Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de la justice
Projet de loi no 152 Loi concernant certains
lots du cadastre
de la cité de Montréal
Projet de loi no 156
Loi concernant la Corporation Ivanhoe
Séance du jeudi 5 juillet 1973
(Onze heures cinq minutes)
M. BLANK (président de la commission permanente de la justice): A
l'ordre, messieurs! Est-ce qu'on peut procéder maintenant?
Projet de loi no 152
M. STEIN: M. le Président, mon nom est Charles Stein. Je
représente la requérante, au sujet du projet de loi no 152. Je
résume très brièvement ce dont il s'agit. Nous demandons
à l'Assemblée nationale de déclarer propriétaire
d'une lisière de terrain Sommer Building Corporation. La lisière
de terrain dont il s'agit était autrefois une ruelle qui ne sert plus
comme telle depuis au moins quinze ans, et Sommer Building Corporation a
été traitée comme propriétaire,
particulièrement par la ville de Montréal, et a payé les
taxes sur cette ancienne ruelle, cette lisière de terrain, depuis une
quinzaine d'années.
Quant au droit de passage sur cette ancienne ruelle, il n'en est plus
question, par suite de la confusion, parce que Sommer Building Corporation est
devenue propriétaire depuis longtemps, graduellement, à partir de
1938 environ, de toutes les propriétés avoisinantes en faveur
desquelles existait le droit de passage sur cette ruelle. Ruelle qui a
été créée, si on veut, avec le droit de passage
créé en 1872 au moyen d'un plan de subdivision qui indiquait tout
simplement, non seulement les numéros de lot, les subdivisions, mais la
ruelle. La ruelle en question sur deux des subdivisions du lot 206, à
savoir 206, 209 et 211. L'autre jour, jeudi dernier, votre commission nous a
dit que nous n'avions pas fait assez pour retrouver ces anciens
propriétaires d'il y a 100 ans, les quatre Mathieson,
c'est-à-dire leurs héritiers, dont les noms apparaissaient
plutôt simplement au livre de renvoi en 1972. Le plan dont j'ai
parlé portait seulement le nom d'un des quatre, George Mathieson. Nous
avons publié, depuis cette séance de la semaine dernière,
un avis dont j'ai remis le texte à Me D'Amours dans quatre journaux de
Montréal, deux en français, deux en anglais, trois fois dans
chaque journal, j'ai les dates ici: la Presse du 30 juin, du 3 et du 4 juillet,
le Devoir du 30 juin, du 3 et 4 juillet, le Montreal Star du 29, du 30 juin et
du 3 juillet et la Gazette du 29 et 30 juin et du 4 juillet. J'ai un affidavit
que Me D'Amours a en main également à cet effet au sujet des
publications dont je viens de parler et au sujet du résultat ou de
l'absence de résultat.
Il n'y a eu qu'un seul appel d'un nommé Mathieson qui n'est
évidemment pas l'un des intéressés. Il venait
d'Angleterre, il a émigré il y a quelques années au Canada
et a reconnu lui-même qu'il n'avait aucun intérêt dans
l'affaire. C'est le seul appel que Me Richards a eu et notre avis disait: Si
vous avez des intérêts ou prétendez en avoir, vous pourrez
comparaître devant la commission de la justice. Nous résumions
dans notre avis...
M. PAUL: Quelle date?
M. STEIN: Quelle date, notre avis?
M.PAUL: Non, la comparution devant la commission de la justice?
M. STEIN: Evidemment, nous leur disions que cela avait été
ajourné, que nous ne savions pas la date mais que, pour autant que nous
le sachions, la commission se réunirait au cours de la première
semaine de juillet. C'est tout ce que nous pouvions dire, à ce
moment-là, dans notre avis parce que personne ne savait quand.
M. CHOQUETTE: Voici, M. Stein, je comprends que vous ayez fait une
certaine diligence. Je vous en félicite. Ce que vous avez fait est bien
en partie, mais je trouve que la longueur de l'avis n'est pas suffisante et,
deuxièmement, ce qui manque un peu, ce sont les recherches, disons,
généalogiques, pour essayer de les retracer.
Alors, voici ce que je vais vous suggérer. Nous allons remettre
votre bill à l'automne. Vous allez faire vos recherches et vous
reviendrez l'automne prochain et là, vous nous direz dans quel sens vos
recherches ont été, si elles ont été fructueuses ou
infructueuses. Les héritiers auront le temps de se réveiller et
là, on pourra, suivant les circonstances, donner suite à votre
requête.
M. STEIN: Mais, M. le Président...
M. CHOQUETTE: Parce que vous savez que cela cause un problème
très important au point de vue du principe. Il est très difficile
pour la commission de la justice et le Parlement de venir trancher dans des
droits de propriété même quand, en pratique, vous semblez
avoir toutes les raisons de votre côté. Mais il y a le droit quand
même, qui est là, et le droit de propriété et les
droits des héritiers sont quand même là aussi. C'est pour
cela que l'on aime qu'il y ait un minimum de précautions qui soient
prises.
