Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mardi 5 décembre 2023
-
Vol. 47 N° 54
Étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi visant notamment à réformer les cours municipales et à améliorer l’efficacité, l’accessibilité et la performance du système de justice
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9 h 30 (version non révisée)
(Dix heures une minute)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi visant notamment à réformer
les cours municipales et à améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la
performance du système de justice.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Haytayan (Laval-des-Rapides) est remplacée par Mme Blais
(Abitibi-Ouest).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, juste
avant d'aller plus loin, je voudrais, au nom de la commission, tout le monde,
souhaiter un bon anniversaire à la députée de Vaudreuil. Il y a des rumeurs de
changement de décennie, je ne sais pas si c'est vrai, je ne me mêle pas de ça.
Mais bon anniversaire, Mme la députée de Vaudreuil. Bravo! Bon anniversaire!
Mme Nichols : C'est ma mère,
c'est ma mère qui vous a écrit ou...
Le Président (M. Bachand) :Ah! ça, on a nos contacts, on a nos contacts en commission,
vous savez.
En parlant de la quarantaine, lors de l'ajournement
de nos travaux la semaine passée, nous étions à l'étude de 44. Alors,
interventions sur l'article 44? Je vous rappelle que l'article 44 avait été lu
par le ministre. Donc...
M.
Morin :En fait...
Le Président (M. Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Oui, merci, merci, M. le Président. En fait, je comprends
qu'en ce qui a trait, tout ce qui touche la gestion, l'assignation, donc ça va
être fait, et incluant la rémunération, tout ça va être fait, comme vous l'avez
expliqué, à même les fonds consolidés du revenu, mais, par la suite, c'est le
ministère de la Justice qui va envoyer finalement compte aux municipalités.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Excellent. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, juste...
10 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...point
d'information: on a envoyé hier soir au secrétariat de la commission, pour que
ça soit sur le site Greffier — je pense que c'est déjà rendu — dans
le fond, les comparatifs... Quand on va faire les sanctions administratives
pécuniaires éventuellement dans la commission... Dans le fond, on a sorti les
extraits législatifs des lois de l'Ontario. Dans le fond, c'est une loi de 2001
qui fait le comparatif, dans le fond. En fait, c'est la référence. Ça fait que
vous allez avoir un document sur lequel vous pouvez vous référer sur le texte
ontarien, qu'est-ce qu'il dit, puis, de ce texte ontarien là, ensuite, vous...
on vous a mis le règlement municipal de Toronto, également le règlement
municipal de Kingston en Ontario aussi, qui fonctionne avec un régime de
sanctions administratives pécuniaires. Vous avez les liens aussi vers le site
Internet de la ville de Toronto, le modèle sur lequel on s'est inspirés, vous
avez des vidéos explicatives aussi de quelle façon est-ce que ça fonctionne.
C'est expliqué d'une façon assez ludique, mais ça résume bien qu'est-ce que
c'est puis qu'est-ce qu'ils ont mis en place comme régime. Donc, on souhaite...
Dans le fond, nous, ce qu'on souhaite faire, c'est s'inspirer justement de ça
pour faire en sorte que le... le régime de sanctions administratives soit basé
sur ce qui a été fait en Ontario, puis le régime vit depuis plusieurs années,
il n'a pas été contesté puis il a été... il a été validé. Donc, pour diffusion,
l'information.
Donc, l'article 45, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article
88.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«de cette cour, du juge responsable ou du juge-président, selon le cas» par
«coordonnateur de la région de coordination dans laquelle la cour se trouve».
Commentaire: L'article 88.1 prévoit qu'une
municipalité qui a établi une cour municipale peut lui rendre applicables les
mesures concernant la sécurité dans les tribunaux judiciaires, notamment
l'interdiction d'entrer dans un immeuble occupé par un tribunal alors qu'on est
en possession d'une arme à feu ou d'un autre type d'arme ou la possibilité
d'exiger que les visiteurs se soumettent à des contrôles de sécurité. L'article
prévoit qu'auparavant... qu'avant de se rendre... qu'avant de rendre ces
mesures applicables à la cour municipale, la municipalité doit consulter le
juge de cette cour, le juge responsable ou le juge-président. L'article est
modifié afin que cette consultation se fasse plutôt auprès du juge
coordonnateur de la région de coordination dans laquelle la cour se trouve.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions?
M. Morin : O.K. En fait...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Oui. Si je
comprends bien, en fait, on parle ici de sécurité des cours... des cours de
justice ou de la cour municipale. C'est la municipalité qui l'adopterait par
règlement, par exemple, le fait qu'il y ait des détecteurs de.. de métal? Parce
que dans les palais de justice, présentement, il y en... il y en a qui en ont,
effectivement, et... mais habituellement c'est en vertu de la Loi sur le
ministère de la Justice que ça se fait.
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que dans les municipalités ça se fait?
M. Morin : Non, c'est-à-dire
que dans... dans... Présentement, dans les palais de justice...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est...
M. Morin : ...c'est en vertu
de la loi provinciale que ça se fait.
M. Jolin-Barrette : Oui...
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : ...c'est
la Loi sur le ministère de la Justice...
M. Morin : Donc... C'est ça.
M. Jolin-Barrette : ...mais
ce n'est pas tous les palais...
M. Morin : Qui en ont.
M. Jolin-Barrette : ...qui
ont des arches.
M. Morin : Exact, sauf que...
M. Jolin-Barrette : Exemple:
à Montréal, il y en a maintenant...
M. Morin : Oui, Montréal...
M. Jolin-Barrette : ...la
Cour d'appel...
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...à
Québec, je ne crois pas, hein?
M. Morin : Gouin, Il y en a
aussi. Mais...
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
Gouin, c'est un cas, là.
M. Morin : C'est un... C'est
un cas spécial. Maintenant, là, est-ce que c'est la municipalité qui le
déciderait par règlement municipal, ou s'il faudrait qu'ils consultent, par
exemple, le ministère de la Justice?
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est la municipalité, par résolution, qui le fait...
M. Morin : Du conseil?
M. Jolin-Barrette : Oui, du
conseil, puis après consultation du juge coordonnateur.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc...
Alors, on ne change pas l'état du droit. Tout ce qu'on fait changer, c'est
qu'au lieu que ça soit le juge responsable ou le juge-président, c'est le juge
coordonnateur de la région.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'article 45? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 46.
L'article 117.1 de cette loi est abrogé.
Commentaire: Il est proposé d'abroger
l'article qui prévoit qu'un juge qui doit cesser d'exercer parce qu'il a
atteint l'âge de 70 ans ou que sa cour municipale est abolie continue d'exercer
pour entendre et disposer des causes qui lui ont déjà été assignées. Le nouveau
régime proposé par le présent projet de loi instaure une mobilité des juges
municipaux en les rendant compétents sur l'ensemble du territoire. Ainsi, il
n'est plus requis de maintenir la compétence d'un juge en particulier, puisque
tous les juges pourront entendre et disposer de toutes les causes sur le
territoire du Québec.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Une
intervention, M. le député d'Acadie?
M. Morin : Pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Là,
on est à...
L'article 117.3 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de
«le juge de la cour municipale» par «un juge municipal».
Commentaire: L'article 117.3, qui traite
de l'exécution des jugements d'une cour municipale abolie, est modifié pour
référer désormais au juge municipal plutôt qu'au juge de la cour municipale.
C'est de la concordance.
Le Président (M.
Bachand) :Des interventions?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 47...
Le Président (M.
Bachand) :...est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 48.
L'article 117.4 de cette loi est modifié par le remplacement dans ce qui
précède le paragraphe un de «le juge de la Cour municipale» par «un juge
municipal».
Commentaires : L'article 117.4,
qui traite de l'exécution forcée des jugements d'une cour municipale abolie,
est modifié pour référer désormais au juge municipal plutôt qu'au juge de la
cour municipale. Donc, c'est de la concordance aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur 48?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, on
passe à 52. Donc là, on est dans la loi sur le ministère de la Justice.
L'article 11.1 de la Loi sur le ministère de la Justice est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «sauf les cours municipales» par «sauf celles affectées par les
municipalités pour l'établissement et le maintien des cours municipales»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivante :
«Le bureau du juge municipal en chef et
des juges coordonnateurs ou des juges coordonnateurs adjoints ne constitue pas
un organisme assujetti à la loi sur l'administration publique.»
Commentaires : L'article 11.1
prévoit que la gestion des ressources humaines matérielles et budgétaires
affectées aux tribunaux judiciaires autres que les cours municipales est
assujettie à la Loi sur l'administration publique. Cet article est modifié afin
que les ressources affectées au Bureau du juge municipal en chef, du juge
coordonnateur et du juge coordonnateur adjoint soient traitées de la même
manière.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :Est ce que... Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 52 est adopté?
M. Morin : Mais je vous
demanderais...
Le Président (M.
Bachand) :Oui?
M. Morin : Je vous
demanderais une suspension, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Avec plaisir. Alors donc, l'article 52
est adopté.
Et on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 10)
(Reprise à 10 h 14)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre! La commission
reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, on avait lu 52. On est prêts à voter, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :C'est fait, c'est déjà fait. On
est rendus à 57.
M. Jolin-Barrette : Ah! on
est à 57?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, exactement.
M. Jolin-Barrette : Vous êtes
sûrement à plus de café que moi ce matin, M. le Président.
57. Règlement sur les cours municipales.
L'article 22 du règlement sur les cours municipales est remplacé par le
suivant :
«22. Salle d'audience. Le juge
coordonnateur détermine l'utilisation et la vocation des salles d'audience
disponibles au sein d'une cour municipale à laquelle plus d'un juge est
affecté.»
Commentaires : L'article 22, qui
prévoit la détermination de l'utilisation des salles d'audience, est modifié
pour référer au juge coordonnateur plutôt qu'au juge-président ou au juge
responsable, puisque l'abolition de ces deux postes est proposée par le présent
projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'article 57? M. le...
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 58, M. le
Président. L'article 23 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «juge-président,
du juge responsable ou du juge» par «juge assigné à la Cour municipale
lorsqu'un juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, le rôle est confectionné sous l'autorité du juge
coordonnateur.»
Commentaires : L'article 23, qui
traite de la confection des rôles, est modifié pour retirer les références au
juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence au juge
assigné, au juge... ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur 58?
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Je comprends que là, on parle de la confection du rôle de la Cour.
Quand les greffiers sont venus, en fait, témoigner puis qu'ils nous ont envoyé
leur mémoire, ils trouvaient ça important d'être inclus. Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de faire une référence au rôle du greffier, évidemment, pas le
greffier de la ville, mais le greffier de la cour municipale pour s'assurer
qu'ils vont être consultés dans la confection des rôles pour une saine
administration de la justice?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, dans la première phrase de 23, on dit «le rôle d'audience est confectionné
par le greffier, donc le greffier de la cour, sous l'autorité du juge assigné à
la cour municipale lorsqu'un seul juge est affecté. Dans les cours municipales
où plus d'un juge est affecté, le rôle est confectionné sous l'autorité du juge
coordonnateur.» Donc, le greffier, il est déjà là.
M. Morin : Il est là. O.K.
Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 59.
L'article 26 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «juge-président,
le juge responsable ou le juge» par «juge assigné à la cour municipale
lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, l'autre endroit est désigné par le juge coordonnateur.»
Commentaires : L'article 26, qui
traite de l'affichage du rôle, est modifié pour retirer les références au
juge-président et au juge responsable au profit d'une référence au juge assigné
ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : ...d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 59 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 60.
Et il y a un amendement, M. le Président, qui est sur greffier. Donc, je vais
lire l'article. L'article 28 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «juge-président,
du juge responsable ou d'un juge» par «juge assigné à la Cour municipale lorsqu'un
seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, l'autorisation est donnée par le juge coordonnateur.»
Commentaires : L'article 28, qui
traite des possibles ajouts de dossiers au rôle de la Cour, est modifié pour
retirer les références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une
référence au jugé assigné ou au juge coordonnateur.
Et l'amendement, c'est : remplacer
l'article 60 du projet de loi par le suivant :
«L'article 28 de ce règlement est
modifié par le remplacement de "juge-président, du juge responsable ou
d'un juge" par "juge assigné à la cour municipale".»
(Interruption) Pardon. Commentaires...
M. Jolin-Barrette : ...L'amendement
vise à ce que l'article 28, qui traite des possibles ajouts de dossiers au
rôle de la Cour, soit modifié pour que ces ajouts puissent être autorisés
uniquement par le juge assigné.
Donc, l'article, tel que modifié, se
lirait : Ajout d'un dossier au rôle. Aucun dossier ne pourra être ajouté
au rôle d'audience le jour de l'audition sans l'autorisation du juge assigné à
la cour municipale.
Donc, je vous explique pourquoi. On a eu
des commentaires à l'effet que ça, c'est un... C'est durant qu'on est en
séance, la journée même. Donc, vous avez deux types de juges dans la cour
municipale, vous avez... Bien non, il n'y a qu'un seul type de juge, mais pour
ceux qui siègent, vous avez deux... Je vais vous expliquer ça. Vous...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, deux
types de tâches. Vous avez le juge qui est affecté à la cour municipale, c'est
lui que... il est nommé à la cour municipale. Prenons notre exemple de
Saint-Hyacinthe. Il y a un juge affecté à la cour municipale de Saint-Hyacinthe,
c'est lui qui a son lieu de résidence là. On l'a vu, quand qu'il n'y a qu'un
seul juge affecté à une cour municipale, c'est lui qui fait le calendrier puis
c'est lui qui fait la fixation des séances. Le juge de Saint-Hyacinthe, il est
également assigné principalement à la Cour municipale de Saint-Hyacinthe et il
peut être assassiné par le juge coordonnateur, supposons, à la cour municipale
de Beloeil. Quand... Lorsqu'il est sur le banc et sur le rôle, pour rajouter
des dossiers sur le rôle la journée même, supposons, il faut que ça soit le
juge qui siège, qui est assigné. Exemple, supposons, le juge de Beloeil, il est
assigné cette journée-là à Saint-Hyacinthe, il faut que ce soit ce juge-là, qui
est là, pour pouvoir rajouter des dossiers. Si on ne met pas le juge qui est
assigné, puis c'est le juge coordonnateur, supposons, le juge coordonnateur, il
est à... je ne sais pas, il est à Drummondville, bien, il ne faut pas que le
juge de Saint-Hyacinthe prenne le téléphone, le matin, appelle le juge coordonnateur
de Drummondville pour dire : Aïe, il est rendu 10 h, il y a un
dossier que la couronne veut rajouter. Supposons, le défendeur, il est là, il
ne faut pas qu'il appelle le juge coordonnateur, qui est je ne sais pas où,
pour dire : Aïe, on va ajuster le rôle aujourd'hui, tout ça. Il faut que
le pouvoir revienne au juge local qui est présentement en séance. C'est pour ça
qu'on modifie l'article.
M. Morin : Et...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le député de l'Acadie.
Pardon.
M. Morin : Et, c'est ça. Et
l'article présentement fait en sorte qu'il devrait nécessairement passer par un
juge coordonnateur, qui a la seule... qui est le seul, ou elle, qui a la
compétence pour ajouter des dossiers au rôle, finalement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K. Puis donc, ça
m'apparaît logique. De toute façon, c'est le juge qui va entendre puis le sait,
c'est lui qui est dans sa cour, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Ça, c'est correct.
Maintenant, est-ce que l'inverse peut être vrai? Est-ce que le juge
coordonnateur, lui, peut en rajouter, des dossiers, le jour même? Puis est-ce
que lui doit consulter ou à tout le moins en informer le juge qui va siéger?
M. Jolin-Barrette : Lui en sa
qualité de juge puîné ou dans sa qualité de juge coordonnateur?
M. Morin : Dans sa qualité de
juge coordonnateur.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. Le
jour même, c'est le juge assigné.
M. Morin : O.K. Puis ça, la
loi... parce qu'en fait je veux juste m'assurer qu'on va avoir assez de
souplesse de part et d'autre. Je ne sais pas, moi, s'il y a une partie qui a
parlé au juge coordonnateur, par exemple, bien, évidemment que... oui, à moins
que le juge gouvernemental le renvoie au juge qui va être assigné, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, il
va l'envoyer au juge assigné parce que c'est lui qui va gérer le rôle. Puis, en
fait, tu sais, ça, c'est la journée même. Ça fait que, tu sais, si c'est à
l'avance, puis qu'on va parler au juge coordonnateur, le juge coordonnateur va
pouvoir le faire.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Mais là
c'est vraiment la journée même pour s'ajuster.
M. Morin : Et on parle
uniquement de la journée même.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Merci.
• (10 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est
adopté? Adopté. Donc, on revient à l'article 60 tel qu'amendé. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 60 tel qu'amendé est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 61.
L'article 30 de ce règlement est remplacé par le suivant : « 30. Fixation des séances. Les
séances de la Cour sont fixées par le juge assigné à la cour municipale
lorsqu'un seul juge y est affecté. Dans les cours municipales où plus d'un juge
est affecté, les séances sont fixées par le juge coordonnateur. Dans tous les
cas, le greffier est consulté lors de la fixation des séances et il collabore à
celles-ci. »
Commentaire. L'article 30, qui traite
de la fixation des séances de cours, est modifié pour retirer les références au
juge président ou au juge responsable au profit d'une référence aux juges
assignés et aux juges coordonnateurs. L'article est également modifié afin
d'ajouter que le greffier collabore à la fixation des séances de la cour. Donc,
on avait déjà eu cette discussion-là préalablement, où est-ce que le rôle du
greffier, il est notamment élargi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...M. le
Président. Simplement, je n'ai pas le règlement au complet devant moi, mais,
quand on parle, M. le ministre, du greffier, c'est clair dans le règlement,
qu'on parle du greffier de la cour et non pas du greffier de la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
c'est le greffier de la cour, ce n'est pas le greffier de la municipalité.
M. Morin : Excellent. Merci.
M. Jolin-Barrette : Et les
deux rôles sont distincts.
M. Morin : Oui, bien...
M. Morin : ...bien, en fait,
c'est ce que je veux m'assurer, parce que je comprends que, dans certaines
cours municipales, le greffier de la municipalité... mais là ça va probablement
changer, mais peut agir parfois comme avocat devant la cour ou comme, même,
poursuivant.
M. Jolin-Barrette : Ça, ça
arrive.
M. Morin : Oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : On nous a
relaté que ça arrive.
M. Morin : Donc, alors,
évidemment, mon souci, c'est d'empêcher que... si ce n'est pas clair de quel
greffier on parle, que le greffier de la municipalité puisse travailler à la
fixation des séances.
M. Jolin-Barrette : Non, ça,
c'est clair, c'est le greffier de la cour municipale.
M. Morin : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 61? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 61 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 62 :
L'article 31 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «par le
juge-président, le juge responsable ou le juge et, dans tous les cas, après
consultation avec le greffier» par «après consultation du greffier, par le juge
assigné à la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, l'heure est fixée, après consultation du greffier, par le
juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 31, qui
traite des heures durant lesquelles se tiennent les séances de la cour, est
modifié pour retirer les références au juge-président et au juge responsable au
profit d'une référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Non, ça va. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va. Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 63 :
L'article 45 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «juge-président, au juge... ou... au juge responsable ou au juge» par
«juge assigné dans la... dans la cour municipale, lorsqu'un juge y est
affecté... lorsqu'un seul juge y est affecté. Dans les cours municipales où
plus d'un juge est affecté, la demande est soumise au juge coordonnateur»;
2° par le remplacement, dans le cinquième
alinéa, de «juge-président, le juge responsable ou le juge» par «juge assigné
ou, dans le cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, par le
juge coordonnateur».
Commentaire : L'article 45, qui
traite des demandes de remise de... des causes, est modifié pour référer...
pour retirer les références au juge-président ou au juge responsable au profit
d'une référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions?
M. Jolin-Barrette : C'est de
la concordance aussi.
M. Morin : ...M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 64 :
L'article 59 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «juge-président, au juge responsable ou au juge» par «juge
assigné ou, dans le cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, au
juge coordonnateur».
Commentaire : L'article 59, qui
traite de la signification des demandes à la cour, est modifié pour retirer les
références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence
au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 65 :
L'article 77 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «juge-président, au juge responsable ou à un juge» par «juge
assigné ou, dans le cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, au
juge coordonnateur».
Commentaire : L'article 77, qui
traite de la possible demande pour qu'une cause soit fixée par priorité, est
modifié pour retirer les références au juge-président ou au juge responsable au
profit d'une référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, on
passerait à l'article 67, M. le Président.
Donc : Les juges nommés pour l'une
des cours municipales établies en vertu de la Loi sur les cours municipales et
qui exercent leurs fonctions dans l'une de ces cours le 30 juin 2024 sont
réputés avoir été nommés en vertu de l'article 183 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires édicté par l'article 9 de la présente loi.
Ces juges sont réputés avoir prêté le
serment conformément à la Loi sur les tribunaux judiciaires telle que modifiée
par la présente loi.
Ces juges sont affectés principalement à
la cour municipale à laquelle ils sont affectés le 30 juin 2024.
L'acte de nomination de ces juges est
réputé prévoir, à compter du 1er juillet 2024, que la ville où ils doivent
établir leur résidence est celle où est située la cour municipale à laquelle
ils sont affectés le 30 juin 2024, incluant le voisinage immédiat de cette
ville.
Si, le 30 juin 2024, le juge est affecté à
plus d'une cour municipale, son acte de nomination est réputé prévoir, à
compter du 1er juillet 2024, que la ville où il doit établir sa résidence est
l'une de celles où est située l'une des cours municipales à laquelle il est
affecté le 30 juin 2024, incluant le voisinage immédiat de ces villes. Le juge
informe le juge municipal en chef et le ministre de la Justice du lieu
d'établissement de sa résidence au plus tard le 1er juillet 2025.
Lorsque le lieu de résidence d'un juge
visé au premier alinéa diffère de celui mentionné au quatrième ou au cinquième
alinéa, le juge concerné peut, avant le 15 juillet 2024, soumettre la question
de son lieu de résidence au Conseil de la magistrature. Le conseil entend le
juge concerné de même que le juge municipal en chef, s'il le juge à propos.
Le conseil peut ensuite déterminer :
1° que le lieu de résidence du juge, à
compter du 1er juillet 2024, est alors la ville où est située la cour
municipale à laquelle il était affecté le 30 juin 2024, incluant le voisinage
immédiat de cette ville. Si, le 30 juin 2024, un juge est affecté à plus d'une
cour municipale, le conseil détermine que le lieu de résidence de l'une des
villes dans laquelle est situé l'une des cours...
M. Jolin-Barrette : ...à
laquelle il a été affecté, le 30... inclut le voisinage immédiat de cette
ville; 2 : Que le lieu de résidence du juge, et à compter du 1ᵉʳ juillet
2024, la ville où il réside le 30 juin 2024, incluant le voisinage
immédiat de cette ville et la cour à laquelle ce juge est affecté est la cour
située la plus près de ce lieu de résidence.
La décision du Conseil de la magistrature
est transmise au juge municipal en chef et au ministre de la Justice. Le juge,
qui, en conséquence de l'application du présent article, doit changer de lieu
de résidence, doit le faire au plus tard le 1ᵉʳ juillet 2025."
Commentaire. Cet article prescrit que les
juges actuellement en fonction dans les cours municipales du Québec deviennent
les juges municipaux du nouveau régime proposé par le présent projet de loi.
Alors, on avait eu un peu la discussion relativement au lieu de résidence.
Donc, ce qu'on vient faire, c'est que la résidence du juge affecté à sa cour
municipale est la ville ou le voisinage immédiat. Donc, exemple, si vous êtes
le juge affecté à Saint-Hyacinthe, donc vous avez été nommé à Saint-Hyacinthe,
vous allez résider à Saint-Hyacinthe ou dans son voisinage immédiat pour le 1ᵉʳ juillet
2025. Notamment, c'est pour faire en sorte que... Là, on a une juridiction
nationale pour les juges, c'est notamment pour fixer les dépenses pour les
municipalités relativement au transport associé aux juges. Donc, le
chef-lieu... on fait comme à la Cour du Québec, dans le fond, le district dans
lequel il est nommé. Là, c'est la ville dans laquelle il est nommé ou dans le
voisinage immédiat. Si c'est un juge qui est affecté à plus d'une cour, donc
nommé à plus d'une cour, exemple, supposons que le juge serait nommé à Belœil
et à Saint-Hyacinthe, il peut choisir Belœil ou Saint-Hyacinthe ou le voisinage
immédiat. Si jamais le juge est en désaccord avec la décision, c'est la même
procédure qui est prévue lorsqu'il y a un changement de résidence pour un juge
de la Cour du Québec. On l'a vu plus tôt, donc il peut en appeler au conseil de
la Magistrature, puis le Conseil de la Magistrature rend sa décision.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui, brièvement,
M. le Président. Merci. Donc, le voisinage immédiat n'est pas défini.
M. Jolin-Barrette : Le
voisinage immédiat n'est pas défini, mais c'est le voisinage immédiat. Et là,
c'est le juge municipal en chef, comme le juge en chef de la Cour du Québec,
qui évalue le voisinage immédiat, mais généralement une pratique
administrative, ce n'est à pas plus qu'à 50 kilomètres, une demi-heure de
route.
M. Morin : C'est... en fait,
c'était ma prochaine question, il n'y a pas un rayon de... par exemple, un
kilométrage qui aiderait, par exemple, le juge en chef à prendre sa décision.
Le Conseil de la magistrature, c'est-à-dire le voisinage immédiat s'entend d'un
rayon de, par exemple, je ne sais pas, 30 ou 40 kilomètres autour de la
municipalité où le juge est désigné à la Cour...
• (10 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Mais
actuellement, il n'y a pas de règle pour la magistrature, ils se sont toujours
autogérés sous l'autorité du juge municipal... bien, sur l'autorité du juge en
chef de la Cour du Québec. Donc, il est déjà arrivé que le juge en chef ou un
juge en chef adjoint intervienne auprès d'un juge... à la Cour du Québec pour
dire : Écoutez, votre acte de nomination prévoit un lieu de résidence,
voisinage immédiat, conformez-vous. Le juge s'est conformé.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : C'est ce
qu'on m'a relaté.
M. Morin : Parfait. Merci.
Puis, si jamais le juge doit changer de lieu de résidence, compte tenu des
changements qui sont adoptés par la loi, il aura donc jusqu'au 1ᵉʳ juillet
2025 pour le faire. Puis là, à ce moment-là, les frais de déménagement sont à
la charge du juge ou de la municipalité ou de qui?
M. Jolin-Barrette : Du juge.
M. Morin : Du juge. O.K.
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'il faut comprendre qu'actuellement aussi, pour les juges, supposons, à la
séance, en plus, s'ils se faisaient rembourser 1 $ par kilomètre à partir
de leur lieu de résidence, ça fait que...
M. Morin : Oui, parce que,
là, présentement, ils sont à la séance, donc là, le concept... en fait, toute
la procédure va changer. Donc, ils vont être... bien, d'abord, ils ne seront
plus à la séance, puis ils vont être assignés finalement à une cour municipale.
Donc, ça, c'est... là, c'est... bien, en fait, c'est comme n'importe quelle
personne qui travaille, là, qui s'en va à son lieu de travail, il n'est pas
dédommagé pour des kilométrages qu'elle fait de sa résidence à son lieu de
travail au quotidien, là.
M. Jolin-Barrette : À
l'exception de lorsque le juge va être affecté à une autre... va être assigné à
une autre cour. Exemple, vous êtes juge assigné à Saint-Hyacinthe, mais ils
vous demandent d'aller prêter main forte à Montréal, bien là, ce déplacement-là
va être remboursé.
M. Morin : Oui, mais ça, c'est
aussi normal, parce que, là, il y a un juge en autorité dans la cour qui, pour
des raisons de besoins judiciaires, va demander aux juges d'aller ailleurs.
C'est un peu normal qu'il soit remboursé pour ça. Ça pourrait être...
théoriquement, ça pourrait être à Drummondville, ça pourrait être à Québec, ça
pourrait être...
M. Jolin-Barrette : C'est
ça...
10 h 30 (version non révisée)
M. Morin : ...O.K. Parfait. Je
vous remercie beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :La députée de Vaudreuil, s'il
vous plaît.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. En fait, tu sais, un juge ne pourrait pas rester ailleurs, mais
décider d'élire son domicile... Tu sais, je vais donner un exemple, là. Un juge
ne pourrait pas décider... C'est parce que... mettons qu'il déménage en cours
de mandat ou... je ne sais pas, moi, c'est parce que, là, on est dans les
hypothèses, là, mais sa conjointe est à l'extérieur, puis il déménage à
Saint-Sauveur mais il est à Sainte-Hyacinthe, il ne pourrait pas décider de
garder une adresse ou de trouver... tu sais, s'entendre puis trouver un
domicile ou il faut vraiment que ça soit son domicile? Tu sais, il y a «lieu de
résidence» puis «domicile», là, qui peuvent être des fois... qui n'ont pas le
même sens au niveau du droit.
M. Jolin-Barrette : L'objectif
de la disposition, tu sais, comment ça a été conçu à l'origine, avec la Loi sur
les tribunaux judiciaires, c'est pour faire en sorte que le juge puisse
connaître son environnement, doive résider dans le district judiciaire. Puis je
donne un exemple pour les juges Cour du Québec aussi. Un matin, supposons, le
juge est en délibéré, O.K., il est à la maison, mais son juge coordonnateur,
supposons, à l'appel, il dit : Écoute, Jean-Paul est malade à matin, tu
peux-tu rentrer? La proximité avec son palais de justice. Donc, ça a été
réfléchi comme ça pour faire en sorte que vous résidez dans le district. Là,
pour les notions légales de domicile familial, tout ça, il peut y avoir une
autre résidence, là, effectivement. Mais, tu sais, le domicile, c'est le lieu
où vous établissez votre domicile, mais «résider», c'est la place où vous
pouvez habiter fréquemment, là. On n'a pas dans la loi... La loi ne dit pas «domicile»,
ça dit «résidence», bien, c'est la résidence courante, là.
Mme Nichols : C'est juste que
parce que je trouve qu'à la limite, là, ça peut être... Ça peut être un
inconvénient. Tu sais, je comprends que c'est parce qu'on ne veut pas non
plus... tu sais, on veut limiter aussi les déplacements, là, le coût des
déplacements des juges. Bon, vivre dans le milieu, ça peut être un avantage ou
un désavantage, là. Tu sais, oui, ça peut être un avantage pour la proximité
mais ça peut être un désavantage à d'autres points de vue. Bien, tu sais, c'est
pour ça, je me dis, tu sais, quelqu'un qui reste à l'extérieur pourrait décider
de se prendre, je ne sais pas, un appartement la semaine à telle adresse puis
donner cette adresse-là ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, l'important
c'est qu'il réside là puis qui... Pour les justiciables, ce qui est important
aussi, c'est que le juge puisse connaître son milieu. Si vous ne vivez pas dans
votre milieu... Il y a une raison pourquoi les juges sont affectés à des palais
de justice ou à une cour municipale, c'est parce qu'on veut qu'ils connaissent
leur milieu aussi. Puis c'est la proximité avec le justiciable aussi. Exemple,
on ne voudrait pas juste avoir des juges qui habitent à Montréal puis que, pour
toute la Montérégie, la Rive-Nord, la Rive-Sud, Laval... C'est important, là,
les régions, là, que les gens vivent avec leur communauté.
Mme Nichols : Puis, pour...
Ça ne serait pas un critère? Parce que quelqu'un qui veut appliquer, il y a une
ouverture de poste, un juge à Saint-Hyacinthe, mais quelqu'un qui ne reste pas
dans le voisinage immédiat, ça ne peut pas être un critère de ne pas
sélectionner? Parce que la personne pourrait dire... Celui qui applique sur le
poste pourrait dire : Je vais me conformer après, puis je vais élire
domicile dans un voisinage immédiat. Ça fait que ça ne pourrait pas être un
critère non plus pour dire à quelqu'un qui veut appliquer sur un poste de juge :
Bien non, applique pas là, c'est un... tu ne seras pas pris parce que tu
habites trop loin. Ça ne peut pas être un critère de sélection ou de
non-sélection.
M. Jolin-Barrette : Bien, il
faut que ça soit extrêmement clair pour tous les candidats. Au moment de
soumettre sa candidature, si la personne n'a pas sa résidence dans ce district
judiciaire là ou dans cette ville-là, ce n'est pas un critère éliminatoire.
Cependant, c'est extrêmement clair. Puis on les met dans les avis de sélection,
c'est avec lieu de résidence dans le district judiciaire, ou dans le voisinage
immédiat, ou dans la ville maintenant pour les juges cour municipale. Donc, le
candidat doit s'engager à déménager, à avoir sa résidence, là. Tu sais,
exemple, il ne faut pas penser, là, que... supposons, là, que quelqu'un qui
habite à Vaudreuil, il voit une ouverture de poste à la Cour municipale de
Québec, vous allez devoir déménager à Québec, là. Tu sais, vous comprenez, là,
la personne, elle vit à Vaudreuil, elle ne déménage pas, ne sachant pas si elle
va être recommandée puis sélectionnée comme juge. Ça n'aurait pas de bon sens.
Mais c'est un engagement formel du candidat à venir établir son...
M. Jolin-Barrette : ...lieu de
domicile. Exemple, si vous... si vous appliquez pour être juge à Drummondville,
bien, Vaudreuil, ce n'est pas le voisinage immédiat, là. Bien, peut-être que
Saint-Germain-de-Grantham, c'est le voisinage immédiat de Drummondville ou...
Mme Nichols : C'est le
voisinage immédiat considérant le pont de l'île aux tourtes. C'est vrai.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
vous comprenez ce que je veux dire?
Mme Nichols : Ça nous limite
un peu, mais... mais farce à part...
M. Jolin-Barrette : Mais si
vous êtes à Saint-Guillaume, Saint-Guillaume, c'est à 15 minutes de
Drummondville, c'est le voisinage immédiat.
Mme Nichols : Non, je
comprends. Je comprends les exemples du ministre, mais je voulais juste être
certaine que ce ne soit pas un critère ou... tu sais, je vais donner l'exemple,
là, au municipal, là, quand on veut devenir un élu municipal, il faut avoir
habité... il faut déjà, déjà habiter...
M. Jolin-Barrette : Un an.
Mme Nichols : C'est ça, un
an, oui, puis il y en a eu, de la jurisprudence puis des beaux cas là-dessus
aussi.
M. Jolin-Barrette : Sauf à
Laval.
Mme Nichols : Sauf à Laval.
Mais sinon il faut avoir habité... tu sais, il faut avoir habité dans la
municipalité pour pouvoir se présenter.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, il faut même résider là.
Mme Nichols : C'est pour ça
que je dis qu'il y a une différence entre... tu sais, entre le domicile puis la
résidence.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
municipal, c'est-tu domicilié ou c'est résider?
Mme Nichols : Bien, ça a fait
couler beaucoup d'encre ça aussi, dont Laval... Laval a beaucoup joué sur le
principe.
M. Jolin-Barrette : Oui, sauf
que, dans ce cas-là, puis je mets des gants blancs, mais il n'y a même pas de
résidence, là, je pense, là, à ce moment-là.
Mme Nichols : Bien, c'est
pour ça que je vous... ma question, tu sais, on revient sur... dans ce... à cet
article là, c'est que ce n'était pas nécessairement un pré requis pour
appliquer sur un poste de juste, mais qu'après ça, on s'entend sur le domicile.
