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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Desbiens): Je déclare donc la
séance ouverte. La commission des institutions financières et
coopératives est réunie pour l'étude article par article
du projet de loi numéro 56, Loi sur les coopératives.
Les membres de la commission sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Lachance
(Bellechasse), M. de Belleval (Charlesbourg), M. French (Westmount), M. Gravel
(Limoilou), M. Lafrenière (Ungava), M. Lincoln (Nelligan), M. Rocheleau
(Hull), M. Parizeau (L'Assomption), M. Tremblay (Chambly), M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
Les intervenants sont: M. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue), M.
Blais (Terrebonne), M. Bordeleau (Abitibi-Est), M. Cusano (Viau), M. Dean
(Prévost), M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges), M. Leduc (Saint-Laurent) et
M. Martel (Richelieu).
Il serait dans l'ordre, maintenant, de désigner un rapporteur,
s'il vous plaît.
Ne parlez pas trop fort!
M. Rocheleau: J'allais suggérer le député de
Chambly.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull propose le député de Chambly.
M. de Belleval: J'allais suggérer le député
de Bellechasse parce que, la dernière fois, on l'a fait succomber sous
les éloges et cela a pris une demi-heure finalement pour qu'il
accepte.
Le Président (M. Desbiens): Alors, M. le
député de...
M. Rocheleau: Justement, avec le député de Chambly,
on ne peut pas faire d'éloges, alors cela ne prendra pas de temps.
Mme Bacon: Ce ne sera pas long.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Les éloges venant de M. Rocheleau me font
beaucoup de peine.
Le Président (M. Desbiens): De consentement, donc, M.
Tremblay, député de Chambly, agira comme rapporteur de la
commission.
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Parizeau: Quelques-unes seulement.
Le Président (M. Desbiens): Permettez. Est-ce que vous
avez une entente particulière sur la façon d'étudier le
projet.
M. Parizeau: Cela devait justement faire l'objet de mes
remarques, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Bon, d'accord.
Remarques préliminaires
M. Parizeau: Dans l'ensemble, comme j'ai eu l'occasion de le dire
à l'Assemblée nationale, ce projet de loi a donné lieu
à beaucoup de consultations avec les intéressés depuis
presque sur deux ans maintenant. Si bien que, on a l'impression que, dans
l'ensemble, cela correspond non seulement aux exigences du milieu, mais,
d'autre part, à un bon nombre des demandes que, de temps à
autres, ils ont eu l'occasion de porter à l'attention du gouvernement
depuis déjà quelque temps.
Néanmoins, des tractations, depuis la présentation du
projet de loi en mars, avec certains groupes, ont amené un certain
nombre d'amendements que nous aurons l'occasion d'examiner et, d'autre part, un
groupe en particulier a demandé à être entendu devant cette
commission pour nous faire des représentations additionnelles. Il s'agit
des clubs coopératifs. Cependant, si je comprends bien, étant
donné que leur porte-parole n'est pas encore arrivé, je
suggérerais que nous abordions l'examen article par article. Nous
pouvons en passer un bon nombre avant de toucher ceux que les clubs trouvent
contentieux, pour une raison ou pour une autre. Lorsque le porte-parole sera
arrivé, on pourrait peut-être interrompre nos travaux, à ce
moment-là, l'entendre et poursuivre. Je comprends que cela pourrait
faire l'affaire de nos collègues de l'Opposition, aussi.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a
consentement?
Mme Bacon: Oui, M. le Président.
M. Parizeau: Dans ces conditions, M. le Président, je
suggérerais que l'on commence l'étude article par article du
projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chomedey, avez-vous des remarques préliminaires?
Mme Bacon: Mes remarques sont très brèves parce que
le projet de loi est assez volumineux et demandera donc toute notre attention.
Nous sommes d'accord avec la possibilité d'entendre les membres de la
Fédération des clubs coopératifs de consommation. Il y
avait aussi la Fédération des associations coopératives et
d'économie familiale qui avait fait une demande; ils ne sont pas ici, ce
matin, mais, advenant le cas où ils se présenteraient devant la
commission, j'aimerais qu'ils soient aussi entendus.
Il est évident que l'Opposition juge ce projet de loi important
pour régler le cas des entreprises communautaires qui ne
répondent pas à la notion de propriétaires usagers selon
les critères coopératifs. Je pense qu'il faudra, aussi
prévoir un article du projet de loi qui demande une révision
décennale statutaire, parce qu'on sait qu'un projet de loi s'applique
dans un contexte bien particulier. Afin d'éviter de geler la
réalité de l'évolution coopérative dans le
béton, je pense qu'il faudra, au cours de nos discussions,
prévoir un article du projet de loi à cette effet.
Il y a certains points faibles qui nous apparaissent dans la loi; on
aura l'occasion de les mentionner au cours de l'étude du projet de loi
article par article. Je n'ai pas l'intention de les mentionner, ici, ce matin
au début de l'étude du projet de loi; nous les mentionnerons
à mesure que nous en ferons l'étude.
Le Président (M. Desbiens): Merci. J'appelle l'article 1.
Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Parizeau: M. le Président, avant que nous abordions
l'article 1, je viens d'entendre notre collègue de Chomedey
suggérer une révision automatique au bout de dix ans, si je
comprends bien?
Mme Bacon: Au moins. Cela fait longtemps que cela n'a pas
été fait, je pense.
M. Parizeau: À première vue, je serais assez
sympathique à ce genre de chose. Je vais tout de suite prendre la
commande pour voir comment on pourrait aborder cette question-là.
Lorsque les juristes auront examiné la question, on pourra
peut-être revenir avec... À moins que la députée de
Chomedey ait déjà un article rédigé.
Mme Bacon: Non. J'avais pensé qu'on pourrait y revenir au
cours de l'étude du projet de loi.
M. Parizeau: De toute façon, cela viendrait dans les
derniers articles, j'imagine, seulement à la fin. À
première vue, je suis assez sympathique à l'idée. Alors,
on va voir comment on pourrait rédiger quelque chose dans ce sens.
Étude article par article Application et
interprétation
Le Président (M. Desbiens): Article 1. Est-ce qu'il est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 2.
Est-ce que l'article 2 est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 3.
Est-ce que l'article 3 est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 4.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre II:
Représentation de la coopérative avant sa constitution. Article
5. Est-ce qu'il est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 6. Est-ce qu'il est adopté?
Mme Bacon: En fait, on a voulu inclure l'article de la loi sur
les compagnies.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: D'accord. Il y a concordance. Adopté.
Constitution de la coopérative
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre III:
Constitution de la coopérative. Article 7. Est-ce qu'il est
adopté?
Mme Bacon: Excusez-moi. On dit au moins douze fondateurs seront
requis et le ministre peut, s'il le juge opportun, réduire ce nombre
jusqu'à cinq. Est-ce que c'est arbitraire qu'on ait choisi douze et
cinq, ou s'il y a des raisons bien spéciales? Est-ce sur recommandation
du mouvement?
M. Parizeau: Je pense qu'on commence à avoir certains
problèmes avec des coopératives d'habitation. Le nombre de
membres peut être inférieur à douze au cas où il n'y
aurait pas douze logements dans un immeuble. Normalement, douze, c'est vraiment
le minimum, mais, si huit personnes occupent huit logements dans un seul
immeuble et veulent organiser une coopérative, il faut être quand
même capable de leur donner l'autorisation. Il s'en fait de plus en
plus.
Mme Bacon: On dit cinq au minimum.
M. Parizeau: Parce qu'il faut arrêter quelque part.
Mme Bacon: On arrête à cinq. D'accord.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 8.
Est-ce qu'il est adopté? M. le député de Charlesbourg.
M. de Belleval: J'aurais une question. Désormais, une
société peut être membre fondateur d'une
coopérative. C'est une nouveauté au sens strict ou bien seulement
pour certaines parties des anciennes lois?
M. Parizeau: Dans un sens très réel, c'est une
nouveauté. La première difficulté à laquelle on
s'est buté à cet égard a été de permettre
à des sociétés agricoles, à des personnes qui
constituent une société pour l'exploitation d'une ferme - c'est
de plus en plus fréquent à notre époque - d'être
membres d'une coopérative agricole. Lorsque les membres d'une même
famille constituent une société pour exploiter une ferme... C'est
le genre de problème qui, il y a dix ans, n'existait pas mais qui
maintenant est considérablement répandu.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 9.
Est-ce qu'il est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 10. Est-ce qu'il est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 11.
Est-ce qu'il est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Article 12. Est-ce qu'il est adopté? Mme Bacon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 13?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 14?
Mme Bacon: Excusez, M. le Président, je reviendrai
peut-être à l'article 13 juste pour une...
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: On dit: "... le ministre peut, après avoir pris
l'avis du Conseil de la coopération du Québec..." Est-ce que cela
peut être déterminant dans la décision du ministre?
M. Parizeau: Ce n'est pas déterminant dans le sens que je
dois prendre l'avis, mais l'article dit "s'il le juge opportun". On prend
l'avis, mais nous ne sommes pas liés par l'avis.
M. de Belleval: II reste que c'est un pouvoir
discrétionnaire extrêmement vaste. Un ministre peut, pour toute
raison, refuser de constituer une coopérative.
Mme Bacon: Même après avoir pris l'avis.
M. de Belleval: Même avant d'avoir pris l'avis. Ce sont les
mêmes dispositions que dans la loi existante, je pense. C'est quand
même un peu exorbitant comme pouvoir.
Mme Bacon: C'est une responsabilité. M. de Belleval:
Oui.
Mme Bacon: Ce n'est non seulement un pouvoir, c'est une
responsabilité énorme.
M. de Belleval: Pour quelle raison peut-on refuser ou a-t-on
refusé, dans le passé, de constituer une coopérative?
M. Parizeau: On m'indique qu'une des raisons pour lesquelles on a
refusé, dans le passé, à certains moments, de constituer
des coopératives venait du fait que c'étaient de fausses
coopératives et qu'on avait des raisons sérieuses de le croire.
Je devrais ajouter un exemple qui n'a pas trait à une coopérative
spécifiquement, mais à une fédération de
coopératives que j'ai vu passer de très près. Une
fédération a récemment demandé d'être
constituée avec un mode de
financement qui comportait 80% de subventions gouvernementales. Dans ces
conditions, il faut que le ministre puisse dire: Écoutez, je ne vais pas
constituer une fédération qui, pour être capable de
fonctionner, a besoin de fonds publics, contrairement à beaucoup
d'autres fédérations. Il faut avoir la possibilité de dire
non dans ces cas-là.
Mme Bacon: Quelle serait la différence avec l'ancienne Loi
sur les associations coopératives? Est-ce que ce sont des pouvoirs qu'on
donne maintenant au ministre?
M. Parizeau: Non, il n'y a pas de différence par rapport
à l'ancienne loi; ce pouvoir existait dans l'ancienne loi, il est
simplement de nouveau répété, ici. Encore une fois, il a
été utilisé dans le passé.
Mme Bacon: Oui.
M. de Belleval: Mais il n'y a pas de droit de recours de
personnes...
Mme Bacon: De droit d'appel à la décision.
M. de Belleval: De droit de recours. Cela demeure une
décision discrétionnaire et il n'y a pas de droit de recours. Si
vous refusez de constituer une coopérative, vous n'avez pas
d'explication à donner. D'ailleurs, nulle part on dit que vous devez
justifier votre décision ou simplement expliquer pourquoi vous prenez
telle décision.
M. Parizeau: Non, effectivement, on prend l'avis du conseil et la
décision n'a pas d'appel.
M. de Belleval: C'est purement discrétionnaire.
M. Parizeau: C'est ça.
M. Rocheleau: II n'en demeure pas moins qu'il y a des
critères de base établis qui permettent la demande de formation
d'une coopérative. À la suite de cet avis, le ministre donne son
consentement. Je pense que le point qu'il soulevait tantôt, si une
coopérative fait une demande pour être financée presque en
totalité par le gouvernement, à ce moment-là, quelle forme
de coopérative cela peut-il être? (10 h 30)
M. Parizeau: Remarquez bien que je pourrais toujours l'autoriser
comme coopérative, mais c'est le Conseil du trésor qui la
bloquerait.
M. Rocheleau: Oui.
M. Parizeau: C'est qu'à un moment donné on peut se
trouver en face de cas qui n'ont de coopératif que le nom. Il faut quand
même que quelqu'un tranche. Alors, une fois qu'on a tranché,
à supposer qu'il y ait un appel, où irait-il?
M. Rocheleau: Je suis bien d'accord avec ça.
M. de Belleval: C'est assez rare qu'on retrouve maintenant des
dispositions semblables dans nos lois.
M. Parizeau: Oui.
M. de Belleval: En tout cas, je voulais juste souligner ce
point-là.
M. Parizeau: S'il y avait un moyen facile de le régler
autrement, je serais bien disposé à examiner les
différentes solutions, mais...
M. de Belleval: Par exemple, quand quelqu'un veut enregistrer une
société, une entreprise ou une corporation en vertu des lois
constitutives habilitantes, le ministre doit délivrer les lettres
patentes ou l'enregistrement si la société ou la personne remplit
les conditions. Il n'y a pas de discrétion dans ce cas. On ne peut
refuser à Jos Bleau Enr., tabaconiste, de s'enregistrer s'il veut
s'enregistrer. Dans le cas des coopératives, c'est différent.
M. Parizeau: Dans le cas des institutions financières, il
y a aussi un pouvoir de refuser.
M. de Belleval: Un pouvoir discrétionnaire absolu?
M. Parizeau: Non, il n'est pas absolu dans le sens qu'il y a
davantage de règles établies en fonction du capital
nécessaire et de certaines dispositions qui doivent être remplies.
C'est juste.
M. de Belleval: Dans ce cas-là, il n'y a rien de
ça.
Mme Bacon: Est-ce qu'on fait une différence dans une
décision entre le secteur coopératif, qui est bien
structuré, et le secteur non structuré, par exemple? Il y a des
secteurs qui sont très bien structurés et où on a des
demandes de coopératives.
M. Parizeau: Oui, le modèle, si on peut dire, est
clairement défini, mais, dans d'autres, pas nécessairement. Il ne
faut pas oublier que le statut de coopérative, c'est à des fins
complètement ouvertes.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: On peut organiser une coopérative pour toute
espèce de raison. Alors, il y a une porte à fermer quelque part.
Je dois dire qu'il y a des règlements qui accompagnent cette loi. La
décision est prise en fonction de règlements connus.
M. de Belleval: Oui, c'est sûr que si le ministre refusait,
pour des raisons frivoles, je suppose qu'il pourrait y avoir un appel de la
décision du ministre devant la Cour supérieure et, en vertu des
lois contre la discrimination ou de choses comme ça...
M. Parizeau: Bien sûr.
M. de Belleval: ... c'est sûr qu'il pourrait y avoir un
recours, mais, quand il s'agit d'une petite coopérative ou de gens peu
en moyen, ça suppose des frais juridiques, etc. En tout cas...
M. Parizeau: Oui, mais j'imagine que le Conseil de la
coopération donnerait un coup de main, le Conseil de la
coopération est là pour ça.
M. de Belleval: Oui.
M. Parizeau: S'il a donné un avis favorable...
Mme Bacon: S'il a donné un avis, c'est...
M. de Belleval: Oui, il y cette possibilité, mais,
même alors, le Conseil de la coopération pourrait aussi refuser,
donner un avis contraire et ça pourrait léser des gens
malgré tout, parce qu'il y a un establishment aussi dans tout
ça.
Mme Bacon: Partout.
M. de Belleval: Oui, partout. En tout cas, je souligne simplement
que c'est un aspect assez exceptionnel dans nos lois actuelles et ça n'a
pas eu l'air de poser de problème. Les coopératives
établies n'ont pas l'air de s'en formaliser. De toute façon,
pourquoi s'en formaliseraient-elles? Elles sont formées.
Mme Bacon: C'est celles qui viendront qui pourraient
s'inquiéter.
M. de Belleval: II n'y a pas de syndicat puissant pour
défendre des inconnus.
Mme Bacon: Non.
M. Parizeau: Non, mais, d'un autre côté, il faut
aussi reconnaître que ça n'a pas gêné l'espèce
d'extraordinaire prolifération de coopératives d'habitation ou de
consommation depuis quelques années.
C'est surtout dans ces domaines qu'on a vu apparaître toute une
série de coopératives, dont certaines, manifestement, ne
faisaient pas partie de quelque establishment que ce soit. Cela a
été reçu simplement parce que ça correspondait
vraiment à une coopérative. Si c'avait créé des
problèmes dans le passé, je ne dis pas, mais, effectivement, cela
a été utilisé peu souvent et habituellement pour des
raisons facilement explicables.
Mme Bacon: D'accord. M. Parizeau: D'accord?
Le Président (M. Desbiens): L'article 13 est-il
adopté?
Mme Bacon: Oui, adopté. M. Parizeau:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 14.
Mme Bacon: Adopté.
Dénomination sociale
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre IV:
Dénomination sociale. Article 15. Est-il adopté?
M. de Belleval: C'est la même chose que dans la Loi sur les
compagnies.
Mme Bacon: Oui, c'est cela. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 16
est-il adopté?
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 17
est-il adopté?
M. Rocheleau: N'est-ce pas automatique... Excusez-moi,
j'étais à l'article 18. On va adopter l'article 17 avant.
Le Président (M. Desbiens): L'article 17 est-il
adopté?
Mme Bacon: En fait, c'est pour permettre de corriger des
irrégularités.
M. Parizeau: Oui, si une erreur a été faite, on a
le droit de la corriger.
Mme Bacon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 18, M.
le député de Hull.
M. Rocheleau: À l'article 18, n'est-il pas automatique,
que à la demande, il doit
déjà y avoir une dénomination d'acceptée qui
ne vienne pas en contradiction avec une autre? C'est simplement en cas d'erreur
s'il y avait une erreur qui se produisait.
M. Parizeau: Exactement. C'est de concordance avec l'article 17
et, d'autre part, cela permet de corriger d'office si quelqu'un ne voulait pas
obtempérer.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Parizeau: Autrement, il faudrait aller devant les tribunaux.
On n'aurait pas le choix.
Le Président (M. Desbiens): L'article 18 est
adopté. Article 19.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 20.
M. Parizeau: C'est un peu de latitude laissée à la
coopérative.
Mme Bacon: Adopté.
Assemblée générale
d'organisation
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre V,
Assemblée générale d'organisation. Article 21.
Mme Bacon: À l'article 21, on dit: "Le ministre peut
proroger ce délai même s'il est expiré." Est-ce qu'on peut
avoir plus d'information là-dessus? Qu'est-ce qui a décidé
le ministre à inclure cela à l'article 21?
M. Parizeau: Des représentations ont été
faites afin de donner un peu plus de souplesse pour des circonstances
spéciales. C'est tout. C'est une porte de sortie si, dans les 60 jours,
une assemblée générale, pour une raison ou pour une autre,
n'avait pu être tenue. On se laisse des clauses échappatoires
comme cela, au cas où.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 22.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 23.
M. Rocheleau: À l'article 23, M. le Président, on
dit: "Toutefois, les fondateurs peuvent, avant que l'assemblée ne
commence, décider que la déclaration d'adhésion d'une
personne ou d'une société est nulle et non avenue."
M. Parizeau: On me dit que la raison principale, M. le
Président, c'est qu'on veut donner un pouvoir aux fondateurs
d'éviter une sorte de noyautage de dernière minute, parce que des
gens se présenteraient, adhéreraient à la dernière
minute et risqueraient de modifier la nature de la coopérative. On donne
aux membres fondateurs la possibilité de dire non pour eux autres. On me
donne l'exemple d'un épicier qui, pour protéger son commerce,
déciderait de devenir membre d'un club coopératif de
consommateurs et d'arriver avec un certain nombre de ses amis là-dedans.
On comprend que les fondateurs puissent avoir le pouvoir de dire non pour
lui.
Mme Bacon: Le pouvoir de dire non, effectivement.
M. Parizeau: Cela revient, d'ailleurs, à l'idée
fondamentale qu'une coopérative doit pouvoir être
constituée par des gens qui s'entendent entre eux à cet effet et
de ne pas avoir une sorte d'obligation automatique, au moment de la fondation,
d'accepter n'importe qui.
M. Rocheleau: J'imagine qu'il faut, quand même, avoir de
bonnes raisons de pouvoir... Dernièrement, je prends le cas où,
à Hull, on a créé une coopérative d'alimentation et
on invitait les gens à souscrire une somme minimale. On avait
invité les citoyens de la ville à cette assemblée et on
avait mentionné qu'on n'acceptait pas les capitalistes. C'était
quand même un sens assez large du choix de certains ...
M. Parizeau: J'admets qu'une chose comme celle-là peut
être risible, mais, d'un autre côté, c'est quand même
dans l'esprit d'une coopérative que les gens puissent se définir
comme ils l'entendent. En soi, c'est risible, c'est ridicule. Enfin, qu'est-ce
que c'est qu'un capitaliste? À certains égards nous le sommes
tous. Appliqué à la lettre, j'imagine qu'on pourrait
éliminer la majeure partie de la population, mais, si ont veut se
définir comme ça, comme coopérative, c'est un droit qu'on
a.
M. de Belleval: Même Brejnev est capitaliste.
M. Parizeau: Pardon?
M. de Belleval: Même Brejnev est capitaliste. Vous
connaissez l'histoire? Il faisait visiter le Kremlin à sa mère
qui disait: Sais-tu, Leonid, quand les communistes
vont prendre le pouvoir, tu vas perdre tout ça.
M. Parizeau: Je pense que c'est quand même le droit
fondamental des coopérateurs de déterminer comment ils veulent se
regrouper.
M. Rocheleau: M. le Président, l'individu qui verrait sa
demande refusée a aussi un droit de recours?
M. de Belleval: Je pense qu'il a un droit de recours s'il peut
démontrer, par exemple, qu'on l'a refusée pour un motif de
discrimination parce que c'est une femme, parce qu'elle est noire, qu'elle
parle anglais, qu'elle est de religion juive et qu'elle est
handicapée.
M. Rocheleau: La même chose pourrait s'appliquer si
c'était un homme.
M. de Belleval: Je parle de discrimination, M. le
Président.
M. Parizeau: J'imagine que le recours des citoyens en vertu des
droits de l'homme s'appliquerait dans tous ces cas-là.
M. de Belleval: Si en plus de ça, la personne a un parent
amérindien, vous imaginez bien...
M. Parizeau: II reste que fondamentalement il faut être en
mesure de protéger... Justement parce que la coopérative est
très ouverte de par sa nature même, il faut éviter que ses
fins soient modifiées par un noyautage, au départ, auquel cas on
la sabote avant même qu'elle ait réussi à démarrer.
Cela peut se produire.
M. Tremblay: Dans la loi des compagnies, il y a aussi la
même provision. Un conseil d'administration peut refuser de vendre des
actions à un individu ou à un autre, c'est-à-dire que cela
se passe autrement, le conseil d'administration doit autoriser la vente des
actions à un individu.
M. Parizeau: Oui, mais, dans le cas de la coopérative, il
y a plus que ça. La coopérative doit fournir des services
à ses membres. Elle est donc en droit d'exiger qu'il n'y ait pas de gens
qui entrent aux seules fins de faire en sorte que ses services ne soient pas
fournis, par exemple. Surtout les coopératives qui ont relativement peu
de membres, mais qui sont susceptibles de livrer concurrence à
quelqu'un, il est relativement facile de les noyauter pour qu'elles n'offrent
pas leurs services et, donc, que la concurrence appréhendée
n'apparaisse pas. Cela peut être singulièrement dangereux, pas
dans une coopérative de 5000 membres, mais dans une petite
coopérative. Cela peut être singulièrement dangereux que
dès le départ on vicie son orientation parce que quelqu'un la
jugerait dangereuse sur le plan de la concurrence.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 23 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 24.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 25.
M. Parizeau: Cela est nouveau, M. le Président.
Mme Bacon: C'est du droit nouveau? (10 h 45)
M. Parizeau: Oui. C'est destiné à faire en sorte
que, justement, il n'y ait pas de coopératives qui fonctionnent pendant
six mois ou un an sans même qu'on sache où elles en sont. Au moins
qu'on sache que c'est commencé et qu'elle est lancée.
Mme Bacon: Cela permet un suivi de la part du
ministère.
M. Parizeau: Jusque-là, cela va. Mme Bacon:
Adopté.
Capacités de la coopérative
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre 6,
Capacités de la coopérative. Article 26.
M. Parizeau: C'est une charcuterie considérable. On prend
toute une série de pouvoirs très précis, très
détaillés qui se voulaient probablement vastes parce qu'ils
étaient nombreux, mais qui, en fait, de temps à autre,
gênaient aux entournures parce qu'une transaction qui n'avait pas
été spécifiquement énumérée ne
pouvait pas être faite. Alors, on remplace tout cela par un article 26
qui n'a pas tout à fait trois lignes. "La coopérative a la pleine
jouissance des droits civils pour atteindre son objet. "Elle possède la
capacité d'exercer ses activités et ses pouvoirs hors du
Québec." Je pense que, de cette façon-là, on va...
Mme Bacon: Cela comprend tout ce qu'on enlève dans
l'ancienne loi.
M. Parizeau: On enlève toute l'ancienne loi, tout ce qu'il
y avait de très précis. Il faut comprendre une chose, c'est que
sur le
plan financier, sur le plan commercial, les techniques changent. La
façon de faire commerce ou de faire des transactions se modifie et on
n'en finit plus d'ajouter des paragraphes aux lois parce qu'une nouvelle
technique est apparue et n'avait pas été mentionnée
spécifiquement à l'article 9, de a) à 1).
On me donne un exemple assez remarquable à cet égard. Le
crédit-bail n'existait pas quand ces lois-là ont
été adoptées. Alors, pourquoi une coopérative ne
pourrait-elle pas faire de crédit-bail?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 26 est
adopté. Article 27?
M. Parizeau: Une coopérative n'est pas censée
être un commerçant au sens strict. Alors, on ajoute, à
l'article 27, ce qui définit, en somme, les pouvoirs de
commerçant dans la mesure où elle doit entreprendre des
activités commerciales de temps à autre. Cela rejoint l'article
128 de la loi, qui dit: "L'activité d'une coopérative avec ses
membres ne constitue pas l'exploitation d'un commerce ou d'un moyen de profit."
Alors, puisque cela ne le constitue pas, il faut cependant leur donner les
pouvoirs qui correspondent à la nécessité d'entreprendre
des activités commerciales.
Mme Bacon: C'est pour cela aussi qu'on a inséré au
paragraphe 2: "Vendre ses créances sur comptes de livres, actuels ou
futurs, ou les versements dus ou à échoir sur les parts,
conformément à l'article 1571d du Code civil."
M. Parizeau: Une entreprise de collection.
Mme Bacon: Cela va pour l'article 27.
Le Président (M. Desbiens): L'article 27 est
adopté. Article 28?
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: À l'article 28, le deuxième
alinéa, j'aimerais avoir des explications là-dessus. Il semble y
avoir une contradiction. "La coopérative ne peut accorder un prêt,
un cautionnement ou toute autre forme d'aide financière à un
membre. "Toutefois, la coopérative peut, dans le cours des affaires
qu'elle fait avec un membre, lui accorder une aide financière."
J'aimerais qu'on puisse m'expliquer le...
M. Parizeau: Oui. Le premier paragraphe veut dire que la
coopérative ne peut en aucun cas se considérer comme une
société financière. Elle ne pourrait pas, par exemple
admettons que ce soit une coopérative d'alimentation, faire un
prêt à un de ses membres pour sa maison. Cela n'a rien à
voir avec l'objet. Néanmoins, dans le cours normal des affaires qu'elle
a avec son membre, elle pourrait lui faire crédit pour des achats que le
membre fait auprès de la coopérative. En somme, sa
possibilité d'apporter une aide financière ne porte que sur les
transactions normales qu'elle a avec ce membre, mais pas aussi largement qu'une
institution financière qui, elle, peut faire un prêt pour une
automobile, une maison ou je ne sais quoi. Alors, c'est restreint
rigoureusement à la nature des activités qu'entretient la
coopérative avec ses membres et d'aucune autre sorte.
Mme Bacon: Comme vous l'expliquez, le deuxième paragraphe
ne semble pas clair. On a l'impression que cela va plus loin.
M. Rocheleau: En somme, quand on dit: "... ne peut accorder un
prêt", je pense que c'est très clair. Mais un cautionnement,
quelqu'un qui achèterait à la coopérative des biens
d'alimentation à crédit, c'est quand même une certaine
forme de cautionnement de la coopérative vis-à-vis du
coopérant.
M. Parizeau: "Dans le cours des affaires qu'elle fait avec un
membre", au deuxième paragraphe. Elle ne pourrait faire cela que dans le
cours normal des affaires qu'elle entretient avec ce membre, pas pour autre
chose. Elle ne pourrait pas donner de cautionnement pour la réalisation
d'un contrat de construction, si c'est une coopérative alimentaire. Il
faut que ce soit limité à la nature générale des
affaires que la coopérative entretient avec ses membres, rien d'autre.
Autrement, les coopératives se transformeraient en coopératives
d'épargne et de crédit, cela est autre chose. Pour la
coopérative d'épargne et de crédit, c'est une autre loi.
Il faut qu'une coopérative ou un organisme de coopération
choisisse, pourrais-je dire: ou c'est une coopérative, ou c'est une
coopérative d'épargne et de crédit. C'est l'un ou l'autre,
il faut choisir.
Je vous rappelle à cet égard que l'article 26 que nous
avons vu tout à l'heure supprimait plusieurs pages de l'ancienne loi
pour les remplacer par quatre lignes: "La coopérative a la pleine
jouissance des droits civils pour atteindre son objet. Elle possède la
capacité d'exercer ses activités..." Bon. Cela aurait pu
être interprété comme l'autorisant à entrer dans des
domaines de financement autres que ceux qui concernent le cours normal de ses
affaires avec ses membres. C'est pour cela que l'article 28 devient important.
Il faut restreindre quand
même le champ d'activité des transactions
financières.
Mme Bacon: Quand on dit: "lui accorder une aide
financière", est-ce qu'on ne pourrait pas ajouter "sous forme de
crédit", pour que ce soit encore plus clair?
M. Parizeau: Je vais repenser à cela pendant deux minutes.
Peut-être que...
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut le laisser de côté,
puis...?
M. Parizeau: Voulez-vous, M. le Président... J'accepterais
cela. On peut le laisser de côté et y penser.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Effectivement, une aide financière peut
paraître un petit peu vague.
Mme Bacon: C'est que le ministre ne sera pas toujours près
des gens pour expliquer l'article 28.
M. Parizeau: Oui. Alors, laissons cela en suspens. On y
reviendra, on va l'examiner.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 28 est
suspendu. J'appelle l'article 29.
Mme Bacon: Oui, cela va. C'est comme la Loi sur les
compagnies.
M. Parizeau: C'est comme la Loi sur les compagnies.
Mme Bacon: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Article 29, adopté.
Article 30?
Mme Bacon: C'est la même chose. M. Parizeau: Même
chose.
Le Président (M. Desbiens): Article 30, adopté.
Article 31?
M. Parizeau: Même chose, ce sont exactement les mêmes
dispositions.
Mme Bacon: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Article 31, adopté.
Article 32.
Mme Bacon: C'est la même chose. Adopté.
Siège social
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre VII,
Siège social. Article 33.
M. Rocheleau: Quand on dit que la coopérative doit avoir
en permanence au Québec un siège social, on présume que
c'est 12 mois par année. Elle ne peut avoir une adresse uniquement
à des périodes saisonnières ou autres, si c'est...
M. Parizeau: Je ne comprends pas le sens de la question.
M. Rocheleau: Disons que c'est une coopérative
saisonnière, qui fait ses affaires durant une période de
l'année, par exemple, du mois de mai au mois de septembre. Elle doit
toujours avoir une adresse ou un siège social.
M. Parizeau: II y a quand même des parts sociales qui,
elles, sont permanentes, il y a une existence juridique qui, elle, est
permanente. Même si elle fait affaire de façon saisonnière,
il y a des parts sociales qui, elles, ne sont pas saisonnières. Les
membres ne sont pas saisonniers. Il faut qu'il y ait quand même un
endroit où ils peuvent s'adresser, ces membres-là. En dehors des
saisons, il faut tout de même qu'il y ait un point de chute quelque
part.
M. Rocheleau: Même si cela change d'endroit ou de ville,
ça peut être une coopérative qui est formée et qui
peut se déplacer pour faire...
M. Parizeau: Elle pourrait théoriquement changer d'endroit
à l'intérieur du district judiciaire, oui. Cela ne pose pas de
difficulté, mais il faut que les membres puissent savoir que
juridiquement la compagnie se trouve à un endroit
déterminé. Il faut que ce soit en permanence. Maintenant,
à l'intérieur du district judiciaire, si elle veut changer de
place, il n'y a pas d'inconvénient.
Mme Bacon: Adopté, 33.
Le Président (M. Desbiens): Article 34?
M. Rocheleau: 34 est confirmé.
Mme Bacon: Oui, changement d'adresse. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 34, adopté.
Article 35?
M. Parizeau: À 34, M. le Président, c'était
seulement sur avis. À l'intérieur du même district
judiciaire, il suffit simplement d'envoyer l'avis au ministère.
Maintenant,
c'est une modification de statut, si elle change de district.
Mme Bacon: II faut établir la concordance.
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 36.
M. Parizeau: C'est l'obligation qu'on fait au gouvernement de
tenir un registre.
Mme Bacon: Adopté.
Capital social
Le Président (M. Desbiens): Article 36, adopté.
Chapitre VIII, Capital social de la coopérative, section I, dispositions
générales. Article 37.
M. Parizeau: C'est un changement de phraséologie par
rapport à l'ancienne loi.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 37, adopté.
Article 38? (11 heures)
Mme Bacon: J'essaie de faire, avec l'ancienne loi... Je regardais
les changements.
M. Parizeau: L'ancienne loi mettait des limites dans a et b quant
à des exercices spécifiques. Au fond, il n'y a pas vraiment
d'utilité particulière à cela. C'était
gênant, dans certains cas et, en reformulant, comme on l'a fait dans
l'article 38, on laisse passablement plus de souplesse au système. Si
elle peut rembourser ou racheter une part et que, de cette façon, le
conseil d'administration juge que cela ne porte pas atteinte à sa
stabilité financière, pourquoi pas? Il n'y avait pas de raisons.
Les paragraphes a et b étaient, finalement, assez arbitraires comme
critères.
Mme Bacon: Est-ce qu'on fait une différence avec les parts
privilégiées et les non privilégiées? Est-ce que
c'est traité de la même façon?
M. Parizeau: Oui, elles sont traitées exactement de la
même façon dans un cas comme dans l'autre. Ce sont normalement des
pouvoirs qu'un conseil d'administration doit être capable d'examiner et
de déterminer lui-même.
Mme Bacon: Oui, oui, pour fonctionner. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 38 est
adopté, section 2, sur les parts sociales. L'article 39.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 40?
M. Parizeau: C'est très important, franchement.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: C'est bien plus important que ce qu'on vient de
voir.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: L'ancienne loi indiquait que le membre devait
souscrire le nombre de parts prévues au moment de son admission. Mais,
par la suite, il n'y avait pas d'autres dispositions. Là, on dit que, en
tout temps, la coopérative pourra prélever du nouveau capital de
ses membres en augmentant le nombre des parts et que chacun devra s'y tenir,
à ce moment. Au fond, c'est un vieux problème en ce sens qu'un
certain nombre de coopératives ont été, à cause de
l'ancienne loi, très sous-capitalisées. Elles n'avaient pas
l'autofinancement qu'elles auraient dû avoir et il faut peut-être
que les taux d'intérêt augmentent au niveau qu'on connaît
à notre époque pour se rendre compte des dangers de ce genre de
chose. Le rapport équité-dettes, comme on dirait dans le cas
d'une entreprise capitaliste, dans certains cas, était vraiment trop bas
et la coopérative n'avait pas les moyens d'amener ses membres à
détenir le nombre de parts sociales qui paraissait, aux membres de la
coopérative, comme étant simplement prudent.
Mme Bacon: Cela a été demandé, j'ai
l'impression, par les gens du milieu.
M. Parizeau: Oh oui! Mme Bacon: D'accord.
M. Parizeau: Parce qu'il y a eu des problèmes sans nom.
Les coopératives ne pouvaient pas amener leurs membres à
souscrire le nombre de parts sociales qu'il fallait en dépit du jugement
et du bon sens de la direction de la coopérative et d'une
majorité de membres, il aurait fallu le faire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 40 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 40 est
adopté. Article 41.
Mme Bacon: À l'article 41, on dit: "Le prix de la part
sociale est de 10 $. "Les modalités de paiement de la part sociale sont
déterminées par règlement."
Il y a des groupements, des coopératives, à des fins
sociales qui regroupent des citoyens à faibles revenus. Est-ce qu'il n'y
a pas possibilité, à ce moment-là, de changer le
coût des parts sociales - 10 $, c'est peut-être un peu
élevé pour ces gens-là - et de prévoir attribuer
des parts sociales d'une valeur inférieure à 10 $?
