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(Onze heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Bachand) :Alors, bonjour, tout le monde! À l'ordre, s'il vous plaît!
Nous sommes réunis afin de procéder à l'étude du volet Lois professionnelles
des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et de l'Administration
gouvernementale pour l'exercice financier 2024-2025. Une enveloppe de 45 minutes
a été allouée pour l'étude de ces crédits. Avant de débuter, M. le secrétaire,
y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Allaire
(Maskinongé); Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)
est remplacée par Mme Lachance (Bellechasse); et M. Zanetti
(Jean-Lesage) est remplacé par Mme Labrie (Sherbrooke).
Le Président (M. Bachand) :Merci. Nous allons procéder, comme vous le savez, une
discussion d'ordre générale par blocs dans 20 minutes, incluant les
questions et les réponses. La mise aux voix sera effectuée à la fin du temps
qui est alloué à l'étude de ces crédits. Et il me fait plaisir de céder la
parole au député de l'Acadie pour un premier bloc de 13 min 37 s.
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Alors, merci.
Merci, M. le Président. Je salue les collègues de la partie gouvernementale, de
l'opposition. Bonjour, Mme la ministre, avec vos collègues employés de chez
vous. Alors, ma première question touche en fait toute la question des
ostéopathes. Et on en a... On en a déjà parlé. Vous en êtes rendus à quelle
étape avec l'avancement des travaux de l'évaluation? Parce que ce qu'on me dit,
c'est qu'il semblerait que les avancées soient... soient lentes.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Mme la ministre.
Mme LeBel : Merci
beaucoup, M. le Président. Vous allez me permettre de prendre quelques minutes
en tout début d'exercice pour remercier les gens qui m'accompagnent. Donc, j'ai
avec moi la présidente de l'Office des professions, Mme Derome, Mme Dominique
Derome. On a également, si jamais c'est nécessaire pour répondre à vos
questions, M. Gariépy, le Commissaire à l'admission aux professions, qui m'accompagne,
et les gens de mon cabinet également, là, pour cet exercice. À l'instar des
crédits qu'on a faits pour le Trésor la semaine passée, c'est toujours un
exercice qui demande beaucoup de travail de la part des équipes. Et je dirais
que la démarche que l'on fait, des réponses aux questions, traduit très mal l'ensemble
des travaux qui sont faits en préparation à un jour comme aujourd'hui. Alors,
je tenais vraiment à prendre quelques... quelques minutes, même quelques
secondes pour les remercier. Vous me permettrez, chers collègues, merci
beaucoup. Et naturellement, les collègues de la banquette parlementaires qui m'accompagnent,
là, également dans cet exercice-là, qui est extrêmement...
Mme LeBel : ...extrêmement
important pour l'ensemble du gouvernement, mais pour l'ensemble de la
démocratie, là, cette espèce de, je dirais... bon, en français, j'allais dire
le «check and balance», mais vous comprenez, le contrepoids nécessaire aux
avancées des travaux gouvernementaux.
Maintenant, ostéopathes, c'est la... c'est
votre question, on en a déjà parlé, on est très au fait, là, de la demande des
ostéopathes qui... dont le souhait d'avoir un ordre professionnel. J'ai déjà eu
l'occasion de répondre que, pour moi, un ordre professionnel, ce n'est pas
quelque chose que l'on crée sur le coin d'une table, c'est toute la crédibilité
du système professionnel qui est en jeu, et on doit faire... on doit prendre le
temps nécessaire. Certains peuvent critiquer et penser que c'est lent, mais,
pour moi, prendre le temps nécessaire avant de décider s'il est opportun ou non
de créer un ordre professionnel, bien, pour moi, c'est de la crédibilité même
du système professionnel, qui a maintenant 50 ans, qui est en jeu.
Ceci étant dit, plusieurs démarches ont
été faites depuis notre dernière conversation et on est dans les dernières
étapes de la création d'un ordre professionnel. Donc, on... Vous savez, bon, on
priorise souvent l'intégration de nouveaux ordres plutôt que la création
d'ordres existants, mais, dans ce cas-ci, là, le chantier sur lequel il est
fort important de travailler parce qu'un avis sur l'opportunité de consulter...
de créer un ordre professionnel favorable a été émis, là, par l'Office des
professions. Et c'est souvent la première étape avant de pouvoir créer un ordre
professionnel. Donc, beaucoup de travaux importants, rigoureux, précis sont
menés pour en arriver à un tel avis. Donc, le tel avis a été émis.
Maintenant, comme vous le savez, créer un
ordre professionnel, ça prend à la base, entre autres, une formation adéquate
pour être capable d'y arriver. Il y a une recommandation qui a été faite par
l'office dans ce cas-là, je pense, c'est 3 100 heures d'enseignement,
là, dans l'avis rendu par l'office. Donc, on est en train de travailler avec
les différentes universités, entre autres l'UQAM, qui a approuvé la création de
deux microprogrammes, pour l'instant, en ostéopathie qui ont 675 heures.
C'est une belle avancée, mais ça ne pourra pas donner ouverture, là, à un,
éventuellement... un permis de l'ordre, mais ça pourrait permettre, par contre,
de qualifier des ostéopathes qui sont déjà formés pour s'assurer qu'ils aient
des permis. Donc, c'est une première étape importante, mais on doit continuer
les travaux avec les différents établissements d'enseignement pour être capable
d'arriver à une formation qui est adéquate en vue de la création d'un ordre
professionnel. Et on ne peut pas créer l'ordre professionnel tant que les
exigences de formation ne sont pas rencontrées.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Ça fait combien de temps, que l'office a déposé un avis favorable à
la création de l'ordre?
Mme LeBel : Je pense que
c'est en... au cours de l'année 2022, là, à mi-année 2022, si je ne
me trompe pas.
M. Morin : Donc, ça fait...
ça fait deux ans.
Mme LeBel : Ça fait peut-être
un an et demi, peut-être deux ans potentiellement. Il me semble, c'était en
juin, si je ne me trompe pas.
M. Morin : O.K. Et quel est
votre... votre échéancier? Ou comment vous négociez avec l'UQAM pour la
formation? Est-ce que c'est quelque chose dans lequel vous êtes impliquée ou si
vous laissez ça uniquement aux ostéopathes?