M. STEIN: Oui, mais, M. le Président...
M. CHOQUETTE: Je sais que cela ne parait
pas tellement à la lecture des bills du même genre qu'on
lit dans les statuts parce que, le député de Maskinongé le
sait, chaque fois que l'on a des débats sur ces questions, il n'est pas
dit au bill, la. plupart du temps, que des recherches ont été
faites et que les héritiers sont introuvables, qu'ils sont
dispersés un peu partout dans le monde et que des avis ont
été publiés. Ce n'est pas toujours dit dans les bills. Par
conséquent, quand vous préparez vos bills sans inscrire des
mentions à cet effet, vous avez l'air de tenir pour acquis que la
commission de la justice va accorder ce droit simplement sur vos
représentations. On a toutes les raisons de vous croire, remarquez bien,
et je pense bien qu'au fond, vous avez raison et qu'on va l'accorder l'automne
prochain, mais actuellement, ce n'est pas suffisant à mon sens.
M. STEIN: Oui, mais vous savez, nous avons fait les vérifications
au bureau d'enregistrement dont je vous ai parlé et depuis cent ans,
tout le monde s'est désintéressé de cette
propriété.
On trouve toute une série d'actes qui parlent du droit de passage
sur les lots en question, mais c'est tout. Tout le monde s'est
désintéressé de la propriété, du fonds de la
ruelle.
M. CHOQUETTE: Peut-être, mais ce sont des choses qui arrivent. Il
y a je ne sais pas combien de comptes de banque qui trament au Canada et qui
appartiennent à des propriétaires inconnus ou à des
héritiers d'anciens propriétaires décédés.
Il y a je ne sais combien de propriétés qui, à un moment
donné, perdent leur propriétaire en chemin. Cela ne veut pas dire
que le droit de propriété disparaît et que le voisin a le
droit de s'en emparer.
M. STEIN: Sauf l'Etat. Je pense que l'Etat les confisque après un
certain nombre d'années.
M. CHOQUETTE: Oui. M. PAUL : Après dix ans.
M. CHOQUETTE: Oui, l'Etat, mais là nous sommes dans le domaine du
droit privé.
M. STEIN: Mais ici nous demandons de convertir comme vous l'avez fait je
ne sais pas combien de fois, j'ai cité des précédents.
M. CHOQUETTE: Oui, mais nous le faisons à certaines conditions.
Que voulez-vous? Sinon, on va devenir peu à peu un organisme qui pourra
aller jusqu'à exproprier des particuliers pour des fins
d'intérêts privés... C'est même de l'absurdité
qui nous a été proposée dans certaines circonstances
à cette commission.
M. STEIN : On ne parlera pas, je présume, du cas de
Thériault.
M. CHOQUETTE: Remarquez que, sur le plan économique, sur le plan
de l'équité, cela avait l'air très convenable et tout
ça. Pensez-vous que la commission n'aurait jamais pu... Je ne peux
pas... M. Stein, je vous le suggère humblement, vous pouvez dire
à vos clients que vous avez quasiment gagné votre cause.
M. PAUL: Pour une avance d'honoraires.
M. CHOQUETTE: II a presque gagné. Il va pouvoir demander un
versement en accompte.
M. STEIN : Je dois vous dire que cela va être une mince
consolation parce qu'ils vont perdre $50,000.
M. CHOQUETTE: Pourquoi?
M. STEIN: Parce qu'il y a une amende, une clause pénale, si cela
ne se règle pas avant le 1er août.
M. CHOQUETTE: Pourquoi une amende? Qu'est-ce que cette affaire?
M. STEIN: Ils sont en voie de vendre la propriété. Il faut
qu'ils clarifient leurs titres d'ici le 1er août. Sous peine de $50,000
de différence dans le prix.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, j'abonde dans le sens des remarques
faites par le ministre de la Justice, mais j'attire son attention sur l'article
2. Nous ne rayons pas un droit, nous le convertissons, le droit de
propriété devient un droit réel. Les recherches ont-elles
été suffisantes? L'annonce a été, pour le moins,
précipitée, le délai très court.
Vous nous embarrassez grandement, M. Stein. Je ne suis pas le ministre
de la Justice aujourd'hui; quant à moi, je serais prêt à
vous l'accorder, mais j'étais ministre de la Justice, je vous
répondrais comme M. Choquette vous a répondu.
M. STEIN: Mais, M. le député, il ne faut pas oublier que,
pour ce qui est de l'avis, quand on parle de la brièveté du
délai, nous avons publié, évidemment, il y a plusieurs
mois, les avis usuels.
Ce que nous venons de faire, c'est en plus...
M. PAUL: Plusieurs mois, je me demande si, dans le dernier numéro
de la Gazette officielle, il n'y avait pas encore un avis concernant Ivanhoe
Corporation. C'est vrai que cela ne vous regarde pas.
M. STEIN : Non, je parle...
M. PAUL: Dans le dernier numéro de la Gazette...
M. STEIN: Les nôtres remontent à plusieurs mois. C'est
décembre, aux environs, janvier.
M. PEARSON: M. Stein, quand vous êtes allé vérifier
au sujet de ces Matthews, est-ce que votre compagnie a fait des recherches
personnelles pour essayer de retracer ces Matthews? C'est Matthews, le nom
des...
M. STEIN : Mathieson.
M. PEARSON: Mathieson, pardon.
M. STEIN: Non, tout ce que nous avons fait, je vous le dis, nous ne
pouvions pas les retracer autrement qu'en publiant des avis. Vous savez, quand
cela fait 100 ans, comme je vous le dis, les gens...
