un problème
majeur qui s'est posé quant à l'efficacité de la loi.
M. Lalonde: Quelles sont les mesures de contrôle sur cette
opération qui sont proposées par le comité, ou qui ont
été mises de l'avant par le ministère?
M. Bédard: A ce moment-ci, c'est le plein comité
qui était saisi de l'ensemble des dossiers.
M. Lalonde: Mais si on autorise un membre, quand on va en
autoriser peut-être cinq, six, dix, est-ce qu'il y a des normes qui
seront édictées par le comité?
M. Bédard: Le comité et son président ont
l'intention d'exercer un contrôle assez serré sur cette
délégation et je ne crois pas qu'il soit dans l'esprit du
président ou du comité de déléguer à chacun
des membres par région.
M. Lalonde: Non?
M. Bédard: Non. Il faut qu'il y ait une certaine
cohésion dans les types d'autorisation qui vont être donnés
et aussi pour conserver un contrôle sur ce genre de prise de connaissance
et d'autorisation.
Il faut que ce soit exercé avec rigueur et dans un cadre bien
précis.
M. Lalonde: M. le Président, dans les circonstances, je
pense qu'on doit faire confiance aux structures qui ont été
appelées à prendre la responsabilité de la mise en
application de cette loi et de faciliter son travail. C'est dans cet esprit que
je vais appuyer cet amendement.
Le Président (M. Dussault): L'article 13 est
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Bédard: Cet article a pour objet, premièrement,
de permettre à une personne autre que le directeur de la protection de
la jeunesse, le Comité de la protection de la jeunesse ou l'arbitre
qu'il désigne, de saisir le Tribunal de la jeunesse du cas d'un enfant.
Cette personne ne pourra cependant agir que suite à une décision
à cet effet du directeur agissant de concert avec une personne
désignée par le ministre de la Justice, du comité ou de
l'arbitre qu'il désigne.
Le deuxième effet de cet article a pour objet de permettre, dans
les cas prévus aux paragraphes a) et b) de l'article 74, que le tribunal
soit saisi non seulement par l'enfant ou ses parents, mais aussi par une autre
personne, à la demande de l'enfant, ou à celle de ses
parents.
Cet article a également pour objet de faire une concordance entre
le deuxième et le premier alinéa de l'article pour permettre aux
parents ou à l'enfant de saisir le tribunal d'une décision du
comité.
M. Lalonde: Pour être sûr que je comprends bien
l'article je l'ai lu quelques fois quand on dit, à la fin
du premier alinéa de l'article 74 proposé "ou par une autre
personne qui agit suite à la décision prise par eux de saisir le
Tribunal du cas d'un enfant", est-ce qu'on parle de l'arbitre, du
comité, du ministre de la Justice, du directeur, ou des quatre?
M. Bédard: Prise par eux, dans la première
étape, c'est le directeur de la protection de la jeunesse et le
représentant du ministre de la Justice et, lorsque ces deux personnes ne
s'entendent pas, à ce moment-là, c'est le Comité de
protection de la jeunesse qui décide.
M. Lalonde: Par eux, c'est par le comité et l'arbitre.
M. Bédard: Ou l'arbitre.
M. Lalonde: Non, un instant.
M. Bédard: Par eux, ce sont deux entités, la
première étant le directeur de la protection de la jeunesse et la
personne désignée par le ministre de la Justice, l'autre
entité, c'est le Comité de la protection de la jeunesse, qui agit
en appel lorsque les deux premières personnes ne sont pas d'accord sur
l'orientation à prendre en fonction de judiciariser ou de ne pas
judiciariser. Ce sont ces deux entités.
Il y a également l'article 23f, qui prévoit que le
comité peut désigner un arbitre pour statuer.
M. Lalonde: Vous dites tout d'abord que le tribunal, sauf en cas
d'urgence, ne peut être saisi du cas d'un enfant dont la
sécurité ou le développement est considéré
comme compromis ou à qui on impute un acte contraire à une loi ou
à un règlement en vigueur au Québec que par le directeur
agissant de concert avec une personne désignée par le ministre de
la Justice ou dans les cas visés au paragraphe e) de l'article 23, par
le comité ou l'arbitre qui le désigne ou par une autre personne
qui agit à la suite de la décision prise par eux. Il semble que
ce soit une décision qui doit être prise par le comité et
l'arbitre.
M. Bédard: Ce qu'on veut essentiellement, c'est que le
procureur de la couronne puisse saisir le tribunal lorsqu'une décision a
été prise par l'une ou l'autre de ces instances.
M. Lalonde: Je ne suis pas sûr que ce soit cela que cela
dit mais je voudrais quand même que ce soit applicable, qu'on n'ait pas
de difficulté d'application.
M. Bédard: En tout cas, c'est ce que nous voulons dire. On
peut regarder grammaticalement...
M. Lalonde: Si on conserve le libellé tel quel, est-ce que
le tribunal va refuser un cas qui sera proposé par une autre personne,
quand c'est ni le comité, ni l'arbitre, ni le directeur, ni le
représentant du ministre, qui agit à la suite de la
décision prise par qui? Par le comité, ou par l'arbitre, ou par
les deux?
M. Bédard: L'une ou l'autre des instances
habilitées, soit le comité, soit le directeur de concert.
M. Lalonde: On dit: par l'un ou l'autre. Quand on dit "eux", il
me semble que c'est conjonctif, ce n'est pas disjonctif. Est-ce qu'on ne
devrait pas dire: "suite à la décision prise par l'un ou l'autre
doit saisir le tribunal du cas d'un enfant." Vous allez tout de suite avoir une
objection dans...
M. Bédard: Le danger de la rédaction de "l'une ou
l'autre", c'est qu'on ne voulait pas disjoindre le directeur et le
représentant du ministre de la Justice. On craint qu'on puisse
interpréter "l'une ou l'autre". C'est une instance...
M. Rivest: Oui, mais vous risquez là d'englober beaucoup
plus.
M. Lalonde: Un instant!
M. Bédard: Le libellé de l'article, je pense,
exprime qu'on énumère différentes instances qui sont
habilitées à prendre une décision.
M. Lalonde: J'ai peut-être mal compris, mais ce dernier
membre de phrase, de la façon dont je
le comprends, ne s'applique que dans le cas visé au paragraphe f)
de l'article 23. "... ou, dans le cas visé au paragraphe f) de l'article
23 d'ailleurs, il devrait y avoir une virgule là, après
"23". par le comité ou l'arbitre qui le désigne ou par une
autre personne qui agit à la suite de la décision prise par eux."
"Eux", je ne savais si c'était le comité et l'arbitre.
Le Président (M. Dussault): Vous avez raison, une virgule
est nécessaire après le chiffre "23", oui.
M. Lalonde: Je ne veux pas vous créer de problème,
mais on ne veut pas non plus avoir...
M. Rivest: Si vous enleviez les mots "par eux"?
M. Bédard: Je ne voudrais quand même pas être
plus ambigu.
M. Rivest: Si vous les enleviez, cela le dirait, cela ne
créerait pas de problème.
Une Voix: "... la décision prise."
M. Rivest: "... prise." avec tout ce que comporte la
mécanique en arrière.
M. Lalonde: Ce n'est pas "par eux" que vous devez enlever, c'est
"prise par eux" ou "à la décision de saisir".
M. Rivest: "la décision de saisir".
M. Bédard: "la décision prise", il faut que cela
demeure.
M. Lalonde: Pas "prise", "à la décision de
saisir."
Une Voix: D'accord?
M. Lalonde: J'espère qu'on l'a amélioré, 21
h 45.
M. Bédard: M. le Président, si vous n'y aviez pas
d'objection, j'aimerais que vous me donniez une ou deux minutes, pour
être bien sûr que...
Le Président (M. Dussault): Nous suspendons pour deux
minutes.
M. Bédard: Avec toute notre bonne volonté, on veut
améliorer le texte plutôt que de le...
Le Président (M. Dussault): L'article est suspendu.
Suspension à 21 h 45
Reprise à 21 h 50
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Bédard: Nous aurions un amendement à
proposer...
Le Président (M. Dussault): Nous suspendons à
nouveau pour quelques minutes.
Suspension à 21 h 51
Reprise à 21 h 57
Le Président (M. Dussault): Messieurs, nous allons
reprendre les travaux de la commission. On m'a remis un amendement en deux
points à l'article 14, qui consiste en ceci: Au premier alinéa de
l'article 74, il est proposé: a) d'ajouter une virgule, après le
mot "désigne", à la septième ligne; b) de remplacer, aux
huitième et neuvième lignes, les mots "par eux" par l'expression
"conformément à la présente loi".
Est-ce que je dois comprendre, M. le ministre, qu'après le
chiffre 23, il n'y aurait pas de virgule?
M. Bédard: Pardon?
Le Président (M. Dussault): Est-ce que je dois comprendre
qu'après le chiffre 23, à la septième ligne, il n'y aurait
pas de virgule? C'est ça?
M. Bédard: C'est exact.
Le Président (M. Dussault): D'accord.
M. Rivest: Est-ce que le ministre peut nous expliquer la
précision que cela apporte en mettant "conformément à la
présente loi"?
M. Bédard: Cela enlève l'ambiguïté
qu'avaient décelée les membres de l'Opposition.
M. Rivest: On est satisfait de l'explication du ministre.
M. Lalonde: Est-ce qu'on peut quand même exprimer nos
félicitations aux légistes?
M. Bédard: C'est une explication qui est digne de votre
question.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que...
M. Lalonde: Je pense que cela enlève quand même
l'ambiguïté des mots "par eux". C'est conformément à
la présente loi, donc, tout ce qui est conforme à la loi, c'est
légal, personne n'est contre ça. Dans les circonstances, M. le
Président, la très modeste Opposition va se plier.
M. Bédard: C'est très judicieux, cher Watson!
Le Président (M. Dussault): Alors, cet amendement est donc
adopté?
M. Lalonde: Oui. M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Nous revenons
à l'article 14 tel qu'amendé.
M. Lalonde: Je n'ai pas d'autres remarques sur l'article 14.
M. Bédard: Adopté?
Le Président (M. Dussault): L'article 14, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Lalonde: Adopté, oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 15.
M. Lalonde: C'est la rétroactivité qui nous
préoccupe. Il faudrait que le ministre nous convainque.
M. Bédard: ... toujours une... M. Lalonde:
Pardon?
M. Bédard: II y a une des rétroactivités qui
est nécessitée, parce qu'il faut donner suite à une
entente qui avait été faite dans le passé.
M. Rivest: Laquelle? Celle du 15 avril, du 1er juillet ou du 1er
janvier?
M. Bédard: L'article 3, c'est l'entente...
M. Rivest: Oui, l'entente... (22 heures)
M. Lalonde: Oui, mais l'entente est de 1979. Pourquoi voulez-vous
la "rétroactiver" au 1er janvier 1978?
M. Bédard: Parce que l'entente prévoit que le
paiement commence le 1er janvier 1978.
M. Lalonde: Bon, ça va pour celui-là. Pour l'autre,
on retourne au 1er juillet 1976; on retourne dans le bon temps!
M. Rivest: Vous avez droit à 20 minutes!
M. Bédard: Jusqu'en juillet 1976, la commission avait
interprété le texte de loi comme le prévoyait la
négociation de 1969, le texte signé en 1969. En 1976, une
nouvelle interprétation nous a indiqué que ce n'était pas
correct. Il y a donc des gens qui, depuis 1976, n'ont pas eu la banque de 90
jours ajoutée pour fins d'admissibilité à la retraite.
Donc, ces gens ont eu des pensions différées au lieu d'une
pension active. Il va falloir l'ajuster en conséquence, pour
éviter des préjudices.
M. Fontaine: Cela en fait combien? M. Bédard: Cinq
ou six. M. Lalonde: II n'y a pas de petite cause. M. Bédard:
II n'y a pas de petite injustice.
M. Lalonde: Non, il n'y a pas de petite cause. Je remercie le
ministre pour ces remarques, parce que vous savez que vos remarques vont
paraître au nom du ministre.
M. Bédard: Mais, "pas de petite injustice", ça
vient de moi, c'est ma conviction.
M. Lalonde: Non, mais les autres avant.
M. Bédard: Pour ce qui est des autres; est-ce que vous les
comprenez maintenant?
M. Lalonde: En ce qui concerne l'article 9, pour le 15 avril
1979?
M. Bédard: Le premier membre à temps plein est
entré en fonction le 1er mai et on veut que ça le couvre.
M. Rivest: Je suis satisfait des explications du ministre!
M. Bédard: On pourrait peut-être y repenser à
celui-là.
M. Lalonde: On n'en fait pas une question de vie ou de mort!
M. Rivest: Non, une question de technique!
M. Bédard: Mais toujours importante, parce que ça
concerne les humains.
M. Lalonde: Oui, d'accord: II n'y a pas de petite injustice!
M. Bédard: II n'y a pas de petits humains!
Le Président (M. Dussault): L'article 15 est-il
adopté?
M. Rivest: Oui.
M. Lalonde: Oui, certainement!
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle
l'article 16.
M. Lalonde: Oui, ça va.
M. Bédard: II a 20 minutes et il ne les prend pas!
Le Président (M. Dussault): L'article 16 est
adopté. Si vous permettez, je voudrais revenir à l'article 14 et
demander au ministre s'il pense qu'il faille mettre une virgule avant les mots
"confor-
mément à la présente loi" et une autre virgule
après les mots "conformément à la présente
loi".
M. Lalonde: La réponse du ministre est: Non.
M. Rivest: Quoi qu'il y ait un problème de grammaire?
M. Bédard: Non.
Le Président (M. Dussault): Non? Alors, est-ce que le
projet de loi no 49, Loi modifiant la Loi des tribunaux judiciaires, le
Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes
publics et d'autres dispositions législatives est adopté, tel
qu'amendé?
M. Lalonde: Adopté. M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le rapporteur,
qui avait été nommé pour l'étude du projet de loi
no 49, le député de Laviolette, fera rapport à
l'Assemblée nationale, un rapport séparé, puisqu'il en a
été convenu ainsi.
M. Lalonde: Est-ce que les travaux de la commission sont
suspendus sine die?
M. Bédard: J'avais indiqué, M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): Je n'ai pas reçu
d'ordre en ce sens, M. le député.
M. Bédard: ... dans nos travaux en commission
parlementaire sur les autres projets de loi, que nous aurions peut-être
un article aussi concernant les constituts. Nous avons
préféré procéder par le dépôt d'un
projet de loi...
M. Lalonde: A l'automne?
M. Bédard: Non, dès demain, mais qui ne sera pas
discuté avant la fin de la session.
M. Rivest: Les constituts?
M. Lalonde: Vous ne savez pas ce que c'est?
M. Bédard: Que le député de Jean-Talon ne
nous oblige pas à recommencer la discussion, non?
M. Rivest: Non, absolument pas.
M. Bédard: Avant d'aborder la continuation de nos travaux
concernant le projet de loi 28, est-ce que le président accorderait une
suspension de quelques minutes?
M. Lalonde: D'accord.
Le Président (M. Dussault): II y a consentement pour
suspendre pendant quelques minutes.
