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Etude des crédits du ministère de la
Justice
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de la justice est réunie pour étudier
les crédits budgétaires du ministère de la Justice. Les
membres de cette commission sont M. Alfred (Papineau), M. Bédard
(Chicoutimi), M. Blank (Saint-Louis) remplacé par M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Charbonneau (Verchères), M. Clair (Drummond), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Vaillancourt
(Jonquière).
Au moment où nous nous sommes quittés, hier, nous en
étions rendus à l'adoption du programme 15. Est-ce qu'il y a
d'autres questions ou si nous sommes prêts à faire l'adoption du
programme 15?
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le député
de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je ne veux pas éterniser non plus le
débat.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
Sûreté du Québec (suite)
M. Bédard: Sur un des points qu'on a abordés dans
le présent programme, à savoir le taux de criminalité,
avec le juge Gosselin, on aura l'occasion d'avoir les chiffres de l'ensemble du
Québec.
M. Lalonde: A 6 heures, on a été appelé pour
un vote, comme vous le savez, on n'a pu finir la conversation avec le directeur
général de la Sûreté. On avait abordé un
point qui était extrêmement important, et je ne veux pas terminer
sans faire le résumé suivant. Ce qui inquiète les gens,
comme on l'avait dit, ce sont les méthodes de cueillette d'informations
dans le renseignement non criminel, d'autant plus qu'il y a eu la prise de
position du directeur dans la revue de février, que les droits
collectifs sont suprêmes, et il mettait un peu en deuxième lieu
les droits individuels. Cette philosophie politique, on l'a reprochée
souvent à ce gouvernement et elle est à l'opposé de la
politique du Parti libéral. Compte tenu de tout cela, compte tenu aussi
de l'apparente acceptation par le ministre que les policiers puissent aller
interroger quiconque sur ses allégeances politiques...
M. Bédard: M. le Président.
M. Lalonde: Je n'ai pas terminé.
M. Bédard: II n'y a pas question de privilège, il y
a une question de règlement. Est-ce qu'il y a des questions de
règlement?
Le Président (M. Jolivet): Vous avez la chance...
M. Lalonde: Moi, j'ai une question de règlement.
M. Bédard: C'est parce que c'est faux; je l'ai
déjà dit en Chambre et je l'ai redit hier à la commission
qu'on n'acceptait pas d'enquête sur les allégeances
politiques.
M. Ciaccia: Question de règlement. Il n'y a pas
d'interruption, il pourrait invoquer l'article 96, après, pour
rectifier.
Le Président (M. Jolivet): Vous aurez la chance
d'intervenir après.
M. Lalonde: Cela se passe assez à la bonne franquette,
mais il y a une habitude qui est un peu déplorable, c'est l'interruption
par le ministre lorsqu'on dit quelque chose qui ne fait pas son affaire. Cela
allonge les débats, cela nous empêche aussi d'exercer notre droit
de parole.
Le Président (M. Jolivet): M. le député,
vous pouvez continuer.
M. Lalonde: J'ai une apparence d'acceptation par le ministre.
J'avais cru, au départ, qu'il avait mis cela sur le compte d'une erreur
de jugement. Hier, il a dit: Non. Il n'a pas mis cela sur le compte d'une
erreur de jugement. Alors, j'imagine que s'il n'est pas contre, il est pour.
C'est dit en toute transparence apparente, quasiment en toute
naïveté par le directeur de la Sûreté alors que dans
son article il n'est pas ici ce matin, mais je l'ai dit devant lui
hier il relie littéralement le meurtre d'AIdo Moro avec ceux qui
défendent les droits individuels. C'est grossier comme approche. C'est
une façon grossière, je pense, de présenter les faits. Je
l'ai reproché hier au directeur. Il a expliqué que
peut-être le titre n'était pas bon, mais c'est son article
même, c'est sa façon de dire: II y a ceux qui défendent les
droits individuels et regardez donc ce qui est arrivé à Aldo Moro
et à Washington.
Compte tenu de cette tendance que je vois, la tendance du gouvernement
actuel de faire primer sur les libertés individuelles l'espèce de
droits collectifs qui, d'après nous, doivent suivre et proviennent de
l'exercice, sont la mesure et la limite de l'exercice des droits individuels
les droits individuels devant passer en premier compte tenu de
tout cela, je pense qu'il est extrêmement important d'insister pour qu'on
s'aperçoive que si le ministre donne sa bénédiction pour
que les policiers puissent aller interroger les gens sur leurs
allégeances politiques, on va créer de gros problèmes. Il
y a un tas de choses qui intéressent
la police, mais il y a une chose qu'on ne voudrait pas, nous, c'est ce
qu'on appelle l'Etat policier ou le système policier.
C'est extrêmement important de savoir comment on peut passer
facilement d'une situation à l'autre. Cela peut être en toute
naïveté, quasiment. On ne joue pas au boy-scout ici. Disons qu'on
veut faire de la prévention à 100%. Au nom de la
prévention on pourrait instaurer un système où, pour
prévenir la prime et sans arrière-pensée de contrôle
politique...
M. Clair: On pourrait se retrouver en Russie.
M. Lalonde: Est-ce que le député veut
intervenir?
Le Président (M. Jolivet): Continuez, monsieur.
M. Ciaccia: Parlant de droits individuels, respectons les droits
du député.
M. Lalonde: Je veux que ce soit inscrit, que ce soit partie du
débat, que nous sommes très vigilants, que nous sommes
très conscients de ce danger-là. C'est au nom de ce danger et de
ces préoccupations que nous allons continuer à faire nos
interventions en ce qui concerne les méthodes d'enquête
policière en matière non criminelle. C'est évident
le directeur a été clair là-dessus il y a au moins
deux missions dans le renseignement. Il y a le renseignement criminel et ce
qu'il appelle la sécurité. On sait, en d'autres lieux, ce qu'on a
fait au nom de la sécurité nationale. On ne veut pas que cela se
répète ici. Au nom de la prévention, on peut en arriver
à une situation où on aura de la police partout. Ce n'est pas la
conception de la société que nous nous faisons. Le travail
policier de maintien de l'ordre, de protection des biens et des personnes doit
se faire, quant à nous, dans l'exercice le plus grand possible des
libertés individuelles et non pas dans un cadre de surveillance
constant.
Je ne veux pas caricaturer. Ce serait caricaturer de dire que la seule
façon pour qu'il n'y ait pas de meurtre serait de mettre un policier
à côté de chaque citoyen. Mais il y a une tendance, et on
le voit dans le cas des relations ouvrières... Je ne veux pas porter de
jugement sur ce qui s'est fait jusqu'à maintenant; je pense qu'on a eu
un certain nombre d'éclaircissements, de réponses qui sont de
nature à rassurer, je le reconnais, la population. Mais je pense qu'il
est temps que le ministre fasse plus que dire: C'est la légalité
et la neutralité. Il est temps, pour éviter les abus qu'il y a eu
ailleurs, que le législateur nous donne plus de détails.
C'est là qu'on arrive aux directives. On va déposer le
mandat, mais avec le mandat, on n'arrive pas dans les méthodes
policières, dans les méthodes d'enquête. On va
déposer le code de discipline. Excellent. Dans quelle mesure? On
présume qu'il est bien appliqué aussi, naturellement, quoique les
erreurs de jugement qui ont été qualifiées comme telles
par le ministre en Cham- bre pour certains actes, je ne sais pas comment elles
ont été traitées en vertu du code de discipline. On n'a
pas eu de rapport là-dessus.
Ce qu'on veut souligner ici, à l'occasion de l'adoption de cet
élément, c'est l'importance pour le ministre de la Justice de
bien représenter les préoccupations de la population dans la loi,
de les inscrire plus avant, plus en détail pour bien encadrer le travail
policier, de sorte qu'on n'arrive pas à la situation que tout le monde
autour de la table déplorerait j'en suis sûr
où, par souci de prévention, on arrive dans des situations, comme
dans les relations de travail cela peut arriver dans d'autres secteurs
d'activités où, sans que ce soit une manoeuvre politique
d'un gouvernement ou d'un parti, on ait un système policier trop
étouffant. Il y a un équilibre à faire. Il y a un
équilibre à obtenir, et je pense que cela dépend
maintenant du ministre actuel, en 1979. La situation qu'on retrouve
actuellement, on ne l'avait pas en 1970. On ne l'avait pas encore en 1975 non
plus. Mais là, cinq ans plus tard, je pense qu'on commence à
l'avoir et c'est la responsabilité du ministre de faire en sorte que le
désir populaire légitime nous insistons pour qu'il puisse
fonctionner et que les individus puissent fonctionner en toute liberté
soit transcrit dans les lois. Et c'est naturellement la
responsabilité du gouvernement et du ministre de la Justice de la faire.
Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, je comprends
très bien les préoccupations du député de
Marguerite-Bourgeoys, préoccupations qu'il a exprimées au nom de
l'Opposition officielle. Je comprends moins, par exemple, son habitude
d'essayer de rendre confuse l'interprétation de certaines mises au point
que j'ai faites, il me semble, très clairement, et que je vais
répéter rapidement parce que je ne veux pas recommencer tout un
débat. Il est clair pour moi et c'est dans ce sens que j'ai
sensibilisé la direction de la Sûreté du Québec
qu'il ne doit pas y avoir d'enquête concernant les
allégeances politiques.
Dans le respect du droit d'opinion, dans le respect des libertés
individuelles, chaque citoyen a droit à ses opinions, a le droit de les
exprimer. En aucune façon, ces opinions ne doivent faire l'objet
d'enquête ou d'action policière. J'espère que c'est
très clair sur ce point.
Egalement, j'ai dit hier je le répète aujourd'hui,
et c'était déjà consigné dans la revue de
février 1979 publiée par la Sûreté du Québec
que le travail d'information ou de renseignement doit être fait
dans le respect intégral des droits et libertés individuels. Tant
le gouvernement que l'Opposition, nous ne serons jamais trop prudents sur ces
points. Je ne veux pas recommencer un débat. J'espère que ces
deux points sont bien clairs. J'espère que le député de
Marguerite-Bourgeoys ne trouvera pas lieu à faire d'autres
interprétations. Je pense que ce sont deux points importants: le droit
d'opinion des
citoyens, le respect de leurs droits et libertés individuels. Il
me semble que cela est fondamental pour une société. C'est dans
ce sens-là que nos efforts, comme ministre de la Justice, consistent
à exercer une surveillance continuelle sur ces points.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Bédard: Vous me permettrez...
Le Président (M. Jolivet): Excusez-moi.
M. Bédard: ... d'ajouter une chose. Concernant le cas de
Val-Martin, je ne veux pas reprendre une discussion. Le député de
Marguerite-Bourgeoys a peut-être mal interprété mes
paroles, mais il me semble qu'en Chambre j'avais été très
clair. D'ailleurs, le député de Marguerite-Bourgeoys l'a
rappelé. (10 h 30)
II est normal que des enquêtes de sécurité soient
faites lorsque des ministres ou des membres de l'Assemblée nationale,
qu'ils soient du côté du gouvernement, du côté
ministériel ou du côté de l'Opposition... Il est
très clair qu'il doit y avoir un travail de sécurité mais
cela doit se faire toujours sous l'angle uniquement de la
sécurité.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre s'il est au courant, si, à sa connaissance, il y a
eu des démarches spéciales dans les communautés, les
groupes ethniques, s'il y a eu des enquêtes? Je ne parle pas dans le
domaine criminel, mais est-ce qu'il y a eu des enquêtes qu'on pourrait
qualifier de pas tout à fait régulières, de demandes
auprès de groupes ethniques suivant leurs activités, posant des
questions sur leurs activités, prenant des informations, des cueillettes
sur les activités de ces groupes?
M. Bédard: Si le député a des cas
précis en tête, je lui demanderais de me donner plus de
précisions.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre...
M. Bédard: A la question générale qui m'est
posée, il n'y a pas d'action de la Sûreté du Québec
en fonction de vérifier... Je ne sais pas si c'est ce que vous voulez
dire.
M. Ciaccia: Vérifier quoi?
M. Lalonde: Les groupes ethniques?
M. Bédard: Les croyances religieuses de certains groupes
ou les croyances...
M. Ciaccia: Pas nécessairement les croyances religieuses,
les activités, ce qu'ils font.
M. Bédard: Bien oui, mais dites-moi ce que...
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y aurait eu des plaintes, par exemple,
même de certains ministères, par exemple le ministère de
l'Immigration, auprès de votre ministère?
M. Clair: Des plaintes à quel effet? Quelles sortes de
plaintes?
M. Ciaccia: Relativement aux enquêtes, relativement au
sujet qu'on vient de soulever, le comportement de la police vis-à-vis de
ces groupements.
M. Clair: II me semble, M. le Président...
M. Bédard: Le député me pose une question
très générale. S'il y a un cas précis à
souligner...
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre lui-même est au
courant...
M. Bédard: Déjà, on a donné toutes
les règles qui...
M. Ciaccia: Cela devrait être facile de dire si oui ou non,
le ministère de l'Immigration s'est plaint ou ne s'est pas plaint. Cela
ne doit pas arriver tous les jours qu'un ministère se plaint
auprès d'un autre ministère. Si vous n'êtes pas au courant,
ou si ce n'est pas le cas, dites-le.
M. Bédard: Non, je ne suis pas au courant qu'un
ministère, quelque ministère que ce soit, se soit plaint dans le
sens des préoccupations que vous énoncez.
M. Ciaccia: II semblait y avoir des enquêtes auprès
de ces groupes et ces gens ne comprenaient pas pourquoi ces enquêtes se
faisaient. Ils demandaient des informations auprès de différents
groupes ethniques ou immigrants au Québec.
M. Bédard: A ma connaissance, il n'y a aucune demande en
ce sens qui a été acheminée au niveau du ministère
de la Justice.
M. Ciaccia: II n'y a pas eu de plaintes. La réponse est
qu'il n'y a pas eu de plaintes du ministère de l'Immigration
auprès de votre ministère à ce sujet. M. le
Président, je voudrais appuyer les propos du député de
Marguerite-Bourgeoys. Vous allez comprendre, quant à la question des
groupes ethniques, à la question des droits collectifs, à la
question des droits individuels, qu'il y a certains secteurs dans notre
population qui ont eu des expériences assez pénibles, assez
douloureuses. Quand on commence à parler seulement ou à mettre
l'accent sur les droits de la société comme l'en-tête de
cet article paru en février 1979...
M. Bédard: Vous vous référez à la
déclaration qui a été faite, à l'article
signé par M. Beaudoin.
M. Ciaccia: Oui, où il dit: "Les droits de la
société priment ceux de l'individu". Je ne sais pas si la
manchette dépasse sa pensée.
M. Bédard: Si vous avez lu l'article... M. Ciaccia:
J'ai lu l'article.
M. Bédard: ... j'aimerais avoir votre appréciation
concernant la manchette. J'ai l'impression qu'elle dépasse
l'article.
M. Ciaccia: Elle dépasse peut-être sa pensée,
mais je suis très inquiet au sujet de ses propos où il dit qu'il
y a diverses organisations qui ont pour mission de sauvegarder les droits des
citoyens. J'aurais cru que cela aurait été le devoir du
gouvernement de sauvegarder les droits des citoyens, particulièrement,
parce qu'une société, c'est le groupement des individus et, si on
brime les droits des individus, vous n'allez pas protéger les droits de
la société en brimant les individus. Vous allez protéger
plutôt certaines idéologies ou quelqu'un qui pense qu'il parle,
lui, pour la société et qui accapare ce pouvoir.
M. Bédard: Cela me semble très clair pour moi
aussi.
M. Ciaccia: Les droits individuels, pour nous, c'est assez
sacré...
M. Bédard: Fondamental.
M. Ciaccia: ... et il ne faut pas créer une
atmosphère d'intimidation. C'est très facile parmi ces groupes de
créer cette atmosphère d'intimidation. Vous avez seulement
à faire certaines enquêtes quand les gens ne savent pas exactement
pourquoi l'enquête est faite, pourquoi les questions sont
posées.
On ne porte pas d'accusation, on ne reproche pas d'acte criminel, mais
la présence d'un corps policier parmi ces groupes, pour poser ces
questions, en elle-même est inquiétante, à moins qu'il y
ait des raisons spécifiques. Je crois que c'est très important de
ne pas créer cette atmosphère d'intimidation, spécialement
dans le contexte politique actuel. Ces gens ont autant de droits...
M. Bédard: Dans n'importe quel contexte.
M. Ciaccia: Dans n'importe lequel, mais les pertes de
libertés n'arrivent pas du jour au lendemain. Cela vient un peu à
la fois et on glisse. Il y a des pays qui se sont réveillés le
lendemain et les libertés étaient disparues. Cela n'arrive pas
dans 24 heures. Je crois que c'est important de souligner au ministre les
préoccupations de la population, les préoccupations de ces
groupes, de ces gens, et de protester auprès des organismes du
gouvernement qui nous disent que ce sont les droits de la société
qui priment et qu'il faut mettre de côté les droits individuels.
On n'accepte pas cette philosophie et j'espère bien que le gouvernement
ne l'acceptera pas non plus.
M. Bédard: Permettez-moi de vous poser une question sur ce
point. Est-ce qu'il y a des organismes du gouvernement qui ont
déclaré qu'il fallait mettre de côté les droits
individuels?
M. Ciaccia: Quand on voit: Les droits de la société
priment sur les droits des individus.
M. Bédard: Vous parlez d'un titre, vous me parlez d'un
individu.
M. Ciaccia: Je comprends.
M. Lalonde: C'est important.
M. Ciaccia: Non, mais c'est de même.
M. Bédard: J'ai exprimé mes opinions de ce
côté très clairement.
M. Ciaccia: Ce n'est pas seulement un individu, il occupe un
poste assez important et je crois que c'est important que vous... On
apprécie le fait que vous essayiez de clarifier, j'espère, la
situation pour faire dissiper dans l'atmosphère, devant le public, cette
idée que les droits individuels prennent de moins en moins d'importance.
Vous pourriez peut-être faire certaines démarches pour vous
informer s'il y a en effet des enquêtes que je qualifierais pas
ordinaires, une plus grande présence, dans des groupes immigrants, dans
des groupes ethniques, d'enquêteurs. J'apprécierais que vous
fassiez cette enquête pour, peut-être, clarifier la situation. S'il
n'y en a pas, on aimerait avoir de vous...
M. Bédard: Je viens de vous dire qu'il n'y en avait
pas.
M. Ciaccia: Peut-être qu'à votre connaissance il n'y
en a pas, mais il a été porté à ma connaissance
qu'il y avait certaines enquêtes. On voudrait dissiper...
M. Bédard: Oui mais précisez, si vous dites cela.
Je comprends votre préoccupation concernant le respect des droits et
libertés individuelles...
M. Ciaccia: Je comprends, un individu qui reçoit une
enquête...
M. Bédard: ... et je la partage.
M. Ciaccia: Les individus, dans ces communautés, qui
reçoivent ces appels ou reçoivent des enquêtes, ils
craignent même de porter des plaintes, savez-vous cela?
M. Lalonde: Ils ne veulent pas porter plainte.
M. Ciaccia: Ils ne veulent pas parce qu'ils ont peur des
répercussions. C'est pour cela que je demande au ministre de faire
enquête et de s'assurer que ces activités ne se poursuivent pas
dans ces groupes. Si vous avez une raison spéciale, si quelque chose
hors la loi a été commis,
naturellement tout citoyen doit se conformer à la loi. Mais si
c'est seulement pour aller à la pêche et demander certaines
informations, c'est mal perçu et c'est inquiétant. La seule chose
que je demanderais au ministre c'est s'il pourrait s'assurer que cela n'arrive
pas vraiment dans ces groupements.
M. Bédard: Je peux dire au député qu'une de
mes préoccupations fondamentales, c'est justement le respect des droits
et libertés individuels. Concernant les groupes ethniques, je vous ai
mentionné qu'il n'y avait pas d'opération policière dans
quelque sens que ce soit à leur endroit. Je crois que le ministre
Laurin, justement dans le souci d'établir le plus large dialogue
possible, le dialogue le plus constructif possible avec tous les groupes
minoritaires au Québec, s'est engagé à une série de
rencontres avec tous ces groupes pour discuter avec eux de leurs
préoccupations. A ma connaissance, il n'y a pas d'enquête
policière.
M. Ciaccia: Cela devient encore plus important. Quand, comme vous
venez de le mentionner, le ministre d'Etat au développement culturel
porte une attention spéciale à certains groupes, s'il y a en
même temps des enquêtes et des demandes de corps policiers, cela
devient doublement inquiétant.
M. Bédard: Je vous l'ai dit: A ma connaissance, il n'y en
a pas. Je partage votre préoccupation à ce qu'il n'y en ait pas.
J'exercerai, autrement dit, la surveillance nécessaire dans ce sens.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres questions sur
le programme 15? S'il n'y en a pas d'autres, est-ce que l'élément
1 est adopté?
M. Fontaine: Un instant, M. le Président. Dans le rapport
du Vérificateur général qui nous a été remis
hier, on parle de la Sûreté du Québec. On dit, au
paragraphe 3: Vérification interne. "Le service de vérification
des unités de la Sûreté du Québec est sous la
juridiction de la direction générale. Nous avons noté que
ce service de vérification n'effectue aucune vérification dans le
domaine financier et comptable concernant l'analyse des systèmes de
contrôle interne mis en place en vue d'atteindre les objectifs poursuivis
par la direction de la Sûreté du Québec dans le secteur de
l'informatique."
Le Vérificateur général fait des suggestions.
Est-ce qu'on va tenir compte de ces suggestions? Il dit: "Nous recommandons aux
autorités de prendre les mesures nécessaires afin
d'accroître le rôle de ce service par l'addition, au besoin, de
personnel compétent en informatique ou autres disciplines."
M. Bédard: A la suite de cette recommandation du
Vérificateur général, la Sûreté du
Québec a pris les moyens pour répondre à cette
préoccupation.
M. Fontaine: II y a aussi une recommandation quant à la
banque de surtemps. Est-ce qu'on va tenir compte également de cette
recommandation?
M. Bédard: Oui.
M. Fontaine: Merci.
Le Président (M. Jolivet): Elément 1,
adopté. Elément 2, adopté. Donc, le programme 15 est
adopté.
M. Lalonde: Adopté.
Normalisation et surveillance de l'exercice des
fonctions de police
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Nous revenons au
programme 13: Normalisation et surveillance de l'exercice des fonctions de
police.
M. le ministre.
M. Bédard: Je ferai quelques commentaires
généraux au niveau du programme. Le budget du programme 13,
normalisation et surveillance de l'exercice des fonctions de police, est
estimé à $2 238 500 pour l'année financière
1979/80, soit une hausse de $22 300, à peu près 1% par rapport au
budget comparatif de 1978/79. Cette estimation tient compte d'une somme de $244
600. pour les activités de la Commission d'enquête sur le crime
organisé, laquelle a été prolongée jusqu'au 30
novembre 1979. Il est possible, compte tenu de l'évolution
budgétaire au cours de cet exercice, que les crédits
alloués à cette commission fassent l'objet d'une révision.
La dépense totale prévue pour l'exercice 1978/79 est de $475
000.
M. Lalonde: Pour la CECO?
M. Bédard: Au niveau de la CECO.
M. Lalonde: Vous baissez les prévisions. C'étaient
$400 000 environ pour 1978/79 et cela baisse à $244 000 pour 1979/80.
(10 h 45)
M. Bédard: La réduction est due au fait que les
ressources requises pour la CECO ont été établies pour une
période de huit mois et non pas pour une année complète;
on les a prévues jusqu'au 30 novembre 1979 alors qu'en 1978/79 on avait
une estimation pour l'ensemble des douze mois.
M. Lalonde: II me semble que cela vient en contradiction avec
l'engagement que le ministre a pris à cette commission il y a quelques
jours, mardi je pense, en disant que, même si le mandat confié
à la CECO est limité dans le temps au 30 novembre et à
trois dossiers en particulier, la lutte au crime organisé continuerait
sous la forme d'enquêtes spéciales comme celles de la CECO. Si
vous ne prévoyez pas d'argent après le 30 novem-
bre, je ne sais pas comment vous allez pouvoir maintenir la CECO.
M. Bédard: C'est exact. La structure d'enquête
continue d'une façon permanente.
M. Lalonde: C'est huit ou douze mois? Si elle continue!
M. Bédard: Si vous voulez nous donner une seconde, s'il
vous plaît!
M. Lalonde: C'est du bénévolat?
M. Bédard: Mais oui, c'est la semaine du
bénévolat!
Si vous me le permettez, il y a $244 600 prévus pour le mandat de
la CECO pour la prochaine année, sauf qu'on a fait le prorata pour huit
mois, jusqu'au 30 novembre, soit $163 800. S'il y a un prolongement de mandat,
évidemment, les engagements prévus pour l'année
complète sont de $244 600.
M. Lalonde: Alors, c'est $244 000 pour douze mois.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: J'avais cru comprendre, et peut-être que le
ministre m'a aidé à comprendre comme cela, que c'était
pour huit mois, comparativement aux $400 000 qui avaient été
dépensés en 1978/79.
M. Bédard: Non, en 1978/79, le mandat de la CECO
était de $363 000.
M. Lalonde: $363 000? Alors, on a dépensé $363 000.
C'est la dépense réelle ou la prévision?
M. Bédard: On a dépensé $478 900.
M. Lalonde: Ah! C'est cela! J'avais entendu parler de $478 000!
On a dépensé, en 1978/79, $478 000, et là on s'enligne sur
$163 000, peut-être $244 000. Vous coupez cela de 50%. Il n'y a plus de
crime organisé.
M. Bédard: Mais non!
M. Lalonde: Divisez $478 000 par deux, cela fait...
M. Bédard: C'est pour huit mois, ensuite il s'agira
d'aller en budget supplémentaire.
M. Lalonde: Non, non. Voulez-vous ne pas me mêler? Quand
vous ne parlez pas on voit plus clair! $244 000 ce n'est pas pour huit mois,
c'est pour douze mois. A moins que vous ne vous entendiez pas avec votre
sous-ministre!
M. Bédard: $244 600 c'est pour douze mois.
M. Lalonde: Bon. C'est pour douze mois. $478 000, cela a
été pour douze mois et cela a été
dépensé. Divisez $478 000 par deux, cela fait $239 000, on n'est
pas loin de $244 000. Je trouve que le ministre doit nous expliquer pourquoi
l'effort qu'il a fait lui-même, qu'il a demandé... Il nous a
demandé un demi-million l'an dernier pour combattre le crime
organisé et on le lui a donné. Il a dépensé en fait
$478 000. Comment se fait-il qu'il nous dise que cela va tellement bien cette
année qu'on baisse de moitié? Quels sont les rapports
confidentiels, les renseignements qui justifient cette diminution de la lutte
au crime organisé? Ou est-ce qu'on commence à s'endormir? M. le
Président, serait-il possible d'appeler le député de
Verchères, j'aimerais beaucoup qu'il soit ici? C'est parce qu'il a fait
des déclarations sur le crime organisé. Il a dit que la mafia, ce
n'était pas fini. La pègre existe encore.
M. Bédard: C'est une évaluation de départ
faite par le juge Dionne à ce moment-ci. S'il est nécessaire de
demander des subsides additionnels, on le fera.
M. Lalonde: C'est une explication qui est pro-balement vraie.
M. Bédard: Non seulement probablement. C'est cela!
M. Lalonde: Probablement vraie. Non seulement cela, mais c'est
vraisemblable. C'est encore plus que vrai, c'est vraisemblable. Je vous dirai
pourquoi, par exemple. Là, je reviens à la déclaration du
député de Verchères en 1977 dont j'ai fait état il
y a deux jours en commission parlementaire. Quand on commence à
réduire le mandat, à réduire le temps, qu'arrive-t-il?
Vous dites aux gens: Vous avez un mandat, vous avez trois dossiers. Vous avez
jusqu'à la fin de novembre et, après cela, on ne sait pas ce que
vous allez faire. Voulez-vous nous évaluer combien cela va coûter?
Naturellement, on réduit tranquillement. On est rendu à couper la
moitié. On ne peut pas blâmer M. Dionne.
M. Bédard: Je ne le blâme pas.
M. Lalonde: Non, mais je ne veux pas que qui que ce soit fasse un
reproche à M. le juge Dionne et surtout interprète ces
prévisions, ces sommes que lui-même a demandées comme
étant une bénédiction à la situation criminelle au
Québec dans le crime organisé. Ce serait très injuste de
dire qu'étant donné que le juge Dionne, le président de la
CECO, a demandé deux fois moins qu'il n'a dépensé l'an
dernier cela veut dire que cela va deux fois mieux.
M. Bédard: Je vais vous donner l'explication. Il y a
peut-être un renseignement que n'a pas ou que ne se rappelle pas le
député de Marguerite-Bourgeoys. On a dit que la structure
d'enquête
était permanente. Je voudrais lui rappeler que les frais des
enquêteurs sont assumés par la Sûreté du
Québec au niveau des représentants qu'elle a à
l'intérieur de cette structure d'enquête et assumés par la
CUM pour les représentants qu'elle a à l'intérieur de
cette structure d'enquête.
M. Lalonde: Ce n'est pas nouveau.
M. Bédard: Non, non, ce n'est pas nouveau. C'est pour cela
que l'évaluation...
M. Lalonde: Oui, mais ne me dites pas que les frais des policiers
sont dans les $478 000.
M. Bédard: Non, non.
M. Lalonde: Ils étaient déjà assumés
par la CUM pour les policiers de la CUM et par la SQ pour les policiers de la
SQ. C'est la même chose que l'an dernier.
M. Bédard: D'accord, mais cela ne vient pas du tout en
contradiction. La structure d'enquête continue d'une façon
permanente. Il y a un banc qui est présentement en fonction pour une
période fixe de huit mois et c'est dans ce sens que nous avons fait la
projection pour les dépenses en fonction de huit mois. Quand ce
délai sera expiré, le présent banc ou d'autres
commissaires continuant d'y siéger, à ce moment-là, on
aura les crédits budgétaires additionnels nécessaires.
M. Lalonde: Je ne comprends pas l'attitude du ministre
là-dessus, d'accepter de couper en deux le budget de la CECO, alors que
les budgets de la publicité sont multipliés par deux dans ce
gouvernement.
M. Bédard: On y viendra tout à l'heure au budget de
la publicité.
M. Lalonde: Non, mais...
M. Bédard: Vous serez à même de voir ce qu'il
en est.
M. Lalonde: ... la libération du petit monde!
M. Bédard: Mais non! On ne coupe pas. C'est une projection
faite on vous l'a dit à la lumière des
recommandations du juge Dionne et en fonction de huit mois et non pas de douze
mois.
M. Lalonde: Un instant! $244 000, c'est douze mois.
M. Bédard: Oui, d'accord.
M. Lalonde: Bon! $244 000, c'est douze mois et ce n'est pas au
juge Dionne, qui a un mandat limité maintenant, d'une durée
limitée, de dire combien le gouvernement va dépenser pour la
lutte au crime organisé. C'est au ministre de la Justice de montrer sa
volonté politique de faire la lutte au crime organisé. Si le
ministre pense qu'on va aider plus la population en faisant de la
publicité, en lui chantant de petites chansons dans les oreilles, comme
la publicité gouvernementale, que par la lutte au crime organisé,
c'est son choix.
M. Bédard: Vous mêlez les pommes et les raves.
M. Lalonde: Vous avez...
M. Bédard: Que voulez-vous faire? Vous nous parlez de la
publicité. On y viendra, au budget de la publicité. Vous passerez
vos remarques à ce moment-là.
M. Lalonde: Un instant! Un instant!
M. Bédard: Mais comparer maintenant quelque chose...
M. Lalonde: C'est une...
M. Bédard: Laissez! J'ai le droit de terminer,
j'espère, aussi. Je comprends que le député de
Marguerite-Bourgeoys est le représentant de l'Opposition, mais il n'a
pas le monopole de la parole. Vous comparez des pommes et des raves, des choses
qui ne se comparent pas et vous les comparez sans même être au fait
de ce qu'il y a dans le budget de la publicité ou de l'information. Je
comprends très mal la démarche du député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Etes-vous en train de dire que je n'ai pas le droit
de parler?
M. Bédard: Je vous donne d'autres explications.
M. Lalonde: M. le Président, vous me donnerez la parole la
prochaine fois.
M. Bédard: Je voudrais ajouter qu'il y a un budget de $244
000 de prévu. A ce moment-ci, il est prévu que la CECO va durer
jusqu'au 30 novembre, donc huit mois. Si le banc de la CECO pas
l'enquête permanente, qui continue si, au bout de huit mois, les
$244 000 sont dépensés, ils auront été
dépensés pendant huit mois. S'il y a un nouveau banc de
nommé, à ce moment-là, pour continuer, il y aura des
crédits additionnels de virés à un autre poste.
M. Fontaine:... supplémentaire?
M. Lalonde: C'est cela qui est un peu injuste, M. le
Président. On nous dit: On vous demande $244 000, mais au fond on va en
dépenser bien plus que cela. Peut-être. On ne peut pas discuter
ici de budget additionnel.
M. Bédard: Pas nécessairement.
M. Lalonde: Je ne le sais pas. C'est injuste pour nous de nous
demander de discuter d'un
budget additionnel dont on ne connaît pas les dimensions. Tout ce
que je peux vous dire, c'est que je vois $244 000 et pas pour huit mois; c'est
pour douze mois. Je pense que, comme bon gestionnaire, le ministre devrait voir
à ce que ce soit dépensé dans les douze mois et non pas
dans huit mois. Si c'est pour douze mois, vous n'avez pas le droit d'aller
au-delà de cela à moins de revenir. Il y a peut-être des
manières...
M. Bédard: C'est parce qu'on parle en termes
d'année financière.
M. Lalonde: ... des virements qui peuvent se faire à
l'intérieur du mandat.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Mais il ne pourrait quand même pas aller
dépenser $2 millions sans budget supplémentaire.
M. Bédard: C'est évident.
M. Lalonde: Ce qu'on a actuellement pour juger le gouvernement,
pour dire si on approuve ou non ses politiques, c'est ce qu'il nous
présente. Il nous présente $244 000. Je fais le petit calcul: il
divise par deux son effort de la lutte contre le crime organisé.
Même si le ministre n'aime pas qu'on parle de la publicité, je
vais lui en parler quand même et maintenant, même si on n'est pas
à l'élément. Parce que budgétiser, c'est choisir.
Vous avez une marge de manoeuvre limitée comme tous ceux qui ont des
budgets à faire. Choisir, c'est éliminer. Choisir, oui, c'est
limiter. Vous avez choisi de donner plus d'ampleur à la
publicité. Quel que soit le contenu, on y reviendra.
M. Bédard: C'est faux ce qu'il dit.
M. Lalonde: Oui, cela augmente de 37%.
M. Bédard: Vous oubliez les explications qu'on a
déjà données, que c'est un minimum.
M. Lalonde: La publicité augmente de 37%.
M. Bédard: Vous serez à même de constater que
c'est un minimum, là comme ailleurs. On aurait pu commencer par ce
programme-là, si vous êtes tellement axé sur la
publicité.
M. Lalonde: C'est ce que vous nous demandez? La publicité
d'après les...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, s'il vous plaît!
M. Lalonde: Est-ce que j'ai bien le droit de parole, M. le
Président?
Le Président (M. Jolivet): Oui. M. Lalonde:
Merci.
Le Président (M. Jolivet): Sauf que j'aimerais bien qu'on
reste dans le programme.
M. Lalonde: Je vais rester dans le programme, M. le
Président. Je vais vous parler de publicité parce qu'on a eu les
sommaires et dépenses probables pour l'année 1978/79 et celles
prévues pour l'année 1979/80 relativement aux frais de
publicité et de publication, qui nous ont été fournis par
le ministre de la Justice à notre demande, avant l'étude des
crédits. Cela se fait à peu près dans tous les
ministères. On a dépensé, en 1978/79, $837 000 à ce
titre et cela comprend le coût d'opération des directions des
communications du ministère.
M. Clair: M. le Président, j'invoque le
règlement.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Clair: M. le Président, vous avez vous-même
indiqué au député de Marguerite-Bourgeoys qu'on
n'était pas au programme qui touche au budget de publicité du
ministère de la Justice. Le député de
Marguerite-Bourgeoys, à ce moment-ci, ne se conforme pas à votre
décision. Je vous prierais de le rappeler à l'ordre et de lui
demander de traiter au moins du programme en question.
M. Fontaine: M. le Président, je pense qu'il est de
coutume, lors de l'étude des crédits, de pouvoir aborder quelque
sujet que ce soit. Si le député qui prend la parole
réussit je pense, cette fois-ci, avec raison à
mettre en relief le fait que le gouvernement décide de réduire le
budget de la CECO en rapport avec une augmentation du budget de
publicité, je pense qu'il est du devoir du député qui
prend la parole d'argumenter à ce sujet. Je ne pense pas que le
règlement de l'Assemblée nationale puisse l'en
empêcher.
Le Président (M. Jolivet): La seule chose que j'ai dite,
c'est que nous étions à l'étude du programme 13. Je sais
que le député de Marguerite-Bourgeoys a pris un exemple pour
montrer la différence entre un programme par rapport à un autre.
Ce que je lui ai demandé, c'est de revenir le plus possible au programme
13.
M. Lalonde: Je vais terminer dans 30 secondes, M. le
Président. Les $837 000, en 1978/79, qu'on a dépensés en
publicité et en publication, cela comprend le coût de
fonctionnement de la direction des communications. On a passé à
$1 548 000, mais il faut être honnête: il y a $400 000 pour
l'Année de l'enfant qu'il faut enlever, qui est ponctuel.
M. Bédard: Je vais l'expliquer tout à l'heure.
M. Lalonde: Alors, en enlevant les $400 000, on arrive à
un taux d'augmentation d'environ 37%, au-dessus de 30%. De toute façon,
je ne veux pas
en examiner le contenu. Ce que je dis, c'est que je n'approuve pas au
départ la réduction de moitié de l'effort du gouvernement
dans la lutte au crime organisé. (11 heures)
C'est extrêmement important, la libération de l'individu
passe par la reconnaissance de ses droits. Dans le crime organisé, on a
vu la lutte dans le passé, même s'il y a eu certains accrocs qui
sont en voie d'être corrigés et qui ont établi une certaine
tradition. A la lumière de l'expérience, on va faire en sorte que
cette lutte va de plus en plus, je l'espère, être conforme aux
aspirations des libertés individuelles. Cette lutte au crime
organisé libère aussi des petites gens qui sont soumis à
cela, et ce n'est pas la publicité qui va les libérer.
