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Etude des projets de lois nos 19,
Loi sur les parcs et 21,
Loi modifiant la Loi des
agents de voyage
(Seize heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
Madame et messieurs, à l'ordre, s'il vous plaît! La
commission permanente de l'industrie, du commerce, du tourisme, de la chasse et
de la pêche est réunie pour procéder à
l'étude, article par article, des projets de lois nos 19 et 21
intitulés Loi sur les parcs et Loi modifiant la Loi des agents de
voyage.
Les membres de la commission sont: M. Biron (Lotbinière), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M.
Boucher (Rivière-du-Loup) en remplacement de M. Godin (Mercier); M.
Grenier (Mégantic-Compton), Mme Leblanc (Iles-de-la-Madeleine), M.
Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Mailloux (Charlevoix).
M. Pagé: M. Mackasey est remplacé par M.
Verreault.
Le Président (M. Clair): M. Mackasey
(Notre-Dame-de-Grâce) est remplacé par M. Verreault
(Shefford).
M. le Moignan: M. le Président, je remplace M. Grenier de
Mégantic-Compton.
Le Président (M. Clair): M. Le Moignan (Gaspé)
remplace M. Grenier (Mégantic-Compton). Les autres étaient
là, Mme Leblanc (Iles-de-la-Madeleine), M. Mailloux (Charlevoix), M.
Marcoux (Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M.
Michaud (Laprairie), M. Pagé (Portneuf), M. Perron (Duplessis), M.
Raynauld (Outremont), M. Tremblay (Gouin).
Lors de la dernière séance de cette commission, je pense
que vous aviez adopté l'article 7 et que...
Projet de loi no 19 Administration (suite)
M. Duhaime: L'article 6 a été adopté, nous
étions rendus à l'article 7.
Le Président (M. Clair): L'article 6 était
adopté, l'article 7 n'était pas adopté? Alors, j'ai des
indications contraires. Je prends la parole des membres.
Le député de Gaspé.
M. le Moignan: M. le président, avant de procéder
à l'étude de l'article 7... Je n'étais pas présent,
mais j'ai vu la transcription de la dernière séance; j'ai
seulement une petite question sur un article qui a déjà
étudié, où on dit qu'un parc peut être
créé ou aboli. Je n'ai pas vu de questions spécifiques,
pour abolir un parc. On a quatre parcs provinciaux, il ne s'agit pas, quand on
parle d'abolir un parc... La possibilité est là pour un de ces
parcs, qu'un jour...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gaspé, étant donné que cette question a déjà
été discutée, je demanderais simplement le consentement
unanime des membres de la commission.
M. Pagé: C'est accordé, M. le président.
M. Le Moignan: Je voulais seulement un petit mot...
M. Duhaime: Avec un plaisir parlementaire, M. le
président.
Le président (M. Clair): Avec un plaisir parlementaire,
j'accepte avec une...
M. Le Moignan: Je n'ai pas vu de questions sur ça.
M. Duhaime: Je vais répondre en deux volets, parce qu'il y
a nécessairement deux réponses à votre question. La
première porte sans doute sur les parcs provinciaux déjà
existants. Le projet de loi actuel, la loi 19, dans ses mécanismes
d'entrée en vigueur et d'application, va remplacer la Loi des parcs
provinciaux.
Cela va entrer en vigueur je vous renvoie à la toute fin,
à l'article 13 et suivants, dans les dispositions transitoires et
finales la loi nous accordera un délai de deux ans pour
classifier les parcs provinciaux déjà existants.
C'est donc dire qu'une fois la loi adoptée, une fois les parcs
provinciaux existants classifiés, suivant la loi 19, ces parcs seront
dorénavant régis par la loi qui est entre vos mains, ce qui
signifie, à toutes fins utiles, que la procédure d'abolition
s'applique à ces territoires, suivant le mécanisme de l'article
4, si ma mémoire est bonne. Et le deuxième volet, qui va de soi,
ce sont les nouveaux parcs qui seront créés en vertu de la loi
qui est devant vous. Bien sûr, là aussi, la procédure
d'abolition s'appliquera.
M. Le Moignan: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, je m'excuse d'être
arrivé en retard à la commission. Quand on parle du délai
de deux ans que le lieutenant-gouverneur en conseil aura à sa
disposition pour définir les nouveaux parcs, quant aux quatre parcs
actuels dont on connaît les limites, si je comprends bien la loi, cela
veut dire qu'aussitôt que la promulgation de la loi dans la Gazette
officielle
sera connue publiquement, le ministère, s'il donne suite aux
prescriptions de la loi, principalement à l'article 7, devrait interdire
toute prospection minière ou autre. C'est son pouvoir, à moins
qu'il donne une tolérance.
Disons que si, dans trois mois, la loi est promulguée, quant aux
quatre parcs actuels, la prohibition... Au moment de la promulgation, il est
indiscutable qu'aucune compagnie qui oeuvre actuellement ne pourrait continuer
à le faire, à moins que le ministère, par son
arrêté en conseil, dise son intention qu'à telle condition,
certaines activités puissent continuer, tant et aussi longtemps que le
ministère n'aura pas défini carrément les parcs
futurs.
Est-ce que je comprends bien la loi et ses implications?
M. Duhaime: Je comprends bien votre question, mais je pense qu'il
y a une distinction à faire. Les mécanismes que vous avez
expliqués sont parfaitement exacts sur l'entrée en vigueur de la
loi lors de la promulgation.
Cependant, ce qu'il faut retenir, c'est que je pense qu'il y a une
distinction fondamentale entre la limite territoriale des parcs provinciaux
existants et la limite territoriale des parcs ou la limite territoriale que
nous retiendrons au moment où nous aurons à travailler sur chacun
des quatre territoires concernés. Ce que je veux dire par là,
c'est que, si vous allez au nouvel article 14, on parle des parcs visés
à l'article 13, donc les quatre parcs, et on a un délai de deux
ans pour faire la classification.
Il est bien certain... Je ne pourrais pas dire, dans les quatre cas
parce qu'il y en a qui sont très clairement classifiables, si
vous voulez, sans aucune hésitation mais, si vous vous
référez plus particulièrement au parc national des
Laurentides, il a été créé en 1865 et, ensuite, le
chapitre 201 de la Loi des parcs provinciaux où le territoire est
défini... Il est bien certain qu'on ne classifie pas d'un bloc ce
territoire.
Si je comprends bien votre inquiétude, vous craignez un vacuum
dans un délai de deux ans?
M. Mailloux: C'est que, quand je regarde l'article 13 du projet
de loi tel que déposé, il est dit ceci: "Les parcs sujets
à la Loi des parcs provinciaux (Statuts Refondus, 1964) deviennent des
parcs régis par la présente loi à la date fixée par
proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil, après avoir
été classifiés en conformité de l'article 3. "
Nonobstant l'article 16, la Loi des parcs provinciaux et les
règlements adoptés sous son autorité continuent de
s'appliquer à l'égard de chacun des parcs visés par ladite
loi jusqu'à ce que ce parc ait fait l'objet d'une proclamation, selon le
premier alinéa du présent article ".
Je comprends, d'un autre côté, que, à la minute que
la loi est promulguée, ces parcs deviennent sujets à la Loi 17,
tant que la proclamation n'aura pas eu lieu.
M. Duhaime: C'est cela, c'est le deuxième paragraphe de
l'article 13.
M. Mailloux: Mais la proclamation, j'imagine, pour l'ensemble du
territoire québécois, va venir dans un très bref
délai. Elle n'éliminera pas une partie des territoires. Elle va
être légale pour l'ensemble du territoire, y compris les quatre
parcs, à moins que vous ne me disiez que la proclamation n'arrivera que
dans deux ans.
M. Duhaime: Non.
M. Mailloux: Ce n'est pas cela que j'ai compris.
M. Duhaime: Si vous lisez le deuxième alinéa de
l'article 13...
M. Mailloux: Oui.
M. Duhaime: En fait, il faudrait lire l'article 16 avant, qui est
le nouvel article 15.
M. Mailloux: D'accord.
M. Duhaime: La présente loi remplace la Loi des parcs
provinciaux.
M. Mailloux: Cela va.
M. Duhaime: On dit ensuite: "Nonobstant l'article 16, la Loi des
parcs provinciaux et les règlements adoptés sous son
autorité continuent de s'appliquer à l'égard de chacun des
parcs visés par ladite loi jusqu'à ce que ce parc ait fait
l'objet d'une proclamation, selon le premier alinéa du présent
article".