M. CHOQUETTE: ... n'est-ce pas? M. STEIN: Oui.
M. CHOQUETTE: Supposons que vous vendez une chose qui n'est pas à
vous. Vous savez que le fait que vous allez l'acquérir plus tard va vous
rendre propriétaire au départ. Vous comprenez ce que je veux
dire. Quand quelqu'un, en droit, vend quelque chose qui n'est pas à lui,
s'il devient propriétaire plus tard, cela rectifie entièrement la
vente. Comme je vous le dis, M. Stein, je pense que vous pourriez donner un
avis assez raisonnable à vos clients à l'effet qu'ils peuvent
vendre. Ils peuvent courir le risque de se déclarer propriétaires
et les titres sont clairs.
L'automne prochain, vous viendrez et on va vous clarifier votre
titre.
M. PAUL: Pourquoi cette clause pénale de $50,000 avec la date du
premier août? Cela m'intrigue.
M. STEIN: Ah!
M. PAUL: C'est une question de tendance.
M. STEIN: Tout ce que je sais, c'est que Sommer Building Corporation est
engagée de cette façon et que cette clause existe. Vous
connaissez les exigences des acheteurs et le financement des compagnies de
finance, etc. C'est pour cela, d'ailleurs, que chaque année, vous avez
tous ces projets. Dès qu'il y a le moindre doute...
M. PAUL: Dans les contrats de vente...
M. STEIN: ... Vous pourriez évoquer une prescription, vous
pourriez faire ceci, vous pourriez faire cela, mais ils ne sont jamais
satisfaits. Il faut que ce soit...
M. PAUL : Dans les contrats de vente, s'il y a une clause de recours en
dommages, la compagnie venderesse, comme le ministre le dit, rien
n'empêche que votre client passe un contrat et il est très
probable que, suite à votre bill, suite à votre projet de
loi...
M. STEIN: Non, mais le contrat est fait et c'est cela. Ils sont
engagés et ils sont pris avec...
M. PAUL: Est-ce que la compagnie s'est engagée à obtenir
un bill avant le 1er août?
M. STEIN: A faire rectifier ou compléter le titre avant le 1er
août, sous peine de $50,000 d'amende.
M. PAUL: Vous n'avez qu'à dire que le titre a été
complété. Ce n'est pas votre faute si l'Assemblée
nationale ne vous livre pas la confirmation.
M. STEIN: Je comprends.
M. PAUL: Que voulez-vous? Le fait est qu'il ne l'est pas.
LE PRESIDENT (M. Blank): ... Il y a des notaires aussi, pas seulement
des avocats.
M. STEIN: Et je vois pas quel préjudice ces gens subiront. Ils ne
se sont pas présentés; ils se présenteront encore moins
même pour réclamer l'indemnité.
M. CHOQUETTE: Voyez-vous jusqu'à quel point votre esprit est
légèrement dévié. Pensez-vous que vous allez faire
des recherches pour retrouver ces gens pour leur donner ce à quoi ils
peuvent avoir droit parce qu'on va vous accorder le bill? Non. Vous serez tout
content de classer l'affaire et de la régler.
M. STEIN: Quelles recherches voulez-vous que nous fassions à part
publier des avis et leur dire de se présenter? Nous ne les connaissons
pas. Personne ne les connaît. Ils se sont
désintéressés depuis 100 ans de la
propriété; cela n'est pas notre faute. Que voulez-vous qu'on
fasse de plus? Nous n'arrivons pas ici pour dire, comme dans d'autres cas:
Untel ne veut pas vendre sa propriété. Forcez-le à la
vendre ou donnez-nous le droit d'exproprier. Cela n'est pas du tout ça.
Cela n'a rien à voir avec ça.
M. CHOQUETTE: Parlez-nous donc de l'argument de la confusion des
droits.
M. STEIN: C'est pour le droit de passage. Je dis que Sommer Building
Corporation étant devenue propriétaire de toutes les
propriétés avoisinantes que desservait la ruelle, dont les
propriétaires avaient un droit de passage dans la ruelle. Il y a
confusion parce que le fonds dominant et le fonds servant appartiennent
aujourd'hui au même propriétaire.
M. PAUL: ... sur la même terre.
M. STEIN: C'est dans ce sens qu'il y a confusion pour ce qui est du
droit de passage.
M. CHOQUETTE: II reste la nue-propriété.
M. STEIN: II a le droit de propriété sur le fonds et il
avait la servitude, le droit de passage dans cette ruelle, sur ce fonds.
M. CHOQUETTE: Oui.
M. STEIN: II s'agit uniquement ici, du droit de propriété
sur le fonds. Il n'est plus question du droit de pssage parce qu'il n'y a qu'un
seul propriétaire de tout ce qui entoure. Et de fait...
UNE VOIX: C'est votre conception.
M. STEIN : ... Sommer Building Corporation est en possession de tout ce
bloc de propriétés, y compris la ruelle, et qui paie les
taxes.
M. PAUL: L'avis que vous avez donné est pour prévenir ceux
qui prétendraient avoir des droits de propriété sur cet
immeuble, droits antérieurs à quinze ans au moins, droits qui
n'auraient pas été exercés depuis quinze ans.
M. STEIN : On leur a répété ce que prévoyait
le projet de loi, soit qu'on convertissait le droit de propriété
en des droits d'indemnité et on a dit: Si vous prétendez avoir
des droits, venez et présentez-vous. On ne peut pas faire plus que cela.
