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(Onze heures treize minutes)
La Présidente (Mme Schmaltz) :
Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 54, Loi donnant suite à la Table
Justice-Québec en vue de réduire les délais en matière criminelle et pénale et
visant à rendre l'administration de la justice plus performante. M. le
secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Il y a un
seul remplacement. Mme Boivin Roy...
Le Secrétaire : ...Anjou-Louis-Riel,
est remplacée par M. Sainte-Croix, Gaspé.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous en étions à l'étude de
l'amendement présenté, donc, par le député de l'Acadie. Alors, M. le député, la
parole est à vous.
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je continue mon intervention d'hier à l'appui de
l'amendement que j'ai proposé et je veux simplement rajouter quelques éléments.
J'ai terminé hier en faisant référence à un article qui a été publié dans Le
Devoir. Dans le même... dans le même article, on mentionnait aussi l'impact que
la réforme, que les modifications ont eues sur certaines victimes dont les
dossiers n'étaient pas consolidés et le passage du temps. Donc, à cause de
cela, il y a certaines victimes qui se retrouvent maintenant avec les
dispositions de la loi qui est présentement en vigueur et qui fait en sorte
qu'elles ne seront pas indemnisées de la même... de la même façon. Je... Avant
qu'on... que je dépose l'amendement, moi, j'ai tendu la main à M. le ministre.
Je lui ai... Je lui ai écrit. Et, dans la lettre que je lui envoyais au mois de
mars, le 18 mars, je soulignais deux choses. D'abord, on a vu... on a lu dans
les journaux des dossiers, des cas gérés par l'IVAC qui posent de sérieux
problèmes. On a même vu des personnes qui étaient, au fond, la personne
condamnée qui a été indemnisée à la place de la victime, et je lui, évidemment,
tendais la main pour qu'il puisse considérer certaines modifications à la loi
pour, dans certains cas, étendre le délai de trois ans. Je soulignais, entre
autres, et je constatais, et je disais, et j'écrivais qu'il y a des avancées
dans le cadre de la réforme du régime d'indemnisation en 2021. Je le... je le
reconnais, mais je soulignais également qu'il y avait un important défaut
introduit par la réforme qui demeure à ce jour. En effet, certaines victimes
d'actes criminels voient leur processus de guérison mis en péril par un délai
arbitraire de trois ans, au bout duquel les prestations liées à l'indemnisation
des victimes d'actes criminels cessent d'être versées, ce qui a pour effet de
nuire à leur établissement et la quiétude de leur esprit. Le Parti libéral du
Québec avait d'ailleurs, à l'époque, mis en garde contre de telles situations
lors de l'étude du projet de loi n° 84 en 2021. Il est malheureux de
constater aujourd'hui que nos craintes en cette matière ne sont... ce sont
avérées. Et je soulignais également certains problèmes avec des dossiers
d'indemnisation de l'IVAC, et je lui disais : Si des modifications
législatives s'imposent afin de corriger ces lacunes, soyez assurés de ma
collaboration afin que l'étude puisse se dérouler dans les conditions les plus
favorables. Et je lui disais que, dans le cadre du projet de loi n° 54,
nous avons là une opportunité d'apporter des correctifs à la réforme de l'IVAC.
Une occasion que nous vous invitons à saisir. Alors, ça a été envoyé. J'ai donc
déposé l'amendement.
Et je veux rappeler, en terminant, les
interventions de mon collègue le député de La Fontaine, qui, lors de l'étude du
projet de loi n° 84, rappelait, encore une fois, les enjeux qui allaient
être créés par la réforme. Et, comme je le mentionnais hier, je reconnais que
la réforme a du bon. Il y a un plus grand nombre de victimes qui peuvent être
indemnisées. Et ça, c'est tout à fait correct, sauf qu'il ne faut pas oublier
celles qui sont souvent les plus affectées. Et c'est la raison pour laquelle
j'ai déposé cet amendement, pour allonger la période de temps pour permettre à
ce que ces victimes-là ne soient pas laissées, oubliées ou ne soient pas
laissées en plan.
D'ailleurs, mon collègue rappelait, et il
citait, à l'époque, le mémoire que le Barreau a déposé ainsi que le Regroupement
des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Le Barreau
disait : Cette période très courte qui ne sert pas l'objectif du projet de
loi de répondre adéquatement aux besoins des victimes. Et on disait... On
soulignait également que l'article 42 du projet de loi n° 84 prévoit
de l'aide financière. Ça peut pallier une perte de revenus, mais évidemment,
après un certain temps, cette aide financière là ne sera plus versée, et donc,
même si son état n'est pas toujours consolidé. Donc, c'est un élément que mon
collègue avait déjà soulevé à cette époque-là. Puis là on se rend compte que...
M.
Morin :...aujourd'hui, avec l'article que j'ai lu, la référence
que j'ai faite à un paragraphe, c'est exactement ce qui s'est passé. Donc, on
avait déjà mis en garde le ministre contre des... en fait, des difficultés que
son projet de loi allait soulever. Moi, dans une lettre, je lui ai dit que
j'étais prêt à collaborer avec lui pour modifier, pour les victimes...
La Présidente (Mme Schmaltz) : En
terminant.
M.
Morin :...et c'est la raison pour laquelle je dépose
l'amendement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci,
M. le député de l'Acadie. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme
la Présidente. Bien, écoutez, dans un premier temps, je tiens à rectifier...
bien, en fait, m'amender auprès de la commission pour ma réaction d'hier, parce
que, vous savez, l'aide aux personnes victimes, c'est un sujet sur lequel,
depuis que je suis ministre de la Justice, que j'ai mis énormément
d'importance, beaucoup d'énergie, et ça me tient particulièrement à cœur, le
sort des victimes d'actes criminels, et, particulièrement, et je parle au nom
du gouvernement, au gouvernement, on a mis énormément d'efforts pour
accompagner et mieux soutenir les personnes victimes depuis 2018.