Suspension à 22 h 5
Reprise à 22 h 16
Projet de loi no 28 (suite)
Motion priant l'Assemblée nationale de
convoquer
les groupes et individus
intéressés
Le Président (M. Dussault): Nous reprenons les travaux de
la commission. Nous en sommes maintenant au projet de loi no 28, Loi sur la
protection des personnes et des biens en cas de sinistre. Au moment où
nous avons ajourné nos travaux lors de la dernière séance,
nous avions adopté l'article 1a, b, c. Nous avions suspendu d) et, par
conséquent, nous avions suspendu l'article 1. Nous avions ensuite
adopté les articles 2 à 9 inclusivement. Nous avions suspendu les
articles 10,11 et 12 et ensuite, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys avait fait une motion qui se formulait ainsi: "En raison
des réserves sérieuses de la Commission des droits de la personne
sur le projet de loi no 94 dont la commission parlementaire vient de prendre
connaissance, il est proposé qu'un rapport spécial soit fait
à l'Assemblée nationale, l'invitant à convoquer les
groupes et les individus intéressés à donner leur avis
à la commission parlementaire de la justice sur le projet de loi no 28
qui reproduit plusieurs principes et de nombreuses dispositions du projet de
loi no 94."
Sur cette motion, M. le député de Marguerite-Bourgeoys
avait parlé 21 minutes. Il a donc épuisé son temps de
parole. M. le député de Verchères avait parlé douze
minutes et il avait signifié... S'il vous plaît! Il avait
signifié son intention de continuer son intervention lors de la
prochaine séance. C'est donc à M. le député de
Verchères que je remets maintenant la parole. M. le député
de Verchères.
M. Charbonneau: Merci, M. le Président...
M. Rivest: ... pas le député de
Marguerite-Bourgeoys, il a terminé, lui.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys avait terminé et M. le député de
Verchères avait signifié son intention de continuer son
intervention à la prochaine séance. Il lui reste donc huit
minutes. Oui, M. le député de Papineau, sur une question de
règlement, brièvement.
M. Alfred: Est-ce que, par exemple, l'Opposition a accepté
de voter sur l'amendement immédiatement?
M. Lalonde: Non.
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas d'amendement,
vous voulez dire sur la motion.
M. Lalonde: Question de règlement, M. le Président.
On va accepter de voter lorsqu'on aura convaincu le gouvernement du
bien-fondé de notre motion.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Verchères, vous avez la parole.
M. Charbonneau: Je pense que je vais avoir encore besoin de mes
bonnes huit minutes pour expliquer au député de
Marguerite-Bourgeoys et à ses collègues que la motion qu'il a
présentée est une bonne vieille motion dilatoire qui vise
à retarder l'adoption d'un projet de loi qui est bien important pour des
gens. J'avais terminé mon intervention hier en expliquant que retarder
ou empêcher l'adoption de ce projet de loi empêchait notamment que
la loi qui crée un fonds de secours aux personnes sinistrées
puisse entrer en vigueur rapidement. Donc, que ce fonds de secours aux
personnes sinistrées puisse être mis à la disposition de
personnes qui en auraient besoin éventuellement. On ne sait jamais quand
les sinistres arrivent. Je ne voudrais pas être dans la peau des
députés de l'Opposition, si jamais il arrivait un sinistre ici,
à cause de leur attitude en commission parlementaire. Ils devraient
expliquer à l'opinion publique pourquoi le gouvernement n'est pas en
mesure d'offrir les secours qui devraient être offerts, comment le
gouvernement ne serait pas en mesure d'aider les corporations municipales comme
il veut les aider parce que des députés de l'Opposition ont
décidé d'utiliser un projet de loi, qui, au plan politique, ne
porte pas à conséquences, pour essayer d'en faire un débat
dramatique autour des droits et libertés de la personne.
Comme je l'indiquais hier, les députés de l'Opposition
font beaucoup de cas des articles 6, 7 et 8 de la Charte des droits et
libertés de la personne en mettant de côté les articles 1
et 2 de cette même charte, le premier parlant du droit à la vie et
le deuxième du droit des gens à recevoir des secours. Ils ne nous
ont pas expliqué, les députés de l'Opposition, M. le
Président, comment ils pourraient agir et quelle devrait être
l'attitude des secouristes lorsqu'ils ont à faire face à des
situations, à faire évacuer des gens. Ils ont à sauver la
vie d'enfants qui sont menacés parce que les parents ne
perçoivent pas le caractère dangereux de certaines situations.
Ils ne nous ont pas expliqué, les députés de l'Opposition,
comment les secouristes devraient se comporter dans ces situations.
On peut utiliser l'épouvantail des droits et libertés de
la personne, on sait que les députés d'en face sont devenus des
champions, tout à coup, après le 15 novembre, des droits et
libertés de la personne, alors que ce même parti politique est
celui qui a fait emprisonner 500 personnes lors de la crise d'octobre, en 1970,
et qui a permis à des policiers de saisir des livres qu'on retrouvait
dans n'importe quelle bibliothèque et librairie du Québec. Ils
peuvent bien nous parler des droits et libertés de la personne, M. le
Président, mais je n'aimerais pas, comme je l'ai dit tantôt,
être dans la peau de ces députés
lorsqu'éventuellement, un sinistre surviendrait au Québec. On ne
sait jamais quand les sinistres arrivent. Ils auraient privé le
gouvernement des moyens d'agir efficacement, ils auraient privé les
secouristes d'agir efficacement.
C'est dans ce sens que la motion est inacceptable. Elle est d'autant
plus inacceptable qu'on nous demande d'étudier, parce qu'on n'aurait pas
de rapport, semble-t-il. Or, ce qu'il est intéressant de constater,
c'est qu'au mois d'octobre 1978, une question qui avait été
placée au feuilleton par le député de Portneuf, un
député libéral, avait amené le ministre de la
Justice à déposer un rapport complet sur la protection civile du
Québec, les profils, les propositions pour l'avenir. C'est un rapport
d'une trentaine de pages, daté de mai 1977, qui avait été
préparé par le service de planification de la protection civile.
Il explique abondamment le fonctionnement et les problèmes
rencontrés par les secouristes dans différentes occasions.
M. Bédard: L'Opposition n'a pas fait ses devoirs.
M. Charbonneau: L'Opposition, qui nous accusait, M. le
Président, qui accusait le ministre de ne pas avoir fait ses classes et
ses devoirs, c'est elle-même qui voulait cacher sa propre turpitude. Le
député de Marguerite-Bourgeoys, qui aurait pu facilement, en
demandant à un de ses collègues, obtenir le document, lire le
document, nous propose aujourd'hui une motion dilatoire pour essayer de monter
un gros "show", comme ils ont essayé d'en monter un la semaine
dernière sur un projet de loi concernant Radio-Québec, pour
s'attirer des manchettes dans le Montreal Star. C'était peut-être
même préparé d'avance, des manchettes sur les droits et
libertés individuelles, M. le Président.
Je suis convaincu que je n'arriverai pas à convaincre des gens
qui ne visent qu'une tactique de discréditation...
M. Lalonde: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît?
M. Charbonneau: Qui ne visent qu'à discréditer
ça va être plus simple comme ça le
gouvernement actuel en utilisant des projets de loi, finalement, qui
sont...
M. Rivest: Question de règlement.
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît, une question de règlement de la part du
député de Jean-Talon.
M. Rivest: J'invoquerais l'article 100 de notre
règlement...
M. Charbonneau: Vous ne connaissez pas assez le règlement,
après trois semaines, pour invoquer l'article 100 comme ça. Moi,
je me méfie.
M. Rivest: Je connais très bien le règlement, j'ai
assisté le président de l'Assemblée nationale, M. Lavoie,
dans la rédaction du règlement, en compagnie de M. Benoit Morin
et de M. Julien Chouinard.
M. Charbonneau: On s'est fait faire le coup assez souvent.
Le Président (M. Dussault): En quoi consiste votre
question de règlement, M. le député de Jean-Talon, s'il
vous plaît?
M. Rivest: Ma question de règlement, je veux bien que le
député de Verchères impute des motifs à
l'Opposition, ce n'est pas tellement grave en soi, mais la
répétition des motifs...
Le Président (M. Dussault): ... votre affaire, M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: C'est la nouvelle édition.
Le Président (M. Dussault): Un numéro avant.
M. Rivest: C'est parce qu'il y a eu des ajouts et j'ai
été absent de l'Assemblée nationale...
M. Charbonneau: Vous ne connaissez pas votre
règlement.
M. Rivest: ... pendant un certain temps.
M. Bédard: Celui que vous conseilliez dans le temps est
parti.
M. Rivest: Je veux dire bien amicalement au député
de Verchères que je trouve qu'il prête drôlement des
intentions...
M. Lalonde: ... que vous déchirez.
M. Bédard: Oui, parce que vous en avez adopté de
tellement mauvaises...
M. Lalonde: ... combien de fois.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs, le président voudrait bien comprendre l'intervention du
député de Jean-Talon.
M. Rivest: Oui, vous faites bien.
Je veux bien que le député de Verchères prenne
certaines libéralités avec le règlement sur le plan de la
disposition qui parle d'imputer des intentions, il peut le faire, on
connaît le député de Verchères, on est en mesure
d'apprécier ses propos, mais/tout de même, il vient un moment
où le règlement ne peut souffrir une telle insistance de la part
du député de Verchères. Au nom du règlement, je
pense que je dois vous demander de l'amener à parler sur le fond
même de la motion.
M. Charbonneau: Sur la question de règlement.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: II ne faut pas être dupe de l'intervention
du député de Jean-Talon. Je parle effectivement sur le fond. On a
une motion qui vise à reporter l'étude article par article du
projet de loi, jusqu'à ce que la commission ait procédé
à l'audition de personnes. On nous a même fait valoir qu'il
faudrait commander des études...
Le Président (M. Dussault): Je vous arrête, M. le
député de Verchères. J'ai bien pris soin, quand j'ai
reçu cette motion, de dire qu'elle ne pourrait pas avoir pour effet
d'arrêter les travaux de la commission. Même adoptée, cette
motion ne pourrait pas avoir pour effet d'arrêter les travaux de cette
commission.
M. Charbonneau: M. le Président, je ne m'exprime
peut-être pas assez clairement quant au terme "arrêter". J'ai
l'impression que, si on acceptait cette motion pour suspendre les travaux ce
soir, il aurait fallu les suspendre hier...
Le Président (M. Dussault): Même adoptée,
cela ne suspendrait pas les travaux de cette commission.
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, on pourrait adopter tout
le projet de loi, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Si cela avait
été le cas, M. le député de Verchères,
j'aurais jugé cette motion irrecevable.
M. Charbonneau: Dans ce cas-là, M. le Président, il
faudrait peut-être qu'on m'explique... On pourrait adopter tous les
articles du projet de loi et la motion serait, par le fait même, inutile
et superflue.
M. Lalonde: II en appelle de votre décision, M. le
Président.
M. Charbonneau: Je n'en appelle pas de votre décision, M.
le Président, mais vous venez de me donner un argument additionnel pour
montrer comment cette motion est...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Verchères, je voudrais savoir si maintenant vous revenez à votre
temps de parole sur la motion. Je devrai vous dire qu'il vous reste maintenant
deux minutes.
M. Charbonneau: Je vous remercie, M. le Président.
M. Lalonde: II fait un "filibuster".
M. Rivest: S'il survenait un sinistre, par exemple.
M. Charbonneau: M. le Président, je pense que vous venez
d'invoquer un argument additionnel. Si on ne peut pas ralentir les travaux de
cette commission par cette motion, elle est complètement inutile parce
que non seulement on a déjà les études qu'il nous faut, et
les gens de l'Opposition les ont entre les mains. Vous les avez
déjà.
M. Bédard: Cela a été déposé
à l'Assemblée nationale.
M. Charbonneau: Cela a été déposé en
Chambre à l'Assemblée nationale, en octobre 1978, et cela a
été demandé par le député de Portneuf.
M. Rivest: A quelle date?
M. Charbonneau: Vous irez demander cela aux recherchistes du
Parti libéral.
M. Rivest: A quelle date cela a-t-il été
déposé?
M. Charbonneau: En octobre 1978, mon cher monsieur.
M. Rivest: Je n'étais pas membre de l'Assemblée
nationale.
M. Bédard: Vous êtes d'une paresse!
M. Charbonneau: Mais vous étiez là quand
même.
M. Bédard: Vous êtes d'une paresse incroyable!
M. Lalonde: Je l'ai appris par coeur.
M. Charbonneau: Vous l'avez tellement appris par coeur que vous
avez oublié d'en parler hier. C'est sans doute parce que vous ne l'avez
pas vu, M. le Président.
Ce qui est dramatique et je termine par cela c'est que ces
gens voudraient essayer de cacher à la population l'importance de ce
projet de loi pour permettre à des secouristes d'agir en cas de
sinistre. Est-ce qu'ils peuvent prétendre, ces gens de l'Opposition, que
tant qu'ils réussiront à ralentir les travaux, il n'y aura pas de
sinistres au Québec, qu'on va avoir un moratoire sur les sinistres?
Est-ce qu'ils peuvent contrôler les événements naturels, au
point de pouvoir nous dire qu'il n'y a pas de danger, que leur motion pourrait
éventuellement permettre au gouvernement d'être encore plus
efficace et qu'il n'y aurait pas de conséquence, pendant le temps de
ralentissement, sur l'action que pourraient porter des secouristes au moment de
certains sinistres qui pourraient survenir pendant ce temps?
J'ai l'impression, M. le Président, qu'on peut avoir un certain
nombre de talents du côté de l'Opposition, mais pas au point de
garantir et d'arrêter les sinistres naturels qui sont justement, par
définition, imprévisibles. C'est cela qui est dramatique dans
cette motion, on essaie de cacher le bien-fondé du projet de loi, sa
nature même, pour essayer de faire un "show" politique sur les droits et
libertés de la personne, pour pouvoir dire que ce gouvernement est un
gouvernement qui ne se préoccupe pas des droits et libertés de la
personne. Mais, venant de l'Opposition officielle, venant du Parti
libéral, qui était là lors des mesures de guerre et qui a
posé un certain nombre de gestes beaucoup plus graves et tous les
citoyens du Québec sont là pour en juger pour les droits
et libertés de la personne qu'aucun geste qui avait été
posé dans le passé politique du Québec.
M. le Président, on n'a pas de leçon à recevoir sur
les droits et libertés de la personne du député de
Marguerite-Bourgeoys ou de l'Opposition libérale, ou
éventuellement, malheureusement, doit-on le dire, de l'Union Nationale,
qui s'apprête maintenant à intervenir sur ce projet de loi, sur la
motion dilatoire du député de Marguerite-Bourgeoys.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président.
M. Rivest: Je remercie le conférencier. (22 h 30)
M. Fontaine: M. le Président, le député de
Verchères qualifie cette motion de dilatoire. Je ne comprends pas le
député de Verchères. Ce n'est pas une motion dilatoire,
puisque l'ayant dit vous-même tout à l'heure, dans une
décision que vous avez rendue, même si la motion
présentée et présentement à l'étude
était acceptée, cela ne changerait absolument rien à la
bonne marche de nos travaux et nous pourrions continuer à étudier
ce projet de loi tel que prévu. Cela permettrait aux membres de
l'Assemblée nationale de recevoir un rapport spécial de la
commission dans le sens que les députés membres de cette
commission ne sont pas satisfaits de la marche des travaux et demanderaient
à l'Assemblée nationale de se prononcer sur l'opportunité
d'élargir le mandat de la commission aux fins d'entendre certains
groupes, par exemple, l'Union des conseils de comté ou l'Union des
municipalités, pour qu'ils viennent donner leur opinion sur
l'application de ce projet de loi.
M. le Président, d'un autre côté, si on se fiait aux
propos tenus par le député de Verchères, l'Opposition
serait quasiment en train de mettre en danger de mort la population du
Québec. Je pense que les électeurs de mon comté ne me
permettraient pas de faire une telle chose. L'Opposition fait tout simplement
son devoir à l'Assemblée nationale. Que je sache, le fait qu'il
n'y ait pas de loi telle que le projet de loi nous est présenté
actuellement qui soit adoptée, il y a d'autres sinistres qui sont
survenus au Québec...
