Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mardi 22 octobre 2024
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Vol. 47 N° 88
Étude détaillée du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
matin à tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouvertes.
La commission...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît! S'il vous
plaît! Mon Dieu, ça a fait du bien, une semaine en circonscription, tout le
monde est en forme, le beau temps.
Alors, la commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs
contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure
transparence en matière de prix et de crédit.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Bourassa, Charlevoix-Côte-de-Beaupré, est remplacée par Mme
Dorismond, Marie-Victorin; Mme Schmaltz, Vimont, est remplacée par M. Poulin,
Beauce-Sud; et M. Zanetti, Jean-Lesage, est remplacé par M. Cliche-Rivard,
Saint-Henri-Sainte-Anne.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Avant de débuter les
remarques préliminaires, je dépose des mémoires reçus depuis la fin des
auditions, soit celui de l'Association des professionnels du micro prêt, la
Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Donc, ces mémoires sont
donc déposées.
Donc, en remarques préliminaires, M. le
ministre, je vous cède la parole pour un maximum de 20 minutes. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
merci, M. le Président. C'est un plaisir de vous retrouver. Et puis on entame
avec enthousiasme l'étude détaillée du projet de loi protégeant les
consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une
meilleure transparence en matière de prix et de crédit. Donc, on a tenu les
consultations avant la semaine de travail en circonscription, on a pris acte de
ce que les différents groupes sont venus nous dire en commission parlementaire
et on aura une série d'amendements à déposer en lien avec des commentaires qui
ont été faits, en lien avec avec les auditions. D'ailleurs, je les ai fait
parvenir au secrétariat de la commission hier soir, ainsi qu'à mes collègues,
afin d'assurer le bon déroulement de la commission pour que tout le monde les
voie. Et on entame l'étude détaillée dans un esprit d'ouverture et de
collaboration.
Et je tiens à remercier l'ensemble des
collègues parlementaires qui ont participé à l'étude parce que c'est un projet
de loi qui est important pour les consommateurs québécois, notamment en matière
de transparence des prix à l'épicerie. C'est un projet loi qui est important
pour les consommateurs québécois, pour leur donner les outils en matière de
crédit, notamment. On le sait que les Québécois ont un budget serré. Chaque
dollar compte et on vise à faire en sorte de...
M. Jolin-Barrette : ...les
outiller, les accompagner à faire leur choix en fonction de leur budget. Alors,
M. le Président, sans plus tarder, nous sommes prêts à débuter.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup, M. le
ministre. M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
• (9 h 50) •
M. Morin : Oui. Alors,
merci. Bonjour, M. le Président. Alors, content de vous retrouver après cette
semaine en circonscription où on a pu renouer avec tous les citoyens de nos
comtés. Moi, je suis heureux de débuter ce matin l'analyse et l'étude article
par article de ce projet de loi. Je tiens à saluer, M. le ministre, les
collègues députés de la banquette gouvernementale, les fonctionnaires qui
accompagnent M. le ministre et, évidemment, les collègues de l'opposition,
d'une des oppositions, et moi-même, évidemment, de l'opposition officielle avec
mon recherchiste, M. Beauregard, de l'aile parlementaire qui, évidemment,
travaille avec moi dans l'analyse de ce projet de loi.
Alors, M. le Président, c'est un projet de
loi qui est... qui est important, ça ne fait aucun doute. On a d'ailleurs
entendu plusieurs groupes en commission parlementaire qui sont venus nous
parler de ce projet de loi, certains qui l'accueillaient d'une façon très
favorable, d'autres qui nous disaient : Bien, écoutez, souvent, c'est dans
les détails qu'on rencontre certains problèmes d'application, de mise en
vigueur. Donc, ils nous ont suggéré parfois des modifications. Et, M. le ministre,
visiblement, a été très attentif pendant toute la période qui était consacrée
aux consultations particulières, parce qu'hier soir on a reçu une série de
modifications que M. le ministre va présenter éventuellement.
Alors, évidemment, l'analyse... l'analyse de
ces amendements-là a commencé peu de temps après la réception, hier soir, puis
ça s'est continué, évidemment. Évidemment, ce matin, il y en a... il y en a
beaucoup. Il y en a beaucoup. Alors, on verra comment... comment on va procéder
aujourd'hui. Parce que, quand vous regardez le projet de loi, bien sûr, il
modifie la Loi sur la protection du consommateur, il modifie également des
règlements et des décrets d'application. Quand on le regarde, ça se lit quand
même relativement facilement. C'est des modifications à des articles, pour la
plupart des cas qui sont déjà en vigueur, sauf que quand on y va avec une
analyse plus en profondeur, M. le Président, on découvre qu'il y a certaines
modifications qui peuvent avoir un impact véritablement important sur les
pratiques.
Bien sûr, on n'est pas contre. On n'est
pas contre la protection des consommateurs, qu'on se comprenne bien, là, c'est
clair que les consommateurs doivent être protégés. Le Québec a toujours été,
évidemment, un endroit où une protection a été accordée aux consommateurs d'une
façon accrue. Mais il n'en demeure pas moins que c'est souvent dans les détails
qu'on peut constater que la mise en œuvre ou l'application peut être un peu
plus... un peu plus difficile.
Et donc ça, c'est quelque chose comme,
évidemment, porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice,
bien, c'est quelque chose que je vais regarder d'une façon, évidemment, bien,
avec... bien attentivement, au fur et à mesure qu'on va étudier le projet de
loi article... article par article. Il y a... Il y a des articles du projet de
loi qui ont fait couler plus d'encre que d'autres. Et puis ça, on aura... on
aura l'occasion d'en reparler pendant... pendant l'étude, mais je songe, entre
autres, à l'article no 10 du projet de loi qui veut établir une
responsabilité limitée en cas de fraude ou d'utilisation non autorisée d'un
compte.
Il y a... En commission parlementaire, on
n'a pas... on n'a pas entendu l'association des banquiers ou encore le
Mouvement Desjardins, mais par la suite ils nous ont fait des représentations.
Nous les avons écoutés avec beaucoup d'attention. Et donc on aura évidemment
une discussion intéressante avec M. le ministre à ce sujet-là quand on sera
rendus... quand on sera rendus là. C'est un des éléments, entre autres, que
je... que je vous...
M. Morin : ...que je voulais
soulever, qui, je pense, est important, parce que ça va apporter, en fait, une
modification importante à certaines pratiques. Il n'en demeure pas moins que
c'est un... c'est un élément qui est... qui est important, on verra comment ça
va s'appliquer, parce qu'il y a aussi énormément de fraudes et il y a aussi des
fraudes par carte bancaire. D'ailleurs, dans un article récent de La Presse,
en fait, on parlait justement des fraudes par carte bancaire, et l'article...
le titre : Tout avait l'air vrai.
Alors, il y a sûrement... il y a sûrement
quelque chose qui doit être fait pour protéger les consommateurs. Qu'est-ce que
c'est exactement? M. le ministre propose, en fait, une piste de solution avec
son projet de loi, mais ça, j'ai hâte... j'ai hâte d'en discuter... j'ai hâte
d'en discuter avec lui pour voir ce qui pourrait être fait. Je pense qu'à ce
niveau-là toute l'éducation des consommateurs est aussi... est aussi
importante. Parce que c'est vrai qu'il y a des fraudeurs qui utilisent de plus
en plus de mécanismes sophistiqués et qui peuvent évidemment faire en sorte que
des consommateurs vont... vont être fraudés ou vont être foulés. Donc, ça, ça
m'apparaît... ça m'apparaît superimportant, et on aura donc la chance d'en
parler... d'en parler un peu... un peu plus tard avec le ministre.
Mais il y a aussi d'autres dispositions du
projet de loi qui vont mériter une... en fait, une étude un peu plus... une
analyse plus attentive. Il y a un événement qui n'est... un élément qui n'est
pas dans le projet de loi, mais ça, on a entendu, évidemment, l'association des
restaurateurs là-dessus, et c'est toute la question des gens qui font des
réservations dans les restaurants mais qui ne se présentent pas. Est-ce qu'il y
aura éventuellement une ouverture de la part de M. le ministre là-dessus? Ça
aussi, on pourra... on pourra en discuter. C'est un... C'est un élément qui a
été... qui a été soulevé, tout comme d'ailleurs la question des pourboires, et
ça aussi, ça peut poser des enjeux. Donc, on va voir... on va voir comment on
peut... on peut fonctionner à ce niveau-là puis voir comment, évidemment, le
projet de loi va faire en sorte que ces enjeux-là vont être évidemment diminués
ou éliminés. Donc, ça, c'est... c'est des éléments que je veux... que je
voulais souligner.
L'autre... L'autre élément également, il y
a toute la question de l'exactitude des prix et du volet qui fait en sorte
qu'on va indexer le montant d'un item si jamais il n'y a pas une exactitude de
prix qui ferait en sorte que ce produit-là, finalement, si le consommateur le
demande, pourrait être donné gratuitement au consommateur. Ça, c'est un
élément... c'est un élément important. On aura la chance aussi d'en reparler.
Les commerces de détail, entre autres dans
les épiceries, nous ont aussi beaucoup parlé de ce qui devra figurer sur les
étiquettes des différents produits ou biens de consommation. Moi, je peux vous
dire que, pour avoir écouté attentivement les commentaires, on nous disait
qu'encore là... puis je reviens toujours à la mise en application de la loi, si
j'ai bien... si j'ai bien compris, on nous dit entre autres que, pour certains
petits commerçants ou pour des petits commerçants, évidemment dans le détail
des aliments, dans les régions du Québec, ça pourrait poser un problème
d'application, ce qui serait peut-être moins difficile pour les grandes
bannières que l'on retrouve dans, évidemment, les... certaines régions du
Québec, là, mais moins dans des plus petits centres ou dans des... ou dans des
villages. Puis évidemment vous comprendrez que j'ai à cœur, M. le Président,
les régions du Québec puis l'impact que ça peut avoir sur les plus petits
détaillants dans le marché notamment de l'alimentation. Ça, je pense que c'est
un volet important puis c'est un volet sur lequel on va devoir travailler, puis
on verra, évidemment, quelle est l'ouverture de M. le ministre là-dessus.
Un élément aussi que je veux souligner,
puis ça aussi, on va en reparler éventuellement, c'est toute la question, à la
fin du projet de loi, de l'entrée en vigueur. Plusieurs...
M. Morin : ...plusieurs nous
ont dit que les dates qui figurent au projet de loi, on le voit entre autres à
l'article 69, ça pourrait poser un problème, problème de mise en
application. Bon. On arrive aussi à une période, puis ça, c'est ce que les
commerçants nous ont dit, où évidemment la période... la période de Noël s'en
vient, le jour de l'an, donc plus d'achats. On nous dit que c'est une grosse
période de l'année pour ces commerçants-là. Je peux très bien... Je peux très
bien le croire sans aucune hésitation. Donc, est-ce qu'il y aura lieu de faire
en sorte que l'entrée en vigueur pourrait être reportée pour donner du temps à
ces gens-là de se conformer à la loi? Bien, je pense que c'est un élément aussi
qu'il faudra... qu'il faudra voir et dont il faudra... il faudra discuter.
• (10 heures) •
Alors, tout ça pour vous dire, M. le
Président, c'est un... c'est un projet de loi qui est important. D'ailleurs, on
a appuyé le principe du projet de loi, mais, comme je le soulignais
précédemment, c'est souvent, après ça, dans sa mise en application, dans les
détails qu'on se rend compte que là, il peut y avoir des problèmes. Puis, bien,
évidemment, si on va trop vite et bien, l'ennui, c'est que là, bien, le projet
de loi est devenu une loi, puis on est... il faut que les gens s'y conforment,
ce qui en soit est un... est un problème.
Donc, tout ça pour vous dire bien hâte de
commencer l'étude article par article, bien hâte aussi de discuter avec M. le
ministre de ces nouveaux amendements. Parce que quand on regarde... quand on
regarde la liste, en fait, ce sont des amendements qui sont parsemés à travers
le projet de loi au grand... au grand complet, là. On en compte facilement un,
deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit... ils sont affichés au
tableau 10, 12, 15, à peu près, donc on va pouvoir travailler là-dessus
puis voir évidemment quel est... quel est l'impact sur... Pardon?
M. Jolin-Barrette : ...
M. Morin : 24. Bon. Bien, on
en voit 15 au tableau, il y en a 24, M. le Président. Merci, M. le ministre.
Donc, on va... on va être capables d'analyser ça, mais en s'assurant évidemment
qu'on comprend bien, puis que l'ensemble de la population qui suit nos travaux,
parce qu'il y a du monde qui nous écoute, c'est fascinant, puis je les remercie
d'ailleurs, donc de faire en sorte qu'on puisse bien saisir la portée de ces
nouveaux amendements qui nous ont été envoyés, évidemment, hier soir.
Donc, je vais... je vais conclure mes
remarques préliminaires là-dessus, M. le Président. Content de vous retrouver
en commission parlementaire. Et puis, bien voilà, on va... on va naviguer dans
ce projet de loi avec beaucoup d'entrain et de vigueur. Merci bien.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Très content de vous retrouver également à la Commission des
institutions, retrouver les collègues. Salutations d'abord aux collègues de la
banquette gouvernementale, aux collègues de l'opposition, évidemment, nos
équipes, Me Boivin ici, à la recherche. On ne... On ne passe pas assez de temps
à remercier l'apport inestimable de nos recherchistes dans notre projet de loi,
alors, je le... je le réitère.
M. Jolin-Barrette : ...
M. Cliche-Rivard : Bien,
quand même, on devrait le dire à chaque fois. C'est ce que je... C'est ce que
je souligne, puis tant mieux si vous êtes d'accord, M. le ministre. Je pense
que, par la bande, vous en profitez pour que je remercie vos recherchistes
également, votre équipe légiste également, donc je le fais à votre place. Vous
voyez dans quelle collégialité on est aujourd'hui, M. le Président. Donc je
vous remercie tous et toutes. Évidemment, on remercie également l'ensemble des
groupes, individus et citoyens, rassemblements qui ont tenu à nous partager
leur position sur le projet de loi.
Projet de loi très important pour les
Québécois et les Québécoises, M. le Président. Je l'ai réitéré plusieurs fois.
Pour ce qui est du principe puis des mesures phares qui sont mises de l'avant
dans le projet de loi, là, ma formation politique est évidemment absolument en
faveur et en appui de ce qui est là. Tout ce qui va protéger le consommateur,
on va être en appui. Évidemment, on aura des questions, des commentaires à
faire ou à formuler selon certains articles. Puis, évidemment, le ministre et
le collègue de l'opposition en parlaient, 24 amendements, qu'on va étudier en
détail. Je sens une... disons, une grande attente, là, envers le député de
Beauce-Sud, qui dépose un amendement également. Alors, il est là avec ses
cartables et il semble être prêt à nous présenter quelque chose de considérable,
donc on va l'écouter.
M. Jolin-Barrette : ...
M. Cliche-Rivard : «Révolutionnaire».
Ce seront ses mots. Je laisserai l'histoire juger à sa place, mais c'est comme
ça qu'on le verra aujourd'hui avec plaisir de vous entendre.
Alors, grande ouverture, M. le Président.
Évidemment, plein de choses ici qui vont aider les Québécois et les
Québécoises, alors mettons-nous au travail. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres membres
désirent faire des remarques préliminaires? M. le député de Saint-Jean, s'il
vous plaît.
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Content de vous retrouver et tous les collègues. Très heureux
de débuter l'étude détaillée de ce projet de loi n° 72, d'autant plus que
les consultations avaient été particulièrement, j'ose presque dire agréables.
C'est toujours agréable de recevoir les gens qui viennent dire ce qu'ils
pensent du projet de loi qu'on va étudier, mais dans le cas du projet de loi
n° 72, les consultations avaient été stimulantes et les conversations
animées, et ça avait été très agréable. J'espère que l'étude...
10 h (version non révisée)
M. Lemieux : ...détaillée le
sera aussi. D'ailleurs avec le mot que m'a volé le ministre d'entrée de jeu
tout à l'heure en parlant d'enthousiasme, c'est ce que je partage aussi l'enthousiasme.
D'ailleurs, le député et collègue de l'Acadie disait qu'au retour de la semaine
en circonscription, c'était... c'était stimulant. Bien, effectivement, moi, en
circonscription, j'ai noté beaucoup d'intérêt parmi les citoyens de ma
circonscription sur ce projet de loi là. Évidemment, les pourboires prennent beaucoup
de place dans la vision des citoyens parce que ça a fait les manchettes. Il y a
beaucoup de choses dans ce projet de loi là, y compris... On verra où on...
jusqu'à la fin, mais l'ouverture du ministre, au sujet que vous avez soulevé, M.
le député de l'Acadie, c'est-à-dire les réservations non honorées, qui
faisaient partie des discussions, que j'ai trouvé intéressantes. C'est un
phénomène. Bien, ce n'est pas parce que c'est un phénomène qu'on ne peut pas l'adresser.
On verra jusqu'où le ministre ira avec ça.
En attendant, bien, je salue son ouverture
et les 24 amendements qu'on va regarder ensemble. Et je nous souhaite une
bonne étude détaillée, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous en sommes
maintenant aux motions préliminaires? Y a-t-il des motions préliminaires à
déposer? Pas de motion préliminaire. Donc, nous sommes rendus à l'étude article
par article. M. le député l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, conformément à l'article 245 de notre règlement, je vous
demande à ce que le projet de loi soit étudié article par article, alinéa par
alinéa, paragraphe par paragraphe.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Ça sera fait.
M. Morin : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, donc, M. le ministre, je
prends maintenant en considération l'article 1 du projet de loi. La parole
est à vous.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, M. le Président. Juste avant de débuter, informer les membres de la
commission. Il y a un amendement supplémentaire à l'article 10, qu'on vous
a transmis tantôt relativement à la fraude. Donc, on vient de l'envoyer au
secrétariat. Puis également on a joint un tableau qu'on va pouvoir suivre
les... vous allez pouvoir suivre les amendements également, et il va être versé
sur le site Greffier pour faciliter l'étude détaillée aussi article par article
puis les sujets que les amendements touchent pour que vous ayez de la
prévisibilité.
Bon, M. le Président, article 1 :
L'article 2.1 de la Loi sur la protection du consommateur (chapitre P-40.1)
est modifié par le remplacement... «de l'article 260.28» par «des articles 260.28
et 260.29.1».
Commentaire : L'article ajoute... L'article
ajoute le nouvel article 260.29.1 au nombre des exceptions prévues à l'article 2.1
de la loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Alors, donc, M.
le ministre, quel est, en fait, l'objectif que vous poursuivez? Comment ça va s'insérer
puis quelle va être l'application pratique pour, évidemment, les consommateurs
au quotidien?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, l'article fait en sorte que l'interdiction prévue à l'article 260.29.1
d'assujettir le contrat pour acquérir un véhicule routier à l'obligation de
conclure un contrat de crédit ou de louage à long terme ne s'applique pas entre
commerçants. Le nouvel article 260.29.1 ne s'intéresse en effet qu'à la
relation commerçant-consommateur.
Donc 260.29.1 : Aucun commerçant ne
peut assujettir la conclusion d'un contrat permettant à un consommateur de se
procurer un véhicule routier à l'obligation pour le consommateur de conclure un
contrat de crédit ou de louage à long terme.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
ne veut pas faire en sorte que vous soyez obligé de conclure un contrat de
crédit pour acquérir un véhicule.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions à l'article 1?
s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, on va avoir un amendement à l'article 1.1, M. le Président, donc
qui est déjà sur le site Greffier. Insérer, après l'article 1 du projet de
loi, le suivant :
1.1. L'article 25 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante :
«Toutefois, le contrat peut plutôt être
rédigé sur un support technologique si le consommateur donne son autorisation
expresse».
Commentaire : Cet amendement vise à
autoriser la rédaction de certains contrats sur support technologique avec l'autorisation
expresse du consommateur.
Et on aura par la suite le 1.2 qui boucle
le 1.1. L'objectif de ça est de faire en sorte... Prenons le cas des
concessionnaires automobiles. Actuellement, lorsque vous louez ou vous achetez
un véhicule automobile chez le concessionnaire, le concessionnaire avait l'obligation
de vous faire signer une copie sur du papier et de vous donner une copie du
double en papier au consommateur. Là, ce qu'on vient introduire, c'est le fait
que le commerçant, donc le concessionnaire...
M. Jolin-Barrette : ...va
pouvoir faire recevoir la signature amenant la conclusion de contrat sur un
support technologique, ça veut dire, exemple, sur une tablette, avec le
consommateur. Et le double du contrat pourra être communiqué par courriel au
consommateur plutôt que de lui remettre une copie papier en personne, mais
c'est toujours le consommateur qui maintient son choix. Donc, si le
consommateur veut signer un document papier et avoir la remise du contrat
papier, il pourra le faire.
• (10 h 10) •
Autre point important, nous n'ouvrons pas
la porte à la conclusion de contrats à distance. Donc, ce n'est pas parce que
c'est support... c'est sur... que la conclusion du contrat peut être sur
support technologique, que l'on permet le contrat à distance. Donc, la
personne... Moi, je veux aller me louer, supposons, une Lada, supposons, ou
acheter une Lada, bien, à ce moment-là, je vais... je vais devoir aller au
concessionnaire Lada physiquement. Je ne pourrai pas le faire à distance. Donc,
on vient amener une modernisation pour que le contrat puisse être reçu sur
support technologique, mais ce n'est pas à distance. Ça doit être physiquement
dans l'établissement. C'est 230.29 de la loi qui prévoit déjà ça.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Donc,
évidemment, M. le ministre, vous vous référez, par exemple, au contrat pour
l'achat d'un véhicule, mais il y a... Ce que je comprends, c'est qu'à travers
le Québec il y a aussi des offres de services qui sont faites. Ça peut être par
des vendeurs qu'on peut associer à des vendeurs itinérants. Mais est-ce qu'à ce
moment-là votre modification va aussi s'appliquer à ces vendeurs-là? Si vous
avez quelqu'un, par exemple, dans une région qui n'est pas dans un grand
centre, qui vend un service, notamment un service de téléphonie, ma
compréhension, présentement, c'est qu'il doive quand même remettre une copie
papier du contrat. Est-ce que votre modification va aussi permettre...
M. Jolin-Barrette : Alors,
ce qu'on me dit, c'est lorsque... lorsqu'on est en vente itinérante, ça demeure
en papier. Donc, lorsque le vendeur est en vente itinérante, il faut qu'il y
ait remise... conclusion du contrat et que ce soit fait remise papier. Mais là
on vient encadrer aussi la vente itinérante. Il y a certains types de produits
qui ne pourront plus être vendus au niveau de la vente itinérante.
M. Morin : Oui. Donc
ça... Ça, je comprends. Dans le projet de loi, il y a effectivement des
produits...
M. Jolin-Barrette : Alors,
même chose. Par contre, on a un amendement, si le consentement du consommateur
est présent puis il pourrait le recevoir par voie électronique, le contrat.
Exemple, je fais de la vente itinérante. O.K.? Je veux recevoir ma copie par courriel.
Je vais pouvoir l'avoir. Mais c'est toujours le consommateur qui choisit.
M. Morin : Oui. Donc là,
je comprends que...
M. Jolin-Barrette : Dans
le fond, en vente itinérante aussi, je reviens, là, sur ce que j'ai dit.
M. Morin : Oui. Oui.
Bien, c'est ça. C'est parce que, là, je veux juste bien saisir.
M. Jolin-Barrette : En
vente itinérante aussi, ça va être la même chose que cette situation-là, mais
c'est toujours le choix du consommateur d'avoir la copie par voie électronique.
Puis la conclusion du contrat pourra se faire sur support technologique, mais
il faut que le consommateur soit en accord avec ça. Sinon la copie papier peut
toujours être présente.
M. Morin : Oui. Ça...
Ça, je le... Ça, je le comprends très bien. Parce qu'en fait ma... Je
voulais... En fait, je voulais vous entendre là-dessus parce que... Puis je
prends un exemple de gens qui vendent, par exemple, des services de téléphonie
ou Internet en 2024. Puis là je comprends que cet article-là va s'appliquer
aussi à eux, mais c'est un peu curieux de dire que, pour ces gens-là, alors
qu'ils vendent, par exemple, un service de courriel électronique, il faut
qu'ils remettent une copie papier alors qu'ils viennent de vendre un
abonnement...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : ...et puis
que, là, le consommateur pourrait vouloir le recevoir par courriel. Mais ce que
je comprends...
M. Jolin-Barrette : Puis
vous avez raison...
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : ...mais
c'est toujours le consommateur qui choisit. Parce qu'on va avoir un amendement
plus tard pour ça également...
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : ...pour
le crédit itinérant et pour la conclusion du contrat itinérant.
M. Morin : Oui. Donc, la
conclusion... Puis je comprends que, pour la conclusion du contrat, que ce soit
celui auquel vous faites référence ou celui pour la vente avec un commerçant
itinérant, la signature électronique peut être disponible, mais à condition que
le consommateur soit là. Donc, électronique, mais pas à distance.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Et
le consommateur...
M. Jolin-Barrette : ...on
peut toujours dire : Je veux ma copie papier.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Je veux
signer sur papier puis je veux ma copie papier.
M. Morin : Je comprends.
M. Jolin-Barrette : Parce que
ce n'est pas tout le monde, dans la société québécoise, un, qui sont à l'aise
avec les technologies puis deuxièmement, qui ont les moyens technologiques
aussi pour recevoir, supposons, la copie du... du contrat.
M. Morin : Ooui, et ça, je le
comprends très bien. Mais... mais ma question faisait en sorte aussi que je ne
voulais pas qu'on... qu'on oublie ceux qui en ont des moyens technologiques.
Puis tu sais, je veux dire, aujourd'hui, même, même à l'épicerie, là, les gens
nous demandent : Voulez-vous votre reçu de caisse par courriel ou autrement,
là? Donc, je voulais juste m'assurer qu'on va être aussi capable d'offrir
finalement ce service-là aux consommateurs qui travaillent sans papier.
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
c'est bon pour la comptabilité de vos finances personnelles, vous ne perdez pas
votre reçu de caisse.
M. Morin : C'est ça, c'est
dans l'ordinateur. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention
est-ce que l'amendement introduisant le nouvel article 1.1 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 1.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît!
M. Jolin-Barrette : Oui, 1.2,
dans la même lignée :
Insérer, après l'article 1.1 du
projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
1.2. L'article 28 de cette loi est
modifié par l'ajout à la fin de l'année suivant :
«Dans le cas d'un contrat rédigé sur un
support technologique, la signature des parties est apposée après que toutes
les stipulations ont été portées entièrement à la connaissance du consommateur
sans qu'il ne doive y accéder par un hyperlien, une clause externe ou d'une
autre manière semblable.»
Commentaire : cet amendement vise à
régir la signature des parties lorsque le contrat est rédigé sur un support
technologique.
Donc, explication je vous présente...
supposons que c'est moi, le concessionnaire de Lada. Vous voulez acheter la
Lada, mais dans le fond, il faut que le descriptif soit dans le contrat sur
support numérique qui est devant vous où est-ce que vous allez apposer la
signature. Je ne peux pas dire, mais cliquez ici pour vous référer à une page
Web pour avoir les modalités associées au contrat. Il faut que l'intégrité du contrat
demeure sur le support technologique que vous signez. Je ne peux pas vous
référer à un site Web avec une adresse URL ailleurs pour les fins du contrat.
Dans le fond, les clauses du contrat sont dans le contrat.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui, c'est ça.
Alors, en fait, même si on est sur un support technologique, il faut que le
contrat finalement contienne toutes les clauses sans... et que ça soit... que
ça soit indiqué clairement, là. Donc, ce qui fait en sorte que ce serait une
copie finalement identique à celle qu'un consommateur pourrait demander avec
une copie papier.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Il ne faut pas que le consommateur ait à cliquer, supposons, sur le support technologique
pour être redirigé vers un autre support technologique qui n'est pas stable,
supposons.
M. Morin : O.K. Parfait.
M. Jolin-Barrette : Les
clauses du contrat, dans le fond, c'est l'équivalent de si vous aviez le
contrat en main, il faut que vous puissiez lire les clauses.
M.
Morin :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Puis, M.
le ministre, une petite question : La copie papier, ça peut-tu être la
copie imprimée de la version signée numériquement ou si ça doit être une copie
papier indépendante signée manuscrite?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Merci., M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Bien...
Alors, il faut que la copie soit imprimable. Ça, c'est la première des choses.
C'est quand ils vous la transmettent par voie... Supposons que vous signez sur
support électronique.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : Il faut
que la copie qui vous est envoyée avec votre signature puisse être imprimable.
Vous, votre question, c'est de dire : Est-ce qu'aux fins du papier, dans
le fond, ma copie papier, il faut... ça peut-être celle que j'ai déjà signée et
que j'imprime. Non, le consommateur qui a le droit de signer du papier, dans le
fond, il faut qu'il la signe avec sa plume ou son crayon sur du papier. Ce
n'est pas ce que vous avez signé sur support technologique...
M. Cliche-Rivard : Que
j'imprime après, là.
M. Jolin-Barrette : ...que
vous êtes... vous pouvez le faire pour les fins de votre dossier.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : Mais si
vous dites : Moi, je veux signer papier, ils vont devoir avoir un contrat
papier comme chez LADA actuellement. Quand vous allez acheter votre Lada...
M. Cliche-Rivard : Bien sûr.
M. Jolin-Barrette : ...vous
signez le document que je vous présente qui est papier.
M. Cliche-Rivard : Donc, à
aucun moment l'électronique ne va remplacer le papier si le client veut le
papier.
M. Jolin-Barrette : Si le
consommateur veut une copie papier, il veut signer papier, il veut avoir la
feuille dans ses mains...
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : ...il
doit avoir la feuille dans ses mains avant de signer le document.
M. Cliche-Rivard : Ce qui
sera l'original, finalement, ce sera sa copie papier signée...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
C'est ça.
M. Cliche-Rivard : ...qui
devra être évidemment...
M. Cliche-Rivard : ...les
mêmes procédés, j'imagine, carbone, pour que l'autre en ait une copie. Pour
qu'il y ait deux copies, finalement, comme prévoit l'article 25.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Merci.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on ne change pas...
M. Cliche-Rivard : On ne
change rien. Bien...
M. Jolin-Barrette : Bien, on
offre une possibilité d'aller... de signer sur voie technologique numérique,
mais on n'enlève pas les bonnes... les bonnes vieilles façons de faire papier.
M. Cliche-Rivard : Merci.
• (10 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement introduisant le nouvel article 1.2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 1.2 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article deux, M. le Président. On aura un amendement. L'article 32 de
cette loi est remplacé par le suivant :
«Dès la signature du contrat, le
commerçant doit remettre au consommateur, sur support papier, un double du
contrat et un exemplaire de tout autre document signé par ce dernier à
l'occasion du contrat. Toutefois, un exemplaire de tout document visé au
premier alinéa autre que le contrat peut plutôt être transmis à l'adresse
électronique fournie par le consommateur à cette fin si celui-ci a donné son
autorisation expresse. Tout document ainsi transmis doit pouvoir aisément être
conservé et imprimé sur support papier par le consommateur.»
Et l'amendement, M. le Président.
Remplacer le deuxième alinéa de l'article 32 de la Loi sur la protection
du consommateur proposé par l'article deux du projet de loi par l'alinéa
suivant :
«Toutefois, si le consommateur lui donne
son autorisation expresse, le commerçant peut plutôt lui transmettre un double
du contrat et un exemplaire des autres documents visés au premier alinéa sur un
support technologique à l'adresse technologique fournie par le consommateur à
cette fin. Les documents ainsi transmis doivent pouvoir être aisément conservés
et imprimés sur support papier par le consommateur.»
Commentaires : Cet amendement vise à
permettre à certaines conditions la transmission du double du contrat au
consommateur sur un support technologique. Donc, on est dans la même lignée
pour faire en sorte qu'il doit... il puisse transmettre, si le consommateur le
veut, par voie électronique.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Donc, là je
comprends qu'on permet toujours l'utilisation d'un support technologique autre
que le papier. C'est bien ça, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, exemple, vous signez papier, puis il pourra être numérisé et là envoyé au
consommateur. Mais, le consommateur, il faut qu'il accepte.
M. Morin : O.K. À ce
sujet-là, et évidemment le mémoire a été déposé à la commission, le Mouvement
Desjardins, qu'on n'a pas entendu, mais a envoyé un document. J'aimerais juste
attirer l'attention de M. le ministre, parce qu'il soulevait... il soulevait
une problématique, puis je veux juste m'assurer qu'avec l'amendement ou avec
l'article tel que présenté, on va être capables de... finalement de voir si ce
que soulève le Mouvement Desjardins pourrait être finalement répondu. On dit
dans le mémoire à la page sept : «L'article deux du projet de loi vient
rendre obligatoire la communication au client de l'ensemble des documents
signés en format électronique ou papier, selon le choix de celui-ci, ainsi que
la remise d'un double du contrat papier, tout en permettant au marchand
d'envoyer des copies des autres documents signés par le consommateur par
courrier électronique.» On nous dit ici : «En 2019, l'Office avait soulevé
cette problématique dans une consultation auprès des parties prenantes, et des lacunes
avaient été détectées dans la remise de l'information au consommateur lors de
la conclusion d'un contrat de crédit, notamment dans le cas du financement d'un
bien. L'obligation de fournir un double du contrat papier, peu importe la
préférence du consommateur, constitue une lourdeur inutile. Considérant la
volonté marquée des consommateurs d'utiliser des moyens numériques, celui-ci
devrait pouvoir recevoir l'ensemble des documents par le moyen qui leur
convient le mieux. Cela va également dans le sens de meilleures pratiques
environnementales, sans compromettre l'accès aux contrats et aux documents sur
le support de son choix.» Donc, je veux juste m'assurer, M. le ministre, parce
que vous apportez cet amendement-là, que l'amendement va bien répondre, finalement,
aux éléments qui ont été soulevés par le Mouvement Desjardins dans un mémoire
qui a été présenté ici, à la commission.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
a atteint l'objectif parce que, dans le fond, là, avec l'amendement qu'on a là,
«toutefois si le consommateur lui donne son autorisation expresse, le
commerçant peut plutôt lui transmettre un double du contrat et un exemplaire
des autres documents visés par le premier alinéa sur un support technologique à
l'adresse technologique fournie par le consommateur à cette fin.» Donc on dit à
la fin qu'ils doivent être transmis, mais ça veut dire que, dans le fond, ils
n'auront pas besoin de transmettre le contrat papier. Ils vont pouvoir, si le
consommateur est d'accord, recevoir la copie par voie électronique.
M. Morin : D'accord. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 2 est adopté?...
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
l'article 2 tel qu'amendé.
M. Morin : Bien, en fait,
est-ce que je peux vous demander une suspension de quelques minutes, M. le
Président?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, bien sûr. Alors, on va
suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
(Suspension de la séance à 10 h 25)
(Reprise à 10 h 29)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ces travaux. Donc, nous sommes à l'étude de
l'article 2, tel qu'amendé, est-ce que d'autres interventions? M. le
député de l'Acadie, s'il vous plaît!
M. Morin : Bon, voilà. Alors,
avec votre permission, M. le Président, en fait, pour que... pour les gens qui
nous écoutent, à ce stade-ci de l'étude du projet de loi, je voulais avoir un
échange avec M. le ministre, et mon collègue le député de Saint-Henri
Sainte-Anne était là également, pour aborder toute la question des réservations
qui ne sont pas honorées dans les restaurants. On n'est pas en train
directement de parler de ce sujet-là, là, mais, quand on regarde la façon dont
la loi est faite, c'est à peu près au moment où on doit en parler, d'où la
demande de suspension. Et, au fond, ce que j'aimerais savoir de vous, M. le
ministre, parce que, quand le projet de loi a été déposé...
M. Morin : ...et qui a eu...
D'abord, il y a dans le projet de loi un volet qui traite des pourboires. Peu
de temps après, ou à peu près au même moment, il y a eu aussi plusieurs
articles et des demandes des restaurateurs qui, eux, souhaiteraient qu'il y
ait, bon, appelons-la une pénalité pour des personnes qui réserveraient dans un
restaurant, mais qui ne pourraient pas honorer leurs réservations. Et, quand
ils sont venus, l'Association des restaurateurs, en commission parlementaire,
c'est un élément sur lequel ils ont... ils ont insisté et je peux... je peux
comprendre... En fait, ils ont fait des propositions, puis je peux comprendre que,
pour un restaurateur, bien, ça devient... ça devient très frustrant quand vous
avez des gens qui réservent et, sans aucune explication, ne se présentent pas,
ne serait-ce qu'au niveau par exemple, du personnel qui doivent s'assurer
d'avoir dans le restaurant pour servir adéquatement des clients ou encore pour,
évidemment, la nourriture qu'ils sont obligés d'acheter. Parce que bien sûr, ça
se planifie tout ça, puis la nourriture, bien, on n'achète pas ça des mois à
l'avance.
Alors, on est rendus à une étape, M. le
ministre, où... En fait, je voulais savoir : Comment... Comment vous
recevez ça et comment on pourrait finalement aussi tenir compte de cette
demande, qui nous a été faite par les restaurateurs au Québec?
• (10 h 30) •
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, M. le Président. Bien, écoutez, c'est une bonne question que soulève le
député de l'Acadie. En consultation, on a entendu l'Association des
restaurateurs. On est sensible, M. le Président, à la réalité que vivent les
restaurateurs du Québec, M. le Président. Puis je l'ai dit lors des
consultations : C'est un comportement de la part des gens qui n'annule pas
leur réservation... c'est un comportement qui est non civilisé. Il y a des
entrepreneurs québécois, les restaurateurs qui font travailler des Québécois,
des Québécoises. C'est toute une industrie l'industrie de la restauration. Et
le fait de ne pas annuler sa réservation, lorsqu'on ne se présente pas, bien,
c'est un manque de civisme total et flagrant.
Donc, je suis présentement en train de
travailler avec le ministre délégué à l'économie et à l'allègement
réglementaire pour venir développer une solution réglementaire afin d'encadrer
tout ça et de faire en sorte que les... on vienne mettre un cadre pour les
réservations non honorées. On entend bien le message des restaurateurs, puis je
pense qu'on est rendu à faire en sorte de venir mettre un cadre pour éviter
notamment le fait que des gens réservent à deux, trois, quatre restaurants en
même temps et ne se présentent pas. Donc, ça engendre des coûts pour les
restaurateurs qui font rentrer leur personnel, qui achètent de la nourriture en
vue de la préparation puis ils se retrouvent avec des tablées vides, où ils
perdent de l'argent. Malheureusement, on est... on est rendus là, à venir
l'encadrer, considérant que c'est vraiment préjudiciable à l'industrie, mais on
veut s'assurer d'avoir un équilibre aussi pour que le consommateur soit protégé
aussi dans tout ça, là. On est dans la Loi sur la protection du consommateur,
mais je pense que c'est important de développer un cadre, puis c'est ce qu'on
est en train de faire présentement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je suis content d'entendre le ministre parler d'équilibre,
effectivement, puis de la LPC, là. C'est important, effectivement, puis je
sympathise avec les... les petites PME puis les entreprises qui subissent les
contrecoups de ça.
Ceci dit, oui, dans le travail de balance,
il faut aussi voir ce qu'Option consommateurs et les autres on dit. Ça fait que
je sais que le ministre le sait aussi. Je pense qu'il va peser le pour et le
contre des mesures. Il y a beaucoup de gens aussi qui nous ont partagé qu'il
peut y avoir des raisons légitimes et malheureuses de rater une réservation, ça
peut arriver. Ça fait qu'il va falloir quand même qu'on prévoie les balises et
qu'on ait des régimes d'exception ou qu'on soit sûr de protéger tout le monde
là-dedans.
Donc, j'entends d'un côté, évidemment, les
restaurateurs pour lesquels on a beaucoup de respect, mais protégeons également
le citoyen puis le consommateur pour être certain que le partage soit bien fait
puis l'équilibre soit bien fait. Puis évidemment, quand on aura eu connaissance
de la proposition gouvernementale, on pourra la commenter. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...le ministre.
M. Jolin-Barrette : Je suis
d'accord avec le député de Saint-Henri—Sainte-Anne relativement au fait que ça
prend un équilibre. Puis moi, ma mission, comme ministre, c'est de protéger le
consommateur.
Donc, il faut garder en tête aussi que,
plus les coûts des restaurateurs augmentent, plus que c'est les autres
consommateurs aussi qui vont payer. Donc, déjà que les prix ont augmenté dans
les restaurants... Donc, c'est comme un régime d'assurance, hein? Plus vous
avez des... je vais dire ça, des gens qui commettent un sinistre... Il y a des
gens de Desjardins dans la salle. C'est ça qu'ils vont me dire. Donc, plus il y
a des sinistres, bien, plus ça...
10 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...coûte
cher. Donc, c'est un cynisme collectif.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Jolin-Barrette : Pour
imaginer.
M. Morin : Oui. Bien, en
fait, je suis heureux, M. le Président, d'entendre M. le ministre. En fait,
moi, je prends ça comme un engagement de sa part, qu'il est en train de
regarder la question. Bien sûr, bien sûr qu'il faut un équilibre. Mais je note
aussi, et je suis d'accord avec M. le ministre, si... C'est une pratique qui
est répandue, et malheureusement, quand on a entendu, quand on a écouté
attentivement l'association des restaurateurs, ça semble être une pratique qui
est répandue. M. le ministre vient de l'évoquer, ça a aussi un impact sur l'ensemble
des consommateurs, parce qu'évidemment le restaurateur, lui, qui a prévu un
nombre de réservations, va évidemment faire rentrer du personnel, va aussi
acheter des aliments en conséquence puis si, évidemment, il y a des pertes,
mais éventuellement c'est les prix qui vont augmenter. Donc, au fond, c'est une
pratique qui pénalise tout le monde, et je pense que c'est important.... c'est
important de s'y attaquer. Et comme je le soulignais, on veut aussi éviter le
gaspillage alimentaire. Donc, c'est aussi un élément, je pense, qu'il faut
considérer. Mais j'entends bien, M. le ministre, je le remercie pour les
explications qu'il vient de nous fournir. Il va travailler ça avec son collègue
ministre, et puis, bon, mais on verra, on verra si on partage tous un même
équilibre. Mais je comprends bien qu'il y a du travail qui s'en vient là-dessus.
Alors, merci. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. Donc, est-ce que d'autres interventions sur l'article 2 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article 3,
M. le Président, l'article 38.1 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «une thermopompe ou toute autre bien
déterminée par règlement» par «et une thermopompe». Un règlement peut
déterminer tout autre bien qui comporte une telle garantie de bon
fonctionnement.
Commentaires : Cet article modifie l'article 38.1
de la loi afin qu'un règlement puisse déterminer tout autre bien tel que remis
à neuf qui comporte une garantie de bon fonctionnement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 3? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 3
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article 4,
M. le Président. L'article 39.4 de cette loi, édicté par l'article 4
du chapitre 21 des lois de 2023, est modifié par le remplacement de «ou au
mandataire de ceux-ci» par «au mandataire de ceux-ci ou à toute autre personne
déterminée par règlement».
Commentaires : Cet article modifie l'article 39.4
de la loi afin que puisse être déterminé par règlement toute autre personne à
qui le fabricant doit donner accès aux données de l'automobile.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. J'ai... en fait, c'est un commentaire qui nous a été soumis par l'AIA
et qui voulait s'assurer que la modification ne modifie en rien la portée de l'article 39.4
et que le propriétaire d'un véhicule puisse encore parfaitement et librement
choisir son mandataire pour la réparation, l'entretien et le diagnostic d'un
problème sur son véhicule. Alors, est-ce qu'évidemment ça ne change pas ça?
M. Jolin-Barrette : Ça, ne change
pas ça. L'objectif de la modification législative, là, c'est... on est
présentement en train de développer les règlements pour la suite du projet de
loi n° 29 sur l'obsolescence programmée puis la loi anti-citron. Et ce qui
a été constaté, c'est que certains fabricants automobiles qui refuseraient dans
d'autres juridictions où il y a ce type de loi, là, de transmettre les données
mentionnées à 39.4 à des agrégateurs de données. Donc, l'agrégateur de données,
c'est un tiers dont la fonction principale est de consolider les données
nécessaires à l'entretien ou à la réparation d'automobiles de différents
fabricants et de les transmettre aux réparateurs indépendants qui les
sollicitent parce qu'ils disent qu'ils ne sont pas visés par la loi. Donc,
nous, 39.4, c'était pour s'assurer que vous pouviez aller voir n'importe quel
mécanicien qui a son garage indépendant, puis qu'il puisse avoir accès aux
données du véhicule. Vous, vous souviendrez, on en avait discuté. Et là, pour
éviter qu'on se retrouve dans une situation où, supposons, l'agrégateur de
données dit : Bien non, moi, je ne suis pas visé par la loi. Là, on vient
le viser avec la modification à 4. Donc, c'est favorable au consommateur. Donc,
on améliore la transmission des données envers les garagistes indépendants.