Et ça... Mme la Présidente, je vais vous
raconter une anecdote qui va peut-être plaire au député de l'Acadie, notamment,
relativement à l'abolition du délai de prescription. À l'époque, en matière
d'agression sexuelle, en matière civile - ça, c'est important - exemple, vous
avez été agressée sexuellement en 1980 par quelqu'un, votre oncle, le
concierge, n'importe qui. Vous saviez que vous avez été agressée sexuellement.
Vous en avez pris conscience, vous avez... vous avez ressenti les éléments. En
droit civil, il y avait une prescription rattachée à ça de trois ans, la prise
de conscience de la personne. Il y a des milliers de femmes au Québec qui ne
pouvaient pas poursuivre leur agresseur sexuel en matière civile pour avoir des
dommages et intérêts. Le gouvernement... enfin, l'opposition du deuxième groupe
d'opposition à l'époque, la CAQ, avait déposé un projet de loi pour ça. Je m'étais
même rendu dans le bureau du leader du gouvernement de l'époque, qui est
conseiller spécial chez vous, pour dire : Écoutez, pour les victimes
d'agression sexuelle qui ont été agressées notamment dans les pensionnats par
les congrégations religieuses... Il y en a plein, là, d'actions collectives,
là, plein de gens qui ont été violés, abusés, sodomisés. J'ai déposé un projet
de loi, tu sais, dans le bureau du leader du gouvernement à l'époque. Ils m'on
dit : Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible d'abolir la
prescription en matière civile en matière d'infractions à caractère sexuel,
c'est ça que je me faisais dire. Quand on est arrivés au gouvernement, notre
gouvernement, en 2018, la ministre de la Justice de l'époque, la députée de
Champlain, qui est présidente du Conseil du trésor aujourd'hui, a déposé un
projet de loi, le projet loi n° 55 à l'époque, pour abolir le délai de
prescription.
• (11 h 20) •
Ça fait que quand on pense aux victimes
notamment d'agressions sexuelles, aux victimes d'infractions criminelles, pour
leur donner des outils, des moyens, durant les 15 années libérales, vous
aviez la possibilité de faire des gestes pour les victimes d'infractions
criminelles, notamment en matière sexuelle. Puis combien de femmes ont été
agressées sexuellement, puis on leur disait : Non, on n'adapte pas notre
droit en matière d'infractions à caractère sexuel, on ne leur permet pas de
poursuivre leur agresseur? C'est notre gouvernement qui a fait en sorte
d'écouter la voix des femmes et de dire : Oui, on va créer un régime
d'exception en droit civil puis on va faire lever la prescription, parce que
les gens qui ont agressé sexuellement des femmes et des hommes également, bien,
on ne les protégera pas, puis oui, ils auront un recours. Premier élément.
Deuxième élément. Mme la Présidente,
écoutez, on a lancé un tribunal spécialisé, on a adopté le projet de loi n° 92.
17 projets pilotes ont été déployés, près de 5 700 acteurs du milieu
judiciaire ont été formés et plus de 12 000 personnes victimes ont
bénéficié d'un accompagnement personnalisé adapté à leurs besoins, à leurs
réalités, des personnes victimes. Parce que, moi, Mme la Présidente, j'arrive
dans les palais de justice... Bien souvent, quand je visite, quand on inaugure
des tribunaux spécialisés ou quand je vais dans des régions, j'en profite
toujours pour aller saluer les gens du greffe ou le personnel judiciaire puis
d'aller voir l'état des palais de justice. La salle des victimes, souvent, là,
dans les palais de justice, là, c'est la dernière salle dans le fond, pas de
fenêtres, où on doit passer à travers la salle des temps perdus, où on doit...
où les toilettes sont à l'autre bout, puis on demande à des victimes notamment
d'agression sexuelle ou de violence conjugale de passer à travers la salle
d'attente où il y a les présumés criminels qui sont assis.
Ça, pendant 15 ans, les libéraux
n'ont pas construit des palais de justice, n'ont pas adapté...
M. Jolin-Barrette : ...les
palais de justice à la réalité des besoins particuliers des personnes victimes.
On finance les CAVAC. On ajoute des intervenantes spécialisées, des
intervenantes sociojudiciaires de liaison. On s'assure de moderniser nos palais
de justice, d'avoir des entrées séparées pour les personnes victimes pour faire
en sorte qu'elles puissent témoigner en toute sécurité. On a mis en place la
ligne Rebâtir, qui a permis à près de 12 000 personnes victimes de
recevoir 4 heures de consultations juridiques gratuites par des avocats
spécialisés dans tous les domaines de droit pour mieux informer les personnes
victimes de leurs droits et d'entamer leur processus de guérison et de se
reconstruire. Écoutez, ce besoin-là, il était criant. On a des services
juridiques gratuits pour dire qu'est-ce qui va arriver. Supposons que je suis victime
de violence conjugale, supposons que je suis victime d'agression sexuelle,
supposons que je suis victime de harcèlement, qu'est-ce qui arrive avec la
garde des enfants, qu'est-ce qui va arriver en matière familiale? Supposons que
j'ai un statut précaire en matière d'immigration, qu'est-ce qui va arriver avec
ma situation?
Les services de l'État qui... on a
déployé. Le programme d'aide financière de l'urgence déployé partout au Québec
afin de permettre aux personnes victimes et leurs enfants de quitter un milieu
dangereux, un milieu toxique rapidement, sans se soucier des conséquences
financières. L'hébergement, le transport, l'alimentation qui est couvert, pour
dire... Dès qu'il y a une situation dangereuse, SOS Violence conjugale, SOS
Violence sexuelle, ils font l'admissibilité instantanée pour sortir les
personnes du milieu toxique. 700 personnes victimes ont eu recours depuis qu'on
a lancé le programme.
