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Étude des crédits du ministère du
Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, messieurs!
La commission de l'industrie et du commerce chargée
d'étudier les crédits du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, reprend ses travaux. Les membres de la commission
pour la séance d'aujourd'hui seront: MM. Biron (Lotbinière),
Bordeleau (Abitibi-Est), Desbiens (Dubuc), Duhaime (Saint-Maurice), Godin
(Mercier), Grenier (Mégantic-Compton), Mme Leblanc
(Îles-de-la-Madeleine); M. Verreault (Shefford) en remplacement de
Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce); MM. Mailloux (Charlevoix), Marcoux
(Rimouski), Marquis (Matapédia), Mercier (Berthier), Michaud
(Laprairie), Pagé (Portneuf), Perron (Duplessis), Raynauld (Outremont),
Tremblay (Gouin).
Je pense que vous en étiez à aborder le programme 5, M. le
ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour que M. Russell remplace M.
Grenier?
M. Pagé: II y a consentement.
M. Duhaime: Qui remplace qui?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M.
Russell remplace M. Grenier.
M. Russell: Je pensais que c'était pour moi.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Nous
étions à aborder le programme 5, à ce qu'on m'informe. Je
vous cède la parole, si vous avez un petit exposé à faire
sur le programme 5.
Formation professionnelle du personnel
M. Duhaime: M. le Président, je voudrais m'excuser
auprès de mes collègues de la commission pour ce retard de sept
minutes à ma montre. C'est vrai qu'elle n'a pas l'heure juste...
Une voix: 18 minutes.
M. Duhaime: ... mais même s'il y a beaucoup de questions
qui se posent en commission parlementaire, il faut que le ministère
continue de fonctionner. Il y avait des choses urgentes ce matin.
Pour ce qui est du programme 5, la seule remarque que je ferai, c'est
qu'il y a une augmentation du budget de $1,2 million, l'écart majeur
s'expliquant par un ajout de 20 postes pour un montant approximatif de $500
000.
L'option de techniques touristiques a été ajoutée
au programme d'enseignement de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie de
Montréal.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Seulement quelques
questions à ce programme. L'Institut de tourisme joue un rôle bien
important, je pense, dans l'enseignement, dans la formation professionnelle. On
a eu l'occasion de faire état, lorsqu'on a discuté des
crédits relatifs à l'hôtellerie, de l'importance de cette
question de la formation du personnel. Je pense que le ministre
reconnaîtra, entre autres, que c'est un très bon coup de l'ancien
gouvernement. Ce matin, il présente des crédits avec une
augmentation sensible à laquelle nous souscrivons, pour laquelle nous
avons beaucoup d'appréciation.
Cependant, nous avons une capacité à l'institut de 1200
élèves; j'aimerais savoir le nombre d'étudiants qui
devraient être admis, les prévisions qu'on a à ce chapitre
pour le mois de septembre prochain. Pardon?
M. Duhaime: J'ai dit que je m'excuse.
M. Pagé: Vous voulez qu'on recommence?
M. Duhaime: Non, juste la fin. La capacité de l'Institut
de tourisme et d'hôtellerie est de 1200 élèves et, à
partir de septembre prochain, l'institut sera rempli à pleine
capacité. Ce sont des élèves au cours régulier du
jour, des cours de deux ans et de trois ans, et on ne tient pas compte de
quelque 4000 à 5000 autres citoyens du Québec qui sont rejoints
par les équipes itinérantes, par les cours du soir, pour des
cours de recyclage, de perfectionnement.
M. Pagé: Des cours occasionnels ou à temps partiel
sur des sujets particuliers, dans certains cas.
M. Duhaime: La durée peut varier de deux semaines
jusqu'à dix mois selon qu'il s'agit de cours de recyclage ou de
perfectionnement.
M. Pagé: Quelle est la relation entre l'institut et le
cours qui se donne dans les cégeps de technicien en tourisme?
M. Duhaime: Le cours est de même nature quant à
l'option, mais le contenu du cours est quelque peu différent. Au moment
où l'Institut de tourisme et d'hôtellerie a décidé,
tout récemment, de mettre en route cette option tourisme, nos
professeurs ont évidemment tenu compte de l'expérience acquise
ailleurs. Nous avons tenté, si possible nous saurons dans
l'avenir si nous y sommes parvenus de structurer un cours qui accorde
plus d'importance aux questions de géographie et de gestion de comptoirs
de renseignements touristiques ou d'offices de tourisme.
Il importe de mentionner que cette option tourisme est venue au monde au
moment où est née la Loi des agents de voyages. Il n'est pas
exclu, loin de là, que les élèves formés à
l'option tourisme de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie
constituent d'excellents candidats pour les agences de voyages et les
grossistes en voyages éventuellement. Nous n'avons pas encore de
diplômés, évidemment, c'est un cours de trois ans.
M. Pagé: Quand les premiers finissants arriveront-ils sur
le marché du travail?
M. Duhaime: En 1978.
M. Pagé: Est-ce qu'il y a des contacts? Est-ce que vous
présumez que les agents de voyages pourront souscrire au voeu que vous
venez de formuler?
M. Duhaime: Nous pensons que nos candidats vont être
recherchés et nous pensons également ceci rejoint certains
propos qui ont été échangés,
précédemment, au cours de cette commission parlementaire
que la mise en place éventuelle d'un nombre additionnel d'associations
de touristes et de groupements régionaux exigera des techniciens en
tourisme en plus grande quantité qu'auparavant.
M. Pagé: D'accord. Si on se réfère à
des articles de journaux qui ont paru depuis l'adoption des derniers
crédits, on est à même de constater qu'à certaines
périodes, au cours de la dernière année financière,
l'institut aurait eu des problèmes de fonds, dans ce sens, qu'à
un certain moment, il n'y avait pas de disponibilité budgétaire,
même pour payer des factures. Est-ce exact?
M. Duhaime: Je vous avoue ne pas en avoir entendu parler et ne
pas avoir lu non plus d'article dans ce sens. Je puis vous affirmer toutefois
que ce n'est pas exact. Il y a eu à un certain moment, un gel de
crédits, comme cela se produit parfois dans l'administration; mais,
lorsque les crédits sont gelés, pendant qu'ils sont gelés
et réexaminés ou rajustés jusqu'à la fin de
l'exercice, il est clair qu'il n'est pas possible de présenter des
factures à payer. Mais les gels de crédits vont durer une ou deux
semaines. Les crédits sont rajustés et les factures sont mises en
paiement.
M. Pagé: D'accord. Ce sont les seules questions que
j'avais sur le sujet.
Mon collègue de Charlevoix en a lui aussi.
M. Mailloux: M. le Président, vous répondiez
tantôt que la capacité de l'Institut d'hôtellerie de
Montréal avait 1200 élèves en permanence. Est-ce que je
fais erreur en avançant qu'il vous manque environ 400
places-élèves pour l'Est du Québec?
M. Duhaime: Pour l'Est du Québec? M. Mailloux:
Oui.
M. Duhaime: Nous n'avons pas établi les besoins par
région. Une chose est certaine, c'est que cet institut qui avait
été jugé comme trop grand, au départ, lorsqu'il
avait été conçu, est déjà trop petit.
M. Mailloux: Si je pose la question, c'est que sous la
précédente administration, au moment de l'achat du manoir
Richelieu, il avait été question que l'éventualité
dont vous parlez ici se produirait, à savoir qu'il y aurait un manque de
places-élèves à Montréal. Or,
éventuellement, si certaines améliorations étaient
apportées au chauffage et à l'électricité au manoir
et au "staff house", il y aurait possibilité de donner des cours en
période hivernale à ces élèves.
Ces mêmes élèves pourraient constituer une partie du
personnel dont le gouvernement aurait besoin pour recevoir une clientèle
de sport d'hiver et, en même temps, faire une double rotation.
M. Duhaime: Je pense qu'il est démontré qu'il est
extrêmement difficile de faire à la fois de la gestion, en
fonction d'une rentabilité, et de la pédagogie. En fait, il est
question depuis quelque temps au niveau des fonctionnaires, nous nous
penchons sur le problème de l'ouverture éventuelle d'une
succursale de l'institut à Québec. Il est extrêmement
important de se rappeler que les établissements pour lesquels nous
formons des jeunes sont surtout situés dans la région
métropolitaine de Québec et de Montréal, d'une part, et
que, d'autre part, un institut de tourisme et d'hôtellerie ou une
succursale qui serait située loin de ces centres obligent
nécessairement un plus grand nombre d'élèves à se
loger chez des parents, à l'hôtel ou ailleurs pour suivre des
cours.
De plus, nos cours ont la durée des cours offerts par les
cégeps, soit neuf ou dix mois par année. Il serait, à ce
moment-là, extrêmement difficile de prendre un hôtel qui est
opérationnel, de ne l'utiliser que pendant quelques mois d'hiver,
pendant les mois de fermeture, et de s'assurer que le déroulement des
cours est observé selon les normes régulières
exigées par le ministère de l'Éducation.
M. Mailloux: Je pense que je me suis mal fait comprendre. J'ai
bien dit: S'il y avait un aménagement du "staff house". Il y a quand
même 250 ou 300 chambres qui sont disponibles, qui peuvent être
réaménagées et où les élèves seraient
logés, sans que cela puisse affecter d'aucune façon l'hôtel
même. Dans les discussions avec le titulaire précédent et
les sous-ministres du temps, il était question que le même
gestionnaire reste en place, mais le gouvernement ferait une entente avec le
gestionnaire pour que les élèves suivant ces cours puissent
servir comme personnel en période hivernale. Ils seraient logés
dans le "staff house" et non pas dans l'hôtel même.
M. Duhaime: Loger les étudiants, c'est, évidemment,
extrêmement important, mais ce qui est plus important, c'est de placer
à la disposition des étudiants des laboratoires parce
qu'en fait, nos cuisines sont des laboratoires suffisamment
équipés. Qu'on songe, par exemple, que l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie, à Montréal est équipé de 20
laboratoires, dont des laboratoires d'oenologie, de six grandes cuisines, des
cuisines pour diète.
M. Mailloux: Je vous avouerai qu'au Manoir Richelieu, ce n'est
pas un laboratoire, mais une cuisine.
M. Duhaime: Je veux dire que l'espace, probablement, manquerait.
Une autre illustration de cela, c'est que l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie, à Montréal, comprend un hôtel de 40
chambres et de deux suites. Or, la très forte proportion de l'immeuble
est vouée à des fins pédagogiques; c'est une toute petite
proportion de l'immeuble qui peut être vouée à des fins
d'accueil pour permettre, justement, des stages en administration et en
gestion.
M. Mailloux: Une question insignifiante: Est-ce que vous
continuez à donner des repas?
Tout ce qui est préparé par les élèves,
est-ce que vous continuez à fournir, à une clientèle
donnée, des repas à l'Institut d'hôtellerie?
M. Duhaime: La totalité ou la presque totalité de
la nourriture est préparée par nos élèves
nous avons 200 élèves en hôtellerie, cela fait beaucoup de
production et est consommée sur place prioritairement par les
étudiants, par les professeurs et par les parents d'étudiants.
Nous avons également, comme je le disais tout à l'heure, à
l'intérieur de l'institut mais complètement séparé
physiquement, un hôtel qui est complet en soi, qui comporte
également une cuisine, et les élèves qui sont en stage
dans cette cuisine fabriquent la nourriture qui est consommée par les
clients de l'hôtel, dans la salle à manger de l'hôtel.
Les clients de l'hôtel n'ont pas accès à la salle
à manger ou à la cafétéria de l'institut et vice
versa.
M. Russell: M. le Président, quel est le contrôle de
l'administration des dépenses que le ministère a sur cette
institution de Montréal? Est-ce contrôlé directement par le
ministère comme tous ses autres organismes ou si c'est une corporation
complètement séparée?
M. Duhaime: Ce n'est pas une corporation, c'est, si on peut dire,
un service du ministère qui est administré selon les mêmes
exigences que les organismes centraux, que les autres services du
ministère.
M. Russell: D'accord.
M. Duhaime: Sans la moindre exception. Toujours des
contrôles courants.
M. Russell: Quand ils ne payent pas leurs factures, c'est le
ministère qui ne paye pas ses comptes? Vous êtes rendus aussi
pires que le ministère des Affaires municipales.
M. Duhaime: Si tel était le cas, la conclusion serait
logique.
M. Russell: Ici, M. le Président, le ministre a
parlé de manque d'espace et qu'il faudra peut-être agrandir, dans
les années à venir. Qu'est-ce qu'il y a de vrai dans
l'école de pensée qui veut qu'au ministère du Tourisme ou
à l'institut on donne des cours, un peu comme cela se fait à
Sherbrooke, quatre mois d'étude, quatre mois de pratique dans les
hôtels et ainsi de suite, pour pouvoir accepter plus
d'élèves à l'école?
M. Duhaime: Les stages pratiques dans l'industrie sont absolument
essentiels. C'est tellement vrai que tous nos élèves en cuisine
et dans les autres options font des stages pratiques dans l'industrie et ils
sont notés quant à la valeur de leur stage. La notation qu'ils
ont dans le secteur privé, il en est tenu compte tout autant que les
notations pédagogiques des cours qui sont donnés, cours pratiques
et théoriques, qui sont donnés à l'institut. Le curriculum
est établi selon les exigences, le nombre d'heures passées en
stage dans l'industrie est proportionnel, et le nombre d'heures passées
en cours pratique et en cours théorique à l'institut est
proportionnel aussi.
À partir du moment où on changerait, par exemple, de
façon inversement proportionnelle, ce nombre d'heures, c'est tout
l'enseignement, c'est toute la pédagogie qui est remise en cause.
M. Russell: Une école de pensée dans le
ministère, il y a quelques années, voulait que des cours
semblables à ceux qui sont donnés à l'institut "actuel
soient donnés par l'entreprise privée dans même les
hôtels. Est-ce que cet...
M. Duhaime: Une chose certaine c'est que les grandes
chaînes d'hôtels, depuis toujours, font de la formation sur le tas.
Si la formation sur le tas était suffisante, il n'y aurait pas
d'Institut de tourisme et d'hôtellerie.
M. Russell: Donc cette pratique est mise de côté et
ne sera pas utilisée ou on ne tentera pas de l'utiliser pour
répondre à un besoin qui peut devenir réel?
M. Duhaime: Ce serait probablement une mauvaise réponse
à un besoin, si ce besoin se présentait. À notre avis, la
meilleure façon de répondre au besoin serait
éventuellement d'agrandir la portée de l'Institut du tourisme et
d'hôtellerie au moyen de succursales, par exemple, à mesure que
les besoins des étudiants se feront sentir.
M. Russell: Est-ce que cette expérience a
été tentée ou simplement condamnée?
M. Duhaime: Elle avait été tentée de tout
temps parce que de tout temps il y avait eu de la formation sur le tas
donnée par les hôtels. De tout temps les élèves en
hôtellerie du gouvernement du Québec depuis les années
quarante alors qu'existait déjà l'ancienne école des
métiers commerciaux à Montréal et depuis que l'institut
existe, en 1968, il y a eu des stages pratiques de plusieurs mois par
année dans l'hôtellerie conventionnelle. C'est absolument
essentiel.
M. Russell: Avant l'institut il n'y avait pas de cours qui se
donnaient par l'entreprise privée qui étaient reconnus par le
ministère?
M. Duhaime: Non.
M. Russell: Donc c'était l'entreprise privée qui
entraînait du personnel.
M. Duhaime: L'entreprise privée formait son personnel sur
le tas.
M. Russell: II n'y avait aucune reconnaissance par le
ministère, c'était nul.
M. Duhaime: II n'y avait aucune reconnaissance du point de vue
pédagogique.
M. Russell: Ce qui est prêché ou souhaité par
certains organismes, certaines écoles de pensée voudrait que l'on
incorpore à l'intérieur de certains hôtels des cours comme
on faisait avec, par exemple, les gardes-malades dans les hôpitaux il y a
de cela des années, ce que l'on ne fait plus. Je me sers de ceci par
accident, M. le Président, je ne veux pas parler de gardes-malades, mais
les médecins nous disent que c'était mieux dans ce
temps-là qu'aujourd'hui et cela ne coûtait à peu
près rien comparativement à la fortune que cela coûte
aujourd'hui.
M. Duhaime: C'était fait par les frères et les
soeurs.
M. Russell: Je ne le sais pas. Je n'ai ni frères ni
soeurs. Je n'ai pas fait de cours classique comme le ministre.
M. Duhaime: Non, je parle des frères et des soeurs, les
religieux.
M. Russell: Oui, d'accord. Dans ce temps-là les
gardes-malades travaillaient et poursuivaient leur cours en rendant des
services. On me dit que le cours était plus complet, lorsqu'elles
prenaient le travail, qu'il ne l'est aujourd'hui. Cela coûtait meilleur
marché.
M. Duhaime: Les élèves font des stages
aujourd'hui.
M. Russell: Je répète ce qui m'est dit par des gens
du métier. Je ne suis pas un spécialiste du métier. Quand
je deviendrai médecin et que j'aurai de l'expérience pratique je
connaîtrai cela et ensuite on pourra discuter des détails
techniques. Je dis ceci pour demander au ministre s'il y a une
possibilité qu'une tentative soit faite dans ce domaine pour voir si
cela ne serait pas plus rentable plutôt que se dire qu'on a le monopole
du succès, de la rentabilité et qu'on ne fera pas d'autres essais
pour voir si on ne pourrait pas économiser ailleurs et d'obtenir le
même rendement des étudiants.
M. Duhaime: Je me permets de souligner que, si on regarde ce qui
se fait ailleurs dans le monde, dans le domaine de la formation
professionnelle, dès qu'on se rend compte je pourrais nommer des
pays où j'ai vu ces situations que l'enseignement est
donné à des jeunes par des gens qui ne sont pas des
pédagogues, il leur manque tout l'aspect pédagogique de
l'enseignement. C'est la raison pour laquelle, par exemple, dans un pays
où on avait cette formation, ce même pays fait maintenant appel au
Québec pour aller former les instructeurs là-bas.
Enseigner les techniques de l'hôtellerie, c'est comme enseigner
autre chose. Il faut d'abord être pédagogue si l'on veut
enseigner. Malheureusement, les praticiens ne sont pas des pédagogues et
c'est peut-être tant mieux ainsi. Une chose reste certaine, c'est que
quatre ou cinq mois avant la fin de chacune des années scolaires de
l'institut, tous les diplômés sont déjà dans
l'industrie. Aujourd'hui, 90% de tous les diplômés de l'Institut
de tourisme et de l'hôtellerie et de l'ancienne école des
métiers commerciaux sont encore dans l'industrie hôtelière.
Nous retrouvons maintenant nos gens gérants de grands hôtels qui
se retournent maintenant beaucoup plus vers l'Institut de tourisme et de
l'hôtellerie pour faire du recrutement que vis-à-vis des candidats
formés sur le tas.
M. Russell: Si je comprends bien, cette école de
pensée est mise de côté. Ce ne sera pas tenté. On va
simplement espérer que si le besoin se fait sentir, on agrandira
l'institut actuel indépendamment des coûts pour agrandir, afin de
satisfaire les besoins.
M. Duhaime: Non pas indépendamment des coûts, mais
on va les regarder.
M. Russell: Non pas indépendamment des coûts? On dit
simplement...
M. Duhaime: Parce que vous dites: indépendamment des
coûts.
M. Russell: Oui. M. Duhaime: Non.
M. Russell: Oui, parce qu'on nous dit qu'il en coûte
énormément cher pour former un jeune qui va travailler en
hôtellerie. Plusieurs ne demeurent pas à l'intérieur de la
province. Ils s'en vont travailler à l'extérieur de la province,
à l'étranger. C'est nous qui payons pour eux. Nous n'avons aucun
contrôle pour dire qu'ils vont rembourser s'ils vont à
l'extérieur. Si on pouvait se retourner vers l'entreprise privée
et dire que des pédagogues, ça s'engage par l'entreprise
privée ou par l'hôtellerie qui peut donner les mêmes cours,
et savoir si on peut le faire plus économiquement.
M. Duhaime: Je pourrais peut-être me permettre d'ajouter
une remarque. Le gouvernement de
l'Ontario, qui regarde depuis plusieurs années ce qui se passe au
Québec dans le domaine de la formation professionnelle, vient de faire
faire des études sur tout cet aspect de la formation professionnelle en
hôtellerie, tourisme, etc. Or, l'Ontario a décidé de faire
exactement ce que fait le Québec. C'est une décision qui est
prise, ce n'est pas une considération. Cette province a
décidé de se doter d'un institut de tourisme et
d'hôtellerie calqué sur celui du Québec.
M. Russell: Si le Québec est dans l'erreur, l'Ontario le
sera aussi.
M. Duhaime: Je n'ai pas de doute là-dessus. Je dois vous
dire que c'est M. Loubier qui avait signé l'arrêté en
conseil, en 1968, pour créer l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie.
M. Russell: Ah! j'ai vécu cette partie de l'histoire.
C'est pour cette raison qu'on est en mesure d'en discuter.
M. Duhaime: Non, c'est pour ajouter un élément de
réflexion nocturne...
M. Russell: Non, j'ai aussi vécu le moment où les
gardes-malades sont sorties des hôpitaux et nous les avons
envoyées dans les cégeps. Aujourd'hui, on rencontre les
médecins qui, dans ce temps, étaient favorables à cette
attitude et qui nous disent qu'on était mieux auparavant.
M. Marcoux: C'est parce que c'étaient leurs fidèles
serviteurs avant et que maintenant ils posent des questions. C'est pour cela
que les médecins se posent peut-être des questions sur les
infirmières maintenant.
M. Russell: Disons qu'on parle au point de vue technique; on ne
parle pas de serviteurs. Peut-être que les étudiants en
hôtellerie peuvent devenir des fidèles serviteurs des
hôteliers et que cela se réfère à la même
chose. Je regarde simplement ce que cela coûtait dans ce temps-là
et ce que cela coûte aujourd'hui, et on dit que le rendement n'est pas
meilleur. Même s'il était équivalent, cela coûterait
beaucoup meilleur marché à la province si on avait
continué à faire la même chose. On aurait de l'espace dans
les écoles et les cégeps pour faire autre chose que ce qu'on fait
là. Je ne condamne pas la qualité des étudiants qui
sortent de l'institut actuel; c'est un besoin qui existait et c'est une bonne
chose. Mais qu'on continue uniquement dans cette voie, ce n'est peut-être
pas la meilleure chose, sans tenter autre chose pour voir s'il y a moyen, pour
certaines classes d'étudiants, de les former ailleurs.
M. Duhaime: II y a peut-être un autre détail qui est
intéressant. Lorsqu'une étude a été faite pour
déterminer les besoins de l'hôtellerie et de la restauration au
Québec pour les 25 années suivantes et l'étude a
été faite en 1967 il était prévu que pendant
les dix années qui viennent tout juste de se terminer, il y aurait
environ 8000 nouveaux emplois créés, soit par suite de
l'expansion de l'industrie ou soit par suite de rotation. En fait, le chiffre
était d'environ 7800 et, aujourd'hui, l'institut a 1200
élèves aux cours réguliers du jour et s'apprête
à rejoindre 7000 à 8000 citoyens du Québec. Cela veut dire
que, pour l'instant, il est logique de penser que l'institut répond aux
besoins, mais, si on veut penser à l'avenir, évidemment, il
viendra un moment où cet institut ne répondra plus aux besoins,
et ceci en dépit du fait que la capacité de l'institut en
élèves réguliers du jour a été
multiplié par trois en l'espace de deux ans, avec la construction du
nouvel édifice.
C'est le 17 juillet 1968, M. le député de
Brome-Missisquoi, pour vos notes personnelles.
M. Russell: Merci. Les notes vont être au journal des
Débats. Je les conserverai comme souvenir.
M. Pagé: Comme le centre des congrès; c'est nous
qui l'avons décidé et c'est vous autres qui allez le
construire.
M. Duhaime: Vous avez décidé quoi, dans le centre
des congrès?
M. Pagé: On a décidé de le construire.
M. Russell: Oui.
M. Pagé: On a commencé le projet...
M. Duhaime: Donnez-moi la date?
M. Pagé: ... et vous venez de le ratifier.
M. Duhaime: Quel arrêté en conseil?
M. Pagé: Exactement la même chose que cela. La
volonté clairement exprimée de la part du gouvernement de
procéder à la construction d'un centre de congrès et vous
venez de le parachever tout simplement.
M. Duhaime: La volonté? Non. Jamais dans 100 ans.
M. Perron: Le député de Portneuf
s'énerve.
M. Pagé: Bien non! Je suis bien calme, je suis serein. Je
suis posé.
M. Duhaime: Jamais dans 100 ans.
M. Pagé: Par analogie, c'est la même chose que
l'institut.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Duhaime: Jamais dans 100 ans, racontez-moi n'importe quoi,
mais pas celle-là!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Duhaime: Mettez-la dans l'autre sens. Elle ne passe pas dans
la porte, celle-là.
M. Pagé: Je pense que le centre des congrès a
déjà fait l'objet de discussions.
M. Duhaime: Vous demanderez à votre ex-collègue,
l'honorable Guy Saint-Pierre, ce qu'il en pense du centre des congrès,
parce que c'est lui qui l'a bloqué pendant tout ce temps. Vous devriez
le savoir.
M. Pagé: Ce sont des affirmations purement gratuites.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laprairie, non pas sur le centre des congrès,
mais sur l'institut.
M. Michaud: Même pas sur le cours de médecine que le
député de Brome-Missisquoi veut prendre. Je me demande si ce
serait un gain pour la politique ou une perte pour les médecins. De
toute façon...
M. Russell: M. le Président, je le prendrais, le
cours.
M. Michaud: ...concernant l'institut, c'est un édifice qui
a été construit par le ministère des Travaux publics, si
je ne m'abuse. Cet édifice a été construit à quel
prix, tout simplement?
M. Duhaime: En fait, je pense que la question devrait être
posée au ministère des Travaux publics, mais, si ma
mémoire est bonne, c'est juste un peu en dessous de $13 millions, y
compris l'équipement.
M. Michaud: D'accord! Hier, on a parlé longuement du prix
des chambres et du prix des repas qui étaient exorbitants. Quel est le
prix des chambres à l'institut et quels sont les prix des repas en
comparaison avec l'industrie privée de l'hôtellerie?
M. Duhaime: Le prix des chambres est d'environ $2 ou $3 par jour
inférieur à la moyenne du prix des chambres des Holiday Inn, et
ce parce que nous n'offrons pas de piscines ni de bains sauna. Autrement dit,
on n'a pas l'équipement complet d'un hôtel.
Pour ce qui est des repas, je crois pouvoir dire, de façon
générale, que le prix de vente des repas est quelque peu
inférieur aux prix que l'on trouve dans l'hôtellerie et ceci pour
une excellente raison. Cet hôtel de l'institut est un laboratoire
pédagogique, c'est une extension pédagogique de l'institut
proprement dit, et nous ne pouvons pas offrir le maintien d'une qualité
standard, toujours la même, qualité à laquelle on peut
s'attendre dans l'industrie, quand on paie le prix normal du marché.
