Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude des crédits du ministère de
l'Industrie et du Commerce
(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
Les membres de la commission pour la séance de ce matin sont: M.
Biron (Lotbinière), M. Mercier (Berthier) qui remplace M. Bordeleau
(Abitibi-Est); M. Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M. Godin
(Mercier), M. Dubois (Huntingdon) qui remplace M. Grenier
(Mégantic-Compton); Mme Leblanc (Iles-de-la-Madeleine), M. Mackasey
(Notre-Dame-de-Grâce), M. Ciaccia (Mont-Royal) qui remplace M. Mailloux
(Charlevoix); M. Marcoux (Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Michaud
(Laprairie), M. Caron (Verdun) qui remplace M. Pagé (Portneuf); M.
Perron (Duplessis), M. Raynauld (Outremont), M. Tremblay (Gouin).
Hier soir, nous en étions, je pense, encore aux commentaires
généraux.
M. Charbonneau: M. le Président, je remplace le
député Marcoux, qui préside une commission.
Discussion générale
M. Tremblay: M. le Président, je peux peut-être
répondre très rapidement aux dernières questions
formulées par le député de Lotbinière. Justement,
il y avait une question qui portait sur la compétitivité des
exportations du Québec. Je crois qu'il serait préférable
d'attendre l'étude du programme 3, l'élément 2, soit le
programme de prospection de l'investissement et de l'expansion des
marchés pour discuter de cette question, puisque cela reviendra au cours
des séances.
Il y avait une autre question du député de
Lotbinière, en ce qui concerne une invitation qui, selon lui, devrait
être adressée aux représentants du gouvernement
fédéral pour assister aux séances du sommet
économique. Il me fait plaisir de dire au député de
Lotbinière que le président du Conseil économique du
Canada sera invité au sommet comme représentant du gouvernement
fédéral. Nous voulons limiter le nombre de participants à
un nombre qui soit relativement restreint, afin d'avoir des échanges
plus francs et plus nourris. Nous avons donc limité notre invitation au
gouvernement fédéral aux responsables des recherches du
gouvernement fédéral, qui est le président du Conseil
économique du Canada.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Biron: Sur la même question...
Le Président (M. Boucher): Sur la même question, M.
le député de Lotbinière.
M. Biron: Tout simplement en vue d'avoir une collaboration accrue
du ministère de l'Industrie et du Commerce fédéral et du
ministère de l'Expansion économique régionale, je crois
qu'il est important que ces gens sachent les priorités du Québec
au point de vue du développement économique. Le ministre ne
voudrait-il pas repenser ou prendre le temps d'étudier
véritablement au moins d'avoir un délégué du
ministère de l'Expansion économique régionale, le
ministère de l'Industrie et du Commerce fédéral pour
être sûr que, finalement, eux aussi suivent exactement les
priorités fixées par le Québec en matière de
développement économique, surtout à l'occasion d'un sommet
économique?
Je sais que l'Ontario, il y a quelques mois, à l'occasion d'une
réunion à peu près du même genre, a invité
six ou sept représentants du gouvernement fédéral. Je
voudrais que le ministre songe sérieusement à inviter un
représentant du ministère fédéral de l'Industrie et
du Commerce et un représentant du ministère de l'Expansion
économique régionale.
M. Raynauld: Avant que le ministre réponde, c'est juste
sur la même question, il est évident que je ne voudrais pas
laisser une mauvaise interprétation de fait. Le président du
Conseil économique ne peut évidemment pas représenter le
gouvernement fédéral. La structure du conseil est telle que le
conseil est indépendant du gouvernement. C'est une institution qui a
été créée par le gouvernement
fédéral, mais il ne peut, en aucune façon, parler au nom
du gouvernement fédéral. Il ne faudrait pas le considérer
comme un représentant du gouvernement fédéral.
M. Tremblay: Je dirais, en réponse à la suggestion
du député de Lotbinière, que le sommet économique
ne vise pas à formuler dans des termes précis les politiques du
gouvernement. Les politiques du gouvernement sont établies par le
Cabinet des ministres, de sorte que le sommet économique vise, avant
tout, dans une première démarche, à faciliter un
échange de vues entre les agents économiques.
Dans d'autres réunions de ce genre, il sera plus facile, une fois
que nous aurons eu les évaluations des résultats du sommet
économique, d'élargir ou de modifier la formule. Dans une
première démarche, nous voulons procéder avec prudence et,
comme je le disais tout à l'heure, ne pas surcharger le nombre de
participants. Si on commence à inviter des représentants de tel
ou tel ministère fédéral, il devient difficile de ne pas
inviter les représentants du ministère fédéral des
Finances. Vous avez mentionné le ministère de l'Expansion
économique régionale, il y a le ministère de l'Energie qui
pourrait être invité parce que tous ces problèmes, tous ces
ministères ont des incidences dans leurs décisions sur les
positions économiques du Québec. Il y a les gens de la Banque du
Canada, comme on le mentionnait, hier. La
liste devrait être passablement longue. C'est une première
démarche. Nous verrons avec les résultats s'il y a lieu de
modifier la formule pour un deuxième sommet pour l'avenir.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Je voudrais poser
quelques questions spécifiques au ministre sur les deux sujets que j'ai
soulevés, hier, sur la question des sièges sociaux à
Montréal et à Québec et sur la question de l'industrie de
la construction au Québec. Est-ce que le ministre pourrait nous dire
s'il considère que c'est important pour l'économie du
Québec de maintenir et de garder les sièges sociaux dans la
province de Québec, soit à Montréal, à
Québec ou dans toutes autres villes qui pourraient les attirer? Est-ce
qu'il croit que c'est important pour notre économie?
M. Tremblay: M. le Président, le député de
Mont-Royal accorde une importance très grande aux sièges sociaux.
Je suis d'accord avec son appréciation. Les sièges sociaux,
surtout pour une métropole comme Montréal, sont importants pour
le rayonnement économique et les effets directs et indirects qui
découlent du fonctionnement de ces sièges sociaux.
Montréal, dans l'est de l'Amérique du Nord, est une des
villes les mieux placées pour accueillir les sièges sociaux.
Surtout lorsqu'on considère le rôle que va jouer le Québec
comme plaque tournante entre l'Europe et les Etats-Unis, dans les années
à venir, il est évident que Montréal est un endroit
privilégié pour la localisation des sièges sociaux.
On a cité plusieurs chiffres et plusieurs indications sur les
sièges sociaux. J'aimerais en citer un cas. Depuis 1971, le nombre des
sièges sociaux et d'entreprises incorporées au Québec est
passé de 6000 à 11 000.
Il est possible que, depuis le début des années cinquante,
il y ait eu des transferts de sièges sociaux qui étaient
incorporés au niveau fédéral. Il y a deux facteurs qui ont
expliqué le déplacement de ces sièges sociaux vers le
centre du Canada et surtout vers Toronto. Le premier facteur a surtout
été la polarisation de l'activité économique, qui
s'est produite dans le centre du Canada et surtout en Ontario. Je pense que, si
nous voulons raffermir le rôle de Montréal, comme endroit de
localisation des sièges sociaux, il va nous falloir avoir au
Québec un niveau d'activité économique qui soit plus
élevé, un ensemble de politiques de développement qui
impliquent le gouvernement fédéral et le gouvernement du
Québec de manière à faire de la région de
Montréal un centre dynamique de croissance économique.
Il est aussi possible que, pour un secteur particulier d'activité
économique, et là je fais allusion au secteur financier, il y ait
eu un effet d'entraînement qui explique d'autre part un certain
déplacement des sièges sociaux. Les études que nous avions
poursuivies à l'Université de Montréal montraient que, de
1952 à 1972, le rapport des sièges sociaux des institutions
financières et para-financières, incluant les compagnies
d'assurances, était passé, si on prend le rapport de Toronto des
sièges sociaux à Montréal aux sièges sociaux
à Toronto, d'un rapport de 1,2 à un rapport de 0,6 en 1972. Il y
a donc eu depuis un quart de siècle une tendance au déplacement
des sièges sociaux des institutions financières vers Toronto qui
devra, tôt ou tard, être renversée.
Mais, dans ce domaine, il est évident que les moyens que
possède le gouvernement du Québec pour enrayer ce genre de
déplacement sont relativement minimes. La collaboration du gouvernement
fédéral dans ce domaine, la collaboration de la Banque du Canada,
par exemple dans le domaine financier, seraient très nécessaires
pour décentraliser l'activité bancaire et l'activité des
compagnies d'assurances au Canada.
M. Ciaccia: M. le ministre, pour faire suite à votre
réponse, vous avez mentionné l'attraction et les
difficultés d'attirer certains sièges sociaux à
Montréal. Mais vous avez quand même admis l'importance
économique d'avoir des sièges sociaux. Je ne veux pas entrer dans
une discussion sur les moyens nécessaires pour les attirer. Ce n'est pas
là que je veux en venir. Je comprends qu'on est en compétition
avec d'autres villes, qu'il y a des facteurs économiques et que,
peut-être pour certaines raisons, de nouveaux sièges sociaux, au
lieu de s'implanter dans une ville, vont s'implanter dans une autre. Mais je
voudrais revenir à une question très spécifique. En plus
des problèmes généraux qu'on a pour les attirer, ne
croyez-vous pas que le gouvernement devrait éviter d'avoir une
politique, qui non seulement ne les attirera pas, et c'est un problème,
mais qui va forcer les sièges sociaux à déménager
de Montréal? Je peux vous référer à la
déclaration par exemple de M. de Grandpré de Bell Canada. Je
voudrais vous demander très clairement, quelles sont vos vues
là-dessus. D'une part, nous avons un projet de loi, la Charte sur la
langue, supposément dite, et les sièges sociaux... Ecoutez,
l'économie, ce n'est peut-être pas important pour vous, pour une
certaine partie de la population qui a un revenu garanti de l'Etat, le
chômage ne semble pas vous préoccuper, davantage, mais, à
Montréal, on a un vrai problème.
Je l'ai dit hier: Je ne veux pas faire de politique. Je voudrais
vraiment avoir une réponse, parce que la question de la langue, M. le
Président, M. le ministre, cela s'en vient... Non, je voudrais finir
avant, s'il vous plait, parce que je voudrais finir, je voudrais
terminer...
Le Président (M. Boucher): Revenez à la
question.
M. Ciaccia: Ces gens-là ont fait des
représentations au gouvernement. Ils disent carrément qu'il y a
certains problèmes dans cette loi. Si cette loi est promulguée de
la façon qu'elle a été rédigée
jusqu'à maintenant, ils ne pourront pas continuer leurs activités
à Montréal. On parle d'une question internationale. On ne parle
pas d'une
question du Québec seulement. Je crois que les interventions de
gens comme M. de Grandpré, ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas
promouvoir les francophones dans l'industrie. Cela n'a rien à faire avec
le problème. Ma question est celle-ci: Vous êtes un
économiste. Celui qui prône la Charte, c'est un psychiatre. Alors,
on va se parler franchement. Allez-vous faire des interventions? La situation
devient grave. Allez-vous assurer à ces sièges sociaux et
à ces compagnies qu'ils pourront fonctionner à Montréal et
que vous allez faire les changements nécessaires pour apaiser la
situation et les assurer qu'ils peuvent fonctionner comme un siège
social international doit fonctionner? Allez-vous faire cette intervention?
Allez-vous faire les changements nécessaires pour assurer que ces
sièges sociaux demeurent à Montréal?
M. Tremblay: M. le député de Mont-Royal, vos
préoccupations sont les préoccupations du gouvernement. Quand
vous parlez des mesures que prend le gouvernement, je vous
réfèrerais à l'article 113 de la Charte sur la langue
française. L'article 113 dit spécifiquement et très
clairement, et ceci va être confirmé par les règlements qui
seront publiés dans quelques semaines, que les sièges sociaux, et
ceci peut être étendu et comprendre les entreprises qui ont la
majorité de leurs activités à l'extérieur du
Québec, que ces entreprises sont spécifiquement exclues de
l'ensemble de la Loi et feront l'objet d'un traitement particulier de la part
de l'Office de la langue. Je pense qu'il y a énormément de
préoccupations qui sont mal fondées présentement. On croit
que nous allons forcer les sièges sociaux à utiliser uniquement
la langue française. Le principe de base est que tout employé
francophone du Québec a le droit d'être en contact, d'être
informé dans sa langue par l'entreprise. C'est un principe avec lequel
personne n'est en désaccord.
Mais en ce qui concerne le fonctionnement des sièges sociaux, les
mesures seront adaptées à la situation économique
environnante à l'intérieur de laquelle ils fonctionnent. Il
faudrait cesser de ramener toujours cette question des sièges sociaux
à la Charte en disant qu'ils ne pourront plus fonctionner si la Charte
est adoptée, puisqu'il y a l'article 113 qui exclut
spécifiquement ces entreprises des considérations des autres
articles de la loi.
M. Ciaccia: Vous entrez dans une discussion des articles. Je ne
veux pas entrer dans ce débat, mais ces gens ont apparemment lu la
Charte, ils ont lu l'article 113. Est-ce que vous me dites: S'ils ne sont pas
satisfaits de certains aspects de la Charte, de la politique de votre
gouvernement, que vous allez intervenir et vous allez les assurer que les
changements nécessaires seront faits, que les préoccupations de
ces gens seront prises en considération et que...
M. Tremblay: M. le député, le premier ministre l'a
déjà indiqué, je pense que le ministre d'Etat au
développement culturel l'a déjà indiqué, il y aura
une commission parlementaire sur la Charte. Le gouvernement n'est pas
fermé à toutes modifications de ce projet. Je pense que si,
malgré les garanties qui sont comprises dans l'article 113, certains
dirigeants d'entreprises qui ont des sièges sociaux au Québec,
jugent qu'il devrait y avoir des précisions additionnelles, le
gouvernement sera très heureux de les entendre et d'accepter leurs
arguments si l'argument est vraiment logique.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: J'aimerais répondre au député de
Mont-Royal. L'économie me préoccupe autant et je dirais beaucoup
plus que vous.
Ce que je trouve un peu incroyable, c'est qu'on essaie toujours de faire
naître une incertitude si elle n'existe pas. On a des chevaliers de
l'incertitude. On dirait quasiment qu'on vient de Sainte-Epouvante. On voudrait
faire naître quelque chose qui n'existe pas. Si cela existe quelque part,
on voudrait le cultiver.
Je veux que l'économie prospère, je travaille pour cela,
franchement on est tous ici en conscience, obligés de le faire.
M. Ciaccia: Ce n'est pas moi qui crée des incertitudes. Je
réponds aux incertitudes, aux commentaires qui sont dirigés au
gouvernement, les déclarations des faits qui existent.
Quand vous dites qu'on essaie de créer des incertitudes, je
demanderais au gouvernement, c'est le contraire, je voudrais que vous fassiez
disparaître ces incertitudes. Lisez les journaux, écoutez ce que
ces gens nous disent. Regardez les faits, les statistiques, ce qui arrive, les
compagnies partent. Vous le savez et je le sais. La seule chose que je demande
au ministre: Est-ce que vous pourriez nous dire quelque chose de concret pour
nous assurer que ces compagnies qui sont assez importantes pour notre
économie, comme vous l'avez admis, demeureront au Québec? Est-ce
que vous pouvez répondre à cela?
M. Tremblay: Une chose, M. le député, qu'il faut
vraiment garder à l'esprit, c'est qu'il ne faudrait pas croire que parce
que certains hommes d'affaires font de la politique, que le gouvernement va
cesser d'opérer et d'affirmer les droits de la majorité au
Québec.
Le gouvernement est prêt à faire les exceptions
nécessaires pour assurer le bon fonctionnement technique des entreprises
en ce qui concerne leurs activités extérieures et le
fonctionnement des sièges sociaux.
Par contre les droits de la majorité au Québec, les droits
des travailleurs québécois, des travailleurs francophones,
d'être traités dans leur propre langue est un droit fondamental
que le gouvernement va défendre en dépit de toutes les
déclarations ou de toute forme de chantage larvé ou ouvert qui
peut être fait sur la place publique.
Le gouvernement est de bonne foi et nous
nous attendons à ce que les dirigeants d'entreprises soient aussi
de bonne foi.
M. Ciaccia: M. le Président, je n'éterniserai pas
le débat. On essaie de créer l'impression que ces compagnies ne
veulent pas accepter que le droit de la majorité d'être servi dans
leur propre langue, soit accepté. Je m'excuse, mais ce n'est pas cela
qui est en cause. Ces compagnies l'acceptent, elles le disent et elles le font.
Ce n'est pas de cela qu'elles se plaignent. Elles se plaignent de
l'interférence du gouvernement dans l'opération de leur
compagnie, à un tel point qu'elles ne pourront pas opérer comme
siège social international. Elles ne refusent pas. Je crois que c'est
faux de laisser entendre à la population que ces compagnies refusent de
servir la majorité ou de permettre aux francophones de travailler dans
leur langue. L'argument est faux à sa base même.
M. Tremblay: M. le député, les dirigeants qui
croient que, malgré les élargissements de l'article 113, ils
auront des difficultés techniques au fonctionnement de leur entreprise,
devraient venir devant la commission parlementaire et en faire la
démonstration. Il relève de leurs responsabilités de faire
la démonstration technique de l'impossibilité de fonctionner dans
le cadre de la charte, y compris l'article 113. Je souligne aussi qu'il y a
l'article 163 qui traite des usages internationaux et de l'usage de la langue
anglaise.
Au lieu de se limiter à des grandes déclarations
générales, ils doivent faire la démonstration technique
que la loi est trop restrictive. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le
gouvernement est prêt à les entendre.
M. Ciaccia: Vous les appuierez quand ils viendront en commission
parlementaire?
M. Tremblay: Si c'est logique.
Le Président (M. Boucher): Je ne voudrais pas que le
débat se transforme en une discussion sur la langue.
M. Ciaccia: C'est difficile d'accepter, cependant, que le
ministre traite de nouveau, c'est justement de cela qu'on se plaint, qu'il y a
des ministres de ce gouvernement qui passent leur temps à parler de
chantage dans cette province chaque fois que quelqu'un exprime son opinion.
Est-ce que ce ne sont pas des citoyens à part entière comme tout
le monde? Pourquoi ceux-là feraient-ils du chantage pendant que les
autres qui appuient le gouvernement ne font pas de chantage mais exercent juste
leurs droits démocratiques? C'est cela qui est inacceptable!
M. Tremblay: Merci.
M. Ciaccia: Chaque fois que quelqu'un pose une question, c'est du
chantage que vous appelez cela.
M. Tremblay: Quand quelqu'un dit qu'il va rester, M. le
député, ce n'est pas du chantage à ce moment.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Godin: On ne dit pas que M. Desmarais fait du chantage quand
il dit qu'il va rester. J'aimerais savoir s'il existe des statistiques sur les
départs de sièges sociaux ou les fermetures d'entreprises, de
1970 à 1976, ce qui nous permettrait de placer dans une perspective
peut-être beaucoup plus juste les renseignements qui peuvent avoir
été rendus publics depuis six ou huit mois, de façon qu'on
puisse savoir, par conséquent, si c'est un phénomène
nouveau, qui est lié aux événements du 15 novembre, ou si
ce mouvement n'a pas des sources beaucoup plus profondes, au fond, dont
certaines indications d'ailleurs nous étaient données dans le
rapport Fantus qui date déjà de plusieurs années.
M. Tremblay: Je vais répondre à cela. Il y a
présentement une étude au gouvernement, dirigée par
l'OPDQ, justement, pour établir ces données statistiques. Par
contre, lorsqu'on mentionne des dates, comme le mois de novembre, c'est que,
souvent, les entreprises qui font des réaménagements
administratifs ne se mettent pas en contact avec les ministères, soit le
ministère québécois des Consommateurs, Coopératives
et Institutions financières ou le ministère fédéral
des Corporations et de la Consommation. Il peut s'écouler parfois
jusqu'à deux ans avant qu'ils donnent une information au gouvernement,
de sorte que, souvent, on va donner des chiffres qui reflètent une
situation qui s'est produite plusieurs mois, et même quelques
années, dans le passé.
En ce qui concerne la question du chantage, c'est lorsqu'on fait des
menaces pour forcer un gouvernement à changer son cours d'action. Si un
gouvernement propose des législations qui sont vraiment mauvaises ou qui
briment vraiment des droits, on peut peut-être recourir à des
moyens de ce genre. Dans le cas qui nous préoccupe, les entreprises ne
sont pas des personnes individuelles, mais des personnes morales. Lorsque les
exceptions, dans un projet de loi, sont vraiment prévues pour leur
fonctionnement et qu'on persiste quand même à menacer verbalement
le gouvernement et la population du Québec de certaines décisions
et de certains gestes, il s'agit d'un chantage exercé sur le
gouvernement. Je pense que la population le perçoit comme cela, le
gouvernement le perçoit comme cela et il ne cédera pas à
ce genre de chantage.
Lors de la dernière campagne électorale, nous avons eu un
exemple où on a tenté d'influencer la population avec toutes
sortes de craintes, en ce sens que si jamais le Parti québécois
était élu, les fonctionnaires ne pourraient plus recevoir leur
chèque, un mois après la prise du pouvoir. On a fait ce genre de
chantage ou de craintes, et la po-
pulation a rejeté ce genre de fausse peur qui lui était
infligée.
Dans le cas qui nous préoccupe, je pense que les dirigeants
d'entreprises qui utilisent ce genre d'arguments et qui dialoguent sur cette
longueur d'ondes rendent un très mauvais service à leur cause. Il
serait de beaucoup préférable, au lieu de faire de grandes
déclarations, de venir devant la commission parlementaire, et de
démontrer techniquement que les mesures prévues sont vraiment
préjudiciables à leur fonctionnement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Je vais parler, au départ, de cette
intervention que je faisais hier. En définitive, il est bien certain
qu'il y a des facteurs structurels qui expliquent ce déplacement des
sièges sociaux. On sait bien que, du côté américain,
l'axe de partage de l'activité économique, se déplace
d'est en ouest progressivement. C'est quelque part autour de Chicago
présentement, et cela tend à se déplacer vers l'ouest
continuellement. Forcément, l'économie canadienne étant
fortement imbriquée à l'économie américaine, ce
déplacement se fait sentir au Canada aussi.
Il y a une question de niveau de vie. Il y a un point à partir
duquel la concentration s'accélère. L'Ontario, à cause de
multiples facteurs, de sa proximité du plus grand marché des
grands lacs, des Etats-Unis, a tendance à drainer, bien sûr, des
sièges sociaux. Cela se fait depuis une génération au
moins.
D'autre part, si on inclut le facteur culturel dans cela, à
première vue, cela ne devrait pas y avoir affaire, mais, effectivement,
le facteur culturel a, je pense, des incidences économiques
considérables.
En Amérique du Nord, cela a toujours constitué
jusqu'à maintenant une certaine forme non pas de luxe, mais il y a un
coût au fait d'être une communauté de langue
française en Amérique du Nord. On a eu des problèmes, tous
les efforts qu'on a mis dans cette lutte, la survivance, depuis des
générations, cela coûte quelque chose en termes d'efforts
collectifs, en termes de mobilisation d'énergie, en termes
d'affrontements, en termes d'usure entre les différentes tendances qui
se sont manifestées. L'Ontario n'a jamais eu ce genre de
problèmes. Je souhaite et j'espère bien qu'un jour on
réussira à asseoir la langue, la culture sur une base solide pour
qu'on n'ait plus jamais à en parler, et qu'à ce moment-là
on passe à des choses qui soient de nature strictement
économique, qui soient de bien-être. Parce que, moi aussi, je
commence à être tanné d'en parler de la sacrée
culture! Mais la culture, c'est un élément de cohésion
sociale. C'est un élément d'unité, de dialogue. C'est
à partir du moment où on aura réussi à asseoir
notre culture sur quelque chose de solide, sur des bases politiques et
économiques solides, mais politiques pour débuter, qu'on pourra
en arriver à ce dialogue entre les différents agents
économiques qui permettra une solution à nos pro- blèmes.
Quand on pourra, se sortir de ces affrontements qui, en fin de compte...
L'opposition au Québec se manifeste entre des gens pour qui la
culture, c'est un peu quelque chose de secondaire, des gens qui aimeraient
qu'on ait une culture d'immigrants pendant une génération ou
deux, et pour qui la plus grande préoccupation est strictement
l'activité économique, la richesse, le bien-être et tout ce
que vous voudrez, et, d'autre part, des gens qui veulent qu'il y ait une
collectivité de langue française à partir de laquelle on
puisse, tout en respectant nos caractéristiques, ce que nous sommes,
bâtir une société qui soit économiquement dynamique,
viable et rentable.
C'est à cela qu'on travaille depuis longtemps. J'ai assez
hâte qu'on en sorte! Et on veut essayer de faire croire que cela a
commencé le 15 novembre. Je regrette, cela fait des
générations que le problème existe au Québec. Tant
que nous ne serons pas sortis de ce problème, cela aura, bien sûr,
des incidences économiques, cela sera bien sûr difficile. Cela
sera d'autant plus difficile que l'Ontario n'a pas ce genre de problème,
à cause d'une situation géographique un peu supérieure
à la nôtre, à cause de la proximité du coeur de
l'activité économique américaine. Les Ontariens peuvent
avoir un type de préoccupations auxquelles nous n'avons malheureusement
pas encore eu de temps et d'énergie à consacrer. Je pense que
l'accession au pouvoir du Parti québécois est en train de
dissiper ce genre de choses. A un certain moment, on en arrivera à avoir
un dialogue de fond sur les questions économiques. Cela presse et on en
est, évidemment, tous conscients. Seulement, cela ne devrait pas se
faire en négligeant un élément essentiel qui est celui de
la langue et de la culture.
M. Biron: Sur le même sujet.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Lotbinière a demandé la parole.
M. Biron: Même sujet. Je voudrais revenir aux questions
économiques. On a beaucoup parlé de toutes sortes de choses, de
social...
M. Tremblay: Une réponse à la deuxième
partie de la question, j'ai l'impression qu'on va faire une commission
parlementaire sur la charte, si on continue.
M. Ciaccia: Je voulais arrêter ce genre de questions sur la
culture, je voulais revenir à l'économie.
M. Biron: Ma question est sur l'économie.
M. Tremblay: Mais me permettez-vous quand même de
répondre à la deuxième partie de la question du
député de Mont-Royal, parce qu'il avait posé deux
questions, une sur les sièges sociaux, l'autre sur la construction? J'ai
les chiffres ici, M. le député, sur les dépenses, les
immobilisa-
tions prévues pour les secteurs de l'habitation. Pour
l'année 1977-1978, le montant prévu des immobilisations est de $2
197 000 000, ce qui représente une baisse de 1% par rapport à
l'année exceptionnelle que le Québec a connue l'an dernier dans
le secteur de l'habitation, alors qu'on avait connu une augmentation de 41,1%
des immobilisations dans le secteur de la construction. Quand vous avez une
augmentation... Oui?
M. Ciaccia: Quel est ce chiffre? de n'ai pas compris. Je ne pense
pas l'avoir entendu.
M. Tremblay: Les immobilisations dans... M. Ciaccia:
Prévues par...?
M. Tremblay: Prévues pour 1977-1978 au Québec sont
de $2 197 000 000. Elles étaient l'an passé à $2 220 000
000. Mais l'an passé représentait une année que j'ai
qualifiée d'exceptionnelle parce qu'il y avait eu une augmentation de
41% sur l'année précédente. Or, on sait que dans le
domaine de la construction, il y a des cycles. Lorsque vous avez un boom dans
la construction semblable à celui que nous avons eu l'an passé,
le fait de se maintenir au même palier, à peu près dans les
$2,2 milliards d'immobilisation, représente un niveau d'activité
économique que l'on peut au moins juger satisfaisant.
M. Ciaccia: Je ne sais pas comment on est arrivé à
ce chiffre...
M. Tremblay: Ce sont les évaluations des intentions
d'investir de Statistique Canada.
M. Ciaccia: Le fait est qu'il n'y-a pas beaucoup de chantiers qui
sont en opération à Montréal. Il y a beaucoup de
chômage dans cette industrie. Peut-être que ces intentions... C'est
bien beau d'avoir les intentions, mais pour qu'il y ait de l'emploi, il faut
qu'elles se concrétisent. Elles ne semblent pas se concrétiser.
Il semble y avoir un écart entre ce qui est prévu dans ces
chiffres et la situation actuelle qui existe, même; il y a des projets
totalement abandonnés à Montréal. Des projets de grande
envergure, le Shercon Plaza.
M. Tremblay: Le secteur hôtelier où on a eu...
M. Ciaccia: ...immobilier, oui. Je ne parle pas de Holiday Inn,
parce que vraiment il faut aussi être objectif et ne pas tout mettre sur
le dos du 15 novembre parce que la construction Holiday Inn avait cessé
bien avant.
M. Tremblay: Ce n'est pas moins de vous, M. le
député.
M. Ciaccia: Malgré ce que vous pouvez penser, j'essaie
vraiment de trouver des solutions. Je ne pense pas qu'on puisse blâmer le
Parti québécois parce que Holiday Inn a arrêté de
construire' l'année dernière.
M. Tremblay: Je vous le dirai en Chambre.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Tremblay: Je vous le dirai en Chambre.
M. Ciaccia: Je le dis ici. C'est public. Les commissions
parlementaires sont dans le journal des Débats. Je ne pense pas
m'être levé en Chambre pour vous accuser d'avoir
arrêté le projet du Holiday Inn. D'autre part, il y a beaucoup
d'autres projets qui sont arrêtés. Il y a le Shercon Plaza qui,
lui, a été arrêté après le 15 novembre. Il y
a le Canadien Pacifique. Je ne veux pas revenir sur ces projets et sur la
question de la langue. Je veux m'enlever cela de l'idée. Je veux revenir
au chômage qu'il y a dans l'industrie de la construction. Je me demande,
M. le ministre, si vous avez des programmes spécifiques...
M. Tremblay: Vous le dites qu'il y a énormément de
chômage dans l'industrie de la construction. Est-ce que vous avez des
données?
M. Ciaccia: Les statistiques de la commission lors de la
construction...
M.Tremblay: Oui, lundi...
M. Ciaccia: II y en a 30% qui sont en chômage.
M. Tremblay: II y a 30% qui sont en chômage. Oublions la
question intention. C'est la cause, la faute à qui? Je vous demande si
vous avez quelque chose de concret à proposer pour essayer
d'améliorer cette situation. Par exemple, dans le budget, le
gouvernement a déduit un montant pour le dépenser dans le
ministère de la Voirie, un montant assez élevé. Cela a un
effet. Avez-vous quelque chose de concret à proposer pour diminuer ce
taux de chômage de 30%?
M. Tremblay: Quand vous demandez si Je ministère de
l'Industrie et du Commerce a des projets pour relancer la construction, il est
évident que ce n'est pas dans le mandat du ministère de
l'Industrie et du Commerce de relancer la construction.
Notre service de recherche peut nous fournir des données sur
l'état de la construction, mais ce n'est pas au ministère
à formuler des projets précis. Je reviendrai tout à
l'heure sur ce que vous disiez tantôt concernant les projets du
gouvernement en ce qui concerne la Société d'habitation du
Québec et que nous avons discuté, hier, en Chambre.
En ce qui concerne l'emploi dans le secteur de la construction, en 1976,
il y avait 124 000 emplois et, en 1977, nous sommes au niveau de 125 000
emplois dans le secteur de la construction.
Il est faux de dire qu'il y a une baisse de l'emploi dans le secteur de
la construction, à moins que les chiffres ne veulent rien dire. Tout
à l'heure, vous avez cité un chiffre en l'air, 30%.
M. Ciaccia: Je vais vous l'apporter ce chiffre.
M. Tremblay: Je regarde les chiffres qui sont fournis par la
Direction générale de la recherche économique du
ministère et on montre que le niveau de l'emploi est plus
élevé cette année qu'il rre l'était l'an
passé.
Il est vrai qu'il y a un problème cyclique dans certains
secteurs, comme le secteur hôtelier où il y a eu une augmentation
très rapide du nombre de chambres, etc, et il y a un certain
engorgement. C'est un peu normal, après avoir eu une augmentation de
41%, qu'il y ait une stabilisation. C'est vraiment une stabilisation. Il n'y a
pas de baisse dans le secteur. C'est une stabilisation dans ce secteur. Si la
loi américaine, concernant les congrès américains tenus
à l'extérieur des Etats-Unis, était modifiée, le
secteur de l'hôtellerie montréalaise reprendrait sa phase
ascendante.
En ce qui concerne les projets, je pense que le gouvernement a
déjà manifesté son intention de relancer la
Société d'habitation du Québec. Evidemment, cela ne traite
pas du domaine hôtelier, mais cela touche directement la construction
domiciliaire et, comme l'a répété le ministre des
Finances, toutes les mesures sont prises pour accélérer cette
relance des activités de la Société d'habitation du
Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Lotbinière.
M. Biron: Je reviens à la question de tout à
l'heure, à savoir, les sièges sociaux. Je ne suis pas d'accord
avec le ministre quand il dit que c'est du chantage lorsqu'un homme d'affaires
parle. Il a le droit de parler au Québec, il a droit de faire entendre
sa voix au Québec autant que n'importe qui. Je reconnais que les gens
peuvent parler au Québec, et même s'ils sont contre certaines de
mes prises de position, cela ne me fait rien. Je reconnais qu'ils ont encore au
Québec, en tout cas, la liberté d'expression. Le ministre en
particulier devrait le reconnaître.
Ma question, maintenant, c'est que le ministre de l'Industrie et du
Commerce...
M. Tremblay: Je vous ferai remarquer M. le député
que je rencontre ces hommes d'affaires sur une base quotidienne, parfois de dix
à quinze groupes d'hommes d'affaires, et que nous sommes en contact
très étroit avec les hommes d'affaires. Ce que je
déplorais tout à l'heure, c'est lorsqu'on menace des
déplacements d'entreprises, sans attendre que tous les
éléments, tous les règlements d'une loi n'aient
été précisés et avant même que la commission
parlementaire n'ait siégé pour entendre les revendications
techniques.
M. Biron: Je ne considère pas cela comme une menace. Je
considère cela comme une mise en garde, si quelque chose arrive, et je
trouve que c'est tout à fait normal. En tout cas!
Ma question, M. le ministre, c'est que vous, comme ministre de
l'Industrie et du Commerce, avez une responsabilité, c'est de voir
à la création d'un climat économique susceptible de
favoriser le progrès économique du Québec. Lorsque vous
voyez beaucoup de déclarations d'hommes d'affaires qui craignent,
à cause de cette nouvelle loi, la loi numéro 1 qui s'en vient,
qui sera jugée un peu plus tard en commission parlementaire ou à
l'Assemblée nationale, vous personnellement, comme responsable du bon
climat économique au Québec, avez-vous fait des
représentations, ou le ministère de l'Industrie et du Commerce
a-t-il fait des représentations au gouvernement concernant ces
appréhensions des hommes d'affaires relativement au climat
économique du Québec?
M. Tremblay: Certainement. J'ai eu personnellement une
réunion le 31 janvier 1977 avec le Conseil général de
l'industrie qui regroupe une soixante d'hommes d'affaires au Québec. Les
recommandations de ce comité ont été retransmises au
ministre d'Etat au développement culturel et vous pouvez être
certain que j'ai suivi chacun des articles dans l'élaboration de la
Charte de la langue française au cours de son élaboration. Le
ministère a été très étroitement
impliqué et va continuer de l'être jusqu'à l'adoption
définitive des règlements.
M. Biron: Le Conseil général de l'industrie a-t-il
soumis un mémoire, ou au moins une recommandation au gouvernement,
concernant ce problème de la langue?
M. Tremblay: Pas des recommandations précises sur ce
projet de loi, mais en règle générale sur la langue de
fonctionnement des entreprises.
M. Biron: Des entreprises. Pourrait-on, M. le ministre, avoir une
copie de ces recommandations?
M. Tremblay: On peut certainement avoir une copie du texte. Je
pense que M. Paradis en a certainement une copie. On pourra l'avoir du
président du Conseil général de l'industrie.
M. Biron: Merci. Cela sera déposé au cours des
prochaines séances?
M. Tremblay: Au cours de la journée. M. Biron: Merci.
Le Président (M. Boucher): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: M. le Président, je n'ai pas à venir
à la défense du ministre d'Etat au développement culturel,
mais j'aimerais relever qu'on "l'accuse" d'être un psychiatre. Il
pourrait être économiste...
M. Ciaccia: L'accuser d'être un psychiatre? J'ai
remarqué que le ministre de l'Industrie et du Commerce est un
économiste. Il doit s'y connaître
davantage dans l'industrie et le commerce qu'un psychiatre dans cette...
Je demanderais que ce soit ses politiques qui prévalent plutôt que
les politiques d'un psychiatre dans l'industrie. C'est tout ce que j'ai
dit!
M. Michaud: Si je peux continuer...
M. Charbonneau: Ça, c'est de la démagogie!
M. Michaud: M. le Président, si je peux continuer.
M. Charbonneau: Ça, c'est de la démagogie, par
exemple; ça c'est de la démagogie.
M. Ciaccia: On s'était entendu pour ne plus parler de
culture.
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
M. Charbonneau: Chaque fois que M. Ray-nauld ouvre la bouche et
qu'il ne parle pas du domaine économique, faudrait-il peut-être
lui rappeler dans ce cas-là qu'il n'est pas compétent? A chaque
fois que le député de Lotbinière ouvre la bouche, et si ce
n'est pas dans le domaine des affaires, faudrait-il lui dire que ce n'est pas
pertinent au débat et qu'il n'a pas la compétence? Voyons
donc!
M. Ciaccia: Je n'ai pas dit qu'il n'était pas
compétent. J'ai dit que, lui, est plus compétent. Je n'ai pas
dit...
Le Président (M. Boucher): Je vous ferai remarquer que
c'est le député de Laprairie qui avait la parole.
M. Michaud: M. le Président, si je peux continuer. Il
pourrait être économiste, avocat ou autre, s'il n'avait pas
l'ouverture et la grandeur d'esprit qu'il a, on pourrait le critiquer. On a
déjà eu dans le passé d'autres psychiatres qui n'avaient
peut-être pas la même grandeur et la même ouverture d'esprit.
Mais je voudrais...
M. Ciaccia: Ce sont les mêmes problèmes avec eux. On
a eu les mêmes problèmes avec ces autres psychiatres.
M. Michaud: Je voudrais assurer...
M. Ciaccia: Vous ne parlez pas des psychiatres au bon
député!
M. Michaud: Je voudrais rassurer le milieu des affaires, si c'est
possible. Personnellement, j'ai travaillé à l'élaboration
du livre blanc. J'ai travaillé au-delà de deux mois à son
élaboration. J'ai travaillé personnellement pendant quinze ans
pour deux multinationales. Je suis administrateur professionnel. J'ai
très bien connu le milieu. Je voudrais leur dire que l'esprit du livre
blanc ou de la charte du français n'est absolument pas restrictif et
aussi malin qu'on veut le dire.
Je suis persuadé, avec mon expérience du milieu des
affaires, que l'esprit de la charte est très compréhensible
envers les multinationales, les sièges sociaux que nous avons à
Montréal et au Québec. S'ils veulent faire leur part de citoyens
honnêtes, je suis persuadé que cela ne les affectera absolument
pas. Je vous donne la garantie et je leur donne la garantie que c'est dans
notre intérêt comme dans leur intérêt.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mercier.
M. Godin: M. le Président, c'est au sujet des remarques
sur la construction que le député de Mont-Royal a faites tout
à l'heure. Ces questions seraient mieux dirigées à la
commission du travail et de la main-d'oeuvre, parce que c'est là que la
question de ramener un peu la paix et l'ordre dans le domaine de la
construction, surtout au point de vue syndical, est en train de se
régler. Une des raisons du ralentissement de la construction de la
région de Montréal et même dans le reste du Québec,
c'est le climat un peu dégradé qui existait entre certains
syndicats et les employeurs.
Par conséquent, nous allons tenter de régler ce
problème, qui a traîné et traîné; la
Commission Cliche a tenté de le tirer au clair un peu, mais sans
guère de résultats au niveau des législations qui ont
suivi, à l'exception de quatre ou cinq tutelles.
Une des raisons du ralentissement de la construction, c'était la
pourriture qu'il y avait dans certains syndicats et nous allons tenter de
régler cela. Par conséquent, toute question là-dessus
devrait également être posée à la commission du
travail et de la main-d'oeuvre.
M. Tremblay: Je dirais quand même, M. le Président,
que la situation de la construction dans la région de Montréal
peut apparaître relativement pire que dans le reste du Québec
à cause de l'après-Jeux olympiques.
Nous avions eu un peu le même ressac après l'Exposition
universelle de 1967, mais, d'après les indications, les revues qui sont
faites présentement, ce ressac est beaucoup moins fort après les
Jeux olympiques qu'il ne l'a été en 1968. Les chiffres que j'ai
cités tout à l'heure montrent qu'il y a un maintien de
l'activité de la construction au niveau des dépenses et un
maintien au niveau de l'emploi.
On se serait attendu normalement, après ce boom des Jeux
olympiques, à un certain ralentissement. Le ralentissement est moins
fort que nous aurions pu l'anticiper.
M. Ciaccia: Excusez, M. le député...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Outremont.
M. Raynauld: En fait, je voulais proposer, M. le
Président, qu'on passe au programme no 01. Je
ne voudrais pas couper le débat sur le problème de la
construction, et je ne voudrais pas retarder...
Le Président (M. Boucher): II y a le député
de Verchères qui avait demandé la parole et le
député de Brome-Missisquoi. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Est-ce que vous pourriez m'indiquer si c'est
à ce moment qu'on pourrait parler, au ministre des zones
désignées, au niveau industrie et commerce du
fédéral? Est-ce que c'est dans le cadre général ou
si c'est plutôt dans un programme particulier?
M. Ciaccia: Demandez au fédéral.
M. Charbonneau: Vous avez lu la Filière! Vous prenez de
mauvaises habitudes. Est-ce que le ministre a compris la question? Est-ce
à cette étape qu'on pourrait avoir quelques précisions sur
les influences des zones désignées de l'industrie et du commerce
au niveau fédéral dans le territoire du Québec? Si c'est
à cette étape, j'aurais quelques questions à poser.
M. Tremblay: II est préférable d'attendre...
M. Charbonneau: Est-ce qu'il y a un programme particulier?
M. Tremblay: ...l'étude du programme 3 du
ministère, qui traite de l'orientation et du développement de
l'industrie secondaire. Comme le ministère fédéral de
l'Expansion économique régionale oeuvre dans le secteur de
l'industrie secondaire, ceci entre dans l'étude de ce programme, de
sorte que, lorsque nous arriverons à ce troisième programme, nous
pourrons discuter du rôle du MEER dans l'économie du
Québec.
M. Charbonneau: Puis-je demander au président s'il a
l'intention de procéder programme par programme, c'est-à-dire 1,
2, 3? Dans d'autres commissions, on a eu l'avantage, étant donné
que certains membres ne pouvaient pas siéger d'une façon
continue, de pouvoir sauter d'un programme à l'autre. A un moment
donné, on abordait le programme 4, on le vidait et on pouvait revenir au
programme 2.
Le Président (M. Boucher): II faudrait commencer par le
programme 1, d'abord.
M. Charbonneau: Cela ne me dérange pas. On pourrait
peut-être commencer par le programme 3.
M. Biron: Je pourrais peut-être donner une réponse.
J'ai trouvé ici, dans le volume, au programme 2, qu'il y a un avis
technique donné par les officiers du ministère de l'Industrie et
du Commerce au ministère de l'Expansion économique
régionale. Vous trouverez cela à votre programme 2, sur les zones
désignées.
M. Charbonneau: Comme je ne suis pas membre à plein temps
de la commission, je n'ai pas le privilège d'avoir le document que vous
avez entre les mains.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: Je voudrais faire seulement quelques remarques. Je ne
voudrais pas poursuivre le débat sur la langue, mais je me dois de faire
certaines remarques au ministre afin de le prévenir sur certains points
qui sont soulevés et qui peuvent faire penser que certains industriels
veulent faire de la démagogie par rapport au projet de loi no 1. Il
s'agit d'un domaine bien particulier. Bien souvent, lorsqu'une industrie est
à la recherche d'un technicien, il n'est pas possible de trouver des
techniciens bilingues. Je connais un cas bien particulier où, depuis
au-delà d'un an, un technicien est recherché. C'est dans un coin
un peu reculé. On a eu des techniciens bilingues qui se sont
présentés, mais, étant donné qu'ils ne voulaient
pas occuper le poste, il aurait fallu déménager l'usine dans la
ville de Montréal. Aujourd'hui, la même industrie a engagé
un technicien qui n'est pas bilingue et qui est obligé de travailler
avec d'autres ouvriers.
Selon la formule qu'on nous présente actuellement, si les
employés qui travaillent sous la direction de ce monsieur ne veulent pas
parler anglais, ils ne sont pas obligés de le faire, alors que lui ne
peut pas parler le français. Ce n'est même pas un Canadien
anglais; c'est un Allemand qui a immigré ici depuis quelques
années et qui connaît très bien le domaine. Ce sont des
situations bien particulières, mais par lesquelles on peut créer
beaucoup de problèmes à une industrie qui est de bonne foi et qui
veut se développer dans le Québec.