M. Bédard: Le député de Marguerite-Bourgeoys
ne se rend pas compte qu'il affirme des choses qui sont complètement
fausses. Il exprime certaines réalités à partir de
chiffres qui ne sont pas corrects. Si vous écoutiez un peu plus les
explications, on a dit, au niveau de la CECO, que la structure permanente
d'enquête continue, et c'est le cas. Au niveau du banc, comme il y a un
mandat pour une durée limitée un arrêté
ministériel en témoigne jusqu'au 30 novembre 1979, nous
avons budgétisé sur cet aspect du banc en conformité avec
l'arrêté ministériel. Le député de
Marguerite-Bourgeoys affirme une fausseté en disant qu'on diminue la
lutte contre le crime organisé puisque c'est exactement le même
nombre d'employés qui existe à l'heure actuelle par rapport
à celui de l'an passé, à savoir dix employés
permanents et deux employés à temps partiel; exactement la
même chose.
M. Lalonde: ... la commission.
M. Bédard: Etant donné qu'un arrêté
ministériel fixe une date précise sur cet aspect concernant
l'arrêté ministériel, nous avons budgétisé
pour cette période. Le lendemain du 30 novembre, si un autre banc
commence à siéger, il y aura à ce moment-là un
mandat précis pour une durée précise et un budget en
conséquence. Il me semble, M. le Président, que c'est clair et
qu'il n'y a absolument aucune diminution de la lutte contre le crime
organisé puisque c'est le même personnel qu'auparavant qui y est
affecté, sauf que la méthode de budgétisation n'est pas la
même, à savoir sur douze mois, parce qu'il y a un
arrêté ministériel qui prévoit un mandat qui se
termine au 30 novembre 1979.
M. Lalonde: L'avantage de l'étude des crédits,
c'est qu'on peut faire la différence entre les discours et la
réalité. On me dit que c'est $244 000...
M. Bédard: Vous ne voulez pas voir ce qu'il y a en
arrière des chiffres.
M. Lalonde:... pour douze mois, pas pour huit mois, pour douze
mois. Je prends le discours du ministre...
M. Bédard: Ici, on parle d'une année
financière.
M. Lalonde: J'ai le droit de parole maintenant! M.
Bédard: Si vous voulez...
M. Lalonde: Je prends le discours du ministre à l'effet
que la lutte au crime organisé va continuer de façon permanente,
même si ses mandats sont réduits actuellement. Mais les discours,
c'est bien dommage, ne se traduisent pas dans la réalité. La
réalité quotidienne, à moins qu'on nous dise que ce qu'on
fait ici c'est de la niaiserie ou bien que c'est un exercice absolument
inutile, c'est dans les chiffres qu'on l'a. On ne budgétise quand
même pas simplement pour nous amuser. Naturellement, si le ministre se
trouve à avoir fait son lit un petit peu trop étroit et qu'il est
obligé de coucher dedans, on voit ce que cela fait de réduire les
mandats. On arrive, on réduit les mandats, c'est meilleur, c'est
meilleur, on l'a laissé aller, on va voir comment cela va se traduire.
Je ne veux pas que la lutte au crime organisé diminue; c'est un effort
qui avait commencé en 1972 et au prix de combien de difficultés.
Le ministre s'en souvient, il n'était peut-être pas en politique
à ce moment-là, mais combien de difficultés cela nous a
coûtées, au Québec comme société, pour
essayer d'avoir une arme spéciale contre cette manifestation
spéciale de la criminalité. On a réduit les mandats et on
paie le prix actuellement. Si on commence à réduire cette lutte
au crime organisé, c'est bien de valeur mais, dans deux ans, ce sera
à refaire, on va être obligé de recommencer.
M. Bédard: M. le Président, je ne recommencerai pas
les explications. Le député de Marguerite-Bourgeoys se limite
à regarder d'une façon aveugle deux chiffres. Il ne voit pas la
réalité que cela représente et il base toute son
argumentation là-dessus. Je pense que ce qui est important, et c'est la
question que pose le député de Marguerite-Bourgeoys, c'est de
savoir s'il y a autant de ressources financières à la disposition
de la Commission de police et de la Commission d'enquête sur le crime
organisé qu'il y en avait auparavant pour continuer leur action, que je
crois justifiée. Je demanderais au président de la Commission de
police, qui est ici avec nous, de nous dire s'il a les mêmes ressources
financières pour continuer avec autant d'intensité la lutte
contre le crime organisé.
M. Fontaine: Est-ce que vous me permettriez, juste avant?
M. Bédard: Voulez-vous... A cette question...
M. Fontaine: C'est parce qu'il va pouvoir répondre en
même temps.
M. Bédard: Sur cette question précise, j'aimerais
que le président réponde, pour qu'on se comprenne une fois pour
toutes sur les chiffres et qu'on cesse de leur donner un sens faux, tel que
s'ingénie à le faire le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Evidemment, la division de la commission qui s'occupe de la tenue de
l'enquête sur le crime organisé est présidée par le
juge Dionne. Le juge Dionne m'a informé, en examinant les crédits
qui lui étaient alloués, que c'était suffisant pour
fonctionner. Je comprends cependant que, l'an dernier, il y a eu un budget
supplémentaire qui a été accordé. Je présume
que si, à un moment donné, il arrivait des
événements non prévus, on serait obligé de demander
des crédits supplémentaires. Mais dans l'état actuel des
choses, avec le mandat qui est présentement devant le juge Dionne,
celui-ci m'a informé que cela satisfaisait à ses besoins.
Maintenant, il faut vous dire aussi, relativement à la coordination des
nouveaux projets, que cela se fera à même le personnel actuel de
la commission. Cela ne comportera pas une augmentation des crédits. Les
enquêteurs ne sont pas payés par la commission et il n'y a pas de
diminution dans le personnel affecté à cette division de la
commission qui est chargée de l'enquête sur le crime
organisé. C'est exactement le même personnel.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, hier, le ministre de la
Justice nous disait: Nous avons des enquêteurs qui font des
enquêtes régulières sur toutes sortes de sujets qui ne sont
pas spécifiquement ceux mentionnés dans les trois dossiers qui
sont à l'étude par la commission actuellement. On peut faire
enquête sur différentes autres choses. Le ministre nous disait que
si, au cours de l'année, on décide qu'il est urgent de
procéder à d'autres enquêtes que celles prévues dans
le mandat, on nommera un autre banc et, à ce moment, la commission
siégera à deux bancs. En contrepartie, on s'aperçoit que
le budget prévu en conséquence n'est pas là.
M. Bédard: C'est la même chose que l'an
passé. Nous sommes allés en budget supplémentaire lorsque
la nécessté s'en est fait sentir, tel que l'a dit M. le juge
Gosselin, le président de la Commission de police.
M. Fontaine: A ce moment, si on procède comme cela, on
pourra faire la même chose pour la Sûreté du Québec.
On peut prévoir un budget pour huit mois et on va dire: Si on n'en a pas
assez, on reviendra au bout de huit mois demander un budget
supplémentaire. Quand on prévoit des crédits pour une
année, il faut prévoir des crédits pour une
année.
M. Bédard: Si vous permettez, sur le plan technique, l'an
passé, aux crédits 1978/79, il y a eu $363 000 de prévus.
Evidemment, la commission d'enquête fonctionnait avec un mandat qui
allait jusqu'à la fin de l'année. Cette année, il y a un
mandat pour le banc de la commission d'enquête qui expire au 30 novembre.
Evidemment, on inscrit dans les crédits 1979/80, qui est la pleine
année financière, $244 600, ce qui est exactement le prorata de
ce qui avait été prévu pour l'an passé sur la
même base, mais pour la durée du mandat de huit mois. Il faut
l'inscrire sur douze mois parce que c'est l'année financière.
Donc, techniquement, il n'y a pas de diminution, c'est la même
chose par rapport à la prévision de l'année
précédente. Evidemment, l'année précédente
on a dû aller en budget supplémentaire et faire certains virements
internes pour des dépenses qui n'étaient pas prévues. On
part avec la même base cette année, de sorte que ces $244 000
peuvent être dépensés d'ici le 30 novembre. C'est l'argent
qu'il y a là. S'il arrive des bancs additionnels, s'il y a un banc
nouveau après le 30 novembre, c'est évident qu'on devra financer
soit par virement ou autrement par budget supplémentaire. Il est
difficile, techniquement, de présenter des crédits au livre des
crédits alors qu'on a un arrêté en conseil qui va à
ce moment-ci jusqu'au 30 novembre, de le faire en fonction de choses qui ne
sont pas prévisibles encore à ce moment-ci.
Le Président (M. Jolivet): Cela va, M. le
député. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, ces explications me semblent
insatisfaisantes. Si on est allé en budget supplémentaire l'an
dernier, raison de plus pour avoir appris sa leçon cette année et
pour demander au législateur des crédits suffisants pour faire la
lutte à l'exemple de celle qu'on a faite l'an dernier. On a
dépensé $478 000. Je comprends ce que le sous-ministre vient de
nous dire. On a pris les deux tiers de $363 000; cela fait $244 000.
On a pris les deux tiers parce qu'actuellement on a un mandat de huit
mois, mais cela va être pour douze mois parce que techniquement on ne
peut pas budgétiser pour huit mois. Il reste que ces $244 000, c'est la
moitié de ce qu'on a dépensé l'an dernier. Oublions toutes
les explications techniques, les détails techniques, qu'est-ce que
c'est?
M. Bédard: II ne faut pas trop les oublier, les
détails techniques.
M. Lalonde: C'est que la lutte au crime organisé a
coûté $478 000 l'an dernier. On n'a pas eu deux bancs, ni trois
bancs; on a eu un banc.
M. Bédard: Un banc.
M. Lalonde: Un banc. Cela a coûté quasiment un
demi-million pour un banc. On avait un mandat plus étendu toutefois,
mais on n'a pas eu 500 dossiers non plus. J'imagine qu'en public...
M. Bédard: Trois dossiers.
M. Lalonde: ... ils ont eu trois dossiers. Pour un an, cela a
coûté $500 000. Il faut ajouter à notre dossier
parce que le ministre m'accuse de dire des menteries, il appelle cela des
faussetés l'engagement du ministre, pris de son siège
à la commission parlementaire avant-hier, que la lutte au crime
organisé serait permanente, malgré le fait que son mandat
actuellement est limité.
M. Bédard: Au niveau de l'enquête, de la structure
d'enquête.
M. Lalonde: II faut que ce soit une lutte permanente non
seulement au niveau de l'enquête policière.
M. Bédard: Non.
M. Lalonde: Quand j'ai dit: La lutte au crime organisé par
enquête spéciale, c'est avec les pouvoirs de la commission
d'enquête
M. Bédard: Oui, quitte à ce qu'il y ait des bancs
renouvelés.
M. Lalonde: Oui, les gens qui sont sur les bancs, que cela
change, c'est tout à fait dans l'ordre des choses. Mais qu'il y ait
quand même la présence, dans le paysage de la criminalité,
non seulement de policiers spécialisés, mais aussi d'une arme
spéciale qui est la commission d'enquête avec des pouvoirs plus
grands que ceux des policiers, le pouvoir de faire venir les témoins, de
les assermenter, etc.
Si vous revenez simplement au travail des enquêteurs,
j'espère que tous les enquêteurs du Québec vont continuer
à enquêter sur tout genre de crimes, y compris le crime
organisé. Quand je parle de la CECO, je parle réellement d'une
commission d'enquête et non pas simplement d'enquêteurs policiers
qui dans leur travail quotidien, mais plus spécialisés dans le
crime organisé, vont continuer à enquêter,
naturellement.
En ajoutant l'engagement du ministre à ce que la lutte au crime
organisé par voie d'enquête spéciale continue de
façon permanente, au moins jusqu'au 31 mars 1980, je vois que c'est
inexplicable, compte tenu du fait que l'an dernier on a été
obligé d'aller en budget supplémentaire et qu'on l'a
l'expérience de l'an dernier. Soyons justes. Ou bien on dit: Oui, on va
réduire de moitié notre effort à ce stade. C'est le choix
du gouvernement, on a des choix à faire, c'est celui-là et, si le
député de Marguerite-Bourgeoys ne l'aime pas, tant pis! Il
pourrait peut-être nous dire cela. Non, ce n'est pas cela qu'il nous dit.
Il dit: On va faire la même lutte, on va lutter aussi fort contre le
crime organisé, mais on ne se donne pas les moyens.
On a l'expérience de l'an dernier où cela a
coûté quasiment un demi-million; cette année, on oublie
cela et on en demande seulement $244 000. On sait qu'il va falloir faire douze
mois de lutte. On a un mandat seulement de huit mois, mais je vous promets que
la lutte va continuer tout le temps. On en demande seulement pour huit
mois.
Je ne veux pas m'étendre plus longtemps là-dessus, c'est
assez clair, quoique j'aurais quelques questions un peu de détail
à poser à M. le juge Gosselin sur la répartition des $478
000. Cela ne comprend pas les enquêteurs qui sont à
l'intérieur des corps policiers, naturellement?
M. Bédard: Non, cela peut comprendre à l'occasion,
par exemple, certaines dépenses de voyage de ces enquêteurs qui
ont été à l'extérieur. Cela ne comprend pas leur
traitement de base, mais il y a certains enquêteurs qui étaient
appelés à l'extérieur du Québec et, à ce
moment, on absorbait les dépenses de voyage. (11 h 15)
M. Lalonde: Est-ce que cela comprend les salaires des juges qui
sont affectés à temps plein?
M. Bédard: Non.
M. Lalonde: Non plus.
M. Bédard: Les salaires des juges affectés à
temps plein ou des membres à temps plein sont pris sur le budget
général de la commission.
C'est à même le premier programme.
M. Lalonde: Le programme 1 ?
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Peut-être pourriez-vous me donner les grands
titres, les têtes de chapitre? Il me semble que ce sont des
dépenses qui sont directement reliées au travail de la CECO en
plus, au-delà des salaires des principaux acteurs de ce travail, soit
les juges et les policiers.
M. Bédard: A traitements, il y a $103 200 pour un effectif
de 12 personnes, un personnel de bureau, si vous voulez, de secrétaires,
etc. Autres rémunérations, $15 700. Il peut y avoir eu, je
présume, du temps supplémentaire au montant de $15 700 pour 12
personnes. C'est à peu près raisonnable, semble-t-il. Je vois
$360 000 pour les services. Je n'ai pas le détail, mais je
présume qu'il y a eu des frais d'avocat parce qu'on a eu certaines
causes qui sont allées à la Cour suprême et à ce
moment-là on utilisait certains avocats de la pratique privée. Ce
doit être assez dispendieux. Pour vous détailler les $360 000, je
n'ai pas les chiffres, probablement que la comptabilité les a, mais je
ne les ai pas.
M. Lalonde: Est-ce que les avocats qui sont engagés dans
vos causes, les causes de la CECO, ne sont pas payés à même
le budget général du ministère de la Justice?
M. Bédard: Actuellement, oui, mais pas pour les
contestations devant les tribunaux. Il y a eu certaines contestations qui sont
allées devant les tribunaux et pour lesquelles des avocats de la
pratique privée ont été utilisés.
M. Lalonde: Oui, mais est-ce que ceux-là ne sont pas
payés par le budget...
M. Bédard: De la CECO. M. Lalonde: De la CECO?
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: Bon. Je pensais qu'ils étaient choisis et
payés par le ministère...
M. Bédard: Cela a toujours été comme cela.
M. Lalonde: ... de la Justice directement.
M. Bédard: Non, c'est chargé à même le
budget.
M. Lalonde: D'accord, ils vous ont été
chargés.
M. Fontaine: Les avocats qui sont permanents à la
CECO?
M. Bédard: Ce sont des procureurs de la couronne.
M. Fontaine: Cela n'entre pas dans ce budget-là?
M. Bédard: Cela n'entre pas là. Ils sont
payés à même les programmes qui concernent les procureurs
de la couronne.
M. Lalonde: II y a une diminution de $299 000 à $136 000
au titre des services. Est-ce entre 1979 et 1980?
M. Bédard: La réduction apportée au niveau
de cette catégorie peut s'expliquer en majeure partie par le fait que
les ressources requises pour la CECO ont été produites pour une
période de huit mois, soit jusqu'au 30 novembre 1979, alors qu'en
1978/79 celles-ci avaient été estimées pour douze
mois.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres
questions?
M. Lalonde: J'aimerais poser des questions de nature
générale au juge Gosselin sur la Commission de police,
l'année passée, les principales activités et ce qui est
prévu pour l'année courante.
M. Bédard: Dans le domaine quasi judiciaire, nous avons
reçu 223 demandes d'enquête au total. Nous avions
déjà cependant des dossiers en retard des années
précédentes. Nous avons commencé l'année avec 292
dossiers en retard sur lesquels, cependant, une partie des travaux avait
été exécutée, si bien que cela constituait pour
l'année un volume de 515 demandes d'enquête. Nous avons
disposé, au cours de l'année, de 269 demandes d'enquête
soit par la tenue d'enquêtes publiques, à la suite de la
vérification des faits ou en venant à la conclusion que les
demandes d'enquête n'étaient pas fondées ou parce que nous
n'avions pas juridiction, ce qui veut dire que nous avons disposé, au
cours de l'année, de 46 dossiers de plus que nous en avions
reçus, ce qui comportait pour l'année complète une
augmentation de 80,5% de production par rapport à l'année
précédente.
De plus, dans 46 dossiers dans lesquels la vérification avait
été faite, nous avions déjà rendu la
décision de tenir une enquête publique. Certaines ont
déjà été tenues depuis le début de
l'année et les autres seront tenues au cours de l'année. Dans le
domaine des appels de chef de police, nous avons eu une augmentation puisqu'au
cours de l'année précédente nous en avions reçu six
et, au cours de l'année 1978, nous en avons reçu quinze.
Cependant, cette augmentation est due, partiellement, des appels de la part des
directeurs remerciés de leurs services.
Dans le domaine de la réglementation, nous avons aussi
adopté certains règlements, de nouveaux règlements, et
nous en avons révisé d'autres. Le lieutenant-gouverneur en
conseil a approuvé deux de nos règlements, soit le
règlement 13 relativement aux archives qui doivent être
conservées dans le dossier de chacun des policiers en service, et le
règlement 14 relativement à l'identification des véhicules
des corps policiers municipaux. Dans le domaine administratif, nous avons
continué à procéder à des études sur les
corps policiers et à la visite de corps policiers. Nous avons entrepris
sept études générales, dont quatre se sont
terminées au cours de l'année; nous avons de plus visité
33 services policiers. Ce sont des visites qui n'étaient pas
nécessairement sollicitées, mais c'est en vertu des dispositions
de la loi, qui indique que nous devons visiter les municipalités et
corps policiers.
Nous avons aussi entrepris, à la fin de l'an dernier, des
réunions régionales pour réunir les directeurs de police,
les syndicats policiers, les maires, conseillers et administrateurs municipaux.
C'était une innovation parce que bien que nous assistions aux
congrès de l'Union des municipalités, lorsque nous y
étions invités, nous avons cru qu'il fallait avoir un contact
plus direct avec les administrateurs municipaux, si bien que nous avons
entrepris de telles réunions qui s'avèrent d'ailleurs
extrêmement profitables. Au cours de l'année, nous avons tenu deux
réunions de ce genre et, depuis le début de l'année, nous
en avons tenu deux autres, si bien que nous avons, jusqu'à
présent, couvert quatre régions du Québec.
Nous avons aussi fourni une assistance aux municipalités qui
désiraient choisir un chef de police en remplacement de celui qui avait
quitté le corps policier et nous avons aussi distribué un guide
sur des formules dans les corps policiers de façon à tenter
d'uniformiser. Ce guide avait été distribué au cours de
l'année précédente, mais au cours de 1978 nous avons
commencé des visites régionales pour indiquer comment implanter
ce
guide. Nous avons des équipes qui s'occupent de faire cette
présentation audio-visuelle. Nous avons évidemment tenu des
journées d'étude et nous avons procédé à
l'organisation de la semaine de la police. Je dois vous dire que nous recevons
aussi continuellement à nos bureaux soit des directeurs de police, des
membres de syndicats policiers ou des administrateurs municipaux qui tentent de
trouver des solutions à certains de leurs problèmes et, encore
là, c'est une assistance que nous avons fournie aux
municipalités.
Je voulais vous brosser un tableau général de nos
activités. Je peux vous dire que cela a été une
année extrêmement active et que 1979 ne sera sûrement pas
moins active parce que nous avons commencé, je dirais, l'année en
lion et nous avons devant nous un volume de travail considérable.
M. Lalonde: Je vous remercie, M. le juge. Votre rapport de 1978
n'est pas encore prêt, je pense?
M. Bédard: Le rapport de 1978 est sous impression
actuellement.
M. Lalonde: J'ai seulement celui de 1977.
M. Bédard: II est prêt, mais il est sous impression.
Evidemment, j'en ai une copie, mais...
M. Lalonde: Ce n'est pas un reproche que je fais. Habituellement
c'est à peu près à ce temps-ci que c'est prêt. L'an
dernier, c'est en avril qu'il avait été envoyé...
M. Bédard: II faut le déposer pour le 31 mars. De
fait, on l'a transmis au ministre pour le 31 mars. Mais il n'y en avait pas de
copie pour dépôt devant l'Assemblée nationale et il semble
que cela irait à la fin du mois.
M. Lalonde: Vous aviez dans votre rapport de 1977
j'imagine qu'en 1978 vous allez peut-être faire aussi cette
rétrospective ou ce rapport sur les techniques policières
le nombre d'étudiants inscrits en 1977. Je ne sais pas où le
journaliste Jean-François Lebrun a pris ses statistiques il a
probablement fait son enquête lui-même, c'est relativement facile,
un coup de téléphone au CEGEP il semble que le nombre
d'étudiants en techniques policières était de 1810 en
1977; 975 en première année, 570 en deuxième, 265 en
troisième. Ce serait rendu à 2069 pour 1978/79, sauf que
d'après la liste qu'il a, il en manque quelques-uns. Je ne vois pas Hull
dans sa liste. Il y a Rimouski. Il y a Aima. Il n'y a pas Drummondville. En
tout cas, il en manque quelques-uns. Je ne sais si c'est... Il semble que les
ouvertures ne soient pas tellement nombreuses, ou enfin...
M. Bédard: De fait, certains CEGEP dispensent l'option
complète en matière policière et d'autres CEGEP dispensent
certains cours qui ne conduisent pas au DEC en matière policière.
Mais pour l'année 1978, il y avait dans les CEGEP, parmi les
étudiants régulièrement inscrits, 965 étudiants en
première année, 681 en deuxième année et 414 en
troisième année.
M. Lalonde: Cela a donc augmenté? M. Bédard:
Cela a augmenté. M. Lalonde: Quel est le total? M.
Bédard: 2060 comme grand total. M. Lalonde: 2060?
M. Bédard: Oui, et cela ne comprend pas les policiers en
fonction qui s'inscrivent à certains cours ou encore à l'option
complète pendant leurs moments de loisir; il y en avait 1238 en
1978.
M. Lalonde: Moins qu'en 1977; il y en avait 1581. Il y a eu une
diminution.
M. Bédard: II y a eu une diminution chez les policiers en
fonction.
M. Lalonde: Je ne sais pas si vous avez des commentaires à
faire sur ce phénomène, à savoir que naturellement,
on enseigne un tas de techniques à ces jeunes si on ne leur
trouve pas de fonctions, soit dans la police ou dans une activité
semblable, il va traîner dans le décor des centaines et des
centaines de jeunes qui sont aguerris à toutes les méthodes de
confection d'explosifs, de maniement des armes.
M. Bédard: Confection d'explosifs, je ne suis pas
sûr qu'on aille jusque là...
M. Lalonde: Ah! Ils ne vont pas jusque-là? M.
Bédard: ... à la police encore.
M. Lalonde: Vous êtes sûr?
M. Bédard: Non, pas jusque là.
M. Lalonde: Vous êtes sûr qu'il n'y a pas deux ou
trois CEGEP qui font...
M. Bédard: Malgré qu'il paraît que...
M. Lalonde: On rit, mais cela va sortir bientôt.
M. Bédard: Oui, mais il y a des jeunes qui, à dix
ou douze ans, peuvent, avec leur jeu de chimie, faire des bombes dans leur
cave, je pense bien. Mais il faut vous dire qu'il n'y a pas d'erreur qu'il va
falloir à un moment donné un contingentement parce qu'on a
tenté d'évaluer le marché du travail policier et il y a eu
une diminution depuis quelques années. D'ailleurs, au cours des
années précédentes, nous avons formulé des
recommandations, tant à la Direction générale de
l'enseignement collégial du ministère de l'Education qu'aux
CEGEP, à savoir qu'il n'y avait pas lieu de
former des chômeurs et qu'il fallait les prévenir des
conditions du marché du travail et des exigences de la fonction
policière. Par exemple, l'examen médical. Vous pouvez avoir un
jeune qui entre au CEGEP, mais ce n'est que trois ans après qu'il
passera son examen médical et il se peut qu'il ne puisse le passer
à ce moment-là. S'il ne le passe pas, il n'entrera pas dans un
service de police. Il faut dire qu'il y a un marché secondaire tout de
même. Vous avez des agences d'investigation. Vous avez les banques qui
recherchent des personnes ayant ces qualités. Vous avez une foule
d'entreprises. Il y a un marché secondaire. Mais le but de l'institut
n'est pas de former en fonction du marché secondaire. C'est de former
pour les corps policiers.
M. Lalonde: Quel est le taux de roulement à peu
près?
M. Bédard: A l'Institut de police?
M. Lalonde: Non, dans les corps policiers en
général, ceux qui prennent leur retraite ou...
M. Bédard: On a évalué leur nombre il y a
quelques années. Ce sont environ 5%, mais je pense que c'est un peu en
bas de cela. Les gens discutaient avec M. Benoît dernièrement.
J'évaluais cela entre 500 et 700 par année pour pourvoir au
remplacement. Il est possible que depuis une couple d'années, il y a des
échecs entre la première, la deuxième et la
troisième année. Beaucoup d'échecs. Mais cette
année, en 1978, à l'expiration de l'année, parmi les
étudiants de CEGEP qui n'avaient pas trouvé de travail, il y en
avait 101. (11 h 30)
Etant donné que les débouchés représentent
un marché limité, j'ai entrepris des discussions avec le ministre
de l'Education afin qu'on sensibilise la clientèle à cet aspect
de la limitation possible des débouchés.
M. Lalonde: Merci. J'aurais une autre question, M. le juge. Vous
avez décrit je n'ai pas votre rapport de 1978 les
activités de la commission comme étant très nombreuses; il
y a eu une augmentation considérable. Vous avez dit que l'année
1979 s'est engagée dans la même intensité et je vois que le
ministre nous propose dans ces crédits une diminution des
employés permanents de 79 à 76 et une augmentation dans le total
de cet élément. Il y a seulement la Commission de police dans le
programme 13?
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Pour le programme, il y a une diminution
réelle puisqu'on passe de $2 216 000 à $2 238 000. Si vous avez
des employés syndiqués, vous allez probablement devoir
dépenser un peu plus d'argent en 1979 pour les conventions collectives.
Allez-vous être capable de faire face à cette situation? Je voyais
les conclusions du rapport de 1977 alors que vous commenciez à crier au
secours. Je me demande si vous allez être capable, si vous allez
être en mesure de faire les travaux, de fournir la marchandise qu'on vous
demande, de fournir les commandes.
M. Bédard: Je dois vous dire qu'en 1978 et plus
particulièrement en 1979 on va encore crier au secours, mais avec la
réserve suivante. C'est qu'un projet de loi doit être
déposé, suivant ce que le ministre de la Justice a
indiqué. Nous indiquons dans notre rapport annuel de 1978 que nous
préparerons et présenterons un nouveau plan d'organisation pour
la commission et cela comportera des demandes d'augmentation d'effectifs. Mais
tant et aussi longtemps qu'on ne connaît pas exactement l'étendue
des nouvelles attributions qui pourraient nous être octroyées, on
préfère attendre pour présenter un nouveau plan
d'organisation.
M. Lalonde: Autrement dit, vous nous annoncez que vous ferez un
budget supplémentaire, mais au moins il y a une bonne raison: c'est
qu'une loi va intervenir entre-temps.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: C'est assez difficile d'aller plus loin dans l'examen
de ce qui va arriver en 1979 parce que le ministre nous a déjà
annoncé une loi...
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: ... qui augmenterait les pouvoirs. Je pense que ce
serait faire de la spéculation d'en discuter ici abstraitement. On va
attendre, quant à moi, le projet de loi; on va le souhaiter le plus
rapidement possible. Est-ce que ce sera durant cette partie de la session?
M. Bédard: Nous voulons déposer le projet de loi
dans cette première partie de la session.
M. Lalonde: J'avais une question qui pourrait être
posée ici ou dans un autre programme sur la direction
générale. C'est le traitement que le ministre fera du rapport
Saulnier dans ce projet de loi. Est-ce qu'il va accepter la recommandation de
l'hypothèse D quant à la réorganisation policière
dans l'ensemble de la province?
M. Bédard: Pour ce qui est des districts, de tout l'aspect
de la régionalisation, à l'heure actuelle, il y a un
comité interministériel qui travaille sur l'ensemble du rapport
Saulnier où l'on retrouve le ministère des Finances, le
ministre...
M. Lalonde: La décision n'est pas prise.
M. Bédard: ... d'Etat à l'aménagement et le
ministre des Affaires municipales. Les décisions ne sont pas prises
définitivement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Quand prévoyez-vous avoir le rapport de ce
comité-là?
M. Bédard: Depuis que la politique de fiscalité
municipale du gouvernement est connue, cela nous permet
d'accélérer vraiment l'étude des recommandations du
rapport Saulnier.
M. Lalonde: La question du député de
Nicolet-Yamaska me fait penser à une autre question. J'ai
présumé que le projet de loi que vous avez annoncé,
amendant la Loi de police, va tenter de régler un certain nombre de
questions soulevées par le rapport Saulnier.
M. Bédard: Un certain nombre de questions, pas toutes les
questions, mais nous croyons vraiment arriver à terme au niveau des
orientations. Il faut qu'il en soit ainsi sur des aspects bien précis
puisqu'ils se retrouveront nécessairement dans des amendements à
la Loi de police.
M. Lalonde: Est-ce que la question de la régionalisation
va se trouver dans la nouvelle loi? Autrement dit, est-ce que la réponse
aux questions de régionalisation va se trouver dans ce projet de
loi?
M. Bédard: Les décisions ne sont pas prises d'une
façon définitive au niveau du comité
interministériel.
M. Fontaine: M. le Président...
M. Bédard: Ce serait prématuré de m'avancer
sur ce plan.
M. Fontaine: ... j'aimerais revenir sur la questions des
étudiants. Est-ce que le ministre pourrait nous donner le nombre de
cadets, parce qu'il y a une partie des étudiants, à l'Institut de
police, qui viennent des corps policiers municipaux ou de la
Sûreté du Québec pour faire du recyclage. Il y a une
quantité de cadets qui sortent de l'école de police de Nicolet
pour aller s'intégrer soit dans des corps policiers municipaux ou dans
la Sûreté du Québec. Le ministre pourrait-il nous dire le
nombre de cadets qui ont terminé en 1978, et si ces gens ont
trouvé des postes? Si oui, est-ce que c'est à la
Sûreté du Québec ou dans des corps policiers
municipaux?
M. Bédard: A la Sûreté du Québec, il
n'y a plus de cadets, ils engagent du monde directement.
M. Fontaine: Les étudiants qui suivent les cours à
l'école de police de Nicolet sont préengagés par la
Sûreté du Québec?
M. Bédard: Ou par d'autres. Leurs services sont requis par
d'autres corps policiers, dans cer- tains cas. Il y en a également qui
ne sont pas encore engagés.
M. Fontaine: Cela veut dire que tous les élèves de
l'école de police de Nicolet sont assurés d'avoir un emploi en
finissant?
M. Bédard: Je ne pourrais pas faire cette affirmation. Il
y en a qui entrent à l'Institut de Nicolet sans avoir eu une promesse
d'engagement. Alors, je ne suis pas en mesure de vous dire que ces derniers
auront nécessairement un engagement. Cela s'évalue selon les
besoins.
M. Fontaine: Est-ce que vous avez un complément de
réponse?
M. Bédard: On me fait remarquer que ce sont surtout ceux
qui sont passés par les CEGEP qui ne sont pas assurés d'un
engagement.
M. Fontaine: C'est justement cela que je veux savoir. Les
étudiants qui font leur cours à l'Institut de police de Nicolet,
parmi ceux qui ont terminé au cours de l'année 1978, combien ont
trouvé un emploi?
M. Bédard: Vous voulez des statistiques
là-dessus?
M. Fontaine: C'est important. Si on continue à former des
étudiants et qu'il y en a qui sont encore sur le carreau, comme on
dit...
M. Bédard: Au cours de l'année, 191
étudiants des CEGEP se sont inscrits à l'Institut de police du
Québec. Parmi ceux-ci, 185 stagiaires terminaient avec succès
leur cours à l'Institut de police du Québec. Toutefois, nous
devons signaler que 101 de ces diplômés ne furent pas
embauchés par les services de police.
M. Fontaine: Est-ce qu'on a fait une étude à savoir
où sont rendus ces gens?
M. Bédard: Voici, il faut dire que la dernière
promotion, je pense, était du mois je le dis sous toute
réserve de novembre. Alors, il est possible qu'il y en ait de la
dernière promotion qui n'aient pas été engagés
à l'expiration de l'année. Maintenant, c'est justement une
étude qui a été entreprise par l'Institut de police pour
vérifier au fur et à mesure où ces gens sont rendus
maintenant, parce qu'il est possible que certains d'entre eux se soient
trouvé un emploi depuis dans les corps policiers, mais pas
nécessairement. On a une étude en cours, à l'Institut de
police, à ce sujet, et lorsque les crédits de M. Benoît
viendront, je pense qu'il pourra vous donner des renseignements à ce
sujet.
M. Fontaine: Ce n'est pas parce que je veux que le nombre
d'étudiants diminue à l'Institut de police, loin de là, je
suis très heureux qu'il y en ait le plus possible. Mais il ne faudrait
pas non plus former...
M. Bédard: Vous êtes intéressé
à ce qu'il augmente.
M. Fontaine: ... des gens et qu'il...
M. Bédard: Qu'il n'y ait pas de
débouché.
M. Fontaine: ... n'y ait pas de débouché.
M. Bédard: C'est cela notre préoccupation. C'est
qu'il va falloir contingenter à un moment donné. Disons, je
préférerais peut-être l'expression sensibiliser cette
clientèle au fait qu'elle n'est pas assurée de
débouchés.
M. Lalonde: M. le ministre n'est pas favorable au
contingentement. C'est un mot trop dur.
M. Bédard: Tirez vos conclusions.
M. Fontaine: Le Parti québécois fait toujours
attention aux mots qu'il emploie.
M. Lalonde: C'est pour protéger l'image.
M. Fontaine: Cela fait partie du respect des droits. Vous avez
parlé tantôt, M. le juge, de 555 demandes sur le tapis...
M. Bédard: 515. M. Fontaine: 515.
M. Bédard: Avec les retards des années
précédentes, et on les a diminuées de 46 au cours de
l'année.
M. Fontaine: C'est cela. Est-ce que vous pourriez nous dire, les
demandes les plus lointaines, cela remonte à quand? Ou, en moyenne, quel
est le temps requis pour donner une réponse?
M. Bédard: Les enquêtes qui ont été
tenues en 1979, pour certaines de ces enquêtes, cela remontait à
des faits survenus en 1976. Evidemment, l'idéal serait que nous
puissions recevoir une plainte, procéder à la vérification
des faits et entreprendre l'enquête, dans les cas où il y a lieu
à enquête, dans les six mois. On prévoit que ce n'est
qu'à moyen terme qu'on pourra en arriver à cela et sûrement
pas à court terme. Probablement que cela irait entre 1980 ou 1981 avant
qu'on puisse en arriver à cela; pour la première fois, en 1978,
on a cessé d'augmenter nos retards et on a commencé à les
diminuer.
M. Fontaine: Est-ce que vous auriez besoin de plus
d'enquêteurs?
M. Bédard: Oui. Il n'y a pas d'erreur que, lorsqu'on
déposera un nouveau plan d'organisation, on demandera, au chapitre des
enquêteurs, trois enquêteurs de plus et des membres
additionnels.
M. Fontaine: Vous en avez combien?
M. Bédard: Actuellement, on en a dix qui doivent parcourir
toute la province. Au début de l'année 1978, on n'en avait pas
dix encore. Au cours de l'année, on a augmenté pour porter notre
équipe à dix. Il faut vous dire qu'il y a trois ans on n'avait
que deux enquêteurs, à cause de départs, de maladie ou de
postes non comblés. On n'en avait que deux. Ce sont les années
passées qu'on a accumulé nos retards.
M. Fontaine: Est-ce que les enquêteurs doivent faire une
enquête pour chacun des dossiers?
M. Bédard: Pour chacun des dossiers, à moins qu'au
point de départ on en vienne à la conclusion que nous n'avons pas
juridiction.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: A défaut de cela, les plaignants sont
vus et tous les témoins susceptibles de nous éclairer sont
rencontrés, de façon à permettre à la commission de
décider si prima facie il y a matière à enquête.
M. Fontaine: Vos dix enquêteurs viennent d'où?
M. Bédard: Ils proviennent de corps policiers. Il y en a
qui viennent du service de police de la Communauté urbaine de
Montréal. Il y en a qui viennent de la Sûreté du
Québec. Cela nous vient de divers corps de police. Mais, au moment
où ils sont chez nous, ils cessent de faire partie d'un corps policier.
Ils entrent dans la fonction publique. Ce sont des fonctionnaires, des
professionnels de la fonction publique.
M. Fontaine: Lorsque ces enquêteurs ont, par exemple,
à faire une enquête sur la brutalité policière,
est-ce que vous voyez, par exemple, si on fait une enquête sur des
policiers de la Sûreté du Québec, que ce soit plutôt
un ex-policier de la Communauté urbaine qui fasse l'enquête?
M. Bédard: Un policier qui n'a pas appartenu à ce
corps? Généralement, je vous dirais que oui, mais avec les
exceptions suivantes: Lorsqu'un policier est avec nous depuis huit ou dix ans,
disons depuis 1970, depuis neuf ans, ou depuis six ou sept ans, on n'a pas
objection à ce qu'il puisse faire enquête même s'il s'agit
d'un membre de son ancien corps policier.
M. Fontaine: Vous n'avez jamais...
M. Bédard: On n'a jamais vu de conflit
d'intérêts et, s'il y avait eu possibilité d'en avoir, on
aurait eu à faire faire l'enquête par un membre qui venait d'un
autre corps policier.
M. Fontaine: D'accord, merci. Maintenant, vous avez
mentionné tantôt que vous aviez fait
sept études générales, dont trois
complétées. Est-ce que vous pourriez nous dire...
M. Bédard: Trois ou quatre complétées. (11 h
45)
M. Fontaine: Sur quoi portent ces études? Surtout celles
qui sont complétées?