M. Morin : O.K C'est ça.
Alors donc, ce qui fait en sorte que si moi j'ai un véhicule, je veux le faire
réparer, mais je ne veux pas nécessairement aller chez mon concessionnaire,
parce qu'il y a un garage indépendant près de chez moi, puis c'est là que je
veux aller, ce garagiste indépendant là, donc, lui, aura accès aux données
parce qu'évidemment tous les diagnostics automobiles...
M. Morin : ...un spécialiste,
mais ça se fait pas mal par électronique, par les temps qui courent, là, donc
ça va être transmissible. Et je comprends, comme le... comme le soulignait
l'AIA avec leur commentaire, qu'ils voulaient aussi éviter la création d'un
système de hiérarchie ou de niveaux de mandataires qui réduirait par exemple
les droits des consommateurs. Donc, je comprends qu'avec l'article quatre, ça,
ça n'arrivera pas et que tout le monde, finalement, va être sur un pied
d'égalité.
• (10 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Puis c'est surtout aussi pour aller viser supposons l'agrégateur. Donc,
supposons que vous avez la compagnie du véhicule, puis qu'ils sortent les
données puis ils mettent ça dans un agrégateur pour que lui puisse être visé
aussi par la loi pour ne pas qu'il dise : Bien non, moi, je ne suis pas
visé, je ne vous transmets pas les données du véhicule. Donc, ce qu'on amène,
c'est qu'on vient couvrir l'ensemble des acteurs qui possèdent les données du
véhicule pour que le garagiste indépendant puisse avoir accès aux données du
véhicule pour pouvoir le réparer.
M. Morin : Et ça, peu importe
l'endroit où, dans le nuage, les informations pourraient être stockées?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parce que
théoriquement, là, dans le nuage, ça pourrait être un nuage qui est ailleurs
qu'au Québec.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Oui. Bien, M. le ministre, pour continuer là-dessus, c'est
effectivement une espèce de dualité, là, entre AIA, qui nous dit effectivement
qu'on veut éviter un genre de hiérarchisation de qui pourrait l'avoir puis les
constructeurs mondiaux qui eux sont peut-être plus limitatifs dans qui
pourraient avoir les documents, là, à ma compréhension. Si j'ai bien compris,
eux autres, ils sont plus de la position où l'ajout de «toute personne
déterminée par règlement», ils ne seraient pas d'accord puis qu'on devrait
strictement encadrer «risque de fuite», etc. Je me demandais si vous avez un
commentaire sur ce qu'ils avaient formulé. Ils disent qu'il faudrait encadrer
strictement, il y a un risque de fuite des renseignements des parties... à des
parties non autorisées, que ça devrait être seulement les données nécessaires à
une réparation ou à un entretien, seulement au consommateur. Bref, aviez-vous
des inquiétudes ou des éléments? Moi, je penche personnellement beaucoup plus
du côté de AIA et de l'ouverture générale et de ne pas hiérarchiser les
consommateurs. Mais avez-vous un commentaire à formuler à leurs revendications?
M. Jolin-Barrette : Bien, mon
commentaire est à l'effet que le véhicule appartient ou est loué au
consommateur, puis le consommateur doit pouvoir aller le réparer au garagiste
de son choix au meilleur coût possible. Et on veut casser la chaîne de
possession du bien en termes de réparabilité pour faire en sorte que le
consommateur puisse choisir son garagiste. Donc, l'objectif de l'amendement,
puis tout ça, c'est que les données, puisque les véhicules automobiles sont
souvent des ordinateurs sur quatre roues maintenant, bien, que le garagiste
puisse utiliser les données pour réparer le véhicule, le diagnostiquer, et tout
ça.
M. Cliche-Rivard : Donc, exactement,
c'est ce que nous dit AIA, là : «Nous voulons éviter que les ateliers de
réparation, de carrosserie, d'installation de pièces ou autres aient à faire
partie d'une liste, d'un registre ou toute autre forme de groupe qui serait
précisé dans un éventuel règlement. Nous voulons éviter qu'un règlement vienne
édicter qui a droit au mandataire, qui n'a pas le droit. Nous voulons aussi
éviter la création d'un système de hiérarchie ou de niveau de mandataire qui
réduirait le droit... qui réduirait le droit des consommateurs.» On est
exactement là-dedans. Tout le monde va pouvoir faire affaire avec qui il veut
puis il va pouvoir avoir les documents puis les informations... bien, les
renseignements, en fait, propres à l'ordinateur puis à son ordinateur de bord.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Merci, M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article quatre? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article quatre est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article
cinq, M. le Président. L'article 58 de cette loi est modifié dans le
premier alinéa :
1° par l'insertion, à la fin du paragraphe
g, de «ou, s'il s'agit d'un contrat à durée indéterminée, le total des sommes
que le consommateur doit débourser mensuellement en vertu du contrat, même si
les versements sont calculés sur une base autre que mensuelle.»;
2° par la suppression, dans le paragraphe
g.1, de «dans le cas d'un contrat de crédit, ces modalités sont indiquées de la
façon prévue à l'article 115, 125, 134 ou 150.»
Commentaires : Cet article oblige le
commerçant itinérant à indiquer dans le contrat le total des sommes que le
consommateur doit débourser mensuellement en vertu d'un contrat à durée
indéterminée. Il apporte également une modification de concordance avec
l'article 48 du projet de loi qui introduit le nouvel article 244.7 de
la loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie, oui, allez-y.
M. Morin : Brièvement, là.
Donc, dans les faits, ça va donner quoi exactement?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, c'est d'ajouter le total des sommes que le consommateur doit débourser
mensuellement. Donc, si vous avez la totalité des sommes quand vous contractez,
vous savez c'est quoi votre obligation totale comme consommateur. Donc on vient
le mettre, par mois, combien vous allez devoir assumer à...
M. Jolin-Barrette : ...à ce
niveau-là pour ne pas que le consommateur se dise : Ah! Bien, j'achète
juste ça, mais je ne sais pas, par mois, combien ça va me coûter. Donc, quand
vous avez la totalité du prix puis que vous le voyez, bien, ça peut avoir une
influence sur votre décision d'acheter ou non. Antérieurement, il pouvait y
avoir des frais cachés, parfois, qui n'étaient pas dans le contrat original.
Là, on vient dire : Bien, tous les frais devront être là, puis notamment
les obligations mensuelles associées à ‘achat du bien.
M. Morin : Et là on parle
d'un achat et non pas d'une location.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K. Ça
couvre les contrats de service à durée indéterminée aussi. Exemple, j'ai un
contrat d'entretien puis ça me coûte tant, mais finalement il y avait un frais
aussi par mois qui n'avait pas été identifié. Bien là, à ce moment-là, ils vont
être obligés de l'identifier. Donc, l'idée, c'est de couvrir les frais qui
étaient cachés.
M. Morin : D'accord. Donc,
quelqu'un, par exemple, qui louerait...
M. Jolin-Barrette : Un
chauffe-eau, supposons.
M. Morin : ...un chauffe-eau.
Oui. Ça, ça arrive.
M. Jolin-Barrette : Un
abonnement à...
M. Morin : Une fournaise.
M. Jolin-Barrette : Un
abonnement à la télé.
M. Morin : Un abonnement à la
télé. Donc, à ce moment-là, tout va devoir maintenant apparaître dans le
contrat. Même chose avec de la téléphonie sans fil ou etc., disons.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Comme Internet, dans le fond, vos frais mensuels vont devoir être indiqués.
M. Morin : Oui. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Le retrait
du deuxième, là... l'expression au paragraphe G1 dans les cas d'un contrat de
crédit, c'est parce qu'on vient un petit peu plus tard ajouter les dispositions
relatives au crédit à 11.12 ou il y a une autre explication.
M. Jolin-Barrette : Oui. On
va être à 244.7. 244.7, ça va être...
Une voix : C'est
l'interdiction de conclure un contrat...
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'on va venir interdire la conclusion d'un contrat de crédit en situation de
vente itinérante.
M. Cliche-Rivard : En
situation de vente itinérante.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Ça fait que la... Le corollaire. Ça fait qu'on ne retire rien là. On va juste
aller le déplacer. Finalement, on va aller le déplacer dans nos dispositions
plus tard, mais il n'y a pas de réduction de protection ici.
M. Jolin-Barrette : Pas de
réduction de protection, je vous en assure.
M. Cliche-Rivard : C'est ce
que je tente d'assurer, M. le ministre. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article
6, M. le Président. L'article 59 de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin
du deuxième alinéa, du paragraphe suivant :
«F) Le contrat est conclu en contravention
de l'article 244.7... en contravention à l'article 244.7.»
Commentaire. Cet article ajoute le cas de
la conclusion d'un contrat conclu en contravention du nouvel article 244.7 de
la loi introduit par l'article 48 du projet de loi au cas déjà prévu qui permet
à un consommateur de bénéficier d'un délai d'un an pour résoudre le contrat.
Donc, c'est une protection supplémentaire qui permet de résoudre le contrat. Si
vous êtes en contravention avec l'article 244.7, notamment le crédit en vente
itinérante.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Non, ça va. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 7, M. le
Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 60, du
suivant :
«60.1. Le commerçant itinérant ne peut
fournir un service prévu à un contrat, incluant l'installation d'un bien, avant
l'expiration du délai de résolution prévue au premier alinéa de l'article 59.»
Commentaire. Cet article impose à un
commerçant itinérant un délai avant qu'il ne puisse fournir un service prévu à
un contrat.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. À ce niveau-là, il y a Vidéotron qui a déposé un mémoire. Je pense
qu'il a été reçu par la commission. Est-ce la commission l'a reçu?
Une voix : ...
M. Morin : Non? Non, vous ne
l'avez pas? O.K.
Le Président (M.
Bachand) :On va vérifier, M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui, parfait.
Parce qu'il y a... En fait, ils ont attiré mon attention sur certains éléments
de l'article 7 qui parle évidemment du délai de résolution. Et je veux juste
m'assurer que, pour les fins du travail, ici, à la commission, tout le monde
est bien au courant. On dit que le délai de résolution ne tient pas compte de
la réalité commerciale et opérationnelle. Un pourcentage des ventes concerne
l'auto-installation où l'équipement est expédié au consommateur 48 heures après
la transaction. On nous dit également que, pour certains services comme la
téléphonie mobile, bien, les ventes sont concluse par la remise d'une carte SIM
au moment de la conclusion de la vente.
Donc, je veux juste m'assurer qu'en
adoptant cette modification-là, bien sûr, ça va protéger le consommateur, mais
que ça n'aura pas pour effet, par ailleurs, de...
M. Morin : ...de mettre des
délais ou de pénaliser certains consommateurs, qui, par ailleurs, si tel est le
cas, avec l'installation d'une carte SIM, bien, que les gens soient obligés
d'attendre pour avoir un service de téléphonie. Ça fait que je veux juste
m'assurer qu'on n'échappe pas ça avec l'article.
• (10 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Juste avant de céder la parole
au ministre, on n'a pas reçu aucun mémoire ni aucune correspondance de
Vidéotron.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, vous faites bien de le soulever parce que nous aussi, on a été
sensibilisés à cela. Donc, on va le traiter à l'article 68 avec des
amendements, un peu plus tard, pour faire en sorte qu'en matière de vente
itinérante, ce qu'on veut empêcher, c'est le vendeur de thermopompes, le
vendeur de fournaises, le vendeur de... d'inspection de l'entretoit qui dit...
d'isolation qui dit : Ah! c'est tout pourri chez vous, avec des fausses photos.
Bien entendu, on ne veut pas empêcher les gens d'avoir... de se faire brancher
à Internet et puis d'avoir la câblodistribution. Donc, on va venir modifier
l'article 68 tout à l'heure pour permettre ça.
Même chose aussi, on va avoir... dans les
amendements qu'on vous a fournis, on va avoir une modification aussi pour
supposons que vous faites venir un réparateur à la maison puis que vous
constatez, je ne sais pas, là, que votre chauffe-eau, il est... bien, il y a un
problème avec le chauffe-eau puis que vous appelez le réparateur pour faire
réparer le chauffe-eau, puis là le réparateur, il arrive puis il dit :
Bien, votre chauffe-eau, il est fini, puis comme je ne peux pas le réparer
parce que les... bien, soit qu'il est fini ou les coûts pour la réparation vont
être à x, je suis mieux de vous en installer un autre, on ne veut pas empêcher
le consommateur qui fait venir un réparateur à la maison puis qui dit :
Bien, votre chauffe-eau, il est fini... je prends l'exemple du chauffe-eau, là,
un exemple fictif, mais votre chauffe-eau est fini, donc je vous suggère de le
remplacer, j'en ai dans le camion, je peux vous le remplacer immédiatement,
bien, on veut permettre ça, que le réparateur puisse l'installer séance tenante
et puisse vendre le nouveau chauffe-eau parce qu'il est brisé. Ça fait que ça,
on va venir le régir puis on va venir le permettre.
Donc, l'article était peut-être un petit
peu trop serré. Donc, on va venir le modifier à l'article 68, notamment
pour répondre aux télécoms puis à la réalité de : si vous faites venir le
vendeur chez vous pour réparer, bien, à ce moment-là, il va pouvoir vendre le
bien pour le remplacer. Donc, ça va être à l'article 68.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Exemple :
réparation urgente d'une porte, d'une fenêtre, couverture à la demande expresse
du consommateur; réparation, remplacement d'eau chaude, chauffage à la demande
expresse du consommateur; évaluation, conclusion du contrat à la demande
expresse. Donc, c'est vraiment en fonction des circonstances.
Ce qu'on ne veut pas, c'est le commerçant
qui vient cogner à la porte : Bonjour... vendre une thermopompe. Avez-vous
froid? Avez-vous chaud? On va vous faire un bon deal, on va vous installer ça
tout de suite, puis vous n'avez même pas fini de signer le contrat que la
thermopompe est déjà installée, beaucoup trop chère, puis que votre délai de
résolution de 10 jours n'est pas applicable quasiment parce que la thermopompe
est déjà installée.
Donc, nous, ce qu'on vise, c'est à interdire
ça, mais à faire en sorte que, si votre chauffe-eau, vous appelez le
réparateur, il coule puis que le réparateur vous dit : Bien, il est fini,
votre chauffe-eau, bien, vous puissiez le changer immédiatement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : ...M. le
Président. Puis on l'étudiera en détail parce que, bon, 7 et 68 sont analogues,
là, et se font quand même miroir, puis il y a beaucoup des mémoires qui
identifiaient des fois 7, des fois 68, notamment celui de l'Association
des consommateurs pour la qualité dans la construction, qui avait quand même
des propositions, là, sur l'urgence. Notamment, ils nous disaient qu'il
devrait... on devrait exempter, là... (panne de son) ...on devrait exempter les
travaux recommandés ou exigés par les experts en bâtiment. Il y avait plein de
choses. Ça fait que j'y reviendrai à 68. Comme le ministre a dit qu'il allait y
avoir des amendements, on les vérifiera, mais ça fait partie des choses, là.
Vous l'avez bien souligné, M. le ministre. Si quelqu'un vous dit : Oui, il
y a une urgence, il y a eu un sinistre, c'est toi qui l'as appelé, ton toit
coule, attendre 10 jours que ton toit coule, ce n'est probablement pas
fonctionnel. Ça fait qu'on aura des commentaires ou des questions sur 68, on
les versera rendu là.
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Morin : ...on portera une
attention particulière à l'article 68, parce qu'en fait vous comprenez que
mon intervention vise aussi, bien sûr, à... tu sais, à protéger des
consommateurs. Je comprends que M. le ministre veut... puis il l'a très bien
expliqué, le... la situation du vendeur itinérant, par exemple, avec un bien,
ça peut être une thermopompe ou autre, qui passe puis qui l'installe trop
rapidement puis que là, après ça, le consommateur est... a de la difficulté,
évidemment, est pris avec, sauf que je veux juste m'assurer que, si les
consommateurs doivent faire faire des réparations urgentes sur des biens qu'ils
ont chez eux... qu'ils vont être capables de le faire, tu sais, parce que,
s'ils... puis, évidemment...
M. Morin : ...se fier à la
bonne foi des réparateurs. S'il dit : Écoutez, votre chauffe-eau est fini.
Il est rouillé. Il va couler. Ça serait un petit peu plate qu'il reparte, puis
le chauffe coule, là. On s'entend, ça peut être la même chose avec une
fournaise, ou, bon, etc., en fait, toute sorte de bien dans une... dans une
maison, là. Donc, on pourra voir en détail à l'article 68. Parce que je ne
voudrais pas... et puis vous l'avez mentionné, M. le ministre, je ne voudrais
que ça soit trop restrictif pour qu'on oublie puis que là, après ça, bien, la
loi est adoptée, puis là, bien, il faut corriger rapidement, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
suis d'accord sur l'objectif avec vous. Ce qu'on veut, c'est éviter la personne
qui cogne à la porte puis qui vende quelque chose qui n'a pas d'allure. Quand
elle va vous appeler pour faire réparer quelque chose, bien, on va permettre de
pouvoir vendre ce bien-là.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 7? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article 8,
M. le Président : L'article 62 de cette loi est modifié par le
remplacement des deuxième et troisième alinéas par les suivants : «Tout
contrat conclu par un... par le consommateur, même avec un tiers commerçant, à
l'occasion ou en considération d'un contrat conclu avec un commerçant itinérant
et qui résulte d'une offre, d'une représentation ou d'une autre forme
d'intervention du commerçant itinérant forme un tout avec ce contrat et est résolu
de plein droit dès lors que le contrat conclu avec un commerçant itinérant a
lui-même été résolu.
«De plus, le consommateur peut, à l'égard
d'un contrat conclu avec un tiers commerçant et visé au deuxième alinéa,
exercer directement contre le commerçant itinérant un recours fondé sur
l'inexécution du contrat ou sur les dispositions de la présente loi.
Commentaires : La modification
apportée fait en sorte que tout contrat conclu dans les circonstances décrites,
même avec un tiers commerçant, forme un tout avec le contrat conclu avec un
commerçant itinérant et est résolu de plein droit dès lors que le contrat
conclu avec un commerçant itinérant a lui-même été résolu.
Donc, l'objectif, c'est : le
commerçant itinérant cogne à la porte puis il dit : Ah! bien, je vous
installe une thermopompe à l'intérieur de deux jours, puis vous avez un contrat
de service avec une compagnie tiers qui fait partie du tout. Bien là, puisque
ce n'est pas permis, vous pouvez résoudre votre contrat, mais le deuxième
contrat qui était avec le service d'entretien est... Résolu ou résilié?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...résolu
aussi par le fait même parce que le contrat principal est annulé.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Sauf que, dans les faits, un exemple concret, ça donnerait quoi?
Parce que je comprends... je comprends très bien... Bon, on prend toujours
l'exemple du vendeur itinérant des thermopompes, là. Bon, ce n'est pas les seuls
vendeurs itinérants non plus, mais le tiers ça serait... ça serait qui dans un
cas comme ça? Parce qu'ils vendraient ça pour une autre compagnie?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est, exemple des contrats... Supposons, là, vous faites... il y a un contrat
de vente itinérante de thermopompe, puis vous avez un contrat, supposons, de
garantie avec un assureur à côté. Bien, si le contrat principal est résolu,
bien, ça va entraîner la résolution aussi du contrat avec l'autre tiers
commerçant, le contrat de garantie, le contrat d'entretien, le contrat de x, y,
z. Cependant, le consommateur, à sa demande, pourrait décider de maintenir l'un
des contrats.
M. Morin : O.K. Alors...
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'accessoire suit le principal...
M. Morin : Toujours.
M. Jolin-Barrette : ...toujours.
Bien, du moins, on le souhaite.
M. Morin : Bien,
habituellement, c'est comme ça.
M. Jolin-Barrette : Mais si
jamais le consommateur, pour x, y raisons, voudrait maintenir un contrat avec
le tiers, il pourrait le faire. Ça fait s'il annule le contrat principal, le
contrat avec le tiers est annulé, à moins que le consommateur souhaite le
maintenir.
M. Morin : O.K. Sauf que dans
les faits... Prenons l'exemple suivant. On revient toujours avec le vendeur de
thermopompes, là, puis admettons qu'il y a, je ne sais pas moi, un contrat
d'assurance ou de garantie prolongée qui est offert par un tiers. Donc, dans un
cas comme ça, si le consommateur fait en sorte que le contrat de location ou
d'achat de la thermopompe est résolu, bien, sa garantie prolongée, à sa
demande, pourrait être aussi résolue.
M. Jolin-Barrette : C'est le
principe de base.
M. Morin : Bien, à moins que
le consommateur ait un contrat avec quelqu'un d'autre, comment il pourrait
garder l'accessoire, donc la garantie prolongée, si le principal, il va... il
va résoudre. Alors, c'est ça que... J'ai de la misère... J'ai de la misère à
comprendre.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, il pourrait annuler l'accessoire puis conserver le principal. Supposons,
là, qu'au moment de la conclusion du contrat, O.K., il décide de garder...
M. Jolin-Barrette : ...la
thermopompe, mais il s'est fait vendre en même temps une garantie prolongée.
Mais à l'intérieur de 10 jours, il va pouvoir annuler la garantie
prolongée.
M. Morin : Ah, O.K.
Excellent. Je vous remercie.
• (11 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions à
l'article 8? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 8 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article 9 :
L'article 63 de cette loi est remplacé par le suivant :
63. Le commerçant itinérant doit, dans les
15 jours suivant la résolution par contrat rembourser le consommateur de
toutes les sommes payées par ce dernier en vertu de ce contrat et de tout autre
contrat visé au deuxième alinéa de l'article 62, y compris les sommes
payées à un tiers commerçant. Il doit également restituer au consommateur tout
bien reçu en paiement, en échange ou en acompte, ou, s'il ne peut le faire, lui
remettre le plus élevé de la valeur du bien ou de son prix indiqué au contrat.
Le consommateur doit, le cas échéant, dans les 15 jours suivant la
résolution du contrat, restituer au commerçant les biens faisant l'objet du
contrat. Le commerçant itinérant assume les frais de restitution.
Commentaires : Cet article apporte
des modifications concernant les obligations respectives des parties en cas de
résolution du contrat conclu avec un commerçant itinérant qui vise à tenir
compte des modifications apportées à l'article 62 de la loi par l'article 8
du projet de loi. Donc, c'est le délai de 15 jours pour rembourser et puis
le consommateur aussi 15 jours pour redonner la thermopompe.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions à
l'article 9? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 9
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 10.
M. Morin : ...une suspension,
s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. On suspend quelques
instants.
M. Morin : Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Morin : Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 01)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 11)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ces travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, M. le Président, l'article 10, et on aura des amendements pour fins
de clarification de l'article. Donc : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 65, de la section suivante :
«Section 2.1.
«Responsabilité limitée en cas de fraude
ou d'utilisation non autorisée d'un compte.
«65.1. Le commerçant auprès duquel le
consommateur détient un compte de dépôt à vue doit lui rembourser toute somme
débitée de ce compte sans son autorisation ou celle d'une personne autorisée à
y effectuer des opérations. De même, le commerçant doit rembourser toute somme
débitée avec l'autorisation du consommateur dans les cas où celui-ci est
victime de fraude lorsque le commerçant a débité cette somme sans prendre les
précautions nécessaires pour prévenir la fraude malgré la présence d'indices
probants permettant de la soupçonner. Le remboursement doit être effectué dans
les cinq jours ouvrables suivant une demande du consommateur à cet effet.
Toutefois, avant qu'il n'ait été avisé par le consommateur de la perte ou du
vol de... permettant d'avoir accès à son compte ou de l'utilisation non
autorisée de son compte, le commerçant est tenu de rembourser l'ensemble des
sommes ainsi débitées qu'en ce qu'il excède 50 $.».
«65.2. Le consommateur est tenu des pertes
subies par le commerçant lorsque ce dernier établit que le consommateur a
commis une faute lourde dans la protection de son numéro d'identification
personnelle.»
Alors, on remplace ça, M. le Président,
par les amendements à l'article 10. Remplacer l'article 10 du projet
de loi par l'article suivant :
«10. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 65, de la section suivante :
«"Section 2.1.
«"Limitations de responsabilité en
matière de compte à dépôts à vue.
«"Sous-section un.
«"Utilisation non autorisée.
«"65.1. Le commerçant auprès duquel
le consommateur détient un compte de dépôts à vue doit lui rembourser dans le
délai prévu par règlement toute somme débitée de ce compte sans son
autorisation ou celle d'une personne autorisée à effectuer des opérations. Aux
fins de la présente sous-section, ‘instruments de paiement' comprend une carte
de débit ainsi que tout instrument de paiement électronique permettant au
consommateur d'accéder à son compte de dépôts à vue, y compris par un appareil
électronique, notamment un téléphone cellulaire, une tablette électronique ou
un ordinateur, dans le but d'initier un ordre de paiement. Malgré le premier
alinéa, avant qu'il n'ait été avisé par le consommateur de la perte ou du vol
de l'instrument de paiement, de la fraude ou de l'utilisation non autorisée de
son compte, le commerçant n'est tenu de rembourser l'ensemble des sommes ainsi
débitées qu'en ce qu'il excède 50 $. Le consommateur est tenu des pertes
subies par le commerçant lorsque ce dernier établit que le consommateur a
commis une faute lourde dans la protection de moyens assurant son
identification aux fins de l'utilisation de l'instrument de paiement.
«"Sous-section deux.
«"Utilisation autorisée.
«"Le commerçant auprès duquel le
consommateur détient un compte de dépôts à vue doit lui rembourser dans le
délai prévu par règlement toute somme débitée avec son autorisation ou celle d'une
personne autorisée à y effectuer des opérations dans les cas où il est victime
d'une fraude. Le consommateur est tenu des pertes subies par le commerçant
lorsque ce dernier établit qu'il a débité cette somme, soit en l'absence d'indices
probants permettant de soupçonner la fraude, soit en présence de tels indices
après avoir pris les précautions nécessaires pour tenter de la prévenir."»
Commentaires : Cet amendement
clarifie les obligations respectives des parties, introduit une définition d'«instrument
de paiement» et prévoit qu'en cas d'utilisation non autorisée du compte le
commerçant ne soit responsable s'il démontre que le consommateur a commis une
faute lourde dans la protection de son... de son identifiant.
Bon. Alors, le professeur Lacoursière est
venu en commission parlementaire, il nous a dit de clarifier le tout. Alors, c'est
ce qu'on a fait. Donc, l'objectif est de faire en sorte que le régime en matière
de compte de dépôts à vue, donc le compte courant, dans le fond, il soit clair
et qu'en cas de fraude le consommateur puisse être remboursé des transactions
qui sont effectuées dans son compte. Le seul moyen d'exonération pour le
commerçant, donc la banque ou la caisse, c'est la faute lourde. Donc, l'objectif
est de faire en sorte que lorsque la personne se fait frauder, un peu comme en
matière de crédit, bien, la personne puisse être tenue responsable uniquement
jusqu'à un maximum de 50 $, comme ça se fait pour les cartes de crédit.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Alors, je comprends que...
M. Morin : ...ce que vous
voulez faire avec cet article-là, c'est... vous l'avez mentionné à la fin, M.
le ministre, c'est de faire en sorte que le consommateur soit responsable
jusqu'à un montant de 50 $. Mais là, on ne parle pas d'une carte de
crédit, on parle maintenant d'un compte, là...
M. Jolin-Barrette : Carte de
débit.
M. Morin : ...l'argent qui
est dans un compte courant, puis l'utilisation qui peut être faite par une
carte de débit ou un autre instrument parce qu'il y en a aujourd'hui, etc.,
téléphone cellulaire, etc., là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
On vient... on vient clarifier que ce n'est pas uniquement la carte débit,
l'instrument de paiement peut être tablette, téléphone, ordinateur.
M. Morin : Exact. Et bon...
alors jusqu'à concurrence de 50 $, sauf si évidemment le consommateur a
commis une faute ou a contribué à avoir mal protégé évidemment ses informations
personnelles à ce niveau-là. C'est à peu près ce que je comprends.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, l'article, ce qu'il fait, deux volets. Dans le fond, votre compte
est utilisé, il y a un débit dans votre compte en cas d'utilisation non
autorisée par le consommateur de son compte de dépôt. Dans le fond, c'est
retiré malgré votre consentement. On vient couvrir ça, vous ne pouvez pas être
tenu responsable, le consommateur.
Le deuxième cas, c'est un cas où
l'utilisation est autorisée par le consommateur, mais vous êtes victime d'une
fraude, et que le commerçant n'a pas pris les précautions nécessaires pour
prévenir la fraude. Donc, malgré la présence d'indices probants, O.K., le
commerçant n'a pas... n'a pas les moyens nécessaires, mais là, à ce moment-là,
le consommateur va être couvert, il ne sera pas responsable.
Donc, c'est en deux volets. Premier volet
jamais autorisé ça, je suis remboursé, il n'y a pas de problème. Deuxième
volet, j'ai autorisé, mais j'étais victime d'une fraude, et l'institution
financière n'a pas pris... n'a pas constaté les indices probants pour constater
ça. Alors il y a... il y a... il y a u remboursement.
M. Morin : Puis comment...
Comment... Admettons, là, que quelqu'un fait un achat en ligne — il y
a plein de gens qui font des achats en ligne, là — avec une tablette,
puis que la personne, admettons, se fait frauder. Comment l'institution
financière parce que ça peut être une banque, mais ça pourrait être aussi une
caisse populaire, comment il pourrait faire pour le détecter?
M. Jolin-Barrette : Mais
là... mais votre achat en ligne, généralement il va être avec votre carte de
crédit, le régime des cartes de crédit est déjà couvert. Là, on est vraiment
dans votre compte courant.
M. Morin : Mais il y a...
M. Jolin-Barrette : Il
faudrait que vous fassiez un...
M. Morin : Mais il y a moyen
de payer avec une carte de débit.
M. Jolin-Barrette : Bien,
généralement, c'est le virement Interac.
M. Morin : O.K. Puis
comment... puis comment l'institution financière va savoir que vous faites
frauder, je veux dire, avec les transactions qui passent?
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais c'est parce que c'est... supposons, là, pour le compte courant, il faut le
voir que c'est un débit dans votre compte courant qui est non autorisé. Ça fait
que, si vous ne l'avez pas autorisé, à ce moment-là, c'est un remboursement.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : L'autre
cas, c'est je consens à débiter mon compte, mais c'est une fraude,
M. Morin : Une fraude, exact.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, là, à ce moment-là, s'il y avait des indices probants, à ce moment-là,
le... puis que la banque s'en rend compte puis le dit, mais là, à ce
moment-là... puis le dit au consommateur, la banque ne sera pas tenue de
couvrir parce que vous allez avoir contribué avec la faute lourde.
M. Morin : Oui, sauf que...
M. Jolin-Barrette : La banque
vous dit : C'est une fraude, arrêtez la transaction. Puis vous continuez
quand même, là, vous contribuez à la transaction.
M. Morin : Oui, ça... ça, je
le sens, je le comprends. Mais avec la vitesse des transactions aujourd'hui,
comment... comment la banque va être en moyens de faire ça puis de modifier
le... le consommateur?
M. Jolin-Barrette : Non,
mais...
M. Morin : Puis qui va
l'évaluer, la faute lourde?
M. Jolin-Barrette : Prenez le
cas, supposons, de la fraude de grands-parents.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : La
personne âgée se présente au comptoir pour retirer 10 000 $.
M. Morin : ...
M. Jolin-Barrette : Mais la personne
en jeu, jamais elle n'a retiré 10 000 $. Quand elle va au comptoir,
elle retire cinq billets de 20 $, puis l'historique dans son compte, c'est
ça. Puis il y a déjà des normes qui sont appliquées par les institutions
financières où, bien, avant de donner une somme d'argent importante au comptoir
à la personne, il y a des questions qui sont posées. Il y a l'état général de
la personne aussi. La personne, elle tremble. Elle ne sait pas où elle donne de
la tête, tout ça. Donc dans ces cas-là, ce sont les indices probants qui sont
amenés par l'institution financière pour faire en sorte de détecter les cas,
les cas de fraude parce que, dans ce...
M. Jolin-Barrette : ...cas-là,
supposons, la fraude de grands-parents : Grand-papa, grand-maman, je me
suis fait arrêter, je vais envoyer quelqu'un chez vous à la maison ramasser
10 000 $, je suis à la police, il faut que... il faut que tu donnes
à... 10 000 $ cash, en argent liquide, à cette personne-là. Et là, à
ce moment-là, la personne âgée est victime d'une fraude, alors son niveau de
responsabilité va être limité relativement à ça. Puis l'institution financière
va devoir la rembourser.
• (11 h 20) •
M. Morin : Oui, ça, je
comprends.
M. Jolin-Barrette : S'il y
avait des indices probants qui démontraient que justement il y avait une faute.
M. Morin : Puis je comprends.
J'écoute... J'écoute votre exemple. C'est sûr que dans l'exemple que vous
donnez, avec une transaction dans l'institution financière, bien là, c'est sûr
que c'est la personne au guichet, là, qui travaille pour la banque ou la Caisse
populaire, d'abord, elle va avoir... tu sais, vous voulez faire un retrait, là,
évidemment, si vous voulez retirer... si vous voulez retirer 50 $ ou
60 $, habituellement, ce n'est pas très, très long, là, puis, tu sais,
quand on veut retirer un montant plus substantiel, bien là, la personne au
guichet voit notre compte, si le montant est plus important, bien, ça prend un
peu plus de temps, ils peuvent poser des questions. Comme vous l'avez souligné,
si la personne est nerveuse ou a un comportement, puis qu'on voit que dans son
compte, elle ne fait jamais des retraits comme ça, bien là, oui, je pense que
là, la banque va devoir faire quelque chose ou la caisse populaire, mais ça,
c'est quand on est en personne. Mais quand ça se fait via un moyen autre, que
ce soit un paiement interac ou autrement, puis que la personne, elle décide
d'utiliser ce moyen-là, comment l'institution financière va être en mesure de le
détecter? C'est... C'est... C'est là ma question. Puis moi, je veux bien
protéger le consommateur, c'est bien, bien clair, là, mais je veux juste
m'assurer que tout le monde est conscient de ce qui se passe puis des
transactions que les gens font, que ce soit par Interac ou pas. C'est sûr que,
j'imagine, je ne suis pas un spécialiste des transactions informatiques
bancaires, mais quelqu'un qui ne retirait à peu près jamais rien ou ne ferait
pas beaucoup de transactions interac, puis à un moment donné, il y a quatre
montants de 3 000 $ qui passent, j'imagine que dans le système
bancaire, ça va «poper» à un moment donné, mais les transactions vont être
faites.
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous prenez le cas, là, de... vous avez un cousin, vous apprenez que vous avez
un cousin qui est au Vietnam. Puis là, il vous dit : Il faut que vous me
transférez un montant substantiel pour bénéficier d'un héritage de plusieurs
millions de dollars. Mais là, vous le transférez vous-même, là, vous avez
contribué, c'est une faute lourde, ça, là. Tu sais, vous ne serez pas... vous
ne serez pas remboursé pour ça, là. La personne... bien, en fait, les
institutions financières utilisent déjà cette notion-là, d'indices probants
pour poser des questions, pour faire en sorte que, si jamais il y a une demande
de retrait importante qui n'est pas dans les habitudes, pour détecter la fraude
aussi. Ça fait que c'est ce qu'on vient notamment indiquer, une transaction
inhabituelle peut être bloquée. Puis déjà il y a des transactions inhabituelles
qui sont bloquées par les institutions financières quand vous faites des
transferts, donc ils ont déjà un régime de sécurité.
Là, ce qu'on vise, c'est vraiment le
consommateur qui, un, le régime de responsabilité sur une transaction non
autorisée, premièrement, donc on fait comme les cartes de crédit. Mais
deuxièmement, même si vous l'autorisez mais que c'est une fraude, l'institution
financière va être tenue de vous rembourser, à moins que vous ayez contribué
par une faute lourde de votre part. Donc, c'est le principe général. C'est sûr
que chacun... chacun des cas, puis je ne suis pas un spécialiste sur les
différentes fraudes qui sont utilisées, là, mais ce qu'on vise à faire en
sorte, c'est que le consommateur puisse être remboursé le plus souvent
possible.
M. Morin : Oui, ça, je le
comprends.
M. Jolin-Barrette : Même
lorsqu'il y a autorisation de sa part, mais qu'il s'est fait frauder. Tu sais,
le critère... Tu sais, si on sépare en deux le premier élément, quand c'est non
autorisé, c'est remboursement, le deuxième cas, c'est j'ai autorisé la
transaction, mais en raison d'un stratagème, en raison d'une fraude, tout ça,
bien là, je vais pouvoir être remboursé, à moins que j'aie commis une faute
lourde.
M. Morin : Oui. On ne les a
pas entendus en commission parlementaire, mais le Mouvement Desjardins nous a
fait parvenir un mémoire où ils expliquent... évidemment, ils reconnaissent
l'intention de l'article 10, mais ils expliquent clairement que le régime
par carte de crédit puis le régime d'un accès par carte de débit dans un
compte, c'est deux choses qui sont totalement différentes. Et ils nous disent,
entre autres, que dans son analyse d'impact réglementaire, puis je fais...
M. Morin : ...fais référence
à leur mémoire à la page 4. L'Office mentionne qu'elle appliquerait
essentiellement aux comptes de dépôt, le régime de protection en vigueur pour
les cartes de crédit.
Alors, selon Desjardins, ça pose deux
principaux problèmes. Puis évidemment on connaît... on connaît l'importance du
Mouvement Desjardins au Québec. C'est le premier groupe financier coopératif en
Amérique, le cinquième au monde, 6 ᵉ institution financière au Canada, 444
milliards d'actifs, 7,7 millions de membres, puisqu'ils disent, parmi les
problèmes, c'est qu'en premier lieu... puis je pense que c'est important qu'on
en discute. Les mesures applicables aux cartes de crédit se limitent aux
transactions non autorisées tandis que les dispositions de l'article 10
couvrent également les transactions autorisées.
En second lieu, il s'agit de deux produits
financiers fondamentalement différents. Dans le cas de la carte de crédit,
l'institution émettrice comme Desjardins met un crédit à la disposition d'un
consommateur et lui accorde un délai pour rembourser le crédit utilisé. Dans le
cas d'un compte de dépôt, le membre y dépose son argent. Donc, c'est un moyen
évidemment d'accumuler du capital. C'est un outil de gestion de finance
personnelle. Ce qu'ils disent, c'est que donc, là il y a une différence entre
les deux. Et par la suite ils nous disent que l'encadrement est impraticable.
C'est ce qu'ils disent. On dit : L'actuelle position gouvernementale fait
en sorte que les institutions financières devront s'interroger sur l'objectif
d'une transaction et s'ingérer dans la vie privée des détenteurs de comptes en
posant des questions sur les motifs derrière certaines transactions. Il y a
aussi un risque qu'ils bloquent plus de transactions. Ils font référence à des
encadrements qui arrivent ou qui existent dans d'autres pays et qui ont été
faits après plusieurs consultations avec le milieu.
Alors, moi, ma question est la
suivante : Avant d'arriver avec une telle disposition, est-ce que vous
avez consulté les mouvements Desjardins.
M. Jolin-Barrette : Les
institutions financières sont consultées, puis on est en discussion avec eux
également. Donc, ce qui est important, là, c'est que c'est un régime similaire
aux cartes de crédit. Mais quand qu'on se retrouve face à des consommateurs qui
se font frauder, bien, je pense que c'est important... Puis déjà les
institutions financières, en vertu du code fédéral, appliquent déjà des normes
relativement aux indices probants aussi.
Alors, moi, je pense que c'est important
de venir le déposer dans la loi pour faire en sorte, justement, de venir mieux
protéger le consommateur québécois en cas de transaction non autorisée qui se
font, dans le fond, frauder ultimement. Puis là il y a toujours le régime
d'exonération de la faute lourde pour les institutions financières. Une faute
lourde, là, c'est une négligence grossière, comme de l'insouciance téméraire,
un comportement normalement déficient, voire inexcusable, qui dénote un mépris
complet des intérêts d'autrui aussi. Donc, le critère de la faute lourde est
assez élevé, mais il existe, là, quelqu'un de téméraire.
Donc, moi, je pense que c'est important de
venir l'encadrer, de venir assurer une protection. D'autant plus que dans
l'industrie financière, ils ont déjà des codes, des normes de conduite qui
équivalent à ce régime.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :...j'aurais le député...
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je veux quand même juste qu'on revienne, là, parce qu'il y a des
modifications importantes, M. le ministre, juste qu'on soit tous sur la même
page. Ça fait qu'autorisé, non autorisé, c'est deux cas de figure. Si c'est
autorisé, donc l'exemple, c'est... en fait, ce n'est pas autorisé. Ça, c'est le
plus simple. On va y aller avec le plus simple en premier. Vous constatez votre
relevé bancaire, là, puis là il y a une transaction, 200 piastres,
«wathever», un virement quelconque. Vous, vous n'avez aucune idée c'est quoi
cette affaire-là. Vous appelez à votre banque.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
dans mon compte, je constate que... Je suis inscrit au Congrès de Québec
solidaire...
M. Cliche-Rivard : Bien, oui.
M. Jolin-Barrette : ...puis
il y a une transaction qui est passée dans mon compte.
M. Cliche-Rivard : Pourtant,
vous souhaitez souvent qu'on vous invite dans nos caucus, donc ça me surprend
que vous utilisiez cet exemple-là.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
vous me faites payer, là. Ça, ce n'est pas normal.
M. Cliche-Rivard : Ah, O.K..
C'est le prix. Parfait. Ça fait qu'on va noter que, si on le fait, ça ne sera
pas comme ça, mais... Bon, vous dites, avec l'exemple... Prenons quelque chose
de plus neutre, là. Vous recevez... C'est écrit 50 piastres chez votre
concessionnaire Lada, tiens. Vous aviez cet exemple-là tantôt, là, puis vous
n'avez pas d'auto. Vous ne savez pas c'est quoi cette affaire-là. Vous appelez
à la banque. Vous dites : Là, moi, je demande à être remboursé sur le...
bien, sur le champ, entre guillemets, parce que là vous prévoyez que c'est par
règlement, le délai. Je demande à être remboursé de cette affaire-là. La banque
se comporte comment, là, dans cet exemple-là?
M. Jolin-Barrette : Bien,
elle doit rembourser. C'est une transaction non autorisée. Donc là, à ce
moment-là...
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'ils vont faire leur enquête, j'imagine. Ils vont appeler peut-être la
banque... le commerçant. Ils vont dire : Bon, est-ce que tu as reçu...
M. Cliche-Rivard : ...M. le
ministre, telle date, va faire ces vérifications, puis s'il n'y a rien qui lui
démontre que...
M. Jolin-Barrette : Je me
suis fait voler ma carte de débit.
M. Cliche-Rivard : Exactement.
M. Jolin-Barrette : Je me
suis fait voler ma carte de débit puis... ou mon téléphone, supposons, il y a
quelqu'un qui a été consommer, bien là, à ce moment-là, je vais être remboursé.
• (11 h 30) •
M. Cliche-Rivard : On va vous
rembourser. Puis là, il y a le 50 $, maximum ou c'est l'ensemble de la
valeur?
M. Jolin-Barrette : Non.
C'est ce qui excède le 50 $.
M. Cliche-Rivard : Dans le
non autorisé aussi.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'on demeure avec une responsabilité. Puis là, dans le non autorisé, là, je
donne l'exemple, grand-maman, elle a sa carte de débit, elle l'a prêtée à son
petit-fils, elle lui a donné son NIP puis elle lui dit : Tu iras aux vues,
hein, tu iras voir un film. Sauf que le petit bonhomme, il fait plus que ça, il
va aux vues puis il s'achète une paire de souliers avec sa carte de débit, à
grand-maman. Ça, c'est-tu autorisé ou ce n'est pas autorisé?
M. Jolin-Barrette : Écoutez,
je ne pense pas qu'on peut parler d'un cas de fraude dans ce cas-là.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que dans ce cas-là. Mais il est-tu autorisé ou il n'est pas autorisé, là,
dans ce cas-là? Ell ne lui a pas dit.
M. Jolin-Barrette : On parle
de situations où il y a un stratagème, où il y a une fraude sur l'utilisation
d'une carte de débit.
M. Cliche-Rivard : Oui. Mais
moi, je vous dis, de définir ce qui est autorisé ou pas autorisé, ce n'est
aussi simple que ça, à tous les jours, pour l'institution bancaire ou pour le
commerçant ou pour la vie de tous les jours, là.