C'est après leur avoir donné un avis comme à tout le monde
qu'on allait demander le projet de loi, ii y a des mois de cela.
M. PAUL: Quand avez-vous fait publier votre premier avis?
M. STEIN : Je vais vous le donner.
M. PAUL: Je ne parle pas d'avis récent, ces mois derniers. L'avis
d'information de la présentation de votre projet de loi.
M. STEIN: L'avis est daté du 12 février et il a
été publié à peu près dans ce
temps-là. Il a été publié dans la Gazette
officielle du Québec à compter du 17 février, et dans les
journaux, environ à la même date.
M. PAUL: A la même date.
M. CHOQUETTE: C'est du droit de broche à foin. Est-ce qu'il y a
une prescription acquisitive? Est-ce que c'est une ruelle entretenue par la
ville?
M. STEIN: Non, non. La ville n'a jamais affirmé aucun droit
quelconque, ne l'a pas inscrite, ne l'a pas traitée comme ruelle. Elle
n'est pas inscrite dans son registre des ruelles.
M. CARPENTIER: M. le Président, au sujet de la copie
distribuée, au troisième paragraphe: "Que ces deux lots ont
toutefois été décrits comme ruelle sur un plan de
subdivision de ce cadastre, plan qui a été déposé
le 13 mars 1872". A qui ces plans ont-ils été
déposés? Cela a dû être enregistré quelque
part?
M. STEIN: Oui, au bureau d'enregistrement à Montréal.
M. CARPENTIER: Est-ce que la ville de Montréal a
été...?
M. STEIN: Ce n'est pas la ville; c'est un bureau d'enregistrement.
M. CARPENTIER: Mais ce devait être pour les fins de la ville.
M. STEIN: Non, c'est en vertu de l'article, c'est mentionné sur
le plan d'ailleurs, je l'ai ici, en vertu de l'article 2175 du code civil, plan
de subdivision. Fait et préparé d'après les disposition de
l'article 2175 du code civil, 11 mars 1872.
M. PAUL: Le code civil était en vigueur depuis six ans, à
ce moment-là.
M. STEIN: Indiquant la subdivision du lot 206. Alors, vous avez toutes
les subdivisions et à un endroit, c'est marqué: 206-(9), ruelle
et 206-(ll); le mot "ruelle" n'apparaît pas mais apparemment, cela
faisait partie de la ruelle. C'est tout ce qu'il y a, tout ce qu'on dit dans
les actes, dans les certificats de recherche que nous avons; c'est droit de
passage sur 206-(9), 206-(ll). C'est tout.
M. PAUL: Est-ce que le terrain a été aménagé
depuis 15 ans?
M. STEIN: Depuis 15 ans, comme nous le disons dans notre
préambule, cela sert tout simplement de terrain de stationnement. Cela
fait partie d'une grande propriété. Il y a une partie qui est
construite et, le reste, c'est un terrain de stationnement qui est pavé,
un terrain commercial exploité comme tel. Comme je vous dis, cela fait
partie de la propriété sur laquelle le client paie les taxes
à la ville. Tout le monde la traite comme propriétaire. Il manque
peut-être un peu pour la prescription. Si on avait un titre à la
ruelle disant : Une bonne fois suffirait, on a 15 ans au moins, 30 ans, il
faudrait au moins la possession à titre de propriétaire de la
ruelle comme telle tout ce temps. Peut-être l'avons-nous, peut-être
pas. C'est juste pour supprimer tout doute, mais, en pratique, je suis
convaincu qu'au point de vue de la prescription on a...
LE PRESIDENT (M. Blank): Quand vous parlez de la vente, est-ce que c'est
la vente de la bâtisse et le stationnement ou seulement le
stationnement?
M. STEIN: Tout le bloc.
LE PRESIDENT (M. Blank): Parce qu'il veut construire une autre
bâtisse sur le stationnement?
M. STEIN: C'est une vente d'un peu plus de $1,500,000.
LE PRESIDENT (M. Blank): Mais est-ce qu'il veut construire sur le
stationnement? C'est cela le problème ici?
M. STEIN: Oui. Je pense que l'acheteur a enlevé ce qu'il y a
là et qu'il va construire.
M. CARPENTIER: M. le Président, par qui le stationnement est-il
exploité?
M. STEIN: Par Sommer Building Corporation.
M. CARPENTIER: Par la compagnie.
M. PEARSON: Mais au départ, M. Mathieson avait une
propriété là; cela lui appartenait, cet espace de passage.
Il en a vendu des parties à d'autres.
M. STEIN: Je ne peux pas vous dire si c'était construit mais il a
subdivisé le lot 206 qui comprenait entre autres cette ruelle; il a fait
une ruelle. On ne trouve pas d'acte qui crée la ruelle mais, comme je
vous dis, c'est mentionné dans une série d'actes qu'il a droit de
passage là-dessus et il y a ce plan qui dit "ruelle". C'est tout ce
qu'on trouve.
M. PEARSON: Mais c'était sa propriété à lui.
M. STEIN: Oui.
M. PEARSON: II s'engageait pour des propriétaires
éventuels à leur laisser un passage.
M. STEIN: C'est cela. Cela a été utilisé comme tel
par les propriétaires des différents lots avoisinants.