M. Bédard: Cela porte sur l'administration, sur les
opérations, sur les descriptions de tâche, enfin sur
l'opération générale d'un corps policier. On en a
entrepris sur le corps de police de Beauharnois, Rock Forest, Schefferville,
Shawinigan-Sud, Thetford Mines, Val D'Or et Vaudreuil. Cela portait sur
l'administration, les effectifs, l'organisation, la formation policière,
les équipements policiers, les opérations policières et
plus particulièrement sur la gestion et les relations avec le personnel
et les autorités municipales.
M. Fontaine: D'accord, cela va.
J'ai une dernière question qui concerne les effectifs municipaux
qui ont été diminués. Le rapport de la Sûreté
du Québec disait ceci: "Nos assistances aux corps policiers municipaux
ont augmenté de 21,1%". Il nous dit que cela lui cause beaucoup de
problèmes, parce qu'elle est obligée de porter assistance
à ces corps policiers qui ont diminué leurs effectifs ou qui ont
abandonné simplement leur service de police. Est-ce que vous pourriez
nous brosser le tableau des diminutions et des abandons et nous dire si vous
voyez là des problèmes sérieux? On dirait que cela
augmente d'année en année, cette chose?
M. Bédard: Relativement aux abolitions de corps policiers,
il y en a eu, au cours de l'année, neuf dans des municipalités
régies par le Code municipal, donc des municipalités qui
n'étaient pas tenues de maintenir un corps policier. Il y en a eu cinq
dans les cités et villes. Mais parmi ces cinq cités et villes, il
y en a quatre qui avaient obtenu une exemption de la part du
lieutenant-gouverneur en conseil de l'obligation de maintenir un corps de
police, si bien qu'il n'y avait qu'une municipalité en
défaut.
M. Fontaine: Laquelle? M. Bédard: Senneterre.
M. Fontaine: Nicolet a obtenu une autorisation?
M. Bédard: Non, mais nous nous replaçons à
l'inventaire du 31 décembre 1978. Les chiffres que je vous donne sont de
1978.
M. Fontaine: Est-ce qu'il y en a eu d'autres? M. Bédard:
Depuis?
M. Fontaine: II y a certainement Nicolet. Ce n'est pas un
abandon, mais il reste deux...
M. Bédard: Je ne sais pas si c'est une demande
d'exemption, Nicolet. Je ne m'en souviens pas. Nicolet, de toute façon,
je ne pourrais pas en discuter, parce qu'on a un appel qui est devant nous
présentement.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys a d'autres questions?
M. Lalonde: Puisqu'on parle de la fonction policière en
général, j'aimerais profiter de ceci pour poser une question sur
les polices des autoroutes. Il y avait un plan d'intégration ou de
changement de statut. Je sais qu'on a fait des représentations
auprès des nombreux députés dont les comtés sont
traversés par des autoroutes le mien n'est pas traversé
par une autoroute.
M. Bédard: II y a longtemps que ce problème
existe.
M. Lalonde: Je me demande si le ministre va profiter de son
amendement à la Loi de police pour régler ce problème.
Est-ce que cela va être l'intégration à la
Sûreté du Québec? Au niveau des salaires, apparemment, il
n'y a pas grand-différence. Cela ne créera pas tellement de
problèmes à ce niveau; au niveau non plus du milieu où ils
travaillent. Ils ont les mêmes équipements, ce sont
littéralement des policiers. Je ne sais pas si cela vous a
été soumis, M. le juge, cette question?
M. Bédard: Evidemment, après la loi 41, on avait
fait un inventaire de la situation et le tout est demeuré en
suspens.
M. Lalonde: Le tout est demeuré en suspens. Est-ce que le
ministre pourrait me donner une réponse?
M. Bédard: II n'y a pas de décision de prise sur ce
problème qui dure depuis longtemps. Mais il y a beaucoup de discussions
cependant entre la Sûreté du Québec, la direction des
autoroutes et le ministère. Nous espérons pouvoir en arriver
à une décision au cours de la présente année.
M. Lalonde: D'ailleurs le rapport d'inventaire qui avait
été fait par la Commission de police ne semblait pas relever
d'objections graves ou majeures dans un projet d'intégration.
M. Bédard: Non.
M. Lalonde: Non. Est-ce que le ministre peut au moins dire
à la commission, s'engager à régler... S'il n'a pas
décidé comment il va le faire, on peut le déplorer, mais
au moins il pourrait nous dire s'il s'engage à régler ce
problème lors de la présentation de sa loi.
M. Bédard: Je ne dirais pas lors...
M. Lalonde: Déjà, dans le projet de loi no
41...
M. Bédard:... de la présentation de la loi, mais au
cours de la présente année.
M. Lalonde: Au cours?...
M. Bédard: De la présente année.
M. Lalonde: Les policiers sont des gens patients. J'espère
qu'ils seront satisfaits de la réponse du ministre, parce que c'est
à Ia base qu'ils sont surtout intéressés.
M. Bédard: Je dois vous dire que ce n'est pas la seule
réponse qu'ils ont eue de ma part. Nous avons eu des rencontres
déjà et, tel que je vous l'ai exprimé, il y a des
discussions qui se continuent.
M. Lalonde: Je ne veux pas passer plus de temps sur cette
question, mais il me semble que c'est un problème dont on a fait le tour
souvent ou complètement, au moins. Déjà, dans le projet de
loi no 41, en 1976, il y avait au moins une solution de proposée. La
Commission de police a fait l'inventaire complet et il semble qu'on connaisse
les tenants et aboutissants de la situation; il s'agit simplement de se
décider. Quand on demande une année pour se décider sur un
problème... Combien sont-ils? 110? Le nombre est relativement
modeste.
M. Bédard: C'est en bas de 150, de toute façon.
M. Lalonde: En bas de 150.
M. Bédard: J'oublie le nombre parce que cela date d'il y a
deux ans et demi ou trois ans.
M. Lalonde: C'est important pour la coordination du travail
policier. On sait que les bandits en fuite empruntent souvent les autoroutes;
ils sont soumis à un traitement semblable à celui des policiers
qui sont sur la ligne de feu.
M. Bédard: On sait que les policiers faisant partie de
l'Office des autoroutes font un travail formidable, très efficace.
M. Lalonde: Ils sont très appréciés,
généralement. Je demanderais que cette appréciation du
ministre se traduise plus que dans un compliment ou un discours, mais dans la
recherche immédiate.
M. Bédard: Je pourrais dire la même chose de bien
d'autres qui m'ont précédé.
M. Lalonde: On avait au moins mis cela dans le projet de loi,
nous. Je commprends que, depuis ce temps-là, des malheurs sont
arrivés; ils vont être corrigés d'ici quelques
années, d'ailleurs.
M. Bédard: Vous faites bien de dire "quelques
années".
M. Lalonde: Les prochaines élections ne seront pas avant
deux ans, j'imagine.
M. Bédard: Elles peuvent être nombreuses.
Le Président (M. Jolivet): Le programme 13 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Programme12.
M. Lalonde: Adopté sur division, le programme 13.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division.
M. Lalonde: A cause de la CECO. On est contre les
décisions du ministre.
M. Bédard: C'est parce que vous avez mal compris.
Coordination des activités de la
sécurité publique
Le Président (M. Jolivet): Programme 12: Coordination des
activités de la sécurité publique.
M. Bédard: Est-ce que les membres de l'Opposition auraient
objection à ce qu'on étudie ce programme avec le programme 16.3
qui est sous la même responsabilité?
M. Lalonde: C'est quoi, 16.3?
Enquêtes et expertises scientifiques pour fins
judiciaires
M. Bédard: Enquêtes et expertises scientifiques pour
fins judiciaires.
Le Président (M. Jolivet): Enquêtes et expertises
scientifiques pour fins judiciaires.
M. Bédard: C'est sous la même responsabilité.
M. Lalonde: Aucune objection.
Le Président (M. Jolivet): Nous regarderons le programme
12 et le programme 16.3.
M. Bédard: Nous voudrions déposer l'annuaire
1979/80 de l'Institut de police.
M. Lalonde: II vient d'arriver? Celui de la Commission de
police?
M. Bédard: Non, l'Institut de police de Nicolet.
M. Lalonde: L'Institut de police, bon. Est-ce un rapport? On
appelle cela un annuaire 1979/80; ce n'est sûrement pas le rapport de
l'année 1979/80. C'est un peu comme un rapport.
Une Voix: Un prospectus. M. Lalonde: Oui.
M. Bédard: Cela se présente comme un annuaire, mais
cela représente essentiellement une forme de rapport qui nous permet
d'évaluer leurs activités.
Au niveau de l'ensemble du programme, on constatera que les ressources
financières de ce programme passent de $5 104 500 qu'elles
étaient, en 1978/79, à $5 122 900 pour l'exercice 1979/80,
à savoir une augmentation de $18 400. Cette augmentation nette des
ressources financières résulte d'une augmentation de $279 000 au
niveau des traitements, et d'une diminution de $260 000 des autres
dépenses de fonctionnement et de capital. La majoration des
crédits au niveau des traitements est nécessitée par,
premièrement, la mise en application des conventions collectives, $141
000, et l'augmentation prévue du nombre de jours/travail
équivalant à 9 hommes/année, $138 000.
D'autre part, il y a une diminution de crédits au niveau des
dépenses de fonctionnement qui a été possible en raison
des facteurs suivants: premièrement, le démarrage plus modeste
que prévu du programme de prévention fait que les crédits
prévus à cette fin sont évalués à $35 000
comparativement à $105 000 en 1978, soit une diminution de $70 000. Il y
a également un autre facteur: la décision du Conseil de direction
de l'Institut de police de répartir sur trois années au lieu
d'une la durée du cours menant au certificat en administration
policière, élaboré en collaboration avec
l'Université du Québec à Trois-Rivières, nous
permet de réduire de $88 000 à $18 000 les crédits requis
à cette fin. La prévision d'un délai de recrutement en
remplacement d'instructeurs municipaux démissionnaires permet de
réduire de près de $60 000 les crédits requis pour les
traitements de ceux-ci.
Un dernier facteur réside dans une analyse approfondie du
coût d'utilisation de la flotte automobile du service de
sécurité interne, dans le cadre de la politique gouvernementale
concernant la sécurité du lieutenant-gouverneur, ainsi que le
transport et la sécurité des membres du Conseil exécutif,
des chefs de parti reconnu et du service du protocole permet de prévoir
qu'après un an d'expérience les crédits requis à
cette fin peuvent être réduits de $61 000. Au niveau de l'ensemble
des crédits, c'est une augmentation nette de $18 000.
Je ne crois pas qu'il faille y aller au niveau des commentaires
généraux, au niveau de chacun des éléments,
à moins que...
M. Lalonde: Je ne sais pas... Si vous réduisez les
crédits un peu partout de même, je comprends que vous ne vouliez
pas donner trop, trop de commentaires!
M. Bédard: J'aurai peut-être l'occasion d'expliquer
un peu plus, à la fin des crédits. Je voudrais cependant qu'on
soit conscient et qu'on se rappelle une politique gouvernementale qui a
été annoncée visant à aller vers une
réduction de 2,5% des effectifs. Il est évident qu'une telle
politique se traduit par des restrictions budgétaires. Cela fait partie
d'une saine gestion.
M. Lalonde: Naturellement, il faut gestionner d'après nos
moyens.
M. Bédard: Vous le savez, tout le monde, y compris
l'Opposition...
M. Lalonde: Quand la province est à moitié en
faillite, je comprends que le gouvernement soit obligé de réduire
ses affaires.
M. Bédard: C'est une nouvelle que vous venez d'avoir ce
matin?
Le Président (M. Jolivet): Revenez au programme 12.
M. Lalonde: Les impôts personnels ont été
réduits sur des prévisions. Un déficit de $1 500 000
000... Je comprends, je comprends.
M. Bédard: M. le Président, sur ce point-là,
tous les commentaires ont été positifs pour que le gouvernement
fasse un effort au fédéral aussi, à l'heure
actuelle pour réduire le plus possible les dépenses
gouvernementales, pour réduire les effectifs et essayer...
M. Lalonde: On va aider le gouvernement à...
M. Bédard: Si vous me permettez de terminer ma phrase.
M. Lalonde: Je pensais que vous aviez terminé.
M. Bédard: ... essayer d'obtenir le plus
d'efficacité possible de la part de ceux qui sont en poste.
M. Lalonde: M. le Président, on arrive ici devant un des
milliers de cas qui vont être étudiés par toutes les
tables, toutes les commissions parlementaires. On va tenter, avec le
gouvernement, de l'aider à ne pas faire en sorte que son déficit
de $1 500 000 000 ne se rende à $2 milliards. On a déjà
deux budgets supplémentaires de prévus, par exemple: un pour la
CECO, un autre pour la commission de police. Si cela se trouve, on va frapper
les $2 milliards.
M. Bédard: Comme cela s'est fait les autres
années.
M. Lalonde: Imaginez-vous, en 1976, c'était
épouvantable d'avoir un déficit de $800 millions. On est rendu
trois ans après, et on s'en va frapper les $2 milliards.
M. Bédard: Au-delà de 50% de la population est
satisfaite de la saine administration du gouvernement actuel.
M. Lalonde: Pour vous, les sondages sont plus importants que la
vérité.
Le Président (M. Jolivet): Revenons au programme 12.
M. Bédard: II arrive que ce soit votre dernière
bouée de sauvetage.
M. Lalonde: La publicité est bien faite. C'est magnifique,
c'est très bien fait.
M. Bédard: Les gens se disent, pour une fois, bien
informés. (12 heures)
M. Lalonde: Ils sont...
M. Bédard: ... et je pense que dans le domaine...
M. Lalonde: Ils écoutent vos petites musiques...
M. Bédard: ... de la justice, M. le Président...
M. Lalonde: "Mon beau pays".
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît! Nous
revenons...
M. Bédard: ... je serais en mesure de vous dire...
M. Lalonde: "Mon pays, mes amours".
M. Bédard: ... qu'il nous faudrait beaucoup plus de
crédits pour informer correctement la population.
Le Président (M. Jolivet): Nous revenons au programme 12,
si on veut bien.
M. Lalonde: Oui, M. le Président, mais le ministre
m'invite à commenter le programme 12 et je vois que...
Le Président (M. Jolivet): Ne suivez pas l'invitation.
M. Lalonde: Non, mais...
Le Président (M. Jolivet): Ne suivez pas l'invitation.
M. Lalonde: ... M. le Président, je pense que c'est mon
droit et mon devoir de déplorer les diminutions qu'on voit ici. On en a
vu dans la CECO tantôt et...
M. Bédard: Déplorez sans avoir d'explications.
M. Lalonde: ... le ministre nous dit: Que voulez-vous? Vous avez
vu que le ministre des Finances nous a serré la vis. Il faut
réduire nos effectifs de 2,5%.
M. Bédard: Et il a bien fait...
M. Lalonde: Alors, là, on va dire: Oui, mais pourquoi?
M. Bédard: ... pour une saine gestion.
M. Lalonde: Pourquoi? Il me semble qu'un ministre de la Justice
qui aurait de la poigne un peu dira au ministre des Finances: Un instant! Les
folies de l'amiante, tu remettras cela à la semaine prochaine,
mais...
M. Bédard: Ne parlez pas des ministres de la Justice qui
avaient de la poigne.
M. Lalonde: ... la justice, c'est important.
M. Ciaccia: C'est au ministère des Communications que cela
augmente.
M. Lalonde: Ah! oui!
M. Ciaccia: Question de priorités.
M. Bédard: Augmente de $38 millions cette
année.
M. Lalonde: Pourquoi réduisez-vous de $667 000 à
$619 000 la recherche et la programmation? Elément 1.
M. Bédard: Disons que...
M. Lalonde: N'avons-nous plus besoin de recherche?
M. Bédard: ... les ressources financières de cet
élément de programme sont diminuées de $667 500 à
$619 900, à savoir $47 600 ou 7%, par rapport au budget comparatif de
1978/79. Cette diminution de crédits est apportée afin de tenir
compte des facteurs suivants. Premièrement, des crédits
additionnels de $23 500 sont prévus pour la mise en application des
conventions collectives de travail en vigueur et à venir et des
modifications apportées à l'échéancier de la mise
en oeuvre du programme de prévention font en sorte que les
crédits prévus à cette fin sont évalués
à $35 000 comparativement à $105 000, soit une diminution de $70
000.
M. Lalonde: On chante les beautés de la prévention.
On voit que la Sûreté du Québec en fait...
M. Bédard: On augmente à certains endroits, on
diminue à d'autres.
M. Lalonde: ... beaucoup. Est-ce que le ministre n'y croit pas
trop, à la prévention? Pourquoi a-t-il établi un rythme de
croisière si lent à ce programme, comme maintenant, où on
en est rendu à réduire les crédits? Est-ce que tout est
fait dans la prévention? N'a-t-on plus besoin d'en faire ou est-ce,
d'après le ministre, moins important que la publicité, par
exemple?
M. Bédard: La Commission de police travaille à cela
de façon tout à fait spéciale. A l'heure actuelle, nous
sommes dans une phase de réorganisation au niveau de la Direction
générale de la sécurité publique.
M. Lalonde: Qu'est-ce qui a démarré si lentement au
programme de prévention? Le ministre peut-il être plus
spécifique? C'est une belle phrase, cela: "Compte tenu du
démarrage plus lent que prévu...". C'est beau. Cela ressemble
à un discours inaugural. Mais, là, on est à l'étude
des crédits. On veut des détails.
M. Bédard: Je demanderais, M. le Président
puisque nous l'avons avec nous au directeur de la Direction
générale de la sécurité publique de nous dire
quelques mots sur cet aspect particulier.
Au domaine de la prévention du crime, on sait qu'il y a toujours
eu un chevauchement entre la Direction de la sécurité publique et
la Commission de police, qui a adopté un règlement relativement
à des comités de prévention du crime. On avait
prévu de participer plus activement à des comités de
prévention du crime par du personnel embauché à contrat et
on se proposait de le faire lorsque les statistiques de 1977 ont suscité
une réflexion assez importante dans le domaine des programmes de
prévention. Pour vous donner une idée, par exemple, le vol avec
effraction avait diminué en 1977 comparativement à 1976. C'est
déjà bien beau, mais, en fouillant davantage dans les
statistiques, on s'aperçoit, par exemple, que le vol par effraction a
augmenté dans les propriétés privées, chez les
particuliers, et a diminué dans les commerces et ailleurs, ce qui,
à toutes fins utiles, couvre à peu près, au point de vue
des statistiques, des wagons de chemin de fer. En parallèle avec cela,
il y avait beaucoup de programmes de prévention du crime, mais un
surtout qui était très actif; c'était l'identification de
la marchandise ou l'opération volcan.
Là-dedans, il y avait des sommes investies pour le burinage.
Particulièrement, dans ce domaine-là, on s'aperçoit que
là où on fait des efforts, c'est là qu'il y a des
augmentations. Parfois, il faut s'interroger sur l'efficacité des
programmes. En fonction de cela, au lieu de lancer du personnel à
travers la province, on a pris, pour cette année, deux régions
pilotes la région de Québec et la région de
l'Estrie dans lesquelles on fait, premièrement, un inventaire des
corps de police. Soit dit en passant, avec des policiers municipaux on a
engagé à contrat deux policiers municipaux on fait un
inventaire des programmes de prévention en vigueur dans les services de
police et on les évalue. Ensuite, on fait une recherche plus
précise pour chaque corps de police pour voir si la diminution, par
exemple, qu'on peut avoir parfois est à des endroits où on a
précisément des programmes, et que ce serait l'augmentation
où il n'y en a pas qui pourrait créer l'augmentation dans ce
secteur en particulier.
Avant de se lancer dans des programmes beaucoup plus précis,
avant de les pousser, il vaut peut-être mieux les évaluer, prendre
une année et faire une évaluation pour pouvoir orienter nos
efforts dans des domaines où, évidemment, on peut avoir des
résultats. On croit qu'avec cette étude qui est une forme
d'étude, finalement; on appelle cela une évaluation, donc c'est
inventaire et évaluation on va pouvoir développer par la
suite, soit par un guide soit par des contacts avec les corps policiers, une
philosophie qui consiste... Lorsqu'on fait un nouveau programme en
matière de prévention, on tâche de trouver des
critères de mesure pour l'évaluer, en même temps. Si on
attend, par exemple, un an ou deux ans pour mettre des critères de
mesure, c'est très difficile parce que cela implique une recherche dans
les dossiers et c'est onéreux. Tandis que si on pouvait, par exemple, au
départ, évaluer d'une façon constante le programme qui est
mis en vigueur, on pourrait voir s'il est profitable ou non.
J'aimerais ajouter que, dans certains programmes, une meilleure
coordination et une meilleure collaboration entre, d'une part, la direction et,
d'autre part, la direction de la Sûreté du Québec, ont
permis de constater qu'il y avait certaines opérations de la
Sûreté du Québec, en fonction de la prévention, qui
étaient faites et qu'il y avait avantage à s'y insérer. Je
pense, par exemple, à l'opération volcan. Il y a eu aussi
beaucoup d'information qui a été donnée par la
Sûreté du Québec on en a parlé hier
aux citoyens pour prévenir la commission de certains crimes. Cette
collaboration permet d'en arriver à obtenir le même objectif tout
en diminuant les coûts. Je pense que tout le monde peut se réjouir
quand on réussit à diminuer ces coûts tout en atteignant la
même efficacité.
M. Lalonde: M. le Président, je remercie M. Benoît
de ses explications. L'évaluation que vous faites des programmes de
prévention est sûrement une étape à traverser,
à franchir. Mais comment se fait-il que cela coûte moins cher, que
cela va vous prendre moins d'effectifs ou moins de crédits pour franchir
cette étape?
M. Bédard: Par exemple, en se servant de deux
régions pilotes pour faire une évaluation, cela prend moins de
crédits que de s'engager dans les dix régions administratives du
Québec.
M. Lalonde: Oui, mais qu'avez-vous mis en veilleuse pour le
remplacer par cette analyse qui aurait coûté plus cher si vous
n'aviez pas à faire cette évaluation actuellement?
M. Bédard: Cela aurait été une participation
à la prévention du crime dans chacune des régions, ou les
principales régions du moins, parce qu'il y a des régions
où c'est moins adaptable. Quand on pense à la région 10,
qui est le Nouveau-Québec, c'est difficilement faisable il n'y a
là qu'un seul corps de police et la Sûreté du Québec
d'établir des programmes. C'est surtout dans les régions
où il y a beaucoup de corps de police. Dans les régions les plus
importantes, cela aurait été la mise en place de personnel pour
participer activement à la prévention de la criminalité,
surtout des policiers municipaux qui auraient effectué une coordination
entre les corps de police.
La prévention, dans des projets d'avenir, je la voyais,
évidemment, reliée à des comités de
prévention du crime dotés de ce qu'on appelle un
secrétariat permanent. Précisément à cette fin, le
directeur de la Sûreté du Québec, qui avait besoin de
personnel dans chacun de ces districts pour coordonner la prévention du
crime au niveau des forces de la Sûreté du Québec, avait
mis du personnel dédié à cette fin. En même temps,
on avait pu faire l'analyse constante de la criminalité dans une
région donnée pour les corps policiers municipaux et, en
même temps, donner une diffusion qui finalement se traduit par des
opérations plus dirigées et évite des inconvénients
qui sont causés à la population par les vérifications
policières.
Autrement dit, pour vous donner un exemple, si dans une région en
traitant l'information au jour le jour, en l'analysant, on voit qu'il y aurait
une série de vols dans les garages qui se dessine, on peut orienter les
policiers à donner une surveillance plus étroite aux garages de
la région. Si on attend pour la faire, évidemment, au bout de
deux mois ou trois mois, c'est à peu près inutile; tous les
garages qui avaient à être volés ont été
volés. C'était pour orienter le travail du policier en fonction
de la criminalité qui se produisait.
M. Lalonde: M. le Président, vous allez rn'ex-cuser parce
qu'il y a une centaine d'étudiants que je devais rencontrer.
Normalement, si on avait siégé aujourd'hui, on aurait
terminé vers 12 h 30. Alors, M. le député de Mont-Royal va
me remplacer. Je ne veux pas que ce soit considéré comme une
contestation des propos que vous disiez, M. Benoît.
M. Bédard: Je ne l'ai pas perçu comme cela.
D'ailleurs, c'est toujours agréable de dialoguer avec vous.
M. Lalonde: Vous êtes bien aimable. Alors, je vais laisser
ma place au député de Mont-Royal.
Le Président (M. Jolivet): II y avait des renseignements
supplémentaires. Ce sera plus tard?
M. Lalonde: Ah! l'affaire Boutin? D'accord.
M. Bédard: Un détail additionnel. Le 18 novembre
1976, il y a eu le délit, la tentative de détournement d'avion.
Il a été à Parthenais un court temps par la suite, du 24
novembre au 7 décembre 1976. Là, il est allé au
pénitencier.
M. Lalonde: Au pénitencier?
M. Bédard: C'est cela. Il a été
transféré de Parthenais au pénitencier.
M. Lalonde: II n'a pas eu de cautionnement là?
M. Bédard: II est allé au pénitencier. Il a
été libéré, après cela, par l'Institut
Leclerc, le 18 avril 1977.
M. Lalonde: Sur cautionnement?
M. Bédard: II a été libéré
pour fin de sentence par l'Institut Leclerc.
M. Laionde: Mais est-ce qu'il avait été
condamné si rapidement pour son détournement?
M. Bédard: II y a un malentendu là. Enfin.
M. Lalonde: Je comprends, le pauvre gars, qu'il m'ait
écrit une lettre pour me dire qu'après deux ans il n'avait pas eu
son procès.
M. Bédard: II a été libéré. On
l'a recherché pendant ce temps et, le 23 août 1978, il a
été...
M. Lalonde: II avait été condamné de
quoi?
M. Bédard: II était en libération du
pénitencier.
M. Lalonde: En vertu de quel crime?
M. Bédard: Le crime de fraude qui avait été
commis antérieurement.
M. Lalonde: Antérieurement? Est-ce qu'il était en
fuite quand il a fait son détournement?
M. Bédard: Son histoire criminelle date de 1957.
M. Lalonde: Quand il a fait le détournement, est-ce qu'il
était en fuite?
M. Bédard: Non.
M. Lalonde: Ce n'était pas un délit de fuite.
M. Bédard: Non, il était en libération sous
surveillance.
M. Lalonde: Sous surveillance, ah bon! D'accord, je vous
remercie.
M. Bédard: Techniquement, il est allé à
Parthenais quelques jours, en 1976.
M. Lalonde: Très bien. Ils ne nous disent pas tout cela
dans leurs lettres, vous savez.
Le Président (M. Jolivet): Nous continuons où nous
en étions rendus? Est-ce qu'on peut s'entendre avant sur la façon
dont on peut organiser le travail qu'on a à faire aujourd'hui pour
terminer? On parlait de terminer à 13 heures tout à l'heure et de
recommencer peut-être vers 14 heures. On parle peut-être de
terminer à 12 h 30 et de recommencer à 14 heures pour avoir un
laps d'une heure et demie pour dîner. Cela dépend...
M. Fontaine: M. le Président, j'aurais amplement d'une
heure pour dîner. On avait parlé de finir à 18 heures. Si
on veut finir, il va falloir peut-être mettre les bouchées
doubles. (12 h 15)
Le Président (M. Jolivet): C'est cela que je veux savoir.
Cela dépend de ce qui reste à faire dans le programme.
M. Bédard: On peut finir à 13 heures et recommencer
à 14 heures.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, cela va, on s'entend?
On pourrait terminer plus tôt, si c'est possible, avant 18 heures. Cela
va. Nous continuons où nous en étions rendus.
M. Bédard: La réponse était
satisfaisante.
M. Ciaccia: Dans la question de prévention de i crime, il
y a un coût social et il y a des coûts économiques. M. le
ministre, et M. Benoît aussi, vous nous avez donné des
explications techniques comment vous avez réduit vos programmes à
certains endroits. Mais cela dépend peut-être des crédits
qui sont accordés par le ministère. Si le 'ministère
accorde certains crédits, naturellement, le service de M. Bellemare va
être contraint de fonctionner avec ces crédits. Mais le point que
je voulais souligner au ministre, c'est qu'il y a un coût social et il y
a un coût économique au crime. Ne trouvez-vous pas que,
peut-être, vous devriez mettre plus l'accent sur la prévention? Au
lieu de réduire vos crédits dans ce domaine, vous devriez
plutôt les augmenter, parce que quand vous regardez le montant que cela
prend dans les programmes...
M. Bédard: Je suis d'accord, disons, pour accorder le plus
de crédits possible à l'article de la prévention. Je
voudrais faire remarquer d'abord qu'il s'agit d'un montant qui est quand
même de $70 000 et que ceci a été possible étant
donné que la Direction générale de la
sécurité publique, dans son travail de prévention, a pu
s'insérer, en collaboration avec la Sûreté du
Québec, dans ses programmes de prévention. Il n'était pas
nécessaire d'avoir deux agents, nécessairement, pourvu que la
prévention se fasse et qu'il y ait des programmes plus
élaborés dans la Sûreté du Québec. Je crois
qu'il était indiqué de s'insérer à
l'intérieur de ces programmes pour les rendre les plus efficaces
possible.
M. Ciaccia: Peut-être qu'il ne serait pas né-
cessaire de demander à M. Benoît, s'il avait plus de
crédits, s'il avait plus de budgets pour la prévention, si ses
évaluations sont assez avancées pour dire: Si on avait plus
d'argent, on pourrait être plus efficace dans ce domaine.
M. Bédard: A l'heure actuelle, il se fait une
évaluation telle qu'on l'a exprimée. Une fois cette
évaluation faite, nous prendrons les décisions.
Je crois, évidemment, qu'il faut considérer en premier
lieu que la prévention, je parle au niveau policier, c'est fait par les
corps policiers. Mon intervention est plutôt dans le sens d'une
coordination et peut-être d'une amélioration. Autrement dit, il ne
m'appartient pas de me substituer au travail des corps policiers. Les corps
policiers ont chacun des programmes et, évidemment, on envisage toujours
d'améliorer la prévention pour avoir de meilleurs
résultats.
Lorsque, par exemple, des études ou des statistiques sommairement
analysées nous indiquent qu'il y a peut-être des efforts inutiles
dans certains domaines, avant de les continuer, je crois qu'il est plus sage de
faire un temps d'arrêt et pouvoir mieux s'orienter après.
Evidemment, la prévention du crime, ce n'est pas une exclusivité
de la police. Tout le monde doit se protéger contre le criminel. Quand
on fait des programmes qui impliquent la population et qui peuvent même
impliquer certaines dépenses pour la population qui a des objets, etc.,
s'ils sont inutiles ou s'ils sont mal implantés, c'est une autre
chose.
Ils peuvent être implantés ailleurs; si le travail est fait
de façon spécifique dans certains secteurs par les corps
policiers existants, on n'a pas à doubler l'effort. Il y a plutôt
un effort à faire d'évaluation des autres secteurs où il
pourrait se faire une action précise.
Il y a aussi, si je peux m'exprimer ainsi, certains programmes de
prévention qui sont mis en place, qui produisent un effet, mais, avec le
temps, l'effet diminue ou disparaît. Il faut évidemment modifier
ces programmes ou en trouver des nouveaux pour remplacer ceux qui sont devenus
désuets. C'est le temps d'arrêt qui permet de mieux s'orienter de
façon plus efficace et la plus économique possible.
M. Fontaine: Pour ma part, M. le Président, les
explications de M. Benoît me satisfont. On a assez l'occasion de
critiquer lorsque le gouvernement fait des études et des recherches
inutiles; je pense que, lorsqu'on constate que c'est peut-être mieux de
faire un temps d'arrêt pour voir exactement où il faut aller dans
un domaine, il faut être d'accord.
M. Bédard: C'est pour mieux orienter la publicité
et l'information!
M. Fontaine: L'information surtout. La publicité, je ne
pense pas que le gouvernement en ait besoin.
M. Bédard: On va avoir l'occasion d'en discuter
tantôt.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur le programme? Oui, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Dans la formation et le perfectionnement des
policiers, vous avez mentionné le Grand-Nord. Est-ce que vous avez un
chiffre pour le montant que vous dépensez pour la formation et le
perfectionnement des policiers dans le Grand-Nord? Je me réfère
spécifiquement au territoire de la baie James et du Nord
québécois.
M. Bédard: Sur ce problème, il y a des ententes,
comme vous le savez, entre le gouvernement et les autochtones.
M. Ciaccia: Exactement, il y a des ententes, mais je voulais
savoir, dans vos budgets, quel était le montant, si c'est disponible,
que vous allouez.
M. Bédard: L'établir d'une façon distincte,
c'est assez difficile pour ce programme dans le Grand-Nord. La
Sûreté du Québec a beaucoup à faire dans le
programme qui est destiné aux Cris du Grand-Nord. Quant à
l'institut, pour lui les frais qui vont être occasionnés vont
être des frais de déplacement du personnel enseignant qui va se
rendre dans le Grand-Nord.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas un chiffre spécifique?
M. Bédard: Non.
Je peux dire au député de Mont-Royal que nous avons eu
l'occasion, lors de l'étude des crédits de la Sûreté
du Québec, de faire état du travail qui se fait par la
Sûreté du Québec en collaboration avec les autochtones et
pour respecter également certaines ententes qui...
M. Ciaccia: Alors ce montant, parce que je voyais formation et
perfectionnement des policiers, ne rentrerait pas dans ce budget-ci. C'est
quelque chose qui tombe sur...
M. Bédard: L'ensemble de la politique gouvernementale,
suite aux ententes qui ont été conclues avec le secteur
autochtone. Nous avons eu l'occasion d'en faire état.
M. Ciaccia: Je pensais que cela venait dans ce programme-ci,
parce que M. Benoît, dans les négociations de ces ententes,
était présent.
M. Bédard: Sur ce point particulier de savoir quelles sont
les sommes précises données pour la formation et le
perfectionnement concernant la police autochtone, s'il y en a de
disponibles...
M. Ciaccia: Vous pourriez l'obtenir.
M. Bédard: Je ne les ai pas en main présentement,
c'est quand même un détail qui a son importance, je pourrais en
informer le député.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Ciaccia: On voudrait seulement s'assurer, pour l'information
du ministre, que les ententes qui ont été signées sont
vraiment mises en vigueur, parce que ces gens...
M. Bédard: Je partage la même préoccupation,
la Sûreté du Québec également.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Pour l'élément 1, quant à moi,
on pourrait l'adopter.
Le Président (M. Jolivet): Elément 1,
adopté.
Formation et perfectionnement des policiers
M. Fontaine: A l'élément 2, au niveau du programme,
il y a une diminution à l'article des services. A
l'élément 2, on voit qu'il y a $785 700 prévus aux
crédits au titre des services, soit à la formation et au
perfectionnement des policiers. Est-ce qu'on pourrait nous dire en quoi
consiste cet élément?
M. Bédard: Je pourrais vous donner l'ensemble des
renseignements concernant cet élément. Tel que vous l'avez
souligné, les ressources financières de cet élément
du programme sont diminuées de $2 625 800 à $2 590 500,
c'est-à-dire une diminution de $35 300, à peu près 1%.
Cette diminution de crédits est apportée afin de tenir compte des
facteurs suivants. Premièrement, des crédits additionnels de $56
500 sont prévus pour la mise en application d'une convention collective
de travail en vigueur et à venir. Il y a eu une augmentation du nombre
de jours/travail équivalente à trois hommes/année, ce qui
représente un montant de $58 500. Il y a une diminution de deux
hommes/année de l'effectif occasionnel. Cette diminution fait suite
à une analyse de la possibilité d'utilisation de ce genre de
ressources par l'Institut de policer, $27 000.
Un autre facteur: La décision du conseil de direction de
l'Institut de police, de répartir sur trois années au lieu d'une
la durée du cours menant au certificat en administration
policière donné par l'Université du Québec à
Trois-Rivières, permet de réduire de $88 000 à $18 000 les
crédits retenus à cette fin. Egalement, la prévision d'un
délai de recrutement dans le remplacement d'instructeurs
démissionnaires permet de réduire de quelque $60 000 les
crédits requis pour les traitements de ceux-ci.
Au chapitre des fournitures et approvisionnements, on prévoit des
crédits additionnels de $17 000 en raison de l'augmentation de l'indice
des prix. Enfin, afin de remplacer certains ameublements devenus désuets
et inutilisables, on
prévoit des crédits additionnels de $21 000. Ce sont les
explications concernant l'ensemble de cet élément.
M. Fontaine: On parle des instructeurs. Il y en a combien
actuellement à l'école de police?
M. Bédard: Vous avez, dans l'annuaire que j'ai fait
distribuer, la liste de tout le personnel. Il y a évidemment des
instructeurs qui sont des employés permanents. Par contre, on recourt
toujours au personnel policier en fonction, engagé à contrat pour
donner de l'enseignement. Je pourrais vous donner des chiffres qui ne sont pas
tellement précis parce que cela varie parfois d'un jour à
l'autre. En principe, on a 24 membres de la Sûreté du
Québec et à peu près 20 policiers municipaux. Cela peut
être 21 et cela peut être aussi 19. Ils sont à contrat
à l'institut pour dispenser l'enseignement, plus quelques professionnels
dans certaines matières.
M. Fontaine: On nous dit qu'il y a des postes d'instructeurs qui
ne seront pas comblés. C'est ce que vous avez dit tantôt.
M. Bédard: II faut considérer... Des instructeurs
démissionnaires.
Si vous prenez actuellement la formation policière, vous allez
voir que l'an dernier, c'est-à-dire en 1978, dans le tableau de la page
65, on a eu 154 policiers formés, 76 de la Sûreté du
Québec, 78 policiers municipaux et on a formé aussi 192
cégépiens. Il y a 9 policiers amérindiens; c'est un cours
qui est supervisé mais qui n'affecte pas le personnel enseignant de
l'institut, sauf très occasionnellement, et sa formation se fait
à Pointe-Bleue. Cela veut dire qu'on a finalement formé 346
personnes. Notre clientèle au cours de base diminue; cela veut dire que
s'il y a des instructeurs policiers à contrat qui partent, ce n'est pas
nécessaire de les remplacer parce qu'on en a besoin de moins, ayant
moins de formation à dispenser. C'est en fonction du nombre de
stagiaires au cours de base qui fixe un peu les normes pour le nombre
d'enseignants dont nous avons besoin. (12 h 30)
M. Fontaine: Est-ce à dire que les inspecteurs
démissionnaires ne seront pas remplacés?
M. Bédard: Ce sont des policiers à contrat. Si, par
exemple, des policiers retournent à leur municipalité parce
qu'ils démissionnent de l'institut, on ne fera pas de recrutement vu la
diminution de la clientèle.
