Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente des institutions
financières,
Compagnies et coopératives
Etude des crédits
du ministère des Institutions
financières,
Compagnies et Coopératives
Séance du jeudi 3 mai 1973
(Vingt heures douze minutes)
M. HARVEY, Chauveau (président de la commission permanente des
institutions financières, compagnies et coopératives): A l'ordre,
messieurs!
La commission parlementaire des institutions financières,
compagnies et coopératives se penche maintenant sur les crédits
pour l'année financière 73/74. Il est 20 h 15 et le
président de cette commission le député du Lac-Saint-Jean,
M. Pilote, prendra son siège. Si c'est l'assentiment des membres pour
cette partie de la commission, André Harvey, député de
Chauveau, sera nommé rapporteur. D'accord? Je cède la place
à M. Pilote. A tout seigneur, tout honneur. Nous vous invitons à
présider.
M. ROY (Beauce): Le député de Chauveau a été
nommé rapporteur.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Pour quelles raisons?
M. PAUL: Vous remarquerez mon cher collègue, que les objecteurs
de conscience à votre nomination ne sont pas présents ce soir.
Alors nous, dans notre grande libéralité nous vous acceptons
comme président.
M. TETLEY: Oui, bravo, à l'unanimité.
M. HARVEY (Chauveau): Alors, M. Pilote.
Service des compagnies et des cornorations
M. TETLEY: M. le Président, qu'il me soit permis de noter que
quand nous avons terminé mardi soir, nous étions à la page
15-4 et 15-5 du budget de l'année 73/74, le programme 2. Nous avons
adopté l'élément 1, qui est au sujet de fichier central et
nous étions en train de commencer l'étude de
l'élément 2, du programme 2, c'est-à-dire création
et modification de personnes morales, ce qui veut dire le service des
compagnies et corporations. Nous avons aussi terminé les remarques
préliminaires pendant l'après-midi et une partie du soir.
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'étais présent comme membre, je
sais où était rendue la commission.
M. PAUL: M. le Président, en 1971, au mois de septembre, le
ministre des Institutions financières, dans une lettre qu'il a fait
parvenir au Devoir a expliqué l'importance, pour le Québec, de
s'assurer que de plus en plus des compagnies établissent leur
siège social dans le Québec. Il se réjouissait alors de
l'institution par la Banque nationale de Grèce, d'une compagnie de
fiducie pour le Canada avec siège social à Montréal. Les
raisons apportées pour justifier son exposé, excellentes raisons
d'ailleurs, c'est très rare que le ministre n'est pas objectif et
honnête dans ses propos, pourraient se résumer par les points
suivants: 1)L'existence d'un siège social, c'est créateur
d'emploi; 2)II faut un marché de capitaux à Montréal; 3)Un
marché de capitaux est une source de nouveaux investissements; 4)Les
Québécois sont plus susceptibles de placer leur argent sur un
marché local; 5)Un siège social est un centre de décision;
6)Les sociétés d'exploitation et de production y
établissent leur bureau-chef et leur unité de travail. En quelque
sorte, je viens de vous faire, M. le Président, le résumé
de cet article qui paraissait dans le Devoir. Pour terminer, il donnait comme
autre alternative celle de voir Montréal devenir un centre de
succursales.
Depuis cette date, j'aimerais savoir de mon honorable ami, le ministre
des Institutions financières, quelles sont les initiatives prises par
son ministère pour s'assurer que les compagnies viennent établir
leur siège social dans le Québec.
M. TETLEY: Bon. Je remercie l'honorable député de
Maskinongé de sa question. Nous avons, tout d'abord, essayé de
réduire le temps d'incorporation d'une compagnie au Québec. Nous
avons modifié la Loi des compagnies par le bill 56 et nous avons
créé le système d'incorporation par charte qui a
certainement économisé le temps des avocats et des
demandeurs.
En conséquence, l'an dernier, je crois, nous avons
incorporé au-delà de 7,000 compagnies et le
fédéral, pour tout le Canada, en a incorporé à peu
près 1,500. Nous voulons que les compagnies soient incorporées au
Québec avec leur siège social au Québec et nous voulons
aussi que ces compagnies soient québécoises. Nous avons aussi
modifié le système de rapport annuel et nous avons encore en vue
des modifications au système. Nous avons essayé de
préparer un rapport annuel plus moderne, plus efficace, moins difficile
à remplir et il y aurait même d'autres changements cette
année.
Troisièmement, nous avons créé le fichier central,
qui est un outil pour le Québec. Il peut aider les compagnies, les
investissements ici et les sièges sociaux. Le Québec sera
doté d'une source d'information qui n'existe pas ailleurs,
c'est-à-dire une source d'information sur ordinateur par lequel le
gouvernement et dans certaines conditions le citoyen pourront demander des
informations, le nombre de compagnies par
exemple qui vendent des meubles fabriqués au Québec ou le
nombre de compagnies de réparation d'automobiles ou d'autres
renseignements. En effet, le fichier central est entré en vigueur le 1er
avril, c'est-à-dire certains des fichiers se trouvent sur le fichier
central, 43 sur 105. Nous espérons, d'ici la fin de l'année,
avoir presque la totalité sur le fichier central.
Nous avons aussi modifié les structures de la Commission des
valeurs mobilières. Il est important que le marché soit fort et
il est important en conséquence que l'institution qui contrôle le
marché, c'est-à-dire la Commission des valeurs mobilières
de Québec, soit honnête, forte et efficace. Nous avons
augmenté le budget énormément, vous le verrez
bientôt. Nous avons augmenté les effectifs, nous avons
changé le président. La président a créé
quatre administrations dans sa commission, nous avons nommé chacun
quatre administrateurs d'ordre élevé. Je crois que la Commission
des valeurs mobilières a certainement aidé l'institution de
sièges sociaux à Montréal et au Québec.
Cinquièmement, nous avons modifié la loi par le bill 63 en
1971, la Loi des valeurs mobilières, et nous avons une autre
modification.
Mais le plus important c'est difficile à expliquer, c'est
mon argument ou mon raisonnement aux journalistes je crois que l'acte le
plus important a été le changement dans l'administration du
ministère. Nous avions un très bon sous-ministre. Mais, depuis ce
temps-là, nous avons un autre bon, sinon meilleur, sous-ministre, avec
un esprit plus large, différent. Nous avons changé des
sous-ministres, des chefs de services, des sous-chefs. Plusieurs ont eu des
promotions, etc. Nous avons, j'espère, en changeant les cadres,
aidé l'administration du ministère.
Par exemple, pour les compagnies, nous avons créé à
Montréal un bureau d'incorporation; ce qui a fait plaisir aux avocats de
Montréal. Mais, de plus, cela a aidé à l'émission
de chartes de compagnies. J'ai mentionné hier soir un autre exemple.
Qu'il me soit permis de le mentionner encore ce soir. En changeant le
système d'incorporation par un système de dépôt,
plutôt que par émission de lettres patentes, nous avons
épargé au Québec peut-être un quart de million de
dollars. Nous avons épargné le temps des avocats. Nous avons
muté à un autre service, le service de renseignements des
compagnies, les secrétaires qui dactylographiaient les chartes.
Celles-ci, par l'envoi d'avis à certaines compagnies, et par leur
travail ont causé une augmentation pendant une période de six
mois, de plus de $300,000, selon les rapports annuels. Donc voilà
quelques idées, M. le Président.
M. PAUL : M. le Président, si je recevais un jugement d'un juge
aussi complet et détaillé que la réponse que vient de me
donner l'honorable ministre, je me désisterais de mon jugement parce que
ce serait un jugement ultra petita.
M. TETLEY: Vous avez des soupçons à cause de mon...
M. PAUL: Non. Loin de moi, M. le Président, cette idée.
C'est parce que le ministre nous a donné des renseignements pour
lesquels nous le remercions, mais j'aimerais qu'il réponde maintenant
à ma question.
M. TETLEY: Ah bon!
M. PAUL: Je lui ai demandé quelles étaient les initiatives
prises par son ministère pour assurer l'établissement, au
Québec, de sièges sociaux de compagnies étrangères
ou de grandes compagnies nationales. Parce que, tout à l'heure, je
reviendrai avec l'exode du Québec des compagnies qui
déménagent leur siège social. Mais, en retour, quelle est
l'incitation, quelles sont les mesures prises par son ministère pour
ramener au Québec certains sièges sociaux qui nous avaient
quittés et pour permettre à ces compagnies de venir
établir leur siège social au Québec?
M. TETLEY: Je crois, M. le Président, que les six ou sept
exemples que j'ai donnés ont tous aidé l'administration et
l'efficacité du ministère. Cela a aussi aidé le citoyen
ordinaire ou une compagnie étrangère à s'installer au
Québec. De plus, je peux dire qu'au ministère les hauts
fonctionnaires et moi-même, nous avons visité, pour le lunch ou le
souper, etc., en groupe et autrement, les chefs de plusieurs compagnies. J'ai
vu, je crois, à ce jour, tous les présidents des banques, des
grandes compagnies d'assurance, de pétrole, etc., afin de les convaincre
de la valeur du Québec comme endroit pour leur siège social.
M. PAUL: Je remercie le ministre. A ce compte-là, je vais le
suivre dans son argumentation, sur son propre terrain. Depuis sa
déclaration excellente du mois de septembre 1971, combien de compagnies
étrangères ou nationales ont-elles établi leur
siège social à Montréal?
M. TETLEY: Mais nous avons déjà discuté de cette
question lorsque l'honorable député était, mardi soir,
à une autre commission.
J'ai répondu que c'est presque impossible pour l'instant de
connaître soit au Québec soit dans une autre province, j'ai
posé la même question en Ontario et ailleurs le nombre de
sièges sociaux au Québec ou le nombre de ceux qui ont
quitté.
M. PAUL: Vous n'avez pas non plus le nombre de compagnies qui ont
quitté le Québec.
M. TETLEY: Non, je sais le nombre d'incorporations, mais sont-elles de
véritables grandes compagnies, etc? Aussi, il y a toujours le
problème d'une compagnie qui a le siège social titulaire ici,
mais qui a le véritable siège ailleurs et vice versa. Et c'est
très difficile.
C'est une des raisons pour lesquelles je compte énormément
sur le fichier central. Et je crois que c'est absolument nécessaire de
connaître ces chiffres.
Aussi une des raisons qui font que les compagnies quittent ou arrivent
dans un pays c'est le climat social et politique; c'est aussi les taxes, le
coût d'une maison, par exemple. Nous avons un grand avantage à
Montréal, une maison coûte peut-être les deux tiers de la
même maison à Toronto.
Je crois que Montréal est beaucoup plus agréable. Nous
avons l'avantage des deux langues, etc. Suivons le premier ministre au moins
et je crois qu'il a raison le climat social et politique est
meilleur depuis quelques années. C'est une autre force ou une autre
partie de notre climat qui peut nous aider à attirer les compagnies
étrangères.
M. PAUL: M. le Président, le ministre des Institutions
financières vient de nous parler du premier ministre qui, au mois de
septembre 1972, nous déclarait qu'il ferait enquête aux fins de
connaître les raisons pour lesquelles il y avait tant de
déménagements de sièges sociaux du Québec à
l'extérieur. Alors j'aimerais savoir du ministre si cette enquête
promise par le premier ministre est commencée. Qui l'a faite? Depuis
quand? Les rapports préliminaires ont-ils été produits? Si
oui, à qui?
M. TETLEY: Jusqu'à maintenant les réponses sont: Je ne
sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas.
M. PAUL: Peuvent-ils être rendus publics?
A-t-on établi les raisons de cet exode et quels sont les moyens
pris par le premier ministre ou le ministre des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives pour arrêter cette
hémorragie de déménagement de sièges sociaux?
M. TETLEY: Tout d'abord quant à l'enquête du premier
ministre, je ne crois pas qu'il l'ait terminée.
M. PAUL: Est-ce M. Paul Desrochers qui a été
mandaté pour la faire?
