Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente des institutions
financières
compagnies et coopératives
Etude des crédits
du ministère des Institutions
financières.
Compagnies et Coopératives
Séance du mercredi 30 avril 1975
(Dix heures dix minutes)
M. Séguin (président de la commission permanente des
Institutions financières, compagnies et coopératives): A
l'ordre, messieurs!
Les membres de la commission, pour ce matin, sont MM. Caron (Verdun),
Beauregard (Gouin), Bel-lemare (Johnson), Bonnier (Taschereau), Burns
(Maisonneuve), Chagnon (Lévis), Harvey (Charlesbourg), Harvey (Dubuc),
Léger (Lafontaine), Marchand (Laurier), Picotte (Maskinongé), Roy
(Beauce-Sud), Tetley (Notre-Dame-de-Grâce), Tremblay (Iberville). Le
même rapporteur que nous avions à la séance
précédente.
Nous étions rend us à l'élément 1 du
programme 3.
Le député de Beauce-Sud.
Demande de rétractation
M. Roy: M. le Président, avant d'aborder
l'élément 1, je voudrais me référer aux
dispositions de notre règlement, article 49, paragraphe 2, pour revenir
sur des choses qui ont été dites à la commission
parlementaire.
Il s'agit d'une chose qui a été dite à la
commission parlementaire. Je ne l'ai pas entendue au moment où elle a
été prononcée; c'est en vérifiant la transcription
du journal des Débats que je me suis rendu compte que c'était
inscrit. Je fais référence au ruban R/103-C/IF, page 2.
Alors, voici ce qui est dit. Je parlais des caisses
d'établissement. Au niveau des caisses d'établissement en tout
cas, on leur a interdit d'en fonder d'autres. Quand on est arrivé dans
d'autres domaines et qu'on a interdit de fonder dans d'autres secteurs...
Le Président (M. Séguin): Un instant, un instant.
Je ne veux pas vous interrompre. Vous m'avez dit l'article 49, paragraphe
2.
M. Roy: L'article 49, paragraphe 2.
Le Président (M. Séguin): Paragraphe 2: "Un
député peut toujours soulever une question de
privilège...
M. Roy: Oui. "... à l'Assemblée
immédiatement après qu'ont été prononcées
les paroles...
Le Président (M. Séguin): Disons tout
simplement...
M. Roy:... ou que se sont déroulés les
événements qui y donnent lieu".
Le Président (M. Séguin): .. qu'il n'y a pas de
question de privilège. Vous avez la parole. Continuez.
M. Roy: Je vous remercie, M. le Président. Voici ce qui a
été dit ici:
M. Harvey (Charlesbourg): ...mettre de l'ordre
là-dedans.
M. Roy: Mettre de l'ordre... Vous savez, on a un supersavant ici.
Je me demande comment cela se fait qu'il n'a pas eu une bourse, lui, pour faire
une étude particulière pour tâcher..."
Voici ce que dit M. Harvey (Charlesbourg): "Vous n'êtes pas un
exemple quand vous parlez de votre mouvement coopératif, vous l'avez
amenée à la faillite, votre coopérative".
M. le Président, vous comprendrez que je ne peux absolument pas
laisser passer une telle déclaration sans intervenir et sans qu'elle
soit corrigée. C'est pourquoi je demande au député de
Charlesbourg je pense qu'il a assez de gentilhommerie pour le faire
de retirer les propos qu'il a tenus pour que justice soit faite. En
l'occurrence, il s'agit de la Caisse d'établissement de La
Chaudière. Quand on parle de ma coopérative, ce n'était
pas ma coopérative, parce qu'une coopérative, ce n'est pas la
propriété d'une personne. J'ai apporté ici, si on veut
bien les distribuer à tous les membres de la commission parlementaire,
des bilans de la Caisse d'établissement de La Chaudière, pour
bien démontrer que cette institution est loin d'être en faillite,
mais que c'est la plus grosse institution coopérative du genre au
Québec, non seulement au niveau des caisses d'établissement, mais
des caisses d'investissement régional. On peut inclure toutes les
caisses d'entraide économique avec la caisse d'établissement et
la caisse d'établissement se situe, de loin, au premier rang, puisque
son actif, au 31 décembre 1974, était de $14,294,262; un an
auparavant, il était de $11,916,000. Alors, M. le
Président...
M. Tetley: Est-ce que je peux vous poser une question? Il y a des
caisses populaires qui sont plus grandes, peut-être. Je ne mets pas en
doute la question de la faillite, qui ne m'intéresse point.
M. Roy: Non. Vous ne pouvez la mettre en doute.
M. Tetley: Est-ce qu'il y a des...
M. Roy: Je n'ai pas parlé de caisses populaires. J'ai
parlé d'institutions du genre...
M. Tetley: Ah!
M. Roy:... parce qu'on peut comparer les caisses
d'établissement en quelque sorte. Ce sont des caisses régionales
qui oeuvrent dans des secteurs particuliers, sur des bases de comté, sur
des bases de région, alors que les caisses d'entraide économique,
qui se rapprochent un peu des caisses d'établissement, oeuvrent, elles
sur une base de comté.
Je dis qu'au niveau de ce genre d'institution la
Caisse d'établissement de La Chaudière est de loin au
premier rang. Autrement dit, il n'y a pas une autre caisse
d'établissement, ni caisse d'entraide économique qui a un actif
plus élevé. C'est pourquoi je pense que mon collègue de
Charlesbourg a certainement dit une phrase qui a dépassé sa
pensée. Je lui demanderais, M. le Président, sans que ce soit
nécessaire de faire un débat en commission parlementaire, de
corriger les propos qu'il a tenus.
M. Harvey (Charlesbourg): Bon. Votre plaidoyer a
été éloquent. Je pense que vous avez rétabli les
faits; alors on devrait commencer à étudier les
crédits.
M. Roy: Non. Je veux que le député de Charlesbourg
dise tout simplement qu'il retire les propos qu'il a tenus. Ce sont les mots
que je veux qu'il prononce: Je retire les propos que j'ai tenus. On a le droit,
M. le Président, en vertu de notre règlement, de demander
à un collègue de se rétracter.
Le Président (M. Séguin): A l'intérieur des
études des estimations...
M. Roy: Un instant.
Le Président (M. Séguin):... c'est un peu... On est
déjà rendu sur un autre terrain.
M. Roy: Nous sommes soumis...
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Roy: ... aux mêmes règles de la Chambre.
Le Président (M. Séguin): Bon. Il faut qu'une
question comme celle que vous soulevez là soit apportée beaucoup
plus tôt que vous ne l'avez fait. C'est-à-dire que c'est il y a
quinze jours...
M. Roy: M. le Président...
M. Harvey (Charlesbourg): Si vous me permettez...
Le Président (M. Séguin): Si c'est quelque chose
qui s'est passé en Chambre, cela devrait être réglé
en Chambre.
M. Roy:... il ne s'agit pas d'une chose qui s'est passée
en Chambre, il s'agit d'une chose qui s'est passée durant les derniers
moments de la dernière commission parlementaire.
Le Président (M. Séguin): II y a quinze jours.
M. Roy: Oui. Durant les derniers moments de la dernière
séance de la commission parlementaire.
Le Président (M. Séguin): Oui.
M. Roy: Alors, nous reprenons, ce matin, les travaux à la
suite de l'ajournement qui a été annoncé.
Le Président (M. Séguin) : Si tous les
députés se mettaient à relever...
M. Roy: Alors, il s'agit...
Le Président (M. Séguin):... le journal des
Débats quinze jours d'avance...
M. Roy: M. le Président, il ne s'agit pas, je regrette, de
relever le journal des Débats. Il s'agit d'une affirmation
mensongère, une déclaration malheureuse qui a été
faite par un collègue. Je lui demande tout simplement de retirer ses
propos.
Le Président (M. Séguin): Bon. Bien...
M. Roy: Nous avons le droit de le faire. Je ne voudrais pas
être obligé de faire une motion en Chambre à ce sujet. Mais
je ne peux pas laisser...
Le Président (M. Séguin): La motion...
M.Roy:... parce que la justice et la vérité ont des
droits.
Le Président (M. Séguin):... ne sera pas
reçue en Chambre.
M. Léger: M. le Président, est-ce que...
Le Président (M. Séguin): Un instant s'il vous
plaît. Juste un mot. On va conclure tout desuite.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, en vertu du
même règlement, l'article 49, paragraphe 2, il n'y a pas de
question de privilège qui peut être soulevée en
commission...
Le Président (M. Séguin): Non, non.
M. Harvey (Charlesbourg): ... parlementaire. Alors,
évidemment, le député de Beauce-Sud a rétabli les
faits, chose qui lui est permise par le règlements. La lumière
ayant été faite là-dessus, je n'ai pas, personnellement,
à insister davantage, ni à qualifier non plus l'incident. Je
pense qu'on peut continuer à travailler ensemble...
Le Président (M. Séguin): Eh! Je ne voudrais pas en
arrivera une impasse. Est-ce que, oui ou non, vous reconnaissez le
bien-fondé de ce qu'a avancé le député de
Beauce-Sud?
M. Harvey (Charlesbourg): Certainement.
Le Président (M. Séguin): Certainement. Alors,
disons que l'incident est clos pour le moment et nous continuons.
Nouvelles caisses
M, Tetley: M. le Président, à la fin de notre
étude, il y a deux semaines, le député de Beauce-Sud m'a
posé une question ou un député m'a posé une
question au sujet des caisses et des nouvelles caisses.
Je me suis trompé. Je voudrais noter que nous avons établi
six nouvelles caisses d'entraide économique, deux nouvelles caisses
Desjardins de Montréal et trois nouvelles caisses populaires
Desjardins.
M. Roy: Six nouvelles caisses d'entraide économique et
trois nouvelles caisses d'établissement. Autrement dit, le
ministère...
M. Tetley: Non, non, pas d'établissement, des caisses
populaires Desjardins etdeux caisses populaires Desjardins de
Montréal.
M. Roy: Maintenant, au niveau des caisses d'établissement,
il n'y a pas eu...
M. Tetley: Non.
M. Roy: ...d'accord de donné?
M. Tetley: Non.
M. Roy: Est-ce que le ministre a l'intention de donner son accord
au cours de l'année?
M. Tetley: II y avait une demande et c'est en effet aux caisses
d'établissement que je me référais. Mais le journal des
Débats était assez vague.
La demande n'était pas retirée mais nous avons posé
certaines questions et la Régie de l'assurance-dépôts a
posé certaines questions. Nous n'avons pas reçu les
réponses de cette caisse d'établissement qui veut ouvrir ses
portes.
M. Roy: Autrement dit, il n'y a pas eu refus, le dossier est
encore à l'étude.
M. Tetley: C'est ça.
M. Roy: Maintenant, est-ce qu'on pourrait nous dire à quel
endroit les nouvelles caisses d'entraide seront fondées?
M. Tetley: Les caisses d'entraide, en fait, il y a, disons,
certaines promesses au sujet des liquidités. Elles ont refait ces
promesses l'an dernier. Leur année financière se termine le 31
mai 1975.
A ce moment ou un peu après la fin de leur année
financière, nous aurons les faits nécessaires afin de juger le
bien-fondé de leur demande de s'assurer par
l'assurance-dépôts parce que leurs parts sociales ne sont pas,
à l'heure actuelle, assurées à la Régie
d'assurance-dépôts.
De plus, nous aurons une idée s'il faut aussi augmenter le nombre
de caisses d'entraide économique à l'avenir. Mais nous attendons
la fin de l'année et nous voulons être certains qu'el les ont
rempli toutes les exigences.
M. Roy: Est-ce que le ministre peut nous dire à quel
endroit précis ces caisses d'entraide économique seront
fondées, car vous avez parlé de six nouvelles caisses?
M. Tetley: A quel endroit?
M. Roy: A quel endroit, oui.
M. Tetley: Val-d'Or, Berthier, Maskinongé, Amos,
Témiscamingue. Pour la sixième, j'aurai ce renseignement plus
tard. Mes conseillers ne l'ont pas non plus.
M. Roy: Est-ce qu'il y a des démarches faites par les
caisses d'entraide en vue de fonder deux caisses, une dans Beauce-Nord et une
dans Beauce-Sud?
M. Tetley: Non.
M. Roy: II n'y a pas eu de demande faite?
M. Tetley: Pas présentement.
M. Roy: Aucune demande faite pour ça.
M. Tetley: Non.
M. Roy: Et les caisses d'entraide sont toujours soumises au
ministère pourobtenir une permission du ministère avant de
procéder.
M. Tetley : Oh oui ! Et aussi, à l'heure actuelle, de par
la Régie de l'assurance-dépôts, il y a la question de
solvabilité, de liquidité et de fonds pour les mauvaises
créances, ainsi que certaines autres exigences.
M. Roy: Remarquez bien que je n'apporte pas d'objection à
ce moment-ci, ce sont des demandes d'information que je formule...
M. Tetley: Parfait.
M. Roy:... de façon que nous puissions savoir à
quoi nous en tenir au juste. Je sais, pour en avoir entendu parler depuis un
certain temps, qu'au niveau des comtés de Beauce-Nord et Beauce-Sud, il
est fortement question d'organiser des caisses d'entraide. Je voulais savoir si
des démarches avaient été tentées auprès du
ministère à ce sujet.
M. Tetley: Aucune démarche à ma connaissance, ni
à la connaissance de mes conseillers.
M. Léger: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Lafontaine.
M. Léger: En ce qui a trait au programme 3,
élément 1, j'avais fini, à la dernière
séance, maison ne l'avait pas adopté, or je pense que le
député de Beauce n'avait pas terminé; donc, en ce qui me
concerne, l'élément 1 peut être adopté, à
moins qu'il y ait d'autres questions.
Le Président (M. Séguin): Elément 1.
Adopté. Elément 2.
Compagnies de fiducie
M. Léger: A l'élément 2, je voudrais poser
une
question au ministre. La loi des banques va être
révisée probablement en 1977, je pense que cela a lieu tous les
dix ans. Quelle est la position du gouvernement provincial face aux pressions
effectuées présentement par les banques à charte pour
s'approprier des pouvoirs en matière de fiducie? Est-ce que le
gouvernement va protéger les compagnies de fiducie qui sont
québécoises, entre autres?
