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Etude du projet de loi no 21
Loi modifiant la Loi des agents
de voyages
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse
et de la pêche est réunie pour faire l'étude article par
article du projet de loi no 21, Loi modifiant la Loi des agents de voyages.
Les membres de la commission sont M. Biron (Lotbinière), M.
Bordeleau (Abibiti-Est), M. Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M.
Godin (Mercier), M. Grenier (Mégantic-Compton), Mme Leblanc
(Iles-de-la-Madeleine) remplacée par M. Boucher
(Rivière-du-Loup), M. Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Mailloux
(Charlevoix), M. Marcoux (Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier
(Berthier).
M. Le Moignan: M. le Président, je remplace
Mégantic-Compton.
Une Voix: M. Grenier.
Le Président (M. Marcoux): Votre nom,
déjà?
M. Le Moignan: Mon nom est Le Moignan.
Le Président (M. Marcoux): M. Le Moignan (Gaspé)
remplace M. Grenier (Mégantic-Compton). M. Michaud (Laprairie), M.
Pagé (Portneuf), M. Perron (Duplessis), M. Raynauld (Outremont)
remplacé par M. Verreault (Shefford), M. Tremblay (Gouin).
Y a-t-il d'autres modifications? Non. La commission doit se nommer un
rapporteur.
M. Pagé: M. le député de
Rivière-du-Loup, peut-être?
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Abitibi-Est, M. Bordeleau. C'est accepté. M. le ministre veut-il faire
l'introduction?
M. Duhaime: M. le Président, vous allez me permettre de
faire des remarques liminaires.
Une Voix: Et préliminaires.
Exposé préliminaire du ministre, M. Yves
Duhaime
M. Duhaime: En fait, tel que je l'ai annoncé en
deuxième lecture, ce que je propose à la commission comme
amendement est le retrait pur et simple de l'expression "conseiller en voyages"
du projet de loi de deuxième lecture qui est devant vous. Nous avons
dû non pas reprendre toute la rédaction du projet de loi 21, mais
bien plutôt y intégrer cet amendement pour rendre le projet
concordant avec cette décision. Vous allez noter que, dans le document
que je vous ai fait distribuer tout à l'heure, on a également
fait biffer l'expression "agent de voyages", après le mot "permis",
parce que cela devenait superflu. Le projet de loi 21 parlait d'un permis de
conseiller en voyages. Il parlait également de permis d'agent de
voyages, de sorte que, en faisant sauter "conseiller en voyages", il n'est plus
nécessaire de remorquer avec nous l'expression "permis d'agent de
voyages". Nous avons retenu seulement le mot "permis", qui ne s'applique qu'aux
agents de voyages.
Un autre petit détail, en fait, il y en a deux; le premier,
après l'article 4b du projet de loi, où nous avons voulu
être bien certains que la portée du projet de loi aurait sa
projection dans le vocabulaire utilisé. A l'article 4 du projet de loi,
nous avons biffé le mot "rémunération", pour le remplacer
par "rétribution", qui, suivant le Grand Larousse et le Petit Robert,
aurait une extension beaucoup plus grande.
Nous avons également repris le paragraphe complet, de sorte que
cela se lit maintenant comme ceci: Au nouvel article 3 du projet de loi, on dit
ceci: "L'article 3 de ladite loi est modifié par l'addition, à la
fin, de l'alinéa suivant: "La présente ne s'applique pas non plus
aux opérations énumérées à l'article 2: "a)
lorsque ces opérations se rapportent à des voyages qui
s'effectuent exclusivement au Québec et dont la durée
n'excède pas soixante-douze heures; ou c'est le mot à mot
du texte du projet de loi 21, et le changement est en b) "b) lorsqu'une
personne, association ou société exerçant ses
activités autrement que dans les conditions définies au
paragraphe a) ne perçoit aucune forme de rétribution dans le but
d'accomplir ces opérations, et qu'aucune dépense, participation
ou contribution ne soit effectuée pour l'accomplissement de ces
opérations par celui qui en bénéficie."
On pense qu'avec cette formulation qui rend l'intention d'exempter de
l'application de la loi un certain nombre de personnes, d'associations ou de
sociétés, mais on veut être bien sûr qu'il n'y aura
ni rémunération ni rétribution, ni même un
déboursé gratuit.
Un dernier ajout que je proposerais à la commission, c'est
à l'article 2 où je proposerais d'ajouter, à la fin, la
phrase suivante: "Toute association, société ou corporation qui
accomplit pour le compte de ses membres l'une des opérations
mentionnées aux paragraphes a) et b) est égale. ment un agent de
voyages pour les fins de la présente loi.
On veut couvrir, par cet ajout, l'association qui travaillerait pour le
bénéfice de ses membres et sans que l'on soit juridiquement en
mesure de faire le lien de droit entre l'association comme telle et les membres
à titre individuel. C'est pour cela qu'on dit "association,
société ou corporation
qui accomplit pour le compte de ses membres... Si vous prenez un exemple
concret... Oui?
Le Président (M. Marcoux): ...
M. Duhaime: Ce que vous nous suggérez, M. le
Président, c'est de faire une déclaration bien
générale. J'ai terminé. Comme je le disais tout à
l'heure, c'est à cause de la concordance. Nous avions, dans le projet de
loi 29, 29 articles. A partir du principe que Boileau a énoncé
jadis...
M. Pagé: Ce que l'on conçoit bien s'énonce
clairement et les mots pour le dire viennent aisément.
M. Duhaime: ... et les mots pour le dire arrivent
aisément, M. le Président, le nouveau texte est comprimé
à 20 articles, de sorte que cela serait un travail de
bénédictin que nous n'avons pas besoin de faire, parce que si
vous avez un article qui ne parle que des conseillers en voyages, je vous dirai
tout simplement: Biffons, et on change la numérotation.
J'ai demandé aux gens du contentieux du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche d'intégrer les amendements
au nouveau projet de loi pour fins de concordance. A moins que vous
n'insistiez, M. le Président, pour qu'on procède article par
article mais je pense qu'on ferait le travail du légiste, d'un
comité de législation, et, qu'après le rapport et avant le
dépôt en troisième lecture, de toute façon, cela va
être vérifié une autre fois cela serait tout.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Portneuf. Si je comprends bien, le texte original est retiré et c'est un
nouveau texte de 20 articles.
M. Duhaime: Je ne sais pas si je peux employer l'expression
"retirer" en commission parlementaire, M. le Président, je vais me fier
à vos directives là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): Non, disons qu'il est
"remplacé".
M. Pagé: Si on se comprend bien, les amendements
déposés par le ministre qui avaient été
annoncés dans le débat en deuxième lecture sont tels que
le projet de loi, qui avait 29 articles ce matin, n'en a que 20.
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: C'est cela, on se comprend. D'accord!
M. Duhaime: M. le Président, je proposerais l'adoption de
l'article 1.
M. Pagé: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Avant d'appeler l'article 1, M.
le député de Portneuf.
Remarques de l'Opposition M. Michel
Pagé
M. Pagé: Seulement quelques mots, M. le Président,
pour réitérer, somme toute, ce qu'on a eu l'occasion de formuler
dans le débat en deuxième lecture. L'Opposition officielle s'est
montrée d'accord avec les principes que sous-tend le projet de loi 21,
et nous avons voté pour en deuxième lecture parce qu'on se
rappellera que l'ancien gouvernement avait, le premier en Amérique du
Nord, légiféré dans ce domaine, et c'est nous qui avions
présenté la Loi sur les agents de voyages il y a quelques
années.
Au cours des mois qui se sont écoulés, où on a eu
l'occasion de vivre avec ce projet de loi, depuis l'entrée en vigueur de
la loi, il est apparu nécessaire, à la lumière de
l'expérience acquise, de corriger certaines ambiguïtés de la
loi et de lui apporter quelques rajustements, et ce, toujours dans la
perspective de mieux protéger le consommateur de prestations
touristiques.
Alors, le projet de loi que le ministre dépose ce matin, pour
étude article par article s'inscrit dans le cadre d'une
continuité bien établie, bien définie. C'est ce pourquoi
nous y souscrirons et nous sommes disposés, M. le Président,
à étudier le projet article par article. Nous aurons,
évidemment, à prévoir quelques amendements, mais nous
sommes disposés à procéder.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Gaspé.
M. Pagé: M. le Président, j'ai oublié une
chose.
Le Président (M. Marcoux): Oui, comme vous avez
été très bref.
M. Pagé: J'ai été très bref, vous me
le permettrez. D'ailleurs, on veut tous finir très tôt ce matin,
parce que le ministre a des engagements vers 11 heures, à ce qu'on m'a
dit.
Je voulais, dès le début de ces travaux, rendre un hommage
particulier à notre bon ami, le député de Saint-Maurice,
le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Je suis certain que
mes collègues pourront y souscrire; cela concerne la cote qu'il a eue en
fin de semaine dans la Gazette. Vous savez que le ministre a été
coté B. On dit que plusieurs personnes de la scène publique
croyaient que le ministre aurait une cote C. C'est tout en son honneur qu'il
ait maintenant eu un B. J'espère que, comme récompense
peut-être ou comme cadeau, ses collègues du Conseil des ministres
seront en mesure d'apprécier adéquatement le B qu'il s'est
mérité et qu'il sera capable d'avoir les deniers requis ou les
autorisations requises pour procéder à l'annonce, dans des
délais qu'on espère les plus brefs, du Centre des congrès
de Montréal. On me dit que cela pourrait se faire aujourd'hui, entre
autres. M. le ministre, nos hommages pour votre B. On s'attendait à un
C, c'est bien.
Le Président (M. Marcoux): J'ai quelque difficulté
à voir le lien que cela peut avoir avec les agents de voyages.
M. Pagé: Vous êtes d'accord avec moi.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Gaspé.
Je pense que la motion pourrait être adoptée assez
rapidement.
M. Michel Le Moignan
M. Le Moignan: Si vous me le permettez, M. le Président,
j'ai eu l'occasion hier de féliciter personnellement le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, après avoir lu en vitesse
cet article dont fait mention le député de Portneuf. Comme je
l'ai dit au ministre hier, il était déjà bien coté
dans mon estime, mais je crois qu'il a remonté de quelques crans. C'est
ce que je lui ai dit. Je n'ai pas changé d'idée depuis hier. On
ne change pas d'idée aussi vite que cela. Je pense que tout le monde a
hâte de voir adopté ce projet de loi. J'ai tenu compte des
quelques modifications que le ministre nous a suggérées tout
à l'heure. Je pense que je suis d'accord aussi avec ce qui vient
d'être dit sur l'ensemble de ce projet de loi. Vu que le gouvernement
libéral a été le premier en Amérique, c'est donc
dire que le gouvernement actuel vient bonifier en quelque sorte ce que les
libéraux ont fait et non pas le détruire. Mais je me
réjouis de voir que les libéraux ont au moins
présenté quelques bonnes lois dans le passé.
M. Pagé: Sur cette question, le député de
Gaspé doit avoir de la difficulté avec ses recher-chistes, car il
serait en mesure d'en trouver plusieurs. Fouillez un peu; vous n'aurez pas
besoin de fouiller beaucoup.
M. Le Moignan: La loi 22, par exemple?
M. Pagé: On pourrait parler de votre position
là-dessus; on pourrait parler de la loi 63, entre autres.
M. Le Moignan: On ne veut plus en parler.
M. Pagé: D'ailleurs, si on n'avait pas
présenté le projet de loi no 22, vous ne seriez peut-être
pas élu.
Le Président (M. Marcoux): J'appelle l'article 1.
M. Duhaime: Avant de proposer à nouveau l'adoption de
l'article 1, je voudrais quand même rétablir les faits.
M. Pagé: II n'y a pas de question de privilège, M.
le Président, en commission parlementaire.
Le Président (M. Marcoux): J'appelle l'article 1.
M. Duhaime: C'est tout simplement pour vous dire que la meilleure
note que j'ai obtenue, je l'ai eue le 15 novembre 1976 par les électeurs
de Saint-Maurice qui m'ont donné une majorité de 4874 voix.
M. Pagé: Ce n'est pas beaucoup.
M. Duhaime: Les votes combinés de mon adversaire
libéral et de mon adversaire de l'Union Nationale les laissaient tous
les deux en arrière par au-delà de 600 voix. C'est la note A que
je considère la plus valable, un an après.
Il me fait plaisir de proposer l'adoption de l'article 1.
Etude article par article
Le Président (M. Marcoux): L'article 1 est-il
adopté?
M. Pagé: Article 1, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Duhaime: Je proposerais l'adoption de l'article 2 tel
qu'amendé.
M. Pagé: Pourriez-vous faire la lecture de l'article?
Le Président (M. Marcoux): "L'article 2 de ladite loi est
remplacé par le suivant: 2. Une personne, association ou
société agit comme agent de voyages lorsqu'elle exerce une
activité à l'occasion de laquelle elle accomplit, offre ou tente
d'accomplir pour le compte d'autrui l'une des opérations ci-après
énumérées: a) réservation de moyens
d'hébergement et délivrance de titres d'hébergement, sauf
pour un hôtelier, et, sauf pour un transporteur, location de places dans
les moyens de transport ou délivrance de titres de transport; b)
organisation de voyages individuels ou en groupe soit à forfait, soit
à la commission, ou vente et fourniture de titre correspondants.
Toute association, société ou corporation qui accomplit,
pour le compte de ses membres, l'une des opérations mentionnées
aux paragraphes a) et b) est également un agent de voyages pour les fins
de la présente loi.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 3?
M. Duhaime: Vous avez en main, M. le Président, le nouvel
article 3. Pour les fins du procès-verbal des travaux de la commission,
il faut nécessairement qu'on travaille avec le projet de loi de
deuxième lecture, ce qui signifie que l'article 3 du projet de loi no 21
en deuxième lecture est purement et simplement biffé parce qu'il
est question d'un conseiller en voyages.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que les deux premiers
articles étaient pareils?
M. Duhaime: Non. L'article 1 reste tel quel, et l'article 2, tel
qu'amendé. D'accord on peut passer au nouveau.
