Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
mercredi 4 octobre 2023
-
Vol. 47 N° 46
Étude détaillée du projet de loi n° 34, Loi visant à moderniser la profession notariale et à favoriser l’accès à la justice
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11 h (version non révisée)
(Onze heures dix-sept minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance des
institutions ouvertes ça comme ça. Des incisions ouvertes. La commission est
réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 34, Loi visant
à moderniser la profession notariale et à favoriser l'accès à la justice. Avant
de débuter, M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Jacques
(Mégantic); Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par Mme Grondin
(Argenteuil); et Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis) est remplacée par Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé).
Le Président (M.
Bachand) :Donc, nous sommes aux remarques
préliminaires. Alors, M. le ministre de la Justice, vous disposez de 20 minutes.
À vous la parole.
M. Jolin-Barrette : Merci, M.
le Président. Écoutez, on a entendu les différents intervenants hier sur le projet
de loi n° 34 en termes de consultation, et je vous dirais qu'il y a quand même
une belle unanimité, M. le Président, à l'effet que le projet de loi n° 34
était attendu depuis fort longtemps. L'ensemble des intervenants ont souligné l'importance
de moderniser la profession notariale et ont tous souligné le courage du gouvernement
et le fait que ça allait améliorer la profession, mais aussi l'accès à la
justice pour les citoyens, donc, sur l'acte notarié technologique, sur l'acte
notarié exécutoire. On a entendu également certaines réserves de la part du
Barreau du Québec, de la part de l'Association du Barreau canadien. Je tiens à
les rassurer, avec l'acte notarié exécutoire, on va y aller progressivement,
notamment par voie réglementaire. C'est justement ce que permet de faire un règlement,
alors... et je note que le projet de loi est consensuel et qu'il fait avancer
le système de justice.
Alors, on sera disponibles aujourd'hui
pour répondre aux questions des collègues des oppositions, avec l'ensemble des
équipes du ministère de la Justice. Donc, deux blocs importants. Puis on a fait
communiquer à nos collègues également une version administrative afin de
simplifier le travail pour... considérant le fait qu'il y a beaucoup de
références aux lois antérieures N-2, N-3. Donc, dans un souci d'efficacité
et de compréhension, on a partagé ces documents-là. Alors, on entame l'étude
détaillée avec enthousiasme et sérénité. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Mon Dieu! C'est quasiment
touchant. Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, merci, M.
le Président. M. le ministre, collègues députés, alors effectivement, pendant
les minutes qui vont suivre, je vais partager mes remarques préliminaires en ce
qui a trait au projet de loi n° 34 qui vise à moderniser la profession
notariale et à favoriser l'accès à la justice. On a entendu hier, M. le
Président, plusieurs groupes qui sont venus nous éclairer sur certains enjeux
que le projet de loi peut soulever, et je pense que, bon, il est quand même
important de le souligner avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de
loi. Je vous dirais que, dans l'ensemble, la majorité des associations ou des
groupes... sous certaines réserves, là, mais voient quand même le projet de loi
d'un bon oeil. Il y a des éléments sur lesquels je vais vouloir attirer votre
attention d'une façon particulière, mais, dans l'ensemble, je vous dirais que
le projet est quand même assez bien reçu.
• (11 h 20) •
Il y a une disposition du projet de loi
qui a suscité plusieurs débats intéressants hier, et c'est l'article 3 du
projet de loi, celui qui traite de l'exécution forcée qui, en fait, serait un
ajout au Code civil, à l'article 1603.1. Je comprends l'intention du
gouvernement, évidemment, de vouloir faire en sorte que le système de justice
puisse se consacrer à d'autres tâches que, par exemple, entériner des...
M. Morin : ...contractuelle,
surtout si c'est par défaut. Mais on nous a quand même souligné qu'il fallait
avoir une certaine prudence, notamment en relation avec le vocabulaire qui est utilisé
dans l'article. Le gouvernement mentionne des catégories de contrats. Plusieurs
groupes nous ont dit qu'il était probablement préférable de parler
d'obligations à l'intérieur de certains contrats.
Qu'on veuille dégager les tribunaux de
dossiers qui vont procéder par défaut parce qu'évidemment une des parties ne se
présente pas, j'en suis, cependant, il faut toujours garder à l'esprit
l'importance des droits des créanciers, mais également des droits des
débiteurs. Et on aura l'occasion d'en reparler, M. le Président, dans le cadre
de l'étude article par article, mais il faut être conscient que l'intention du
gouvernement, c'est de créer certaines catégories d'obligations à l'intérieur
de contrats et par règlement, alors... et bien sûr, un acte réglementaire est
beaucoup plus souple et plus facile à adopter et à modifier qu'un texte
législatif, mais il n'en demeure pas moins que ça évite évidemment des débats
au Parlement sur ces questions-là, qui sont par ailleurs importantes. Donc, je
tenais quand même à vous souligner cet aspect-là, qui n'est quand même pas...
Qui n'est pas banal.
Je vous dirais que, dans l'ensemble, les
groupes qui représentent les notaires, que ce soient l'Association
professionnelle des notaires, l'Union des notaires, Me Brochu de l'Université
Laval, la Chambre des notaires, reçoivent le projet de loi d'une façon
favorable. Cependant, j'ai quand même posé plusieurs questions pour m'assurer,
parce que ces groupes sont des groupes d'experts avec une expertise qui est
reconnue, que l'objectif qui est suivi par le gouvernement sera atteint par le
projet de loi. Et je dois souligner aussi qu'un des atouts du projet de loi,
c'est évidemment de reconnaître la profession de notaire, profession qui existe
au Québec depuis des siècles. Et le notaire accompagne souvent une ou des
parties dans... pour des contrats ou des actes dans des moments importants de
nos vies, on pense entre autres, notamment, au testament, et donc il joue un
rôle fondamental. Les notaires vont jouer un rôle fondamental dans la vie des
Québécois et des Québécoises, et le fait de reconnaître l'importance de cette
profession au sein de ce projet de loi, je pense, est une chose qui est très
positive.
Cependant, quand on regarde les différents
articles, j'ai quand même posé plusieurs questions sur le fonctionnement du
greffe numérique, parce qu'au fond, c'est de ça dont on parle et c'est de ça
dont il est question dans le projet de loi, notamment, donc, la création d'un
greffe numérique. Et ma compréhension du projet de loi, mais encore là, on aura
la chance d'en discuter plus à fond avec M. le ministre, c'est que ce serait la
Chambre des notaires qui va gérer ce fonds. Il y a des dispositions dans le
projet de loi qui permettent au Fonds d'étude juridique de la Chambre des
notaires, donc, de contribuer au financement, mais c'est quand même un
changement majeur et important pour l'ensemble de la profession notariale au
Québec.
Et je dois vous dire que j'étais quand
même heureux d'entendre de la part de la Chambre des notaires qu'ils planchent
sur ce greffe numérique depuis longtemps, mais quand même, il y a plusieurs
groupes qui ont soulevé des questions en se disant : oui, mais si jamais
il y a une cyberattaque, si jamais la confidentialité des documents ou du greffe
numérique est attaquée et que quelqu'un peut aller chercher de l'information...
M.
Morin :...information, qui en sera responsable? Et là,
évidemment, ce sont des questions que nous aurons pour le ministre lorsque nous
allons procéder à l'analyse et à l'étude détaillée du projet de loi.
Je suis sensible au fait qu'en 2023 on
veuille évidemment procéder avec un greffe numérique qui sera probablement dans
un nuage quelque part, puis je suis aussi conscient, puis j'ai une attention
toute particulière parce qu'il y a des groupes qui nous ont parlé de ça en
évoquant la tragédie de Lac-Mégantic où des greffes complets de notaires ont
été perdus. Et évidemment, présentement, ce sont des documents papier, et je
peux très bien comprendre non seulement l'impact, mais en plus, dans le cadre
de la tragédie de Lac-Mégantic, ça ne fait qu'augmenter tous les enjeux
pénibles que les gens de Lac-Mégantic ont dû à vivre... ont eu à vivre. Alors,
ce que je peux comprendre.
Cependant, c'est sûr que dans un greffe,
actuellement, bien, c'est un notaire avec ses actes, plusieurs dossiers, mais
dans un endroit particulier. Ma compréhension, et si elle n'est pas bonne, bien
évidemment, le gouvernement nous donnera des informations là-dessus, mais c'est
évidemment le greffe numérique bien, tous les greffes des notaires devraient
être au même endroit. Et donc ce que ça veut dire, c'est que, si jamais il y a
quelqu'un qui est capable de déjouer les mécanismes de protection et d'avoir
accès, la personne pourrait donc avoir accès à une somme incroyable de
documentation et de documentation évidemment très privilégiée. Donc, c'est une
préoccupation.
L'autre préoccupation, et on verra ça à la
longue comment... comment ça va évoluer. Mais on nous a dit... plusieurs
groupes nous ont dit également qu'il y a peut être des notaires qui ne voudront
pas nécessairement prendre ce virage numérique et donc qu'ils songeraient de
quitter à la retraite. Et donc j'ai posé certaines questions là-dessus, M. Le
Président, parce que vous comprendrez que pour moi, il est très important que
des citoyens, citoyennes du Québec aient accès à des services de notaires
partout. Donc, est-ce que ça va créer une pénurie de notaires? Est-ce qu'il y a
des endroits au Québec où ils n'auront plus accès à des notaires? Donc, ça,
reste à voir. On n'a pas eu de réponse catégorique là-dessus.
Cependant, le projet de loi permet aussi,
dans des circonstances exceptionnelles, d'avoir recours à des signatures ou à
des services de notaires par phénomène télé-télévisuel ou en visioconférence.
Donc ça, évidemment, ça peut être un élément qui va faire en sorte que les gens
pourront avoir accès quand même aux services d'un notaire, même s'il y en a
plus dans leur localité, puis ça, je pense que c'est important, c'est important
de le soulever.
Donc, c'est un projet de loi qui est qui
est important. Le projet de loi va également permettre au ministre de la
Justice et notaire général de créer un greffier. On aura aussi des questions
sur la tenue de ce greffe, sur les mesures de protection qui seront envisagées,
de savoir qui consulte le ministère dans cette transformation numérique, parce
que, malheureusement, lorsque l'État actuellement, se lance dans des projets de
transformation numérique, et je le soulignais hier, à plusieurs reprises, ça ne
clique pas. Alors., il faudra s'assurer que, pour des documents aussi
importants, il n'y ait pas de... il n'y a pas de pépin, n'est-ce pas, avec avec
le système qui sera mis en place.
M. Jolin-Barrette : Que ça ne
clique pas ça.
• (11 h 30) •
M.
Morin :
Voilà. Alors donc, ça, c'est un autre élément évidemment que je tiens...
que je tiens en ligne et que j'ai en tel et évidemment, on en discutera,
plusieurs articles sur les formalités des actes notariés. Ça, je pense que c'est
également, également important.
Je vous souligne également que ce projet
de loi modifie également la Loi sur les tribunaux judiciaires. Il s'agit là de
dispositions plus techniques en lien, entre autres, avec les régimes de
retraite, pensions des juges. Je comprends.....
11 h 30 (version non révisée)
M.
Morin :...qu'il s'agit d'éléments qui sont, évidemment,
techniques, mais je pense qu'il aurait été important qu'on puisse, à tout le
moins, entendre ou lire des conférences de magistrats pour s'assurer que ces
dispositions-là, évidemment, ils les demandent, que ça n'a aucun impact sur
leur travail ou sur l'indépendance de la magistrature. Parce qu'on a déjà eu,
M. le Président, au sein de cette commission, des débats fort animés sur ces
questions, alors on verra... et puis ça, je pourrai vous en reparler dans les
minutes qui viennent.
Par ailleurs, je note également que le
projet de loi modifie la Loi sur le Barreau pour permettre, notamment, d'utiliser
le Fonds d'études juridiques pour faire en sorte que le Barreau puisse
promouvoir la qualité des services professionnels, la réforme du droit, la
formation professionnelle, la formation permanente, la recherche, l'information
juridique et, évidemment, financer des mesures qui vont avoir pour objet de
favoriser l'accès à la justice. Et vous savez, M. le Président, en tant que
porte-parole de l'opposition officielle en matière de justice, comment il est
important pour moi que les citoyens et les citoyennes du Québec aient accès à
la justice. Il y a, présentement, au Québec... Et j'ai même rencontré des gens
dans ma circonscription, celle de l'Acadie, qui, entre autres, offrent des
services juridiques dans la rue, n'est-ce pas, pour rejoindre le plus possible
la population, et ce sont d'excellentes initiatives, et je souhaite vivement
que ces différents projets-là puissent être, évidemment, financés. Ça, ça m'apparaît
hyperimportant, et je constate également que la Chambre des notaires pourra
faire de même. Alors, ça, c'est un aspect très positif du projet de loi.
Alors, quand on regarde le projet de loi
dans l'ensemble, ce projet de loi crée également la catégorie des notaires à la
retraite, ce qui est aussi fort important, parce que ça va permettre à des
notaires de grande expérience de pouvoir continuer de donner des conseils et,
donc, de faire en sorte que des gens aient accès à des conseils juridiques
donnés par des professionnels, évidemment, de grande qualité. Mais, encore là,
il faudra être attentifs et voir article après article, parce que, souvent, c'est
dans les détails qu'on trouve certains problèmes, de s'assurer qu'évidemment il
n'y a rien là-dedans qui va porter ou avoir un impact négatif sur la
population.
En terminant, j'aimerais souligner aussi
le dernier groupe qui a comparu, M. Taillefer, en fait, de la Chambre des
huissiers de justice du Québec, qui nous a expliqué un peu comment ça se
passait, finalement, dans son quotidien. J'ai trouvé ça fort intéressant, parce
qu'il nous a permis de mieux comprendre comment, évidemment, des actes allaient
être exécutés. Et lui, il a parlé tout particulièrement en lien avec l'article,
bien sûr, 3 du projet de loi, qui va modifier l'article 1603.1. Comme je lui
demandais, il faut se rappeler et savoir, cependant, que dans un cas de 1603.1,
il ne va pas, comme tel, exécuter un jugement, mais bien un acte notarié, et
donc moi, je veux, évidemment, m'assurer que, dans un cas comme ça, le débiteur
saura, qu'il sera informé que, si jamais il y a une contestation à faire, il
pourra le faire et, évidemment, être capable de s'adresser aux tribunaux, en ce
sens, et ça, je pense que c'est très, très important.
Je vais terminer en vous parlant du
témoignage de la bâtonnière, Me Claveau, et de la secrétaire du Barreau, Me
Champagne, qui, en fait, invitaient le ministre et les parlementaires à
profiter de l'occasion pour apporter certaines modifications à la loi qui, au
fond, permettraient aussi au Barreau du Québec d'utiliser...
M.
Morin :...en fait, plus de numérique en ce qui a trait au
registre des testaments. Parce que, comme vous le savez, M. le Président, les
notaires sont évidemment habilités à faire des testaments, qui sont des actes
authentiques dans leur cas, mais évidemment il y a plein de gens qui ont
recours également à des avocats pour leurs testaments. Donc, un greffe central
qui ferait en sorte que la recherche serait plus facilitée, plus efficace,
enfin, bref, on en reparlera dans le cadre de l'étude plus détaillée du projet
de loi, mais je pense que c'est un élément qui mérite d'être soulevé.
Alors, voilà, ceci complète mes remarques
préliminaires. Je comprends que j'avais une période de 20 minutes qui était à
ma disposition. Il reste quelques minutes, M. le Président, est-ce que ma
collègue veut ajouter des éléments?
Le Président (M.
Bachand) :...M. le député de L'Acadie,
c'est qu'on va faire un premier tour de table et, après ça, chaque membre peut
intervenir pour un maximum de 20 minutes, alors il y aura du temps en masse
pour...
M.
Morin :Parfait. Merci, M. le Président. Alors, moi, c'est
terminé pour moi. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Avant d'aller
plus loin, on a fait un petit oubli de remplacement, vous allez le comprendre,
qui est très important. Alors, M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Oui. Merci,
M. le Président. M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri-Sainte-Anne).
Le Président (M.
Bachand) :Et, sur ce, M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, vous avez la parole pour 20 Minutes.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, M. le Président. M. le ministre, son équipe, chers collègues, content
d'être ici avec vous pour cette étude détaillée. D'abord, merci aux groupes
qu'on a entendus hier. Ça laisse quand même peu de temps pour réfléchir, le
fait qu'on passe si vite en étude détaillée. Quand même, évidemment, il reste
plusieurs questions, qu'on va étudier dans les prochains jours ou les
prochaines heures. D'abord, le caractère d'exception si les circonstances
l'exigent, pour l'acte notarié à distance, ça, ça va rester à préciser, ça va
rester à définir. On nous a parlé que certains promoteurs immobiliers passent
des centaines de fois ou une centaine de fois par année devant un notaire.
Alors, il va rester à déterminer en quoi le caractère exceptionnel ou en quoi
le caractère «lorsque les circonstances l'exigent» va pouvoir être démontré ou
va devoir être démontré dans ces circonstances.
Et évidemment on va parler ou on va
s'intéresser au greffe central numérique. Le règlement... pardon, le projet de
loi prévoit que, sur décision du gouvernement, il pourrait être hébergé à
l'étranger. Il y a eu des questions qui ont été soulevées là-dessus évidemment
par certains groupes. D'autres questions qui ont été soulevées sur la
coresponsabilité de la voûte et de la numérisation avec le notaire général.
Donc, c'est des questions qu'il va falloir étudier. Certains groupes nous ont
soulevé aussi la question de clauses transitoires pour les notaires qui le
voudraient, donc une espèce de droit acquis, pour certains peut-être moins
familiers avec les technologies de l'information. Bref, ça a été soulevé par
plusieurs groupes.
Et évidemment tout le monde en a parlé,
l'article 3, l'acte notarié exécutoire. Pas tout à fait clair encore, comment
ça va fonctionner ni comment ça va réellement favoriser l'accès à la justice.
Plusieurs questions restent en suspens. En fait, ça va favoriser la justice de
qui? C'est une question qu'on se pose. Est-ce que ça va être volontaire, est-ce
que ça va être imposé? Finalement, dans les faits, est-ce qu'il va y avoir un
débalancement ou ce sera toujours exigé, je ne sais pas, par les banques, par
exemple? Est-ce qu'il va y avoir un genre de contrat d'adhésion, et,
finalement, les gens vont systématiquement devoir signer ce genre d'acte
notarié exécutoire? C'est des questions qu'on va avoir.
Évidemment, que se passe-t-il pour les
actes notariés déjà signés? Comment ça va fonctionner, le pouvoir de contester,
si jamais la personne en défaut conteste le défaut? Comment ça va fonctionner,
sur qui va être le fardeau? Bref, plusieurs questions demeurent en suspens, en
plus du fait où il y avait un débat sur, bon, la notion de contrat versus
obligation, le fait qu'un contrat peut contenir plusieurs obligations.
Plusieurs groupes nous ont parlé de ça aussi.
On a parlé aussi de notaires à la
retraite. Intéressant, tant mieux, d'élargir leur rôle. Certains ont mentionné
qu'on devrait l'élargir un peu, même leur permettre de prêter serment, leur
permettre de superviser les étudiants dans une clinique juridique. Donc, il y a
eu des éléments qui ont été apportés qu'on pourra étudier ensemble. Alors, on
sera disponibles pour écouter et pour poser nos questions dans cette étude
détaillée. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de Saint-Jean, s'il
vous plaît.
• (11 h 40) •
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Quelques secondes à peine pour saluer tout le monde et pour
dire que j'aime beaucoup ça, pendant les consultations, à chaque fois qu'on
entend, comme on l'a entendu cette fois-ci, des témoins qui sont presque... en
tout cas, à qui on pose la question : Pourquoi ça ne s'est pas fait avant,
puis qu'on se fait répondre : Bien, je ne sais pas, ça fait longtemps
qu'on attend, puis je ne sais pas vraiment pourquoi on ne l'a pas fait avant,
pourquoi personne n'y a pensé avant. Ça, c'est le genre de projet de loi et de
mesures pour lesquels il fait bon de travailler un projet de loi, parce qu'on
se rend compte que le monde évolue. Ce n'est pas pour rien qu'on est en train de
se demander dans quel nuage on va placer nos informations et en quelle sécurité
est-ce qu'elles seront. Parce qu'on est rendu là, puis, parce qu'on est rendu
là, bien, il y a des choses qu'on peut faire. Il y en a d'autres, on n'est pas
certain s'il faut faire... J'ai entendu des...
M. Lemieux : ...commentaires
au sujet du présentiel devant le notaire, qui, dans certains cas, est
presque... en tout cas, la notion d'exception devient exceptionnelle, et, dans
d'autres, c'était beaucoup plus large. On va en parler pendant l'étude
détaillée, mais je résume : j'aime ça, j'aime qu'on aborde ces
questions-là, j'aime qu'on fasse avancer les choses. Et, comme le disait si
bien le ministre... non, ça ne vous émouvra pas, M. le Président, je vous le
promets, mais, comme le disait le ministre, ça fait... tout ça pour donner plus
d'accès à la justice, plus de gros bon sens au système pour faire avancer les
choses, et c'est très bien ainsi. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Salutations, donc, à tous les collègues. J'aimerais, donc, à mon
tour, donc, remercier les différents groupes qui ont pris la peine de venir
témoigner en commission parlementaire hier, donc, les groupes... et ainsi,
donc, à tous ceux, donc, qui ont... donc, procédé, donc, au dépôt de mémoires.
Les groupes ont eu peu de temps pour se préparer. Donc, on a eu, donc, peu
d'occasions, donc, de pouvoir les entendre. Donc, c'est d'autant plus apprécié
qu'ils soient venus avec des propositions aussi exhaustives, aussi complètes et
aussi pertinentes pour l'étude détaillée pour le projet... du projet de loi.
Pour nous, comme législateurs, ça nous donne un fort coup de main.
M. le Président, je reviendrais d'abord
sur le principe. Évidemment, donc, nous, notre formation politique, donc, nous
nous sommes positionnés, donc, en faveur du principe du projet de loi
notamment... et mon collègue de l'Acadie, donc, a parlé de... donc, de l'accès
à la justice, de la pertinence de ce principe et d'à quel point, donc, dans nos
circonscriptions respectives, l'on peut voir à quel point moderniser notre
système de justice, voir comment nous pouvons être créatifs pour qu'il soit le
plus adapté possible aux défis des justiciables d'aujourd'hui, et
manifestement, donc, nous, comme formation politique, donc, nous serons là,
lors de l'étude... à l'occasion de l'étude détaillée du projet de loi, pour
nous assurer que chaque disposition, que chaque article, que chaque élément qui
sera étudié soit vraiment adopté en convergence avec ce principe, en
convergence avec l'esprit de véritablement procéder, et donc un véritable...
donc, une meilleure accessibilité à la justice pour tous et chacun.
Nos... Les collègues, donc, ont parlé,
donc, des différents éléments qui ont été soulevés par les groupes hier. Je
n'ai pas eu l'occasion... d'entendre l'Association professionnelle des notaires
du Québec et l'Union des notaires du Québec. Mais, lorsqu'on prend en considération
les éléments de Maître Brochu, de l'Association du Barreau canadien, du Barreau
du Québec, de la Chambre des notaires et de la Chambre des huissiers de justice
du Québec, donc, là on dénote, d'une part, donc, des groupes qui sont ouverts,
donc qui ont l'esprit ouvert, donc, face aux propositions du projet de loi,
mais également, donc, qui ont, donc, certaines préoccupations.
Les collègues, donc, ont parlé de
l'article 3, donc de l'exécution forcée d'une obligation qui... et, bon,
donc, je pense que rapidement, donc, aujourd'hui ou dans les prochains jours,
on aura l'occasion, donc, de revoir, donc, le texte de la proposition, donc,
d'ajouter l'article 1603.1 au Code civil du Québec, avec les... le souci,
donc, de potentiellement, donc, amender «certains contrats ou catégories de
contrats», donc, qu'on va dire que le règlement, donc, peut exclure de
l'application, donc, du présent article, donc, ces éléments ou certaines
personnes ou catégories de personnes. Donc, plusieurs groupes, avocats, notaires,
donc, sont venus nous mentionner que, donc, «certaines obligations ou
catégories d'obligations» était peut-être plus exact.
Le Barreau du Québec également a souhaité
nous mettre en garde, donc a souhaité mettre en garde les législateurs de cette
nouvelle disposition parce qu'elle a pour effet de modifier le fondement du
droit des obligations et a soulevé de nombreuses questions quant à
l'application de cette disposition. Je les nomme : «Quels contrats seront
visés? Donc, quelles obligations seront visées? Sur quelle base aurait lieu
l'exécution forcée? Quels moyens devraient être invoqués pour prouver le défaut
du débiteur? Comment le débiteur serait-il informé de la procédure et à quel
moment? Comment pourrait-il faire valoir ses moyens de défense et à quel
moment? Est-ce que les tiers pourront intervenir et de quelle manière? Qu'en
est-il des obligations conditionnelles? Est-ce que le notaire qui a rédigé
l'acte pourra agir dans l'exécution? Comment sera-t-il rémunéré?» Et j'en
passe. Donc, vous voyez, M. le Président, qu'il y a énormément, donc, de
questionnements, donc, qui feront en sorte que nous étudierons avec grande
attention l'article 3 du projet de loi.
Donc, j'ai nommé les préoccupations du
Barreau du Québec...
Mme Cadet : ...mais,
évidemment, ce n'est pas la seule institution qui a eu l'occasion de venir
témoigner ou de déposer un mémoire dans l'enceinte de cette commission qui a,
donc, soulevé, donc, différentes préoccupations quant à cet élément du projet
de loi. Les collègues, donc, ont mentionné, donc, tout ce qui sera étudié
aujourd'hui, donc, évidemment, donc, tout ce qui sera accessible sur le support
numérique et la question, donc, de la protection des données personnelles, la
question, donc, du greffe central.