• (11 h 50) •
Mme LeBel : Bien, il y a un
comité qui a été formé. Naturellement, le ministère de l'Enseignement supérieur
participe à ces travaux-là. Encore une fois, ça peut sembler simple de mettre
en place une formation adéquate, mais, vous savez, le système professionnel,
vous le savez, d'ailleurs vous en êtes membre comme moi, vous en faites partie,
bien, l'objectif du système professionnel, ce n'est pas de mettre de l'avant
des professions, ce n'est pas de mettre de l'avant des professionnels ou des
gens qui pratiquent une profession et ce n'est pas là pour satisfaire les
professionnels, c'est là pour protéger le public. Donc, ce sont des travaux
fort importants qui ont lieu présentement avec le ministère de l'Enseignement
supérieur. L'office est impliqué dans les travaux, naturellement, suite à
l'avis de pertinence, je veux dire, avis de pertinence qui a été prononcé et
la... le fait qu'on requérait à un certain niveau d'enseignement et l'office va
aussi regarder pour l'intégration des ostéopathes à un autre ordre
professionnel. Mais les travaux sont quand même très positifs parce qu'on est
vraiment à l'étape... On n'est plus à l'étape de se poser la question :
Est-il opportun de faire un ordre professionnel? On est à l'étape de mettre en
place les conditions gagnantes. Parce qu'au bout... au bout... en bout de
course, là, que les ostéopathes soient intégrés, ce qu'on va prioriser ou qu'il
y ait un ordre professionnel indépendant, il faut qu'on s'assure que les
premiers permis qui vont être délivrés, bien, viennent avec toute la pertinence
du système professionnel, toute la crédibilité qu'on veut que notre système
professionnel ait, c'est-à-dire la confiance.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Est-ce que vous avez des négociations présentement avec l'Université
de Sherbrooke, qui semble avoir un programme qui est prêt?
Mme LeBel : On va laisser
l'enseignement supérieur faire ces travaux en termes... Moi, je n'ai pas...
Moi, personnellement, mon bureau, personnellement, n'a pas de négociation,
c'est l'office et...
Mme LeBel : ...surtout le
ministère de l'Enseignement supérieur, c'est sa responsabilité de mettre en
place des programmes. Moi, ce que je peux vous dire, c'est que, pour l'instant,
on attend des rapports complémentaires pour connaître l'état d'avancement des
discussions. Habituellement, on nous parle des résultats. Il y a un résultat
présentement à l'Université du Québec à Montréal pour un microprogramme en
ostéopathie, là, qui pourrait prendre... dès janvier 2024. Mais c'est un
programme qui va servir à faire une mise à niveau d'ostéopathe déjà pratiquant,
je vais le dire comme ça, et la nouvelle formation devrait être mise en place.
M. Morin : D'accord. Et
quelle est la position de l'ordre, en fait, en lien... en fait, ou le conseil,
le code des.. le Conseil des professions vis-à-vis la formation qu'il y a à
l'Université de Sherbrooke? Est-ce que vous êtes en négociation? Est-ce que
vous avez des discussions avec l'Université de Sherbrooke en ce qui a trait à
l'Office des professions du Québec?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien, je ne suis
pas certaine de comprendre votre question. Est-ce qu'il y a des discussions? Je
vais la reformuler pour... voir, puis si ce n'est pas le cas, vous compléterez.
Est-ce qu'il y a des discussions avec l'Université de Sherbrooke pour mettre en
place un programme de formation en ostéopathie? Je sais qu'il y a
potentiellement, oui, des discussions. Je ne suis pas au fait du détail de ces
discussions-là, mais je sais que le ministère de l'Enseignement supérieur ne
veut pas avoir... bien, compte tenu que l'UQAM, présentement, ce sont des
microprogrammes. Mais concernant l'office, je ne suis pas certaine de comprendre,
je m'excuse, de comprendre cette portion de question là.
M. Morin : D'accord. Bien, en
fait, j'essaie de voir, au sein de votre organisation... Parce que moi, ce
qu'on me dit, c'est qu'à l'Université de Sherbrooke il y aurait une ouverture, puis
ils seraient même prêts à avoir un programme. Donc, au sein de votre
organisation, est-ce qu'il y a des négociations, des discussions avec
l'Université de Sherbrooke? Parce que ma compréhension, c'est que ça
permettrait de faire avancer le dossier, compte tenu de l'avis favorable qui a
été déposé par l'office pour la création d'un ordre des ostéopathes. Ma
compréhension, c'est qu'en fait tout le monde semble tourner en rond,
c'est-à-dire qu'il y en a qui disent : Il faut un programme universitaire,
puis là, après ça, bien, l'université dit : Oui, mais il faut qu'il y ait
un ordre professionnel, puis personne ne bouge. Alors, qu'est-ce qu'il faut
faire pour que ça bouge et qu'on arrive à un résultat?
Mme LeBel : Oui. Bien,
écoutez, je peux vous confirmer qu'il y a des discussions entre le ministère de
l'Enseignement supérieur et l'Université de Sherbrooke. C'est ce que je vous ai
dit au départ. Je ne connais pas l'état d'avancement de ces discussions-là. Je
vais regarder, suite aux crédits, avec ma collègue, je pourrais peut-être voir
où on en est, mais c'est de sa responsabilité. Je veux juste comprendre. Puis
quand je dis ça, ce n'est pas pour pelleter dans la cour du voisin, c'est parce
qu'à un moment donné, on a en place un ministère de l'Enseignement supérieur,
une ministre qualifiée. Donc, ils ont... elle a et ils ont comme mandat, compte
tenu de l'avis de pertinence qui a été mis par l'office, de développer une
formation adéquate pour assurer la protection du public et la formation des ostéopathes.
L'avis de pertinence ou d'opportunité, peu importe le titre, là, de l'office
était de 3100 heures, si je ne me trompe pas.
Pour l'instant, ça avance quand même très
bien, là. On a un premier programme qui va nous permettre de qualifier les
ostéopathes qui sont déjà en action, là, c'est un résumé très... C'est
difficile de résumer en peu de phrases quelque chose qui a un monde de nuances,
là. Donc, vous me pardonnerez si, des fois, pour les... les auditeurs qui sont
chevronnés, je semble couper les coins ronds, mais vous comprenez ce que je
dis.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Parlons
maintenant des microbiologistes, parce qu'on en a parlé aussi l'an passé.
Est-ce que vous reconnaissez que l'absence d'encadrement professionnel des
microbiologistes génère des risques pour la santé et la sécurité du public?
Mme LeBel : Bien, c'est ça,
les travaux qui sont menés présentement. Il y a un nouvel intrant dans le
paysage des microbiologistes et des biologistes, si je peux me permettre.
D'ailleurs, vous avez posé... oui, vous avez posé une question au feuilleton,
hein, on vous y a répondu, et il y a plusieurs, encore, travaux à faire. Puis
il y a d'ailleurs un nouvel intrant, c'est l'Ordre des chimistes, si je ne me
trompe pas, qui s'est invité dans la conversation en nous proposant
l'intégration éventuelle des biologistes et des microbiologistes à son ordre
professionnel. Je dois dire, d'entrée de jeu, que je constate que l'Ordre des
chimistes a, à tout le moins, compris le message que j'ai donné d'entrée de
jeu, et en 2018-2020, et à mon retour comme responsable des ordres
professionnels en 2022, en disant que «le système professionnel ne demande pas
nécessairement d'avoir plus d'ordres professionnels.