Tant et aussi longtemps que l'un des quatre parcs provinciaux
visés n'aura pas fait l'objet d'une proclamation, cela restera tel quel.
Autrement dit, la loi 19 ne s'applique pas à ces parcs.
Pour être bien clair, il ne s'agit pas de retenir tout le
territoire du parc provincial des Laurentides et de le classifier
"conservation" ou "récréation ". La loi 19 vise plutôt
à identifier des parties du territoire du parc provincial pour dire:
Cette partie-là, c'est pour la conservation, l'autre partie sera pour la
récréation, etc., à la lumière des plans
d'aménagement qui seront déposés.
M. Mailloux: M. le président, je comprends, dans tout ce
que dit le ministre, que les règlements régissant les parcs
continuent de s'appliquer tant que la proclamation dudit parc n'aura pas
été faite, pour le parc en question.
M. Duhaime: Pour le parc...
M. Mailloux: Pour le parc ou les parcs en question.
M. Duhaime: Oui. En fait, ce n'est pas la proclamation de la loi
comme telle qui rend inopé-
rante l'ancienne Loi des parcs provinciaux, mais, quant à ce parc
précis, c'est la proclamation de la classification.
M. Pagé: Dans le délai de deux ans.
M. Duhaime: Dans le délai de deux ans...
Une Voix: D'accord.
M. Duhaime: ... qu'on espère le plus bref possible.
M. Mailloux: Oui, est-ce que...
M. Duhaime: Vous avez 2 George VI, chapitre 49, Loi pourvoyant
à l'établissement du parc national du mont Orford,
sanctionnée le 8 avril 1938. Ce ne sera pas une traînerie,
classifier le parc national du mont Orford. Dans ce cas, il est bien certain
qu'on n'épuisera pas notre délai de deux ans. On demande deux
ans. On a besoin d'un délai raisonnable pour justement être
capable de retenir une de vos suggestins, qui a été de rencontrer
les gens directement intéressés, etc., et finir de bien analyser
les plans d'aménagement qui sont à être
complétés.
M. Mailloux: M. le Président, le ministre pourrait-il me
dire si on peut escompter, aussitôt que les fonctionnaires qui sont
attachés à ces travaux les auront terminés, qu'à
quelques mois du moment où l'on se parle, mais à
l'intérieur du délai de deux ans, les compagnies qui oeuvrent
à l'intérieur de ces secteurs pourront, pour des projets
d'immobilisation future, connaître les intentions gouvernementales?
M. Pagé: Oui.
M. Mailloux: Je ne veux pas revenir sur les investissements
à long terme que doivent effectuer certaines compagnies. J'ai
l'impression que ces compagnies doivent connaître les intentions
gouvernementales sur les approvisionnements possibles. C'est possible en
quelques mois?
M. Duhaime: Oui, je veux bien donner une indication selon
laquelle on va s'engager à aller le plus rapidement possible, parce que,
de toute...
M. Mailloux: Je conviens que l'hiver est à nos portes,
dans ce coin-là.
M. Duhaime: Parce que, de toute façon, M. le
député de Charlevoix, si on ne fait pas diligence pour arriver
dans le délai de deux ans, là, on est dans un cul-de-sac
législatif. Il faudra revenir devant l'Assemblée nationale et
obtenir un amendement, parce que c'est impératif, la classification dans
le délai de deux ans. Je dois peut-être vous rappeler un mauvais
souvenir, c'est que si on a parlé lors de la première
ébauche du projet de loi no 4 sous l'ancien gouvernement, c'est qu'il
n'y avait pas ce mécanisme de consultation au moment de la
création.
M. Mailloux: On ne l'a pas accepté en deuxième
lecture.
M. Pagé: II y avait une commission parlementaire,
cependant.
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: II y avait une commission parlementaire à
laquelle on avait entendu les parties.
M. Duhaime: Je n'ai jamais vu dans un projet de loi et dans un
texte de loi que le gouvernement ou un ministre s'engageait à convoquer
une commission parlementaire.
M. Pagé: Vous connaissez la transparence qu'on avait, M.
le ministre.
M. Duhaime: Ne charriez pas.
M. Pagé: Si vous aviez été ici, vous auriez
été à même de constater comment on
était...
M. Duhaime: Vous étiez tellement transparents qu'on a
été capable de découvrir même vos vices
cachés.
M. Pagé: Oui, on aurait eu une commission parlementaire
à laquelle on aurait entendu les parties, M. le ministre, soyez-en
certain.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs!
M. Pagé: Vous devriez suivre notre exemple, à ce
chapitre, beaucoup plus que des audiences publiques auxquelles l'Opposition ne
pourra pas participer.
M. Duhaime: ... Doucementl
Le Président (M. Clair): Monsieur, s'il vous
plaît!
M. Perron: Ou l'Opposition est invitée à
participer, mais elle ne participe pas.
M. Pagé: Est-ce que vous étiez ici la
dernière fois?
Le Président (M. Clair): M. le député de
Duplessis. M. le député de Portneuf.
M. Perron: Non, je n'étais pas ici, j'étais...
M. Pagé: On a eu un débat assez long
là-dessus et on a demandé les garanties au ministre. On a
demandé au ministre d'Etat à la réforme parlementaire de
s'impliquer et de vraiment définir ce qu'étaient ces nouvelles
audiences publiques, de fournir toutes les garanties à l'Opposition
officielle de pouvoir y participer, le journal des Débats, etc.
M. Duhaime: Voudriez-vous consulter la Loi sur les
réserves écologiques qui a été adoptée au
chapitre 29, 1974, et me dire si vous seriez intéres-
se à ce qu'on suive le même mécanisme de
consultation?
M. Pagé: On pourra en reparler, monsieur. M. Duhaime:
On pourra en reparler, d'accord.
Le Président (M. Clair): Messieurs, nous sommes...
M. Pagé: C'est le président qui me rappelle
à l'ordre! Pour le bénéfice du journal des Débats,
j'aurais aimé répondre, mais le président me rappelle
à l'ordre.
M. Duhaime: Oui, je comprends, c'est très
parlementaire.
Le Président (M. Clair): Messieurs, nous en sommes
normalement à l'étude de l'article 7. Je vous rappelle que dans
le meilleur intérêt de tout le monde, il ne faudrait pas parler
deux à la fois, il ne faudrait pas oublier de s'adresser au
président. Il faudrait autant que possible s'en tenir aux articles qui
ont été appelés. L'article actuellement appelé,
c'est l'article 7. Je veux bien être le plus large possible, sauf que si
on discute de tout à l'intérieur d'un même article, cela
devient particulièrement difficile pour moi de jouer mon rôle. Je
vous demande de vous en tenir à l'article 7, autant que possible.
M. Pagé: Quant à moi, vous avez toute ma
collaboration, elle vous est acquise.
Le Président (M. Clair): J'en suis convaincu. M.
Pagé: D'accord. Article 7?
Le Président (M. Clair): L'article 7 est-il
adopté?
M. Pagé: Est-ce que le ministre a des amendements comme
à d'autres articles?
M. Duhaime: M. le Président, je n'aurai pas d'amendement.
Cependant, je voudrais peut-être donner un renseignement. A l'article b)
et aux deux paragraphes, c'est-à-dire au paragraphe c) et au
deuxième alinéa qui commence par le mot "toutefois", je voudrais
informer les membres de la commission je ne me souviens pas de l'avoir
mentionné ici, mais en tout cas que le paragraphe b) a
été longuement discuté au comité ministériel
permanent à l'aménagement. De plus, j'ai eu des conversations
avec mon collègue qui est titulaire du ministère des Terres et
Forêts. Quant au paragraphe c), mes fonctionnaires et moi avons eu des
pourparlers et des discussions avec les gens de l'Hydro-Québec, en
particulier. Je ne pourrais vous confirmer si le ministre de l'énergie
lui-même a été consulté, mais du moins, les gens de
I'Hydro avec qui nous avons discuté dans le premier mot à mot du
projet de loi 19, celui qui était en deuxième lecture... Les
amendements que j'ai déposés devant la commission leur
agréent, dans le sens qu'ils sont bien conscients que nous n'aurons pas
à revivre ce que vous avez vécu jadis dans un cas bien
précis, celui de la Jacques-Cartier. Lorsqu'un territoire aura
été décrété parc de conservation ou de
récréation, il sera dorénavant impossible à
l'Hydro, par exemple, d'y passer des lignes de transmission. Je pense que c'est
un point qui mérite d'être souligné. Cela met fin à
une querelle. Vous trouvez sensiblement cette même disposition dans la
Loi sur les réserves écologiques.