J'aimerais aussi revenir sur la signature
à distance. Donc, le projet de loi n° 34 prévoit des dispositions
concernant l'acte notarié technologique reçu à distance. Et quelques groupes
sont venus nous... donc, nous, demander, donc, de peut-être, donc, porter une attention
particulière au caractère exceptionnel, donc, qui est prévu dans le texte
actuel du projet de loi, afin que l'on s'assure que... d'une part, que la
responsabilité, donc, professionnelle, donc, des notaires, donc, ne soit pas,
donc, mise en cause, donc qu'on n'aille pas, donc, à l'encontre de la volonté
du législateur lorsqu'il est question, donc, de permettre ces cas-là mais
également de leur assurer, donc, une certaine latitude dans la prise en
considération des... de la capacité des parties à pouvoir consentir à, donc,
l'acte notarié, donc, reçu ou conclu à distance.
Le projet de loi prévoit également la
création d'une catégorie de notaires à la retraite de façon analogue à ce qui
prévaut présentement pour les avocats à la retraite membres du Barreau du
Québec. Donc, le Barreau a eu l'occasion de s'exprimer, donc, sur cette
question de leur côté. Et la Chambre des notaires, donc, nous enjoint, dans une
perspective d'accès à la justice, justement, donc en sus de ce qui est proposé,
d'autoriser le notaire à la retraite à exercer d'autres types d'activités, donc
superviseur dans une clinique juridique, la prestation de serment, pouvoir agir
comme médiateur, et donc d'autres potentielles activités. Donc, on aura
l'occasion d'en débattre et de voir, donc, ce qui... lorsqu'il n'y a pas
redondance, donc, de ce qui permettra véritablement d'atteindre, donc, cet
objectif d'accessibilité à la justice.
Donc, M. le Président, donc, merci de
m'accueillir dans cette commission pour une première fois. Ça va me faire
plaisir de pouvoir étudier article par article le projet de loi n° 34.
Le Président (M.
Bachand) :Merci infiniment. Est-ce qu'il
y a d'autres remarques préliminaires? S'il n'y a pas d'autre remarque
préliminaire... une motion préliminaire. M. le député d'Acadie, s'il vous
plaît.
M.
Morin :Oui, merci, M. le Président. J'aurais une motion
préliminaire à déposer, et elle se lit comme suit : «Conformément à
l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale, je fais motion afin
que la Commission des institutions tienne, dans le cadre de l'étude du projet
de loi n° 34, loi visant à moderniser la profession notariale et à
favoriser l'accès à la justice, des consultations particulières et qu'à cet
effet elle entende... et qu'à cette fin elle entende conjointement la
Conférence des juges de la Cour du Québec, la Conférence des juges municipaux à
titre exclusif du Québec, la Conférence des juges municipaux du Québec et la
Conférence des juges de paix magistrats du Québec.»
• (11 h 50) •
Et je vous explique pourquoi. Ce matin, M.
le ministre de la Justice nous a informés... demandé notre... en fait, demandé
notre accord pour qu'on puisse proposer et qu'on puisse travailler par bloc, et
donc en divisant le projet de loi en deux blocs et en voulant commencer avec le
bloc B, qui est le régime de retraite des juges. Alors, évidemment, vous
comprendrez, M. le Président, qu'un des rôles importants du député, c'est de
légiférer. Et je... Et, dans ce projet de loi, qui traite surtout et avant tout
de la modernisation de la profession notariale et l'accès à la justice, nous
retrouvons des dispositions qui vont venir modifier la loi sur les tribunaux
judiciaires ainsi que le Régime de prestations supplémentaires des juges
auxquels s'applique le régime de retraite prévu à la Partie V.1 de la Loi
sur les tribunaux judiciaires. Et évidemment, là, nous n'avons rien devant nous
qui fait en sorte que ces dispositions-là n'entraîneront pas aucun problème
pour les différentes conférences et pour les juges. Je comprends que c'est des
conférences des juges qui s'occupent particulièrement de la question, en fait,
de régimes de retraite. Donc, on n'a pas de mémoire, on n'a rien...
M. Morin : ...puis je voulais
simplement m'assurer qu'en adoptant ces dispositions-là, il n'y ait aucun souci
ou qu'il n'y ait pas d'impact négatif sur la magistrature au Québec. Donc, je
pense que ce serait approprié, à tout le moins, s'ils veulent présenter un
mémoire ou les inviter à le faire. Et, à ce moment-là, bien, ça nous
permettrait après, en toute connaissance de cause, de bien saisir les
différents articles qui vont modifier la Loi sur les tribunaux judiciaires et
le régime de prestations supplémentaires des juges, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Donc, interventions? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
M. le Président. Bien, écoutez, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec le député
de l'Acadie, relativement au fait que, dans le fond, ça fait suite à une
résolution de l'Assemblée nationale pour la mise en œuvre du rapport sur la
rémunération des juges. Dans le fond, on sait qu'auparavant, c'était un cycle
de trois ans pour la rémunération des juges, depuis le renvoi sur la
rémunération des juges de l'Île-du-Prince-Édouard. Donc, le Québec s'est doté,
dans la Loi sur les tribunaux judiciaires, d'un mécanisme de rémunération des
juges qui fait en sorte que les recommandations sont aux trois ans. Mme Vallée,
à l'époque où elle était ministre de la Justice, elle a rendu ça sur un comité
aux quatre ans. Donc. À l'époque, lors de l'acceptation... bien, en fait, lors
de... du dépôt du rapport et de la résolution de l'Assemblée nationale
relativement au rapport de 2014, le projet de loi répond à cette
recommandation-là qui a été adoptée par l'Assemblée nationale.
Puis l'enjeu, pourquoi est-ce
qu'aujourd'hui on est là avec des dispositions législatives, sept ans plus
tard, c'est le fait que, dans la loi fédérale, il y a une exception pour les
juges de nomination fédérale relativement au calcul de leur régime de retraite,
parce que la problématique que nous avons, c'est dû au salaire des juges qui a
grandement évolué au cours des dernières années. Il y a une règle fiscale
fédérale qui fait en sorte que vous ne pouvez pas cotiser plus que, dans votre
régime de retraite, environ 23 000 $... 25 000 $...
21 000 $? En tout cas, on va me revenir avec la précision. Donc, au bout
de l'année, il y a un maximum du régime de retraite auquel vous pouvez cotiser,
mais plus votre salaire est élevé, le taux de cotisation, dans le fond,
arrive... c'est... pour 2023, c'est 22 672 $, le plafond de cotisation. Et
donc le fait que, les juges, leur régime de retraite soit plus élevé parce
qu'ils ont un taux de cotisation de 9 % maintenant par rapport à leur
salaire. Auparavant, c'était 7 %. Mme Vallée a fait passer ça de 7 %
à 8 %, à 9 %. Ça faisait suite aux recommandations des comités de
rémunération. Donc là, ce plafond là de 22 000 $ fait en sorte que les
juges ne peuvent pas cotiser pleinement au montant auquel ils doivent cotiser
en fonction du 9 % de leur salaire.
Ce qui fait en sorte qu'on est avec des
dispositions législatives... au cours des dernières années, on a essayé de
s'entendre avec le fédéral pour qu'il y ait une modification à la loi fédérale
sur la fiscalité pour faire en sorte que ce maximum là de 22 156 $, qui
est indexé annuellement, soit... ne soit pas applicable au juge de nomination
québécoise. Le fédéral a refusé, comme pour certains types d'autres personnes
qui ont des rémunérations plus élevées. Donc, la solution pour faire en sorte
que ça ne soit pas les Québécois qui assument la part de traitement des juges,
qui leur est dû, parce que le gouvernement met sa partie... Mais là, ce qui
arrivait, c'est qu'annuellement, le gouvernement par juge au Québec mettait
4 000 $ de cotisation qui aurait dû être payé par les juges. Puis la
conférence des juges est d'accord avec ça d'assumer, mais légalement, ils ne
pouvaient pas.
Ça fait qu'on vient créer une fiducie de
retraite où l'argent qui est... qui ne peut être capté en vertu de la loi
fiscale fédérale dans le 22 156 $, ce 4 000 $ là va être versé dans
la fiducie de retraite. Et là, au moment du décaissement de la retraite, les
sommes vont être prises à la fois au fonds consolidé, parce que le régime de
retraite des juges n'est pas une caisse capitalisée, c'est sur le fonds
consolidé, et une partie qui va être prise dans cette... dans ce régime, dans
cette fiducie-là pour assumer.
Donc, on... dans le fond, ce qu'on fait,
c'est qu'on applique les recommandations de 2014. Et, durant les dernières
années, les juges ont eu un congé de cotisation important qui représente
7 millions de dollars pour le Trésor public québécois. Et les
modalités du projet de loi font en sorte qu'on avait pris l'engagement, dans le
cadre du comité de rémunération, que ça n'allait pas être rétroactif. Donc, on
ne revient pas recotiser avec une double imposition. Ça, ça faisait partie du
rapport du comité de rémunération qu'il ne fallait pas mettre une double
imposition aux juges. Ça fait que, dans le fond, ils ont eu un congé...
M. Jolin-Barrette : ...de
cotisation de 7 millions collectivement au cours des dernières années. Ils
sont d'accord pour faire en sorte qu'on vienne répondre au comité. Mais pour
ça, ça nous prenait un outil juridique pour pouvoir verser leurs cotisations,
alors c'est ce qu'on fait.
Donc, en réponse à votre question, on
n'entend pas les juges à l'Assemblée nationale, la séparation des pouvoirs,
alors... mais il n'y a pas d'enjeu. Tout le monde sait que le gouvernement,
bien, le législateur devait faire ça. Et je note qu'il n'y a pas eu de mémoire
de soumis par les différentes conférences de juges, que ce soit la Conférence
des juges de la Cour du Québec, la Conférence des juges de paix magistrats, la
Conférence des juges municipaux actifs et exclusifs et la Conférence des juges
de paix municipaux à la séance. Alors, on ne donnera pas suite à votre motion
pour les raisons suivantes.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de...
Saint-Jacques... Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci. Le
ministre nous explique le projet de loi, mais j'aurais aimé ça l'entendre un
petit peu plus sur la motion préliminaire. Bon, il nous dit à la fin qu'il n'y
a pas de litige, donc il y a accord des conférences des juges, si je vous
comprends et je vous entends. Vous avez raison de dire qu'on n'a pas reçu de
mémoire. C'est un fait. On n'a pas reçu de communication, c'est un fait.
Cela dit, c'est allé relativement vite
tout ça, alors on va vous croire sur parole. Tant mieux s'il n'y a pas de
litige. Allons de l'avant, mais il aurait été préférable probablement qu'on
puisse entendre les parties concernées par le projet de loi. Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions sur la motion? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que... on peut apporter la motion à la mise aux
voix. Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres motions préliminaires? S'il n'y a pas d'autre motion préliminaire,
nous allons commencer l'étude du projet de loi article par article. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. Avec le consentement des collègues, on a proposé un plan de
travail, un bloc A, modernisation de la profession notariale, et un bloc B,
régime de retraite des juges. Les équipes pour le régime de retraite des juges
sont avec nous aujourd'hui, alors je vous proposerais de commencer par le bloc
B, donc les articles 50 à 56, 58 et 70 à 73 de façon à pouvoir libérer les
équipes par la suite et de revenir au bloc A par la suite.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Brièvement, M. le Président, avant d'entreprendre
l'étude article par article, conformément à l'article 245 de notre
règlement, je vous demande à ce que le projet de loi soit étudié article par
article, alinéa par alinéa et paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Bachand) :Parfait. Il n'y a aucun souci. Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour y aller par bloc?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Article 50 M. le Président. Loi sur les tribunaux judiciaires.
L'article 122 de la loi sur les tribunaux judiciaires est modifié :
1 par l'insertion dans le deuxième alinéa
et après «de cette cotisation» de «et y déterminer un fonds auquel cette
cotisation doit être versée»;
2 par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le président du Conseil du trésor est
chargé d'établir une politique de placement relativement au fonds visé au
deuxième alinéa.»
Commentaires : L'article habilite le
gouvernement à déterminer un fonds dans lequel serait versée la cotisation des
juges à leur régime prévoyant des prestations supplémentaires.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :M. le Président, quand l'article dit : «... et y
déterminer un fonds auquel cette cotisation doit être versée». Quand on utilise
le mot «fonds», est-ce que ça fait référence à la fiducie dont parlait M. le
ministre tout à l'heure ou si c'est un autre fonds?
M. Jolin-Barrette : Ça fait
référence à la fiducie. On va le voir à l'article 58 un petit peu plus
loin, dans les articles qu'on va adopter. 58, ça va être les cotisations
versées en vertu du présent article le sont à un fonds prenant la forme d'une
fiducie de convention de retraite.
M.
Morin :Donc, quand on parle de fonds ici, c'est bien la
fiducie...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :...à laquelle vous avez fait référence?
M. Jolin-Barrette : Oui,
qu'on va voir à l'article 58 tantôt.
M.
Morin :Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 50? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 50 est adopté?
Des voix : Adopté?
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
• (12 heures) •
M. Jolin-Barrette : 51, M. le
Président : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 122, du suivant :
«122.0.0.1. Lorsque, conformément au
deuxième alinéa de l'article 122, le gouvernement détermine un fonds
auquel verser la cotisation des juges au régime prévoyant des prestations
supplémentaires, il verse à ce fonds une contribution annuelle au moins
équivalente au total des cotisations versées par les juges au cours de la même
année.
Commentaires : Ce nouvel article vise
à prévoir l'obligation pour le gouvernement de verser dans un fonds
particulier, qu'il aurait créé en vertu de la nouvelle habilitation, une
contribution annuelle au moins équivalente à la cotisation des juges à leur
régime de prestation supplémentaire au cours de la même année et qu'ainsi ce
régime puisse se qualifier de convention de retraite au sens de la Loi sur
l'impôt sur le revenu.
Donc, le montant excédentaire qui va être
versé par les juges, dans le fond, ce qui n'est pas prélevé normalement sur le
fonds... qui s'en va au fonds consolidé, le 9 %, supposons, la partie
du... En fait, je vais être plus clair. La partie du 9 % de leur salaire
qui ne peut pas être cotisé normalement vers le fonds consolidé...
12 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...pour le
régime de retraite, donc le 22 656 $, qui représente environ 4 000 $
par année des juges. Ce 4 000 $ là va être versé dans le fonds, qui
est la fiducie de retraite, et par cet article-là, l'article 51, le
gouvernement vient faire en sorte de verser lui aussi l'équivalent de 4 000 $.
Parce que, pour les règles, en vertu de la Loi sur l'impôt sur le revenu, pour
que ça se qualifie de convention de retraite, il faut que l'employeur aussi
mette le montant équivalent de la...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions?
M. Morin : Et... Oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Et, à ce moment-là, c'est le Conseil du trésor qui va établir les
règles et qui va s'assurer de verser l'argent de la part du gouvernement? C'est
comme ça que ça va fonctionner? Comment...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, on me corrigera mais les juges... le montant du taux de cotisation des
juges sur le régime de retraite, c'est 9 % de leur salaire. Donc, ils vont
cotiser jusqu'au montant maximum admissible par la loi fédérale, donc cette
année, c'est 22 656 $... 672... 22 672 $, donc ils cotisent
le maximum. Mais eux, leurs... annuellement, le 9 % représente combien d'argent?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon. Pour
un juge, cour du Québec, 9 %, c'est à peu près 27 900 $, donc il
y a un écart de 5 228 $. Donc, ce 5 228 $ là va être envoyé
dans la fiducie. Donc, le gouvernement du Québec, lui, va venir arrimer ce 5 228 $
là dans la fiducie, parce que la loi fédérale, pour que le régime se qualifie
comme régime de retraite, il faut que l'employeur verse 50 % aussi. Ça
fait que, dans le fond, dans cette cette fiducie-là, cette caisse de retraite
là, le gouvernement du Québec, l'employeur doit verser le même montant que les
juges, ça fait que, dans le fond, annuellement, il va y avoir 10 000
quelques dollars de versés, 5 000 $ des juges, 5 000 $ de
ça. Donc, la pension du juge va provenir de deux sources au moment de sa
retraite, elle va provenir du fonds consolidé pour... sur son chèque et de la
fiducie de retraite pour le décaissement. Parce que si on veut être en mesure
que le juge cotise à la hauteur qu'il doit cotiser légalement, son 9 %, il
doit en verser une partie dans la fiducie de retraite à cause du plafond qui
existe de 22 656 $.
M. Morin : D'accord. Et cette
de fiducie-là, c'est le ministère de la Justice qui l'a créée?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
on va la créer par la loi avec...
M. Morin : Par la loi?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : oui. Puis
ça va être administré par Retraite Québec.
M. Morin : O.K., donc par l'organisme
qui gère toutes les retraites des employés et des juges.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
oui. C'est comme un régime complémentaire de retraite. Comme, exemple, je donne
un exemple, le régime de retraite des membres de l'Assemblée nationale est géré
par Retraite Québec. Tous les régimes de retraite sont gérés par...
M. Morin : O.K. C'est bien.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : ...M. le
Président. Donc, le libellé dit qu'on verse à ce fonds une contribution
annuelle... «Le gouvernement, donc, verse à ce fonds une contribution annuelle
au moins équivalente au total des cotisations versées par les juges au cours de
la même année», donc «au moins équivalente». Puisque, M. le ministre, donc,
vous venez de dire, donc... que c'est un 50-50, donc, est-ce qu'il y a une
volonté ici, donc, de laisser une latitude au gouvernement?
M. Jolin-Barrette : En fait,
de ce que je comprends, c'est que la loi fédérale exige un minimum de 50 %
pour que ça se qualifie comme régime.
Mme Cadet : O.K. Donc, ici,
donc, on dit «Au moins»...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : «au moins
équivalent».
Mme Cadet : O.K. Pour ce...
pour que ce soit arrimé avec la loi fédérale, en fait?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Cadet : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres Interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 51 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : À l'article 52.
L'article 127 de cette loi est modifié :
Un, par l'ajout à la fin du premier alinéa
de la phrase suivante : pour le paiement des prestations supplémentaires,
elles peuvent également être prises sur le fonds déterminé en vertu du deuxième
alinéa de l'article 122;
Deux, par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant : la contribution des municipalités au régime de
prestations supplémentaires établi en vertu du deuxième alinéa de l'article 122
est versée au Fonds consolidé du revenu.
Commentaires : L'article est modifié
afin de prévoir que les sommes requises pour payer des prestations au juge en
vertu du régime de prestations supplémentaires pourraient être prises à même le
fonds déterminé par le régime en plus du fonds consolidé du revenu tel que déjà
prévu. Cet article est également modifié afin de verser au Fonds consolidé du
revenu uniquement la contribution des municipalités et non les cotisations des
juges qui, elles, seraient versées au fonds déterminé par le régime.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Merci, M.
le Président. Donc, à un, on parle évidemment du fonds dont on parle depuis
quelques minutes déjà. Mais...
M.
Morin :...en deux, là, je comprends que, pour les juges
municipaux, là, c'est les municipalités qui vont contribuer.
M. Jolin-Barrette : Oui, et
c'est déjà le cas actuellement. Mais ce qu'on fait également dans le projet de
loi, là, puis ça, je pense que c'était une recommandation aussi qu'on assume
les... Oui, c'est ça. Dans le fond, ça faisait partie des recommandations que
les régimes de retraite des juges municipaux soient versés dans le même...
soient administrés par le même administrateur et soient versés dans le régime
de retraite des juges de la Cour du Québec. Donc, il n'y aura plus de régime de
retraite pour les juges, à titre exclusif, de Montréal. Maintenant, ça va être
centralisé aux régimes de retraite des juges de la Cour du Québec en fonction
de leurs paramètres. Parce que, dans le fond, tout ce qui est la question de la
rémunération des juges, que ce soit municipal ou québécois, c'est le rapport
sur la rémunération qui traite ça. Ça fait qu'il a été convenu de faire en
sorte de tout verser à Québec. Mais dans le fond, la charge financière associée
à un juge, que ce soit le salaire ou le régime de retraite d'un juge municipal,
est à la charge de la municipalité. Ça fait que, la municipalité, au lieu de
mettre la somme dans le régime de retraite des juges de la Cour municipale de
Montréal, ils vont prendre l'argent, puis ils vont l'envoyer à Québec, puis
c'est Québec qui va payer. Mais, dans le fond, c'est calculé d'une façon
actuarielle puis combien est-ce que la charge... ça fait qu'au lieu de le
verser, parce qu'on vient centraliser le tout.
M.
Morin :Et ça s'applique pour les juges municipaux de la Ville
de Québec également?
M. Jolin-Barrette : Tous les
juges municipaux au Québec.
M.
Morin :Au Québec, donc. Parce que...
M. Jolin-Barrette : Il n'y
aura plus des régimes de retraite distincts. Tout le monde va être centralisé.
M.
Morin :O.K.. Il y a des municipalités où il y a des juges
municipaux qui sont comme payés...
M. Jolin-Barrette : À la
séance.
M.
Morin :...à la séance.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Donc là également, ils ont accès à un régime de
retraite.
M. Jolin-Barrette : Eux, ils
sont compensés. Eux, ils ont des bénéfices marginaux, ils n'ont pas de régime
de retraite.
M.
Morin :O.K.. Donc, au fond, ça, ça vise les juges des cours
municipales de Québec et Montréal.
M. Jolin-Barrette : À titres
exclusifs, puis Laval.
M.
Morin :Laval puis Montréal.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
Montréal, ça va être les prochains articles qu'on va voir.
M.
Morin :O.K., Parfait. Maintenant....
M. Jolin-Barrette : Mais là
vous devancer les travaux législatifs qui enthousiasment M. le Président, parce
qu'il nous a dit : On se revoit bientôt, et tout ça. Vous savez que d'ici
le 1ᵉʳ juillet 2024, il faut avoir adopté un projet de loi qui va faire en
sorte de transformer les juges municipaux à la séance en juges municipaux à
titre exclusif. Donc, on aura l'occasion....
M.
Morin :Mais ça, on en reparlera.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est un avant-goût, c'est une primeur.
M.
Morin :Oui, oui, c'est important. Mais c'est bien, c'est bien
de partager ça avec nous et nous allons y contribuer, évidemment, avec
enthousiasme.
M. Jolin-Barrette : Mais vous
connaissez ma transparence pour la bonne conduite de nos travaux.
M.
Morin :J'apprécie, j'apprécie. Maintenant, dans l'article,
juste pour ma compréhension, au départ, on pense que les sommes peuvent être
prises sur le Fonds déterminé en vertu de 122. Et là, ici, on parle qu'en vertu
du deuxième alinéa de 122, c'est versé au Fonds consolidé du revenu pour les
municipalités. Donc, est-ce qu'on parle du même fonds ou de deux fonds
différents?
M. Jolin-Barrette : Dans le fond,
les municipalités, pour pas qu'ils déposent à deux places, les municipalités
vont envoyer un chèque à Québec puis ils vont être déposés dans le Fonds
consolidé du revenu, puis ensuite ça va être Retraite Québec qui va
l'administrer puis qui va verser ça vers la fiducie. C'est ça.
M.
Morin :O.K.. Donc, à ce moment...
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, dans le fond, ville de Montréal, ils n'envoient pas deux chèques, un pour
le Fonds consolidé à Québec, un au ministre des Finances, puis un à la fiducie,
ils vont envoyer un chèque au ministre des Finances, puis là, Retraite Québec
va prendre l'argent puis elle va l'envoyer à l'endroit approprié.
• (12 h 10) •
M.
Morin :D'accord.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on simplifie la vie des municipalités.
M.
Morin :Oui. Puis, j'imagine que vous avez informé les
municipalités de ce nouveau régime?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Québec et Laval sont déjà comme ça, puis Montréal, bien, oui, avec les nouveaux
articles.
M.
Morin :Très bien. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 52 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Ah! excusez-moi...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, j'ai... mais l'article est
adopté, mais, quand même... Allez-y, Mme la députée, quand même. Pardon.
Mme Cadet : Oui. Merci, M. le
Président. C'était simplement ce que le ministre a dit, donc on vous a donné de
façon exclusive, là, donc l'information par rapport, donc, au projet de loi qui
viendra faire en sorte que, donc, les juges qui sont rémunérés, donc, à la
séance, donc, deviendront, donc, de compétence exclusive. Donc, à ce moment-ci,
les libellés...
Mme Cadet : ...donc, bien, en
fait, le libellé dans... actuel, donc, n'aura pas besoin, donc, d'être...
M. Jolin-Barrette : Ajusté.
Mme Cadet : ...d'être
réajusté par la suite.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ils vont devenir des juges municipaux exclusifs, donc...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
donc, non, ça n'aura pas besoin d'être ajusté.
Mme Cadet : Pas besoin d'être
réajusté à ce moment-là. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, M. le
ministre, pour la suite des choses.
M. Jolin-Barrette : 53.
L'article 224.7 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 3° du premier alinéa, de «l'article 224.30» par «l'un des
articles 224.30 et 224.33».
Commentaire. L'article est un article de
concordance concernant la nouvelle participation des juges de la Cour
municipale de Montréal au régime de retraite prévu à la partie six... bien,
V.1, pardon, de la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions?
M. Jolin-Barrette : Donc...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est ça, bien, c'est le transfert. Dans le fond, la ville de Montréal avait
son propre régime, contrairement à Laval et à Québec, où ils versaient déjà au
fonds consolidé, c'était déjà administré par Québec. Là, Montréal, maintenant,
son régime de retraite pour les juges, il va être administré comme Laval et
Québec par Québec, Québec Capitale.
M. Morin : ...Québec,
Capitale-Nationale.
M. Jolin-Barrette : Le
gouvernement.