M. ROY (Beauce): Est-ce que d'abord le premier ministre en a fait
une?
M. TETLEY: Non.
M. ROY (Beauce): Non, il n'en a pas faite.
M. PAUL: II n'en a pas faite.
M. TETLEY: Ce n'est pas le premier ministre ou le ministre. Je ne l'ai
pas fait, le premier ministre a fait une enquête certainement.
M. PAUL: Mais est-ce qu'il vous a consulté? M. TETLEY: Oui
à quelques reprises.
M. PAUL: Il ne vous tenait pas au courant plus que ça?
M. BURNS: Est-ce l'habitude du premier ministre de passer par-dessus la
tête de ses ministres?
M. TETLEY: Non, mais parfois, des enquêtes de ce genre... il y a
l'enquête Fantus qui a été publiée dans le
Devoir...
M. PAUL: Concurrence...
M. TETLEY: ... qui est très publique.
M. BURNS: Pas grâce à vous autres, d'ailleurs.
M. PAUL: Est-ce que le ministre...
M. TETLEY: L'enquête du premier ministre, parfois il y a des
enquêtes, c'est comme si vous aviez une maladie grave...
M. PAUL: Une maladie honteuse.
M. TETLEY: Honteuse aussi, mais si vous avez un cousin ou un
ancêtre dont vous n'êtes pas fier, ce n'est pas votre faute et
ça ne vous affecte d'aucune manière, mais c'est votre
ancêtre, votre arrière-grand-père. Quand vous demandez
à un avocat, un notaire de vérifier votre ligne, il vous fait un
rapport.
M. PAUL: Dans ma ligne, je remonte jusqu'à Noé, c'est
là que ça commence à m'inquiéter.
M. TETLEY: Mais s'il y a quelque chose de mauvais dans le passé,
je me demande si c'est toujours mieux de le déposer.
M. PAUL: A ce moment-là on ne dit pas: Je vais faire une
enquête, je vais rendre ça public.
M. TETLEY: Mais peut-être que quelqu'un vous accuse d'avoir un
arrière-grand-père qui était voleur ou même
libéral, ou quelque chose...
M. PAUL: Voleur, c'est un accident; libéral, c'est un vice.
M. TETLEY: Je m'oppose et je vais engager des enquêteurs, mais
vous ne déposez pas le rapport parce qu'il est caché quelque
part...
M. PAUL: Mais le premier ministre ne vous a pas fait rapport, à
vous, le ministre responsable...
M. TETLEY: Je ne dis pas cela.
M. PAUL: ... dynamique, actif, qui a à coeur de mener une bonne
administration au sein du ministère et...
M. TETLEY: Non, ah non!
M. PAUL: ... vous restez silencieux devant une telle arrogance?
M. TETLEY: Non, non, le premier ministre n'est pas arrogant, on ne peut
pas l'accuser, ce n'est pas...
M. ROY (Beauce): II y a des arrogants directs, M. le ministre, et il y a
des arrogants...
M. TETLEY: Arrogant direct ou caché, mais il n'a pas d'arrogance.
Personne ne l'accuse. Non, c'est le premier ministre, pour de bonnes raisons,
qui a commandé l'enquête.
M. PAUL: II n'a pas passé par arrêté en conseil, ce
rapport. Vous n'êtes pas obligé de me donner le texte, mais
simplement est-ce que cela a été décidé par le
lieutenant-gouverneur en conseil?
M. TETLEY: Je crois que ce n'est pas dans mon ministère.
M. PAUL: Comment, ce n'est pas une enquête qui vous regarde! C'est
dans votre ministère.
M. TETLEY: Toute enquête me regarde, mais je crois que, sur cette
question...
M. PAUL: C'est parce que ça pourrait écour-ter
énormément la discussion si le ministre nous disait qu'il n'y a
rien qui a été fait ; je pense que cela pourrait clore le
débat.
M. TETLEY: Non. Je vais laisser au premier ministre le soin de
répondre.
M. PAUL: Bien, il n'est pas ici. C'est vous qui êtes responsable
du ministère.
M. TETLEY: Je peux dire qu'il y avait une enquête et que je sais
qu'il y avait une enquête etc., etc.
M. PAUL: C'est le "etc." que nous voudrions connaître.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Beauce.
M. ROY (Beauce): Nous aurions préféré que ce soit
vous qui répondiez, parce qu'on se fie aux réponses du ministre
des Institutions financières, Compagnies et Coopératives. Je ne
voudrais pas faire de parallèle avec d'autres réponses que nous
avons d'autres personnes au gouvernement, mais le ministre des Institutions
financières, jusqu'ici, a toujours démontré qu'on pouvait
se fier à ses réponses. J'aimerais pouvoir en dire autant du
premier ministre, parce qu'en ce qui me concerne je suis en train de me
demander si je vais encore le questionner, le premier ministre.
M. TETLEY: C'est même possible que le premier ministre nous
écoute.
M. ROY (Beauce): S'il nous écoute, tant mieux. Tant mieux s'il
nous écoute.
M. PAUL: J'espère qu'il va venir.
M. ROY (Beauce): J'espère qu'il va se dépêcher,
qu'il va venir faire des précisions.
M. TETLEY: M. le Président, c'est toujours agréable, mais
il ne peut pas être partout en même temps.
M. PAUL: Non, parce qu'il n'est nulle part.
M. TETLEY: Mais je peux vous dire qu'il y avait une enquête.
M. ROY (Beauce): Mais vous ne pouvez pas nous dire quelle dimension
l'enquête a eue.
M. TETLEY: Je peux vous dire aussi que je trouve la situation
sérieuse, mais je ne veux pas exagérer et je ne veux pas me
lancer dans les critiques d'autres personnes. Le rapport Fantus a
blâmé les séparatistes ou le climat social. Moi, je ne veux
pas me lancer dans ce débat-là. C'est pourquoi le premier
ministre, je suppose je ne connais pas ses raisons n'a pas
déposé le rapport, n'a pas parlé de son enquête.
M. PAUL: Si on le demandait à M. Paul Desrochers, pensez-vous
qu'on aurait plus de chances d'avoir une réponse?
M. TETLEY: Mais on peut lui téléphoner.
M. ROY (Beauce): Est-ce qu'il est disponible?
M. TETLEY: II est toujours disponible.
M. ROY (Beauce): II est toujours disponible.
M. TETLEY: Mais, comme le député de Gouin mardi soir,
l'avait dit, le transfert de certains sièges sociaux de Montréal
à Toronto ou de Boston à New York, ou de Philadelphie à
New York a commencé au début du 20e siècle. Comme j'ai
dit, on ne peut pas jeter le blâme sur les événements
d'aujourd'hui, sur mon ministère ou sur mon prédécesseur,
je ne crois pas. Lorsque je suis allé à Edmonton, en janvier, et
à Calgary l'an dernier...
M. PAUL: Mais comment se fait-il qu'on n'ait pas vu votre nom parmi tous
ceux qui avaient fait des voyages en tant que ministres?
M. TETLEY: Parce que le voyage à Calgary, je l'ai payé
moi-même et l'autre, je suppose, a été tellement moins
élevé...
M. PAUL: C'est parce qu'il n'y avait pas de résultats que vous
n'avez pas fait payer cela par la province?
M. TETLEY: Ah! non, non! Il y avait de grands résultats.
A Edmonton, les gens se plaignaient devant moi du fait que les
compagnies de pétrole ont quitté 1'Alberta, toutes les
compagnies, pour Toronto sauf une compagnie qui a quitté Calgary pour
Vancouver. Il y a un autre mouvement qui est aussi triste pour le
Québec, c'est le mouvement de certaines maisons de courtiers de la ville
de Québec à Montréal. C'est très difficile de
pratiquer ou d'être courtier en valeurs mobilières à
Québec parce qu'il faut téléphoner et que le marché
du capital est à Montréal et est si proche. Est-ce qu'on peut
dire que c'est le climat politique? C'est la même province, c'est le
même gouvernement.
Je crois que le rapport Fantus a donné quelques explications mais
il y a d'autres explications y compris celle que je viens de donner et celle du
député de Gouin mardi soir et aussi d'autres
députés présents.
M. ROY (Beauce): M. le Président, on parle de
déménagement des sièges sociaux, du regroupement des
entreprises. On a regardé, à un moment donné, le climat
politique au Québec. On a peut-être un peu trop politisé
cela. Je m'interroge d'ailleurs sur cette question et je vous demande
sérieusement si on a regardé le fond du problème
réel. Il y a, à l'heure actuelle, des entreprises nationales,
multinationales qui ont à faire face à des problèmes
d'ordre administratif, d'ordre technique, qui centralisent leur
administration.
D'ailleurs, le gouvernement provincial lui-même a
créé un phénomène de centralisation administrative;
on l'a vu au niveau des commissions scolaires. Je pense qu'on a un exemple
très patent de centralisation administrative au niveau des commissions
scolaires par la fusion de toutes les commissions scolaires rurales. Il y a la
question de la régionalisation qui est une autre chose.
M. HARVEY (Chauveau): C'est de la décentralisation...
M. ROY (Beauce): Voulez-vous, s'il vous plait, M. le
député de Chauveau,...
M. HARVEY (Chauveau): C'est de la décentralisation.
M. ROY (Beauce): ... lorsque vous voudrez faire votre intervention,
être assez poli pour ne pas nous interrompre?
M. HARVEY (Chauveau): J'essaie de vous corriger au fur et à
mesure, parce que...
M. ROY (Beauce): Vous ferez vos interven- tions quand le temps sera
venu. D'ailleurs je ne me fie pas à vos paroles, vos volte-face sont
connues publiquement dans toute la province de Québec. Vous dites une
chose une journée et vous dites une autre chose le lendemain. Vous
donnez des explications et je ne vous demande pas d'explications.
M. HARVEY (Chauveau): J'ai plus confiance en quelqu'un qui peut changer
d'idée qu'en quelqu'un qui ne change jamais d'idée. Il y a
Saint-Michel-Archange pas loin de chez nous pour ceux qui ne changent pas
d'idée.
M. ROY (Beauce): M. le Président, est-ce que j'ai la parole?
M. PAUL: Vous avez beaucoup de confiance en vos électeurs.
LE PRESIDENT (M. Fraser): A l'ordre!
M. ROY (Beauce): Je parle de la politique de l'entreprise au
Québec, des raisons d'ordre administratif et des raisons d'ordre
économique. On sait que les entreprises à l'heure actuelle
s'équipent d'ordinateurs, qu'elles se servent de plus en plus de
l'électronique, qu'elles mécanisent leurs opérations
administratives. Ceci peut être un facteur qui fait en sorte que les
entreprises veulent centraliser leurs opérations et on les voit,
à ce moment-là, soit déménager leur siège
social ou encore fermer leur porte. Je pense qu'il y a énormément
de bureaux d'affaires au Québec qui ne sont pas des sièges
sociaux mais qui sont fermés, qui sont déménagés
ailleurs et on est resté avec seulement de petites succursales
administratives.
Si on avait des données là-dessus, on serait
peut-être encore un peu surpris. Il y a tout ce
problème-là. Je me demande si on a au Québec une
véritable politique de l'entreprise, je me demande si on n'a pas
faussé la vocation de l'entreprise au Québec.
On est en train, à l'heure actuelle, de croire que le but premier
de l'entreprise est de créer des emplois, alors que le but de
l'entreprise est de fournir des biens ou des services à la population,
de la meilleure qualité possible, au meilleur prix possible. A partir du
moment où on veut orienter l'entreprise en fonction de la
création d'emplois, on risque de se retrouver avec des problèmes
qui veulent que l'entreprise ne soit plus capable d'arriver à des taux
concurrentiels. Si le Québec était sur une île et si nous
n'avions aucune possibilité d'accès aux autres marchés et
aux facilités que les autres marchés nous offrent, le
problème serait différent. On est au Canada et nous faisons
partie de l'économie nord-américaine.