D'un autre côté, on parle de bureau national et de
discrimination. Vous savez que certains bureaux ont des postes où ils ne
peuvent pas engager quelqu'un qui n'est pas bilingue. Suivant certains articles
du projet de loi no 1, on ne peut pas refuser un poste à quelqu'un qui
n'est pas bilingue. Ce serait de la discrimination et on pourrait créer
toutes sortes de malaises. Ce sont ces choses qui sont inquiétantes pour
certains industriels. Les gens ne veulent pas se sauver; ils veulent simplement
une clarification et c'est la garantie que le ministre de l'Industrie et du
Commerce doit leur donner actuellement. Si plusieurs industriels avaient cette
garantie, cela éliminerait les craintes qui régnent chez eux.
C'est tout ce que je demande, dans ce domaine.
En ce qui concerne la construction dont on a parlé tout à
l'heure, on a mentionné qu'on voulait épurer la situation,
l'éclaircir et soulager le malaise qui existe dans ce domaine. C'est
vrai qu'il existe un malaise, mais il y a une chose à laquelle il faut
faire attention. En voulant rétablir la paix dans ce secteur, il ne
faudrait pas qu'on accorde des augmentations de $2 à $3 l'heure, alors
que la construction est déjà beaucoup trop coûteuse.
Aujourd'hui, il est impossible à un journalier d'avoir
sa propre maison au prix que cela coûte, à moins d'avoir
recours à un programme de subventions. Si on continue à accorder
des augmentations dans ce domaine, la construction n'augmentera pas; elle
continuera à diminuer, contrairement au désir du ministre et du
gouvernement de le faire augmenter.
Je mets en doute les chiffres qu'a donnés le ministre tout
à l'heure, en général. Je pense qu'il y a eu une
augmentation, l'an dernier, dans le secteur résidentiel, mais pas en
général. Il peut y avoir une augmentation, cette année,
bien fragmentaire sur l'an dernier, mais dans l'ensemble de l'industrie de la
construction, il y a un malaise assez profond qui existe dans le domaine du
travail, actuellement. Il y a aussi un malaise qui se fait sentir chez ceux qui
oeuvrent dans ce domaine, dans l'industrie du bois; ils attendent que cela
bouge. Je suis d'accord avec certaines remarques qui ont été
faites; le malaise n'est pas simplement créé par l'arrivée
d'un nouveau gouvernement au Québec.
C'est un malaise qui existe depuis assez longtemps. C'est un malaise qui
a été créé par certaines attitudes de mouvements
syndicaux et qui a fait qu'aujourd'hui bien des gens ne veulent pas partir de
nouveaux chantiers dans des régions comme Montréal, pace qu'ils
connaissent le coût au départ, mais ils ne connaissent pas le
coût de la fin. C'est pourquoi beaucoup de financiers ne veulent pas
embarquer dans ce domaine. C'est ce qui est un des grands malaises. Si on pense
le régler en donnant des augmentations de salaire comme on vient de
faire actuellement, je pense que c'est une grave erreur. Je crois que c'est le
rôle du ministre de l'Industrie et du Commerce, pas le rôle du
ministre du Travail, le rôle de celui-là qui est en face de nous
aujourd'hui, de surveiller l'économie en général de la
province. Qu'on l'aime, qu'on ne l'aime pas, on est en retard, ce n'est pas
dû au gouvernement actuel, c'est dû peut-être à une
certaine attitude des citoyens de la province. Mais une chose est certaine, il
faut reconnaître que dans ce domaine en général, notre
production est très basse, et il faudra l'augmenter si on veut augmenter
le bien-être dans la province. C'est là le départ, c'est la
responsabilité du ministre actuel de le faire.
Je suis convaincu qu'il aura l'appui de l'Opposition. Et je pense bien
que l'Opposition officielle est prête à coopérer. Tant et
aussi longtemps qu'on verra qu'il y a des indications d'un malaise, on va le
soulever, que cela fasse l'affaire de certains membres du gouvernement ou que
cela ne le fasse pas, cela nous laisse complètement indifférents.
Nous allons continuer à le soulever, parce que c'est dans
l'intérêt des Québécois et nous allons travailler
dans ce sens.
M. le Président, je ne veux pas prolonger indûment le
débat, mais j'aimerais savoir quelles sont les mesures que prendra le
ministre de l'Industrie et du Commerce pour rassurer les industriels sur les
points que j'ai soulevés, qu'il n'y aura pas de malaise qui sera
créé dans des cas bien particuliers comme cela. Ce sont là
des problèmes de l'industrie nationale ou multinationale et on a besoin
d'eux dans le Québec, comme les autres provinces ont besoin de ces
industries aussi pour pouvoir maintenir leur économie.
M. Tremblay: La situation ouvrière, M. le
Président, comme l'a mentionné le député de Mercier
tout à l'heure, le ministère du Travail se préoccupe
très étroitement de la paix sociale dans cette industrie. C'est
évident que lorsqu'on aura rétabli des règles de
fonctionnement plus rationnelles dans ce secteur, on aura éloigné
un des facteurs qui peut ralentir le fonctionnement de cette entreprise.
En ce qui concerne, d'autre part, les problèmes que peuvent
rencontrer des entreprises pour attirer certains spécialistes, encore
là je pense qu'il faut regarder la souplesse et la flexibilité de
cette loi. Je ne voudrais pas continuer à refaire le travail, à
faire d'avance le travail qui sera fait par la commission parlementaire, mais
je dois souligner au député que la période d'adaptation
prévue dans la loi est une période de sept ans pour les
entreprises, de sorte que même un spécialiste qui provient de
l'étranger pourra s'acclimater à la situation régionale de
l'entreprise. Vous faisiez allusion à une entreprise qui ne fonctionnait
pas, dans la région de Montréal et, d'autre part, dans la
réglementation de la loi, il y a une précision en ce qui concerne
le transfert de personnel d'une région à l'autre du Canada. Dans
la réglementation, je pense qu'on aura les assurances que certains
entrepreneurs veulent avoir en ce qui concerne le recrutement de leur
personnel.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
Salaire minimum
M. Ciaccia: Est-ce que vous pensez que l'économie du
Québec peut se permettre le taux du salaire minimum le plus
élevé en Amérique du Nord, même si c'est le
même taux que celui de la Colombie-Britannique? Est-ce que vous pensez
que notre économie peut se permettre ce salaire minimum
élevé à ce...
M. Charbonneau: Est-ce que le député de Mont-Royal
pourrait parler un peu plus fort. Il a le même ton que le psychiatre, le
ministre au développement culturel.
M. Ciaccia: II m'a endormi, cela fait deux mois qu'il m'endort,
j'essaie d'en sortir. Je vais répéter ma question. M. le
ministre, est-ce que vous pensez que notre économie peut se permettre le
taux de salaire minimum le plus élevé en Amérique du Nord,
sauf pour la Colombie-Britannique, on est au même niveau que la
Colombie-Britannique?
M. Tremblay: M. le député, ce n'est pas tellement
le niveau du salaire minimum qui est important, c'est le rapport de ce salaire
par rapport au salaire moyen industriel.
Si nous avons une progression du salaire minimum qui tient compte de
l'évolution des salaires moyens au Québec, nous pourrons
éviter les distorsions qui peuvent se produire dans le marché du
travail et dans certaines industries.
Dans le passé, on augmentait le salaire minimum selon les
règles relativement imprécises, souvent après des
déclarations à très brève échéance
pour l'entrée en vigueur de ces mesures d'augmentation. Notre
préoccupation c'est de lier le salaire minimum et là je
parle encore pour un autre ministre, mais, parce que vous soulevez des
questions qui touchent l'ensemble du gouvernement, il me fait plaisir de les
souligner c'est de lier les augmentations futures du salaire minimum aux
augmentations moyennes des salaires dans l'industrie québécoise,
de sorte que nous pourrons éviter des augmentations qui n'ont aucun
lien, aucune relation avec la réalité économique.
Je crois que cette approche en est une très économique et
non pas uniquement sociale, qu'elle garde les relations de coûts de
production, de coûts de main-d'oeuvre entre les différents
secteurs de l'économie.
M. Ciaccia: Est-ce que le gouvernement a fait ces études
pour arriver au salaire minimum actuel?
M. Tremblay: La détermination du salaire minimum ne
relève pas du ministère de l'Industrie et du Commerce, elle
relève du ministère du Travail.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Lotbinière.
M. Biron: Sur le salaire minimum, M. le ministre, voyez-vous une
corrélation quelconque entre le salaire minimum de la
Colombie-Britannique et celui du Québec et le taux de chômage qui
augmente considérablement en Colombie-Britannique?
M. Tremblay: Le taux de chômage à Terre-Neuve est de
16,8%. S'il y avait une relation avec le niveau du salaire minimum il faudrait
croire que le taux de salaire minimum à Terre-Neuve est
ex-traordinairement élevé alors qu'il est plus bas qu'au
Québec et en Colombie-Britannique.
M. Biron: On ne peut comparer Terre-Neuve et le
Québec.
M. Tremblay: Je ne pense pas qu'on puisse faire un lien de cause
à effet entre le niveau des salaires et le niveau du chômage.
Habituellement c'est justement une corrélation contraire. Plus
l'activité économique est florissante, plus les salaires sont
élevés et non pas le contraire. Je pense que, lorsqu'il y a un
manque d'activité économique, il y a une tendance au
ralentissement de l'accroissement des salaires et non pas l'inverse.
M. Biron: Le ministre a peut-être répondu
partiellement à ma question alors qu'il suggère de re- lier
l'augmentation du salaire minimum à l'augmentation moyenne des salaires
du Québec. Au point de vue économique cela ne se justifie pas du
tout. Cela devrait être relié plutôt à l'augmentation
de l'économie du Québec ou à l'augmentation de la
productivité d'une province, pas à l'augmentation moyenne des
autres provinces.
M. Tremblay: C'est un souhait tout à fait légitime
de lier l'ensemble de l'augmentation des salaires à l'augmentation de la
productivité et l'augmentation du coût de la vie. Mais il faut que
ce soit l'ensemble qui évolue dans la même direction et non pas,
par décrets gouvernementaux, pénaliser les travailleurs les moins
rémunérés.
Je pense qu'il serait socialement injuste que l'on laisse l'ensemble des
salaires progresser à des taux très rapides et de se servir des
travailleurs les moins rémunérés pour combattre
l'inflation générée dans l'ensemble du système. Le
gouvernement se préoccupe de justice sociale et c'est la raison pour
laquelle le salaire minimum doit s'accroître au même rythme que
l'ensemble des salaires industriels au Québec.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: Je pourrais peut-être faire une remarque sur
ce sujet. Peut-être que le député de Berthier me permettra
d'en parler puisque ce sera de l'économique. Lorsqu'on dit qu'il ne faut
pas pénaliser les travailleurs en laissant le salaire minimum monter
moins vite que les salaires, je pense qu'il faudrait compléter une telle
déclaration. On peut se demander si le plus grand service que l'on rend
aux travailleurs c'est de leur fournir un salaire qui les mettra en
chômage ou si ce sera de leur donner un emploi.
Je pense que les deux considérations sont valides. Je ne pense
pas que l'on devrait laisser simplement une interprétation comme
celle-là qui est fort incomplète. Si le salaire minimum est plus
élevé que ce que les entreprises sont capables de payer, est-ce
qu'on rend un service, même du point de vue social, aux travailleurs
concernés si on sait par ailleurs que les pressions sont très
fortes sur ce genre de travail et sur cette catégorie de travailleurs et
que ceux-ci sont les premiers à être mis à la porte?
C'est cela la vraie considération sociale et j'attache beaucoup
plus d'importance à fournir un emploi à des travailleurs
je pense que c'est beaucoup plus social qu'à fournir des salaires
excessifs qui finalement retombent encore sur ces mêmes personnes mises
en chômage.
M. Tremblay: Sur ce point particulier, M. le Président, le
ministère du Travail a fait des évaluations des effets qui ont
découlé des augmentations précédentes du salaire
minimum et le résultat a été qu'il n'y a pas eu de
création de chômage par les augmentations passées du
salaire minimum. Or, les augmentations passées étaient
indexées sur l'indice du coût de la vie pour l'ensemble
du Canada et ces indices progressaient plus rapidement que la moyenne
des salaires au Québec, de sorte que rattacher la progression du salaire
minimum à la progression des salaires dans le secteur manufacturier au
Québec ne produira pas les effets que vous anticipez en termes de
chômage, puisque, auparavant, des augmentations plus rapides n'ont pas
produit des augmentations de chômage.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Berthier.
M. Mercier: Je trouve cela simpliste. Le député
d'Outremont me surprend un peu. Je vais retourner sa question à
l'envers. Quand il dit: Est-ce qu'on va laisser augmenter le salaire minimum et
risquer que des ouvriers perdent leur emploi? je dis: Va-t-on maintenir
artificiellement le salaire des ouvriers très bas de façon
à permettre à des entreprises de fonctionner sans avoir aucune
pression à l'augmentation de leur productivité et de leur
méthode de fonctionnement? Je sais qu'il y a beaucoup d'entreprises au
Québec qui ont du chemin a faire dans ce domaine au niveau du
renouvellement de l'équipement, au niveau de la modernisation de leur
méthode de gestion. A ce moment-là le salaire, dans une certaine
mesure, est un élément qui stimule l'entreprise à se
moderniser et à s'adapter.
Vouloir maintenir artificiellement les taux de salaire très bas
va d'abord créer du mécontentement social. D'autre part, cela va
enlever un élément moteur de toute transformation de l'industrie
qui la ferait s'adapter à des méthodes de gestion beaucoup plus
modernes.
M. Tremblay: On pourrait entrer dans une discussion qui durerait
des heures sur cette théorie.
Le Président (M. Boucher): On pourrait revenir à la
proposition du député d'Outremont de passer au programme 1.
Est-ce qu'on est prêt à y aller?
Gestion interne et soutien
M. Tremblay: Pour le programme 1, il serait peut-être bon
d'expliquer la présentation.
Le Président (M. Boucher): J'appelle donc le programme 1,
élément 1.
M. Tremblay: Pour chacun des programmes, ce sera la même
méthode de présentation. Nous avons toujours trois
super-catégories budgétaires. Nous avons une catégorie qui
touche le fonctionnement, une autre l'aspect capital et une autre l'aspect
transfert, c'est-à-dire l'aspect subventions.
Dans le document que je vous ai remis, nous avons des explications
détaillées de chacun des postes mais nous pourrons les expliciter
à mesure que les interrogations seront soulevées.
Dans le programme no 1, nous avons deux éléments. Le
premier élément traite de la direction et du soutien
administratif du ministère, où les effectifs pour l'année
prochaine demeurent au même niveau que l'an dernier, c'est-à-dire
à 60 employés avec un budget qui passe de $1 227 000 à $1
439 000.
Dans l'élément 2, nous avons aussi une stabilité
dans les effectifs qui demeurent à 168 avec un budget qui passe de $2
966 000 à $3 429 000.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Lotbinière.
M. Biron: Va-t-on traiter des sociétés d'Etat
après avoir passé le ministère on aurait quelques
questions à poser sur les sociétés d'Etat ou va-t-on
les traiter en même temps que le ministère?
M. Tremblay: M. le Président, le programme no 5 traite de
la Société de développement industriel du Québec,
qui est une société d'Etat. Nous avons le programme 4 qui est le
programme du Centre de recherche industrielle du Québec. Nous avons
aussi le programme 6 qui traite de la Société du parc industriel
du centre du Québec et nous avons le programme 10 qui traite du Bureau
de normalisation, qui sont des sociétés d'Etat.
Les sociétés dont les actions sont détenues par le
ministère des Finances sont traitées dans le cadre de la
commission sur les engagements financiers: SIDBEC, SGF, etc.
M. Biron: SIDBEC et la Société
générale de financement ne relèvent pas du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Tremblay: II n'y a pas de responsabilité
financière de la part du ministère.
M. Biron: Est-ce au ministère des Finances?
M. Tremblay: A la commission des engagements financiers.
M. Raynauld: Est-ce que la commission des engagements financiers
s'occupe des politiques des sociétés, ou si elle s'occupe
simplement des aspects financiers? N'est-ce pas ici qu'il faudrait poser des
questions sur la Société générale de financement
pour obtenir la politique suivie? Elle relève quand même de vous,
non?
M. Biron: Et SIDBEC aussi?
M. Tremblay: Lorsqu'on arrivera à la Société
de développement industriel, une des sociétés d'Etat, on
pourra discuter d'autres sociétés d'Etat, même si elles ne
sont pas incluses dans le budget du ministère.
M. Biron: Au ministère des Finances, on a traité de
Loto-Québec, on a traité de la Société des alcools
et de tout cela.
C'est le ministre responsable...
M. Tremblay: Ce sont les crédits du ministère. On
peut parler en termes généraux des sociétés d'Etat
qui n'impliquent pas de crédits directs de la part du ministère.
Il nous fera plaisir d'en discuter avec vous lorsqu'on abordera le programme 4
avec les sociétés d'Etat qui relèvent
budgétairement du ministère.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Est-ce qu'il y a, M. le Président, des
sociétés d'Etat qui se rapportent directement au ministre et non
au ministère, comme, au ministère des Finances, il y a des
sociétés d'Etat qui se rapportent au ministre et non au
ministère?
M. Tremblay: Dans l'organigramme que nous avons remis, au
début du document, vous avez la liste des six sociétés
d'Etat qui relèvent directement du ministre et non pas du
ministère, c'est-à-dire la Société de
développement industriel du Québec, le Centre de recherche
industrielle du Québec, la Société du parc industriel du
centre du Québec, le Conseil général de l'industrie, la
Société générale de financement, la
Sidérurgie du Québec, la Société du parc industriel
et commercial aéroportuaire de Mirabel et la Société
Inter-Port de Québec. Ce ne sont pas des sociétés qui
relèvent du ministre directement et on pourra en discuter
lorsqu'on...
M. Raynauld: Est-ce que le ministre voudrait faire une
présentation plus poussée sur cela ou si vous voulez passer
directement aux crédits?
M. Tremblay: Selon la coutume, je pense qu'on passe à
l'étude des crédits.
M. Raynauld: Je pourrais peut-être vous poser quelques
questions générales sur ce programme 1, élément 1.
Juste en dessous de l'élément 1, il y a les
éléments qui sont censés être discutés: le
cabinet du ministre, le bureau du sous-ministre, le Conseil
général de l'industrie et le Bureau d'examen de l'investissement
étranger. Je vais suivre cet ordre.
D'abord, sur le cabinet du ministre, je voudrais poser des questions
apparemment rituelles. Apparemment, il y a 26 personnes dans le cabinet du
ministre. Est-ce que ce nombre de personnes est conforme aux règles que
je ne connais pas, d'ailleurs, du gouvernement? Ensuite, est-ce que les
nominations qui ont été faites au cabinet du ministre sont faites
après des concours de la commission de la fonction publique, selon des
listes d'éligibilité et autres questions semblables? C'est ma
première question.
La deuxième question se rapporte au Conseil général
de l'industrie. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le rapport
d'activité du Conseil général de l'industrie. J'ai
noté que le conseil ne semble pas être utilisé par le
ministère autant qu'il devrait. Il y a des postes à combler. Le
nombre statutaire des membres est de 70. Suivant ce rapport, il y a 60 membres
à l'heure actuelle. Ce Conseil général de l'industrie est
un organisme de consultation qui me paraît éminemment bien
adapté à l'établissement d'un dialogue entre le
ministère et le secteur privé. Le Conseil général
de l'industrie, dans le passé, a eu des activités, que je
connais, parce que j'ai participé à quelques-unes d'entre elles,
qui me paraissaient également utiles. Je voudrais demander au ministre
s'il entend donner des instructions pour que ce conseil soit davantage utile au
gouvernement et au Québec. De quelle façon entend-il utiliser le
Conseil général de l'industrie? Quelles sont les activités
principales qu'il prévoit pour la prochaine année
financière?
Ma troisième question se rapporte à l'évaluation
des projets d'investissements étrangers. Je voudrais d'abord demander,
comme il est normal, s'il y a un découpage, des statistiques qui sont
présentées ici pour l'année fiscale 1976/77, qui pourrait
être refait de façon qu'on voit si, depuis les quatre ou cinq
derniers mois, l'évolution des demandes pour des investissements
étrangers au Québec a été différente de
celle de l'année prise dans son ensemble. Ensuite, est-ce que le
gouvernement, le ministre a donné des instructions nouvelles au
ministère en ce qui concerne l'appréciation de ces demandes
d'investissements étrangers. Voilà, en gros, les
préoccupations que j'avais concernant cet élément 1.
M. Tremblay: En ce qui concerne, M. le Président, la
question touchant au fonctionnement du cabinet du ministre, le budget pour
l'année 1977/78 a été établi à $543 700. La
seule modification qui s'est produite dans ce cabinet a trait à celle
qui touche aux conseillers immédiats du ministre. Il y a eu trois
nominations dans le cabinet qui ont été les personnes suivantes:
M. André Fortin, qui est chef de cabinet, M. Normand Hurtu-bise, qui est
conseiller économique, et M. Michel Guénard qui est responsable
des communications et de l'analyse économique au cabinet. Ces personnes
ont remplacé le cabinet de l'ancien ministre. Ces personnes ont
été aussi reclassées, à l'exception d'une seule qui
le sera, à très brève échéance, dans le
cadre de la Fonction publique. Les autres membres du personnel sont du
personnel de soutien, des secrétaires, etc., et aucun changement n'a
été effectué à ce niveau.
Maintenant, en ce qui concerne le Conseil général de
l'industrie, comme l'explique le rapport que vous avez en main, l'année
1976, sous l'ancien gouvernement, s'est traduite par une activité
très réduite de ce Conseil général de l'industrie.
En fait, l'an passé, il n'y a eu aucune rencontre du Conseil
général de l'industrie avec le ministre. En ce qui me concerne,
j'ai convoqué le conseil, le 31 janvier 1977, pour discuter des
questions générales d'économique avec les membres du
conseil, en vertu du mandat qu'ils ont de conseiller le gouvernement et de
servir de tribune de discussion sur les questions économiques. M.
Maurice Paradis a été nommé, en novembre 1976,
président du Conseil général de l'industrie. Il est
assisté d'un directeur de la planification et d'une secrétaire,
et collabore, avec différentes agences du gouvernement, à
l'élaboration de programmes de nature économique.
En ce qui concerne le rôle futur du Conseil général
de l'industrie, nous avons suspendu notre décision jusqu'après le
sommet économique, parce que nous prévoyons, après le
sommet économique, créer des organismes patronaux et syndicaux
pour conseiller le gouvernement. Or, il est possible que le Conseil
général de l'industrie s'insère dans ces nouveaux
organismes pour conseiller le gouvernement. Donc, le conseil fonctionne
présentement. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, j'ai
rencontré les membres du conseil, il y en a déjà 60 qui
sont membres à part entière du conseil, mais nous
préférons attendre les résultats du sommet
économique, savoir: la perception que se font les hommes d'affaires et
les chefs syndicaux du rôle qu'ils veulent remplir auprès du
gouvernement, pour décider du statut futur du Conseil
général de l'industrie. Je suis certain que nous allons avoir,
dans l'avenir, des organismes, soit le Conseil général de
l'industrie lui-même ou d'autres organismes semblables, pour
établir un contact rapide avec le milieu des affaires et avec le milieu
syndical et le milieu coopératif.
En ce qui concerne les investissements étrangers, nous avons dans
notre document de présentation des crédits un rapport des
activités de ce service d'évaluation. Il y a eu une modification
le 11 mars 1977 de la politique fédérale qui n'a pas
été sans créer quelques problèmes administratifs
pour l'évaluation des dossiers. Nous avons en annexe les 12 tableaux,
l'état des évaluations qui ont été faites et de
l'appréciation des dossiers de prise de contrôle et de nouveaux
investissements étrangers.
Pour répondre plus spécifiquement au député
d'Outremont, je voudrais déposer une liste des nouvelles entreprises
sujettes à examen pour chacune des dates, depuis le début du
fonctionnement du service, c'est-à-dire le 15 octobre 1975, jusqu'au 31
mars 1977. Nous ayons aussi la même ventilation pour les acquisitions
d'entreprises sujettes à examen jusqu'au 31 mars 1977.
Je ne sais pas si nous avons suffisamment de copies pour tous les
membres mais nous allons faire faire des photocopies et nous allons les
distribuer aux membres de la commission.
M. Raynauld: Est-ce que je pourrais poser quelques questions
supplémentaires?
Sur le premier point, les trois nominations dont vous avez parlé,
est-ce que ce sont des nominations additionnelles ou des remplacements?
Deuxièmement, est-ce que le nombre total de membres du cabinet est
conforme aux normes ou s'il les excède? On m'avait rapporté, mais
je n'ai pas vérifié, vous devez le savoir, qu'un cabinet de
ministre devait contenir au maximum onze personnes, vous en avez 26. Est-ce
faux ce que j'avais entendu dire ou bien si c'est vrai?
En ce qui concerne la deuxième, le Conseil général
de l'industrie, advenant le cas où il y aurait une réorganisation
des organismes, à la suite du sommet de La Malbaie, est-ce qu'on peut
avoir un avis du ministre sur les fonctions particulières que ce conseil
remplissait et qui pourraient peut-être ne pas pouvoir être
remplies par ces nouveaux organismes? Autrement dit, est-ce que le ministre
attache de l'importance au genre d'activité que le Conseil
général de l'industrie exerçait, en particulier
l'organisation de visites d'hommes d'affaires du secteur privé à
l'étranger? Je vais poser une question très précise. Un
organisme de concertation qui serait formé, qui comprendrait à la
fois des représentants des syndicats et des milieux d'affaires pourrait
ne pas être intéressé du tout pour ce genre
d'activité. Dans ce cas, est-ce que vous pensez qu'il devrait y avoir
d'autres méthodes, que vous pourriez avoir, pour poursuivre ce genre
d'activité? Il me semblait, moi, extrêmement utile et d'autant
plus utile que c'étaient les milieux d'affaires qui payaient pour les
voyages, en très grande partie. J'ai toujours pensé que quand les
hommes d'affaires payaient eux-mêmes pour les voyages ou leurs
dépenses cela devait être utile. La province apportait simplement
un soutien logistique à ces organisations, ces conférences et
cela me semblait être une opération très rentable.
M. Tremblay: En ce qui concerne le cabinet, il s'agit de
remplacements et non d'additions. Il n'y a pas d'augmentation nette de
personnel au niveau du cabinet. Il y a trois remplacements. Ces personnes
avaient la permanence dans la fonction publique et ont été
reclassées, à l'exception d'une qui le sera très
bientôt, dans d'autres services gouvernementaux.
Sur la question portant sur le Conseil général de
l'industrie...
M. Raynauld: Sur le nombre total, avez-vous des renseignements?
Sur le nombre total permis pour les cabinets de ministres, il y a 26 personnes.
Y a-t-il des règles?
M. Tremblay: II y a des règles, en ce qui concerne
l'entourage immédiat du ministre, qui spécifient qu'il y a quatre
conseillers possibles autour du ministre. Or, nous en avons trois, de sorte que
nous sommes amplement à l'intérieur des règles.
En ce qui concerne le nombre de secrétaires, je pense que cela
relève de la Fonction publique et je pense que nous sommes certainement
dans les règles, puisque c'était la situation qui existait avant
que nous prenions la direction du ministère.
Revenons au Conseil général de l'industrie. Ce Conseil
général de l'industrie a été institué par un
arrêté ministériel, le 26 février 1969, avec un
mandat qui était très court et aussi très vaste. Son
mandat se résumait en ces termes: Veiller à créer et
à maintenir un climat économique susceptible de favoriser les
progrès du Québec. De sorte que, c'était vraiment un
organisme, et c'est encore un organisme, qui se tient à la disposition
du gouvernement pour établir un dialogue direct et rapide avec le monde
des affaires, surtout la très grande entreprise. Je pense que nous
allons essayer d'établir, comme gouvernement, des dialogues, non
seulement avec la très grande entreprise, mais aussi avec la petite et
la moyenne entreprise,
avec les milieux des coopérateurs. C'est pour cela que les
résultats du sommet économique vont être pour nous des
indications très intéressantes pour établir le type
d'organisme que nous devrions avoir à l'avenir.
Vous mentionnez que, dans le passé, le Conseil
général de l'industrie a participé à des missions
à l'étranger. Evidemment, le ministère patronne chaque
année un grand nombre de missions industrielles à
l'étranger. Ces missions continuent. Dans le cas des missions du Conseil
général de l'industrie, même si certains frais
étaient payés par les hommes d'affaires, ceci représentait
des dépenses assez importantes au niveau de l'infrastructure et de
l'organisation de ces missions. La dernière mission remonte à
quelques années, si je ne m'abuse, à Francfort, en novembre
1975.
Une chose est certaine, c'est que nous ne ferons pas de mission
semblable avant le sommet économique, qui est dans quelques semaines,
mais des organismes semblables pourront certainement collaborer avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce à l'organisation de
missions de prospection industrielle, de prospection de marchés à
l'étranger, mais toujours dans le cadre des disponibilités
budgétaires. Parce que nous ne voudrions pas que des grandes
manifestations, qui peuvent prendre une tournure assez illicite lorsque
seulement un certain nombre d'hommes d'affaires sont invités,
coûtent des sommes trop importantes au gouvernement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Lotbinière.
M. Biron: II a été question, à
l'élément 1, à la catégorie communications, d'un
montant de $52 000 de communications, à compter du cabinet du ministre.
Quelles sont ces communications qui sont prévues?
M. Tremblay: II s'agit, M. le député, de frais de
voyages et de frais de représentation.
M. Biron: D'accord. Je remarque aussi que l'augmentation de
salaires est de l'ordre de 18%, ou quelque chose comme cela, même si, en
1976/77, au budget, on avait prévu de la rétroactivité
à verser aux professionnels; donc, il était estimé que
l'augmentation de salaire moyenne doit être autour de 20%. Estimez-vous
normale une telle augmentation de salaire pour le cabinet du ministre?
M. Tremblay: Encore là, il s'agit d'une explication
technique. Je m'excuse. En 1976/77, au niveau des augmentations salariales, il
y avait un déficit de $110 800 et l'autre montant de $96 000
reflète ce qu'on appelle le vieillissement du système,
l'augmentation causée par l'âge et l'expérience des
employés, ce qui donne le montant de $206 800.
M. Biron: Alors, vous estimez normale cette augmentation de 20%
ou environ?
M. Tremblay: II s'agit d'un rattrapage sur l'an dernier,
étant donné que, l'an passé, c'était $110 000, de
sorte que l'augmentation de 18% est gonflée par ce rattrapage, cette
année, sur les chiffres de l'an passé.
M. Biron: Cela veut dire que, l'an dernier, en fait, le
traitement budgétisé de $935 n'était pas réel. On a
dû payer $1000 ou quelque chose comme cela. Ça va.
M. Tremblay: Vous pourrez demander à l'ancien
ministre.
M. Biron: Non, c'est avec les chiffres que vous fournissez.
Quelques questions sur le Conseil général de l'industrie. Ce
conseil, si je comprends bien...
M. Raynauld: ...après l'élection.
M. Tremblay: Cela a été réglé
après l'élection.
M. Biron: Le Conseil général de l'industrie, si je
comprends bien, est composé exclusivement d'industriels, d'hommes
d'affaires et de banquiers. Je suis d'accord à faire toutes sortes de
groupements, de conseils généraux ou autres, pour d'autres soucis
différents. Mais pour conseiller le ministre de l'Industrie et du
Commerce, vous ne croyez pas que si on ajoute des syndicalistes ou des
travailleurs sociaux là-dedans, vous allez plutôt avoir un
affrontement que des suggestions précises en ce qui regarde le
mieux-être ou l'expansion économique de l'industrie ou du commerce
au Québec? Ne croyez-vous pas que vous devriez garder un tel conseil,
qui ne coûte pas tellement cher et qui fait des suggestions ou des
conseils appropriés au ministre?
M. Tremblay: Je ne voudrais pas préjuger, M. le
député, des conclusions auxquelles nous arriverons, à la
suite du sommet économique. Il n'est pas nécessaire de
l'élargir, dans le sens que vous indiquez mais il est peut-être
souhaitable que des représentants de la petite et de la moyenne
entreprises soient incorporés au Conseil général de
l'industrie, afin d'avoir une vue plus complète du monde industriel du
Québec, et non pas les vues uniques du secteur de la très grande
entreprise.
C'est dans ce sens que je parlais d'un élargissement possible du
Conseil général de l'industrie.
M. Biron: D'accord. Même s'il y a des représentants
de la petite et moyenne entreprise, vous n'avez pas d'affrontement. Ce sont des
gens qui militent dans le même milieu. Comment sont nommés les
membres du Conseil général de l'industrie? Par patronage?
M. Tremblay: Ils sont nommés sur invitation du ministre,
en fonction de l'équilibre des secteurs. On a mentionné tout
à l'heure le secteur industriel, le secteur bancaire, etc. Lorsqu'il y
aura des nominations, s'il y a nomination de représentants de la petite
et moyenne entreprise, ceci se
fera de la façon la plus représentative et non pas, comme
vous le mentionnez, par patronage.
M. Biron: J'ai vu le ministre de l'Education consulter ses
collègues, même les députés de l'Opposition, pour
certaines nominations, en particulier dans les collèges privés.
Est-ce que le ministre de l'Industrie et du Commerce s'attend de consulter les
députés de l'Opposition pour certaines nominations, en
particulier pour le Conseil général de l'Industrie?
M. Tremblay: Je serais heureux de recevoir les suggestions de
tous les membres de l'Assemblée nationale, mais je dois
répéter qu'il y a 11 000 entreprises au Québec et qu'il
est impossible que nous ayons un conseil général consultatif
composé de 11 000 représentants et qu'une certaine
discrimination, un certain choix, devra nécessairement être
fait.
M. Biron: C'est la même chose pour le ministre de
l'Education qui, pourtant, nous consulte.
Un peu plus loin, à la page 4, M. le ministre, le conseil a pris
l'initiative d'identifier une gamme de produits québécois d'usage
courant et susceptibles d'un effort d'exportation dans divers pays. J'ai
cherché cette liste. Malheureusement, je ne l'ai pas trouvée. Je
ne sais pas si cela serait possible d'avoir une liste, de savoir exactement ce
qu'on a fait, ou si ce n'est pas possible?
M. Tremblay: II s'agit d'une initiative du personnel du Conseil
général de l'industrie. Si vous me le permettez, nous allons
vérifier auprès du président, pour obtenir cette liste, si
elle est... C'est un travail qui se poursuit. Dans notre rapport, nous
indiquons que ce travail se poursuivra sans exigence de délai
d'exécution et il est possible que ce soit un possible qui soit en train
d'être exécuté.
Mais s'il y a un rapport définitif, nous le déposerons
devant les membres de cette commission.
M. Biron: Une autre question. Au bas de la page 4, je vois que
les soucis du député d'Outremont et mes soucis, et les soucis du
député de Brome-Missisquoi, concernant le climat
économique du Québec vis-à-vis des sièges sociaux
sont aussi un souci important pour le Conseil général de
l'industrie, un organisme du gouvernement du Québec, parce qu'on dit que
le Conseil de l'industrie s'intéresse et s'est déjà
intéressé au problème des sièges sociaux.
Il demeure possible que, de nouveau, ce sujet redevienne d'une
brûlante actualité et capte l'attention de la permanence du
conseil. Est-ce que cela veut dire qu'on aurait déjà une
étude dans ce domaine en particulier, sur le problème des
sièges sociaux? Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de cette
étude, si cela a été fait, pour notre information?
M. Tremblay: Je croyais avoir répondu à votre
question tout à l'heure, M. le député de
Lotbinière, que la recommandation du Conseil général de
l'industrie concernant les sièges sociaux sera déposée
devant cette commission.
M. Biron: Le vice-président du Conseil
général de l'industrie, M. Evens, jouit d'un congé sans
solde depuis le mois de novembre dernier. Est-ce que c'est lui personnellement
qui a demandé ce congé sans solde? Est-ce qu'on s'attend de le
remplacer prochainement?
M. Tremblay: C'est un congé sans solde qui a
été exigé de la part de la personne en question et qui a
été accordé par l'ancien gouvernement. Personnellement, je
n'ai eu aucune démarche à entreprendre dans cette
décision.
M. Biron: D'accord. La dernière question. Le Conseil
général de l'industrie s'est intéressé au
regroupement d'entreprises au Québec et même a
préparé un mémoire à ce sujet en particulier.
Est-ce qu'on pourrait aussi avoir une copie de ce travail?
M. Tremblay: Nous allons vérifier. Si le mémoire
existe, nous allons vous en remettre une copie.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le ministre, vous nous avez fourni des chiffres
sur les investissements étrangers. Je note que le pourcentage
d'investissements, au Québec, pour les trois premiers mois de cette
année est de 7,7% comparé à 28,6% la même
période, l'année dernière! Est-ce que vous ne trouvez pas
cette baisse un peu dramatique? Est-ce que vous avez quelques explications,
quelques commentaires pour expliquer cette baisse?
M. Tremblay: II est difficile de faire des jeux de chiffres
à partir de périodes très courtes et à partir de
pourcentages. Je pense qu'il faut regarder le volume de ces investissements,
parce que le volume évolue considérablement différemment
selon des pourcentages de cas précis. Je demanderais peut-être
à M. Déry, qui a le tableau sur les volumes des actifs qui ont
été impliqués par l'examen, de les fournir.
Dans les nouvelles entreprises qui étaient sujettes à
examen, vous avez eu, de la période du début... cette partie de
la loi a commencé le 15 octobre 1975 au 31 mars 1977, ce qui fait douze
mois et demi. Il y a eu 49 cas, soit 19,4% des cas soumis à cette agence
fédérale pour le Canada pour des investissements de $123,6
millions, soit 33,4%, comparativement, si vous voulez, à l'Ontario
où il y a eu 137 cas qui représentaient 54,1% des cas et $108,4
millions qui représentaient 29,3%, au point de vue chiffres
d'investissements.
M. Ciaccia: Ces chiffres sont pour toute la période?
M. Tremblay: Toute la période, oui.
M. Ciaccia: Je demande la période... M. Raynauld:
Les quatre cas.
M. Tremblay: Les quatre cas, évidemment, on pourrait vous
les donner un peu plus tard.
Une Voix: Les volumes.
M. Tremblay: On ne les a pas sortis au point de vue des
investissements.
M. Ciaccia: Parce que...
M. Tremblay: C'est assez aléatoire quand on prend une
période très courte de trois mois. En trois mois, cela varie
d'une période à l'autre.
M. Ciaccia: Cela ne varie pas tellement, parce que si on regarde
toutes les périodes de trois mois depuis le 10 ou le 15 novembre 1975,
on voit que le Québec maintenait sa moyenne, 21%, 16%, 28% et, tout d'un
coup, cela baisse à 7,7%
On voit la moyenne de la province de l'Ontario qui, soudainement, dans
cette même période de trois mois, augmente de 47,6% à
69,2%.
M. Tremblay: Pour l'acquisition, c'est le mouvement contraire. On
a eu des périodes de trois mois où l'augmentation n'était,
en 1976, que de 11,6%, alors qu'au 31 mars, pour la période du premier
trimestre de 1977, l'augmentation était de 22,7%. Il y a des
fluctuations trimestrielles qui sont assez instables. Je pense qu'il est
difficile d'accorder des significations trop précises à des
fluctuations dans des taux de pourcentage.
NI. Raynauld: Là-dessus, je pourrais peut-être
réagir en disant que c'est probablement exact qu'il y a des
fluctuations, mais c'est un autre cas où, à première vue,
ce qui s'est produit depuis quelques mois confirme les autres indicateurs que
nous avons. C'est un de plus.
M. Tremblay: Pas en ce qui concerne les acquisitions
d'entreprises, puisque...
M. Raynauld: Là, on parle des nouvelles entreprises. C'est
de cela qu'on parle.
M. Tremblay: Pour les acquisitions d'entreprises, il y a eu
augmentation sur les deux périodes précédentes.
M. Raynauld: Pour les acquisitions d'entreprises, il y a un cas
de plus que dans les trois mois précédents. Il y en a dix
plutôt que neuf. On passe de 18 à 4, en ce qui concerne les
nouvelles entreprises. De toute façon, je ne nie pas que cela puisse
être aléatoire et qu'il puisse n'y avoir aucune leçon
importante à tirer de l'examen de cela, mais je note quand même
que c'est un autre indicateur, parmi plusieurs autres que l'on cite, en ce qui
concerne la situation économique du Québec, et qui vient, encore
une fois, ajouter un autre élé- ment, un élément
supplémentaire qui va dans la même direction. Après cela,
chaque fois qu'on soulève des choses comme cela, on nous dit qu'on
crée nous-même l'incertitude. C'est cela qu'on nous dit: Vous
créez l'incertitude. Vous pensez que, s'il y avait eu...
M. Charbonneau: Non, mais vous interprétez cela, par
exemple. C'est ce que vous venez de dire. Vous venez de dire qu'on ne peut
peut-être pas tirer de conclusion, mais que, finalement, on peut
l'interpréter. Pour les universitaires, qui sont habitués dans le
domaine économique, au lieu de faire des interprétations
farfelues, il faudrait peut-être attendre un peu plus...
M. Raynauld: Elles ne sont pas farfelues, ce sont des chiffres
qu'on donne. Ce n'est pas nous qui les fournissons.
M. Charbonneau: Vous venez justement de dire qu'on ne peut
peut-être pas en tirer des conclusions, que cela...
M. Raynauld: Fermes. C'est cela. Je dis qu'on ne peut pas en
tirer des conclusions fermes...
M. Charbonneau: Si on ne peut pas en tirer des conclusions
fermes...
M. Raynauld: ... cependant, je dis que c'est un autre
élément, dans une situation d'ensemble, qui semble indiquer de
plus en plus, de mois en mois, une détérioration de la situation
économique. Alors, celui-là s'ajoute aux autres. Il n'y a pas de
conclusion ferme.
M. Charbonneau: On le sait que la situation se
détériore, mais elle n'a pas commencé le 15.
M. Raynauld: Dans ce cas-ci, ce n'est pas loin.
Le Président (M. Boucher): Le ministre.
M. Tremblay: Encore là, il faut faire attention aux
pourcentages. Si nous prenions des pourcentages comme ceux que j'ai
mentionnés tout à l'heure en ce qui concerne la valeur des
immobilisations impliquées, on se rend compte que, dans le passé,
au Québec, ces immobilisations étaient beaucoup plus importantes
pour chacun des cas. Là, on pourrait jouer avec des pourcentages et on
n'en sortirait pas. Je souligne le fait, par exemple, que, pour l'ensemble de
la période du 15 octobre 1975 au 31 mars 1977, il y avait eu 49 cas de
nouvelles entreprises au Québec, représentant $123 millions,
alors qu'en Ontario, il y avait eu 137 cas, mais cela ne représentait
que $108 millions.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tremblay: Alors, si vous...
M. Ciaccia: Je suis d'accord avec vous. Elles
semblaient avoir confiance, d'après ces chiffres, mais cela n'a
pas continué dans ces trois mois. Vous confirmez ce que nous disons.
M. Tremblay: Dans le cas des acquisitions, nous avions la
même situation, parce que nous avions 102 cas au Québec,
représentant $732 millions, alors qu'en Ontario, il y avait plus de deux
fois plus de cas, 234, mais le montant impliqué était de $1168
millions, ce qui est inférieur en pourcentage à ce à quoi
on aurait pu s'attendre. Malheureusement, nous n'avons pas les chiffres du
volume de ces immobilisations, mais il est tout probable que ces cas
représentent des immobilisations plus importantes que celles qu'on
retrouve dans d'autres provinces.
M. Raynauld: M. le ministre, si vous me permettez de continuer,
j'ai aussi quelques questions techniques là-dessus. Ce sont des
nouvelles entreprises sujettes à examen et des acquisitions
d'entreprises sujettes à examen. C'est avant que l'avis n'ait
été donné à ces entreprises que les investissements
en question étaient acceptés ou refusés. Ce sont des
demandes. Les cas que nous avons là, ce sont des cas où il n'est
pas encore définitif qu'ils vont se produire, même les
investissements qui sont indiqués là.
M. Tremblay: C'est exact.
M. Raynauld: Est-ce qu'il y a des cas en suspens
là-dedans? Est-ce que la province de Québec a donné...
Parce que, dans les autres statistiques, vous avez des cas qui ne sont
évidemment pas réglés, d'autres ont été
réglés. Il y a des choses en progrès. Dans ces
statistiques trimestrielles, cela correspondrait à quoi, par rapport aux
autres? Est-ce que c'est...