M. Tetley: Je crois que la question du député de
Lafontaine est très importante. Il faut protéger au Québec
et dans les neuf autres provinces les droits des compagnies de fiducie, surtout
les compagnies à charte provinciale, parce qu'en vertu de notre
constitution, les droits civils et les contrats sont de juridiction
provinciale. Certaines personnes croient aujourd'hui qu'une compagnie de
fiducie à charte fédérale est illégale, sauf que
ces compagnies existent depuis si longtemps que c'est difficile maintenant, de
soulever la question.
Certains croient qu'une compagnie d'assurance à charte
fédérale est anticonstitutionnelle, sauf après tant
d'années et tant d'assurés. C'est difficile de renverser, "to
overturn the apple-cart", comme on dit en anglais.
Mais, ceci dit, nous avons un devoir, sinon un double devoir, de voir
que les compagnies à charte provinciale ne soient pas
handicapées, aient plutôt plus de pouvoirs peut-être que les
compagnies à charte fédérale. Hier soir, j'ai
rencontré l'association des compagnies de fiducie de Québec, ici
au Parlement. Il y avait dix-sept représentants de dix-sept compagnies
dont plusieurs sont des compagnies à charte fédérale ou
ontariennes, mais avec un permis ou une licence ou un droit d'agir au
Québec.
Et nous avons discuté exactement de cette question de
l'ingérance des banques et aussi de l'ingérance des compagnies
d'assurance qui peut être même plus dangereuse. Nous avons
déjà fait des revendications et envoyé des "position
papers" et des documents importants au fédéral, au sujet de la
position des compagnies à charte provinciale, soit d'assurance, soit de
fiducie.
Je visiterai Ottawa, très bientôt, aussitôt,
j'espère, que les crédits seront adoptés, que je pourrai
me libérer, afin de discuter exactement de cette question avec le
ministre Turner qui s'occupe des banques et aussi des compagnies d'assurance et
avec le ministre André Ouellet qui s'occupe d'autres domaines qui nous
intéressent et qui veut s'ingérer dans nos activités
immobilières, par exemple, où il y a un autre domaine où
le fédéral veut prendre le contrôle pour des raisons que je
ne connais pas, parce que je me demande comment...
M. Léger: ...veut s'ingérer...
M. Tetley: Non, peut-être parce qu'il veut créer des
empires plutôt que d'aider au consommateur ou aider à
l'épanouissement du Québec.
M. Léger: Mais c'est dans l'objectif... De toute
façon, le ministre sait fort bien que c'est dans l'objectif de n'importe
quel ministère du gouvernement fédéral d'être
centralisateur tôt ou tard. C'est pour cela que le gouvernement
provincial doit être très vigilant, parce que, dans tous les
domaines, tous les prétextes sont bons pour que le fédéral
s'ingère et essaie d'avoir un contrôle et un empire pour faire,
"coast to coast", une sorte de tabula rasa pour que tout le monde ait la
même façon de fonctionner, sous prétexte que cela peut
avoir des avantages. Mais le gouvernement provincial doit être
très vigilant et je félicite le ministre qui a, quand même,
cette préoccupation, celle de conserver, du moins en gros, ce qui est de
prérogative provinciale. Je vais lui poser une deuxième question
pour vérifier avec lui jusqu'à quel point il est au courant de ce
qui se passe dans la province de Québec.
Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a les statistiques du
comportement des compagnies de fiducie dans les investissements au
Québec? Les investissements au Québec, est-ce que vous avez des
statistiques touchant les compagnies de fiducie, comparativement,
peut-être, aux autres compagnies ou aux autres institutions
financières qui oeuvrent au Québec? Leurs investissements au
Québec?
M. Tetley: Nous en avons, mais je n'en ai pas ici. Apparemment,
nous en avons, certaines statistiques de leurs investissements. N'oubliez pas
que Québec est un peu fortuné parce que nous avons deux
très grandes compagnies de fiducie ici, le Trust Royal, la plus grande
au Canada, qui a son siège social à Montréal, et la
compagnie Trust Montréal, qui vient de changer son nom, incidemment.
Nous avons un certain avantage, en comparaison avec d'autres provinces.
M. Léger: Est-ce que le ministre pourrait déposer
le résultat en chiffres de leurs investissements, de leurs profits et de
leur fonctionnement au Québec?
M. Tetley: Je vais, entre cette session et la prochaine, trouver
les chiffres que nous avons et je les déposerai.
M. Léger: Vous voulez dire celle d'aujourd'hui et celle
peut-être de demain, vous ne voulez pas dire d'ici à
l'automne?
M.Tetley: Non, non, non, je parledurant l'heure du lunch...
M. Léger: D'accord.
M. Tetley: ... du déjeuner, nous allons essayer de trouver
les chiffres demandés. Un de mes conseillers m'a dit qu'il a certains
chiffres en main. Je n'ai aucune objection.
M. Léger: Je voudrais en profiter pour demander au
ministre de faire peut-être un dépôt général
du comportement des investissements au Québec des institutions
financières, dans le domaine des compagnies d'assurance, des compagnies
de fiducie, etc., pour voir le jeu des investissements, parce que le ministre a
même déjà affirmé que plus de $1 milliard
étaient exportés en primes d'assurance.
M. Tetley: Non, je dois vous corriger; je vous ai
déjà corrigé la semaine dernière ou il y a deux
semaines et je dois vous corriger encore cette semaine, je n'ai pas dit cela.
C'était erroné...
M. Léger: Le titre du journal est donc faux!
M. Tetley: ... je n'ai pas ces chiffres et je me demande si j'ai
les chiffres des cornpagnies de fiducie; je ne sais pas exactement ce que nous
avons de leurs investissements, je serais très surpris de tout avoir
cela, mais un de mes conseillers m'a dit qu'il y a certains chiffres, mais il
est très difficile d'avoir tous ces chiffres des compagnies d'assurance,
des compagnies de fiducie, des compagnie de finance, etc., c'est très
difficile, et nous n'en avons pas pour les compagnies d'assurance. J'ai
déjà répondu à cette question il y a deux
semaines.
M. Léger: Disons donc que le ministre me dit qu'il
aété mal cité, d'ailleurs c'est un titre, et ce n'est
jamais le journaliste q ui met le titre ou très rarement. Le titre
était cela, mais le ministre me dit que ce n'est pas le cas. Mais,
à l'intérieur de l'article, on disait que M. Tetley avait
laissé savoir que ses fonctionnaires avaient terminé la collecte
des données financières en regard de la ventilation du
portefeuille de placements de ces compagnies.
Alors, ce sont ces chiffres-là qu'il serait important de
savoir.
M. Tetley: Pour certaines compagnies comme les compagnies
d'assurance-vie, nous avons certains chiffres assez vagues, mais ils sont si
vagues que ces chiffres n'ont aucune valeur. C'est pourquoi nous avons
adopté la loi no 7 qui nous donne droit de trouver de véritables
ou de meilleurs chiffres.
M. Léger: Vous avez déjà dit que les
compagnies d'assurance-vie se comportaient bien. Vous avez des chiffres pour
dire cela?
M. Tetley: Oui, elles semblent se comporter très bien
suivant leurs chiffres, mais il est très difficile de savoir si une
obligation du Canada est un investissement au Québec, au
Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan, ou ailleurs. Leur système ordinaire
est de dire qu'un pourcentage est au Québec, un pourcentage dans les
autres provinces. Même chose pour l'achat des parts du Canadien
Pacifique.
Est-ce un investissement tout simplement à Montréal, parce
que le siège social est à Montréal, ou est-ce plutôt
un investissement par tout le Canada, parce que le chemin de fer se trouve dans
tout le Canada, etc. etc.? Donc, je n'ai pas ces chiffres, mais je vais
vérifier les chiffres que j'ai au sujet des compagnies de fiducie et, si
possible, je déposerai ces chiffres.
M. Léger: M. le Président, c'est un sujet tellement
important que je vais vous donner certaines statistiques pour montrer au
ministre jusqu'à quel point il y a un danger s'il n'y a pas une
vigilance accrue, une législation accrue venant du ministère des
Institutions financières.
Les derniers chiffres de l'an passé parlaient justement de la
comparaison entre les compagnies de fiducie, c'est-à-dire les fiducies
ou les fidéicommis qui avaient une charte provinciale; ils indiquaient
quel était leur comportement dans l'investissement, comparativement
à d'autres compagnies dans le domaine de la fiducie qui ont des chartes
d'autres provinces ou du Canada et qui font affaires au Québec. M. le
Président, je pense que c'est extrêmement important de remarquer
qu'au départ, les compagnies de fiducie...
M. Tetley: Vous citez quelles sources?
M. Léger: Ce sont les statistiques du Bureau de la
statistique du Québec et les compagnies de fiducie qui ne font affaires
qu'au Québec comme telles, c'est-à-dire qui recueillent leurs
revenus du Québec, 57% de leurs revenus étaient investis au
Québec, soit dans le domaine public entre autres, soit le gouvernement
du Québec, les municipalités, les commissions de transport,
Hydro-Québec, etc., 57%, mais cela n'équivalait en chiffres
absolus qu'à $77 millions, ce qui était quand même
très peu quand on comparera avec les autres, 57% parce qu'elles
opéraient au Québec et elles investissaient 57% au Québec
et dans le non q uébécois, mais dans le domaine public, 9%, ce
qui était $10 à $12 millions, mais dans le domaine canadien 4%,
ce qui équivalait à $5 millions.
Cela voulait dire, que dans l'ensemble, dans le domaine public, cela
faisait un grand total de 71% de leurs placements qui étaient dans le
domaine public, soit québécois, soit non québécois,
soit le gouvernement du Canada et dans le domaine privé, elles
n'investissaient que 28%, soit $38 millions. Cela, c'est le comportement des
sociétés, des compagnies de fiducie qui fonctionnaient au
Québec.
Donc, elles y investissaient la majorités de leurs avoirs, soit
au Québec à 57%, soit dans le non québécois, au
Canada, dans le domaine public 9%, soit canadien 4%. Si on...
M. Tetley: Un instant, vous avez dit des compagnies qui font
affaires au Québec. Il y a trois sortes de compagnies de fiducie qui
font affaires au Québec. Il y a les compagnies à charte
québécoise, les compagnies à charte fédérale
et les compagnies à charte d'autres provinces.
M. Léger: Làj'ai parlé des compagnies
à charte provinciale.
M. Tetley: Là ce sont les compagnies à charte
provinciale.
M. Léger: C'est cela, alors vous voyez leur comportement,
57% dans le domaine public au Québec, 9% dans le domaine public non
québécois et 4% au gouvernement du Canada qui faisaient un grand
total de 71% dans le domaine public et 28% dans le domaine privé. Si on
regarde maintenant les compagnies qui font affaires au Québec, mais
aussi dans les autres provinces, c'est-à-dire soit charte
fédérale, ou soit charte des autres provinces, elles
investissent la majorité de leurs revenus, c'est-à-dire 51% dans
le domaine privé au départ, au Canada, et elles investissent dans
le domaine public pour le Canada, le gouvernement canadien, 24%, elles
investissent dans le non-québécois 17% et elles investissent
uniquement dans le domaine québécois, M. le Président,
5%.
Alors, c'est là des gens qui...
M. Tetley: 5% de quoi?
M. Léger: 5% de tous leurs investissements.
M. Tetley: Mais quel pourcentage de leurs affaires sont au
Québec?
M. Léger: Bien c'est cela, M. le Président,
normalement, en regardant la quantité de population et de choses
possibles, elles ont récupéré au Québec, une partie
équivalente à peu près à ce qu'il y a de
population. Cela se divise à peu près dans le même sens,
mais quand on est rendu à 5%, ce qui veut dire... puis là les 5%
cela vaut $62 millions au Québec et pour le non-québécois,
$213 millions sont investis en dehors du Québec dans d'autres provinces
et $296 millions sont investis dans le gouvernement canadien et $615 millions
dans le domaine privé canadien, non québécois.
Alors, c'est un indice, M. le Président, du comportement et du
danger de nos capitaux québécois, qui sont entre les mains de
ceux qui n'ont pas une charte provinciale et qui ont un comportement qui n'est
pas dans l'intérêt du Québec et c'est là que je dis
que le ministre a une responsabilité très lourde de voir...
là j'ai donné un indice uniquement au niveau des compagnies de
fiducie.
Si on ajoute le même comportement, c'est pour cela que je demande
au ministre des chiffres, des compagnies, des banques, des compagnies
d'assurance, des différents trusts par tout le Canada, pour vous nommer
des noms comme la compagnie Trust Royal, Canada Trust, Guaranty Trust, Canada
Permanent and Trust, National Trust, Trust Général du Canada,
Metropolitain Trust, Crown Trust, toutes ces grosses compagnies, si elles ont
un comportement comme je viens de l'indiquer, ou seulement 5% d'un
investissement est au Québec et qu'il y a 51% dans le domaine
privé et qui est en dehors du Québec, M. le Président, on
est à même de se demander si on n'est pas en train de se faire
jouer, parce qu'on n'a pas su mettre une législation obligeant ces
compagnies à investir au Québec, au moins la même
proportion et là le ministre m'a déjà demandé,
donnez-moi des suggestions, l'Opposition. Je vais vous en donner, M. le
Président. Vous ne voulez pas ma suggestion.
M. Tetley: Laissez-moi vous répondre. Je crois que votre
suggestion est bonne, de vérifier les investissements au Québec,
les institutions et pas simplement les compagnies de fiducie.
Je suis informé et je crois et je vais vérifier
autant que possible que les 5% dont vous venez de parler,
c'est-à-dire 5% par les compagnies à charte, extraprovinciales ou
à charte fédérale, un chiffre valable, parce qu'elles
n'ont pas que 5% de leur chiffre d'affaires ou ne reçoivent que 5% de
leur dépôt du Québec.