M. Morin : Oui, c'est ça.
Maintenant, je comprends que, pour la ville de Montréal, ils doivent avoir présentement
un fond où ils versent cet argent-là. Est-ce qu'ils vont transférer tout ce
fonds-là au fonds consolidé puis, après ça, à la fiducie? Comment ça va
fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Alors,
oui, on va transférer. C'est comme un miroir, c'est un copier-coller qu'on
vient mettre dans notre régime. Donc, les sommes vont être transférées dans
notre régime en fonction des dates, qu'on va voir dans le projet de loi un
petit peu plus tard.
M. Morin : D'accord. Puis,
évidemment, le fait de transférer tout ça, il n'y aura pas d'impact fiscal, il
n'y a pas personne qui... tu sais, je veux dire parce que...
M. Jolin-Barrette : Il n'y a
pas personne qui va perdre d'argent. Inquiétez-vous pas.
M. Morin : O.K., O.K., O.K.
C'est parce que ça serait un petit peu dommage, n'est-ce pas? Vaut mieux poser
la question avant ça. Tu sais, c'est transférer, puis là, à un moment donné,
woups, il y a une ponction qui est faite.
M. Jolin-Barrette : Je pense
que, si on faisait perdre de l'argent à quelqu'un, on en entendrait parler.
M. Morin : Vous en auriez
entendu parler. D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 53 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 54, M. le
Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 224.32,
des suivants :
«224.33 À l'égard du juge de la Cour municipale
de Montréal, qui exerce sa charge le 31 mars 2024, sont créditées au
présent régime les années et parties d'années qui, à cette date, sont créditées
au régime de retraite équivalent en vigueur au sein de la ville de Montréal.
«224.34. Toutes cotisations versées avant
le 1er avril 2024 par un juge de la Cour municipale de Montréal au régime
de retraite équivalent à celui de la présente partie en vigueur au sein de la
ville de Montréal et toutes cotisations dont il a été exonéré avant cette même
date à ce régime sont réputées être des cotisations versées en application de
l'article 224.2.
«224.35. Le juge qui reçoit au
31 mars 2024 une pension en vertu du régime de retraite équivalent à celui
de la présente partie en vigueur au sein de la ville de Montréal est réputé
être un juge qui reçoit une pension en vertu du présent régime.
«De plus, le juge ou toute autre personne
qui, à cette même date, a droit à un bénéfice, à un avantage ou à un
remboursement en vertu du régime de retraite équivalent à celui de la présente
partie en vigueur au sein de la ville de Montréal continue d'y avoir droit en
vertu du présent.»
Donc, essentiellement, c'est la
continuation du régime. Si vous aviez un bénéfice par le régime de retraite des
juges de la ville de Montréal, le tout est transféré dans la présente partie,
c'est-à-dire le régime québécois des juges de la Cour du Québec.
M. Morin : O.K., donc ça ne
couvre pas uniquement le pourcentage ou le montant de la cotisation au régime
de retraite, mais ça va inclure également tous les bénéfices, avantages ou
remboursements du régime de retraite actuel et ça va le transférer dans le
nouveau régime.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Exemple, vous... vous me corrigerez, Me Plante, mais, supposons, M. ou Mme la
juge est décédé, il y avait un conjoint survivant qui bénéficiait d'une rente
de retraite en vertu du régime de retraite des juges de la Cour municipale de
Montréal, cette rente de retraite là va être maintenue pour le veuf ou la veuve
dans le cadre du régime de pension des juges de la Cour du Québec parce que le
régime de retraite des juges de la Cour municipale est versé dans le régime de
retraite. Dans le fond, c'est une continuation des obligations, mais qui sont
au niveau québécois.
M. Morin : O.K. Puis,
évidemment, le fait de souligner un bénéfice, un avantage ou un remboursement,
ça inclut, sans exception, tous les bénéfices ou avantages qu'ils peuvent
avoir. Parce qu'évidemment on ne les énumère pas, là, mais, en transférant, ça,
il n'y aura rien qui va être échappé...
M. Jolin-Barrette : ...rien ne
se perd.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, 55,
M. le Président. Cette loi est modifiée par l'insertion, à
l'article 244.13, du suivant :
«244.14. Le juge qui reçoit au
31 mars 2024 une pension en vertu du régime de retraite équivalent à celui
de la présente partie en vigueur au sein de la ville de Montréal est réputé
être un juge qui reçoit une pension en vertu du présent régime.
«De plus, le juge ou toute autre personne
qui, à cette même date, a droit à un bénéfice, à un avantage ou à un
remboursement en vertu du régime de retraite équivalent à celui de la présente
partie en vigueur au sein de la Ville de Montréal continue d'y avoir droit en
vertu du présent régime.»
Commentaires : L'article prévoit que
les juges qui reçoivent une pension du régime de retraite de la Ville de
Montréal sont considérés comme des juges recevant une pension du régime de
retraite prévue à la partie VI de la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Cet article maintient également tous les bénéfices, avantages ou remboursements
dont peuvent bénéficier d'autres personnes que les juges qui reçoivent une
pension, tels leurs conjoints ou leurs héritiers. Donc, c'est... la disposition
est de même nature que l'article précédent qu'on vient d'introduire par
l'article 54.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, ce
qu'on me dit, c'est la même chose, mais celui-là, c'est pour les juges qui ont
été nommés avant 2001, parce que j'imagine qu'il y avait un régime... il y
avait un régime distinct en 2001.
M.
Morin :O.K. Donc, on ne mentionne pas 2001, mais c'est ce que
ça couvre.
M. Jolin-Barrette : C'est la
partie VI de la loi sur les tribunaux judiciaires.
M.
Morin :O.K., O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : ...bien saisir.
Donc, parce que, donc... Donc, ici, donc, on parle, donc, des juges recevant
une pension en vertu de la partie... voyons, du régime de retraite prévu à la
partie VI de la loi sur les tribunaux judiciaires. Donc, ceux qui sont
visés par cette partie, donc, ce sont ceux qui ont été nommés avant 2001, c'est
bien ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Cadet : O.K. Donc, ce
qu'on a adopté, donc, précédemment, donc, concernait les juges nommés après.
M. Jolin-Barrette : Oui,
nommés avant 2001. Dans le fond, voyez-vous, au 31... Là, on a pour
31 décembre 2019. Il y avait sept retraités et conjoints... qui recevaient
une rente du régime de retraite qui était sous ce couvert-là. Donc, on n'a pas
les chiffres 2023, mais...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Pardon?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas beaucoup. Mais, dans le fond, pour ces sept personnes-là, si elles sont
toujours parmi, c'est versé.
Mme Cadet : Donc, ce sera
transféré pour ces sept individus-là. Puis, dans le fond, juste bien
comprendre, donc, en fait, qu'est-ce que... En fait, pourquoi, donc, les juges,
donc, nommés, donc, avant 2001, donc, étaient sous le couvert, donc, d'une
autre partie de la loi?
M. Jolin-Barrette : Pouvez-vous
répéter la fin de votre question?
Mme Cadet : Oui, bien, je
pense que vous l'avez saisi, là. Dans le fond, pourquoi ils étaient sous le
couvert, donc, d'une autre partie de la loi sur les tribunaux judiciaires,
donc, les juges nommés avant 2001?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, le régime de retraite avant 2001 n'était pas le même qui nommé après
2001. Parce que, dans le fond, généralement, les juges qui bénéficient d'une
clause d'antériorité, dans le fond, quand le régime, il change, bien, ils
bénéficient du meilleur régime.
Mme Cadet : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 56, M. le Président : L'article 246.24 de cette loi
est modifié par l'insertion, au début du premier alinéa, de «Avant le
1er avril 2024,».
Commentaires : L'article met fin à la
possibilité de conclure une entente de transfert concernant les juges de la
Cour du Québec, les juges des cours municipales ainsi que les juges de paix
magistrats, puisque l'ensemble de ces juges participeraient désormais au régime
de retraite de la partie V.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Donc, exemple, Québec et Laval, il y avait
une entente avec le gouvernement du Québec que les sommes versées au fonds
consolidé. Là, il n'y a plus besoin d'entente parce que tout le monde est versé
au fonds consolidé. Dans le fond, il n'y aura plus de régime de retraite de
juges cour municipale.
Le Président (M.
Bachand) :...député d'Acadie.
• (12 h 20) •
M.
Morin :Oui, et merci, M. le Président. Et je comprends que,
pour les juges de paix magistrats, ils avaient un régime également différent,
et là tout va être consolidé dans le même régime.
M. Jolin-Barrette : Le régime
des juges de paix magistrats était avec celui des cours du Québec, hein?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'était
le même régime.
M.
Morin :C'était le même régime. Eux autres, ce n'était pas
différent, là.
M. Jolin-Barrette : Ce n'était
pas différent, à l'exception que leur 9 % et n'est pas le même qu'un
9 % Cour du Québec à cause du salaire.
M.
Morin :Oui, c'est parce que ça dépend du salaire, là, mais
c'était le même régime. Alors, c'étaient vraiment des juges municipaux qui,
eux, avaient... bien, surtout Montréal, là, qui avaient un régime différent.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :O.K. Et ça s'explique pour des raisons historiques,
parce qu'ils sont là depuis longtemps ou... Ils avaient un régime différent.
M. Jolin-Barrette : Pourquoi
Montréal avait sa propre caisse de retraite?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
qu'on me dit, c'est qu'à l'époque c'était un choix, là, mais on n'a pas fait...
l'historique.
M.
Morin :L'historique. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres...
Le Président (M.
Bachand) :...Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci. Donc,
je comprends, rapidement, donc, en lisant l'article, donc, la modification,
donc, à 246.24, c'est qu'essentiellement, donc, après le 1ᵉʳ avril, donc,
l'article au complet va devenir caduc. Donc, est-ce que... essentiellement,
donc, dans la Loi sur les tribunaux judiciaires, donc, après cette date, on
n'aura plus besoin de la balance, là, du libellé, là.
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire qu'avant...
Mme Cadet : Parce que, là,
dans le fond, avant le 1ᵉʳ avril, donc... donc là, vous nous disiez que, donc,
les villes, donc, peuvent conclure, donc, entre elles, donc, une entente de
transfert, donc, soit entre elles ou soit au fonds consolidé. Là, puisque tout
le monde s'en va au fonds consolidé, donc, entre elles, c'est caduc, puis ensuite,
par la suite, ça ne servira à rien.
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est ça, dans le fond, l'année fiscale va commencer le 1ᵉʳ avril, ça fait que
c'est pour arrimer tout le monde. Puis là on me dit : Il y a certaines
autres dispositions, par contre, qui ne rentrent pas dans le régime de retraite
en vertu de la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Mme Cadet : O.K., donc, le
reste, donc, du libellé va demeurer pertinent, donc, après l'adoption de la
loi.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça, parce que ce qu'on me dit, c'est qu'il y a d'autres dispositions
actuellement en vigueur, à la Loi sur les tribunaux judiciaires, qui font
référence à cet article-là, 246.24. Puis, en considérant les années ou parties
d'année qui ont été transférées à la suite de la conclusion d'une telle
entente, ces années ou parties d'année de service ainsi... doivent continuer de
produire leurs effets, notamment lors du calcul de la pension d'un juge. Donc,
c'est pour ça.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 58, M. le
Président. Donc : Régime de prestation supplémentaire des juges auquel
s'applique le régime de retraite prévu à la partie 5.1 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires.
«L'article 10 du régime de prestations
supplémentaires des juges auquel s'applique le régime de retraite prévu à la
partie 5.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires est modifié par l'ajout, à
la fin, de l'alinéa suivant :
«Les cotisations versées en vertu du
présent article le sont à un fond prenant la forme d'une fiducie de convention
de retraite.»
Commentaire. L'article prévoit la
cotisation des juges au régime de prestations supplémentaires. Cette cotisation
dépasse la limite fiscale permettant, en vertu de la Loi sur l'impôt sur le
revenu, d'obtenir une déduction fiscale à son égard.
Afin de permettre cette déduction, il est
proposé de créer une fiducie de convention de retraite et d'y verser les
cotisations. Donc, on revient à la question de départ du député de
l'Acadie : Le fonds, quelle forme ça va prendre? Ça va être une fiducie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie, oui.
M.
Morin :En fait, très brièvement, donc, vous êtes convaincu que
ça va donner évidemment droit à une déduction fiscale et qu'il n'y aura pas de
souci de cette façon-là, en créant la fiducie?
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que l'enjeu, avec le comité de rémunération des juges, c'était que les
juges ne subissent pas une double imposition. Ça fait qu'avec ce mécanisme-là
on nous assure qu'il n'y aura pas de double imposition pour le juge.
M.
Morin :Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc, 70,
M. le Président :
«Malgré le premier alinéa de l'article 10
du régime de prestations supplémentaires des juges auquel s'applique le régime
de retraite prévu à la partie 5.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires,
aucune cotisation n'est versée au régime de prestations supplémentaire du 20
mai 2015 au 31 décembre 2023.
L'application du premier alinéa n'affecte
pas l'accumulation des années de service créditées au régime de retraite
mentionnée à cet alinéa.»
Donc, commentaire. L'article prévoit des
règles transitoires. Donc, tantôt, quand je vous parlais du 4 000 $ par
juge qui n'avait pas été cotisé, c'est ce montant-là qui nous amène à 7 millions.
Donc, on n'en fait pas une application rétroactive. Donc, c'est l'équivalent
que le Trésor public québécois fait un cadeau, pendant toutes ces années-là, de
4 000 $ par jour. Donc, ça fait suite notamment au taux de cotisation qui
avait été monté de 7 à 8 %, puis à 9 % par la suite, là...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Depuis
2019, c'est 9 %, le taux de cotisation, puis ça, ça fait suite au rapport
de rémunération des juges.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. e député
d'Acadie.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Donc, je comprends que, quand
vous dites : Aucune cotisation n'est versée au régime de prestations
supplémentaires de 2015 à 2023, c'est cette partie-là de l'article 70 qui fait
en sorte que les juges n'auront pas à...
M.
Morin :...cotiser.
M. Jolin-Barrette : Rétroactivement.
M.
Morin :Rétroactivement.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'en moyenne, supposons, le 4 000 $ par juge entre 2015 puis 2023 qui
n'ont pas cotisé parce qu'il n'y avait pas de véhicule pour cotiser, dans le
fond, à cause du plafond de la loi fiscale fédérale, mais dans le fond, ce
4 000 $-là, on ne vient pas le récupérer rétroactivement.
M.
Morin :Exact, puis...
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que leur a rente de retraite n'est pas imputée, malgré le fait qu'il y ait
encore l'équivalent d'un congé de cotisation de 4 000 $ par juge.
M.
Morin :Sauf que c'est cet argent-là, c'est l'état qui va le
verser.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Et ça, cet argent-là là, ce n'est pas une cotisation de
la part de l'État?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, l'État... dans le fond, de la façon, là, que ça fonctionne, là, les juges
versent leurs 9 % de leurs salaires.
M.
Morin :...
M. Jolin-Barrette : Antérieurement,
c'est envoyé au fond consolidé, puis là maintenant, ça va être envoyé au fonds
consolidé à hauteur de 22 656 $. Puis l'excédent, le 5 000 $
supplémentaire va s'en aller dans la fiducie de retraite.
M.
Morin :Dans la fiducie, oui.
M. Jolin-Barrette : Là, ce
5 000 $-là, actuellement, il n'était pas prélevé sur la paie des
juges.
M.
Morin :Exact.
M. Jolin-Barrette : Puis là,
dans le fond, la prestation de retraite du juge, elle est établie, puis c'est x
pourcentages de leurs années. Bon, en tout cas, il y a un calcul pour la
retraite, mais dans le fond, ce n'est pas parce que... en fait, il manque...
L'État québécois s'engage à verser une prestation déterminée.
M.
Morin :Exact.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que peu importe que le juge ait cotisé ou non sa partie à lui. Dans ce cas-ci.
il ne l'a pas fait, l'État va cotiser, il va placer.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, c'est dans le fonds consolidé.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, dans le fond qui fait que, dans le fond, le... la façon que ça fonctionne
pour les régimes de retraite, c'est que l'état des caisses annuellement et on
s'emprunte à nous-mêmes. Dans le fond, c'est un passif qui est à la charge de
l'État, mais ce n'est pas des caisses de retraite distinctes. Donc, ce n'est
pas ça, ce n'est pas une caisse de retraite qui est séparée pour dire l'État
finance les régimes de retraite à même son fonds de roulement.
M.
Morin :C'est ça, à même le fonds de roulement de l'État. Donc
il n'y a pas un fonds particulier dédié pour les retraites.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Alors, je vous posais la question...
M. Jolin-Barrette : Parce
que, dans le fond, ce n'est pas comme, supposons, pour la RRQ, où la RRQ, c'est
une caisse de retraite séparée. Le régime est séparé, il n'est pas dans le
fonds consolidé, c'est séparé. Pour les régimes de pension des juges notamment,
c'est directement dans le fond consolidé.
M.
Morin :Exact. Alors donc, quand vous dites : Aucune
cotisation n'est versée au régime de prestations supplémentaires, ça ne fait
pas en sorte que ça empêche l'État de verser sa part parce que l'État ne
versera pas de part puisque c'est dans le fonds consolidé.
M. Jolin-Barrette : Mais en
fait, là, la fiducie, elle, est démarrée à partir de 1ᵉʳ janvier 2024.
M.
Morin :O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, là, l'État, à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, va cotiser. Mais pour
les années passées, l'État, elle, elle assume ça au niveau du fonds consolidé.
Là, vous vous souvenez, dans les articles qu'on a adoptés, pour que ça se
qualifie comme régime de retraite complémentaire, il faut que l'État verse au
moins l'équivalent. Ça fait que, dans le fond...
M.
Morin :Exact.
M. Jolin-Barrette : ...on va
arrimer.
M.
Morin :Ce que je veux m'assurer, c'est que...
M. Jolin-Barrette : Les juges
vont avoir leur pension.
M.
Morin :Non, mais pas juste ça, c'est que ça n'empêchera pas
l'État de verser des cotisations, parce que, là, aucune cotisation n'est
versée.
M. Jolin-Barrette : Mais on
ne verse pas les cotisations passées.
M.
Morin :C'est ça. Donc il n'y a pas de souci.
M. Jolin-Barrette : Au 1er janvier 2024,
on commence le régime de la fiducie. Les juges ont versé leur
5 000 $. L'État québécois va verser au moins leur 5 000 $
dans la fiducie.
M. Jolin-Barrette : O.K.
M. Jolin-Barrette : Puis pour
le passé, bien, c'est les citoyens qui assument collectivement le fait que le
législateur fédéral n'a pas voulu modifier la loi.
M.
Morin :Je comprends.
• (12 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Bien, je
pense que la dernière phrase m'a aidée avec la compréhension. Là, je parle donc
à partir donc de la fiducie, l'origine de la fiducie donc commence le 1ᵉʳ janvier.
Donc, à ce moment-là donc là, c'est dans un régime distinct, ce n'est pas dans
les fonds consolidé.
M. Jolin-Barrette : Le
régime distinct...
Mme Cadet : Ce n'est pas dans
le fonds consolidé à partir du 1ᵉʳ janvier.
M. Jolin-Barrette : ...il y a
une partie qui est dans le fonds consolidé.
Mme Cadet : Une partie qui
est dans le fonds consolidé.
M. Jolin-Barrette : Mais dans
le fond, votre 22 656 $, il est dans le fonds consolidé. Le
5 000 $ supplémentaire qui ne peut pas être prélevé à cause du
maximum, lui, il s'en va dans la fiducie de retraite, puis l'État québécois lui
verse l'équivalent d'au moins de 5 000 $ dans la fiducie de retraite.
Mme Cadet : O.K. Donc, pour ce
qui est des prestations passées donc, à ce moment-là, donc là, c'est sûr que
c'est complètement sur le fonds consolidé.
M. Jolin-Barrette : Exact.
Mme Cadet : Puis pourquoi ce
choix-là, il a été fait? Ce n'est pas un régime distinct comme la RRQ. Pourquoi
c'est le choix du fonds consolidé qui a été fait?
Mme Cadet : Ça, c'est
historique. Il faudrait qu'on aille...
12 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...la
discussion avec le ministre des Finances, mais les régimes de retraite, aussi,
des employés de l'État, je ne crois pas qu'il y a une caisse séparée, comme le
RREGOP. En fait, sous réserve de certaines exceptions, les régimes de retraite,
notamment, des travailleurs de l'État québécois sont financés sur le fonds
consolidé. Dans le fond, c'est plutôt l'exception qu'il y a des caisses de
retraite séparées pour les employés au niveau national, national étant
québécois. Vous êtes d'accord avec moi?
Mme Cadet : Tout à fait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? M.
le député d'Acadie, oui.
M.
Morin :Merci. Et, comme vous l'avez mentionné, là, c'est
Retraite Québec qui va gérer la fiducie, comme elle gère d'autres fonds de
retraite, là?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :O.K. Puis là il y a une structure juridique qui encadre
la fiducie.
M. Jolin-Barrette : Mais
Retraite Québec est l'organisme qui gère, dans le fond, l'ensemble des régimes
de retraite.
M.
Morin :O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 70 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 71, M. le
Président, et on a un amendement, qui est de la clarification de concordance,
qui est déjà sur Greffier. Donc :
«71. Les cotisations devant être versées
par les juges de la Cour municipale de Montréal après le 31 décembre 2023
et avant le 1er avril 2024 au régime de prestations supplémentaires
dont ils bénéficient sont réputées être des cotisations versées au fonds visé
au cinquième alinéa de l'article 10 du Régime de prestations supplémentaires
des juges auxquels s'applique le régime de retraite prévu à la partie V.1 de la
Loi sur les tribunaux judiciaires, tel qu'édicté par l'article 58 de la
présente loi.
«Une somme équivalente à ces cotisations
est prise sur le fonds consolidé du revenu et versée au fonds visé au premier
alinéa.»
Commentaire. L'article prévoit des règles
transitoires.
Et l'amendement, M. le Président : À
l'article 71 du projet de loi :
1° insérer, dans le premier alinéa et
après «bénéficient», «incluant celles pour lesquelles ils ont été exonérés»;
2° insérer, dans le deuxième alinéa
et après «cotisations», «excluant les cotisations dont ces juges ont été
exonérés».
Commentaires. La modification proposée au
premier alinéa de l'article 71 du projet de loi est nécessaire afin que la
fiducie de convention de retraite s'applique aussi à un juge de la Cour
municipale de la ville de Montréal qui aurait été exonéré de verser des
cotisations au régime de prestations supplémentaires entre le 1er janvier
et le 31 mars 2024, en raison, par exemple, d'une invalidité. Avec
cette modification, la fiducie de convention de retraite s'appliquerait à tous
les juges de la Cour municipale de Montréal à compter du 1er janvier 2024,
indépendamment du fait qu'ils doivent verser des cotisations au régime de
prestations supplémentaires ou qu'ils en sont exonérés.
La seconde modification proposée par l'amendement
prévoit que les cotisations pour lesquelles ces juges ont été exonérés ne sont
pas prises en considération dans le calcul de la somme qui serait versée à la
fiducie de convention de retraite. Donc, je pense que le commentaire est clair,
c'est que, si jamais le juge est en maladie ou en invalidité, puis il était
exonéré de cotiser pendant ce temps-là, on ne vient pas le pénaliser.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur l'amendement
du ministre?
M.
Morin :Bien, en fait... Montréal, parce que Montréal est la
seule ville qui ne cotise pas, contrairement à Laval et Québec...
M. Jolin-Barrette : Qui
étaient déjà...
M.
Morin :C'est ça, qui étaient déjà incluses, eux autres.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à l'article
71, tel qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 71, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté, merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 72, M. le
Président :
«Au plus tard le 1er juin 2024,
la Ville de Montréal remet au président du Conseil du trésor un rapport faisant
état de la valeur actuarielle des bénéfices accumulés dans les régimes de
retraite auxquels participent les juges de la Cour municipale de Montréal le 31 mars 2024
ainsi que celle des bénéfices accumulés dans les régimes de prestations
supplémentaires dont ces juges bénéficient à cette même date. Ces valeurs sont
calculées en fonction des données arrêtées au 31 mars 2024 et des
hypothèses actuarielles établies à cette même date, mais en utilisant les
méthodes actuarielles qui ont été utilisées pour les évaluations actuarielles
préparées à l'égard de chacun de ces régimes sur la base des données arrêtées
au 31 décembre 2019.
«Le rapport prévu au premier alinéa doit
également indiquer le taux d'actualisation applicable à chacune des valeurs
actuarielles dont il fait état.
«Le rapport est produit par les actuaires
désignés par la Ville de Montréal.»
Commentaire. L'article prévoit la
préparation d'un rapport déterminant la valeur actuarielle des bénéfices
accumulés par les juges de la ville... de la Cour municipale de Montréal.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député d'Acadie, oui.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Donc, la date du 1er juin,
est-ce qu'elle a été arrêtée en consultation avec la ville de Montréal? Est-ce
qu'ils vont avoir assez de temps? Il n'y aura pas de report? Comment vous êtes
arrivés à la...
M. Morin : ...date du
1er juin 2024.
M. Jolin-Barrette : C'est
consensuel. On a contacté la Ville de Montréal. Donc, ça va leur laisser le
temps puis ça fait partie de l'entente pour rapatrier le régime, pour avoir un
état de situation du régime de retraite.
M. Morin : O.K.. Puis, dans
l'article, on dit : Les bases des évaluations actuarielles... à l'égard de
chacun de ces régimes sur la base des données arrêtées au 31 décembre
2019. Donc, pourquoi 2019?
M. Jolin-Barrette : C'est la
dernière évaluation actuarielle du régime de retraite.
M. Morin :
Ah! O.K..
M. Jolin-Barrette : D'où
l'intérêt... me dit, d'en faire... de faire une nouvelle étude actuarielle en
2024.
M.
Morin :Parfait. Merci.
M. Jolin-Barrette : Puis
c'est ce qui a été convenu aussi avec Retraites Québec.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Donc, vous
dites que c'est consensuel, mais j'imagine que ça tombe, donc, pile à la fin du
trimestre... que, donc, la fin de l'année financière de la ville. Donc,
j'imagine qu'aussi c'est pour ça que vous vous êtes arrêtés sur la date du 1ᵉʳ juin.