M. Parizeau: Oui. On a reçu, M. le Président, des
représentations à ce sujet venant de deux groupes, à
toutes fins utiles: les ACEF, d'une part, et les coopératives
d'étudiants, d'autre part. Évidemment, cela s'adresse à
des clientèles assez particulières. De façon
générale, je pense que le 10 $, ça va pour la
majorité des citoyens, mais il peut y avoir des cas comme ceux-ci. On a
préparé un projet d'amendement à la suite de ces
représentations qui nous ont été faites qu'on passera
à l'article 272 pour, d'une part, des coopératives
d'économie familiale et, d'autre part, des coopératives
d'étudiants quand on abordera cela et toute l'affaire.
M. Rocheleau: En somme, c'est un papillon que vous ajoutez
à l'article 272 1 je pense.
M. Parizeau: Oui, à l'article 272 2° c'est cela. Je
pense qu'il avait une certaine justification.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Dans le cas de coopératives de ce genre.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 42?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 43?
M. Rocheleau: À l'article 43, M. le Président, ici
on dit: "Le conseil d'administration peut confisquer les parts sociales d'un
membre si un versement échu depuis au moins deux ans n'a pas
été fait dans les deux mois de l'expédition d'une demande
de paiement de ce versement échu." Est-ce que l'expédition d'une
demande de paiement doit se faire par lettre recommandée ou
simplement... Sans critiquer la poste, il est à se demander si, à
un moment donné, quelqu'un n'aurait pu ne pas recevoir de demande
écrite?
M. Parizeau: Cela peut se faire de n'importe quelle façon,
par courrier recommandé, par courrier certifié, par huissier par
tout ce que l'on veut. C'est l'inconvénient de mettre... J'allais dire
"un seul moyen" dans un texte de loi.
M. Rocheleau: Mais le fait de l'inscrire de cette façon
est-ce que cela peut simplement se faire par courrier ordinaire et...
M. Parizeau: On me dit que c'est la règle dite de la
meilleure preuve qu'on introduit maintenant dans toute espèce d'autre
loi. Il y a justement une chose qui m'embête un peu dans cette question,
c'est si une lettre s'égare ou n'arrive pas à son destinataire et
si c'est du courrier ordinaire, que fait-il? On pourrait le laisser en suspens.
Je voudrais faire examiner cela.
M. Rocheleau: Parce qu'il peut aussi y avoir oubli ou
omission.
M. Parizeau: Oui. Cela peut être simplement quelqu'un qui a
oublié la lettre dans le tiroir et on pensait qu'elle était
partie et elle n'est pas partie.
M. Rocheleau: Oui.
M. Parizeau: On garde l'article 43 en suspens et je le fais
examiner.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chomedey, vous aimeriez revenir à l'article 42, l'amendement.
Mme Bacon: Article 42 on dit qu'aucun intérêt n'est
payable sur les parts sociales. Au niveau des actionnaires ne serait-il pas
possible d'envisager par voie de législation l'établissement de
capital social autre que celui d'un droit d'entrée qui soit plus
permanent, qui pourrait s'apparenter au capital-actions dans les compagnies
où les gens pourraient, ensuite, bénéficier d'avantages
fiscaux?
M. Parizeau: Cela est indiscutable. Cela ne comporterait pas de
taux d'intérêt. On ne paie pas d'intérêt sur des
actions ordinaires et il n'y a pas de raison pour en payer sur les parts
sociales. Au contraire, il ne faut pas qu'il y ait une charge fixe d'appliquer
une part sociale.
D'un autre côté, nous avons des discussions depuis
déjà un bon bout de temps avec toute espèce de mouvements
coopératifs pour leur permettre de profiter davantage du programme
d'épargne-actions. Dans certains
cas, cela ne pose pas de difficultés particulières. Au
fond, je tiens à une chose sur le plan du programme
épargne-actions, c'est que l'on ne transforme pas cela en une sorte
d'évasion fiscale légalisée. Si les parts sociales, comme
cela est le cas dans le cas de certaines coopératives d'épargne
et de crédit, sont rachetables en tout temps et émettables en
tout temps. Le programme d'épargne-actions devient ridicule.
J'achète des parts sociales pour profiter de l'épargne-actions je
les revends, j'en achète d'autres et je profite de l'avantage fiscal. Je
peux faire cela plusieurs fois et, finalement, je n'aurai pas mis un sou de
plus dans la coopérative. J'ai seulement fait tourner les parts sociales
pour profiter de l'avantage fiscal.
Donc, il faut des parts sociales qui aient un certain degré de
permanence. Les discussions ne sont pas terminées à ce sujet
parce que dans certains mouvements coopératifs on ne veut pas que les
parts sociales aient ce degré de permanence. Il va falloir qu'on en
arrive à une sorte de compromis. Je ne tiens pas spécifiquement
à ce que les parts sociales soient éternelles mais au moins
qu'elles aient ce degré de permanence minimal qui fait qu'encore une
fois ce ne soit pas de l'évasion fiscale. Et je pense qu'au fond
l'ensemble du mouvement coopératif au Québec a tout
intérêt à avoir une partie de son financement qui ait un
certain degré de permanence. C'est pour cela que, même si je suis
l'objet de pression venant de bien des endroits, là-dessus je n'ai pas
exactement le goût de lâcher. Je sais ce que représente la
carotte de l'épargne-actions et, d'un autre côté, je sais
à quel point ce serait important que le mouvement coopératif ait
davantage de capital permanent qu'il n'en a eu jusqu'à maintenant.
J'accepte les pressions qui sont faites sur moi, mais je dois dire que je ne
lâche pas facilement. C'est une question de choix qu'on doit faire
à un moment donné. Les politiciens ne peuvent pas toujours
lâcher à toutes les pressions qui sont faites sur eux. Moi, je
crois qu'il est fondamental qu'il y ait davantage de permanence pour une partie
du capital social d'une coopérative. Et les coopératives, et
leurs membres ont intérêt à ce que ce soit comme cela.
M. Rocheleau: C'est-à-dire, M. le Président, qu'il
faut savoir lâcher quand c'est le temps.
Mme Bacon: ...
Le Président (M. Desbiens): L'article 42 est
adopté. J'appelle l'article 44.
M. Rocheleau: À l'article 44, M. le Président,
j'aimerais simplement que le ministre puisse m'expliquer, tenant compte de
l'article 48 où on dit quand même qu'une coopérative ne
peut rembourser ou racheter une part selon telle modalité... À
l'article 44: "En cas de décès, de démission, d'exclusion
ou d'interdiction d'un membre, la coopérative rembourse les sommes
payées sur ses parts sociales." Expliquez-moi simplement si, en cas de
décès où une succession est impliquée, il y a des
modalités quelconques qui peuvent se faire pour ne pas éterniser
une succession.
M. Parizeau: Le premier paragraphe de 44, M. le Président,
donne à la coopérative l'obligation de rembourser en cas de
décès. Donc, il faut qu'elle rembourse. Il n'y a pas ici
d'atténuation quelconque à son obligation sauf l'article 38, qui
dit que cela ne doit pas rendre la coopérative insolvable. Tout ce qui
pourrait amener des délais, c'est l'article 38 2 : "Si le conseil
d'administration juge que le remboursement ou le rachat serait susceptible de
porter atteinte à la stabilité financière de la
coopérative." La contrainte est là, c'est la seule contrainte
qu'il y a. Si ce n'est pas le cas, en vertu de l'article 44, on doit rembourser
la succession. À supposer qu'un remboursement immédiat et total
rende la coopérative insolvable, j'imagine qu'il faut faire un
arrangement.
M. Rocheleau: Maintenant, on ne détermine pas ici s'il y a
des priorités, disons, l'ordre dans lequel s'effectuerait le
remboursement.
M. Parizeau: C'est visé à l'article 45, l'article
suivant: "La coopérative peut, par règlement, déterminer
l'ordre dans lequel s'effectue le remboursement des parts sociales." Mais c'est
peu, cela dépend. On n'est pas obligé de le faire. S'il n'y a pas
d'ordre établi par règlement en vertu de l'article 45, l'article
44, c'est l'obligation générale. Elle doit rembourser la
succession, sauf examiner la chose en vertu de l'article 38. (11 h 15)
Le Président (M. Desbiens): L'article 44 est
adopté. Article 45?
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. La section III,
Parts privilégiées. Article 46.
Mme Bacon: Cela répond à un désir des
coopératives, M. le Président?
M. Parizeau: Oui, oui.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 47.
M. Parizeau: Oui, j'allais dire que cela
va de soi.
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 48?
Mme Bacon: À l'article 48, M. le Président, au
premier paragraphe, on parle d'un délai de trois ans de leur
rémission. J'aimerais lire: d'un délai fixé par
l'assemblée générale. "Les parts
privilégiées ne peuvent conférer à son titulaire le
droit de se faire rembourser ou racheter ses parts avant l'expiration d'un
délai de trois ans de leur émission."
M. Parizeau: Oui, ce qu'on m'indique sur l'article 48, c'est que,
si on fait cela en un an, la part privilégiée, cela devient un
moyen de financement à court terme. Cela revient quasiment à
l'émission de billet.
Le Président (M. Desbiens): J'oubliais qu'il y avait un
papillon à l'article 48 qui était de remplacer le premier
alinéa de cet article par le suivant: "Les parts
privilégiées ne peuvent conférer à leur titulaire
le droit de se faire rembourser ou racheter leurs parts avant l'expiration d'un
délai de trois ans de leur émission."
M. Parizeau: Ce qu'on me dit, M. le Président,
là-dessus, c'est qu'il y a eu passablement d'abus de parts
privilégiées qui étaient simplement de véritables
emprunts camouflés derrière l'émission de parts
privilégiées. C'était en fait de l'emprunt d'argent
à court terme. On appelait cela des actions privilégiées,
mais cela n'en était pas du tout, c'était un moyen pas cher de se
financer. Il faut quand même que les actions privilégiées,
les parts privilégiées, aient un sens, enfin, le sens qu'elles
doivent avoir, pas simplement une sorte de camouflage d'emprunts à court
terme.
Mme Bacon: Quant à la décision du délai de
trois ans, par exemple, est-ce qu'il y a une raison bien spéciale pour
limiter à trois ans?
M. Parizeau: C'est simplement pour donner une certaine permanence
à ces actions. Je n'en suis pas nécessairement aux trois ans
eux-mêmes, mais je pense qu'il est nécessaire de ne pas confondre
l'émission de parts privilégiées et le financement
à court terme. C'est la seule raison véritable. J'imagine que,
s'il y avait - comment dire -des pressions en ce sens, on pourrait
réduire le délai à deux ans, mais il va falloir
qu'à un moment donné le délai se limite quelque part.
Mme Bacon: Ma proposition, M. le Président, afin d'amender
l'article 48 et d'y lire un délai fixé par l'assemblée
générale avait pour but de protéger les
coopératives à fins sociales ou les entreprises communautaires,
comme les clubs coopératifs de consommation. Est-ce qu'on ne peut pas
demander à l'assemblée générale de fixer ce
délai?
M. Parizeau: Si elle le fixait à trois mois, cela
deviendrait vraiment des parts privilégiées, enfin, de fausses
parts privilégiées. Ouvrir complètement, cela veut dire
que cela pourrait être trois mois.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre a eu des interventions de la
part des clubs coopératifs de consommation à cet effet?
M. Parizeau: Sur l'article 48, oui. D'ailleurs, est-ce que le
porte-parole est arrivé? Puisque c'est le premier article qui,
manifestement, les... Oui, excusez-moi, M. le Président, on me dit que
le porte-parole des clubs coopératifs a des problèmes avec son
automobile et ne pourra être ici que cet après-midi. On pourrait
le laisser en suspens.
Mme Bacon: J'aimerais bien, M. le Président, qu'on le
laisse en suspens.
M. Parizeau: Oui, d'accord, puisque cela les concerne, bien
sûr.
Le Président (M. Desbiens): L'article 48 et l'amendement
proposé sont suspendus.
Mme Bacon: L'article 49 a aussi été amendé,
M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 49, il y a
également un amendement qui se lit ainsi: Remplacer cet article par le
suivant: "Les parts privilégiées ne peuvent conférer
à leur titulaire le droit d'être convoqué à une
assemblée générale, ni d'assister ou de voter à une
telle assemblée, ni d'être eligible à une fonction au sein
de la coopérative."
Mme Bacon: Est-ce qu'on peut laisser cela aussi de
côté?
M. Parizeau: Je pense qu'il n'y a pas eu de
représentations là-dessus. Est-ce qu'il y a eu des
représentations là-dessus? Je ne le pense pas.
Mme Bacon: À l'article 49, non?
M. Parizeau: Par définition, les parts
privilégiées n'étant pas des parts ordinaires, des parts
sociales régulières, il n'y a pas de raison de leur donner les
mêmes... C'était comme cela dans l'ancienne loi, c'est comme cela
dans les entreprises. C'est le principe
général que la part privilégiée ne donne pas
les pouvoirs d'une part sociale ordinaire.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement étant
adopté, le nouvel article 49 est donc adopté. Section IV, Droit
d'entrée. Article 50.
M. Parizeau: En vertu de l'article 272 1 , cela voudrait dire que
le droit d'entrée serait plafonné à 20 cents, mais
enfin.
Mme Bacon: Oui, si on a des parts de 2 $.
M. Parizeau: Oui, cela n'a pas d'importance.
Mme Bacon: Adopté.
Membres
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre IX
portant sur les membres, section I, dispositions générales.
Article 51.
Mme Bacon: Cela remplace tout le texte. Là aussi on y voit
10 $ prévus par règlement.
M. Parizeau: Oui, 10 $ serait le régime
général et le régime d'exception serait 272 1°.
D'ailleurs, l'utilité d'un "sunset clause", suggéré par la
députée de Chomedey, de 10 $ dans dix ans, je ne sais pas
exactement à combien cela va être rendu.
Mme Bacon: Cela dépend si c'est 10 $ canadiens ou
québécois.
M. Parizeau: Celui des deux qui sera le plus bas à ce
moment-là.
Mme Bacon: Cela va, d'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 51 est
adopté. À l'article 52, il y a un papillon et l'amendement se lit
ainsi: Remplacer le premier alinéa par le suivant: 52. "La
coopérative peut, par règlement, prévoir une ou plusieurs
catégories de membres auxiliaires et déterminer les conditions
d'admission de ces membres, ainsi que leurs droits et obligations. Toutefois,
une personne ou une société ne peut être admise comme
membre auxiliaire si elle n'est pas en mesure de participer à l'objet
pour lequel la coopérative est constituée."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Parizeau: II faut que j'explique la raison du papillon, elle
est importante. Il y a, depuis quelque temps, une utilisation clairement
abusive de la notion de membre auxiliaire. En fait, dans certaines
coopératives de taxi, à l'égard des chauffeurs qui ne sont
pas propriétaires, on a eu des problèmes sérieux à
cause de cela. C'est la raison pour laquelle on a reformulé l'article
52. Il y a eu clairement de l'abus.
Mme Bacon: À ce moment-là, on laisse à la
coopérative le soin de prévoir certaines catégories de
membres?
M. Parizeau: Voilà.
Mme Bacon: Et cela corrigerait la situation du texte? Cela va, M.
le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 52, tel qu'amendé, est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 53?
Mme Bacon: Cela va de soi, cela aussi. Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 53 est
adopté. Article 54?
Mme Bacon: Cela aussi, à l'article 54, est-ce qu'on ne
pourrait pas... Cela vise les clubs coopératifs de consommation.
M. Parizeau: Cependant, cela ne faisait pas partie de...
Mme Bacon: ... des demandes...
M. Parizeau: ... des représentations, non. Les clubs
coopératifs pratiquent cela, à l'heure actuelle. Il était
très douteux dans l'ancienne loi qu'ils avaient le droit de le
faire.
Mme Bacon: Alors, ce n'est pas...
M. Parizeau: Alors, ce n'est pas quelque chose qu'on leur
enlève. Au contraire, c'est une pratique qu'on consacre en
éliminant les ambiguïtés de l'ancienne loi.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'artice 54 est adopté.
Section II, Démission, suspension et exclusion. Article 55?
Mme Bacon: On réduit de 60 jours à 30 jours. Cela
va.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 56?
M. Parizeau: C'est simplement un
changement de terminologie par rapport à l'ancienne loi.
Mme Bacon: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 56 est
adopté. Article 57?
Mme Bacon: Ici, on explique en détail les faits qui
motivent la décision ou la suspension. Est-ce que c'est demandé
par le milieu, cela aussi? Est-ce que c'est à la suite de pressions du
milieu ou si c'est nécessaire pour corriger des situations qui ont
déjà existé.
M. Parizeau: Oui. Je pense que la dernière ligne du
commentaire de l'article 57 est importante. Dans un bon nombre de cas, on veut
procéder à une sorte d'épuration du "membership" et on
veut avoir les moyens de le faire.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 57 est
adopté. Article 58?
Mme Bacon: Oui, cela va de soi aussi. Adopté.
M. Parizeau: Oui, cela est normal.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 59?
M. Parizeau: C'est le même texte que celui de l'ancienne
loi.
Mme Bacon: C'est cela. Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 60?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Section III,
Convention des membres. Article 61.
M. Parizeau: Oui, cette demande a été faite par une
série de petites coopératives et, singulièrement, les
coopératives d'habitation qui ne se voient pas nommant un conseil
d'administration quand ils sont huit à habiter dans un immeuble et qui
préfèrent être tous les huit autour de la table.
Mme Bacon: C'est cela, c'est préférable,
plutôt qu'inviter les voisins. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 62?
(11 h 30)
M. Parizeau: C'est la même idée.
Mme Bacon: C'est la même chose. Adopté.
Assemblée des membres
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre X,
Assemblée des membres, Assemblée générale. 1°-
Dispositions générales. Article 63.
M. Parizeau: II faut bien que ce soit comme cela.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 64.
Mme Bacon: On n'exigeait pas le quorum dans l'ancienne loi, non
plus. D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 65.
Mme Bacon: Cela va.
M. Parizeau: Dans nos anciennes lois, on mettait toujours une
référence au service postal, maintenant on est plus sage.
Mme Bacon: Oui, je vois cela.
M. Parizeau: Avec toutes les grèves qui ont eu lieu.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 66.
Mme Bacon: On commence la Loi sur les compagnies, c'est la
même chose. D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 67.
M. Parizeau: C'est la Loi sur les compagnies.
Mme Bacon: C'est cela, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 68.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 69.
M. Parizeau: ... indique des coopératives agricoles.
Mme Bacon: J'imagine. Non, c'est bien corrigé de toute
façon. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 70.
M. Parizeau: C'est l'introduction des corporations et des
sociétés comme membres de coopératives à
l'égard desquelles la nouvelle loi transforme pas mal de choses.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 71.
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 72.
Mme Bacon: Cela aussi, ça va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
2°-Dispositions particulières. Article 73.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 74.
M. Parizeau: Je viens, tout à coup, d'avoir une
interrogation. Dans l'utilisation du mot "municipalité", cela peut
être une MRC.
Mme Bacon: Le changement qu'on fait c'est au niveau des
municipalités.
M. Parizeau: ... M. le Président, est-ce que je pourrais
demander de laisser l'article 73 en suspens? Je vais m'en expliquer de la
façon suivante: Avant cela, c'était district
électoral...
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Je comprends pourquoi on ne veut pas garder district
électoral parce que maintenant, à cause des révisions
automatiques, cela change tout le temps.
Mme Bacon: Cela varie trop, oui.
M. Parizeau: Les municipalités, je me demande si cela
n'est pas trop restreint.
Mme Bacon: II peut y avoir plus d'une municipalité.
M. Parizeau: Oui. On pourrait regarder seulement le territoire
d'une MRC.
Mme Bacon: Oui, j'attendais que le ministre le dise. Est-ce que
le ministre a l'intention de fonctionner par MRC?
M. Parizeau: Je cherche quelque chose d'un peu plus grand que la
municipalité. Il y a des municipalités où le territoire
est drôlement petit. Avant cela, on disait le district électoral.
Là, je comprends pourquoi on enlève district électoral,
cela change tout le temps.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Mais ramener cela a la municipalité, cela
peut déborder la MRC.
Mme Bacon: Cela ne sera-t-il pas encore restreint, MRC? Est-ce
que cela ne sera pas quand même restreint?
M. Parizeau: Cela est tout de même...
Mme Bacon: C'est plus vaste, évidemment; sur cela, je suis
d'accord. On peut suspendre.
M. Parizeau: Est-ce qu'on peut le laisser en suspens? Je vais
regarder cela pendant l'heure du lunch.
Le Président (M. Desbiens): L'article 73 est suspendu.
Article 74.
Mme Bacon: Oui, cela va.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 75?
M. Parizeau: II n'y a pas d'inconvénient.
Mme Bacon: Serait-ce qu'on veut avoir beaucoup de monde aux
assemblées? Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Section 11,
Assemblée annuelle. Article 76.
Mme Bacon: L'article 76, je pense qu'il a été
mentionné par les membres de la Fédération des clubs de
consommateurs, si ma mémoire est fidèle.
M. Parizeau: Je ne le vois pas.
À cet égard, d'ailleurs, je me demande si on ne pourrait
pas remettre à la députée de Chomedey, justement, la liste
des articles soulevés par les clubs coopératifs de consommation.
Cela serait plus simple de savoir sur quoi leurs réclamations
portent.
Mme Bacon: J'avais pris des notes suivant leurs lettres.
M. Parizeau: L'article suivant, d'après ce que je peux
voir... On a regardé l'article 48 tout à l'heure.
Mme Bacon: L'article 76, oui.
M. Parizeau: Je pense que dans l'ordre,
après l'article 48, le premier qui a été
soulevé par les clubs COOP, c'était l'article 135. C'est
cela.
Mme Bacon: C'est hier que j'ai vu cela. Je vais le retrouver.
M. Parizeau: Alors, à partir de l'article 135, il y en a
un certain nombre. L'article 76, en fait, est assez bateau comme article.
Mme Bacon: Au numéro 3 de l'article 76 - c'est
peut-être pour cela que j'avais mis une petite note - "élire les
administrateurs"; on fait cela comment? Est-ce qu'il y a des gens qui
posent...
M. Parizeau: Leurs candidatures?
Mme Bacon: Oui. Est-ce qu'on procède comme dans une
compagnie?
M. Parizeau: Selon la voie régulière. Mme Bacon:
Comme les compagnies?
M. Parizeau: C'est cela. Il peut y avoir un règlement qui
indique la constitution d'un comité de nomination qui prépare le
travail avant ou cela peut se faire à l'assemblée sur proposition
secondée. Et ce n'est pas limitatif, à partir du
septièmement.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 76 est
adopté. Section III, Assemblée spéciale. Article 77.
M. Parizeau: Aux membres des caisses d'entraide.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 77 est
adopté. Article 78. L'article 78 est adopté. Article 79.
Mme Bacon: Cela va. Adopté. Administrateurs
Le Président (M. Desbiens): L'article 79 est
adopté. Chapitre XI, qui porte sur les administrateurs, section I,
dispositions générales. Article 80.
M. Parizeau: On notera que l'article 80 donne un peu plus de
souplesse que la loi antérieure qui établissait une sorte de
proportion fixe entre le nombre d'administrateurs et le nombre de membres. On
leur permet maintenant de déterminer cela entre eux.
Mme Bacon: Ils le font eux-mêmes.
D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 80 est
adopté. Article 81.
M. Parizeau: C'est un article qui devient important - à
cause de l'élargissement fait aux représentants d'une caisse ou
d'une fédération de caisses d'épargne et de
crédit.
Mme Bacon: J'ai des remarques à faire sur l'article 83. On
établit, je pense, une concordance avec l'article 83.
M. Parizeau: Bien, M. le Président, on peut passer tout de
suite à l'article 83, le regarder et revenir.
Mme Bacon: Si vous voulez bien, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 83, il y a
un amendement qui est prévu...
Mme Bacon: À 83.
Le Président (M. Desbiens): ... qui est de remplacer, dans
la deuxième ligne du troisième alinéa de cet article,
après le mot crédit, le mot "et" par le mot "ou".
Mme Bacon: La caisse d'épargne ou de crédit.
Le Président (M. Desbiens): La caisse d'épargne et
de crédit ou la fédération.
Mme Bacon: Ou la fédération.
M. Parizeau: Ou la fédération. Pas
nécessairement les deux.
Mme Bacon: C'est cela. Moi, j'aimerais qu'on me définisse
la notion de groupes. On parle des membres en groupes. Est-ce que c'est une
caisse, plusieurs caisses, des employés, des syndiqués? Je trouve
que c'est un peu ambigu. On retrouve "groupes" à trois reprises.
M. Parizeau: II y a des coopératives qui s'étendent
sur un territoire considérable, très étendu. La
première fonction de cet article, c'est de leur permettre de constituer
des groupes territoriaux. C'est vraiment la première fin à
laquelle c'est destiné. Je ne sais pas dans quelle mesure cela
permettrait de diviser en groupes les membres de plus de six pieds, ceux de
cinq pieds huit pouces, cinq pieds, etc., je n'en suis pas certain.
Mme Bacon: II est bien spécifié... Est-ce qu'il
s'agit de caisses, de plusieurs caisses, d'employés ou de
syndiqués, quand on
parle de groupes?
M. Parizeau: Ce qu'on veut dire effectivement...
Mme Bacon: Ce n'est pas que je veuille avoir tous les noirs
ensemble, tous les blancs ensemble.
M. Parizeau: Le libellé permettrait de diviser cela par
taille, par âge.
Mme Bacon: Même avec le libellé de l'article 83.
M. Parizeau: C'est demandé, dans le cas où on veut
organiser un groupe de jeunes parmi les membres.
M. Rocheleau: Ce n'est pas restrictif comme tel.
M. Parizeau: Ce n'est pas restrictif, c'est très
très étendu. En pratique, cela servira surtout sur une base
territoriale.
Mme Bacon: Territoriale.
M. Parizeau: Alors, on me dit aussi que dans le cas des
coopératives agricoles, il y a une distinction assez utilisée qui
consiste à diviser en deux groupes les producteurs des
consommateurs.
Mme Bacon: Et là on utilise groupe. M. Parizeau: On
utilise groupe.
M. Rocheleau: Oui, et, entre autres, il peut y avoir un groupe de
personnes âgées faisant partie d'un club de l'âge d'or qui
proviennent de plusieurs municipalités, mais qui forment un groupe
distinct et qui sont représentées au conseil
d'administration.
M. Parizeau: Oui, donc, c'est tout à fait vaste. On peut
définir le groupe à peu près comme on veut tel que cela
est écrit.
Mme Bacon: Tu ne trouves pas cela vague?
M. Rocheleau: Moi, je pense que cela permet d'avoir une certaine
diversification des groupes au conseil d'administration et cela élargit
un peu l'assiette.
Mme Bacon: Mon collègue se faisant votre avocat, M. le
ministre.
M. Parizeau: Non, M. le Président, je comprends cela un
peu parce que...
Mme Bacon: Je trouve cela un peu vague, un peu ambigu, le mot
"groupes" qu'on retrouve trois fois.
M. Rocheleau: Cela s'est appliqué et cela s'applique dans
les CRD, entre autres, ou les CRD représentent plusieurs
municipalités et, où à l'intérieur des CRD, il y a
des groupes représentatifs de divers milieux et où on choisit une
représentation dans chacun des groupes.
M. Parizeau: Et d'autre part, je me demande, M. le
Président, dans quelle mesure cela ne correspond pas à une
réalité de tous les jours. Dans n'importe quelle association
où il y a beaucoup de monde, il y a toujours des groupes qui se
plaignent de ne pas être représentés à la direction
et qu'un groupe monopolise tous les postes. On entend cette
expression-là constamment. Je me demande si l'article de loi ne
reflète pas, par l'utilisation des mots, la réalité de
tous les jours. On donne la possibilité par règlement de dire:
S'il y a plusieurs groupes, pourquoi est-ce qu'on ne répartirait pas les
sièges du conseil d'administration entre ces groupes. Pour une fois que
le texte juridique correspond à la façon de parler des gens,
peut-être bien qu'il y a une certaine réalité.
Mme Bacon: Cela peut peut-être s'accepter.
M. Rocheleau: C'est pour cela que je suis d'accord, M. le
Président.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on revient à
l'article 81?
Mme Bacon: On va revenir à l'article 81, oui.
M. Parizeau: On revient à l'article 81, c'est cela.
Mme Bacon: ... baisser pavillon.
M. Parizeau: On notera que pour les corporations ou
sociétés, la notion de groupe n'est affectée qu'aux
caisses d'épargne et de crédit ou leur
fédération.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 81 adopté.
Article 82.
M. Parizeau: ... avoir une sanction.
Le Président (M. Desbiens): Article 82 adopté.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement...
Mme Bacon: À l'article 83.
Le Président (M. Desbiens): ... à l'article 83 qui
consiste à remplacer le mot "et" par "ou" après le mot
"crédit" dans la deuxième ligne du troisième alinéa
est adopté?
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 83, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Bacon: Adopté en groupe, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 84?
M. Parizeau: Là, encore, c'est un peu arbitraire, M. le
Président, on dit pas moins d'un an, parce qu'il faut quand même
une certaine continuité; pas plus de trois ans pour ne pas transformer
cela en nomination à vie. Mais j'admets que ce bornage est un peu
arbitraire, seulement il faut en établir un.
Mme Bacon: II y a quand même le mode de rotation qui est
prévu. Est-ce la même chose aux caisses populaires, un an, trois
ans, est-ce que c'est semblable à ce qu'on propose dans la loi?
M. Parizeau: C'est très voisin, d'après ce qu'on me
dit. On peut vérifier, mais on me dit c'est à peu près la
même chose.
Mme Bacon: C'est à peu près le même nombre
d'années.
M. Parizeau: Oui, c'est ça. Mme Bacon: D'accord,
adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 84 est
adopté. Article 85?
M. Rocheleau: À l'article 85, M. le Président,
est-ce que, en cas de vacance, les administrateurs qui peuvent nommer un membre
doivent choisir un membre qui provient du groupe pour lequel il y a vacance ou
est-ce qu'ils peuvent nommer un...
M. Parizeau: Non, il n'y a pas de limitation ici. Comme les
groupes ont été constitués par règlement, j'imagine
que le règlement doit prévoir, ou prévoira, que, si un
membre du groupe démissionne ou part, son remplaçant doit venir
du même groupe, il doit représenter le groupe en question. C'est
le règlement. De la même façon que le groupe est
défini par le règlement, le remplaçant d'un
représentant du groupe doit l'être aussi.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 85 est
adopté. Article 86?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 87?
M. Parizeau: C'est du droit nouveau mais inspiré
directement de la Loi sur les compagnies.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 88?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 88 est
adopté. Section II, Pouvoirs et devoirs. Article 89.
M. Parizeau: C'est une considérable simplification du
texte. Si on pouvait faire des choses comme celle-là, M. le
Président, avec la Loi sur l'impôt, j'en serais ravi. On n'en a
pas trouvé le moyen jusqu'à maintenant.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 89 est
adopté. Article 90.
Mme Bacon: Cela aussi. À 90, on sait que pour les ACEF on
laisse la gérance au conseil d'administration et on procède
plutôt par comité de coordination. Au lieu de leur faire une
obligation d'engager un gérant, par exemple, on fonctionne beaucoup par
comités. N'y a-t-il pas lieu de laisser ce choix au conseil
d'administration des coopératives? Est-ce que vous avez eu des
représentations à cet effet?
M. Parizeau: On me dit que les ACEF ne nomment pas de
gérants ils nomment un coordonnateur.
Mme Bacon: C'est ça. Ils nomment un comité de
coordination.
M. Parizeau: Oui, mais présidé par un
coordonnateur. À toutes fins utiles, cette disposition du texte
proposé, mais qui reprend simplement le texte ancien - le texte ancien
aussi prévoyait la nomination d'un directeur général... Le
coordonnateur a toujours été considéré sur le plan
juridique comme un directeur général, si bien que cela
ne les a pas gênés jusqu'à maintenant et on ne voit
pas pourquoi cela les gênerait à l'avenir. Leur mode de
fonctionnement est sans doute différent, mais il n'y a jamais eu de
débat, en somme, jusqu'à maintenant quant au fait que, aux fins
de l'application de la loi, leur coordonnateur est un directeur
général.
Mme Bacon: Et même avec la nouvelle loi, cela
n'empêche pas les ACEF de fonctionner de la même façon
qu'ils le faisaient auparavant.
M. Parizeau: Pas du tout. On dit: Engager un directeur
général ou un gérant.
Mme Bacon: Ou gérant.
M. Parizeau: Est-ce qu'on peut mettre "ou coordonnateur"? On me
dit que, si l'on ajoutait à directeur général,
gérant "ou coordonnateur", il faudait amender une série
d'articles de concordance. Encore une fois, comme de toute façon, le
sens n'a jamais créé de difficulté, j'hésite un
peu.
Mme Bacon: Est-ce que le fait que c'est dans la loi oblige les
ACEF d'engager un gérant? Est-ce que cela les obligerait à
engager un gérant?
M. Parizeau: Ils ne sont pas forcés de le payer. Il suffit
qu'ils désignent un coordonnateur et qu'ils déterminent qu'aux
fins de l'application de la loi le coordonnateur correspond à l'article
90 1 , et c'est réglé.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Engager...
Mme Bacon: On ne peut pas laisser le choix au conseil
d'administration des coopératives, par exemple, que ce soit un
gérant ou un coordonnateur.
M. Parizeau: Oui, oui. Il peut l'appeler comme il le veut.
Mme Bacon: On peut lui laisser le choix. Et l'article 90 lui
laisse ce choix?
M. Parizeau: Oui. À l'article 90 1°, il suffit
seulement que le conseil d'administration dise: Mon gérant, c'est le
coordonnateur, M. Untel.
Mme Bacon: Est-ce que cela a été fait dans le
passé?
M. Parizeau: Pour les coordonnateurs?
Mme Bacon: Non, je veux dire: Est-ce que c'est ce qui a
été fait par les conseils d'administration en disant que le
coordonnateur était le gérant d'après la loi ou...?
M. Parizeau: C'est ce qu'ils nous ont toujours dit, au service
des coopératives. Cela se faisait tout seul, alors...
Mme Bacon: En fait, ils laissent la gérance au conseil
d'administration. Je parle toujours des ACEF, et ils nomment des
coordonnateurs.
M. Parizeau: Ce n'est pas...
Mme Bacon: C'est le conseil d'administration qui joue le
rôle de gérance et non pas une personne qui assume la
responsabilité de la gérance.
M. Parizeau: Oui, mais il faut quand même qu'il y ait
quelqu'un qui assure la gérance - comment dire - appelez cela la
coordination ou comme vous voudrez, mais quotidienne. Il faut quelqu'un
physiquement. Le conseil d'administration ne siège pas tous les jours.
Alors, on dit: II faut quelqu'un. Appelez-le comme vous voudrez, faites-lui
jouer le rôle que vous voulez. Faites en sorte de partager ses pouvoirs
entre lui et le conseil d'administration comme vous l'entendez, mais
désignez quelqu'un physiquement.
Mme Bacon: En fait, les comités de coordination
fonctionnent suivant les principes coopératifs importants qui
fonctionnent par comité de coordination.
M. Parizeau: Oui, prenons cela dans... Il y a deux façons
de traduire cela. Ou bien on rend ce texte plus flou pour accommoder les
intérêts d'un groupe qui, jusqu'à maintenant, de toute
façon, s'accommodait fort bien d'un libellé comme
celui-là. Mais là, on risque d'ouvrir des portes, en rendant plus
flou, pour d'autres groupes qui, eux, ont absolument besoin d'un gérant
ou d'un directeur général stricto sensu. Ou bien on garde cela
défini tel que cela est, en sachant très bien que le groupe en
question s'est fort bien accommodé de cette version jusqu'à
maintenant et cela ne l'a jamais gêné.
Mme Bacon: Mais comme on fait une nouvelle loi, est-ce qu'on ne
peut pas inclure "ou gérant ou coordonnateur"?
M. Parizeau: On me fait une suggestion qui satisferait
peut-être les hésitations de la députée de Chomedey.
Si on avait engagé une personne à titre de directeur
général ou gérant; là, il suffit de lui donner le
titre au sens de la loi et, après cela, on en fait ce qu'on veut.
Mme Bacon: C'est que "à titre de", est-ce qu'on n'engage
pas la coopérative à vraiment avoir son directeur
général? Je trouverais plus rigoureux encore de dire: "À
titre de". (12 heures)
M. Parizeau: Une personne qui fait fonction...
Mme Bacon: Pourquoi ne dit-on pas: Engager un directeur
général, gérant ou coordonnateur?
M. Parizeau: Le problème, c'est que, si on met "ou... ou",
on peut avoir des coopératives qui ont vraiment besoin d'un directeur
général ou d'un gérant dans le sens stricto sensu.
Mme Bacon: Cela ne l'enlève pas, on ajoute.
M. Parizeau: On multiplie à ce moment les choix de
définitions de fonctions. Il y a des coopératives qui ne
devraient pas avoir... L'invention du coordonnateur par les ACEF correspondait
à leurs propres besoins, mais il y a d'autres...
Mme Bacon: À fins sociales. On ne peut pas les
négliger, ils sont là.
M. Parizeau: Non, je comprends, mais il y a des
coopératives à fins commerciales ou industrielles où il ne
faudrait pas de coordonnateurs du tout. Ce serait dramatique d'avoir un
coordonnateur incitatif sur les chaînes de production.
Mme Bacon: Engageons un directeur général ou un
gérant.