Mais nos prix, à la salle à manger de l'hôtel, de
l'institut, sont, je dirais, un peu plus que légèrement
inférieurs aux prix normaux du marché, compte tenu, justement, de
ce risque qu'il y ait une variante dans la qualité des produits, par
suite du fait que ce sont des élèves qui sont en stage dans les
cuisines.
M. Michaud: Est-ce que vous auriez, de mémoire, le
coefficient d'occupation de cet hôtel, en ce qui concerne les
chambres?
M. Duhaime: Non, parce qu'il vient tout juste d'être
ouvert. Il a été ouvert pour les Olympiques. Je peux dire,
cependant, qu'actuellement le coefficient est de 100% en moyenne trois jours
par semaine. La clientèle est surtout formée de fonctionnaires du
gouvernement de Québec qui vont à Montréal. Tous les
sous-ministres des différents ministères, les présidents
de commissions ont reçu, au moment voulu, une lettre leur
annonçant l'ouverture de cet hôtel et les invitant à
suggérer aux membres de leur personnel, quand ils sont de passage
à Montréal, de fréquenter l'hôtel de l'institut.
L'hôtel de l'institut est ouvert à tout venant. Ceci a
été étudié avec beaucoup d'attention.
L'hôtellerie montréalaise sait fort bien que ce n'est pas de la
concurrence malsaine, un hôtel comme celui-là, de 40 chambres
seulement; dans le parc des chambres d'hôtel de Montréal, c'est
fort peu. Par ailleurs, nous souhaitions que nos étudiants, lorsqu'ils
servent des clients, ne sachent pas qu'ils sont en face d'une clientèle
captive, qu'on peut traiter n'importe comment parce qu'elle n'a pas d'autre
choix que d'y aller. Il est ouvert à tout le monde et tout le monde est
invité, de passage à Montréal, à aller y
résider et à aller apprécier, sur place, la qualité
de l'enseignement.
Je vous dirai qu'en fin de semaine, M. le député de
Laprairie, on va faire salle comble, à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie.
M. Michaud: Ma dernière question c'était cela.
M. Duhaime: J'ai ouï-dire qu'il y avait le congrès
national du Parti québécois à Montréal.
M. Michaud: Merci pour la nouvelle.
M. Pagé: Est-ce que cela limite la possibilité,
pour d'autres clients, d'aller à l'institut?
M. Duhaime: Pas du tout, c'est sur réservations. Vous
faites votre réservation, il n'y a pas de problème. On peut
même avoir des observateurs au congrès national. Je vous y invite,
M. le député de Portneuf. Il y a beaucoup d'idées neuves
à y puiser.
M. Pagé: Vous semblez bien emballé de votre
congrès. Vous allez avoir des résolutions que vous n'aimerez
pas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre! Est-ce que le programme 5 est adopté?
M. Michaud: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Le programme 5 adopté.
Réseau des parcs et réserves
et d'établissements touristiques
et récréatifs
Programme 6 Réseau de parcs et réserves
d'établissements touristiques et récréatifs
élément 1, implantation du réseau. M. le ministre.
M. Perron: M. le Président, je voudrais avoir une
information.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui.
M. Perron: Est-ce qu'on prend cela élément par
élément?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
qu'on va prendre cela de façon générale, ce programme,
parce que tous les éléments sont pas mal reliés, sauf,
peut-être, l'exploitation de l'île d'Anticosti qui pourrait se
dégager un petit peu.
M. Perron: On pourrait parler de l'exploitation de l'île
d'Anticosti en tout dernier lieu, et prendre les deux premiers
éléments.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Disons
que nous allons aborder les éléments 1 et 2 de façon
générale, et l'élément 3 pourra faire l'objet de
questions précises.
M. Duhaime: M. le Président, tout en tenant compte de
votre sagesse habituelle depuis le début de nos travaux, je pense qu'il
serait peut-être sage de procéder élément par
élément, si personne n'y a d'objection, pour une simple raison de
bonne compréhension. C'est que l'élément 1 du programme 6,
c'est le programme d'immobilisation et en plus, un programme de création
d'emplois cette année.
Tandis que l'élément 2, c'est l'exploitation du
réseau.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Compte tenu des arguments du ministre, nous allons aborder les
éléments un par un.
Implantation du réseau
M. Duhaime: Au premier élément, M. le
Président, vous notez qu'il y a une augmentation de $1 300 000, en gros.
L'augmentation à ce poste du budget est due principalement à un
programme de création d'emplois qui est avancé, cette
année, pour une tranche de $6 millions et un plan d'équipement
pour $16 millions. Ce qui signifie que sur le plan d'équipement c'est un
budget de consolidation, ni plus ni moins. La tranche de $6 millions va
consister en des travaux d'infrastructure dont à peu près 80%
seront des paiements de main-d'oeuvre, avec un nouveau programme d'embauche
quant aux occasionnels qui devrait normalement créer de l'emploi pour
1200 personnes, durant l'été.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président. Le ministre
pourrait peut-être, dès le début de l'étude de ce
programme, présenter ses collaborateurs.
M. Duhaime: Je m'excuse. M. Champagne, sous-ministre adjoint, qui
s'occupe des aménagements. M. Lavergne et M. Bussières.
M. Pagé: Merci, M. le ministre.
Nous sommes bien désireux d'arriver à l'étude de ce
programme. C'est quand même un programme qui reflète une partie
bien importante des activités du ministère. L'étude de ce
programme ne peut faire autrement que susciter chez tous les membres de cette
commission beaucoup de questions. Je ne voudrais pas, cependant, en venir
à une discussion qui aura bientôt lieu à l'Assemblée
nationale, soit l'étude du projet de loi no 19, la Loi sur les
parcs.
M. Duhaime: Projet de loi no 19.
M. Pagé: II devrait être amené en
deuxième lecture, demain ou mardi, mais on peut échanger et poser
des questions au ministre sur toute cette question d'orientation des
activités du ministère, le fonctionnement du ministère,
l'orientation qu'on veut donner à l'exploitation de nos parcs et de nos
réserves.
On a, à maintes reprises quant à moi,
personnellement, tout au moins tant sous l'ancien gouvernement que sous
le nouveau, comme je le fais, ce matin, eu l'occasion de demander des
précisions sur la volonté du ministre du Tourisme de
préciser et de mieux définir les actions entreprises par le
ministère, tant dans nos parcs que dans nos réserves.
On a ce qu'on peut appeler quatre parcs de conservation au Québec
et beaucoup de réserves. Je voudrais savoir du ministre comment,
à la lueur du projet de loi qu'on s'apprête à
étudier à l'Assemblée nationale, il voit les distinctions
à faire dans l'orientation, dans l'exploitation et dans le
fonctionnement de nos parcs et de nos réserves.
Quelle est l'orientation du ministère là-dessus?
M. Duhaime: II n'y a pas de changement majeur quant à
l'orientation qui a été suivie jusqu'à présent. La
Loi sur les parcs je ne voudrais pas qu'on fasse le débat de
deuxième ou de troisième lecture ici ne fait que venir,
pour l'instant, clarifier une situation. On parle beaucoup de parcs et
réserves au Québec, mais les réserves n'ont pas de statut
légal comme tel. Certains parcs sont appelés ainsi, alors qu'ils
n'ont pas le statut juridique d'un parc. Comme vous le savez, il y a seulement
quatre parcs qui existent légalement: Gaspésie, Laurentides,
Orford, Tremblant. Les autres sont dans un statut ambigu sur le plan juridique.
La Loi sur les parcs va venir clarifier cette situation.
L'élément nouveau qu'introduit la Loi sur les
parcs, c'est que le ministre va pouvoir se servir de la Loi des parcs
pour créer des parcs de conservation et de récréation;
cela me paraît important. Je pense que le projet de loi est quand
même assez clair. Personnellement, j'aurais aimé une meilleure
clarification j'aurai l'occasion de le répéter lors des
débats de deuxième lecture mais je pense que c'est un
début. Lorsqu'on aura trouvé une classification plus
détaillée ou plus claire, on pourra s'ajuster très
certainement en cours d'année ou peut-être l'an prochain,
j'imagine bien, avec des amendements qui viendront à la Loi des parcs.
Mais sur le plan de l'orientation comme telle, non, il n'y a pas de changement
majeur.
M. Pagé: D'accord. Le ministre abonde dans le même
sens que moi, lorsqu'il parle de l'ambiguïté qu'on doit
reconnaître dans le statut de nos réserves actuellement. Le
ministre a fait état qu'avec la loi 19 on aura des parcs de conservation
et des parcs de récréation. Est-ce que le ministre est convaincu
qu'avec l'adoption de la loi 19, on aura les éléments
législatifs suffisants, que le ministre aura les pouvoirs suffisants,
pour clarifier et régler toute cette question des réserves?
M. Duhaime: Je dirais oui.
M. Pagé: En quoi? Est-ce que cela impliquera qu'au
lendemain de l'adoption de cette loi, le statut des réserves sera
modifié? Est-ce que toute cette question sera réglée?
M. Duhaime: Non, la partie des réserves ne le sera pas,
mais pour ce qui est des parcs, ce qu'il me paraît important, c'est pour
cela, d'ailleurs, que je me suis demandé, lorsqu'on m'a
présenté ce projet de loi qui avait été
déposé l'année dernière en première
lecture...
M. Pagé: Qui n'était pas allé plus loin.
M. Duhaime: ...et qui n'était pas allé plus loin
que la première lecture...
M. Pagé: On en parlera en deuxième lecture.
M. Duhaime: Pourquoi ne l'avait-on pas poussé plus loin,
à ce moment-là? Même si, l'année dernière,
comme encore aujourd'hui, il est resté des éléments non
clarifiés, je pense qu'il ne faut pas aller trop rapidement non
plus.
Ce qui me paraît important, c'est que le ministre puisse
créer des parcs de conservation pour pouvoir protéger ces
ressources autant contre l'exploitation irrationnelle ou l'exploitation faite
généralement par les Richesses naturelles, par exemple, ou
l'Hydro-Québec. À partir du moment où un parc de
conservation sera créé, il faudra non plus un arrêté
en conseil, mais pour ma part, j'aurais souhaité être
obligé de revenir devant l'Assemblée nationale pour modifier le
statut juridique d'un parc.
À partir du moment où le ministre peut créer un
parc de conservation et une fois qu'il est créé... Pardon?
M. Pagé: Je suis bien disposé à revenir
devant l'Assemblée nationale chaque fois.
M. Duhaime: C'est la question que je me suis posée, mais
je pense que c'est compliquer une situation énormément. À
partir du moment où le ministre doit donner son consentement, c'est
déjà un très net progrès par rapport à ce
qui existait auparavant.
M. Pagé: Sur cette question, je tiens pour acquis que le
ministre admet que la loi 19 ne réglera pas de façon
définitive et ne précisera pas la situation ambiguë qu'on
connaît actuellement avec les réserves.
M. Duhaime: Cela va la clarifier: je ne dirais pas que cela va
tout régler. Par exemple, prenez le mont Saint-Anne, Oka,
Dollard-des-Ormeaux, Saint-Bruno, cela pourrait très facilement devenir,
à tout le moins, des parcs de récréation. C'est dans ce
sens que la Loi sur les parcs va être utilisée, mais cette loi ne
pourra pas être utilisée pour des activités de chasse et
pêche, parce que comme vous le savez, même dans un parc de
récréation, la chasse va être interdite.
M. Pagé: Alors on peut présumer...
M. Duhaime: Je ne voudrais quand même pas qu'on fasse tout
le débat de deuxième lecture tout de suite.
M. Pagé: Non, non, ce n'est pas mon intention, non
plus.
M. Duhaime: II n'est pas exclu, non plus, qu'on puisse introduire
des amendements. Là-dessus, on est loin d'être borné.
M. Pagé: On va vous en proposer, d'ailleurs,
probablement.
M. Duhaime: Je le souhaite, on va les regarder.
M. Pagé: Nous sommes en train de
réfléchir.
M. Duhaime: D'autant plus qu'à partir du moment où
on travaille sur un projet de loi que l'ancien gouvernement a
déposé, je me sens très à l'aise de l'amender.
M. Pagé: D'ailleurs, il y aura une commission
parlementaire où toutes les associations, les groupes
intéressés pourront venir participer au débat sur
l'étude de ce projet de loi.
M. Duhaime: Je ne pourrais pas dire oui aujourd'hui.
M. Pagé: M. Duchesneau en faisait état dans une
entrevue qu'il accordait au Journal de Montréal, le dimanche, 17 avril
dernier, lorsqu'il disait: II s'agira donc de suivre les discussions sur la Loi
sur les parcs, la loi 19, en commission parlemen-
taire pour découvrir leur vraie vocation. Il faisait
référence au rôle du parc Paul-Sauvé et tout
cela.
M. Duhaime: Êtes-vous en train de me dire que M. Duchesneau
a dit qu'il y aurait une commission parlementaire? Je ne pense pas que ce soit
indiqué là-dedans.
M. Pagé: C'est ce que j'ai cru percevoir dans sa
déclaration au Journal de Montréal.
M. Duhaime: C'est ce que vous avez perçu, mais ce n'est
pas ce qui est dit.
M. Pagé: Écoutez, c'est assez clair!
M. Duhaime: C'est ce qui me fait dire que votre perception...
M. Pagé: II s'agira donc de suivre les discussions sur la
Loi sur les parcs en commission parlementaire. C'est assez clair!
M. Duhaime: Oui, mais à ce que je sache en commission
parlementaire, on discute tout le temps; c'est ce qu'on fait depuis deux
semaines.
M. Pagé: Bien oui, mais j'espère que vous allez
inviter les parties.
M. Duhaime: Non, vous avez une mauvaise perception de ce qui a
été écrit et, en plus, vous faites une fausse
interprétation de ce qu'a dit M. Duchesneau.
M. Pagé: Comme cela, vous déclarez ce matin que les
parties...
M. Duhaime: Ne me faites rien déclarer. Je vous dis ce
matin qu'il y aura une commission parlementaire.
M. Pagé: Répondez à ma question. Il y aura
une commission parlementaire; est-ce que les parties intéressées
pourront être entendues?
M. Duhaime: Je répondrai en temps et lieu à cette
question.
M. Pagé: Parfait, il en sera question mardi. M. le
Président, depuis le début de nos travaux, à plusieurs
reprises, nous avons demandé, par des questions posées au
feuilleton, le dépôt de rapports d'études et
d'enquêtes, Dieu sait s'il y en a, qui avaient présentement cours
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Entre
autres, j'aurais aimé que le ministre nous remette, avant le
début des travaux de cette commission, un rapport, une étude, un
document de travail qui a été rédigé par un de ses
collaborateurs, M. Dubé, et sur lequel les surintendants de parcs et
réserves ont eu à discuter au mois de décembre, si ma
mémoire est fidèle. Je crois que c'était
précisément le 12 décembre, à une rencontre qui a
eu lieu à la maison Montmorency.
Est-ce que le ministre serait disposé à nous soumettre ce
rapport et à le déposer ici en commission?
M. Duhaime: Je n'ai aucune objection.
M. Pagé: Aucune objection. Est-ce que le ministre a pris
connaissance du rapport? Hier, il a dit qu'il ne prenait pas connaissance des
rapports qu'il demandait, mais est-ce qu'il en a pris connaissance de
celui-là?
M. Duhaime: Ce n'est pas ce que j'ai dit hier. Encore une fois,
vous faites de l'interprétation. Vous m'avez posé une question
très précise, à savoir si j'avais pris connaissance du
rapport préparé par la firme de comptables Mercure et
Béliveau concernant les agents de voyages, puis je vous ai
répondu non.
M. Pagé: Mais celui-là, est-ce que vous en avez
pris connaissance?
M. Duhaime: Pas plus.
M. Pagé: Pas plus. Vous devriez prendre connaissance des
rapports que vous demandez, M. le ministre.
M. Duhaime: Ce n'est pas un rapport que j'ai commandé;
c'est un document de travail qui a servi à des fonctionnaires de mon
ministère pour une discussion ouverte, et une table ronde à la
maison Montmorency.
Je trouve que ces initiatives sont très louables et très
valables. Pendant trop d'années, et entre autres sous votre
gouvernement...
M. Pagé: L'éternelle chanson...
M. Duhaime: ...il s'est fait du travail en catimini et je suis
très heureux que des fonctionnaires prennent des initiatives.
M. Pagé: C'est l'éternelle chanson, M. le
Président. Vous devez donc être fatigué de l'entendre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Duhaime: C'est bon de vous le rappeler.
M. Pagé: C'est l'éternelle chanson. Ce document,
est-ce que vous l'avez avec vous ce matin, M. le ministre ou vos collaborateurs
en ont-ils des copies?
M. Duhaime: Si vous me l'aviez dit hier que vous aviez
l'intention d'avoir ce rapport aujourd'hui, il m'aurait fait grand plaisir de
vous l'apporter ce matin.
M. Pagé: Je vous ai demandé des rapports, au
début des travaux de la commission, que vous deviez apporter et vous ne
l'avez pas fait.
M. Duhaime: Lesquels?
M. Pagé: Sur votre personnel, entre autres, sous l'article
7.
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: Le personnel de votre cabinet.
M. Duhaime: Quel autre rapport n'avez-vous pas eu?
M. Pagé: Je n'ai pas eu celui-là, en tout cas.
M. Duhaime: Alors, sur le personnel de mon cabinet, vous savez
comme moi que vous-même ou certains de vos collègues ont inscrit
ces questions à l'Assemblée nationale et qu'il y sera
donné suite suivant le cours normal des choses. Quel est l'autre rapport
que vous avez demandé qu'on n'a pas déposé? Quels sont les
autres rapports que vous avez demandés et qu'on n'a pas
déposés?
M. Pagé: J'aurais cru que vous auriez profité de la
période de réponses, hier, pour donner suite à la question
qu'on avait formulée à la commission parlementaire, jeudi
dernier. De toute façon, est-ce que vous avez le rapport de M.
Dubé?
M. Duhaime: On pourrait l'avoir cet après-midi. Cela me
fera grandement plaisir.
M. Pagé: Vous pourriez peut-être le déposer
avant...
M. Duhaime: Je vous répète que si vous nous aviez
avisé hier, vous l'auriez eu ce matin entre les mains.
M. Pagé: Déposez-le avant 1 heure et on en
discutera cet après-midi.
M. Duhaime: J'ai un document ici qui s'intitule "Réflexion
sur la philosophie de base des parcs et réserves du Québec". Ce
n'est pas un rapport.
M. Pagé: J'ai dit soit un rapport ou un document de
travail.
M. Duhaime: C'est un document de travail de quatre pages, et je
joins à cela, qui a d'ailleurs été publié dans la
revue Forêt-Conservation, au mois de mars 1977, avec un éditorial
de M. Normand Charbonneau, technologiste forestier.
Vous pourriez peut-être demander à votre recherchiste de
s'abonner à la revue Forêt-Conservation de mars 1977. Cela vous
éviterait de faire du chichi en commission parlementaire absolument
inutilement. Serez-vous satisfait, M. le député de Portneuf,
quand vous aurez le document de travail de M. Dubé entre les mains?
M. Pagé: On reviendra là-dessus cet
après-midi. J'espère que vous aurez autant d'empressement pour
répondre à nos questions.
M. Duhaime: Absolument. Posez des questions d'aplomb et vous
aurez des réponses rapidement.
M. Pagé: On n'en a pas eu beaucoup. J'aimerais que vous
profitiez entre autres du programme 6 pour en donner.
L'entente fédérale, l'entente auxiliaire, vos
négociations, on comprend que vos relations avec les paliers du
gouvernement fédéral sont parfois assez lointaines,
réservées. On a une entente auxiliaire qui se négocie ou
qui se négociait, tout au moins, lorsqu'on vous a cédé les
rênes du pouvoir. J'aimerais savoir où en sont rendues vos
négociations et à quel moment prévoyez-vous qu'on pourra
être informé d'une signature, d'une conclusion finale à
cette négociation?
M. Duhaime: Les pourparlers sont en cours, à l'heure
actuelle. Suivant les informations que j'ai de mon collègue Jacques
Léonard, ministre d'État à l'aménagement, l'entente
quant au tourisme devrait se signer en même temps que les autres. On
prévoit la date de la signature pour le 23 juin. C'est l'objectif, le 23
juin, et les pourparlers sont en cours.
M. Pagé: Est-ce que vous pouvez à ce stade-ci des
négociations sans vouloir entrer dans les négociations
comme telles éclairer les membres de cette commission sur la
portée de cette entente, sur les sommes qui pourraient
éventuellement être investies en collaboration avec le
gouvernement fédéral?
M. Duhaime: Le montant global qui est en négociation porte
sur une somme de $80 millions qui s'étendrait sur les années
financières 1977/78 à 1981/82.
M. Pagé: Cinq ans. M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Est-ce que les sommes ainsi affectées
seraient réparties sur l'ensemble du territoire ou est-ce que ce sera
certaines régions particulières qui seront visées?
M. Duhaime: Cela va être réparti sur les neuf
régions.
M. Pagé: Les neuf régions. M. Duhaime:
Oui.
M. Pagé: Merci. Enfin des réponses précises
et particulières. C'est bien.
M. Duhaime: Cela comprend tout le Québec.
M. Pagé: J'espère, c'est un voeu que je formule, M.
le ministre, que...
M. Mailloux: Ce serait trop de monde à la fois. Ce n'est
pas chanceux.
M. Pagé: Je peux me le permettre, étant
donné que d'autres députés l'ont fait avant moi. Vous
savez que bien souvent dans des études de crédits, dans des
travaux de commissions comme celle-là, c'est le moyen pour un
député de faire valoir les besoins et les problèmes
particuliers de sa région. J'espère que vous aurez des
considérations particulières pour le dossier. Les gens
travaillent depuis déjà un bon bout de temps. Les gens de
Portneuf ont pris leurs responsabilités à ce chapitre. Je ne suis
pas le premier député qui en a fait état. Il y a des
collègues, des députés qui m'ont
précédé qui ont aussi eu à travailler au dossier du
lac Long-Montauban. Une fois pour toutes, tel que les représentations
ont été faites tant par moi que par les organismes, les gens du
milieu, j'espère que le dossier du lac Montauban sera
définitivement réglé.
M. Mailloux: Ce n'est pas ainsi que cela se règle. Quand
j'étais au Conseil du trésor, les priorités étaient
déplacées suivant ce qu'était le ministre du Tourisme.
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion de déclarer hier que je ne
tenais compte, en aucune façon, du nom d'un député d'un
comté. Je continuerai cette politique.
M. Mailloux: Pour les députés de l'Opposition,
suivant ce qu'était le titulaire du ministère du Tourisme.
M. Duhaime: Parce que dans ma région, dans la Mauricie,
j'avais huit comtés à m'occuper.
M. Pagé: II n'a pas parlé du député,
il a parlé du titulaire.
M. Duhaime: II y a un seul député libéral
qui est passé à travers notre offensive. Un seul, celui de
Maskinongé.
M. Pagé: Je ne suis pas loin.
M. Duhaime: Surveillez les prochaines ondes.
M. Pagé: Sur ma question du lac Long-Montauban...
M. Duhaime: Je crois avoir répondu à votre
question.
M. Pagé: Je formule le voeu que vous ayez beaucoup de
considération, que les priorités ne changent pas.
M. Vaillancourt (Jonquière): Sur le même sujet des
ententes...
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: Toute la question du parc du Saguenay fait-elle
partie de cette négociation, des discussions?
M. Duhaime: II y a des projets pour la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui est la région 2 parmi les neuf.
M. Pagé: Je vous demande précisément si le
parc Saguenay fait l'objet de discussions.
M. Duhaime: Je ne ferai aucune déclaration sur le contenu
des négociations.
M. Pagé: Je peux donc en conclure que cela fait partie des
négociations.
M. Duhaime: Pas nécessairement.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): Ma question s'adresse
évidemment à M. le ministre. La ville de Jonquière a
été choisie pour tenir en 1979 les championnats mondiaux de
canot-kayak. Les compétitions internationales auront lieu en 1977 et en
1978. Nous savons qu'actuellement entre Ottawa et Québec il n'y a pas
d'entente sectorielle relativement au Haut-Commissariat à la jeunesse,
aux loisirs et aux sports, mais que, par contre, il y a une entente sur le
tourisme. Officiellement, j'ai été informé que le
gouvernement fédéral, dans le cadre d'une entente sectorielle sur
le tourisme, aurait offert la somme de $450 000 pour la tenue de ces
compétitions à l'intérieur de l'entente sectorielle.
J'aimerais vous demander ceci pour les aménagements des sites de
compétitions. Après demande d'information, l'OPDQ m'a
déclaré qu'il y avait peut-être lieu que ce championnat
mondial de canot-kayak soit intégré au volet tourisme des
ententes sectorielles.
M. le ministre, est-il possible qu'une compétition mondiale de
canot-kayak qui représente la participation d'environ 35 pays puisse
être considérée comme faisant partie du secteur tourisme,
ou si, d'après vous, cela relève exclusivement du
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports, où il
n'y a pas d'entente sectorielle?
M. Pagé: Cette question-là...
M. Duhaime: M. le député de Jonquière, je
vous félicite de prendre l'intérêt de vos commettants.
Je puis vous dire que c'est le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche qui établit ses priorités à
l'intérieur des négociations et des ententes; ce n'est pas le
gouvernement d'Ottawa qui établit nos priorités. J'ai dit tout
à l'heure que je ne ferais aucune déclaration sur le contenu des
ententes et sur les négociations en cours, pour des raisons que tout le
monde comprendra.
M. Vaillancourt (Jonquière): Sans entrer dans le contenu
des ententes, on a parlé, au début, de la définition du
mot loisir, et on s'est rendu compte que c'était difficile de
définir le loisir. Est-ce que, personnellement, vous considérez
qu'un
championnat mondial de canot-kayak, où 35 pays sont
représentés, pourrait entrer, théoriquement, dans le
secteur tourisme, ou si cela relève exclusivement d'une
compétition sportive, donc du Haut-Commissariat? Autrement dit, est-ce
que vous voyez un aspect touristique à un championnat mondial de cette
importance?
M. Duhaime: II ne fait aucun doute que le championnat mondial de
canot-kayak est un apport et une contribution au tourisme, une contribution
très valable, je dirais aussi valable que la tenue, à
Québec, du championnat junior de ski nordique pour 1979, d'autant plus
que cela se situe géographiquement dans une région du
Québec.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, tantôt, on a fait
référence à la loi 19. Je voudrais poser une question au
ministre? Est-ce que, dans cette loi, on réussira à clarifier le
problème difficile d'expropriation à chaque fois que le
ministère décide, pour une raison ou pour une autre, d'exproprier
un terrain, par exemple, la maison Montmorency, le manoir Richelieu, une
réserve, ou un parc organisé? Il y a toujours eu un débat
assez considérable, je me rappelle qu'on cherchait longtemps la raison
avant la faillite du manoir Richelieu de quelle façon on pouvait dire:
On fait une expropriation pour une réserve... Est-ce qu'on parle de site
historique? Est-ce qu'on parle de bien culturel? Est-ce que la loi 19 permettra
une clarification des motifs que pourra invoquer le ministère du
Tourisme quand il décidera de se porter acquéreur d'une partie de
terrain? Cela a toujours été extrêmement compliqué,
à chaque fois...