Le Président (M. Marcoux): On va fonctionner avec le
nouveau.
M. Duhaime: Le texte de l'article 3, qui est devant vous, vous
réfère à l'article 3 de la loi et correspond
également à l'article 4 du projet de loi de deuxième
lecture. C'est celui qui contient l'amendement suivant: on remplace le mot
"rémunération" par "rétribution". Le sous-paragraphe b) a
été rephrasé.
Le Président (M. Marcoux): L'article 3 est-il
adopté?
M. Pagé: Je m'excuse, M. le Président. Parlez-vous
du nouvel article 3?
Le Président (M. Marcoux): L'article du nouveau
projet.
M. Duhaime: C'est celui qui est devant vous et qui correspond
à l'article 4 du projet de loi et à l'article 3 de la loi.
M. Pagé: C'est cela. En fait, l'article 3 du nouveau texte
de ce matin...
M. Duhaime: J'essaie d'être charitable pour ceux qui vont
nous lire un jour.
M. Pagé: Oui. L'article 3 du nouveau texte est relatif aux
voyages qui n'excèdent pas 72 heures. Est-ce cela?
M. Duhaime: C'est le b) qui a été modifié.
M. Pagé: Oui, mais c'est celui-là. M. Duhaime: Oui,
c'est cela.
M. Pagé: Vous avez modifié l'article b) en y
ajoutant: Lorsqu'une personne, association ou société
exerçant ses activités autrement que les conditions
définies au paragraphe a) ne perçoit aucune forme de
rétribution. C'est là l'amendement.
M. Duhaime: Le meilleur guide c'est de se référer
non pas au numéro des articles, mais plutôt, lorsqu'on se
réfère à l'article 3 de ladite loi, on se
réfère à la Loi des agents de voyages. C'est celle
adoptée pour la première fois en Amérique du Nord, le
chapitre 53. Ensuite on s'en va à l'article 4 qui comporte un amendement
à l'article 4 de la loi.
Le Président (M. Marcoux): On va s'entendre. On va
toujours prendre le nouveau texte... que celui-là. Cela va éviter
des erreurs. Dans le nouveau texte, à l'article 3, je ne parle pas de
l'article de la loi, mais je parle de l'article du projet de loi 21, celui
qu'on est en train d'étudier. Cet article est-il adopté?
M. Pagé: M. le Président, à cet article, il
est prévu que c'est une exclusion spécifique, et comme le
ministre l'expliquait en deuxième lecture, c'est essentiellement pour
prévoir le cas des personnes âgées et aussi des cas aussi
spécifiques que celui-ci. Par exemple, à Montréal ou dans
les centres urbains là le ministre pourra me corriger on a
des petits commerces qui vendent des billets d'autobus et tout. Tel que
l'article est rédigé, ceux-ci ne seraient pas obligés de
détenir un permis d'agent de voyages.
Je voudrais demander au ministre pourquoi il a limité le voyage
à 72 heures, dans un premier temps? Pourquoi ce n'est pas à 96,
120 ou seulement 24 heures? Sur quoi s'est-il basé pour en arriver au
chiffre de 72 heures, une période de trois jours, d'une part?
D'autre part, j'aimerais bien que le ministre nous informe de la
protection légale qui sera accordée aux personnes
âgées qui auront à contracter un voyage à
l'intérieur d'un délai de trois jours.
Sur quelle étude vous êtes-vous basé pour en arriver
à 72 plutôt qu'à 96 heures, une semaine ou un ou deux
jours? Le deuxième volet de ma question, d'accord qu'il y a une
exclusion, c'est-à-dire que les gens qui effectueront un voyage de 48
heures à l'intérieur du Québec ne seront pas
obligés de procéder par une agence de voyages. Quelle sera la
protection qui sera accordée à ces gens-là dans
l'organisation de leur voyage? Je donne l'exemple suivant: Un matin un groupe
de personnes de l'âge d'or la loi s'applique décide
d'organiser un voyage de 72 heures. Ils s'en vont se promener un peu partout au
Québec et soudain, quand c'est le temps de partir du Manoir Richelieu,
la compagnie de transport n'est pas là, elle n'est pas
intéressée, elle a fait faillite, peu importe quoi. Quelle est la
protection qui est accordée à ces gens?
M. Duhaime: La première question, ce que nous avions en
tête au tout début, c'était le délai de 48 heures et
nous avons pensé que c'était trop court. Je pourrais dire que
quatre jours c'est trop long, ce serait assez simpliste comme information, mais
nous avons considéré qu'il ne fallait pas ouvrir la porte trop
grande pour ne pas que des abus interviennent et que le but visé par
cette modification soit dépassé. Ce que nous visions, c'est
qu'à l'heure où on se parle, si un groupe de l'âge d'or, de
l'AFEAS ou des Chevaliers de Colomb, peu importe qui, décide de faire un
voyage, ne serait-ce que de 24 ou 30 heures, il doit passer par le
mécanisme de la loi. Ce qu'on a pensé, c'était aux voyages
occasionnels très courts. On a tenu compte de la géographie du
Québec, à moins que des gens de la Gaspésie nous fassent
valoir que cette loi sera énormément utilisée et qu'ils
pourraient dépasser le délai de 72 heures. C'est un chiffre
arbitraire, je l'admets, mais on a retenu trois jours; personnellement, je
n'aurais pas d'objection à un de moins ou à un de plus. C'est un
essai loyal que l'on veut faire avec cette loi. Par ailleurs, si on va à
quatre jours, il y aura très certainement autant de bonnes raisons
d'aller à cinq. On peut continuer ainsi.
Le but visé par l'admendement c'est d'exclure le voyage
organisé par un groupe de personnes qui quittent pour une
journée, une nuit et retour, et leur éviter toute la tracasserie
administrative; ces gens n'auront aucune demande que ce soit à formuler.
Ils n'auront pas d'exemption à demander. Ce qu'on dit, c'est que la loi
ne s'applique pas à eux. Ce serait ma réponse à la
première question.
M. Verreault: Si, d'autre part, il arrivait que le groupe parte
pour quatre ou cinq jours...
M. Duhaime: A ce moment-là, il faut qu'il passe par un
agent de voyages.
M. Le Moignan: M. le ministre a mentionné la
Gaspésie. Cela arrive assez souvent que des groupes s'organisent. Quand
on sait qu'ils doivent se rendre à Montréal pour deux jours,
s'ils ont couché à Rimouski, on peut dire cinq ou six jours pour
accomplir le périple aller-retour, Gaspé-Montréal.
M. Duhaime: C'est un des cas sur lesquels on s'est
attardé, la Gaspésie. Par ailleurs, vice versa, il peut aussi y
avoir des gens de Montréal qui s'organisent en groupe et qui
décident d'aller en Gaspésie. Mais, si on s'en va à
quatre, cinq ou six jours, on fait sortir du champ d'application de la loi
énormément de groupes de voyageurs. Notre but n'est pas cela.
Ceux qui voyagent de façon régulière en tour
organisé ou en circuit organisé, on veut qu'ils soient sous la
couverture de la Loi des agents de voyages pour leur protection. Mais tout ce
que l'amendement vise, c'est beaucoup plus le voyage occasionnel.
En fait, on avait en tête au début, les déplacements
d'une journée, maximum deux jours. Après cela, on s'est dit:
Mettons trois jours, pour être un peu plus large. Je vais vous dire que,
personnellement, j'aimerais peut-être mieux qu'on fasse
l'expérience de ces 72 heures. On verra, à l'expérience,
ce que cela donne. Actuellement, la loi est très rigide. Elle ne le
permet en aucune façon.
La deuxième question, quelle est la protection qui est
accordée aux personnes? Il faut bien comprendre que la loi ne s'applique
qu'à ceux qui organisent les voyages et non pas à ceux qui
voyagent. Ce que soulevait mon collègue, le député de
Portneuf, tout à l'heure, c'est si, par hasard, l'autobus ne se
présente pas, ou encore si on a un accident ou quoi que ce soit, je
pense que ce ne sont pas les voyageurs en aucune manière qui peuvent
être pénalisés parce que la loi ne les atteint pas
individuellement. Non. Ce sont ceux qui ont organisé le voyage.
Même dans ces circonstances, si c'est un acte de Dieu ou si c'est un cas
fortuit, je pense qu'il y a l'exclusion.
M. Verreault: Dans un cas semblable, M. le ministre, je voudrais
que vous me corrigiez dans le cas contraire, vous dites que ce sont les
organisateurs du voyage qui sont pénalisés et le transporteur.
Mais d'autre part, si vous faites affaires directement avec la commission, si
la personne qui participe au voyage est dans l'illégalité de la
même manière que l'organisateur ou le transporteur, une est
pénalisée par une amende.
M. Duhaime: C'est ce que je viens de demander à un de mes
conseillers. Je ne pense pas.
M. Verreault: A moins que la loi ait changé
récemment.
M. Duhaime: Je ne pense pas, à moins que vous m'indiquiez
un article beaucoup plus précis. En fait, la loi ne vise pas le
voyageur. La loi veut protéger le voyageur, mais elle vise le
transporteur ou encore l'organisateur d'un voyage qui ne se conformerait pas
à la loi. C'est à lui que cette loi s'adresse et non pas au
voyageur.
M. Verreault: Mais le voyageur qui participe à une
illégalité est pénalisé.
M. Pagé: Cet organisateur de voyages a une
responsabilité.
M. Duhaime: L'organisateur, oui.
M. Pagé: II a une responsabilité au sens de la
loi.
M. Duhaime: Mais ce n'est pas au sens du Code criminel, mon cher
ami. C'est du droit statutaire. On ne peut pas être partie à une
infraction, à moins que ce soit bien explicitement mentionné et
qu'on fasse la preuve qu'un voyageur a participé à l'organisation
du voyage. A ce moment, il cesse d'être... Ce n'est pas sur sa
qualité de voyageur que la loi porte.
M. Verreault: A l'article 3, vous avez la...
M. Pagé: Si vous permettez, disons, à un groupe
spécial de voyager sans autorisation quelconque ou avec la participation
d'une agence de voyages, s'il arrivait, d'autre part, que le voyage soit, dans
les débuts, organisé pour une période de 72 heures, et que
finalement, avant le départ, il soit prolongé à 96 heures,
cela pourrait créer certains problèmes.
M. Duhaime: A 96 heures, avant le départ, il y a une chose
à faire, c'est d'entrer en communication avec un agent de voyages parce
qu'à ce moment, on sort du cadre de l'exception.
M. Verreault: M. le ministre, n'y aurait-il pas avantage de dire,
dans les circonstances, "dont la durée n'excède pas 72 heures et
au plus 120 heures", ce qui donnerait quand même une marge assez
grande.
M. Duhaime: Si on dit "n'excède pas 72 heures et au plus
120 heures", ce que vous voulez dire, c'est "n'excède pas 120
heures."
M. Verreault: Je veux dire dans une marge de trois à cinq
jours.
M. Duhaime: ... on irait vraiment trop loin si on parlait
d'au-delà de 72 heures parce qu'en fait cette loi veut protéger
les voyageurs. Même s'il y a l'exception, la meilleure protection pour le
public voyageur, c'est de toujours faire affaires avec un agent de voyages. Et
c'est exceptionnellement qu'il peut y avoir des points, à cause des
distances, à cause des communications, à cause de la
géographie difficile, c'est un groupe isolé à 25 ou 30
milles d'un chef-lieu ou d'un centre urbain qui s'organise, Le Cercle des
fermières de je ne sais pas quel comté dans une région du
nord-ouest du Québec. Ce serait imposer à ceux qui veulent faire
un déplacement de 24 heures ou de 48 heures en groupe, des
démarches pour aller rejoindre un agent de voyages. Mais c'est bien
à titre exceptionnel et c'est de façon restrictive que cela
s'applique.
Dans l'exemple que vous aviez tantôt, vous dites: Le voyage est
organisé pour 72 heures et, avant que tout le monde prenne son
siège dans l'autobus, cela se pourrait qu'on reste 24 heures de plus; si
cela devient clair qu'il y a 24 heures qui viennent s'ajouter, il est
évident qu'on sort du champ d'application de l'exception.
M. Verreault: Mais vous savez également, M. le ministre,
que la plupart de ces voyages sont organisés pour des groupes de
l'âge d'or. Prenez un groupe de l'AFEAS qui veut partir pour 24 heures
pour assister à quelque chose dans une région immédiate;
aussi un club de l'âge d'or. Moi j'ai une compagnie d'autobus, j'ai une
agence de voyages. Règle générale, le club de l'âge
d'or va apprécier sortir pour une fin de semaine. Plus souvent,
l'été, un groupe organisé va partir avec une
ébauche de voyage puis, lorsque le voyage se poursuit, il atteint
près de trois ou quatre jours.
Comme Marc le disait tout à l'heure, le tour de la
Gaspésie, cela se fait difficilement en trois jours.
M. Duhaime: Oui, mais ce n'est pas le but. La loi et l'exception
n'ont pas été pensées en fonction d'exclure ce genre
d'activité de voyage du champ d'application de la loi.
M. Pagé: Ce n'est pas ce que vous avez toujours dit dans
le débat en deuxième lecture.
M. Duhaime: C'est de façon exceptionnelle qu'on parle de
72 heures.
M. Pagé: Dans le débat en deuxième lecture,
on se rappellera que vous aviez spécifiquement dit: La loi vise à
donner suite au projet de loi no 194, projet de loi privé qui avait
été présenté par le député de
Saint-Jacques, alors membre de la loyale Opposition de Sa Majesté.
Aujourd'hui vous vous retrouvez avec la couronne, vous dites: On y donne suite,
on prend le projet de loi no 194, puis l'exclusion qui est faite c'est
spécifiquement pour exclure les gens, les groupes de l'âge d'or de
l'application de la Loi des agents de voyages. Ce n'est pas ce que vous dites
ce matin, vous dites le contraire, ce matin.
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: Je veux bien qu'on se comprenne.
M. Duhaime: II faut quand même donner le...
M. Verreault: Le but premier était d'éliminer les
tracasseries que cela créait aux gens de l'âge d'or.