M. Léger: C'est une façon...
M. Tetley: Mais je suis informé par le chef du service,
qui vient de me dire cela, sans chiffres à la main. S'il a les chiffres,
on les verra, mais c'est une première chose.
Deuxième chose, il y a un drôle de problème.
Quelquefois, le Québec ou une autre province est mieux
protégé, concernant ces investissements par une compagnie
étrangère ou une compagnie extraprovinciale, parce qu'une
compagnie provinciale reçoit presque entièrement ses
dépôts ou ses chiffres d'affaires, ici, au Québec.
Mais cette compagnie a une responsabilité d'investir ses
dépôts, disons $l million, dans des investissements qui sont sains
et saufs. Cette compagnie ne peut pas tout mettre dans une seule région,
c'est-à-dire le Québec. Cette compagnie est donc obligée
de mettre peut-être 40% ailleurs, ce qui est pas mal votre chiffre, soit
57%.
M. Léger: 51% dans le privé, 24% canadien et 17%
dans le Québec, à part cela.
M. Tetley: II est obligé d'investir un pourcentage
important ailleurs. Un exemple, c'est la Caisse de dépôt qui ne
reçoit que ses argents des Québécois, gagnés au
Québec. Mais la Caisse de dépôt, je suis certain et
les chiffres ne sont pas publics a un pourcentage élevé de
ses investissements ailleurs, parce qu'il faut une couche étendue pour
ces investissements.
Une compagnie d'assurance comme les Lloyds qui a un chiffre d'affaires
important dans tout le monde, ou une compagnie de fiducie, qui fait affaires
par tout le Canada et le monde, peut investir un peu en Colombie-Britannique,
un peu à Hong Kong, un peu au Québec, même à un
pourcentage juste et égal.
Si, par exemple, leTrust Royal, qui a des affaires par tout le monde,
pas tout simplement par tout le Québec, a un chiffre d'affaires de 15%
au Québec, peut investir tous les 15% au Québec. Mais une
compagnie de fiducie québécoise, qui a toutes ses affaires au
Québec, ne peut pas investir tout au Québec.
C'est une deuxième réponse à votre question. Je
crois qu'on verra que les compagnies à charte fédérale ont
un chiffre d'affaires plus élevé au Québec que les
compagnies à charte québécoise.
M. Léger: Jusqu'à maintenant, le ministre ne me
satisfait pas du tout par ses réponses. Je trouve qu'il est absolument
impensable et même impossible qu'un ministère responsable des
Institutions financières n'ait pas, dans son ministère, les
chiffres du comportement des compagnies, dans leurs investissements. Ou bien le
ministre ne les a pas et son ministère n'est pas responsable, ou bien il
les a et, s'il les a, il faut les rendre publics. C'est inacceptable
qu'on ne connaisse pas le comportement des compagnies au niveau de leurs
investissements.
Ce que le ministre vient de me répondre, ce sont tout simplement
des affirmations. C'est peut-être parce qu'il y en a uniquement 5%. Le
peut-être, ce n'est pas le rôle du ministre. C'est de nous dire que
c'est parce qu'elles n'ont recueilli que 5%.
Mais je doute et je suis absolument assuré que ce n'est pas le
cas. Je dirais même qu'un gouvernement responsable au Québec
devrait faire une différence entre la croissance d'une compagnie et le
développement d'une région ou d'un pays.
Ce n'est pas une équation, une croissance d'une compagnie et le
développement. Un gouvernement qui est responsable voit à ce que
le développement, sur son territoire, soit fait en harmonie avec la
croissance de ces compagnies.
En d'autres mots, les compagnies pourront croître, pourvu que le
gouvernement ait suffisamment d'échine pour obliger, par une
législation, que ces compagnies, qui viennent recueillirdes sommes au
Québec, les réinvestissent aux endroits que le gouvernement juge
valables pour le bien des citoyens.
L'argent ne sert pas uniquement à faire des profits pour les gens
qui sont à la tête des compagnies et qui l'investissent, il sert
aussi à faire fructifier le développement des gens chez qui on
vient le chercher.
Le développement d'un pays et je parle du pays du
Québec va dépendre, justement de sa
sévérité et de ses lois qui obligent les compagnies qui
recueillent au Québec des primes ou des sommes à les y
réinvestir. Je dis qu'un gouvernement responsable, pour que nous
arrivions un peu à cette phrase, quand nous serons vraiment chez nous,
c'est-à-dire que nous serons capables de développer notre chez
nous avec les revenus de capitaux qui y sont, doit absolument les
surveiller.
Les chiffres que je viens de mentionner sont révélateurs
du fait que nous sommes des locataires chez nous, parce q ue nous ne sommes pas
capables de contrôler le développement du Québec, puisque
ceux qui viennent puiser et gruger chez nous les sommes d'argent que nous avons
dans les différents endroits où les Québécois
investissent, les réinvestissent ailleurs.
M. le Président, quand j'affirme que, seulement dans le domaine
des fiducies, il y a 5% des sommes qui sont réinvesties au Québec
qui proviennent des compagnies qui n'ont pas de charte
québécoise, c'est un indice de danger. Le ministère
devrait immédiatement nous démontrer le contraire, soit que ces
gens-là ont raison de le faire, parce qu'ils n'ont pas pris ces sommes
au Québec, mais le ministre n'est pas capable de me prouver cela.
Je trouve absolument inacceptable que le ministre n'ait pas le
comportement des investissements faits au Québec, pour un
ministère qui est responsable comme le sien.
M. Tetley: M. le Président, le député...
M. Léger: Avez-vous ces chiffres ou ne les avez-vous
pas?
M. Tetley: Laissez-moi parler, vous avez terminé.
M. Léger: C'est oui ou non?
M. Tetley: Ce n'est pas oui ou non.
M. Léger: Vous les avez ou vous ne les avez pas?
M. Tetley: Vous avez posé quatre ou cinq questions, et
après, vous dites: c'est oui ou non? Oui, oui, oui, oui et non.
D'accord, ce sont vos cinq questions. Etes-vous content? Un instant, je n'ai
pas terminé.
M. le Président, le député de Lafontaine a
posé certaines questions, quatre ou cinq, ou a fait certaines
déclarations. Tout d'abord, il a une conception de notre rôle,
comme gouvernement, qui est différente de la mienne. C'est un
gouvernement qui contrôle, qui, au lieu d'ouvrir larges les bras à
l'investissement des Québécois, ou des investisseurs
privés et de leur laisser certains droits d'investir au Québec et
ailleurs, veut que tout soit contrôlé par le gouvernement.
M. Léger: J'ai dit: orienter.
M. Tetley: M. le Président, je n'ai pas interrompu une
seule fois le député. Il faut qu'il me laisse le temps de
répondre.
J'ai donné comme exemple la Régie de
l'assurance-dépôts et de la Caisse de dépôt qui ont
un certain pourcentage, élevé d'ailleurs, mais qui, pour une
raison ou une autre, ne publient pas leurs chiffres. C'est-à-dire qu'un
certain pourcentage de votre pension est investi ailleurs, parce que la Caisse
de dépôt a une obligation envers vous afin que votre pension soit
protégée, même s'il y a une baisse subite dans une
région, c'est-à-dire celle de Québec. Il ne faut jamais
oublier ce problème.
Deuxièmement, j'ai noté que je suis informé et je
crois que les compagnies de fiducie à charte fédérale ont
un pourcentage plus élevé de leur chiffre d'affaires au
Québec que les compagnies à charte provinciale. Un instant.
M. Léger: Quand vous nous donnerez les chiffres, nous
pourrons les accepter.
M. Tetley: D'accord. Troisièmement, votre idée est
qu'on est coupable, à moins de prouver le contraire. Je n'accepte pas
cette tradition. C'est l'ancienne tradition d'avant la révolution en
France. Mais c'est changé depuis et ce système de justice est
rendu dans tout le monde depuis. C'est une des grandes valeurs du régime
de Napoléon Bonaparte, incidemment, mais qui n'a apparemment pas
affecté le Parti québécois qui est
prérévolutionnaire dans ce sens. C'est peut-être pourquoi
vous attendez la révolution. Mais, un autre problème important,
c'est que, dans notre ministère s'il y a un ministère qui
a agi, en ce qui concerne les investissements étrangers, c'est le
nôtre par notre loi 7, par les pressions que je fais, par les
réunions comme
celle que j'ai eue hier soir, dans cet édifice, où j'ai
parlé aux gens, est-ce que je vais passer à l'attaque par une loi
ou par des pressions, en les convainquant ou en imposant une loi? J'ai eu un
certain succès.
N'oubliez pas que Québec a passé par une période
très difficile en 1970. Les gens avaient peur de perdre leurs
investissements au Québec. Et le gouvernement, qu'on l'aime ou non, a
aidé à maintenir un climat de stabilité. Je crois que la
population et tout le Parlement ont aidé aussi à cela. Les choses
s'améliorent.
Peut-être un jour, faudra-t-il adopter une loi rigide, mais je ne
crois pas que nous soyons à ce stade. Je préfère, comme je
l'ai fait dans la loi 7 et comme je vais le faire dans la nouvelle loi des
compagnies de fiducie, qui est en forme de brouillon, un moyen de
contrôle des investissements, un moyen de contrôler le nombre
d'administrateurs non résidents de Québec et le nombre
d'actionnaires, etc. Vous allez vous lever en Chambre et faire des
éloges au ministre des Institutions financières.
M. Léger: Pas trop tôt. Le ministre est
préoccupé des institutions financières, mais il n'est pas
responsable des institutions financières, jusqu'à maintenant,
tant qu'il n'aura pas, au moins, orienté les investissements.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Taschereau.
M. Bonnier: M. le Président, je voulais simplement
souligner qu'il est toujours difficile, quand on cite des statistiques
le député de Lafontaine l'a fait de faire des
comparaisons, surtout quand ça ne se ressemble pas. Les statistiques
je pense que le ministre l'a souligné du
député de Lafontaine ne se comparent pas. Ce n'est pas la
même base, parce qu'on ne sait pas... D'abord, ce sont des revenus de
placement, ce sont des placements et non pas des actifs.
M. Léger: J'ai dit, M. le député de
Taschereau, les revenus, pas le profit...
M. Bonnier: Ce sont les placements, le portefeuille.
M. Léger: Les placements, le portefeuille, c'est
ça.
M. Bonnier: D'accord, ce sont des pourcentages de portefeuille et
ils dépendent évidemment de l'actif de chacune des entreprises.
Une entreprise dont la charte est québécoise a de bonnes chances
de faire des affaires seulement au Québec et, à ce moment,
l'analyse du portefeuille est différente de l'analyse d'un portefeuille
qui fait affaires à travers le Canada et même à travers le
monde. Je pense qu'il y a des distinctions essentielles à établir
qui rendent la comparaison difficile.
En deuxième lieu, je crois que celui qui est responsable d'un
portefeuille a trois facteurs à bien surveiller lorsqu'il fait ses
placements: II y a la sécu- rité des fonds, la liquidité
de ces fonds, parce qu'il peut en avoir besoin, et il y a aussi le rendement.
Or, ces trois facteurs supposent, dans plusieurs circonstances, la plus grande
diversification possible du portefeuille. Cela ne veut pas dire que l'objectif
que poursuit le député de Lafontaine n'est pas valable, mais il
doit être pondéré dans son application par les autres
facteurs auxquels je faisais allusion. C'est pour ça que comparer des
compagnies à charte canadienne avec des compagnies à charte
québécoise, à mon avis, cela ne se fait pas. On ne peut
pas tirer de conclusions là-dessus.
M. Léger: Moi, j'ai dit qu'il y avait un indice grave.
M. Bonnier: Non, il n'y a aucun indice, ce n'est pas la
même base de comparaison. Ce sont des bananes et des poires.
Le Président (M. Séguin): Le député
de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais ajouterquel-que chose
à ce qui a été dit à ce sujet. Je pense qu'il ya un point sur lequel on doit se baser. C'est qu'il y a des institutions
qui font affaires au Québec, des institutions à charte
québécoise, et il y a des institutions à charte
fédérale. Les deux sont en concurrence chez nous. On sait,
malheureusement, on est obligé de l'admettre, j'aimerais bien que le
ministre, a ce moment-ci, puisse en prendre note...
M. Tetley: Parfait.
M. Roy: ...parce que j'aurai des questions à lui poser. Ce
qu'il est important que le ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives fasse, je pense que
c'était un des objectifs que le gouvernement s'était fixés
lors de la création de ce ministère. Le ministère des
Institutions financières est chargé de l'administration et de la
gestion, de la supervision des entreprises financières. Ici, on touche
aux compagnies de fiducie, aux compagnies de finance et on pourrait rattacher
les banques à ça, parce qu'il n'y a pas d'article particulier qui
nous permette de discuter des banques parce qu'elles sont de juridiction
fédérale.
Une des premières responsabilités du ministère des
Institutions financières serait de recueillir les statistiques des fonds
du Québec qui sont placés dans les institutions, qu'elles soient
provinciales ou fédérales, savoir combien en épargne,
combien en capitaux du Québec sont placés dans les institutions
à charte provinciale comme dans des institutions à charte
fédérale. C'est la première responsabilité et, je
dirais, la première obligation du ministère des Institutions
financières.
La deuxième obligation, c'est de faire en sorte de savoir
exactement à quel endroit sont placés ces capitaux. Je ne parle
pas de leur dire: Vous allez prêter à telle compagnie et vous
aller prêter à telle autre et vous allez investir dans tel secteur
de l'activité économique avec des lois coercitives.Non, Mais, il
serait drôlement important que nous sa-
chions, nous du Québec, ici, où vont nos épargnes,
où vont nos capitaux et à quoi nos capitaux servent. Les
entreprises, actuellement, qui font affaires au Québec doivent avoir un
permis du ministère des Institutions financières. Mais, si le
rôle du ministère des Institutions financières, Compagnies
et Coopératives se limite à contrôler les institutions
financières à charte provinciale et à empêcher,
comme on l'a dit tout à l'heure, la formation, dans le domaine des
caisses d'épargne et de crédit, par exemple, de nouvelles
caisses, alors que toutes les institutions qui sont à charte
fédérale échappent au contrôle de notre
ministère des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives...