M. Tremblay: Si je peux me permettre, les nouveaux tableaux qu'on
vous a fournis ce matin, qui ne sont pas dans le cahier, sont des chiffres
tirés des rapports trimestriels ou annuels de l'agence
fédérale. Il est évident qu'ils se sont basés sur
le principal établissement dans chacune des provinces. Comparativement
aux chiffres que nous avons fournis dans le cahier, nous avons beaucoup plus de
cas, parce qu'ils compensent tous ceux où il y a une incidence pour le
Québec.
Dans ces chiffres, le fédéral ne nous fournit pas, si vous
voulez, les investissements pour chacun des cas. Quels sont ces quatre cas? Je
serais incapable de vous les identifier parmi les nôtres pour
déterminer exactement desquels il veut parler, de façon à
pouvoir retirer le montant d'investissement et s'ils ont été
approuvés. Par contre, dans les tableaux fournis pour le Québec,
en ce qui concerne les acquisitions d'entreprises au 31 mars, il nous restait
seulement deux cas à l'étude, tandis qu'au fédéral,
il en restait seize sur lesquels il n'avait pas encore été
statué. Quant aux nouvelles entreprises, nous en avions encore quatre
à l'étude, à cette époque, alors que le
fédéral en avait 18.
Evidemment, il y a toujours un reportage d'une période
financière à l'autre.
M. Biron: Est-ce qu'il faut recommencer le travail chaque fois ou
si vous vous fiez quand même à un rapport qui vient du
gouvernement fédéral pour ne pas faire double emploi?
M. Tremblay: Le dossier nous parvient du fédéral,
en même temps que les évaluateurs de l'agence l'ont, et le travail
se fait de façon séparée par toutes les provinces qui
peuvent être impliquées dans une transaction. Parfois, vous avez
deux ou trois provinces, selon qu'il y ait une incidence dans une province ou
l'autre. Chaque province fait son évaluation séparément et
le fédéral fait la sienne et englobe les avis donnés par
les provinces. C'est évident qu'où il y a plus d'activités
dans une province, l'avis de cette province compte plus que si, tout
simplement, au Québec on a un bureau de vente, par exemple, par rapport
à l'industrie même, son établissement. Evidemment, il y a
un flot de communications entre l'agence et nous au cours de
l'évaluation, de façon à avoir plus d'informations, sur la
teneur des projets.
M. Biron: Cela veut dire que le travail se fait à deux
endroits différents, de la même façon...
M. Tremblay: Même à plusieurs...
M. Biron: ... c'est du gaspillage d'énergie.
M. Tremblay: II y a eu des cas où ça se faisait
dans les dix provinces en même temps. Cela dépend de l'importance
du projet. Si le projet concerne dix provinces, il y a dix provinces qui sont
consultées, plus le ministère fédéral de
l'Industrie et du Commerce.
Il y a beaucoup de ministères fédéraux aussi qui
sont consultés.
M. Biron: Est-ce que vos relations avec l'organisme
fédéral sont bonnes ou si vous pourriez espérer mieux?
M. Tremblay: Jusqu'à maintenant, on n'a pas eu à se
plaindre et...
Sur ce plan, ce n'est pas nous qui retardons le travail du comité
fédéral, parce que nous expédions chaque semaine nos
recommandations. Par contre...
Surtout avec la nouvelle procédure mise en place depuis le 11
mars sur ce que le fédéral calcule être les petites
entreprises, soit $2 millions et 100 employés et moins, nous avons 48
heures pour donner l'avis, je ne pense pas qu'au gouvernement du Québec
il y ait aucune agence qui puisse donner un avis aussi rapidement qu'on le
fait.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député d'Outremont.
M. Raynauld: Oui, M. le ministre, je voulais
poser quelques questions sur le processus d'appréciation des cas,
le processus aussi d'avis qui est donné au gouvernement
fédéral. Est-ce qu'il y a des règles que le directeur, M.
Déry, suit lorsqu'il fait cette appréciation? Est-ce que c'est
soumis au ministre? Est-ce que le ministre donne des instructions
spéciales pour l'appréciation de la loi fédérale et
les retombées sur la province de Québec? Est-ce que ces
instructions ont pu être changées? Est-ce que vous avez eu le
temps d'examiner ce dossier? Est-ce que vous poursuivez la politique telle
qu'elle a été appliquée jusqu'à maintenant à
cet égard, ou si vous avez donné des avis, des instructions
différents?
M. Tremblay: L'agence d'examen de l'investissement
étranger étudie le dossier en fonction de critères qui
sont au nombre de seize. Il y en a dix qui relèvent de critères
généraux établis par l'agence fédérale, il y
en a six qui sont établis par le ministère de l'Industrie et du
Commerce, surtout en ce qui concerne l'intégration économique de
l'entreprise, des critères de performance économique, des
critères de création de nouveaux produits, des critères
d'amélioration de la technologie, de perfectionnement du personnel et du
personnel cadre, des incidences sur la concurrence, la situation actuelle de
l'entreprise québécoise, etc. Donc, il y a un travail de
prospection, d'analyse qui est fait par l'agence d'examen étranger et
une recommandation qui est faite au ministre. Dans le cadre de
l'évaluation que le ministre lui-même fait, on tient compte
d'autres considérations qui peuvent s'ajouter selon le secteur. Il est
évident que, dans les secteurs qu'on peut appeler vitaux pour la vie
culturelle et politique du Québec, le ministre regarde les dossiers de
façon très attentive. Par contre, en ce qui concerne les nouveaux
investissements, s'ils répondent aux critères de retombée
économique recherchés par le gouvernement, ils reçoivent
une autorisation de la part du ministre. Il en va de même pour les
acquisitions lorsque les critères techniques ont été
acceptés. De sorte que ce sont les secteurs vitaux qui font l'objet
d'une évaluation en détail par le ministre.
M. Raynauld: Est-ce que vous avez déjà
refusé des cas?
M. Tremblay: Oui, il y a certains cas qui ont été
refusés. Est-ce qu'on a la liste des cas qui ont été
refusés?
Non, on n'a pas la liste...
M. Russell: M. le Président, je voudrais simplement poser
une question au ministre pour savoir s'il y a de nouvelles politiques en ce qui
concerne la petite entreprise qui voudrait s'installer ici et qui entrerait en
concurrence avec des multinationales existant déjà, s'il y a
certaines restrictions sur l'investissement ou le développement de ces
entreprises pour ne pas nuire aux multinationales? Est-ce qu'il y a de
nouvelles politiques?
M. Tremblay: S'il s'agit d'une entreprise qué-
bécoise, elle n'est pas assujettie à l'examen que nous faisons de
l'investissement étranger. Il est évident que s'il existe
déjà, à l'intérieur du Québec, une
entreprise multinationale qui opère dans un secteur, le gouvernement
n'est pas en position de fermer cette entreprise pour permettre à la
nouvelle entreprise autochtone de voir le jour. Par contre, les nouveaux
investissements autochtones reçoivent l'appui et l'aide du
ministère et de la Société de développement
industriel pour les aider à effectuer leur investissement. Mais cela
devient une question de concurrence sur les marchés où nous
n'intervenons pas.
M. Russell: Simplement pour compléter ma question et en
vue d'être clair, s'il s'agit d'une industrie québécoise
déjà existante et qu'elle veuille faire une transaction et amener
à l'intérieur une nouvelle industrie qui entrerait en concurrence
avec une multinationale...
M. Tremblay: Qui vient de l'extérieur, un autre
investissement extérieur.
M. Russell: De l'Ontario, par exemple. De l'extérieur du
Québec. Est-ce que la politique du Québec sera de protéger
les multinationales existantes?
M. Tremblay: Votre exemple de l'Ontario n'est pas probant puisque
les entreprises canadiennes ne sont pas soumises à l'agence d'examen
d'investissements étrangers, de sorte que le gouvernement
québécois n'a pas de recommandation à faire sur ces
cas.
Par contre, s'il y a un investissement étranger d'une entreprise
étrangère, non canadienne, qui désire s'installer au
Québec, elle doit se conformer aux critères et un des
critères est l'état de la concurrence qui existe dans son secteur
par rapport aux entreprises existantes au Québec. Si cet investissement
menaçait l'existence d'une entreprise québécoise,
ça devient un facteur négatif dont nous tenons compte dans la
recommandation que nous faisons au gouvernement fédéral.
M. Russell: M. le Président, j'ai un exemple pour
éclaircir ma question. S'il s'agit d'une entreprise
québécoise existante qui achète une entreprise
américaine pour l'amener ici pour ajouter à celle qui existe
déjà mais que cette annexe à cette entreprise devient un
concurrent à une multinationale existante au Québec, est-ce
qu'elle a des restrictions?
M. Tremblay: Puisque nous voulons favoriser l'éclosion et
l'expansion des sociétés québécoises, il est
évident que si des cas semblables se présentent, nous allons
encourager les entreprises québécoises à prendre de
l'expansion et si ceci se fait en prenant contrôle d'entreprises
étrangères, c'est d'autant plus profitable pour l'économie
du Québec et nous allons certainement l'encourager.
M. Ciaccia: M. le Président, est-ce que le mi-
nistre a l'intention d'encourager les investissements étrangers
au Québec?
M. Tremblay: Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, notre approche est par secteur. Dans certains secteurs que nous
jugeons vitaux, les communications, la radio-télévision, etc,
notre politique vise à garder ces secteurs ici au Québec et sous
contrôle québécois. Par contre, en ce qui concerne les
investissements nouveaux qui impliquent de nouveaux produits ou de nouvelles
technologies, nous ne posons pas d'obstacles à leur
établissement. Nos bureaux à l'étranger font la
prospection de ce genre d'investissement, tant en Europe qu'aux Etats-Unis.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez l'intention d'élaborer un
code d'investissement étranger pour le Québec?
M. Tremblay: La question du code d'investissement sera
élaborée plus tard et sera la responsabilité du
ministère d'Etat au développement économique. Ce code est
en élaboration, mais exigera, pour être appliqué, des
changements constitutionnels qui, comme vous le savez, prendront encore quelque
temps avant d'être réalisés.
M. Ciaccia: Est-ce que ça veut dire que pour le moment,
vous ne prévoyez pas avoir un code d'investissement dans le contexte
actuel?
M. Tremblay: Bien, nous avons un code dans ce sens que les
investissements étrangers doivent se conformer aux critères que
j'ai établis tout à l'heure, mais un code plus précis
comme celui auquel vous faites allusion n'est pas prévu pour les mois
à venir.
M. Ciaccia: Si je comprends bien, le seul contrôle, dans le
moment, que vous préconisez, ce serait dans certains domaines de
codification, mais autrement, vous ne prévoyez aucun autre
contrôle pour les investissements étrangers.
M. Tremblay: Pourvu que ces investissements apportent une
contribution positive nette à l'essor économique du
Québec, nous les encourageons et nous en faisons des recommandations
positives à l'agence fédérale d'examen des investissements
étrangers.
Le Président (M. Bertrand): Elément 1 du programme
1. Adopté. Elément 2.
M. Biron: Je voudrais faire remarquer au ministre que tout
à l'heure, j'ai demandé un rapport sur le Conseil
général de l'industrie en ce qui regarde le rapport qui a
été déposé vis-à-vis de la loi no 1 et le
deuxième rapport que j'ai demandé, c'est concernant le
problème des sièges sociaux. Alors, ce sont deux problèmes
bien différents.
M. Tremblay: Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, le problème de la langue dans les sièges sociaux n'est
pas directement rattaché uniquement au projet de loi no 1, mais
découle de l'ancienne loi 22 qui traitait de la même question.
M. Biron: Parce qu'il est mentionné à deux endroits
différents dans le rapport, avec deux noms différents.
M. Tremblay: C'est le même.
M. Biron: C'est le même rapport. Merci.
Le Président (M. Bertrand): Elément 2 du programme
1.
M. Raynauld: M. le Président, l'élément 2 se
rapporte au soutien technique du ministère. C'est bien cela?
M. Tremblay: Oui.
M. Raynauld: Je n'ai qu'une observation à faire. Il semble
que le ministère ait un budget excessif, parce qu'il y a vraiment
beaucoup de postes vacants. Je suppose que vous allez...
M. Tremblay: 3% de postes vacants, c'est un chiffre fictif qui
est normal dans la fonction publique et qui se défend très
facilement; 40 sur 1500 postes.
M. Raynauld: Je voyais, ici, sous le total, on a les mois...
C'est 50 et...
M. Tremblay: A l'annexe 1. Il s'agit d'une photographie, à
un moment donné, dans le temps. Il y a des concours qui sont en marche
et ces postes vont être comblés. Mais il y a une rotation
naturelle qui se fait.
M. Raynauld: Deuxièmement, il semble que vous avez aussi
un personnel très brillant. Si je comprends bien, chez les
professionnels, vous avez donné un avancement
accéléré d'échelon à 43 personnes sur 47.
C'est très élevé. Un avancement
accéléré d'échelon, cela veut dire que ce sont des
gens qui ont un rendement exceptionnel. Ou y a-t-il d'autres raisons que je ne
connais pas?
M. Tremblay: Sur 47 recommandations d'accélération,
43 ont été acceptées; mais le nombre 47 ne
représente pas le total des professionnels, il est beaucoup plus
élevé.
M. Raynauld: Ah! bon.
M. Tremblay: C'est le nombre de recommandations au mérite,
faites par les supérieurs hiérarchiques de ces
professionnels.
M. Raynauld: Ça va. Ensuite...
M. Tremblay: II y a 426 professionnels au ministère.
M. Raynauld: Sur les 426, il y en a 43 qui ont eu un avancement
accéléré?
M.Tremblay: 10%
M. Raynauld: Très bien. Il n'y a pas de problème
avec cela.
C'est une question d'information que je pose. Il y a beaucoup de
contrats, d'études, qui sont mentionnées dans le rapport. Ces
rapports sont habituellement disponibles...
M. Tremblay: Tout rapport qui est demandé à un
contractuel appartient au domaine public et à la discrétion du
ministre. Il est distribué à qui en fait la demande.
M. Raynauld: A cet égard, il y a un travail qui a
été fait sur le dossier sidérurgique dont le contrat se
terminait au mois de novembre 1976. Est-ce que ce dossier est disponible
à l'heure actuelle?
M. Tremblay: Vous faites allusion à un contrat de la SNC,
je crois?
M. Raynauld: C'est l'annexe 7, page 1. Ce n'est pas marqué
SNC, c'est marqué Arnold... je ne sais qui, parce que ma copie est
effacée.
M. Tremblay: Je vais demander à M. Dinsmore de
répondre.
Dans ce cas particulier, l'engagement est en fonction d'un besoin
d'expertise particulière dans le domaine de la sidérurgie. La
personne en question a contribué aux réflexions, au sein du
ministère, concernant l'évolution du dossier dans un contexte
normal. Le travail continue sur la préparation d'une orientation
convenable dans le domaine de la sidérurgie au Québec.
Mais c'était surtout l'engagement des compétences
techniques et professionnelles de la personne et pas en vue de la
préparation d'un rapport spécifique.
M. Raynauld: Autre question tout à fait
particulière. J'ai vu le nom d'un de mes amis, d'ailleurs, mais c'est
une question administrative. Une question d'information , à propos de M.
Matuszewski. Je le vois comme directeur, dans votre organigramme, et ensuite,
je le vois comme contractuel. Il est directeur mais sur une base
contractuelle?
M. Tremblay: II a été contractuel, je pense,
auparavant. Il s'est qualifié pour un poste permanent et il est
entré en permanence au Bureau de la statistique du Québec. Les
deux n'étaient pas incompatibles.
M. Raynauld: C'est parce que le contrat semble indiquer qu'il va
jusqu'à la fin de 1977. Il semble déjà nommé
à titre permanent.
M. Tremblay: Je vais demander à M. Bergeron de
répondre à cette question.
C'est que, lorsque le contrat a été signé, la liste
d'éligibilité n'était pas encore émise et, à
ce moment-là, il y a eu un contrat qui a été fait pour
assurer à M. Matuszewski son départ de l'Univer- sité
Laval et sa nomination. Dès que la nomination a été faite,
automatiquement, son contrat n'était plus en force.
M. Raynauld: C'est périmé.
M. Tremblay: Le point important, c'est qu'il ait
épuisé son contrat avant sa nomination.
M. Raynauld: Maintenant, il est à titre permanent?
M. Tremblay: Non permanent, mais il est employé à
plein temps.
M. Raynauld: A plein temps. Merci!
M. Biron: M. le Président, je voudrais savoir, au sujet
des contractuels, qui décide de les engager?
M. Tremblay: Toutes ces recommandations sont faites au ministre
et le ministre accepte ou refuse les recommandations.
M. Biron: C'est le...
M. Tremblay: Ces contrats ont été accordés
pour la plupart l'an passé, de sorte que je n'ai pas eu...
M. Biron: C'est le choix du ministre peut-être par
patronage encore une fois, parce que...
M. Tremblay: C'est la décision du ministre.
M. Biron: C'est l'année passée, vous n'avez pas
à vous plaindre.
M. Tremblay: Ce sont des recommandations qui ne viennent pas du
ministre, mais qui viennent des fonctionnaires et c'est le ministre qui
entérine.
C'est la raison pour laquelle nous avons des ministres, M. le
député, pour accepter ou refuser les recommandations des
fonctionnaires pour des contrats à l'extérieur.
M. Biron: Le ministre décide de la personne et
décide du sujet ou le ministère?
M. Tremblay: ... à accorder ou à refuser son
autorisation. Il y a un processus qui se fait à partir du fonctionnement
du ministère avec des évaluations qui passent par la voie
hiérarchique et la plus haute hiérarchie, c'est évidemment
le ministre.
Une Voix: ... souhaiter que les députés soient des
administrateurs.
M. Tremblay: Pour éviter cela... M. Biron: Pas le
ministre tout seul.
M. Tremblay: Pour tout contrat qui dépasse $5000, ces
recommandations sont transmises au
Conseil du trésor pour autorisation finale, de sorte qu'il y a
une procédure administrative très serrée qui est suivie.
Il serait très difficile pour un ministre de faire du patronage dans ces
cas-là, puisqu'il a besoin de recommandations de ses fonctionnaires et
de l'autorisation du Conseil du trésor pour tout contrat qui
dépasse $5000.
M. Biron: Je vois qu'il y a un comité d'étude sur
l'évolution et le fonctionnement du commerce au Québec où
on a engagé plusieurs contractuels, depuis un an maintenant, à
$300 par jour, $4000 par mois, $300 par jour, $900 par mois. Il semble que cela
coûte passablement d'argent. Est-ce qu'on a un budget total pour cette
étude sur le commerce au Québec?
M. Tremblay: Oui, M. le député. Dans le programme
7, le programme Commerce, nous avons en détail le budget de cette
commission qui est une commission d'étude sur le commerce du
Québec. Nous pourrons regarder ce budget à l'étude du
programme 7.
M. Biron: Quel a été le but d'engager des
contractuels pour faire ce travail avec un salaire fort convenable, je trouve,
en tout cas, plutôt que de prendre du personnel du ministère?
M. Tremblay: Je vais demander à mon sous-ministre, M.
Shooner, de répondre à cette question.
C'est un comité d'étude qu'on n'a pas voulu appeler
commission royale d'enquête pour garder vraiment cela de façon
plus fonctionnelle et comme toute commission ou comme tout comité
d'étude, il fallait des membres, un président, des commissaires.
Il y a trois personnes contractuelles qui sont là, une comme
président de la commission, M. Roger Charbonneau, les deux autres comme
commissaires, M. Dan Pleshoyano et M. Gédéon Grenier.
Les autres personnes qui sont là à titre de contractuels
sont des personnes permanentes. Le budget de cette commission pour deux ans est
de $500 000. La commission a commencé au mois d'août 1976 et se
terminera au mois d'août 1978, avec la remise du rapport à ce
moment-là.
M. Biron: Est-ce qu'on a des rapports intérimaires qui
sont soumis au ministère?
M. Tremblay: Des rapports intérimaires sont soumis
à tous les quatre mois. Il y en a eu un qui a été soumis
au mois de décembre 1976 ou de janvier 1977. Il y a aussi attaché
à ces commissaires un groupe concultatif d'une vingtaine de personnes;
elles représentent chacune un secteur du commerce de détail ou du
commerce de gros au Québec. Ces rapports intérimaires, ces
rapports d'Etat à tous les quatre mois, sont préparés par
la permanence, remis aux commissaires, ensuite au groupe consultatif et enfin
au ministre. Le deuxième rapport d'Etat devait être remis ces
jours-ci.
J'aimerais souligner, M. le député, qu'il s'agit d'une
étude vraiment temporaire, puisqu'elle ne doit durer que 18 mois. C'est
évident que, dans des cas semblables, il est préférable
pour le gouvernement de faire appel à des contractuels, plutôt que
d'embaucher un personnel qui, par après, devrait être
réaffecté dans la fonction publique, de sorte que, même si
les montants impliqués peuvent paraître importants, il s'agit, je
pense, d'une opération très justifiable pour le gouvernement.
M. Biron: Est-ce que les rapports intérimaires sont
publics, c'est-à-dire sont remis aux députés ou remis
exclusivement au ministère ou au ministre?
M. Tremblay: Les rapports sont remis au ministre de l'Industrie
et du Commerce.
M. Biron: Ces rapports seront remis aux députés
à quelle époque?
M. Tremblay: L'engagement, jusqu'à maintenant, je crois
bien que c'est une question à débattre. La difficulté est
qu'il y a des éléments là-dedans qui sont
nécessairement confidentiels pour l'instant, parce qu'il y a beaucoup
d'échanges ou d'enquêtes qui sont faites auprès des gens du
commerce de détail et du commerce de gros. Ces enquêtes, encore
une fois, ces rapports à tous les quatre mois sont cependant
filtrés par les commissaires et par le groupe consultatif, pour
être remis au ministre.
M. Biron: Quel est le but de ce comité, en particulier,
qui coûte $500 000? C'est passablement d'argent, le but final de
cela?
M. Tremblay: L'objectif de la commission d'étude comporte
trois volets. Il y a lieu d'étudier je pense bien qu'on va y
revenir tantôt, dans l'autre programme, je vais vous les donner dans mes
mots l'impact de l'implantation des centres commerciaux au
Québec, d'étudier le développement des groupes dans le
commerce de détail, des indépendants, des chaînes et des
coopératives, et l'interrelation qui existe entre chacune de ces
organisations, et l'orientation qu'on devrait peut-être donner pour
favoriser un groupe par rapport à un autre. Enfin, il y a l'analyse des
produits qui sont vendus actuellement au Québec par les commerces de
détail, de manière à savoir si ces produits actuellement
distribués au Québec au détail viennent de manufacturiers
québécois, viennent de manufacturiers de l'extérieur du
Québec, et les raisons qui motivent un détaillant actuellement
à acheter des produits, au Québec ou à l'extérieur
du Québec. Lorsqu'on connaîtra ces faits, lorsqu'on saura
où le détaillant s'approvisionne et pourquoi il s'approvisionne
à tel endroit, on pourra canaliser davantage l'action que nous pourrions
prendre pour favoriser davantage par ce biais le développement
industriel du Québec, c'est-à-dire l'achat de produits
fabriqués d'abord prioritairement au Québec.
M. Biron: II me semble que les objectifs sont bons, mais je crois
qu'il faudrait, aussitôt que ce sera possible, rendre ce rapport public
afin que
tous ceux qui sont intéressés dans le commerce ou dans
l'industrie au Québec, prennent connaissance de ce rapport. Eux,
finalement, peuvent prendre des décisions, mais tant et aussi longtemps
qu'un rapport comme cela demeure sur les tablettes du ministère, j'ai
l'impression que cela ne sert pas les intérêts de tous les
Québécois.
M. Tremblay: Le rapport n'est pas sur les tablettes du
ministère, puisqu'il est en train d'être élaboré.
Aussitôt qu'il sera déposé, on le rendra public. On n'a pas
l'habitude de garder des rapports confidentiels et sur les tablettes, mais il
faut attendre que les études soient faites. De toute façon, comme
je le mentionnais, je pense qu'on va avoir des renseignements
détaillés dans le cadre du programme 7 sur cette commission
d'étude. Je préférerais, si le député est
d'accord, que l'on réserve l'analyse en détail du travail de
cette commission à l'étude du programme 7.
M. Biron: Une autre question là-dessus. Est-ce qu'on a
beaucoup d'autres comités d'étude dans le même genre,
qui...
M. Tremblay: C'est la seule commission d'envergure de cet ordre.
Il y a des études plus particulières qui sont faites, mais elles
n'ont pas le statut de commission d'étude ou de commission
d'enquête qu'a la commission sur le commerce.
M. Biron: Qui autorise le crédit habituellement? Vous avez
parlé d'un crédit de $500 000, enfin, pour réussir cette
étude. Avant que le crédit soit décidé, est-ce que
c'est présenté à l'Assemblée nationale ou à
une commission...
M. Tremblay: Les crédits ont été
adoptés par l'Assemblée nationale après recommandation du
Conseil du trésor, lorsqu'on a créé la commission, et
c'est un budget de $500 000, à raison de $250 000 par année, de
sorte que, cette année, c'est le deuxième volet de l'étude
qui continue.
M. Biron: II faut s'attendre qu'à chaque année, il
y aura des contractuels pour à peu près le même montant;
ou, est-ce une année exceptionnelle?
M. Tremblay: II a fallu signer un contrat avec les contractuels
pour la durée du mandat pour les deux ans.
M. Biron: Mais, en dehors du comité d'étude sur le
commerce au Québec, les autres contractuels, je vois qu'il y en a
beaucoup. On a parlé du dossier sidérurgique, tout à
l'heure; on a la possibilité de bois traité, on a les tendances
lourdes, d'un point de vue socio-économique. On a un tas de rapports
comme ça. Est-ce que c'est normal que chaque année il se
dépense autant d'argent pour des contractuels?
M. Tremblay: Je pense que la vocation d'un ministère comme
celui de l'Industrie et du Commerce, c'est vraiment de préparer des dos-
siers qui soient bien étayés, et il est évident que, dans
des secteurs où l'expertise est à l'extérieur, le
gouvernement et le ministère doivent faire appel aux meilleurs
spécialistes pour faire ces études. Il y a peut-être aussi
une distorsion dans le nombre des contractuels, étant donné qu'il
y a une vingtaine de ces contractuels qui sont nos représentants
à l'étranger. Evidemment, ce sont des contractuels, mais ils
travaillent dans les bureaux du Québec à l'étranger et ils
sont recrutés habituellement localement, de sorte qu'ils ne sont pas des
fonctionnaires à temps plein, mais ils font un travail de fonctionnaires
en étant rémunérés comme contractuels.
M. Biron: J'ai remarqué ça, oui, justement, M. le
ministre c'était mon autre question à propos des
attachés commerciaux ou des attachés industriels qui sont, pour
la plupart, des contractuels. C'est une procédure normale?
M. Tremblay: Je vais demander à M. Bergeron, qui est
responsable de ça.
Je croyais répondre à cette question lors de la
défense des crédits de l'expansion des marchés, au
programme 3.
M. Biron: C'est avec les crédits ici.
M. Tremblay: Oui. Si ces demandes sont ici, c'est que tous les
contractuels et tout le personnel engagés au ministère le sont
par la direction du personnel. La direction du personnel a voulu rendre compte,
dans son rapport, de toutes les personnes qui ont été
recrutées. C'est ce qui fausse un peu... Ce qui justifie sûrement
vos questions comme celles du commerce, où vous en trouverez d'autres.
Normalement, nous aurions dû inclure ces listes de contractuels par
direction générale et ils auraient pu, à ce
moment-là, être l'occasion de questions.
Si vous le permettez, dans le cas des attachés commerciaux
à l'étranger, lors de l'étude de l'expansion des
marchés, nous pourrons vous répondre à ce sujet et au
sujet aussi d'autres questions; si vous le permettez.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que le
député accepterait que sur l'étude des contenus des
contrats, on attende les programmes concernés?
M. Biron: D'accord!
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le ministre, est-ce que vous avez l'intention de
modifier les structures de votre ministère de l'Industrie et du
Commerce?
M. Tremblay: II y a une demande qui a été
formulée auprès du Conseil du trésor pour modifier la
structure du ministère. Cette demande est encore à l'étude
au Conseil du trésor. Mais c'est une révision administrative qui
se fait normale-
ment, d'année en année, et si nous obtenons l'autorisation
du Conseil du trésor, l'an prochain, nous présenterons cette
modification administrative du ministère.
M. Ciaccia: Est-ce que cette modification, ce changement de
structure est relié au fait qu'il y a maintenant, dans votre
gouvernement, un ministre d'Etat au développement économique?
M. Tremblay: II s'agit purement d'une modification interne et
administrative qui relève uniquement du ministère de l'Industrie
et du Commerce.
M. Ciaccia: Du point de vue des structures, quelles sont les
relations, quel effet y a-t-il entre ce nouveau ministre d'Etat au
développement économique et votre ministère?
M. Tremblay: Le ministre d'Etat au développement
économique s'occupe des dossiers qui ont une incidence
interministérielle, selon, d'ailleurs, le modèle qui existait
dans l'ancien gouvernement avec un comité interministériel pour
le développement économique de sorte que les dossiers qui ont une
incidence, qui proviennent soit de mon ministère, soit du
ministère des Terres et Forêts, ou des autres ministères
à vocation économique, font l'objet d'un travail de coordination
par le bureau du ministre d'Etat au développement économique.
Donc, c'est un travail de coordination qui est fait par le ministère
d'Etat au développement économique.
M. Ciaccia: Je crois que vous avez exprimé, en Chambre,
que vous étiez plutôt d'avis de ne pas augmenter le secteur
public. Corrigez-moi si je me trompe.
M. Tremblay: Je l'ai expliqué hier. Je parlais de
l'ensemble des dépenses publiques fédérales, provinciales
et municipales et non pas uniquement du secteur québécois.
M. Raynauld: Ce doit être plutôt le secteur
québécois aussi.
M. Tremblay: Pour autant que ceci s'applique au palier
québécois, il y a sans doute une modération dans
l'augmentation des dépenses qui est reflétée d'ailleurs,
malgré les critiques qu'en a fait le député d'Outremont,
dans le budget du gouvernement pour l'année en cours. Il s'agit d'un
budget d'austérité qui vise justement à mettre un terme
à l'orgie des dépenses que l'ancien gouvernement avait
lancée l'an passé.
M. Raynauld: C'est seulement le premier budget, il y en a
d'autres à venir.
M. Ciaccia: Est-ce que...
M. Charbonneau: ... par étapes...
M. Ciaccia: ... quand vous parlez d'une part, de limiter, de ne
pas augmenter la croissance du secteur public et, d'autre part, de nouveaux
services, comment prévoyez-vous donner ces services? Est-ce que vous
allez confier cela à vos organismes existants ou est-ce que vous allez
créer d'autres organismes? Qu'entendez-vous faire?
M. Tremblay: En ce qui concerne notre ministère, lorsque
nous parviendrons au programme no 3, les nouveaux services que nous mettrons
sur pied sont des services qui visent à accroître l'effort
d'exportation du Québec et à accroître les services aux
petites et aux moyennes entreprises. Donc, il s'agit vraiment d'initiative du
ministère pour relancer l'activité économique, ce qui est
conforme à mes vues et ce qui ne vise pas, par conséquent,
à accroître le poids administratif du ministère.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Laprairie.
M. Michaud: Merci, M. le Président. Pour revenir aux
contractuels, il est évident que souvent cela coûte moins cher et
qu'on peut aller chercher l'expertise là où elle est. J'aimerais
savoir comment on détermine la rémunération de $300 par
jour, ou $220 ou ainsi de suite. Je ne sais pas sur quelle base on
procède. Dans le même ordre d'idées, pour un article on
peut payer $300; pour écrire une conférence, on peut accorder
$840 et ainsi de suite. Est-ce que vous auriez un peu de détails
à ce sujet-là?
M. Tremblay: Je vais demander à M. Dinsmore de donner les
règles administratives sur cette question-là.
Evidemment, pour bon nombre de cas, il y a des limites fixées par
le Trésor et où les limites sont définies, nous respectons
nécessairement les contraintes. Dans d'autres cas où il y a une
absence de définition, nous devons négocier avec la personne.
C'est une question de négociation normale qui détermine la valeur
du travail à être accompli. Mais du fait qu'il y a aussi une
certaine expérience accumulée dans bon nombre de cas, nous sommes
en mesure, dans la plupart des circonstances, de montrer à la personne
concernée qu'il y a une valeur déjà établie pour le
travail voulu et normalement on n'a pas de difficulté à fixer le
prix. Il existe quand même quelques cas où il manque de
l'encadrement.
Justement, nous avons demandé, l'année dernière, au
Trésor d'examiner ces aspects, et, plus récemment, je pense que
le Conseil du trésor a procédé de façon à
augmenter les précisions à l'égard surtout des conseillers
dans le domaine des services en gestion ou en administration. Dès
maintenant, nous avons des indications plus exactes concernant les
possibilités de négociation.
M. Michaud: Dans le même ordre d'idées, je vois ici
qu'à l'annexe 7, pour le président de la Société du
parc industriel du centre du Québec, pour environ 16 mois, il y a $5000.
Est-ce que ce sont les mêmes règles qui s'appliquent? C'est tout
sim-
plement la disponibilité de la personne, sa compétence,
peut-être que c'est basé aussi sur le nombre de jours ou de mois
ou semaines prévus à l'emploi de cette présidence?
M. Tremblay: C'est un président à temps partiel,
qui est rémunéré...
M. Michaud: Naturellement c'est à temps partiel, c'est
relié un peu à la fonction, ces mandats sont renouvelables, et
c'est toujours un personnage nouveau qui peut arriver?
M. Tremblay: Vous faites allustion au salaire du président
du SPICQ. C'est André Rousseau. C'est une rémunération de
$5000 par année, qui a été recommandée au Conseil
du trésor, une décision qui a été... Je vais
demander à M. Dinsmore, je n'ai pas les précisions dans ce
dossier particulier.
On me dit que c'est sur une base forfaitaire, qui a été
établie par l'ancien ministre, un salaire annuel pour
rémunérer le président, son travail sur l'ensemble de
l'année.
M. Michaud: D'accord.
M. Tremblay: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Elément 2 du programme
1, adopté.
M. Russell: Etant donné qu'il y avait simplement 3
fonctionnaires à son ministère, mais que, quand je regarde la
liste, il semble y en avoir 5, est-ce que ce sont des postes qui ont
été remplacés?
M. Tremblay: Si vous ajoutez le bureau du comté, qui est
ajouté au ministère, au budget du ministre.
M. Russell: Donc, cela en fait 5 de plus?
M. Tremblay: Quatre à l'intérieur du
ministère, un qui est dans le comté. Evidemment, si le ministre
redevient député, ça entre dans le nombre... la personne
redevient secrétaire du député et non pas
secrétaire du ministre. Lorsque le ministre est en poste, la personne
relève du ministère à l'intérieur duquel oeuvre le
ministre.
M. Russell: Si je comprends bien, le ministre a un
secrétaire et une secrétaire dans son bureau de comté?
M. Tremblay: C'est ça. Mme Saint-Louis est la
secrétaire particulière.
M. Raynauld: C'est en plus des services fournis par
l'Assemblée nationale ou ...
M. Tremblay: Non, c'est en remplacement...
M. Raynauld: Ah bon! Dans le cas des ministres, le budget n'est
pas tiré de l'Assemblée nationale, comme pour les
députés?
M. Tremblay: Est-ce qu'il y aurait possibilité, comme on
l'avait mentionné un peu plus tôt, alors qu'il y avait un autre
président qui était à votre place, de sauter certains
programmes. J'aurais aimé qu'on aborde le programme 3 avant d'aborder le
programme 2? Est-ce qu'il y a des objections à cela.
Le Président (M. Bertrand): II faudrait le consentement
unanime des membres à ce moment-ci. Mais, à ce stade-ci, le
ministre m'avait demandé s'il n'était pas possible de proposer
aux membres de suspendre les travaux, étant donné que le ministre
avait déjà des engagements prévus pour 12 h 30 et qu'on
revienne selon les ordres de la Chambre?
M. Raynauld: Peut-être qu'on pourrait proposer d'adopter
l'élément 2 du programme?
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Elément 2 du
programme 1, adopté? Une Voix: M. Ciaccia.
M. Raynauld: On pourra passer au programme 2.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que vous aviez encore
des questions?
M. Russell: J'avais encore quelques questions.
Le Président (M. Bertrand): Alors on reviendra
là-dessus. D'accord?
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 40)
Reprise de la séance à 16 h 31
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs!
La commission parlementaire de l'industrie et du commerce, du tourisme,
de la chasse et de la pêche se réunit pour l'étude des
crédits du ministère du Commerce pour l'année se terminant
le 31 mars 1978.
Les membres de cette commission sont: M. Biron (Lotbinière), M.
Bordeleau (Abitibi-Est), M. Desbiens (Dubuc), M. Duhaime (Saint-Maurice), M.
Godin (Mercier), M. Gratton (Gatineau), M. Grenier (Mégantic-Compton)
est remplacé par M. Dubois (Huntingdon); Mme Leblanc
(Iles-de-la-Madeleine), M. Mackasey (Notre-Dame-de-Grâce), M. Mailloux
(Charlevoix) est remplacé par M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Marcoux
(Rimouski), M. Marquis (Matapédia), M. Mercier (Berthier), M. Michaud
(Laprairie), M. Perron (Duplessis), M. Ray-nauld (Outremont), M.Tremblay
(Gouin).
Lorsque la séance a été...
M. Boucher: Est-ce que mon nom figure à la commission?
Le Président (M. Laplante): Non, M. Boucher
(Rivière-du-Loup), vous remplaceriez M. Duhaime (Saint-Maurice)?
Lorsque la commission a été suspendue, nous étions
au programme 1, élément 2, et la parole était au
député de Brome-Missisquoi. Vu qu'il n'est pas ici, acceptez-vous
l'élément 2 du programme 1? Adopté?
M. Biron: La dernière question que le député
de Brome-Missisquoi voulait poser, il me l'a laissée. C'est le budget
des communications, la dernière page. Si je comprends bien, ce sont des
contributions d'autres ministères ou organismes.
M. Tremblay: Oui. Il s'agit de certains programmes qui sont faits
conjointement, avec d'autres ministères ou organismes. Dans le cas de la
promotion de l'économique, c'est avec le ministère de
l'Education. Ces budgets sont répartis entre les ministères, au
prorata.
M. Biron: Ce sont des contributions qui viennent d'autres
ministères au ministère de l'Industrie et du Commerce et c'est ce
ministère qui dépense ces sommes d'argent.
M. Tremblay: Non. Les montants qui sont ici sont vraiment les
montants que le ministère débourse lui-même, dans le cadre
de ses programmes conjoints. La partie qui est la responsabilité des
autres ministères est défrayée par les budgets de ces
autres ministères. Les chiffres que nous avons sont ceux qui
appartiennent au budget du ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Biron: Est-ce le ministère qui décide du
programme, ou si ce sont les autres ministères qui décident du
programme et qui dépensent les sommes d'argent payées par le
ministère de l'Industrie et du Commerce?
M. Tremblay: Ce sont des programmes conjoints. Evidemment, si on
remonte au début, qui en a eu l'initiative? Ce serait difficile de le
trouver. Faites donc cette réponse technique, M. Bergeron.
La plupart du temps, ces programmes origi-nent de nos bureaux à
l'étranger, par exemple, pour la préparation d'un cahier
économique, dans un journal financier. On demande la collaboration
d'autres ministères. Cela peut originer du ministère des
Communications, qui devient le maître d'oeuvre, mais il y a une
répartition entre chacun de ces ministères, pour des pages de
publicité, ou de contribution de textes, etc.
M. Biron: Même pour le ministère de l'Education,
où je vois: promotion de l'économique? Il y a $70 000, cela doit
être des cours sur l'économique?
M. Tremblay: C'est un programme conjoint avec le ministère
de l'Education et qui a été décidé conjointement
par les deux ministères.
M. Biron: Les sommes d'argent sont versées par le
ministère de l'Industrie et du Commerce au ministère de
l'Education qui, lui, donne des cours d'économique.
M. Tremblay: Non, non, non. C'est de la promotion en
économique. C'est de l'éducation économique comme telle.
Ce n'est pas pour des cours. C'est pour la préparation de brochures, de
séminaires. C'est surtout au niveau des publications.
Le Président (M. Laplante): Programme 1,
élément 2, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président M. Laplante): Programme 1, complet.
Adopté.
J'ai une demande du député d'Outremont pour commencer
l'étude du programme 3. Je n'ai pas d'objection, pour autant que les
membres de cette commission ne s'y opposent pas. Il s'agit de sauter par-dessus
le programme 2 et d'aller au numéro 3.
M. Biron: Je croyais que la demande vous avait été
faite par le député de Verchères qui voulait être
ici pour le programme 3.
Le Président (M. Laplante): Justement, il n'est pas ici
actuellement. La demande a été réitérée par
le député d'Outremont. Est-ce que vous avez des objections?
M. Biron: Je n'y vois pas d'inconvénient. C'est que le
député de Verchères voulait être ici pour le
programme 3. Si on l'étudie tout de suite, il ne sera pas ici.
Le Président (M. Laplante): II a été
avisé comme tout le monde que la commission siégeait cet
après-midi.
M. Raynauld: Je pensais, justement, qu'il serait là cet
après-midi. Je voulais appuyer sa proposition.
M. Biron: Je ne savais pas que le député
d'Outremont voulait rendre service au député de
Verchères.
M. Tremblay: Nous pourrons répondre aux questions du
député de Verchères lorsque nous allons étudier le
programme 2, de toute façon.
Le Président M. Laplante): Merci. Est-ce qu'on fait le
programme 3 ou le programme 2? On retourne au programme 2?
M. Biron: Vous ne rendez pas de décision.
M. Raynauld: C'est parce que le programme 2 soulève
plutôt l'ensemble des politiques du ministère et j'aurais voulu
préparer un peu plus mon travail.
Le Président (M. Laplante): Si je comprends bien, M. le
député d'Outremont, c'est plus qu'un appui au
député de Verchères. Vous voulez qu'on passe au programme
3? Consentement des membres?
M. Biron: C'est le député de Verchères qui
voulait appuyer le député d'Outremont.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 1, M. le ministre. Est-ce que vous commencez par...
Orientation et développement de l'industrie
secondaire
M. Tremblay: Je n'ai pas d'objection à étudier le
programme 3. Nous pourrons revenir, peut-être au début de la
semaine prochaine, au programme 2.
Le programme 3, M. le Président, comprend le coeur des
activités du ministère. Il s'agit des activités
d'orientation et de développement de l'industrie secondaire dont le
budget est de $48 602 000 pour l'année prochaine. Nous avons quatre
éléments à soumettre à la commission. Le premier
élément porte sur les politiques et les stratégies
sectorielles, le deuxième porte sur les prospections de l'investissement
et l'expansion des marchés, le troisième traite de
l'infrastructure de l'accueil à l'industrie et le quatrième
concerne l'aide et les conseils aux entreprises.
Si vous permettez, on peut entreprendre l'étude des
crédits du premier élément qui touche la politique et les
stratégies sectorielles.
Le Président (M. Laplante): Je ne sais pas quelle forme de
fonctionnement vous avec adop- tée ce matin. Je ne voudrais pas arriver
avec de nouvelles méthodes. Est-ce que cela vous convient de tout
prendre les éléments ensemble ou de les étudier
séparés?
M. Biron: Séparés.
Le Président (M. Laplante): Séparés.
L'élément 1, M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: J'ai lu avec intérêt le rapport qui a
été préparé pour les fins de la commission.
J'aurais, pour l'instant, quelques grandes questions à poser, de
façon à permettre au ministre de nous exposer les politiques
relatives à cet élément 1.
Je vois qu'il a fait une approche sectorielle au développement
industriel. Je voudrais savoir si cette approche est compatible avec celle qui
est développée, au point de vue développement
économique, par d'autres organismes du gouvernement, en particulier
l'OPDQ, et dans quelle mesure ce qui est proposé ici s'inspire ou
diffère des stratégies qui ont été proposées
par l'OPDQ.
Deuxième question, je voudrais voir si cette façon
sectorielle d'aborder les choses est inspirée par le rapport Descoteaux?
Dans quelle mesure a-t-elle permis, et comment fait-on cela, de dégager
des effets, des impacts de l'action du ministère et donc de quelle
façon on évalue ces activités du ministère?
Ensuite, j'ai été particulièrement intéressé
par l'action relative à ce qu'on apoelle les industries de pointe.
J'aimerais que le ministre nous dise un peu plus comment il envisage l'action
du ministère relativement à ces industries de pointe. Et, enfin,
je voudrais savoir dans quelle mesure ces actions sectorielles impliquent le
secteur privé et les agents qui sont eux-mêmes dans ce secteur et
quels sont les mécanismes qui sont prévus lorsque des
études de ce genre sont faites pour que les agents eux-mêmes
soient impliqués dans les orientations, dans les actions du
ministère. Enfin, une question peut-être plus
générale, je n'ai pas pu saisir exactement si on allait
au-delà des études en lisant cela. Est-ce que on examine des
dossiers? Voilà la procédure par laquelle on examine ces
dossiers, qu'est-ce qu'on examine dans chacun des dossiers? J'ai
été intéressé en voyant ces choses, mais je n'ai
pas pu voir dans quelle mesure cela restait au niveau des études ou si
cela allait plus loin. C'est une question d'information que je pose. Est-ce ici
qu'on va étudier les problèmes d'assistance? On mentionne des
problèmes d'assistance aux industries de pointe. Est-ce en liaison avec
la SDI ou est-ce complètement séparé? Si c'est
complètement séparé, je n'ai pas de problème, on
reviendra à la SDI plus tard.