M. PAUL: Mais toutes les propriétés aujourd'hui ont
été achetées par Sommer Building Corporation.
M. STEIN: C'est cela.
LE PRESIDENT (M. Blank): Les gens ici qui ne connaissent pas le
territoire, c'est le centre de la ville de Montréal; c'est le rue Mayer
et la rue Maisonneuve, juste à l'est de Union; c'est juste en
arrière de l'ancien magasin Henry Morgan.
M. DROLET: C'est dans le comté de Saint-Louis.
LE PRESIDENT (M. Blank): C'est dans le comté de Saint-Louis aussi
à part cela. C'est là qu'il y a toute la construction maintenant
à Montréal, tout le centre, toutes les grandes bâtisses
2020 et 2021 et toute la construction qui se fait dans ce bout, la section
commerciale, c'est très bon à Montréal.
M. PEARSON: Le simple fait qu'il y ait maintenant un seul
propriétaire, cette exigence de droit de passage tombe,
c'est-à-dire que cela reste quand même sa
propriété.
M. STEIN: C'est ce que j'ai expliqué tout à l'heure. Pour
ce qui est du droit de passage, il n'en est plus question.
M. CHOQUETTE: Le fonds appartient encore au nu-propriétaire.
M. PEARSON: Je ne saisis pas.
M. CHOQUETTE: Tout ce que les propriétaires ont fait, ils ont
dit: Nous, on reste propriétaire de cette ruelle mais on donne des
droits de passage à tel et tel lot.
Cela veut dire que les propriétaires de ces lots ont le droit de
se promener. Les propriétaires originaux vont garder la
propriété, le fonds.
M. PEARSON: Mais non, le fonds appartenait à M. Mathieson. C'est
ce qu'il a expliqué tantôt, c'est simplement un droit de
passage.
M. CHOQUETTE: C'est ça que je dis. Les Mathieson ont dit: On
donne des droits de passage aux différents lots avoisinants. On reste
propriétaire du fonds. Ce que M. Stein vient nous proposer, il dit:
Ecoutez, j'ai tous les lots autour, donc le droit de passage ; je suis le seul
détenteur des droits de passage sur ces lots. Mais il nous dit:
Donnez-moi la propriété du fonds par la loi vu que je ne connais
pas les descendants de George Mathieson, Catherine Mathieson avec qui je
pourrais négocier pour avoir la propriété du fonds.
M. PEARSON: Mais ce même fonds qui est la ruelle appartenait quand
même à l'ensemble qui a été vendu.
M. CHOQUETTE: Non, si cela avait été vendu, il n'y aurait
plus de problème.
LE PRESIDENT (M. Blank): La question que M. Pearson demande, je pense
est quand la compagnie a acheté le stationnement. Est-ce que le
stationnement original était la propriété de Mathieson
aussi? C'est ça qu'il veut savoir. Est-ce que le même package
appartient à Mathieson? Il en a vendu une partie et a gardé
l'autre?
M. STEIN: Sommer a acquis en plusieurs parties évidemment sur une
période, je peux vous donner la date, de plusieurs années, les
propriétés en question.
M. PAUL: Est-ce qu'il a fini par acheter le lot au complet?
M. STEIN: Oui, sauf évidemment la ruelle. C'est tout ce qui
manque, on n'a pas de titre au fonds de la ruelle. C'est pour ça qu'on
vient vous trouver. On n'a jamais trouvé personne à qui
s'adresser. Il n'en a jamais été question, personne n'a
affirmé de droit là-dessus.
M. GIASSON: II n'existe aucun titre même si vous remontez dans le
temps?
LE PRESIDENT (M. Blank): Oui...
M. PAUL : II y a un titre mais le propriétaire ou les
propriétaires sont inconnus et introuvables. C'est bien ça, M.
Stein?
M. GIASSON: Cela date de combien d'années, ces derniers
titres?
LE PRESIDENT (M. Blank): 1872.
M. PAUL: 1872 et depuis 15 ans que Sommer l'exploite, il n'a eu de
protestation de personne.
M. STEIN: Nous avons commencé en 1938 à acquérir
les propriétés.
M. PEARSON: Si c'était un nouveau- propriétaire, mais
ça fait 40 ans qu'il est là et, pendant ces 40 années, il
n'a pas eu de revendication quelconque. Le fait qu'il occupait
déjà pendant 40 ans, disons...
M. PAUL: Ce qui me presserait ou me justifierait d'accorder le projet de
loi, de consentir à son adoption, c'est la conversion du droit
réel en droit personnel. Je pense bien que, si les héritiers
revenaient aujourd'hui ou s'il se trouvait quelqu'un qui prétendrait
avoir des droits, il serait bien plus intéressé à avoir un
recours personnel plutôt que d'exercer un prétendu droit
réel. Il faudrait qu'il prouve d'abord...
M. PEARSON: Théoriquement parlant, peut-être. C'est comme
si on découvrait une mine d'or en dessous de la ruelle un de ces jours,
il y en aurait des héritiers mais c'est théorique.
M. CHOQUETTE: Franchement, j'aimerais autant y penser, M. Stein,
jusqu'à demain.
M. STEIN: Est-ce que nous devrons nous présenter ou simplement
attendre?
M. CHOQUETTE : Attendez donc.
M. PAUL: Ce n'est pas nécessaire que vous reveniez, M. Stein; on
comprend parfaitement votre situation.