M. Duhaime: Oui. J'admets, M. le député de
Charlevoix, que c'est effectivement compliqué. Cependant, la Loi des
parcs ne porte pas sur des questions d'expropriation. Les questions
d'expropriation tombent sous la juridiction du ministère des Travaux
publics, d'après la loi du ministère des Travaux publics. Je puis
informer la commission que, tout récemment, deux juges ont rendu des
jugements qui compliquent encore davantage la situation quant aux droits
d'expropriation. Récemment, un juge a déclaré qu'un parc
n'était pas un ouvrage public. En toute déférence pour le
juge et son jugement, cela nous complique l'existence. Un autre jugement a
été rendu établissant qu'en gros je ne peux pas, de
mémoire, citer le texte du jugement il était question d'un
barrage, la cour est allée jusqu'à dire que le droit à
l'expropriation ne pourrait être exercé que lorsque le
gouvernement serait propriétaire du barrage.
Je ne comprends rien. C'est à peu près au texte. Au
comité de législation on se penche sur le droit à
l'expropriation.
M. Pagé: Vous allez avoir mal au dos si vous vous penchez
trop souvent.
M. Duhaime: Mais nous n'allons pas rester penchés. Ces
deux jugements sont portés en appel, il va de soi, et on est en train de
voir s'il n'y aurait pas lieu de clarifier le droit d'expropriation, tel que
défini actuellement dans nos lois, pour rendre cela plus clair.
M. Mailloux: Ce ne sera pas par le biais de la loi 19?
M. Duhaime: Non.
M. Mailloux: La deuxième question. Tantôt le
ministre a répondu que, quant à l'entente éventuelle
à signer avec un autre ordre du gouvernement, il ne ferait aucune
déclaration c'est son droit tant que les deux parties
n'auront pas conclu d'entente. Tantôt, au début de ses remarques
à l'élément 1 du programme 6, le ministre a dit qu'il y
avait cette année un programme d'embauche spécial de 56,5
millions pour l'infrastructure aux travaux d'entretien. La coutume veut que,
normalement, le ministre donne les projets les plus importants qui se
répartissent dans la province quant à ce programme de travaux. Le
ministre nous donnerait-il les montants les plus importants qui seront
affectés à tel ou tel endroit du Québec? Je ne parle pas
des grenailles.
M. Duhaime: Vous parlez du programme de $6 millions.
M. Mailloux: Dont vous avez parlé tantôt. Cela
s'adresse à quelles régions? Pour quels projets
spécifiques, les montants les plus importants seront-ils
dépensés?
M. Duhaime: Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, en chiffres
arrondis, $700 000. Saguenay-Lac-Saint-Jean, $300 000. Québec, $2,6
millions. Mauricie, $600 000. Estrie, $130 000. Montréal, $750 000.
Outaouais, $520 000. Abitibi, $155 000. Côte-Nord, $240 000.
M. Mailloux: Si je comprends bien, M. le Président, cela
indique que ce serait surtout un programme d'embauche qui tend à
corriger des situations de chômage et, en même temps, si vous
voulez, sur l'ensemble des parties de territoires appartenant à votre
ministère, c'est pour exécuter des travaux d'entretien ou de
rénovation. Il n'y a pas de travaux d'infrastructure importants dans ces
montants.
M. Duhaime: Oui. M. Mailloux: II y en a.
M. Duhaime: Ce ne sont pas des travaux d'entretien au sens
courant du mot.
M. Mailloux: Des travaux d'infrastructure nouvelle.
M. Duhaime: Ce sont de nouveaux travaux.
M. Mailloux: De l'infrastructure nouvelle.
M. Pagé: Est-ce que les sommes ont été
affectées compte tenu des besoins des installations que vous avez
déjà dans les régions ou si vous avez surtout tenu compte
du chômage dans ces régions?
M. Duhaime: D'abord et avant tout, des besoins du
ministère dans ces régions. Quant à l'aspect du
chômage, la situation est telle dans toutes les régions du
Québec qu'à l'heure actuelle il y a un grand nombre de bras
disponibles.
M. Pagé: Tantôt, M. le Président, on parlait
des problèmes qu'entraînait l'expropriation de terrains par le
gouvernement du Québec, particulièrement dans le cas du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Je ne sais pas
si c'est encore sub judice, mais on a eu un problème d'expropriation au
parc du Bic, compte tenu particulièrement du droit de résidence
qui avait été accordé. Est-ce ce à quoi le ministre
faisait allusion tout à l'heure? Si ce n'est pas le cas, est-ce que le
ministre pourrait nous donner un aperçu du problème ou de la
façon dont on envisage la solution de ce problème?
M. Duhaime: Le dossier du Bic est devant le Tribunal de
l'expropriation.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Cependant, cela ne veut pas dire par là qu'il
va y rester.
M. Russell: M. le Président, le ministre a
mentionné pour l'Estrie, $130 000; est-ce que cela comprend les
dépenses d'immobilisation dans le parc Orford?
Est-ce que cela consiste à nettoyer le terrassement des arbres
qui a eu lieu il y a deux ans et demi passé?
M. Duhaime: II y a un problème qui se soulève et
j'espère que ce ne sera pas une discussion byzantine. Ce que vous avez
à l'esprit, j'en suis sûr, M. le député, ce sont ces
fameux arbres penchés.
M. Russell: Pas penchés, terrassés,
détruits, qui sont à pourrir actuellement et qui deviennent un
danger énorme d'incendie dans le parc Orford. Il y a des milles
carrés d'étendue. Je voudrais que le ministre prenne la peine
d'aller faire un petit tour.
M. Duhaime: Je suis allé voir cela.
M. Russell: Oui? Vous l'avez survolé, je suppose?
M. Duhaime: Pardon?
M. Russell: Vous l'avez survolé?
M. Duhaime: Non, je l'ai marché.
M. Russell: II y a combien de...
M. Mailloux: Vous avez fait du jogging?
M. Russell: ...de cordes de bois dans cela? Combien cela
représenterait en cordes ou en mille pieds ou en cunits, si vous
voulez?
M. Duhaime: Je m'excuse, j'ai employé une expression qui,
peut-être, dans le vocabulaire de l'ingénieur forestier, veut dire
mesurer, ce n'est pas ce que j'ai fait.
M. Pagé: II l'a marché physiquement. M. Duhaime:
Je suis allé, en décembre... M. Mailloux: II l'a
visionné.
M. Duhaime: ...en vacances dans cette région. Je me suis
aperçu, entre autres, que le terrain de stationnement était
très petit pour ceux qui faisaient du ski de fond. C'est en faisant
cette marche que je me suis rendu compte que les arbres étaient
penchés.
M. Russell: Ils sont plus que penchés, ils sont
renversés. C'est à la suite d'un ouragan qui avait eu lieu. Vous
avez des milles carrés de perte. Le produit était meilleur que
cela il y a deux ans. On aurait peut-être pu récupérer, en
le laissant couper par d'autres, sous la direction du ministère, $100
000 ou un peu plus d'argent. Ce montant peut peut-être représenter
50%, si on le fait d'ici trois ou quatre mois. Si on ne le fait pas, je pense
qu'il s'agira d'une perte totale. Plus on laissera le bois sécher, plus
cela deviendra un danger pour la forêt, comme cela se produit dans bien
des forêts négligées. Je ne vois rien qui justifie cette
négligence, actuellement. C'est cela que j'aimerais que le ministre nous
explique, la motivation de son ministère de persister à laisser
cette étendue de bois se perdre et de créer et maintenir un
danger pour la forêt, pour le parc lui-même qui est une
beauté pour la région et qu'on doit conserver. On a un devoir de
faire cela.
M. Duhaime: Ce que je peux vous dire, c'est que nous allons
procéder à du nettoyage dans les endroits où des arbres
ont été terrassés. Mais nous allons très
certainement en conserver un certain nombre tels quels, pour permettre à
ceux qui veulent faire de l'interprétation de la nature de pouvoir se
livrer à cette activité.
M. Russell: J'espère que ce sera un recoin reculé,
pour qu'ils puissent étudier calmement et sagement, et qu'on prendra le
soin de protéger ce recoin et le reste de la forêt par un
nettoyage rationnel, je suis bien d'accord. Ce qui peut être
conservé qu'on le conserve, mais qu'on voit à le faire le plus
rapidement possible. Vous allez avoir une perte totale. Actuellement, on
pourrait récupérer entre 8000 et 10 000 cunits de bois qui
pourraient se vendre. Cela pourrait être fait par des gens de la place
qui sont du domaine plutôt que des hommes à la journée,
avoir simplement
quelques employés du ministère qui feraient l'indication
par la peinture ou des marques sur le bois qu'ils veulent couper ou conserver.
Ce sera une façon de récupérer quelques dollars et de
faire un nettoyage qui doit se faire et qui aurait même dû
être fait depuis longtemps.
Si on ne procède pas prochainement, c'est une question de temps,
d'ici quelques mois, si ce n'est pas commencé d'ici le mois
d'août, n'y pensez plus, ce sera de la "scrap". Cela fait
déjà deux ans et demi que cela traîne, c'est du bois dur en
partie et on sait ce qui arrive. Une chance que ce n'est pas du merisier, parce
que ce serait fini.
M. Duhaime: Cela fait combien de temps que cela traîne?
M. Russell: Cela fait deux ans et demi. M. Duhaime: Deux
ans et demi.
M. Russell: Cela va faire trois ans. Pour le billot et le bois de
sciage, il n'en est plus question, mais il pourrait être encore bon pour
la pâte à papier.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Portneuf.
M. Pagé: J'aimerais savoir du ministre où est rendu
le dossier pour la création de trois parcs, trois réserves dans
la région de Montréal. Entre autres, il y avait Val-Morin, il y
avait Arc-en-ciel. À Val-Morin, je pense qu'on s'était servi de
l'article 68 de la Loi sur l'expropriation pour exproprier des terrains. Il y a
Chertsey aussi.
Est-ce que le ministère a des intentions particulières de
réalisation pour la présente année financière?
Est-ce qu'à l'intérieur des budgets qui sont requis pour adoption
ce matin il y a des sommes qui seront affectées à ces
endroits?
M. Duhaime: Pour ce qui est de Val-Morin, c'est la réserve
de deux ans qui a été invoquée. On va commencer par le
plus pacifique, Arc-en-ciel, qui est une terre en propriété
publique; il n'y a rien cette année.
M. Pagé: II n'y a rien, cette année, qui va se
faire?
M. Duhaime: Non. M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Dans Ouareau, $100 000 cette année. C'est une
réserve et j'ai annoncé, il y a à peu près deux
mois, que nous invoquions le droit de réserve de deux ans.
M. Pagé: Le privilège de deux ans? M. Duhaime:
Le privilège de deux ans. M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Lorsqu'on sera prêt, j'imagine bien que l'an
prochain, si on a invoqué la réserve, on a des intentions assez
claires d'aller de l'avant.
M. Pagé: Vous allez donner des suites à vos
intentions l'année prochaine dans le cas de Val-Morin, dans le cas
d'Arc-en-ciel aussi, je peux le présumer.
M. Duhaime: Dans le cas d'Arc-en-ciel, je n'ai pas dit "aussi",
c'est vous qui le dites.
M. Pagé: Avec les réponses que le ministre me
donne, bien souvent, il faut que je présume, il faut que je tire des
conclusions. Les réponses ne sont pas toujours...
M. Mailloux: II n'est pas volubile.
M. Pagé: Sauf dans le cas de rapports et
d'études.
M. Duhaime: On ne peut pas présumer là-dessus. Je
ne peux pas engager aujourd'hui le budget de l'an prochain.
M. Pagé: II n'y a rien qui se fait cette année dans
le cas d'Arc-en-ciel; dans le cas de Val-Morin, vous continuez à exercer
le privilège de deux ans que vous avez en vertu de l'article 68 de la
Loi de l'expropriation; dans le cas de Ouareau ou de Chertsey...
M. Duhaime: C'est $100 000.
M. Pagé: $100 000, d'accord. Est-ce qu'on assistera
à des affectations de budget dans les dossiers des îles de Sorel
et des Îles-de-Boucherville?
M. Duhaime: Aux Îles-de-Boucherville, cette année,
en acquisition de terrains: $450 000. Un début d'aménagement,
essentiellement l'infrastructure routière: $800 000.
M. Pagé: Alors, il y a $1,2 million qui va se
dépenser là.
M. Duhaime: Je peux vous donner... Je vous ai donné, tout
à l'heure, le détail par région de $6 millions; je
pourrais peut-être vous donner le détail par région du
budget régulier d'immobilisations de $16,3 millions.
M. Pagé: Vous pourriez peut-être le déposer.
M. Mailloux: Non, le donner.
M. Pagé: Vous pourriez le donner et, après, nous en
donner une photocopie.
M. Duhaime: Vous allez l'avoir au complet en le relisant,
j'imagine. Dans le Bas Saint-Laurent-Gaspésie, $2,3 millions. Je parle
de la partie qui s'applique à l'intérieur des $16,3 millions.
Cela devra s'ajouter aux montants que j'ai donnés tout à
l'heure.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, $2,3 millions;
Saguenay-Lac-Saint-Jean, $590 000; Québec, $5,7 millions; Mauricie, $750
000; Estrie, $530 000; Montréal, $3 460 000; Outaouais, $1 million;
Abitibi, $595 000; Côte-Nord, $875 000.
M. Pagé: D'accord.
M. Russell: Le député de Portneuf a coupé la
parole au ministre sur la réponse qu'il devait me donner sur le parc
Orford. Je pense qu'on devrait peut-être revenir là-dessus et
clarifier cette situation. J'ai eu une réponse qui n'était pas
tellement compromettante, tout à l'heure.
M. Pagé: Evasive.
M. Russell: Je suis certain que le ministre est prêt
à répondre et nous dire exactement les travaux d'immobilisation
qu'il va faire dans le parc Orford et aussi répondre sur la question que
je lui ai posée en ce qui concerne le nettoyage. Est-ce que cela va se
faire au complet ou partiellement?
M. Duhaime: Oui.
M. Russell: Cela va se faire au complet?
M. Duhaime: Le nettoyage, oui, je vous l'ai dit, tout à
l'heure.
M. Russell: Au complet?
M. Duhaime: Au complet, sauf une partie qui va être
réservée pour l'interprétation.
M. Russell: Bon, c'est clair, c'est positif? M. Duhaime:
Oui, oui.
M. Russell: D'accord. Quelles sont les autres
immobilisations...
M. Duhaime: Dans le parc Orford, dans la poursuite d'acquisition
de terrains pour un montant de $450 000; les tables à pique-nique, pour
$5000; une fosse septique, à l'entrepôt, $25 000 et
l'agrandissement du stationnement pour le ski de fond, $50 000. C'est ce que je
vous ai dit tout à l'heure.
M. Russell: Vous avez constaté que l'agrandissement
était petit, vous n'aviez pas dit que vous l'agrandiriez. Je viens donc
d'apprendre que vous allez l'agrandir.
M. Duhaime: C'était assez implicite, je pense, dans ma
réflexion, non?
M. Russell: D'accord.
M. Pagé: Implicite.
M. Duhaime: C'était implicite.
M. Pagé: Quand je présume, moi, je n'ai pas le
droit de présumer...
M. Duhaime: II y a une différence entre présumer et
une chose implicite.
M. Pagé: Souventefois je présume que des
réponses sont implicites à vos commentaires.
M. Russell: Une annonce a été faite dans la
région des Cantons de l'Est, plus précisément dans le
comté de Frontenac, pour le développement d'un parc. Quel est le
montant d'immobilisation qui se fait dans ce parc, en particulier?
L'immobilisation d'un nouveau parc, l'agrandissement d'un parc dans le
comté de Frontenac ou de Mégantic-Compton, dans ce
coin-là...
M. Duhaime: Dans les prévisions au parc Frontenac, pour
construction de routes d'accès et un début d'aménagement
des plages, $700 000; $350 000 d'acquisitions à l'intérieur des
$700 000; des bassins de rétention pour la truite mouchetée, $15
000; compléter les aménagements au lac Long... pardon, je
m'excuse.
M. Pagé: Vous m'avez créé une fausse
joie.
M. Duhaime: C'est comme à la pêche, je l'ai presque
échappé.
M. Pagé: En mentionnant le lac Long, c'était chez
moi. Mais je présume que c'est implicite dans la négociation avec
le gouvernement fédéral, actuellement.
M. Russell: M. le Président, si je comprends bien, ces
travaux sont des travaux faits à la journée, ce ne sont pas des
contrats.
M. Duhaime: Alors, pour éviter toute confusion: en
acquisitions, $350 000, dans Frontenac, et une autre, environ $300 000 en
travaux d'aménagement des routes, principalement. Ensuite, un
début du déboisement, terrains de camping, nettoyage des plages,
aménagement des terrains de pique-nique, pour un montant total de $225
000 dont $175 000 en main-d'oeuvre. Pour compléter le montant de $350
000 plus $300 000 soit $650 000, pour se rendre à $700 000, un montant
de $500 000 pour des honoraires professionnels.
Est-ce que je suis assez clair dans mes réponses?
M. Russell: Bien, oui, M. le Président. C'est assez clair,
cela s'en vient, cela s'éclaircit, les broussailles se rangent,
actuellement.
M. Pagé: C'est clair; on n'a pas encore ce dossier.
M. Duhaime: Je m'excuse, j'avais cru répondre clairement
tout à l'heure qu'on procéderait au nettoyage et à
l'agrandissement du stationnement.
M. Russell: Non, cela avait été un petit peu
ambigu.
M. Pagé: Le ministre pourrait peut-être
déposer ces documents, faire parvenir une photocopie de ces documents a
chacun des députés, savoir la ventilation de ces dépenses;
ce serait certainement fort utile pour les membres de cette commission. Cela
éviterait peut-être d'avoir à poser des questions sur
chacun des parcs, chacun des endroits où le ministre aura à
investir...
M. Mailloux: II n'a pas été mis dans une camisole
de force.
M. Pagé: Non, non, mais quand même, je pense que
cela s'inscrit dans le cadre de la transparence.
M. Duhaime: Est-ce qu'en fait de transparence, les années
passées, ce document était déposé?
M. Pagé: Écoutez, c'est l'éternelle
chanson.
M. Duhaime: Je vous demande si le document était
déposé, les années passées.
M. Pagé: Dans certains cas, oui.
M. Perron: C'est comme la vôtre, avec l'incertitude de
toute façon.
M. Duhaime: Est-ce que c'était déposé?
M. Mailloux: Oui, j'avais l'habitude, au ministère, de
déposer totalement la programmation par comté.
M. Perron: On doit se relancer la balle de quelque
manière.
M. Mailloux: Oui, c'est cela.
M. Pagé: On ne se chamaillera pas là-dessus, vous
pourriez le déposer, ce serait certainement utile à tous les
membres de la commission.
Je suis certain que mes collègues seraient d'accord avec moi pour
que ce soit déposé. Cela nous permettrait de voir par
région les...
M. Duhaime: M. le Président, je suis tout à fait
disposé à répondre aux questions des membres de la
commission, mais je ne crois pas qu'il soit sage ni d'intérêt
public de déposer ce document qui est un document de travail à
l'intérieur du ministère.
M. Russell: C'est certainement dans l'intérêt des
membres de la commission qu'on ait le dépôt de ce document. Je ne
sais pas si c'est d'intérêt public, mais ce serait dans
l'intérêt des membres de la commission.
M. Mailloux: II faut dire, M. le Président, que c'est une
procédure que n'a jamais voulu accepter le titulaire du ministère
du Tourisme, mais on constate que le ministère des Transports depuis des
années dépose, après la fin de la commission, l'ensemble
de la programmation de ses travaux de construction et d'entretien. Cela ne le
place pas dans une camisole de force puisque, même lorsque la
programmation est déposée, il appartient toujours au titulaire et
à ses officiers de changer, en cours de route, les montants qui sont
affectés à un projet donné. En effet, il peut y avoir
dépassement ou économie sur un projet et cela laisse une marge de
manoeuvre valable. Je n'ai pas d'ordres à donner au ministère du
Tourisme, mais je sais que le ministère des Transports satisfait les
députés en leur fournissant l'ensemble de la programmation des
dépenses qui sont effectuées dans chacun des comtés du
Québec. Je pense que c'est une clarté qui permet à tous de
savoir quels sont les travaux qui pourront améliorer une région
donnée dans une sphère d'activité donnée.
M. Duhaime: Ce qui est bon au ministère des Transports
n'est pas nécessairement bon au ministère du Tourisme. Je
retiens, cependant, votre suggestion comme étant très valable. Je
vais la considérer et je vais en discuter aussi avec mes hauts
fonctionnaires pour juger de l'à-propos de votre suggestion. Si on en
vient à une conclusion affirmative, on fera parvenir non seulement
à chacun des membres de la commission, mais à chacun des
députés la liste des travaux.
M. Mailloux: M. le Président, j'aurais une question
à poser relativement...
M. Pagé: M. le Président, je m'excuse auprès
de mon collègue de Charlevoix. Cela veut dire qu'à la fin de nos
travaux vous allez informer les membres de la commission si vous jugez opportun
de déposer le document?
M. Duhaime: Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Pagé: J'avais cru comprendre cela.
M. Duhaime: Vous avez mal entendu.
M. Pagé: J'ai mal entendu?
M. Duhaime: Très mal entendu.
M. Pagé: C'est parce que j'étais occupé.
M. Duhaime: J'ai dit que je retenais la suggestion comme
étant valable et que je voulais en causer avec les hauts fonctionnaires
de mon ministère. J'ai dit, au début, que ce qui était bon
au ministère des Transports n'était pas nécessairement bon
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Mailloux: M. le Président, j'aurais une question
à poser relativement...
M. Duhaime: Cela n'exclut pas la transparence.
M. Pagé: Elle en prend pour son rhume.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: Relativement à ...
M. Duhaime: À la façon dont vous travaillez, M. le
député de Portneuf, vous êtes en train de faire la preuve
que le gouvernement dont vous avez fait partie n'était pas
transparent.
M. Pagé: Vous n'avez pas à juger de la façon
dont je travaille.
M. Duhaime: Je peux en juger et je la juge, à part
cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Charlevoix.
M. Pagé: Je vais travailler comme je l'entends.
M. Mailloux: M. le Président, la station de ski du mont
Sainte-Anne a connu une fréquentation durant les dernières
saisons hivernales assez importante. Je ne voudrais pas errer, mais je pense
qu'on a dépassé 10 000 skieurs, certains jours de fin de
semaine.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
voudrais informer immédiatement les membres de la commission que j'ai
laissé passer certaines questions qui ont été
posées qui avaient rapport à l'élément 2, de sorte
qu'il y aura peut-être lieu d'ouvrir la discussion des
éléments 1 et 2 parce que je pense qu'on a pas mal vidé la
question des $6 millions relativement à la nouvelle main-d'oeuvre.
M. Pagé: L'exploitation.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. Par exemple, le parc Frontenac, c'est à
l'élément 2 du programme 6 et j'ai permis la question quand
même, de sorte qu'on va ouvrir la discussion de l'élément 1
et de l'élément 2.
M. Mailloux: Étant donné la fréquentation
exceptionnelle du mont Sainte-Anne où, semble-t-il, on est rendu
à un point de saturation ou presque, quelle est la programmation pour
l'année en cours d'un projet que j'ai à coeur et qui a,
d'ailleurs, été proposé par des journalistes sportifs et
non pas par celui qui parle, la station de ski de
Petite-Rivière-Saint-François? Une partie de l'expropriation est
actuellement versée aux expropriés. Je pense que le ministre
m'avait dit qu'il y aurait éventuellement un montant d'environ $800 000
qui serait dépensé cette année dont près d'un
demi-million pour la fin des paiements d'expropriation aux
propriétaires. Quelle est, en fait, la somme disponible pour le paiement
de l'expropriation et les travaux qui seront entrepris cette année?
M. Duhaime: Ce sera $800 000 au total dont $500 000 au fonds de
développement régional.
M. Mailloux: ... qui servirait principalement... M. Duhaime:
Et $300 000 en aménagement.
M. Mailloux: $300 000 en paiement de terrains.
M. Duhaime: Je m'excuse c'est l'inverse. C'est $500 000 en
aménagement.
M. Mailloux: $500 000 en aménagement qui serviraient
principalement à des travaux de défrichement, à des pistes
principales ou à une voie d'accès conduisant à la
tête de la montagne.
M. le Président, je voudrais remercier le ministre de donner
suite à un projet qui peut permettre à la région de
Charlevoix, dont c'est la principale industrie, à une région
où le chômage est assez accentué, d'avoir une saison
touristique doublée. C'est bénéfique pour l'un des
comtés de Québec qui souffre d'un taux de chômage assez
important. Il y a une réflexion que je voudrais faire devant le
ministre, tout en le remerciant d'affecter des sommes, malgré ses
contraintes budgétaires, qui permettent de commencer ces travaux. Je
constate que, devant la saturation qu'on atteint actuellement au mont
Sainte-Anne, si on y va en raison de $800 000 ou $1 million par année,
on sera difficilement en mesure d'accepter la relève et le surplus de la
clientèle que ne pourra recevoir le mont Sainte-Anne avant plusieurs
années. Simplement en infrastructure routière, la voie
d'accès conduisant à la tête de la montagne coûtera
sûrement au-delà d'un million, un million et demi. C'est quand
même un terrain assez difficile, de la route 138. Cela nous reporte quand
même à cinq ou six ans avant que les premières pistes
puissent être équipées pour servir au surplus de la
clientèle que ne pourra recevoir le mont Sainte-Anne.
Le ministère entend-il, dans les années qui vont suivre,
accentuer son action pour le développement de ce centre de ski?
M. Duhaime: Je voudrais vous donner des précisions en ce
qui concerne l'affluence au mont Sainte-Anne. Durant la dernière saison
qui vient tout juste de se terminer, il y a à peu près 350 000
personnes ou skieurs dont le tiers...
M. Mailloux: En combien de jours?
M. Duhaime: 164 jours.... dont le tiers vient de
l'extérieur du Québec métropolitain, principalement des
États-Unis, de la région métropolitaine de Montréal
et de Toronto.
M. Mailloux: II y en a combien qui viennent effectivement
d'outre-frontière du Québec? De l'Ontario, de la Pennsylvanie ou
d'autres États de la Nouvelle-Angleterre?