A titre d'exemple, je regarde les chiffres que le ministre
lui-même nous a donnés, les états des compagnies à
fonds social étranger autorisées à exercer leur commerce
dans la province de Québec, conformément aux dispositions de
la Loi des compagnies à fonds social étranger, S.R.Q.
1964, chapitre 282, durant l'exercice financier 72/73. On a toute la liste de
ces entreprises. Je remercie le ministre de nous l'avoir fournie. C'est
très intéressant, Mais quand même, j'ai fait une revue
sommaire des chiffres approximatifs que je n'ai pas eu le temps de
vérifier, mais pour avoir divisé ça par secteurs, je
constate que 44 entreprises américaines se sont enregistrées pour
faire affaires au Québec, vous avez 68 entreprises canadiennes, et vous
avez 16 entreprises internationales dont des entreprises du Japon, de
l'Allemagne, de la Belgique, de la France et voire même de l'Italie, ce
qui fait 128 entreprises nouvelles qui se sont inscrites pour venir faire
affaires au Québec.
Est-ce qu'il y a des critères, des normes, pour que ces
entreprises puissent être autorisées à faire affaires au
Québec? Quelles sont-elles, ces normes? Est-ce que ce sont des normes
purement administratives ou si n'importe quelle compagnie peut arriver,
à un moment donné, et se lancer dans un secteur, n'importe quel
secteur d'activité économique, puis venir concurrencer nos
industries, nos entreprises québécoises? J'aimerais que le
ministre réponde à ces questions. Quelles sont les normes qui
font qu'une entreprise étrangère est autorisée à
exercer un commerce au Québec?
M. TETLEY: Tout d'abord, les chiffres que vous citez sont ce qu'on
appelle "extraprovincial licenses" ou des permis donnés à des
compagnies de provinces autre que l'Ontario et autres que les compagnies
canadiennes. Il y a beaucoup de compagnies à charte ontarienne qui sont
ici au Québec sans permis, parce que nous avons une entente depuis, je
crois, 1929, avec l'Ontario, et une compagnie québécoise peut
faire affaires en Ontario sans permis.
M. ROY (Beauce): Ou vice versa.
M. TETLEY: Et vice versa. C'est à peu près le seul endroit
au monde où cela existe. Aujourd'hui, parce que le problème
m'intéresse beaucoup, j'ai regardé et j'ai commandé une
étude sur ce problème et j'ai vu un avant-projet de
l'étude que je vais produire d'ici, j'espère, un mois ou deux,
lorsque ce sera final.
Il y a beaucoup de compagnies canadiennes avec un siège social
à l'Ile-du-Prince-Edouard ou à Vancouver, ou n'importe où,
qui font affaires ici, sans aucun problème, sans aucun permis. Donc,
cette liste est un peu faussée parce que c'est tout simplement les
compagnies étrangères qui ont fait la demande en vertu de la loi
parce qu'il y a deux moyens de faire affaires ici sans être une compagnie
québécoise, soit une compagnie d'Ontario, ou soit une compagnie
fédérale. Cela est très important, parce que prenez
l'exemple de General Motors, qui est ici, n'est-ce pas. C'est une compagnie
américaine de Détroit. Mais General Motors, j'en suis certain, ne
se trouve pas sur la liste.
M. ROY (Beauce): Une filiale canadienne.
M. TETLEY: Oui. Parce qu'il y a une compagnie canadienne. Donc General
Motors est ici sans aucun permis ou sans notre permission. Oui, General Motors
ne se trouve pas sur la liste. Mais General Motors est véritablement
ici. Aussi, je suppose que c'est la même chose pour Renault.
Donc, les chiffres sont faussés. Pour être très
franc, le gouvernement du Québec ne sait pas qui est ici, qui n'est pas
ici, ni le gouvernement de l'Ontario. C'est pourquoi nous avons
créé c'est une autre raison notre fichier central
qui est le seul en Amérique du Nord, le seul autre pays au monde qui l'a
est la France qui a une administration très avancée. Nous l'avons
copié de la France.
Aussi, je peux annoncer ce soir que j'aurai une conférence
interprovinciale. J'espère que ce sera à la fin de mai ou
bientôt. C'est un des sujets que j'ai mis à l'ordre du jour:
Qu'est-ce que nous allons faire? Est-ce que nous allons continuer cette
pratique, qui existe depuis 1929, ou qu'est-ce que le Québec doit faire?
Pourquoi n'y a-t-il pas d'entente entre l'Ontario et le Nouveau-Brunswick ou
l'Ontario et le Manitoba?
M. ROY (Beauce): Vous savez, M. le Ministre, si je pose cette question,
je pourrais faire référence également, en la posant,
à une question que j'avais posée au ministre du Revenu au moment
de l'étude de toute la réforme fiscale, l'année
dernière, soit les bills 38 et suivants. J'avais demandé au
ministre du Revenu, à ce moment-là, si les compagnies qui
faisaient un gros chiffre d'affaires au Québec, mais qui n'avaient pas
de siège social au Québec, étant donné qu'elles ne
publiaient pas un bilan séparé de leurs affaires qu'elles
faisaient au Québec, payaient quand même de l'impôt dans la
province de Québec.
Le ministre du Revenu m'avait répondu à l'époque
c'est noté dans le journal des Débats que le
gouvernement provincial, le service de l'impôt sur le revenu pouvait, en
quelque sorte, contacter ces compagnies et leur réclamer un pourcentage
à peu près évalué. Alors, comment voulez-vous que
le ministère du Revenu, entre autres, s'il n'a pas tous les noms, s'il
n'est pas possible que le ministère des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives puisse écrire une lettre seulement aux
entreprises qui font affaires dans le Québec et qui font des profits
dans le Québec, qui sont en concurrence avec des entreprises
québécoises qui doivent faire un rapport d'impôt et payer
de l'impôt au gouvernement de la province de Québec... cela met
tout le problème de la fiscalité en cause. C'est là le
problème et il va beaucoup plus loin qu'on pense.
Est-ce que cela voudrait dire que péréquation ou encore ce
que l'on va chercher à Ottawa est tout simplement une compensation pour
des
entreprises qui auraient dû, normalement, faire leur rapport
d'impôt dans la province de Québec, payer de l'impôt sur le
revenu pour la partie des affaires qu'elles ont faites au Québec ou si
c'est réellement de l'argent qu'on va chercher ailleurs? Alors, le
problème est beaucoup plus complexe qu'on le pense, beaucoup plus
sérieux qu'on le pense. Il est à se demander, à ce
moment-là, s'il n'y aurait pas lieu de se pencher au niveau du
gouvernement, je pense que le ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives aurait un rôle
énorme à jouer à ce moment-là, pour obliger ces
entreprises obliger ces entreprises, c'est peut-être un grand mot
ou trouver un mécanisme, un moyen pour tâcher que le
Québec puisse avoir ce qui lui appartient.
Je ne veux pas faire de séparatisme, je ne suis pas
séparatiste et je ne suis pas prêt à cela. Je ne m'attends
pas d'être jamais prêt à cela non plus, parce que la
province de Québec n'est pas une île au milieu du Pacifique.
On est en plein centre du Canada et on est en Amérique du Nord. A
moins de faire un mur de "pitoune" autour du Québec et de fouiller tous
ceux qui franchiront la frontière, je pense que les
Québécois ne sont pas prêts à cela. En tout cas, je
ne veux pas faire de dissertation là-dessus, ni aller plus loin.
M. BURNS : Vous avez découvert cela il n'y a pas longtemps.
M. ROY (Beauce): Ah! je l'ai découvert, et les Beaucerons ont
compris, à la dernière élection. Les Beaucerons ont
compris. C'est dommage, je n'ai pas eu le temps d'aller le dire à
Montréal.
M. BURNS: C'est dommage que vous ne vous souveniez pas du temps
où vous étiez RN, mon cher ami.
M. ROY (Beauce): Mon cher monsieur, je peux vous dire que quand
j'étais RN, c'était avant le temps où vous, vous
étiez...
M. BURNS: Vous ne saviez même pas que c'était
indépendantiste.
M. ROY (Beauce): Je savais que c'était
indépendantiste.
M. BURNS: C'est votre...
M. ROY (Beauce): Tout cela, il y a bien des facteurs qui entrent en
ligne de compte et lorsqu'il y a eu modification dans le programme de RN...
M. BURNS: Ah!
M. ROY (Beauce): ... le RN m'a perdu!
M. BURNS: En 1966, vous ne saviez pas...
M. ROY (Beauce): Je n'ai pas voulu, je n'ai pas voulu !
M. BURNS: ... que vous représentiez un parti
indépendantiste, bien non !
M. ROY (Beauce): Un parti nationaliste, pas un parti séparatiste.
Il y a une nuance, il y a une différence.
UNE VOIX: Non, il n'était pas séparatiste.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): A l'ordre, messieurs !
M. PAUL: On ne sait pas, M. le Président!
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Je demanderais aux membres de la
commission de revenir à la pertinence du débat.
M. TETLEY: On me pose une belle question!
M. BURNS: M. le Président, il y a des gars mêlés. Il
faut les démêler. Il faut les aider, ces pauvres gars.
M. ROY (Beauce): Le député est extrêmement
mêlé lui-même!
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Je demanderais aux membres de la
commission de revenir à la pertinence du débat.
M. TETLEY : Je vais répondre brièvement à votre
question. Nous espérons mettre sur le même fichier, sur le
même ordinateur, Imperial Oil et le fichier qui se trouve, à
l'heure actuelle, dans notre service des compagnies, ainsi que le fichier ou
tous les renseignements sur une même compagnie qui se trouvent au
ministère du Revenu. Il n'y aurait qu'un seul fichier. Nous allons les
mettre ensemble. Cela, c'est le fichier central. C'est pourquoi il y a 110
fichiers au gouvernement. Imperial Oil, c'est possible, existe 110 fois. Ce
n'est pas nécessairement exact, mais on m'a appris ce matin qu'il y a 41
moyens de s'incorporer au Québec.
M. ROY (Beauce): 41 moyens?
M. TETLEY : Oui, avec les lois, etc. Je ne connais pas: Entreprises,
églises, corporations religieuses...
M. ROY (Beauce): II y a 41 différentes sortes...
M. TETLEY: Façons.
M. ROY (Beauce): ... façons...
M. PAUL: De possibilités légales.
M. ROY (Beauce): ... de possibilités légales.
M. TETLEY: Donc, il y a 41 fichiers qui sont là, mais je compte
cela comme un seul.
M. ROY (Beauce): Tous reconnus au ministère?
M. TETLEY: Mais oui. Donc, nous voulons mettre de l'ordre dans le
système. Nous avons appris que 40,000 compagnies n'ont pas
répondu à notre demande de faire un rapport annuel. Donc...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Huntingdon.
M. TETLEY : ... nous allons les forcer ou, en vertue d'une loi que nous
avons adoptée en 1971, elles vont perdre leur charte. C'est pourquoi
nous avons augmenté, dans le seul mois d'août, les revenus d'un
quart de millions de dollars pour les rapports annuels parce que nous avons
fait peur à certains avocats ou compagnies.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Huntingdon a demandé la parole.
M. FRASER: Dans votre fichier, est-ce que vous avez les rapports
d'impôts payés ou...
M. TETLEY: Non, non!
M. FRASER: ... de taxes pas vraiment payées? C'est "top
secret"?
M. TETLEY: Les éléments d'identification mais...
M. FRASER: Est-ce que vous êtes au courant peut-être
que les gens ici ne sont pas au courant qu'il y aurait des compagnies
internationales qui font des millions d'affaires au Canada et au Québec,
qui ne paient pas un cent d'impôt nulle part, parce que les
matériaux qu'elles vendent ici, par leur intermédiaire, sont
vendus au même prix qu'elles achètent cela de la compagnie
mère qui est aux Bahamas ou quelque part? Elles ne font pas de profit.
