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Étude des crédits du
ministère
du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, messieurs! Reprise de la commission parlementaire de l'industrie et du
commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche chargée
d'étudier les crédits du ministère du Tourisme,, de la
Chasse et de la Pêche.
Les membres de la commission, pour la séance d'aujourd'hui,
seront: MM. Biron (Lotbinière), Bordeleau (Abitibi-Est), Desbiens
(Dubuc), Duhaime (Saint-Maurice), Godin (Mercier), Grenier
(Mégantic-Compton), Mme Leblanc (Îles-de-la-Madeleine), MM.
Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), Mailloux (Charlevoix), Marcoux
(Rimouski), Marquis (Matapédia), Mercier (Berthier), Michaud
(Laprairie), Pagé (Portneuf), Perron (Duplessis), Raynauld (Outremont),
Tremblay (Gouin).
M. le député de Duplessis.
Promotion du tourisme (suite)
M. Perron: Merci, M. le Président. On terminait, hier, sur
la manière dont se donnaient les contrats de publicité sous
l'ancien gouvernement par rapport à la manière dont cela se fait
aujourd'hui, sous le nouveau gouvernement. Je voudrais dire à M. le
ministre, faisant allusion à son passage au Salon international du
tourisme à Berlin, que j'ai lu dans un journal que vous n'étiez
pas très heureux du travail de l'Office du tourisme du Canada. Cela, mis
à part ce que vous avez considéré hier, le "made in
Canada".
Quant à la promotion touristique, pourriez-vous nous expliquer
pourquoi?
M. Duhaime: Pour ce qui est de l'Office du tourisme canadien et
de la promotion qu'on fait en Europe, entre autres, que ce soit à partir
de Berlin, de Düsseldorf, Hambourg ou Londres, la promotion qui est faite
par l'OTC pousse d'abord et avant tout ce qu'on appelle le "Mid-Canada" ou le
Centre canadien et l'Ouest canadien, à un point tel que sur certains
dépliants touristiques on montre une carte du Canada et la ville de
Montréal n'est même pas indiquée comme étant
existante. C'est à partir de ce moment-là que j'ai trouvé
que cela n'avait pas d'allure.
Récemment, aux États-Unis, j'ai constaté la
même chose. L'Office du tourisme canadien, à partir du Sud-Ouest
américain, fait essentiellement la promotion des Rocheuses, de l'Ouest
canadien à peu près jusqu'à Niagara, à tel point
que même la province de l'Ontario a décidé de s'occuper de
sa propre promotion touristique en Californie; elle a ouvert son propre bureau
de tourisme. Peut-être pour appuyer ce que je mentionnais hier à
la commission, l'Ontario se sert-elle du caractère français du
Québec pour faire la promotion de Toronto et de Niagara auprès du
public américain.
Il va sans dire que j'ai eu l'occasion aussi de parler avec les gens du
marketing d'Air Canada. On m'a expliqué tout bonnement que pour Air
Canada c'était la destination la plus éloignée qui
l'intéressait parce que c'était le public le plus payant.
Ce qui est quand même assez surprenant, c'est que si on regarde le
marché du côté du Japon, on s'aperçoit qu'Air Canada
limite sa publicité, sa programmation à Vancouver, et que
très peu de Japonais franchissent les Rocheuses pour venir à
Montréal, de sorte qu'au ministère, de plus en plus, on va
s'occuper de notre propre organisation de promotion du tourisme pour le
Québec, aussi bien aux États-Unis qu'ailleurs dans le monde.
M. Perron: Merci, M. le Président. Maintenant, en ce qui a
trait à la promotion touristique en Europe, quel était le budget
pour la promotion l'an passé et selon vous, est-ce qu'il y a un
potentiel en Europe qui justifie des efforts de ce côté?
M. Duhaime: M. le Président, en réponse à
cette question, jusqu'à il y a un an, nous ne déployions des
efforts de commercialisation que sur le marché français,
où nous avions un conseiller en tourisme depuis un bon nombre
d'années. Nous n'avions pas de conseiller en tourisme à Londres,
ni en Allemagne, à Düsseldorf. Nous avons commencé à
nous intéresser à ces deux autres marchés au cours de
l'exercice financier 1976/77, en raison du potentiel qu'il démontrait.
Ainsi, par exemple, les données statistiques nous ont appris qu'il
venait au Québec un nombre presque aussi grand de touristes de la
Grande-Bretagne qu'il nous en venait de la France. Au cours de certaines
années, même les deux marchés étaient presque nez
à nez, bien que nous ne déployions aucun effort précis en
Grande-Bretagne.
Pour l'Allemagne, c'est à peu près la même chose. En
termes de chiffres évidemment, l'an dernier étant une
année un peu exceptionnelle, il nous est venu à peu près
69 000 touristes de la France, quelque 60 000 de la Grande-Bretagne et une
trentaine de milliers de l'Allemagne, ce qui vous donne un aperçu du
volume de ces marchés par rapport à d'autres qui sont beaucoup
plus petits, par exemple l'Italie, 8000, la Hollande 5000, etc.
Ce sont vraiment les trois marchés qui démontrent un
intérêt, enfin dont la clientèle démontre une
propension à voyager à destination du Québec.
Ce sont des marchés qui sont vraiment intéressants et,
entre autres, le Québec ne retire que 12% de la part canadienne du
marché de la Grande-Bretagne, alors que nous devrions nous situer au
moins aux alentours de 20%.
Donc, les efforts qui ont été déployés l'an
dernier l'ont été avec les mêmes budgets que nous
avions l'année précédente, ce qui veut dire qu'on
s'est attaqué à de nouveaux marchés sans avoir
d'augmentation de budget très significative. Nous n'avons
déployé aucun effort significatif dirigé vers le
consommateur pour essayer de vendre l'image du Québec comme une
destination touristique. Nous avons limité nos efforts auprès de
l'industrie touristique, c'est-à-dire auprès des grossistes et
des agents de voyages afin de bâtir un produit québécois
d'abord, de voir à ce que ce produit existe sur les tablettes des
agences de voyages et à la disposition des consommateurs. Dans une
deuxième phase, maintenant que nous avons des budgets accrus, nous
allons pouvoir commencer à nous attaquer aux consommateurs afin de
présenter le Québec comme une destination touristique
auprès du consommateur.
M. Perron: Donc, cette année, il y aurait une
possibilité, à partir de 12%, de monter jusqu'à 20% la
clientèle par rapport au reste du Canada.
M. Duhaime: Pas en une seule année.
M. Perron: Pas en une seule année. Cela prendra combien
d'années, à peu près?
M. Duhaime: Tout dépend des efforts que nous ferons. Je
mettrais cela sur une période de quatre ou cinq ans environ pour la
Grande-Bretagne.
M. Perron: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: M. le Président, sans vouloir me lancer dans
un plaidoyer aussi convaincant que celui du député de
Mégantic-Compton hier soir, j'aimerais quand même attirer votre
attention sur la région que je représente, soit
l'Abitibi-Témiscamingue, qui, à mon sens, a toujours
été négligée par le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche. C'est aussi une région
méconnue de la population du Québec. J'apporte deux exemples
à cet effet qui concernent la promotion touristique. Selon les
informations que j'ai, il semble qu'il n'y ait jamais eu de film de promotion
touristique fait sur la région de l'Abitibi-Témiscamingue, alors
que cela s'est fait dans la plupart, sinon dans toutes les autres
régions du Québec. J'aimerais d'abord savoir si mes informations
sont exactes là-dessus et si on a un projet afin de faire quelque chose
prochainement.
Il y a un autre point aussi, au niveau des guides régionaux.
Encore-là, il semble que les personnes qui s'occupent du tourisme dans
la région demandent depuis plusieurs années au ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche d'indiquer sur le feuillet de la
région de l'Abitibi-Témiscamingue vraiment
Abitibi-Témiscamingue, alors qu'il semble qu'au ministère on
s'entête à inscrire Nord-Ouest québécois.
En fait pour les gens de chez nous, Nord-Ouest ne veut rien dire. Cela
ne veut rien dire non plus pour beaucoup de gens du Québec, alors
qu'Abitibi-Témiscamingue identifie vraiment la région
spécifique.
Là-dessus aussi j'aimerais savoir s'il va y avoir prochainement
une modification parce qu'il semble que c'est demandé depuis plusieurs
années.
M. Duhaime: M. le Président, il y a lieu de souligner que
cette région dont parle le député c'est, en quelque sorte,
la plus jeune des régions touristiques du Québec. C'est
peut-être, à cause de cela, l'une des plus prometteuses.
Au cours des récentes années, il y a quand même eu
des initiatives très précises qui ont été prises
pour la faire connaître. Tout d'abord la publication d'un guide
régional. Ce guide régional s'appelle le Nord-Ouest du
Québec parce que, depuis de nombreuses années, c'est ainsi
qu'à tort ou à raison la région a été
désignée au point de vue touristique.
Lorsqu'on a investi des sommes très importantes pour faire
connaître le nom d'une région, il peut arriver parfois qu'on ait
un chèque en retour si, tout à coup, on appelle la région
par une autre appellation même si elle est plus précise au point
de vue géographique.
Il n'y a aucune objection sérieuse à ce que le Nord-Ouest
du Québec soit désigné comme étant
l'Abitibi-Témiscamingue. La seule objection qui existe, c'est
qu'à ce moment on perd, dans une certaine mesure, les sommes qui ont
été investies jusqu'à ce moment pour faire connaître
un nom.
On pourrait citer, au point de vue du marketing, le cas de la compagnie
Heinz dont le chiffre 57 est connu depuis longtemps. Elle a tellement
dépensé d'argent pour faire connaître le chiffre 57 que
même si, maintenant, elle a beaucoup plus que 57 produits, elle continue
encore à utiliser le chiffre 57 pour tirer profit des sommes
investies.
Au point de vue des renseignements touristiques, vous savez probablement
que cette région de l'Abitibi-Témiscamingue est l'une des mieux
dotées au point de vue des comptoirs de renseignements maintenus par des
organismes intermédiaires ou par des conseils municipaux.
C'est précisément afin d'appuyer ce réseau de
comptoirs de renseignements touristiques que le ministère a construit,
à l'entrée sud du parc La Vérendrye, un immeuble qui est
remarquable, un immeuble de pierre, une reproduction un peu à
l'échelle réduite des grandes salles permanentes d'accueil dont
il existe trois exemplaires: à rivière Beaudet, à Lacolle
et au Portage. Ceci permet maintenant d'avoir du personnel sur place pour
donner tout d'abord des renseignements sur le parc La Vérendrye
proprement dit. Mais comme c'est la porte principale non pas la seule
d'entrée de la région, la majeure partie des touristes
venant plutôt de Montréal que d'ailleurs, cette maison a
été placée là où il est possible de
renseigner les touristes qui se dirigent vers l'Abitibi et vers le
Témiscamingue.
Quant à l'absence d'un film sur l'Abitibi-Témiscamingue,
c'est un fait. Le ministère a entrepris, au cours des récentes
années, une série de films sur les différentes
régions du Québec. Toutes les régions ne sont pas encore
couvertes, mais l'Abitibi-Témiscamingue figure dans la programmation
dans ce domaine.
M. Bordeleau: Est-ce dans la programmation de l'année qui
s'en vient?
M. Duhaime: Je ne crois pas que ce soit au cours de l'exercice
qui vient de commencer, mais c'est fort possible que ce soit au cours de
l'exercice suivant.
M. Bordeleau: Pour revenir au niveau du nom, je trouve que votre
argument tient plus ou moins parce que vous aviez mentionné, au
début, que la région du Nord-Ouest est une des moins connues
étant donné que c'est une des plus jeunes. Je ne vois pas la
difficulté de changer de nom. De plus, il semble que tous les
comités touristiques régionaux, du CRD, des chambres de commerce,
font des demandes à cet effet pour que cela devienne
Abitibi-Témiscamingue. Est-ce que vous pouvez me dire si cela va se
faire ou s'il va falloir faire d'autres représentations encore, pendant
plusieurs années?
M. Duhaime: Je pense que le plus qui puisse être dit, pour
le moment, c'est qu'il en est pris note, et il en a été pris note
aussi. Je pense qu'il y a lieu de faire un parallèle avec une autre
région du Québec, le Sud du Québec, et qui se compose de
différentes régions ou sous-régions. Notre brochure sur le
Sud du Québec pourrait bien s'appeler l'Estrie, Cantons de l'Est,
Bois-Francs, Vallée du Richelieu, autrement dit toutes les parties du
territoire qui sont couvertes par cette brochure. Nous l'avons appelée
le Sud du Québec parce que c'est plus court et parce que cela couvre le
territoire géographique contenu entre les deux principales voies
d'invasion des touristes venant des États-Unis. Mais, dans le cas du
Nord-Ouest du Québec, cela nous semblait mieux au départ, parce
que c'est une brochure que nous diffusons depuis près de dix ans, qui
est rééditée chaque année, et qui claironne le nom
du Nord-Ouest du Québec au point de vue du marketing depuis ce
temps-là.
Nous avons pensé que Nord-Ouest du Québec était
peut-être plus simple qu'Abitibi-Témiscamingue parce que c'est
moins compliqué comme nom à vendre.
M. Mailloux: Est-ce que la brochure dont vous parlez s'adresse
principalement à une clientèle québécoise ou
canadienne?
M. Duhaime: Elle s'adresse à toutes les clientèles
qui parcourent le Québec. Ce sont des imprimés qui
décrivent des régions beaucoup moins en fonction de
régions, mais plutôt d'ensembles d'itinéraires routiers.
Étant donné que 80% de nos touristes viennent au volant d'une
auto, ces bro- chures sont surtout conçues pour l'automobiliste.
Même ceux qui ne viennent pas en auto et qui viennent par avion, s'ils
font du tourisme, ils doivent le faire en rase-mottes, soit par autobus ou par
voiture de location.
M. Mailloux: C'est vrai qu'il n'est pas facile pour un
ministère de changer une publicité qui existe sous un nom
donné depuis un certain temps, mais l'observation qu'a faite
tantôt le député d'Abitibi demeure vraie. Dans le milieu
où je demeure, les gens ont beaucoup de misère à
s'identifier au Nord-Ouest québécois.
L'Abitibi-Témiscamingue, c'est automatique pour les
Québécois, en tout cas.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Leblanc: On a parlé beaucoup, hier, du centre des
congrès de Montréal, que je considère comme une initiative
très heureuse. On a parlé aussi énormément de
promotion touristique pour encourager les Québécois à
rester chez eux. Est-ce que des mesures vont être prises pour que
Montréal et Québec ne soient pas les seules régions
à profiter du phénomène touristique? Autrement dit,
qu'est-ce que vous prévoyez faire pour aider l'industrie touristique
dans les régions, au niveau de l'infrastructure?
Si on prend, par exemple je ne ferai pas un long plaidoyer
les Îles-de-la-Madeleine, de toute façon la plupart des gens
savent que c'est un des plus beaux coins du Québec...
M. Duhaime: Le message est livré.
Mme Leblanc: Je ne pense pas que ce soit la publicité qui
nous manque. On a un problème d'infrastructure. On a trop de touristes
pour le potentiel qu'on peut recevoir chez nous. Est-ce que le ministère
a prévu des moyens de pallier ce problème dans nos
régions, que ce soient la Gaspésie, les Îles ou l'Abitibi,
finalement?
M. Duhaime: Je ne voudrais pas limiter le débat aux
Îles-de-la-Madeleine, mais le problème que vous soulevez est de
taille, dans le sens qu'il me paraît que dans la mise en valeur du
Québec touristique il faut d'abord et avant tout faire la promotion des
régions. Dans mon esprit, les régions du Québec, cela ne
se limite pas à Montréal, et à Québec, c'est tout
le Québec. Entre autres, sur le plan des immobilisations parce qu'il
faut nécessairement qu'on parle d'immobilisations si on veut parler des
infrastructures c'est le nerf de la guerre il est certain qu'on a
peut-être surconcentré les infrastructures dans des régions
bien précises du Québec. Je ne dirais pas qu'on l'a fait au
détriment d'autres régions, mais peut-être parce qu'on ne
s'était pas interrogé là-dessus ou peut-être parce
que cela allait de soi. Mais que ce soit votre région ou encore
l'Abitibi-Témiscamingue, le sud, le Saguenay-Lac-Saint-Jean ou la
Mauricie, peu importe l'endroit, je pense qu'il faut qu'on introduise un
meilleur par-
tage des immobilisations pour bâtir de toutes pièces les
infrastructures touristiques au Québec.
Je dois avouer que, cette année, cet effort est plus ou moins
marqué au budget pour la bonne et unique raison que si, au lieu d'avoir
vécu le 15 novembre, nous avions vécu un autre 15 un autre mois,
on aurait peut-être eu de meilleurs délais pour modifier le
budget. C'est un budget de consolidation, bien sûr, sur le plan des
infrastructures, mais même avec le peu de temps qu'on avait devant nous,
il était assez difficile de le modifier en profondeur.
Je puis vous assurer que le bout de mon comté de Charlevoix
je ne dis pas cela pour faire plaisir à M. Mailloux qui est avec
nous, ce matin est un exemple où, pour ce qui est du manoir
Richelieu, il fallait qu'on prenne une décision l'automne dernier.
M. Mailloux: Cela avait été un bon achat, cette
affaire-là.
M. Duhaime: On a dit: Est-ce qu'on investit $1,8 million sur un
programme de deux ans ou bien si on ne fait que regarder le déficit de
fonctionnement de l'année dernière? Et on a dit: Au risque d'en
faire un autre, on est mieux de ne pas investir. On a décidé
d'aller de l'avant et je pense que c'est un des rares bons coups de l'ancien
gouvernement. Je pense qu'il faut le reconnaître.
M. Pagé: Vous êtes trop sévère.
M. Duhaime: Non, je le reconnais, c'est un des rares bons coups
de l'ancien gouvernement.
M. Pagé: Cela paraît que cela ne fait pas longtemps
que vous êtes arrivé. Continuez et vous allez en trouver des bons
coups comme cela.
M. Duhaime: Cela me fait plaisir de le souligner. On a
poussé cela de l'avant et c'est un exemple où on va consolider
l'infrastructure dans une région précise du Québec qui en
a drôlement besoin. Mon approche n'est pas de savoir d'abord qui est le
député du comté dans telle ou telle région, avant
de faire la promotion touristique d'une région. Je pense qu'on a
passé ce temps-là au Québec. Mais, selon moi, il faut
avoir une approche régionale. C'est un talent naturel que j'ai, parce
que je suis né dans une région et j'y vis encore. La perception
des choses avec toutes les nuances qu'il faut y mettre est loin d'être la
même, que l'on vive dans le Québec métropolitain ou dans le
Montréal métropolitain par rapport à ce qui peut se passer
dans d'autres régions du Québec. Ce n'est pas du tout la
même chose. Là-dessus, cela va se faire sentir davantage l'an
prochain. Mon approche est dans ce sens, quoiqu'on n'ait pas
négligé les îles cette année, non plus.
Mme Leblanc: Loin de là, mais il reste qu'il y a un drame
qui est assez profond, en ce sens qu'il y a trop peu d'infrastructures pour les
gens qu'on reçoit. Même l'été prochain, cela va
être extrêmement difficile de loger tous les touristes qui vont
venir aux Îles-de-la-Madeleine. J'ai mentionné les îles,
mais, en réalité, les mêmes problèmes se rencontrent
en Gaspésie, en Mauricie et ailleurs aussi. On va attendre à
l'année prochaine avant de poser des questions plus précises.
M. Mailloux: Nous autres également.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Le
député de Shefford.
M. Verreault: M. le Président, hier nous avons
parlé de l'aide que votre ministère...
Mme Leblanc: C'est le monstre du lac
Pohénégamook.
M. Verreault: ...donne aux kiosques touristiques, aux Offices de
tourisme...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre!
M. Verreault: ...et autres organismes semblables. J'aimerais
simplement savoir si vous avez des critères ou des normes bien
définis et, s'ils sont sur papier, voir s'il n'y aurait pas
possibilité que la plupart des membres de la commission en aient une
copie.
M. Duhaime: Je croyais vous avoir répondu en ce qui
concerne le fonctionnement des kiosques touristiques; non seulement je croyais,
mais je crois vous avoir répondu.
M. Verreault: Pour moi, c'était vague, parce que ce que
j'ai compris, c'est que votre ministère donne une subvention et nous
avons dit que cette subvention était faite au prorata des salaires qui
étaient versés. Je me demandais s'il y avait d'autres
critères qui pouvaient être inclus dans ce processus.
Il y a des régions qui reçoivent plus que d'autres et je
voulais savoir s'il y avait des critères spéciaux qui permettent
à ces régions ou à ces offices de tourisme de recevoir
plus.
M. Duhaime: Avant de demander à M. Prévost de vous
donner un peu plus de détails sur ce qu'on fait actuellement, le
problème que vous soulevez n'est pas nouveau, il existe encore
aujourd'hui. On essaie de l'atténuer en introduisant, dans la
mécanique de l'octroi des subventions, un certain nombre de
critères. Bien sûr, ce ne sera jamais facile, mais je dois dire
qu'il n'y a aucun système, au moment où on se parle, on
fonctionne au pif plus qu'autre chose.
M. Verreault: C'est à l'étude. M. Duhaime:
Pardon?
M. Verreault: Vous en êtes à l'étude du
dossier.
M. Duhaime: On regarde le dossier, on essaie d'évaluer
l'impact, le sérieux de l'organisme...
M. Verreault: Et le critère de base est 40% des salaires?
.
M. Duhaime: ...très possiblement l'impact et il y a les
40% qui sont là. J'ai demandé à mes hauts fonctionnaires
de regarder ce problème pour tenter d'en arriver à une politique
de subvention pour qu'on puisse répondre clairement à la question
que vous venez tout juste de poser, pour que des associations, qui s'occupent
de promotion touristique, sachent à quoi s'en tenir lorsqu'elles ont
à faire une démarche ou encore à ouvrir un dossier
auprès du ministère. Sans qu'on ait une rigidité à
toute épreuve, on peut peut-être quand même arriver à
des normes minimales qui pourraient aider l'administration de ces subventions,
d'une part, et, d'autre part, donner des indications aux citoyens dans leurs
démarches.
Si vous voulez, M. Prévost, donner un peu plus de détails
là-dessus.
Je voulais tout simplement ajouter un détail; le critère
de base, qui est absolument essentiel, c'est que l'organisme solliciteur ait
déjà un permis pour un comptoir de renseignements touristiques
parce que, pour gérer un comptoir de renseignements touristiques, il
faut en faire la demande au ministère qui émet un permis à
cette fin. De tels permis ne sont émis qu'à des organismes ne
poursuivant pas de but lucratif.