M. Jolin-Barrette : On va
suspendre juste un instant, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
(Reprise à 11 h 33)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, en réponse à la mise en situation du collègue de
Saint-Henri-Sainte-Anne, bien, la grand-mère ne sera pas remboursée parce
qu'elle a divulgué son NIP d'une façon volontaire à son petit-fils. Ce n'est
pas un stratagème, ce n'est pas une fraude, c'est considéré comme une faute
lourde de sa part. Elle donne sa carte avec son NIP.
M. Cliche-Rivard : O.K. Mais
là, ce que... parce que là, pour l'application, là, de 65.1 ou de 65.2, là on
est dans lequel des deux régimes dans cette mise en situation là? L'utilisation
est-tu autorisée, de la carte de débit, ou elle n'est pas autorisée? Elle est
autorisée?
M. Jolin-Barrette : Elle est
autorisée.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que grand-maman qui passe la carte qui dit : C'est bon, va faire les
achats, même si elle, elle a limité les achats, dans la... dans le consentement
avec le jeune, elle l'a autorisé. Le partage de votre carte débit, quelque
restriction que vous émettiez sur l'utilisateur, vous autorisez la transaction.
C'est ça, la lecture? Juste pour qu'on se comprenne, là.
M. Jolin-Barrette : Vous ne
donnez jamais...
M. Cliche-Rivard : Je le
sais, ça.
M. Jolin-Barrette : ...votre
NIP à personne, surtout pas à votre conjointe.
M. Cliche-Rivard : Redites
ça? Je n'ai pas entendu.
M. Jolin-Barrette : Vous
ne... Vous ne donnez jamais votre numéro d'identification personnelle, et
surtout pas à votre conjointe.
M. Cliche-Rivard : Surtout
pas à votre conjoint. Bon...
11 h 30 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...Parfait.
Ceci dit, malheureusement, les régimes sont là parce que ça existe. Ça fait qu'une
fois que vous avez donné votre bonne mise en garde qui est importante, là, je
veux juste être clair, là, là, cette madame là, là, elle est-tu dans le volet 1
ou elle est dans le volet 2?
M. Jolin-Barrette : La
transaction n'a pas été autorisée. Donc, on est dans transaction non autorisée.
M. Cliche-Rivard : Ah, non
autorisée.
M. Jolin-Barrette : Non
autorisée. 65.1
M. Cliche-Rivard : O.K. Elle
n'a pas été autorisée, puis comme elle a commis une faute lourde, elle ne sera
pas remboursée.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : C'est
tout. Parfait. Ça que le fait... puis là, bon...
M. Jolin-Barrette : Pour
aller aux vues, donner 20 $ en argent liquide.
M. Cliche-Rivard : Exactement.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
ne coûte plus 20 $, là, ça coûte... Ça dépend. Le popcorn... Payez-vous un
trio aussi ou...
M. Cliche-Rivard : Bien,
écoutez, ça, c'est la grand-mère qui décidera.
M. Jolin-Barrette : C'est-tu
un mardi à 5 $.
M. Cliche-Rivard : Ce serait
préférable.
M. Jolin-Barrette : O.K. Bon,
bien, supposons, on peut peut-être s'en sortir avec 20 $. Donc, 20 $
en argent comptant.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
la transaction, elle n'est pas autorisée, mais, considérant que grand-maman a
participé par une faute lourde, elle ne sera pas remboursée...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : ...de l'achat
des souliers après au magasin, là, par exemple.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Et là elle appelle la banque, elle dit : Bonjour, la banque. Je constate
qu'après le virement au cineplex ou la transaction il y a une autre transaction
chez Sports Experts de 200 $. Je veux être remboursé pour cette deuxième-là.
Là, la banque lui dit quoi?
M. Jolin-Barrette : Mais elle
va dire : Est-ce que la transaction est autorisée ou non autorisée? Puis
la banque va vérifier la nature de la transaction, qui a fait la transaction.
M. Cliche-Rivard : Comment?
M. Jolin-Barrette : Bien, ils
ont des équipes d'enquête.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
ils vont appeler Sports Experts.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça. Puis, tu sais, vous savez... Puis là, si c'est une fraude, bien, il y a
toujours la possibilité de déposer une plainte à la police.
M. Cliche-Rivard : O.K. Puis
là le fardeau d'établir...
M. Jolin-Barrette : Alors,
dans ce cas-ci, je pense qu'il y a des rapports familiaux à éclaircir.
M. Cliche-Rivard : Oui. Mais
la responsabilité puis le fardeau, là, c'est ça que cherche à établir. La
banque va se revirer, elle va faire son enquête puis va dire : Écoutez, Mme,
selon notre enquête, vous avez contribué par une faute lourde à la transaction,
vous ne serez pas remboursé.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : C'est la
banque qui fait cette détermination-là suivant son enquête.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis cette
détermination là, si la madame n'est pas contente de l'évaluation de la banque,
là, elle peut faire une plainte.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
elle a un recours.
M. Cliche-Rivard : Elle a un
recours, un recours civil, comme n'importe quel recours civil cause contre
sa... contre la banque qui refuse d'exercer son droit qu'elle elle allègue au
sens de l'article 65.1, 65.2.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mais peut-être dans ce cas-là, la meilleure solution, c'est son petit fils,
peut-être qui devrait venir couper le gazon tout l'été.
M. Cliche-Rivard : Mais le
fardeau donc d'établir ou l'évaluation d'établir la participation par une faute
lourde va revenir à l'institution, au commerçant.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mais, dans le fond, l'institution bancaire, elle fait une enquête lorsqu'il y a
une situation avérée où on allègue de la fraude, elle, elle fait ses
vérifications.
M. Cliche-Rivard : Puis le
volet où, soit en l'absence d'indices probants permettant de soupçonner la
fraude, là, ce volet-là, où est-ce qu'il intervient dans cette évaluation-là? Mme
va dire... Là, l'exemple ne s'applique pas, mais là, en moyen de défense, l'individu
ou le consommateur pourrait dire : Attendez, là, c'était évident que ce n'était
pas moi qui allais acheter des paires de souliers ou cinq paires de souliers.
Je donne l'exemple. Qui fait le tribunal de ça puis qui fait l'arbitrage de ça?
M. Jolin-Barrette : Exemple,
là : elle constate une transaction non autorisée dans son compte, là, elle
appelle l'institution financière, puis elle dit : Aïe, comme il y a des
transactions non autorisées, suspendez ma carte. Puis la banque ne suspend pas
la carte par la suite puis ça continue, là, on tombe dans transaction non
autorisée.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Mais là, ça, c'est dans l'autorisé, ça, le... l'absence d'indices probants, c'est
dans 65.2.
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
là, quand on est à 65.2, exemple : la grand-mère le divulgue à la caisse
ou à la banque puis dit : Ce n'est pas autorisé. Dans le fond, je vous
appelle, là, pour dire : Il a des transactions dans mon compte, là, puis
ce n'est pas autorisé. À partir de ce moment-là, ça devient une transaction non
autorisée.
M. Cliche-Rivard : Du moment
où l'individu indique à la banque que la transaction n'est pas autorisée?
M. Jolin-Barrette : Les
transactions subséquentes sont...
M. Cliche-Rivard : Les
transactions subséquentes ne le sont pas.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Prend mémo, là, les virements de 50 $ par mois à telle affaire, moi, je n'ai
pas autorisé ça.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que le premier va demeurer autorisé, sur lequel il y aura un débat, puis ils s'entendront.
Pour les subséquentes, on n'est évidemment pas... on est évidemment dans le non
autorisé. Pour le premier 50 $, elle dit à la banque...
M. Cliche-Rivard : ...vous
auriez dû le savoir que ou vous n'avez pas pris les moyens nécessaires pour
interrompre ce transfert-là. C'est ça que dit... 65.2, deuxième alinéa. C'est
ça?
• (11 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Oui, bien
là, là, vous êtes dans une situation où vous aviez consenti à la transaction.
M. Cliche-Rivard : Vous aviez
consenti à la transaction.
M. Jolin-Barrette : 65.2,
là...
M. Cliche-Rivard : Vous avez
dit oui.
M. Jolin-Barrette : ...c'est
quand vous avez autorisé la transaction mais que vous étiez dans une situation
de stratagème, de supercherie, de fraude.
M. Cliche-Rivard : De fraude.
Vous étiez en train de nous faire avoir au téléphone par un vendeur qui se
prétendait Vidéotron puis qui vous a donné un... videotron@gmail.com pour faire
votre virement, genre. Là, c'est peut-être de la... C'est-tu une faute lourde,
ça, si vous faites un transfert à videotron@gmail.com?
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
qui important, c'est vraiment quand le stratagème est là. Revenons à la faute
de grands-parents, ça, c'est une de fraude, de stratagème.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais,
exemple, vous vous retrouvez, supposons, à rentrer sur le site de votre
institution financière, vous recevez une double identification par message
texte, tout ça, bien, ça, vous allez vous retrouver dans une situation où c'est
une transaction que vous pensiez faire où est-ce que le site web, il est pareil
comme le site de votre institution financière, c'est une fraude. Alors, à ce
moment-là...
M. Cliche-Rivard : Vous
l'avez autorisé, mais c'est une fraude.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
mais vous allez être remboursé.
M. Cliche-Rivard : Vous allez
être remboursé. Puis c'est quoi que vient dire finalement : «Le
consommateur est tenu des pertes subies par le commerçant lorsque ce dernier
établit qu'il a débité cette somme soit en l'absence d'indices probants
permettant de soupçonner la fraude, soit en présence de tels indices après
avoir pris les précautions nécessaires pour tenter de la prévenir.»?
Pouvez-vous nous l'expliquer, ça?
M. Jolin-Barrette : Donc, les
indices probants, c'est dans une situation... exemple le consommateur se
présente au comptoir, retire la somme lui-même, c'est son compte, il retire
10 000 $.
M. Cliche-Rivard : Le
10 000 $, là, en shakant.
M. Jolin-Barrette : Le
10 000 $, en... Bien, c'est ça. Mais là la personne shake, n'a pas
l'habitude de retirer 10 000 $. L'institution financière ne pose
aucune question, ne fait aucune vérification. Donc là, il y avait des indices
probants. Ou il y a quelqu'un qui accompagne la personne puis qu'il a... tu
sais, il a une main dans son manteau puis...
M. Cliche-Rivard : O.K. Mais
là cet arbitrage-là...
M. Jolin-Barrette : Tu sais,
il n'a pas l'air... il n'a pas l'air d'aller à l'église le dimanche matin.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que là, dans ce scénario-là, madame, deux jours après, appelle sa caisse en
disant : Aïe! «By the way», ça, ce n'était pas... c'était autorisé, mais j'étais
victime d'extorsion, je veux dire, là, dans le cas qu'on dit, c'est vraiment
ça, là, remboursez-moi. Puis ils vont dire : Écoutez, madame, je ne peux
pas vous rembourser, vous avez fait une autorisation autorisée... une
utilisation autorisée de votre compte, vous étiez là en personne, vous avez
demandé à sortir 10 000 $. Et là madame sort son moyen de défense en
disant : Attendez, minute, là...
M. Jolin-Barrette : Il y
avait des indices probants...
M. Cliche-Rivard : ...il y
avait des indices probants, puis vous n'avez rien fait.
M. Jolin-Barrette : ...qui
démontraient que j'étais victime d'une fraude.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
cet arbitrage-là, il va éventuellement se faire au tribunal.
M. Jolin-Barrette : Oui, en
matière civile.
M. Cliche-Rivard : En matière
civile.
M. Jolin-Barrette : Ou la loi
sur la protection du consommateur s'applique, et donc il peut y avoir une
plainte à l'Office de la protection du consommateur.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que ça, on s'entend que l'institution ne risque pas d'accepter
nécessairement à prime abord le moyen de défense de madame, là, on s'entend que
c'est plutôt prévu...
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous savez, les institutions financières sont des bons citoyens corporatifs.
Déjà, ils ont un code de conduite volontaire. Déjà, ils remboursent dans des
situations comme celle-ci, où il y a des indices probants. Là, on vient le
verser dans la loi pour le formaliser. Alors, moi, j'ai confiance que...
M. Cliche-Rivard : O.K. Bien,
parfait.
M. Jolin-Barrette : ...les
institutions financières vont continuer d'agir comme de bons citoyens
corporatifs. Ils sont en affaires, ils souhaitent avoir la confiance de leurs
citoyens... bien, «de leurs citoyens»... de leurs consommateurs. Et donc moi,
je n'ai pas de crainte, là, de la part du comportement des institutions
financières à ce niveau-là.
C'est sûr qu'il peut toujours y avoir des
litiges rattachés à la faute lourde ou non, mais, tu sais, on est dans des
situations où il y a un comportement véritablement négligent, où il y a une
insouciance, où il y a un comportement téméraire. Donc, c'est sûr qu'il va
toujours y avoir des cas à la marge ou litigieux, mais ça, ce n'est pas
différent de maintenant. Mais là, par contre, on vient mettre une protection
dans la loi pour le consommateur.
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Cliche-Rivard : Merci.
M. Morin : Oui. Bien, en
fait... Bien, justement, vous l'avez souligné, M. le ministre, les institutions
financières, évidemment, ont des... ont des codes, veulent faire affaire avec
leurs clients, même chose pour les mouvements coopératifs. Mais je reviens à ma
question que j'avais commencé à vous poser tout à l'heure, parce que... Est-ce
que vous les avez consultées? Puis pouvez-vous nous en...
M. Morin : ...en dire
davantage là-dessus. Parce que moi, quand j'ai reçu la mémoire de, bien, en
fait, le document de Desjardins, puis le document de l'Association des
banquiers canadiens, ils avaient... En tout cas, ils avaient l'air d'être bien
étonnés de l'endroit où vous voulez vous en aller. Puis compte tenu du
changement que ça apporte, je voudrais juste savoir si, effectivement, il y a
eu une consultation élargie. Parce que ce qu'on nous dit, c'est que dans dans
d'autres... dans d'autres pays, notamment au Royaume-Uni, bien, il y a eu
justement ce genre de consultation là, puis il y a eu en fait une entente,
finalement, entre, ce que je comprends, entre le gouvernement et puis les
institutions financières. Parce que je vous écoutais répondre aux questions de
mon collègue le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, et j'ai l'impression que...
Je comprends ce que vous voulez faire,
mais la façon dont vous le faites, ça risque peut-être d'engendrer plus de
litiges. Puis on ne veut pas nécessairement créer des litiges. Puis, si, de la
façon dont c'est rédigé à 65.2, à un moment donné, c'est l'institution
financière qui détermine, bien, j'imagine qu'ils vont devoir faire des
enquêtes. Ils seront-tu en mesure de le faire? Parce que, si ça prend trop de
temps, c'est le consommateur qui va... qui va perdre, lui, en bout de piste, ou
qui va attendre inutilement. Ça fait que je voudrais juste comprendre comment
vous allez fonctionner pour arriver avec cette disposition-là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
actuellement, le régime actuel, c'est que les consommateurs ne sont pas
protégés... en matière de compte à dépôt. Donc, les comptes courants, les
comptes débits, les consommateurs ne sont pas protégés. Il n'y a pas
d'encadrement législatif relativement à ça. Là, on vient introduire un
encadrement législatif dans la Loi sur la protection du consommateur. Le régime
du Royaume-Uni, il est beaucoup plus large. Alors, nous, c'est une introduction
d'un régime de protection. Alors, bien entendu, il va y avoir des vérifications
qui vont être faites lorsqu'il y a une fraude alléguée par un citoyen. Puis
dans le fond la banque qui, elle, est en affaires ou l'institution financière
est en affaires dans les systèmes monétaires, si je peux dire, donc, va
vérifier avant de rembourser. Elle va faire une enquête. Alors, ça fait partie,
comme ils font actuellement, des vérifications. Cependant, là, on vient leur
imposer une obligation légale de le faire.
Donc, actuellement, ils le faisaient d'une
façon volontaire, le régime de fraude, de remboursement dans les comptes
débits. Là, on vient dire au consommateur : Le consommateur est remboursé,
à moins qu'il y ait faute lourde de sa part. Puis, bien entendu, si jamais la
banque, ou la caisse, ou l'institution financière ne veut pas rembourser, à ce
moment-là, il pourrait... ça pourrait se transmettre en litige. Dans le cas
d'un litige, ça pourrait se transmettre par une plainte à l'Office de la
protection du consommateur, puis des sanctions pénales, aussi, par l'office
aussi.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour
revenir sur le deuxième, je vais vous laisser le temps, M. le ministre, le
deuxième cas d'espèce, là, Mme se présente... Oui, là, je laisse le
commentaire. Mme se présente à la caisse, reçoit son 10 000 $, là,
comme je disais tantôt, puis tout va bien, là. Mais même pas
10 000 $, 2 000 $, parce que 10 000 $, ça flague
plein d'autres affaires, mais retire 2 000 $ au comptoir. Elle va
bien, Mme, là. Il n'y a pas d'enjeu. Elle n'est pas en apparente difficulté,
là. Elle retire 2 000 $. Et là il n'y a donc pas d'indice probant qui
aurait pu permettre à la caisse de déterminer qu'il y a quelque chose de
frauduleux là-dedans, là. La caisse, elle n'a pas de faute. Si la caisse n'a
pas de semblant de faute ou d'indice probant, Mme ne sera pas remboursée. C'est
ça?
M. Jolin-Barrette : Vous
avez... Vous avez raison.
M. Cliche-Rivard : Ça
fait que c'est... Ce n'est pas un cas où, à moins d'avoir fait une fausse...
une faute lourde, elle ne sera pas remboursée.
M. Jolin-Barrette : Vous
avez raison.
M. Cliche-Rivard : C'est
ça.
M. Jolin-Barrette : Ça
prend des indices probants.
M. Cliche-Rivard : Ça
prend des indices probants. Ça fait qu'il va falloir qu'elle, elle soulève dans
sa défense ou en tout cas dans sa discussion avec la banque : Voyons donc,
tu aurais donc dû savoir. C'était clair, c'était évident, il y avait des
indices probants. Si la banque, elle, dit : Bien, il n'y en avait pas
pantoute d'indices probants, madame. Regardez la vidéo, là. Tout va bien. On
vous pose trois questions, na, na, na. Madame, elle, même si elle dit avoir été
victime d'une fraude ou autre scénario, situation, «whatever», elle ne sera pas
remboursée par son institution bancaire.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est la banque qui a le fardeau.
M. Cliche-Rivard : La
banque qui a le fardeau de quoi?
M. Jolin-Barrette : De
démontrer qu'il n'y avait pas d'indices probants.
M. Cliche-Rivard : Je
sais, mais elle, quand elle va appeler la banque pour faire sa plainte, tu
sais, la banque n'a pas le fardeau de grand-chose, là. Elle dit :
Rembourse-moi.
M. Jolin-Barrette : Mais
il va y avoir un litige.
M. Cliche-Rivard : Il va
y avoir un litige parce que... si elle le prend, on s'entend.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ou si elle... c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Si
elle ouvre son litige ensuite...
M. Jolin-Barrette : Ou
si elle a fait une plainte à l'OPC.
M. Cliche-Rivard : Ou si
elle fait une plainte. Auquel cas, là...
M. Jolin-Barrette : Là,
on est en matière pénale.
M. Cliche-Rivard : Oui,
puis auquel cas, là, l'OPC va dire à la banque : Montre-moi ta
démonstration. C'est la banque qui va devoir montrer ta, ta, ta. Il n'y avait
aucune façon que je puisse...
M. Cliche-Rivard : ...être
capable.
M. Jolin-Barrette : La
personne victime, elle, va démontrer qu'elle a été victime d'une fraude.
M. Cliche-Rivard : D'une
fraude. Exact.
M. Jolin-Barrette : Ça, elle,
c'est sa... c'est son fardeau. Puis la banque, son moyen d'exonération, c'est
de dire : Bien, il n'y avait pas d'indices probants.
• (11 h 50) •
M. Cliche-Rivard : Écoutez,
là, il n'y avait rien là, elle a débité effectivement régulièrement, mettons,
de son compte débit, là, c'est un samedi après-midi, puis elle envoie
400 $ parce qu'elle pense qu'elle paie quelqu'un qui lui a donné un
service, mais cette personne-là ne lui a jamais donné le service, puis là, la
banque, elle dit : Bien, écoutez, moi, un transfert Interac, un samedi
après-midi, de 400 $, vous en faites deux fois par mois, cinq fois par
mois, 10 fois par mois, moi, je n'avais aucune façon de savoir que
celui-là, vous étiez victime d'une fraude.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Mme, elle,
elle n'a pas de recours pour un remboursement face à son institution
financière, même si elle n'a pas commis de faute lourde.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
à moins qu'il y aille des indices probants.
M. Cliche-Rivard : À moins
qu'il y ait des indices probants. Puis là, elle va dire quelque chose comme...
Je sais ne pas. Je ne peux pas inventer, là. Que l'adresse courriel était
vraisemblablement frauduleuse, là. Elle pensait payer Desjardins, puis là, elle
écrit Desjardins@...
M. Jolin-Barrette : Yahoo!
M. Cliche-Rivard : ...yahoo.com
pour faire son virement, parce que c'est ça le courriel qu'elle a reçu, parce
qu'il fallait qu'elle paie un compte Desjardins. Puis là, dans ça
n'interviendra pas la faute lourde de quelconque façon. Elle a été victime
d'une fraude.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Elle, elle l'a fait de bonne foi.
M. Cliche-Rivard : Elle l'a
fait de bonne foi.
M. Jolin-Barrette : Mais il
n'y a pas d'indices probants.
M. Cliche-Rivard : Là, la
banque ne peut pas dire : Bien, voyons, Mme, vous savez bien qu'en
écrivant à Desjardins, à yahoo.com, vous avez contribué à de... Puis là, ça, ce
n'est pas applicable dans ce régime-là, du moment où elle a été victime d'une
fraude, la faute lourde, elle n'entre pas en jeu.
M. Jolin-Barrette : Là, votre
exemple d'adresse courriel pourrait être, dans le fond, dans le cadre de la
faute lourde. Mais là, on n'est même pas rendus à la faute lourde.
M. Cliche-Rivard : On n'est
pas dans la faute lourde.
M. Jolin-Barrette : On est
sur la question des indices probables. Ça fait qu'effectivement.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Ça fait qu'à 65.2 il n'y a pas d'intervention de la faute lourde : vous
vous étiez connecté régulièrement dans votre compte, vous avez fait le
transfert régulièrement dans votre compte, auriez-vous dû savoir, Mme, que
Desjardins@yahoo.com, ce n'est pas un vrai courriel?
M. Jolin-Barrette : Pour
amener la responsabilité de l'institution financière, ça prend des indices
probants qui auraient pu être détectés par l'institution financière, parce
qu'on est dans le cadre d'une transaction qui est autorisée.
M. Cliche-Rivard : Puis elle,
elle pourrait dire : Voyons donc, l'institution financière aurait dû
savoir que, de faire un virement à Desjardins @yahoo.com, ça constituait des
indices probants.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
le volume de transactions qui est effectué par jour pour les institutions
financières est important.
M. Cliche-Rivard : Exact.
C'est évident. Et là, va donc y avoir un litige à savoir si ça, ça aurait pu
être ou non constitué comme un élément probant qui aurait permis de le flaguer.
Ça, ça va faire le débat.
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
ce qui est surtout important sur le régime qu'on introduit, c'est que ce sont
des nouvelles dispositions. Puis on vient clairement mettre les niveaux de
responsabilité pour les institutions financières par rapport aux gens, aux
consommateurs québécois. Donc, c'est une avancée significative qu'on est en
train de faire.
M. Cliche-Rivard : Ça, je le
comprends, là. On essaie juste de comprendre la mécanique de ce que vous nous
introduisez aujourd'hui par amendement, qui est quand même substantiellement
différent de ce qu'on avait lu. Ça fait que...
M. Jolin-Barrette : Suite aux
commentaires du professeur Lacoursière, on est venus le clarifier. Puis là...
M. Cliche-Rivard : Notamment.
Oui. Là, vous dites «par délai prévu par règlement». Donc, vous aviez un cinq
jours dans la version initiale. Là vous avez entendu certaines doléances ou
certaines questions par rapport aux cinq jours, il y en a qui parlaient de
15 jours.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. Dans le fond, pour les fins du projet de loi, on doit continuer à
consulter puis à réfléchir. Donc, on l'a mis par voie réglementaire pour
arriver avec un règlement avec une durée de jours qui va pouvoir s'appliquer.
M. Cliche-Rivard : O.K., qui
pourra moduler évidemment par règlement, selon, si vous voyez que là, ça ne
fonctionne pas puis que ça commence à causer des retards, ou, etc.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
On s'amène de la flexibilité.
M. Cliche-Rivard : Les
institutions financières nous ont aussi parlé d'un risque sur la fluidité des
opérations. Est-ce que vous l'avez considéré ça dans votre évaluation?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
fait de le prévoir par règlement va nous donner la latitude de prévoir le
nombre de jours aussi, rattaché à ça.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et là
on est confiants, puis c'est ce qu'on pense, là, puis c'est ce que je souhaite
aussi, c'est que finalement, les procédures de vérification se développent pour
être sûrs que finalement il y ait...
M. Jolin-Barrette : Bien, les
intentions financières ont déjà des procédures de vérification. Là, la
différence, c'est que c'est un code de conduite volontaire. Là, on le met dans
la loi. Ça fait que c'est une obligation légale maintenant de... pas le
processus de vérification, mais la loi amène à développer ça puis à avoir un
régime qui va s'appliquer.
M. Cliche-Rivard : Puis il y
avait une question, notamment, de la Fédération des chambres de commerce qui
disait : L'office a le mandat habituel de réguler les comptes crédits où
est-ce qui est le crédit, là, c'est notre épargne, là, là c'est l'argent
individuel des citoyens et des citoyennes. Et là, de par des questions ou par
des vérifications sécuritaires que je vise... que je juge tout à fait
pertinentes, il peut y avoir et ou il pourra avoir un accès plus difficile à
notre épargne de par nos comptes épargne. C'est-tu possible, ça, comme crainte
ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, je
ne pense pas qu'il n'y a personne qui est empêché de retirer de l'argent...
M. Jolin-Barrette : ...son
propre argent. Bien, je pense que c'est une bonne pratique de faire en sorte
que si vous...
M. Cliche-Rivard : Il posera
plus de questions puis...
M. Jolin-Barrette : ...vous
retirez un gros montant, bien, il y a plus de questions qui soit posées. Puis
il ne faut jamais obliger... oublier que dans un compte de dépôt, vous pouvez
avoir une marge de crédit associé...
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait.
M. Jolin-Barrette : ...aussi
au compte de dépôt, ça fait que...
M. Cliche-Rivard : Bien,
genre, ce n'est pas du tout de votre... dans vos habitudes de retirer
5 000. On peut comprendre que, légitimement, là... ou 10 000. Vous
achetez une voiture, vous décidez de faire un retrait. La banque va vous poser
des questions, puis votre argent va être disponible pareil.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : On ne
vient pas du tout, avec aucune intention, limiter la capacité d'accès à vos
fonds.
Ceci dit...
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve que le caissier ou la caissière à la caisse constate que,
manifestement, il y a probablement...
M. Cliche-Rivard : Il y a une
problème.
M. Jolin-Barrette : ...une
fraude qui est en train de se passer. Bien, ça se peut qu'il refus l'accès au
compte immédiatement.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'il pourra... il va y avoir de l'ajustement, ça, c'est évident, là, puis il
va y avoir comme une période de rodage, puis il va y avoir des faux positifs.
Ça va arriver, là...
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, on...
M. Cliche-Rivard : Puis c'est
bien correct, ça se comprend, là.
M. Jolin-Barrette : Quand
qu'on développe la loi, bien entendu, on essaie de couvrir les situations, mais
il y a déjà le code de conduite, ça s'applique déjà. Là, on vient mettre une
obligation légale. C'est sûr, il y a toujours des ajustements, mais la
politique publique qui est développée, c'est justement pour protéger le
consommateur.
M. Cliche-Rivard : Et il ne
pourra pas y avoir de situation, là... Parce que, bon, moi, je peux devenir...
un citoyen un petit peu échaudé, là, qu'il veut légitimement sortir son
5 000, puis là ça bloque, là. Puis là la banque est comme : Bien,
non, moi, j'assure des protections, mais je veux être certain que tu ne te
fasses pas frauder. Ça fait que tu vas passer au bureau de gérant, puis on va
jaser, puis je veux savoir qu'est-ce qui se passe, etc. La banque ne pourra pas
lui faire signer un... une décharge de responsabilité en disant : Je te
donne ton 5 000, là, mais arrête de m'écoeurer avec ça, ça fait une heure
que tu es dans mon bureau, mais moi je n'aurai aucune responsabilité légale au
sens de 65.
M. Jolin-Barrette : C'est une
obligation de moyen de suspendre la transaction. Mais ultimement, si la
personne veut son argent, bien, à ce moment-là, il va lui donner.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
on se retrouve dans une situation où la personne a été avisée, où les bonnes
pratiques ont été mises en place.
M. Cliche-Rivard : Oui. Ça
fait que oui... la réponse, c'est oui.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : À la fin,
la banque pourrait vous dire : Bien, voilà ton papier, puis...
M. Jolin-Barrette : Bien
là...
M. Cliche-Rivard : ...en
échange de ton 5 000, tu signes le papier comme quoi...
M. Jolin-Barrette : Bien, on
se...
M. Cliche-Rivard : ...tu me
retires de toute obligation.
M. Jolin-Barrette : ...on se
retrouve dans une situation où la banque a pris les moyens nécessaires pour
aviser et informer le consommateur...
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : ...qu'il
y a un problème avec sa transaction.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que le lendemain matin où l'autre vient invoquer 65.2, la banque va lui
dire : Excuse-moi, mon ami, là, mais moi j'ai une lettre bien signée de ta
part qui m'a dit «tout est beau».
M. Jolin-Barrette : Ça va
être plus difficile.
M. Cliche-Rivard : Ça va être
pas mal plus difficile. Parfait. Collègue de l'Acadie, avez-vous des questions?
M. Morin : Merci, collègue de
Saint-Henri—Sainte-Anne. J'en ai, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Est-ce que vous avez fait une analyse ou... dans les consultations?
Est-ce que vous ne craignez pas que, compte tenu de l'obligation maintenant...
éventuellement légale qui va être imposée aux institutions financières, caisse
ou banque... Tout à l'heure, on parlait de fluidité des transactions, qu'il n'y
aura pas des mécanismes qui vont être mis en place, qui vont faire en sorte
qu'il y a plus de transactions qui vont être stoppées parce que les banques ou
les caisses ne voudront pas prendre de chance, compte tenu de l'obligation que
vous allez leur imposer.
M. Jolin-Barrette : Non, je
ne suis pas craintif par rapport à ça. Vous savez, le système bancaire, il n'y
a personne qui a intérêt à perdre de l'argent là-dedans. Puis déjà,
actuellement, les banques n'ont pas d'intérêt... les institutions financières
n'ont pas d'intérêt à ce que les consommateurs et les institutions financières
perdent de l'argent.
Donc, il y a déjà des mécanismes en place,
et ces mécanismes-là vont continuer même à être bonifiés. Alors, non, je ne
suis pas inquiet. Puis les consommateurs vont pour avoir accès à leur argent.
Bien, le fait que personne ne perde de l'argent, je pense que c'est positif,
puis, surtout, on vient protéger le consommateur avec la disposition.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Morin : Je comprends.
Le Président (M.
Bachand) :Compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h 15. Merci. À tantôt.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 15)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi, tout le monde. La Commission des institutions reprend ses travaux.
On poursuit donc l'étude détaillée du projet de loi n° 72, Loi protégeant
les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une
meilleure transparence en matière de prix et de détail.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous étions à l'étude de l'amendement à l'article 10. Donc,
interventions? M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Bonjour. Bon après-midi. Je voudrais juste savoir, M. le ministre,
pour bien comprendre l'impact pour les consommateurs à l'article 10. Dans votre
amendement, vous nous avez parlé de deux cas de figure : quand il y avait
un consentement et quand il n'y avait pas de consentement.
Et, en fait, là, j'ai lu avec attention un
article qui a été publié dans La Presse, je pense, c'est ce matin, où on
parle de fraude par carte bancaire et où on parle de mécanismes qui sont
vraiment sophistiqués utilisés par des fraudeurs. On parle, bon, en fait, d'une
variante de la fameuse fraude du faux représentant et on dit, entre autres,
puis je cite l'article de Tristan Péloquin de La Presse : «L'appel
trompeur est d'abord lancé par le fraudeur, qui connaît déjà le numéro de carte
de crédit ou de débit de sa cible — là, ils disent — probablement
obtenu dans une base de données de cartes compromises. Donc, il appelle sa
victime grâce à un service de téléphonie IP qui permet d'usurper l'institution
financière en faisant apparaître trompeusement le numéro de téléphone d'une
banque. Alors, à ce moment-là, l'escroc annonce à sa cible qu'elle a été
victime de fraude, mais, en réalité, le fraudeur fait simultanément les
manipulations pour activer la carte de la cible dans le portefeuille virtuel de
son propre téléphone.» On dit même que «la manœuvre peut générer
automatiquement l'envoi d'un code d'activation du service Google Play ou Apple
Play par l'institution financière. La victime, invitée à confirmer la réception
de ce courriel, est dès lors convaincue que c'est son institution financière
qui vient de lui envoyer un code de sécurité, confirme le code... la victime va
confirmer le code. Sans s'en douter, elle vient d'activer sa carte de crédit ou
de débit dans le téléphone du fraudeur.» Après ça, bien, le voleur va... bien,
en fait, va débuter puis va expliquer... va utiliser un scénario qui est connu,
mais... Et puis on dit, dans ce cas-là, par exemple : «Des fraudeurs ont
réussi à voler 6 500 $ de marchandises sur un site de magasin de
meubles.»
Alors, dans un cas comme celui-là, là
la... le consommateur, il collabore, lui, là, là. Donc, il va... il va poser
des gestes. Ça va faire en sorte qu'il va se faire frauder. Lui, il a consenti.
Donc, la banque ou l'institution financière pourrait lui dire qu'il a consenti
et donc, à ce moment-là, pourrait peut-être décider que, parce qu'il y a comme
une faute, bien, il ne sera pas remboursé.
Évidemment, dans un cas comme celui-là, le
consommateur peut toujours déposer une plainte pour crime, ça, c'est carrément
une fraude, là, puis là, bien, il y aura une enquête de police. Mais, dans un
cas comme celui-là, avec ce que vous voulez faire avec le projet de loi, quelle
serait l'utilité du projet de loi? Comment ça pourrait aider le consommateur
puis en quoi ça va améliorer sa situation?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le cas que le député de l'Acadie nous présente, ce n'est pas une transaction
autorisée. Dans le fond, la personne n'a pas décidé d'envoyer de l'argent. Dans
le fond, dans le cas d'exemple, c'est une voix, puis cliquez sur tel lien, mais
il n'est jamais question d'envoyer de l'argent. La transaction, à la base, par
le consommateur, ce n'est pas une transaction qui est autorisée, c'est une
transaction qui est non autorisée. Donc, on rentre dans le cadre de 65.1, la
sous-section Utilisation non autorisée. On n'est pas dans le cadre de la
transaction autorisée.
Exemple, là, je reviens à ma fraude de
grands-parents, là. La transaction autorisée, le grand-parent se présente au
comptoir bancaire, il consent à la transaction. Donc, l'utilisation, elle a été
autorisée par lui. Même chose, le cas des souliers à 200 $, bien, dans le
fond, la personne a donné son NIP relativement à ça en donnant sa carte.
• (15 h 20) •
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, elle
aussi, c'est une transaction...
M. Jolin-Barrette : ...non
autorisée, c'est vrai, vous avez raison, transaction non autorisée. Mais, dans
le fond, le critère qu'on doit regarder, c'est est-ce que la transaction, à la
base, elle est autorisée ou elle est non autorisée. Dans le cas que vous me
soulevez, ce n'est pas une transaction qui est autorisée. Donc, le cas de
fraude qui est couvert par ça, c'est une transaction non autorisée par le
consommateur.
M. Morin : Bien, c'est-à-dire
que ce que je comprends de l'exemple qui est rapporté dans le journal, c'est
que la victime a quand même participé parce qu'elle a confirmé la réception du
courriel, elle a envoyé un code de sécurité, elle confirme son code, O.K., sauf
que tout ça est frauduleux. Alors, dans un cas comme ça... Puis ça, c'est très
différent. Votre exemple de ce matin avec la personne qui est au guichet, pour
moi, il y a... il n'y a pas de question, c'est clair, la personne est là, là.
Bon. Maintenant, est-ce que son consentement est valide ou pas, est-ce qu'il a
été donné par fraude ou intimidation, ça, c'est autre chose. Mais moi, ce qui
m'intéresse, pour voir comment on peut protéger les consommateurs puis aussi
s'assurer que ça va faire un peu de sens pour les institutions financières,
donc dans un cas comme ça, là, moi, ce que je comprends, c'est que la victime,
elle participe, elle a confirmé son code à son interlocuteur. Sauf que, ce
qu'elle ne sait pas, c'est qu'en faisant tout ça, bien, au fond, elle fait
affaire avec un fraudeur qui se fait passer pour une banque. Donc, dans un cas
comme celui-ci, est-ce que la banque pourrait lui dire : Écoutez, vous
l'avez autorisée, donc on ne vous rembourse pas? Et là, le consommateur va être
obligé de se plaindre. Il va y avoir une enquête puis que ça va prendre du
temps. Puis, au fond, le consommateur, en bout de piste, n'aura peut-être rien,
là. Ça fait que c'est... c'est ça que... Tu sais, votre exemple en personne, il
est clair, il est évident, là, mais souvent, les transactions puis les ennuis que
des consommateurs vont avoir maintenant, c'est dans le cadre de transactions
qui sont faites par le biais de supports technologiques, puis je veux juste
m'assurer que ça va s'appliquer également à ça, puis que les consommateurs
n'auront pas plus de problèmes avec votre article que sans article.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Non.
Mais le fait d'obtenir les codes par supercherie, ce n'est pas une transaction
autorisée. Même le Code fédéral canadien sur les transactions, là, que les
institutions financières adhèrent, c'est déjà considéré comme une supercherie.
Donc, c'est une fraude, donc ce n'est pas une transaction autorisée.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, la
personne ne va pas se faire rembourser.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions à
l'amendement à l'article 10? M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour
résumer, M. le ministre, là, en quelques phrases, si je n'ai pas consenti à la
transaction, je vais me faire rembourser, à moins qu'il n'y ait une
démonstration que j'ai commis une faute lourde.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Si j'ai
consenti, je vais me faire rembourser, sauf si la banque aurait dû le voir.
Non, le contraire, je ne me ferai pas rembourser, sauf si la... C'est-tu ça?
Juste quand...
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, s'il y avait des indices probants.
M. Cliche-Rivard : Je vais me
faire rembourser.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Donc en deux lignes, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Vous avez tout compris.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Puis on s'arrête là. Puis on ne cesse que de relire le deuxième alinéa de 65.2,
puis en le relisant, on n'est encore pas sûr de ce que ça dit. Ça fait que, si
vous aviez l'amabilité de le lire avec nous puis de nous l'expliquer, je pense
que ça rassurerait beaucoup de gens qui nous écoutent en ce moment.
M. Jolin-Barrette : Bon,
65.2, au bénéfice du collègue de Saint Henri Sainte Anne.
M. Cliche-Rivard : Et de tous
ceux qui écoutent.
M. Jolin-Barrette : Mais
spécialement pour vous.
M. Cliche-Rivard : Parfait!
M. Jolin-Barrette : Le
consommateur est tenu des pertes subies par le commerçant lorsque ce dernier
établit qu'il a débité cette somme, soit en l'absence d'indices probants
permettant de soupçonner la fraude, soit en présence de tels indices après
avoir pris les précautions nécessaires pour tenter de la prévenir.»
M. Cliche-Rivard : Donc, il
est tenu des pertes subies. Le consommateur, vous, par exemple, soit en
l'absence d'indices probants permettant de soupçonner la fraude. Donc s'il n'y
a pas...
M. Jolin-Barrette : Donc, il
n'y a pas d'indice.
M. Cliche-Rivard : S'il n'y a
pas d'absence, s'il n'y a pas d'indice, il est responsable.
M. Jolin-Barrette : ...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : C'est le
commerçant qui doit établir qu'il y avait...
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : ...qu'il
n'y avait pas d'indice probant quand la personne lui fait la demande de
réclamation.
Une voix : Ce dernier, c'est
le commerçant.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
est dans une situation où le consommateur, là, lui, il va devoir rembourser,
là.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : Il ne sera
pas indemnisé, il va devoir rembourser lorsque ce dernier établit qu'il a
débité cette somme, soit en l'absence d'indice probant permettant de soupçonner
la fraude. Donc, ce qui signifie, s'il y a des indices probants qui étaient à
l'attention...
M. Jolin-Barrette : ...de
l'institution financière. Là, le consommateur, il est couvert, soit en présence
de tels indices après avoir pris les précautions nécessaires pour tenter de la
prévenir.
Ça fait qu'exemple c'est mon cas de
tantôt, l'obligation de moyens. Vous me disiez : Est-ce qu'il va pouvoir
partir avec son 2 000 $, là?
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : Tu sais,
le caissier, la caissière vous dit : Monsieur, Madame, je constate que
vous ne semblez pas faire une transaction libre. Vous ne retirez jamais ce
montant-là. Il y a quelqu'un avec une main dans son... dans son veston qui vous
suit, qui est avec vous, tout ça. Êtes-vous bien sûre, madame? On a des
recours. On peut rentrer au bureau, je vous parle, tout ça. Puis là, malgré
tout, la personne le veut, son 2 000 $...
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : ...puis
la banque a fait tout. Attends un petit peu, je peux... je vais appeler la
police, tout ça. Elle repart quand même avec le 2 000. Elle dit :
Non, non, donne-moi-les, donne-moi-le, donne-moi-le, tu sais.
M. Cliche-Rivard : Et on
s'entend qu'ensuite sur la réclamation, le cas échéant, elle, elle invoque le
consentement vicié, puis là, c'est la banque qui va te dire : Attends,
minute, je n'avais aucune espèce de possibilité de comprendre ou de voir, ce
jour-là, que tu es en train de te faire frauder...
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais là, c'est parce que...
M. Cliche-Rivard : ...moi, je
n'ai pas de responsabilité.
M. Jolin-Barrette : Je dis
ça. Dans votre cas, vous dites il y a absence d'indices probants.
M. Cliche-Rivard : S'il n'y
en a pas?
M. Jolin-Barrette : Moi,
l'exemple que j'ai donné, c'est oui, il y a des indices probants puis, comme je
l'ai porté à votre attention, puis...
M. Cliche-Rivard : Je
comprends ça. Mais, du moment il n'y en a pas...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : ...la
banque, elle va répondre ça à Mme qui elle va demander son remboursement, c'est
ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Ça va
appartenait à la banque puis d'invoquer : Regarde-moi, là, j'ai regardé le
tape ou moi, j'ai mon... ma déclaration, là.
M. Jolin-Barrette : Voici les
procédures. Voici ce qu'on a effectué.
M. Cliche-Rivard : Puis il
n'y a rien ici qui me permet de comprendre que tu es... ou qui m'aurait permis
d'imaginer, là, que ce jour-là, au comptoir, vous étiez en train de subir
«whatever».
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Bon. Moi,
c'est clair, là. Allons-y.
Une voix : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, donc
est-ce que l'amendement adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on revient, pour le
principe, à l'article 10 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? C'est le même... c'est le même débat? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 10, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, 11,
M. le Président :
L'article 70 de cette loi est
modifié :
1° par l'ajout, à la fin du premier
alinéa, du paragraphe suivant :
«i) les frais de cautionnement.»
2° par la suppression du paragraphe d du
deuxième alinéa.
Commentaire : l'article ajoute expressément
les frais de cautionnement à la liste des composants des frais de crédit et
retire les frais d'inscription, de consultation d'un registre de la publicité
des droits de la liste des frais qui ne constituent pas des frais de crédit.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions à
l'article 11? M. le député de Saint Henri Sainte Anne.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, sur ce point-là, si je ne m'abuse, dans le mémoire d'AMEX, on nous
dit... on soutient que les frais de renouvellement et d'adhésion sont exclus du
taux d'intérêt, mais ils disent qu'on devrait préciser que les taux mensuels
sont exclus aussi. Aviez-vous réfléchi à ça, là, le taux annuel ou le frais
annuel versus le frais mensuel?
M. Jolin-Barrette : Alors, les
cartes de crédit avec des taux mensuels vont devoir l'indiquer que c'est des
taux mensuels. Mais on va le voir dans un...
M. Cliche-Rivard : C'est avec
12.
M. Jolin-Barrette : On va le
voir dans un article subséquent.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que ça sera clarifié à 12 puisque le mémoire parle de 11 et 12 en même
temps, là. Les frais de cautionnement tels quels, là...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : ...vous
pouvez nous préciser qu'est-ce que c'est les frais de cautionnement?