Quand le besoin s'en fera sentir, d'autres instructeurs seront
engagés sur la même base.
M. Fontaine: Entre autres, je ne me souviens pas du nom, mais il
y a un policier qui avait été prêté par la CUM
à la Sûreté de Nicolet. Il était instructeur.
M. Bédard: II y a plusieurs policiers qui sont
instructeurs à Nicolet, il n'y en a pas seulement un.
M. Fontaine: Mais lui avait été engagé par
la Sûreté municipale de Nicolet et prêté à la
Sûreté du Québec, à l'Institut de police, et
à cause de la diminution du corps de police de Nicolet, il se retrouve
sans emploi.
M. Bédard: Ce n'est pas un cas particulier. Je pourrais
peut-être le noter.
M. Fontaine: Je pourrais vous le soumettre.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres
questions?
M. Fontaine: Pas sur l'élément 2.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'élément 2
est adopté? Elément 3.
Sécurité interne
M. Bédard: L'élément 3, concernant la
sécurité interne, l'effectif total du service de
sécurité interne est de 59 personnes. Cinq personnes assurent la
gérance des services et son soutien administratif, 53 personnes agissent
à titre de chauffeur, alors qu'une autre personne est
prêtée temporairement au Tribunal de la jeunesse. L'effectif de ce
service n'a pas augmenté depuis sa formation officielle en
décembre 1977. Au niveau de la clientèle, les 53 chauffeurs sont
affectés au transfert du lieutenant-gouverneur, de 25 ministres, d'un
chef de parti reconnu ainsi qu'au service du protocole. Pour ce qui est des
véhicules, le service est propriétaire de 33 véhicules,
dont 11 pour le protocole. Dix-huit véhicules ont été
changés en 1978/79 après avoir atteint un millage d'environ 75
000 milles. On prévoit devoir en échanger 16 autres en 1979/80
à un coût unitaire maximum de $9000. Le budget total du service de
sécurité interne est de $1 912 500, ce montant représente
une augmentation de $101 300 par rapport à l'année 1978/79 et cet
écart s'explique ainsi: d'abord, certaines catégories de
dépenses ont augmenté d'un montant total de $236 800,
principalement au chapitre des traitements, $168 700, et de l'achat de
matériel, $64 000. Par ailleurs, d'autres catégories de
dépenses ont diminué d'un total de $135 500, dépenses
d'entretien et de réparation, $22 200, les dépenses de
fournitures, une diminution de $52 600, et les dépenses de service, une
diminution de $55 000. L'augmentation de $236 800, moins les réductions
de $135 500 produit donc une augmentation nette de $101 300 qui, en
définitive, s'explique d'abord par l'augmentation des traitements,
conformément aux conventions collectives.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal, pas de questions? M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, j'ai des questions
concernant les chauffeurs et gardes du corps. Je pense qu'il y a là deux
catégories d'employés. Il y a une catégorie appelée
chauffeurs et gardes du corps et l'autre catégorie qui n'est
appelée que chauffeurs.
M. Bédard: il y a sept chauffeurs de ministre, classe 502.
C'est une vieille catégorie qui remonte aux années soixante et
ces bonshommes-là n'ont pas été formés à
l'Institut de police de Nicolet. Donc, ils ne sont pas classés comme
agents de la paix, autrement dit, et ces sept bonshommes sont affectés
au protocole mais agissent de temps en temps comme gardes du corps, si vous
voulez, chauffeurs de ministre. Les autres évidemment, ce sont des
bonshommes qui ont été formés à l'Institut de
police de Nicolet et ce sont des agents de la paix.
M. Fontaine: M. le Président, on m'informe qu'il y a eu un
arrêté en conseil le 14 décembre 1976 à savoir que
les allocations pour les chauffeurs et gardes du corps étaient
augmentées d'une somme de $450 rétroactive à juillet 1975
tandis que les simples chauffeurs, eux, n'auraient pas eu d'augmentation, en
tout cas, pas la même que celle qui est prévue pour les gardes du
corps et chauffeurs. Il y a également une différence entre
l'allocation qui est accordée pour les vêtements. Ceux qui sont
gardes du corps ont $8 par semaine tandis que les chauffeurs ont $5 par
semaine. C'est sûr qu'ils n'ont pas suivi de stage à l'institut de
police mais ces gens-là ont quand même une très longue
expérience. Il y a sept chauffeurs d'expérience, entre 12 ans et
21 ans de service, et ces gens-là ont quand même servi à
titre de chauffeur et de garde du corps. Ils font le même travail. Ils
ont traversé la crise d'octobre, les luttes syndicales qu'on a connues
avec le front commun. Il ne semble pas qu'ils aient de problèmes, de
rapports d'accidents d'automobile non plus. On voit qu'il y a une
différence entre ces deux catégories de personnes qui font
exactement le même travail. Ma question est à savoir si le
ministre n'aurait pas l'intention de voir à ce que cette espèce
de discrimination qui se fait entre les deux classes puissent être
diminuée.
M. Bédard: Des démarches ont été
faites auprès de la fonction publique et cela n'a pas encore
débouché jusqu'à maintenant. Quand cela débouchera,
j'en informerai le député de Nicolet-Yamaska qui se
préoccupe de cette question.
M. Fontaine: On me dit que ces démarches sont entreprises
depuis décembre 1976.
M. Bédard: En ce qui a trait aux démarches avec la
fonction publique, je suis à même de constater que cela prend
toujours un certain temps.
M. Fontaine: II y a également une différence au
niveau des vacances. Ceux qui sont gardes du corps ont un mois de vacances
après un an et ceux qui sont chauffeurs de ministre n'ont que trois
semaines de vacances après dix ans.
M. Bédard: II y a des conventions collectives qui...
M. Ciaccia: Qui fait les négociations? Est-ce le
même syndicat?
M. Bédard: C'est le syndicat des agents de la paix. Ma
réponse sur cet aspect est la même que celle que je viens de
fournir sur l'autre question du député de Nicolet-Yamaska
à savoir qu'il y a des démarches entreprises avec la fonction
publique et nous espérons fortement qu'elles aboutiront pour que nous en
arrivions à ce qu'il n'y ait pas de...
M. Fontaine: On m'informe que les chauffeurs en tant que tels ne
sont pas syndiqués.
M. Bédard: Non, à cause de la
confidentialité. Cela suit les règles des agents de la paix.
M. Ciaccia: Mais s'ils ne sont pas syndiqués, ne
trouvez-vous pas que le ministre de la Justice, si cela tombe sous votre
juridiction, qu'il semble y avoir un peu d'écart un peu injuste...
M. Bédard: Oui, sous ma juridication, mais il faut quand
même faire certaines démarches avec la fonction publique et on
essaie de revoir toute une réglementation, intégrer... qui aurait
pour effet de régler ces problèmes que vous mentionnez et
d'autres problèmes qui existent aussi.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre s'engage au moins à
essayer de diminuer l'écart?
M. Bédard: A uniformiser, à essayer d'uniformiser
même les...
M. Fontaine: A uniformiser. D'accord.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il peut nous donner un
échéancier, une date? Quand pourrait-il...
M. Bédard: J'ai déjà eu...
M. Ciaccia: Parce que si c'est depuis décembre 1976, cela
fait trois ans, presque trois ans, deux ans et demi. S'ils ne sont pas
syndiqués et s'ils ne sont pas organisés, qui va parler pour
eux?
M. Bédard: Je suis convaincu, je suis très
optimiste, que durant la présente année cela devrait se
régler.
M. Ciaccia: Cela va se régler durant la présente
année.
M. Bédard: On sera à même d'en rediscuter aux
prochains crédits.
M. Ciaccia: On vous requestionnera aux prochains crédits.
On dira: A telle et telle page, vous vous êtes engagé et cela
n'est pas encore réglé.
M. Bédard: Je pense que cela sera réglé. Je
l'espère.
M. Fontaine: D'ici combien de temps?
M. Bédard: Au cours de la présente
année...
M. Fontaine: Au cours de la présente année.
M. Bédard:... pour ne pas qu'on ait à en rediscuter
aux prochains crédits.
M. Ciaccia: En somme, ce ne sont pas de grosses sommes d'argent
qui sont en jeu, mais c'est que l'écart, la différence...
M. Bédard: C'est cela.
M. Fontaine: J'espère que cela n'est pas une question
politique plus qu'autre chose.
M. Bédard: Non, loin de là. C'est la
dernière de mes préoccupations.
M. Fontaine: Parce qu'on sait que c'est...
M. Bédard: J'ai plutôt la préoccupation, les
faits sont là pour l'illustrer, d'en arriver à une
uniformisation. C'est dans ce sens-là, avant même que vous ne me
posiez la question, que déjà des démarches sont en cours
avec la fonction publique.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? L'élément 3 serait-il adopté?
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Adopté.
L'élément 3 du programme 16. Donc, le problème 12 est
adopté au complet.
M. Bédard: Alors, au niveau de l'élément 3,
les crédits requis sont estimés à $1 538 000, soit une
augmentation de $144 000 ou 10% par rapport au budget de 1978/79. Cette
addition de crédits est principalement due aux facteurs suivants:
premièrement, la majoration des crédits prévus au
traitement pour la mise en application des conventions collectives, $82 800, et
l'augmentation des crédits prévus au niveau des services
professionnels à la suite du transfert du programme 2 des honoraires
à verser à des spécialistes en écriture qui
représente une somme de $44 000.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Excusez-moi, M. le Président. M.
Bédard: Est-ce que le député veut qu'on...
M. Ciaccia: Est-ce que vous pourriez me donner
excusez-moi, je parlais à mon collègue ...
M. Bédard: J'ai pu constater que vous étiez en
discussion avec votre collègue.
M. Ciaccia: ... les raisons de l'augmentation?
M. Bédard: Les deux raisons sont les suivantes: la
majoration des crédits prévus au traitement pour la mise en
application des conventions collectives représente $82 800.
Deuxièmement, l'augmentation des crédits prévus au niveau
des services professionnels, à la suite du transfert du programme 2 des
honoraires à verser à des spécialistes en écriture
représente une somme de $44 000. Ce qui fait une somme de...
M. Ciaccia: Quel est le montant...
M. Bédard: C'est ce qui explique la majoration.
M. Ciaccia: Quel est le montant total que vous payez pour ces
services professionnels? Je comprends que le montant de $44 000
représente seulement l'augmentation.
M. Bédard: C'est-à-dire que le montant... Vous
l'avez. Excusez-moi. $82 000.
M. Ciaccia: Alors, cela veut dire que si vous payez $44 000 de
plus cette année et que le montant global est de $82 000, ces
services-là ont doublé par rapport à l'année
dernière. Est-ce que c'est...
M. Bédard: Je peux vous expliquer facilement. Voici ce qui
est arrivé. Lorsque, par exemple, on a divisé l'Institut
médico-légal entre le laboratoire médico-légal et
le laboratoire de police scientifique, il était resté au budget
du laboratoire médico-légal, deux contractuels qui faisaient des
expertises en écriture. Il a été jugé à
propos de les ramener au laboratoire de police scientifique puisque c'est
là qu'on a évidemment des spécialistes en écriture.
C'est rien que cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: En quoi consiste le travail général au
niveau des expertises scientifiques?
M. Bédard: Ah! mon Dieu, c'est... M. Fontaine: En gros,
là?
M. Bédard: Je ne suis pas un scientifique, mais je
pourrais vous donner les grands secteurs qu'on a ici. On a la balistique, la
biologie, les documents, incendie et explosion, la police scientifique, qui se
rattache d'une façon spécifique à la chimie, la
toxicologie et on a, comme support, la photographie, plus évidemment le
soutien administratif, les employés de bureau. (12 h 45)
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Adopté. Donc, le programme
16.3 est adopté. Nous revenons à un programme du
début que nous avions quitté pour passer à
différents autres programmes. Le programme 3.
Le programme 3, Gestion interne et soutien. M. le ministre.
Gestion interne et soutien
M. Bédard: Je voudrais faire les commentaires
généraux au niveau de ce programme. Le budget du programme 3,
Gestion interne et soutien, a été estimé à $15 543
500 pour l'année financière 1979/80, ce qui représente une
augmentation de $898 600 sur le budget comparatif de l'exercice
précédent. Les ajustements majeurs apportés au budget se
situent principalement au niveau des traitements versés aux
employés et aussi des crédits requis pour fins de publication et
d'impression. En ce qui a trait à la rémunération des
employés, des crédits additionnels de l'ordre de $1 100 000
seront requis en 1979/80 principalement pour les raisons suivantes:
premièrement, la mise en application des conventions collectives, $800
000; deuxièmement, l'augmentation de l'effectif autorisé de onze
postes, principalement pour réaliser un mandat confié à la
Direction des affaires législatives de créer un programme de
législation, $120 000; troisièmement, l'intégration
à la fonction publique des employés oeuvrant à la
Commission de refonte des lois, par suite de l'adoption de l'article 16 du
projet de loi no 5, en date du 25 mai 1978, qui représente $180 000.
D'autre part, au niveau des crédits requis pour les
communications, une somme d'environ $400 000 a été déduite
du budget pour tenir compte du fait que les coûts d'impression et de
publication pour les lois refondues du Québec (1975) ont
été encourus en 1978/79 et que seule une mise à jour des
lois et une publication sectorielle de la refonte des règlements seront
effectuées au cours de l'année 1979/80.
Certains autres ajustements mineurs ont été
apportés, tels que l'addition d'une somme de $42 000 pour l'achat de
fournitures, tenant compte aussi de l'augmentation de l'indice des prix. Il y a
aussi une augmentation de quelque $32 000 en prévision du renouvellement
de certains contrats d'entretien d'équipement d'informatique.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: J'aurais quelques questions générales
sur le programme 3. Premièrement, les dépenses de
publicité. Je pense que cela tombe sous ce programme 3.
M. Bédard: Si on s'entend, on pourrait peut-être
régler la question de l'information et de la publicité. On peut
s'en tenir là. Ensuite, on passera aux autres éléments qui
vous intéressent.
M. Ciaccia: Très bien.
M. Bédard: Parce que je sais que celui-là vous
intéresse.
M. Ciaccia: Oui, il nous intéresse
particulièrement.
M. Bédard: Moi aussi. En fait, il y a eu un document qui a
circulé avant la commission parlementaire. Vous l'avez en main, je
pense.
M. Ciaccia: Ce document-ci?
M. Bédard: Oui, c'est cela. C'est uniquement parce que
l'exposé, par la suite, va tenir compte de ces corrections. Dans
l'article, nouvelle loi, sous commission parlementaire des droits de la
famille, on ajoute un élément additionnel de $25 000 pour un
colloque à venir sur la violence pour tous les milieux
intéressés au phénomène de la violence ce qui va
faire que le total, à la place de $220 000 va être de $245 000
pour cette catégorie. Dans la question des publications, on annule le
projet de vade-mecum à la deuxième ligne à l'intention des
écoles; donc, $20 000, c'est annulé et on annule aussi, deux
lignes plus bas, le dépliant de présentation de brochures, $5000.
On annule $25 000, de sorte que le total de $153 000 devient $128 000.
Dernière correction, dans le troisième article, autres frais de
publicité et publications, on ajoute un élément
additionnel aux $154 000 qui est une subvention pour des projets de
communications des cas de viol pour que les victimes de viol communiquent les
cas. Alors, une subvention de $19 200.
Ce qui fait que le total est de $664 000. Dans l'ancien total que vous
aviez de $637 800, il y avait une erreur de $7000. En fait, cela aurait
dû être $644 800; c'est une erreur d'addition. C'est à
partir de cela. On a le nouveau document avec les corrections? J'aimerais
aussi, puisqu'il y a des sommes quand même assez importantes qui y sont
consacrées, qu'on distribue l'ensemble des plaquettes d'information qui
sont distribuées par le ministère de la Justice afin de mieux
informer les citoyens sur leurs droits et recours. Vous serez à
même de constater que c'est de l'information objective.
M. Fontaine: On n'a rien contre cela, si c'en est.
M. Bédard: Au titre des frais de publicité, de
publication pour 1979/1980, j'aurais les commentaires généraux
suivants à faire: Afin de pouvoir faire connaître les nouvelles
lois qui ont été mises de l'avant par le ministère au
cours de 1978/1979, l'on prévoit consacrer en 1979/1980 une somme de
$245 000. Vous le savez, ce sont des lois très importantes, je pense,
entre autres, au recours collectif et à la Loi de la protection de la
jeunesse. Là-dessus, les représentants de l'Opposition, hier,
étaient bien d'accord qu'il fallait vraiment y aller d'une information
quand même assez massive, étant donné l'importance de ces
lois. Pour les nouvelles lois, une somme de $245 000, soit $165 000 pour le
projet de loi no 24, Loi de la protection de la jeunesse, $55 000 pour le
recours collectif et $25 000 pour divers projets.
En ce qui a trait aux publications que l'on prévoit distribuer en
1979/1980, une somme également de $245 000 est estimée à
cette fin. De cette somme, un montant d'environ $128 000 sera affecté
à de nouvelles publications, à savoir: revues du
ministère, le petit passe-partout de la justice, le rapport annuel, etc.
Des crédits de $73 000 serviront à différentes
publications de la Commission des droits de la personne. Il y a une
augmentation très significative concernant la Commission des droits de
la personne.
Le reste de cette somme, soit $44 000, sera utilisé afin de
pouvoir procéder à certaines réimpressions de brochures
déjà existantes.
Les autres dépenses de publicité qui pourront être
effectuées à même les crédits inscrits
spécifiquement dans le budget du ministère, soit $174 000, sont
les suivantes: premièrement, subventions accordées pour des
projets de communications de viols, $19 200; "spots" à la radio dans le
cadre de la Minute juridique, $50 000; placement media soutien à divers
organismes, $15 000; production audiovisuelle dans des écoles, sur les
services de justice, les carrières dans la justice et les expositions
faites par le ministère de la Justice, $31 300; pour des expositions,
$17 000; Commission des droits, pour la publicité à la radio, $20
000; l'information et la promotion ayant trait à l'indemnisation des
victimes d'actes criminels, nous y consacrerons $14 500, et d'autres projets
pour $7000.
En plus des crédits estimés spécifiquement dans le
budget du ministère, il est également prévu, dans les
subventions qu'on prévoit versera la Commission des services juridiques,
une somme de $140 000 qui sera utilisée pour les fins suivantes.
Premièrement, utilisation de chaînes de télévision
et de radio, $110 000; deuxièmement, impression de posters et de
dépliants, $30 000.
Enfin, dans le cadre de l'Année internationale de l'enfant, les
différents ministères ont prévu dans leur budget une somme
de l'ordre d'environ $400 100 afin de mettre en branle une campagne
unifiée de sensibilisation concernant l'Année internationale de
l'enfant. Le Comité de la protection de la jeunesse agira comme
mandataire du gouvernement en cette matière.
En conséquence, si on tient compte des coûts de
fonctionnement de la Direction des communications du ministère, soit
$371 000, les ressources qui seront affectées pour l'information et la
publicité s'élèveront donc à $1 575 100.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Bédard: Je serais très intéressé
à avoir les appréciations des membres de la commission sur
l'information qui se fait.
M. Ciaccia: Est-ce le document que vous venez de distribuer?
M. Bédard: Oui.
M. Ciaccia: On n'a pas encore eu la chance de le voir.
Le Président (M. Jolivet): Vous allez avoir le temps
à l'heure du dîner.
M. Bédard: Je pense que, s'il y a un secteur où les
citoyens ont besoin de beaucoup d'information, c'est bien dans ce secteur
névralgique qui concerne leurs droits, à savoir celui de la
justice. Je dois ajouter que cela a été dans le passé un
secteur négligé. Quand on regarde le budget du ministère
des Communications, au niveau du ministère de la Justice, étant
donné l'importance du ministère, l'importance de communiquer avec
les citoyens.
Je crois qu'il y a du retard à rattraper et, certainement, devant
les témoignages qui nous ont été donnés par des
citoyens et des organismes sur l'à-propos d'intensifier l'information
des citoyens sur leurs droits, je me propose de continuer moi-même
à intensifier mes efforts afin que ce budget soit encore augmenté
à partir de l'an prochain.
M. Ciaccia: M. le Président, puisque c'est un sujet qu'on
va essayer d'examiner assez profondément, est-ce que je pourrais
demander d'ajourner et on recommencerait... de suspendre?
Le Président (M. Jolivet): Je suis d'accord. Je
n'ajournerai pas, mais je vais suspendre jusqu'à 14 heures.
M. Ciaccia: D'accord. Suspension de la séance à 13
heures.
Reprise de la séance à 14 h 17
Le Président (M. Jolivet): Les membres de la commission
sont les mêmes que ce matin. Nous continuons donc sur le programme 3,
gestion interne et soutien. Nous en étions rendus au point culminant de
cette rencontre, la publicité.
M. Ciaccia: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Vous nous avez fourni des chiffres, M. le ministre,
pour l'année 1978/79 et 1979/80. Pour l'année 1978/79 vous avez
démontré que vous aviez dépensé $837 300
globalement.
M. Bédard: $359 500. C'est cela?
M. Ciaccia: II y a eu d'autres documents qui ont
été déposés à l'Assemblée nationale
et aux
autres commissions, surtout un document du ministre des Communications.
Ce document a été déposé le 5 avril 1979. Il
démontre que le montant qui a été dépensé
pour votre ministère dans les communications était de $192
880.99. En plus, il y a un autre document qui démontre que les contrats
octroyés pour le ministère de la Justice étaient de $250
525.80, pour l'année 1978/79. Pour commencer, est-ce qu'on pourrait
avoir une explication quant à ces différents chiffres? Vous nous
démontrez que pour l'année 1978/79 vous avez
dépensé $837 000 et le ministère des Communications nous
donne le chiffre de $192 000.
M. Bédard: On ne parle peut-être pas de la
même chose. Je m'excuse.
M. Ciaccia: On pourrait peut-être avoir des
explications.
M. Bédard: Le budget global pour 1978/79 est de $837 000.
Si je ne m'abuse, les chiffres donnés étaient ceux
affectés techniquement à des dépenses publicitaires, alors
qu'on parle ici du budget global d'une direction.
M. Ciaccia: Je n'ai pas saisi la réponse. Excusez-moi.
M. Bédard: Rapprochez le micro.
M. Ciaccia: Je n'ai pas saisi la réponse.
M. Bédard: Le montant de $839 000 pour l'année
1978/79 correspond aux dépenses globales d'une direction donnée.
Je pense que l'autre montant donné, de $250 000...
M. Ciaccia: II y en a un de $292 820 qui a été
fourni par le ministère des Communications, et l'autre est...
M. Bédard: Le montant de $192 000... M. Ciaccia:
... un contrat de $250 524.80.
M. Bédard: Le premier montant de $192 000 correspond
à un ensemble de dépenses publicitaires qui ont été
effectuées sur la Loi sur le recours collectif, dont $175 000
proviennent de la taxe de 2% sur la publicité.
M. Ciaccia: C'est votre explication, mais d'après le
document qui a été déposé par le ministre des
Communications, le montant de $192 000 n'était pas limité
seulement aux sujets que vous venez d'énumérer, c'était le
montant global, d'après le ministre des Communications, pour le
ministère de la Justice, pour des fins de publicité.
M. Bédard: Je peux livrer les dépenses qui ont
été faites, ici, conformément aux livres, ainsi que celles
qui sont envisagées. Quelle est l'explication détaillée de
celle-là? Il faudrait peut-être avoir l'analyse du sujet par
rapport aux chiffres donnés, $192 000 et $250 000.
M. Ciaccia: Alors, vous...
M. Bédard: A quoi correspondaient-ils dans la
définition? Est-ce que c'étaient des budgets de fonctionnement?
C'est illimité.
C'est l'an passé, cela.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas d'explication spécifique sur
les... Pourquoi le ministère des Communications a-t-il dit qu'il y avait
seulement un montant de $192 000 de dépensé pour votre
ministère tandis que...
M. Bédard: Non, mais il y a des questions... M.
Ciaccia: ... il y en a plus.
M. Bédard: ... que vous poserez au ministère des
Communications.
M. Ciaccia: Cela se peut, oui.
M. Bédard: Nous, on va vous donner ce qui s'est
dépensé effectivement en 1978/79. Si les Communications ont
à s'ajuster, elles s'ajusteront. Vous poserez les questions à cet
endroit. Il y a le montant de $359 500 en 1978/79...
M. Ciaccia: Le montant de...
M. Bédard: ... que nous avions tout détaillé
l'an passé. A cela, il fallait ajouter des frais de publicité et
d'information au niveau de l'aide juridique pour un montant de $144 000, des
frais de publicité et d'information pour l'Année internationale
de l'enfant rien n'apparaissait à ce moment-là, ce qui est
normal et ensuite il fallait ajouter les coûts d'opération
de la direction des communications...
M. Ciaccia: Je peux comprendre...
M. Bédard: ... pour un montant de $333 800; ce qui donne
un total de $837 300.
M. Ciaccia: Comprenez bien que je ne conteste pas vos
chiffres.
M. Bédard: J'explique le montant de $837 300.
M. Ciaccia: Les $837 300 mais je demande pourquoi le
ministère des Communications nous dit qu'il en a juste $92 000. Je crois
comprendre, à l'élément 3, à la deuxième
page du document que vous nous avez donné ce matin, que les $333 800 ne
seraient pas inclus dans le document du ministère des Communications. Si
je comprends bien, c'est le coût de fonctionnement de votre
ministère. Mais, même si on enlève ces $333 800 des $837
300, il reste tout de même à peu près $500 000.
M. Bédard: II y a l'aide juridique; non plus, cela n'est
pas compris; $144 000.
M. Ciaccia: Un instant. Quel élément?
M. Bédard: A la page 2, les frais de publicité.
L'information au niveau de l'aide juridique.
M. Ciaccia: Oui, $144 000. Quel autre élément cela
ne comprendrait pas?
M. Bédard: II reste $359 500.
M. Ciaccia: Maintenant, vous avez...
M. Bédard: Je peux tout vous l'expliquer.
M. Ciaccia: Non, non, je ne veux pas votre explication sur vos
éléments, j'essaie de trouver...
M. Bédard: Mais moi je peux vous donner l'explication sur
mon budget, sur mes dépenses. Je ne suis pas en mesure de vous donner
les explications du ministère des Communications.
M. Ciaccia: Vous m'avez donné deux... M. Bédard:
Ils sont là pour les donner.
M. Ciaccia: Je comprends. Vous m'avez donné deux
éléments qui ne seraient pas inclus dans le ministère des
Communications. Est-ce qu'il y en aurait d'autres?
M. Bédard: Prenez, par exemple, l'impression du Code
civil, $73 000. C'est allé à l'éditeur, cela n'a pas pu
être comptabilisé.
M. Ciaccia: II en manque encore...
M. Bédard: Le colloque sur la violence.
M. Ciaccia: Le colloque, c'est pour 1979/80. Je parle seulement
de 1978/79. Il n'y avait pas d'argent pour cela, en 1978/79.
Je ne veux pas vous demander de justifier les chiffres du
ministère des Communications. Ce n'est pas cela que je demande. Je pense
bien qu'il va pouvoir répondre lui-même. J'essaie d'établir
pourquoi il y a un écart.
M. Bédard: II semble que les $192 000 c'est uniquement la
campagne sur le recours collectif; $175 000 viennent de la taxe de 2% sur les
communications pour la protection du consommateur. Le solde a été
pris sur le budget du ministère.
M. Ciaccia: Ecoutez, je ne comprends pas. Vous dites que les $192
000, c'est pour le recours collectif, mais, d'après vos chiffres, pour
le recours collectif, il y a seulement $51 000.
M. Bédard: Là-dessus, on a dépensé
$25 000. C'était une prévision de dépenses. On a
dépensé seulement $25 000 dans le budget du ministère,
mais il y a eu $175 000 qui sont venus du produit de la taxe de 2% dans le
budget de l'Office de la protection du consommateur. C'est la taxe sur les
communications pour faire de la contre-publicité.
M. Ciaccia: Un instant. Il y a quelque chose que je ne comprends
pas.
M. Fontaine: $55 000 sur le budget 1979/80.
M. Bédard: C'est cela. C'est en discussion à savoir
s'il va venir encore de l'argent de cette taxe de 2% pour peut-être un
autre montant.
M. Fontaine: C'est parce que vous ne comptabilisez pas le
montant?
M. Bédard: Ce n'est pas dans notre budget. C'est l'Office
de la protection du consommateur.
M. Ciaccia: Un instant. Il y a peut-être quelque chose que
je ne comprends pas ou bien on arrive peut-être à la même
situation qu'on avait ce matin sur la CECO. Vous démontrez que
concernant la Loi sur le recours collectif, les dépenses pour la
publicité de 1978/79 étaient de $51 000. Comment pouvez-vous dire
maintenant qu'il y avait $192 000?
M. Bédard: On prévoyait dépenser $51 000;
nous avons dépensé $25 000. A cela s'est ajouté, pour le
recours collectif, ce qu'a dit tout à l'heure le sous-ministre de la
Justice, $175 000.
M. Ciaccia: Ou les chiffres du ministre ne sont pas exacts ou les
vôtres ne sont pas exacts, parce que s'il y a eu $192 000 de
dépensés pour la Loi sur le recours collectif, je pense qu'ils
devraient apparaître au budget que vous nous avez montré.
M. Fontaine: C'est parce qu'ils en prennent dans
différents ministères pour que cela ne paraisse pas.
M. Ciaccia: Vous voulez nous dire que vous nous donnez des
chiffres, ce matin, par exemple, sur le recours collectif, de $51 000...
M. Bédard: C'est comptabilisé à l'Office de
la protection du consommateur. Une partie de ce qui a pu être
dépensé pour le recours collectif est comptabilisé
à l'Office de la protection du consommateur. Ne me demandez pas de le
comptabiliser.
M. Ciaccia: Non, mais vos chiffres ne sont pas exacts. La Loi sur
le recours collectif...
M. Bédard: II sont exacts pour le ministère. Si
vous voulez me poser des questions sur le ministère, sur ce qui a
effectivement été dépensé, ne me demandez pas de
faire les ajustements et les comparaisons avec ce qui peut exister au
ministère des Communications; ce sera au ministère des
Communications de donner les renseignements en question.
M. Ciaccia: II va falloir, à un moment donné,
essayer de montrer que les chiffres d'un ministère ne sont pas les
mêmes que ceux d'un autre. Le ministère des Communications nous a
dit que, pour le ministère de la Justice, les sommes globales qui ont
été dépensées sont de $192 000; il ne dit pas pour
le recours collectif. Vous nous dites que les sommes globales ont
été de $837 000. Vous nous avez donné certains chiffres
qui ne devraient pas paraître dans le ministère des
Communications: le coût de fonctionnement de la Direction des
communications $333 000, plus $73 000...
M. Bédard: C'est-à-dire $144 000, l'aide
juridique.
M. Ciaccia: $144 000, oui, l'aide juridique.
M. Bédard: II y a peut-être l'impression du Code
civil, $73 000.
M. Ciaccia: $73 000, l'impression du Code civil.
M. Bédard: Je vous donne ceux qui sautent aux yeux.
M. Ciaccia: II reste qu'il y a $400 000 qui ont été
dépensés pour fins publicitaires alors que le ministère
des Communications nous dit que ce n'est que $192 000. (14 h 30)
M. Bédard: Ce qui nous a été demandé
par le ministère des Communications, c'est ceci: Combien de fonds,
à ce jour, avez-vous engagés pour une campagne de
publicité? Cela signifie; Combien avez-vous engagé d'argent pour
l'achat de temps et d'espace dans les media? Techniquement, c'est cela, la
question. Notre réponse à cela, c'est que nous avons eu durant
l'année une seule campagne de publicité portant sur le recours
collectif. Pour cette campagne, nous avions prévu un montant de $51 000
au début de l'année. Pendant l'année, on nous a offert la
possibilité d'aller piger dans le fonds de l'Office de la protection du
consommateur à même la taxe de 2% sur la publicité. Ce qui
est arrivé, c'est que nous avons dépensé effectivement $25
000 à cet article pour la campagne de publicité sur le recours
collectif et le reste a été pris sur le fonds de l'Office de la
protection du consommateur.
M. Ciaccia: M. le Président, il y a quelque chose ici qui
ne marche pas dans les chiffres qui sont fournis par le gouvernement.
M. Bédard: II y a peut-être quelque chose que vous
ne comprenez pas aussi.
M. Ciaccia: Je vais vous le dire, ce qui ne marche pas. On lit
votre document et on voit Loi sur le recours collectif, $51 000. Alors,
l'impression, c'est que c'est ce chiffre qui a été
dépensé comme publicité pour la Loi sur le recours collec-
tif. Vous nous donnez une explication en disant pourquoi il y a seulement $192
000...
M. Bédard: Non, non.
M. Ciaccia: Laissez-moi donc finir.
M. Bédard: Je vais le faire tout de suite, car vous ne
comprendrez jamais si on ne vous corrige pas à mesure. Vous dites: Donc,
ce sont ces chiffres qui ont été dépensés.
Rappelez-vous que ce sont des prévisions que nous avions faites pour
1978.
M. Ciaccia: Pour 1978/79.
M. Bédard: Bien oui, mais c'étaient des
prévisions pour 1978/79. C'est ce qu'on vous dit. D'ailleurs, on vous a
expliqué qu'il y a des changements qui ont eu lieu. La meilleure preuve:
pour la Loi sur le recours collectif, on avait prévu $51 000, et
effectivement on a dépensé $25 000, étant donné
qu'on a pu...
M. Ciaccia: Vous avez dépensé moins que vous aviez
prévu.
M. Bédard: ... se prévaloir...
M. Ciaccia: Vous n'avez pas dépensé $192 000. On
demande au ministère des Communications...
M. Bédard: Pas sur notre budget. M. Ciaccia:
Ecoutez, laissez-moi finir. M. Bédard: Bien oui, mais... M.
Ciaccia: Bien oui.
M. Bédard: Vous voulez finir et vous ne voulez pas qu'on
réponde.
M. Ciaccia: Vous pouvez faire de la confusion et de
l'ambiguïté tant que vous voulez, j'essaie d'avoir des
réponses.
M. Bédard: Dans l'ambiguïté, je ne me prendrai
pas avec vous.
M. Ciaccia: Le ministère des Communications nous donne le
total de la Justice, $192 000. Il y a aussi un autre montant pour les
consommateurs de $388 000. Si le droit au recours collectif est inclus ou a
été dépensé par le ministère des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières, il
serait inclus dans l'autre budget, dans les $388 000, il ne serait pas inclus
dans le budget du ministère de la Justice. Il semble ici qu'on essaie de
cacher des chiffres.
M. Bédard: Là, par exemple, M. le Président,
on ne peut faire ni de question de règlement ni de question de
privilège, mais si vous voulez des
explications vous avez de la misère à vous
comprendre vous-même ne commencez pas à conclure qu'on
cache des choses.
M. Ciaccia: C'est très simple.
M. Bédard: Je viens de vous donner toutes les
explications.
M. Ciaccia: C'est très simple, je comprends que vous avez
prévu...
M. Bédard: Oui, vous voulez comprendre cela, cela fait
partie de votre stratégie.
M. Ciaccia: ... $51 000 pour la Loi sur le recours collectif;
peut-être en avez-vous dépensé moins, vous n'en avez
certainement pas dépensé plus. Vous avez dépensé,
pour la publicité globale, $837 000. On demande au ministère des
Communications: Combien avez-vous dépensé pour la
publicité verbale? On nous dit: $192 000. Les explications à
l'effet que les $192 000 sont pour le recours collectif, je ne peux les
accepter parce que si le ministère des Consommateurs a
dépensé cela, les sommes pour le recours collectif seraient
incluses dans les $388 000.
M. Bédard: Ce que ne veut pas comprendre le
député de Mont-Royal, c'est qu'il y a des explications qui
doivent être demandées au bon endroit, à l'étude des
crédits du ministère des Communications. Nous, nous avons
à vous dire, en fonction des prévisions que nous avons faites en
1978/79, ce que nous avons effectivement dépensé, et nous sommes
prêts à vous le dire au cent près. Vous ferez votre calcul.
Si, à partir de ces chiffres, vous avez des questions ou des
précisions à demander au ministère des Communications par
rapport à certains documents qui ont été portés
à votre connaissance, vous le ferez, mais faites-le au bon endroit.
M. Ciaccia: Maintenant que vous le mentionnez, on n'a pas pu
avoir de réponses du ministère des Communications. La question a
été posée en Chambre hier.
M. Bédard: Ce que je veux vous faire comprendre...
M. Ciaccia: II y a une certaine obligation. Vous ne pouvez pas
vous dégager de votre responsabilité et dire: Demandez au
ministère des Communications. C'est un gouvernement, ce n'est pas 26
gouvernements.
M. Bédard: Ce n'est pas une question... M. Ciaccia:
II n'y a qu'un gouvernement.
M. Bédard: Ce que vous ne comprenez pas, c'est que je n'ai
pas à me dégager de mes responsabilités et je ne m'en
dégage pas parce que je suis prêt à vous donner, cent pour
cent, tout ce qui a été dépensé. Je vous ajoute
même les prévisions qui avaient été faites pour
1978/79. Mais je ne suis quand même pas ici en mesure de vous donner ce
qui est du devoir ou de la responsabilité des Communications de vous
donner.
M. Ciaccia: C'est vous qui avez fourni ce chiffre de $192 000 au
ministère des Communications?
M. Bédard: C'est exact. Là-dessus, en fait, le
contrat a été signé pour la campagne du recours collectif
par le ministère de la Justice et cela a coûté ce
montant-là.
M. Ciaccia: Cela a coûté $192 000?
M. Bédard: C'est cela. Maintenant, le montant a
été imputé de deux façons. Il y a $25 000 sur le
budget du ministère, alors qu'on avait prévu $51 000, et on a pu
bénéficier de $175 000 de l'Office de la protection du
consommateur; cela va être imputé sur le budget de l'Office de la
protection du consommateur. De la même façon que les $400 000 pour
l'Année internationale de l'enfant vont venir de dix ministères.
Il y a des bouts de budget qui vont être imputés, mais c'est la
Justice qui coordonne le budget.
M. Ciaccia: C'est absolument incroyable! M. Fontaine: II
me semble, M. le Président...
M. Bédard: Vous trouvez cela incroyable parce que vous ne
comprenez manifestement pas et, manifestement, vous ne voulez pas comprendre.
Il y a la possibilité...
M. Ciaccia: On veut comprendre. Vous venez de nous dire que le
montant qui est dépensé par la loi sur le recours collectif est
de $192 000.