Le dernier alinéa a été formulé pour
simplement permettre aux installations existantes de continuer d'exister. C'est
pour cela que j'ai fait ajouter la virgule après le mot transformation
à la dernière ligne du deuxième alinéa de l'article
7.
Quant à moi, je vais proposer l'adoption de l'article 7.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: La seule observation que je voulais faire est que je
conviens que le ministre distraira probablement une partie du territoire du
parc des Laurentides où peuvent s'approvisionner les usines.
L'inquiétude que j'avais quant au transport d'énergie
électrique se situait près du lac Louis, où
l'Hydro-Québec, en raison du refus du gouvernement d'oeuvrer sur la
Jacques-Cartier, est en train de faire des travaux de recherche importants sur
des territoires du séminaire de Québec et de pomper l'eau de la
rivière Sainte-Anne vers le lac Louis.
Les informations que j'ai pu obtenir m'indiquent qu'on serait à
quelques milles au sud de la limite du parc, quelques milles au sud de la
barrière du parc des Laurentides, mon inquiétude était
précisément la suivante: Le gouvernement ne devra-t-il pas, pour
satisfaire l'Hydro-Québec, si l'on veut organiser une station
pompée... De quelle façon l'électricité sera-t-elle
transportée vers le Québec métropolitain que devra
desservir cet éventuel projet de station pompée dont on parle et
qui coûterait $800 millions?
Connaissant approximativement le territoire, j'imagine qu'en partant du
lac Louis, les lignes pourraient probablement passer sur le territoire du
séminaire de Québec vers Québec.
S'il fallait, par contre, que les limites du parc des Laurentides soient
dans une partie à protéger, il faudrait peut-être
vérifier avec l'Hydro-Québec si le transport d'énergie du
lac Louis vers une station pompée pour desservir le Québec
métropolitain, n'entrera pas dans les limites du parc. Je pense que cela
n'y entre pas.
M. Duhaime: Je ne suis pas en mesure de répondre pour
l'Hydro-Québec des projets éventuels de développement de
ressources hydroélectriques qu'elle pourrait avoir surtout avec une
station pompée, mais, à partir du moment où nous avons
obtenu un accord de principe avec le contentieux de
l'Hydro-Québec sur le texte amendé de l'article 7 qui est devant
vous, je tiens pour acquis que l'Hydro-Québec a dû à ce
moment, apprécier à sa juste valeur la portée de cette loi
et qu'on a aussi tenu pour acquis...
M. Pagé: D'ailleurs, M. le Président, si vous
permettez, si le ministre avait fait une brève recherche à
l'intérieur de ce dossier, il aurait probablement été
à même de constater que les intentions apparentes, tout au moins
jusqu'à maintenant, de l'Hydro-Québec dans le dossier de
l'éventuelle station de pompage dans la région de Québec,
porteraient sur la rivière Delaney, dans Portneuf.
M. Duhaime: Elle irait où?
M. Pagé: La rivière Delaney, dans Portneuf.
M. Duhaime: Dans le comté de Portneuf. Ah bon! Vos
électeurs vont être heureux d'entendre cela...
M. Pagé: Je comprends! $800 millions
d'investissements.
M. Duhaime: ... de savoir que le député de Portneuf
a juridiction sur l'Hydro-Québec.
M. Pagé: Cela témoigne du dynamisme de leur
député.
M. Duhaime: Ha, Ha!
M. Pagé: En toute humilité! Article 7, M. le
Président, si mon collègue de Charlevoix...
Le Président (M. Clair): Messieurs, vous me permettrez
sûrement, même si le président n'a pas le droit de poser de
questions, de demander au député de Portneuf à ma gauche,
de demander au ministre, en ce qui a trait au paragraphe b) concernant le
passage d'oléoducs ou de gazoducs dans des parcs qui sont interdits,
s'il n'y a pas un problème qui pourrait se présenter dans le parc
des Voltigeurs à Drummondville, qui est situé sur la rive nord de
la rivière Saint-François; si ce problème se
présentait sur d'autres propriétés qui longent la
rivière Saint-François, un de ces quatre matins, n'y aurait-il
pas un problème avec, entre autres, l'oléoduc qui va
déjà de Montréal jusqu'à Drummondville et qui longe
l'autoroute transcanadienne et pour le développement d'un réseau
de gazoducs qui pourrait, j'imagine, longer l'autoroute transcanadienne et, en
conséquence, créer un problème?
Cela pourrait-il être affecté...
M. Pagé: ... affecté par l'application du projet de
loi 19?
Le Président (M. Clair): ... par une espèce de
barrière qui pourrait atteindre quelques milles de largeur?
M. Pagé: M. le Président, je fais mienne votre
question. Elle témoigne que vous êtes conscient des
problèmes éventuels qui pourront ou qui pourraient être
créés par le projet de loi no 19.
M. Duhaime: Etes-vous certain, M. le Président, que cet
oléoduc ne passe pas par le comté de Portneuf? C'est bien du
côté sud?
M. Pagé: II est déjà dans la terre. M.
Duhaime: Est-il déjà existant?
Le Président (M. Clair): II y en a un qui est existant.
Actuellement, il y a un oléoduc qui part de Montréal, qui se rend
jusqu'à Drummondville et qui pourrait être prolongé, qui
longe l'autoroute transcanadienne.
M. Duhaime: Pour la partie déjà existante, il n'y a
aucun problème. Vous retrouvez le dernier alinéa, toutefois,
etc.
Le Président (M. Clair): Mais il ne passe pas dans le parc
actuellement, mais il est en ligne droite vers le parc.
M. Pagé: II peut passer.
M. Duhaime: C'est une question très hypothétique.
Si on le poursuit, je pense que tout le problème...
M. Mailloux: II faudra amender la loi.
M. Duhaime: ...se pose à ce moment-là, le parc des
Voltigeurs comme tel, on l'appelle aussi le parc des Voltigeurs, mais je pense
que ce territoire est régi par...
M. Mailloux: Ils seront sûrement...
M. Duhaime: Je pense qu'il est régi par rien, je m'en
excuse auprès du député de Drummond, mais il n'est
même pas régi par la Loi de la conservation de la faune.
M. Pagé: M. le Président, je vous permettrai
d'autres questions.
M. Mailloux: Est-ce qu'il ne deviendrait pas un parc de
récréation?
M. Duhaime: II n'est pas dit nulle part que nous aurons à
inclure ce territoire et à le classifier comme parc de conservation ou
parc de récréation, c'est un terrain de camping.
M. Mailloux: Cela veut dire que devant la question posée
par M. le Président, il faudrait que vous reveniez devant la Chambre
pour permettre, s'il était classé, que vous puissiez passer
le...
M. Duhaime: C'est-à-dire qu'on ferait d'abord passer
l'oléoduc et ensuite on pourrait classifier le parc, ce serait
déjà existant.
M. Mailloux: Non.
M. Pagé: Est-ce un engagement du ministre?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: M. le Président, c'est quand même
sérieux. Est-ce un engagement formel du ministre? Est-ce que cela
s'inscrit dans le cadre de sa stratégie...
M. Mailloux: On demande de déposer le plan.
M. Pagé:... de laisser passer l'oléoduc et de le
décréter parc par la suite? Pour le bénéfice du
journal des Débats, le ministre sourit.
M. Mailloux: II n'a pas demandé de déposer...
Le président (M. Clair): Le député de
Gaspé a une question sur l'article 7.
M. Le Moignan: Oui, avant de passer à l'adoption, M. le
Président, il est mentionné ici que pour des fins de production
forestière et minière, cela va être interdit, mais si je
comprends bien, je prends l'exemple du parc de la Gaspésie, que l'on
veut réduire à des dimensions plus modestes, qui comprend environ
500 milles, dans le moment, elles vont être ramenées à
environ 200 milles simplement pour faciliter les opérations
forestières et la recherche minière. N'entrent pas dans la loi,
la question des délais, des années et ces choses-là,
choses qui sont décidées apparemment, dans le moment. Va-t-on
réduire les limites pour protéger le caribou autour des
montagnes?
M. Duhaime: Votre question porte sur la délimitation
éventuelle du parc de la Gaspésie.
M. Le Moignan: II est déjà délimité
dans le moment.
M. Duhaime: Pas à ma connaissance. La même question
m'a été posée quant au parc des Laurentides et les plans
d'aménagement, je ne les ai pas vus. Je ne suis pas rendu là.