M. Jolin-Barrette : Bien,
exemple, en matière de cautionnement... Donnez-moi juste un instant. En matière
de cautionnement, c'est les frais parfois qui sont chargés. Lorsque vous faites
un contrat de crédit, bien souvent, ils vont demander d'aller chercher du
cautionnement, puis les frais peuvent être très élevés relativement aux frais
de cautionnement.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
la seule façon que je te fasse une carte de crédit, c'est s'il y a quelqu'un
qui va être caution sur ta carte de crédit. Puis, pour ce faire, si je fais
l'enquête, vu que toi, tu n'es pas solvable tout seul, je ne te fais pas une
carte, mais ça va te coûter 200 $ pour le faire, par exemple.
M. Jolin-Barrette : Ça pourrait
être ça.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Et là, ça, vous dites que les frais de crédit doivent être déterminés en
incluant leurs composantes. Donc ça va être inclus à même le vrai taux affiché.
Des voix :...
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, l'objectif, c'est d'inclure les frais de cautionnement dans la demande
de crédit. Par la suite, ce qui peut arriver, ils vont vous offrir un taux de
crédit à un taux raisonnable, un taux relativement bas, puis ensuite, ils vont
vous charger des frais de cautionnement extrêmement élevés pour avoir le
crédit. Ça fait que... Ça fait qu'ils se séparent les choses, mais dans le
fond, c'est une façon de vous charger des frais.
• (15 h 30) •
M. Cliche-Rivard : Ton taux
est pas mal plus élevé.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
taux, c'est ça, quand vous incluez. Ça fait que là, les frais de cautionnement
devront être...
15 h 30 (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...Pour
vous avoir, là, autour de la table... on voyait quoi à peu près? Moi, je
donnerais le consentement pour avoir votre réponse, mais ça monte à 2, 3, 4 000
ou... Ça ressemble à quoi les frais que vous avez... que vous avez vus?
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Oui, que
vous avez vu que...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, Me Marsolais.
Le Président (M.
Bachand) :Juste...
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : Bien,
consentement de mon côté.
Le Président (M.
Bachand) :Bon, M. le ministre, oui.
M. Jolin-Barrette : Oui. Me
Marsolais de l'Office de la protection du consommateur va vous répondre.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Consentement? Alors, Me
Marsolais...
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Encore une fois,
c'est bon, on va le répéter. Alors, donc, vous identifier et de répondre à la
question. Merci.
M. Marsolais (Denis) : Denis
Marsolais, président de l'OPC. Je m'excuse, mon empressement de répondre à la
question. Bien, j'avais l'occasion de parler depuis le début de la journée, ça
fait que j'ai souhaité dessus. Écoutez, il y a des frais qui sont chargés dans
ces cas-là qui ne reflètent pas le taux de crédit, ça peut aller même à
augmenter. C'est arrivé dans certains cas où le taux de crédit qu'on additionne
tous les frais a été élevé jusqu'à 300 %.
M. Cliche-Rivard : 300 %.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Ça fait que ce n'est pas de la tarte.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que là, lui, il pense qu'il fait un bon deal, mais finalement son vrai taux.
M. Marsolais (Denis) : Bien,
c'est ça. Alors, pour éviter le surendettement, cette disposition-là fait
obstacle à ces tractations-là semblables, qui sont faites, justement, par des
prêteurs qui ne sont pas toujours... en tout cas, qui ne soupent pas chez moi
nécessairement le samedi soir. Voilà.
M. Cliche-Rivard : Et là,
avec 11 et 12, là... puis je me retourne peut-être vers le ministre, on va
avoir inclus dans le taux qu'on négocie l'ensemble des frais, là. Il n'y aura
plus de surprise, là. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Exemple, avec les frais de renouvellement également qui vont être inclus ou les
frais d'adhésion.
M. Cliche-Rivard : Dans le
mémoire de Desjardins, page 8, là : Les articles 11 et 12 du
projet de loi viennent modifier les composantes des frais de crédit. Les frais
d'inscription ou de consultation du registre de la publicité des droits
constitueraient notamment dorénavant les frais de crédit, mais qui ne peuvent
être inclus dans le calcul du taux de crédit. Ils ne pourront donc pas être ajoutés
au capital, ce qui crée une situation étrange où ils devront soit être payés
directement par le consommateur, soit être facturés au consommateur à même la
signature du contrat. Nous comprenons que l'objectif de l'office... à clarifier
l'affichage du prix par les commerçants. Ce principe est tout à fait louable,
mais les mesures proposées représentent des frais significatifs de changement
du modèle contractuel et des procédures opérationnelles relatives au paiement
de ses frais, particulièrement en ce qui a trait au domaine du financement
automobile, ce qui vient complexifier la transaction pour toutes les parties.
Est-ce que vous aviez un commentaire sur ce commentaire de Desjardins?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, simplement vous dire qu'on a rédigé la loi de façon à ce que ça soit
inclus dans les taux de crédit pour le consommateur. Ça fait que je comprends
qu'il y aura des ajustements à faire par les institutions financières.
M. Cliche-Rivard : Donc, c'est,
ça. Comme ils disent : Les frais d'inscription ou de consultation du
registre de la publicité, tout ce qui va être des frais associés, tout ce qui
va être afférent, tout ce qui pourrait faire une pénalité, tout ce qui va
être... bien, pas une pénalité, mais tout ce qui va être une recherche de
cautionnement, comme vous l'avez dit, tout ça, ça va être inclus dans le taux
affiché. Ça fait qu'il n'y aura pas de nouvelle surprise en disant : By
the way, il faut que je rechecke au registre, si jamais vous avez une dette
enregistrée. L'ensemble va être dans le taux affiché. That's it, fin de l'histoire.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Puis
effectivement ça va nécessiter une modification de contrat, mais c'est pour la
protection du public.
M. Jolin-Barrette : Oui. Et
il y a une exception par contre à ça. C'est, exemple, sur les cartes de
crédit, les frais d'adhésion, les frais annuels de carte de crédit. Exemple,
supposons que vous avez... Supposons que vous êtes un grand voyageur puis vous
prenez une carte de crédit qui vous permet d'accumuler des points sur les
billets d'avion, ou qui vous donnent des remboursements, ou de l'argent en
ristourne, si je peux dire, donc, à ce moment-là, les frais d'adhésion,
supposons, de la carte de 100, 200, 300, 400 $, c'est toujours permis, ça,
de faire ça, même si c'est du crédit qui vous est offert par le biais d'une
carte de crédit.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Là, on vient ajouter, vous l'avez dit, frais de cautionnement, mais on vient
supprimer d) du deuxième alinéa. Donc, ils vont effectivement devoir être payés
séparément, là, les frais d'inscription et de consultation. Ils ne pourront pas
être inclus dans le crédit.
M. Jolin-Barrette : Donc, les
frais... Vous, vous êtes aux frais d'inscription et de consultation d'un
registre de la publicité des droits.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
ils ne peuvent pas être reportés sur le crédit.
M. Jolin-Barrette : On va
suspendre juste une seconde, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 35)
(Reprise à 15 h 44)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Merci beaucoup. Alors, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, M. le Président, bon, j'ai clarifié certaines choses. Alors, à
l'article 70, les contrats de frais de cautionnement, on ajoute les
contrats de frais de cautionnement. Ça va signifier que, si le prêteur a besoin
d'un cautionnement, les frais associés à ça, ils ne pourront pas être chargés
séparément. Ils vont rentrer dans le taux de crédit qui inclut notamment le
taux d'intérêt, donc le taux d'intérêt et moindre et inclus du taux de crédit.
Pour ce qui est du RDPRM, le... on exclut les frais d'inscription de
consultation d'un registre de la publicité des droits. Donc, ça, c'est le tarif
gouvernemental. Exemple, je vais voir...
M. Jolin-Barrette : ...si le
député de l'Acadie possède son véhicule ou c'est une vente à tempérament qu'il
a faite avec son concessionnaire. Puis est-ce que... Parce que je veux acheter
son véhicule, ça fait que je vais consulter le RDPRM pour voir s'il y a encore
une créance associée au véhicule. La consultation ou l'inscription de la
créance, ça, à ce moment-là, le tarif, il est exclu du taux de crédit. Par
contre, si le vendeur me charge un frais pour inscrire, en plus du tarif
gouvernemental sur le RDPRM, ce frais-là va être inclus dans le taux de crédit.
Parce que, ce que l'on veut tout inclure dans le frais de crédit, c'est tout ce
que ça me coûte pour accéder au crédit, à l'exception du tarif gouvernemental
dans le... dans le RDPRM. Ça fait que, pour faire ça, grosso modo, supposons
que le vendeur me charge 200 $ pour inscrire le véhicule au RDPRM parce
que c'est une vente à tempérament, puis que le tarif pour inscrire au
gouvernement pour publier, c'est 100 $, bien, le 100 $
supplémentaire, la différence du 200 $... 200 $ moins 100 $,
bien, ça, ça va être amené dans le taux de crédit. Donc, qu'est-ce... qu'est-ce
que ça me coûte à moi pour être financé, à ce moment-là, ça va être dans le
taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que la distinction est entre l'exigence gouvernementale du frais gouvernemental
puis l'exigence du prêteur.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : L'autre
100 $, donc, de frais gouvernemental pour la consultation du RDPRM,
l'institution ou le prêteur va me fournir une facture, là, ou va... puis ça, je
vais devoir le payer, stat, là, sur-le-champ ou en tout cas dans les délais
impartis?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
va... ça va être dans le taux de crédit. Dans le fond...
M. Cliche-Rivard : Mais pas
votre... pas votre frais à vous de RDPRM.
M. Jolin-Barrette : Le
100 $ de tarif gouvernemental, vous allez devoir le payer direct.
M. Cliche-Rivard : Direct
avec une facture puis c'est ça.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
L'autre 100 $ qui est chargé pour avoir utilisé son adjoint pour inscrire
ça, lui, il va rentrer dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Mais le
frais gouvernemental...
M. Jolin-Barrette : Dans le
montant global.
M. Cliche-Rivard : Mais ça va
donner lieu donc à : Oui, je te prête, voici ton vrai taux, incluant mon
frais, maintenant, il est rendu à 5 point, je ne sais pas, 65 au lieu de 5.6,
on ajoute. Ceci dit, il faut quand même que tu me délivres... que tu me donnes
100 $ tout de suite, parce que ça, je ne peux pas l'inclure, donc je
t'émets une facture, donne-moi ton 100 $, on signe. Mais ça, ce frais-là,
il ne peut pas être reporté sur le crédit.
M. Jolin-Barrette : Non. Ça,
c'est le tarif gouvernemental qui n'est pas inclus.
M. Cliche-Rivard : Mais là
vous le... vous le retirez. C'est quoi l'impact du retrait?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
problématique, c'est qu'actuellement, il se retrouvait parfois à être mis sur
le capital, alors que la vente... la vente du produit, supposons, le produit
était vendu 10 000 $, il est affiché 10 000 $, puis là il
rajoutait des frais sur le capital à cause du frais de RDPRM, qui étaient
rajoutés. C'est de la façon que c'était computé, que c'était ajouté, c'est
comme...
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Ça fait que je te prêtais 10 100 $ finalement.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Ça fait que là le 100 $ va être séparé.
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : Si... Mon
collègue dit, admettons, ton prêt, c'est 10 000 $, puis tous frais
connexes, là, le frais de renouvellement, le frais de commission, le frais de
cautionnement, ça donne 1 000 $.
M. Jolin-Barrette : Ça, c'est
dans le frais de...
M. Cliche-Rivard : Tout ça
ensemble.
M. Jolin-Barrette : C'est
dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Tu
n'empruntes pas finalement 11 000 $, tu empruntes le même
10 000 $, mais à un taux bonifié.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Qui
passerait de 5.5 à 6.5, mettons, en remboursement.
M. Jolin-Barrette : C'est
dans le taux de... C'est dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : C'est dans
le taux de crédit. Exact.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que là le capital demeure intact.
M. Cliche-Rivard : Le capital
ne change pas.
M. Jolin-Barrette : Le
capital ne change pas. Tout ce qui est ajouté pour accéder au crédit se
retrouve comptabilisé dans le taux de crédit, à l'exception du frais
gouvernemental pour inscrire la créance dans un registre public, au RDPRM.
M. Cliche-Rivard : Puis là,
juste... revenez-moi sur le point d'avant. Le fait qu'on supprime d vous permet
d'inclure le frais du service du service du prêteur dans le taux de crédit, ce
qui n'était pas permis ou ce qui n'était pas limpide avant.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, c'est ça. Parce que, dans le fond, le tarif gouvernemental était chargé
dans le frais... soit parfois dans le frais de crédit, soit parfois dans le
frais de capital.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ce
qui ne le sera plus possible de par la suppression.
M. Jolin-Barrette : Non. Il
va être payé à côté.
M. Cliche-Rivard : À côté.
Très clair. Merci.
• (15 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. En fait,
parce que je comprends qu'avant, tout dépendant de la transaction...
M. Morin : ...ça pouvait être
des fois dans le capital, des fois dans le frais de crédit, puis ce n'était pas
uniforme?
M. Jolin-Barrette : C'est ce
qu'on me dit.
M. Morin : O.K. Donc, tout
dépendant des commerçants, ils le traitaient d'une façon plutôt que d'une
autre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
notamment en matière automobile.
M. Morin : O.K. Donc, en
l'enlevant, là c'est clair que tout le monde va utiliser la même façon.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K. Vous ajoutez
les frais de cautionnement. Donc, en fait, vous n'interdisez pas le
cautionnement, c'est toujours possible, mais là les frais de cautionnement vont
être inclus dans les frais de crédit.
M. Jolin-Barrette : Dans les
frais de crédit.
M. Morin : O.K. Et, pour les
frais de cautionnement, comme tel, vous laissez ça libre aux maisons ou aux
personnes qui vont s'engager à établir un taux x ou y.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, supposons que ça coûte, je ne sais pas, 300 $ de cautionnement,
bien, ça va se répercuter dans le taux de crédit.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, dans le fond, ce qu'on dit, c'est que ce n'est plus séparé, là. Tu sais,
votre taux, supposons qu'il était meilleur, mais qu'à côté ça vous coûtait
300 $ de taux de crédit, il... 300 $ de frais de cautionnement...
M. Morin : ...de taux de...
de frais de cautionnement, oui.
M. Jolin-Barrette : ...mais
il ne vous l'incluait pas dans votre taux de crédit. Mais, dans les faits, ça
augmente votre taux de crédit parce que, pour avoir accès au crédit, il faut
que vous payiez 300 $. Ça fait que, désormais, ce qu'on dit, c'est que,
quand vous allez aller chercher votre taux, bien, s'il vous charge 300 $
de frais de cautionnement, ça doit être inclus dans le taux de crédit. Donc, il
ne pourra plus vous charger 300 $ sur le côté. Le 300 $ va être
inclus dans le taux de crédit.
M. Morin : Ce qui va faire
augmenter le taux de crédit.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais
c'est...
M. Morin : Oui?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ce qu'on vise à faire, c'est un tout inclus, un tout inclus pour que le
consommateur, lui, quand il contracte, il pense contracter à 3,99 %, mais
finalement, avec tous les frais afférents, ça l'amène à 6,5 %.
M. Morin : Oui. Je comprends.
M. Jolin-Barrette : Ce qu'on
vise à faire, c'est d'avoir le combien ça me coûte pour emprunter au total.
M. Morin : Oui, O.K. Mais
parfois, dans certaines transactions, la personne qui va offrir le
cautionnement, ce n'est pas celui qui prête. Donc, à ce moment-là, quoi, ils
vont se coordonner? Comment ça va fonctionner? Parce que, des fois, pour
obtenir un cautionnement, ce n'est pas nécessairement le prêteur, là. Lui, il
veut vous prêter, mais il veut que vous ayez un cautionnement. Ce n'est pas
nécessairement la même entité. Ça fait que comment ça va s'amalgamer, si vous
mettez ça dans le taux de crédit? C'est le prêteur qui va donner une partie?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, c'est : si le prêteur exige qu'il y ait des... un cautionnement, les
montants vont être inclus dans ce montant-là, dans le taux de crédit. On
verse...
M. Morin : Oui, ça... Oui,
ça, je comprends, là. Mais, tu sais, il y a... des fois, il y a des... bon,
malheureusement, il y a des... il y a des consommateurs qui ont plus de
difficultés que d'autres à avoir accès au crédit. Bon, il y en a qui vont
s'adresser à des grandes institutions financières, bancaires, puis, bon, ils
sont capables d'avoir du crédit. Il y en a d'autres, c'est plus compliqué.
Donc, ils vont vers d'autres marchés. Et, des fois, bien, dans ces cas-là, la
personne va demander un cautionnement autre. Ça fait que comment ça va
fonctionner? Le prêteur va verser après ça un montant au... à la caution. Si la
caution veut avoir, elle, un montant d'argent pour garantir le prêt, comment...
Si vous l'incluez dans le frais de crédit, donc le prêteur va verser une partie
de l'argent à la caution?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mais, dans le fond, le... la caution ne charge pas de frais directs au
consommateur. La caution va charger les frais au prêteur, puis le prêteur va
mettre ça dans son taux de crédit.
M. Morin : O.K. Et donc...
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, la relation avec le cautionnement n'est pas une relation bilatérale entre
le consommateur et le cautionnement, mais plutôt entre la caution, qui vient
accoter le prêt du prêteur puis qui dit : Bien, ça coûte 300 $ pour
que je backe le prêt... bien, je vienne... je vienne adosser le prêt... et donc
ces frais-là, 300 $, vont se retrouver dans le taux de crédit.
M. Morin : O.K. Donc, si le
prêteur fait une évaluation de la cote ou, en fait, de la capacité de payer de
l'emprunteur puis il dit : Non, dans un cas comme ça, c'est trop risqué...
M. Jolin-Barrette : Ça me
prend un cautionnement.
M. Morin : ...je veux... je
veux un cautionnement, donc, à ce moment-là, ça va être au prêteur d'aller
trouver une caution puis d'inclure tout ça dans le taux de crédit, puis après
ça, c'est le prêteur qui va verser l'argent à la caution.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : O.K. Puis là,
bien, évidemment, la caution fera affaire avec le prêteur quant au taux...
M. Morin : ...au montant.
Et là, à ce moment-là, dans un cas comme ça, c'est sûr que tout va être inclus
dans le taux de crédit, ça, c'est certain.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça, l'objectif de l'article.
M. Morin : Et là on
masque, par exemple, le montant que ça coûte en cautionnement, parce que c'est
inclus dedans. Bien, on sait, on va le masquer, ça va tomber dans le taux de
crédit. Donc, ça va être au prêteur à expliquer au consommateur ce que va lui
coûter sa caution.
M. Jolin-Barrette : Bien,
il peut le savoir parce qu'il va lui dire : Regarde, ton taux de crédit,
c'est tant, mais moi ça me prend une caution. Puis c'est 300 $ de plus. Ça
fait que ton taux de crédit augmente. C'est à ça que je te le fais. Son taux de
cautionnement n'est pas masqué, mais c'est son calcul total qu'il faut qu'il
soit ensemble.
M. Morin : D'accord.
Dernier point. Dans le Code civil cautionnement, dans la version anglaise,
c'est «suretyship». Si je ne me trompe pas, dans votre projet de loi, c'est
«security». Puis pourquoi ce n'est pas traduit de la même façon?
M. Jolin-Barrette : On
va vérifier.
M. Morin : Merci. Si je
ne me trompe pas.
M. Jolin-Barrette : Je
peux vous revenir sur cette question.
M. Morin : ...
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci,
M. le Président. C'est bien si on était... C'est ça, la question c'est on
enlève, dans le fond, D, mais c'est parce qu'à 12 vous le ramenez, les frais,
les frais de consultation du RDPRM.
M. Jolin-Barrette : Bien,
juste... Je vous reviens. Actuellement, dans la Loi sur la protection du
consommateur, cautionnement, il est traduit par «security».
M. Morin : Ce n'est pas
la même traduction que dans le Code civil.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K.
Une voix : ...
M. Cliche-Rivard : Oui,
je vois ça. Dans le fond, la suppression de D, là, ce qui était un peu contre
intuitif, là, c'est que finalement c'est écrit «malgré toute disposition à
l'effet contraire, ne constituent pas des composantes des frais de crédits». Et
là vous enlevez D de la liste, mais c'est parce qu'à 12, là, qu'on va voir dans
quelques minutes, vous ramenez les frais de consultation du RDPRM, finalement.
C'est ça, le mécanisme, le chemin juridique que vous prenez. C'était juste un
petit peu contre intuitif de voir que vous l'enlevez de 70, mais c'est parce
que vous le recollez à 12. Ça fait qu'il n'y a pas de protection qui part, là,
si je comprends bien.
M. Jolin-Barrette : C'est parce
qu'à 12, ce qu'on dit, c'est pour le calcul du taux de crédits, on ne tient pas
compte des composantes des frais de crédits que sont les frais d'inscription ou
de consultation d'un registre de la publicité des droits. C'est comme je disais
tantôt. Dans le fond, ils sont exclus du taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Ils
sont exclus. Mais on disait déjà «malgré toute disposition à l'effet contraire,
ne constituent pas des composantes de frais de crédit la même consultation du
RDPRM. Ce n'était déjà pas possible.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bien,
voulez-vous réponse?
M. Cliche-Rivard : Bien
oui.
M. Jolin-Barrette : ...Me André
Allard, pour...
Le Président
(M. Bachand) :Est-ce qu'il y a
consentement pour Me Allard?
Une voix : Consentement.
Le Président
(M. Bachand) :Consentement. Donc,
Me Allard, d'abord vous vous identifiez puis répondez à la question, s'il
vous plaît. Merci.
M. Allard (André) : André
Allard, directeur Affaires juridiques à l'Office de la protection du
consommateur. Effectivement, vous avez raison, c'est-à-dire que ce seront des
frais de crédits dont on ne tiendra pas compte dans l'établissement du taux.
Avant, étant donné que le risque qu'il avait... qui résidait dans le libellé
précédent, c'est que les frais d'inscription étaient... n'étaient pas des frais
de crédit. N'étant pas des frais de crédit, ça devenait du capital. Donc, on
rajoutait ça sur le prix, par exemple, du véhicule. Donc... Et on ne peut pas
vendre un véhicule à un prix supérieur à celui qui est annoncé. Donc, le
marchand de véhicules était dans une situation difficile. Donc, on a traduit ça
par une approche qui identifie ces frais-là comme des frais de crédit. Donc, on
ne peut pas les mettre sur le capital. Ce sont des frais de crédit qui doivent
être payés par le consommateur, mais ils ne se reflètent pas dans le taux de
crédit. Le taux ne bouge pas, et donc c'est un frais de crédit qui,
exceptionnellement, comme d'autres exceptions, ne sont pas pris en compte dans
le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Ils
ne peuvent pas l'être.
M. Allard (André) : Ils
ne seront plus... Ils ne pourront plus l'être, là, compte tenu de 70, 72.
M. Cliche-Rivard : Ni ne
peuvent d'aucune façon justifier une augmentation du capital prêté pour couvrir
le frais.
M. Allard (André) : Exactement.
• (16 heures) •
M. Cliche-Rivard : Ça
fait que si monsieur ne l'a pas, le 100 $, là, ou le 200 $ que ça
coûte, la consultation, il ne va pas pouvoir signer. Son prêteur, il ne dira
pas : C'est correct, je vais te prêter 10 200 $.
M. Allard (André) : Non.
M. Cliche-Rivard : Il ne
peut pas dire ça parce que le prix affiché puis le véhicule...
16 h (version non révisée)
M. Cliche-Rivard : ...là, en l'occurrence,
que vous donniez l'exemple, c'était 10 000.
M. Allard (André) : Il ne
peut pas l'ajouter au prix annoncé.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que je suis désolé, mais, s'il manque 200 $, ça ne marche pas. C'est ça
que la loi vient dire puis c'est ce que vous modifiez. Après, en théorie,
combien qu'il a affiché, puis la négociation, puis le terrain... tu sais, le
deal autour de la table, dans le cabinet de... dans la... dans le bureau du
vendeur, ça, on ne le saura jamais?
M. Allard (André) : Oui, mais
c'est une condition. Le marchand va vendre. Si c'est une vente à tempérament,
ça va devoir être inscrit au registre. Donc, il va vendre son véhicule au prix
annoncé, mais une des conditions de la transaction, c'est que le registre doit
comporter la notation de ce... de ce crédit-là.
M. Cliche-Rivard : De ce
crédit-là.
M. Allard (André) : Il va
devoir le payer.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que vous voulez... vous le protéger de cette façon-là, en créant l'exception.
M. Allard (André) : Et ce qu'il
a à payer, ce n'est que le frais gouvernemental pour l'inscription au registre.
M. Cliche-Rivard : Puis vous
ne pouviez pas faire les deux, garder d à 70 et prévoir l'exception à 72. C'est
comme... C'est antinomique...
M. Allard (André) : C'est
antinomique.
M. Cliche-Rivard : ...là, ça
ne marche pas.
M. Allard (André) : Antinomique.
M. Cliche-Rivard : Antinomique.
On l'a dit en même temps. C'est quand même intéressant comme choix de mot.
M. Jolin-Barrette : ...pour
venir travailler à l'OPC.
M. Cliche-Rivard : Mon Dieu!
Bon. On va passer au prochain article, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions
avant de passer à l'autre article. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 11?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est...
si M. le Président veut.
Le Président (M.
Bachand) :Si... Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 11 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Et là on passe à l'autre
article. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 12.
L'article 72 de cette loi est modifié par le remplacement du deuxième par
les suivants :
«Pour le calcul du taux de crédit, on ne
tient pas compte des composantes des frais de crédit que sont les frais d'inscription
ou de consultation d'un registre de la publicité, des droits.
«Dans le cas d'un contrat de crédit
variable, on ne tient également pas compte des composantes des frais de crédit
suivantes :
a) les frais d'adhésion ou de
renouvellement exigés dans le cadre d'un contrat conclu pour l'utilisation de
carte de crédit, à la condition que ces frais ne soient exigés qu'une fois par
année ou à toute autre condition prévue par règlement;
«b) la valeur du rabais ou de l'escompte
auquel le consommateur a droit s'il paye comptant;
«c) les frais de remplacement d'une carte
de crédit perdue ou volée.»
Commentaire. En ce qui concerne les frais
d'inscription ou de consultation d'un registre de la publicité des droits, l'article
apporte une modification afin que ces frais n'aient pas... n'aient pas être
inclus dans le calcul du taux d'un contrat de crédit.
En ce concerne les frais d'adhésion de
renouvellement, l'article apporte d'une modification afin que de tels frais
soient exclus du calcul du taux de crédit que s'ils sont exigés dans le cadre d'un
contrat conclu pour l'utilisation d'une carte de crédit et à condition qu'ils
ne soient pas exigés... qu'ils ne soient exigés qu'une fois par année ou à
toute autre condition prévue par règlement.
Donc, c'est mon cas de carte de crédit
pour voyager.
Le Président (M.
Bachand) :interventions? M. le député de
Saint-Henri Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc, M.
le ministre, là, le 200, 300 $ que coûte la carte de crédit annuellement,
là, ce frais-là va être reporté à même le...
M. Jolin-Barrette : Il n'est
pas...
M. Cliche-Rivard : ...le vrai
taux d'intérêt. Mais là, sur une carte de crédit, si on ne paie pas d'intérêts,
comment ça fonctionne?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
il n'est pas dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Il n'est
pas dans le taux de crédit.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fonds, c'est une exception où votre 200 $ pour votre carte voyage n'est
pas inclus dans votre taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
il sera... Lui, ça, c'est l'exception. 72 prévoit les exceptions.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que ces trois... a, b, c, ces trois-là sont une exception.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Est-ce
que... Puis là je reviens avec la question... de tantôt qui nous parle de frais
mensuels, là, au lieu de frais annuels. Ça fait que ma carte de crédit, je ne
la paie pas annuellement, par exemple, je la paie 25 $ par mois. Est-ce
que... C'est parce que, là, ça spécifie à a : Frais exigés une fois par
année. Est-ce que vous avez une réponse pour le...
M. Jolin-Barrette : Donc, ils
peuvent charger des frais mensuels, mais il faut que ce soit répercuté dans le
taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que, dès que c'est mensuel, ça va dans le taux de crédit?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : C'était
exact. Ça fait qu'importe là, il n'y aura pas nécessairement d'avantages
comparatifs à le faire, mais ça peut constituer des produits différents, un
produit financier différent.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
appartient au modèle d'affaires du choix de l'entreprise.
M. Cliche-Rivard : O.K. Donc,
c'est ça, ça dit : «Nous soutenons fermement la clarification dans 72
selon laquelle les frais d'adhésion annuels ou de renouvellement sont exclus.
Cela est conforme au principe selon lequel ces frais sont distincts du coût de
crédit et sont facturés pour les avantages et les services précieux associés à
la carte. Cependant, nous croyons que le projet de loi devrait être renforcé en
précisant explicitement que les frais d'adhésion de renouvellement mensuel sont
également exclus.» Mais, finalement, ce n'est pas ça. Finalement, vous avez
choisi, puis je le comprends bien, là, de ne pas retenir ce que... demande, là,
que ce soit la même affaire pour les mensuels, non. Si tu y vas en mensuel, c'est
dans ton frais de crédit.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : «That's
it». Donc, c'est la distinction, donc, entre ceux qui offriront du mensuel puis
de l'annuel dans crédit. «La valeur du rabais ou de l'escompte auquel le
consommateur a droit s'il paye comptant.» Pouvez-vous nous l'expliquer, ça, le
b?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, si vous payez comptant, ce n'est pas inclus dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Si vous
payez comptant quoi? Là, vous avez un crédit. Mettons, sur ma carte de crédit
Visa?
M. Jolin-Barrette : Qu'est-ce
que vous voulez dire, si sur mon taux...
M. Jolin-Barrette : ...crédit
Visa?
M. Cliche-Rivard : Bien, par
exemple, là, ça dit la valeur du rabais ou de l'escompte auquel le consommateur
a droit s'il paie comptant. Ça fait que, là, j'ai un crédit, j'ai un crédit sur
ma carte, là, de whatever, qu'est-ce que je vais aller payer comptant? C'est ça
que je ne comprends pas dans le libellé. C'est quoi, l'exception?
M. Jolin-Barrette : Si vous
payez comptant, le commerçant généralement peut vous faire un rabais.
M. Cliche-Rivard : Si je paie
comptant quoi, par exemple? Parc ce que, là, on est dans le crédit.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
bien que vous achetez.
M. Cliche-Rivard : Le bien,
mais je ne suis pas en train de parler de crédit, là, si j'achète un bien cash.
M. Jolin-Barrette : C'est une
exclusion. Dans le fond, si vous achetez un... un bien, là...
M. Cliche-Rivard : Une
partie, mettons. Si j'en paie une partie cash puis une partie crédit.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
il est déjà prévu à 72, là. Le taux de crédit, ce n'est pas nouveau, là. Le
taux de crédit est l'expression des frais de crédit sous la forme d'un
pourcentage annuel. Il doit être calculé, divulgué de la manière prescrite par
règlement. Pour le calcul du taux crédit, dans le cas d'un contrat de crédit
variable, on ne tient pas compte des composantes suivantes des frais de
crédit :
b) la valeur du rabais ou de
l'escompte auquel le consommateur a droit s'il paie comptant.
Donc, supposons que le détaillant va me
vendre un bien moins cher si je le paie comptant, donc le taux sur la carte n'a
pas besoin de le refléter.
M. Cliche-Rivard : Mais je le
paie comptant. C'est... J'essaye juste de bien comprendre. Un exemple, si je le
paie comptant, je n'ai pas de crédit. Si j'achète le bien, 5 000 $
cash, c'est quoi le crédit? C'est quoi, la...
M. Jolin-Barrette : Non,
non, mais supposons que vous payez une partie comptant, c'est ça.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
c'est quand il y a une partie.
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 07)
(Reprise à 16 h 11)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, suite aux savantes questions du député de Saint-Henri—Sainte-Anne, on va
devenir des experts en matière de crédit à la consommation. Dans le fond,
l'objectif de b) c'est de faire en sorte que, lorsque vous êtes un consommateur
puis que vous vous présentez, exemple pour acheter un bien, supposons, un lit à
10 000, O.K., puis que là vous l'achetez, supposons, à crédit. Vous
payeriez des frais de crédit, puis ça coûte plus cher aussi au commerçant parce
qu'il y a du crédit dans la transaction. Bien, vous arrivez puis vous
dites : Bien, écoute, moi, je vais te le payer 8 000 en argent
liquide. Donc, l'article b), il est là pour dire : Bien, ça n'a pas besoin
d'être répercuté dans le taux de crédit cette économie-là, parce que le crédit
qui est affiché, notamment quand qu'il y a un tiers... Exemple, supposons que
vous avez un contrat de crédit variable avec Desjardins, bien, vous ne
l'utilisez pas le crédit. Mais pour le prochain consommateur, le taux de crédit
affiché n'est pas le même que vous qui arrivez puis vous payez comptant, parce
que vous avez un escompte à cause que vous payez comptant. Donc, dans le calcul
du taux de crédit, on dit : Si vous payez comptant, on n'a pas besoin de
venir modifier le taux de crédit qu'il serait parce que vous l'achetez
comptant.
M. Cliche-Rivard : Ledit taux
de crédit affiché, parce que si, moi, je le paie comptant, je n'aurai jamais à
faire un crédit.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Bien,
comme ma décision...
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, quand vous arrivez au magasin, là...
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : .vous
avez différentes options. Vous avez une carte de crédit dans vos poches...
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...puis
là vous pouvez l'acheter à crédit.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
ça va... il vous le fait à 10 000, parce qu'il y a des frais de crédit
rattachés à ça.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Puis c'est ça le prix qui est affiché.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Bien là, vous lui dites : Bien, moi je ne payerai pas crédit, puis je vais
payer comptant, puis tu vas avoir l'argent liquide. Ça fait qu'aussi... pour le
commerçant aussi, il n'y aura pas de frais d'intérêts rattachés à ça...
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : ...pour
sauver sa créance, parce que... pour soutenir sa.. la... son stock, supposons,
parce qu'il va déjà avoir l'argent dans ses poches. Donc, il vous fait une
réduction basée sur le fait que vous payez comptant. Donc, ça n'a pas besoin
d'être affiché dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
quand c'est spécifiquement écrit que c'est, genre, 10 000 à crédit. Le
lit, là, quand je rentre au magasin, ce n'est pas écrit son prix à crédit.
C'est écrit son prix tel quel.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est le prix tel quel, mais ils vous font des rabais aussi, là. Tu sais, vous
allez acheter un véhicule, là. Il y a une différence si vous payez à crédit...
M. Cliche-Rivard : Oui, on
l'a vu, ça.
M. Jolin-Barrette : ...ou si
vous payez en... comptant. Oui, c'est ça, mais il ne peut pas afficher le prix
comptant versus le prix si vous le payez à crédit.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
on ne peut pas écrire 8 000 piastres comptant,
10 000 piastres...
M. Jolin-Barrette : 10 000,
crédit.
M. Cliche-Rivard : ...avec ta
carte de crédit.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
interdit. Puis là l'exception fait en sorte....
M. Jolin-Barrette : Qu'il
peut vous faire un crédit.
M. Cliche-Rivard : ...qu'il
peut vous faire un crédit.
M. Jolin-Barrette : Que ce
n'est pas dans le taux de crédit.
M. Cliche-Rivard : On
pourrait en discuter longtemps, M. le Président, mais je pense qu'on va passer
au prochain article.
Le Président (M. Bachand) :On va... temps au député de l'Acadie de prendre la parole.
M. Cliche-Rivard : Ah oui!
Pardon.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Juste avant...
M. Cliche-Rivard : Mes
excuses.
M. Morin : ...au prochain
article. Merci, M. le Président. Dans les taux... et je me réfère aux documents
de l'Association des banquiers canadiens. On y lit en lien avec
l'article 12. En fait, eux, ils pensent qu'il n'y a aucune raison de
traiter différemment les deux taux. ...des frais d'adhésion mensuels
garantiraient la cohérence et éviterait des conséquences inattendues pour les
produits... avec des structures et des frais mensuels. Ils disent
cependant : tel qu'elle est actuellement rédigée, la mesure proposée
pourrait potentiellement s'appliquer à des produits bancaires légitimes tels
que les frais pour découverts de compte pour lesquels les frais peuvent être
facturés à l'utilisation ou sur une base mensuelle, ce qui revient un peu à des
frais de crédit. La mesure proposée devrait être définie plus clairement afin
d'éviter qu'elle s'applique aux produits bancaires légitimes et prévoir une
exemption...
M. Morin : ...les produits
offerts par les banques. Donc, est-ce que les frais qui pourraient être
facturés aux clients, par exemple, pour un découvert de compte sur une base
mensuelle, ça rentre là-dedans ou pas?
M. Jolin-Barrette : Sur
les... sur les frais bancaires?
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que les frais bancaires sont inclus tout au plus?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc, les
frais de services bancaires ne sont pas inclus.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Dans
cette mesure, il faut que ce soit des frais de crédit bancaire pour être
inclus.
M. Morin : Donc, les frais
mensuels sur un découvert, les frais pour ... bien, les banques chargent les
frais, différents trucs dans vos... les comptes, tu sais, de banque, là, mais
ça, c'est des frais mensuels donc ça ...
M. Jolin-Barrette : Mais
supposons que vous avez une marge de crédit...
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...vous
avez des frais d'intérêts de votre marge de crédit, ça, c'est des frais de
crédit. Si vous avez un forfait mensuel pour l'utilisation de votre... de votre
compte, ça, c'est des frais de services bancaires. Mais si... Dans certaines
institutions financières, si vous maintenez un certain montant d'argent, vous
n'avez pas de frais dans votre compte.
M. Morin : Exact. Il y a
aussi effectivement, tout dépendant du montant qui est dans le compte, il y a
des frais qui ne sont pas applicables ou qui sont réduits, mais ça, à ce
moment-là, on parle plus de frais bancaires et non pas de frais de crédit.
M. Jolin-Barrette : Répétez-moi
ça, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Tout
dépendant du montant d'argent qu'un consommateur peut avoir dans son compte...
M. Jolin-Barrette : Oui. Non,
mais ça... ça...
M. Morin : ...il a des
banques qui vont réduire les frais ou qu'il n'y aura pas de frais.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ça, c'est des frais de service.
M. Morin : C'est ça, c'est
des frais bancaires, ce n'est pas des frais de crédit.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas des frais de crédit.
M. Morin : Donc, ce n'est pas
couvert par ça.
M. Jolin-Barrette : Non.
C'est ça.
M. Morin : Par contre, comme
vous l'avez souligné, avec une marge de crédit, là, s'il y a des frais, là, ça
va être inclus, ça va être visé.
M. Jolin-Barrette : Des
frais... des frais... supposons des frais d'intérêts parce que vous utilisez
votre marge de crédit....
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...puis
vous avez des frais d'intérêts, ça, c'est... ce sont des frais de crédit.
M. Morin : O.K. Mais souvent
il va y avoir du crédit si la personne n'est pas capable de rembourser des
frais, si la personne n'est pas capable de rembourser la fin du mois, si elle
rembourse à la fin du mois, il n'y aura pas de frais.
M. Jolin-Barrette : Non, les
marges... les marges sont quotidiennes, il me semble.
Une voix : Périodiques.
M. Jolin-Barrette : Supposons,
moi, sur ma marge, là...
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...quand
je tombe à découvert, là, puis j'embarque sur la marge, là, mais j'ai des frais
quotidiens, journaliers.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc ça,
c'est des frais de crédit.
M. Morin : O.K. Et ça, ça va
être inclus.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 12? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 13.
L'article 73 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «prêt d'argent et un contrat assorti d'un crédit peuvent être
résolus» par «crédit peut être résolu»;
2° par l'ajout, au début du deuxième
alinéa, de «Malgré le premier alinéa».
Commentaire : l'article vise à
étendre le droit de résolution à tous les contrats de crédit.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 13? M. le député de l'Acadie, allez-y.
M. Morin : Donc, dans les
faits, qu'est-ce que ça... à quoi ça correspond puis à quoi ça signifie
exactement?
M. Jolin-Barrette : Mais dans
le fond, on vient supprimer le contrat de prêt d'argent, «un contrat assorti
d'un crédit peuvent être résolus». Là, on dit : «Un contrat de crédit peut
être résolu». Donc, c'est tous les contrats de crédit peuvent être résolus
désormais sans frais ni pénalité, à la discrétion du consommateur, dans les
deux jours qui suivent. Donc, vous contracter pour un contrat de crédit, la
faculté de dédit vaut pour deux jours.
M. Morin : O.K. Puis
présentement, si quelqu'un veut résilier un contrat de crédit, il y a des
frais?
M. Jolin-Barrette : Donc, on
vient ajouter le crédit variable pour votre faculté de dédit de deux jours pour
dire j'annule finalement, je... je résous le contrat. Dans le fond, j'avais
contracté pour un contrat de crédit variable. Là, on vient le viser pour dire
: Contrat de crédit variable. Maintenant, j'ai deux jours pour
dire : Bien, j'avais contracté, mais finalement je vais laisser faire le
prêt.
M. Morin : Mais pas pour les
contrats de prêt d'argent sans crédit.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est inclus.
M. Morin : C'est inclus
aussi?
Une voix : Ça inclut tous les
contrats.
M. Jolin-Barrette : Oui, tous
les contrats.
M. Morin : Tous ou les
contrats, tous les contrats, avec ou sans crédit.
Une voix : Non, tous les
contrats à crédit.
M. Morin : Ttous les contrats
à crédit.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie.
M. Jolin-Barrette : Mais un
contrat de prêt d'argent, à moins que ça soit sans intérêt, mais vous n'avez
pas de frais.
M. Morin : C'est ça. Parfait,
merci.
• (16 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 13 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté...
Des voix : ...adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 14.
L'article 92 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de «aux paragraphes
a, b et c du deuxième alinéa» par «au deuxième et troisième alinéa»;
2° par la suppression de «dans le cas d'un
contrat de crédit variable»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant : outre son droit aux frais de crédit calculés conformément à
l'article 91 de... le commerçant peut réclamer du consommateur :
a) les seuls frais déboursés par le... par
suite du refus d'acceptation par une institution financière d'un chèque ou
autre effet de paiement émis par le consommateur en paiement des sommes dues;
b) les seuls frais déboursés par suite de
l'impossibilité d'exécution d'un virement de fonds convenu avec le consommateur
à cette fin, lorsque cette impossibilité ne découle pas du fait du commerçant.
Commentaires : L'article apporte des
modifications afin de tenir compte de celle proposée par l'article 12
projet loi qui modifie l'article 72 de la loi. Une modification est aussi
apportée afin de prévoir la possibilité pour le commerçant de réclamer certains
frais en cas de refus par une institution financière d'un chèque ou autre effet
de paiement émis par le consommateur ou encore de l'impossibilité d'exécution
d'un virement pré autorisé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Saint-Henri Sainte-Anne
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Il y avait le mémoire de l'Association canadienne du financement
et de location, je pense, oui, l'ACFL, qui dit, si je comprends bien, là, que
«les frais précis lors d'un refus de paiement ou l'incapacité de procéder
devraient être inscrits au contrat et être raisonnables, quitte à prévoir un
maximum au règlement et prévoir une indexation de 50 $ maximum par
exemple. Est-ce que vous aviez un commentaire à faire sur cette proposition?
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, on vient encadrer ce qui est prévu. Donc, les... supposons, un chèque
sans provision, un transfert également... mais un virement préautorisé, un
virement de fonds, alors qu'il n'y a pas l'argent aussi. Donc, on vient
l'encadrer, là, par concordance avec l'article 12 du projet de loi.
M. Cliche-Rivard : Mais il
n'y a pas de maximum, ou on ne prévoit pas, là, un... une somme raisonnable sur
un chèque sans fond, là, par exemple.
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'y a pas de maximum.
M. Cliche-Rivard : Mais ça va
être inscrit clairement au contrat.
M. Jolin-Barrette : Le coût.
M. Cliche-Rivard : Le coût.
Ça fait que, par exemple, si tu as un défaut de paiement, là, ou, je ne sais
pas, tu fais un... tu fais un chèque à ton institution financière pour payer
ton mois, ton bill du mois, puis le chèque a rebondi, là, dans ton contrat de
crédit, c'est écrit : Bien, si j'ai un chèque sans fond, ça va être
50 $.
M. Jolin-Barrette : Mais,
exemple, là, supposons, là, que vous êtes locataire... oui, vous êtes
locataire. Oui... Hein?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Pas de
l'immobilier. Vous remboursez une dette, puis là vous faites un chèque sans
provision, puis là vous êtes mon créancier, puis votre banque vous charge des
frais de 50 $, vous allez pouvoir me charger des frais de 50 $ parce
que la banque vous a chargé des frais de 50 $. Donc, vous allez pouvoir me
refiler les frais véritables qui vous ont été chargés par votre institution financière.