M. Duhaime: Le tiers. Entre 100 000 et 125 000.
M. Mailloux: Le tiers.
M. Duhaime: Ce que vous nous dites, ce que vous suggérez,
M. le député de Charlevoix, c'est de dire: Parce que, très
bientôt, il va y avoir un trop-plein au mont Sainte-Anne, il faudrait
accélérer les travaux à
Petite-Rivière-Saint-François pour faire, en quelque sorte, un
déplacement de clientèle. C'est une approche. Vous savez que,
dans la programmation, avant d'accueillir le premier skieur à
Petite-Rivière-Saint-François, nous devrons dépenser $10
millions. Il y a une question qui se pose à ce moment-ci: N'y a-t-il pas
d'autres régions dans le Québec qui pourraient recevoir le
déversement du trop-plein du mont Sainte-Anne? On va travailler sur deux
hypothèses.
M. Mailloux: M. le Président, je ne conteste pas que
d'autres centres de ski du Québec recevraient, effectivement, une
clientèle qu'ils n'ont actuellement. Je dirais quand même que les
centres de ski d'importance qui peuvent permettre à des gens de la
Nouvelle-Angleterre, de l'Ontario de venir vers le Québec, ils ne sont
pas légion dans le Québec.
Voici quand même un centre, celui de la
Petite-Rivière-Saint-François, qui n'est pas une initiative
politique, je le répète, dont l'altitude dépasse le mont
Sainte-Anne de 600 pieds. Le ski pourrait y commencer quatre semaines avant le
mont Sainte-Anne, ce qui est extrêmement intéressant pour tout le
Québec métropolitain, et il pourrait durer près de quatre
semaines de plus qu'au mont Sainte-Anne également. On n'a qu'à
passer dans les caps pour savoir qu'en périodes d'automne et de
printemps la neige commence parfois à la mi-septembre et qu'elle dure
parfois très longtemps à cette altitude.
M. le Président, on connaît la situation du Québec
métropolitain et le manque à gagner de l'ensemble des
installations hôtelières. Elles ont besoin de cet apport
touristique, et la clientèle américaine et de l'Ontario ne
viendra pas vers des centres réduits. On en a, chez nous, des centres
réduits, que ce soit le Grand-Fonds ou d'autres, ce n'est pas cela qui
va attirer une clientèle étrangère vers un centre de ski
d'importance. Tantôt, le ministre a dit qu'il faudrait mettre $10
millions avant que les premiers skieurs n'y viennent je constate que
c'est un fait mais cela ne prendrait quand même pas $10 millions.
Par contre, avant si on fait des travaux de défrichement pour $500 000
cette année, le ski de fond y serait accessible avant dix ans ou avant
quelques années. Aussitôt que le défrichement des pistes
est complété, il ressort qu'avec certaines accommodations pour
recevoir les gens et les abriter on peut également faire du ski de fond.
Aujourd'hui, les gens se dirigent vers le centre du boulevard Talbot. Quand
même, c'est achalandé dans chacun des centres.
Je ne veux pas embarrasser le ministre avec un projet qui me tient
à coeur comme à ceux qui l'ont lancé. Je ne pense pas que
ces comtés sortent du marasme, à moins qu'on puisse doubler la
saison touristique qu'ils connaissent maintenant, autant en investissant dans
les restaurants et hôtels qu'autrement. Ce n'est pas une saison de trois
ou quatre mois qui est suffisante. Je pense que le ministre a l'habitude
d'aller dans mon comté vers l'Île-aux-Coudres, c'est
peut-être rentable, l'Île-aux-Coudres, pour trois mois parce que
c'est plein à craquer, mais ce n'est pas la situation
générale de tout Charlevoix. Cela pourrait sortir l'ouest du
comté, qui atteint, actuellement, un taux de près de 50% de
chômage, du marasme qu'il connaît. C'est pour cela que le
ministère du Tourisme avait, malgré les montants importants que
cela implique, dit l'importance d'y mettre les millions dont on parlait.
M. Duhaime: Vous êtes convaincu que ce n'est pas
l'agriculture qui va sauver le comté de Charlevoix.
M. Mailloux: Je l'ai toujours dit. J'ai moi-même, en 1963,
fait une tentative importante pour organiser tous les entrepôts à
légumes dont nous avions besoin. Le 16 septembre, à deux
années d'intervalle, l'ensemble de la culture de la pomme de terre a
gelé sur les hauteurs des Éboulements. Ce n'est pas par la
culture qu'on va sortir Charlevoix du marasme; personne ne va me rentrer cela
dans la tête, pas le ministre de l'Agriculture, qui fut un de mes anciens
adversaires.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rimouski et, par la suite, le député de
Portneuf.
M. Marcoux: J'ai quelques questions. D'abord, une question
concernant le parc provincial du lac Kénogami. Il y a un parc qui va
ouvrir ses portes au cours de l'été, dans ce coin, et, pour avoir
accès à ce parc, la population locale doit faire environ 35
milles. Si on aménageait une route d'environ trois milles dans les
environs, on permettrait l'accès au parc beaucoup plus rapidement pour
la population de cette région. Le ministère des Transports dit
que cela devrait être pris sur les crédits de votre
ministère; à votre ministère, certains disent que cela
devrait être pris sur les crédits du ministère des
Transports. Quelle est votre opinion, M. le ministre, à ce sujet?
M. Duhaime: Mon opinion est bien simple. La construction des
routes, en dehors des territoires des parcs et des réserves,
relève du ministère des Transports. Il y a trois milles de route
et un pont au surplus à construire, et j'ai recommandé à
mon collègue des Transports de mettre ce dossier en priorité dans
ses budgets pour que la population de cette région puisse avoir
accès à des installations qui y sont déjà.
M. Marcoux: Est-ce que je peux savoir les crédits qui
seront peut-être affectés à ce parc, au cours de la
présente année, soit en immobilisation, soit en
fonctionnement?
M. Duhaime: Kénogami, Lake St. John $38 000.
Maintenant, construction d'un entrepôt, achat d'équipement
et gravelage d'une route d'accès, $250 000; plus un montant de $94 000
qui sera dé-
pensé à l'intérieur du programme spécial de
$6 millions dont j'ai fait état tout à l'heure.
M. Marcoux: Par rapport à l'an dernier, est-ce qu'on
pourrait avoir une idée des budgets équivalents qui
étaient dépensés?
M. Duhaime: Oui. Une seconde. On va changer de cahier.
M. Pagé: Vous auriez dû le déposer. Le
député de Rimouski sera certainement d'accord avec moi lorsque je
dis que si le document avait été déposé, cela
serait moins long et on aurait tous ces renseignements.
M. Marcoux: En tant que député, je partage votre
avis; mais je respecte l'opinion du ministre qui s'est donné le temps de
réfléchir et d'en discuter avec les spécialistes de son
ministère. Il est le meilleur juge pour savoir si c'est
d'intérêt public de le déposer à ce moment-ci.
M. Duhaime: L'année dernière, il y a eu un montant
de $671 100 de dépensé pour la construction.
M. Marcoux: Merci beaucoup. J'aurais une dernière
question. On me dit que votre ministère a déjà
consacré des montants pour l'établissement, l'implantation d'un
golf à Fauvel. Est-ce vrai, est-ce que ces rumeurs sont fondées?
Est-ce qu'on pourrait avoir des indications sur les montants qui ont
déjà été consacrés à l'implantation
d'un golf à Fauvel par votre ministère? Est-ce une de vos
priorités, le développement d'un réseau de golfs au
Québec, ou si c'est un cas spécial dans la politique du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche?
M. Duhaime: M. le Président, c'est vrai qu'un terrain de
golf appartient au ministère, à Fauvel. Il n'entre pas dans les
intentions du ministère d'en établir un réseau. C'est une
exception dans un comté à caractère, sans doute,
très particulier. Il est ouvert aux amateurs, maintenant.
M. Marcoux: Est-ce qu'on pourrait savoir combien ce golf
coûte au ministère à chaque année? Combien a-t-il
coûté l'an dernier et combien prévoyez-vous cette
année?
M. Duhaime: La construction du terrain de golf a
coûté $700 000; il s'agit d'un neuf trous.
M. Marcoux: Un neuf trous? M. Duhaime: $700 000.
M. Marcoux: Mais ordinairement, on m'avait dit que $25 000 du
trou, pour un golf, c'était un montant raisonnable. $700 000.
M. Duhaime: Pour les neuf.
M. Marcoux: C'est quasiment $100 000 du trou. Le budget de
fonctionnement est de combien?
M. Duhaime: Le budget de fonctionnement est de $65 000.
M. Marcoux: Est-ce que le ministère est entièrement
propriétaire du golf?
M. Duhaime: Oui.
M. Marcoux: Est-ce qu'il a l'intention de le mettre en vente, de
s'en départir?
M. Duhaime: Je me demande à qui on pourrait le vendre,
dans cette région, à moins qu'il y ait un déplacement
très notable de population. Il semble que ce soit... $65 800
précisément au compte de fonctionnement.
M. Marcoux: Pour des revenus de combien? $65 000, c'est
l'équivalent...
M. Duhaime: Environ $25 000 vont au fonds consolidé.
M. Marcoux: Le déficit est à peu près $40
000? M. Duhaime: C'est exact.
M. Marcoux: Vous n'avez pas l'intention d'en construire
d'autres.
M. Duhaime: Pas à Fauvel. M. Russell: Pour un
dollar.
M. Marcoux: Dans la Mauricie, il n'y en a pas besoin?
M. Grégoire: C'est dans quel comté, Fauvel?
M. Duhaime: Je crois que c'est dans Bonaventure, si mes
informations sont bonnes et ma géographie exacte.
M. Marcoux: À $100 000 le trou, ce n'est pas si mal.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, dans le même
secteur du Bas-du-Fleuve, est-ce que le ministre est disposé à
rendre public, s'il est complet, le plan d'aménagement du parc de la
Gaspésie et de ses limites?
M. Duhaime: Le parc de la Gaspésie et...
M. Pagé: De ses limites. Est-ce que le ministre pourrait
communiquer aux membres de cette commission les résultats de ses
entretiens avec ses collègues du ministère des Terres et
Forêts et du ministère des Richesses naturelles?
M. Duhaime: Sans minimiser, nous sommes en pourparlers avec les
Terres et Forêts, avec mon collègue, Yves Bérubé.
À ce jour, il y a quatre limites territoriales qui sont
envisagées. Il faut tenir compte du cas bien particulier de la situation
économique du coin et de son besoin d'avoir accès à
certaines richesses.
M. Pagé: Les représentations du ministère du
Tourisme vont dans quel sens, à l'intérieur de ces
négociations?
M. Duhaime: Je ne fais pas de représentations. Il faudrait
qu'on se comprenne. On travaille en équipe et on va essayer de trouver
la limite territoriale la plus juste possible, en tenant compte des
impératifs du ministère des Terres et Forêts et du
ministère des Richesses naturelles.
M. Pagé: Si je comprends bien, le ministre ne peut pas
donner une position arrêtée de la part du ministère du
Tourisme, actuellement?
M. Duhaime: Notre position, c'est qu'on veut, d'abord et avant
tout, protéger la faune qui est là. Je ne suis pas en mesure de
vous dire aujourd'hui qu'il y a une entente, parce que c'est toujours en
pourparlers.
M. Pagé: Est-ce que vous prévoyez...
M. Duhaime: Mais on ne se chicane pas, on en discute.
M. Pagé: J'espère que vous ne vous chicanez
pas.
Est-ce que vous envisagez quand même, à la lueur des
discussions et des échanges que vous avez, de présenter une
solution définitive dans des délais assez brefs sur cette
question?
M. Duhaime: On est tout près d'une entente. Même que
cela me choque un peu de ne pas être capable de vous la donner ce
matin.
M. Pagé: Vous avez l'air de ça.
On peut donc en conclure ou en déduire ou en présumer que,
d'ici quelques semaines, nous pourrons avoir une réponse
définitive sur toute cette question de l'aménagement du parc de
la Gaspésie.
M. Duhaime: Cette fois-ci, vous présumez très
juste.
M. Pagé: Ah! Enfin, vous le reconnaissez.
Lorsque la question sera réglée, est-ce que vous entendez
faire une conférence de presse, quelque chose du genre, une
déclaration ou quoi?
M. Duhaime: Peut-être pas, mais, peu importe le moyen
utilisé, ce sera connu publiquement.
M. Pagé: Vous êtes disposé à nous le
faire savoir dès que cela sera fait.
M. Duhaime: Je pourrai même envoyer une copie par estafette
à votre bureau.
M. Pagé: On l'apprécierait.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Shefford.
M. Verreault: J'ai été informé par l'OPDQ
que votre ministère avait un montant d'argent disponible, cette
année, dans vos budgets pour l'aménagement touristique d'une
attraction à Savage Mills. Est-ce que cela est exact?
M. Duhaime: Je fais une vérification, M. le
député de Shefford, puis on va vous donner une information.
Ce que je puis vous dire parce que je ne veux, en aucune
façon, induire qui que ce soit à penser autrement que la
réalité des choses c'est qu'il y a une recommandation
favorable, à l'OPDQ; cependant, il reste à discuter de
modalités au niveau du Conseil du trésor.
M. Verreault: Bon. D'autre part, mon collègue de
Brome-Missisquoi me demande de vous poser cette question pour lui: Votre
ministère a-t-il l'intention d'ensemencer ce réservoir d'eau qui
est quand même immense?
M. Duhaime: Je vais demander à M. Moisan de donner son
éclairage là-dessus.
Cela va dépendre un peu de la qualité de l'eau qu'on va
trouver dans le réservoir de Savage Mills, parce que l'eau qui vient du
lac Waterloo est très polluée.
M. Verreault: Elle est traitée, actuellement. M.
Duhaime: Elle est très polluée. M. Verreault: Elle est
traitée.
M. Duhaime: L'eau qui va arriver dans le nouveau réservoir
de Savage Mills sera, en partie, dépolluée en restant là
de façon stagnante pendant un bout de temps. Les espèces qu'on
pourra mettre dans le réservoir dépendront de la qualité
de l'eau de Savage Mills. On ne sait même pas si on pourra se baigner
encore dans cette eau.
M. Verreault: C'est celle qu'on boit.
M. Russell: Je n'engagerai pas de discussions sur la pollution,
sur la réserve d'eau qui a été construite à Savage
Mills parce qu'on n'est pas au ministère de l'Environnement, mais ce
sera un sujet de discussion. On n'a pas les mêmes opinions. Cela fait des
années que je touche de près au lac de Waterloo et sa
région, on a eu des tests de tous bords et de tous côtés,
des opinions qui ont été émises par tout le monde, mais le
fait demeure que la ville de Granby s'alimente de cette eau, la ville de
Waterloo s'alimente de cette eau et le lac est utilisé pour se baigner,
à Waterloo. Si on peut se baigner à Waterloo, pourquoi ne
pourrait-on pas se baigner à Savage Mills?
Maintenant, je suis d'accord qu'il y a aussi une certaine pollution
faite par la région agricole
dont les petits cours d'eau se déversent dans cette
rivière. Par contre, je pense que cela n'empêcherait pas de
l'ensemencer et d'en faire une réserve qui pourrait être un genre
d'utilisation touristique.
M. Duhaime: Le service de l'aménagement de la faune aura
d'ailleurs des crédits de prévus en même temps que le parc
pour la faune.
M. Verreault: Pour revenir à la question principale, si
vos crédits ne le permettent pas cette année, est-ce que cela
peut être à brève échéance quand même
ou si c'est une question de négociation avec le Conseil du
trésor?
M. Duhaime: II y a tout lieu de penser que l'aménagement
pourra se faire cette année, mais je n'aime pas, je n'ai pas l'habitude
d'envoyer des lettres d'intention et je ne commencerai pas.
M. Russell: Même pas des mauvaises intentions?
M. Duhaime: Même pas des mauvaises.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Frontenac.
M. Grégoire: J'aurais quelques questions à poser au
ministre du Tourisme à propos du parc Frontenac.
M. Duhaime: M. le député de Frontenac, votre
problème est réglé.
M. Grégoire: Je voudrais bien que mon problème soit
réglé, mais, tranquillement. Je voudrais d'abord mentionner au
ministre l'importance du parc Frontenac. Le parc Frontenac se trouve
situé à quelques milles des villes de Black Lake, Thetford,
Coleraine, Robertsonville qui sont toutes entourées de mines d'amiante.
Nous autres, dans la région de l'amiante, on constitue la plus grosse
richesse minière au Québec, mais qu'est-ce qu'on a en retour? La
pollution, la poussière dans les villes, sur les maisons, sur les
automobiles, sur le linge qui sèche dehors. On est pollué!
M. Duhaime: Croyez-vous qu'on devrait y construire un parc?
M. Grégoire: Un parc va être aménagé.
On en parle depuis quinze ans et il ne s'est jamais rien fait. Je dois dire au
ministre que c'est vrai que c'est la première année qu'il va se
faire quelque chose de potable, mais peut-être pas assez. On est
pollué, dans ces villes, on a besoin d'un coin où c'est
dépollué, où il n'y a pas de pollution. Le grand lac
Saint-François, qui se trouve être le coeur du parc Frontenac, est
le seul lac qui n'est pas pollué dans ce coin-là. C'est pourquoi
c'est important de le développer et de le développer rapidement
pour la population qui fournit la plus grande richesse minière du
Québec mais qui s'est toujours contentée de vivre dans le fond de
la mine, avec la poussière d'amiante et avec des lacs pollués,
avec des arbres où les feuilles ne sont pas aussi vertes qu'ailleurs,
où les fleurs ne poussent pas autant qu'ailleurs, où
l'agriculture est dans le marasme justement à cause de la pollution de
la poussière. C'est pourquoi j'insiste sur l'importance du
développement rapide de ce parc, parce qu'on vit, à l'heure
actuelle, dans la pollution.
Ceci dit, je voudrais même ajouter que le juge Beaudry, dans son
rapport d'enquête sur l'amiante, avait dit: Le gouvernement du
Québec s'est toujours conduit d'une façon honteuse
vis-à-vis de la population de la région de l'amiante.
L'importance du parc Frontenac étant établie pour ces gars qui
vivent toujours dans la poussière, qui sont victimes de l'amiantose, on
a besoin d'un parc en plein air.
Je voudrais savoir quel est le montant global, non seulement pour cette
année, mais pour l'ensemble, qui pourrait être consacré au
développement du parc Frontenac. Je voudrais savoir également sur
combien d'années ce développement va être
échelonné. Première question.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Vous
arrivez en retard, Tout a été dit tantôt. Si le ministre
veut...
M. Duhaime: J'ai expliqué tout à l'heure que les
montants d'argent que nous allons dépenser cette année...
M. Grégoire: Je m'excuse, M. le ministre, si je suis en
retard, c'est parce que j'ai dû aller au ministère des Affaires
municipales pour une municipalité qui me présentait un programme
PAIRA.
M. Duhaime: Je sais que vous êtes très occupé
aux affaires de votre comté, M. le député de Frontenac.
Cette année nous allons en dépenser $925 000, dont $350 000 en
acquisitions, $300 000 en travaux de routes, $225 000 en déboisement et
début d'aménagement et des plages aussi et $50 000 en honoraires
professionnels.
Le coût total du projet tel qu'on peut le chiffrer à
l'heure actuelle pourrait aller jusqu'à $5 millions.
M. Russell: Quels sont les professionnels qui ont la
responsabilité des travaux?
M. Duhaime: Roche et Associés. M. Russell: De
Montréal?
M. Duhaime: De Québec, avec bureaux à
Sherbrooke.
M. Grégoire: Est-ce qu'il y a eu des soumissions, qui
est-ce qui les a nommés ces ingénieurs de Québec pour
venir faire le travail? Dans les Cantons de l'Est on en a pourtant.
M. Duhaime: Ils sont nommés depuis un an.
M. Grégoire: Vous n'avez pas l'intention d'essayer d'en
prendre de la région là-bas, du coin? On en a nous aussi. Roche
c'est...
M. Duhaime: J'ai l'intention de regarder. M. Grégoire:
L'intention ferme? M. Duhaime: Assez ferme.
M. Grégoire: L'enfer est pavé de bonnes intentions,
mais il faudrait que cela aille un peu plus loin.
M. Duhaime: C'est vrai.
M. Grégoire: Maintenant, c'est sur combien d'années
vous dites que cela va être $5 millions en tout?
M. Duhaime: J'ai dit que cela pouvait aller jusqu'à $5
millions.
M. Grégoire: On va voir. Sur combien d'années?
M. Duhaime: Sur cinq ans.
M. Grégoire: Sur cinq ans, ce qui veut dire qu'à
peu près tous les ans il y aura $1 million de dépensé
là?
M. Duhaime: Très bonne déduction, M. le
député de Mégantic. Votre division mathématique est
correcte.
M. Grégoire: Qui est le responsable direct du parc
Frontenac à votre ministère?
M. Duhaime: C'est le ministre oui, en général.
M. Grégoire: Mais je suppose que le ministre ne dirige pas
les opérations du développement de chacun des parcs?
M. Duhaime: Pendant la phase de construction c'est M.
Bussières.
M. Grégoire: M. Bussières, à votre
ministère. M. Duhaime: ... des recommandations à faire.
M. Grégoire: Quelles sont les activités...
M. Duhaime: Pour les opérations, M. le
député de Frontenac, c'est M. Guy Rémillard.
M. Grégoire: Quelles sont les principales activités
qu'il y aura dans ce parc?
M. Duhaime: II va y avoir de la baignade, du camping,
certainement de la marche en forêt et du sport nautique, parce qu'on
compte y aménager une petite base, petits bateaux. Il y aura aussi un
gros facteur d'interprétation de la nature dans une des
tourbières qui se situe à l'intérieur du parc qui peut
intéresser beaucoup de botanistes. En gros, c'est un parc de
récréation qui est à proximité, comme vous le
savez, d'une réserve. Alors, par ex- tension, il y aura aussi
certainement la pêche qui va se pratiquer sur une haute
échelle.
M. Grégoire: Est-ce qu'il va y avoir aussi de la chasse
dans ce parc?
M. Duhaime: Dans le moment il y a de la chasse dans la
réserve. Dans la partie de la réserve, il est possible qu'il y
ait de la chasse, parce qu'il y a une partie parc et une partie réserve
de chasse et de pêche.
M. Grégoire: Pas dans le parc? En hiver est-ce que cela va
être ouvert également comme, par exemple pour les clubs de ski de
fond, de moto-neige?
M. Duhaime: Certainement.
M. Grégoire: Maintenant, est-ce...
M. Duhaime: Non, pas de motoneige dans le parc.
M. Grégoire: Pas de motoneige dans le parc. Il n'y aura
pas de piste?
M. Duhaime: Non, la motoneige dans les parcs, en
général, on essaie je ne dirais pas d'éloigner la
population de la pratiquer dans les parcs et les réserves qui
sont d'assez grande superficie de façon à ne pas ennuyer ceux qui
veulent utiliser en hiver la forêt pour le sport qui va supplanter,
j'espère, la motoneige, soit le ski de fond.
M. Grégoire: II va y avoir des pistes de ski de fond.
M. Duhaime: Oui. Il faut distinguer entre la partie
réserve de chasse et de pêche et la partie parc. Cela sera
divisé en deux parties. Dans la partie parc, il n'y aura probablement
pas de motoneige. Dans la partie réserve, il est possible qu'il y en
ait.
M. Grégoire: Quand vous attendez-vous que le parc s'ouvre
à la population?
M. Duhaime: La partie réserve de chasse et pêche est
ouverte.
M. Grégoire: Mais le parc même?
M. Duhaime: Pas avant deux ans. On a beaucoup de travaux
d'infrastructure à réaliser, parce qu'on est en plein terrain
vierge; alors, on va aménager adéquatement avant de recevoir le
premier client. Il n'est pas dit toutefois que les gens ne pourront pas
utiliser les plages telles qu'elles sont en ce moment, après les avoir
nettoyées, et leur donner les services très rudimentaires.
M. Grégoire: Ce qui pourrait se faire dès
l'été prochain quoi?
M. Duhaime: Cela pourra se faire l'été
prochain,
soit utiliser les plages qui l'étaient d'ailleurs
l'été passé aussi. Il ne faut pas s'attendre qu'on ait
l'aménagement du ministère du Tourisme tel qu'on le
conçoit et qu'on l'aura d'ici deux ou trois ans.
M. Grégoire: Quel est le montant total des expropriations
pour le parc lui-même?
M. Duhaime: Je vais vous le donner exactement. Je pense que c'est
$1,4 million, si ma mémoire est bonne.
M. Grégoire: Est-ce que ce montant entre dans la somme de
$5 millions prévus.
M. Duhaime: Oui.
M.Grégoire: II y en a $1,4 million en expropriation.
Est-ce qu'après cette année l'ensemble des expropriations
sera...
M. Duhaime: On l'espère, mais on est à la merci du
ministère des Travaux publics qui négocie avec les
propriétaires, et lorsque les règlements se font, soit par le
tribunal s'il y a eu contestation, ou soit directement de gré à
gré, on nous envoie le relevé de compte et on paie. On
présume qu'on pourra payer l'ensemble des territoires cette année
de façon à avoir l'argent disponible pour la construction par la
suite.
M. Grégoire: Je voudrais poser une dernière
question au ministre. Devant l'urgence d'ouvrir et de terminer ce parc pour une
population qui en a un besoin pressant, est-ce que le ministre ne pourrait pas
faire un effort et au lieu de dépenser son $5 millions sur cinq ans, le
faire sur trois ans, par exemple? Ne serait-il pas possible
d'accélérer les travaux, étant donné l'importance
de ce parc, parce que c'est le seul grand parc sur la rive sud du Saint-Laurent
dans les Cantons de l'Est? Est-ce que le ministre n'envisagerait pas
d'accélérer les travaux?
M. Duhaime: Ce serait difficile.
M. Grégoire: Même devant l'urgence d'un parc de
plein air pour la population qui vit dans la poussière.
M. Duhaime: Oui.
M. Grégoire: Est-ce que le ministre va faire un
effort?
M. Duhaime: Je peux admettre qu'on fait déjà un
effort; comme vous l'avez souligné tantôt, la population de votre
comté a attendu pendant quinze ans. C'est déjà un effort
notable, je pense.
M. Grégoire: N'y a-t-il pas lieu de s'attendre à un
effort supplémentaire, connaissant l'ardeur et la vigueur du ministre,
ses capacités?
M. Duhaime: Non.
M. Grégoire: Est-ce que je peux avoir la réponse du
ministre?
M. Duhaime: Non, on envisage une programmation sur cinq ans.
À moins de circonstances vraiment particulières qui iraient
au-delà de l'urgence que vous avez soulevée et tout en tenant
compte de l'ardeur de tout le monde, je pense qu'un calendrier de cinq ans est
raisonnable.
M. Grégoire: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
ministre m'a informé qu'il avait un rendez-vous important à midi
trente, midi quinze.
M. Duhaime: M. le Président, si vous permettez, avant que
je demande un consentement à la commission pour ajourner nos travaux, je
demanderais à M. Moisan d'apporter une précision à
l'élément 1 du programme 1, à la suite d'une question. Je
crois que c'est vous qui avez posé une question. Il y avait des
précisions à apporter là-dessus.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: On avait affirmé à cette occasion qu'on
n'avait pas de résultat sur la teneur en mercure chez les poissons qui
indiquait que la truite mouchetée pouvait être contaminée
par le mercure. Tout de suite après, on m'a mis au courant d'un rapport
récent qui découle des inventaires faits l'automne dernier.