M. Le Moignan: Vous êtes dans les futurs plans.
M. Duhaime: II y a un projet, cependant. Vous connaissez
l'excellence de mes fonctionnaires qui travaillent très fort. Il y a ce
projet, de même que le projet du parc des Laurentides qui sont
très avancés. Je ne les ai pas vus moi-même encore, parce
que je me dis: Chaque chose en son temps. Tant qu'on n'aura pas la Loi des
parcs, cela ne sert à rien de parler des plans d'aménagement. Je
comprends que vous avez grand-hâte que ce soit rendu public et qu'on en
discute. C'est exactement pour cette raison qu'on a inclus la mécanique
de consultation à l'article 4 de la loi. Il est certain que cela va
être réduit, mais dans quelle proportion, je ne voudrais pas vous
induire en erreur, mais je ne pourrais pas vous répondre
aujourd'hui.
M. Le Moignan: Très bien. Alors, dans le moment ce ne sont
que des hypothèses.
Le Président (M. Clair): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, je ne voudrais pas
revenir sur toute la question qu'on a eu l'occasion de soulever sur les plans
d'aménagement, I obligation qui appartenait au ministre de
déposer vraiment une loi-cadre et des recommandations qu'on a
formulées au début des travaux de cette commission à
savoir que cette loi aurait normalement dû prévoir
l'aménagement, la définition, l'exploitation et la gestion de
tous nos parcs, nos réserves, etc.
Au premier alinéa, on mentionne que toute forme de chasse est
interdite dans un parc. Nous aurons des parcs de récréation, des
parcs de conservation. Nous avons quatre parcs régis par la Loi sur les
parcs nationaux. Il est à prévoir que d'ici quelques
années, le ministère pourra décréter d'autres
endroits qui actuellement sont régis par rien, pour utiliser le terme du
ministre, d'autres réserves qui deviendront des parcs. Cependant, M. le
Président, de tout cela, on constate quand même non pas une
certaine ambiguïté, mais une ambiguïté certaine. Le
ministre disait tout à l'heure, en parlant de votre région, que
le parc des Voltigeurs est régi par rien.
On est en droit de se poser des questions sur la façon dont le
ministère entend procéder pour voir, d'une part, à la
classification, à l'aménagement et le type d'opération, le
type de lois qui régiront, qui pourront éventuellement
régir, somme toute, tous ces territoires au Québec. Je suis
convaincu qu'il n'est pas dans l'esprit du ministre de classifier parcs de
récréation ou de conservation toutes les réserves qu'on a
au Québec actuellement. On est en droit de présumer que le
ministère devra intervenir une fois la loi 19 adoptée, pour
chapeauter ces autres territoires d'une pièce législative avec
l'application de règlements pour définir les actions du
ministère dans ces endroits; ce sera nécessaire.
D'ailleurs, le ministre pourra me faire part de ses intentions
là-dessus. Il y a certains territoires au Québec où la
chasse contrôlée sera permise. Mais, ma question est la suivante.
Je ne veux pas reprendre tout le débat des plans d'aménagement.
Je ne veux pas en faire un débat de deux heures. Je voudrais strictement
savoir du ministre, pour la loi 19, qui est adoptée, qu'on adoptera
éventuellement, et qui régira les quatre parcs provinciaux, on
aura les dépôts des plans d'aménagement d'ici deux ans,
pendant ce temps-là, le ministre pourra, en vertu de la loi,
décréter que telle réserve devient parc après les
audiences publiques, etc., qui pourront être créés en vertu
de la loi. Pour le reste, pour le surplus, tous les territoires, toutes les
ressources qui sont actuellement sous la juridiction du ministère et
qui, éventuellement, torn-
beront ou ne pourront tomber sous la juridiction de la loi 19, quelles
sont les intentions du ministre en ce qui concerne l'action que le
ministère prévoit entreprendre pour assumer la
responsabilité qui lui appartient? Car, au niveau de
l'aménagement, d'un contrôle législatif
intégré et rationnel, on ne doit pas y aller comme c'est la
situation actuellement avec un parc qui, somme toute, n'est régi par
rien. Ce n'est probablement pas le seul. Quelles sont vos intentions, M. le
ministre, à ce chapitre, une fois que la loi 19 sera adoptée?
Parce que je pense que tout le monde est convaincu que ce ne sont pas
tous nos territoires qui peuvent tomber sous la juridiction de cette loi, et il
y a quand même un vide juridique qui existe. De quelle façon
entendez-vous le combler?
Je suis convaincu que la réponse que vous allez me donner n'est
pas définitive, elle n'est peut-être pas très
précise, parce que si elle était définitive et
précise, vous auriez un autre projet de loi. J'aimerais quand même
connaître les avenues vers lesquelles vous envisagez orienter vos
actions?
M. Duhaime: Bon! M. le Président, il y a beaucoup
d'éléments dans cette question. Quelles sont les intentions du
ministère une fois la loi adoptée? Je vous répondrai que
nos intentions sont immenses. La première des choses, ce sera de se
servir de la loi pour clarifier ce que vous-même sentez très bien
comme absurdité juridique existante. Je ne crains pas, cependant, qu'il
y ait des vides, parce que si on retient l'exemple des réserves, la Loi
de la conservation de la faune permet au ministre d'agir. On a longuement
parlé tantôt de la mécanique de remplacement de la Loi des
parcs provinciaux par la loi actuelle pour régler un deuxième cas
et, quant au reste du territoire qui serait un désert à l'heure
actuelle, qui n'est régi par aucune législation, ce sera un des
chapitres importants du livre vert sur les parcs qui est actuellement en
préparation.
M. Pagé: Un des trois?
M. Duhaime: Un des trois.
M. Pagé: Un des trois livres verts?
M. Duhaime: Oui. C'est une analyse triptyque des juridictions du
ministère que nous faisons, des attributions. Il va y avoir des pages
importantes, parce qu'on touche la question du plein air. Je suis bien
conscient qu'on déborde largement du contexte ou du cadre de notre
discussion aujourd'hui, mais je puis donner comme indication que, dans le cas
des réserves, par exemple, nous allons les analyser
systématiquement une à une. Nous allons voir s'il n'y aurait pas
lieu d'identifier un secteur précis du territoire actuel d'une
réserve pour le transformer, soit en parc de conservation ou en parc de
récréation, suivant l'objectif qu'on poursuit, en vertu de notre
loi. Par ailleurs, nous allons aussi voir s'il n'y aurait pas non plus d'autres
parties des terres publiques qu'on pour- rait incorporer à une
réserve déjà existante, ou, encore, créer de toutes
pièces un parc de conservation et de récréation, à
partir d'une réserve ou à partir des terres publiques
déjà existantes. Mais, en fait, pour être beaucoup plus
précis dans ces réponses, il faudrait qu'on ait en main deux
éléments que nous n'avons pas: les projets définitifs des
plans d'aménagement, d'une part, et deuxièmement, le texte
même du livre vert sur les parcs et, ensuite, la consultation qui
s'ensuivra. On verra à combiner la double action pour faire la meilleure
utilisation possible du teritoire du Québec.
M. Pagé: Cela veut donc dire que le ministre est conscient
que le gouvernement devra intervenir pour régir les territoires qui ne
sont pas régis par la Loi 19 mais qu'il ne peut préciser
davantage tant qu'on n'aura pas le dépôt du livre vert. C'est
cela.
M. Duhaime: Sauf pour les parcs provinciaux. M. Pagé:
D'accord.
M. Mailloux: Tout autre territoire demeure régi par la
réglementation héréditaire?
M. Duhaime: II y a très certainement des territoires
déjà régis par la Loi de la conservation de la faune, qui
est l'ancienne Loi de la chasse et de la pêche, si j'ai l'appellation
exacte; quant au reste, bien sûr, on va attendre de voir les
démarches et les consultations auxquelles donnera nécessairement
lieu la parution du livre vert sur les parcs.
M. Pagé: D'accord, nos réserves et le territoire
peuvent être régis actuellement par la Loi de la conservation de
la faune. Mais si le gouvernement a jugé opportun d'intervenir, en ce
qui concerne les parcs, par une nouvelle pièce législative, qu'on
a à l'occasion qualifiée de loi-cadre et que le ministre a
citée comme n'étant pas une loi-cadre, lors du début des
travaux de cette commission, on peut présumer que, dans un même
ordre d'idées, le gouvernement envisage d'intervenir pour régir
tous les territoires qui ne seront pas couverts par cette loi. Je
précise: Est-ce que le ministre, après l'étude qu'il a
faite de ces dossiers, considère que cette question de pièce
législative pour régir les territoires donnés, la loi 19
est suffisante, dans le contexte actuel, et qu'il reporte seulement
après l'étude des conclusions du livre vert la possibilité
d'en arriver à une nouvelle pièce législative qui viendra
régir tous les autres territoires non couverts par la loi 19? Avez-vous
éventuellement à l'esprit un autre projet de loi, ou si vous
attendez les conclusions du livre vert?