M. Parizeau: Est-ce qu'on veut ouvrir la porte à ces
autres coopératives autant que cela? Je n'en suis pas certain. Encore
une fois, si cela avait gêné les ACEF jusqu'à maintenant,
on pourrait leur organiser un paragraphe pour elles seulement, mais ce serait
embêtant d'ouvrir une nouvelle terminologie qui risque de créer
des problèmes dans les autres coopératives, alors que pour les
ACEF ça ne semble pas poser de problème, jusqu'à
maintenant, en tout cas.
Mme Bacon: Ce que les ACEF voulaient, c'est laisser le choix au
conseil d'administration des coopératives. Elles disent,
évidemment, qu'elles ont laissé la gérance au conseil
d'administration, qu'elles procèdent par comité de coordination.
C'est ce qu'il y avait dans leur lettre, mais elles voudraient connaître
la vigueur de l'application de l'article 90. Si on les laisse aller suivant
l'ancienne façon de fonctionner, ça va, mais, si on veut vraiment
appliquer rigoureusement le texte de l'article 90, ce n'est pas sûr
qu'elles aient droit à un coordonnateur.
M. Parizeau: La difficulté que je vois à
interpréter effectivement la lettre que les ACEF nous ont
envoyée, c'est ceci: Elles s'interrogent sur la rigueur d'application,
alors que l'ancien texte était bien plus rigoureux: "Le conseil
d'administration nomme un gérant, un secrétaire et, s'il le juge
à propos, un trésorier de l'association. Il fixe leur
rémunération." Ici, on met un directeur général ou
un gérant, on ne parle pas de rémunération. Je ne suis pas
certain que pour l'ensemble des coopératives du Québec... Donner
accès à un poste de coordonnateur, ça me fait peur un
peu.
Mme Bacon: Est-ce que vous avez l'impression que ça
pourrait se voir ailleurs que dans les coopératives à fins
sociales?
M. Parizeau: Imaginez une chicane entre deux groupes, dans
l'autre sens, à l'intérieur d'une coopérative autour de la
personnalité du directeur général ou du gérant,
là où il en faut un vraiment. Le pape de transition, on l'appelle
coordonnateur pour satisfaire deux groupes. Des choses comme celles-là
me donnent des frissons dans le dos, parce que la loi les y autoriserait. Le
nouveau coordonnateur interprété à partir du petit Robert,
ça peut vouloir dire n'importe quoi.
Mme Bacon: Si on garantit aux ACEF qu'elles peuvent continuer de
la même façon qu'elles le faisaient, sans avoir l'obligation
d'engager un gérant ou un directeur général...
M. Parizeau: Ou simplement engager un coordonnateur sans
rémunération et de l'appeler gérant, parce que,
jusqu'à maintenant, c'est comme cela que ça marche.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Le danger que je souligne...
Mme Bacon: Non, je le sais.
M. Parizeau: Ce n'est pas toujours au beau fixe dans les
coopératives, comme dans toute institution humaine.
Mme Bacon: On ne fait pas des lois tous les jours. Il faut
essayer de comprendre les inquiétudes de certains groupes, mais il ne
faut pas non plus se créer des problèmes davantage.
Si l'on spécifiait les coopératives à fins sociales
et si on disait: Engager un directeur général ou gérant ou
un coordonnateur dans
une coopérative à fins sociales. Est-ce qu'on peut faire
cela?
M. Parizeau: Les coopératives à fins sociales, ce
n'est pas défini dans la loi actuellement.
Mme Bacon: On ne le retrouve pas. Cela se limiterait à
elles, si on l'avait dans la loi.
En tout cas, j'essaie de trouver une autre solution, est-ce que c'est
prévu dans la réglementation qu'il est possible dans les
coopératives à fins sociales d'engager un coordonnateur ou
d'avoir un coordonnateur? Est-ce qu'on peut le prévoir par une
réglementation, à ce moment, qui permettrait aux ACEF de
fonctionner?
M. Parizeau: Oui. À cela, il n'y a rien qui empêche,
par règlement, une coopérative comme les ACEF de dire, aux fins
de l'application de l'article 90-1 , notre coordonnateur est gérant.
Mme Bacon: Est-ce que cela irait? On peut l'avoir dans la
réglementation?
M. Parizeau: À cela, je ne vois pas
d'inconvénient.
Mme Bacon: Sans s'encarcaner dans la loi.
M. Parizeau: Sans s'encarcaner dans la loi. Il n'y a pas
d'inconvénient.
Mme Bacon: Cela m'irait.
M. Parizeau: Cela serait parfait.
Mme Bacon: Je ne veux pas causer de casse-tête
supplémentaire au ministre.
M. Parizeau: Cela permettrait de circonscrire
spécifiquement le phénomène dont on parle, bien
sûr.
Mme Bacon: Cela soulagerait ma conscience face aux ACEF.
D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 90 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 91?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Section III, Réunions. Article 92. Il y a un papillon;
l'amendement proposé est le suivant: Remplacer le premier alinéa
par le suivant: "92. Le conseil d'administration se réunit sur
convocation du président ou de deux administrateurs. Sauf disposition
contraire des règlements, la réunion est convoquée par
avis donné cinq jours avant la date fixée pour sa tenue."
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
Est-ce que l'article 92, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 93?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 94
est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 95
est-il adopté?
M. Parizeau: L'article 89-2° de la Loi sur...
Mme Bacon: Oui, cela me fait penser à un autre projet de
loi privé qu'on a vu la semaine dernière où on disait:
Est-ce qu'on peut penser que cela va aussi loin que par ordinateur à un
moment donné quand on dit: Par téléphone.
M. Parizeau: Oui, par télex ou...
Mme Bacon: Oui, c'est cela. Utiliser davantage les ordinateurs
aussi. Le téléphone en est un.
Est-ce que cela peut aller aussi loin que cela?
M. Parizeau: "... oralement, entre eux, notamment par
téléphone" couvre tout cela, parce qu'il y a "oralement". Le
téléphone est donné à titre d'exemple.
Mme Bacon: Oui, c'est un exemple, mais on va aussi loin que
l'ordinateur, cela n'est pas exclu...
M. Parizeau: Oui, c'est cela. Cela n'est pas exclu.
Mme Bacon: ... même si l'on ne l'indique pas.
D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 95 est
adopté.
Article 96?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 97?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 97 est
adopté. Article 98?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Section IV, Révocation
d'un administrateur. Article 99?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 99 est
adopté. Article 100?
M. Parizeau: M. le Président, j'ai eu une distraction.
Est-ce que nous sommes à l'article 100 ou 101?
Le Président (M. Desbiens): À l'article 100.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 100 est
adopté. Article 101?
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 101 est
adopté. Section V, Dispositions particulières. Article 102?
M. Parizeau: Cela correspond à une demande. C'est un gros
changement.
Mme Bacon: Oui. Ce sont les jetons de présence, l'article
102?
M. Parizeau: Cela a été demandé.
Mme Bacon: Du bénévolat, il y en a de moins en
moins.
Le Président (M. Desbiens): L'article 102 est
adopté. Article 103?
Mme Bacon: À l'article 103, y a-t-il quelque chose? En
fait, c'est pour protéger les administrateurs. Cela va.
M. Parizeau: ... en général, dans beaucoup de nos
lois d'ailleurs.
Mme Bacon: Cela va. Est-ce que cela aussi vient d'une demande du
milieu? Non?
M. Parizeau: Cela semblait avoir un certain sens et on l'a
mis.
Mme Bacon: La Loi sur les compagnies.
M. Parizeau: La Loi sur les compagnies et, sauf erreur, dans la
nouvelle loi des sociétés d'entraide on l'a mis également.
On commence à généraliser cela dans toutes les lois. C'est
une mesure de protection, de bon sens.
Mme Bacon: D'accord. Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 103 est
adopté. Article 104?
M. Parizeau: Même chose.
Le Président (M. Desbiens): L'article 104 est
adopté. Article 105?
M. Parizeau: L'article 105 est une extension de l'article
103.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 105 est
adopté. Article 106?
M. Parizeau: Je ne ferai pas allusion à des
événements du passé.
Mme Bacon: Non, mais c'est à se demander si cela se fait
encore. Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 106 est
adopté.
Comité exécutif
Chapitre XII, Comité exécutif. Article 107?
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 107 est
adopté. Article 108?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 108 est
adopté. Article 109?
M. Parizeau: Oui, c'est tout ce qui concerne les convocations de
réunions, les renonciations à l'avis de convocation, etc. Ce qui
s'applique aux conseils d'administration s'applique aux conseils
exécutifs.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 109 est
adopté. Article 110?
Mme Bacon: Cela va, adopté. (12 h 15)
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Commissions spéciales
Chapitre XIII, Commissions spéciales. Article 111?
Mme Bacon: Est-ce que cela se fait d'une façon courante?
Est-ce qu'on forme beaucoup de commissions spéciales comme cela au
niveau des conseils d'administration?
M. Parizeau: On me dit que, surtout dans les nouvelles
coopératives, c'est assez fréquent.
Mme Bacon: C'est fréquent. Alors, cela répond
à un besoin, à ce moment-là, de l'avoir dans la loi.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
112?
Mme Bacon: Cela va de soi. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Dirigeants de la coopérative
Chapitre XIV, Dirigeants de la coopérative. À l'article
113, il y a un papillon. L'amendement est le suivant: Remplacer cet article par
le suivant, le nouvel article 113, qui se lit ainsi: "Le conseil
d'administration, au cours ou après l'assemblée
générale d'organisation ou l'assemblée annuelle, choisit
parmi ses membres un président et un vice-président."
M. Parizeau: L'amendement est le suivant quant à la
substance. Le texte proposé disait "à sa première
séance après l'assemblée générale
d'organisation". Alors, on met "au cours ou après l'assemblée
générale d'organisation ou l'assemblée annuelle". Cela
permet de choisir le moment.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 113 est donc adopté. Article 114?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
115?
M. Parizeau: Ce n'est pas d'une grande innovation, l'article
115.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
116?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
117?
M. Rocheleau: J'ai une question.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, si on tient compte du fait
qu'au Québec, dans certaines caisses populaires, entre autres, on voit
des gérants qui sont en même temps administrateurs, ici, on dit:
"La fonction de directeur général ou gérant est
incompatible avec la qualité d'administrateur." Est-ce que le ministre
pourrait nous dire si on a l'intention éventuellement de le modifier
quelque peu étant donné que c'est une forme de coopérative
aussi, les caisses populaires, où on retrouve des gérants qui
font partie des conseils d'administration et où il y a, à un
moment donné, conflit d'intérêts ou...
M. Parizeau: Sinon conflit d'intérêts, disons
divergence permanente de points de vue.
M. Rocheleau: Oui.
M. Parizeau: M. le Président, ce que le
député de Hull me pose comme question est une
préoccupation que j'ai déjà depuis un bon bout de temps.
Je ne veux pas préjuger du nouveau texte de loi sur les caisses
d'épargne et de crédit, mais il est évident que cela pose
un très sérieux problème, le fait que non seulement des
gérants ou directeurs généraux peuvent appartenir à
un conseil d'administration, mais que certains conseils d'administration
peuvent être constitués surtout de directeurs
généraux et de gérants. Il est évident qu'il va
falloir faire quelque chose à ce sujet-là. J'ai demandé
qu'on reprenne cela. Il va falloir le réexaminer au complet. Je pense
qu'on se rend compte que cette espèce de mélange des fonctions de
gestion et des fonctions d'administration est probablement allé un peu
loin. C'est pour cela qu'ici on les distingue; je pense que ce n'est pas la
dernière fois qu'on va voir des articles de cet ordre-là.
M. Rocheleau: Mais est-ce qu'on peut prévoir qu'il va y
avoir des modifications apportées prochainement?
M. Parizeau: Bien, nous sommes en train de procéder
à une révision de toute la Loi sur les caisses d'épargne
et de crédit.
Alors, cela, c'est un travail de longue haleine. C'est quelque chose
d'aussi massif que ce que nous avons devant nous et il est évident que
si... Enfin, j'aurais voulu présenter ce nouveau projet de loi avant le
21 juin, mais on comprendra qu'en particulier, à cause de la
durée de la crise autour des caisses d'entraide et de la
nécessité d'adopter deux lois, cela a retardé la
préparation de ce projet de loi des caisses d'épargne et de
crédit. Mais, d'ici à quelques mois, il faut présenter une
refonte de cette loi-là.
M. Rocheleau: Ce que l'on retrouve plus particulièrement
dans certaines caisses populaires, c'est que le gérant est en même
temps membre du conseil d'administration; on s'aperçoit qu'il y a
incompatibilité et que ça crée des problèmes
importants dans ces caisses-là.
M. Parizeau: Au niveau d'une caisse populaire, mais aussi au
niveau de certains organismes financiers où, comment dire,
l'establishment permanent joue un rôle considérable au niveau de
certains conseils d'administration.
M. Rocheleau: Oui. Mais le fait de le voir introduit dans cette
loi nous permet de croire que ça...
M. Parizeau: ... peut être considéré comme un
signal.
Mme Bacon: À l'article 117, j'en reviens toujours aux
ACEF, est-ce qu'on peut prévoir dans la réglementation des
possibilités d'ajustement?
M. Parizeau: On ajustera ces articles-là en
conséquence.
Mme Bacon: D'accord. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 117 est
adopté.
Modifications des statuts de la
coopérative
Chapitre XV, Modifications des statuts de la coopérative. Article
118?
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 118 est
adopté. Article 119?
Mme Bacon: À l'article 118, est-ce que ça
répond à un voeu des coopératives agricoles? Parce
qu'elles peuvent quand même changer leurs statuts par une simple
résolution du conseil d'administration. Est-ce ça répond
à un voeu du milieu ou si on le leur impose?
M. Parizeau: On me dit que cela a été
préparé avec elles...
Mme Bacon: Avec elles.
M. Parizeau: ... et qu'elles sont d'accord.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 119 est-il
adopté?
Mme Bacon: Oui, c'est la même chose.
Le Président (M. Desbiens): L'article 119 est
adopté. Article 120?
Mme Bacon: Oui, ce n'était pas dans l'ancienne loi.
M. Parizeau: C'est le processus de transmission.
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 120 est
adopté. Article 121?
Mme Bacon: Oui. Cela donne le pouvoir au ministre d'accepter la
modification...
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: ... au lieu d'attendre la Gazette officielle.
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Règlements de la coopérative
Chapitre XVI, Règlements de la coopérative. Article
122?
Mme Bacon: Oh oui! Adopté. M. Parizeau: Cela va de
soi.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
123?
Mme Bacon: La même chose. Adopté. Le
Président (M. Desbiens): Adopté.
Registre de la coopérative
Chapitre XVII, Registre de la coopérative. Article 124?
M. Parizeau: Je signale le dernier paragraphe où,
justement, on introduit la possibilité de toute espèce
d'innovation technologique. "Le registre peut être tenu sur tout support
permettant d'avoir accès à des données écrites et
compréhensibles."
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 124 est-il
adopté?
Mme Bacon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
125?
Mme Bacon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
126?
Mme Bacon: Cela va obliger les sociétés
coopératives agricoles à tenir des registres. Adopté.
M. Parizeau: Je ne vois pas qui peut avoir l'âme assez
basse pour s'opposer à ça!
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
127?
Mme Bacon: Adopté. Le Président (M. Desbiens):
Adopté. Activités
Chapitre XVIII, Activités. Article 128?
M. Parizeau: On parle des précisions qu'on a dû
apporter précédemment sur les pouvoirs.
Mme Bacon: En fait, cela remplace la Loi sur les associations
coopératives et la Loi sur les sociétés
coopératives agricoles. C'est cela. On a combiné...
M. Parizeau: Oui, on a combiné les deux.
Mme Bacon: C'est cela. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 128 est
adopté. Article 129?
M. Parizeau: Comme l'indique le commentaire, c'est nouveau pour
les coopératives agricoles. Mme Bacon: Oui. M. Parizeau:
Elles sont d'accord.
Mme Bacon: Elles sont d'accord avec cela?
M. Parizeau: Oui, oui. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 129 est
adopté. Article 130?
Mme Bacon: Cet article n'apporte pas de changement lui non plus.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
131?
M. Parizeau: Oui, à l'article 131, on a remplacé
là encore une page entière simplement par: "La forme et la teneur
des états financiers sont déterminées par règlement
du gouvernement." On établit un règlement et on n'a pas besoin de
mettre tout cela dans la loi. D'autre part, cela nous permettra de doser la
précision des états financiers selon la nature des
transactions.
Mme Bacon: Oui. Il y a juste, au dernier paragraphe de l'article
131, quand on dit: "La forme et la teneur des états financiers sont
déterminées par règlement du gouvernement", est-ce que ce
n'est pas une forme d'ingérence un peu de la part du gouvernement de
dicter aux coopératives quelle forme doit prendre...?
M. Parizeau: Comme on a des coopératives qui sont de
très très grandes entreprises et des coopératives
d'habitation qui ont onze membres, si on essaie de dire dans la loi: "Voici ce
que vous allez donner comme rapport", cela risque d'être beaucoup trop
exigeant pour les petites entreprises de remplir des papiers
énormes.
Mme Bacon: Même avec la réglementation, est-ce que
ce n'est pas quand même une ingérence du gouvernement?
M. Parizeau: Ce n'est pas plus une ingérence que la loi.
Déjà, on a ce pouvoir pour les compagnies.
Mme Bacon: Oui, c'est...
M. Parizeau: Je prends cela plus comme un élément
de souplesse que comme un élément d'ingérence.
Mme Bacon: Même dans les règlements.
M. Parizeau: Oui, le...
Mme Bacon: Je ne demande pas que ce soit dans la loi, au
contraire, mais... (12 h 30)
M. Parizeau: ... fait que ce soit dans les règlements,
cela donne une certaine souplesse et cela permet d'exercer un minimum de bon
sens entre la toute petite coopérative et celle qui fait 100 000 000 $
de chiffre d'affaires; manifestement, elles ne peuvent pas être
traitées de la même façon; et si on a une seule loi, il
faut que ça puisse s'appliquer aux deux.
Mme Bacon: Non, loin de moi l'idée que ce soit dans la
loi, même dans les règlements; je trouve déjà que
c'est une certaine forme...
M. Parizeau: Ah bon!
Mme Bacon: Au contraire, c'est déjà une certaine
forme d'ingérence même par réglementation, encore moins la
voir dans la loi.
M. Parizeau: Compte tenu du nombre considérable de
coopératives qui fonctionnent au Québec à l'heure
actuelle, je pense qu'il faut que le gouvernement, au nom de
l'intérêt public, établisse certaines règles quant
à la préparation des états financiers. Ce n'est d'ailleurs
pas un pouvoir exorbitant, dans la Loi sur les compagnies on l'a
déjà. Il y a quand même 400 000 personnes qui sont membres
de cette coopérative; seulement au nom de l'intérêt public,
il faut quand même avoir une possibilité d'intervention sur ce
plan, de façon que les états financiers reflètent ce qui
se passe.
Mme Bacon: Cela va, 131.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
132?
M. Parizeau: J'aimerais recevoir une directive. Est-ce qu'on m'a
dit que la Chambre devait siéger à 14 heures et qu'on devait
terminer nos travaux à 12 h 30?
Le Président (M. Desbiens): 12 h 30, c'est bien cela. Il
nous faudra un nouveau mandat pour siéger. Il devrait nous être
donné par l'Assemblée nationale, j'imagine, cet après-midi
à 14 heures. Nous siégerions au 91-A, puisque cette salle est
prise - on ne m'en a pas dit la raison - et nous reviendrions ici en
soirée.
M. Parizeau: M. le Président, je suggérerais que
nous commencions notre prochaine séance en entendant les
représentants des clubs coopératifs. On pourrait peut-être
les entendre d'abord, puis ensuite poursuivre l'examen.
Mme Bacon: Oui, cela va, on pourra continuer par la suite avec
les différents articles.
Le Président (M. Desbiens):
Consentement. Alors, la commission élue permanente des
institutions financières et coopératives ajourne ses travaux sine
die.
(Suspension de la séance à 12 h 32)
(Reprise de la séance à 17 h 17)
Le Président (M. Desbiens): Mesdames et messieurs, la
commission élue permanente des institutions financières et
coopératives est réunie pour poursuivre l'étude article
par article du projet de loi no 56, Loi sur les coopératives. Nous
avions suspendu les articles 28, 43, 48 et 73. Nous en étions à
l'article 132.
Auparavant, je vais appeler les membres de la commission vu qu'il s'agit
d'une nouvelle séance avec un nouveau mandat de l'Assemblée.
Les membres sont: Mme Bacon (Chomedey), MM. Lachance (Bellechasse), de
Belleval (Charlesbourg), French (Westmount), Gravel (Limoilou),
Lafrenière (Ungava), Lincoln (Nelligan), Maciocia (Viger), Parizeau
(L'Assomption), Tremblay (Chambly), Vaugeois (Trois-Rivières).
Les intervenants sont: MM. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue),
Blais
(Terrebonne), Bordeleau (Abitibi-Est), Cusano (Viau), Dean
(Prévost), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Leduc (Saint-Laurent), Martel
(Richelieu), Rocheleau (Hull).
Le rapporteur est toujours M. Tremblay (Chambly).
Au début de cette séance, nous devions recevoir les
interventions, M. le ministre, de groupes particuliers qui ne semblent pas
arrivés encore.
M. Parizeau: Oui, M. le Président. Je pense que les clubs
coopératifs sont prêts à fonctionner. Je suggérerais
donc, vu ce que nous nous étions dit au moment de nous séparer ce
matin, que nous les entendions. Après les avoir entendus, on pourra
recommencer l'examen article par article. On pourrait peut-être se donner
un terme. Comme il ne nous reste plus que 40 minutes, si je comprends bien,
parce que nous devons suspendre à 18 heures et reprendre à 20
heures, on pourrait se dire qu'on passe 40 minutes avec les clubs
coopératifs ou moins, en fait, si cela prenait moins de temps, et on
essaierait de terminer avec les clubs coopératifs avant le dîner.
On reprendrait l'étude article par article après le
dîner.
Est-ce que cela va?
Audition de groupements Les coopératives
agricoles
Le Président (M. Desbiens): Si vous voulez vous
identifier.
M. Garneau (Alain): Je ne représente pas les clubs
coopératifs, mais pour les coopératives agricoles, j'aurais
peut-être une simple remarque à faire à cet article-ci,
avec votre permission.
Le Président (M. Desbiens): Cela va, on a le consentement.
On pourrait peut-être commencer.
Une voix: Il y a simplement un point, dans le fond...
Le Président (M. Desbiens): Voulez-vous vous
présenter, d'abord?
M. Garneau: Je m'excuse. Alain Garneau. Je représente la
coopération agricole.
Le Président (M. Desbiens): Les coopératives
agricoles?
M. Garneau: Les coopératives agricoles. Le
Président (M. Desbiens): L'ensemble?
M. Garneau: L'ensemble des coopératives agricoles
M. de Belleval: Qui vous mandate, s'il vous plaît,
particulièrement?
M. Garneau: Le conseil d'administration de la coopérative
fédérée, ainsi que le conseil consultatif des
différentes coopératives, notamment également le Conseil
de la coopération laitière.
Le Président (M. Desbiens): Très bien; alors,
allez-y.
M. Garneau: C'est simplement un article; je ne veux pas traiter
de l'ensemble de la loi, mais simplement d'un article. On avait d'ailleurs
déjà soulevé le problème, c'est à l'article
206 de la loi, 206.2. Ce n'est pas du tout une question de principe, c'est une
question pratique. C'est-à-dire que 206.2 prévoit que, pour les
fins de l'assemblée générale de la Coopérative
fédérée de Québec, une coopérative agricole
affiliée ou membre de la coopérative doit élire des
délégués substituts. Dans le contexte du paragraphe 2 de
l'article, on prévoit que seule l'assemblée
générale a le droit d'élire ses
délégués pour les fins de l'assemblée
générale de la Coopérative fédérée de
Québec. Nous voudrions que soit repris intégralement ce qui
existe depuis 1978, à savoir que l'assemblée
générale peut également, si elle le juge opportun,
déléguer ce pouvoir au conseil d'administration. Nous ne disons
pas d'une façon permanente, mais à une assemblée, par
exemple. Au lieu d'élire elle-même ses
délégués qu'elle puisse simplement déléguer
le pouvoir d'élire au conseil d'administration, de choisir les
délégués pour représenter la coopérative en
question au sein de la Coopérative fédérée de
Québec. Ce ne sont pas des questions de principe. Ce sont simplement des
questions pratiques.
Premièrement, la plupart des coopératives membres de la
coopérative fédérée tiennent, règle
générale, leur assemblée générale
immédiatement après celle de la Coopérative
fédérée de Québec. Alors, si les gens de
l'assemblée générale décident d'élire des
délégués, ces délégués n'oeuvreront
qu'un an plus tard. Alors, il peut arriver un paquet de choses,
décès, démissions, départs et cette raison, c'est
que, très souvent, les coopératives affiliées attendent de
connaître les résultats financiers de la coopérative
fédérée pour permettre après d'intégrer
leurs ristournes qui peuvent revenir de la coopérative, pour permettre
de tenir leurs assemblées après.
Le deuxième point pratique également, c'est qu'il est de
coutume, à l'intérieur de nos coopératives agricoles, que
le président ou le vice-président d'une coopérative doit
nécessairement faire partie de la délégation qui vient
à la Coopérative fédérée de Québec.
Comme, règle générale, les conseils d'administration sont
connus après l'assemblée générale puisque
l'assemblée générale, dans le temps, élit d'abord
ses administrateurs et ce n'est qu'après l'assemblée
générale que le conseil d'administration se réunit pour
déterminer qui sera le président, cela devient un peu difficile.
Ce ne sont pas des questions de principe. Ce sont simplement des questions
pratiques. Nous demandons qu'une assemblée générale... Je
pense qu'il n'y a aucun de ses pouvoirs qui puisse être atteint
puisqu'elle a toujours le loisir de décider de les élire
elle-même. Mais si une coopérative décidait de
déléguer à son conseil d'administration le soin de choisir
les délégués, ce conseil d'administration peut toujours,
je dirais, même à deux semaines ou un mois de l'assemblée
générale de la coopérative fédérée,
déterminer lui-même ses délégués.
Nous voulons simplement obtenir l'ouverture pour nous adapter à
la pratique.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Charlesbourg.
M. de Belleval: Vous dites que ce n'est
pas une question de principe, mais c'est quand même une question
extrêmement importante pour une assemblée générale
d'avoir le pouvoir de déléguer une fonction aussi importante. Et
vous dites que ce n'est pas une question de principe, mais, de la façon
que vous l'expliquez, ce serait presque obligatoire à cause des raisons
que vous mentionnez, à savoir que les assemblées se situent de
façon consécutive, en rafale et que, par conséquent, la
plupart des conseils d'administration aimeront bien se voir
déléguer ces pouvoirs. Mais cela renforce, à mon avis,
considérablement la technostructure dans la coopérative que de
déléguer comme cela ce pouvoir au conseil d'administration. Je ne
trouve pas cela très sain que des dispositions semblables... Je ne dis
pas que je m'y oppose, mais je ne trouve pas cela sain parce que, comme je
viens de le dire, cela a plutôt tendance à diminuer la
participation des membres plutôt qu'à la renforcer. C'est une
fonction importante de déléguer des gens à une
assemblée comme celle de la coopérative
fédérée et j'ai l'impression d'ailleurs que, dans ces
milieux, on se plaint déjà de la "corporatisation" grandissante
de ces multinationales coopératives. Il me semble que votre amendement
n'a pas pour effet de lutter contre cela.
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. Garneau.
M. Garneau: Si je peux me permettre, quant à la
première question, je pense que notre demande ne vise qu'un but: c'est
que l'assemblée générale conserve l'entière
liberté de décider si elle se délègue à
elle-même ou si elle délègue le pouvoir. À ce
moment-là, s'il arrivait qu'on craigne, par exemple, qu'un conseil
d'administration ne nomme des délégués que dans un but
précis, je pense que l'assemblée générale serait en
mesure de déterminer - ce serait une décision annuelle - si,
effectivement, il y a une situation très émotive. On craint qu'un
conseil d'administration qu'on vient tout juste de nommer n'ait pas la
capacité de choisir ses délégués. Je pense qu'elle
doit toujours avoir le loisir de retirer et de nommer elle-même ses
délégués.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Parizeau: M. le Président, je dois dans ce cas-ci
indiquer que cette question a été longuement discutée non
pas seulement chez ceux qui ont préparé la loi, mais finalement
c'est une question qui est remontée au Conseil des ministres pour la
raison suivante. Je rappelle que ce pouvoir du conseil d'administration de
nommer ses délégués date de 1978; il n'existait pas avant.
La situation antérieure, c'est celle qu'on propose ici. Cela a
été fait en 1978 parce qu'effectivement cela semblait plus
commode car, souvent, c'était un des derniers postes à l'ordre du
jour, à la fin des réunions, que celui de l'élection des
délégués. Il y avait donc un désir assez net, en
arrivant à la fin des délibérations, de dire: II est bien
tard, laissons cela au conseil d'administration.
Il y a eu dans l'intervalle passablement de plaintes à ce sujet,
singulièrement au ministère de l'Agriculture, quant au
fonctionnement des assemblées qui ne permettait pas d'élire les
délégués à l'assemblée
générale annuelle de la coopérative
fédérée. C'est devant ces plaintes
répétées au ministère de l'Agriculture, venant de
toutes espèces de groupes qui voulaient élire leurs
délégués, que finalement le Conseil des ministres a
accepté de trancher dans ce sens-là. Alors, je suis
évidemment pris dans une situation qui est un peu embêtante; cela
me serait très difficile d'amender le texte de loi que nous avons devant
nous sans retourner au Conseil des ministres, puisque la décision
là-dessus est très précise.
Je tenais simplement à indiquer cela parce c'est vraiment une
question qui a été longuement discutée, avec le pour et le
contre, Effectivement, il y a du pour et du contre, mais, d'un autre
côté, la demande de chaque assemblée d'élire ses
propres délégués est revenue trop souvent dans toutes
sortes de représentations qui ont été faites auprès
du ministre de l'Agriculture, en particulier, pour que nous n'ayons pas
à en tenir compte.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: C'est juste une question. Est-ce que votre
intervention veut dire que vous désirez garder le troisième
paragraphe du texte actuel tel qu'il est rédigé?
M. Garneau: Dans la loi actuelle?
Mme Bacon: C'est cela que vous voulez garder, sans aucun
changement?
M. Garneau: Oui, c'est-à-dire de permettre à une
assemblée générale soit d'élire ses propres
délégués ou de déléguer le pouvoir au
conseil d'administration.
Fédération des clubs coopératifs
de consommation
Le Président (M. Desbiens): Alors, s'il n'y a pas d'autres
questions, j'inviterais les représentants de la Fédération
des clubs coopératifs de consommation à exprimer leur point de
vue. D'abord, peut-être, M. Gilles Denis qui est leur représentant
et
Mademoiselle Diane Lorrain. M. Denis.
M. Denis (Gilles): Je vais vous présenter un peu les
amendements et nos propositions et je vais vous expliquer dans quel sens on
trouve cela important. Au niveau de la vérification, l'article 135 du
projet de loi no 56 prévoit l'obligation que le vérificateur soit
membre d'une corporation, C.G.A., R.I.A. ou C.A. (17 h 30)
Notre point de vue là-dessus, c'est qu'on devrait revenir
à l'ancienne formulation qui prévoyait qu'il y ait
forcément un vérificateur. On est contre le fait, par exemple,
qu'une coopérative ne soit pas obligée de nommer un
vérificateur. Par contre, on est opposé à ce qu'il soit
nécessairement membre d'une corporation. En fin de compte, on
considère que d'être obligé à ça, c'est
encore gruger un petit bout du pouvoir de l'assemblée
générale. Dans la loi, on doit prévoir qu'il appartient
à l'assemblée générale de décider de cette
question. On pense aussi qu'avec les années, on a réussi à
l'intérieur de nos coopératives à former des gens
compétents sur le plan de la vérification, qui sont aussi
capables de donner des conseils judicieux.
On se rappelle - il y a des gens ici qui pourraient s'en souvenir -
qu'au début des clubs coopératifs, c'est vrai que c'était
carrément à l'envers sur le plan des finances et que les
états financiers ne rentraient pas. Depuis dix ans que notre groupement
existe, maintenant on veut avoir un statut de fédération, on a
fait beaucoup de travail quant à la vérification et à la
formation. Les gens qu'on a formés sont des membres actifs à
l'intérieur des clubs coopératifs qui font, d'un club à
l'autre, les vérifications. Ces gens-là sont capables d'apprendre
les techniques de la vérification et, à titre de qualification
supplémentaire, ils sont aussi capables de comprendre quelles sont les
caractéristiques d'un club et de les refléter dans les
recommandations qu'ils font.
Dans ce sens-là, ce que nous disons, c'est qu'on devrait biffer
l'obligation. Il est bien évident qu'on considère qu'il y a des
endroits où il est important, en fin de compte, qu'il y ait un comptable
agréé. Nous ne sommes pas opposés au fait qu'il y ait un
comptable agréé, nous sommes opposés au fait que la loi le
prévoie et nous voulons que ce soit l'assemblée
générale qui en décide. Il y a des fois où nous
avons eu des problèmes avec des comptables agréés - je ne
dis pas que nous avons des problèmes avec tous les comptables
agréés - en ce sens qu'ils ne connaissaient pas les
caractéristiques de nos organismes. Voilà pour cette
question.
La deuxième question, c'est celle des inspections. Là
aussi, on considère que les recommandations des inspecteurs devraient
être soumises à l'assemblée générale et
être appliquées selon les voeux de l'assemblée
générale.
Dans le passé, nous avons eu, entre autres, des rapports
d'inspecteurs. Si je me souviens bien, en 1977, dans un cas bien
spécifique, nous nous le sommes rappelés au conseil
d'administration qui a eu lieu à Dégelis il y a deux semaines,
les recommandations ou les commentaires à l'intérieur de ces
rapports n'étaient pas tout à fait équitables. Certaines
recommandations étaient bonnes, techniquement; certaines autres
étaient carrément fausses. L'assemblée
générale de ce club-là, au moment où elle a
appliqué les recommandations des inspecteurs, a appliqué de
bonnes recommandations, issues de ces rapports.
En tout cas, dans ce sens-là, on admet que c'est un risque de
donner des pouvoirs à une assemblée générale; mais
lorsqu'on met une coopérative sur pied, c'est parce qu'on veut donner
des pouvoirs à l'assemblée générale et on prend le
risque que les décisions peuvent ne pas toujours faire l'affaire du
ministère ou du ministre.
Le pouvoir de l'assemblée générale,
là-dedans, sera encore grugé. Nous proposons de retirer
carrément l'article 180, compte tenu que déjà il y a
certaines parties de la loi qui prévoient des sanctions et des peines
dans les cas de dérogation à la loi. D'autant plus que
l'inspection, à notre point de vue, dépasse le cadre de la loi
parce qu'elle permet aussi une interprétation du fonctionnement et du
déroulement des activités à l'intérieur d'une
coopérative.
La troisième question: les parts privilégiées. Nous
en avons discuté un peu tantôt, avant la commission. Les membres
contribuent déjà financièrement, par le biais des parts
privilégiées, sur une base volontaire, sur des périodes
déterminées par l'assemblée générale...
M. French: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Westmount.
M. French: Je suis un peu perdu. De quel article parle-t-on?
M. Denis: Je m'excuse, on parle de l'article 48, en ce qui
concerne les parts privilégiées.
M. French: Ce n'est pas dans votre mémoire.
M. Denis: La troisième question, à "parts
privilégiées", c'est la lettre qu'on avait envoyée
à M. Parizeau sur les amendements proposés.
M. French: Ce qu'on a eu, c'est votre lettre
précédente.
M. Denis: La lettre ouverte aux médias.
M. French: Le troisième point, la dissolution, à
l'article 186, paragraphe 6, etc. Donc, j'ai été bon pour les
deux premiers points, car c'était identique, mais là, je suis
perdu. Je pense qu'on est maintenant rendu à l'article en question. On
peut y aller.
Le Président (M. Desbiens): Vous pouvez poursuivre pour
l'instant peut-être.
M. French: Mais je ne voudrais pas retarder nos travaux, non
plus. Je pense qu'en ce faisant on se trouve à voler du temps de nos
intervenants.
Le Président (M. Desbiens): Allez-y.
M. Denis: Je peux continuer.
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. Denis: Alors, par rapport à l'article 48, je ne veux
pas donner seulement un aspect négatif à cela. On
considère qu'il était important de clarifier ce qu'étaient
les parts privilégiées et quel usage on pouvait en faire à
l'intérieur de nos coopératives. Donc, jusqu'ici, il y avait une
certaine ambiguïté que nous sommes contents de voir
clarifiée. D'autre part, on considère que donner une
période rigoureuse de trois ans nous cause un problème. Le
problème concret, c'est celui-ci: quand nous faisons appel à des
membres pour nous prêter pour un développement spécifique
avec achat d'équipement, par exemple, ou de choses comme cela, ces gens
nous prêtent peut-être pour - je ne sais pas - une période
d'un an ou deux ans dépendant de la conjoncture et dépendant de
la situation financière des individus.