M. Duhaime: Oui, à ces gens, mais pour un voyage à
l'intérieur du Québec pour une durée de 72 heures.
M. Le Moignan: M. le ministre, pensons aux régions
où les agents de voyages sont assez rares, on n'en trouve pas dans
chacune de nos petites paroisses. Que ce soient des clubs 4-H, que ce soient
des scouts ou n'importe qui, il me semble que ce serait un peu tracassant s'ils
sont obligés de s'adresser à une agence de voyages pour un voyage
qui dépasse 72 heures. A ce moment, est-ce qu'ils seraient compris dans
un genre d'exception où ils s'organisent avec un propriétaire
d'autobus et voyagent cinq ou six jours? Ce n'est pas toujours facile;
autrement ils sont obligés de passer par une agence de voyages.
M. Verreault: D'autre part, voici l'exemple suivant qui est
peut-être naïf; c'est que le même groupe de scouts part de
Gaspé et s'en vient à Montréal pour quinze jours. On loue
un autobus, on vient les reconduire à Montréal et quinze jours
plus tard ou une semaine plus tard on retourne les chercher. Ce sont des choses
qui arrivent fréquemment.
M. Duhaime: A ce moment, celui qui a organisé le voyage,
il a organisé le transport. Dans l'exemple que vous me donnez...
M. Verreault: Mais les 72 heures.
M. Duhaime: ... un voyage pour aller à Montréal,
puis les gens y habitent quinze jours et ensuite reviennent, je pense que la
loi ne va pas prétendre, à moins que ce soit une association qui
a organisé l'aller, le séjour et le retour, que tout cela fait
partie du même voyage.
M. Verreault: Les 72 heures, vous les placez à quel
endroit?
M. Duhaime: Les 72 heures ne tiennent pas dans un cas semblable.
C'est ma première réaction. Départ de Gaspé
jusqu'à Montréal, cela prend douze, quatorze heures, mais cela
vient de finir. C'est un voyage, puis quinze jours après on retourne;
cela fait un autre voyage. Mais si c'est un voyage organisé, un circuit
de 17 jours, là on parle d'autre chose. Cela va impliquer des montants
d'argent drôlement différents.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on veut donner le maximum de
protection à tout le public voyageur, qu'il soit jeune ou
âgé, peu importe. L'exception qu'on introduit de 72 heures
pour un voyage à l'intérieur du Québec, c'est une
exception. On sait très bien qu'on va peut-être toucher quelque
chose comme 75% à 80% des cas qui se présentent dans les AFEAS,
dans les clubs de l'âge d'or, dans toutes espèces d'organisation,
surtout chez les personnes âgées, même chez des
équipes sportives. On va éliminer du champ d'application de la
loi tous ces cas.
Je vous répète parce que la question m'a
été posée en deuxième lecture par le
député de Mégantic-Compton qu'il n'y aura aucune
demande d'exemption à faire, on déclare que la loi ne s'applique
pas à eux. Il appartiendra aux officiers du ministère, si des cas
se présentent, de les évaluer. C'est le ministère qui aura
le fardeau de la preuve là-dessus, il n'y a pas de processus
administratif à faire. C'est une tentative honnête sur une
exception. Au début, on avait pensé à 48 heures;
après cela, on a dit: Donnons 24 heures de plus à partir du
moment où c'est à l'intérieur du Québec.
Pour quelqu'un qui partirait de Hull avec un groupe organisé pour
aller en Ontario, ou quelqu'un qui partirait d'un coin de la Matapédia
ou de Matane pour aller au Nouveau-Brunswick pour 48 heures, cette exception ne
s'applique pas. C'est à l'intérieur du territoire du
Québec. Tout le monde sent très bien que c'est une exception.
M. Pagé: On y reviendra tantôt.
M. Duhaime: On verra, à l'usage, ce que ça donne.
C'est peut-être même trop, on verra ce que cela va donner. Cela ne
veut pas dire que ces gens vont partir sans aucune protection, les gens restent
honnêtes dans l'organisation des voyages, c'est bien sûr.
M. Verreault: C'est-à-dire que cela touche de 75% à
80% lorsque c'est un jour, 24 heures au maximum.
M. Duhaime: Ce qu'on a en tête, c'est de viser ces groupes
de personnes et à l'usage on verra. Peut-être que l'an prochain ou
dans quelques mois d'ici on réalisera que c'est insuffisant comme
délai ou peut-être aussi qu'on pourra réaliser que c'est
trop. Il faut faire l'essai et je pense que trois jours, cela peut aller.
M. Verreault: Ce que je crains le plus, avec les 72 heures
cela pourrait être aussi mauvais avec 48 heures ou plus c'est
qu'à un moment donné on se serve des 72 heures pour les
étendre à 96 heures ou à 120 heures.
M. Duhaime: Oui, mais je tiens pour acquis qu'il y a des agents
de voyages dans le paysage au Québec et ils sont bien au fait des
déplacements des groupes dans leur région.
M. Verreault: Mais vous savez, M. le ministre, quand vous arrivez
avec un groupe...
M. Duhaime: Ces gens-là vont surveiller ces
activités.
M. Verreault: ... de l'âge d'or, je vois très mal un
agent de voyages commencer à faire des emmerdements à un groupe
semblable. On ouvre quand même la porte.
M. Duhaime: Oui, il y a aussi l'autre point de vue qui serait le
suivant. S'il y a une agence de voyages reconnue à cause de l'excellence
de ses services, les gens ne penseront même pas à profiter de
l'exception de la loi, ils vont se rendre chez cet agent de voyage et lui dire:
Organisez-nous notre voyage, même s'il ne doit durer que 48 heures.
M. Pagé: Oui, je présume que cela va se faire, M.
le ministre, mais cela m'amène à une autre question.
Essentiellement, les dispositions de cet article sont pour protéger,
d'une part, le consommateur et, d'autre part, pour accommoder ceux qui ont
à effectuer un voyage d'une journée, de deux jours ou de trois
jours au maximum. Je vais vous donner un exemple. Tantôt, je vous ai
demandé quelle était la protection que ces gens avaient.
Qu'on prenne l'exemple des gens du comté de Saint-Maurice, votre
comté, ou ceux de mon comté. Un club de l'âge d'or
décide...
Le Président (M. Marcoux): Les deux plus beaux!
M. Pagé: C'est vrai, M. le Président, vous avez
raison, ce sont les deux plus beaux comtés du Québec. Ces gens
décident de partir, un bon matin, pour venir coucher ici, à
Québec, à la maison Montmorency; ils se rendent visiter le manoir
Richelieu, vont dans Charlevoix et reviennent. Une des personnes du groupe a
organisé le voyage, cela coûte X montant pour le coucher, le
voyage, le transport. Les gens sont rendus au manoir Richelieu et ils doivent
quitter le lendemain pour revenir dans leur beau comté de Saint-Maurice
ou de Portneuf et il n'y a pas d'autobus à la porte. Qu'est-ce qui se
passe?
Je m'explique. Qu'il y ait eu plus qu'une erreur, qu'il y ait eu une
fraude ou quelque chose du genre, qu'il y ait eu une illégalité
de commise, qu'est-ce qui arrive à ces gens? Ont-ils un recours contre
quelqu'un? Quelles sont les garanties qu'ils pourront être
indemnisés? Ils n'ont aucune garantie, M. le ministre, à
l'intérieur du délai de trois jours. Actuellement, avec la Loi
des agents de voyages, si jamais quelque chose comme ça arrive, on sait
tous que le consommateur a un recours contre son agence de voyages, il y a
d'ailleurs des fonds pour cela.
Je suis d'accord que, par cette disposition, on y inclut une certaine
souplesse dans une perspective d'accommodement pour le consommateur, puis pour
une certaine clientèle en particulier, celle des groupes, que ce soit
l'AFEAS, les clubs Lion, les Chevaliers de Colomb, les Fermières, etc.
Mais quelle est la protection que le projet de loi 21 confère à
ces gens-là dans les cas qui peuvent se présenter et qui, si
cette prévision n'existait pas et s'il y avait une agence de voyages qui
était res-
ponsable de l'organisation du voyage, leur donnerait un droit de recours
contre l'agence?
Je suis d'accord, moi, qu'on se doit d'envisager des accommodements
comme ceux-là. Mais si, d'un côté, le projet a comme
objectif essentiel de protéger le consommateur, on se doit d'aller
jusqu'au bout. Je conviens qu'on ait des accommodements, mais quelle est la
protection que le projet de loi 21 confère à ces gens-là
dans les cas où ils ne sont pas capables de compléter le voyage
pour quelque motif que ce soit, légalité,
illégalité, détails techniques ou autres?
M. Duhaime: Je vais répondre là-dessus, M. le
Président. Nous sommes en matière de droit statutaire. Cependant,
les dispositions du Code civil continuent de s'appliquer. C'est un contrat de
services, le contrat d'un transporteur avec un client. La question que vous
posez est beaucoup plus une question de solvabilité du transporteur au
cas de recours, parce que, même en éliminant cette loi, le droit
de recours existe.
M. Pagé: M. le Président, je suis d'accord que le
droit de recours existe, mais la solvabilité s'applique non seulement
à l'égard du transporteur, mais aussi peut-être à
l'égard de l'organisateur du voyage. Si l'organisateur du voyage, lui, a
payé la compagnie de transport X et a organisé le voyage pour
l'aller seulement et qu'il met le reste dans ses poches, puis s'en va, bonjour,
il n'est même pas du voyage, qu'est-ce qui arrive?
M. Duhaime: Vous avez exactement le même raisonnement que
j'ai tenu lorsque je me suis demandé avec d'autres aussi autour de moi
qui me conseillent: Est-ce qu'on retient 48 ou 72 heures et quelle va
être l'extension qu'on va donner à cette exception-là? Il
est bien certain qu'en général, lorsque, dans des clubs de
l'âge d'or, l'AFEAS, etc., les gens mettent sur pied une organisation de
voyage, c'est très souvent quelqu'un du groupe qui va recueillir les
cotisations. Cela peut arriver même dans une organisation politique que
quelqu'un s'en aille avec le trésor. Cela peut très bien se
présenter dans un cas comme cela. C'est pour cela qu'on ne veut pas
donner une extension trop large à la loi, mais le droit de recours
existe toujours en vertu du Code civil, bien sûr. Si les gens qui sont en
train de s'organiser un voyage ont des cloutes le moindrement, le mieux
à faire, c'est de toujours s'adresser à un agent de voyages. Ils
ont le droit parfaitement d'y aller. L'autre élément que je
voudrais ajouter, c'est qu'au ministère nous tentons d'inciter les
agents de voyages à organiser des voyages pour les
Québécois, les Québécoises à
l'intérieur du Québec, sur les circuits touristiques
régionaux du Québec.
Si, d'une part, on pousse les agents de voyages à mettre sur pied
des circuits comme ceux-là, qui peuvent être des séjours de
quatre, cinq, six ou sept nuits, et que, d'autre part, on dit: Nous allons
exclure du champ d'application de la loi les voyages au Québec pour
cette durée, on entre en contradiction. En fait, on était
beaucoup plus près du délai de 48 heures que de 72 au
départ. On a décidé de suggérer à
l'Assemblée nationale 72 heures pour justement prévoir les cas
qui sont sur les bords, si je peux dire, pour essayer un peu de rejoindre les
préoccupations que vous avez manifestées tout à l'heure.
La première protection qu'a le voyageur, il retient les services d'un
agent de voyages et là il a toute la protection à la fois du Code
civil et de la loi qui s'applique tout le temps, ou encore il décide de
profiter de l'exception. Bien sûr, cette exception, c'est exceptionnel
et, à ce moment-là, il y a toujours un risque; si ces
voyages-là sont organisés par je ne sais pas, moi, M. Chose ou
Mme Chose dans telle organisation, et que quelqu'un décide de partir
avec le pot, la veille ou l'avant-veille du voyage, qu'est-ce que vous voulez
que j'y fasse?
M. Pagé: Si je comprends bien, M. le ministre, vous dites
ceci: On prévoit une exclusion pour une période de trois jours.
On sait qu'il y en a beaucoup de voyages où c'est régulier tout
cela et qu'il n'y a quand même pas beaucoup de cas comme ceux dont on
vient de faire état où les gens partent avec la cagnotte.
Vous parliez tantôt de la solvabilité. Qu'est-ce qui arrive
dans le cas où une compagnie de transport fait faillite au moment
où des gens sont en voyage à tel endroit? D'accord, ce sont des
risques qui sont quand même très minces.
M. Duhaime: Pensez aux gens qui ne paient qu'en revenant
aussi.
M. Pagé: C'est assez rare. Vous dites: on donne une
exclusion, il y a un risque qui est pris par le consommateur et les gens auront
à décider s'ils prendront ce risque, ou encore, vous semblez
d'ailleurs le leur recommander, même si le voyage prévoit un
délai à l'intérieur de trois jours, même si ce n'est
qu'une journée ou deux, vous leur recommandez quand même de
procéder par les mécanismes des agences de voyage. On se
comprend.
Vous avez répondu à ma question sur les 72 heures. Vous
avez répondu à ma question sur les risques inhérents
à des groupes ou à des personnes qui ne procèdent pas par
une agence de voyage. J'aurais d'autres questions, M. le Président, mais
je sais que mon collègue de Shefford en a. Prenez avis que j'en aurai
sur cette question de limiter cette loi au Québec seulement.
M. Verreault: Je voudrais seulement obtenir une explication du
ministre. On dit que cette largesse d'esprit du projet de loi 21 va servir les
groupements sans but lucratif. D'autre part, si je décide de partir une
association fictive "X" avec l'intention de me lancer dans des voyages de trois
jours, qu'est-ce qui va m'empêcher de le faire? Je vais automatiquement
nuire aux agences de voyages par les mêmes circonstances. Je peux fonder
le Club de l'âge d'or des petits pépères Inc. et organiser,
toutes les semaines, tous les jours, des petits voyages de trois jours.