M. Verreault: Une dernière petite question. Ce n'est
peut-être pas dans le programme, mais je la pose avant de l'oublier. Dans
différentes régions du Québec, dans certains
cégeps, du moins, on donne des cours de technique touristique. Tous les
ans, il y a environ une centaine d'étudiants qui sont finissants de ces
cours. Dans le passé, je sais que votre ministère tentait de
faire l'impossible pour essayer d'aider, au point de vue du travail, ces
finissants. J'aimerais savoir si votre ministère a l'intention de faire
plus pour pouvoir aider ces finissants à se trouver un travail en
sortant parce que les débouchés sont très
limités.
M. Duhaime: Vous parlez des étudiants finissants en
technique du tourisme?
M. Verreault: En technique touristique.
M. Duhaime: Ceux de...
M. Verreault: Matane, Granby...
M. Duhaime: ...Matane, Montréal et Granby.
M. Verreault: ...et de Montréal, exact.
M. Russell: Ils se cherchent du travail et ils n'en trouvent
pas.
M. Duhaime: Pardon?
M. Russell: Ils se cherchent du travail et ils n'en trouvent
pas.
M. Verreault: Votre ministère en prend trois ou quatre par
an et il y en a une centaine qui sort.
M. Duhaime: Je suis conscient du problème, je suis
même allé à Granby lorsque les finissants, cette
année, ont déposé leurs travaux et ont soutenu leur
thèse, ni plus ni moins. Je pense qu'il y a un problème aussi au
niveau des régions, au niveau des villes ou des organismes qui font de
la promotion touristique.
Je me demande s'ils savent que cela existe, qu'il y a des cours en
technique de tourisme et qu'il y a des Québécois et des
Québécoises qui les suivent intensivement et à temps
complet, qui obtiennent un diplôme en tourisme. Il y a une certaine dose
de professionnalisme qu'il va falloir introduire dans le tourisme et il va
falloir que le folklore arrête. Ce n'est pas tout de demander à un
jeune Québécois, à une Québécoise de
s'installer derrière un comptoir de tourisme et, à chaque fois
qu'il passe une famille du Vermont ou bien du Québec, de dire: C'est par
là ou c'est par là, etc.
Je pense que c'est beaucoup plus que cela, le rôle de conseiller
en tourisme. Mais très souvent, et je pense qu'il faut le
déplorer, ce n'est même pas artisanal. On ouvre des kiosques de
tourisme qui ont l'air de cabanes ni plus ni moins. Si les villes et les
associations qui font de la promotion touristique et peut-être une partie
de l'hôtellerie décidaient de faire appel à ces
étudiants, qui sont qualifiés et pleins d'idées
parce que cela ne consiste pas simplement à donner des conseils, mais
c'est penser tourisme également cela pourrait peut-être
régler une partie du problème de leur trouver un emploi et un
débouché normal à la suite de leurs études.
M. Verreault: M. le Président, il y a quand même
dans le cours de technique touristique deux petits points que je
considère personnellement comme une lacune, c'est une base insuffisante
en langue anglaise et deuxièmement en géographie. Moi, j'ai des
classes de technique touristique chez moi, dans Granby et dans Shefford, et
j'ai eu l'occasion de jaser avec des étudiants. Si vous demandez
à des finissants s'ils peuvent me situer le Lac Saint-Jean ou faire la
différence entre l'Abitibi et Chicoutimi, ils ont une certaine
difficulté à le faire. Lorsqu'on sait que la plupart de nos
visiteurs, ici au Québec, viennent d'outre-frontière, je crois
que c'est important que ces étudiants aient une base suffisante en
anglais pour pouvoir donner les renseignements nécessaires dans la
langue du visiteur.
De toute façon je sais qu'actuellement, je reviens toujours
à la question principale, les étudiants ont des
difficultés énormes à trouver des emplois lorsqu'ils sont
finissants. J'aimerais que votre ministère fasse l'impossible pour les
aider.
M. Duhaime: Est-ce que le député nous dirait si ce
jugement de valeur il l'applique également au cours de technique en
tourisme qui est donné de-
puis deux ans maintenant à l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie à Montréal?
M. Verreault: Ah bien non! Je ne connais pas Montréal,
j'ai jasé avec les étudiants chez moi seulement. Il y a
sûrement eu des améliorations, mais je crois qu'au niveau de la
technique touristique chez moi, puisque je connais très bien le
directeur de l'école et le directeur des cours, M. Bergeron, il y a
sûrement une nette amélioration à faire. Il reste à
savoir, comme c'est le problème dans tous les domaines, si votre
ministère et celui de l'Éducation sont capables de s'entendre
pour qu'il y ait amélioration au niveau de la technique du cours.
M. Duhaime: Les cours que vous mentionnez sont donnés sous
l'égide du ministère de l'Éducation.
M. Verreault: Exact.
M. Duhaime: II est clair que les cours donnés par
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie....
M. Verreault: Ils sont probablement différents.
M. Duhaime: ... reçoivent l'approbation du
ministère de l'Éducation, mais je pense que le curriculum n'est
pas nécessairement exactement le même. En somme c'est une sorte de
laboratoire. Ces cours ne se donnaient pas au Québec, jusqu'à il
y a un petit nombre d'années. C'est une option relativement
nouvelle...
M. Verreault: II n'y a pas loin de dix ans que cela se donne
à Granby quand même.
M. Duhaime: ... oui mais quand même c'est une option qui
est relativement nouvelle et...
M. Verreault: Expérimentale aussi.
M. Duhaime: Oui, c'est certainement expérimental. Nous
avons à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie profité,
comme c'est normal, de l'expérience acquise ailleurs pour tenter
d'améliorer ce cours. Il y a des comités qui siègent, qui
regroupent à la fois des gens de l'Éducation et des gens de notre
Institut de tourisme et d'hôtellerie pour la mise au point et
l'amélioration du contenu des programmes.
M. Verreault: Ce qui m'intéresse le plus dans tout cela
est le placement de l'étudiant, lorsqu'il a fini son cours, et les deux
points que j'amenais tout à l'heure, la faiblesse dans les cours
d'anglais et de géographie. Je me disais que c'était
peut-être cette lacune qui fait que les étudiants ne sont pas
capables de se placer après.
M. Duhaime: Je pourrais peut-être exprimer un avis
personnel. C'est un fait, les débouchés ne sont pas tellement
nombreux, parce que jusqu'à maintenant, malheureusement, il n'y avait
que les gouvernements ou presque qui faisaient vraiment la promotion
touristique. Au Québec, au moment où nous nous parlons, il y a
très peu de véritables associations régionales s'occupant
non seulement de la formation touristique, mais de marketing et de promotion.
M. le ministre, je pense, l'a dit hier ou ce matin qu'il poursuivait comme
objectif de doter le Québec d'associations régionales qui
oeuvrent vraiment sur le modèle, par exemple, de l'association actuelle
des Laurentides, du nord de Montréal.
Disposant d'un budget et travaillant sur une base professionnelle, ces
associations auront incessamment besoin de techniciens ayant reçu une
formation de base.
M. Verreault: Mais lorsque...
M. Mailloux: ...des subventions aux organismes qui sont en place
dans les régions et qui font la promotion touristique?
M. Duhaime: Aux organismes qui sont en place?
M. Mailloux: Oui.
M. Duhaime: A priori, oui. Ce qu'on essaie de faire, c'est
d'éviter qu'il y ait un espèce de diaspora d'organismes au niveau
des régions qui tirent dans toutes les directions. J'ai dit hier qu'on
pourrait même privilégier ce qu'on appelle un bureau de tourisme
régional, qu'il soit appelé comme cela ou encore qu'il soit une
branche d'un Conseil régional de développement. L'idée est
d'amener les régions à travailler ensemble. Je pense entre autres
au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où ceux qui connaissent bien la vie intime
du Saguenay-Lac-Saint-Jean savent que ce n'est pas facile de fonctionner
ensemble, que ce soit dans le tourisme, que ce soit dans n'importe quel secteur
d'activité.
Il reste que dans ce coin la jonction a été faite et le
bureau de tourisme régional va devenir en quelque sorte la cheville
ouvrière dans cette région. Cela peut s'appliquer à
d'autres régions aussi pour que les efforts soient coordonnés et
synchronisés.
M. Mailloux: Est-ce qu'il sera possible dans chacune des
régions de faire l'unanimité de façon assez valable pour
qu'une association d'une région donnée puisse... J'ai beau
essayer de grouper l'Association touristique de Charlevoix avec une
région quelconque, même si je voulais la grouper avec la
région de Québec, dont elle dépend, c'est indiscutable que
Québec ne fera jamais de promotion touristique pour un comté
donné.
M. Duhaime: Charlevoix peut être l'exception parce que le
comté est très grand.
M. Mailloux: Ce sont des comtés "no man's land".
M. Pagé: C'est comme Portneuf.
M. Mailloux: Ce sont des îlots. La promotion touristique de
la région de Québec est faite princi-
paiement pour le Québec métropolitain. On ne cherche pas
à en sortir.
M. Russell: M. le Président, j'écoutais le ministre
tantôt qui expliquait un peu le résultat ou peut-être
l'utilisation de certains étudiants de certains de nos cégeps et
on parlait de ces cabanes touristiques. Je le regardais un peu en
hésitant parce que pour ma part ce n'est pas du tourisme, ces kiosques,
le long des routes à la sortie des villes comme Granby et plusieurs
autres villes; ce sont simplement des kiosques de renseignements.
J'espère qu'on ne met pas là un étudiant qui sort de
l'université ou du cégep pour lui dire que cela est son travail
à la suite de son cours de tourisme parce que ce travail peut être
fait par une personne assez âgée, handicapée physiquement
et qui est sur le bien-être social, qui est un peu malheureuse, mais qui,
si elle avait un emploi comme celui-là, même en bas du salaire
minimum, serait heureuse. On pourrait peut-être avoir quelqu'un qui a
peut-être plus d'expérience pratique qu'un jeune étudiant
qui a fait le cégep.
Je suis un peu déçu de ces résultats parce que j'ai
vécu le début de ces cours de tourisme. Quant à moi, ce
n'est pas ce qu'on devrait enseigner si on veut réellement s'acheminer
vers une politique touristique au Québec. Je pense que cela devrait
relever du ministère que de savoir exactement ce que le Québec
peut offrir au point de vue touristique, tant l'été, l'hiver que
le printemps, et ensuite en faire une politique globale et demander aux
professeurs de l'enseigner à des jeunes. Je pense que ces cours
théoriques que l'on donne pendant six, sept, huit ou neuf mois sont
encore peine perdue. Ils consistent à montrer de la théorie
à des jeunes qui n'ont pas d'expérience pratique.
Je dis ceci à titre de suggestion, parce que je ne suis pas un
professeur, loin de là. Je pourrais peut-être suivre des cours
moi-même et cela ne me nuirait pas, j'en suis certain, mais si j'en
suivais j'aimerais être capable d'étudier pendant quatre mois et
ensuite aller faire du tourisme appliqué. Si je faisais un cours comme
celui-là pendant trois ou quatre ans, je pourrais peut-être
espérer sortir un jeune complet au point de vue de l'expérience
et de la pratique dans la politique touristique du Québec.
Je pense que le Québec aurait beaucoup à gagner en tentant
cela. D'ailleurs, je crois que cela a réussi au point de vue du
génie à l'Université de Sherbrooke. J'ai eu l'occasion
d'engager des étudiants qui ont fait ces cours et je dois dire que
personnellement mon expérience est excellente.
J'ai pris un jeune qui a complété ce cours et je lui ai
donné la responsabilité d'un service qui a 200 employés.
Il en a fait un succès énorme. J'ai parlé avec d'autres
qui ont eu l'occasion d'utiliser ces jeunes qui sortent avec un cours
théorique et pratique et le résultat est excellent. Pourquoi donc
perdre du temps dans nos cégeps où l'on donne des cours
touristiques, de deux ans? À mon sens, ce n'est pas valable, un peu
comme le disait le député de Shefford tout à l'heure.
J'ai eu l'occasion de parler avec deux de ces jeunes, parce qu'ils
étaient près de chez nous. Il y en a un même qui est dans
la famille. Je suis d'accord avec le député quand il dit qu'ils
ne connaissent même pas la géographie. Ils n'ont aucune notion de
ce qui se passe dans la province. Peut-être qu'ils n'ont pas
voyagé, mais je me demande ce qu'on leur enseigne dans ces
cégeps. C'est ce qui m'inquiète actuellement. Si ce n'est pas une
perte de temps de continuer à faire ce qu'on fait actuellement, il y a
une perte ou un gaspillage d'argent. Ce sont quelques remarques bien humbles
que je voulais soumettre au ministre. Ce n'est pas une accusation, mais c'est
une constatation. On pourrait étudier une politique en vue
d'améliorer cela. Je suis convaincu que tout effort qu'on pourrait faire
serait une amélioration de la situation actuelle qui à mon sens
n'est pas tout à fait pratique et est très coûteuse pour
les résultats qu'on obtient.
M. Mailloux: M. le Président, cela ne rejoint
peut-être pas le même élément de programme, mais je
suis un peu en contradiction avec ce que vient de dire le député
de Shefford.
Dans les kiosques d'information, la promotion touristique appartient
plus à des spécialistes qu'à des assistés sociaux
ou à des gens qu'on veut aider parce qu'ils manquent de fonds.
Je voudrais vous demander si ceux qui donnent des renseignements dans
des kiosques d'information ou dans des associations touristiques,
régionales ou autres, ont entre les mains les classifications de chacun
des hôtels, question de chambres, de tables et autres. Ce que je veux
dire en deux mots, c'est qu'on remarque que des gens qui sont dans des kiosques
d'information régionaux ou autres, pour toutes sortes de raisons que je
n'ai pas à donner, font la promotion d'hôtels qui
réellement ne mériteraient pas d'avoir un client par
année. Ce sont des spécialistes de la bouteille. On envoie des
gens dans des endroits où réellement vous allez payer $8 ou $9 et
où vous allez vous retrouver avec de la viande à chien. Il y a
seulement les spécialistes du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, dans la classification qu'ils font des hôtels et
des restaurants et des conditions d'un bon gîte et d'une bonne table, qui
sont en mesure de dire: Voici le portrait de tel hôtel où on vous
recommande d'aller. Ce n'est pas un étudiant qui peut faire cela. Ce
n'est pas un assisté social. Cela prend des critères plus
particuliers à leur disposition pour ne pas induire le public en
erreur.
M. Duhaime: M. le Président, il est exact de dire qu'aucun
préposé aux renseignements touristiques au Québec ne peut
prétendre qu'il ne peut pas obtenir la documentation dont il a besoin.
La ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, par sa
Direction générale du tourisme, réédite chaque
année, avec mise à jour, une quarantaine de publications. C'est
le jeu le plus complet d'imprimés touristiques publiés et
édités pour diffusion massive dans n'importe quel État du
continent nord-américain.
Parmi ces 40 imprimés...
M. Mailloux: Je m'excuse de vous interrompre. Ce que j'ai voulu
dire, c'est ceci: Pour ces kiosques ou ces associations régionales,
est-ce que ce ne serait pas une condition sine qua non de la subvention
à leur accorder d'exiger que les renseignements qu'ils fournissent
proviennent du ministère?
M. Duhaime: J'y arrivais. Pour ce qui est de la classification
des hôtels, il est clair que notre répertoire du gîte, qui
est tiré à 300 000 exemplaires, donne la classification et la
catégorisation de chacun des établissements.
De plus, nous donnons gratuitement aux préposés aux
renseignements touristiques de la centaine de comptoirs maintenus par les
cités et villes et les chambres de commerce la possibilité de
joindre les rangs des étudiants que nous engageons et auxquels nous
donnons, chaque année, une semaine intensive de formation en fonction de
l'été qui vient.
Il va de soi que nous ne pourrions avoir dans chaque comptoir de
renseignements touristiques une personne, sur place, pour surveiller la
qualité du travail que l'on y fait. C'est peut-être le maximum que
nous puissions faire. Une subvention peut être conditionnelle au fait que
les renseignements que vous donnez viennent de nos imprimés, mais bien
sûr, il y a une centaine de comptoirs à part des nôtres
où nous ne pourrions vraiment pas appliquer une telle politique. Une
chose est certaine, c'est que la situation s'est beaucoup
améliorée avec l'amélioration de notre documentation et
avec la possibilité, maintenant, pour tous ces préposés de
venir profiter des cours intensifs que nous avons conçus d'abord en
fonction des étudiants que nous engageons pour la période
estivale, mais qui, encore une fois, sont placés à la disposition
de tous les organismes qui ont des comptoirs de renseignements touristiques.
Qu'ils soient subventionnés ou non, tous ces comptoirs fonctionnent au
moyen de permis émis par notre ministère en vertu de
l'arrêté en conseil 1346.
M. Mailloux: À quelle fréquence est
révisée votre classification?
M. Duhaime: Chaque année. Le répertoire des
hôtels est réédité chaque année.
M. Russell: M. le Président, je ne voudrais pas que ce que
j'ai dit tout à l'heure soit mal interprété. Quand j'ai
parlé d'assistés sociaux, j'ai parlé d'une personne
handicapée physiquement qui n'avait pas d'autre ressource que le
bien-être social. C'est ce que je voulais dire. C'est peut-être un
jeune homme de 30, 35 ou 40 ans qui est malheureux de vivre aux dépens
de l'assistance sociale. C'est un travail qu'il pourrait faire, à ces
kiosques. C'est simplement un travail d'information qu'il va obtenir dans des
bouquins comme celui-là. Il peut facilement transmettre l'information,
il est parfaitement bilingue. On aurait peut-être la chance de frapper
quelqu'un qui est plus âgé un peu, qui a voyagé un peu
plus, qui connaît un peu plus sa province qu'un jeune étudiant,
qui ferait très bien le travail. On pourrait utiliser nos jeunes
à d'autres fins que cela, et tâcher de donner à ces gens du
travail qu'ils peuvent faire.
Chez nous, dans l'industrie, on essaie d'utiliser quelqu'un qui est
accidenté. Si on a un travail qu'il peut faire, on va lui faire faire ce
travail plutôt que de le rendre dépendant de la Commission des
accidents du travail ou de l'assurance-chômage et le renvoyer chez lui.
Il faut comprendre que la personne qui est physiquement handicapée est
malheureuse pour le reste de sa vie si elle n'a pas du travail qu'elle peut
faire pour la dégager de cette pensée constante: Je ne suis plus
utile à la société. Je pense que ces kiosques devraient
être remplis de ces gens. On va nous dire que nous en avons qui vivent du
bien-être social, qui sont malheureux et qui finissent par faire autre
chose qui n'est pas sain pour la province de Québec. C'est un peu ce
à quoi j'ai fait allusion quand j'ai dit que ces kiosques devraient
être remplis de gens handicapés physiquement et qui vivent de
l'assistance sociale.
M. Duhaime: En fait, je vais revenir aussi sur un
élément que vous avez soulevé. La promotion touristique
dans des kiosques qui vont accueillir des voyageurs et leur donner des
renseignements, cela fait partie de tout le développement touristique
des régions et de la mise en valeur des régions. Je vais citer en
exemple une ville comme Granby qui a compris cela il y a dix ans et qui a
fêté récemment le dixième anniversaire de son bureau
de congrès. C'est une région pour qui l'apport touristique est
très important, mais c'est venu de la région d'abord et avant
tout. Et c'est dans ce sens que j'ai indiqué tout à l'heure qu'on
allait faire des efforts pour susciter dans les régions l'organisation,
via les conseils régionaux de développement, des bureaux de
tourisme pour que la mise en valeur des régions se fasse par les
régions.
Ce sont encore ceux qui y vivent qui connaissent le mieux les
régions, et c'est dans ce sens, je pense, que je rejoins votre
proposition, mais il faut qu'on cesse d'être artisanal. Il s'agit d'aller
voir comment cela se passe, et j'ai à l'esprit ce que j'ai vu en
Hollande, par exemple, c'est absolument fantastique. En France, vous avez des
syndicats d'initiatives à peu près partout. La façon dont
les lander allemands font leur promotion, autant à l'étranger
qu'à l'intérieur, c'est absolument formidable. Il y a beaucoup
à apprendre dans ce domaine pour une raison assez simple, c'est que la
vieille histoire des vieux pays est toujours là, et la perception de
l'importance du tourisme, autant dans l'économie que dans la vie des
citoyens dans une société qui s'en va allègrement vers une
société de loisirs, je pense qu'on ne fait que se
réveiller à cela.
M. Verreault: M. le Président, pour faire allusion aux
paroles du ministre, si vraiment il prend en considération les
régions qui ont pris une initiative, j'espère que la même
considération sera faite au point de vue financier.
M. Duhaime: Quand la machine tourne bien, cela ne donne rien de
mettre trop d'huile dedans, vous allez en brûler inutilement.
M. Verreault: Vous croyez vraiment?
M. Duhaime: On a étudié le dossier, très
attentivement, de la région de Granby, tut en reconnaissant que l'effort
est venu d'abord et avant tout de la région même. Je fais la
promotion de Granby, je parle de Granby à peu près partout dans
le Québec en disant à tout le monde: Faites donc comme ils ont
fait Granby.
M. Verreault: C'est une des bonnes places au Québec,
aussi. M. le ministre, le problème, c'est qu'on en parle avec beaucoup
d'éloquence, mais lorsqu'il s'agit de faire l'effort, de la part de
votre ministère, on parle toujours du même montant, à ce
moment-là, c'est souvent inversement proportionnel.
L'an passé cela a été la première fois que
votre ministère a fait quelque chose de valable pour Granby. La
première fois...
M. Duhaime: C'est la première fois que quoi, vous
dites?
M. Verreault: Que vous faites vraiment quelque chose de valable
et cela n'est pas à grimper dans les rideaux, comme on dit. J'aimerais
bien que cette année, si c'est possible évidemment, les
mêmes choses se répètent. Je crois que l'argent est bien
placé.
M. Duhaime: On verra cela.
M. Russell: M. le Président, Granby est bien
développée et bien organisée et, si je comprends bien,
sera bien financée. Au fauteuil qu'occupait le député de
Mégantic-Compton, je suis son successeur et son porte-parole aussi. Il
voudrait que les autres régions soient réorganisées
suivant l'exemple de Granby et aidées financièrement de la
même façon. C'est la remarque que je voulais faire au
ministre.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Portneuf.