L'autre aspect où l'on utilise les parts
privilégiées, c'est lorsqu'on prend un projet d'expansion et que
l'on décide d'augmenter, par exemple, les parts sociales de tout le
monde de 100 $; ce n'est pas tout le monde qui peut payer ses 100 $. Alors, on
demande à ceux qui ont plus de financement de payer cette
différence par le biais de parts privilégiées et, à
mesure que les parts sociales ordinaires rentrent, les parts
privilégiées sont remboursées. Dans ce sens, si l'on met
un délai fixe, par exemple, de trois ans, on se coupe une forme de
financement qui actuellement, en tous cas, nous aide grandement. On
considère donc que le délai devrait être fixé par
l'assemblée générale. Bien entendu, on pourrait comprendre
que les parts privilégiées font partie du capital et qu'en
principe le capital doit être fixe. Cela, on le voit bien, sauf que l'on
considère important quand même que, lorsque les membres nous
prêtent, même si c'est pour une période d'un an à un
an et demi, cela s'appelle une part privilégiée. Si l'amendement
ne se fait pas à la loi, c'est sûr qu'il y a toujours moyen de
dire que ce sera un billet à payer et toute l'affaire. Mais on
considère important, quand même, que le C.A. ou l'assemblée
générale, en tous cas, ait à se prononcer sur ce point.
Mais on est dans l'impossibilité de l'appliquer. Cela devient
inopérant, en fin de compte, pour nous. Il reste que les personnes qui
peuvent nous prêter en parts privilégiées pour une
période minimale de trois ans, en période de chômage comme
actuellement, on n'en retrouve pas beaucoup.
Le quatrième point: décret de dissolution ou le chapitre
sur les dissolutions. C'est l'article 186, 6e. On y parle, entre autres, de "la
proportion des opérations effectuées entre la coopérative
et ses membres est inférieure à celle prévue par les
règlements du gouvernement, etc." Compte tenu que la liaison des membres
à une coopérative est volontaire, compte tenu que ce n'est pas un
règlement qui peut modifier une situation qui peut quelquefois causer un
problème à la coopérative, on considère que,
même s'il y avait un règlement qui fixerait - je ne sais pas -50%,
60% ou 80%, qu'il y a un problème et que c'est une "patch" pour
régler un problème qui n'est pas là du tout. On trouve que
le problème qu'il faudrait régler, c'est de persuader les
membres. Si on n'est pas capable de persuader les membres, il n'y a pas de
règlements qui peuvent suppléer à cela. Dans ce sens, on
considère que le 6e ne devrait pas être là. Encore
là, on estime que l'assemblée générale devrait
être en mesure de traiter de cette question.
Le cinquième point, il est connu. En ce qui concerne la
dénomination sociale, club coop, on considère que cette
appellation, à tout le moins, crée une confusion par rapport
à ce qu'est un club coopératif de consommation et ce qu'est un
club coop. On considère que l'appellation "club coop" est une raison
sociale utilisée quotidiennement, qu'on utilise même pour nos sacs
de provision, par exemple, ou qu'on utilise sur des affiches. On est d'avis
que, si cette appellation devient contrôlée par la
Fédération des magasins Coop, cela devient, forcément, une
affiliation obligatoire, ce à quoi on s'oppose. On croit que les clubs
coopératifs comme toute coopérative devraient adhérer
volontairement à une fédération; cela est dans l'article
216. On a eu une discussion avec M. Paquin.
La réglementation, c'est le dernier point qu'on voudrait
signaler. Nous autres, on s'attend d'être invités à
participer à l'élaboration des réglementations et de
savoir exactement quand cela va se faire. Il y a tout de même plusieurs
points là-dedans qui recoupent des revendications qui ont
été exprimées plus haut et on considère que, compte
tenu de nos caractéristiques comme
coopératives, il est normal qu'on soit partie à
l'élaboration de ces règlements.
Ceci dit, ce sont nos propositions par rapport à la loi 56. Je
profiterais de l'occasion pour reprendre un point qui était
présenté ce matin, ce qu'on pourrait appeler une réplique
sur la fédération des clubs. On a fait notre demande de charte,
on continue de croire qu'on a le droit de l'avoir. Notre revendication, on la
maintient, mais on trouverait important de répondre sur la question du
financement. On a dit, entre autres, qu'on ne croit pas que la
fédération des clubs puisse s'autofinancer éventuellement
et qu'elle ne s'autofinance pas actuellement. J'aimerais juste préciser
que le regroupement des clubs coopératifs existe sur une base informelle
depuis mai 1972 et puis que jusqu'ici, que je sache, on n'est pas
déficitaire. Ce qu'on fait, c'est qu'on fonctionne avec les budgets
qu'on a; c'est aussi simple que cela. Les antécédents sont
garants de l'avenir, c'est la première des choses.
La deuxième des choses, quant au document qui a été
cité ce matin disant qu'on avait présenté une demande de
subvention de l'ordre de 80 000 $, 90 000 $, je vous préciserais que ce
document-là était accompagné d'une lettre, était en
annexe à une lettre, et c'est au cours d'une conversation, d'une
rencontre qu'on a eue à Québec avec M. Étienne Beaudoin
qui était attaché politique de M. Guy Joron; c'était en
juin 1980. Étaient présents les porte-parole de la
fédération des clubs, entre autres Jacques Fiset, Marcel
Lainé, Marie Boulanger et moi-même. On avait discuté des
différentes formes de financement qui existaient pour le
démarrage des fédérations de coopératives. À
ce moment-là, M. Beaudoin s'était montré tout à
fait réceptif à notre revendication, à notre projet de
fédération sans s'engager pour autant. On avait apporté
des exemples, la fédération des coopératives de taxis ou
certaines coopératives de taxis avaient eu quand même des aides de
démarrage. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a présenté un
budget qui ne tenait absolument pas compte de nos opérations, compte
tenu qu'à ce moment-là, on n'avait aucune opération
commerciale. C'est bien évident qu'il faut considérer ce
budget-là comme un budget de démarrage. Nous n'avons pas
l'intention d'être des assistés sociaux corporatifs. On a
prouvé dans le passé qu'on était capable de gérer,
dans la mesure du possible, les fonds dont on disposait. Cette année, on
a 15 000 $ et on va fonctionner avec 15 000 $; l'année passée, on
avait moins, on a fonctionné avec moins. C'est ce qu'on a l'intention de
faire dans l'avenir.
Alors, c'est pas mal complet.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Parizeau: Non, j'ai passé à travers tellement
d'argumentations et de contre-argumentations que je me sens assez
disposé à me brancher là-dessus. Je pense que ce serait
plutôt à l'Opposition de...
Le Président (M. Desbiens): Mme la député de
Chomedey.
Mme Bacon: J'ai quelques questions, si vous me permettez. Vous
utilisez beaucoup les termes fédération des clubs
coopératifs de consommation, est-ce que vous avez... Vous avez
parlé de charte, tout à l'heure.
M. Denis: On a fait une demande de charte en juin 1980. On a eu
un refus, la proposition qu'on a eue, je pense, un an après, cela a
été d'avoir une charte à fins sociales. On a refusé
cette charte-là parce qu'on veut un caractère économique,
parce qu'on veut effectivement avoir les activités qu'on a eues.
Mme Bacon: Vous utilisez quand même
fédération.
M. Denis: Oui.
Mme Bacon: Sans charte.
M. Denis: Oui.
Mme Bacon: Si fédération il y avait, est-ce que
vous agiriez comme grossiste pour vos clubs? (17 h 45)
M. Denis: C'est sûr qu'on est conscient que la
concentration du marché à l'heure actuelle ne nous permet pas de
devenir un grossiste traditionnel. Je dirais qu'actuellement on fonctionne
comme grossiste pour une part qui est tout de même mineure, par rapport
à l'ensemble de nos transactions, mais on fonctionne comme grossiste. On
a des comptes au niveau des manufacturiers, on a des comptes au niveau de
différents importateurs et on transige au nom de nos clubs membres. Dans
ce sens, oui, on veut être un grossiste, mais il est bien évident
qu'à cause de la distance qui existe entre les différents clubs
coopératifs du territoire qu'on a à couvrir on ne peut pas
prendre une forme traditionnelle, celle qu'on connaît.
Mme Bacon: Comment se fait le financement?
M. Denis: Depuis un an, on a des transactions économiques
comme telles; l'assemblée générale, le congrès de
fondation qui est toujours ajourné, a déterminé un
pourcentage. Par exemple, sur l'équipement,
on a 5%; sur les services non alimentaires, on a 10%. On prend une marge
de profit sur les différentes transactions. D'autre part, les membres
sont tenus de payer une cotisation annuelle proportionnelle au nombre de
membres. Actuellement, elle est de 1 $ par membre par année. Il est bien
évident que cela n'est pas suffisant. Il est bien évident aussi
qu'on est placés dans une espèce de cercle vicieux où on
peut difficilement apporter une contribution supérieure, compte tenu des
services vraiment minimum qu'on donne à nos membres, vu qu'on n'existe
pas légalement.
Actuellement, au nombre des clubs que nous regroupons, il y en a
vingt-huit qui ont été officiellement acceptés par
l'assemblée générale, il y en a dix autres qui
fonctionnent à l'intérieur des regroupements d'achats, ils ne
sont pas membres. La raison pour laquelle il n'y a pas d'autres clubs qui
adhèrent n'est pas compliquée, c'est que les vingt-huit clubs qui
en font partie actuellement sont les plus actifs depuis une dizaine
d'années. Les autres ont été plus ou moins
éloignés de ce projet et, évidemment, ils n'encouragent
pas leurs membres à mettre un montant d'argent dans une organisation qui
n'a pas de charte. On considère que le préjudice vient du fait
qu'on n'a pas de charte et c'est ce qui freine notre développement
à l'heure actuelle.
Mme Bacon: Est-ce que le fait d'être réunis en
fédération, ce n'est pas plutôt une formule de
représentation pour défendre les intérêts communs?
Est-ce que cela vous sert davantage, le fait d'être regroupés en
fédération? Est-ce de là que vient votre demande de charte
de fédération?
M. Denis: Oui. D'une part, l'on demande ni plus ni moins la
même chose qu'on a demandée il y treize ans, quand le premier club
coopératif est né. On demande une charte aussi spécifique,
comme fédération, que celle qu'on a demandée comme club
coopératif concernant les magasins Coop. Les services qu'on entend se
donner sont d'ordre économique, éducatif, etc. On frappe un peu
le même noeud qu'on a frappé, si vous voulez. Les premiers clubs
qui ont démarré en 1969 ont été, on pourrait dire,
clandestins pendant une couple d'années. Je ne sais pas, il me semble
que c'est en 1971 que la première charte a été
émise aux clubs coopératifs de consommation. Avant cela, il n'y
en avait pas. Plusieurs personnes voulaient former des clubs coopératifs
qui n'avaient pas la même formule que les magasins Coop. C'est le
même défi pour nous par rapport à une coopérative
d'un autre niveau. Actuellement, comme fédération, l'on veut que
nos clubs fonctionnent à des coûts bien minimes; on veut faire la
même chose au niveau d'une fédération.
Mme Bacon: Est-ce que vous avez déjà
présenté des bilans d'opération au ministère?
M. Denis: Des bilans comment? Mme Bacon:
D'opération.
M. Denis: Actuellement, non. Récemment, il y a
peut-être un mois ou un mois et demi, on a rencontré M. Pierre
Marois, l'avocat qui a d'ailleurs, je pense, contribué à
écrire la première charte de club coopératif. Il nous a
demandé de lui donner le budget et le bilan d'opération qu'on
avait adopté au congrès d'octobre 1981. On les lui a remis. Quant
aux subventions, j'aimerais intervenir à ce sujet. On ne demande rien de
moins que les programmes qui existent.
Mme Bacon: Excusez. J'allais juste compléter.
Généralement, on sait qu'on a toujours une demande de fournir un
bilan d'opération au moment où l'on fait des demandes de
subvention, ne serait-ce que pour justifier la subvention demandée. Si
vous faites une demande de subvention, je pense qu'il est nécessaire de
fournir des bilans de fonctionnement.
M. Denis: Écoutez, actuellement, on peut difficilement en
faire une parce que nous ne sommes pas incorporés, mais, en ce qui
concerne les programmes de subvention, on l'a déjà dit, on ne
demande pas de privilège, on demande d'avoir accès aux programmes
qui existent. Il existe certains programmes, on demande d'y avoir
accès.
Mme Bacon: Vous n'avez pas d'objection à présenter
un bilan d'activité au ministère.
M. Denis: Pardon?
Mme Bacon: Vous n'avez pas d'objection à présenter
un bilan d'activité au ministère?
M. Denis: Absolument pas, si le bilan est accepté par la
dernière assemblée générale. De toute façon,
on va en avoir une autre. On a un congrès encore à la fin de
semaine de l'Action de Grâces en 1982. Un bilan y sera accepté. Il
va être en date au mois d'août 1982; il sera présenté
à nos membres à l'assemblée générale.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Denis: J'aimerais signifier...
M. Parizeau: S'il n'y en a pas d'autres de l'autre
côté, M. le Président, il y a une chose que j'aimerais dire
tout de suite. Je me range volontiers... On aura l'occasion de
discuter les articles dont on vient de parler à ces fins, plus
tard. Je voudrais tout de suite indiquer que les clubs coopératifs ont
tout à fait raison de demander que l'expression "Club Coop" soit
enlevée de l'article qui réserve un certain nombre d'appellations
contrôlées à "Fédération des Magasins Coop".
Et dans ce sens, comme on le verra tout à l'heure, un amendement est
déjà préparé pour enlever le contrôle de
l'appellation "Club Coop", c'est l'article 216. Je pense qu'effectivement, il
faut le corriger. La justification est tout à fait admise. Je comprends
d'ailleurs, si je ne me trompe pas, qu'une partie de votre publicité sur
des choses comme des sacs ou des allumettes indique "Club Coop" clairement.
M. Denis: Je pourrais vous donner un exemple. En fin de semaine,
il y avait le dixième anniversaire du Club Coop de Rouyn-Noranda et les
affiches indiquant le chemin pour s'y rendre étaient marquées
"Club Coop, dixième anniversaire". Cela fait partie du vocabulaire.
M. Parizeau: En pratique, cette expression est déjà
utilisée par vous et par vos membres. Je pense que cela ne pose aucune
difficulté.
Le Président (M. Desbiens): D'autres remarques ou
questions? M. Denis, nous vous remercions de votre participation aux travaux de
la commission. Nous allons reprendre l'étude des articles de la loi.
Nous en étions à l'article 132.
M. Parizeau: À moins, M. le Président, que l'on
décide, étant donné qu'il est 17 h 55, de lire l'horloge
à 18 heures et de reprendre...
Mme Bacon: Vers 20 heures. M. Parizeau: ... 20 heures.
Mme Bacon: Espérons, il n'y aura pas de caucus.
M. de Belleval: Ici, M. le Président, ou si on retourne au
salon rouge?
Le Président (M. Desbiens): La commission va siéger
au salon rouge à compter de 20 heures. Nous ajournons les travaux de la
commission des institutions financières coopératives
à...
M. le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je m'enquérais des
allées et venues de la commission auprès de M. Blondin qui m'a
dit qu'on revenait ici ce soir et non pas au salon rouge. C'est tout
biffé dans les documents de l'Assemblée à l'heure
où on se parle.
Le Président (M. Desbiens): Contre-message, parce que
celui que j'avais reçu indiquait qu'on retournait au salon rouge. De
toute façon, entre-temps, je vérifierai et...
Une voix: C'est plus confortable.
Le Président (M. Desbiens): Nous ajournons les travaux
à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 53)
(Reprise de la séance à 20 h 13)
Reprise de l'étude article par article
Activités (suite)
Le Président (M. Desbiens): La commission permanente des
institutions financières" et coopératives reprend ses travaux.
Nous en étions à l'étude de l'article 132. Les articles
suspendus seront revus uniquement à la fin?
M. Parizeau: C'est ça, on les reverra seulement à
la fin.
Le Président (M. Desbiens): L'article 132 est-il
adopté?
Mme Bacon: Est-ce que ces changements ont été
demandés par les coopératives agricoles? En fait, on prend la Loi
sur les associations coopératives et la Loi sur les
sociétés coopératives agricoles. Est-ce en vue de
favoriser les sociétés coopératives agricoles?
M. Parizeau: Je comprends que c'a été
examiné avec les coopératives agricoles. Je pense même que
Me Garneau, qui était avec nous cet après-midi et qui est encore
avec nous ce soir, peut indiquer que les coopératives agricoles sont
d'accord avec cela.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
133?
M. Parizeau: Ce n'est pas très original. Mme Bacon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 133 est
adopté. Article 134?
M. Parizeau: II y a une chose qui m'embête un peu, M. le
Président, et je
voudrais qu'on clarifie cela. "Dans les 30 jours qui suivent
l'assemblée annuelle, le conseil d'administration transmet une copie du
rapport annuel au ministre - là, c'est le ministre des Institutions
financières - au ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme."
Si je comprends bien, c'est parce qu'il était responsable du Bureau de
la statistique. C'est bien ça? Sauf que le Bureau de la statistique,
maintenant, relève du ministre d'État au Développement
économique. Est-ce qu'on ne devrait pas amender l'article 134 et mettre
"au ministre responsable du Bureau de la statistique du Québec"?
Mme Bacon: Cela aussi a été changé. M.
Parizeau: Oui.
Mme Bacon: On a changé les gros ministres.
M. de Belleval: La dérive des continents, des
ministères.
M. Parizeau: Je suggérerais qu'on remplace "au ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme" par "au ministre responsable du Bureau
de la statistique du Québec".
Le Président (M. Desbiens): L'amendement sera-t-il
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Voulez-vous
répéter, s'il vous plaît, M. le ministre?
M. Parizeau: "... au ministre responsable du Bureau de la
statistique du Québec".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 134 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Bacon: Oui, M. le Président.
Vérification
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre XIX,
Vérification; article 135.
Mme Bacon: Là, on y arrive!
M. Parizeau: Vous me permettrez peut-être de faire quelques
commentaires. Dans la mesure où il s'agit d'une loi de portée
générale qui s'applique à un très grand nombre de
coopératives, on a pensé - et, je pense, à juste titre -
qu'il faut assurer un certain niveau de compétence établie par un
diplôme professionnel pour vérifier les états financiers
des coopératives. Bien sûr, d'un côté, il y a l'Ordre
des comptables agréés qui nous a fait des représentations
en disant: Nous devrions être les seuls; enfin, argument bien connu. D'un
autre côté, cet après-midi, nous avons entendu dire: Nous
avons entraîné notre propre monde, ça devrait suffire.
Alors, on a fait, entre ces deux positions, une sorte de compromis à
l'anglaise, c'est-à-dire C.A., C.G.A. et R.I.A., enfin des
diplômes reconnus, tout en se réservant, dans un article
ultérieur - je pense que c'est 244 - ...
M. de Belleval: Oui, l'article 244.
M. Parizeau: ... la possibilité d'avoir des exigences
différentes, en termes de vérification, selon qu'il s'agit d'une
très grande coopérative ou au contraire d'une toute petite. Mais
il me semble important d'assurer quand même cette espèce de
plancher de compétence professionnelle. Je pense que c'est dans
l'intérêt non seulement des coopératives elles-mêmes,
mais de leurs membres.
Le Président (M. Desbiens): L'article 135 est-il
adopté?
Mme Bacon: Est-ce que ça veut dire qu'à l'article
244...
M. de Belleval: À l'article 244.8, je pense...
M. Parizeau: Oui, au huitièmement.
Mme Bacon: C'est ça. On va retrouver...
M. Parizeau: On peut le regarder tout de suite.
Mme Bacon: Oui, s'il vous plaît, peut-être en faire
une lecture rapide.
M. Parizeau: L'article 244 dit: "Le gouvernement peut, par
règlement: - c'est le paragraphe général de
réglementation - 8 déterminer, selon le chiffre d'affaires d'une
coopérative ou la nature de ses activités, des exigences
particulières quant à la vérification, au rapport du
vérificateur, aux qualifications requises pour être
vérificateur et à la nature, à la forme et à la
teneur des états financiers qu'elle doit produire." Donc, les exigences
quant à la nature de la vérification peuvent être
adaptées en vertu de l'article 244, mais, pour le reste, on dit:
Trouvez-nous un vérificateur qui répond, sur le plan
professionnel, aux exigences minimales, C.A., C.G.A., R.I.A.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 135 est-il
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
136?
Mme Bacon: Un instant, ne bougez pas.
En fait, on enlève l'obligation d'être membre au
vérificateur. Est-ce que je comprends bien?
M. Parizeau: II n'est plus nécessaire qu'il le soit.
Mme Bacon: II n'est plus nécessaire qu'il soit membre.
M. Parizeau: Pas plus d'ailleurs que, pour être
vérificateur dans une compagnie, on exige qu'il soit actionnaire.
Mme Bacon: Est-ce parce qu'on veut faire la concordance avec la
Loi sur les compagnies?
M. Parizeau: Dans ce sens-là, oui. Mme Bacon:
Oui.
M. Parizeau: On ne dit pas: "Le vérificateur doit
être actionnaire de la compagnie."
Mme Bacon: Non.
M. Parizeau: On dit: "L'assemblée des actionnaires le
désigne."
Mme Bacon: C'est parce que j'étais en train de me
demander... L'ACEF avait demandé... Je pense qu'il y avait une
inquiétude quand on disait qu'on laissait tomber la
référence à l'obligation d'être membre. N'y avait-il
pas une certaine inquiétude de la part de l'ACEF à ce sujet? Vous
n'avez pas eu de représentations dans ce sens-là?
M. Parizeau: Rien de particulier, rien de bien précis.
Dans un certain sens, même si j'en avais eu, ce qui n'est pas le cas, je
résisterais un peu à cela. Il me semble qu'une assemblée,
que ce soit d'actionnaires ou de détenteurs de parts sociales, peut, sur
le plan de la vérification, dire: Nous, on voudrait que ce soit tel
comptable.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 136 est
adopté.
Mme Bacon: On était à l'article 135.
M. Parizeau: On était à l'article 135.
Le Président (M. Desbiens): C'était l'article 135.
L'article 135 est adopté.
Mme Bacon: On déplaît sûrement aux C.A.
M. Parizeau: C'est un cas où je sais que je vais
déplaire à des gens des deux côtés, mais enfin.
Mme Bacon: Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde.
L'article 136.
Le Président (M. Desbiens): L'article 136.
Mme Bacon: II revient aux administrateurs de nommer un
vérificateur s'il y a une vacance.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 136 est
adopté. L'article 137?
M. Parizeau: II s'agit de reconnaître que, sur le plan de
la vérification, certaines fédérations sont très
bien équipées dans ce sens.
Mme Bacon: D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si je comprends bien, on n'a
donc pas l'obligation d'avoir ce qui s'appelle un vérificateur
externe.
M. Parizeau: Non, mais il faut reconnaître, cependant, sur
ce plan, que c'est un des services que plusieurs fédérations
fournissent à leurs coopératives. Elles se sont organisé
un service de vérification.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Interne.
M. Parizeau: ... depuis plusieurs années, qui existe, qui
est d'une qualité qu'on considère comme satisfaisante. Là,
au fond, ce serait, en un certain sens, un peu baroque de leur demander une
double vérification. Je reconnais, d'autre part, M. le Président,
qu'il s'agit peut-être plus d'un droit acquis qu'autre chose. Nous allons
avoir un amendement un peu plus tard qui ferme la porte à la
création de nouveaux services de vérification de ce type. Mais,
enfin, il faut quand même reconnaître qu'il y en a qui existent. On
ne va quand même pas démanteler tout cela.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Si je comprends bien l'article, les
coopératives affiliées doivent faire effectuer le travail, elles
ne peuvent pas, elles doivent, elles sont forcées de le faire.
M. Parizeau: Elles paient pour. Il ne faut pas oublier que, dans
l'état actuel des choses, il y a des coopératives qui sont
cotisées par leur fédération pour obtenir un certain
nombre de services, dont l'un est la vérification. Pour ce qui a trait
aux coopératives existantes, dans la mesure où cela existe et
cela fonctionne correctement, il n'y a pas de raison d'y avoir des objections
majeures.
Il est entendu, cependant, que ce ne sera pas une porte ouverte sur
l'avenir. Je demeure convaincu que la formule générale dont on a
parlé tout à l'heure est la meilleure. Mais dans l'état
actuel des choses, il faut quand même reconnaître que ces services
existent et que, dans un bon nombre de cas, ils ont une qualité tout
à fait correcte.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 137 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 138.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 139.
Mme Bacon: À l'article 139, quand on dit: "Si tous les
membres sont d'accord", est-ce que c'est en assemblée
générale qu'on prend une telle décision?
M. Parizeau: C'est ça. Alors là, on revient
à nos petites coopératives d'habitation de six ou huit membres.
S'ils sont tous d'accord, ils peuvent fort bien ne pas en avoir.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 140.
M. de Belleval: Juste un instant.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Charlesbourg.
M. de Belleval: Quand vous dites: "Si tous les membres", cela
fait beaucoup de monde.
M. Parizeau: Non, en pratique, cela vise essentiellement ceci:
Dans un immeuble de huit logements coopératifs, il est tout à
fait possible que les huit propriétaires soient d'accord pour ne pas
avoir de vérificateur si le seul service qu'ils ont ensemble est
l'enlèvement des ordures et le tondage du gazon.
M. de Belleval: Autrement dit, s'il s'agit vraiment de si petites
coopératives que tous les membres peuvent être d'accord, c'est ce
que ça veut dire?
M. Parizeau: C'est ça. On ne va pas mobiliser un C.A. pour
savoir si le concierge qui nous coûte ...
M. de Belleval: Parce que si c'était 50 membres, il
suffirait qu'il y ait un casse-pied qui s'oppose...
M. Parizeau: Oui. C'est vraiment l'article qui évite le
ridicule.
Mme Bacon: C'est un autre article.
M. Parizeau: Des six ou huit coopérateurs qui ont un
concierge à leur emploi.
Le Président (M. Desbiens): L'article 140 est-il
adopté?
M. Parizeau: C'est la clause bateau.
Mme Bacon: Cela embarque tout le monde.
Le Président (M. Desbiens): L'article 140 est
adopté. J'appelle l'article 141.
M. Parizeau: Le premier paragraphe de 141 relève la
réglementation dont nous parlions tout à l'heure dans le cas de
244.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 141 est
adopté?
Mme Bacon: Pour le rapport du vérificateur, est-ce qu'on
exige un C.A.?
M. Parizeau: C.A., C.G.A., R.I.A., un diplôme
professionnel.
Mme Bacon: C'est encore tout le monde. D'accord. Cela va.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 141 est
adopté. J'appelle l'article 142.
Mme Bacon: Cela va.
Trop-perçus ou excédents
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre XX,
Trop-perçus ou excédents, article 143.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 143 est
adopté. J'appelle l'article 144.
Mme Bacon: À l'article 144, est-ce que le montant total
des trop-perçus est toujours versé à la réserve? On
dit: "peut être versé à la réserve".
M. Parizeau: C'est-à-dire qu'au lieu de le distribuer, cet
article prévoit qu'on peut ne rien distribuer et tout verser à la
réserve.
Mme Bacon: Et le verser, c'est possible? C'est ça?
M. Parizeau: C'est ça, c'est pour permettre cette
possibilité-là.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 145. (20 h 30)
Mme Bacon: On définit la réserve.
M. Parizeau: C'est ça. Mme Bacon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
146?
M. Parizeau: C'est une règle de prudence.
Le Président (M. Desbiens): Est-il adopté?
M. Parizeau: II y a des ombres qui planent sur la commission.
Mme Bacon: J'allais dire: Comment justifier une exigence pareille
quand on n'a pas les mêmes exigences pour les caisses pop, par exemple?
On n'a pas la même sorte d'exigences pour les caisses populaires.
M. Parizeau: C'est quand même différent, parce que
les caisses pop empruntent de l'argent pour le prêter. Là, c'est
autre chose.
Mme Bacon: Vous ne trouvez pas cela un peu sévère
dans ce cas-ci?
M. Parizeau: J'ai l'impression qu'à l'heure actuelle
à peu près tout le monde est d'accord pour qu'on soit davantage
sévère. Cela revient, au fond, à ces articles dont nous
parlions ce matin, qui ont trait à ce qu'on appellerait dans un cadre
capitaliste des appels nouveaux de capital et dont on a vu qu'on les rendait
obligatoires, si une majorité des membres le voulait.
Mme Bacon: Cela me semble irréaliste dans le secteur de
l'habitation, par exemple.
M. Parizeau: Compte tenu des charges qui peuvent grever ce genre
de propriétés là, qu'ils aient une réserve au cas
où.
M. de Belleval: Par les temps qui courent, ce n'est pas
excessif.
M. Parizeau: On me signale, d'ailleurs, que dans le cas des
caisses populaires, évidemment, la façon de le calculer est fort
différente, mais il doit y avoir une réserve de 3,5% du
passif-dépôts. C'est très exigeant. Ici, on parle de "25%
des dettes de la coopérative".
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'essaie de voir pourquoi dans les coopératives d'habitation il
faut se constituer une réserve. Tout le monde s paie des loyers, ils
mettent tout cela ensemble
M. Parizeau: Le renouvellement d'hypothèque.
Mme Bacon: En prévision de.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Au cas où.
M. Parizeau: Bien. De ce temps-ci.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui. Cela, je le comprends. On
affecterait la réserve au paiement des intérêts en
réalité à l'avenir. C'est une réserve comptable, ce
n'est pas une réserve de capital tellement.
M. Parizeau: Grosse réparation.
M. Tremblay: J'ai bien l'impression que, dans une
coopérative d'habitation, ils vont tout simplement prévoir des
revenus moindres. Ils vont demander moins de loyer. S'il n'est pas
nécessaire pour eux de se créer une réserve, ce qu'ils
vont faire, c'est qu'ils vont décider de se demander moins de charge de
loyer ou de contribution.
M. Parizeau: II est évident que dans...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ils sont obligés d'en
constituer une, à 20%.
M. Parizeau: Là, ils la constituent. Sinon, ce qu'ils
auraient à faire, c'est
brutalement, s'il n'y avait pas de réserve, de dire: II va
falloir que la charge mensuelle sur chacun d'entre vous augmente de...:
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour changer la fournaise.
M. Parizeau: S'il y en a qui ne sont pas capables de payer leur
part, alors, on fait quoi?
Mme Bacon: Comment peut-on comparer cela aux règles qui
régissent le fonds de réserve des caisses populaires, par
exemple? Cela ne se compare pas.
M. Parizeau: Non, cela ne se compare absolument pas. D'autant
plus que le fonds de réserve des caisses populaires est
déterminé en fonction du passif-dépôts. D'ailleurs,
ce n'est pas un coefficient de réserve des caisses populaires; c'est un
coefficient de réserve des caisses d'entraide - il y a des mots qu'il
faut éviter - des caisses d'épargne et de crédit. Dans les
réserves telles qu'elles sont définies à l'heure actuelle,
on s'est rendu compte à un certain moment qu'on pouvait mettre des
choses aussi liquides que les actions du Mont-Tremblant ou des magasins Paquet,
choses qui ne se reproduiront plus; c'est un autre signal que je passe. Nous
avons eu l'occasion avec notre collègue de Vaudreuil-Soulanges d'avoir
quelques échanges là-dessus. Je pense que là-dessus nous
sommes parfaitement d'accord d'ailleurs, même si on ne l'est pas sur bien
d'autres choses. Sur le plan des caisses d'entraide et de crédit, il y a
un problème non seulement de réserve, mais de liquidités
qui ne se pose pas dans le cas des coopératives. Comme dans n'importe
quelle institution de dépôt, ce qu'il faut établir dans le
cas des caisses d'épargne et de crédit, c'est une réserve
de liquidités, une réserve secondaire, enfin quelque chose de
beaucoup plus défini que simplement la réserve telle qu'on l'a
exprimée jusqu'à maintenant, dans laquelle on pouvait passer
à peu près n'importe quoi. Cela, ce sera l'automne prochain.
Mme Bacon: Vous avez l'accord des coopératives agricoles,
là-dedans?
M. Parizeau: Oui. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
147?
M. Parizeau: C'est la définition de ce qu'est une
réserve.
Mme Bacon: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
148.
M. Parizeau: C'est le choix des coopératives, c'est comme
cela qu'elles peuvent établir leurs statuts.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
149.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'effet net de cela, c'est que les transactions faites avec
l'extérieur sont immédiatement versées à la
réserve. C'est cela l'idée?
M. Parizeau: Oui. C'est cela. Mme Bacon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
150.
M. Parizeau: Cela a certaines conséquences sur le plan
fiscal.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
151.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela permet simplement plus de
flexibilité, je présume, à la coopérative quand
elle fait sa redistribution ou cela permet même d'orienter le
comportement des membres.
M. Parizeau: Non, par rapport à l'ancienne loi, ce que
l'on enlève, c'est la quantité et la valeur des marchandises
comme critères, pour éviter un mélange avec la notion
d'escompte. Selon la nature ou la qualité des produits ou des services
qui ont fait l'objet des opérations, on peut donc avoir des ristournes
différentes selon les différents types d'activité, mais
pas selon les quantités achetées ou la valeur des produits.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
152.
Mme Bacon: Est-ce que, quand on dit, à la deuxième
ligne: "... soit attribuer des parts sociales ou
privilégiées...", est-ce qu'on peut revendre par la suite ces
parts-là?
M. Parizeau: Non, elles peuvent être rachetées, mais
pas échangées.
Mme Bacon: Pas échangées.
M. Parizeau: La distinction majeure que l'on fait par rapport
à la loi actuelle, si on veut, c'est d'enlever les mots "ou les
usagers".
Mme Bacon: Parce qu'on disait "obliger les membres ou les
usagers", on enlève "ou les usagers". D'accord, adopté.
Fusion
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre XXI,
Fusion; section I, Fusion ordinaire; l'article 153.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
154.
M. Parizeau: L'article 154, c'est pour éviter de penser
que deux canards boiteux font un canard qui marche.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
155?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
156?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
157?
Mme Bacon: C'est nouveau, les deux tiers?
M. Parizeau: Oui, les deux tiers, c'est nouveau. Actuellement,
ça prend la majorité simple. Là, on s'aligne à peu
près sur la Loi sur les compagnies. C'est évidemment une
décision majeure qu'ils ont à prendre; dans ce sens, il faut que
les deux tiers soient d'accord.
Mme Bacon: Est-ce que c'a été demandé par
des sociétés coopératives ou par des associations?
M. Parizeau: Cela n'a pas été demandé, mais
c'a été accepté par le milieu une fois qu'on leur a
exposé en quoi ça consistait.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
158?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
159?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
160.
M. Parizeau: Ce sont des renseignements additionnels qui sont
demandés en plus des changements apportés aux statuts.
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 160 est
adopté. Article 161.
M. Parizeau: À l'époque des Xérox, ça
fait un peu...
Mme Bacon: Ce n'est pas seulement pour les archives.
M. Parizeau: On vient de me donner une explication. Je pensais
que c'étaient seulement des habitudes qui dataient de l'époque
napoléonienne, mais pas du tout. Il y en a une qui reste dans les
registres; l'autre est tamponnée, approuvée et retournée.
Comme ça, les fusionneurs savent que ça s'est bien rendu au bon
endroit.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Parizeau: Ce n'est pas le décret de...
Le Président (M. Desbiens): Article 162.
Mme Bacon: "Le ministre peut, s'il le juge opportun, autoriser la
fusion". Ici aussi, on donne de grands pouvoirs au ministre.
M. Parizeau: Avant, on disait: Si la demande est accordée.
Dans ce sens, ce n'est pas changé. On revient toujours à la
question de la solvabilité, les deux canards boiteux. (20 h 45)
M. de Belleval: Comme le ministre un peu plus tôt se
donnait le pouvoir de refuser même d'incorporer une coopérative,
c'est logique avec cette première...
M. Parizeau: Quel article portait sur la fusion qui ne doit pas
mettre en cause la rentabilité? L'article 154?
Mme Bacon: Est-ce qu'on a consulté le Conseil de la
coopération du Québec, le CCQ, là-dessus?
M. Parizeau: Oui, il a participé à
l'élaboration de tout ça.
Mme Bacon: II est d'accord?
M. Parizeau: Oui. Au fond, il faut
interpréter l'article 154 où on dit: "Des
coopératives ne peuvent toutefois fusionner s'il est fondé
à croire que: - il faut bien que quelqu'un tranche ça - 1° la
coopérative issue de la fusion ne pourrait acquitter son passif à
échéance; 2 la valeur comptable de l'actif de la
coopérative issue de la fusion serait inférieure au total, etc."
Il faut bien que quelqu'un apprécie ça!
Mme Bacon: Et ce quelqu'un, c'est le ministre.
M. Parizeau: "The buck must stop somewhere"!
M. de Belleval: Je commence à soupçonner que
l'ancien ministre, comme le ministre actuel, s'entendent comme larrons en
foire.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
Mme Bacon: Cela aide un peu.
Le Président (M. Desbiens): Article 163.
M. Parizeau: L'article 163 découle...
Mme Bacon: Cela va de soi aussi.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Section II: Fusion par
absorption, article 164.
M. Parizeau: J'ai posé la question: Pourquoi 25% et pas
plus? Et on me dit que là, ç'a été vraiment une
sorte de consensus du milieu; le Conseil de la coopération disait:
N'allez pas plus haut que ça, quand il s'agit d'une absorption, il ne
faut pas...
Mme Bacon: II ne faut pas trop absorber.