M. Bédard: Cela fait huit ans que les gens attendent
d'être indemnisés.
M. Lalonde: L'inondation que vous n'avez pas payée cette
année, n'allez pas huit ans en arrière.
M. Bédard: Je vais vous en parler tout à l'heure,
vous allez voir. On en est sur les mesures.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs! M. le député de Nicolet-Yamaska, sur la motion, s'il
vous plaît!
M. Fontaine: M. le Président, le ministre de la Justice
vient de nous donner un exemple. A Saint-Jean-Vianney, il dit que les gens
n'ont pas été indemnisés. Si les gens n'ont pas
été indemnisés, ce n'est pas parce qu'il n'y avait pas une
Loi sur les sinistres, c'est parce que le gouvernement en place à ce
moment-là n'a pas voulu le faire. C'est la même chose dans le cas
des inondations.
Le gouvernement du Québec, par sa Loi sur les sinistres, veut
créer un fonds d'indemnisation. Or, si le gouvernement actuel avait eu
l'intention d'indemniser les victimes de sinistres, il aurait certainement pu,
dans les crédits qui ont été étudiés ce
printemps, en vertu de la loi actuelle, permettre d'indemniser ces
gens-là sans avoir recours à une loi spéciale. Il aurait
pu le faire, cela s'est déjà fait pour les inondations, en 1976.
Le ministre de la Justice, qui est responsable de la protection civile, aurait
certainement pu mettre un programme sur les inondations de 1979 et permettre
aux gens qui ont été inondés ce printemps d'être
indemnisés. Or, le ministre de la Justice n'a pas cru opportun
d'indemniser ces gens-là et, aujourd'hui, on nous arrive avec un projet
de loi et on nous dit: Ce sera un malheur pour la province de Québec si
vous n'adoptez pas cela immédiatement, parce que le fonds
d'indemnisation ne sera pas en marche. M. le Président, cet
argument-là, je ne l'achète pas. Le ministre de la Justice n'a
pas voulu et n'a pas eu l'intention, ce printemps, d'indemniser les victimes
d'inondations. Et ce n'est pas parce qu'on nous présente un projet de
loi comme celui-là qu'on va savoir si elles le seront ou non, puisque le
ministre de la Justice ne nous a jamais mentionné, d'ailleurs, quels
montants seront affectés au fonds qui sera créé par ce
projet de loi.
M. Bédard: ... la loi, on va arriver aux articles, on en
parlera.
M. Fontaine: Vous avez eu l'occasion de vous prononcer, dans un
discours de deuxième lecture, et jamais vous n'avez mentionné
quel montant vous voudriez affecter, dans ce projet de loi, à un fonds
d'indemnisation. Le fonds de secours que le gouvernement veut créer, on
ne sait pas si c'est tout simplement de la frime ou si cela veut dire quelque
chose. D'ailleurs les agissements passés du ministre de la Justice nous
font croire qu'il n'a pas tellement l'intention d'indemniser qui que ce
soit.
M. le Président, je prétends que la loi actuelle,
même si elle n'est pas parfaite, permet quand même des
interventions par l'entremise de la Protection civile pour protéger les
gens en cas de sinistre. Ce n'est pas parce que nous n'adoptons pas
immédiatement ce projet de loi, en essayant de faire peur aux gens,
comme le fait le député de Verchères... On a souvent
reproché au Parti libéral de faire peur aux gens dans certains
cas, mais, actuellement, c'est le député de Verchères qui
emploie cette tactique-là. On ne fera pas peur aux gens. Que le projet
de loi soit adopté ou qu'il ne soit pas adopté, les gens sont
quand même protégés par la Protection civile. Ils ne le
font peut-être pas d'une façon aussi adéquate que si on
avait une loi très bien articulée, non pas une loi comme ce
projet de toi, une loi bien articulée, on permettrait peut-être
une meilleure protection. Avant de procéder ainsi, il faudrait quand
même essayer, avant d'adopter des lois, d'au moins protéger,
sauvegarder les droits et libertés de la personne.
La Commission des droits de la personne a donné son avis quant au
projet de loi no 94, et la suite de ce projet de loi qui est mort au
feuilleton, le projet de loi no 28. La commission dit, dans ses commentaires
que le ministre vient de nous livrer, parce qu'on ne savait même
pas que ces commentaires avaient été formulés par la
commission : "Le gouvernement n'a pas prouvé la
nécessité de l'adoption d'une telle loi. " Avant de passer
à l'adoption de cette loi, il faudrait quand même que le
gouvernement nous prouve que c'est nécessaire d'adopter une telle loi.
La commission disait: "Ajoutons à ces remarques que la
nécessité de l'adoption au Québec d'une loi comme celle
qui est présentée ne nous semble nullement
démontrée. Le droit actuel, tant fédéral que
provincial, contient déjà des mécanismes permettant
d'intervenir dans des situations d'urgence. Au plan de la protection
individuelle des personnes, rappelons l'article 2 de la charte
déjà citée, complétée d'ailleurs par la
récente loi visant à favoriser le civisme; cela a
été adopté par le projet de loi 83, Loi visant à
favoriser le civisme, sanctionnée le 19 décembre 1977. Sur le
plan plus collectif, continuait la commission, du maintien de l'ordre et de la
paix, champ qui, rappelons-le, semble aussi visé par le projet de loi,
des dispositions existent déjà dans le Code criminel, permettant
de mettre fin à une émeute. Les municipalités
possèdent, quant à elles, le pouvoir que vient de confirmer la
Cour suprême du Canada."
M. le Président, la Commission des droits de la personne est bien
claire. Le gouvernement n'a pas encore démontré la
nécessité de l'adoption d'un tel projet de loi. D'un autre
côté, on a essayé de savoir du ministre s'il avait
effectué des études qui lui permettaient... Quand on l'a
demandé au ministre, il nous a dit qu'il n'y en avait pas. Le
député de Verchères nous dit qu'il en avait
déjà déposé à l'Assemblée
nationale.
M. Bédard: II y a d'autres études qui avaient
été faites depuis le projet de loi 94. J'ai tenu pour acquis que
si vous faisiez vos devoirs, si vous preniez vos responsabilités, vous
saviez qu'il y avait déjà un document qui avait été
déposé à l'Assemblée nationale. Je me rends compte
que vous l'ignoriez, par les questions que vous posez...
M. Fontaine: Ce n'est pas cela qu'on a demandé.
M. Bédard: ... au député de
Verchères. Laissez-moi terminer!
M. Fontaine: Non, c'est moi qui ai le droit de parole!
M. Bédard: Vous n'avez même pas pris la peine de
prendre connaissance de ces documents.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît, M. le
ministre. M. le député de Nicolet-Yamaska avait la parole.
M. Bédard: Vous êtes des irresponsables.
M. Fontaine: M. le Président, je me demande lequel des
deux...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs!
M. Fontaine: Je me demande lequel des deux a été le
plus irresponsable lorsqu'on lui a posé des questions, lorsqu'on lui a
demandé s'il avait fait des études. A ce moment, il nous avait
répondu non. C'est le contraire, il y en avait eu.
Le Président (M. Dussault): Un instant! s'il vous
plaît! M. le député de Jean-Talon, sur une question de
règlement. S'il vous plaît, messieurs!
M. Rivest: Messieurs, cela ne s'adressait pas à moi!
Le Président (M. Dussault): A ceux à qui je
l'adressais.
M. Rivest: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Dussault): Vous n'êtes pas un
monsieur?
M. Rivest: Non, ce n'est pas moi qui violais le règlement.
J'invoquais le règlement. Il y a une nuance.
Le Président (M. Dussault): En quoi consiste votre
question de règlement, M. le député de Jean-Talon?
M. Rivest: M. le Président, vous m'avez quelque peu
précédé par votre intervention tout à fait
opportune; c'était pour permettre au député de
Nicolet-Yamaska de s'exprimer librement sans que, de l'autre côté,
on coupe son intervention de toutes sortes de remarques qui sont, dans la
plupart des cas, non pertinentes, alors que les remarques du
député de Nicolet-Yamaska m'appa-raissent tout à fait
pertinentes à la motion présentée par le
député de Marguerite-Bourgeoys.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Nicolet-Yamaska, vous aviez la parole et vous avez toujours la parole.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. D'un autre
côté, on avait demandé également au ministre de la
Justice si d'autres ministres, à la suite de la présentation d'un
mémoire au Conseil des ministres, lui avaient fait des
représentations selon lesquelles on aurait dû consulter avant de
procéder à l'adoption d'un tel projet de loi. Le ministre de la
Justice, il me reprendra si je me trompe, m'avait dit que personne ne lui avait
fait de représentations dans ce sens. Il y a seulement le ministre des
Affaires municipales qui lui a fait quelques remarques, concernant le projet de
loi actuel, et que d'ailleurs, des amendements devaient être
déposés, à la suite de ces remarques.
M. le Président, je pense être en mesure d'affirmer que le
ministre des Affaires municipales a tout dernièrement fait parvenir au
ministre de la Justice un document et, jointe à ce document, une
étude qui a été faite par un légiste des Affaires
municipales, où on informe le ministre de la Justice qu'on aurait
préféré que des consultations aient lieu publiquement
avant de procéder à l'adoption de ce projet de loi; le ministre
de la Justice a reçu des remarques du ministre des Affaires municipales
dans ce sens et ce document du ministre des Affaires municipales incluait
également des amendements au projet de loi no 28.
Une Voix: Vous êtes pas mal mêlés.
M. Fontaine: Cependant, je vais faire remarquer également
au ministre de la Justice vous êtes déjà pas mal
mêlés vous aussi que le document du ministre des Affaires
municipales faisait des amendements au projet de loi, mais seulement
après l'adoption du principe en deuxième lecture et que le
ministre des Affaires municipales n'avait même pas été
consulté avant l'adoption en première lecture de ce projet de
loi.
Je pense, M. le Président, qu'il est important de noter...
M. Bédard: On voit que vous ne savez pas comment
fonctionne un Conseil des ministres. Franchement, vous êtes enfantin,
quand vous dites ça!
M. Fontaine: Oui? Je suis enfantin?
M. Bédard: Bien oui! Le ministre des Affaires municipales
était là, au Conseil des ministres, lorsque des décisions
ont été prises.
M. Fontaine: Mais comment se fait-il, M. le
Président...
M. Bédard: Et n'importe quel ministre peut faire des
considérations additionnelles.
M. Fontaine: ... si le ministre veut me contredire lorsque je dis
que je pense que le ministre des Affaires municipales lui a envoyé des
remarques dans ce sens-là...
M. Charbonneau: Sortez-le, votre...
M. Fontaine: Si le ministre est en mesure de me contredire, qu'il
le fasse, M. le Président.
M. Charbonneau: C'est vrai, sortez-le, votre document!
M. Bédard: Le député de Nicolet-Yamaska
voudrait que les ministres cessent de se parler. Continuez!
M. Fontaine: Non, ce que je vous dis, M. le
Président...
M. Bédard: Continuez votre intervention. Le
Président (M. Dussault): S'il vous plaît!
M. Fontaine: Je pense que le ministre des Affaires municipales a
reçu un document daté du 11 juin 1979...
Une Voix: Cela devient précis.
Une Voix: Ah! le 11 juin 1979...
M. Fontaine: ... qui indiquait au ministre des Affaires
municipales qu'il n'avait pas été consulté et que le
ministre des Affaires municipales aurait aimé qu'une consultation ait
lieu avant de procéder à l'adoption de ce projet de loi. Je pense
que le ministre de la Justice doit avoir ce document en main. Si le ministre de
la Justice veut continuer dans la lignée du gouvernement à
être aussi transparent qu'on le veut, qu'on le dit, en tout cas, qu'il
dépose ce document pour qu'il soit public et que les membres de
l'Assemblée nationale et de la commission parlementaire puissent en
prendre connaissance afin de pouvoir, d'une part, voir si le ministre des
Affaires municipales ne ferait pas des propositions d'amendements qui ne nous
seraient pas fournis par le ministre de la Justice actuellement et, d'autre
part, si le ministre des Affaires municipales ne voudrait pas demander qu'une
consultation ait lieu avant de procéder à l'adoption de ce projet
de loi.
Pour ma part, je pense que cette consultation est nécessaire. Le
rapport que nous demandons, par la motion qui est présentement en
discussion, le rapport spécial que nous voudrions faire à
l'Assemblée nationale permettrait aux membres de la commission de
demander au leader du gouvernement de nous permettre d'avoir un mandat
élargi, afin que des groupes puissent être entendus et viennent
donner leur opinion et plus particulièrement la Commission des droits de
la personne, l'Union des conseils de comté, l'Union des
municipalités, parce que dans ce projet de loi, on donne certains
pouvoirs aux maires, et c'est certain que ces gens auraient des commentaires
à venir formuler quant à l'application de la loi.
J'aurais également, M. le Président, un dernier
commentaire à formuler, à savoir que l'adoption de cette motion
permettrait également, au cours de l'été, si nous pouvions
entendre certains groupes, de voir où en sera rendue, à ce
moment, la discussion concernant les fichiers qui sont constitués sur
les citoyens du Québec. (22 h 45)
II y en a qui rient, de l'autre côté, mais on a suspendu
l'article 10 qui touche justement cet aspect. Même si M. Jacoby nous a
dit que c'était encore à l'étude, il y a plusieurs
articles de presse, parus récemment, qui nous indiquent qu'un
avant-projet de loi sur ces fichiers ou sur ces dossiers de citoyens serait
actuellement en circulation dans les différents ministères du
gouvernement. Cela permettrait peut-être de nous aider à adopter,
entre autres, un des articles de ce projet de loi, qui est l'article 10,
à savoir que les renseignements pourraient devenir publics.
Or, M. le Président, ce sont les quelques remarques que j'avais
à faire quant à cette motion. J'invite, en terminant, le ministre
de la Justice à vérifier s'il n'a pas reçu du ministre des
Affaires municipales des remarques dans le sens que je les lui ai faites tout
à l'heure et je l'invite, s'il retrouve des documents, à nous les
faire parvenir, pour que tous les membres de l'Assemblée nationale
puissent en prendre connaissance.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, j'ai dit ce que j'avais
à dire sur cette dernière question du député de
Nicolet-Yamaska, à savoir que j'avais eu des représentations de
la part d'un de mes collègues, entre autres le ministre des Affaires
municipales. Je dois lui dire que, selon que je suis informé, nous
n'avons reçu absolument aucun document de légiste auquel le
député de Nicolet-Yamaska fait référence.
M. Lalonde: ... le document du ministre... M. Rivest: On a
eu des représentations. M. Lalonde: Le document du ministre?
M. Rivest: ... écrites, les représentations du
ministre des Affaires municipales?
Non, mais le ministre a admis qu'il y avait eu des
représentations, est-ce qu'elles étaient écrites?
M. Bédard: De quoi parlez-vous, de légiste?
Pouvez-vous être plus clair?
M. Lalonde: Non, de documents.
M. Bédard: Ecoutez, ce n'est pas à vous à
parler. Je parle au député de Nicolet-Yamaska, parce que vous
n'avez rien à dire.
M. Fontaine: Je parle d'une lettre du ministre des Affaires
municipales au ministre de la Justice, en date du 11 juin 1979, lettre à
laquelle était jointe une étude d'un légiste des Affaires
municipales.
M. Rivest: Qui concluait à la nécessité de
consultations. L'avez-vous ou en avez-vous été informé?
Là, ça change le débat.
M. Lalonde: Oui, ça change tout.
Le Président (M. Dussault): Vous avez terminé votre
intervention, M. le député de Nicolet-Yamaska. M. le
ministre.