Evidemment, sans
but lucratif; je peux placer les suppléments ailleurs. J'entre
illégalement en concurrence avec les agences de voyages. Qu'est-ce qui
les protège et qu'est-ce qui me défend de le faire? Ne
croyez-vous qu'il y aurait avantage à expliciter?
M. Duhaime: Cela m'apparaît assez hypothétique.
M. Verreault: Ce n'est pas hypothétique. Je vous le dis,
je pourrais le faire.
M. Duhaime: Je vous dis que c'est hypothétique, justement
parce que vous connaissez le marché des agences de voyages. En
général, je vois mal que quelqu'un se lance avec une structure
corporative pour se spécialiser dans les voyages de moins de 72 heures.
Je lui souhaiterais bonne chance.
M. Verreault: Cela existe actuellement. Vous voulez le
légaliser.
M. Duhaime: Oui, mais cela existe de façon disparate. Ce
n'est pas un marché. Si vous voulez l'essayer et nous en donner des
nouvelles dans quelques mois, je serai bien prêt à vous entendre.
Mais connaissant votre perspicacité comme homme d'affaires...
M. Pagé: Très bon homme d'affaires et très
bon député aussi.
M. Duhaime: J'ai dit en affaires, j'insiste là-dessus. Je
sais très bien que, sans aller voir...
M. Pagé: C'est parce que vous le connaissez plus dans ses
affaires que comme député.
M. Duhaime: Ce n'est pas la plus grosse partie d'un chiffre
d'affaires, nulle part, que d'organiser ces voyages de court séjour.
M. Verreault: M. le ministre, je le disais peut-être d'une
manière fictive, mais il arrive que les clubs de l'âge d'or ou les
clubs AFEAS, appellez-les comme vous voudrez, vont organiser des voyages pour
se faire des fonds. Quand il y a un groupe de Granby qui va à
Montréal assister à une pièce de théâtre, on
va évidemment demander un supplément pour faire des fonds. A un
moment donné on va faire un voyage de récompense où on
fait un prix d'escompte. A ce moment-là, si c'est bon pour eux, cela
peut être bon pour d'autres. Quand même on voudrait éliminer
d'une part...
M. Duhaime: On l'exempte avec la loi.
M. Verreault: Vous l'exemptez, mais vous dites "sans
rémunération". Vous savez pertinemment que vous ouvrez quand
même la porte. Si c'est bon pour l'AFEAS ou le club de l'âge d'or,
cela peut être aussi bon pour n'importe quel autre. Il n'y a rien qui va
protéger l'agence de voyages, dans les circonstances.
M. Duhaime: On ne peut pas dire que c'est une
rémunération ou une rétribution pour des services d'agent
de voyages. C'est bien plus une contribution à une association sans but
lucratif qui pourrait être faite de toute autre façon, mais c'est
à l'occasion de ce voyage qu'on dit: On va mettre $5 de plus, s'il y en
a 33 qui partent dans l'autobus, cela va nous faire un fonds pour acheter des
jouets à Noël pour nos petits enfants, comme cela se fait dans bien
des comtés et dans bien des coins du Québec.
M. Verreault: Ou pour compenser les pertes qui se font d'un
voyage à l'autre.
M. Duhaime: C'est cela. Mais je prends votre parole. S'il y a un
seul exemple, d'ici douze mois, du cas que vous présentez où
quelqu'un se spécialise dans l'organisation de voyages de moins de 72
heures, dans le Québec, on amende la loi. Mais j'ai hâte de voir
cela.
M. Pagé: M. le Président, une question sur
l'article 3. L'exclusion des voyages de 72 heures est prévue à
condition, toutefois, que le voyage soit effectué au Québec.
Je ne voudrais pas lancer une guerre où mon bon ami le
député de Saint-Maurice et moi aurions probablement la
possibilité de nous envoyer moult flèches partisanes et
politiques. Ce n'est pas là mon intention.
Pourquoi le ministre n'a-t-il pas tenu compte de certains consommateurs
de voyages qui, en tant que résidants des régions
frontalières, peuvent, à l'occasion, effectuer des voyages
ailleurs qu'au Québec pour une période de moins de 72 heures? Par
exemple, les gens du comté de Gati-neau, de Papineau, les gens de la
Gaspésie qui peuvent se rendre au Nouveau-Brunswick et autres. A ce
moment, pourquoi, à l'article 3a, avez-vous limité ces voyages
comme devant être faits au Québec seulement? Vous comprendrez, M.
le ministre, que les gens de la région frontalière vont
être quelque peu pénalisés par cette disposition, du fait
de leur situation géographique, du contexte sociologique où ils
ont plus d'intérêts à se rendre, parce que certains coins
ne sont pas nécessairement au Québec. Ils seront
limités.
M. Duhaime: En fait, non.
M. Pagé: Je demande pourquoi.
M. Duhaime: Je vous dis non parce que vous dites qu'ils sont
limités. Je vous dis non et là je vais vous dire pourquoi.
M. Pagé: Oui, ils sont limités.
M. Duhaime: Premièrement, c'est que cette loi comme toutes
les autres lois du Québec a un champ territorial d'application qui est
limité aux frontières du Québec, point.
M. Pagé: Est-ce qu'il y a déjà des
frontières?
M. Duhaime: Aux frontières législatives. M.
Pagé: D'accord. Géographique?
M. Duhaime: La frontière géographique viendra
peut-être un jour.
M. Pagé: C'est ce que vous souhaitez, d'ailleurs.
M. Duhaime: Si je me fie au sondage d'hier, cela ne va pas
mal.
M. Pagé: Si vous voulez qu'on parle du sondage, on va en
parler. Je constate que vous avez la mine basse ce matin, non seulement parce
que vous avez trop fêté, mais aussi probablement à cause du
sondage d'hier. 79% des gens, je crois.
M. Duhaime: La deuxième chose...
M. Michaud: M. le Président, on commence un peu...
M. Duhaime: Si vous me le permettez, M. le Président, je
suis bien prêt à faire ma part pour ne pas qu'on se lance dans un
débat. Je voudrais revenir à la question qui m'est posée.
Il y a les gens qui habitent les villes frontalières du Québec.
Une loi semblable n'existe pas chez nos voisins immédiats et ils en sont
à leurs premiers balbutiements, si je peux dire, en tentant de
réglementer ce champ d'activité. C'est de façon
restrictive qu'on interprète la proposition que l'on fait. On la limite
au territoire du Québec, tous seront d'accord avec cela, sans limiter
pour autant quiconque au Québec d'aller à l'extérieur.
S'il y a un voyage qui est organisé pour aller à l'autre
bout de l'Ontario, nous on n'a rien à dire sur la qualité de
l'hôtellerie, sur les permis d'hébergement, etc.
M. Pagé: Cela va prendre plus que trois jours.
M. Duhaime: Si vous partez de Hull et que vous vous en allez en
ligne droite pendant 36 heures, vous pouvez faire un bon bout sur le "Queen's
Highway". Est-ce 401? Notre loi de l'hôtellerie ne s'applique à
aucun des établissements ontariens, pas plus que cela ne s'applique
à aucun des établissements du Nouveau-Brunswick.
M. Pagé: Je vais vous donner l'exemple, M. le
ministre.
M. Duhaime: Ce que l'on veut essayer de privilégier sans
limiter pour autant, ce sont les déplacements à
l'intérieur du Québec pour un séjour limité de 72
heures. Ceux qui vont au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Ecosse, en Ontario, ils
ont simplement à faire une chose. C'est d'aller à l'agence de
voyages de notre collègue député ou aller à
l'agence de voyages située sur l'autre côté de la rue et de
s'organiser un voyage. Il n'y a aucune espèce de limitation
là-dedans.
M. Pagé: M. le Président, ma question est celle-ci
que j'adresse au ministre. C'est l'exemple que je voulais lui donner. Qu'on
prenne le cas des gens de son comté, le comté de Saint-Maurice,
qui décident d'aller prendre le déjeuner à
Montréal, visiter un peu dans l'après-midi, coucher à
Montréal, se rendre le lendemain matin rencontrer le bon
député de Saint-Maurice à Ottawa, M. Chrétien, le
premier Canadien français à être le ministre des
Finances...
M. Boucher: ... un voyage pour cela.
M. Michaud: Cela vaut autant que les timbres bilingues.
M. Pagé: Ils vont visiter le parlement canadien qui est
quand même une institution qui nous appartient. Vous seriez surpris de
voir tous les groupes de Québécois qui se rendent... Cela
paraît que vous n'y êtes jamais allé!
M. Boucher: Quel gaspillage!
M. Pagé: Par sentiment de frustration! De toute
façon, ces gens, dans un premier temps, passent une journée
à Montréal, dans un deuxième temps, désirent se
rendre non seulement ils le désirent, mais ils y vont
visiter leur parlement, qui leur appartient, et reviennent le lendemain. Cela
prend deux jours, ce sont des voyages faits par des Québécois,
des bonnes gens de comté de Saint-Maurice, et parce qu'ils ont voulu se
rendre à Ottawa, notre capitale nationale, ils sont exclus de
l'application de la loi. L'accommodement que vous accordiez tout à
l'heure à ces gens, vous venez, somme toute, de leur enlever le
privilège et le droit de s'en servir en vertu de l'article tel que
présenté.
M. Duhaime: En fait, si vous l'interprétez comme cela, je
vous donne raison.
M. Pagé: Vous me donnez raison.
M. Duhaime: Autrement, on va en parler tout l'avant-midi, et on
ne s'entendra pas. Je viens de vous dire qu'on se limitait au territoire du
Québec, point. C'est une exception qu'on fait. Ne me parlez pas de la
capitale nationale fédérale.
M. Pagé: C'est notre capitale nationale, M. le
ministre.
M. Duhaime: Les gens iront par un agent de voyages. Ils seront
protégés quant à l'organisation du voyage, d'une part, et
quant à la solvabilité. Nous autres, nous n'avons aucune
juridiction sur les agents de voyages ontariens qui pourraient boucler des
voyages et faire déplacer des gens au Québec vers l'Ontario.
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Si les gens veulent aller dans la capitale nationale,
cela n'empêche pas quelqu'un
d'Ottawa d'organiser le voyage et de faire traverser le pont aux
Québécois. C'est une exception très restrictive, ce n'est
pas une loi générale.
M. Pagé: Cela veut donc dire que les gens de chez nous, de
chez vous, qui, dans un voyage de deux jours se rendent, la première
journée, visiter Montréal, vont peut-être aller sur le site
de l'Expo voir ce qui se passe là on espère, de toute
façon, que les structures seront telles, l'année prochaine, que
cela sera ouvert au public avec autant de facilité, le ministre pourrait
nous faire une déclaration dans ce sens vont peut-être
aller voir la construction du Centre des congrès, mais là, je
parle d'un voyage qui pourrait avoir lieu peut-être seulement dans un an
et demi ou deux ans seulement...
M. Duhaime: Cela va être intéressant!
M. Michaud: Cela va prendre au moins trois jours à
visiter.
M. Pagé: En tout cas, le lendemain, les gens
décident de se rendre visiter notre capitale nationale et le parlement
d'Ottawa qui nous appartient, qui appartient aux gens du comté de
Saint-Maurice autant qu'aux gens du comté de Portneuf. Ils sont exclus
de la loi. L'accommodement que vous leur donniez tantôt, vous le leur
enlevez strictement et uniquement parce que ces gens vont passer quelques
heures à l'extérieur du Québec. Trouvez-vous que c'est
acceptable?
M. Verreault: C'est inacceptable, cela peut être de
l'illégalité.
M. Duhaime: Vous voterez contre, c'est simple, si c'est
inacceptable.
M. Pagé: Vous n'avez pas du tout à
interpréter nos intentions, vous n'avez pas du tout à
interpréter nos votes. Je vous dis que ces gens ne vont même pas
coucher en Ontario.
M. Duhaime: Je n'interpréterai pas vos votes, je vais les
compter, vous voterez contre.
M. Pagé: Ils vont visiter le parlement
fédéral pendant deux ou trois heures, une institution qui nous
appartient, et vous dites, pour ce motif-là...
M. Duhaime:... il ne nous appartient pas. Cela fait trois fois
que je vous dis que nous n'avons aucun contrôle sur l'hôtellerie,
la restauration et l'organisation des voyages en Ontario. Etes-vous sourd?
M. Pagé: Ne vous fâchez pas ce matin, soyez serein,
soyez calme, M. le ministre. Je vous en prie, je veux bien comprendre que vous
êtes impatient avec votre dossier du Centre des congrès qui est
retardé, la division qu'il y a au Conseil des ministres et les
problèmes que vous avez avec le mode de gestion, mais il faut être
calme, il faut être serein. Je vous ai posé une question au sujet
d'un groupe qui va passer, somme toute, seulement quelques heures à
l'extérieur du Québec et vous dites qu'il n'en est pas question.
A ce moment-là, ils ne font pas affaires avec une agence de voyages de
l'Ontario, ils ne font pas affaires avec l'hôtellerie de l'Ontario. Tout
ce qu'ils font, c'est y aller pendant deux heures et ils reviennent au
Québec.
M. Michaud: L'autobus n'est plus là!
M. Pagé: En vertu de l'article, ils n'ont pas le droit de
le faire, et l'accommodement que vous donniez tantôt aux contribuables et
aux groupes, vous le leur enlevez parce qu'ils ont le malheur de traverser
l'Outaouais.
M. Verreault: Cela prête à de l'abus, ils vont le
faire de toute façon.
M. Pagé: Oui, c'est un autre élément.
M. Verreault: S'ils partent, comme le député de
Portneuf le disait tout à l'heure, de Montréal pour aller passer
simplement une journée à Ottawa, cela se fait dans la même
journée facilement.
M. Duhaime: Ils iront chez un agent de voyages parce qu'ils
peuvent très bien faire affaires avec une corporation qui serait
propriétaire de la ligne d'autobus en territoire ontarien. Or, on n'a
aucune juridiction, avec la Loi des agents de voyages, en dehors du territoire
du Québec, il me semble que c'est simple à comprendre.