Le programme enfant témoin, témoins
vulnérables, il y a plus de 900 personnes qui ont eu recours depuis qu'on l'a
lancé, pour faire en sorte que, quand la personne vient à la cour témoigner et
que... Vous savez à quel point ça peut être stressant juste comme témoin, quand
on n'a pas été victime de rien ou quand on n'a même pas commis d'infraction, les
gens, ils rentrent dans un palais de justice, ils ne connaissent pas
nécessairement ça, ils ne sont pas à l'aise de témoigner, mais imaginez-vous
dans la tête d'une victime. On l'accompagne dès le départ. Tous les enfants
également qui doivent témoigner en matière d'infractions de nature sexuelle
qu'ils ont subies, on les accompagne. On a financé le programme. 25 heures de
formation pour les enfants.
Et là, j'arrive, Mme la Présidente, à la
réforme du régime d'indemnisation des victimes d'actes criminels. J'ai pris
connaissance de la lettre de mon collègue, puis il soulève un bon point. Il y a
eu des articles dans les journaux. Et c'est légitime qu'il le fasse, qu'il
dise : Écoutez, je me soucie, moi aussi, des victimes. Puis je le sais,
que c'est le cas du député de l'Acadie, il a à cœur la réalité des personnes
victimes. Son parcours professionnel le démontre et son engagement politique le
démontre également, qu'il ait à cœur l'intérêt des personnes victimes, j'en
suis conscient. Et je crois que c'est un intérêt qui est légitime et soutenu de
sa part, du fait qu'il veut améliorer en matière de justice le soutien aux
personnes victimes. Cependant, lorsqu'on dit : En effet, certaines
victimes d'actes criminels voient leur processus de guérison mis en péril par
un délai arbitraire de trois ans, au bout duquel les prestations liées à
l'indemnisation des victimes d'actes criminels cessent d'être versées, ce n'est
pas exact. On était dans un régime où on avait des rentes viagères sur
l'incapacité permanente. Donc, la rente viagère, c'est l'incapacité permanente.
Là, actuellement, ce qui est versé, c'est une... De quoi on parle?
Relativement, à la fin des prestations, après trois ans de versement, c'est au
niveau des incapacités temporaires du remplacement de revenu. Ce n'est pas
l'équivalent de la rente viagère parce que ce que nous avons fait, nous avons
fait le choix de verser des montants forfaitaires, de capitaliser la rente
viagère pour en faire un montant forfaitaire. Et ce montant-là, aujourd'hui,
pour une incapacité totale permanente, peut atteindre 295 687 $.
L'incapacité temporaire, elle, elle permet d'avoir trois ans et possiblement
deux ans supplémentaires d'indemnité de remplacement de revenu temporaire. Et,
pour les gens qui étaient sans revenu, on vient leur fixer un remplacement de
revenu également. Et ça, ça fait l'objet de discussions. Et j'ai insisté pour
avoir les sommes pour faire en sorte que certaines personnes qui n'avaient pas
de revenu puissent également avoir un revenu durant ce laps de temps là.
Mais l'idée est de faire en sorte
d'accompagner la personne vers un retour à la vie, relativement lorsqu'elle est
en incapacité temporaire. À partir du moment où la personne, elle est
consolidée, elle a son montant forfaitaire. C'est un choix que nous avons fait.
Dans certaines situations, il peut y arriver que la personne, au bout de cinq
ans, ne reçoive plus de rente d'incapacité temporaire, d'indemnité de
remplacement de revenu. Cependant, elle pourra ou elle aura déjà son montant
relativement à son incapacité permanente s'il y a lieu. Il faut faire en sorte
de ramener les gens dans le cours de leur vie, il faut faire en...
M. Jolin-Barrette : ...d'accompagner
les personnes, et c'est ça qu'on a fait. Et d'ailleurs le reste du soutien,
notamment le soutien psychologique, perdure au-delà de l'incapacité de
remplacement de revenu temporaire. Et c'est très bien dit : L'aide
financière, elle est temporaire pour cette période-là. Alors, ce n'est pas vrai
que les aides, elles sont coupées, il y a du prolongement. Et d'ailleurs dans
les dossiers médiatisés qui ont été soulevés, je l'ai dit, mon cabinet a pris
contact avec ces personnes-là pour leur expliquer et les soutenir à travers ce
processus-là, pour voir qu'elles puissent bénéficier de l'ensemble des sommes
auxquelles elles ont droit, notamment, jusqu'à une prolongation de cinq ans,
Mme la Présidente. Alors, il ne faut pas mélanger les choses et surtout aussi
l'indemnité permanente qui est le montant forfaitaire associé à l'incapacité
permanente.
Mme la Présidente, ça faisait 30 ans qu'on
avait des situations crève-cœur, Mme la Présidente, où il y avait des personnes
victimes qui n'étaient pas indemnisées par l'IVAC, parce qu'elles ne rentraient
pas dans la liste des infractions. Vous étiez victime d'exploitation sexuelle,
vous n'étiez pas une victime au sens de l'IVAC. Vous étiez victime de leurre
d'enfants, vous n'étiez pas considéré comme une personne victime, Mme la
Présidente. Des infractions qui sont concrètes, qui étaient contre la personne,
mais ils n'étaient pas dans la liste de l'IVAC. Il y a plusieurs gouvernements
qui auraient eu la possibilité de réformer l'IVAC, mais il y avait un coût
important à le faire, un coût financier important, puis la démonstration, puis
on le constatera dans les crédits budgétaires, 200 millions de plus à l'IVAC
aujourd'hui, que les Québécois, les Québécoises paient en indemnité du coût de
programmes pour accompagner les personnes victimes. Ça, là, c'est plus que tous
les états fédérés réunis ensemble où est-ce, que collectivement, on dit :
Écoutez, on accompagne les personnes victimes du soutien.