M. Bédard: Effectivement, ce n'est que pour confirmer ce
que j'ai toujours dit: Nous avons eu des représentations de la part du
ministre des Affaires municipales. Je pense que c'est tout à fait
normal, comme le ministre des Affaires municipales et les autres ministres ont
fait des représentations lorsqu'il y a eu la discussion au Conseil des
ministres. C'est l'ordre normal des choses. Des représentations
écrites, je pense que c'est une lettre, selon ce qu'on me dit.
M. Lalonde: Le 11 août?
M. Bédard: Ah là, pour les dates, je ne m'en
souviens pas par coeur. Nous avons...
M. Lalonde: ... représentations...
M. Bédard:... tenu compte, justement, de ces
représentations puisque j'ai déjà déposé
deux amendements à la connaissance...
M. Rivest:... les amendements que le ministre a
déposés répondaient aux demandes du ministre des Affaires
municipales...
M. Bédard: A des points.
M. Rivest: A des points. Pas à tous les points.
M. Bédard: A des points qui étaient soulevés
par le ministre des Affaires municipales.
M. Rivest: Mais pas à tous les points.
M. Bédard: Je ne pense pas que je sois ici...
M. Rivest: Est-ce qu'on pourrait avoir la lettre du ministre des
Affaires municipales?
M. Bédard: Je ne crois pas qu'il soit du tout dans l'ordre
qu'on commence à échanger la correspondance entre les ministres
et à la porter à l'attention de tous les membres de
l'Assemblée nationale.
M. Rivest: Je comprends le ministre.
M. Bédard: Je pense que le ministre des Affaires
municipales a fait son devoir d'émettre certaines...
M. Rivest: Je sais comment on peut fonctionner, mais tout de
même...
M. Bédard: Si vous me laissiez parler, vous, vous pourriez
savoir comment on fonctionne.
M. Lalonde: Je suis au courant.
M. Bédard: Nous, on sait comment vous fonctionnez. On a vu
l'efficacité de votre gouvernement, le 15 novembre 1976.
M. Rivest: Le chômage est-il plus bas ou plus
élevé?
M. Bédard: Le 15 novembre 1976, vous vous en souvenez?
M. Rivest: Le chômage a augmenté...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît! A
l'ordre! M. le ministre, vous avez la parole.
M. Bédard: C'est le Québec qui a la meilleure
performance de...
M. Rivest: L'inflation a diminué, n'est-ce pas!
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Jean-Talon! S'il vous
plaît!
M. Rivest: J'avais la parole...
Le Président (M. Dussault): Non, c'était M. le
ministre qui avait la parole et vous l'avez coupé à deux
reprises. Je vous demande, s'il vous plaît, de le laisser terminer son
intervention.
M. Rivest: On va être éclairé.
M. Bédard: D'ailleurs, ça montre le respect du
député de Jean-Talon pour l'Assemblée nationale et nos
règlements. Cela montre aussi ses interventions, le sérieux des
argumentations qu'il a à faire valoir devant la commission... Oui, sur
la motion, une motion afin de reporter à plus tard certaines
études et l'étude du projet de loi. Le député de
Jean-Talon est en train de nous parler de l'inflation et du taux de
chômage. Je ne vois pas ce que cela a à faire avec le débat
que nous poursuivons présentement.
Le Président (M. Dussault): En quoi consiste votre
question de règlement, M. le député de Jean-Talon?
M. Rivest: J'avais obtenu la parole après l'intervention
du député de Nicolet-Yamaska. Le ministre avait demandé la
parole?
Le Président (M. Dussault): Après le
député de Nicolet-Yamaska, M. le ministre avait la parole.
M. Rivest: Je m'excuse auprès du ministre de l'avoir
interrompu. Je croyais qu'il ne faisait que répondre à la
question du député de Nicolet-Yamaska. Si le ministre a
demandé la parole, je...
M. Bédard: Etes-vous branché? Qu'est-ce que vous
faites?
M. Rivest: Pardon?
M. Bédard: Que voulez-vous?
M. Rivest: On vous a posé la question, à savoir si
c'était possible d'avoir accès aux...
M. Bédard: Vous n'êtes plus dans l'inflation?
M. Rivest: ... commentaires du ministre des Affaires
municipales...
M. Bédard: Je vous ai répondu.
M. Rivest: ... au titre de la correspondance que vous avez eue
avec lui.
M. Bédard: Je vous ai répondu.
Une Voix: Vous n'écoutez pas quand on donne des
réponses.
M. Rivest: Non, vous avez dit non? M. Bédard: Je
vous ai répondu...
Une Voix: Vous n'êtes pas intéressé aux
réponses.
M. Bédard: ... qu'il y avait eu des représentations
écrites, nous en avons tenu compte selon...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jean-Talon, vous aviez demandé la parole sur la motion.
M. Rivest: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Dussault): Vous avez la parole sur la
motion.
M. Rivest: C'est ce que je prétendais depuis cinq minutes
et le ministre de la Justice était rendu je ne sais pas où, en
1974, enfin... Je voudrais dire que le député de Verchères
a eu en partie raison dans son intervention en plaçant effectivement la
motion du député de Marguerite-Bourgeoys au titre des
libertés de la personne. Je pense qu'il a eu parfaitement raison sur cet
aspect, dans la mesure même où le député de
Verchères, avec raison, je le répète, a fait
référence à l'avis qui a été transmis par la
Commission des droits de la personne du Québec. Le député
de Verchères a également eu raison de souligner les articles 5 et
6 que la commission évoque dans son avis et il a eu raison effectivement
de signaler l'existence et... de l'article 1 et 2 et pas tellement des articles
en tant que tels, mais...
M. Alfred: ... au projet de loi.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît, M. le
député de Papineau.
M. Alfred: Je m'excuse d'avoir interrompu le député
de Jean-Talon.
M. Lalonde: Vous retardez les débats et on ferme à
minuit. On n'aura pas le temps.
M. Alfred: Je m'excuse...
Le Président (M. Dussault): Vous êtes excusé,
M. le député de Papineau. Vous avez la parole M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: Je disais que le député de
Verchères a eu raison de placer son intervention dans le cadre de la
Charte des droits et libertés de la personne. J'ai également dit
qu'il avait raison de se référer spécifiquement aux
articles 4, 5, 6 et 7 et qu'il a eu raison également de se
référer aux articles 1 et 2 qui traitent des droits à la
sécurité et à la vie... Oui, c'est ça. Au
secours... Je pense que le député a très bien
situé, dans ce sens-là, les choses qui sont traitées dans
le projet de loi no 28 et je ne pense pas que la motion du député
de Marguerite-Bourgeoys puisse, d'une façon ou d'une autre, remettre en
question ces choses-là. Bien au contraire. Là où je ne
suis peut-être pas prêt à aller aussi loin que le
député de Verchères, c'est lorsqu'il a dit que ce projet
de loi, s'il n'était pas adopté sur l'heure, rubis sur l'ongle,
pouvait causer des dangers imminents ou appréhendés, etc., parce
qu'il y a eu effectivement des sinistres dans divers domaines
antérieurement à la présentation de ce projet de loi et
toutes sortes d'intervenants ont fait en sorte que ces sinistres ont pu
être quand même...
Une Voix: ...
M. Rivest: ... on a pu faire face à des situations comme
celles-là. Il existe des corps de police, il existe des gens dans le
domaine des incendies, il existe la protection civile dont on a
déposé un rapport à l'Assemblée nationale. Il
existe, sur le plan des services hospitaliers, des municipalités qui
sont capables et qui ont pu, dans le passé, répondre à des
urgences de la même nature que celles qui sont traitées dans le
projet de loi no 28. Ce qui est en cause, c'est qu'on essaie et je pense
qu'à l'expérience, c'est l'objectif du ministre de mettre
un peu d'ordre au niveau de tous ces intervenants, de façon à
localiser cela à un endroit qui soit plus opérationnel et qui,
sans doute, pourra améliorer l'ensemble des interventions que chacun des
intervenants que je viens de mentionner a pu faire. Là-dessus, "moi pour
un", je suis sûr que c'est l'opinion de tous les membres de la
commission; personne n'est contre...
M. Alfred: L'expression "moi pour un" est un anglicisme.
Le Président (M. Dussault): La parole est au
député de Jean-Talon.
M. Rivest: Vous ne décidez pas de la question de
règlement?
M. Alfred: ... M. le Président, on dit quant à
moi.
Le Président (M. Dussault): Quelle était
l'expression, M. le député de Papineau, qui n'était pas
française?
M. Alfred: Le député de Jean-Talon a sou-ventefois
employé les mots "moi pour un", "as for me". Je lui demande de parler
français et de dire quant à moi.
Le Président (M. Dussault): Je vous remercie du
renseignement. M. le député de Jean-Talon, vous avez la
parole.
M. Rivest: Est-ce que le député a raison?
Le Président (M. Dussault): Je ne suis pas ici à
titre de linguiste, M. le député de Jean-Talon, vous le savez
bien. Vous avez la parole.
M. Rivest: Pour éviter les questions de règlement,
je dirai quant à moi. Je crois effectivement que la préoccupation
du ministre et du gouvernement me paraît assez juste quant à
regrouper, dans un lieu qui soit plus opérationnel, les interventions en
matière de sinistre.
Encore là, le problème que soulève la motion du
député de Marguerite-Bourgeoys, c'est de bien s'assurer que cela
réponde bien à cet objectif au niveau de la structure de la loi
qu'on propose, et bien des éléments qu'on retrouve dans la loi
vont dans ce sens, je suis prêt à le reconnaître.
Deuxièmement, que cela se fasse parce qu'on joue avec les droits et les
libertés des citoyens, sur le plan du droit à leur
propriété, à bien des égards et là-dessus,
il faut faire attention. Effectivement, dans nos lois, on a un organisme qui a
été créé en 1974 ou 1975 par le gouvernement
précédent. Ce sont un peu les deux balises qu'il faut bien garder
en tête lorsqu'on examine les dispositions d'un tel projet de loi.
C'est exactement sur ces deux points que me semble fondée la
motion du député de Marguerite-Bourgeoys, dans la mesure
où, sur l'aspect des libertés, on demande que cette commission
fasse un rapport intérimaire ou spécial pour entendre la
Commission des droits de la personne, de façon qu'elle nous indique
exactement, un peu dans le sens de l'intervention du député de
Verchères, que ni l'article 5, ni l'article 6, ni l'article 7 ne seront
absolus dans un problème comme celui-là, non plus que les article
1 ou 2.
Il s'agit de trouver un aménagement qui équilibre les
fonctions de protection de la vie et de secours et les autres libertés.
Là-dessus, je pense que l'intervenant privilégié qui
pourrait le faire, c'est la Commission des droits de la personne. Comme on
vient tout juste, à la commission, de recevoir un avis qui porte sur ce
problème, je pense qu'à ce titre, ne serait-ce qu'à ce
titre, la motion du député de Marguerite-Bourgeoys est
très certainement une motion qui devrait être acceptée par
la commission, et dans ce sens, je m'inscris exactement dans la ligne de
préoccupation du député de Verchères qui a
souligné l'équilibre qu'on devait faire entre les article 4, 5 et
6 et 1 et 2.
En second lieu, sur le plan purement opérationnel d'un projet de
loi, de la constitution d'un bureau de la protection civile, d'un lieu qui
intégrerait les intervenants, je pense bien qu'on ne peut pas le faire
simplement par une loi, faite par des légistes, qui émane
uniquement de l'administration publique provinciale en tant que telle. Je pense
qu'étant donné la multiplicité des inter- venants et en
vue d'assurer leur efficacité, comme a souligné
particulièrement cette dimension le député de
Nicolet-Yamaska en se référant à une correspondance entre
le ministre de la Justice et le ministre des Affaires municipales, il faut que
cela soit fait par voie de consultation.
Il faut qu'on soit bien sûr qu'à l'intérieur du
régime juridique proposé par un projet de loi comme le projet de
loi 28, chacun des intervenants, nommément les corps policiers, les
services d'incendie, les services de protection civile qui ont
déjà une expérience remarquable dans ce domaine,
étant donné que c'était quand même l'instrument
privilégié d'action du gouvernement dans le domaine des sinistres
dans le passé... (23 heures)
Même le monde hospitalier, qui accueille des personnes qui ont pu
être blessées, le monde municipal, ou tous les autres organismes
qui peuvent oeuvrer dans le domaine, viennent nous dire très
concrètement, en nous apportant ce témoignage: Nous avions, comme
collectivité, la protection civile. Dans le passé nous avons eu
à faire face à des situations comme Saint-Jean-Vianney, comme le
ministre le disait tantôt. Quelles sont les difficultés
précises qu'on a rencontrées du fait qu'on avait simplement la
protection civile comme intervention, face à une situation comme
celle-là? Quels ont été les bons points, les choses dont
on pouvait disposer, qui étaient positives? Quels ont été
les points sur lesquels, vraiment, nous manquions d'instruments? Ce serait
intéressant d'entendre les gens de la protection civile nous faire part
d'une expertise du passé, de façon qu'on ne puisse pas
dégager simplement dans le vide, créer dans le vide une structure
qui corresponde au vécu des situations et aux besoins réels.
M. Charbonneau: Est-ce que le député me permettrait
une question?
M. Rivest: Oui, sûrement.
M. Charbonneau: Est-ce que vous avez lu le document qui a
été déposé en octobre 1978, sur la protection?
M. Rivest: Je ne l'ai pas vu, parce que je n'étais pas
membre de l'Assemblée nationale au moment où il a
été déposé.
M. Charbonneau: Est-ce que vous accepteriez, dans ce
cas-là de le lire, avant de continuer votre intervention?
M. Rivest: J'arrivais justement au point du député.
Je suis convaincu que dans ce document, la protection civile établit,
comme premier témoin, un tel bilan. Et c'est dans cette perspective,
celle que je décrivais, que se situe ce rapport, d'après ce que
le député de Verchères et le ministre de la Justice nous
ont dit.
Deuxièmement, M. le Président, il n'y a pas que la
protection civile que nous pourrions enten-
dre. Il y a les municipalités. Les municipalités
interviennent face à des situations comme celles-là. Elles ont
des choses à dire, elles ont des expériences vécues. Par
exemple, simplement dans la région de la Beauce, on sait qu'à
chaque année, il y a des problèmes d'inondation. Les corps
municipaux, tout ce qui tourne et qui est intégré aux
activités des corps municipaux, ont une expertise particulière,
un vécu de situations de sinistres. Ce serait très
intéressant de leur demander qu'est-ce qu'ils attendent du gouvernement
du Québec pour améliorer l'efficacité de l'action que vous
avez à prendre, face à des situations d'inondations, au lieu de
laisser simplement, sans doute avec des connaissances que je ne nie absolument
pas et une expérience que je ne veux pas nier, la filière
proprement de l'administration du gouvernement nous livrer sa seule expertise
par le biais d'un projet de loi. Les municipalités en tant que telles
ont des points de vue particuliers à faire valoir, à ce
titre.
C'est la même chose pour les corps policiers et les associations
représentatives des corps policiers. Les corps policiers ont à
intervenir là-dedans. Ils ont peut-être des problèmes ou un
perception du genre d'interventions qui peuvent avoir échappé, de
bonne foi, à ceux-là qui ont conçu un projet de loi comme
celui-là. C'est très important, si on veut assurer
l'efficacité de l'intervention, qu'on aie cette expertise, ce
témoignage et cet éclairage, sur un problème aussi
important. Et là-dessus, j'endosse certainement les
préoccupations du député de Verchères. C'est
important qu'on intervienne de ce côté-là.