Il appert que, sur une centaine d'échantillons, il y a eu huit
cas où un taux de mercure dépassant cinq dixièmes de
partie par million a été trouvé sur la truite
mouchetée dans des lacs du parc des Laurentides en particulier et dans
deux lacs aussi du nord de Montréal, de même qu'un taux de mercure
assez élevé dans une truite grise prise dans le lac
Saint-Charles, près de Québec. Je voulais faire cette
correction.
M. Pagé: Merci.
M. Mailloux: M. Moisan me dirait-il, quant au parc des
Laurentides, si c'est sur la partie la plus à l'ouest, Talbot, ou si
c'est sur celle de Saint-Urbain?
M. Duhaime: Je ne sais pas si le député
connaît le lac Metaskuak?
M. Mailloux: De nom seulement.
M. Duhaime: Moi aussi. Je ne pourrais pas vous dire exactement
où il se trouve. Il y a le lac de l'Amitié qui est dans le
comté de Montmorency.
M. Mailloux: Oui, au moment où vous avez découvert
un taux de mercure semblable, qui peut être nocif à l'individu, y
a-t-il eu un arrêt de la pêche ou un avertissement que le poisson
ne pouvait pas être consommé de manière domestique?
M. Duhaime: Non, parce que les rapports viennent justement
d'être publiés.
M. Mailloux: Cela voudrait dire que, tant que
vous n'aurez pas constaté qu'il y a eu une correction
apportée, la pêche serait défendue?
M. Duhaime: Nous n'avons défendu la pêche nulle part
au Québec, où nous savons qu'il existe du mercure dans le
doré, le brochet ou dans le meunier rouge. La pêche n'est pas
défendue, mais nous avisons les gens d'être prudents et de ne pas
trop en manger.
M. Mailloux: Pour la consommation. M.Duhaime:
C'est cela.
M. Pagé: Au niveau de la pêche commerciale, on en
vend aux Allemands.
M. Duhaime: Dans le cas de l'anguille seulement.
M. Pagé: M. le Président, cela m'amène
à une question additionnelle. C'est une demande que j'ai
déjà formulée à M. le ministre. Pourquoi le
ministère encore ce matin, on nous fait part qu'il y a de la
pollution par le mercure dans certains lacs, même dans des lacs à
l'intérieur des parcs ne publierait-il pas les résultats
des études qui sont faites sur ces différents lacs pour informer
la population en général du plan d'eau où le poisson peut
être affecté par le mercure? Ceci pour l'information
générale de la population; que ce soit publié pour que les
gens le sachent une fois pour toutes, de façon générale et
globale, sans être obligés de s'enquérir, chaque fois
qu'ils vont sur un lac, si, oui ou non, les poissons de ce lac peuvent
être affectés.
M. Duhaime: Je crois vous avoir répondu, lorsque vous avez
posé la question, que ces informations seraient rendues publiques. Il y
va de la protection du public et de sa santé. Là où
j'avais fait des réserves, c'était sur une question bien
précise, lorsque vous avez suggéré qu'on confectionne une
carte.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Je ferais la même réserve pour ce qui
est de la fabrication d'une carte. Cependant, je vous dirai d'une façon
très claire et très nette que toutes les informations pertinentes
à la teneur en mercure chez les poissons, seront publiées chaque
fois que nous en aurons.
M. Pagé: On l'apprécie, mais on aurait aimé
avoir une carte.
M. Mailloux: Quant aux lacs qui sont concernés, vos
biologistes ou vos chimistes je ne sais pas trop quels
spécialistes peuvent-ils déceler d'où vient une
quantité de mercure semblable, quelle est la provenance?
M. Duhaime: Dans ce cas, nous n'avons pas eu le temps de faire
l'enquête nécessaire. Il fau- drait voir, d'abord, s'il y a eu des
ensemencements dans ces lacs. Il est possible que ce soient des lacs qui aient
été ensemencés et qui aient été nourris avec
de la nourriture qui contenait du mercure, cela s'est déjà vu.
Nous savons, par ailleurs, par exemple, que dans le Nord-Ouest du
Québec, beaucoup de lacs contiennent des poissons qui sont très
contaminés en mercure, où il n'y a aucune espèce
d'industrie qui peut les contaminer. Il faut que le mercure vienne ou bien du
sol, ou bien de l'atmosphère.
M. Mailloux: Est-ce que vous me diriez, comme profane, si
l'ensemencement contre la tordeuse des bourgeons est un élément
qui peut apporter du mercure, s'il y en avait de déversé dans un
lac?
M. Duhaime: Non, c'est un point qui a été
vérifié attentivement depuis deux ans. Il n'y a pas de mercure
dans les huiles qui servent de support à ces substances.
M. Russell: M. le Président, juste une question au
ministre. Cet après-midi, y aura-t-il possibilité de discuter de
l'administration du club de golf à Prével, et puis de
l'administration de la Société zoologique et du parc du mont
Sainte-Anne?
M. Duhaime: Oui, Prével.
M. Russell: La Société zoologique de Québec
et le mont Sainte-Anne.
M. Duhaime: Si on avait...
M. Russell: L'économiste de l'agriculture a des questions
simples.
M. Duhaime: Je crois comprendre, M. le député de
Portneuf, que vous avez d'autres questions sur l'élément 1, quant
aux immobilisations. Si on avait un consentement unanime, M. le
Président, on pourrait suspendre la séance pour reprendre
théoriquement à 4 heures, selon, toujours, les questions de nos
collègues à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que la motion du...
M. Pagé: Selon les réponses que vous donnerez.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que la motion du ministre est adoptée?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): La
motion étant adoptée, les travaux de la commission sont suspendus
jusqu'à un prochain ordre de la Chambre.
(Suspension de la séance à 12 h 21)
Reprise de la séance à 16 h 20
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre,
messieurs!
La commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse
et de la pêche se réunit pour poursuivre ses travaux et
étudier les crédits budgétaires du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Les membres de la commission sont: M. Bordeleau (Abitibi-Est), M.
Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Godin (Mercier), M. Grenier
(Mégantic-Compton), Mme Leblanc (Îles-de-la-Madeleine), M.
Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Mailloux (Charlevoix), M. Marcoux
(Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. Michaud
(Laprairie), M. Pagé (Portneuf), M. Perron (Duplessis), M. Raynauld
(Outremont), M. Tremblay (Gouin). M. Russell (Brome-Missisquoi) remplace M.
Biron (Lotbinière).
Nous en étions au programme 6, élément 1. La parole
était au député de Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président. M. le ministre
semble être soucieux du quorum.
Ce matin, nous avons parlé d'un document de M. Dubé. M. le
ministre a déposé un document qu'il a pris dans une
édition reliée. J'ai ici le document de travail, comme tel, qui
témoigne, selon moi, de l'expérience très vaste de celui
qui l'a signé dans les parcs et les réserves. Il témoigne,
de plus...
M. Mailloux: À qui fait-il un compliment? Levez-vous.
M. Pagé: ... d'objectifs tout à fait louables
à atteindre. Je suis pleinement conscient que c'est strictement un
document de travail qui, normalement, devrait aboutir éventuellement sur
une politique ou une approche différente de celle qu'on connaît
actuellement dans l'exploitation et l'orientation des parcs et réserves
au Québec.
Cependant, même si M. le ministre n'a pas pris connaissance du
document...
M. Duhaime: II en a pris connaissance.
M. Pagé: Oui, depuis ce matin? Il l'a relu. C'est
bien.
M. Duhaime: Vous m'avez induit en erreur, ce matin, en me parlant
d'un rapport.
M. Pagé: J'ai dit rapport ou document de travail. Oui,
relisez: rapport ou document de travail. Pour le bénéfice du
journal des Débats, le ministre vient de faire un clin d'oeil.
M. Duhaime: Le ministre tient à vous dire que...
M. Pagé: Ma question est celle-ci, si le ministre veut
bien me laisser continuer...
M. Duhaime: ... les quatre pages de texte ont déjà
été lues. Je les ai relues. Vous m'avez induit en erreur en me
parlant d'un rapport.
M. Pagé: J'ai parlé d'un rapport ou d'un document
de travail.
J'aimerais connaître les commentaires du ministre sur le document,
d'autant plus qu'il en a pris connaissance. Je ne demande pas une opinion qu'on
pourrait qualifier de définitive ou une approche finale sur ce rapport.
Je suis conscient que c'est un document de travail sur lequel ses
collaborateurs et ses hauts fonctionnaires sont occupés actuellement.
Mais, à la première page du document, dès le début,
il est dit: "Le temps est venu de faire en sorte que les parcs et
réserves du Québec contribuent davantage à
l'épanouissement de la société et ne servent plus
prioritairement à la chasse et à la pêche."
M. Duhaime: Vous ne lisez pas le même rapport que moi.
M. Pagé: J'ai le vrai rapport. Vous avez un document qui a
été publié dans un...
M. Duhaime: Vous aviez le rapport et vous l'avez demandé
quand même, si je comprends bien.
M. Pagé: J'ai demandé son dépôt, parce
que c'est un document qui m'appartenait personnellement, M. le ministre.
M. Duhaime: D'accord. C'est ce que je veux faire éclaircir
pour les fins de ceux qui liront les discours de la commission
parlementaire.
M. Pagé: C'est une copie, comme cela, que j'ai eue.
J'étais en droit d'exiger le dépôt du document. Ce que vous
avez déposé, ce n'est pas le rapport. C'est le contenu du
rapport.
M. Duhaime: C'est avec un empressement, sans aucune
réserve que nous avons fait le dépôt. Je vous ai même
dit, et je le répète: L'eussiez-vous demandé hier, vous
l'auriez eu ce matin.
M. Pagé: Ce n'est pas le rapport que vous avez
déposé.
M. Duhaime: Le document.
M. Pagé: C'est un texte qui reproduit le rapport, il faut
bien se comprendre.
M. Duhaime: Non. Il n'y a jamais eu de rapport. C'est ce que vous
ne comprenez pas.
M. Pagé: Le document de travail est ici.
M. Mailloux: C'est facile à croire que les cours de
justice ne vont pas vite, à vous écouter, deux avocats, si cela
marche tout le temps de même!
M. Duhaime: Aujourd'hui, c'est sans frais, M. le
député de Charlevoix.
M. Mailloux: J'espère, je ne suis pas certain de cela.
M. Michaud: Avec tout le retard que cela cause, ce sont des
frais.
M. Pagé: Je continue la citation que j'avais
commencée avant d'être interrompu par le ministre. Il est dit: "La
récréation, l'éducation et la contemplation doivent
être sur un pied d'égalité, les trois buts principaux des
personnes qui ont la responsabilité du contact quotidien avec les parcs
et avec ceux qui les fréquentent." Le ministre voudrait-il nous faire
part de ses commentaires, de ses considérations sur cette
affirmation?
M. Duhaime: Je vais répéter ce que j'ai dit ce
matin, que je suis personnellement très heureux qu'une telle initiative
ait été prise au ministère, sans même que personne
du cabinet du ministre ne le demande. Je fais moi-même partie de cet
effort de réflexion sur la philosophie de base des parcs et des
réserves du Québec. Pour vous référer à ce
texte, je vous dirai que "les programmes, les budgets, les infrastructures et
le personnel des parcs et réserves doivent refléter aussi
fidèlement que possible les perspectives d'avenir d'une population
à la recherche d'une qualité de vie qui lui soit propre". Avec
cela, je suis parfaitement d'accord.
M. Pagé: D'accord. Avec l'extrait que vous venez de
citer?
M. Duhaime: À la page 4 de mon document, sans aucun doute
à la page 3 du vôtre.
M. Pagé: Cette prise de conscience, cette étude sur
l'orientation des parcs et des réserves, d'accord que c'est un document
de travail actuellement. Mais quand peut-on prétendre que cela deviendra
une politique, une approche finale et définitive de la part du
ministre?
M. Duhaime: Vous avez bien dit que c'était un document de
travaiI. Comme beaucoup d'autres documents. Vous ne trouverez pas
nécessairement là tous les jalons ou les orientations d'une
politique globale éventuelle, quoique vous pourriez en retrouver des
parties dans le livre vert, par exemple, qui s'annonce cette année.
M. Pagé: Un des trois.
M. Duhaime: Un des trois. Tout ce que je puis vous dire, c'est
que moi-même je fais partie de cet effort de réflexion
collective.
M. Pagé: On vous incite à continuer dans cet
effort. Continuez à réfléchir.
M. Duhaime: J'espère que, de votre côté, vous
allez aussi réfléchir.
M. Pagé: Nous réfléchissons
régulièrement, tout le temps. On s'interroge même, dans
certains cas, on s'interroge, vous savez. Par contre, dans certains cas, on
aimerait, on apprécierait qu'à cet effort de réflexion,
tant du ministre que de l'Opposition, puissent se joindre les gens du milieu.
C'est le voeu, entre autres, que je formulais ce matin lorsque je vous
demandais s'il était possible qu'en deuxième lecture de la loi
19, et avant la deuxième lecture même, de convoquer les parties
qui viendraient faire part au ministre de leurs représentations et de
leurs considérations sur l'avenir des parcs et des réserves et
l'orientation de tout cela. Je pense que le ministre devrait retenir cette
suggestion.
M. Duhaime: Je ne veux pas revenir sur une décision qui
n'est pas prise.
M. Pagé: C'est cela. On vous fait des
représentations avant que vous la preniez.
M. le Président, ce matin, on a eu l'occasion d'aborder
spécifiquement certains parcs et certaines réserves. J'aurais
encore quelques questions à ce sujet. M. le Président, vous savez
vous-même, pour être dans une région où on a des
parcs, vous savez la demande qu'on a pour des chalets, comment c'est dans le
mode de vie des Québécois, maintenant, que de se rendre dans nos
parcs, dans nos réserves, d'y avoir un séjour prolongé
pour plus d'une journée. Je n'ai qu'à m'en reporter à
l'expérience que j'ai connue chez moi, où,
régulièrement, des gens sont déçus de ne pouvoir se
rendre dans la réserve de Portneuf, en l'occurrence, aussi souvent
qu'ils le voudraient, pour profiter des installations du ministère. Le
ministre pourrait-il nous informer, dans les crédits qui sont
demandés pour adoption cet après-midi, à combien de
constructions, d'immobilisations nouvelles entend-il procéder? Y a-t-il
un effort particulier de fait dans ce sens dans les réserves du
Québec, pour recevoir une clientèle accrue?
M. Duhaime: Vous vous référez à
l'élément 1 du programme 6?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Alors, pour répondre précisément
à votre question, cette année, il n'y a pas d'immobilisations
pour construire des chalets neufs. Je pourrais peut-être vous donner,
sommairement, deux renseignements; il y a actuellement dans les parcs et
réserves, 316 chalets meublés et 155 chalets non
meublés.
M. Pagé: Vous n'avez aucune prévision
budgétaire pour cela cette année?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: Je présume que vous avez des
programmations à moyen terme. Est-ce que vous prévoyez que sur un
prochain exercice financier le ministère pourrait déployer un
effort particulier là-dessus? Je pense que ce serait important puisqu'on
a tellement de demandes, on a tellement de gens qui voudraient mieux
participer.
M. Duhaime: Sur un programme final, on envisage de construire 200
chalets et on dénombre
également 122 chalets non utilisables à l'heure actuelle,
mais dont un certain nombre pourrait être très certainement
rénové et mis à la disposition du public.
M. Pagé: D'accord. Pour ceux-là d'accord que
ma question touchait peut-être tout à l'heure des constructions
nouvelles ceux qui nécessiteraient ou impliqueraient seulement
des réparations, est-ce que vous faites quelque chose cette
année?
M. Duhaime: J'ai perdu la fin de votre question.
M. Pagé: II y a des chalets, vous dites, un peu plus d'une
centaine de chalets qui sont déjà construits, mais qui ne sont
pas en état de recevoir le public actuellement; vous avez dit qu'il ne
suffirait dans certains cas que de la rénovation.
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Est-ce que, sans procéder à de
nouvelles constructions cette année, vous avez des budgets cette
année pour procéder à la rénovation de ces
chalets?
M. Duhaime: Oui, 30.
M. Pagé: 30 sur 100...
M. Duhaime: 22.
M. Pagé: Sur 122, d'accord.
M. Duhaime: Les 122, ils sont notés comme non utilisables,
cela ne veut pas nécessairement dire que même avec des
rénovations, ils pourraient être utilisés. C'est
qu'à l'heure où l'on se parle, il y en a 122 non utilisables.
À l'intérieur de ce chiffre de 122, cette année, 30 seront
rénovés et sur le programme de cinq ans sur les 200
chalets...
Le début de cette programmation devrait venir normalement, et je
souligne normalement, l'an prochain pour un coût de l'ordre de $300 000
à $350 000.
M. Pagé: Est-ce que les 200, cela inclut les 122
chalets?
M. Duhaime: Non. M. Pagé: D'accord.
M. Mailloux: Le ministre nous parle de 122 chalets à
rénover pour qu'ils soient utilisables. Est-ce qu'à ce
moment-là vous faites référence à des chalets qui
n'appartenaient pas au gouvernement, mais qui auraient été
expropriés à des particuliers, des clubs privés et que
vous voulez remettre en condition pour recevoir un autre public? D'anciens
clubs privés.
M. Duhaime: Oui, en très grande partie et je pense que,
dans leur totalité, ce sont des chalets qui appartenaient autrefois
à des clubs privés.
M. Mailloux: Me dirait-on si la nouvelle procédure veut
que ces chalets, même désuets ne soient pas détruits ou
incendiés pour éviter le braconnage ou si la politique veut
tendre à restaurer ces chalets? Parce qu'il y en a eu plusieurs qui ont
été incendiés, je pense, au moment de l'achat pour des
raisons de conservation.
M. Duhaime: Ceux qui étaient définitivement
inutilisables ont été détruits.
M. Mailloux: Les autres peuvent être reconditionnés
pour usage futur.
M. Pagé: Peut-être, M. le ministre, que vous
pourriez vous servir du bois dans le parc du mont Orford pour rénover
les 90 autres chalets. Vous pouvez peut-être faire cela.
M. Duhaime: Oui, mais c'est surtout du tremble.
M. Mailloux: Vous êtes mieux de le couper à
côté.
M. Pagé: M. le ministre, est-ce le cas que vous
étudiez présentement la possibilité...
M. Duhaime: Ce doit être de l'érable des champs.
M. Russell: II y a aussi un peu de tremble en partie, mais c'est
fort en érable.
M. Pagé: Est-ce le cas, M. le Président, que le
ministère étudie actuellement la possibilité d'installer
dans nos parcs et nos réserves des chalets qui seraient
préfabriqués?
M. Duhaime: II y a eu des propositions qui se ramènent
plutôt à des rumeurs de palais. Cela ne m'emballe pas trop d'avoir
du préfabriqué dans les réserves. Je parle à titre
personnel.
M. Pagé: Est-ce l'opinion du ministre? Il faudrait quand
même connaître l'opinion du ministère.
M. Duhaime: C'est l'opinion du ministre; je n'ai pas eu
connaissance et je n'ai pas été informé qu'il y avait un
programme quelconque pour installer des maisons préfabriquées en
forêt.
M. Pagé: D'accord.
On a parlé des chalets et tout. Le ministère a-t-il, dans
ses immobilisations...
M. Duhaime: Sauf, je m'excuse, que j'en ai vu trois à
Anticosti, mais elles sont en retrait, il faut vraiment le savoir pour les
trouver.
M. Pagé: Je ne sais pas. Je n'y suis jamais
allé.
M. Duhaime: Ce sont des roulottes, comme je vous l'ai dit.
M. Pagé: Avez-vous des prévisions d'implantation de
nouveaux terrains de camping cette année? Il y a quand même une
demande croissante à ce chapitre.
M. Duhaime: Oui. Il y a le camping du mont Sainte-Anne qui ouvre
cette année. C'est le seul nouveau camping qui entre en
activité.
M. Pagé: II n'y a pas d'autre camping nouveau. Il n'y aura
pas d'installations additionnelles à celles qui étaient offertes
l'année dernière.
M. Duhaime: Non, pas cette année. On entreprend des
travaux.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Plus Kénogami, qui ne fonctionnait pas l'an
dernier, qui sera ouvert cette année, plus le Fer à cheval,
à Carillon, qui était pratiquement terminé l'an dernier et
qui n'a pas été ouvert. Il y en a donc trois nouveaux cette
année.
M. Pagé: Vous en avez donc trois nouveaux par rapport
à l'an dernier?
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: Avez-vous là aussi une programmation
triennale ou quinquennale?
M. Duhaime: Oui, je pense que ce programme est de cinq ans.
M. Pagé: Pourriez-vous nous en faire état, M. le
ministre? Vous n'avez aucun camping...
M. Duhaime: II y a une brique assez volumineuse de tous les
projets du ministère, de toutes les demandes des parcs.
M. Pagé: D'accord, mais, en termes de chiffres,
strictement et spécifiquement pour les terrains de camping, c'est quand
même un essor particulier et il y a un intérêt grandissant
pour les terrains de camping au Québec, et je pense que cela s'inscrit
dans le cadre d'une volonté du ministère d'ouvrir nos parcs et
nos réserves à des activités autres que la chasse et la
pêche, pour le loisir en général, pour goûter le
plein air, etc.
Je présume qu'en contrepartie, pour vraiment concrétiser
et matérialiser cette volonté, le ministère doit avoir une
programmation plus qu'annuelle pour l'implantation de terrains de camping. S'il
y en a une, j'aimerais savoir de quel ordre elle est. Je ne vous demande pas de
m'indiquer de façon spécifique chacun des terrains que vous
envisagez ouvrir d'ici cinq ans mais, en termes budgétaires, qu'est-ce
que cela peut représenter? Comment cela peut-il se traduire?
M. Duhaime: Je ne pourrai pas fournir des chiffres
là-dessus, aujourd'hui cependant, je puis vous dire que, dans
Ville-Marie, par exemple, dans le parc Frontenac, dont on a parlé ce
matin et dans le parc aux Outardes, au fur et à mesure que les travaux
d'infrastructure se font dans les parcs, à peu près partout
je ne dirais pas partout, mais dans beaucoup de cas on
prévoit des aménagements de camping.
Quant aux plans définitifs, la méthode soviétique
de fonctionner par des plans quinquennaux n'est pas encore introduite au
ministère et j'aime autant faire des réserves sur les plans de
cinq ans.
M. Pagé: Vous en aviez déjà pour les chalets
tout à l'heure.
M. Duhaime: Oui, mais à l'intérieur.
M. Mailloux: Quel montant est exigé des usagers des
terrains de camping provinciaux? Cette année, le prix a-t-il
augmenté cette année ou est-ce le même que l'an
passé? C'est quoi comparativement à l'entreprise privée en
général?
M. Duhaime: C'est de $3 à $5 selon les services offerts.
C'est $3 pour les campings rustiques, $4 quand il y a de l'eau, $5 quand il y a
l'électricité et l'eau à chacun des sites.
Comment cela se compare-t-il avec l'industrie privée?
Ce n'est sûrement pas plus élevé. C'est difficile de
comparer les services qu'on offre dans les campings gouvernementaux avec les
services qu'offrent les campings privés.
M. Mailloux: Comme c'est difficile d'un camping à
l'autre.
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé: M. le Président, dans un autre ordre
d'idées maintenant, il est fréquent que le ministère du
Tourisme fasse l'acquisition d'immeubles à des fins ou vocations
particulières. Je pense que c'est tout à fait louable dans
plusieurs cas, parce que cela s'inscrit dans le cadre d'un développement
économique ou d'une présence accrue du ministère dans
certaines régions. Le ministre a dû être sensibilisé,
récemment, à la fermeture de ce qu'on appelle communément
le sanatorium du Lac-Édouard.
M. Duhaime: II n'est pas fermé!
M. Pagé: Non, mais la fermeture éventuelle.
M. Duhaime: Bon. Eh bien, alors, précisez.
M. Pagé: Je précise. Je vais vous préciser
cela, M. le ministre, de A à Z. Vous avez d'ailleurs, eu des rencontres.
Vous avez déjà fait une déclaration sur ce sujet et
j'aurai des questions à double volet là-dessus. Dans un article
paru dans le Nouvelliste du 25 avril dernier je ne reprends pas tout
l'article vous dites: "L'idée est, évidemment, de
reconvertir l'ancien hôpital en auberge, ce qui pourrait faire de cette
localité un important relais touristique". Pourriez-vous préciser
quelles sont les démarches qui ont été faites
jusqu'à main-
tenant, soit entre la municipalité, soit entre les
représentants du comté ou les organismes et vous en tant que
titulaire du ministère? Avez-vous eu à échanger avec les
gens qui ont juridiction actuellement sur l'immeuble? Pourriez-vous me dire
où en est rendu ce projet, dans quelle optique il est envisagé et
sur quoi cela pourrait aboutir éventuellement?
M. Duhaime: Là-dessus, pour préciser davantage, le
ministère des Affaires sociales envisageait la fermeture pure et simple
du sanatorium de Lac-Édouard. J'ai demandé à mon
collègue aux Affaires sociales, Denis Lazure, de maintenir en fonction,
pour une année, le sanatorium de Lac-Édouard afin de nous donner
le temps requis pour établir une programmation pour voir quelle pourrait
être la meilleure utilisation des installations de Lac-Édouard,
dans l'optique d'une reconversion pour, peut-être, tenter une
expérience d'auberge en pleine forêt. Il est certain que la
fermeture du sanatorium, pour la population du Lac-Édouard, sans aucune
reconversion, m'apparaîtrait comme une catastrophe inadmissible, d'autant
plus que Lac-Édouard se trouve dans le comté de Laviolette qui
est, en quelque sorte, mon comté.
M. Pagé: Est-ce que vous êtes parrain du tuteur du
comté ou quoi?
M. Mailloux: Parrain.
M. Duhaime: Puisque chacun passe son commercial ici,
Saint-Jean-des-Piles, c'est à l'intérieur du comté de
Laviolette.
M. Pagé: Vous ne résidez pas dans votre
comté.
M. Duhaime: Je réside dans le comté de Laviolette,
mais je surveille de très près les activités du
comté de Saint-Maurice, soyez sans inquiétude.
M. Mailloux: Qui est député de
Saint-Jean-des-Piles?
M. Duhaime: Le député de Saint-Jean-des-Piles est
en face de vous.
M. Mailloux: Le maire?
M. Duhaime: C'est M. Beaulac, avec qui j'ai eu l'honneur de
siéger comme conseiller au quartier no 4.
M. Pagé: C'est vrai, vous avez été
conseiller municipal. M. le Président, je suis heureux de voir, de
constater que le ministre... On pourrait peut-être suspendre pour cinq
minutes, M. le Président.
M. Michaud: Pourriez-vous demander aux députés qui
sont dans votre entourage très immédiat de parler un peu plus
fort pour que les autres puissent comprendre, parce que cela devient une
conversation très intime à l'autre bout de la table?