• (11 h 30) •
On a, avec la réforme, on a doublé le
nombre de personnes victimes indemnisées. Ce sont plus de 31 000 personnes
victimes qui ont été indemnisées alors que c'était moins de 15 000 pour une
période comparable avant la réforme. 4000 personnes ont été indemnisées pour
des infractions qui n'étaient pas admissibles auparavant. Sans la réforme, il y
a 4 000 personnes, au Québec, qui qui n'auraient pas reçu de soutien
psychologique, de soutien financier, d'être considérées comme des personnes
victimes. Parce que ce qu'on a fait, ce n'était pas uniquement la victime aussi
qui a reçu l'infraction, mais toute... toute la famille immédiate également. Le
taux d'acceptation est passé de 83 à 95 %. Avant, les personnes victimes,
là, avaient de la difficulté à se faire reconnaître par l'IVAC. Là, vous
pourriez dire : Bien, écoutez, il y a eu certains cas de fraude récemment
qui ont été exposés. Effectivement, il y a eu certains cas de fraude exposés.
On est intervenu.
Il y a une directive très claire dans le
cadre de l'administration du programme par la CNESST. Les outils sont là pour
récupérer la somme, et c'est totalement inacceptable que des fraudeurs aient
réussi, dans certaines situations, à se faufiler. Il y aura toujours des gens
malveillants. Puis notre travail, c'est à partir du moment où on les prend puis
qu'il y a les contrôles nécessaires, ils remboursent, puis qu'il n'y ait pas
une cent qui soit versée à ces gens-là. Cependant, je ne vais pas freiner
l'accessibilité à des personnes victimes sur un programme qui fait en sorte de
les aider. Et ça aussi, c'est important de le dire : L'IVAC, là, ce n'est
pas nécessaire d'avoir des procédures judiciaires pour le faire au moment où la
personne victime souhaite s'ouvrir et souhaite dire : J'ai besoin d'aide.
Ça ne veut pas dire qu'elle est déjà dans le processus de dénonciation
d'infractions criminelles, parce que ça lui appartient. le moment où elle sera
en mesure d'en parler publiquement, de dire : Je vais déposer une plainte
à la police pour que le dossier chemine, ça lui appartient. Mais, nous, on lui
dit : Vous n'avez pas besoin de faire ça, d'avoir une condamnation puis
après de venir nous voir parce qu'on vise le rétablissement de la personne qui
a été victime d'une infraction criminelle.
Alors, c'est possible que la personne
décide d'avoir du soutien maintenant puis que, dans cinq ou 10 ans, elle décide
d'aller au criminel lorsqu'elle va être prête psychologiquement. Sur tous les
types de nature d'infractions, notamment en matière sexuelle, on sait que le
dévoilement parfois se fait d'une façon plus lente, mais on ne veut pas
brusquer la victime là-dedans et on veut lui donner la possibilité d'avoir du
soutien pendant ce temps-là. Le délai moyen, pour une décision d'admissibilité,
est passé de 123 jours avant la réforme à 33 jours maintenant. L'IVAC est
beaucoup plus efficace qu'auparavant en vue de faire en sorte que la personne
ait du soutien rapidement. L'indemnité de décès. On est passé de 6 000 $
à...
M. Jolin-Barrette : ...64 000 $
pour l'indemnité de décès. On avait des situations où, si vous étiez un parent
puis votre enfant décédait par une infraction criminelle, vous aviez zéro
soutien, vous n'étiez pas considéré comme une personne victime. Zéro soutien.
Moi, je ne trouvais pas ça acceptable.
Alors, on a fait des choix pour faire en
sorte d'élargir le programme de l'IVAC, d'investir davantage de sommes. Oui, on
a mis fin à la rente viagère, mais le fait d'avoir une rente viagère faisait en
sorte de ne pas avoir la possibilité d'aider davantage de personnes. Et je le
dis, toutes les aides ne s'arrêtent pas. Le délai de cinq ans, c'est pour l'incapacité
temporaire... la perte de revenus, ce n'est pas... la rente viagère, ce n'est
pas l'incapacité permanente. L'incapacité permanente, il y a un montant d'argent
qui peut être versé jusqu'à hauteur de 300$.
Alors, Mme la Présidente, vous comprendrez
que c'est un dossier qui me touche particulièrement, et surtout le
gouvernement, parce qu'on a fait énormément d'avancées et on a investi
énormément d'argent au bénéfice des personnes victimes et dans toute la
structure, notamment du système de justice. On souhaite placer au cœur les
personnes victimes.
Alors, il y a certaines situations qui ont
été, notamment, soulevées dans les médias, effectivement, qui peuvent amener
les personnes victimes à dire : Oui, j'ai été informé que la rente au
niveau de l'incapacité temporaire prend fin après trois ou cinq ans, mais on
est là pour accompagner les victimes, pour être sûr qu'elles puissent
bénéficier de l'ensemble du régime et notamment, à partir du moment où la
personne est consolidée, d'avoir la totalité de la somme. Mais je mets quand
même en garde, Mme, cette commission... Mme la Présidente, cette commission
contre le fait que certaines personnes, et je ne parle pas des victimes, et je
ne parle pas des collègues de l'Assemble nationale, peuvent avoir parfois
certains intérêts financiers et recherchent certaines modifications pour des
questions financières aussi. Puis je pense que c'est important de le nommer
dans le micro ici et de le dire très clairement. Ça fait plusieurs années que
je m'occupe de ce dossier-là et j'ai entendu des histoires d'horreur, des gens,
parfois, qui accompagnent les personnes victimes, et je trouve ça extrêmement
malheureux que certaines personnes mélangent leurs intérêts financiers en lien
avec le régime d'indemnisation des victimes d'actes criminels, Mme la
Présidente.