M. Tremblay: Pour prendre le dernier point, le programme de
l'industrie de pointe est un vieux programme qui date de 1969 et les montants
inscrits au budget découlent de décisions qui ont
été prises dans les années précédentes. Il
reste encore deux ans pour l'application de ce programme qui dépendait
de l'arrêté en conseil 2526. De sorte que le programme n'a pas de
relation avec la SDI.
Les politiques et stratégies sectorielles regroupent les
activités de la direction générale de l'industrie. Le
rôle principal de la direction générale de l'industrie
consiste à préparer pour le ministère des actions
ponctuelles dans le domaine industriel. En fait, il y a six types
d'orientations que la direction prend habituellement. Elle a d'abord des
politiques et des stratégies d'action sectorielle d'une part. Elle
élabore des dossiers de prospection sélective des investissements
manufacturiers. Elle élabore des monographies sectorielles. Elle
prépare des projets moteurs qui impliquent une complexité
technologique et qui ont une grande importance sectorielle. Elle agit comme
conseiller auprès de la direction générale de l'expansion
industrielle, dont l'action sera couverte par un autre élément du
programme 3, et elle agit aussi comme conseiller pour les industries
québécoises qui ont des problèmes ou qui font face
à des problèmes technologiques sectoriels.
Je ne peux évidemment pas parler des opérations qui ont
été faites dans le passé. Je crois que le document les
retrace en détails. Je dois dire que, pour l'année qui vient,
nous mettons l'accent sur certaines interventions sectorielles
particulières. Si vous vous référez à la page 5 du
document que nous avons préparé, à l'article 2.2, vous
avez notre programme de stratégie sectorielle pour l'année
1977/78 qui va porter principalement sur l'industrie des produits alimentaires
congelés, sur l'industrie de la confiserie, des confitures et de la
marmelade, sur l'industrie du meuble, l'industrie de la chaussure, l'industrie
de l'artisanat, l'industrie du vêtement, l'industrie des pâtes et
papiers, qui vont recevoir la priorité des travaux de la section.
En ce qui concerne la question portant sur l'OPDQ, les relations entre
le ministère et l'OPDQ se situent dans le cadre de
l'élément infrastructure d'accueil à l'industrie,
puisqu'elles mettent en cause des ententes
fédérales-provinciales, surtout en ce qui concerne les parcs
industriels. La direction générale de l'industrie n'a aucune
juridiction sur les parcs industriels et, par conséquent, ses relations
avec l'OPDQ sont relativement limitées.
En ce qui concerne la question des études, il est évident
que la DGI joue un rôle de stimulant pour des projets moteurs et des
développements stratégiques de certaines industries. Mais ces
études, même si elles peuvent prendre du temps, débouchent
dans bien des cas sur des projets concrets. L'exemple qui s'est
manifesté au cours de l'année 1976/77 est celui du projet moteur
de Saint-Félicien qui a été élaboré par la
DGI. Après avoir étudié le fond de la question, le
ministère a fait des contacts, auprès d'un groupe de promoteurs
dans ce cas-là, puisqu'il s'agissait de Dono-hue et B.C. Forest, dans le
but d'investir et de réaliser le projet. La même chose se produit
dans le secteur pétrochimique. Il y a des études qui ont
été faites depuis quelques années dans le domaine
pétrochimique. Le ministère est présentement en contact
avec différents promoteurs pour lancer de façon concrète
ces projets qui découlent de ces études. Il ne s'agit donc pas
uniquement d'un organisme, d'une section de recherches. C'est une section de
prospection, d'études sectorielles et d'application des études.
Je demanderais peut-être à M. Hyndman de compléter mes
paroles sur l'expérience qu'il a eue en ce qui concerne l'application de
ces études et les développements de projets concrets.
C'est cela, comme vous avez dit, M. le ministre. La DGI se situe entre
la DGRP qui fait des études à caractère beaucoup plus
macroéconomique et horizontal et la DGEI qui fait la promotion pratique,
sur le terrain, des cas individuels, des cas d'implantation individuelle.
Alors, elle est au milieu. Elle donne des indications d'orientation. Elle
oriente le travail de la promotion à la lumière des grands
paramètres qui lui sont transmis par la DGRP. Elle ne se borne pas
à faire cela. Parce que évidemment, ayant fait tout un travail
M. Tremblay a mentionné la pétrochimie
d'accumulation de documentations, elle participe à la réalisation
de ce qu'elle suggère. Dans certains domaines, comme la boulangerie par
exemple, la DGI a eu un rôle extrêmement actif pour la
réalisation des trois grands consortiums qui ont permis à
l'industrie québécoise de rester présente dans ce secteur
et de ne pas être complètement submergée par des
boulangeries de l'extérieur. Que ce soient des regroupements ou des
nouvelles initiatives que les stratégies qu'elle élabore
suggèrent, elle participe, de plus ou moins près, mais elle
participe à la réalisation de ce qu'elle suggère. Cela,
c'est pour les stratégies.
Il y a deux autres éléments d'étude qui s'appellent
la prospection sélective d'investissements manufacturiers, nous appelons
cela la PROSIM, et dans ce cadre, une série est prévue. Le
début du programme était en 1976, six sont sortis, et cette
année nous pensons en avoir dix qui seront distribués d'abord aux
industries québécoises, pour leur montrer qu'il y a des
créneaux dans lesquels elles pourraient s'agrandir et
deuxièmement à l'étranger, si les industries
québécoises ne répondent pas à ces créneaux
que nous leur avons montrés. Mais il y aurait un décalage dans le
temps, ce qui fait qu'elles auraient la chance d'abord.
Et puis il y a une nouvelle chose que nous commençons, cette
année. Les stratégies sont souvent des volumes très
épais, et pour en faire une dans chacun des quelques 175 sous-secteurs,
ce serait très long et cela prendrait beaucoup plus de monde que nous
n'en avons à la DGI. Nous avons pensé que si nous pouvions faire
des petites monographies de trois ou quatre pages, ce serait déjà
utile pour les industries existantes.
M. Raynauld: Quels sont les objectifs que vous poursuivez? Est-ce
seulement de dire: Plus il y en a, mieux c'est?
M. Tremblay: Non. L'objectif est d'identifier de façon
sélective les industries que l'on peut appeler de pointe quoique
ce soit une question de définition qui ont un potentiel de
croissance élevé, qui ont un taux de productivité
élevé et qui sont compatibles avec des sources d'approvision-
nement en matière première au Québec, ou qui sont
absentes du secteur industriel québécois. Or, la DGI prend
l'initiative de monter des dossiers et de contacter les agents privés,
de préférence les entrepreneurs qui sont ici au Québec
pour lancer les projets. Lorsque ces projets sont d'une telle dimension qu'il
n'y a pas d'entrepreneur disponible au Québec, nous faisons appel
à des consortiums d'entreprises, qui peuvent être des entreprises
étrangères, pour lancer ces projets.
Dans le domaine de la pétrochimie, nous sommes en contact avec
quatre entreprises pour concrétiser le programme qui a été
élaboré par la DGI. Nous en étudions d'autres
présentement. Le but final consiste donc à renforcer
l'infrastructure industrielle du Québec.
Le Président (M. Laplante): Le député
de...
M. Raynauld: II y avait encore des questions additionnelles.
Le Président (M. Laplante): Allez-y.
M. Raynauld: J'avais posé une question sur la façon
dont vous envisagiez l'aide aux industries de pointe. Le ministre a simplement
répondu que c'était un vieux programme. Je voudrais savoir s'il
veut poursuivre ce programme ou s'il veut l'intégrer dans autre chose.
Quelle est son approche? Trouve-t-il que c'est un concept utile? Qu'est-ce qui
le distingue des autres tentatives pour stimuler et promouvoir le
développement industriel?
M. Tremblay: J'ai mentionné tout à l'heure que le
programme auquel vous faites allusion avait commencé en 1969. Il s'est
terminé le 1er septembre 1972, mais comme il y avait des engagements
financiers qui avaient été pris par le ministère, à
l'époque, ces montants continuent d'être versés.
D'ailleurs, à la dernière page de l'élément 1, vous
avez la liste des entreprises qui ont bénéficié de ces
subventions, avec les montants versés jusqu'au 30 avril 1977. C'est un
vieux programme qui a été maintenant remplacé en grande
partie par le programme de la SDI qui, avec les critères 2-A, d'octroi
des subventions, met l'accent sur les nouvelles entreprises, les nouveaux
produits et les entreprises qui ont un potentiel de productivité plus
élevé que la moyenne.
Le programme pour les industries de pointe qui a remplacé le
programme d'aide à l'industrie de pointe, selon l'arrêté en
conseil 2526, est la loi 20 de l'aide au développement industriel,
administrée par la Société de développement
industriel.
M. Raynauld: Cela va. Une seule question supplémentaire.
Je suppose que la question ne se pose pas, mais ne pourrait-il pas arriver,
lorsque vous essayez de faire la promotion d'un projet, que vous ayez plus
d'entrepreneurs qui veuillent coopérer avec le gouvernement et qui
veuillent engager des fonds que ce qui est nécessaire? Dans ce cas,
comment faites-vous pour les choisir? Quelle approche avez-vous pour
éviter l'arbi- traire, lorsque vous dites que vous voulez
développer un secteur quelconque? On a fait allusion à la
boulangerie tout à l'heure. Ce serait peut-être un cas, et vous
pourriez expliquer davantage comment vous vous y prenez. La question que j'ai
à l'esprit là-dessus est celle-ci: Evidemment, ce sont des
approches extrêmement arbitraires, ce genre de chose. Vous pouvez bien
aller voir une entreprise et ne pas aller en voir dix autres à
côté. Comment faites-vous pour éviter cela? Ou est-ce que
la question ne se pose pas tout simplement, parce que vous avez tellement de
difficulté à en trouver, de toute manière, qu'il n'y en a
toujours qu'une?
Je voudrais savoir comment se passe ce genre d'opération.
M. Tremblay: Règle générale, la
priorité est donnée à des projets dans des secteurs qui
sont inexistants. Lorsqu'on dit inexistants, c'est ici au Québec...
M. Raynauld: II y a toute une industrie.
M. Tremblay: Dans ce cas, ce l'était, mais lorsqu'on parle
de l'industrie chimique ou pétrochimique, on peut élaborer des
projets d'une dimension telle qu'ils n'entrent pas en concurrence avec des
entreprises en opération présentement. Dans le domaine
pétrochimique, on a regroupé les principaux participants.
Peut-être que, dans le cas de la boulangerie, c'était une
exception. Etant donné que c'était un projet
élaboré l'an passé, pourriez-vous donner des indications
sur la démarche qui a été suivie?
M. Tremblay: Grosso modo, dans la boulangerie, le sectoriel qui
s'occupait du secteur voyait que si les entreprises québécoises
ne se regroupaient pas, elles allaient perdre leur marché au profit
d'entreprises qui, peut-être, pouvaient être implantées au
Québec, mais qui n'étaient pas autochtones, qui étaient
quelquefois américaines, venant des autres provinces, celles des grandes
chaînes de magasins comme Steinberg, Dominion, A&P, n'importe
quoi.
Face à un chiffre d'affaires qui déclinait, un certain
nombre des boulangeries qui ont été contactées ont dit:
"Nous sommes prêtes à nous regrouper". C'est sur cette base et
après bien des réunions, de multiples réunions, parce que
cela ne se fait pas en criant "ciseaux", mais, après bien des
réunions, trois groupes ont été réalisés
dans la boulangerie qui permettent maintenant d'avoir des boulangeries bien
structurées, beaucoup plus fortes, et de concurrencer les entreprises
étrangères.
Vous avez donné l'exemple des tentes-roulottes; on y a
regroupé tous les producteurs dans un comité et on demande aux
entreprises quelles sont celles qui sont prêtes à participer
à un regroupement. Celles qui ne veulent pas participer au programme
s'en retirent. Celles qui sont désireuses de participer continuent de
fonctionner. Du moins, c'est ce que nous avons fait pour
ce secteur que je connais. Cela s'est produit au mois de
décembre, début de janvier. Nous avions regroupé tous les
producteurs dans le secteur.
M. Raynauld: Tous les producteurs? M. Tremblay: Les
37.
Le Président (M. Laplante): Question accessoire, M. le
député de Laprairie.
M. Michaud: Est-ce qu'il n'y aurait pas des inconvénients
ou des embûches comme la livraison du pain, dans l'industrie de la
boulangerie? Je ne sais pas si, dans le décret, il n'y aurait pas
quelque chose à ce sujet?
M. Tremblay: Vous avez l'identification de la source?
M. Michaud: Oui.
M. Tremblay: Cela a été fait dans le décret
de façon à pouvoir bien identifier d'où venait le pain.
Souvent le pain vendu par telle compagnie était fabriqué par
telle autre. Le décret a exigé l'identification du point de
fabrication.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que je pourrais me
permettre d'éclaircir la question du député.
M. Tremblay: Est-ce que je pourrais dire aussi que la loi du pain
relève de la section commerce, qui est le programme no 7. On est
passé rapidement d'une question du domaine industriel au domaine
commercial.
Le Président (M. Laplante): Vous voulez réserver
votre question sur le programme 7? M. le chef de l'Union Nationale.
M. Biron: M. le Président, le ministre nous a dit tout
à l'heure que le ministère veut dépenser
énormément d'énergie on se trouve à la page
5 d'ailleurs de ce programme dans des secteurs à très haut
taux de croissance.
On a parlé des stratégies sectorielles, en particulier
dans les produits alimentaires, la confiserie, les meubles, les chaussures,
l'artisanat, les vêtements; or, à mon point de vue, ce sont des
secteurs aux taux de croissance très bas et où la
productivité est très basse.
Or, le ministre a aussi mentionné tout à l'heure qu'on
avait aussi beaucoup de matières premières comme la
pétrochimie ou quelque chose comme cela. On retrouve probablement aussi
les pâtes et papiers. Qu'est-ce qui explique qu'on dépense
énormément d'énergie dans les secteurs a taux de
croissance très bas?
M. Tremblay: Dans les secteurs qui éprouvent des
difficultés, il est évident que, même si on a des
stratégies dans le secteur pétrochimique, le secteur chimique et
des secteurs à haute croissance, ceci ne nous empêche pas de
former des comités d'étude et de faire démarrer des
études sur ces secteurs qui sont en difficulté. Les secteurs du
meuble, le secteur de la chaussure, le secteur du vêtement sont des
secteurs en difficulté.
La DGRP a fait des études sur cela et la DGI suit ces dossiers
dans le but de faire du regroupement. Avez-vous quelque chose à ajouter
là-dessus?
Oui. Il y a d'autres secteurs qui sont inclus dans les stratégies
que ceux qui ont été indiqués ici parce que, à ce
moment, les stratégies n'étaient pas finies lorsque le document a
été rédigé.
M. Biron: Ces secteurs, tout à l'heure, c'est pour cela
que je questionne là-dessus...
M. Tremblay: La pétrochimie, qui est un secteur de pointe,
si on peut dire, est incluse, et aussi l'acier, la transformation des
minéraux, le transport. A ce moment, ces études n'étaient
pas terminées.
M. Biron: Les études étaient terminées dans
ces secteurs. Quand on parle des autres, des minéraux, de la
pétrochimie, les études n'étaient pas
terminées?
M. Tremblay: Ou elles se poursuivent, parce que, dans le secteur
pétrochimique, c'est une étude qui se poursuit depuis plusieurs
années et qui est en cours présentement. A la page 3, on
mentionne aussi les stratégies en ce qui concerne les maisons mobiles,
les maisons usinées, etc. C'est une étude qui est en marche avec
deux comités d'étude.
L'industrie du sciage et l'industrie de la boulangerie sont deux autres
études qui se poursuivent.
M. Biron: Est-ce que vous attachez beaucoup d'importance au
secteur des minéraux en particulier? Les métaux?
M. Tremblay: Ce n'est pas d'une importance exclusive, mais, comme
je l'ai mentionné tout à l'heure, s'il y a des projets qui
touchent à une matière première du Québec qui n'est
pas développée et que l'on voit des possibilités
d'investissement dans le secteur, on intervient.
Un des projets que nous étudions présentement, c'est celui
de la chimie minérale, en relation avec la soude caustique, qui est un
secteur attaché à une source minérale, à une source
de matière première au Québec.
Mais la base industrielle d'une économie repose souvent sur la
dotation en matières premières. Il est normal qu'au
Québec, une région qui a un grand potentiel et un grand
réservoir de matières premières, on ait une base
industrielle solidement assise sur nos ressources naturelles.
Un des problèmes de nos industries en difficulté, comme
celles du textile, de la chaussure et du vêtement, c'est que ce sont des
industries qui ont peu d'attache à la base des ressources
naturelles.
Une de nos préoccupations, c'est de diminuer la
vulnérabilité de nos industries en les orientant vers les
avantages comparatifs que possède le Québec. Un des avantages
comparatifs, c'est notre dotation en ressources naturelles et j'ajouterais
notre dotation en ressources énergétiques.
Ces deux facteurs mis ensemble nous permettent d'élaborer des
stratégies et des projets dans des secteurs comme celui de la
pétrochimie ou de la chimie.
M. Biron: Vous mentionnez dans votre rapport, M. le ministre, et
je suis heureux de vous entendre dire ce que vous venez de dire, qu'il y a une
étude qui a été entreprise depuis 1974 pour l'aluminerie
dans la région de Québec. On entend parler de cela depuis
longtemps et je vois à la page 5 de votre rapport, lorsque vous avez
mentionné Saint-Félicien, tout à l'heure, que c'est tout
de suite après. Où ce projet d'aluminerie est-il rendu dans la
région de Québec? Est-ce que le projet est mort
complètement ou si on le continue?
M. Tremblay: Ce projet est un projet extrêmement
consommateur d'énergie électrique. Or, le ministère de
l'énergie est à élaborer une structure de taux
d'électricité pour diverses fins, dont les taux industriels.
Aussi longtemps que cette politique n'aura pas été
définitivement acceptée par le gouvernement, il est très
difficile de s'intéresser à ce projet à cause d'un
très grand besoin de subventions au plan de la tarification
électrique.
Le dossier n'est pas mort en ce sens qu'il y a encore des études
qui se poursuivent sur ce dossier. Si, dans le cadre de nos tarifs
d'électricité, la rentabilité du projet est encore
assurée, nous allons certainement faire des démarches pour le
réaliser.
M. Biron: Quelle est la relation entre le projet d'aluminerie de
Saint-Augustin et celui de l'Alcan à Granby?
M. Tremblay: L'Alcan a fait des déclarations...
M. Biron: II est question d'un milliard de dollars dans...
M. Tremblay: Le projet de l'Alcan n'est pas du tout du même
ordre. Il est pratiquement terminé.
Le ministère de l'énergie doit fournir des renseignements
en ce qui concerne l'avenir des redevances perçues auprès de
l'Alcan. Dès que cette précision aura été
donnée, on nous informe que le projet sera officiellement
annoncé.
M. Biron: Pourquoi le projet de l'Alcan, qui a commencé
après le projet de Saint-Augustin, va-t-il finalement déboucher
avant? Pourtant les besoins d'électricité sont les mêmes
aux deux endroits.
M. Tremblay: Je vais permettre à M. Hyndman, qui a
travaillé sur le dossier de Saint-Augustin, d'y répondre.
M. Tremblay: Le projet de l'Alcan est une modernisation. Ce n'est
pas seulement un nouveau projet, c'est essentiellement une modernisation d'un
outil de base et une transformation plus poussée de l'aluminium.
Le projet dont vous avez entendu parler, M. Biron, c'était un
projet qui était une nouvelle alu-minerie complète qui consomme
une grande quantité d'électricité et qui implique de ce
fait toute la politique de tarification en électricité. L'Alcan
quant à elle remplace par des outils, plus modernes ses
éléments de base en économisant de
l'électricité, les nouvelles fonctions de production de
l'aluminium sont moins coûteuses en électricité que les
anciennes. De plus, la compagnie va faire de la transformation en aval. Ce
n'est pas du tout le même genre de projet. Ce n'est pas l'un contre
l'autre.
M. Biron: Est-ce que le projet de Saint-Augustin ne faisait pas
de la transformation en aval aussi? Est-ce que la compagnie Ford n'était
pas intéressée dans ce projet?
M. Tremblay: Comme utilisateur. Le projet n'est pas pour le
moment plus avancé.
M. Biron: Les deux projets, à mon point de vue, faisaient
une transformation plus en aval que tout simplement des lingots d'aluminium, ce
qu'on fait normalement au Québec.
M. Tremblay: II y aurait pu y avoir une utilisation d'aluminium
à des fins industrielles, comme, d'ailleurs, l'aluminium produit par
l'Alcan dans son nouveau projet pourrait être utilisé par des
fabricants de moteurs. Nous sommes en contact avec les principaux fabricants
d'automobiles pour les intéresser à une usine de fabrication de
moteurs en aluminium. Mais les compagnies d'automobiles ne sont
impliquées dans aucun des projets de fabrication en aluminium, à
ma connaissance.
M. Biron: Vous êtes sûr que la compagnie Ford
n'était pas impliquée dans le projet de Saint-Augustin parce que
j'ai vu quelque part, après, qu'elle était impliquée avec
l'Alcan à Granby et c'est cela qui pouvait finalement laisser tomber le
projet de Saint-Augustin.
M. Tremblay: C'est-à-dire que toutes les compagnies qui
l'envisagent, toutes les compagnies d'automobiles qui envisagent de se porter
vers l'aluminium pour consommer moins d'essence et sauver de l'énergie,
envisagent des pièces en aluminium.
Une des méthodes possibles, c'est une association avec un
fabricant d'aluminium. Dans le cas de Ford, cela pouvait être
Saint-Augustin, cela pouvait être Alcan. Cela pouvait être
également Kayser, à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord. Il faut
se mettre à côté, ce serait la chose rentable à
faire, et peut-être, même faire une association. C'est à
l'avantage, évidemment, des fabricants d'aluminium. Ils ne sont
mariés à aucun des projets. Ils
peuvent faire une association. Dans le cas de Ford, le mariage est
encore très loin, soit pour Saint-Augustin, soit pour Alcan.
M. Biron: Est-ce que le fait de réussir le projet de
Granby qui serait en fait excellent pour la région du Saguenay
Lac-Saint-Jean, ne fera pas mourir le projet de Saint-Augustin? Est-ce qu'on a
de la place au Québec ou assez d'énergie électrique pour
fournir les deux projets?
M. Raynauld: J'ai une question supplémentaire qui est
justement très proche de celle-ci. Quand j'ai posé ma question
tout à l'heure sur la façon dont un gouvernement essaie de
promouvoir des projets, est-ce qu'il n'y a pas des cas justement où, et
celui-ci peut en être un, cette promotion par le gouvernement peut mettre
en danger des entreprises existantes, qui sont des entreprises concurrentes
à ces projets. C'est une question extrêmement importante. Il me
semble que, en tout cas, à moins d'avoir des preuves très nettes
que ces initiatives du gouvernement ne vont pas créer des
problèmes dans l'industrie, il serait peut-être néfaste
à ce moment de lancer en l'air des projets comme cela et que, tout
à coup on s'aperçoive, en fait, que l'un serait simplement une
substitution à un autre.
Pour celui de l'Alcan, il y a eu des doutes exprimés publiquement
par beaucoup de personnes plus proches de cette industrie que nous. On disait
que ce projet de Saint-Augustin pouvait simplement mettre en danger les
investissements que l'Alcan était prête à faire sans aucune
subvention, sauf un prix d'électricité probablement
subventionné. En dehors de cela, elle était prête à
faire des investissements. Ensuite, le gouvernement dit: Non. On va faire une
autre aluminerie considérable à Saint-Augustin. On va mettre de
l'argent là-dedans. On va subventionner l'affaire à plein. Cela
me paraîtrait non seulement inéquitable, mais en plus un
gaspillage de fonds publics.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Tremblay: Ce serait juste, lorsqu'il y a des tarifs
d'électricité qui sont préférentiels pour une
entreprise, alors qu'une entreprise semblable, opérant dans le
même domaine, ne reçoit pas la même tarification. C'est pour
cela que nous sommes en train d'élaborer une politique
générale de tarification industrielle. Je ne parle pas de ce qui
s'est passé dans le passé, mais le nouveau gouvernement ne veut
pas regarder ce dossier tant que nous n'aurons pas cette structure des taux
industriels.
Si ce projet est encore rentable dans la formule des nouveaux taux
industriels, dans ce cas, c'est simplement une stimulation que le
ministère fait pour lancer le programme, mais comme il n'y a pas de
subvention sous forme de taux d'électricité
préférentiel, c'est simplement un accroissement d'activité
économique au Québec, le fait que Kay-ser, à Baie-Comeau,
produise de l'aluminium n'empêche pas l'Alcan de faire des projets
d'investissements.
Nous ne sommes pas favorables à la création de monopoles
dans aucun des systèmes, mais si on peut stimuler les investissements
dans un même secteur, même si ce n'est pas par la même
entreprise, je pense qu'au plan économique, c'est
bénéfique pour l'économie.
Je partage votre préoccupation, le problème existe,
lorsqu'il y a une subvention préférentielle d'un concurrent et
non pas pour les autres.
Le Président (M. Laplante): M. le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: Je voudrais une réponse à ma question.
Avons-nous assez d'électricité?
M. Tremblay: Dans le cas des deux alumineries, la DGI
s'était assurée que les projets en aval n'étaient pas les
mêmes pour l'Alcan et pour l'aluminerie projetée dans la
région de Québec à l'époque.
M. Biron: Ma question était: Avons-nous assez de pouvoir
hydroélectrique? Le ministre disait tout à l'heure que
c'était quelque chose à vérifier véritablement pour
les deux projets.
M. Tremblay: C'est pour cela que ce n'est pas fait, parce que,
justement, cette vérification est en train de se faire. C'est en
fonction des perspectives de production d'électricité dans les
années quatre-vingts que nous sommes en train d'élaborer la
structure des taux préférentiels. Si nous avions un
excédent d'énergie électrique, rien n'est plus facile que
de se servir de cette ressource pour subventionner le développement
industriel, mais si, par contre, en fonction des investissements qui sont
prévus et des coûts qui sont prévus pour accroître
l'offre, de manière que la demande soit assumée dans les
années à venir, et qu'il en découle qu'il n'y a pas
d'excédent d'énergie électrique, dans ce cas, les taux
industriels ne seront pas aussi favorables.
Le ministère de l'énergie est donc en train de faire ses
projections et ses analyses et nous allons attendre à la fin de
l'été ou au début de l'automne pour établir de
façon définitive les taux industriels.
M. Biron: Sans blâmer le présent gouvernement, cela
veut dire que ce projet d'aluminerie, on l'a lancé sans être
sûr qu'on avait assez de capacité hydroélectrique pour le
réussir?
M. Tremblay: Je ne connais pas le détail des
démarches qui ont été faites au début du lancement
de ce projet par l'ancien gouvernement, qui avait plutôt tendance
à prendre les cas un par un, plutôt que d'avoir une politique
énergétique globale, alors que nous avons comme politique d'avoir
une politique énergétique globale pour le Québec.
M. Biron: II me reste deux questions, M. le Président,
là-dessus. Si le projet d'aluminerie de Saint-Augustin ne se
réalise pas, le ministère de l'Industrie et du Commerce
pense-t-il déjà
comment il va faire pour remplacer ces 3000 emplois qui avaient
été à peu près promis dans la région, ou si,
actuellement, on n'a aucune étude, on n'a rien de fait?
M. Tremblay: On ne peut pas remplacer des emplois qui n'ont pas
été créés. Comme on l'a mentionné tout
à l'heure, le projet de l'Alcan est un projet de $1 milliard. C'est un
projet encore beaucoup plus important que celui de Saint-Augustin. Mais comme
je l'ai dit tout à l'heure, ce projet n'est pas exclu. Si la
rentabilité est encore possible, dans la nouvelle structure des taux
industriels, le ministère va faire tout en son possible pour le faire
démarrer.
M. Biron: Je comprends qu'il n'y a pas juste une structure de
taux. Il y a une quantité d'électricité produite.
M. Tremblay: Le Québec a une des économies les
mieux placées pour donner, présentement, des assurances
d'approvisionnement pour les 20 prochaines années. La question, c'est le
coût, qui est un peu en balance, compte tenu des projections
d'investissements qui seront nécessaires. Si on compare notre position
par rapport aux Etats américains et même par rapport à
l'Ontario, on voit qu'il y a des investissements qui sont en train de se
planifier à cause de cette assurance d'approvisionnement. Maintenant, on
se rend compte que ce n'est pas tellement le tarif qui est devenu important,
parce que celui-ci va toujours demeurer plus bas au Québec qu'il ne
l'est aux Etats-Unis. Il est pratiquement trois fois plus élevé
dans l'Etat de New York qu'il l'est présentement au Québec. C'est
l'assurance d'approvisionnement qui est nécessaire pour ces grands
projets. J'ai bonne confiance que même pour un projet comme celui de
Saint-Augustin, sans être certain d'avoir des taux
préférentiels, je pense que ceci sera difficile, mais que
l'assurance d'approvisionnement est beaucoup plus possible.
M. Biron: II reste que le Commissariat industriel du
Québec métropolitain a une somme d'argent de $250 000, si mes
renseignements sont exacts, à payer d'ici quelques mois pour des
expropriations dans la région de Saint-Augustin. Est-ce que le
ministère de l'Industrie et du Commerce a prévu ces ententes avec
le Commissariat industriel du Québec métropolitain?
M. Tremblay: Nous allons vérifier ce point. L'opinion,
c'est que le ministère n'accepte pas ce genre de responsabilité,
mais nous allons vérifier auprès du responsable du dossier. On
vous donnera une réponse plus tard.
M. Biron: Voici ma dernière question. M. le
Président, il y a eu une étude une "feasability study" de faite
sur l'aluminerie de Saint-Augustin. Est-ce que cette étude a
été rendue publique, sinon, est-ce qu'elle sera rendue publique
au cours des prochains mois?
M. Tremblay: Cette étude n'est pas terminée. Elle
n'est pas publique, parce qu'elle n'est pas terminée. Elle n'est pas
terminée, parce que le point fondamental de l'étude est le taux
qui pourrait être consenti à une telle aluminerie. Le taux
dépend de la politique qui sera adoptée par le ministère
de l'énergie.
M. Biron: Est-ce que le gouvernement fédéral est
intervenu dans cette étude?
M. Tremblay: II y a eu une participation.
M. Biron: Mais l'étude n'est pas publique à l'heure
actuelle?
M. Tremblay: Elle n'est pas finie.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laprairie, une question additionnelle au projet?
M. Michaud: Non, ce n'est pas...
Le Président (M. Laplante): Question additionnelle, le
député d'Outremont.
M. Raynauld: Oui, une question additionnelle. D'après les
réponses du ministre, si je comprends bien, il n'y a pas de projet,
à l'heure actuelle, en préparation, qui impliquerait, par
exemple, des subventions comme dans le cas de Donohue Saint-Félicien, de
$50 millions ou environ puisque vous avez dit qu'il s'agissait d'établir
une grille de tarifs qui serait la même grille pour tout le monde. Si
cela est exact, cela va dire que le projet de Saint-Augustin serait
lancé si les promoteurs sont prêts à investir de l'argent
de leur propre initiative.
M. Tremblay: Dans le projet d'aluminerie de
Saint-Félicien, il ne s'agissait pas de subventions sous forme de taux
préférentiels en électricité. Il s'agissait d'une
subvention dans le cadre d'une entente fédérale-provinciale
spéciale avec le MEER.
M. Raynauld: Mon point, c'est que j'en reviens toujours à
la même histoire de respecter une certaine équité entre les
entreprises dans une industrie. Si, dans un cas, on dit que
l'électricité pourrait justement être une source de
subvention indirecte, vous avez répondu que vous aviez
éliminé ces sources plus ou moins arbitraires de tarification. Je
le dis, c'est très bien. Dans le cas de Donohue à
Saint-Félicien, il est bien évident que le gouvernement a
lancé un projet en donnant des subventions ou en consacrant des sommes
considérables à une industrie où il y avait beaucoup de
concurrents. Il y avait déjà beaucoup d'autres entreprises
impliquées là-dedans.
Dans le cas de l'aluminium, si je comprends bien votre position, vous
n'envisagez pas à l'heure actuelle que le gouvernement consacre des
ressources à lancer un projet d'aluminerie au-delà de la question
de l'électricité.
M. Tremblay: Quand vous faites allusion à une industrie
comme les pâtes et papiers, où il y a des problèmes de
modernisation, on l'a vu avec la Domtar à East Angus, où les
derniers investissements d'équipement avaient été faits en
1918, il est possible qu'un appui gouvernemental soit nécessaire pour
faire de la modernisation, surtout lorsque cela se situe dans une région
qui a besoin d'une relance de son développement régional.
D'ailleurs, la fonction du MEER fédéral est justement de
faire ce genre d'appui à l'expansion des industries et ce genre de
subvention ne peut pas être exclu, a priori. Dans des cas semblables, je
pense que le gouvernement est justifié d'aider à la modernisation
d'une industrie qui va en s'atro-phiant. Ce n'est pas du tout la même
chose que l'on retrouve dans une industrie comme celle de l'aluminium,
où les producteurs sont au même niveau de modernisme.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: Dans le programme d'assistance financière
à l'industrie de pointe, cette assistance financière est-elle
liée à certaines conditions ou si c'est tout simplement des
montants d'argent donnés à des compagnies pour les
encourager?
M. Tremblay: On revient à cet arrêté en
conseil 2526 du 1er septembre 1969, où les engagements de. l'entreprise
étaient spécifiés de la façon suivante:
L'entreprise qui obtient une subvention s'engage: a) à dépenser
au Québec, pendant l'ensemble des dix années qui suivent
l'entrée en production pour des fins de recherche, développement
et essai, un montant au moins égal à la subvention et à
fournir au ministre un état annuel de ses dépenses; b) à
employer des diplômés en génie, sciences, technologie ou
administration des collèges ou universités du Québec, dans
une proportion d'au moins un diplômé par $50 000 de subvention,
à la fin de la troisième année, depuis l'entrée en
production.
Ce sont des conditions que devait remplir l'entreprise pour être
admissible à la subvention.
M. Michaud: J'ai posé la première question pour
amener la deuxième. Dans l'exemple de Pratt and Whitney, le gouvernement
fédéral donne une assistance financière reliée
à un certain remboursement dans les années suivantes si la
recherche faite est jugée valable ou heureuse et qu'on fait des profits
avec la recherche qu'on a créée. Pour compléter l'exemple,
je crois que, sur une assistance financière de $12 millions, on a
déjà remis $5 millions ou $6 millions.
M. Tremblay: Mais je pense que ce programme ne portait pas sur de
la recherche, mais sur de l'équipement et de la modernisation, de sorte
que les investissements se sont produits et il était nécessaire
qu'ils se fassent pour que la subvention soit versée. Je ne crois pas
qu'il y ait eu besoin de demander des remboursements dans le cadre de ce
programme. Etant donné que c'est un programme qui s'est terminé
le 1er septembre 1972, on remonte dans le temps. Je peux demander aux
fonctionnaires s'il y en a eu. Je pense qu'il n'y en a pas eu dans ce cas.
M. Michaud: Ne serait-il pas bon de prévoir un programme
dans cette ligne de pensée?
M. Tremblay: Quelle sorte de programme?
M. Michaud: C'est-à-dire d'assistance financière
à des industries de pointe pour la recherche et, finalement, si la
recherche est heureuse, il pourrait y avoir un remboursement à l'Etat,
graduellement.
M. Tremblay: Evidemment, le ministère
fédéral de l'Industrie et du Commerce a un programme de
stimulation de la recherche et du développement. Présentement, au
Québec, nous n'en avons pas, à l'exception du Centre de recherche
industriel du Québec, qui a un budget statutaire pour les cinq
prochaines années de $30 millions. Notre effort de recherche, au niveau
du MIC, du moins, se fait par le truchement du CRIQ. Je retiens votre
suggestion, mais il faut considérer là une concordance entre nos
programmes et ceux du ministère fédéral de l'Industrie et
du Commerce, pour ne pas faire de dédoublement.
M. Michaud: Puis-je poser une autre question, M. le
Président? Concernant une étude industrielle sur le marché
du bois créosoté, est-ce une étude pour l'utilisation
locale de ce bois, ou est-ce en vue d'une certaine exportation d'expertise?
M. Tremblay: Quel est le numéro de l'étude? M.
Michaud: L'étude no 7.
M. Tremblay: Puis-je demander à M. Hyndman de donner les
précisions?
Le titre l'indique lui-même, c'était plutôt de
très bien définir le marché éventuel et complet du
bois créosoté fabriqué au Québec, pour voir s'il y
avait une possibilité d'implantation, ou d'expansion, etc.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez parler plus
fort, s'il vous plaît.
M. Tremblay: L'idée de l'étude était de bien
établir les coordonnés du marché du bois
créosoté au Québec et dans la périphérie du
Québec, de façon à bien définir s'il y avait
possibilité d'expansion de nouvelles entreprises ou d'entreprises
existantes.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: II y aurait probablement une possibilité
d'exporter une telle expertise si on
pense aux nombreux chemins de fer qui sont en construction en Afrique et
en Amérique du Sud, et peut-être le matériel aussi. C'est
tout simplement à titre de suggestion au ministre.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le ministre, je voudrais revenir à la
question des industries qui utilisent de l'énergie et beaucoup
d'énergie. A la commission parlementaire de l'énergie, le
ministre délégué à l'énergie a
exprimé le voeu, il a semblé exprimer une politique du
gouvernement, en préconisant qu'il voulait essayer d'atteindre une
politique par laquelle il y aurait une croissance d'énergie à
zéro "growth".
Le but de votre ministère, c'est d'augmenter autant que possible
le nombre des industries?
Le Président (M. Laplante): On pourrait demander au
député de Mont-Royal, qui a l'air fatigué, on ne l'entend
pas...
M. Ciaccia: Pardon?
Le Président (M. Laplante): ... de s'approcher du micro ou
de parler un peu plus fort, parce qu'on ne l'entend pas. Vous semblez
fatigué.
M. Ciaccia: C'est parce que vous nous faites travailler si fort,
l'Opposition est tellement ardue. Merci, M. le Président, vous aviez le
même humour quand vous étiez président de la commission de
l'énergie. Je vais vous pardonner.
Le but de votre ministère, c'est de promouvoir l'industrie pour
avoir des emplois et pour avoir un meilleur taux de croissance
économique au Québec.
Il y a des mémoires qui ont été
présentés à la commission de l'énergie. Il y a eu
une opinion d'émise, basée sur des faits, que pour aucun pays
industrialisé il n'était possible d'avoir une croissance à
partir de zéro et d'augmenter son développement
économique.
Je ne parle pas ici d'essayer de conserver l'énergie et
d'éviter le gaspillage. Mais, est-ce que, tenant compte de la politique
du ministre de l'énergie, du but et des objectifs de votre
ministère, vous voyez un conflit entre ces politiques du ministre de ne
pas vouloir ou de ne pas essayer, d'augmenter la croissance de l'utilisation
énergétique et cet objectif de votre ministère d'avoir une
croissance économique?
M. Tremblay: M. le Président, il faut préciser,
quand on parle de la consommation de l'énergie, de quelle énergie
nous parlons. Au Québec, seulement 20% de notre consommation
d'énergie provient de l'électricité. Le souhait
exprimé par le ministre délégué à
l'énergie est de réduire la consommation totale de
l'énergie, surtout, évidemment, les importations de
pétrole, parce que le pétrole représente la principale
source d'énergie utilisée au Québec.
Deuxièmement, lorsque nous parlons de structures de taux
d'électricité au Québec, avec des taux industriels, ceci
ne signifie pas que les taux seront identiques selon les types de consommation.
Il s'agira d'une décision politique que nous prendrons dans les mois qui
viennent. Il est fort probable que nous aurons des taux industriels qui
viseront à stimuler l'activité industrielle. Ceci exigera par
contre que le taux d'accroissement de la consommation dans d'autres secteurs
soit moins élevé, si on veut réduire le présent
taux de consommation de l'énergie. Il n'y a donc pas
incompatibilité entre une politique de réduction de la
consommation de l'énergie et une politique de stimulation et de
promotion industrielle à partir de la sécurité
d'approvisionnement, comme je le disais, et à partir de taux industriels
davantage favorables au développement économique.
M. Ciaccia: D'après vous, M. le ministre, c'est possible
de réduire l'utilisation totale des besoins
énergétiques...
M. Tremblay: Je n'ai pas dit de réduire la consommation
totale parce que, même si c'est un souhait d'en arriver à une
croissance zéro, pour ma part, et j'en doute fortement, étant
donné que nous avons un taux d'accroissement de plus de 5% par
année; si nous réussissons à le ramener à un taux
d'accroissement de 4%, ce sera déjà un pas extrêmement
important de franchi. Il s'agit de réduire le taux d'accroissement de
l'énergie en général.
M. Ciaccia: Si je vous comprends bien, vous dites que c'est
possible d'augmenter la croissance économique sans qu'il y ait un
accroissement proportionnel dans l'utilisation de l'énergie?
M. Tremblay: La raison pour laquelle, M. le député,
c'est possible, c'est que toutes les économies industrialisées
font face au même problème présentement.
M. Ciaccia: Parce qu'il n'y a aucun autre endroit où il
fut possible d'augmenter l'économie.
M. Tremblay: Toutes les autres...
M. Ciaccia: Comme le directeur de l'Ecole polytechnique l'a dit,
nous serions vraiment le premier pays au monde à avoir atteint ce
but.
M. Tremblay: Vous avez pris connaissance du programme
d'épargne de l'énergie que le président Carter des
Etats-Unis a annoncé récemment, c'est un problème
extrêmement restrictif pour ramener le taux d'accroissement de la
consommation d'énergie à des niveaux inférieurs à
ceux qui existent présentment aux Etats-Unis et ce problème
existe dans toutes les économies industrialisées. La plupart de
ces économies, surtout en Europe, ont des balances de paiement, surtout
des balances commerciales qui sont très déficitaires à
cause de ces importations de pétrole, de sorte que
leur structure de consommation d'énergie et peut-être aussi
leur structure de consommation industrielle de l'énergie va devoir
être modifiée.
Dans le cas du Québec, nous importons du pétrole, mais
nous avons de l'énergie électrique avec une ressource
renouvelable, de sorte que, dans le cadre d'un programme de conservation
d'énergie, nous allons quand même nous servir de cet avantage
comparatif auprès des entreprises pour faire du développement
industriel.
C'est évident qu'on ne pourra pas le faire avec des tarifs qui
soient indûment subventionnés, mais il y aura des tarifs
industriels particuliers.
M. Ciaccia: ... les ressources hydroélectriques peuvent
répondre seulement à peu près à 25% de tous nos
besoins. On est limité, dans la question de développement
économique, à se fier seulement à nos pouvoirs
hydroélectriques.
M. Tremblay: Comme on en a discuté tout à l'heure,
dans certaines industries, on utilise beaucoup d'énergie
électrique et beaucoup moins d'autres types d'énergie. Le
Québec a un avantage comparatif par rapport à d'autres
économies pour l'implantation de ses industries.
M. Ciaccia: Sur un autre sujet, M. le ministre...
Le Président (M. Laplante): Sur le même sujet, M. le
député? Non, d'accord.
M. Ciaccia: M. le Président, sur un autre sujet, s'il vous
plaît, si le président me le permet, on parlait des petites et
moyennes entreprises. Est-ce que je pourrais demander au ministre s'il
reconnaît, en matière de relations de travail, la
vulnérabilité des petites et moyennes entreprises au pouvoir des
grandes centrales syndicales.
M. Tremblay: Premièrement, le taux de syndi-calisation
dans le secteur des petites et moyennes entreprises est moins
élevé que dans les grandes entreprises et je ne voudrais pas
présumer de l'attitude des syndicats dans les petites et moyennes
entreprises, à savoir s'ils sont moins revendicateurs qu'à
l'endroit des grandes entreprises. Je souhaite, pour ma part, que les relations
ouvrières s'améliorent pour l'ensemble de l'économie du
Québec, à la fois pour les petites et moyennes entreprises. Je
pense que vous me demandez de porter un jugement de valeur sur l'action des
syndicats au niveau des petites et moyennes entreprises et vous me permettrez
de ne pas le faire.