Ensuite, on pourrait prendre les corps d'incendie, les pompiers, qui ont
à intervenir. A Montréal, on a connu des problèmes, alors
qu'il y avait une grève des pompiers. Qu'est-ce que ces gens-là
ont à dire? Ils pourraient apporter leur éclairage particulier.
Il ne s'agirait pas d'étirer la liste d'une façon aussi longue.
On pourrait parler également des centres hospitaliers. Comment nos
centres hospitaliers sont-ils en mesure de faire face à des situations
d'urgence, à des sinistres, qui leur amènent dix, quinze ou vingt
personnes blessées?
On crée une loi, on crée un organe central. Et j'imagine
qu'après cela, on dira: Voici, la loi nous impose telle et telle
contrainte, vous êtes obligés de fournir tel et tel service. Tout
ce que la motion du député de Marguerite-Bourgeoys demande, ce
n'est pas une catastrophe et ce n'est pas un sinistre, j'allais dire, mais
c'est simplement...
M. Bédard: ... prochainement. M. Lalonde: De façon
imminente.
M. Rivest: C'est simplement une demande, au fond, une demande du
bon sens. C'est de permettre que la volonté... que j'endosse la demande
du gouvernement de créer un bureau de la protection civile. Les gens qui
ont travaillé avec le ministre, les gens de la protection civile, qui
ont certainement participé à la rédaction de cette loi,
ont apporté une expertise valable à cela. J'en conviens
pleinement. C'est de mettre la volonté politique que le ministre
manifeste et pour laquelle je le félicite et que j'endosse à
l'expertise passée des gens de la protection civile... de façon
que ces choses-là puissent très bien s'arrimer...
M. Charbonneau: Je peux...
M. Rivest: Je veux seulement terminer cette phrase. ... aux
connaissances particulières par l'éclairage particulier de tous
et chacun des intervenants dans une situation de sinistre.
M. Charbonneau: Allez-y donc, oui. Me permettez-vous une
question?
M. Rivest: Ce n'est pas la fin du monde. On demande simplement
que l'on procède de façon à s'assurer que l'on prenne
toutes les précautions nécessaires, étant donné
même la gravité des situations que l'on traite dans ce projet de
loi, de façon que ce soit une bonne loi, une loi pratique, une loi qui
respecte les libertés.
M. Charbonneau: Le député de Jean-Talon, M. le
Président, me permettrait-il...
M. Rivest: Oui, je permets une question.
M. Charbonneau: Je constatais tantôt que le
député n'avait pas pris connaissance d'un rapport. Le
député a-t-il pris connaissance de l'article 11, qui indique que
le bureau aura comme fonction "d'élaborer" et de proposer au
gouvernement une politique de prévention des sinistres et des mesures
d'urgence à prendre en cas de sinistre, et de mettre en oeuvre cette
politique et d'en coordonner l'exécution. Les préoccupations
légitimes du député de Jean-Talon...
M. Rivest: Oui.
M. Charbonneau:... qui fait une très bonne intervention,
sont déjà dans le projet de loi.
M. Rivest: Oui, à une nuance près...
M. Charbonneau: Je comprends qu'il vient aider ses
collègues au pied levé, mais peut-être aurait-il
intérêt à lire l'article 11.
M. Alfred: II fait une dissertation.
M. Rivest: ... Ma foil je commence à m'inquiéter un
peu, M. le Président, mais je m'aperçois que, ce soir, je suis
presque en accord avec le député de Verchères.
M. Lalonde: Non!
M. Rivest: II y a probablement quelque chose chez moi qui a mal
marché.
M. Lalonde: La fatigue!...
M. Rivest: La fatigue probablement, M. le Président, mais
je n'hésite pas à endosser...
M. Alfred: La sagesse...
M. Rivest: ... encore l'intervention du député de
Verchères. La seule nuance que je fais, je veux l'article 11,
très bien effectivement que tout cela se fasse et que les
politiques se fassent en collaboration. Je veux que, dans l'ensemble de la
structure que l'on propose, alors que l'on demande avant le fait de
créer ce bureau tel qu'il est constitué avec les pouvoirs futurs
d'élaboration dans la concertation et tout cela d'une politique
d'intervention dans le domaine des sinistres, je veux bien m'assurer qu'au
niveau... en tant que parlementaires, c'est à cela qu'on a droit, on
doit porter un jugement en connaissance de cause. Donc, ce que je demande,
c'est qu'on fasse simplement intervenir cela ne prendra pas des
siècles, on pourra le faire dans un après-midi l'Union des
municipalités, comme mon collègue de Nicolet-Yamaska l'a dit,
comme peut-être les gens des Affaires sociales qui s'occupent des
établissements hospitaliers, des services d'urgence, comme l'Association
des policiers, les Associations de protection d'incendie, enfin cinq ou six
intervenants-clefs...
M. Alfred: Les deux "s", les trois "s".
M. Rivest: Que les intervenants dans ce domaine-là
viennent nous dire leurs vues. Le projet de loi, nous l'avons vu, et la
Commission des droits de la personne, au titre de ce problème qui est
particulier, sur lequel le député de Verchères a
particulièrement insisté, se prononce, mais je lui signale que ce
n'est pas le seul problème. Qu'ils viennent nous dire: Vous seriez
peut-être mieux... pour notre part, on préférerait d'abord
nous exprimer sur la structure qui est posée ici de façon que ce
soit une structure souple et surtout qui tienne compte du vécu des
situations. Il y en a eu des situations dans le passé. Le
député de Verchères là-dessus, par exemple, je ne
suis pas du tout d'accord, nous disait: Ce projet de loi, s'il n'est pas
arrivé, imaginez-vous ce qui va arriver. On en a des situations...
M. Charbonneau: Des problèmes aussi. M. Rivest:
Oui, on a eu des problèmes... M. Charbonneau: Beaucoup de
problèmes.
M. Rivest: ... mais, d'un autre côté,
arrangeons-nous, puisqu'il y a eu une volonté politique de corriger,
d'intégrer les interventions dans ce domaine-là, tout ce que je
demande au fond, et ce n'est pas un drame épouvantable, c'est qu'avec la
volonté politique du ministre, avec l'expertise des gens de la
protection civile ils ont une expertise, bien sûr en vue
justement de faire face aux objectifs qui sont posés à l'article
11, de vraiment bien leur faire face et de s'assurer que ce sera une politique
efficace. Demandons leur, un après-midi ou pour deux ou trois heures, je
ne sais trop, peu importe, simplement de venir nous dire à nous et aux
autres intervenants, face à un tel type de situation: Cela nous pose tel
type de problèmes. On a eu à faire face à tel type de
situation en raison de nos fonctions propres et particulières. C'est
simplement cela.
M. Charbonneau: Une autre question.
M. Rivest: C'est la protection civile, c'est le point de vue de
la protection civile, mais est-ce que c'est le point de vue...
M. Charbonneau: M. le député de Jean-Talon, est-ce
que...
M. Rivest: La meilleure preuve que c'est... Est-ce que c'est le
point de vue... Prenons par exemple, les établissements hospitaliers.
Votre collègue des Affaires sociales aurait très bien pu vous
dire: En raison de tous les services d'urgence, de la réforme des
services d'ambulanciers, il y aura une dimension apportée.
M. Bédard: Mon collègue des Affaires sociales, je
dois vous le faire remarquer, était présent au Conseil des
ministres et je dois vous faire remarquer...
M. Rivest: Au Conseil, bon.
M. Bédard: ... encore une fois, s'il y en a un qui devrait
le savoir, c'est vous...
M. Rivest: Est-ce qu'il a pris la peine de...
M. Bédard: ... qu'un projet de loi, cela n'arrive pas
comme cela, c'est à la suite d'une décision au Conseil des
ministres...
M. Rivest: Oui, oui, d'accord.
M. Bédard: ... une discussion au Conseil des ministres et
sa décision de déposer un projet de loi.
M. Rivest: Je n'oserais pas demander au ministre combien de temps
cela a pris! Parce que, si cet arrimage est fait, si on se fiait au Conseil des
ministres... Le ministre nous est arrivé avec un projet l'automne
dernier, cela a passé par le même processus, les mêmes
ministres étaient là, et le ministre a été
obligé de retraiter, parce que son projet de loi n'avait pas de bon
sens. Qu'il ne nous amène pas cet argument.
M. Bédard: C'est une erreur bien technique, sur le mot
"appréhender".
M. Alfred: Non, du charriage!
M. Charbonneau: Est-ce que le député de Jean-Talon
me permettrait...
Le Président (M. Dussault): Vous avez encore la parole
pour une minute, M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: J'ai été interrompu par les
amabilités...
Le Président (M. Dussault): J'en tiens compte.
M. Rivest: En fait, le député de Verchères
était très bon ce soir, et spécialement...
M. Charbonneau: Je le sais. D'ailleurs, je voudrais vous poser
une autre question, si vous me permettez.
M. Rivest: Oui, sûrement. A condition que j'aie ma minute
pour conclure.
M. Charbonneau: Vous qui reconnaissez l'expertise du service de
la protection civile, est-ce que vous ne pensez pas, à cause justement
de cette expertise des gens qui ont eu à travailler effectivement avec
différents organismes, les municipalités entre autres, et les
organismes dont vous parlez dans le réseau des affaires sociales et
autres, est-ce que vous ne pensez pas que cet organisme a justement tenu compte
de l'opinion et de l'expérience de collaboration avec ces instances et
vous dites aujourd'hui qu'on n'en a pas tenu compte suffisamment? Je pense que,
si vous reconnaissez l'expérience et l'expertise de la protection
civile, vous reconnaissez effectivement qu'il n'est pas nécessaire de
procéder aux consultations que vous souhaitez, parce qu'effectivement,
avec les années, ces consultations ont lieu dans la pratique. C'est
encore peut-être plus important. Cette expertise s'est effectuée
dans la pratique d'événements difficiles, de sinistres
particuliers. J'ai l'impression qu'on pourrait peut-être passer au vote
par la suite, après votre minute...
M. Rivest: Je vais répondre d'une façon
très... Je reconnais volontiers au député de
Verchères qu'il y a eu, de la part des gens de la protection civile, un
certain nombre de consultations au moment où ils ont
présenté leur programme de développement, d'avenir qui a
été déposé à l'Assemblée nationale,
et sans doute à l'occasion de la présentation du projet de loi.
Ici, M. le député de Verchères, on se trouve à
l'Assemblée nationale. Comme parlementaires, autant vous que moi, on n'a
pas eu connaissance des expertises particulières qui ont probablement
été transmises aux gens de la protection civile. Comme
parlementaires... Parce qu'à ce compte, ce serait facile, on n'aurait
pas besoin de parler là-dessus. Les gens de la protection civile
auraient consulté, on aurait fait une loi. On aurait pu la mettre sur
pied. Comme parlementaires, et pas seulement nous, mais par notre canal,
l'opinion publique, on doit savoir la nature de l'arbitrage qu'ont dû
faire les gens de la protection civile lorsqu'ils font une consultation. Ils
retiennent certains points, ils en écartent d'autres pour
différentes raisons.
M. Charbonneau: On pourrait vous expliquer tout cela à
l'étude article par article.
M. Rivest: On voudrait entendre les gens nous dire: Voici, nous
avons dit déjà par exemple, les municipalités
aux gens de la protection civile qu'il y avait telle et telle chose dont
il fallait tenir compte. Les gens de la protection civile ont retenu, dans le
projet de loi, tel élément, mais n'ont pas retenu tel autre
élément, et nous insistons parce que tel autre
élément pose tel type de problème sur le terrain.
Nous, comme parlementaires qui avons à nous prononcer sur un tel
projet de loi, on peut le faire. C'est ce qu'on fait au fond, finalement. Quand
on a adopté la Loi des collèges, le ministre de l'Education a
fait une tournée à travers la province. Il a rencontré
tous les collèges, mais il a permis, sur invitation, aux cinq ou six
groupes les plus représentatifs de venir donner exactement leur point de
vue sur le projet de loi. Il y avait eu une consultation. C'est de ce type.
M. le Président, je conclus simplement en disant... Non, je
prends seulement ma minute pour conclure.
Le Président (M. Dussault): Je vous laisse dix secondes,
M. le député, pour conclure.
M. Rivest: Je vais conclure très rapidement. Pour les
raisons que j'ai indiquées, malheureusement, dans ma trop courte
intervention...
M. Alfred: Allez-y.
Le Président (M. Dussault): II vous reste trois secondes,
M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: Les silences comptent? Une Voix: Ce sont les
plus éloquentsl
M. Rivest: Je voudrais simplement dire que, là où
je ne suis absolument pas d'accord avec le député de
Verchères, je m'excuse, parce que, vraiment, cela a été
à l'unanimité...
M. Charbonneau: C'est dommage!
M. Rivest: Dans mes trois dernières secondes, entre vous
et moi, M. le député de Verchères, ce sera feu
l'unanimité; là où je ne suis pas d'accord, c'est
lorsqu'il dit que la motion du député de Marguerite-Bourgeoys est
une motion dilatoire. Je ne crois pas que ce soit une motion dilatoire. Je
crois avoir tenté de l'exprimer de mon mieux. Je crois avoir
démontré que c'est une motion qui est nécessaire.
M. Charbonneau: ... pas moins de...
M. Rivest: Compte tenu de l'importance du projet de loi no 28 et
de sa très grande signification au titre des libertés
fondamentales, article 1, article 2, articles 5, 6, 7 et tous les autres... (23
h 15)
M. Alfred: D'accord.
Le Président (M. Dussault): Merci. M. le
député de Papineau.
M. Alfred: M. le Président, j'ai tout entendu. J'ai
entendu tellement de choses! Puissions-nous passer au vote, parce que je me
suis rendu compte que le député de Marguerite-Bourgeoys
s'assoupissait pendant que son collègue de Jean-Talon parlait.
M. Lalonde: M. le Président, question de
règlement!
Le Président (M. Dussault): Oui...
M. Lalonde: D'abord, ce ne serait pas gentil, si c'était
vrai, mais ce n'est même pas exact. J'ai écouté
attentivement, j'allais dire religieusement mon collègue de Jean-Talon
qui a, d'ailleurs, fait une contribution remarquable au débat, et
j'espère que tous les autres députés l'ont
écouté aussi attentivement que moi.
Le Président (M. Dussault): C'était une question de
privilège, M. le député, qui n'est pas permise en
commission parlementaire.
M. le député de Papineau, vous avez la parole.
M. Alfred: M. le Président, puissions-nous passer au
vote.
Une Voix: Très bien!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais donner quelques
raisons, brièvement, pour lesquelles...
M. Rivest: Qu'en reste-t-il, mon cher collègue,
après mon intervention?
M. Ciaccia: II en reste encore quelques-unes. M.
Bédard: A répéter.
M. Ciaccia: A ajouter à votre intervention.
Premièrement, je ne suis pas tout à fait d'accord avec mon
collègue, le député de Jean-Talon, quand il dit que ce
n'est pas une motion dilatoire.
M. Charbonneau: ... le Parti libéral?
M. Ciaccia: Non, quand il dit que ce n'est pas une...
M. Rivest: ... pas de la docilité du député
de Verchères...
M. Ciaccia: Oui.
M. Rivest:... qui approuve un projet de loi, qui a défendu
un projet de loi que le ministre a retiré. Le député de
Verchères défendait ça. Le ministre arrive avec un autre
projet de loi; le député défend ça.
Franchement!
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jean-Talon, votre collègue avait la parole.
M. Ciaccia: Oui, vous ne comptez pas ça sur mon temps, M.
le Président.
M. Charbonneau: ... ma docilité à votre
impétuosité.
Le Président (M. Dussault): Je vais essayer de ne pas le
comparer, M. le député.