Cela étant, Mme la Présidente, j'apprécie
la proposition du collègue de l'Acadie. Je vois que, dans son amendement, il y
a une intention qui est légitime, où il a entendu le cri du cœur, tout comme
moi, des personnes qui ont témoigné dans le journal. La réforme de l'IVAC ne s'est
pas faite en quelques heures. Il y a énormément de travail qui a été fait,
énormément de décisions importantes qui ont été prises relativement au
financement des mesures, au fait qu'on rajoute de l'argent dans le régime. Et
ce que nous invite à faire le député d'Acadie aujourd'hui, c'est de morceler la
réforme de l'IVAC et de faire en sorte de détacher certains morceaux. Alors,
au-delà des enjeux, notamment, d'autorisation, au-delà des enjeux également du
fait qu'on ne peut pas juste amener certaines mesures, il y a un enjeu d'équité,
notamment, sur l'ensemble des personnes victimes et également sur une question
discrétionnaire associée à ça.
Alors, je ne donnerai pas suite à l'amendement.
Cependant, je comprends l'objectif, la finalité et la contribution positive que
le député de l'Acadie veut apporter au soutien des personnes victimes, mais,
pour ces différentes raisons là, je ne donnerai pas suite à l'amendement, mais
sachez, Mme la Présidente, que je comprends le député de l'Acadie, je valorise
son apport en lien avec la défense des personnes victimes. Cela étant, il ne
faut pas mélanger non plus les différents concepts associés entre les
indemnités, les rentes et le soutien qui est donné aux personnes victimes. Vous
pouvez être très certaine qu'on va accompagner sans relâche les personnes
victimes pour qu'elles puissent avoir le maximum d'aide dans le cadre de la
réforme... bien, en fait, du programme d'indemnisation des victimes d'actes
criminels. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, est-ce que... on n'a pas d'autres interventions? Oui. Quinze secondes?
M.
Morin :Quinze secondes?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Oui,
c'est ce qu'il vous reste.
M.
Morin :Très bien. Alors, en 15 secondes, mon intention, ce n'est
pas de morceler le programme, c'est de le bonifier, et je vous dirai que...
M. Morin : ...quant à
l'accompagnement des enfants vulnérables dans des dossiers d'agressions
sexuelles, personnellement, je le faisais en 86, donc c'est même avant la
création de la CAQ. Alors, ça existe dans le système de justice depuis de
nombreuses...
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci,
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...Merci.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Je
suis désolée, mais je dois vous couper. Alors, est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Jolin-Barrette : Rejeté.
M. Morin : Je vais demander
un vote, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Par vote nominal. Alors, allons-y.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
Le Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
La Présidente (Mme Schmaltz) : Abstention.
Donc, l'amendement est donc rejeté. Alors, nous en sommes donc rendus au
dernier sujet intitulé Dispositions d'entrée en vigueur. M. le ministre, je
vous invite à faire la lecture de l'article 41.
M. Jolin-Barrette : Oui. 41.
Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (indiquer ici la date
de la sanction de la présente loi), à l'exception de celles des articles 1 à 8,
qui entrent en vigueur à la date ou aux dates fixées par le gouvernement.
Commentaire. Il s'agit de la disposition
d'entrée en vigueur du projet de loi. Les dispositions modifiant le Code de
procédure pénale entreront en vigueur à la date ou aux dates déterminées par le
gouvernement. Toutes les autres dispositions du projet de loi entreront en
vigueur dès la sanction.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Des
interventions? Non. Alors, est-ce que l'article 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Donc,
l'article 41 est adopté. Alors, nous en sommes rendus à la fin, donc, de
l'étude article par article. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Schmaltz) : Parfait.
Alors, on est... O.K. Parfait. Alors, je propose que la commission recommande
la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Je
propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Alors
donc, nous en sommes rendus à l'étape des remarques finales. Je cède maintenant
la parole à la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, je ne veux pas faire... je ne veux pas faire de
redondance, mais je pense que c'était un projet de loi, comme on a dit dans les
remarques préliminaires, là, qui était... qui était nécessaire, qui émane
évidemment des recommandations de la Table Justice-Québec.
Donc, je pense qu'on a déjà remercié le
ministre, là, d'avoir remis en place cette Table Justice-Québec. Les
recommandations... Et, même si on remarque que, dans le projet de loi
n° 54, on va même un peu plus loin que les recommandations, ce qu'on a
compris des explications, c'est que c'était... c'était nécessaire. Je remercie
d'ailleurs le ministre, là, pour ses explications souvent élaborées ou, en
fait... même, je vais dire sa patience. Oui, hein? Quand même, hein? Hein, je
vais un peu loin, hein? Mais... Mais, en fait, merci pour les... les... les
explications sur certains articles du projet de loi n° 54.
Je remercie évidemment, là, les groupes
qui ont participé, encore une fois, aux auditions, ceux qui ont aussi pris le
temps de... bien «pris le temps», qu'ils ont fait souvent bien en vitesse un
mémoire, mais qui l'ont déposé, puis qui sont interpellés... qui se sont senti
interpellé par le projet de loi n° 54.