M. Jolin-Barrette : ...avril,
ça débute le 1ᵉʳ avril, le régime, puis le 1ᵉʳ juin, c'est pour leur
laisser le temps de faire le rapport.
Mme Cadet : Donc, un
trimestre complet.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 72 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 73 :
« Au plus tard
30 jours suivants la date de la remise au président du Conseil du trésor
du rapport visé à l'article 72 de la présente loi, la Ville de Montréal
verse au gouvernement un montant équivalent à la somme des valeurs actuarielles
dont fait état ce rapport, augmenté des intérêts accumulés depuis le 1ᵉʳ avril
2024 et jusqu'à la date du versement. Ces intérêts sont calculés en
additionnant ceux accumulés durant cette période sur chacune de ces valeurs,
selon le taux d'actualisation qui lui est applicable. Ce montant est versé au
Fonds d'amortissement des régimes de retraite formé à la Caisse de dépôt et de
placement du Québec en application de l'article huit de la Loi sur
l'administration financière. »
Commentaire. L'article prévoit que la
Ville de Montréal doit verser au gouvernement un montant équivalent à la somme
des valeurs actuarielles des bénéfices de ses juges, tel que déterminé dans le
rapport visé à l'article 72 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 73? M.
le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, ce montant-là, finalement, c'est la Caisse de dépôt et de
placement qui gère l'ensemble des régimes de retraite ou...
M. Jolin-Barrette : L'article
huit de la Loi sur l'administration financière dit : « Le ministre des Finances peut
déposer auprès de la Caisse de dépôt et placement du Québec des sommes prises
sur le fonds consolidé du revenu jusqu'à concurrence de celles qui sont
comptabilisées aux comptes non budgétaires des régimes de retraite apparaissant
aux états financiers du gouvernement afin de former un fonds d'amortissement
des régimes de retraite pour pourvoir au paiement d'une partie ou de l'ensemble
des prestations de ces régimes. Le paiement de toute prestation qui affecte ce
compte peut être remboursée au fonds consolidé du revenu sur ce fonds
d'amortissement. La Caisse de dépôt et de placement du Québec administre ces
sommes suivant la politique de placement déterminée par le ministre des
Finances. »
Donc, dans le fond, le fait de faire
fructifier l'argent, le ministre des Finances peut l'envoyer dans ce compte-là
à la Caisse de dépôt et de placement, qui est chargée d'aller chercher des
rendements pour que l'État québécois puisse assumer ses responsabilités
relativement aux régimes de retraite.
M. Morin : Donc, le montant
qui va être transféré de la Ville de Montréal, ce montant-là, qui est... bien,
en fait, qui est la somme de ce que la ville et les juges ont cotisé pendant
ces années-là pour leur retraite.
• (12 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, comment je pourrais dire, ça ne veut pas dire que la Ville a cotisé
annuellement, là. Tu sais, dans le fond, c'est un passif à la charge de la
Ville. Exemple, sur l'historique des fonds de pension, là, puis on l'a vécu,
là, à l'époque, il y a quelques années de cela, les villes, des fois, ils
prenaient des congés de cotisation aussi, mais dans le fond il y a un passif
qui est là, là, ça fait que ça... Mais dans le fond, ce qu'ils vont devoir
faire, c'est faire un chèque pour que l'argent qu'ils doivent dans le régime,
en fonction des valeurs actuarielles, ça va s'en aller à Québec.
M.
Morin :C'est ça. Puis là, bien, ce montant là, lui, il va être
renvoyé... lui, il ne sera pas dans le fonds consolidé du revenu.
M. Jolin-Barrette : Non, lui,
il va être...
M. Morin : Il va être envoyé
à la Caisse de dépôt.
M. Jolin-Barrette : Bien...
mais il est envoyé au Fonds d'amortissement des régimes de retraite, puis cette
somme-là permet au ministre des Finances de l'envoyer à la Caisse de dépôt pour
que la... en fonction des orientations de placement... qui est déterminé par la
ministre des Finances, pour que cet actif-là...
M. Jolin-Barrette : ...grossissent
pour pouvoir assumer les pensions des juges, puis de leurs conjointes, puis des
enfants, des bénéficiaires.
M. Morin : Donc là, si je
comprends bien, corrigez-moi si je fais erreur, il va y avoir comme trois
montants, trois fonds, il y a le fonds consolidé du revenu pour des retraites,
il y a la fiducie qui est créée pour le montant additionnel puis, en plus, il
va avoir le fonds d'amortissement des régimes de retraite.
M. Jolin-Barrette : Mais le
Fonds d'amortissement des régimes de retraite, là, quand il y a une prestation
qui est donnée, dans le fond, l'argent qui est pris peut être décaissé du Fonds
d'amortissement des régimes de retraite puis il est envoyé au fonds consolidé.
Parce que l'agent payeur, là, dans le fond, pour les régimes de retraite, c'est
le fonds consolidé dans le budget annuellement. Ça fait que le ministre des
Finances, quand il fait son budget annuellement, il sait, supposons, qu'il faut
qu'il donne 100 millions en retraite pour le RREGOP, le régime d'encadrement,
le régime des membres de l'Assemblée nationale, le régime des policiers puis
tout le... bien, les policiers, je ne suis pas sûr, je pense qu'ils ont une
caisse, en tout cas, je m'avance, là, mais c'est juste pour illustrer le
propos, là, et, en attendant, l'argent, quand qu'il est, comment je pourrais
dire, quand qu'il est capitalisé, comme dans ce cas-là, mais il existe un fonds
où l'argent peut être envoyé là puis confié à la Caisse de dépôt pour faire
fructifier les sommes pour assumer. La fiducie, elle, elle est là pour des fins
fiscales parce qu'on ne peut pas cotiser les juges plus haut que le plafond de
22 656 $. Ça fait que, dans le fond, ça prend un véhicule fiscal pour
déposer la cotisation des juges, puis on ne peut pas juste déposer la
cotisation des juges là-dedans parce que, pour que ça soit qualifié au sens
fiscal par le fédéral comme un véhicule de retraite, il faut que le
gouvernement du Québec lui verse au moins l'équivalent dans la fiducie, tu
sais, pour que la fiducie soit valide sur le plan légal, qu'elle serve ce à
quoi... c'est pour ça qu'il y a de l'argent du Québec qui s'en va dans la
fiducie puis c'est le ministère des Finances qui décide s'il l'envoie au FARR
ou non... à la Caisse de dépôt.
M. Morin : O.K. Donc, le
ministre des Finances pourrait décider de prendre une partie de l'argent de la
fiducie puis l'envoyer au Fonds d'amortissement des régimes de retraite pour le
faire fructifier.
M. Jolin-Barrette : Non, pas
la fiducie.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Pas la
fiducie, la partie du fonds consolidé. Ça fait qu'exemple, là, supposons, là,
le ministre des Finances, là, pour... prenons le cas d'un juge, là, je ne sais
pas, supposons, la partie Québec, c'est... c'est quoi? C'est 200 000 $,
une pension de juge, par année, à peu près à...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Faisons ça «rough», là, mais un juge... actuellement, le salaire d'un juge de
la Cour du Québec, c'est 310 000 $, suite au dernier rapport de
rémunération, s'il travaille toutes ces années, je pense, ils sont sur une
formule à peu près 85 ou 80.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon, ils
sont sur une formule 80, les juges de la Cour du Québec, ça veut dire les
années de service plus l'âge donnent 80, puis ça fait plusieurs années qu'ils
sont là, supposons, à ce moment-là, ils ont une pension d'à peu près de
200 000 $ par année, mais dans le fond, sur ces sommes-là que le
gouvernement sait qu'il va devoir payer annuellement, le ministre des Finances,
quand il planifie ses choses, il regarde est-ce que j'en envoie une partie
justement dans le Fonds d'amortissement des régimes de retraite pour que la
Caisse de dépôt soit chargée de faire fructifier l'actif, pour être en mesure
de payer le 200 000 $ indexé quand le juge qui est nommé aujourd'hui,
qui va prendre sa retraite dans 30 ans, puisse recevoir sa prestation de
retraite?
M.
Morin :Exact. Mais pas pour le montant qui va être versé dans
la fiducie, ça, ça va rester dans la fiducie.
M. Jolin-Barrette : Non, la
fiducie, c'est séparé.
M.
Morin :O.K. Puis, la fiducie, il va y avoir des règles pour la
faire...
M. Jolin-Barrette : Fructifier?
M. Morin : ...fructifier
ou...
M. Jolin-Barrette : J'imagine.
M. Morin : Comment ça
fonctionne?
M. Jolin-Barrette : Donc, ça,
c'est administré par Retraite Québec.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : Ils ont
une politique de placement qui va être faite avec le secrétaire au Conseil du
trésor.
M. Morin : O.K., donc ça, ça
va faire partie finalement des normes ou des règles que le Conseil du trésor va
mettre en place pour faire... gérer, fructifier la...
M. Jolin-Barrette : Fructifier
l'argent. Mais la fiducie va être gérée par Retraite Québec.
M. Morin : O.K., parfait.
Puis la fiducie a été créée par un notaire du ministère de la Justice? Comment
vous l'avez... vous avez... comment vous l'avez créé, la fiducie?
M. Jolin-Barrette : Bien
là...
M. Morin : Ça, ça va être la
loi, là, mais après ça, là.
M. Jolin-Barrette : Au
1er janvier, elle va être créée, ça fait que...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...le
mandat à Retraite Québec de créer la fiducie.
M. Morin : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :...Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : ...la politique
de placement, donc, elle serait équivalente, donc, à celle des autres régimes
de retraite qui sont gérés par Retraite Québec.
M. Jolin-Barrette : Pour la
fiducie?
Mme Cadet : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien,
j'imagine. L'objectif, c'est de faire le plus d'argent possible tout en étant
en mesure de...
M. Jolin-Barrette : ...payer les
cotisations, parce que c'est un régime de... de prestations déterminées.
Mme Cadet : Puis, si je
comprends bien, donc, le fonds, le fonds d'amortissement des régimes de
retraite de la caisse, donc, ça, ce serait... sur le plan fiscal, ça n'aurait
pas pu, donc, de se qualifier, là, comme c'est le cas pour la fiducie?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire, pour la politique de placement, que ça soit la Caisse de dépôt...
Mme Cadet : Non, mais ce
que... dans le fond, ce que vous disiez plus tôt, c'est que la fiducie, donc,
elle, elle a été créée parce que, sur le plan fiscal, pour que les prestations
du gouvernement, donc, puissent être faites, donc, il fallait, donc, créer,
donc, un véhicule. Donc, le véhicule...
M. Jolin-Barrette : Pas les
prestations du gouvernement, les prestations des juges.
Mme Cadet : O.K. Pour les
prestations des juges. O.K.
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que, dans le fond, les juges, comme, exemple, pour 2023, ils sont supposés
cotiser 27 000 $, mais, à cause de la loi fiscale fédérale, ils
peuvent juste cotiser 22 000 $. Ça fait que c'est le
5 000 $ qu'on verse dans la fiducie de retraite.
Pour votre information, là, exemple, les
juges de la Cour du Québec, c'est leurs trois dernières années... trois
meilleures années, 3 % par année, rente maximale de 65 %. Donc, le
maximum admissible, c'est 201 500 $ de pension actuellement.
Mme Cadet : O.K. Puis, au
début, donc, on voit, donc, que... Parce que, donc, à 72, ce qu'on a adopté
tantôt, c'était la remise du rapport au président du Conseil du trésor. Puis, à
73, ici, on dit, donc, «au plus tard 30 jours suivant la date de la remise».
Donc, là, donc, on verse, on fait les versements. Donc, la ville de Montréal,
donc, fait les versements. Est-ce que... Donc, ça aussi, cette date-là,
j'imagine que ça, ça a été discuté avec la ville de Montréal, c'était
consensuel aussi?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, dans le fond, le régime va être administré par nous maintenant. Ça fait
que l'argent qui était à Montréal pour les retraites, il nous est transféré,
puis là on va se charger d'administrer le régime.
Mme Cadet : Bien... je
parlais... la date... le 30 jours, le délai de 30 jours pour le transfert.
Donc, ça, c'est un délai qui a été discuté avec la partie prenante?
M. Jolin-Barrette : Tout a
été discuté avec la ville. Le chèque est dans la malle.
Mme Cadet : Merci. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
73? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 73 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
alors, M. le Président, on a terminé le bloc B. Donc là, on viendrait au bloc
A, en commençant... en débutant par l'article 1. C'est au début du cahier.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K. Puis
on... M. le Président, vous me permettrez de remercier les équipes du ministère
de la Justice qui nous ont accompagnés pour cette partie ici. Donc, c'est pour
ça qu'il y aura un petit peu de mouvement, M. le Président, parce que c'est une
autre équipe du ministère de la Justice qui a travaillé sur cette partie-là.
Alors, je vais entamer le tout.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Alors, on
a des gens qui ont travaillé sur les deux dossiers, M. le Président. On assure
une continuité.
Donc, l'article 441 du Code civil est
modifié :
1° par la suppression de «la minute»
partout où cela se trouve;
2° par le remplacement de «original» par
«d'origine»;
3° par le remplacement de «sur la minute
par sur» par «au contrat et à»;
4° par le remplacement, dans le texte en
anglais, de «the number of his minute» par «its minute number»;
5° par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Une telle mention peut être inscrite au contrat ou, le cas
échéant, à la copie ou à un écrit joint à ce contrat ou à cette copie
directement ou au moyen d'une référence.»
Commentaire : L'article 44
modifie l'article... Pardon. L'article modifie l'article 441 du Code civil
du Québec afin de l'adapter au contexte technologique. L'article est également
modifié afin de se détacher de l'ancienne conception du numéro de minute.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie.
M.
Morin :...bien, brièvement, parce que, là, les gens quittent.
Mais je voulais également remercier les gens qui accompagnaient M. le ministre
parce qu'ils ont été... elles ont été très utiles pour répondre à nos questions.
Alors, c'est très apprécié.
• (12 h 50) •
Maintenant, je comprends que ces
modifications-là sont nécessaires parce qu'évidemment, quand il y aura le
greffe numérique et que les actes notariés seront donc fabriqués, produits,
rédigés par ordinateur, il n'y aura plus nécessairement de papier?
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
Dans le fond, tous les actes se retrouveront, dans le fond, sur support
technologique. Le citoyen, par contre, qui veut avoir une copie... copie papier
de son acte notarié va pouvoir l'avoir certifiée conforme.
M.
Morin :O.K. Donc, si le... Alors, évidemment, on ne peut pas...
Alors, évidemment, on ne peut pas dire... Bien, si on n'utilise plus
«original», c'est qu'au fond l'original va être le document qui va être dans le
nuage quelque part, parce que, si je comprends bien votre modification puis ce
que vous dites...
M. Morin : ...M. le
ministre, c'est que quand on va imprimer ou le notaire va imprimer quelque
chose, ça va être une copie certifiée conforme. Ce ne sera pas un original.
M. Jolin-Barrette : Mais
ça va être d'origine.
M. Morin : Oui, bien...
M. Jolin-Barrette : Dans
le fond, ce n'est plus... Dans le fond, ce n'est plus le papier original. Dans
le fond, c'est le document d'origine. Donc, ça ne sera plus la copie papier,
là. Dans le fond, vous allez chez le notaire faire un contrat de mariage. Un
coup que le projet de loi va être adopté, ce n'est pas la copie originale
puisque c'est le numérique. Donc, c'est la copie d'origine.
M. Morin : Et vous
pourrez avoir plusieurs copies d'origine.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Puis
elles seront toutes certifiées conformes à l'original qui sera sur un support
informatique intemporel.
M. Jolin-Barrette : Oui,
sauf que vous allez pouvoir l'avoir papier aussi, si vous la voulez papier.
M. Morin : Oui. Oui.
Puis je comprends qu'une fois que vous l'avez papiers, parce que le notaire
peut produire un acte authentique, donc votre copie certifiée conforme va
devenir un acte authentique.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : O.K. Avec la
même force que si c'était un acte authentique créé par un notaire aujourd'hui.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça?
Une voix : C'est ça...
M. Jolin-Barrette : Si
je ne me trompe pas...
M. Cliche-Rivard : Et
donc, si je comprends bien, là, on va signer électroniquement. Il n'y aura plus
de version papier sur laquelle on va signer, sauf exception.
M. Jolin-Barrette : Bien,
en fait.
M. Cliche-Rivard : En
personne, on va signer.
M. Jolin-Barrette : Règle
générale...
M. Cliche-Rivard : Règle
générale.
M. Jolin-Barrette : ...vous
allez signer sur une tablette.
M. Cliche-Rivard : Sur
une tablette. Voilà.
M. Jolin-Barrette : Règle
générale, cependant, vous me corrigerez, supposons que vous vouliez signer
papier, vous pourriez signer papier...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Non,
mais il pourrait numériser le document.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Donc, le notaire dans son bureau, il peut signer sur support technologique,
donc, exemple, sur la tablette. Il présente la tablette au citoyen qui vient le
rencontrer, mais peut aussi présenter une copie papier, faire signer le papier.
M. Cliche-Rivard : Numériser
ensuite.
M. Jolin-Barrette : Numériser
ensuite. Dans le fond..
M. Cliche-Rivard : Mais
est-ce qu'un des deux est l'exception? Ou est ce que les deux ont...
M. Jolin-Barrette : Il
peut faire les deux?
Une voix : Il peut faire les
deux.
M. Cliche-Rivard : Il
peut faire les deux. C'est à sa discrétion.
M. Jolin-Barrette : Il peut
faire les deux. C'est à sa discrétion ou à la discrétion du client.
M. Cliche-Rivard : O.K.
M. Jolin-Barrette : Mais...
M. Cliche-Rivard : Et
dans un cas comme dans l'autre, les deux auront la même valeur probante?
M. Jolin-Barrette : Bien,
en fait, c'est parce que le document comme tel, sa valeur, c'est un coup qu'il
est sur le support technologique. Dans le fond, c'est la conservation du
document désormais dans sa voûte, là...
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : ...le
papier, là, un coup que vous allez l'avoir signé, là, puis il est numérisé, il
va être détruit.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : Il
va être détruit. Il n'y aura pas d'obligation de conservation. L'acte qui est
un acte authentique, c'est l'acte qui est sur le support technologique
entreposé sur le support technologique.
M. Cliche-Rivard : Toujours.
M. Jolin-Barrette : Toujours.
M. Cliche-Rivard : Fait
que ce sera toujours cette copie électronique numérisée qui aura la meilleure
valeur probante.
M. Jolin-Barrette : Bien,
en fait, c'est la... Ce que je veux dire, c'est que le document que vous
signez, il va être numérisé.
M. Cliche-Rivard : Tout
de suite.
M. Jolin-Barrette : Tout
de suite. C'est ça.
M. Cliche-Rivard : Bien,
incessamment.
M. Jolin-Barrette : Incessamment.
Lorsque le client va vouloir avoir une copie, le notaire va vous envoyer une
copie par courriel, de votre acte. Si jamais vous voulez en avoir une copie
papier pour conservation dans vos dossiers, certifiée authentique, le notaire
va pouvoir tirer copie du registre, le mettre avec son sceau...
M. Cliche-Rivard : Avec
son sceau.
M. Jolin-Barrette : ...copie
authentique. Vous en conservez une copie dans vos dossiers chez vous ou vous la
conservez sur votre disque dur ou... Ça va être à la discrétion, mais la
copie... Si vous avez une copie papier du document, qui est certifiée conforme,
elle a la même valeur légale que celle qui est sur le support technologique.
M. Cliche-Rivard : O.K.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est
correct. Je reviendrai...
Le Président
(M. Bachand) :O.K. Parfait.
Mme Cadet : Pour la
copie papier, donc, si le... donc, le client donc lui désire en obtenir une,
donc, là, ce sera sans frais. Donc, est-ce que le notaire... le notaire, donc,
pourra, donc, demander, donc, des frais pour une délivrance d'une copie papier
ou pas du tout?
M. Jolin-Barrette : C'est
le... Dans le fond, c'est le notaire qui va déterminer est ce que... est ce
qu'il y a des frais associés à ça? Le règlement de la Chambre va venir encadrer
ça aussi. Puis, tu sais, dans le fond, l'objectif, c'est de faire en sorte que
le notaire, quand il... Ce qui est plus simple, là, c'est que le citoyen vienne
signer électroniquement sur un support. Bien, il ne peut pas...
M. Jolin-Barrette : ...arrivé
que certaines personnes, supposons, aient plus de difficultés avec le support
technologique pour signer, ça fait que le notaire, s'il le juge approprié, en
imprimait une copie papier... puis par la suite, de la numériser, c'est ce
qu'il va faire. Par la suite, pour le citoyen, pour avoir une copie papier,
bien entendu que si le citoyen veut avoir une copie papier de son dossier,
certifiée conforme, le notaire va lui donner.
Mme Cadet : Oui, bien c'est
ça. Mais je pense que ce serait bien que la personne... surtout si... dans le
cas d'espèce que vous venez d'exposer, donc, si, donc, il y a un citoyen qui ne
se sent pas tout à fait à l'aise avec les outils technologiques, qui demande
une copie papier, ce serait dommage que le... ça devient, donc, un outil, là,
pour qu'on puisse charger...
M. Jolin-Barrette : Financier?
Mme Cadet : c'est ça, donc
charger le citoyen.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc, la
Chambre, dans son règlement, va prévoir les modalités, la Chambre des notaires
associée à ça. C'est sûr qu'actuellement, quand vous demandez, supposons,
40 copies, le notaire peut vous charger.
Mme Cadet : Non, on s'entend,
on s'entend. Mais une copie papier, pour que la personne puisse se... dans ses
dossiers, surtout dans la période de transition.
M. Jolin-Barrette : exactement.
Mme Cadet : Donc, la chambre
des notaires, donc, dans son règlement, va pouvoir prévoir ça pour qu'on
s'assure d'encadrer cette pratique, que ça ne devienne pas...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. Mais il n'y a personne qui a avantage à ce que le client n'aille pas
copie de son acte.
Mme Cadet : Non. Puis pour ce
qui est de la signature en tant que telle, donc là, dans la question posée par
mon collègue, donc, le citoyen, donc, lui, donc, il peut, donc... Donc, on peut
imprimer une copie, il signe, il est numérisé. Il peut signer, donc, sur une
tablette, donc, de la même manière. Pour ce qui est, donc, des logiciels de
signature, DocuSign, par exemple, donc ce type de signature là, est-ce que ça a
la même valeur aussi?
M. Jolin-Barrette : Qu'est-ce
que vous voulez dire? Supposons...
Mme Cadet : Donc, par
exemple, donc, il y a deux... donc, la signature numérique, donc, il y a deux
types de signature numérique, là, il y a celle où est-ce que... qui ressemble,
donc, à la véritable signature papier, là, que la personne, donc, fait, donc,
avec un crayon de ce type puis, bon, signe de cette manière-là, ou il y a
celle, la signature numérique où la personne, donc, essentiellement, donc, tape
son nom, et là, donc, on a, donc, un moment et une date de signature qui est
confirmée par un logiciel. Est-ce que cette façon-là de signer, donc, a la même
valeur probante que les deux autres?
M. Jolin-Barrette : Mais, par
un logiciel quand vous êtes à distance?
Mme Cadet : Bien, pas
nécessairement à distance, non, je pense que, ça, on va s'occuper de la portion
à distance à un autre moment. Mais J'imagine, donc, une étude notariale, donc,
qui aurait soit, donc, un...
Une voix : ...
Mme Cadet : c'est ça. Bien,
c'est ça, soit que la personne, donc, a une tablette, vous l'avez mentionné,
ou, donc, qu'elle arrive, puis le passer, donc, le document... DocuSign, pour
ne pas le nommer, ou tout autre logiciel, donc, de signature qui, normalement,
est à distance, mais là, donc, le ferait en présentiel, parce que c'est ce dont
il est question ici, est-ce que ça cette façon-là de signer aussi, donc, serait
possible?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, le notaire va faire signer, dans le fond, manuscrit avec le crayon sur la
tablette.
Mme Cadet : O.K., manuscrit.
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que la question c'est : est-ce qu'il pourra avoir une clé de signature
quelconque?
Mme Cadet : Oui, oui.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans les faits, la Chambre des notaires pourrait venir réglementer ça, d'avoir
une clé de signature. Sauf que ce qui est favorisé, c'est le fait que le
citoyen se présente au bureau du notaire, comme c'est le cas actuellement, et
signe avec une signature manuscrite sur le document. Il n'y a pas vraiment
d'avantages à développer...
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Sur ce, la
Commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Bon lunch.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 03)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi. La Commission des institutions reprend ses travaux. On poursuit
donc l'étude détaillée du projet loi numéro 34, Loi visant à moderniser la
profession notariale et à favoriser l'accès à la justice.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'article un. J'avais la députée de Bourassa-Sauvé qui
avait la parole. Je ne sais pas si vous aviez terminé.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît! Mme la
députée.
Mme Cadet : Oui, merci, M. le
Président. Donc...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, merci. Donc, M. le
député de Saint-Henri-Sainte-Anne, s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Oui, j'en
étais à me demander, M. le ministre : Est-ce qu'il pourrait avoir une
formule hybride où une personne signe manuscrit, et on numérise le document, et
une autre personne, elle, signe électronique, et on aurait donc le document?
Est-ce que ça doit être un ou l'autre ou ça peut être hybride?
M. Jolin-Barrette : La
réponse à cette question-là, M. le Président, c'est oui. Et on a fait des
vérifications durant l'heure du midi, et la solution serait avec Notarius.
Donc, déjà, ça arrive certaines situations où il y a une personne physiquement,
dans le bureau du notaire, supposons, une autre personne qui est à distance.
Donc, il pourrait y avoir une solution technologique, comme ça, qui sera
déterminée par règlement de la Chambre.