M. Pagé: II y a beaucoup d'intimité ici.
Le Président (M. Marcoux): Vous avez été
entendu parce que vous avez parlé fort.
M. Pagé: M. le Président, pour répondre au
voeu du député de Laprairie, c'est bien comme cela? D'abord un
commentaire. Je suis heureux de constater que le ministre est non seulement
sensible à ce dossier, mais qu'il a une volonté bien
arrêtée d'agir et de faire en sorte que le gouvernement
intervienne de façon que cette municipalité ne soit pas aux
prises avec le drame qu'elle aurait à vivre si le sanatorium
fermait.
Et j'en suis d'autant plus heureux que le ministre a envisagé la
possibilité d'une intervention du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, laquelle pourrait s'inscrire dans un projet
d'agrandissement de la réserve de Portneuf. Et je le cite encore une
fois, M. le Président: "Le projet pourrait peut-être signifier
l'agrandissement de la réserve de Portneuf ou la création d'un
parc provincial. Nous avons un an pour orienter notre action". J'aimerais
connaître les considérations du ministre, ses opinions sur le
commentaire qu'il émettait et savoir si les gens qui sont
préoccupés par le développement touristique dans le
comté de Portneuf pourront collaborer, s'associer à ce projet.
Comment, selon vous, tout cela pourra-t-il se faire?
M. Duhaime: Comme j'ai eu l'occasion de le dire hier, je vais le
répéter avec plaisir. La mise en valeur des régions,
à mon sens appartient, d'abord et avant tout, aux gens des
régions. Ce qui veut dire, très implicitement, que les gens du
comté de Portneuf seront sans aucun doute consultés et
associés à cette démarche qui n'est pas du seul ressort du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Cela implique
au départ le ministère des Affaires sociales, le ministère
des Transports et des Travaux publics. C'est pourquoi le dossier sera
préparé et acheminé au comité ministériel
permanent à l'aménagement. Je procéderai ainsi, en
collaboration avec mes collègues; pour éviter des retards
inutiles, on va essayer de créer une concertation.
M. Pagé: La consultation avec les gens du milieu se
ferait, j'imagine, avant la production d'un rapport au comité
interministériel.
M. Duhaime: Cela peut se faire avant ou encore, en
parallèle. Pour l'instant, j'ai demandé la collaboration de mon
collègue, le député de Laviolette, pour voir de
près ce dossier. Pour l'instant, c'est lui qui s'en occupe et
aussitôt que nous aurons en main un certain nombre
d'éléments pour nous permettre de constituer le dossier, nous
l'acheminerons au comité ministériel à
l'aménagement.
M. Pagé: Merci, M. le Président, mon
collègue de Charlevoix avait d'autres questions.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: M. le Président, j'ai une couple de
questions. J'espère qu'on n'a pas déjà traité de ce
sujet au programme 2. Le système de réservation à
l'intérieur des parcs et des réserves. Cela a toujours
été un fouillis indescriptible sous les gouvernements
précédents et ça l'est encore aujourd'hui. Cette
année, les journaux ont rapporté que vous aviez reçu des
centaines ou des milliers d'appels téléphoniques par jour, je
pense. Quantité de gens ne peuvent être satisfaits en raison du
trop grand nombre de demandes. Est-ce votre intention de changer le
système actuel qui veut qu'une personne qui veut faire une
réservation doive se plier à perdre autant de temps, à
faire jusqu'à 300 appels téléphoniques en espérant
avoir une réponse? C'est inimaginable que des gens aient pu tenter une
expérience semblable. On remarque que ceux qui ont pu obtenir une
réservation, quand on leur demande le nombre d'appels
téléphoniques qu'ils ont pu effectuer dans une région
donnée je parle de la mienne celui qui a été
le plus chanceux était rendu à son 300e appel.
M. Pagé: Interurbain.
M. Mailloux: Non, je ne pense pas, je pense que cela serait
accepté.
M. Pagé: Oui. Ordinairement.
M. Mailloux: ils ne paient pas, il n'y a pas de
réponse.
M. Pagé: II faut quand même qu'ils passent par le
système interurbain, c'est beaucoup plus difficile que pour le type qui
a composé le numéro directement ici à Québec.
M. Mailloux: D'abord, est-ce que le ministre accepte que c'est
inimaginable qu'on puisse continuer dans un système semblable?
M. Duhaime: Je trouve que ce n'est pas facile de fonctionner
à la satisfaction du grand public avec le système central. On
décourage beaucoup de gens. Ce qu'on recherche, c'est une formule
meilleure, bien sûr. Je vais demander à M. Moisan... il y a deux
systèmes de réservations. Il y a celui qui concerne la
pêche quotidienne et ensuite les réservations de chalets qui
fonctionnent suivant des mécanismes tout à fait
différents.
Je vais demander à M. Moisan de vous donner des
détails.
Dans le cas de la pêche quotidienne, nous sommes très
conscients du fait que c'est frustrant pour le public. Le système a
évolué à peu près à tous les deux ans, on
essaie de l'améliorer. Du côté de la pêche
quotidienne, les études qu'on a fait faire cet hiver nous
démontrent finalement qu'il n'y a pas grand-chose qu'on peut changer,
à part le système de téléphone. Le problème
réside essentiellement dans le fait qu'il est aigu à peu
près quinze jours pendant l'année. C'est-à-dire qu'il y a
huit ou neuf fins de semaine pendant l'année où il y a beaucoup
de pression, et tout le reste du temps, il n'y a pas de problème.
M. Mailloux: Pour la pêche journalière? M.
Duhaime: Pour la pêche journalière.
M. Mailloux: Mais la question que je posais portait
principalement sur l'autre facette, l'autre type de réservations.
M. Duhaime: Oui, je faisais la distinction entre les deux. Dans
le cas de la pêche quotidienne, on ne pense pas pouvoir changer de
système. Dans le cas des chalets, on va évidemment changer de
système. Le même groupe de travail qui a fait l'étude cet
hiver nous a soumis maintenant des suggestions. Cela se résume à
peu près à ceci. C'est qu'on va demander aux gens de faire leur
demande par écrit en indiquant trois parcs où ils veulent aller,
par ordre d'importance, de choix ou de préférence.
Si, par exemple, dans le parc des Laurentides, on a 2000
réservations disponibles et qu'on a 10 000 demandes, on va faire un
tirage.
M. Mailloux: Au sort.
M. Duhaime: Un tirage au sort par ordinateur et si on a 2000
réservations à faire on va en réserver 3000. Ces 3000 noms
vont être publiés dans le journal, on va dire aux gens: Vous
autres, vous avez été choisis. Les autres, malheureusement, vous
n'avez pas été choisis. Cela ne sert à rien d'appeler,
c'est fini. Ensuite, au lieu que les gens passent des journées au
téléphone à appeler, nous allons appeler les gens. Le
même personnel qui se faisait appeler va maintenant appeler les gens par
ordre de tirage. Le premier qui va être appelé pour le parc des
Laurentides on va lui dire: Où allez-vous? La réservation va
être ainsi faite, pour le deuxième, le troisième, le
quatrième. Prenant à peu près le même temps qu'on
prend actuellement pour faire les réservations, on va pouvoir faire
toutes les réservations dans à peu près trois semaines. De
cette façon, on pense éviter les frustrations. Mais cela va
être très laborieux.
Comme vous le disiez tout à l'heure, la compagnie Bell a
calculé 170 000 réservations dans les trois ou quatre
premières heures, le 5 janvier au matin. Cette année, on a
essayé, pour éviter des ennuis au gouvernement, de faire cela un
samedi, parce que tous les circuits étaient bloqués.
M. Mailloux: Votre politique a été annoncée
à la fin de décembre ou au début de janvier. Il me semble
que le ministère avait dit: Tous ceux qui désirent obtenir des
réservations devront se servir du téléphone à telle
période, et ceux qui par la suite devront écrire pourront le
faire à compter du 31 janvier ou quelque chose de semblable. La question
que je veux poser est la suivante , non pas que cela me soit arrivé
à moi-même, mais j'imagine qu'il y a eu également, en
lettres reçues
là-bas, une accumulation de dossiers considérable: Comment
peut-on imaginer qu'au 25 mai des lettres envoyées le 31 janvier n'aient
pas eu encore d'accusé de réception, qu'il y ait de la place ou
pas, qu'on n'accuse pas réception?
M. Duhaime: On me dit que si cela s'est produit, c'est une
erreur, qu'il y a un accusé de réception. J'ai toujours
pensé que c'était un peu académique l'histoire
d'écrire, parce qu'il n'y a plus de place.
M. Mailloux: Parce qu'il ne reste plus de places.
M. Duhaime: II reste des places, mais pas pour les dates
où les gens veulent y aller.
M. Pagé: Pas nécessairement pour leur date et pour
leur choix.
M. Mailloux: Par l'allusion que je fais là, je veux
simplement dire que s'il ne restait pas de place, à moins que ce soit
une erreur, un oubli ou une lettre perdue, on dit: II ne reste pas de place,
point final, n'y comptez pas. Ce n'est quand même pas normal que cinq ou
six mois après, il n'y ait pas de réponse.
La deuxième question que je voulais poser ne concerne pas ce
problème. Elle concerne le poisson proprement dit qui est censé
être dans les lacs.
Je ne dirai pas de quel côté de moi il est, pour ne pas
identifier son parc. Ayant visité un certain parc, pas loin de
Québec, je me rappelle que j'écoutais, pendant les deux jours
où j'y étais, un des fonctionnaires du ministère qui avait
un radio-téléphone et qui s'informait auprès de tel club:
Le groupe a pris combien de poissons? On répondait: Un, deux poissons,
trois poissons, pas de poisson, pas de poisson, pas de poisson.
J'ai déjà posé cette question dans les
années précédentes. Il y a des lacs qui sont
infestés de manière anormale. Il serait mieux, je pense, pour
quelques années de les fermer. Je ne sais pas, je ne suis ni biologiste
ni chimiste, mais ne pourrait-on pas empoisonner carrément
après tout ce qui a été apporté, il y en a qui
arrivent à la pêche quasiment avec une charge de "pick-up" de
gréements de pêche ces lacs plutôt qu'envoyer des
gens et les décevoir de la pire façon? J'ai visité deux de
ces lacs; malgré qu'il y avait douze pêcheurs, avec tout le talent
que je leur reconnaissais, pas un n'a été capable de sortir un
poisson de quelque nature qu'il soit.
Si on envoie des gens sur d'aussi beaux lacs, si on leur dit à
l'avance que c'est un endroit pour aller prendre l'air en forêt,
d'accord, il n'y a pas de problème; mais, s'ils espèrent prendre
cinq ou dix poissons, c'est le néant. Quelle est, actuellement, la
politique qu'entend suivre le ministère? Si c'est infesté de
goujons, il va falloir forcément qu'à un temps
déterminé de l'année on fasse comme d'autres lacs ont
fait, qu'on mette cela dehors au moment propice.
M. Duhaime: Vous parlez des Catostomes. M. Mailloux: Des
quoi?
M. Duhaime: Des Catostomes, M. le député de
Charlevoix.
M. Mailloux: C'est quoi, des Catostomes? Je connais des
menés, mais je ne connais pas des Catostomes.
M. Duhaime: C'est un poisson de fond à grande bouche; les
poissons rouges sont dans cette catégorie.
M. Mailloux: On n'a pas de cela dans Charlevoix. On a quelques
menés mais pas autre chose.
M. Duhaime: Les lacs de Portneuf sont assez bien connus par les
gens de Portneuf.
M. Mailloux: Ah, c'est dans Portneuf! M. Duhaime: Cela
s'applique...
M. Pagé: Est-ce que c'est devenu si officiel que cela? Le
sous-ministre...
M. Duhaime: Je pense que tous ceux qui connaissent bien, pas
strictement la réserve Portneuf, mais tout le coin de Portneuf savent
que la pêche y est très difficile. La pêche est bonne au
tout début de la saison et à la fin de la saison. Tout le reste
de la saison, les lacs sont infestés de catostomes. On y introduit
actuellement de la truite grise qui mange ces poissons-là. Le
réseau de lacs est tel que si on empoisonnait un lac ou deux et
cela coûte les yeux de la tête pour empoisonner un lac il
faudrait en empoisonner plusieurs ou s'organiser pour ne pas qu'il y ait de
contact entre les lacs, ce qui est à peu près impensable. On
essaie d'être honnête avec les gens. Ce qui se passe dans la
réserve Portneuf, surtout dans le milieu de l'été, on dit
aux gens: Vous y allez pour la villégiature. Il y a de beaux camps, il y
a de beaux lacs. Si vous voulez pêcher, pêchez donc, mais cela ne
coûte rien. On dit: II y a des chaloupes, pêchez, mais vous ne
prendrez probablement rien. Mais vous pouvez pêcher.
M. Pagé: Mais du côté est, quand même,
à la défense de ma réserve, il y a du poisson.
M. Duhaime: Si vous mettez des réserves... Je parlais du
coin où M. Mailloux était allé à la
pêche.
M. Pagé: Du côté ouest. Il est allé du
côté ouest, M. Mailloux.
M. Mailloux: Je ne me rappelle pas.
M. Pagé: Oui, oui.
M. Mailloux: M. Moisan, je vous sais spécia-
liste dans la matière. Je voudrais donner un exemple d'un lac
privé assez important qui, depuis un certain temps, est infesté
de goujons. C'est assez difficile de pêcher. Ils ne l'ont pas
empoisonné. C'est un lac qui a au-delà d'un mille de long. Sans
l'empoisonner, à des temps donnés de l'année, on a,
semble-t-il, jeté des tonnes de goujons à terre. Je constate que
depuis deux ans la truite qui s'y prend est une truite d'environ trois quarts
de livre complètement égale. Il y a quand même des moyens
où, à des temps donnés de l'année, le
ministère du Tourisme devrait faire un effort pour débarrasser
l'ensemble de ces maudits poissons et les jeter à terre.
M. Duhaime: Tout ce que je puis vous dire pour l'instant c'est
que les biologistes de la rivière Portneuf essaient de résoudre
ce problème et essaient d'améliorer les lacs de la réserve
Portneuf.
M. Mailloux: Est-ce que la réserve est aussi
contaminée que cela?
M. Duhaime: À ma connaissance, oui.
M. Mailloux: Ne venez pas chez nous, d'abord, vous!
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: Merci, M. le Président. J'aimerais revenir
particulièrement au domaine des réserves ou des parcs.
En ce qui concerne les crédits qui sont accordés à
la région de l'Abitibi-Térniscamingue que je représente,
il n'y a pas grand-chose. J'espère que, l'an prochain, par exemple, il
pourra y en avoir plus, étant donné qu'on a dit que ce budget-ci
était préparé en partie par l'administration
précédente.
M. Pagé: Ce n'est pas nous qui avons augmenté les
taxes.
M. Mailloux: Je ne suis pas certain de cela, moi.
M. Bordeleau: M. le député de Portneuf, je pense
que vous avez eu amplement de temps pour parler. Est-ce qu'on pourrait en
prendre un petit peu? Cela ne dérangera pas trop?
M. Pagé: Oui, allez, allez, exécutez.
M. Bordeleau: En ce qui concerne particulièrement la
réserve Aiguebelle, je sais qu'il y a des travaux prévus cette
année. J'aimerais savoir la nature des travaux qui vont se faire.
M. Duhaime: À la réserve Aiguebelle, pour la
continuation du programme de construction de routes, on prévoit $230 000
et $15 000 pour l'achat d'équipement. Quant au programme spécial
dont on a parlé, le programme de déboisement et un début
d'aménagement, on prévoit un total de $85 000.
M. Bordeleau: Maintenant, j'ai un autre problème
relié aussi aux parcs et réserves. Nous avons la réserve
La Vérendrye qui fait partie de la région de l'Outaouais, mais
qui est quand même la porte d'entrée du Nord-Ouest ou de
l'Abitibi-Témiscamingue. Un problème annuel se présente
depuis déjà plusieurs années et n'a jamais
été réglé par les gouvernements antérieurs.
C'est particulièrement un problème d'hiver en ce qui concerne le
camp Dorval. Chaque hiver, le camp Dorval ferme. Il faut dire, d'abord, que
c'est un camp qui est administré par une entreprise privée, qui
appartient à l'entreprise privée. Alors, chaque hiver, le camp
ferme et les automobilistes, ceux qui traversent le parc sont privés de
services pendant tout l'hiver.
Je sais même qu'un télégramme vous est parvenu cette
année, comme chaque année, par les chambres de commerce, par
différents organismes de la région. Est-ce qu'on peut s'attendre,
au moins, que l'hiver prochain le problème sera réglé?
M. Duhaime: J'imagine que nos moyens d'intervention sont
très limités. Ce camp est une propriété
privée, d'après mes informations. Il faudrait, d'abord et avant
tout, en venir à une entente, mais il n'est pas dans les habitudes du
ministère de prendre la relève durant les mois d'hiver sur les
propriétés privées. Maintenant, je peux peut-être
compléter votre première interrogation et cela rejoint aussi la
question de tout à l'heure au sujet des campings. On a mentionné
Ville-Marie; il est prévu $350 000 dans l'aménagement d'un
camping, plage, quai, équipement récréatif.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, j'ai mentionné ce
matin que je voulais poser des questions sur le golf du Fort-Prével, le
jardin zoologique à Québec et le mont Sainte-Anne. Si je
comprends bien, ce sont trois organismes administrés directement par le
ministère.
M. Duhaime: Je m'excuse, M. le député de
Brome-Missisquoi. M. le Président, me permettriez-vous de
compléter une réponse avant qu'on entre dans ce sujet? Cela a
trait aux questions de tout à l'heure au sujet du système de
réservation.
Cette année, on va avoir, c'est nouveau, un système des
horloges, comme on appelle cela. Premièrement, l'horloge des lacs et,
ensuite, l'horloge des chalets. Alors, chaque jour, des informations seront
diffusées à la radio pour que les gens puissent être
informés des disponibilités quant aux lacs et, chaque semaine,
l'horloge des chalets sera également radiodiffusée.
M. Russell: À quel poste?
M. Duhaime: Je pense que ce sont des bulletins d'information qui
seront émis et retransmis sur ce qu'on appelle le réseau.
M. Pagé: Vous ne boycotterez pas CJRP, Radiomutuel?
M. Duhaime: Nous n'avons jamais effectué un "boycott"
à Radiomutuel.
M. Pagé: Votre campagne de publicité, c'est beau
chez nous?
M. Duhaime: Nous attendons que le tout rentre dans l'ordre
purement et simplement.
M. Russell: M. le Président, si je peux revenir à
cette question, si le ministre a fini ses remarques, on a parlé, ce
matin, d'un investissement d'environ $700 000 pour la construction d'un golf de
neuf trous. Est-ce que ceci comprend les bâtisses, le "club house"? Il a
été construit quand, depuis combien de temps?
M. Duhaime: Vous parlez de quoi?
M. Russell: Fauvel, comté de Bonaventure.
M. Duhaime: Vous ne parlez plus de Prével.
M. Russell: Quel a été l'investissement du "club
house"?
M. Duhaime: $125 000.
M. Russell: $125 000 pour le "club house". Et l'achat du terrain,
qui était un montant...
M. Duhaime: Très minime. On a acheté seulement une
partie de terrain, l'autre était la propriété de la
Couronne, il y a trois ans de cela. On me dit qu'on aurait payé $70 000
environ la parcelle de terrain dont on avait besoin.
M. Russell: Cela veut dire que cela aurait coûté
$500 000 pour la construction du golf.
M. Duhaime: Avec irrigation souterraine à la grandeur. Ce
n'est pas seulement un champ de vaches où on a coupé le gazon,
c'était la construction d'un terrain de golf suivant un plan
d'architecte.
M. Russell: Qui était l'architecte?
M. Duhaime: M. Watson.
M. Russell: Je connais très bien M. Watson.
M. Duhaime: Pas le docteur.
M. Russell: Non, je connais ses goûts. Actuellement ce golf
a une immobilisation de $500 000 pour neuf trous. Est-ce qu'il y a une
possibilité d'agrandissement jusqu'à 18 trous?
M. Duhaime: Non, pas sur le terrain que nous possédons
actuellement.
M. Russell: Ce terrain est administré actuellement par le
ministère et coûte $65 000 par année. Il y a combien
d'employés?
M. Duhaime: ... occasionnels, aucun permanent.
M. Russell: Des employés de golf c'est presque toujours
occasionnel?
M. Duhaime: Le pro également, il est à contrat.
L'année dernière, il y a eu sept employés à temps
partiel, bien sûr, et au budget cela a coûté $118 000.
M. Russell: Le coût d'administration du golf est... Dans
$118 000, il y a des immobilisations.
M. Duhaime: $118 000 comprend tout, les salaires, achat
d'équipement, entretien.
M. Russell: D'un autre côté, M. le Président,
je pense que pour juger un peu la valeur de l'administration, il va falloir
séparer les deux. Vous avez acheté de l'équipement, c'est
de l'immobilisation. Quand on parle d'administration, c'est le salaire des
employés, l'engrais, l'ensemencement sur les terrains et l'entretien.
Cela coûte combien? C'est cela qui serait intéressant de savoir,
parce que sept employés...
M. Duhaime: Excusez, c'est la compilation du personnel faite sur
la base de hommes-année. Alors, sept hommes-année peut
correspondre à 12, 13, 14, selon le moment.
M. Mailloux: Une vingtaine?
M. Duhaime: Cela peut même aller jusqu'à 20,
à certains moments.
M. Russell: M. le Président, est-ce que le ministre
prétend que c'est sérieux, lorsqu'on parle de 15, 20
employés pour un terrain de golf de neuf trous?
M. Duhaime: On parle des opérations de l'année
dernière, si on se comprend bien.
M. Russell: Oui, mais il faut quand même être
sérieux.
M. Duhaime: J'admets avec vous que...
M. Russell: De l'autre côté, on a mentionné
un chiffre de vente brut.
M. Duhaime: Cela fait un coefficient de deux hommes par trous,
c'est beaucoup de monde.
M. Russell: Normalement pour l'entretien du terrain c'est deux
hommes, et c'est amplement
suffisant. Si j'ai bien compris ses chiffres, il a donné sept
hommes-année.
M. Duhaime: Je comprends bien que sur le salaire, la façon
dont la compilation est faite... Le montant des salaires payés, peu
importe le nombre de personnes embauchées, équivaut à sept
hommes durant douze mois.
M. Russell: $70 000?
M. Duhaime: À l'intérieur des $118 000.
Une voix: On prévoit $45 000.
M. Duhaime: II faut se rappeler que c'était la
première année de fonctionnement, il y avait la finition,
même si le budget d'immobilisation est terminé à un moment
donné. La première année du budget de fonctionnement est
toujours beaucoup plus élevée parce qu'il faut finir les
immobilisations qui n'ont pas été finies. Sur un golf, lors de la
première inondation, il y a les ponceaux qui partent. Il y a
l'équipement à acheter la première année.
M. Russell: II y a quelque chose qui fait défaut si les
ponceaux partent. L'irrigation est mal faite. Les ponceaux ont
été mal faits. L'architecte n'a pas bien fait son travail.
M. Duhaime: C'est arrivé à plusieurs autres
endroits.
M. Russell: On va s'en parler tout à l'heure.
M. Bordeleau: Pourrait-on savoir s'il y a d'autres golfs dans le
comté ou même dans la région de la Gaspésie?
M. Duhaime: II y a un golf à Carleton et à Fort
Prével. Ce sont les trois golfs du ministère. À part cela
il y a d'autres golfs. Il y en a un à Chandler et un à
Matane.
M. Russell: Les autres golfs coûtent-ils le même
coût d'administration?
M. Duhaime: Je ne sais pas.
M. Russell: M. le Président, je pense que c'est une chose
qui devrait...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Brome-Missisquoi.
M. Russell: Oui, je voudrais conclure là-dessus parce
qu'il s'agit d'une situation qui est anormale. Si le ministre veut des chiffres
d'administration de golfs, je vais lui en fournir des budgets et des bilans.
Une autre chose qui a été mentionnée ce matin, je trouve
que c'est un non-sens, on a parlé de revenus bruts de $25 000. Pour un
neuf trous, c'est excessivement ridicule.
M. Duhaime: II n'y a pas suffisamment de golfeurs.
M. Russell: II faut créer des activités ou fermer
le golf. $25 000 cela comprend tout, le bar, le restaurant, les "green fee",
les "membership". C'est impensable.
M. Mailloux: Ce n'est pas anormal parce qu'il demeure que le club
de golf de Baie-Saint-Paul, qui a neuf trous, a un budget de comptes recevables
de $30 000 ou $32 000. Il y a un peu plus de clientèle que celui dont on
parle.
M. Verreault: M. le Président, le député de
Brome-Missisquoi faisait ce matin une suggestion que je trouvais très
intelligente, ce serait peut-être de les mettre à location.
M. Russell: Ce serait peut-être mieux de demander au pro
s'il veut vous donner un dollar et lui louer le golf pour un an pour qu'il
administre avec la surveillance.
M. Duhaime: On n'a même pas eu de soumissions cette
année pour le casse-croûte. On a demandé des soumissions,
mais personne n'a soumissionné.
M. le Président, si vous me le permettez, il est prévu
pour cette année, au compte de fonctionnement, $65 000, dont $45 000 en
salaires et $17 800 couvrant toutes les autres dépenses de
fonctionnement. Soyez certain, M. le Président, que j'aurai l'occasion
de parler de ce problème avec l'honorable député de
Bonaventure pour très certainement recevoir des suggestions.
Quant à son avenir immédiat cela peut être
même relié...
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Merci, M. le Président. Serait-il possible
d'avoir le nombre de personnes qui ont pu profiter de ce terrain l'an
dernier?
M. Duhaime: II faut se rendre compte que le club de golf n'a pas
fonctionné pendant toute la saison. Le "club house" a été
ouvert en juillet seulement.
L'année dernière il y a eu 6340 jours-golf,
c'est-à-dire jours-personne.
M. Desbiens: Dix? M. Duhaime: 6340.
M. Pagé: Le terrain a été ouvert à la
fin du mois de juillet?
M. Duhaime: On a dit juillet. Je ne sais pas si c'est au
commencement ou à la fin.
M. Pagé: Le sous-ministre.
M. Duhaime: Vous l'avez dans Activités et tarifs.
M. Pagé: ...personnes par jour.
M. Duhaime: Tarifs complets. Tarifs quotidiens en semaine: $3
pour les étudiants, $5 pour les adultes; fins de semaine: $4 pour les
étudiants, $6 pour les adultes. Abonnement annuel pour la saison:
étudiants, $50; adultes, $80; $120 pour un couple. Abonnement familial
pour une famille de deux enfants de onze ans à dix-sept ans, $140. C'est
exploité de 8 heures du matin jusqu'à la tombée du jour,
et du 28 mai au 10 octobre.
M. Mailloux: C'est un tarif horaire à la portée de
n'importe qui...
M. Russell: ...mais qui pourrait quand même rapporter de
$60 000 à $70 000 par année, au minimum s'il était
administré...