Je remercie l'ensemble des collègues, le
collègue de l'Acadie, qui, on voit... qui est vraiment un juriste aguerri, là,
qui connaît très bien... qui connaît très bien la matière, ce qui est un gros
plus quand tu es en commission parlementaire, qui est venu aussi apporter, là,
des points précis qui nous ont permis de... de... de mieux comprendre certains
articles. C'était bien palpitant de voir les échanges entre le ministre et le
député de l'Acadie.
Alors, voilà, Mme la Présidente, tout
simplement dire qu'en tant que députée indépendante et membre de la Commission
des institutions je suis bien contente d'avoir participé au projet de loi
n° 54. Je remercie évidemment, là, les équipes du ministre, mais il aura
la possibilité de le faire. On se revoit toujours en commission parlementaire,
les collègues aussi. Donc, un merci à tout le monde.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci,
Mme la députée de Vaudreuil. Maintenant, je vais céder la parole, donc, au
porte-parole de l'opposition officielle.
M. Morin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Alors, à mon tour de remercier M. le ministre parce que...
D'abord, il y a eu une réunion de la Table Justice-Québec, qui est un forum, je
vous dirais, important, utile pour l'administration de la justice au Québec,
et, peu de temps après les rencontres ou la rencontre qui a donné lieu au
rapport, M. le ministre a présenté un projet de loi pour modifier des lois en
vigueur au Québec pour faire en sorte qu'on ait un meilleur accès à la justice
et que le système de justice soit plus performant. Évidemment, je l'ai dit
d'emblée au départ, on ne peut pas être contre ça. C'est...
M.
Morin :...travaille pour ça, c'est essentiel. Le système de
justice est un pilier de l'État.
Maintenant, on a proposé... on a
questionné le ministre sur certains éléments. Je souhaite que certains des
éléments n'entraîneront pas plus de contestations judiciaires, mais, dans
l'ensemble, écoutez, je pense que c'est très intéressant, ce qui a été fait,
c'est valable. On a tenté de le bonifier. J'aurais aimé que M. le ministre se
rende un peu plus loin quant aux... entre autres, à la compétence des juges de
paix magistrats. Je pense, ça aurait permis d'accélérer les choses. Mais, bon,
ce n'est pas dans le projet de loi n° 54. Alors, on verra, on verra
éventuellement.
Je voudrais également prendre quelques
instants pour remercier toute l'équipe de M. le ministre, son cabinet et des...
et les fonctionnaires qui l'accompagnent. Ils ont été très utiles à plusieurs
de mes questions. Même, on a vu, là, qu'il y avait comme des espèces de
mini-caucus pour répondre à mes questions, et j'apprécie énormément, et j'apprécie
également la qualité des fonctionnaires du ministère de la Justice, donc je
tiens... je tiens à le souligner, ainsi que des membres du cabinet de M. le
ministre. Merci aux collègues députés, que ce soit de la partie gouvernementale
ou ma collègue la députée de Vaudreuil. Évidemment, nous avons tous travaillé
ensemble pour faire avancer ce projet de loi là. Je tiens également à vous
remercier, Mme la Présidente. Vous avez conduit nos travaux. Ça a été très,
très efficace. Merci beaucoup. Merci également au personnel... au personnel de
l'Assemblée.
On a complété ce matin avec, évidemment,
un amendement que j'ai présenté, qui a été rejeté. Je peux vous dire que oui,
effectivement, j'ai à cœur les victimes, et j'ai entendu leurs cris, puis je
vais continuer à le faire. Je l'ai mentionné pendant les travaux de la
commission, moi, j'ai été procureur de la Couronne pendant la très grande
majorité de ma vie. Puis, quand j'étais procureur de la Couronne pour le
gouvernement du Québec, j'avais des victimes avec qui je travaillais, notamment
en matière d'agressions sexuelles. Donc, oui, il y a eu des avancées, je l'ai
reconnu d'ailleurs, mais je pense qu'on peut faire plus. Je tendais la main à
M. le ministre, mais, bon, ça ne s'est pas passé ce matin. Néanmoins, moi,
c'est très clair que je vais continuer à les défendre et à faire en sorte
qu'elles puissent dénoncer et qu'elles puissent également avoir leur place dans
le système de justice pénale et que ça soit fait évidemment avec le moins de
heurts possible pour elles, ça m'apparaît excessivement, excessivement
important.
Je remercie également les collègues qui
étaient là avec moi et tout le personnel de l'Assemblée, ainsi que le personnel
de l'Assemblée, parce que, sans eux, bien, évidemment, on ne nous entendrait
pas, on ne nous verrait pas. Ils font un travail... Ils font un travail
exceptionnel. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci,
M. le député de l'Acadie. Interventions? M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Oui, merci, Mme
la Présidente. Quelques secondes seulement pour dire qu'on convenait tous et on
le disait, que c'était une bonne chose que ce projet de loi n° 54 soit issu de
la table justice, c'est d'ailleurs dans son titre, mais on se rend compte
aussi, en étude article par article, qu'il y a une efficacité à y gagner aussi,
dans la mesure où on arrive avec des propositions qui font déjà le consensus à
la table, ou en tout cas un certain consensus. C'est normal que ça arrive ici
avec d'autant plus de célérité, de rapidité et d'efficacité au bout du compte.
Alors, sans vouloir faire de jeu de mots sur l'efficacité, c'est pour
l'efficacité de la justice, de nos travaux aussi, par voie... par voie de
conséquence.