• (10 h 40) •
M. Jolin-Barrette : C'est...
la résidence, quand il y a un affichage de poste, il dit : un poste ouvert
à la Chambre criminelle et pénale à Montréal avec lieu de résidence à Montréal
ou dans le voisinage immédiat. Bien, si vous habitez à Drummondville, vous
allez devoir déménager à Montréal ou dans le voisinage immédiat. Donc, exemple,
supposons que le palais de justice, il est 1, rue Notre-Dame à Montréal, puis
vous habitez, supposons, à Saint-Lambert, qui est à trois kilomètres, bien,
Saint-Lambert est le voisinage immédiat. Mais ne pensez pas être à
Drummondville puis dire que le voisinage immédiat de Montréal, c'est
Drummondville, là, ça ne marche pas, là. Ça fait que le juge en chef, lui, va
s'assurer de cela.
Mme Nichols : Ce sera négocié
avec le juge en chef.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
n'est pas... le juge en chef va l'imposer.
Mme Nichols : Il y aura un
débat sur le voisinage, j'imagine, avec le juge en chef.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
juge en chef a tous les pouvoirs pour faire respecter sa décision. Puis, si
jamais ça ne marche pas, la discipline, c'est le Conseil de la Magistrature.
Donc, le juge en chef a tous les outils pour faire respecter le texte.
Mme Nichols : Cet article-là,
c'est surtout entre autres, là, pour les juges qui sont déjà là, qui vont
devoir...
M. Jolin-Barrette : C'est
pour tous les juges qui sont déjà là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
l'article 67 est adopté? Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 68, M. le
Président, puis on va avoir un amendement qui est déjà sur le greffier. Donc,
68 : « Jusqu'à la
nomination d'un juge municipal en chef, le juge en chef adjoint responsable des
cours municipales reste chargé de la direction des cours municipales et les
dispositions de la Loi sur les cours municipales et de la Loi sur les tribunaux
judiciaires, tels que modifiés par la présente loi faisant référence au poste
de juge municipale en chef lui sont applicables. Si la nomination du juge
municipal en chef survient avant la fin du mandat du juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, cela met fin au mandat de ce dernier, qui
toutefois conserve la rémunération additionnelle reliée au poste pour la partie
non écoulée de son mandat. Il a ensuite le droit de recevoir jusqu'à ce que son
traitement de juge soit égal au montant du traitement et de la rémunération
additionnelle qu'il recevait la différence entre ce dernier montant et son
traitement. Il a également le droit de bénéficier des avantages prévus aux
articles 92, 122 et 224.9 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, tels
que... tels qu'ils se lisent avant l'entrée en vigueur des articles six et
14 de la présente loi. »
Alors, l'amendement : Remplacer
l'article 68 du projet de loi par le suivant : « Le Gouvernement peut à tout
moment nommer le premier juge municipal en chef. Ce juge doit être choisi parmi
les juges nommés pour l'une des cours municipales établies en vertu de la Loi
sur les cours municipales. De plus :
« 1 : le mandat de ce juge est
de cinq ans à compter de sa nomination et ne peut être renouvelé;
« 2 : ce juge est réputé, à
compter de la date de l'entrée en vigueur de l'article neuf de la présente loi
et pour la durée non écoulée de son mandat, avoir été nommé et avoir prêté le
serment conformément à la loi sur les tribunaux judiciaires telle que modifiée
par la présente loi;
« 3 : ce juge exerce les
fonctions que les dispositions de la Loi sur les tribunaux judiciaires et de la
Loi sur la Cour municipale, telles qu'elles se lisent avant l'entrée en vigueur
de la présente loi, attribuées au juge en chef adjoint responsable des cours
municipales, et ce, jusqu'à la date visée au paragraphe deux;
« 4 : lorsqu'un décret est pris
en application de l'article 199 de la Loi sur les tribunaux judiciaires
édicté par l'article neuf de la présente loi, ce juge reçoit la rémunération
additionnelle et tous les avantages sociaux qui sont fixés eu égard à la
fonction de juge municipal en chef, et ce, rétroactivement à la date de sa nomination...
M. Jolin-Barrette : ...jusqu'à
la nomination du premier juge municipal en chef, le juge en chef adjoint
responsable des cours municipales reste chargé de la direction des cours
municipales et de la... et les dispositions de la Loi sur les cours municipales
et de la Loi sur les tribunaux judiciaires telles que modifiées par la présente
loi, le cas échéant, faisant référence au poste de juge municipal en chef lui
sont applicables.
«La nomination du premier juge municipal
en chef met fin au mandat du juge en chef adjoint responsable des cours
municipales. Toutefois, ce dernier conserve la rémunération additionnelle
reliée à ce poste pour la partie non écoulée de son mandat. Il a ensuite le
droit de recevoir, jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal au montant
du traitement de la rémunération additionnelle qu'il recevait, la différence
entre le... ce dernier montant et son traitement. Il a également droit de
bénéficier des avantages prévus aux articles... aux articles 92, 122 et 224.9
de la Loi sur les tribunaux judiciaires tels qu'ils se lisent avant l'entrée en
vigueur des articles 6 et 14 de la présente loi.»
Commentaire : L'amendement vise à
prévoir les dispositions applicables au premier juge municipal en chef, quelle
que soit la date de sa nomination.
Donc, je vous explique. Dans le fond, à
partir du moment où le projet de loi va être sanctionné, pour assurer la
transition vers le... l'établissement de la loi... La loi rentre en vigueur le
1er juin 2024...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...juillet,
pardon, 1er juillet 2024, à cause de l'année financière des municipalités.
Donc, on veut pouvoir, avant l'entrée en vigueur de la loi, faire en sorte que
le nouveau juge municipal en chef ait sa période de transition pour se
préparer, être coordonné, tout ça. Donc, ça permet de le désigner avant le 1er
juillet. Donc, on lui attribue toutes les fonctions du juge adjoint... du juge
en chef adjoint responsable des cours municipales durant cette période-là, et
son mandat commence à partir de la date de sa nomination.
Ça fait que supposons que le juge, il est
nommé au 1er mai 2024, le juge municipal en chef, bien, dans le fond, pour mai,
juin, pour assurer la transition, il a les pouvoirs du juge en chef adjoint des
cours municipales, puis, lui, son mandat va se terminer, dans le fond, en...
1er mai 2029, puis, les cours municipales, la nouvelle structure rentre en
vigueur le 1er juillet. On veut laisser le temps au nouveau juge municipal en
chef d'être déjà nommé pour faire la transition lorsque toute la démarche va
être prise au 1er juillet 2024. Donc, l'amendement vise à faire ça.
Pour ce qui est du juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, protection de traitement, protection de
congé, protection de salaire, ça, c'est un élément particulier avec la
magistrature. Mais, quand vous exercez, supposons, les postes de juge en chef,
juge en chef associé, juge en chef adjoint, cour municipale, vous avez une
surprime pour exercer la fonction. Ça fait que là, tant que le salaire des
juges puînés, avec le comité de rémunération, n'augmente pas pour atteindre le
salaire avec la prime que vous avez, vous conservez ce salaire-là, même si vous
n'exercez plus les fonctions.
Ça fait que je vous donne un exemple. Juge
en chef de la Cour du Québec, qui fait 14 %, je pense, de plus, 12 %...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...qui
fait 12 % de plus sur son salaire. Ça fait que le salaire d'un juge de
la... du juge... un juge puîné à la Cour du Québec, c'est 310 000 $
présentement. Donc, 310 000 $, c'est 31 000 $. Donc, ça
fait 342 000 $... 341 000 $. Ça fait que, tant que le
salaire des juges puînés n'atteint pas 341 000 $, le juge en chef
puis les juges en chef associés puis adjoints conservent ce salaire-là, même
s'ils ne sont plus juges... juges en chef, jusqu'au moment où le salaire du
juge puîné atteint ce montant-là.
Ça fait que je vous donne un exemple. Là,
on est présentement dans un comité de rémunération pour la
période 2023-2027. Ça fait que, si jamais le comité dit : Bien, le
salaire au top en 2027 pour les juges est, je ne sais pas, là, de... il arrive
à 339 000 $, bien, le juge en chef va encore gagner plus qu'un juge
puîné, même s'il est juge puîné depuis quatre ans. Puis là ça va être au prochain
comité de rémunération, ça peut être deux cycles. Ça fait que, dans le fond,
dans l'article, on vient protéger ça, on vient protéger le congé de six mois
pour le juge municipal... le juge en chef responsable des cours municipales.
Mais ça permet de le désigner avant le 1er juillet 2024.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Oui. Et je comprends que l'article 68, tel que
déposé dans le projet de loi, ne prévoyait pas ça? Parce que, quand je le lis,
ça semble aussi prévoir.
M. Jolin-Barrette : La
différence, puis c'est pour ça, on a fait une erreur avec 68, dans le fond, ça
débutait au 1er juillet. Dans le fond, à partir du 1er juillet... Avec 68
actuel dans le projet de loi, à partir du 1er juillet, on pouvait désigner le
nouveau juge municipal en chef, sauf que c'est toute la période entre la
sanction du projet de loi puis le 1er juillet où on veut pouvoir désigner le
nouveau juge municipal en chef pour ne pas qu'il arrive la journée 1...
M. Jolin-Barrette : ...qu'il
n'y ait pas eu de transition puis qu'il...qu'il arrive comme un chien dans un
jeu de quilles.
M.
Morin :Donc, avec la disposition... en fait, avec l'amendement
à 68, donc, le gouvernement va pouvoir procéder avant le 1ᵉʳ juillet?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Bien. Puis donc, à 68, actuellement, quand on disait
«jusqu'à la nomination du juge municipal en chef», ça ne donnait pas assez de
flexibilité ou ce n'était pas clair que le gouvernement pouvait procéder
maintenant?
M. Jolin-Barrette : On ne
pouvait pas. À cause que l'entrée en vigueur de la loi... Les dispositions
là-dessus, c'était 1ᵉʳ juillet.
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'on perdait... on... on... on ne captait pas entre la sanction de la loi puis
le 1ᵉʳ juillet.
M.
Morin :O.K. Donc...
M. Jolin-Barrette : C'est
ça... C'est ça, la difficulté.
M.
Morin :Donc, là, en parlant de la sanction de la loi dans votre
amendement...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :...dès qu'elle va être sanctionnée, vous allez pouvoir
agir?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :O.K. Et c'est... O.K.
M. Jolin-Barrette : Puis là,
il ne faut pas oublier que le juge en chef adjoint responsable des cours
municipales, c'est un juge Cour du Québec. Donc, après... Bien, je ne sais pas
comment ils vont organiser ça, là, mais il a droit à un traitement de six mois
de ressourcement, là...
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : ...mais
ça, c'est à la discrétion du juge municipal... du juge en chef adjoint
responsable des cours municipales. Mais, au bout de ça, là, c'est un juge qui
revient siéger. Ça fait que c'est un juge de plus à la Cour du Québec.
M.
Morin :Oui. Bien, effectivement, parce que ce n'est pas... En
fait, on ne sait pas, évidemment, qui va être nommé juge municipal en chef.
Donc, théoriquement, ça... ça... ça pourrait être ce juge-là, mais ça pourrait
être un autre. Non?
• (10 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Non, ça
ne peut pas être ce juge-là, parce que le juge municipal en chef qui va être
nommé, c'est un juge municipal, tandis que là, le juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, c'est un juge Cour du Québec. Ça fait qu'on
récupère un poste de juge pour siéger...
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : ...par
l'effet de la mécanique.
M.
Morin :O.K. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur 68?
S'il n'y a pas d'autre intervention... Sur l'amendement, désolé. Oui, sur
l'amendement, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement... l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à 68
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 68 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. Le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 69:
«Jusqu'à la nomination d'un juge
coordonnateur d'une région de coordination par le gouvernement, un
juge-président nommé pour une cour municipale établie en vertu de la Loi sur
les cours municipales et qui exerce ses fonctions dans cette cour le
30 juin 2024 devient juge... un... devient un juge coordonnateur de la
région de coordination dans laquelle est située la cour municipale à laquelle
il est juge-président le 30 juin 2024, et ce, pour la partie non écoulée
de son mandat de juge-président et sans possibilité de renouvellement.
«Si la nomination d'un juge coordonnateur
d'une région de coordination survient avant la fin du mandat du juge-président,
cela met fin au mandat de ce dernier, qui toutefois conserve la rémunération
additionnelle reliée à ce poste pour la partie non écoulée de son mandat. Il a
ensuite le droit de recevoir, jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal
au montant du traitement et de... de la rémunération additionnelle qu'il
recevait, la différence entre ce dernier montant et son traitement. Il a
également droit de bénéficier des avantages prévus à l'article 72 de la
présente loi.»
Commentaire. Cet article prévoit que les
actuels juges-présidents deviennent les nouveaux juges coordonnateurs d'une
région de coordination. L'article... l'article assure également la transition
entre les deux fonctions.
Donc, exemple: le juge-président de
Montréal, lui, va devenir juge coordonnateur de Montréal; le juge-président
adjoint de Montréal va devenir le juge coordonnateur adjoint... bien, de
Montréal, je dis, c'est la région 04; la juge-présidente de Québec devient
juge coordonnatrice pour la région... je pense, c'est 02; la juge-présidente de
Laval devient juge coordonnatrice pour l'autre région — là, il y a un
poste qui va être créé pour... pour l'autre région pour un quatrième. Ça fait
que c'est une transition.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Et, parce que ces personnes-là sont déjà en poste,
donc, dès l'entrée en vigueur de la loi, puis vous avez dit que ça va être au 1ᵉʳ juillet
2024, la transition va se faire...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :...automatiquement le 1ᵉʳ juillet 2024, où les
régions administratives de la cour vont devenir en vigueur, vont donc commencer
à exister.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Pour l'article précédent, j'imagine que, pour le juge
municipal en chef, vu qu'il peut être nommé après la sanction, cet article-là
va rentrer en vigueur avant le 1ᵉʳ juillet 2024?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, l'article précédent, l'article 68.
M.
Morin :Bien, en fait... Oui, c'est ça, celui qu'on a...
M. Jolin-Barrette : Qu'on a
adopté.
M.
Morin :...l'amendement qu'on a fait à...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça.
M.
Morin :...à 68 qu'on a adopté, là?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Donc, dans les dispositions, éventuellement, on va voir
que l'entrée en vigueur de cet article-là va arriver avant le 1ᵉʳ juillet...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :...parce que sinon, ça ne vous aide pas beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 69? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article...
Le Président (M.
Bachand) :...est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, l'article 70, et puis on va avoir un amendement qui est sur le
greffier. Donc : « Jusqu'à
la nomination d'un juge coordonnateur adjoint de la région de coordination de
Montréal, le cas échéant, le juge président adjoint, nommé en vertu de la Loi
sur les cours municipales et qui exerce ses fonctions à la Cour municipale de
la Ville de Montréal le 30 juin 2024, devient juge coordonnateur adjoint
de la Région de coordination de Montréal, et ce, pour la partie non écoulée de
son mandat de juge président adjoint. Si la nomination d'un juge coordonnateur
adjoint de la région de coordination de Montréal survient avant la fin du
mandat du juge président adjoint, cela met fin au mandat de ce dernier, qui,
toutefois conserve la rémunération additionnelle reliée à ce poste pour la
partie non écoulée de son mandat. »
Commentaire. Cet article prévoit que le
juge président adjoint, actuellement en fonction à la cour municipale de
Montréal, devient juge coordonnateur adjoint de la région de Coordination de
Montréal. L'article assure également la transition entre les deux fonctions.
Et l'amendement, l'article 70 du
projet de loi : Remplacer « Région
de coordination de Montréal »
par « région quatre » partout où cela se trouve.
Insérer, à la fin du premier alinéa « et
sans possibilité de renouvellement ».
Commentaire. L'article 70 est modifié
afin que le mandat du premier juge coordonnateur adjoint de la région de
Coordination quatre ne puisse être renouvelé. De même, le vocabulaire est
ajusté au fait que les régions de coordination sont identifiées par les
numéros. Donc, on avait dit Montréal, alors qu'il faut parler plus de région
quatre, région 4 prévoit Montréal. Mais si jamais on en revenait... tu sais,
vous vous souvenez, par voie réglementaire, par arrêté du ministre, on peut modifier
les villes. Si jamais un jour il y avait une région qui était... la région
quatre comprenait, je ne sais pas, la ville de Longueuil, tu sais, dans la
région, puis qui était rebrassée, bien, il ne faut pas que ça soit identifié
Montréal, la région Montréal, parce que ça serait plus large que ça.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Oui, c'est ça. Et
je comprends que... puis on en a discuté, mais c'est à l'article 33 du
projet de loi qu'on a des régions de coordination. Puis, effectivement, suite
aux questions posées, vous aviez souligné que vous pouviez, par, finalement,
décret ou règlement, modifier ou... les différentes régions ou les villes qui
composent les régions, donc... O.K. Puis donc, dorénavant, des régions, c'est
ça, comme c'est indiqué, vont avoir des numéros, Montréal étant le numéro
quatre. Puis... alors votre amendement, finalement, couvre surtout le fait de
ne plus référer à la région de Montréal, parce que sinon vous allez être obligés
de modifier à la loi si vous ajoutez des... d'autres villes dans la région
quatre, là. Mais ça vise uniquement ça, finalement, parce que, pour le reste,
c'est au fond la même mécanique qu'à 69.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
aurait dû lire région quatre au lieu de dire Montréal.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté? Adopté. Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 70 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 70 tel qu'amendé est adopté? Adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 71 :
« Outre ses fonctions
prévues au deuxième alinéa de l'article 246.29 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires, le Comité de la rémunération des juges, formé pour la période du 1ᵉʳ janvier
2023 au 30 juin 2027, a pour fonction d'examiner toute modification que le
Gouvernement propose d'apporter à toute rémunération additionnelle aux régimes
de retraite ou... et aux autres avantages sociaux découlant des dispositions de
la présente loi. Le Comité évalue si la modification est adéquate et en fait
rapport au Gouvernement et lui transmet ses recommandations à cet égard. Les
articles 246.30 à 246.45 de la Loi sur les tribunaux judiciaires
s'appliquent au comité dans l'exercice de la fonction prévue au premier alinéa. »
Commentaire. Cet article mandate le Comité
de la rémunération des juges afin qu'il examine toute proposition de
modification aux rémunérations additionnelles, aux régimes de retraite et aux
autres avantages sociaux des juges municipaux qui découle de la réforme
proposée.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur 71? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Merci. Le comité de rémunération des juges, il existe en
vertu de la loi sur les tribunaux judiciaires? Donc, dans la loi... puis c'est
un comité qui est permanent.
M. Jolin-Barrette : Non,
bien, en fait, la mécanique du comité, il est reformé à chaque cycle. Donc,
c'est pour ça que le Président puis les membres changent. Dans le fond, à
partir du moment... le comité est en vigueur pour la période de rémunération.
Ça fait que 1ᵉʳ juillet à 2023 au 30 juin 2027. Ça fait que là,
présentement, c'est le comité... donc, l'ancienne rectrice de l'Université de
Sherbrooke, c'est elle qui préside le comité. J'ai expliqué l'autre fois, dans
le fond, le gouvernement, lui, nomme un membre, puis chacune des conférences
nomme un membre. Ça fait que la Conférence des juges de la Cour du Québec nomme
un membre, la conférence des juges municipaux nomme un membre. Ça fait que
c'est comme deux comités...
M. Jolin-Barrette : ...comités,
si vous voulez, en un. Parce que le membre pour... qui siège pour Cour Québec,
ce n'est pas le même qui siège cour municipale. Puis là, ce comité-là, bon,
bien, dépose son rapport à l'Assemblée. Là, par la suite, l'Assemblée entérine
ou non le rapport avec modifications justifiées, et tout ça. Et là, le comité
conserve compétence si, dans la période de la rémunération, il y a d'autres
questions.
Je vous donne un exemple. Quand il y a eu
la pandémie, O.K., il y avait le comité de rémunération Laplante, mais il y a
eu des questions complémentaires, exemple, pour les juges municipaux à la
séance. Parce que les juges municipaux à la séance, ils ont dit : Bien,
écoutez, nous autres, on n'a pas été rémunérés durant la pandémie parce que ça
ne siégeait pas, puis, si ça ne siège pas, je n'étais pas payé. Donc, ça
affectait l'indépendance judiciaire. Les juges municipaux à la séance, ils ont
saisi le comité de rémunération après que le gros rapport soit là, puis là le
comité a produit un rapport complémentaire, que j'ai déposé à l'Assemblée
nationale, puis on a donné suite à la recommandation. Par rapport au
traitement, on a adopté un décret pour leur rembourser ces séances-là qu'ils
n'avaient pas siégé.
Ça fait que ce comité-là, il est dans la
loi, oui, il est fixe, mais sa composition change à chaque quatre ans en
fonction de ce que les... de la mécanique de la loi, qui fait en sorte qu'ils
se retrouvent sur le comité.
M.
Morin :Oui, d'accord. Et puis les membres vont changer, mais
cette... En fait, ce comité-là qui conseille le gouvernement quant à la
rémunération des juges, lui, continue d'exister. Sa composition change, les
membres changent, mais le comité est là, je veux dire.
• (11 heures) •
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, c'est un comité permanent de quatre ans qui est repermanent... C'est un
permanent temporaire, mais permanent.
M. Morin : C'est un permanent
renouvelable.
M. Jolin-Barrette : Un
permanent... oui.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
Me Labrecque a raison, la structure est permanente, mais les membres sont
renouvelables.
M. Morin : C'est ça, exact.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :Parfait. Donc... Alors, ma question est la
suivante : Dans la loi, pourquoi faites-vous référence, à ce moment-là, à
une période? Puisque c'est un comité qui est permanent, ça ne serait pas plus
utile... Parce que, quand on va arriver... avec cet article-là, quand on va
arriver en 2028, vous allez devoir modifier la loi pour que le... bien, le même....
bien, pas le même comité, mais le comité permanent composé de nouveaux membres
puisse agir pour une autre période?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
parce que, dans ce cas-là, on est dans une situation où on vient créer le poste
de juge municipal en chef. Puis là, on l'a vu dans un article précédent, sa
rémunération additionnelle va rétroagir à la date de sa prise de fonction.
Parce que, là, le juge municipal en chef, ça va être un juge municipal qui va
être payé 240 ou 230... 260 046 $, je pense. 260 000 $.
Lui, il va...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : 264 030 $.
O.K. Lui, comme juge en chef, j'imagine, il va avoir 12 %?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : En tout
cas, il devrait avoir 6 à 8 %. Mais c'est le comité qui va valider ça. Ça
fait que, là, nous, on dit : Est-ce que... Vu qu'on n'est pas dans le
cadre des travaux réguliers, on veut que le comité se saisisse de cette
question-là pour dire : Bien, écoutez, il y a un nouveau poste de juge en
chef, voici le traitement qui est donné. Est-ce que le comité évalue que c'est
le bon traitement supplémentaire qui est donné au juge en chef?
M. Morin : O.K. Donc, c'est
pour... entre autres, pour couvrir cette nouvelle fonction de juge en chef et
sa rémunération?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Et, j'écoutais
attentivement, le 6 à 8 %, il est dans la loi ou ça va faire partie du
travail du comité pour sa rémunération additionnelle en tant que juge municipal
en chef?
M. Jolin-Barrette : Nous, on
s'attend... il n'est pas dans... Il est-u dans la... Les rémunérations
additionnelles, elles ne sont pas dans la loi, hein? C'est ça, c'est... Nous,
on s'attend à ce que ça soit pas mal les mêmes comparatifs qu'à la Cour du
Québec pour le juge en chef en autorité et les juges coordonnateurs. Donc, les
juges coordonnateurs, ça ne sera pas le même montant. Actuellement, ils ont
combien, les juges coordonnateurs, à la Cour du Québec?
Une voix : ...
M. Morin : Mais, à la Cour du
Québec, vous avez aussi des juges en chef adjoints...
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
fait que, là...
M. Morin : ...qui devraient,
normalement, faire plus qu'un juge coordonnateur?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. À la
Cour du Québec, le juge en chef, il a 12 % de plus, il me semble, les
coordonnateurs, ils ont 12 %... Non, le juge en chef, il a 12 %, il
me semble, juge en chef associé, il a 10 %, il me semble, les juges en
chef adjoints, ils ont 8 % puis les...
11 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...ils ont
6, mais je vais vous revenir avec la réponse précise sur ça.
M.
Morin :O.K. Puis ça, c'est prévu dans la loi ou c'est le comité
qui le détermine à chaque fois?
M. Jolin-Barrette : C'est par
décret du gouvernement suite à la recommandation du comité de rémunération.
M.
Morin :O.K. D'accord. Donc, au fond, la rémunération
additionnelle, elle va être suggérée, recommandée par le comité indépendant qui
évalue la rémunération, puis ça va être la même chose pour la cour municipale.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
nous, on va dire... On donnerait, genre, 6 % au coordonnateur. On va aller
devant le comité avec ça. On va dire : C'est-tu correct qu'on donne 6 %
à la lumière des tâches qu'ils ont? Là, si le comité dit : Non, ça devrait
être 7,5 %, bien là, on va reprendre la réponse, on va la déposer.
M.
Morin :Parce que le comité fonctionne... ou finalement l'ensemble
des parties vont soumettre des recommandations.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :D'accord. Donc, alors, à ce moment-là, ce comité-là va
faire aussi des recommandations. Alors, théoriquement, il pourrait arriver...
ou recommander les mêmes pourcentages que pour la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : C'est ce
que je pense qu'il va arriver.
M.
Morin :D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M.
Morin :Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 71? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 72 :
Tout juge ou ancien juge qui a exercé ou qui exerce la fonction de
juge-président d'une cour municipale pendant au moins sept ans a le droit de
recevoir, jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal au montant du
traitement et de la rémunération additionnelle qu'il recevait lorsqu'il a cessé
d'occuper cette fonction, la différence entre ce dernier montant et son
traitement.
Les années pendant lesquelles un juge
exerce les fonctions du juge coordonnateur d'une région de coordination après
avoir exercé les fonctions de juge-président d'une cour municipale sont prises
en considération aux fins du calcul de ces... des sept années prévues au
premier alinéa.
Commentaire : Cet article prévoit qu'un
juge ou un ancien juge qui a été juge-président d'une cour municipale pendant
au moins sept ans a droit de recevoir une rémunération égale au montant que
celle-ci... de celle-ci, même s'il a cessé d'occuper ses fonctions.
Donc ça, ça fait suite à la recommandation
deux du rapport concernant les juges municipaux à titre exclusif, donc la page 54
du rapport Laplante, donc, qui recommandait que «les juges-présidents de la
cour municipale des villes de Montréal, Québec, Laval bénéficient d'une
protection de leur traitement, incluant la rémunération additionnelle,
similaire à celle prévue aux articles 116 et 224.9 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires, et ce, rétroactivement au 28 mars 2017».
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : En
réponse à la question précédente sur le traitement des... des juges, Cour du
Québec, additionnel, là, juge en chef, c'est 12 % du traitement annuel,
juge en chef associé, c'est 11 %, juge en chef adjoint, c'est 9 %,
juge coordonnateur, c'est 8 %, juge coordonnateur adjoint, c'est 6 %.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...sur 72?
M.
Morin :Oui. Alors, à cet... à cet article-là, la période de
sept ans, c'est parce qu'elle était recommandée par le comité indépendant?
M. Jolin-Barrette : Non, le
sept ans, c'était le temps... la durée des mandats des juges-présidents
actuellement dans la loi. Ça fait qu'exemple, le juge-président de Montréal, la
loi faisait en sorte qu'il était nommé pendant sept ans.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, l'enjeu
qu'il y avait, avant le dernier comité de rémunération, c'est que la protection
de traitement associée au... à la Cour du Québec, juge en chef associé plus
adjoint, eux, ils avaient la protection de traitement, ce que je vous
expliquais tantôt, que leurs salaires continuent.
M.
Morin :Exact. Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Là, le
comité de rémunération a dit... Pour les juges municipaux, ils ne l'avaient
pas, cette protection de traitement là. Ça fait que la recommandation du
comité, ça a été de dire : Ce que vous avez à la Cour du Québec, vous
devez l'étendre également aux juges municipaux.
L'enjeu, là, la vraie histoire, c'est que
le juge-président de la ville de Québec, O.K., lui, il a entrepris un recours
contre l'État québécois pour dire : Aïe! Moi, j'ai été juge-président
pendant sept ans puis je n'ai pas la même chose qu'à la Cour du Québec, je n'ai
pas ma protection de traitement. Donc, il soumettait que ça affectait l'indépendance
judiciaire, et donc le comité de rémunération a été saisi de cette question-là
aussi par la conférence des juges municipaux à titre exclusif, puis là la
conférence... le comité de rémunération des juges a dit : Bien,
effectivement, quand c'est un juge-président, il devrait avoir la même protection
qu'à la Cour du Québec. Donc, c'est pour ça qu'on le met.
M.
Morin :O.K. Donc, le... la période pour exercer des fonctions
de juge-président, que ce soit à Montréal, Laval ou Québec...
M. Jolin-Barrette : C'était
sept ans.
M.
Morin :...c'est sept ans.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Bien, en fait, c'est encore de même, là, ils sont
toujours là, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, oui.
M.
Morin :Mais donc, ça ne vous tentait pas de vous en inspirer
pour votre projet de loi? Parce que, tu sais, on a eu le débat, vous ramenez ça
à cinq ans, puis ils étaient...
M. Morin : ...déjà nommé pour
sept ans.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça
fait que, là, ils vont terminer leur mandat.
M. Morin : Oui, ça, c'est
sûr.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :D'accord. Non, mais ça... Donc, le législateur ne
voulait pas être inspiré par la période de sept ans.
M. Jolin-Barrette : Le
législateur est toujours inspiré, mais pas là-dessus.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'article 72? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que 72 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 73. « L'article 246.16.1 de la
Loi sur les tribunaux judiciaires, édicté par l'article 17 de la présente
loi, s'applique à des conjoints qui y sont visés dont la vie commune a cessé
après le 31 août 1990, mais avant la date de l'entrée en vigueur de cet
article 17, s'il convient du partage... s'ils conviennent du partage et...
il y a peut-être une coquille... visé au plus tard 12 mois suivants cette
dernière date. »
Il y a peut-être une coquille...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Et visé…
ah! O.K., c'est fait comme ça?
Une voix : ...
• (11 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Ah! Donc,
c'est « Y viser ». Commentaire. L'article 246.16.1
prévoit la possibilité de partager les droits accumulés au régime de retraite
d'un juge ou d'un ancien juge lorsque celui-ci et son conjoint avec qui il
n'est ni marié ni uni civilement cessent de faire vie commune. L'article 73
permet que ce bénéfice s'applique également lorsque la cessation de la vie
commune a eu lieu avant l'entrée en vigueur de la présente loi, mais après le
31 août 1990. La date du 31 août 1990 correspond à la date
précédente... précédant la date d'entrée en vigueur des dispositions relatives
au partage du régime de retraite des juges dans le cadre du partage du
patrimoine familial entre conjoints mariés qui se séparent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. D'autres
interventions sur 73? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :On a... Oui.
M. Jolin-Barrette : Juste un
élément d'information supplémentaire. C'est une recommandation du comité de
rémunération des juges, du comité...
M.
Morin :D'accord. Parfait. Donc, en fait, cet article-là modifie
à nouveau 246.16 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, qu'on a déjà modifié
par l'article 17 du projet de loi, mais quelle est la distinction entre
les deux articles? Qu'est-ce ça fait de différent?
M. Jolin-Barrette : Oui. Ici,
on est dans une disposition transitoire. Ça fait que c'est pour couvrir des
cas...
M. Morin : La période
transitoire, au cas où ça arriverait à quelqu'un pendant la période
transitoire, mais c'est au même effet que ce qu'on a adopté à l'article 17.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 73 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 74
: « Tout décret
pris en vertu de l'article 49 de la Loi sur les cours municipales, tel
qu'il se lit le 30 juin 2024, qui vise un juge autre qu'un juge suppléant,
un juge président, un juge président adjoint, un juge responsable d'une cour
municipale ou un juge responsable du perfectionnement des juges des cours
municipales et qui est compatible avec les dispositions de la Loi sur les
tribunaux judiciaires, telles que modifiées par la présente loi, est réputé en
vertu de ces dispositions. »
Commentaires : Cet article prévoit
que tout décret fixant la rémunération des juges municipaux qui est compatible
avec le nouveau régime proposé par le remplacement... pardon, par le présent
projet de loi, demeure en vigueur jusqu'à ce qu'il soit abrogé ou remplacé.
Donc, c'est une position de sauvegarde, là, c'est ça? Bien, dans le sens de...
on ne coupera pas les finances, c'est un peu ça que je comprends. Oui. S'il y
avait un traitement additionnel, s'il est compatible avec les trois, les...
c'est la poursuite du traitement salarial.
M. Morin : ...plusieurs
décrets qui ont été pris en vertu de l'article 49 pour les cours
municipales.
M. Jolin-Barrette : Bien,
juge président, juge président adjoint, juge...
M. Morin : Bien, ça
dit : « Qui vise un
juge autre qu'un juge supplément, un juge président, un juge président adjoint », donc ça vise des juges à la
séance... Ça viserait quoi, exactement?
M. Jolin-Barrette : C'est
exclusif. Dans le fond, ça couvre aussi tous les décrets qui ont été pris pour
les frais de fonction. Ça veut dire les déplacements, ça veut dire les frais de
fonction. Ça veut dire remboursement d'une chambre d'hôtel, tout ce qui est
rapport avec la rémunération des juges pour le fonctionnement, et notamment les
dépenses associées, les décrets sont maintenus. Exemple : remboursement
de... j'allais vous dire...
M. Morin : ...déplacement ou
d'une chambre d'hôtel.
M. Jolin-Barrette : Oui,
j'allais vous dire aussi remboursement de toge, supposons, mais ça, c'est dans
les frais de fonction. Oui, mais, mais kilométrage, hôtel...
M.
Morin :...mais ça, ça vise l'ensemble des juges?
M. Jolin-Barrette : Oui, tous
les juges.
M.
Morin :D'accord. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que 74 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 75. Le
mandat du juge-président d'une cour municipale qui siège au Conseil de la
magistrature en vertu du paragraphe d de l'article 248 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires se termine le 1er juillet 2024.
Le mandat du juge choisi parmi les juges
des cours municipales et nommé sur la recommandation de la Conférence des juges
municipaux du Québec se termine à la date de la nomination du juge municipal
sur la recommandation de la conférence représentant les juges municipaux,
conformément au paragraphe f de l'article 248 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires tel que modifié par l'article 26 de la présente loi.
Puisque la fiction de juge-président d'une
cour municipale est abolie, cet article confirme la fin de mandat de celui qui
siège au Conseil de la magistrature. Il en est de même du mandat du juge choisi
à la suite de la recommandation par la Conférence des juges municipaux, puisque
celui-ci serait remplacé par un juge nommé par la conférence représentant
l'ensemble des juges municipaux.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est
«fonction». Excusez. J'ai dit «fiction», mais c'est «fonction».
Donc, ça, c'est au Conseil de la magistrature.
Vous vous souviendrez qu'au Conseil de la magistrature il y a un poste qui est
réservé à un poste de juge-président. Ça fait qu'on avait le choix entre trois.