M. Cliche-Rivard : Les frais
véritables.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Mais
est-ce que le prêteur peut prévoir un montant additionnel comme une pénalité ou
comme... à chaque frais sans fond, c'est aussi 100 $ pour mes frais
administratifs.
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est non. C'est les seuls frais que la banque...
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
interdit.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Donc...
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est le début, là, de a, là, «les seuls frais déboursés à la suite d'un
refus».
M. Cliche-Rivard : C'est les
seuls qui peuvent être réclamés au consommateur. Puis on ne prévoit pas que ce
montant-là doit expressément être mentionné au contrat de crédit ou si on le
prévoit?
M. Jolin-Barrette : Non, on
ne prévoit pas.
M. Cliche-Rivard : Non. Ça
fait que ni on prévoit... Parce que, dans le fond, ce que vous dites, c'est que
la responsabilité, finalement, du frais est celui qui est véritablement impacté
aux... au prêteur.
M. Jolin-Barrette : Au
créancier. Oui.
M. Cliche-Rivard : Au... Oui.
Ça fait que, dans le fond, moi, je suis obligé, si ma banque me charge
17 $, par exemple, de frais pour avoir encaissé un chèque sans fond, moi,
je charge 17 $, et c'est tout. Ça fait que le fait de ne pas le prévoir au
contrat, c'est aussi normal parce que ce n'est pas finalement moi qui décide le
montant. Ça fait que si ma banque venait unilatéralement augmenter mon frais de
NSF, là, de chèque sans fond, bien là, je ne suis pas responsable de ça.
M. Jolin-Barrette : L'autre
élément, c'est que, dans les contrats de crédit variables, notamment, de
prêteur, on avait certaines entreprises ou individus qui faisaient du prêt
comme ça. Puis ce qu'ils faisaient dans le contrat, bien, ils mettaient les
frais, supposons, vous faites un chèque sans provision, c'est ça, plus
200 $, plus 300 pièces, ça fait que ça faisait que les personnes qui
étaient déjà dans une façon de vulnérabilité se retrouvaient encore plus dans
une situation de vulnérabilité, parce que c'est eux qui avaient le plus de
chances de ne pas payer à l'échéance. Donc...
M. Jolin-Barrette : ...ils se
retrouvaient encore plus en difficulté financière. Donc... des prêteurs moins
institutionnels.
M. Cliche-Rivard : Et si...
Puis ça, c'est l'union qui nous parlait de ça, l'Union de consommateurs, là. Si
le commerçant... Tu sais, moi, j'ai mis une date puis je lui demande
d'encaisser mon chèque le 14. Souvent, c'est long avant que le chèque soit
encaissé, puis là, effectivement, j'avais les fonds du 14 au 20, là, mais le 21
je ne les ai plus les fonds. Puis là entraîne donc un chèque sans fonds. Est-ce
que là je suis quand même responsable du chèque sans fonds?
M. Jolin-Barrette : Bien oui.
M. Cliche-Rivard : Oui. Ça
fait que j'ai l'obligation de m'assurer que mes chèques émis, qu'importe la
date à laquelle je les inscris, il faut qu'ils soient...
M. Jolin-Barrette : Ça, c'est
sûr.
M. Cliche-Rivard : ...liquidables.
Je ne sais pas si c'est le mot, là, mais...
M. Jolin-Barrette : Oui, oui.
M. Cliche-Rivard : ...qu'ils
peuvent être transigés, là.
M. Jolin-Barrette : Si vous
tirez un chèque sur votre compte, vous devez vous assurer d'avoir les sommes.
M. Cliche-Rivard : Ça me
semble clair, M. le ministre. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui, brièvement.
Il y a... Encore là, dans le mémoire de l'Union des consommateurs, eux, ils
suggéraient une modification à l'article a) et b). Les seuls frais déboursés à
une institution financière par suite du refus d'acceptation par cette dernière
d'un chèque ou autre effet de paiement émis par le consommateur en paiement des
sommes dues. Puis à b), ils suggéraient : Les seuls frais déboursés à une
institution financière par suite de l'impossibilité d'exécution d'un virement
de fonds convenu avec le consommateur à cette fin lorsque cette impossibilité
ne découle pas du fait du commerçant. Est-ce que c'est quelque chose que vous
êtes prêt à considérer, la modification qu'il souhaitait apporter?
M. Jolin-Barrette : Nous, on
est à l'aise avec le libellé qu'on a actuellement.
M. Morin : Que vous avez
présentement. O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 15, M. le
Président : L'article 98 de cette loi est modifié par le remplacement
du premier alinéa par les suivants :
«Si les parties à un contrat de crédit
désirent modifier certaines dispositions du contrat, la modification apportée
doit être constatée dans un nouveau contrat ou dans un avenant au contrat
original. Dans ce dernier cas, le commerçant doit remettre au consommateur sur
support papier, un exemplaire de l'avenant et de tout autre document signé par
ce dernier à l'occasion de l'avenant. Toutefois, ces documents peuvent être
transmis à l'adresse technologique fournie par le consommateur à cette fin si
celui-ci a donné son autorisation expresse. Les documents ainsi transmis
doivent pouvoir aisément être conservés et imprimés sur support papier par le
consommateur.
«Une modification ayant pour effet
d'augmenter le taux ou les frais de crédit ne peut être apportée qu'à la
demande du consommateur. Dans ce cas, le nouveau contrat ou l'avenant doit
contenir les renseignements suivants :
«a) l'identification du contrat original
et ses avenants, le cas échéant;
«b) le solde du contrat avant sa
modification;
«c) dans le cas d'un contrat de prêt
d'argent ou d'un contrat assorti d'un crédit, le capital net ainsi que les
frais de crédit et le taux de crédit nouvellement convenus;
«d) dans le cas d'un contrat de crédit
variable, le capital net, le cas échéant, ainsi que le taux de crédit
nouvellement convenu et des exemples de frais de crédit présentés sous forme de
tableau;
«e) sauf dans le cas d'un contrat de
crédit variable, le nouveau montant de l'obligation totale du consommateur et
les nouvelles modalités de paiement;
«f) tout autre renseignement prévu par
règlement.
«Lorsque les modifications sont constatées
dans un avenant et que le taux ou les frais de crédit sont augmentés, les
consommateurs... le consommateur doit donner son consentement exprès à
celles-ci.»
Commentaire : Cet article modifie les
conditions auxquelles une modification peut être apportée à un contrat de
crédit.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, pour cet article-là, il y a l'Association des banquiers
canadiens puis l'Association canadienne de financement et de location qui
avaient des commentaires, M. le ministre, entre autres pour l'article 15
dans la modification des contrats. L'Association des banquiers souligne :
La signature d'un addendum par les deux parties n'est tout simplement pas
réalisable et ne serait pas conforme aux règlements sur... qui sont conformes
aux réalités commerciales. Plus précisément, si un contrat de crédit existant
est modifié pour changer le taux de crédit et/ou les frais de crédit, la Loi
sur les banques prévoit que certaines informations appropriées doivent être
fournies dans les délais prescrits. Bon, la Loi sur les banques n'impose pas
d'obtenir un consentement explicite pour ces modifications apportées à une
carte de crédit. Les consommateurs conservent toujours le droit de rembourser
les soldes à tout moment, y compris dans leur intégralité, et de résilier le
contrat de crédit avec l'émetteur s'ils ne sont pas satisfaits des
modifications proposées pour une carte de crédit à tout moment. Cette
proposition - ils nous soulignent - de modification nécessiterait également des
changements au niveau du système. Donc, on nous dit : Les membres
suggèrent que l'article 15 soit reformulé afin de préciser que le
consentement explicite ne soit pas nécessaire.
• (16 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Moi, je
pense qu'au contraire, pour le consommateur, c'est une très bonne chose que le
consentement explicite du consommateur soit présent. Ça fait que je suis assez
à l'aise avec ma disposition, qu'on fasse en sorte que le consommateur lui, il
dise : O.K., je signe pour...
16 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...la
disposition. Je comprends que peut-être pour le modèle d'affaires des
institutions financières, c'est moins intéressant, mais on vient davantage
protéger le consommateur.
M. Morin : O.K. Et l'Association
canadienne de financement et de location soutenait également ou soulignait que
des institutions financières, en tout cas, «offrent des contrats de
modification au consommateur, mais les parties ne se rencontrent jamais, car l'institution
financière agit à distance géographique appréciable. Les concessionnaires ne
sont pas impliqués dans cette facette de la relation, car le contrat est cédé
aux institutions financières».
On dit : «C'est ainsi qu'un
consommateur qui rencontre des difficultés financières passagères requerra
généralement l'institution financière de modifier un contrat afin de permettre
une suspension, un report de paiement. Il serait plus onéreux sur le plan
administratif d'imposer au consommateur de signer ces contrats de modification,
puisque les membres rencontrent souvent des difficultés à obtenir le retour du
contrat. Et souvent le consommateur se fait confirmer la modification de façon
verbale.»
Ici, on soumet que «la transmission d'une
confirmation de modification du contrat par l'institution financière devrait
être suffisante bien que l'association soit d'accord si le taux de crédit du
contrat devrait être changé, qu'un contrat signé électroniquement ou sur
papier, si le consommateur l'exige, devrait alors être retourné par le
consommateur.»
On suggère de... que «le procédé de
modification soit donc allégé pour permettre une plus grande agilité et
rapidité afin de répondre aux consommateurs, souvent dans le besoin d'un allègement
passager.»
Est-ce que c'est quelque chose que vous
avez envisagé?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je trouve que la position qu'ils présentent, c'est pour favoriser l'endettement
puis le crédit. Parce que, dans le fond, ce qu'on vient mettre ici, c'est que
le consommateur devra consentir à son crédit supplémentaire.
Tu sais, quand il y a une modification
unilatérale du taux de crédit, bien, je comprends que ça pousse le consommateur
à s'endetter davantage, mais, nous, ce n'est pas ça qu'on veut faire. Ce qu'on
vise à faire, c'est de... Bien, un, on a prévu l'avenant, mais il faut que le
consommateur signe. Maintenant, ça peut être par voie électronique aussi. Mais,
quand même, on vous donne du crédit supplémentaire. Un, il faut que ça soit
demandé ou que, deuxièmement, le consommateur y consente, parce que sinon ça
fait une spirale. Donc, c'est... je comprends que ça contrevient au modèle d'affaires,
mais c'est bénéfique au consommateur.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions à l'article 15?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 16. L'article 99
de cette loi est modifié par l'insertion, après «b», de «du deuxième alinéa».
Il s'agit d'une modification de
concordance avec l'article 15 du projet de loi qui modifie l'article 98
de cette loi.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions? S'il n'y a
pas d'intervention, est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 17. Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 103.1, du suivant :
«103.1.1. Dans le cas d'un contrat assorti
d'un crédit, lorsqu'un litige implique le consommateur et le commerçant, sauf
une action collective, le tribunal peut suspendre le remboursement du solde sur
demande du consommateur.
«Dans le cas d'un autre contrat de crédit,
lorsque le litige implique le consommateur et le commerçant vendeur, le...
locateur, entrepreneur ou prestataire de service, sauf une action collective,
le tribunal peut, sur demande du consommateur, suspendre le remboursement de la
portion du solde ayant servi à payer en totalité ou en partie l'achat ou le
louage du bien ou la prestation de... du service si le contrat de crédit avait
été conclu dans les circonstances décrites au premier alinéa de l'article 103.1.
«Le tribunal détermine quelle partie doit
payer les frais de crédit courus pendant la suspension du remboursement.»
Commentaire : Cet article vise à
étendre à tous les contrats de crédit la règle qui permet actuellement au
consommateur, en cas de contestation sur l'exécution du contrat principal, par
exemple un contrat d'achat de bien, de demander au tribunal de suspendre l'exécution
du contrat de prêt d'argent qui a servi à financer l'achat jusqu'à la solution
du litige.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Alors, dans
le premier... en fait, le premier paragraphe, vous parlez d'un contrat assorti
d'un crédit, et, dans le deuxième, c'est dans le cadre d'un autre contrat de
crédit. Ce que les... l'Association des banquiers souligne, c'est que ça peut
porter à confusion, et ils voudraient savoir si, entre autres, 103.1.1 ne s'applique
pas aux cartes de crédit et aux lignes de crédit qui sont des crédits de nature
ouverte ou pas.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ça existe déjà pour la vente à tempérament actuellement. Là, on vient l'étendre
au crédit variable. Donc... Puis ce qu'on fait, là, c'est...
M. Jolin-Barrette : ...lorsque
vous avez un contrat, supposons, principal sur l'achat d'un bien, vous achetez
un divan, supposons, bien, le tribunal va pouvoir demander au... le
consommateur va pouvoir demander au tribunal de suspendre l'exécution du
contrat de prêt qui a servi à financer l'achat jusqu'à la solution du litige.
Ça fait qu'exemple, supposons que vous avez acheté un divan pour 10 000, vous
avez un contrat de prêt, puis il y a une problématique. Bien, le consommateur
québécois va pouvoir s'adresser au tribunal pour dire : En attendant que
le litige se règle, je veux que le contrat de crédit soit suspendu.
M. Morin : Donc, il n'a pas
besoin de rembourser puis il ne fait pas ses paiements en attendant?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
faut que... Bien, il faut que le tribunal l'autorise.
M. Morin : Non, non, je
comprends. Mais c'est la demande qu'ils peuvent faire au tribunal?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Donc, à ce
moment-là, les paiements sont arrêtés, l'intérêt qu'il doit payer est arrêté
également. Donc, il n'augmentera pas ses frais d'intérêts ou, en fait, le taux
de crédit, ça ne lui coûtera pas plus cher. Le crédit ne court pas, les
paiements arrêtent en attendant.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
si jamais... si jamais il perd le litige, ça va être le tribunal qui va
déterminer les frais de crédit à payer.
M. Morin : Oui. O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, tu sais, dans le fond, c'est pour éviter que le consommateur ait à payer
quelque chose durant le litige pour des frais qu'il n'aurait pas à payer
supposons qu'il gagne.
M. Morin : O.K. Donc, quand
vous parlez, au premier paragraphe, d'un contrat assorti d'un crédit puis, au
deuxième, dans le cas d'un autre contrat de crédit, là, ce n'est pas le même
contrat. Donc, pour revenir à votre exemple de tantôt, avec le bien meuble, le
divan, là, qui est emprunté, on... parce que, si elle parle... si on parle,
dans le premier paragraphe, d'un contrat assorti d'un crédit, dans le deuxième,
ce serait quel cas de figure? Parce que, là, vous parlez d'un autre contrat de
crédit.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc, on
parle de prêts et de contrats de crédit variable au deuxième alinéa.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc là,
ce n'est pas adossé nécessairement à un bien. Dans l'alinéa un, le contrat peut
être assujetti à la vente d'un bien, tandis que, dans l'alinéa deux, ça peut
être uniquement un contrat de prêt ou un contrat de crédit variable qui n'est
pas nécessairement... qui n'est pas nécessairement adossé à l'achat d'un bien.
M. Morin : O.K. Alors, ça
serait dans quel cas de figure?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous prenez un prêt.
M. Morin : Tout simplement?
M. Jolin-Barrette : Ou un
contrat de crédit variable?
M. Morin : .K. Donc, si vous
avez un prêt puis que, là, il y a un problème avec le prêt, donc là, le
consommateur pourrait s'adresser au tribunal pour lui demander de suspendre les
versements et l'intérêt.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Je peux... je
m'imagine très bien ce qui peut arriver quand c'est rattaché à un bien. Je ne
sais pas, moi, admettons, vous vous achetez un lave-vaisselle, puis le
lave-vaisselle ne fonctionne pas, puis là, bien, évidemment, il y a un litige.
Ça fait que, tu sais, il n'est jamais parti, le lave-vaisselle, là. Donc là,
vous n'êtes pas satisfait, il est neuf. Donc là, vous demandez au tribunal
d'arrêter les paiements. Si je l'ai acheté à crédit, on va régler le litige,
puis après ça on verra. Puis, dans le cas d'un prêt, quoi, il y aurait une
mésentente sur le prêt?
M. Jolin-Barrette : Ça... ça
se peut. Il peut avoir une mésentente sur le remboursement, ce qui a été payé, puis
tout ça. Mais, par ailleurs, avec le projet de loi n° 29 qu'on a
adopté, avec la garantie de bon fonctionnement qui ça revient, bien là, vous
allez avoir quelque chose qui fonctionne.
M. Morin : Oui, exact. Dans
ce cas-là, il y aurait quelque chose qui fonctionne, exact, tout à fait.
Parfait. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri
Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Il y a l'union de la protection du consommateur... l'Union des
consommateurs qui nous parlait d'ajouter : La demande de suspension doit
être instruite et jugée d'urgence. Il y avait une demande à inscrire ça, que ça
soit traité, instruite d'urgence pour les tribunaux pour être certain que ça
soit effectif, parce que tu peux inscrire ton recours puis, par le temps que tu
obtiennes une date de cour, ça se peut que tu sois pogné pas mal de temps avec
ton affaire. Ça fait qu'est-ce que vous y avez pensé à la possibilité
d'inscrire que ce soit instruit d'urgence?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, vous allez pouvoir faire la demande puis c'est la cour qui gère... qui
gère sa cour.
M. Cliche-Rivard : Mais ça
pourrait être quand même une dizaine... une dizaine de mois, là, auquel cas,
vous continuez à payer, peut-être plus.
M. Jolin-Barrette : Non,
mais... dans...
M. Cliche-Rivard : Vous
l'écrivez dans certaines dispositions, vous l'écrivez, que ça doit être
instruit d'urgence.
• (16 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, dans la demande, ils vont pouvoir demander au moment de la date
d'introduction du recours.
M. Cliche-Rivard : Pour que
ce soit rétro. Mais, pendant ce temps-là, vous allez être obligés de continuer
à payer...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...nous
dit, c'est que, dans le fond, ça peut se faire en gestion du dossier aussi,
donc ça ne prend pas 10 mois avant d'avoir une date de gestion, là.
M. Cliche-Rivard : O.K.. Ça
fait qu'on peut s'entendre en amont que ça va être suspendu. Si on ne s'entend
pas, le juge peut trancher, là, sur la mesure intérimaire qui serait : En
attendant, suspendez le paiement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Donc, ça,
ça peut arriver. Puis on présume que... on va espérer que ça arrive le plus
souvent, puisque c'est ce que... nous dit, là : Tu peux bien faire usage
de ton recours, si tu n'as pas... si tu n'as pas la capacité d'avoir une date
avant x, tu vas être pogné pour payer. On s'entend.
Les critères qui donnent droit à
l'ouverture de ça, là, la suspension de paiement, Desjardins nous en parle,
notamment, ou nous le demande dans son mémoire, il n'y en a pas. Essentiellement,
du moment où c'est invoqué qu'on demande la suspension, que l'individu le
demande, ça va être octroyé, ou qu'est ce que le juge va soupeser finalement?
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, c'est ce qui est demandé au tribunal. Puis le juge va analyser la
demande. Est-ce qu'à la lumière du dossier qu'il a devant lui, il l'accorde ou
non? C'est un recours qui a... qui est disponible pour le débiteur, pour
dire : Bien, écoutez...
M. Cliche-Rivard : Ça fait
qu'à sa face même il va évaluer s'il y a du mérite.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
juge va l'analyser, il va dire : Est-ce que ça vaut la peine de faire en
sorte que je suspende le paiement du débiteur en fonction de la nature du
litige que j'ai devant moi? C'est une requête que vous pouvez faire à la cour.
M. Cliche-Rivard : O.K. Sur
la base de... c'est ça, du sérieux, etc., les critères d'injonction qu'on peut
s'imaginer habituellement.
M. Jolin-Barrette : Le juge
va l'analyser.
M. Cliche-Rivard : Sérieux de
la démarche, balance d'inconvénients, préjudice, c'est le genre de chose que le
juge va évaluer dans... afin de soupeser si oui ou non il accorde la suspension
des paiements.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Alors, oui,
le tribunal va analyser le dossier. Puis il a la discrétion pour le suspendre
ou non.
M. Cliche-Rivard : O.K. Qui
va être un genre d'interlocutoire en attendant le fonds.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Puis là le
fond déterminera, finalement, si c'est rejeté ou accepté, qui de qui devra
payer.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Pendant ce
temps là, il n'y a pas de demande de restitution du bien par le commerçant du
genre : Très bien, tu peux cesser de payer, bien, redonne-moi le char.
M. Jolin-Barrette : Alors, on
me dit non.
M. Cliche-Rivard : Ce serait
peut-être consensuel dans le sens où là j'arrête de payer, tu re prends le
char, fin de l'histoire.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez...
M. Cliche-Rivard : Ça
pourrait être l'issu.
M. Jolin-Barrette : Moi...
Peut-être vous étiez là. Étiez-vous arrivé pour le projet de loi n° 8.
M. Cliche-Rivard : Non, je
suis arrivé pour le 12.
M. Jolin-Barrette : Bon,
bien, on a mis la médiation obligatoire aux Petites Créances, ça fait que c'est
en se parlant qu'on se comprend, alors, même, ça va beaucoup plus rapide, on
déploie dans les différents districts. Donc, c'est sûr que les PRD nous
permettent de régler bien des choses. Puis... Oui, c'est vrai, on me fait
penser à ça, à l'Office de la protection du consommateur, on a la plateforme
Parle consommation, alors c'est gratuit, médiation gratuite, puis on règle
beaucoup de litiges là-dessus. C'est un bon programme pour l'accès à la justice
pour les citoyens.
M. Cliche-Rivard : Là, il va
pouvoir arriver aussi que le bien va voter... l'appréciation du bien va... en
fait, va perdre, il y a avoir une dépréciation de la valeur du bien. Admettons,
à la fin du litige, ça, la responsabilité financière de la dépréciation du bien
va être à la charge du commerçant.
M. Jolin-Barrette : C'est le
juge, au moment du prononcé du litige, qui établit le remède associé au litige
qui est devant lui.
M. Cliche-Rivard : En tenant
compte de l'ensemble des préjudices financiers pour toutes les parties.
M. Jolin-Barrette : Des
facteurs, oui, puis en fonction des faits qui sont devant lui.
M. Cliche-Rivard : Selon la
faute, il risque d'imputer la pénalité de la faute à celui qui est responsable
de la faute, possiblement.
M. Jolin-Barrette : Le juge
est souverain dans son dossier.
M. Cliche-Rivard : Évidemment,
on ne le dit jamais assez souvent, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je... moi, je suis un tenant de l'indépendance judiciaire, vous le
savez.
M. Cliche-Rivard : On voit
ça, oui. On n'ira pas là pour l'instant.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Comme
vous voulez.
M. Cliche-Rivard : Oui, parce
que le député de l'Acadie aurait beaucoup de choses à dire.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie,
justement.
M. Morin : On n'ira pas là.
Ceci étant, écoutez, vous parlez, dans l'article du tribunal, tout à l'heure,
vous avez mentionné qu'il y a des mécanismes au sein de l'Office de la
protection du consommateur pour procéder à une médiation puis régler un litige
entre un commerçant puis un consommateur. Maintenant, cet article-là vise le
tribunal, ne vise pas l'OPC. Alors, est-ce que l'OP... Ce que je comprends,
c'est que l'office ne pourrait pas suspendre le remboursement d'une portion...
M. Morin : ...il faut
vraiment qu'il s'adresse au tribunal.
M. Jolin-Barrette : Non.
Bien, l'office, c'est l'agent régulateur, hein, donc ce n'est pas... L'office,
elle fait des enquêtes, elle reçoit des plaintes, puis, lorsqu'il y a une
problématique, peut entamer une poursuite pénale et des sanctions
administratives pécuniaires pour une contravention à la loi. Lorsqu'on parle de
litige de nature privée entre deux parties, bien là on est en situation de
recours civil, donc ça va être entre les deux parties que ça va se régler. Cela
étant...
M. Morin : Clairement.
M. Jolin-Barrette : Cela
étant, la plateforme qui est disponible permet à un commerçant et à un
consommateur de régler cette question-là. Donc, c'est supporté par l'office, la
plateforme, mais c'est de la médiation, là. C'est consensuel, mais l'office n'a
pas de pouvoir d'intervention, de dire : Bien, oui, j'ai reçu une plainte,
puis là, vous, créditeur, vous allez suspendre vos intérêts, là.
M. Morin : Non. Bien, c'est
ça. Alors, c'est pour ça que, tout à l'heure, quand vous avez dit qu'il y avait
un service de médiation à l'office, je le comprends. Mais dans le cas où le
consommateur s'adresserait à l'office, puis effectivement, l'office a un
pouvoir de régulation puis un pouvoir d'enquête aussi. Il peut éventuellement y
avoir des infractions pénales de déposer, mais dans ce cas-là, dans le cadre de
la médiation avec l'office, le consommateur va continuer de payer le prêt.
M. Jolin-Barrette : Bien,
sous réserve. Si jamais... Bien, en fait conventionnellement, les parties
pourraient se dire : Bien, le temps qu'on fait la médiation, acceptes-tu
que je suspende mes paiements le temps qu'on règle le litige. Bien, c'est
conventionnel.
M. Morin : Oui. Exact.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. C'est conventionnel.
M. Morin : Ça, oui, tout à
fait. Ça, on s'entend.
Maintenant, la disposition réfère au
tribunal. Donc, évidemment, ça va dépendre du montant du litige pour savoir à
quel tribunal s'adresser.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Dans le
projet de loi n° 8, justement, quand... vous avez refait et réorganisé la
compétence de la Cour des petites créances, effectivement... pour être entendu
en priorité, il y a la médiation, puis après ça, il y a même l'arbitrage.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond aux petites créances, 5 000 et moins...
M. Morin : Oui, 5 000 et
moins.
M. Jolin-Barrette : ...c'est
médiation obligatoire, par la suite, arbitrage.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Donc là,
on est en train de déployer ça dans tous les districts.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Éventuellement
,on va monter le montant de médiation obligatoire.
M. Morin : Donc, ça, c'est
une annonce que vous nous faites là, ou c'était planifié, ou prévu?
M. Jolin-Barrette : Non, non,
on avait jasé.
M. Morin : On avait jasé?
M. Jolin-Barrette : Oui, oui.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
y va... on y va graduellement pour préparer, parce que c'est un changement...
parce que 50 % des dossiers aux petites créances, c'est 5 000 et
moins.
M. Morin : Oui, ça, je me souviens
très bien.
M. Jolin-Barrette : Bien,
supposons que, je ne sais pas, là, c'est 150 000. Bien, 150 000, ça
s'en va à la cour supérieure parce, dans le fond, la Cour du Québec va jusqu'à
100 000.
M. Morin : Exact. Tout à
fait. Parce que ça aussi, ça...
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais... Bien, vous avez raison, dans la nouvelle procédure civile, si vous
allez en... notamment en médiation, vous allez être fixés... vous passez devant
tout le monde.
M. Morin : Oui, sauf que...
En fait ça dépend. Je ne sais pas si vous avez des statistiques là-dessus, mais
est-ce qu'on peut présumer que la majorité des litiges ou des plaintes, ce
n'est pas nécessairement pour des biens de 150, 200 ou 300 000. Ça va être
plutôt des biens dans le commerce qu'on rencontre, donc quelques milliers de
dollars. En fait, où je m'en vais... parce que j'essaie de comprendre. C'est
que, si mon souvenir est bon, dans le projet de loi n° 8, pour passer en
priorité, il y avait la médiation obligatoire, puis, après ça, il y avait
l'arbitrage. Pour que les gens n'aillent pas en arbitrage puis qu'ils aillent
devant le juge, il fallait qu'ils le disent.
M. Jolin-Barrette : C'est
deux choses. Dans le projet de loi n° 8, dans la procédure civile en général, dans
le fond... supposons, excluons les petites créances, là, dans la procédure
civile en général, si vous utilisez un... vous allez être fixé avant quelqu'un
qui ne va pas en... Ça, c'est en matière civil... dossier de 50 000.
M. Morin : C'est vrai. Exact.
M. Jolin-Barrette : Aux
petites créances, ce qu'on fait, c'est, dans tous les districts judiciaires, on
va déployer... 5 000 et moins, vous devez obligatoirement aller en
médiation. Après ça, c'est l'arbitrage automatique, à moins que vous
dites : Je ne veux pas aller en arbitrage automatique.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Là, vous
vous ramassez devant le juge ou les dossiers de nature... qui ont des enjeux
constitutionnels qui passent directement devant le juge.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Donc,
théoriquement, 5 000 et moins, partout, vous allez tout le temps en
médiation obligatoire.
M. Morin : Et la
médiation 5 000 et moins ne se fait pas nécessairement devant un
juge.
M. Jolin-Barrette : Non, elle
ne se fait pas devant un juge.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Elle se
fait devant...
M. Morin : Elle se fait
devant un médiateur.
M. Jolin-Barrette : Qui est
un avocat ou un notaire.
M. Morin : Exact. Alors, le
médiateur, c'est-tu le tribunal?
M. Jolin-Barrette : Dans
quoi, là?
• (16 h 50) •
M. Morin : C'est parce que
dans votre article, vous dites : Le tribunal...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : ...peut sur
demande suspendre... Donc, je comprends que, si vous avez un bien, là... Je
reviens à mon lave-vaisselle de tout à l'heure, là. Il ne fonctionne pas. Bon,
ça vaut, je ne sais pas, moi...
M. Morin : ...1 500 $,
2 000 $. Alors là, là, moi, je m'en vais aux petites créances, et je
suis devant le médiateur. Je ne suis pas devant le tribunal.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais ils vont pouvoir faire une requête à la cour.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Dans
le fond, là, la track normale, là, supposons, je veux bénéficier de
l'article 103.1.1, je vendrais... Supposons, mon recours est de
5 000 $. Bien, je vais faire une requête à la cour. Le juge va
m'entendre, tout ça, puis il va me référer en médiation. Dans le fond, c'est
une requête préliminaire.
M. Morin : Oui. Sauf
que, rappelez-vous, la médiation obligatoire faisait en sorte que les parties
avaient accès à une procédure accélérée. Ils étaient traités en priorité, leur
dossier. Puis comme vous le savez, dans certains districts, aux petites
créances, présentement, là, il y a des délais de 12, 13, 14, 15, 16 mois.
Donc, j'essaie juste de voir. C'est... L'idée est superbe, là. Ça, c'est... Je
n'ai rien contre l'idée, sauf que pour le consommateur, en bout de piste, s'il
dépose sa requête, puis elle est entendue dans 12 mois, bien, ça ne va pas
l'aider beaucoup, là.
M. Jolin-Barrette : Non,
mais il va être entendu au fond, supposons, dans 12 mois. Mais ils font de
la gestion à la cour aussi. Ça fait que, ça, c'est une requête intérimaire qui
ne sera pas entendue au fond, là. C'est une requête préliminaire.
M. Morin : D'accord.
Puis les délais, c'est combien? Parce que j'essaie juste de me mettre dans la
peau du consommateur. Tu sais, il a eu sept, huit mois. Là, tu sais, si le
commerçant dit : Non, non, je vous l'ai vendu. Vous payez, là.
M. Jolin-Barrette : Non,
non, mais pour... Non, mais pour entendre des requêtes préliminaires, ce n'est
pas sept, huit mois, là. Ça dépend des districts judiciaires.
M. Morin : Oui, ça je
sais, on est d'accord. Il y a des districts que c'est plus rapide que d'autres,
mais il y a des districts, c'est... C'est long, là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
au fond. Parce qu'il y a de la cour de pratique à chaque semaine, là.
M. Morin : Oui,
clairement.
M. Jolin-Barrette : Ça,
c'est une requête en cour de pratique.
M. Morin : Oui,
d'accord. Puis ça, il n'y a pas de délai?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous présentez votre requête, puis elle est entendue. Ce n'est pas une requête,
au fond, là. J'introduis mon recours puis je fais un avis.
M. Morin : De
présentation.
M. Jolin-Barrette : Un
avis, c'est ça, un avis de présentation, puis là, à telle date, puis vous devez
vous présenter à la cour à telle date, puis là le dossier rentre dans la
machine, puis là c'est une requête préliminaire, le juge va l'entendre.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Ce
n'est pas de requête au fond, là.
M. Morin : Non, non.
Ça... Ça, j'en conviens, là. Mais même des fois, pour des avis de présentation
puis des requêtes préliminaires, ce n'est pas entendu en urgence le lendemain
matin, là.
M. Jolin-Barrette : Non.
Ce n'est pas une injonction, mais...
M.
Morin :
Exact. O.K.
Le Président
(M. Bachand) :Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 17? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
18. L'article 107 de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin, de
«ou à résilier le contrat de service».
La modification ajoute la possibilité pour
le tribunal d'autoriser le consommateur, dans les circonstances déjà prévues à
l'article 107 de la loi, à résilier son contrat de service.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions? Alors, s'il n'y a pas d'intervention à l'article 18, est-ce
quel'article 18 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : 19.
L'article 110 de cette loi est remplacé par le suivant :
«110. La remise du bien au commerçant ou
la résiliation du contrat de service autorisé en vertu de l'article 107
éteint l'obligation contractuelle du consommateur.
«Le consommateur n'est alors pas tenu de
toute autre somme qu'il pourrait autrement devoir au commerçant en vertu du
contrat. Le commerçant n'est pas tenu de remettre le montant des paiements
qu'il a reçu».
Commentaire. Il s'agit d'une modification
de concordance afin de tenir compte de l'article 18 du projet loi
modifiant l'article 107 du règlement.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup.
Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 19 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 20.
Puis on va avoir des amendements, M. le Président. Donc :
20. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 114, du suivant :
«114.1. Lorsque le consommateur a résolu
ou résilié un contrat d'assurance auquel il a souscrit ou a adhéré à l'occasion
d'un contrat de crédit, le commerçant doit modifier ce dernier, dans un délai
de 10 jours, pour supprimer la prime d'assurance.
«Dans le cas d'un contrat de prêt
d'argent, d'un contrat de... ou d'un contrat assorti d'un crédit, le commerçant
doit modifier le versement ou le terme au choix du consommateur. À défaut
d'avis du consommateur sur ce choix, le commerçant doit modifier le versement.
«Le commerçant ne peut modifier les
clauses... que les clauses du contrat qui sont affectées de façon directe et
immédiate par la résolution ou la résiliation du contrat d'assurance.
«Le commerçant doit remettre sans délai,
de la manière prévue au premier alinéa de l'article 98, un nouveau contrat
ou un avenant. Même si le taux ou les frais de crédit s'en trouvent diminués,
ce contrat ou cet avenant doit contenir les renseignements visés au deuxième
alinéa de cet article en faisant les adaptations nécessaires.»
Commentaire. L'article prévoit quelles
sont les modifications qui doivent être apportées à un contrat de crédit ainsi
que la manière de les apporter à la suite de la résolution ou de la résiliation
par le consommateur d'un contrat d'assurance conclu à l'occasion de ce contrat
de crédit.
Et l'amendement, M. le Président :
Remplacer les premier et deuxième alinéas de l'article...
M. Jolin-Barrette : ...114.1
de La Loi sur la protection du consommateur, proposé par l'article 20 du projet
loi, par les alinéas suivants :
«Lorsqu'un contrat d'assurance auquel a
souscrit ou adhéré un consommateur à l'occasion d'un contrat de crédit a été
résolu ou résilié, le commerçant doit, après avoir reçu remboursement de la
prime d'assurance, modifier le contrat de crédit dans un délai de 10 jours
pour la supprimer.
«Dans le cas d'un contrat de prêt d'argent
ou d'un contrat assorti d'un crédit, le commerçant doit, après avoir sollicité
l'avis du consommateur, modifier le versement ou le terme selon le choix de ce
dernier. À défaut d'avis le consommateur sur ce choix, le commerçant peut
décider de modifier le versement ou le terme.»
Commentaire : cet amendement vise à
élargir l'obligation de modifier le contrat de crédit afin qu'elle s'applique
aussi dans le cas où c'est le commerçant ou l'assureur qui a résolu ou résilié
le contrat d'assurance. Il vise également à prévoir que le commerçant doit
solliciter l'avis du consommateur avant de modifier le versement ou le terme
selon le choix de ce dernier. En l'absence d'avis du consommateur, le
commerçant pourra, à sa discrétion, choisir de modifier le versement ou le
terme.
Donc, essentiellement, à l'article 20, ce
qu'on avait, c'est quand un consommateur, supposons, résilie ou... et résout un
contrat avec un bien puis qu'il avait pris, supposons, une assurance avec le
bien, bien, dans les 10 jours, j'annule, supposons, le divan que j'ai
acheté, puis j'avais pris une assurance tache sur mon divan. Bien là, à ce
moment-là, dans les 10 jours, je vais me faire rembourser ma prime
d'assurance que j'ai payée pour mon assurance tache parce que j'ai annulé le...
le divan, je ne le veux plus. O.K.? Puis, en même temps, mais j'avais payé des
frais pour avoir l'assurance, ça fait que, là, la prime d'assurance elle est
annulée aussi parce que je n'ai plus le bien. Il y avait une petite omission
dans l'article où est-e que, si c'est le commerçant qui fait la résolution du
contrat, mais on n'avait pas prévu le corollaire que la prime d'assurance
devait être annulée également dans les 10 jours. Ça fait, que ça, c'est le
premier élément.
Le deuxième élément, c'est, oui, le cas...
Exemple, supposons que j'ai ma prime d'assurance. De quelle façon est-ce que je
la paie supposons qu'il y a une modification? Supposons que j'avais pris un
contrat d'assurance, assurance, je ne sais pas, tache, assurance remplacement
de plumes dans mon divan, puis je me dis : Bon, finalement, je vais
laisser tomber l'assurance plumes. Ça fait que ma... mon... ma... prime était,
supposons, de 100 $ par année. Ça fait que, là, le commerçant doit me
dire : Bien, écoute, est-ce que tu veux qu'on diminue tes paiements?
Est-ce que tu veux qu'on diminue le nombre de mois? Comment est-ce qu'on te
fait ça? Puis, en l'absence de ça le... en l'absence de retour du consommateur,
c'est le commerçant qui va te dire comment je te l'impute. Est-ce que je
t'envoie... est-ce que je diminue tes versements ou je diminue la période sur
laquelle tu les paies?
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Me
suivez-vous?
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : On va... on va
avoir des questions à vous poser.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Donc, ça va nous
aider à vous suivre. Ce que vous venez d'expliquer, c'est ce qu'on lit dans
votre amendement quand vous dites «à défaut d'avis du consommateur sur ce
choix, le commerçant peut décider de modifier le versement ou le terme».
M. Jolin-Barrette : C'est ça?
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais dans
le fond, il demande au consommateur en premier : Est-ce que tu veux que je
modifie tes versements ou je modifie la durée? Dans le fond, ton obligation,
toi, consommateur, tu me devais 100 $... Tu me l'avais 200 $
supposons en primes d'assurance, puis finalement t'en enlever une, tu me dois juste
100 $. Est-ce que je te la laisse sur une année ou je la mets sur six mois
puis je garde le même montant?
M. Morin : Oui, parce
qu'effectivement en gardant le même montant...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : ...si le montant
la prime a diminué de moitié, bien, ça
ne sera plus 12 mois, ça va être six, là,
clairement, là. Mais... Et ça, ça va pour tous les types de contrats
d'assurance. Tu sais, voilà ma question. Tu sais, il y a des fois... Bien
évidemment, peut-être pas pour un... pour un divan, là, mais pour des montants
plus importants. Il y a même des gens qui disaient : Bien, voulez-vous une
assurance si jamais vous décédez ou faites faillite, on va rembourser le bien
avec votre prime d'assurance. Est-ce que ça s'applique à tout ça?
M. Jolin-Barrette : C'est à
l'occasion d'un contrat de crédit. Dans le contrat d'un prêt d'argent ou d'un
contrat assorti d'un crédit, le commerçant le doit... C'est ça. Ça fait que
c'est le contrat de prêt d'argent ou d'un contrat assorti d'un crédit.
• (17 heures) •
M. Morin : Donc, l'assurance
comme un type d'assurance- vie, là, ça serait aussi couvert.
Une voix : Oui.
M. Jolin-Barrette : La
formule est bonne?
Une voix : Absolument...
M. Morin : Oui, c'est ça,
invalidité, puis ça s'applique aussi pour l'achat d'un immeuble?
M. Jolin-Barrette : En
immobilier?
17 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...En
immobilier, ils ne sont pas visés par la LPC.
M. Morin : Non. C'est
uniquement des biens meubles.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne?
M. Cliche-Rivard : ...sur l'amendement,
M. le Président.
M. Morin : Et à ce moment-là,
le commerçant lui envoie... C'est un avis... C'est un avis écrit. C'est...
Comment... Comment ça fonctionne? Vous dites : Le commerçant doit, après
avoir sollicité l'avis du consommateur... Il fait ça verbalement? Il fait ça
par écrit?
M. Jolin-Barrette : Il
demande son avis. Il n'a pas besoin de procédure écrite.
M. Morin : O.K. Bien. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à l'article 20
tel qu'amendé. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Dans l'article
comme tel, parce que vous n'avez pas modifié au début les deux alinéas. Il y a
un groupe, entre autres l'Association des marchands de véhicules d'occasion du
Québec qui nous ont dit que la façon dont c'était rédigé présentement, ça
pouvait prêter à confusion, parce que... puis pas juste pour des véhicules d'occasion,
là, très souvent, puis c'est l'exemple qu'on nous donnait. Pour l'achat d'un
véhicule, j'imagine que ça doit être un peu rare, les gens qui paient comptant,
ça arrive peut-être, mais compte tenu du prix des véhicules, ça doit être assez
rare. Et souvent le prêt est garanti par une... ou est offert par une société
de crédit, mais qui n'est pas le commerçant, qui n'est pas le concessionnaire.
Et ce qu'on... Et ce qu'on nous disait, c'est que souvent ça pose des problèmes
parce que si jamais on veut modifier le contrat, bien, si on met le fardeau sur
les épaules du commerçant, bien, ce n'est pas lui évidemment qui contrôle ou
qui a le contrat. Tu sais, vous achetez, par exemple, je ne sais pas, un
véhicule, bien, il y a des compagnies de crédit qui vont vous prêter pour
différentes compagnies de véhicules. Et ce qu'ils suggéraient, c'était de le
clarifier, donc peut-être indiquer le commerçant et/ou le prêteur pour que ça
reflète la réalité contractuelle de ce que les gens vivent quand... Là, je
parle d'un véhicule, quand ils achètent un véhicule.
Donc, ce qu'ils nous disaient, c'est qu'il
serait important de prévoir la responsabilité des différents intervenants. C'est
la même chose si jamais il y avait une résiliation du contrat. Est-ce que c'est
quelque chose que vous avez considéré?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, on n'a pas besoin de clarifier. Le commerçant est celui qui est
en relation contractuelle avec le consommateur, ça fait que c'est lui qui fait
le contrat. Ça fait qu'on sait c'est qui le commerçant.
M. Morin : Oui, sauf que ce
qu'ils nous expliquaient, dans leur réalité, c'est que souvent le prêteur,
bien, c'est une entité à part, puis le contrat, bien, il est avec le prêteur,
donc ce n'est pas le commerçant. Ça fait que je veux juste m'assurer qu'avec l'article
on va être capable de couvrir l'ensemble des situations. Il y a peut-être des
fois où c'est le même, mais il y a des fois... Ce qu'ils nous ont dit, dans
leur pratique, c'est que ce n'était pas la même entité. Donc là, si on met le
commerçant, bien, c'est compliqué.
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous voulez dire si le contrat est cédé?
M. Morin : Ou même si le
contrat est signé au départ.
M. Jolin-Barrette : Oui, sur
le contrat de crédit, mais supposons, c'est le... supposons que c'est le
manufacturier qui est le prêteur, le contrat va être avec le manufacturier.
M. Morin : Ça, c'est sûr,
mais ce qu'on nous expliquait... et je ne suis pas un spécialiste du
financement des véhicules automobiles. Bien, il y a des fois le prêteur ou la
compagnie de crédit qui prête, ce n'est pas le manufacturier du véhicule. Donc
là, à ce moment-là, ce qu'ils disaient, bien, ça serait pour clarifier. Ça
serait important ou ça serait intéressant d'avoir... pas uniquement le
commerçant, mais aussi le prêteur pour que ça soit clair. Et si jamais il y a
des modifications au contrat qui doivent être faites, bien, que ces
modifications-là soient faites entre le locataire, ou, enfin, celui qui va
louer le véhicule ou l'acheteur puis la maison de crédit, ce qui n'est pas
nécessairement toujours...