Si j'ai décidé de parler à la fin, ce
n'est pas pour vous dire cette banalité-là, c'est pour vous dire combien j'ai
été touché par la mise au point du ministre, une mise au point qui était
importante. Pour avoir siégé sur le projet de loi qui nous a menés à la réforme
de ce régime qu'est l'IVAC... qui est trop méconnu. Il n'est pas juste mal
connu, il est presque méconnu, ce régime-là. Malheureusement, c'est lorsque les
gens en ont besoin qu'ils le découvrent, et la majorité des citoyens... et je
le dis par générosité à l'égard de mes collègues, les journalistes... mes
anciens collègues, les journalistes ont beau faire leur travail, c'est des...
ce n'est pas tabou, mais c'est le genre de choses, quand on a dans son
entourage proche... ou quand on est soi-même victime d'un acte criminel, on
imagine qu'il y a quelque chose, un peu comme quand on va appeler l'assurance,
mais c'est beaucoup plus que ça, parce qu'on oublie jusqu'à quel point ces
personnes-là sont traumatisées et post-traumatisées parfois. Ce qui fait que ce
qu'on avait fait à l'époque, M. le ministre, je vous l'ai dit à l'époque, je
vous le répète aujourd'hui, surtout après la mise à jour et les progrès qu'on
peut compter, qu'on peut mesurer, qui ont été faits par la société québécoise
grâce à cette...
M. Lemieux : ...que forme là.
Ce n'est pas seulement majeur et important d'un point de vue législatif et
politique. C'était courageux, c'était beau et c'était une grande fierté d'y
avoir participé. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci,
M. le député de Saint-Jean. Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions, je
vais céder la parole au ministre.
M. Jolin-Barrette : Merci,
Mme la Présidente. Mais, tout d'abord, je tiens à vous remercier, vous, Mme la
Présidente, qui avez présidé les travaux d'une main de maître et rondement.
Alors, lorsque le président de la Commission des institutions va revenir, je
pense qu'on va lui dire comment ça marche avec vous. Alors, toutes mes
félicitations, Mme la Présidente.
De remercier Mme la députée de Charlevoix
Côte-de-Beaupré, mon adjointe gouvernementale pour son travail et son appui
toujours en matière de justice. M. le député de Saint-Jean qui est un fidèle de
notre commission, comme tous les autres membres, M. le député de Richmond qui
est le président et qui a participé aux consultations, Mme la députée de
Laval-des-Rapides, Mme la députée de Bellechasse, Mme la députée d'Abitibi
Ouest, Mme la députée de Soulanges, M. le député de Vanier Les Rivières qui est
avec nous, M. le député de Gaspé également qui est avec nous.
De remercier mon collègue de l'opposition
officielle, porte-parole en matière de justice, M. le député de l'Acadie. Mme
la députée de Vaudreuil également qui est une régulière et fidèle de notre
commission, je tiens à la remercier, ça... ça démontre que les dossiers de
justice l'intéressent. Et de souligner aussi que le député Saint-Henri
Sainte-Anne a été là à certains moments, alors je le remercie également pour sa
collaboration.
De remercier, Mme la Présidente, le
secrétariat de la commission, toute l'équipe du secrétariat, la sonorisation, à
la caméra également. Merci à l'ensemble du personnel de l'Assemblée nationale
qui nous permet de tenir nos travaux parlementaires.
• (11 h 50) •
Puis, vous savez, je pense que le projet
de loi n° 54, ça fait suite à la Table Justice et c'était fondamental et
fort important. La question des délais judiciaires, Mme la Présidente, et je
l'ai dit à plusieurs reprises, c'est une question de confiance pour le public.
On est dans un cadre qui a été défini par la Cour suprême relativement... suite
à la décision de la Cour suprême sur l'arrêt Jordan 18, 30 mois. Et
la Cour suprême dit clairement que ce sont tous les acteurs du système de
justice qui sont responsables de ces délais-là. Et nous, au ministère de la
Justice, on prend nos responsabilités. Je peux vous garantir qu'on déploie des
efforts considérables, incluant le directeur des poursuites criminelles et
pénales, qui a ajusté, depuis 2016, ses pratiques, qui a fait énormément de
réformes. On a fait beaucoup de projets de loi qui ont visé à améliorer
l'efficacité en matière criminelle et pénale. Et tous gouvernements confondus,
Mme Vallée à l'époque où elle était là, suite à l'arrêt Jordan, on a
participé à son projet de loi, notamment. La députée de Champlain, présidente
du Conseil du trésor également, a mis des mesures en place, fait des projets de
loi également. L'objectif est de faire en sorte que l'État québécois soit
performant.
Cependant, ce n'est pas uniquement le
ministère de la Justice, parce que vous savez, même si le ministre voudrait que
ça siège plus, voudrait que les heures soient étendues, voudrait qu'on entende
plus de dossiers, je n'ai pas ce pouvoir-là. Alors, c'est une collaboration à
travers tous les acteurs, entre la magistrature, la poursuite, la défense, les
personnes victimes, les... le ministère de la Justice également pour que ça
fonctionne. Puis ce n'est pas uniquement une question de rajouter des
ressources, et on l'a fait, hein, le gouvernement du Québec a investi en
matière de justice, notamment avec les 14 juges qu'on a ajoutés dans le
système de justice, mais ce n'est pas qu'une question de ressources parce que,
quand vous regardez le système de justice, périodiquement, là, c'est toujours
la même chose, on entend le même discours, on se fait dire : Ah, il manque
des ressources, il manque des ressources. Mais on ne se questionnait pas sur la
façon de travailler. Comment est ce qu'on peut utiliser d'une façon optimale
nos ressources? Et surtout, ce n'est pas toujours de dire : Bien, ça
fonctionne de même. Ce n'est pas parce qu'on fonctionnait même dans les
années 80,90, 2000... on est rendus en 2024, c'est différent puis il ne
faut pas avoir peur d'être innovant, il ne faut pas avoir peur de changer nos
pratiques puis de sortir peut-être de nos vieilles pantoufles. Là, je ne vise
personne, là, je vise le système de justice en général, mais dire comment... On
a un problème, comment est-ce qu'on le règle?