M. Bédard: M. le Président...
M. Ciaccia: J'ai le droit de parole, M. le Président!
M. Bédard: On vous dit qu'on l'a pris à même
les budgets qui concernent différents ministères! Vous nous le
demandez sur le recours collectif, c'est un document que je vous ai
présenté en fonction de mon ministère. Si vous me
demandez, spécifiquement, ce que le ministère de la Justice,
lui-même, a dépensé concernant le recours collectif, je
vais vous dire que c'est $25 000. Si votre question est générale
et concerne ce qu'on a dépensé en termes de publicité pour
le recours collectif, c'est $192 000. $25 000 de la part du ministère de
la Justice. Je vous donne de plus amples informations à savoir ce qui
nous a été donné et ce qui a été
imputé au ministère des Consommateurs, Coopératives et
Institutions financières. Je ne peux pas vous donner plus d'explications
que cela et je vous ferai remarquer qu'au niveau de la protection du
consommateur
vous allez avoir des crédits qui sont prévus et vous
pourrez aller vérifier ces informations au bon endroit. Ils sont
prévus pour le 1er mai et, le 24 avril, vous avez les crédits des
Communications.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, je comprends très
bien, et je pense que le député de Mont-Royal le comprend aussi,
la façon dont le ministre explique les montants qui sont imputés
au ministère de la Justice. Ce que je comprends mal c'est
qu'étant donné que c'est le ministère de la Justice qui a
signé un contrat pour dépenser $192 000 il me semble normal,
surtout dans le domaine... Est-ce que je peux terminer? Surtout dans le domaine
de la comptabilité, il me semblerait normal que le ministère de
la Justice indique dans son budget qu'il dépense $192 000 et
ajouté, en transfert d'un autre ministère, un montant d'argent
X.
A ce moment-là, nous saurions, nous, en tant que
députés qui voulons vérifier quel budget est
dépensé par le ministère de la Justice, quand il y a eu
une campagne de publicité sur le recours collectif qui a
coûté $192 000, on ne serait pas obligé de vous poser 56
questions pour savoir comment a coûté cette campagne-là et
qui a payé pour. On le saurait immédiatement.
M. Bédard: Vous le savez là. Il y a $25 000 par le
ministère de la Justice...
M. Fontaine: On le sait, mais une chance qu'on...
M. Bédard: Même si on a signé le contrat,
étant donné la taxe spéciale de 2%, administrée par
l'Office de la protection du consommateur, à ce moment-là,
c'est...
M. Ciaccia: Qui administre la Loi sur le recours collectif?
M. Bédard: C'est le ministère de la Justice.
M. Ciaccia: Pourquoi démontrez-vous que même... Vous
venez de l'admettre maintenant, vous n'avez pas donné ce montant
volontairement...
M. Bédard: Voyons, je vous ai tout donné
tantôt...
M. Ciaccia: Vous venez d'admettre que vous administrez la loi.
Vous nous dites qu'il y a $51 000, alors, le public, les
députés...
M. Bédard: M. le Président...
M. Ciaccia: Non, laissez-moi finir M. le Président,
franchement... Vous répondrez quand j'aurai fini. Cela démontre
qu'il y a $51 000. Vous venez de nous dire, après qu'on a soulevé
la question du ministère des Communications, qu'il y a $192 000 qui ont
été dépensés pour la Loi sur le recours collectif.
Pas $51 000... L'autre inexactitude, je ne peux l'interpréter que d'une
façon: vous essayez de cacher des choses et...
M. Bédard: On va vous laisser votre langage.
M. Ciaccia:... causer la confusion... Le ministère des
Communications ne nous dit pas que les $192 000 étaient pour la Loi sur
le recours collectif. Il nous dit: globalement, le ministère de la
Justice, ce sont des chiffres globaux, c'est $192 000... C'est seulement comme
arracher des dents, essayer d'arracher des dents... On vient d'apprendre que la
loi que vous avez l'obligation et la responsabilité d'administrer, c'est
un autre ministère qui en fait la publicité pour essayer de
réduire les montants et démontrer que ce n'est pas tellement
cela, de la publicité que vous faites. Franchement, M. le
Président, je ne comprends plus rien...
M. Bédard: C'est sûr que vous ne comprenez pas
et...
M. Ciaccia: Parce que les chiffres que vous nous donnez sont
inexacts; ils sont faux. C'est croche de faire ça, c'est simple.
M. Bédard: Bien oui, bon! Vous dites n'importe quoi,
ça fait partie de votre stratégie.
M. Ciaccia: Non, non, ça ne fait pas partie de notre
stratégie.
M. Bédard: C'est sûr que vous ne comprenez pas. Je
veux vous avertir d'avance que j'ai la présomption que vous ne
comprendrez jamais, pour une raison bien simple, vous ne voulez pas, vous
n'êtes pas intéressé à comprendre. Cela fait partie
de votre stratégie...
M. Ciaccia: Si vous donniez les chiffres exacts, on
comprendrait.
M. Bédard:... d'essayer de semer la confusion et laisser
croire que des chiffres sont cachés, alors qu'on vous donne toutes les
explications. Que voulez-vous faire?
M. Ciaccia: Pouvez-vous m'expliquer pourquoi...
M. Bédard: On vous dit qu'un contrat a été
signé par le ministère de la Justice, qu'il y a eu $25 000 de
dépensés par le ministère de la Justice lui-même,
$174 000 par l'Office de la protection du consommateur à cause de la
taxe spéciale...
M. Ciaccia: Ce n'est pas ça que les documents du
gouvernement démontrent...
M. Bédard: Vous essayez d'accuser avant de demander des
explications. Vous êtes malade.
M. Ciaccia: J'accepte vos explications, mais les documents du
gouvernement ne démontrent pas ça du tout.
M. Bédard: Vous aviez... Ecoutez, ce n'est pas un roman
les documents du gouvernement. Ce n'est pas pour rien qu'on a des
crédits à chacun des ministères. C'est justement à
partir de ce qui vous est soumis, comme ce l'était d'ailleurs dans votre
temps... Le cahier des crédits n'a pas changé par rapport
à ce qu'il était dans le temps où vous étiez membre
du gouvernement.
M. Ciaccia: Le papier, le papier, les chiffres, c'est
ça... Mais la façon de le présenter a changé.
M. Bédard: J'espère que vous ne voulez pas tout de
même qu'on se serve du même papier que celui dont vous vous
serviez... Il y a "un boutte" à niaiser.
M. Ciaccia: D'accord, je comprends, mais...
M. Bédard: On ne peut toujours pas mettre les mêmes
chiffres non plus! Vous allez admettre qu'il y a des choses qui changent,
jamais je ne croirai! Bon. Alors, ce sont les mêmes
procédés, il y a un vérificateur qui vérifie, comme
dans votre temps, et qui fait ses représentations et ses
recommandations. On a des crédits dans chacun des ministères
justement pour vous donner de plus amples explications, si vous voulez les
avoir, pourvu qu'au départ votre idée ne soit pas faite de ne pas
surtout vouloir les avoir, ces explications-là, pour pouvoir mieux
déblatérer.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska. Avez-vous terminé sur le même sujet?
M. Fontaine: Je veux ajouter qu'on est obligé, en tant que
députés, de poser des questions à 56 ministères
pour essayer de savoir combien une campagne de publicité a
coûté. C'est cela, le problème.
M. Bédard: Oui, mais...
M. Fontaine: Si vous aviez centralisé votre affaire au
ministère de la Justice, puisque c'est vous qui administrez la loi, cela
aurait été facile pour nous de voir qu'il y a $192 000 de
prévus pour la publicité sur le recours collectif. C'est tout
simplement cela. Je vous dis que, si on ne vous avait pas posé la
question aujourd'hui, à savoir combien cela a coûté...
M. Bédard: C'est pour cela qu'on fait des
crédits.
M. Fontaine: ... on ne l'aurait jamais su.
M. Bédard: C'est pour cela qu'on fait des crédits;
c'est pour que vous posiez des questions.
M. Fontaine: Oui, mais vous êtes là pour nous donner
les...
M. Bédard: Arrêtez de niaiser, posez-les.
M. Fontaine: ... chiffres et nous autres, on essaie de faire des
contre-interrogatoires pour savoir exactement ce que vous avez fait. Ce n'est
pas cela qui est la transparence du gouvernement dont vous vous vantez depuis
deux ans et demi.
M. Bédard: Oui, c'est tellement transparent que
peut-être le gouvernement précédent, qui était
tellement habitué à la confusion, n'est pas capable de s'y
retrouver.
M. Fontaine: Est-ce qu'il y en a d'autres montants...
M. Bédard: C'est aussi simple que cela.
M. Fontaine: ... qui ne sont pas prévus là-dedans
et qui vous ont été donnés par d'autres ministères
pour faire de la publicité? Sur la loi 24, par exemple.
M. Bédard: Non, pas sur la loi 24.
Est-ce que je pourrais ajouter un élément sur la taxe de
2%? C'est qu'elle est, d'une façon générale ce
fonds-là administrée par l'Office de la protection du
consommateur qui, ensuite, la met à la disposition de différents
ministères c'est ce que nous avons fait qui ont des
messages dits d'antipublicité. Nous ne sommes pas les seuls. Alors, nous
allons dans ce fonds-là et voilà le montant qu'on nous a
accordé lorsqu'il fut demandé. Le contrat lui-même a
été signé par trois personnes: par le producteur, par le
ministère de la Justice et aussi par l'Office de la protection du
consommateur.
M. Ciaccia: Pour $192 000?
M. Bédard: Le contrat global, c'est cela.
M. Ciaccia: Oui. Pourquoi n'apparaît-il pas ici si le
contrat de $192 000 a été signé par le ministère de
la Justice?
M. Bédard: La plus grosse partie de la somme est
imputée à l'Office de la protection du consommateur. Ce sont les
imputations budgétaires. On n'est pas ici à l'étude des
crédits pour dire le nombre de contrats qu'on a signés, etc.
C'est pour vous dire ce qu'on a dépensé en chiffres. C'est ce
qu'on vous dit.
M. Ciaccia: On va essayer d'être...
M. Bédard: Ce sera la même chose je vous le
dis d'avance concernant le budget de $400 000 pour l'Année
internationale de l'enfant. C'est pris à partir de contributions de dix
ministères à l'intérieur du gouvernement qui font chacun
leur part en fonction de la publicité et de l'information durant
l'Année internationale de l'enfant. (14 h 45)
M. Fontaine: Qui a passé la commande pour un contrat de
publicité sur la Loi sur le recours collectif?
M. Bédard: Qui a passé...
M. Fontaine: Vous avez passé une commande au
ministère des Travaux publics.
M. Bédard: Hein?
M. Ciaccia: Communications.
M. Bédard: Vous voulez dire la procédure qui a
été suivie?
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: C'est nous qui avons piloté l'ensemble
du dossier puisque nous étions responsables de l'application de la Loi
sur le recours collectif. Le contenu, la stratégie de la campagne, le
devis technique de la campagne, tout cela a été
préparé. Cela a fait l'objet d'un avis préalable du
sous-ministre à l'information gouvernementale au ministère des
Communications. Une fois cet avis obtenu, nous avons fait appel à
l'ordinateur qui nous a livré dix noms.
M. Fontaine: L'ordinateur est au ministère des Travaux
publics.
M. Bédard: II est au SGA. A ce moment-là, on nous a
donné dix noms. Un jury a sélectionné trois noms. Les
trois ont eu quinze jours pour faire leurs propositions. Un autre jury s'est
réuni qui a déterminé une agence qui a fait,
d'après lui, la meilleure proposition. C'est cette agence qui a obtenu
le contrat.
M. Fontaine: La proposition est faite par l'agence sur un
thème probablement et c'est le jury qui détermine quel choix il
fait.
M. Bédard: C'est le jury qui détermine quelle est
l'agence qui a la meilleure offre, celle qui a une meilleure
compréhension des objectifs, qui se colle davantage sur le message
désiré, etc. Ce jury est formé d'un seul
représentant du ministère. En l'occurrence, j'étais le
représentant du ministère de la Justice. Et les autres, c'est un
représentant du ministère des Communications, un
représentant d'entreprise privée spécialisée en
marketing, et toute autre personne que le ministère des Communications
juge bon de nommer.
M. Fontaine: Est-ce que c'est toujours... Votre fonction, c'est
quoi, comment appelez-vous cela?
M. Bédard: Responsable des communications.
M. Fontaine: Est-ce que c'est toujours le responsable des
communications qui siège au jury?
M. Bédard: Dans le cas que je connais...
M. le Président, je voudrais quand même souligner, pour les
fins du journal des Débats, pour que ce soit compréhensible, que
c'est le directeur des communications qui est le représentant du
ministère de la Justice, etc. C'est la coutume que le directeur des
communications soit le représentant du ministère client dans un
contrat de communications.
M. Ciaccia: M. le Président... M. Fontaine: Est-ce
que...
M. Ciaccia: Ah! excusez-moi, vous en avez encore.
M. Fontaine: ... lorsque les projets vous sont
présentés, vous en discutez avec les gens du ministère ou
si vous prenez la décision vous-même?
M. Bédard: La décision est prise par le jury. En
général, il tend à y avoir unanimité sur le
fournisseur. Il y a des tableaux. On fait les "scores" et, à la fin, on
prend la firme qui a le meilleur "score".
M. Fontaine: Mais avant de...
M. Bédard: Mais cela ne sort pas du jury, cela se
décide dans la journée même.
M. Fontaine: Ah! bon.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Fontaine: Je n'avais pas terminé, M. le
Président.
M. Ciaccia: Moi non plus mais... M. Fontaine: Je m'excuse,
allez-y.
Le Président (M. Jolivet): Ne vous chicanez pas.
M. Ciaccia: Non, on ne se chicane pas.
M. Fontaine: Le député de Vanier, à la
commission des engagements financiers, je ne sais pas si cela avait
été enregistré, avait donné un certain jugement sur
la campagne du recours collectif. Il avait fait part aux membres de la
commission que ce n'était pas tout à fait la meilleure campagne
de publicité qui ait été faite par le gouvernement.
Avez-vous été en mesure...
M. Bédard: De...
M. Fontaine: Non, cela ne veut rien dire en fait. Le thème
utilisé "Un poids, une mesure"...
M. Bédard: S'il faut commencer à faire...
M. Fontaine: Ecoutez un peu, si vous dépensez $192 000 des
fonds des contribuables québécois, vous devez sûrement
être à même de savoir si cette campagne porte des fruits ou
non et ce que cela veut dire. "Un poids, une mesure",
qu'est-ce que cela veut dire pour la personne qui est assise dans son
salon et qui regarde cela? Est-ce que cela rapporte des dividendes?
M. Clair: M. le Président, pour être juste envers le
député de Vanier, il avait ajouté, lors de la même
séance si ma mémoire est fidèle
qu'actuellement, tant en publicité publique que privée, les
meilleurs thèmes à utiliser étaient des thèmes
nationalistes. Le député de Nicolet-Yamaska ne nous reprochera
pas, j'espère, de ne pas avoir utilisé un thème de cette
nature à ce moment-là.
M. Fontaine: II y a une façon de vendre une idée
sans aller dans ce domaine.
M. Bédard: Nous en sommes très conscients, et c'est
ce que nous faisons au ministère de la Justice.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y avait une
réponse à donner à la question? Parce que M. le
député de Mont-Royal veut y revenir.
M. Fontaine: Allez-y.
Le Président (M. Jolivet): Je vais vous donner la...
M. Bédard: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Bédard: ... je ne suis pas un expert en
publicité, personnellement, mais je crois que c'était une bonne
campagne publicitaire qui contribuait à informer, comme c'est
nécessaire de le faire, surtout avec une nouvelle législation,
l'ensemble des citoyens. Je comprends que là-dessus, le
député de Nicolet-Yamaska peut avoir une opinion
différente. Je pense que dans le domaine de la publicité,
les...
M. Fontaine: Je suis appuyé par le député de
Vanier, qui est censé être un expert dans ce domaine.
M. Bédard: Le domaine de la publicité, c'est un
domaine où les opinions peuvent varier, surtout entre non-experts tels
que le député de Nicolet Yamaska et moi-même comme
ministre.
M. Fontaine: Je l'avoue bien franchement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je ne veux pas me prononcer
sur les mérites de la campagne parce qu'il y a certains principes, il y
a certaines évaluations objectives et subjectives, mais si je comprends
bien, et on va essayer de faire cela dans le calme...
M. Bédard: Je suis toujours calme.
M. Ciaccia: Si je peux bien comprendre, le montant qui a
été dépensé pour la Loi sur le recours collectif
n'est pas vos prévisions de $51 000 en 1978/1979 vous avez
dépensé $25 000 sur $51 000 mais, plutôt, votre
ministère a été partie à un contrat ou à des
dépenses de $192 000 pour cet article. C'est clair, cela a
été admis par le ministère. Ce que je trouve inacceptable,
je vais vous le dire d'une façon très calme. Vous avez la
responsabilité d'administrer une loi. Vous avez été partie
à des contrats d'après le directeur des communications. Je ne
mets pas en question le processus du directeur des communications,
comprenez-moi bien. Je sais que vous avez un rôle à accomplir; si
quelqu'un veut faire de la publicité sur la Loi sur le recours
collectif, c'est de l'administration de votre ministère, il faut que
vous fassiez partie de cela. Je ne mets pas en question du tout votre
rôle dans ce processus d'essayer d'avoir autant d'informations que
possible si c'est l'intention du ministère sur cette loi.
Ce que je ne peux pas accepter, c'est que, dans les crédits du
ministère, on ne nous dit pas toute la vérité. Je ne peux
pas accepter, M. le Président, de me faire dire: II y avait des sommes
qui étaient 2% de la taxe sur la publicité
télévisée et, même si nous avons été
partie à ce contrat, on ne le démontrera pas, on va attribuer
cela au ministère des Consommateurs. Laissez-moi, on va finir.
Deuxièmement...
M. Bédard: Je deviens tanné de toujours entendre la
même chose.
M. Ciaccia:... quand le ministère des Communications nous
donne le montant global qui a été demandé, qui a
été déposé le 5 avril, il nous donne un document
qui laisse la population, l'Opposition, tous ceux qui lisent le document avec
l'impression que le montant global de publicité pour le ministère
de la Justice est $192 820.99. M. le Président, je pense que j'ai fait
ma preuve. Mon opinion, c'est que ce n'est pas acceptable. Je ne pense pas que
même un comptable pourrait, dans les normes normales, les méthodes
de faire rapport sur les dépenses sur certaines lois, accepter cela.
Certainement, la seule déduction que je peux faire de cela, c'est qu'on
essaie de cacher, le gouvernement essaie de cacher les sommes... C'est la seule
conclusion.
M. Bédard: Des accusations fortuites.
M. Ciaccia: Je ne veux pas passer tout l'après-midi
seulement sur la Loi sur le recours collectif, parce que j'aurais d'autres
questions à poser.
M. Bédard: Sur les derniers points, le
député devrait se rappeler que, quand la loi de la taxe de 2% a
été adoptée, il était spécifié dans
la loi vous devez tout de même vous rappeler les lois sur
lesquelles vous votez très bien, lors du débat, que le
produit de toute cette taxe serait
concentré à l'Office de la protection du consommateurs,
qui en ferait la redistribution, ce qui est le cas présentement.
M. Ciaccia: Pour faire la redistribution, pourquoi ne le
démontrez-vous pas?
M. Bédard: Vous avez parlé. Laissez parler les
autres. D'accord? Vous faites l'étude des crédits, ce n'est pas
la première fois. Je comprends le député de
Nicolet-Yamaska, qui pose peut-être plus de questions sur l'ensemble de
la technique de comptabilisation, sur l'ensemble de la compréhension des
chiffres au niveau des crédits. Mais, quand cela vient du
député de Mont-Royal, qui sait très bien comment
fonctionne l'étude des crédits et la comptabilité
gouvernementale, parce qu'il est député depuis un certain temps,
là cela frise tout simplement l'intention très claire du
député de faire, comme il l'a dit tantôt, son petit
"speach" sur la question de la publicité puisque quand la loi de la taxe
de 2% a été votée, il a été
spécifié dans les débats que tous ces montants d'argent
recueillis par cette taxe seraient concentrés à l'Office de la
protection du consommateur qui en ferait la distribution.
Quand nous arrivons aux crédits de chacun des ministères,
vous êtes à même de constater que dans ce cahier des
crédits, il n'y a que des chiffres. Cela a toujours été
comme cela. On ne peut quand même pas écrire un roman à
côté de chacun des articles, pour justifier chacun des montants.
Comme cela s'est toujours fait, les chiffres sont là et c'est à
vous à poser des questions et nous sommes disposés à
répondre. C'est tout. Vous allez avoir l'étude des
crédits. Ce qui est intéressant, si vous voulez vérifier,
très bien! Mais très sereinement, ne pas lancer des attaques
à propos de tout et de rien sans aucun fondement, vous aurez l'occasion
de vérifier si, à l'Office de la protection des consommateurs, il
y a eu effectivement $175 000 qui ont été affectés
à la campagne de publicité sur le recours collectif. Lorsque vous
étudierez le budget du ministère des Communications, vous poserez
les questions appropriées, en fonction de vos préoccupations.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Brièvement, si les sommes ont
été distribuées par le ministère des Communications
d'après la loi...
M. Bédard: Mais non, c'est l'Office de protection du
consommateur.
M. Ciaccia: Est-ce que je peux finir? Vous avez dit que cet
argent c'était prévu dans la loi que c'était
pour être distribué, les 2% devaient être distribués
pour...
M. Bédard: Non, j'ai dit que ces 2%, c'était
prévu que toutes les sommes qu'on récolterait seraient
concentrées à l'Office de protection du con- sommateur pour
être, naturellement, redistribuées et non pas au ministère
des Communications.
M. Ciaccia: Qui auraient été redistribuées.
Je crois qu'il aurait été plus honnête de la part du
gouvernement de démontrer que ces montants...
M. Bédard: Toujours les grands mots.
M. Ciaccia: ... vraiment ont été distribués
par la Loi sur le recours collectif. Vous pouvez faire toutes les attaques que
vous voulez sur le fait que...
M. Bédard: C'est vous qui les faites les attaques, vous
êtes malade.
M. Ciaccia: Vous causez la confusion et après, quand on
essaie d'obtenir des informations, vous dites que c'est nous qui la
causons.
M. Bédard: Quand on vous donne les informations, cela vous
choque, et vous ne voulez plus rien comprendre.
M. Ciaccia: Vous ne nous les donnez pas volontiers, si je peux
faire remarquer au président. Les informations ne sont pas
données volontiers, parce qu'on nous a distribué un document
à notre demande.
M. Bédard: J'aurais bien pu ne pas en distribuer, je vous
en ai distribué un pour que vous compreniez bien.
M. Ciaccia: Oui, exactement, vous auriez pu ne nous donner aucune
information, vous auriez bien pu faire cela.
M. Bédard: C'est le contraire, j'ai pris les devants, puis
je vous ai donné tous les renseignements...
M. Ciaccia: Si c'est cela votre concept. Vous n'avez pas pris le
devant, on vous a demandé et vous nous avez fourni de faux
renseignements.
M. Bédard: ... supplémentaire au cahier des
crédits.
Encore une affirmation gratuite et fortuite, mais là, continuez,
mais moi je ne continuerai pas...
M. Ciaccia: Non, c'est la vérité. Ceux qui vont
lire le document.
M. Bédard: C'est votre vérité.
M. Ciaccia: C'est la vérité du document.
M. Bédard: Continuez de vous amuser avec votre
vérité et moi, en ce qui me regarde...
M. Ciaccia: On ne s'éternisera pas. Vous avez un autre
article de la loi 24, Loi de la protection de la jeunesse, $60 000 en
1978/79...
M. Fontaine: M. le Président, j'aurais encore une question
à poser sur le recours collectif.
M. Ciaccia: Allez-y.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: II y a eu trois soumissionnaires, ce n'est pas une
soumission, ce sont des projets qu'ils présentent. Est-ce que vous
pouvez nous dire si les deux qui n'ont pas eu le contrat ont eu une certaine
compensation pour avoir présenté le travail, et combien?
M. Bédard: II y a eu trois agences qui se sont
présentées, il y a une agence qui s'est désistée,
l'agence PARLE, qui s'est désistée dans la journée
même du concours, qui était trop occupée sur d'autres
contrats et le deuxième soumissionnaire s'est présenté et
a aussi été dédommagé pour un montant, je crois,
d'environ $800.
M. Fontaine: Est-ce que ces $800 paraissent dans le budget du
ministère de la Justice?
M. Bédard: Ces $800, oui. Ces $800 sont payés par
le ministère client.
M. Fontaine: Pardon?
M. Bédard: Ces $800 sont payés par le
ministère client. Ce n'est pas payé par le ministère des
Communications.
M. Fontaine: Le ministère client, c'est vous autres?
M. Bédard: C'est le ministère de la Justice. M.
Fontaine: Vous êtes client quand... M. Bédard: On a
signé le contrat.
M. Fontaine: Je maintiens qu'au point de vue comptabilité
et compréhension des députés, ce serait
préférable si le chiffre global était entré dans
votre comptabilité et que vous indiquiez au chapitre des transferts $175
000 qui viennent du ministère de la Protection du consommateur.
M. Ciaccia: ...
M. Bédard: S'il y a un député qui ne devrait
pas faire de remarques là-dessus, c'est bien le député de
Mont-Royal. On fait les crédits comme cela se fait depuis toujours. Je
comprends le député de Nicolet-Yamaska...
M. Ciaccia: Cela ne s'est jamais fait de même. (15
heures)
M. Bédard: ... et j'accepte qu'on fasse certaines
suggestions. J'espère qu'elles seront prises en considération par
ceux qui ont à s'occuper des améliorations à apporter
à un système de compta- bilité. Je ne suis pas un expert
en comptabilité. Il n'y a pas un Vérificateur
général pour rien au niveau gouvernemental; il fait effectivement
les vérifications et les recommandations appropriées. Je ne
commencerai pas à faire le "job" du vérificateur
général.
M. Ciaccia: C'est une explication facile.
M. Bédard: C'est mieux que de jeter n'importe quoi
à terre comme vous le faites.
M. Ciaccia: Ce n'est pas n'importe quoi, c'est blanc et noir.
M. Bédard: Oui, c'est blanc et noir.
M. Ciaccia: Je défie le ministre de démontrer dans
les crédits, alors qu'il faisait partie de l'Opposition, que les
montants d'un ministère étaient cachés dans les montants
d'un autre.
M. Bédard: C'est encore faux, ce que vous dites.
M. Ciaccia: La loi 124, la Loi sur la protection de la
jeunesse...
M. Bédard: Continuez!
M. Ciaccia: C'est vrai, vous venez de l'admettre, vous avez
signé le contrat de $192 000 et vous faites paraître un autre
chiffre.
M. Bédard: Oui, on a signé un contrat, mais nos
crédits sont là pour rendre compte des sommes que nous avons
dépensées, pour qu'on puisse regarder et scruter le cahier des
crédits. Vous serez à même de constater que ce sont ces
sommes qui ont été effectivement dépensées.
M. Ciaccia: C'est une demi-vérité.
M. Bédard: C'est tout.
M. Ciaccia: C'est vrai aussi loin que cela va.
M. Bédard: Si vous êtes rendu à la
demi-vérité, vous êtes à demi-raisonnable.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on peut passer à un autre sujet, M.
le Président.
Le Président (M. Lacoste): Avec plaisir.
M. Ciaccia: Loi sur la protection de la jeunesse. Est-ce qu'on
peut demander, puisque c'est par hasard que j'ai eu cette feuille-ci, s'il y a
d'autres ministères qui ont dépensé d'autres sommes que
les $60 000 que vous avez prévus pour 1978/79?
M. Bédard: Quelle feuille avez-vous eue par hasard?
M. Ciaccia: J'ai eu une feuille...
M. Bédard: La feuille que vous montrez, c'est la feuille
que j'ai fait distribuer.
M. Ciaccia: Non, non. M. Bédard: C'est quoi?
M. Ciaccia: C'est la feuille qui démontre que le
ministère des Communications pour le ministère de la Justice, a
dépensé seulement $192 820.99 pour la publicité. Y a-t-il
eu d'autres sommes que les $60 000 pour la protection de la jeunesse?
M. Bédard: II y a peut-être eu d'autres sommes.
Normalement, on devrait les retrouver probablement au ministère des
Affaires sociales qui, comme vous le savez, est... Ou de l'Education...
M. Ciaccia: Quand on va au ministère des Affaires
sociales, on nous dit: Demandez au ministère de la Justice, c'est lui
qui administre.
M. Bédard: Bien non. Nous, on vous dit...
M. Ciaccia: On nous donne des sommes globales.
M. Bédard: Vous êtes bien malhonnête! M.
Ciaccia: Non!
M. Bédard: Vous êtes bien malhonnête! Je vous
dis...
M. Ciaccia: Je suis "tanné" de me faire retourner comme
ça. On nous donne des sommes globales et on nous envoie d'un
ministère à l'autre.
M. Bédard: C'est parce qu'on vous oblige à
travailler.
M. Ciaccia: C'est ça!
M. Bédard: Voici la réponse à votre
question: Le ministère de la Justice a dépensé $60 300.
Comme cette loi si vous ne vous en rappelez pas, je vais être
obligé de vous le rappeler est administrée conjointement
par le ministère des Affaires sociales et le ministère de la
Justice, il se peut également qu'au niveau du ministère des
Affaires sociales des sommes aient été dépensées
pour la Loi de la protection de la jeunesse. Alors, allez leur poser la
même question. Ils ne vous diront sûrement pas que le
ministère de la Justice a dépensé $60 300; ils vont vous
dire, eux, combien ils ont dépensé. Si vous voulez faire une
addition, vous la ferez.
M. Ciaccia: Je peux comprendre et j'accepte l'explication du
ministre. Si la loi 24 est une juridiction partagée avec le
ministère des Affaires sociales, je peux comprendre qu'eux aussi ont
leurs responsabilités. Pour cette même raison, je ne comprends pas
pourquoi ce serait le même cas pour la Loi sur le recours collectif
où l'administration de cette loi n'est partagée par aucun autre
ministère. Je ne comprends pas pourquoi vous ne montrez pas toutes les
sommes d'argent dans votre ministère.
Revenons à la Loi sur la protection de la jeunesse.
M. Bédard: Non, non, je ne vous laisserai pas la chance de
lancer des affirmations en l'air. Dans le cas du recours collectif, c'est parce
qu'il y a un fonds spécial. Je vais le redire encore une fois et s'il
faut que je le dise vingt fois, je vais le redire pour ne pas que les
affirmations fausses du député de Mont-Royal restent sans
réponse au journal des Débats. C'est uniquement pour le journal
des Débats parce que cela ferait longtemps que j'aurais fini la
discussion avec vous car on a donné des explications nécessaires
dès le premier moment. Dans le cas du recours collectif, c'est parce
qu'il y a un fonds spécial qui a été constitué et
qui est administré par l'Office de protection des consommateurs. Si vous
me refaites la même affirmation, pour le journal des Débats, je
vais redire la même chose. Je ne laisserai pas en plan des affirmations
gratuites comme vous en faites depuis le début de la commission.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Drummond.
M. Clair: Ce que le député de Mont-Royal n'accepte
pas ou n'a pas compris encore...
M. Fontaine: M. le Président, je tiens à souligner
la présence du seul député péquiste.
M. Bédard: A ce que je sache, vous êtes le seul de
l'Union Nationale.
M. Fontaine: Je n'ai pas le droit d'en avoir plus.
M. Ciaccia: Ils en ont 11 et vous en avez 110!
M. Bédard: On est deux fois plus que vous autres.
M. Fontaine: Mais on n'a pas le quorum, par exemple!
Le Président (M. Lacoste): Le député de
Drummond.
M. Fontaine: Voulez-vous qu'on le demande?
M. Clair: Avant de continuer mon intervention, je voulais juste
vous dire que je pensais, il y a quelques secondes, au slogan en pensant
à vous d'Yvon Deschamps pour la campagne de l'Office de
protection du consommateur: Vous êtes chanceux, vous, de ne pas
être de même!
M. le Président, ce que le député de Mont-Royal
n'accepte pas, c'est qu'il y ait une différence d'avec un programme
conjoint de publicité. C'est le cas pour la Loi sur la protection de la
jeunesse, c'est un programme conjoint.
En ce qui concerne la publicité pour le recours collectif, suite
à l'adoption de la Loi créant la taxe sur la publicité
électronique, il y a eu un fonds spécial de constitué, un
fonds de contre-publicité, et les ministères qui ont des projets
d'information et de publicité, qui peuvent être
considérés comme des projets de contre-publicité, peuvent
aller puiser dans ce fonds. De sorte que loin d'être malhonnête, si
vraiment les députés de l'Opposition veulent savoir comment est
utilisé ce fonds spécial de contre-publicité... Il faut
que ce fonds demeure séparé puisque sans cela vous pourriez nous
demander où est allée la taxe sur la publicité
électronique pour créer ce fonds de contre-publicité. Il y
a une comptabilité séparée dans ce cas-là pour bien
mettre en évidence que tous ceux qui veulent le savoir le sachent
qu'il y a dans tel et tel programme d'information ou de publicité
une partie qui provient du fonds de contre-publicité provenant de cette
taxe.
Ce sont deux choses différentes. Dans le cas de la protection de
la jeunesse, c'est un programme conjoint de publicité entre deux
ministères et, selon moi, à l'oeil, ce n'est pas tant de la
contre-publicité que de la publicité sur le Tribunal de la
jeunesse. Par contre, le recours collectif comporte une dimension de
contre-publicité pour la protection du consommateur. C'est pour cela que
ce que le député voit au niveau de la justice pour le recours
collectif, il va le voir à plusieurs autres endroits dans les
ministères où il y aura des programmes pour lesquels on puisera
à même le fonds de contre-publicité.
M. Bédard: S'il veut avoir tous les renseignements
concernant l'utilisation de ce fonds de contre-publicité, qu'il aille
à l'Office de la protection du consommateur où le fonds a
été constitué qui lui donnera toutes les informations
nécessaires. A partir de cela, plutôt que s'en aller à peu
près., vous serez en mesure de vérifier dans chacun des
ministères impliqués si les fonds ont été
dépensés.
M. Ciaccia: Avec ce genre de raisonnement, on n'aurait pas besoin
d'étudier les crédits laissez-moi finir de chaque
ministère. On pourrait dire au ministre des Finances: Ecoutez, c'est
vous le ministre des Finances, c'est à vous de prendre les $12 milliards
ou $13 milliards dont le gouvernement a besoin. C'est à vous que nous
allons poser nos questions. Je peux comprendre que c'est le ministère
des Communications qui obtient les fonds au moyen d'une taxe ou d'une
autre...
M. Bédard: Ce n'est pas le ministère des
Communications, c'est l'Office de la protection du consommateur!
M. Ciaccia: ... mais s'ils sont dépensés aux fins
d'une loi qui est administrée seulement par votre ministère, la
façon honnête d'agir aurait été de préciser
d'où proviennent ces $192 000 et d'avoir mis une note à cet
effet, comme on voit souvent les notes 1, 2, 3 aux bilans: Des $192 000, $51
000 proviennent des fonds du ministère et le reste provient des fonds
accumulés par le ministère des consommateurs d'après telle
loi. Cela aurait été la façon honnête, claire,
transparente le député "Clair" de Drummond cela
aurait été la façon grâce à laquelle tout le
monde aurait pu comprendre. Il ne s'agit pas de dire que nous pouvons poser des
questions. Ce n'est pas une course à obstacles ici.
M. Bédard: C'était cela sous votre
gouvernement!
M. Ciaccia: On essaie d'obtenir... Cela relève de votre
responsabilité, mais je vois que ce n'est pas cela que vous faites. En
tout cas, on va passer à un autre point.
M. Clair: Si c'est tout ce que j'ai réussi à faire
comprendre au député de Mont-Royal, je m'en excuse. Mais, encore
une fois, le député de Mont-Royal devrait accepter le fait qu'il
est beaucoup plus juste, correct et honnête de la part du gouvernement de
faire connaître à la population l'utilisation
détaillée du fonds de contre-publicité que de le noyer
dans le fonds général de la publicité gouvernementale. Si
on n'identifiait pas spécifiquement l'utilisation des sommes provenant
du fonds de contre-publicité, le député dirait que nous
avons voté une loi je ne sais pas pour financer des
autoroutes. Quand on a voté cette loi, on a dit que c'était pour
faire de la contre-publicité. On lui dit comment cela a
été utilisé et il n'est pas content!
M. Bédard: Je félicite le député de
Drummond...
M. Ciaccia: De vous avoir sorti du trou.
M. Bédard: Non, du tout. D'avoir intensifié ses
efforts...
M. Ciaccia: Temporairement!
M. Bédard: D'avoir ajouté ses efforts aux mieux
pour essayer d'expliquer au député de Mont-Royal l'ensemble de la
situation, mais je suis convaincu d'avance c'est probablement ce que
nous dira le député de Mont-Royal qu'il n'est pas encore
satisfait.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions quand même?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Allez, M. le
député de Mont-Royal!
M. Ciaccia: On va terminer la semaine prochaine! Je ne partage
pas l'opinion du député de Drummondville. Je respecte son
opinion.
M. Clair: De Drummond.
M. Ciaccia: Excusez-moi. Oui, de Drummond. C'est comme pour moi.
Ce n'est pas le député de ville Mont-Royal, mais de Mont-Royal.
Vous avez raison.
M. Clair: Vous me comprenez dans ce cas-là. M. Ciaccia:
Oui, je vous comprends. M. Clair: Au moins là!
M. Ciaccia: Pour la Loi sur la protection de la jeunesse, quel
est le montant? Avez-vous une liste des compagnies ou des personnes à
qui les contrats ont été octroyés pour 19781/79 sur les
$60 000?
M. Bédard: Les $60 300, cela comprend de la
publicité radiophonique qui a été faite dans 55 stations
de radiophonie, ce qui a coûté $50 300. Le reste a
été dépensé dans l'impression de dépliants
du ministère. Vous êtes d'ailleurs dans la pochette que
j'ai fait distribuer à même de les évaluer.
M. Ciaccia: Quel était le thème de cette campagne
publicitaire? Y avait-il un thème?
M. Bédard: Essentiellement, c'était de dire aux
jeunes que pour une fois, ils avaient une loi qui était là pour
protéger leurs droits, également, renseigner l'ensemble de la
population sur les différents intervenants au niveau de cette loi et
également diffuser les principes fondamentaux de cette loi, la
philosophie de base de cette loi qui, d'ailleurs, comme vous le savez, a
été votée rapidement et à l'unanimité par
les membres de l'Assemblée nationale.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas pu faire tout cela avec $60 000. Vous
aviez un thème qui était "J'ai ma loi".
M. Bédard: Oui, mais...
M. Ciaccia: Pour $60 000, si vous faites... Vous avez
mentionné 55 réseaux...
M. Bédard: C'est que dans la loi de la...
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas donner trop de détails, pas
pour ce montant-là.
M. Bédard: On essaie d'avoir les messages les plus concis
possible, les plus...