M. Ciaccia: Par exemple, je pourrais vous demander quelle serait
l'attitude de votre ministère à une loi anti-scab? Parce que le
but de votre ministère, je ne peux pas vous mettre nécessairement
en conflit, mais...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que des questions sur
des présomptions peuvent se poser à ce moment-ci, si le ministre
refuse déjà de répondre sur la question syndicale de la
petite en- treprise? Quant à la loi anti-scab, elle n'est pas faite, il
n'y a rien de ça. Ce n'est pas une présomption actuellement? Je
ne voudrais embarrasser personne non plus à ce niveau. Je crois que
ça sort un peu de l'élément aussi, lorsqu'on aborde
l'action syndicale.
M. Ciaccia: Non, si vous me permettez, je voudrais soumettre
respectueusement, M. le Président, que nous parlons ici des objectifs du
ministère quant à l'encouragement, au développement de
différents secteurs du travail et spécifiquement au
développement des petites et moyennes entreprises.
Quelle aide le ministère peut-il apporter? Quelles seront ses
politiques? Je crois que je suis entièrement dans le sujet en demandant
au ministre quelle est son attitude et celle de son ministère, sur une
loi que beaucoup de syndicats réclament. Si on veut aider la petite et
la moyenne entreprise, je demande simplement la réaction du ministre
à une telle loi.
M. Tremblay: Votre question est hypothétique. Il n'y a pas
de projet de loi déposé. Lorsque le gouvernement en annoncera un,
c'est qu'il aura été discuté au cabinet et le ministre de
l'Industrie et du Commerce fait partie du cabinet. Je préférerais
que vous parliez des politiques de mon ministère et non de celles des
autres ministères, surtout lorsque ces politiques n'ont même pas
encore été annoncées par le gouvernement.
M. Ciaccia: Très bien, j'accepte votre réponse.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Huntingdon. Sur le même sujet, M. le chef de l'Union Nationale.
M. Biron: Sur le même sujet, M. le ministre, concernant les
petites et moyennes entreprises...
Mme Leblanc: ... est en train de voler la vedette au chef de
l'Union Nationale sur la petite et la moyenne entreprise.
M. Biron: Je ne m'inquiète pas là-dessus.
M. Raynauld: Ce n'est pas son ministère, au chef de
l'Union Nationale.
M. Biron: C'est mon voisin, d'ailleurs, et je lui souffle des
questions.
M. le ministre, on parle souvent de la petite et moyenne entreprise et
des conflits avec les syndicats. La question du député de
Mont-Royal en est une. Est-ce qu'on a, au ministère de l'Industrie et du
Commerce, des statistiques précises qui nous disent si cela va bien ou
mal entre les associations ouvrières et les petites et moyennes
entreprises? C'est peut-être une idée qu'on se fait. Il n'y a
peut-être pas de petites et moyennes entreprises qui ferment à
cause de conflits de travail, ou y en a-t-il peut-être beaucoup.
Est-ce qu'au ministère de l'Industrie et du
Commerce, on a des statistiques, dans ce domaine en particulier?
M. Tremblay: Nous avons certaines statistiques à la DGRP
sur le nombre d'heures perdues durant l'année. Mais nous sommes
tellement occupés à faire de la promotion industrielle, du
développement économique, que nous ne voulons pas empiéter
sur les responsabilités du ministère du Travail. C'est
évident que si nous nous engagions dans des relations
patronales-ouvrières, nous n'aurions pas le temps de faire de
développement économique.
M. Biron: Ne serait-il pas bon, au ministère de
l'Industrie et du Commerce, d'avoir quand même certaines données?
Si on dépense énormément d'énergie à ouvrir
des entreprises ou à créer de nouvelles entreprises, et si les
entreprises existantes ferment leurs portes, cela ne nous avance pas.
M. Tremblay: On a des données factuelles sur les heures
perdues à la suite de grèves, etc., dans les entreprises. Mais il
est très difficile d'établir une relation de cause à effet
entre la situation financière d'une entreprise et le type de relations
patronales-ouvrières qu'elle a, parce qu'il y a énormément
d'autres facteurs, le marché, les investissements, les exportations,
etc., qui influent sur la rentabilité de l'entreprise.
Par conséquent, on ne fait pas de recensement de ces facteurs,
pour chacune des 11 000 entreprises qui existent au Québec.
M. Biron: On n'a rien dans ce domaine.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. M. le ministre,
à la page 6, dans les opportunités de fabrication, je remarque
une gamme tellement intéressante de produits que je me demande si votre
ministère a des moyens incitatifs pour qu'on fabrique, ici au
Québec, au moins quelques-uns de ces produits. Je remarque aussi qu'on a
indiqué les produits congelés. Nous sommes très
déficients, au Québec, dans ce produit-là. Il serait
intéressant d'avoir peut-être un investisseur étranger qui
a en main toutes les compétences pour arriver à établir,
ici au Québec, une usine de congélation.
J'ai également une question. On a oublié d'insérer
la déshydratation, qui est une autre production qui n'existe même
pas au Québec, et où nous sommes de gros consommateurs.
J'aimerais savoir ce que vous avez pour inciter les investisseurs dans tous ces
domaines, et en particulier, dans la congélation. J'aimerais, si
possible, qu'on ajoute la déshydratation à cet article.
M. Tremblay: Dans notre programme PROSIM nous faisons beaucoup de
relevés de produits qui pourraient être fabriqués au
Québec et pour chacun de ces produits, nous publions une étude
semblable, le but étant de réduire à dix pro- duits
la liste ici, apparaît relativement longue, mais c'est une
démarche préliminaire dans le but de ne pas écarter
d'office, des produits qui pourraient être fabriqués sur
lesquels nous mettons toute l'emphase.
Sur la question précise concernant la congélation, c'est
une question tellement technique que vous me permettrez de demander aux
fonctionnaires si des éclaircissements peuvent être
apportés.
Une des études pouvant conduire à révéler
une "opportunité" de fabrication. Si oui, ce sera publié sous
cette forme et envoyé à toutes les entreprises
québécoises qui pourraient réaliser cette
opportunité. Il y aura une approche par les
délégués régionaux de manière à
stimuler les gens à la réaliser. Ils peuvent, à ce
moment-là, aller frapper à la porte de la SDI et obtenir des
subventions de taux d'intérêt, etc., mais il n'y a pas de
programme spécifique d'incitation à l'exception que cela, c'en
est déjà une, parce que cela donne toute une gamme d'informations
à celui qui veut s'engager là-dedans.
M. Dubois: Spécifiquement dans la congélation, nous
ne semblons arriver à rien ou à peu près. Ne serait-il pas
préférable d'essayer d'inciter des compagnies, quitte à ce
que ce soient des compagnies américaines, à s'installer ici, pour
qu'on ait au moins une production quand même raisonnable dans la
congélation? On n'arrive franchement à rien, depuis nombre
d'années, dans ce domaine.
En plus, je me demande pourquoi on n'a pas inséré la
déshydratation, parce qu'on n'a encore rien ici au Québec dans ce
domaine. Je pense qu'il y a beaucoup de consommation. Ce sont tous des produits
importés et même d'Europe, présentement.
M. Tremblay: Parce que, en déshydratation, il y a bien des
secteurs dans lesquels on peut penser à beaucoup d'autres
possibilités d'études pour trouver des opportunités de
fabrication comme celle-ci. Malheureusement, on n'est pas 300 à la DGI
et on ne peut pas tout faire en même temps. On a été
obligé d'essayer de définir celles qui étaient les plus
immédiatement appréhensibles et les plus immédiatement
prometteuses.
Dans le domaine de la congélation, cela devrait sortir au cours
de cette année, si on estime que, quand on a les éléments
de l'étude, c'est suffisamment positif. Si ce n'est pas suffisamment
positif, si les facteurs concurrentiels... Le fait qu'on n'en ait pas au
Québec n'est pas une indication totale, parce qu'on va peut-être
voir, quand on fait l'étude, que les facteurs de localisation favorisent
l'Ontario et que c'est inutile de se lancer là-dedans, parce que cela
aboutirait à un échec. Si l'étude s'avère positive,
elle sera publiée sous cette forme, et le fait qu'elle soit dans la
liste vous montre qu'on y pense.
M. Dubois: D'accord. J'aimerais demander au ministre si
l'agriculture lui tient à coeur, parce que la déshydratation et
la congélation règlent en
même temps un problème de mise en marché que les
fermiers vivent aujourd'hui et vivent depuis longtemps, car la deuxième
classification et la troisième classification de produits agricoles, au
lieu de les envoyer au marché frais, pourraient aller dans une usine de
transformation, soit de déshydratation, soit de congélation. Cela
règlerait, d'un même coup, un problème existant aujourd'hui
sur la ferme chez les producteurs maraîchers. Si le ministre a à
coeur un regain de l'agriculture, je pense que cela va de pair avec cela.
M. Tremblay: Je pense que le ministère de l'Agriculture
fait de la promotion dans le secteur et que nos efforts au ministère de
l'Industrie et du Commerce peuvent concorder avec ce qu'on fait au
ministère de l'Agriculture. Si nous arrivons, après nos
études de "faisabilité" et de rentabilité, à
montrer qu'il y a des options intéressantes pour une invention au
Québec, je pense que le ministère de l'Agriculture va en
être informé et je pense que nous pourrons avoir des projets
communs dans le secteur que vous mentionnez.
Sur ce point précis, évidemment, nous sommes à
effectuer l'étude et cette étude n'est pas
complétée.
M. Dubois: Je voudrais mentionner que la déshydratation et
la congélation touchent un marché commun d'environ $400 millions,
ici au Québec. C'est tout de même assez intéressant au
niveau de l'évolution de nos fermiers et de nos producteurs agricoles
ici. C'est pour cela que...
M. Tremblay: Je vous remercie beaucoup d'avoir souligné ce
point. Je pense que les fonctionnaires en prennent bonne note et, comme c'est
déjà inscrit au programme, je présume qu'ils vont
être motivés à l'approfondir encore davantage.
M. Dubois: Je reviendrai à la charge plus souvent.
M. Tremblay: L'an prochain.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le
député de Huntingdon accepterait de poser une question pour moi?
Quel est le pourcentage du produit d'alimentation congelé qui se
consomme au Québec? Est-ce que vous demanderiez cela au ministre pour
moi?
M. Dubois: Vous n'avez pas le droit de poser la question?
Le Président (M. Laplante): Non.
M. Dubois: En arrière du rideau? Non.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous
répéter?
M. Biron: Le député de Huntingdon prétend
que c'est entre $300 millions et $400 millions pos- siblement pour la
congélation et la déshydratation de produits alimentaires au
Québec. C'est un montant extraordinaire.
M. Tremblay: L'étude va justement révéler
s'il y a de ces opportunités au Québec. Je prends vos chiffres
comme étant le reflet de la réalité, mais je pense que
nous n'avons pas la réponse, puisque l'étude n'a pas
été encore faite.
M. Dubois: Ce chiffre est très conservateur, en fait.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Cela m'intéresse
un peu, la sidérurgie, mais peut-être pas dans le même cadre
que le député de Lotbinière. Vu que mon comté est
énormément "poigné" dans ce système, on remarque
ceci, concernant les paiements d'honoraires pour 1976/77, article 8: Une
analyse a été commandée sur les possibilités de
construire au Québec un complexe sidérurgique au bord de l'eau.
Alors, la question que je voudrais poser, c'est celle-ci: Dans le cadre de la
sidérurgie, on mentionne cette étude, serait-il possible de
connaître, en gros, les résultats de cette étude, et s'il y
a lieu, où entend-on construire ce complexe sidérurgique au
Québec?
M. Tremblay: Je demanderais à un fonctionnaire de
répondre à cette question, étant donné qu'il s'agit
d'une étude technique.
Voilà, vous avez probablement lu, M. le député,
l'étude qui a été réalisée par le MEER, le
ministère de l'Expansion économique régionale sur les
possibilités de faire une grande sidérurgie sur l'eau. Cette
étude parlait de six sites, dont deux étaient en Nouvelle-Ecosse,
deux au Québec, un au Nouveau-Brunswick et un à Terre-Neuve. Les
études que le Québec a faites en plus, étaient pour
s'assurer que la candidature de ces deux sites n'était pas
oubliée et pour voir si les facteurs de localisation qui les
favorisaient étaient plus ou moins favorables qu'ailleurs. Maintenant,
le principe même d'une sidérurgie sur l'eau est pour le moment
retardé pour tout le monde. Vous avez sûrement vu dans les
journaux que la Nouvelle-Ecosse qui avait poussé son projet avec
beaucoup de vigueur, a été obligée de le retarder, parce
que l'industrie sidérurgique étant en situation de crise, il
n'était pas question de faire des expansions de cet ordre.
Les deux sites du Québec qui ont été
mentionnés, puisque vous parlez du site, l'un était sur la rive
nord, Port-Cartier, Sept-lles, et l'autre était à Gros Cacouna,
dans l'étude faite par le MEER. Le choix n'est pas fait, puisqu'elle
n'est pas encore réalisée.
M. Boucher: M. le Président, est-ce qu'on veut parler du
projet Cansteel, à ce moment-ci?
M. Tremblay: Le projet Cansteel a été
retardé.
Les études qui ont été faites et que nous
entreprenons ont pour but de renforcer les critères de sélection
en faveur du Québec. Encore là, je dois préciser que
même si des études semblables sont entreprises, comme nous avons
un secteur de l'acier au Québec qui fait face à des
difficultés et que nous sommes présentement à
étudier l'ensemble de l'industrie de l'acier, ce genre d'étude
demeure quand même préliminaire et va s'incorporer dans une
politique de l'acier pour l'ensemble du Québec, de sorte qu'il ne
faudrait pas voir, même s'il y a des conclusions qui ont
été formulées par des études particulières,
les indices d'une politique globale de l'acier pour le Québec, puisque
cette politique est en train d'être élaborée pour les trois
fabricants du Québec, qui sont SIDBEC, QSP, Stelco.
M. Perron: M. le Président, une question additionnelle,
dans le cadre de ce que je disais tout à l'heure. Vous m'avez
parlé du ministère de l'Expansion économique
régionale, voici la question que je me pose: Avez-vous fait cela
conjointement, le ministère de l'Industrie et du Commerce et le
MEER?
M. Tremblay: Non, ce sont deux études
séparées. Le ministère a fait une étude et le MEER
a fait aussi une étude. Ce sont deux études distincte:;.
M. Perron: L'étude que nous avons faite au Québec,
c'est celle qui est représentée dans le cadre des paiements
d'honoraires. C'est celle-là?
M. Tremblay: Oui, c'est celle qui a été
financée par le ministère.
M. Perron: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): D'autres sujets, le
député de Mercier?
M. Godin: Contre le sujet.
M. Biron: Si je comprends, on avait consenti un montant de $42
000, et on a payé simplement $26 000. L'étude a
coûté moins cher qu'on avait prévu ou a-t-elle
été terminée avant le temps?
M. Tremblay: C'est lors du gel des crédits. Au mois de
décembre, le contrat a été arrêté au montant
où il en était rendu, c'est-à-dire $26 440.
M. Biron: Ainsi on n'a pas su la conclusion de
l'étude.
M. Tremblay: II fallait, pour que l'étude puisse
être menée plus loin, qu'un certain nombre de décisions
soient prises, et la situation, comme l'a dit M. le ministre, de l'industrie de
l'acier au Québec même et même dans le monde entier, rendait
ces décisions difficiles à prendre. Même sans gel,
l'étude qui était en cours était arrivée à
un point où il fallait, soit aller de l'avant ça
c'était diffi- cile, parce qu'on ne savait pas trop dans quelle
direction ou l'arrêter. C'est donc arrivé
simultanément avec le gel, mais elle était arrivée
à peu près à bout de course et on ne voyait plus
très bien ce qu'on allait faire, à moins de prendre certaines
autres décisions.
M. Biron: Qu'est-ce qui a motivé le ministère
à choisir un site comme Port-Cartier qui, à mon point de vue, en
tout cas, serait un site normal pour une sidérurgie, et le
ministère de l'Expansion économique régionale à
choisir Gros Cacouna où on n'a pas de minerai de fer, où on n'a
pas d'électricité, où on n'a rien? Est-ce qu'il y a eu une
entente entre les deux gouvernements à ce niveau?
M. Perron: C'est probablement parce que SIDBEC-Normines
était impliquée à Port-Cartier. C'est pour cela que le
fédéral n'a pas...
M. Tremblay: Ce n'est pas tout à fait exact, M. le chef de
l'Opposition. Autant que je sache, le MEER...
M. le chef de l'Opposition mineure, il y a l'Opposition majeure...
M. le chef de l'Union Nationale, autant que je sache, le MEER avait mis
sur pied six sites, incluant Port-Cartier, Sept-lles et Gros Cacouna. Donc, il
n'y avait pas de discrimination contre la Côte-Nord de sa part et il n'y
a pas eu non plus de choix de la part du ministère de l'Industrie et du
Commerce, puisqu'on ne l'a pas fait, sur l'un ou l'autre site.
M. Biron: Une copie de l'étude du MEER vous a-t-elle
été remise ou si le MEER a gardé son étude et que
vous n'êtes pas au courant du tout des conclusions de cette étude
du MEER?
M. Tremblay: Certaines des études du MEER ont
été remises au ministère de l'Industrie et du
Commerce.
M. Biron: Mais cette étudeen particulier que le MEER a
faite sur l'implantation d'une sidérurgie, vous l'avez? Donc, le
ministère peut, à partir de l'étude du MEER, continuer la
sienne?
M. Tremblay: Oui.
M. Biron: C'est excellent. Je suis heureux, en passant, de voir
qu'on a $100 000 d'études dans le domaine des fonderies, de la fonte et
de la fonte ductile.
M. Boucher: M. le Président... M. Biron: M. le
Président...
M. Boucher: ... question de privilège. Je sais qu'il n'y a
pas de questions de privilège dans une commission.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de questions de
privilège. Si vous vouiez soulever une question de règlement,
ça va.
M. Boucher: Je le sais, mais pour reprendre l'affirmation du
député de Lotbinière concernant Gros Cacouna, je ferais
remarquer que les aménagements portuaires qu'il pourrait y avoir
à Gros Cacouna ne se retrouveront sûrement pas à
Port-Cartier actuellement cet endroit est très limité quant aux
aménagements portuaires et ne peut pas s'étendre tellement.
M. Biron: J'avais oublié...
Le Président (M. Laplante): Parole de ministre?
M. Boucher: Compte tenu aussi des possibilités de
transport par chemin de fer et par route déjà faite. La route 138
n'est pas encore faite.
M. Biron: Oui, j'avais oublié que le député
de Rivière-du-Loup était ici.
Le Président (M. Laplante): Vous voyez que le
député de Rivière-du-Loup défend ses
intérêts. Le chef de l'Union Nationale.
M. Biron: Dans la liste de produits que vous voulez manufacturer
au Québec, je retrouve aussi la fonte émaillée...
M. Godin: M. le Président...
M. Biron: Je sais qu'il est question de la société
Le Creuset là-dedans. Est-ce qu'on est avancé dans nos
négociations avec Le Creuset à l'heure actuelle? Aux
dernières nouvelles, il n'y avait pas de décision de prise et il
était encore question que cette société aille entre la
Georgie et le Québec. C'est une société
française.
M. Tremblay: Ceci fait partie de l'élément 2, la
prospection des nouveaux investissements à l'étranger, parce
qu'il s'agissait d'un investissement étranger. Si vous permettez qu'on
passe à l'élément 2, on peut répondre à
cette question.
M. Biron: C'est dans la liste d"'opportunités" de
fabrication des nouveaux produits, ceux dont la fabrication est possible. J'ai
cru reconnaître cela dans votre liste, à la page 6...
M. Tremblay: C'est un projet et, très souvent, quand on
fait des "opportunités" de fabrication, en même temps qu'on est en
train de le faire, il y a un projet. Ce projet du Creuset date de plusieurs
années. Il n'était pas évident qu'il allait se faire, il
n'est pas encore fait, et on a pensé que... Enfin, de toute
manière, on avait de la documentation là-dessus. Il serait
peut-être utile, s'il ne se faisait pas, d'avoir une telle documentation,
elle pourrait servir à d'autres. Alors, très souvent, en cours de
rédaction d'un projet de possibilité d'investissement, il y a une
compagnie qui se révèle et on n'a même pas besoin de
publier l'étude, parce qu'elle est tout de suite prise par
quelqu'un.
Dans le cas du Creuset, il semble que le pro- jet, à un moment
donné, ait été plus ou moins dormant et quand la
décision a été prise... Bon! on a la documentation.
Pourquoi pas en faire bénéficier d'autres, si Le Creuset ne le
fait pas.
M. Biron: Sur cela, je vais répondre plus tard.
M. Tremblay: Je dirais au chef de l'Union Nationale que lorsqu'il
s'agit de projets qui ne sont pas terminés qui sont en voie de
prospection, nous ne voulons pas en discuter publiquement, de manière
à ne pas mettre dans l'embarras les entreprises qui sont en contact avec
le ministère.
Il s'agit quand même de décisions qui affectent des
concurrents, etc., et des déclarations prématurées dans ce
secteur peuvent avoir des effets néfastes, de sorte que, dans le dossier
que vous mentionnez, c'est encore en discussion. Il n'y a pas eu d'annonce par
l'entreprise et nous ne voulons pas faire de déclaration sur le dossier
présentement.
M. Biron: Je dois vous faire remarquer que l'entreprise Le
Creuset a très peu de concurrents. Elle a une capacité de
production de 80% du marché mondial.
M. Tremblay: Vous connaissez les hommes d'affaires
français. Ils sont très prudents et ils ne veulent pas que leurs
projets soient discutés sur la place publique avant qu'ils ne le
réalisent.
M. Biron: A l'heure actuelle, le projet de Creuset est encore en
attente ou la décision a-t-elle été prise d'aller à
l'extérieur du Québec?
M. Tremblay: II a été repris en mars 1977.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mont-Royal. Dernière intervention.
M. Ciaccia: Puisque Mme le député des
Iles-de-la-Madeleine semblait avoir certaines préoccupations à
mon égard, je pourrais peut-être lui souffler une question qu'elle
pourrait...
Mme Leblanc: Pourquoi?
M. Ciaccia: ...poser au ministre. Elle pourrait peut-être
lui demander s'il envisage la possibilité d'exploiter une mine de sel
aux Iles-de-la-Madeleine.
Mme Leblanc: Vous l'avez tellement bien posée que je ne
vois pas la nécessité d'intervenir.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mercier.
M. Godin: Au risque d'avoir la même réponse que le
ministre vient de donner au député de Lotbinière, je me
souviens, lorsque j'étais journaliste, qu'il était question d'une
usine de transformation du gypse de la région de Baie-Saint-Paul et d'un
aménagement portuaire assez considérable fait avec des capitaux
européens, en particulier. Y a-t-il des développements dans ce
projet ou est-ce également dans le domaine du secret?
M. Tremblay: C'est la première fois que j'en entends
parler. Je vais demander à un de mes fonctionnaires de
répondre.
L'étude est en cours.
M. Godin: Mercj.
Le Président (M. Laplante): Le député des
Iles-de-la-Madeleine.
Mme Leblanc: Cela fera plaisir au député de
Mont-Royal qui se préoccupe tant du sort des Iles-de-la-Madeleine.
J'aimerais souligner que, dans vos nouvelles possibilités, vous n'avez
pas pensé à celle d'une usine de transformation de fourrure
synthétique pour calmer l'émotivité de certains, mais je
sais qu'il y a une étude qui a déjà été
faite par le MEER sur la possibilité d'implata-tion d'une usine de
transformation de peaux de loup marin aux Iles-de-la-Madeleine. J'aimerais
savoir si le ministre est au courant de cette étude. Sinon, je lui
demanderais de penser à la possibilité de s'y intéresser
dans une prochaine étape, compte tenu du chômage aux
Iles-de-la-Madeleine, d'en étudier sérieusement les
implications.
M. Tremblay: A l'heure actuelle, nous avons de nombreux projets
pour les Iles-de-la-Madeleine, mais il n'y en a pas pour la fourrure de phoque
ou la fourrure synthétique. C'est une suggestion que je passe au
responsable de la DGI. Cela sera peut-être une étude à
ajouter à celles que nous avons énumérées.
Le Président (M. Laplante): Elément 1 du programme
3, adopté?
M. Biron: Je croyais qu'on suspendait les travaux.
Le Président (M. Laplante): II reste encore 30 secondes
pour adopter l'élément 1 du programme 3. On suspend les travaux
jusqu'à 20 heures et j'ai bien dit 20 heures et non pas 20 h 15, mais 20
heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
Reprise de la séance à 20 h 7
Le Président (M. Laplante): A l'ordre, messieurs! Reprise
des travaux de la commission permanente de l'industrie et du commerce, du
tourisme, de la chasse et de la pêche pour l'étude des
crédits du ministère de l'Industrie et du Commerce.
Avant de commencer la réunion, au nom des membres de cette
commission, je veux souhaiter la bienvenue à un groupe de quinze
communautés religieuses qui forment les religieuses du Centre
intercommunautaire de Québec. Bienvenue chez vous Je vous donne la
parole, M. le ministre.
M. Desbiens: C'était tout simplement pour retourner le
compliment que l'Opposition nous faisait hier matin.
Le Président (M. Laplante): Lequel?
M. Desbiens: Au sujet de notre arrivée.
M. Tremblay: M. le Président, ce matin, à la
demande des membres de la commission, j'avais déposé une
série de statistiques provenant du gouvernement fédéral et
concernant les demandes d'établissement de nouvelles entreprises
étrangères au Québec et de nouvelles acquisitions de la
part d'entreprises étrangères au Québec.
Après vérification avec notre Bureau d'examen de
l'investissement étranger, nos données en ce qui concerne les
dossiers qui ont été soumis ne concordent pas avec celles du
gouvernement fédéral, de sorte que je voudrais déposer les
chiffres du Québec concernant les dossiers de nouvelles entreprises,
sous réserve d'en faire l'examen, et de nouvelles acquisitions
d'entreprises également sous réserve d'examen. Il s'agit de deux
tableaux statistiques.
Le Président (M. Laplante): Je crois que vous avez tous
une copie, qu'elle vous a été distribuée. Est-ce que le
programme 3, élément 1, est adopté?
M. Biron: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: Je veux revenir à la liste des stratégies
sectorielles. M. le ministre, parce qu'on dit qu'il y a des études de
faites dans l'industrie du vêtement. Je voudrais savoir si vous
êtes au courant qu'il y a quelque temps, une étude a
été réalisée par le Centre de recherche en
développement économique de l'Université de
Montréal pour le compte de la compagnie Celanese sur l'avenir de
l'industrie du vêtement au Québec.
La conclusion, c'est qu'il est inutile de protéger cette
industrie, premièrement à cause des groupes d'âge
extrême des employés qui y travaillent, qui ont cinquante ans et
plus et à cause des difficultés de recruter et de conserver de la
main-d'oeuvre, en raison du bas taux de salaire qu'on
paie dans l'industrie du vêtement. La rémunération
moyenne, à l'heure actuelle, au Québec, est plus
élevée en moyenne qu'en Ontario et aux Etats-Unis et cela rend
cette industrie du vêtement complètement non compétitive.
Est-ce que vous êtes au courant de cette étude?
M. Tremblay: Je suis au courant de l'étude. Est-ce que
vous avez une copie à déposer devant la commission?
M. Biron: Non, j'ai des coupures de journaux, par exemple, si
vous voulez.
M. Raynauld: D'habitude, c'est le ministre qui a de l'argent pour
faire déposer les études, non pas l'Opposition.
M. Tremblay: J'aimerais rappeler au leader de l'Union Nationale
que le ministère de l'Industrie et du Commerce a publié une
étude extrêmement poussée sur les textiles, les
vêtements et la bonneterie au début de l'année, une
étude d'au-delà de 200 pages qui retraçait tous les
problèmes auxquels font face ces industries au Québec.
M. Biron: Est-ce que vous avez déposé cette
étude?
M. Tremblay: Cela a été déposé.
M. Biron: Quelle est finalement la stratégie de
développement dans ce secteur du vêtement? On sait que c'est un
secteur qui est très compétitif, surtout à cause de la
différence de salaire payé au Québec par rapport aux
Etats-Unis. On se trouve donc en dehors de la compétition.
M. Tremblay: Je ne voudrais pas reprendre, évidemment,
toutes les recommandations que nous avons faites dans le document sur les
textiles, les vêtements et la bonneterie, mais ces recommandations
étaient surtout adressées au gouvernement fédéral
en ce qui concerne la politique des contingentements et la politique tarifaire
dans ces secteurs, contrairement au marché commun européen et aux
Etats-Unis qui ont des ententes bilatérales avec les pays de l'Asie.
Quand il s'est agi de négocier des contingentements d'importation, le
gouvernement fédéral a toujours été relativement
réticent à entreprendre ces négociations. Nous avons
recommandé que la politique des contingentements du gouvernement
canadien soit modifiée de telle façon que les producteurs
canadiens, comme 60% de ce secteur est situé au Québec, que la
part de marché au Canada pour ces producteurs soit maintenue au niveau
où elle se trouvait en 1973. C'était notre recommandation
principale. Nous avons encore confiance que le gouvernement
fédéral acceptera cette recommandation.
M. Biron: Actuellement, la part du marché est maintenue
à l'année 1975?
M. Tremblay: Notre recommandation était...
Non, il n'y a pas de politique de maintien de marché au
gouvernement canadien présentement.
M. Biron: Oui.
M. Tremblay: Notre recommandation était de revenir au
niveau de 1973, qui était le début de la dégringolade de
la part de marché des producteurs québécois.
M. Biron: II y a combien de milliers de travailleurs dans ce
secteur? 200 000 au Québec?
M. Tremblay: C'est entre 180 000 et 200 000, 28% de l'emploi
manufacturier.
M. Biron: 28% de l'emploi manufacturier au Québec. Alors,
ce sont des chiffres qui prouvent quand même qu'il y a un effort
considérable qui doit être fait de la part du ministère de
l'Industrie et du Commerce vis-à-vis le gouvernement
fédéral, au moins pour les importations de vêtements.
Alors, M. le ministre, vous allez faire des pressions sur le gouvernement
fédéral, je suppose, au nom du gouvernement du Québec.
M. Tremblay: Vous n'avez pas besoin de nous le rappeler, M. le
chef de l'Union Nationale.
M. Biron: Une autre question, M. le Président. Je vois
aussi que dans les opportunités de fabrication, il y a quelque chose
d'intéressant, on parle d'industrie de pointe et on nous parle
d'hélicoptères. S'agit-il seulement de parties
d'hélicoptères ou si on prévoit éventuellement
construire des hélicoptères au complet? Je sais qu'il y a des
moteurs d'hélicoptères fabriqués présentement
à Longueuil, chez Pratt and Whitney.
M. Tremblay: Je vais demander à M. Hyndman de
répondre à cette question.
Pour les hélicoptères, c'était la
société Pratt and Whitney qui avait eu la charge
d'élaborer des modifications pour les hélicoptères Seaking
existants pour le ministère de la Défense fédérale.
Ce ne sont pas des hélicoptères tout entiers qu'il a
été prévu de construire. Mais finalement, cela a
été soumis à une adjudication publique et c'est une
société de la Nouvelle-Ecosse qui a obtenu le contrat pour faire
les modifications. Les modifications ont été dessinées et
conçues par Pratt and Whitney, à Montréal, mais ont
été réalisées par une société de la
Nouvelle-Ecosse, sur la base de la plus basse soumission.
M. Biron: Mais les moteurs eux-mêmes sont fabriqués
à Montréal, si je comprends bien?
M. Tremblay: Non, je ne crois pas. Les moteurs Pratt and Whitney,
c'est pour les moteurs d'avions.
M. Biron: Est-ce qu'il y a des efforts du côté du
ministère de l'Industrie et du Commerce dans ce sens?
M. Tremblay: Pas sur ceux-là.
M. Biron: Pas sur ceux-là.
M. Tremblay: II y a des moteurs d'hélicoptères
réalisés à Montréal et ceux qu'il s'agissait de
modifier, on ne croit pas que les moteurs aient été de Pratt and
Whitney.
M. Biron: Non, mais est-ce qu'il y a des efforts, du
côté du ministère de l'Industrie et du Commerce... parce
que c'est une industrie qui peut être très avantageuse pour le
Québec, d'autant plus que je sais qu'on fabrique les moteurs chez Pratt
and Whitney à Montréal.
M. Tremblay: Comme nous l'avons dit, cet après-midi, M. le
député de Lotbinière, les hélicoptères font
partie de la liste des analyses que nous entreprenons dans le but de
réduire le nombre de produits sur lesquels nous allons faire des
démarches plus approfondies à un nombre de dix, de sorte que ces
analyses de nouvelles possibilités sont à se faire, et ce n'est
que lorsqu'elles auront été complétées qu'on saura
si on a une possibilité de développement du secteur des
hélicoptères ou pas.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres questions
sur l'élément...
M. Biron: Oui.
M. Tremblay: Cette étude va être terminée en
décembre 1977.
M. Biron: Très bien. On a aussi une étude qui
fonctionne sur les produits d'amiante là-dessus, du papier d'amiante en
particulier et toute la série de produits d'amiante.
M. Tremblay: Papier et textile d'amiante.
M. Biron: Papier et textile d'amiante. Est-ce que l'étude
est complétée?
M. Tremblay: II y a une étude de complétée,
mais elle doit être mise sous forme de document, comme on vous a
montré avant le dîner. Cela n'est pas encore fait, mais le
document de base est terminé.
M. Biron: En terminant, j'ai été très
heureux à ce sujet en particulier de voir qu'on faisait
énormément au Québec pour la recherche de toutes sortes de
produits. J'avais une recommandation à faire, soit qu'on véhicule
beaucoup plus ce travail qu'on le fait, qu'on enseigne à nos
industriels, à nos hommes d'affaires, à nos commerçants
tout ce qu'on fait au ministère de l'Industrie et du Commerce, et vous
verriez qu'automatiquement, l'économie du Québec pourrait s'en
porter mieux.
M. Tremblay: C'est justement une recommandation de se servir de
ces études pour promouvoir de nouveaux investissements.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres questions
à l'élément 1? Le député de Rimouski.
M. Michaud: Sur le même sujet...
Le Président (M. Laplante): Sur le même sujet,
allez-y.
M. Michaud: Oui, directement le même sujet. J'aimerais
qu'on explique un peu les critères qu'on prend pour découvrir les
produits concernant les opportunités de fabrication, s'il vous
plaît.
M. Tremblay: Cette prospection se fait à partir de six
sources différentes. Premièrement, il y a une stratégie
d'action sectorielle d'établie; en deuxième lieu, il y a des
contacts parfois journaliers établis avec des industries des divers
secteurs; en troisième lieu, il y a une étude des importations au
Canada, au Québec et aux Etats-Unis des produits en question;
quatrièmement, il y a des études des grands paramètres
économiques pour les 20 secteurs industriels principaux et leurs 175
sous-secteurs et, en particulier, des taux de croissance de chaque sous-secteur
pendant les dix dernières années, de 1965 à 1975;
cinquièmement, nous nous référons aux études
fédérales sectorielles sur les importations et,
sixièmement, nous nous référons aux études
entreprises auprès des commerces de gros et de détail pour
établir la croissance du marché pour le produit en question.
Lorsqu'un produit répond à ces critères, il devient
admissible à une étude plus approfondie.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: J'aimerais savoir quelle est l'attitude du ministre
et du ministère en ce qui concerne le triangle d'or. L'ancien
gouvernement avait clairement défini son attitude à ce sujet et
c'était clair que l'axe Montréal-Sherbrooke-Québec
constituait l'axe de développement industriel, spécialement en ce
qui concerne l'industrie secondaire. C'était clairement affirmé
et on ne se cachait pas de faire en sorte que les régions
périphériques soient, à toutes fins pratiques, exclues de
l'orientation qu'on pouvait donner au développement de l'industrie
secondaire au Québec.
J'aimerais savoir quelle est la politique actuelle du ministère
à ce sujet, d'autant plus que je note, dans les paiements de transferts
du programme 1, Chemcell, Northern Electric, Petrofina, la Compagnie
générale de radiologie du Canada; j'ai l'impression que c'est un
peu la même orientation.
La deuxième question concerne les congés fiscaux. Vous
avez déjà dit, par ailleurs, que votre ministère
étudiait la possibilité d'instaurer des congés fiscaux
pour les nouvelles entreprises qui s'établiraient au Québec en
faisant de la discrimination, selon les régions, par exemple, les
entreprises qui s'établiraient dans les régions
périphériques pourraient être exemptées de quinze
ans,
d'autres, dans les régions moins périphériques,
pour dix ans, d'autres pour cinq ans. Qu'en est-il de ces deux questions, le
triangle d'or, comme stratégie de développement industriel, et la
question des congés fiscaux reliés à la question du
développement des régions.
M. Tremblay: M. le Président, la question du
député de Rimouski porte sur l'élément 3, mais il
me fait plaisir d'y répondre dès maintenant. Notre position sur
le développement industriel consiste, sans diminuer le rôle de ce
triangle d'or entre Québec et Montréal et surtout la
région de Montréal, sans diminuer son développement
industriel, nous voulons promouvoir le développement industriel de
toutes les régions du Québec. Pour ce faire, nous entendons
décentraliser nos efforts au niveau des bureaux régionaux du
ministère. L'an prochain, nous entrevoyons la possibilité de
doubler nos délégués régionaux dans chacune des
régions afin de rapprocher notre action des hommes d'affaires, comme
nous voulons aussi encourager le développement de la petite et de la
moyenne entreprise qui sont réparties sur l'ensemble du territoire du
Québec. Nous croyons qu'en encourageant la petite et la moyenne
entreprise, nous décentralisons par le fait même le
développement industriel de l'économie du Québec.
D'autre part, en ce qui concerne un programme qui viserait à
renforcer celui que nous avons déjà annoncé il
s'agit du fonds de relance industrielle le discours du budget fait
allusion à un programme de stimulation du développement
industriel régional et notre ministère est à mettre les
derniers détails techniques au point, en collaboration avec le
ministère des Finances et, lorsque ce programme sera au point, nous
l'annoncerons. La philosophie de ce programme est justement dans le sens que
vous soulignez c'est-à-dire encourager le développement
industriel des régions périphériques du Québec.
M. Marcoux: M. le ministre, une question supplémentaire
sur la même question. Quelle est votre attitude...
Le Président (M. Laplante): Si c'est sur le même
sujet, vous tombez à l'élément 3. Je vais être
obligé, pour donner une chance à cette deuxième
commission...
M. Marcoux: Cela concerne la politique sectorielle. Quelle est
votre attitude face à la nouvelle orientation du MEER qui veut inclure
la région de Montréal et de l'Outaouais dans les régions
désignées?
Le Président (M. Laplante): Cela vient un peu plus loin,
dans le programme 5, je crois.
M. Tremblay: Je voudrais quand même dire quelques mots, si
la commission me le permet. Le ministère de l'Expansion
économique régionale considère sérieusement,
présentement, la possibilité de redésigner la zone
Montréal-Hull pour cer- tains secteurs et non pas pour tous les
secteurs. Ma position, compte tenu du chômage et de la difficulté
de développement industriel, surtout dans la région de Gatineau
et de Hull, consiste à encourager cette désignation. Par contre,
nous comptons sur nos autres programmes au niveau du ministère de
l'Industrie et du Commerce pour développer les autres régions du
Québec.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 1, adopté.
M. Biron: M. le Président, seulement une dernière
question à propos de l'arrêté en conseil no 2526. M. le
ministre, l'arrêté en conseil no 2526 consiste à aider le
développement de l'industrie de pointe. Est-ce que ça existe
encore, cet arrêté en conseil? Est-ce que les industries qui
bénéficient d'une subvention en fonction de cet
arrêté en conseil peuvent bénéficier d'autres
subventions?
M. Tremblay: Je croyais m'être bien exprimé sur
ça, ce matin, lorsque j'ai dit que le programme de relance de
l'industrie de pointe était un programme qui avait été mis
en vigueur le 1er septembre 1969 et qui s'est terminé le 1er septembre
1972; il y a encore des montants qui restent à verser dans le cadre de
ce programme, mais il a pris fin officiellement le 1er septembre 1972.
M. Biron: II reste encore des montants à verser.
M. Tremblay: Très peu encore pour les deux prochaines
années, comme je l'ai expliqué ce matin; environ $1 million reste
encore à verser dans le cadre de cet ancien programme, sujet aux
vérifications et à la qualification des industries.
Le Président (M. Laplante): Elément 1.
Adopté. Elément 2, il y a beaucoup de réponses sorties
à travers vos questions, est-ce que vous avez autre chose à
ajouter à l'élément 2, programme 3?
M. Raynauld: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Outremont.
M. Raynauld: L'élément 2 est un deuxième
ministère des Affaires étrangères au Québec. Il
faut absolument examiner ça. Cet élément 2, si j'ai bien
compris, porte sur les bureaux à l'étranger, principalement sur
les exportations et la prospection des investissements. Au départ, ici
aussi, je voudrais dire qu'il me semble en général que cette
activité est très utile. Je n'ai pas d'attitude
particulièrement critique par rapport à ce programme.
Je voudrais poser quelques questions en particulier sur
l'évaluation, sur le plan administratif, du rendement de programmes
comme cela. Il me semble que c'est un secteur où c'est très
difficile de faire ce genre d'évaluation. Un bon exemple du
problème que cela me pose, c'est la distribution
de statistiques comme celles que l'on voit ici, je n'ai pas la page. Je
voyais, par exemple, qu'une mission en Afrique pouvait conduire à des
ventes potentielles de $200 millions. C'est une mission en Afrique qui a
coûté $5000 et on dit: Ventes potentielles, $200 millions. Je
trouve cela absolument aberrant, des affaires comme cela. Premièrement,
cela n'a aucun rapport avec la mission de $5000, c'est bien évident et,
en plus, je voudrais savoir sur quoi on se fonde pour dire des choses comme
celles-là. Comme il y en a beaucoup de ce genre de choses, si on envoie
une mission à l'étranger, c'est évidemment parce qu'on
pense que c'est utile et on essaie de trouver des critères pour voir si
cela a rapporté ce que cela devait rapporter. On inscrit des chiffres,
des ventes potentielles durant la première année suivant
l'activité, des ventes sur place, je comprends cela assez facilement,
mais, après cela, pour les ventes potentielles au-delà de la
première année, il y a des chiffres très gros, pour la
Pologne, par exemple, $50 millions; l'Afrique, $200 millions.
Je voulais donc attirer l'attention du ministre sur cela, pour voir s'il
n'y aurait pas d'autres méthodes un peu meilleures de faire ces
évaluations d'activités à l'étranger. Ceci
m'amène également à demander, dans cette même
perspective, s'il y a des études qui ont été faites pour
essayer de confronter ce genre d'affirmations qui sont faites d'une
façon périodique, année après année, avec
les faits quelques années plus tard. Cela s'appliquerait aussi aux
statistiques que le ministère publie sur les projets d'investissements,
où on a des listes de projets d'investissements avec des millions de
dollars à côté. Je voudrais savoir, comme ce sont aussi des
intentions, s'il y a eu des études qui ont été faites pour
essayer d'établir la relation qui peut exister entre les intentions et
les réalisations qui se sont faites, pour tâcher d'avoir un
instrument de projection ou de prévision qui serait un peu plus
adéquat que ce que nous avons à l'heure actuelle.
Enfin, j'aurais une question beaucoup plus particulière dans ce
domaine d'exportations et de prospection d'investissements.
Je pense qu'il serait approprié de demander au ministre s'il peut
nous dire quelques mots de son projet d'institut de commerce international et,
ensuite, s'il peut faire la liaison avec un autre projet dont on entend parler
depuis très longtemps qui est le Centre de commerce international. C'est
un projet qui existe depuis plusieurs années, à Montréal.
Je voudrais savoir quelle est l'attitude du ministère à cet
égard et, s'il y a lieu, quels sont les appuis que le ministère
peut donner à cette entreprise, s'il juge que c'est une initiative
louable et éventuellement utile pour le Québec?
Enfin, peut-être une dernière petite question. Dans la
répartition des efforts qui sont faits par pays, cela me frappe
beaucoup, il semble, à première vue tout au moins, qu'on
s'intéresse aux pays où justement les échanges sont
peut-être les moins élevés à l'heure-actuelle.
Est-ce que c'est une stratégie délibérée, cela? On
exporte à peu près les deux tiers de nos produits aux Etats-Unis.
On a douze bureaux économiques à l'étranger. Il ne semble
pas y avoir une concentration bien forte aux Etats-Unis. Pourtant, c'est
là que sont nos marchés. Est-ce que c'est
délibéré ou est-ce une bonne tactique que d'essayer de
développer de nouveaux marchés peut-être, mais, à ce
moment, il y a évidemment d'autres questions qui se posent si on prend
cette attitude?
Dans le même contexte, peut-être, j'aimerais entendre le
ministre nous expliquer un peu quel est le degré de coopération
quand vient le moment d'établir des liaisons avec l'extérieur du
pays. Quel degré de coopération existe-t-il entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial à cet
égard?