M. Pagé: II me restait une question, cependant. Les
commentaires formulés par celui qui occupe le siège du
député de Mégantic-Compton, ce matin,
l'ex-député de Shefford, m'amènent à cette
question. Celui-ci a abordé la possibilité d'engagement, de la
part du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, de
personnes handicapées physiquement. Une étude avait
été faite en ce sens, laquelle a été
parachevée, tout au moins, par l'intention qui a été
exprimée par un membre du nouveau gouvernement. C'est le ministre des
Affaires sociales qui a formulé le voeu, il y a quelque temps, que les
services gouvernementaux, que les ministères où la chose
était possible, ceux-ci procèdent selon un pourcentage, je ne
voudrais pas revenir au programme 7, mais c'est sous-jacent à ce qui a
été exposé par le député. La politique ou le
voeu formulé par le ministère des Affaires sociales est que les
ministères procèdent à l'engagement, veillent à ce
que 3% de leur effectif puissent être des personnes handicapées
physiquement. J'aimerais savoir si le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche a été consulté, s'il abonde
dans le même sens que le voeu formulé par le ministre des Affaires
sociales. Si c'est le cas, quelle est la perception que le ministre a de cet
énoncé et comment, pour lui, cela pourrait-il se traduire dans
les différents services offerts par le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche?
M. Duhaime: En fait, vous vous référez au projet de
loi qui sera incessamment déposé, s'il ne l'est
déjà, sur la personne handicapée. Oui, j'ai
été consulté, je siège même au comité
de législation et ce n'est pas un voeu que le gouvernement va formuler,
mais c'est une loi...
M. Pagé: À ce jour, c'est un voeu parce que le
projet de loi n'est pas déposé.
M. Duhaime: Oui, mais...
M. Pagé: Ce sera...
M. Duhaime: Cela deviendra loi 1.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: Et la loi va s'appliquer aussi bien aux entreprises
qu'au gouvernement. Ce critère de 3%, je pense que le gouvernement
devrait, très certainement, donner l'exemple et aller au-delà de
ce minimum. Restera à voir, maintenant, de quelle façon on va
pouvoir rendre cela opérationnel à l'intérieur du
ministère. On va, avec la direction du personnel, essayer
d'établir une programmation pour qu'on puisse intégrer dans le
rouage normal de notre société les personnes handicapées,
très souvent très jeunes, alors qu'elles sont en possession de
toutes leurs facultés mentales. Elles sont trop souvent mises au rancart
trop jeunes. Je pense, entre autres, à des cas de paraplégie, des
gens au service...
M. Pagé: Au gouvernement; il y a l'entreprise
privée aussi.
M. Duhaime: Si les Américains ont fait d'un
handicapé un des plus grands présidents, je ne vois pas pourquoi
on ne pourrait pas, au moins, avoir comme employées, peu importe le
niveau, des personnes qui seraient handicapées chez nous.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Avec la direction du personnel, on va passer une
commande et tenter d'introduire cela le plus rapidement possible.
M. Pagé: D'accord. Vous dites, M. le ministre, que c'est
plus qu'un voeu, cette politique du gou-
vernement et vous avez même fait état que vous croyiez
qu'un projet de loi était déposé.
On peut présumer qu'un tel projet de loi devrait être
présenté incessamment et devrait être adopté dans
des délais assez brefs. Je présume que vous avez, à
l'intérieur du ministère, avec la direction du personnel,
déjà commencé à regarder dans quoi cela pourrait
s'appliquer.
M. Duhaime: Non, je vous avoue que je n'ai pas eu de discussions
avec la direction du personnel, pour une raison assez simple, c'est que c'est
un projet de loi qui est en préparation. Je ne veux pas m'immiscer dans
les prérogatives du leader parlementaire sur les travaux de
l'Assemblée, mais je tiens pour acquis que cela devrait normalement
être déposé très prochainement en première
lecture.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Et je pense que c'est normal qu'on attende au moins
le dépôt de la loi avant de mettre en branle quoi que ce soit au
ministère.
M. Pagé: D'accord, M. le Président.
Dans un autre ordre d'idées maintenant, un dernier point que
j'aborderai dans l'étude du programme 3 sur la promotion touristique et
le développement touristique en général, tout le secteur
touristique. On a fait état du fait qu'à la suite des nombreux
programmes mis de l'avant par le ministère pour favoriser l'accueil chez
nous, inciter les gens à venir au Québec, que ce soit par les
programmes qui s'appliquent dans d'autres provinces, aux États-Unis ou
même en Europe, plus de 80% des touristes qui venaient en sol
québécois utilisaient le véhicule automobile. Je croyais
que le pourcentage était moindre, mais quand même, on ne se
chicanera pas sur les chiffres, je tiens pour acquis que c'est environ 80%,
parce que même si quelqu'un vient par avion, il doit se véhiculer
ici. Or, on a un projet de loi et là, je pense que le projet de
loi est actuellement discuté par le nouveau gouvernement qui aura
certainement un impact sur un programme comme celui-là. Sans vouloir
aborder la question, le fond du problème de l'assurance-automobile, je
pense qu'on est en droit de poser des questions au ministère du Tourisme
sur l'impact que pourrait éventuellement avoir ce projet de loi sur le
comportement des gens qui ont à venir au Québec. Ma question est
celle-ci, M. le Président, puis je suis certain que vous allez accepter,
parce que je connais votre rigueur et je connais de plus le sens libéral
que vous avez pour accepter les questions et je suis profondément
convaincu que votre rôle ici comme président est de favoriser,
faciliter le débat et faire en sorte que l'Opposition et même les
députés ministériels puissent participer
étroitement à toutes les questions qui concernent le
ministère du Tourisme: Étant donné que ce projet de loi
aurait des impacts, selon nous et je vous dis bien que je ne veux pas
parler du projet de loi j'aimerais savoir...
M. Duhaime: Vous parlez de quel projet de loi?
M. Pagé: Le projet qui n'est pas déposé
encore mais pour lequel on a eu un livre, encore un autre livre...
M. Duhaime: Vous parlez d'un projet de loi qui n'existe pas, si
je comprends bien.
M. Pagé: ... sur l'assurance-automobile. N'essayez pas de
ridiculiser le sujet.
M. Duhaime: M. le Président...
M. Pagé: Le projet de loi n'est pas déposé,
mais il y a une tournée qui se fait en province, actuellement, et il y a
l'intention bien arrêtée du gouvernement du Québec d'agir
au niveau de l'assurance-automobile. Cela a un impact sur le programme 3 et sur
l'avenir du tourisme au Québec.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Portneuf, vous allez poser votre question...
M. Pagé: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): ... puis
une fois que je l'aurai entendue et écoutée, je la
déclarerai recevable ou irrecevable.
M. Pagé: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
J'aimerais que vous me démontriez comment cette question entre dans le
programme 3.
M. Duhaime: On est à l'élément 3, programme
3, Autres productions publicitaires et direction.
M. Pagé: J'aimerais que le président entende la
question avant de porter un jugement.
M. Russell: Sur le tourisme.
M. Pagé: Sur le tourisme, c'est ça. Cela a un
impact sur le tourisme.
J'aimerais savoir du ministre du Tourisme...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Ne
rendez pas jugement, posez la question puis je déciderai si cela a un
impact ou non.
M. Russell: Dans le tourisme, on peut se promener un peu.
M. Pagé: Oui, je pose la question. J'aimerais savoir du
ministre s'il a été consulté, s'il a l'intention de faire
des représentations auprès de son collègue, le ministre
des Consommateurs, sur les effets possibles que pourrait entraîner le
dépôt éventuel d'un projet de loi. Entre
parenthèses, on est en droit de s'y attendre, compte tenu du fait
que le ministre des Consommateurs effectue présentement une
tournée, puisqu'il a clairement exprimé l'intention de
déposer dans les plus brefs délais un projet de loi. Est-ce que
le ministre a été consulté? Est-ce que le ministre entend
faire des représentations sur les effets que pourrait avoir un tel
projet de loi. s'il était adopté par l'Assemblée
nationale, sur les touristes autres que les Québécois, lesquels
seraient soumis à un nouveau programme d'assurance-automobile?
M. Duhaime: Nous sommes au programme 3.
M. Pagé: On va attendre la décision du
président pour voir si la question est recevable.
M. Duhaime: C'est parce que j'aurais fait valoir que votre
question est tout à fait non pertinente et irrecevable.
M. Pagé: Invoquez le règlement. Invoquez-le, vous
pouvez invoquer le règlement.
M. Duhaime: C'est ce que je viens de faire. M. Pagé:
On n'a pas entendu.
Mme Leblanc: La question de la qualité du lait, quelle
influence cela peut-il avoir sur les touristes?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je pense
être en mesure, à ce stade-ci, de déclarer que la question
est...
M. Pagé: Soyez donc sérieux un peu,
voulez-vous?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Pagé: Si vous ne percevez pas l'impact, laissez au
moins à ceux qui le perçoivent l'opportunité de poser les
questions qui sont pertinentes, madame!
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'après moi, bien humblement, je pense que la question pourrait,
théoriquement, être recevable, mais il faut bien se rendre compte
que tous les projets de loi, qui pourraient être éventuellement
déposés, pourraient théoriquement avoir un impact sur la
décision des éventuels touristes de venir ou non au
Québec. Je pense ici à la loi des référendums qui
pourrait venir.
M. Pagé: Je parle d'un projet de loi... M. le
Président, si vous permettez...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Portneuf, je suis en train de répondre à
votre question et de vous donner des exemples de bien des projets de loi qui
pourraient éventuellement avoir un impact sur les touristes. M. le
ministre pourrait répondre à la question, à savoir s'il a
été consulté, et il devrait arrêter là,
à mon avis, parce que je ne veux pas commencer un débat sur
l'assurance-automobile.
M. Pagé: J'ai bien dit que ma question ne touchait pas le
fond. Je demandais s'il était consulté et s'il avait l'intention
de faire des représentations parce que, selon moi, le tourisme pourrait
être éventuellement affecté. Ce n'est pas seulement un
projet; c'est un livre qui a été déposé et c'est
clairement exprimé, de la part du gouvernement, qu'un projet de loi sera
déposé incessamment. Le ministre a fait état, tout
à l'heure, d'un projet de loi qui sera déposé
incessamment, en l'occurrence, sur la question des handicapés. Il peut
en faire autant sur la question de l'assurance-automobile.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Oui,
mais, en fait, c'est parce que le problème des handicapés avait
été soulevé antérieurement par le
député de Brome-Missisquoi qui parlait d'engager des
assistés sociaux ou des handicapés physiques. Mais je pense que
déclarer recevable une question semblable ferait qu'on pourrait entrer
dans plusieurs projets de loi qui pourraient venir au cours des prochains mois
et qui peuvent avoir, de près ou de loin, un impact sur le tourisme.
Malgré que la relation avec le programme 3 soit extrêmement
éloignée, je permets au ministre de répondre seulement
à la partie touchant la consultation. D'autre part, j'avise les membres
de la commission qu'en aucun moment je n'endurerai un débat sur
l'assurance-automobile ou sur tout autre projet de loi, à l'exception de
ceux qui relèvent de la juridiction du ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
M. Duhaime: Au niveau de la consultation, cela m'étonne
qu'on me pose pareille question. Il est évident et il va de soi
qu'étant membre du Conseil des ministres, dans la préparation des
projets de loi, il y a toujours une consultation. Pour votre gouverne, dans les
projets de loi qui relèvent plus particulièrement de
l'aménagement et du développement économique, je
siège aux deux comités. Je siège également au
comité de législation. Je suis présent à toutes ces
étapes, en plus d'être député, à
l'intérieur de mon caucus et au Conseil des ministres j'ai l'occasion de
faire valoir mon point de vue. Si vous connaissez bien les structures du Parti
québécois, vous allez comprendre que la consultation est
née avec le parti.
M. Pagé: M. le Président, je ne demande pas une
longue diatribe sur le Parti québécois; je vous demande si vous
avez été consulté sur ce projet de loi.
M. Duhaime: Cela fait peut-être un contraste avec votre
école, mais c'est comme cela que cela se passe.
M. Pagé: Je vous demande si vous avez été
consulté sur ce projet de loi. Vous dites que vous êtes
consulté; est-ce que vous l'avez été sur ce
projet-là?
M. Duhaime: Je n'ai pas été consulté sur le
projet de loi parce que le projet de loi...
M. Pagé: Ah!
M. Duhaime: ...n'existe pas encore; c'est un livre qui a
été déposé. Notre collègue, Mme Payette, en
tournée à travers le Québec, procède à une
série de consultations et d'information.
Je m'aperçois que vous auriez peut-être eu
intérêt, comme parti, à accepter la proposition du
gouvernement de vous joindre à ce groupe pour faire le tour du
Québec.
M. Pagé: C'est presque électoral. Alors, vous
n'avez pas été consulté encore?
M. Duhaime: Pardon?
M. Pagé: Vous n'avez pas encore été
consulté?
M. Duhaime: Je viens de vous dire que je le suis, que je l'ai
été et que je le serai.
M. Pagé: Avez-vous l'intention de faire des
représentations?
M. Duhaime: Je pense que oui.
M. Pagé: D'accord. Ce sera tout pour le programme 3, M. le
Président.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Shefford.
M. Verreault: Ce n'est peut-être pas...
M. Michaud: M. le Président, j'avais demandé le
droit de parole.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Excusez,
M. le député de Laprairie, je vous avais oublié.
M. Michaud: Merci. Pour revenir à ce qui concerne les
kiosques, on a fait un avancé à peu près comme cela, que
n'importe qui peut faire le travail dans un kiosque. Moi, je me dis que les
personnes qui travaillent dans les kiosques ne sont jamais trop
qualifiées. Ce sont des agents qui représentent le Québec,
et ils sont là beaucoup plus que pour diriger la circulation à
une intersection et dire: À gauche c'est Granby, et à droite
c'est Waterloo. Ce sont des gens qui peuvent planifier des vacances de
touristes.
Les gens viennent ici, ils ont trois jours pour visiter la
région. Ils veulent savoir par où commencer et par où
terminer, et ce qu'on voit dans telle région. Je crois qu'on aurait un
très grand avantage à les qualifier au maximum, si possible, pas
seulement sur le plan local, régional mais aussi pour les grands
kiosques à l'entrée du Québec. J'aimerais savoir du
ministre si on fait quelque chose pour éviter que, dans certaines
même pas régions, certaines localités, il y ait des petits
kiosques, des cabanes au coin de la route, qui sont commandités ou
subventionnés par l'hôtelier, le tavernier puis le restaurateur du
coin, pour diriger tout le tourisme vers là. Ce n'est pas une bonne
marque de commerce pour le Québec, parce que souvent la qualité
laisse à désirer: comme c'est un touriste qui vient de
l'extérieur, on essaie de l'exploiter au maximum, parce qu'il vient une
fois par vingt ans.
M. Duhaime: M. le Président, le député de
Laprairie vient de toucher là un problème qui existe
réellement mais qui, en fait, à mon avis, existe surtout dans la
région immédiate de la ville de Québec et voici pourquoi:
II y a lieu, au départ, de rappeler que nul ne peut exploiter ou
gérer un comptoir de renseignements touristiques, à moins de
détenir un permis émis par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
Deuxièmement, l'arrêté en conseil 1346
prévoit que seuls des organismes sans but lucratif peuvent obtenir un
tel permis. Le député de Laprairie semble indiquer que dans
certains comptoirs véritables, de comptoirs qui sont gérés
en vertu d'un permis, il arrive parfois que des préposés peuvent
être tentés d'orienter de la clientèle, si je comprends
bien, vers un établissement qui poursuit des buts lucratifs. La nature
humaine étant ce qu'elle est, il n'y a pas de doute que cela doit se
produire. Mais une chose est certaine c'est que tous les comptoirs qui sont
autres que ceux relevant directement du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche sont gérés par des organismes sans
but lucratif, soit des conseils municipaux ou soit des comités de
tourisme de chambres de commerce. Pour ma part je puis vous assurer que, depuis
plusieurs années, nous n'avons reçu à peu près pas
de plaintes de la part de clients à cet effet.
Autour de la ville de Québec il existe un problème un peu
particulier. Vous avez là des comptoirs, souvent ce sont des cabanes
le mot, je pense, peut très bien s'appliquer dans ce cas
qui sont maintenues par des personnes qui offrent des tours de ville en vente.
Le même arrêté ministériel 1346 prévoit que
nul ne peut utiliser les expressions "informations touristiques" ou
"renseignements touristiques" ou tout autre mot ou ensemble de mots donnant
à croire qu'on maintient un comptoir de renseignements touristiques,
à moins de détenir un permis à cet effet.
Les vendeurs de tours de ville détiennent un permis du
ministère des Transports pour vendre un service qui est un tour de
ville. On a souvent porté à notre attention que certains de ces
comptoirs, qui ne sont pas des comptoirs de renseignements touristiques,
donnent des renseignements touristiques. Nous en avons poursuivi devant les
tribunaux, nous avons rapporté des décisions favorables qui ont
amené ces comptoirs à cesser ces activités. Il est
absolument essentiel de faire la distinction entre un comptoir de
renseignements touristiques bona fide et un comptoir où l'on vend des
tours de ville à la clientèle.
M. Michaud: Dans le même ordre d'idées, M.
le Président, est-ce qu'il n'y aurait pas moyen d'étudier
la possibilité que ces comptoirs qui vendent des tours de ville aient un
permis conditionnel aux fins qu'ils aient quelqu'un du ministère ou
quelqu'un entraîné par le ministère, quelqu'un de
qualifié qui pourrait donner des renseignements, et qui soit un agent de
promotion pour le tourisme régional?
M. Duhaime: M. Michaud, il existe déjà des liens et
des discussions entre le ministère des Transports et le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche en ce qui a trait aux tours de
ville. Le dossier est très avancé et nous entrevoyons, dans un
avenir relativement proche, une ou des solutions à ce problème
qui dure malheureusement depuis déjà plusieurs années.
M. Mailloux: Est-ce que le ministre des Transports obligera les
gens qui conduisent des calèches à parler essentiellement
français?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je ne me
sens pas dans l'obligation de rendre un jugement. M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le ministre du Tourisme va exiger que les gens des
calèches parlent seulement en français, par un nouveau
permis?
M. Pagé: Ce ne sont pas des représentations au
ministre d'État au développement culturel.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît!
M. Russell: M. le Président, j'ai écouté
avec beaucoup d'attention les remarques qui ont été faites par le
député de Laprairie et je me demande encore ce qu'il peut avoir
contre les handicapés physiques qui vivent d'assistance sociale. Je pose
la question au ministre. Ces gens, même s'ils sont handicapés
physiques, est-ce qu'il y a des normes qui les empêchent de se qualifier
pour recevoir cette carte afin de remplir ce travail, pour diriger le trafic ou
le tourisme dans ces kiosques? Est-ce qu'il y a des normes contre cela? Est-ce
qu'il a quelque chose contre cela?
M. Duhaime: Au contraire, je crois avoir été
explicite tantôt là-dessus: le fait d'être handicapé
physique ne devrait pas être un empêchement. Au ministère,
il n'y a pas que des tâches à l'intérieur de kiosques
touristiques qui pourraient être dévolues à des
handicapés physiques. Il y a plusieurs autres choses qui pourraient
être faites par ces gens.
Je pense que ce que le député de Laprairie soulève
c'est qu'il rejoint un peu ce que vous disiez vous-même tantôt
jusqu'à un certain point; il voudrait voir des gens mieux
informés, mieux qualifiés pour être en mesure de bien
guider et bien diriger le public voyageur, qu'il soit québécois
ou étranger.
M. Russell: Si j'ai bien compris les remarques du ministre,
quelqu'un qui travaille dans ces kiosques touristiques est obligé de se
qualifier préalablement pour faire son travail. Il doit avoir un
document qui le qualifie.
M. Duhaime: Non, pas nécessairement. Je ne pense pas avoir
dit qu'il fallait être diplômé en techniques touristiques
pour travailler dans un kiosque. Il y a un minimum à exiger.
Jusqu'à présent cela n'a pas été fait. C'est un
programme qui est en route et qui devrait se clarifier. Mais, dans la mesure
où beaucoup des kiosques touristiques au Québec ne sont pas sous
le contrôle du ministère, le seul frein qu'on peut y mettre c'est
de dire: Vous allez satisfaire à telle ou telle exigence ou on ne
subventionnera pas votre organisme pour des fins de kiosque. On en est
peut-être à nos premiers balbutiements sur le plan professionnel
dans la promotion du tourisme quand on se compare à ce qui se fait
ailleurs aux États-Unis ou en Europe.
M. Russell: M. le Président, je suis satisfait de la
réponse du ministre. Je pense que cela sauve un peu la situation. On a
voulu imposer aux gens qui pourraient se qualifier pour travailler dans ces
kiosques... Je voudrais savoir si on pourrait discuter des bureaux touristiques
que le ministre veut instaurer ailleurs, à Londres, à Washington.
Est-ce que cet article est passé?
Une voix: Oui.
M. Michaud: M. le Président, dans le même ordre
d'idées...
M. Russell: Je relirai le journal des Débats.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Laprairie et, par la suite, Mme le député
des Îles-de-la-Madeleine.
M. Michaud: Dans le même ordre d'idées, j'aimerais
souligner au député d'Orford que je n'ai absolument rien... de
Brome-Missisquoi, excusez-moi.
M. Russell: M. le Président, je voudrais bien clarifier
cette question une fois pour toutes. Je représente trois comtés,
j'ai une partie de Shefford, j'ai Brome et j'ai le comté de Missisquoi.
J'ai augmenté mes capacités tridimensionnelles.
M. Michaud: Je m'excuse auprès du député de
Brome-Missisquoi. Je n'ai rien contre les handicapés. S'ils sont
qualifiés, c'est merveilleux qu'ils puissent faire un travail de
qualité. Je me dis personnellement que la qualité va augmenter
automatiquement avec les cours d'histoire et de géographie qui
deviennent obligatoires à certains niveaux scolaires.
M. Pagé: C'est le ministère de l'Éducation.
Il faut revenir dans le sujet M. le Président va vous rappeler
à l'ordre.
M. Michaud: De toute façon cela fait boule de neige.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Je
rappelle le député de Portneuf à l'ordre.
M. Pagé: Vous n'avez pas bien compris, M. le
Président.
M. Michaud: Cela fait boule de neige et les personnes, les jeunes
qui vont passer par nos écoles et seront obligés de prendre des
cours d'histoire et de géographie vont savoir où se trouve
Chicoutimi et vont connaître un peu l'histoire du Québec. Les gens
qui font du tourisme au Québec sont intéressés et viennent
ici pour cela, et je suis persuadé que même le
député de Brome-Missisquoi, s'il a les qualifications, pourrait
faire un bon agent d'information.