M. Verreault: Je ne vois pas quel genre de juridiction cela
prend, parce qu'un détenteur d'un permis d'exploitation d'autobus,
à charte partie, s'il a l'ordonnance 19 en sa faveur, il va le faire, le
voyage, il est autorisé à le faire.
M. Duhaime: Ils passeront par un agent de voyages.
M. Verreault: S'il a une journée là-bas, il n'y a
pas de coucher et il reste les restaurants. Evidemment, tu peux les prendre
n'importe où, tes repas.
M. Duhaime: On fait une exception dans une loi.
M. Verreault: Mais, à ce moment, tu obliges les gens
à rester dans l'illégalité.
M. Duhaime: Là, vous voulez avoir la lune.
M. Verreault: Non, pas nécessairement. On demande des
explications.
Seulement, peut-être qu'avec les réponses que vous allez
nous donner vous allez mieux comprendre le raisonnement qu'on vous fait et,
à ce moment, vous allez accepter.
M. Duhaime: Je comprends votre raisonnement et je dis non.
M. Verreault: Ce n'est pas pour nous autres.
M. Duhaime: Les voyages vont être limités au
Québec pour 72 heures, point. Interprétez cela comme vous le
voudrez, je vous dis: Si vous êtes contre, vous voterez contre. Si vous
êtes d'accord, votez pour. Si vous vous abstenez, vous vous
abstiendrez.
M. Verreault: M. le ministre, on vous demande des explications.
Vous ne croyez pas qu'avec l'article tel que rédigé vous
favorisez, somme toute, des ambiguïtés au niveau de
l'interprétation.
M. Duhaime: Non. Quand on dit au Québec, c'est au
Québec. Il me semble que c'est clair, cela.
M. Verreault: Vous placez peut-être des gens dans
l'illégalité. Il y a des gens qui vont s'organiser un voyage de
deux jours. Suite à la publicité qui aura été
faite, parce qu'on peut présumer que vous en ferez, ils diront: Notre
voyage est à l'intérieur de trois jours; on l'effectue presque
essentiellement au Québec, on va passer trois heures à Ottawa
pour donner la main à notre bon ministre des Finances là-bas et
on revient. Ces gens ne procéderont pas nécessairement par une
agence de voyages. Vous les placez dans l'illégalité.
M. Le Moignan: Peut-être que, si c'était un agent de
voyages, cela réglerait tout le bobo.
M. Verreault: Quel est, M. le ministre...
M. Duhaime: Avez-vous compris ce que vient de dire le
député de Gaspé?
M. Pagé: Je suis d'accord, mais à ce moment, qu'il
le dise.
M. Le Moignan: Mais il a dit que c'est pour le Québec,
seulement.
M. Pagé: C'est cela. C'est l'ambiguïté.
M. Le Moignan: Dès qu'ils sortent du Québec, il n'y
a plus de problème.
M. Pagé: Quelle est la pénalité, M. le
ministre, que vous prévoyez dans votre projet de loi au cas où un
groupe comme cela, à l'intérieur d'un délai de trois
jours, ne juge pas opportun de boucler son voyage ou de faire organiser son
voyage par un agent de voyages et qu'il ne procède pas par une agence de
voyages? Le voyage est de trois jours, à l'intérieur de 72 heures
et ils se rendent en Ontario. Quelle est la pénalité
prévue?
M. Duhaime: Je vais le retrouver avec la concordance. C'est
simplement quelqu'un qui exerce le métier d'agent de voyages sans
permis. C'est aussi simple que cela.
M. Verreault: Actuellement, plusieurs associations agissent dans
l'illégalité. C'est pourquoi vous voulez faire adopter le projet
de loi 21.
M. Duhaime: C'est dans la loi. Voulez-vous que je vous la lise?
"Toute personne trouvée coupable d'une infraction aux articles 4 ou 33
est passible, sur poursuite sommaire, en outre des frais, d'une amende d'au
moins $1000 et d'au plus $5000 pour chaque jour ou partie de jour que dure
l'infraction?
M. Pagé: Alors, cela va leur coûter $1000. M.
Duhaime: C'est cela.
M. Pagé: S'ils sont allés à Ottawa et qu'ils
n'ont pas procédé par une agence de voyages, $1000?
M. Duhaime: Ou bien à Moncton. C'est la disposition qu'on
met dans la loi. De la même façon, si quelqu'un organise un voyage
à l'intérieur du Québec pour plus de 72 heures...
M. Pagé: Pour une durée de quatre jours.
M. Boucher: Ils vont probablement y penser avant.
M. Duhaime: C'est une exception qu'on fait.
M. Verreault: M. le ministre, vous n'ignorez pas actuellement que
les organismes semblables, aux article 2 et 3, fonctionnent actuellement dans
l'illégalité.
M. Duhaime: Oui, et on les laisse fonctionner.
M. Verreault: C'est pour cela que vous voulez adopter le projet
de loi no 21. Après cela, la même chose va se produire avec la loi
21 dans l'illégalité, parce que vous faites une restriction pour
le Québec uniquement.
M. Duhaime: On le sait qu'il y a des gens qui fonctionnent dans
l'illégalité actuellement. C'est entendu. C'est pour cela qu'on
introduit cette disposition.
M. Verreault: Ils vont continuer.
M. Duhaime: Bien non, cela va devenir légal. On fait un
peu ce que les gens de l'autre côté font. Ce qui est
illégal va devenir légal.
Le Président (M. Marcoux): Avec les tables
d'écoute. Article 3, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 4?
M. Pagé: M. le Président, est-ce que vous vouliez
ajourner à 11 heures?
M. Duhaime: Je pensais finir pour 11 heures.
M. Pagé: Bien oui.
M. Duhaime: Si vous voulez avoir une autre séance, je vais
vous proposer un ajournement. Dans le reste, il ne reste plus rien.
Le Président (M. Marcoux): Article 4?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 5?
M. Duhaime: Un instant.
Le Président (M. Marcoux): Article 5, adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 6?
M. Le Moignan: Adopté.
M. Pagé: Article 6 adopté. Article 7.
M. Duhaime: C'est la même chose, c'est simplement la
numérotation qui a varié.
M. Pagé: La reproduction. Adopté.
M. Duhaime: C'est le même texte que vous avez devant vous
pour tout le reste...
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Duhaime: Le projet de loi de deuxième lecture.
Le Président (M. Marcoux): Article 8, adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 9?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 10?
M. Pagé: Un instant. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 11?
M. Pagé: A l'article 11, M. le Président, qui
reprend 13a?
M. Duhaime: L'article 11 reprend 13...?
M. Pagé: 13a.
Le permis d'un agent de voyages devient nul de plein droit dès
qu'il fait faillite ou, le cas échéant, dès que sa charte
est abrogée, annulée ou vient à expiration. Vous parlez de
la charte qui est prévue à quel article?
M. Duhaime: Vous vous référez à la
charte?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Charte de la compagnie.
M. Pagé: Est-ce que c'est la charte de la compagnie, ou si
vous vous référez au permis?
M. Duhaime: On parle de la charte.
M. Pagé: De la charte de la compagnie?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Dès que la charte est annulée,
abrogée ou vient à expiration. C'est donc dire que...
M. Duhaime: Je pense qu'on visait les...
M. Pagé: Les cas où il n'y a pas de rapport
déposé aux institutions financières?
M. Duhaime: La partie 2...
M. Pagé: Oui, nécessairement.
M. Duhaime: S'il ne la redemande pas.
M. Pagé: Attendez un peu, ce n'est pas de cela dont je
parle.
M. Duhaime: C'est une concordance avec la Loi des
compagnies...
M. Pagé: La Loi sur les compagnies.
M. Duhaime: ... qui dit que les corporations doivent
déposer le rapport annuel et il y a des délais d'avis.
M. Pagé: C'est cela, si le rapport annuel n'est pas
déposé, il y a un premier avis.
M. Duhaime: Et lorsque le rapport annuel n'est pas
déposé dans le délai imparti, automatiquement, la charte
est expirée.
M. Pagé: En fait, c'est la concordance avec les...
M. Duhaime: Avec les lois existantes.
M. Pagé: ... avec la Loi sur les compagnies et les
conditions fixées par règlements en vertu de cette loi par le
ministère des Institutions financières.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Pagé: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Article 11 adopté.
Article 12.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 13.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 14?
M. Duhaime: II y a juste le mot "commercial", adopté.
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 15?
M. Pagé: Le ministre peut employer temporairement toute
personne nécessaire pour faire enquête quant à
l'application de la loi.
M. le Président, je me demande ce que vient faire l'article 15
ici. En vertu de la Loi du ministère du Tourisme, le ministre a une
définition de ses tâches, ses fonctions, ses
responsabilités, ses attributs, son organigramme, tout son monde. Je ne
vois pas en quoi, à l'intérieur de cette loi, il y a une
permission conférée au ministre de se pourvoir en personnel pour
voir à ce que la loi soit appliquée. Je pense que cela va de soi.
Le ministre peut employer temporairement toute personne nécessaire pour
faire enquête quant à l'application de la présente loi.
Est-ce à dire qu'actuellement il n'y a aucun mécanisme
prévu qui existe sur une base permanente pour faire enquête sur
l'application des lois?
M. Duhaime: Si vous vous référez à l'article
34 de la loi existante, c'est pour donner un prolongement temporaire à
l'application de la loi. Vous avez l'article 34, tel qu'il existe et je vais
vous le lire: "Pour veiller à l'application de la présente loi,
des inspecteurs sont nommés et rémunérés suivant la
Loi de la fonction publique". Il y a des cas qui se présentent où
des enquêtes doivent être faites. Il faut qu'on ait recours
à des comptables agréés de façon temporaire. Si on
n'a pas ce pouvoir de les embaucher temporairement pour faire enquête, on
doit nécessairement les rémunérer suivant la Loi de la
fonction publique. C'est uniquement pour simplifier la mécanique
d'embauche et pour éviter de demander des dérogations sur le plan
administratif.
M. Le Moignan: A ce moment-là, est-ce que les Institutions
financières sont rejointes par cet article? Non?
M. Duhaime: Non. C'est une bonne question que vous soulevez, par
ailleurs.
M. Le Moignan: Elle n'est pas bonne?
M. Duhaime: C'est une bonne question parce qu'on a songé,
un moment, à faire appliquer la loi par le ministère des
Institutions financières.
Le Président (M. Marcoux): Article 15, adopté?
Article 16?
M. Pagé: Adopté, M. le Président, c'est le
pouvoir d'enquête.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 17?
M. Pagé: C'est sur le cautionnement, les modalités
de délivrance, de renouvellement du permis, de suspension et
d'annulation; d'accord.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 18?
M. Pagé: Functionary? What is that? L'article 18:
L'article 38 de ladite loi est modifié: b) par l'insertion, dans la
troisième ligne du texte anglais, après le mot "officer", du mot
"functionary", c'est quoi, ça?
M. Duhaime: Je vais vous lire, dans l'ensemble, ce que cela va
donner pour l'intelligence du texte. Je vous lis l'article 38. "Lorsqu'une
corporation, association ou société commet une infraction
à la présente loi ou à un règlement, tout
fonctionnaire, administrateur, associé, employé ou agent de cette
corporation", etc. On ajoute le mot "dirigeant". L'article 38 se lira comme
suit: "Lorsqu'une corporation, association ou société commet une
infraction à la présente loi ou à un règlement,
tout dirigeant, fonctionnaire, administrateur, associé, employé
ou agent de cette corporation", etc. Parce que quelqu'un pourrait diriger et
n'être ni fonctionnaire, ni administrateur, ni associé et il
échapperait au champ d'application de l'article 38.
M. Pagé: Ne pas être un exécutant.
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 18, adopté.
Article 19?
M. Pagé: A l'article 19, je vais essayer d'être le
plus bref possible, sachant que le ministre est pressé, qu'il est
désireux de nous quitter ce matin pour d'autres vacations. J'ai eu
l'occasion, dans le débat en deuxième lecture, d'exprimer ma
surprise face à des amendes comme celles prévues à
l'article 39, qui sera modifié par l'article 19 du projet de loi,
où il est dit que l'amende minimale sera de $1000 et d'au plus $5000
pour chaque jour ou partie du jour que dure une infraction pour une personne
trouvée coupable d'une infraction aux articles 4 ou 33, et cela sur
poursuite sommaire.
On se rappellera que dans son exposé de deuxième lecture
le ministre a voulu démontrer beaucoup de fermeté, beaucoup
d'autorité, mais cela me surprend de voir ça. D'un
côté, que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche veuille montrer une pseudo-fermeté, c'est son
droit, mais qu'à l'intérieur du même gouvernement
on l'a vu récemment le ministre de la Justice donne un
chèque en blanc, radie une série d'infractions et de
pénalités totalisant presque $1 million, si ma mémoire est
fidèle, ou même plus cela s'est passé au mois de
février ou au mois de mars dernier ...
M. Duhaime: Cela n'a rien à voir avec les
pénalités, c'est la loi qui n'était pas bonne. C'est une
autre paire de manches.
M. Pagé: Non, non, on pourra revenir sur le débat
de fond si vous voulez, il n'y a pas de problème. Mais d'un
côté vous avez un membre de ce gouvernement qui, somme toute, est
sous la même couronne, qui représente Sa Majesté...
M. Duhaime: J'aime mieux le mot auréole.
M. Pagé: ... et d'un autre côté il y a les
gens qui ont fait fi de lois qui existaient et qui ont été
poursuivis, qui ont été condamnés à des amendes,
des amendes allant jusqu'à des sommes aussi importantes que des millions
de dollars. Le gouvernement, dans un geste d'abdication, de
générosité ou de solidarité à l'égard
des gens qui avaient été poursuivis dit: On met de
côté les amendes, on ne poursuivra pas. C'est le procureur
général, qui est quand même une personne très
importante dans le cabinet, qui est quand même le bras droit du premier
ministre qui parle ainsi. D'un autre côté, on a le ministre du
Tourisme qui arrive en Chambre qui dit: Vous savez, il faut être fermes,
il faut être durs, c'est nous les "boss", la loi il faut qu'elle
s'applique. C'est quoi? En quoi cela peut-il être conciliable, M. le
ministre? C'est beau de mettre des dispositions dans une loi, $1000 minimum,
par jour ou partie de jour d'infraction. Cela c'est beau, à
l'égard de gens qui, somme toute, auront commis comme
illégalité d'aller visiter Ottawa pendant deux heures. Ils
n'auront pas recouru à un agent de voyages. On dira à ces
gens-là: Vous devez $1000 puis peut-être même $5000...