M. Tremblay: M. le Président, beaucoup de points ont
été soulevés. Je suis heureux d'essayer de répondre
à plusieurs d'entre eux parce qu'il s'agit d'un des
éléments du programme de prospection et de promotion industrielle
qui me préoccupent au plus haut point. C'est un des programmes sur
lesquels nous avons placé une grande priorité, puisque, si vous
avez regardé attentivement les crédits, il y a une augmentation
substantielle des fonds affectés à ce programme, alors que le
budget était de $3 332 000, l'an passé il passe à $4,2
millions, cette année. L'effort va être, en grande partie,
dirigé vers la promotion des marchés étrangers et des
exportations.
En ce qui concerne l'évaluation de l'efficacité des
missions et des expositions qu'effectue cette direction de l'expansion des
marchés, je suis passablement d'accord avec vous qu'il est relativement
difficile de chiffrer les résultats de ces missions et de ces
expositions. Par la nature même de ces activités, on peut
évidemment comptabiliser le nombre de ces missions. Il y en a eu 52 l'an
passé.
On connaît le nombre d'hommes d'affaires qui ont participé
à ces missions et à ces expositions. Nous avions 948
manufacturiers québécois qui y ont participé. Maintenant,
quel a été le volume des affaires qui a été
généré par ces activités? Je pense que ce sont des
approximations. Je suis passablement d'accord avec vous qu'il serait utile de
comparer à l'aide d'enquêtes ou d'autres moyens dans les
prochaines années ce qu'ont produit ces missions et ces expositions.
Nous sommes au pouvoir depuis cinq mois. Nous n'avons pas eu le temps de faire
toutes ces évaluations, mais je retiens votre suggestion. Je pense que
c'est une bonne proposition.
M. Raynauld: II n'y en avait pas avant?
M. Tremblay: Avant, il y avait un gouvernement libéral qui
ne faisait pas ce genre de choses, M. Raynauld, parce que vous étiez
à Ottawa. Si vous étiez venu à Québec, le
gouvernement passé aurait peut-être plus suivi...
M. Raynauld: Ce n'est peut-être pas vrai, ce que vous
dites.
M. Tremblay: Vous êtes un nouveau venu et vous critiquez
les démarches que l'ancien gouvernement faisait. En ce qui nous
concerne, nous
avons l'esprit ouvert à toutes ces suggestions pour augmenter la
productivité de nos programmes, à moins que M. Bergeron ait une
méthode qui ait été utilisée dans le passé
et qui soit plus précise que les approximations de nos
délégués à l'étranger.
J'aimerais peut-être relever les $200 millions auxquels a fait
allusion M. le chef de l'Opposition. Je crois que c'est le fruit de
l'enthousiasme ou d'un optimisme de la part d'un de nos fonctionnaires.
C'est le député d'Outremont, M. le sous-ministre, et non
pas le chef de l'Opposition.
Ah! Excusez-moi!
On discute de sujets tellement vastes et tellement importants que cela
donne l'impression qu'on a non seulement le chef de l'Opposition mineure ce
soir, mais le chef de l'Opposition majeure à notre commission.
M. Raynauld: On n'est pas à $1 million près.
M. Tremblay: M. le député d'Outremont, il reste que
vous avez tout de même mentionné les $50 millions pour la Pologne,
pour vous montrer que même avec l'enthousiasme de nos vendeurs, de nos
fonctionnaires chefs de ces missions, un chiffre comme celui-là est
réel. Nous travaillons présentement avec la Pologne, suite
à cette mission. Une société d'Etat, actuellement, a un
projet sur lequel elle travaille. Une deuxième mission doit partir
très prochainement. Il s'agit d'environ $65 millions, au fait, pour la
modernisation de scieries en Pologne. C'est un projet très
intéressant qu'on travaille, d'ailleurs, depuis plus d'un an. Alors, le
chiffre de $200 millions, je vous le concède. Celui de $50 millions, je
le crois réaliste. Quant au reste, je crois que c'est dans l'ordre de $1
million, $2 millions ou $3 millions quand on parle de potentiel. Mais comme
vous le mentionniez, ce n'est pas très facile, non pas à
chiffrer, mais à vérifier, quoique nous avons mis sur place, pour
cette année, à la direction de l'expansion des marchés,
une petite équipe d'étude de marchés, dont l'une des
missions est précisément d'orienter la direction de l'expansion
des marchés pour le choix des missions, le choix des expositions et
l'évaluation au cours des dernières années de ce qu'ont
donné ces missions, dans un but de diversification géographique
et aussi de diversification sectorielle. Vous disiez tout à l'heure que
nous allons plutôt en dehors des Etats-Unis lorsque les Etats-Unis sont
notre principal marché. Encore là, vous avez, à la fois,
raison et tort. Raison, en ce sens que pour les missions, oui, parce que nous
voulons ouvrir de nouveaux marchés.
Il y a des marchés potentiels comme ceux du Moyen-Orient et de
l'Afrique, vous savez, qui sont là. Ils ne sont pas vierges, mais ils
sont ouverts, et je crois que nous n'avons pas utilisé ce potentiel.
Quant aux Etats-Unis, sur 18 expositions au cours de cette année, il y
en a eu 15 aux Etats-Unis. Cela vous donne l'ordre de grandeur pour les
expositions et les missions.
Le Président (M. Laplante): ... supplémentaire.
M. Tremblay: ... supplémentaire. Je n'avais pas fini.
Le Président (M. Laplante): Le ministre va terminer.
M. Tremblay: En ce qui concerne l'Institut de commerce
international, j'ai explicité nos intentions dans ce domaine lors de mon
discours devant l'Association des manufacturiers, lundi passé. Nous
croyons que les petites et moyennes entreprises doivent faire un effort accru
pour percer les marchés étrangers. Nos enquêtes
démontrent que les petites et moyennes entreprises ont un potentiel
d'exportation, mais faute d'information et de soutien technique pour percer les
marchés étrangers, ces entreprises n'osent se hasarder sur les
marchés internationaux.
Or, en établissant un Institut de commerce international qui
regroupera ces informations et ce soutien technique, nous croyons que nous
allons pouvoir diversifier le nombre d'entreprises qui exportent, parce qu'un
des problèmes dont a à faire face l'économie du
Québec, c'est qu'environ 60% des exportations à
l'extérieur du Québec sont faits par dix entreprises. Il y a une
concentration très grande des exportations auprès d'un petit
nombre d'entreprises, et ceci fait partie, donc, de notre effort d'aide
à la petite et moyenne entreprise, pour l'aider à percer les
marchés d'exportation.
D'autre part, comme notre budget, cette année, pour la
prospection et l'expansion des marchés porte principalement sur le
programme APEX et que ce programme s'est accru d'environ $800 000, je dois
préciser que la majeure partie de ces fonds va être
utilisée à encourager les petites et moyennes entreprises
à aller sur les marchés étrangers. Je rappelle que nous
finançons ces démarches auprès des marchés
étrangers jusqu'à concurrence de 50% des frais de prospection,
des frais de voyage, tous les frais qu'encourent les hommes d'affaires pour
accroître la vente de leurs produits sur les marchés
étrangers.
En ce qui concerne, d'autre part, le Centre de commerce international,
nous étudions, très attentivement, les choix qui se posent au
gouvernement quant à l'établissement de centres de commerce
international. D'une part, il y a un centre de congrès que nous voulons
établir et, d'autre part, il y a le Centre de commerce international.
Les études techniques sont à se poursuivre présentement
pour savoir si nous devons joindre les deux programmes, les deux projets, ou si
nous devons les réaliser de façon séparée. Il
s'agit de deux projets auxquels nous sommes très
intéressés, et nous espérons pouvoir faire connaître
nos décisions dans quelques mois au plus tard.
Le Président (M. Laplante): ... supplémentaire?
M. Biron: ... supplémentaire sur l'Institut de commerce
international. Juste auparavant, M. le sous-ministre a mentionné un
équipement de scierie pour $65 millions avec une société
d'Etat, c'est Forano, je suppose, qui a vendu ça?
M. Tremblay: Elle ne l'a pas encore vendu. Elle est en
pourparlers pour la modernisation de scieries.
M. Biron: Très bien. On reviendra là-dessus tout
à l'heure. L'Institut de commerce international, je suis bien heureux de
voir cela. C'est un peu ce que j'avais suggéré dans un discours
à la Société de mise en marché des produits du
Québec, mais cet Institut de commerce international...
Le Président (M. Laplante): M. le chef de l'Union
Nationale, je vous avais demandé si c'était une question qui se
rattachait aux montants de $200 millions, $50 millions. C'était cela en
somme...
M. Biron: Le ministre a parlé de l'Institut de commerce
international.
Le Président (M. Laplante): Si le député
d'Outremont veut vous laisser aller, d'accord.
M. Raynauld: Parfait.
M. Biron: Si je comprends bien, l'Institut de commerce
international, c'est exclusivement le gouvernement du Québec qui en fera
la promotion. Il n'y a pas de participation de la part d'entreprises
privées pour aider au point de vue technique le gouvernement à
réussir dans ce domaine, en particulier.
M. Tremblay: II s'agit de services à l'entreprise qui
seront pourvus par le gouvernement. Evidemment, lorsque nous créerons
l'Institut de commerce international, cet institut sera intégré
au Centre de commerce international et dans ce Centre de commerce
international, nous aurons toutes sortes de services privés, bancaires
et d'autres services de soutien qui seront des services provenant de
l'entreprise privée; mais en ce qui concerne l'Institut de commerce
international comme tel, au départ, c'est un service qui sera uniquement
gouvernemental.
M. Biron: Vous ne croyez pas que si le gouvernement
s'était associé l'entreprise privée, les plus grandes
corporations québécoises qui déjà font du commerce
international, cela aurait été un gage de succès, une
assurance de succès, sans dépenser autant d'énergie pour
recommencer à tout rebâtir cette histoire?
M. Tremblay: Sur ce, je dirais deux choses: Les grandes
entreprises ont des services de prospection des marchés étrangers
bien établis et ont peu ou pas besoin du soutien technique
gouvernemental.
D'autre part, en ce qui concerne l'Institut de commerce international,
nous aurons un conseil d'administration qui essaiera de regrouper justement des
représentants de l'entreprise privée qui ont de
l'expérience pratique dans la prospection des marchés
étrangers. A ce conseil d'administra- tion, nous aurons sans doute, des
représentants des grandes entreprises qui exportent
déjà.
M. Biron: C'est peut-être facile d'exporter aux Etats-Unis,
mais si vous voulez exporter dans les pays d'Amérique du Sud ou
d'Afrique, cela commence déjà à être plus
compliqué. Cela prend énormément de temps pour la
livraison, avant d'être payé. Il faut des crédits
nécessaires. Cela prend des connaissances au point de vue de
l'échange de monnaie et tout cela. Déjà les grandes
entreprises ont cette expérience et ces connaissances
nécessaires. C'est dans ce but que j'avais suggéré
d'ailleurs... je trouve qu'il serait beaucoup plus facile, parce qu'une petite
entreprise qui veut exporter à l'heure actuelle et commencer à
exporter, c'est difficile et, souvent, cette petite entreprise ou cette moyenne
entreprise n'a pas les fonds non plus pour pouvoir attendre cinq ou six mois
pour être payée, surtout les premières livraisons et,
malheureusement, pour les premières livraisons, le client à
l'autre bout veut être assuré de la qualité, veut
être assuré d'avoir exactement ce qu'il a commandé.
Alors, possiblement qu'en ayant la participation des grandes entreprises
au financement même de tout ce projet, on pourrait en faire un Institut
de commerce international en même temps qu'une banque qui permettrait aux
petites et moyennes entreprises...
Je ne veux pas que les grandes entreprises en profitent, mais les
petites entreprises et les moyennes entreprises. C'est dans ce but en
particulier... Je crois que votre idée est excellente, mais si on avait
des connaissances techniques et financières des grandes entreprises, on
pourrait réussir beaucoup plus rapidement.
M. Tremblay: Nous possédons déjà les fonds
pour financer ce genre d'opérations par le truchement de la SDI, mais il
ne faudrait pas faire une confusion entre l'expertise qu'ont les grandes
entreprises et les services que fournissent différents
spécialistes pour les exportations parce que même les grandes
entreprises font appel à des banques, à des services de courtage,
etc., pour effectuer leurs ventes.
Notre intention est de fournir ces renseignements, de mettre en contact
les petites et moyennes entreprises avec les services privés qui
existent présentement et de faciliter les opérations. L'expertise
à laquelle vous faites allusion, l'expertise pratique sera
utilisée à profit par les contacts que ces grandes entreprises
auront avec nos spécialistes par le truchement du conseil
d'administration.
M. Biron: Je suis totalement d'accord sur le principe de l'aide
que vous voulez apporter aux petites et moyennes entreprises, mais je doute
fortement de sa réussite. C'est comme tout ce que vous nous donnez au
ministère de l'Industrie et du Commerce je l'ai dit au
début et je le redis c'est excellent d'un bout à l'autre,
mais il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui peuvent en pro-
fiter parce que, malheureusement, nos hommes d'affaires n'ont pas le
temps de fouiller à travers tout le ministère possible. A l'heure
actuelle, vous montez une structure qui encore une fois sera excellente, mais
qui ne répondra pas aux besoins des petites et moyennes entreprises
parce que nos hommes d'affaires vont la trouver encore une fois trop
compliquée ils ne pourront pas en profiter.
Je voudrais tout simplement simplifier tout cela et vous aider à
en faire profiter les hommes d'affaires, avec l'expérience que j'ai dans
le monde des affaires.
M. Tremblay: Notre effort va consister, en grande partie, l'an
prochain, à diffuser les programmes et à les rendre accessibles
aux hommes d'affaires. J'ai mentionné tout à l'heure que nous
voulions doubler nos délégués régionaux qui, avec
nos quatroze bureaux, sont en contact quotidien avec des hommes d'affaires.
C'est évident qu'on ne peut pas avoir un organisme de promotion des
exportations comme l'Institut de commerce international dans chacune des
régions du Québec. Il doit y avoir un endroit, mais par notre
réseau d'informations, grâce à nos quatorze bureaux
régionaux, nous allons pouvoir mettre justement les hommes d'affaires en
contact avec les services spécifiques dont ils ont besoin. C'est
évident qu'on ne peut pas avoir une information qui soit complète
et efficace à 100%, mais nous voulons nous y appliquer cette
année en priorité.
M. Biron: Je vous laisse ma suggestion pour les prochaines
années, si votre institut international ne réussit pas.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Ma question concerne surtout l'expansion des
marchés. Dans les informations que vous avez transmises, on voit que le
personnel passe de 68 à 82 au total pour cet élément de
programme, prospection de l'investissement et expansion des marchés. Je
voudrais savoir, spécialement en ce qui concerne l'expansion des
marchés, quel était le personnel affecté à la
recherche d'un nouveau marché pour les entreprises du Québec l'an
dernier par rapport à cette année? Est-ce que c'est possible
d'avoir une idée de l'augmentation du personnel à temps
plein?
M. Tremblay: Pour l'an prochain, cela passe de deux à cinq
pour les études de marché spécifiquement. Il y a d'autres
augmentations de postes: l'effectif de l'expansion des marchés
extérieurs qui s'élevait à seize postes passe à
trente postes, c'est-à-dire une augmentation de près de 85%. Sur
la question précise des études de marché comme telles,
cela passe de deux à cinq.
M. Marcoux: C'est pour les études; mais pour ceux qui
voyagent pour aller rencontrer différents acheteurs possibles dans les
pays étrangers, c'est une augmentation de combien?
M. Tremblay: Ici, il faut faire attention de ne pas
mélanger les choses. Lorsqu'il y a des missions, c'est évident
que le personnel de la section d'expansion des marchés accompagne les
hommes d'affaires pour faire de la prospection. Par contre, nous avons les
douze bureaux économiques à l'étranger qui eux sont sur
place et font la prospection des marchés et préparent le terrain
pour les missions, de sorte que nous avons deux types de personnel, le
personnel ici au Québec et le personnel dans les bureaux
économiques à l'étranger.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. Je remarque...
M. Biron: Je soulève une question de privilège pour
demander le résultat de la partie de hockey et qui a compté.
Le Président (M. Laplante): Douze à zéro
pour Canadien, monsieur.
M. Dubois: M. le ministre, je remarque que dans toutes les villes
où nous avons des commissions québécoises au commerce
extérieur...
M. Tremblay: Des délégations.
M. Dubois: ...ou délégations, il y a aussi,
peut-être pas dans tous les endroits, mais dans plusieurs endroits, une
commission extérieure au commerce canadien, n'est-ce pas? Alors,
étant donné que les commissions au commerce extérieur
canadien ont pour devoir de représenter toutes les provinces du Canada,
n'y aurait-il pas, à certains moments, une duplication de travaux ou de
représentation?
M. Tremblay: Plusieurs provinces ont des bureaux à
l'étranger. L'Ontario en a à l'étranger depuis de
nombreuses années. Dans le cas du Québec, nos bureaux
économiques complètent l'action du gouvernement
fédéral, mais comme le gouvernement fédéral se
préoccupe de dix provinces, il est utile d'avoir de nos
délégués à l'étranger pour faire des
prospections spécifiquement pour le Québec. Je pense que ceci
ajoute considérablement à l'attrait qu'a l'économie
québécoise pour les acheteurs étrangers et pour les
investisseurs qui découvrent des occasions d'investissement au
Québec. De sorte que je ne crois pas qu'il s'agisse d'un
dédoublement. Je crois qu'il s'agit d'une complémentarité
qui renforce notre effort d'exportation et de prospection industrielle.
Lorsqu'on regarde l'évolution de nos exportations, je pense que cet
effort dans ce domaine n'est certainement pas suffisant, nous devrons
l'accroître.
C'est peut-être une démonstration que, malgré tous
les efforts que fait le Québec, ceux que fait le gouvernement
fédéral ne réussissent pas à
produire des résultats plus intéressants qui permettraient
d'accroître les exportations à un rythme plus rapide.
M. Dubois: M. le ministre, cela veut dire que notre
représentation, dans le domaine du commerce est très rentable
pour le Québec, n'est-ce pas?
M. Tremblay: Je pense que, pour le type d'investissement que nous
faisons, c'est extrêmement utile. C'est aussi un complément
extrêmement utile à l'effort que nous faisons, au ministère
de l'Industrie et du Commerce, pour avoir ce contact avec des
délégués à l'étranger qui font la
prospection des marchés et qui rencontrent des industriels
étrangers.
M. Dubois: Dans le même ordre d'idées, M. le
ministre, je remarque que nous n'avons pas de représentations dans les
pays riches en pétrodollars. N'y aurait-il pas lieu d'en avoir à
ce moment-là?
M. Tremblay: C'est une question qui se discute depuis quelques
mois au ministère. Il y a...
M. Raynauld: Ou au Moyen-Orient canadien?
M. Tremblay: En Alberta, vous voulez dire? Nous sommes à
étudier cette possibilité. Il y a un bureau à Milan qui
peut jouer le rôle de point de contact avec le Moyen-Orient; nous sommes
aussi à encourager certains exportateurs québécois
à présenter des soumissions pour la vente de certains produits en
Arabie Saoudite, entre autres. C'est une question qui est à
l'étude et c'est certainement un des marchés que nous allons
étudier en priorité.
M. Dubois: ... très active, je crois, en Arabie Saoudite,
ce serait très valable pour le Québec.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, question accessoire ou
principale...
M. Michaud: Sur le même sujet, M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): Vous avez toujours la
parole...
M. Ciaccia: J'ai toujours la parole.
Le Président (M. Laplante): C'est parce que je
m'aperçois qu'on est allé au programme 3, aux
éléments 3 et 4, on les a touchés; alors, continuez comme
cela, je donnerai la parole à chacun. On en a jusqu'à 11 heures
ce soir.
M. Ciaccia: Premièrement, sur certaines
déclarations du ministre. Vous avez mentionné que les efforts du
fédéral n'étaient pas meilleurs que les efforts de vos
missions dans les bureaux du Québec. Je voudrais me
référer...
M. Tremblay: Par les résultats... M. Ciaccia: Par
exemple...
M. Tremblay: ... l'effort que nous faisons à la fois au
fédéral et au provincial pour promouvoir les exportations n'est
certainement pas exagéré parce que les résultats ne sont
pas aussi probants que ceux que nous souhaiterions.
M. Ciaccia: Mais je me réfère spécifiquement
au contrat pour la construction de navires à Sorel. Est-ce que, dans ce
cas, ce n'est pas un contrat qui a été obtenu principalement par
l'entremise du gouvernement fédéral?
M. Tremblay: Non, il faut faire attention ici. La
Société...
M. Ciaccia: Je le demande.
M. Tremblay:... d'aide à l'exportation
fédérale fournit le financement, mais la prospection pour ces
ventes a été faite par l'entreprise Marine Industrie.
M. Ciaccia: Alors, c'est l'entreprise privée qui a fait la
prospection...
M. Tremblay: Non, Marine appartient à 91%...
M. Ciaccia: ... et c'est le fédéral qui a
payé. C'est ça que vous dites?
M. Tremblay: Non, non. Marine Industrie appartient à 91%
à la Société générale de financement qui
appartient à 100% au gouvernement du Québec.
M. Ciaccia: Oui, mais ce n'est pas par l'entremise du
ministère, c'est par l'entremise de la société qui a fait
la prospection.
M. Tremblay: Le ministère aussi a collaboré
très étroitement...
M. Ciaccia: Cela fait une différence entre les bureaux du
ministère dans différents pays et les sociétés du
gouvernement qui, je présume, fonctionnent de la même façon
ou ils essaient de le faire de la même façon que l'entreprise
privée, de façon plutôt autonome. Alors, vous dites que
c'est la société Marine qui a fait la prospection et c'est le
gouvernement fédéral qui a subventionné.
M. Tremblay: Je voudrais simplement rappeler que mon
prédécesseur, l'an passé, a fait une mission en Pologne,
en septembre dernier et que la prospection de contrats pour les navires faisait
partie de cette mission, de sorte que le ministère de l'Industrie et du
Commerce, dans le passé du
moins, a collaboré avec Marine pour la prospection de
marchés étrangers.
M. Ciaccia: Parce que apparemment, ce sera, dans tout le monde,
un chantier qui sera occupé, pendant que plusieurs chantiers mondiaux
seront inoccupés, à cette époque-ci, dans ce domaine.
M. Tremblay: A l'exception des chantiers navals japonais...
M. Ciaccia: Les Japonais, oui. Mais les autres?
M. Tremblay: ...qui ont fait une concurrence très
serrée depuis quelques années, sur les marchés
internationaux pour la construction navale.
M. Ciaccia: M. le ministre, est-ce que vous pourriez nous dire
quels moyens vous entendez utiliser pour inciter l'entreprise
étrangère à faire de la transformation au
Québec?
M. Tremblay: Nous prenons cette question industrie par industrie
présentement. Nous étudions très attentivement les
coordonnées de l'industrie de l'amiante, qui est une de nos principales
industries, dans le but de faire passer aux environs de 20% le taux de
transformation, qui se situe à 3% ou 4% de la production
présentement.
Nous avons un comité interministériel qui étudie
les différentes modalités que nous pouvons utiliser pour
accroître cette transformation, et ce sera notre première
démarche pour accroître la transformation des ressources
naturelles.
Il y a d'autres industries qui recevront notre attention, mais il faut
bien se rendre compte que, dans ce domaine, les considérations
commerciales sont très importantes. Les considérations tarifaires
aussi sont très importantes. Comme vous le savez, la plupart des pays
importent la matière première sans tarification, exigent un tarif
positif pour les produits semi-finis et un tarif encore plus
élevé pour les produits finis. Une prospection des marchés
étrangers devrait s'accompagner d'une politique de négociation
tarifaire et nous nous occupons présentement à faire des
recommandations au gouvernement fédéral, de manière
à favoriser l'exportation de produits québécois qui sont
rattachés à la base de nos matières premières mais
qui incorporent un plus haut niveau de transformation.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez l'intention de faire savoir la
position du gouvernement sur la question de la transformation de l'amiante, par
exemple, au Québec? Est-ce que vous avez des mesures
concrètes?
Le Président (M. Laplante): Je vais être
obligé d'interrompre le député de Mont-Royal. Vous
êtes complètement dans l'élément 3. Je vous ai
laissé poser la première question tout à l'heure.
M. Ciaccia: Nous ne sommes pas à l'élément
3?
Le Président (M. Laplante): Nous sommes à
l'élément 2. Il faut revenir à l'ordre de la commission,
il est déjà neuf heures.
M. Ciaccia: Nous ne sommes pas au programme 3,
élément 2?
Le Président (M. Laplante): A l'élément 2,
oui. Mais actuellement, vous êtes à l'élément 3,
à votre première question.
M. Tremblay: ...M. le Président, je réponds
à cela que le gouvernement est en train d'étudier cette question
de façon très attentive. Il est évident qu'on ne rendra
pas publique notre politique avant d'avoir terminé notre
réflexion à ce sujet. Lorsque cette réflexion sera
définitive, nous annoncerons la politique.
M. Ciaccia: Alors, je pourrai revenir à
l'élément 3, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Certainement, M. le
député de Mont-Royal. Le député de Mercier.
M. Mercier: Le député Mercier, de Berthier.
Le Président (M. Laplante): Le chef de l'Union
Nationale.
M. Mercier: Hé!
Le Président (M. Laplante): L'avez-vous posée,
votre question?
M. Mercier: J'allais la poser. C'est parce que vous avez dit le
député de Mercier.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Berthier, je m'excuse, monsieur. C'est quand même un lieu.
M. Mercier: II y a quelques secteurs de l'industrie où
nous avons la réputation d'être passablement à la fine
pointe du progrès dans le monde. Je pense par exemple à la
transmission de l'électricité et à la construction de
barrages. Est-ce que le ministère de l'Industrie et du Commerce fait de
la prospection pour des services qu'on pourrait vendre à
l'étranger, sur la base de connaissances que nous avons acquises,
à cause d'efforts consacrés dans ces secteurs d'activités
où nous sommes passés maîtres dans le monde?
M. Tremblay: Dans le but d'accroître nos exportations de
services et de technologie, nous avons fait un recensement de tous les bureaux
d'ingénieurs-conseils au Québec et nous avons distribué
ces renseignements à tous les bureaux économiques du
Québec à l'étranger et aux acheteurs potentiels de ce
genre de services. De la sorte, il y a un effort pour encourager l'exportation
des services et non pas uniquement l'exportation de produits. C'est une des
préoccupations du ministère.
Le Président (M. Laplante): C'est tout? Le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: M. le ministre, je voudrais vous poser quelques
questions concernant les sommes d'argent, en particulière l'expansion
des marchés, où on retrouve, à la première page de
vos chiffres, $626 000 aux communications et $227 000 aux services. Qu'est-ce
que vous entrez dans les communications, à ce chapitre particulier? Et
qu'est-ce que vous entrez aux services?
M. Tremblay: Les communications, ce sont toujours les frais de
voyages et les frais de communications, de l'organisation des missions, etc.,
et, vous dites dans les services?
M. Biron: Oui, M. Bergeron.
M. Tremblay: On a répondu à la partie
communications qui sont tous les frais de voyages, les frais de
réceptions, de tous les employés qui oeuvrent en dedans de
l'expansion du marché et aussi tous les frais de voyages que nous payons
aux membres qui font partie des missions, que ce soit les communications et,
dans la catégorie Services, vous avez aussi dans cela tous les frais
inhérents, par exemple, la construction de kiosques, la location de
kiosques, etc.
M. Biron: Vous ne trouvez pas que les frais de voyages à
$626 000 qui sont plus élevés que les traitements, cela
représente des salaires considérables?
M. Tremblay: Qui sont plus élevés que les
traitements?
M. Biron: Vous avez $512 000 de traitements et $626 000 de frais
de voyages.
M. Tremblay: Oui, mais est-ce qu'on paie les frais de voyages des
industriels qui vont aussi à l'étranger.
Il y en a eu 948, l'an passé.
Nous défrayons le coût du billet d'avion, par exemple, des
industriels qui accompagnent à la mission et il y a un fonctionnaire qui
accompagne habituellement huit ou dix industriels.
M. Biron: Est-ce dans cette catégorie qu'on a les
salaires? On a dit tout à l'heure qu'on poserait des questions sur les
salaires des attachés commerciaux, des attachés industriels.
M. Tremblay: Vous avez $738 000 justement à la
catégorie Services aux bureaux extérieurs. C'est pour couvrir les
salaires de ceux qu'on appelle des contractuels aux bureaux internationaux.
Dans chaque bureau du Québec à l'étranger, nous avons au
moins un fonctionnaire du Québec, un fonctionnaire dans le sens de la
fonction publique du Québec. A mesure que ces bureaux ce sont
développés, nous avions le choix d'envoyer comme renfort, de
nouveaux fonctionnaires ou de recruter des personnes localement.
Or, pour toutes sortes de raisons plutôt d'ordre économique
et aussi d'efficacité, nous avons cru bon d'engager des personnes
localement, des personnes, aux Etat-sUnis, par exemple, qui connaissaient leur
marché américain et qui avaient déjà acquis une
expérience dans l'entreprise privée et dans leur milieu. Ces
mêmes personnes, naturellement, nous n'avions pas le choix d'en faire des
fonctionnaires, puisqu'elles étaient des étrangers et, tout en
respectant les lois du pays dans lequel elles oeuvraient, nous les avons
engagées sous forme contractuelle, en essayant que leurs salaires soient
cohérents avec les salaires que nous payons ici au Québec, mais
aussi tout en étant d'accord avec les lois locales.
C'est la raison pour laquelle vous avez toute une liste de 18 ou 23
personnes qui sont recrutées localement et qui sont contractuelles. Les
contrats sont pour une période d'un an, renouvelable ou annulable par un
avis de trois mois.
M. Biron: II n'y a pas de garantie d'emploi pour ces
gens-là?
M. Tremblay: Aucune garantie d'emploi pour ces
personnes-là?
M. Biron: Comment fixez-vous les salaires des différents
contractuels? Là-dedans, je vois le conseiller économique
à New York qui a $46 000, tandis que l'autre, à Los Angeles, a
$23 000. Est-ce qu'il y en a un qui travaille la moitié du temps?
M. Tremblay: Non. Il faut faire un peu attention. Les montants
que vous avez incluent les honoraires, les frais de voyages et les frais de
réception. En réalité, le montant que vous avez est le
montant du contrat. Celui auquel vous référez qui a $46 000, il
est d'abord le chef de la section économique de New York. Il a trois
professionnels sous ses ordres. Il est rétribué au niveau ici
d'un directeur de service, plus ses allocations de voyages. On pourrait
d'ailleurs vous donner les détails. Nous avons un contrat pour chacune
de ces personnes.
Quant à celui de Los Angeles, je ne l'ai pas à la
mémoire. Je trouve que le montant est assez bas, à moins qu'il ne
s'agisse d'un contrat pour une période peut-être moindre...
M. Biron: Ah oui!
M. Tremblay: ...ou qu'il y ait eu une erreur parce qu'à
$23 000, je crois que c'est nettement...
M. Biron: Je vois que celui de Londres aussi a seulement $18
000.
M. Tremblay: Justement, je vous disais qu'on tient compte non
seulement des salaires payés au Québec, mais on tient aussi
compte des salaires payés dans le pays dans lequel on oeuvre. On ne veut
pas déséquilibrer les questions salariales.
A Londres, à cause de la dévalorisation de la livre
sterling, vu que ces calculs sont faits sur la base de dollars, nous jouissons,
comme dans le
cas de l'Italie aussi, de certains avantages au point de vue des
échanges, ce qui fait qu'en payant un salaire de $18 000 à ces
gens, ils sont très satisfaits; comparativement, convertis en livres
sterling, ils reçoivent un salaire satisfaisant.
M. Biron: Même si ces gens ont des contrats d'un an, est-ce
qu'on a beaucoup de roulement parmi ces attachés commerciaux, ou si
quand même, ils ont une ancienneté de cinq ans ou de dix ans?
M. Tremblay: Assurément, nous avons très peu de
roulement. Nous avons eu un départ à New York, il y a un an. Nous
en aurons un autre à Los Angeles d'ici quelques mois. Que je me
souvienne, au cours des dernières années, je crois que ce sont
les deux seuls qui nous ont quittés.
M. Biron: Est-ce qu'on a des façons de mesurer le travail
fourni par ces gens? Je pense à Los Angeles, en particulier, où
on a quelqu'un qui s'est plaint déjà que le service y
était très pauvre; mais est-ce qu'on a des façons de
mesurer cela ou s'il n'y a pas de possibilité?
M. Tremblay: Oui, actuellement, pour l'industriel, pour l'homme
d'affaires ou simplement pour le touriste; cela arrive très
fréquemment qu'il frappe à l'un de nos bureaux. Ils sont tous
très exigeants, avec un certain droit, puisqu'ils sont
Québécois. Ils paient des impôts, ils s'attendent à
une excellente réception. Vous parlez justement du bureau de Los Angeles
où jusqu'à il y a quelques mois, il y avait un homme et sa
secrétaire. Ils devaient s'occuper de l'économie, du tourisme et
répondre à toutes les demandes qui leur parvenaient d'un peu
partout. Or, c'est presque naturel qu'ils ne puissent pas donner, de
manière égale, du service et donner peut-être la
satisfaction à laquelle on s'attendrait avec une
délégation comme celle de New York, où vous avez 27
personnes ou celle de Paris où vous avez un nombre considérable
de personnes. Je crois qu'il y a une question de structuration; mais quel que
soit le service que nos bureaux rendront à l'étranger, et je le
sais par expérience, ce sera toujours très difficile de
satisfaire tous nos clients.
M. Biron: Je suis allé personnellement dans quelques
bureaux et j'ai été très bien servi, mais quand
même, je le note en passant.
M. le ministre, vous avez parlé tout à l'heure du
programme APEX, je vois qu'il y a des fonds assez considérables, mais
est-ce que c'est assez, ces fonds? Est-ce que vous considérez que les
$400 000 prévus par le Conseil du trésor, c'est assez pour
répondre aux besoins du ministère dans le courant de
l'année?
M. Tremblay: Les $400 000 doivent s'ajouter aux $380 000 qui font
partie du fonctionnement, la somme accordée par le Conseil du
trésor. Si on ajoute d'autres petits montants répartis dans
l'ensemble du budget, ceci dépasse les $800 000.
Pour une première année, c'est l'effort que nous faisons.
Rien ne dit que l'an prochain, nous ne tenterons pas d'accroître ce
départ.
Il y a un effort d'établissement des services qui doit être
fait cette année. Nous verrons, à l'expérience, si nous
devons l'accroître dans les années à venir.
M. Biron: C'est le montant qu'on retrouve quand même
à votre première page, $452 000, à la catégorie:
Transfert?
M. Tremblay: C'est cela.
M. Biron: Cela consiste surtout, encore une fois, en
salaires.
M. Tremblay: Non, c'est la subvention qui peut aller
jusqu'à 50% des frais de prospection qu'effectuent les entreprises.
M. Biron: Qui sont finalement du salaire des entreprises, mais
qui est remboursé aux entreprises, ou en...
M. Tremblay: Non, les frais de voyages, les frais qu'encourent
les entreprises, la préparation de maquettes, de soumissions, etc., tout
ce qui entre dans les dépenses des entreprises pour accroître
leurs ventes à l'étranger.
M. Biron: Je remarque aussi dans votre rapport que vous faites un
effort spécial pour essayer d'exporter maintenant beaucoup plus de
produits manufacturés. Historiquement, au Québec, on a surtout
exporté des matières premières, très peu de contenu
de main-d'oeuvre.
M. Tremblay: Bien sûr, comme je le disais tout à
l'heure, un des problèmes de l'économie québécoise,
c'est que nous exportons 70% de nos produits sous forme de matière
brute. De là, l'importance d'accroître les exportations de
produits manufacturés. Je pense que c'est hier que j'avais
mentionné la stagnation de nos exportations de produits
manufacturés depuis 1971. De là, la priorité que nous
donnons dans ce programme à la prospection des marchés
d'exportation plutôt qu'à la prospection des investissements; ce
programme continue, mais nous mettons l'accent cette année sur la
prospection des marchés d'exportation.
M. Biron: Vous avez dit 70% de matières brutes.
M. Tremblay: ... de nos exportations extérieures au Canada
porte sur des produits primaires ou des matières brutes non
transformées.
M. Biron: Est-ce que le ministère de l'Industrie et du
Commerce...
M. Raynauld: ... pas mal...
M. Biron: ... s'occupe aussi de statistiques en
fonction des produits agricoles que nous exportons? On en exporte
très peu, mais...
M. Tremblay: Oui, nous avons des statistiques sur cela. Cela fait
partie de notre effort d'exportation. Tous les produits qui sont
exportés, agricoles, primaires ou manufacturés reçoivent
l'attention de notre service d'expansion des exportations.
M. Biron: Est-ce qu'on a des rapports, au ministère de
l'Industrie et du Commerce, sur les produits exportés, toute la gamme
complète?
M. Tremblay: Nous avons des chiffres sur cela. Il n'y a pas de
rapport comme tel, séparé, mais ça fait partie de la
documentation sur les exportations.
M. Biron: Est-ce que c'est disponible pour les
députés?
M. Tremblay: Les problèmes des statistiques d'exportation
sont toujours un peu difficiles. Etant donné que le Québec n'a
pas de frontière avec les autres provinces, il y a des
difficultés à colliger ces données. Mais on peut
vérifier et vous fournir l'information.
M. Biron: II y a un élément qui me touche
là-dessus. Ce sont les maisons mobiles ou les maisons
préfabriquées. On sait qu'on en fait beaucoup au Québec.
Est-ce qu'il s'en est exporté beaucoup plus au cours des
dernières années, ou quelles sont les possibilités, au
cours des prochaines années, d'exportation dans ce domaine?
M. Tremblay: II y a justement deux projets dans lesquels le
ministère est très impliqué. Un premier projet, le projet
IRCAN, qui comprend un consortium français et québécois,
vise justement à exporter des unités semi-mobiles d'enseignement
à l'étranger, nommément en Iran. Ce projet est sur le
point d'être autorisé par le gouvernement iranien. Donc, c'est un
projet assez important.
Il y a un autre projet sur lequel nous travaillons, c'est le projet
IRCOBEC, qui est aussi un consortium qui vise à exporter des maisons
préfabriquées usinées, là aussi, en Iran. C'est un
projet d'exportation qui se chiffre à environ $150 millions ou $160
millions d'exportations sur une période de trois ans, y compris la
construction d'une usine en Iran, après cette période de trois
ans.
M. Biron: Le chiffre d'affaires possible pour IRCAN, vous l'avez
aussi?
M. Tremblay: $40 millions.
M. Biron: $40 millions. Ce qui fait tout près de $200
millions. A présent, c'est le gouvernement du Québec ou le
ministère de l'Industrie et du Commerce. Est-ce que c'est divisé
équitablement entre tous les manufacturiers québécois ou
si quelques manufacturiers spécialement participent à
ça?
M. Tremblay: Ce sont les consortiums. Dans le cas du projet
IRCAN, c'est le groupe Bossar de France pour un tiers et, au Québec,
c'est le groupe composé de MM. les industriels Gaétan
Côté et Gilles Bergeron, alors que dans le groupe IRCOBEC, c'est
un consortium formé de M. Jacques Corriveau et de l'entreprise Gaucher
et Prin-gle.
D'autre part, le ministère encourage les efforts de prospection
d'autres vendeurs, même dans le même secteur à
l'étranger, par le programme d'expansion des exportations en
finançant 50% de leur prospection. ...ces projets étaient des
projets de consortiums où le ministère a joué un
rôle d'initiateur, mais il encourage aussi les autres exportateurs
à vendre à l'étranger, et je sais, pour ma part, qu'il y a
d'autres fabricants, dans le même secteur, qui effectuent des
exportations à l'étranger.
M. Biron: Est-ce que ces projets ont débouché
après la visite de l'ancien premier ministre du Québec en Iran
ou...
M. Tremblay: Ils ont débuté à cette
occasion.
M. Biron: Après. Une autre question à propos des
accords de fabrication "sous licence". On sait qu'on est très faible au
Québec. On va inventer beaucoup de choses, mais on se spécialise
à vendre nos brevets à l'étranger. Est-ce que le
ministère de l'Industrie et du Commerce fait quelque chose dans ce
domaine en particulier? A la page 6, vous mentionnez...
M. Tremblay: Aux pages 39 et 40, nous avons la liste des accords
industriels qui ont été signés en 1976/77. Il y en a eu
60; on les a par secteur à la page 39 et par pays à la page
40.
M. Biron: Si je comprends, ce sont des accords en vertu desquels
des manufacturiers du Québec ont acheté des brevets
étrangers, mais est-ce que, par rapport à certains brevets du
Québec, nous vendons simplement la possibilité de produire
à l'étranger, en gardant toujours des redevances sur nos brevets
ou bien vend-on carrément nos brevets comme cela sans s'en occuper?
M. Tremblay: II faudrait peut-être mentionner, tel que nous
le décrivons dans le document à la page 6, l'opération
REBIQ, qui est l'opération recherche en besoins et en innovations au
Québec auprès des PME, où on a découvert la
nécessité d'améliorer notre connaissance de l'offre des
licences dans les principaux pays industrialisés, du côté
de l'offre des licences.
Il est certain que certains de nos industriels pourraient exporter des
licences et je pense que si ces industriels se mettent en contact avec notre
ministère, avec le réseau que nous possédons à
l'étranger, ils pourront recevoir un appui technique important.
M. Biron: N'y a-t-il pas quelque chose de plus qu'on pourrait
faire pour ces industriels? J'ai vécu
cette expérience des brevets et c'est très difficile de
toucher la corde sensible et, finalement, de faire déboucher cela
quelque part.
M. Tremblay: Vous parlez de l'achat de licences ou de la vente de
licences?
M. Biron: Non. Lorsqu'un Québécois possède
un brevet, une licence, il veut tout simplement faire produire à
l'extérieur sous licence en recevant une redevance. Vendre son brevet,
il n'y a rien de plus facile. Mais faire produire à l'extérieur,
il faut quand même trouver le manufacturier ou les gens qui feront la
mise en marché dans d'autres pays.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce ne pourrait-il pas
faire un effort supplémentaire dans ce domaine particulier, parce que,
malheureusement, on a trop de Québécois qui vont vendre
finalement le brevet parce qu'ils ne savent pas comment le faire produire
à l'extérieur. Ils vont toucher $25 000 comptant ou quelque chose
comme cela quand ils pourraient amener au Québec des centaines de
milliers de dollars.
M. Tremblay: Une première assistance peut être
accordée aux entrepreneurs dans ce domaine par le truchement du Centre
de recherche industrielle du Québec, qui possède une expertise
dans le domaine. D'autre part, nos bureaux à l'étranger sont
justement au service des entrepreneurs qui veulent vendre ce genre de brevets,
et comme les brevets entrent dans les services et peuvent être
financés dans le projet APEX, je pense que le projet d'expansion des
marchés peut être profitable aux entrepreneurs qui ont des brevets
à vendre à l'étranger.
M. Biron: Je veux vous ramener encore une fois au CRIC, qui a
pour but de nous aider à le breveter, à le trouver. C'est
excellent. Maintenant, pour la question de la vente, la possibilité de
produire le brevet à l'étranger, je vous assure qu'à
l'heure actuelle, au ministère de l'Industrie et du Commerce, les
industriels, les gens qui ont des brevets ont de la difficulté à
trouver à l'extérieur du Québec des gens qui vont mettre
en marché leurs brevets et leur payer une redevance.
Il est facile de vendre un brevet, mais ce n'est pas ce que les
Québécois devraient faire. On devrait garder notre brevet et
vendre la possibilité de le produire à l'extérieur, mais,
à l'heure actuelle, il y a une faiblesse. Le principe est là. La
bonne volonté existe au ministère de l'Industrie et du Commerce,
mais on a une faiblesse pour passer à travers et pouvoir finalement le
vendre.
M. Tremblay: Evidemment, il y a une possibilité plus
positive. C'est d'essayer d'appliquer ces brevets à des projets
industriels ici même au Québec avant d'aller les appliquer
à l'étranger, de sorte qu'on devrait songer à exporter des
brevets et à en faire l'application à l'étranger seulement
après avoir étudié toutes les avenues qui s'offraient d'en
tirer profit ici au Québec. Mais je suis d'accord avec vous que s'il
n'est pas possible de tirer profit de brevets ici même au Québec,
c'est une activité d'exportation comme une autre et qu'elle doit
recevoir l'attention et le soutien du ministère de l'Industrie et du
Commerce.
M. Biron: C'est une activité d'exportation
intéressante parce que nous exportons tout simplement de l'expertise,
une idée. C'est du profit net au point de vue valeur ajoutée pour
notre province. C'est pour cela que le ministère devrait étudier
sérieusement cette question de brevets qui, à la longue, peut
devenir une chose véritablement intéressante.
On a beaucoup d'inventeurs, de "patenteux" au Québec. On en a
beaucoup. Il s'agit maintenant de trouver le moyen de commercialiser ces
brevets et ces patentes.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laprairie.