M. Ciaccia: Pour avoir un thème, un slogan pour les
référer à cette loi...
M. Bédard: Je dois ajouter, concernant la loi 24 je
vous l'ai dit tout à l'heure qu'il y a quand même deux
ministères qui sont... Les trois messages, c'était sur la mise en
place d'un comité de protection de la jeunesse, le rôle des DPJ,
les directeurs de la protection de la jeunesse, et le nouveau rôle du
Tribunal de la jeunesse, tous des secteurs qui regardaient
spécifiquement la Justice.
M. Ciaccia: Les $165 000 pour les crédits qu'on
étudie maintenant, l'année 1979/80, quel sera le scénario
des dépenses de ce montant? Quel sera le thème?
M. Bédard: D'abord, je devrais dire que le devis technique
de cette campagne n'a pas été rédigé, mais ce qui
est envisagé, c'est ceci. Ce n'est pas une campagne de publicité
de $165 000. Cette somme est dépensée par le Comité de la
protection de la jeunesse qui relève du ministère de la Justice
et comprend la production d'une série d'instruments dont, par exemple,
une bande dessinée à l'intention des jeunes eux-mêmes.
C'est beaucoup plus de l'argent dépensé dans une série de
mini-productions, dépliants, jeux, etc., pour les jeunes et un "kit"
pour les adultes qu'une campagne de publicité formelle, "en canne",
télévision, etc.
M. Ciaccia: II doit y avoir un thème aussi. Est-ce que ce
sera la même chose, "J'ai ma loi", pour continuer le même
thème de...
M. Bédard: On cherche le thème, actuellement, qui
sera une continuation, compte tenu de la situation en ce moment parce que
ça évolue très vite. C'est une campagne d'information
s'adressant d'ailleurs, dans un premier temps, aux enfants carrément en
difficulté en ce moment, les 30 000 qui sont dans des centres
d'accueil.
M. Ciaccia: Comment en êtes-vous parce qu'on voit
que ce n'est pas tout à fait... c'est deux fois et demi le budget...
venus, à ce moment-là, à la décision de plus que
doubler le... (15 h 15)
M. Bédard: II y a une raison historique. Jusqu'à
une certaine date assez récente, c'étaient les Affaires sociales
et la mission d'implantation de la loi. Maintenant que la loi est en vigueur,
nous prenons la relève. Nous, c'est un bout. Nous avons pris la
succession de l'institution après l'implantation de la loi. Maintenant
que la loi est implantée, nous prenons l'année en entier. Encore
là, c'est une opération interministérielle qui s'est faite
jusqu'à ce jour.
On a eu une assez longue discussion, lorsque le député de
Mont-Royal n'était pas ici au début des crédits, sur la
Loi sur la protection de la jeunesse, sur les difficultés qu'on y
rencontrait et également sur le consensus qui se dégageait encore
au niveau de l'ensemble des membres de la commission quant à la
nécessité d'informer de
plus en plus les gens concernés, les intervenants non seulement
sur leurs droits, mais sur les thèmes déjà avancés.
Je pense que cette information correspond véritablement à un
besoin minimum.
M. Ciaccia: Comment ce montant de $165 000 sera-t-il
réparti? Pour le montant de $60 000, c'était plutôt une
campagne sur les... Comment le montant de $165 000 sera-t-il
réparti?
M. Bédard: En production aux media de petits supports,
écrits ou visualisés, si vous voulez. Ce n'est pas radio,
télévision, journaux. Ce sont principalement des petits supports
s'adressant à diverses clientèles: 1- les enfants
eux-mêmes; 2- les enfants en centres d'accueil.
M, Ciaccia: Ce seraient des documents?
M. Bédard: C'est un "kit" imprimé. La plus grosse
partie de cet argent va passer dans un "kit" imprimé comprenant
plusieurs outils s'adressant à des clientèles
différentes.
M. Ciaccia: Excusez-moi si je reviens toujours à la
même question; c'est parce que je n'ai pas eu la réponse. Est-ce
qu'il va y avoir un thème, de la même façon qu'il y avait
un thème en 1978/79?
M. Bédard: II va y avoir sûrement un thème,
oui.
M. Ciaccia: Quel sera le thème?
M. Bédard: Un thème unificateur. Je ne sais pas
quel sera le thème unificateur au plan de la symbolique et tout
cela.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre le sait?
M. Bédard: A ce sujet, il y a quand même, avec le
ministère des Affaires sociales, une collaboration continuelle qui est
établie étant donné le fait que les deux ministères
ont à administrer chacun une partie de la loi. Il y a les thèmes
déjà mis de l'avant et sans doute d'autres thèmes qu'on
jugera appropriés selon les besoins d'information qu'on pourra
déceler par rapport à une meilleure application de l'ensemble de
la loi 24.
M. Ciaccia: D'autres slogans. Avant de passer à un autre
sujet autrement, je pourrais continuer jusqu'à 16 heures ou 17
heures et cela ne donnerait pas l'occasion à mon collègue de
poser des questions sur la publicité, avez-vous des
questions?
M. Fontaine: Pas sur le même sujet.
M. Ciaccia: Peut-être pourrais-je passer à un autre
sujet.
M. Fontaine: J'ai des questions générales sur les
communications.
M. Ciaccia: Le colloque que vous planifiez sur la violence, $25
000?
M. Bédard: Ce sera un colloque avec tous les groupes et
personnes intéressés au phénomène de la violence,
puisque c'est un phénomène qui, nous le savons, existe avec
beaucoup d'acuité dans notre société. Il est important de
se donner une réflexion en profondeur sur cela.
M. Ciaccia: Est-ce un colloque que le ministère
lui-même va organiser ou si vous demandez à d'autres organismes de
le faire?
M. Bédard: On va probablement subventionner des organismes
déjà existants comme la Société de criminologie.
J'ai d'ailleurs déjà eu des rencontres avec leur direction. J'ai
abordé avec eux cette préoccupation que j'avais pour une
réflexion en profondeur sur le thème de la violence dans la
société en vue d'identifier tous les moyens pour essayer de la
contrer. J'ai eu l'occasion aussi de sensibiliser d'autres organismes
gouvernementaux à cette préoccupation qui me semble fondamentale,
en tout cas, pour le ministère de la Justice.
M. Ciaccia: Vous allez accorder des subventions à d'autres
organismes et ces derniers vont organiser ce colloque indépendamment du
ministère avec l'aide de...
M. Bédard: Avec le soutien de l'infrastructure, etc.
M. Ciaccia: Le colloque aussi aura un thème. Est-ce que
vous avez choisi un thème?
M. Bédard: Bien, je vous le dis, là. Cela portera
sur la violence. Maintenant, si vous me demandez aujourd'hui quel sera le
libellé, je ne suis pas en mesure de vous le dire. Je pense que c'est
aussi bien d'y aller directement, quand on parle de thème. Le
thème principal portera sur la violence et les moyens de contrer cette
violence dans la société.
M. Ciaccia: Dans les publications, vous augmentez votre budget de
$25 000 à $90 000. Est-ce que vous pourriez expliquer cette
augmentation?
M. Bédard: C'est la nouvelle revue du ministère, le
magazine Justice, qui a été lancée il y a une dizaine de
jours par le ministre. En fait, cette année, on avait au budget
seulement le premier numéro qui a pu être lancé avant le 31
mars. Cela passe à $90 000 parce qu'il y aura six numéros, sur
une base de croisière, par année, et c'est pour cela que cet
élément subit un accroissement aussi considérable.
L'ensemble, le contrat pour les six numéros c'est de $76 500, et le
reste, pour aller aux $90 000, ce sont les pigistes et les graphistes.
M. Ciaccia: Alors, l'augmentation est strictement pour cette
revue?
M. Bédard: Je vous invite à la lire. Vous verrez
jusqu'à quel point ce n'est pas une revue de publicité, c'est
vraiment une revue et c'est comme cela que nous avons voulu qu'elle soit
d'information. Le premier numéro, vous pourrez le constater, a
été consacré, pour une grande partie, à un dossier
portant sur la Loi de la protection de la jeunesse afin d'intensifier, au
niveau des lecteurs, la sensibilisation à l'importance de cette loi.
Egalement, vous retrouverez des informations sur les testaments et bien
d'autres sujets. Vous serez en mesure de constater qu'on est très loin
de la publicité.
M. Ciaccia: Je ne voudrais pas, par mon silence ou mon manque de
commentaires là-dessus, que ce soit interprété que je suis
d'accord avec le ministre.
M. Bédard: Je pars du principe...
M. Ciaccia: J'aurai des commentaires, M. le
Président...
M. Bédard: Ne vous en faites pas, je pars du principe
on pourrait l'établir que vous n'êtes jamais
d'accord avec moi.
M. Ciaccia: Non, non, des fois...
M. Bédard: II n'y a pas de problème. Moi, je vous
dis ce que je pense.
M. Ciaccia: Non, non, ne partez pas de ce principe parce qu'il y
a beaucoup de choses que vous avez faites où on vous a appuyés,
incluant moi-même. Je me souviens quand...
M. Bédard: Vous m'avez déjà
appuyé?
M. Ciaccia: Je vous ai appuyé. Je ne veux pas le dire
devant...
M. Bédard: Mon Dieu, cela va prendre du temps à
trouver l'occasion.
M. Ciaccia: Je voulais mentionner un incident que le
député de l'Union Nationale avait soulevé et auquel vous
avez répondu; j'étais entièrement d'accord avec vous,
à ce moment-là.
M. Bédard: Quand cela n'arrive pas souvent, on s'en
souvient.
M. Ciaccia: II y a d'autres lois que vous avez
présentées et nous avons voté en faveur.
M. Bédard: Ah! cela, je dois admettre que toutes les lois
que j'ai présentées, au ministère de la Justice, ont
été...
M. Ciaccia: Bon. Et je n'ai pas voté personnellement
contre vos lois.
M. Bédard: ... adoptées à
l'unanimité.
M. Ciaccia: Bon. Alors, vous ne pouvez pas me faire cela.
M. Bédard: II y avait eu, je pense, une
non-unanimité de la part de l'Union Nationale, c'était la loi 40.
J'ai remarqué qu'on n'en a pas discuté beaucoup cette
année. Elle est très bien acceptée.
M. Ciaccia: Vous ne pourrez jamais m'accuser de faire une
obstruction systématique à vos lois, M. le ministre.
Le Président (M. Jolivet): Cela voudrait dire que vous
laissez le droit de parole au député de Nicolet-Yamaska.
M. Ciaccia: Non, j'aurais seulement un autre commentaire à
faire avant de laisser la parole au député de Nicolet-Yamaska. M.
le Président, je considère que le ministère de la Justice
est un ministère qui est trop important dans le rôle qu'il doit
jouer dans notre société pour qu'il se prête à
certaines tactiques possibles d'autres ministères dans le domaine de la
publicité. Vous parlez de votre revue Justice, et je remarque que vous
avez un portrait aussi d'un autre slogan "J'ai ma loi".
M. Bédard: Notre loi, avec un enfant qui...
M. Ciaccia: Oui, un enfant, notre loi, j'ai ma loi.
M. Bédard: C'est comme cela qu'ils l'interprètent,
les enfants. Ils ont leur loi.
M. Ciaccia: Ce que je voudrais établir, M. le
Président, avant les interruptions du ministre, c'est qu'il ne faudrait
pas que le ministère de la Justice, qui doit être au-dessus de
tout soupçon, se prête aux mêmes tactiques que le
ministère des Consommateurs, avec les slogans. La question des slogans,
il ne faudrait pas que votre ministère utilise cela parce que cela peut
faire trop de tort. C'est bien beau pour le ministère des Consommateurs
de dire: La personne avant toute chose.
M. Bédard: Voulez-vous dire que, pour notre
ministère: Notre loi, c'est un slogan?
M. Ciaccia: Non, je vais finir. Je vous donnerai le message et
vous répondrez. La personne avant toute chose, c'est un slogan, cela ne
donne le contenu de rien. Franchement, c'est un slogan qui peut être
apprêté, on pourrait dire: C'est de la propagande. Le
ministère de l'Industrie et du Commerce avec OSE, on peut faire des
critiques là-dessus aussi, c'est beaucoup de propagande. Cela n'a pas de
contenu, ce slogan. Je pourrais vous donner une série d'autres slogans.
Le ministère des Transports: On s'attache au Québec. Franchement,
cela ne donne pas beaucoup d'information sur le contenu des politiques du
ministère. Il ne faudrait pas, M. le Président, que le
ministère de la Justice, qui doit occuper un rôle assez sensible
et assez important dans une socié-
té, spécialement dans une société
démocratique, se prête à ce genre de tactique. Va-t-il
faire des slogans pour des fins de propagande, comme les autres
ministères le font? Ils le font quotidiennement. On peut faire une
campagne d'information, informer le public ou différents secteurs du
public sur le contenu de certaines lois, mais pas emballer cela dans des
slogans et après dire: On donne l'information. Vous le savez comme moi,
c'est le slogan qui donne la propagande, qui fait l'impact, la question de
l'information. On dépense beaucoup d'argent sur ces slogans,
spécialement si vous faites... Comme ici, vous dites que vous allez
faire des "spots" à la radio dans le cadre de La minute juridique.
Je ne sais pas combien de contenu vous pouvez donner là-dedans.
C'est une mise en garde que je fais au ministre de la Justice, on va être
très vigilant. On va peut-être être dans une année
référendaire, peut-être cette année, peut-être
l'année prochaine, et on s'oppose, on proteste; si le gouvernement
utilise les fonds publics pour des fins de propagande, on ne peut l'accepter.
Vous avez mis en place une loi sur le référendum pour soi-disant
donner l'égalité des chances à tous les partis. Vous avez
fait des comités nationaux, vous avez limité les dépenses,
vous avez dit: II ne faut pas qu'on ait une orgie de dépenses. Il
faudrait que vous donniez l'exemple. Il faudrait que vous mettiez en
application vos propres politiques et vos propres avertissements à la
population. C'est pour cela que j'ai soulevé, et que d'autres membres de
l'Assemblée nationale soulèvent les écarts, les
différences entre certains chiffres que vous nous donnez. Je ne vous
accuse pas de mauvaise foi en donnant ces chiffres. Techniquement, c'est
vrai.
Vous avez dépensé $51 000 au recours collectif.
M. Bédard: Pas $51 000 mais $25 000.
M. Ciaccia: $25 000, mais vous aviez prévu $51 000. C'est
une mise en garde.
M. Bédard: Vous voyez, mettez au moins vos chiffres
à jour.
M. Ciaccia: Dans vos prévisions de 1978/79. On ne peut pas
l'accepter, et c'est une ligne assez étroite. On peut toujours dire:
Ecoutez, qui va s'opposer à un colloque sur la violence,
particulièrement à l'égard des femmes et des enfants
battus? C'est bien vrai. On est d'accord et cette information, on ne s'y
opposera pas. Mais j'espère que vous n'allez pas nous sortir un slogan,
que ce soit dans cet article, que ce soit dans un autre, qui va être
utilisé pour fins de propagande. (15 h 30)
Ecoutez, vous êtes le gouvernement de tous les
Québécois, vous n'êtes pas seulement le gouvernement d'une
partie de la population. Il faut faire la distinction entre vos objectifs
partisans du Parti québécois et les objectifs d'un gouvernement.
Je crois que vous avez cette responsabilité et ce devoir de faire cette
claire distinction, parce que ce sont des fonds publics, ce sont des fonds de
tous les Québécois que vous dépensez. Ils ne sont pas tous
d'accord sur les objectifs politiques de votre parti, comme ils ne sont pas
tous d'accord sur les objectifs politiques de notre parti ou du parti de
l'Union Nationale. Vous n'avez pas le droit de dépenser des fonds
publics pour promouvoir des objectifs partisans.
M. Bédard: On le sait.
M. Ciaccia: Vous le savez. Ce n'est pas assez de dire: On le
sait. Il faut le mettre en pratique. Je vous ai donné des
exemples...
M. Bédard: Arrêtez de faire un sermon. M.
Ciaccia: Un sermon...
M. Bédard: C'est rendu que vous critiquez avant même
que les événements arrivent. Vous parlez du colloque de la
violence, vous commencez déjà à critiquer et il n'est pas
encore tenu, le colloque de la violence. Vous verrez à ce moment, vous
passerez vos commentaires.
M. Ciaccia: M. le Président, j'ai le droit de parole.
M. Bédard: Vous n'avez pas tout l'après-midi.
M. Ciaccia: Je vais terminer. C'est une mise en garde
vis-à-vis du colloque de la violence...
M. Bédard: Oui, M. le curé.
M. Ciaccia: ... vis-à-vis des indemnisations et des
"spots". La preuve que vous utilisez des slogans, on voit: "J'ai ma loi." Que
voulez-vous que cela donne au contenu "J'ai ma loi", "Je m'attache au
Québec"?
M. Bédard: Vous ne voulez tout de même pas
que...
M. Ciaccia: Qu'est-ce que cela donne au contenu "La personne
avant toute chose"?
M. Bédard: M. le Président, vous ne voulez tout de
même pas...
M. Ciaccia: M. le Président, j'insiste...
M. Bédard: Vous avez quand même assez utilisé
votre droit de parole. Vous ne voulez tout de même pas qu'on mette tout
le contenu de la loi dans un slogan.
M. Ciaccia: Non, non, vous m'interrompez. M. Bédard:
Un slogan c'est un raccourci.
M. Ciaccia: Vous m'interrompez. Quand je vous interromps ce n'est
pas correct; quand vous
le faites c'est correct. Laissez-moi finir, après cela
vous...
M. Bédard: Vous ne vous rendez pas compte que vous dites
les mêmes choses depuis à peu près deux heures.
M. Ciaccia: Oui, mais écoutez et acceptez les critiques
qu'on fait. On dirait que vous augmentez vos erreurs.
M. Bédard: Quand même vous le diriez 100 fois.
M. Ciaccia: M. le Président, c'est le point que je voulais
porter à l'attention du ministre.
M. Bédard: Pour la vingtième fois.
M. Ciaccia: C'est un point qu'il va falloir apporter plus souvent
qu'on ne l'a fait dans le passé.
M. Bédard: M. le Président, concernant le
ministère de la Justice, nous avons pris les devants, nous avons
porté à la connaissance des membres de la commission toute
l'information que nous avions distribuée pour que les citoyens soient au
fait de leurs droits, des recours qu'ils peuvent utiliser. Nous avons
porté à la connaissance des membres de la commission la revue
Justice dont nous venons de parler. Nous avons porté à la
connaissance des membres de la commission toutes les plaquettes qui ont
été distribuées. Je défie tous les membres de la
commission, les membres de l'Opposition d'essayer d'affirmer,
honnêtement, par exemple, que ces plaquettes ne sont pas de nature
à bien informer la population et les citoyens de leurs droits. Je ne le
dis pas en l'air, je ne parle pas des événements qui ne sont
même pas arrivés.
En termes de publicité, je pense que les députés de
l'Opposition comme ceux du côté ministériel doivent quand
même baser leurs critiques sur des choses bien précises. Vous avez
en main on vous l'a fait distribuer toute la publicité qui
a été faite par le ministère de la Justice pour bien
informer les citoyens. Vous êtes à même de constater que
c'est un travail d'information nécessaire. Je vous le dis, l'an
prochain, je vais demander et je vais faire des représentations pour
avoir des crédits supplémentaires encore plus
considérables pour pouvoir encore mieux informer la population et les
citoyens de leurs droits et les aider dans la compréhension de
l'ensemble des mécanismes de la justice, afin qu'ils s'y retrouvent. On
sait que les citoyens ont de la misère à se retrouver dans ce
dédale d'institutions judiciaires ou encore ont de la difficulté
à pouvoir identifier très bien leurs droits. On a même des
exemples de citoyens qui, parce qu'ils n'ont pas la connaissance correcte des
lois, n'ont pas pu se prévaloir de bénéfices qui sont
accordés par ces lois.
Il y a des exemples très précis qui ont été
donnés à l'Assemblée nationale et c'est dans ce sens... Ne
soyez pas scandalisés, l'année prochaine, je vous le dis, je vais
intensifier mes efforts pour avoir encore plus de crédits
budgétaires au niveau du ministère des Communications parce que
je trouve que ce n'est pas normal que le ministère de la Justice se
retrouve au dernier échelon au niveau du ministère des
crédits accordés par le ministère des Communications.
S'il y a un domaine où une information se doit d'être
donnée aux citoyens, c'est bien en ce qui a trait au ministère de
la Justice. C'est évident qu'il va y avoir des slogans. J'ai de la
misère à comprendre le député de Mont-Royal et je
n'essaierai pas de le comprendre aujourd'hui. Je le comprends trop bien; il a
un message à passer et il va lui et ses collègues
aller faire le même message à toutes les commissions
parlementaires étudiant les crédits des différents
ministères. Cela fait partie du travail de l'Opposition et je le
comprends.
Maintenant, il y a un bout à charrier. Quand on en est rendu
à nous reprocher le slogan concernant la Loi sur la protection de la
jeunesse qui dit que les jeunes ont leur loi, en disant qu'il est partisan,
c'est la meilleure preuve d'un manque d'objectivité; il en faut tout de
même un minimum à un membre de l'Opposition. Des slogans ont
été employés concernant d'autres ministères, pour
d'autres lois. Le député a parlé de "La personne avant
toute chose". Il me semble que c'est un très bon slogan. D'ailleurs,
cela indique bien que la Loi sur l'assurance automobile avait
décidé de faire un choix entre les dommages corporels et les
dommages matériels. Elle avait fixé son choix sur les dommages
corporels justement parce qu'on attachait plus d'importance à la
personne qu'aux dommages matériels. Le résultat de tout
cela...
M. Fontaine: Vous me permettrez de dire que le message ne donne
pas beaucoup d'information.
M. Bédard: C'est le slogan.
M. Fontaine: Le message lui-même, qui suit le slogan, n'en
donne pas plus.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Ciaccia: C'est le slogan qu'on vous reproche.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Bédard: Je pense que la meilleure preuve est
qu'à l'heure actuelle...
M. Fontaine: On ne donne même pas le numéro de
téléphone.
M. Bédard: ... la population non seulement connaît
bien la Loi sur l'assurance automobile, mais l'accepte très bien.
M. Fontaine: Elle est bien obligée de la connaître,
elle est bien obligée de la subir aussi. Les gens savent, quand ils vont
payer leur plaque, que l'assurance automobile...
M. Bédard: Ils sont même en mesure de
constater...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska...
M. Fontaine: ... ils sont obligés de la payer.
Le Président (M. Jolivet):... vous avez le droit de
parole.
M. Bédard: C'est évident qu'il y a des primes
à payer. Il n'y a pas eu de cachette: il y en a et il va continuer
à y en avoir.
M. Fontaine: L'information qu'il faut diffuser, c'est comment
faire une réclamation. C'est tout simplement cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: Cette information-là est faite aussi.
Les citoyens, à l'heure actuelle on le voit ne font
presque pas de plaintes. Au contraire, c'est un accord unanime; il y a un
très large consensus au niveau de la population sur l'acceptation de
cette Loi sur l'assurance automobile.
M. Fontaine: C'est une affirmation gratuite, ce n'est pas
vrai.
M. Bédard: II y a des sondages qui nous l'ont
démontré de façon très claire.
M. Fontaine: Sortez-les, vos sondages, et apportez-les-nous.
M. Bédard: Le programme OSE, à mon sens, fait appel
à l'implication des citoyens si on veut qu'effectivement il y ait un
regain de point de vue économique au niveau de l'ensemble du
Québec. Je souhaite que les membres de l'Opposition soient très
vigilants j'allais dire objectifs, mais je pense que j'en demande trop
sur l'ensemble de la publicité ou de l'information qui va
être acheminée vers les citoyens. Je leur dis également, en
ce qui a trait au ministère de la Justice, que je crois, à
l'heure actuelle, qu'il y a une amélioration au niveau de nos budgets
concernant les communications, la publicité, l'information. Je vais
intensifier encore mes efforts pour en avoir encore plus parce que c'est
fondamental que des citoyens soient bien informés sur leurs droits. Vous
ne me ferez jamais changer d'idée là-dessus. On va essayer de
faire une information objective.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Ciaccia: Je ne veux pas monopoliser le temps, mais si j'en ai
le temps après l'intervention du député de
Nicolet-Yamaska, j'aimerais interroger le ministre sur le montant de $400 000
pour les frais de publicité et d'information quant à
l'Année internationale de l'enfant. J'aimerais avoir des détails
là-dessus.
M. Bédard: Hier, on m'a demandé de donner le
détail des $400 000 de subvention.
Le Président (M. Jolivet): Cela a été
donné, hier.
M. Bédard: Vous devriez vous tenir au courant un peu de ce
qui a été fait.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: On a donné la liste de toutes les
subventions.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Moi, j'aime mieux
entendre le ministre de la Justice lorsqu'il parle des thèmes
employés dans son ministère. Je constate que dans les documents
qu'il nous a remis il y a de l'information et c'est le rôle du
gouvernement. J'aime mieux qu'il parle de ses problèmes à lui que
l'entendre parler de ceux des autres. Il y a bien des ministères qui
auraient intérêt...
Le Président (M. Jolivet): N'y revenez pas, M. le
député, vous allez gagner du temps.
M. Bédard: Vous réglerez cela avec les autres.
M. Fontaine: M. le Président, j'ai le droit à mes
opinions. Je ne pense pas que ce soit à vous de me dire ce que j'ai
à dire.
Le Président (M. Jolivet): Je sais. C'est parce que je
suis très large. Je n'ai pas jusqu'à maintenant abusé.
M. Fontaine: Vous n'avez pas arrêté le ministre de
la Justice tantôt quand il en a parlé!
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska, j'ai au moins le droit de dire ce que j'en pense.
M. Fontaine: Vous n'avez pas le droit.
Le Président (M. Jolivet): Oui. Concernant mes
actions!
M. Fontaine: Oui, sur les vôtres.
Le Président (M. Jolivet): Compte tenu du fait que je sois
très large à l'intérieur des crédits, je voudrais
bien qu'on puisse utiliser le temps qui nous reste le mieux possible.
M. Fontaine: Je veux tout simplement dire, M. le
Président, que j'aime mieux les commentaires du ministre de la Justice
lorsqu'il parle de ses propres crédits que lorsqu'il parle de ceux des
autres! A ce moment-là, je pense que les critiques peuvent être
beaucoup plus virulentes à l'endroit d'autres ministères
qu'à l'endroit du sien, dans le domaine des communications.
Quoiqu'il en soit, j'ai des questions à poser concernant les
coûts des communications au ministère de la Justice. Les membres
du caucus de l'Union Nationale, dans leur ministère respectif, lors de
l'étude des crédits, vont poser les mêmes questions que je
vais vous poser concernant les coûts de la publicité. J'aimerais
savoir quels sont les coûts des contrats de publicité
accordés par le ministère de la Justice depuis le 1er avril
1978?
M. Bédard: Pour 1978/1979? M. Fontaine:
1978/1979.
M. Bédard: D'accord. Je comprends que le
député de Nicolet-Yamaska pose une question qui sera posée
à l'étude des crédits de chacun des ministères,
mais je voudrais rappeler également qu'il y a un endroit
privilégié où toutes ces questions peuvent s'acheminer,
c'est à la commission des engagements financiers.
M. Fontaine: Les engagements financiers ne nous donnent que les
montants de $25 000 et plus.
M. Bédard: Je vais vous donner la liste des contrats qui
ont été donnés, dans ce cas-là...
M. Fontaine: Donnez-moi le total. M. Bédard: $359
500.
M. Fontaine: $359 500. Est-ce que cela comprend les contrats de
production comme les films, la papeterie?
M. Bédard: C'est tout, l'ensemble... M. Fontaine:
D'accord.
M. Bédard: Code civil, impression, brochures; impression
de brochures, la revue Justice, les campagnes publicitaires, la loi 24, la
commission parlementaire sur la réforme du droit de la famille, le
dépliant Le Palatin, différentes brochures, entre autres celle
portant sur l'égalité des chances. Il y a eu une autre brochure
portant sur le système judiciaire, je ne vous nomme pas toutes les
brochures, j'en souligne quelques-unes, tout cela totalise un montant de $359
500.
M. Fontaine: Est-ce que cela comprend les sommes qui ont
été versées par d'autres ministères?
M. Bédard: C'est le ministère de la Justice. Je
vois, concernant le recours collectif, $25 000. C'est ce que nous avons
payé. Il y a une autre partie qui a été assumée par
l'Office de protection du consommateur.
M. Fontaine: Est-ce que cela comprend La minute juridique?
M. Bédard: La minute juridique doit se situer sous
l'article: Utilisation de chaînes de radio et de
télévision, $44 000.
M. Fontaine: $44 000? Les $44 000 prévus à la
Commission des services juridiques?
M. Bédard: Je pourrais vous donner tout le détail,
l'utilisation de chaînes de radio et de télévision, $44
000; cachet d'artistes, $52 000; impression de posters et de dépliants,
Imprimerie Jacques-Cartier, $45 000; autres $3000. J'avais d'ailleurs
indiqué tout à l'heure les $144 000 en question concernant les
services d'aide juridique. (15 h 45)
M. Fontaine: Les $144 000, c'est en dehors des...
M. Bédard: C'est pour la Commission des services
juridiques. Oui, oui, c'est en dehors.
M. Fontaine: Plus commission.
M. Bédard: La minute juridique, portant sur un sujet
particulier, la loi 24...
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: ... protection de la jeunesse et la
sensibilisation du public, cela s'est fait par le biais de messages dans 55
stations radiophoniques que j'ai indiquées tout à l'heure, ce qui
totalisait $50 300. C'est dans les $50 300.
M. Fontaine: Cela veut donc dire qu'aux $359 000 il faut ajouter
l'information au niveau de l'aide juridique, frais de publicité et
d'information pour l'année internationale de l'enfant et le coût
de fonctionnement du service des communications.
M. Bédard: C'est cela. Je les ai tous donnés,
d'ailleurs, au début des travaux de la commission.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: Ce qui fait un grand total je l'ai dit
tout à l'heure de $1 575 100.
M. Fontaine: D'accord. Pourriez-vous me dire quel est le
coût du personnel affecté au service des communications?
M. Bédard: $371 000. M. Fontaine: C'est...
M. Bédard: C'est le coût de fonctionnement de la
Direction des communications du ministère.
M. Fontaine: Est-ce seulement pour le personnel?
M. Bédard: Les traitements eux-mêmes sont de $313
400 sur les $371 200.
Ml. Fontaine: Quelle est la quantité de personnes
affectées aux tâches de communication?
M. Bédard: II y a 17 personnes; 15 permanents et 2
occasionnels. Là-dessus, je voudrais souligner que, selon une
étude du ministère des Communications, on est l'avant-dernier
ministère, en termes de ratio, par rapport à l'ensemble de notre
personnel. On a 0,15. Il y a seulement les Travaux publics et le Conseil du
trésor qui sont en bas de la Justice comme ministères
communiquant avec une clientèle et on essaie de faire des efforts pour
augmenter l'effectif de la Direction des communications. Il y a 17 personnes
sur un effectif autorisé au ministère même...
Quand nous avons assumé la responsabilité du
ministère de la Justice, je peux vous dire que la Direction des
communications proprement dite était très anémique
c'est le moins qu'on puisse dire et je vous ai indiqué...
M. Ciaccia: Le ministère ne faisait pas de propagande.
M. Bédard:... qu'elle ne faisait pas d'information, ce qui
est fondamental pour des citoyens. C'est surtout cela qu'ils ne faisaient pas.
Ils ne faisaient pas leur devoir. C'est pour cela que je vous dis que je vais
demander d'autres crédits additionnels parce que je crois que c'est
fondamental d'informer les citoyens sur leurs droits. Ce n'est pas tout de
voter des lois. Il faut aussi les informer.
M. Fontaine: Y a-t-il du nouveau personnel?
M. Bédard: Au tout début, en 1977, il y avait
treize personnes, en incluant Montréal avec le Palais de justice,
service de renseignements téléphoniques, et nous sommes
maintenant quinze permanents.
Une Voix: Deux nouveaux.
M. Bédard: Deux nouveaux, dont un poste qui nous a
été prêté par ailleurs.
M. Fontaine: Est-ce que le directeur des communications
était en poste au cours de l'année 1978/79?
M. Bédard: Oui.
M. Fontaine: Dans les régions, est-ce que vous avez des
relations avec les bureaux de Communication-Québec?
M. Bédard: Principalement pour la distribution du
matériel qu'on a remis dans la pochette, c'est remis pour distribution
par les bureaux de Communication-Québec.
M. Fontaine: Mais y a-t-il des coûts qui sont
rattachés à cela pour le ministère de la Justice?
M. Bédard: Non. Au contraire, nous essayons d'utiliser des
moyens de communication déjà en place pour que cela coûte
le moins cher possible au niveau de la distribution.
M. Fontaine: La Direction des communications entretient-elle des
relations avec les agences de publicité directement ou passe-t-on
toujours par le service des communications?
M. Bédard: Nous n'avons aucune communication avec les
agences.
M. Fontaine: La Direction des communications participe-t-elle aux
tournées du ministre?
M. Bédard: Nous n'avons participé à aucune
tournée ministérielle. Il y a eu un seul apport de notre
direction. Ce fut lors du lancement de l'Année internationale de
l'enfant, où il y a eu une conférence de presse donnée par
le ministre de la Justice et c'était pour l'explication des
critères pour les subventions, etc. Ce n'était pas une
tournée ministérielle.
M. Fontaine: Est-ce qu'elle participe à la
rédaction de discours pour le ministre?
M. Bédard: Non.
M. Fontaine: Non plus?
M. Bédard:... On n'a pas le temps, on manque de
personnel.
M. Clair: M. le Président, c'est à cette
question-là que le député de Saint-Hyacinthe
s'était arrêté à la commission des affaires
municipales. Il trouvait que les autres étaient trop gênantes. Ils
vont arriver à des drôles de résultats, M. le
Président.
M. Fontaine: Non.
M. Clair: On sait où ils s'en vont avec leur...
M. Bédard: Je suis très heureux que cette
question-là soit posée une autre fois.
M. Clair: ... traîneau.
M. Bédard: Je suis très heureux que ces
questions-là soient posées. Cela montre jusqu'à quel point
on essaie de faire un plat avec rien.
M. Fontaine: Ce n'est pas pour faire un plat, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Continuez M. le...
M. Bédard: Non, mais c'est ce que vous faites depuis deux
ou trois semaines.
M. Fontaine: Non, c'est pour avoir des informations.
M. Bédard: Enfin, vous avez les informations.
M. Fontaine: Ces choses-là ont toujours été
cachées.
M. Bédard: C'est cela, vous faites le plat. Ensuite, vous
venez demander les informations. On a eu l'habitude de fonctionner
autrement.
M. Fontaine: Ecoutez! Le plat qu'on a fait... M.
Bédard: On demande les informations...
M. Fontaine: C'est qu'on a tout simplement donné à
la population...
M. Bédard: Après cela, on dénonce, si c'est
nécessaire.
M. Fontaine: ... les chiffres que le gouvernement
dépensait. Vous avez essayé de les contredire et vous n'avez
jamais été capable.
M. Bédard: ...
Le Président (M. Jolivet): ... dans vos questions, cela va
aller mieux.
M. Bédard: Continuez.
M. Fontaine: II est question des relations du service des
communications avec le ministère des Communications. Est-ce qu'il y a
des...
M. Bédard: Les relations s'exercent à deux niveaux.
Un pour l'avis préalable qui doit être donné à
l'occasion d'une campagne de publicité; il y en a eu un seul, dans notre
cas, de ce type et, deuxièmement, lors de la réunion des
directeurs des communications, un conseil a été
créé et c'est une réunion mensuelle.
Avant longtemps, les gens ne pourront plus se regarder, M. le
Président, dans différents services.
M. Fontaine: Les avis préalables, est-ce que vous devez en
donner un chaque fois que vous voulez passer une commande?
M. Bédard: Non, dans notre cas, il y en a eu un seul.
C'est pour les campagnes qui dépassent $100 000. Il y a un seul cas
cette année.
M. Clair: Est-ce que vous donnez ou si vous demandez?
M. Bédard: On demande un avis, on n'en donne pas.
M. Clair: C'est important pour le député.
M. Fontaine: D'accord. Avez-vous conduit des enquêtes sur
les contrats que vous accordez? De quelle façon accordez-vous les
contrats? En pas- sant par la Direction des communications du ministère
des Communications? Avez-vous conduit des enquêtes, à savoir s'il
y avait d'autres façons de procéder, par exemple, par soumissions
publiques?
M. Bédard: Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Fontaine: Est-ce que vous avez vérifié s'il y
avait d'autres façons qui seraient plus avantageuses que la façon
actuelle?
M. Bédard: C'est-à-dire qu'on vient de commencer
à vivre avec ce régime. Je pense qu'il est très tôt
pour analyser la performance; c'est trop tôt pour nous autres.
Le député sait qu'il y a le système des
ordinateurs.
M. Fontaine: Oui, je sais qu'il y a un système. Je lui
demande s'il a vérifié à savoir procéder d'une
autre façon qui serait plus avantageuse.
M. Clair: En avez-vous une à suggérer?
M. Fontaine: Oui, les soumissions publiques.
M. Clair: Tous les agents dans la publicité vont vous dire
que...
M. Bédard: On a vu ce que cela a donné sous
l'ancien gouvernement.
M. Fontaine: Le ministre...
M. Ciaccia: Arrêtez donc de faire des
déclarations... Répondez donc aux questions.
M. Fontaine: ... nous a donné tantôt...
M. Bédard: Je m'excuse d'avoir réveillé le
député de Mont-Royal.
M. Fontaine: Le ministre nous a donné tantôt une
série de brochures qui sont publiées par le ministère de
la Justice. Est-ce qu'il pourrait également nous distribuer le texte de
la publicité radiophonique et télédiffusée?
M. Bédard: Oui.
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: Comme exhibit, comme numéro?
M. Fontaine: Comme vous voudrez. Est-ce que vous pourriez nous
dire également le nombre de communiqués que vous avez mis sur
Telbec et à quel coût? Est-ce qu'on peut l'avoir?
M. Bédard: Oui, je peux... C'est compilé.
Vous pourriez peut-être compléter votre liste, et on vous
donnera les réponses la semaine prochaine.
M. Fontaine: Non, j'ai terminé.
M. Béclard: C'est fini? Ce n'est pas plus compliqué
que cela?
M. Fontaine: Non, ce n'est pas compliqué quand le
ministère...
M. Bédard: Non, vous avez les bonnes réponses.
M. Fontaine: Ecoutez! Des bonnes réponses, je ne le sais
pas. Il y en a la moitié que je n'ai pas eue. Quand je les aurai...
M. Bédard: Pardon! Vous dites quelque chose à peu
près. Vous dites "la moitié que vous n'avez pas eue".