M. Cliche-Rivard : Excellent...
Le Président (M.
Bachand) :Excusez-moi, M. le député,
peut-être descendre juste votre micro un petit peu. Merci. Merci infiniment.
M. Cliche-Rivard : Je
profiterais de la connaissance de l'équipe ministérielle pour m'informer sur l'ancienne
conception du numéro de la minute, de laquelle on se détache. Si vous pouviez
nous informer un peu sur eux... ou, M. le ministre, en quoi ça constituait, ça.
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire au niveau de la minute?
M. Cliche-Rivard : La
conception du numéro de la minute.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Alors, maintenant, la minute va être dans le greffe central numérique, donc il
n'y aura plus d'erreur de minute dans le greffe du notaire.
M. Cliche-Rivard : O.K. Parce
qu'elle va être tout de suite dans le système numérique...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : ...qui
contrôle l'heure et la minute et la seconde de manière automatique.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie,
s'il vous plaît.
M.
Morin :Oui, merci, merci, M. le Président. Donc, pour revenir
où on en était juste avant la pause, donc je comprends que la signature
pourrait être effectuée sur une tablette.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Ah! ma
gourde est rendue là-bas. La minute, là, ce n'est pas la minute au sens de l'heure,
là...
M. Cliche-Rivard : Mais non,
mais non.
M. Jolin-Barrette : ...c'est
au sens du numéro de l'acte, c'est pour recruter les actes. Ce n'est pas :
Genre, je n'ai pas signé à 12 h 05, la prochaine, je l'ai signée à 12 h 06, là.
C'est le numéro de l'acte, donc, qui se retrouve, exemple, en France, il y a le
minutier central. Alors, nous, les actes en minute, bien, c'est parce qu'ils
sont numérotés et versés dans la greffe...
M. Cliche-Rivard : Et ça, la
réponse, c'est la même, le système va la tenir à jour...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : ...donc on
ne pourra plus se tromper.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le député de l'Acadie...
M.
Morin :...merci. Merci...
M. Jolin-Barrette : Vous
n'avez rien mis dedans sur l'heure du midi, là?
M.
Morin :Aucune idée. Pourquoi? Vous êtes inquiet pour votre
gourde, M. le ministre? Vous l'avez mise où?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
c'est parce que c'était votre caucus ici, ça fait que...
M.
Morin :Ah! puis vous l'avez laissée ici?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :Ah bien, là!
M. Jolin-Barrette : ...il y
avait un micro dedans.
Le Président (M.
Bachand) :On ne peut pas prêter de
mauvaises intentions, vous le savez, hein, alors... la règle est claire.
M.
Morin :Bien, c'est ça. Moi, je fais encore un appel au
règlement. Le ministre me prête toujours des mauvaises intentions.
Le Président (M.
Bachand) :...j'ai confiance en vous, M.
le député.
M.
Morin :M. le Président, agissez, faites quelque chose.
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y.
M.
Morin :Ceci étant, donc, pour la signature, puis c'est ce que
ma collègue la députée de Bourassa soulignait, donc, la personne pourra signer
dans le bureau du notaire sur une espèce de tablette, là, bien, comme on peut
le faire dans certaines institutions. Puis on parlait aussi de la signature, ce
qu'on appelle une signature qui est comme électronique, là, avec un calendrier
de chiffrement. Donc, ça, est-ce que ça va être aussi possible ou ça va être
exclu?
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait être possible. Dans le fond, ça va être dans les règlements de la
chambre, mais, physiquement, en personne, ce qui va être favorisé, c'est la
signature manuscrite sur support informatique. Mais, comme dans l'exemple que
je donnais au député de Saint-Henri-Sainte-Anne, tu sais, supposons quelqu'un à
distance, ça serait avec Notarisu. Donc, il y a déjà une clé avec une signature
numérique qui existe, présentement.
M.
Morin :Parfait. Donc, merci, puis, donc, je comprends qu'au
fond l'original va rester dans le nuage. Ce ne sera que des copies qui pourront
être données, mais les copies vont avoir le même... en fait, la même valeur
probante qu'un acte authentique. Est-ce qu'on se comprend bien?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, si on transforme ce que nous connaissons aujourd'hui, actuellement, le
document original est dans la voûte du notaire, est conservé dans la voûte du
notaire, et le notaire peut en tirer des copies certifiées conformes.
C'est un peu la même chose au niveau du
greffe central numérique. Le greffe central numérique se retrouve à être le
greffe papier du notaire, mais qui est hébergé par la Chambre des notaires.
Donc, tous les actes originaux sont ceux qui se retrouvent sur le greffe
central numérique. Donc, lorsque le notaire en tirera copie, supposons, pour
remettre une copie papier, bien, il va l'officialiser aussi, mais le
document... Si on fait le parallèle à aujourd'hui, le document officiel est sur
le greffe central numérique, est enregistré là, et c'est lui, l'acte
authentique.
M.
Morin :Puis lui, donc, il va être dans une forme numérique,
contrairement à l'acte, aujourd'hui, qui est dans...
M. Jolin-Barrette : Qui est
dans la voûte du notaire.
M.
Morin :Le greffe du notaire est quand même papier.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :O.K.. Excellent. Et donc, théoriquement, dans un avenir,
que nous espérons rapproché, mais on verra comment la transformation numérique
avance au ministère de la Justice, dans le cadre d'un litige, un notaire
pourrait transférer numériquement un acte qui aurait valeur d'acte authentique
et tout pourrait se faire sur un support informatique.
M. Jolin-Barrette : Tout à
fait.
M.
Morin :Parfait. Excellent. Toujours à l'article 1, vous voulez
remplacer, à l'article 441, la formulation anglaise «"the number of its
minute" by "its minute number"», et j'essayais de... J'aurais
besoin d'explications. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas avec «the number of its
minute»? Merci beaucoup. C'est à la toute fin de 441.
• (15 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Souvent,
c'est les traducteurs de l'Assemblée nationale qui nous indiquent les
modalités, mais, probablement, «the number of its minute»... «its minute
number, probablement que ça se dit mieux en anglais par «its minute number»,
mais je vais vous revenir avec la réponse plus précise.
M.
Morin :O.K.. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Je veux revenir, donc, sur l'aspect de la numérotation. Donc, M. le
ministre, donc, vous avez dit que la numérotation, donc, serait numérique
maintenant... donc, pour revenir à la question du député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, donc, il n'y a plus de numérotation manuelle.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, lorsque le notaire va le déposer au greffe central numérique, il va avoir
un numéro d'acte lorsqu'il va l'enregistrer au greffe central numérique.
Mme Cadet : Et donc l'idée,
ici, donc... ici, on dit, donc : «Le dépositaire est tenu de faire mention
du changement.» Donc, si on est dans le contrat de mariage... modifier un...
Mme Cadet : ...intérieur,
changement au contrat et à toute copie qu'il en délivre en indiquant la date du
contrat, le nom du notaire et le numéro de sa minute, ce que... dans les
autres... Ailleurs, dans l'article, donc, on enlève, donc, la notion de minute,
mais on la garde ici. Donc, j'essaie de comprendre comment est-ce que ça se
tient.
M. Jolin-Barrette : Donc, si
on lit l'article là : «Le notaire qui reçoit le contrat de mariage
modifiant un contrat antérieur doit sans délai en donner avis au dépositaire du
contrat de mariage d'origine et au dépositaire de tout contrat modifiant le
régime matrimonial. Le dépositaire est tenu de faire mention du changement au
contrat et à toute copie qu'il en délivre -- parce que, dans le fond,
maintenant, le contrat, ce n'est pas celui qui est en minute dans le greffe du
notaire, c'est celui qui va être sur le greffe -- en indiquant la date du
contrat, le nom du notaire et le numéro de sa minute. Une telle mention peut
être inscrite au contrat ou, le cas échéant, à la copie ou à un écrit joint à
ce contrat ou à cette copie directement au moyen d'une référence.» Ça fait que,
dans le fond, on va venir altérer... bien, en fait, modifier le contrat qui est
déjà sur le greffe central numérique.
Mme Cadet : On vient le
modifier ici avec...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, s'il y a une modification... modifier un contrat antérieur...
Mme Cadet : Ah! O.K.,
d'accord. Donc, dans ce contexte-là, donc, c'est pour ça, donc, qu'on vient
inscrire...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
le contrat d'origine.
Mme Cadet : Et «au moyen une
référence», qu'est-ce qu'on veut dire par «directement ou au moyen d'une
référence»?
M. Jolin-Barrette : Bien, si
vous modifiez un acte, vous devez y faire référence.
Mme Cadet : O.K, donc, en y
faisant référence, c'est ce que vous voulez dire par «au moyen d'une
référence».
Le Président (M.
Bachand) :...sur l'article 1?
Mme Cadet : Bien,
peut-être...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, allez-y, Mme la
députée.
Mme Cadet : Bien, oui, parce
que, plus tôt, donc, vous parliez, donc, de Notarious. Ça fait que peut-être,
pour le bénéfice de tous, donc, nous expliquer un peu comment ce logiciel
fonctionne.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, c'est une solution technologique et laquelle... La Chambre des
notaires avait développé la solution technologique notamment. Et ça permet
notamment l'identification et avoir une clé sécurisée pour signer le document
en question, l'acte en question. Puis, bien souvent, je pense, ça se fait en
deux étapes. Donc, il y a un code qui est envoyé, puis ça doit être confirmé,
un peu comme... Pour que tout le monde comprenne, ça ressemble à quand vous
vous connectez avec votre institution financière. C'est un identifiant à deux
étapes, vous avez votre mot de passe, supposons, puis là vous recevez un autre
code sur votre cellulaire ou votre téléphone, vous recevez un appel. Donc,
c'est à double vérification.
Mme Cadet : Puis, vu le
niveau de sécurisation, donc, pourquoi la signature manuscrite sur la tablette
est préférée à ce mode de signature par clé de... bien, via la clé de
signature?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous êtes physiquement dans le bureau du notaire dans ce cas-là, donc il va
devoir vous identifier avec deux pièces d'identité comme ça se fait
actuellement, donc il... Dans le fond, ce n'est pas différent d'actuellement,
quand le notaire, avant de vous faire signer un acte sur du papier avec votre
crayon à l'encre, il vérifie votre identité, votre attitude, puis tout ça. Ça
fait que c'est un peu la même chose, on fait juste changer le papier par...
Mme Cadet : Par la tablette,
là, pour la signature manuscrite mais sur l'appareil technologique. Vous dites,
donc, cette façon de faire, donc, elle est préférée, donc, à celle qui serait
faite, donc, via, donc, le chiffrement, donc la clé de chiffrement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Cadet : Parce que...
Parce que j'essaie de comprendre, donc, on dit, donc, que ce serait préféré. Il
n'y aura pas de... Le statut sera le même...
M. Jolin-Barrette : La
personne est physiquement devant vous, c'est plus simple qu'il signe le
document.
Mme Cadet : Donc, c'est plus
simple, mais ce n'est pas nécessairement... donc il n'y a pas de distinction,
donc, de statut entre les deux niveaux de signature.
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je ne vois pas d'avantage à ce qu'un notaire utilise une signature
électronique entre deux fonctions quand vous avez la personne devant vous, vous
l'avez identifiée, tout ça.
Mme Cadet : Vous aviez
quelque chose à ajouter, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme Cadet : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Bien,
justement, pour bien comprendre, pour revenir à la minute, pourquoi, là, donc
on retire, à trois reprises puis aux articles suivants, «dépositaire de la
minute» ou «minute»? Pourquoi vous voulez vous éloigner de ça? Finalement, il
reste une minute, elle va être le greffe central numérique.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas une minute au sens de la minute traditionnelle qu'on connaît, parce que,
maintenant, c'est dans le greffe central numérique. Donc, le document va être
enregistré, mais ce n'est pas l'ancienne version de la minute comme c'était le
cas, là, dans la loi sur le notariat antérieure.
M. Cliche-Rivard : Parce que
vous gardez, un peu plus loin, le contrat, le nom du notaire et le numéro de sa
minute. Donc là, dans le même article, on continue de référer au numéro de la
minute bien qu'on l'a retiré aux trois autres reprises. Je veux juste voir
c'est quoi, la différence entre les deux minutes?
M. Jolin-Barrette : Vous
faites référence...
M. Cliche-Rivard : Un, deux,
trois, quatre, cinquième ligne.
M. Jolin-Barrette : «Le nom
du notaire et le numéro de sa minute».
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'on y fait référence. Ça, c'est...
M. Cliche-Rivard : Là, on y
fait référence.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ça, c'est le document original. On dit : C'est ce document-là qu'on vient
de modifier. Donc, c'était le numéro du notaire...
M. Jolin-Barrette : ...avec le
document de référence original, le numéro une minute était celui-là.
M. Cliche-Rivard : Pour les
anciens documents?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions sur l'article 1? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article
2, M. le Président. L'article 521.16 de ce code est modifié, dans le
deuxième alinéa :
1° par le remplacement de «dépositaire de
la minute» par «dépositaire», partout où cela se trouve;
2° par le remplacement de «original» par
«d'origine»;
3° par la suppression, dans le texte
anglais, de «established by the original contract»;
4° par le remplacement de «sur la minute
et sur» par «au contrat et à»;
5° par l'insertion, après la deuxième
phase, de la suivante :
«Une telle mention peut être inscrite au
contrat ou, le cas échéant, à la copie ou à un écrit joint à ce contrat ou à
cette copie, directement ou au moyen d'une référence.»
Commentaire L'article modifie
l'article 521.16 du Code civil du Québec afin de l'adapter au contexte
technologique.
Donc, c'est l'équivalent de l'article
précédent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, merci, M.
le Président. Dans la version anglaise de 521.16., si on enlève «established by
the original contract», donc, le texte va se lire : «...the original civil
union contract and to the depositary of any contract modifying the civil union
union regime.», point? C'est parce que vous semblez supprimer «established by
the original contract» dans l'article. Donc, ça va se terminer après «by
modifying the civil union union regime.», point. Est-ce que je comprends bien?
M. Jolin-Barrette : Je vais
vous revenir, je n'ai pas la version anglaise devant moi. Avez-vous une autre
question en attendant qu'on vérifie?
M. Morin : Oui. Donc, je
comprends que, dans la version française, «dépositaire de la minute», tout ça
va disparaître, et vous allez remplacer «sur la minute» par «au contrat»? Mais
le contrat, ce n'est pas... c'est le document, donc c'est plus que la minute,
c'est le numéro qui est...
M. Jolin-Barrette : La
minute, c'était le numéro du contrat notarié, dans le fond, pour le classer.
M. Morin : C'est ça, exact.
M. Jolin-Barrette : Là, on
est dans le cadre... «La déclaration commune de dissolution et le contrat de
transaction ont, à compter de la date où ils sont reçus devant notaire et sans
autre formalité, les effets d'un jugement de dissolution de l'union civile.»
Donc, tantôt, on était dans le mariage, là, on est... on dissout l'union
civile, de façon contractuelle, le consentement.
«Outre sa notification au directeur de
l'état civil, la déclaration notariée doit être transmise au dépositaire du
contrat d'union civile d'origine...», donc la personne qui avait enregistré le
contrat originalement, dans le temps, c'était celui qui avait fait la minute de
ça, «...et, le cas échéant, au dépositaire de tout contrat qui en modifie le
régime». Ça fait qu'exemple, supposons, vous aviez modifié votre contrat
d'union civile avec un deuxième notaire, lui aussi, il doit être modifié. «Le
dépositaire est tenu de faire mention, au contrat...», puisqu'on ne parle plus
de la minute, parce qu'on parle du contrat qui est enregistré au greffe central
numérique, donc ce n'est plus dans le greffe. Dans le fond, on change la
logique de... Avant, c'était... on faisait référence au contrat en minute, qui
était dans la voûte des différents notaires, mais là, maintenant, le contrat,
il n'y a plus de minutes au greffe central numérique. C'est pour ça qu'on
adapte le vocabulaire.
M. Morin : O.K.
• (15 h 20) •
M.
Jolin-Barrette :
Puis, pour votre réponse en anglais, ça, c'est le texte complet que
j'ai ici, c'est : «In addition to being notified to the registrar of
civils status, the notarial declaration must be sent to the depository off the
original civil union contract and to the depositary of any contract modifying
the civil union regime established by the original contract.» Et là on
enlève «established by the original contract» à la fin.
Alors, pourquoi on enlève ce bout de
phrase là? Donc, c'est l'équivalent du texte français. Donc, ce n'est plus
nécessaire d'avoir à la fin de la phrase.
M. Morin : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur
l'article 2? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, bien, merci,
M. le Président. Donc, juste pour être certaine, ici, donc...
Mme Cadet : ...plutôt, donc, à
l'article précédant, donc, le ministre, donc, disait que, donc, on... ce
n'était plus la même minute, là, mais essentiellement donc le contraire...
donc, le type d'enregistrement du contrat ne portera plus le terme « minute » mais est-ce que... donc, il n'y a plus... il
n'y a pas de terme de remplacement pour parler du contrat enregistré?
M. Jolin-Barrette : Vous
voulez dire...
Mme Cadet : Au greffe central
numérique.
M. Jolin-Barrette : ...exemple,
son numéro, comment on va appeler ça?
Mme Cadet : Oui.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Alors, le
contrat va être numéroté encore, mais il n'y a pas la même fonction que le
numéro de minute qu'il avait auparavant, qui était dactylographié sur le
document, parce que le numéro de contrat, dans le fond, vu que c'est un greffe
central numérique, maintenant, ce n'est plus des greffes séparés, donc c'est
un... il va être numéroté encore, le numéro de contrat, mais il n'y a plus la
notion... la même notion de minute qu'il avait auparavant dans le greffe du
notaire.
Mme Cadet : Donc...
M. Jolin-Barrette : Donc,
exemple, vous allez pouvoir rechercher... le notaire va pouvoir rechercher sur
le greffe central numérique son numéro de contrat, un peu comme c'était le cas
avec son numéro de minute, mais ça n'a pu, au sens du Code civil du Québec, un
numéro de minute comme c'était le cas antérieurement, parce qu'on change le
vocabulaire.
Mme Cadet : Mais il n'y a
pas... mais je comprends qu'il n'y a pas de vocabulaire nouveau, donc on
n'accorde pas... en fait, dans le Code civil du Québec, là, ce qu'on fait
aujourd'hui, donc on n'accorde pas de valeur à ce numéro d'enregistrement du
contrat, donc, puisqu'on élimine... on modernise le tout. Là, je comprends que
tout s'en va au greffe central numérique, mais le... ce que vous dites, c'est
qu'il n'y a plus de pertinence, donc, de nommer le numéro de contrat.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ce n'est plus la minute au sens de minute comme on l'entendait jusqu'à ce
jour, à cause que c'est un greffe central numérique... pardon, c'est un greffe
central numérique, donc ce n'est plus un numéro de minute pour dire :
Votre acte notarié, on l'indique par le... on l'identifie par ce numéro de
minutes là. Il va avoir un numéro de contrat, mais ce n'est pas la minute
traditionnelle au sens du greffe papier.
Mme Cadet : Oui, oui, ça,
je... je saisis bien ça. Je sais, qu'essentiellement, donc, le... cette... de
bien... donc, de bien comprendre, donc, dans la nouvelle mouture, donc,
puisqu'on élimine, donc, la terminologie de la minute... on n'élimine pas la
terminologie de la minute.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, il y aura toujours un numéro, donc un numéro minute, mais ce n'est pas la
minute au sens de la situation actuelle...
Mme Cadet : Donc, c'est ça,
je comprends que, toute la... c'est que, dans le fond, il y avait une certaine
numérotation, là. Donc, mais là une certaine identification, donc, de la
documentation. Maintenant, donc, on change ça pour, donc, des numéros
d'enregistrement du contrat, mais on ne le formalise pas... donc, de cette
façon-là. Donc, la manière, donc, de parler, donc, du document en tant que tel,
maintenant donc, on va parler donc des contrats et non plus donc de la nouvelle
minute du contrat.
M. Jolin-Barrette : Mais il
va y avoir une minute sur le contrat qui est un numéro, mais il ne faut pas
l'entendre au sens de la minute antérieure, de la minute que le notaire
apposait sur son contrat. Ça fait qu'exemple, là, supposons, le numéro de
contrat va être... le nouveau numéro de Minute accordé... Non, je ne devrais
pas dire ça parce que les... prenons un... ce n'est pas un nouveau numéro de
contrat.
J'enregistre... vous venez me voir, je
suis notaire, j'enregistre votre contrat de mariage. Ça ne sera plus moi qui
vais émettre dans mon bureau le numéro de minute de mon greffe. Ça va être le
greffe central numérique avec un numéro qu'on va appeler minute encore, mais ce
n'est pas minute au sens de Minute comme on le connaît aujourd'hui, mais, quand
on va faire la recherche de votre contrat de mariage au greffe central
numérique, je vais pouvoir faire la recherche par le numéro de contrat ou le
numéro de minute, si vous voulez, mais ce n'est pas au sens de l'ancienne
minute...
Mme Cadet : Non, ça, je
comprends.
M. Jolin-Barrette : ...qu'on
connaissait.
Mme Cadet : Parfait. Bien là,
ce que j'entends, donc la terminologie de minute change. Est-ce qu'en fait on
ne serait pas mieux donc de le préciser, donc, de le spécifier? Ce que je
comprends, c'est que le terme en...
Mme Cadet : ...en fait, il
demeure pertinent, c'est juste que c'est toute la numérotation, là, qui change.
Donc, je comprends qu'on entend plus minute au sens où on l'entend
présentement, donc selon le droit en vigueur, mais le terme demeure pertinent
pour nous permettre d'identifier les contrats qui seront enregistrés au greffe
central numérique.
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
va être enregistré au greffe central numérique, mais, dans le fond,
l'utilisation de la solution de clôture, donc la minute, va être choisie par
l'Ordre des notaires, puis, dans le fond, au moment de la clôture de la
solution pour l'enregistrement, ils vont lui attribuer un numéro qui sera un
numéro de minute.
Mme Cadet : O.K. Et donc je
comprends, donc... l'Ordre des notaires, de la Chambre des notaires, donc c'est
à ce moment-là, à l'article précédent, donc on parlait, donc, de règlement
interne, là, qui permettait, donc, par exemple, donc, de nous assurer que les
copies papier, donc, ne fassent pas l'objet de frais additionnels. Donc, ici
encore, au niveau de leur règlement intérieur, vous nous précisez la nouvelle
nomenclature, ce que ça signifie «minute», puisque nous on ne le fait pas, on
ne le fait pas ici, au projet de loi.
M. Jolin-Barrette : Non. Mais
dans le fond, là, il faut regarder ça simple, là. Avant, vous alliez voir le
notaire, il concluait l'acte, il écrivait un numéro dessus, numéro minute. Là,
le notaire va conclure son l'acte, il va le déposer. Il y a un numéro qui va
lui être attribué, mais ce n'est plus un numéro de minutes au sens de minute
antérieurement, ça va être un numéro précis qu'on va pouvoir appeler minute
encore, mais pas comme une minute dans le temps.
Mme Cadet : O.K., c'est ça.
Et là, donc, cette nomenclature là, donc, elle va être précisée par la Chambre
des notaires après l'adoption du projet de loi.
M. Jolin-Barrette : Pour la
solution sur l'acte de clôture de l'acte. Dans le fond, l'organisation du
greffe central va relever de la chambre.
Mme Cadet : Mais est-ce que
vous comprenez la question que je viens de poser? Je veux juste être sûre. Je
sais qu'on dit beaucoup... ça peut semer un peu de confusion, là. Est-ce que
vous saisissez ma question? Dans le fond, pour le citoyen, donc il voit cette
terminologie-là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Pour
le citoyen, ça ne change rien. Il va demander son contrat, il va obtenir son
contrat. Si, supposons, il a sa copie papier de son acte numérique, il va avoir
un numéro de contrat. Il veut avoir une autre copie certifiée conforme, il va
appeler son notaire, il va dire : Écoutez, moi, c'est... mon numéro de
minute est le suivant. Le notaire va pouvoir chercher son contrat sur le greffe
central numérique.
Mme Cadet : Donc, je reviens
ici à l'article 2, puis, donc, à l'article 1, qu'on vient d'adopter.
Donc, puisque la nomenclature demeure, mais la définition n'est plus la même,
pourquoi est-ce qu'on enlève le terme «minute»? Je comprends que ça n'a plus la
même signification, mais la nomenclature demeure. Donc, c'est parce que ça
change de signification qu'il faut absolument l'enlever?
M. Jolin-Barrette : Mais ce
n'est pas... C'est parce qu'actuellement, dans la Loi sur le notariat, pour
enregistrer l'acte, il fallait que le notaire lui attribue lui-même un numéro
de minutes.
Mme Cadet : Donc, puisqu'on
va éliminer ces aspects-là plus tard...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Cadet : ...donc on les
enlève ici.
M. Jolin-Barrette : Là, on
s'en va sur le greffe central numérique.
Mme Cadet : O.K. Mais... O.K.
Donc, c'est vraiment parce que la terminologie ici est associée, donc, à la
définition qui est ailleurs. Donc, c'est pour ça qu'on l'enlève ici.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Cadet : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Saint-Jacques... Saint-Henri- Saint-Jacques...
Mme Cadet : Sainte-Anne.
Le Président (M.
Bachand) :Hé! là, je m'excuse là. Pour le
reste du mandat... je m'excuse. Bien, Saint-Henri-Saint-Anne, je vais l'avoir.
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît. Désolé.
M. Cliche-Rivard : Bien, vous
l'aviez bien, là...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, oui, je le sais. Je
m'excuse.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Bien, M. le ministre, parce que je veux qu'on regarde à la prochaine... puis là
on y reviendra tantôt, là, mais vous gardez un acte notarié en minutes, au
troisième article, donc à 1603.1. Donc, pouvez-vous juste nous expliquer
pourquoi là on garde un acte notarié en minutes à l'article trois?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous devancez.