Alors, je crois qu'avec les partenaires de
la Table Justice, c'est ce qu'on a fait. Tout le monde a mis du sien. Et je
tiens à remercier sincèrement tous les partenaires du système de justice qui
ont contribué à la Table Justice, qui ont contribué à sortir ces mesures-là et
à faire en sorte qu'on puisse les adopter collectivement ensemble aujourd'hui.
Alors, je remercie les parlementaires de toutes les formations politiques. Ça
va vraiment aider. Et surtout, on donne les outils aux partenaires du système
de justice pour dire : Bien, écoutez, vous avez la possibilité... Prenez
l'exemple des juges de paix magistrats, là, mais s'ils sont assignés à temps
plein sur les comparutions...
M. Jolin-Barrette : ...sur les
enquêtes en remise en liberté. Ça nous donne un potentiel de libération
important des juges de la Cour du Québec pour s'occuper d'autres dossiers. Et
chaque jour, chaque semaine, chaque mois qui passe, pour une personne victime
qui porte plainte, c'est un fardeau pour elle. Nous en sommes conscients. Je
sais que les acteurs du système de justice en sont conscients, et on doit
prioriser l'efficacité des dossiers et améliorer le tout. Et je suis confiant
qu'avec le projet de loi n° 54, on ajoute une pierre supplémentaire à la
diminution des délais en matière criminelle et pénale. On l'a fait l'an passé
en collaboration avec les membres de l'Assemblée sur le civil. On est en train
de le faire avec jeunesse, la table justice en matière de protection de la
jeunesse, là aussi, il y a des enjeux, mais c'est un travail constant et
perpétuel.
Et je tiens à remercier l'ensemble de mes
collègues pour leur soutien là-dedans et leur apport. Vous me permettrez, Mme
la Présidente, de remercier chaleureusement l'ensemble des équipes du ministère
de la Justice du Québec, Mme la Présidente, parce qu'on... c'est vraiment un travail
d'équipe. Et je peux vous dire que ces gens-là, ils travaillent très fort, Mme
la Présidente. Au premier titre, Me Élise Labrecque, sous-ministre associée au
sous-ministériat des orientations et de l'accès à la justice au ministère de la
Justice du Québec. Puis Maître Labrecque pourra peut-être le confirmer, mais on
n'est pas reposant. Puis, vous savez, toutes les orientations passent dans le
sous-ministériat de Maître Labrecque. Alors, je tiens à la remercier
chaleureusement pour son travail soutenu, son engagement envers l'État
québécois. Et, vous savez, ce sont des gens de cœur dans toute son équipe, au
ministère de la Justice, des gens qui veulent faire avancer la justice. Et je
vous remercie profondément du temps, des efforts et de la qualité du travail
qui sont mis par vous et toute votre équipe. Alors, merci beaucoup, Maître
Labrecque.
Me Frédéric Maheux, directeur général de
la Direction générale du contentieux du Procureur général du Québec, Maître
Julien Bernard, Maître Jean-Félix Robitaille, Maître Cathy Pomerleau, Maître
Évelyne Gagné, Maître Jean-Philippe Lebrun, Maître Hélène Dumas-Legendre, Me
Simon-Pierre Lavoie, Me Mélanie Vallée, M. Éric Julien, M. Patrice Thomas, M.
Gabriel Lacroix Dufour, M. Albert Besnier, Me Maude Paquet, Me Marie-Michèle
Desrochers, Me Jessica Trottier, maître Francine Moyen, maître Laurie Pépin,
maître Patrick Naud-Cavion, Maître Sonia Paquet. Alors, vous voyez le nombre de
personnes qui ont travaillé sur le projet de loi, sur la table Justice
également. Vous me permettrez également de remercier maître Denis Marsolais qui
a chapeauté la table Justice, qui a été d'un très grand soutien et qui a permis
notamment d'arriver avec ces consensus là de la table Justice, qui nous ont
permis par la suite d'arriver au projet de loi n° 54. Il a été d'une précieuse
aide et je le remercie d'avoir accepté de relever ce défi.
Par ailleurs, vous me permettrez de
remercier mon équipe, au premier titre, Amélie Millette-Gagnon, qui est avec
moi, directrice adjointe du cabinet. Merci beaucoup, Amélie, pour le travail
soutenu, constant. Alors, si on est exigeant du côté de la fonction publique,
je peux vous le dire que c'est encore pire du côté du cabinet. Alors, Amélie
est... c'est un... si c'est un succès aujourd'hui, c'est en grande partie grâce
à Me Millette-Gagnon. Également, vous me permettrez de remercier Me Justine
Gravel, qui est conseillère politique et qui, malgré son incapacité à être
présente parmi nous, a continué de travailler à distance, Mme la Présidente.
Alors, on peut dire que, malgré l'opération, il n'y a rien qui arrête Me
Gravel. Alors, je tiens à la remercier, qui doit nous regarder à distance, pour
son travail soutenu dans le cadre de ce dossier et de ce projet de loi.
Alors, Mme la Présidente, ça complète pour
mes remarques. Je remercie les membres de la commission, l'ensemble des
individus, et je pense qu'encore une fois, on avance en matière de justice. On
aura, j'imagine, d'autres projets de loi prochainement. Alors, restez à
l'écoute et on se revoit bientôt, je l'espère, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Schmaltz) : Merci.
Alors, la commission ayant accompli son mandat, elle ajourne donc ses travaux.
Et là je ne pense pas qu'on ajourne...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Schmaltz) : À
jeudi? Ah! D'accord, O.K.. Alors, ajourne ses travaux au
jeudi 21 mars 2024 où elle se réunira en séance de travail.
(Fin de la séance à 11 h 58)