Maintenant, il n'y en a qu'un seul, ça va être le juge en chef municipal qui va
être... qui va siéger au Conseil de la magistrature. Et il y avait un deuxième
poste pour un juge municipal qui était recommandé par les conférences des
juges, mais là, dans le fond, c'est l'ensemble des juges qui vont être dans la
même conférence qui vont recommander ce juge-là pour siéger.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 75?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que 75 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre, on
change de bloc maintenant, le bloc 2.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
serait rendus au bloc B... pardon, bloc 2, Compétences des cours
municipales. Alors, on irait à l'article 51 sur la Loi sur la fiscalité
municipale.
Donc : 51. La Loi sur la fiscalité
municipale est modifiée par l'insertion, après l'article 264, du chapitre
suivant :
«Chapitre XIX.1
«Poursuite
«265. Une poursuite pénale en vertu de la
présente loi peut être intentée par toute municipalité sur le territoire de
laquelle une infraction à une disposition de la présente loi est commise.
«L'amende appartient à la municipalité qui
a intenté la poursuite.
«Cette poursuite peut être intentée devant
toute cour municipale ayant compétence sur le territoire où l'infraction est
commise. Les frais relatives... relatifs à une poursuite intentée devant une
cour municipale appartiennent à la municipalité dont dépend cette cour, sauf la
partie des frais remis par le percepteur à un autre poursuivant en vertu de
l'article 345.2 du Code de procédure pénale et sauf les frais remis au
vendeur en vertu... au défendeur en vertu de l'article 223 de ce code.»
Commentaires : Cette nouvelle
disposition permet à toute municipalité d'être poursuivante pour sanctionner
une contravention à une disposition de la Loi sur la fiscalité municipale. Les
infractions visées sont le refus d'un propriétaire ou d'un occupant d'un
immeuble de laisser l'évaluateur municipal visiter celui-ci, le refus d'un
propriétaire d'informer la municipalité que son immeuble est devenu ou a cessé
d'être un établissement d'entreprise ou le refus d'informer la municipalité
d'un changement d'occupant d'un tel établissement.
Donc, auparavant, c'était un poursuivant
québécois. Là, on donne la possibilité que ça soit un poursuivant municipal qui
puisse le faire devant la cour municipale pour la question... sur la Loi sur la
fiscalité municipale pour ces infractions-là.
Le Président (M.
Bachand) :...député d'Acadie, s'il vous
plaît.
M.
Morin :...quand vous dites un poursuivant québécois, c'est un
poursuivant du DPCP...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :...c'est ça, au niveau... Parce qu'ils ont une section
qui s'occupe des poursuites en matière d'infractions, infractions pénales, là.
J'imagine que c'est eux qui faisaient ce genre de poursuites là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'était le DPCP.
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : Puis,
exemple, depuis 2010-2011, il y a seulement eu 14 causes qui ont été ouvertes à
la Cour du Québec.
M.
Morin :O.K. Parce que là c'est la Cour du Québec qui avait
compétence pour entendre ces causes-là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
C'est ça.
M.
Morin :O.K. Donc là, vous allez transférer ça devant la cour
municipale.
M. Jolin-Barrette : Locale,
oui.
M.
Morin :Oui, mais, en fait, ça va être la cour municipale parce
qu'il va y en avoir juste une, mais ça va être dans la... Donc là, les municipalités
dorénavant pourraient faire ces... en fait, faire une enquête puis déposer un
dossier auprès du poursuivant qui va agir devant la cour municipale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'était une demande des municipalités d'avoir cette juridiction-là.
M.
Morin :Puis c'est en lien uniquement avec les infractions que
vous venez de mentionner ou si c'est pour toutes les infractions? Parce que là
on parle... Parce que vous avez... vous avez souligné des infractions
particulières, et il y a eu peu de poursuites qui ont été intentées par le
poursuivant québécois. Mais là est-ce que vous allez étendre à d'autres
infractions ou si c'est seulement pour ces infractions-là?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : On me dit
que ce sont les seules infractions qui sont répertoriées à la Loi sur la
fiscalité municipale.
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : Donc, ce
sont toutes les poursuites...
M. Jolin-Barrette : Parce que
ce ne sont que celles-là.
M. Morin : Qui sont dans la
Loi sur la fiscalité municipale. Très bien. Donc, l'amende va être versée à la
municipalité. Et je comprends que vous ajoutez une disposition pour les frais,
parce que, bon, ça va être une infraction sommaire, donc il va y avoir des
frais. Et sans cette disposition-là, si, par exemple, le défendeur gagne puis
qu'il demande les frais, la municipalité ne pourrait pas lui verser les frais
que le tribunal vient d'imposer... ou vient de lui remettre?
M. Jolin-Barrette : Donc, c'est
les frais qui accompagnent le constat d'infraction. Donc, les frais
appartiennent à la municipalité. Mais supposons que le défendeur est acquitté,
il ne paie pas de frais.
M. Morin : Non, c'est ça.
Donc, vous avez besoin d'une disposition pour que ces frais-là... aussi, le
défendeur a encouru des frais, par exemple, pour l'assignation de témoin ou...
Donc, à ce moment-là, il va pouvoir demander les frais puis les ravoir, et
c'est pour ça que vous dites : Sauf les frais remis au défendeur en vertu
de 223 de ce code.
M. Jolin-Barrette : Donc,
223, « lorsqu'il rend
jugement, le juge peut ordonner : 1 : au défendeur de payer les frais
fixés par règlement lorsqu'il est déclaré coupable d'une infraction...
l'amende, au poursuivant de payer au défendeur les frais fixés par règlement
s'il considère que la poursuite était abusive ou manifestement mal fondée, au
défendeur ou au poursuivant, selon le cas, de payer les frais fixés par
règlement en ce... qu'il a été décidé que ceux-ci seraient déterminés lors du
jugement sur la poursuite. »
Donc, vous avez raison, c'est pour faire en sorte que notamment le défendeur
puisse être remboursé.
M.
Morin :Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...autres interventions sur
l'article 51? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 51 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
• (11 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui, là,
on serait à la Loi sur la santé publique, articles 53 à 56. Donc :
Les articles 88 et 105 de la Loi sur la santé publique sont modifiés par
la suppression de « ou
des cours municipales des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant la
compétence dans la localité où se trouve cette personne », partout où cela se trouve.
Commentaire. L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, de Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs. Donc,
maintenant, ça va être les juges de la Cour du Québec. Parce que, là, on se
retrouvait avec une situation où Montréal, Québec et Laval, à cause que
c'étaient juste les juges municipaux à titre exclusif qui avaient la
possibilité de rendre les ordonnances en vertu de la Loi sur la santé publique,
là, on rend les juges municipaux à la séance compétents sur l'ensemble du
territoire aussi. Donc, on vient centraliser ça à la Cour du Québec, plutôt que
d'étendre les pouvoirs à tous les juges municipaux relativement à la Loi sur la
santé publique. Puis...
M. Morin : Puis ces articles
là, ça vise quels types d'ordonnances? C'est 88...
M. Jolin-Barrette : Les types
d'ordonnances, c'est des ordonnances de se soumettre à un examen, aux
traitements médicaux requis, au besoin de faire conduire la personne vers une
installation maintenue par un établissement de santé ou de services sociaux
pour y être examinée et traitée, une ordonnance pour contraindre une personne
qui néglige ou refuse de collaborer à une enquête épidémiologique. Ça fait
qu'on a eu seulement cinq dossiers depuis 2020. Donc, c'est 88 puis 105 de la
Loi sur la santé publique.
M. Morin : D'accord. Et donc,
plutôt que de l'étendre à l'ensemble des cours... bien, pas des cours, mais de
la cour municipale puis de ses juges, le législateur préfère centraliser ça
auprès d'un juge de la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
les villes de Montréal et Québec n'ont pas recensé de dossiers sur ces types
d'ordonnances.
M. Morin : ...
M. Jolin-Barrette : Aucun.
M. Morin : O.K. Et puis,
évidemment, quand on parle d'un juge de la Cour du Québec, on ne parle pas d'un
juge de paix... on parle d'un juge de la cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : C'est un
JCQ, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 53? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 53 adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 54 :
L'article 101 de cette loi est modifié par la suppression, dans le
deuxième alinéa de « ou
des cours municipales des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant compétence
dans la localité où se trouve la résidence ».
Commentaire. L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs. Donc, ça,
c'est une ordonnance pour permettre au directeur de la santé publique d'entrer
dans une résidence privée sans le consentement de l'occupant afin d'exercer ses
pouvoirs. Donc, encore une fois, Montréal et Québec, ils n'ont pas eu de
dossier...
M. Jolin-Barrette : ...et puis
c'est les mêmes cinq dossiers qu'on a eus à la Cour du Québec.
M. Morin : Donc... ça va être
la Cour du Québec qui va avoir ces pouvoirs-là également.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, ils l'avaient déjà, mais là, on enlève Québec, Montréal.
M. Morin : Québec, Montréal
et Laval.
M. Jolin-Barrette : Laval.
Oui.
M. Morin : O.K. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 54 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 55 :
L'article 109 de cette loi, dans le deuxième alinéa : 1 : par la
suppression de « ou des
cours municipales des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant compétence dans
la localité où se trouve une personne qui a fait l'objet d'un ordre
d'isolement »; 2 : Par le remplacement de « cette
personne » par « une personne qui fait l'objet d'un ordre
d'isolement ».
Commentaire. L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs. Donc là,
les ordonnances visées, c'est 109 de la Loi sur la santé publique, ordonnance
pour isoler une personne pour au plus 30 jours. Donc, encore une fois, il
n'y a pas eu de dossier à Montréal, Québec, puis c'est les cinq mêmes dossiers
à la Cour du Québec.
M. Morin : Il y a... en fait,
je comprends, c'est qu'il y a peu de ce type de dossiers là ou peu de demandes
qui sont faites.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
municipal, il n'y en a jamais eu.
M. Morin : Il n'y en a jamais
eu.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 55 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, 56,
c'est la même chose. Les articles 110 et 126 de cette loi sont modifiés
par la suppression dans le premier alinéa de « ou des cours municipales
des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant compétence dans la localité où se
trouve cette personne. »
Commentaire. L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, de Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs. Donc là, on
vise 106 de la Loi sur la santé publique, ordonnance enjoignant une personne de
se conformer à un ordre donné par le directeur de la santé publique en vertu de
106, ordonnance pour soumettre une personne à la vaccination dans certains cas.
Puis, encore une fois, Montréal, Québec, il n'y en a pas eu, puis c'est les
cinq mêmes dossiers.
M. Morin : Dans tous les cas,
il y a eu... au Québec, il y a eu cinq dossiers de ce type-là.
M. Jolin-Barrette : À la Cour
du Québec.
M. Morin : À la Cour, puis ils
ont tous été à la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Laval, Montréal,
Québec, il n'y a rien.
M. Jolin-Barrette : Il n'y en
a pas eu.
M. Morin : Puis est-ce que
c'était en lien avec la pandémie dans la période ou si...
M. Jolin-Barrette : J'imagine,
parce que vaccination...
M. Morin : C'est ça, bien,
avec ce que vous venez de lire?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K., ce
n'est pas juste depuis la pandémie, ça fait depuis 10 ans.
M. Morin : Depuis
10 ans. O.K., donc même...
M. Jolin-Barrette : Cinq
dossiers en 10 ans.
M. Morin : Oui, c'est ça,
alors... Puis là-dedans, on inclut... en fait, on franchit toutes les années de
la pandémie.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K., parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 56 est adopté? Adopté. Merci.
M. le ministre, on change de bloc.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bloc 3, encadrement des procureurs municipaux. Donc, on irait à
l'article 41, M. le Président. Cette loi est modifiée après l'insertion
par... cette loi modifiée par l'insertion, après l'article 69, de la
section suivante : « Section 2.1, Procureur agissant en
poursuite. 69.1. Tout procureur qui agit en poursuites en matière criminelle ou
pénale devant une cour municipale ne peut occuper les fonctions, charges ou
emplois que le gouvernement déclare par règlement incompatible avec les
fonctions de procureur agissant en poursuites en matière criminelle ou
pénale. »
Commentaire. L'article habilite le
Gouvernement à déclarer, par règlement, des fonctions, des charges ou des
emplois incompatibles avec les fonctions de procureur agissant en poursuites en
matière criminelle et pénale.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M.
Morin :Oui. Merci. Alors, est-ce que présentement le
gouvernement a édicté des règlements qui rendent des fonctions incompatibles et
qui s'appliquent présentement aux procureurs qui agissent devant les cours
municipales?
M. Jolin-Barrette : Non, il
n'y en a pas.
M. Morin : Aucun? C'est la
municipalité qui le fait ou...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas encadré. Donc, actuellement, là, le procureur municipal doit se soumettre
aux directives du DPCP. Mais il n'y a pas de fait... un matin, là, vous pouvez
faire de la poursuite criminelle, puis vous pouvez aussi avoir un bureau de
défense, même si vous êtes poursuivant.
M. Morin : Oui, mais
j'imagine que... enfin, j'imagine que si vous faites ça, c'est parce que... en
fait, si le matin vous faites des poursuites en matière de facultés affaiblies
puis que, dans l'après-midi, comme défenseur ou avocat de la défense, vous avez
des dossiers, par exemple, je ne sais pas, moi, en fraude, bien, tu sais, ce
n'est pas vraiment le même domaine, là. Mais il n'y a aucun encadrement. Donc,
théoriquement, un procureur municipal pourrait, le matin, faire des poursuites
en matière de voies de fait, facultés affaiblies, puis l'après-midi défendre
des dossiers de voies de fait puis de facultés affaiblies...
M. Morin : ...ou s'il y a une
directive qui l'empêche ou?
M. Jolin-Barrette : Bien, là,
il y a le Code de déontologie des avocats, mais il n'y a pas de règle
législative claire là-dessus. Puis le Barreau appuie la disposition qu'on veut
insérer à 69.1. Parce que l'idée, là, c'est de faire en sorte, là, que... Tu
sais, vous avez des... dans certaines cours municipales, vous avez des
poursuivants à contrat, notamment, qui travaillent dans des bureaux privés,
donc il n'y pas d'exclusivité de fonctions. On veut éviter qu'un avocat soit
poursuivant en matière pénale et criminelle, supposons, puis qu'après, de
l'autre côté, il s'en aille à la défense. Parce que notamment, quand vous êtes
poursuivant, vous avez des formations avec le DPCP, c'est la formation, là,
toute cette information-là, puis là on se retrouve dans des situations où des
avocats de la défense ont accès à de l'information, supposons, de corps de
police, du DPCP, tout ça. Vous comprenez que, si vous mangez à tous les
râteliers, il y a peut-être un problème.
M. Morin : Bien,
c'est-à-dire... Oui, bien, c'est ça, c'est qu'en fait des avocats de la défense
avec leur association ont aussi de la formation. Donc, ils font leur formation,
le DPCP a des directives et de la formation. Je comprends que les directives du
DPCP sont publiques.
M. Jolin-Barrette : Oui, les
directives sont publiques. Mais ce que je veux dire, c'est que, oui, les
avocats de la défense ont l'information, mais l'enjeu, c'est que le poursuivant
national, c'est le DPCP puis...
M. Morin : Exact.
• (11 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Vous vous
retrouvez comme poursuivant un matin, mais après, le lendemain matin, vous vous
retrouvez au palais de justice comme avocat de la défense avec un collègue poursuivant
au DPCP, supposons. Tu sais, pensez-y, là, vous êtes à la cour municipale, vous
êtes poursuivant, puis là, le lendemain matin, vous vous retrouvez à la défense
au palais de justice.
M. Morin : Oui, oui. Je vous
ne dis pas que je suis contre l'idée, là, mais c'est parce que...
M. Jolin-Barrette : Non, non,
je...
M. Morin : En fait, moi,
j'avais une impression, donc... Puis qu'est-ce que vous... évidemment, ça va...
Parce que, dans la Loi sur le DPCP, il y en a, des fonctions qui sont
incompatibles avec le travail ou le rôle d'un poursuivant, c'est déjà dans la
loi. Ça fait qu'est-ce que ça va...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est l'article 27 de la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles
et pénales.
M. Morin : C'est ça. Parce
que, là, on n'est pas en train de modifier la Loi sur le DPCP avec cette
disposition-là, on est en train de regarder la Loi sur les cours municipales.
Donc, est-ce que, dans votre intention, ça va être la même chose? Est-ce qu'il
va y avoir un seul régime pour l'ensemble des poursuivants? Est-ce qu'ils vont
tous devenir, donc, des poursuivants permanents comme il y a par exemple à la
cour municipale de Montréal?
M. Jolin-Barrette : Non. Non,
on veut permettre la flexibilité pour les avocats, notamment, qui pratiquent en
région de faire en sorte de pouvoir exercer cette fonction-là de poursuivant.
Il y en a beaucoup en région pour les cours municipales, où la fonction de
procureur à la cour municipale, elle est confiée à un bureau. Mais on ne veut
pas que ce même avocat-là fasse de la défense en même temps parce que ça
devient une fonction incompatible. Ça fait qu'exemple vous pourriez être
poursuivant municipal puis, dans votre pratique privée, avoir des... à faire du
civil ou faire du familial en même temps.
M.
Morin :Oui, d'accord. Donc... Oui.
M. Jolin-Barrette : L'idée,
ce n'est pas qu'il y ait de confusion, de problématique. Un matin, vous êtes
poursuivant, le lendemain matin, vous êtes à la défense.
M. Morin : Oui, je comprends,
c'est ce que vous voulez surtout éviter, mais... C'est parce que le règlement
pourrait être plus large qu'uniquement ça. Parce qu'on dit : «...par
règlement, incompatibles avec les fonctions de procureur». Donc, ça pourrait
être, par exemple, je ne sais pas, moi, toutes sortes d'autres fonctions, là,
qui ne seraient pas nécessairement uniquement reliées à de la défense. Puis je
comprends qu'il y a le Code de déontologie des avocats qui empêche les avocats
de se placer en conflit d'intérêts, là. Ça, c'est clair, là, mais c'est ce que
j'essayais de voir. Et donc tous les procureurs qui agissent ne seront pas
nécessairement, comme vous venez de le dire, des procureurs permanents?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Je comprends que
ceux qui sont déjà permanents vont le demeurer.
M. Jolin-Barrette : Ah! bien,
nous, on ne touche pas à ça, là. Exemple, les procureurs permanentes de la
ville de Montréal, de la ville de Québec, je pense que, même à Lévis, ils ont
un procureur permanent maintenant, ça, on ne touche pas à ça, là. Mais, dans le
fond, ça va s'appliquer à eux quand même, qu'ils ne pourront pas exercer des
fonctions incompatibles. J'imagine que, le procureur qui est à Lévis, il y a
une exclusivité de fonction dans son contrat de travail, mais, s'il n'en avait
pas, il va quand même être régi par le règlement du gouvernement.
Puis, tu sais, je vous donne le
comparatif, là, avec l'article 59 de la Loi sur les cours municipales pour
les greffiers de la cour municipale, là :
«Le greffier et, le cas échéant, le
greffier adjoint ne peuvent ni représenter la municipalité devant une cour de
justice, ni représenter une autre personne devant la cour municipale.
«Il ne peut en outre exercer des fonctions
que le gouvernement peut déclarer par règlement incompatibles avec celles de
greffier ou de greffier adjoint d'une cour municipale.»
Ça fait que, tu sais, on s'inspire un peu
de l'article 59...
11 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...59,
alinéa deux, de la Loi sur les cours municipales.
M.
Morin :D'accord. Puis... Puis, par règlement, bien là, il y a
déjà le... le cas que vous venez de lire, qui couvre la question des... des
greffiers, puis là, ici, vous parlez des greffiers de la municipalité, pas...
M. Jolin-Barrette : Non, là,
je parlais des greffiers de la cour municipale.
M.
Morin :Ah! de la cour municipale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Puis est-ce que vous allez venir encadrer le rôle... le
travail du greffier de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas prévu.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : C'est le
procureur qui va être encadré.
M.
Morin :O.K. Donc...
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, si jamais on décidait de dire: Le procureur ne peut pas être greffier de
la municipalité, on va le faire pour le procureur.
M.
Morin :D'accord. Mais ça ne serait pas nécessairement exclu?
M. Jolin-Barrette : Ça ne
serait pas nécessairement exclu. Mais là, il faut déterminer si on le fait ou
non.
M.
Morin :D'accord. Et...
M. Jolin-Barrette : Mais ça
serait par le poursuivant. Tu sais, dans le fond, la personne qu'on vise, c'est
le poursuivant. Ça fait qu'on pourrait venir dire, théoriquement, dans le
règlement: Un poursuivant ne peut pas être greffier d'une municipalité.
M.
Morin :D'accord. Merci. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur 41? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 49, M. le
Président:
L'article 118 de cette loi est modifié:
1° par la suppression des paragraphes 1° à
5°;
2° par l'insertion... — c'est-tu
correct? — par l'insertion, après le paragraphe 6°, du suivant:
«6.1° détermine les fonctions, charges et
emplois incompatibles avec la fonction de procureur agissant en poursuite en
matière criminelle ou pénale;».
Commentaire. L'article 118 habilite le
gouvernement à réglementer aux fins de compléter la Loi sur les cours
municipales. Il est modifié pour y retirer toute référence à la sélection des
candidats aptes à être nommés juges, puisque le nouveau régime proposé traite
de ces aspects. De plus, l'article habilite le gouvernement à déclarer par
règlement les fonctions et charges ou emplois incompatibles avec les fonctions
de procureur agissant en poursuite en matière criminelle et pénale.
Donc, le paragraphe 6.1° reprend
l'habilitation prévue à l'article 41 du projet de loi. Donc, on n'a plus besoin
de la procédure de nomination, parce qu'on l'a vu... on l'a mise par
référence... on en avait parlé avec la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Bien, en fait, brièvement, on vient d'adopter à...
dans l'article 41 une modification à 69.1 qui parle de fonctions incompatibles
avec la fonction de procureur agissant en poursuite criminelle et pénale. Donc,
à 118, qui est à l'article 49, on vient refaire sensiblement la même chose?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :O.K. Et ça vise, 118, des... d'autres personnes?
M. Jolin-Barrette : Donc, ça,
c'est pour prévoir l'habilitation réglementaire. À 41, c'était...
M.
Morin :Parce que 41, on parlait des procureurs agissant en
poursuite, puis on l'a modifié avec... en ajoutant 69.1.
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, 69.1, c'est le principe, c'est: «Tout procureur qui agit en poursuite
en matière criminelle ou pénale devant une cour municipale ne peut occuper les
fonctions, charges ou emplois que le gouvernement déclare, par règlement,
incompatibles avec les fonctions de procureur agissant en poursuite en matière
criminelle ou pénale.» Puis là, ensuite, à 118 des cours municipales, on
reprend les différentes habilitations réglementaires puis on vient préciser ça.
Ça fait que, dans le fond, à 118, c'était déjà prévu, quels étaient les... les
pouvoirs réglementaires du gouvernement, ça fait qu'on vient le respécifier à
6.1.
M.
Morin :Puis le gouvernement en a adopté déjà, des règlements en
vertu de 118, pour venir encadrer des fonctions?
M. Jolin-Barrette : Pas pour
6°, qu'on me dit.
M.
Morin :O.K. D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 49? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 49 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article
50, Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales:
L'article 18 de la Loi sur le Directeur
des poursuites criminelles et pénales est modifié:
1° par la suppression de la dernière
phrase du deuxième alinéa;
2° par l'insertion, après le deuxième
alinéa, des suivants:
«Ces procureurs doivent informer le
directeur de tout défaut de conformité ou toute... de toute irrégularité dans
l'application d'une directive à laquelle ils sont soumis. Cette obligation
s'applique également à l'autorité dont ils relèvent dans l'exercice de leurs
fonctions de poursuivant en matière criminelle ou pénale.
«Afin d'assurer le respect d'une directive,
le directeur peut exiger la transmission d'informations relatives à
l'application d'une directive ou la transmission de tout renseignement ou de
tout document relatif à un dossier ou à une catégorie de dossiers nécessaire à
la vérification du respect des directives, selon les modalités qu'il détermine.
Il peut également exiger, après les discussions... après discussions avec le
poursuivant concerné...
M. Jolin-Barrette : ...mais
des modifications ou des ajustements concernant la conduite d'un dossier ou
d'une catégorie de dossier.
«Le directeur peut, lorsqu'à son avis
l'intérêt public l'exige, prendre en charge un dossier ou une catégorie de
dossier sous la responsabilité d'un poursuivant, aux frais de ce dernier. À
cette fin, il peut désigner tout avocat autorisé en vertu de la loi à exercer
sa profession au Québec pour le représenter et agir sous son autorité.»
Commentaire. L'article modifie l'article
18 de la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales afin d'accroître
les pouvoirs du Directeur des poursuites criminelles et pénales, de veiller au
respect des directives qu'il établit à l'intention des poursuivants sous son
autorité et qui s'appliquent à tout procureur qui agit en poursuite en matière
criminelle ou pénale.
Donc, ça, c'est pour faire en sorte
d'accroître le contrôle du DPCP sur les poursuites qui ont cours dans les cours
municipales. Et on prévoit que si jamais le poursuivant n'écoute pas le DPCP,
le DPCP peut ramasser le dossier, prendre la poursuite... bien, continuer la
poursuite et charger le tout à la municipalité si le procureur municipal ne
respecte pas les directives du DPCP.
M.
Morin :Donc, juste pour...
M. Jolin-Barrette : Je vous
donner un exemple concret. Dans l'éventualité où le DPCP, les orientations du
DPCP, c'est de dire : Vous poursuivez sur tel chef, mais que le
poursuivant, en cour municipale, disait : Bien non, moi je prends l'amende
à la place puis je fais des deals sur l'amende, contrairement aux directives du
DPCP, le DPCP pourrait intervenir.
• (11 h 40) •
M.
Morin :Est-ce que le DPCP pourrait donner une directive en
disant, par exemple : Les procureurs municipaux, dorénavant, vont
devoir... ont la responsabilité, peuvent déposer des infractions en vertu de la
partie 27 du Code criminel, puis que le procureur municipal d'une municipalité
qui dit : Bien non, nous, c'est juste nos règlements municipaux à nous?
Est-ce que le DPCP reprend tous les dossiers? Est-ce que ça pourrait se rendre
jusque-là?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
prend une entente avec la municipalité pour le faire. Prendre le dossier pour
faire la partie 27, oui, ça prend une entente avec la municipalité. On ne peut
pas l'imposer.
M.
Morin :Donc, ça, le DPCP ne pourrait pas donner cette
directive-là.
M. Jolin-Barrette : Non, non.
J'ai un exemple, là. En 2019, il y a une plainte disciplinaire qui est intentée
par le syndic adjoint du Barreau du Québec dans une situation où un procureur
municipal refusait d'appliquer systématiquement la directive NOJ-1 concernant
le traitement non judiciaire de certaines infractions criminelles, préférant
des dons en échange d'absolution. Ça fait que, dans le fond, le procureur, la
directive, c'est de dire : Bien, écoutez, vous devez le judiciariser,
supposons, le dossier, puis, après ça, vous faites... supposons, c'est
préaccusatoire ou postaccusatoire, dépendant. Supposons que c'est un
postaccusatoire, si la personne réalise, je ne sais pas, là, le traitement
alternatif, bien, vous l'accusez quand même. Mais là ce que le procureur
municipal «dealait», lui, c'était une amende, puis...
M.
Morin :...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est un don, c'est ça, un don, vous avez raison, un don en échange.
M.
Morin :Mais dans votre scénario, en fait.. bien, ça, vous
faites référence à une poursuite du syndic adjoint, donc c'est un vrai dossier,
c'est arrivé pour vrai, là. Mais ça, il devait y avoir une entente, en vertu de
la partie 27, pour pour en arriver là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :O.K. Donc, évidemment, dans les situations où la ville
décide d'intenter des poursuites en vertu de la partie 27, évidemment, les
directives du DPCP, qui touchent l'ensemble des procureurs, vont s'appliquer,
donc, incluant celles de la partie 27. Sauf que, comme vous l'avez souligné,
vous ne voulez pas forcer la municipalité à le faire, donc, évidemment, il
s'ensuit que, si la municipalité n'a pas entré dans une relation contractuelle
pour faire ce type de poursuite là, les directives du DPCP ne s'appliqueront
pas.
M. Jolin-Barrette : En
matière pénale, les directives du DPCP s'appliquent.
M.
Morin :Je parlais d la partie 27, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
je fais nuance, là. O.K. Parce que vous dites : Si on n'est pas rentré en
relation contractuelle avec les municipalités pour faire la partie 27, les
directives du DPCP s'appliquent. Mais les directives du DPCP ne s'appliquent
pas...
M.
Morin :Pour la partie 27.
M. Jolin-Barrette : Oui, pour
la partie 27 parce qu'ils n'en font pas. Mais par ailleurs, s'ils ne font pas
de partie 27, les directives du DPCP, en matière pénale, en matière de
poursuites, s'appliquent quand même...
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : ...même
si c'est en matière pénale. Le cas qu'on veut éviter, là, notamment...
M. Jolin-Barrette : ...ce
cas-là, s'ils font, supposons, la partie 27, du criminel, notamment, on ne veut
pas que le procureur municipal déroge aux directives du DPCP en matière
criminelle, supposons sur poursuite sommaire, puis qu'à la cour municipale ça
ne soit pas le même traitement que, supposons, au Palais de justice ou qu'ils
ne respectent pas la directive. Le procureur agissant en matière de poursuites
criminelles doit être assujetti. Puis là le problème qu'on avait dans la loi
sur le DPCP, c'était : le DPCP surveille, mais il n'avait pas... il n'avait
pas de levier sur le procureur. Là, on vient donner un levier sur le procureur,
il doit se conformer aux directives, mais, en plus, le DPCP, maintenant... si
le procureur persiste à ne pas respecter les directives, le DPCP peut arriver,
débarquer, prendre le dossier, tasser le procureur puis dire : Non, non,
c'est nous autres qui vont continuer la poursuite parce que vous ne respectez
pas les directives.
M.
Morin :D'accord. Bien, en fait, oui, il y a ce volet-là, il y a
plus que ça aussi, parce que, dans le projet de loi, on dit que les procureurs
municipaux... puis ils ne seront... tu sais, comme vous l'avez dit, ils ne
seront pas tous des permanents, là, puis ils ne deviennent pas tous non plus
des procureurs du DPCP affectés à une cour municipale. Ce n'est pas... La loi
n'est pas... n'est pas faite comme ça, là. Le budget du DPCP ne vient pas
d'augmenter, là, demain matin parce qu'il y a 72 poursuivants de plus qui
arrivent chez lui, là, ce n'est pas... ce n'est pas ça.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais il n'y a pas 72... il n'y a pas 72... Les procureurs municipaux restent
des procureurs municipaux. Puis le DPCP a eu beaucoup d'argent au cours des
dernières années, beaucoup d'effectifs.
M.
Morin :Donc, lui, il reste avec ses effectifs. D'accord.
M. Jolin-Barrette : Mais vous
me poserez la question aux crédits.
M.
Morin :Ah! bien, ça, on va avoir plein... on va avoir plein de
questions à vous poser aux crédits. Ça s'en vient d'ailleurs. Mais...
M. Jolin-Barrette : ...on a
du temps...
M.
Morin :Écoutez... Mais, dans le projet de loi, vous... pour les
procureurs qui agissent devant une municipale, le législateur dit que ces
procureurs vont devoir informer le directeur de tout défaut de conformité ou de
toute irrégularité dans l'application d'une directive, donc ils vont être
obligés de s'autodénoncer, c'est ce que vous voulez faire?
M. Jolin-Barrette : ...bien,
dans le fond, c'est un partage d'information, donc exiger du poursuivant la
communication d'information. Si, là, il n'a pas respecté la directive, il faut
qu'il le dise. Comme, exemple, là, un procureur au DPCP qui, dans un dossier,
supposons, ferait une erreur, il... je ne sais pas... ils ont leur autonomie,
les procureurs, là, mais il se rend compte qu'il a fait une erreur, ça peut
arriver, là, des erreurs de bonne foi, bien, il doit informer son procureur en
chef adjoint ou son procureur chef, puis ultimement le directeur si les
directives n'ont pas été suivies. Même chose dans les cours municipales, si
jamais la directive n'a pas été suivie, ils vont devoir informer le DPCP.
Le DPCP aussi, son deuxième pouvoir dans
l'article, va pouvoir exiger du poursuivant des modifications ou des
ajustements concernant la conduite d'un dossier ou d'une catégorie de dossier.
Ça fait que, si jamais le procureur municipal est parti sur une... sur une
orientation qui n'est pas correcte, le DPCP, il a le pouvoir de dire :
Non, non, ce n'est pas ça, la directive, vous avez mal compris, là, c'est de
cette façon-là. Puis troisièmement, si l'intérêt public l'exige, prendre en
charge un dossier ou une catégorie de dossier sous la responsabilité d'un
poursuivant aux frais de la municipalité.
M.
Morin :Oui, sauf que la même obligation de dénonciation ne
semble pas exister pour les procureurs permanents du DPCP. En tout cas, ce
n'est pas dans 18 si ça existe dans la loi.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
il y a un supérieur hiérarchique qui est là, qui est dans le bureau. Là, le poursuivant
municipal, là... supposons qu'ils font du criminel à Saint-Hyacinthe, là, à la
cour municipale, là, quand vous êtes un poursuivant désigné par la
municipalité... puis, avec la partie 27, vous avez une responsabilité de
poursuivant public, là. Puis, tu sais, c'est sérieux comme pouvoir que l'État
confère. Puis, tu sais, là, on peut remonter... Les fonctions ont été
permanentisées peut-être plus 1960, 1970...
M.
Morin :Dans les années... fin 1960... Bien, 1970, en fait,
avec... Si mon souvenir est bon, c'était... Le ministre de la Justice, c'était
M. Choquette, qui... qui, en fait... qui a fait à l'époque la loi sur les
substituts du procureur général. On est là-dedans à peu près, là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. Puis, tu sais, encore aujourd'hui, supposons, en matière fédérale, je
pense, vous pouvez nous le dire, en région, il y a beaucoup des procureurs de
bureaux privés qui agissent à titre de poursuivants pour le procureur général
du Canada ou pour le DPCP.
M.
Morin :Il y a des mandataires, effectivement, tout à fait.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
il y a des mandataires. Donc, c'est un peu ça. Donc, nous, au niveau québécois,
quand ça touche les orientations du DPCP...
M. Jolin-Barrette : ...on
veut être sûr que l'équivalent du mandataire respecte les orientations. Puis,
oui, s'il ne les respecte pas, on veut qu'il nous le dise.
M.
Morin :Sauf que ça ne devient pas des mandataires comme tels,
ils n'ont pas un mandat du DPCP d'agir.
M. Jolin-Barrette : Ils n'ont
pas un mandat, mais ils agissent en leur qualité... Supposons qu'on est en
matière de la partie 27, ils agissent en la qualité de poursuivant. Ils ont une
entente avec la ville. Ils administrent eux-mêmes les poursuites criminelles et
pénales. Ça fait que, tu sais, ce n'est pas un mandataire direct, mais il
exerce le rôle qu'un PPCP ferait au palais de justice. Parce qu'il n'y a pas
pas de partie 27 dans une cour municipale, les infractions prévues là, elles
se ramassent au palais de justice du district, puis c'est un PPCP qui poursuit.
M.