Donc, si on pouvait regarder des fusions
et de l'intégration, pour moi, c'est une voie de l'avenir. Donc, on a... À ce
stade-ci, les travaux doivent être menés par l'office. Et ce que j'appelle
l'avis de pertinence, qui n'est pas le bon terme, je le sais, là, mais l'avis,
l'avis sur la pertinence ou l'opportunité de créer un ordre professionnel doit
être établi. Encore une fois, ce n'est pas parce qu'on n'est pas un ordre
professionnel qu'on n'a pas notre profession ou... profession au sens courant
du terme, et non pas au sens du...
Mme LeBel : ...du Code des
professions, n'est pas encadrée, n'est pas rigoureuse et que les gens sur le
terrain ne sont pas des gens qui mènent leur profession de façon rigoureuse. Je
n'aimerais pas que nos discussions laissent entendre que la seule solution pour
quelqu'un de bien faire son travail, là, c'est d'avoir un ordre professionnel.
Je sais que l'association... les associations respectives...
M. Morin : Parce que c'est...
Si vous...
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, Mme la ministre.
M. Morin : Bien, si vous me
permettez...
Mme LeBel : ...on le demande,
mais les travaux sont en cours à l'office.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci... Merci, M.
le Président. Si vous me permettez, cependant, c'est sûr que quand on a un
autre professionnel... puis vous l'avez vous-même souligné. Un ordre
professionnel est là avant tout pour la protection du public. C'est son...
C'est l'essence même de l'ordre. Si vous avez un ordre professionnel, par
exemple de microbiologistes avec des actes réservés, puis par exemple, ils sont
capables de donner des avis, c'est sûr que ça va aider et ça va sécuriser,
évidemment, la santé et la sécurité du public.
Je vous souligne également, dans nos
discussions de l'année passée, à un moment donné, on en avait parlé, puis vous
l'avez évoqué : Y a-t-il d'autres ordres qui pourraient travailler de
concert pour la création d'un ordre pour les microbiologistes? Vous avez
répondu à la question. C'est : Oui, l'ordre des chimistes. Donc, à ce
moment-là, est-ce que vous allez prioriser ce dossier-là pour s'assurer de la
santé et de la sécurité du public?
Mme LeBel : Bien, écoutez, ce
n'est pas parce que... Bien, on va... on va se parler franchement, là. Il reste
des travaux à faire, puis il y a toute... C'est un dossier qui est fort
complexe. Il y a toute la question, notamment des croisements entre les
activités. Quelles sont les activités... Quels sont les champs d'activités...
les activités qui seront réservées? On ne... On ne crée pas un ordre
professionnel pour le plaisir de créer un ordre professionnel. Je le sais que
ce n'est pas votre propos non plus, mais je veux que les gens comprennent
qu'ils peuvent être protégés sans ordre professionnel, et que c'est sérieux la
création d'un ordre professionnel. Et encore une fois, j'ai aussi la
responsabilité de... partagée avec l'office, de la crédibilité du système
professionnel.
Ceci étant dit, il y a des... il y a des
travaux qui ont été faits dans ce sens-là et il y a des travaux qui seront
faits et qui sont faits dans ce sens-là. Mais c'est extrêmement complexe de
déterminer, entre autres, les croisements entre les champs de pratique et
s'assurer de la pertinence de la formation et quels seront les actes réservés.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Sherbrooke pour neuf minutes, cinq secondes, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Merci beaucoup,
M. le Président. Bien, on a seulement quelques minutes pour le dossier des
ordres professionnels, puis la liste des sujets abordés est assez longue, là.
Vous savez, on est sollicités par énormément de... de... de personnes sur le
terrain. Les agronomes ont des demandes, les microbiologistes, les chimistes,
les paramédics, les chiropraticiens. Là, il a été question des... des
ostéopathes. Beaucoup de gens ont des demandes, puis j'oserais dire que j'ai
souvent l'impression que ces dossiers-là n'avancent pas beaucoup, là.
J'aimerais ça savoir c'est quoi, les intentions en termes de priorisation du
gouvernement. Parce que quand on parle de ces dossiers-là, vous nous
répondez : On a eu des échanges l'année dernière, que c'est en travail,
bon, que c'est en discussion, puis tout ça. Qu'est-ce que vous voulez avoir
accompli dans la prochaine année par rapport à tous les... les... les chantiers
qui sont en cours? C'est quoi l'objectif? Qu'est-ce qui risque d'avancer
prochainement, là, qui va débloquer enfin?
• (12 heures) •
Mme LeBel : Bien, c'est une
question fort intéressante, puis, écoutez, je vous en remercie, là, puis on ne
s'est pas parlé avant, là, donc je le... je le confirme. Non, puis je le dis
avec... avec beaucoup de satisfaction, parce que oui, lors de la dernière étude
de crédits, il y a un an de ça, j'ai annoncé quelles étaient les priorités
gouvernementales en termes... puis vous avez raison, hein? Je vais me... Je
vais faire une petite parenthèse. Chaque fois qu'il y a un événement médiatisé
qui semble interpeller un champ... je vais le dire dans le sens commun du
terme, et non pas au sens du Code des professions, un champ de pratique, où un
professionnel... ou mettre en cause l'activité d'une personne dans son métier,
le premier réflexe est souvent de dire : Bien, on va créer un ordre
professionnel. Bien, je veux dire, le système professionnel a 50 ans et il
a été créé pour des enjeux et des buts extrêmement spécifiques, dont l'enjeu en
arrière plan va toujours être la confiance du public.
L'abondance d'ordres professionnels, pour
moi, ce n'est pas de nature à assurer la confiance du public. À l'inverse, ne
pas avoir d'ordre professionnel, quand c'est pertinent, non plus. Donc, c'est
de trouver le juste équilibre. Donc, c'est extrêmement complexe et souvent...
Je ne ferai pas de personnalisation puis je ne nommerai pas de... de... de
groupes ou d'associations qui le demandent, mais souvent, quand on se tourne
vers ces associations-là, bien, souvent, c'est pour la défense des membres. Il
y a... Il y a un heureux mélange pour la défense des membres, ce qu'il faut
écarter de l'équation quand on réfléchit à un ordre professionnel, et je ne dis
pas que c'est... c'est délibéré de leur part, c'est normal. Dans leur tête,
bon, entre la défense des membres et nécessairement la défense du public, des
fois, c'est vrai, il y a des croisements, mais ce n'est pas ça la première
question. Et souvent, quand on leur pose la question : C'est quoi le champ
réservé? C'est-à-dire, c'est quoi ton champ de pratique? Parce que n'oublions
pas que quand on crée un ordre professionnel et qu'on met des actes...