M. Cliche-Rivard : Oui, mais
en même temps, c'est la même question.
• (15 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Donc, «le
créancier peut obtenir l'exécution forcée d'un paiement d'une créance résultant
d'une inexécution d'une obligation contractuelle constatée dans un acte notarié
en minute suivant la procédure établie par règlement du gouvernement et selon
les modalités qui sont déterminées.»
Donc vous votre question, c'est :
Pourquoi il est indiqué «en minute» à 1603.1?
M. Cliche-Rivard : Pourquoi
on garde «en minute», finalement, si vous dites que ça n'a plus la même
conception qu'elle avait, puis que ça va être au greffe central numérique, puis
qu'il n'y aura pas de minute mais plutôt un numéro de dossier dans l'ancienne
conception de la minute... mais qui sera quand même appelé minute? Je sens que
ça va finir à Infoman, là, mais, en tout cas.
M. Jolin-Barrette : ...de
suspendre quelques instants.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 31)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 37)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : ...je
vais reprendre les explications générales. Alors, dans le Code civil du Québec,
actuellement, parfois à certains endroits, on parle de la minute. Exemple, à l'article 1,
à 441, on enlève «de la minute du contrat», O.K.? Donc, on identifie, exemple,
le document. On disait ça : C'est ma minute. Donc, c'est un contrat sur
lequel on a apposé une minute. Donc c'est un contrat notarié. Et là, dans le
fond, on l'identifie dans le Code civil par la minute. Ce qu'on fait partout
dans le projet de loi, c'est qu'on enlève l'identification du contrat de la
minute. Donc, ça va s'appeler un contrat maintenant.
Cependant, l'acte notarié en minute existe
toujours. Donc, c'est pour ça qu'à 16.03.1, l'acte notarié en minute existe
toujours. Là, quand vous étiez chez le notaire, version papier, version
actuelle, le notaire vous reçoit, il remplit l'acte notarié et indique quel est
le numéro de minute de son greffe, il est rendu où. On est rendus... Supposons,
je viens d'ouvrir ma pratique, vous êtes mon troisième client. Un coup que l'acte
est conclu, je le signe, j'enregistre numéro trois. Mon prochain client qui
fait achat, vente de maison avec hypothèque est mon quatrième client. L'acte de
vente va être minute quatre. L'acte hypothécaire va être minute 5 ou le
contraire, si l'hypothèque vient... C'est versé à mon greffe. On me suit? O.K.
Là, avec le greffe central numérique, le
greffe va être géré par la chambre, O.K.? Je vais prendre, si je... le greffe
que j'avais, papier, donc dans ma voûte en arrière, puis là je vais avoir mon
greffe à moi de notaire dans le greffe central numérique. Donc, lorsque vous
allez venir me voir encore pour achat-vente maison, mes clients quatre et cinq,
dans le fond, c'est le système qui va venir enregistrer le numéro sur ma minute
pour mon acte hypothécaire et pour mon acte de vente. Ça fait qu'il va porter encore
une minute, mais ça va être une minute numérique. Ce n'est pas le notaire qui
va la mettre... le mettre, la, le, la minute sur l'acte notarié. Dans le fond,
ça va être un numéro qui va être attribué à la suite des différents actes que j'enregistre.
Ça fait que le document notarié va être un acte en minutes, mais numérique,
puis ce n'est pas le notaire qui va l'inscrire, ça va être le système
automatiquement pour dire : on est rendus à tel dossier. Et là il n'y aura
plus de risque d'erreur pour «j'ai oublié de l'enregistrer». Supposons, là, le
notaire, il aurait pu signer... Là, je ne sais pas, il fait d'autres choses.
Son café, il est prêt, l'autre rendez-vous arrive. J'enregistre numéro cinq sur
mon numéro acte numéro six puis là j'ai fait le contraire. Là, je vais l'enregistrer
au fur et à mesure, ça fait que ça va attribuer le numéro numériquement. Chacun
des notaires a son greffe dans le greffe central numérique, comme c'est le cas
actuellement, mais c'est sur une plateforme technologique, puis il y a juste
moi comme notaire qui peut accéder à mon greffe. Ce n'est pas un greffe commun
de tout le monde. La chambre l'administre, mais le notaire le gère.
• (15 h 40) •
Alors, en réponse à votre question
précise, le notaire continue de faire des actes en minutes, mais on ne parle
plus de minutes...
M. Jolin-Barrette : ...Et
l'acte va recevoir un numéro, donc une minute, lorsqu'il est enregistré sur le
greffe central numérique. Est-ce que c'est plus clair?
M. Cliche-Rivard : Et ce numéro-là,
on ne pourrait pas l'appeler autre chose que «la minute» pour ne pas tomber
dans ça?
M. Jolin-Barrette : Non, le
projet a été fait comme ça, ça fait que, tu sais, on continue dans la lignée.
Parce qu'avant, ce qu'on m'indique, c'est que l'acte s'appelait «acte porté à
minute» dans l'ancienne législation. Le Code civil du Bas-Canada?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Bien là, on n'appelle plus ça la minute, là, c'est un contrat, l'acte notarié
en minute.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci. Donc,
j'entends que la nomenclature de la minute, donc, est un vestige du passé,
d'une part, et que, de l'autre, la... donc, la minute fait référence, donc, à
la situation actuelle, donc, de ce qui est indiqué par le notaire, donc, sur
les différents actes notariés?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
fait même référence au contrat.
Mme Cadet : O.K. Bien, c'est
ça, donc, avant ça faisait référence au contrat, mais maintenant ça fait
référence à la numérotation?
M. Jolin-Barrette : Présentement,
le document... le notaire, il sortait de son greffe, il dit : j'ai ma
minute minute, «ma minute», c'était le contrat. Là, on va l'appeler l'acte
notarié en minute.
Mme Cadet : Bien, c'est parce
qu'ici, à l'article... bien, à 441 ou même à 521.16, on parle de la minute du
contrat, donc, dans le texte actuel, on ne faisait pas référence, donc, pour
parler de l'acte notarié... On ne l'appelait pas simplement «la minute», on
disait «la minute du contrat». Donc, je pense que dans ce qui est indiqué ici,
c'est qu'en ce moment, donc, ce qui a préséance, c'est qu'on... La minute,
donc, fait... N'est pas interchangeable avec l'acte en tant que tel, mais la
minute réfère à la numérotation, à l'identification du document. C'est exact?
Des voix : ...
Mme Cadet : C'est exact.
Donc, ma question ici, c'est de savoir, donc, puisqu'on enlève, donc, «de la
minute» ici, mais que l'acte notarié demeure en minute, parce qu'il va y avoir,
donc, une nouvelle numérotation sur le greffe central numérique, qui est géré
par la Chambre des notaires, mais... donc, le notaire est dépositaire,
j'imagine, c'est le notaire ici qui est dépositaire quand...
M. Jolin-Barrette : Des
minutes, toujours.
Mme Cadet : Toujours. Si on
enlève «de la minute» et qu'on fait cette distinction-là avec «en minute»,
est-ce que c'est parce qu'il y a une définition, j'imagine, dans la loi sur le
notariat qui définit ce qui est la minute? Est-ce que c'est pour ça qu'ici il y
aurait... Ça causerait, donc, une...
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on actualise le vocabulaire pour ne plus dire la minute, mais on parle
d'acte notarié en minute.
Mme Cadet : O.K., donc, on
actualise le vocabulaire, ce qui fait en sorte qu'en théorie, donc, quand on...
ma question, la première question que j'ai posée sur le sujet, sur la
nomenclature pour identifier, donc, les nouveaux documents, c'est qu'en fait il
n'y en a plus, on parle vraiment juste du contrat. Donc, le terme minute, donc,
tombe en désuétude à l'avenir.
M. Jolin-Barrette : On ne
parlera plus de la minute, on va parler d'acte notarié en minute.
Mme Cadet : Parfait. Est-ce
que là ça signifie... Parce qu'ici on le change, donc, dans le projet de loi
n° 34, donc on change les articles qui doivent être actualisés pour que
les changements technologiques, là, puissent être bel et bien indiqués, est-ce
que ça signifie que tous les articles qui parlent de la minute sont... Seront
aussi modifiés? Parce que j'imagine qu'il doit y en avoir d'autres, là?
M. Jolin-Barrette : D'autres
articles modifiés dans le cadre du projet de loi?
Mme Cadet : Que d'autres...
Non, non, pardon, je recommence ici : d'autres articles qui font référence
au dépositaire de la minute, mais qui n'ont pas à être modifiés par le projet
de loi n° 34 parce qu'il n'y a pas de changements technologiques qui les
touchent, là, qui touchent ces articles-là. Donc, je reformule encore une fois
pour être bien sûre de me faire comprendre : est-ce qu'ici...
M. Jolin-Barrette : Donc,
est-ce que, dans le Code civil du Québec, on fait d'autres changements
relativement à la formulation «la minute», est-ce qu'on élimine partout «la
minute»?
Mme Cadet : C'est ça.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : On a
tenté de faire un tour complet. Donc, si jamais on voit des écueils, on va
faire des amendements.
Mme Cadet : Pafait.
M. Jolin-Barrette : Mais
théoriquement, dans le projet de loi, on enlève «la minute» partout.
Mme Cadet : Oui, mais on
l'enlève partout, même quand la situation, donc, de... technologique, là, ne
touche pas ces articles-là?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que le vocabulaire qu'on veut utiliser, c'est «acte notarié en minute».
Mme Cadet : Parfait. Donc, ça
fait partie, donc, d'un des changements, donc l'actualisation du vocabulaire en
tant que tel?
M. Jolin-Barrette : Exactement...
Mme Cadet : ...merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne, s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Là, si le
notaire décide de numériser ce qu'il avait dans sa voûte pour créer, donc, sur
le greffe central numérique, pour transférer ses actes notariés, là, on va donc
avoir un autre numéro de minute pour ce document-là dans le greffe central
numérique qui est en plus de celui qui est sur le document.
M. Jolin-Barrette : Alors, la
réponse, c'est oui, il va y avoir double numéro de minute. Ça fait que, si
jamais il décide de verser dans le greffe numérique, on va lui attribuer un
nouveau numéro de minute.
M. Cliche-Rivard : Et comment
on va les distinguer dans leur nomenclature? L'ancienne minute, la nouvelle
minute...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, au greffe central numérique... C'est un peu comme... prenez l'exemple du
registre foncier sur le cadastre. Dans le fond, il y a eu des lots rénovés, ça
fait qu'ils portaient un ancien numéro. Donc, vous avez l'ancien numéro, genre
circonscription de Rouville, partie 3 du lot 150, supposons. Là,
désormais, vous allez avoir votre ancien numéro de minute, qui est dans le
greffe du notaire, qui va pouvoir être conservé ou détruit, et le nouveau numéro
de minute qui va être joint et dont vous allez pouvoir faire la recherche avec
le nouveau numéro de minute, parce que ça va s'inscrire dans le cadre d'un
nouveau greffe.
M. Cliche-Rivard : Puis, à la
base, quand on va référer au numéro de minute, on va référer à celui qui est
sur le greffe central numérique, c'est celui-là qui va être... Si je vous
dis : C'est quoi, le numéro de minute...
M. Jolin-Barrette : Non, mais
supposons que vous arrivez avec votre ancien acte puis vous dites : C'était
le notaire Samson dans son greffe, puis il l'avait mis... Supposons, là, qu'on
avait un cessionnaire de greffe, depuis, je ne sais pas, là... Il y a un
notaire qui a été cessionnaire de greffe puis qui l'a pris, puis il décide de
numériser les actes, bien, il va pouvoir le retrouver avec son nouveau numéro,
mais également avec l'ancien, il va avoir double minute.
M. Cliche-Rivard : Il y aura
double minute. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Jolin-Barrette : Mais on
s'entend qu'il y en a qui vont les numériser.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait.
M. Jolin-Barrette : Il y en a
d'autres que non.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : Puis ça
va être au choix aussi, mais c'est sûr qu'on est dans une phase de transition
où on se retrouve dans une situation où on passe au numérique. Ça fait que les
cas que vous relatez, ça risque d'arriver dans certaines situations, mais on
s'en va plus vers...
M. Cliche-Rivard : Vers la
minute numérique.
M. Jolin-Barrette : La
minute numérique.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : C'est... Oui,
bien, c'est ça, en fait, M. le Président, c'est la question que j'allais poser,
mon collègue de Saint-Henri–Sainte-Anne y a fait référence, donc on pourrait
parler, en fait, de Minute numérique et je comprends que ce que vous voulez
enlever, M. le ministre...
M. Jolin-Barrette : Oui, je
vous écoute.
M. Morin : C'est l'expression
"la minute" qui désignait, au fond, le contrat.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, le vocabulaire ne sera plus... pour déterminer un contrat, pour
identifier un contrat... pourra plus dire : C'est ma minute.
M. Morin : C'est ma minute ou
c'est la minute.
M. Jolin-Barrette : C'est mon
acte notarié en minute.
M. Morin : C'est ça.
Exactement. Donc, au fond, avant, tout dépendant de la longueur du contrat, on
pouvait référer à une minute qui avait pris des heures réelles à rédiger,
finalement, mais on l'appelait la minute.
M. Jolin-Barrette : ...qui
avait pris des heures à rédiger.
M. Morin : Oui, mais on
l'appelait la minute. C'est ça.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Donc, ça, vous
voulez enlever ça. C'est la raison pour laquelle, à...
M. Jolin-Barrette : On veut
refléter le travail des notaires.
M. Morin : Voilà. À 521.13,
donc, quand on parle dans le Code civil de l'acte notarié en minute, ce
vocabulaire-là peut rester parce que votre greffe... en fait, ou le greffe
numérique va émettre un numéro, mais ce ne sera pas la minute.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ça va être une minute qui va être apposée sur le contrat ou le document.
Mais vous ne l'identifierait plus sur la minute.
M. Morin : C'est ça, ça va
être le contrat.
M. Jolin-Barrette : Ça...
Vous allez pouvoir dire : J'ai en mes mains un acte notarié en minutes.
• (15 h 50) •
M. Morin : En minute, en
portant le numéro ta-ta-ta.
M. Jolin-Barrette : Oui,
exactement.
M. Morin : Et là, je
comprends que c'est le greffe numérique qui va générer les numéros, puis là, le
notaire va être notifié.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ça va suivre l'ordre dans laquelle il dépose ses documents.
M. Morin : Oui, ça, c'est
l'autre élément que vous avez apporté. Donc, ça ne sera pas un nuage numérique
où tous les actes notariés vont être envoyés pêle-mêle. Donc, il va y avoir des
petits compartiments.
M. Jolin-Barrette : Il va y
avoir autant de greffes qu'il y a de notaires.
M. Morin : ...notaires, O.K.,
sauf qu'ils vont être dans le nuage plutôt que...
M. Morin : ...dans leur
bureau.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :J'avais le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne. Non, ça va? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci. Donc,
juste pour être sûre, donc, ici, on conserve le vocabulaire d'acte notarié en
minutes pour faire la distinction, donc, entre un acte notarié qui ne serait
pas encore enregistré au greffe central numérique. Donc, un acte notarié en
minute, c'est celui qui est passé à travers, donc, le processus dans le nuage
et qui se trouve dans le greffe central numérique, ici
M. Jolin-Barrette : C'est un
document notarié enregistré.
Mme Cadet : C'est ça. Donc,
enregistré en minutes, donc, ce qui signifie maintenant enregistré. Puis, donc,
puisque la nomenclature change, est-ce que c'est... à l'OQLF, donc, il y a
toujours un vocabulaire des différentes professions, est-ce que la terminologie
de la minute, si elle en fait partie, est-ce que le tout, donc, le vocabulaire
du droit sera modifié et actualisé en conséquence?
M. Jolin-Barrette : Sur quel
terme?
Mme Cadet : Bien, à l'Office
québécois de la langue française, donc, il y a toujours, donc, les
vocabulaires, donc, il y a les lexiques à des différentes professions.
M. Jolin-Barrette : Ah bien,
là, écoutez, je vais en parler à mon collègue responsable, le ministre de la
Langue française. Ce n'est plus moi qui occupe cette responsabilité-là, mais on
va envoyer copie du projet de loi à l'OQLF.
Mme Cadet : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Oui. L'article 34
de la Loi sur le notariat parle d'un acte notarié reçu en minutes ou un brevet.
Les actes reçus en brevet, est-ce qu'ils s'en vont également dans le greffe
numérique ou s'ils vont ailleurs?
M. Jolin-Barrette : Donc, les
actes en brevet ne sont pas versés dans le greffe du notaire et ils ne portent
pas minute. Donc, si on parle de procuration, quittance, autorisation, acte
simple, donc il y a juste les actes en minutes qui sont numérotés, et l'acte en
minutes est conservé par le notaire, tandis que l'acte en brevet n'est pas
conservé par le notaire. Donc, il n'est pas conservé dans son greffe, que ce
soit papier ou numérique.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 2? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
article 3, et on aura un amendement suite à ce qu'on a entendu en
consultations :
«3. Ce code est modifié par l'insertion,
après l'article 1603, de la sous-section suivante :
4.1. de l'exécution forcée d'une
obligation contractuelle constatée dans un acte notarié.
1603.1. Le créancier peut obtenir
l'exécution forcée du paiement d'une créance résultant de l'inexécution d'une
obligation contractuelle constatée dans un acte notarié en minutes en suivant
la procédure établie par règlement du gouvernement et selon les modalités qui y
sont déterminées. Le règlement peut exclure de l'application du présent article
certains contrats ou catégories de contrats ou certaines personnes ou
catégories de personnes.»
Commentaire. L'article prévoit un mode
alternatif d'accès à l'exécution forcée d'une obligation contractuelle
constatée dans un acte notarié en minutes.
Amendement :
Dans la sous-section 4.1 de la section 2
du chapitre 6° du Code civil du Québec, proposé par l'article 3 du projet de
loi :
1° supprimer «contractuelle» partout où
cela se trouve;
2° remplacer certains contrats ou
catégories de contrats par certaines obligations ou catégories d'obligations.
Commentaire. Cet amendement vise à ajuster
la terminologie afin de référer au concept d'obligation plutôt qu'à celui de
contrat. Donc, on a entendu les différents intervenants, hier, nous dire :
Écoutez, plutôt... puisque, dans le cadre d'un contrat, vous pouvez avoir,
certes, plusieurs obligations, et à juste titre, pour venir cerner les
obligations qu'on veut qui soient exécutoires ou en exclure certaines, il est
plus avisé d'utiliser le terme «obligation» que «contrat» parce qu'un contrat
peut contenir plusieurs types d'obligations.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Sur l'amendement,
comme tel, là, pour remplacer «contrat» par «obligation», je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci, Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à
l'article 3 tel qu'amendé. Intervention? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, évidemment, quand on a écouté les groupes hier, M. le
ministre, il y en a plusieurs qui nous ont rappelé qu'au fond la modification
que vous allez apporter au Code civil, et je comprends l'objectif, c'est-à-dire
que c'est de faire en sorte qu'il y ait moins de dossiers, notamment des
dossiers par défaut devant les tribunaux, mais ça modifie quand même en partie
le droit substantif puis ça modifie... puis ce n'est pas clair aussi quelle
procédure va être suivie pour l'exécution forcée du paiement. Alors...
M. Morin : ...je sais très
bien qu'un règlement est... peut être modifié plus rapidement qu'une loi, mais
un règlement est fait par le gouvernement, une loi est débattue par les
parlementaires. Donc, compte tenu de la modification que vous apportez,
pourquoi ne pas inscrire, dans la loi, les différentes applications de
l'article qui pourraient être exclues ou des catégories d'obligations qui
pourraient être exclues? Et donc, après ça, voir comment ça va fonctionner. Si
jamais ça fonctionne bien et qu'il y a d'autres modifications à faire,
notamment pour aider l'accès à la justice, bien, on pourra toujours revenir
devant le Parlement. Plutôt que de le faire par règlement, parce que, là, comme
règlement, c'est effectivement très vague. On ne sait pas ce qu'il va y avoir
dans le règlement. On s'en doute, mais on ne le sait pas. Et puis, comme
parlementaire, personnellement, je serais beaucoup plus à l'aise si on
l'incluait dans la loi, compte tenu du changement qui va être apporté, que par
règlement.
M. Jolin-Barrette : Mais en
fait, je vous dirais, je comprends votre proposition. Cependant, ça donne
vraiment une plus grande flexibilité pour ajuster les choses, considérant qu'il
s'agit d'une innovation en droit québécois. Alors, pour les différentes
modalités pour la mise en place de l'acte exécutoire, l'acte notarial
exécutoire, c'est préférable d'y aller par voie réglementaire afin de
déterminer les différentes modalités et surtout de s'ajuster si jamais, dans la
procédure, il y a des ajustements à apporter. On nous a dit hier : Vous
devriez mettre ça au Code de procédure civile, vous devriez mettre ça au Code
civil. On l'a déjà au Code civil parce que c'est un élément qui est important.
Cependant, pour les modalités d'application, on va le développer par voie
réglementaire.
M. Morin : Je vous écoute.
Maintenant, l'autre élément que j'aimerais soulever, c'est qu'effectivement,
là, ça apporte un changement à une obligation. C'est la raison pour laquelle
c'est dans le Code civil, sauf qu'on n'a pas aucune indication sur la façon
dont la procédure va être appliquée. Donc est ce qu'il y aurait lieu également
de la spécifier au Code de procédure civile? D'autant plus que, quand on a
écouté certains groupes hier, ce n'était pas très clair sur la façon dont on va
procéder par la suite. Ce n'est pas un jugement. Je comprends que l'huissier va
signifier la procédure, mais le débiteur, lui. -et c'est ce que j'entendais de
vous. M. le ministre - pourra toujours contester. Ce n'est pas comme un
jugement, ce n'est pas chose jugée. Il n'ira pas rétractation de jugement. Donc,
moi, je voudrais juste m'assurer que si ça lui est signifié, puis je
comprends... je comprends ce que vous voulez obtenir puis ce que vous voulez
faire. C'est sûr que le juge, là, qui a 40 dossiers le matin, puis c'est
tous des par défaut, bien, on s'entend. Là, ce serait beaucoup plus efficace
pour tout le monde s'il faisait autre chose. Mais moi, je veux juste m'assurer
que le débiteur, cependant, quand on lui signifie ça, c'est qu'il peut
contester, c'est qu'il peut s'adresser aux tribunaux parce que - puis il y a
plusieurs groupes qui nous l'ont dit aussi hier - il y a peut être un manque ou
il n'a peut-être pas exécuté son obligation contractuelle, mais il y a peut
être des bonnes raisons à faire valoir par exemple. Puis ce que je voudrais
éviter, c'est que, quand on arrive avec un huissier puis qu'on lui signifie la
procédure, là, il dit : Il faut que je paye. Attendez, un instant. Là, on
n'est pas là. Puis là, comme c'est là, moi, je n'ai aucune garantie que ça, ça
n'arrivera pas.
M. Jolin-Barrette : En fait,
suite à l'adoption de la disposition législative. Écoutez, on a déjà une idée
de quelle façon la procédure va faire, mais on veut également permettre de
consulter les différents acteurs. On les a déjà consultés. Mais Chambre des
huissiers, le Barreau du Québec également va être consulté, la Chambre des
notaires. Ce à quoi nous réfléchissons, c'est de faire en sorte qu'à partir du
moment où le débiteur, supposons, ne paye pas, le créancier puisse remettre en
main au huissier l'acte notarié exécutoire avec une déclaration qui sera faite
devant notaire pour faire en sorte que les huissiers puissent aller signifier,
dans le fond, la problématique associée, supposons, en cas de non-paiement de
créances.
• (16 heures) •
À ce moment-là, il va y avoir un avis au
débiteur, de dire : Bien, écoutez, voici, on m'informe que vous ne
remplissez pas vos obligations en vertu du contrat notarié que vous avez conclu
avec monsieur, madame, ou la société X, et à ce moment-là, j'ai le mandat de
faire exécuter la créance en question en vertu des différentes modalités. Donc
ça, c'est le premier élément. L'huissier va donner l'information que le
débiteur peut contester cette demande de saisie là...
16 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...avec un
certain nombre de délais... de jours de délai, donc, 20 ou 30 jours, ça va être
signifié. Et si jamais le débiteur ne conteste pas, à ce moment-là, l'huissier
va exécuter la créance.
Donc, ce qu'on fait, plutôt que de mettre
le fardeau sur les épaules du créancier de prendre une action sur compte et
notamment d'avoir un défaut de paiement ou une non-contestation à la cour, ça
va être sur les épaules... Et c'est pour ça hier que je disais aux différents
intervenants qu'il n'y a pas de perte de droits, notamment, pour le débiteur,
parce qu'il pourra tout de même, en tout temps, contester si jamais c'est le
cas. Cependant, un débiteur qui n'a pas de défense à faire valoir ou n'a pas l'intention
de se présenter, bien, il ne pourra pas étirer les procédures judiciaires parce
que ça va être de son propre ressort de le faire.
Et préalablement à ça, dans le fond, le
débiteur, lorsqu'il va souscrire à l'acte notarié exécutoire, parce que c'est
un choix, là, dans le fond, il va s'entendre avec le créancier, ils vont se
dire : Bien, si jamais on a un litige, bien, je sais que la formule
traditionnelle ne s'applique pas à moi et je consens à avoir un acte notarié
exécutoire. Ça fait qu'à la fois pour le prêteur, c'est plus intéressant, mais,
pour le débiteur aussi, probablement, c'est plus intéressant. Donc, ils vont
pouvoir convenir de tout ça. Et il le fait d'une façon libre et volontaire, d'aller
vers l'acte notarié exécutoire.
On parlait hier, notamment, que ça va
pouvoir être des particuliers, mais ça va peut-être pouvoir aussi être des
prêteurs, notamment, des institutions financières ou des banques, qui vont
pouvoir utiliser ce système-là. Donc, le débiteur ne perd aucun droit.