C'est drôle mais on ne paie pas de taxe. Elles enlèvent des
millions de dollars à notre économie. Elles ne paient pas
d'impôt. Il devrait y avoir une façon d'empêcher cela.
M. TETLEY: Oui. Le ministère du Revenu, j'espère, fait
enquête. Un bel exemple, ce sont les compagnies de pétrole.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): J'inviterais l'honorable
député de Huntingdon à assister aux travaux de la
commission du revenu, pour poser la question.
M. FRASER: Dans le fichier central, si on a les rapports d'impôt
aussi, on va savoir ce qu'ils font.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Maskinongé.
M. PAUL: M. le Président, le ministre vient de parler des
rapports que les compagnies doivent produire.
C'est en vertu des dispositions de la loi. Le ministre pourrait-il nous
dire en quoi consiste ce rapport? Deuxièmement, est-ce que c'est un
rapport financier?
M. TETLEY : C'est le rapport annuel dont le député veut
parler?
M. PAUL : Remarquez, je suis au courant. Certaines gens ont besoin
d'être informées. C'est sûrement la seule occasion que nous
ayons ce soir de les instruire. Je vais en profiter pour poser ces questions.
Et dans un domaine beaucoup plus sérieux, à la suite des
avertissements donnés par le ministre, combien de ces compagnies se sont
conformées à ces exigences? Combien n'ont pas produit leur
rapport annuel? Quelles sont les raisons invoquées pour ne pas produire
un tel rapport? Combien de procédures de dissolution ont
été intentées en 72/73?
Une liste des compagnies délinquantes a-t-elle été
publiée dans la Gazette officielle du Québec, conformément
à la loi? Cette publication s'est-elle faite une fois ou deux fois?
Quand? Si elle n'a pas été faite, pourquoi?
Le nouveau fichier central conservera-t-il les renseignements sur les
compagnies délinquantes?
M. TETLEY: A l'heure actuelle, non, mais j'espère qu'un bon jour,
oui.
M.PAUL: Vous répondez à ma dernière question.
Pourriez-vous remonter jusqu'à la première?
M. TETLEY: Oui. Je vous ai déjà donné dans le
dossier je vous demande pardon, il est peut-être pesant les
statistiques pour l'année 72/73.
M.PAUL: Les documents que vous nous avez remis ce soir?
M. TETLEY : Oui.
M. PAUL : Vous allez admettre que nous n'avons pas eu beaucoup de temps
pour les lire.
M. TETLEY : Je les avais donnés aux autres qui étaient
présents mardi soir.
M. PAUL: Nous avons siégé mercredi. On siège tout
le temps. On passe notre temps à surveiller le gouvernement dans sa
mauvaise administration. Comment voulez-vous qu'on travaille?
M. TETLEY: En tout cas, les distingués députés qui
étaient présents mardi soir en ont eu une copie. Vous verrez
qu'il y a une pile de statistiques, et je crois que toutes vos réponses
se trouvent là. Au sujet de perceptions de droits, ce qui peut vous
intéresser, c'est à la page 7. Nous avons même la Loi des
déclarations de compagnies et de sociétés par
district.
Mais à la page, je crois que c'est 9 ce n'est pas
numéroté vous avez à peu près toutes vos
réponses, Loi des renseignements sur les compagnies, nombre de dossiers
aux classeurs: 143,500.
Au sujet des annulations, vous verrez, à la page 3; Compagnies
dissoutes par abandon de chartes, 618 ; par annulation, 1,373 ; par
liquidation, 20; autres, 0.
Mais nous avons adopté un nouveau système, c'est d'aviser
les personnes tout simplement par avis dans la Gazette officielle. Autrefois,
c'était une lettre recommandée au directeur ou administrateur qui
était mort ou ailleurs ou à l'avocat qui avait perdu son client,
qui ne s'intéressait pas aux compagnies. Aujourd'hui, c'est tout
simplement un avis dans la Gazette officielle, lequel système a
causé comme je vous ai dit dans le seul mois d'août
une augmentation de nos revenus d'à peu près $250,000.
Et je peux ajouter c'est un fait assez intéressant
que si on procède de cette manière pendant deux ou trois autres
années nous allons recevoir au ministère une somme plus
élevée que nos dépenses.
M. PAUL: Je suis surpris de voir que le ministre ne m'ait pas
remercié d'avoir posé cette question. Et voici pourquoi. Le
ministre nous a mentionné la distribution de certains documents qui eux
ne sont pas inscrits au journal des Débats. Le lecteur du journal des
Débats et la population en général ne sont pas
informés des statistiques que vient de nous donner le ministre,
statistiques qui auront probablement pour effet d'apeurer ceux qui jusqu'ici se
sont soustraits de la loi.
En apprenant les déclarations intelligentes du ministre, à
la suite d'une question peut-être aussi intelligente, les compagnies vont
s'empresser de se conformer à la loi. C'est ainsi que, tous deux, nous
aurons l'impression d'avoir travaillé, avec tous les collègues de
la commission parlementaire qui siègent à votre gauche, pour
assainir l'administration à votre ministère.
M. TETLEY: Très bien, bravo !
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Maisonneuve.
M. BURNS: Simplement une question incidente, d'abord, sur ce que vient
de dire le ministre. Le ministre a dit que le phénomène de mise
en application des annulations de lettres patentes, etc., pour omission de
fournir des renseignements nécessaires amène, si j'ai bien
compris, une augmentation d'à peu près un quart de million des
revenus du ministère. Est-ce que le ministre peut nous donner plus de
détails là-dessus?
M. TETLEY: C'est $10 par rapport et il y avait... '
M. BURNS: Excusez, vous voulez dire que les gens qui répondent
répondent davantage ou plus qu'avant?
M. TETLEY: Oui, beaucoup plus qu'avant. M. BURNS: Bon, d'accord.
M. TETLEY: Autrefois, ils ne répondaient pas.
M. BURNS: Je m'excuse, c'est mon erreur; je n'avais pas compris dans
quel sens.
M. TETLEY: Un exemple: chez le distingué député de
Huntingdon qui protège ses électeurs, il y avait une compagnie,
une foire, dans la belle ville de Ormstown, qui avait oublié de fournir
le rapport depuis 1917, je crois. Même Ormstown, a décidé
de...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): De le mettre à jour.
M. TETLEY: Oui.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Frontenac.
M. BURNS: D'accord, c'était juste sur cette question incidente.
Je suis sûr, M. le Président, qu'avec votre perspicacité
vous allez comprendre la pertinence de la question suivante, eu égard
aux questions...
M. PAUL: Comptez sur moi pour le lui faire comprendre.
M. BURNS: Gardez votre verre d'eau bien élevé.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'humour noir.
M. BURNS: Tantôt, M. le Président, on a parlé
d'exode jusqu'à un certain point de sièges sociaux de compagnies
vers d'autres cieux que le Québec, à l'intérieur de ce
grand "melting pot" qui s'appelle le Canada. J'ai également je
fais le parallèle entre ces deux choses entendu parler depuis au
moins deux jours, c'est-à-dire hier et aujourd'hui, de l'existence d'un
certain nombre de dossiers que le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre du
Québec, actuellement, veut discuter à Ottawa. L'un de ces
dossiers est relatif au régime de relations de
travail et concerne des employés de compagnies de camionnage. Par
une espèce de fiction légale prenez le mot fiction au sens
large si, tout d'un coup, un camion passe la frontière, il
devient de juridiction fédérale et par le fait même, la
juridiction des relations de travail devient fédérale. J'ai
compris que le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre du Québec
allait à Ottawa pour se battre contre cette situation à
l'égard d'Ottawa, chose contre laquelle je n'ai absolument rien. Mais,
évidemment, si cette incidence a lieu au niveau des relations de
travail, elle a sûrement son importance au niveau également des
actes constitutifs des corporations concernées.
M. TETLEY: Cest vrai.
M. BURNS: Ce que je veux savoir, c'est: Est-ce que le ministre des
Institutions financières, Compagnies et Coopératives a
été appelé à communiquer avec le ministre du
Travail et de la Main-d'Oeuvre avant que ce dossier soit présenté
à Ottawa? Si cela a été fait, est-ce que cela a
été fait au niveau du cabinet? Est-ce que cela a
été fait au niveau de relations entre deux ministères,
c'est-à-dire celui du ministre à qui je m'adresse et celui du
ministre qui est actuellement outre-frontières?
Je veux tout simplement savoir de quelle façon ça s'est
fait. Remarquez que le phénomène des relations de travail, en ce
qui me concerne en tout cas, est un phénomène qui est absolument
accessoire ou secondaire au phénomène corporatif qui est à
la base de tout ça.
Alors, est-ce que l'aspect corporatif a été prévu
et, si oui, est-ce que ça fera partie des discussions que le ministre a
l'intention d'avoir avec ses collègues des autres provinces du Canada et
même des représentants du gouvernement fédéral,
conférence qu'il nous a mentionnée tantôt il y a quelques
minutes?
M. TETLEY: La réponse est non, le ministre ne m'a pas
consulté, pour la bonne raison qu'il a son propre fichier. Le
gouvernement est divisé en ministères.
M. PAUL: Vous ne parlez pas du cabinet.
M. TETLEY: Mais c'est notre intention, depuis deux ans, depuis que nous
avons mis en vigueur lentement le fichier central, de même mettre
l'Hydro-Québec sur notre fichier, imaginez, et tous ses clients. Nous
allons dépasser le gouvernement en soi, entrer dans les corporations de
la couronne parce que c'est aussi important que le ministère du
Travail.
Et le fichier du ministère du Travail ou ses fichiers, je
suppose qu'il y en a plusieurs pour les syndicats et pour les compagnies
est un fichier à lui. Un bon jour nous aurons le nombre de compagnies
d'Ontario, qui est la province la plus importante, qui font affaires ici, en
vertu de l'entente de 1929, que j'ai mentionnée. Elles agissent sans
permis, donc nous n'avons pas ces chiffres-là, le nombre, etc. Nous
aurons ces chiffres soit des Travaux publics soit de l'Hydro-Québec soit
du ministère du Travail, soit du Revenu, etc. Avec tous ces
renseignements nous aurons un vrai fichier qui pourrait peut-être
répondre à votre question. Mais, à l'heure actuelle, je ne
peux pas. Je crois que le ministre du Travail est capable mais peut-être
qu'il y a des trous dans son affaire. Peut-être qu'il y a des compagnies
qui ont déposé des rapports au Revenu et peut-être qu'il y
a des trous dans le fichier du Revenu, parce qu'elles n'ont pas payé de
taxes, des taxes de vente, mais elles ont un permis du ministère du
Travail. Nous aurons un seul fichier. J'invite et j'aurai peut-être une
visite au ministère.
Vous touchez un bouton, vous donnez le nom de la compagnie et ça
arrive sur une télévision dans deux secondes ou une seconde et
vous avez toutes sortes de données. C'est remarquable et nous avons sur
le fichier, je crois, au-dessus de 100,000 compagnies déjà
inscrites.
M. PAUL: Québécoises?
M. TETLEY: Québécoises et étrangères, des
entreprises et même nous avons mis la plupart des sociétés
enregistrées dans les 18 cours Supérieures de la province.
M. BURNS: Si je comprends, il n'y a pas eu de discussion entre le
ministre et...
M. TETLEY: Pas que je sache. Pas avec moi certain.
M. BURNS: Pas avec vous. Et sans doute pas au niveau du cabinet,
ça évidemment ça m'est peut-être...
M. TETLEY: Bien je ne peux pas parler au niveau du cabinet.
M. BURNS: Cela m'est peut-être difficile de vous poser une
question de cette nature.
M. PAUL: C'est encore plus difficile pour lui de répondre.
M. BURNS: C'est peut-être plus...
M. TETLEY: J'ai été à tous les conseils des
ministres. Je n'en ai pas manqué; mon cher ami. Depuis longtemps.
M. BURNS: Je comprends que le ministre ait de la difficulté
à me répondre à ce niveau-là. Je ne le dis pas de
façon péjorative au ministre.