Mme LeBel : ...réserver des
champs de pratique, ça veut dire qu'on vient écarter à toutes fins pratiques, c'est
plus complexe que ça, mais de façon extrêmement simple et pour ne pas être
simpliste, mais de façon simple, on vient écarter tout autre professionnel ou
toute autre personne pour venir rendre des services dans ce champ de pratique
là. Donc, ça peut aussi être... faire en sorte de diminuer si on veut l'offre
de services. Donc...
Mme Labrie : ...je comprends
ça. Puis la ministre, elle l'avait... vous l'aviez dit l'année dernière.
Mme LeBel : Oui, mais je suis
toujours dans cette option-là.
Mme Labrie : ...c'est de
moderniser la façon dont ça fonctionne, mais c'est ça que j'aimerais savoir
enfin, quand est-ce que ça va se passer, ça? Parce que ça a été discuté l'année
dernière. Moi, je n'ai pas vu l'ombre du cheminement de ce dossier-là dans la
dernière année. Puis il y a quand même beaucoup de gens qui sont en attente,
là, de plein de dossiers. Ça fait que c'est quand est-ce que ça va se passer
cette modernisation-là?
Mme LeBel : Bon, si on écarte
toutes les demandes particulières de modernisation de lois particulières des
ordres professionnels, là, chacun des ordres professionnels veut faire
moderniser sa loi, et si on écarte les demandes d'intégration dans le système
professionnel, soit par la création d'un ordre ou autres, bien, moi, je pense
qu'après 50 ans du système professionnel, il faut le moderniser. Donc, il
y a un chantier d'envergure qui a été... qui a été mis en place. L'Office a été
mandaté dans ce chantier-là. Le conseil... je vois Mme... qui est ici, qui
assiste aux crédits. Le Conseil interprofessionnel a également été mandaté pour
nous faire des recommandations. Donc, c'est en marche. On a rencontré, avec mon
collègue député de Maskinongé, qui est ici pour les crédits, que je salue, on a
fait le tour des ordres professionnels. Et, quand je dis on, il a fait le tour
avec quelqu'un de mon bureau. Moi aussi, j'ai rencontré à la fois l'office et
le conseil interprofessionnel. Un sondage a été mis en place et pour dégager
les chantiers et plusieurs volets sont mis de l'avant.
Le premier volet, je vais les donner dans
l'ordre, le premier volet, c'est l'allègement réglementaire. On devrait sous peu...
je l'ai dit, le premier mandat que j'ai donné, c'est trouvez-moi des gains
rapides, des gains rapides pour alléger le système professionnel. Parce que
moderniser un champ de pratiques, moderniser des lois individuelles, ça ne
répond pas nécessairement à toutes les questions, ça ne veut pas dire que ça ne
sera pas nécessaire de le faire dans un troisième ou deuxième temps, mais il
faut, je pense, mettre la... moderniser la structure, donc l'allègement
réglementaire. Comment on peut rendre les ordres professionnels plus autonomes
pour faire leur propre réglementation et de ne pas être obligés de passer à
travers l'office à chaque fois, qui est fastidieux pour eux, puis on le
comprend? Donc...
Mme Labrie : Est-ce que ça, c'est
quelque chose qu'on va voir dans la prochaine année?
Mme LeBel : Bien, dans la
prochaine... je ne dirais pas dans la prochaine année, dans les prochains mois,
potentiellement, il va y avoir un premier projet de loi qui ne répondra pas à
toutes ces questions-là, mais ce que j'appelle mes gains rapides. Je vais l'annoncer,
là, parce qu'on l'a déjà dit aux ordres professionnels, toute la question du
permis restreint, du permis rapide, qui peut permettre peut-être à des...
qui... qu'on a utilisé pendant la pandémie, entre autres pour la vaccination,
mais qui n'est pas permis selon le Code des professions. Puis qu'on... qu'on a
réussi à... bon, ceci n'est pas un terme juridique, mais contourner, parce qu'on
était en urgence sanitaire. Et, quand ça répond aux nécessités de l'urgence
sanitaire, on pouvait se permettre par décret de le faire. Donc, on a réussi à
avoir des permis restreints ou de permettre à des professionnels qui étaient
éloignés de la profession ou à... en tout cas, peu importe, de vacciner à titre
d'exemple. On voit... on a vu souvent dans les journaux des infirmières qui
arrivent, qui disent : Oui, mais j'ai toujours fait ce genre de chose là,
puis je veux prendre ma retraite, puis je ne veux pas avoir le permis, la... au
complet, bon, mais ça encore, il faut s'assurer que la formation est adéquate.
Donc, on va mettre des choses rapides. Donc, il va y avoir un premier projet de
loi rapide à court terme.
Mme Labrie : À court terme,
mais est-ce que c'est avant l'été pour vous... ou avant la fin de l'année 2024?
Mme LeBel : Bien là, je ne m'engagerai
pas pour le leader, O.K., mais ça chemine très rapidement, disons-le comme ça.
Mme Labrie : Il est prêt.
Mme LeBel : Il... bien, il
est presque très prêt. Mais il y a tellement de choses là-dedans, puis des
interactions, puis encore des...
Mme Labrie : C'est un lourd
projet de loi qui va prendre du temps?
Mme LeBel : Bien oui. Puis
après ça, il va y avoir la modernisation de la réglementation qui est beaucoup
plus costaude à faire, puis l'encadrement qui va être... qui va arriver dans un
deuxième temps, là, je ne m'engagerai pas, mais ces volets-là. Donc, le premier
volet, l'allègement. Le deuxième, la modernisation du Code des professions.
Mme Labrie : Ici, si je
comprends, juste pour clarifier, si je comprends, donc, on aura dans les
prochains mois un projet de loi qui sera suivi par une réforme réglementaire.
Et ça, ça devrait éviter qu'on ait à ouvrir des lois individuellement pour
chacune des demandes des ordres professionnels.
Mme LeBel : Je ne dis pas que
ça va l'éviter, mais ça va peut-être...
Mme Labrie : Souvent, ça va l'éviter.
Mme LeBel : ...ça va peut-être
canaliser un peu mieux les demandes de modernisation des lois, parce que
peut-être qu'à travers cet allègement-là on va pouvoir être capables de voir la
nécessité de moderniser ou non une loi puis peut-être la capacité d'agir des
ordres va être accrue en termes de... de rapidité d'action.