M. Parizeau: ... trop absorber à la fois. Finalement, la
sagesse des membres du milieu a prévalu sur...
Mme Bacon: Cela a arrêté à 25%.
M. Parizeau: Personnellement, je serais allé plus haut que
ça, mais enfin, dans la mesure où tout le monde s'entend sur
25%... 50% ne m'auraient pas dérangé.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
165?
M. Parizeau: Là, on revient sur des choses qu'on a
déjà vues.
Mme Bacon: Oui, c'est ça. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
166?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
167?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
168?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
169?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
170?
Mme Bacon: Je pense qu'il y a un amendement.
M. Parizeau: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Excusez, oui, il y a un
amendement qui se lit ainsi: "Remplacer, dans la première ligne du
paragraphe 1° de cet article, le mot "de" par le mot "des"; "... la fusion
des coopératives signée" au lieu de "... la fusion de
coopératives". L'amendement est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 170
est-il adopté tel qu'amendé?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. Article 171?
Mme Bacon: Cela va de soi. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 172, il y a également un papillon. L'amendement est le
suivant: Remplacer cet article par le suivant: "172. À compter de la
date figurant sur les statuts, la coopérative absorbante acquiert les
droits de la coopérative absorbée et en assume les obligations;
la coopérative absorbée est alors réputée continuer
son existence dans la coopérative absorbante et ses membres devenir
membres de la coopérative absorbante."
Est-ce que le nouvel article 172 est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avant qu'on l'adopte, dans le
processus de travail de la commission, j'en profite pour soulever quelque chose
avant qu'on quitte la section II. Cela vient de me frapper. Dans la
terminologie, à l'article 165, notamment, on parle, d'une part, au
premier paragraphe, d'une "coopérative issue de la fusion" et, ailleurs,
on parle de l'absorbante et de l'absorbée. Je n'ai jamais saisi qu'il y
en avait une nouvelle issue de la fusion, mais plutôt une absorbante qui
a grossi aux dépens de l'absorbée. Le capital social, "le nombre
de parts souscrites dans la coopérative absorbée, le montant de
ces parts, ainsi que le mode de leur conversion en parts sociales de
l'absorbante", c'est quelque chose qui est distinct d'une fusion ou, dans le
cas des deux coopératives, il y en a une troisième issue de la
fusion et là, tout le monde souscrit à ces nouvelles parts. Je me
demandais ce qu'on avait à l'esprit dans la terminologie, à
l'article 165.1, d'une part, et dans tout le reste. Il m'apparaissait qu'il y
en avait une qui subsistait, par opposition à une fusion ordinaire
où il y en a une nouvelle qui arrive.
M. Parizeau: M. le Président, c'est très exact.
L'absorbée devient celle qui continue, sauf que, sur le plan fiscal, il
faut permettre les roulements prévus. Donc, il faut adopter cet
amendement à l'article 172 qui dit que "la coopérative
absorbée est alors réputée continuer son existence dans la
coopérative absorbante". Autrement, les opérations de roulement
ne seraient plus possibles.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela me va.
M. Parizeau: Mais il est clair que la coopérative
absorbante devient la seule sur le plan juridique.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord.
Mme Bacon: Elle devient la nouvelle coopérative.
M. Parizeau: Cela devient la nouvelle.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ma question portait
plutôt sur l'utilisation de l'expression "la coopérative issue de
la fusion", à l'article 165.
M. Parizeau: C'est une nouvelle.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est l'absorbante.
M. Parizeau: Non. "issue d'une fusion", c'est une nouvelle.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui,
précisément.
M. Parizeau: L'absorbante, elle, continue après avoir
absorbé et, sur le plan fiscal, on considère que
l'absorbée se poursuit. Je m'excuse, M. le Président. C'est
qu'à l'article 165 on dit "la dénomination sociale de la
coopérative issue de la fusion", alors qu'on est dans l'absorption
à ce moment-là.
Mme Bacon: La coopérative absorbante.
M. Parizeau: Oui, M. le Président.
Une voix: "De la fusion par absorption."
Le Président (M. Desbiens): On revient à l'article
165?
M. Parizeau: On reviendrait à l'article 165, si je peux me
le permettre.
Le Président (M. Desbiens): On va le rouvrir.
M. Parizeau: L'article 165.1.
Le Président (M. Desbiens): Une proposition
d'amendement.
M. Parizeau: Oui, il y aurait une proposition d'amendement.
Après "la dénomination sociale de la coopérative", on
remplacerait les mots "issue de la fusion," par "absorbante,". Le
député de Vaudreuil-Soulanges a parfaitement raison.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que la proposition
d'amendement est adoptée?
Mme Bacon: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela ressemble beaucoup plus
à un "take-over", tout cela. On dirait une liquidation par achat
d'actions à émettre de l'absorbante aux membres de
l'absorbée.
M. Parizeau: M. le Président, si la sagesse du milieu
n'avait pas limité l'absorbée à 25%, j'aurais voulu voir
à quoi peut ressembler un "reverse take-over". C'est en milieu
coopératif, mais enfin. Nous n'irons pas jusque là. Disons que la
sagesse du milieu m'empêche de regarder des fantaisies pareilles.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II aurait fallu que
l'absorbée ait 101% du chiffre d'affaires et du nombre de membres.
Le Président (M. Desbiens): L'article 165 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Pour revenir
à l'amendement ou au remplacement de l'article 172, est-ce que le nouvel
article 172 est adopté?
Mme Bacon: Pour ma part, le nouvel article est adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Section III,
Fusion entre une coopérative et une compagnie, l'article 173.
M. Parizeau: M. le Président, nous abordons ici des choses
qui, en un certain sens, n'existaient pas il y a plusieurs années, mais
qui sont devenues quand même assez fréquentes maintenant; il faut
ouvrir cette porte-là. Qu'est-ce qui arrive quand une coopérative
veut incorporer une compagnie par actions? C'est le genre de choses qui ne se
présentaient pas beaucoup, mais qui maintenant se présentent et
il faut prévoir des portes dans le projet de loi à cet
effet-là. On me signale des cas intéressants à cet
égard, dans le cas de coopératives agricoles qui ont acquis des
compagnies dans le passé. On pense ici à Québec Lait, il y
a quelque temps, où la seule façon pour ces gens de s'en sortir
était d'adopter des lois spéciales. Dans la loi
générale, la porte était fermée. Il fallait
recourir à des lois spéciales pour être capable
d'acquérir des sociétés par actions.
Mme Bacon: À Granby... M. Parizeau: C'est
ça.
Mme Bacon: On indique ici que les administrateurs de la
coopérative issue de la fusion seront ceux de la coopérative
fusionnante, ce qui veut dire qu'on ne tient pas compte des administrateurs de
la compagnie.
M. Parizeau: C'est parce qu'il s'agit vraiment là d'une
absorption de compagnie par une coopérative.
Mme Bacon: Ah oui! Toutes les actions.
M. Parizeau: Toutes les actions....
Mme Bacon: D'accord.
M. Parizeau: ... sont annulées.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 173 est
adopté.
M. Rocheleau: ... toutes les actions.
Mme Bacon: Oui.
Une voix: II n'y a pas de minoritaires.
M. Tremblay: Cela devient des profits additionnels dans les
livres de cette compagnie-là; étant donné que les actions
sont un passif, il n'y a plus de dette et les sommes restent dans la
compagnie.
M. de Belleval: Les actions de la compagnie seront
annulées...
M. Parizeau: Elles seront annulées.
M. de Belleval: ... sans remboursement du capital.
M. Parizeau: ... qu'elles représentent. On ne parle pas du
passif, on parle du capital-actions.
M. Tremblay: Oui, mais le capital-actions, c'est un passif.
M. Parizeau: Oui, de ce côté-là du bilan,
mais ce n'est pas la même chose.
M. Tremblay: Oui, mais là, vu qu'il n'y a plus de dette,
elles tombent dans les profits accumulés.
M. Parizeau: Comment, il n'y a plus de dette? J'imagine que, s'il
y a une hypothèque sur l'usine, la coopérative se porte garante
de l'hypothèque. Au fond, la coopérative sera responsable des
dettes, c'est du capital-actions qu'on parle.
M. Tremblay: II reste que, comme il n'y a plus d'actions et qu'on
ne touche pas à l'argent, qu'on ne paie pas les actions à
même des revenus de la compagnie, il en résultera
nécessairement un profit plus gros dans la compagnie sans qu'il n'y ait
eu aucun changement.
M. Parizeau: La compagnie n'existe plus.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la coopérative qui
est actionnaire.
M. Tremblay: Les actifs s'en vont donc dans la
coopérative.
M. Parizeau: Exactement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 173 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 174.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 175.
M. Parizeau: Concordance.
Mme Bacon: Concordance. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 176.
M. Parizeau: Pour répondre à la question que le
député de Chambly posait tout à l'heure, c'est là
qu'on voit que la nouvelle coopérative assume les obligations des deux
côtés, de l'ancienne coopérative et de la compagnie. (21
heures)
Mme Bacon: C'est cela. Adopté.
Inspection
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre XXII,
Inspection. L'article 177.
M. Parizeau: Nous abordons, M. le Président, ce
problème de l'inspection par le gouvernement si, à un moment
donné, il y avait des raisons de croire qu'il faudrait en faire une.
C'est un pouvoir que l'expérience parfois douloureuse a
démontré qu'il fallait avoir.
Mme Bacon: En fait, on enlève au conseil d'administration
d'une fédération le pouvoir d'ordonner l'inspection. C'est le
ministre qui décide à ce moment-là.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: Mais il pourrait tout aussi bien le faire à la
requête des membres d'une coopérative. Si les membres d'une
coopérative avaient certaines inquiétudes et demandaient au
ministre de le faire, il pourrait l'ordonner à la suite d'une
demande.
M. Parizeau: C'est ce que cela indique: demande d'une
coopérative, du Conseil de la coopération ou du conseil
d'administration de la fédération. N'importe qui peut s'adresser
au ministre et dire: Allez faire une inspection.
Mme Bacon: Faire la demande.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 178?
M. Parizeau: Ce sont les pouvoirs d'enquête habituels.
Mme Bacon: Oui, les pouvoirs d'enquête. D'accord.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
179?
Mme Bacon: On dit ici: "Lorsque l'inspection a été
faite à la requête d'une personne ou d'un organisme, le ministre
communique à la personne ou à l'organisme intéressé
l'information qu'il juge pertinente." Cela veut dire qu'il peut garder au
ministère certaines informations sans les livrer à ceux qui en
ont fait la demande.
M. Parizeau: Dans tous les cas, où cela pourrait mettre en
cause, sans qu'un tribunal se soit prononcé, l'intégrité
de certaines personnes ou de certains noms, forcément...
Mme Bacon: Non, non.
M. Parizeau: ... cela va chez le Procureur
général.
Mme Bacon: Oui. Il y a une certaine confidentialité sur
ces choses-là qu'il faut respecter. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 179 est
adopté. L'article 180.
Mme Bacon: 180. Je pense qu'il y avait la
fédération des clubs de consommateurs.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: J'avais mis un petit point d'interrogation
là.
M. Parizeau: M. le Président, je vous avouerai que je
comprends qu'on veuille avoir dans les clubs coopératifs une aussi
grande latitude que possible. Ce n'est pas quelque chose qui a
été soulevé par d'autres que par eux. Je comprends, dans
un certain sens, qu'ils le soulèvent au nom de la plus grande autonomie
possible, mais, là encore, sur la base d'expériences un peu
pénibles, imaginons que le ministre ait en main un rapport d'inspection
qui lui indique qu'il y a des virages importants à faire, qu'il le
transmette et qu'il ne se passe rien. Qu'est-ce qu'il fait? Pour avoir
vécu certaines de ces situations, je vous avouerai qu'un article comme
celui-là me paraît assez nécessaire. D'abord, il faut
être capable de convoquer une assemblée et de dire: Voici le
rapport. Si vraiment, là-encore, il ne se passe rien, il ne s'agit pas
pour le ministre de dire: Je vous mets en tutelle, mais de dire:
Écoutez,
dans la mesure où vous ne voulez pas bouger et qu'il y a,
à mon sens, quelque chose qui me paraît très sérieux
il faut qu'un tribunal avise de ce qu'il y a à faire. Donc, le droit de
modification ou de changement n'est pas donné au ministre, à ce
titre, mais, au moins, à supposer qu'il n'y ait aucune correction
visible, que personne ne veuille bouger, il y a une possibilité de s'en
sortir.
Mme Bacon: C'est parce que au moment...
M. Parizeau: D'abord, pour renseigner les membres, ensuite, pour
apporter certains correctifs.
Mme Bacon: Est-ce que la situation des caisses d'entraide fait en
sorte qu'on veut de plus en plus être prudent dans ce domaine?
M. Parizeau: L'expérience apporte effectivement, de temps
à autre, des règles de prudence.
Mme Bacon: Voici ce que j'essaie de comprendre. Les membres de la
Fédération des clubs coopératifs de consommation se
sentent un peu brimés - ils le disent eux-mêmes - dans leur
autonomie, s'ils se voient imposer le point de vue du ministre, comme ils
l'indiquent.
M. Parizeau: J'imagine que si, dans les circonstances que l'on
expliquait tout à l'heure, une enquête est faite et qu'il semble
au ministre que l'enquête révèle des choses relativement
sérieuses, cela devient un peu bizarre de reprocher au ministre, de
dire: Voulez-vous convoquer une assemblée seulement pour porter ces
faits à l'attention de vos membres? Ils verront bien ce qu'ils ont
à faire.
J'ai passé des mois dans des situations où certains
conseils d'administration qui pouvaient directement être mis en cause,
n'avaient aucune espèce d'intérêt à mettre au
courant, ni leurs membres, ni qui que ce soit, où des membres qui se
doutaient de quelque chose, faisaient appel au ministère en disant:
Faites quelque chose. C'est bien joli, mais à partir du moment où
les lois ne sont pas faites pour que l'on puisse faire quelque chose, on leur
dit: Sans doute que cela serait intéressant. Quant au pouvoir
d'enquête, sans doute qu'il existe, dans toutes nos législations,
jusqu'à maintenant, il existe, le pouvoir d'enquête, mais c'est le
pouvoir de déboucher à partir des enquêtes qui n'existe
pas. Vous faites une enquête, effectivement, cela révèle un
certain nombre de choses, à qui les envoyez-vous? Au conseil
d'administration? C'est très souvent, justement, à l'égard
du conseil d'administration que l'enquête a été faite.
Il faut bien comprendre qu'on est ici en face de mouvements et
d'ensembles coopératifs, de caisses d'épargne et de crédit
qui concernent la moitié de la population du Québec, à peu
près, certainement plus de la moitié des adultes. Il faut quand
même avoir un peu d'instruments qui permettent d'établir une
prudence élémentaire et une protection élémentaire
aussi quant aux membres. Ce n'est pas à l'égard de petits groupes
que l'on parle, c'est beaucoup de monde au Québec. L'article 180 a
l'immense avantage, à cet égard-là, de dire: On a le
pouvoir de porter cela à l'assemblée des membres et, s'il ne se
passe rien, ce n'est pas le ministre qui intervient pour dire: Voici tel genre
de correctifs. Mais, on peut aller devant un tribunal et dire:
Appréciez.
Mme Bacon: Le ministre va au tribunal?
M. Parizeau: Oui, bien sûr. Mme Bacon: C'est
évident.
M. Parizeau: II n'y a pas de pouvoirs arbitraires ou
discrétionnaires là-dedans.
Mme Bacon: Non. La loi actuelle ne comporte pas d'article qui
pourrait permettre au ministre une telle démarche.
M. Parizeau: Une démarche comme celle-là? Non.
C'est de la persuasion morale.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'aurais deux commentaires. Le premier, ce qui m'a frappé dans le
témoignage de M. Denis qui représentait les clubs de
consommation, c'est qu'il m'a eu l'air de prendre l'article 180 comme se tenant
tout seul en dehors du processus d'inspection, étrangement. Je me
demandais si on ne peut pas l'interpréter comme cela, même s'il
fait partie du chapitre XXII, ou si alors il ne faudrait pas aller
jusqu'à dire: Ajouter après les mots "leur faire part de ses
recommandations", les mots "fondées sur le rapport de l'inspecteur
nommé en vertu de l'article 177." Pour que l'on comprenne bien à
quoi cela sert, parce que si, prétendument, l'article 180 se tenait
debout tout seul, le ministre peut convoquer toute une assemblée, pour
communiquer l'information qu'il juge pertinente... Vous voyez ce que je veux
dire?
M. Parizeau: Oui, bien sûr.
M. de Belleval: Les articles se lisent les uns par rapport aux
autres.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Moi aussi, je comprends cela;
mais j'ai eu l'impression que la fédération ne comprenait pas
cela.
M. de Belleval: Quand on dit "pour leur communiquer l'information
qu'il juge pertinente", c'est la même information "qu'il juge pertinente"
de l'article 179.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, j'ai vu ça aussi,
mais je prétends que les clubs de consommation n'ont pas eu l'air de
croire cela, d'une part, et qu'ils ont exprimé la crainte que l'article
180 ne devienne un article accordant les pleins pouvoirs au ministre à
l'égard d'un tas de choses autres que des rapports d'inspection.
M. Parizeau: M. le Président, si on commençait
l'article 180 par: "À la suite du rapport d'inspection,"...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'avais deux versions ici. C'est parfait.
M. Parizeau: "... le ministre peut convoquer, etc." Le
deuxième paragraphe, forcément, est lié au rapport
d'inspection.
Le Président (M. Desbiens): "À la suite du rapport
d'inspection,"...
M. Parizeau: Oui, virgule, et ça suit: "le ministre peut
convoquer..."
M. de Belleval: Pourtant, la langue française est une si
belle langue! Je ne vois pas pourquoi on la complique. En tout cas!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense que ça devient
d'autant plus clair et ça va rassurer un paquet de monde.
Mme Bacon: J'aurais juste une autre question.
Le Président (M. Desbiens): Auparavant, est-ce que
l'amendement est adopté?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre n'a pas d'autre recours
à utiliser? Je pense que la fédération a
évoqué la possibilité pour le ministre d'avoir d'autres
recours en disant: Nous sommes contre l'article 180 parce que le ministre peut
avoir d'autres recours que cet article.
M. Parizeau: Le ministre n'est pas une partie
intéressée comme le tribunal. Si on ne lui donne pas
spécifiquement la possibilité, comme il n'est pas partie
intéressée - sauf quelque chose sur le plan pénal et
là, ça irait au Procureur général; autrement, il
n'est pas partie intéressée - le tribunal dirait: Enfin, pourquoi
venez-vous me voir?
Mme Bacon: J'essaie de m'expliquer les inquiétudes et les
craintes de la fédération. C'était un des arguments
qu'elle invoquait au moment où elle faisait part de ses craintes de voir
une certaine ingérence de la part du ministère, en disant: Le
ministre peut avoir d'autres recours que de s'ingérer.
M. Parizeau: Sur ce plan, il n'y en a pas d'autre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À propos du recours,
j'essaie de me mettre à la place d'un tribunal qui reçoit une
requête du ministre d'ordonner à une coopérative de suivre
les recommandations. En droit, je me demande sur quoi le tribunal est en train
de se prononcer. Quel genre de décision un tribunal supérieur
peut-il prendre sur la foi du rapport d'un inspecteur devant une situation
où une coopérative refuse d'obtempérer à des
recommandations et non pas à des directives, à des
règlements ou à un texte de loi?
M. Parizeau: Imaginons que le rapport d'inspection indique que,
pour des raisons très spécifiques, le conseil d'administration
doit être destitué. Il faut quand même que quelqu'un ordonne
ça. Si la coopérative elle-même, après avoir
examiné le rapport d'inspection, dit néanmoins: Je garde mon
conseil, il faut être capable de faire en sorte que, s'il y a des motifs
raisonnables -ce sera au tribunal d'apprécier - on puisse, par exemple,
destituer le conseil d'administration.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dont les membres seraient
déchus en vertu d'un tas d'agissements ou de dispositions de la loi qui
font qu'ils ne sont pas qualifiés pour occuper le poste?
M. Parizeau: Non, c'est par ordonnance du tribunal. On a vu, au
cours de l'année qui s'écoule, des cas effrayants de conflits
d'intérêts patents. C'est, d'ailleurs, surtout dans le domaine du
conflit d'intérêts que la question peut jouer. J'ai eu l'occasion
d'indiquer à cette commission, dans d'autres circonstances, que dans le
cas d'une caisse d'entraide un administrateur s'était fait prêter,
par toutes espèces de prête-nous, 20% de l'encours total de
prêts de la caisse d'entraide en question. C'est une situation de conflit
d'intérêts invraisemblable. Il faut être capable de bouger
dans de tels cas. Ce n'est pas tout de subir les attaques de l'opinion
publique, des journaux qui découvrent de beaux cas, soi-disant, et de
dire: Écoutez, on a fait un rapport d'enquête, c'est comme
ça. Quels pouvoirs avez-vous? On n'en a pas. Qu'est-ce qui va se
produire? On ne le sait pas. (21 h 15)
Encore une fois, il ne faut pas oublier d'où on sort depuis
quelque temps, il faut qu'il puisse y avoir un recours. Qu'on ne donne pas au
ministre le droit de poser une série de gestes discrétionnaires
quant à la correction de la situation, je n'en disconviens pas, mais il
faut quand même que ça puisse déboucher sur quelque chose,
sur des gestes, en donnant bien sûr à la coopérative tous
les moyens de corriger elle-même la situation. C'est pour ça que,
d'abord, si la demande a été faite par certains groupes, on lui
fournit le rapport d'inspection. S'il ne se passe rien, deuxième
étape, on réunit une assemblée spéciale et on dit:
Voici le rapport d'inspection, faites donc quelque chose. Il ne se passe
toujours rien, on va devant le juge et on lui demande de regarder la preuve qui
est faite devant lui, les recommandations de correction qui sont
présentées par le ministre et de les ordonner s'il juge
qu'effectivement cela a du bon sens. Là, il entend les parties et dit:
Oui, effectivement, il y a matière à...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a matière, à
titre d'exemple, à révocation d'un administrateur.
M. Parizeau: Révocation du conseil d'administration.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Peut-être que cela a
déjà été traité... Évidemment, il y a
l'article 99 qui prévoit qu'un administrateur peut être
révoqué "... et seuls les membres qui ont droit d'élire un
administrateur peuvent le faire lors d'une assemblée spéciale
convoquée à cette fin". Alors, au tribunal à qui, par
requête, on demande de dire à la coopérative de destituer
un administrateur, évidemment, le juge va avoir à se
préoccuper de l'article 99, qui dit que "seuls les membres qui ont droit
d'élire un administrateur peuvent le faire", sauf disposition contraire
des règlements. Est-ce qu'il y aura des règlements? Je
présume que oui. Est-ce qu'ils vont prévoir ce cas plus
particulièrement?
M. Parizeau: Oui, mais à supposer que ça ne se
produise pas, que l'assemblée dise non - moi, je les aime bien ces
gens-là - et qu'un rapport d'inspection indique clairement qu'il semble
y avoir matière, il faut quand même que ça puisse aboutir
quelque part, ne serait-ce que dans l'intérêt public. Encore une
fois, si c'étaient des pouvoirs que le ministre demandait pour
lui-même, je comprendrais les hésitations, mais il n'est pas
question de ça. Le droit de convoquer une assemblée est important
à cet égard, on l'a bien vu dans les événements
qu'on a connus. Il est évident que, si le rapport d'inspection va chez
les administrateurs, les met en cause et qu'ils s'assoient dessus, ce ne sera
pas difficile pour eux d'obtenir tous les votes de confiance dans une
assemblée. Donc, étape suivante, à supposer qu'ils restent
assis sur le rapport et qu'ils ne le montrent pas, il faut qu'il y ait
convocation d'une assemblée où on puisse mettre les pièces
sur la table et dire: Regardez ça et voyez donc s'il n'y a pas quelque
chose à faire. Et si vraiment, à la suite d'un vote serré,
à la suite de bagarres comme on en a vues, à la suite de
ça - encore une fois, on le sait bien, on ne peut pas avoir la
mémoire aussi courte que ça; dans une assemblée où
ça tourne comme ont tourné certaines des assemblées,
à l'occasion du premier vote, dans un cas qu'on connaît bien -
s'il n'y a pas moyen d'en venir à bout, il reste encore le recours aux
tribunaux.
Tant que ça va bien, ce n'est pas grave; c'est quand ça va
mal et que les accusations - il faut bien comprendre une chose - volent de
partout; dans des cas comme celui-là, lorsque ça commence
à aller mal, au ministère, nous sommes inondés de
plaintes, de dénonciations de groupes qui se chicanent; il faut
être capables d'en sortir. En somme, on a jusqu'à maintenant la
responsabilité de recevoir des dénonciations et de se faire
enguirlander; d'autre part, on n'a aucune espèce de moyen pour sortir
d'un dilemme lorsque le dilemme apparaît. Alors, on ne le demande pas
comme pouvoir du gouvernement, du ministre ou du ministère, on veut
simplement qu'il y ait une possibilité d'aboutissement quelque part,
dans le cas de ces crises-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que c'est du droit
nouveau ça, par assimilation, comparaison ou autrement, avec du droit
des sociétés, soit fédéral, soit du Québec,
soit d'autres provinces?
M. Parizeau: On l'a dans le cas de la nouvelle loi des
sociétés d'entraide, on a introduit ça. C'est donc la
deuxième fois et, là encore, je persévérerai.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Parce qu'il me semble que
ça venait dans les mains d'un juge - je ne suis pas contre, en principe
- la décision qui appartient aux actionnaires, si on parle d'une
société, et aux membres, dans le cas d'une coopérative, de
se laisser administrer par les gens qu'ils veulent bien choisir,
majoritairement, aux deux tiers ou autrement, en tout état de cause,
sachant pertinemment ce qui se passe, connaissant l'état de la
situation. J'essaie de voir quelle sorte de précédent on
crée, si on s'en va dans cette direction, le droit des
sociétés et d'autres manifestations législatives, de la
remise au pouvoir judiciaire de la prise de décisions qui appartient,
dans ce cadre juridique, aux actionnaires ou aux membres de tout temps,
littéralement.
M. Parizeau: C'est vrai que dans les compagnies, cela a
évolué de cette façon. Au contraire, pour tout ce qui a
trait au mouvement coopératif, cela a été l'inverse,
c'est-à-dire qu'on a toujours voulu accorder au ministre - cela remonte
très loin en arrière, bien avant qu'il y ait un ministère
des Institutions financières et des Coopératives - un droit
d'inspection. Sauf que le droit d'inspection n'a jamais vraiment
débouché sur quoi que ce soit. L'article 180 consiste à le
faire déboucher, mais pas entre ses mains. Il faut donc que l'inspection
puisse donner des résultats qui s'apparentent à une preuve;
autrement, cela ne sert à rien d'aller devant les tribunaux. Cela ne
peut donc pas être un rapport d'inspection basé sur des
impressions, sur des doutes ou sur des appréhensions. Il faut que ce
soit suffisamment clair - c'est ce que l'article 180 dit - pour être
capable de passer devant un tribunal. C'est, dans ce sens-là, une porte
plus étroite qu'on pense, mais au moins c'est une porte,
c'est-à-dire un recours ultime lorsque c'est très clair. Lorsque
ce n'est pas clair, il est évident que cela ne peut pas aboutir
là parce qu'un juge n'accepterait pas, comme le disait le
député de Vaudreuil-Soulanges, de statuer sur des
appréhensions ou des craintes.
Mme Bacon: Dans le problème de la fédération
des coopératives, les magasins Cooprix, par exemple, comment s'y est-on
pris pour faire une inspection? Est-ce qu'on en fait, des inspections, dans ce
cas-là?
M. Parizeau: Non, il n'y a pas eu d'inspection.
Mme Bacon: II n'y a pas eu de comptable de nommé, un
bureau de comptables de nommé.
M. Parizeau: Ah! C'est autre chose.
Mme Bacon: On ne peut pas se servir de la loi actuellement,
puisque cela n'existe pas dans la loi actuelle.
M. Parizeau: Non. Ce qui s'est produit dans ce cas-là,
c'est que les magasins Coop ont demandé à un bureau de
comptables, agréé, d'ailleurs, par leur banquier, de prendre les
pouvoirs de gestion qu'il exerce à l'heure actuelle dans le sens d'un
relèvement et d'une relance du mouvement en question. Comme cela s'est
fait d'un commun accord, cela ne pose absolument pas le genre de
problème soulevé par ces articles, parce que cela s'est fait de
gré à gré par toutes les parties concernées.
Mme Bacon: Si le texte proposé de l'article 180 avait
existé, si cela avait été dans le texte actuel, est-ce
qu'on aurait pu prévenir la faillite des magasins Cooprix?
M. Parizeau: D'abord, il ne s'agit pas de faillite. D'autre part,
il n'y avait pas de raison de croire...
Mme Bacon: C'est une liquidation quand même.
M. Parizeau: Non, pas vraiment. Non, ce n'est pas une
liquidation.
Mme Bacon: De graves problèmes.
M. Parizeau: Ce sont des problèmes sérieux qui,
à mon sens, compte tenu de ce que je sais du dossier, ne justifient
vraiment pas, à l'heure actuelle, une sorte d'inspection au sens des
articles que nous examinons. Il arrive assez fréquemment qu'entre
banquier et entreprise on s'entende pour faire en sorte que l'administration
soit exercée temporairement par certaines mains, et c'est cela qui s'est
passé. Je pourrais dire que non seulement je n'ai pas de demande
d'enquête au sens des articles que nous prévoyons à l'heure
actuelle, mais suivant ce dossier très régulièrement,
comme je le fais depuis quelque temps, je suis heureux de voir la pente que
cela prend et cela va très bien. Mais si, tout à coup, cela avait
tourné autrement et que je sois, à l'heure actuelle, placé
devant une situation où, entre deux groupes d'administrateurs ou entre
un groupe de membres et les administrateurs, le feu ait pris, là, je
serais obligé d'entrer et de me servir d'articles comme
ceux-là.
Mme Bacon: Je veux que le ministre m'en convainque.
M. Parizeau: Actuellement, je suis toujours placé avec
crainte et tremblement en me disant: Bon, le cas dont nous venons de parler, de
gré à gré, cela évolue bien, mais s'il avait fallu
que cela évolue mal, qu'est-ce que j'avais comme assise juridique pour
bouger?
Mme Bacon: Aucun texte législatif.
M. Parizeau: Encore une fois, c'est quand cela va très mal
qu'il faut être capable d'avoir une porte de sortie. Il n'y a rien de
plus ridicule que les pouvoirs publics qui sont considérés comme
responsables de tout, y compris du nettoyage des perrons à 9 heures le
matin, et qui, devant les exigences absolument invraisemblables de surveillance
placées par tout le monde, font enquête et disent finalement:
Voilà ce qu'on a trouvé. Qu'est-ce que vous pouvez faire? Rien.
Alors là, vous servez à quoi?
Il faut éviter de se donner trop de pouvoirs comme gouvernement,
puisque les gens nous considèrent à un moment donné
comme responsables des correctifs et être capables de dire: Bien
voilà, il y a une solution qui peut être obtenue par tel
truchement, et pas simplement dire: J'ai effectivement constaté des
choses affreuses, je vous les communique. Si on veut bien vous les donner urbi
et orbi autrement que par une fuite à la presse, on vous les donnera et,
pour le reste, placotez.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que l'article 180 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Bacon: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Si je comprends
bien l'article 181 a déjà été adopté?
Mme Bacon: Non.
Liquidation
Le Président (M. Gagnon): Non? J'appelle l'article 181. M.
le ministre.
M. Parizeau: II n'y a pas de changement majeur à l'article
181 par rapport à l'ancienne loi.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. J'appelle
l'article 182.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. M. le
ministre.
M. Parizeau: Je m'excuse, puisque nous venons de changer de
président, je voudrais simplement signaler une chose. Nous travaillons
des deux côtés avec le même document et avec des
commentaires sur les changements du nouveau texte de loi par rapport à
l'ancien. Nous prenons le temps de le lire et habituellement cela évite
bien des discussions et des explications entre nous, simplement parce qu'on
prend le temps de passer à travers ces pages. À titre de
ministre, je donne d'ailleurs préavis que normalement nous ayons
toujours des textes comme ça devant nous; l'Opposition ne les a pas
habituellement. J'ai bien l'intention que ce que nous avons fait aujourd'hui
à cette commission devienne une habitude. À voir la façon
dont les débats évoluent depuis ce matin, j'ai l'impression que
cela aide considérablement les choses.
Mme Bacon: Je fais l'envie de mes collègues.
M. Parizeau: On s'assurera, dans le cadre d'autres lois que nous
aurons à examiner, que tous les membres de la commission l'aient. Cela
sera beaucoup plus simple.
Mme Bacon: D'accord. L'article 183. Le Président (M.
Gagnon): L'article 183. Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 183 est adopté.
J'appelle l'article 184.
Mme Bacon: Qu'arrive-t-il si le liquidateur ne transmet pas son
rapport tout de suite? Est-ce qu'on prévoit des sanctions?
M. Parizeau: Oui. À l'article 186, sous le titre
Décret de dissolution, on dit: "Le ministre peut décréter
la dissolution d'une coopérative dans les cas suivants: ... (21 h
30)
Mme Bacon: C'est vrai.
M. Parizeau: ... 5° si le liquidateur n'a pas transmis au
ministre le rapport visé dans l'article 184". Alors, si vraiment il
n'aboutit pas...
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: ... on dissout d'office, là encore, toujours
à partir du principe qu'il faut que la décision à un
moment donné se prenne.
Mme Bacon: L'article 184, ça va.
Le Président (M. Gagnon): L'article 184 est adopté.
L'article 185?
Mme Bacon: Cela va de soi.
M. Parizeau: Oui.
Le Président (M. Gagnon): L'article 185 est adopté.
Article 186?
Décret de dissolution
M. Parizeau: Nous avions ici des commentaires à 186.
Mme Bacon: 186.6.
M. Parizeau: C'est le 186.6. "Si, dans un exercice financier, la
proportion des opérations effectuées entre la coopérative
et ses membres est inférieure à celle prévue par les
règlements du gouvernement et si cette proportion ne s'accroît pas
au cours des trois exercices financiers qui suivent celui pour lequel elle
reçoit l'avis visé dans l'article 188." Il s'agit, je le
répète, de
décret de dissolution. Le problème est le suivant.
D'abord, de toutes les associations coopératives, les clubs coop sont
parmi ceux qui respectent le plus la règle qu'une coopérative
doit d'abord servir ses membres. C'est un peu étonnant que ce soit eux
qui protestent, étant donné que ce ne sont vraiment pas eux qui
sont visés. D'autre part, il faut bien reconnaître que, dans
certains cas, on a vu des coopératives vraiment traiter à ce
point avec des non-membres et à ce point peu avec des membres que cela
finissait par être de fausses coopératives. À un moment
donné, il faut être capable d'arrêter cela.
Mme Bacon: Des coopératives qui n'ont pas de chiffre
d'affaires.
M. Parizeau: Pardon?
Mme Bacon: II y a des coopératives qui n'ont presque pas
de chiffre d'affaires, au fond.
M. Parizeau: Non, non. Elles ont un chiffre d'affaires qui est
devenu essentiellement commercial avec des non-membres et elles ne transigent
à peu près plus avec leurs membres. Si cela devient des
commerces, alors...
Mme Bacon: Ce ne sont pas des coopératives.
M. Parizeau: ... ce ne sont pas des coopératives; qu'elles
s'incorporent en vertu de la Loi sur les compagnies. Alors, le paragraphe 6 est
prévu pour qu'on puisse arrêter cela si, à un moment
donné, cela devient vraiment un simple camouflage.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Vraiment, dans ce cas, les clubs coop, encore une
fois, ça ne s'applique à peu près pas à eux. C'est
un des mouvements coopératifs qui fait le plus près de
l'exclusivité de ses opérations avec ses propres membres.
Mme Bacon: On s'explique mal ses craintes sur 186.6
M. Parizeau: Je vous avouerai que, là-dessus, je ne
comprenais pas très bien les dépositions écrites qu'ils
nous ont envoyées et leurs commentaires verbaux ce soir, je les
comprenais difficilement aussi, parce que vraiment c'est certainement un des
mouvements les moins visés par cela.
Mme Bacon: Les ACEF aussi...
M. Tremblay: Avec les limites qu'ils ont de 15 000 $ par
année, ils ne peuvent pas se payer des conseillers juridiques trop
trop.
M. Parizeau: C'est possible. C'est autre chose.
Mme Bacon: Les ACEF indiquaient les articles 186 et 188 en
disant: N'y aurait-il pas lieu alors d'incorporer dans les futurs
règlements, peut-être, pour les coopératives qui n'ont pas
de chiffre d'affaires, dans lesquelles les membres se donnent ou donnent
à la population des services d'ordre éducatif et
coopératif, une disposition les exemptant de ces obligations? Est-ce
qu'on en tient compte?
M. Parizeau: Je pense que, dans l'établissement des
règlements, puisqu'on parle d'une proportion à établir par
règlement...
Mme Bacon: II serait peut-être important...
M. Parizeau: ... il faudrait en tenir compte. C'est très
pertinent.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: C'est très pertinent. Je pense qu'elles ont
parfaitement raison.
Mme Bacon: Oui. Rien n'empêche de garder l'article
186.6.