M. TETLEY: Je n'ai pas de données pour le ministre à
l'heure actuelle en tout cas. Je ne pourrais pas répondre et il ne m'a
rien demandé.
M. BURNS: Ma question concerne toujours ce problème d'exode de
compagnies outrefrontières.
M. le Président, étant donné l'importance, sur le
plan économique, et je m'attache à l'aspect "gouvernement
acheteur", est-ce que le gouvernement là, je ne demande pas des
décisions du cabinet je demande au ministre si, vis-à-vis
de cette espèce d'exode que tout le monde, du moins de ce
côté-ci de la table, semble déplorer, est-ce que le
ministre envisage de faire des recommandations relativement au pouvoir d'achat
du gouvernement du Québec et de faire de la coercition de bon aloi,
c'est-à-dire au moins d'exiger que les corporations de qui le
gouvernement du Québec achète, de qui les sociétés
de la couronne, qui sont sous le contrôle du gouvernement,
achètent soient des corporations qui ont leur siège social au
Québec?
Est-ce que cela fait partie des projections du ministre? Est-ce qu'il
envisage de faire des recommandations comme celles-là ou s'il pense,
lui, que le gouvernement, éventuellement, en arrivera à des
solutions de cette nature?
M. TETLEY: Evidemment, notre ministère n'a pas de pouvoir d'achat
mais moi, je partage votre opinion qu'il faut favoriser les maisons je
ne parle pas des maisons non étrangères qui ont leur
siège social ici. Prenez Seagram's, c'est une institution multinationale
qui a son siège...
UNE VOIX: J'aimerais autant Melcher's.
M. TETLEY: Melcher's, d'accord, mais Seagram's est de Québec
comme Melcher's, elle est multinationale et fait du profit pour les
Québécois hors de nos frontières. Je favorise et
c'est une des trois conclusions du rapport Gray un pouvoir d'achat du
gouvernement du Canada dans son cas et dans notre cas, c'est essentiel que
l'autre ministère en question, le ministère des Travaux publics,
ait une telle politique; je suis de votre avis. Il y a d'autres...
M. PAUL: La politique des achats, c'est la politique du ministère
de l'Industrie et du Commerce. Le service des achats ne relève pas du
ministère des Travaux publics, il relève du ministère de
l'Industrie et du Commerce.
M. TETLEY: Dans les nouvelles...
M. BURNS: Mais réglons ce cas-là avant.
M. TETLEY: En tout cas...
M. BURNS: Je conçois que ce que le député de
Maskinongé veut amener peut être très intéressant,
mais j'aimerais bien qu'on règle ce cas-là d'abord et
après cela, on pourra peut-être...
M. TETLEY: Je croyais que le nouveau ministère avait ce pouvoir.
Non, ce n'est pas dans le ministère jumbo; il n'a pas eu ce pouvoir.
M. PAUL: Quand vous parlez de jumbo, parlez-vous de Tessier?
M. TETLEY: Je parlais du ministère, pas du ministre.
M. PAUL: Ah, excusez!
M. TETLEY: Que ce soit un ministère ou un autre, c'est le
même gouvernement, n'est-ce pas? Je partage votre opinion, c'est
déjà le sujet d'un discours que j'ai donné.
M. PAUL: M. le Président, je crois que le député de
Maisonneuve vient de soulever un intéressant problème, une
importante question et je ne puis qu'appuyer les propos qu'il vient de tenir.
Peut-être que dans l'évolution de l'économie
québécoise, ce problème devrait être analysé
de près pour envisager la possibilité de retenir cet
énoncé de principe que vient de nous rappeler, à bon droit
et avec beaucoup d'à-pro-pos, le député de
Maisonneuve.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Frontenac avait demandé la parole tantôt.
M. LATULIPPE: Cela va.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Très bien. Elément
2.
M. PAUL: Un instant! Excusez, M. le Président, on est
peut-être un peu moins pressé.
Il y a un an, on faisait grand état de la réforme de
l'industrie québécoise des valeurs mobilières. Qu'est-ce
qui a été fait pour assurer un meilleur climat de confiance?
M. TETLEY: C'est plutôt dans les valeurs mobilières, mais
je n'ai aucune objection à répondre.
C'est dans le troisième programme, mais, quand même, posez
les questions ce soir ou après cet élément.
M. PAUL: M. le Président, pour être honnête, je crois
que je déborderais les cadres de la pertinence même du
débat, mais j'avais pensé que nous pourrions peut-être
analyser tout le programme pour l'adopter globalement. Maintenant, si c'est le
consentement des membres de la commission...
M. TETLEY: Parfait.
M. PAUL: ... je pourrais retirer cette question et la poser en temps
opportun.
M. TETLEY: Non, non! c'est une bonne question; au moins, je connais la
réponse.
M. BURNS: C'est pour ça que c'est une bonne question.
M. PAUL: Est-ce qu'à ce compte je vais continuer dans ma
série de questions, de sous-questions?
M. TETLEY: Sous-questions, oui.
M. PAUL: Quels sont les dispositifs mis en place pour donner une
information régulière aux investisseurs? Quels sont les nouveaux
contrôles mis en place pour prévenir l'infiltration du crime
organisé? Parce que je sais, sans vouloir être malin, qu'il y a
déjà un ministre qui a fait une déclaration
imprudente.
UNE VOIX: Ah!
M. PAUL: Dans le domaine de la formation du personnel, quels sont les
progrès accomplis par les maisons de courtage?
M. TETLEY: Pardon, j'ai manqué ça.
M. PAUL: Dans le domaine de la formation du personnel à la
Commission des valeurs mobilières, quels sont les progrès
accomplis par les maisons de courtage? De nouvelles lois sont-elles en
préparation? Le ministre semble retenir sa législation depuis un
an. Est-ce que, par hasard, il aurait été, lui aussi,
bousculé par les exigences du ministre des Affaires sociales qui, depuis
deux ans, retient à peu près 80 p.c. des travaux de
l'Assemblée nationale?
M. TETLEY: Ah!
M. PAUL: Quels secteurs seront couverts par les législations que
pourrait nous présenter éventuellement le ministre? Comment la
rénovation des lois sur le commerce des valeurs mobilières se
fera-t-elle?
M. TETLEY: Immobilières?
M. PAUL: Des valeurs mobilières. Quels sont les plans ou le
programme de la Commission des valeurs mobilières pour l'année
73/74?
M. TETLEY: Bon. M. le Président, la première question
était au sujet de la Commission des valeurs mobilières. En
général, nous avons, comme j'ai déjà dit,
changé le président, changé certains cadres. Nous avons
créé quatre divisions dont une était l'information. Je
crois que nous avons augmenté le budget; nous allons voir l'augmentation
bientôt. Nous avons préparé de la législation. Je
crois, en général, que nous avons noté l'importance de la
Commission des valeurs mobilières et le marché du capital
à Montréal.
Au sujet de l'information, nous avons un journal hebdomadaire qui est
très important. Nous avons aussi insisté sur les prospectus; il y
a d'autres informations dans les prospectus. Au sujet du crime, nous avons
augmenté le nombre d'inspecteurs au service d'inspection. Nous avons
travaillé avec la Gendarmerie royale, avec la Sûreté
d'Ontario et la police de Montréal et nous avons fait plusieurs
descentes.
M. PAUL: Est-ce que vous avez mis la police provinciale de
côté? Vous ne l'avez pas nommée.
M. TETLEY: Lorsque je dis "nous", c'est la Sûreté du
Québec et...
M. BURNS: Cela est un bel aveu, vous et la Sûreté
entremêlés.
M. PAUL: C'est dangereux.
M. TETLEY: Moi, ma mère m'a toujours dit...
M. BURNS: Je veux que cet aveu soit consigné.
M. TETLEY: Mais non, je ne le retire pas. Ma mère m'a toujours
dit qu'un constable, c'est votre ami.
M. BURNS: Je n'ai jamais dit le contraire.
M. TETLEY: Par exemple, dans le cas de descentes que nous avons faites,
l'an dernier, il y en avait à Toronto, Buffalo, Chicago, Montréal
par la Sûreté du Québec, la police de Montréal, la
Gendarmerie royale, la police de Toronto.
M. PAUL: Est-ce que vous voulez parler d'un certain financier qui a
résidence à Terre-Neuve?
M. TETLEY: Oui, je crois que c'est ce cas-là.
M. PAUL: Qui a été même un prêteur de la
province de Terre-Neuve?
M. TETLEY: C'est peut-être possible. Je ne défends pas
Terre-Neuve mais tout simplement mes propres crédits.
M. PAUL: Est-ce que ce ne serait pas M. Doyle?
M. TETLEY: Cest possible.
M. PAUL: Intéressé dans Canadian Javelin?
M. TETLEY: C'est même possible, oui.
M. PAUL: Qui est président d'une importante compagnie qui a fait
une découverte très intéressante et la plus riche,
apparemment, de cuivre à Panama?
M. TETLEY: Ah!
M. PAUL: Quand vous parlez des Etats-Unis...
M. TETLEY: Je n'étais pas du tout au courant.
M. BURNS: Est-ce qu'il a fourni à la caisse électorale du
Parti libéral?
M. TETLEY: Non, je ne le sais pas.
M. PAUL: Peut-être pas du Québec mais de Terre-Neuve.
M. TETLEY: Terre-Neuve!
M. PAUL: Joe Smallwood s'est fait réélire longtemps avec
M. Doyle.
M. ROY (Beauce): Et d'Ottawa aussi. M. TETLEY: Mais je n'ai pas...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): A l'ordre, messieurs!
M. TETLEY: ... ces faits. Mais si vous avez ces faits, il faut que vous
déposiez les documents nécessaires pour faire...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): A l'ordre!
M. TETLEY: ... la preuve et l'identification des personnes
impliquées. Mais au sujet de la formation des jeunes courtiers en
valeurs mobilières, sur laquelle vous venez de me poser une question,
nous avons noté l'importance du Investment Dealers Association de
Québec qui n'existait pas, en réalité, il y a deux ans.
J'ai insisté pour qu'ils me présentent le mémoire, pas
tout simplement du Canada parce que je crois que Québec a
peut-être un intérêt différent de celui de l'Ontario
qui contrôle IDA du Canada. Très récemment, en vertu de nos
pressions et de nos suggestions, ils ont même adopté un cours
d'instruction, en anglais et en français. Ils ont eu une
cérémonie au Château Frontenac il y a trois ou quatre
semaines. J'y ai assisté. Au sujet de la formation, nous faisons du
progrès.
Nouvelle loi. J'espère déposer le projet de loi. On m'a
dit, ce matin, que le projet de loi était chez l'imprimeur. C'est une
nouvelle Loi des valeurs mobilières. J'ai insisté. C'est vrai
qu'il y avait d'autres lois. Mais j'espère que la loi...
M. PAUL: Je n'avais pas tout à fait tort quand j'ai parlé
du ministre des Affaires sociales.
M. TETLEY: Le ministre des Affaires sociales a présenté
des lois que les quatre partis en Chambre ont adoptées, la plupart du
temps, à l'unanimité. Moi, j'ai voté pour toutes ces
lois.
M. PAUL: Mais vous, cela se comprend.
M. TETLEY: Tous les libéraux ont voté pour toutes ces
lois...
M. PAUL: Cela ne veut pas dire... M. TETLEY: ... à
l'unanimité.
M. PAUL: Cela ne veut pas dire qu'ils ne le regrettent pas, par
exemple.
M. ROY (Beauce): Le contraire aurait été surprenant.
M. PAUL: Ils n'ont pas parlé sur tous les projets de loi.
M. TETLEY: J'espère présenter, entre parenthèses,
la Loi des assurances en même temps. On m'a dit que la brique est
imprimée. Ce sera très intéressant, et j'aurai d'autres
lois.
M. ROY (Beauce): Vous parlez de la Loi des assurances je m'excuse
auprès de mon collègue vous prévoyez la
présenter quand?