M. Michaud: Merci, M. le Président. On remarque ici que le
ministère va embaucher sept nouveaux conseillers économiques pour
aller, je crois, renforcer les bureaux a l'étranger. Mais puisque ces
sept nouveaux conseillers économiques ne seront pas en poste avant un
an, pour leur entraînement ici, est-ce qu'il serait possible, dans cette
période, de faire une étude de rentabilité, à
savoir que ce serait plus rentable de les envoyer dans de nouvelles villes, de
nouveaux pays ou les envoyer renforcer les bureaux ouverts dans les villes ou
les pays existants?
M. Tremblay: Ici, il faut faire attention, M. le
député. Les bureaux à l'étranger relèvent du
ministère des Affaires intergouvernementales. Les
délégués à l'étranger, les
délégués généraux sont nommés par le
ministère des Affaires intergouvernementales à la recommandation
du ministère de l'Industrie et du Commerce. La juridiction unique que
possède le ministère se porte sur les conseillers
économiques dans ces bureaux à l'étranger, sauf qu'ils ne
relèvent pas de la responsabilité du ministère de
décréter l'ouverture de nouvelles délégations.
Evidemment, il est possible que nous fassions des recommandations au
ministère des Affaires intergouvernementales et, comme l'a
souligné le député d'Outremont, il est sans doute
souhaitable que nous accroissions notre effort dans les marchés qui sont
traditionnellement les marchés les plus importants pour le
Québec, même si aux Etats-Unis nous avons déjà cinq
bureaux. Il sera peut-être utile d'ouvrir dans la partie est du continent
d'autres bureaux. Ce sont les recommandations que nous ferons et que nous
discuterons avec le ministère des Affaires intergouvernementales.
M. Michaud: Avec qui les conseillers économiques
communiquent-ils directement pour leur performance et à quel... deux ou
trois fois par année...
M. Tremblay: Au directeur des services internationaux du
ministère.
M. Michaud: Leur performance est évaluée et
jugée selon quels critères? Est-ce que c'est défini ou
c'est...
M. Tremblay: II y a des rapports mensuels qui sont faits et
évalués par la direction des bureaux internationaux.
M. Michaud: Une autre question un peu à ce sujet. On voit
qu'à Paris il y a eu 22 projets, 22 missions et dans les autres villes
les rapports sont à peu près équivalents, mais on voit
qu'à Milan, il y a eu 33 projets et 56 missions. Est-ce que l'Italie est
un terrain propice aux missions? Je ne sais pas comment expliquer...
M. Tremblay: Je n'ai pas besoin de vous rappeler, M. le
député, que l'Italie est en pleine crise économique,
même en crise politique et que justement il y a énormément
d'hommes d'affaires italiens qui désirent venir s'établir en
Amérique du Nord, ils trouvent le Québec un bon endroit pour ce
faire, de sorte que le bureau de Milan est un des bureaux les plus actifs que
nous ayons à l'étranger présentement.
M. Michaud: Ma dernière question s'adresserait
plutôt au professeur. Est-ce qu'on pourrait m'expliquer la
différence entre une mission verticale et une mission horizontales
M. Tremblay: Vous avez le don de poser des colles, mon cher
collègue.
M. Michaud: Je m'excuse.
M. Tremblay: Une mission commerciale verticale va porter sur un
seul secteur industriel, par exemple sur le textile; alors qu'une mission
horizontale sera une mission d'hommes d'affaires qui va comprendre
différents secteurs industriels.
M. Michaud: Je vous remercie.
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, avec la permission de la
commission, étant donné qu'on va un peu d'un
élément à l'autre, je voudrais passer à
l'élément suivant.
Le Président (M. Laplante): Avant de passer à
l'élément suivant...
M. Raynauld: Je ne voudrais empêcher personne de poser
d'autres questions, mais je pense que ces choses-là sont très
proches.
Le Président (M. Laplante): A moins qu'on ne s'entende
pour parler des éléments 2, 3 et 4 et on les adoptera en
bloc.
M. Tremblay: Aussi bien les passer un à un.
Le Président (M. Laplante): Un à un, d'accord.
Est-ce que le député de Duplessis avait une question se
rapportant à l'élément 2? Allez-y.
M. Perron: Merci, M. le Président. A la page 39 de
l'élément 2, on mentionne certains accords qui
m'intéressent et qui pourraient intéresser les membres de cette
commission.
Est-ce que le ministre pourrait nous informer sur les accords suivants,
en ce qui a trait aux codes 14, 24 et 33, à savoir, premièrement,
quels étaient les intéressés dans ces accords et,
deuxièmement, le montant impliqué? Si c'est possible, parce que
vous n'avez peut-être pas les chiffres ici.
M. Tremblay: Oui, c'est justement ce que j'allais dire;
étant donné que c'est une question qui exige une recherche en
profondeur, nous allons faire la recherche et, demain, nous vous fournirons les
renseignements.
M. Perron: Merci. Maintenant, M. le Président, si vous
permettez, une question additionnelle, mais dans un autre ordre
d'idées.
M. Biron: Sur cette question en particulier, il n'y a pas de
statistiques qui sont publiées sur ces accords internationaux qui sont
conclus? Il n'y a pas de statistiques publiées? J'ai déjà
vu quelques statistiques dans ce domaine.
M. Tremblay: Je ne sais pas quelles sont les statistiques
auxquelles vous vous référez, M. le député. Nous
maintenons cette statistique pour notre propre information, notre gouverne et
aussi pour l'évaluation de notre action, de nos activités. Je ne
connais pas les autres.
M. Biron: Pour compléter la question du
député de Duplessis, s'il y avait possibilité d'avoir la
liste complète, je l'apprécierais grandement.
M. Tremblay: Vous voulez dire la liste complète de ceux
qui ont bénéficié d'accords industriels. Je vais
vérifier et je la soumettrai au ministre.
Ce n'est pas un travail trop onéreux?
Non, j'imagine que nous avons ça à Montréal.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. On sait qu'actuellement
il y a peut-être des personnes à cette commission qui l'ont
vécu pour le fer concentré qui provient des mines du Nord,
du Nouveau-Québec, en d'autres mots, à 35% ou à 65%, il
n'y a aucun accord, les compagnies comme l'Iran Ore et Quebec Cartier Mining
refusent de fournir du fer aux industriels québécois dans le
domaine des fonderies ou encore des autres pour faire du produit fini ou
semi-fini. Est-ce
que le ministère de l'Industrie et du Commerce a l'intention de
faire en sorte que ces mêmes compagnies puissent en faire
bénéficier les Québécois qui sont impliqués
dans le domaine industriel, des fonderies ou autres?
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous
répéter votre question plus clairement? Apparemment, on n'a pas
compris le sens de votre question.
M. Perron: II y a certains industriels du Québec qui ont
essayé d'acheter du fer concentré, c'est-à-dire à
peu près à 35%, entre 35% et 65%, et on a refusé. Parce
que tout le fer, le minerai de fer sort du Québec, complètement,
par milliers de tonnes et se dirige vers le Japon ou vers les Etats-Unis. Ce
que je voudrais savoir, c'est si le ministère de l'Industrie et et du
Commerce étudie la possibilité de faire en sorte que ces
compagnies, comme Iron Ore ou encore Quebec Cartier Mining, fassent profiter,
en d'autres mots, permettent aux industriels québécois d'acheter
directement d'elles?
M. Tremblay: Je pense que ces compagnies sont soumises à
des vérifications et à des permis de la part du ministère
des Richesses naturelles. Je ne crois pas, à ma connaissance, que le
ministère de l'Industrie et du Commerce ait juridiction sur les
compagnies minières qui font l'exploitation des gisements et qui en font
l'exportation. C'est une question que nous pouvons garder en suspens et poser
à notre collègue des Richesses naturelles.
M. Biron: M. le Président, je pourrais peut-être
répondre au député de Duplessis dans ce domaine en
particulier. Ce n'est pas possible pour des fonderies...
Le Président (M. Laplante): Ne me dites pas, M. le chef de
l'Union Nationale, que vous êtes déjà premier ministre.
M. Biron: Oui. Ce n'est pas possible, pour des fonderies du
Québec, d'employer le fer concentré ou même le fer en
boulettes. Cela prend véritablement des hauts fourneaux pour transformer
ça et même la compagnie SIDBEC-DOSCO ne peut pas employer la
qualité de minerai de fer produit à l'heure acquelle par Wabush
ou Iron Ore. Cela prend absolument des hauts fourneaux, des sidérurgies
équipées pour transformer cette qualité de minerai de fer.
Même si certaines fonderies se sont plaintes de ne pas pouvoir acheter
les boulettes en particulier ou le concentré, ce n'est pas possible,
dans des fonderies conventionnelles, de les employer au Québec.
Le Président (M. Laplante): Elément 2.
Adopté?
M. Biron: Seulement une question... J'essaie d'aider le
ministre.
M. le ministre, il y a une question, à la page 12, que je
voudrais poser. Concernant Toronto, je vois que vous mentionnez que c'est la
place privilégiée pour connaître les réactions des
autres provinces face au Québec. Est-ce que le ministre de l'Industrie
et du Commerce se sert véritablement de son attaché commercial
à Toronto pour savoir, depuis quelques mois, les réactions des
autres provinces au point de vue économique vis-à-vis du
Québec et quelles sont ces réactions?
M. Tremblay: C'est évident que Toronto est une antenne
très valable pour faire la prospection des marchés.
Par contre, en ce qui concerne la prospection des industries, il y a une
entente qui existe entre le Québec et l'Ontario, à l'effet de ne
pas faire de razzia industrielle de part et d'autre.
C'est un point de contact très important et je crois qu'il va
continuer de l'être.
M. Biron: Je ne sais pas si c'est fondé ou pas. Vous avez
des industriels du Québec qui se plaignent, à l'heure actuelle,
d'avoir de la difficulté à vendre, dans d'autres provinces,
à cause de la politique d'achat du gouvernement du Québec et on
nous dit: II y a un "backlash" contre les Québécois. Je ne suis
pas prêt à affirmer que c'est vrai. Mais est-ce que vous avez
été informé de ce problème en particulier?
M. Tremblay: Non, nous n'avons pas eu ce genre de
réaction, d'autant plus que la plupart des provinces appliquent une
politique d'achat depuis de nombreuses années, notamment l'Ontario et la
nôtre ne reposant pas sur des prix préférentiels, mais sur
un contenu québécois, je ne pense pas qu'il y ait lieu d'avoir ce
genre de réactions auxquelles vous faites allusion.
M. Biron: Est-ce qu'il y a des entreprises qui vous ont
écrit pour vous faire part des problèmes qu'elles avaient
à l'heure actuelle?
M. Tremblay: Pas à ma connaissance, à moins
qu'elles aient écrit à des fonctionnaires. Je n'ai pas eu de
contacts directs. Elles n'ont pas eu de contacts directs avec moi, si elles
font face à ce genre de problème.
M. Biron: Est-ce que vous êtes prêt à entrer
en contact avec les entreprises qui ont eu des difficultés
jusqu'à maintenant, pour au moins discuter avec elles?
M. Tremblay: Ma fonction est justement de rencontrer les hommes
d'affaires qui ont des difficultés, parce que, habituellement,
lorsqu'ils n'ont pas de difficultés, ils ne viennent pas me voir.
Aussitôt qu'ils ont des difficultés, ils viennent me voir. Je n'ai
aucune crainte de les recevoir, puisque je les reçois déjà
en très grand nombre chaque jour.
M. Biron: J'ai le cas d'une industrie québécoise
qui a énormément de problèmes avec l'extérieur. Je
vous ferai connaître ce nom en particulier.
M. Tremblay: J'encouragerais le député à
suggérer à cet interlocuteur de venir rencontrer des gens du
ministère, avant que ses problèmes soient trop aigus. Il est
toujours intéressant d'aider les entrepreneurs au début de leurs
difficultés plutôt qu'à la fin.
M. Biron: Je crois que cette entreprise vous a écrit au
début du mois de mai. Je vous rencontrerai sur ce cas en
particulier.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, au sujet des
différents bureaux que vous avez à l'étranger, je sais que
c'est sous la juridiction des Affaires intergouvernementales, les
attachés commerciaux...
Il y a eu, je présume, beaucoup de demandes, d'informations, pour
des investissements au Québec, par l'entremise de ces bureaux, ce qui
est leur fonction. Moi aussi, j'en ai visité plusieurs de ces bureaux et
je présume que lorsqu'une demande est faite, on ouvre un dossier et on
continue le dossier jusqu'au moment où la compagnie ou l'individu
décide de venir au Québec ou non.
Je demande particulièrement, par exemple, au bureau de Bruxelles,
de Dûsseldorf, de Londres et de Milan: Est-ce que vous avez des
statistiques quant au nombre de dossiers que vous avez ouverts ou concernant
les demandes qui ont été faites, par exemple, avant le 1er
décembre 1976, et les statistiques depuis le 1er décembre
1976?
Avant de répondre, j'ai entendu les commentaires du ministre
j'ai dû m'absenter pour quelques instants sur le fait
qu'à Milan, il y a une crise économique en Italie qui a
suscité beaucoup de demandes; et beaucoup d'industriels de ce pays
cherchent à investir leur argent en dehors du pays et ils pressentent
l'attaché commercial à Milan.
M. Raynauld: II chercher toujours des ennuis.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Raynauld: II cherche toujours des ennuis.
M. Ciaccia: C'est cela. "From the frying pan into the fire".
Ce sont des crises économiques qui sont produites dans l'exemple
que vous avez donné. C'est suscité par la crainte d'un parti
politique qui va prendre le pouvoir, comme le parti communiste ou bien...
M. Perron: On la voyait venir, celle-là.
M. Ciaccia: Non, c'est un fait que je constate, c'est
international.
M. Perron: Depuis le 15 novembre que vous faites cela.
M. Ciaccia: Chaque fois qu'on constate un fait, cela semble vous
troubler.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous retourner au
sujet, s'il vous plaît!
M. Ciaccia: J'y retourne au sujet. Chaque fois que cela fait mal,
le président essaie de m'empêcher de parler.
Une Voix: On n'est pas fâché, on rit maintenant. Le
Président (M. Laplante): A l'ordre!
M. Ciaccia: M. le Président, M. le ministre, je crois que
vous êtes assez adultes pour continuer le dialogue avec moi, sans
l'intervention de tous ces gens autour de vous.
M. Tremblay: Nous ne pouvons pas prendre les problèmes des
146 pays, plus les problèmes de tous les ministères du
gouvernement du Québec. Je pense que les crédits de l'Industrie
et du Commerce ne seront jamais étudiés en commission
parlementaire, puisque nous avons dix heures pour les étudier. Nous ne
pouvons pas étudier tous les problèmes de tous les pays du
monde.
M. Ciaccia: Je ne veux pas les étudier. C'est pour cela
que je vous donne ce court préambule pour ramener le problème au
Québec, pour vous poser les questions suivantes. C'est pour cela que,
peut-être, quand... C'est vous qui avez soulevé le
problème. C'est bon que vous nous l'ayez rappelé. Je pense que
c'est très approprié. Peut-être qu'on devrait être
tous à l'aise et, en toute franchise, réaliser les faits,
être réalistes et voir les faits économiques non seulement
canadiens mais internationaux.
Pourquoi partir en peur? Ce sont les faits. Cela arrive. Les crises
économiques sont provoquées par l'incertitude et par la crainte.
Ce n'est pas seulement ici, cela arrive à d'autres endroits. Ma question
est celle-ci: Tenant compte de tous ces faits, tenant compte des fluctuations
dans ces divers pays, est-ce que vous avez les statistiques des demandes
d'investissements au Québec? Par exemple, les bureaux que je vous ai
mentionnés, Bruxelles, Dûsseldorf, Londres, Milan, avant le 1er
décembre, un instant, M. le ministre, si vous me permettez, et
après le 1er décembre? Je sais qu'on peut dire: Avant, on avait
beaucoup de demandes, on avait cent demandes, mais maintenant on en a seulement
une, mais la qualité est meilleure. Ce n'est pas une question de
qualité, ce sont seulement les statistiques. Si vous avez cela à
votre ministère, pourriez-vous nous le fournir?
M. Tremblay: M. le député, à page 29,
à l'annexe 6, vous avez les statistiques des projets des missions selon
l'origine, en 1976/77. L'an prochain, nous vous soumettrons le résultat
de l'année qui sera terminée.
En ce qui concerne les projets qui proviennent de l'étranger,
nous travaillons présentement à 139 projets, mais, comme je l'ai
dit cet après-midi, lorsque nous avons des projets qui sont à
l'état d'étude et de consultation avec les hommes d'affaires,
nous ne les rendons pas publics, afin de
ne pas nuire à l'implantation de ces investissements, de sorte
que nous ne commencerons pas à segmenter les projets de jour en jour.
Nous les avons fournis pour l'année 1976/77 et nous les fournirons l'an
prochain pour l'année 1977/78.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Ma question concerne globalement cet
élément. On lit beaucoup de choses dans les journaux, il y a
beaucoup de déclarations qui se font sur les investissements au
Québec et sur les marchés éventuels. A partir du travail
fait par les fonctionnaires du ministère, à partir du bureau qui
s'occupe de la prospection des investissements et de l'expansion des
marchés, est-ce que vous pouvez nous indiquer quelles sont les
réactions des différents investisseurs ou des différents
acheteurs possibles des différents pays avec lesquels on fait affaires
actuellement, suite à l'élection du 15 novembre?
M. Tremblay: Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, nous avons 139 projets d'investissements qui proviennent de nos
bureaux à l'étranger. Nous les suivons de très
près. Je rencontre souvent des délégations d'hommes
d'affaires étrangers. Ils sont très intéressés
à s'établir en Amérique du Nord. Ils considèrent
que le Québec est une bonne plaque tournante entre l'Europe et
l'Amérique pour s'établir.
Je crois que cette prospection va se continuer. Je pense que le
Québec est très bien situé géo-graphiquement. Au
ministère de l'Industrie et du Commerce, nous entendons bien renforcer
cette position stratégique que le Québec détient.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 2? Adopté.
Une Voix: Oui, adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 3. M. le
député d'Outremont.
Infrastructure d'accueil à l'industrie
M. Raynauld: Sur l'élément suivant, je note qu'il y
a une augmentation assez importante dans ce qui est appelé ici les
transferts, mot que je trouve assez curieux. J'aurais quelques questions
à poser à cet égard. D'abord, il y a des ententes
auxiliaires qui semblent gouverner ou déterminer un certain nombre de
ces projets. La question que je pose, c'est: Est-ce que c'est un budget
québécois exclusivement ou si cela comprend aussi les fonds du
gouvernement fédéral, si cela fait partie de l'entente?
Deuxième question: si j'ai bien calculé, il y a à
peu près $8 millions qui sont prévus pour les parcs industriels
pour l'année qui vient. A cet égard, je voulais demander s'il y
avait eu des changements depuis quelques années. Une étude, il y
a trois ou quatre ans, avait été faite sur les parcs industriels
qui démontrait qu'ils étaient utilisés à 20%.
Est-ce qu'il y a eu beaucoup de changements depuis ce temps, parce qu'on semble
en construire de nouveaux continuellement? Alors, j'aimerais entendre parler un
petit peu de ce qui se passe concernant les parcs industriels et ce qu'on
retire de ces investissements.
Ensuite, vous annoncez des amendements à la Loi sur les fonds
industriels. Alors, peut-être, M. le ministre, pourriez-vous expliquer un
petit peu ce que vous avez l'intention de proposer? Je pense que ce serait
approprié d'en parler ici.
Enfin, je remarque que vous voulez entreprendre d'autres études
sur la rive sud et sur la rive nord de Montréal. Je pensais qu'on avait
à peu près épuisé toutes les possibilités
d'études pour ces régions. Je pense qu'il y a eu de très
nombreuses études; peut-être pourriez-vous nous indiquer en
même temps la différence entre ces études proposées
et celles qui ont déjà été faites. Je vais
arrêter là comme question générale.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Tremblay: M. le Président, en ce qui concerne les
transferts, les montants affectés aux transferts dans le budget de
l'infrastructure d'accueil à l'industrie, la plupart de ces subventions
sont faites dans le cadre d'ententes fédérales-provinciales et
comportent une prise à charge de 60% par le fédéral et de
40% par le ministère de l'Industrie et du Commerce du Québec.
Vous avez, à la page 2, la ventilation de ces subventions, de sorte que
vous avez raison de soulever cette question. Il s'agit, effectivement, de
subventions fédérales-provinciales. En ce qui concerne le taux
d'occupation des 119...
M. Raynauld: ...cela comprend la totalité. Ce ne sont pas
des fonds du gouvernement du Québec, exclusivement.
M. Tremblay: Non, la totalité, 40%, vient du
fédéral.
M. Raynauld: C'est 40% de ces montants qui viennent du
gouvernement du Québec.
M. Tremblay: C'est cela.
M. Raynauld: Ah bon! Vous mettez cela dans des dépenses,
dans les crédits du ministère? Ce n'est pas votre argent.
M. Tremblay: C'est le gouvernement du Québec qui les
débourse. Il y a remboursement par la suite de la part du gouvernement
fédéral, de sorte qu'il faut les budgéter dans les
crédits du ministère. Il y a remboursement par le gouvernement
fédéral par la suite. D'autre part, en ce qui concerne les 119
parcs industriels, une enquête a été effectivement faite
par le ministère. Le taux d'occupation, présentement, est de 60%.
Pour 26 d'entre eux, il n'existe plus de réserve, de sorte que le taux
d'occupation s'est considérablement
accru depuis que le chiffre que vous avez cité a
été évalué. En ce qui concerne, d'autre part, la
révision de la Loi des fonds industriels, c'est une refonte qui est en
marche depuis quelques années, en collaboration avec le ministère
des Affaires municipales. Cette refonte poursuit quatre objectifs
principaux.
Le premier vise à assouplir l'administration de cette Loi des
fonds industriels. La deuxième vise à accréditer ces
parcs. La troisième vise à tracer des plans d'aménagement
et d'urbanisme pour ces parcs. La quatrième vise à établir
une vérification des ventes par les municipalités qui soient a
posteriori pour les parcs accrédités. Ce projet de loi est
rédigé au ministère de l'Industrie et du Commerce. Il a
déjà été soumis au ministère des Affaires
municipales, il y a un mois, pour approbation, et il sera soumis à un
comité conjoint d'ici quelques jours, de sorte que c'est un dossier qui
est passablement avancé, et nous espérons qu'en juillet, nous
pourrons mettre en marche le processus législatif pour l'adoption de la
nouvelle loi des parcs industriels.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions, M. le
député d'Outremont?
M. Raynauld: Non, ça va.
Le Président (M. Laplante): Le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: M. le ministre, à la page 2, je vois, dans le
bas: Réserve, $2 793 000.
M. Tremblay: C'est une réserve pour des cas ponctuels qui
se présentent en dehors des parcs industriels officiels,
accrédités.
M. Biron: Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples de ce
qui peut arriver? ...pour une réserve?
M. Tremblay: On a l'exemple, qui apparaît au budget, de
Saint-Honoré, qui était de $100 000.
Il y a Saint-Honoré... également à
Sacré-Coeur, Samoco et cale sèche au village Les Méchins,
où on a fait une route d'accès. Cette réserve, c'est le
volet 3 de l'entente, c'est pour les cas ponctuels dans les
régions-ressources, là où il n'y a pas de parcs
industriels, où on doit avoir une intervention, à ce
moment-là, ou s'il y a une implantation industrielle qui doit se faire
à cause d'une richesse naturelle.
M. Biron: Mais pourquoi est-ce prévu comme réserve?
Pourquoi on ne met pas tout simplement le nom comme Samoco en particulier, pour
mettre le nom?
M. Tremblay: C'est parce qu'on ne connaît pas les projets
avant qu'ils nous arrivent. Une entente auxiliaire a été
signée pour une période de trois ans. A ce moment-là, dans
le volet 3 de l'entente, il y avait un total de $5 millions pour prévoir
justement des cas qui pouvaient survenir. Il reste encore $2 millions à
cet effet.
M. Biron: Est-ce que ça sert à payer des
déficits d'exploitation, comme Samoco en particulier, non?
M. Tremblay: Non, c'est exclusivement pour l'aménagement
physique. C'est pour apporter des services d'eau et d'aqueduc à
l'entreprise.
M. Biron: Est-ce qu'on continue d'aider les commissariats
industriels ou s'il y a une politique de prévue pour...
M. Tremblay: Dans nos crédits, nous avons prévu un
montant de $1 million pour les commissariats industriels. Par contre, je dois
dire qu'il y a présentement deux études qui sont en cours, l'une
par l'Association des commissariats industriels sur ces commissariats, et
l'autre qui se poursuit à l'intérieur du ministère sur le
même sujet.
Lorsque nous aurons reçu ces deux études, nous analyserons
à nouveau l'orientation du programme d'aide aux commissariats
industriels.
M. Biron: Est-ce que ça veut dire que ce programme d'aide
aux commissariats industriels pourrait être éliminé
complètement, arrêté complètement?
M. Tremblay: Je ne pourrais présumer des résultats
de ces études et de notre décision. Il est possible qu'il y ait
des modifications dans la répartition de ces commissariats industriels.
Pour l'instant, je limiterai mes commentaires à ce niveau, puisque nous
sommes à faire cette réflexion et que nous n'avons pas
formé de jugement définitif en la matière.
M. Biron: Combien de commissariats industriels y a-t-il dans tout
le Québec?
M. Tremblay: Nous en avons 60 présentement à
travers le territoire, qui sont subventionnés.
M. Biron: Est-ce qu'on est satisfait du travail fait par les
commissaires industriels jusqu'à maintenant, ou...
M. Tremblay: L'évaluation qu'on fait présentement
va nous donner un éclaircissement additionnel, mais, jusqu'à
maintenant, je pense que le programme a réussi d'abord, en ce sens, au
niveau quantitatif, le programme visait à augmenter le nombre de
commissariats. Nous sommes passés de 17 en 1972 à 60
présentement. Nous tentons maintenant de faire une évaluation
qualitative des commissariats. Il est sûr que cela a été un
élément certainement déterminant dans le
développement de plusieurs municipalités.
M. Biron: Est-ce qu'il y a une partie des fonds des commissariats
industriels qui est payée par les municipalités et à quel
pourcentage?
M. Tremblay: Le programme... On défraie 50% du coût
d'opération jusqu'à un maximum de $30 000 et la balance est
à la charge de la municipalité. La plupart des commissariats
dépassent maintenant les $60 000 en coût d'opération.
L'excédent est payé en entier par les municipalités.
M. Biron: Mais la plupart des commissaires industriels
jusqu'à maintenant font une excellente promotion pour l'industrie chez
eux.
M. Tremblay: Dans l'ensemble, je pense qu'on peut se compter
satisfait autant de la qualité des commissaires que nous avons que du
travail qui est accompli.
M. Biron: Alors, je vais recomander au ministre quand même
d'aller le plus rapidement possible sécuriser ces commissaires
industriels parce qu'il y a des rumeurs qui circulent à l'heure actuelle
que le gouvernement, l'an prochain, n'aidera plus les commissariats
industriels. Alors, il y a au moins 60 commissaires industriels plus leurs
adjoints qui sont à l'heure actuelle insécures quant à
leur avenir et cela ne peut pas faire une promotion pour l'entreprise, pour
qu'elle s'établisse, lorsque celui qui fait la promotion est
insécure quant à son avenir.
M. Tremblay: J'ai déjà rencontré plusieurs
d'entre eux pour, justement, les rassurer. Le fait qu'il y ait des
études ne signifie pas nécessairement que ces commissariats
seront abolis, mais il est possible, on ne peut pas exclure a priori qu'il n'y
ait pas de modification dans la formule, de manière à
améliorer les services que ces commissariats rendent au
développement industriel régional au Québec.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe. Sur le même sujet?
M. Cordeau: Oui. Les commissariats industriels et les taxes
industrielles. C'est à peu près la même chose. C'est
conséquent aux commissariats. A la deuxième page... elle n'est
pas numérotée... C'est dans la même rubrique. Je
m'aperçois qu'il y a plusieurs montants d'alloués à des
parcs industriels. Pourrais-je connaître quels sont les critères
qui guident le ministère pour accorder à certaines villes des
subventions pour le développement de leur parc industriel?
M. Tremblay: La liste des municipalités que vous avez ici
fait suite à une entente auxiliaire signée en 1974 entre le
gouvernement, le MEER et l'OPDQ. A ce moment, le problématique qui a
prévalu était qu'on voulait doter, d'une part, les
régions-ressources de parcs industriels bien équipés et on
est parti de la philosophie que les capitales régionales étaient
déjà un centre. Si vous regardez dans la liste, il y a
déjà cinq capitales régionales et également, on a
voulu équiper des sous-centres qui étaient complémentaires
aux capitales régionales.
Alors, c'est la raison pour laquelle vous voyez cette liste et de fait,
c'est la problématique qui a prévalu.
M. Cordeau: Etant donné que ce sont des ententes de
1974-1975, il peut y avoir d'autres parcs industriels qui peuvent, à un
certain moment, recevoir des subventions un peu plus tard selon d'autres
ententes qui pourraient être conclues incessamment.
M. Tremblay: Exactement.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mont-Royal sur le même sujet. Ce n'est pas le même sujet?
Le député de Laval sur le même sujet.
M. Ciaccia: Je peux céder mon droit de parole au
député de Laval.
Le Président (M. Laplante): II n'est pas question de
céder. Je donne le droit de parole au député de Laval sur
le même sujet.
M. Ciaccia: ... le directeur général.
M. Lavoie: Je vois cette liste de parcs industriels qui date
d'une entente d'il y a trois ans environ. Je voudrais savoir qui devient
propriétaire effectif des fonds de terre. Est-ce le ministère ou
la municipalité?
M. Tremblay: C'est effectivement la municipalité qui est
propriétaire du fonds de terrain.
M. Lavoie: Quelle est la proportion de la participation au
coût immobilier de la municipalité dans l'acquisition de ces
territoires?
M. Tremblay: La municipalité débourse 100% de
l'acquisition de ces terrains, le coût complet.
M. Lavoie: Mais ces montants au Saguenay, Rimouski, Sherbrooke,
$2,2 millions, Drummondville, cela ne va pas à l'acquisition?
M. Tremblay: Pour l'aménagement physique. M. Lavoie:
L'infrastructure?
M. Tremblay: L'infrastructure, les égouts, les routes,
etc.
M. Lavoie: Uniquement?
M. Tremblay: Electricité, etc. L'aménagement...
M. Lavoie: Je sais pertinemment et vos fonctionnaires doivent
être au courant que la ville de Laval est en train actuellement
d'exproprier, je crois... Les procédures d'expropriation sont
entamées pour agrandir un parc industriel qui existait depuis une
dizaine d'années et qui arrivait pas mal
à saturation et je pense que l'engagement de la
municipalité est pour un montant d'une certaine envergure...
M. Tremblay: $1 million.
M. Lavoie: Vous pouvez multiplier par trois ou quatre
facilement.
M. Tremblay: C'est une ville très riche, Laval.
M. Lavoie: Grâce, peut-être, à une bonne
administration.
M. Tremblay: Et qui est très prospère
économiquement si ces gens doivent agrandir leur parc industriel, M. le
leader parlementaire.
M. Lavoie: D'accord, mais ce sont des réalisations qui se
sont faites ante six mois, si vous voulez, les six derniers mois. Est-ce que
vous avez, sur cette question, un rapport sur les négociations actuelles
de l'opération dans la ville de Laval, en ce qui concerne le parc
industriel? C'est le ministre qui m'entrouvre cette porte et je suis bien aise
d'y pénétrer.
M. Tremblay: Pour l'acquisition des terrains, la ville de Laval
procède par le truchement de la Loi des fonds industriels. A ce
moment-là, les autorités ont dû demander d'augmenter leur
fonds et l'augmentation du fonds est d'à peu près $1 million. Je
ne sais pas comment était leur réserve. Il n'en demeure pas moins
que les terrains qu'ils doivent acquérir dépassent possiblement
un horizon de 20 ans. Dans le cas de Laval, je pense que c'est
réellement acceptable, parce que c'est la municipalité qui avait
le plus haut taux de vente de terrains dans la province de Québec.
M. Lavoie: Vous parlez de quelle année? Le plus haut
taux.
M. Tremblay: On a toujours eu des ventes d'au-delà de un
million de pieds carrés par année. Alors, c'est un des parcs qui
fonctionnaient, c'est un des endroits qui fonctionnaient bien.
M. Lavoie: Est-ce que le ministère prévoit, surtout
lorsqu'on considère le coût de plus en plus important des
infrastructures actuellement au point de vue des égouts, de l'aqueduc,
du pavage, est-ce que vous avez eu une demande d'aide de la municipalité
à même votre réserve pour l'infrastructure des
égouts, l'aqueduc...
M. Tremblay: II n'y a aucune demande formulée
officiellement sur cette question.
M. Lavoie: Si une telle demande était faite, est-ce que
vous pourriez la considérer d'une manière favorable?
M. Tremblay: Si elle est appuyée par le
député de Laval, nous la regarderons d'une façon
très sympathique.
M. Lavoie: Je suis convaincu que, dans les très prochains
jours, vous aurez une demande officielle.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Laprairie, sur le même sujet.
M. Raynauld: Cela continue.
M. Michaud: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Sur le même sujet.
M. Michaud: Oui, sur le même sujet exactement, les parcs
industriels et les commissaires industriels. Dans des régions comme la
rive sud, par exemple, il y a plusieurs commissaires industriels, il y a
plusieurs petits parcs industriels. Chacun tire la couverture de son
côté pour avoir l'industrie dans sa ville ou dans son parc.
Souvent, l'industrie qui va dans un parc ne devrait peut-être pas aller
dans celui-là; elle devrait aller dans un autre, pour un meilleur
développement industriel et pour une meilleure planification, pour la
venue d'autres industries connexes. Est-ce que le ministère pense faire
quelque chose pour une planification d'établissement d'entreprises dans
des régions ou s'il laisse cela au ministre d'Etat à
l'aménagement du territoire?
M. Tremblay: Nous pouvons, lors de l'accréditation des
parcs, influencer les choix qui sont faits, mais nous ne pouvons pas nous
substituer aux municipalités pour faire les choix définitifs.
Finalement, en dernière analyse, c'est l'investisseur qui doit prendre
la dernière décision, à savoir s'il doit s'établir
dans un des parcs ou dans un autre, de sorte qu'il y a une foule de
décisions qui sont prises en cours de route et le ministère de
l'Industrie et du Commerce n'est qu'un des participants dans les
décisions.
M. Michaud: Oui, mais excusez. Si on avait une meilleure
planification, on pourrait peut-être éviter un maquignonnage qui
souvent n'est pas profitable aux villes. C'est la ville qui obtient telle
compagnie, telle usine qui va s'installer. Si ces villes ne sont pas
structurées, elles doivent investir énormément et la ville
voisine, parfois de l'autre côté de la rue, a tous les services
possibles à donner et cela ne se fait pas. D'accord, je suis pour la
liberté de l'entreprise, mais parfois, peut-être, une petite
directive, cela pourrait être profitable.
M. Tremblay: Les villes qui ne seront pas structurées
auront des difficultés à attirer l'entreprise. L'une des
solutions, évidemment, c'est d'avoir des parcs qui soient
régionaux et nous faisons des démarches, dans certaines
régions, pour intéresser deux ou trois municipalités
à s'entendre à la suite d'études pour qu'il n'y ait qu'un
seul parc dans la région. Nous sommes à le faire dans la
région de Shawinigan-Grand-Mère, présentement, et je pense
que ce genre de collaboration intermunicipale pourrait être accru dans
les prochaines années.
C'est certainement une préoccupation que nous avons, mais nous
avons besoin pour cela de la collaboration des municipalités.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski, sur le même sujet.
M. Marcoux: Je voudrais dire que je suis heureux de l'initiative
que vous prenez de faire l'évaluation des commissariats industriels.
Après un certain nombre d'années, je pense que ce serait le temps
de faire le point sur l'utilité de ces commissariats et la
qualité des services qui sont offerts. Ma question, c'est plutôt
un commentaire, concerne les parcs industriels. Vous avez signalé qu'il
y a environ 60% du territoire des parcs industriels qui est occupé.
Est-ce que vous avez une évaluation de la rentabilité des efforts
financiers qui ont été faits par le gouvernement du Québec
et celui d'Ottawa également, pour faire établir en somme ces
parcs industriels? Encore là, vous avez précisé que
c'était pour l'aménagement des terrains, aqueducs, égouts,
l'asphalte, etc. Parce que cela, vu par l'oeil d'un observateur, donne
l'impression que c'est à peu près le même type de politique
qu'il y avait aux Affaires municipales auparavant, c'est-à-dire qu'on
avait des réseaux d'aqueduc de riches, à un moment donné,
et d'égouts, comme si des municipalités de 1000 habitants
devaient passer à 5000 ou 10 000 habitants en quelques
années.
On a l'impression qu'on a des parcs industriels pour l'an 2000 ou l'an
2025 alors que les besoins sont peut-être beaucoup plus restreints et que
cet argent pourrait être plus utile à l'expansion des
marchés ou des entreprises existantes. Est-ce qu'il y a une
évaluation qui a été entreprise quant à l'expansion
de ces parcs industriels?
M. Tremblay: M. le député, nous avons justement une
étude qui démarre bientôt sur l'évaluation de la
rentabilité des parcs industriels et cette étude se fait dans le
cadre d'une entente fédérale-provinciale, de sorte que nous
aurons, dans les mois à venir, l'évaluation à laquelle
vous faites allusion.
M. Marcoux: L'objectif est de la terminer. Quand cette
étude le sera, est-ce qu'elle sera rendue publique?
M. Tremblay: Dans six mois. Elle démarre incessamment et
elle sera terminée dans six mois.
M. Marcoux: Est-ce qu'elle sera rendue publique?
M. Tremblay: Comme toutes les études, je pense. A moins
qu'il y ait des éléments de confidentialité, à
l'intérieur de l'étude, nous n'aurons certainement pas
d'objection à la rendre publique.
M. Marcoux: Parce qu'il y a des régions où il y a
plus de parcs que d'industries.
M. Tremblay: J'espère que cette étude va nous
révéler les erreurs du passé pour éviter de les
refaire à l'avenir.
Le Président (M. Laplante): Le chef de l'Union Nationale.
Sur le même sujet? M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, tantôt, le
député de Laval a ouvert une porte, il me fait plaisir d'y
pénétrer moi aussi. Est-ce que vous avez reçu une demande
au ministère concernant le parc industriel de la ville de
Saint-Hyacinthe, pour le développement du parc?
M. Tremblay: Nous avons reçu une demande.
M. Cordeau: Etant donné que cette demande était
appuyée par le député de Saint-Hyacinthe, j'espère
que nous recevrons un accueil favorable de votre ministère.
M. Tremblay: Vous entrez en concurrence avec Granby!
Le Président (M. Laplante): Le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: M. le ministre, à la première page de vos
chiffres, je remarque une augmentation des traitements, des salaires, entre le
budget de 1976/77 et celui de 1977/78 de tout près de 60% avec les
effectifs d'un homme-année de moins. C'est une très grosse
augmentation, 60%, est-ce que vous pourriez nous expliquer ça?
M. Tremblay: II s'agit d'un cas semblable à celui que vous
avez soulevé cet après-midi. Il y avait un déficit de $130
000 découlant du budget de l'an passé et il y a un coût
rattaché au vieillissement du personnel qui se monte à $40 000,
de sorte que ceci accroît les traitements de $270 000 cette année,
pour ces deux raisons.
M. Biron: C'est parce qu'on avait aujourd'hui 30% d'augmentation,
maintenant, on a 60%. Cela veut dire que le budget de 1976/77, au lieu
d'être en réalité de $300 000 a été
d'à peu près $400 000?
M. Tremblay: A cause, en grande partie, du déficit auquel
j'ai fait allusion tout à l'heure, qui a été
transféré de l'an passé au budget de cette
année.
M. Biron: Le déficit de l'an dernier est dans
celui-là? Cet après-midi, c'était clair, parce que la
différence n'était pas tellement grande, mais là, elle est
très grande.
Là, ce n'est pas clair. Si c'est un déficit du Parti
libéral, je suis prêt à le mettre sur le compte du Parti
libéral.
M. Tremblay: $170 000 d'augmentation, je viens de l'expliquer.
$169 900, $130 000, le déficit de l'an passé
transféré à cette année, plus l'augmentation
à cause du vieillissement du personnel, $40 000, de sorte que la
situation...
M. Biron: Vous voulez dire que l'an dernier, on a
dépensé $130 000 de plus que le $304 000 de budget?
M. Tremblay: II manquait, l'an passé, un financement de
$130 000 qui a été financé à même d'autres
postes du budget de l'an passé, sauf que cette année, à la
catégorie traitements, il y a une augmentation de ce montant de $130 000
qui avait été affecté aux autres postes, aux autres
catégories. On a $130 000 plus les $40 000, ce qui donne une
augmentation de $170 000.
M. Biron: Quelle autre catégorie avait été
affectée?
M. Tremblay: C'est une affectation budgétaire à la
supercatégorie fonctionnement, répartie entre les autres
catégories, en grande partie à la catégorie 4, la
catégorie services.
C'est une régularisation d'une sous-estimation des salaires des
années passées qui, cette année, a été
régularisée par le Trésor, ce qui fait que le
déficit accumulé d'année en année, et qui avait
été financé par d'autres postes, a été
réinclus dans la catégorie traitements. Il ne s'agit pas
d'augmentations de salaires. Il s'agit tout simplement d'une augmentation de
l'enveloppe traitements qui reflète simplement la réalité,
alors qu'auparavant, c'était réparti entre les autres services
et, par conséquent, c'était un poste sous-estimé.
M. Biron: C'est-à-dire que, si je me fie à 25
hommes/année, avec des salaires de $473 000, on a une moyenne de tout
près de $19 000 par employé. C'est plus haut que dans nos autres
départements, M. le ministre.
M. Tremblay: II me semble qu'un salaire moyen de $19 000 pour des
services professionnels... Ça va? C'est qu'il n'y a que des
professionnels dans ce secteur.
M. Lavoie: L'augmentation assez substantielle, je crois, des
traitements à la suite de la convention avec les professionnels?
M. Tremblay: Cette augmentation des traitements des
professionnels n'est pas plus grande dans ce service qu'elle ne l'est dans les
autres. Elle est répartie dans l'ensemble des budgets du
gouvernement.
M. Lavoie: Mais si, dans ce programme en particulier, il y a une
concentration plus élevée de professionnels, la moyenne est
nécessairement plus haute que dans d'autres programmes où il y a
peut-être uniquement 10% de professionnels dans tous les effectifs, alors
qu'ici, il y a peut-être 95% de l'effectif qui est professionnel.
M. Tremblay: C'est justement l'explication que vous soulevez.
Dans ce service, il y a beaucoup plus de professionnels que dans les autres
services.
M. Lavoie: C'est cela qu'on voulait vous entendre dire, M. le
ministre.
M. Biron: M. le ministre, à l'avenir, si vous avez des
problèmes, vous pouvez toujours consulter le leader du Parti
libéral.
M. Tremblay: Etant donné que c'est l'ancien gouvernement
libéral qui a causé les déficits, il est tout à
fait juste qu'il les explique.
M. Lavoie: Ecoutez, les déficits! Je crois que ce sont
plutôt les conventions collectives.
M. Tremblay: Si l'ancien gouvernement avait suivi la loi
anti-inflation que le gouvernement avait passée, on n'aurait pas eu ces
dépassements, M. le député.
M. Lavoie: De toute façon, je crois que vous êtes en
terrain assez glissant.
M. Biron: Pour revenir à l'élément 4, le
montant de $603 000, cela consiste, encore une fois, en des dépenses de
voyages? Cette fois-là, ne me dites pas que c'est pour faire voyager des
gens à l'extérieur.
M. Tremblay: C'est la catégorie services. Il s'agit
d'honoraires professionnels. Ce sont dans les communications que nous avons les
frais de représentation et de voyage qui, eux, s'élèvent
à $76 000.
M. Biron: $603 000, ce sont des honoraires professionnels?
M. Tremblay: Des études.
M. Biron: Des études?
M. Tremblay: Des planifications.
M. Biron: Ce sont des firmes extérieures
indépendantes qui sont engagées là-dedans. Encore une fois
ce sont des firmes d'ingénieurs qu'on choisit avec une méthode
quelconque ou...
M. Tremblay: Avec les règlements imposés par le
Trésor. C'est la même procédure que...
M. Biron: Quelle est la formule de choix des firmes, dans ce
cas-là en particulier?
M. Tremblay: C'est la même formule que nous suivons...
M. Biron: Le choix du ministre.
M. Tremblay: Non, ce n'est pas le choix du ministre, c'est une
procédure administrative qui passe par le ministre et qui va au
Trésor.
M. Biron: Mais la recommandation de la firme se fait par...
M. Tremblay: Avec un minimum de trois invitations pour les
soumissions.