M. Duhaime: J'ai pas mal de choses dans la tête, c'est
certain. Mais je pense que ce serait peut-être un peu hasardeux d'aller
au-delà et de vous dire: On va attendre le livre vert. Ce qu'il s'agit
de faire, pour l'instant, c'est d'utiliser la Loi des parcs suivant les
objectifs qui sont décrits
dans le projet de loi, à l'article 2. D'autres parties du
territoire, qui sont déjà couvertes par la Loi de la conservation
de la faune, continueront de l'être et je pense qu'on ne peut pas isoler
la Loi des parcs de la Loi sur les réserves écologiques, de la
Loi du zonage agricole, de la Loi de l'aménagement, purement et
simplement; tout cela va s'intégrer ensemble.
Disons que c'est un des éléments importants qui nous est
apparu comme étant urgent d'être présenté à
l'Assemblée nationale, avant même le dépôt de la loi
de l'aménagement...
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: ... avant même le dépôt de la loi
sur le zonage agricole, pour des raisons qui sont assez évidentes. Si on
n'a pas cette loi, il est bien certain que... Entre autres, justement, on
libelle là-dessus à l'article 7, quels sont les moyens
d'intervention du ministre auprès des compagnies minières, des
compagnies forestières et de l'Hydro-Québec, où c'est
à peu près, je ne dirais pas la jungle, mais ça ressemble
à ça?
M. Pagé: M. le Président, une dernière
question avant de procéder à l'adoption de l'article 7. Le
ministre faisait état tout à l'heure du fait que ses
fonctionnaires travaillent depuis déjà un bon bout de temps
à cette question de l'application du projet de loi, quels seront les
territoires visés, les plans d'aménagements, etc. Je suis
convaincu que le ministère, les collaborateurs du ministre,
sous-ministres adjoints, directeurs généraux, etc., sont d'ores
et déjà en mesure, peut-être pas avec une précision
définitive, mais savent approximativement quels seront
éventuellement les territoires qui seront placés sous la
juridiction de la loi 19. Il y a des réserves qui vont devenir des parcs
de récréation et de conservation.
Est-ce que ce serait possible que le ministre nous fasse état,
pour utiliser une expression, grosso modo, des intentions du ministère
à ce chapitre?
Quels sont les territoires, au Québec, que vous envisagez de
placer sous la juridiction de la loi 19, en étant
décrétés parcs de récréation et de
conservation? Je ne vous demande pas le dépôt des plans
d'aménagement, je ne vous demande pas une position finale, mais je
voudrais connaître les intentions du ministère, à cette
date, et leur nature.
M. Duhaime: M. le Président, je trouve ça un peu
amusant, parce que nous sommes en train de vivre une désescalade.
Ce que le député de Portneuf me demande, M. le
Président, cela a été demandé sous forme de motion.
Là, je comprends que c'est simplement une vague déclaration
d'intention; j'aime mieux ne pas faire une telle déclaration d'intention
pour une raison assez simple, c'est que j'aimerais m'ap-puyer sur des documents
un peu plus avancés. Je ne les ai pas vus moi-même; cependant, je
lis les journaux moi aussi et je me rends bien compte que c'est surtout le
Devoir qui a suivi ce dossier, entre autres pour le parc de la
Gaspésie.
M. Pagé: Vous y allez le 11, je crois; ou vos
fonctionnaires y vont le 11.
M. Duhaime: Maintenant que l'éditioraliste en chef va
continuer de mener la barque, on va très certainement entendre encore
parler de la Loi des parcs. Je ne veux pas, M. le Président, aborder
cette discussion, parce que cela ne va nous mener nulle part.
Par ailleurs, j'ai eu l'occasion de donner cette assurance à la
commission; je la réitère aujourd'hui. Je suis prêt
à mettre le temps qu'il faudra pour que l'on discute de long en large et
de haut en bas ou de fond en comble les plans d'aménagement, lorsqu'ils
auront été déposés, après que l'avis aura
été donné suivant le texte de la loi.
M. Pagé: Le ministre m'attribue des intentions que je n'ai
pas. Il me semble que c'est assez évident, de toute bonne foi...
M. Duhaime: Si vous n'avez pas ces intentions, avec le langage
que vous tenez, vous devriez les avoir.
M. Pagé: On ne peut rien vous cacher.
Le Président (M. Clair): Messieurs, pour les fins du
journal des Débats, avant de procéder à l'adoption de
l'article 7...
M. Pagé: Une dernière question, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Cela veut donc dire, que le ministre me
réponde par un oui ou un non, ou encore par les commentaires qu'il
pourra y apporter, qu'actuellement, le ministère du Tourisme nous
présente la loi 19 qui régira d'ici deux ans les quatre parcs
provinciaux existants, mais le ministère n a aucun plan, aucune
intention...
M. Duhaime: C'est épouvantable.
M. Pagé: ... aucune prévision en ce qui concerne
d'autres territoires, réserves, parcs régis par rien, comme le
parc des Voltigeurs à Drummondville, aucune intention
d'arrêtée, mais il présente quand même sa loi et il
se cache, somme toute, derrière le livre vert qui pourra être
éventuellement déposé. C'est ça, oui ou non? Vous
n'avez aucune intention, rien de précis, aucune étude de faite,
vous ne savez pas quels sont les territoires, au Québec, qui pourront
être placés sous la juridiction de cette loi?
M. Duhaime: M. le Président, nous avons beaucoup
d'intentions, nous foisonnons même de projets. Cependant, notre
idée n'est pas complètement arrêtée.
M. Pagé: Cela s'en vient.
M. Duhaime: Et de là à dire aucun, je pense qu'on
exagère intentionnellement. Je veux bien prêter à tout le
monde une évidente bonne foi, mais j'ai bien dit, au début des
travaux de cette commission, que je ne voulais pas, à ce stade-ci de nos
travaux, que nous nous mettions à examiner un à un des projets de
plans d'aménagement qui concernent des parcs existants...
M. Pagé: Ce n'était pas le but de ma question, M.
le ministre.
M. Duhaime: ... ou d'autres territoires. Je maintiens cette
attitude, tout en assurant mes collègues, autant ministériels que
de l'Opposition officielle...
M. Pagé: La loyale Opposition.
M. Duhaime: ... et de l'Union Nationale, que nous sommes
très avancés dans nos travaux. Aussitôt que faire se peut,
nous les rendrons publics et nous tenterons d'éviter le délai de
deux ans pour les quatre parcs. Cela sera dans les meilleurs délais, que
ce soit les parcs existants ou tout autre parc du territoire.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, j'aurais une dernière
observation à faire quant à l'article 7.
M. Pagé: M. le Président, vous prenez note que je
n'ai pas eu de réponse.
M. Mailloux: L'observation que je voulais faire est la suivante:
Je demeure quand même convaincu que le gouvernement, à des fins
industrielles, met une entrave dont il aura à se reprocher l'adoption
dans un avenir pas trop éloigné.
Le ministère, ou le gouvernement par ses ministères,
connaît très bien les richesses naturelles qui sont à la
surface du sol. Quant aux ressources minières, le ministère des
Richesses naturelles a une connaissance assez valable de ce que peut receler le
sous-sol québécois.
Il demeure quand même que, souventefois, malgré ces
indications qu'a le ministère des Richesses naturelles, il faille, pour
prouver la valeur d'un gisement, faire certains travaux supplémentaires.
Après l'adoption de la loi, et chaque fois que le ministère aura
à décréter qu'un territoire servira à des fins de
conservation ou de récréation, il faut bien admettre qu'aucune
prospection minière ne pourra y être permise, à moins que
le ministre revienne devant la Chambre et demande, probablement avec des faits
nouveaux, la possibilité d'ajouter une prospection pour le
développement éventuel du Québec que tout le monde
espère.
Je n'apporte pas d'objection. Je dis que le gouvernement, en passant
cette loi, apporte une entrave qu'il pourra avoir dans les jambes dans un assez
court moment. Personne au ministère du Tourisme, aux Richesses
naturelles, de même qu'au ministère de l'énergie, ne
connaît, de façon certaine, le sous-sol québécois.
J'imagine qu'il recèle, quand même des découvertes futures
qui seront importantes pour tous les Québécois.
Je pense que la loi, n'ayant pas gardé la possibilité de
permettre, par le lieutenant-gouverneur en conseil, pour des raisons que le
gouvernement voudrait apporter... Je pense qu'il a fermé la porte
à une prospection qui deviendra nécessaire dans certains coins du
Québec.