Morin :Oui, en vertu de la partie 27, s'il n'y en a pas,
effectivement.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'on va être sur que le DPCP, même si ce ne sont pas des procureurs
permanents, aient les outils, puis soient informés de ce qui se passe dans les
cours municipales. Puis, s'il y a des dérogations, la loi dit : Vous devez
informer le DPCP.
M.
Morin :Puis vous préférez agir comme ça plutôt que de mettre en
place une structure qui permettrait, par exemple, je ne sais pas, moi, au DPCP
d'avoir, je ne sais pas, un procureur-chef ou un procureur chef adjoint assigné
aux cours municipales, qui va veiller à l'encadrement de tous ces
procureurs-là. Comment comment ça va marcher sur le terrain?
• (11 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ce qui arrive, c'est qu'il y a une question de coût, notamment, aussi
pour les municipalités. C'est les municipalités qui assument la facture. Ça
fait que, si on faisait en sorte, supposons, de permanentiser 75 procureurs...
bien, en fait plus que ça, même la ville de Montréal, tu sais, au pénal, il
faudrait demander à Me Gallant, là, mais doivent être une bonne trentaine, là,
de poursuivants municipaux à la ville de Montréal. Donc, les coûts
deviendraient...
M.
Morin :Mais sans que le DPCP prenne tous ces employés-là sous
son aile, parce qu'on parle ici d'encadrement, puis, au fond, la loi veut
obliger les procureurs à informer...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :...donc de s'auto-identifier dans le non-respect d'une
directive. Moi, ce que je vous dis, c'est que, pour les encadrer, parce que je
comprends que c'est une chose, ils vont être soumis aux directives du DPCP, si
jamais ils ne les respectent pas, bien, ils vont le dire. Mais, tu sais, en
droit, il y a beaucoup de gris des fois, des fois, donc. Ils ont-tu respecté?
Ils ont-tu respecter? Ils n'ont-tu pas respecté? Il y a des cas, c'est sûr,
c'est clair, c'est évident. Il y a d'autres cas, ça va être moins évident.
Donc, est-ce qu'au DPCP on prévoit une
structure qui va faire en sorte, par exemple, qu'il y a des gens qui vont être
assignés pour épauler, aider ces procureurs-là, plutôt que de les laisser
uniquement, finalement, ou bien à eux-mêmes ou aux soins de la municipalité
pour lesquels ils sont le poursuivant?
M. Jolin-Barrette : Mais, en
fait, le DPCP est là pour les accompagner, ça fait qu'il a suffisamment de
ressources pour les accompagner. À structure interne au DPCP, ça va être le
directeur qui va assigner un procureur, un procureur-chef, tout ça, là, dans
leur organigramme, mais ce n'est pas moi qui va leur dire comment fonctionner à
l'interne au DPCP, là, mais...
M.
Morin :Vous pouvez leur dire, vous pouvez leur donner une
directive.
M. Jolin-Barrette : Moi, je
donne des orientations. Dans le fond, le pouvoir du ministre, c'est de donner
des orientations, puis le DPCP part des orientations qui sont publiées à la
Gazette pour envoyer... pour faire des directives. Mais ça, ça devient de la
gestion interne. Ça fait que, tu sais, le DPCP, c'est notamment... Puis vous
l'avez vu, il y a un dossier disciplinaire, ils veulent s'assurer que, dans les
cours, ils puissent avoir l'information puis ils puissent avoir la capacité
d'intervenir. Bien, certainement, ils vont suivre ça, là.
M.
Morin :Sauf que, dans les cas, par exemple, si le procureur
admet qu'il n'a pas respecté une directive, le levier pour le DPCP, tout
dépendant de l'étape à laquelle on est rendu, évidemment, parce que si c'était
dans le cadre d'une négociation de plaidoyer, puis le plaidoyer est enregistré,
bien, c'est un peu fini pour ce volet-là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
je vous donne un exemple. Le DPCP, il a formé l'ensemble des procureurs
municipaux en juin dernier sur les directives. Ils sont informés de tout
changement sur les directives du DPCP. Actuellement, le procureur chef adjoint
peut prendre connaissance d'un dossier puis des notes d'un procureur du DPCP au
dossier, c'est quand c'est un dossier au palais de justice.
M.
Morin :Mais ça, c'est dans le cadre d'un procureur qui est
permanent, donc qui est un employé du DPCP.
M. Jolin-Barrette : Qui est
permanent, mais là ce n'est pas possible de le faire pour un procureur
municipal. Ça fait que, sans l'obligation qu'on a de transmettre l'information
au DPCP, c'est comme si le DPCP...
M. Jolin-Barrette : ...il voyait
juste d'un oeil, là, ça fait que, là, le DPCP, avec ce qu'on fait, il va
pouvoir dire : Envoie-moi l'information du dossier, je veux le voir, ça
fait que moi, je pense que ça répond aux besoins du DPCP, là.
M. Morin : Puis le DPCP,
est-ce qu'il a été été consulté là-dessus? Parce qu'à un moment donné, on
devait l'entendre, il devait déposer un mémoire, puis finalement, ce n'est pas
arrivé.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, je l'ai constaté comme vous, mais effectivement, la disposition, on l'a
travaillée avec le DPCP, à leur satisfaction.
M. Morin : O.K. Et puis le
seul levier que le DPCP a après, si le procureur ne... fait en sorte qu'il ne
veut pas suivre la directive, c'est de reprendre le dossier.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ultimement, il pourrait reprendre le dossier.
M. Morin : Parce que...
M. Jolin-Barrette : ...ou
demander des ajustements dans la conduite du dossier. Tu sais, quand il va
voir... supposons, ce n'est pas conforme. Il pourrait dire au procureur :
Tu changes ça, ça, ça, sur la conduite du dossier. Puis, si jamais ce n'est pas
fait, il peut reprendre le dossier.
M. Morin : Oui, mais parce
qu'il n'y a pas de lien d'emploi comme tel. Il n'y a pas de sanctions
administratives ou disciplinaires. Puis ce n'est pas c'est son mandataire.
M. Jolin-Barrette : Déontologique,
c'est le barreau.
M. Morin : Oui, non,
clairement, là, mais c'est parce que c'est deux choses. Il y a... Des fois,
dans des directives de poursuites, ça... il peut y avoir un lien avec la
déontologie puis un manquement déontologique, mais il y a d'autres fois, ça
relève par exemple de la discrétion, du poursuivant. Puis traditionnellement,
bien, ça, le Barreau n'intervient pas là-dedans. Donc, à l'interne, il peut y
avoir des sanctions administratives ou disciplinaires, dans un cas comme ça, ça
ne serait pas possible.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve que le DPCP peut faire une plainte en déontologie.
M. Morin : Au barreau.
M. Jolin-Barrette : Au
barreau. Ce qui manifestement s'est produit dans le cas des...
M. Morin : C'est ça, et c'est
ce qui est probablement arrivé dans le cas que vous nous avez relaté et énoncé
finalement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord. Et donc,
la Ville de Montréal, dans son mémoire, a identifié pour eux une problématique.
Je suis à la page cinq du mémoire où on dit La Ville de Montréal invite le
gouvernement du Québec à limiter la portée de l'article 50 du projet de
loi, et ce, afin de favoriser un traitement efficace de la justice. Donc, on a
écouté... puis c'est Me Gallant qui, pendant les... quand on a entendu, là, les
groupes qui sont venus nous parler avant l'étude article par article, qui nous
a parlé de ça. Est-ce que vous entrevoyez un régime particulier pour des villes
où ils ont un grand nombre de procureurs et ils ont déjà un procureur, qui est
un directeur des poursuites, si on veut, criminelles et pénales, mais
municipales?
M. Jolin-Barrette : Non,
honnêtement, à Montréal, ils font du bon travail. Mais ultimement, le
poursuivant national, c'est le DPCP, puis il doit conserver la juridiction sur
l'ensemble des infractions qui sont traitées dans toutes les cours. Ça fait
que, oui, ils ont un directeur à Montréal, ils ont un directeur à Québec aussi,
mais ultimement, la personne qui est imputable, c'est le DPCP.
M. Morin : Sauf que ma
compréhension de la Cour municipale de Montréal et de Québec, c'est que, parce
qu'ils sont dans une cour municipale, ils sont quand même liés par les
directives du DPCP. Ils ne sont pas totalement immunisés de ça, là. Ils n'ont
pas leurs propres directives. Donc, ça n'enlève rien au poursuivant national,
parce que c'est déjà l'état de la situation.
M. Jolin-Barrette : ...ce que
je comprends de la ville de Montréal, c'est qu'ils veulent couper le lien puis
ils ne veulent pas que ça s'applique à eux. Mais ça s'applique à tout le monde.
Il n'y a pas de statut particulier pour la cour municipale de Montréal. Bien,
en fait, ce n'est même pas la cour municipale de Montréal, c'est le Service des
affaires juridiques de la Ville de Montréal.
M. Morin : Donc, le directeur
des poursuites à la Ville de Montréal fait partie du contentieux de la ville ou
il est indépendant?
M. Jolin-Barrette : Il fait
partie du service des affaires juridiques de la ville de Montréal.
M. Morin : O.K. Dans... Oui,
je vous demanderais... est-ce que c'est possible d'avoir une suspension de
quelques minutes? On va...
Le Président (M.
Bachand) :Écoutez...
M. Morin : Je n'ai pas vu
l'heure passer.
Le Président (M.
Bachand) :Si vous êtes d'accord, on
n'ajournera pas, mais on va suspendre les travaux jusqu'après les affaires
courantes. Merci beaucoup...
M.
Morin :...très bien. Merci...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Merci infiniment. À
tantôt.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 36)
Le Président (M.
Bachand) :...la Commission des
institutions reprend ses travaux. On poursuit donc l'étude détaillée du projet
de loi n° 40, Loi visant notamment à réformer les cours municipales et à
améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la performance du système de
justice. Lors de la suspension de nos travaux, nous étions à l'étude de l'article 50.
Donc, interventions sur l'article 50? Sur l'article 50?
M.
Morin :Oui, absolument. Bonjour, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Bon, allez-y, M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Merci beaucoup. On continue. Donc, oui, alors, on avait
commencé à parler de... des directives du directeur des poursuites criminelles
et pénales et du fait qu'elles s'appliquaient, à la ville de Montréal, au
directeur des poursuites pénales et criminelles de la ville. Donc, il est déjà
soumis aux directives du DPCP.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Bien. Maintenant, là, je comprends que dorénavant, avec
la modification, il n'y aura plus de directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal? Est-ce que ça va entraîner la perte de son
poste ou... Comment ça va fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
ne change absolument rien.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça... Il
n'y a aucune modification en lien avec ce poste-là. D'ailleurs, ce poste-là, c'est
un poste administratif qui est créé par le service des affaires juridiques, qui
est l'équivalent du... C'est une structure administrative de la ville de
Montréal. Exemple, vous avez... Me Guay est avocat en chef de la ville de
Montréal, qui est le directeur du service des affaires juridiques. Vous avez,
au contentieux de la ville de Montréal, un directeur des affaires civiles, qui
regroupent les différentes divisions du contentieux, puis vous avez... au
niveau du pénal et criminel, vous avez un directeur des affaires pénales et
criminelles pour la ville de Montréal, qui est Me Gallant. Donc, il pourrait ne
pas y avoir de directeur, il pourrait juste y avoir un avocat en chef pour la
ville de Montréal.
M.
Morin :D'accord. Et le directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal, il émet des directives pour les procureurs
qui relèvent de son autorité?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est...
ce n'est pas un poste de directeur au... comme le directeur des poursuites
criminelles et pénales au niveau québécois, là, c'est un poste administratif. C'est
un cadre de la ville de Montréal...
M. Jolin-Barrette : ...au
contentieux.
M. Morin : Oui, je comprends
qu'il n'est pas comme le directeur des poursuites criminelles et pénales. La
loi qui a créé le Directeur des poursuites criminelles et pénales lui donne des
attributions. Mais maintenant je croyais comprendre, en lisant le mémoire de la
ville de Montréal, qu'il dirigeait ou guidait les procureurs ou, enfin, il
semble être leur patron, pour les procureurs qui siègent devant la cour
municipale, en matières criminelles et pénales à Montréal. Est-ce que je
comprends bien où?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est leur supérieur immédiat.
M.
Morin :D'accord. Donc, dans ce sens-là, il peut leur donner des
directives.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, des balises administratives sur les horaires de travail, sur le fait que
c'est lui, leur supérieur immédiat qui supervise leur travail aussi, mais en...
tout, en conformité avec les directives du Directeur des poursuites criminelles
et pénales.
M. Morin : Oui, je comprends
que... mais... Oui?
M. Jolin-Barrette : Mais,
exemple... je vous donne un exemple, là, la ville de Montréal, ils ont des
programmes de non-judiciarisation, supposons, côté cour, mais c'est sûr que,
dans l'application du programme, quand ils développent un programme côté cour,
s'il y a un enjeu, le patron, c'est le Directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal, le supérieur hiérarchique. Puis, en haut
du Directeur des poursuites criminelles et pénales, à Montréal, c'est l'avocat
en chef de la ville, malgré qu'il est... qu'il gère la ville de Montréal.
• (15 h 40) •
M. Morin : Donc, Me Guay,
comme le directeur, finalement, de leurs services juridiques?
M. Jolin-Barrette : C'est un
cadre...
M. Morin : De la ville.
M. Jolin-Barrette : De la
ville.
M. Morin : O.K., parfait.
Maintenant, je comprends que le Directeur des poursuites pénales et criminelles
de la cille de Montréal ne pourrait pas donner une directive qui irait à
l'encontre d'une des DPCP.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Mais, parce que
j'essaie de comprendre, c'est qu'il peut quand même en donner qui vont être
complémentaires.
M. Jolin-Barrette : Non,
bien... Le directeur, c'est le patron. Il y a une équipe de procureurs à la
ville de Montréal, ils doivent être à peu près, je ne sais pas, là, une
trentaine, peut-être plus, là, je... ça fait longtemps que j'y suis allé, mais
c'est un cadre administratif, ça fait qu'il y a la fonction de directeur des
affaires pénales comme il y a un directeur des affaires civiles. Puis, dans le
fond, les procureurs respectent l'autorité hiérarchique, parce que c'est leur
patron, mais, ce que je veux dire, sur les directives, ils doivent appliquer
les directives du DPCP, là. C'est des directives... Les directives données par
le DPCP de Montréal, c'est des directives administratives, là, sur comment on
gère les dossiers, comment on... le volume, l'organisation du travail, les
horaires de travail, les choses comme ça, là.
M. Morin : Donc, il n'aurait
pas le droit de donner une directive à la cour municipale pour ces
procureurs...
M. Jolin-Barrette : Bien, il
ne peut pas donner une directive qui va à l'encontre des orientations du DPCP.
M. Morin : Non, ça, on est
d'accord, ça, c'est sûr. Mais est-ce qu'il pourrait en donner une qui est
complémentaire, une qui... bon, qui viserait autre chose ou ça, ce n'est pas...
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que c'est les poursuivants. Ultimement, lui, c'est le patron des
poursuivants à Montréal. Ça fait que oui, oui, il peut en donner, mais ce n'est
pas au même titre que le DPCP au Québec.
M. Morin : O.K. Je comprends,
je comprends. Et dans la procédure et..
M. Jolin-Barrette : C'est
comme... Supposons, un procureur, là. Bien, un procureur-chef, ça gère son
équipe de procureurs mais ça applique les... tu sais, dans certains districts,
ils gèrent ça localement, comme la ville de Montréal aussi, là, il y a des
particularités, puis ils s'ajustent.
M. Morin : D'accord.
Maintenant, avec l'article 50 puis la modification à l'article 18 de
la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales, ça voudrait donc
dire que le DPCP pourrait aussi reprendre un dossier d'un procureur de la cour
municipale de Montréal?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Donc, à ce
niveau-là, il n'y a pas de distinction, il n'y a pas d'exception, il n'y a
pas... si jamais il y a un procureur...
M. Jolin-Barrette : La cour
municipale de Montréal, c'est comme toutes les autres cours.
M. Morin : O.K. Mais, compte
tenu du rôle du directeur, à ce moment-là, est-ce qu'il y a un dialogue entre
le DPCP puis le directeur qui est à la ville de Montréal ou si... Comment ça
fonctionne en pratique?
M. Jolin-Barrette : Bien,
normalement, le niveau d'encadrement est beaucoup plus élevé à Montréal puis le
niveau de... Il y a une structure hiérarchique à Montréal, donc il ne devrait
pas y arriver ce genre de problèmes là.
M. Morin : O.K. Puis
j'imagine qu'il y a une structure hiérarchique à Québec également.
M. Jolin-Barrette : Il y a
une structure hiérarchique à Québec aussi. C'est sûr, où il y a des gros
contentieux, si je peux dire, où il y a des bureaux de poursuivants,
effectivement, mais, quand vous avez un procureur pour la MRC, supposons de la
cour de la MRC...
M. Jolin-Barrette : ...il est
pas mal tout seul. Des fois, c'était...comme on le disait, c'était à contrat
aussi, ça fait que c'est un avocat de l'externe aussi. Ça fait que les
situations qui s'y prêtent vont s'y prêter fort probablement plus dans des
cours où il n'y a pas de procureur permanent. Mais, mais, si jamais on avait un
contentieux comme ça, malgré le fait qu'il y a un directeur, puis qu'il ne
respecte pas les directives du DPCP, le DPCP, l'article s'applique quand même à
eux.
M. Morin : D'accord. Et,
quand, dans l'article 50, on parle des... de l'obligation pour les
procureurs d'informer le directeur, on parle évidemment ici du DPCP. Donc,
est-ce qu'il y a une adaptation possible pour la Ville de Montréal? Est-ce
qu'ils doivent d'abord aviser leur propre directeur hiérarchique qui, après ça,
avise le DPCP, ou s'ils le font direct, puis le directeur des poursuites
pénales et criminelles de la Ville de Montréal, théoriquement, pourrait ne pas
être au courant?
M. Jolin-Barrette : Bien,
hiérarchiquement, ils relèvent de... tu sais, le responsable administratif à la
ville, il y a le directeur qui est directeur de son service, ultimement, ce
serait une bonne pratique que le procureur, s'il fait une erreur, d'aviser son
patron, parce que, par la bande, le DPCP... il va sûrement appeler le DPCP
Montréal, hein, puis ils vont se dire : C'est quoi ça? Puis ils vont
demander... la personne qui est imputable, le point de contact, quand vous avez
une cour municipale avec une trentaine ou plus de procureurs, le patron va
répondre. Le DPCP, il appelle à Montréal, puis il va appeler Me Gallant, là, ou
il va appeler Me Guay puis ensuite, ça va aller vers Me Gallant.
M.
Morin :D'accord. Parfait. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 50? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 50 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Donc, on se rend
maintenant à l'article 66, donc on édicte une nouvelle loi. Alors, faire
ça simple, c'est comme si on faisait une étude détaillée à l'intérieur d'une
étude détaillée. Donc, ce qu'on va faire, c'est que 66, on va commencer par
l'article 1, puis on va adopter tous les articles. Après ça, on va venir à
l'intitulé, puis au titre. Alors donc, c'est une étude détaillée dans une étude
détaillée. Alors, si vous êtes d'accord... vous êtes d'accord, c'est la façon
de faire. Je n'ai pas le choix, là. Alors donc...
M. Jolin-Barrette : Vous êtes
mieux d'être d'accord avec le président.
Le Président (M.
Bachand) :C'est ça. Alors donc, on est à
66, M. le ministre, pour l'article 1, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je vais lire tout l'article 66 et je vous informe, M. le...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah!
Voulez-vous que je les lise un après l'autre?
Le Président (M.
Bachand) :Non, on y va article... Donc,
c'est comme une étude détaillée. C'est ça que je vous disais tantôt. On fait
l'article un, on fait les interventions, s'il y a des amendements, on vote,
puis on continue comme ça.
M. Jolin-Barrette : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) :L'article 1.
M. Jolin-Barrette : La Loi
sur les sanctions administratives pécuniaires en matières municipales, dont le
texte figure ci-dessus, est édictée : 1... La Loi sur les sanctions
pécuniaires en matières municipales, un : Le gouvernement peut, par
règlement, permettre l'établissement par un organisme municipal d'un régime de
sanctions administratives pécuniaires ayant pour objectif d'inciter à remédier
rapidement un manquement, à une disposition réglementaire ou de prévenir la
répétition d'un tel manquement.
Et j'ai un amendement, M. le Président, il
y avait une petite coquille. Il est déjà sur le greffier. Donc, article 66,
article un de la loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matières
municipales : Remplacer, dans l'article un de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale, proposé par
l'article 66 du projet de loi, « réglementaire » par « d'une loi ou d'un règlement ».
Commentaire. L'amendement vise à permettre
l'établissement d'un régime de sanctions administratives pécuniaires en
matières municipales pour un manquement à une disposition d'une loi. Donc, tel
qu'amendé : « Le
Gouvernement peut, par règlement, permettre l'établissement par un organisme
municipal d'un régime de sanctions administratives pécuniaires ayant pour
objectif d'inciter à remédier rapidement à un manquement, à une disposition
d'une loi ou d'un règlement, ou de prévenir la répétition d'un tel manquement.
Pourquoi est-ce qu'on... on a oublié... On
avait oublié loi? C'est pour faire en sorte qu'exemple... supposons que vous
avez un constat d'infraction de stationnement en vertu du code de sécurité
routière, puisque le code de sécurité routière, c'est une loi, dans le fond, on
voulait le couvrir aussi, ce n'est pas uniquement le règlement municipal pour
le constat d'infraction de stationnement, mais exemple un stationnement en
vertu du CSR doit pouvoir aussi en bénéficier.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, en fait, je
comprends de l'amendement qu'il y a donc probablement des municipalités au
Québec où il n'y a pas de règlement municipal qui régit le stationnement.
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait arriver.
M.
Morin :O.K.. Donc, je comprends que, si le législateur ne veut
pas prendre de chance.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah! oui,
oui, exemple, les... entre autres aussi, là, le stationnement pour les
personnes qui sont en situation de handicap, article 11 du CSR.
L'infraction, elle est dans le code de sécurité routière...
M. Jolin-Barrette : ...ça fait
que supposons que vous stationnez dans un stationnement pour personnes
handicapées, c'est à 11.
M.
Morin :Donc, quelqu'un, par exemple, dans... dans une ville, à
Montréal, là, ou à Québec, qui laisse son véhicule dans un endroit réservé aux
personnes à mobilité réduite ou handicapées qui n'a pas de vignette puis qui ne
s'en occupe pas, lui là, là, bon, alors, dans ce cas-là, il n'y a pas d'infraction
à des règlements municipaux, c'est toujours dans le code de la sécurité
routière?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je ne peux pas vous dire que c'est toujours, toujours... en fait,
qu'il n'y a pas d'infraction réglementaire du règlement de la ville, mais ça
pourrait arriver qu'il n'y en ait pas, et donc, pour couvrir cette
situation-là, il faut mettre «loi» parce que le code de sécurité routière le
prévoit.
M.
Morin :D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :...sur l'amendement?
M.
Morin :Oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Donc, évidemment, on a... vous nous avez dit un peu plus
tôt, monsieur le ministre, que ce système que vous voulez mettre en place, au
fond, s'inspire de la législation ontarienne.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Puis, dans le fond, c'est une...
M.
Morin :Oui?
M. Jolin-Barrette : La genèse
de ça, là, la proposition nous a été faite par la ville de Montréal. Dans le
fond, la ville de Montréal nous a demandé d'intervenir, puis on a examiné la
situation, puis, effectivement, on donne suite à la demande de la ville de
Montréal, qui va bénéficier aux autres villes du Québec, pour faire en sorte
qu'ils puissent avoir les mêmes pouvoirs que Toronto. Dans le fond, on s'est
basés... notamment on s'est inspirés du modèle de Toronto... bien, en fait, de
l'Ontario, pour la ville de Toronto. Puis là on vous a envoyé des exemples sur
le site Greffier pour faire en sorte que... de vous donner l'exemple de Toronto
notamment, puis Kingston l'a utilisé aussi, puis ce régime-là roule depuis
plusieurs années.
• (15 h 50) •
M.
Morin :C'est ça. Sauf que, quand j'ai regardé la loi... bien,
en fait, la loi ontarienne que vous nous avez fait parvenir, là, eux, ils
parlent uniquement de règlements... ou de contraventions à des règlements
municipaux sur le stationnement, l'immobilisation ou l'arrêt des véhicules,
puis j'imagine que c'est en lien avec la même loi. Mais, quand on a trouvé
les... le code, finalement, municipal de Toronto, ils ont... ils ont
également... et c'est uniquement pour des, en fait, contraventions, entre
autres, si je ne me trompe pas, à des règlements de stationnement. Vous, je
comprends que vous voulez l'étendre à plus que ça.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Votre
question, c'est relativement au fait que vous, vous dites : En Ontario, c'est
uniquement pour des statuts réglementaires, pour des règlements et non pas pour
une référence à des infractions prévues à une loi, c'est ça que vous dites?
M.
Morin :Non. Non, ce que je dis... Non, non. Puis je comprends,
puis vous l'avez bien expliqué, évidemment... Bien, évidemment, je comprends
que le législateur, quand vient le temps de contrevenir à un emplacement
réservé à des personnes à mobilité réduite, veut que ça soit visé par ce... par
ce phénomène-là. Mais, moi, ce que je disais, c'est que, dans la loi...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas juste les stationnements. Dans le fond, là, en 2017, là, il y a un article
qui a été ajouté relativement aux pénalités administratives, 434.1, donc :
«Sans préjudice de la portée générale des articles 9, 10 et 11, une
municipalité peut exiger, aux conditions qu'elle estime appropriées, qu'une
personne paie une pénalité administrative si elle est convaincue que celle-ci
n'a pas observé un règlement de la municipalité adopté en vertu de la présente
loi.» Donc, ce n'est pas nécessairement relativement à des infractions de
stationnement pour l'Ontario, ils ont élargi en 2017. Ça fait que ça peut
toucher tout autre type d'infraction.
M.
Morin :D'accord. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M.
Morin :Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement à l'article 1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
l'article 1 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
M.
Morin :...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 1 est... tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Monsieur le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 2 : «Le règlement du gouvernement doit :
«1° déterminer l'organisme municipal
habilité à établir un régime de sanctions administratives pécuniaires;
«2° déterminer les catégories de
manquements ou les manquements pouvant faire l'objet d'un régime de sanctions
administratives pécuniaires;
«3° fixer le montant des sanctions
administratives pécuniaires;
«4° fixer le délai de prescription des
sanctions administratives pécuniaires et les causes d'interruption de celle-ci;
«5° interdire, à l'égard d'un même
manquement, le cumul de sanctions administratives pécuniaires ou d'une sanction
administrative pécuniaire et d'une poursuite pénale...
M. Jolin-Barrette : ...«6°
imposer toute mesure permettant d'assurer que toute personne visée par
l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire puisse en demander le
réexamen et, le cas échéant, contester la décision en réexamen dans un cadre
respectant les principes de justice fondamentale;
«7° fixer les frais qu'une personne
chargée d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la
décision en réexamen.
«Le règlement du gouvernement peut prévoir
toutes les autres conditions ou modalités, y compris toutes les règles de
procédure et les règles relatives au recouvrement des sommes dues, que le
régime de sanctions administratives pécuniaires d'un organisme municipal doit
respecter ou habiliter l'organisme municipal à prescrire ces conditions et
modalités.
«Les normes du règlement du gouvernement
peuvent varier en fonction de toute distinction jugée utile.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. D'autres
interventions à l'article 2? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Alors, je comprends que, plutôt que d'insérer certains
éléments dans la loi, vous préférez utiliser un règlement qui, en fait, va
réglementer, gérer l'ensemble du régime.
M. Jolin-Barrette : Oui, dans
le fond, par voie réglementaire, pour définir le régime. Dans le fond, on met
le principe dans la loi puis on va venir définir, par voie réglementaire, les
différentes modalités.
M.
Morin :Et avez-vous une idée, déjà... Bien, j'imagine
qu'éventuellement, quand il va avoir un projet de règlement, vous allez le
publier.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va le publier puis, dans le fond, on va consulter aussi, dans le fond, les
municipalités quand va venir le temps de publier le règlement. Ultimement, tu
sais, là, Montréal est intéressé, Québec est intéressé par cette formule-là. On
a vu, l'autre fois, que Gatineau ont dit : Écoutez, nous, ça nous touche
5 % des dossiers, ça ne nous intéresse pas. Ça, ça leur appartient.
L'idée, c'est de faire en sorte de
permettre à toutes les municipalités, si elles le souhaitent, de développer...
d'envoyer les sanctions administratives pécuniaires pour le stationnement avec
un décideur administratif. C'est sûr que, s'il y a un très, très petit volume,
probablement, certaines municipalités ne voudront pas s'en prévaloir, d'avoir
cette structure-là. Mais, au moins, ce que ça fait, c'est que la mise en place
d'une structure comme ça, ça fait en sorte que les municipalités vont pouvoir
utiliser les mêmes décideurs administratifs aussi, ultimement. Donc, ça va
permettre des économies d'échelle aussi pour eux, éventuellement. Mais le
régime, puisque c'est un nouveau régime, il est à définir. Ça fait que, pour
Montréal, pour Québec, on sait qu'ils vont embarquer, pour les autres
municipalités, mais là il y a peut-être des adaptations réglementaires qu'on va
avoir de besoin de faire lorsqu'elles vont décider, je pense à des plus grosses
villes comme, supposons, Sherbrooke, Laval, Longueuil, supposons.
M.
Morin :Et les personnes qui vont entendre la contestation,
parce que je comprends qu'il va en avoir plus qu'une, ça va être à différents
niveaux, comme un agent de révision, est-ce que c'est toute à la charge des
municipalités?
M. Jolin-Barrette : Oui. Ce
régime-là est complètement à la charge des municipalités, parce que ce sont des
infractions qui relèvent de la municipalité. Donc, la municipalité,
actuellement, c'était le citoyen, supposons, stationne sur la rue, alors que
l'affichage interdisait le stationnement. Mais, actuellement, c'est une
sanction... un constat d'infraction de nature pénale. Donc, le citoyen prenait
ça sur son parebrise ou le recevait par la poste. Et là c'était 52 $, plus
les frais, tout ça. Si vous voulez contester à l'endos du billet de
contravention, mais voici, vous contestiez. Vous aviez une date de cour qui
était fixée. Là, vous vous présentiez à la cour municipale de Montréal. Votre
dossier était sur le... le 200e dossier ou le 100e dossier de la journée.
Alors, vous attendiez que votre dossier soit appelé, puis là vous attendiez,
tout dépendamment du temps, puis là le juge disait : Êtes-vous prêt à
procéder? Bon. Vous avez peut-être envoyé votre preuve à l'avance...
Là, ce qu'on va faire, c'est que, lorsque
l'infraction, elle est objectivement observable, ça, c'est important. Puis le
parcomètre est expiré, votre véhicule est stationné dans l'espace de
parcomètre. C'est objectivement observable, il n'y a pas de doute, l'auto est
là. Elle est à votre nom, il n'y a plus d'argent dans le parcomètre.
M.
Morin :Donc, il faut qu'un officier le constate.
M. Jolin-Barrette : Bien,
pour donner le constat d'infraction.
M.
Morin :Oui, mais ça ne pourrait pas être, par exemple, comme un
photoradar.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
ce n'est pas... Il n'y a pas de règlement municipal pour un photoradar.
M.
Morin :Mais je suis certain que les municipalités en voudraient
éventuellement.
M. Jolin-Barrette : Je crois
savoir que vous êtes porte-parole en matière de transport aussi...
M.
Morin :Également et de mobilité durable...
M. Jolin-Barrette : ...et de
mobilité durable, mais ça ne fait pas très mobilité durable, les photo-radars.
Moi, je n'ai jamais vu de vélo recevoir... un cycliste recevoir une
contravention par un photo-radar.
M. Morin : Ça, il faudrait en
parler à la ministre.
M. Jolin-Barrette : O.K.
C'est vrai qu'il y en a qui roule vite en vélo. Donc, ça, pour revenir à nos
moutons, alors, l'agent qui constate un défaut relativement au règlement
municipal va émettre la sanction administrative pécuniaire, qui est un billet
de contravention également, et là, à l'endos, il va être dit : Bien,
écoutez, si vous êtes en désaccord avec la contravention, vous pouvez la
contester avec un agent administratif de la ville de Montréal. Donc, ça va être
un employé de la ville de Montréal qui va être isolé, qui... son travail va
être de recevoir les commentaires des citoyens relativement au dossier, de
recevoir la preuve. Supposons, le citoyen... supposons, la machine était brisée
puis... ou il a payé, mais ça n'a pas enregistré, ou tout ça. Ça fait que
l'agent administratif reçoit ça, évalue la preuve. Si ça a du bon sens, par
rapport au fait que l'infraction n'a pas été commise, à ce moment-là, l'agent
va avoir la possibilité de reviser la décision et de dire : Bien, je donne
raison au citoyen, et donc j'annule votre constat d'infraction. Si le constat
est annulé à cette étape-là, le citoyen est content, il n'aura pas sa
contravention à payer. Dans l'éventualité où l'agent administratif maintient la
sanction administrative pécuniaire, à ce moment-là, le citoyen a un droit
d'appel devant un décideur administratif qui, lui, va entendre le citoyen avec
une procédure qui est plus souple qu'à la cour municipale, va pouvoir prendre
rendez-vous pour entendre le citoyen relativement à son dossier. Donc, c'est
davantage de souplesse. Ça pourra se faire en ligne également. Donc, c'est des
modalités à développer au niveau de la procédure pour passer devant...
administratif.
• (16 heures) •
M. Morin : Et... Parce que
tout à l'heure, quand vous avez cité comme exemple le fait qu'il peut y avoir,
j'imagine, dans les cours municipales, un rôle de 100, ou 150, ou
200 dossiers avec des infractions puis que, là, les gens attendent avec la
personne qui va d'abord réviser... appelons-le l'agent réviseur, là, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Bon. Est-ce que le
citoyen doit se présenter devant lui, ou s'il fait juste écrire puis lui envoie
par papier, ou il y a le choix, ou?
M. Jolin-Barrette : Oui, à
Toronto, ils peuvent faire les deux, donc soit par courriel, soit par la poste
ou soit en personne, ils peuvent aller en personne l'expliquer.
M. Morin : Puis ça, c'est le
règlement qui va le fixer ou?
M. Jolin-Barrette : Donc,
qu'on va le prévoir, effectivement.
M. Morin : Puis est-ce que
vous voulez donner les deux options ou?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, on va avoir des discussions avec la ville de Montréal. Mais je pense que
c'est une bonne pratique de permettre au citoyen aussi d'expliquer, soit
d'appeler au téléphone, ou par courriel, ou en personne. Puis l'autre point
aussi, les sanctions administratives pécuniaires, un des objectifs, c'est le nombre
de dossiers aussi par défaut. Parce que la volumétrie, à la ville de Montréal
aussi, elle faisant en sorte que les dossiers, si la personne plaidait
non-coupable, le constat s'en allait à la cour avec une lettre de cour, puis là
arrive aux auditions, puis il y a énormément de monde qui se ne présentait pas,
mais le juge de la cour municipale qui est assis doit... devait quand même
traiter le dossier, donc, avec la preuve pour déclarer coupable quand même la
personne. Donc, on vient éviter toute cette mécanique-là aussi. Puis c'est pour
ça que la ville de Montréal évalue entre 4 à 5 juges à temps plein, où
est-ce qu'on va libérer ces juges-là qui faisaient, supposons, notamment, du
par défaut, où est-ce qu'on va pouvoir consacrer leurs énergies à faire autre
chose à la cour municipale pour traiter les dossiers.