M. Mailloux: Pas en 30 jours. M. Russell: Pardon?
M. Mailloux: II a fonctionné pendant 30 jours
l'année passée. Il a été ouvert à la
mi-juillet, il a fonctionné pendant 30 jours. Il pleut de temps en
temps.
M. Russell: Mais ce n'est pas 210 joueurs par jour.
M. Mailloux: C'est 6340...
M. Russell: Oui, mais 210 joueurs par jour, tu ne peux avoir cela
que sur un neuf trous. Si tu parles d'un 18...
M. Mailloux: Sur une moyenne de 30 jours.
M. Russell: M. le Président, s'il n'y a pas d'autres
questions, je vais passer...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Merci, M. le Président. Étant
donné l'intérêt du député de Brome-Missisquoi
pour les clubs de golf et la connaissance qu'il en a, on pourrait
peut-être demander au député du comté de Bonaventure
d'inviter la commission parlementaire à aller visiter son golf.
M. Pagé: M. le Président, tout à l'heure, on
a fait état des réservations et je suis heureux de constater que
des démarches administratives iront dans le sens de tenter d'aider
davantage les gens à pouvoir bénéficier de ce territoire
qui est mis à leur disposition. Cependant, j'aimerais savoir si on
entend, au ministère, étendre les réservations aux
terrains de camping. D'ailleurs, c'était recommandé dans un
rapport qui nous a été présenté récemment,
je crois, et ce serait certainement très utile pour les terrains de
camping eux mêmes. Je prends l'exemple de la Gaspésie où on
a des terrains de camping qui offrent de très bonnes facilités,
qui sont très bien équipés, et tout.
Si on avait un système de réservations, cela permettrait
davantage à des gens venant d'ailleurs que de la Gaspésie d'en
bénéficier. Je prends l'exemple du type de Québec. Je suis
certain que ce type hésitera beaucoup avant de se rendre en
Gaspésie avec l'objectif de se rendre à un terrain de camping
particulier, n'ayant aucune réservation à l'avance et risquant de
se buter à un endroit qui sera complet. Pour un meilleur service
à la clientèle, je pense qu'il serait possible de greffer au
système de réservations, la possibilité de réserver
les terrains de camping.
M. Duhaime: Là-dessus, il n'y a pas de système de
réservations pour les emplacements de camping, et il n'est pas non plus
envisagé d'en instaurer un. Il y a une seule exception, c'est Albanel,
à cause de la distance. Que les campeurs voyagent par groupe ou
individuellement, il n'y a pas de pression telle à l'heure actuelle qui
pourrait justifier d'instaurer un système de réservations. Il
n'est pas exclu qu'un jour ou l'autre on puisse l'envisager, mais, pour le
moment, non.
M. Pagé: Cela avait été fait dans certains
États américains et avait été très
concluant. De toute façon, c'est un voeu que je formule, c'est une
recommandation que je vous fais, et je suis convaincu...
M. Duhaime: On l'a fait en Ontario et cela a été
une catastrophe, je pense.
M. Pagé: ... que cela contribuerait à
améliorer le service à la clientèle.
M. Duhaime: Vous êtes au courant, sans doute, M. le
député de Portneuf, que le gouvernement ontarien a remis entre
les mains de l'entreprise privée toute l'administration des terrains de
camping. Je ne dis pas que c'était directement relié à un
système de réservations, mais il semblerait que
l'expérience qui a été faite en Ontario n'a pas
été concluante.
M. Pagé: Sur les réservations ou sur le
fonctionnement des terrains?
M. Duhaime: Sur les deux. M. Russell: M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Sur la question du jardin zoologique, est-ce qu'on
pourrait avoir le montant total du coût de l'administration pour
l'année, et savoir quels sont les revenus qui proviennent de ce
domaine?
M. Duhaime: Pour l'exercice qui vient de se terminer, le total
des dépenses est de l'ordre de
$950 000, plus précisément, $949 200, pour des
entrées de sommes de $135 296.53. Le total des visiteurs, en 1976, a
été de 255 423 et, ce qu'il est intéressant de noter, 125
000 adultes, 39 000 enfants payants, 78 600 enfants non payants, et
visites-écoles, entrée gratuite, 13 505.
M. Russell: Donc, cela se conclut par une subvention du
gouvernement de $815 000.
M. Duhaime: C'est une façon de le regarder, oui.
M. Russell: Quand on parle d'enfants qui sont acceptés
gratuitement, presque tous les autres jardins zoologiques de la province le
font, donc, ce n'est pas une exception à Québec.
M. Duhaime: Je ne prétends pas que ce soit une exception
non plus.
M. Russell: Je pensais qu'on voulait démontrer
qu'on...
M. Duhaime: Non. Je suis au courant qu'à Granby les
enfants entrent gratuitement, aussi.
M. Verreault: D'autre part, M. le Président, est-ce qu'il
y aurait moyen d'avoir les chiffres pour l'an passé? Est-ce que vous les
avez, comparativement?
M. Duhaime: L'année dernière?
M. Verreault: Parce que cette année, vous dites qu'on a un
budget de $950 000. J'aurais aimé faire la comparaison avec ceux de l'an
passé.
M. Duhaime: Le nombre total de visiteurs?
M. Verreault: C'est-à-dire, non...
M. Duhaime: Sur le budget?
M. Verreault: Sur le montant total du budget.
M. Duhaime: On n'a pas les chiffres en main, pour l'exercice
1975/76. Sans doute que vous pourriez les retrouver dans le rapport annuel de
cette année là. La seule augmentation en 1975/76 par rapport
à 1976/77 porterait sur l'augmentation en salaires prévue
à l'intérieur des conventions collectives de travail.
M. Verreault: Le Seul but de la question était,
comparativement je ne peux pas le faire, de voir d'une époque, d'une
année à l'autre, quant à la température, si la
température d'été est belle comme celle qu'on a eue il y a
deux ans, et l'été que nous avons eu l'an passé qui a
été très mauvais, si cela a une grosse influence sur le
jardin de Charlesbourg.
M. Duhaime: Cela a eu beaucoup d'influence quant au nombre de
visiteurs. Je vais vous donner les chiffres. En 1975, il y a eu 293 500
visiteurs.
M. Verreault: Comparativement à 135 000.
M. Duhaime: Alors, il y a une baisse de 40 000 qui serait
attribuable non pas à la Providence, mais qui serait attribuable
à un arrêt de travail dans le transport et, ensuite, à des
arrêts dans le domaine de l'éducation puisque le nombre de
visites-écoles est passé de 22 400 à 13 500. Il y a eu des
réductions aussi à d'autres postes.
M. Russell: M. le Président, je suis satisfait des
chiffres. Je n'ai pas de commentaires à faire, pour le moment,
là-dessus, je vais conserver cela. Mais, en passant, est-ce qu'on
pourrait avoir le montant total de l'immobilisation au Mont-Sainte-Anne?
M. Duhaime: Le montant total des immobilisations...
M. Russell: Le montant total d'immobilisation au
Mont-Sainte-Anne?
M. Duhaime: ... à ce jour?
M. Russell: Oui.
M. Duhaime: $21 millions.
M. Russell: Est-ce qu'on possède les détails sur le
coût du golf? Si je comprends bien, c'est un 18.
M. Duhaime: La question est le coût d'immobilisation?
M. Russell: Le coût d'immobilisation totale et après
l'immobilisation du golf, oui.
M. Duhaime: $21 millions au total dont $800 000 pour le golf.
M. Russell: Pour le golf.
M. Duhaime: Puis $600 000 pour le chalet du professionnel, qui
sert de chapelle également, mettons 50-50.
M. Russell: Est-ce qu'il y a d'autres bâtisses sur le golf,
parce que $800 000 c'est juste le terrain.
M. Duhaime: Ajoutez $25 000 pour une bâtisse qu'on a
déplacée pour en faire un garage.
M. Russell: Cela fait $900 000 pour la bâtisse du pro, $950
000 si on veut.
Le coût d'administration pour cette année.
M. Duhaime: Nos prévisions pour cette année sont de
$210 000.
On parle toujours du golf?
M. Russell: Toujours du golf?
M. Duhaime: Juste du golf, oui, $210 000.
M. Russell: $210 000.
M. Duhaime: Parce qu'on est dans une phase... L'an dernier, le
terrain de golf a été ouvert à la mi-juillet et on est
toujours un terrain de golf. Il y a toujours les quatre premières
années qui sont des périodes de rodage et d'entretien. Il y a
plus d'érosion parce qu'il y a moins de gazon...
M. Russell: C'est pour la province comme pour les particuliers
aussi?
M. Duhaime: Oui, sur tout nouveau golf.
M. Russell: Vous avez un budget, seulement pour l'administration,
de $200 000.
M. Duhaime: Qui comprend de l'achat d'équipement
également. Il y a $30 000 d'achat d'équipement, et d'accessoires
$50 000 également.
M. Russell: Cela veut dire $80 000.
M. Duhaime: $80 000. Peut-être que sur $80 000, on en
réduira $20 000 à compter de l'an prochain, sur ces $80 000. Et
également au niveau des traitements, on a je peux vous donner le
nombre d'employés $23 300 pour les traitements réguliers,
et les occasionnels, $77 400. Il y a le nettoyage du sous-bois qui est
là-dedans aussi, qui n'était pas complètement fait.
M. Russell: Vous avez une trentaine d'employés en
tout.
M. Duhaime: Non. Je vais vous le trouver dans une seconde. Il y a
12 employés présentement, plus un préposé aux
départs, qui est occasionnel, selon le besoin.
M. Russell: 12 employés pour le terrain?
M. Duhaime: Pour le terrain.
M. Russell: Plus le ...
M. Duhaime: Oui.
M. Russell: Ce qui fait 13.
M. Duhaime: Ce qui fait 13. Mais par contre, le golf étant
dans un parc, on a quand même une réserve d'employés qui
peuvent pallier, advenant un mauvais coup.
M. Russell: Des employés qui vont aller travailler sur le
golf, mais qui sont chargés ailleurs.
M. Duhaime: Non, seront chargés à l'administration
sur le terrain de golf.
M. Russell: Sur le terrain de golf?
M. Duhaime: Oui.
M. Russell: M. le Président, j'ai juste une autre question
peut-être qu'on n'a pas l'information j'aimerais savoir le
revenu total qui sort du parc du mont Sainte-Anne et les dépenses
totales d'administration.
M. Duhaime: Ce sont nos prévisions. Les revenus de l'an
passé?
M. Russell: Oui, les revenus de l'an dernier, ou d'un an
d'administration.
M. Duhaime: D'un an d'administration. Les revenus ont
été de $1 939 000, en 1976/77.
M. Russell: En chiffres ronds $2 millions. M. Duhaime: $2
millions en chiffres ronds. M. Russell: L'administration coûte
quoi?
M. Duhaime: Le coût de fonctionnement, l'an
passé.
Vous voulez le montant exact? C'est $1,6 million, mais je ne sais pas...
Le budget était de $1,6 million.
Une voix: De $2,6 millions.
M. Duhaime: De $2,6 millions, pardon.
M. Russell: Pour l'administration?
M. Duhaime: Tout le fonctionnement du parc,
M. Russell: Le fonctionnement.
M. Duhaime: Oui.
M. Russell: Cela ne comprend pas d'immobilisations?
M. Duhaime: Non.
M. Russell: Pour retirer $2 millions de revenus?
M. Duhaime: C'est cela. Le ski de fond est gratuit; il y a une
piste cyclable qui est gratuite et il y a d'autres activités telles que
les télécabines, les aires de pique-nique qu'on va
entretenir.
M. Russell: Pour le ski de fond, cela ne coûte pas
tellement cher de frais d'administration.
M. Duhaime: Le ski de fond, je peux vous le donner exactement.
Ski de fond et raquette, il y a $156 000 de prévus. Nous avons 150
kilomètres de ski de fond. L'an dernier, on a eu 189 000 jours skieur,
ce qui est énorme.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Dubuc.
M. Desbiens: Vous avez parlé de 189 000 jours skieur,
mais, pour l'ensemble des activités, est-ce que vous avez des
chiffres?
M. Duhaime: Le total des gens qui sont passés au mont
Sainte-Anne?
M. Desbiens: Oui.
M. Duhaime: C'est 668 000, incluant les visiteurs.
M. Russell: Simplement une question pour conclure
là-dessus. Est-ce que le ministre a l'intention d'examiner le
fonctionnement de toutes ces opérations en vue d'apporter des
correctifs? Je constate que l'entreprise privée est obligée de
fonctionner avec des coûts qui représentent à peu
près 25% de ce que cela coûte pour l'administration.
Maintenant, j'admets immédiatement que cela coûte plus cher
quand c'est le gouvernement qui administre plutôt que l'entreprise
privée. Mais qu'il y ait tant de différence, il y a quelque chose
qui n'est pas tout à fait dans l'ordre. Je suis satisfait de conclure
là-dessus, laissant le soin au ministre d'examiner la situation. On
pourra parler, à d'autres occasions, de cette situation.
M. Duhaime: Je voudrais juste ajouter une chose là-dessus,
M. le député de Brome...
M. Russell: Brome-Missisquoi.
M. Duhaime: ...Missisquoi. C'est la partie la plus importante, je
m'excuse. Si on partait avec un seul critère, qui serait la
rentabilité des activités, de deux choses l'une, ou bien on les
fermerait ou bien on arriverait à un prix qui serait prohibitif pour une
grande partie de la population. Au mont Sainte-Anne, il y a sept services
offerts dont quatre sont gratuits. C'est entendu que dans le contrôle des
coûts de fonctionnement, il faut qu'on serre les vis aux bons endroits,
c'est admis par tout le monde. Par ailleurs, il faut concevoir que ce sont des
services publics offerts au public québécois. Je suis très
hésitant à opter pour une rentabilité absolue; une
rentabilité de la règle du mini... si vous voulez...
M. Russell: D'accord.
M. Duhaime: ...est de tendre vers, mais la limite normale est
que, si on augmente les coûts d'entrée, il est certain qu'on va
interdire à une bonne partie de notre population l'accès à
ces services.
M. Pagé: C'est le rôle social du ministère.
M.Duhaime: Oui.
M. Russell: Je ne voudrais pas que le ministre tienne pour acquis
que je regarde la possibilité qu'il y ait une augmentation des
coûts de l'utilisation de ces services, mais je pense qu'il y a une
marge. Un examen devrait être fait du coût de fonctionnement. Je
dis qu'il y a une possibilité de diminuer ces coûts d'au moins
50%. Disons qu'on pourrait peut-être fonctionner à déficit,
mais ce serait encore dans des mesures qui ont du bon sens et en
acceptant...
M. Duhaime: Pour compléter... M. Russell: Oui.
M. Duhaime: ... le ski alpin, là où il y a une
compétition réelle avec d'autres secteurs, en chiffres arrondis,
les entrées d'argent sont de $1,8 million pour des dépenses de
$1,2 million. Le surplus de $600 000 est déversé, est
dépensé à nouveau pour couvrir les services gratuits dont,
entre autres, le ski de fond.
M. Russell: C'est-à-dire qu'ils sont gratuits pour
l'usager, ils ne sont pas gratuits pour la province.
M. Duhaime: Vous avez raison.
M. Russell: M. le Président, on ne va pas s'attarder
là-dessus.
Le Président (M. Marcoux): Élément 1,
adopté?
M. Verreault: M. le Président, j'aurais deux petites
questions niaiseuses. Je voudrais revenir au zoo.
Le Président (M. Marcoux): Élément 2 aussi,
adopté?
M. Pagé: II aurait une couple de questions, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Ce n'est pas adopté, si
je comprends bien le député de Shefford.
M. Verreault: Cela ne sera pas long. J'aimerais revenir au Jardin
zoologique de Charlesbourg. C'est le seul jardin zoologique que votre
ministère entretient. D'autre part, il y a d'autre jardins zoologiques
qui sont de nature privée, des sociétés privées
sans but lucratif. Est-ce que votre ministère est prêt à
offrir des services techniques pour aider ces sociétés
zoologiques? Je prends particulièrement celle de Granby; cela peut
être aussi celle de Saint-Félicien ou d'autres. Elles ont des
difficultés parce qu'elles doivent se renouveler de façon
à être à la page à tous les ans et offrir un
spectacle différent pour permettre aux gens de revisiter davantage.
D'autre part, il y a aussi les étudiants qui visitent ces jardins
de façon gratuite. Je me demande, puisqu'il y a une demande qui a
déjà été faite il y a deux ou trois ans à
votre ministère... Peut-être que votre sous-ministre est au
courant, le zoo de Granby ou le Jardin zoologique de Granby a demandé de
l'aide technique et il attend encore.
M. Duhaime: Je ne suis pas sûr de comprendre dans quel sens
on a demandé de l'aide technique, parce que les techniciens que l'on
connaît
bien des zoos privés comme Saint-Félicien et Granby sont
très compétents. Je serais surpris qu'ils nous demandent de
l'assistance technique. C'est qu'on fait constamment des échanges
d'animaux, de ce côté il n'y a pas de problème.
M. Verreault: Je peux peut-être préciser le
problème. Quand je parle de l'aide technique, c'est que lorsque ces
sociétés sans but lucratif se présentaient à votre
ministère, M. le Président, elles allaient vous rencontrer pour
obtenir des subventions et on a déjà répondu que
l'administration était tellement bonne que dans les circonstances votre
ministère ne pouvait rien faire dans de tels cas. Alors la
méthode...
M. Duhaime: La méthode financière.
M. Verreault: Elles se sont prises de manière
différente, c'est cela, en exigeant de l'aide technique de votre
ministère. La raison pour laquelle elles viennent solliciter à
votre ministère de l'aide financière...
Une voix: C'est pour payer des employés.
M. Duhaime: De l'assistance technique pour payer...
M. Verreault: C'est-à-dire pour mieux faire comprendre
à votre ministère le...
M. Duhaime: C'est un autre plat pour présenter les
mêmes hors-d'oeuvre. Mais là-dessus, si le gouvernement
antérieur avait respecté ses engagements de verser au zoo de
Granby $484 000... Vous lirez votre dossier avec l'OPDQ. Entre autres, il y a
une lettre du directeur du développement et c'est l'attitude de votre
gouvernement qui a mis Granby dans le pétrin.
M. Verreault: L'éternelle chanson.
M. Duhaime: Non, mais je pense qu'il faut le dire.
M. Verreault: M. le Président...
M. Duhaime: Ne parlez pas d'aide technique pour présenter
le plat. Mettez donc les choses claires.
M. Verreault: Mais les choses ont été
présentées clairement.
M. Duhaime: La corporation sans but lucratif de Granby s'est fait
embarquer.
M. Verreault: Je la pose la question. Disons qu'elle est
embarquée, cela ne changera pas le problème, je vous pose la
question directement et je m'attends que quelqu'un me donne la réponse.
Alors elle est embarquée qu'est-ce que vous êtes capable de
faire?
M. Duhaime: J'ai rencontré M. Racine qui a...
M. Verreault: Quand cela?
M. Duhaime: ... Racine, c'est bien cela. Il m'a raconté le
premier tome des divers volumes du zoo de Granby. À partir de 1970
à nos jours, je vous avoue franchement que c'est inquiétant de
voir la façon dont ces négociations ont été
menées. Si ma mémoire est bonne, ils ont fait un investissement
de $1 200 000...
M. Verreault: Presque...
M. Duhaime: ... sur des promesses dont, je crois, sans me
tromper, vous étiez au courant. C'est un problème financier qui
n'est pas du ressort exclusif du ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche. Je suis tout à fait disposé à tenter de
trouver une solution, mais j'aime bien qu'on présente les choses
clairement. Il s'agit de savoir si oui ou non le gouvernement du Québec
va accepter de subventionner la Société zoologique de Granby.
M. Verreault: M. le Président, c'est la question que j'ai
posée.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Verreault: C'est de savoir ce que votre ministère est
capable de faire pour elle.
M. Duhaime: On n'est pas prêt à rendre une
décision là-dessus.
M. Verreault: D'autre part, lorsqu'une réponse avait
été donnée dans le passé, on avait dit:
Peut-être auriez-vous la possibilité de vous adresser à
l'Éducation.
M. Duhaime: Même ouvrage, tome II.
M. Verreault: Mais j'imagine que plusieurs jardins
également... sans...
M. Duhaime: Je veux bien vous montrer que cela c'est votre
travail.
M. Verreault: D'accord. Je m'en charge aussi, mais il reste
à savoir jusqu'à quel point vous êtes capable d'aller.
M. Duhaime: II est facile, quand tout le monde est dans le
pétrin, de demander au nouveau ministre: Qu'est-ce que vous allez faire?
C'est facile, cela.
M. Verreault: C'est plutôt encourageant d'avoir la
réponse. Et quand il n'y a pas de réponse, c'est plutôt
décourageant.
M. Duhaime: C'est cela qu'on se dit. On regarde, on va continuer
de discuter avec eux. Je vous dis que ce n'est pas du ressort exclusif de mon
ministère, pour une raison bien simple, c'est que ces
investissements-là, ces travaux-là n'ont été ni
synchronisés, ni orchestrés ni conduits sous l'autorité du
ministère.
M. Verreault: Pour conclure, M. le Président, est-ce que
cela voudrait simplement dire que la porte est fermée?
M. Duhaime: Non.
M. Verreault: Bon, c'est toujours cela de pris, Merci, M. le
Président.
M. Duhaime: Mais ce n'est pas de l'aide technique.
M. Verreault: Non, non, de toute façon, je l'ai bien
expliqué, ce n'est pas nécessaire de jouer aux fous avec cette
affaire-là. L'aide technique est en fonction des subventions. Ils en ont
demandé directement et on a dit non.
Alors, les administrateurs du Zoo ne sont pas tout à fait
imbéciles, je pense. Ils veulent bien faire leur gros possible, mais ils
ont procédé d'une façon différente. Ils attendent
une réponse.
M. Duhaime: Non, il n'est pas question de penser que les
bénévoles qui s'occupent de cette corporation sans but lucratif
sont des imbéciles, au contraire. Je pense que ce sont des citoyens qui
ont eu à transiger avec un gouvernement non transparent.
M. Verreault: Nous verrons M. Pagé: La jolie
chanson! M. Duhaime: C'est drôlement vrai.
M. Pagé: M. le Président, une dernière
question. Le ministre a rencontré les représentants de la Chambre
de commerce de Drummondville et il a discuté avec eux de la
possibilité que le parc des Voltigeurs soit placé sous leur
juridiction quant à l'administration et à tout cela.
M. Duhaime: Je n'ai pas eu de discussion sur l'administration du
parc des Voltigeurs. Cependant, j'ai été à même de
discuter avec eux de l'administration de la maison Trent, du parc, que la
chambre de commerce administre. On m'informe que, l'année
dernière, on avait fait la demande pour que le parc des Voltigeurs soit
administré par la chambre de commerce et la réponse a
été non. La réponse est toujours non.
M. Pagé: La réponse est maintenue? M. Duhaime:
Oui, c'est non.
M. Pagé: Le statu quo est maintenu. Une dernière
question, M. le Président. Le mandat du Conseil de la faune se termine
bientôt, le 28 juin 1977. Je suis convaincu que le ministre entend
renouveler le mandat. Est-ce qu'il entend l'élargir?
M. Duhaime: II se termine le 28 juin 1977. Cela nous donne
environ 30 jours. J'ai eu l'occasion de rencontrer les membres du Conseil de la
faune à plusieurs reprises. Il n'est pas question d'un élar-
gissement de mandat, si je comprends bien le sens de votre question. Ce dont
nous avons discuté, entre autres choses, c'est de voir comment le
Conseil de la faune pourrait agir sur mandat.
M. Pagé: Le Conseil du tourisme? M. Duhaime:
Même chose, mutatis mutandis.
Exploitation de l'île d'Anticosti
M. Pagé: Mutatis mutandis. D'accord, M. le
Président, il nous restait quelques questions qui touchaient
l'élément 3 du programme, l'île d'Anticosti, mais je pense
que, par gentilhommerie, je pourrais céder la parole au
député de Duplessis sur l'élément 3. On ne pourra
pas dire que je ne suis pas gentilhomme.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Duplessis.
M. Duhaime: 1 et 2 c'est...
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): On va les adopter en bloc
tantôt. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Lorsqu'en 1974, en
avril, je crois, on a acheté l'île d'Anticosti de la
Consolidated-Bathurst, quel prix le gouvernement a-t-il dû payer?
M. Duhaime: $23 millions en dollars du Dominion.
M. Perron: Donc, cela fait environ $17 millions de plus que la
Consolidated-Bathurst l'avait payée en 1923, je crois, lorsqu'elle l'a
achetée de M. Menier, Quel est le déficit de l'île
d'Anticosti pour l'année 1976/77? On sait que l'île d'Anticosti ne
sera jamais rentable, à moins qu'il n'arrive un miracle.
M. Duhaime: Le déficit gouvernemental a été
de l'ordre de $3,5 millions. Le déficit du ministère est
inchiffrable et je m'explique. Anticosti a ceci de particulier, c'est que c'est
vraiment une île, au sens géographique et au sens
budgétaire du mot. Par exemple, les travaux de voirie, l'entretien des
chemins d'hiver, l'entretien de l'aéroport, l'école, toutes les
dépenses sont portées au compte du ministère du Tourisme.
Il n'y a aucun autre ministère du gouvernement qui paye un seul sou
à Anticosti.
Pour avoir une vue réelle des choses, j'ai demandé qu'on
prépare un compte d'opération pro forma pour essayer de
distribuer à qui de droit les postes de dépenses afin qu'on ait
une vue un peu plus juste du coût des opérations de l'île
d'Anticosti en ce qui est des activités de chasse et de pêche.
M. Perron: Donc, il n'y aurait pas lieu de penser à la
rentabilité de l'île d'Anticosti. Par contre,
on pourrait sûrement minimiser le déficit en faisant en
sorte que certains ministères puissent travailler conjointement sur
l'île d'Anticosti, par exemple, le ministère des Terres et
Forêts avec des plans conjoints, selon le bon vouloir de MTF, et aussi
peut-être à la demande du MTCP, pour faire en sorte qu'on puisse
faire des percées de routes forestières. Cela contribuerait en
même temps à éliminer le braconnage qui existe surtout sur
la partie sud de l'île. Avez-vous l'intention de vous tenir très
en contact avec les responsables ou encore avec le ministre des Terres et
Forêts afin de créer plusieurs routes à l'intérieur
de l'île d'Anticosti?
M. Duhaime: Je vais répondre le plus
précisément possible à votre question, M. le
député de Duplessis. Effectivement, des négociations sont
en cours avec le ministère des Terres et Forêts pour voir
jusqu'à quel point REXFOR pourrait poursuivre une exploitation
forestière. On envisage de 50 000 à 100 000 cunits annuellement.
Les activités forestières pourraient énormément
atténuer le coût des opérations de même que le
coût des immobilisations en infrastructures, d'une part.
Deuxièmement, nous avons l'intention d'augmenter et d'intensifier
les activités de chasse et de pêche à l'île
d'Anticosti. Actuellement, nous recevons, durant la chasse entre autres, sur
douze semaines, une centaine de chasseurs par semaine. Nous pourrons en
recevoir un peu plus cette année puisque le camp Sainte-Marie qui
était réservé au ministre a été mis à
la disposition du public.