M. Duhaime: M. le Président, si vous me permettez de
répondre. Il y a deux façons, j'espère, de satisfaire les
préoccupations de mon collègue de Charlevoix. Tantôt, vous
nous reprochiez d'avoir une discrétion ministérielle ou
gouvernementale par l'intermédiaire du lieutenant-gouverneur. Et
maintenant qu'on n'en a aucune, vous faites l'opération inverse.
Ce que je veux dire par là, c'est que la problématique que
vous avez soulevée...
M. Mailloux: Dans ce cas-là, en particulier.
M. Duhaime: Oui. La problématique que vous avez
soulevée, nous en avons longuement discuté. Disons qu'un de ces
matins, à l'intérieur d'un parc de conservation, quelqu'un se
lève et crie: Bauxite. On aura, à ce moment-là, à
décider, mais à l'Assemblée nationale, si on amende 7b.
C'est la première partie de la réponse.
La deuxième partie, elle est un peu plus vicieuse. Elle va
exactement dans le sens que vous avez indiqué.
C'est qu'on peut toujours modifier les limites d'un parc. A ce
moment-là, on donne l'avis; on enclenche le processus de l'article 4.
Cependant, si je suis à ce ministère à ce
moment-là, je n'utiliserai pas le mécanisme de l'article 4,
quoique je pourrais le faire. J'aimerais mieux tenter de convaincre mes
collègues en disant: Nous allons amender la loi, de sorte que le
débat sera beaucoup plus public.
M. Pagé: C'est un très bon engagement du ministre,
M. le Président.
M. Mailloux: Adopté, quant à moi.
M. Duhaime: C'est enregistré, M. le Président.
Une Voix: C'est enregistré. On prend note...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Le ministre a fait allusion à l'article du
Devoir, mais les hebdos de la Gaspésie ont été beaucoup
plus loquaces, ils nous ont donné beaucoup plus de renseignements que le
Devoir sur le plan directeur.
M. Duhaime: Vous m'enverrez cela.
Une Voix: Ils sont mieux informés.
Une Voix: Plus valablement.
M. Le Moignan: Article 16, adopté.
Le Président (M. Clair): Pour les fins du journal des
Débats, messieurs, l'article 7, qu'on se prépare à
adopter, est l'article 7, tel qu'il apparaît dans le projet de loi no 19
en ce qui concerne les paragraphes a) et b). Est-ce bien cela, M. le
ministre?
M. Duhaime: Oui, tel qu'amendé.
Le Président (M. Clair): On abroge le paragraphe qui suit
immédiatement le paragraphe b) et on y ajoute un paragraphe c) qui se
lit comme suit: "Nonobstant les dispositions du paragraphe b), il est permis,
à la demande du ministre, de construire, exploiter, et entretenir
à l'intérieur d'un parc les équipements de transport,
d'énergie électrique, les postes de manoeuvre et de
transformation d'énergie électrique et les équipements de
télécommunication requis pour l'opération d'un parc.
"Toutefois, le paragraphe b) du premier alinéa ne s'applique pas au
droit relatif aux ouvrages et équipements de production d'énergie
électrique, aux équipements de transport d'énergie et de
communication et aux postes de manoeuvre et de transformation
déjà existants. "
L'article 7, tel que je viens de vous en donner lecture avec ses
amendements, est-il adopté?
M. Pagé: Adopté, sur division. M. Le Moignan:
Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté, sur division.
L'article 8?
M. Duhaime: Cela me paraît bien clair, M. le
Président, je propose l'adoption.
Le Président (M. Clair): L'article 8 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): Adopté.
M. Pagé: Seulement une question, M. le Président,
si le ministre me le permet. A quelques reprises, lui-même, et sans que
je lui en fasse état, que je lui pose la question, que je lui en parle,
s'est référé au livre vert. Le ministre, lors de
l'étude des crédits du ministère, nous avait
déclaré que le livre vert pourrait être
déposé à l'automne. Je vois déjà poindre la
réponse du ministre selon laquelle nous sommes à l'automne et que
l'automne n'est pas terminé.
M. Perron: Le 21 décembre.
M. Pagé: Le 21 décembre. Vous voyez, M. le
Président, même les députés de la majorité
ministérielle sont habitués aux réponses du ministre,
parce que le député de Duplessis vient de me dire que l'automne
se terminait le 21 décembre.
Le Président (M. Clair): Comme toujours.
M. Pagé: Est-ce à dire que, d'ici le 21
décembre, on peut prévoir le dépôt du livre
vert?
M. Duhaime: J'en doute très fortement. M. Pagé:
Vous en doutez?
M. Duhaime: Malgré toute la sérénité
que vous nous connaissez si bien...
M. Pagé: Vous êtes-vous fixé un nouvel
échéancier? La célérité ou la
sérénité?
M. Duhaime:... avec les projets très nombreux que nous
poursuivons au ministère...
Une Voix: Là-dessus, vous savez...
M. Duhaime: Oui, c'est un élément important.
M. Pagé: M. le Président, rappelez donc le
député de Laprairie à l'ordre.
Le Président (M. Clair): Je vous rappelle tous à
l'ordre, messieurs.
M. Duhaime: Je pourrais vous assurer qu'on devrait déposer
ce livre avant l'étude des crédits du prochain budget.
Réglementation
Le Président (M. Clair): L'article 9 est-il adopte?
M. Pagé: M. le Président, est-ce que le ministre a
des amendements?
M. Duhaime: Aucun amendement. Une Voix: Aucun amendement.
M. Duhaime: C'est très clair.
Le Président (M. Clair): L'article 9, est-il
adopté?
M. Pagé: Adopté.
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 10. L article 10 est-il
adopté?
M. Pagé: Adopté.
M. Le Moignan: Adopté.
M. Duhaime: Je proposerais l'adoption de l'article 11.
Le Président (M. Clair): L'article 11 est-il
adopté?
M. Pagé: Allez lentement, M. le Président.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): L'article 10 est
adopté?
Infractions et peines
M. Pagé: L'article 11 aussi.
Le Président (M. Clair): L'article 11 est adopté.
L'article 12?
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Dispositions transitoires
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 13?
M. Pagé: L'article 13 a été amendé,
n'est-ce-pas? Pourriez-vous faire lecture de... A-t-il été
amendé celui-là?
Le Président (M. Clair): L'article 13...
M. Duhaime: II comporte maintenant deux paragraphes.
Le Président (M. Clair): L'article 13...
M. Pagé: Est-ce que vous pourriez nous les lire, s'il vous
plaît, c'est-à-dire le ministre.
M. Duhaime: Le seul amendement, je m'excuse, c'est que nous
remplaçons le chiffre "16", au deuxième paragraphe de l'article
13, pour y lire le chiffre "15", pour une simple concordance, nonobstant
l'article 15.
M. Pagé: Nonobstant l'article 15.
Le Président (M. Clair): Le seul amendement
proposé, c'est de modifier le chiffre "16" pour le remplacer par le
chiffre "15", au deuxième paragraphe de l'article 13 qui est
adopté.
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 14?
M. Duhaime: L'article 14 du projet de loi de deuxième
lecture a été biffé, de sorte que le nouvel article 14 est
l'ancien article 15. On change les numéros des articles suivants
jusqu'à la fin du projet de loi.
M. Pagé: Cette classification des parcs, est-ce que c'est
cela?
Le Président (M. Clair): L'article 14 se lit maintenant:
Cette classification des parcs visée à l'article 13, qui doit
être effectuée dans un délai n'excédant pas deux ans
après la sanction de la présente loi, doit recevoir l'approbation
du lieutenant-gouverneur en conseil et être publiée dans la
Gazette officielle du Québec. Cet article est-il adopté?
M. Pagé: M. le Président, j'aurais une question
là-dessus.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Par cet article, le ministre se donne un
délai de deux ans pour procéder à une proclamation
nouvelle des territoires à l'intérieur des parcs actuellement
sous la juridiction de la Loi des parcs provinciaux. M. le ministre a fait
état tantôt de la diligence de son équipe, de sa propre
célérité à déposer les plans
d'aménagement, à tenir des auditions publiques, etc. Est-ce qu'il
peut nous dire s'il y a un ordre de fixé? On a quatre parcs provinciaux
actuellement. Son intention d'action sera dirigée vers lesquels? Lequel
de ces quatre parcs sera le premier à obtenir un plan
d'aménagement, un dépôt d'un plan d'aménagement?