Mme Labrie : Est-ce qu'on
peut penser que, dans un an, il y aura plus d'autonomie de la part des ordres
professionnels pour faire cette...
Mme LeBel : Bien, c'est à
terme... on a mis quand même... on a... j'ai tout... on a tout déployé le
calendrier devant les ordres professionnels. Puis je ne sais pas si c'est un an
pour l'allègement réglementaire, mais je vais juste... Donnez-moi 30 secondes,
O.K.?
Des voix : ...
Mme LeBel : Bien, je dirais,
première bouchée...
Mme LeBel : ...dans un avenir
prochain, très prochain, première bouchée. Seconde bouchée, qui est beaucoup
plus complexe, c'est-à-dire tout l'allègement réglementaire, puis reclassifier
les règlements en fonction... Tu sais, plus c'est proche de la confiance du
public et du système professionnel, plus on va passer par l'office, disons-le
comme ça, là, puis donner plus d'imputabilité aux ordres et plus d'allègement.
Je vous dirais, dans un horizon d'un an, mais là... O.K., 12 à 18... Je
négocie, 12 à 18.
Le Président (M.
Bachand) :...secondes, Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Il reste 45
secondes? Je vais peut-être y aller avec, quand même, une dernière question,
qui va être large aussi. Bon, j'ai compris l'intention de ne pas créer
n'importe quel ordre professionnel juste parce que ça tente à certaines
personnes, mais est-ce que, quand même, il y a des intentions claires de
déboucher sur la création de certains ordres professionnels, là, d'ici la fin
du mandat en cours, là, des constats qui sont évidents pour vous, vous allez
procéder, là?
Mme LeBel : Oui, bien, je
vais prendre...
Le Président (M.
Bachand) :Maximum 20 secondes.
Mme LeBel : Bien, 20
secondes... Note de bas de page, là, je ne voulais pas dénigrer les demandes,
là, ce n'était pas mon cas. Mais, oui. Entre autres, les ostéopathes, on est
sur le bon, très bon chemin pour que ça se fasse. L'avis est là, là, donc on
doit être...
Mme Labrie : Est-ce que ce
sont les seuls?
Mme LeBel : Bien, pour
l'instant, c'est le seul avis de pertinence qui a été émis.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Jean-Talon, pour 2 min 57 s, s'il vous plaît.
M. Paradis : Je comprends
votre désir de planification, mais là, au Québec, il y a un besoin criant,
urgent d'un meilleur accès aux soins de santé, puis de désengorger le système.
Et là, depuis des années, les chiropraticiens demandent le droit de poser des
diagnostics, de recevoir des patients sans référence d'un médecin. Les
ostéopathes ont un avis favorable de l'Office de la protection... de l'Office
des professions depuis le printemps 2022. Les paramédics ont déposé, le
16 novembre 2020, une demande d'encadrement. Ça, dans le domaine de
la santé, c'est toutes des façons d'accéder plus rapidement à des soins de
santé. Alors, au-delà de ce besoin de réforme globale, est-ce qu'il n'y a pas
des petits pas qui devraient être posés de manière urgente? Qu'est-ce qui bloque?
Qu'est-ce qui empêche de faire ça maintenant? Puis c'est quoi, l'échéancier,
pour ces pas-là, rapidement?
Mme LeBel : Bien, merci,
merci encore pour la question. Parce qu'outre la modernisation, j'ai deux
priorités, quand j'ai pris... j'ai... le gouvernement, le premier ministre m'a
donné le mandat des ordres professionnels. Naturellement, la première était
l'allègement, l'ouverture, comme... le décloisonnement, au niveau de la
première ligne, dans le domaine de la santé. Tous les exemples que vous avez
nommés, ce sont des exemples qui ont... pour lesquels on travaille, moi puis
mon collègue en Santé. Et dans le prochain projet de loi, le premier, là, celui
très proche, entre autres, sur l'allègement sur le système professionnel, il va
y avoir quelques pas de faits en matière de santé. Je ne peux pas vous les
annoncer immédiatement, je vais garder le dépôt du projet de loi, mais sachez
qu'on travaille aussi pour ce que j'appelle des gains plus rapides, en matière
d'ouverture de la première ligne, et d'intégration.
Il y a des choses plus complexes. Tu sais,
on l'a fait avec l'orthodontie, on l'a fait avec les IPS, on l'a fait avec les
pharmaciens, à l'époque, où on leur a donné un peu plus de pouvoirs. On
continue. Vous comprendrez qu'il y a des champs plus complexes à élargir. Quand
on part... on donne un champ à quelqu'un d'autre, souvent, on empiète dans le
champ de quelqu'un déjà existant. Mais, oui, oui, là, ça fait partie de nos
priorités, effectivement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Jean-Talon, 55
secondes.
• (12 h 10) •
M. Paradis : Donc, au-delà de
ce délai-là, là, le délai général, là, pour la grande réforme, est-ce que vous
êtes capable, aujourd'hui, de nous donner cet échéancier-là, disons, pour les
chiros, les paramédics, les ostéopathes? Est-ce qu'il y a des choses qui s'en
viennent, là, maintenant? Parce que les besoins, ils existent, puis il y a des
professionnels qui sont prêts à les donner, les services, puis il y a plein de
gens qui sont prêts à y aller aussi, à faire appel à ces services-là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, 30 secondes.
Mme LeBel : ...on l'étudie.
Je ne vous dirai pas, à ce stade-ci, s'ils font partie... de quelles vagues ils
vont faire partie, mais ils font partie des champs qu'on est en train de
regarder avec attention.
M. Paradis : Très bien. Il me
reste combien de temps?
Le Président (M.
Bachand) :17 secondes.
Mme LeBel : Le temps de me
saluer.
M. Paradis : Merci, ça m'a
fait plaisir.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
Jean-Talon. M. le député d'Acadie, 13 min 37 s, s'il vous plaît.
M. Morin : ...continuons,
donc, avec les chiropraticiens, mon collègue le député de Jean-Talon en a
parlé. Est-ce que vous pouvez vous engager, Mme la ministre, à analyser et
étudier, pour les chiropraticiens, le fait qu'ils soient reconnus comme un
ordre, puis comme des professionnels de la santé?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien, ils sont
reconnus comme professionnels de la santé.
M. Morin : Sauf que
l'ennui... ce que... en tout cas, moi, ce que j'apprends, c'est qu'ils ne sont
pas intégrés, par exemple, au guichet d'accès en première ligne. Les gens qui
doivent... qui sont accidentés du travail n'ont pas un accès direct aux soins
chiropratiques, ça retarde les traitements. Est-ce que vous vous engagez à
regarder... pour que, justement... il y a tellement de délais dans le domaine
de la santé, il me semble que les chiropraticiens pourraient aider... est-ce
que vous vous engagez à faire en sorte qu'ils puissent avoir ces...