M. Tetley: Ce n'est pas vrai.
M. Roy: Ce n'est pas vrai, je suis bien content que le ministre
nous le dise. Elles n'échappent pas au contrôle des Institutions
financières. Mais, il va falloir que le ministère des
Institutions financières aille plus loin que cela, parce qu'il serait
injuste et ce serait en quelque sorte un désastre de contrôler, de
comprimer et de compresser les institutions à charte
québécoise, alors qu'on laisserait le champ libre et exclusif aux
institutions à charte fédérale.
J'aimerais savoir, à ce moment-ci, pour quelle raison le
ministère des Institutions financières ne songerait-il pas
à exiger un rapport séparé des opérations des
institutions financières qui oeuvent au Québec? Quand je dis un
rapport des opérations séparées, je pense que mon
collègue de Lafontaine serait bien d'accord avec moi là-dessus,
de façon que, dans le cadre de leurs opérations nationales, on
puisse savoir nous, ici au Québec, quelles ont été les
opérations de ces entreprises, dans le Québec. A ce moment, cela
comprend évidemment la possibilité de connaître leurs
sources de capitaux et, surtout, on serait en mesure de connaître la
ventilation de leurs portefeuilles de placements pour savoir où et dans
quel secteur de l'activité économique ces entreprises les
placent, Parce que nous sommes en face d'un problème et on n'en sortira
jamais, à moins que, à un moment donné, il y ait quelqu'un
au Québec qui se lève et qui décide de se donner certains
pouvoirs de contrôle, de commandes.
Je n'aime pas tellement parler de contrôle, mais nous n'avons pas
le choix. Québec est propriétaire de son territoire.
Québec doit assumer la gestion de son territoire et si les institutions
économiques, les institutions financières sont en majorité
à charte fédérale et si la quasi-totalité ou 75%
des opérations financières qui sont faites au Québec par
des institutions à charte fédérale, on risque de nous
retrouver avec des... D'ailleurs, on s'est toujours retrouvé avec des
pouvoirs résiduaires et on ne peut pas être les maîtres
d'oeuvre de nos politiques, parce qu'on est conditionnné par les
décisions de ces institutions. Ce sont elles qui décident dans
quel domaine, dans quel secteur les capitaux vont être placés.
J'aimerais peut-être aller plus loin, M. le Président, pour
parler un peu des banques. Il y a une loi fédérale qui s'en
vient, c'est-à-dire qu'on s'en vient avec des amendements à la
Loi fédérale des banques. Est-ce que le ministère des
Institutions...
M. Tetley: Vous avez déjà posé quatre
questions.
M. Roy: C'est parfait, je reviendrai.
M. Tetley: II y a au Québec 19 compagnies de fiducie
à charte québécoise, il y en a II à charte d'autres
provinces et 8 compagnies à charte fédérale. Je suis
informé que les compagnies à charte fédérale ont
à peu près 5% du chiffre d'affaires total au Québec.
Les compagnies à charte d'autres provinces ont à peu
près 15% du chiffre d'affaires des compagnies de fiducie au
Québec, et les compagnies québécoises ont 80%. N'oubliez
pas que nous avons aussi la plus importante compagnie de fiducie au Canada,
Trust Royal, qui est une compagnie à charte québécoise. Il
y a aussi la compagnie Montreal Trust.
Donc, ma première réponse à votre question est une
constatation pour peut-être rétablir les faits, que les compagnies
à charte provinciale ont 80% des affaires ici, au Québec.
Deuxièmement, c'est très important...
M. Roy: Est-ce que le ministre veut répéter ce
qu'il vient de dire?
M. Tetley: Les compagnies québécoises, à
charte québécoise, ont 80% du chiffre d'affaires des compagnies
de fiducie au Québec. De plus, ce qui est très important, nos
compagnies sont très importantes ailleurs. Si le Trust Royal est la plus
grande au Québec et au Canada, le Trust Royal n'a qu'un tiers de ses
affaires au Québec; deux tiers sont ailleurs.
M. Léger: Vous devriez en mettre un tiers au
Québec, au moins.
M. Tetley: Non, mais je parle de chiffre d'affaires, pas de
dépôts, je parle de chiffre d'affaires ailleurs mais le
siège social est ici.
M. Léger: Donc, vous avez un contrôle dessus.
M. Tetley: C'est joliment important, oui, et nous en sommes
fiers.
M. Léger: Combien investit-il au Québec?
M. Tetley: Quant à ses investissements au Québec,
le Trust Royal a évidemment beaucoup plus au Québec en y ayant
son siège social au lieu de l'avoir à Halifax, ce qui aiderait
Halifax, ou Toronto, ce qui aiderait Toronto. Il est à Montréal,
ce qui aide Montréal...
M. Léger: Combien investit-il au Québec? Avez-vous
les chiffres?
M. Tetley: Non. M. Léger: Ah!
M. Tetley: Un instant! Je vais vérifier. Je n'ai pas de
chiffres ici, ce matin, mais je vais vérifier. Mais laissez-moi
terminer.
Votre première constatation était erronée. Le
Québec n'est pas contrôlé par les compagnies
étrangères, les compagnies extraprovinciales ou les compagnies
à charte fédérale, sur le plan des compagnies de
fiducie...
M. Léger: Aie!
M. Tetley: Au contraire, nos...
M. Léger: Vous ne riez pas en disant cela?
M. Tetley: M. le Président, pouvez-vous nommer...
M. Léger: Non, mais vous ne pouvez pas faire une
affirmation comme celle-là.
M. Tetley: Pouvez-vous nommer...
M. Léger: On n'est pas contrôlé...
Le Président (M. Séguin): Oui, je veux
m'empêcher, autant que possible, d'intervenir. Messieurs, je vous
demanderais un peu de coopération. Le ministre a la parole. Je pense
bien qu'on peut l'entendre. S'il y a des commentaires à faire
après, qu'on les fasse. Mais au moins, qu'on ne parle pas ensemble.
M. Tetley: Je n'ai pas interrompu le député de
Lafontaine une seule fois. Je répondais à une question du
député de Beauce-Sud, vers qui je dirige mes remarques, et le
député de Lafontaine peut écouter, s'il veut.
M. le Président, je vous demande de nommer le
député de Lafontaine.
M. Léger: Permettez-moi de rire quand même.
Le Président (M. Séguin): S'il vous plaît! Un
peu de sérieux!
M. Tetley: J'ai constaté une erreur dans les remarques du
député de Beauce-Sud, mais le pauvre député de
Lafontaine n'est pas capable de comprendre.
Les compagnies québécoises de fiducie sont les plus
importantes au Canada, et non pas tout simplement au Québec. Et,
deuxième constatation, il y a une question de réciprocité,
mon cher ami. Si vous voulez imposer au Québec des règles
étroites, rigides, aux compagnies extra-provinciales, peut-être
ces compagnies vont-elles imposer les mêmes règles à nos
compagnies. N'oubliez pas que c'est nous qui, dans le domaine des compagnies de
fiducie, pour des raisons historiques ou autres, avons un si fort chiffre
d'affaires. Hier soir, exactement, c'était le sujet que nous avons
étudié. Il faut, sur ce plan-ci, marcher tranquillement.
Québec a un magnifique système de compagnies de fiducie dont nous
sommes fiers, et nous voulons que ces compagnies fortes aient l'occasion de
continuer de travailler et de ramasser des fonds dans les autres provinces.
C'est pourquoi je n'ouvre pas nécessairement larges les portes à
des compagnies de fidu- cie d'autres provinces. J'ai refusé un permis la
semaine dernière à une compagnie qui voulait venir ici.
Cette compagnie n'était pas capable de prouver que c'était
pour l'avantage du Québec qu'elle s'installait ici. C'était une
compagnie d'une autre province.
Au sujet de statistiques du Québec, je veux, un bon jour, que le
service de statistiques du Québec passe peut-être à notre
ministère. Moi, je ne suis pas un "empire builder". J'ai d'autres chats
à fouetter. Mais surtout parce que le fichier central est de plus en
plus en marche, je crois que certaines statistiques passeront par notre
ministère.
Au sujet de ce que nous avons fait pour le contrôle, n'oubliez pas
que c'est... Je vous ai parlé de la loi 7. J'ai adopté une loi.
Un jour, je suis passé à l'attaque, une loi qui a
été adoptée l'an dernier et déposée il y a
deux ans. Je vais déposer, j'espère, très bientôt,
la loi des compagnies de fiducie, sauf que les compagnies j'ai tout
simplement un avant-projet veulent faire des recommandations. Aussi, je
veux surtout protéger nos compagnies à charte provinciale. La
même question exactement que soulèvent le député de
Beauce-Sud et le député de Lafontaine a été
soulevée hier soir. Est-ce qu'on peut les protéger davantage?
Ma réponse est: Oui. Donnez-moi certaines idées, je vais
les inscrire dans la loi.
Donc, pour la question d'investissements, n'oubliez jamais que nous
avons un système fort, de compagnies de fiducie au Québec, que
ces compagnies agissent, comme le Trust Royal, 66% de son temps ailleurs,
maison ne veut pas perdre une aussi grande institution pour le
Québec.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Séguin): Le député
de Beauce-Sud.
M. Roy: ... quand j'ai parlé de l'absence de
contrôle au gouvernement, je l'ai fait, et j'avais pris bien soin de
donner quelques détails au ministre et aux membres de la commission.
On sait que le premier secteur d'activité économique dans
le domaine de la finance, ce sont les banques qui occupent la première
place. Deuxième place, les compagnies d'assurance; troisième
place, les sociétés de fiducie dans ce domaine. C'est au niveau
des sociétés de fiducie que nous en sommes ici, ce matin.
M. Tetley: Bien oui.
M. Roy: Lorsque le ministre dit, par exemple, qu'une
société de fiducie è charte québécoise fait
affaires aux deux tiers en dehors de la province, je ne conteste pas ces
chiffres, mais est-ce que ces deux tiers sont inclus dans les 80% que vous avez
mentionnés tantôt?
M. Tetley: Non. Je parlais des chiffres d'affaires au
Québec. Le chiffre d'affaires au Québec est de 5% par les
compagnies à charte fédérale, 15% par les
compagnies à charte d'autres provinces et 80% par les compagnies
à charte québécoise. Je parle de chiffres d'affaires au
Québec.
M. Roy: Bon, voici! Je vais préciser davantage.
Est-ce que ces compagnies, même à charte
québécoise, vous font un rapport séparé de leurs
opérations par province, par rapport à leur bilan
général?
M. Tetley: Non.
M. Roy: Sur quoi vous basez-vous pour établir les
pourcentages que vous avez établis tout à l'heure? Parce que moi,
en ce qui me concerne, M. le Président, j'ai cherché autant comme
autant, pendant des années, pour avoir des statistiques et des chiffres
des institutions de fiducie...
M. Tetley: Nous les connaissons en termes généraux
et suivant les statistiques de la Régie de
l'assurance-dépôts, qui assure les dépôts ici. C'est
pourquoi nous avons un autre moyen deconnaître le chiffre d'affaires
ici.
M. Roy: C'est par l'entremise de la Régie de
l'assurance-dépôts, je suis d'accord...
M. Tetley: Ils sont assurés.
M. Roy:... que c'est un moyen, qu'ils sont assurés, parce
que vous pouvez, à ce moment, vérifier l'origine des
dépôts, si ce sont des dépôts de...
M. Tetley:... des dépôts.
M. Roy: Pardon?
M. Tetley: L'endroit des dépôts.
M. Roy: L'endroit des dépôts, d'accord.
M. Tetley: ... mais je trouve votre suggestion bonne. Je
regrette, je ne l'ai pas dit. Je trouve que c'est assez important. C'est
pourquoi nous avons mis, ou nous allons mettre dans la nouvelle loi que nous
avons en brouillon, le droit au ministre de réclamer beaucoup plus de
documentation et beaucoup plus de chiffres.
N'oubliez pas qu'à mon avis, dans un secteur si délicat,
l'investissement, et, lorsque le climat politique est si important, on est
mieux de travailler de main ferme et à bras ouverts plutôt qu'avec
une main rigide. C'est mon opinion. Peut-être que le fait d'envoyer une
lettre à tout le monde, d'investir un tel pourcentage à
Québec, va affecter énormément nos opérations ici
et ailleurs.
M. Roy: M. le Président, je pense qu'avant d'en venir
à la coercition, s'il y avait possibilité d'avoir toutes les
données, de les rendre publiques... L'opinion publique a un rôle
à jouer qui est assez important dans ce domaine, parce que ces
institutions ont quand même des représentants. Elles ont des
propagandistes, elles font de la publicité.
M. Tetley: C'est vrai.
M. Roy: Automatiquement, lorsque des institutions servent de
siphons, et c'est le terme que j'emploie, dans une région donnée,
pour aller siphonner les épargnes et siphonner les capitaux pour essayer
de les expédier ailleurs, elles contribuent à ce moment à
la destruction de l'économie locale, de l'économie de cette
région. Actuellement, ce que je déplore, et je pense que le
ministre des Institutions financières et le gouvernement actuel du
Québec devraient, étant donné que le fédéral
veut en venir à une modification de la Loi des banques, exiger que les
banques à charte canadiennes publient leurs états financiers,
leurs états d'opération, séparés par province. Ce
ne serait pas un précédent. Aux Etats-Unis, je n'ai pas fait
l'étude complète de tout le système bancaire
américain, mais on sait qu'aux Etats-Unis, les institutions bancaires
américaines ont des chartes au niveau des Etats. Cela prend quelque
chose de spécial pour pouvoir faire affaires dans un deuxième
Etat, dans un troisième Etat, dans un quatrième Etat. A ce
moment, elles font des opérations, mais elles font des opérations
sur le plan régional.