M. Fontaine: Vous allez me fournir des documents.
M. Bédard: Dites-nous cela.
M. Fontaine: Je verrai quand j'aurai les documents si c'est
correct ou non.
M. Bédard: Encore des paroles en l'air, que vous n'avez
pas eu la moitié des réponses. Cela n'est pas vrai.
M. Fontaine: Les deux dernières, je n'en ai pas eue.
M. Bédard: Vous en avez posé. Cela fait 25
questions que vous posez.
M. Fontaine: Non, il n'y a que quatre questions
là-dedans.
M. Bédard: La moitié... Il y a seulement quatre
questions. J'ai hâte...
M. Fontaine: II y a deux sous-questions.
Le Président (M. Jolivet): Allez, continuez,
continuez.
M. Fontaine: J'ai terminé, M. le Président. Le
Président (M. Jolivet): Vous avez terminé?
M. Fontaine: Oui ce n'était pas plus compliqué que
cela.
M. Bédard: Le travail accompli.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Drummond.
M. Clair: J'ai une très courte question au ministre.
Est-il possible d'identifier combien cela coûte fournir les
renseignements à l'Union Nationale, tous les renseignements qui ont pu
leur être fournis? On pourrait comptabiliser cela dans un petit poste
budgétaire. Ce serait intéressant si cela apparaissait quelque
part dans le livre des crédits.
M. Fontaine: C'est sûr. On peut bien abolir l'Opposition
aussi et cela coûterait moins cher.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? D'après ce que je crois, il n'y a pas d'autres questions. Sur
le programme no 3, est-ce que c'est terminé?
M. Ciaccia: Non, nous n'avons pas terminé.
Le Président (M. Jolivet): Excusez-moi, M. le
député.
M. Clair: En attendant que le député de Mont-Royal
soit disponible...
M. Bédard: J'ai le plaisir de saluer la venue de M.
Veilleux à cette commission parlementaire.
M. Clair: En attendant que le député de Mont-Royal
soit disponible, est-ce que je pourrais simplement vous dire ce que je
comprends des questions du député de Mont-Royal et du
député de Nicolet-Yamaska. Tantôt, le député
de Mont-Royal disait au ministre de la Justice: Je vous mets en garde pour ne
pas faire comme les autres font; en quelque sorte, c'est ce qu'il faisait. Le
ministre a répondu en ce qui concerne le ministère de la Justice,
mais en ce qui concerne les autres ministères, je trouve que ce n'est
pas correct de procéder de cette façon. Il vient assister aux
crédits du ministère de la Justice et dit: Ceux que j'ai vus au
ministère de la Justice, comme le député de
Nicolet-Yamaska, sont corrects; ce sont les autres qui ne sont pas corrects. Je
suis allé aux crédits du ministère des Affaires
municipales, j'ai vu le député de Saint-Hyacinthe dire: Ah! Cela
est correct. Je suis allé aux crédits du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pèche: Ah! la campagne d'information
pour faire venir les touristes au Québec, c'est correct.
M. Fontaine: II y a 26 ministères.
M. Clair: II y a quelque chose qui n'est pas correct
là-dedans, M. le Président.
M. Fontaine: II y en a 26.
M. Clair: Ils disent cela à chaque commission. M.
Fontaine: II y a 26 ministères.
M. Clair: Ils vont dans une commission et disent: Dans
celle-là, c'est correct, mais dans les autres, ce n'est pas correct. On
ne tombera pas là-dedans, M. le Président.
M. Bédard: Ce qui n'est pas correct, c'est l'attitude
de...
M. Clair: On se rend compte de ce qu'ils font.
M. Fontaine: Vous ne me ferez pas croire que les assiettes du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Chasse et de la
Pêche, c'est correct.
M. Clair: Les assiettes? Le ministre a répondu à
cela facilement. C'est vous autres qui aviez les pieds dans les plats
là-dedans.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal, la parole est à nouveau à vous.
M. Ciaccia: M. le Président, j'aurais pu demander de
suspendre le débat et cela aurait été aussi efficace que
ce que vous avez dit.
M. Bédard: II est intéressant de savoir, suite
à ces questions posées dans les autres ministères, que les
représentants de l'Opposition disent que c'est correct.
M. Ciaccia: Non, je n'accepte pas cela. On ne dit pas que c'est
correct.
Le Président (M. Jolivet): Bon, allez!
M. Ciaccia: Surtout pas le ministère des Communications
qui nous a donné des chiffres inexacts.
M. Clair: Le ministère des Communications, ce n'est
même pas un ministère qui a de gros budgets de
publicité.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Fontaine: M. le Président, je vais vous faire une
suggestion. Aux prochains crédits, l'an prochain, si le ministre veut
nous remettre une liste de questions à lui poser, je pense que ce serait
préférable parce qu'il n'a pas l'air d'aimer les questions qu'on
lui pose.
M. Bédard: Ah! par exemple, là...
M. Fontaine: Cela irait peut-être mieux.
M. Bédard: ... encore une fois, M. le Président, le
député de Nicolet-Yamaska dit cela pour le journal des
Débats! Au contraire, je pense que, s'il y a eu une attitude ouverte,
c'est bien celle du ministre de la Justice. Je vous ai fait distribuer
d'avance, avant même que vous le demandiez, des fascicules, des
plaquettes, des revues, etc. Cela fait deux jours que vous les avez.
M. Fontaine: Je vous ai posé une série de questions
tantôt et cela avait l'air de vous fatiguer que le diable.
M. Bédard: Cela ne me fatiguait pas. Ne commencez pas
à interpréter. Une chose qui est certaine, par exemple, j'ai
constaté qu'il y avait des réponses à toutes vos questions
et que, dans le fond, il n'y avait pas grand-chose là.
M. Fontaine: Bien oui, il y a des réponses qui doivent
venir.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on peut revenir au
député de Mont-Royal?
M. Fontaine: II y a des réponses à venir. M.
Bédard: J'ai remarqué...
Le Président (M. Jolivet): On peut revenir au
député de Mont-Royal, cela va aller.
M. Bédard: ... que vous aviez conclu en disant que
c'était correct au ministère de la Justice, mais qu'à
d'autres ministères vous feriez vos représentations.
M. Fontaine: Ce n'est pas moi qui ai dit cela. M. Ciaccia:
Ce n'est pas moi qui ai dit cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal, allez-y avec vos questions.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre peut nous dire si
l'année dernière, avant l'année courante dont on
étudie les crédits, il y a eu des frais assumés par le
ministère pour des artistes? Est-ce que j'ai compris cela ou
peut-être ai-je mal entendu?
M. Bédard: Non, vous n'avez pas mal entendu; vous le
situez peut-être mal. C'est dans le budget de $144 000 qui est
consacré à la Commission des services juridiques. Ce n'est
même pas le ministère qui en a l'administration; c'est la
Commission des services juridiques, comme vous le savez, qui est un organisme
autonome.
M. Ciaccia: Vous avez payé des salaires à des
artistes dans cet élément?
M. Bédard: Je pourrai peut-être vous donner d'autres
renseignements, si c'est possible. Là-dessus, on engage des artistes,
des comédiens pour simuler des situations à l'Institut de police
de Nicolet. Je ne sais pas si c'est à cela qu'on réfère
parce que là on en a un certain nombre qu'on engage à contrat
pour faire des mises en scène.
M. Ciaccia: Quel est le montant que vous avez
dépensé pour ces artistes?
M. Bédard: Lesquels? Voulez-vous situer votre question
comme il faut? Voulez-vous parler des services juridiques?
M. Ciaccia: Bien, que ce soit pour les services juridiques ou
pour d'autres, en général.
M. Bédard: La Commission des services juridiques, selon
les chiffres qui nous sont fournis...
M. Ciaccia: Frais de publicité, globalement, $144 000. Les
frais de publicité et d'information.
M. Bédard: Non mais...
M. Ciaccia: Je vous ai demandé...
M. Bédard: Je vous ai dit tout à l'heure et je vous
le redis que les $144 000 se décomposent
comme ceci: premièrement, utilisation de chaînes de radio
et de télévision, $44 000; cachets d'artistes, $52 000;
impression de posters et de dépliants, $45 000; autres dépenses,
$3000.
M. Ciaccia: Pourriez-vous donner plus de détails sur les
dépenses de $52 000 pour les artistes et pourriez-vous nous dire si vous
avez engagé des artistes dans d'autres programmes pour fins
publicitaires?
M. Bédard: Est-ce que artistes comprend un dessinateur, un
concepteur visuel?
M. Ciaccia: Non, non, non. M. Bédard: Un
comédien?
M. Ciaccia: Oui, celui que la population va voir.
M. Bédard: Dans la série de la Minute juridique,
c'est souvent sous forme de petits sketches où on utilise deux
comédiens. Voilà une première chose. Une deuxième
chose, c'est une série qui est également produite par la
Commission de l'aide juridique et qui met en scène des situations de la
vie quotidienne où on retrouve également des comédiens
bien connus, et qui fait partie du montant qui a été donné
il y a un moment. (16 heures)
M. Ciaccia: Est-ce qu'on peut avoir la liste des noms de ces gens
qui ont obtenu...
M. Bédard: Vous n'avez qu'à communiquer avec la
Commission des services juridiques qui peut vous fournir ce renseignement.
M. Ciaccia: Est-ce que vous pouvez nous fournir ce renseignement
et aussi pouvez-vous nous dire s'il y a des critères que vous utilisez
dans l'emploi de ces artistes?
M. Bédard: Je vous le redis encore une fois, pour la
quatrième fois, c'est la Commission des services juridiques. Cela se
situe dans les budgets de la Commission des services juridiques, qui est un
organisme autonome. J'acheminerai votre demande à la Commission des
services juridiques. Je n'ai aucune objection.
M. Ciaccia: Merci.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Ciaccia: Peut-être une autre question sur le programme
3. Est-ce que le ministre peut nous dire si le conseil du
référendum a été nommé?
M. Bédard: Le conseil de la magistrature?
M. Ciaccia: Non.
M. Bédard: Le conseil du référendum?
M. Ciaccia: Le conseil du référendum doit
être nommé par le juge en chef, mais je crois que c'est à
la demande du gouvernement.
M. Bédard: Les nominations ne sont pas faites encore.
M. Ciaccia: Est-ce que vous pouvez nous dire quand, à peu
près, les nominations pourraient être faites?
M. Bédard: Je ne suis pas en mesure de vous fixer de
date.
Une Voix: Le président sourit.
M. Bédard: Je comprends très bien là-propos
de la question du député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: C'est seulement le conseil du
référendum qui peut recevoir des plaintes, des contestations sur
cette loi. S'il n'est pas formé...
M. Bédard: J'en sais quelque chose. Comme vous le savez,
j'ai été ministre responsable de l'étude de ce projet de
loi, pour une certaine partie.
M. Ciaccia: Ne trouvez-vous pas que ce serait dans
l'intérêt de tout le monde de le nommer aussitôt que
possible? S'il y a des questions juridiques, s'il y a des contestations, s'il y
a des demandes sur les divers sujets sur lesquels ce conseil aurait
juridiction, je pense que ce serait préférable, souhaitable que
le conseil soit en place. La loi a été votée, a
été sanctionnée.
M. Bédard: Nous procéderons à ces
nominations imparties par la loi.
M. Ciaccia: Juste une autre question d'ordre
général sur le 3. Après cela je n'en aurai plus, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait nous préciser, nous
donner un aperçu de son rôle et de celui de son ministère
dans la structure exécutive? Il semble y avoir, je ne dirais pas une
érosion dans la juridiction du ministère, mais je pense, par
exemple, à la Loi sur le recours collectif qui a été
parrainée, non par le ministère de la Justice mais, je crois, par
le ministre...
M. Bédard: Le ministre d'Etat au...
M. Ciaccia: ... au développement social. M.
Bédard: ... développement social.
M. Ciaccia: Et la loi de l'adoption a été
présentée...
M. Bédard: II y a une partie qui a été
présentée par le ministère des Affaires sociales, l'autre
partie le sera à l'occasion des amendements apportés au Code
civil.
M. Ciaccia: On dirait qu'il y a une réduction du
rôle du ministère, spécialement dans le contexte actuel. Il
devrait toujours avoir une certaine importance. Le ministère de la
Justice devrait être sur un certain piédestal et on semble
déceler, dans l'agissement du gouvernement, qu'on réduit son
rôle. Est-ce qu'on pourrait avoir...
M. Bédard: C'est vraiment une illusion d'optique de la
part du député de Mont-Royal. Au contraire, on augmente la
responsabilité du ministère de la Justice, entre autres, avec les
responsabilités supplémentaires de la législation interne
et externe qui ont été données au ministère de la
Justice.
M. Ciaccia: La législation c'est toujours la juridiction
du ministère.
M. Bédard: La législation externe, gouvernementale.
Il n'y a pas de diminution; au contraire, il y a une plus grande collaboration
avec d'autres ministères et avec les ministres d'Etat. Je pense que cela
produit d'heureux résultats. Le député de Mont-Royal sait
jusqu'à quel point la population, les citoyens et surtout les jeunes ont
attendu longtemps pour avoir une Loi sur la protection de la jeunesse. Ce
retard était dû en grande partie aux difficultés
d'ajustement entre le ministère des Affaires sociales et le
ministère de la Justice. Au contraire, dès que nous avons
assumé la responsabilité du pouvoir, une collaboration
très soutenue s'est établie entre le ministre d'Etat, le ministre
des Affaires sociales et le ministre de la Justice et elle a
débouché rapidement sur le dépôt de la Loi sur la
protection de la jeunesse, une loi importante, et son adoption en Chambre.
C'est plutôt un plus grand esprit de coopération avec les autres
ministères qui s'est développé au niveau du
ministère de la Justice.
M. Ciaccia: La coopération, c'est une chose et personne ne
peut contester la nécessité, spécialement pour le
ministère de la Justice, de toucher tous les ministères; c'est
une chose, la collaboration. Mais certaines abdications de juridictions, c'en
est une autre. Vous pouvez toujours espérer et collaborer avec les
autres ministères sans leur donner la juridiction d'introduire...
M. Bédard: C'est vraiment...
M. Ciaccia: La Loi sur le recours collectif, j'aurais cru que
cela aurait été strictement quelque chose qui aurait dû
être introduit par le ministère de la Justice.
M. Bédard: C'est le principe de la chasse gardée
que vous aviez peut-être sous l'ancien gouvernement. Je vous l'ai dit, je
crois qu'il est utile, et déjà cela a apporté des fruits,
que les différents ministères coopèrent entre eux, y
compris le ministère de la Justice. Non seulement le ministère de
la Justice n'a pas diminué son implication, mais l'a augmentée.
Il s'agit de voir le nombre de lois qui ont été
présentées par le ministère de la
Justice, le nombre d'organismes nouveaux qui sont présentement en
place je pense au Conseil de la magistrature, la Commission des
libérations conditionnelles, le fonds d'aide au recours collectif. Ceci
constitue une augmentation de responsabilités du ministère de la
Justice.
M. Ciaccia: Sur un autre sujet. Les tribunaux judiciaires, leur
autonomie administrative, je crois qu'on accepte tous le principe de
l'indépendance et de l'autonomie des tribunaux, mais est-ce que le
gouvernement n'avait pas l'intention, quant à leurs dépenses
administratives, de leur allouer un certain budget qu'ils pourraient
gérer indépendamment, plutôt que de dépendre du
gouvernement? C'est un genre d'atteinte à leur indépendance s'il
faut au'ils dépendent toujours du ministère et viennent demander
des sommes dont ils ont besoin pour leur administration.
M. Bédard: Je comprends la préoccupation du
député de Mont-Royal et je ne lui en fais pas reproche. Nous
avons eu déjà l'occasion de discuter de cette question au
programme 1. J'ai indiqué, à ce moment, tel que je l'avais promis
d'ailleurs, que, dès que le Conseil de la magistrature serait en place,
il y aurait la mise sur pied d'un groupe de travail pour étudier le
problème de l'amélioration des relations administratives entre le
ministère, le gouvernement et les tribunaux judiciaires. Ce groupe est
constitué maintenant.
M. Ciaccia: Quand vous dites...
M. Bédard: Egalement, concernant le perfectionnement des
juges, contrairement à ce qui existait auparavant, une somme a
été octroyée au Conseil de la magistrature pour que
celui-ci en dispose en toute autonomie sous l'angle du perfectionnement.
M. Ciaccia: C'est un autre point, cela. M. Bédard:
C'est le système judiciaire.
M. Ciaccia: Je comprends, mais ce n'est pas le point
spécifique de l'administration.
M. Bédard: Sur celui-là, je vous dis qu'il y a un
groupe de travail en place. On en a discuté déjà.
M. Ciaccia: Pourquoi faut-il un groupe de travail pour
déterminer que les dépenses administratives ne devraient pas
dépendre de vous pour assurer l'autonomie? Vous prenez un montant et
vous leur allouez. Ce n'est pas plus compliqué que cela.
M. Bédard: Si c'était si simple que cela, j'imagine
que les ministres de la Justice qui m'ont précédé auraient
réglé le problème. Entre vous et moi, il y en a pas mal
qui m'ont précédé. Le même problème existait
dans le temps, comme il peut exister maintenant, sauf...
M. Ciaccia: Je comprends, mais on ne peut pas toujours
référer...
M. Bédard: ... que depuis qu'on est là on a,
premièrement, mis en place un Conseil de la magistrature qui, à
mon sens, représente un élément important pour
l'amélioration...
M. Ciaccia: Vous avez aussi parlé de changer le mode de
nomination des juges. Où en êtes-vous?
M. Bédard: Je ne veux pas m'opposer aux questions...
M. Ciaccia: Vous y avez déjà répondu?
M. Bédard: Oui.
M. Ciaccia: Je pensais que cela viendrait dans l'administration
interne.
M. Bédard: C'est dans le programme 1 que j'ai eu
l'occasion de répondre aux questions du député de
Marguerite-Bourgeoys.
Le Président (M. Jolivet): Le programme 3 est-il
adopté avec ses éléments?
M. Ciaccia: Adopté sur division.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division.
M. Bédard: C'est la nouvelle tactique.
M. Ciaccia: Chaque fois, on dit que c'est une tactique. Cela fait
partie de la propagande.
M. Bédard: On peut vous agacer un peu, non?
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on pourrait passer au
programme 4?
M. Ciaccia: On n'est pas d'accord avec votre système de
publicité. On n'est pas d'accord, on a le droit de l'indiquer.
M. Bédard: On peut vous agacer un peu! Le
Président (M. Jolivet): Programme 4.
M. Bédard: Sauf que vous ne trouvez rien à redire
dessus.
M. Clair: Avant qu'on change de programme, je voudrais demander
au député de Mont-Royal, au niveau du port de la ceinture de
sécurité, lequel des deux slogans trouve-t-il le plus informatif
entre celui du Québec, "Tout le monde s'attache au Québec!" et
celui du fédéral, "Bouclez-là"?
M. Ciaccia: "Bouclez-là", c'est plus informatif. Cela
décrit plus ce que vous devez faire.
M. Bédard: C'est plus autoritaire.
M. Ciaccia: ... où m'attacher.
M. Bédard: C'est plus autoritaire. Vous venez de nous
faire la démonstration de votre objectivité.
M. Ciaccia: II faut se boucler. Cela donne l'information de ce
qu'est la loi.
M. Clair: II me semble que c'est moins respectueux des droits et
libertés individuelles. C'est impératif.
M. Bédard: C'est fédéral, donc c'est
bon!
M. Ciaccia: La loi est pas mal autoritaire aussi.
M. Bédard: C'est fédéral, donc c'est bon!
M. Ciaccia: La loi est pas mal autoritaire.
Le Président (M. Jolivet): Revenons donc à nos
moutons, au programme 4. M. le ministre.
M. Clair: C'est moins respectueux des droits et des
libertés individuelles, c'est impératif: Bouclez-là!
M. Bédard: Au programme 4, M. le Président... M.
Ciaccia: La loi est imperative. M. Clair: La loi est
obligatoire.
M. Ciaccia: La loi est impérative alors, faites un slogan
impératif. Avez-vous peur?
M. Clair: Dans ce cas-là, ce serait mieux qu'on dise:
Attachez-vous au Québec!
M. Bédard: Au programme 4, M. le Président...
Est-ce qu'on peut continuer nos travaux?
Le Président (M. Jolivet): Sur le programme 4, oui.
Garde des prévenus et des détenus et
réinsertion sociale des délinquants
M. Bédard: Tout d'abord, c'est un programme, comme on le
sait, qui traite de la garde des détenus et des prévenus. On
pourrait peut-être étudier ce programme simultanément avec
le programme 5 qui traite de la réinsertion sociale des
délinquants, comme nous l'avions fait l'an passé.
M. Fontaine: Je n'ai pas d'objection. Le Président (M.
Jolivet): D'accord.
M. Bédard: Nous avons ici la présence de M. Aubert
Ouellette, sous-ministre au niveau de la probation et de la détention.
Je voudrais, avant de
commencer, déposer le rapport annuel de la Direction
générale de la probation et des établissements de
détention.
Au niveau du programme 4, nous sommes à même de constater
que les crédits requis au programme 4, intitulé Garde des
détenus et des prévenus, ont été estimés
à $56 898 500 pour l'année financière 1979/80, ce qui
représente une hausse de $1 249 100, c'est-à-dire 2,2% par
rapport au budget comparatif de l'exercice 1978/79. Les principales raisons
justifiant cette variation budgétaire sont la mise en application, tout
simplement, de conventions collectives, cela représente $1 million, et
une augmentation substantielle de l'indice des prix à la consommation et
particulièrement au niveau de l'alimentation et des vêtements, ce
qui représente une somme de $350 000. C'est ce qui explique
l'augmentation de $1 249 100.
Au programme 5, est-ce que vous voulez qu'on procède tout de
suite aux commentaires généraux?
Au programme 5 on peut constater que les crédits requis pour le
financement des activités effectuées au niveau de ce programme
ont été estimés à $10 691 100 pour l'année
financière 1979/80, ce qui constitue une hausse de $1 483 200 par
rapport au budget de l'exercice 1978/79. Les principales raisons justifiant
cette augmentation sont: Premièrement, le projet de loi 95 créant
la Commission des libérations conditionnelles et modifiant la Loi de la
probation et des établissements de détention; un total de 38
hommes/année additionnels dont 30 employés permanents et 8
employés occasionnels. Ainsi, une somme évaluée à
$728 700 sera nécessaire pour donner suite à cette loi.
Deuxièmement, la mise en branle par le ministère d'un projet
pilote de sentences de travaux communautaires, lequel nécessitera 15
employés permanents additionnels et un montant de $180 000.
Troisièmement, le transfert de 20 postes, dont 19 provenant des
programmes 4 et 1 d'un autre ministère. Ces postes seront
utilisés pour les activités de réinsertion sociale
à l'intérieur des établissements de détention. Cela
représente une somme de $325 000. Enfin, l'autre motif consiste en la
mise en application des différentes conventions collectives des
employés, ce qui représente un montant de $450 000.
Il est à noter que, de tous les postes additionnels dont je vous
ai fait part, soit un total de 65 permanents et 8 occasionnels, 24
employés permanents et 8 employés occasionnels sont
déjà inclus pour l'exercice 1978/79. L'écart de 41 postes
dont il est question dans le livre des crédits s'explique de la
façon suivante: 15 postes additionnels pour le projet de sentences de
travaux communautaires, 6 postes additionnels pour donner suite à la loi
95 laquelle, entre autres, modifie la Loi de la probation et des
établissements de détention, 20 postes additionnels obtenus par
voie de transfert, dont un seul provenant d'un autre ministère.
Ce sont les commentaires généraux que j'ai à faire
au niveau de ces deux programmes.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Le programme 5 où on parle de
réinsertion sociale de délinquants. Cela inclut les
juvéniles?
M. Bédard: Non.
M. Ciaccia: Ce n'est pas dans ce programme-ci.
M. Bédard: C'est le ministère des Affaires sociales
qui est responsable des services qui sont donnés aux jeunes. Quelques
personnes mineures qui sont déférées du Tribunal de la
jeunese à un tribunal pour adultes peuvent recevoir des services. C'est
un nombre très minime, cependant, dont le ministère de la Justice
est responsable parce que peu de jeunes sont déférés
chaque année à un tribunal pour adultes.
M. Ciaccia: Les tribunaux qui existent pour les jeunes et les
services de conseils et d'aide à ces jeunes qui ont des problèmes
dans ce domaine-là, cela ne relève pas de la Justice?
M. Bédard: Le tribunal est un tribunal comme les autres
tribunaux qui est de la responsabilité du ministère de la
Justice.
M. Ciaccia: L'aide aux juvéniles relève des...
M. Bédard: Les services sociaux, les services en centres
d'accueil et centres de réadaptation, par exemple, les services
donnés par les centres de services sociaux, les centres locaux de
services communautaires, tous ces services relèvent du ministère
des Affaires sociales.
M. Ciaccia: II n'y a pas de programme spécifique du
ministère de la Justice pour ces jeunes? C'est le ministère des
Affaires sociales?
M. Bédard: Encore une fois, sauf en ce qui a trait au
Tribunal de la jeunesse proprement dit.
M. Ciaccia: Mais...
M. Bédard: Et les services qui sont offerts par les
policiers.
M. Ciaccia: Supposons qu'un jeune soit amené devant un
tribunal, les conséquences de cela, si on lui donne une sentence
suspendue ou si... Est-ce que c'est le ministère de la Justice qui
s'occupe de...
M. Bédard: C'est le ministère des Affaires sociales
où il existe des services équivalents à ce que l'on peut
retrouver pour les adultes au niveau du ministère de la Justice. Vous
faites référence à un exemple de probation. Ce sont les
centres de services sociaux, qui relèvent du ministère des
Affaires sociales, qui sont responsables de ces services.
M. Ciaccia: Au sujet des problèmes spéciaux que ces
jeunes ont quand ils arrivent devant un tribunal qui en a la
responsabilité, quel est le lien entre vos services dans ce tribunal et
tous les autres serices qui pourraient être nécessaires pour aider
ces jeunes à se réadapter? Travaillez-vous avec le
ministère des Affaires sociales? Quel rôle votre ministère
joue-t-il?
M. Bédard: En vertu de la loi 24 sur la protection de la
jeunesse, le ministère des Affaires sociales intervient dès le
point de départ de la situation d'un jeune à partir des
signalements comme on l'a expliqué antérieurement
dans certaines situations. Le Centre de services sociaux qui est l'organisme
impliqué, via son directeur de la protection de la jeunesse, doit
être assisté d'un représentant du ministre de la Justice,
désigné par le ministre de la Justice pour décider de
l'orientation du jeune. Lorsque des mesures volontaires ne sont pas
appropriées pour ce jeune, ou ne sont pas acceptées par ce jeune
ou sa famille, le jeune est référé au Tribunal de la
jeunesse. Donc, au niveau de l'orientation de l'enfant, le ministre de la
Justice, via ses représentants désignés, tel que
prévu par la loi 24, participe, conjointement avec le centre de services
sociaux et, dans certains cas, avec le Comité sur la protection de la
jeunesse, qui relève également du ministre de la Justice,
à la décision concernant l'orientation du jeune. Lorsque le jeune
est rendu devant le tribunal, le tribunal doit entendre la cause et prendre la
décision qu'il juge appropriée. Quant à la mise en
application de la mesure déterminée par le tribunal, cela
retourne aux services qui sont sous la responsabilité du
ministère des Affaires sociales.
Le Président (M. Jolivet): Avez-vous des questions, M. le
député de Nicolet-Yamaska?
M. Fontaine: Je voudrais d'abord féliciter le
sous-ministre de sa nomination. Je pense qu'il entre dans un domaine où
il y a encore beaucoup de travail à faire même si on a eu des
améliorations l'année dernière. Il y aurait bien des
questions d'ordre général qu'on pourrait poser. J'ai eu
l'occasion, lors du petit discours que j'ai fait au début de
l'étude des crédits, d'émettre certains commentaires. Au
sujet de la Commission québécoise des libérations
conditionnelles, seriez-vous en mesure de nous donner un aperçu de la
façon dont cela fonctionne depuis que c'est en marche?
M. Bédard: La commission est entrée officiellement
en fonction le 1er avril 1979. Elle a commencé à étudier
les demandes de certaines personnes qui sont incarcérées dans les
établissements de détention du Québec. La commission est
un organisme décisionnel qui a à se prononcer sur
l'opportunité de donner une libération conditionnelle et qui a
également à déterminer les conditions que devra respecter
le détenu qui obtient une libération conditionnelle. Les
informations qui sont nécessaires pour que la commission puisse prendre
une décision sont colligées, sont préparées
à la fois par la Direction de la probation et par la Direction des
établissements de détention qui présentent le dossier
à la commission qui, elle, prend une décision comme je
l'ai dit sur l'opportunité de libérer ou non. Une fois que
la personne est libérée selon les conditions qu'a posées
la commission, ce sont les services de probation à travers le
Québec qui assurent la surveillance des personnes sous libération
conditionnelle et qui font rapport à la commission périodiquement
sur l'évolution de la situation.
M. Fontaine: Au niveau de la réinsertion sociale des
détenus, il y a j'imagine un lien qui se fait avec la
commission et les services de probation.
M. Bédard: Plusieurs mesures peuvent être
utilisées pour favoriser la réinsertion sociale des
contrevenants. D'abord, quand la personne arrive dans un établissement
de détention, le principal objectif qu'il faut viser avec chacune
d'entre elles, c'est de préparer adéquatement sa sortie. Il y a
des services qui sont dispensés à cet effet à
l'intérieur des établissements de détention, qu'il
s'agisse du travail, qu'il s'agisse des services cliniques qui sont offerts par
les professionnels de la santé ou des services sociaux, qu'il s'agisse
d'activités sportives ou culturelles, qu'il s'agisse de la formation,
qu'il s'agisse aussi du programme d'absences temporaires qui est inclus dans
notre loi et qui est utilisé depuis déjà plusieurs
années et dont l'utilisation s'est accrue, au cours de la
dernière année, d'au-delà de 20%.
Il y a donc une gradation, si on peut employer cette expression, dans la
préparation de la réinsertion sociale de la personne. On sait
qu'en vertu de la loi, les personnes qui ont été
condamnées à 6 mois et plus ont accès à la
libération conditionnelle après avoir purgé le tiers de
leur sentence. Généralement les personnes commencent par
bénéficier d'absences temporaires de jour, ensuite de fin de
semaine, parfois même de semaine lorsqu'il s'agit de maintenir un travail
à l'extérieur de l'établissement. Lorsque vient le moment
de la libération conditionnelle, si la personne a une famille, par
exemple, ou un travail, elle peut bénéficier de la
libération conditionnelle selon les perspectives qu'il y a d'assurer une
réinsertion sociale qui soit complète.
Donc, il y a nécessairement un lien très étroit
entre diverses mesures qui sont à la disposition des personnes
incarcérées dans les établissements de détention et
la libération conditionnelle et ensuite les services de probation qui,
eux, assurent la surveillance en libération conditionnelle.
M. Fontaine: Merci beaucoup! Maintenant, concernant le travail
des détenus, tant à l'intérieur des établissements
qu'à l'extérieur, pourriez-vous nous dire comment cela fonctionne
depuis que c'est en vigueur?
M. Bédard: Depuis que la loi a été
votée par l'Assemblée nationale en juin 1978, nous avons
consacré beaucoup d'efforts pour faire en sorte que, dans chaque
établissement de détention où c'est possible, des
programmes d'activités, des programmes de travail
rémunéré soient disponibles pour l'ensemble des
détenus. Nous sommes bien loin d'avoir atteint l'objectif qui est
poursuivi, qui prendra plusieurs années, en fait. L'objectif que nous
poursuivons, c'est que toute personne qui le désire puisse avoir
accès à du travail à plein temps pendant son
incarcération, de sorte que l'oisiveté pourra diminuer dans les
établissements de détention.
Au cours de l'année 1978/79, certains programmes ont
été mis sur pied, d'autres existaient déjà. L'an
dernier, nous avons versé des salaires pour une somme supérieure
à $300 000 à des détenus dans des établissements de
détention du Québec.
Des programmes n'existent pas partout. Dans certains
établissements, il sera difficile de mettre des programmes sur pied,
dans l'immédiat, à l'intérieur des établissements.
Dans ces établissements-là, nous essayons de faire en sorte que
du travail soit accessible à l'extérieur. (16 h 30)
Présentement, la plupart des quelque trente établissements
de détention que nous gérons au Québec, offrent du travail
et à l'extérieur et à l'intérieur de
l'établissement, quoique au niveau du travail à
l'intérieur de l'établissement, ce sont surtout les plus gros
établissements qui ont développé des programmes à
ce jour, à savoir, par exemple, le Centre de détention de
Québec, situé à Orsainville, également
Waterloo.
M. Fontaine: Est-ce que les détenus semblent satisfaits et
intéressés à ces travaux?
M. Bédard: Oui. Les détenus sont très
intéressés. En fait, nous avons beaucoup plus de demandes,
présentement, de travail que nous pouvons offrir de postes de travail.
J'ai oublié de mentionner aussi que, dans certains cas, des
détenus dans les établisements de détention vont
travailler dans certains ateliers de réadaptation par le travail, qui
sont gérés par des conseils d'administration en vertu de la
troisième partie de la Loi des compagnies, qui sont subventionnés
aussi par le ministère de la Justice. Par exemple, ici à
Québec, des détenus d'Orsainville et de la Maison Gornin vont,
chaque jour de la semaine, accomplir du travail rémunéré
aux Etablissements du gentilhomme Incorporé.
M. Fontaine: Maintenant, au niveau de l'hébergement,
est-ce que vous avez des mesures qui sont prises pour essayer le plus possible
de ne pas mettre en contact des détenus que j'appellerais d'habitude et
des nouveaux détenus qui entrent pour la première fois chez
vous?
M. Bédard: Dans tous les établissements du
Québec, nous procédons à ce que nous appelons, dans notre
jargon, le classement des personnes. D'abord, nous ne mettons jamais en contact
les personnes qui sont prévenues, donc qui sont
incarcérées pendant que se déroule leur procès
jusqu'à la fin de leur procès, avec les personnes qui ont
été condamnées à une peine d'emprisonnement suite
à une sentente du tribunal. Egalement, nous assurons la
séparation et c'est obligatoire en vertu de notre loi des
personnes de sexe masculin et de sexe féminin. Nous essayons aussi, nous
réussissons dans la majorité des cas de nos
établissements, de ne pas mettre en contact, même parmi les
personnes prévenues, celles qui arrivent pour une première fois
à l'établissement et celles qui sont connues depuis longtemps;
celles qui sont plus jeunes de celles qui sont moins jeunes. Egalement, parmi
les personnes incarcérées à la suite d'une condamnation du
tribunal, nous essayons de maintenir la même distinction au niveau des
unités de vie. Il est évident cependant qu'au niveau des
programmes de travail, les gens sont davantage en contact. Mais au niveau des
unités de vie, donc des secteurs de détention, nous essayons de
faire en sorte que les récidivistes ne soient pas en contact avec les
personnes qui y sont pour la première fois.
M. Fontaine: Est-ce que vous y réussissez?
M. Bédard: Dans la très grande majorité des
cas, nous réussissons à le faire. Lorsqu'il y a une
surpopulation, plutôt que d'enfreindre ces normes au niveau des sexes,
par exemple, et au niveau des détenus condamnés, nous
transférons des personnes d'un centre à l'autre pour assurer que
le contact ne se fasse pas.
M. Fontaine: Est-ce que vous avez des problèmes
particuliers avec certains centres d'hébergement?
M. Bédard: Certains centres de détention? M.
Fontaine: De détention.
M. Bédard: C'est un secteur qui est assez difficile. C'est
bien sûr qu'il existe des problèmes dans plusieurs centres de
détention, on ne peut pas dire que ce sont des maisons où notre
clientèle est heureuse. Nous avons eu des problèmes
particuliers...
M. Fontaine: Je regardais le menu qu'ils ont. Des fois, on se
demande si on ne serait pas mieux d'y aller nous aussi.
Une Voix: C'est mieux que le café parlementaire, c'est
cela?
M. Fontaine: Oui.
Une Voix: Ce n'est pas difficile.
M. Fontaine: C'est mieux que le Parlementaire.
M. Bédard: On essaie de les régler à mesure
qu'ils se présentent.
Les problèmes arrivent surtout lorsqu'il y a surpopulation dans
un centre. Je dois dire qu'au cours de l'année 1978/79, il n'y a pas eu
de problèmes majeurs qui se sont présentés.
M. Fontaine: Ma question était dans ce sens, mais
également au point de vue administration?
M. Bédard: En vue de l'administration?
M. Fontaine: Oui, avec disons les directeurs des centres de
détention. Est-ce que vous avez eu des plaintes dans ce sens par rapport
aux gardiens?
M. Bédard: II y a des plaintes, bien sûr. Il y a les
plaintes de la part des personnes qui sont détenues. Il arrive à
l'occasion aussi que nous recevions certaines plaintes du personnel, des agents
de la paix, mais je dois dire que nous n'avons de problème particulier
dans aucun de nos établissements à ce moment-ci.
M. Fontaine: Par exemple, à Trois-Rivières, vous
n'avez pas de difficultés particulières? On a vu certains
articles dans les journaux, sans prendre position et dire si oui ou non il y a
des problèmes.
M. Bédard: Je fais état dans ma déclaration
préliminaire de certains endroits où on était soit
à parfaire des constructions de maisons de détention ou, encore,
confectionner les plans et devis pour procéder à des travaux.
Trois-Rivières fait partie de ces institutions qui ont besoin d'une
action du ministère, une action du gouvernement.
M. Fontaine: J'ai reçu personnellement une plainte verbale
d'un gardien de Trois-Rivières, et je ne suis pas à même de
vérifier si ces plaintes sont réelles ou non. Je voulais tout
simplement savoir si de votre côté vous aviez eu connaissance de
ces plaintes.
M. Bédard: Avec un personnel d'établissements de
détention d'environ 2300 personnes, il y a relativement
fréquemment des représentations qui sont faites par certains
gardiens, certains membres de l'administration. Il y a des procédures
qui sont prévues dans les conventions collectives pour tenter d'analyser
et de corriger les situations qui pourraient s'avérer non acceptables,
non souhaitables. Je n'ai pas eu connaissance, personnellement, depuis que je
suis au ministère de la Justice, de plaintes en provenance de
l'établissement de détention de Trois-Rivières. Je dois
dire que ces plaintes ne parviennent à mon bureau que lorsque les
étapes qui sont déjà prévues dans la convention
collective n'ont pas donné satisfaction aux personnes qui ont
porté plainte.
M. Fontaine: D'accord. Est-ce que vous seriez en mesure de nous
dire le coût moyen par jour d'un détenu?