M. Morin : ...la possibilité
de donner ces soins-là, mais que surtout les usagers ou les gens,
malheureusement, qui sont malades ou accidentés puissent avoir accès
directement aux soins des chiropraticiens plutôt que de passer d'abord par un
médecin.
Mme LeBel : Bien, écoutez, c'est
déjà un ordre professionnel, hein? On se comprend. Moi, à ce stade-ci, ces
questions-là relèvent de mon collègue en santé, là. Moi, quand je vous dis
qu'on parle de l'intégration et du décloisonnement au niveau de la première
ligne, vous comprendrez que ce n'est pas à mon niveau que les décisions de
savoir qui doit être intégrée sur la première ligne sont prises. À partir du
moment où mon collègue en Santé et ses équipes, naturellement, cliniques, ont
des enjeux de priorisation de première ligne, notre, je dirais, mandat, nous,
dans la section ordres professionnels, on s'entend, pas au Trésor, dans mon
chapeau de responsable des ordres professionnels, c'est de voir avec tous les
ordres professionnels concernés comment on peut mettre en action la vision de
mon collègue. Donc, cette question là, très particulière, relève de mon
collègue et je ne ferai pas de commentaire à ce sujet là. Je peux vous dire
qu'on regarde beaucoup de choses pour la première ligne, beaucoup de
professions pour la première ligne qui sont pertinentes, mais la liste comme
telle, bien, on pourra vous la rendre disponible à la conclusion des travaux,
quand on aura décidé lesquels sont pertinents et où est-ce qu'on ira soit
créer, soit élargir, soit faire des champs de pratique, je dirais, pas
réservés, mais conjoints...
Une voix : Partagés.
Mme LeBel : ...partagés, je
cherchais le terme, partagés.
M. Morin : Et est-ce que vous
en avez discuté? Est-ce que vous avez des discussions avec votre collègue à la
Santé relativement pour la possibilité pour les gens qui sont malades ou les
gens qui sont exemptés du travail d'avoir accès directement aux services de
soins chiropratiques?
Mme LeBel : Bien, je peux
vous dire qu'avec mon collègue en Santé j'ai énormément de discussions sur
l'accès aux services de santé pour la population en première ligne, que ce soit
à travers mon rôle de négociatrice en chef du gouvernement ou que ce soit à
travers mon rôle de responsable des ordres professionnels. Et la préoccupation
de mon collègue sur l'accès à la première ligne est présente et je la partage.
Et je vais limiter mon commentaire à ça.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie. Dans le cahier Office des professions, Étude des crédits et
renseignements particuliers de l'opposition officielle, à la page 8, c'est
la question P-06, si je comprends bien, pour les prévisions
budgétaires 2024-2025, les prévisions budgétaires de l'office sont basées
sur des revenus et des dépenses. Donc, il y a plus de dépenses que de revenus.
Vous aurez donc un déficit de 1,5 million. Est-ce qu'il y a un problème
particulier avec le budget de l'office? Si je comprends bien, il semble qu'ils
vont être en déficit.
Mme LeBel : Si vous
permettez, puis avec la permission de tous les membres de cette commission, je
donnerais la parole à Mme Derome, qui est la présidente de l'office, et la
meilleure personne pour parler de son budget, à part peut être la présidente du
Conseil du trésor qui n'est pas ici aujourd'hui, c'est une blague...
Le Président (M.
Bachand) :Bon, est-ce qu'il y aurait
consentement?
Mme LeBel : ...c'est la
présidente de l'office.
M. Morin : Il y a
consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Il y a consentement. Mme Derome, je vous invite
à vous présenter officiellement et à débuter la réponse.
Mme LeBel : Merci.
Mme Derome (Dominique) : Merci,
M. le Président. Dominique Derome, présidente de l'Office des professions du
Québec. Donc, afin de répondre à la question, effectivement, les prochaines
prévisions budgétaires sont... au niveau des dépenses sont supérieures que
celles au niveau des revenus. Vous savez qu'au niveau d'un organisme on n'est
pas nécessairement en mesure de pouvoir faire des surplus année après année, et
nous avons un excédent qui demeure dans nos livres, comme on dit en bon jargon
comptable, là, je suis désolée. Et vous savez qu'on a plusieurs grands mandats,
plusieurs chantiers, soit en modernisation, soit en collaboration avec le
ministère de la Santé et des comités d'experts. Donc, c'est à ce niveau-là
qu'on peut voir une plus grande hausse pour la prochaine année au niveau des
frais, là, des personnes externes qu'on doit avoir sur nos comités et ces
choses-là. Par la suite, on reviendra à une stabilité budgétaire, mais c'est en
prévision des travaux de modernisation et des travaux que nous travaillons en
collaboration avec le ministère de la Santé sur le plan santé.
Le Président (M.
Bachand) :À la même page dans le cahier,
sous l'item Compressions demandées, en 2023-2024, ça dit aucune nouvelle cible
n'a été fixée par le Conseil du trésor, aucune nouvelle cible. Donc, vous aviez
des cibles de compressions?
Mme Derome (Dominique) : Nous
n'avions pas...
Mme Derome (Dominique) : ...si
vous me permettez.
M. Morin : Oui.
Mme Derome (Dominique) : Nous
n'avions pas de cible l'année dernière et, pour avoir été présidente du comité
d'audit de l'office quelques années auparavant, il... pas évoquer, là, qu'il y
avait des cibles de compression. Donc, ça doit faire un moment. On pourrait
vous revenir avec une réponse plus exacte, là, dans un deuxième temps.
M. Morin : S'il vous plaît,
c'est serait très apprécié, oui.
Le Président (M.
Bachand) :...réponse à la commission.
Merci.
Mme Derome (Dominique) : ...Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Dans le cahier toujours Office des professions mais Renseignements
généraux pour 2024-2025, et je suis à la page 25 du cahier en ce qui a
trait à la répartition par tranche d'âge du personnel masculin et féminin des
personnes handicapées anglophones, autochtones et des communautés culturelles
pour chaque catégorie d'emploi, cadre professionnel, fonctionnaire, je note
que, pour les personnes handicapées, vous n'avez aucune personne handicapée,
pour les personnes autochtones, vous n'avez aucune personne autochtone, pour
les anglophones, vous n'avez aucun anglophone, vous avez des membres des
communautés culturelles cependant. Maintenant, pour les personnes handicapées,
autochtones, anglophones, comment vous expliquez le fait que vous n'en ayez
aucun?
Mme LeBel : Avec votre
permission, elle pourra poursuivre la réponse, si ça vous va.