Lorsqu'il parlait de célérité tout à l'heure,
est-ce à dire qu'il prévoit que, dans un délai d'un an,
six mois ou dix-huit mois, les plans d'aménagement pour les quatre parcs
en question pourraient être déposés? Je suis d'accord qu'il
se donne un délai maximum de deux ans, mais son intention et les
prévisions qu'il fait à la lueur du travail qui se fait
actuellement dans le ministère... Tout à l'heure, le ministre
disait que le travail était assez avancé, qu'il se faisait du bon
boulot, etc. Cela veut donc dire qu'on peut prévoir ou s'attendre que
les plans en question soient déposés à l'intérieur
du délai de deux ans. Quelles sont les prévisions du ministre
à ce chapitre? Quels sont les premiers plans? Est-ce qu'il y a une
priorité qui a été donnée à certains parcs
par rapport à d'autres pour le dépôt des plans? Est-ce que
nos fonctionnaires travaillent actuellement à l'élaboration de
plans d'aménagement pour les quatre parcs ou si l'élaboration de
ces plans se fait seulement pour certains parcs en particulier, et, lorsque ce
sera terminé, ils passeront à d'autres?
M. Duhaime: M. le Président, je deviens de plus en plus
hésitant à m'engager à donner des délais, parce
qu'en général, il m'arrive de deux choses l'une...
M. Pagé: Vous avez vu cela avec le Centre des
congrès, je pense.
M. Duhaime: ... ou bien j'arrive en avant du délai, ou
bien j'arrive après. J'ai déjà fait plusieurs discours en
disant que nous arriverions au gouvernement en 1980. J'étais très
heureux de constater, le 15 novembre, que je métais trompé de
quatre ans. Dans ce cas, malgré les meilleures intentions du
monde...
M. Pagé: Vous allez peut-être sortir en 1980, par
exemple. Non seulement c'est une possibilité, mais c'est une
probabilité. Ne faites pas de prévisions pour la prochaine
fois.
M. Duhaime: Tout ce que je peux vous dire, c'est que, dans les
quelques mois qui vont suivre la sanction et la proclamation de cette loi, dans
l'ordre, je pense pouvoir vous assurer que nous pourrons disposer très
rapidement du parc du mont Orford, que les études concernant les plans
d'aménagement du parc des Laurentides et du parc de la Gaspésie
sont très avancées et qu'en ce qui concerne... Tout le monde dit
que c'est le parc du mont Tremblant et, en réalité, c'est
complètement faux. C'est la Loi établissant le parc de la
montagne Tremblante. Ce dossier est à peine amorcé. Il sera
très certainement le quatrième.
M. Pagé: Le quatrième.
M. Duhaime: Le parc de la montagne Tremblante.
M. Pagé: ... la montagne Tremblante. D'accord. M. le
ministre nous a dit que non seulement les plans d'aménagement
étaient avancés, mais qu'ils étaient très
avancés.
M. Duhaime: Très avancés. A tel point, qu'il y a
même des journaux qui en publient des morceaux.
M. Pagé: Alors, le deuxième volet de ma question,
le ministre l'a peut-être oublié, était: A quel moment,
prévoit-il pouvoir procéder au dépôt du plan
d'aménagement pour le parc de la Gaspésie et celui du parc des
Laurentides?
M. Duhaime: Je ne me risquerai pas à avancer un
délai pour une raison assez évidente. Nous a-vons pris
l'engagement très ferme de procéder et même
d'épuiser, si je puis dire, les consultations, tant avec d'autres
ministères qu'avec des intervenants du milieu qui ont des
intérêts soit dans la forêt, soit dans les mines, peu
importe, dans la récréation, dans le plein air, dans le loisir de
façon générale, de façon à pouvoir entendre
tous les points de vue.
Alors, c'est un processus de consultation et je peux assurer le
député de Portneuf que, comme à l'habitude, nous ferons
grande diligence.
M. Pagé: J'espère que vous ne suivrez pas
l'exemple...
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: Non. Vous vous référez au dossier
du Centre des congrès lorsque vous parlez de diligence, parce que
c'était quand même promis pour septembre, le début des
travaux. On se rappelle que cela avait été annoncé avec
grand renfort de publicité; on est déjà rendu en novembre
et il n'y a rien de fait.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Portneuf, on est loin de l'article 14. L'article 14 est-il adopté?
M. Pagé: C'est exact. Je reviens à l'article 14,
comprenant l'indisposition que je crée au ministre lorsque je fais
état du dossier du Centre des congrès. Je reviens avec diligence
à l'article 14.
M. Duhaime: Je n'ai qu'un regret. C'est qu'il ne soit pas
prêt pour votre congrès à la cheffe-rie.
M. Pagé: On l'aurait rempli. Cela aurait été
bondé.
M. Duhaime: Je pense que c'est un mal pour un bien. Vous allez
paraître plus nombreux au patro Roc-Amadour.
M. Pagé: Ne soyez pas inquiet. Ne soyez pas inquiet. Nous
allons vous faire trembler. Lorsque M. le ministre parlait tout à
l'heure des probabilités pour 1980, il ne s'est pas risqué
à en faire, si vous avez remarqué, et je pense que c'est de bon
aloi qu'il n'en fasse pas pour 1980.
Le Président (M. Clair): Messieurs, soyons
sérieux.
M. Pagé: J'arrive de plusieurs comtés et on est
à même de voir combien les gens sont
désillusionnés.
Le Président (M. Clair): Messieurs, l'article 14.
M. Pagé: Je n'ai jamais vu un gouvernement être
aussi impopulaire en dix mois seulement. Cela n'a pas de bon sens.
M. Perron: Cela ne sera pas au député de Portneuf
à décider. Cela sera à la population.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, messieurs! M.
Pagé: On revient à l'article 14.
M. Duhaime: Allez-vous être candidat aux prochaines
élections?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: On va s'en occuper. Portneuf, ce n'est pas loin.
M. Pagé: Vous serez le bienvenu.
Le Président (M. Clair): Messieurs, à l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Pagé: Vous pouvez venir dans Portneuf, M. le
ministre.
Le Président (M. Clair): Messieurs, l'article 14.
M. Pagé: Sur l'article 14, M. le Président...
Comment se lit-il avec les nombreux amendements?
Le Président (M. Clair): L'article 14 est l'ancien article
15 et j'en ai déjà fait lecture, M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: La classification, c'est cela? Oui? M. Le
Moignan: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 15 se
lit comme suit: "La présente loi remplace la Loi des parcs provinciaux
(Statuts refondus, 1964, chapitre 201)". Est-il adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 16 qui
se lit comme suit: "L'agent de la conservation de la faune, tel que
défini au paragraphe a) de l'article 1 de la Loi de la conservation de
la faune (1969, chapitre 58) est habilité à veiller à
l'application de la présente loi et des règlements et
possède, pour les fins de la présente loi, les droits et
privilèges d'un agent de la paix" est-il adopté?
M. Pagé: Adopté. Sur cette question-là, M.
le Président.
M. Le Moignan: M. le Président, je n'aurais qu'une
question. Cet agent de conservation sera-t-il aussi présent dans les
parcs de récréation?
M. Duhaime: En fait, la modification introduite... A l'heure
actuelle, un agent de conservation est habilité à appliquer la
Loi de la conservation de la faune et des règlements qui en
découlent.
Avec cet article, le même agent de conservation sera
habilité à faire appliquer la Loi sur les parcs et les
règlements qui découleront de la Loi sur les parcs.
M. Le Moignan: Cela ne veut pas dire que vous allez créer
de nouveaux postes d'agents de la faune, conservation?
M. Duhaime: Cela n'induit pas nécessairement qu'on en aura
davantage, mais cela ne veut pas dire qu'on va les diminuer non plus.
M. Le Moignan: Cela peut peut-être demander plus de
personnel.
M. Duhaime: Quant au nombre, cela ne veut rien dire.
Le Président (M. Clair): L'article 16...
M. Pagé: Seulement une question, M. le Président
là-dessus.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: On parle des agents de la conservation de la
faune, des pouvoirs de contrôle du public.
Est-ce que le ministre envisage, éventuellement, la
possibilité que par voie législative ou réglementaire, il
soit conféré plus de pouvoirs aux gardiens de barrières
dans nos parcs et nos réserves?
M. Duhaime: Plus de pouvoirs. Vous trouvez qu'ils n'en ont pas
assez?
M. Pagé: Ne croit-il pas qu'il serait opportun que ceux-ci
puissent avoir les pouvoirs d'un agent de conservation de la faune, les
pouvoirs d'un agent de la paix? Non?