M. Morin : Puis les...
Normalement, les frais administratifs devant l'agent réviseur devraient être
moins élevés que devant un juge de la cour municipale.
M. Jolin-Barrette : Les frais
de justice sur le constat?
M. Morin : Oui, parce que
c'est simplifié, ça va plus vite, c'est... je veux dire, c'est plus simple
qu'une cour de justice qui fonctionne.... Allez-vous prévoir ça par règlement?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : En
habitation, à l'article... oui, à l'article... «7° fixer les frais qu'une
personne chargée d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme
la décision en réexamen. Donc, à 7°, on va pouvoir fixer ces frais-là...
16 h (version non révisée)
M.
Morin :...O.K. Bien. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Je souhaite... quand on arrive au paragraphe deux, le ministre a
parlé beaucoup de stationnement, puis on comprend que c'est l'orientation
actuelle, mais on ne révise pas les règlements annuellement. Alors, est-ce que
ça va être assez large? Parce que je peux imaginer qu'entre chaque
municipalité, ils n'auront peut-être pas les mêmes souhaits, les mêmes besoins.
On se base beaucoup sur Montréal. Mais, si Gatineau souhaite mettre en place
des sanctions administratives pécuniaires, mais, pour eux, comme ils ont dit,
ça représente 5 % de leurs activités, mais eux souhaitent, mettons, mettre
en place la vitesse, si c'est une option, est-ce que ça, ça va être inclus dans
toutes les options, les catégories?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, la façon que la loi est faite, pour ajouter un organisme municipal, on va
devoir le prévoir par voie réglementaire. Donc, c'est sûr qu'on va être en
discussion avec les municipalités qui... de celles qui souhaitent se prévaloir
de cette option-là. Ça fait que, si jamais Gatineau nous arrive l'année
prochaine pour dire : Aïe! Finalement, on voit qu'est-ce qui se passe à
Montréal puis on aimerait ça, nous aussi, l'implanter à Gatineau, bien, on va
le republier au... par voie réglementaire puis... mettre en application.
Mme Maccarone : Ça fait que
le règlement est fait par municipalité?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, il y a un règlement gouvernemental qui est fait pour désigner les
organismes municipaux qui peuvent s'en prévaloir. Puis là, à partir du moment
où ils sont désignés, bien là, la municipalité, elle, peut adopter un règlement
local municipal.
Mme Maccarone : Quelles sont
les conditions, d'abord? Mettons, une municipalité fait application, mais c'est
eux... seulement eux qui vont avoir la possibilité de le faire. Est-ce qu'il y
a des conditions de refus, par exemple?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, ils doivent se conformer à la loi puis au règlement. Ils doivent être en
mesure de répondre aux différentes catégories... aux différents énoncés de l'article 4
de la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires. Donc, on va le voir
tantôt. «L'organisme municipal habilité établit un régime de sanctions
administratives pécuniaires par un règlement conforme aux dispositions du
règlement du gouvernement visé à l'article 2.» Donc, le règlement de la
ville... Dans le fond, pour qu'une municipalité se qualifie, nous, il va
falloir l'habiliter, puis après ça, elle, sa responsabilité, c'est d'adopter un
règlement qui respecte l'article 2 de la loi qu'on est en train d'étudier.
Mme Maccarone : Puis eux sont
responsables de tout ce qui est au niveau budget pour la mise en œuvre de ce
programme?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que, dans le fond, ça leur appartient. Actuellement, c'était du pénal qui
allait à la cour municipale. Là, ça va être des sanctions administratives qui
vont aller en révision puis qui... par la suite devant un décideur
administratif indépendant. Ça fait que, dans le fond, c'est la correction d'une
infraction, mais, au lieu de passer par la voie pénale, on passe par une
procédure allégée qui coûte moins cher aux municipalités puis qui coûte moins
cher aux citoyens puis qui amène plus de flexibilité, moins de rigidité au
niveau de la preuve, documents, puis tout ça.
Mme Maccarone : Je trouve
intéressant. Ce que je souhaite comprendre, c'est la souplesse à l'intérieur de
ça, parce que c'est nouveau pour nous, puis, si, mettons, il y a une
municipalité qui commence... ou, dans le règlement, on dit : Ça va être
uniquement applicable pour les contestations de stationnement, mais ils
souhaitent élargir, comment... ça va être quoi, le processus? Est-ce qu'il va y
avoir une consultation à chaque année, à chaque deux ans? Est-ce qu'il va
falloir qu'ils lèvent la main pour faire une demande? Comment ça va
fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, nous, notre intention, au niveau du gouvernement du Québec, pour débuter,
c'est les règlements qui touchent le stationnement.
Mme Maccarone : Uniquement,
pour le début.
M. Jolin-Barrette : Uniquement,
pour le début. La demande est là. Là, le régime va vivre, va évoluer. Si jamais
on a des demandes pour viser d'autres types d'infractions par rapport aux
règlements municipaux, O.K., bien là, à ce moment-là, on va en discuter avec
les municipalités pour faire la modification réglementaire aux règlements du
gouvernement, puis, par la suite, à ce moment-là, la municipalité devrait
adopter un règlement sur ce nouveau sujet là qui serait visé. Mais l'objectif
premier, pour les premières années, c'est le stationnement.
Mme Maccarone : O.K. Puis on
a entendu, lors des auditions, la ville de Gatineau avait soulevé quand même la
préoccupation qu'il va y avoir quand même un accès inégal à la justice, comme
par exemple si une ville décide de ne pas déployer un programme de sanctions
administratives pécuniaires. J'avais posé la question au Barreau quand il avait
passé, puis il avait dit que c'était quand même une bonne question parce que ça
veut dire que, dans quelques villes, il y a des citoyens... Parce que, comme j'ai
dit, je trouve intéressant comme programme. Puis je comprends l'orientation
gouvernementale que ça va donner un meilleur accès à la justice, ça va
peut-être être plus rapide, surtout si on peut faire ça par...
Mme Maccarone : ...ou, tu
sais, tous les moyens que le ministre avait mentionnés au début, mais ce ne
serait pas le cas pour tous les citoyens si une ville décide de ne pas le
mettre en place. Alors, c'est quoi, le recours pour ces citoyens pour avoir un
meilleur accès s'il y a des délais dans leur propre cour municipale, par
exemple?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
c'est une responsabilité municipale s'ils ne veulent pas s'en prévaloir, mais
le volume de dossiers aussi, tu sais, dans les cours municipales en région, ils
ont quand même des très bons délais à la Cour. Les enjeux des grosses cours
municipales comme Montréal, Québec, c'est notamment le fait que le nombre de
dossiers, tu sais, ça représente 72 % des dossiers à Montréal, notamment à
cause du par défaut, ça fait que ça engorge, tandis qu'en région il y a moins
d'infraction de stationnement, là, beaucoup moins, là. Tu sais, exemple, là,
quand vous êtes dans un centre-ville en région, c'est rare qu'il y a des
parcomètres. Je vous donne un exemple, je vais reprendre mon exemple de
Sainte-Hyacinthe, ils avaient décidé de mettre des parcomètres sur la rue
Cascade, bien là, ils ont enlevé les parcomètres sur la rue Cascade. Donc,
c'est quand même une grosse ville, Saint-Hyacinthe, puis il n'y a plus de
parcomètre. Donc, le volume dans les municipalités est est moins grand que
Montréal, Québec, là.
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : Je me
projette dans le fond dans le futur. D'abord, je comprends qu'on commence
maintenant avec le stationnement, qui est peut-être moins un enjeu dans les
plus petites municipalités. Alors, on n'a pas un engorgement dans nos cours à
cause de ceci. Mais quand ça va être temps d'ouvrir des catégories, comme la
vitesse, par exemple, puis on a une municipalité qui n'a pas mis en place ce
programme, bien, ça reste qu'il y aura quand même un écart entre l'accès à
justice pour quelques citoyens en comparaison avec Montréal ou Québec, ou les
autres grandes villes qui vont décider de mettre en place. Ça fait qu'on répond
quoi à ces citoyens en ce qui concerne cette différence d'accès à la justice?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous, vous voulez dire vitesse avec un policier qui a un... comment on dit ça,
pas laser, un...
Mme Maccarone : Ça peut être
ça comme exemple. Moi, je comprends que pour le moment c'est stationnement.
Mettons, dans un an, dans un an ou deux ans, quand le règlement va évoluer,
puis là on va avoir de plus en plus de catégories, mais on a des villes qui n'auront
pas déployé le programme de sanctions administratives, pécuniaires. C'est ça
qui était soulevé, c'est ça, la question. Puis, comme je vous dis, le Barreau
nous ont dit qu'on devrait se préoccuper de ça. Ça fait que c'est quoi, la
solution? C'est ça que je souhaite savoir. Il y a des citoyens, il y a une
catégorie de citoyens qui vont avoir accès à ça puis d'autres, non.
M. Jolin-Barrette : Nous, on
est ouvert à avoir du partage puis du regroupement de municipalités. S'ils
souhaitent aller vers ça, ils vont pouvoir officier, supposons, sur des... un
territoire plus large aussi, là. Alors, il y a peut-être une économie de coûts,
mais moi, je ne suis pas là pour imposer aux municipalités si elles veulent
transformer leurs infractions pénales en matière de stationnement vers des
sanctions administratives pécuniaires.
Mme Maccarone : C'est...
bien, ce n'était pas ça, ma préoccupation. Ce n'est pas une question d'obliger.
On voulait voir s'il y avait quand même une souplesse pour des... exemple, vous
utilisez souvent Beloeil, mais Saint-Hilaire, par exemple, ou Otterburn Park,
qui n'ont pas ça, est-ce qu'eux, ils vont pouvoir utiliser des services qui
sont offerts par Belœil? Est-ce que ça, c'est une possibilité?
M. Jolin-Barrette : Non.
Bien, il faut que la ville décide d'utiliser, de mettre en place un régime de
sanctions administratives pécuniaires.
Mme Maccarone : Mais si c'est
le cas, c'est tout dans l'hypothétique.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
les enjeux que nous avons sont pas mal Montréal, Québec, relativement à ça.
Mme Maccarone : En tout cas,
moi, mon point, c'est quand ça va être ouvert à...
M. Jolin-Barrette : Mais moi,
là... là, on débute, c'est nouveau puis, dans le fond, il va y avoir une
discussion entre les municipalités puis le gouvernement. Moi, honnêtement, je
ne suis pas dans l'optique d'empêcher les municipalités de migrer vers les
sanctions administratives pécuniaires. Je suis plutôt favorable. Je dépose le
projet de loi pour ça, pour faire en sorte qu'il y ait plus de flexibilité pour
les citoyens. Ça fait que c'est sûr que je vais encourager ça.
Mme Maccarone : Bien, ils
vont quand même avoir une possibilité de collaboration entre municipalités si
jamais...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Pour faire
ceci, ça fait que ce n'est pas restreint, mais ce n'est pas défini par région
non plus. Tu sais, c'est vraiment par municipalité.
M. Jolin-Barrette : C'est en
vertu du règlement municipal par rapport aux...
M. Jolin-Barrette : ...au
traitement, par la suite, oui, il pourrait y avoir des regroupements.
Mme Maccarone : O.K. Puis
qu'est-ce qu'il y en a, du droit à l'appel? On avait jasé de ça. C'est...
présentement, ce n'est pas dans cette section. Aussi, on a entendu qu'il y a un
désir de vouloir enchâsser quelques éléments dans cette section dans la loi et
non dans un règlement. Alors, qu'est-ce qu'il y en a, de ça? Je présume que ça
va être un...
M. Jolin-Barrette : ...ensuite,
c'est l'appel, devant le décideur administratif, de la contestation. Ensuite,
si vous n'êtes pas satisfait de la décision du décideur administratif, à ce
moment-là vous pouvez faire un contrôle judiciaire à la Cour supérieure, après
ça vous pouvez aller à la cour d'appel, puis après ça en Cour suprême.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que ça va être écrit dans cette section, dans cette nouvelle section qui...
M. Jolin-Barrette : C'est un
recours inhérent, le contrôle judiciaire de la Cour supérieure, ça fait partie
du pouvoir des cours supérieurs prévu à... oui, 529, alinéa deux, Code de
procédure civile.
Mme Maccarone : Excusez-moi,
je vais où, 29?
M. Jolin-Barrette : 529,
alinéa deux, du Code de procédure civile.
Mme Maccarone : Par contre,
le Barreau nous a quand même soulevés que c'est... Une de leurs
recommandations, c'est qu'on inclue dans la section le droit à l'appel ou de
révision d'une décision rendue en vertu du régime de SAP. Ça fait que pourquoi
qu'ils ont fait cette demande si on peut retracer le droit à l'appel au 529?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est les règles générales du droit qui s'appliquent, le Code de procédure
civile qui s'applique.
Mme Maccarone : Ça ne répond
pas à ma question, par contre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, le barreau écrit beaucoup de choses.
Mme Maccarone : Ça, c'est
vrai, puis on lit toutes les choses qu'il nous écrit puis ça soulève des
questions. Mais est-ce qu'il y a une raison pour laquelle que nous ne pouvons
pas l'inclure dans cette section? Je comprends qu'on peut faire référence
ailleurs, mais est-ce qu'il y a...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas nécessaire. Le régime de SAP, c'est un régime pour régir entre le moment de
l'émission du constat jusqu'à la décision du décideur administrative, par la
suite ils peuvent faire un contrôle judiciaire.
Mme Maccarone : Je vais
continuer à réfléchir à ça, M. le Président. Je vais passer la parole à mes
collègues, s'ils ont d'autres questions.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Dans votre régime,
M. le ministre, est-ce que vous avez prévu la possibilité, pour des cours
municipales ou des cours des Premières Nations, de pouvoir utiliser ce
système-là? Je pense entre autres à Kahnawake, ils ont une cour de justice.
M. Jolin-Barrette : Oui, la
cour de Kahnawake, je pense que c'est une cour sui generis, je ne pense pas
qu'elle est reconnue, je ne pense pas qu'il y ait d'entente avec le ministère
de la Justice.
M. Morin : Puis, compte tenu
du régime que vous voulez mettre en place pour l'ensemble des municipalités,
est-ce que c'est votre intention de négocier ou de l'offrir aux cours qui sont
sur... qui sont gérées par... ou qui sont dans le cadre d'un organisme qui est
géré par les Premières Nations?
M. Jolin-Barrette : Il y a
des discussions qui devraient avoir, il y a des enjeux d'application du droit
notamment. Alors, on va y aller étape par étape.
M. Morin : O.K. Sauf qu'à
Kahnawake ils ont les agents de la paix, des... bien, ils appellent ça des
Peacekeepers, ça fait que donc, théoriquement, ils peuvent donner une
contravention à quelqu'un qui passerait sur le territoire de Kahnawake. Donc, à
ce moment-là, c'est traité par la cour. Est-ce que le citoyen à cette option-là
ou s'il ne l'aura pas?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, il va falloir qu'il réponde au règlement de l'État québécois de
l'article 66, article deux.
M. Morin : 66, article 2
du projet de loi...
M. Jolin-Barrette : Oui,
projet de loi, donc l'article qu'on en train d'étudier : «Le règlement du
gouvernement... déterminer l'organisme», avec trois également, donc : «Un
organisme municipal habilité en vertu de la présente loi». Donc, ils doivent se
construire un organisme de contestation aussi.
M. Morin : O.K. Mais ça ne
serait pas exclu?
M. Jolin-Barrette : Mais?
M. Morin : Ça ne serait pas
exclu s'ils le voulaient?
M. Jolin-Barrette : Ça ne
serait pas exclu.
M. Morin : D'accord, je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount
Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Est-ce
que je peux juste avoir une pause de cinq secondes? Je veux juste parler à mon
collègue juste deux secondes, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants, rapidement, cinq secondes. On va compter ça. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 19)
(Reprise à 16 h 21)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je vais céder
la parole à mon collègue, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Juste pour continuer avec les questions que posait
ma collègue quant à la possibilité d'un appel. Donc, je comprends que, oui.
M. Jolin-Barrette : C'est un
contrôle judiciaire.
M.
Morin :Oui, ça, c'est... j'ai bien entendu. Mais l'ennui, avec
un contrôle judiciaire, c'est que c'est très utile si quelqu'un, par exemple,
doit faire quelque chose puis refuse de le faire ou si quelqu'un excède sa
compétence. Mais c'est un recours qui est discrétionnaire, le recours
judiciaire, comme vous le savez, ce n'est pas automatique, ce n'est pas comme
un appel.
Donc, je comprends que... Puis je
comprends que la procédure que vous envisagez, c'est celle-là. Mais là je
comprends qu'avec la procédure que vous voulez mettre en place, ça ne couvre
pas uniquement des règlements municipaux de stationnement, ça pourrait
éventuellement couvrir des lois. Et, tout dépendant des infractions qui sont
prévues, ça pourrait entraîner des montants d'amende qui sont importants. Et là
je comprends que, dans votre système, il y a l'agent qui révise le constat puis,
après ça, il y a un réviseur, un autre réviseur.
M. Jolin-Barrette : Il y a le
constat, l'agent administratif, c'est lui, le réviseur. Puis le droit d'appel,
c'est le décideur administratif. Ce n'est pas différent de ce qui se passe,
supposons, avec la Loi sur la qualité de l'environnement quand ça s'en va au
Tribunal administratif du Québec. Dans le fond, vous avez la sanction
administrative du ministère de l'Environnement qui peut être de plusieurs
milliers de dollars, pas mal plus élevée que dans un règlement municipal, en
vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il y a un agent réviseur au
ministère de l'Environnement qui regarde ça, puis là, à ce moment-là, vous
pouvez aller en appel au TAQ. Puis là, suite à la décision du TAQ, vous pouvez
aller en contrôle judiciaire...
M.
Morin :Puis, dans le cas de la protection de l'environnement,
il n'y a pas d'appel possible à la Cour du Québec ou...
M. Jolin-Barrette : Non,
l'appel est au TAQ. Dans le fond, c'est le propre du régime de...
M.
Morin :D'accord. Donc, il n'y aurait pas d' ouverture ou une
possibilité qu'à un moment donné il y ait un appel possible à la Cour du Québec
ou à un juge municipal qui serait... qui fait que c'est un juge de l'ordre
judiciaire comme tel, qui n'est pas un décideur administratif.
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que l'appel est au niveau administratif, parce qu'on est dans un régime
administratif. Là, vous pouvez aller, par contre, au niveau judiciaire avec le
contrôle.
M.
Morin :Oui, mais ce n'est pas un appel, un contrôle judiciaire.
M. Jolin-Barrette : Non,
l'appel est au niveau du décideur administratif indépendant.
M.
Morin :C'est ça. Un contrôle judiciaire, il faut vraiment
démontrer qu'il y a ou bien... peut-être que quelqu'un qui n'a pas à exercer sa
compétence, alors qu'il devait le faire...
M.
Morin :...qui l'a carrément excédée, ce qui fait que c'est un
peu plus... c'est un peu plus compliqué à démontrer, là, on s'entend.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que l'appel, c'est au décideur administratif.
M.
Morin :O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je
souhaite que le ministre explique le paragraphe cinq : «interdire, à
l'égard d'un même manquement, le cumul de sanctions administratives pécuniaires
ou d'une sanction administrative pécuniaire et d'une poursuite pénale».
Pratico-pratique, pour le commun des mortels, ça veut dire quoi exactement?
M. Jolin-Barrette : Donc,
vous ne pouvez pas avoir deux sanctions administratives pécuniaires pour la
même infraction. Exemple, votre stationnement et vous êtes en défaut de payer
votre parcomètre, vous ne pouvez pas avoir deux fois le défaut de payer le
parcomètre au même moment.
Mme Maccarone : Pourquoi
qu'on a besoin d'avoir ça?
Des voix : ...
Mme Maccarone : Il me semble,
c'est comme logique.
M. Jolin-Barrette : Puis,
c'est ça, vous ne pouvez pas avoir une infraction pénale et une infraction
administrative pour la même infraction.
Mme Maccarone : Donnez-moi un
exemple.
M. Jolin-Barrette : Bien,
supposons, le règlement municipal dit : On peut vous donner une sanction
administrative pécuniaire si vous stationnez votre véhicule sans payer, O.K.,
mais il y a le pénal aussi. Vous ne pourriez pas avoir une fois l'infraction
pécuniaire puis une fois l'infraction pénale pour la même infraction.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas émis par le même billet, mettons, le même constat d'infraction?
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
parce que là on va avoir... Exemple, à Montréal, là, on va avoir un règlement
administratif pécuniaire, O.K., un règlement sur les sanctions administratives
pécuniaires pour le stationnement. Ça fait que l'agent de la ville qui se
promène puis qui vérifie les parcomètres, il va dire : Écoute, moi, je
donne une SAP là-dessus, mais le même agent en même temps, il ne pourrait pas
prendre son carnet en vertu du règlement municipal pénal puis vous donner deux
contraventions, une SAP puis une pénale.
Mme Maccarone : Comment
est-ce que le choix va être fait entre pénal et SAP par cette personne?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
moi, j'ai bien l'impression que, s'il y a un régime de SAP, ils vont prendre le
régime de SAP. C'est plus simple, c'est plus souple. C'est ça, l'objectif.
Mme Maccarone : Mais ils vont
toujours avoir la possibilité de faire les deux.
M. Jolin-Barrette : S'il y a
un règlement qui est en vigueur, oui.
Mme Maccarone : Puis
pourquoi? Comment qu'ils vont faire les choix? Ça va être quoi, les éléments
déterminants qui vont spécifier l'utilisation de l'un ou l'autre? Mettons, la
personne qui...
M. Jolin-Barrette : ...de
l'infraction ou la répétitivité de l'infraction. Parce qu'exemple, quand vous
êtes en matière pénale, si vous refaites l'infraction à plusieurs reprises,
vous êtes condamné, reconnu coupable, la récidive peut s'appliquer, alors là les
montants de l'amende sont plus élevés.
Mme Maccarone : Puis ce type
de règle qui serait appliquée, c'est la municipalité qui va adopter ce type de
règlement? Parce qu'ici on...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est règlement municipal.
Mme Maccarone : C'est le
règlement municipal, ça fait que ce n'est pas au niveau provincial, ce n'est
pas dans le règlement qui va être émis par ici. O.K. Mais les frais, par
contre... «fixer les frais qu'une personne chargée d'entendre...» Il me semble,
c'est tellement local. Pourquoi que ça, c'est quelque chose qui va être réglé
par règlement d'ici et non règlement de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'à 2, là, l'article 2 qu'on étudie, là, nous, on fait le cadre,
O.K., on dit : Écoutez, vous voulez avoir le SAP... les SAP, oui, les SAP,
vous voulez avoir les SAP, voici le cadre. Le cadre, c'est le règlement du
gouvernement du Québec, O.K.? Ça fait qu'exemple, dans votre règlement, vous
avez votre cadre ici, dans votre... dans le cadre du règlement du Québec, pour
pouvoir bénéficier d'un régime de SAP, vous, vous allez devoir adopter un
règlement municipal puis, dans votre règlement municipal, vous devez répondre
aux conditions de 1 à 7 du règlement du gouvernement. Donc, vous ne pouvez pas
permettre que la personne soit poursuivie à la fois sur une SAP et sur une
infraction pénale en même temps. C'est ça, 5.
Mme Maccarone : Mais, si je
vais à 7, on parle aussi de «fixer les frais qu'une personne chargée d'entendre
la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la décision en réexamen»,
mais ça, c'est... La raison que je soulève la question, c'est parce qu'on vient
de dire qu'il y a quand même le principe de subsidiarité, tu sais, les
municipalités vont pouvoir mettre en place quand même un règlement à leur image
qui reflète aussi le désir de l'application que ça va être une SAP ou ça va
être pénal... puis il va y avoir une formation pour cette personne, il va y
avoir des...
Mme Maccarone : ...des
conditions de l'application. On laisse le soin aux municipalités de faire ce
choix, de le mettre en place à leur image, mais en arrivant au paragraphe sept,
c'est le gouvernement qui va fixer les frais.
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est dans le règlement.
Mme Maccarone : Le
règlement...
M. Jolin-Barrette : Municipal.
Mme Maccarone : Bien, ce
n'est pas ça que ça dit : « Le
règlement du gouvernement doit fixer les frais qu'une personne chargée
d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la décision à
réexamen. ».
M. Jolin-Barrette : ...
Mme Maccarone : Ce n'est pas
ça que ça dit.
M. Jolin-Barrette : Excusez,
c'est le gouvernement, ça. Vous avez raison, Mme la députée de
Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aime ça...
mais pourquoi, d'abord? Pourquoi que c'est... Pourquoi ne pas appliquer le
principe de subsidiarité, puis donner cette possibilité aux municipalités,
étant donné qu'ils vont avoir... mettre en place leur propre... par exemple?
M. Jolin-Barrette : C'est une
standardisation des coûts que ça va coûter, sinon les municipalités pourraient
charger des frais importants.
Mme Maccarone : Des frais
importants. O.K. Ça fait qu'on ne leur fera pas confiance. Est-ce qu'il va y
avoir une échelle à suivre, peut-être?
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, on va fixer les frais. Exemple, là, quand vous avez un ticket
présentement, là, un constat d'infraction, là, il y a l'amende, il y a les
frais de justice plus il y a la contribution.
• (16 h 30) •
Mme Maccarone : Oui, mais ça,
ce n'est pas fixé ici. C'est-tu fixé ici ou c'est-tu fixé par les
municipalités?
M. Jolin-Barrette : Non, non,
« est fixé dans le code
de procédure pénale.
Mme Maccarone : Mais les
modalités, les frais qui sont imposés, est-ce que ça, c'est quelque chose qui
est adopté dans un règlement au niveau du municipal?
M. Jolin-Barrette : Dans le
code de procédure pénale. Supposons, pour la contribution, c'est ça.
Mme Maccarone : Peut-être
c'est moi qui comprends mal, mais je ne comprends pas pourquoi qu'on ne leur
donnait peut-être pas une échelle à suivre.
M. Jolin-Barrette : C'est un
cadre, c'est cadre. Dans le fond, on vient définir les sanctions administratives
pécuniaires. Le règlement du gouvernement va prévoir dans le fond le cadre.
Eux, à l'intérieur du cadre, vont établir certaines modalités, d'identifier un
organisme, faire en sorte que tu ne puisses pas être condamné sur
l'administratif et le pénal en même temps. Nous, on vient définir c'est quoi,
le cadre. On va venir identifier quelles sont les municipalités qui en
bénéficient. C'est le cadre, dans le fond, deux.
Mme Maccarone : On va aussi
fixer le montant des SAP.
M. Jolin-Barrette : Là,
c'est... vous êtes à quel article?
Mme Maccarone : Trois,
paragraphe 3.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, tout ce qui est pénalité financière qui va engendrer des coûts,
c'est le gouvernement qui va déterminer, mais tout ce qui est application
locale, quand est-ce qu'on va émettre un SAP et non une sanction pénale, c'est
la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Exemple, là, pour fixer le montant d'un constat d'infraction, c'est 52 $,
présentement, là, au pénal, à peu près.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est ça partout?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pense, à Montréal, c'est ça, là.
Mme Maccarone : Il me semble
ils ont augmenté, les frais.
M. Jolin-Barrette : Ça se
peut, mais on ne voudrait pas que, pour un... il ne faut pas qu'il y ait d'abus
non plus, je vais dire ça comme ça. Donc, c'est pour ça qu'on va venir pouvoir
fixer le montant des sanctions administratives pécuniaires.
Mme Maccarone : Est-ce qu'ils
vont être attribués par catégorie? Si on parle de stationnement, stationnement,
là, on invoque beaucoup d'exemples de... on n'avait pas le droit de stationner
ou on n'a pas payé le parcomètre, par exemple. Mais là le ministre avait parlé
de, mettons, quelqu'un qui stationne dans une place indiquée pour une personne
à mobilité réduite, est-ce qu'il va y avoir une échelle de ce type de sanction
puis de frais qui peut être chargé?
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est oui.
Mme Maccarone : La réponse,
c'est oui. O.K. Est-ce qu'on a une idée de qu'est-ce que ça peut l'être? Parce
que, tu sais, il y a ça, il y a aussi exemple stationné dans un endroit pour
passage d'autobus.
M. Jolin-Barrette : Il y a
des infractions qui sont plus graves. Alors, on va en discuter avec les
municipalités pour établir la grille.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, ça diffère par municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
va être un règlement à portée nationale. Donc, ça va être tout le monde la même
chose.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est standard à travers la province. Est-ce que c'est le cas actuellement?
M. Jolin-Barrette : Bien non.
Dans un règlement municipal, quand c'est un règlement municipal pénal, il fixe
le montant qu'ils veulent.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que ça va être un gros changement pour eux.
M. Jolin-Barrette : Pas tant,
non.
Mme Maccarone : Pas tant,
mais mettons Gatineau, Beloeil...
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ils ne sont pas obligés de se prévaloir du régime de SAP. Donc, on va avoir une
amende standardisée.
Mme Maccarone : ...ah! bien,
ça, ça me fait penser, d'abord, est-ce... si, mettons, la sanction pénale est
plus élevée que le SAP, ils vont vouloir utiliser peut-être la sanction pénale
et non le SAP. Est-ce que ça, ça va être un critère qui va être bien élaboré
dans le fond dans le règlement.
M. Jolin-Barrette : Pas
nécessairement parce que ça leur coûte moins cher aux municipalités avoir des
SAP.
Mme Maccarone : Oui, mais ça…
16 h 30 (version non révisée)
Mme Maccarone : ...c'est
seulement s'il y a une contestation, on parle uniquement d'une contestation.
Puis là, on parle de si on va...
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais d'avoir une cour municipale, ça coûte pas mal plus cher que d'utiliser le
régime de SAP. Une séance, là, de cour va coûter pas mal plus cher qu'une
séance avec un décideur administratif ou un agent administratif.
Mme Maccarone : C'est quoi,
la différence dans les... les coûts qu'on estime, potentiels?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
déplacement du juge, le salaire du juge, le greffier, le procureur.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'eux, ils vont juger que ça va être plus rentable pour eux de mettre un
SAP...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : ...et non une
sanction pénale, parce qu'au bout de la ligne, tout ce qui entoure le
processus, la procédure, ça va être beaucoup moins coûteux?
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
la lourdeur puis les délais.
Mme Maccarone : O.K.
M. Jolin-Barrette : C'est un
régime allégé.
Mme Maccarone : O.K.
M. Jolin-Barrette : Montréal...
leur estimé, là, ils vont économiser 4 millions avec ça.
Mme Maccarone : Par année?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : O.K. Mais
peut-être pas la première année. Ça va prendre une formation, n'est-ce pas?
C'est une formation à la mise en œuvre, l'engagement du personnel. Ce n'est
pas...
M. Jolin-Barrette : Montréal
va s'occuper de ça.
Mme Maccarone : Pardon?
M. Jolin-Barrette : Montréal
va s'occuper de ça.
Mme Maccarone : Ils vont
s'occuper de ça? C'est les contribuables de Montréal qui vont s'occuper de ça?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je serais content, être un contribuable de Montréal, je serais vraiment
content du gouvernement du Québec aujourd'hui de dire: Eh! On va aider à faire
économiser 4 millions à la ville de Montréal. Je vais avoir un système de
justice qui est plus efficace, je vais pouvoir aller contester en personne, en
ligne ou par téléphone ma contravention, après ça je vais pouvoir avoir justice
sur rendez-vous, genre: on est à l'ère de la modernité. Moi, être Montréalais,
je serais bien content, puis j'appellerais ma députée de Westmount-Saint-Louis,
puis je lui dirais: Appuyez le projet de loi du ministre, c'est bon, ça, pour
les citoyens du comté de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Eh mon Dieu!
Vous savez, c'est drôle, je ne reçois aucun appel par rapport à ce projet de
loi. Il n'y a personne qui m'appelle par rapport à ça, parce qu'ils disent
qu'ils n'ont pas un accès à la justice assez rapide à date. Mais, s'il y a des
épargnes à faire, évidemment, je trouve que c'est... c'est une bonne affaire.
Mais c'est juste que, je présume, pour la première année, la mise en œuvre sera
quand même compliquée, parce que, là, on parle de...
M. Jolin-Barrette : Non, je
ne pense pas.
Mme Maccarone : ...des
services en ligne, des choses qui ne sont déjà pas prêtes.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
je ne pense pas. Mais j'aimerais que la députée dépose les courriels de ses
citoyens qui disent...
Mme Maccarone : Non, je n'en
ai pas, parce...
M. Jolin-Barrette : ...ce
qu'elle... ce qu'elle vient de dire.
Mme Maccarone : Non. Ce que
je dis, c'est: je... je n'ai reçu...
M. Jolin-Barrette : Non,
qu'ils n'avaient pas accès à la justice.
Mme Maccarone : ...aucun,
aucun message de citoyen. Ça fait que je n'ai rien à déposer, je n'ai reçu
aucun message de citoyen en ce qui concerne des préoccupations en lien... et
puis le besoin d'avoir un... ce projet de loi.
En tout cas, c'est... J'espère que, si ça
va engendrer des épargnes, que ça va être quelque chose que nous allons voir
plus tôt que plus tard en termes de...
M. Jolin-Barrette : C'est le
chiffre de la ville de Montréal. 4 millions, c'est le chiffre de la ville
de Montréal. Là...
Mme Maccarone : Puis la mise
en œuvre? La mise en œuvre, c'est... Pour les dispositions transitoires, le
SAP, ça va être mis en vigueur quand?
M. Jolin-Barrette : Bien...
moi, le plus rapidement possible. On adopte le projet de loi, on... on va
discuter avec les municipalités, on va prépublier le règlement. À partir... le
règlement rentre en vigueur, on va pouvoir y aller.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
prévoit d'ici 12 mois? On...
M. Jolin-Barrette : Non, non,
non! Moi, mon objectif, c'est rapidement, là. Il y a 45 jours de
prépublication. Ça fait que, si on termine cette semaine, on va... on va
travailler rapidement, pour publier le règlement, avec les municipalités,
puis... d'ici quelques mois.
Mme Maccarone : Ça fait
que... Printemps?
M. Jolin-Barrette : Bien,
l'entrée en vigueur, pour le projet de loi pour les SAP, c'est la date de la
sanction. Ça fait que... Ça fait que... Ça fait que c'est...
Mme Maccarone : Oui. Non,
non, c'est... ce n'est pas... Je parle de la mise en œuvre, la mise en œuvre
pour les municipalités qui disent: Je souhaite mettre en place ce programme.
M. Jolin-Barrette : Moi, je
souhaite qu'avant la fin de l'été il puisse être là. Parce que, dans le fond,
on discute avec les municipalités, on prépublie, quand on prépublie, après ça
il y a une phase de commentaires, après ça il y a l'édiction du règlement à la
Gazette, puis après ils sont prêts à partir.
Mme Maccarone : O.K. Merci...
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, ça... ça va peut-être être au mois de mai. Ça dépend... la rapidité à
laquelle le projet de loi êst adopté.
Mme Maccarone : Bien, il me
semble, ce n'est pas juste l'adoption de la loi, c'est aussi la mise en oeuvre
pour les municipalités.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est... c'est... c'est la publication du règlement. Puis eux, ils doivent
adopter un règlement à la ville aussi.