M. Russell: M. le Président, je tente de donner autant
d'information que je peux et j'espère que j'en possède assez pour
en donner un peu au député de Laprairie.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Mme le
député des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Leblanc: M. le Président, vous savez que les
Îles-de-la-Madeleine occupent une position géographique assez
particulière. Les touristes qui veulent se rendre aux
Îles-de-la-Madeleine doivent passer par les Maritimes et finalement aller
prendre le traversier à l'Île-du-Prince-Édouard. À
l'Île-du-Prince-Édouard, l'affichage est extrêmement
mauvais. Il n'y a aucun kiosque d'information. Selon les visiteurs qui
finissent par se rendre aux îles sans avoir été
influencés par la mauvaise publicité qu'il y a à
l'Île-du-Prince-Édouard, il semble qu'il y ait là une
organisation assez concertée, pour faire une publicité
très mauvaise afin de garder le touriste à
l'Île-du-Prince-Édouard ou dans les Maritimes.
Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
est-il conscient de ce problème? Y aurait-il une possibilité
qu'on regarde s'il y aurait moyen d'avoir un kiosque d'information à
l'Île-du-Prince-Édouard?
M. Mailloux: Si on se sépare?
Mme Leblanc: Pardon?
M. Mailloux: Si on se sépare?
Mme Leblanc: Justement, on va avoir besoin...
M. Mailloux: N'y aurait-il pas moyen de passer par Matane ou dans
ce coin?
Mme Leblanc: Justement on va avoir besoin de maisons du
Québec dans les pays voisins, c'est absolument normal.
M. Pagé: Une maison du Québec à
l'Île-du-Prince-Édouard?
Mme Leblanc: Pourquoi pas?
M. Pagé: Partout, c'est une bonne idée.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): S'il
vous plaît, M. le ministre...
Mme Leblanc: On est moins ambitieux. On se contenterait d'un
kiosque d'information touristique.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): À
l'ordre, s'il vous plaît, M. le ministre!
M. Duhaime: Avez-vous parlé d'un kiosque d'information
touristique aux Îles-de-la-Madeleine?
Mme Leblanc: Non, non à
l'Île-du-Prince-Édouard. Au moins un agent d'information qui se
chargerait de donner les renseignements aux touristes. Je ne sais pas si vous
vous êtes déjà rendu aux Îles-de-la-Madeleine par
l'Île-du-Prince-Édouard, mais c'est suffisamment
compliqué.
Il y a un problème de transport à part la
publicité.
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion de rencontrer mon collègue,
le ministre du Tourisme de l'Île-du-Prince-Édouard, de même
que le ministre du Tourisme du Nouveau-Brunswick. On n'a pas discuté
à cette occasion des Îles-de-la-Madeleine, mais je note votre
suggestion. Je vais certainement lui en parler pour qu'on puisse envisager
cette possibilité d'avoir un kiosque du Québec à
l'Île-du-Prince-Édouard.
Le gros du trafic s'en va d'abord à
l'Île-du-Prince-Édouard. Cela peut s'envisager très
facilement.
Mme Leblanc: Qu'on fasse un affichage un peu plus efficace que
celui qu'il y a là parce qu'avant de trouver le traversier, très
souvent les gens cherchent jusqu'au lendemain matin.
M. Marcoux: Si on manque de fonds pour établir un kiosque
d'information touristique à l'Île-du-Prince-Édouard, vous
pourriez demander au ministre du Transport de vous aider. Sinon, on va lui
demander qu'il traverse directement entre la Gaspésie et les Îles.
Cela coûterait peut-être un peu plus cher. Il pourrait
peut-être vous aider...
Mme Leblanc: ...que ceci dans les projets, mais en attendant au
moins...
M. Marcoux: ...à court terme. Mme Leblanc:
...à court terme.
M. Duhaime: C'est le pont de
Saint-Siméon-Rivière-du-Loup qui s'en irait là?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le programme 3 est adopté? Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: J'ai une question à poser au ministre. Je sais
qu'un de ses prédécesseurs avait nourri le grand projet d'avoir
un bateau qui ferait la navette entre Montréal, Québec et les
îles. Un traversier aussi qui ferait cela entre la Gaspésie...
Mme Leblanc: ...un bateau qui fait la navette entre
Montréal...
M. Russell: Si vous me laissez continuer de poser ma question,
pour savoir...
Mme Leblanc: D'accord.
M. Russell: ...un traversier qui ferait le transport des voitures
entre la Gaspésie et quelque part aux Îles. À quel point
est rendu ce programme qui avait été amorcé et mis de
l'avant il y a déjà quelques années? Quel est le
résultat qui a été obtenu?
M. Duhaime: Je vous avoue que je vais prendre note de votre
question parce que c'est un dossier qui n'a pas été porté
à ma connaissance. Cela remonte à quelle année?
M. Russell: En 1968, 1969. Je me rappelle que l'an passé,
quant aux traversiers qui transportent les passagers de
l'Île-du-Prince-Édouard vers les Îles-de-la-Madeleine, on
nous avait demandé d'établir un service supplémentaire
dans lequel le gouvernement du Québec devrait contribuer. La
réponse du gouvernement précédent, le refus qui avait
été apporté, c'était en raison du fait qu'on ne
voulait pas contribuer avec l'argent des Québécois à aider
au financement d'un traversier qui serait de
l'Île-du-Prince-Édouard et non pas du Québec.
C'est pour cela qu'on avait refusé, l'an passé, de
participer à la traverse supplémentaire qui était
demandée.
M. Duhaime: À moins qu'on ne puisse détacher un des
navires de la flotte des Îles-de-la-Madeleine et convertir cela.
Mme Leblanc: Pardon?
M. Duhaime: On pourrait peut-être détacher un des
navires de la flotte des îles, qui s'occupent de pêche
commerciale.
Mme Leblanc: J'y avais déjà songé, mais je
crois que c'est un peu irréaliste, de la façon dont ces bateaux
sont construits.
M. Mailloux: Comme navigateur, je ne vous conseille pas cela.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
que le programme 3 est adopté?
M. Pagé: Adopté.
Services à la clientèle
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Programme 4; Service à la clientèle.
M. Pagé: Cela progresse bien, n'est-ce pas?
M. Duhaime: Au programme 4, je ne vous apprendrai pas une grande
nouvelle en vous disant que l'élément 3 n'existe plus,
hébergement Québec-Olympiques. Quant au reste, il n'y a pas
tellement de changements, sauf qu'à l'élément 1 il y a une
réduction au budget d'environ $1 million, qui est une partie du budget
normalement affecté aux subventions. Dans la mécanique
budgétaire, on m'a expliqué que cela n'affectait en rien la
possibilité de continuer ce qui a été fait de tout temps
au Québec, même avant 1970, soit octroyer des subventions. Cela
fait partie, suivant les années, d'un budget supplémentaire ou du
fonds de suppléance. C'est simplement une question de
mécanique.
M. Pagé: Si j'ai bien compris, avec $1 million de moins,
les organismes ainsi subventionnés pourront recevoir une aide aussi
substantielle qu'auparavant de la part du ministère?
M. Mailloux: Pour autant qu'il y aura un budget
supplémentaire.
M. Pagé: Pour autant qu'il y aura un budget
supplémentaire.
M. Duhaime: Pas nécessairement, parce que vous êtes
au courant, sans doute, qu'on peut faire des économies en cours de route
avec un budget.
M. Mailloux: Avec des subventions, on ne fait pas une grande
économie; on en donne ou bien on n'en donne pas.
M. Duhaime: Non. Je pense, entre autres, à ce qui s'est
produit dans l'octroi d'une subvention à Ski nordique où, au lieu
de dépenser $3,8 millions, on va dépenser $1,6 million; cela fait
$2,2 millions de moins. Si on l'a fait là, j'ai l'impression qu'on va
être capable de le faire ailleurs. Cela ne laisse pas
nécessairement entendre qu'il va y avoir un budget
supplémentaire, loin de moi l'idée de vous mettre cela dans la
tête, mais, dans la mécanique que vous connaissez tous très
bien, on peut aller au fonds de suppléance.
M. Russell: Oui, mais, éventuellement, il y aura un budget
supplémentaire.
M. Duhaime: II faudra le demander au ministre des Finances.
M. Russell: C'est même probable.
M. Pagé: Oui.
M. Russell: Parce que, si je comprends bien...
M. Duhaime: C'est peut-être même souhaitable.
M. Russell: ...on peut faire des virements au même
élément.
M. Pagé: Alors, je prends acte de l'admission du ministre
que c'est possible, probable et souhaitable.
M. Mailloux: Le ministre des Finances n'aura pas le même
souhait.
M. Duhaime: C'est une progression.
M. Pagé: M. le Président, on a eu l'occasion,
évidemment, d'échanger tout à l'heure, par les
différentes questions formulées par les membres de cette
commission, sur des sujets qui touchent le programme 4 et de discuter des
brochures que le ministère rédigeait. J'aimerais avoir un
aperçu des projets qui sont en cours. Est-ce qu'il y a quelque chose de
nouveau qui sera fait cette année à même les crédits
qui sont requis pour adoption aujourd'hui dans les brochures qui seront
rédigées par le ministère pour le public en
général?
M. Duhaime: II y a trois brochures, qui ont été
publiées. Il y en a une pour l'ours; peut-être qu'elle pourra vous
intéresser. Il y en a une sur le lièvre.
M. Pagé: Pourquoi?
M. Duhaime: II y en a une sur le loup. On dit que c'est un des
animaux les plus fins et les rusés de la création.
M. Russell: Je ne connais pas cela, par exemple.
M. Pagé: Plus que le renard?
M. Duhaime: Je pense que oui. Je ne sais pas si c'est
écrit dans le dépliant, mais je pense que oui.
M. Pagé: Pour le bénéfice du journal des
Débats, il faut dire qu'on a le sourire.
M. Duhaime: Sérieusement, ce que je voudrais voir
naître au ministère du Tourisme, c'est un guide touristique pour
le Québec. À l'heure actuelle, il y a des dépliants qui
sont bien faits.
Il y en a neuf pour chacune des régions de Québec, mais je
pense qu'il est temps qu'on ait un guide touristique pour couvrir tout le
Québec, qu'on en ait une édition française, une
édition anglaise. Même que le consul général du
Japon me disait récemment qu'il apprécierait en avoir une en
japonais.
M. Pagé: Cela pourrait les inciter à traverser les
Rocheuses, comme vous disiez.
M. Duhaime: Je pense que cela nous manque au Québec et
cela manque énormément. Tant pour les Québécois qui
veulent voyager, parce que c'est renversant de constater jusqu'à quel
point, quand des gens de Montréal viennent en Mauricie, par exemple, et
viennent dans mon village, ils trouvent cela beau et ils n'en ont jamais
entendu parler. Je vais passer mon commercial, moi aussi, cela s'appelle
Saint-Jean-des-Piles.
M. Russell: M. Bellemare va être heureux du commercial.
M. Duhaime: Cela m'apparaît très urgent qu'on le
fasse et déjà on a commencé à explorer de quelle
façon on va mener à bien ce travail. Est-ce qu'on va le
commercialiser, en ce sens qu'on va accepter des commandites pour le paiement
du coût, ou bien si le ministère va y aller seul? La
décision n'est pas prise encore. Cela m'apparaît urgent d'en avoir
un pour les Québécois et aussi pour l'étranger. Cette
année, on va travailler là-dessus et j'espère qu'on va
être capable de le mettre en chantier le plus rapidement possible.
Je vous donne, comme référence, ce qui existe en France,
Michelin vert, par exemple. Je ne pense pas qu'on touche à un truc qui
est connu, comme le Hachette bleu, qui existe aussi en France et qui est
très documenté. Je retiendrais plutôt, en partant, quelque
chose qui ressemblerait plus au Michelin vert qui donne des descriptions des
différentes régions, des différentes villes, qui donne les
hôtels, les restaurants, les lieux historiques, les musées, qui
suggère aussi des circuits touristiques, et cela entre dans la mise en
valeur de chacune des régions. Si on va dans l'une ou l'autre des
régions du Québec, on peut avoir une programmation d'une
journée, deux jours, trois jours, cinq jours, des circuits en
automobile. Je pense que cela nous manque.
M. Pagé: M. le Président, le ministre vient, par
là, répondre à une question que j'entendais lui formuler
et sur laquelle nous sommes pleinement d'accord. Nous souscrivons à
cette volonté du ministre que le ministère en arrive à
l'édition d'un guide comme celui-là. Ce serait très
certainement fort utile. C'est depuis longtemps requis et demandé.
J'aimerais savoir si le ministre s'est fixé une échéance.
Il a formulé le voeu que cela pourrait se faire cette année.
Quant à nous, nous souhaitons que cela puisse être fait cette
année pour, peut-être, l'année 1978. J'aimerais savoir,
avec les budgets qui sont requis aujourd'hui, si le ministère a les
éléments budgétaires suffisants pour se lancer dans
l'édition d'un tel document.
M. Duhaime: Non, on n'a pas le budget pour payer, bien sûr,
le coût d'impression. Mais selon la décision, on n'a pas besoin de
montants d'argent additionnels au niveau des renseignements touristiques pour
que le travail se fasse à l'intérieur. Il est bien sûr que,
si le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
décidait d'imprimer, à plusieurs centaines de milliers
d'exemplaires, un guide semblable, quoique je ne pense que cela puisse se
composer et être rédigé cette année, si on veut
faire un travail bien fait, ce sera très certainement l'an prochain.
Mais si jamais on était prêt cette année, on pourra quand
même voir, à l'intérieur du budget, comment on peut
manoeuvrer.
M. Mailloux: C'est quoi la référence dont il a
parlé tantôt de la possibilité de commandite ou autre
forme...
M. Duhaime: Je vous parlais du Michelin, par exemple, qui est
commandité et publié par la maison Michelin. Est-ce qu'on va,
nous aussi, recevoir et accepter les commandites de fabricants de pneus, de
fabricants de piles, de fabricants d'essence, d'huile; il y a
déjà des hôtels aussi, même des chaînes de
restaurants.
M. Mailloux: La commandite, vous savez, ce n'est pas ce qu'il y a
de meilleur.
M. Duhaime: J'ai des réserves là-dessus, mais par
acquit de conscience, je pense qu'on va les regarder parce que cela peut
représenter des coûts quand même assez élevés,
publier un guide touristique pour le Québec.
M. Russell: Est-ce l'intention du ministre de faire ce qu'il se
fait en Europe dans plusieurs pays, de le publier en trois ou quatre
langues?
M. Duhaime: On va le faire en français et en anglais.
Ensuite, on verra, suivant les besoins du marché, mais je ne pense pas
qu'on ait besoin de publier dans une troisième langue, du moins pas dans
un avenir prévisible.
M. Russell: Le besoin est moins important qu'en Europe.
M. Duhaime: Même en Europe, seulement en français,
vous pouvez faire pas mal le tour et vous allez être très bien
compris.
M. Russell: Oui, en français, en anglais on fait le tour
de l'Europe. Je pense que par la situation géographique plusieurs pays
d'Europe sont intermêlés, comme on peut dire, de plusieurs langues
ou nationalités, ce qui n'est pas tout à fait la situation en
Amérique du Nord. L'anglais et le français couvrent pas mal toute
l'Amérique du Nord et peuvent répondre à la
majorité de nos touristes.
Le Président (M. Vaillancout, Jonquière): Le
député de Portneuf.
M. Pagé: À quelques reprises, depuis le
début des travaux de la commission, des députés ont eu
l'occasion de formuler et poser des questions sur des problèmes
spécifiques et particulièrement à leur région. Mon
collègue de Charlevoix, tout à l'heure, a fait part du
problème qu'on connaît dans la région de Québec,
lorsqu'on est dans des comtés comme Portneuf ou Charlevoix,
problèmes d'avoir une publicité, d'avoir une information, d'avoir
une structure pour diffuser cette information, pour accueillir les gens, qui
soient spécifiques à des régions comme Charlevoix et
Portneuf. Quand on regarde le comté de Portneuf, par exemple, on
participe directement à la vie économique et au comportement
social de la région de Québec, puis la même chose du
côté de Trois-
Rivières. Depuis quelques années, la Chambre de commerce a
pris une initiative tout à fait louable et je pense que les gens du
milieu ont pris leurs choses en main. Ils ont bien pris leurs
responsabilités dans l'élaboration d'un dossier
communément appelé le dossier du circuit touristique, pour
lequel, d'ailleurs, le ministère du Tourisme, en collaboration avec
l'OPDQ l'année dernière, a eu une participation financière
très appréciable pour les aider et les soutenir dans cette
élaboration d'un circuit touristique.
J'aimerais savoir du ministre s'il entend poursuivre la collaboration
très étroite que le ministère a eue avec les gens du
milieu dans ce dossier. J'aimerais de plus savoir, lorsque le dossier du
circuit touristique comme tel parce qu'il y a eu des rencontres entre M.
le sous-ministre et les représentants de la chambre de commerce il y a
quelque temps sera élaboré, quelles seront les formules
d'aide qui pourront être mises de l'avant pour promouvoir et aider
davantage afin que ce projet se réalise concrètement. Enfin,
j'aimerais savoir si cela ne pourrait pas aller jusqu'à la
possibilité d'une publicité particulière dans toute la
gamme de publicité que le ministère a, jusqu'à une
publicité spécifique, pour reprendre le terme de M. le ministre,
avec la spécificité des régions. Cela ne pourrait-il pas
aller jusqu'à une brochure particulière pour le comté de
Portneuf sur ce circuit touristique qu'on prépare
présentement.
M. Duhaime: Vous savez, M. le député de Portneuf,
que le comté de Portneuf, comme les 109 autres comtés du
Québec, est sans aucun doute un des plus beaux, sinon le plus beau. Cela
me fait penser au comté de Saint-Maurice quand j'en parle.
M. Pagé: On n'est pas loin.
M. Duhaime: Je vous réponds oui, nous allons continuer
cette consultation. Mais avant que nous, au ministère, nous mettions sur
pied des politiques d'aide, de subventions ou de soutien sur des projets de
région, nous allons attendre les suggestions de ces mêmes
régions. J'ai comme principe que ce sont les régions qui
devraient prendre en main et prendre en charge leur propre mise en
valeur...
M. Pagé: C'est ce qui a été fait.
M. Duhaime: ... de leur développement touristique.
Dans ce sens, on est prêt à collaborer très
étroitement autant avec la chambre de commerce qu'avec les maires,
qu'avec les organismes, professionnels ou non, avec les associations
d'hôteliers, avec les organismes de loisirs, de plein air, etc. Je ne
veux pas avancer des projets et les imposer à des régions. Au
contraire, j'attendrai d'abord de recevoir des propositions bien
concrètes d'une région donnée. Nous allons les examiner,
les étudier, en discuter avec les gens du milieu et voir dans quelle
mesure on peut donner notre coup de main.
M. Pagé: C'est très bien. En parlant de
région, l'année dernière, le ministère avait
publié une brochure spéciale sur la Beauce, laquelle a fait
couler beaucoup d'encre. J'ai des informations voulant que les gens du milieu
étaient peut-être plus ou moins satisfaits de la brochure telle
qu'elle avait été rédigée. J'aimerais savoir de
votre part si vous entendez répéter l'expérience cette
année et s'il y aura des modifications dans le type de document.
M. Duhaime: Quand une nouvelle brochure est produite, il va de
soi que des erreurs sont incorporées au texte, même lorsque nous
faisons appel aux gens de la région. Chacun de nos nouveaux guides
régionaux a toujours fait l'objet de critiques, la plupart du temps
constructives, d'ailleurs, pour améliorer le contenu. Cette brochure sur
la Beauce était faite pour la première fois; c'était un
premier manuscrit qui a été établi avec la collaboration
des gens de la région. En dépit de cela, il y a des scories qui
se sont infiltrées dans le texte. Il est clair que la brochure sur la
Beauce aura le même sort que les 39 ou 40 autres que nous publions,
c'est-à-dire qu'elle sera corrigée et mise à jour
année après année.
M. Pagé: D'accord. Nous avons, au Québec, un
organisme qui joue un rôle tout à fait valable, tout à fait
concluant, quant à moi, dans le domaine du tourisme: c'est le Centre
d'étude sur le tourisme, avec M. Courtemanche. Au congrès de
l'Association des techniciens en tourisme, il y a quelque temps, le ministre a
annoncé une participation financière de la part du gouvernement
du Québec à ce centre d'étude, participation
financière à laquelle nous souscrivons parce que ce centre
fournit quand même des services à beaucoup de gens qui ont
à oeuvrer dans le milieu ainsi qu'au ministère. Le
ministère, je crois, a une copie de tout le fichier.
J'aimerais savoir si cette subvention annoncée, qui était
de $100 000, est annuelle, tel qu'il semble que cela avait été
compris par les gens concernés.
M. Duhaime: Pour ce est du Centre d'étude sur le tourisme,
non seulement il est hors de question de remettre en cause une subvention au
Centre d'étude sur le tourisme qui, soit dit en passant, ne vit que des
subventions du ministère du Tourisme, il est même très
fortement question de l'augmenter.
M. Pagé: Actuellement, elle est de combien? Il y a eu un
protocole en 1974.
M. Duhaime: Le protocole est de trois ans et il expire...
M. Pagé: En 1977.
M. Duhaime: II est expiré, je pense.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion de rencontrer le directeur, M.
Courtemanche, et j'ai aussi rencontré les administrateurs du Centre
d'étude sur le tourisme. Actuellement, on est en train de discuter du
montant d'une subvention.
Est-ce que ce sera un protocole de trois ans ou est-ce que ce sera une
entente d'une année? Les décisions ne sont pas encore prises,
mais cela devrait l'être incessamment.
M. Pagé: Le protocole d'entente qui se termine en 1977
prévoyait, si ma mémoire est fidèle une somme d'environ
$50 000 par année.
M. Duhaime: Je ne crois pas que ce soit $50 000 par année;
c'est de l'ordre de $40 000.
M. Pagé: C'était $146 000, je crois, au total.
M. Duhaime: C'est $40 000 ou $50 000 répartis sur trois
ans.
M. Pagé: Ce n'était pas $146 000 répartis
sur trois ans?