M. STEIN : Merci.
LE PRESIDENT (M. Blank): Nous ajournons sine die?
M. CHOQUETTE: M. Stein, un légiste me demande ce que vous voulez
dire dans la dernière phrase du paragraphe 1 "et de toutes les
constructions et améliorations qui s'y trouvent"?
M. STEIN: Justement, je pensais au pavage de la ruelle pour qu'il n'y
ait aucun doute. Vous savez, ce n'était pas le terrain pur et
simple.
M. CHOQUETTE: II n'y a pas de construction?
M. STEIN: Non. Je pensais au pavage qu'il peut y avoir. Je ne sais pas.
Il peut y avoir une barrière ou des poteaux. Par surcroît de
précaution, j'ai dit on va mentionner l'amélioration.
M. CHOQUETTE: Alors, on va y penser.
M. STEIN: Je voulais seulement signaler que, dans le premier
alinéa du préambule, il y a une légère erreur en
anglais parce que l'on parle de "subdivision" et il n'a pas été
mentionné auparavant. Il faudrait que ce soit "the Montreal
division".
LE PRESIDENT (M. Blank): Est-ce au premier paragraphe?
M. STEIN : Le premier paragraphe du préambule. "Whereas Sommer
Building... registered at the registry office for the said division". It should
be Montreal instead of "said division". Because "division" has not been
mentionned before.
M. CHOQUETTE: Oui. Sine die.
LE PRESIDENT (M. Blank): L'étude du projet de loi 152 est remise
sine die. Le projet de loi 156, Ivanhoe Corporation.
Projet de loi no 156
M. HEBERT : M. le Président, messieurs, nous avons, à
votre demande, commencé le travail, de relever les noms des
intéressés. Cependant, il faut être en contact avec
l'hôtel de ville. Nous croyons que c'est le meilleur endroit pour obtenir
ces renseignements parce que, suivant le bureau d'enregistrement, il est
évident qu'il y a eu de multiples changements depuis. Alors, nous avons
eu, en fait, d'abord deux jours, parce qu'il y eu trois jours de vacances,
comme vous le savez. Alors, nous faisons la recherche parce qu'elle pourra nous
servir, je vais vous dire tantôt pourquoi. D'abord, si cela était
possible nous regarderions
ensemble le plan de la servitude elle-même. Cette observation
pourrait certainement vous éclairer. J'ai des plans, ici, j'aimerais que
nous les regardions si possible.
M. CHOQUETTE: M. Hébert, on comprend, d'après la situation
actuelle, que vous n'avez pas contacté les quelque 160 personnes...
M. HEBERT: Non, vous savez, on n'avait que deux jours.
M. CHOQUETTE: C'est cela. Alors, je vais vous dire franchement notre
opinion au sujet du bill. H devrait être reporté à
l'automne pour vous donner le temps de contacter ces gens.
M. HEBERT: Ecoutez, je ne voudrais pas vous bousculer, mais quand
même, je dois vous dire les faits tels qu'ils sont. Il s'agit d'un
investissement de $10 à $15 millions. Les négociations sont en
cours avec des gens intéressés, soit de grosses compagnies
spécialisées dans des magasins à rayons dont je ne peux
pas dévoiler les noms. Les négociations doivent aboutir. Les
intéressés ne sont pas au courant des difficultés quant au
titre, et mes clients me disent qu'il est fort possible que le projet ne se
réalise pas s'ils découvrent ces problèmes.
M. CHOQUETTE: Ecoutez, je vais être franc avec vous. Vous savez,
nous entendons souvent ces arguments des constructions et des projets qui ne se
réalisent pas. Ce n'est pas la première fois que l'on nous dit
cela. On sympathise énormément avec les gens qui entreprennent
des aménagements considérables, mais il y a le droit, et
là, on a eu l'occasion de l'expliquer un peu fondamentalement au sujet
du bill de M. Stein. Son cas est encore plus sympathique que le vôtre,
parce que, après tout, c'est une affaire de cent ans.
Vous connaissez les 160 propriétaires. Vous nous dites: Abolissez
le droit de passage, transformez le droit... Vous n'avez même encore
commencé aucune espèce de négociation.
M. HEBERT: Nous avons négocié. C'est pour cela, si vous
voulez prendre mon plan, le principal intéressé qui se trouve en
face du droit de passage, nous l'avons contacté, nous avons eu des
négociations pendant deux ans. Il refuse systématiquement
à moins d'obtenir un montant très important.
M. PAUL: M. Hébert, est-ce que vous allez admettre que c'est son
droit de refuser?
M. HEBERT: Oui, mais à ce moment-ci, ce que vous pouvez faire,
c'est du chantage. Il n'y a pas de doute là-dessus. Si vous regardez le
droit de passage, il n'a aucune utilité, il aboutit même à
une servitude de non-accès de la voirie. L'endroit est
complètement boisé, c'est une forêt. Il n'a jamais
été utilisé, jamais été pavé. Depuis
qu'il a été donné, on a ouvert trois rues.
M. CHOQUETTE : Me Hébert, vous savez, toutes les situations comme
celles où se trouvent M. Stein, dans laquelle vous vous trouvez avec vos
clients dans votre bill, cela fait trop de cas de ce genre que nous avons, je
trouve. Nous n'avons pas de loi générale qui permettrait, disons,
une certaine expropriation de droits particuliers.