M. Perron: Merci de l'information.
M. Duhaime: Ce que nous envisageons actuellement je dois
dire que c'est préliminaire c'est de pouvoir installer à
prix modique des services d'accueil pour la saison de la chasse. Au lieu de
chasser en pantoufles, on pourra retenir le modèle des installations
qu'on utilise dans le grand nord pour la chasse au caribou,
c'est-à-dire, des camps de toile avec un plancher de bois, chauffage
minimum, cuisine minimum, etc. Donc, des vrais chasseurs.
Très probablement qu'on pourra, non pas rentabiliser parce que
cela m'apparaît assez difficile, mais très certainement envisager,
le déficit réel au compte d'exploitation.
M. Perron: On a dit, à un certain moment, que le
ministère des Terres et Forêts pourrait donner un droit de coupe
sur l'île d'Anticosti. En ce qui a trait au revenu de ce droit de coupe
qui serait probablement $2 ou $2,50 le cunit, est-ce que ce sont des revenus
qui reviendraient au MTCP ou est-ce que ces revenus iraient au ministère
des Terres et Forêts?
M. Duhaime: Dans la comptabilisation actuelle, tous les revenus
de l'île d'Anticosti vont au fonds consolidé, et je pense que ce
n'est pas la meilleure façon de travailler. Je songe très
sérieusement à mettre sur pied une société qui aura
l'administration de l'île d'Anticosti.
M. Perron: Merci, M. le ministre. M. le Président, si vous
me le permettez, si ma mémoire est fidèle, en 1976, le
carré de Port-Menier, qui inclut huit maisons, a été
réparé par un entrepreneur qui travaillait sur une base du
coût, plus 10%, je crois. Est-ce un fait?
M. Duhaime: Certain.
M. Perron: Ce qu'on appelle les 10% cost plus.
M. Duhaime: Seize. Anticosti.
M. Perron: C'est plus 16%. Je voudrais savoir, aussi, en
même temps, M. le ministre, quel a été le coût des
rénovations du carré de Port-Menier en 1976?
M. Duhaime: Trop cher, en tout cas. En dépenses
d'immobilisations pour les réparations de 21 maisons dont le
carré, $1 060 600.
M. Perron: $1 060 600 pour la réparation. Cela devrait
inclure ce qu'on appelle le Cap Blanc et le carré.
M. Duhaime: Oui.
M. Perron: II reste encore des travaux à faire au Cap
Blanc. Est-ce que, cette année, vous avez l'intention d'entreprendre des
travaux?
M. Duhaime: C'est commencé.
M. Perron: Si oui, est-ce qu'on travaillera sur une base de 16%
cost plus, donc le coût, plus 16%?
M. Duhaime: On m'informe que tous les matériaux
nécessaires pour compléter les travaux de rénovation sont
rendus à l'île d'Anticosti depuis l'année dernière
et, cette année, le ministère fera les rénovations en
régie, c'est-à-dire que ce sont les employés du
ministère qui vont se servir de ces matériaux pour continuer les
rénovations.
M. Perron: Merci, parce qu'à ce moment-là, M. le
ministre, il y aura lieu de réduire certainement les coûts en
comparaison de l'an passé parce qu'on sait disons que ce serait
à vérifier que lorsqu'on travaille sur une base de
pourcentage plus les coûts, à un moment donné, on se
ramasse avec des montants énormes en ce qui a trait à la
construction. Donc, cette année, le Cap Blanc, on y travaillera pour la
rénovation du reste des maisons. En d'autres mots, ce qu'il reste
à faire sera fait cette année. Combien coûtera, en 1977, un
permis pour chasser le chevreuil sur l'île d'Anticosti?
M. Duhaime: Je vais vous dire cela. L'augmentation a
été de $500 à $600 pour les voyages de quatre jours au lac
Geneviève, et de $675 à $800 pour les autres.
M. Perron: Donc, à ce moment, on peut être sûr
que la population en général, disons le petit salarié, ne
pourra pas en profiter. L'an passé, je me rappelle que j'avais
critiqué énormément ce fameux prix de $675 pour aller
chercher deux chevreuils sur l'île d'Anticosti. Maintenant, il y aurait
lieu de penser à une autre chose aussi. D'ailleurs, je voulais en parler
au cours d'un exposé que je voulais faire ici. Je me demande, M. le
Président, pourquoi le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche doit demander un montant aussi élevé, ce qui
permet, à mon sens, seulement aux riches d'aller là-bas, pendant
que dans la grande majorité des ministères, on subventionne
souvent pour des raisons sur lesquelles on doit se poser de sérieuses
questions. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de penser que graduellement on
pourrait on est pris avec l'île d'Anticosti, de toute façon
quitte à subventionner, faire en sorte que la population normale
puisse se rendre sur l'île d'Anticosti pour chasser le chevreuil?
M. Duhaime: II n'y aura sûrement pas moyen de
réduire les coûts sans réduire les services
considérablement. C'est ce que M. le ministre disait tout à
l'heure. On va devoir envisager des services beaucoup moins sophistiqués
que maintenant. Le prix qui est exigé, actuellement, est loin de couvrir
les dépenses.
M. Perron: Disons que, là-dessus, je suis parfaitement
d'accord.
M. Duhaime: II est sûr que ce n'est pas n'importe qui qui
peut aller à l'île d'Anticosti actuellement. Il reste cependant
qu'il y en a beaucoup qui peuvent y aller puisque, cette année, les 1300
jours de chasse se sont loués en trois heures et demie, par
téléphone. À 11 h 30, le matin, il n'y avait plus de
place. On pourrait accommoder beaucoup plus de chasseurs que cela encore, mais
avant de pouvoir baisser les coûts, il va falloir couper des services et,
même en coupant des services, on va couper les déficits, mais on
va subventionner encore jusqu'à un certain point les chasseurs qui vont
y aller.
M. Perron: Merci, M. le ministre. Je suis particulièrement
en désaccord avec le ministère en ce qui a trait à ce
coût que je trouve énorme. Il y a aussi une autre chose
très importante que je dois souligner ici. Par exemple, je ne peux
concevoir que les chasseurs de la Basse-Côte-Nord et de la moyenne
Côte-Nord, ainsi que de la région de Sept-Îles et
Port-Cartier, doivent se rendre à Mont-Joli prendre l'avion pour ensuite
aller sur l'île d'Anticosti chasser. Cela existe depuis 1975, je crois.
Les gens de la moyenne Côte-Nord, par exemple de Havre-Saint-Pierre,
peuvent très bien se rendre par bateau à l'île d'Anticosti,
à Port-Menier. Ils pourraient y aller avec les moyens qu'ils ont
à leur disposition, et on ne leur permet aucunement de le faire. Je
pense que le ministère devrait étudier attentivement cette
question pour permettre à ces gens de n'avoir pas à aller
à Mont-Joli, ni même à Sept-Îles, afin de
réduire le coût des permis dans leur cas. Ils considèrent
que l'île, c'est un droit acquis pour eux. D'ailleurs, quand on leur
parle de l'île d'Anticosti, cela fait partie de leur patrimoine, c'est
à eux. C'est la même chose pour les îles de Mingan.
Est-ce que votre ministère entend étudier cette fameuse
question pour permettre à du monde ordinaire de se rendre sur
l'île? Il y a 23 milles pour s'en aller sur l'île d'Anticosti, pas
plus que cela. Les gens le font actuellement. Ils disent: On ne peut pas y
aller au prix qu'on nous demande. À ce moment, ce qu'ils font, c'est du
braconnage. Ce sont pas surtout les gens de la moyenne Côte-Nord qui font
le braconnage, imaginez-vous. Le braconnage existe depuis plusieurs
années. Il y a peut-être 200 ou 300 chevreuils qui disparaissent
et qui viennent de ce côté. Mais c'est de l'autre
côté de l'île d'Anticosti, sur la partie sud, que se fait le
braconnage. La nuit, il y a un gros bateau qui arrive et qui met à l'eau
des petites embarcations qui s'en vont à l'île. Le lendemain soir,
avec des signaux, on reprend les embarcations, on les remet à l'eau avec
des chevreuils dedans, on les rembarque sur le gros bateau et on
disparaît.
C'est une chose que je voulais vous dire, parce que cela a
été constaté par certaines personnes de l'île
d'Anticosti, qui demeurent là, souvent, depuis plus de 30 ans. Ce serait
une bonne chose, peut-être, que votre ministère puisse organiser
une sorte de protection pour faire en sorte que ces bateaux ne puissent se
rendre sur I île, l'a nuit. Maintenant, une chose qui serait à
vérifier aussi, c'est que, selon ce qu'on m'a dit, ces mêmes
bateaux proviendraient soit de l'Île-du-Prince-Édouard, soit du
Nouveau-Brunswick ou encore de la région de Montréal et de
Québec.
M. Duhaime: Et de Terre-Neuve aussi.
M. Perron: II y en a sûrement de Terre-Neuve aussi, parce
qu'eux autres, ils sont en train de braconner, justement, notre morue et tout
ce qui nous appartient dans le secteur du Québec. On s'en
aperçoit, d'ailleurs, avec les dragueurs qui sont en train de
détruire tous les fonds de mer aux dépens du
fédéral, d'ailleurs.
M. Duhaime: M. le député de Duplessis, votre
question est bien fondée. Nous avons, je dois le dire, été
à deux cheveux cette année d'avoir un départ de
Sept-Îles plutôt que de Mont-Joli. Cependant, sans affirmer de
façon catégorique qu'on pourra assurer des départs
à partir de Sept-Îles l'an prochain, je puis vous dire aujourd'hui
que c'est très sérieusement envisagé. Cependant,
j'émets une réserve d'ici à ce que j'aie eu l'opinion des
gens du ministère à savoir si on pourrait avoir des chasseurs
diurnes autonomes, plutôt que des nocturnes. Cela pose un problème
de contrôle et de protection.
Vous connaissez très bien les dimensions de l'île
d'Anticosti. Cela nous prendrait presque la flotte des
Îles-de-la-Madeleine pour surveiller l'île d'Anticosti durant la
chasse.
M. Perron: Elle a 137 milles de longueur, puis 40 milles de
largeur. C'est une île qui est assez respectable.
M. Duhaime: Cependant, je suis bien convaincu que le
député de Duplessis va inciter les gens de toute la
Côte-Nord à être particulièrement attentifs aux
règlements de la chasse.
M. Perron: C'est ce que je leur dis, M. le ministre, depuis bon
nombre d'années, surtout depuis 1972. Je dois vous dire qu'il y aurait
peut-être lieu de faire en sorte d'augmenter le nombre d'agents de
conservation qui se trouvent actuellement sur la Côte-Nord. Si ma
mémoire est bonne, on n'a que quatre ou cinq gardes-chasse dans ces
secteurs. Ce serait drôlement important de penser à augmenter ce
nombre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Programme 6, éléments 1, 2 et 3, adoptés?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Non, des
questions.
M. Duhaime: Avez-vous d'autres questions M. le
député?
M. Perron: Je n'ai pas terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): C'est
une question que je posais.
M. Perron: À moins qu'on ne puisse revenir ce soir ou
à moins qu'on n'ait l'intention d'adopter le programme 6 et le programme
7 et d'en finir là.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui, je
pense qu'il y aurait des intentions.
M. Russell: Je serais prêt à l'adopter à
condition que le 2...
M. Perron: J'aurais juste une toute petite question. Je voudrais
que le ministère vérifie une chose. J'ai eu un
téléphone, l'autre jour, à mon bureau de Sept-Îles,
qui me disait que certains engagements d'occasionnels étaient faits et
que certaines de ces personnes qui travaillaient sur l'île d'Anticosti
venaient du Nouveau-Brunswick. C'est à vérifier.
Une voix: Est-ce que ce sont des Anglais?
M. Perron: Non, des francophones, parce qu'on en a encore
quelques-uns au Nouveau-Brunswick.
M. Duhaime: C'est une séquelle de l'achat de l'île,
de la part de la Consol qui employait depuis de nombreuses années des
gens du Nouveau-Brunswick. On en a gardé un certain nombre. À
mesure qu'il y en a un qui se retire, il est remplacé par un
Québécois, mais il en reste encore quelques-uns qui avaient
été employés par la Consol pendant 15, 20, 25 ans. On les
a gardés, ceux-là.
M. Perron: Est-ce que la Consolidated-Bathurst s'est gardé
une ou deux rivières à saumons sur l'île d'Anticosti avec
un droit de pêche exclusif?
M. Duhaime: Sur le contrat d'achat qui a été
négocié par le gouvernement du Québec, il y a une
réserve pour la Consol d'à peu près trois semaines par
année pendant trois ou quatre ans. Cela finit cette année ou l'an
prochain. De la Jupiter 12, je pense.
M. Perron: Jupiter 12. M. Duhaime: Oui.
M. Perron: Maintenant, je parle encore des occasionnels et cette
question relève directement de M. le ministre, je crois. Est-ce que
l'engagement des occasionnels est sous l'entière responsabilité
du service du personnel ou si le cabinet fournit encore des listes de noms,
comme cela se faisait antérieurement dans votre ministère?
M. Duhaime: Depuis que je suis au ministère, je ne fournis
aucune liste d'aucun employé...
Le Président (M. Marcoux): Cela relève du programme
7. Je crois qu'il faudrait adopter le programme 6 avant.
M. Duhaime: ...ni à Anticosti, ni ailleurs au
Québec.
Le Président (M. Marcoux): Programme 6,
éléments 1, 2, 3, adoptés?
M. Pagé: Adopté.
M. Russell: Sur l'élément 3, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux ): Sur l'élément
3?
M. Russell: Oui. Je voudrais savoir du ministre s'il existe un
organigramme ou un rapport sur la fameuse île Anticosti pour obtenir
toutes les informations qu'on désire, que je ne possède pas ou
que je possède en ne le sachant pas. Le ministre pourrait
peut-être nous informer. Cela nous éviterait peut-être de
multiples questions. Cela pourrait nous renseigner et on pourrait conclure, en
peu de temps, cet élément 3.
M. Duhaime: Vous allez trouver une réponse à une
partie de vos questions dans le rapport annuel, à la page 125. J'admets
que c'est succinct. Si vous me garantissez que vous allez lire tout cela, je
vais vous faire parvenir la documentation que nous avons de disponible sur
Anticosti.
M. Russell: Je ne vous garantirai pas que je
vais tout lire, mais je vais y puiser les renseignements dont j'ai
besoin pour éviter de poser des questions qui prolongeraient la
commission. Suite à ce consentement, je suis d'accord pour
l'adopter.
Le Président (M. Marcoux): Programme 6, adopté.
Programme 7, adopté?
M. Pagé: J'aurais seulement une couple de petites
questions. Est-ce exact que le ministère envisage de confier à la
Fédération québécoise de la faune la vente des
permis de chasse et de pêche?
M. Duhaime: Quoi?
M. Pagé: Seulement une petite question au programme 7.
Est-il exact que le ministère envisage de confier à la
Fédération québécoise de la faune la vente de
permis de chasse et de pêche?
M. Duhaime: Une réponse courte: Non.
M. Pagé: Non? Une autre question. Est-ce que le ministre
avait un exposé à faire au début du programme 7?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: Pas d'exposé?
M. Duhaime: Non.
M. Lavoie: On en a encore pour trois ou quatre heures, M. le
Président.
M. Duhaime: Alors, cela va aller à mardi.
M. Pagé: C'est tout, quant à moi, M. le
Président, sur le programme 7, quoique j'aurais bien aimé que le
ministre donne suite aux voeux que j'ai émis.
Le Président (M. Marcoux): Programme 7. M. le
député...
M. Russell: Je suis prêt à adopter le programme
7.
Le Président (M. Marcoux): ... de Duplessis.
Embauche du personnel occasionnel
M. Perron: Je pose ma question. Comme je l'ai posée tout
à l'heure, au programme 6, et que vous m'avez dit qu'elle...
Le Président (M. Marcoux): Elle concernait davantage le
programme 7.
M. Perron: ...concernait davantage le programme 7, je la
répète: Est-ce que l'engagement des occasionnels est sous
l'entière responsabilité du service du personnel actuellement ou
si le ca- binet du ministre fournit encore des listes de noms en ce qui a trait
aux occasionnels?
M. Blank: Par écrit ou par téléphone? M.
Duhaime: Pardon?
M. Blank: Vous prenez les noms par écrit ou par
téléphone?
M. Duhaime: Voulez-vous venir vous asseoir et siéger avec
nous?
M. Lavoie: C'est son plein droit.
M. Duhaime: Absolument. Je l'invite.
M. Perron: Sinon, M. le ministre, quelle est la procédure
pour l'embauche du personnel occasionnel du ministère que vous employez
actuellement?
M. Duhaime: Pour ce qui est d'Anticosti, de même que pour
tout le Québec, c'est le service du personnel du ministère qui
s'occupe de l'embauche. Ni mon bureau, ni mon cabinet, ni personne de mon
cabinet ne produit quelque liste que ce soit pour l'embauche de personnel
occasionnel, permanent ou autre au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
M. Perron: De quelle manière procède-t-on
maintenant? Est-ce que cela se fait d'une façon spéciale par les
bureaux régionaux?
M. Duhaime: Je pourrais peut-être demander à M.
Gauvin de répondre; il a suivi très attentivement nos travaux
pendant 13 1/2 heures ou 14 heures. On pourrait peut-être lui donner
l'occasion de nous expliquer brièvement les grands
éléments retenus quant à l'embauche du personnel.
Très brièvement, par l'entremise des centres de
main-d'oeuvre du Québec, à partir, évidemment, des
candidatures qu'on y retrouve et par l'entremise aussi d'un comité de
sélection formé d'un représentant du service du personnel,
d'un représentant de l'unité administrative requérante, de
même qu'un agent de main-d'oeuvre.
M. Perron: Merci, M. le Président.
M. Pagé: Une petite question, M. le Président.
Est-ce qu'il y a des limites d'âge? Est-ce le cas que, comme dans
certaines fonctions, une personne de plus de 45 ans ne peut travailler?
M. Duhaime: De plus de 45 ans?
M. Pagé: Oui.
M. Duhaime: Non, pas du tout.
M. Pagé: Pas du tout?
M. Duhaime: La limite d'âge c'est 65 ans, la
même limite que pour les employés réguliers de la
fonction publique.
M. Pagé: D'accord. M. Gauvin, vous qui êtes
directeur du personnel, est-ce que vous êtes au fait qu'il y a des
personnes qui occupaient des fonctions à titre d'occasionnels, dans
certains cas depuis deux ans, trois ans, qui occupaient des emplois strictement
saisonniers pour lesquels il ne pouvait y avoir de permanence et qui ont pu
cette année recevoir une réponse négative suite à
toutes les formules qu'ils ont remplies pour occuper la fonction qu'ils
occupaient déjà, dans certains cas, depuis deux ou trois ans?
Est-ce que c'est possible que ce soit arrivé?
M. Duhaime: L'objectif qui était poursuivi cette
année c'est l'accessibilité à tous les emplois
occasionnels à l'ensemble des citoyens du Québec; c'était
le premier objectif. Le deuxième, l'élimination du favoritisme
politique ou administratif. Alors il est possible, dans certains cas, que des
gens qu'on avait à notre emploi depuis quelques années aient
été mis de côté, c'est possible.
M. Pagé: Comment est-ce que vous engagerez d'occasionnels
cette année?
M. Duhaime: Environ 4000.
M. Pagé: Par rapport à l'an dernier, c'était
combien?
M. Duhaime: C'était 3600 environ, 3300 l'an
passé.
M. Pagé: 4000 de prévus cette année? M.
Duhaime: Oui.
M. Pagé: À ce jour, au moment où on se
parle, comment est-ce qu'il y en a?
M. Duhaime: II y en avait 1951 vendredi soir à 4 h 30, en
plus de 280 dans le cadre du programme d'Emplois nouveaux; alors il en reste
environ 1200 à 1500 à venir.
M. Pagé: Est-ce que le chiffre de 4000 inclut le programme
spécial?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: D'accord. Très bien, merci.
Le Président (M. Marcoux): Programme 7, adopté?
M. Pagé: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Alors la
commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, oui, M. le ministre?
M. Duhaime: Si vous permettez, M. le Prési- dent, avant de
demander l'ajournement à l'an prochain, j'imagine, de nos travaux...
M. Lavoie: Vous n'aurez pas de budget supplémentaire?
Une voix: Probablement, comme les autres.
M. Lavoie: Dans ce cas ce ne sera pas l'année
prochaine.
M. Duhaime: II se pourrait qu'on se revoie plus tôt.
M. Pagé: La Loi sur les parcs.
Remerciements et conclusions
M. Duhaime: Je voudrais, M. le Président, remercier les
fonctionnaires de mon ministère pour leur appui et leur aide dans la
préparation de l'étude des crédits du ministère.
C'était pour moi une première expérience et je sais que
c'est une première expérience peut-être même d'une
série. Je voudrais remercier également...
M. Pagé: ... trois.
M. Duhaime: ... mes collègues à l'Assemblée
nationale, ceux du Parti québécois, ceux du Parti libéral,
ceux de l'Union Nationale. Si à certains moments durant nos travaux,
j'ai pu répliquer de façon agressive, dites-vous bien que cela
fait partie de mon tempérament et que c'est sans aucune malice que j'ai
eu à travailler avec tous ceux qui sont autour de la table. Je pense que
nous avons une seule et unique ambition, c'est de bien administrer la chose
publique et je vous remercie de votre collaboration. On pourra maintenant
dépenser les sommes qui ont été approuvées, si je
comprends bien, M. le Président.
M. Lavoie: Pas encore. M. Duhaime: Pas encore?
M. Lavoie: Ce sera homologué par l'Assemblée
nationale.
M. Duhaime: Alors je m'excuse, je ne voudrais pas empiéter
sur les privilèges de l'Assemblée.
M. Russell: 16%. Le douzième, que vous pouvez
dépenser.
M. Duhaime: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, je voudrais quant
à moi remercier particulièrement les collaborateurs du ministre
qui, tout au long de ces travaux qui ont quand même duré
près de quinze heures, ont eu à nous fournir des réponses
soit sur des ques-
tions bien précises, bien particulières sur les
opérations courantes ou encore sur l'orientation et l'avenir du
ministère. Merci beaucoup. Je ne pourrais évidemment en dire
autant des réponses de M. le ministre, qui, dans certains cas, se sont
limitées à l'informer d'études ou de rapports qui allaient
être produits éventuellement. Je croyais que cette commission
aurait été le piédestal ou le moment le mieux choisi, le
tremplin quoi, pour que le ministre annonce ou confirme la continuation de la
volonté tout au moins de l'ex-gouvernement au chapitre de
l'accessibilité du territoire. J'ai formulé différentes
recommandations le ministre, j'espère qu'il en a pris bonne note
que ce soient les relations avec les différents autres
ministères, avec le ministère des Terres et Forêts
notamment, avec le ministère des Transports dans certains cas, avec
d'autres ministères comme le ministère du Travail, si on s'en
réfère à l'inspection sur l'hôtellerie, et tout
cela.
J'espère que les recommandations, les voeux et les désirs
qui ont été exprimés par l'Opposition officielle seront
perçus comme une participation, une contribution aux travaux de cette
commission. J'espère que le ministre saura y donner une suite favorable,
à la lueur des crédits qu'on aura adoptés. Enfin, on aura
l'occasion de se revoir, probablement la semaine prochaine, sur la question de
la Loi sur les parcs. Encore une fois, j'espère que le ministre
retiendra la proposition que je lui faisais de convoquer une commission
parlementaire où on pourra entendre les parties et discuter avec elles
de toute cette question de l'avenir, de l'orientation des parcs et des
réserves au Québec. M. le Président, je vous remercie.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: M. le Président, nous avons reçu, hier,
le procès-verbal pour 1976, et on remarque ici, à la page 109,
que l'honorable Yves Duhaime, ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, a un adjoint parlementaire du nom de Mme Denise Leblanc.
M. Duhaime: C'est une erreur.
M. Michaud: Peut-être que vous pourriez faire corriger
l'erreur.
M. Duhaime: Une erreur de ligne.
M. Michaud: Une erreur de ligne seulement.
M. Duhaime: À ce que je sache, le député des
Îles-de-la-Madeleine est adjoint parlementaire au ministre de l'Industrie
et du Commerce.
M. Michaud: Vous n'êtes pas comblé à ce point
d'avoir Mme Leblanc comme adjoint.
M. Duhaime: Je le regrette avec vous.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je veux remercier le ministre et son personnel de
nous avoir fourni des informa- tions. Nous avons tenté de leur indiquer
des endroits où on pensait qu'il y avait possibilité
d'économiser, comme il y a beaucoup à faire, afin
d'améliorer d'autres espaces ailleurs qui pourraient servir au
développement de son ministère et de la province.
Nous nous réservons quand même le droit, à
l'occasion de ces crédits supplémentaires, de revenir à la
tâche. À ce moment-là, s'il n'y a pas eu
d'amélioration dans certains domaines, on pourra discuter plus
globalement ce que nous avons discuté sommairement durant les quelques
heures que nous avons traversées.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: M. le Président, j'aurais tout simplement
une chose à ajouter que j'ai omise tout à l'heure. Je voudrais
que M. le ministre transmette les remerciements de l'Opposition officielle
à M. Caron qui nous fait parvenir des documents
régulièrement. Tantôt, j'ai mentionné ses
collaborateurs; je voudrais qu'il adresse aussi les remerciements de
l'Opposition officielle à tous ses collaborateurs, à tous ses
fonctionnaires, qui ont eu à collaborer aux travaux de cette
commission.
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le député
de Laval.
M. Lavoie: Nous avons pris acte que vous nous convoquiez de
nouveau l'année prochaine pour l'étude de vos crédits.
À la suite des commentaires que vous avez faits dans vos mots de la fin,
je sais qu'un autre sujet va revenir sans doute fréquemment à
l'Assemblée nationale, soit à la période des questions ou
autrement, c'est le centre des congrès de Montréal. Est-ce qu'on
prend acte que vous ne prévoyez pas de crédits
supplémentaires pour des fonds qui pourraient être requis pour la
mise en marche de ce projet?
M. Duhaime: Vous ne prenez pas acte et moi non plus, quoique cela
ne soit pas exclu que l'on puisse aller de l'avant avec le centre des
congrès sans avoir besoin de demander des crédits
supplémentaires.
Le Président (M. Marcoux): Au nom du président
précédent et en mon nom, je remercie tous les
députés de leur collaboration, ainsi que tous les conseillers du
ministre et les conseillers des différents membres de cette commission
qui nous ont facilité la tâche.
La commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse
et de la pêche a terminé l'étude des crédits
budgétaires du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Elle demandera au rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale que la commission a terminé ses
travaux.
Le rapporteur est présent. Alors, le député de
Matapédia fera rapport à l'Assemblée nationale que la
commission a terminé l'étude des crédits
budgétaires du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 20)