Les administrés, les citoyens de tel Etat par rapport à un
autre sont plutôt intéressés, sont plutôt enclins
à développer une institution financière qui contribue au
développement économique de leur milieu. Jusqu'à
maintenant, ce qui a toujours nui et ce qui a toujours empêché le
Québec de pouvoir, autrement dit, être le maître d'oeuvre de
ses politiques économiques, c'est justement le fait que ce pouvoir nous
échappe en totalité et nous n'avons à peu près pas
de droit de regard, sauf ce que le ministère des Institutions
financières a commencé à faire. Les banques à
charte canadiennes devraient être tenues, de par la loi, de publier des
états financiers séparés pour chacune des provinces.
M. le Président, c'est une des conditions fondamentales. Jamais
le Québec ne réussira à en sortir, jamais le Québec
ne pourra être le maître d'oeuvre de ses politiques
économiques si cela ne se fait pas, parce qu'en supposant que le
gouvernement provincial décide de faire, comme le disait le premier
ministre, la grande relance économique et qu'au niveau des
décisions du gouvernement fédéral, pour des raisons que je
n'ai pas à expliquer, on fasse une restriction de crédit, quel
est le mécanisme actuellement dont dispose le gouvernement provincial
pour vérifier si cette restriction de crédit, qui a
été ordonnée sur une base de 20% sur le plan national, ces
20% sont respectés pour le Québec?
On peut faire 40% de restriction de crédit pour le Québec,
5% pour l'Ontario et la moyenne nationale va demeurer à 20%. Cela va se
conformer aux normes, cela va se conformer aux cadres. Je dis que nous touchons
là un point qui est fondamental pour le développement
économique de la province, parce que le gouvernement provincial,
actuellement, est conditionné par ces décisions qui lui
échappent. Actuellement, je pense que l'occasion est idéale,
à mon avis. Il faut tenir compte aussi des besoins et de
l'évolution des Québécois de ce côté.
L'occasion serait idéale pour que le Québec soit
présent lors des discussions qui auront lieu lors de la refonte
de la Loi des banques. Je prends la Loi des banques comme telle. A partir de
là, il est évident que ce sera plus facile, parce que les
sociétés de fiducie sont quand même conditionnées
passablement par les décisions des banques, autrement dit, par les
grandes décisions économiques.
A partir de là, nous pourrions savoir avec précision si
ces institutions, actuellement, contribuent au déséquilibre
économique canadien, contribuent à créer
énormément de problèmes partout. Ce n'est pas pour rien,
à un moment donné, que le premier ministre de la
Colombie-Britannique a réclamé la création de la banque de
la Colombie-Britannique, ce n'est pas pour rien qu'il aurait
réclamé ces choses. Qu'est-ce qui nous empêche de
réclamer la banque du Québec? Qu 'est-ce qui nous empêche
de la réclamer actuellement?
Il n'y a absolument rien dans la constitution canadienne qui nous
empêche de réclamer ces choses. On pourrait se donner des
leviers.
M. Tetley: On peut avoir une charte fédérale. M.
Roy: Pardon?
M. Tetley: On peut avoir une banque du Québec, mais vous
avez la Banque canadienne nationale, qui a une charte
fédérale.
M. Roy: Qui a une charte fédérale. Il y a la banque
du Québec, c'en est une chose, elle pourrait avoir une charte
fédérale, d'accord. C'est là où je veux en venir
surtout, c'est que les chartes sont accordées en rapport avec la Loi des
banques. Il faut que les provinces et le Québec,
particulièrement, aient leur mot à dire, s'organisent pour di re
leur mot et fassent connaître leurs exigences en ce qui a trait à
la révision de la Loi des banques. J'aimerais répondre à
une question de mon collègue...
M. Tetley: J'ai cinq questions...
M. Roy: Oui, je comprends, mais, avant de l'oublier, le ministre
pourra ajouter quelque chose là-dessus, le député de
Taschereau a parlé tout à l'heure de la sécurité
des fonds. Il faut, évidemment, que les fonds...
M. Bonnier: C'est un des facteurs seulement.
M. Roy: C'est un des facteurs. Je tiens à dire que c'est
un facteurqui a plus souvent joué contre nous au Québec. Il a
joué de façon plus négative que positive, parce que les
grandes sociétés, les plus solides, et les gros cartels ne sont
pas établis au Québec. Ce sont eux, évidemment, les
cartels, les monopoles, qui sont en mesure d'être capables d'offrir la
meilleure sécurité aux fonds qui leur sont versés.
M. Bonnier: M. le Président, la sécurité est
assurée par la diversification du portefeuille.
M. Roy: Pas toujours. C'est un critère de base, un
critère qu'il nous faut retenir. Si on le considère comme
critère absolu, nous faisons fausse route.
M. Bonnier: Non, mais il y en a d'autres critères.
M. Roy: On va prendre un exemple. J'aimerais revenir
là-dessus, si le ministre me le permet.
M. Bonnier: L'objectif du député de Lafontaine et
le vôtre, que vous voulez poursuivre par une comptabilité sur base
provinciale, n'a pas d'allure. La seule chose que je voulais faire remarquer,
c'est que les comparaisons statistiques, qui nous étaient
apportées, n'étaient pas valables parce que ce n'étaient
pas des choses qui se comparaient. Si on avait une comptabilité
provinciale, là on pourrait avoir une base de comparaison.
M. Roy: Le député sera d'accord avec moi pour que
nous ayons une comptabilité à base provinciale
là-dessus.
M. Bonnier: C'est une bonne idée. M. Roy: Bon. Je
suis très heureux.
M. Tetley: Pardon! Vous avez soulevé certaines bonnes
questions. Tout d'abord, la constitution américaine est
différente de la constitution canadienne au sujet des banques. Les
banques sont à charte fédérale ici et, aux Etats-Unis, ce
sont les Etats qui ont le droit de créer des banques. Par exemple, la
plus grande banque au monde, "the Bank of America", a une charte de la
Californie et n'a pas de succursale ailleurs qu'en Californie, sauf dans
quelques Etats qui donnent leur réciprocité, mais, la plupart du
temps, la Banque d'Amérique n'a que des agences, une seule agence, je
crois, à New-York, première chose. Deuxième chose, je
crois que vous avez raison de dire qu'il y a un problème au sujet des
banques, mais n'oubliez pas que nous avons fait un certain progrès. Lors
de l'adoption de la Loi de la protection du consommateur et des questions
concernant le crédit et la divulgation de crédit, les banques ont
accepté, pour la première fois, un règlement provincial,
cela a été le 1er janvier 1973, en même temps que les
caisses populaires et les caisses d'épargne et de crédit. C'est
la première fois que les banques ont accepté cette
réglementation, dans toute l'histoire des banques. J'ai eu, depuis, des
rencontres avec les banques. J'ai rencontré, il y a deux semaines, la
Banque Royale, ses administrateurs les plus importants. J'ai deux autres
rencontres, une la semaine prochaine et une la semaine suivante et d'autres.
Cela fait des années que je rencontre les banques et que nous
travaillons ensemble.
Au sujet des compagnies de fiducie, des compagnies d'assurance et des
questions des valeurs mobilières, il y a une vraie ingérence des
banques, je crois. Elles veulent agir comme fiduciaires. Elles vendent
certaines valeurs mobilières, certaines parts et elles ont d'autres
ambitions.
Il faut que ce soit arrêté, d'accord. N'oubliez pas, encore
une fois, que le Québec a certaines
grandes banques ici. A part de la Banque Royale, qui est la plus grande
au Canada, nous avons la Banque de Montréal; nous avons aussi la Banque
Provinciale et la Banque Canadienne Nationale, la City District Savings Bank,
etc.
Les quatre premières banques agissent ailleurs et ont un chiffre
d'affaires énorme ailleurs, mais nous avons leurs sièges sociaux
ici, ce qui est très important.
Prenez des provinces comme le Nouveau-Brunswick, la
Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, la
Nouvelle-Ecosse, ou Terre-Neuve, elles n'ont pas de siège social du
tout. Il n'y en a qu'un seul à Halifax. C'est en théorie, mais
pas en fait. La Banque de Nouvelle-Ecosse, a une réunion annuelle
là-bas, mais le vrai siège social se trouve à Toronto.
Allez voir ces gens-là, comme je l'ai déjà fait.
Allez voir les ministres des Institutions financières de ces autres
provinces. A l'exception de l'Ontario, ils parlent contre le Québec.
Québec contrôle tout, selon eux.
Le Québec et l'Ontario, "Upper Canada", c'est une espèce
d'erreur historique, mais ils nomment le Québec et l'Ontario ensemble
"Upper Canada". Autrefois, c'était "Lower Canada" ici, le Bas-Canada, et
le Haut-Canada c'était en Ontario. Mais tous les deux se sont unis pour
former un tout avec la Nouvelle-Ecosse...
M. Léger: Vous voulez dire "l'Upper Canada"!
M. Tetley: En tout cas. Ils sont contre, ils croient que nous
contrôlons tout, surtout dans les provinces maritimes. Et ici, c'est
l'Upper Canada". On contrôle tout. M. Lougheed venait de faire des
remarques. Il parle des provinces centrales c'est nous qui
contrôlent tout. Il ne faut jamais oublier que, dans certains domaines,
nous avons de grandes compagnies, très importantes, ici.
Prenez surtout le cas de la Banque Royale. Son chiffre d'affaires, hors
des frontières du Québec, est un tiers de son chiffre d'affaires
total. Son siège social est à Montréal et c'est un
avantage énorme. C'est aussi une compagnie, qui, sur le plan de la
langue, a fait un effort énorme, depuis longtemps et bien avant le
rapport Gendron, la commission B et B et bien avant le bill 22.
M. Léger: Mais ma question n'est pas là, M. le
ministre. Quand j'ai commencé à apporter des chiffres,
c'était pour arriver à des conclusions. Je suis bien heureux des
affirmations que le député de Beauce a apportées par la
suite également...
M. Roy: Sud.
M. Léger: ...De Beauce-Sud, et de ce qu'il a dit, mais
quand j'ai apporté le renseignement suivant, c'est que, par hasard, on
peut avoir des chiffres séparés dans le domaine des compagnies de
fiducie. Ces chiffres, le ministre ne peut pas dire qu'ils ne sont pas exacts,
ils font partie des statistiques du Québec.
Ces chiffres démontraient un indice que je veux produire au
ministre. Le danger de l'indice, c'est que ce que font les compagnies de
fiducie qui font affaires uniquement au Québec et qui investissent
également ailleurs, c'est quand même une quantité d'argent
ou une masse d'argent très petite, $133 millions.
Tandis que l'autre masse d'argent, provenant des compagnies de fiducie
qui font affaires en dehors du Québec, soit par charte
fédérale ou par charte extraprovinciale du Québec, elles,
c'est $1,191,000,000. L'indice prouve qu'elles n'investissent, dans le domaine
public québécois, que 5%.
M. Tetley: Je crois que vous vous trompez.
M. Léger: Non, j'ai les chiffres précis ici. Les
compagnies qui oeuvrent au Québec et dans les autres provinces
investissent...
M. Tetley: Vous mettez le Royal Trust et le Montréal
Trust.
M. Léger: C'est sûr. M. Tetley: Mais...
M. Léger: C'est sûr, ce sont les plus grosses, mais
elles n'investissent, dans le Québec, que 5% dans le domaine public,
comparativement... Cela veut dire un montant de $62 millions et c'est 5% de
leur possibilité.
M. Tetley: Je crois que vous vous trompez. Mais, nous allons
vérifier vos chiffres.
M. Léger: Regardez cela, c'est à la page L
elles sont paginées par lettres activités des compagnies
et des fidéicommis faisant affaires au Québec, en I973, celles
qui font affaires uniquement au Québec et qui pourraient investir
ailleurs et celles qui oeuvrent au Québec et ailleurs, j'ai donné
la proportion de leurs obligations qu'elles investissent au Québec dans
le domaine public et c'est 5%. C'est pour démontrer un indice
dangereux.
Quand le député de Beauce-Sud, tantôt,
parlait...
M. Tetley: Cela peut être dangereux.
M. Léger: ... d'avoir des états financiers
séparés, M. le Président, je pense que le ministre est
d'accord avec nous autres là-dessus. Un exemple de cela, du danger qui
existe de ne pas avoir des états séparés, c'est dans le
domaine du revenu, dans les rapports d'impôt. Les compagnies de
pétrole, dans le rapport d'impôt, font un rapport d'impôt
fédéral, parce qu'elles ont une charte fédérale et,
par la suite, il y a une portion d'impôt qui revient au Québec,
mais elles ont déduit, dans leurs rapport d'impôt
fédéral, les sommes qu'elles ont investies dans la recherche.
M. Tetley: La dépréciation et la recherche. M.
Léger: Ces sommes sont déduites de l'impôt
alors qu'elles ne font pas de recherche au Québec. C'est grave.
M. le Président. Le Québec ne bénéficie pas des
recherches de ces compagnies, mais ces compagnies, quand elles vont payer leurs
impôts, elles vont déduire les sommes qu'elles peuvent
déduire de l'impôt fédéral, dans le domaine de la
recherche et nous recevons moins d'impôt de celles-ci. C'est un exemple
de ce que le député de Beauce-Sud mentionnait tantôt,
d'avoir des états séparés.
Si j'ai parlé...
M. Tetley: D'accord, je crois que sa suggestion est bonne. C'est
certain que je n'ai pas ces chiffres et je n'aurai pas ces chiffres avant que
j'adopte la nouvelle loi qui me donnera le droit d'insister sur ces chiffres.
Mais, je crois que certaines de vos constatations sont erronées et, avec
les chiffres vagues que nous avons, je vais essayer de prouver que vous vous
trompez.
M. Léger: Vous essaierez, mais, de toute façon,
j'ai les chiffres ici et vous les vérifierez.
M. Tetley: Non, mais vous parlez des compagnies à charte
provinciale...
M. Léger: Mais, est-ce que vous parlez de continuer...
M. Tetley: ... et des compagnies qui agissent ailleurs. Les
compagnies à charte provinciale, en vertu...
M. Léger: M. le Président, vous remarquerez que le
ministre m'interrompt. Il me reprochait tantôt de l'interrompre.