M. Biron: Sur invitation?
M. Tremblay: Pour au moins trois.
M. Biron: Est-ce qu'il y a une liste d'invités qui peut
changer chaque année, à l'occasion d'élections, ou si la
liste est permanente?
M. Tremblay: Ce n'est certainement pas une liste que j'ai
confectionnée moi-même. Je n'ai pas l'intention, comme ministre de
l'Industrie et du Commerce, d'entrer dans la petite politicaiIlerie.
M. Biron: Y aurait-il possibilité d'avoir une liste
publiée de gens qui veulent offrir leurs services? S'ils ne donnent pas
de qualité de services, on peut toujours les enlever de la liste, mais
s'ils peuvent offrir les qualités de services, dont on a besoin, est-ce
que le ministre serait même prêt à publier une de ces
listes-là?
M. Tremblay: Nous allons faire une liste bientôt de ce
genre et ce sera une liste très compréhensive. Il n'y aura pas
d'exclusions, a priori.
M. Biron: Très bien, M. le ministre. Une question à
propos du budget supplémentaire pour la cale sèche Les
Méchins. Je m'aperçois que les coûts supplémentaires
seront de l'ordre de $736 000. On nous apporte des raisons techniques. Est-ce
normal que le gouvernement paie des coûts supplémentaires, lorsque
la paroi rocheuse ne peut pas supporter la grue ou des choses comme cela?
Finalement, cela coûte $736 000 de plus au trésor public. Cela
n'aurait-il pas été mieux de demander un prix à forfait
à l'entreprise privée?
M. Tremblay: En fait, c'est l'entreprise privée qui
construit la cale sèche sous la supervision du ministère des
Travaux publics. Si c'eût été, je ne dis pas un accident,
mais une mauvaise évaluation des sols lors de la préparation de
la soumission, il n'y aurait pas eu ces $500 000 additionnels qu'on demande. On
demande $700 000. Les $200 000 sont assez normaux sur le montant total. Les
$500 000 sont strictement la cause d'un accident, dans ce sens qu'on croyait
que la composition de la roche, de la pierre je ne suis pas
ingénieur pourrait supporter la grue. Lorsque nous l'avons
dynamitée, elle s'est tout effritée et elle ne pouvait plus
supporter la grue, ce qui a fait qu'on a été forcé de
faire une sorte de mur de soutènement pour suppporter la grue qui va
permettre de travailler dans ce chantier. Ces $500 000 s'expliquent de cette
manière. C'est en fait la seule augmentation.
M. Biron: Ne croyez-vous pas quand même qu'une augmentation
de $700 000 sur un contrat de $2,8 millions cela fait 30% d'augmentation?
M. Tremblay: Vous avez raison, c'est-à-dire les $500 000,
je crois qu'on ne peut pas les calculer comme une augmentation normale, c'est
une augmentation à la suite d'un accident ou d'une mauvaise
évaluation des sols. Ces gens-là ont fait, ce qu'ils appellent,
des forages, à partir de carottes. Ils ont cru que le sol pouvait porter
la grue. Lorsqu'ils ont utilisé de la dynamite, ils se sont
aperçus que la roche s'effritait. Ce n'est sûrement pas normal.
Nous aurions préféré que ce soit en deçà des
budgets que nous avions prévus. D'ailleurs, ces $500 000 additionnels
n'étaient pas du tout prévus.
Je pourrais ajouter, M. le député, que, la semaine
dernière, mes fonctionnaires ont arrêté les travaux de
manière qu'un prix ferme soit établi pour le parachèvement
de ces travaux.
M. Biron: Merci.
Toujours dans le domaine des transferts, vis-à-vis de la
subvention à la Société du parc industriel et commercial
de Mirabel, M. le ministre, vous nous avez parlé un bon jour de faire
une zone franche autour de Mirabel. Est-ce que déjà ces budgets
commencent à prévoir l'élaboration d'une zone franche
autour de Mirabel ou si c'est tout simplement de l'infrastructure?
M. Tremblay: SPICAM a deux mandats, c'est-à-dire de faire
les infrastructures du parc et d'étudier la possibilité d'avoir
un service commun pour les entreprises. Nous sommes en contact, par le
truchement de SPICAM, puisque SPICAM est devenue le maître d'oeuvre de ce
secteur l'an passé, avec les différents ministères
fédéraux de manière à modifier le système de
"draw back" du ministère du Revenu fédéral, afin de
diminuer les coûts des importateurs et surtout des industriels qui
voudraient faire de la transformation à l'intérieur du parc.
Evidemment, présentement, la priorité du budget de $2,5
millions porte sur le parachèvement des infrastructures, et dans les
années à venir, nous ferons les ententes nécessaires avec
le gouvernement fédéral pour que le parc soit utilisé
à plein à des fins industrielles.
M. Biron: Est-ce qu'il y a déjà des ententes de
conclues avec le gouvernement fédéral dans le projet de zone
franche ou si on n'a absolument rien de fait à l'heure actuelle?
M. Tremblay: Non, nous sommes en contact avec le ministère
du Revenu pour modifier le "draw-back" qui donnerait les mêmes avantages
qu'une zone franche, mais avant d'appliquer ce système, il faut que le
parc soit en mesure de fonctionner. Nous souhaitons que ces ententes avec le
ministère du Revenu fédéral et aussi le ministère
de l'Expansion économique régionale qui prendrait en charge une
partie des frais de "drawback" puissent être complétées
lorsque le parc sera en mesure de fonctionner.
M. Biron: Est-ce que vos négociations avec le
ministère du Revenu fédéral vont bien, dans la
bonne direction, dans la direction que vous aviez prévue?
M. Tremblay: II y a beaucoup de collaboration à ce niveau,
au niveau de la modification du système de "draw-back". Je ne sais pas
si le ministère fédéral désire faire ces
modifications uniquement pour le parc de Mirabel, mais le parc de Mirabel
devient la priorité d'expérimentation dans ce domaine.
M. Biron: II n'y a pas d'autres endroits au Canada où est
cette zone franche?
M. Tremblay: Pas à ma connaissance. Au Canada, on a
toujours refusé d'avoir des zones franches, alors qu'aux Etats-Unis,
comme vous le savez, nous en avons 19.
M. Raynauld: Est-ce qu'il y a une différence entre la zone
franche et la ristourne des droits...
M. Tremblay: Dans les faits, les coûts...
M. Raynauld: ...qui existent, à l'heure actuelle?
M. Tremblay: ...aux importateurs ne seraient pas tellement
différents. A l'heure actuelle, présentement, il peut
s'écouler jusqu'à un an avant que le "draw-back" soit
repayé, ce qui fait que ceci représente non seulement un
coût monétaire, mais un coût administratif important pour
les entreprises.
M. Raynauld: Au point de vue monétaire, ce que j'en sais,
c'est qu'il n'y a aucune différence, sauf peut-être ce
délai dont vous parlez. A ce moment, cela s'applique partout, cela ne
s'applique pas seulement à Mirabel.
M. Tremblay: La question du délai est quand même
importante lorsqu'on concurrence d'autres zones franches aux Etats-Unis ou dans
le monde. C'est un aspect relativement important pour les importateurs.
M. Biron: M. le ministre, dans votre budget établi selon
les disponibilités, à la dernière page de ce que vous
traitez sur Mirabel, on a un budget de $2 235 000, alors qu'on avait un budget
proposé de $5 millions. Je remarque que, où on a fait des
économies de budget, c'est dans les travaux à accomplir, mais
dans l'administration même, de même que dans les réserves
on a peut-être sauvé $100 000 dans la gérance
dans l'administration même, on n'a absolument rien sauvé, rien
coupé sur les budgets, en faisant beaucoup moins de travaux. Est-ce
qu'il y a une explication à cela?
M. Tremblay: Cette coupure de budget nous a été
imposée, en grande partie, par le Trésor. Nous avons
discuté avec les dirigeants de SPICAM et le budget qui a
été retenu était conforme aux besoins minimaux qu'ils
avaient pour l'année en cours. En ce qui concerne l'administration, il y
a quand même une infrastructure qui est nécessaire pour le
fonctionnement de SPICAM. Il est évident que cette infrastructure devait
continuer, puisque ce sont eux qui sont les maîtres d'oeuvre du programme
d'implantation des infrastructures. Par conséquent, il était
impossible de couper à ce niveau.
M. Biron: M. le ministre, c'est toujours impossible lorsqu'on
parle aux gens, mais lorsqu'on coupe un budget et c'est excellent
de $2,5 millions, et qu'on ne coupe absolument rien dans l'administration, je
trouve cela un peu ridicule. Je me demande si vous ne devriez pas intervenir,
encore une fois, dans ce domaine en particulier. Si on fait moins de travaux,
on a certainement besoin de moins de personnel.
M. Tremblay: C'est que le nombre de personnes n'a pas
changé, parce qu'il y a eu une coupure dans les budgets. Le même
personnel a continué. Par conséquent, ce personnel n'étant
pas tellement nombreux déjà, et devant superviser plusieurs
études pour les projets qui vont être réalisés dans
les années à venir, une coupure à ce niveau aurait
handicapé considérablement la planification de l'ensemble du
programme. Donc, ce n'est pas un gaspillage, à ce niveau, le fait qu'il
n'y a pas eu de coupure, parce qu'il n'y avait déjà pas de
gaspillage au niveau du personnel. Ce sont surtout certains projets qui ont
été retardés à cause de la coupure
budgétaire, qui vont continuer dans le budget de l'an prochain.
M. Biron: II n'y a pas peut-être pas de gaspillage, mais il
y a certainement de la mauvaise administration. Je ne comprends pas qu'on va le
faire, à moitié moins de dépenses avec exactement le
même personnel.
M. Tremblay: On me souligne que, d'autre part, avant que SPICAM
devienne le maître d'oeuvre du projet l'an passé, cinq des membres
du personnel sur sept étaient des fonctionnaires du ministère.
Présentement, ces fonctionnaires sont intégrés dans SPICAM
et font donc partie du budget de SPICAM. C'est simplement un
réaménagement budgétaire qui a été fait,
mais il n'y a pas eu d'augmentation nette de personnel dans le nouveau
budget.
M. Biron: On aurait dû couper le budget du
ministère, comme ça, ailleurs, en conséquence.
M. Tremblay: Ecoutez! Il s'agit d'un personnel de sept personnes
pour un projet qui a une grande envergure et qui est très important. Le
gouvernement fédéral a dépensé au-delà de
$320 millions à Mirabel pour l'achat de terrains, etc. On a à
Québec un aéroport qui est un éléphant blanc. Le
fait est que le gouvernement du Québec se préoccupe de rendre un
peu rentable cet investissement improductif présentement, qui fait des
déficits de $50 millions par année. On ne devrait pas critiquer
le
gouvernement d'essayer de créer ce parc industriel pour
accroître l'achalandage de l'aéroport. On ne peut pas tout avoir
en même temps, couper le personnel et croire qu'on va lancer un parc et
un réseau de services communs pour les utilisations et, en même
temps, couper le budget.
M. Biron: M. le ministre, écoutez! Si vous m'aviez
expliqué au début que vous aviez pris sept personnes ailleurs et
pour les mettre là-dessus et que vous aviez coupé le budget, mais
vous n'avez pas expliqué ça au début. Vous venez de
m'expliquer ça. Je crois qu'on est justifié de poser des
questions sur l'administration du Québec.
J'ai une autre question, M. le ministre, concernant la
société Donohue de Saint-Félicien. On a $17 millions de
prévus cette année. Comment ça va à
Saint-Félicien? Je remarque que le gouvernement fédéral a
déjà avancé ses sommes d'argent ou une partie; l'autre
partie sera avancée pas le gouvernement du Québec. Les ententes
semblent bien aller. Mais est-ce que vous, vous êtes satisfait de la
façon qu'on procède à Saint-Félicien à
l'heure actuelle?
M. Tremblay: Le projet Donohue de Saint-Félicien est un
projet de $325 millions. Mes indications, c'est que la construction est
très avancée. La dernière fois que j'avais
rencontré les gens de l'entreprise, ils étaient en avance de plus
de 60% dans la construction. Je pense que c'est un projet très rentable
et les rapports que j'en ai, de la part des intéressés, Donohue
et BC Forest, c'est que tout procède tel que prévu. On ne craint
pas les dépassements de coûts, comme on aurait pu le croire au
début du projet.
M. Biron: Quand le moulin commencera-t-il ses
activités?
M. Tremblay: Je n'ai pas la date exacte. Il faudrait que j'aie
les dirigeants de l'entreprise ici. On peut s'informer et vous donner une
indication.
M. Biron: Est-ce qu'on possède au ministère des
études de rentabilité sur le moulin, et sur le moment où
ce moulin sera rentable?
M. Tremblay: Evidemment, il s'agit d'une entreprise de la
Société générale de financement. Ce n'est pas le
ministère lui-même qui fait ces études. C'est la
Société générale de financement.
M. Biron: Qui va venir un peu plus loin?
M. Tremblay: La Société générale de
financement n'est pas dans nos crédits, mais c'est elle qui supervise
les garanties ou les études de rentabilité que sa filiale,
Donohue, fait dans le cadre du projet Donohue de Saint-Félicien.
M. Biron: On peut quand même poser des questions, quand on
paie $17 millions, je pense qu'on est en droit de poser des questions et de
savoir comment ça va là-dedans. Est-ce que vous pourriez vous
informer de ces études de rentabilité? Vous allez déposer
une copie de ces études?
M. Tremblay: On peut faire une investigation et déposer
les renseignements que nous avons demain.
M. Biron: Très bien, M. le ministre.
Ma dernière question concerne les réserves
transférées aux parcs de pêche, mais, si je comprends bien,
ça va revenir un peu plus loin, au programme 8. On va poser des
questions là-dessus.
Mais pourquoi a-t-on une réserve ici et en discute-t-on plus loin
dans le programme 8?
M. Tremblay: C'est en fonction des contraintes
budgétaires. Cette année, il manquait, aux parcs de pêche,
$1 million pour compléter certains travaux urgents. Je pense
principalement à Rivière-au-Renard et à d'autres endroits.
On a tout simplement réaménagé l'enveloppe
budgétaire de l'entente globale. On avait $13,1 millions au niveau des
parcs industriels et, par une entente avec les directeurs de la direction des
pêcheries, de fait, on leur prête $1 million, dans l'espoir d'aller
le récupérer, dans un budget supplémentaire, un peu plus
tard. Tout ce qu'on a fait, c'est qu'on a réaménagé
l'enveloppe budgétaire pour pouvoir accommoder les parcs de pêche
et faire certains travaux urgents qu'on ne pouvait pas retarder ou bien il y
avait des conséquences s'ils étaient retardés. C'est tout
simplement un réaménagement de l'enveloppe de l'entente.
M. Biron: Mais on va pouvoir poser des questions un peu plus
loin...
M. Tremblay: A la direction des pêcheries, oui.
M. Biron: ... à l'élément 8. J'espère
que l'adjoint parlementaire aux pêcheries sera ici. On a quelques
questions à lui poser en même temps. Alors, cela
complète...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rivière-du-Loup.
M. Boucher: M. le Président, je voudrais faire
éclairer ma lanterne sur une question bien pratique, à savoir de
quelle façon le ministère de l'Industrie et du Commerce
procède lorsqu'un investisseur se présente au ministère
pour demander des renseignements sur les endroits où il peut
investir.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce dirige-t-il
lui-même les investisseurs vers les endroits qui lui sont apparemment
très favorables ou si encore, on laisse jouer, par exemple, la libre
concurrence entre les municipalités qui possèdent des parcs
industriels et des commissariats industriels? Permet-on à l'investisseur
d'aller rencontrer ces commissaires industriels dans les municipalités
qui ont déjà des équipements de parcs industriels?
En fait, laisse-t-on jouer la concurrence entre les différentes
villes qui ont des parcs industriels ou encore dirige-t-on l'investisseur vers
un parc industriel que le ministère de l'Industrie et du Commerce croit
le plus favorable pour lui?
M. Tremblay: On procède de la façon suivante: II
est sûr que parfois les investisseurs vont aller directement dans une
municipalité. Les investisseurs qui passent par le truchement du
ministère, normalement, nous donnent certains facteurs de localisation
qui leur sont propres. A partir de cela, nous faisons ce que nous appelons une
étude de localisation type ou une grille de sélection type par
laquelle on détermine les municipalités qui peuvent accommoder
l'entrepreneur ou l'investisseur éventuel.
Normalement, on a un choix possible de cinq, six ou sept
municipalités qui répondent aux critères de base de
l'investisseur et ensuite, par élimination, finalement, celui-ci fait
son choix sur une municipalité en particulier.
Dans un premier temps, de façon très objective, on essaie
de marier les facteurs de localisation d'une municipalité avec les
demandes de l'investisseur.
M. Boucher: Parce que j'ai ouï-dire simplement que certains
commissaires industriels se plaignent, surtout dans les régions
périphériques de Montréal, Québec et Sherbrooke,
qu'on ne leur donne pas souvent l'occasion d'aller au bâton
vis-à-vis des investisseurs qui se présentent au ministère
de l'Industrie et du Commerce.
M. Raynauld: D'aller où?
M. Boucher: D'aller au bâton, dans le sens de se
présenter. Un investisseur pourrait connaître les avantages de la
municipalité. On a quand même investi des sommes dans des
prospectus industriels et un paquet de publicité et on n'a jamais la
possibilité de les faire valoir vis-à-vis de certains
investisseurs.
M. Raynauld: J'avais une question aussi sur SPICAM. Je pense bien
que comme le chef de l'Union Nationale, même si à un certain
moment, cela a pu prêter à confusion... En ce qui me concerne, je
trouve regrettable qu'on n'ait pu faire avancer ce projet plus rapidement et je
voudrais savoir si cette coupure budgétaire représente un
délai réel ou un délai relativement long ou non et si cela
représente un délai, le ministre a-t-il l'intention de revenir
à la charge à la première occasion pour tâcher
d'accélérer les investissements dans un projet qui, comme le
ministre lui-même le croit, a déjà coûté
beaucoup d'argent et qui pourrait être valorisé relativement
rapidement?
M. Tremblay: Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, même si le budget a été réduit, il
satisfait aux exigences de la direction de SPICAM. Il ne s'agissait pas de
coupures vraiment dommageables à l'évolution du programme.
Il est évident que, l'an prochain, lorsque les conditions
budgétaires du gouvernement seront, je l'espère, moins
serrées, ce programme recevra une attention toute particulière de
notre part.
M. Raynauld: Est-ce qu'il est exact que le président de
SPICAM a démissionné?
M. Tremblay: Le président était un contractuel
à temps partiel. Nous avons l'intention de nommer une personne à
plein temps pour s'occuper de ce dossier et nous sommes présentement
à faire la prospection de candidats éventuels.
M. Raynauld: Vous ne m'avez pas répondu, M. le ministre,
au début, à ma dernière question sur les études de
planification, la rive sud, la rive nord. Est-ce qu'on pourrait avoir quelques
indications sur la nature de ces études?
M. Tremblay: Un instant.
Ce sont des études de planification qui nous aident,
principalement dans l'administration de la Loi des fonds industriels, afin de
connaître les demandes en superficie industrielle dans les
différentes localités du Québec. Je ne sais pas si on a
les études dans ce cahier-ci. Ce sont des études que nous voulons
faire sur la rive sud et la rive nord. Ce sont deux régions où
les demandes en superficie industrielle sont assez élevées,
où également nous avons des demandes de différentes
municipalités pour accroître les terrains industriels. Afin de
bien se situer, on veut tout simplement essayer de connaître un horizon
de 20 ans de la demande en terrains industriels et, par la même occasion,
on tente également de localiser les terrains industriels dans les
endroits les plus propices afin de protéger des terrains agricoles, des
terrains touristiques et ainsi de suite.
M. Raynauld: C'est parce qu'il y a moins de deux ans, il y a eu
un paquet d'études comme celles-là qui...
M. Tremblay: C'est à l'extérieur de SATRA. Sur la
rive nord...
M. Raynauld: Oui, mais c'est la rive sud. Je parle de la rive sud
et c'est la même chose, c'est un schéma d'aménagement et
c'était fait comme cela. J'ai vu l'étude. Là, vous en
proposez une autre, la rive sud schéma.
M. Tremblay: Non, c'est l'extension. Ce n'est pas
spécifié. Ce n'est pas le territoire déjà couvert,
c'est le territoire en périphérie. Il y a une partie du
territoire qui est un couloir fluvial et, ensuite, c'est l'arrière-pays,
une couronne à partir de Saint-Hyacinthe, Granby et Saint-Jean.
M. Raynauld: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 3, adopté?
M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 3,
élément 4, adopté? Aide et conseils aux entreprises.
M. Raynauld: Non, j'ai des questions à poser sur...
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Outremont.
Aide et conseils aux entreprises
M. Raynauld: Ce ne sont pas des questions très nombreuses,
mais la question principale qui se pose, dans cet élément 4,
c'est l'intégration ou le manque d'intégration entre les bureaux
région-naux et les commissariats industriels dont on a parlé tout
à l'heure. J'ai vu dans le dossier que vous aviez l'intention de
réorganiser le service des bureaux régionnaux pour les
intégrer, dites-vous, aux services aux entreprises, je pense, les
intégrer quelque part. D'ailleurs, c'est très curieux, la
façon dont c'est présenté. Vous dites qu'il y a deux
alternatives. Il y en avait une qui ne marchait pas, on a pris l'autre. Alors,
il n'y en avait pas deux.
M. Tremblay: C'est mieux de faire cela que de faire
l'inverse.
M. Raynauld: Oui. En tout cas, il s'agissait... C'est cela, c'est
la proposition de concentrer davantage nos activités sur les services
aux entreprises. Ma question, donc... Il y a un assez grand nombre de ces
bureaux régionaux, je ne me rappelle plus exactement combien.
Premièrement, dans quelle mesure cela est-il intégré aux
commissariats industriels et, deuxièmement, est-ce que vous les
supprimez, est-ce cela que cela veut dire, ou si vous faites autre chose?
M. Tremblay: Justement, un des buts de ces deux études que
nous poursuivons sur les commissariats industriels, c'est de savoir comment
intégrer l'action des commissariats industriels à l'action de nos
bureaux régionaux. C'est une des lacunes qui a été
perçue et nous espérons qu'à la suite de ces
études, nous allons pouvoir avoir une solution pour les intégrer.
D'autre part, j'avais mentionné, je pense, hier, que nos bureaux
régionaux étaient, au ministère, notre programme le plus
décentralisé au Québec et que nous sommes en contact avec
des organismes fédéraux, de manière à renforcer
leur rôle de point de contact unique auprès des hommes d'affaires,
à avoir préférablement un seul édifice regroupant
les bureaux du MIC avec les bureaux du MEER, les bureaux du MIC
fédéral, etc., pour qu'il y ait un seul point de contact. D'autre
part, j'ai mentionné que nous voulons accroître
considérablement cette décentralisation.
Nous avons présentement 60 délégués
régionaux que j'ai rencontrés récemment et qui m'ont paru
très compétents, mais ils semblent être
débordés de travail présentement. L'an prochain, notre
priorité dans ce secteur sera de doubler le nombre de
délégués régionaux, de manière à
accroître notre impact auprès des petites et des moyennes
entreprises dans les régions du Québec.
M. Raynauld: Deuxième question, SODEQ, je pense que c'est
ici qu'on en parle. Je veux poser une question un peu naïve: Est-ce que
vous pensez que ça va marcher? C'est une structure où vous
invitez des gens à investir dans des entreprises au niveau local,
régional, et l'avantage que le gouvernement donne, c'est 25% de
réduction d'impôt. Je n'ai pas très bien compris exactement
les modalités. Cela veut dire que ce sont des gens qui vont investir
là-dedans. Je voudrais savoir s'il y a des études qui ont
été faites ou si vous avez des vues sur le succès
éventuel d'une idée qui, en soi, me semble très bonne.
Mais dans quelle mesure vous pensez vraiment que ça va donner
quelque chose? J'entends dire que les règlements ne sont pas encore
édictés pour les SODEQ. C'est annoncé depuis plusieurs
mois et c'est ça qui empêche le début... Vous parlez d'une
dizaine de SODEQ.
M. Tremblay: Ce programme vise à accroître le
capital de risque disponible à la petite et à la moyenne
entreprise. Nous avons présentement douze groupes qui ont
manifesté l'intérêt de demander un certificat de la part du
ministre pour lancer ces SODEQ. C'est évident que nous ne retiendrons
pas toutes les demandes, puisque dans notre programme, nous voulons limiter
pour les deux prochaines années, les nouvelles SODEQ au nombre de dix.
Donc, il y a un intérêt très grand pour le programme. La
réglementation a été acceptée par le Conseil des
ministres et sera publiée incessamment dans la gazette officielle, de
sorte que l'on peut considérer le programme comme étant
officiellement lancé.
D'autre part, en ce qui concerne vos questions sur le fonctionnement des
SODEQ, je ne voudrais pas reprendre tous les éléments de la loi,
mais essentiellement, il s'agit d'un stimulant que le gouvernement accorde aux
investisseurs dans ces banques de développement régional, parce
qu'effectivement ce sont des banques d'affaires régionales. Il y a une
réduction des impôts égal à 25% du coût
d'acquisition des actions.
Par ailleurs, cette concession s'accompagne d'une condition très
stricte en ce qui concerne l'affectation des fonds de ces
sociétés de développement de l'entreprise
québécoise. 65% de l'actif de ces banques devront être
affectés à des prêts non garantis ou à l'achat
d'actions dans des entreprises. Donc, il s'agit effectivement d'une condition
d'investissement d'au moins 65% des fonds disponibles à des fins de
capital de risque.
M. Raynauld: Pourriez-vous être un peu plus précis
sur la question de l'impôt. Je ne comprends rien là-dedans. C'est
une réduction de 25% du prix des actions sous forme de remboursement
d'impôt... comment ça fonctionne?
M. Tremblay: L'individu qui investit dans les
parts de SODEQ peut déduire de son impôt jusqu'à
concurrence de 25% du coût de l'action qu'il a achetée dans les
SODEQ. Le coût d'achat.
M. Raynauld: D'achat des actions, il peut déduire
ça...
M. Tremblay: De son impôt.
M. Raynauld: De son revenu imposable.
M. Tremblay: Non, de son impôt.
M. Raynauld: De son impôt payable.
M. Tremblay: On a un client.
M. Ciaccia: ...c'est le gouvernement libéral.
M. Raynauld: C'est le gouvernement libéral qui a fait
cela.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous d'autres questions?
Le député de Rivière-du-Loup et, ensuite, c'est à
vous. Je m'excuse, pas de Rivière-du-Loup, mais de Rimouski.
M. Marcoux: Ma question concerne les bureaux régionaux. On
apprend, à la lecture de documents, que l'orientation des bureaux
régionaux est modifiée et qu'ils vont être rattachés
à la direction des services aux entreprises manufacturières.
Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pour moi, on a pris le
pouvoir le 15 novembre, mais on ne l'a pas encore pris. C'est normal,
même si on l'a pris légalement, cela ne veut pas dire qu'on
puisse, en quelques mois, influencer toutes les politiques gouvernementales.
J'ai toujours compris que, dans l'esprit du programme du Parti
québécois, il était question de régionaliser
l'action gouvernementale, de la déconcentrer et de la
décentraliser.
Or, au moment précis où on est censé faire cela, on
décide de restreindre le mandat des administrateurs, des
délégués régionaux. Si je prends notre
région en particulier, ou les quatre régions ressources, on est
en train de renégocier les ententes fédérales-provinciales
où la nouvelle étape est la création d'emplois. Dans la
première entente fédérale-provinciale, l'objectif
était de créer des infrastructures routières ou
industrielles, etc., dans la région. On s'est dit que, dans la
deuxième étape, c'est la création d'emplois qui est le
principal objectif.
Je ne comprends pas qu'on veuille réduire l'importance de ces
bureaux régionaux, c'est-à-dire le mandat de ceux qui en font
partie, alors précisément que, dans le projet d'entente actuel,
en tout cas, en janvier et en février dernier, le seul ministère
et c'est proprement scandaleux qui n'avait pas soumis de
programmation pour cette entente fédérale-provinciale,
était précisément le ministère de l'Industrie et du
Commerce. Or, l'objectif principal de cette nouvelle entente était la
création d'emplois. Je trouve difficilement conci-liable que le premier
objectif sur lequel tous les intervenants s'entendaient, y compris l'OPDQ et
l'ensemble des ministères, le premier objectif, la création
d'emplois, le seul ministère qui n'avait soumis aucune programmation et
auquel on a prévu un montant global sans pouvoir le définir ou le
rattacher à une programmation, ce soit précisément
l'Industrie et Commerce.
Je m'interroge beaucoup sur l'orientation globale du ministère de
l'Industrie et du Commerce face à cette question de la
déconcentration, de l'action au niveau de l'exécution de ces
programmes, face également à la décentralisation des
décisions qui concernent l'industrie et le commerce.
Je pense que, pour les régions en dehors de Montréal et
Québec, c'est important que les bureaux régionaux du
ministère de l'Industrie et du Commerce n'aient pas un seul mandat
très précis qui soit le rattachement de ce que vous appelez le
service aux entreprises manufacturières, en somme, que ce soit des
bureaux d'information, des boîtes postales d'information dans les deux
sens, mais que ce soient des gens qui aient des mandats en collaboration avec
les directions des autres ministères dans les régions, qui, eux
aussi, ont des interventions économiques à faire, que ce soit au
niveau du tourisme, au niveau des forêts, au niveau de l'agriculture, ces
ministères qui ont des interventions à faire et où il faut
transformer...
Je sais, M. le Président, que mes propos impatientent
peut-être, mais je pense qu'il est temps qu'on se pose des questions
sérieuses concernant l'industrialisation par rapport aux
régions-ressources et, en ce qui me concerne, je n'ai pas l'intention
d'abréger des questions aussi importantes. Je voudrais savoir...
Le Président (M. Laplante): Est-ce un jugement de valeur
de votre part?
M. Marcoux: Ce n'est pas un jugement de valeur...
Le Président (M. Laplante): N'oubliez pas que c'est
inscrit dans le journal des Débats.
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Laplante): Je ne vous ai pas
interrompu.
M. Marcoux: Non, vous ne m'avez pas interrompu.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Marcoux: Je m'excuse d'avoir verbalisé les signes que
vous m'avez faits, mais je pense que c'est quand même prioritaire et je
suis convaincu que je ne suis pas le seul à être
préoccupé de cette situation autour de cette table. J'aimerais
avoir les commentaires du ministre.
M. Ciaccia: Question de règlement. Est-ce que vous ne
dépassez pas votre rôle comme président? Il a le droit de
parole; il a le droit de s'ex-
primer sur les programmes du ministère de l'Industrie et du
Commerce. Est-ce que vous essayez d'empêcher le député de
Rimouski de s'exprimer sur le ministère? Ne pensez-vous pas que cela
dépasse un peu le rôle d'un président d'une commission
parlementaire?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous trouvez que
j'ai fait un acte répréhensible, M. le député de
Mont-Royal?
M. Ciaccia: Je vous le demande...
Le Président (M. Laplante): Je vous le demande
actuellement.
M. Ciaccia: ...très respectueusement.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Rimouski.
M. Tremblay: Je voudrais assurer le député de
Rimouski que ses préoccupations sont aussi celles du ministre.
L'objectif du gouvernement du Québec vise à promouvoir le
développement de la petite et de la moyenne entreprise et à
promouvoir le développement industriel régional. J'ai
déjà indiqué à plusieurs reprises, au cours des
séances de cette commission, que les délégués
régionaux et nos bureaux régionaux allaient recevoir des mandats
encore accrus à l'avenir et qu'un des objectifs que je poursuivais
visait justement à doubler le nombre de délégués
régionaux de manière à permettre un meilleur service du
ministère dans chacune des régions.
En ce qui concerne la participation et les propositions de projets de la
part des délégués régionaux dans le passé,
je demanderais au sous-ministre responsable de ce secteur de vous donner les
renseignements additionnels.
M. le Président, pour la région dont on parle
actuellement, lorsqu'on a aboli l'ODEQ pour l'intégrer au bureau
régional du ministère de l'Industrie et du Commerce...
M. Marcoux: Qu'est-ce que vous avez aboli?
M. Tremblay: L'ODEQ.
M. Marcoux: L'ODEQ n'est pas aboli.
M. Tremblay: La partie du MIC à l'intérieur de
l'ODEQ.
M. Marcoux: D'accord.
M. Tremblay: C'est correct? Cela a permis à ce
moment-là, de grossir, de tripler le nombre d'employés à
notre bureau régional à Rimouski, c'est-à-dire qu'au lieu
d'avoir deux employés au bureau régional du ministère
à Rimouski, nous avons maintenant, depuis l'automne dernier, je pense,
six personnes. C'est une région, dans ce sens-là, qui a
été largement favorisée, lorsqu'on regarde ce qui se passe
dans nos autres régions.
Deuxièmement, on fait face, d'autre part, à une situation
bien particulière qui est celle-ci: Les ressources disponibles,
malgré les appels répétés que nous avons faits au
Conseil du trésor, dans les bureaux régionaux sont
extrêmement limitées. Nous avons quatorze bureaux régionaux
avec à peine soixante employés pour l'ensemble des bureaux
régionaux pour couvrir au-delà de 12 000 industries.
Là, je parle seulement des industries. On pourrait ajouter...
M. Marcoux: Sur combien d'employés pour tout le
ministère?
M. Tremblay: Tout près de 1300 employés pour
l'ensemble du ministère.
M. Marcoux: Si j'ai bien compris, vous avez soixante
employés dans les régions, pour le MIC, sur 1300 employés
au ministère de l'Industrie et du Commerce?
M. Tremblay: Très juste. En termes de ressources humaines
dans les régions, elles sont extrêmement limitées encore
une fois malgré des demandes répétées.
Deuxièmement, l'action prioritaire du ministère de
l'Industrie et du Commerce, c'est essentiellement d'offrir des services aux
entreprises. Dans ce cadre, les bureaux régionaux, leur rôle,
c'est de servir de lien entre les entreprises dans les régions, les
hommes d'affaires et les bureaux centraux du ministère qui sont, ou
à Québec ou à Montréal, de manière à
mieux percevoir les besoins des entreprises, surtout au niveau des petites et
des moyennes entreprises, et à mieux satisfaire ces besoins en utilisant
des services qui sont disponibles, non seulement au ministère de
l'Industrie et du Commerce, mais également dans les
sociétés qui relèvent du ministère de l'Industrie
et du Commerce, je pense au CRIQ, à la SDI, etc. et également les
services offerts par le gouvernement fédéral, la BFD, notamment,
et les programmes du ministère de l'Industre et du Commerce
fédéral.
Un troisième élément qu'il faudrait ajouter dans ce
domaine, contrairement aux autres ministères qu'on signalait
tantôt, le ministère de l'Industrie et du Commerce n'est pas un
ministère à réseaux. On n'a pas de réseau dans les
régions, comme par exemple, l'Education. On est un ministère
aussi qui n'a pas de biens à administrer dans les régions, comme,
par exemple, le ministère du Tourisme qui a des parcs dans les
régions administrées, et tout cela.
Nous, on est essentiellement, un ministère de services aux
entreprises et aux hommes de l'entreprise. Face à cela, nous devons
d'abord satisfaire la mission première du ministère,
c'est-à-dire offrir des services aux entreprises.
Lorsqu'on examine cette situation, par exemple, et qu'on regarde ce que
cela donne à Rimouski, nous avons là actuellement à peu
près 700 heures-homme à offrir à la région. Or, il
existe dans cette région environ 425 entreprises indus-
trielles, ce qui veut dire que pour chaque entreprise, on calcule
à peu près une journée et demie, en moyenne. Donc, il y a
déjà 630 jours-homme utilisés pour la visite des
industriels comme tels dans la région.
Deuxièmement, cela veut donc dire qu'il nous reste à peu
près 70 jours-homme disponibles, pour environ 1000 commerces que vous
avez dans votre région, notamment. Alors, en pratique, ce n'est pas
possible de donner un bon service aux industriels, et particulièrement,
encore une fois, aux petites et moyennes entreprises, et de vouloir, en
même temps, satisfaire tout le monde. Le problème de fond qui
s'est posé, et ce pourquoi on accuse souvent le ministère de
l'Industrie et du Commerce de ne pas donner suffisamment de renseignements et
de ne pas être suffisamment disponible aux hommes d'affaires dans les
régions, c'est effectivement que nos délégués
régionaux sont occupés à toutes sortes d'autres
tâches qu'aux services directs aux entreprises, aux hommes d'entreprises,
aux hommes d'affaires et qui est, encore une fois, fondamentalement la raison
d'être du ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Marcoux: Je suis très satisfait...
M. Tremblay: Est-ce que je pourrais seulement ajouter un dernier
renseignement...
M. Marcoux: ... de la réponse que vous me faites...
M. Tremblay: Je voulais simplement ajouter un dernier
renseignement, si vous permettez, qui est le suivant. Conscients, cependant, de
ce problème nous l'avons indiqué tantôt nous
avons formé au ministère de l'Industrie et du Commerce un
comité que nous avons appelé, effectivement, comité de
décentralisation auquel participe, notamment, l'OPDQ, l'Office de
planification et de développement du Québec. Ce comité
doit soumettre son rapport au cours de l'été. L'objectif a
été donné tantôt: II faut, au moins, doubler le
nombre de nos personnes dans les régions, de manière justement
à pouvoir offrir un meilleur service aux entreprises en place et
peut-être aussi contribuer aux organismes en place, aux organismes
horizontaux en place, genre les CAR et les CRD.
M. Marcoux: Je suis très heureux de toutes les
informations que vous venez de me donner. Elles confirment, en fait,
entièrement les appréhensions que nous avions, et les
renseignements que vous avez donnés à propos de notre
région, je suis sûr qu'on peut les étendre, peut-être
en pire, à d'autres régions en plus.
J'aimerais savoir qui fait partie du comité et combien il y a de
délégués régionaux qui font partie de votre
comité qui est censé étudier la décentralisation.
C'est que, si mes informations sont bonnes, il n'y a personne qui vient des
régions pour faire partie de ce comité qui est censé
prévoir la régionalisation et la décentralisation, ce qui
est assez étonnant, si on prend l'ensemble de la situation.
Le Président (M. Laplante): Je vais être
obligé de considérer cette question comme
antiréglementaire, parce qu'elle tombe en dehors de
l'élément 4.
M. Marcoux: Pardon!
Le Président (M. Laplante): Elle tombe en dehors de
l'élément 4, aide et conseil aux entreprises.
M. Marcoux: Ah bien, pardon! Monsieur, vous regarderez le
programme "direction et services aux entreprises manufacturières,
bureaux régionaux" je parle des bureaux régionaux
"promotion de l'économique" sur ça, on y reviendra
je suis entièrement en accord avec le règlement. Je
discute de l'élément "bureaux régionaux" et "bureaux
régionaux", ça concerne la régionalisation et la
décentralisation des politiques du ministère.
Le Président (M. Laplante): C'est parce qu'il me manque un
livre.
M. Ciaccia: Vous n'êtes pas le whip du parti. M.
Tremblay: II y a une réponse.
M. Ciaccia: Maintenez vos fonctions de président.
M. Tremblay: Le comité comprend d'abord le directeur
même des bureaux régionaux, et je pense que les bureaux
régionaux, effectivement, sont représentés à
travers leur directeur...
M. Marcoux: Celui qui n'a pas réussi à
régionaliser encore?
M. Tremblay: Celui qui n'a pas réussi à?
M. Marcoux: A vraiment régionaliser le ministère
encore?
M. Tremblay: Je pense que c'est un jugement un peu rapide.
Je rappelle au député que la politique du ministère
est justement d'accroître cette régionalisation. Quand je vous dis
que nous avons l'intention de doubler le nombre de
délégués, dans le cadre des contraintes budgétaires
auxquelles le gouvernement du Québec doit faire face, je pense,
lorsqu'on parle de doubler, qu'il s'agit d'un effort sérieux de
régionalisation.
M. Marcoux: Lorsque vous avez parlé de la
possibilité de doubler, c'est sur le prochain budget. Vous parlez du
budget 1978?
M. Tremblay: Ce budget a été préparé,
en grande partie, par l'ancien gouvernement.
M. Marcoux: Exactement, je n'ai pas la prétention de faire
le procès de qui que ce soit, et je ne veux pas que mes remarques soient
partisanes, c'est-à-cide qu'elles visent soit l'ancien gouvernement ou
le nouveau. C'est indépendamment de la question des gouvernements. Je
constate qu'il y a 60 employés sur 1300 qui travaillent dans les
régions et j'en suis profondément scandalisé. Pour cette
année, ça va suffire.
M. Tremblay: M. le Président, pour compléter la
réponse sur les membres du comité, pour montrer l'importance que
nous lui donnons, il y a quatre directeurs du service du ministère de
l'Industrie et du Commerce qui sont membres du comité: le directeur des
infrastructures industrielles, le directeur du commerce, le directeur du
service aux entreprises manufacturières et le directeur des bureaux
régionaux, en plus de M. Romain d'Anjou, de l'OPDQ, qui connaît
bien le travail en région et qui connaît très bien
particulièrement votre région.
Le Président (M. Laplante): Le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: M. le Président, j'ai trouvé que le
député de Rimouski avait, véritablement, dans le cas des
délégués régionaux, tout à fait raison.
Depuis le début, j'en ai parlé à plusieurs reprises, il
semble qu'au ministère de l'Industrie et du Commerce, on a d'excellentes
politiques, mais ces politiques n'entrent pas dans nos régions, à
travers le Québec et, tant et aussi longtemps que le
député de Rimouski va faire des démarches dans ce sens
pour qu'on puisse appliquer des politiques dans chacune de nos régions,
je vais l'appuyer, bien sûr.
J'ai une question à poser vis-à-vis des chiffres. A la
première page. Je constate qu'à l'élément 0.2, il y
a eu un budget additionnel par rapport à l'an dernier de $420 000. On
avait $15 000 l'an dernier à: autres rémunérations. On a
maintenant $435 000. Il me semble que c'est $345 000 additionnels à
l'élément intégration des stagiaires et $84 000 à
l'élément direction des services aux entreprises. Pourrait-on
avoir des informations là-dessus? Il me semble que c'est un programme
tout neuf.
M. Tremblay: ... qui apparaît à la page 2 dans
l'augmentation des traitements de $858 700 qui se ventilent de la façon
suivante: II y a un manque à gagner au niveau du personnel
régulier qui a été évalué à $295 000.
Il y a un autre manque à gagner au niveau du personnel occasionnel qui
s'évalue à $70 000. Il y a, d'autre part, cette année,
l'intégration des stagiaires au montant de $345 000.
Il s'agit d'un nouveau programme.
M. Biron: C'est ce que je vous demande, oui.
M. Tremblay: C'est le coût du programme cette année,
$345 000.
M. Biron: C'est quoi ce programme?
M. Tremblay: II s'agit d'un programme qui regroupe, cette
année, environ 110 stagiaires qui travailleront au cours de
l'été dans les petites et moyennes entreprises. Environ 65 de ces
stagiaires reçoivent un plein traitement de la part du ministère
et les autres stagiaires sont rémunérés à environ
50% par le ministère et 50% par les entreprises elles-mêmes, de
sorte que le coût total pour cette année a été
évalué à $345 000.
M. Biron: Quelle est la fonction de ces stagiaires au niveau des
entreprises?
M. Tremblay: C'est d'assister les entreprises au niveau du
professionnalisme d'étudiants en administration, etc., établir
des contacts entre les hommes d'affaires et nos diplômés en
administration, briser ce mur qui existe entre la petite et la moyenne
entreprise, et aider nos étudiants en administration. Il s'agit donc de
favoriser le rapprochement entre le monde "académique" et le monde
industriel, de donner le goût aux chefs d'entreprises d'embaucher des
diplômés universitaires une fois qu'ils ont terminé leurs
études et, d'autre part, de permettre aux universitaires de mieux
apprécier les défis que l'on affronte dans la petite et moyenne
entreprise. On a constaté dans le passé, à partir de
sondages, que les diplômés en administration avaient tendance
à se diriger vers les grandes entreprises et négligeaient la
petite et la moyenne entreprise. Avec un programme semblable, on croit pouvoir
intéresser les deux groupes à travailler davantage en
collaboration.
M. Biron: Alors, vous vous attendez d'avoir combien de
stagiaires, vous avez dit, dans le courant de l'été?
M. Tremblay: Cette année, ce sera environ 110
stagiaires.
M. Biron: Et si le programme réussit, on va continuer?
M. Tremblay: II s'agit, effectivement, de la quatrième
année du programme.
M. Biron: C'est la première année que je vois un
budget, on a pris le budget ailleurs?
M. Tremblay: Ce budget provenait auparavant du service de
placement aux étudiants. D'ailleurs, il y aura un transfert de la
même façon cette année. C'est pour cela que cela
apparaît pour la première fois.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'avant l'ajournement
vous voulez accepter le programme 4?
M. Raynauld: Non, j'ai beaucoup d'autres questions.
Le Président (M. Laplante): II y a beaucoup d'autres
questions. Alors, ajournons nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 heures)