M. Ciaccia: Bon! Très bien!
Quand mon collègue, le député de Jean-Talon, dit
que ce n'est pas une motion dilatoire, j'admettrais que c'est une motion
dilatoire, parce qu'une motion dilatoire, par sa nature même, reporte,
cause certains délais, parce qu'on...
M. Charbonneau: ... délais... Entendez-vous, vous vous
contredisez. Ce n'est pas gentil de faire ça à votre
collègue.
M. Rivest: C'est un point de vue. M. Ciaccia: C'est mon point de
vue.
M. Rivest: Si vous respectiez davantage le point de vue de vos
collègues, vous, comme moi, je respecte son point de vue...
M. Fontaine: Question de règlement, M. le
Président.
M. Charbonneau: C'est exactement ce qu'on fait...
M. Rivest: ... et mon collègue respecte mon point de
vue.
M. Alfred: Est-ce qu'il y a unité de pensée?
M. Charbonneau: Entre votre Québec des libertés et
le nôtre, je préfère le nôtre.
M. Ciaccia: Cela peut être...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs! S'il vous plaît, messieurs! Question de règlement de la
part du député de Nicolet-Yamaska.
M. Ciaccia: Ce peut être une motion dilatoire.
M. Charbonneau: Vous êtes tellement partisans que la seule
chose qui vous... c'est le référendum.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît! S'il
vous plaît! M. le député de Nicolet-Yamaska, une vraie
question de règlement, s'il vous plaît!
M. Fontaine: Oui, c'est une vraie question de règlement
qui, en même temps, est une question de directive. Est-ce que vous
auriez, M. le Président, l'amabilité d'expliquer à nouveau
au député de Mont-Royal que la motion qui est en discussion ne
fait pas en sorte de retarder nos travaux, mais qu'elle demande tout simplement
que la commission fasse un rapport spécial à l'Assemblée
nationale et que, de toute façon, les travaux pourraient quand
même continuer, de sorte que ce ne serait pas une motion dilatoire.
M. Ciaccia: Non, ça pourrait être, M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): Si vous permettez, M. le
député de Mont-Royal...
Une Voix: ... répondre à la question...
Le Président (M. Dussault): ... je pourrais vous dire
qu'au départ, en acceptant la motion, j'ai cru bon d'expliquer le sens
dans lequel il fallait l'entendre, puisque c'était dans ce
sens-là que je la jugeais recevable. Mais, si des membres de cette
commission ont besoin davantage d'explications pour comprendre le sens des
mots, surtout ceux qui ont un sens dans notre règlement...
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Dussault): ... je prierais ces membres de
la commission d'aller voir à l'article 56, où on donne les
différentes espèces de motions. Il y en a une,
particulièrement, qui est numérotée 5, qui traite
effectivement des motions dilatoires.
Vous aviez la parole, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Oui, si mes collègues me permettaient de
continuer...
M. Alfred: Une question, M. le Président.
M. Ciaccia: ... peut-être pourraient-ils comprendre
pourquoi j'ai cette opinion...
M. Alfred: Une question.
Le Président (M. Dussault): Un instant, s'il vous
plaît! Un instant! Si vous permettez, M. le député de
Papineau...
M. Alfred: Se pourrait-il, monsieur...
Le Président (M. Dussault): Vous dites que c'est une
question de directive.
M. Alfred: Une question, oui. Se pourrait-il, M. le
Président, que, dans un même parti, sur un même amendement,
il y ait trois opinions différentes?
Le Président (M. Dussault): Je m'excuse, ce n'est pas une
question de directive, ni une question de règlement.
M. Ciaccia: Oui, c'est ça qui fait la force.
M. Rivest: ... monsieur, vous ne savez pas ce que c'est que la
liberté.
M. Fontaine: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lalonde: Oui.
M. Charbonneau: On a subi la liberté libérale en
1970.
M. Fontaine: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Le député de Papineau, M. le
Président, semble assimiler mon opinion à celle du Parti
libéral et je voudrais m'en dissocier.
M. Alfred: Celle de...
M. Charbonneau: ... pour faire oublier 1970.
Le Président (M. Dussault): C'est une question de
privilège qui n'existe pas en commission parlementaire.
M. Charbonneau: 500 personnes arrêtées et
emprisonnées sans mandat. 500.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mont-Royal, vous aviez la parole.
M. Ciaccia: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs! S'il vous plaît!
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais continuer mon
intervention, si vous me le permettez.
Le Président (M. Dussault): Vous avez la parole.
M. Ciaccia: Ce pourrait être une motion dilatoire, mais,
c'est une motion qui, même si elle est dilatoire ou pourrait être
dilatoire, est justifiée, comprenez-vous?
M. Alfred: On comprend très bien.
M. Ciaccia: II y a des motions dilatoires qui sont faites pour le
plaisir de causer des délais, sans justification, quand on veut faire
une obstruction systématique à un projet de loi. Ceci n'est pas
le cas. Il y a des motions qui sont justifiées et je vais vous donner
les raisons pour lesquelles je crois que la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys est justifiée.
Les raisons se trouvent principalement dans l'opinion de la Commission
des droits de la personne.
M. Charbonneau: Le contraire m'aurait surpris!
M. Ciaccia: Nous sommes arrivés en commission de bonne foi
pour étudier le projet de loi. Après que nous eûmes
étudié quelques articles du projet de loi, M. le
Président, on nous apprend qu'il existe des commentaires de la
Commission des droits de la personne sur le projet de loi no 94.
M. Rivest: Après?
M. Lalonde: Parce qu'on l'a demandé à part
ça.
M. Rivest: Je ne le savais pas.
M. Ciaccia: Quand on a lu les commentaires, on voit que ça
s'applique non seulement à 94, mais à plusieurs des termes du
projet de loi actuel.
M. le Président, ça a été une grande
surprise pour l'Opposition officielle d'apprendre que ces commentaires
existent. Non seulement ça, mais quand nous avons lu la conclusion, nous
nous sommes posé de sérieuses questions, parce que, dans votre
projet de loi, c'est un projet de loi pour des situations extraordinaires, vous
enlevez des pouvoirs, vous enlevez des droits, vous accaparez certains pouvoirs
au bureau, au ministre, aux municipalités, aux maires. Ce sont les
individus et la population qui peuvent subir les conséquences de ces
décisions.
Quand on légifère dans ce sens et qu'on se donne des
pouvoirs extraordinaires comme vous le faites dans le projet de loi 28, il faut
qu'il y ait des raisons très spécifiques, il faut qu'il y ait la
protection de tous ceux qui sont affectés. La Commission des droits de
la personne conclut en disant: "Ajoutons à ces remarques que la
nécessité de l'adoption, au Québec, d'une loi comme celle
qui est présentée ne nous semble nullement
démontrée."
M. Charbonneau: Ils sont des spécialistes des droits de
l'homme, mais pas de la protection civile.
M. Ciaccia: Ils sont des spécialistes des droits de
l'homme qui peuvent affecter... Si vous parlez de la protection civile, ils
vous réfèrent à des séries de lois, à des
séries de mesures qui existent, que le gouvernement, que les
municipalités peuvent utiliser pour faire face à des sinistres,
pour faire face à des situations que vous décrivez dans votre
projet.
M. Charbonneau: Ce qui prouve exactement qu'ils ne connaissent
pas ça, la protection civile, parce que...
M. Ciaccia: Oui, mais vous, vous voulez protéger... M. le
Président, j'ai rarement vu...
Le Président (M. Dussault): Vous avez la parole, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci. J'ai rarement vu un gouvernement qui veuille
protéger tout le monde comme le Parti québécois. Il veut
le protéger à tel point que vous allez nous étouffer.
Comprenez-vous? Vous voulez tellement me protéger que vous m'enlevez
tous mes droits. Je dis: Non, attendez, je veux réviser, je veux
regarder ça. Spécialement, je pense, ça aurait
été un peu plus dans nos coutumes si vous aviez produit ces
commentaires de la Commission des droits de la personne avant le début
de l'étude en deuxième lecture. Peut-être y aurait-il eu
beaucoup de députés du côté ministériel qui
auraient posé d'autres questions, peut-être auraient-ils
suggéré des amendements.
M. Alfred: II s'agit bien de la question.
M. Ciaccia: Alors, c'est ça un des buts de la motion du
député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Charbonneau: N'oubliez pas que vous êtes
député d'un comté urbain. Vous n'avez pas d'inondation
dans le comté de Mont-Royal, mais chez nous il y en a.
M. Ciaccia: Je vous lis une autre conclusion... M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Verchères, s'il vous plaît!
M. Ciaccia: Où j'habite, à Pointe-Claire, il y a
des inondations, ma propriété est inondée toutes les
années, mais ce n'est pas une raison pour moi de donner au maire le
droit de démolir ma maison parce qu'elle est inondée. Est-ce
clair? Si le maire veut venir démolir ma maison parce qu'elle est
inondée, je dis non.
M. Charbonneau: Si vous ne voulez pas sauver vos enfants, parce
que vous ne croyez pas que c'est dangereux qu'est-ce que vous allez faire?
M. Ciaccia: Je voudrais avoir des mesures protectrices, je
voudrais...
M. Lalonde: Voulez-vous arrêter de l'interrompre, s'il vous
plaît!
M. Charbonneau: Vous avez fait la même chose tantôt,
arrêtez donc de jouer à la vierge offensée...
M. Lalonde: Vous êtes tannant, à un moment
donné.
Le Président (M. Dussault): Messieurs, s'il vous
plaît! Vous avez la parole, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président.
M. Alfred: M. le Président, une demande de directive.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Papineau.
M. Ciaccia: La loi n'est pas encore adoptée...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît, M. le
député de Mont-Royal, une demande de directive, qui,
j'espère, en sera une de directive!
M. Alfred: M. le Président, je vais vous dire une chose;
à deux moments, j'ai entendu deux interprétations
différentes du même député de Mont-Royal.
M. Rivest: Vous parlerez après, vous le direz
après, laissez-le donc parler.
M. Ciaccia: Critiquez-moi après.
M. Alfred: Je veux savoir de quoi il parle.
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas de directives...
Vous avez la parole, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président.
M. Fontaine: Chaque fois que vous ouvrez la bouche, c'est pour
dire des bêtises.
M. Ciaccia: II y a une autre conclusion de la Commission des
droits de la personne. Imaginez-vous que le projet de loi qui donne tous ces
pouvoirs au gouvernement n'est pas encore adopté et regardez les
pouvoirs qu'il accapare durant la discussion. Imaginez-vous ce qu'il va nous
faire quand le projet de loi sera adopté!
M. Charbonneau: Arrêtez donc!
M. Ciaccia: Une autre conclusion de la Commission des droits de
la personne dit ceci: "Certaines des dispositions du projet de loi soumis
semblent poursuivre des objectifs qui sont déjà comblés
par ces pouvoirs et la preuve ne nous semble pas faite que des mesures
additionnelles soient nécessaires, compte tenu des menaces qu'elles font
peser sur les libertés fondamentales."
M. le Président, je crois que seulement ce paragraphe, seulement
ces commentaires de la Commission des droits de la personne devrait être
assez pour convaincre le gouvernement d'accepter, même si c'est
tardivement, la motion du député de Marguerite-Bourgeoys. Vous
nous demandez d'étudier un projet de loi quand nous avons seulement la
moitié ou le quart, où nous n'avons pas tous les renseignements,
toutes les informations. L'érosion des droits, ça n'arrive pas du
jour au lendemain, ça arrive un peu à la fois par des projets de
loi tels que celui-ci; ça cause des précédents et, avant
d'accepter de donner certains pouvoirs, soit au gouvernement, soit au bureau
qui est créé dans le projet de loi, soit aux
municipalités, je pense qu'il serait nécessaire de convoquer la
Commission des droits de la personne, de convoquer les autres organismes, les
autres individus tels que décrits dans la motion du député
de Marguerite-Bourgeoys, pour nous éclairer, pour nous faire
connaître les dangers possibles, afin que nous puissions les inclure dans
cette loi. Il est inutile de nous dire qu'on va l'étudier article par
article. On ne sait pas, à ce moment-ci, quelles sortes d'amendements,
de recommandations, de propositions nous pourrions ou nous devrions faire pour
bonifier le projet de loi.
Nous allons l'apprendre si nous pouvons convoquer les personnes
mentionnées dans la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys. Elles pourront nous dire: Voici tel danger, voici ce que
vous devriez faire, voici telle protection, voici un pouvoir qui n'est pas
nécessaire. A ce moment-là, nous aurons accompli notre devoir,
nous aurons rempli nos responsabilités envers ceux qui seront
affectés par le projet de loi et nous n'aurons pas créé un
précédent extrêmement dangereux; parce que c'est bien
facile, on adopte des projets de loi l'un après l'autre, on crée
structures par-dessus structures, des organismes, des fonctionnaires... Il va
arriver, à un moment donné, qu'on va se demander... On va
être dans la confusion complète dans l'administration du
gouvernement. En plus, on va nous citer dans...
Quand arrivera un autre projet de loi où on enlève une
certaine liberté à ceux qui sont affectés, qu'est-ce que
le gouvernement nous dira? Il y a un précédent dans le projet de
loi no 28, on l'a déjà fait. Il va nous citer le projet de loi no
28 pour justifier...
M. Rivest: C'est un bon argument.
M. Ciaccia: ... Impliques-tu que les autres n'étaient pas
bons?
M. Rivest: Non.
M. Alfred: ... de confusion chez les libéraux.
M. Ciaccia: Non, c'était...
M. Rivest: C'est l'expression d'une liberté. M.
Ciaccia: Exactement...
M. Lalonde: On n'est pas des valets serviles du pouvoir.
M. Rivest: ...
M. Ciaccia: Ils vont nous citer ce projet de loi comme
précédent, comme une raison pour laquel-
le nous ne devrions pas nous opposer à une autre mesure qui
enlève certains des droits fondamentaux qui sont
spécifiés, qui sont protégés, qui sont
mentionnés dans la Charte des droits et libertés de la personne.
C'est extrêmement dangereux. Même si c'est la fin de la session, on
ne devrait pas se faire bousculer par le gouvernement, on devrait
essayer...
M. Alfred: ...
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Bédard: Vous ne vous rappelez pas le temps où
nous étions dans l'Opposition? C'était une autre sorte de
bousculade jusqu'au mois d'août...
M. Ciaccia: Quand vous étiez... Un instant...
Je n'ai pas fait une motion pour parler de la seule langue officielle et
faire parler tous mes collègues là-dessus; c'était positif
en mosus.
M. Alfred: ...
M. Ciaccia: On essaie de faire convoquer des personnes pour nous
éclairer sur les termes de ce projet de loi. Ecoutez...
M. Charbonneau: Vous ne voulez pas nous écouter. (23 h
30)
M. Ciaccia: Si ça ne vous fait rien, sans manquer de
respect envers le député de Verchères, vous avez des
connaissances, mais je préférerais avoir l'avis d'autres
personnes, en plus des vôtres. Je ne veux pas mettre de côté
vos commentaires, mais je voudrais avoir les commentaires d'autres
organismes.
M. Bédard: Avez-vous lu le document qui a
été déposé à l'Assemblée nationale,
en 1977, par la protection civile?
M. Ciaccia: Non, je ne l'ai pas lu, mais j'ai lu les commentaires
de la Commission des droits de la personne qu'il a fallu qu'on vous arrache;
comprenez-vous?
M. Bédard: Avez-vous lu la conclusion? On va en parler
tout à l'heure.