M. Morin : ...toujours le
commerçant.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
supposons que le concessionnaire cède le contrat de crédit au tiers, bien,
c'est lui qui devient le consommateur... le commerçant. Ça fait que les
obligations, c'est lui qui doit les assumer.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :...député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Là, ce qui était mentionné, c'est en référence au dernier alinéa
de 103.2, là, où là, vraiment, les obligations qui suivent le cessionnaire sont
claires, là, ça dit : Lorsque le contrat est cédé à un autre commerçant
après sa conclusion et que c'est... et que c'est ce dernier qui en a approuvé
la conclusion, le commerçant cessionnaire est celui qui est tenu aux obligations
du présent article. Ça fait que vous ne le réécrivez pas tel quel dans 114.1,
mais c'est ça que vous dites finalement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que, quand l'AMVOQ vous dit : Ça serait important de le préciser, là,
c'est précisé, de travaux parlementaires, là. Ce sera limpide. Le commerçant
cessionnaire prend en charge, prend responsabilité, prend fardeau des
obligations qui était autrefois imparti au premier commerçant.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Fin de
l'ambiguïté. Et donc ce que vous avez prévu nommément à l'article 103.2,
là, se rapplique... dans 114.1.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Voilà.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'article 20 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'article 20, tel qu'amendé... est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 21.
L'article 117 de cette loi est abrogé.
Il s'agit d'une modification de
concordance avec l'article 17 du projet de loi qui introduit le nouvel
article 103.1.1 de la loi.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur
l'article 21? M. le député de Saint-Henri Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pouvez-vous
nous l'expliquer, M. le ministre, qu'est-ce que... pourquoi vous retirez 117?
C'est parce que vous avez introduit la suspension un peu plus tôt?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, 117 parlait de la suppression des paiements, et là les articles qu'on a
introduits à 103.1.1 et suivants reprennent ça. Ça fait qu'on en n'a plus
besoin.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Ils sont essentiellement similaires aux dispositions. Il n'y a pas une grande
modification, là, à ma première lecture. C'est juste... Vous les avez amenés un
petit peu ailleurs, mais ça dit quand même : «Lorsqu'il y a contestation
entre le consommateur et le commerçant, le tribunal peut, sur demande, ordonner
la suspension de remboursement du prêt jusqu'à jugement final». Pas mal
similaire.
M. Jolin-Barrette : On a
élargi aux trois types de contrats de crédit, notamment le prêt, le contrat de
crédit variable.
M. Cliche-Rivard : Oui, c'est
ça. Parfait. Alors que, là, on était limité. À quel contrat?
M. Jolin-Barrette : On était
limité au contrat de prêt.
M. Cliche-Rivard : De prêt
seulement. Parfait. Ça fait que vous l'avez élargi pour qu'à chaque fois...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ça fait
que ce n'est pas quelque chose que le tribunal ne connaissait pas déjà, là, la
demande de suspension, ça va tout simplement être élargi à deux autres types de
contrats.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions? S'il n'y a
pas d'autres interventions, est-ce que l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci, M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 22.
L'article 119.1 de cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par l'insertion, après le paragraphe c,
du suivant :
«c.1) le versement périodique ou le mode
de calcul de ce versement pour chaque période;»;
2° par le versement, dans le paragraphe d,
de «et montant» et de «c» par, respectivement, «, montant et versement» et
«c.1».
Commentaire. L'article vise à ce que le
formulaire de demande de crédit soit bonifié afin qu'il prévoie également le
versement périodique minimal ou le mode de calcul de ce versement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'article 22? M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : ...dans les faits,
ça va venir changer quoi exactement?
M. Jolin-Barrette : Donc, on
vient rajouter le versement périodique minimal ou le mode de calcul de ce
versement pour chaque période. Donc : «Le formulaire de demande de carte
de crédit ou les documents qui l'accompagnent doivent contenir les
renseignements suivants», là, on rajoute c.1. Donc, on va venir dire «le
versement périodique minimal...», que ça devra être décrit dans la demande de
formulaire de carte de crédit, «...ou le mode de calcul de ce versement pour
chaque période». Puis, à d, on dit : «la date à laquelle les
renseignements relatifs aux taux, délai, et montant et versement visés aux
paragraphes a à c sont valables.» Donc, c'est des renseignements
supplémentaires qui vont devoir être mis dans la demande de crédit.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
• (17 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 22 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le
ministre...
M. Jolin-Barrette : ...23.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 119.1, du
suivant :
119.2. Toute demande de crédit variable
doit indiquer la limite de crédit souhaitée par le consommateur.
Le commerçant ne peut consentir une limite
de crédit supérieure.
Le commerçant doit refuser toute demande
n'indiquant pas de limite de crédit.
Commentaires : Cet article interdit
au commerçant de consentir au consommateur une limite de crédit supérieur à
celle indiquée dans la demande de crédit variable et lui interdit d'accepter
une demande n'indiquant pas une telle limite.
Donc là, on vient dire, bien, que vous ne
pouvez pas rajouter du crédit : Toute demande de crédit variable doit
indiquer la limite de crédit souhaitée par le consommateur. Donc, on ne pourra
pas dire... supposons que je demande 1000$ de crédit, le commerçant ne pourrait
pas vous dire : Ah non, non, je vais vous donner 5000$.
Le Président (M. Bachand) :Interventions? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. En fait,
alors donc, vous venez, finalement, empêcher un prêteur de vouloir augmenter ou
de donner un plus grand crédit, finalement, au consommateur, par peur que le
consommateur dise oui puis qu'il s'endette de façon démesurée.
M. Jolin-Barrette : Bien oui,
mais, actuellement, là, supposons que vous êtes une carte de crédit, ça arrive
fréquemment, vous avez, je ne sais pas, 1000$ de crédits puis vous recevez un
renouvellement tout de suite, puis ils disent : Ah! finalement vous êtes
rendu à 5000$. Ou vous demandez... vous faites une demande de crédit, vous
indiquez le montant, donc : Je veux une carte de crédit à 1000$, puis ils
vous envoient une carte de crédit à 5000$, ils disent : Ah! Félicitations!
On vous envoie une carte de crédit à 5000$. Donc, ça vise à limiter le
surendettement.
M. Morin : C'est ça. Ça fait
que c'est ce que je dis. O.K., parfait. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc là,
le consommateur va pouvoir la solliciter, mais le prêteur, lui, ne pourra pas
aller à la pêche, là, pour essayer d'augmenter le crédit, puis vous dire :
Si vous ne répondez pas à la prochaine lettre dans les 30 jours, nous
considérons acceptée... na, na, na.
M. Jolin-Barrette : Il ne
pourra pas, unilatéralement, décider de vous octroyer du crédit supplémentaire.
M. Cliche-Rivard : O.K., mais
il pourrait faire un appel de sollicitation dans lequel il vous l'offre, puis
là vous en discutez. Ça, ça va être possible.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ils
peuvent vous rencontrer pour dire : M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, il me semble que vous êtes un bon payeur, il me semble
que...
M. Cliche-Rivard : Oui, oui,
vous avez bien fait votre point, là.
Des voix : Oui, c'est des
scénarios hypothétiques, je ne le sais pas, là.
M. Cliche-Rivard : Bien sûr.
Bien sûr, puis, comme je vous disais dans une autre commission, on est toujours
mieux sur les exemples envers soi-même, c'est toujours plus facile, là, mais je
sais que vous êtes un bon payeur aussi.
M. Jolin-Barrette : Ça reste
à prouver.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Alors donc,
là, ici on parle de la demande initiale de crédit.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K., parfait.
Parce qu'effectivement, après, là, il n'y a rien qui empêcherait l'institution
financière de demander au consommateur s'il veut une augmentation de sa limite,
mais il faut qu'il obtienne le consentement, à ce moment-là, du consommateur
pour l'augmenter.
M. Jolin-Barrette : Oui, il
ne peut pas le faire unilatéralement.
M. Morin : Exact. Et ça,
c'est l'état, actuellement, de la situation. En fait, là, vous, ce que vous
voulez prévenir, c'est, quand ça arrive, quand il y a une première demande de
carte de crédit qui est faite, là, c'est que le...
M. Jolin-Barrette : Mais pas
juste ça, là. Il ne peut pas... il ne peut pas, après... Quand vous êtes en
relation contractuelle de nature de crédit avec lui, vous avez un crédit, une
ligne de crédit, supposons, de 10 000$, il ne peut pas vous arriver la veille
de Noël puis vous dire : M. le député de l'Acadie, bien, on a refusé votre
crédit. Maintenant, je vous donne une ligne de crédit de 20 000$, sans que vous
ayez consenti à ça. Ils ne peuvent pas le faire unilatéralement.
M. Morin : Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Même si
vous êtes déjà en relation d'affaires depuis un certain temps, là. Il faut que
la demande émane de vous ou que vous y consentiez.
M. Morin : Exact, mais ça,
c'est déjà le cas, actuellement.
M. Jolin-Barrette : Non.
Actuellement, ils envoient du crédit supplémentaire.
M. Morin : Puis ils n'ont pas
besoin d'obtenir le consentement du consommateur?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : O.K. Donc, pas
uniquement dans une demande initiale, mais ça pourrait être des demandes
subséquentes.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 23 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 24. Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 127.1, du suivant :
127.2. Le commerçant doit d'abord imputer
tout versement sur la dette portant le taux de crédit le plus élevé, puis sur
les autres dettes, par ordre décroissant de taux de crédit.
Malgré le premier alinéa, si, parmi les
dettes, l'une doit être acquittée par des versements dont le montant est
déterminé suivant des modalités particulières, tout versement est imputé dans
l'ordre suivant :
a) au versement minimal requis pour la
période en vertu du contrat, sous réserve de l'article 126.1 en... ce versement
minimal conformément aux dispositions du premier alinéa;
b) au versement requis pour la dette
acquittée par des versements dont le montant est déterminé suivant des
modalités particulières;
c) conformément au premier alinéa.
Commentaires : Cet...
M. Jolin-Barrette : ...exige
du commerçant qu'il impute le versement effectué par le consommateur d'abord
sur la dette portant le taux de crédit le plus élevé puis sur les autres dettes
par ordre décroissant de taux crédit et prévoit certains cas d'exception.
Donc, ça, c'est le cas, supposons, que
vous avez deux taux d'intérêt, donc vous souscrivez à une carte de crédit, le
taux de crédit régulier de la carte de crédit est à 19,99 %, mais parce
que si vous souscrivez, il y a une promotion, je ne sais pas, la première année,
c'est 10,99 % le taux de crédit, mais là vous contractez à l'intérieur de
ce véhicule de crédit là des dettes, bien là, ce que le créditeur va être
obligé de faire, c'est d'appliquer les remboursements sur la dette de 19,
99 % au lieu de 10,99 % en premier.
Le Président (M.
Bachand) :Député de l'Acadie, oui,
allez-y.
M. Morin : Dans le document,
dans le mémoire qui a été produit par le Mouvement Desjardins, il soulignait
que l'article, en fait, pourrait être plus précis, et je fais référence à leur
mémoire, ont dit que «cette mesure a déjà été commentée par le passé par le
Mouvement Desjardins. À la lecture du libellé proposé...» et ils estiment que
quelques précisions devraient être apportées afin de clarifier l'application de
l'article. À la page 9, d'abord, il devrait être précisé que «l'exclusion
visant les dettes acquittées par des versements dont le montant est déterminé
suivant des modalités particulières s'applique à l'entièreté de cette dette et
non simplement aux versements requis pour le remboursement d'une telle dette.
En effet, de tels financements doivent être plutôt acquittés de la manière
prévue par ses modalités particulières. Cette précision permettrait d'éviter
les cas où la dette ayant des modalités particulières est remboursée en
priorité sur les autres dettes sans modalités particulières dans le cas où la
première aurait un taux d'intérêt plus élevé». Et, par la suite, ils
disent : «Il apparaît ensuite essentiel, surtout pour un contrat de crédit
variable conclu pour l'utilisation d'une carte de crédit, d'ajouter une notion
de temporalité, c'est-à-dire que l'imputation des paiements s'effectue par des
dettes contractées dans une même période, qui se retrouvent sur un même relevé
de compte, à l'instar de ce que prévoit la loi sur les banques. Ceci
permettrait d'éviter que ses dettes plus récentes soient remboursées au
détriment des dettes plus anciennes et assurer une équité dans le traitement
des consommateurs, tout en respectant l'esprit du changement législatif proposé,
en imputant les paiements aux dettes avec un taux d'intérêt plus élevé en
premier». Ils suggèrent également d'uniformiser cette mesure avec la Loi sur
les banques, «l'obligation d'imputer tout versement d'abord sur le versement
minimal requis pour la période en vertu du contrat qui devrait être prévu en
tout temps, et non seulement lorsqu'une dette avec des modalités particulières
est présente». Il suggère également, «si des consommateurs détiennent en
moyenne deux cartes de crédit, souvent d'émetteurs différents, si les règles
d'imputation des paiements prévus dans la Loi sur la protection du consommateur
et dans la Loi sur les banques ne sont pas arrimées, cela pourrait causer une
iniquité pour les consommateurs. Et finalement, «il serait utile d'avoir des
précisions quant au traitement des frais de crédit dans l'ordre d'imputation
des paiements».
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
qu'on propose dans la Loi sur la protection du consommateur, c'est les... c'est
comme ce qu'on a dans le code de procédure... dans le Code civil du Québec
relativement à l'imputation des paiements, mais c'est des contrats de crédit
par contrat de crédit, là. Exemple : si vous avez deux cartes de crédit
d'institutions financières différentes, ce n'est pas mélangé, là, c'est sur un
même contraint de crédit. Si vous avez des taux de crédit différents,
l'imputation doit être faite sur le taux de crédit le plus élevé.
Exemple : reprenons mon exemple de carte de crédit, sur la carte de
crédit, vous avez une partie à 19,99 % puis une partie à 10,99 %,
mais ce que l'article fait ça va être de faire en sorte qu'on doit payer le
19,99 % en partant avant de payer le 10,99 % de taux de crédit, donc
la dette contractée là-dessus, mais il ne faut pas mélanger les choses non plus.
Ce qu'on propose, c'est beaucoup plus favorable que ce que le mémoire propose.
• (17 h 20) •
M. Morin : O.K.. Il arrive
aussi parfois qu'il y ait des sociétés ou des compagnies de cartes de crédit
qui disent :Écoutez, vous pouvez... si vous venez chez nous, là, on peut
prendre votre solde puis on va vous donner un taux avantageux. Mais le
consommateur, entretemps, peut aussi acheter avec sa nouvelle carte de crédit.
Dans un cas comme ça, le taux de crédit le plus avantageux s'appliquerait sur
la dette qui est transférée en premier?
M. Jolin-Barrette : ...là
vous faites référence à un transfert de solde de carte de crédit.
M. Morin : Oui, exact.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, c'est votre taux. Dans le fond, quand vous avez du crédit associé à un
véhicule de crédit, s'il y a plus d'un taux, vous allez devoir... Dans le fond,
l'institution financière va devoir assumer... bien, en fait, affecter les
sommes que vous versez en paiement sur votre dette la plus élevée.
M. Morin : Et ils vont
affecter le taux de crédit le plus avantageux pour le consommateur sur la dette
la plus élevée. C'est ce que vous dites.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Non?
M. Jolin-Barrette : C'est...
Supposons, là, que vous avez... Là, vous faites un transfert de solde. Vous
êtes... Si vous transférez le solde de, je ne sais pas, vous aviez
1 000 $ sur votre carte. Il dit : Offre promotionnelle. On veut
vous accueillir comme client dans une nouvelle banque. Ils vous disent :
Ça va être 5 % pour vous. Vous avez 1 000 $ à 5 %. Mais là,
le reste de vos achats, ce sera un taux de 9 %. Bien là... Puis vous...
Puis je ne sais pas, vous vous endettez pour un autre 1 000 $. Ça
fait qu'il y a 2 000 $ sur votre carte, puis 1 000 $ à
5 % puis 1 000 $ à 9 %. Puis là, vous, vous avez 500 $
de paiement à faire ce mois-là. Bien, la banque va devoir prendre votre
500 $ puis le mettre sur le taux à 9 % et non pas sur la dette à
5 %.
M. Morin : O.K. pour que
vous puissiez, évidemment, liquider la dette avec le plus haut taux d'intérêt
le plus vite possible.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Mais ça, ça se fait par contrat de crédit unique. Exemple, supposons que
vous avez la carte de crédit dans cette banque-là puis que vous avez deux taux
sur la carte de crédit. Ce contrat de crédit là, il est en soi un tout. Ça fait
que votre paiement est là-dessus. Mais si vous avez votre prêt hypothécaire à
côté, là, ce n'est pas dans la même affaire, là, c'est séparé, là. Ça fait que,
pour chacun des contrats de crédit que vous avez, l'institution financière,
quand vous faites un paiement, elle doit attribuer le paiement sur le taux de
crédit le plus élevé.
M. Morin : O.K.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Donc,
c'est toujours, M. le ministre, par rapport à votre même contrat de crédit, sur
votre même carte.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Ce
qui fait que, je pense, n'a pas été nécessairement compris dans le... dans le
même instrument de crédit ou le véhicule de crédit, là, à la page 9 et 10.
Les suppositions puis les scénarios de Desjardins étaient à l'idée qu'on a deux
cartes de crédit avec deux dettes qui ont des taux différents. Puis là on se
trouvait à ne pas trop comprendre qui concurrençait qui. Mais là, finalement,
chaque carte est, disons, a sa propre autonomie.
M. Jolin-Barrette : Indépendante.
M. Cliche-Rivard :
Indépendante.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Sa propre autonomie, sa propre souveraineté.
M. Cliche-Rivard : Exactement.
Et c'est le choix du consommateur qui met sur 500 $ où est-ce qu'il le
met, là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : En
toute indépendance.
M. Jolin-Barrette : En
toute indépendance.
M. Cliche-Rivard : S'il
met son 500 $ sur la carte Visa Desjardins ou s'il met son 500 $ sur
la carte Visa Banque Royale.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Cliche-Rivard : Ça,
c'est son affaire. Puis les deux n'ont pas à décider ou à faire de tractation.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Cliche-Rivard : À
savoir.
M. Jolin-Barrette : À
moins que vous associiez vos cartes.
M. Cliche-Rivard : À
moins que vous associiez vos cartes. Exact. Ça fait que, là, quand on disait,
là, toute l'histoire de la temporalité des dettes, finalement, tout ça, ça, n'a
pas d'application.
M. Jolin-Barrette : C'est
par contrat de crédit.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Ça fait que quand ils disent : «il faudrait préciser l'exclusion visant
les dettes acquittées par versement dont le montant est déterminé suivant des
modalités particulières s'appliquent à l'entièreté de cette dette et non
simplement aux versements requis», ça non plus, c'est seulement sur ta portion
de dette qui est attribuée au pourcentage qui était supérieur.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Cliche-Rivard : Ça
fait que c'est ton 9 % de tantôt que tu paies au complet.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Avant
de commencer à payer ton 5 %.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Cliche-Rivard : Qu'importe
si ton 5 % tu l'as endetté depuis plus longtemps.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
On vise la créance avec le taux de crédit le plus élevé.
M. Cliche-Rivard : Je
pense que ça va répondre à leurs inquiétudes. Merci, M. le ministre.
Le Président
(M. Bachand) :Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 24 est adopté.
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 25.
L'article 128.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe a du premier alinéa, de «un avis au consommateur» par «sans délai à
l'adresse technologique fournie par le consommateur à cette fin, un avis
indiquant que son crédit disponible est inférieur à 100 $ ou à un autre
montant indiqué par le consommateur ou, si le consommateur omet de lui fournir
son adresse technologique, il lui transmet un avis».
Commentaire. Une condition est ajoutée à
celle déjà prévue à l'article 128.1 de la loi pour qu'un commerçant puisse
permettre à un consommateur d'effectuer des opérations dépassant sa limite de
crédit.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 25? M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Dans le
mémoire de l'Union des consommateurs, il y avait une mention de
l'article 25 où ils suggéraient...
M. Morin : ...en fait, de
modifier l'article puis de lire : «Le commerçant ne peut permettre aux
consommateurs d'effectuer des opérations dépassant la limite de crédit au cours
d'une période. Le commerçant doit transmettre sans délai, de la manière
indiquée par le consommateur à cette fin, un avis indiquant que son crédit
disponible est inférieur à 100 $ ou à tout autre montant indiqué par le
consommateur.» Et il soulignait également : «Une retenue effectuée sur une
carte de crédit n'est pas considérée comme une opération aux fins de
l'application du présent article.» Vos commentaires là-dessus?
M. Jolin-Barrette : Maintenant,
avec l'article, ce qu'on fait, c'est qu'on dit, supposons que vous approchez de
votre limite de crédit, là, à a) : «il transmet sans délai, à l'adresse
technologique fournie — donc l'adresse courriel — à cette
fin, un avis indiquant que son crédit disponible est inférieur à 100 $ — supposons
que vous aviez une carte de crédit à 1 000 $, là vous êtes rendu à
900 $ — ou à un autre montant indiqué par le consommateur ou si
le consommateur omet de lui fournir son... lui transmet un avis indiquant que
celui-ci a été effectué... le dépassement de sa limite de crédit.» Donc, il
doit lui dire. Il lui envoie un avis pour dire : Vous arrivez à votre
limite de crédit ou vous l'avez dépassée, votre limite de crédit.
M. Morin : O.K. Sauf que,
dans les faits, si un consommateur, on prend votre exemple... il a... sa
limite, c'est 1 000 $, là, puis, je ne sais pas, moi, il y a déjà
400 $, 500 $, 600 $ dessus puis il veut acheter un bien qui va
faire dépasser le 1 000 $, la transaction ne devrait pas être bloquée
par la carte de crédit, elle va passer pareil, puis ils vont lui envoyer un
avis après en disant : Oups! En passant, vous avez dépassé votre limite?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, deux choses l'une. Le consommateur, ça se peut qu'il appelle la
compagnie de carte de crédit pour dire : Bien, écoutez, je dois faire un
achat, donc j'aimerais augmenter ma limite de crédit. Là, si jamais il fait un
achat, généralement, soit que ça bloque... dépendamment, là, des cartes de
crédit, ça se peut qu'il y ait une certaine tolérance, mais ils vont devoir
envoyer un avis.
M. Morin : O.K. Et...
M. Jolin-Barrette : Mais, à
100 $... à 100 $ de la limite, ils envoient un avis automatique.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Ou le...
Ou supposons que le consommateur aurait dit : Quand il me reste juste
500 $ de crédit, envoyez-moi un avis, ça pourrait être là, dans la
deuxième partie : «un avis indiquant... ou à un autre montant indiqué par
le consommateur».
M. Morin : Exact. Puis
évidemment l'avis est envoyé à l'adresse technologique.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Il y a...
Donc, on présume que tout le monde a une adresse technologique.
M. Jolin-Barrette : Bien :
«ou, si le consommateur omet de lui fournir son adresse technologique, il lui
transmet un avis». Ça fait qu'il peut l'appeler ou ça peut être par la poste.
M. Morin : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : ...parce
que ça, c'est une disposition qui permet le dépassement de la limite de crédit.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, c'est... ce n'est pas que l'article permet le dépassement... le
dépassement de la limite de crédit, l'article fait en sorte d'aviser le
consommateur qu'il est à la veille de le dépasser.
M. Cliche-Rivard : Mais il va
le frôler ou il va le dépasser?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
peut... Dans le fond, les compagnies de carte de crédit, des fois, autorisent à
dépasser même si vous avez...
M. Cliche-Rivard : Ils
peuvent l'autoriser de 100 $, là, pour que la transaction passe, mais ça,
ça va être à leurs risques parce qu'ils ne t'ont pas autorisé initialement ce
crédit-là. Bien, c'est toujours à leur risque, finalement.
M. Jolin-Barrette : Bien...
Non, mais vous allez être tenu de le rembourser, là.
M. Cliche-Rivard : Évidemment.
Évidemment.
M. Jolin-Barrette : Mais
généralement, puis là il doit y avoir... je ne suis pas un spécialiste
bancaire, là, mais... Je vous reviens dans une seconde.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Alors,
c'est ça. Je reviens, là. Il ne pourra pas dépasser sa limite de crédit. Il va
devoir envoyer un avis avant de dépasser la limite de crédit. Donc, à
100 $, il envoie un courrier électronique, il dit : Vous êtes sur le
bord de dépasser votre limite, si jamais vous contractez, sachez que vous êtes
à 100 $. Donc, il envoie un avis.
M. Cliche-Rivard : Et, si cet
avis-là est envoyé...
M. Jolin-Barrette : Il peut
dépasser la limite de crédit.
M. Cliche-Rivard : ...il peut
dépasser la limite de crédit.
Des voix : ...
• (17 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. Avant, avant, il envoyait l'avis au moment du dépassement.
M. Cliche-Rivard : Au moment
du dépassement.
M. Jolin-Barrette : Là, c'est
100 $ avant ou à un autre...
17 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...le
montant que le consommateur indique. Exemple, supposons, je ne sais pas, là, le
député de Saint-Henri Sainte-Anne a une carte de crédit avec limite de crédit à
20 000 $, le député de Saint-Henri Sainte-Anne appelle sa banque, il
dit : Mais, écoutez, moi, avisez-moi quand je suis à 1 000 $,
quand je suis à 19 000 $ parce que je fais des gros achats,
admettons. Là, à ce moment-là, quand vous arrivez à 19 000 $, vous
recevez un avis puis là vous allez pouvoir acheter quelque chose à 2 000 $,
supposons.
M. Cliche-Rivard : Sauf que
là on rentre dans une espèce de zone où moi, je n'ai pas accepté ou je n'ai pas
demandé ce crédit supplémentaire là.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
vous contractez, par contre.
M. Cliche-Rivard : Je le
contracte, mais, tout à l'heure, on venait de dire qu'il faut que je formule la
demande de crédit.
M. Jolin-Barrette : Ils ne
peuvent pas vous donner du...
M. Cliche-Rivard : Ils ne
peuvent m'en donner plus que j'en demandais.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ils ne peuvent pas vous donner du crédit, vous envoyer du crédit
supplémentaire à la base sur ce que vous avez demandé, mais là vous, vous avez
l'outil puis vous contractez, vous avez l'avis, puis là ils vous disent :
Bien, écoutez... Plutôt que... plutôt que dire : Vous êtes en train de
dépasser, là, ils vous le disent à l'avance : Vous allez dépasser.
M. Cliche-Rivard : Puis il n'y
a pas de maximum de dépassement.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Cliche-Rivard : Non. Ça
fait que c'est quoi la... bien, c'est parce qu'il n'est pas préautorisé.
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce que j'imagine que les institutions financières, quand vous avez une
limite de crédit de 1 000 $ sur votre carte, ils ne vous permettent
pas d'acheter...
M. Cliche-Rivard : 2 000 $,
3 000 $, 4 000 $.
M. Jolin-Barrette : Bien,
ou... à 10 000 $, là, ou 2 000 $, là.
M. Cliche-Rivard : Oui. Mais
mettons, c'est ça, les autres étaient prêts à me donner jusqu'à 5 000 $,
puis là, de par les dispositions de protection du consommateur, moi, j'ai dit :
Non, non, non, arrêtez-moi ça à 2 000 $. J'ai pris mes protections,
là, autrement garantie, puis eux autres, ça fait... ils ne peuvent pas m'achaler
pour me dire : Reprend ton 5 000 $ reprend ton 5 000 $.
Moi, je lui avais dit que c'était 2 000 $. Là, il va exister une zone
de flou, là, où finalement, pour dépasser sans limites, je vais pouvoir le
faire.
M. Jolin-Barrette : Non,
mais...
M. Cliche-Rivard : Autrement
dit, ils vont m'avoir informellement consenti le 5 000 $,
potentiellement, si on n'encadre pas le dépassement.
M. Jolin-Barrette : Sur cette
transaction-là.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
vous êtes à l'aise à ce qu'il n'y ait pas d'encadrement du dépassement tant et
aussi longtemps qu'il y a un avis qui a été envoyé : By the way, tu es à
100 $ de dépasser.
M. Jolin-Barrette : Bien,
actuellement, l'avis, il était au moment du dépassement. Là, ils vous le disent
à l'avance, pour dire : Attention, vous atteignez votre limite.
M. Cliche-Rivard : O.K.. Puis
ça, ça va... on dit que ça va protéger le consommateur qui n'avait pas
nécessairement réalisé qu'il était rendu là, tu sais.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
il est mieux informé, plus rapidement.
M. Cliche-Rivard : Il est
informé, là, il reçoit un courriel : Aïe, attention. Puis là, bien, la
décision d'autoriser ou non la transaction appartient à l'institution
financière qui pourrait dire : Regarde, moi, je t'ai... moi, je t'ai donné
1 000 $, tu t'en vas pour dépasser à 1 200 $, moi, je ne l'autorise
pas, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
ça va être à leur décision, à leur... Mais il n'y a pas de maximum prévu de...
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que c'est eux qui vous attribuent le crédit.
M. Cliche-Rivard : C'est eux
qui l'attribuent. Sauf qu'il fallait que j'en sois consentant initialement, de
par les protections qu'on vient d'ajouter, ça fait qu'il y a quand même un
genre de flou où, finalement, il me le concède ou il me le donne.
M. Jolin-Barrette : Parce qu'il
y a une différence entre donner un crédit en partant de 10 000 $ puis
donner en partant un crédit de 1 000 $.
M. Cliche-Rivard : C'est
évidemment. Mais s'ils font ça, il y a une raison.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est... ce que je veux dire, votre facteur d'analyse en fonction de votre
dossier, vous n'allez pas être codé de la même façon.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
limpide.
M. Jolin-Barrette : Puis il
peut y arriver que, dans l'évolution de votre vie financière, vous aviez une
carte de crédit à 1 000 $, mais là vous avez... vous avez des
dépenses supplémentaires, puis là que... votre montant, vous n'avez pas pensé
rehausser, puis là vous arrivez pour faire un achat, puis vous avez besoin de
crédits supplémentaires.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Mais en fait
je reviens à mon exemple de tantôt, pour savoir, en pratique, là, si admettons
que votre limite, c'est 2 000 $, puis vous avez déjà fait des achats
de, je ne sais pas moi, 1 500 $ ou 1 600 $, puis là,
évidemment, dans la loi, on dit qu'en fait le montant que vous visez, c'est
100 $. Donc, la personne arrive puis, je ne sais pas moi, il veut acheter
pour 500 $, là, il va le dépasser, son 2 000 $. Donc, au moment
de la transaction, il va recevoir un avis, c'est de même que ça marche? Parce
que là, l'institution financière, elle, elle ne peut pas savoir. Puis si le
commerçant, lui, bien, tu sais, il n'est pas... il n'est pas trop sûr de sa
limite ou de ce qu'il lui reste, il risque de la dépasser comme ça. Évidemment,
s'il y a un mécanisme qui fait que ça bloque tout de suite, bien, il va le
savoir, mais pas nécessairement. Ça fait que j'essaie juste de voir comment ça
va marcher en pratique.
M. Jolin-Barrette : C'est
100... à 100 dollars de la limite, mais c'est sûr que si vous faites une
transaction, que vous dépassez, là, à ce moment-là, vous allez avoir l'avis à
ce moment-là parce que c'est...
M. Jolin-Barrette : ...c'est
concomitant avec l'achat qui dépasse le 100 $ que vous allez faire.
M. Morin : O.K. Donc, là, à
ce moment-là, le consommateur va recevoir un avis. Admettons, par... bien, là,
vous parlez d'une adresse technologique, donc ça va être un courriel ou ça peut
être un texto ou...
M. Jolin-Barrette : C'est
l'adresse technologique.
M. Morin : O.K. Donc, il va
recevoir ça sur son téléphone.
M. Jolin-Barrette : Ça peut
être les deux.
M. Morin : O.K. Ça peut être
les deux. O.K. Puis là, évidemment, si la transaction bloque, là, c'est au
consommateur, s'il tient absolument au bien ou s'il en a de besoin, là.
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'i a appelé son institution financière.
M. Morin : Ça peut arriver.
Là, il va appeler son institution financière. Donc là, ça va être à sa demande.
Donc, à ce moment-là, ce n'est pas l'institution financière qui offre plus sans
son consentement. L'institution financière va faire une analyse de son dossier
de crédit, et ils vont déterminer s'ils lui accordent ou pas.
M. Jolin-Barrette : Augmenter
la limite de crédit.
M. Morin : Puis à ce
moment-là, c'est l'institution financière qui détermine combien ils vont lui
augmenter.
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui, c'est eux autres le prêteur.
M. Morin : Oui, sauf que tu
sais, admettons qu'il dépasse. Je ne sais pas moi, il est rendu à
2 300 $, puis là, l'institution financière lui dit : Écoutez, on
vous l'augmente à 4 000 $. Donc là...
M. Jolin-Barrette : Mais le
consommateur a toujours le loisir de dire : Non, non, je ne veux pas
4 000 $, je veux 2 000 $... 2 200 $, là.
M. Morin : Exact. Sauf que
ça va être au consommateur, à ce moment-là, à dire à son institution
financière. Non, non, votre 4 000 $, je ne le veux pas, je veux y
aller à 2 500 $ ou 3 000 $.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Mais l'institution
financière peut quand même lui offrir?
M. Jolin-Barrette : Oui, oui.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais
vous, M., vous avez un bon dossier de crédit. Nous autres, on aimerait ça...
Vous êtes un bon client, on aimerait ça vous donner 20 000 $.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : C'est...
Il y a la propre turpitude du client aussi, là.
M. Morin : Oui, parce
qu'on ne peut pas protéger les gens contre ça, là. Tu sais, c'est plus
difficile, puis on a quand même une liberté de contracter puis...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Vous pouvez par contre mettre votre carte de crédit dans l'eau, dans le
congélateur, puis ne pas la prendre en photo, comme ça, quand vient le temps
d'avoir un achat impulsif, mais c'est plus long d'accéder à son numéro de carte
de crédit.
M. Morin : Oui, vu... vu
comme ça, là, oui, effectivement.
M. Jolin-Barrette : Quand
même, c'est un bon moyen de réfléchir à un achat spontané.
M. Morin : Bien, en tout
cas, c'est une bonne façon de geler votre compte.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Jolin-Barrette : Je ne
vous le dirai pas, vous avez raison, M. le député de l'Acadie.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, s'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 25 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 134
de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin du paragraphe c du premier
alinéa, de «et le solde d'une dette sur ce bien»
Commentaire : il s'agit d'une
modification de concordance afin de tenir compte de l'article 127 du
projet de loi introduisant l'article 148.1 de la loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 27. M. le
Président, cette loi modifiée par l'insertion, après l'article 148, du
suivant
«148.1. Le commerçant peut porter au
contrat de vente à tempérament le solde d'une dette antérieure découlant d'un
contrat relatif à un bien donné en échange uniquement lorsque sont remplies les
conditions suivantes :
«a) le consommateur et le
commerçant conviennent de porter au contrat le solde de la dette antérieure,
conformément aux conditions prescrites par règlement;
«b) le commerçant, avant la
conclusion du contrat, informe le consommateur, de la manière prescrite par
règlement, du fait que le capital net du contrat contiendra le solde de la
dette antérieure;
c) le contrat mentionne la solde de
cette dette.»
Commentaire : l'article prévoit que
le commerçant peut, à certaines conditions, porter le solde net antérieur
découlant d'un contrat relatif à un bien donné en échange à un contrat de vente
à tempérament.
Des voix : ...
• (17 h 40) •
M. Morin : Alors,
l'Association des marchands de véhicules d'occasion du Québec nous ont parlé
beaucoup de cette disposition-là, si vous vous souvenez, et entre autres, ce
qu'ils disaient, c'est qu'ils accueillent... ils accueillent favorablement
l'ajout de 148.1 dans le cas de conclusion d'un contrat de vente à tempérament.
Bon, l'ajout de cet article permettra aux consommateurs de prendre des
décisions plus éclairées dans la gestion de leurs finances. Ils croient que
c'est important pour les commerçants de faire preuve de transparence totale
lors de la conclusion d'une transaction impliquant le financement d'une dette
antérieure. Cependant, ils disent : «Nous croyons qu'il est important de
ne pas encadrer davantage cette permission et de laisser aux consommateurs la
pleine gestion de leurs finances.» Ça, c'est leur position. Et on nous explique
que leurs membres, finalement, sont sollicités régulièrement par des
consommateurs qui demandent à faire l'acquisition d'un nouveau véhicule avant
d'avoir atteint l'équité neutre sur leur véhicule actuel, bon, soit lors d'un
accident avec une perte totale...
M. Morin : ...avec équité
négative, soit parce que leur véhicule ne répond plus à leurs besoins en
transport - c'est souvent un exemple qui nous a été donné - ou encore parce
qu'ils veulent changer de véhicule avant la fin de l'engagement. Ils
disent : Malgré certains risques associés à une telle démarche, il arrive
souvent que cette solution présente des avantages non négligeables pour un
consommateur, et ce, bien que l'engagement financier initial ne soit pas
complété. De plus, permettre à ces consommateurs d'avoir accès à cette solution
lors de l'établissement d'un contrat de vente à tempérament vient combler un
vide dans la Loi sur la protection du consommateur. Considérant l'importance
que prend la capacité de payer du consommateur dans l'acceptation d'ajouter une
dette sur un nouveau contrat de crédit, ils suggèrent que cet élément fasse
l'objet d'une déclaration encadrée auprès des prêteurs en accord avec
l'insertion de 148.1, point b) dans le projet de loi. Ils disent également
qu'il existe une multitude de situations possibles lors d'une telle démarche.
Ils considèrent que la décision de financer ou non une dette existante relève
du consommateur dans la mesure où toute l'information nécessaire à une telle
décision est divulguée et que l'évaluation de la capacité de rembourser soit
faite en tenant compte de tous les paramètres.
Bon, eux, ils suggèrent que ce ne soit pas
encadré davantage par le législateur. Et ils nous donnaient l'exemple de, bon,
quelqu'un qui a un véhicule puis, pour toutes sortes de raisons, il a... soit pour
des fins commerciales, ou autres, il a besoin d'un autre véhicule ou d'un plus
grand véhicule, et donc qu'il puisse évidemment contracter à nouveau. Est-ce
que... Compte tenu de leur position, est-ce que c'est quelque chose à laquelle
vous avez réfléchi suite à leur passage en commission parlementaire ou pas?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, l'article 27 puis 148.1 va nous permettre de venir établir un
encadrement. Donc, on ne dit pas c'est quoi le pourcentage. On va consulter,
dans le fond, tout le monde, mais il y avait lieu, il y avait des situations
abusives, là, où les gens surfinançaient un, deux, même trois véhicules. On a
vu des... de l'équité négative d'une façon très importante des véhicules
compacts qui valaient moins de 50 000 $, qu'ils étaient rendus avec
une... négative de plus de 100 000 $.
Donc, c'est une spirale aussi, ça fait
que... Il peut y arriver que... Il arrive dans une vie des événements. La
famille s'agrandit. Vous avez besoin de refinancer un véhicule, tout ça. Alors,
on sait que pour les... certains consommateurs... pour certains, ça peut être
utile, mais il y a une limite à mettre sur le taux de... pourcentage de
financement d'un véhicule antérieur qui peut être reporté sur un nouveau
véhicule. Ça fait qu'on se donne le pouvoir de venir l'encadrer. On va
consulter. On va voir avec quelque chose qui est raisonnable pour faire en
sorte de venir le baliser parce que ça, ça favorise véritablement le
surendettement, puis ça allonge les paiements qui sont faits, là. Tu sais,
avant, il n'y a pas si longtemps, les véhicules achetés ou loués, c'était du
48 mois. Ce n'est pas rare, là, qu'on voie du 84, du 96. J'ai même vu du
108. Le véhicule à la fin, il vaut... il ne vaut pas le 108 mois, là,
comme on dit. Ça fait que, dans le fond, on vient se donner des outils. On ne
l'interdit pas, mais on va venir l'encadrer.
M. Morin : Puis, quand vous
dites l'encadrer, vous allez le faire éventuellement par règlement?
M. Jolin-Barrette : Oui, par
voie réglementaire.
M. Morin : O.K. Puis
qu'est-ce que vous avez en tête comme paramètre ou barème pour votre règlement?
M. Jolin-Barrette : Bien,
comme je vous dis, on va consulter les associations d'automobilistes. On va
consulter l'industrie aussi, les concessionnaires aussi. Bien, quelque chose
qui est raisonnable pour ne pas qu'on vit dans des situations comme on le voit
sur les différents types de véhicules, où est-ce que ça favorise nettement le
surendettement. Ça fait que je ne peux pas vous dire à ce jour le pourcentage
qui va être inscrit dans le règlement. Je veux consulter avant.
M. Morin : Bien, le
pourcentage va être dans le règlement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Donc, il va y
avoir un pourcentage dans le règlement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Parfait. Bien, c'est un peu dans le même alignement, là. Vous venez de dire le
pourcentage. Est-ce qu'il y a d'autres composantes que vous prévoyez, là? Par
exemple, vous venez de parler, là... vous étiez un petit peu surpris du... plus
de 100 mois de financement, là. Il peut-tu y avoir aussi... de baliser le
nombre de mois sur le terme? Il peut-tu y avoir le nombre de voitures qui peut
faire l'objet de financement récurrent? Y a-tu comme... Ça fait-tu partie des
composantes où vous visez à établir un pourcentage, puis c'est tout.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pense que le cœur sera le pourcentage, parce que, quand vous avez le
pourcentage, vous avez le pourcentage de la dette. Tu sais, on a des cas où ça
peut être financé à plus de 100 % de l'auto...
M. Cliche-Rivard : ...
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que ça...
M. Cliche-Rivard : ...a payé
deux fois, là.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
ça commence à être véritablement un problème. Alors, oui, on vise un
pourcentage. Actuellement, on ne pense pas à encadrer le nombre de mois parce
que... parce qu'un consommateur peut décider d'étaler son paiement. On ne veut
pas... on ne veut pas dire aux consommateurs ce qu'ils ont le droit de faire ou
ce qu'ils n'ont pas le droit de faire. Il faut laisser cette liberté-là aux consommateurs
pour x nombres de situations, surtout avec le prix des véhicules maintenant, à
quel point il est élevé. Il y a des véhicules qui durent longtemps. Donc, on ne
viendra pas... Ce n'est pas de notre intention d'encadrer ça, c'est vraiment de
se donner le pouvoir réglementaire sur les équités négatives puis le taux
maximal de transfert d'équité négative qui peut être fait.
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que vous allez finir en... vous allez définir pas nécessairement en nombre
de véhicules qui peuvent être cumulés sur la dette d'équité négative, mais
sur... finalement, à quel pourcentage de votre financement vous êtes rendu sur
le financement du premier ou...
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais... Bien, parce que vous pourriez avoir des dettes cumulées sur trois
petits véhicules à 2 000 $ chaque.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
puis là ce n'est pas la fin du monde, versus...
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est... Je pense, c'est le pourcentage d'équité négative total sur le bien que
vous achetez.
M. Cliche-Rivard : Puis qu'on
s'assure qu'à un moment donné M., Mme finisse son paiement d'équité négative,
là, qu'elle ne passe pas sa vie à financer de l'équité négative puis,
finalement, ne jamais s'en sortir.
M. Jolin-Barrette : C'est sûr
que, comme je le disais tantôt, c'est une spirale d'endettement qui peut amener
vers un gouffre financier.
M. Cliche-Rivard : Ça, vous,
à l'office et... et vous êtes... vous êtes convaincu que ça va apporter une
modification de comportement? Parce que, là, il y a... il y a des abus, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, il
y a des abus, mais on a bientôt de... D'équité négative, on a vu 159 %,
283 %, 168 %, donc... Ce n'est pas... ce n'est pas uniquement des cas
isolés.
M. Cliche-Rivard : Donc, il y
a du monde qui... par leur protection, là, ils vont se faire dire : Je ne
peux pas... Ton changement de véhicule, tel quel, on va dépasser x pourcentages
puis on ne peut pas te le refinancer en négatif.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
ce qui est important aussi, c'est la transparence dans le prix. Tu sais, je...
Ce qui est beaucoup à la mode ces temps-ci, c'est des paiements. Ça va te... Ça
va vous coûter tant par semaine ou tant aux deux semaines, là. Puis, dans le
fond, on... on utilise un petit dénominateur, là, ça vous coûte juste
300 $ aux deux semaines. Tu sais, dans le fond, on essaie de vous vendre
un paiement, mais non pas sur le nombre de mois. Ça fait que, là, dans le
contrat de vente aussi, on va avoir la transparence pour dire : Bien,
c'est combien, le prix de votre refinancement, dans le fond, votre équité
négative sur l'ancien véhicule, c'est quoi, le prix de vente? Donc, ça va être
explicité.