Mme Maccarone : Oui, c'est
ça, ça fait que ça peut engendrer beaucoup plus de temps.
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous autres, on va être prêts.
Mme Maccarone : Oui, mais je
ne parle pas de... je ne parle pas d'ici, je parle pour les municipalités,
mettons, s'ils vont avoir la possibilité...
M. Jolin-Barrette : Mais on
va... on va... on va les accompagner.
Mme Maccarone : On va les
accompagner avec du budget?
M. Jolin-Barrette : Je pense
que le gouvernement du Québec a été fort généreux avec la conclusion du pacte
fiscal. D'ailleurs, tout le monde a souligné le travail de ma collègue la
ministre des Affaires municipales, puis je pense que c'est important de
souligner son excellent travail dans ce dossier-là.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M.
Morin :Oui. Suite aux questions de ma collègue la députée de...
de Westmount-Saint-Louis...
M.
Morin :...j'ai, moi-même, quelques questions, M. le ministre,
j'aimerais saisir. Donc, le système des sanctions administratives pécuniaires,
c'est un moyen d'amener quelqu'un éventuellement à s'acquitter ou à être
acquitté d'une contravention. L'agent de la paix, est-ce qu'il va avoir une
option, c'est-à-dire utiliser le SAP ou la cour municipale, ou si c'est
uniquement le SAP qu'il va prendre pour certains types d'infractions?
M. Jolin-Barrette : Oui, il
peut utiliser les deux.
M.
Morin :O.K. Donc...
M. Jolin-Barrette : Comme en
matière environnementale, en matière environnementale, ça doit s'acquitter de
l'environnement, il y a des dispositions pénales puis il y a un régime de
sanctions administratives pécuniaires. Ça fait qu'au ministère de
l'Environnement, qu'il arrive une entreprise, supposons, elle est
récalcitrante, elle est en contravention avec les normes environnementales, à
ce moment-là, ils peuvent décider par des sanctions administratives pécuniaires.
Puis, quand ça ne marche pas, bien, souvent, après, ils migrent vers des
sanctions pénales. Ça pourrait être la même chose.
M.
Morin :Oui, sauf que l'agent de la paix, comme
pratico-pratique, il va avoir quoi, il va avoir deux calepins, un pour les SAP,
un pour les contraventions puis un pour les contraventions, puis il va décider
qu'est-ce qu'il écrit puis qu'est-ce qu'il met dans le parebrise de l'auto.
Donc, il va avoir accès...
• (16 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Comme un inspecteur
du ministère de l'Environnement, l'inspecteur du ministère de l'Environnement,
là, il peut donner des sanctions administratives pécuniaires comme il peut
donner des sanctions pénales. Généralement, quand il s'agit d'une première
offense... Puis, tu sais, l'objectif c'est ça aussi, c'est de corriger le
comportement, que ça ne soit pas nécessairement judiciarisé devant un tribunal
municipal. Alors, c'est un régime allégé pour que le comportement cesse.
M.
Morin :Puis est-ce que les villes pourraient donner des
directives à leurs agents de la paix pour savoir comment...
M. Jolin-Barrette : Oui, il
pourrait avoir un guide administratif pour dire : Bien, écoutez, dans
telle ou telle situation, vous utilisez la sanction administrative pécuniaire,
dans telle, telle, telle autre situation, vous allez avec la sanction pénale.
M.
Morin :Puis ça, est-ce que ça va être dans votre règlement à
vous ou si vous laissez ça aux municipalités?
M. Jolin-Barrette : C'est les
municipalités.
M.
Morin :O.K. Dans l'article 2, quand il est écrit «fixer le
délai de prescription des sanctions administratives pécuniaires et les causes
d'interruption de celle-ci», donc, ça, c'est le gouvernement du Québec, par
règlement, qui va fixer les délais de prescription...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :...mais, en matière sommaire, donc vous allez les faire
varier, ce n'est pas toujours six mois, ça peut être plus long que ça.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
en matière sommaire, ça, c'est pénal.
M.
Morin :Et qu'est-ce que vous avez en tête pour les sanctions
administratives pécuniaires?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Dans le règlement, ça... vu que c'est un nouveau régime, il faut prévoir quelle
est la prescription parce qu'actuellement il n'y a rien. Ça fait que, dans le
fond, si on ne prévoit pas de prescription, dans... réglementaire, bien, il
pourrait ne pas y avoir de prescription...
M.
Morin :Exact.
M. Jolin-Barrette : ...ça
fait qu'on venir en prévoir une dans le règlement.
M.
Morin :O.K. Puis qu'est-ce que vous avez en tête pour la
prescription?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va réfléchir puis on va consulter.
M.
Morin :Puis, règle générale, dans les règlements municipaux, la
prescription, c'est de combien de temps?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je vais regarder ce qu'il y a dans les règlements municipaux, puis je
vais évaluer tout ça dans le cadre du règlement.
M.
Morin :D'accord. Maintenant, je comprends que... Alors, le
montant, présentement, ce sont les villes qui fixent, par exemple, le montant
des amendes pour leur réglementation municipale, c'est-à-dire que si, puis là,
je ne parle pas du Code de la sécurité routière, donc, si, par exemple, je ne
sais pas moi, je ne sais pas combien ça vaut, un billet de stationnement à
Drummondville, mais ce n'est pas nécessairement le même prix qu'à
Sainte-Hyacinthe, par exemple.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M.
Morin :O.K. Mais là je comprends que, pour les SAP, vous ne
voulez pas laisser aux villes l'habilité, la discrétion, de fixer eux-mêmes le
montant de l'infraction. Donc, vous allez la fixer vous-même.
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'est un nouveau régime, et puis, dans le fond, je pense que c'est important,
dans le cadre d'un nouveau régime, de prévoir des modalités qui sont claires
pour voir comment ça évolue, pour ne pas qu'il y ait d'abus. On va fixer, mais
on va discuter avec les municipalités, on va fixer un montant. Et, vous savez,
le montant pourra être modifié par la suite, c'est par voie réglementaire.
M.
Morin :Mais il va toujours être modifié par le gouvernement,
pas par la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui, par
le gouvernement...
M.
Morin :...puis, à ce moment-là... Là, ce que vous allez faire
en pratique, c'est, par exemple, pour une infraction... Tout à l'heure vous
parliez de Saint-Hyacinthe, donc infraction municipale de stationnement à
Saint-Hyacinthe. La personne... le régime est en vigueur, là, l'agent passe, il
voit l'auto, constate, on lui dit : J'émets... J'émets un SAP, sanction
administrative. Il l'émet en vertu du règlement municipal? Parce qu'il constate
un défaut au règlement municipal.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ramenez-vous au cadre que j'ai parlé tantôt. Nous, on fait le cadre, comme ça
ici, puis eux doivent adopter un règlement municipal qui répond aux impératifs
du règlement du gouvernement, mais l'amende, le montant de l'amende est dans le
règlement du Québec. Donc, eux vont être sur les autres modalités, c'est qui,
l'organisme de contestation.
M.
Morin :Oui, mais, au niveau de l'infraction même, donc, alors,
ça fait... ça va... vous allez faire un renvoi à la réglementation municipale,
mais vous allez dire : Mais, par ailleurs, le montant de l'amende pour le
SAP, ça, c'est fixé par le gouvernement du Québec.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :Parce que vous n'avez pas l'intention, j'imagine, dans
votre règlement... Admettons, là, qu'une municipalité, on parle de
Saint-Hyacinthe, demain matin, là, oui, le SAP, là, ils le veulent.
M. Jolin-Barrette : Si votre
question, là, c'est, exemple : Est-ce que tous les types d'infraction SAP
vont être au même montant?, la réponse, c'est : On va fixer des
catégories.
M.
Morin :Oui, mais... Bien là, vous avez répondu à une question
qui s'en venait, mais ce n'était pas ça, ma question. Moi, ce que j'essaie de
comprendre, là, c'est que... Parce que là, ce que je constate, c'est qu'il va y
avoir comme deux régimes parallèles en même temps.
M. Jolin-Barrette : Non,
juste un. De SAP?
M.
Morin :Bien non. Si l'agent de la paix, il décide, lui, de
donner une contravention au règlement municipal, il n'y aura pas de SAP. Donc,
vous allez avoir un citoyen...
M. Jolin-Barrette : Oui...
non, mais si vous parlez sur le pénal, là. Les villes conservent leur
juridiction en matière pénale, avec leur règlement municipal, puis, si son
règlement municipal prévoit des sanctions pénales pour stationnement, ils
pourraient utiliser ça.
M.
Morin :C'est ça. Donc, l'agent de la paix, lui, quand il se
promène à Saint-Hyacinthe, peut décider, il prend le SAP ou il prend le règlement
municipal pénal.
M. Jolin-Barrette : Si la
ville de Saint-Hyacinthe a été identifiée par voie réglementaire par le
gouvernement du Québec pouvant bénéficier du régime.
M.
Morin :Exact. Mais, une fois que la ville de Saint-Hyacinthe,
parce qu'on... bon...
M. Jolin-Barrette : L'a fait,
oui.
M.
Morin :...l'a fait, ça ne lui enlève pas la compétence pour
continuer d'avoir en vigueur son règlement municipal de stationnement.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M.
Morin :Donc, c'est pour ça que je dis : Les deux régimes
peuvent fonctionner en parallèle.
M. Jolin-Barrette : Oui,
comme dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Le régime de SAP existe et
le régime pénal existe.
M.
Morin :O.K. Donc... Puis là, avec votre régime de SAP, le
gouvernement du Québec... parce que vous voulez conserver ça. En fait, vous
auriez pu très bien dire dans votre loi : Nous, là, on instaure le SAP,
voilà ce que... ce que ça va être. Puis, après ça, bien, vous laissez aux
villes le soin de le gérer. Ça aurait pu être comme ça.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est une innovation puis on y va d'une façon progressive.
M.
Morin :O.K., puis... D'accord. Mais, dans votre règlement... Parce
qu'à un moment donné l'agent, là, il va... il va constater une infraction,
qu'elle soit SAP ou règlement municipal, là, il y a quelqu'un, là, qui ne
respecte pas le règlement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Bon. S'il décide de le faire en vertu du SAP, est-ce
qu'il va référer au règlement municipal, mais il dit : La sanction, ça va
être une sanction administrative, ou si la ville, dans son règlement, va être
obligée d'adopter une série d'infractions municipales qui vont correspondre à
votre règlement SAP?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, ils
vont adopter, dans leur règlement, une série d'infractions municipales qui
peuvent être admissibles au SAP.
M.
Morin :Ah! O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'exemple peut-être que la ville va dire... tu sais, vu, au début, c'est le...
Je vous fais un exemple fictif. Supposons qu'on permettrait... c'est quoi,
paix, ordre, bon gouvernement? Paix, ordre...
M.
Morin :Paix, ordre et bon gouvernement, oui, mais...
M. Jolin-Barrette : Oui...
non, mais, en matière de sécurité publique, là, j'oublie, là, au municipal, là,
dans la loi sur les compétences, là, il y a... il y a un... dans la Loi sur les
cités et villes...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon,
O.K., paix, ordre et bon gouvernement. Supposons, vous avez un chien, O.K.,
puis là, supposons que les... le gouvernement, dans son règlement, dit :
Bien, on étend ça au stationnement puis aux infractions de paix, ordre, bon
gouvernement, O.K., puis là le chien, dans le fond, il y a... ça dit, dans le
règlement : Vous devez ramasser les...
M. Jolin-Barrette : ...de
votre chien... ou ses besoins.
M. Morin : ...ou disons votre
chien doit être en laisse dans un parc.
M. Jolin-Barrette : Bon.
Meilleur... meilleur exemple, meilleur exemple.
M. Morin : ...je ne sais pas
s'il est meilleur, mais en tout cas, bref.
M. Jolin-Barrette : O.K.,
bon, mais la municipalité, elle, pourrait décider d'uniquement réglementer,
dans son règlement, les cas de stationnement. Puis, même si dans le cadre du
règlement québécois, on pourrait viser le type d'infraction de ne pas tenir son
chien en laisse, la ville, si elle n'en fait pas un règlement avec une
infraction à la SAP, elle ne pourra pas imposer une SAP là-dessus.
M. Morin : C'est ça, O.K.
Non, c'est ça, c'est ça que je comprends. Alors donc, alors, vous pouvez avoir
un régime SAP pour certains types d'infraction que la ville va décider.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Il peut y avoir
chevauchement ou pas chevauchement avec sa réglementation municipale pénale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : ...ou il peut y
avoir un chevauchement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : O.K., là, donc, ça
va être aux policiers de décider ou à l'agent de la paix ou, bref, l'agent
municipal, là, dans le cas des animaux, ou des règlements sur les animaux, là,
qu'est-ce qu'il va donner comme contravention. Ces agents-là, est-ce qu'ils
vont être agents de la paix?
M. Jolin-Barrette : Lesquels,
là...
M. Morin : Ceux qui vont
donner les règlements SAP ou les règlements municipaux.
• (16 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Pas
nécessairement, oui, pas nécessairement, parce que votre agent de
stationnement, il est habilité à donner les contraventions, ce n'est pas
nécessairement un agent de la paix.
M. Morin : O.K. Donc, ça
pourrait être un inspecteur...
M. Jolin-Barrette : Municipal,
oui.
M. Morin : Municipal. O.K.,
parfait. Mais, une fois que ça, c'est fait puis qu'il y a les deux régimes,
vous voulez quand même que ce soit le gouvernement qui détermine le montant du
SAP pour l'ensemble du Québec?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Parce que vous
avez peur qu'il y ait de l'abus.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Parce que
quoi? Vous craignez qu'une... Je ne sais pas combien ça vaut, là, c'est une
hypothèse, là, tu sais, je ne sais pas, moi, le chien n'est pas en laisse dans
un parc à Saint-Hyacinthe, puis la contravention, l'infraction municipale,
c'est 50 $ plus les frais, là. Donc, vous craignez que, pour le régime
SAP, la municipalité mettrait 70.
M. Jolin-Barrette : ...ou pas
mal plus.
M. Morin : O.K., mais vous,
quand vous allez... Parce que, là, depuis le début, tu sais, vous nous
dites : Ça ne devrait pas coûter de l'argent aux municipalités, parce que,
d'abord, ils vont ramasser le montant de l'amende, ça devrait leur coûter moins
cher, mais vous allez nécessairement être en dialogue avec les municipalités
pour savoir combien est-ce qu'ils chargent dans leur municipalité pour qu'il y
ait un...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : En tout cas, qu'il
y ait un équivalent à quelque part, là. O.K., puis ça, ça va être dans les
ententes que vous allez conclure avec les municipalités.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, quand on va les reconnaître, dans le fond, par voie réglementaire, bien,
on va fixer les montants, le montant, dans le règlement du gouvernement.
M. Morin : O.K. Puis vous
allez fixer la prescription. Et là, à six, quand on parle du réexamen ou
contester la décision en réexamen dans un cadre... vous dites : Dans un
cadre respectant les principes de justice fondamentale, à 6.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Sauf que, quand je
lis l'article deux, six, vous prenez la peine de spécifier que, pour le
réexamen et contester la décision en réexamen, ça doit respecter les principes
de justice fondamentale, mais pas pour les autres volets, juste pour le
réexamen, parce que vous...
M. Jolin-Barrette : Non,
mais, exemple, ça, c'est le droit d'être entendu.
M. Morin : Mais le citoyen
n'a pas le droit d'être entendu, même à la première étape quand il n'est pas en
réexamen.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : La
deuxième étape, on doit garantir les principes de justice fondamentale, donc le
droit d'appel.
M. Morin : O.K., mais à la
première étape, quand le citoyen il va devant l'agent réviseur.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas les mêmes garanties, l'agent réviseur.
M.
Morin :Pourquoi? Il a... je veux dire, il y a... il me semble
tu as le droit d'être entendu par un arbitre impartial et indépendant, c'est un
peu des principes de justice fondamentale. Ça fait que pourquoi ça arrive juste
au réexamen?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, parce que, lorsque vous avez le constat d'infraction en matière pénale,
la première étape, c'est la contestation. Je conteste... hein? La première
étape, c'est la contestation...
M. Jolin-Barrette : ...contestation,
c'est à la fin. C'est ça. Donc, la révision, la première étape, lorsque vous êtes
en matière administrative... on est en droit administratif, là, on n'est pas en
droit pénal, là.
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : Donc ça,
la révision, ça se passe devant l'agent administratif. Les garanties de justice
fondamentale ne sont pas là, elles sont au niveau de la contestation devant le
décideur neutre et indépendant qui est le décideur administratif.
M.
Morin :Donc...
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est la même chose au ministère de l'Environnement, c'est un fonctionnaire du
ministère de l'Environnement qui révise la décision de l'inspecteur, supposons.
Révision puis de contestation, là, à contestation, il faut que le décideur
administratif donne le droit d'être entendu puis tout le kit, là.
M.
Morin :Donc, à la première étape, ce seraient plutôt les
principes de justice naturelle plutôt que des principes de justice
fondamentale.
M. Jolin-Barrette : C'est ça
parce que vous n'êtes pas en situation juridictionnelle, vous êtes en situation
administrative, la première étape.
M.
Morin :Oui, mais à la première étape, donc ce seraient des
principes de justice naturelle plutôt que des principes de justice
fondamentale?
M. Jolin-Barrette : Puis tu
sais, à deux, à la Loi sur la justice administrative, là, ce que ça dit, c'est
que les procédures menant à une décision individuelle prise à l'égard d'un
administré, par l'Administration gouvernementale en application d'un même
principe par la loi sont conduites dans le respect du devoir d'agir
équitablement. Ça, c'est la première étape.
M.
Morin :Donc, en fait, c'est ce que je soulevais.
M. Jolin-Barrette : C'est
administratif.
M.
Morin :Donc, pourvoi, à la première étape, il y a les principes
de justice naturelle ou administrative.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Puis les principes de justice fondamentale arrivent
après.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Puis le
régime du... à la Loi sur la qualité de l'environnement, il est construit comme
ça.
M.
Morin :D'accord. Merci. Maintenant, après 7, toujours à 2, on
dit : «Le règlement du gouvernement peut prévoir toutes les autres
conditions ou modalités, y compris toutes les règles de procédure, les règles
relatives au recouvrement des sommes dues que le régime de sanctions
administratives pécuniaires d'un organisme... doit respecter ou habiliter
l'organisme à prescrire ces conditions et modalités». Donc, c'est excessivement
large. Donc c'est vous, par règlement, qui allez établir les règles de
procédure devant l'agent réviseur.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :D'accord. Et ainsi que les règles relatives au
recouvrement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Donc, vous allez établir des grands paramètres, puis
après ça, la municipalité, elle va évidemment devoir s'y conformer.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Puis, au niveau du fonctionnement comme tel, est-ce que
vous allez équiper ou aider les villes à s'équiper d'un système informatique
performant qui va leur permettre de gérer tout ça sans papier?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
souhait, ça serait d'avoir justement un tribunal comme ça, d'avoir des décideurs
administratifs qui vont pouvoir faire ça en ligne virtuellement, tout ça. Mais
c'est la responsabilité de la ville. Le régime de SAP, c'est un régime
municipal.
M.
Morin :Oui, ça, je vous entends bien. Sauf que quand on...
depuis plusieurs minutes qu'on parle de l'article 2, là, oui, c'est un
organisme municipal, mais c'est un organisme municipal pas mal géré par le
gouvernement du Québec. Comprenez-vous? Donc, vous établissez un cadre? Vous
allez fixer le montant des amendes, vous allez fixer par règlement même les
montants de recouvrement des sommes dues, puis je comprends, puis, là, la ville
va devoir s'y conformer. Ça fait que je me dis : si le projet de loi, là,
ça parle à l'accessibilité à la justice. Vous avez parlé d'innovation, puis
évidemment de performance, il y a... est ce qu'il y a dans vos cartons où est
ce qu'il y a des plans qui vont faire en sorte que vous allez aider les villes
à s'équiper pour qu'ils aient pour ce type de décideurs là, un... en fait, ce
n'est pas vraiment un tribunal, mais en fait un mécanisme qui serait totalement
sans papier?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va les consulter. Mais le régime, il est financièrement avantageux pour les
municipalités. Ça fait qu'on va aller les encourager dans cette direction-là,
mais ce n'est pas le gouvernement du Québec qui va payer ça.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Vous
comprenez, tu sais, juste à Montréal, c'est 4 millions par année...
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : ...qu'ils
sauvent.
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : C'est un
bon deal.
M.
Morin :Oui, mais pour Montréal, je comprends. Mais pour les
autres municipalités qui n'ont pas... tu sais qui n'ont pas les ressources, le
nombre de Montréal, je comprends qu'ils vont peut être faire de l'argent,
mais...
M. Jolin-Barrette : Ils vont
pouvoir se regrouper aussi, les municipalités.
M.
Morin :O.K. Puis ça, vous allez le faire par...
M. Morin : ...par règlement
aussi? O.K. Donc, finalement, quand vous dites à 2 «déterminer des catégories»,
«déterminer l'organisme municipal», votre règlement pourrait prévoir un
regroupement de municipalités?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est l'article 3 : «Un organisme municipal habilité en vertu de la
présente loi doit établir un organe de contestation ou convenir avec un
organisme municipal ayant établi un tel organe, d'une entente pour laquelle les
sanctions administratives pécuniaires qu'il impose pourront y être contestées.»
Ça fait qu'exemple, supposons, Longueil
décide d'embarquer avec Laval puis Montréal, bien, ça pourrait être le même
organisme de contestation qui est identifié.
M. Morin : O.K. Mais ça, ça
va être aux villes à s'arranger avec ça. Vous, le gouvernement, là, vous
n'allez pas... et...
M. Jolin-Barrette : À titre
d'exemple, là, comme les regroupements des cours municipales, tu sais, exemple,
les villes conviennent ensemble d'avoir une cour de MRC régionale où... exemple,
à Belœil, ils entendent la cour municipale de Saint-Mathieu-de-Beloeil... la
ville de Saint-Mathieu-de-Beloeil.
M. Morin : D'accord. Puis
finalement, à la fin de 2 : «Les normes du règlement du gouvernement
peuvent varier en fonction de toute distinction jugée utile.» Bien, ce n'est
pas toujours comme ça que le législateur agit.
• (17 heures) •
M. Jolin-Barrette : Mais en
fait, s'il y a des situations qui sont particulières, on va pouvoir ajuster en
fonction des réalités régionales. C'est l'objectif d'avoir une flexibilité.
M. Morin : Puis ça, ce n'est
pas superfétatoire comme énoncé? Parce que c'est sûr que le gouvernement, vous
allez adopter un règlement qui va varier selon les distinctions, c'est...
M. Jolin-Barrette : C'est
notamment pour faire en sorte de distinguer, supposons, les frais associés aux
différentes catégories, exemple, pour les frais d'amendes. Supposons, exemple,
l'infraction de stationnement, supposons qu'on convient, c'est 75 $. Puis
tantôt vous m'avez demandé pour un stationnement, supposons, pour une personne
en situation de handicap. Bien là, vu que l'infraction est plus grande, ça
prend... cet énoncé-là pour faire... pour être en mesure justement de,
supposons, mettre le stationnement illégal pour une personne en situation de
handicape à 100 $, supposons.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :La députée de Westmount
Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, je vous
dirais, la dernière question que j'aurais, c'est en ce qui concerne le virage
technologique : Est-ce qu'il va y avoir un accompagnement du gouvernement
des municipalités qui souhaitent déployer puis changer un programme? Est-ce que
ça va être sous la responsabilité de...
M. Jolin-Barrette : Oui. Mais
nous, on travaille déjà pour... avec... pour mettre en place Lexius, qui est
l'informatisation des dossiers. Ça fait que c'est sûr, on va partager nos
bonnes pratiques. Puis il y a déjà... supposons, le tribunal des marchés
financiers, il est déjà tout informatique aussi. Ça fait que nous, on est
toujours disponible pour accompagner.
Mme Maccarone : Puis ça,
c'est sous la responsabilité de votre ministère?
M. Jolin-Barrette : Lexius,
oui.
Mme Maccarone : Puis, en ce
qui concerne le virage technologique pour le nouveau programme de SAP, est-ce
que ça va être... toujours être sous le ministère de Justice ou est-ce que ça
être sous le...
M. Jolin-Barrette : Mais la
loi relève de nous. Donc, on va continuer à collaborer avec eux.
Mme Maccarone : Mais avec
autres ministères aussi?
M. Jolin-Barrette : Avec
d'autres ministères?
Mme Maccarone : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est Justice qui développe Lexius.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que ça va être à l'intérieur de ce... je ne connais pas Lexius, ça va être à
l'intérieur de ce programme?
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, c'est l'informatisation de tous les dossiers de justice.
Mme Maccarone : O.K. Ça fait
que ce serait à l'intérieur de ce logiciel.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
pas à l'intérieur de ce logiciel-là, mais on va leur partager nos connaissances
aussi. On est... Dans le fond, les municipalités sont des partenaires.
Mme Maccarone : Mais ce
serait à eux de développer leurs propres outils.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Ça ne va pas
être un outil... La raison de la question, c'est parce qu'on va avoir des frais
uniformes à travers la province suite au règlement, suite à l'adoption du
règlement, mais on n'aura pas une base de données ou une façon de faire qui va
être utilisée par chaque municipalité, ça va être fait maison par chaque
municipalité.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ils pourraient convenir, comme on l'a vu à l'article 3, de se mettre
ensemble pour l'organe de contestation.
Mme Maccarone : Mais ça reste
que ça va être des systèmes... Mais ça va être des systèmes qui vont être...
qui vont se différer d'une municipalité à l'autre, ce ne serait pas quelque
chose qui est standardisé, développé et qu'ils vont pouvoir utiliser ou payer.
M. Jolin-Barrette : Au niveau
pénal, c'est : chaque municipalité a ses affaires. Mais là, avec
l'article 3, ils vont pouvoir avoir un organisme de contestation commun.
Ça fait que, là, à ce moment-là, ils vont pouvoir utiliser les mêmes outils.
Mme Maccarone : Qui ne sera
pas réglé par le gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est les municipalités. Le gouvernement respecte l'autonomie municipale.
Mme Maccarone : Mais pas en
ce qui concerne les montants de sanctions administratives pécuniaires ou... Il
y a plein de choses, là, que...
17 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...O.K.,
on ne rentrera pas dans ce débat-là.
Mme Maccarone : Mais ça reste
que c'est le cas. C'est beau. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article deux? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Est-ce que le
ministère de la Cybersécurité va être impliqué?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Du tout.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Trois :
« Un organisme municipal
habilité en vertu de la présente loi doit établir un organe de contestation
pour... avec un organisme municipal ayant établi un tel organe d'une entente
pour laquelle les sanctions administratives pécuniaires qu'il impose pourront y
être contestées. » Donc,
c'est ce qu'on vient de dire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur l'article
trois? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article trois est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Quatre :
« L'organisme municipal
habilité établit un régime de sanctions administratives pécuniaires par un
règlement conforme aux dispositions du règlement du Gouvernement visé à l'article
deux. Les normes du règlement de l'organisme municipal peuvent varier en
fonction de toute distinction jugée utile. Ce règlement est transmis au
ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire
et au ministre de la Justice. »
Ça fait que ça aussi, on en a déjà
discuté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions? Mme la députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Non, mais...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, donc selon
quatre, c'est l'organisme municipal qui va établir un régime de sanctions
administratives. Donc, c'est le pendant de deux, mais pour la municipalité?
Exact, O.K.
M. Jolin-Barrette : ...avez
demandé : Est-ce que les infractions pénales vont être obligées d'être...
comment on dit ça? Répertoriées... reproduites, reproduites dans un règlement
municipal pour en faire des sanctions pécuniaires? Puis je vous avais répondu
oui. Ça fait que, dans le fond, exemple, si vous voulez que votre
stationnement, ça devienne une SAP, bien, il faut le faire dans le règlement
municipal.
M. Morin : Et ça, c'est... il
y a 4 que la municipalité va pouvoir agir.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Parce qu'elle,
là... nous, on se donne du règlement-cadre, puis la municipalité, elle, pour sa
SAP, pour ses SAP, elle va établir son règlement.
M. Morin : Et donc, puisque
ça se peut que, tout dépendant des infractions municipales qu'ils vont vouloir
inclure dans le SAP, ils vont pouvoir établir différents types... bien, en
fait... mais ils n'établiront pas les montants de l'amende, parce que c'est
vous, par règlement, qui allez les établir. Donc, quand on retourne, quand on
retrouve la phrase « les
normes du règlement de l'organisme municipal peuvent varier en fonction de
toute distinction jugée utile »,
puis, tout à l'heure, vous m'avez donné comme exemple : Bien, mettons, le
stationnement dans une place réservée pour handicapés serait plus élevé, bien,
vous, ça vous permet d'agir, mais la municipalité, elle, elle va faire quoi
avec ça? Parce qu'elle, elle ne fera pas cette distinction-là. C'est vous qui
allez fixer les montants de l'amende.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : C'est
assez standard comme formulation, pour la distinction, bien, les juristes vont
nous revenir avec la réponse précise.
M.
Morin :D'accord. Merci. Et donc le règlement de la
municipalité, bon, il va être transmis au ministère des Affaires municipales, j'imagine
qu'ils transmettent déjà une copie de leur règlement au ministère des Affaires
municipales. Donc, c'est conforme avec ce qui se fait?
M. Jolin-Barrette : Bien,
souvent, c'est comme ça.
M.
Morin :D'accord. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount–Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste en
complément de la question de mon collègue de l'Acadie, est-ce que la ministre
doit approuver les règlements? Est-ce que c'est assujetti à son approbation?
Est-ce qu'elle a un droit de refus, par exemple, s'il y a quelque chose?
M. Jolin-Barrette : Non, non,
ils sont transmis, c'est le ministre de la Justice qui est responsable de la
loi, mais pour information, ils sont transmis aux Affaires municipales. En
réponse à votre question, M. le député de l'Acadie, c'est, exemple, supposons
qu'à l'intérieur de la marge du pouvoir municipal, c'est... exemple, prenez l'exemple,
là, supposons, un avis qui serait transmis aux citoyens, en vertu de la SAP,
mais, supposons, tout dépendant du type d'infraction, l'avis pourrait différer,
relativement aux modalités de transmission de l'avis, c'est ce qu'on me dit.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, oui,
bon exemple. Exemple en matière de stationnement, le constat est remis tout de
suite. Il n'y aurait pas nécessairement d'avis de non-conformité préalablement
remis. Ça fait que, pour certains types d'infraction, il pourrait... d'avoir
des avis de non-conformité préalables, sans sanction administrative pécuniaire,
tu sais, premier avis, deuxième avis, ensuite SAP. Tandis que, pour d'autres
types d'infraction, bien, c'est directement le constat d'infraction.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est bon.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article quatre est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Cinq :
« Le gouvernement, sur
recommandation du ministre de la Justice, nomme les personnes chargées d'entendre
la contestation suivant la procédure de recrutement et de sélection établie par
règlement du gouvernement. Le gouvernement peut confier l'application de cette
procédure de...
M. Jolin-Barrette : ...de
sélection à l'organisme municipal habilité. Il peut également désigner, parmi
les personnes chargées d'entendre la contestation, un décideur responsable.
«Le règlement du gouvernement prévoit...
peut également prévoir toute mesure en lien avec l'exécution des fonctions des
personnes chargées d'entendre la contestation et du décideur responsable.
«Ce règlement doit notamment prévoir la
durée du mandat des personnes chargées d'entendre la contestation, déterminer
la rémunération, les autres conditions de travail de ces personnes, prévoir les
fonctions incompatibles avec leurs fonctions et les règles déontologiques qui
leur sont applicables.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Oui. Donc, à 5, c'est le pouvoir de nommer l'agent
réviseur...
M. Jolin-Barrette : Et le
décideur administratif.
M.
Morin :D'accord. Donc, il va être nommé par la ville?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est un fonctionnaire de la ville.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça, c'est
l'équivalent. Dans le fond, c'est un décideur administratif, c'est
l'équivalent, exemple, de la personne au TAQ, du décideur administratif au TAQ
ou décideur administratif au Tribunal du logement ou au Tribunal administratif
du travail.
M.
Morin :Puis la nomination d'un décideur au TAQ...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :...ça se fait exactement comme ça. C'est le même
fonctionnement.
• (17 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Au TAQ,
oui, c'est très similaire. Au TAQ, dans le fond, la nomination est du
gouvernement du Québec par décret, sur recommandation du ministre de la
Justice. Au Tribunal administratif du travail, la nomination, elle est du
Conseil des ministres sur recommandation du ministre du Travail. Au Tribunal
administratif du logement, la nomination est Conseil des ministres sur
recommandation du...
M.
Morin :De l'Habitation?
M. Jolin-Barrette : ...de
l'Habitation, oui.
M.
Morin :Mais ce que je veux dire, c'est que... et donc vous,
vous fonctionnez par concours puis par appel, c'est publié, là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Maintenant, ça dit aussi que «le gouvernement peut
confier l'application de cette procédure de recrutement et de sélection à
l'organisme municipal habilité»
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Donc, théoriquement, la municipalité pourrait le faire?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Exemple, on pourrait confier à Montréal, le concours. Exemple, on pourrait
dire : Mais à Montréal, ville de Montréal, on vous charge de la procédure
de sélection en fonction des différents paramètres. Exemple, l'appel de
candidatures, le fait de passer les examens, le fait de passer les entrevues et
par la suite, ultimement, le gouvernement désigne la personne parmi la
procédure de recrutement qui... les candidats qui sont ressortis de la
procédure de recrutement.
M.
Morin :Donc, une fois que le bassin de candidats puis
candidates est fait.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Puis là...
M. Jolin-Barrette : Donc...
M.
Morin :En fait, c'est le gouvernement qui nomme, mais c'est
vous qui faites la recommandation.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :Donc, vous allez tirer quelqu'un du bassin.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça
fait qu'exemple, on pourrait confier à la ville de Montréal appel de
candidatures dans le journal...
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : ...soit
un site, sur Droit-inc, supposons, ou sur JuriCarrière, site du Barreau.
M.
Morin :Peu importe, sur un site public quelque part.
M. Jolin-Barrette : Sur un
site public. Ensuite, bon, examen écrit, entrevue. Là, après ça, rapport
transmis au ministre. Le ministre fait la recommandation au Conseil des
ministres.
M.
Morin :Mais, compte tenu que c'est nouveau.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :En fait, où j'ai un peu de difficulté à suivre
honnêtement, vous nous avez dit tantôt que vous voulez procéder par étapes.
C'est nouveau, donc au niveau du montant de l'amende, là, qui... bon, qui est
important, mais ce n'est quand même pas la fin du monde, là, ça, vous voulez
pas que la ville fasse ça. Vous voulez que ça soit le gouvernement du Québec
qui le fasse. Mais la... pas la nomination, mais toute la procédure qui amène à
la qualification d'une personne qui va être chargée d'entendre en révision les
décisions de l'agent réviseur, ça, vous pourriez le confier à une municipalité.
M. Jolin-Barrette : Je peux.
Je n'ai pas dit que c'est ça que j'allais faire.
M.
Morin :Non, mais...
M. Jolin-Barrette : On vient
parler encore d'un cadre qui est très strict. Là, on parle de, supposons,
afficher le poste examen écrit, entrevues...
M.
Morin :Oui, mais c'est quand même la ville qui va faire en
sorte que vous allez vous ramasser avec un bassin, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
M.