M. Ciaccia: Ce commentaire de la Commission des droits de la
personne est daté du mois de décembre 1978, beaucoup après
le document, cela s'applique à beaucoup de termes et de conditions du
projet de loi no 28. Je m'oppose aux atteintes aux droits fondamentaux du
projet de loi, pour ne pas l'accepter et ne pas l'étudier de cette
façon. Si vous pensiez que c'était... Pourquoi n'avez-vous pas
donné ces commentaires? Pourquoi n'avez-vous pas déposé
à l'Assemblée nationale, pour que tous les
députés... Savez-vous, la Commission des droits de la personne
n'est pas un organisme qui appartient au Parti québécois, au
gouvernement, c'est un organisme public. Quand elle émet un avis, c'est
pour tout le monde, spécialement les membres de l'Assemblée
nationale.
M. le Président, je pense que, pour ces raisons, pour les raisons
qui sont mentionnées, les commentaires de la Commission des droits de la
personne, on devrait... Si le gouvernement est réellement de bonne foi
et n'a pas d'autre motif, pourquoi ne pas convoquer les personnes
mentionnées, les intéressés, pourquoi ne pas les inviter,
pourquoi pas?
Il me semble que vous pourriez ajouter quelque chose de positif à
votre projet de loi. Quand vous dites, à la page 4 il ne faut pas
seulement lire la page 4, il faut lire tous les commentaires de la commission,
parce que, même ici, à la page... Au sous-paragraphe 6, on dit:
"Cette mesure apparaît davantage de nature inquisitoriale que
protectrice. En effet, dans le cas d'un sinistre, au sens propre du
terme...
M. Lalonde: Inquisition...
M. Ciaccia: ... ils veulent dire, non pas la définition du
mot "sinistre" d'après le projet de loi no 94, au sens propre,
d'après la définition que vous avez donnée dans le projet
de loi no 28, avec les changements qu'on a apportés, qu'on vous a
suggérés, et cet article a été suspendu, il n'a pas
encore été accepté.
Une Voix: Le ministre a des amendements. M. Ciaccia:
Inquisitoriale, voyons! M. Lalonde: Inquisition.
M. Ciaccia: Ce ne sont pas des libéraux qui font partie de
cette commission, ce sont des gens objectifs.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs...
M. Bédard: ...
M. Ciaccia: On est malhonnête; on veut protéger la
population, on est malhonnête; on n'est pas d'accord avec le
gouvernement, on est malhonnête.
Le Président (M. Dussault): Puis-je inviter les
collègues de M. le député de Mont-Royal à
collaborer pour qu'il ait la parole? Merci.
M. Ciaccia: M. le Président... Une Voix: Avez-vous
terminé?
M. Ciaccia: Pour le moment, je pense que je vais arrêter
mon intervention ici.
Le Président (M. Dussault): Merci, M. le
député de Mont-Royal. Il n'y a pas d'autres intervenants. M. le
ministre.
M. Bédard: M. le Président, je pense qu'au
début de l'étude de ce projet de loi, je m'étais
exprimé dans ce sens et je pense que tous les membres de la commission
étaient d'accord pour dire qu'il s'agissait de l'étude d'un
projet de loi délicat, important. Je ne suis pas ici pour minimiser
l'importance du projet de loi, mais je remarque que les députés
de l'Opposition font preuve d'un manque de préparation qui frise le
manque de responsabilité, par rapport à l'étude de ce
projet de loi.
Si les membres de l'Opposition avaient pris la peine de parcourir le
document qui a été déposé, non pas par le
gouvernement, mais par les officiers de la protection civile, au mois de
décembre 1977, à l'Assemblée nationale, ils auraient pu
être à même de constater l'ensemble des arguments qui
étaient invoqués, non pas par le gouvernement, mais par la
protection civile du Québec, arguments selon lesquels il y avait une
nécessité qu'on mette fin à l'incertitude du statut dans
lequel ils se sont trouvés, jusqu'à maintenant.
Vous auriez été à même de constater que la
protection civile s'exprimait dans le sens que l'absence de statut
créait une situation d'incertitude qui les empêchait, dans bien
des cas, d'intervenir efficacement, en fonction, non pas de brimer les droits
et libertés des individus, mais en fonction de leur porter secours, de
la façon la plus efficace possible, la plus rapide possible. Egalement,
les membres de l'Opposition auraient été à même de
constater, par une lecture très rapide de ce document on se rend
compte qu'ils n'en ont même pas parcouru une seule ligne...
M. Lalonde: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je voudrais bien attendre la fin de l'intervention du
ministre pour rectifier les faits, mais il y en a deux qui ont
déclaré... Moi, j'ai pris connaissance de ce document lorsqu'il a
été déposé...
M. Bédard: C'est encore plus grave.
M. Lalonde: Je l'ai relu lorsque vous avez déposé
le projet de loi no 94.
M. Bédard: C'est encore plus grave, comme cela.
M. Lalonde: Et ce n'est pas la réponse aux
interrogations.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît! M.
Bédard: Vous avez terminé?
M. Lalonde: Ce n'est pas la réponse aux interrogations qui
sont posées par la Commission des droits de la personne et sur les
pouvoirs exorbitants que vous donnez dans votre projet de loi.
M. Bédard: On reviendra à l'avis de la Commission
des droits de la personne. Et je vais vous montrer jusqu'à quel point
vous êtes des exploiteurs. Vous êtes des exploiteurs de tous les
avis de la Commission des droits de la personne. Vous ne vous souciez en aucune
façon des droits et libertés de la personne, l'Opposition
libérale.
M. Lalonde: C'est effrayant.
M. Bédard: Au contraire, vous exploitez les avis qui sont
émis par la Commission des droits de la personne.
M. Lalonde: II ne faudrait pas en parler? Vous ravalez la
commission à ce niveau.
M. Bédard: Vous les interprétez de toutes les
façons imaginables pour laisser percevoir...
M. Ciaccia: Vous savez lire comme nous. M. Bédard: Vous
avez eu l'occasion de parler.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs! Le ministre a maintenant la parole.
M. Bédard: Permettez qu'on vous réponde. Vous avez
peur qu'on vous réponde?
M. Lalonde: Vous allez trop loin.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs! Le ministre a la parole.
M. Bédard: Je vous le répète... Non, je ne
vais pas trop loin. Entre autres, le député de
Marguerite-Bourgeoys et je l'ai démontré lors de
l'étude du projet de loi 92...
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Jean-Talon! A l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Mont-Royal.
M. Bédard: Je l'ai montré, quand on a fait
l'étude du projet de loi no 92, jusqu'à quel point vous
étiez, vous continuez d'être des exploiteurs. Et je le dis, non
pas des défenseurs des avis de la Commission des droits de la personne,
mais des exploiteurs de ces avis. Et je vais vous le démontrer à
part cela.
M. Rivest: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît, M. le
ministre. Question de règlement de la part du député de
Jean-Talon. Une vraie question de règlement et non pas une question de
privilège, qui n'est pas permise en commission.
M. Rivest: La question de règlement est la suivante.
M. Bédard: Vous pouvez bien intervenir. Vous nous
empêchez de vous répondre.
M. Rivest: Je ne commenterai pas ce que dit le ministre.
Le Président (M. Dussault): Vous avez la parole, M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: La seule chose, c'est que la Commission des droits de
la personne, qui est une institution qui relève...
Le Président (M. Dussault): Vous argumentez sur le fond.
En quoi consiste votre question de règlement?
M. Rivest: C'est une institution qui relève de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Dussault): Cela n'a pas de rapport.
M. Rivest: Et je crains que...
Le Président (M. Dussault): Ce n'est pas une question de
règlement, M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: C'est une question de règlement.
Le Président (M. Dussault): J'essaie d'éviter les
allongements inutiles, surtout sur de fausses questions de
règlement.
M. Rivest: Je n'ai pas encore formulé ma question.
Le Président (M. Dussault): En quoi consiste votre
question?
Jusqu'à maintenant, j'avais la preuve que ce n'était pas
une question de règlement.
M. Lalonde: II a dit trois mots.
M. Rivest: J'ai dit que la Commission des droits de la personne
relève de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Dussault): Ce n'est pas une question de
règlement.
M. Rivest: C'est la prémisse, d'accord?
Le Président (M. Dussault): Cela prouve hors de tout doute
que ce n'est pas une question de règlement que vous invoquez, M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: Je n'ai pas complété.
Le Président (M. Dussault): C'est de l'argumentation.
M. Bédard: Vous vous êtes exprimé
tantôt, on vous a laissé vous exprimer.
Le Président (M. Dussault): Avant que vous continuiez, je
voudrais que vous me disiez en quoi vous invoquez une question de
règlement. C'est quoi, le règlement je ne vous demande pas
le numéro qui vous permet d'intervenir actuellement?
M. Rivest: La Commission des droits de la personne est une
institution qui relève de l'Assemblée nationale; comme membre de
l'Assemblée nationale, je crois qu'on a le droit de formuler
l'inquiétude que nous avons...
Le Président (M. Dussault): Je vous arrête, M. le
député de Jean-Talon. Je m'excuse. Mais vous êtes en train
de me prouver davantage que ce n'est pas une question de règlement. Ce
serait tout au plus une question de privilège, qui n'est pas permise
ici. Et encore, ce ne sont pas vos droits de parlementaire qui seraient
vraiment brimés, mais ceux de la commission, s'ils l'étaient
vraiment.
Je m'excuse, mais je n'accepte plus, M. le député de
Jean-Talon... Sur des paroles que vous avez dites, vous avez été
mal interprété.
M. Rivest: Je m'excuse auprès du ministre. M. Lalonde:
Continuez. Vous étiez bien parti.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Lalonde: Vous n'avez pas l'air d'un ministre, mais
allez-y.
M. Bédard: Continuez d'ergoter, cela vous embête,
cela vous embête, cela vous embête.
M. Lalonde: ...
Le Président (M. Dussault): A l'ordre, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys!
M. Bédard: Oui, justement, c'est comme ministre
responsable de la Commission des droits de la personne...
M. Lalonde: ... par le projet de loi 1.
M. Bédard: ... que je m'oppose, M. le Président,
que je m'insurge contre les attitudes continuelles du député de
Marguerite-Bourgeoys, encouragé et imité en cela par les autres
députés de l'Opposition libérale qui essaient de se faire
les défenseurs des droits et des libertés individuelles, alors
que s'il y en a qui ont foulé au pied ces droits et libertés
individuelles, c'est bien vous de l'Opposition libérale, dans le temps
que vous étiez au gouvernement. Il y en a qui vous ont rappelé la
crise d'octobre. Il y en a d'autres qui vous ont rappelé le projet de
loi 41 et je pourrais vous rappeler bien d'autres exemples encore.
Le Président (M. Dussault): A l'ordre! S'il vous
plaît! S'il vous plaît! M. le ministre. Question de
règlement, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Article 99. Je ne faisais pas partie du gouvernement
en 1970, M. le Président. Je me suis présenté en 1973. Je
ne faisais même pas de politique en 1970, M. le Président, je
pratiquais le droit.
Une Voix: Vous reniez vos collègues.
M. Ciaccia: Je ne renie personne, mais ils nous font des
accusations.
Le Président (M. Dussault): Ce n'est pas une question de
règlement.
M. Ciaccia: Oui, le paragraphe 8 de l'article 99 ainsi que le
paragraphe 9 disent qu'ils ne peuvent pas nous porter des accusations, nous
imputer des motifs. Il nous imputent des motifs et, après, ils nous
accusent d'exploiter les droits individuels. Regardez ce qu'ils nous font.
M. Bédard: Ces gens de l'Opposition peuvent dire que dans
des projets de loi, le gouvernement veut brimer les droits et libertés
individuelles et ils n'imputent de motifs...
Une Voix: C'est la commission qui le dit.
M. Bédard: Non, au contraire, ce n'est pas le cas, ce
n'est justement pas le cas. Vous êtes des exploiteurs. Je vous le dis
avec conviction à part cela, vous êtes des exploiteurs des avis de
la Commission des droits de la personne. Vous n'avez jamais pris le temps de
lire comme il faut un avis au complet, de l'interpréter
honnêtement. Tout au long de l'étude du projet de loi 92,
concernant les référendums, j'ai été à
même de constater jusqu'à quel point vous étiez là
non pas pour essayer de comprendre les avis de la Commission des droits de la
personne, mais pour les déformer, pour essayer de déformer les
intentions gouvernementales.
M. Rivest: Question de règlement.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît!
Question de règlement, M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: Question de règlement pertinente. J'invoque le
règlement.
Le Président (M. Dussault): Je tiens à
préciser, M. le député de Jean-Talon, que je tolère
de la part du parti ministériel les mêmes choses que j'ai
tolérées de la part des partis de l'Opposition.
M. Rivest: Ce n'est pas justifié. Ce n'est pas
justifié, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Votre question de
règlement.
M. Rivest: Ma question de règlement, c'était de
demander au ministre par votre intermédiaire de revenir à la
motion.
M. Bédard: Quand je parle des opinions de la Commission
des droits de la personne, j'espère que je suis dans le sujet. C'est de
cela dont on nous entretient depuis le début de la soirée, M. le
Président.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, le député
de Marguerite-Bourgeoys et le député de Jean-Talon qui prend de
mauvaises habitudes très rapidement, on s'en aperçoit, et le
député de Mont-Royal également, lui qui est un
spécialiste encore de la déformation des avis de la Commission
des droits de la personne...
Le Président (M. Dussault): II n'y a pas de question de
privilège en commission parlementaire, M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Oui, mais j'ai tout de même droit à mes
habitudes.
Une Voix: Gardez-les, vos mauvaises habitudes.
M. Bédard: Ils se permettent de ne citer que des phrases,
souvent même pas toutes les phrases dans les avis de la Commission des
droits de la personne, pour en arriver simplement à un objectif qu'ils
poursuivent, celui de déformer encore une fois les avis, parce que la
Commission des droits de la personne...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît!
M. Bédard: C'est dans le projet de loi 94, parce que le
projet de loi 28 a donné suite justement à une des
recommandations principales de la Commission des droits de la personne. Ce
n'est pas n'importe quelle recommandation, la recommandation principale, parce
que la Commission des droits de la personne explicitait dans le sens que le
noyau du projet de loi consistait dans la définition et la signification
qu'on pouvait donner au mot "sinistre".
Dans le projet de loi 28, nous avons changé cette
définition-là. Même l'Opposition officielle est d'accord
pour dire que cette définition-là est non seulement meilleure,
mais encadre mieux les situations que nous voulons viser. La Commission des
droits de la personne dit justement, dans son opinion, que toutes les remarques
qu'elle fait par après sont conditionnées par la
définition qu'on donne au mot "sinistre". (23 h 45)
Cette définition a été changée. La
Commission des droits de la personne est beaucoup plus objective que n'essaient
de l'être les députés de l'Opposition. La Commission des
droits de la personne le dit textuellement, comprend des situations, elle. Elle
sait qu'une loi concernant des situations exceptionnelles amène
nécessairement l'obligation de prendre des moyens exceptionnels pour
contrer ces situations. La commission le dit dans son avis à la page 2,
et je le cite: La
commission est consciente du fait que des situations d'urgence puissent
justifier lisez donc comme il faut les avis; vous allez comprendre
après cela que des atteintes soient portées à des
droits. Elle comprend cela, la commission. Les membres de l'Opposition
officielle ne veulent même pas comprendre cela au départ, ce qui
explique jusqu'à quel point l'étude de ce projet de loi n'est pas
faite d'une façon sérieuse par les membres de l'Opposition. Je le
sais, c'est un projet délicat. Je sais aussi, par exemple, qu'il y a un
problème qui est explicité, dans un document, par la protection
civile, non pas par le ministre de la Justice, non pas par les membres du
gouvernement, mais par la protection civile qui explique que l'absence de
statut dans laquelle ces gens sont, leur crée une situation
d'incertitude qui les empêche d'être efficaces lorsqu'il faut
porter secours à des personnes qui sont dans le besoin immédiat
et qui reconnaît la protection civile... Je vous ai laissé parler,
le député de Nicolet-Yamaska, laissez-nous parler! Vous allez
peut-être venir à comprendre quelque chose et à commencer
à étudier sérieusement ce projet de loi.