M. Morin : Bien sûr.
Mme Derome (Dominique) : Merci.
Merci, M. le Président. Au niveau des personnes anglophones d'origine
anglophone, effectivement, on n'a pas personne qui se dit anglophone. Nous
avons embauché une nouvelle personne qui se dit des Premières Nations. Vous
savez qu'aussi il faut faire attention avec les renseignements personnels au
niveau de la collecte d'une donnée de savoir s'il y a nécessité. Je vous
rappelle également qu'au niveau du... de l'Office des professions, les sept
membres, nous avons une représentante des communautés culturelles et également
nous avons des personnes représentant la jeune génération de 35 ans et
moins. Donc, dans nos affichages d'emplois, nous faisons toujours la promotion,
là, pour aller chercher une diversité et une inclusion auprès, là, de
l'embauche.
M. Morin : Sauf que ça ne
semble pas donner beaucoup de résultats. Est-ce que vous avez un programme que
vous allez mettre en place pour améliorer vos statistiques?
Mme Derome (Dominique) : Oui,
c'est sûr et certain. Vous savez qu'on est... L'office est un petit organisme.
On parle d'autour de 80, 82... qui comprend le bureau des présidents de
conseils de discipline et le bureau du commissaire à l'admission, donc... et, à
l'office, pour l'encadrement des professions, plus particulièrement, on parle
d'à peu près 50 personnes. On est chanceux, on a une grande stabilité dans
notre organisation. Donc, lorsqu'on recrute, on tente d'apporter les meilleures
méthodes de recrutement pour favoriser, comme je le disais, là, l'intégration,
la diversité, l'inclusion.
• (12 h 20) •
M. Morin : Je vous remercie.
Maintenant, si on revient à d'autres types de catégories de... ou
d'associations qui souhaiteraient avoir éventuellement ou voir la création d'un
ordre professionnel, on a parlé aux thérapeutes sportifs, est-ce que vous
pouvez, Mme la ministre, nous renseigner sur l'état des discussions que vous
avez avec les représentants pour la création d'un ordre professionnel?
Mme LeBel : Bien, je peux
vous dire que je parlais d'avis de pertinence tantôt, là, mais ça s'appelle un
rapport sur l'opportunité, là, pour être sûr qu'on prend les mêmes termes.
Bien, pour l'encadrement des thérapeutes de sport, c'est en préparation
présentement au niveau de l'office. Ça fait que moi, quand le rapport va être
prêt au niveau de l'office, puis, encore une fois, à l'instar de mes
commentaires précédents, c'est un travail qui doit être rigoureux, hein, on se
comprend... Et, quand tu as un avis de pertinence ou non, c'est selon... est
émis, bien, on doit s'assurer, là, que c'est fait dans les bons objectifs.
Donc, un avis de pertinence sera émis puis, quand il va être émis, bien, on va
aller... on verra l'analyse, on verra par la suite. Mais je sais qu'il y a des
travaux sur un avis d'opportunité ou un rapport d'opportunité, là, en
préparation au sein de l'office.
M. Morin : Et est-ce qu'on a
une idée de l'échéancier pour que ce rapport-là soit complété?
Mme LeBel : Bien... Oui, je
ne veux pas attacher l'office, mais je comprends que c'est dans la prochaine
année, là, mais on... Je n'aime pas attacher sur des calendriers parce que, des
fois, il y a des enjeux qui peuvent faire en sorte que ça prend plus de temps,
mais ce que j'en comprends, c'est que c'est dans la prochaine année.
M. Morin : Oui, je comprends
qu'à l'impossible, nul n'est tenu, mais quand même, quand même, on peut se
fixer des échéanciers pour... pour être performants, là.
Mme LeBel : Oh! mais on en a,
des échéanciers, mais ce n'est pas parce qu'on en a un que, des fois...
Mme LeBel : ...ce n'est pas
pertinent ou judicieux de se donner quand même l'espace, mais on travaille le
plus rapidement possible. Je veux juste rassurer les gens, là, il n'y a pas de
temps perdu pour le plaisir de perdre du temps. Mme la Présidente de l'Office
vient de le mentionner, c'est un petit organisme qui a beaucoup de mandats à
faire. Et le mandat, la priorité du gouvernement, bien, c'est l'intégration, le
décloisonnement en santé, la modernisation du champ de pratique.
Ce qui ne nous empêche pas de faire
d'autres travaux, «on» n'étant pas moi, naturellement, étant dans son sens
courant, c'est-à-dire excluant la personne qui parle, sur l'intégration ou
d'autres travaux. Et, dans le cas des thérapeutes de sport, on devrait attendre
un rapport d'opportunité d'ici la fin de l'année.
M. Morin : Je vous remercie.
Si on revient aux chiropraticiens au Québec, ils ont demandé à plusieurs
reprises une modernisation de la Loi sur la chiropratique. Évidemment, une mise
à jour de la loi permettrait non seulement d'assurer une meilleure protection
du public, mais, évidemment, permettrait également la consolidation de la
pratique puis une meilleure surveillance de l'exercice illégal de la
profession. Quel est votre échéancier? Est-ce que ce sont... dans vos cartons
de travailler avec les chiropraticiens pour moderniser la Loi sur la
chiropratique?
Mme LeBel : Bien, ma réponse
va s'adresser à plus que les chiropraticiens. Plusieurs... le système
professionnel a 50 ans, je l'ai mentionné, plusieurs lois, de par leur nombre
d'années d'existence, pourraient avoir, à première vue, un besoin de
modernisation. Mais j'ai bien expliqué aux ordres professionnels que la
priorité était la modernisation du système, l'allègement réglementaire et que,
dans un autre temps, on pourrait revoir la pertinence de moderniser les lois de
façon individuelle. Mais, présentement, je pense que ça va bénéficier à tous,
et particulièrement au public, de plutôt se concentrer sur la modernisation du
Code des professions, qui impacte tous les ordres professionnels présents.
Le Président (M.
Bachand) :...secondes, M. le député.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Donc ça, vous n'avez pas... vous n'avez pas d'échéancier, pour
l'Ordre des chiropraticiens, ça va venir après.
Mme LeBel : ...particulièrement,
mais le message est général. Pour la... toutes les demandes de modernisation
des lois, bien, on le fait, on va commencer par le chantier de modernisation du
Code des professions, d'allègement réglementaire. Maintenant, à travers le
chantier de décloisonnement, il se peut que certaines lois dans le système de
santé, là, des ordres professionnels santé s'en trouvent modernisés par le
besoin d'accès à la première ligne, mais ce qui nous guide, c'est l'accès à la
première ligne et non pas la modernisation de la Loi professionnelle, vous
comprenez, le... Dans un cas, c'est la modernisation du système professionnel
et, dans l'autre, c'est l'accès à la première ligne qui va nous guider. Et
c'est possible que, dans le cadre de ces chantiers-là, on se trouve à
moderniser des lois individuelles, mais ce n'est pas ça, l'objectif premier au
moment où on se parle.