M. Tetley: Pardon, d'accord.
M. Léger: Ce que je veux en venir là-dessus, c'est
pour dire au ministre que son ministère peut être une étape
importante à un changement de la situation du développement du
Québec, parce que, la première étape, c'est de
connaître les statistiques et les chiffres. Connaissant cela, il y aurait
moyen, par la suite, de faire des corrections. D'autres ministères de
votre gouvernement pourront faire des corrections ainsi que le vôtre.
Mais, pour le moment, je pense que le ministre ne peut pas faire autrement que
d'admettre qu'il a les chiffres et qu'il ne veut pas nous les donner ou qu'il
ne les a pas et, à ce moment, il est irresponsable.
C'est irresponsable qu'un ministère n'ait pas les chiffres des
investissements au Québec, provenant des compagnies qui
perçoivent des sommes d'argent sur son territoire. C'est là que
je veux en venir à la question du député...
M. Tetley: Vous n'avez pas les chiffres tels quels de la Caisse
de dépôt.
M. Léger: M. le Président, ce n'est pas à
moi de commencer à fournir les chiffres au ministre. C'est au ministre
à fournir les chiffres. C'est lui qui a la responsabilité. Je lui
ai dit qu'il était un ministre préoccupé des Institutions
financières, non pas responsable des Institutions financières. Il
est préoccupé de cela, parce qu'un ministre responsable aurait
les chiffres et il les donnerait, parce que, le développement du
Québec dépend de la façon dont sont orientés les
investissements qu'ils viennent de l'étranger, ou du Québec.
Mais, au moins, les sommes d'argent qui proviennent du Québec doivent
être réinvesties selon une orientation d'une politique
gouvernementale. Cela n'empêche pas ces compagnies de faire des
profits.
Quand on parle d'un portefeuille diversifié, je suis d'accord
qu'il faut qu'il y ait des portefeuilles diversifiés de façon
qu'il y ait une sécurité, une liquidité et un profit. Rien
n'empêche cela.
Ces compagnies peuvent répondre à ces trois
critères, mais s'il y a une loi obligeant ces compagnies au moins
à réinvestir, le chiffre que le ministre me demandait l'autre
jour, les suggestions, c'est 100% de ce qu'elles récoltent ici au
Québec qu'elles devraient réinvestir au Québec, dans une
formule diversifiée, mais pour l'intérêt des
Québécois. Le développement du Québec dépend
de ce réseau d'argent que nous avons.
M. le Président, quand on entend le premier ministre parler des
nouveaux emplois, ils nous coûtent cher les nouveaux emplois que peuvent
apporter les investissements. Ils nous coûtent cher dans le coût du
développement du Québec qui n'est pas fait, parce que le
gouvernement n'est pas capable d'orienter les investissements aux endroits
où il le faut. Cela nous coûte cher, ces emplois, parce qu'il y a
un prélèvement de nos capitaux et des épargnes de tous les
Québécois qui ne servent pas pour le développement du
Québec, mais qui eu investi à l'extérieur. Ils nous
coûtent cher, ces emplois, les quelques emplois d'investissement sur les
profits que ces compagnies font à même les revenus qu'elles
prennent du Québec, en profits qu'elles font et qu'elles
réinvestissent ailleurs.
M. le Président, le développement du Québec devrait
partir d'une connaissance précise des chiffres, des investissements qui
se font au Québec, de façon que le gouvernement puisse
contrôler, non pas les agissements de fonctionnement interne, il ne
s'agit pas de mettre le régime capitaliste à terre, ce n'est pas
cela, mais l'orienter pour que cela ne serve pas uniquement en profits aux
actionnaires, que cela serve aussi en profits aux actionnaires, mais surtout au
développement de ceux qui ont fourni les sommes à ces
manipulateurs d'argent qui investissent où ils veulent et ce que
j'appelle l'anarchie capitaliste, parce que cela ne sert pas au
développement des régions et du peuple. Cela sert au profit des
gens q ui sont à la tête de ces compagnies. Le ministre a une
responsabilité énorme là-dedans, c'est de fournir les
statistiques.
Je demande une dernière fois au ministre: Est-ce que vous
êtes capable... D'ailleurs, c'est une recommandation de votre
ministère, du comité interministériel qui disait, à
la recommandation 68: II est aussi recommandé que le ministère
des Institutions financières, Compagnies et Coopératives
entreprenne chaque année une étude des sources et des
utilisations des fonds constitués au Québec par les
institutions financières, ainsi que par les dépôts
constitués par les régimes privés de retraite et les fonds
mutuels, afin d'établir la part des placements faits au Québec
par ces institutions par rapport aux ressources qu'elles y
prélèvent ainsi que la qualité des titres
détenus.
C'est une des responsabilités que vous a confiées le
comité interministériel. Aujourd'hui, ce que j'ai fait, c'est
vous soulever des chiffres, des montants, un indice du danger de ne pas
connaître cela. Que M. le ministre me réponde par oui ou non. Je
demande: Avez-vous ou n'avez-vous pas les chiffres des investissements au
Québec des compagnies qui prélèvent des fonds au
Québec?
M. Tetley: Nous avons certains chiffres, mon cher ami. Nous avons
comme politique de rencontrer ces gens, comme je l'ai fait hier soir et que je
l'ai fait depuis des années, et nous avons aussi comme politique de
mettre dans chaque loi que j'adopte, comme la loi 7 ou la Loi des compagnies de
fiducie ou la loi des compagnies de finance qui s'en vient, une obligation des
compagnies de nous fournir ces chiffres et un droit de les exiger. C'est cela,
la politique. De plus, nous avons une autre chose dans notre politique que vous
avez oubliée, c'est qu'il faut un climat sain et heureux au
Québec et dans toute juridiction. Votre système d'un bâton
ou d'une main armée ne me plaît pas...
M. Léger: M. le Président, il n'est pas question
d'affirmation d'un ministre...
M. Tetley: Je trouve vos remarques un peu trop fortes. Si vous
voulez des investissements, ça se fait par deux moyens, soit que vous
allez l'imposer ou soit que vous allez l'inviter à venir. Vous allez
prouver que l'assiette de l'investissement est bonne.
M. Léger: M. le Président, tout ce qu'on
veut...
M. Tetley: Je crois que l'investissement au Québec est
plus rentable avec notre gouvernement qu'avec, peut-être, un gouvernement
péquiste. Je crois que notre gouvernement aide les investisseurs
à choisir Québec. Je crois que notre système, qui est de
procéder, n'oublie pas... Ce que je veux faire, c'est exactement ce que
vous voulez faire, mais je vais procéder par mes moyens; au lieu d'un
bâton, par une carotte.
M. Léger: M. le Président, en revenant sur la
carotte, comment allez-vous être capable de contrôler les
renseignements pour savoir si cela progresse ou pas, si vous n'avez pas les
chiffres?
M. Tetley: C'est exactement pourquoi j'ai répondu que j'ai
mis, dans la loi 7, et je mets dans chaque loi que j'adopte, des exigences dont
vous parlez.
M. Léger: Mais la loi 7 ne fonctionnera, sur ce point, que
quand l'article qui vous donne le pouvoir de le faire, vous aurez
réglementé là-dessus pour le faire. Vous n'avez pas
réglementé encore et vous attendez.
M. Tetley: Ah!
M. Léger: Vous avez parlé de jouer au poker, la
dernière fois, en Chambre. C'est cela.
M. Tetley: Vous vous trompez. Il y a deux articles. L'un, afin
d'imposer un pourcentage et l'autre, afin d'imposer l'obligation de fournir les
renseignements.
M. Léger: M. le Président, je vais corriger une
affirmation du ministre tantôt. Moi, je n'ai aucune objection à ce
que les compagnies fassent de l'argent. Je voudrais bien que ce soit bien
noté. Pas d'objection de ce côté. Elles veulent investir,
qu'elles fassent de l'argent. Mais c'est à nous, du Québec, et
spécialement les ministères du gouvernement actuel, les
ministères à vocation économique, de leur prouver qu'au
Québec elles peuvent faire de l'argent, et au gouvernement de mettre une
législation pour donner à ces compagnies, qui n'ont aucun sens
social, le sens de la responsabilité sociale, c'est-à-dire de
faire de l'argent, mais selon les besoins des citoyens et d'investir dans le
Québec, parce qu'elles ont prélevé l'argent des
Québécois. Tout est là, M. le Président. Ne pas les
empêcher de faire de l'argent, non. Je pense bien que c'est encore une
carotte. On l'a dit qu'il y a de l'argent à faire au Québec, mais
leur donner l'obligation, par exemple, d'en investir, et la réponse
à la question du ministre l'autre fois: Quelle proportion? Je dis et
j'affirme que les sommes perçues au Québec devraient être
réinvesties à 100% dans le Québec. Il y a moyen de faire
de l'argent, et c'est au gouvernement, avec de l'imagination, de prouver
à ces compagnies que, parce qu'elles doivent réinvestir 100% de
ce qu'elles ont perçu au Québec, qu'il y a des endroits au
Québec, pour le faire et qu'elles peuvent être aidées par
le gouvernement pour investir au Québec.
Donc, tout le monde va être heureux. Il y aura un climat sain,
parce qu'elles feront de l'argent qui servira au développement des
Québécois, et on ne se mettra pas à genoux pour les prier
de le faire. On a les moyens de le faire. Un gouvernement est là pour
aider tous les Québécois, non pas uniquement pour aider les
compagnies de finance à faire de l'argent.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, vous allez me
donner une direction, j'en suis certain.
M. Tetley: Non.
Le Président (M. Séguin): Nous sommes rendus
à peu près à trois ou quatre copies des mêmes
commentaires, oit réponses, soit questions. Est-ce que, par exemple,
pour la progression de nos travaux, on ne pourrait pas s'avancer?
M. Tetley: Je n'ai pas d'autre commentaire au sujet de
l'élément 2 du programme 3.
M. Léger: II reste une réponse.
Est-ce que le ministre, qui m'affirme qu'il n'a pas tous les chiffres,
peut nous déposer les chiffres qu'il a?
M. Tetley: Je ne fais aucune promesse.
M. Léger: Vous avez promis, tantôt, pour le domaine
de la...
M. Tetley: Je vais essayer de trouver les chiffres. Je vais les
regarder et si je les juge intelligents, je vais les déposer.
M. Léger: Je pense, M. le Président, que j'ai fait
peur au ministre tantôt. Il m'avait affirmé on relira le
journal des Débats qu'il déposerait les chiffres qu'il
possède dans le domaine des placements des compagnies de fiducie.
M. Tetley: Si les chiffres...
M. Léger: Quand il a vu que je lui ai apporté des
arguments montrant le danger, il a reculé et dit: Je ne les ai pas tous.
Le ministre ne veut pas déposer la portion que je lui ai
demandée, parce qu'il prouverait qu'il n'a pas suffisamment de chiffres
pour être capable de faire un rôle sérieux dans le domaine
des investissements au Québec. Il n'a pas les chiffres. Il a peur
de...
M. Tetley: Mais, M. le Président, le député
de Lafontaine doit être aveugle et sourd. J'ai dit que j'ai mis ce
pouvoir dans le nouveau projet de loi. Qu'est-ce qu'il veut que je fasse?
M. Léger: Le règlement n'est pas fait encore.
M. Tetley: J'ai dit que la loi que nous allons déposer...
C'est clair que j'aurai les chiffres à l'avenir, mais nous avons
certaines lignes générales qui prouvent qu'il se trompe
magistralement, comme il se trompe presque toujours.
M. Léger: Apportez les chiffres et prouvez que je me
trompe.
Le Président (M. Séguin): Elément 2,
adopté?
M. Tetley: Vous vous trompez. Vous parlez de 5%
M. Léger: Ecoutez, M. le Président, j'ai...
M. Tetley: Vous comparez les oranges et les tomates.
M. Léger: J'ai parlé des compagnies de
fiducie...
M. Tetley:... dans les patates.
M. Léger:... et les chiffres sont là, qui font
affaires au Québec et dans le reste du Canada, qui n'investissent dans
le domaine public du Québec, que 5% de leurs obligations.
M. Tetley: J'ai dit que leur chiffre d'affaires au Québec
est de 5%. Donc, c'est...
M. Léger:... à déposer un chiffre comme quoi
c'est le cas.
M. Tetley: Je l'ai constaté. C'est prouvé, à
moins que vous ne vouliez pas accepter la parole du ministre.
M. Léger: Ecoutezl J'ai des affirmations... Vous dites que
j'ai tort. Je vous apporte des chiffres. Contredisez-les en déposant les
vôtres.
M. Tetley: Non, mais vous n'avez pas dit que 5% des
investissements viennent des compagnies étrangères. J'ai
noté que les compagnies étrangères ont 5% de chiffre
d'affaires. Donc, c'est un pourcentage parfait.
M. Léger: Quel est le chiffre d'affaires du Trust Royal au
Québec?
M. Tetley: Le tiers de son chiffre d'affaires se fait au
Québec.
M. Léger: Mais il faudrait savoir quel tiers. Alors, il
faudrait bien que vous nous donniez ces chiffres. J'aimerais bien que
vous...
M. Tetley: Vous étiez sourd parce que j'ai dit au
député de Beauce-Sud que nous avons ces chiffres de la
Régie de l'assurance-dépôts du Québec. Nous assurons
tous ces dépôts, n'est-ce pas? Jusqu'à $20,000 au moins,
donc, nous avons les grandes lignes.
M. Léger: Si vous déposez vos chiffres, on
verra...
M. Tetley: Je vais déposer ce que j'ai et ce que je crois
valable, parce que je ne veux pas vous entraîner dans l'erreur. Une chose
où vous vous trompez, vous croyez que le domaine des compagnies de
fiducie au Québec est faible, il est fort et les institutions sont
québécoises.
Vous n'êtes pas fiers du Trust Royal, mais le Trust Royal, c'est
une bonne compagnie québécoise, à charte provinciale, et
qui fait affaires par tout le monde et au Canada; vous devez en être
fiers malgré que vous soyez péquistes, au lieu d'être
subjectifs. Quelle est la meilleure compagnie? C'est la plus grande au
Canada.