Morin :Ce n'est pas vous qui le supervisez, le bassin, c'est...
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas dit... La nomination est gouvernementale.
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Ce n'est pas une obligation.
M.
Morin :Non...
M.
Morin :...mais il me semble que, puisque c'est nouveau puis
puisque vous voulez être prudent, il me semble, ce n'est pas le genre,
personnellement, ce n'est pas le genre de phrase que j'aurais rajouté. Tu sais,
le gouvernement le fait, comme vous le faites, pour tous les autres décideurs,
là. Allez -vous confier la recommandation ou la constitution d'un bassin en
matière de tribunal du logement aux villes, parce que ça touche l'habitation
puis les municipalités?
M. Jolin-Barrette : C'est
différent, mais, à titre comparatif, là, à Toronto, c'est la ville qui nomme
les décideurs administratifs. Là, nous, c'est le gouvernement du Québec qui les
nomme. Donc, il va avoir un comité de sélection. Donc, on est... on met une
distinction entre qui nomme versus Toronto.
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : Et ce
n'est pas la ville qui administre le régime, c'est «le gouvernement peut
confier».
M.
Morin :Non, ça, je comprends, là : «Il peut également
décider, parmi les personnes chargées d'entendre la contestation, un décideur
responsable.» Donc, c'est un peu l'équivalent du juge municipal en chef, mais
pour les SAP.
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'est le décideur administratif. Supposons, je ne sais pas, il y a cinq
décideurs administratifs, mais il y en a un qui est responsable pour coordonner
le tout.
M.
Morin :Oui, puis il est possible qu'il y en ait cinq ou six
décideurs administratifs, compte tenu du volume.
M. Jolin-Barrette : Oui, ou
trois.
M.
Morin :Bien, peut-être trois, là. Mais, enfin, probablement, à
Montréal, probablement plus qu'un.
M. Jolin-Barrette : Plus
qu'un.
M.
Morin :Puis, s'il y a un regroupement de municipalités...
M. Jolin-Barrette : Bien là,
à ce moment-là...
M.
Morin :...il va en avoir encore plus.
M. Jolin-Barrette : Oui,
peut-être.
M.
Morin :Puis tous ces gens-là vont toujours être payés
ultimement par la ville.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Et ils vont être régis par, par exemple, quelqu'un, un
décideur au Tribunal administratif du Québec. Il est payé par l'État québécois.
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que c'est un tribunal québécois, mais il y a des contributions des différents
ministères dans le partage du... du Tribunal administratif du travail.
M.
Morin :O.K. Puis le TAQ, il y a-tu un partage aussi?
M. Jolin-Barrette : Le
Tribunal administratif du travail?
M.
Morin :Du Québec, oui, parce que là il y a TAT, puis il y a le
TAQ.
M. Jolin-Barrette : Ah! vous,
vous m'avez parlé du TAT?
M.
Morin :Du TAQ, oui.
M. Jolin-Barrette : Du TAT,
T-A-T.
M.
Morin :Non, non, le TAQ, le Tribunal administratif du Québec,
donc...
M. Jolin-Barrette : Pour le
TAQ, le Tribunal administratif du Québec, il y a le fonds du Tribunal
administratif du Québec, qui est financé à même les contributions de différents
ministères.
M.
Morin :Aussi, comme pour le TAT.
M. Jolin-Barrette : Non.
Excusez-moi. Le TAT, le Tribunal administratif du travail, c'est juste
travail.
M.
Morin :C'est juste travail. O.K. Donc...
M. Jolin-Barrette : Parce que
la nature des dossiers au TAQ, c'est des dossiers qui viennent de plusieurs
ministères, exemple, la SAQ, il y a justice pour l'IVAC qui va là, il y a...
M.
Morin :Il y a le transport, il y a l'expropriation, on vient de
le voir dans le projet de loi n° 22.
M. Jolin-Barrette : Il y a
plein de ministères qui font appel à...
M.
Morin :D'accord, mais, dans votre système, est-ce que c'est le
gouvernement qui va prévoir le montant, le salaire, les avantages sociaux, ou
si c'est toutes les villes qui vont être chargées de ça, ou si vous allez
envoyer la facture aux villes, parce que là on n'a rien?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est le règlement du gouvernement : «Ce règlement doit notamment prévoir
la durée du mandat des personnes chargées d'entendre la contestation,
déterminer la rémunération et les autres conditions de travail de ces
personnes, prévoir les fonctions incompatibles avec leurs fonctions et les
règles déontologiques.» C'est le gouvernement.
M.
Morin :Donc, c'est le gouvernement, mais ce n'est pas le
gouvernement qui va les payer.
M. Jolin-Barrette : Non.
M.
Morin :Donc, après ça, vous allez envoyer la facture aux
villes.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :O.K. Et, au niveau de leur inabordabilité.
M. Jolin-Barrette : Oui, ils
vont être nommés pour un mandat.
M.
Morin :Renouvelable?
M. Jolin-Barrette : Ça peut
être renouvelable, oui, ça peut être renouvelable.
M.
Morin :C'est prévu dans la loi ou vous allez le prévoir dans le
règlement?
M. Jolin-Barrette : Dans le
règlement.
M.
Morin :Puis c'est votre intention que ce soit renouvelable ou
pas.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Parce que là, dans la loi, on ne l'a pas, là.
M. Jolin-Barrette : Au
Tribunal administratif du travail, au Tribunal administratif du logement, à la
Régie des alcools, c'est des mandats qui sont renouvelables.
M.
Morin :O.K. Et c'est vous qui allez aussi déterminer les règles
déontologiques applicables également...
M.
Morin :...par règlement.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
là on va le voir à l'article 6, c'est le conseil de la justice
administrative qui est compétent.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
Mme la députée de Westmount-Saint-Louis... Ah! excusez. M. le député de
Jean-Talon avant, s'il vous plaît. Non, allez-y, M. le député.
M. Paradis : Merci. Je vous
écoute, M. le ministre, puis je vois que, quand même, il semble y avoir un plan
de match assez bien déterminé pour plusieurs des questions qui sont posées par
le collègue de l'Acadie, et je m'en excuse, là, je ne pouvais pas être là sur
l'article... les modifications à l'article 2, peut-être que vous en avez
déjà discuté, mais je m'interroge sur le degré... d'abord, c'est quelque chose
d'assez nouveau, et sur le degré de... d'éléments importants qu'on envoie au
réglementaire par rapport à ce qu'on garde dans le projet de loi. Donc, il n'y
aurait pas des éléments... Comme on vient parler, par exemple, là, de la... du
caractère renouvelable ou non renouvelable des mandats, c'est quand même assez
important. Ça, est-ce que ce n'est pas de... ça ne devrait pas être dans la loi
plutôt que de renvoyer toutes ces questions-là, dont certaines sont quand même
importantes, au réglementaire? Surtout si vous avez déjà quand même un plan de
match assez bien déterminé sur ce que sera ce nouveau régime là.
• (17 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
moi, je suis assez à l'aise parce que, comme je disais tantôt, c'est qu'on va
consulter les municipalités, notamment pour plusieurs éléments du règlement. Ça
fait que, quand on va construire le règlement, on va s'assurer de consulter les
municipalités. Ça fait que ça me convient que ça soit par voie réglementaire
justement pour prendre en compte la voix des municipalités. Un coup que le
projet de loi va être adapté, on va faire en sorte de consulter les municipalités
pour détailler le gouvernement... le règlement gouvernemental.
M. Paradis : Bon, la partie
consultation, je pense, des municipalités, c'est vraiment louable puis c'est
important. Il n'y a pas un certain nombre de principes importants, par contre,
qui auraient mérité d'être cadrés dans la loi, comme celui-là par exemple, là,
du caractère ou non de la... du caractère renouvelable ou non des mandats?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je pense, ce qui est important, c'est les éléments essentiels de la...
des... du régime de sanctions administratives pécuniaires qui sont dans la loi.
Le reste, c'est un régime qui est... qu'on est en train de définir. Donc, on a
les grands paramètres. Le décideur administratif... Tu sais, je vous donne un
exemple, on est venus... à Toronto, c'est la ville qui le nomme. Là, on vient
le cadrer, que c'est le gouvernement du Québec qui le nomme justement pour
avoir une certaine distance. Pour ce qui est de la durée des mandats, pour ce
qui est du renouvellement ou non, on va le mettre par voie réglementaire. Parce
que, tu sais, déjà, il y a plusieurs mesures... exemple pour les autres
tribunaux, exemple la procédure de sélection, supposons, pour le TAQ est par
voie réglementaire, pour les autres tribunaux aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Mme la députée de
Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je vais
demander une courte suspension, M. le Président. On aura un amendement à
proposer.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, quelques minutes
de suspension. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 22)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 47)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
mon amendement, M. le Président. Ce serait l'amendement de mon collègue le
député de l'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Donc, on peut afficher l'amendement,
donc, à l'article 66. Donc, je vais lire l'amendement, M. le Président. L'article 5,
tel qu'introduit par l'article 66 du projet de loi, est modifié par l'ajout,
dans son premier alinéa, après les mots «par règlement du gouvernement» des
mots «ces personnes doivent être indépendantes et impartiales», par le remplacement,
dans le troisième alinéa, des mots «ce règlement doit notamment prévoir la
durée du mandat des personnes» par «ces personnes sont nommées par un mandat
renouvelable à durée déterminée et sont»
Donc, 5 : «Le gouvernement, sur
recommandation du ministre de la Justice, nomme les personnes chargées d'entendre
la contestation suivant la procédure de recrutement et de sélection établie par
règlement du gouvernement. Ces personnes doivent être indépendantes et
impartiales. Le gouvernement peut confier l'application de cette procédure de
recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité. Il peut également
désigner, parmi les personnes chargées d'entendre la contestation, un décideur
responsable. Le règlement du gouvernement peut également prévoir toute mesure
en lien avec l'exécution des fonctions des personnes chargées d'entendre la
contestation...
M.
Morin :...et du décideur responsable. Ces personnes sont
nommées pour un mandat renouvelable à durée déterminée et sont chargées d'entendre
la contestation, déterminer la rémunération et les autres conditions de travail
de ces personnes, prévoir des fonctions incompatibles avec leurs fonctions et
règles déontologiques qui leur sont applicables.
Alors, M. le Président, cet amendement-là
est proposé suite aux excellentes discussions et nombreuses questions qui ont
été posées à M. le ministre en ce qui a trait finalement à la façon dont ces
personnes-là sont nommées puis à leur indépendance. Pour en arriver à la
proposition de cet amendement-là, on s'est d'abord inspiré du mémoire du
Barreau du Québec, parce que vous vous rappellerez, M. le Président, dans son
mémoire, c'est un des éléments qui avait été identifié par le Barreau, et je
réfère à la page 12 de leur mémoire. «Nous incitons le législateur à
mettre en place un régime de SAPPE». Donc, là-dessus, il n'y avait pas d'enjeu,
il n'y a pas de souci. D'ailleurs, le fait qu'on puisse mettre en place un
régime SAPPE, je pense que c'est une innovation qui est intéressante, mais qui
mérite évidemment d'être questionnée, qui offre certaines garanties
d'indépendance afin de faciliter et de facilement justifier la possibilité
d'imposer ces sanctions. Ce régime doit être construit dans le respect des
principes de justice fondamentale et d'équité procédurale. C'est intéressant,
cette référence-là, parce que dans les discussions que nous avons eues plus tôt
cet après-midi, on a justement parlé des principes de justice fondamentale et
des principes d'équité procédurale ou de justice naturelle. Ainsi, le Barreau
du Québec recommande que la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires
en matière municipale prévoie d'une manière particulière, notamment des mandats
renouvelables à durée déterminée qui protègent le décideur administratif contre
les destitutions arbitraires ou discrétionnaires, les garanties d'indépendance
nécessaires envers la municipalité notamment.
• (17 h 50) •
Puis, quand on parle, M. le Président, des
mandats renouvelables à durée déterminée, dans le mémoire du Barreau, on fait
référence à une décision de la Cour d'appel du Québec par l'Association des
juges administratifs de la Commission des lésions professionnelles contre
procureur général du Québec en 2013.
Je propose l'amendement parce que, plus
tôt, dans les discussions et les questions qu'on a posées à M. le ministre, M.
le ministre a fait référence au tribunal... aux différents tribunaux
administratifs du Québec, que ce soit le tribunal administratif du Québec, que
ce soit le tribunal administratif du travail, que ce soit le Tribunal
administratif du logement. Puis, quand on va voir dans la loi, entre autres,
qui gère les tribunaux administratifs et plus particulièrement la Loi sur la
justice administrative à laquelle M. le ministre a fait référence, donc on
voit, à l'article 38 notamment, que, pour la nomination des membres, le
tribunal est composé de membres indépendants et impartiaux, nommés... bonne
conduite par le gouvernement qui en détermine le nombre en tenant compte des
besoins du tribunal. L'acte de nomination détermine la section. Le gouvernement
peut déterminer le lieu de résidence d'un membre. Donc, quand on parle du lieu
de résidence, c'est déjà des choses qui sont incluses dans le projet de loi n° 40. Mais je pense qu'il est important pour la nomination
d'ajouter ces éléments-là dans la loi et de prévoir une durée déterminée qui
peut être renouvelable, d'ailleurs ce que nous a dit M. le ministre, mais de le
mettre dans la loi, ce qui fait que ça permet, à ce moment-là, au gouvernement
d'avoir une souplesse, c'est-à-dire donc de venir, après ça, ajouter par
règlement, certains éléments importants, mais de garantir en même la loi
certains principes fondamentaux, comme le fait évidemment d'être indépendant,
d'être impartial, puis de l'indiquer clairement dans la loi, que ces
personnes-là vont être nommées pour un mandat renouvelable qui peut être à
durée déterminée, mais qui peut être renouvelé. Donc, au fond, c'est l'idée à
la base de l'amendement, qui est proposé pour s'assurer, puis assurer la
population surtout, que ces gens-là seront indépendants, impartiaux des
municipalités, mais qui pourront agir dans un système SAPPE qui permet déjà un
meilleur accès à la justice. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Merci, M.
le Président. Je comprends l'objectif des collègues de l'opposition officielle.
J'ai déjà dit que ça allait être le cas, notamment par voie réglementaire...
M. Jolin-Barrette : ...Il
y a un petit enjeu avec l'amendement qui est proposé, là, parce que lorsqu'on
lit l'amendement, là, supposons, quand on est à la deuxième phrase, on
dit : «Ces personnes». Donc, le règlement du gouvernement peut également
prévoir toute mesure en lien avec l'exécution des fonctions des personnes
chargées d'entendre la contestation et du décideur responsable. Ces personnes
sont nommées pour un mandat non renouvelable à durée déterminée et sont
chargées d'entendre la contestation, déterminent la rémunération et les autres
conditions. C'est comme si c'étaient ces personnes-là qui fixaient la
rémunération.
Ça fait que, bon, on comprend l'objectif,
là, mais on va voter contre l'amendement parce que c'est par voie
réglementaire. Cependant, dans un souci de faire avancer les travaux, je vous
demanderais une courte suspension.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Alors, on
suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 18 heures)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : ...M. le
Président. Donc, suite à nos discussions, je vais retirer l'amendement déposé à
5, avec le consentement, j'imagine.
Le Président (M.
Bachand) :Exactement.
M. Morin : Puis à ce
moment... bon, alors consentement. Puis après ça, bien, on continuera les
travaux par la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, je comprends
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement du député de l'Acadie.
Consentement? Consentement.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 19 heures. Merci.
M.
Morin :Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 01)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 04)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. On va poursuivre, donc, l'étude détaillée du
projet loi no 40, Loi visant notamment à réformer les cours municipales, à
améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la performance du système de
justice.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'article 5. Y a-t-il intervention sur l'article 5?
M.
Morin :Non, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article
5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, pour la
suite des choses.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je crois que le député de l'Acadie souhaiterait qu'on revienne à l'article
2 pour réouvrir l'article.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour y revenir et réouvrir l'article 2?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) :Consentement. M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Oui. Alors, suite aux questions qui ont été posées et à
l'amendement, en fait, qui a été déposé mais retiré, il y avait un élément que
je trouvais important à mettre dans la loi, c'est-à-dire toute la question de l'indépendance,
du respect, d'avoir une audition impartiale. Et les légistes du gouvernement,
je comprends, nous proposent, en fait, un amendement et une rédaction
législative qui permettraient... bon, je dirais, en partie, moi, j'aurais bien
aimé qu'on ajoute le mot «indépendant», on en a parlé avant la suspension. M.
le ministre ne veut pas se rendre jusque là, mais, à tout le moins, je pense
que c'est une amélioration qu'on indique dans la loi des paramètres
supplémentaires qui ne seront pas uniquement par règlement.
Alors donc, je comprends que l'article est
déposé et je peux en faire la lecture.
Le Président (M.
Bachand) :...
M.
Morin :Avec plaisir. Donc, l'article 66 :
«Article 2 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale, insérer, dans le paragraphe
6 du premier alinéa de l'article 2 de la Loi sur les sanctions administratives
pécuniaires en matière municipale, proposé par l'article 66 du projet de loi,
et après «dans un cadre respectant les principes de justice fondamentale et
selon une procédure conduite de manière à permettre un débat loyal dans le
respect du devoir d'agir de façon impartiale et du droit d'être entendu».»
Commentaire. L'amendement propose d'ajouter
les principes d'équité procédurale qui sont applicables afin de répondre à une
demande du Barreau du Québec.
Le texte proposé :
Le règlement du gouvernement doit :
6° imposer toute mesure permettant d'assurer
que toute personne visée par l'imposition d'une sanction administrative
pécuniaire puisse en demander le réexamen et, le cas échéant, contester la
décision en réexamen dans le cadre respectant les principes de justice
fondamentale et selon une procédure conduite de manière à permettre un débat
loyal dans le respect du devoir d'agir de façon impartiale et du droit d'être
entendu.
Donc, cet ajout à l'article 2, dans la
loi, va donc donner plus d'éléments, plus de critères à respecter par le
gouvernement quand viendra le temps de rédiger le règlement qui va permettre l'utilisation
des sanctions administratives. Je comprends que l'expression «débat loyal» est
déjà utilisée dans des lois du Québec, notamment dans le domaine de la justice
administrative.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Je suis
en accord avec l'amendement déposé par le député d'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
M.
Morin :...
Le Président (M.
Bachand) :Oui?
M.
Morin :...vote par appel nominal.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, bien sûr. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M.
Morin :Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount-Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M.
Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Mme
Bourassa (Charlevoix-Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz (Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-les-Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
Saint-Jean?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 2 est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article
2 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : ...peut
porter plainte au Conseil de la justice administrative contre une personne
chargée d'entendre la contestation pour un manquement aux règles déontologiques
à un devoir imposé par le règlement du gouvernement ou aux prescriptions
relatives aux conflits d'intérêts ou aux fonctions incompatibles.
La plainte doit être écrite et exposer
sommairement les motifs sur lesquels elle s'appuie. Elle est...
M. Jolin-Barrette : ...au
siège du Conseil.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'article 6? M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Merci, M. le Président.Donc, je comprends que la procédure
que vous voulez mettre en place, finalement, c'est celle qui régit l'ensemble
des décideurs administratifs, et que, dans ce sens-là, il n'y a pas
d'exception, c'est la même façon de procéder, finalement?
M. Jolin-Barrette : ...j'apporterais
une nuance. Le Conseil de la justice administrative s'occupe de la déontologie
de tous les organismes juridictionnels des décideurs administratifs. Donc,
exemple, quand c'est la régie des alcools, je crois que ce n'est pas eux qui
sont responsables en matière de déontologie. Quand c'est des décideurs de
l'ordre juridictionnel, comme c'est le cas actuellement, c'est le Conseil de la
justice administrative qui s'applique.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions à
l'article 6? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 6 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
• (19 h 10) •
M. Jolin-Barrette : «7. Le
Conseil, lorsqu'il procède à l'examen d'une plainte formulée contre une
personne chargée d'entendre la contestation, agit conformément aux dispositions
des articles 184 à 192 de la Loi sur la justice administrative, compte tenu des
adaptations nécessaires.»
Donc, ça, c'est classique, comme les
autres tribunaux.
Le Président (M.
Bachand) :...donc, interventions à
l'article 7?
M.
Morin :Je n'ai pas de question.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «8. Le
ministre peut destituer une personne chargée d'entendre la contestation lorsque
le Conseil de la justice administrative le recommande, après enquête tenue à la
suite d'une plainte portée en application de l'article 6.
«Il peut pareillement suspendre la
personne avec ou sans rémunération pour la période que le Conseil recommande.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 8? M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Oui. Donc, l'article 8 dit : «Le ministre peut
destituer une personne chargée d'entendre la contestation.» Donc, la personne
que vous pouvez destituer, c'est celle qui est chargée d'entendre la
contestation?
M. Jolin-Barrette : Oui, le
décideur administratif.
M.
Morin :O.K. Donc, c'est comme ça que vous le libellez. Donc,
plutôt que de dire, par exemple : Le ministre peut estimer la personne
visée par la plainte, vous dites : «chargée d'entendre la contestation».
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
parce qu'on vise le décideur administratif, donc. C'est parce que la plainte...
Il peut y avoir une plainte, mais pour relier quelle est sa fonction, à ce
décideur-là, c'est d'entendre la contestation. C'est lui que l'on vise.
M.
Morin :O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions à
l'article 8? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci.
Qu'est-ce qui arrive dans le cas... Parce qu'on a aussi... Dans l'article 5, on
dit que le gouvernement peut confier l'application de cette procédure de
recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité. Ça fait que, dans
ce cas-là, est-ce que c'est toujours le ministre qui serait responsable...
c'est ça, qui serait responsable pour destituer une personne ou est-ce que ce
serait la responsabilité de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, c'est
le ministre qui est responsable, suite à la recommandation du Conseil de la
justice administrative.
Mme Maccarone : Même quand
c'est la municipalité qui est chargée d'engager les personnes?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ce n'est pas la municipalité qui est chargée d'engager. Eux, ils font...
ils pourraient faire la procédure de recrutement, donc l'affichage, le
concours, l'examen écrit...
Mme Maccarone : Et sélection.
M. Jolin-Barrette : ...l'examen.
La nomination, elle est faite par le Conseil des ministres, sur recommandation
du ministre de la Justice. Et donc, si jamais il y a une plainte en déontologie
au Conseil de la justice administrative contre le décideur, et que le conseil
recommande la destitution, là, à ce moment-là, c'est le ministre qui destitue,
puisque la nomination engendre le pouvoir de destitution.
Mme Maccarone : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :...est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 8? M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Donc, dans votre régime, c'est le ministre qui destitue.
Donc, ce n'est pas le gouvernement, vous ne faites pas une recommandation au
Conseil des ministres. Donc, c'est vous qui le destituez. Vous le faites par
décret?
M. Jolin-Barrette : C'est
suite à la... au Conseil de la justice administrative.
M.
Morin :Oui, suite à la recommandation, mais, une fois que la
recommandation est faite, la recommandation vous est envoyée à vous, comme
ministre de la Justice, et donc, là, après ça, vous ne faites pas une
proposition au Conseil des ministres. C'est vous qui le destituez ou...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 19 h 14)
(Reprise à 19 h 15)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! On reprend les travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, écoutez, le député de l'Acadie amène un bon point. C'est plus logique que
ce soit le gouvernement. Donc, je comprends que le député de l'Acadie va
nous... va déposer un amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, je comprends qu'il y
aurait consentement pour suspendre l'étude de l'article 8?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Donc, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «9. En
outre, le ministre peut démettre une personne chargée d'entendre la
contestation pour une incapacité.» On va faire un amendement à 9 aussi.
M.
Morin :...c'est ce que je suggère.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.«En outre, le ministre peut démettre...» On va dire : «Le gouvernement
peut démettre une personne chargée d'entendre la contestation pour une
incapacité permanente qui, de son avis, l'empêche de remplir de manière
satisfaisante les devoirs de sa charge. L'incapacité permanente est établie par
le Conseil de la justice administrative après enquête faite sur demande du
ministre. Le Conseil agit conformément aux dispositions des articles 193 à
197 de la Loi sur la justice administrative, compte tenu des adaptations
nécessaires.»
Donc, je vous proposerais, M. le
Président, s'il n'y a pas de commentaire à 9, de suspendre, considérant qu'on
va avoir un amendement aussi.
Le Président (M. Bachand) :Parfait. Donc, il y a consentement pour suspendre 9?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 10, M. le
Président : Le ministre de la Justice est responsable de l'application de
la présente loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions?
M. Jolin-Barrette : Donc, le
temps de préparer tout ça...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, 10... Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 10? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, oui, M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pourrais peut-être... En attendant qu'on rédige les amendements, on pourrait
peut-être passer à l'article suivant, à 34.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Donc, on devrait... on va
devoir suspendre 66 au complet. Alors, on est d'accord avec ça? Donc,
l'article 66 est suspendu. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, 34, on est dans la Loi sur l'aide juridique et sur la prestation de
certains autres services juridiques. «L'article 4.8 de la Loi sur l'aide
juridique et sur la prestation de certains autres services juridiques est
modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«6° pour toute affaire relative à une
sanction administrative pécuniaire pour un manquement à une loi ou à un
règlement concernant le stationnement.»
Commentaires : L'article modifie
l'article 4.8 de la Loi sur l'aide juridique afin de prévoir qu'aucune
aide juridique n'est accordée pour une affaire relative à une sanction
administrative pécuniaire pour un manquement concernant le stationnement, tel
qu'il est prévu pour les infractions pénales en matière de stationnement. Donc,
on vient faire le corollaire. Dans le fond, dans la Loi sur l'aide juridique,
c'était déjà exclu que pour le stationnement, ce n'est pas couvert, donc on
vient le spécifier pour les SAP. Donc, vous ne pourrez pas être couvert par
l'aide juridique si vous êtes poursuivi pour une SAP pour un stationnement.
C'est une exclusion.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Merci. Sauf que ça dit : Pour toute affaire
relative à une sanction administrative pécuniaire, pour un manquement à une loi
ou à un règlement... Donc, c'est uniquement... Je veux juste que ce soit bien
clair, c'est uniquement en ce qui a trait au stationnement, que ce soit dans
une loi ou un règlement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :D'accord. Alors, pour tous les autres domaines, que ce
soit une sanction en matière de protection de l'environnement ou autre, bien
là, à ce moment-là, l'aide juridique pourrait être obtenue.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve...
M.
Morin :De l'admissibilité bien sûr de la personne, là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Mais si les critères d'admissibilité...
M. Morin : ...qui sont
remplis.
M. Jolin-Barrette : Et
sous réserve que ça soit couvert...
M. Morin : Dans la loi.
M. Jolin-Barrette : ...dans
la Loi sur l'aide juridique, que ce soit un service, parce que ce n'est pas...
Ce n'est pas toutes les matières, en matière d'aide juridique, que c'est
couvert au-delà de la l'admissibilité financière. Il y a également certains
types de dossiers qui sont couverts, d'autres qui ne le sont pas.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
vous ne pouvez pas... La Loi sur l'aide juridique ne couvre pas, je crois, les
situations de bornage, supposons.
M. Morin : D'accord, ou
de servitude.
M. Jolin-Barrette : Ou
de servitude.
M. Morin : D'accord.
C'est bon. Très bien, sauf que... Puis vous ajoutez «loi» parce que vous nous
avez expliqué précédemment que, par exemple, dans... En ce qui a trait aux
espaces réservés pour des personnes à mobilité réduite, c'est...
M. Jolin-Barrette : Code
d'éthique...
M. Morin : Une
infraction se retrouve dans la loi et non pas dans le règlement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Merci.
Le Président
(M. Bachand) :Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 34? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, on serait... Est-ce que les amendements sont faits?
Des voix : ...
Le Président
(M. Bachand) :Donc, M. le ministre,
pour la suite.
• (19 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Alors,
pour l'article 8, on a l'amendement qui est en cours de route.
Le Président
(M. Bachand) :Au lieu... On va
attendre peut-être d'avoir les deux amendements pour ne pas réouvrir et puis refermer
les articles, là. Si vous avez des amendements.
M. Jolin-Barrette : ...
Le Président
(M. Bachand) :C'est ça. Alors, vous
avez des amendements, oui?
M. Jolin-Barrette : Oui,
j'ai des amendements, M. le Président, donc à la Loi sur le notariat et à la
Loi sur le Barreau. Donc, avec votre permission, à l'article 34 point...
Après l'article 34... Non.
Le Président
(M. Bachand) :Oui, exactement.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Après l'article 34, insérer l'article 34.1. Et il se lirait
ainsi : Insérer, après l'article 34 du projet de loi, l'article le
suivant : L'article 54.1 de la Loi sur le Barreau est modifié par le
remplacement de la dernière phrase du deuxième alinéa par ce qui suit :
«Il peut toutefois
«1° poser des actes visés au paragraphe 1°
de l'article 128 au sein d'une personne morale visée à
l'article 131.1, conformément au règlement pris en application de cet
article;
«2° agir comme médiateur accrédité
conformément à un règlement pris en application de l'article 570 du Code
de procédure civile.»
Donc, commentaire. L'amendement modifie
l'article 54.1 de la Loi sur le Barreau pour permettre à l'avocat à la
retraite d'agir à titre d'avocat à la retraite comme médiateur accrédité aux
petites créances, conformément à la réglementation applicable en la matière.
Donc, ça fait suite au projet de loi no 8 qu'on a... no 8 qu'on a
adopté sur la médiation. Les ordres professionnels, la Chambre des notaires et
le Barreau du Québec, nous ont soulevé qu'on devait peut-être énoncer
clairement dans la loi que les avocats à la retraite et que les notaires à la
retraite peuvent être des médiateurs accrédités aux petites créances. Donc, on
vient le clarifier dans la loi. À notre avis, le texte le prévoyait, mais c'est
une demande des ordres professionnels. Donc là, on est sur le Barreau, 54.1,
puis l'article suivant, ça va être la Chambre des notaires.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de
l'Acadie, intervention?
M. Morin : Pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) :Alors, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel article 34.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Donc, le
nouvel article 34.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, avec votre permission, on irait à l'article 52 pour introduire
l'article 52.1.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc,
insérer, après l'article 52 du projet de loi, l'article suivant :
52.1 L'article 13.1 de la Loi sur le
notariat, édicté par l'article 22 du chapitre XXIII de 2023, est
modifié par le remplacement de la dernière phrase du deuxième alinéa par ce qui
suit :
«Il peut toutefois
«1° poser au sein d'une personne morale
visée à l'article 26.1, conformément au règlement pris en application de
cet article, les actes visés aux paragraphes 3° à 5° de l'article 15, de
même que ceux visés au paragraphe 7° de cet article, sauf ceux... sauf celui de
représenter des clients dans le cadre de toute demande pouvant être traitée
suivant la procédure non contentieuse prévue au livre III du Code de
procédure civile;
«2° agir comme médiateur accrédité,
conformément à un règlement pris en application de l'article 570 du Code
de procédure civile.»
Commentaire. L'amendement modifie
l'article 13.1 de la Loi sur le notariat pour permettre au notaire à la
retraite d'agir à titre... d'avocat à la retraite? Non.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
de notaire, c'était écrit dans le commentaire, à titre de notaire à la retraite
comme médiateur accrédité aux petites créances, conformément à la
réglementation applicable en la matière. Donc, on vient faire le corollaire de
ce qui était pour le Barreau du Québec, pour l'avocat à la retraite. Là, c'est
pour le notaire à la retraite pour, notamment, pour agir comme...
M. Jolin-Barrette : ...médiateur
accrédité.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député d'Acadie,
oui.
M. Morin : Brièvement, en 2°,
effectivement, on vient spécifier qu'ils vont pouvoir être médiateurs
accrédités, mais, en 1°, donc, ce n'était pas clair dans le projet de loi qui
était adopté, ce qu'ils pouvaient faire au sein d'une personne morale. Donc,
c'est pour ça qu'il y a l'ajout?
M. Jolin-Barrette : Donc là,
on est à 26.1 du règlement, donc les actes prévus au paragraphe 3 à 5 de
l'article 15, paragraphe 7, donc, ils ne peuvent pas représenter les
gens en termes de procédure non contentieuse. C'était déjà dans la loi? Puis
pourquoi on le modifie?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Le
paragraphe 1 était déjà là, le paragraphe 1 était déjà là. Est-ce
qu'on peut aller à 13.1 de la loi? Ah! Et si on peut descendre le texte, M. le
secrétaire, s'il vous plaît. C'est une question de...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
de géographie légistique. Encore un petit peu, s'il vous plaît. Oui, où est-ce
qu'il y a en rouge. Voyez-vous, la partie en rouge : «Il peut
toutefois : poser au sein d'une personne morale...»
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bon, tout
ça est repris. Ça fait que c'était déjà là, sauf que le légiste le fait en deux
paragraphes. Et si on descend un peu plus, M. le secrétaire.
M.
Morin :D'accord. Donc, on reprend 1.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on reprend intégralement, sauf qu'on le met sous un paragraphe 1
plutôt que de le coller dans le texte, puisqu'on a un paragraphe deux
désormais.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions à
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 52.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 52.1 est adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Je
crois que les...
M. Morin : ...
M. Jolin-Barrette : Excellent.
M. Morin : Il serait donc
52.2 maintenant, compte tenu qu'on vient d'adopter 52.1.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais, juste avant, on terminerait peut-être l'article 66, puis on va
revenir après.
Le Président (M.
Bachand) :Si tout le monde est d'accord,
on reviendrait à 66 pour le terminer. Puis, après ça, on reviendrait avec votre
amendement immédiatement après.
M.
Morin :C'est bon. C'est bon, d'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va. Parce qu'on a reçu les
amendements, là, concernant l'article 2. Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour réouvrir l'article 66? Consentement? Consentement. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors,
bien, je crois que mon collègue de l'Acadie a des amendements à déposer.
Le Président (M.
Bachand) :...de l'Acadie, pardon.
M. Morin : Donc, si vous
voulez, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Ça ne sera pas long, M. le
député de l'Acadie, excusez-moi.
M. Morin : Ah! il n'y a pas
de souci.
Le Président (M. Bachand) :Donc, M. le ministre. Donc, on est d'accord pour réouvrir
l'article 8?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. le ministre... M. le
député de l'Acadie, pardon.
M. Morin : Non, ça va, M. le Président,
pas de souci. Donc, il y a un amendement que je veux présenter à... en fait, à
8 de l'article 66 qui se lit comme suit, article 8 de la Loi sur les
sanctions administratives pécuniaires en matière municipale : Remplacer,
dans le premier alinéa de l'article 8 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale proposé par l'article 66
du projet de loi tel qu'amendé, «ministre» par «gouvernement».
Dans le texte proposé : «Le
gouvernement peut destituer une personne chargée d'entendre la contestation
lorsque le Conseil de la justice administrative le recommande, après enquête
tenue à la suite d'une plainte portée en application de l'article 6.
«Il peut pareillement suspendre la
personne avec ou sans rémunération pour la période que le conseil recommande.»
Et cet amendement fait suite, M. le
Président, à un questionnement. Il y a des questions qui ont été posées à M. le
ministre quant à savoir sur la façon dont le ministre allait procéder, d'autant
plus que, règle générale, suite à une recommandation...