M. TETLEY: Après les crédits.
M. ROY (Beauce): Non, mais avez-vous l'intention de la déposer en
première lecture...
M. TETLEY: Le plus tôt possible.
M. ROY (Beauce): ... pour que nous puissions l'étudier...
M. TETLEY: Aussitôt qu'elle sera imprimée, je vais la
déposer.
M. ROY (Beauce): ... l'analyser...
M. TETLEY: Ah oui! Aussitôt que possible, sans délai. Mais
j'espère que le débat aura lieu, en deuxième lecture,
après les crédits, disons les 25 ou 26 mai.
M. ROY (Beauce): C'est une loi, si je me souviens bien, qui va
être assez volumineuse.
M. TETLEY: Oui.
M. ROY (Beauce): Elle va demander énormément
d'étude.
M. TETLEY: Oui.
M. ROY (Beauce): C'est la raison pour laquelle je demande que la loi ne
soit pas déposée, par exemple, le vendredi après-midi et
qu'elle soit appelée, en deuxième lecture, le mardi suivant.
M. TETLEY: Non.
M. ROY (Beauce): Alors, on a eu...
M. TETLEY: Le gouvernement actuel ne fait jamais ça!
M.PAUL: Ah! Ah! M. ROY (Beauce): Maintenant... M. PAUL: Faites-moi
mourir, vous autres!
M. ROY (Beauce): Allez-vous la présenter immédiatement
après la première lecture? Avez-vous l'intention de convoquer la
commission parlementaire pour...
M. TETLEY: Bien, j'attends les suggestions de l'Opposition. Le
problème, c'est que la loi est importante. Mais, d'autre part, j'ai
consulté des personnes, et cela fait 25 ans de consultation. On m'a dit
que M. Lesage, en entrant au pouvoir en 1960, avait promis, comme une de ses
priorités, l'adoption de la Loi des assurances.
M. PAUL: Raison de plus. Si M. Lesage a joué là-dedans,
vous devriez convoquer les corps intermédiaires pour qu'on ait
l'avantage de les entendre sur l'à-propos des articles que nous pourrons
retrouver dans cette loi-là.
M. BURNS: II avait promis...
M. TETLEY: Mais M. Lesage n'est pas un des auteurs de...
M. BURNS: ... qu'il n'y aurait jamais de ministère de
l'Education.
M. TETLEY: Ce sont des... J'ai fait plusieurs promesses.
M. BURNS: II avait aussi promis que la reine ne négocierait
jamais avec ses sujets.
M. TETLEY: J'ai déjà fait des promesses politiques aussi
que, des fois, je regrette, mais il a aussi bien réussi...
M. PAUL: Je pense que vos électeurs n'ont pas saisi la
nuance.
M. TETLEY: Mais M. Lesage a réussi en bien des domaines aussi. M.
Faribault est un des auteurs de la Loi des assurances, il y a travaillé
plusieurs années. Alors durant les 25 années de
préparation, parce que tout le monde a travaillé, apparemment,
sur...
M. PAUL: Mais dans les vivants, qui restent, pourriez-vous nous donner
d'autres noms que celui de M. Lesage?
M. TETLEY: Mais, en entrant en fonction, j'ai trouvé une
commission ou un comité de 21 avocats qui travaillaient sur la loi. Et
après un an, j'ai renvoyé le comité, j'ai remercié
le comité de ses services. J'ai accepté le rapport et j'ai
nommé un seul avocat, celui qui a écrit la loi que vous allez
voir.
M. BURNS: Qui est cet avocat?
M. TETLEY: C'est Claude Rioux, qui était dans la pratique
privée, dans le temps, qui est entré depuis comme sous-ministre
associé de la Justice.
M. PAUL: C'est un brillant légiste.
M. TETLEY: II a pris le travail de Faribault et tout le comité,
il a tout mis ensemble. C'est parce qu'un seul homme ne peut pas faire ce
travail. En tout cas, cela, c'est l'histoire de la loi, à ce jour.
"Insider Trading" se trouve dans les nouveaux règlements et la nouvelle
loi et d'autres sujets que vous verrez lors de son dépôt.
M. PAUL: Le président de la Commission des valeurs
mobilières, est-ce Me Demers?
M. TETLEY: Robert Demers.
M. PAUL: Robert Demers. C'est l'ancien associé de bureau de M.
Choquette, le ministre de la Justice.
M. TETLEY: C'est cela.
M. PAUL: Est-ce que le président de la Commission des valeurs
mobilières a pleine autorité ou s'il reçoit des directives
du sous-ministre des Institutions financières?
M. TETLEY: Cela, c'est une belle question! Savez-vous que le rapport
Parizeau a stipulé que le sous-ministre du ministère des
Institutions financières devait être le président de la
commission? C'était la conclusion du rapport Parizeau. Depuis ce
temps-là c'est quelque part dans le rapport, je peux le trouver
il y avait des mouvements pour ou contre le contrôle de la
commission par le ministère. A l'heure actuelle, il y a un
système de travail en commun. Son bureau est à côté
du mien. Je n'ai jamais eu de bagarres ou de problèmes. Il est
nommé pour dix ans. Peut-être que dans son cas, il n'est pas
accepté pour dix ans mais ordinairement, par le statut... Il a
refusé, je crois. Donc, il n'a pas demandé cette protection.
C'est son affaire. Mais les autres présidents étaient
nommés...
M. BURNS: II est encore jeune et il est libéral en plus de cela.
Alors il n'a pas de problème !
M. TETLEY: En tout cas, il y a un moyen de les contrôler, par
arrêté en conseil. Mais on m'a dit que quant aux directives, on
n'a pas envoyé de directives depuis 1956, aucun gou-
vernement; mais d'autre part, on discute, évidemment, chaque
jour, des problèmes. L'Ontario a le même système. Les
bureaux sont tous ensemble.
M. PAUL: Est-ce que le ministre a nommé des commissaires à
temps partiel durant l'année 72/73?
M. TETLEY: Non, mais nous aurons ce droit en vertu de la nouvelle loi.
Je vais en nommer...
M. PAUL: Quelles seront leurs fonctions?
M. TETLEY: ...quatre nouveaux, je crois. Leurs fonctions sont de
remplacer les autres commissaires et de siéger comme juges et
j'espère laisser un peu d'administration...
M. PAUL: Comme juges? M. TETLEY: Juges. M. PAUL: Est-ce que...
M. TETLEY: Juges dans le sens large du mot, juger les prospectus et les
demandes de...
M. PAUL: Quoique ce ne seront pas nécessairement des juges.
M. TETLEY: Oh! non, non! Ils vont juger mais pas administrer. Les
commissaires permanents vont garder l'administration.
M.PAUL: Est-ce que le personnel de la Commission des valeurs
mobilières relève du sous-ministre des Institutions
financières comme par exemple le personnel de l'inspection?
M. TETLEY: Non, l'inspection est un service du ministère qui fait
l'inspection pour les assurances, valeurs mobilières,
immobilières et tous les autres services. Et c'est certainement un des
services qui se trouvent dans le ministère.
M.PAUL: Quels étaient les effectifs du personnel de la commission
pour l'année 72/73?
M. TETLEY: Sur la feuille que j'ai distribuée ce soir, programme
3, élément 4, qui est la Commission des valeurs
mobilières, vous verrez que nous allons augmenter de 37 à 63 le
nombre de fonctionnaires à la Commission des valeurs
mobilières.
M. PAUL: Est-ce que tous les postes ont été
acceptés par le ministère de la Fonction publique? Parce que
c'est toujours là qu'est le gros handicap.
M. TETLEY: Je dis oui. Tout est autorisé, mais...
M.PAUL: Est-ce que le recrutement du nouveau personnel est
commencé?
M. TETLEY : Oui, c'est presque complété, je parle de
quatre nouveaux chefs. Evidemment il faut adopter le budget avant.
M. PAUL: Quelle discipline professionnelle est surtout retenue? Est-ce
que ce sont surtout des comptables?
M. TETLEY: Ce sont des avocats, des comptables. Nous avons
engagé, je crois, un ancien constable.
M. PAUL : Comme enquêteur.
M. TETLEY : Oui, qui avait de l'expérience dans les Bourses. Des
gens assez expérimentés dans la Bourse, mais surtout des avocats
et des comptables.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Beauce.
M. ROY (Beauce): J'aurais une question à poser. A la page 39 du
rapport que nous a soumis le ministre, on fait mention qu'au cours de
l'année écoulée, parmi les priorités, la commission
a poursuivi l'uniformisation de ses politiques avec celles des autres provinces
au moyen de certaines dispositions du bill 63 par la révision de ses
propres règlements et par l'adoption d'énoncés de
politique à caractère provincial et national.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire en quoi a consisté
cette uniformisation?
M. TETLEY: Le député lit la page 39 du rapport annuel de
l'an dernier.
M. ROY (Beauce): Mais c'est le dernier qu'on a.
M. TETLEY: Oui, c'est vrai. Comme j'ai déjà noté,
c'est un rapport qui a été produit 50 jours après la fin
de l'année financière et il a été le premier
rapport annuel produit par un ministère.
M. PAUL: On doit féliciter les fonctionnaires.
M. TETLEY : Chapeau bas aux fonctionnaires qui l'ont fait.
M. ROY (Beauce): D'ailleurs, je me souviens très bien... Oui.
M. TETLEY: Donc, il se réfère à l'année
précédente. Ce que nous avons» fait dans ce domaine a
été surtout d'adopter un système par lequel quelqu'un
pouvait présenter un prospectus à Québec, demandant que le
prospectus soit
adopté au Québec, en Ontario ou à Vancouver; on
stipulait les endroits. Québec envoyait immédiatement un
Télex aux autres juridictions disant que Québec avait reçu
le prospectus et que Québec avait décité d'étudier
la demande et de fixer une date pour l'enquête, etc.
Et aussitôt que Québec avait adopté ou refusé
le prospectus ou la demande, les autres juridictions acceptaient sans autre
délai, la décision de Québec.
M. ROY (Beauce): II y a le problème de l'acceptation. Il y a
aussi le problème de l'uniformisation des politiques qui est
mentionné dans le rapport.
M. TETLEY: Oui, mais pour fins d'uniformiser l'acceptation d'un
prospectus au Québec qui a été produit en Ontario, il
fallait presque les mêmes formules.
Donc, après réunions sur réunions, les commissaires
ont adopté presque les mêmes formules et les mêmes pratiques
par tout le Canada.
M. ROY (Beauce): Mais il y a eu des rencontres entre les provinces pour
connaître les différents points de vue?
M. TETLEY: Oui, au niveau des commissions. Les commissions se
rencontrent souvent. M. Demers, avant d'entrer en fonction et même avant
d'accepter le poste, a dit: Je vais faire l'enquête je crois qu'il
a fait une enquête de deux ou trois mois et il a visité
plusieurs juridictions ici et aux Etats-Unis. Il a fait pour lui-même une
espèce de rapport de ce qu'il croyait que le Québec devait faire
et il a dit: Bon, j'accepte à la condition qu'on suivre en grande partie
mes idées. Nous avons discuté évidemment ensemble; mais
c'est en vertu de ses idées que nous avons fait des changements. Les
changements dont je vous parle ici ont été faits avant même
que M. Demers soit entré en fonction et le sous-ministre actuel
était le président dans le temps pour six mois, Me Fernand
Lalonde.
M. ROY (Beauce): Ce qui veut dire que cela a permis non seulement
à ceux qui avaient des prospectus qui venaient d'autres provinces et qui
devaient les faire accepter par la province de Québec, mais
également aux Québécois qui voulaient, à un moment
donné, faire affaires dans les autres provinces de ne pas rencontrer les
normes différentes de celles qu'il y avait au Québec dans les
autres provinces et de faire accepter leurs prospectus.
M. TETLEY: Une chose même plus importante, cela a gardé
pour le Québec une Commission des valeurs mobilières, au lieu
d'en avoir, comme le fédéral le voulait en 1970, vers
décembre, une seule pour le Canada.