M. Cliche-Rivard : C'est
parce que tu paies peut-être, effectivement, 300 $ aux deux semaines, mais
là tu vas le payer pendant cinq ans ou huit ans, alors que, là, il te restait
deux ans de paiement, là, peut-être plus cher, à 500 $ aux deux semaines,
mais finalement, quand on cumule, t'es rendu à l'avoir payé deux fois.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Puis là
les gens sont pognés là-dedans parce qu'ils essaient de diminuer leur paiement
hebdomadaire ou bihebdomadaire, puis là ils sont... ils sont pognés.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
là, bien, plus vous allongez vos paiements, puis le véhicule brille, vous devez
rechanger de véhicule, puis là vous n'avez pas fini de payer l'autre.
M. Cliche-Rivard : Exact...
Parfait. Ça fait qu'on... Dans le règlement, ce qu'on... Dans vos discussions
actuelles préliminaires, on viserait à établir un pourcentage maximal. Ça
serait pas mal l'unique disposition ou, en tout cas, le cœur de ce que vous
cherchez.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est principalement le cœur qu'on cherche.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...une idée du
temps que ça va vous prendre dans les consultations pour éventuellement adopter
le règlement? C'est-tu quelque chose que vous voulez faire très rapidement ou?
M. Jolin-Barrette : Bien,
tout dépendant combien de temps on passe ici, après ça, quand est-ce que M. le
Président est disponible, mais, honnêtement, je vise rapidement, mais avec les
délais de prépublication à 45 jours, prépublication, édiction, tout ça.
M. Morin : Évidemment.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
cours de la prochaine année.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 27 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
• (17 h 50) •
M. Jolin-Barrette : 28, et on
aura un amendement, M. le Président : Cette loi est modifiée par
l'insertion, avant l'article 150.3.1, des suivants :
«150.3.0.1. La valeur au détail du bien
s'entend du prix de vente au comptant du bien normalement exigé par le
commerçant dans le cours de ses activités ou du prix moindre convenu entre les
parties, y compris les frais de préparation, de livraison, d'installation et de
tous les autres frais liés au bien.
«Toutefois, dans le cas où le commerçant
ne vend pas le bien dans le cours de ses activités, cette valeur s'entend d'une
estimation raisonnable de la valeur comptant de ce bien.
«150.3.0.2...
M. Jolin-Barrette : ...l'acompte
comprend la valeur d'un bien donné en échange et toute somme reçue par le
commerçant avant le début de la période de location, y compris la valeur d'un
effet de paiement payable à la demande.
L'acompte ne comprend pas les sommes
déposées par le consommateur auprès du commerçant afin de garantir l'exécution
de ses obligations ni tout versement périodique.
150.3.0.3. La valeur résiduelle du bien loué
doit être établie par une estimation raisonnable de la part du commerçant de la
valeur au gros qu'aura le bien à la fin de la période de location.
150.3.4... 0.4. L'obligation nette
s'entend de la valeur au détail du bien moins l'acompte. Le cas échéant, est
ajouté le solde d'une dette découlant d'un contrat relatif à un bien donné en
échange. L'obligation en tempérament s'entend de la somme de la valeur
résiduelle et des versements périodiques.
L'obligation maximale correspond au total
de l'acompte et de l'obligation en tempérament.
150.3.0.5. Les frais de crédit implicites
correspondent à l'excédent de l'obligation en tempérament sur l'obligation
nette du consommateur. Ils sont déterminés de manière prévue à l'article 70,
abstraction faite des paragraphes e et f du deuxième alinéa, en y remplaçant
les expressions «frais de crédit», «contrats de crédit» et «contrats de crédit»
par, respectivement, celles des «frais de crédit implicite», «contrat de louage
à long terme» et «contrats de louage à long terme».
Dans la détermination des frais de crédit
implicites, on ne tient pas compte des frais liés à l'exercice d'une option
conventionnelle d'achat, ni des frais exigés par le remboursement... pour le
remboursement des dépenses raisonnables qui peuvent résulter d'une
sous-location d'un bien ou d'une cession de bail.
153.0.6. Le taux de crédit implicite est
l'expression de ces frais de crédit implicites sous la forme d'un pourcentage
annuel.
153.0.7. Le contrat doit indiquer... ne
doit indiquer qu'un seul taux de crédit implicite. Le commerçant ne peut exiger
des frais de crédit implicites calculés suivant un taux de crédit implicite
plus élevé que le moindre des deux taux suivants :
a) celui calculé conformément à la
présente loi;
b) celui qui est mentionné au contrat.
Les frais de crédit implicites doivent
être calculés selon la méthode prescrite par règlement.
Commentaires... Et là l'amendement,
c'est : Retirer, dans le deuxième alinéa de l'article 150.3.0.5 de la Loi
sur la protection du consommateur proposé par l'article 28 du projet de loi,
«des frais liés à l'exercice d'une option conventionnelle d'achat ni».
Commentaires : Cet amendement est en
concordance avec l'amendement modifiant l'article 150.5 de la Loi sur la
protection du consommateur.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on va y aller par...
d'abord, avec l'amendement, si vous êtes d'accord, parce qu'on va subdiviser
l'étude de l'article, là, pour aller de façon plus... Donc, sur l'amendement,
interventions? M. le député d'Acadie, s'il vous plaît, oui.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, je comprends que votre amendement, c'est uniquement une
question de concordance?
M. Jolin-Barrette : C'est
juste de la concordance, oui. C'est juste de la concordance.
M. Morin : Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc,
voulez-vous qu'on aille par...
Le Président (M.
Bachand) :Bien là, on va juste régler
l'amendement, puis, après ça, on pourra y aller... Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement à l'article 28 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on va débuter, si
vous êtes d'accord, mais c'est vraiment une méthode de travail, il n'y a pas
d'obligation plus que ça. Donc, 150.3.0.1, interventions?
M. Morin : Oui, bien,
écoutez, dans... On nous avait souligné que, pour les contrats de louage à long
terme, pour les articles 28 à 30, introduction de définitions et de calculs
plus spécifiques de la part des concessionnaires. Ils voulaient attirer, entre
autres, l'attention, ou votre attention, sur le fait que les notions de
financement et de location sont différentes. Ils s'interrogent sur le bien-fondé
de l'ajout au contrat de location à long terme de mesures spécifiques reliées
au financement. Donc, ils disent, également, que, si le législateur souhaite
malgré tout aller de l'avant avec des nouvelles dispositions, ça va prendre un
délai. Et d'ailleurs ça, on en reparlera, éventuellement, mais plusieurs nous
ont dit qu'ils auraient besoin d'un délai pour mettre en place, évidemment, les
modifications proposées, éventuellement, par la loi. Donc 150.3.0.1, en
pratique, va venir faire quoi, exactement?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, dans le fond, ce qu'on fait, là, pour le régime de location, exemple,
supposons, vous prenez les véhicules automobiles, pour les contrats de crédit,
supposons, de vente à tempérament, pour il y avait certaines protections qui
n'étaient pas là pour les locations, les véhicules en location. Donc, ce qu'on
fait, c'est qu'on incorpore les protections associées à la vente à tempérament
avec les contrats de crédit puis on les amène dans le louage. Essentiellement,
c'est les articles qu'on amène pour le louage.
M. Morin : O.K., donc, au
fond, c'est pour couvrir la location des véhicules qui ne sont pas couverts
présentement, et j'imagine...
M. Jolin-Barrette : Bien, il
y avait certaines règles, mais la protection n'était pas aussi bonne que dans
celles du crédit, les contrats de crédit, notamment pour la vente à tempérament
d'un véhicule.
M. Morin : O.K., puis...
M. Morin : ...que ce qui
motive votre décision, c'est le nombre maintenant de consommateurs qui louent
des véhicules plutôt que de les acheter?
M. Jolin-Barrette : Bien,
il y a beaucoup plus de locations maintenant qu'il y en avait dans le passé.
Donc, le taux de location... puis de plus en plus aussi, les concessionnaires
poussent pour ça.
M. Morin : D'accord.
Très bien. Je vous remercie.
Le Président
(M. Bachand) :Donc, on irait
maintenant à 150.3.0.2.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'article... Dans le commentaire, l'article 150.3.0.2 reprend en partie le
texte de l'actuel deuxième alinéa de l'article 150.24 de la loi applicable
aux contrats de louage à valeur résiduelle garantie et l'applique à tous les
contrats de louage à long terme de biens.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député.
M. Morin : Et si je
comprends bien, quand on dit «l'acompte comprend la valeur d'un bien donné en
échange et toute somme reçue par le commerçant avant le début de la période de
location», donc ça voudrait dire que si on parle, par exemple, d'un contrat de
location de véhicule automobile, la personne ou le consommateur qui
échangerait, par exemple, son automobile pour en avoir une nouvelle, donc, ça
pourrait être la valeur d'un bien donné en échange.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ou exemple, bien, je mets 5 000 $. Dans le fond, je loue... je loue
ma Lada puis, en location, bien, pour faire diminuer mes paiements, je donne un
acompte de 5 000 $, puis ça fait diminuer le prix de mes paiements.
M. Morin : Oui. O.K.
Donc, c'est ce qui est visé par 150.3.0.2. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Bon. Ça,
évidemment, c'est à condition, j'imagine, que son véhicule, bien sûr, soit...
soit payé entièrement, là, tu sais. Parce que ce n'est pas des paiements à
faire parce qu'il n'y a pas une équité dessus.
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous voulez dire?
M. Morin : Parce que si
on revient avec notre scénario de tantôt.
M. Jolin-Barrette : S'il
est libre de toute dette.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Ah!
Bien, vous voulez dire s'il reste une dette dessus?
M. Morin : Oui. S'il
reste une dette dessus?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous allez le vendre au concessionnaire puis vous allez payer votre dette.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça
fait qu'il va rester une valeur.
M. Morin : Tout
dépendant de ta valeur ou de la dette...
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Morin : ...bien, il y
a un montant qui pourrait être donné en échange.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Morin : Ou pas.
M. Jolin-Barrette : Bien,
si la dette est plus élevée...
M. Morin : Parce que là
ça ne marchera pas.
M. Jolin-Barrette : ...que
la valeur du véhicule, probablement qu'ils ne vous l'achèteront pas.
M. Morin : Bien, il ne
l'achètera pas, c'est sûr. Mais c'est clair. Donc, c'est ce scénario-là que
vous visez.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K.
Le Président
(M. Bachand) :Est-ce que ça va pour
l'instant? Oui. Alors donc, on serait maintenant à... Oui, allez-y, M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Bien,
juste... Toujours... Parce que dans le deuxième, ça dit : «l'acompte ne
comprend pas les sommes déposées par le consommateur auprès du commerçant afin
de garantir l'exécution de ses obligations ni tout versement périodique». Donc
ça, ça correspond à quoi également?
M. Jolin-Barrette : Bien,
supposons que vous lui laissez un montant pour dire : Voici... Supposons,
là, que ça me coûte, je ne sais pas, 10 000 $ pour l'année, la
location de mon véhicule, puis vous donnez un chèque de 10 000 $ pour
assumer les paiements. Bien ça, ce n'est pas un acompte.
M. Morin : O.K. O.K.
M. Jolin-Barrette : Tu
sais, vous pourriez lui donner... Je peux vous faire des chèques postdatés.
Vous lui déposez déjà... Dans le fond, vous avez convenu de payer le 800 $
par mois, puis là, vous lui laissez 12 enveloppes de 800 $ pour
assumer les paiements à l'avance. Bien ça, ce n'est pas l'acompte. C'est le
paiement.
M. Morin : C'est le
paiement comme tel.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. C'est
bon. Merci.
Le Président
(M. Bachand) :...à 150.3.09.3.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'article 150.3.0.3 reprend le texte de l'actuel article 150.19 de la
loi applicable aux contrats de louage à valeur résiduelle et garantie qu'il
applique à tous les contrats de louage à long terme...
Le Président
(M. Bachand) :Interventions? S'il
n'y a pas d'intervention, on va aller maintenant à 150.3.0.4. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Les
deux premiers alinéas de l'article 150.3.0.4 s'inspirent de ce qui est
prévu à l'actuel 150.24 applicable aux contrats de louage à valeur résiduelle
garantie et l'applique à tous les contrats de louage à long terme de biens. Le
dernier alinéa provient quant à lui d'une formule du règlement d'application
obligatoire en matière de louage à valeur résiduelle garantie. Ça fait qu'on
incorpore vraiment ce qui se fait déjà dans la loi.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Je voudrais
revenir juste deux secondes à 150.3.0.3. L'estimation raisonnable, là, c'est le
commerçant qui la fait?
M. Jolin-Barrette : La
valeur visuelle du bien loué doit être établie par une estimation raisonnable
de la part du commerçant.
M. Morin : De la valeur
au gros.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, c'est oui, c'est le commerçant qui le fait.
• (18 heures) •
M. Morin : O.K. Puis le
consommateur, lui, il peut-tu contester ça?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, il y a...
18 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...accepte
de le louer, puis c'est... non, c'est le commerçant qui dit : Moi, je te
loue ça, puis, à la fin, si tu veux l'acheter, c'est tant.
M. Morin : O.K. Et donc, ça,
c'est le commerçant qui établit le montant.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Quand on
parle de la valeur au gros qu'aura le bien à la fin de la période de location,
c'est la valeur... ce n'est pas la valeur marchande. C'est... Ça correspond à
quoi?
M. Jolin-Barrette : ...c'est
la valeur du marché au gros, donc ce n'est pas au détail. C'est comme sur le
marché, supposons, à l'encan, puis tout ça.
M. Morin : Donc, vous en
vendez comme une flotte, plusieurs, là. Ce n'est pas... Ce n'est pas... Ce n'est
pas une vente entre deux particuliers.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
peut être... ça peut être un, mais ce n'est pas sur le marché du détaillant. C'est
le marché commercial, supposons.
M. Morin : O.K., donc dans le
cadre d'un encan, là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Parce qu'ils
s'en débarrassent des véhicules.
M. Morin : C'est ça. Donc,
cette valeur-là, habituellement, elle va être moindre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K., donc... Et
si jamais le consommateur voulait l'acheter à la fin de la location, il va donc
la payer la valeur au gros, donc une valeur moindre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
valeur résiduelle au gros.
M. Morin : Exact. Donc qui va
évidemment être favorable pour le consommateur puisque ça serait normalement
moins élevé que dans le cadre d'une vente au détail.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison, parce que la valeur résiduelle est basée sur un certain pourcentage du
prix de détail suggéré par le fabricant, le fameux PDSF. Donc, vous louez un
véhicule, supposons, avec un PDSF de 30 000, une valeur résiduelle de
location de 50 %. Pour une location de 36 mois, votre valeur
résiduelle sera de 15 000. Ça fait que, dans le fond, ce que ça veut dire,
c'est que votre valeur résiduelle va être calculée de cette façon-là, mais,
vous, pendant la location, vous allez payer plus. Tu sais, le montant que vous
allez assumer dans la location va être plus que votre valeur résiduelle,
souvent, là.
M. Morin : Oui, à chaque
mois. C'est ça. Donc, évidemment, forcément, si vous l'appliquez sur le prix
total du véhicule, bien, à la fin, il devrait en rester moins à payer...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : ...parce que vous
en avez payé plus à chaque versement finalement.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :
O.K. Merci. Bien, tu sais, quand vous dites : Si le
commerçant... Je comprends que vous mettez «raisonable» parce que vous ne
voulez pas que le commerçant abuse, mais c'est quand même le commerçant qui
décide. Donc, comment... Tu sais, dans ce cas-là, ça va- tu toujours être
raisonnable? Qu'est-ce qu'il pourrait faire qu'à un moment donné ça ne serait
pas raisonnable?
M. Jolin-Barrette : ...contractez.
Quand vous contractez, c'est dans le contrat.
M. Morin : Oui, ça, je
comprends. Quand le commerçant va voir faire une offre, puis le consommateur va
contracter, bien, lui, tu sais, il n'aura pas bien, bien le choix. Il ne va pas
négocier bien, bien, là, donc il va...
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui.
M. Morin : C'est-à-dire qu'il
peut négocier sur le prix, mais c'est un peu... c'est plus difficile.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
il va négocier sur le prix. Il regarde... Bien, c'est un paramètre... La valeur
résiduelle, c'est un paramètre du contrat.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Supposons
que vous êtes en location, vous vous dites : Bon, bien, moi je te loue. Il
me dit : C'est 500 par mois. Puis là, toi, tu dis : Bien, O.K., mais
ta valeur résiduelle, il te la fait à 15 000. Tu dis : Non, non. Moi,
je vais te le prendre à 500 par mois, mais tu vas descendre la valeur
résiduelle à 12 000. La personne a la possibilité de négocier son contrat.
Je ne suis pas sûr que ça va marcher, mais...
M. Morin : Oui. Bien, ça, c'était...
ça, c'était mon prochain commentaire. Ça marche, ça? Ça peut marcher, ça?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous, vous êtes persuasif. Quand je vais me racheter un véhicule, je vais vous
emmener avec moi.
M. Morin : Oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous pouvez dire aussi... de ne pas l'acheter puis aller voir un autre
concessionnaire.
M. Morin : Ah non! Non. Ça, c'est
sûr. Le consommateur a toujours la possibilité de dire non, mais, tu sais...
aujourd'hui...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Vous pouvez vous acheter un vélo, ça coûte moins cher.
M. Morin : Oui, puis c'est
populaire. C'est bon pour la santé. Mais, ceci étant, tu sais, aujourd'hui, c'est
rare que, pour les prix, par exemple, des véhicules, pour une marque donnée,
évidemment, là, il y a des différences de prix énormes.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
ne suis pas un spécialiste de l'industrie, mais ce que je constate, c'est qu'il
y a de moins en moins de marge de négociation.
M. Morin : C'est ça. Donc, au
fond, votre «raisonnable», ça sert à... ça oblige le commerçant à faire une
estimation qui est...
M. Morin : ...raisonnable,
mais le consommateur, lui, n'a pas grand-chose à dire, sauf de dire au
commerçant : Bien, finalement, votre véhicule, je ne le prendrai pas.
C'est à peu près ça. C'est... Tu sais, ce n'est pas un contrat d'adhésion,
mais... pas grosse marge de manœuvre.
M. Jolin-Barrette : Ça dépend
à quel point vous voulez votre véhicule.
M. Morin : Oui, c'est ça.
Exact. Sauf que là, évidemment, vous pouvez en prendre un moins cher ailleurs,
mais le consommateur qui a besoin d'un tel type de véhicule, là, ça diminue sa
marge de négociation.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Quelqu'un qui en
aurait besoin pour son commerce, par exemple, ou pour faire des affaires, bien,
c'est plus compliqué. O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur 150.3.0.4?
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie, oui.
M. Morin : Merci. Puis,
évidemment, c'est sûr que, vu qu'il va payer plus pendant ses paiements, parce
qu'à la fin, bien, la valeur résiduelle, ils vont la vendre au gros, s'il ne la
rachète pas, finalement, le véhicule lui aura coûté quand même plus cher, mais,
j'imagine, moins cher que s'il l'avait acheté en termes de paiement.
M. Jolin-Barrette : Bien...
Oui, mais, quand... s'il l'a acheté, le véhicule reste à lui, il a une valeur
avec...
M. Morin : Je comprends, mais
c'est parce que, si vous avez un contrat de 48 mois, par exemple, puis le
véhicule vaut tant, souvent, dans les locations, ça va être moins cher par mois
parce qu'en bout de piste il vous reste une valeur résiduelle. Si vous ne le
prenez pas, bien, vous aurez payé plus pendant la location. Mais, pour un
consommateur, ça peut faire quand même des paiements par mois moins élevés que
s'il achète le même véhicule, au même prix, mais qu'il le paie pendant 48 mois.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, est-ce qu'on
serait rendus à 150.3.0.5? Interventions?
M. Jolin-Barrette : Là, on
avait adopté l'amendement déjà?
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
M. Morin : ...s'étend de la
valeur au détail du bien — bon, évidemment — moins
l'acompte.» Mais : «Le cas échéant, est ajouté le solde d'une dette
découlant d'un contrat relatif à un bien donné en échange.» Donc, ça, c'est si
vous échangez votre véhicule contre un autre?
M. Jolin-Barrette : Oui. «Le
cas échéant, est ajouté le solde d'une dette découlant d'un contrat relatif à
un bien donné en échange.» Ça fait que oui, c'est sûr, le solde fait partie.
M. Morin : De ça. O.K. Et
puis là, après ça, vous dites : «L'obligation à tempérament s'étend de la
somme de la valeur résiduelle et des versements périodiques.» O.K. Puis c'est
ce qui fait que les paiements, chaque mois, sont plus élevés?
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ça dépend c'est calculé de quelle façon : en fonction de votre terme, en
fonction du taux d'intérêt, en fonction du paiement que vous mettez.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, 150.3.0.5?
M. Morin : ...quand vous
dites, à 150.3.0.5 : «Dans la détermination des frais de crédit
implicites, on ne tient pas compte des frais liés à l'exercice d'une option
conventionnelle d'achat ni des frais exigés pour le remboursement des dépenses
raisonnables qui peuvent résulter d'une sous-location ou d'une cession de bail.»
Donc, ça correspond à quel cas de... quel cas de figure?
M. Jolin-Barrette : Là, on a
enlevé dans l'amendement, là... Le deuxième alinéa se lit : «Dans la
détermination des frais implicites, on ne tient pas compte des frais exigés
pour le remboursement des dépenses raisonnables qui peuvent résulter d'une
sous-location du bien ou d'une cession de bail.» Donc, c'est si vous faites une
sous-location ou vous faites une cession de bail.
M. Morin : O.K. Donc, dans le
cas d'une cessation de bail, il va y avoir une détermination des frais de
crédit implicites?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, on
n'en tient pas compte.
M. Morin : On n'en tiendra
pas compte.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça
fait qu'exemple, si vous faites une cession de bail de votre véhicule, bien là,
on ne tient pas compte de ces frais-là. C'est ça?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Puis, à ce
moment-là, ces frais-là, ils ne vont pas...
M. Jolin-Barrette : Bien, ils
ne sont pas calculés...
M. Morin : ...ils ne vont pas
disparaître?
M. Jolin-Barrette : ...ils ne
sont pas calculés... ils ne sont pas calculés dans les frais de crédit
implicites.
• (18 h 10) •
M. Morin : O.K. Mais ils sont
là quand même?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...les
frais de crédit implicites, c'est ce qui est affiché au départ, mais on ne le
saura pas à l'avance si vous allez le céder, votre véhicule, ou si vous allez
le sous-louer...
M. Jolin-Barrette : ...si
jamais il y a des frais associés à ça, on n'en tient pas compte. On ne
l'affiche pas, parce qu'on ne sait pas... Au moment, là, où vous arrivez chez
le concessionnaire, là, puis vous dites : Moi, je veux louer, là, le bien,
là. Mais le frais de crédit implicite il est affiché, tout ça. Mais que si dans
trois ans finalement, vous tomber en amour, là, avec une petite deux places,
là, en voyant un autre concessionnaire, décapotable, là, puis là vous décidez
de céder votre familiale en cession de bail ou en sous-location, là il y a des
frais associés avec ça, mais là on n'a pas besoin de les mettre à l'origine,
parce qu'on ne savait pas que vous alliez faire la sous-location de la cession
de bail pour aller vous... changer, vous promener dans...
M. Morin :
O.K. D'accord. Je comprends. Donc, cet article-là couvre ça.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
dit qu'on... qu'ils ne sont pas dans les frais implicites.
M. Morin : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, on continue avec
150.3.0.6.
M. Jolin-Barrette : Donc,
taux de crédit implicite est l'expression de ces frais de crédit implicites
sous forme d'un pourcentage annuel.
Donc, on doit le mettre dans un pourcentage
annuel quand on l'affiche.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que ça va pour
l'instant? O.K. Maintenant, 150.3.0.7.
M. Morin : Alors donc, le
contrat doit indiquer un seul taux de crédit implicite. Et il y a des contrats,
présentement, qui peuvent en indiquer plus qu'un?
M. Jolin-Barrette : Ce ne
sera pas long. Dans le fond, le contrat ne doit indiquer qu'un seul taux de
crédit. Et là, la question, c'est : Est ce qu'il peut y avoir plus qu'un
taux de crédit normalement?
M. Morin : Oui, parce que si
vous dites que le contrat ne doit qu'indiquer qu'un seul taux de crédit
implicite, donc j'imagine que si vous voulez le corriger en faisant ça, il doit
y avoir présentement des taux de crédit implicites avec plusieurs taux de
crédit.
M. Jolin-Barrette : Mais on
reprend les règles qui sont prévues à 150.26 de la loi ainsi que les règles
prévues à l'article 150.27 pour en étendre l'application à tous les
contrats de louage à long terme.
150.26. Le taux de crédit implicite est
l'expression des frais de crédit implicites sous la forme d'un pourcentage
annuel doit être calculé et divulgué de la manière prescrite par règlement. Le
contrat ne doit divulguer qu'un seul taux de crédit implicite. Donc, on
dit : Il n'y a qu'un seul taux de crédit implicite en matière de louage.
M. Morin : O.K., mais...
M. Jolin-Barrette : Mais un
taux de crédit variable peut avoir deux taux. C'est la seule fois où il peut y
avoir deux taux.
M. Morin : O.K. Et là je
comprends que vous faites référence à l'article qui traite de l'achat et donc
ça va être prescrit en partie par règlement. Vous allez faire la même chose
pour le louage?
M. Jolin-Barrette : Là, on
est dans le louage, là.
M. Morin : Oui. Là, on est
dans le louage, mais vous avez fait référence à ce qui existe présentement pour
les achats.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est déjà dans la LPC.
M. Morin : C'est déjà dans la
loi. Puis vous avez dit que les taux sont prescrits par règlement. Donc, vous
allez prendre le même règlement pour prescrire les taux pour le louage, ou si
j'ai mal entendu?
Des voix : ...
M. Morin : Oui, c'est ça.
Exact.
M. Jolin-Barrette : Oui... un
règlement similaire.
M. Morin : O.K. Donc, vous
n'allez pas modifier le règlement qui existe déjà, mais vous allez prendre un
règlement similaire pour l'appliquer à la location.
M. Jolin-Barrette : En vertu
de 250.3.0.7 vu que l'habilitation réglementaire est à cet article-là.
M. Morin : O.K. Parfait.
Donc, après ça, vous dites : «le commerçant ne peut exiger des frais de
crédit implicites calculés sur un taux de crédit implicite plus élevé que le
moindre des deux taux suivants : celui calculé conformément à la présente
loi ou celui qui est mentionné au contrat. Donc, celui calculé conformément à
la présente loi, ça va être en vertu du règlement que vous allez prendre
éventuellement, mais il peut être différent de celui qui est mentionné au
contrat.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Dans le fond, «le commerçant ne peut exiger des frais de crédit implicites
calculés sur un taux de crédit implicite plus élevé que le moindre des deux
taux suivants», soit que c'est celui qui est dans la loi ou soit celui qui est
prévu au contrat, ça fait que le moindre, c'est l'un ou l'autre. Si, exemple,
dans le contrat, c'est plus faible que le règlement... le contrat.
M. Morin : Le consommateur va
bénéficier du taux qu'il y a au contrat. O.K. Ça arrive, en pratique?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Comme Me
Allard dit, c'est pour protéger le consommateur d'un taux plus élevé...
M. Jolin-Barrette : ...bien,
ça doit exister des... des bons samaritains qui font crédit pas cher.
M. Morin : Hum-hum. D'accord.
Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y aurait
d'autres interventions globales sur l'article 28? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 28, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Alors, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
28.1, M. le Président : Insérer, après l'article 28 du projet loi, le
suivant : L'article 150.3.1 de cette loi est modifié par l'insertion,
à la fin du troisième alinéa, de «et à qui s'appliquent les effets de
l'article 150.3.2.»
Commentaire. Cet amendement prévoit que,
lorsqu'un contrat de louage à long terme est cédé à un autre commerçant, ce
dernier perdra le droit aux frais de crédit implicites s'il a omis de faire,
conformément à la loi, l'évaluation de la capacité du consommateur d'exécuter
les obligations découlant du contrat.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, tu sais, tout à l'heure, à... bien, l'article 28, on
parlait de la cession, à un moment donné, d'un contrat de louage. Là, je
comprends qu'avec 28.1... et peut-être que je comprends mal, mais, s'il y a une
cession d'un contrat, le commerçant qui va accepter le contrat va perdre le
droit aux frais de crédit implicites s'il a omis de le faire conformément à la
loi. Puis là vous parlez de l'évaluation de la capacité du consommateur
d'exécuter les obligations découlant du contrat. Donc, qu'est-ce que vous visez
exactement par ça?
M. Jolin-Barrette : Parce que
c'est une mécanique qui inclut 150.3.1 et 150.3.2, qu'on va voir tantôt, là.
Donc, on reprend ce qui est prévu à l'article 103.3 de la loi applicable
aux contrats de crédit. Si le commerçant omet de faire l'évaluation prévue à
l'article 103.2, il perd le droit aux frais de crédit... le cas échéant,
rembourser les frais de crédit que le consommateur a déjà payés. Donc, vous
allez me dire : C'est quoi, faire une évaluation prévue des frais de
crédit?
M. Morin : Oui, exact. Vous
avez deviné... vous avez deviné ma pensée, ça s'en venait.
M. Jolin-Barrette : Qu'est-ce
qu'une évaluation des frais de crédit?
M. Allard (André) : Bien, en
fait, c'est...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Allard (André) : Si je
comprends bien la question, quels sont les critères qui vont guider le
cessionnaire pour évaluer la capacité de rembourser le crédit?
M. Morin : Oui, tout à fait.
M. Allard (André) : Bien, ce
sont les mêmes qui sont actuellement prévus pour le crédit de prêt d'argent qui
est prévu à 103.1, de mémoire, et qui exige du commerçant qui consent du crédit
de se livrer à un exercice très, très paramétré de la capacité du consommateur
de rembourser le crédit qu'il va... qu'il demande. Donc, c'est une... ce sont
des modalités qui sont prévues à la loi et qui sont... qui doivent être mises
en œuvre par le commerçant prêteur ou le commerçant qui offre du crédit. Donc, en
location à long terme, c'est la même démarche.
M. Morin : D'accord. Et puis
c'est prévu par la loi ou par règlement?
M. Allard (André) : En fait,
le règlement complète la loi, alors ce sont des exigences prévues à la loi et
certaines dispositions réglementaires viennent en préciser l'application.
M. Morin : Donc, quand vous
parlez des différents paramètres... ces paramètres-là qui peuvent être aussi
prévus dans le règlement.
M. Allard (André) : Oui.
C'est 103.2 qu'on a dit qui est pour la location à long terme. Donc, c'est
un mécanisme, effectivement, qui est... qui est prévu pour en évaluer la
capacité de rembourser le crédit.
M. Morin : Puis est-ce que je
comprends que, si le commerçant ne le fait pas, il va perdre les droits aux
frais de crédit?
M. Allard (André) : Exact.
M. Morin : O.K. Puis, en
pratique, ça correspond à quoi également?
M. Allard (André) : La
perception des frais de crédit qui sont prévus au contrat.
M. Morin : Au contrat. Donc,
il ne pourra pas y toucher.
M. Allard (André) : C'est
exact.
M. Morin : O.K. Puis ça,
ça... j'imagine que ça arrive à l'occasion. Tu sais, ça m'apparaît étonnant,
qu'un commerçant oublie ça, là, c'est... il va perdre de l'argent, là. Donc, si
vous le prévoyez, c'est parce que ça arrive.
M. Allard (André) : Bien,
c'est l'objectif visé par la loi, qu'il le fasse.
M. Morin : Bien, je
comprends.
M. Allard (André) : Mais,
s'il ne le fait pas puis qu'on n'a pas reçu de plainte, on ne peut pas savoir
s'il l'a fait ou pas, là.
M. Morin : Effectivement. Et
vous en recevez, des plaintes comme ça?
M. Allard (André) : Sur cette
question-là précisément, il faudrait que je vérifie.
M. Morin : Oui ou non, ou
vous devez vérifier?
Une voix : ...
M. Morin : O.K. O.K.,
parfait. C'est bien. Mais ça, on parle dans le cas, évidemment, d'une cession
ou de tous les contrats de louage? Parce que ça dit : «Cet amendement
prévoit que, lorsqu'un contrat de louage à long terme est cédé à un autre
commerçant». Donc, c'est uniquement dans ce cas-là.
• (18 h 20) •
M. Allard (André) : Oui,
c'est exact, mais c'est... c'est le cessionnaire qui devra se livrer à cet
exercice-là.
M. Morin : Exact.
M. Allard (André) : Exact.
M. Morin : Très bien...
M. Allard (André) : ...en
prenant pour acquis que le cédant l'a déjà fait au début, lorsqu'il a consenti
le crédit lui-même.
M. Morin : Oui, bien, en
fait, c'est ça, parce que, normalement, au départ, cette évaluation a dû être
faite, compte tenu des dispositions qu'on a étudiées aujourd'hui.
M. Allard (André) : Exact.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement introduisant le nouvel article 28.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Donc, le nouvel article, 28.1, est adopté.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 150.3.2...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
pardon. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 150.3.1, du
suivant... vous avez raison, M. le Président :
150.3.2. Si le commerçant omet de faire
l'évaluation prévue à l'article 150.3.1, il perd le droit aux frais de crédit
implicites. Il doit, le cas échéant, rembourser les frais de crédit implicites
que le consommateur a déjà payés.
Commentaires : L'article prévoit des
conséquences pour le commerçant qui, avant de conclure le contrat de louage à
long terme, omet de faire l'évaluation de la capacité du consommateur à
exécuter les obligations qui en découlent. Ça fait que, voyez-vous, ça, c'est
l'obligation originale.
M. Morin : C'est l'obligation
originale.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parce qu'à votre
autre article on parlait d'une cession. Donc là, c'était l'original. Donc, si
le commerçant omet, donc, il va perdre le nouveau frais de crédit.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Et quand vous
parlez des frais... Donc, ça veut dire qu'il ne le fait pas, donc il perd le
droit, puis... mais s'il perd le droit, vous voulez également qu'il rembourse
les frais de crédit implicites que le consommateur a déjà payés, ça fait que,
comment ça va se faire en pratique s'il omet de faire l'évaluation?
M. Jolin-Barrette : C'est une
réclamation. Il lui doit l'argent.
M. Morin : O.K., merci.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'article 29?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 29 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : O.K.
L'article... l'article 150.4 de cette loi est remplacé par les suivants :
150.4. Un contrat de louage à long terme
doit être constaté par écrit. Il doit contenir et présenter de façon conforme
aux modèles prévus par règlement, en plus des renseignements que peut exiger un
règlement, les renseignements suivants :
a) l'indication que le contrat est un
contrat de louage;
b) la période de location;
c) la description et la valeur au détail
du bien loué ainsi que, le cas échéant, l'acompte;
d) le cas échéant, la valeur du bien donné
en échange et le solde d'une dette sur ce bien;
e) une mention spéciale que le contrat
comporte ou ne comporte une option d'achat ou qu'il est à valeur résiduelle
garantie;
f) la nature et le montant de tout
paiement ou de tout dépôt effectué par le consommateur;
g) l'obligation nette, l'obligation à
tempérament et l'obligation maximale du consommateur;
h) Le montant et la date d'échéance de
chaque versement périodique exigé du consommateur, ainsi que le nombre de ses
versements;
i) le cas échéant, la nature des contrats
optionnels, les frais demandés pour ces contrats ou la manière de déterminer
ces frais, et la mention du droit du consommateur à la résiliation de ces contrats;
j) la valeur résiduelle du bien loué
exprimée en dollars et en cents;
k) les conditions de résiliation du
contrat par l'une ou l'autre des parties, y compris le montant ou la manière de
calculer le montant que le consommateur est alors tenu de payer;
l) les frais de crédit implicites
applicables à toute période de location exprimée en dollars et en cents à la
date à laquelle ces frais commencent à courir ou la manière de déterminer cette
date;
m) le taux de crédit implicite relatif au
contrat;
n) le taux d'intérêt applicable aux
versements en retard;
o) le cas échéant, l'existence et l'objet
de toutes sûretés fournies par le consommateur pour garantir l'exécution de ses
obligations;
p) lorsque la conclusion d'un contrat
d'assurance constitue une condition à la conclusion du contrat, la mention du
droit du consommateur de fournir une assurance qu'il détient déjà ou de prendre
cette assurance auprès de l'assureur ou du représentant d'assurance de son
choix, sous réserve du droit du commerçant de refuser, pour des motifs
raisonnables, l'assurance choisie ou détenue;
q) la date de livraison du bien, le
contrat ne contenant pas le renseignement prévu au paragraphe e du premier
alinéa est réputé comporter une option d'achat pouvant être exercé par le
consommateur en cours de contrat ou à la fin de la période de location sur
paiement du solde de l'obligation à tempérament, moins les frais de crédit
implicites non gagnés au moment de l'acquisition.
150.4.1. Le commerçant peut porter au
contrat de louage à long terme le solde d'une dette antérieure découlant d'un
contrat relatif à un bien donné en échange, uniquement lorsque sont remplies
les conditions suivantes :
a) le consommateur et le commerçant
conviennent de porter au contrat le solde de la dette antérieure, conformément
aux conditions prescrites par règlement;
b) le commerçant, avant la conclusion du
contrat, informe le consommateur de la manière prescrite par règlement du fait
que l'obligation nette du contrat contiendra le solde de la dette antérieure;
c) le contrat mentionne le solde de cette
dette.
Commentaires pour le premier :
L'article 150.4 exige que tous les contrats de louage à long terme soient
constatés par écrit et contiennent certains renseignements obligatoires. Donc,
on reprend, dans le fond, plusieurs exigences prévues par l'actuel article
150.22, applicables aux contrats de louage à valeur résiduelle garantie.
Le Président (M.
Bachand) :Voulez-vous lire le commentaire
pour 150.4.1...
M. Jolin-Barrette : ...oui.
L'article 150.4.1 prévoit que le commerçant peut, à certaines conditions,
porter le solde d'une dette antérieure découlant d'un contrat relatif à un bien
donné en échange à un contrat de louage à long terme. Donc, on reprend l'article 150...
148.1 introduit par l'article 27 du projet de loi. Donc, c'est... c'est
déjà dans la loi, mais déjà dans ce qu'on vient d'adopter à l'article 27.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Présentement, les
contrats de louage à long terme ne comportent pas ces indications-là?
M. Jolin-Barrette : Actuellement,
non.
M. Allard (André) : Il y a des
exigences.
Des voix : ...
M. Morin : Le point, c'est
toujours avec la même permission, ça fait qu'il n'y a pas de souci.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, oui, c'est pour de l'aide.
C'est pour la technique.
M. Morin : Absolument. Alors,
on y va dans la technique.
M. Allard (André) : Une
exigence d'un contrat écrit pour les contrats de louage à long terme avec
valeur résiduelle garantie. L'objectif ici, c'est de réunir les deux formes de
contrats de louage en une seule approche. Donc, on reprend essentiellement ce
qui était prévu dans le contrat de louage à valeur résiduelle garantie pour le
rendre applicable aux deux types de contrats de louage à long terme.
M. Morin : Parce qu'il y a
présentement des contrats de louage à long terme qui n'ont pas de valeur
résiduelle garantie.
M. Allard (André) : Oui, mais
ce sont les contrats de louage à long terme avec valeur... avec... avec option
d'achat à la fin qui peut être réalisée au choix du consommateur. Mais sinon,
bien, ce sont deux contrats distincts.
M. Morin : O.K.
M. Allard (André) : Compte
tenu de cette caractéristique de la valeur résiduelle garantie par le
consommateur, qui est un contrat qui impose une plus grande obligation au
consommateur de garantir la valeur résiduelle.
M. Morin : La valeur à la fin
du contrat. Donc, au fond, ce que vous voulez faire, c'est que vous voulez
prendre les deux types de contrats qui existent présentement et les jumeler
dans un seul.
M. Allard (André) : Voilà.
M. Morin : Donc, le
consommateur, dorénavant, aura en fait la possibilité non seulement d'avoir une
option d'achat, mais d'avoir une valeur résiduelle garantie.
M. Allard (André) : Non, pas
nécessairement.
M. Morin : Non. O.K.
M. Allard (André) : C'est-à-dire
que ça n'impose pas qu'elle ait nécessairement la disposition qui impose au
consommateur de garantir la valeur résiduelle. Elle pourrait ne pas comporter
cette disposition-là, et donc uniquement un contrat de location à long terme
avec une option d'achat à la fin, location simple pour reprendre l'expression
du milieu.
M. Morin : O.K. Mais, avec
l'option d'achat à la fin, il y a quand même une valeur qui est indiquée dans
le contrat?
M. Allard (André) : Oui, tout
à fait, une valeur résiduelle qui est indiquée au contrat.
M. Morin : O.K.
M. Allard (André) : Et qui
pourrait être réalisée par le consommateur à son choix au terme du contrat.
M. Morin : D'accord.
Excellent! Je vous remercie. Maintenant, dans les... toutes les dispositions
puis les informations que vous souhaitez obtenir à 150.4, M. le ministre a
lu : «le cas échéant, la nature des contrats optionnels, les frais
demandés pour ces contrats ou la manière de déterminer ces frais et la mention
du droit du consommateur à la résiliation de ces contrats;».
Donc en fait, ce que... ce qui va être
permis de faire, c'est qu'un consommateur pourrait donc résilier son contrat de
location à long terme.
M. Allard (André) : C'est-à-dire
que ce n'est pas impossible qu'il le fasse, mais il va se retrouver dans une
situation où il va devoir effectivement remettre un véhicule avec une certaine
valeur au moment de la remise, et il pourrait y avoir donc une disproportion
entre la valeur du véhicule et le solde en quelque sorte du... du montant à
payer.
M. Morin : O.K. Donc, c'est à
ce moment-là...
M. Jolin-Barrette : ...de la
dépréciation.
M. Morin : Du véhicule. Donc,
c'est à ce moment-là que vous faites référence aux frais demandés et la
détermination des frais, parce que dans i), on dit : «le cas
échéant, la nature des contrats optionnels, les frais demandés pour ces
contrats ou la manière de déterminer ces frais, et la mention du droit du
consommateur à la résiliation de ces contrats;».
M. Allard (André) : Maintenant,
ici, on parle de contrats qui peuvent être associés au contrat de location à
long terme.
M. Morin : Oui, exact, tout à
fait, c'est de ça dont on parle.
M. Allard (André) : Oui,
c'est ce dont... ce dont on parle, effectivement.
M. Morin : Exact. Donc, dans
ce cas-là, le... en fait, celui qui loue le véhicule, là, pourrait résilier le
contrat, puis il va y avoir des frais qui vont être déterminés à ce moment-là.
M. Allard (André) : Oui, ce
sont les contrats optionnels dont il est question ici. Là, on est bien à i)?
M. Morin : Oui, là, moi, je
suis à i). Je suis à 150.4, bien en fait, qui est... qui est modifié par
l'article 30 du projet de loi, i).
M. Allard (André) : Oui.
M. Morin : Puis je veux bien
comprendre.
M. Allard (André) : Mais ici,
il ne s'agit pas du contrat principal, il s'agit du contrat optionnel.
• (18 h 30) •
M. Morin : Ah! O.K. Et bien
évidemment c'est sûr qu'il y a une distinction entre les deux. Il y en a un qui
est principal, il y en a un qui est optionnel, clairement, là. Mais... mais
qu'est ce que vient ajouter un contrat optionnel?
M. Allard (André) : Ça
pourrait être un contrat d'assurance, par exemple, un contrat d'assurance
personnelle, un contrat de...
18 h 30 (version non révisée)
M. Allard (André) : ...de
garantie prolongée. Il pourrait y avoir d'autres types de contrats optionnels
auxquels on a souscrit et auxquels on pourrait choisir de les résilier.
M.
Morin :D'accord. Donc, au fond, quand le projet de loi va être adopté
dans un contrat de location à long terme, le consommateur aura donc...
évidemment, d'inclure toute la nature des contrats optionnels qu'il a décidés
et, finalement, auxquels il a souscrit. Et puis, à ce moment-là, il y a aussi
le droit de les résilier, ces contrats-là.
M. Allard (André) : C'est
exact.
M.
Morin :Bon. S'il est résilié, est-ce qu'il y a une pénalité?
M. Allard (André) : C'est...
Ça, ça va être indiqué, la manière de le faire et les modalités pour le faire.
M.
Morin :Et ça, ça va être dans le contrat. Ça va être déterminé
par la loi ou par règlement?
M. Allard (André) : Non, en
fait, le contrat lui-même doit indiquer la nature de ces contrats, les frais
demandés pour ces contrats ou la manière de déterminer ces frais et la mention
du droit au consommateur de les résilier.
M.
Morin :Donc, quand vous faites référence aux frais, donc c'est
des frais pour résilier le contrat.
M. Allard (André) : Ce serait
les dépenses associées, effectivement, à la résiliation d'un contrat optionnel.
M.
Morin :Parfait. Excellent. Maintenant, toujours dans le même
article, là, 30, 150.4, mais à p, «lorsque la conclusion d'un contrat d'assurance»,
alors là, on... ça, ce serait un contrat optionnel, c'est ce que je comprends?