M. Léger: Déposez les chiffres du comportement de
la compagnie Trust Royal, pour réellement les vérifier. Parce que
vous avez fait un j ugement de valeur, vous dites qu'elle se comporte bien.
C'est parfait, je suis prêt à prendre la parole du ministre,
qu'elle se comporte bien, mais il faut le prouver par des chiffres.
M. Tetley: Je vais vous démontrer un comportement qui est
très bien. Le siège social est à Montréal, mais
avec des fous comme vous, nous n'aurons jamais de siège social à
Montréal.
La Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Tetley: Vous allez renvoyer tout le monde ailleurs.
M. Léger: Quand le ministre s'énerve comme cela,
c'est qu'il n'est pas trop sûr de ce qu'il affirme.
M. Tetley: Mais, vous n'êtes pas fier des institutions
québécoises. Il faut que les gens soient de je ne sais quoi, du
comté de Sainte-Marie ou de Lafontaine. Lorsqu'on a une bonne
institution... Prenez Power Corporation, vous êtes contre, pourquoi?
Parce que c'est une institution québécoise?
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement. Le ministre veut absolument mêler des pommes avec des
bananes. Une compagnie peut être très bonne au niveau de son
fonctionnement, mais elle n'est peut-être pas bonne au niveau du
fonctionnement, pour les Québécois. C'est une
différence.
Cela peut-être très bien administré pour son profit
personnel, elle peut très bien fonctionner pour ses
intérêts à elle, mais je veux avoir des chiffres montrant
qu'elle est une compagnie qui est réellement intéressée au
développement du Québec. Ce sont ces chiffres que je veux avoir.
On pourra, par la suite, juger de la valeur, pour les Québécois,
de son comportement. Ce sont ces chiffres que je veux avoir. Je n'ai jamais dit
que ce n'était pas une bonne compagnie pour elle-même. Elle
fonctionne très bien, puisque j'ai des chiffres qui montrent qu'elle a
des valeurs, des dépôts et des certificats dans des compagnies de
fidéicommis, la compagnie Trust Royal a $2 milliards. C'est sûr
que c'est une bonne compagnie.
Mais est-ce que, dans son fonctionnement actuel, elle est bonne pour les
Québécois? La seule façon de le savoir, c'est que le
ministre ait des chiffres, qu'il puisse faire les corrections ou les louan-ger,
si c'est le cas. Je doute fort et j'ai hâte que le ministre dépose
ses chiffres.
Le Président (M. Séguin): Elément 2,
adopté? M. Léger: L'élément 2,
adopté. Le Président (M. Séguin):Elément 3. Compagnies d'assurance
M. Léger: M. le Président, vu qu'on touche le
domaine des compagnies d'assurance, le ministre a dit tantôt qu'il n'a
jamais affirmé qu'il y avait $1 milliard provenant d'épargne
québécoise, qui avaient été exportés. Je
prends la parole du ministre.
Mais quand même, quel que soit le chiffre, il y a
énormément de capital qui sort du Québec. Est-ce que le
rapport gouvernemental, qui devait préciser qui sont les principaux
responsables de cet état de fait, va être rendu public, quel que
soit le chiffre?
M. Tetley: Je n'ai pas de rapport ni de chiffres.
Le député se base sur un reportage erroné, je
présume. Certaines compagnies ont un bon pourcentage, un pourcentage
élevé de leur chiffre d'affaires.
En effet, certaines compagnies d'assurance générale n'ont
pas certainement un chiffre d'affaires assez élevé ou un chiffre
d'investissements assez élevé au Québec. Comment
procéder contre eux? C'est de faire tout d'abord la preuve, d'avoir les
chiffres à la main. C'est pourquoi nous avons adopté le bill 7.
Il faut aussi les convaincre par des réunions privées.
Si cela ne marche pas, il faut légiférer ou adopter des
règlements. Cela a été ma réponse, il y a deux
semaines, lorsque vous m'avez posé la même question et
référé au même article.
M. Léger: Cela veut dire que la semaine prochaine,
lorsqu'on va vous demander les chiffres totaux, vous allez les avoir?
M. Tetley: Peut-être que je les aurai avant.
Nous faisons des progrès. N'oubliez pas aussi que les autres
provinces n'ont pas ces chiffres. De plus, il faut procéder prudemment.
J'ai dit qu'il y a la question de réciprocité et Québec a
des institutions. Il n'y a pas simplement les grandes banquesqui sont ici, les
plus grandes banques sont ici, les plus grandes compagnies de fiducie sont ici,
mais certaines compagnies d'assurance sont aussi ici. Prenez le cas de Sun
Life, je crois que la majeure partie de son chiffre d'affaires est hors du
Canada, non pas seulement hors du Québec, malgré que son
siège social soit ici.
Nous ne voulons pas perdre des sièges sociaux, ils sont
très importants. Il faut agir avec une certaine prudence dans certains
domaines, non pas dans tous les domaines. Mais l'assurance
générale est le domaine où je suis le moins heureux.
M. Léger: D'accord. Mais comment allez-vous pouvoir
obtenir les chiffres des compagnies fédérales, de celles qui ont
une charte fédérale?
M. Tetley: Je regrette, parce qu'il y a une réunion
spéciale des compagnies d'assurance ce matin et je n'ai pas mes
conseillers avec moi, mais je crois qu'il y a deux moyens, soit par les
rapports qu'elles vont déposer, soit du fédéral, du
surintendant fédéral des assurances. Nous avons des liens
étroits avec les autres provinces et je vous donne un exemple.
Quelquefois, lorsqu'une compagnie est en doute ou que ses fonds inspirent des
doutes, nous demandons au fédéral ou à une autre province,
comme l'Ontario, de faire l'enquête pour nous et vice versa, au lieu
d'avoir une enquête après l'autre pour la même compagnie,
surtout si le siège social est àToronto, mais que la compagnie
fait affaires ici.
Il y a donc un échange d'information et aussi une publication
d'information. Donc, je ne crois pas qu'il y ait un problème.
M. Léger: Combien y a-t-il de compagnies d'assurance qui
ne sont réellement pas touchées par la loi 7, par la loi Tetley,
les plus grosses en réalité?
M. Tetley: J'ai les chiffres ici, mais c'est un tableau assez
vaste. Permettez-moi de vous envoyer les statistiques, c'est en effet le
rapport du service pour l'an prochain. Il y a un tableau ici, je peux
peut-être vous envoyer ça ou le faire photocopier. Assurance-vie,
charte du Québec, 21%, charte d'une province autre que Québec, 4;
charte du Canada, 49; charte d'un pays autre que le Canada 68; assurance
générale, charte du Québec 17; charte d'une province autre
que Québec, 9; charte du Canada, 87; charte d'un pays autre que le
Canada, 156.
M. Léger: Le pourcentage du chiffre d'affaires, est-ce que
vous l'avez?
M. Tetley: Le pourcentage du chiffre d'affaires, je ne l'ai pas
ici. C'est possible, je présume, de le trouver.
M. Léger: Vous pouvez apporter cela à la prochaine
réunion?
M. Tettey: Oui.
M. Léger: Ou les envoyer au bureau. Maintenant, tout
à l'heure, je voyais le ministre qui était agressif devant ma
question, mais j'ai relu l'article qui a été fait à
Pointe-au-Pic et j'y vois un petit paragraphe qui va peut-être faire
sourire le ministre: "quelque peu agressif, M. Tetley a déclaré
aux hommes d'affaires que le document qu'il préparait,
c'est-à-dire la collecte desdonnées financières, etc,
stigmatiserait les compagnies d'assurance générale...
M. Tetley: Ce n'est certainement pas moi qui ai dit
ça.
M. Léger: ...qui manquent à leur
responsabilité sociale.
M. Tetley: Je crois que le journaliste est parti en guerre un
peu.
M. Léger: Mais je continue, le sens est important, "qui
stigmatiserait les compagnies d'assurance générale qui manquent
à leur responsabilité sociale envers la population du
Québec." C'est ce que je disais tantôt.
M. Tetley: N'oubliez pas qu'il y a l'assurance
générale et l'assurance-vie. J'ai dit: certaines compagnies
d'assurance générale. Notre idée, à ce
moment-là, l'an dernier et cette année aussi, était de
faire des pressions et d'apporter certains changements. Nous avons aussi
adopté le projet de loi no 7. N'oubliez pas qu'il y a un autre
problème. Sur la question de l'assurance automobile surtout, j'ai vu un
rapport du Nouveau-Brunswick. Le ministre a stipulé que le marché
est si faible et les compagnies sont si peu intéressées à
l'assurance-automobile dans certains secteurs, surtout pour les jeunes et les
gens qui ont eu un accident. Certaines compagnies se sont retirées du
Nouveau-Brunswick. Il faut donc repenser la question d'exigences auprès
de ces compagnies. Nous avons besoin de ces compagnies, même en
Colombie-Britannique où il y a étatisation. Il y a des compagnies
pour le surplus et l'assurance générale, etc. La même chose
existe au Québec. Des compagnies ont subi des pertes énormes pour
deux raisons, premièrement, à cause de l'inflation qui a
affecté les dommages et le coût des réparations;
deuxièmement, la baisse du marché des valeurs mobilières
et leurs investissements, au lieu d'avoir un profit, elles ont une perte. Donc,
soyez très prudents lorsqu'il est question de mettre les compagnies
d'assurance dans la boîte parce que certaines ne sont pas prêtes
à faire de l'assurance-feu, de l'assurance-vie ou de l'assurance
générale au Nouveau-Brunswick. C'est la même chose au
Québec et ailleurs. Ce n'est pas simplement au Québec.
M. Léger: Quand le ministre a dit qu'il stigmatisait les
compagnies d'assurance générale qui manquent à leurs
responsabilités sociales envers la population du Québec, pour
affirmer cela, puisque vous le savez, c'est que vous avez des chiffres
là-dessus.
M. Tetley: J'avais certains chiffres, oui, ils étaient
assez vagues mais ils donnaient l'impression... Je n'ai pas les chiffres sur un
beau tableau et...
M. Léger: Est-ce qu'on peut avoir ceux que vous avez
actuellement?
M. Tetley: Non. Comme j'ai dit aux journalistes, dans le temps,
et comme je vous l'ai dit dans le temps et comme je vous le dis maintenant, ce
n'est pas dans notre intérêt de publier des chiffres qui sont
vagues, qui peuvent être erronés et qui ne sont certainement pas
valables dans tous les sens. Autrement, cela affecte la
crédibilité du gouvernement. C'est pourquoi il faut des chiffres
plus précis. C'est pourquoi nous avons amendé la loi. D'autre
part, comme je vous l'ai dit, il y a deux moyens de procéder: le
bâton ou la carotte. Avec les chiffres en main, je crois qu'on peut
persuader les compagnies de continuer, mais de continuer dans une nouvelle
direction et je suis de votre avis qu'il faut un changement dans certains cas
mais pas dans d'autres. Certaines compagnies ont très bien agi.
M. Léger: Quand le ministre fait des conférences un
peu partout, il semble dire à peu près la même chose que je
dis. Mais, quand il arrive au moment pratique de prendre des décisions,
il se monte, il est agressif et je trouve cela... C'est curieux parce qu'un peu
plus loin, justement, il disait que, devant le problème qu'il avait
soulevé, il était urgent de rendre disponible, pour les
industriels québécois, notre épargne
québécoise. C'est ce que je lui ai dit tantôt. Alors, il
l'affirmait là-bas. Plus loin il disait que, devant le fait que
l'activité financière de Montréal s'en allait vers
Toronto, le ministre disait qu'il faudrait examiner les avantages
qu'apporteraient...
M. Tetley: Ce sont les journalistes, ce n'est pas moi.
M. Léger: Ecoutez, allez-vous niez ce que vous avez dit
là, qu'il faudrait examiner les avantages qu'apporterait une
économie autochtone, donc, une économie
québécoise?
M. Tetley: C'est cela!
M. Léger: La mise sur pied d'institutions
spécialisées telles que des banques d'affaires, Venture Capital
Corporation ou des entreprises de promotion et d'innovation.
M. Tetley: Bien, SOQUIP, SOQUEM, lisez le budget, lisez ce que
nous avons fait au gouvernement.
M. Léger: Ce n'est pas la même chose cela. M.
Teltley: Lisez le budget.
M. Léger: Voici ce que votre comité
interministériel vous propose à l'article 82,
particulièrement à l'égard de la création de la
sociétéThe Venture Capital. Il est recommandé que le
ministère de l'Industrie et du Commerce...
M. Tetley: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Léger: Je vais terminer ma phrase. Le
Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Léger: Que le ministère de l'Industrie et du
Commerce...
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Tetley: Sur un point de règlement. Le
député veut citer un rapport qui, apparem ment, a
été volé et qui...
M. Léger:...
M. Tetley:... n'était pas publié. C'est un document
qui, apparemment..
M. Léger: C'est pour cela qu'on veut les chiffres.
M. Tetley: Un instant!
M. Léger:... on veut les avoir.
M. Tetley: Un instant! Le député veut citer un
document qui, apparemment, a été volé. S'il y a un vol et
s'il a le document volé dans ses mains, il est coupable de recel. C'est
un crime. Je ne blague pas, M. le Président. C'est pourquoi je vais
demander une directive. Je ne le sais pas. Je sais que ce rapport avait
plusieurs brouillons. La copie que j'ai vue ou certains extraits que j'ai vus,
dans Le Devoir, n'étaient pas la copie exacte, mais, tant mieux. Je
n'aime pas qu'il cite un document qu'il a apparem- ment dans les mains, ce
n'est pas tout simplement une citation d'un journal, je crois que cela affecte
toute la souveraineté du gouvernement, toute la question de
fidélité de mes fonctionnaires ou des fonctionnaires d'autres
ministères, cela affecte mon appréciation du député
de Lafontaine aussi, de ses voeux et besoins et de ses désirs et de ses
moyens. C'est joliment important cette question des gens qui volent des
documents et qui reçoivent des documents. Les deux, le vol et le recel
sont des crimes, suivant notre Loi du code criminel avec des peines assez
importantes.