M. Parizeau: Non, on garde l'article 186.6, bien sûr, comme
loi d'application générale, mais on tiendra compte dans les
règlements, je pense, de la représentation des ACEF, car elles
ont raison.
Le Président (M. Gagnon): L'article 186 et adopté.
L'article 187?
Mme Bacon: 187.
M. Parizeau: C'est normal.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. Article 188?
M. Parizeau: Dans 188, on leur dit, en somme: Ou bien vous vous
transformez en compagnie, ou on vous dissout.
Mme Bacon: Est-ce qu'on prévoirait aussi que la
réglementation pour 188 serait la même que pour 186?
M. Parizeau: Bien sûr.
Mme Bacon: D'accord. Cela aussi rejoint, je pense, les
inquiétudes de tantôt.
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
189.
Mme Bacon: Cela va de soi. Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
190.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
191.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
192.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Gagnon): Adopté. L'article
193.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est à quel effet
exactement? C'est assez inusité, la révocation
rétroactive. C'est de droit nouveau, en tout cas, dans le sens d'une
procédure mécanique assez spéciale.
M. Parizeau: C'est pour éviter des choses qui se sont
produites dans le passé, c'est-à-dire d'avoir à adopter
des projets de loi privés pour recréer la corporation et
permettre à des créances de s'exercer contre elle. Comme, dans le
passé, on a eu à adopter des projets de loi privés de cet
ordre-là, on prévoit simplement qu'on peut révoquer la
dissolution.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a eu combien d'exemples de
projets de loi privés à cette fin qui on été
présentés à l'Assemblée depuis quelques
années?
M. Parizeau: On me dit, M. le Président, qu'il y a
au-delà de mille coopératives actuellement qui sont dissoutes ou
inopérantes et on n'a aucun moyen juridique pour les faire revivre, de
façon à procéder à une dissolution ordonnée.
On me dit, d'autre part, que ça reproduit très exactement cette
possibilité qu'on a, dans la Loi sur les compagnies à l'heure
actuelle, de procéder à la même opération pour
épurer le registre. Dans la Loi sur les compagnies, à l'heure
actuelle, l'article 27 se lit de la façon suivante: "Le ministre fait
publier dans la Gazette officielle du Québec un avis de la dissolution
décrétée en vertu de l'article 26. La compagnie est
dissoute à compter de la date de publication de cet avis. Toutefois, le
ministre peut, à la demande de toute personne intéressée
et aux conditions qu'il détermine, révoquer
rétroactivement la dissolution. Pareille révocation ne peut
préjudicier aux droits acquis par toute personne depuis la dissolution."
Alors, on la fait réapparaître. On règle ce qu'il y a
à régler à son égard et on épure le dossier
une fois pour toutes. On a, à l'heure actuelle, d'après ce qu'on
me dit, encore une fois, je le répète, quelque chose comme mille
cas de coopératives inopérantes à l'égard
desquelles des réclamations sont faites.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense, d'ailleurs, que le
chef de l'Opposition cite souvent son propre cas où il est liquidateur
depuis environ quatorze ans dans une coopérative d'habitation.
M. Parizeau: C'est qu'à un moment donné, il faut
être capable de bouger si on veut vraiment régulariser les
fichiers et épurer tout ça.
Mme Bacon: Si on revenait, si vous le permettez, à 192.
Quand on dit: "Le solde de l'actif de la coopérative est dévolu
de la façon prévue à l'article 185" et qu'à 185, on
ajoute: "y compris la Coopérative fédérée de
Québec", est-ce à cause de...
M. Parizeau: Ah! C'est "... ou à une
fédération, y compris la coopérative..." C'est l'une des
fédérations possibles.
Mme Bacon: C'est cela, c'est cela. On l'indique...
M. Parizeau: ... qu'on indique "comme
fédération".
Mme Bacon: "Comme fédération", d'accord. Cela
va.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 193 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Coopérative agricole
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Titre II.
Dispositions particulières applicables à certaines
coopératives. Chapitre I, Coopératives agricoles, l'article
194.
M. Parizeau: Alors, quelques explications, puisque nous abordons
maintenant ces chapitres de groupes particuliers de coopératives.
Jusqu'à l'article
194, on a donc un régime général et là, on
ajoute - ce n'est pas parallèle - des dispositions plus
spécifiques à l'égard de certaines catégories de
coopératives. Alors, essentiellement, l'article 194 est une question -
comment dire? - de rédaction.
Mme Bacon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
195.
M. Parizeau: Là, on voit la différence de
formulation par rapport au régime général des
coopératives dont on a parlé précédemment. Le
milieu s'entend pour qu'autant que possible 25 coopérateurs, au minimum,
soient requis. Là, il faut vraiment quelque chose d'exceptionnel pour
que cela tombe en bas de 25, alors qu'au contraire, dans le régime
général, pour satisfaire les besoins des petites
coopératives d'habitation, ce n'était pas libellé de
façon aussi rigide.
Mme Bacon: Ici, on n'a pas senti le besoin de modifier la loi
actuelle.
M. Parizeau: Non. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 195 est
adopté. L'article 196.
M. Parizeau: II est évident que l'obligation de cinq ans
vient de ce que, dans la mesure où la coopérative a besoin
d'immobiliser de l'argent pour les installations, la machinerie etc., elle doit
quand même pouvoir compter sur des approvisionnements minimaux.
Mme Bacon: Cela est nécessaire pour les producteurs
agricoles, pour former une coopérative agricole.
M. Parizeau: Oui, mais il ne faut pas seulement cela et qu'ils
lâchent au bout de six mois.
Mme Bacon: Non, non.
M. Parizeau: II ne faut pas que la coopérative ait investi
dans l'intervalle 5 000 000 $ dans les installations et qu'elle se retrouve
sans fournisseurs.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Être un producteur
agricole au sens de quelle loi ou quel règlement?
M. Parizeau: C'est 3000 $ et plus.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah!
Au sens de la Loi sur l'impôt.
M. Parizeau: Non, non, pas de la Loi sur l'impôt...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah pardon!
M. Parizeau: ... au sens de la nouvelle définition du
producteur agricole adoptée en Chambre la semaine dernière, je
pense.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah!
Pour la relève et ces choses-là.
M. Parizeau: C'est une loi, je dois dire, puisque je ne fais que
mes foins, qui m'exclut de toute velléité de vouloir devenir
producteur agricole.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 196 est
adopté. L'article 197.
M. Parizeau: Dans la mesure où, surtout pour certaines
productions spécialisées, le territoire sur lequel se situeraient
les membres doit être très étendu, on ne les astreint pas
aux mêmes dispositions territoriales qu'on avait vues
précédemment.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
198.
Mme Bacon: Enfin, c'est s'assurer que ce sont tous des
producteurs agricoles.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Et qu'il y a juste une sorte de
producteurs agricoles. Dans toutes nos lois, il y a juste une définition
d'un producteur agricole.
Mme Bacon: Adopté. (21 h 45)
Le Président (M. Desbiens): L'article 198 est
adopté. Article 199?
M. Parizeau: C'est l'esprit de dispositions que nous avons vues
ce matin.
Mme Bacon: Est-ce que la Coopérative
fédérée de Québec a un rôle de conseiller,
par exemple, auprès du ministre?
M. Parizeau: Est-ce qu'on parle pour la préparation de la
loi?
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Elle a été associée à
tout le processus.
Mme Bacon: Les membres sont d'accord avec...
M. Parizeau: Ah oui! En fait, cela veut dire qu'on élargit
leur pouvoir dans la mesure où on s'astreint à leur demander un
avis.
Mme Bacon: Est-ce que vous leur demandez un avis à ce
moment-là?
M. Parizeau: Oui, il faut, c'est cela que dit l'article: II faut
maintenant demander l'avis de la Coopérative
fédérée de Québec en disant: Qu'est-ce que vous en
pensez?
Mme Bacon: S'il peut y avoir formation d'une
société agricole.
M. Parizeau: C'est cela.
M. de Belleval: Pour toute coopérative agricole, vous
devez demander l'avis de la coopérative
fédérée.
M. Parizeau: Oui.
M. de Belleval: Pour quelle raison?
M. Parizeau: À toutes fins utiles, la Coopérative
fédérée de Québec est le porte-parole des
coopératives agricoles au Québec. On reconnaît
essentiellement que c'est par la voie de la coopérative
fédérée que les coopératives agricoles manifestent
à l'heure actuelle et leurs orientations, et leurs desiderata. C'est
reconnaître une question de fait. Il n'y avait pas cette obligation
avant; quand on reçoit une demande de constitution de coopérative
agricole, on renvoie l'avis à la coopérative
fédérée et on dit: Voici, on a reçu une demande.
Alors, le gouvernement n'est pas lié, mais on avise la
coopérative fédérée, qui agit comme porte-parole de
tous ces groupes-là, afin qu'elle le sache et qu'elle n'apprenne pas
tout à coup qu'en plein champ, quelque part, une coopérative
agricole est née dont elle n'a pas la moindre idée. Mais, cela
est une obligation du gouvernement à l'égard de la
coopérative nouvelle, la coopérative
fédérée.
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
200.
Mme Bacon: Troisième paragraphe: "Souscrire et payer le
nombre minimum de parts sociales de 10 $ prévu par règlement." On
revient encore à ces 10 $.
M. Parizeau: Oui, pour les coopératives agricoles. Ce
qu'on disait ce matin c'est que dans le cas des ACEF...
Mme Bacon: C'est cela, 2 $.
M. Parizeau: Des coopératives d'étudiants, on verra
cela dans 227...
Mme Bacon: II faut revenir à l'article.
M. Parizeau: Mais, dans le cas des coopératives agricoles,
10 $, ça ne paraît pas...
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a un maximum? Il n'y a pas de maximum
de prévu.
M. Parizeau: "Souscrire et payer le nombre minimum de parts
sociales de 10 $..." ce sont des parts sociales de 10 $; maintenant, il peut y
avoir des multiples de...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce qu'on peut avoir des
multiples très élevés...
Mme Bacon: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De 10 $? J'essaie de comprendre
la philosophie du gouvernement à l'égard de la constitution de
coopératives élitistes, ou très riches, où de
très gros producteurs agricoles s'en font une qui devient 50 000 $ ou 25
000 $ le minimum, ça les regarde autrement dit?
M. Parizeau: Cela les regarde. Si j'ai un certain nombre de
fondateurs qui s'installent ensemble et disent: Nous, comme fondateurs de la
coopérative, voici ce que nous voulons: On aura 500 parts sociales de 10
$ chacune, cela les regarde, on n'a pas à intervenir
là-dedans.
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
201.
Mme Bacon: En fait, la réglementation doit faire en sorte
qu'on n'obligera pas un membre à acheter à sa
coopérative?
M. Parizeau: Certaines des dispositions actuelles ne pouvaient
pas être appliquées. On disait: Vous allez vous engager à
acheter de la coopérative. Ils disaient: Oui, mais enfin,
écoutez, si je ne trouve pas à ma coopérative ce qu'il me
faut, il y en a ailleurs. Il faut donner un peu de souplesse par rapport
à ce qui existait jusqu'à maintenant. C'était obligatoire
jusqu'à maintenant. Cela allait beaucoup trop loin.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Après tout, s'il ne trouve pas à sa
coopérative le genre de truc qu'il lui faut, on ne peut pas
l'empêcher d'aller ailleurs.
Mme Bacon: D'aller ailleurs.
M. Parizeau: On ne peut pas envoyer la police examiner ses
factures.
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
202?
M. Parizeau: Je signale qu'il y a une sorte de droit acquis ici
qui est consacré. "En cas de décès, de démission,
d'exclusion ou d'interdiction d'un membre, la coopérative agricole - non
pas doit rembourser - peut rembourser." Il y a des cas où cela devient
presque inévitable. S'il n'y a pas un agriculteur dans la succession et
qu'ils sont tous en ville, j'imagine qu'ils vont racheter, mais... Là,
il faut seulement se rendre compte que ce qu'on fait ici, c'est consacrer une
sorte de droit que ces coopératives avaient depuis très
longtemps.
Mme Bacon: C'est cela. D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
203?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
204?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 204 est
adopté. L'article 205?
Mme Bacon: On fait des concordances avec certains articles du
début.
M. Parizeau: Oui, c'est cela. Je signale que le plafond de 7%
qu'il y avait dans la loi actuelle est enlevé, parce que des actions
privilégiées à 7% de ce temps-ci...
Mme Bacon: ... c'est rare.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II n'y aurait pas preneur.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
206?
M. Parizeau: Cela, c'est une des représentations qui nous
ont été faites cet après-midi. J'ai eu l'occasion de dire
qu'effectivement je comprends à quel point il pouvait être plus
commode depuis 1978 de faire en sorte que le conseil d'administration de chaque
coopérative puisse désigner les délégués
à l'assemblée annuelle de la coopérative
fédérée. L'aspect de commodité, je ne le nie pas.
Mais il est clair que cela semble avoir créé une certaine tension
simplement quant à la possibilité des assemblées
d'élire leurs délégués, les substituts au cas
où il y en aurait un nombre insuffisant ou bien encore certains
désistements. Après avoir assez longuement examiné cette
question, on préfère nettement revenir à la situation
qu'il y avait avant 1978 - après tout, elle a existé longtemps,
cette disposition - et permettre à chacune des assemblées
d'élire ses délégués. Je comprends que c'est le
point de vue de la coopérative fédérée à cet
égard. Mais, à un moment donné, il faut bien trancher. Et,
après tout, quelque chose qui a longtemps fonctionné sans
créer de problèmes majeurs semblerait plus indiqué
à l'heure actuelle que la formule qu'on a suivie depuis trois ans.
Mme Bacon: Cela a été discuté avec le
milieu.
M. Parizeau: Oui, cela a été discuté
à deux niveaux. Cela voudrait dire, et je pense d'ailleurs qu'on l'a
entendu cet après-midi, que les représentations qu'on nous a
faites de la part de la coopérative fédérée ne sont
pas enthousiastes à cet égard. Cela, je le reconnais volontiers.
D'un autre côté, les représentations qui nous ont
été faites venaient bien plus de membres d'assemblées qui
se sentaient frustrés de la possibilité de ne pas pouvoir
élire leurs délégués. Encore une fois, il y a une
question d'équilibre à faire. On doit passer à la
coopérative fédérée, dans une nouvelle loi comme
celle-là, tous les pouvoirs nécessaires et dont elle a besoin
pour être capable de fonctionner efficacement. Mais, sur le plan de
l'exercice d'une certaine démocratie locale, cela nous paraît
préférable de revenir à la situation antérieure
à celle de 1978. On prendra cela seulement comme une expérience
qui a été faite et qui n'a pas été
nécessairement concluante.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
207.
M. Parizeau: On revient à la discussion que nous avons eue
ce matin.
Mme Bacon: Oui. On avait ajouté ce matin, je pense...
M. Parizeau: Non. On avait dit que, pour ce qui a trait au
coordonnateur...
Mme Bacon: Ce serait dans la réglementation.
M. Parizeau: Ce serait dans la
réglementation. Et je pense qu'à la fin de la
soirée, quand on arrivera à l'article 271.2, je pourrai
peut-être faire une proposition qui nous permettrait de clarifier la
question dans la loi. Pour l'objet que nous avions en tête ce matin, il
n'est pas urbi et orbi pour les coopératives agricoles qui n'ont jamais
demandé cela.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
208.
Mme Bacon: C'est plus réaliste, c'est vrai.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
209.
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
210.
Mme Bacon: Cela va avec 186. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
211.
Mme Bacon: Cela a été demandé par la
coopérative fédérée. C'est cela? (22 heures)
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: D'accord, adopté.
Coopérative de pêcheurs
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre II,
Coopérative de pêcheurs. Article 212.
M. Parizeau: Les 50 $ sont tirés simplement du texte
actuel de la loi.
Mme Bacon: C'est le même montant que dans la loi actuelle,
oui.
M. Parizeau: Je n'ai pas osé l'augmenter, cela aurait pu
passer pour un ticket modérateur.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adapté. Article
213.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'aimerais savoir ce qu'on entend par des "fonds non absorbés par
les dettes exigibles", s'il vous plaît!
M. Parizeau: J'imagine que ce sont les fonds non absorbés
par le service de la dette.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ou c'est le fonds de roulement
net ou le...
M. Parizeau: On me dit que le spécialiste de ce genre de
calculs vient de sortir pour quelques minutes, est-ce qu'on peut le
laisser...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va l'attendre, on va le
laisser en suspens.
Mme Bacon: On peut suspendre l'article 213.
M. Parizeau: On peut suspendre l'article 213, on y reviendra
dès qu'il sera rentré.
Le Président (M. Desbiens): L'article 213 est suspendu.
Article 214.
M. Parizeau: Les six mois qu'on prévoyait dans la loi
générale, ça n'a pas grand sens.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Alors, c'est une saison de pêche.
Mme Bacon: C'est assez difficile de faire marquer la saison
complète. D'ailleurs, cela a été discuté avec le
milieu, c'est évidemment...
M. Parizeau: Oui, oui, bien sûr.
Mme Bacon: Je n'en doute pas. D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
215.
Mme Bacon: Cela, c'est une question de responsabilité.
Adopté.
Coopérative de consommateurs
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Alors, chapitre
III. Coopérative de consommateurs, II y a un amendement à
l'article 216 qui est le suivant: Supprimer, dans la cinquième ligne du
premier alinéa, ce qui suit: "Club Coop". Remplacer, dans la
sixième ligne du premier alinéa, le mot "Coop" par le mot
"Co-op".
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, c'est
dans la fédération des magasins Coop cela?
M. Parizeau: Co-op, avec un trait d'union.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous parlez de la
sixième ligne, le papillon parlait de la cinquième ligne, c'est
pour cela que je
ne savais pas exactement. Le papillon que j'ai entre les mains...
Le Président (M. Desbiens): C'est un nouveau papillon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Parizeau: Cela satisferait, M. le Président, la demande
qui nous était faite par les clubs.
Mme Bacon: Cela revient à cela.
M. Parizeau: Ils demandaient, à toutes fins utiles, que le
Club Coop ne soit pas une dénomination sociale de la
fédération et je pense qu'ils ont parfaitement raison, alors on
enlève le Club Coop de la liste.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-que
l'article 216 tel qu'amendé est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 217 a
également un papillon.
Mme Bacon: On revient à "co-op" aussi?
M. Parizeau: C'est toujours la même chose, c'est une
question d'orthographe.
Le Président (M. Desbiens): Alors, dans la dernière
ligne, la Fédération des magasins Co-op. Alors, l'amendement
est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article tel
qu'amendé est adopté?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 218?
Mme Bacon: Cela revient à la même chose.
M. Parizeau: Toujours cela. Co-op.
Le Président (M. Desbiens): Alors, le papillon est le
même. Article 218, remplacer, dans la deuxième ligne du premier
alinéa, le mot "coop" en un seul mot par "co-op". L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 218 tel qu'amendé est
adopté?
Mme Bacon: À 219...
Le Président (M. Desbiens): 218. Est-ce que l'article 218
est adopté?
Mme Bacon: Oui, ça va.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 219, il y a
la même correction: "La Fédération des magasins Co-op".
Est-ce que l'amendement est adopté.
L'article 219, Mme la députée de Chomedey.
Mme Bacon: Je n'avais qu'une question au ministre. Est-ce qu'il
entend donner suite à la demande de la Fédération des
clubs... Vous allez lui donner sa charte.
M. Parizeau: Oui. Je pense qu'à partir du moment où
ils définissent le rôle de la fédération, ainsi que
ces gens l'ont présenté cet après-midi, et non pas dans le
cadre d'une demande de subvention. Quand j'avais donné un exemple, ce
matin, je ne les avais pas nommés, mais il est clair que, cet
après-midi, en prenant tout ça sur leur tête, ils se sont
désignés eux-mêmes. Alors, je puis être plus
explicite. Je ne voyais pas l'utilité, à l'occasion d'une
législation, de mettre en cause des demandes de subvention d'un
organisme, après tout, ce n'est pas ici que cela doit venir, mais dans
la mesure où effectivement il ne s'agit que d'une demande de charte et
qu'on cesse de lier ça à un certain niveau de subvention
demandée, je pense qu'il n'y a pas de raison particulière de le
leur refuser.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 219 est
adopté tel qu'amendé?
Mme Bacon: Adopté.
Coopérative d'habitation
Le Président (M. Desbiens): Chapitre IV,
Coopérative d'habitation, article 220.
Mme Bacon: Juste une question. Comment dispose-t-on des sommes en
acompte sur le coût des terrains? On dit ici: "... recevoir de ses
membres des sommes en acompte sur le coût de leur terrain..."
M. Parizeau: "... et de leur maison ou de leur logement..."
Mme Bacon: Oui. Est-ce que ça fait partie...
M. Parizeau: Je m'excuse, je ne saisis pas la question.
Mme Bacon: C'est peut-être la loi des consommateurs qui me
revient. Quand on fait des acomptes, à un moment donné, on ne
peut pas l'appliquer de la même façon ici à la
coopérative d'habitation.
M. Parizeau: Non. Ils reçoivent ces acomptes et c'est ce
qui leur permettra de faire le paiement sur l'acquisistion de l'édifice
en question.
Mme Bacon: D'accord. C'est parce que je revenais avec la loi des
consommateurs, on a quand même dans la loi l'obligation de garder les
sommes qui sont payées en acompte, par exemple, dans un compte
spécial. Mais, on ne peut pas l'appliquer ici au niveau de la
coopérative d'habitation, parce qu'on a besoin de ces sommes.
M. Parizeau: C'est ça. Les membres se groupent et disent:
On va faire l'acompte et la coopérative achète.
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 220 est
adopté. L'article 221.
M. Parizeau: II y a eu une certaine discussion autour de
l'article 221 avec les coopératives d'habitation. C'est
dérogatoire du principe qu'il y a un vote, un membre. Il y a eu beaucoup
de pressions pour que les deux conjoints puissent participer à la
gestion coopérative.
Mme Bacon: Mais il n'y a qu'un seul membre.
M. Parizeau: Non, il y a deux membres au plus par unité de
logement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le principe
général, c'est une unité de logement, un membre.
M. Parizeau: Ce serait un membre dans ce cas.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Mais là, il y a eu des pressions
considérables parfaitement compréhensibles d'ailleurs, de la part
des coopératives d'habitation. Il fallait indiquer que les deux
conjoints peuvent être membres. Remarquez que, par rapport aux nouvelles
dispositions du Code civil, on aura l'air, si vous me passez l'expression, un
peu fous de refuser.
Mme Bacon: Oui. Il ne faudrait pas que ce soit seulement le mari
qui vote.
M. Parizeau: Bien, c'est cela. Compte tenu des dispositions du
nouveau Code civil, ce serait baroque que ce soit seulement, ou le mari ou la
femme qui vote, mais que ce ne puisse pas être les deux.
Mme Bacon: Vous me rassurez. Cela va, adopté.
Coopérative ouvrière de
production
Le Président (M. Desbiens): L'article 221 est
adopté. Chapitre V, Coopérative ouvrière de production ou
coopérative de travail. À l'article 222, vous avez un papillon
qui se lit ainsi: Remplacer cet article par le suivant: "222. Une
coopérative ouvrière de production ou une coopérative de
travail est celle qui exploite une entreprise dont les travailleurs sont ses
membres." Est-ce que le nouvel article 222 est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si je comprends bien, dans
l'ancienne version, cela laissait sous-entendre que tous les travailleurs
étaient membres, alors que maintenant la qualité de travailleur
est nécessaire afin de devenir membre et on n'est pas obligé de
devenir membre.
M. Parizeau: Non. Ce n'est pas tellement une distinction de fond;
c'est simplement que la nouvelle version est plus française que la
première. "Une entreprise dont les membres", cela faisait dur un peu.
Une entreprise n'a pas de membres.
M. de Belleval: "Les membres d'une entreprise", cela ne se dit
pas?
M. Parizeau: Non, dans la première version, la version
originale qui est amendée, pour laquelle on propose un amendement, ce
n'était pas français: "Une coopérative ouvrière de
production ou une coopérative de travail est celle qui exploite une
entreprise dont les membres..." Une entreprise n'a pas de membres.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, cela, je le comprends,
mais...
M. Parizeau: Alors, on a reformulé cela et, au fond, ce
n'est pas un amendement, c'est un nouvel article qu'on a écrit qui est
simplement plus français. "Une coopérative ouvrière de
production ou une coopérative de travail est celle qui exploite une
entreprise dont les travailleurs sont ses membres."
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord, sauf que...
M. Parizeau: C'est mieux.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Disons qu'on peut penser qu'il
y a erreur ou lourdeur de rédaction dans le premier texte, il n'y a
aucun doute. Mais ce que le rédacteur semblait avoir à l'esprit,
c'est qu'indépendamment de l'usage du "dont" après le mot
"entreprise" on pouvait concevoir, en lisant cela rapidement, que tous les
travailleurs nécessaires à l'exploitation étaient les
membres, c'est-à-dire qu'il y avait parfaite conformité entre
être membre et être travailleur; donc, tout le monde qui travaille
est membre. Alors que, si je lis le nouvel article 222, on dit: "Une
coopérative... est celle qui exploite une entreprise dont les
travailleurs sont ses membres."
M. Parizeau: "Dont les travailleurs..."
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): "... sont ses membres." Il me
semblait qu'à la lecture cela ne voulait pas nécessairement dire
que tous les travailleurs étaient membres.
M. Parizeau: C'est cela. "Une entreprise dont les travailleurs",
c'est forcément tout le monde. Je pense que c'est la même chose
sur le fond, c'est simplement plus français.
Mme Bacon: Quand on lisait l'article 222, on avait l'impression
qu'il y avait deux coopératives. C'est pour éliminer cela qu'on a
fait un papillon, qu'on l'a changé?
M. Parizeau: Non, non. C'est simplement pour éviter
d'avoir à dire "une entreprise dont les membres sont les
travailleurs."
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Une entreprise dont les membres...
Mme Bacon: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-il concevable qu'un
travailleur ne soit pas membre?
M. Parizeau: Ne soit pas...?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): membre.
M. Parizeau: Non.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II n'y a pas
intérêt, évidemment, de toute façon, mais c'est
indiqué.
M. Parizeau: À part cela, ce ne serait pas conforme
à l'article 222.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 222 est adopté. L'article 223?
M. de Belleval: Pourquoi exclure ceux dont l'objet principal
consiste à acquérir des biens pour les revendre au public? (22 h
15)
Mme Bacon: Ce n'est pas une coopérative.
M. Parizeau: Non, c'est que d'abord on ne veut pas de
coopérative de commerçants; ce n'est pas une coopérative.
D'autre part, s'il s'agit d'opérations commerciales, au sens propre du
terme, c'est couvert par la loi générale. Une coopérative
agricole qui vend de la machinerie, je ne sais pas, des engrais ou de la
moulée.
M. de Belleval: Prenons, par exemple, les marchands Ro-Na qui
achètent des biens. C'est pour les revendre. C'est, ni plus ni moins,
une centrale d'achat; ce n'est pas seulement une centrale d'achat, mais c'est
cela, entre autres. Pourquoi ne veut-on pas permettre cela sous le
régime coopératif?
M. Parizeau: Ce qu'on essaie d'éviter justement... Rien
n'empêche les marchands Ro-Na de se regrouper dans quelque chose, dans
une association, mais, au sens de la Loi sur les coopératives ça
n'en sont pas. C'est d'avoir, sur ce plan-là, sur le plan commercial,
des coopératives de consommateurs; tout l'esprit de notre loi est fait
en fonction de consommateurs qui se regroupent. Il est clair, par exemple, que
les magasins Ro-Na, pour reprendre l'hypothèse qui était
soulevée par le député de Charlesbourg, ne sont pas
là-dedans pour avoir des ristournes. Ils exploitent à profit des
magasins. À tous égards, ça n'a rien à voir
vraiment avec l'esprit de la Loi sur les coopératives. Cet esprit de la
Loi sur les coopératives, c'est d'abord et avant tout des consommateurs.
On peut admettre que ce soient des travailleurs individuels ou des
pêcheurs individuels, des agriculteurs individuels ou des consommateurs
individuels, mais il n'y a rien dans cette loi qui se prête à une
association de commerçants, par exemple. Cela est tout à fait
exact, c'est tout à fait autre chose. De la même façon, la
mutualisation des compagnies d'assurance-vie, par exemple, sur le plan fiscal,
leur donnait tous les avantages d'une coopérative, mais ça n'a
jamais été des coopératives. La Sun Life est une mutuelle,
la Sun Life n'a jamais été une coopérative. Si elle s'est
mutualisée, c'était essentiellement parce que ça lui
permettait de ne pas payer d'impôt sur les profits. L'Industrielle est
une mutuelle, mais ce n'est pas une coopérative.
M. de Belleval: Prenons la Fédération des magasins
Coop ou des Cooprix, leur objet principal, au fond, c'est d'acheter des biens
pour les revendre; les revendre, bien sûr, à leurs propres
membres, mais aussi les vendre au public.
M. Parizeau: D'abord, c'est un regroupement de consommateurs.
M. de Belleval: Et on pourrait dire qu'il se peut fort bien
d'ailleurs que, dans des Cooprix, la majorité du chiffre d'affaires
puisse être faite auprès de non-membres, strictement parlant.
M. Parizeau: Non, il faut bien s'entendre. On exige, pour que les
dispositions de cette loi s'appliquent, qu'une proportion minimale du chiffre
d'affaires d'une coopérative soit faite avec ses membres. C'est ce dont
on discutait dans les articles qu'on a vus précédemment. Ces
coopératives peuvent se regrouper en fédérations, ces
fédérations peuvent essayer d'acheter au plus bas prix possible
en profitant de leur pouvoir d'achat, mais, d'abord, ça part des
membres. Et il faut que la partie des affaires faites par une
coopérative avec ses membres atteigne, encore une fois, et maintienne un
minimum, dans ses transactions totales, fixé par règlement. Si ce
minimum n'est pas observé, on a le pouvoir de dissoudre la
coopérative en disant: Vous êtes une fausse coopérative. Il
ne faut pas oublier que la Loi sur les coopératives présente des
avantages considérables, quand ce ne serait que dans le domaine fiscal,
par exemple. Ce n'est pas donné à n'importe quel groupe
d'entreprises qui décide de fonder une sorte de fausse
coopérative pour profiter de ces avantages-là. La loi a des
avantages, mais elle a des exigences, et une de ces exigences de base, c'est
que ce soient des particuliers qui se regroupent soit comme consommateurs, soit
comme producteurs agricoles, soit comme pêcheurs, soit comme acheteurs
d'habitation. De là, cela monte, cela ne descend pas, cela monte. Ces
personnes constituent des coopératives, ces coopératives
constituent des fédérations, ces fédérations
peuvent avoir des filiales de services, que cela soit dans le cas des
coopératives d'épargne et de crédit, de fiducies, dans
l'assurance, ce qu'on voudra. Mais cela part d'abord de la base et des membres.
C'est tout l'esprit de la loi. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas un
avantage considérable pour des marchands de se regrouper, profiter de
leur pouvoir d'achat. Bien sûr, plusieurs l'ont fait, mais c'est une
autre chose, ce ne sont pas des coopératives au sens de la loi. Cela ne
peut pas l'être parce que c'est vraiment un animal tout à fait
différent, ce n'est pas une différence de degré, c'est une
différence de nature.
Le Président (M. Desbiens): Cela va? L'article 223
est-il-adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 224, il y a
un papillon. Remplacer, dans la deuxième ligne du paragraphe 2 du
premier alinéa, le mot "adhésion" par le mot "admission", "une
demande d'admission".
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 224 tel qu'amendé est adopté?
Mme Bacon: Cela, c'est le pouvoir de règlement de la
coopérative. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
À l'article 225, il y a également un papillon. Il s'agit
de remplacer l'article au complet. Remplacer l'article 225 par le suivant: "Une
coopérative peut acquérir et détenir des actions d'une
corporation si cette corporation exerce une entreprise similaire ou connexe
à celle exercée par la coopérative. Elle peut
également, en conformité avec son statut de coopérative
ouvrière de production ou de coopérative de travail,
acquérir et détenir des actions d'une corporation si
l'acquisition de ces actions permet à ses membres de travailler dans
l'entreprise dont la corporation est propriétaire."
Est-ce que le nouvel article 225 est adopté?
M. Parizeau: Je rappellerai à ce sujet, M. le
Président, que nous sommes en plein droit nouveau avec les
coopératives de production. Je veux simplement saluer
l'événement, il n'y avait rien dans nos lois sur ces choses
jusqu'à maintenant. C'est une sorte de nouveau statut qu'on
établit. Comme les coopératives de travailleurs commencent
seulement dans notre milieu, il faut aussi leur donner, à l'égard
justement des rapports qu'elles peuvent entretenir avec ces coopérations
par action, des pouvoirs qui sont nouveaux et qui leur sont
spécifiques.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
225 est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
226.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dans le cas où le membre
travaille pour une société dont sa coopérative est
actionnaire,
cela pose un problème de mesure indirecte assez spécial.
Est-ce que tous les travailleurs de la société de la filiale, si
on veut, sont nécessairement membres...
M. Parizeau: Oui, oui, si c'est une filiale, bien sûr.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): d'une filiale à part
entière?
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: On dit aussi à l'article: "Ou selon toute autre
mesure déterminée par règlement". Jusqu'où peuvent
aller les règlements sur cela?
M. Parizeau: C'est un peu difficile de trancher.
Mme Bacon: De prévoir.
M. Parizeau: S'il s'agit d'une production uniforme d'un seul
produit d'opération simple, ils peuvent bien se partager cela en
fonction du nombre d'unités produites. Il n'y aurait pas
d'inconvénient particulier à cela. Ils peuvent le faire en
fonction des heures de travail, ou bien du revenu gagné, ou bien des
unités de production. On pourrait imaginer qu'ils aient des primes au
rendement par atelier. Il faut leur laisser la latitude de déterminer
cela eux-mêmes. Je reconnais ici qu'on fait du trapèze sans filet.
On n'a jamais eu de législation analogue.
Mme Bacon: Cela m'inquiète toujours quand on dit
"déterminé par règlement".
M. Parizeau: Non, mais c'est leur règlement.
Mme Bacon: Oui. Mais cela ne fait rien, c'est...
M. Parizeau: Mais là, il faut comprendre que comme on n'a
aucune espèce de modèle antérieur dans notre
législation qui puisse nous éclairer, il faut innover
là-dessus.
Mme Bacon: II faut innover.
M. Parizeau: Comme je le disais, il faut faire un peu de
trapèze sans filet. On n'a pas de point... On sait qu'il faut le faire,
en ce sens qu'il y en a de plus en plus. Le cadre juridique dans lequel ils
opéraient jusqu'à maintenant est tout à fait insuffisant.
Mais de là, dans un article de loi, à dire: Voici comment vous
devez vous partager la ristourne, avant même qu'on ait suffisamment
d'expérience, ce qui paraissait le plus sage, c'est de dire: On vous
donne des exemples dans la loi de ce que cela pourrait être et si vous en
trouvez de meilleurs, bien allez-y, passez un règlement à cet
égard.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas inconcevable que
la coopérative ait elle-même une entreprise qui a un paquet de
membres et que la coopérative soit également propriétaire
d'actions d'une corporation qui a une entreprise connexe ou similaire et qui a
des gens qui deviennent membres de la coopérative, mais qui ne
travaillent que dans la "filiale", non...
M. Parizeau: À moins que ce soit une filiale à
part... à 100%, donc, c'est une fusion, à toutes fins utiles. En
pratique, c'est la même entreprise. Mais s'ils avaient, par exemple,
seulement 10% des actions dans une compagnie pour s'assurer des
approvisionnements à meilleur marché, bien non, là il est
clair que l'entreprise dont les travailleurs détiennent 10% des actions
ne vont pas participer dans les ristournes.
M. de Belleval: Juste une question. Est-ce que je comprends bien?
N'est-il pas nécessaire que tous les travailleurs de l'entreprise en
question soient membres de la coopérative?
M. Parizeau: Oui. M. de Belleval: Oui.
M. Parizeau: Cela, on l'a vu à l'article 222: Une
coopérative ouvrière de production ou une coopérative de
travail est celle qui exploite une entreprise dont les travailleurs sont ses
membres.
M. de Belleval: Cela veut dire tous les travailleurs.
M. Parizeau: Oui.
M. de Belleval: J'essaie de relier cela à l'article 225:
"Si l'entreprise exercée par cette corporation est similaire ou connexe
à celle exercée par la corporation;" à ce moment, les
travailleurs de cette corporation deviennent membres de la
coopérative?
M. Parizeau: Pas nécessairement. Ici, ce que cela indique,
c'est qu'elle a le pouvoir d'acheter les actions. Imaginons - je reprends mon
exemple de tout à l'heure -qu'une coopérative décide de
prendre 10% des actions d'une compagnie qui lui fournit des produits aux seules
fins d'avoir un bon contrat d'approvisionnement pas cher pour quatre ans...
M. de Belleval: C'est cela.
M. Parizeau: Bien là, les membres de
l'entreprise fournisseur ne sont pas membres de la
coopérative.
M. de Belleval: À partir de quel moment vont-ils devenir
membres si elle acquiert 100% des actions?
M. Parizeau: En pratique, elle l'absorbe. Pas
nécessairement juridiquement mais si elle devient une filiale
entièrement possédée, bien oui.