Un jour, peut-être que cela devrait être
élaboré. C'est une idée parce que, franchement, on ne
cherche pas à retarder indûment des projets comme le
vôtre.
M. HEBERT: D'accord!
M. CHOQUETTE: Mais ce n'est pas la loi actuelle. Qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise? Franchement, je ne pourrais pas donner suite à
votre projet actuellement. Je ne le pourrais pas.
M. HEBERT: On peut communiquer avec eux, certainement, mais au bout, ce
qu'on veut, c'est les aviser qu'on peut les indemniser, qu'ils pourront avoir
des recours. Le projet de loi y prévoit. Pourquoi ne pas c'est ce
que je peux vous soumettre ici leur faire parvenir, et ceci est beaucoup
plus pratique, une copie du projet de loi à la fin, leur disant:
Messieurs, voici le projet de loi qui a été adopté. Si
vous avez des recours, adressez-vous à la cour Supérieure.
Faites-les valoir. C'est beaucoup plus valable que de leur dire: Vous voulez ou
ne voulez pas.
M. CHOQUETTE: Je comprends mais ce n'est pas la loi actuelle.
M. HEBERT: Maintenant...
M. CHOQUETTE: Dans l'état du droit, actuellement, que
voulez-vous, ils ont le droit et, même s'ils ont des droits, en somme,
qui vous paraissent anodins, on ne peut pas déposséder ces gens
au profit d'intérêts privés, à moins d'avoir des
raisons absolument majeures. C'est pour cela que je ne peux pas donner suite
à votre projet de loi. On ne le rejettera pas, remarquez bien. Ce que
nous allons faire, nous allons le reporter à l'automne et nous allons
vous laisser approcher les différents propriétaires dans
l'intervalle et nous verrons. De mon côté, je vais voir s'il n'y a
pas lieu d'introduire une loi générale pour ce genre de cas.
M. HEBERT: M. le Président, pour l'information de M. Paul, le
dernier avis public a été publié...
M. PAUL: Le 15 mai, je crois.
M. HEBERT: ... le 12 mai dans la Gazette officielle.
M. PAUL: C'est parce que nous lisons la Gazette officielle, mais un peu
rapidement. On garde toujours, vous savez, un souvenir de nos
amis qu'on a rencontrés dans les quelques jours
précédents. C'est pour cela que ça m'a frappé,
Ivanhoe Corporation.
M. HEBERT: Ecoutez, messieurs, nous reviendrons en septembre, mais,
évidemment, nous allons faire notre possible pour les atteindre. Nous
allons envoyer des avis recommandés et toutes ces choses, si vous
voulez. Mais là, votre principe sera exactement le même. Si nous
revenons en septembre et si nous avons approché tous ces gens et qu'ils
ont tous refusés ou qu'ils ont demandé des sommes astronomiques
ou ont refusé de négocier, etc...
M. CHOQUETTE: Bien là, nous jugerons, à ce
moment-là.
M. HEBERT: ... vous serez pris devant la même situation.
M. PEARSON: Mais là ce n'est pas ce qui avait été
demandé.
UNE VOIX: Revenir devant la commission.
M. PEARSON: On demandait un certain nombre de signatures et non pas la
totalité. Supposons qu'il y a, je ne sais pas, cent personnes...
UNE VOIX: 175.
M. PEARSON: ... 175, et là-dessus vous en avez 125 qui sont
d'accord pour vous laisser, en somme, leur droit. La commission dit qu'elle
serait beaucoup plus encline à ignorer les autres. Alors votre bonhomme
qui fait du chantage, lui, serait ignoré dans l'affaire. C'est
simplement ça qu'on avait demandé.
M. HEBERT: C'est assez bon ce que vous dites là, les gens qui
vont consentir ne recevront pas d'indemnités, évidemment, ils
vont accepter. Tandis que là, on les avise et on leur dit: Venez tous si
vous voulez le réclamer.
M. PAUL: Mais s'ils en demandent?
M. HEBERT: Adressez-vous aux tribunaux, on paiera. Est-ce que ce n'est
pas plus large?
M. PAUL: Est-ce que votre cliente va accepter la politique suivante:
S'il y a une indemnité qui est réclamée, on refuse, on ne
la paie pas? Est-ce que votre cliente va tenir sa...
M. HEBERT: Evidemment, les gens vont savoir. En les approchant
actuellement, ils ne sont probablement pas au courant de ce qui s'en vient
là. Dès qu'ils vont recevoir des avis de la corporation que je
représente, il est évident que les montants vont commencer
à bouger. Je n'ai pas besoin de...
M. PAUL: Me Hébert, à ce moment...
LE PRESIDENT (M. Blank): J'ai une suggestion. Une des raisons pour
lesquelles le ministre ne veut pas l'accorder, c'est qu'il veut savoir si
vraiment ces gens ont une objection à ça. S'il y a une objection,
quelle est-elle? Si on peut leur envoyer à chacun une copie de ce projet
de loi par courrier recommandé avec une lettre avisant que, s'il y a des
plaintes et s'ils veulent faire des représentations, qu'ils
écrivent à la commission de la justice, ici à
Québec, et on saura s'ils ont des plaintes ou non. Si chacun est
avisé et qu'il reçoit copie du projet de loi, on verra où
l'on va. Si vous commencez des négociations, comme vous dites, vous avez
toutes sortes de négociations, vous reviendrez ici sans ces personnes:
Nous disons telle et telle chose. Si on donne directement la chance à
ces gens, car les avis dans la Gazette officielle et dans le Devoir, cela ne
vaut pas grand-chose. Les gens ne comprennent pas. Mais si vous envoyez le
projet de loi avec un avis, en leur disant: Faites vos représentations,
si vous en avez à faire, faites-les nous ou à la commission de la
justice à Québec, par écrit ou personnellement. Je pense
que cela va nous aider.