M. Duhaime: Je ne le crois pas.
M. Pagé: Est-ce que vous pourriez vérifier?
M. Duhaime: D'accord.
M. Pagé: De toute façon, on pourra y revenir. On
pourrait même adopter le programme et le ministre pourra me donner les
informations. D'accord? Le programme de subventions aux organismes sans but
lucratif, on l'a touché. On serait prêt à passer à
l'élément 2, M. le Président. La centrale de
réservations M. le Président, c'est une directive que je
vous demande est-ce qu'on doit l'aborder dans l'élément 1
du programme 4 ou dans le programme 6?
M. Duhaime: Dans le programme 6.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Est-ce
qu'il y a des questions sur l'élément 1 de la part du
député de Brome-Missisquoi?
M. Russell: M. le Président, pas sur
l'élément 1; j'en aurais sur l'élément 2.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
D'accord. M. le député de Duplessis sur l'élément
1.
Accueil et renseignements
M. Perron: Merci, M. le Président. À
l'élément 1 du programme 4, on remarque une diminution
très prononcée de $1 million par rapport à 1976/77. M. le
ministre pourrait-il nous dire ce qui a contribué à une baisse
aussi prononcée? Est-ce que ce sont les subventions?
M. Pagé: II a répondu tout à l'heure.
M. Duhaime: J'ai abordé ce sujet-là tout à
l'heure.
M. Perron: C'est parce que je voudrais que ce soit
élaboré un peu plus, M. le ministre.
M. Duhaime: Au sujet de la politique des subventions, il est bien
entendu qu'on travaille actuellement sur une politique d'ensemble pour essayer
de dégager des critères. Autant ce sera plus facile d'administrer
ces subventions au ministère, autant ce sera plus facile aussi pour les
organismes qui vont savoir à quoi s'en tenir un peu plus dans leurs
démarches auprès du ministère et dans leur propre
programmation et dans leur mise sur pied de programmes.
Ce qui m'apparaît important aussi, c'est de tenter
d'éliminer le plus possible ce qu'il est convenu d'appeler un
"favoritisme" qui peut jouer très facilement, je l'admets, selon le
tirant d'eau des représentants des comtés ou des régions.
Je pense que, si on veut travailler sérieusement à la promotion
touristique et à la mise en valeur des régions, il faut
dépolitiser complètement le secteur des subventions. Alors, c'est
dans ce sens qu'on amorce le travail. Comme je le disais tout à l'heure,
même si de toute évidence il paraît y avoir une coupure de
$1 million, il m'a été expliqué que, dans le pipe-line ou
dans la mécanique de la préparation des budgets je peux
l'affirmer les montants à la disposition des organismes en termes
de subventions pourront très certainement être maintenus
globalement.
La question qui vient à la suite de cette affirmation, c'est:
D'où viendra l'argent? Alors, il y a deux possibilités: le fonds
de suppléance ou encore un budget supplémentaire, ou bien des
réaffectations ou des transferts de fonds d'un élément de
programme à un autre élément de programme, suivant les
économies qu'on pourra faire en cours de route, parce que cela
représente à peu près 1% du budget global.
M. Perron: Donc, cela voudrait dire que, en tant que ministre,
vous voulez faire en sorte que votre ministère n'applique pas les
politiques de l'ancien gouvernement.
M. Pagé: Bon, une découverte!
M. Duhaime: Je pense que vous avez touché du doigt...
M. Pagé: C'est une question suggestive, M. le
Président.
M. Perron: C'est cela, "a leading question".
M. Duhaime: Qui n'est pas permis à la cour, mais qui est
peut-être recevable en commission parlementaire.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): J'allais
dire, c'est vrai, cher confrère.
M. Pagé: C'est peut-être prévu, des questions
comme cela.
M. Perron: M. le ministre, quant au carnaval de
Québec...
M. Pagé: On appelle cela des questions
piégées.
M. Perron: ... vous pourriez nous dire si l'indexation,
établie, encore-là, par l'ancien gouvernement en ce qui a trait
à la subvention au carnaval, vous avez l'intention de la maintenir ou si
vous voulez en changer la teneur?
M. Duhaime: C'est déjà changé. Quand je suis
arrivé au ministère, il y avait des lettres d'intention
adressées à la direction du carnaval qui établissaient
à $400 000 la subvention pour le carnaval de la saison 1976-1977, avec
une annonce, à l'intérieur de cette lettre d'intention, qui
disait que, pour le prochain, on était disposé à
introduire un élément d'indexation de 10%, ce qui aurait
porté automatiquement la subvention à $440 000. J'ai
refusé de donner suite à cela. Après avoir
rencontré les organisateurs du carnaval, après avoir
examiné, je ne dirai pas à la loupe mais peut-être au
microscope, le budget pro forma qu'ils avaient établi, nous avons
réduit à $325 000 la subvention qui avait été
arrêtée. J'ai été très heureux d'apprendre
que, malgré cette coupure, le carnaval de Québec avait
bouclé son budget avec un surplus à son compte d'exploitation de
$39 000 cette année. Certains diront qu'on n'en avait pas coupé
assez, mais je pense que, dans un premier temps, c'était pas mal. Je
dois dire que l'appel que j'ai lancé aux agents économiques qui
bénéficient directement du carnaval, entre autres les
hôteliers, les restaurateurs, a été très bien
reçu.
Les commanditaires ont très bien réagi. C'est ce qui a
permis au carnaval de boucler son budget avec un surplus et peut-être
envisager une prochaine saison avec moins de complications financières
que dans le passé.
À Chicoutimi, le milieu fait un effort financier pour soutenir un
carnaval régional; à plus forte raison, dans la capitale à
Québec, alors qu'il y a des infrastructures commerciales qui existent et
qui en tirent un grand profit et un grand bénéfice, il m'est
apparu parfaitement normal que ces gens fassent leur effort et le signifient en
se cotisant.
Je profite de cette occasion pour reconnaître qu'ils ont
contribué beaucoup plus cette année que par les années
passées. J'anticipe que, pour la prochaine saison, cela pourra aller en
s'accentuant et continuer cette tradition du Carnaval de Québec, avec
les réserves que j'ai eu l'occasion de mentionner quant au contenu
culturel du carnaval.
M. Perron: M. le Président, tout à l'heure, M. le
ministre a parlé d'une...
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Portneuf.
M. Perron: Je n'ai pas encore terminé.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Continuez-vous sur le carnaval? D'accord. Le député de
Duplessis.
M. Perron: Tout à l'heure, M. le ministre a parlé
d'une lettre d'intention qui avait été adressée aux
responsables du carnaval. Pourrait-on savoir la date inscrite sur cette lettre
d'intention, s'il vous plaît?
M. Duhaime: C'est vrai ce que vous dites et vous administrez
surtout en campagne électorale.
Une voix: Non, non. C'est l'administration courante.
M. Duhaime: Je vais vérifier. Je préfère ne
pas avancer de date. Si ma mémoire est bonne c'est août ou
septembre.
M. Pagé: Cela satisfait la question du
député. M. Perron: Règle
générale.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Étant donné qu'il sera midi dans trente secondes, une minute sur
le carnaval encore?
M. Pagé: Seulement une minute, M. le Président.
M. Marcoux: Une demi-minute sur le même sujet.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): Sur le
sujet du carnaval également? D'accord, le député de
Portneuf et de Rimouski, sur le carnaval.
M. Pagé: M. le Président, vous avez sûrement
remarqué depuis le début...
M. Marcoux: Un instant. M. Pagé: Pardon?
M. Marcoux: Sur le même sujet, j'avais demandé la
parole avant.
M. Pagé: On ne va perdre une minute à discuter qui
avait la parole.
M. le Président, vous savez que depuis le début de ces
travaux, j'ai toujours adopté la maxime qui dit de rendre à
César ce qui appartient à César. Le ministre devrait
suivre mon exemple, d'ailleurs. Je tiens à faire part au ministre de
notre appréciation pour l'incitation qu'il a voulu mettre de l'avant
à une meilleure participation des agents économiques
affectés par le carnaval dans la région de Québec, et
aussi pour les directives très strictes qui ont été
émises par le ministère du Tourisme en ce qui a trait au
contrôle des prix pendant la période du carnaval.
Le ministre a fait état d'une subvention de $300 000. Est-ce que
cette subvention inclut ou si elle exclut la participation du ministère
du Tou- risme dans la présentation que le carnaval fait à
Pasadena, en Californie, d'un char allégorique qui coûte à
peu près $25 000?
M. Duhaime: Non. C'est $325 000 à l'organisation du
carnaval, et le festival de Pasadena coûte $25 000.
M. Pagé: Cela fait $350 000. M. Duhaime: C'est
cela.
M. Pagé: Ce n'est pas une coupure de $100 000, c'est une
coupure de $50 000.
M. Duhaime: C'était $400 000. Pasadena n'a jamais
été remis en cause, je pense que c'est un bon placement.
M. Pagé: Dans le budget, d'accord! On vous remercie. Vous
rendez à César ce qui appartient à César.
M. Duhaime: Pour $25 000, vous allez être à la
télévision américaine, avec je ne sais pas combien de
millions de spectateurs.
M. Pagé: C'est cela.
M. Duhaime: C'est la meilleure cote, et c'est un très bon
placement.
M. Pagé: D'accord, M. le Président! On est
prêt à procéder à l'adoption de
l'élément 1.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière): M. le
député de Rimouski.
M. Marcoux: Pour l'an prochain, j'aimerais savoir du ministre
s'il entend procéder avec le même esprit et la même
attitude, c'est-à-dire que les gens devront contribuer au financement de
leur carnaval, les hommes d'affaires, entre autres, au maximum. Quel montant
prévoit-il donner l'an prochain au carnaval de Québec?
M. Duhaime: Je n'ai aucune idée à ce jour.
M. Marcoux: Est-ce que vous avez des représentations de
faites jusqu'à maintenant?
M. Duhaime: Pas encore. Je dois rencontrer le nouveau conseil
d'administration du carnaval, prendre un peu de recul sur l'année qui
vient de se terminer, examiner son bilan et voir la perspective de ses
activités. À ce moment-là, on prendra une
décision.
M. Marcoux: Merci.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'élément 1 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
Adopté. Les travaux de la commission sont suspendus jusqu'à
prochain ordre de la Chambre.
M. Duhaime: Un instant, on a adopté quoi?
Le Président (M. Vaillancourt, Jonquière):
L'élément 1 du programme 4.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
Reprise de la séance à 16 h 40
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre,
messieurs!
La commission de l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse
et de la pêche se réunit pour poursuivre l'étude des
crédits budgétaires du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
La commission était rendue au programme 4, élément
2.
La parole était au député de Duplessis, je
crois.
M. Pagé: Au ministre.
M. Duhaime: Si vous me permettez, M. le Président...
M. Pagé: On commence l'élément 2, M. le
ministre a un exposé sur l'élément 2.
Le Président (M. Marcoux): L'élément 1 avait
été adopté. L'élément 2, M. le ministre.
Centre d'étude du Tourisme
M. Duhaime: ... avant d'aller à l'élément 2,
il y a des questions qui ont été posées ce matin,
relativement à l'élément 1 du programme 4; du moins, je le
pense, il y en a une concernant le Centre d'étude du tourisme. C'est un
document signé le 23e jour d'avril 1975, c'est un protocole d'entente
sur trois ans, pour un montant total de $115 800, qui vient à expiration
le 30 septembre 1977, donc en cours d'année, les montants se
répartissant comme suit: 1974/75, $34 500; 1975/76, $39 600; 1976/77,
$41 700. C'est ce protocole qui fait l'objet de négociations et de
discussions avec le conseil d'administration du Centre d'étude du
tourisme. Maintenant, dois-je déposer ce document ou si cela vous
satisfait?
M. Pagé: Vous pouvez le déposer.
M. Duhaime: Ce matin, M. le Président, en parlant du
carnaval de Québec, on n'était pas certain d'une date, on parlait
d'août, de septembre. La lettre du ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche du temps, M. Simard, porte la date du 30 septembre 1976. Je
peux vous en donner lecture, ou on peut la déposer.
M. Pagé: Vous pouvez la déposer.
Le Président (M. Marcoux): Programme 4,
élément 2?
M. Pagé: Question additionnelle sur le Centre
d'étude du tourisme. La subvention qui a été
annoncée, est-ce comme si vous aviez annoncé une participation
financière, lors du congrès des techniciens en tourisme pour le
centre d'étude?
M. Duhaime: Non. Je n'ai pas en mémoire d'avoir
annoncé spécifiquement un montant. Je
crois avoir laissé entendre très clairement cependant que
le ministère continuerait de subventionner le Centre d'étude du
tourisme.
M. Pagé: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Duplessis.
M. Perron: Non, c'est sur l'autre sujet, concernant la
deuxième lettre qui a été présentée.
Le Président (M. Marcoux): C'est sur le même sujet.
Allez-y.
M. Perron: Pour le bénéfice du journal des
Débats, M. le ministre, pourrait-on avoir la teneur de la lettre du
ministre? Si vous voulez la lire.
M. Pagé: Elle va l'être, elle a été
déposée. M. Perron: Elle va l'être? M.
Pagé: Automatiquement. M. Perron: D'accord. Merci.
Le Président (M. Marcoux): Élément 2,
programme 4, adopté?
Surveillance et amélioration de
l'hébergement et de la table
M. Pagé: Est-ce que le ministre a des remarques
particulières à nous communiquer?
M. Duhaime: Non.
Des questions particulières?
M. Pagé: Oui. On a parlé ce matin, je ne voudrais
pas revenir sur la question, du guide de classification des hôtels et des
restaurants. J'ai cependant une question. À plusieurs reprises, depuis
le début de ces travaux, M. le Président, j'ai eu l'occasion de
faire part de problèmes qu'ont affrontés des services
gouvernementaux dans l'application de leur mandat à cause de l'existence
de mandats portant sur des sujets analogues dans d'autres ministères. Je
m'explique. Le service de l'hôtellerie a à autoriser les plans
pour les immeubles, pour les hôtels, les bars et tout cela. Peut-on
souhaiter qu'en 1977 on aura une meilleure collaboration entre les
différents services gouvernementaux pour la question de ces plans? On a
le service de l'hôtellerie qui intervient, on a le ministère du
Travail.
Dans certains cas, la Commission de contrôle intervient elle aussi
et j'ai eu souvent des représentations qui m'ont été
formulées par des détenteurs de permis. Cela ne date pas
d'aujourd'hui. C'est un problème fort épineux.
Un inspecteur va passer, va formuler des recommandations à un
détenteur de permis et bien . souvent un inspecteur d'un autre service
du ministère du Travail ou de la protection de la santé passe
aussi et fait d'autres recommandations.
J'aimerais être informé jusqu'à quel point les gens
du service de l'hôtellerie et du ministère du Tourisme sont
sensibles à ce problème. Que fait-on pour essayer de le pallier,
car ce n'est pas facile pour le détenteur de permis qui, par exemple, se
fait dire par un inspecteur, une première journée: II faudrait
que tu déplaces tel ou tel équipement? Dans certains cas, cela
exige des investissements qui peuvent aller dans les $1000, $2000 ou $3000.
Quelque temps après, aussitôt que c'est fait, il arrive un autre
inspecteur qui dit: Ce n'était pas correct, ce n'était pas bien
et cela n'aurait pas dû être fait ainsi.
C'est le problème que je vous soulève. Je souhaite qu'une
meilleure collaboration sera atteinte.
M. Duhaime: Je suis bien conscient que c'est un problème,
car il y a plusieurs ministères qui sont impliqués dans
l'application de je ne sais combien de lois, je ne sais combien de
règlements.
Je vous ferai une admission parlementaire, je trouve que cela n'a pas
d'allure. Là-dessus, on a déjà des lettres
expédiées à nos collègues d'autres
ministères, afin de récupérer au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche toute la juridiction en ce qui a
trait à l'hôtellerie et à la restauration pour
éviter que les ministères du Travail et de l'Agriculture mettent
leur nez là-dedans.
Deux réserves, cependant, quant à la perception de la taxe
de vente. Il m'apparaîtrait normal que cela reste du ressort du
ministère du Revenu, l'autre étant la juridiction qu'exerce la
Commission de contrôle des permis d'alcool.
Quant au reste, on pourrait récupérer et les postes et les
juridictions au ministère du Tourisme, pour éviter que cela se
produise. Je souhaite que nous puissions réussir cette opération
le plus rapidement possible, car j'ai eu l'occasion de rencontrer des groupes
d'hôteliers et de restaurateurs qui en reviennent de se faire inspecter
par tous et chacun, et je pense que ce n'est pas normal. Ces inspections vont
coûter très cher à appliquer et il m'apparaît logique
que ce genre d'entreprises ait un interlocuteur et que ce soit le
ministère du Tourisme.
M. Russell: Les inspecteurs du bâtiment, de
l'hôtellerie...
M. Duhaime: Vous parlez de ceux qui sont actuellement au
ministère du Travail?
M. Russell: Oui.
M. Duhaime: Oui, on ferait toute l'inspection
hôtelière.
M. Mailloux: Si je comprends bien ce que dit le ministre, sauf en
ce qui regarde le contrôle de la vente de spiritueux, qui se fait encore
par l'organisme judiciaire c'est-à-dire la Société des
alcools, vous récupéreriez au ministère l'ensemble des
inspections qui sont faites par le ministère du Travail et la
Société des alcools. Sauf le ministère du Revenu.
C'est un peu ce que je disais avant le début de la discussion. Je
ne veux blâmer personne en particulier et je comprends que, dans la
province, on a quantité d'hôtels extrêmement vieillots et
qui sont parfois un danger pour le public, mais il ressort que la
multiplicité des ministères qui sont des intervenants fait qu'ils
ferment leurs portes en période d'automne et qu'en période de
printemps une inspection est faite. Souvent, des réservations sont
faites pour la période d'été et un ministère, entre
autres, vient les avertir que cela ne répond pas aux normes, et c'est
vrai dans certains cas. Je pense que c'est en période d'automne qu'un
avertissement devrait être donné sur les correctifs à
apporter sur les dangers qu'il y aurait pour éviter de ne pas avoir un
renouvellement l'année suivante.
M. Duhaime: II y a 16 000 établissements qui sont
assujettis à l'inspection. Or, si vous prenez le domaine de
l'hygiène, par exemple, le ministère de la santé, le
ministère des Affaires sociales et le ministère de l'Agriculture
ont affaire là-dedans. Or, tous et chacun inspectent...
M. Mailloux: Me dirait-on que le ministère de la
santé fait réellement son travail? Tantôt, en regardant le
dépliant que vous avez dans les mains, je n'identifierai pas l'endroit
en particulier j'ai été une vingtaine d'années dans
le commerce de l'alimentation avant d'entrer en politique. Prenons cet
établissement licencié, qui a une cote de trois étoiles.
S'il fallait que les gens entrent dans la cuisine une fois dans leur vie, ils
n'entreraient jamais plus dans cet établissement hôtelier, car il
y a des coquerelles, des punaises, il y a n'importe quoi.
C'est tellement sale dans la cuisine qu'il n'y a pas une personne qui
pourrait... dans un établissement où c'est indiqué trois
étoiles.
M. Duhaime: Avec un tel endroit, on pourrait alimenter
Orsainville.
M. Mailloux: Non, il demeure quand même que ce sont des
anomalies que l'on constate; la façade est très belle, mais,
à l'arrière, la préparation de ce qui doit servir à
l'alimentation se fait dans un état d'insalubrité inacceptable
pour le public. Je ne sais pas si le ministère de la santé a des
failles dans l'exercice de ses fonctions, mais il demeure que le public a
raison de vouloir être protégé plus que cela. S'il y a
déjà eu des enquêtes sur la charogne, cela va être le
temps de faire des enquêtes sur certaines cuisines dans la province de
Québec.
M. Pagé: Sur le même sujet, M. le Président,
pour compléter la question du député de Charlevoix, est-ce
que les inspections se font de façon systématique pour chaque
établissement chaque année? Je voudrais avoir la réponse.
C'est pour cela que je la pose.
M. Duhaime: Si vous permettez, je vais répondre d'abord
à la question du député de Charlevoix. Le ministère
de la santé n'existe plus en tant que ministère de la
santé. C'est plutôt le ministère des Affaires sociales. La
partie des inspections sanitaires est aux services de protection de
l'environnement, et l'Environnement, par la loi des Affaires municipales,
redonne aux municipalités l'obligation de faire ses inspections. Donc,
à toutes fins utiles, les municipalités rurales, sauf les grandes
villes comme Québec, Montréal, Trois-Rivières, Sherbrooke,
qui ont des services municipaux d'hygiène, les municipalités
rurales n'ont pas ou à peu près pas d'inspection de faite.
M. Mailloux: Est-ce que vous voulez dire, quant à
l'alimentation, la préparation...
M. Duhaime: L'alimentation, la préparation...
M. Mailloux: ... l'inspection par les municipalités?
M. Duhaime: Non, l'alimentation, la préparation des
aliments est assujettie à la loi du ministère de l'Agriculture.
Celui-ci a augmenté considérablement sa force de frappe et il est
extrêmement sévère. Voici la façon dont on
procède maintenant. Il n'y a pas de multiplicité d'inspections,
on fait des inspections de groupe. Trois ou quatre inspecteurs vont se rendre
dans le même établissement en même temps: ceux de
l'Agriculture, les nôtres, ceux du ministère du Travail, la
Commission de contrôle des permis d'alcool, et on fait une inspection
simultanée pour régler une fois pour toutes le problème.
Mais c'est l'Agriculture qui s'occupe de l'alimentation, elle a le droit de
saisir les viandes, etc. Et nous, nous avons des pouvoirs là où
cela n'implique pas des connaissances techniques spéciales. Par exemple,
un vétérinaire peut dire que la viande qui est dans le
réfrigérateur n'est pas propre à la consommation. Notre
inspecteur n'est pas en mesure de le faire. Par contre, on peut sévir
dans le cas de malpropreté évidente. C'est la même chose
pour les autres lois, au ministère du Travail par exemple. Si une porte
de sécurité est barrée ou barricadée, on peut
sévir, mais on ne pourra pas sévir quant à la
solidité d'une structure, par exemple. Cela ne relève pas de
nous.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Duplessis, sur le même sujet.
M. Perron: Merci, M. le Président. Ce n'est pas sur le
même sujet, mais c'est sur l'élément 2 du programme 4.
Allez-y.
M. Pagé: M. le ministre n'a pas répondu à ma
question.
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse. M. le ministre n'a
pas fini de répondre au deuxième aspect de la question.
M. Pagé: Les inspections sont-elles systématiques,
et à quelle fréquence?