M. Duhaime: Bien que vous parliez d'un gardien de
barrière, ce n'est pas un agent de conservation.
M. Pagé: Un gardien de barrière, actuellement, n'a
pas le droit de faire je vais vous donner un exemple vider la
valise d'une automobile. Le seul droit qu'il a, c'est de constater de visu ce
qu'il peut, et même s'il constate une infraction, il n'a pas le
privilège d'un agent de la paix. Alors, je pense que cela a
été un problème auquel plusieurs membres à cette
table sont sensibles. Je voudrais profiter de l'étude de l'article 16
pour voir si le ministre d'une part est conscient je suis convaincu
qu'il est conscient de ce problème-là mais est-ce qu'il
envisage d'y remédier ou de conférer aux gardiens de
barrières plus de pouvoirs? Je suis d'accord qu'il y a la question de la
convention collective, il y a toute une question de mécanismes, mais
quant à moi, il serait opportun que le gardien de barrière puisse
avoir les pouvoirs d'un agent de conservation et les privilèges d'un
agent de la paix et cela pour assurer une meilleure surveillance. J'aimerais
connaître les intentions du ministre là-dessus.
M. Duhaime: Je serais hésitant à donner des
pouvoirs...
M. Pagé: Le ministre est beaucoup hésitant
aujourd'hui.
M. Duhaime: ... d'agent de conservation. En fait, on ne pourrait
pas leur déférer qu'une seule partie des attributs d'un agent de
conservation. Ou bien ils vont garder les barrières, ou bien ils vont
devenir des agents de conservation. Vous allez comprendre facilement que cela
implique une nouvelle classification de ces emplois, que cela a des
répercussions sur la masse salariale des employés du
ministère. Je pense que l'attitude la plus sage, si quelqu'un refuse,
non pas d'obtempérer, mais refuse l'invitation d'un agent de
barrière à ouvrir la valise, l'agent de barrière, par
définition, c'est celui qui ouvre ou qui ferme la barrière.
Alors, il a simplement à dire: Vous n'entrerez pas.
M. Pagé: II n'a pas les privilèges d'un agent de la
paix?
M. Duhaime: Non, il n'a pas les privilèges d'un agent de
la paix.
M. Pagé: II a le droit de demander d'ouvrir la valise de
l'automobile, mais il n'a pas le droit de fouiller dedans.
M. Duhaime: C'est cela, mais comme tout citoyen, il peut porter
plainte.
M. Pagé: Oui, mais quand même.
M. Duhaime: On n'a pas à être chef de police pour
porter plainte.
M. Pagé: Cela veut donc dire que vous n'avez pas
l'intention de procéder à des modifications?
M. Duhaime: Pas aujourd'hui.
M. Pagé: Je suis d'accord, mais vous n'envisagez pas des
changements éventuels à ce chapitre-là?
M. Duhaime: Pas pour le moment.
Le Président (M. Clair): L'article 16 est-il
adopté?
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 17, qui se
lit comme suit: "Le ministre est chargé de l'application de la
présente loi". Est-il adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 18 qui se
lit ainsi: "La présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction".
Est-il adopté?
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Adopté. Je demanderai donc
au rapporteur, qui était le député de Dubuc, de bien
vouloir faire rapport de nos travaux à l'Assemblée nationale,
concernant ce projet de loi. J'ai omis de noter, tantôt, un article qui
avait été adopté sur division. Pourriez-vous me rappeler
lequel, M. le député de Portneuf?
M. Pagé: C'est l'article 7.
Le Président (M. Clair): Article 7. Merci.
M. Duhaime: M. le Président, avant l'ajournement, vous
allez me permettre de remercier mes collègues, députés
ministériels, d'avoir participé aux travaux de cette commission.
Je voudrais aussi remercier les députés de l'Opposition
officielle et les partis de l'Opposition des autres formations politiques, pour
leur contribution aux travaux de la commission parlementaire.
M. Pagé: M. le Président, nous avons effectivement
contribué aux travaux d'étude du projet de loi no 19. Evidemment,
nous n'avons pas toujours reçu des réponses positives ou
affirmatives aux recommandations bonnes et valables qu'on a eu l'occasion de
formuler. Cependant, tout au moins je le dis sans aucun motif de
partisanerie politique j'espère que la recommandation qu'on a
formulée, dans le sens d'en arriver éventuellement à une
vraie loi-cadre, selon laquelle seraient définis ce que sont ou ce que
devraient être les parcs, la recommandation qu'on a formulée quant
aux réserves de tout le territoire sous la juridiction du
ministère qui soient sous l'égide d'une pièce
législative, j'espère, dis-je, M. le Président, que le
ministre pourra y repenser et qu'on pourra en arriver éventuellement au
dépôt d'une vraie loi-cadre des parcs au Québec.
Et, enfin, j'espère que les recommandations qu'on a
formulées relativement aux audiences publiques... C'est faire fi de tout
le processus parlementaire habituel que de demander aux partis d'Opposition
d'intervenir comme intervenant et non pas comme Opposition; j'espère que
le ministre, après des discussions qu'il pourrait éventuellement
avoir avec le ministre d'Etat à la réforme parlementaire, pourra
revenir sur sa position et qu'il offrira aux partis d'Opposition la
possibilité et les équipements techniques d'y participer en tant
qu'Opposition et que ces audiences publiques ne deviendront pas, somme toute,
un moyen d'éviter les commissions parlementaires, parce que notre groupe
est quand même le prolongement de l'Assemblée nationale.
C'étaient les recommandations que j'avais à formuler.
Enfin, j'espère que les plans d'aménagement pourront être
connus. Vous savez qu'on s'est battu pour les avoir, ces plans
d'aménagement. Le ministre n'a pas voulu procéder au
dépôt de ce qui était fait jusqu'à maintenant.
J'espère quand même que ça pourra se faire dans les plus
brefs délais et qu'on connaîtra les intentions du gouvernement sur
les quatre parcs existants et sur les autres territoires au Québec.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Oui, un mot seulement, M. le Président,
pour remercier le ministre de sa gentillesse. Comme vient de le souligner le
député de Portneuf, nous avons hâte, nous aussi, de voir
les plans directeurs. Nous souhaitons que le ministre va donner suite à
toutes ses belles paroles, à toutes ses belles promesses, qu'il va
rester fidèle à l'esprit du projet de loi no 19. Si le ministre
agit, je crois qu'il aura mérité de la sympathie.
Le Président (M. Clair): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: Après ces belles paroles, M. le
Président, est-ce qu'on pourrait savoir quand environ pourrons-nous
étudier le projet de loi no 21, qui est la Loi modifiant la loi des
agents de voya-ge?
Le Président (M. Clair): C'est une question que vous
pourriez poser au leader de la Chambre en vertu de l'article 34, M. le
député de Laprairie.
M. Michaud: Merci, M. le Président.
M. Pagé: C'est l'article 34 de notre règlement, M.
le député.
Le Président (M. Clair): Je n'ai aucune information sur ce
sujet.
M. Pagé: Si vous lisez l'article 34, après la
période des questions, vous posez...
Le Président (M. Clair): Si vous désirez commencer
les travaux, nous avons encore cinq ou six minutes pour...
M. Le Moignan: ...
M. Pagé: Après la période des questions,
vous vous levez et vous demandez au leader en vertu de l'article 34: A quel
moment va siéger la commission?
M. Duhaime: A titre indicatif... M. Perron: On sait tout
ça.
M. Michaud: On pourrait commencer tout de suite.
M. Le Moignan: Mais le ministre peut déjà nous
renseigner, je pense.
M. Pagé: Le Bureau des mines est allé où,
donc? Pouvez-vous me répondre?
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous plaît,
messieurs! Messieurs!
M. Pagé: II est allé dans votre comté, le
Bureau des mines?
Le Président (M. Clair): M. le député de
Portneuf, je pense que le député de Laprairie avait posé
une question. Je lui ai fourni une réponse de président. Le
ministre aurait une réponse de ministre à lui fournir.
M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, étant pas mal au fait
des travaux parlementaires de l'Assemblée nationale, j'ai des
indications assez fermes selon lesquelles nous serions en mesure, la semaine
prochaine, d'avoir une séance, peut-être même deux, suivant
le rythme de nos travaux, pour passer à l'étude, article par
article, du projet de loi no 21, à notre commission.
M. Pagé: Mardi matin?
M. Duhaime: On va essayer.
M. Michaud: En vertu de l'article 34.
M. Pagé: Vous poserez la question en Chambre.
Le Président (M. Clair): La commission permanente de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 55)