M. de Belleval: À 100%.
M. Parizeau: À 100%.
M. de Belleval: Si c'est à 90%, non.
M. Parizeau: Non.
M. de Belleval: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 226 est-il
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Dispositions applicables aux
fédérations
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Titre III, Dispositions applicables aux fédérations.
Chapitre 1: Dispositions générales. Article 227.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 227 est
adopté. Article 228.
M. Parizeau: À l'article 228, vous voyez avec quelle
prudence on s'entoure d'avis.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si vous le jugez opportun.
M. Parizeau: Non, non.
M. de Belleval: L'avis est obligatoire mais ensuite, c'est
opportun.
M. Parizeau: C'est plus opportun de constituer la
fédération. L'avis doit être demandé.
Mme Bacon: C'est une obligation que se fait le ministre, de
prendre l'avis du conseil. C'est parce qu'on dit "s'il le juge opportun." (22 h
30)
M. Parizeau: Le juger opportun s'applique à la
constitution, pas à l'avis.
Mme Bacon: Vous n'êtes pas obligé de le suivre,
l'avis?
M. Parizeau: Non, non. Il faut le demander.
Mme Bacon: II faut le demander. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
229?
Mme Bacon: C'est comme moi avec mon boss. Oui, c'est bien
évident, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
230?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
231?
Mme Bacon: Cela va aussi. D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 231 est
adopté?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 232, il y a
un papillon. Il s'agit de remplacer dans la première ligne du paragraphe
2 le mot "adhésion" par le mot "admission". Alors, "faire une demande
d'admission". Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 232, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Bacon: Oui, on fait la concordance aussi avec l'article
228.
M. Parizeau: Oui. Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre II,
Pouvoirs. À l'article 233, il y a un papillon également qui se
lit ainsi: Supprimer dans les première et deuxième lignes du
paragraphe 2 ce qui suit: "de vérification". Alors, il y aurait la
virgule aussi à supprimer. C'est cela. Supprimer la virgule et supprimer
"de vérification".
M. Parizeau: Alors, essentiellement, l'amendement s'explique de
la façon suivante. Je disais tout à l'heure qu'il y a un certain
nombre de fédérations qui se sont dotées dans le
passé de services de vérification dont on doit reconnaître
la compétence. Mais maintenant qu'on demande à des
vérificateurs, C.A., C.G.A. ou R.I.A. d'assurer la vérification
des coopératives, cela ne semble plus opportun de permettre à des
fédérations
nouvelles ou à des fédérations qui existent, mais
qui n'auraient pas encore de services de vérification de s'en monter. Il
est probablement préférable, à cet égard-là,
de faire en sorte que les dispositions de vérification qu'on a mises
dans le projet de loi suffisent et servent dans l'esprit de ce que j'ai
indiqué tout à l'heure.
Le Président (M. Desbiens): Adopté? Mme Bacon:
Non, juste un instant.
M. Parizeau: En somme, droit acquis pour les
fédérations qui en ont qui sont considérés comme
satisfaisants.
Mme Bacon: Quand on dit: "À cette fin, elle peut
notamment", est-ce un pouvoir facultatif ou si c'est vraiment une
obligation?
M. Parizeau: Non, non, elle peut. Mme Bacon: Elle
peut.
M. Parizeau: Mais là, dans le papillon on dit que, pour la
vérification, elle ne peut pas ou elle ne peut plus. C'est l'article
233, deuxièmement: "établir des services d'éducation",
elle peut en faire, "de propagande", elle peut en faire, "de
vérification", on dit non, on enlève cela "et d'assistance
technique", sûrement.
Mme Bacon: Oui, on le laisse.
Le Président (M- Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 233, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Bacon: Qu'est-ce qu'il arrive avec l'article 292, quand on
parle de vérification? On l'enlève ici. Est-ce que cela ne vient
pas en contradiction un peu avec l'article 292. Non?
M. Parizeau: Je vous demanderai trente secondes, M. le
Président, pour m'y retrouver. Je ne comprends pas le sens... Dans la
loi actuelle, les comptables agréés n'ont pas, on l'a vu,
l'exclusivité des services de vérification. On ne la donne pas
plus par la loi actuelle puisqu'on dit que ça peut être des
C.G.A., des R.I.A. ou même personne, si les membres dans leur
totalité décident de s'en passer. Il faut répéter
dans l'article 292 le fait que les C.A. n'ont pas l'exclusivité de la
vérification.
Mme Bacon: C'est pour ça qu'on y inclut les articles de la
loi. M. Parizeau: C'est ça.
Mme Bacon: Ah bon, ça ne va pas en contresens.
M. Parizeau: Non, c'est de la concordance.
Mme Bacon: C'est de la concordance. D'accord.
M. Parizeau: C'est de la concordance compliquée, mais
c'est de la concordance.
Mme Bacon: Oui, un peu. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 233 est
adopté tel qu'amendé. À l'article 234, il y a un papillon.
Il s'agit de remplacer l'article 234 par le suivant: "La
fédération qui a établi un service de vérification
en vertu du paragraphe b de l'article 128 de la Loi sur les associations
coopératives peut continuer d'offrir ce service, mais doit être
titulaire du certificat délivré annuellement à cet effet
par le ministre."
M. Parizeau: Si, à un moment donné, on se rend
compte qu'un service d'inspection ou de vérification autrefois excellent
s'effondre, on ne donne pas de nouveau permis.
Mme Bacon: Est-ce que ces pouvoirs à l'article 234
s'appliqueraient aux coopératives régionales d'habitation et aux
clubs d'alimentation?
M. Parizeau: Oui, s'ils ont déjà une
fédération. Dans la mesure où ils n'ont pas de
fédération actuellement, non, ce sera le régime
général de vérification par des C.A., R.I.A. ou C.G.A.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
234 est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre III,
assemblée générale. Article 235?
Mme Bacon: La différence, c'est que ce ne sont plus les
délégués des associations, mais les représentants
des coopératives. D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 235 est
adopté. Article 236?
M. Parizeau: Cela, c'est l'ancien article, ça va de
soi.
Mme Bacon: Cela va de soi. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 236 est
adopté. Chapitre IV, Conseil d'administration. Article 237.
Mme Bacon: Cela va, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
238.
M. Parizeau: C'est la règle des quinze qu'on a
déjà vue dans le cas des coopératives.
Mme Bacon: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 239
est remplacé.
Mme Bacon: II y a un papillon.
Le Président (M. Desbiens): II y a un papillon. Remplacer
cet article par le suivant: "Les administrateurs d'une fédération
doivent être choisis parmi les administrateurs de ses membres et le
représentant d'une caisse ou d'une fédération de caisses
régies par la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit.
Si la caisse ou la fédération de caisses constitue un groupe
conformément à l'article 83 alinéa 1, la
fédération peut cependant prévoir par règlement
qu'une minorité d'entre eux peut être choisie parmi les membres ou
les dirigeants de ses membres." Le nouvel article 239 est-il adopté?
M. de Belleval: "... par les membres ou les dirigeants de ses
membres." Les dirigeants sont différents des administrateurs?
M. Parizeau: Cela comprend les administrateurs et les
gérants.
M. de Belleval: Alors, la notion de dirigeant est plus large que
la notion d'administrateur.
M. Parizeau: Oui.
M. de Belleval: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
240?
Mme Bacon: Adopté.
Dispositions applicables aux
confédérations
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le titre IV.
Dispositions applicables aux confédérations. Article 241?
M. Parizeau: Là encore, c'est du droit nouveau.
Mme Bacon: Oui. Là, on donne encore des pouvoirs au
ministre, n'est-ce pas?
M. Parizeau: Oui, mais il faut dire que c'est toujours le
même. Il prend l'avis du Conseil de la coopération du
Québec et ensuite, s'il le juge opportun, c'est la phrase bateau
à chacun des niveaux de la loi, titre par titre.
Mme Bacon: Comment a-t-on fait pour les caisses du Mouvement
Desjardins, par exemple?
M. Parizeau: Pour établir la
confédération?
Mme Bacon: Oui. Est-ce que c'était prévu dans la
loi à ce moment-là?
M. Parizeau: Oui, c'est une loi spéciale.
M. de Belleval: Pourquoi trois fédérations et pas
deux?
Mme Bacon: C'est un avis du Conseil de la coopération?
M. Parizeau: Cela pourrait être deux. Il en faut plus
qu'une, ça, c'est clair, mais enfin...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si on va à deux, il n'y
en a jamais deux sans trois! C'est un minimum.
Mme Bacon: II doit y avoir des précédents quand
même.
M. Parizeau: Je viens d'avoir une explication brève. Je ne
sais pas si c'est une justification, mais c'est une explication.
Traditionnellement, pour une démarche qui doit déboucher sur la
constitution d'un nouvel organisme, on demande trois requérants. C'est
ça et c'est vrai, à toutes fins utiles, que ce soit n'importe
quoi, une compagnie, une société sans but lucratif, enfin ce
qu'on voudra, qu'il faut au moins trois requérants.
M. de Belleval: C'est l'étemel triangle, quoi!
M. Parizeau: C'est l'éternel triangle!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Autrefois!
M. Parizeau: II est vrai que cela a été
changé avec la nouvelle Loi sur les compagnies. Mais, enfin, j'admets
que ça commence à être un peu tiré par les cheveux
comme explication.
Mme Bacon: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. de Belleval: Non, c'est qu'il pourrait y avoir des cas
où il y a deux fédérations, on va être obligé
de passer par une loi spéciale et ça va faire drôle.
M. Parizeau: Est-ce qu'il y aurait un inconvénient
à amender cela pour deux? Parce que c'est vrai, si deux
fédérations veulent former une confédération...
M. de Belleval: On n'a qu'à ne rien mettre du tout,
à biffer le deuxième alinéa.
M. Parizeau: Non, il en faudrait au moins plus qu'une.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, remplacer le mot "trois"
par le mot "deux".
M. Parizeau: II ne faudrait pas transformer une
fédération en confédération, là.
M. de Belleval: Non, mais il me semble que ça va de soi,
non?
Mme Bacon: II faudrait peut-être que ce soit quand
même dans la loi.
M. de Belleval: C'est indiqué "constituer une
confédération de fédérations".
M. Parizeau: "... de fédérations" au pluriel.
M. de Belleval: Alors, à ce moment, vous n'êtes pas
obligé de mettre quoi que ce soit.
M. Parizeau: On pourrait biffer le deuxième
alinéa.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement suivant est
proposé: Biffer le deuxième alinéa de l'article 241. Cet
amendement est-il adopté?
M. Parizeau: L'amendement consisterait à biffer le
deuxième paragraphe de l'article 241.
Mme Bacon: Je reviens là-dessus. Si on en a toujours
exigé trois, qu'est-ce qui arrive si on se limite à deux, par
rapport aux précédents?
M. Parizeau: Pardon?
Mme Bacon: Si on se limite à deux, alors que ça a
toujours été trois...
M. Parizeau: Non, encore une fois, l'explication que je donnais,
c'est que ça n'en prenait pas trois pour faire une
confédération; quand on a eu une confédération
à former, on l'a fait par loi spéciale. De toute façon, on
est en droit nouveau. Là, ce qu'on dit, c'est: On enlèverait 3 et
on ne dirait rien. (22 h 45)
Mme Bacon: Cela pourrait être 4 ou 5.
M. Parizeau: C'est cela. Tout ce qui reste, c'est simplement
ceci: "Le ministre peut, après avoir pris l'avis du Conseil de la
coopération du Québec et s'il le juge opportun, constituer une
confédération de fédérations."
Mme Bacon: D'accord. M. Parizeau: II avisera.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est adopté
et l'article 241 est adopté, tel qu'amendé.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
242.
M. de Belleval: Est-ce que cela veut dire qu'une
fédération ne peut pas être membre de plus d'une
confédération ou si cela veut dire qu'à partir du moment
où une confédération est faite, elle est exclusive, elle a
un monopole dans son secteur?
M. Parizeau: C'est cela. Il ne peut y avoir, pour une
catégorie de coopérative, qu'une seule
confédération.
M. de Belleval: Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir des
confédérations concurrentes?
M. Parizeau: Pardon?
M. de Belleval: Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir des
confédérations concurrentes ou complémentaires?
M. Parizeau: Parce que ce ne seraient probablement pas des
confédérations.
M. de Belleval: Bien. Prenons les caisses populaires qui ont une
confédération. À un moment donné, on sait qu'il y
avait une fédération dissidente.
M. Parizeau: Exactement.
M. de Belleval: À ce moment-là, il aurait pu y
avoir plusieurs fédérations dissidentes qui auraient pu vouloir
se regrouper en confédération, de la même façon
qu'une confédération. Il y avait, à ce moment-là,
une confédération ailleurs pour le reste du Québec. Il
aurait pu y avoir deux confédérations au Québec.
Après tout, s'il peut y avoir des fédérations dissidentes,
il peut y avoir aussi des confédérations dissidentes.
M. Parizeau: Vous voulez vraiment ouvrir cela.
M. de Belleval: Je ne sais pas. Je ne...
M. Parizeau: La confédération, normalement, sert de
chapeau pour autant qu'il est possible. Il faut quand même garder le
droit à la dissidence, mais est-ce qu'on veut, de cette façon,
des parapluies concurrents?
M. de Belleval: On admet qu'il y a des supporters de parapluies
concurrents.
M. Parizeau: Oui, mais à quelles fins? Je veux dire,
pourquoi on veut deux confédérations dans le champ? Cela doit
servir à quelles fonctions? Je comprends à quoi peut servir une
confédération, mais deux confédérations.
M. de Belleval: Dans le cas des caisses populaires, cela aurait
pu très bien se produire. Il aurait pu y avoir deux
confédérations de caisses populaires au Québec.
Mme Bacon: ... ne fait que la concurrence, à ce
moment-là.
M. de Belleval: II y a des aspects dans tout le projet de loi qui
sont, d'une certaine façon, je dirais peut-être excessif de dire
paternalistes, mais on est dans un droit mitoyen entre la pleine liberté
d'association qu'on retrouve dans le cas des compagnies, par exemple, et, dans
le cas des coopératives, il y a toujours des jugements
d'opportunité qui sont posés, des avis obligatoires qui sont
demandés, etc. Je l'admets dans le contexte d'une évolution du
système. Je voulais simplement faire remarquer que c'était
restrictif et je ne voyais pas pourquoi c'était inutilement restrictif,
de la même façon que, tantôt, on parlait de trois
fédérations. En tout cas, je n'en fais pas une objection plus
importante.
M. Parizeau: Mais, M. le Président, je me rends compte
qu'il faut revenir sur une chose qu'on a faite à l'article 241, tout
à l'heure. On vient de me signaler les conséquences juridiques
considérables quand nous avons biffé le deuxième
paragraphe de l'article 241. On disait: "Au moins 3 fédérations
sont requises pour constituer une confédération". On a
décidé de le biffer. Sauf qu'à l'article 243 que nous
n'avons pas encore examiné, on indique que les titres I et III
s'appliquent aux confédérations et il y a, dans les titres I et
III, des pouvoirs qu'on donne à la confédération.
Là, il est explicitement indiqué qu'il faut... Dans ces
conditions-là, il nous faudrait revenir à douze fondateurs en
vertu de l'article 7, parce que c'est tout ce qu'il nous resterait pour
constituer une confédération après avoir
éliminé ce paragraphe. Là on entre dans des... Un instant!
Comme les titres I et III s'appliquent aux confédérations et
qu'on n'a que trois articles sur les confédérations au titre IV
et qu'on n'indique pas qu'il faille trois requérants, on est
obligé de demander douze fondateurs. C'est ce qui s'applique. Non, on ne
sortira pas de ça.
M. de Belleval: Et avec trois, le problème ne se pose
pas?
Mme Bacon: Trois par deux.
M. Parizeau: II faut mettre au moins deux pour qu'il y ait des
requérants. Là, on n'aura pas de requérant si on
enlève ce paragraphe-là.
M. de Belleval: II faut mettre au moins deux?
M. Parizeau: Oui, au moins deux.
Mme Bacon: Au moins deux fédérations sont requises
pour constituer une confédération.
M. de Belleval: De toute façon, ça doit être
au moins deux parce qu'une confédération de
fédérations, c'est au moins deux.
M. Parizeau: II faut l'indiquer explicitement.
Mme Bacon: On avait compris ça.
M. de Belleval: Mais par définition, ça prend au
moins deux requérants, compte tenu du premier paragraphe de 241.
Mme Bacon: C'est au pluriel.
M. de Belleval: C'est impossible qu'il y
ait un seul requérant. Voilà la beauté de la langue
française, la précision.
M. Parizeau: Mais si on ne met pas au moins deux, ce sera le
"douze" de l'article 7 qui s'appliquera. On ne pourra plus en organiser
à moins qu'ils ne soient douze fédérations.
Mme Bacon: II ne faudrait quand même pas
exagérer.
Une voix: Allons-y pour douze.
M. de Belleval: D'accord.
Mme Bacon: On va vous en donner deux.
M. Parizeau: Je suggérerais qu'on revienne à 241 et
qu'on mette qu'au moins deux fédérations sont requises pour
constituer une confédération.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: Là, on rend l'esprit de ce qu'on voulait
faire et on ne se rabat pas sur l'article 7 qui exige douze
requérants.
Le Président (M. Desbiens): Nous rouvrons l'article 241 et
nous annulons l'amendement qui a été adopté il y a
quelques minutes pour faire un nouvel amendement qui fera en sorte qu'au
paragraphe 2 de l'article 241 on lira "au moins deux - au lieu de trois -
fédérations sont requises pour constituer une
confédération." Est-ce que cet amendement est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Parizeau: M. le Président, nous revenons à
l'article 242.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 241 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle maintenant l'article 242.
M. Parizeau: Sur l'article 242, je reviens à ce que disait
le député de Charlesbourg. Il me semble que même si on
reconnaît un droit à la dissidence, la confédération
est destinée à chapeauter un mouvement coopératif.
Introduire le principe de la concurrence entre les
confédérations, d'abord cela ne s'est jamais fait, cela n'est pas
demandé par le milieu et là, vraiment, je ne sais pas pourquoi on
ferait ça. Ce n'est pas un principe de droit nouveau, c'est une
structure complètement nouvelle. Quant à la possibilité de
faire apparaître des confédérations concurrentes, je ne
suis pas certain que l'on n'en donne pas plus que le client n'en demande et que
l'on n'ouvre pas des avenues inexplorées en conséquence.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 242 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 243.
M. Parizeau: C'est là où on a failli se faire
prendre.
Mme Bacon: C'est ça. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Une seconde.
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Simplement un éclaircissement au point de vue de la
rédaction. Si on a un article 243 qui réfère aux titres I
et III, dont l'article 7 évidemment qui parle d'au moins douze et qu'on
a à l'article 241 au moins deux, douze, c'est au moins deux. D'accord?
Douze fédérations, c'est au moins deux. J'essaie de voir au point
de vue interprétation, ce qui prime, l'article 243 ou le deuxième
paragraphe de l'article 241?
M. de Belleval: II semblait que l'objection que vous aviez
à ne rien mettre du tout doit valoir aussi par au moins trois.
Mme Bacon: Au moins deux. M. de Belleval: Au moins
deux.
M. Parizeau: Une disposition particulière prend
préséance de toute façon sur la disposition
générale du début. Donc, c'est clairement au moins deux,
mais si on enlève au moins deux, c'est la disposition
générale qui s'applique.
M. de Belleval: C'est ça.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sans référence
à la disposition générale à laquelle on se trouve
à porter atteinte si on veut être dans la disposition
particulière.
M. Parizeau: C'est ça.
M. de Belleval: Cela dit, il me semble que ce serait plus
français si on disait que nonobstant l'article 7, deux
fédérations suffisent pour constituer une
confédération. À la place de l'amendement qu'on vient
de
faire.
M. Parizeau: Non, mais il y a toute une série de
dispositions qu'on a apportées dans des titres précédents.
Ce serait nonobstant aussi dans chaque cas.
M. Johnson: Cela prendrait une loi 62 avec cela. Cela prendrait
une autre loi "nonobstant".
M. Parizeau: II y a peut-être quatorze ou quinze endroits
où il faudrait, par concordance, revenir sur le nonobstant. Dans la
mesure où il est clair qu'une disposition particulière comme
celle-là prend toujours effet nonobstant la disposition
générale, je ne vois pas de...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 243 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Réglementation
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Titre V,
Réglementation. Article 244. Est-ce qu'il est adopté?
Mme Bacon: II y a le huitième alinéa. J'avais mis
quelque chose là.
M. Parizeau: Ici on a regroupé toute une série de
pouvoirs réglementaires du gouvernement dans un seul article.
Mme Bacon: On y indique encore le rapport du vérificateur.
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: Huitièmement.
M. Parizeau: C'est cela. Là, il est entendu que on a eu
l'occasion aujourd'hui...
Mme Bacon: Oui, de l'établir.
M. Parizeau: ... d'y revenir - pour la Coopérative
fédérée et une coopérative d'habitation de six
membres, on ne peut pas demander la même chose au
vérificateur.
Mme Bacon: Est-ce que le gouvernement a l'intention de consulter
- je ne sais pas s'il l'a déjà fait - les intervenants du secteur
coopératif pour établir la réglementation?
M. Parizeau: Oui. On prévoit un peu plus loin la
prépublication de tout cela. Je dois dire que, d'une façon
générale, aussi bien la loi que les règlements n'ont de
sens que dans la mesure où le milieu a participé à leur
préparation. Autrement...
Mme Bacon: Même le secteur non structuré.
M. Parizeau: Oui, de la même façon. D'ailleurs, on
le constate bien aujourd'hui. Prenons le cas des clubs Coop. Il y a eu un
échange de correspondance formidable entre le ministère, mon
cabinet, eux, etc. jusqu'à aujourd'hui. Non, c'est évident qu'on
ne peut pas procéder dans ce domaine-là sans, quand même,
un maximum de consultation. Ils sont trop nombreux. C'est trop varié. La
possibilité de se tromper est trop grande si on ne fait pas cela.
Mme Bacon: Ah oui!
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 244 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
245.
Mme Bacon: C'est la publication préalable.
M. Parizeau: C'est cela.
Mme Bacon: D'accord. Adopté.
Infractions et peines
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 246.
Vous avez un papillon. Titre VI, Infractions et peines. Article 246.
L'amendement est le suivant: Insérer le paragraphe suivant - donc un 5
-"contrevient aux dispositions du deuxième alinéa des articles 16
et 20, des articles 25, 33, 48, 124, 125, 127, 129, 131, 132, 133, 135, 137,
138, 140, 141, 146, 149, 216, 221, 223 et 244".
M. Parizeau: Le but de cet amendement, M. le Président,
est de déterminer précisément ce qui sera
considéré comme infraction et donc sujet à une poursuite
pénale, étant donné qu'on fait disparaître la
disposition de la loi actuelle qui prévoyait que toute contravention
à la loi était une infraction. L'ancien texte prévoyait
cela: Toute infraction à la loi, où que ce soit et quelle que
soit la disposition dont il s'agisse, est une infraction. Alors, on supprime
cela et on définit l'infraction de façon plus spécifique,
en se référant à des articles précis de la loi.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
(23 heures)
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 246 est adopté tel qu'amendé?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
247.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
248.
Mme Bacon: Les montants d'amende sont augmentés par
rapport à la loi actuelle?
M. Parizeau: Dans la loi actuelle, c'est d'au moins 50 $ et d'au
plus 1 000 $, mais cela date de 1970. D'une part, on veut tenir compte de
l'inflation et, d'autre part, on veut faire en sorte que les amendes soient un
peu plus musclées, même en dollars constants.
Mme Bacon: Adopté.
Continuations
Le Président (M. Desbiens): L'article 248 est
adopté. Titre VII, Continuations. Chapitre I, Continuation d'un syndicat
coopératif en coopérative, l'article 249; est-ce qu'il est
adopté?
M. Parizeau: Là, M. le Président, nous entrons dans
les dispositions qui régissent le syndicat coopératif; c'est
autre chose, comme institution.
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 250.
Est-ce qu'il est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
251.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
252.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
253.
Mme Bacon: Je vois qu'on prévoit encore l'avis du Conseil
de la coopération du Québec.
M. Parizeau: Toujours.
Mme Bacon: Toujours.
M. Parizeau: Cela, c'est la cohérence de la loi.
Mme Bacon: Oui, d'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
254.
M. Parizeau: Si le syndicat coopératif demandait
d'être continué en coopérative agricole, à l'article
254, c'est la procédure qui avait été prévue
avant.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
255.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
256.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre II,
Continuation d'une coopérative ou d'un syndicat coopératif en
compagnie, article 257.
Mme Bacon: Pour cela, il n'existe rien dans le texte actuel?
M. Parizeau: C'est justement. Dans l'hypothèse où
une coopérative veut se transformer en compagnie, on en a vu des cas,
à l'heure actuelle, là encore, c'est du trapèze sans
filet. Il faut adopter des lois spéciales.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a des critères bien
spécifiques pour déterminer si les activités des
coopératives ont atteint le seuil qui leur permet de se donner le statut
juridique approprié, passer de statut de compagnie à
coopérative ou l'inverse, par exemple? Il n'y a rien qui...
M. Parizeau: C'est vraiment du cas par cas, il n'y a pas deux cas
identiques. Prenons le cas le plus clair, la transformation des caisses
d'entraide en sociétés d'entraide, s'il y a une chose qui,
j'espère, ne se reproduira pas, c'est bien une chose comme ça,
pour les raisons qu'on connaît.
Mme Bacon: On va rester au cas par cas.
M. Parizeau: On en reste au cas par cas.
Mme Bacon: D'accord, l'article 257 est adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Ar'cle 258.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
259.
Mme Bacon: C'est de la concordance, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Chapitre III,
Continuation d'une compagnie en coopérative. Article 260.
M. Parizeau: Cela ne fait pas double emploi, M. le
Président, avec les dispositions qu'on a déjà vues. On
prévoyait une fusion coopérative-compagnie. Là, c'est une
continuation.
Mme Bacon: C'est ça, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
261.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 262, il y a un papillon. L'amendement est le suivant: Remplacer le
paragraphe 4° de cet article par le suivant: "4° la somme d'argent ou
toute autre forme de paiement que les titulaires des actions doivent recevoir
en plus ou à la place des parts de la coopérative issue de la
continuation, si les actions ne sont pas toutes converties en parts sociales ou
privilégiées de la coopérative issue de la
continuation;"
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Bacon: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 262 tel qu'amendé est adopté?
M. de Belleval: M. le Président, dans le cas de l'article
7, on disait douze membres tantôt. Est-ce que c'est la même chose
aussi, il faut qu'ils soient au moins douze à demander la
continuation?
M. Parizeau: Non, ce sont les administrateurs qui
préparent la requête.
M. de Belleval: Alors, ils n'ont pas besoin d'être
douze.
M. Parizeau: Non, c'est le conseil d'administration. Il ne s'agit
pas de la constitution d'une coopérative, mais de la continuation. Il
faut que le conseil d'administration prépare une requête disant:
On veut continuer en coopérative.
Le Président (M. Desbiens): Cela va? Mme Bacon:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 262 est
adopté tel qu'amendé. L'article 263 est-il adopté?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
264.
M. Parizeau: Là, ils sont plus de douze. "Le
règlement doit être ratifié par tous les
actionnaires..."
M. de Belleval: "... tous les actionnaires présents ou
représentés..." Cela veut dire qu'il peut y avoir un seul
dissident pour empêcher la continuation.
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: Parmi les actionnaires.
M. Parizeau: Parmi les actionnaires.
M. de Belleval: Parmi les actionnaires. Est-ce que ce n'est pas
un peu exorbitant, si vous avez 5000 actionnaires et qu'un seul dit non?
M. Parizeau: Oui, effectivement, ça ne se prête pas
beaucoup à ce que les compagnies dont les actions sont inscrites
à la Bourse se transforment en coopératives, c'est exact. Cela
implique à toutes fins utiles la disparition du statut de la corporation
à capital-actions. C'est une question de protection du minoritaire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article
264...
Mme Bacon: C'est pas mal fort... M. Parizeau: Oui, c'est
fort.
M. de Belleval: Mais c'est voulu, vous voulez ça fort
comme ça.
Mme Bacon: Est-ce voulu par le milieu aussi ou si ce sera subi
par le milieu?
M. de Belleval: Dans la plupart des autres articles, on exigeait
une proportion de deux tiers ou même trois quarts dans certains cas, mais
là on exige 100%.
Mme Bacon: Cela m'inquiète un peu.
M. Parizeau: II faut bien comprendre ce qu'on fait. Il n'y a plus
de profit après ça. Il faut comprendre que, même pour un
minoritaire, ça peut prendre l'allure d'une
expropriation.
M. Tremblay: Les cas ne risquent pas d'affluer.
M. Parizeau: Non, mais il faut bien s'entendre, on parle de tous
les actionnaires présents ou représentés. Donc, il y en a
un qui peut dire: Moi, j'avais acheté des actions dans cette compagnie
pour faire un profit; là, ce que vous êtes en train de m'enlever,
c'est le droit de faire des profits avec mes actions et je vous interdis de
faire ça.
M. de Belleval: Vous voulez dire faire un profit en revendant
l'action?
M. Parizeau: D'une part, et, d'autre part, recevoir des
dividendes. Ce n'est plus du tout comme ça que cela marche à
partir de ce moment-là.
M. de Belleval: Oui, mais il peut vendre sa part sociale quand
c'est converti en parts sociales. Il peut décider...
M. Parizeau: Oui, mais il est clair qu'il n'aura plus jamais de
dividendes, lui.
M. Tremblay: C'est simplement un trop-perçu ou...
M. Parizeau: II n'était pas membre d'une
coopérative avant, il n'allait pas acheter là-bas.
Écoutez, le bonhomme achète des actions dans une compagnie en
disant: J'espère recevoir des dividendes. Là, on lui dit:
Monsieur, si vous voulez avoir de l'argent, allez acheter dans la compagnie et
vous recevrez des ristournes. Il dit: Non, ce n'était pas ça, mon
contrat original.
M. de Belleval: Avez-vous parfois des demandes de compagnies qui
veulent continuer en coopératives ou si... Avez-vous des
précédents de demandes qui vous ont déjà
été faites?
Mme Bacon: ... une compagnie qui est devenue une
coopérative, Tricofil?
M. de Belleval: Tricofil, non.
Mme Bacon: Ce n'était pas une compagnie avant?
M. de Belleval: Oui, mais la coopérative a acquis
la...
M. Parizeau: Ce que ça ouvre essentiellement comme porte,
c'est ceci. Une compagnie qui est sur le bord de la faillite ou qui est
déjà en faillite reçoit une demande de ses ouvriers - non
pas qui est déjà en faillite, mais qui est sur le bord de la
faillite - qui disent: Écoutez, laissez-nous donc essayer. Là,
évidemment, le problème de l'actionnaire qui pensait faire une
plus-value sur ses actions ou recevoir un dividende, ça ne se pose pas,
ses actions ne valent rien et, des dividendes, il n'a pas de possibilité
d'en recevoir. Au contraire, dans le cas d'une compagnie qui fonctionnerait
bien et où il y a une possibilité de plus-value qui se trouve
à être annulée dès que l'émission des parts
sociales est faite, l'actionnaire qui ne pourra plus avoir de plus-value sur
ses actions et qui doit renoncer à son dividende, un instant, il faut
qu'il puisse dire: "Moi, je bloque, s'il ne veut pas. Autrement, c'est une
expropriation qu'on fait, à toutes fins utiles.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, évidemment, il y a
la possibilité que cela soit l'intérêt d'une vaste
majorité de gens que ça fonctionne et que quelqu'un de
"bucké", comme on dit, ou d'entêté retarde tout ça.
Dans les dispositions de la nouvelle Loi sur les sociétés
commerciales canadiennes, il y a un droit à la dissidence selon lequel
on peut faire appel au tribunal pour que l'actionnaire qui voit que presque
tout le monde, sauf lui, prend une direction ait un recours qui lui permette de
sauver ses meubles à lui, malgré ce qui se passe à son
corps défendant.
M. Parizeau: Comme on n'est pas branché encore, ici, au
Québec, sur ce pouvoir qui existe à Ottawa, il ne faudrait quand
même pas l'introduire par le truchement d'une loi comme celle-ci. On
commencera par l'introduire dans la Loi sur les compagnies et, après
ça, on fera les rectifications dans celle-ci. Mais de l'introduire ici,
alors qu'on ne l'a pas accepté dans la Loi sur les compagnies
encore...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ferai remarquer au ministre
qu'on a introduit la notion de requête du ministre au tribunal, pour
ordonner que des recommandations du ministre soient entérinées,
suivies ou exécutées par une coopérative. Je ne pense pas
véritablement que ce pouvoir existe à l'égard des
sociétés commerciales. (23 h 15)
M. Parizeau: Non, c'était un pouvoir général
que l'on applique aux coopératives, à la suite d'inspections qui
sont faites dans leurs activités. C'est donc une disposition qu'on ne
met pas dans la Loi sur les compagnies. C'est une disposition
générale applicable à n'importe quelle coopérative
au Québec, ce dont vient de parler le député de
Vaudreuil-Soulanges. Ici, ce n'est pas cela. On ne peut pas prendre un pouvoir
corporatif, enfin, je veux dire une disposition à l'égard des
corporations qui existe à Ottawa et que nous n'avons pas encore
placée dans notre Loi sur les compagnies et l'introduire par le
biais de quelque chose d'aussi spécifique que cela. Il faudrait d'abord
se brancher dans la Loi sur les compagnies avant de faire intervenir.
Qu'est-ce que cela veut dire si quelqu'un, comme disait le
député de Vaudreuil-Soulanges, est "bucké", il ne va pas
bouger, il est tout seul de sa catégorie? Ils vont être
obligés de l'acheter. Dans l'état actuel de notre
législation, ce qui leur reste à faire, c'est de l'acheter. Mais
tant qu'ils ne l'ont pas acheté... N'importe quoi d'autre, il faut bien
comprendre ce que cela veut dire. Ce serait une expropriation de ce
minoritaire.
Maintenant, je remercie le député de Vaudreuil-Soulanges
de m'ouvrir la porte là-dessus. C'est vrai que cette disposition qui
existe maintenant à Ottawa, dans la législation, à
l'égard des corporations, n'existe pas encore chez nous. On peut
peut-être commencer à l'examiner, mais dans le cadre de la loi des
corporations. Alors, à ce moment-là, si on change la loi des
corporations, on en profitera pour amender cela.
M. de Belleval: Oui, c'est sûr et c'est la seule
façon.
M. Parizeau: C'est la seule façon.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 264 est
adopté?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
265.
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
266.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): deux exemplaires.
M. Parizeau: Non. Je reviens sur ma petite démonstration.
Je ne sais pas si le député de Vaudreuil-Soulanges était
là à ce moment-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je m'excuse.
M. Parizeau: II en faut deux.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est cela.
M. Parizeau: II y en a une qui est classée et l'autre est
indiquée "vu et approuvé" et renvoyée à
l'expéditeur, pour bien l'assurer que tout est en ordre.
Le Président (M. Desbiens): L'article 266 est
adopté.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 267.
M. Parizeau: C'est la même chose.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
268.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 269.
Mme Bacon: Oui, cela va de soi.
Dispositions diverses et transitoires
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Titre VIII,
Dispositions diverses et transitoires. L'article 270.
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. À
l'article 271, il y a un papillon. Il s'agit de remplacer l'article 271 par le
suivant: "Le ministre peut prescrire les formules, y compris les formules
d'avis et les formules de déclaration et de déclaration
d'adhésion et de demande d'admission, nécessaires à
l'application de la présente loi." Est-ce que le nouvel article 271 est
adopté?
Mme Bacon: Pourquoi?
M. Tremblay: C'est qu'il y avait un deuxième
alinéa.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Est-ce que vous le conservez?
Le Président (M. Desbiens): Non, c'est remplacer l'article
au complet.
M. Tremblay: II est remplacé.
Mme Bacon: Pourquoi la radiation de la publication dans la
Gazette officielle?
M. Parizeau: On me dit que c'est une erreur, M. le
Président. On garde le deuxième alinéa.
Le Président (M. Desbiens): C'est remplacer...
M. Parïzeau: Alors, c'est le premier alinéa qui est
simplement remplacé par l'amendement. Il n'y a pas de raison.
Le Président (M. Desbiens): Le premier alinéa de
cet article.
Mme Bacon: Aux autres articles, on enlevait "adhésion"
pour le remplacer par "admission". Là, on a les deux, déclaration
d'adhésion et de demande d'admission. Est-ce qu'on donne une nouvelle
définition à "admission", à ce moment-là? On a les
deux.
M. Parizeau: La déclaration d'adhésion se fait au
moment de l'assemblée générale d'organisation d'une
nouvelle coopérative. Ce sont les articles 21, 22 et 23 que nous avons
vus ce matin. Il y a des membres fondateurs et ils réunissent une
assemblée générale d'organisation et là il y a des
adhésions. Cette assemblée fonde la coopérative qui
développe ses affaires et il y a des admissions.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 271 tel qu'amendé est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 272.
M. de Belleval: J'avoue que c'est la première fois que
j'entends parler "d'énonciations". Cela existe peut-être en
français mais je croyais que c'était "énoncer".
M. Parizeau: On me dit que nous sommes en état de
concordance avec la Loi sur les compagnies.