M. Duhaime: Quant aux inspections, depuis
1967, le service est complètement mécanisé et sur
ordinateur. C'est évident qu'on ne va pas dans un petit buffet, qui ne
vend que quelques aliments trois ou quatre fois par année. On va
s'attarder plus longuement et plus fréquemment dans les
établissements situés dans les circuits touristiques. On voit
à faire tous les établissements au moins une fois par
année. On fait environ 28 000 inspections, soit presque deux inspections
par établissement. Par contre, il y a des établissements qui ont
été vus cinq, six, sept, huit fois. D'autres ne l'ont pas
été cette année. C'est clair qu'il y a de grands
établissements où on ne peut pas aller passer une journée,
y perdre notre temps, on sait d'avance que l'établissement va être
d'une propreté exemplaire; par contre, dans le cas d'un
établissement situé sur une route importante, qui est un relais
important pour le tourisme, on va tâcher d'y aller plus souvent pour le
suivre, surtout s'il est négligent.
M. Mailloux: Qu'arrive-t-il dans le cas de très gros
établissements qui peuvent donner de 400 à 500 repas, le midi ou
le soir, et qui, ayant un surplus considérable de buffets froids,
refilent cela le lendemain?
M. Duhaime: Ils le donnent aux petites soeurs.
M. Mailloux: Dans ces conditions, dans les meilleurs hôtels
du Québec, il y a des gens qui, par cinquantaine, vont s'empoisonner
à manger des salades qu'on sert de nouveau le lendemain.
M. Duhaime: Le chef inspecteur du ministère de
l'Agriculture me dit qu'il surveille de très près les grands
établissements; les grands hôtels de 500 chambres et plus
sans vouloir les nommer sont suivis de très près,
justement à cause de cela.
M. Russell: Combien y a-t-il d'inspecteurs?
M. Duhaime: Chez nous, disons que nous en avons environ 40. Il y
a toujours des absents, en raison de maladie ou autrement. Nous avons une
quarantaine d'inspecteurs.
M. Mailloux: II faudra peut-être que le ministère du
Tourisme envoie aux établissements importants un avis
sévère pour que les aliments gardés pendant 24 heures, qui
contiennent beaucoup de mayonnaise et de choses qui surissent très vite,
ne soient pas reservis aux clients à cause des conséquences que
cela peut entraîner. Je vous ferai en aparté certaines
observations sur des installations hôtelières qui ne sont pas du
dernier calibre dans la province de Québec et qui ne laissent rien
perdre, en essayant de refiler à la clientèle ce qui est bon
à aller à la poubelle.
M. Duhaime: Ce serait très apprécié, M. le
député, si vous pouviez nous dire cela, parce qu'on ne peut tout
de même pas salir la réputation d'un établissement à
cause de la négligence d'un employé. Quand on le sait, on y va et
on fait rectifier la situation le plus discrètement et le plus
humainement possible.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Ma question porte sur
les agents de voyages. Je voudrais savoir combien de permis ont
été émis en 1976.
M. Duhaime: Vous permettez, M. le Président, si on pouvait
retenir la question du député de Duplessis et terminer toute la
partie des inspections d'hôtellerie pour revenir ensuite avec les agents
de voyages. Cela fait partie de l'élément 2 du programme 4. S'il
y avait d'autres questions sur l'hôtellerie, on pourrait terminer.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président. À plusieurs
reprises, soit lors de l'étude des crédits, au mois de
décembre dernier, ou encore lors de questions posées en Chambre
sur le dossier d'un centre de congrès à Montréal et aussi
lors de la conférence de presse du ministre, la semaine dernière,
sur ce centre des congrès, le ministre a souventefois fait état
de la situation de l'hôtellerie en général. Je me rappelle,
entre autres, qu'à certains moments le ministre a cité certains
cas de l'effet de la taxation municipale sur les grands hôtels, sur
l'exploitation et la rentabilité des grands hôtels.
Le ministre pourrait-il nous donner un aperçu de la situation,
telle qu'elle existe actuellement? Quelles sont les prévisions pour
l'année 1977, pour l'hôtellerie, particulièrement dans la
région de Montréal? En même temps, le ministre pourrait-il
nous dire s'il y a des effets qui ont commencé à se faire sentir
à la suite de la politique de l'augmentation du salaire minimum?
M. Duhaime: Nous sommes loin de l'élément 2 du
programme. Je ne voudrais pas être procédurier outre mesure,
mais...
M. Pagé: On s'entend toujours bien.
M. Duhaime: Je n'ai été saisi d'aucun
élément que ce soit qui puisse nous indiquer que la hausse du
salaire minimum, particulièrement dans le secteur de l'hôtellerie,
ait eu un effet nuisible.
Il est entendu, et c'est malheureux d'ailleurs, que dans ce secteur
comme dans d'autres, si on pouvait faire travailler des petits salariés
à $1.13 l'heure, on le ferait. Cela me paraît un strict minimum.
J'admets que la situation est complexe, parce qu'il y a des employés qui
sont à pourboires dans le secteur de l'hôtellerie et d'autres ne
le sont pas. Cependant, je ne crois pas que cela ait un impact négatif.
Le problème de l'hôtellerie n'est pas là.
Cela m'apparaît être directement relié, surtout
à Montréal, au fait que, de 1972 à 1976, je parle des
grands hôtels, on ait décidé de construire des hôtels
et de porter le nombre de chambres de
6500 à 13 000 en l'espace de quatre ans. On avait très
probablement à l'esprit la perspective olympique qui était
l'année où tout le monde se mettait riche à
Montréal, mais il s'est avéré que l'année
touristique 1976 a été plus faible que celle de 1975. Je pense
que cela part de là.
Le marché de l'hôtellerie est un marché de libre
concurrence. Il n'appartient ni au gouvernement du Québec, ni à
la ville de Montréal de mettre un frein à l'émission des
permis d'hôtellerie, des permis de construction. Et, si vous
décidiez vous-même cet après-midi de construire un
hôtel de 1000 chambres à Montréal et de tenter de vous
tailler une place sur le marché, vous êtes le bienvenu. C'est un
marché ouvert, c'est un marché compétitif. Je pense que
c'est là le problème. Cela a été un des
éléments, bien sûr, qui nous ont fait reconsidérer
très rapidement et reprendre tout le dossier quant à un centre de
congrès. Cela m'apparaît comme étant certain que cela va
avoir un impact très positif sur l'ensemble de l'industrie
hôtelière de Montréal. D'ailleurs, c'est la première
fois que le Board of Trade de Montréal trouve que le gouvernement actuel
fait un bon coup et cela a été mentionné dans la Presse
récemment.
Les perspectives pour l'année. C'est assez difficile de les
évaluer. Mais je pense qu'on devrait connaître une excellente
année. Les informations que j'ai eues aux États-Unis... Je vous
donne un indice: Un agent de voyages qui nolise des autobus à
destination de Québec. L'année dernière, il en a
nolisé 119 et il y en avait, quand on s'est parlé, il y a trois
semaines, 265 de nolisés. Bien sûr, son marché
n'était pas à sa pleine capacité. Je me fie
également à un entrefilet dans le Journal de Québec
d'aujourd'hui. Je pense que c'est M. Yves Bernier, celui qu'on appelle M.
Carnaval ou M. Québec, je ne sais pas trop.
M. Pagé: M. Québec.
M. Duhaime: M. Québec? Je pensais que c'était M.
Lamontagne, M. Québec.
M. Pagé: Non, maintenant, c'est M. Ottawa. Il est à
Ottawa maintenant?
M. Russell: M. Ottawa maintenant.
M. Pagé: Vous n'avez pas suivi la victoire du
fédéral?
M. Duhaime: C'est dans le Soleil; je m'excuse, ce n'est pas dans
le Journal de Québec. C'est dans le Soleil d'aujourd'hui, cela ne peut
pas être plus frais comme nouvelle. On mentionne que le taux d'occupation
ou le coefficient de remplissage dans les hôtels de Québec, qui
était de 48% au mois de mars 1976, est monté à 58% cette
année. Donc, 10% de plus. Je sais qu'en février, à
Montréal, on était en moyenne à 58%, sauf erreur, et on
devrait connaître une reprise à Montréal pour
l'été.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: Cela sera une excellente année.
M. Pagé: On l'espère.
M. Mailloux: II y aurait une suggestion à faire pour
rentabiliser les hôtels de Montréal. Il faudrait que le
ministère du Tourisme subventionne les Expos pour leur trouver une
couple de bons lanceurs partants et de releveurs.
M. Duhaime: Mais ils ont gagné hier. M. Mailloux:
C'est rare.
M. Duhaime: C'est vrai que c'était une manchette.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, le
député de Portneuf.
M. Pagé: Vous avez abordé une question qui est bien
importante, M. le ministre...
Une voix: La couleur de la balle.
M. Pagé:... soit celle des salaires et tout dans
l'industrie hôtelière. À de nombreuses reprises, les hommes
politiques ont eu à faire état de la complexité... Vous
avez parlé des personnes payées à pourboires, des
personnes qui sont payées à salaire fixe et qui ne participent
pas à un revenu additionnel par le biais de pourboires. Le gouvernement
se propose d'adopter une loi, éventuellement, qui impliquera des mesures
automatiques et statutaires sur le salaire minimum. Cela avait
été élaboré antérieurement. Le ministre du
Travail l'a accepté, l'a reconnu.
Je pense qu'il serait bon que l'on enlève l'aspect politique du
salaire minimum.
Par contre, compte tenu de cette situation particulière dans
l'hôtellerie, vous ne croyez pas, M. le ministre, que ce serait le moment
le plus opportun pour le gouvernement du Québec, et
particulièrement pour le ministère du Tourisme, de régler
définitivement toute cette question de la complexité des salaires
payés aux personnes oeuvrant dans l'hôtellerie, par le biais de la
Loi sur les conditions minimales de travail que l'on s'apprête à
présenter ici à l'Assemblée nationale.
M. Duhaime: On s'en occupe aussi dans ce sens.
M. Pagé: Alors, est-ce à dire qu'actuellement, vous
êtes...
M. Duhaime: Je suis consulté?
M. Pagé:... non, vous êtes étroitement
lié à...
M. Duhaime: Oui.
M. Pagé:... vous êtes étroitement lié
à l'élaboration de la Loi sur les conditions minimales de
travail, en ce qui concerne particulièrement le secteur de
l'hôtellerie?
M. Duhaime: C'est le comité ministériel au
dé-
veloppement économique qui s'en occupe, en étroite
collaboration avec mon collègue au Travail, M. Couture.
M. Pagé: Iriez-vous jusqu'à faire part aux membres
de cette commission de vos considérations sur l'approche qui devrait
être prise par le gouvernement, par le ministère,
particulièrement en ce qui concerne les employés oeuvrant dans le
secteur de l'hôtellerie?
M. Duhaime: M. le Président, je crois que ce ne serait pas
dans l'ordre que je fasse part de mes considérations sur ce sujet et
encore moins des représentations que je fais. C'est en gestation, si je
peux dire, et on devrait aboutir très rapidement.
M. Pagé: Est-ce que là, c'est un...
M. Duhaime: Je pense cependant qu'il va être assez
difficile d'aller jusqu'à votre suggestion de régler, d'une
façon permanente, le problème des employés à
pourboires...
M. Pagé: Mais tiendra-t-on compte de cette distinction
entre les employés à pourboires et ceux qui ne le sont pas?
M. Duhaime: ... pour une raison très simple, c'est que la
taille des entreprises dans l'hôtellerie ou dans la restauration influe
énormément sur le pourboire; de même que la localisation de
ces mêmes entreprises. Alors, il faut tenir compte de ces deux facteurs,
entre autres choses.
M. Mailloux: M. le ministre... on peut parler du contrôle
du prix des repas. Cela est sans doute comme l'affichage du prix des chambres.
Ce n'est pas à ce programme?
M. Duhaime: Oui.
M. Mailloux: Ce que je voulais savoir, c'est: Vous avez à
surveiller l'affichage du prix qui est demandé. Le ministère du
Tourisme reçoit-il beaucoup de plaintes relativement à une
augmentation vertigineuse du prix des repas, dans la région de
Québec?
M. Duhaime: On n'a pas de plainte officielle; évidemment,
ça se dit toujours de bouche à oreille; on dit: Les prix montent,
mais on n'a pas de plainte de clients qui se rendent dans un
établissement pour dire: C'était trop cher, car notre
règlement, notre loi oblige le restaurateur à afficher ses prix
à l'extérieur.
M. Mailloux: Mais le touriste qui visite Québec qui
vient dans un centre administratif tel que Québec ne fait-il pas
de plainte au ministère en disant que l'on surcharge un peu dans les
bons restaurants de Québec?
M. Duhaime: Je peux vous dire que, l'an dernier, nous avons eu
une plainte contre un établissement qui pouvait être
justifiée. Mais, là encore, comme c'est la libre entreprise,
l'établissement a vu sa clientèle diminuer jusqu'à un tel
point que l'établissement a été vendu et c'est une des
raisons: les prix trop élevés. Mais de plainte directement, non;
pas sur les repas.
Cependant, cela ne m'empêchera pas de vous dire que le prix des
repas est affreusement élevé, autant à Québec
qu'à Montréal. On n'est absolument pas dans le coup si on compare
ces prix avec ceux de n'importe quelle grande ville américaine.
M. Mailloux: Disons que je ne vais pas souvent dans la
région de Montréal, mais, si je regarde dans la région de
Québec, quand on va dans un bon restaurant, contrairement à Miami
ou d'autres endroits de villégiature, c'est aussi bien de dire que c'est
100% de plus pour la même chose. Allez au Pub's de Miami, vous allez
payer $7, $8; ici, ce sera $15, $16, pour le même service.
Il demeure quand même que, dans l'industrie touristique, cela peut
avoir un effet nocif, si le ministère du Tourisme n'apporte pas une
surveillance ou certaines recommandations aux hôteliers. La vache
à lait passe, mais, comme vous le disiez tantôt, elle
s'épuise très vite quand on abuse de la clientèle.
Je constate quand même, étant quelqu'un qui va souvent dans
les restaurants de la région de Québec, sans nommer aucun
restaurant, que cela a monté en flèche depuis deux ans
à un prix vertigineux. C'est inacceptable; on en arrive, à
deux personnes, à $30, $32, sans...
M. Russell: Sans prendre de vin.
M. Mailloux: ... oui, une petite consommation et pas de vin
à table, et c'est $30, $32. Cela devient quand même très
coûteux pour n'importe quelle bourse.
M. Russell: C'est d'autant plus vrai lorsque ce sont des agents
de voyages qui organisent des voyages de groupe, que ce soient un ou deux
autobus, ou que ce soit un congrès de 500 ou 1500 personnes et, à
plus forte raison, de 3000 ou 4000 personnes, parce que 4000 personnes, pour
trois jours, cela fait tant de repas. S'il y a un écart de $3, $4 ou $5,
quand vous le multipliez comme cela, les gens commencent à regarder
ailleurs. Les gens sont prêts à payer pour la différence,
mais pas toute la différence.
M. Duhaime: II y a un changement qui se produit. Je sais que
c'est difficile à contrôler, mais il faut quand même le
constater. En fait, le ministère du Tourisme n'a aucun droit de regard
sur l'établissement des prix. Si un restaurateur de Québec veut
vendre du steak haché à $32 le couvert, avec des frites, c'est
son problème.
M. Mailloux: Pour autant qu'il l'affiche.
M. Duhaime: L'inspection qu'on fait, c'est pour s'assurer que le
prix affiché à l'extérieur va correspondre au prix qu'on
va demander au client.
M. Russell: Oui, mais il faut tout de même retenir que le
gouvernement, par son ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, dépense des sommes énormes pour faire de la
publicité au tourisme, inviter les gens à nous visiter au
Québec. Quand on amène les touristes ici, si on les
étrangle, c'est de l'argent qui ne sert qu'une fois et ne revient pas.
Ce que je disais, avant que le ministre intervienne, c'est que ce
phénomène est difficile à contrôler, mais je ne sais
pas qu'il n'y aurait pas moyen de trouver une solution pour tâcher de
freiner un peu cette montée. Il y a quelques années, on allait
aux États-Unis et on payait beaucoup plus cher qu'à Québec
ou à Montréal. Les rôles sont renversés depuis deux
ou trois ans. On va dans les villes américaines, les villes où il
y a beaucoup de touristes, dans les périodes de tourisme, et on paie 25,
30, 35 et 40% de moins qu'au Québec. Cela commence à être
remarqué et ce n'est pas bon pour la réputation du
Québec.
M. Duhaime: Je pense qu'à la décharge des
restaurateurs, des hôteliers, on a remarqué depuis quelques mois
une tendance à la baisse. Il y a une concurrence terrible dans le
moment, féroce, entre les grands hôtels. Dans le moment, il y a
des buffets le midi dans les grands hôtels. Ils étaient à
$6 ou $7 pas plus tard qu'il y a un an et ils sont rendus à $3,50 pour
la même chose.
M. Mailloux: Les grands hôtels ont toujours manqué
de clientèle alors que, tantôt, on parlait principalement du
restaurant qui sert simplement des repas.
M. Duhaime: Cela a un effet d'entraînement. On remarque que
les hôtels qui veulent conserver leur clientèle doivent
évidemment se ramener au prix du voisin. Le repas du soir restera
toujours élevé, je crois.
Centre de congrès à
Montréal
M. Russell: M. le Président, si le ministre permet, je
voulais continuer dans ce sens. Actuellement, on propose un centre de
congrès. Si on le propose, je présume qu'on va le construire, on
ne fera pas qu'en parler. Depuis trop longtemps, les gouvernements ont cette
mauvaise habitude d'en parler cinq ou six ans avant d'amorcer les travaux.
Là, c'est un centre qui va prendre de l'expansion en fonction de la date
où on va dire oui à la confection des plans. Il ne sera
certainement pas ouvert avant trois ans. Si on attend cinq ans pour le faire,
avec trois ans, cela sera dans huit ans d'ici. Si on ne fait pas cela et qu'on
démarre immédiatement, ce sera une dépense assez
importante qui sera faite par le gouvernement pour la promotion du tourisme au
Québec, et on laissera les hôteliers assommer les touristes avec
des coûts de chambres et de repas trop élevés, même
si on les laisse annoncer à l'extérieur. Il y a eu quelques
années, je n'affirme pas ceci, mais je le présume, je pense qu'on
avait les mêmes prix un peu partout, il y avait une entente. Un
affichait, et tous les autres suivaient. S'il y en avait un qui de- mandait
trop cher, les autres demandaient le même prix. Cette tendance a
créé un climat qui n'est pas sain pour l'hôtelier et le
gouvernement dépense indirectement de l'argent pour amener des clients
qui viennent une fois, mais s'en retournent et ne reviennent plus. Je trouve
qu'il n'y a rien de pire.
M. Duhaime: Je pourrais vous donner raison en partie. Je voudrais
simplement vous dire...
M. Russell: M. le Président, je ne veux pas avoir raison.
Je ne fais que souligner ceci pour que...
M. Duhaime: Oui, mais au sujet du centre de congrès, je ne
veux pas que vous ayez l'impression qu'on va mettre trois ans à prendre
une décision. Elle est prise, la décision. On va commencer les
travaux...
M. Russell: Quels sont les noms des professionnels qui sont
engagés sur les travaux?
M. Duhaime: Si on poursuit nos travaux jusqu'à lundi
prochain, je pourrai vous le dire. On est en train d'évaluer tout
ça.
M. Russell: Bon. Parce que, lundi, on va adopter...
M. Duhaime: L'autre...
M. Pagé: Quand vous parlez de septembre pour le
début des travaux, je présume que vous parlez du début de
la confection des plans et tout. On est quand même au mois de mai,
bientôt le mois de juin.
M. Duhaime: J'ai eu l'occasion de déclarer et j'ai encore,
à l'heure du dîner, rencontré mes sous-ministres et les
travaux vont commencer en septembre 1977, "September 1977", pour être
prêt à fonctionner au plus tard au printemps de 1980.
Je suis d'accord avec vous pour dire que cela peut entraîner des
investissements de la part du gouvernement du Québec, que ce soient des
investissements directs ou sous forme de baux de location. On verra. Ce sont
ces formules que nous étudions actuellement, mais les choses
étant ce qu'elles sont à Montréal, où l'industrie
hôtelière va rester ce qu'elle est, c'est-à-dire avec un
coefficient de remplissage moyen d'un peu moins de 50%, cela veut dire que
certains hôtels roulent à moins de 30%... Au Hilton à
Dorval, il n'y a pas de problème, mais il n'y a pas que celui-là
à Montréal.
Il ne faut pas envisager ce projet d'un centre de congrès en
fonction du simple compte d'exploitation du centre de congrès, cela me
paraît aussi important. Si tous les hôtels de Montréal
étaient pleins, ce serait peut-être moins urgent de
procéder à la construction, quoiqu'elle serait encore tout aussi
nécessaire, si on veut être sur le marché des
congrès.
Actuellement, à Montréal, il m'apparaît qu'un centre
de congrès est aussi important que le pont
Jacques-Cartier. C'est un outil pour travailler. Quand on
considère le nombre d'emplois et très souvent de petits
emplois... ce qui est intéressant, ce sont les retombées
économiques.
M. Russell: M. le Président, le ministre a parfaitement
raison. Je fais appel à sa bonne compréhension pour qu'il invite
les responsables des associations d'hôtellerie et de restaurants à
étudier la possibilité d'en arriver à des prix
raisonnables. Vous avez mentionné le Hilton à Dorval; c'est
affreux de voir les prix qu'on demande là! Les gens y vont parce que
c'est pratique. Cela coûte meilleur marché que de prendre un taxi
pour se rendre au centre de la ville; on peut y faire une réunion, par
exemple, mais les prix qui y sont demandés, on ne peut dire qu'ils sont
acceptables. Ce n'est pas acceptable. Si le Hilton de Dorval ne peut servir des
repas à meilleur compte qu'il ne le fait, il est
préférable qu'il ferme ses portes et qu'il n'exploite plus la
position géographique qu'il a actuellement. C'est ce qu'il fait. Quand
quelqu'un, qui vient de Toronto, va au Hilton, il ne vient qu'une fois;
plusieurs décident que, la prochaine fois, ils iront en ville, en raison
des prix qui y sont demandés.
J'ai souvent l'occasion d'aller au Hilton rencontrer des groupes. Je
rencontre souvent aussi des Américains, des Européens qui
viennent dans les hôtels de Montréal et les prix qu'on leur
demande au Bonaventure ou ailleurs n'ont pas de bon sens. C'est de
l'exploitation publique. Je pense que ces gens devraient reconsidérer
leurs prix.