M. ROY (Beauce): Oui, d'ailleurs, j'ai des notes là-dessus.
M. PAUL: Une seule à Toronto.
M. TETLEY: Oui. Ils sont venus me voir; c'était le
sénateur nommé par le premier ministre, j'oublie son nom. J'ai
dit: Le Québec est d'accord à la condition que la commission du
Canada soit à Montréal. C'était notre condition, mais il a
dit: Je vais en prendre bonne note, mais vous êtes d'accord? J'ai dit: Je
suis d'accord à la condition, pas je suis d'accord ; je suis d'accord
à la condition. C'est un seul atout. Mettez les conditions à
l'avance, etc. Donc, il est parti.
M.PAUL: Votre réponse était: Si c'est à
Montréal, je suis d'accord?
M. TETLEY: Oui. N'oubliez pas que c'est un problème et même
le rapport Parizeau était pour l'abolition de notre commission,
imaginez!
M.PAUL: Quel Parizeau, ça, quand vous parlez de M. Parizeau?
M. TETLEY: II y avait bien des membres de la commission aussi.
M. PAUL: Quel est le prénom du président?
M. TETLEY: Jacques Parizeau. Il y a d'autres membres de la commission.
Recommandation 46: "Advenant que ces négociations aboutissent, la
Commission des valeurs mobilières du Québec sera abolie". C'est
la recommandation 46 du rapport Parizeau, qui prouve que même il y avait
des changements d'esprit. Moi qui ai changé souvent mes
idées...
M.PAUL: Surtout à notre contact. Cela vous arrive souvent,
à la suite des suggestions qu'on vous fait.
M. TETLEY: Oui.
M. PAUL : Cela vous améliore.
M. TETLEY: Oui, mais les bonnes suggestions sont rares, il faut
l'admettre.
M. PAUL: C'est parce que vous êtes dur de "comprenure".
M. TETLEY : Mais, lorsqu'il y en a de bonnes, je vire
complètement.
M. BURNS: II comprend vite, mais il faut lui expliquer longtemps.
M. TETLEY: Peut-être que c'est ça.
M. LATULIPPE: J'aimerais revenir encore à cette politique
d'uniformisation: Est-ce que vous ou la commission avez envisagé la
possibilité de se rendre jusqu'à une politique d'uniformisation
de présentation des états comptables?
Je sais que ça ne relève pas directement de la commission,
mais cela a certainement une incidence lorsque l'on veut établir un
fichier et des possibilités de travail avec d'autres ministères.
A ce moment-là, il faut pratiquement étendre ça
touche un peu un grand problème qu'a soulevé tout à
l'heure le député de Beauce cette politique aux autres
provinces pour avoir un outil de travail qui soit valable.
M. TETLEY: Oui, la nouvelle loi des valeurs mobilières aura des
sections à cet effet, que nous allons adopter dans d'autres lois,
j'espère, y compris la nouvelle loi des compagnies et activités
financières et peut-être d'autres.
Nous voulons les mêmes stipulations dans nos lois. J'espère
que les autres provinces vont nous suivre.
Je vous ai déjà mentionné une conférence
interprovinciale. Son but principal est l'uniformisation des lois des
compagnies et l'uniformisation des lois et pratiques de la protection du
consommateur, deux journées. Un des sujets que vous avez
mentionnés en partie.
M. LATULIPPE: Cela va être pour bientôt, d'ici quelques
mois.
M. TETLEY: J'espère, il faut que les invités acceptent les
invitations.
M. ROY (Beauce): Voyez-vous, le ministre a parlé tout à
l'heure du fédéral qui voulait, en 1970, prendre le
contrôle du commerce des valeurs mobilières, j'ai ici un article
qui a paru dans le Devoir du 14 septembre 1972, ça ne fait pas tellement
longtemps, pas un an, et qui est intitulé: "Ottawa réaffirme son
désir de contrôler le commerce des valeurs mobilières". Je
cite: "Le gouvernement fédéral a réitéré,
hier, ses prétentions, au contrôle du commerce canadien des
valeurs mobilières par l'entremise de M. Marc Lalonde le ministre
préféré du ministre des Affaires sociales qui a lu,
lors du 50e congrès de la North American Security Administrators
Association, le discours de M. Robert Andras, ministre fédéral de
la Consommation et des Corporations". Donc je vous fais grâce de tout
l'article, mais il dit un petit peu plus loin: "II est tout simplement
inacceptable d'attendre et de continuer à réagir devant les
pressions de l'étranger ou des désastres financiers pour
s'attaquer ensuite aux problèmes un à un. M. Lalonde
d'enchaîner par la suite en reprenant l'idée plusieurs fois mise
de l'avant par Ottawa de réunir en un seul organisme national les
mécanismes de contrôle et d'orientation du commerce des valeurs
mobilières au pays". Alors c'était au mois de septembre. Est-ce
que le ministre pourrait nous dire s'il y a eu des rencontres depuis ce
temps-là?
M. TETLEY: Non.
M. ROY (Beauce): Et est-ce qu'il y aurait eu, à sa connaissance,
des modifications d'attitude de la part des autorités
fédérales à ce sujet? Parce qu'on va plus loin dans
l'article, l'on parle des emprunts à l'étranger, des
investissements canadiens qui se font à l'étranger, comme des
investissements étrangers qui se font au Canada. On dit que cela a des
incidences dans la balance commerciale dans les comptes internationaux, tout
ça, et que le ministre des Finances à Ottawa, l'automne dernier,
avait même, à ce moment-là... et ce qui avait causé
même des inquiétudes à notre ministre des Finances au
Québec relativement aux emprunts massifs concernant les emprunts de la
baie James.
Alors étant donné l'ampleur du problème, la
complexité du problème qui se pose au niveau national, moi je me
pose de sérieuses questions à l'heure actuelle à savoir
où est-ce qu'on peut aller dans ce domaine, nous, au Québec, avec
notre Commission des valeurs mobilières.
M. TETLEY: Mais le fédéral, je croyais que c'était
M. Turner qui avait fait cette déclaration, mais tous les six
mois...
M. ROY (Beauce): Le ministre préféré du ministre
des Affaires sociales, c'est M. Lalonde.
M. TETLEY: ... il y a une déclaration dans ce sens.
M. ROY (Beauce): II était le conseiller personnel de M. Trudeau,
pour votre information.
M. BERTHIAUME: II n'était pas ministre. M. ROY (Beauce):
C'était pire.
M. TETLEY: Mais en tout cas, tous les six mois, quelqu'un du
fédéral fait une telle déclaration.
Le sénateur en question, que j'ai mentionné, son nom est
le sénateur Phillips, du bureau Phillips & Vineberg à
Montréal. Il a été nommé par le premier ministre du
temps en charge de la création d'une commission des valeurs
mobilières pour le Canada. Il a été nommé à
un salaire de $1 par année, qu'il m'a dit, et...
M. PAUL: Et vous l'avez cru? M. TETLEY: Oui, je le crois bien.
M. ROY (Beauce): Vous avez cru cela? Pour $1 aussi?
M. TETLEY: Oui. C'est un confrère et je suis certain...
M.PAUL: Vous n'avez pas pleuré en apprenant cela?
M. TETLEY: Non, je n'ai pas pleuré. Il m'a dit cela et j'accepte,
évidemment, sa parole. Il est venu me voir, expliquer son
problème et
c'était, je crois, en décembre 1970. Depuis ce
temps-là, personne ne m'a pressenti sauf, comme je vous l'ai dit, que
tous les six mois il y a une déclaration dans les journaux d'un autre
ministre.
M. ROY (Beauce): Advenant le cas que vous soyez pressenti disons
que ma question est peut-être hypothétique à ce moment-ci
quelle serait votre attitude?
M. TETLEY: La réponse est non pour deux raisons. Il nous faut une
commission des valeurs mobilières, un marché de capitaux au
Québec comme source d'emplois, comme endroit où nos jeunes
peuvent faire le commerce de courtiers en valeurs mobilières chez eux,
dans leur langue et parce que cela aide notre économie. Notre condition
est la même; s'ils veulent mettre leur commission à
Montréal, à Québec ou à Trois-Rivières,
n'importe où au Québec, d'accord, nous acceptons une seule
commission pour le Canada mais pas une commission hors du Québec.
M. ROY (Beauce): II faut aussi penser aux entreprises
québécoises qui vont sur le marché des capitaux et qui
n'ont pas à commencer à courir à Ottawa, à Toronto
et même à Winnipeg. Le ministre a donné une réponse
qui m'inquiète un peu. D a dit: Je serais en faveur d'une commission
nationale à condition qu'ils l'installent à Québec, si
j'ai bien compris.
M. TETLEY: Oui.
M. ROY (Beauce): Vous savez qu'une fois que la commission est
créée, nous avons déjà eu le
déménagement de certains sièges sociaux.
M. TETLEY: Ah! non, non! En permanence.
M. ROY (Beauce): En permanence? M. TETLEY: Bien oui.
M. ROY (Beauce): Même si la directive émane de Vancouver,
de Winnipeg et de Toronto?
M. TETLEY: Non. Nous avons le même problème avec les
Bourses. Il y a une suggestion pour une seule Bourse, évidemment
à Toronto. Vancouver a refusé une seule commission des valeurs
mobilières, n'oubliez pas, plus que nous, pas plus que nous mais aussi
farouchement que nous. C'est la même chose pour les Bourses, il ne faut
pas fermer la Bourse à Montréal. Donc, je suis certain que nous
allons garder la Bourse et la commission à Montréal.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce que nous pourrions dire,
dans le programme 2, que l'élément 2...
M. BURNS: Juste une question, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Oui, l'honorable
député de Maisonneuve.
M. BURNS: Une très brève question. Il a été
question, tantôt, de crime organisé, etc., relativement à
des corporations. Est-ce que votre ministère, d'une façon ou
d'une autre, a été appelé à donner des informations
au ministère de la Justice ou à un autre organisme concernant les
institutions financières québécoises?
Est-ce que vous avez été appelé à le faire?
Est-ce que vous l'avez fait?
M. TETLEY : Pardon. Nous avons donné des renseignements. Le
ministre de la Justice est venu me voir pour discuter la question longtemps
avant l'enquête. Nous avons donné des renseignements sur les
rapports annuels qui sont publics et nous avons coopéré avec le
ministère de la Justice, surtout au sujet de l'enquête qui existe
à l'heure actuelle à Montréal.
M. BURNS: Quand avez-vous été appelé à
donner ces renseignements?
M. TETLEY: Mais on les donne...
M. BURNS: Mais, disons, cela a commencé quand?
M. TETLEY: Mais beaucoup avant l'enquête. Il est venu; je ne me
souviens pas de la date, mais j'ai discuté de ça avec le
ministre.
M. BURNS: Vous êtes en poste depuis un bon bout de temps,
vous.
M. TETLEY: Mais pas il y a deux ou trois ans.
M. BURNS: Alors, depuis combien de temps à peu près?
M. TETLEY: Je ne suis pas certain. M. BURNS: Approximativement?
M. TETLEY : Je crois, aussitôt que l'enquête a
été...
M. BURNS: L'été dernier?
M. TETLEY: Non, non, pas l'été dernier, mais
aussitôt...
M. BURNS: Avant ça?
M. TETLEY: Non, après, mais aussitôt que le conseil des
ministres eut adopté l'idée et que M. Choquette, le ministre en
question, le député d'Outremont, le ministre de la Justice eut
annoncé l'enquête.
M. BURNS: De quelle nature étaient ces demandes de
renseignements?
M. TETLEY: Mais les renseignements qui sont publics, qui se trouvent sur
les rapports annuels.
M. BURNS: En particulier, là?
M. TETLEY: Les noms des administrateurs d'une compagnie, s'il y avait
une réunion annuelle, si là compagnie existait même.
M. BURNS: Est-ce qu'il y a eu des échanges de correspondance
entre le ministère de la Justice et le ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives à ce
sujet-là?