Laissez-moi terminer. M. le Président, j'aimerais bien avoir le silence
autour de cette table.
M. Michaud: Empêchez vos hommes de rire, parce que c'est
trop...
M. Pagé: Non, non, mais écoutez. Les gens du
côté de l'Opposition rient et c'est normal à cause du
ridicule de la position adoptée par le gouvernement. C'est normal.
M. Michaud: Oui, oui, de vos commentaires. Avec une grosse
charrette.
M. Pagé: Comment le ministre peut-il s'expliquer et
peut-il accepter, en tant que membre d'un gouvernement, que les gens du
comté de Portneuf ou de Saint-Maurice qui partiront pour deux jours, qui
décideront de ne pas procéder par un contrat avec un agent de
voyages, qui se rendront à Montréal et en cours de route
décideront de se rendre à
Ottawa, puissent être pénalisés pour une somme de
$1000 par jour, puis auront à les payer?
D'un autre côté, il y a des gens qui au Québec se
sont soustraits à l'application d'une loi, n'ont pas respecté une
loi. Les mécanismes judiciaires prévus ont fonctionné, ces
gens-là ont été condamnés à des amendes
totalisant des sommes jusqu'à $1 million et le même gouvernement
dit qu'on enlève l'obligation pour ces gens de payer les amendes, dans
un geste de générosité qui s'inscrit dans le cadre d'une
perspective recherchée de paix sociale. On se rappellera de cela, M. le
Président. Le ministre du Tourisme nous arrive aujourd'hui puis il dit
qu'il faut que la loi soit adoptée, que cela prend de la fermeté,
que c'est $1000 ou $5000 par jour. Comment le ministre peut-il expliquer
cela?
M. Duhaime: Je vais vous expliquer cela. M. le Président,
je serais prêt à donner parfaitement raison à toute
l'argumentation du député de Portneuf si dans l'article 39 du
projet de loi 21, on retrouvait les pénalités qu'on retrouvait
à la loi 23 et que nous avons décidé de mettre en
veilleuse. J'ai eu l'occasion de travailler devant les tribunaux avec la loi 23
et quand on parle d'une amende de $1000 à $5000, il y a quand même
une différence entre $1000 et $5000 et $25 000 et $50 000. Ce qui est
important pour ceux qui ont à prendre des décisions comme
législateurs, c'est de prendre des décisions intelligentes sur le
plan des pénalités et ne pas faire en sorte que cela devienne des
lois inapplicables quand on fait la comptabilisation des amendes.
La plus belle preuve c'est que...
M. Pagé: J'aurais un petit commentaire pour vous aider
là-dessus. S'il ne me donne pas la permission je ne le ferai pas.
M. Duhaime: ... votre gouvernement dans le passé s'est
bien rendu compte que les amendes que demandaient les tribunaux étaient
tellement excessives qu'on ne s'est même pas rendu au bout. Ce qu'on a
fait, c'est que sur le paiement des amendes, on a signé des ententes
avec les grandes centrales syndicales pour permettre à la CSN, à
la CEQ et à d'autres de faire les paiements sur de longues
années. Ils les payent encore aujourd'hui.
M. Pagé: Oui, on ne voulait pas les mettre en faillite.
S'il avait fallu qu'on les mette en faillite, je vous dis que...
M. Duhaime: Si vous me permettez, M. le député de
Portneuf, j'aurais un deuxième point à développer.
M. Pagé: ... il y aurait un avocat dans le comté de
Saint-Maurice, entre autres, qui aurait crié fort.
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion le comté de
Saint-Maurice, ne vous occupez pas du comté de Saint-Maurice, je m'en
occupe.
M. Pagé: Continuez comme cela. Continuez comme cela.
M. Duhaime: Le deuxième point que je voudrais
développer, M. le Président, c'est que j'ai eu l'occasion, en
deuxième lecture de donner l'état des dossiers, de faire une
certaine comptabilisation des infractions, du nombre d'agences de voyages qui
ne se conformaient pas à la loi.
Si mes informations sont bonnes, les accusations que nous avons
portées jusqu'à présent n'ont pas été
contestées, mais les défendeurs ont déposé des
confessions de jugement. Ils ont accepté de payer $500 et ils ont
continué d'agir dans l'illégalité. En augmentant les
amendes de $1000 jusqu'à $5000, on vise ces agences qui,
financièrement, pourraient encaisser assez allègrement une
poursuite de $500 de temps à autre. D'abord, il y a le minimum de $1000
qui est là et, ensuite, c'est laissé à
l'appréciation du tribunal. Vous remarquez que nous n'avons pas
introduit l'élément de récidive dans la loi, qu'on
retrouve dans beaucoup de lois statutaires. Cela m'apparaît raisonnable
qu'on s'en tienne à cela.
M. Pagé: Si vous permettez, M. le député,
juste une petite chose, avant de vous céder la parole là-dessus.
Est-ce que vous constatez avec moi que les montants de $1000 à $5000 qui
s'appliquent aux agents de voyages s'appliquent par le fait même aux
groupes prévus à l'article 4 qui pourraient organiser un voyage
de trois jours? Je vais donner un exemple. Ces gens-là organisent un
voyage de trois jours, ils viennent au Carnaval de Québec.
M. Duhaime: Vous n'avez pas besoin de recommencer votre
explication, j'ai très bien compris!
M. Pagé: Je vais vous donner un exemple. M. Duhaime:
Je comprends très bien.
M. Pagé: Ces gens-là décident d'organiser un
voyage de trois jours.
M. Duhaime: Ils sont pris dans une tempête de neige.
M. Pagé: Ils quittent Trois-Rivières, quittent le
comté de Saint-Maurice et s'en viennent à Québec, au
Carnaval pour s'amuser. Entre parenthèses, j'espère que vous
allez donner une subvention au Carnaval bientôt.
M. Duhaime: Vous lirez le Devoir.
M. Pagé: Ces gens-là sont trois jours ici. Il se
présente un cas fortuit. Il n'y a aucune exclusion dans l'article 4 pour
des cas fortuits; il faudra les plaider. Il arrive une tempête de neige
et le voyage dure quatre jours et demi. Ces gens-là auront
effectué un voyage de quatre jours ou quatre jours et demi. Ce sera plus
que trois jours et ils pourront être poursuivis, dépendamment de
la détermination de vos juristes qui décideront si ces
gens-là doivent être poursuivis. C'est certain qu'ils pourront
être poursuivis.
M. Le Moignan: C'est dans la loi.
M. Pagé: Ils vont revenir après quatre jours.
C'est inscrit dans la loi. Ces gens-là pourront être
poursuivis, obligés de se défendre en cour et de plaider sur un
cas fortuit. S'ils sont reconnus coupables, cela va leur coûter $1000
d'amende. C'est aussi absurde que cela.
M. Michaud: Oui, mais c'est hors de leur contrôle.
M. Pagé: Hors de leur contrôle! Mais dites-le dans
la loi qu'il y a une exception.
M. Boucher: C'est dit dans la loi qu'il y a des cas fortuits.
M. Pagé: Où est-ce écrit dans la loi? Vous
semblez connaître cela, vous. Où est-ce écrit?
M. Boucher: Dans le Code civil et dans le Code criminel.
M. Pagé: II faut les plaider et, pour les plaider, les
gens de l'âge d'or ou de l'AFEAS devront aller devant le tribunal, se
prendre un avocat. Le député de Saint-Maurice sait combien cela
coûte, un avocat? Ils devront prendre des procédures, se
défendre pendant deux jours, trois jours, une semaine. Si le juge
dit...
M. Boucher: Le ministère va-t-il porter une accusation
dans un cas comme cela?
M. Pagé: Laissez-moi donc continuer. Si le juge dit que
c'est du droit statutaire, c'est trois jours qui étaient prévus,
et le voyage a duré quatre jours, l'amende, c'est $1000. Je dis que vous
devriez faire une distinction entre l'application de la loi en ce qui regarde
les infractions pour les agents de voyages qui ne veulent pas se soumettre aux
normes et aux dispositions de la loi et les groupes qui, pour un motif ou
l'autre, suite à une mauvaise interprétation de la loi, suite
à des détails techniques ou suite à un cas fortuit, pour
que ces groupes ne soient pas soumis à une amende allant de $1000
à $5000, mais d'au moins $1000.
M. Verreault: Tout à l'heure, j'ai mal compris ou
j'interprète très mal, lorsque vous avez parlé des amendes
qui étaient incluses dans l'ancien projet de loi, vous disiez
qu'après avoir pénalisé ces gens-là ils acceptent
de payer les amendes et ils continuent de travailler dans
l'illégalité. Je pense que le projet de loi prévoyait,
quand même, que le ministre pouvait retirer les permis de ces
gens-là.
M. Pagé: Oui. Vous les avez retirés?
M. Verreault: S'ils continuent d'agir dans
l'illégalité, pourquoi...
M. Duhaime: Ils agissent sans permis.
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: On ne peut pas retirer leurs permis s'ils n'en ont
pas. Même si votre loi était la première en Amérique
du Nord et que c'était une grande nouveauté, ce qu'on vient
corriger, c'est ceci...
M. Pagé: C'est normal de bonifier nos lois, M. le
ministre. On n'a pas la prétention de croire que notre loi était
parfaite.
M. Duhaime: La loi ne permettait pas à un enquêteur
de faire enquête chez un agent de voyages qui n'avait pas de permis, mais
elle permettait à l'enquêteur de faire enquête seulement
s'il avait un permis et qu'il enfreignait la loi.
M. Verreault: Je suis du même avis que mon collègue
de Portneuf que la pénalité de $1000 à $5000 est vraiment
exagérée parce qu'on ne fait pas de distinction entre le
voyageur, l'agent de voyages et le grossiste. Pour aucune considération,
autre que l'amende qui est prévue aux articles 4 et 33 pour les
infractions, si des organismes comme l'AFEAS ou le club de l'âge d'or
sont pris dans une illégalité, ils vont payer le même prix
qu'un grossiste ou un agent de voyages. Je trouve cela vraiment ridicule.
Si on disait que le voyageur ou l'organisateur d'un club ou association
qui enfreint la loi serait pénalisé d'un montant de $50 à
$500, cela aurait un certain sens.
M. Pagé: ... prévoir...
M. Verreault: Une agence de voyages qui intervient et qui fait
une irrégularité va payer une amende de $250 à $1000. Un
grossiste va payer $1000 à $5000. Cela aurait peut-être un certain
bon sens. Vous voyez beaucoup plus souvent un grossiste pénaliser des
agences et des voyageurs qu'une agence de voyages parce que, dans les
circonstances, elle sert d'intermédiaire. A ce moment, on met tous les
gens sur le même pied.
Après l'adoption de ce projet de loi, que vous avez vanté
et dont vous vous remerciez également, qui a fait une épuration
au sein des agences de voyages dans le domaine du transport et le domaine du
voyageur, c'est sûr qu'aujourd'hui il y a encore quelques
récalcitrants, mais il reste quand même qu'il y a une nette
amélioration. Ceux qui sont dans le domaine ont l'intention d'y demeurer
et de suivre les lois prescrites actuellement et celles qui viendront. Il va
toujours rester des aventuriers. Lors de la deuxième lecture, vous avez
mentionné qu'une cinquantaine de plaintes ont été
portées contre des récalcitrants sur un nombre de 500 agences de
voyages. C'est quand même excellent.
M. Duhaime: Je comprends votre point de vue et je suis conscient
aussi que c'est sévère. On fait une exception. Il est permis de
voyager et d'organiser des voyages sans obtenir un permis de voyage si on fait
un voyage au Québec pour une durée de 72 heures. Ce que vous me
dites, c'est de prévoir une mécanique, après 39 ou 40, ou
encore faire tomber une infraction à l'article 3 sous le couvert de
l'article 40 qui dit $250 et au plus $500 au lieu de $1000 à $5000. Le
problème se présente de la façon suivante. Supposons que
je retiens votre raisonnement. On dit, dans un premier temps, vous n'avez pas
besoin d'un permis si c'est un voyage effectué au Québec pendant
une période d'au moins 72 heures. Supposons que quelqu'un décide
d'organiser systématiquement des voyages pour dix jours, au
Québec. Est-ce que c'est quelqu'un qui opère purement et
simplement sans permis ou quelqu'un qui dit: "J'ai le droit d'organiser un
voyage sans permis pour les premières 72 heures, mais mon
problème, je ne suis pas en infraction avec l'article 4, mais je suis en
infraction parce que je fais voyager des gens de 72 heures jusqu'à 290
ou 500 heures.
M. Verreault: Si vous me permettez, M. le ministre...
M. Duhaime: J'ai bien dit tout à l'heure que c'est une
exception. Je souhaite, même s'il y a une exception qui est permissive
dans la loi, que les gens aient toujours recours à un agent de voyages
pour leur meilleure protection.
M. Verreault: M. le ministre, prenons comme exemple le voyage de
trois à dix jours. Evidemment, la plupart de ces voyages sont
organisés par train et particulièrement par autobus. Si le
conducteur d'autobus accepte d'entreprendre un voyage pour dix jours, c'est
sûr qu'il va s'informer avant pour savoir s'il a besoin d'une
autorisation spéciale pour cela. S'il fait le voyage, il va être
pénalisé de la même manière par le ministère
des Transports que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche va pénaliser l'organisateur du voyage et le groupe qui a
participé, ne croyez-vous pas?
M. Duhaime: Oui.
M. Verreault: Mais une amende semblable reste quand même
très onéreuse pour les gens qui ont peut-être agi
innocemment. Vous savez que, même si on dit que nul ne doit ignorer la
loi, il arrive que ces groupements, en règle générale,
sont formés de personnes âgées qui ne sont pas tellement au
courant des lois.