Remarquez qu'il y a d'autres villes, qui ne sont pas
nécessairement au Québec où on n'est pas plus raisonnable,
mais ce n'est pas parce qu'on veut profiter d'une situation. Si on bâtit
un centre de congrès à Montréal et que le gouvernement
investit directement ou indirectement là-dedans le contribuable
du Québec paie aussi pour cela, il va payer pour développer le
tourisme dans sa province, non pas pour donner l'occasion à des
hôteliers d'amener plus de touristes ici pour les exploiter ...
C'est ce que je voudrais que ces gens comprennent. S'ils veulent faire un
effort, si le ministre peut demander leur coopération, s'ils veulent
coopérer dans ce sens, on va peut-être attirer des touristes et
les conserver, mais il ne faut pas les attirer une fois pour les envoyer
à l'extérieur par la suite.
Actuellement, il y a des groupements qui étudient la
possibilité d'aller à l'extérieur pour leur congrès
par rapport à cela. Je peux vous nommer des groupements de cours
à bois, avec qui j'ai des contacts constants. Ils vont à
l'extérieur. Il y en a qui y sont allés l'an dernier et qui
veulent y retourner encore cette année. Cela coûte meilleur
marché de tenir leur congrès à l'extérieur
leur voyage coûtera $200 à $300 que de le faire à
Montréal, en raison de tout cela. C'est sérieux et il faut
prendre la peine d'y songer.
C'est un peu ce que je voulais souligner. Je ne veux pas dire que j'ai
le monopole de la vérité et que c'est facile à
régler. Ce n'est pas un problème facile. Ce n'est pas une chose
qui va se régler de- main, mais je pense que c'est dans ce sens qu'on
doit travailler, pour faire comprendre à ces gens qu'ils doivent prendre
leurs responsabilités et que ce n'est pas toujours aux mêmes de
pousser et à eux d'en profiter.
M. Duhaime: Là-dessus, j'ai eu l'occasion de donner mon
point de vue une fois. On m'a fait des remarques, je dirais, intempestives. On
m'a même offert d'aller administrer l'hôtel.
M. Russell: Les miennes sont-elles intempestives?
M. Duhaime: Non.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: C'est tout, M. le Président, sur la
question de l'hôtellerie, quant à moi.
M. Russell: J'aurais simplement une question que je voudrais
poser au ministre en ce qui concerne les inspecteurs. Il a parlé du
regroupement des inspecteurs. Est-ce qu'il s'agira du regroupement des
inspecteurs simplement pour les inspections des établissements
déjà construits ou s'ils auront le contrôle des inspections
à l'occasion de la construction des hôtels ou des restaurants?
M. Duhaime: Là-dessus, je ferais une réserve quant
à la construction. À l'heure actuelle, il y a 28 inspections qui
doivent être faites par différents ministères à un
établissement hôtelier. Si on pouvait en prendre une vingtaine et
qu'il en restait huit à l'extérieur du ministère du
Tourisme, je pense que cela serait déjà pas mal. Maintenant, pour
les nouveaux établissements, il est certain qu'il y a des services qui
sont au ministère du Travail et qui ne servent pas seulement aux
établissements sous l'inspection du ministère du Tourisme, mais
aussi sous l'inspection d'autres ministères. Il y a entre autres les
maisons d'éducation, les foyers pour les personnes âgées,
etc. C'est pour cela que j'ai des réserves quant à certaines
inspections, mais il y en a beaucoup, je pense entre autres aux questions
d'hygiène et de santé qu'on pourrait avoir, avec 28 000
inspections, je pense que c'est parfaitement justifié de rapatrier ces
postes.
M. Russell: Remarquez bien, M. le Président, je ne suis
pas contre le rapatriement des postes au ministère du Tourisme, de la
Chasse et la Pêche, mais j'ai certaines réserves quand il s'agit
de diviser les inspections pour la construction et les inspections pour
l'opération. Je vais vous dire pourquoi. C'est qu'après que c'est
construit et que l'on veut apporter des changements, c'est trop tard et cela
coûte cher. S'il y avait moyen d'assurer d'avance au moins une
coordination entre les deux et que les normes soient établies par une
entente des deux ministères, ce serait souhaitable, parce
qu'actuellement il y a trop de spécialistes
dans ces domaines. On a des inspecteurs en plomberie, des inspecteurs en
électricité, des inspecteurs en incendie et, Dieu le sait, on
continue. Quand on a fini de répondre à toutes ces normes, on a
une construction qui coûte beaucoup plus cher et souvent, ce n'est pas
pratique ni fonctionnel. S'il y avait une possibilité que le
rapatriement se fasse à une place et qu'il en reste quelques-uns
à l'extérieur qui sont peut-être difficiles à
rapatrier, on pourrait peut-être établir des normes de
coordination pour que ce soit plus fonctionnel et s'assurer de ne pas
étrangler les gens au moment de la construction.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Le député de Shefford.
M. Verreault: J'ai une question, je ne sais pas si c'est dans le
bon programme, en tout cas, je vais la poser tout de suite. Elle concerne la
loi 19 sur les agences de voyages. Est-ce que votre ministère a
l'intention de faire des amendements pour avantager davantage les voyages de
groupe pour les personnes âgées?
Le Président (M. Marcoux): En ce qui concerne les agents
de voyages, on a retenu les questions et tantôt, on va y revenir.
M. Verreault: D'accord.
M. Pagé: C'est dans le même programme.
Le Président (M. Marcoux): C'est dans le même
programme, oui, c'est dans ce programme. Tantôt, il y a des
députés qui ont commencé à aborder le sujet et on
avait dit que l'on aborderait plutôt le problème sujet par sujet,
je retiens votre question. M. le député de Portneuf.
M. Russell: J'ai seulement une question là-dessus, M. le
Président, je pourrais vous demander une directive. C'est que j'aurais
l'intention de vous parler de l'hôtel sur l'île Charron. C'est sur
les permis d'établissement des hôtels. Est-ce que l'on pourrait en
parler à l'article des parcs ou est-ce que l'on va en parler à
cet article? Cela ne nous dérange pas.
M. Pagé: M. le député de Charlevoix a une
autre question sur le même sujet, c'est-à-dire l'hôtellerie.
Si l'on veut bien se comprendre, il semble y avoir un peu de confusion. Le
programme 4, c'étaient les choses de l'hôtellerie, on a
parlé de l'inspection. J'ai posé des questions au ministre, tout
le monde en a soulevé. On n'a pas terminé. Quant à moi,
j'ai terminé pour l'hôtellerie, mais mon collègue de
Charlevoix a une autre question là-dessus, avant d'aborder les agents de
voyages.
M. Mailloux: J'ai une seule question. On a parlé beaucoup
tantôt des difficultés des hôteliers de Montréal
à trouver une clientèle valable; le taux d'occupation est de 30%
à 40% dans la plupart des grandes installations hôtelières;
vous parlez d'un centre de congrès pour tâcher de faire un recru-
tement dans la région de Montréal. Est-ce que, malgré la
crise économique à laquelle on fait face actuellement, le
ministre du Tourisme a pensé à discuter avec ses collègues
de l'implantation possible d'un casino dans la région de
Montréal, que ce soit à Terre des Hommes ou encore dans la
périphérie de Montréal? Est-ce que le gouvernement... Je
conviens, il y a des couches de la société qui ne seraient
peut-être pas favorables à cela. J'en ai déjà
parlé moi-même pour la région que je représente,
mais il demeure que l'on cherchait, à ce moment une vocation pour le
manoir Richelieu. Je pense que, avec la clientèle qu'on y retrouve, on a
trouvé une vocation à suffisamment de gens. Actuellement, on
constate tout de même que l'Ontario et la Nouvelle-Angleterre vont aller
chercher des retombées d'habitudes que les Québécois ont
comme d'autres gens et qu'aucun gouvernement ne pourra chasser de la tête
des gens.
M. Duhaime: Même pas l'Eglise.
M. Mailloux: Même pas l'Eglise.
Je me demande comment il se fait que le gouvernement, sans
dépenser une fortune dans des installations lui appartenant, à
Terre des hommes ou ailleurs près de la région de
Montréal, ne pense pas à demander un amendement au Code criminel
qui est pleut-être nécessaire. Je pense que le gouvernement du
Québec implanterait un casino et je verrais mal un autre ordre du
gouvernement lui défendre ses activités. Je pose la question de
la manière la plus sérieuse possible devant les
difficultés qu'affronte l'ensemble des installations
hôtelières de Montréal qu'on pourra difficilement
rentabiliser, même avec un centre de congrès. Le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche ne pense-t-il pas qu'il faudrait
aller aussi vite que l'Ontario et la Nouvelle-Angleterre qui ramasseront
tantôt les retombées de quelques millions par année, plus
les retombées indirectes qui seraient quand même très
importantes pour l'ensemble des hôteliers de Montréal?
M. Duhaime: En fait, c'est un problème complexe, bien
sûr. Vous l'admettez au départ de votre suggestion. Je ne suis pas
convaincu qu'un casino ou deux, ou peu importe le nombre...
M. Mailloux: Je ne parle pas de "casino-strip", je parle d'un
casino gouvernemental.
M. Duhaime: ... pourrait de lui-même drainer du tourisme.
Cependant, je dois vous dire que j'ai commencé à en discuter avec
mon collègue du ministère des Finances et c'est une question
qu'on se pose. Je sais que vous-même, dans le passé, vous avez
fait des suggestions. Il est entendu qu'on n'aurait aucune difficulté
à administrer un casino avec le public québécois qui a
cette tradition bien latine de jouer. Seulement, je n'ai aucune idée
arrêtée à ce sujet. Cependant, je dois vous dire que,
lorsqu'on considère le marché des congrès et ce qu'un
casino pourrait rapporter, il n'y a aucune comparaison qui puisse tenir. Le
marché des grands congrès va représenter cette
année, aux États-Unis, $15 milliards. En retombées,
ne serait-ce qu'en taxes sur les repas, sur les alcools, toutes les
activités économiques apportées par le congrès, il
n'y a absolument rien qui tienne comme comparaison avec l'activité
économique que pourrait créer un casino. Ma crainte à ce
sujet, ce serait qu'on ne fasse qu'un déplacement de dépenses
d'une activité à une autre. Est-ce que ce seraient ceux qui
fréquentent le parc Richelieu ou Blue Bonnets qui iraient davantage dans
un casino, ou est-ce que ce sont les Québécois qui voyagent au
Sud, a Las Vegas, qui resteraient à Montréal? Est-ce que des
Américains partiraient de leur lieu de résidence pour venir
strictement jouer dans un casino, qu'il soit à Montréal ou
ailleurs, peu importe? Je n'ai pas cette réponse, mais on a
commencé à en discuter.
M. Mailloux: Si le ministre voulait accentuer un peu sa
recherche, je pense qu'il découvrirait assez vite, dans des documents
qui sont peut-être encore au bureau du premier ministre je ne sais
pas à quel endroit ils ont échoué exactement qu'il
y a quand même quantité de Québécois qui, plusieurs
fois par année, se dirigent vers des installations de jeu, que cela soit
à Freeport, que cela soit à Las Vegas, que cela soit vers les
casinos espagnols. Mais il ressort quand même que la clientèle est
beaucoup plus nombreuse qu'on pourrait le penser à priori. Cela
apporterait, pour les finances du Québec, plus de millions que...
M. Duhaime: Je doute que je puisse retrouver un dossier au
cabinet de l'ancien premier ministre. D'après les renseignements que
j'ai eus, il ne restait pas grand-chose dans l'édifice J.
M. Mailloux: Je dois avouer qu'il y avait certaines
sociétés qui ont été les promotrices, qui avaient
elles-mêmes proposé... C'était surtout, à ce
moment-là, les casinos genre "strip", comme à Las Vegas. Ce
n'était, en aucune façon, l'intention du gouvernement du
Québec. Il était question d'un casino gouvernemental
administré sous contrôle gouvernemental et non pas par l'industrie
privée, dans le genre des propositions qu'on a eues. Mais je pense
qu'avec les fonctionnaires dont dispose le ministre, il pourra très vite
récupérer les renseignements qu'on avait entre les mains. Je ne
fais pas une réflexion à la légère. Je pense que
c'est une source de revenu qu'on laisse actuellement à d'autres et des
Québécois vont annuellement et souventefois en cours
d'année donner leur argent. Cela pourrait rester dans le Québec.
Indirectement, pour l'hôtellerie, cela...
M. Duhaime: La principauté de Monaco tire presque tout son
budget des revenus de la Société des bains de mer et...
M. Mailloux: Si le ministre voulait entrer dans chaque maison du
milieu rural, il s'apercevrait, comme on disait tantôt c'est vrai
qu'on est des latins que l'on joue au bluff dans presque toutes les
maisons...
M. Duhaime: Ça joue pesant!
M. Mailloux: ... même chez des assistés sociaux; ils
ont le temps, eux.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président.
Alors, sur la question des agents de voyages...
M. Russell: Voici, M. le Président, est-ce à
l'article 4?
Le Président (M. Marcoux): Oui, au programme 4,
élément 2.
M. Pagé: Avez-vous d'autres questions sur
l'hôtellerie?
M. Russell: Sur l'hôtellerie, oui, je voulais parler de
l'affaire de l'île Charron. Je sais que cela a été
critiqué amèrement par un des collègues du ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, à savoir la localisation
d'un hôtel dans l'île Charron. Le ministre a-t-il l'intention de
prendre des dispositions pour contrôler les installations
géographiques de chacun des hôtels dans le Québec? Ou
va-t-il laisser l'entreprise libre de se localiser où elle le
désire, où elle le peut?
M. Duhaime: Quant à l'hôtel situé dans
l'île Charron, ma réponse est non.
Le zonage et l'urbanisme relèvent, d'abord et avant tout, des
municipalités. Il est entendu que, dans la périphérie ou a
l'intérieur d'un projet très précis, le ministère
peut invoquer et utiliser son droit à la réserve de deux ans.
Mais c'est toujours fait à l'intérieur d'un projet bien
précis.
Je ne pense pas que ce soit du ressort du ministère du Tourisme
de vouloir contrôler l'implantation hôtelière, quant au
lieu. Cela relève, d'abord et avant tout, des plans d'urbanisme des
municipalités. S'il y a un projet bien précis, on peut intervenir
en demandant au ministère des Travaux publics de faire
l'expropriation.
M. Russell: Si je comprends bien, M. le Président, le
ministre n'a pas de projet qui empêcherait l'installation
géographique d'un hôtel dans le Québec. Ce contrôle
demeurera, comme actuellement, la responsabilité de chacune des
municipalités par leur zonage, pour la construction d'hôtels.
L'île Charron était un exemple. Des remarques, des
critiques assez acerbes laissaient entrevoir à la municipalité
que son règlement de zonage n'avait plus de sens et qu'il y avait des
dispositions qui se prendraient pour faire en sorte que cette île serait
conservée pour d'autres fins que celle du tourisme. Je commençais
à m'inquiéter, à savoir s'il y avait des projets que le
gouvernement actuel voulait mettre de l'avant pour contrôler le
développement de certaines régions, de certaines zones comme
celle de l'île Charron.
M. Duhaime: Ma réponse, au 25 mai 1977, est non.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Merci, M. le Président.
Loi des agents de voyages
M. Pagé: Au sujet des agents de voyages, je reviens
immédiatement à la question qui a été
formulée par mon collègue de Shefford, tout à l'heure. Ce
dernier demandait au ministre si, à la lumière du projet de loi
qui apparaît en appendice au feuilleton de l'Assemblée nationale,
c'était l'intention du ministère de donner suite au voeu
formulé par le député de Shefford, pour que les membres du
club de l'âge d'or bénéficient de certaines
prévisions particulières, dans le projet de loi qui serait
éventuellement déposé.
J'aimerais terminer avec cette question? Dans le rapport annuel du
ministère, on y lit: "Le service juridique du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est avisé en temps et lieu
et les procédures engagées ont eu pour effet qu'aucun client de
ces agences de voyages n'a été lésé parmi les cas
qui avaient été réglés à la fin de
l'exercice, ces clients ayant soit récupéré leur argent,
soit effectué leur voyage."
M. Duhaime: De quoi est-ce tiré?
M. Pagé: Du rapport annuel.
Par contre, le ministre a fait une déclaration
ministérielle, il y a quelque temps, faisant état et avisant la
Chambre qu'à l'avenir, la loi serait respectée
intégralement. Cela a eu pour effet qu'en certains milieux, les gens se
sont inquiétés.
Le ministre pourrait-il informer cette commission de la situation qui
prévaut actuellement et jusqu'où la loi est-elle
respectée? Y a-t-il des poursuites qui ont été prises?
Quel est le coeur du problème, avec les agents de voyages, dans
l'application de la loi et quelles sont les prévisions dont le ministre
peut faire état dans la loi qu'il entend proposer?
Jusqu'où la nouvelle loi pourra-t-elle venir régler
certains problèmes et dans le cadre de quelle orientation cette nouvelle
loi s'inscrit-elle?
M. Duhaime: Votre première question concerne la Loi des
agents de voyages, les personnes âgées aussi bien que d'autres
groupes; un amendement est envisagé. Il est même prêt. Je
pense que nous l'étudions pour une dernière fois ce soir au
comité de législation. Plutôt que de procéder par
arrêté en conseil ou par règlement, j'ai voulu introduire
un amendement dans la loi.
M. Pagé: D'accord. Très bien.
M. Duhaime: J'ai passé plusieurs années de ma vie
à vous critiquer lorsque vous étiez au gouvernement et que vous
aviez l'habitude de conser- ver un immense pouvoir de réglementation
entre les mains du lieutenant-gouverneur...
M. Pagé: L'érosion du pouvoir
législatif.
M. Duhaime: Et, pour autant que je suis concerné, dans la
mesure où ce sera légalement et techniquement possible, les lois
seront votées à l'Assemblée nationale.
M. Pagé: Vous entendez en fait minimiser, réduire
l'exercice du pouvoir réglementaire.
M. Duhaime: Dans ce cas-là, en tout cas. M.
Pagé: Dans ce cas-là.
M. Duhaime: J'aimerais pouvoir préciser ma pensée,
mais je pense qu'il serait plus sage d'attendre que l'amendement soit
déposé...
M. Mailloux: On n'a pas dit que les touristes...
M. Duhaime: Je vous donne quand même une déclaration
d'intention en élargissant même votre proposition, cela va aller
plus loin que les personnes âgées.
M. Mailloux: N'a-t-on pas dit que, dans un éventuel
remaniement, le ministre du Tourisme pourrait aller aux Transports?
M. Duhaime: Non.
M. Mailloux: Je pose la question...
M. Duhaime: Ce que j'ai lu, c'est que le Dr Lazure aurait
aimé être au Tourisme.
M. Mailloux: C'est parce que, lorsque vous parlez, que vous ne
voulez pas agir par le lieutenant-gouverneur en conseil. Si jamais vous alliez
aux Transports, il faudrait que vous agissiez par le lieutenant-gouverneur en
conseil parce qu'on change les règlements quatre fois par jour. On ne
peut pas toujours se retrouver à l'Assemblée nationale.
M. Duhaime: C'est bien clair.
M. Pagé: Vous auriez un problème avec votre
expérience juridique, si vous étiez aux Transports.
M. Duhaime: C'est pour cela que je vous dis que, dans la mesure
où c'est techniquement possible, je pense que, dans le passé, on
a raté des bonnes occasions.
Sur votre deuxième question, je ne voudrais pas m'étendre
trop longuement, j'ai eu l'occasion de le faire à l'Assemblée
nationale en ce qui a trait à la Loi des agents de voyages. Si j'ai
décidé à ce moment-là d'utiliser la formule de
déclaration ministérielle, c'est que je percevais et
perçois encore que c'était peut-être la façon la
plus tangible de bien démontrer que le ministère avait
l'intention
de faire appliquer la Loi des agents de voyages. Le problème de
fond, je vais aller brièvement, vous connaissez cette loi aussi bien que
moi, porte d'abord sur l'existence d'un compte en fidéicommis. On exige
une déclaration. Dans tous les cas, la déclaration est
affirmative de la part de l'agent de voyages. Le problème se pose
lorsqu'on demande qu'une vérification soit faite par des comptables
vérificateurs pour attester que le compte, d'une part, existe, et que,
deuxièmement, il est en bleu et non pas en rouge. L'application de cette
loi veut que les agents de voyages ne financent pas leurs opérations
courantes à même leurs comptes en fidéicommis. Ce que les
avocats respectent, ce que les notaires respectent, ce que les courtiers en
immeubles respectent, je ne vois pas pourquoi les agents de voyages, qui sont
en quelque sorte des fiduciaires du grand public, lorsqu'ils reçoivent
des avances ou des acomptes sur des voyages futurs, ne puissent pas "mettre en
escroc", si vous voulez, ces montants d'argent. Cela implique aussi que, parce
qu'on exige que le compte en fidéicommis existe et qu'il soit
valablement vérifié, que l'agent de voyages puisse
démontrer qu'il fait affaires avec un compte de fonctionnement
excédentaire.
C'est simple. C'est éviter que les affaires courantes soient
faites à même les avances d'un futur voyage d'un client. Il y a
également un volet important pour protéger le public. C'est le
cautionnement, tant sur le plan individuel que collectif. Maintenant, les
montants de cautionnement tant individuels que collectifs sont établis
suivant les chiffres d'affaires de l'année précédente ou
de la moyenne des années antérieures, je ne pourrais pas donner
tous les détails, mais il y a eu une nette amélioration depuis,
je ne me souviens pas de la date de la déclaration ministérielle
qui a été faite à l'Assemblée nationale... À
ce moment, je pense que c'était alarmant. Depuis, il y a eu
amélioration. Je vais demander à M. Claude Michel, qui est au
ministère et qui est chargé de l'application de cette loi, de
vous donner les derniers chiffres.
M. le Président, vous voulez les chiffres au niveau des permis
émis, au niveau des cautionnements? Je peux vous donner les chiffres que
vous désirez et surtout, peut-être pour reprendre ce que vous
venez de dire, la progression qui s'est faite à la suite du, appelons
cela raidissement, dans l'application de la loi, depuis très exactement
le 10 mars 1977. Il n'y avait, sur 590 demandes de permis, que 13 candidats qui
avaient pris soin de respecter de A à Z les qualités de
requérants telles que figurant dans... En fait, il n'y a pas eu de
renouvellement. C'est en fonction du nouveau règlement qui a
été adopté en octobre dernier.
M. Pagé: D'accord.
M. Russell: Les 13, comment les expliquez-vous?
M. Duhaime: Dans un premier temps, parce que les agents de
voyages sont peut-être des gens qui sont un peu légers dans
l'administration de leurs affaires...