Le Président (M. Bachand) :Bonjour. Je me tourne vers le gouvernement pour un bloc de
4min 59s. M. le député de Maskinongé, s'il vous plaît.
M. Allaire : Merci, M. le
Président. Salutations à l'ensemble des collègues. Mme la ministre, salutations
également à vous, à votre entourage, les gens qui vous accompagnent aussi,
Dominique, Daniel, que j'ai appris à connaître, là, lors des consultations, M.
le Commissaire, également, salutations.
J'ai beaucoup aimé la question de la
collègue de Sherbrooke, puis d'ailleurs, la question aussi du collègue de
Jean-Talon. Pourquoi j'ai aimé leurs questions? Parce que ça permet de faire un
peu une rétrospective sur ce qui s'est fait depuis un an. Et il y a quand même
eu beaucoup de travail qui s'est fait depuis... depuis pratiquement un an. Et
il faut quand même se rappeler que l'office est probablement l'organisme qui
publie le plus de règlements. On parle d'à peu près 750 règlements, ce n'est
pas rien. Quand on parle de modernisation, bien, il faut s'attaquer à beaucoup
de choses, mais il faut faire les choses correctement.
Et il y a un an, à peu près jour pour
jour, probablement justement à l'étude des crédits, l'office travaillait
justement sur l'élaboration d'une feuille de route, donc vers où on s'en va
avec la modernisation. Ça a été demandé d'ailleurs par la présidente du Conseil
du trésor. Donc, à ce moment-là, on n'était peut-être pas capables de vous
répondre suffisamment précisément, mais, aujourd'hui, on peut le faire.
D'ailleurs, la ministre nous a donné quelques... quelques réponses justement
sur ce qui s'en vient à court terme. Il y a d'autres choses qui va,
naturellement, aboutir, à moyen puis à long terme, sur la modernisation, c'est
quand même un vaste chantier.
Dans ce chantier-là, on se devait de
consulter, naturellement, les différents ordres professionnels, ce qu'on a
fait, puis je pense qu'on l'a bien fait, là. On a été deux semaines à Montréal,
à consulter, là, par groupe d'intérêt, l'ensemble des ordres professionnels,
qui nous a amenés, justement, sur un projet de loi qui va être déposé, là,
rapidement, là, dans les prochaines semaines, sans donner de date, bien sûr,
mais je pense que la ministre s'est quand même bien avancée tantôt.
Mais il y a un autre élément qui est
superimportant, Mme la ministre, qu'on n'a pas abordé du tout, qui, je pense, a
aussi et se devait d'influencer nos travaux. Là, je parle d'un sondage qui a
été effectué, là, auprès... auprès de la population, sur leur perception,
justement, du rôle des ordres professionnels. J'ai envie un peu que...
M. Allaire : ...qu'on échange
là-dessus parce que ça a un impact important. On parle beaucoup aussi de
perception, mais lorsqu'on prend le temps de sonder les gens, bien, cette
perception-là devient probablement une réalité. Donc, jusqu'à quel point qu'on
a pris ce que... ce qui a ressorti dans le sondage puis ça va transparaître,
là, dans... dans les différents projets de loi qui vont être déposés, là, on
a... vous avez parlé tantôt d'un projet de loi à relativement court terme, mais
dans les autres travaux qui s'ensuivent après?
Mme LeBel : Bien, merci.
Absolument. Puis on a mené ces travaux-là ensemble, d'ailleurs, puis je tiens à
vous remercier de votre travail. Mais ce qui me guidait, moi, au début, dans
mon... bon, non seulement l'impératif des 50 dernières années, là, mais je
l'ai dit, je fais partie moi-même d'un ordre professionnel. J'ai eu l'occasion
de... de siéger sur le comité... le conseil d'administration du Barreau de
Montréal dans mon autre vie et au Barreau du Québec, des travaux. Ce qui... ce
qui m'a toujours frappé, puis on l'a vu, hein, quand on... dans le cadre des
travaux de la commission Charbonneau, je ne veux pas revenir en arrière, mais
la perception des gens face aux ordres professionnels est beaucoup, puis ça,
c'était intuitif de ma part, là, pour avoir baigné dans ça, était beaucoup que
les ordres professionnels, là, ça ne sert à rien, c'est là pour défendre mes
membres. Et c'était ça ma... mon postulat de départ, là. Et c'est difficile
pour un ordre professionnel, parce qu'on a beaucoup d'ordres professionnels,
46, je pense, ordres professionnels, et de... de s'autoévaluer. Ils font leur
travail correctement, ils savent pourquoi ils sont là, mais il faut travailler
sur cette perception-là. Et le sondage nous a révélé, après coup, parce que...
a confirmé la perception que j'avais et ce que j'entendais, que plus de la
moitié des gens pensent que les ordres professionnels, c'est une sorte de
syndicat, une sorte d'association pour défendre les membres.
Il peut y arriver que, dans un ordre
professionnel, je dirais, la... la protection du public soit en adéquation avec
la protection de la profession ou la protection... et que ça serve de façon...
de façon, je dirais, accessoire aux membres. Ce n'est pas nécessairement
mutuellement exclusif, mais il faut que... ramener cette perception-là des gens
qu'il y a les associations qui font un travail exemplaire, mais dont le rôle
est de défendre les membres. Et ils ont... il y a les ordres professionnels qui
font leur travail, mais dont le rôle n'est pas de défendre les membres, mais de
défendre le public.
Donc, pour moi, toute la pertinence des
travaux qu'on mène, des volets et... de ce chantier qui est vaste, bien, est
dans ce simple sondage-là, se révèle dans ce simple sondage-là. On pourrait en
parler encore pendant des heures, et des heures, et des heures.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Le temps alloué
à l'étude du volet Lois professionnelles des crédits budgétaires du
portefeuille Conseil du trésor et administration gouvernementale étant presque
écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits. Le
programme 3, intitulé Commission de la fonction publique, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Morin : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté sur division.
Finalement, l'ensemble des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et administration gouvernementale pour l'exercice
financier 2024-2025 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
M. Morin : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté sur division. En
terminant, je dépose les réponses aux demandes de renseignements de
l'opposition.
Et compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 h 30, où elle va entreprendre l'étude
du volet Sécurité publique des crédits budgétaires du portefeuille Sécurité
publique. Merci. À tantôt.
(Fin de la séance à 12 h 30)