Cependant, ça évite au créancier de devoir faire toutes les démarches,
notamment procédurales, devant la cour, pour ultimement arriver à une action
sur compte où est-ce que le débiteur ne se présente pas, ou il y a des par
défaut, ou tout ça.
Ça fait que, l'idée, c'est d'avoir
davantage d'efficacité, davantage d'accès à la justice aussi, plus rapidement,
pour obtenir l'exécution des obligations qu'ils ont souscrites de part et d'autre.
Ça fait que c'est pour ça que le règlement va être publié aussi, puis c'est
plutôt technique, ce que l'on fait, puis les règles... Parce que, vous savez,
dans le fond, à la cour, même si on le met dans le Code de procédure civile,
bien, il y a aussi des règles de pratique des tribunaux aussi qui s'appliquent.
Alors là, faut venir régir ça, puis ça s'y prête mal de l'inclure dans le Code
civil ou dans le Code de procédure civile.
M. Morin : Sauf que je vous
écoute attentivement, c'est que, quand vous parlez, par exemple, de créancier
ou de créancier hypothécaire... donc ça pourrait être ça ou...
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas dit créancier...
M. Morin : Créancier
financier.
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas dit créancier hypothécaire, j'ai dit créancier.
M. Morin : Créancier, bon.
Alors, si, par exemple, vous empruntez d'une banque, bien, il y a... est-ce qu'on
peut craindre que, justement, dans certains contrats, bien, finalement, le
débiteur n'aura pas le choix, s'il veut le prêt, il va être obligé de consentir
à une clause d'exécution forcée d'une obligation contractuelle? Ça fait que,
là, ce moment-là, le débiteur, il a besoin du prêt, il va être obligé de signer
ça. J'espère juste... Je veux juste m'assurer que ses droits vont être bien
respectés. Puis je comprends que, dans un cadre idéal, là, entre deux
particuliers, par exemple, ils vont aller chez le notaire, le notaire va leur
expliquer, etc., mais il y a des situations où le débiteur n'aura peut-être pas
le choix. Puis, moi, ce que je vais éviter, c'est qu'il se ramasse, après ça,
devant quasiment un fait accompli puis que, là, on puisse saisir ses biens et
qu'il ne soit pas véritablement au courant des droits qu'il peut faire valoir.
Puis, par règlement, je suis d'accord, c'est
un peu technique, mais un règlement n'a pas non plus la même publicité qu'un
texte de loi, il n'y a pas les mêmes débats autour d'un règlement. Donc, moi,
je crains pour les droits du débiteur et je réitère qu'à mon avis ce serait
préférable de l'inclure dans la loi. Voyons ce que ça donne. Parce que vous
voulez restreindre, dans un premier temps, ce type d'exécution là, forcée, à
certaines obligations. Puis, si jamais ça fonctionne très bien, bien, on peut
toujours amender la loi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, j'apprécie la suggestion du collègue, mais c'est beaucoup plus complexe
de modifier une loi que de modifier un règlement pour rajuster les choses. Et d'ailleurs,
ça offre davantage de flexibilité. Puis l'objectif qui est recherché,
notamment, de donner des garanties procédurales au débiteur... Elles seront
présentes dans le cadre du règlement, parce que, l'objectif, ce n'est pas d'enlever
des droits à qui que ce soit, c'est que ça soit plus efficace, puis ça va
permettre de décharger les tribunaux aussi des dossiers qui sont par défaut.
Puis le débiteur aura toujours le loisir de choisir de contracter un prêt par
acte notarié ou non.
Puis l'autre élément qui est important,
là-dedans, c'est que le notaire, qui est officier public, lui, au moment de
conclure l'acte notarié, supposons, dans le cadre d'un contrat de prêt, bien, a
l'obligation légale d'informer adéquatement les parties sur leurs droits, dans
le cadre de son devoir de conseil. Ça fait que, dans le fond, le notaire, là,
quand...
M. Jolin-Barrette : ...va
dire, M., Mme, ou au représentant de la compagnie, vous concluez un contrat
notarié exécutoire. Vous convenez des modalités d'exécution ou voici ce à quoi
vous êtes susceptible de faire face si jamais vous ne payez pas. Donc, saisie
d'un huissier avec l'acte notarié exécutoire, sous réserve d'avoir un délai
pour contester la validité de la créance. Le notaire va l'expliquer avant de
conclure le contrat, là. Donc il va devoir évaluer son consentement libre et
éclairé aussi.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Merci pour les explications. Je partage l'inquiétude de mon collègue le député
de l'Acadie, là, sur notamment le rapport de force, là, entre des parties qui
ne sont pas toujours le même. On peut penser justement à une gestion financière
qui fait un genre de contrat d'adhésion qu'on ne négocie pas vraiment
finalement, là, puis que la... la clause d'exécution forcée soit soit sine qua
non au prêt, là. On peut penser à ça et puis on peut penser à un débalancement
des forces en présence entre l'institution bancaire et puis l'individu, là, qui
est à sa première signature, ou même à sa deuxième signature d'hypothèque dans
sa vie, si c'est ça qu'il fait. Donc, j'ai quand même une inquiétude là-dessus.
Et vous parliez aussi du renversement?
M. Jolin-Barrette : Juste
un moment.
M. Cliche-Rivard : Oui.
M. Jolin-Barrette : Je
n'ai jamais mentionné...
M. Cliche-Rivard : Non.
C'est un exemple.
M. Jolin-Barrette : ...l'hypothèque.
M. Cliche-Rivard : Mais
est ce que, donc, parce que ça fait deux fois que vous dites ça, est ce que
vous songez donc à exclure ce genre de contrat du règlement? C'est ça où...
C'est là où vous êtes en ce moment dans votre réflexion?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, on va consulter l'ensemble des intervenants, notamment, par voie
réglementaire.
M. Cliche-Rivard : Mais
ça fait partie de vos inquiétudes aussi.
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait être un acte hypothécaire, comme on pourrait débuter par uniquement
des contrats de créances. Dans le fond, comme je vous dis, c'est une innovation
juridique. L'acte notarié exécutoire, moi, je crois, doit avoir sa place, mais
on va y aller d'une façon qui est progressive, justement pour permettre aux
justiciables de s'adapter. Mais vous n'avez pas d'inquiétude à avoir. Le
contrat, il est révisé par un notaire. Le notaire a... c'est un officier public
partout au Québec et informe les parties. Et je vous soumettrais que... Puis
ça, ce sera peut-être un débat dans un autre dossier éventuellement. Mais
lorsque les parties contractent un acte hypothécaire, un contrat de crédit
rotatif sous la forme d'une hypothèque parapluie, il y a peu de gens qui
mesurent l'ampleur de ce que signifie ce type de lien envers une institution
financière. Ça fait qu'il y a peut-être du travail à faire là-dessus aussi,
éventuellement, si ça vous intéresse.
M. Cliche-Rivard : Mais
vous disiez quand même qu'il y a un certain renversement de fardeau en ce sens
où, là, ça va appartenait au débiteur de démontrer qu'il n'est pas en défaut,
alors qu'a contrario ça appartenait au créancier de démontrer le défaut. Donc,
il y a un renversement de fardeau de par l'acte. Et ça, ça a le potentiel, et
c'est là où on s'inquiète, de vulnérabiliser certaines catégories de personnes,
notamment les personnes physiques, là, qui pourraient se retrouver dans une
situation de vulnérabilité face à une banque qui impose une telle condition.
C'est ça l'inquiétude, je pense, de notre côté.
M. Jolin-Barrette : Vous
avez la liberté contractuelle de contracter de la façon dont vous voulez.
M. Cliche-Rivard : Oui,
mais on n'a pas tous les mêmes libertés contractuelles. Face aux institutions financières,
vous et moi, tu sais, on n'a pas la même liberté contractuelle que cette...
M. Jolin-Barrette : Qu'est
ce que vous voulez dire?
M. Cliche-Rivard : ...que
cette institution financière là qui décide, finalement, ou que les institutions
qui décident quelles conditions ils vont mettre? Et si...
M. Jolin-Barrette : Bien
non. Moi, supposons que je m'en vais chercher un contrat de prêt, là, j'ai la
liberté de ne pas signer avec x...
M. Cliche-Rivard : Vous
avez la...
M. Jolin-Barrette : ...x,
y institution financière.
M. Cliche-Rivard : Mais
si tout d'un coup toutes les institutions financières vous exigent cette
clause-là, qu'est ce que vous allez faire?
M. Jolin-Barrette : Bien,
toutes les institutions financières, lorsqu'elles veulent vous faire une
hypothèque, vous font une hypothèque parapluie. Puis vous pouvez dire non. Et
vous le faites vous. Je conviens avec vous que ce n'est pas la majorité des
gens qui font un acte... un acte d'hypothèque simple, mais s'ils veulent vous
prêter de l'argent, c'est ça aussi. Mais vous comprenez que, là, on est dans
une situation où on offre une alternative aux justiciables. Ça s'applique aussi
à des contrats entre particuliers au niveau des relations d'affaires entre deux
parties privées qui ne relèvent pas non plus d'une institution financière
aussi.
• (16 h 10) •
M. Cliche-Rivard : C'est
sûr que, ça, c'est un exemple parmi tant d'autres, là.
M. Jolin-Barrette : Et
ce n'est pas le seul acte qui est exécutoire par...
M. Cliche-Rivard : Non,
mais c'est celui qui va rejoindre le plus d'individus qui sont normaux, là,
dans le courant de sa vie, là.
M. Jolin-Barrette : Et...
Mais c'est une bonne chose de donner une flexibilité parce que, si vous êtes
notamment en affaires, supposons, le fait de ne pas devoir aller devant la
cour, de prévoir les modalités d'exécution de la créance, ça permet justement
d'avoir davantage de flexibilité...
M. Jolin-Barrette : ...que ce
soit encadré, flexible et beaucoup plus léger, avec un officier public qui va
venir vous expliquer, dans le fond, l'ensemble de votre contrat de prêt, c'est
encore bien mieux que de conclure un contrat sous-seing privé entre deux
personnes où le contrat, il est fait par vous puis par mois, puis on ne
s'entend pas trop sur les termes, tout ça, là. Vous allez avoir quelqu'un qui
va rédiger le contrat, un tiers neutre qui va expliquer aux deux parties quels
sont vos obligations, vos droits, puis ça risque peut-être même d'enlever de
l'ambiguïté sur le contrat, puis il va être révisé par un professionnel du
droit, par un notaire. Moi, je n'y vois que du positif.
M. Cliche-Rivard : ...si ça
va appartenir... Oui, ça, c'est vous qui le voyez, là, parce que moi, je vois
une potentielle vulnérabilisation du débiteur, là, puis c'est ça qui
m'inquiète.
M. Jolin-Barrette : Moi,
savez-vous ce que je vois? Je vais vous laisser continuer.
M. Cliche-Rivard : Non, le
micro est à vous.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
on est dans une situation où on propose une innovation pour faire en sorte de
réduire les délais devant les tribunaux, que ça soit plus accessible, à moindre
coût, puis vous êtes sur les freins, ça me surprend un peu, considérant que les
garanties procédurales vont être là pour tous les acteurs.
M. Cliche-Rivard : De toute
façon, tous les groupes de notaires auxquels on a posé la question à savoir à
quel point ça réduirait les délais puis quels actes seront visés ont tous
répondu qu'on ne le savait pas puis qu'on le verra. Je veux dire, c'est des
jugements par défaut qu'on va probablement éviter, tant mieux, mais dès qu'il y
aura contestation...
Le Président (M.
Bachand) :Juste faire attention parce que
j'ai de la... moi, j'ai de la misère à vous suivre, ça fait qu'imaginez-vous
ceux qui sont ailleurs. Alors, allez-y, M. le député.
M. Cliche-Rivard : Donc, mais
je veux juste rétablir les faits où il n'y a aucune volonté de réduire, ou de
ne pas faciliter l'accès à la justice, puis l'accélération de la justice, là,
je pense que les partis d'opposition ont des questions qui sont légitimes, puis
de prêter des intentions comme qu'on serait surpris du côté ministériel comme
quoi nos questions viendraient limiter, ou potentiellement être sur les freins
sur un accès à la justice puis une accélération de la justice. Je pense que
c'est fort en café. Voilà.
M. Jolin-Barrette : Bien,
tant mieux si votre café, il est fort, mais la Chambre des notaires, la Chambre
des huissiers de justice ont notamment recommandé...
M. Cliche-Rivard : On pose
des questions sur l'application d'un règlement qu'on n'a pas.
M. Jolin-Barrette : Bien,
effectivement.
M. Cliche-Rivard : On va
entériner quelque chose qu'on ne sait pas comment ça va fonctionner.
M. Jolin-Barrette : Non, vous
entérinez la disposition. Je viens de vous l'expliquer.
M. Cliche-Rivard : Bien,
c'est ça, c'est ça l'inquiétude de l'opposition, c'est des inquiétudes qui
sont, je pense, très légitimes.
M. Jolin-Barrette : Mais vous
ne faites pas confiance aux notaires pour expliquer aux parties quelles sont
leurs obligations et quel est leur assujettissement à un contrat qu'elles vont
avoir librement signé.
M. Cliche-Rivard : Les
notaires et les huissiers nous ont dit qu'eux n'ont...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. S'il vous plaît, s'il vous
plaît, un peu de discipline et décorum.
M. Jolin-Barrette : D'ailleurs...
M. Cliche-Rivard : Ils nous
ont dit eux-mêmes qu'ils ne l'avaient pas le règlement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
s'il vous plaît, M. le ministre, juste qu'on puisse bien vous entendre. Alors,
vous avez la parole, mais donnez-vous une seconde entre les deux au moins pour
qu'on puisse suivre. Alors, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Tout ce
que je dis, c'est que les groupes nous ont aussi très clairement dit qu'ils ne
l'avaient pas eux aussi, le règlement, là, et qu'ils l'attendaient, et qu'ils
l'analyseraient, et qu'ils évalueraient avant de faire des conclusions.
M. Jolin-Barrette : Bien, M.
le Président, tant mieux. Puis le député de Saint-Henri—Sainte-Anne me
reprocherait d'avoir donné copie du règlement aux notaires, aux huissiers sans
lui en avoir donné une copie. Alors, tout va se faire dans l'ordre. On va
procéder par l'adoption du projet de loi. Par la suite, il y aura consultation.
Par la suite, il y aura publication du règlement interne. Le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
pourra me poser des questions sur les modalités du règlement. Les organismes...
M. Cliche-Rivard : ...séance
de travail sur le règlement.
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous viendrez me voir au salon Bleu.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, je vais vous
revenir, mais là j'ai la députée de Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Je vous dirai que, de mon côté aussi, donc, certaines inquiétudes
quant à... un certain niveau, donc, d'ambiguïté, donc, autour, donc, de
l'exclusion par règlement. On sait, donc, le législateur, donc, ne... un, bon,
ne parle jamais pour ne rien dire, là, mais ici en particulier... si on prévoit
d'ores et déjà d'exclure certaines obligations aux personnes de l'application
d'articles, c'est qu'on a une certaine idée en tête. De même, puis le Barreau
du Québec, donc, posait cette question-là sur quels contrats sont visés, donc,
par l'article qui est introduit ici, j'aimerais peut-être vous... je
laisserais, donc, élaborer, M. le ministre, donc, peut-être vous entendre sur
peut-être des idées, là, au moins qu'on puisse bien cibler quels types
d'obligations ici, donc, seraient visés par l'article ou exclus par règlement.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
vous donne, à titre d'exemple, de prime abord, on n'ira pas avec les actes
hypothécaires, dans un premier temps. Le groupe de travail composé de la
Chambre des huissiers et de la Chambre des notaires recommandait de ne pas y
aller avec les actes notariés hypothécaires dans un premier temps. Et on
envisage d'exclure ça, mais on va faire une consultation notamment. Puis, dans
le cadre de la publication du projet de règlement également, il y aura les
actes qui sont exclus et il y aura les actes qui seront inclus, les
obligations.
Donc, d'ores et déjà, le groupe de travail
recommandait de ne pas inclure les hypothèques, donc on n'aura pas l'intention.
On va analyser différents scénarios à la lumière des commentaires. Puis on a
entendu également la prudence, là, vous savez, le Barreau, l'Association du
Barreau canadien nous a... Attention, attention, attention. Donc, on va prendre
une approche qui est prudente, mais je pense que c'est fondamental...
M. Jolin-Barrette : ...ce
qu'on fait présentement, c'est qu'on permet d'avoir davantage accès à la
justice, de permettre d'avoir des modes alternatifs de règlement des
différends, pour éviter de judiciariser les dossiers. Parce qu'en matière
civile aussi, il y a du ménage à faire à la cour, puis plus on est dans une
logique de judiciarisation, moins on est dans une logique où les parties
doivent se parler et régler leurs litiges, plus on accentue le problème devant
les tribunaux. Donc, on parle de milliers de dossiers par année en termes
d'action sur compte, donc des contrats de prêts d'argent. Moi, je pense que
c'est une bonne avancée, surtout que les parties, avant de signer leur contrat,
vont être informées adéquatement par un tiers neutre, un officier public, de
quelles sont leurs obligations et quelles sont les modalités d'exécution, tout
en s'assurant de préserver la possibilité de faire valoir ses droits devant un
tribunal ultimement.
Mme Cadet : Donc, ça va faire
partie des obligations déontologiques du notaire, donc, comme s'il y en a eu,
donc d'informer le débiteur de la procédure.
M. Jolin-Barrette : Le
débiteur va être informé par l'huissier ou par le notaire, au moment de la
conclusion de, qu'il va pouvoir contester effectivement.
Mme Cadet : Puis je reviens
sur les questions... les nombreuses questions soulevées quant à l'application
de ces dispositions par le Barreau du Québec. Hier, donc, vous avez répondu à
quelques-unes. Quels moyens devront être invoqués pour prouver le défaut du
débiteur?
M. Jolin-Barrette : Quels
moyens?
Mme Cadet : Oui, c'est la
question du Barreau. Quels moyens devront être invoqués pour prouver le défaut
du débiteur?
M. Jolin-Barrette : Mais en
fonction des modalités aux contrats qui sont prévues.
Mme Cadet : Et comment
pourra-t-il faire valoir ses moyens de défense? Donc, ça aussi, ça devrait être
indiqué par voie contractuelle.
M. Jolin-Barrette : Mais, en
fait, dans tous les cas, on doit garantir à tout citoyen la possibilité d'aller
devant un tribunal judiciaire, et ça sera le cas dans les modalités
d'application qu'on va faire. Mais, d'ailleurs, on a entendu maître Brochu,
professeur de droit notarial à l'Université Laval, qu'il n'y avait aucun
problème à ce qu'on passe par voie réglementaire.
Mme Cadet : Est-ce que le
notaire qui a rédigé l'acte pourra agir dans l'exécution?
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas le notaire qui exécute, c'est l'huissier.
Mme Cadet : Et une des autres
questions du Barreau : c'était : Qu'en est-il des cas pour lesquels
il y a contestation de l'acte notarié ou un enjeu d'interprétation. À ce
moment-là, j'imagine que, là, on va avoir un...
M. Jolin-Barrette : ...devant
la cour.
Mme Cadet : C'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne, ça va? Oui, allez-y.
M. Cliche-Rivard : Une petite
seconde... si mon collègue de l'Acadie a une question, je le laisserais passer
avant moi.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Parfait. Merci. M. le
député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui, bien, merci.
Écoutez, je vais m'adresser à vous, M. le Président, parce que je ne veux pas
qu'on s'interpelle directement, là. Ça va bien jusqu'à maintenant, mais je dois
vous dire que je trouve ça malheureux, les paroles de M. le ministre. On essaie
comme parlementaires de faire notre travail. Je ne suis pas contre une avancée
du droit, et ce n'est pas moi qui vais dire que c'est une mauvaise affaire
qu'on désengorge les tribunaux, croyez-moi, ils sont déjà pleins, ils en ont
trop, d'ouvrage.
Mais là, ici, on parle d'une situation
nouvelle, créative. Parfait. Et on a pris la peine hier de travailler toute la
journée pour entendre plusieurs groupes qui sont venus nous parler, des gens
qui ont travaillé fort pour venir partager leur expérience avec nous. Puis il y
en a qui nous ont dit : C'est une grande avancée, c'est parfait, puis il y
a d'autres groupes qui nous ont dit : Bien, faites attention. Donc, moi,
comme parlementaire, je reçois ça, M. le Président, puis je pose des questions
à M. le ministre, et ça m'apparaît normal dans mon rôle de parlementaire.
Alors, moi, je ne veux pas qu'on m'attribue des intentions. Je ne veux pas
ralentir le processus. Je suis pour l'innovation, mais ma préoccupation, je
l'ai exprimée, moi, ce que je crains... Oui, il va y avoir un règlement, mais
le règlement, on ne le sait pas. Puis, oui, oui, des fois, il y a des
consultations avec un règlement, mais ce n'est pas comme un projet de loi, puis
ce n'est pas comme un débat à l'Assemblée nationale, un règlement, M. le
Président. Ça, c'est clair dans ma tête. Puis moi, ce que je crains, c'est
qu'il va y avoir un débalancement, parce qu'il y a des situations où il y a des
débiteurs qui n'auront pas le choix de contracter un prêt, surtout par les
temps qui courent. Là, il y a des gens qui ont de la misère à arriver. Je ne
mets pas en doute tout le professionnalisme des notaires, c'est sûr qu'ils vont
l'expliquer. Le notaire, c'est un officier public. On a confiance au notaire,
je ne doute pas de ça. Sauf que moi, ce que je crains, c'est qu'il y a des
débiteurs qui vont être pris, ils vont être coincés puis ils vont signer
pareil.
• (16 h 20) •
Puis là, après, on ne sait pas ce qui va
arriver avec la procédure. Puis on a écouté le président de l'association de
l'Ordre des huissiers qui nous disait : Oui, moi, j'exécute, mais ce que
l'huissier fait présentement, c'est qu'il...
M. Morin : ...un jugement.
Donc, il a déjà une chose jugée, puis le recours possible à ce moment-là, c'est
une rétractation de jugement. Mais là on est ailleurs. Ici, là, il n'y a pas eu
de jugement. Je comprends que les parties sont libres de contracter puis que
notre droit civil repose là-dessus, puis je comprends qu'ils ne sont pas
obligés non plus d'avoir un acte notarié. Mais il n'en demeure pas moins que
moi ce que je veux éviter, parce que là on parle déjà de renversement de
fardeau, qu'il y ait des débiteurs qui se sentent coincés, puis qu'après ça,
ils ne savent pas... ou ils ne sont pas capables de contester, et là, ils vont
tout perdre. Ça fait qu'on a déjà un renversement. Le créancier a moins à
faire, le débiteur se ramasse plus dans un coin, permettez-moi l'expression.
Donc, moi, ce que je demande à M. le ministre, c'est... Écoutez, on n'est pas
contre l'innovation. On pourrait-u y aller par étapes? Est-ce qu'on pourrait le
mettre dans la loi... Puis il y a plusieurs groupes qui nous ont dit aussi hier
que même avec cette obligation-là nouvelle, ce n'est pas trop clair comment ça
va être exécuté.
Alors, moi, comme parlementaire,
légitimement, je me pose des questions. Puis je dois vous dire que le ministre
me répond : Bien ça va être dans le règlement. Ça va être dans le
règlement. Je veux bien, là, mais je ne l'ai pas vu le règlement. Et là on a la
chance d'étudier une disposition législative. Moi, je demanderais à ce que ça
soit inclus dedans. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, je pense, j'ai été clair. Je réponds aux questions de mes
collègues. Ils veulent avoir un aperçu du règlement. Le règlement, il n'est pas
écrit. Comme je l'ai dit, on va consulter, on va consulter les différents
groupes. Et, pour être clair, là, le député de l'Acadie vient de nous dire,
là : Écoutez, ils vont se retrouver, là, à tout perdre. Voyons donc.
Pensez-vous qu'un citoyen, qui est assis dans le bureau du banquier, qui a
besoin d'argent, qui n'a pas de tiers indépendant pour lui dire : Si vous
signez ça avec votre marge de crédit ou avec votre contrat de crédit rotatif,
qui est attaché à votre maison, puis que vous donnez en garantie hypothécaire
votre maison sur un prêt personnel, il est mieux protégé que d'aller signer un
contrat devant notaire, où il y a un officier public, un tiers neutre qui va
dire : M. le débiteur ou Mme la débitrice, voici les obligations
auxquelles vous vous assujettissez. Voici quelles sont les modalités d'exécution,
si jamais vous ne payez pas. Voici de quelle façon vous allez pouvoir
contester. Moi je n'ai jamais vu des banquiers expliquer ça à un citoyen pour
dire : Si jamais tu ne payes pas, voici comment tu peux contester ta
créance, si jamais on te poursuit.
Alors, moi, quand qu'on me dit ce que
j'entends, je trouve ça assez particulier. Puis je les ai entendus, les
craintes aussi. Mais si on se limitait toujours à ce discours-là, bien, il
n'aurait jamais eu de procédures non contentieuses qui auraient été pu présentées
par des notaires. Puis vous le savez très bien pourquoi c'est comme ça, puis, à
chaque projet de loi, c'est ça qui arrive. Ça fait qu'on est dans le système de
justice, on veut faire avancer les affaires. Nous, du côté gouvernemental, là,
on va continuer de proposer des modifications législatives pour faire en sorte
que ça favorise l'efficacité du système de justice tout en protégeant les
droits des citoyens. Et je vais toujours m'objecter fermement à ceux qui
voudront s'opposer à la modernisation du système de justice, et à changer les
pratiques, et à faire en sorte que ça soit le citoyen qui soit gagnant. Puis je
suis conscient que le député de l'Acadie, tout comme moi, a à cœur que ça
fonctionne bien le système de justice. Mais il y en a dans la société civile
qui veulent que ça ne change pas puis qui nous disent toujours de remettre ça
aux calendes grecques.