M. HEBERT: De toute façon, on fera les approches
nécessaires. On va tenter de les atteindre parce que, suivant nos
premiers relevés, il y en a au moins 50 p.c. qui sont en dehors du pays
parce qu'il y a des terres qui sont concernées là-dedans. On va
essayer de les atteindre quand même et on vous fera rapport en septembre
ou en octobre.
M. CHOQUETTE: Très bien. M. PAUL: Bonne chance.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le projet de loi est remis sine die.
M. CHOQUETTE: Pas par esprit négatif, vous comprenez; ce n'est
pas parce qu'on veut...
M. HEBERT: Mais, moi, M. le ministre, je le présentais dans un
esprit positif...
M. CHOQUETTE: Je sais.
M. HEBERT: ... dans le sens suivant, les aviser comme cela et leur dire:
Vous avez peut-être un droit. On leur dit, au contraire... J'avais un
amendement qui disait: On leur envoie même une copie du bill par lettre
recommandée, leur disant que s'ils ont des droits de s'adresser au
tribunal compétent. Je crois que leur envoyer cela, essayer de leur
faire comprendre l'affaire est plus valable que de passer un bill. La plupart
des gens ne diront rien.
J'aimerais mieux qu'ils s'adressent à la cour et on les paiera.
Mais la cour sera là pour évaluer exactement leurs droits.
Personnellement, si vous regardez les plans, vous voyez très bien qu'il
n'y a aucun droit pour ces personnes.
M. PAUL: Me Hébert, vu que vous vous êtes
présenté ici, avec un esprit positif, nous autres, ce matin, nous
avons siégé avec un esprit protectionniste...
M. HEBERT: Très positif.
M. PAUL: ... très protectionniste.
M. HEBERT: On ne dit pas que vous avez un esprit négatif, mais il
y a un investissement de $15 millions quand même qui est à
considérer, qui va être retardé. C'est évident. Il
va peut-être ne jamais se réaliser.
M. TETRAULT: Le même attrait va avoir lieu dans trois mois, pour
les $15 millions.
M. HEBERT: Pardon?
M. TETRAULT: Le même attrait pour l'investisseur de $15 millions
va avoir lieu quand même dans trois mois.
M. HEBERT: C'est parce que, sur la rive sud de Montréal, il n'y a
pas beaucoup d'endroits où on peut investir comme ceci. Il est
évident que, si les titres ne sont jamais clarifiés, ces gens ne
seront pas intéressés à engager des capitaux. C'est
évident. Ils vont s'en aller ailleurs. On va être obligé de
leur dire: Peut-être qu'en septembre ce sera clarifié. Il est
évident que cela ne fonctionnera pas.
LE PRESIDENT (M. Blank): Avant l'ajournement, je fais les changements.
M. Giasson remplace M. Bacon. M. Caron remplace M. Cournoyer. M. Carpentier
remplace M. Hardy. M. Faucher remplace M. Springate. Moi, je ne parle pas de
bacon.
M. PAUL: Là, vous avez dit... bacon. Quel député
s'appelle bacon?
LE PRESIDENT (M. Blank): Le gars... UNE VOIX: Le gros et grand.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le gros et grand. M. Pearson remplace M.
Vézina.
La commission ajourne ses travaux sine die.
M. CHOQUETTE: Pour le bill de M. Stein, la Sommer Building Corporation,
on va y penser aujourd'hui. S'il y a lieu, on fera une réunion rapide.
Encore un argument.
LE PRESIDENT (M. Blank): Encore. (Suspension de la séance
à 11 h 45)
Reprise de la séance à 17 h 50
M. BLANK (président de la cqmmission permanente de la justice): A
l'ordre, messieurs!
En ce qui concerne les membres de la commission, ce sont les mêmes
changements que ce matin.
Projet de loi no 152 (suite)
M. CHOQUETTE: Relativement au bill 152, je suggère qu'il soit
reporté à l'automne tout comme nous l'avons fait ce matin
concernant Ivanhoe Corporation.
M.PAUL: M. le Président, ce matin je le disais et je le
répète, si j'avais les mêmes responsabilités, si
j'occupais le poste qu'occupe le ministre de la Justice, avec les mêmes
responsabilités, je n'aurais que la même attitude et la même
prudence que lui. Il y a toujours le danger de créer des
précédents qui nous seront évoqués ici, si nous ne
prenons pas toutes les précautions nécessaires, si nous
n'imposons pas la meilleure preuve possible pour éviter de léser,
possiblement, les droits de personnes qui semblent être inconnues pour le
moment. Dans les circonstances, je trouve bien logique la suggestion du
ministre et je l'accepte personnellement.
LE PRESIDENT (M. Blank): Le bill 152 est remis sine die. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 51)