M. Fontaine:... à leur disposition quand ils en ont
besoin.
M. Bédard: Ce dont vous avez peur, l'Opposition, c'est
d'étudier le projet de loi, parce que vous allez être
obligés de prendre vos responsabilités. Vous allez être
obligés d'accepter qu'il y a des moyens exceptionnels qu'il faut prendre
pour contrer des situations exceptionnelles. C'est de cela que vous avez peur,
prendre vos responsabilités. Parce que vous n'avez pas pris vos
responsabilités, le Parti libéral, entre autres, depuis des
années, la protection civile est obligée de dire qu'étant
donné qu'on ne s'est pas occupé d'elle, qu'on ne lui a pas
donné un statut, qu'on n'a pas encadré son action, ni d'une
façon législative, ni de quelque manière que ce soit, elle
n'est pas capable de travailler efficacement. Ce n'est pas pour défendre
les membres du gouvernement. C'est pour porter secours à des personnes
qui sont dans le besoin. Vous n'êtes pas capables de le comprendre. Ne
nous dites pas que c'est vrai. Vous ne comprenez pas. Vos interventions sont
très claires. Justement, si on n'avait pas toujours à corriger
les incuries, l'inertie du gouvernement libéral
précédent... Je vais vous en donner une preuve tout de suite!
Qu'est-ce qu'il dit, si vous avez lu ce document, entre autres le
député de Jean-Talon, qui ergote depuis vingt minutes et qui n'a
même pas pris la peine de lire le document de la protection civile...
M. Charbonneau: Vous parliez de parlementaires tantôt,
faites vos classes avant de venir à une commission parlementaire!
M. Bédard: Instruisez-vous avant de parler! Ou tout au
moins, ayez l'indulgence d'écouter ceux qui parlent en connaissance de
cause. Si vous aviez lu ce document, vous seriez à même de
constater que nous ne faisons que corriger une inertie des gouvernements
précédents qui a empêché l'efficacité de la
commission. Allez à ses conclusions! Ce n'est toujours pas long à
lire, c'est un paragraphe! Avez-vous le coeur d'y aller! Personne! Restez bien
tranquilles, ne lisez rien et, après cela, faites seulement retarder
l'adoption du projet de loi...
M. Charbonneau: ... vous ne l'avez même pas lu.
M. Bédard: ... retarder le moment où vous devrez
prendre vos responsabilités. Je vous le dis, on va y tenir à ce
projet de loi, on va l'adopter, on va vous obliger à prendre vos
responsabilités et à être capables d'accepter, à
avoir assez de maturité pour accepter qu'il y a des discussions qui sont
peut-être difficiles à faire, mais qu'il faut les faire, à
un moment donné. Il faut donner un cadre à la protection civile
pour qu'elle soit...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Jean-Talon, je vous rappelle à l'ordre, au sens du règlement,
pour la première fois.
M. Bédard: Qu'est-ce que dit la conclusion? Vous n'auriez
eu qu'un paragraphe à lire, vous auriez peut-être compris des
choses. Je vois le député de Marguerite-Bourgeoys qui rit, et le
député de Jean-Talon, et les autres aussi. Vous auriez
été mieux de vous occuper de vos affaires! Justement, la
protection civile vous a fait des recommandations, elle vous a demandé,
à un moment donné, de cadrer son action. Vous avez eu peur de
présenter un projet de loi. Vous avez eu peur de prendre vos
responsabilités, parce que vous trouviez que cela devait être...
Non, vous étiez le principal conseiller du premier ministre Bourassa de
ce gouvernement qui ne prenait pas ses responsabilités et qui continuera
toujours à ne pas prendre ses responsabilités. Vous êtes
pour longtemps dans l'Opposition, à part cela.
Alors, qu'est-ce que ça disait? Seulement la conclusion de la
protection civile. A l'heure actuelle, la protection civile du Québec se
situe à un tournant décisif. Ses membres reconnaissent les
manques passés et cherchent une réorientation plus apte à
répondre aux préoccupations de la population
québécoise. On peut difficilement lui reprocher d'emblée
ses lacunes et ses faiblesses, compte tenu du fait qu'elle n'a pas toujours
reçu l'appui qu'elle attendait du gouvernement provincial.
C'est de vous qu'elle parle. Vous n'avez pas été capables
de lui donner l'appui qu'il lui fallait pour encadrer une action
orientée pour la protection des citoyens du Québec, pas une
action orientée pour essayer de brimer leurs droits et libertés
individuels. Vous n'êtes pas capables de prendre vos
responsabilités, même devant des avis de la commission, parce que
la commission dit qu'il y a des articles qui sont importants dans le projet de
loi. Elle ne parle pas seulement des articles 5, 6, 7, 8. Elle est assez
honnête pour parler des articles 1
et 2, de l'article 1, qui dit que tout être humain a droit
à la vie ainsi qu'à la sûreté, à
l'intégrité physique, à la liberté de sa personne;
de l'article 2: que tout être humain dont la vie est en péril a
droit au secours. Quand on y croit, à la Commission des droits de la
personne, quand on y croit, à la Charte des droits et libertés de
la personne, comme essaie de le faire croire continuellement le
député de Marguerite-Bourgeoys, à un moment donné,
ça commande des actions; des personnes, dont des citoyens du
Québec, quelque citoyen que ce soit dont la vie est en péril,
ça existe, et ça va exister dans l'avenir.
Je ne suis pas capable de vous dire, moi, si c'est demain, ou
après-demain, ou dans quinze jours, ou dans deux ans que surgira une
situation où la vie des gens va être en péril, la vie de
citoyens du Québec. Je ne suis pas capable de vous le dire, mais je sais
que ça peut arriver; c'est arrivé dans le passé. Quand on
est un gouvernement responsable et qu'on croit aux droits et libertés
individuels, qu'on croit à la Charte des droits et libertés de la
personne, à ce moment-là, il ne faut pas avoir peur de prendre
ses responsabilités, même si c'est délicat, et de
présenter des projets de loi qui peuvent améliorer les choses,
aider les citoyens qui sont dans le besoin. C'est ce que nous faisons à
l'heure actuelle.
Je n'ai pas la prétention que le projet de loi est parfait. Je
vous ai dit que j'étais très ouvert à la discussion,
très ouvert à des suggestions qui ont été faites,
mais, depuis un certain temps, depuis une journée ou deux, ce n'est pas
à la formulation de suggestions que nous assistons, c'est tout
simplement à un ergotage qui n'en finit plus, de votre
côté, simplement pour retarder le temps, pour retarder le moment
où on va tomber dans les articles importants et vous allez être
obligés de prendre vos responsabilités; les articles importants
qui consistent à déterminer quels sont les pouvoirs qu'on doit
donner, en toute responsabilité, en tout respect des droits et
libertés des individus, quels sont les droits importants qu'on doit
donner, les droits exceptionnels qu'on doit donner quand on a à faire
face à des situations exceptionnelles.
Vous n'avez tellement pas fait vos devoirs que non seulement vous n'avez
pas lu ces appels à la responsabilité qui sont formulés
par la protection civile...
M. Lalonde: ...
M. Bédard: Oui, mais que je sache, le député
de Marguerite-Bourgeoys n'a presque pas parlé ce soir sur le projet de
loi...
M. Lalonde: ...
M. Bédard: ... mais ceux qui ont parlé, qui
prétendent jouer aux fins-fins, comme le député de
Jean-Talon, le député de Mont-Royal, le député de
Nicolet-Yamaska, on leur a posé à chacun la question: Avez-vous
lu au moins ce document?
Une Voix: ...
M. Bédard: Les trois ont répondu: Non. Ils
n'étaient même pas au courant que cela avait été
déposé. Bon!
M. Ciaccia: Le document fait référence au projet de
loi no 28...
M. Bédard: Vous n'avez pas fait... M. le
Président...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît!
M. Bédard: Vous n'avez pas fait vos devoirs.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît!
Une Voix: ... l'ai appris tantôt...
M. Bédard: Et le député de Jean-Talon qui
essaie de jouer... Le député de Jean-Talon qui dit, dans un
premier temps: Je comprends le ministre. Je comprends les objectifs. Je
comprends qu'il veut encadrer l'action de la protection civile. Je comprends
tout ça, mais il faudrait entendre tous les organismes. Il nous en a
énuméré une série: l'Association des policiers; les
associations hospitalières. Il nous a parlé... L'Association des
pompiers, l'Association des hôpitaux, les municipalités. Nous
avez-vous donné un exemple d'une municipalité qui vous a
écrit...
M. Fontaine: Le ministre des Affaires municipales.
M. Bédard: ... pour être entendue là-dessus?
Une Voix: ...
M. Bédard: Non, mais soyez sérieux! Arrêtez
de parler pour parler! Nous avez-vous donné un exemple...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît, M. le
ministre! S'il vous plaît, M. le ministre!
M. Bédard: Vous parlez pour parler.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît! M. le
ministre, avant de donner la parole au député de
Marguerite-Bourgeoys, sur une question de règlement, je tiens à
vous dire, M. le ministre, que vous avez une minute pour conclure.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je donnerais mon consentement
au ministre pour aller au-delà de sa minute, mais j'aimerais lui poser
une question. En vertu du règlement, je pense que je peux lui demander
la permission, ou est-ce que c'est seulement à l'Assemblée
nationale que ça se...
Le Président (M. Dussault): La question est posée:
Est-ce que vous donnez la permission à M. le député de
vous poser une question?
M. Charbonneau: M. le Président...
M. Bédard: Je suis convaincu que c'est encore le genre de
question simplement pour nous retarder.
M. Lalonde: Bien...
M. Bédard: Je vais lui donner l'occasion. Posez-là,
votre question!
M. Lalonde: Ecoutez, si vous présumez la mauvaise
foi...
Le Président (M. Dussault): Alors, il y a
consentement.
M. Bédard: Je le présume, c'est ce que vous faites
depuis le début, vous êtes des irresponsables.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Un instant, une à la
fois, il y avait une question de règlement, elle est
accordée.
Des Voix: ...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs!
M. Lalonde: M. le Président, ma question...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, vous avez la permission de poser une question au
ministre. Cela fait partie de la question de règlement, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, je voudrais que vous
entendiez ma question, parce qu'elle est importante pour moi.
Le député de Marguerite-Bourgeoys a terminé son
temps de parole et il ne reste que trois ou quatre minutes avant la fin des
travaux. Je voudrais, puisqu'il me reste encore du temps, exercer mon droit de
parole.
Le Président (M. Dussault): II vous reste effectivement
trois minutes, M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Lalonde: Moi, je pourrais, s'il y avait consentement, aller
au-delà...
Le Président (M. Dussault): II est quand même exact
que vous avez épuisé votre temps de parole, M. le
député de Marguerite-Bourgeoys. Comme il reste une minute au
ministre, ça ne lui permet pas de prendre, sur son temps, les minutes
que vous allez prendre à poser la question.
M. Lalonde: Quinze secondes, ça ne prendrait pas beaucoup
de temps. Je veux simplement lui demander, au-delà de tout ce qu'il a
dit, s'il pourrait nous dire pourquoi il refuserait d'après ses
propos, je pense qu'il va voter contre ma motion d'entendre tous les
groupes intéressés à ce projet de loi et qui n'ont pas
été entendus? Pourquoi?
M. Bédard: Je vais vous le dire tout de suite.
Premièrement, un premier projet de loi a été
déposé en décembre 1978, un autre projet de loi a
été déposé il y a au moins un mois et je n'ai
reçu aucune demande d'associations, de personnes qui voulaient
être entendues sur le projet et ça fait plus d'un mois que le
projet a été déposé. Je dirais que l'essentiel, sur
l'ensemble des structures, etc, concernant les municipalités... C'est
depuis décembre 1978 que le projet est connu et je n'ai reçu
aucune demande. Vous-même, dans vos représentations, vous ne
m'avez identifié absolument aucune municipalité, aucune
institution hospitalière, aucune...
M. Lalonde: Ce n'est pas à nous à assumer ce
rôle.
M. Bédard: A un moment donné, quand on demande des
choses, il faut qu'il y ait un fondement.
M. Lalonde: ... qu'on frappe à notre porte.
M. Bédard: II y a une raison, c'est parce que les
consultations que vous demandez, si vous aviez eu...
M. Rivest: Vous n'aviez qu'à nous dire ça au
début de votre intervention et on serait passé à autre
chose.
M. Bédard: ... la responsabilité... Je termine,
j'ai le droit d'utiliser mon temps?
M. Fontaine: Vous avez dépassé votre temps
amplement.
M. Bédard: Je réponds à la question du
député de Marguerite-Bourgeoys et, après ça, je
terminerai mon intervention.
Le Président (M. Dussault): Brièvement, M. le
ministre.
M. Bédard: Autre raison pour laquelle je dis non: si vous
aviez eu la responsabilité de lire le document de la protection civile,
vous vous seriez rendu compte que la protection civile oeuvre depuis longtemps
dans ce secteur, qu'elle fait état de toutes ces consultations...
M. Rivest: ... ça, vous avez fait une crise.
M. Bédard: Oui, mais laissez-moi donc répondre,
s'il vous plaît.
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît, M. le
député de Jean-Talon!
M. Ciaccia: ...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Mont-Royal, s'il vous plaît!
M. Bédard: Ils ont fait toutes ces consultations, la
protection civile...
M. Lalonde: ...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, s'il vous plaît!
M. Lalonde: C'est nous qui votons... M. Alfred: Vous ne
l'avez pas lu. M. Lalonde: Oui, je l'ai lu, je l'ai dit.
M. Alfred: Allons donc, vous parlez de quelque chose que vous
n'avez même pas lu.
M. Lalonde: Je l'ai lu deux fois. Non seulement quand il a
été déposé, mais quand le projet 94 a
été déposé.
M. Alfred: Alors, vos deux collègues n'ont rien lu.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre, avez-vous
terminé?
M. Bédard: M. le Président, je le résume
pour répondre à la question du député de
Marguerite-Bourgeoys. Premièrement, l'essentiel de ce projet de loi est
connu et déposé depuis le 1er juin et je dirais même depuis
plus longtemps, depuis six mois. Le député de
Marguerite-Bourgeoys ose dire: Personne ne le sait. Mon Dieu, il a tout fait
pour le rendre public.
M. Lalonde: ...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, s'il vous plaît!
M. Bédard: Nous en avons discuté, nous en avons
fait la deuxième lecture à la télévision. Il y a
quand même des gens qui sont au courant de la discussion. Si j'avais eu
des demandes au moins; je n'ai eu aucune demande d'audition.
Des Voix: ...
Le Président (M. Dussault): S'il vous plaît,
messieurs!
M. Bédard: Je termine en disant simplement ceci: Vous avez
peur de faire face à vos responsabilités. C'est un projet
délicat, j'ai essayé, je l'ai dit au début, je suis
prêt à faire preuve d'ouverture d'esprit. Vous autres...
M. Lalonde: Où sont vos amendements? Cela fait deux jours
que je les demande.
M. Bédard: Vous me permettez de terminer, M. le
Président?
Le Président (M. Dussault): Messieurs! Il est minuit
présentement...
M. Bédard: Quand vous ferez preuve de
maturité...
Le Président (M. Dussault): ... j'ajourne les travaux de
cette commission sine die.
Fin de la séance à minuit