M. TETLEY : Non, je suis presque certain qu'il n'y en avait pas.
M. BURNS: Vous êtes presque ou vous êtes certain?
M. TETLEY: Je vais vérifier. Peut-être qu'il nous a
envoyé des listes de compagnies, mais pas de...
M. BURNS: Est-ce que les renseignements que vous avez fournis au
ministère de la Justice ont été communiqués par
écrit? De quelle façon ont-ils été transmis?
M. TETLEY: Bien, ils sont venus nous consulter comme tout citoyen, parce
que vous avez le droit de consulter les rapports annuels.
M. BURNS: Oui, mais je veux dire qu'il y a un certain nombre
d'informations qu'on ne peut pas obtenir du ministère des Institutions
financières.
M. TETLEY: Non, je crois que tout est public.
M. BURNS: Tout est public.
M. TETLEY: En vertu de la Loi des informations sur les compagnies, le
tout est public. Mais un fonctionnaire avait noté que pour certaines
compagnies ou institutions leurs renseignements ne sont pas publics en vertu
d'autres statuts qui existaient depuis longtemps. Je peux vérifier. Je
crois que nous avons tout simplement donné des informations
publiques.
M. BURNS: En somme, les informations que vous avez données,
c'étaient des informations qui étaient à la disposition de
public en général.
M. TETLEY: Oui. S'il avait consulté le ministère du
Revenu, c'est un autre problème.
M. BURNS: Oui. Je le conçois. D'accord. M. PAUL: M. le
Président, est-ce que je pourrais connaître du ministre l'attitude
qu'il entend prendre devant les conclusions du rapport Bouchard? A-t-il
l'intention d'y donner suite?
M. TETLEY: C'est une question qui a été posée mardi
soir. Je peux répéter...
M. PAUL: Je m'excuse si la question... M. TETLEY: Non.
M. PAUL: ... a été posée et si réponse a
été donnée.
M. TETLEY: Une bonne réponse.
M. PAUL: Je m'excuse, M. le Président, de revenir avec cette
question. Je ne veux, en aucune façon, retarder l'adoption des
crédits d'autant plus que le ministre est tellement libéral dans
ses réponses.
M. TETLEY: Hear, hear!
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, le programme 2,
élément 2? Adopté. Elément 3, contrôle et
surveillance du courtage immobilier? Est-ce que les membres de la commission
considèrent que le sujet a été assez couvert?
M. ROY (Beauce): II a été passablement discuté lors
des préliminaires. Alors, en ce qui me concerne, nous savons.
Elément 3 aussi.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, adopté.
M. ROY (Beauce): Oui.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Elément 3? Adopté.
Elément 4, contrôle, surveillance et développement des
associations coopératives?
M. PAUL: Est-ce que le ministre peut nous dire quels sont les effectifs
de ce service, à moins qu'on en ait discuté?
M. TETLEY: Nous en avons discuté mardi soir. Elément 4, le
programme 2, vous avez dans votre dossier la réponse: C'est quatorze
fonctionnaires, en 72/73, et cette année, quinze; augmentation d'un
fonctionnaire.
M. PAUL: De quelle façon et quel rôle ce service a-t-il
joué dans la création de Québec Lait qui a vu
l'intégration de l'usine de transformation de produits laitiers sous
l'autorité et la direction de la Coopérative
fédérée?
M. TETLEY: Québec Lait est une compagnie, mais le
ministère a été un peu fameux parce que nous avons
finalement donné à la compagnie un nom français. Nous
avons eu même des éloges d'un journaliste du journal La
Presse.
M. BURNS: Cela devait être un journaliste péquiste!
M. TETLEY: C'est un journaliste brillant, évidemment, parce qu'il
a fait l'éloge du ministre...
UNE VOIX: S'il était brillant, il ne devait pas être
péquiste !
M. TETLEY: ... et du ministère.
M. BURNS: II doit être péquiste certain!
M. TETLEY: II peut avoir un défaut!
M.PAUL: Le service a-t-il conseillé la Coopérative
fédérée dans la vente de la compagnie Legrade?
M. TETLEY: On n'a pas été consulté et aussi,
c'était une entreprise coopérative.
M. PAUL: Je comprends, mais...
M. TETLEY: Les compagnies sont assez libres.
M. PAUL: C'est dans l'association coopérative... Des amendements
sont-ils prévus à la Loi des sociétés
coopératives agricoles? Est-ce que vous avez discuté du
problème avec le ministre de l'Agriculture et de la Colonisation?
M. TETLEY: Oui, il y a un plan ou une loi en préparation pour
intégrer cette loi dans la loi générale des
sociétés coopératives.
M. PAUL: Au sujet de la modernisation, de fusions d'usines
laitières, le ministère des Institutions financières
est-il consulté par le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation?
M. TETLEY: Nous sommes souvent consultés et c'est plutôt
nous qui consultons les autres ministères parce que c'est nous...
M. PAUL: C'est la spécialité du ministère de
l'Agriculture.
M. TETLEY: C'est ça, mais nous recevons la demande d'une
coopérative et nous renvoyons immédiatement la demande soit au
ministère du Travail, au ministère de l'Agricutlure, etc.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce qu'il y aurait d'autres
questions sur l'élément 4?
M. PAUL: Oui, oui.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le député de
Maskinongé.
M. PAUL: En février dernier ou en mars, je crois, le
président de la Fédération des caisses populaires, lors de
son assemblée annuelle, a accusé le gouvernement du Québec
de contribuer à étouffer le mouvement coopératif. Il a
fait une excellente déclaration.
M. TETLEY: J'ai rencontré le président... M. PAUL: Si vous
permettez, je vais...
M. TETLEY: Vous n'avez pas terminé votre question?
M. PAUL: Je comprends qu'après ça il a été
obligé de se racheter un peu en disant qu'il a été mal
cité, que ce n'était pas ça qu'il voulait dire, mais
qu'importe. Sous prétexte que le gouvernement ne comprenait pas le
mouvement des caisses populaires. Deuxièmement, parce qu'il refusait de
l'appuyer par un aménagement législatif approprié et parce
qu'il refusait d'intervenir.
Quelles sont les initiatives du ministère en dehors des
déclarations publiques visant à assurer la promotion de la
coopération? Et quelle est l'assistance que fournit le gouvernement au
mouvement des caisses Desjardins?
M. TETLEY: Je remercie le député de ses belles questions.
Trois jours après cette déclaration, j'ai rencontré le
président des caisses populaires, M. Rouleau, dans l'édifice "J"
ou "G"...
M. PAUL: C'est-à-dire qu'il avait été invité
par M. Bourassa.
M. TETLEY: Non, je parle du grand édifice.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Le "complexe G".
M. TETLEY: Non, en arrière.
M. PAUL: Vous dites en arrière et vous montrez...
M. TETLEY: Le "complexe G", c'était un cocktail de la Chambre de
commerce de Québec, et il m'a dit: M. Tetley, je vous demande pardon,
j'ai été mal cité, acceptez toutes les déclarations
à l'inverse. Lorsqu'il critique le gouvernement, c'est un
éloge.
M. PAUL: Ce devait être un journaliste malhonnête.
M. TETLEY: II a fait cette déclaration devant le président
de la Chambre de commerce, M. René Amyot, et d'autres personnes, y
compris le nouveau président de la Bourse, M. Bélanger. Et,
évidemment, les relations entre les deux sont très bonnes.
Et une autre preuve qui vaut $90,000, il a répondu que la
subvention ordinaire de
$90,000 du gouvernement aux caisses Pop par le ministère pourrait
être donnée ailleurs, ou il n'avait aucune objection. C'est ce que
j'ai fait. Donc, pour un homme...
M. ROY (Beauce): Je l'ai remarqué dans les documents que vous
nous avez remis.
M. TETLEY: Et toute la liste des subventions se trouve là. C'est
pourquoi nous n'avons pas donné cette année aux caisses Pop,
malgré le fait qu'elles nous ont énormément
aidés.
Nous avons des réunions presque chaque semaine avec les caisses
pop.
M. PAUL: Vous allez admettre qu'elles ont hâte que vous passiez
des lois.
M. TETLEY: Ah oui!
LE PRESIDENT (M. Croisetière): L'honorable député
de Maisonneuve.
M. BURNS: Je voudrais demander au ministre quelle est la politique du
ministère relativement aux subventions à cette espèce de
nouvel nouvel depuis quelques années aspect de
coopératives qui s'appellent les coopératives de consommation. Il
y a en particulier les comptoirs alimentaires qui commencent à pousser
un peu partout, qui dans bien des cas, après un an ou deux
d'activité avec un certain succès, en arrivent à tomber
dans une situation difficile sur le plan financier. Ne voulant pas faire de
chauvinisme, je peux quand même parler d'un cas que je connais
très bien, le Comptoir alimentaire d'Hochelaga-Maisonneuve. Il a
vécu assez bien pendant deux ou trois ans mais il est placé
vis-à-vis de la situation de vouloir prendre de l'expansion. Je pense
que c'est même le cas de comptoirs alimentaires tel celui de
Lebel-sur-Quévillon, qui commence à prendre de l'ampleur mais qui
a besoin d'un déblocage pour continuer à survivre s'il doit
devenir concurrentiel. Sans se leurrer, il faut dire que ces
coopératives alimentaires, en particulier les coopératives de
consommation en général, deviennent des concurrents des
entreprises de consommation régulières, des entreprises
privées.
Alors, est-ce que le ministère a une politique de subventions
à l'égard de ces coopératives qui, quand même
tentent de faire une concurrence très régulière à
l'entreprise privée pour maintenir les prix à des niveaux assez
bas, et Dieu sait qu'actuellement c'est un problème, surtout dans le
domaine de l'alimentation. Je ne sais pas si le ministre est en mesure de me
donner la politique du ministère relativement à ces
subventions.
M. TETLEY: Oui, la politique est d'aider ces institutions qui sont
relativement nouvelles. L'an dernier, nous avons donné $26,000 à
la Fédération des magasins Co-Op; cette année, $40,000. Et
nous avons stipulé qu'au moins $10,000 étaient pour les comptoirs
alimentaires.
De plus, nous avons aidé par nos services certains comptoirs dans
leur formation. Je suis de l'avis du député de Maisonneuve que
ces comptoirs sont très importants. Il y a aussi la
Fédération des magasins Co-Op et l'IPIC qui a reçu une
subvention en plus de la subvention que je vous ai mentionnée, une autre
de $10,000.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, est-ce que nous pouvons
considérer que l'élément 4 du programme 2 est
adopté?
M. PAUL : Adopté.
M. ROY (Beauce): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Adopté.
M. TETLEY : On a presque terminé 3.
M. PAUL: C'est parce qu'on pourrait méditer toute la nuit pour
savoir si, demain, on pourra adopter ça sans réserve.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Alors, la commission pour
l'étude des crédits des institutions financières ajourne
ses travaux à demain matin, après la période des
questions?
M. TETLEY: Oui, je crois que nous avons presque terminé le
programme 3, parce qu'il porte sur les valeurs mobilières encore et sur
les coopératives, etc.
M. ROY (Beauce): Sur le programme 3, en ce qui me concerne, moi, je n'ai
pas d'autres questions à poser. On peut considérer le programme 3
comme adopté.
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Est-ce du consentement des
membres?
M. PAUL: Non, si vous n'y voyez pas d'objection, demain matin,
peut-être, nous donnerons notre consentement, parce que je voudrais avoir
l'assurance que tout est couvert.
M. TETLEY: Mais nous avons, au début, ajouté la condition
que toute question peut être soulevée à la fin de tout
programme.
M. PAUL: Oui, si on le fait demain, on n'y reviendra pas à la
fin.
M. TETLEY: Non, mais...
LE PRESIDENT (M. Croisetière): Nous allons ajourner les travaux
de la commission à demain matin, après la période des
questions en Chambre.
(Fin de la séance à 22 h 4)