M. Morin : ...d'un conseil,
que ce soit le Conseil de la magistrature ou, dans ce cas-ci, le Conseil de la
justice administrative, c'est le gouvernement qui va destituer la personne qui,
évidemment, fait l'objet d'une... bien, d'une procédure de destitution et d'une
recommandation qui est faite par le Conseil de la justice administrative. Donc,
pour s'assurer qu'il y a une conformité puis une cohérence, bien, c'est la
raison pour laquelle cet amendement-là est proposé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement du député de l'Acadie?
M. Jolin-Barrette : ...M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que...
M. Morin : Alors, je vous
demanderais un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, vote par appel
nominal sur l'amendement à l'article 8. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount–Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M.
Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les-Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article huit est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article huit tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 8 tel qu'amendé est adopté? Adopté. Merci beaucoup. Alors,
est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir l'article neuf? Consentement. M. le
député de l'Acadie, s'il vous plaît.
• (19 h 30) •
M. Morin : Alors,
l'article 9, finalement, pour être cohérent avec l'article huit que nous
venons de modifier et d'adopter... l'article neuf traitait également d'une
situation où le Conseil de la justice administrative, après enquête, pouvait
faire une recommandation dans le but de démettre quelqu'un, une personne
chargée d'entendre la contestation par une incapacité permanente qui
l'empêcherait de remplir de manière satisfaisante les devoirs de sa charge.
Donc, suite, évidemment, à un échange avec M. le ministre et les questions que
je lui ai posées, il m'apparaissait important que ce soit le gouvernement qui
puisse démettre et non pas le ministre. Alors, pour qu'il y ait une cohérence
avec l'article huit, c'est la raison pour laquelle l'amendement va viser le
gouvernement et non le ministre.
Donc, je vais lire maintenant, M. le
Président, l'amendement à l'article 66 : Article neuf de la Loi sur
les sanctions administratives pécuniaires en matière municipale :
Remplacer, dans le premier alinéa de l'article neuf de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale, proposé par
l'article 66 du projet de loi tel qu'amendé « ministre »
par « gouvernement ».
Texte proposé : « 9. En outre, le gouvernement
peut démettre une personne chargée d'entendre la contestation pour une
incapacité permanente qui, de son avis, l'empêche de remplir de manière
satisfaisante les devoirs de sa charge. L'incapacité permanente est établie par
le Conseil de la justice administrative après enquête faite sur demande du
ministre. Le conseil agit conformément aux dispositions des articles 193 à
197 de la Loi sur la justice administrative compte tenu des adaptations nécessaires. »
Alors, pour les raisons que j'énonçais
précédemment, et en cohérence avec l'article huit, c'est la raison pour
laquelle je propose l'amendement qui viserait... en fait, ce serait le
gouvernement qui aurait le pouvoir de démettre et non le ministre. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement
du début de l'Acadie à l'article neuf?
M. Jolin-Barrette : Aussi, M.
le Président, c'est cohérent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement à l'article neuf est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour contre
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount–Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M.
Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix–Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les-Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article neuf est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article neuf tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 29 tel qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, est-ce que le
titre de l'article est adopté? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 66 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 66 tel qu'amendé est adopté? Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, avec
votre permission, je vous demanderais une courte suspension.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, on va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 19 h 33)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 42
)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ces travaux. Merci. M. le député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M.
Morin :Oui. Merci, M. le Président. Donc, un amendement qui
doit être dans Greffier, je pense.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui, merci. Donc, ça sera en fait 52.2, Loi sur le
notariat : L'article 50 de la Loi sur le notariat est modifié par l'insertion,
après le deuxième alinéa, de l'alinéa suivant : «Le notaire peut
également, si les circonstances s'y prêtent, autoriser un témoin ou une... en
fait, un témoin ou une partie — parce qu'il n'y a pas juste un
témoin, il y avait une partie aussi.
Une voix : ...
M.
Morin :Je vais vous demander une suspension, s'il vous...
Le Président (M.
Bachand) :...
M.
Morin :Vous pouvez... On peut? On peut le corriger comme ça?
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
M.
Morin :O.K. Donc, «un témoin ou une partie — merci,
M. le Présiden — à signer l'acte à distance. L'autorisation de signer
à distance peut être révoquée en tout temps.»
L'acte modifié pourrait se lire ainsi... L'article
modifié : «L'acte notarié est clos par la signature des parties et des
témoins requis, suivant le cas, en présence d'un notaire instrumentant et par
la signature de ce dernier, qui doit être apposée le même jour et au même lieu
où la dernière des parties à signer l'a fait. La signature de toute partie à un
acte notarié peut être donnée en présence d'un autre notaire que le notaire
instrumentant pourvu que ce dernier reçoive la dernière signature. La signature
peut aussi être reçue par un notaire habilité à exercer dans un état dont l'ordre...
M.
Morin :...professionnel est membre de l'Union internationale du
notariat latin et qui est désigné par le conseil d'administration, pourvu que
cette signature soit reçue dans les limites territoriales de l'État dans lequel
ce notaire exerce ses fonctions. Dans ces cas, après signature de la partie
immédiatement au-dessous, le notaire qui l'a reçue doit inscrire et signer une
attestation de la réception de cette signature devant lui et de la date à
laquelle elle a été reçue. Donc, le notaire peut également, si les
circonstances s'y prêtent, autoriser un témoin ou une partie à signer l'acte à
distance. L'autorisation de signer à distance peut être révoquée en tout
temps.»
Donc, cet amendement-là, M. le
Président... En fait, récemment, dans un projet de loi, si mon souvenir est
bon, c'était le projet de loi n° 34, ça se peut-tu, p.l. 34, qui modifiait, qui
rendait évidemment... qui avait pour effet de rendre plus accessible... de spécifier
le rôle d'officier public du notaire et de rendre plus efficace le système, en
fait, des greffes notariales en créant des greffes numériques, il y avait une
disposition qui visait la signature des actes à distance, mais qui qualifiait
la possibilité de le faire en utilisant les mots «exceptionnellement». On a eu
un bon débat à ce sujet avec M. le ministre.
D'ailleurs, cet élément-là avait été
soulevé par différents groupes qui sont venus témoigner en commission et qui
nous disaient : Écoutez, pendant la pandémie, on a eu cette
possibilité-là, il y avait un décret du gouvernement qui le permettait. C'est
une pratique qui est utile, qui permet au notaire, bon, d'exercer. Évidemment,
le notaire est un officier public, donc c'est à lui d'évaluer si la personne de
qui il va recevoir la signature est apte et si c'est bien la bonne personne.
Et j'avais même réussi à faire préciser la
pensée de M. le ministre, parce que ce que je craignais, c'est que des gens qui
soient... qui soient évidemment à distance, que ce soit dans le Grand Nord du
Québec ou dans des régions éloignées du Québec, ne puissent plus avoir recours
à la signature d'acte à distance, étant entendu que c'est toujours au notaire
de décider. Donc, si le notaire a un doute, si le notaire pense qu'en tant
qu'officier public il n'est pas capable de remplir son rôle adéquatement, bien
évidemment, il ne permettra pas la signature à distance. M. le ministre a
précisé qu'exceptionnellement on ne devait pas empêcher, par exemple, des gens,
que ce soit au Nunavik ou dans des régions éloignées, de signer à distance,
mais qu'il laissait le mot «exceptionnellement» et donc que ça ne pouvait pas
être la norme dans le cadre du projet de loi n° 34.
Par la suite, il y a eu... et on l'a vu
récemment, dans les jours qui précèdent, il y a eu plusieurs notaires qui ont
fait des sorties en disant que ça avait un impact sur leur pratique. Il y a eu
des articles qui ont été publiés dans les journaux. J'ai moi-même parlé à
plusieurs notaires qui m'ont dit que, même pour les régions éloignées, ça
présentait un problème. Il y a des gens qui, évidemment, vont être obligés de
se déplacer sur des distances importantes. Et donc, au fond, le projet de loi
n° 34 avait pour but de permettre une plus grande accessibilité aux notaires,
et, en tout cas, ce que j'entends, c'est que, dans certains cas, c'est beaucoup
plus difficile et ça ne permet pas nécessairement d'aller plus rapidement.
Donc, c'est la raison, puisqu'on a... on a
un projet de loi présentement qui traite de l'accès à la justice, on vient de
modifier la loi sur le notariat, compte tenu de la volonté exprimée par
plusieurs notaires de pouvoir utiliser la signature à distance et le fait que,
dans le projet de loi n° 34, on a encadré, mais aussi mieux défini l'importance
du rôle d'officier public du notaire. Alors, écoutez, moi, je me fie... je me
fie aux notaires. Ce sont les officiers publics, ils ont un rôle fondamental à
jouer, d'autant plus que, dans le projet de loi n° 34, on permet maintenant
l'exécution d'actes notariés en ce qui a trait à certaines créances sans même
qu'il y ait homologation. Donc, je me dis : Si on a assez confiance aux
notaires pour leur permettre, dans le cas d'actes notariés, de rendre une
créance ou une obligation exécutoire sans qu'elle soit homologuée par le
tribunal, ce qui permet un plus grand accès à la justice, une plus grande
flexibilité, on devrait d'autant plus, dans certains cas, selon ce que le
notaire indique...
M.
Morin :...faire en sorte qu'il puisse recevoir la signature d'actes
à distance, que ce soit de la part de parties ou de témoins. Alors, c'est la
raison pour laquelle je dépose cet amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député d'Acadie.
Interventions? M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui, M. le Président, on en a longuement débattu, le député de l'Acadie et moi,
dans le cadre du projet de loi n° 34, et effectivement le député de l'Acadie
avait soumis des amendements. Je comprends que, depuis qu'on a adopté le projet
de loi n° 34, certains notaires sont en désaccord avec le fait que l'acte
notarié à distance ne doit pas être la règle. On est dans une situation où l'acte
notarié à distance peut être réalisé exceptionnellement, M. le Président. Ce n'est
pas interdit de faire l'acte notarié à distance, puis, je l'avais dit au moment
d'adopter l'article, il peut y avoir des circonstances exceptionnelles qui font
en sorte que, oui, l'acte notarié peut être fait à distance. Pensons à de très
grandes distances, pensons à une situation où la personne ne peut pas se
présenter pour des raisons de maladie. C'est le notaire qui évalue :
est-ce qu'il s'agit d'une situation exceptionnelle? Il ne faut pas que ça soit
une pratique courante de faire des actes notariés à distance. Puis il faut
mettre la signature à distance dans son contexte. La situation de la pandémie
de la COVID-19 a entraîné la prise par le gouvernement de décrets d'urgence
temporaires permettant aux citoyens de continuer de consulter leur notaire en
évitant les contacts. C'est de là que ça vient, M. le Président.
• (19 h 50) •
Puis il faut dire aussi que les opinions
divergent beaucoup. On a entendu certains notaires, mais ce qui est important
aussi dans ceux... les experts qu'on a entendus, M. le Président, qui sont
venus... Je donne un exemple. Il y a deux associations qui représentent les
notaires, puis les deux, ils s'opposent. L'Association professionnelle des
notaires du Québec était pour un élargissement de l'acte à distance, alors que
l Union des notaires était plutôt pour un resserrement de la mesure. Donc, on a
deux groupes de notaires distincts, légitimes qui représentent les notaires et
qui s'opposent. Les experts universitaires entendus en commission parlementaire
se sont, quant à eux, réjouis de la mesure et ont précisé que, dans les autres
pays de droit civil membres de l'Union internationale du notariat latin, dont
le Québec fait partie, l'acte notarié technologique à distance hors la présence
du notaire postpandémie n'est pas admis, hein. On fait cavalier seul... on
faisait cavalier seul, sauf en... en France, et encore là, pour que la... que
pour la procuration notariée. Donc, c'était le professeur Brochu, de l'Université
Laval, donc, notaire et directeur du programme de maîtrise en droit notarial à
l'Université Laval, et Mme Brigitte Roy, notaire émérite, qui sont venus nous
dire ça. La Chambre des notaires, elle, qui est responsable de l'application de
cette disposition, considérait la mesure stricte, mais se disait d'accord que
la clôture en présentiel doit être privilégiée et que la clôture à distance ne
doit pas être une pratique courante, par la nature sensible des services
notariaux offerts et la proximité recherchée par les clients, et que ce moyen
doit être demandé par le client et non imposé par le notaire.
Donc, dans tous les cas, M. le Président,
on est dans une situation où ce n'est pas blanc, où ce n'est pas noir. Ce qui
est important, notamment, c'est le fait que le notaire puisse exercer
adéquatement son devoir de conseil, et ce n'est pas interdit de le faire à
distance, M. le Président. Puis ça, j'ai entendu ça, j'ai entendu dans la
sphère publique dire : C'est interdit maintenant de faire des actes
notariés à distance. Ce n'est pas vrai, c'est permis pour des circonstances
exceptionnelles, M. le Président. Mais il ne faut pas penser que c'est tout le
temps, M. le Président. C'est important que le notaire puisse rencontrer...
exercer son devoir de conseil en personne physique. D'ailleurs, la Chambre des
notaires le recommandait, qu'on devrait favoriser la présence physique entre le
notaire et son client.
Donc, certains commentateurs évoquent par
ailleurs les risques quant à la validité de l'acte notarié signé à distance,
dont le caractère authentique et donc la force probante qui pourraient être
remis en question. Ça doit être pris en compte. L'expérience à l'international
démontre également que ce n'est pas une pratique permise et courante dans la
majorité des notariats de type latin. L'acte notarié n'est pas un geste banal,
et nous devons nous assurer que les règles qui l'encadrent sont rigoureuses et
les plus sécuritaires possibles. Dans certaines situations, M. le Président, il
peut y arriver... Et, je le dis, ce n'est pas interdit de faire des actes
notariés à distance. On a eu plusieurs exemples dans le cadre de la discussion
du projet de loi n° 34.
Alors, la disposition vient d'être
adoptée. Je comprends que pour certains notaires, ça peut être plus
contraignant de rencontrer son client...
M. Jolin-Barrette : ...mais on
va chez le notaire souvent peu de fois dans une vie, M. le Président. En règle
générale, pour un mariage, pour un contrat de mariage. Pour ceux qui décident
de ne pas opter pour le régime impératif de la... On va chez le notaire pour
l'achat, la vente d'une maison, pour une hypothèque. On va chez le notaire pour
un testament, bien souvent. On va chez le notaire pour peut-être un mandat en
cas d'inaptitude. Toutes des circonstances où le contact physique, l'aptitude
de la personne doit être évalué. Ce sont des gestes qui sont fort importants
dans une vie et parfois même uniques. Alors, moi, je suis très à l'aise de
maintenir le caractère exceptionnel de l'acte notarié à distance pour faire en
sorte notamment... Et il ne faut jamais l'oublier, là, toutes les lois
professionnelles sont là pour protéger le public. Donc, le positionnement que
l'État québécois doit avoir, c'est quelle est la façon de mieux protéger le
public de la façon la plus optimale possible. Alors, je comprends qu'il y a
certaines frustrations rattachées au caractère exceptionnel de l'acte notarié à
distance. Cependant, je pense que, pour les citoyens, pour faire en sorte
justement d'assurer la protection du public, ce critère-là, il est important.
On n'est pas dogmatique. C'est possible qu'il y ait des circonstances qui
fassent en sorte que le notaire, dans le cadre de son évaluation, puisse
privilégier l'acte notarié à distance, mais ça doit être des situations
exceptionnelles et ça ne doit pas être une pratique qui est courante et
quotidienne.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie. C'est
beau. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement du député de
l'Acadie...
M.
Morin :...un vote par appel nominal.
Le Président (M.
Bachand) :...vote par appel nominal,
merci beaucoup. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M.
Morin :Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Contre.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. M.
le Président, avant de passer à l'article 76, qui est le dernier article
du projet de loi, j'ai proposé à mes collègues trois amendements qui visent les
moyens technologiques. Alors... Puis je leur ai dit, hors micro... je voulais
savoir leur niveau d'intérêt à les adopter dans le cadre de ce projet de loi,
si je ne veux pas faire retarder indûment les travaux de la commission. Si
jamais ils me disent : Écoutez, on préférerait que ce soit dans un autre
projet de loi, je ne suis pas fermé, mais je les soumets. Ça vise à faire en
sorte de prévoir des dispositions, dans la Loi sur les tribunaux judiciaires,
dans le Code de procédure civile et dans le Code de procédure pénale, pour
l'utilisation des nouveaux moyens technologiques qu'on va utiliser avec Lexius.
Alors, je le soumets, mais il n'y a pas d'obligation.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Bien, écoutez, M. le Président, je remercie M. le
ministre de nous avoir donné finalement les amendements qu'il entend proposer
dans le cadre de ce projet de loi. Et, croyez- moi, en ce qui a trait à l'accès
à la justice et surtout à l'utilisation de moyens technologiques, je pense que
c'est quelque chose qui est excessivement important d'ailleurs. D'ailleurs, le
ministère de la Justice a pris le virage avec Lexius il y a de cela déjà
quelques années, avec des objectifs précis à suivre. Cependant, quand je
regarde les dispositions et ce que le gouvernement veut adopter, je note qu'au
niveau des moyens technologiques, bon, oui, il y aura consultation avec les
juges des cours, des tribunaux judiciaires, mais encore là, on dit : Le
gouvernement peut, par règlement. Il y a une foule de dispositions et de choses
qui sont prévues, entre autres dans ce qui est proposé à 223.6.2, on dit que la
décision du ministre de, par exemple, décider de suspendre l'obligation
d'utiliser un moyen technologique ou d'autoriser l'utilisation d'un autre moyen
technologique, la décision du ministre, elle ne serait pas soumise à
l'obligation de publication prévue à l'article 8 de la Loi sur les
règlements. Et il s'agit quand même de moyens importants. On sait, M. le
Président, que... Puis, évidemment, on ne sait pas, au niveau du gouvernement,
qui va s'occuper de l'organisation numérique de...
M.
Morin :
...tout ça, mais on a vu, dans les dernières semaines, qu'au ministère de
la Cybersécurité et du Numérique, parfois, il y a des choses qui font en sorte
que ça ne clique pas toujours très bien.
Le Président (M.
Bachand) :...c'est que les amendements
n'ont pas été lus.
M.
Morin :Déposés.
Le Président (M.
Bachand) :Alors donc, je crois que si je
prends... sur le principe global, parce que, si on commence à discuter des
amendements, comme tels, il faudrait les déposer officiellement, là.
M.
Morin :Bien, en fait, moi, ce que je veux vous dire, c'est que
je ne vais pas consentir, mais je voulais expliquer pourquoi je ne consentais
pas.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Merci beaucoup, mais je
voulais juste, pour les gens qui nous écoutent... de dire qu'il y avait des
éléments d'amendement. J'ai le député de Jean-Talon, s'il vous plaît.
M. Paradis : Bien, merci.
J'aurais été intéressé, moi, à comprendre s'il y a urgence ou s'il y a une
raison impérative qui nous... qui ferait en sorte qu'on voudrait procéder
rapidement avec ces amendements-là. Parce que, moi, je comprends que le projet,
il est très consensuel, au Québec, M. le ministre nous l'a dit tout à l'heure,
c'est-à-dire que ça, ça suscite beaucoup d'adhésion. Par contre, comme je le
mentionnais un peu plus tôt, là, sur le libellé des articles qui nous sont
proposés, qui sont quand même des amendements à des lois extrêmement
importantes, hein, de notre de notre système, la Loi sur les tribunaux
judiciaires, le Code de procédure pénale et le Code de procédure civile, est-ce
qu'il y a des petits ajustements, est-ce que le Barreau du Québec, par exemple,
ou est-ce que la magistrature aurait des suggestions à nous faire dont on
pourrait s'inspirer ici pour améliorer encore ces articles-là? Et là je pose la
question au ministre parce que je pense que ça, les pas en avant en matière
technologique... je pense que c'est une matière à célébrer puis à mobiliser les
différents acteurs en les consultant peut-être à l'avance, à moins qu'il y ait
des raisons impératives, là, de le faire maintenant.
Donc, je serais curieux d'entendre ça
parce que je le sais, c'est consensuel, puis les gens veulent aller de l'avant,
mais là on n'a pas eu la lumière des différents intervenants sur le libellé des
articles qui nous sont proposés aujourd'hui.
• (20 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, M. le Président, j'entends bien mes confrères, puis c'est pour ça que je
les ai déposés librement et que je les ai partagés, pour savoir s'il y avait de
l'appétit. Mais, écoutez, à ce stade-ci, je ne les déposerai pas, puis j'aurai
l'occasion de les déposer dans un autre projet de loi bientôt, qui... pas avant
Noël, pas avant Noël, je vais vous laisser vous reposer, mais en revenant de
Noël, hein, il faut avoir des bonnes résolutions pour 2024. Ça fait qu'on va
avoir adopté sept projets de loi cette année. Pour 2024, il faudrait peut-être
viser huit. Je regarde le député de l'Acadie, vous venez d'arriver, M. le
député de Jean-Talon. Donc, on peut prendre ça comme résolution. Donc, on les
versera dans le prochain puis on pourra faire des consultations en lien avec
les autres.
Donc, sur ça, pour l'article 76, il va y
avoir un amendement pour toutes les... tout à l'heure, ce qu'on avait dit, pour
les SAP qui rentrent en vigueur à la date de la sanction. Donc, on va envoyer
l'amendement pour l'article 76.
Le Président (M.
Bachand) :On s'en va à l'article 76,
lecture. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. «La
présente loi entre en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2024, à l'exception :
1° des dispositions des articles 18, 34,
41, 50, 51, 71 et 73, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la
présentation de la sanction de la présente loi);
2° les dispositions de l'article 17 qui
rentrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement pris
en vertu de l'article 246.16.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires édicté
par la présente loi;
3° des dispositions des articles 2 à 5 de
la présente loi de l'article 191 de la Loi sur les tribunaux judiciaires
édictés par l'article 9 de la présente loi et de l'article 35 de la présente
loi, qui entrent en vigueur le jour de la nomination du premier juge municipal
en chef;
4° des dispositions du premier alinéa de
l'article 72 qui ont effet depuis le 28 mars 2017.»
Commentaire. Cet article prévoit l'entrée
en vigueur, au 1ᵉʳ juillet 2024, du nouveau régime proposé relativement aux
juges municipaux et du nouveau régime relatif aux sanctions pécuniaires. Les
dispositions qui concernent les procureurs agissant en poursuites devant les
cours municipales et poursuites pénales en vertu de la Loi sur la fiscalité
municipale et le mandat supplémentaire du comité de rémunération des juges
entreraient en vigueur au moment de la sanction de la loi.
Les dispositions relatives au partage de
droits accumulés au titre des régimes de retraite d'un juge entre ce dernier et
son conjoint, avec lequel il n'est ni marié ni uni civilement entreraient en
vigueur à la date de l'entrée en vigueur du règlement qui complète ces
dispositions.
Les dispositions relatives à l'abolition
du poste de juge en chef adjoint responsable des cours municipales et à la
création du nouveau poste de juge municipal en chef entreraient en vigueur le
jour de la nomination du premier juge municipal en chef.
Finalement, les dispositions qui prévoient
le maintien de la rémunération d'un juge qui a exercé ou qui exerce ses
fonctions de juge président pendant au moins sept ans auraient effet depuis le
28 mars 2017.
Et donc l'amendement, donc, l'amendement à
l'article 76 du projet de loi :
Remplacer, dans le paragraphe 1, «34, 41,
50, 51»... «, 34, 34.1, 41, 50, 51...
20 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...52.1,
66 et 68»; je ferme les guillemets.
2° remplacez le paragraphe 3 par le
suivant :
«Les dispositions des articles 2 à 5
de la présente loi et de l'article 35 de la présente loi qui entrent en
vigueur le 1ᵉʳ juillet 2024 ou à la date de la nomination du premier juge
municipal en chef, selon la première des deux dates.»
Commentaire : l'amendement vise à ce
que la disposition concernant le premier juge municipal en chef et celle
concernant les avocats et notaires à la retraite entre en vigueur dès la
sanction de la loi et à ce qu'elle... et ce que celle concernant l'abolition du
poste de juge en chef adjoint responsable des cours municipales entre en
vigueur soit le 1ᵉʳ juillet 2024, soit à la date de la nomination du
premier juge municipal en chef si celle-ci est antérieure au 1ᵉʳ juillet
2024. L'amendement vise à ce que la Loi sur les sanctions administratives
pécuniaires en matière municipale entre en vigueur à la date de la sanction de
la loi plutôt que le 1ᵉʳ juillet 2024.
Donc, c'est les deux amendements. Vous
vous souvenez, tantôt, on a dit le juge municipal en chef, il faut qu'il soit
nommé avant le 1ᵉʳ juillet. Donc, c'est ça. Puis la deuxième mesure, c'est
relativement aux sanctions administratives pécuniaires, dès la sanction de la
loi, pour qu'on puisse faire adopter le règlement et que les municipalités
puissent adopter leurs règlements par la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M.
Morin :Non, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 76 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 76 tel qu'amendé?
Une voix : Non.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 76, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Alors, nous en
sommes rendus à la fin de l'étude article par article. Est-ce que les intitulés
des chapitres du projet de loi sont adoptés?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que le titre du projet
de loi adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Je propose que la
commission adopte une motion d'ajustement des références?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Nous sommes
rendus aux remarques finales. Alors, M. le député d'Acadie, s'il vous plaît?
M.
Morin :Oui. Alors, merci. Merci, M. le Président. Donc, un
autre projet de loi, dans le domaine de la justice, où on a fait l'étude
article par article, autre projet de loi en ce qui a trait à l'accessibilité
puis à la performance du système.
Je peux vous dire qu'il y a des éléments,
et je l'ai dit d'emblée dès le départ, qui en fait, moi, me posaient une série
de questions, notamment quant à l'indépendance de la magistrature, et il y a
plusieurs amendements que j'ai proposés à cet effet-là et qui, dans plusieurs
cas, ont été adoptés par la partie gouvernementale. Je pense que c'est une
bonification du projet de loi. Il en va de même... il en va de même de l'indépendance
du réviseur qui aura à se pencher donc en révision des sanctions
administratives pour s'assurer de son indépendance.
Énormément de questions qui ont été posées
aussi quant au régime sur les sanctions administratives pécuniaires pour
clarifier, s'assurer qu'évidemment les droits de tous et de chacun seront
respectés. Amendements qui ont été présentés ce soir pour s'assurer en fait,
par cohérence, au niveau de la destitution d'une personne chargée d'entendre
une contestation suite à une recommandation du Conseil de la justice
administrative que ce soit le gouvernement et non pas le ministre. Donc,
autant... autant d'ajouts qui ont été faits au projet de loi suite à des
amendements qui ont été proposés par l'opposition officielle. Donc, je pense
que c'est un projet de loi qui sort de cette étape-là bonifié. Ça nous a permis
de poser un nombre très important de questions à M. le ministre, de clarifier
certaines choses.
Je veux aussi remercier ma collègue la
députée de Westmount--Saint-Louis, qui m'a accompagné tout le long de ce projet
de loi et qui a posé aussi de très bonnes questions, qui sont très pertinentes,
toujours dans un souci d'améliorer l'accès à la justice et de s'assurer qu'évidemment
les citoyens seront bien, bien protégés. Merci également à mon recherchiste de
l'aile parlementaire qui m'accompagne. Alors voilà, ça complète mes remarques,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Merci beaucoup, M.
le Président. Vous le savez, ça ne sera pas très long. C'est le temps de donner
le temps de souffler au ministre avant de s'en aller après ses derniers mots. D'ailleurs,
je l'ai entendu dire : Sept projets de loi. Est-ce que c'est 2023 ou
depuis le début de la 43 ᵉ? Sept lois?
M. Jolin-Barrette : Oui,
2023.
M. Lemieux : Votre réputation
d'hyperactivité...
M. Lemieux : ...ne risquent
pas d'en souffrir en 2023.
M. Jolin-Barrette : C'est à
cause de vous, M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Alors,
effectivement, c'est le genre de projet de loi qu'il fait bon travailler. Je
pense, et ça me revient à chaque fois que je viens travailler sur ce projet de
loi n° 40... il me revient toujours en mémoire les greffières qui étaient
venues nous parler, qui étaient tellement enthousiastes et à qui on semblait
ouvrir toutes grandes les portes qu'elles espéraient voir s'ouvrir depuis
longtemps, et les voir en commission parlementaire, en consultations, nous dire
tout ce qu'elles espéraient de ce projet de loi et tout ce qu'elles en trouvait
de bon... mais surtout des outils d'accès à la justice qu'on allait donner aux
citoyens, à travers ces greffières, moi, ça a fait ma journée, cette
journée-là, et je suis content de voir que, ce soir, on adopte ce projet de
loi.
Merci beaucoup à toute l'équipe de ce
côté-ci de la banquette, mais à tous ceux qui participent, en particulier le
député de l'Acadie, le collègue qui, effectivement, a attiré mon attention avec
son amendement au sujet des notaires. Moi aussi, j'y ai pensé beaucoup, mais je
trouve que c'est sage, malgré son jeune âge, au ministre, de dire qu'on va
commencer avec ce qu'on a adopté et on verra. Là-dessus, merci, M. le
Président.
• (20 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, M. le Président. Bien, à mon tour de faire quelques remerciements en
lien avec tout le travail qui a été accompli par le projet de loi n° 40. Vous
me permettrez de remercier le secrétariat, M. le secrétaire à l'Assemblée
nationale, ici, Mme à l'arrière, la sonorisation, le télévisuel, les gens de la
traduction aussi, qui ne sont pas avec nous, mais qui travaillent, jour et
nuit, parfois. Vous me permettrez de vous remercier, vous, M. le Président,
hein, c'est toujours un plaisir de vous retrouver. Ça faisait longtemps qu'on
ne s'était pas vus. Alors, en tant qu'honorable député de Richmond, c'est un
plaisir de passer du temps avec vous.
Remercier mes collègues de la partie
gouvernementale, Mme la députée de Vimont, M. le député de Saint-Jean, Mme la
députée d'Anjou-Louis-Riel, Mme la députée de Laval-des-Rapides. M. le député
de Vanier- les-Rivières, Mme la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Mme la
députée d'Argenteuil, Mme la députée de Châteauguay, Mme la députée
d'Iberville, Mme la députée d'Abitibi-Ouest. De saluer le travail de mes
collègues, également, le député de l'Acadie, qui a été fidèle à sa réputation,
et qui voit dans le projet de loi, et qui pose des questions pertinentes. Alors,
je vous remercie pour votre contribution, surtout dans le cadre du projet de
loi n° 40, je pense que votre expérience professionnelle nous a aidés, surtout
en matière criminelle et pénale, puis les cours municipales, ça touche. Alors,
merci pour votre contribution. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis aussi,
qui est venue nous rendre visite à la commission parlementaire, de temps à
autre à la Commission des institutions, des fois, au projet de loi famille, des
fois, également, sur d'autres projets de loi. M. le député de Jean-Talon,
première fois, alors...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
premier projet de loi du député de Jean-Talon avec nous. Alors, une première à
tout, vous allez voir, on s'amuse vraiment beaucoup ici. Saluer également le
travail de la députée de Vaudreuil, qui nous a accompagnés durant toute l'étude
détaillée, pour ses questions pertinentes, également.
Vous me permettrez de remercier également
l'ensemble des employés du ministère de la Justice qui ont contribué au
travail. Puis je le dis, je crois, à chaque fin d'étude détaillée, vous savez,
on passe un certain temps qui peut nous paraître long en commission
parlementaire, mais le travail qui est fait derrière ça pour réussir à livrer,
et à déposer un projet de loi avec les légistes, avec les juristes, avec les
avocats, avec les gens aux orientations dans chacun des ministères, c'est un
travail long, dur, aride, et aussi qui change parfois, des fois, il y a des
orientations qui changent au niveau ministériel. Ça fait que, là, les équipes,
il faut qu'elles se retournent de bord rapidement, parfois, dans des courts
délais. Alors, je comprends que les équipes souhaitent souvent de la stabilité
ministérielle, mais, des fois, ça arrive qu'il y a des petits changements.
Alors, c'est grandement apprécié, et on remercie l'ensemble des équipes. Donc,
au premier titre, Me Élise Labrecque, qui, je crois, c'est son premier projet
loi en tant que sous-ministre associée. Alors, félicitations, encore une fois,
Me Labrecque, pour votre nomination, et merci. Me Marie-Émilie Rochette, Me
Hélène Dumas-Legendre, Me Vicky Lamontagne, Me Marie-Pierre... Proulx, Me
Amélie Couture Roy, Marie-Ève Thériault, Me Maude Paquette, Me Cornélia...
est-ce que je...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Mme?
O.K., j'ajoute des titres professionnels. Mme Marie-Andrée Fortier, Mme Hélène
Gagné, Me Gabrielle Saint-Martin Daudelin, Me Anthony... Me Sophie Joncas, Me
Marie-Michèle Desrochers, Suzanne Tremblay, Valérie Massé, Sarah Carrier, Me
Patrick... Me Évelyne Gagné, Me Jean-Félix Robitaille, Me Antoine Fafard, Me
Sophie Vézina.
Je veux également remercier l'apport de
certaines de nos équipes, notamment la Direction générale de la performance et
du tribunal spécialisé au...
M. Jolin-Barrette : ...de la
justice, la Direction du soutien juridique au service de justice du ministère
de la Justice du Québec, le Directeur des poursuites criminelles et pénales, la
Direction des affaires juridiques et de la Direction des orientations de la
gouvernance municipale du ministère des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Donc, ça fait beaucoup de monde, M. le
Président, mais il y a énormément de travail là-dedans. Alors, un sincère
merci. Puis si on peut faire en sorte d'avancer en matière de justice, c'est
grâce aux juristes et au personnel du ministère de la Justice, qui nous
accompagnent à travers tous les projets de loi, puis ça nous permet justement
d'avancer comme ça. Puis là je sens que la députée de l'Acadie va me dire durant
les fêtes : Bien là, ça nous prend des projets de loi dès le début
février. Alors, on y a pensé, ça s'en vient.
Alors, un immense merci également à Me
Justine Gravel, ma conseillère politique, qui a travaillé sur le projet de loi.
Alors un immense merci pour votre premier projet de loi également en étude
détaillée. Alors, ça s'est bien passé. Alors, félicitations. Merci.
Mme Élizabeth Gosselin. Mme Amélie Millette-Gagnon également. Un
merci particulier également aux juges municipaux, qui vont partir avec cette
nouvelle structure là, qui rendent justice dans le cadre d'une justice de
proximité, flexible, accessible pour les citoyens, les soirs, parfois les fins
de semaine, souvent le premier contact avec les justiciables. De remercier
également les partenaires municipaux. Je pense, les sanctions administratives
pécuniaires vont vraiment améliorer la vie des citoyens québécois quand qu'on
parle d'efficacité et de performance du système de justice. Il faut vraiment
passer, là, à une autre étape puis prendre le virage vers la performance,
l'efficacité. Dans mon expérience, j'ai beaucoup entendu souvent des discours
sur l'accessibilité, l'efficacité. Mais il est temps que tous ensemble, on se
dise : Écoutez, le système de justice, c'est un service public, il faut qu'il
soit performant... pardon, et il faut qu'il y ait des mesures concrètes.
Alors, je ne serai pas plus long, M. le
Président. Un immense merci à vous encore une fois et merci aux collègues pour
leur contribution dans le cadre du projet loi.
Le Président (M.
Bachand) :À mon tour de vous dire un gros
merci. C'est toujours un privilège et un grand plaisir de travailler avec vous
tous et toutes, sincèrement.
Cela dit, la commission ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux sine die. Merci. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 20 h 16)