M. Pagé: Ils n'ont pas d'argent dans les cas...
M. Verreault: Par inadvertance, ils vont commettre ces erreurs. A
ce moment-là, $1000 pour une association, ils ne sont pas capables de
payer cela, à moins que vous ne donniez cela simplement comme exemple et
que vous donniez
l'absolution comme dans le passé; à ce moment-là,
d'accord, si on a votre parole.
M. Duhaime: Vous allez comprendre que je ne peux pas m'engager en
commission parlementaire sur une déclaration de ce genre.
M. Verreault: Je comprends. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen
d'en faire une distinction, M. le ministre, de diviser le voyageur,
l'organisateur, l'association...
M. Pagé: Et je pense que le ministre le sent bien,
aussi.
M. Verreault: ... l'agence de voyages et le grossiste? C'est une
affaire qu'il serait très simple de faire, un léger amendement,
et, à ce moment-là, cela serait beaucoup plus équitable
pour chacune des catégories.
Pour un club de l'âge d'or ou l'AFEAS, payer $50 d'amende, c'est
déjà beaucoup, c'est une grosse leçon; $1000, franchement,
c'est les mettre dans un embarras et soulever des humeurs malignes.
M. Pagé: Vous dites qu'ils pourraient avoir des
subventions du haut-commissariat, cela n'a pas de bon sens! J'espère que
vous n'êtes pas sérieux!
M. Boucher: Vous voyez sur quel ton je le fais.
M. Verreault: Mais il ne faudrait pas que le ministre se serve
des clubs de l'âge d'or pour payer le centre des congrès à
Montréal.
M. Pagé: Mais êtes-vous d'accord, les gens de la
majorité ministérielle? C'est quand même un
problème, vous le constatez! Vous êtes d'accord avec nous.
M. Duhaime: M. le Président, le problème se pose de
deux façons. Quand vous le soulevez, sur le plan individuel, cela peut
avoir un aspect logique et raisonnable, votre argumentation.
Par ailleurs, il y a un coefficient multiplicateur, et quand on regarde
le volume du trafic et qu'on regarde aussi les exigences très dures et
je dirais très sévère de cette loi, avant même
qu'elle ne soit bonifiée, il faut faire en sorte qu'on puisse avoir des
agents de voyages au Québec qui pourront offrir des services à un
public voyageur et qui vont garantir aux voyageurs non seulement la
qualité des services, c'est un souhait, mais la solvabilité. On
exige un cautionnement individuel. On exige un cautionnement collectif. On
exige une tarification. On exige qu'ils aient des bilans financiers
vérifiés. Si, en sens inverse, on met l'amende faible, ce qu'il
ne faut pas faire, il est bien certain, à ce moment, qu'on ouvre la
porte au même genre de problèmes que nous avons vécus au
Québec avec cette loi depuis trois...
M. Verreault: M. le ministre, si on s'en tient à l'agence
non, je comprends également votre point de vue...
M. Duhaime: Mais c'est quand même une exception. Si on
disait dans la loi qu'on enlève complètement l'exception du
voyage au Québec pour 72 heures, si on l'enlève et qu'on n'en
parle plus, supposons, et que vous revenez à l'ancienne loi, c'est quand
même $500 qui étaient prévus. Pour éviter que ces
cas se présentent, on donne trois jours, on fait une exception. Par
ailleurs, il faut faire les mises en garde à ceux qui sont dans ce
marché, et vous connaissez très bien ce marché. Il y a des
petits requins là-dedans. Ce qu'on fait, on met l'amende forte. Je suis
bien prêt à considérer que si jamais un club de l'âge
d'or d'une paroisse de mon comté se faisait pénaliser par la Cour
des sessions de la paix pour $1000, je vais en entendre parler. Je suis
conscient de cela.
M. Verreault: Vous ramenez cela à des pressions
politiques.
M. Duhaime: Non, ce ne sont pas des pressions politiques. Je vous
dis que je suis conscient du problème que vous soulevez.
M. Pagé: Le juge sera obligé d'appliquer la loi.
C'est du droit statutaire, M. le député, vous le savez
très bien.
M. Duhaime: Mais oui, il va l'appliquer.
M. Pagé: Le juge n'aura pas le choix... Cela va être
$1000. L'association ne sera jamais capable de payer $1000. C'est le minimum,
M. le ministre. Vous risquez, à part cela, de faire en sorte que les
gens à l'intérieur des organismes qui pourraient ou qui
voudraient organiser des voyages conformément à la loi, à
l'intérieur d'un délai de trois jours, fort conscients que si
jamais il survient un cas fortuit ou autre...
M. Duhaime: Dans un cas fortuit, la loi ne s'applique pas. Il y a
des accords internationaux en matière de transport; votre
collègue de Shef-ford pourrait vous éclairer
là-dessus...
M. Pagé: Laissez-moi aller. Jos Bleau organise un voyage
pour un club de l'AFEAS ou de l'âge d'or. Le voyage est prévu pour
trois jours. A un moment donné, en cours de route, les gens disent: On
change l'itinéraire, on s'en va à telle place, toujours au
Québec. C'est quatre jours, ces gens sont poursuivis par vos services.
C'est du droit statutaire. Que Jos Bleau plaide devant le juge. D'abord, il va
être obligé de plaider devant le juge. Il va être
obligé de prendre un avocat et de se défendre. Ce sont quand
même des tracasseries, ce sont quand même des problèmes.
Comme défense, il dira: Ecoutez, j'ai organisé le voyage et
j'avais prévu que ce serait trois jours; on était au Manoir
Richelieu, les gens ont décidé de se rendre au Saguenay parce que
le ministre des Transports est là, et qu'il y a de belles routes, et
tout cela, et on veut aller voir cela.
M. Duhaime: S'il a un bon avocat, il va plaider le
bénéfice du doute.
M. Pagé: Le juge sera lié par le droit. C'est du
droit statutaire et, M. le ministre, vous savez ce que c'est que du droit
statutaire. Le juge dira: C'est $1000. C'est Jos Bleau, mandaté par le
groupe, qui devra payer les $1000.
Ce qu'on dit essentiellement, c'est ceci: On est conscient que les
amendes devraient être assez élevées pour que la loi soit
appliquée dans le cas des agents de voyages qui ne veulent pas se
prévaloir des mécanismes de la loi, demander leur permis et se
soumettre aux multiples conditions qui sont établies dans le projet de
loi. On est d'accord pour cela. Pourquoi ne pas prévoir des
pénalités réduites pour les cas de groupes qui auront
à faire des voyages selon l'article 4, quitte à prévoir
dans la loi une augmentation des amendes dans le cas de récidive? C'est
cela qu'on vous demande purement et simplement. Ne pas obliger les gens, comme
vous le disiez tantôt, M. le député, à aller courir
dans les bureaux des députés régulièrement pour
faire des pressions politiques.
M. Duhaime: Vous avez fait vos études en droit. Vous
êtes allé à l'université, vous savez que tous sont
égaux devant la loi, peu importe leur fortune.
M. Pagé: Je l'ai pratiqué à part cela. Tous
sont égaux devant la loi, mais c'est du droit statutaire. Le juge sera
lié par le texte qu'il y a là; ce sera $1000 d'amende, point.
M. Duhaime: C'est bien sûr, c'est cela.
M. Verreault: M. le ministre, est-ce que vous croyez amener des
règlements à ce projet de loi? Parce que, vous savez, l'exception
que vous donnez est très valable, d'accord. D'autre part, c'est quand
même très ambigu, ces choses-là. On parle d'organismes, on
parle d'organisateur pour un organisme quelconque. Mon collègue de
Portneuf faisait une certaine allusion et cela me donne l'occasion de revenir
sur le point. Cela voudrait dire que n'importe quelle personne pourrait
organiser un voyage de trois jours, pour un organisme quelconque, sans aucun
mandat. Elle pourrait se servir d'un nom. Pourquoi, par règlements,
votre ministère n'exigerait-il pas que tel organisme reconnu mandate une
personne membre de cet organisme pour organiser ces mêmes voyages?
M. Duhaime: Cela pourrait bien faire l'objet d'un
règlement.
M. Verreault: Par la même occasion, peut-être
qu'à ce moment les pénalités pourraient être
reconsidérées également. Parce qu'une personne X
s'improvise et dit: Moi, je vais vous organiser cela, sans que l'organisme en
question ait aucun contrôle. A ce moment, vous seriez peut-être
plus tendre envers ces associations.
M. Duhaime: On en revient au point qui a été
soulevé tantôt. En fait, ce qui vous préoccupe, c'est la
question de la solvabilité. Moi, si j'organise un voyage de trois jours
et qu'en cours de route mes voyageurs décident de rester quatre jours,
ils resteront, mais la quatrième journée, je n'en suis pas
responsable.
M. Verreault: Ce sont des cas d'exception que mon collègue
soulevait.
M. Duhaime: C'est une défense qui est très valable
devant la cour. Ce n'est pas là qu'est le problème.
M. Verreault: D'autre part, si la personne est mandatée
par un organisme, l'organisme s'engage par la même circonstance. Si moi,
je suis président du club de l'âge d'or de ma place et que je
mandate le député de Portneuf comme membre de mon association
d'organiser les voyages, à ce moment, je m'engage et l'association
s'engage.
M. Duhaime: Cela va lui prendre une association de voyages lors
qu'il va vouloir aller à Ottawa.
M. Verreault: Je pense qu'il y aurait quand même avantage
de prendre en considération un tel règlement pour ne pas laisser
trop ouverte la porte. L'exception que vous accordez par le projet de loi no 21
est formidable.
Je pense que les clubs l'attendaient avec impatience, mais il ne
faudrait pas que la porte soit trop ouverte à tous les abus. Je le
mentionnais tout à l'heure, on agissait dans l'illégalité
et il est fort possible qu'on continue d'agir innocemment dans
l'illégalité.
Quand il s'agira d'une personne...
M. Pagé: Tout le monde est censé connaître la
loi.
M. Verreault: ... qui se lance à l'aveuglette dans une
chose semblable, qu'elle en paie les pots cassés, je suis d'accord. Mais
qu'un organisme se fasse prendre, comme on dit, les culottes baissées
parce qu'on a ignoré quelque chose à un moment donné,
parce qu'on a changé d'organisateur, je pense que ce serait abuser que
de les pénaliser de $1000 d'amende.
M. Pagé: A la lueur de l'expérience que nous avons
de plusieurs années, nous vous faisons des recommandations pour ne pas
que vous vous mettiez les pieds dans les plats et que ce ne soit pas plein de
monde dans votre bureau de comté pour vous faire part du désarroi
dans lequel ils sont placés à la suite de l'application de la
loi. Le Club de l'âge d'or qui aura une pénalité de $1000
devant le juge, les frais, la cause, cela montera peut-être à
$1500 ou à $1700.
M. Duhaime: Vous les avez exposés à une
pénalité de $500 pour un voyage d'une heure.
M. Pagé: Y a-t-il des Clubs de l'âge d'or qui sont
capables de payer cela chez vous? Est-ce
qu'il y en a dans vos comtés? Chez nous, il n'y en a pas. Ils
vont aller vous voir à vos bureaux et ils vont faire des pressions
politiques. Le ministre ne saura pas trop quoi faire, il aura les pieds dans
les plats et il ne saura pas sur quel pied danser.
Nous pourrions faire de la procédure, apporter des amendements et
des modifications, on pourrait même soulever le quorum, etc., mais nous
ne le faisons pas. Nous vous disons: Présentez donc un amendement...
M. Verreault: Vous en avez la chance, encore une fois.
M. Pagé: ... vous avez la chance d'en présenter
un.
M. Verreault: Quitte, si vous voyez que les abus perdurent,
à y aller à fond de train. Je pense que cela vaudrait la peine,
pour les organismes sans but lucratif, de leur donner une chance.
M. Le Moignan: On peut leur conseiller de s'adresser à un
agent de voyages, aussi. Cela éliminerait tous les doutes et tous les
dangers.
M. Verreault: Je ne veux pas déprécier les agences
de voyages, mais lorsque le projet de loi original est sorti, il y a eu
certaines pressions et un certain chantage a été exercé.
Je le dis en connaissance de cause. Cela a rendu les organismes un peu mal
à l'aise, cela les a restreints dans leurs sorties. Une agence de
voyages, comme un grossiste, cela ne travaille pas pour sauver $0.50 ou pour
$1. Ces clubs n'ont pas les moyens de payer le gros prix. Plus souvent
qu'autrement, s'ils voyagent au Québec, on connaît les
régions et on va essayer de trouver des hôtels à des prix
abordables, des restaurants à des prix abordables. S'il y a des
gratuités, ils veulent les avoir pour l'organisateur.
Dans un autre sens, si on passe par une agence de voyages, les
gratuités vont à l'agence de voyages, c'est tout à fait
normal.
M. Pagé: Le temps fuit, il sera midi dans quelques
minutes. Le ministre pourrait, au moment du dépôt du rapport,
proposer un amendement comme cela peut se faire de la part du ministre. Il
pourrait prendre quelques heures ou quelques jours d'ici le dépôt
du rapport pour réfléchir à cela. A ce moment-là,
il pourrait nous apporter un amendement, après discussion avec les
membres de son caucus. Ce serait peut-être opportun d'ailleurs, les
députés de la majorité ministérielle nous disent
toujours qu'ils ont un rôle important à jouer dans le caucus.
Prévalez-vous en, vous en avez un caucus ce midi; parlez-en au caucus ce
midi et je suis convaincu que le ministre va l'accepter.
M. Duhaime: M. le Président, je vais vous donner... Je
consulte les gens qui travaillent avec moi, puis je pense que je ne peux pas
avoir deux catégories d'infractions, deux catégories de
personnes. Tout ce que vous voulez faire varier, c'est le montant des amendes,
parce qu'il s'agirait d'une association ou d'un organisme.