J'ai dit cela et vous pouvez donner votre directive.
M. Léger: M. le Président, sur le point de
règlement, j'ai quelque chose. Je pense que le ministre devrait se
rendre compte que, s'il a des documents dans son ministère qui lui
servent à prendre des décisions ou à ne pas prendre des
décision ou à retarder des décisions, le choix politique
qu'il fait, en ayant des documents de connaissance sur des situations lui
permettant de faire un choix, soit de s'abstenir de fonctionner ou d'aller dans
une direction ou dans une autre, c'est son droit, mais je pense que le
bien-être des Québécois est aussi la responsabilité
de l'Opposition.
Si l'Opposition a des documents, comme un journaliste peut avoir un
document et publier ce qu'il a obtenu, je pense qu'on ne peut pas reprocher
à ce journaliste d'avoir des documents. On ne peut pas reprocher
à un député de l'Opposition d'avoir un document qui touche
le bien-être des Québécois. S'il veut faire une chasse,
qu'il fasse une chasse auprès de ses fonctionnaires, s'il le veut, s'il
pense que ce sont eux qui ont donné cela, mais, ce qui est important
pour moi, M. le Président, comme député de l'Opposition,
c'est que, si j'ai des documents qui peuvent avoir une influence sur des
décisions politiques pour le bien-être des
Québécois, c'est mon devoir et aucun règlement ne
m'empêche de citer des parties de documents qui, mêmes si elles
sont pour le service du ministère, elles peuvent être aussi d'une
utilité réellement importante pour l'Opposition qui pourrait, par
la suite, démontrer au ministre de n'importe quel ministère qu'il
soit, qu'il devrait aller dans telle direction. Il a encore son choix politique
de le faire ou de ne pas le faire. Il l'a montré avec le rapport Gauvin
ainsi que dans le rapport du sous-comité de son ministère sur
l'étude du rapport Gauvin que nous avons obtenu.
M. lePrésident, on joue notre rôle. C'est d'éclairer
l'opinion publique et de l'amener à connaître et comprendre les
problèmes qu'elle a à vivre. Je pense que le ministre n'a
absolument pas le droit de m'empêcher de citer des recommandations qui
ont été faites à son ministère. C'est à lui
de faire le choix politique de s'en servir ou non, mais, j'ai le devoir
politique de m'en servir si je pense que c'est pour le bien-être des
Québécois.
M. Tetley: Vous ne m'avez pas écouté. J'ai dit que,
si, par hasard, vous n'avez pas le rapport final, si, parhasard, vous n'avez
pas un rapport adopté, si, par hasard, vous avez un rapport fautif...
Vous avez pro-
duit un document qui a été volé. De plus, c'est au
gouvernement de gouverner. Pourriez-vous demander à votre petit jeune
homme de m'écouter un peu?
M. Léger: M. le Président...
M. Tetley: Ecoutez-moi, jeune homme!
M. Léger: M. le Président, le ministre n'a
absolument pas...
M. Tetley: II est tellement nerveux...
M. Léger: II ne se conforme pas au règlement, M. le
Président, en essayant de parler a une personne qui n'est pas membre de
la commission parlementaire.
M. Tetley: II interrompt le député, il
parleencore.
Le Président (M. Séguin): Je pense que nous sommes
un peu à la dérive.
M. Tetley: Je vais répondre aussitôt que vous serez
capable de m'écouter.
M. Léger: Je vous écoute.
M. Tetley: Vous n'écoutez pas, mais dites au bonhomme que
vous m'écoutez, pas lui.
M. Léger: M. le Président, le ministre s'organisera
avec ses fonctionnaires quand ils lui soufflent des réponses. Je n'ai
jamais dit un mot là-dessus, c'est normal. Je pense que j'ai le droit
d'écouter le ministre et d'avoir le comportement que je veux, ici
à la commission parlementaire, c'est tout.
M. Tetley: C'est clair que vous ne m'avez pas
écouté. Tout le temps où j'ai parlé, vous avez
écouté ce jeune homme-là. Je crois que vous êtes mal
conseillé.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Tetley : Vous devriez exiger de trouver un vrai avocat.
M. Léger: J'invoque le règlement, M. le
Président, le ministre pour éviter la question et que je
produise le texte est en train de faire un aparté. Je pense que
cela n'a aucun rapport avec la discussion que nous avons présentement.
Il a invoqué la question de règlement, je lui ai répondu,
et j'ai le droit et c'est mon devoir de demander au ministre pour quelle
raison, et qu'il me dise lui-même si c'est faux...
M. Tetley: Mais, laissez-moi parler!
M. Léger: Je n'ai pas fini de le lire. Je suis en train de
vous dire ceci.
M. Tetley: Je n'ai pas terminé.
Le Président (M. Séguin): A l'ordre!
M. Léger: C'est moi qui avais la parole, M. le
Président.
M. Tetley: Non, non. Vous avez invoqué le
règlement.
M. Léger: C'est vous qui avez invoqué le
règlement.
Le Président (M. Séguin): Un instant. Oui, il y a
eu un point de règlement.
M. Tetley: Je termine mon point de règlement.
Le Président (M. Séguin): Vous invoquerez votre
point de règlement après, d'ailleurs, vousen avez
parlé.
M. Tetley: D'accord. Laissez moi terminer.
M. Léger: C'est moi qui avais la parole, avant le point de
règlement.
M. Tetley: Non, vous m'avez interrompu, lorsque j'ai dit que
votre jeune associé vous a donné...
M. Léger: Le ministre est nerveux.
Le Président (M. Séguin): M. le ministre, vous avez
la parole.
M. Tetley: Merci. Je veux dire ceci : Je suis prêt à
discuter toute question d'investissement étranger. Je n'ai aucune
objection que vous citiez n'importe quel document. C'est clair, mais j'ai une
objection quand un député de cette Chambre est coupable et fier
d'être coupable d'un recel.
M. Léger: C'est vous qui dites coupable. Vous n'êtes
pas juge.
M. Tetley: Qu'il soit fier d'être coupable, et qu'il se
lève et dise que c'est son devoir, je dis que c'est dangereux
pourplusieurs raisons, parceque c'est le gouvernement qui doit gouverner et le
gouvernement doit jugerdu moment opportun de déposerdes documents, aussi
bien que du moment de la préparation de ces documents. C'est notre
rôle et notre devoir; c'est pourquoi le recel est dangereux. Le
recel...
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Tetley: Un instant.
M. Léger: J'invoque le règlement.
Le Président (M. Séguin): Sur un point du
règlement. Je vais règler très bientôt votre point
de règlement.
M. Léger: Ce ne sera pas long, M. le Président.
Que le ministre parle de recel, parce qu'un député de
l'Opposition aurait des documents de son ministère ou d'autres
ministères, c'est absolument inacceptable.
M. Tetley: Lisez la loi d'Angleterre et la procédure de
l'Angleterre.
M. Léger: Quand le ministre dit que nous sommes coupables
de recel, je dois lui dire que, devant l'arrivée d'un projet de loi sur
un sujet particulier, les députés de l'Opposition qui ont
à s'exprimer sur ce projet de loi ont totalement le devoir, s'ils ont en
main je ne dis pas qu'ils sont allés chercher les documents
un document démontrant que des spécialistes ont
recommandé au ministère d'aller dans une autre direction, si,
devant un tel projet de loi nous savons qu'il y a eu des recommandations
contraires et que le gouvernement prend tel choix politique, nous avons le
droit de l'exprimer au public et de dire que le gouvernement a
été conseillé d'agir d'une façon différente
ou dans le sens du projet de loi. A ce moment, nous avons à nous
prononcer sur ce projet de loi.
Le gouvernement n'est pas seul à gouverner le Québec. Dans
un régime démocratique, il gouverne avec un parti d'Opposition
qui est capable de lui dire s'il a tort ou raison. Quand nous avons des
documents en main qui prouvent que telle loi aurait dû être faite
autrement, parce qu'il y a eu des recommandations différentes, c'est
notre devoirde le dire. Que le ministre n'essaie pas de dire que nous sommes
coupables parce que nous avons les documents en main. Cela a toujours
fonctionné comme cela, dans tous les gouvernements du monde.
M. Tetley: Ce n'est pas vrai. En Angleterre, lisez la
jurisprudence, vous verrez que c'est un recel et un vol.
Mais, M. le Président, je n'ai pas terminé mon
raisonnement. De plus, il a été convenu que nous ajournions
à midi, mais je voudrais noter ['importance de ceci. Permettez-moi de
vous expliquer le problème. C'est possible que vous vous trompiez de
document. Je ne le sais pas, mais vous n'avez peut-être pas le document
final. Vous n'avez peut-être pas le document accepté par le
conseil des ministres. Vous n'avez pas le document que j'ai accepté,
parce que c'est moi qui l'ai signé. Moi, Tetley, et je n'ai pas peur de
discuter avec vousà la prochaine séance, de tout ce document ou
de n'importe quel document. Ce n'est pas la question. Vous vous trompez.
Lorsque je vous dis que sur une question de principe je trouve que c'est
tellement dangereux que vous souleviez un document dont vous n'avez pas la
preuve qu'il est valable. Aussitôt qu'il a été produit,
j'ai cru bon de dire au journaliste du Devoir que ce n'était pas le
document final et que c'était un avant-projet. Un instant!
M. Léger: Le ministre veut parler du document du Devoir.
L'article dont nous parlions tantôt remonte à juin I974. C'est une
conférence que le ministre a donnée en juin I974 sur les
investissements étrangers.
M. Tetley: Non, non.
M. Léger: Mais le document dont je parle, c'est une autre
chose. C'est un autre document.
M. Tetley: Vous parlez d'un rapport d'investissements
étrangers.
M. Léger: Le ministre n'a qu'à me dire si cette
recommandation est fausse ou vraie?
Le Président (M. Séguin): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Tetley: Un instant. En tout cas, M. le Président, sur
cette question, je demande l'ajournement. Je n'ai pas peur de discuter de tout
document. Ce n'est pas cela. Le grand principe est que c'est comme si j'avais
un de vos documentaires du Parti québécois. Je ne
déposerais jamais cela. Je ne crois pas que j'aie le droit de le
déposer sans votre permission. Je ne l'ai jamais fait.
M. Léger: Je vous pose une question.
M. Tetley : Je crois qu'on a le droit de déposer le manuel
du CEQ parce que c'est publié. Mais, je n'ai pas le droit de
déposer le manuel ou l'avant-projet si ce n'est pas adopté. C'est
un exemple.
M. Léger: M. le Président, je n'ai pas
déposé de document.
M. Tetley: Non, non, mais vous avez cité un document.
M. Léger: J'ai posé une question disant qu'on vous
a recommandé telle chose. C'est à vous de dire si c'est vrai ou
faux.
M. Tetley: C'est joliment vrai et vous allez voir q ue je
procède dans cette veine dans le biII 7 et dans la loi des compagnies de
finance et des compagnies de fiducie. Vous allez voir que je parle selon une
certaine veine et je procède dans cette veine-là. De plus, je
légifère dans cette veine.
M. Léger: On verra... M. Tetley: On verra.
Le Président (M. Séguin): Messieurs, je voudrais
parler de cette situation afin de ne pas y revenir plus tard. On avait, si ma
mémoire est fidèle, suggéré ou établi
l'heure de la suspension ou de l'ajournement de nos travaux à midi. En
ce qui concerne les commentaires qui viennent d'être faits, les deux
points de règlement, je pense qu'il serait dans l'ordre, et cela a
toujours été, d'ailleurs, la pratique parlementaire, que,
lorsqu'un document est cité, il est de l'intérêt des
membres de la commission et du ministre dont les crédits sont
étudiés à ce moment-là de demander au
député qui se prononce, en se basant sur un texte, quelle est la
source de ses renseignements. Si le député de La-
fontaine est consentant à donner la source même à la
base de ses questions, il serait possible pour la commission de juger si la
source est acceptable ou est reconnue comme une source d'information valable et
authentique. Si, dans ces circonstances, le document est contesté par le
ministre, ce qui rend un peu douteux la valeur de ce document, si le
député, à son tour, veut affirmer que tel ou tel document
est utilisé à la base de son argumentation ou de ses questions,
là, comme je viens de le dire, pour ne pas encore le
répéter, il me semble que le commission a le droit de
connaître les sources. La même chose s'applique à tout
député et à tous ceux qui veulent faire des citations ici,
publiquement, pour le journal des Débats, pour les journalistes, pour le
public. Je pense qu'il est important d'avoir ce renseignement de base.
Voici, un document a été cité, oui ou non; c'est
aussi simple que cela. Ma question au député de Lafontaine est:
Si c'est oui, quelle est la source, quel est le document cité? Je devrai
m'en tenir à la décision que le ministre prendra sur sa valeur
puisque ce serait un document, apparemment, je n'entre ni dans le vol ni dans
le recel ou autre chose, je dis tout simplement que le ministre sera en mesure
d'affirmer à la commission si, oui ou non, le document est de base, est
de fond et est réel. Dans ces circonstances, disons que le
député pourrait peut-être me répondre
immédiatement.
M. Léger: Oui, d'accord! M. le Président, j'ai
simplement mentionné qu'il y avait eu des recommandations faites au
ministre provenant d'un rapport du comité interministériel sur
les investissements étrangers. J'ai dit que, dans cela, il y avait des
recommandations et je voulais savoir si le ministre irait dans ce sens. Je n'ai
pas cité le document comme tel. J'ai parlé de recommandations que
le comité interministériel avait faites concernant les
investissements étrangers.
M. Tetley: Je trouve cela brillant.
Le Président (M. Séguin): Est-ce que vous trouvez,
M. le ministre, que le document peut être considéré comme
un document officiel qu'on peut citer?
M. Tetley: Non, pas du tout.
Le Président: Le sujet est clos dans le moment et je vous
demanderais de faire vôtres des questions, mais de ne pas citer un
document qui n'est pas reconnu par le ministre. Nous ajournons nos travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 5)