M. de Belleval: On dit "énonciation"?
M. Parizeau: Je n'ai pas vérifié dans le Petit
Robert.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la fine pointe de la
terminologie.
M. Parizeau: Je serais surpris que cela y soit, mais on me dit
que c'est le terme établi dans la Loi sur les compagnies pour les
mêmes choses, alors "je me concorde", pour créer un autre
néologisme.
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 272 est
adopté.
M. de Belleval: Énoncer, dénonciation,
énonciation. Sans doute.
Le Président (M. Desbiens): Un nouvel article viendrait
s'insérer maintenant, c'est l'article 272.1 pour l'instant. Le papillon
a été changé.
M. Parizeau: Je pense pouvoir satisfaire, à l'occasion de
272.1, un certain nombre de points d'interrogation d'aujourd'hui. Est-ce que je
dois le lire?
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que vous le lisez? Oui,
allez-y, M. le ministre.
M. Parizeau: "272.1. Le prix de la part sociale d'une
coopérative d'économie familiale et d'une coopérative dont
les statuts prévoient que les membres sont recrutés
principalement parmi des étudiants peut être inférieur
à 10 $. La coopérative ne peut cependant attribuer à ces
parts sociales une valeur inférieure à 2 $.
Dans le cas d'une coopérative d'économie familiale, le
directeur général ou gérant peut être
désigné sous le nom de coordonnateur."
Mme Bacon: II n'y a pas d'autre place pour mettre ça?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Manifestement il n'y a pas d'autre endroit logique dans le projet de loi
pour insérer le dernier alinéa.
M. Parizeau: Ce dont on parle, c'est très
spécifique. C'est vraiment l'article fourre-tout qui concerne deux
représentations différentes portant sur deux groupes
d'associations différents. D'une part, des coopératives
d'économie familiale pour lesquelles il n'y a pas de titre
spécifique dans le projet de loi et, d'autre part, des
coopératives d'étudiants qui ne sont mentionnées nulle
part ailleurs. Alors, on fait ce qu'on peut avec...
Mme Bacon: Cela rejoint les demandes.
M. Parizeau: Cela rejoint les demandes, mais il faut que...
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): "Dans le cas d'une
coopérative d'économie familiale", est-ce qu'on ne devrait pas
mettre une virgule là?
M. Parizeau: Oui. Le président nous fait remarquer qu'il
serait peut-être mieux de mettre une virgule après "Le prix de la
part sociale d'une coopérative d'économie familiale,"...
C'était au deuxième paragraphe, je m'excuse.
Le Président (M. Desbiens): Au deuxième
paragraphe.
M. Parizeau: Les heures passent et je commence à
être fatigué. "Dans le cas d'une coopérative
d'économie familiale - au deuxième paragraphe - le directeur
général..."
Mme Bacon: C'est ça.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
272.1 avec sa virgule est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'en profite pour poser une
question, étant donné qu'on parle de capital-social. Cela
déborde peut-être largement, mais le ministre me rappellera
à l'ordre, le cas échéant. Est-ce qu'il est dans les
intentions du ministre des Finances ou de celui du Revenu, je ne sais trop, qui
n'est pas à la table ici, c'est le ministre des Institutions
financières qui est avec nous...
M. Parizeau: Je lui en parlerai.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): - Vous lui en parlerez - ...
d'inclure le capital-social ou les parts sociales des coopératives dans
le régime d'épargne-actions, le cas échéant?
M. Parizeau: Nous avons eu l'occasion d'en discuter aujourd'hui,
dans le courant de la journée, et je résumerai brièvement
ce que je disais là-dessus.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne veux pas vous obliger
à des redites non plus, je n'ai pas le don d'ubiguité, ce qui
serait bien pratique pour tous les députés d'ailleurs...
M. Parizeau: Non, on peut résumer ça assez
brièvement de la façon suivante.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord.
M. Parizeau: On ne peut qu'être d'accord sur l'objectif de
permettre l'accès le plus grand possible des coopérateurs au
programme d'épargne-actions. D'un autre côté,
deuxième principe, il faut simplement éviter de légaliser
une sorte d'évasion fiscale où des parts sociales pourraient
être rachetées, comme c'est le cas dans un grand nombre de
coopératives d'épargne et de crédit, à demande,
remplacées par des nouvelles, remplacées à nouveau, aux
seules fins d'accumuler un avantage fiscal, ce qui ne donnerait pas un sou de
plus à la coopérative en question. Ce que le gouvernement veut
sur ce plan, il l'a exprimé, à plusieurs reprises, dans des tas
de rencontres qui ont eu lieu. C'est que cet avantage fiscal soit donné
pour un capital de nature permanente. On peut faire des compromis quant au
degré de permanence. On peut avoir des tas de discussions sur la
façon dont une certaine permanence doit être définie, mais
il faut au moins que ce principe soit reconnu.
Déjà, il y a un certain nombre de coopératives qui
ont un capital permanent et qui ont accès soit directement, soit par le
truchement de leurs filiales, au programme d'épargne-actions. Il y en a
d'autres qui considèrent qu'une certaine permanence de leurs parts
sociales représente une sorte d'infraction soit à leur histoire,
soit à leur façon de voir, quand ce n'est pas leur philosophie,
et là les tractations se poursuivent. Je pense qu'on a fondamentalement
raison de dire que le seul avantage fiscal de l'épargne-actions doit
être pour introduire du capital d'une certaine permanence dans les
coopératives et pas simplement pour faire rouler toutes les semaines la
même part sociale. C'est à peu près là ou j'en
étais dans les tractations et les arguments, de part et d'autre.
Le Président (M. Desbiens): L'article 272.1, cela
m'apparaît être deux paragraphes qui portent sur des objets bien
différents. Est-ce que ce ne serait pas plutôt 272.2,
deuxième alinéa? Il n'y a pas de problème. D'accord.
Est-ce que le nouvel article 272.1 est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
273.
M. Parizeau: Oui, c'est le droit acquis.
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: La clause grand-père.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 274.
Il y a un amendement, celui d'ajouter l'alinéa suivant: Tout contrat
qu'un membre d'une coopérative agricole a conclu avant le
(insérer ici la date d'entrée en vigueur du présent
article) pour devenir membre de la coopérative agricole est reconduit
à son expiration pour une période de cinq ans, sauf stipulation
contraire." Est-ce que le nouvel alinéa en amendement est
adopté?
Mme Bacon: On se réfère à la Loi sur les
sociétés coopératives agricoles pour un terme de cinq ans.
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 274 tel qu'amendé est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
275.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 276. Il
y a également un amendement qui consiste à ajouter
l'alinéa suivant: "De même, l'acte constitutif d'une
coopérative qui était régie par l'article 121 de la Loi
sur les associations coopératives est réputé contenir une
disposition lui permettant de n'attribuer aucune ristourne." Est-ce que
l'amendement est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 276
tel qu'amendé est adopté. Article 277? (23 h 30)
Mme Bacon: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
278?
M. Parizeau: Ce n'est qu'aux fins de permettre l'application de
la présente loi. Ce sont des pouvoirs réglementaires transitoires
demandés à l'article 278.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce qu'on a cela dans
beaucoup de nos lois, cette faculté-là, réservée au
gouvernement par règlement, de favoriser la mise en application par des
mesures transitoires qui s'apparentent à des mesures transitoires qui
sont ici dans le texte de loi?
M. Parizeau: On me dit que cela devient de plus en plus
fréquent. C'est simplement par règle de prudence. Cela veut dire
que si, sur le plan transitoire - il faut bien comprendre que cela devient
très limité sur les dispositions transitoires pour permettre
l'application de la loi, on tombe sur quelque chose que l'on n'avait pas vu, on
peut, par règlement, corriger le tir. À condition qu'encore une
fois, cela soit pour l'application des dispositions de la loi et rigoureusement
transitoire.
Mme Bacon: Est-ce que cela peut être fréquent au
niveau des institutions financières, par exemple?
M. Parizeau: On a remis ces dispositions-là dans notre
législation sur les sociétés d'entraide, mais, à
toutes fins utiles, on ne s'en est pas encore servi, je pense; c'est au cas
où.
Mme Bacon: Vous ne vous en êtes pas servi.
M. Parizeau: C'est une règle de prudence. Chaque fois
qu'on est en face, comme cela, de 1200 institutions... Combien il y en a?
Mme Bacon: Environ 1600.
M. Parizeau: Non, il y en a plus que cela.
Mme Bacon: 1600... Attendez un peu, je vais vous dire cela.
M. Parizeau: 1400 institutions de nature, d'histoire, de
statut... Il est mieux d'y avoir quelque chose comme cela, au cas où,
plutôt que de revenir avec des amendements à la loi trois mois
plus tard, parce que quelqu'un est bloqué dur dans une machine qui avait
l'air d'être limpide, mais qui avait oublié trois associations en
chemin.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 278 est
adopté. Article 279?
M. Parizeau: Cela, c'est l'enregistrement.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
280?
Une voix: Le ministre se prend pour un notaire, ici.
M. Parizeau: II l'est, il l'est. Bien plus qu'on ne le pense.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
281?
Mme Bacon: Cela va dans les détails, vraiment.
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: C'est nécessaire?
M. Parizeau: C'est nouveau pour les coopératives, mais
cela existe dans la Loi sur les compagnies, c'est simplement
reporté.
Mme Bacon: C'est nécessaire pour les coopératives
ou pour faire la concordance avec d'autres lois?
M. Parizeau: Ce n'est pas seulement une question de concordance.
Il y a une telle masse de papier qui entre dans les gouvernements à
l'heure actuelle que cela n'est pas mauvais que tout le monde remplisse des
formulaires à peu près constants; on n'a pas cela dans tous les
modèles, les couleurs, ce qu'on voudra. D'abord, ce n'est pas
très exigeant pour ceux qui ont à les remplir de savoir que c'est
sur du papier 8 1/2" sur 14" plutôt que 8 1/2" sur 11", et cela simplifie
tellement les choses. En fait, c'est une mesure d'économie
budgétaire.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
282?
Mme Bacon: Bon, là on s'amuse.
M. Parizeau: Là, nous avons une longue série
d'articles de concordance.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Comme a dit votre collègue du Conseil du trésor, à
maints égards, on fait un acte de foi de ce côté-ci,
à de nombreuses reprises en tout cas.
M. Parizeau: On me dit que cela a été
vérifié par ordinateur, ce dont je suis dûment
impressionné.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous remplacez les hommes par
des machines.
M. Parizeau: On me dit qu'on utilise des ordinateurs de la
façon suivante: On cherche l'ensemble des dispositions juridiques dans
toutes les lois où les mots "association coopérative,
coopérative", etc. apparaissent, parce que ce n'est pas faisable
à la main, cela prendrait un temps fou. Alors, la machine crache tous
les endroits où cela apparaît dans les lois et on voit les
modifications de concordance qu'on doit apporter.
Le Président (M. Desbiens): L'article 282 est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va modifier
l'ordinateur.
M. Parizeau: Je pense qu'on est tous plus ou moins prisonniers de
la machine.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Nous sommes prisonniers de la
machine quant à l'existence des dispositions qui parlent des
coopératives; autrement, nous sommes prisonniers du jugement de nos
légistes pour ce qui est de la rédaction de la concordance.
Le Président (M. Desbiens): L'article 283 remplace
l'article...
Mme Bacon: On va y aller en bloc.
Le Président (M. Desbiens): En bloc? L'article 283 comme
tel...
Mme Bacon: On va y aller en bloc parce qu'on y va
aveuglément de la même façon. Si ça ne vous fait
rien, on va être aveugle en bloc.
Le Président (M. Desbiens): L'article 283...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Aveuglément en bloc ou dans le détail...
Le Président (M. Desbiens): Article 283?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
284?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
285?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
286?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
287?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
288?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
289?
Mme Bacon: C'est le dernier compris dans le bloc,
adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
290?
M. Parizeau: Ce n'est pas un article de concordance.
Mme Bacon: Non.
M. Parizeau: Les articles 290 et 291 ne sont pas des articles de
concordance.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avant qu'on se préoccupe
de l'article 290, en réalité, plusieurs articles sont
remplacés ou modifiés par concordance dans d'autres lois. On a
ajouté des références à des parts sociales de
coopérative. Dans le fond, on a cherché les endroits où on
parlait de valeur mobilière, on a décrit l'ensemble des valeurs
mobilières, les obligations, les créances, les actions, les parts
sociales, et on a ajouté la part sociale privilégiée
autrement d'une coopérative, ces choses-là, si je comprends
bien.
M. Parizeau: On a changé la nomenclature dans la loi, on a
changé les termes. Changeant les termes, il faut bien les placer
là où ces termes reviennent dans d'autres lois.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): L'article 290 est
adopté?
Mme Bacon: Non, ce n'est pas tout à fait la même
chose.
M. Parizeau: On reviendra dans la concordance tout à
l'heure, mais les articles 290 et 291 ne sont pas des articles de concordance.
Ce n'est qu'après ça qu'on en aura une nouvelle série.
Le Président (M. Desbiens): Donc, on irait à
123.131?
Mme Bacon: C'est ça.
Le Président (M. Desbiens): 123.131.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la Loi sur les
compagnies.
Mme Bacon: À l'article 139.1 parce que ça va
jusque-là.
M. de Belleval: On peut adopter l'article 290.
Mme Bacon: On peut adopter cette section, oui. L'article 290,
allons-y, adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela s'applique dans le cas
d'une continuation.
Mme Bacon: C'est ça.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est un peu ça.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
291?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
292?
Mme Bacon: On s'en va vers un autre bloc, je pense.
M. Parizeau: De concordance.
Mme Bacon: Les articles 292 à 319.
Le Président (M. Desbiens): II y aura des amendements en
cours de route. L'article 292, d'abord.
Mme Bacon: II y a des amendements dans cela?
Le Président (M. Desbiens): À l'article 294.
M. Parizeau: Pour les articles de concordance, on a un bloc qui
va de l'article 292 à l'article 319 et j'ai des papillons à
l'article 294 et à l'article 301.
Le Président (M. Desbiens): J'y vais quand même
article par article, M. le ministre. Article 292?
Mme Bacon: On va faire comme les autres, les articles 292 et 293
seront adoptés.
Le Président (M. Desbiens): L'article 293 est
adopté. À l'article 294, il y a un papillon. Remplacer la
première ligne par la suivante: "L'article 1 de la Loi favorisant le
crédit". On raye toute la première ligne?
Mme Bacon: Ce n'est pas le crédit agricole?
Le Président (M. Desbiens): Cela devient: "L'article 1 de
la Loi favorisant le crédit agricole". C'est ça?
Mme Bacon: Oui, c'est ça.
Le Président (M. Desbiens): Autrement dit, on
enlève...
M. Parizeau: L'amendement consiste à enlever "à la
production", c'est "le crédit agricole à long terme", bien
sûr.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
L'article 294 tel qu'amendé est-il adopté? Mme Bacon:
Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté, tel
qu'amendé. Article 295? Est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
296?
Mme Bacon: À l'article 296, on parle encore de
crédit à la production agricole. Est-ce que vous le changez
là aussi? Non, ça reste à la production agricole pour
celui-là aussi.
Le Président (M. Desbiens): Je n'ai pas de papillon.
L'article 296 est-il adopté?
Mme Bacon: On va faire confiance à la machine.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
297?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 298?
Est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 299?
Est-il adopté?
Mme Bacon: On n'a pas beaucoup le choix, n'est-ce pas, M. le
Président? Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 300
est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Il y a un
papillon à l'article 301. Remplacer les deux premières lignes de
cet article par les suivantes: "L'article 1132 de cette loi, modifié par
l'article 14 du chapitre 12 des lois de 1981, est de nouveau modifié par
le remplacement du paragraphe c par le suivant...", c'est notre premier
amendement. "Également remplacer, dans l'avant-dernière ligne,
les mots "neuf vingtièmes" par "0,45 pour cent."
M. Parizeau: Cela revient au même, mais c'est une demande
du ministère du Revenu, qui trouve que c'est plus clair.
M. de Belleval: C'est une façon belge d'exprimer la
même chose!
Le Président (M. Desbiens): Ces amendements sont-ils
adoptés?
Mme Bacon: Adopté. M. de Belleval:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 301, tel qu'amendé, est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 302
est-il adopté?
Mme Bacon: Cela fait partie du même bloc?
M. Parizeau: Oui.
Mme Bacon: Allons-y, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 303
est-il adopté?
M. de Belleval: Je proposerais qu'on le lise au complet. C'est
trop drôle! "Les sociétés de patrons de beurreries et de
fromageries, etc." Enfin, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 303 est-il
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 304
est-il adopté?
M. Parizeau: La concordance va jusqu'à 319...
Le Président (M. Desbiens): L'article 304 est-il
adopté? Adopté.
M. de Belleval: C'est adopté jusqu'à 319.
Le Président (M. Desbiens): L'article 305 est-il
adopté?
Mme Bacon: II nous faudrait un "rubber stamp". Oui,
adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 306
est-il adopté?
Mme Bacon: Est-ce qu'on a besoin de le dire, M. le
Président? Oui? Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 307
est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce
que le président présume de nos décisions? Il ne
nous laisse même pas le temps de dire "adopté".
Le Président (M. Desbiens): Qui ne dit mot consent;
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On n'a même pas le temps
de dire quoi que ce soit.
Le Président (M. Desbiens):' Vous avez toujours le temps,
il s'agit de me ralentir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vous en prie, c'est parfait,
M. le Président! (23 h 45)
Le Président (M. Desbiens): L'article 308 est-il
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. C'était
pour satisfaire à la demande de Mme la députée de
Chomedey. L'article 309 est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
310?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 311
est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté. Il y a un vote.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 312
est-il...
Mme Bacon: M. le Président, il y a un vote. On nous
appelle pour un vote.
Le Président (M. Desbiens): Un vote.
Mme Bacon: Cela allait si bien, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on adopte l'article
312 avant de partir?
M. de Belleval: Jusqu'à la fin des articles de
concordance.
Mme Bacon: Est-ce qu'on ne pourrait pas dire jusqu'à
l'article 319 inclusivement? On aurait déjà cela de
réglé, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 313 est
adopté. L'article 314 est adopté.
Mme Bacon: On reviendra pour la fin.
Le Président (M. Desbiens): L'article 315 est
adopté. L'article 316 est adopté. L'article 317 est
adopté. L'article 318 est adopté. Est-ce que cela inclut
l'article 319?
Mme Bacon: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 319 est
adopté également.
Une voix: L'article 320. Mme Bacon: On va y revenir.
Le Président (M. Desbiens): La commission des institutions
financières et coopératives suspend ses travaux pendant quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 47)
(Reprise de la séance à 23 h 58)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre! La
commission élue permanente des institutions financières et
coopératives reprend ses travaux. Nous en étions à
l'article 320 du projet de loi no 56, Loi sur les coopératives.
Il y a un nouvel article 320, vous avez un papillon. Il s'agit donc de
remplacer cet article par le suivant: "320. L'article 54 de la Loi sur les
syndicats coopératifs (L.R.Q., chapitre S-38) est modifié par
l'addition de l'alinéa suivant: d) du défaut de se constituer en
coopérative régie par la Loi sur les coopératives (1982,
chapitre (insérer ici le numéro du chapitre du projet de loi no
56), en compagnie régie par la partie I A de la Loi sur les compagnies
(L.R.Q., chapitre C-38), ou en caisse d'épargne et de crédit
régie par la Loi sur les caisses d'épargne et de crédit
(L.R.Q., chapitre C-4) dans les trois ans qui suivent le (insérer ici la
date d'entrée en vigueur du présent article).".
Est-ce que le nouvel article 320 est adopté?
M. Parizeau: Je pourrais peut-être donner ici des
explications.
Mme Bacon: Oui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Parizeau: II est clair sur cette base qu'on fait
disparaître les syndicats coopératifs dans les trois années
qui suivent la mise en vigueur de la loi. On n'en a pas formé depuis
1963. Cela fait donc 18 ans qu'on n'en a pas formé en vertu de cette loi
et il faut maintenant leur donner clairement le choix entre devenir quelque
chose, soit une coopérative, une caisse d'épargne et de
crédit, une compagnie ou ce que vous voudrez, mais on ne peut
quand même pas indéfiniment les porter dans une loi qui, à
toutes fins utiles, ne s'applique plus qu'à eux, qu'à ceux qui
ont ce statut depuis avant 1963. Il faut aboutir. Il n'y a pas de
résistance dans le milieu, (minuit)
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
320 est adopté?
Mme Bacon: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 321.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 322.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 323.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 324.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 325.
Pardon, un instant. Il y a un nouvel article.
M. Parizeau: J'ai ajouté l'article 324.1 pour
répondre à la préoccupation du député de
Chomedey, ce matin...
Mme Bacon: Oui.
M. Parizeau: ...qui voulait une sorte de "sunset clause"
là-dessus. Confier une révision... Cela se lirait comme ceci: "Le
ministre des Institutions financières et Coopératives doit, dans
les dix ans de l'entrée en vigueur de la présente loi, faire un
rapport à la commission des institutions financières et
coopératives sur l'application de la présente loi et faire des
recommandations sur l'opportunité de maintenir l'application des
dispositions de la présente loi ou de les modifier."
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que ce nouvel article
est adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
325.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
326.
Mme Bacon: Adopté. Le Président (M. Desbiens):
Adopté. Articles suspendus
Alors, nous avons à revenir à l'article 28, page 10.
M. Parizeau: À l'article 28, nous en étions
arrivés à ceci dans nos discussions. La députée de
Chomedey me corrigera si je ne traduis pas sa pensée correctement. Elle
s'interrogeait sur le sens de "aide financière" dans le deuxième
alinéa. On s'entend bien: "La coopérative ne peut accorder un
prêt, un cautionnement ou toute autre forme d'aide financière
à un membre." Donc, elle ne peut pas se transformer en institution
financière. "Toutefois, la coopérative peut, dans le cours des
affaires qu'elle fait avec un membre, lui accorder une aide financière."
Si je me souviens bien, elle considérait que l'expression "une aide
financière" était un peu floue, un peu vague.
Nous avons essayé de voir comment on pourrait restreindre cela,
mais c'est extrêmement difficile, en ce sens qu'il y a une multitude de
façons, dans le courant normal des affaires, par lesquelles une
coopérative peut aider financièrement un de ses acheteurs.
Évidemment, elle peut lui faire crédit, mais elle peut aussi lui
faire une opération d'escompte, nantir, cautionner, endosser, par
exemple, dans le cas d'un emprunt en banque. Alors, finalement, à moins
d'écrire un paragraphe qui indiquerait à peu près toutes
les formes possibles d'aide ou de crédit financier qu'on puisse trouver,
on a de la difficulté à sortir de l'expression "une aide
financière".
D'autre part, les juristes nous disent que, dans la mesure où il
est très clair que c'est dans le cours des affaires qu'elle fait avec un
membre, il peut difficilement y avoir une interprétation plus large que
ce que la loi dit. Elle m'excusera, mais je n'arrive pas à trouver un
autre mot qui traduise la multiplicité des opérations
financières. Un peu partout dans la loi, on a, à certains
moments, aboli des pages entières qui cherchaient à être
très descriptives de certaines opérations financières et
on se rendait compte, trois ans plus tard, qu'une nouvelle forme de
crédit était apparue. On ne l'avait pas prévu, on ne
l'avait pas écrit et on était...
Mme Bacon: Je suis d'accord avec le ministre. Si on fait une
description assez exhaustive, qu'à un moment donné, on peut
quand même oublier avec les années qui viennent. On en aura
sûrement oublié ou il y en aura des nouvelles qui seront...
M. Parizeau: Un type de bail apparaît, qu'on n'avait pas
prévu, et cela devient illégal.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 28 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Nous allons
maintenant à l'article 43, à la page 12.
M. Parizeau: À l'article 43. La question avait
été posée, je pense, par le député de Hull,
sauf erreur, pour savoir comment pourrait se défendre un membre à
qui on dit qu'il a dû recevoir un avis de confiscation et qui dit ne
l'avoir jamais reçu. Évidemment, on répondait ce matin: II
peut toujours intenter des recours en justice. Mais enfin, s'il s'agit de 300 $
ou 400 $ et qu'il n'est pas riche, c'est un peu illusoire comme recours. Le
député de Hull suggérait qu'on indique de quelle
façon l'avis doit être donné.
On ajouterait, au premier alinéa de l'article 43: "Cette demande
de paiement doit être faite par lettre recommandée ou
certifiée." Le deuxième alinéa se lirait comme il est: "La
confiscation des parts entraîne l'exclusion du membre."
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté et l'article 43 tel qu'amendé?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): II est adopté. Passons
à l'article 48. Est-ce qu'il y a un amendement à l'article
48?
M. Parizeau: Non.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Parizeau: Les objections qu'il y avait à l'article 48
venaient essentiellement des clubs coopératifs et, dans les explications
qu'ils ont présentées, il était très clair dans
leur esprit qu'ils cherchaient à avoir des parts
privilégiées pour des opérations de prêts, de
financement, c'est comme prêt qu'ils envisageaient cela. Ils utilisaient
même l'expression: On a de l'équipement à acheter,
quelqu'un est prêt à nous prêter de l'argent, alors on
émet des parts privilégiées de moins de trois ans. Cela ne
peut pas souligner davantage certaines explications qu'on donnait ce matin. On
ne peut pas faire passer une opération de prêt comme étant
des parts sociales privilégiées. Des parts sociales
privilégiées, c'est du capital-actions, ce serait
considéré comme du capital-actions si on était dans un
cadre de compagnie. Cela fait partie de l'équité. Si on veut
acheter des comptoirs - on prend des exemples qu'on nous donnait tout à
l'heure - ou de l'équipement et qu'on doit emprunter de l'argent:
D'ailleurs, le représentant des clubs coopératifs le disait
très bien: On va émettre des billets. Justement, qu'ils
émettent donc des billets; des billets c'est un titre de dette.
M. de Belleval: C'est cela.
M. Parizeau: Alors que des parts sociales
privilégiées, c'est autre chose.
M. de Belleval: Avec droit de remboursement.
M. Parizeau: Dans ce sens, je pense que l'on doit rester à
l'article 48 tel qu'il est là.
Mme Bacon: Tel quel.
M. Parizeau: Tel quel. S'il y a des opérations de
financement à plus court terme, qu'il y ait l'émission de
billets.
Mme Bacon: Ils feront autrement. C'est cela.
M. Parizeau: Que cela soit vraiment à titre de dette.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 48 est
adopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Passons
à l'article 73, à la page 17.
M. Parizeau: L'article 73, c'est moi qui avais des observations
à faire là-dessus.
Mme Bacon: Vous vous observez.
M. Parizeau: Cela se lit ainsi, au premier alinéa: "Une
coopérative qui a plus de 100 membres ou qui a des membres dans plus
d'une municipalité peut, par règlement, permettre à ses
membres de se faire représenter".
Le Président (M. Desbiens): Je m'excuse, M. le ministre,
je viens de faire un oubli. Vous aviez un amendement à l'article 48.
M. Parizeau: Ah bon!
Le Président (M. Desbiens): II y avait déjà
un amendement de prévu à l'article 48, ce matin, que nous n'avons
pas adopté.
M. Parizeau: Qu'on n'avait pas adopté. Ce que je
proposais, c'est qu'on en reste à l'article 48.
Mme Bacon: Qu'on en reste à l'article 48.
M. de Belleval: L'article 48 est adopté tel quel.
Mme Bacon: Tel que rédigé. M. Parizeau: Tel
que rédigé. Mme Bacon: Sans amendement? M. Parizeau:
C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): II y avait déjà
un amendement dans le groupe d'amendements qui était
suggéré.
M. Parizeau: Excusez-moi.
Mme Bacon: II n'a pas été retenu.
M. Parizeau: Je retire ce que je viens de dire, c'est qu'il y
avait un papillon, de toute façon, à l'article 48.
Le Président (M. Desbiens): II y avait un papillon qui
existait déjà, de toute façon, à l'article 48. Vous
l'avez dans votre ...
Mme Bacon: Est-ce qu'il a été retenu?
M. Parizeau: Un instant, Je vais voir en quoi il consistait.
Le Président (M. Desbiens): Je ne le sais pas. Il se lit
comme suit: Remplacer le premier alinéa de cet article par le suivant:
"Les parts privilégiées ne peuvent conférer à leur
titulaire le droit de se faire rembourser ou racheter leurs parts avant
l'expiration d'un délai de trois ans de leur émission."
M. Parizeau: C'était donc une question de forme.
M. de Belleval: De forme, oui.
Mme Bacon: En fait, ce sont ces papillons que l'on a...
Le Président (M. Desbiens): Que vous avez, oui, entre les
mains.
Mme Bacon: Qu'on va adopter.
Le Président (M. Desbiens): Non, on ne l'avait pas
adopté.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'amendement est
adopté. L'article 48 est adopté tel qu'amendé. Alors on
revient à 73.
M. le ministre.
M. Parizeau: Je relis le premier alinéa: "Une
coopérative qui a plus de 100 membres ou qui a des membres dans plus
d'une municipalité peut, par règlement, permettre à ses
membres de se faire représenter."
Dans la loi actuelle, celle qui existe encore en date de ce soir, on
utilisait non pas "municipalité" mais "circonscription
électorale" et je disais qu'on ne veut plus de "circonscription
électorale", parce que cela change tout le temps. On m'a
suggéré d'utiliser une autre délimitation
géographique qui serait "district judiciaire", qui a une plus grande
permanence. Un district judiciaire est souvent beaucoup plus grand qu'une
circonscription électorale.
Mme Bacon: Est-ce qu'on a oublié complètement les
MRC?
M. Parizeau: Le problème des MRC que je soulevais, c'est
qu'il y en a qui existent, et d'autres qui n'existent pas. Il y en a qui ne
sont pas créées encore. Il doit y avoir encore des dispositions
transitoires.
Mme Bacon: C'est cela. Tandis que "district judiciaire", cela
couvrirait l'ensemble.
M. Parizeau: Le "district judiciaire". Sauf, qu'il y a des
districts judiciaires fort grands.
Mme Bacon: Ce serait plus grand que les MRC.
M. Parizeau: Pas mal. On pourrait peut-être suggérer
ceci. De toute façon, comme il y a le critère de 100 membres, je
suggérerais qu'on amende de la façon suivante: "Une
coopérative qui a plus de 100 membres ou qui a des membres dans plus
d'un district judiciaire peut, par règlement... Parce que "
municipalité" est vraiment trop étroit.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement consisterait
à changer "d'une municipalité" par "d'un district judiciaire".
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Parizeau: Pas "d'un district judiciaire", "dans plus d'un
district judiciaire".
Mme Bacon: "Plus d'un." C'est cela. M. Parizeau: C'est
cela.
Mme Bacon: Ce qu'on enlève, c'est "municipalité".
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 73 serait
adopté tel qu'amendé.
Mme Bacon: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 213. On
l'avait laissé en suspens également. À la page 41.
M. Parizeau: Alors, je pense qu'il ne nous reste qu'un article,
M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Page 41, article 213.
M. Parizeau: Article 213. Alors, la question qui a
été posée par le député de
Vaudreuil-Soulanges.
Mme Bacon: "...les fonds non absorbés par les dettes
exigibles..".
M. Parizeau: C'est cela. Que veut dire: "les fonds non
absorbés par les dettes exigibles." Il s'agit essentiellement du passif
à court terme et du service de la dette à long terme.
C'est-à-dire des sommes nécessaires pour satisfaire aux exigences
de la dette. Alors, l'interprétation de cet article ne pose pas de
difficulté, en ce sens que cela a toujours été
utilisé dans l'ancienne loi. C'est exactement le même genre
d'expression, si bien qu'une interprétation uniforme s'est faite sur le
sens.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 213 est-il
adopté.
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Alors, le projet de loi no 56,
Loi sur les cooopératives, avec...
M. le député de Charlesbourg.
M. de Belleval: Juste un instant, M. le Président, avant
de terminer. À l'article 241, on avait "au moins deux
fédérations."
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. de Belleval: Pour que cela soit plus rigoureux, je propose
tout simplement la correction suivante: "deux fédérations
suffisent pour constituer une confédération."
Le Président (M. Desbiens): L'article?
M. de Belleval: L'article 241, 2e paragraphe. J'ai
vérifié auprès des légistes et ils sont d'accord
pour que nous...
Mme Bacon: Au lieu de "sont requises."
M. de Belleval: Oui. "Deux fédérations suffisent
pour constituer une confédération."
Mme Bacon: Cela veut dire qu'on peut en avoir plus.
Le Président (M. Desbiens): Alors, il faut recommencer 241
et amener un nouvel amendement qui se lit...
M. de Belleval: le 2e paragraphe.
Le Président (M. Desbiens): Le 2e paragraphe se
lirait:
M. de Belleval: "Deux fédérations...
Le Président (M. Desbiens): "Deux
fédérations...
M. de Belleval: ...suffisent...
Le Président (M. Desbiens): ...suffisent...
M. de Belleval: ...pour constituer...
Le Président (M. Desbiens): ...pour constituer...
M. de Belleval: ...une confédération."
Le Président (M. Desbiens): ...une
confédération." (0 h 15)
M. de Belleval: Ceci évite de mettre le nonobstant qui
était superfétatoire, mais cela enlève aussi le "au
moins", superfétatoire lui aussi.
Le Président (M. Desbiens): On enlève les mots "au
moins", les mots "sont requises", on change "trois" par "deux
fédérations" et on ajoute "suffisent pour constituer une
confédération."
Mme Bacon: C'est ça.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que ce nouvel
amendement sera dopté?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 241
tel qu'amendé est-il adopté?
Mme Bacon: Adopté.
M. Parizeau: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Parizeau: Je voudrais faire une motion de
renumérotation, avant que nous terminions.
Le Président (M. Desbiens): C'est ce que j'allais
faire.
M. Parizeau: Renumérotation des articles de la loi, bien
sûr, ainsi que des articles auxquels la loi se réfère.
Notamment, l'article 278 deviendra 279 et il faudrait renuméroter les
articles 274 à 277, auxquels on se réfère dans cet
article. C'est donc une renumérotation, mais y compris des
numéros d'articles qui apparaissent dans certains articles.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Pourrait-on la
signifier de cette façon: Qu'on refasse toute la renumérotation
nécessaire?
Mme Bacon: D'après la machine.
M. Parizeau: II s'agit de donner l'ordre au bureau de faire la
renumérotation nécessaire.
Le Président (M. Desbiens): C'est ça, de faire la
renumérotation.
M. Parizeau: C'est ça, le bureau du greffier en loi.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le projet de
loi...
M. de Belleval: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le iéputé de
Charlesbourg.
M. de Belleval: Excusez-moi, mais je voudrais proposer une motion
de félicitations aux rédacteurs de cette loi, que je
trouve...
Le Président (M. Desbiens): On pourrait peut-être
l'adopter avant, M. le député de Charlesbourg.
M. de Belleval: Oui, adoptons-la, et ensuite je ferai une
motion.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le projet de loi no
56, Loi sur les coopératives, est adopté avec ses chapitres,
titres, sous-titres, numérotation nouvelle et amendements, de même
que sa table des matières, qui n'a pas été amendée,
mais que j'ai oublié de faire adopter? La table des matières
est-elle adoptée?
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. M. le
député de Charlesbourg.
M. de Belleval: Oui, M. le Président, comme je le disais,
c'est rare qu'une loi aussi volumineuse, d'abord, comporte aussi peu
d'amendements en cours d'étude, ce qui est une preuve de la
qualité du travail qui a été fait par les légistes;
je veux le faire remarquer. Deuxièmement, j'ai apprécié la
clarté de la langue qui est utilisée, la simplicité et la
précision de la langue qui est utilisée dans ce projet de loi. Je
veux féliciter les gens qui ont travaillé là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): Cela me semble...
Mme Bacon: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): Oui, Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: Comme ancien ministre des Institutions
financières, je serais tentée de dire que je me joins au
député de Charlesbourg. Je ne sais pas si lui-même a des
velléités face aux Institutions financières, mais on lui
souhaite bonne chance. Avec de tels fonctionnaires, je pense qu'il n'aura point
de problème!
M. Parizeau: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Parizeau: Avant que nous terminions, je veux donner avis que
demain, en troisième lecture, j'aurai à présenter un
amendement à la loi que nous venons d'adopter, pour la raison suivante.
La loi 72 sur les services essentiels permet un élargissement pour des
recours collectifs qu'il faut aussi donner aux coopératives. Nous ne
pouvons pas apporter cet élargissement des pouvoirs des
coopératives en termes de recours collectifs tant que la loi 72 n'a pas
été adoptée en troisième lecture. Si bien que cet
amendement, j'aurai à le faire demain, en troisième lecture,
plutôt que ce soir, ce que nous ne pourrions pas faire ce soir. Je
voulais simplement donner avis, de façon qu'on ne soit pas surpris que
j'arrive à la dernière minute comme un lapin qui sort du
chapeau.
M. le Président, il me reste à remercier mes
collègues des deux côtés de la table de m'avoir,
facilité la tâche aujourd'hui, une tâche qui n'était
pas facile, compte tenu de l'ampleur du document, et à les remercier des
observations ou des modifications qu'ils ont apportées à ce
projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): Je remercie les participants
et participantes à la
commission. Je demande au rapporteur de présenter son rapport le
plus tôt possible à l'Assemblée nationale.
La commission élue permanente des institutions financières
et coopératives ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 20)