M. Bédard: Dans l'ensemble du Québec? M.
Fontaine: Oui.
M. Bédard: A partir des chiffres de 1977/78, si ma
mémoire est bonne, dans l'ensemble du Québec, le coût
était un petit peu supérieur à $47 par jour, le coût
de fonctionnement. Cela exclut les coûts qui sont reliés à
la dépréciation du capital, la dépréciation des
établissements. $47 par jour, cela était en 1977/78; nous allons
refaire les chiffres pour 1978/79 dès que l'ensemble sera
disponible.
Le Président (M. Jolivet): Une autre question? M.
Fontaine: Pas pour l'instant.
Le Président (M. Jolivet): Le programme 4,
éléments 1 et 2, ainsi que le programme 5, éléments
1, 2, 3, sont-ils adoptés?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Nous passons donc au programme
7. Le programme 6 avait déjà été adopté.
Enregistrement officiel.
Enregistrement officiel
M. Bédard: Les seuls commentaires généraux
que j'ai à faire au niveau de ce programme sont que les crédits
prévus au niveau du programme passeront de $9 317 500 à $10 080
500, soit une hausse de $763 000, environ 8% par rapport au budget de 1978/79.
Cet accroissement est dû presque exclusivement à la mise en
application des conventions collectives.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je voudrais poser une question au ministre sur ce
programme. Les différents chapitres du Code civil, les changements,
quand le ministre soumettra-t-il un autre chapitre? Vous avez
déjà soumis, à une commission parlementaire, le droit sur
la famille. Quand prévoyez-vous...
M. Bédard: Je tiens à dire que je n'en fais pas
reproche au député de Mont-Royal, parce qu'il s'est joint
à nous, au niveau de l'étude de ces crédits, en
remplacement du député de Marguerite-Bourgeoys, mais nous avons
eu l'occasion de discuter sur ce sujet au niveau de la discussion
générale précédant l'étude des
crédits programme par programme.
M. Ciaccia: Peut-être que le député de
Marguerite-Bourgeoys n'était pas ici non plus, parce que, avant de
partir...
Le Président (M. Jolivet): La question a reçu une
réponse.
M. Ciaccia: Je comprends, mais avant qu'il parte on a
discuté de cela...
M. Bédard: Je peux peut-être vous
résumer.
M. Ciaccia: Non, pas besoin, si cela a été
discuté, mais est-ce qu'il y a un chapitre spécial que vous allez
introduire?
M. Bédard: A l'heure actuelle, comme vous le savez, une
commission parlementaire a siégé sur le chapitre 2, le droit de
la famille, et déjà les services de l'équipe qui est
affectée à ce projet est en train de faire les études
nécessaires pour nous faire les recommandations appropriées en
fonction des autres chapitres à aborder.
M. Ciaccia: Vous ne savez pas exactement lequel...
M. Bédard: II y a déjà des indications qui
ont été données, certaines préférences, mais
elles ne sont pas définitives, pour la continuation de nos travaux de
révision du Code civil en fonction du chapitre 1 traitant de la
personne.
Il est fort probable que nous engagions la discussion sur ce
chapitre...
M. Ciaccia: A la prochaine session?
M. Bédard: Sûrement pas avant la prochaine
session.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a des
modifications qui sont envisagées dans le système
d'enregistrement? On en avait déjà parlé.
M. Clair: Sur les divisions?
M. Fontaine: Non, pas nécessairement.
Une Voix: Une surprise.
M. Fontaine: Au niveau des territoires, est-ce qu'il y a des
modifications?
M. Bédard: Sur les districts judiciaires, la loi a
été déposée.
Nous avons, comme vous le savez, déposé il n'y a pas
tellement longtemps la loi concernant les nouvelles divisions territoriales,
créant également deux nouveaux districts judiciaires, celui de
Lon-gueuil et celui de Laval. Il n'y a pas d'autres éléments
majeurs.
M. Fontaine: Cela ne touche pas nécessairement
l'enregistrement?
M Bédard: Non.
M Fontaine: Je vais vous donner un exemple précis dont
j'ai eu l'occasion de vous faire part. Il avait été question chez
nous, dans Nicolet-Yamaska, d'enlever le bureau d'enregistrement de Saint-
François. Il y a eu un tollé de protestations de la part
de conseils de comté, de conseils municipaux et puis on n'en a plus
entendu parler. Est-ce que le ministre peut nous dire si c'est classé et
qu'il n'y aura pas...
M. Bédard: Est-ce que le député de
Nicolet-Yamaska considère que c'est une bonne nouvelle de ne plus en
entendre parler?
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: Alors, n'en parlons plus pour le moment.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
Donc programme 7, éléments 1 et 2, adoptés?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Programme 8, Contrôle des
permis d'alcool.
Contrôle des permis d'alcool
M. Bédard: Le programme 8, Contrôle des permis
d'alcool, a été estimé à $4 917 100 pour l'exercice
financier 1979/80. Cela représente une diminution de $89 900 par rapport
à l'exercice précédent. Une réduction de $390 000 a
été apportée au niveau des droits distribuables aux
municipalités. Ces droits représentent une partie des droits
exigés du détenteur de permis sur le rachat d'alcool, de
spiritueux et de vins. Cette réduction a été
apportée pour tenir compte d'un changement probable, en 1979/80, dans la
répartition de ces revenus entre les municipalités. Aussi, la
mise en application des différentes conventions collective nous
amène à prévoir un montant de $230 000 de plus dans les
traitements. Comme vous le savez, au niveau de ce chapitre, nous avons fait
part de notre intention ferme de déposer, avant la fin de cette
première partie de la session, un projet de loi concernant la Commission
de contrôle des permis d'alcool. Nous aurons amplement l'occasion d'en
discuter à ce moment.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: J'avais l'intention de demander au ministre quand il
allait déposer ce projet de loi. parce que au mois de mai 1977, à
l'étude des crédits, il s'était
référé à cette loi et aux règlements. Il
avait dit, à ce moment: "J'ai l'intention de procéder à
l'examen de la loi et des règlements et procédures
administratives de la Commission de contrôle des permis d'alcool." Si je
comprends bien, vous avez l'intention, avant la fin de la session, de
déposer une loi à ce sujet? (16 h 45)
M. Bédard: Oui. Je pense que cela s'impose si je me
réfère à toutes les représentations qui me sont
faites non seulement par les députés ministériels, mais
également par les députés de l'Opposition, sur la
nécessité d'améliorer les mécanismes au niveau de
l'application de cette loi et ce, pour le mieux-être de tous les
contribuables concernés.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: J'aurais bien aimé savoir combien de
jugements en délibéré a la commission, mais étant
donné que le juge Trahan n'est pas ici... Je pourrai certainement lui
poser la question.
M. Bédard: Je pourrais la prendre en note et faire
parvenir ces renseignements au député avec plaisir.
M. Fontaine: D'accord.
M. Bédard: C'est au sujet du nombre de jugements, de
décisions rendues.
M. Fontaine: Oui, et depuis combien de temps.
M. Clair: En délibéré.
M. Bédard: Le nombre de décisions en
délibéré. Puis-je ajouter depuis combien de temps en
délibéré?
M. Fontaine: Oui.
M. Bédard: La moyenne d'examen des cas.
M. Fontaine: J'ai ici une lettre de M. Ronald Asselin,
président du Syndicat des employés de magasin et de bureau de la
SAQ, adressée à M. Rodrigue Biron, chef de l'Union Nationale. Il
dit ceci: "Des renseignements parvenus à notre connaissance c'est
adressé au ministre de la Justice et c'est une copie qu'on a
reçue nous amènent à vous demander, en raison des
devoirs qui vous incombent en vertu de l'article 133 de la Loi de la Commission
de contrôle des permis d'alcool, qu'une enquête soit tenue et des
poursuites intentées en raison d'infractions à cette loi commises
par la Société des alcools du Québec et un nombre
indéterminé de détenteurs de permis d'alcool entre octobre
et décembre 1978. "A notre connaissance, à l'invitation de la SAQ
qui a inauguré à l'automne une opération de marketing
appelée 10/30, des détenteurs de permis ont obtenu que des
quantités considérables de vin et de spiritueux leur soient
vendues souvent à crédit. Or, ces mêmes vins et spiritueux
furent livrés par la SAQ et, en conséquence, entreposés
ailleurs qu'à leurs établissements au sens de l'article 2,
alinéa 12 de la Loi 19, ce qui est absolument contraire au moins
à l'article 95 et qui constitue une infraction à l'article 115 de
cette loi." Et cela continue.
Est-ce que le ministre a eu l'occasion de prendre connaissance de cette
lettre et quelles sont les mesures qu'il entend prendre?
M. Bédard: Le tout a été
déféré à la Direction générale des
affaires civiles et pénales qui enquête et qui nous fournira un
rapport sous peu.
M. Fontaine: Habituellement, ce n'est pas la Commission de
contrôle elle-même qui a son propre service pour cela?
M. Bédard: Pas dans ce cas-là.
M. Fontaine: D'accord. C'est le procureur
général.
M. Bédard: Pas dans ce cas-là à cause de la
nécessité d'avoir une opinion indépendante.
M. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): D'autres questions? Programme
8, adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Programme 9:
Contentieux général du gouvernement.
Contentieux
M. Bédard: J'imagine que mes collègues n'auront
peut-être pas d'objection à ce que je présente une certaine
information qui touche les programmes 9, 10 et 11...
M. Fontaine: Oui, d'accord.
M. Bédard: ... puisque cela concerne l'ensemble du
système de plaidoirie interne...
M. Fontaine: Les contentieux.
M. Bédard: ... que nous avons mis sur pied, comme vous le
savez, dès que j'ai assumé les responsabilités du
ministère. Je vous ai déjà informé, l'année
dernière, que ma politique ayant trait à l'implantation d'un
système de plaidoirie interne affectait trois de nos programmes, soit
les programmes 9, 10 et 11. A ce sujet, je vous avais laissé savoir que
notre ministère s'attendait à réaliser, pour
l'année 1978/79, des gains de l'ordre de $2 205 000, soit $1 790 000 au
niveau des causes pénales et $415 000 au niveau des causes civiles. Or,
on est à même c'est ce que je prévoyais l'an
passé, je vous en avais fait part au moment où je vous
parle, de constater que les gains qu'on prévoit réaliser au cours
de ce même exercice seront quelque peu supérieurs à ceux
que je vous avais indiqués.
En effet, les gains qu'on réalisera seront de l'ordre de $2 256
000 dont $1 750 000 au niveau des causes pénales et $506 000 pour les
causes civiles.
Les ressources utilisées en 1978/79, pour le fonctionnement du
système de plaidoierie interne, sont de $4 080 000 au niveau du
contentieux civil, et de $1 096 100 au niveau du contentieux criminel, ce qui
représente des dépenses globales de $5 176 100. Des montants que
l'on estime dépensés, une somme de $1 899 400 a servi à
défrayer le coût des honoraires suivants: honoraires d'avocats au
niveau des causes civiles, pour des mandats antérieurs à
l'année 1978, $649 500, pour des mandats confiés au cours de
1978, $272 000, pour un montant total de $921 500. Il y a eu également
les honoraires suivants pour des services professionnels fournis par des
notaires, $811 800, et des honoraires d'avocats pour des causes pénales,
pour des mandats antérieurs à l'année 1978, pour un
montant de $166 100.
Alors, je vous donne cette information-là. Je ne veux pas me
bomber la poitrine plus qu'il ne le faut, mais je suis heureux de constater, et
de faire constater aux membres de la commission, que ce système de
plaidoirie interne contribue non seulement à des diminutions de
dépense importantes, mais aussi, je pense, à valoriser, d'une
façon générale, l'ensemble de nos contentieux
gouvernementaux.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Si je vous comprends bien, vous dites que cela vous
coûte moins cher maintenant, après avoir mis au point...
M. Bédard: ... mis au point ce système de
plaidoirie interne, contrairement à celui qui existait avant le 15
novembre 1976 qui consistait à déférer à la
pratique privée.
M. Ciaccia: Les montants vous les avez lus un peu vite,
excusez-moi si j'y reviens pour honoraires professionnels qui ont
été payés à des avocats de la pratique
privée, en 1978/79, vous avez deux chiffres.
M. Bédard: II y a le premier chiffre pour des mandats
antérieurs à l'année 1978, $649 500, et l'autre, pour des
mandats confiés au cours de l'année 1978, $272 000.
M. Ciaccia: Cela n'inclut pas les honoraires professionnels aux
notaires. Cela inclut seulement les avocats.
M. Bédard: Les avocats, concernant des mandats
antérieurs à 1978 et au cours de l'année 1978, pour des
causes civiles.
M. Ciaccia: Et les honoraires professionnels aux notaires
sont...
M. Bédard: $811 800. C'est surtout dans le domaine des
transports. Ce n'est pas nous qui choisissons le notaire, mais
l'exproprié.
M. Ciaccia: Et c'est payé par le gouvernement. Dans
l'évaluation que vous avez faite selon laquelle cela coûte moins
cher, comment êtes-vous arrivés à ces chiffres?
M. Bédard: Je ne pense pas qu'il y ait lieu de recommencer
toute la discussion que nous avions eue l'année passée pour
établir les bases à partir desquelles nous faisions notre
évaluation. Je puis vous dire simplement que nous sommes partis des
mêmes bases que l'an passé, afin de nous donner une meilleure
compréhension des économies réalisées par ce
nouveau système.
M. Ciaccia: On parle du contentieux général du
gouvernement. Et on voit les chiffres. Contentieux général du
ministère de la Justice et des autres ministères. L'année
dernière, c'était $9 millions, et là c'est $10 700 000,
dans le programme 9. Au contentieux pénal, on augmente de $200 000, de
1978 à maintenant. Dans le contentieux criminel, vous augmentez aussi
encore en 1978/79.
M. Bédard: C'est...
M. Ciaccia: Vous avez peut-être une explication.
M. Bédard: Sûrement.
M. Ciaccia: Je vois que tous les montants augmentent pour ce
contentieux, et là vous me dites que vous épargnez de l'argent.
Je voudrais savoir comment vous faites.
M. Bédard: Ce n'est pas par rapport à 1976, avant
le 15 novembre 1976?
Me Michel Décarie, qui est le sous-ministre associé aux
affaires civiles et pénales, pourra vous donner des explications sur la
base par laquelle on arrive aux calculs. Je vais simplement souligner qu'ici
c'est le système de plaidoirie et non pas tout le système du
contentieux civil du gouvernement; il y a près de 250 avocats dans les
contentieux et le nombre augmente avec les conventions collectives. C'est pour
les plaideurs. C'est le nouveau système de plaidoirie. J'ai bien dit le
système de plaidoirie.
M. Ciaccia: Je comprends. Vous avez épluché ces
chiffres et vous avez dit que vous avez épargné de l'argent.
D'accord?
M. Bédard: Assurément...
M. Ciaccia: Quand je vois...
M. Bédard: ... comme l'an dernier. Cela a
été clair.
M. Ciaccia: Quand vous me dites que vous avez
épargné de l'argent, c'est comme votre ministre des Finance qui
dit qu'on paie moins d'impôts. On paie plus de taxes et on épargne
de l'impôt.
M. Bédard: J'ai compris vos questions. Voulez-vous,
nous...
M. Ciaccia: Vos budgets augmentent à ces endroits et vous
dites que vous avez épargné de l'argent. Expliquez-nous cela.
M. Bédard: Je pense que c'est normal que le
député de Mont-Royal demande des explications.
M. Ciaccia: Je ne suis pas trop partisan en vous demandant
cela?
M. Bédard: Vous n'êtes pas partisan, au contraire.
Je vous trouve très serein.
Michel Décarie va donner des explications. Selon nos
prévisions, à partir du système qui existait en 1976 et
les années auparavant, cela aurait augmenté beaucoup plus. C'est
une projection à partir de ce que cela coûtait sous l'ancien
système. Cela aurait augmenté beaucoup plus que maintenant. Dans
la première année où nous avons implanté ce
système, nous avons eu une très longue discussion sur ce sujet
parce que, lorsque nous l'avions implanté, nous avions avancé que
ceci aurait comme effet non seulement d'épargner des sommes importantes,
mais également de valoriser l'ensemble des contentieux. Il est
évident que, lorsque nous avons eu cette discussion lors des premiers
crédits suivant l'implantation de ce nouveau système, la
discussion a porté sur la différence de coûts par rapport
au système qui existait avant le 15 novembre 1976. Les chiffres que nous
vous fournissons aujourd'hui sont à partir des mêmes bases sur
lesquelles nous avions discuté. Si vous le permettez, M. Décarie
va répondre à vos questions plus spéfici-ques, dans les
détails.
M. Ciaccia: Parlez, M. Décarie, et on va revenir.
M. Bédard: C'est cela.
M. le Président, en 1978, il y a eu 1974 mandats qui ont
été confiés aux avocats du ministère. Il est
important de noter que le coût, en termes de ressources pour le
gouvernement, s'établit à $1 174 000. A cela, nous avons
ajouté des dépenses directes et indirectes, mais relatives
à ces mandats, des autres ministères. Il faut donc ajouter la
somme de $172 000. On arrive donc à un total, le coût interne pour
ces 1974 dossiers, de $1 347 000. Je tiens d'abord à souligner
parce que j'arrive de la pratique privée qu'en établissant
les coûts, nous avons inclus évidemment les salaires, les frais
d'administration, la petite caisse, le As Data, les Xerox, les frais
judiciaires, mais aussi le téléphone, le coût de location
des locaux, l'ameublement amorti sur dix ans, l'équipement et les tapis,
de même que les bénéfices marginaux. 1974 mandats. La
question est donc de savoir: Si on avait continué comme autrefois
à confier ces mandats à la pratique privée, combien cela
nous aurait-il coûté? (17 heures)
Puisqu'on n'a pas dépensé cet argent, il fallait
procéder par voie d'estimation. Pour ce faire, on a pris les chiffres de
1976. En 1976, nous nous sommes arrêtés au nombre de mandats qui
étaient confiés à la pratique privée, divisé
par le nombre de causes, ce qui donnait un coût moyen par cause, et nous
l'avons majoré, estimant qu'en 1978, il en aurait coûté en
moyenne 39% de plus qu'en 1976 pour faire exécuter ces causes par la
pratique privée. Notre estimation, suivant l'ancien système,
s'établit à $2 265 000. Donc, notre estimation nous permet
d'établir à $1 400 000 le gain relatif réalisé.
Quant à l'établissement, pourquoi avons-nous majoré
les coûts de 1976 de 39%? Au cours de l'année 1978, durant
l'été, le règlement qui prévoit la
rémunération des avocats en fait, la
rémunération des professionnels, entre autres, les avocats
a été amendé pour prévoir une nouvelle
échelle. Nous avons pris cette nouvelle nomenclature et avons
établi une augmentation moyenne. Il prévoyait effectivement une
augmentation générale de plus de 39%, mais nous l'avons
établie à 39%. Ce sont les comptables qui l'ont fait
d'après des méthodes comptables. C'est donc à partir de
l'augmentation de 1978.
Maintenant, vous me direz: Oui, mais cette augmentation était
établie au milieu de l'année 1978. D'autre part, il faut noter
que déjà, à cette époque, nonobstant le fait qu'il
n'y avait pas de règlement, nombreux étaient les professionnels
dont la rétribution horaire était supérieure à
celle prévue au règlement; ce qui était admissible en
vertu du règlement existant. Je crois qu'il s'agit d'une estimation
honnête.
En matière pénale, en 1978, il y a eu 129 584 mandats qui
ont été exécutés. Evidemment, il s'agissait...
M. Ciaccia: Combien de mandats?
M. Bédard: 129 584.
M. Ciaccia: En quelle année?
M. Bédard: En 1978, enfin pour la période
prévue pour le budget. Je n'ai pas le détail spécifique
des mois de référence. Les coûts comme tels
là encore, les coûts totaux, incluant ceux des autres
ministères, donc du ministère de la Justice
s'établissaient à $800 000. Ceux des autres ministères
s'établissent à $130 000. Donc, un coût total de $930 000.
Ces mandats étaient confiés à la pratique privée.
Ce qu'on a fait là encore, c'est qu'on a pris le coût en 1978, qui
est comparable c'est dans les $100 000 et on l'a divisé par
le nombre. Nous sommes arrivés à un coût moyen. Ce
coût moyen, nous l'avons majoré également de l'ordre de
je vais vous l'indiquer, je m'excuse 39% également. Donc,
si nous prenons maintenant le chiffre de 129 000 pour l'année 1978,
multiplié par le coût moyen établi suivant la
méthode indiquée, nous estimons que cela aurait
coûté $2 800 000 en fait, $2 846 000 dans la
pratique privée. Nous estimons donc, avoir économisé $1
750 000.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, c'est très
intéressant de voir comment le gouvernement estime les montants qu'il
économise. Normalement, quand une entreprise épargne des montants
assez substantiels de $1 400 000 dans un cas et de $1 700 000, cela se
reflète dans les crédits, mais ce que vous avez
économisé ne se reflète pas du tout, même on a une
majoration.
M. Décarie nous a donné des chiffres. Je veux seulement
comprendre les chiffres. En 1978, le coût était de $1 300 000 et
vous avez estimé les coûts à $2 200 000 dans les causes
civiles. Vous avez dit que vous aviez un gain de $1 400 000. Si les coûts
étaient de $1 300 000 et que vous les aviez estimés à $2
200000, est-ce que les gains, même d'après vos chiffres, ne
seraient pas de $900 000 au lieu de $1 400 000?
M. Bédard: Pardon?
M. Ciaccia: Ne serait-ce pas $900 000 au lieu de $1 400 000? Si
cela vous a coûté, actuellement $1 347 000 et que vous l'aviez
estimé à $2 200 000, alors vous avez épargné $900
000? Ce n'est pas $1 400 000, c'est $900 000.
M. Bédard: Enfin, on pourrait poursuivre dans ce
cas-là, pour donner plus de détails.
M. Ciaccia: C'est seulement un petit détail. Bien, c'est
$500 000.
M. Bédard: Oui.
M. Ciaccia: Deuxièmement et ici je pourrais
peut-être questionner un peu plus la méthode que le gouvernement
vous a demandé d'utiliser pour arriver à ces chiffres...
M. Bédard: On n'a pas demandé, on n'a pas...
M. Ciaccia: Vous avez pris les causes totales en 1976.
M. Bédard: Pardon, M. le Président, sur ce point,
on n'a pas fait d'option sur des méthodes; ce sont des comptables
qui...
M. Ciaccia: Bien, voyons, quelqu'un a dû leur demander:
Calculez-moi la différence entre cette année et l'autre
année.
M. Bédard: Comme on l'a fait la première
année par rapport au système qui existait auparavant.
M. Ciaccia: Bon, c'est vous. Ce n'est pas lui qui a
décidé de venir à cela tout seul. Quelqu'un lui a
demandé.
M. Bédard: Oui, ce n'est pas...
M. Ciaccia: Est-ce vous le ministre de la Justice? Bon.
M. Bédard: Oui, mais pour une raison bien simple,
rappelez-vous-le. C'est parce qu'on m'a fait une grande discussion aux derniers
crédits pour savoir quelles étaient les sommes
épargnées.
M. Ciaccia: Vous avez dit: Fais-moi un calcul et montre-moi que
j'économise de l'argent.
M. Bédard: Ah! non, pardon.
M. Ciaccia: Non, mais je vais arriver là.
M. Bédard: C'est là qu'on voit la
malhonnêteté du député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je vais vous le montrer. Je vais justifier ma
déclaration. Laissez-moi finir.
M. Bédard: D'accord, mais ne précédez
pas.
M. Ciaccia: Je vais justifier ce que je viens de vous dire. M.
Décarie vient de nous dire qu'il a pris les causes en 1976. Vous avez
divisé par le nombre de causes et le prix moyen.
M. Bédard: Le prix de 1976, combien on a
dépensé en 1976.
M. Ciaccia: Le prix de 1976, d'accord. Et vous avez fait combien
de causes? En 1978, vous avez pris le nombre de causes et vous avez
appliqué ce prix.
M. Bédard: Oui.
M. Ciaccia: Je voudrais faire remarquer au ministre qu'il y avait
une cause, en 1976, comme la cause de la baie James, et qu'en 1978 cette cause
n'était pas là. Si vous faites cela par unité... c'est
absolument aberrant de faire cela, voyons. Une cause comme la baie James, c'est
un mandat, et ce mandat peut coûter $1 million. Alors, vous allez diviser
cela... Laissez-moi finir.
M. Bédard: On ne parle pas du droit pénal.
Distinguez!
M. Ciaccia: Je parle du droit civil. Je vais venir au droit
pénal après.
M. Bédard: Bon. Parce que sur le droit pénal, c'est
très facile et c'est là qu'il y a la plus grosse
augmentation.
M. Ciaccia: Un instant, je vais revenir au droit civil. On
viendra au droit pénal après. Si vous prenez le nombre de
causes...
M. Bédard: Est-ce que je peux apporter un
éclaircissement là-dessus?
M. Ciaccia: Allez-y.
M. Bédard: D'abord, évidemment, la cause de la baie
James n'est pas dans notre budget, cela relève de... D'accord. C'est
qu'en 1978 il y a dans ces chiffres et c'est important des
mandats qui ont coûté justement très cher et beaucoup plus
qu'en 1976.
M. Ciaccia: Ecoutez là, non, non. C'est une estimation que
vous faites.
M. Bédard: Au moins, laissez-le s'expliquer. M.
Ciaccia: Oui, oui.
M. Bédard: II y a eu les commissions d'enquête.
On voit que cela ne fait pas votre affaire.
M. Ciaccia: Non, non.
M. Bédard: Je pense à la commission...
M. Ciaccia: Continuez.
M. Bédard: Je tiens juste à souligner que moi aussi
je me suis enquis pour faire la comparaison. En 1978, il y a eu des mandats qui
ont coûté cher. En 1974, il y a eu, par exemple, quelques
personnes à l'occasion de commissions d'enquêtes, avec
évidemment un mandat pour lequel on doit verser des montants
substantiels, normaux. Cela n'a pas été la caractéristique
de l'année 1976.
M. Ciaccia: En 1978, il y a eu des mandats qui ont
coûté cher. Comment en venez-vous à cette conclusion qu'ils
ont coûté cher? Cela n'a pas coûté cher, vous venez
de dire que c'est le ministère qui les a faits.
M. Bédard: En plus, vous avez noté que nous avons
quand même confié, en 1978, 81 mandats à la pratique
privée.
M. Ciaccia: Le point que je veux souligner au ministre, c'est que
si vous voulez faire des estimations, on peut en faire, mais on peut poser des
questions sur la façon dont vous les faites. Cela se peut qu'il y en ait
eu quelques-uns, en 1978, c'étaient des mandats qui ont
coûté $270 000. Cela se peut qu'en 1976, le nombre des mandats...
Est-ce que le nombre différait beaucoup? Vous avez 1974 mandats en 1978.
Combien de mandats dans les années précédentes?
M. Bédard: Vous me permettez? 2847. M. Ciaccia:
2847 causes civiles. M. Bédard: C'est cela. M. Ciaccia:
Et en 1977? M. Bédard: En 1977?
M. Ciaccia: Le chiffre que vous venez de me donner c'est pour
1976.
M. Bédard: C'est l'année de base, l'année de
comparaison.
M. Ciaccia: 1977, c'était combien? M. Bédard: Je
ne l'ai pas.
M. Ciaccia: Premièrement, vous aviez plus de mandats en
1976, vous en aviez 2800, et en 1978, vous en avez 1900. En chiffres exacts,
pas une estimation, en chiffres exacts, cela vous coûte plus, à
votre ministère. Et si vous faites une évaluation sur la base du
nombre de mandats, vous pouvez arriver à une situation où vous
auriez des mandats qui seraient plus dispendieux. C'est bien beau de le dire;
vous n'avez pas fait la démonstration. C'est le point auquel je veux
venir. Je ne veux pas le laisser passer et on ne reviendra pas après
Pâques sur ce point. Je pose des questions. Je mets en doute et je ne
pense pas que le ministre nous ait démontré que cela lui
coûte moins cher quand il augmente les crédits et quand le nombre
de mandats est réduit. On avait 2800 mandats, on en a 1900 maintenant.
Vos crédits augmentent et vous dites que vous sauvez de l'argent.
M. Bédard: C'est une augmentation comparée à
un système, alors qu'il était déjà en place
l'année précédente. Voyons donc, c'est une autre histoire,
la comparaison de ce que coûte présentement le nouveau
système de plaidoirie interne par rapport à ce qui existait avant
le 15 novembre 1976.
M. Ciaccia: S'il vous coûte moins cher, cela devrait
être reflété dans vos crédits.
M. Bédard: C'est assez normal. L'an passé...
M. Ciaccia: Cela vous coûte moins cher et cela vous
coûte plus.
M. Bédard: Ce que vous ne voulez pas comprendre, c'est
que, l'an passé, il y a eu des crédits par rapport à un
nouveau système de plaidoierie interne, et les augmentations de cette
année, ce qui est assez normal, sont en fonction de ce nouveau
système déjà établi.
M. Ciaccia: Dans le nouveau système, vous avez moins de
mandats, cela coûte plus cher dans les crédits, et vous avez
estimé que vous sauvez de l'argent.
M. Bédard: On ne recommencera pas la discussion.
M. Ciaccia: Non, mais je veux démontrer qu'il y a
certaines failles dans la façon dont vous faites vos estimations. Dans
le concret, dans les faits, vos crédits ont augmenté, ils ne sont
pas réduits.
M. Bédard: On pourra tenir une commission parlementaire
là-dessus. La grande discussion qu'on a eue, c'est dès la
première année de l'implantation de ce nouveau système. Et
tout ce
que je vous dis, c'est que l'estimation des épargnes qui ont pu
être réalisées grâce à ce nouveau
système pour la présente année a été
calculée à partir des mêmes bases sur lesquelles on a eu
des discussions. On pourrait revenir au journal des Débats de l'an
passé, mais on a eu des discussions. (17 h 15)
M. Ciaccia: Je vais vous démontrer seulement un chiffre.
Cela a coûté $1 300 000 dans les matières civiles pour
cette année, et vous avez estimé que cela vous aurait
coûté $2 200 000. Là vous avez sauvé $900 000. Mais
pour arriver à cela, vous avez pris un chiffre, 40%. Si vous prenez 40%
de $1,3 million, vous arrivez quasiment à vos $2 millions. Ce sont des
choses arbitraires. Vous implantez des systèmes qui coûtent plus
cher et vous voulez faire accroire à la population que cela coûte
moins cher. On n'est pas d'accord.
M. Bédard: On va arrêter la discussion.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas de réponses, vous n'avez pas
d'explication. Je suis ici maintenant et vous ne me démontrez pas que
cela coûte moins cher.
M. Bédard: Au contraire. On est à une heure assez
tardive, je ne veux quand même pas, pour le bénéfice du
député de Mont-Royal, recommencer une discussion qu'on a
déjà eue avec son collègue et le député de
Nicolet-Yamaska l'an passé.
M. Ciaccia: Cela coûte moins cher quand les crédits
sont réduits.
M. Bédard: Tout ce que je vous dis, c'est qu'on a
calculé à partir de la même base que celle de l'an
passé, sur laquelle nous avions discuté beaucoup plus longuement
qu'il nous est permis de le faire aujourd'hui, à moins de vouloir en
discuter encore trois ou quatre heures.
M. Ciaccia: Puis les crédits...
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je ne veux pas refaire tout cela, mais il y a un
seul point sur lequel je m'interroge, c'est sur le chiffre de 39%. Si je ne me
trompe pas, les mandats qu'on accordait en 1976, il y avait un
arrêté en conseil qui disait que c'était tel prix pour une
cause pénale, et au civil c'était tant l'heure.
M. Bédard: L'arrêté est fait avec des
montants horaires et selon le nombre d'années de pratique au
Barreau.
M. Fontaine: C'est cela.
M. Bédard: II y a eu un nouvel arrêté en
conseil dans la Gazette officielle du 19 juillet 1978 qui a
majoré...
M. Fontaine: De 39%? M. Bédard: Au-delà. M.
Fontaine: Ah oui?
M. Bédard: II n'avait pas été
retouché pour les mandats en pratique privée et c'est celui dont
on se sert maintenant pour les 81 mandats qu'on a donnés durant
l'année.
M. Fontaine: II va falloir que je modifie mes tarifs.
Le Président (M. Jolivet): La commission aura
été profitable pour vous aujourd'hui. M. le député
de Drummond.
M. Clair: Non, on a répondu à la question.
M. Bédard: Je n'ai pas d'autres commentaires
généraux.
Le Président (M. Jolivet): Donc, le programme 9,
contentieux général, adopté sur division?
M. Ciaccia: Oui, sur division. Avec de telles explications, on
n'a pas le choix.
M. Bédard: M. le Président, vous faites des
suggestions.
Le Président (M. Jolivet): Je la voyais venir. M.
Bédard: Vous avez peur qu'il l'oublie.
Le Président (M. Jolivet): Programme 10, même chose?
Programme 11.
M. Ciaccia: Même chose.
Le Président (M. Jolivet): Donc les programmes 9, 10 et
11, adoptés sur division.
Nous en sommes rendus au programme 14, protection civile.
Protection civile
M. Bédard: Protection civile.
Pour ce qui est des commentaires généraux, les ressources
prévues au niveau de ce programme seront portées de $2 462 300
à $2 550 300, ce qui représente une hausse de $88 000. Cette
augmentation provient, d'une part, des ressources additionnelles prévues
au niveau des traitements, soit $121 200 pour être plus
précis pour le député de Mont-Royal lesquels
permettront de défrayer une partie des révisions de traitements
qui pourront être accordés aux employés, et, d'autre part,
d'une réduction de l'ordre de $33 200 estimée au niveau des
autres dépenses de fonctionnement et de capital.
M. Fontaine: Avant de commencer, je remarque que le ministre a
changé le mot "sinistre" pour le mot "désastre".
M. Bédard: Nous aurons je l'ai déjà
annoncé dans mes propos préliminaires concernant ce
chapitre, à redéposer un projet de loi concernant la protection
des biens et personnes en cas de sinistre, en tenant compte des
différentes représentations qui nous ont été faites
par l'Opposition. Nous espérons, puisque la difficulté se situait
au niveau de la définition de "sinistre" que la nouvelle
définition ne permettra pas des interprétations qui vont
au-delà des buts que nous poursuivons, qui sont essentiellement de
protéger les biens des personnes en cas de sinistre.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je voudrais juste demander à M. Brown quels
sont les grands domaines sur lesquels vous avez dû intervenir au courant
de l'année. Les principaux cas, il y a sûrement celui de...
M. Bédard: Saint-Eustache.
M. Fontaine: ... de Saint-Eustache.
M. Bédard: Dernièrement, il y a eu une autre
infiltration de produits pétroliers dans le sous-sol de Joliette.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Fontaine: Est-ce que les inondations entrent encore
là-dedans?
M. Bédard: Oui.
M. Fontaine: Y a-t-il eu beaucoup de cas cette année?
M. Bédard: Cette année, il y a environ trois
semaines, il y a eu plusieurs cas dans la Beauce, quelques-uns en
Gaspésie et, il y a une dizaine de jours, dans la région de
Montréal. Le retour d'une température plus froide a fait que ces
cas diminuent et la situation est revenue à la normale.
M. Fontaine: Est-ce que la procédure pour faire les
réclamations est toujours la même ou s'il y a des
modifications?
M. Bédard: II n'y a pas de programme permanent
d'établi. Ce n'est que lorsque les désastres ou les sinistres ont
une envergure telle qu'un grand nombre de municipalités sont
touchées que Ie gouvernement intervient en créant un organisme ad
hoc. C'est ce qui s'est produit en 1974 et en 1976.
M. Ciaccia: En 1976, ce n'était pas une question de
réclamation, c'était une question d'aide.
M. Bédard: C'est de l'aide qui est donnée
gracieusement, à ce moment-là.
M. Fontaine: Depuis 1976, aucune indemnisation n'a
été faite?
M. Bédard: Pour les inondations, non. M. Fontaine:
D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Programme 14,
adopté?
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Programme 16,
éléments 1 et 2.
Enquêtes et expertises scientifiques pour fins
judiciaires
M. Bédard: Au niveau des commentaires
généraux, le budget du programme 16, Enquêtes et expertises
scientifiques pour fins judiciaires, nous en avons discuté, je
crois.
Le Président (M. Jolivet): Non, on a fait le 3.
M. Bédard: D'accord, M. le Président. Le budget du
programme 16 est estimé à $4 152 900 pour l'année
financière 1979/80, à savoir une hausse de $522 300 ou 14% par
rapport au budget de 1978/79. Cet accroissement est imputable en majeure partie
à deux variations budgétaires importantes, à savoir une
majoration des crédits prévus au niveau des traitements pour la
mise en application des différentes conventions collectives de travail,
$215 800; le transfert de quatre postes du programme 11, Contentieux criminel,
ce qui représente une somme de $70 000, et l'addition de cinq postes de
coroners permanents, ce qui représente une somme de $130 000 pour un
total de $415 800. Cet accroissement est également imputable à
une augmentation des crédits prévus au niveau des services
professionnels. Cette augmentation fait suite à la révision des
tarifs versés en vertu de la Loi des coroners en ce qui concerne le
transport de cadavres, les indemnités versées aux témoins,
les honoraires de coroners et les frais de morgue pour un montant total de $137
600.
M. Ciaccia: Le rapport de 1972 du coroner sur les
réformes, qu'en est-il advenu? Avez-vous l'intention de mettre en
application certaines réformes?
M. Bédard: C'est un rapport qui est au ministère,
comme vous le dites, depuis bien longtemps, depuis 1972 ou 1975.
M. Ciaccia: Bien vite, il va être trop vieux et il va
falloir en faire un autre.
M. Bédard: II était déjà vieux quand
je suis arrivé au ministère. Il a blanchi peut-être
plus
encore, c'est ce que vous voulez dire? Disons que pour la
présente année, il y a déjà une mesure je
l'ai annoncée que nous voulons mettre en application, à
savoir l'engagement de cinq nouveaux coroners permanents, à plein temps,
avec un coroner pour voir à coordonner l'ensemble des efforts de ceux
qui sont déjà en poste.
M. Ciaccia: Vous ne prévoyez pas plus... M.
Bédard: II y a une étude là-dessus. M. Ciaccia:
Une nouvelle étude?
M. Bédard: Non. Je leur ai demandé d'intensifier
l'attention au niveau non seulement de l'étude à laquelle vous
vous référez, mais également au niveau de la loi pour voir
à faire des suggestions le plus rapidement possible en fonction des
améliorations à apporter à l'ensemble de cette loi.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il d'autres
questions?
Donc, les éléments 1 et 2 sont adoptés. Le
programme 16 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Je vous
remercie. Ajournement sine die de la commission.
Fin de la séance à 17 h 25