M. Allard (André) : Ici, à p,
c'est «lorsque la conclusion d'un contrat d'assurance co c'est une condition à
la conclusion du contrat», donc ce n'est pas optionnel.
M.
Morin :O.K. Donc, à p, ça ne vise pas le contrat optionnel?
M. Allard (André) : Exact.
M.
Morin :Donc, c'est... Alors, à ce moment-là, c'est que le
concessionnaire, si on parle d'un véhicule automobile, va être d'accord pour
louer à la personne mais il va l'obliger à prendre un contrat d'assurance?
M. Allard (André) : C'est
exact. Dans certaines circonstances, il peut être un simple distributeur d'une
assurance qui serait optionnelle pour le consommateur et, dans d'autres cas, il
l'exigerait, compte tenu de son analyse, son évaluation de la capacité de
rembourser, peut-être pour toutes sortes d'autres raisons, d'exiger que le
consommateur se souscrive à un contrat d'assurance, perte d'emploi, invalidité,
décès, etc.
M.
Morin :O.K. D'accord. Et donc, à ce moment-là, c'est pour ça que,
par la suite, le consommateur pourrait lui-même décider de fournir sa propre
assurance, il pourrait donc aller... Alors, au fond, vous lui permettez de
contracter une assurance ailleurs que, par exemple, chez le concessionnaire,
qui va vendre différents produits d'assurance, pour aller ailleurs. Mais le
commerçant pourrait refuser. Puis pourquoi le commerçant... Bien, je veux dire,
à moins que ce soit un document qui n'a pas de bon sens, mais, tu sais, je veux
dire, je vois mal comment un consommateur arriverait avec, tu sais, une police
d'assurance, une compagnie d'assurance. Habituellement, il n'y en a pas des
millions, là. Ça fait que pourquoi le commerçant pourrait refuser pour des
motifs raisonnables?
M. Allard (André) : La
couverture n'est pas suffisante, selon l'évaluation à laquelle il s'est livré,
mais ça n'empêche pas le consommateur d'aller chercher un autre produit d'assurance
qui conviendrait aux parties. Alors donc, on consacre ici le droit de choisir
son propre assureur.
M.
Morin :O.K. O.K. Donc, si le commerçant refuse, donc le
consommateur pourrait revenir, finalement, avec un autre contrat, ou qui
correspondrait à ce que le commerçant veut avoir, s'il ne veut pas souscrire à
une police d'assurance que le commerçant va lui suggérer. Ça pourrait être un
taux plus avantageux ou...
M. Allard (André) : C'est
exact... Oui, parce que le commerçant, ici, exige que le consommateur soit
assuré pour certains risques, donc il sera satisfait lorsque ce sera fait.
Donc, il pourra effectivement refuser une assurance particulière ou un
assureur.
M.
Morin :Et ça, ça existe déjà dans le cas de la vente.
M. Allard (André) : C'est
exact. Ce modèle de contrat-là s'inspire largement des modèles de contrats pour
la vente à tempérament. Alors donc, il y a les dispositions qui sont très
comparables aux contrats de vente à tempérament, la location étant, on le
répète souvent, un moyen de financement pour l'acquisition d'un véhicule, bien
que ce ne soit pas théoriquement un contrat de crédit. Donc, on tente de
rapprocher les deux, les deux types de contrats, pour en faire des contrats qui
sont semblables.
M.
Morin :O.K. Cette clause-là, elle existe quand quelqu'un veut
acheter un véhicule?
M. Allard (André) : C'est-à-dire
que ce sont des dispositions qu'on retrouve, si ma mémoire est bonne, à l'article
134, ce qui est le contrat... Je ne pourrais pas... On me corrigera, là, mais
effectivement, si on regarde le modèle de...
M. Allard (André) : ...de
contrat pour la vente à tempérament, on va retrouver essentiellement les
mêmes... les mêmes éléments.
M.
Morin :Parce que je veux juste m'assurer qu'au fond...
M. Allard (André) : 112...
M.
Morin :112.
M. Allard (André) : ...l'article 112.
Merci.
M.
Morin :O.K. Donc, c'est la même clause.
M. Allard (André) : Ce sont
des clauses... Bien là, je ne pourrai pas faire une comparaison mot à mot, mais
c'est exactement les mêmes approches...
M.
Morin :C'est les mêmes approches.
M. Allard (André) : ...les
mêmes dispositions, les mêmes exigences. On remplace une terminologie qui est
propre à la location et... en fait, une terminologie, effectivement, comme,
tout à l'heure, on parlait des frais de crédit implicites. Alors, ça sera...
évidemment, c'est le pendant des frais de crédit, et ainsi de suite.
M.
Morin :O.K. Bien, en fait, je vous pose la question parce que
j'essaie d'établir, en fait, un équilibre entre des consommateurs qui vont
louer un véhicule à long terme puis ceux qui vont l'acheter. Donc, je ne
voudrais pas nécessairement que la loi soit plus exigeante ou qu'il y ait des
exigences plus élevées pour celui qui veut louer par rapport à celui qui veut
acheter. Donc, c'est pour ça que je vous demandais si cette clause-là existait
et que ça permettait finalement aux concessionnaires d'exiger que la... que le
consommateur ait un contrat d'assurance.
M. Jolin-Barrette : ...
M.
Morin :C'est la même chose, O.K. Je vous remercie. Et pour e)
une mention spécifiant que le contrat comporte ou ne comporte pas une option
d'achat ou qu'il est à valeur résiduelle garantie. Le dernier alinéa couvre
uniquement ça. Donc, le contrat qui ne contient pas le renseignement prévu à
e) est réputé comporter une option d'achat pouvant être exercée par le
consommateur en cours de contrat ou à la fin de la période sur paiement du
solde de l'obligation. Donc, pourquoi vous ajoutez cet élément-là à la fin?
M. Jolin-Barrette : Au niveau
de... qui est la valeur résiduelle de la garantie...
M.
Morin :Bien, c'est-à-dire que...
M. Jolin-Barrette : ...la fin
de e)?
M.
Morin :...ça dit que... parce qu'il y a une référence à e). e)
parle d'une mention spécifique que le contrat comporte ou ne comporte pas une
option d'achat ou qu'il est à valeur résiduelle garantie. Donc, je comprends
que dans un contrat, il pourrait y avoir un contrat qui ne comporte pas une
option d'achat. Bien, là je comprends... c'est que le dernier alinéa vient
dire : Le contrat ne contenant pas le renseignement prévu à e), donc il
n'aurait pas d'option d'achat, est quand même réputé comporter une option
d'achat pouvant être exercée par le consommateur, en cours de contrat ou à la
fin de la période de location, bien, bien sûr, sur paiement du solde de
l'obligation à tempérament moins les frais de crédit implicites non gagnés au
moment de l'acquisition. Bien, donc, au fond, vous voulez que cette clause-là
soit toujours disponible pour le consommateur. C'est ce que je comprends?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça.
M.
Morin :O.K. Donc, même si ça n'en comporte pas, le consommateur
pourra toujours exercer une option d'achat.
M. Jolin-Barrette : En vertu
du dernier alinéa.
M.
Morin :O.K. Et ça pourrait même être en cours de contrat. Il
n'est pas obligé d'attendre la fin du contrat. Non, oui? Oui, non?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : On vous
revient avec la réponse.
M.
Morin :D'accord. Je vous remercie.
M. Jolin-Barrette : Me Allard
prend ça en délibéré.
M.
Morin :D'accord. Merci. Donc, vous me reviendrez avec la
réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention à l'article 30, est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 31 — et
puis on va en avoir un amendement : L'article 150.5 de cette loi est
remplacé par les suivants :
«150.5. Le contrat qui comporte une option
conventionnelle d'achat doit indiquer clairement et lisiblement dans des
clauses distinctes et successives :
«a) le moment où l'option d'achat peut
être exercée, en précisant si elle peut l'être en cours de contrat ou à la fin
seulement de la période de location;
«b) le montant que le consommateur doit
payer pour acquérir le bien ou la manière de le calculer... selon l'option
d'achat est levée à la fin de la période de location ou en cours de contrat, en
incluant, le cas échéant, les frais pour lever l'option;
«c) les autres conditions d'exercice de
cette option, le cas échéant.
«150.5.1 Un contrat de louage peut être
résolu sans frais ni pénalité, à la discrétion du consommateur, de la manière
prescrite par les articles 75 et 76 à la condition prévue à
l'article 79, dans les deux jours qui suivent celui où chacune des parties
est en possession d'un double du contrat. Dans ce cas, les parties doivent,
dans les plus brefs délais, se remettre ce qu'elles ont reçu l'une de l'autre.
Le commerçant assume les frais de restitution.
«Malgré le premier alinéa, le contrat de
louage à long terme à coût élevé peut être résolu, dans les mêmes conditions,
dans les 10 jours qui suivent celui où chacune des parties est en
possession d'un double du contrat
«Un contrat de louage ou... Un contrat de
louage à long terme est considéré à coût élevé lorsqu'il possède les
caractéristiques déterminées par règlement.»
• (18 h 40) •
Et l'amendement : Remplacer le
paragraphe b) de l'article 150.5...
M. Jolin-Barrette : ...de la
Loi sur la protection du consommateur, proposé par l'article 31 du projet
de loi, par le paragraphe suivant :
«b) le montant que le consommateur doit
payer pour acquérir le bien ou la manière de le calculer, selon que l'option
d'achat est levée à la fin de la période de location ou en cours de contrat. Ce
montant ne peut excéder la valeur résiduelle du bien si l'option d'achat est
levée à la fin de la période de location. Aucuns frais supplémentaires ne
peuvent être exigés du consommateur;»
Commentaire : Cet amendement prévoit
que le montant que le consommateur doit payer pour acquérir le bien, si
l'option d'achat est exercée à la fin de la période de location, ne peut
excéder la valeur résiduelle du bien. Est interdit également au commerçant
d'imposer des frais supplémentaires liés à l'exercice de cette... d'une option
d'achat.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc, ça,
c'est la mesure qu'on a eue quand M. Iny est venu, relativement au fait que,
quand vous avez un véhicule en location, puis qu'il y a une valeur résiduelle,
puis que là les concessionnaires, bien, ou les manufacturiers vous chargent
500 $, 1 000 $, 1 500 $ pour racheter votre propre
véhicule... Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on remplace ça. Donc, on s'assure que
ce n'est pas possible de charger un frais supplémentaire quand vous venez le
temps d'acheter votre véhicule. Quand vous payez la valeur résiduelle, vous
dites : Moi, ma Lada, je l'aime, ça fait quatre ans que je roule avec, je
l'ai entretenue comme un curé, donc je la rachète, bien là, ils ne pourront
plus me charger le 500 $, le 1 000 $ ou le 1 500 $...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, interventions sur
l'amendement?
M. Morin : ...en tout cas, si
vous trouvez une Lada... si vous trouvez une Lada, M. le ministre, vous êtes
chanceux, il ne doit plus en rester beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais je le... j'utilise l'exemple à escient parce que je sais qu'on n'en vend
plus.
M.
Morin :C'est... Ça va être compliqué.
Une voix : ...
M. Morin : Oui, O.K. Donc...
Mais là, bon, effectivement, ça vient corriger, parce que l'APA, dans son
mémoire, le soulignait également et ils nous disaient que «certains contrats de
location ajoutent des frais administratifs lorsque le consommateur désire se
prévaloir de sa clause de rachat. Les frais sont généralement de l'ordre de
350 $ à 1 000 $ et peuvent atteindre 2 000 $.» Donc,
au fond, le consommateur a une valeur résiduelle gonflée, et là, ce que vous
venez faire, c'est que ça, vous allez l'empêcher.
M. Jolin-Barrette : ...l'empêcher.
M. Morin : O.K. Donc, la
valeur résiduelle au contrat, celle dont on parlait tantôt, là, ça va être ce
que vous avez.
M. Jolin-Barrette : Ce qui
est dans le contrat.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Il n'y a
pas... Il n'y a pas de frais cachés, de dire : Bien, ah! vous voulez le
racheter, votre véhicule, bien, ça va vous coûter 1 000 $.
M. Morin : O.K. Parfait. Mais
ce que... Il y a peut-être quelque chose que je ne comprends pas, ça peut
arriver, là, mais, à 31, 150.5, vous de venez dire : «Le contrat qui
comporte une option conventionnelle d'achat doit l'indiquer clairement et
lisiblement dans des clauses distinctives et successives.» Mais, dans l'article
qu'on vient de voir, on indique qu'il doit comporter une option d'achat ou
qu'il est à valeur résiduelle garantie. Donc, le fait de dire ça, ce n'est pas
suffisant. Et là il faudra en plus que le contrat comporte une option d'achat
conventionnelle claire et lisible dans des clauses distinctives? C'est parce
que... À moins qu'il y ait un mécanisme que je ne comprends pas.
Ce qu'on a fait à 30, ce que j'ai compris,
c'est qu'on prenait le contrat de location, de louage, puis là on essayait
d'adopter toutes les dispositions qui existent quand le consommateur veut
acheter un véhicule. Et là il y a une série d'éléments qui vont devoir se
retrouver désormais au contrat. Puis, entre autres, parmi les choses qui
doivent se retrouver au contrat, il y a une mention spécifiant que le contrat
comporte ou pas une option d'achat ou qu'il est à valeur résiduelle et
garantie. Et là on vient rajouter que l'option conventionnelle d'achat doit
indiquer clairement et lisiblement dans les clauses distinctives et
successives. Donc, ce qu'on a fait à 30, ce n'est pas assez?
M. Jolin-Barrette : Non...
Bien oui. À 150.4, e, on dit : Il faut que ça ait une mention spécifiant
que le contrat comporte ou ne comporte pas une option d'achat ou qu'il est à
valeur résiduelle garantie. Là, quand vous sautez à 150.5, là on dit :
Si... Dans le fond, si le contrat comporte une option conventionnelle d'achat,
bien, dans... si e est là, O.K., bien, voici de quelle façon e va être modulé.
A, b, c : le moment où l'option d'achat peut être exercée, en précisant si
elle peut l'être en cours de contrat ou à la fin seulement; b) le montant total
du consommateur; c) les autres conditions de l'exercice. Ça fait qu'on
dit : Bien, vous allez... Votre clause e, le renseignement à e va se
détailler de cette façon-là dans le contrat, a, b, c, d'une façon successive
et...
M. Jolin-Barrette : ...ce ne
sera pas tout pogné dans un paquet.
M. Morin : Puis ça, ça vient
peut-être aussi préciser le dernier alinéa de 150.4, quand vous écrivez :
«le contrat ne contenant pas les renseignements prévus à e est réputé comporter
une option d'achat».
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Donc là, vous
venez préciser l'option d'achat si jamais il n'y en avait pas.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Donc, c'est quoi le détail de l'option d'achat.
M. Morin : O.K. Maintenant,
compte tenu de ce que l'APA a proposé, en quoi, et puis là je ne le vois pas,
là, mais quand... En fait, l'élimination des frais à la fin, c'est b qui va le
prévoir?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Oui. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, b de
l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Puis juste
pour préciser, là, b l'interdit ou b prévoit que ça doit être clairement
explicité au contrat.
M. Jolin-Barrette : Non, il
l'interdit : «Aucuns frais supplémentaires ne peuvent être exigés du consommateur».
M. Cliche-Rivard : O.K. Ça
fait que ledit frais, il va disparaître, il va être répercuté à quelque part,
on ne le sait pas, là, mais, dans le sens, on va présumer qu'ils vont se
comporter d'une manière à...
M. Jolin-Barrette : Bien,
soit qu'il va être dans la valeur résiduelle directement ou il va être dans le
prix de location, dans les paiements de location.
M. Cliche-Rivard : C'est ça.
Mais il ne sera pas... Le droit à l'exécution du rachat il est à
1 000 $, ça ne pourra pas être écrit comme ça.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
c'est interdit.
M. Jolin-Barrette : C'est
interdit.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Puis je pense que c'est une excellente disposition.
M. Jolin-Barrette : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'amendement?
M. Morin : Oui. Sauf que vous
l'interdisez.
M. Jolin-Barrette : «Aucuns
frais supplémentaires ne peuvent être exigés du consommateur.»
M. Morin : O.K. Sauf que si
le détaillant, lui, le met dans sa valeur, ou il vous le charge au départ,
bien, il va pouvoir le faire pareil, là.
M. Jolin-Barrette : En fait,
le prix à lequel... le prix auquel il vous vend le véhicule, dès le départ,
vous allez le savoir.
M. Morin : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : Vous
dites : C'est 30 000 $. Puis, supposons, mon... ma Lada est
30 000 $, alors là, je... voici, là, je vous fais ça 48 mois,
tout ça, valeur résiduelle : 12 000 $. Ça fait qu'il va ajuster
ses paiements puis son prix à la fin, c'est 12 000 $, ça fait que le
consommateur, il s'arrange... le commerçant, il s'arrange comme il veut sur le
prix qu'il vous le vend, mais il n'y aura pas de surprise.
M. Morin : Mais il n'y aura
pas de surprise.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas, genre, 12 000 $, ah, puis finalement il y a un 1 000 $
de plus pour les frais de transfert pour acheter le véhicule.
M.
Morin :Je comprends. Je comprends, mais...
M. Jolin-Barrette : C'est ça
qui fâche, parce qu'en plus ils utilisent ça pour garder captifs les
consommateurs en disant : Ah, bien, je vais laisser tomber le frais de
1 000 $ si vous racheter un véhicule neuf.
M. Morin : Ou louer un autre
véhicule.
M. Jolin-Barrette : Ou louer
un autre véhicule.
M.
Morin :Je comprends. O.K. Mais il pourrait quand même être
inclus dans le prix en quelque part, mais ça va être dit au consommateur?
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'est ça.
M. Morin : Donc, ça revient à
l'objectif de transparence.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
de transparence. C'est un peu comme, vous vous souviendrez, ce qu'on a fait
dans le projet de loi n° 29, quand vous remettiez... dans le fond, à la
fin de votre location, il y a souvent une inspection par le manufacturier ou le
concessionnaire, puis là il vous dit : Ah, il y a une puck là, il y a une
puck là, mais vous le faites réparer chez nous ou vous louez un autre véhicule.
Maintenant, ce qu'on a fait, c'est que le consommateur peut aller le faire
réparer au garage qu'il souhaite, les... l'usure du véhicule associé.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Aussi, l'association... protection des automobilistes le disait,
l'APA, en fait, disait : On parle d'exiger un prix identique pour l'acheteur
qui veut payer comptant. En avez-vous discuté de ça? Est-ce que vous étiez à
réfléchir à celui qui finance versus celui qui prend le... qui paie cash, là?
Allez-vous le discuter?
M. Jolin-Barrette : C'est
dans votre série d'amendements, ça.
M. Cliche-Rivard : C'est dans
la série d'amendements, ça s'en vient.
M. Jolin-Barrette : Ça s'en
vient.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
On est enthousiastes.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Sur l'amendement?
Non, ce n'est pas sur l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement à l'article 31 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
l'article 31 tel qu'amendé. M. le député de l'Acadie.
• (18 h 50) •
M. Morin : Oui. À 31, il y a
aussi une modification à 150.5.1, le dernier alinéa : «Un contrat de
louage à long terme est considéré à coût élevé lorsqu'il possède les
caractéristiques déterminées par règlement». Donc, dans... Est-ce qu'il y a
un...
M.
Morin :...l'équivalent dans l'achat. Est-ce qu'un contrat
d'achat est considéré à coût élevé? Puis qu'est-ce que vous considérez à coût
élevé? Y a-t-il déjà un règlement qui est adopté pour l'achat?
M. Jolin-Barrette : Oui. La
réponse est oui et oui. Donc, oui pour l'achat puis, oui, il y a un règlement.
M.
Morin :O.K. Et à quoi ça correspond? Et pourquoi quelqu'un
aurait soudainement un contrat à long terme, que ce soit de louage ou d'achat à
coût élevé? Est-ce que c'est à cause de sa cote de crédit, son dossier de
crédit? Comment...
Le Président (M. Bachand) :M. Allard, oui.
M. Allard (André) : Oui. On
parlait tout à l'heure de l'obligation d'évaluer la capacité de rembourser le
crédit qui est demandé. C'est un exercice auquel il faut se livrer. Et au terme
de cet exercice-là, il y a des renseignements qui sont fournis au consommateur.
Lorsqu'un prêteur veut prêter à un coût plus élevé, compte tenu des risques que
peut représenter la solvabilité du consommateur, bien, il peut demander un taux
de crédit plus élevé. Or, il peut devenir à coût élevé lorsque ce taux dépasse
de 22 points le taux d'escompte de la Banque du Canada. Actuellement, vous
avez vérifié récemment?
M.
Morin :Oui.
M. Allard (André) : On était
à 4,5 %. Donc, dès lors qu'actuellement un contrat comporte un taux de
crédit de 26,5 %, il est considéré à coût élevé, auquel cas il y a des
exigences d'informations supplémentaires qui sont exigées du commerçant,
d'informer le consommateur de son... du taux qui est évidemment exigé, mais il
doit également se livrer à un exercice d'évaluation de son ratio d'endettement
si le crédit était consenti. Et si le taux d'endettement dépasse un certain
seuil, il y a des mises en garde qui sont exigées au règlement. Ça fait qu'ils
doivent être portés à l'attention du consommateur qui s'apprête à conclure un
contrat à coût élevé et donc qui a... qui risque d'affecter sa solvabilité.
Donc, il n'y a pas d'interdiction de consentir un taux de crédit ou d'exiger un
taux de crédit de cette nature-là, mais il y a l'exigence d'information. Voilà.
Et le taux, pour compléter ce commentaire-là, de plus de 35 % est
considéré comme étant abusif au sens de la LPC, donc légionnaire et
éventuellement criminel selon le Code criminel, selon des dispositions qui sont
en examen.
M.
Morin :En tout cas... Oui. Et là vous avez devancé ma question.
Donc, est-ce qu'il y a une limite supérieure? Oui, il y en a une. Pui si,
évidemment ça dépasse la limite, bien, à ce moment-là... Bon, évidemment, si on
tombe dans un taux criminel, bien là, on est ailleurs, là. Il y aura une
enquête, puis on verra s'il y a des accusations de déposées, mais sinon, si on
ne se rend pas à un taux criminel, je comprends que le consommateur pourrait,
si jamais on lui impose ce... admettons, ce taux-là, qu'il signe le contrat,
puis qu'à un moment donné, bien, je ne sais pas, moi, il rencontre un ami
avocat ou notaire, puis il dit : Eh! Oh oh! ça ne marche pas, là, donc il
pourrait à ce moment-là résilier le contrat.
M. Allard (André) : Oui...
des recours si les exigences n'ont pas été rencontrées par le commerçant,
absolument.
M.
Morin :Et il n'y aurait pas à ce moment-là de pénalité d'aucune
façon pour le... pour le consommateur.
M. Allard (André) : À part le
fait d'avoir perdu son crédit, non, parce que...
M.
Morin :Oui, exact. Mais en termes monétaires, normalement il ne
devrait pas en avoir.
M. Allard (André) : Non.
M.
Morin :O.K., parfait. Puis là, j'imagine que vous allez adopter
un règlement à cet effet-là.
M. Jolin-Barrette : On va
adopter un règlement fort probablement.
M.
Morin :Fort probablement ou vous allez en adopter un?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
Conseil des ministres est souverain. Ce n'est pas moi qui dis au conseil...
M.
Morin :Non, mais vous en avez déjà un pour l'achat, donc ça
serait étonnant...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
c'est pour ça... Bien, je vous dis : Fort probablement, sous réserve...
M.
Morin :Du Conseil des ministres.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :Parfait. Mais je suis certain que vous êtes persuasif,
vous allez les convaincre, je suis sûr.
M. Jolin-Barrette : Vous
commencez à bien me connaître, M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Bien, écoutez, depuis le temps qu'on fait des projets de
loi, là, moi, je vous observe, je vous écoute, là.
M. Jolin-Barrette : Je me
fais dire non, M. le député de l'Acadie, des fois.
M.
Morin :D'accord.
Une voix : ...
M.
Morin :Ah! un commentaire de la banquette gouvernementale.
Donc... Et là, là, je comprends qu'il y a une période de 10 jours pour
résilier ce type de contrat là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :C'est ce qui est prévu par la loi.
M. Jolin-Barrette : Oui, dans
les 10 jours qui suivent celui où chacune des parties ayant possession du
double du contrat.
M.
Morin :Oui, donc on parle... on parle d'un contrat, évidemment,
bon, notamment de location de véhicules. Donc...
M. Morin : ...ce que je
comprends, c'est que le consommateur a 10 jours pour résilier. Exact?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça.
M. Morin : Donc il pourrait,
là, le huitième jour, retourner chez le concessionnaire et dire : Écoutez,
votre véhicule, je n'en veux plus. Bonjour.
M. Jolin-Barrette : On
n'avait pas...
M. Allard (André) : Oui, oui,
c'est-à-dire que le...
M. Jolin-Barrette : Allez-y.
M. Allard (André) : Le délai
de résolution d'un contrat, on a l'équivalent en vente à tempérament. Le délai
de... des résolutions du contrat est interrompu dès lors que le consommateur
prend livraison du véhicule neuf. Alors, puisqu'un véhicule neuf, lorsqu'on le
sort de la concession, a immédiatement une réduction de sa valeur, donc, dès lors
qu'on... donc on a quand même le bénéfice du délai de résolution. Mais dès lors
qu'on prend livraison du véhicule, il est interrompu.
M. Morin : O.K. Parce que
c'est la... ça, c'est la question que j'allais vous poser parce que, compte
tenu de la dévaluation des véhicules, si le consommateur se promène huit, neuf
jours et qu'il le rapporte après au concessionnaire, que ce soit une location à
long terme ou un achat, peut-être que le concessionnaire va dire : Wo! le
véhicule, il n'a pas la même valeur, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mais, bref, si vous hésitez, attendez avant d'aller chercher vos clés.
M. Morin : C'est ça. en fait
je comprends. Oui, c'est ça, et donc, oui, c'est résiliable, mais ne prenez pas
le véhicule, partez pas avec.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : O.K. Et ça, c'est
aussi indiqué clairement dans la loi?
M. Allard (André) : Oui,
c'est a une exception réglementaire.
M. Jolin-Barrette : Ça va
être un règlement.
M. Allard (André) : Actuellement,
là, pour la vente à tempérament, c'est déjà prévu au règlement.
M. Morin : O.K. et le
commerçant a une obligation d'informer le consommateur de ça, parce je ne suis
pas sûr que c'est tous les consommateurs qui vont aller lire tous les
règlements bien que ce soit fascinant, là. Mais, dans la pratique, e n'est pas
certain. Ça fait que, tu sais, le... le commerçant donne les clés, le gars
part, ou la Mme, je ne le sais pas, là, peu importe, la personne part, puis
après ça il revient puis il dit : Aie, je veux résilier ça. C'est foutu,
ça, ça n'arrive pas.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va... on va informer les consommateurs. L'office va informer le consommateur.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
on va informer.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 31 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 31, tel qu'amendé, est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 150.6
de cette loi est modifié, par l'ajout à la fin, des éléments suivants :
«De tels frais ne peuvent être exigés qu'à
la fin de la période de location ou, lorsque survient l'une des situations
suivants :
«a) à la suite d'une remise volontaire ou
d'une reprise de possession, pourvu que le prix d'une vente effectuée dans le
but de minimiser les pertes du commerçant soit inférieur à la valeur résiduelle
prévue au contrat de location; de tels frais ne peuvent cependant être exigés
que pour l'utilisation qui excède celle prévue au contrat, calculée au prorata
de la durée écoulée du contrat au moment de la remise ou de la reprise, et ne
peuvent excéder la différence entre le prix de vente et la valeur résiduelle;
«b) à la suite d'un sinistre entraînant la
perte ou la destruction du bien; de tels frais ne peuvent cependant être exigés
que pour l'utilisation qui excède celle prévue au contrat, calculée au prorata
de la durée écoulée du contrat au moment du sinistre;
«c) Malgré l'article 150.10, à la
suite d'une force majeure entraînant la perte ou la destruction du bien; de
tels frais ne peuvent cependant être exigés que pour l'utilisation qui excède
celle prévue pour toute la durée du contrat.
«Aucuns frais ne peuvent être réclamés du
consommateur après l'expiration de la période de location, sauf pour recouvrer
les versements échus, mais non perçus.
«Toutefois, les pertes autres que celles
résultant d'une usure normale du bien loué peuvent faire l'objet d'une
réclamation après l'expiration de la période de location et uniquement si le
commerçant a respecté les obligations qui lui sont imposées par l'article 150.7.1.»
Commentaire. Cette modification vise à
restreindre aux seuls frais relatifs au degré d'utilisation du bien ceux qui
sont exigibles du consommateur en fin de bail ou lorsque surviennent les
situations qui y sont prévues. Les paiements échus, mais non perçus pourraient
être recouvrés.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député d'Acadie.
M. Morin : Non, merci. Donc,
au fond, ce que vous venez faire par l'article 32, c'est limiter les frais
qui peuvent être exigés de la part du consommateur. C'est exact?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Donc, je
comprends que, s'il y a une reprise de possession, à ce moment-là, je ne sais
pas, ça pourrait être pour défaut de paiement notamment. Donc, le commerçant va
reprendre le bien, mais il y a... il ne peut pas... il ne peut pas demander
aucuns frais au consommateur.
M. Jolin-Barrette : Bien :
«De tels frais ne peuvent cependant être exigés que pour l'utilisation qui
excède celle prévue au contrat, calculée au prorata de la durée écoulée du
contrat. Exemple, supposons que vous aviez un 16 000 kilomètres par année puis
vous êtes... vous ramassez le bien après deux mois, vous êtes déjà rendu à
15 000 kilos.
• (19 heures) •
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
vous avez pas mal... vous êtes sur...
19 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...sur le
bord de dépasser vos 16 000, là.
M. Morin : Oui. Puis, à ce
moment-là, quelle est la conséquence pour le consommateur?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
peut charger des frais supplémentaires?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, il
peut charger.
M. Allard (André) : Seulement
si la vente par le commerçant du véhicule a une valeur résiduelle plus élevée,
c'est-à-dire que... les frais qui peuvent être réclamés pour une utilisation
excédentaire ne peuvent être réclamés que si la vente par le consommateur est
inférieure à la valeur résiduelle. Parce que si elle est supérieure, il a sa
valeur de retour.
M. Morin : C'est ça. Donc, le
commerçant, à ce moment-là, si elle est supérieure, il ne perd rien.
M. Allard (André) : Le
consommateur ne paie rien de plus.
M. Morin : Il ne paie rien
parce que le commerçant, lui, ne perdra rien non plus.
M. Jolin-Barrette : ...ce que
le commerçant perd.
M. Morin : O.K., je comprends.
Et puis ça va être la même chose s'il y a un sinistre, puis le bien est
détruit. Donc, par exemple, dans un cas où la personne peut utiliser son
véhicule de location pour 24 000 kilomètres par année, puis je ne sais pas,
moi, c'est dans la première année, mais il est déjà rendu à 32 000 kilomètres
puis, pouf, le véhicule, je ne sais pas, moi, il est emporté par une rivière
parce qu'il y a des inondations. Le bien est perdu. Bien, à ce moment-là, le
consommateur va devoir payer au commerçant l'excédentaire parce qu'il y a une
pénalité s'il y a des kilomètres excédentaires. Le consommateur va le payer au
commerçant. C'est ça?
M. Allard (André) : Oui. Et
il y a des modalités qui sont prévues de façon plus précise puisque, en cas de
sinistre, il y aura l'assureur qui viendra indemniser le consommateur, donc,
par définition, le locateur, puisque le locateur est bénéficiaire de l'assurance
lorsqu'il y a un sinistre. Et là il y a une évaluation de la valeur résiduelle
et des frais d'utilisation excessive. Et ça, ça pourra être utilisé
effectivement au prorata, donc faire une évaluation au prorata, pour voir si,
en calculant le prorata, il a dépassé ou pas. Bien, on doit tenir compte
effectivement du bénéfice de l'assurance et, à ce moment-là, il y aura... il y
aura... il y aura détermination si on peut... s'il peut charger ou pas un frais
pour utilisation excédentaire.
M. Morin : Et, quand vous
dites «il peut ou pas», qui va décider?
M. Allard (André) : Bien, s'il
dispose du véhicule à une valeur supérieure que la valeur résiduelle notamment.
Alors, ça, c'est une situation qui peut effectivement amener à ne pas réclamer
les frais d'utilisation excédentaire.
M. Morin : Mais, dans le cas
d'un sinistre, il va voir... il ne va pas pouvoir vendre le véhicule, là, c'est
foutu. Donc, c'est l'assureur qui va compenser?
M. Allard (André) : C'est l'assureur
qui va fournir une indemnisation au locateur, effectivement. Et, selon... là,
je relis la disposition, là. Alors, si on dépasse la valeur au prorata...
attendez une seconde que je relise, là. Alors... Donc, en cas de sinistre, l'assurance
paiera au commerçant, donc, la valeur du véhicule routier au moment du sinistre
et, si cette valeur-là dépasse au prorata.... Écoutez, je vais vous revenir
avec cette réponse-là. Est-ce que je peux la prendre en délibéré comme la
première...
M. Morin : Oui. Oui, oui,
vous pouvez la prendre en délibéré. Il y en avait une autre aussi en délibéré.
Ça fait qu'oubliez-les pas, là, mais oui, absolument.
M. Jolin-Barrette : Inquiétez-vous
pas, je pense qu'on va être ensemble demain aussi.
M. Morin : Ça se pourrait. Écoutez,
c'est... Je n'ai pas de problème avec ça, ça va bien. O.K. Donc... Donc, ça, c'est
dans le cas de la force majeure, parce qu'il y a... Vous avez la force majeure
puis vous avez aussi la perte ou la destruction d'un bien suite à un sinistre.
Donc, il y a... il y a une distinction, vous opérez entre les deux.
M. Allard (André) : Oui. En
fait, dans le cas de la force majeure, c'est le locateur qui est responsable de
la perte entièrement. Donc, dans ce cas-là, il faut tenir compte de cette
responsabilité-là. Mais, règle générale, il exige des locataires à long terme
qu'ils se munissent d'une assurance pour ce risque-là. Donc, dans ce cas-ci, le
seul... le seul frais qui peut être exigé par le commerçant, c'est la valeur
qui est estimée, c'est-à-dire en termes... Je vais vous revenir avec celle-là
aussi.
M. Morin : O.K.
M. Allard (André) : Je ne
veux pas m'enfarger une deuxième fois... M. le ministre...
M. Morin : Non, non, il n'y a
pas de souci. Troisième délibérée.
M. Allard (André) : ...avec
votre autorisation.
M. Morin :
C'est correct, c'est... Il n'y a
pas de souci. C'est parfait. Et donc... Puis là je comprends que, pour les
autres dispositions, il n'y a aucuns frais qui peuvent être réclamés, sauf,
évidemment, s'il y a des versements qui n'ont pas été perçus. Ça, c'est normal
parce que ça, c'est à la charge du locataire. Et, le dernier alinéa, vous
parlez des pertes autres que celles résultant d'une usure normale du bien, ça
peut faire l'objet d'une réclamation après l'expiration de la période de
location. Donc, si le commerçant a respecté toutes ses obligations et qu'il...
M. Morin : ...on constate
qu'après le véhicule ait été, je ne sais pas moi, utilisé d'une façon qui est
plus que normale, il pourrait toujours revenir contre le consommateur et lui
exiger des frais supplémentaires. Est-ce que je lis bien?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce qu'il dit : «Toutefois, les pertes autres que celles résultant de
l'usure normale du bien loué».
M. Morin : C'est ça. Exact.
M. Jolin-Barrette : Alors,
vous avez raison.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions à
l'article 32? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 32 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 33. Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 150.9.1 des
suivants :
159.9... 150.9.2. Si les parties à un
contrat de louage à long terme désirent modifier certaines dispositions du
contrat, la modification apportée doit être constatée dans un nouveau contrat
ou dans un avenant au contrat original. Dans ce dernier cas, le commerçant doit
remettre au consommateur sur support papier un exemplaire de l'avenant ou de
tout autre document signé par ce dernier à l'occasion de l'avenant. Toutefois,
ces documents peuvent être transmis à l'adresse technologique fournie par le
consommateur à cette fin si celui-ci a donné son autorisation expresse. Les
documents ainsi transmis doivent pouvoir aisément être conservés et imprimés
sur support papier ou par le consommateur. Une modification ayant pour effet
d'augmenter les taux ou les frais de crédit implicites ne peut être apportée
qu'à la demande du consommateur. Dans ce cas, le nouveau contrat ou l'avenant
doit contenir les renseignements suivants :
a) l'identification du contrat original et
ses avenants, le cas échéant;
b) le solde du contrat avant sa
modification;
c) l'obligation nette;
d) la valeur au détail du bien loué,
l'indemnité de résiliation d'un précédent contrat de louage à long terme, le
cas échéant, ainsi que les frais de crédit implicites, le taux de crédit
implicite et la valeur résiduelle nouvellement convenue;
e) le nouveau montant de l'obligation
maximale du consommateur et les nouvelles modalités de paiement;
f) tout autre renseignement prévu par
règlement. Lorsque les modifications sont constatées dans un avenant et que le
taux ou les frais de crédit implicites sont augmentés, le consommateur doit
donner son consentement express à celle-ci.
150.9.3 Lorsqu'un litige implique le
consommateur et le commerçant, sauf une action collective, le tribunal peut
suspendre les versements périodiques sur demande du consommateur. Le tribunal
détermine quelle partie doit payer les frais de crédit implicites courus
pendant la suspension des versements.
Donc, l'article 159.9.2 prévoit les
modalités, les conditions requises afin de pouvoir modifier les dispositions
d'un contrat de louage à long terme. 159.9.3 confère au consommateur le droit
de demander au tribunal la suspension des versements périodiques en cas de
litige entre le consommateur et le commerçant.
Donc, ça reprend les règles prévues par le
nouvel article 103.1.1 introduit par l'article 17 du projet de loi
qu'on a vu tantôt. Donc, c'est la même chose. Puis à 159.9.2, ça reprend, avec
les adaptations nécessaires, les règles prévues par le nouvel
article 98 qu'on a introduit tantôt à l'article 15. Donc, c'est
du... de la reproduction.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Alors, pour
150.9.3, on en a parlé, c'est... en fait, c'est la même disposition, là, le
tribunal pourra suspendre ou pas. Maintenant, à 150.9.2, quand on parle du
louage à long terme et que vous dites : «tout autre renseignement prévu
par règlement», ça, donc, c'est un autre règlement que vous allez
éventuellement adopter et qui va prévoir certaines modalités relativement aux
contrats de louage à long terme.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Morin : O.K. Puis est-ce
qu'il y en a un qui est déjà adopté pour la vente, ou c'est-tu un copié-collé,
ou si ça n'existe pas?
Une voix : Délibéré.
M. Morin : Délibéré?
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va vérifier pour la vente.
M. Morin : Bon, un autre
délibéré. On est rendus à quatre délibérés. Parfait. C'est bon. Écoutez, vous
me reviendrez avec la réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Une voix : Alors, j'ai votre
réponse ici. Il n'y a rien de prévu pour l'instant au règlement
M. Jolin-Barrette : Il n'y a
pas de règlement actuellement.
M. Morin : Il n'y a aucun
règlement?
M. Jolin-Barrette : Il n'y a
pas de règlement.
M. Morin : O.K. Parfait.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
est à trois délibérés.
M. Morin : Ça, il reste trois
délibérés. Parfait. Excellent. C'est bon. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions à l'article 33? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 33 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 34.
L'article 150.12 de cette loi est remplacé par le suivant :
150.12. L'article 92 relatif aux
frais en cas de défaut, les articles 94 à 97 relatifs aux états de compte,
l'article 101 relatif à la quittance et à la remise d'objets ou de
documents, les articles 102 à 103 relatifs aux droits et obligations d'un
cessionnaire, les articles 103.4 et 103.5 relatifs aux contrats de crédit
à coût élevé, les articles 111 à 114.1 relatifs aux assurances
s'appliquent avec les adaptations nécessaires aux contrats de louage à long
terme.
• (19 h 10) •
Commentaires : L'article 150.12
de la loi est ajusté afin de tenir compte des modifications apportées par le
présent projet de loi et visant à réduire les différences entre les protections
applicables aux contrats de crédit et aux contrats à long terme, de biens à
valeur résiduelle garantie et celles applicables aux autres contrats de louage
à long terme de biens.
Donc, c'est de la concordance qu'on met
dans l'article...
M. Morin : ...qu'il y a déjà
des protections qui sont applicables aux contrats de crédit, mais pas
nécessairement aux contrats de louage à long terme?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
C'est pour ça qu'on vient le répercuter ici.
M. Morin : O.K., parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions à
l'article 34? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 35, M. le
Président. L'article 150.13 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe c, de «150.32» par «150.16.1».
Commentaire : Il s'agit d'une
modification de concordance à l'article 150.16.1 de la loi, introduit par
l'article 36 du projet de loi... entraîne l'abrogation de
l'article 150.32 de la loi tel que proposé par l'article 42 du projet
de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
pour l'article 35? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 36, M. le
Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 150.16,
du suivant :
«150.16.1. Dans le cas d'un contrat qui
comporte une option d'achat du bien loué ou d'un contrat de louage à valeur
résiduelle garantie, le commerçant ne peut exercer le droit de reprise prévu au
paragraphe c de l'article 150.13, à moins d'obtenir la permission du
tribunal si, au moment où le consommateur devient en défaut, celui-ci a
acquitté au moins la moitié de la somme de son obligation maximale.
«Lorsque le commerçant s'adresse à ce
tribunal à cette fin, les articles 143 à 145 s'appliquent avec les
adaptations nécessaires.»
Commentaire : Cet article reprend les
règles de l'article 150.32 de la loi, applicable au contrat de louage à
valeur résiduelle garantie, pour en étendre l'application au contrat qui
comporte une option d'achat du bien loué.
Donc, s'il a assumé plus de 50 %, il
doit obtenir la permission du tribunal pour reprendre le bien.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Merci. Alors, à ce
moment-là, quand vous parlez du tribunal, ça va dépendre ici d'un tribunal, et
donc ça va dépendre de la valeur du bien?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K. Donc,
théoriquement, ça pourrait être la Cour du Québec...
M. Jolin-Barrette : Ou la
Cour supérieure.
M. Morin : ...Chambre des
petites créances, ou la Cour du Québec pas aux petites créances, ou la Cour
supérieure.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K. Et, à ce
moment-là, comment ça fonctionne en pratique, donc, c'est le... visiblement, ça
devrait être le commerçant qui va s'adresser au tribunal pour vouloir reprendre
le bien?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Et, à ce
moment-là, le tribunal pourrait laisser le bien au consommateur puis...
M. Jolin-Barrette : Il a la
discrétion pour le faire.
M. Morin : Oui, mais, à ce moment-là,
qu'est-ce qui arrive pour le commerçant? Il va... Parce que là, s'il est en
défaut, le commerçant, lui, n'aura pas l'argent, là. Ça fait que comment...
Qu'est-ce qui va arriver?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
tribunal...
M. Morin : Il va reprendre...
Il va... Il ne reprendra pas le bien. Non, le tribunal va laisser le bien mais
va imposer éventuellement au consommateur un montant à payer pour, évidemment,
compenser le commerçant, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Manifestement,
il y a un litige, et, dans les conclusions qui sont demandées par le
commerçant, il va demander réparation s'il obtient gain de cause.
M. Morin : O.K. Et donc, si
le consommateur n'a pas beaucoup de biens, théoriquement, le commerçant
pourrait demander à saisir le bien qui vient d'être laissé par le tribunal pour
se payer.
M. Jolin-Barrette : Au moment
du jugement?
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien oui.
Il va pouvoir faire exécuter sa créance.
M. Morin : C'est ça. Donc, au
fond, c'est une disposition qui laisse le bien au consommateur pendant un
certain temps, mais, tout dépendant de ses avoirs, de son patrimoine, il
pourrait le perdre.
M. Jolin-Barrette : Ce que ça
dit, c'est que, quand il en a payé plus que la moitié de l'obligation maximale,
tu dois demander au tribunal la permission pour le prendre.
M. Morin : Oui, exact.
M. Jolin-Barrette : Mais le
tribunal va peut-être pouvoir le donner. Mais c'est juste... la ligne est quand
le consommateur a payé plus de la moitié.
M. Morin : Oui, je comprends.
Sauf que, tu sais, dans un premier temps, le consommateur peut penser que,
parce qu'il en a payé plus que la moitié, il va garder son bien, mais, à la fin
de l'exercice, il pourrait le perdre.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K., parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Morin : Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 36? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci.
Et, compte tenu de l'heure, je lève la
séance. La commission ajourne ses travaux. Merci. À bientôt. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 19 h 15)