Ce que je voudrais vous faire remarquer, c'est que la loi actuelle ne
permet aucun voyage à l'intérieur du Québec, ne serait-ce
que pour la durée d'une seule heure. L'amende prévue...
M. Pagé: Votre projet est là pour le bonifier ce
projet de loi.
M. Duhaime: ... c'est $500. Ce qu'on dit, c'est qu'on va exclure
du champ d'application de la loi. On ne demande à personne de faire de
la paperasse et de faire des demandes d'exemption, mais la contrepartie, c'est
qu'on ne veut pas ouvrir la porte non plus; on a des agents de voyages à
qui on demande de se conformer à une réglementation qui,
j'admets, est sévère. Si, par ailleurs, on va ouvrir les
chantepleures, si vous voulez, et si on ne met pas les pénalités
en conséquence, vous pourriez rester surpris. Là vous allez me
chercher le club d'âge d'or de la paroisse, je ne sais pas moi, de
Saint-Nicéphore qui attend après ses $150 du ministère du
Tourisme ou encore du bas de laine du député, mais n'oubliez pas
qu'il y a des clubs de l'âge d'or qui ont de l'argent au
Québec.
M. Verreault: Quand même, M. le ministre, vous ne les
comptez pas sur vos deux mains.
M. Duhaime: Non, non, non, mais il y a des
fédérations qui ont de l'argent dans leurs poches aussi et il
faut faire attention.
M. Verreault: II ne faut pas généraliser les
quelques exceptions, en faire une règle générale.
M. Duhaime: Ce à quoi je me réfère le plus
en refusant de faire une catégorie à part, c'est l'impact de
cette classification d'amendes sur les agents de voyages comme tels.
M. Le Moignan: M. le ministre, dans un autre ordre, j'aurais une
petite question à vous poser, très brève. Je reçois
une lettre de mon agent de voyages, on me dit ceci: "Suite à la mise en
application de la loi 19 régissant les opérations des agences de
voyages, il nous est maintenant impossible d'opérer sur base de
facturation". Est-ce qu'il y a quelque chose dans le projet de loi qui
mentionne ce point-là?
On conseille de prendre des cartes de crédit?
M. Duhaime: En bon député, j'imagine que vous allez
communiquer avec mon ministère. On va référer cela aux
gens du contentieux qui s'occupent de l'application de la Loi des agents de
voyages et on va sûrement vous répondre.
M. Le Moignan: On me suggère de prendre une carte de
crédit. J'en ai déjà une, mais on me suggère cela
quand même.
M. Verreault: M. le ministre, peut-on compter que vous allez
apporter des amendements relativement aux amendes?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: Lors de l'étude article par article, parce
que ce matin c'est une séance de consultation.
M. Duhaime: Alors, adopté sur division?
M. Pagé: On l'adopte sur division. Mais j'en ferais une
question de règlement. Je voudrais vous demander une directive à
ce stade-ci de nos travaux. Est-ce que ce matin, M. le Président, nous
avons procédé, selon vous, à l'étude du projet de
loi article par article, ou la séance de ce matin n'a-t-elle pas
été une séance de consultation, de dialogue et
d'échanges des membres de la commission parlementaire sur les
amendements à être présentés par le ministre au
projet de loi qui a été déposé et qui a
été accepté en deuxième lecture? J'aimerais bien
avoir votre réponse là-dessus, M. le Président. Selon moi,
on ne pouvait pas procéder de la façon dont on a
procédé sans que la séance de ce matin devienne uniquement
une séance de consultation, de dialogue et d'échanges sur les
amendements que le ministre entend déposer lors de l'étude
article par article du projet de loi 21 qui a été adopté
en deuxième lecture.
Le Président (M. Marcoux): Tantôt on a
procédé comme s'il y avait consentement et...
M. Pagé: Même s'il y avait eu consentement, vous
avez un cadre...
Le Président (M. Marcoux): Le secrétariat des
commissions dit qu'on a procédé... que la technique
utilisée n'était pas la bonne et qu'il fallait procéder
à partir du projet de loi original.
M. Pagé: Alors, on recommencera à une prochaine
séance?
Le Président (M. Marcoux): Non, je pense qu'il y a moyen
de s'entendre pour faire autre chose.
M. Duhaime: Cela ne me fait rien.
Le Président (M. Marcoux): II suffirait... Y a-t-il
consentement pour prolonger un peu on sait ce qui est adopté
pour faire les concordances. Cela ne donne rien de tout recommencer.
Avant de faire cela, est-ce qu'on peut dire que l'article 19 est
accepté?
M. Pagé: Accepté sur division.
Le Président (M. Marcoux): Article 19, accepté sur
division.
M. Pagé: Est-ce que le digne représentant de
l'Union Nationale...
M. Duhaime: M. le Président, si je peux vous faire
une...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Pagé: M. le Président, par proclamation du
lieutenant-gouverneur, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Maintenant peut-on faire les
accords?
M. Pagé: La concordance.
Le Président (M. Marcoux): Oui, la concordance.
M. Duhaime: Où est notre secrétaire? On va le
reprendre pour faire la concordance.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il des modifications par
rapport à l'original pour l'article 1?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Alors, article 1, aucune
modification. Adopté tel quel.
M. Pagé: En fait, si vous voulez, M. le Président,
on va passer les articles de 1 à 20.
Le Président (M. Marcoux): A 29.
M. Pagé: A 29.
M. Duhaime: A 29 du projet de loi en deuxième lecture.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: C'est cela qui est le problème, M. le
secrétaire?
Le Président (M. Marcoux): Alors, l'article 1 est
adopté tel quel. A l'article 2 du projet, y a-t-il des amendements? Il y
en avait un, je pense.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté tel quel, mais je
veux savoir s'il y a des modifications.
M. Duhaime: A l'article 2 du projet de loi, on dit: "L'article 2
de la dite loi est remplacé par le paragraphe suivant... "Approchez-vous
donc, M. le secrétaire. Si vous nous aviez dit cela à dix heures
on aurait gagné pas mal de temps.
M. Pagé: Est-ce un reproche qu'on fait quant au travail du
secrétaire de commissions?
Le Président (M. Marcoux): Je prends le reproche.
M. Pagé: Je m'excuse, M. le ministre, mais quand
même!
M. Duhaime: II faut ajouter le paragraphe: "Toute
association..."
M. Pagé: Avec tout le respect que j'ai pour le
président, c'est un reproche que vous devriez faire au
président.
M. Duhaime: M. le Président, l'article 2 du projet de loi
est remplacé par l'article 2 qui est devant vous ce matin. On ajoute le
paragraphe suivant: "Toute association, société ou corporation
qui accomplit pour le compte de ses membres l'une des opérations
mentionnées aux paragraphes a et b est également un agent de
voyages pour les fins de la présente loi.
Le Président (M. Marcoux): D'ailleurs, je vais l'ajouter
ici. Adopté tel qu'amendé, article 2.
M. Pagé: C'est cela!
Le Président (M. Marcoux): L'article 3 est-il
adopté?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Marcoux): A l'article 4, modification:
à la place de rémunérations, c'est
rétributions.
M. Pagé: Qui devient 3.
Le Président (M. Marcoux): Qui devient 3.
M. Duhaime: Et il y a le paragraphe b) dont la rédaction
est changée. D'accord, au secrétariat? On suit?
Le Président (M. Marcoux): L'article 4 est adopté
tel qu'amendé, il devient 3.
M. Duhaime: 4 devient 3.
M. Pagé: M. le Président, on tient à
signaler l'arrivée, parmi nous, de M. le chef de cabinet du ministre,
que l'Opposition officielle salue avec gentillesse, délicatesse et
distinction.
M. Duhaime: M. le Président, l'article 5 du projet de loi
de deuxième lecture devient 4, c'est cela? Et il est adopté, tel
quel.
Le Président (M. Marcoux): L'article 5 devient 4, tel
quel. Article 6.
M. Duhaime: M. le Président, l'article 6 du projet de loi
de deuxième lecture est biffé purement et simplement. C'est comme
cela qu'on aurait dû procéder au tout début, si on nous
l'avait dit.
L'article 6 est biffé purement et simplement, M. le
Président, on se réfère à l'expression conseiller
en voyages.
Le Président (M. Marcoux): C'est ma faute. M.
Pagé: Vous allez apprendre votre métier. M. Duhaime:
L'article 7 du projet de loi de deuxième lecture est
également biffé. L'article 8 devient l'article 6. Ou,
plutôt l'article 8 du projet de loi de deuxième lecture devient
l'article 5, M. le Président, qui se réfère à
l'article 6 de la loi, tel que modifié.
Le Président (M. Marcoux): L'article 9, maintenant.
M. Duhaime: L'article 9 du projet de loi qui a trait aux
conseillers en voyages est biffé.
Le Président (M. Marcoux): L'article 10.
M. Duhaime: L'article 10 du projet de loi devient l'article
6.
Le Président (M. Marcoux): L'article 7a. Non, l'article
11, maintenant, devient l'article 7.
M. Duhaime: L'article 7a du projet de loi est biffé sous
l'article 10. D'accord? L'article 11 du projet de loi devient l'article 7 tel
que nous l'avons adopté. Il se réfère à l'article 8
de la loi.
Le Président (M. Marcoux): L'article 12 est
biffé.
M. Duhaime: L'article 12 est biffé. L'article 13 du projet
de loi...
Le Président (M. Marcoux): L'article 13 devient l'article
8.
M. Duhaime: ... de deuxième lecture devient l'article
8.
Le Président (M. Marcoux): L'article 14 devient l'article
9.
M. Duhaime: Devient l'article 9, c'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 15 devient l'article
10.
M. Duhaime: C'est cela.
Le Président (M. Marcoux): L'article 16 devient l'article
11.
M. Duhaime: Non, un instant. L'article 16 est simplement
biffé.
Le Président (M. Marcoux): L'article 17...
M. Duhaime: L'article 17 du projet de loi devient l'article 11,
tel qu'adopté, le paragraphe 13b étant annulé, pour les
notes du secrétariat. Le paragraphe 13b de l'article 17 du projet de loi
devenu l'article 11. L'article 18 est biffé. L'article 19 devient
l'article 12. L'article 20 devient l'article 13.
Le Président (M. Marcoux): A l'article 19, il faut biffer
le paragraphe b).
M. Duhaime: Biffer le paragraphe b). L'article 21 est
biffé.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20 devient l'article
13 tel quel. L'article 21.
M. Duhaime: L'article 21 est biffé. L'article 22 est
biffé. L'article 23 devient l'article 14. L'article 24 du projet de loi
devient l'article 15.
Le Président (M. Marcoux): L'article 25 devient l'article
16.
M. Duhaime: C'est ça, tel qu'adopté. Le
Président (M. Marcoux): Oui.
M. Duhaime: L'article 26 devient l'article 17 tel
qu'adopté, sauf que le sous-paragraphe e) saute. D'accord? Le
sous-paragraphe e) est biffé.
Le Président (M. Marcoux): Le sous-paragraphe e) est
biffé et les autres changent. Le sous-paragraphe f) devient e).
M. Duhaime: Un instant.
Le Président (M. Marcoux): Le sous-paragraphe i) devient
f)?
M. Duhaime: C'est ça.
Le Président (M. Marcoux): Le sous-paragraphe e) est
biffé.
M. Duhaime: On continue avec g).
Le Président (M. Marcoux): f) devient e), g) devient f) et
i) devient...
M. Duhaime: Pas le i).
Le Président (M. Marcoux): Le i) demeure.
M. Duhaime: Le i) demeure. D'accord? L'article 27 devient
l'article 18.
Le Président (M. Marcoux): Le f) devient e), le g) devient
f) et le i) demeure tel quel.
M. Duhaime: Avez-vous réglé le problème des
h, g et f? D'accord?
Le Président (M. Marcoux): D'accord.
M. Duhaime: L'article 27 du projet de loi devient l'article
18.
M. Duhaime: i) fait partie du f), il fait partie de
l'article.
Le Président (M. Marcoux): L'article 27 devient l'article
18.
M. Duhaime: L'article 28 devient l'article 19, tel
qu'adopté. L'article 29 devient l'article 20.
Le Président (M. Marcoux): L'article 20 est
adopté.
La commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse
et de la pêche vient de compléter l'étude, article par
article, du projet de loi no 21. Le rapporteur, le député
d'Abitibi-Est fera rapport à l'Assemblée nationale à
l'effet que nous avons complété l'étude de ce projet de
loi.
M. Pagé: M. le Président, en terminant les travaux
je voudrais, encore une fois, faire part au ministre qu'il aura toujours le
loisir de déposer un amendement à l'article 19 en ce qui concerne
les pénalités lors du dépôt du rapport en
troisième lecture. En terminant ces travaux, je voudrais remercier le
ministre des réponses qu'il a bien voulu donner aux questions qu'on lui
a formulées, remercier ses collaborateurs, M. l'avocat qui a
certainement eu une présence très utile par ses conseils et ses
recommandations, M. Michel aussi, remercier particulièrement M. Roy qui
est directement impliqué par ce projet de loi-là. M. le ministre,
vous avez de bons collaborateurs et je suis convaincu que vous êtes en
mesure non seulement de le constater mais de l'apprécier en
conséquence. Et d'ailleurs, on m'a dit que M. Roy s'attendait à
une promotion particulière dans des délais assez brefs, alors on
va souhaiter à vos collaborateurs nos meilleurs chances de
succès.
M. Le Moignan: Un mot seulement, M. le Président, pour
remercier le ministre de même que ses collaborateurs, et je souhaite que
tous ceux qui se prévaudront de cette loi, tous les futurs voyageurs ne
rencontreront pas trop d'inconvénients et je crois que les mises en
garde qui seront faites vont éliminer les abus et vont permettre une
meilleure application d'une loi qui est indispensable, et je pense en
même temps que tout le monde sera content. Heureux qui comme Ulysse a
fait un bon voyage.
M. Duhaime: Merci bien.
M. Pagé: Merci, M. le Président. La commission
ajourne ses travaux, M. le Président?
Le Président (M. Marcoux): Oui, sine die. (Fin de la
séance à 12 h 22)