M. Russell: Si je vous disais que, s'il n'y en a eu que deux,
c'est que votre ministère n'était pas en mesure de renouveler les
590. Est-ce que cela pourrait être exact?
M. Verreault: Étiez-vous prêt à
procéder...
M. Pagé: Le ministère serait-il prêt à
procéder au renouvellement des permis?
M. Duhaime: Oui. Certainement. Les agents de voyages ont
reçu la totalité des dossiers, plus exactement de la demande des
permis, entre le 29 novembre et le 5 décembre. Nous les avons
réunis dans deux réunions d'information que j'ai dirigées
moi-même, une à Québec et l'autre à Montréal.
À Québec, environ 80 ont été présents, et
à Montréal, tout près de 400.
M. Pagé: D'accord. Quand le premier permis a-t-il
été émis? La loi a été adoptée il y a
deux ans.
M. Duhaime: Non. Peut-être sera-t-il nécessaire, si
vous me le permettez, de faire un petit historique...
M. Pagé: En fait, c'est le premier renouvellement.
M. Duhaime: Si vous me le permettez, M. le Président, si
mes collègues n'y voient pas d'objection, je demanderais à M.
Michel de vous donner le statut actuel, où on en est rendu, c'est la
question que vous avez posée, lui donner une chance d'y répondre
et peut-être que vous pourrez reprendre.
M. Pagé: Je voulais savoir, et M. Michel a très
bien répondu, depuis quand les services du ministère
étaient prêts à procéder au renouvellement. Vous
nous avez dit depuis quelques mois seulement, avant le mois de mars, soit en
novembre, décembre.
M. Duhaime: Pour le permis de 1977.
M. Pagé: D'accord. C'est bien le cas, c'était le
premier renouvellement?
M. Duhaime: Si vous voulez l'appeler renouvellement. Disons que
c'est l'émission du permis en vertu du nouveau règlement qui
exige incontestablement d'autres qualités au niveau du requérant
de permis par rapport à ce qui existait dans l'ancien règlement
qui n'a été appliqué, en fait, que pendant la
première année d'existence de la loi.
M. Pagé: D'accord.
M. Duhaime: D'accord? Si vous me permettez de compléter le
chiffre de tout à l'heure? À ce
moment, donc au 10 mars, vous aviez seulement 13 requérants de
permis qui avaient pris soin de compléter ou qui avaient satisfait aux
exigences du règlement. Ce matin, à 11 heures, très
exactement, 122 permis avaient été émis.
M. Verreault: De plus ou au total?
M. Duhaime: Au total, incluant les 13 de tout à l'heure.
Je pense que, à la suite de cette première mise en demeure qui a
été adressée à tous ceux, donc tous les autres qui
n'avaient pas répondu dès le départ aux exigences du
règlement, je pense qu'à ce moment-là, il y a eu un
éveil chez les agents et qu'ils se sont aperçus quand je
dis je pense, je peux même l'affirmer par des contacts personnels
ils se sont aperçus qu'effectivement la loi allait être
appliquée. Alors à partir de ce moment, ils ont commencé
à regarder leur questionnaire, la demande de permis et quels
étaient les documents requis etc. Au moment où je vous parle,
nous avons encore 102 dossiers en examen. Quand je dis en examen, je veux dire
par là que ce sont des dossiers qui ont été reçus,
mais qui étaient incomplets.
Nous avons donc adressé une lettre à chacun en leur
disant: II manque telle ou telle chose. Il y a donc encore 102 dossiers qui
sont en examen.
Il y a un autre chiffre qui est intéressant à
connaître. C'est un chiffre de 66 dossiers. Ces 66 dossiers sont,
à l'inverse des 102 que je viens de nommer, ceux qui n'ont pas
répondu encore à la première mise en demeure; ces gens ne
se manifestent pas au moment où je vous parle. Je ne veux pas dire que
demain matin il n'y en aura pas 4, 5, ou 10 ou je ne sais combien sur les 66.
Je vous donne les chiffres très exacts de ce matin.
M. Verreault: Dans les chiffres que vous avez donnés, M.
le Président, il n'y en a que 300 qui flottent.
Le Président (M. Marcoux): On peut laisser
compléter, pour revenir à toutes les questions par la suite.
M. Pagé: L'enthousiasme, l'enthousiasme!
Le Président (M. Marcoux): Le sujet semble
intéressant. Allez-y.
M. Duhaime: Suite à la non-observance du règlement
et de la loi en dehors des treize que j'ai nommés tout à
l'heure dans une période qui s'échelonne grosso modo entre
le 10 mars et le 15 avril approximativement, nous avons adressé 300
mises en demeure. Pardon, je m'excuse, 155 mises en demeure; il en reste encore
145, pour un total de 300. Ces 145 à partir partiront d'ici une semaine.
Les dossiers sont prêts à partir, les lettres sont prêtes,
tout est prêt. Parmi ces 155, il est assez curieux de constater que l'on
relève la plus grande partie c'est d'ailleurs le cas dans le total
de 590 d'agents détaillants. Je ne sais pas s'il serait mieux de
préciser la différence entre un détaillant et un
grossiste, tel que spécifié dans le rè- glement. Le
détaillant, c'est celui qui agit et qui n'a le droit d'agir que
directement avec le public. Le grossiste, à l'inverse, agit
indirectement avec le public par le truchement de l'agent détaillant.
Pour bien clarifier ce qu'était le public, j'ai demandé dans le
dernier règlement que l'on spécifie qui était le public,
qui était le client plus exactement; c'est le terme qui est
employé. Ceci parce que, dans l'esprit de beaucoup d'agents de voyages
et par l'étude de réglementations qui existent dans
d'autres pays, j'ai pu me rendre compte du problème presque
incommensurable que cela représente lorsqu'on dit client, l'agent
de voyages détaillant, avec juste raison ou à tort, je n'ai pas
à le juger, se dit: Moi, je suis le client du grossiste et vice versa.
Or, aux yeux de la loi 19 et du règlement, nous avons dit que le client
était exclusivement et seulement le public, le public à
l'exclusion de tout fournisseur de prestations touristiques. Ce qui veut dire
qu'un hôtelier qui n'est pas payé par un agent de voyages
détaillant, nous n'y touchons pas; il n'intervient pas au niveau de la
loi 19. Un grossiste qui n'est pas payé par un détaillant ou un
détaillant qui n'a pas reçu le remboursement d'un grossiste,
etc., nous n'y touchons pas. C'est strictement au niveau de la protection des
sommes d'argent déposée par le public.
Alors, brièvement si vous voulez, vous avez aujourd'hui sur 590
demandes, 122 permis d'émis, 77 détaillants plus 30 qui ont ce
qu'on appelle des établissements, c'est-à-dire des succursales,
12 grossistes et 3 transporteurs.
Phénomène très curieux au niveau des transporteurs,
tels que définis dans l'article 2 de la loi, on dit qu'un transporteur
agit comme agent de voyages lorsqu'il fait je vais simplifier le texte
autre chose que du transport pur, c'est-à-dire lorsqu'il vend
également des séjours et vice versa, lorsqu'un hôtelier
voudrait vendre du transport ou un transporteur de l'hôtellerie. Les
transporteurs se pensaient donc, par définition, en dehors des exigences
de la loi. Par des pressions, que je n'hésite pas à qualifier de
personnelles, je le leur ai fait comprendre, preuves à l'appui
pas plus tard encore que cet après-midi, avant de revenir ici, nous
avons pris un transporteur disons en infraction et ils
s'aperçoivent qu'effectivement ils font autre chose que du transport
lorsqu'ils proposent et inscrivent des passagers pour des services touristiques
autres que ce fameux transport . Alors, concernant les transporteurs,
lorsque l'on dit trois dans les chiffres que je viens de vous citer, cela
semble très peu; en réalité, nous devrions atteindre
environ une vingtaine de transporteurs dans un très court
délai.
Pour ne pas vous mêler dans les chiffres, je reviens aux chiffres
122 permis émis, 102 dossiers en examen, 66 en attente de documents, un
total de 300 mises en demeure, dont 155 sont parties et 145 vont partir; les
155 parties vont donner comme résultat soit des permis émis,
soit, évidemment en principe, des poursuites. Ce total de 590 demandes
de permis représente, M. le Président, la situation ce matin.
M. le ministre parlait tout à l'heure pour répondre
à une question qui lui avait été posée des
cautionnements. Là encore, nous avons introduit dans ce nouveau
règlement, depuis le mois d'octobre dernier, un second cautionnement qui
est appelé le cautionnement collectif. Pourquoi?
Chaque agent de voyages, lorsqu'il produit sa demande doit, en plus des
états financiers certifiés dont a parlé M. le ministre,
fournir un cautionnement individuel fixé selon un barème
établi en fonction de la production des états financiers. Il est
bien clair que plus l'agence est importante, plus le risque financier est gros
s'il arrive un problème et à partir de ce moment-là, le
cautionnement individuel, en principe, risquerait (je dis bien risquerait) de
ne pas couvrir le total des réclamations. Nous avons donc
créé un fonds de cautionnement collectif; chaque agent de
voyages, grossiste ou détaillant, mais non pas dans la catégorie
transporteur est tenu de contribuer à la création de ce fonds de
cautionnement collectif, toujours selon le barème en fonction des
états financiers produits.
M. Pagé: Quel est le pourcentage?
M. Duhaime: Ce n'est pas exactement en pourcentage, c'est un
barème. Enfin, pour vous donner une idée, si vous voulez, au
niveau du détaillant le minimum est de $750 par agent de voyages
détaillant pour un chiffre d'affaires qui atteint $1 million. Au niveau
du grossiste, il est de $2500 au départ jusqu'à $500 000; cela
s'échelonne jusqu'à un certain chiffre.
M. Pagé: C'est très bien. Je vous remercie.
M. Duhaime: Nous avons actuellement, ce matin, en cautionnement
individuel, reçu sous forme de chèque... Il y a trois
manières de déposer ce cautionnement individuel, soit par
chèque certifié, soit par obligations au porteur, soit par une
police d'assurance. Au niveau des chèques pour l'année 1977, nous
avons très exactement $50 000 de déposés. En obligations,
$441 000 et en polices d'assurance, je vous donne un chiffre approximatif parce
que les polices d'assurance sont dans chacun des dossiers et non pas
contrôlées au niveau bancaire comme vous l'imaginez, comme c'est
le cas pour les chèques et les obligations, il est d'environ $800 000.
Par contre, cela est uniquement en vertu des permis déjà
émis. Pour ce qui est du cautionnement collectif, nous l'avions
fixé, toujours en tenant pour acquis que les 598 agents qui
détenaient un permis en 1976, 508 agents détaillants, 45
grossistes et 45 effectuaient, à l'époque, la double
activité de détaillant-grossiste, ce qui n'est plus permis
maintenant... Nous avions fixé, après une étude, ce fonds
de cautionnement collectif approximativement à $1 million et demi. Il
atteint actuellement $738 500. Compte tenu, je vous le rappelle, du nombre de
permis émis, soit 122, je pensais donc que, dans les prévisions
que j'avais effectuées après une étude en calculant
qu'à peu près 300 agents sur les 600 je prends les
chiffres ronds de l'an dernier obtiendraient leur permis, nous
atteindrions $1 million et demi. La moitié de 300 c'est 150; nous sommes
à 122 et nous sommes à $738 500. Je pense donc que les
prévisions s'avèrent assez exactes. Au niveau des honoraires de
permis, nous avons perçu actuellement $44 450. Chaque agent
détaillant doit verser un honoraire au ministre des Finances de $100,
grossiste, de $200, et transporteur, de $300. Le cautionnement individuel et le
cautionnement collectif sont gérés par le ministère du
Tourisme. L'argent, en ce qui concerne le cautionnement collectif notamment,
porte intérêt et l'intérêt gagné sur ces fonds
collectifs est versé au fonds collectif propre à sa
catégorie, c'est-à-dire que la partie appartenant aux
détaillants reste au fonds collectif des détaillants et celle des
grossistes au fonds collectif des grossistes, afin de ne pas mélanger
les deux en cas de réclamation, bien sûr.
Au niveau d'une situation, appelons-la juridique, pour votre
information; depuis la mise en vigueur de la loi, soit depuis le 1er octobre
1975 jusqu'au 15 mai, cette fois j'ai dix jours de retard car je n'ai pas le
dernier rapport, nous avons effectué 247 inspections: 214 ont
été dans l'ensemble de la province à l'exclusion de la
région immédiate de Québec et cette région
immédiate de Québec a donc connu 33 inspections, ce qui porte le
total à 247. Dans le total de 247 inspections, bien que le service des
agents de voyages comme tel n'existe d'une façon fragmentaire que depuis
quelques, on peut dire quelques mois puisqu'il était prévu, au
début, que ce serait une division de l'hôtellerie seulement,
malgré tout, nous avons pu réaliser 179 inspections faites
directement par le ministère; 68 ont été faites par des
services professionnels extérieurs parce que ces inspections
nécessitaient vraiment une étude approfondie de la situation
financière notamment, et de la responsabilité des agents en
cause.
Nous avons, durant cette même période, adressé 40
mises en demeure dans la province, à l'exclusion encore de la
région de Québec qui, elle, a connu 14 mises en demeure, soit
donc un total de 54. Suite à quoi, ces 54 mises en demeure ont
provoqué 19 actions intentées devant la cour. Mais, actuellement,
au moment où je vous parle, aucun jugement n'a encore été
rendu.
M. Verreault: Quel genre d'action?
M. Duhaime: Poursuite pour effraction, pour avoir exercé
sans permis, pour ne pas avoir respecté la loi ou le
règlement.
M. Verreault: Les inspections sont faites en fonction
également des règlements.
M. Duhaime: Absolument.
M. Pagé: Le rapport...
M. Verreault: Est-ce que vous avez terminé?
M. Duhaime: Au niveau des chiffres...
M. Verreault: II n'y a qu'une chose qu'il m'intéresserait
de savoir. Parmi les 590 agences que vous avez, qui ont reçu un premier
permis de re-
nouvellement, avez-vous des chiffres qui peuvent déterminer s'il
y a eu des faillites, des cessations ou des choses semblables tant parmi les
grossistes que pour les agences?
M. Duhaime: Depuis la mise en place du Service des agents de
voyages, je dois vous dire qu'il n'y a eu absolument, cela a été
dit tout à l'heure, je me permets de le répéter, aucune
perte d'argent par les clients, je vous le rappelle, clients étant le
public...
M. Pagé: Contribuables.
M. Duhaime: Contribuables, alors qu'à titre d'exemple et
sans vouloir citer cette province plus particulièrement qu'une autre ou
qu'un autre pays, en Ontario seulement, les réclamations du public pour
cette même période dépassent $1 million. Pour
répondre à la deuxième partie de votre question, il n'y a
eu qu'une seule faillite au Québec pendant toute cette même
période et, là encore, le public n'a absolument pas
été lésé. Nous sommes intervenus en temps et lieu
dans plusieurs cas, je ne sais pas si je dois les citer ou pas, mais enfin,
dans plusieurs cas, chez plusieurs grossistes, avec plusieurs mois d'avance
encore une fois sur l'Ontario, où les mêmes agents grossistes, qui
exploitaient également là-bas ont fait faillite, et les
réclamations, pour deux seulement d'entre eux, ont dépassé
$1 million.
M. Verreault: Ce que je comprends un peu moins, excusez-moi,
c'est que vous partez avec une première émission de 590 permis et
ce depuis deux ans...
M. Duhaime: Excusez-moi, 598, l'année dernière.
M. Verreault: 597. En tout cas, pour quelque 8...
M. Duhaime: Le chiffre est très proche cette année,
c'est une pure coïncidence.
M. Verreault: Et nous revenons au même chiffre. Il n'y a eu
aucune cessation, aucune addition.
M. Duhaime: Oui. Il y a eu un certain nombre de cessations. De
mémoire, je peux...
M. Verreault: Une variation de combien?
M. Duhaime: De 27 ce matin; 27 agents de l'an dernier n'avaient
pas encore fait de demande ce matin. Si on fait une petite gymnastique
arithmétique, on peut dire que 19 nouveaux se sont
présentés,
M. Verreault: D'accord. Ça va.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres questions sur
les agents de voyages? Le député de Portneuf, avec une question
ou un commentaire?
M. Pagé: M. le Président, j'aimerais faire un
commentaire et poser une dernière question. J'aimerais dire à M.
Michel, que je le remercie de son rapport, il est complet. C'est un bon
rapport.
Le Président (M. Marcoux): Peut-on adopter
l'élément 2 du programme 4?
M. Pagé: Dernière question, M. le
Président... Le Président (M. Marcoux): Adopté.
M. Pagé: Dans la réplique...
Le Président (M. Marcoux): Je posais la question.
Excusez-moi, M. le député de Portneuf.
M. Pagé: Vous êtes comme moi, vous vous
interrogez.
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Pagé: Une brève question. Dans la
réplique à la déclaration ministérielle, concernant
les agences de voyages, j'avais fait état du rapport de la firme Mercure
et Béliveau, qui a eu à étudier toute la question des
agences de voyages. Le ministre pourrait-il informer les membres de cette
commission sur les conclusions de ce rapport?
M. Duhaime: Le ministre n'a pas pris connaissance du rapport de
Mercure et Béliveau.
M. Pagé: Vous n'en avez pas pris connaissance?
M. Duhaime: Non.
M. Pagé: Vous n'avez pas jugé important et opportun
d'en prendre connaissance avant de parler d'une nouvelle loi?
M. Duhaime: J'ai eu des recommandations de mes hauts
fonctionnaires, qui ont sans doute été faites à la
lumière des rapports, parce que je n'ai pas l'intention de relire tous
les rapports que d'autres ont à lire.
M. Pagé: D'accord. Cela répond à ma
question, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Programme 4,
élément 2, adopté?
M. Russell: M. le Président, j'ai juste quelques petites
questions. Je suis certain que le ministre va répondre très
rapidement.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Pagé: On pourrait adopter après...
Une voix: On va oublier l'horloge trois minutes.
Le Président (M. Marcoux): D'accord pour terminer?
D'accord.
M. Russell: Je remarque peut-être ici une augmentation,
mais, pour les autres rémunérations, il y a une baisse de 50%,
$345 100, comparativement à $719 400 l'an dernier.
M. Duhaime: Attendez qu'on se retrouve. À quel endroit
êtes-vous?
M. Russell: Je suis à la supercatégorie
fonctionnement, à la catégorie 2 du programme 4:
Autres rémunérations. On demande des crédits pour
$345 600 et l'an dernier on a dépensé $719 400. Cela
m'inquiète un peu. J'ai peur que le ministre soit à court. S'il
faut lui donner des crédits additionnels, on serait mieux de le faire
immédiatement. Cela représente presque 50% de diminution.
À une autre place il y avait $1,5 million l'an dernier et il y a
une diminution assez marquée, je pense que c'est à 4 ou à
5, services.
M. Duhaime: Tout d'abord, la vérification par les
fonctionnaires du ministère.
Je pense que, lors de l'exercice 1976/77, il y a eu des
rémunérations de payées pour la préparation et la
mise en oeuvre du règlement.
M. Russell: Si le ministre veut jeter un coup d'oeil un peu plus
bas, à 4 ou à 5. L'an dernier, il y avait plus d'un million;
cette année il n'y a presque rien. Encore à services.
M. Duhaime: Mais on ne parle pas de la même chose, c'est
dans le programme 3. Autres rémunérations, c'est dans le
programme 2 et le programme 3.
M. Russell: Ce n'est pas le 4?
M. Duhaime: Je m'excuse, nous ne sommes pas dans le même
programme, c'est pourquoi nous ne retrouvons pas. La page 20-7 et la page 20-8
sont dans le programme 3 sur la promotion du tourisme. Cependant, nous allons
vous...
M. Russell: C'est le programme 4? M. Pagé: C'est
à l'endos.
M. Russell: Je ne le pense pas. Je pense que c'est l'inverse.
M. Duhaime: Alors, si vous vous référez à
l'élément 3 du programme 4...
M. Russell: M. le Président, je me réfère au
programme 4, élément 2. L'autre auquel je me
référais plus bas est 4, services.
Si on regarde le total en 1976/77 vous aviez $6 349 800 et, cette
année, vous avez $3 552 000.
M. Duhaime: D'accord, alors je peux vous répondre que
là vous me donnez le total du programme 4. $6,5 millions comparativement
à $3,5 millions.
M. Russell: Je tiens simplement à vous faire remarquer que
je suis dans la bonne page quand je regarde ici.
M. Duhaime: Oui, oui vous avez la bonne page.
Vous avez $2 millions que vous retrouvez en moins cette année,
à cause de l'élément 3 du programme 4 qui est
l'hébergement olympique.
M. Russell: D'accord, mais au fonctionnement, si vous regardez
l'article 2, il y a une baisse assez marquée. Ensuite, services, il y a
au-delà d'un million de différence.
M. Duhaime: Monsieur, si vous comparez le total, $6 349 000, en
1976/77, vous voyez qu'il inclut Hébergement Québec-Olympiques,
$2 000 000. Cette année, il n'existe plus. La différence est
là.
M. Russell: Je suis d'accord, mais on va se reporter à la
question que j'avais posée.
M. Duhaime: On parle de la même chose, mais pas de la
même façon. C'est une sorte de quadrille cette gymnastique.
C'est qu'à l'intérieur de $2 091 500 il y a une partie qui
est décomposée sous la rubrique fonctionnement, de 1 à 7.
C'est ce qui explique l'écart de 719 à 345,6. En gros, les $350
000 c'est "autres rémunérations en moins", à
l'intérieur de Hébergement Québec-Olympiques.
M. Russell: D'accord, et services, ce serait la même chose
à l'article 4.
M. Duhaime: Alors, c'est mutatis mutandis pour les autres postes.
Moi aussi je trouve cela bien compliqué.
M. Russell: Ce n'est pas compliqué, c'est simple. Il
s'agit de donner l'explication.
M. Duhaime: C'est dans la subdivision.
Le Président (M. Marcoux): Alors programme 4,
élément 2, adopté?
M. Russell: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. La commission de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche
ajourne ses travaux...
M. Duhaime: M. le Président, une seconde. Je comprends que
l'élément 2...
Le Président (M. Marcoux): Est adopté.
M. Duhaime: ... est adopté. On va en être au
programme 5?
Le Président (M. Marcoux): Le programme 4 a
été adopté en entier. La commission de l'industrie et du
commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche ajourne ses travaux
à demain matin pour reprendre l'étude des crédits
budgétaires du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche au programme 5.
(Séance suspendue à 18 h 6)