Alors, il y a un certain discours, mais
nous, on va aller de l'avant. Puis le système de justice... J'espère que tout
le monde est d'accord avec moi, qu'il a besoin de se faire dépoussiérer, qu'on
a besoin d'innover. Puis il y a plusieurs États dans le monde où il y a des
actes notariés avec force exécutoire. La France, la Belgique, l'Allemagne,
l'Espagne, la Grèce, le Luxembourg, le Pays-Bas, le Portugal. Le Québec est un
pays de tradition civiliste. On a à notre portée des outils, des professionnels
du droit qui peuvent faire une différence puis améliorer l'efficacité des
tribunaux du système de justice et les désengorger. On est face à un mur, et il
faut trouver des solutions alternatives.
Alors moi, quand j'entends, il faut
reporter ça plus tard, il faut que ça soit dans la loi, pas tout de suite, je
n'embarque pas là-dedans. Il faut trouver des solutions sécuritaires qui vont
garantir les droits de tous et chacun, puis c'est ce qu'on va avoir, ça va être
dans un règlement. On va prévoir toutes les différentes modalités, mais on va
aller de l'avant parce que l'intérêt public, c'est l'intérêt des citoyens
d'avoir accès à la justice au moindre coût possible.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, s'il vous plaît. Merci.
M. Cliche-Rivard : Écoutez,
sur le fond, là, M. le ministre, moi, je n'ai pas de problème avec la
disposition, là. Je vais l'appuyer, puis on va l'appuyer.
M. Jolin-Barrette : Merci.
M. Cliche-Rivard : Ma
question, c'est... Ce qui nous inquiète, c'est le fin détail, c'est
l'application. C'est ça qui nous inquiète. Ce n'est pas la disposition
législative. Et vous avez vu les inquiétudes. Je pense que certaines des
inquiétudes sont légitimes...
M. Cliche-Rivard : ...qu'on ne
pourrait pas garder le projet de règlement en commission. Je pense que ce
serait «fair game», je pense que ce serait juste. Vous allez prévoir le
règlement. On va s'asseoir ici, on va le regarder. C'est quand même assez
essentiel et important. C'est l'offre que je vous fais, puis on va aller de
l'avant, puis on va pouvoir l'adapter. Mais revenons en commission, étudier le
projet de règlement.
M. Jolin-Barrette : Mais que
je vous remercie pour la proposition. Par contre, la Loi sur les règlements
prévoit qu'il y a une publication à la Gazette officielle. Ça me fera plaisir
de discuter et de recevoir vos commentaires.
M. Cliche-Rivard : En
commission?
M. Jolin-Barrette : Non, pas
en commission, par la voie...
M. Cliche-Rivard : Le
règlement le permet d'étudier un projet de règlement en commission.
M. Jolin-Barrette : Mais vous
ferez une demande de mandat d'initiative.
M. Cliche-Rivard : Que vous
accepterez?
M. Jolin-Barrette : Les
commissions sont souveraines.
M. Cliche-Rivard : Mais vous,
vous avez... vous... dans la commission?
M. Jolin-Barrette : Moi, je
suis simplement invité à la commission. Donc, M. le Président me permet de
siéger dans le cadre de l'étude du projet de loi.
M. Cliche-Rivard : Et on vous
invitera et on pourra aller de l'avant, probablement?
M. Jolin-Barrette : Les
commissions sont souveraines, ce n'est pas moi qui décide.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Bien, en
fait, brièvement, j'aimerais revenir, je n'ai jamais dit que j'étais contre
1603.1, jamais. Au contraire, je trouve que c'est une avancée intéressante. Ma
crainte, je l'ai exprimée clairement à plusieurs reprises, c'est quant aux
modalités de l'application. Et où je n'entends pas avec M. le ministre, c'est
sur les modalités d'application, pas sur le fond. On n'a jamais dit qu'on ne
voulait pas ça. Puis je veux dire, on est fiers de notre tradition civiliste au
Québec et on est fier de notaires. Ça a toujours été bien clair. Alors,
écoutez, là-dessus, je pense que ça doit être dit.
Maintenant, ceci étant, j'ai écouté M. le
ministre, il ne veut pas. Alors, qu'est ce que vous voulez? À un moment donné,
comme parlementaire, on fait tout ce qu'on peut, on essaie de convaincre, ça ne
fonctionne pas. Donc je comprends qu'à un moment donné on aura un règlement et
on écrira une lettre à M. le ministre, j'imagine, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'article 3? S'il n'y a pas d'autres interventions, est-ce que
l'article 3 est adopté,
Des voix : Adopté.
Une voix : Amendé.
Le Président (M.
Bachand) :Amendé. Oui, bien sûr. Excusez.
Merci, Philippe. Amendé. Donc, M. le Ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 4.
L'article 2176 de ce code est modifié :
1 dans le deuxième alinéa :
a) par le remplacement de «mention sur»
par «mention à»;
b) par le remplacement de «la minute» par
«l'acte» :
c) par le remplacement de «sur celle-ci et
sur» par «à celui-ci et à»;
2 par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Une telle mention peut être inscrite au
mandat ou, le cas échéant, à la copie ou à un écrit joint au mandat ou à cette
copie, directement ou au moyen d'une référence.»
Commentaire : L'article modifie
l'article 2176 du Code civil du Québec afin de l'adapter au contexte
technologique et à la nouvelle conception du numéro de minute.
Donc, un peu comme tout à l'heure, on
vient modifier, exemple, la minute par l'acte parce que le document ne
s'appellera plus «la minute».
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur l'article 4 ? Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Oui, bien,
rapidement, aussi, M. le Président, donc je pense qu'on a fait le débat aux
articles un et deux sur la minute. Donc, la minute... donc, l'acte, mais
j'imagine, donc, pour le reste, donc, on en profite pour aérer, là, le texte,
là, de l'article 2176 aussi, là, avec mention à une copie et... à celui-ci
et à toute copie. Parce qu'ici essentiellement, donc, ici, on... je ne pense
pas que ce sont des changements de fond, mais plus de forme, là, c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Excusez-moi.
Mme Cadet : Non, simplement,
c'est... je disais, pour les... au-delà de la minute, je pense que, pour le
reste, donc, on a des changements de forme qui ont... on profite du projet de
loi pour actualiser le vocabulaire, pour faire ces changements de forme, là,
parce que j'essaie de comprendre le libellé, c'est ça, c'est tout simplement ça
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
donc, on modifie les termes, surtout par concordance, pour l'adapter aux
concepts technologiques.
Mme Cadet : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 4? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article
quatre est adopté? Adopté. M. le ministre, s'il vous plait.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'article 31.10 de ce code est modifié par le remplacement de « ou lorsque l'une des parties y
a son domicile » par « lorsqu'il est conclu dans le
cours des activités d'une entreprise au Québec ou lorsque l'une des parties a
son domicile au Québec ou a été constituée... ou y a été constituée ».
Commentaire. L'article étend la
possibilité d'un notaire du Québec de recevoir exceptionnellement hors du
Québec un acte.
• (16 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. M. le
Président. Merci. Je comprends que l'article 3110 actuel du Code civil
prévoit déjà qu'un notaire du Québec peut dresser un acte reçu hors du Québec.
Sauf que, là, dans la modification qui est suggérée...
16 h 30 (version non révisée)
M.
Morin :...on dit : «lorsqu'il est conclu dans le cours des
activités d'une entreprise au Québec», et ça, ça ne semble pas figurer
actuellement à 3110. Donc, est-ce qu'il y a quelque chose qui manque ou...
M. Jolin-Barrette : À 3113 du
Code civil du Québec, on dit... ça porte sur le fonds des actes juridiques au
chapitre du statut des obligations en matière de conflits, de lois et en droit
international privé. 3113 : «Les liens les plus étroits sont présumés
exister avec la loi de l'État dans lequel la partie qui doit fournir la
prestation caractéristique de l'acte a sa résidence ou, si celui-ci est conclu
dans le cours des activités d'une entreprise, son établissement.» À 3114
également, on fait référence sur la... la vente en droit international privé.
Donc, c'est ça.
M.
Morin :Oui, c'est ça. Alors...
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, l'idée, là, c'est de faire en sorte que l'article ajoute des situations
où l'acte a un lien ou un rattachement suffisant avec le Québec pour être reçu
hors du Québec par un notaire du Québec. Le notaire québécois ne sera pas
empêché de recevoir des actes notariés dans les situations où il est impliqué à
juste titre, exemple un bail commercial au Québec, un contrat de franchise, des
éléments comme ça. Il faut qu'il y ait un facteur de rattachement.
Donc, tu sais, quand on lit l'article 3110
après la modification législative, là : «Un acte peut être reçu hors du
Québec par un notaire du Québec lorsqu'il porte sur un droit réel dont l'objet
est situé au Québec, lorsqu'il est conclu dans le cours des activités d'une
entreprise au Québec ou lorsque l'une des parties a son domicile au Québec ou y
a été constituée.», pensons à un cas de franchise, supposons, dans le reste du
Canada, l'acte est reçu hors du Québec, mais la franchise va être au Québec.
M.
Morin :Exact. Non, ça, je le comprends très bien, mais, dans
les autres articles, il y a une référence à une entreprise, alors qu'à 3110
présentement il n'y en a pas. Donc, vous voulez corriger puis ajouter le volet
entreprise commerciale pour permettre, comme vous l'avez souligné, donc, à un
notaire de recevoir un acte si, par exemple, je ne sais pas, moi, l'entreprise
ou le siège social est situé à l'extérieur du Québec et ça ne figure pas là, d'où
l'ajout, dans votre amendement, d'une activité d'une entreprise au Québec, qu'on
ne retrouve pas, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :Bon, parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : ...c'est ça. Je
pense que c'est... Le député de l'Acadie, donc, a bien posé ma question. C'est
qu'en fait ici le commentaire qui est associé à l'article 5, qui dit :
«L'article étend la possibilité d'un notaire du Québec de recevoir
exceptionnellement hors du Québec un acte.»... en fait, donc, le... bien, le
commentaire fait référence à l'article, là, plutôt qu'aux amendements en tant
que tel. En fait, ici, ce qu'on fait, la modification, c'est vraiment, donc, d'ajouter
la possibilité, donc, de conclusion... en fait, là, de... que l'acte puisse
être reçu, que l'acte hors Québec puisse être reçu, donc, par un notaire du
Québec lorsqu'il est conclu dans le cours des activités d'une entreprise au
Québec. C'est vraiment cet élément-ci qui nous...
M. Jolin-Barrette : Qu'on a
ajouté, effectivement.
Mme Cadet : C'est ça. Et...
Donc ici, donc, on n'a... il n'y a pas vraiment de lien avec la nouvelle...
bien, en fait, l'adaptation au contexte technologique, là, ce n'est pas de ça
dont il s'agit?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, en quelque sorte aussi, parce que, dans le fond, le notaire, ça va être
par... ça peut être par biais technologique qu'il va être à l'extérieur aussi,
mais on en profite en même temps pour ajouter le cours normal d'une entreprise.
Mme Cadet : O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur l'article 5?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 6 :
L'article 15 de la Loi sur le Barreau est modifié par le remplacement du
sous-paragraphe h du paragraphe deux par le sous-paragraphe suivant :
«h) établir et administrer un fonds d'études
juridiques constitué des sommes votées par le conseil d'administration, des
donations et des legs faits à cette fin, des revenus des comptes généraux tenus
en fidéicommis par les avocats dans l'exercice de leur profession et des
revenus du fonds afin :
«i. de promouvoir la qualité des services
professionnels, la réforme du droit, la formation professionnelle, la formation
permanente, la recherche et l'information juridiques ainsi que l'établissement
et le maintien de bibliothèques de droit;
«ii. de financer des mesures ayant pour
objet de favoriser l'accès à la justice.»
Commentaire : L'article permet le
financement, à même le fonds d'études juridiques, de mesures ayant pour objet
de favoriser l'accès à la justice.
Alors, ça, c'est pour le fonds d'études
juridiques du Barreau. On aura la même modification pour le fonds d'études
notariales pour les notaires.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'article 6?
M.
Morin :...actuel...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, oui.
M.
Morin :Merci, M. le Président. L'article actuel de la Loi sur
le Barreau ne prévoyait pas déjà la possibilité de financer de l'information
juridique et le maintien des bibliothèques de droit?
M. Jolin-Barrette : Oui, sauf
qu'on ne permettait pas...
M. Jolin-Barrette : ...parce
qu'on a réécrit l'article, là, de financer, supposons, l'accès à la justice,
clairement, exemple, les cliniques juridiques universitaires. Puis, dans le
fond, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais, lorsqu'on a fait le projet de
loi no 8, au mois de mars dernier, ça avait été soulevé pour dire : Bien,
écoutez, ce n'est pas si clair que ça qu'on peut utiliser le Fonds d'études
juridiques ou le Fonds d'études notariales pour financer, supposons, les
cliniques juridiques universitaires. Alors, on vient clarifier le tout en
modifiant la Loi sur le barreau et la Loi sur le notariat, puis les deux ordres
professionnels sont d'accord avec ça.
M.
Morin :Bien. Et donc... et en le laissant comme ça, parce
qu'évidemment les mesures ayant pour objet de favoriser l'accès à la justice,
ça peut être les cliniques juridiques universitaires, mais ça peut être aussi
plein d'autres types d'activités, de cliniques juridiques cliniques juridiques
de rue, par autobus, etc., qui permettent à des avocats de donner... ou à des
notaires, si ça existe, là, des conseils auprès de la population. Et donc ça pourrait
être inclus dans l'accès à la justice.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mais, dans le fond, ça pourrait être toute forme, supposons, d'OBNL qui vise à
favoriser l'accès à la justice. Donc, des organismes communautaires qui partent
un programme, demandent... pas à la formation, au fonds d'études juridiques ou
au Fonds d'études notariales : On vous soumet un projet, voulez-vous nous
financer? Ça rentre dans la mission du fonds de financer ce genre d'initiative.
M.
Morin :Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Merci, M. le Président. Juste pour souligner, voilà, que, comme toujours, on
appuie fortement ces mesures qui visent à favoriser l'accès à la justice.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Je suis
heureux de l'entendre.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 6? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «7.
L'article 86 du Code de procédure civile est modifié par le remplacement de
«une procédure non contentieuse et dans les autres cas prévus au paragraphe 7
de l'article 15 de la Loi sur le notariat» par «toute demande pouvant être
traitée suivant la procédure non contentieuse».»
Commentaire. L'article énonce, de manière
générale, le droit des notaires d'agir devant les tribunaux suivant la
procédure non contentieuse.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'article 7? M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin :Oui. Merci. Merci, M. le Président. Dans l'actuel
article 86 du Code de procédure civile, on dit : «Les notaires peuvent
cependant agir dans une procédure non contentieuse et dans les autres cas
prévus au paragraphe 7 de l'article 15 de la Loi sur le notariat.» La loi
dit... le Code de procédure dit : «Les notaires peuvent cependant agir
dans une procédure non contentieuse», alors que, là, vous voulez inscrire
«toute demande pouvant être traitée suivant la procédure non contentieuse». Ça
semble élargir la portée. Est-ce que je me trompe?
M. Jolin-Barrette : En fait,
peut-être en explication complémentaire, là, ce n'est plus requis de référer au
paragraphe 7 de l'article 15 de la Loi sur le notariat trois, la LM3, qui est
d'ailleurs mise à jour par le présent projet de loi. Donc, depuis l'adoption et
l'entrée en vigueur des articles 302 et 303 du Code de procédure civile, ce
n'est plus utile de lister les demandes non contestées dans lesquelles les
notaires peuvent agir, parce que 302, 303 du Code de procédure civile
permettent aux notaires d'agir en matière de procédure non contentieuse.
• (16 h 40) •
M.
Morin :En fait, 303 définit qu'est-ce que c'est qu'une
procédure ou une demande non contentieuse. Donc, évidemment, s'ils ne peuvent
pas agir, donc vous avez... la définition, en fait, «sont traitées suivant la
procédure non contentieuse les demandes qui concernent notamment...», et là
vous avez une liste. Sauf que, moi, ce que... j'aimerais savoir pourquoi vous
utilisez les mots «toute demande pouvant», plutôt que de dire «peuvent agir
dans une procédure non contentieuse».
M. Jolin-Barrette : Donc
pourquoi «pouvant» plutôt que «peuvent»?
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : Donc,
vous, vous préféreriez «toute demande...
M.
Morin :Bien, comme c'est rédigé présentement, donc «les
notaires peuvent cependant agir dans une procédure non contentieuse». Puis là,
bien, évidemment, il y a une... Bien, après ça, vous avez 303, qui dit c'est
quoi, des demandes non contentieuses, plutôt que d'utiliser «pouvant».
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
là la phrase de 86 va se lire : «Le droit d'agir devant les tribunaux pour
y représenter une personne est réservé aux avocats.» Ça, ça ne change pas. «Les
notaires peuvent cependant agir dans toute demande pouvant être traitée suivant
la procédure non contentieuse.» Donc dans le fond, ce n'est pas une obligation,
là, le notaire, il peut...
M. Jolin-Barrette : ...dans
une demande qui peut être traitée suivant la procédure non contentieuse. Donc,
on ne réfère plus... On n'a plus besoin de référer à la Loi sur le notariat
parce que les notaires peuvent présenter des demandes dans le cadre de la
procédure contentieuse.
M.
Morin :Oui. Ça... Ça, je vous comprends, je vous suis. Mais en
fait, est-ce qu'on pourrait interpréter «pouvant» comme étant une façon
d'élargir?
M. Jolin-Barrette : Non.
M.
Morin :Non?
M. Jolin-Barrette : Les
notaires peuvent déjà agir en matière de procédure non contentieuse.
M.
Morin :Ça, c'est clair. Ça, c'est sûr. C'est sûr. Le code... Le
code le prévoit, là.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, tout ce qu'on enlève, c'est la référence à la LM3, tu sais, dans
le...
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : Si vous
allez, là, dans le cahier de...
M.
Morin :Oui.
M. Jolin-Barrette : En vert,
là, puis en rouge.
M.
Morin :Exact. Non, ça, c'est clair. Sauf que je me demandais
pourquoi vous ne reprenez pas... Parce qu'actuellement le code dit : Les
notaires peuvent cependant agir dans une procédure non contentieuse. Bien, vous
pourriez arrêter, point, là. Vous enlevez paragraphe 7° de l'article 15 de...
notariat. Puis c'est clair. Alors, je me demandais pourquoi vous utilisez la
formule «toute demande pouvant être traitée», alors que le code est déjà rédigé
d'une certaine façon. Parce qu'au fond vous pourriez très bien éliminer la
dernière partie de la phrase, puis vous allez arriver au même résultat. C'est
ça, ma question.
M. Jolin-Barrette : Alors,
une simple reformulation légistiquement appropriée.
Une voix : ...reformulation?
M. Jolin-Barrette : Légistiquement
appropriée.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, oui.
Mme Cadet : Bien, en fait,
c'est pour ça que je demande pourquoi c'est légistiquement approprié dans ce
cas-ci. ...en fait, moi, j'ai l'article 15, paragraphe 7° de la Loi sur le
notariat, donc, sous les yeux. Donc, je comprends qu'ici donc les notaires
peuvent cependant agir. En fait, le texte initial dit : Les notaires
peuvent cependant agir dans une procédure non contentieuse. Et dans les autres
cas prévus au paragraphe 7° qui étaient donc d'autres cas, donc représenter les
clients dans toute procédure non contentieuse. Donc...
M. Jolin-Barrette : Mais on
n'a plus besoin de référer.
Mme Cadet : C'est ça, on n'a
plus besoin d'y référer, donc, ça, c'est clair, mais le libellé de l'article
15, paragraphe 7 n'élargissait pas, donc, la portée, donc, des procédures non
contentieuses. Donc, on était quand même dans des exemples très précis.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, on n'élargit pas, c'est toutes les procédures non contentieuses.
Il avait déjà le droit par 302 puis 303.
Mme Cadet : Bien, c'est sûr
qu'ici, nous autres, on fait écho, donc, à quelques commentaires qu'on a
entendus hier lors des consultations particulières, donc, demandant peut-être
une certaine clarification ici, ce que dans... Je comprends que l'article 15,
paragraphe 7, donc, saute, mais dans la nomenclature actuelle, donc, on avait
quand même, donc, un certain langage qui était utilisé pour parler de procédure
non contentieuse, et là on dit, donc, «peuvent agir dans toute demande pouvant
être traitée suivant une telle procédure».
M. Jolin-Barrette : Donc, le
principe, c'est, si c'est non contentieux, le notaire peut agir.
Mme Cadet : Oui.
M. Jolin-Barrette : C'est ça
que ça dit.
Mme Cadet : Bien, je m'excuse
d'oublier, donc, quel groupe nous avait fait ce commentaire, là, peut-être que
mes collègues s'en souviendront, mais je me souviens, par contre, que l'une de
leurs questions, c'était est-ce que ça ne peut pas créer, donc, quelque... une
certaine forme de confusion, donc, par exemple, donc, une demande, donc,
normalement, donc, qui le serait? C'était l'un des points d'interrogation qui
ont été soulevés par l'un des groupes. Vous n'y voyez pas de confusion du tout?
M. Jolin-Barrette : Pas du
tout. «Les notaires peuvent cependant agir dans toute demande pouvant être
traitée sur une procédure non tendancieuse.» Pour que le notaire puisse agir,
il faut que ça soit non contentieux. Si c'est contentieux, c'est un membre du
Barreau.
Mme Cadet : Alors, pourquoi
le texte n'est pas de simplement : Agir dans une procédure non
contentieuse?
M. Jolin-Barrette : C'est
toutes les procédures non contentieuses. Ça veut dire la même chose.
Mme Cadet : O.K., donc...
l'interprétation, ici, c'est que ça veut dire la même chose, donc il n'y a pas
de...
M. Jolin-Barrette : Lorsque
c'est une procédure non contentieuse, le notaire peut agir. Donc, si tout le
monde est d'accord, il n'y a pas de litige, le notaire peut agir.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M.
Morin :...pour précision, M. le Président, je regardais dans
mes notes, ça a été soulevé, entre autres, par l'ABC, l'Association du Barreau
canadien.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'article 7? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 7 est
adopté?
Des voix : Adopté...
Le Président (M.
Bachand) :...Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, 8,
M. le Président. L'article 456 de ce code est modifié :
1 par la suppression, partout où ceci se
trouve dans le premier alinéa, de «de la minute».
2 par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «la minute du contrat ou une copie de celle-ci» par «le contrat ou
une copie de celui-ci».
Commentaires : L'article modifie
l'article 456 du Code de procédure civile afin de se détacher de
l'ancienne conception du numéro de minute.
Donc, on a eu la discussion tout à
l'heure. Ce n'est plus le document. Ce n'est plus... Je ne l'identifie plus par
«la minute». C'est un acte notarié en minute.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur
l'article 8? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 8
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article 9 :
L'article 484 de ce code est remplacé par le suivant :
«484. Les notaires sont tenus, sur
paiement de leurs honoraires et frais, de délivrer une copie ou un extrait des
actes qui font partie de leur greffe et qui sont soumis à la publicité aux
parties à l'acte, à leurs héritiers ou à leurs représentants ou de leur en
donner autrement communication.
«Ils sont également tenus, sur réception
d'un tel paiement, de délivrer une copie ou un extrait des actes qui ne sont
pas soumis à la publicité ou d'en donner autrement communication :
«1 aux parties à l'acte;
«2 dans le cas d'un mandat de protection
non révoqué, lorsqu'il établit à la satisfaction du notaire que l'inaptitude du
mandant est telle que celui-ci pourrait avoir besoin d'être représenté dans
l'exercice de ses droits civils, au conjoint ou aux proches parents et alliés
du mandant ainsi qu'à toute personne qui démontre à son endroit un intérêt
particulier;
«3 dans le cas d'un acte contenant des
dispositions testamentaires non révoquées, au liquidateur de la succession, ou
à un héritier, ou à un successible, ou à un légataire à titre particulier, ou à
une personne qui, en l'absence de dispositions testamentaires, aurait eu
vocation à recevoir la succession, sur preuve du décès du testateur ou du
donateur;
«4 à toute autre personne, lorsque la loi
le prévoit.
«Les dispositions du présent article
s'appliquent également au cessionnaire d'un greffe ou d'une partie de greffe, à
son gardien provisoire ou à tout autre dépositaire légal ainsi qu'au mandataire
visé à l'article 89 de la Loi sur le notariat. (chapitre N-3).»
Commentaires : L'article 484 du
Code de procédure civile du Québec est clarifié, notamment en divisant en deux
catégories les actes faisant partie des greffes des notaires pour lesquels ils
sont tenus de délivrer une copie, soit les actes soumis à la publicité des
droits et ceux qui ne le sont pas.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va, M. le ministre, oui?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pardon. On
raye «à charge» du... Dans la première phrase, là, les notaires sont tenus à
charge sur paiement... Donc, qu'est-ce que ça signifie d'enlever «à charge»?
C'est qu'il n'y aura pas de frais associés...
M. Jolin-Barrette : Vous,
vous êtes dans la première phrase de 484?
M. Cliche-Rivard : Exactement,
dans l'ancienne version.
M. Jolin-Barrette : Les
notaires sont tenus, sur paiement de leurs honoraires et frais, de délivrer une
copie ou un extrait des actes qui font partie de leur greffe et qui sont soumis
à la publicité, aux parties à l'acte, à leurs héritiers ou à leurs
représentants.
Donc, le notaire doit donner copie en
fonction... lorsqu'ils font un acte sur... en fonction de leurs honoraires,
j'imagine.
M. Cliche-Rivard : Bien, sur
l'ancienne version, on avait «à charge» puis là on le raye. Je me demandais
juste : Qu'est ce que ça change en substance? Est-ce que ça fait qu'il n'y
a pas de charge?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, c'est quand qu'il se fait payer, qu'il délivre l'acte. Donc, à charge,
dans le fond, c'est une reformulation...
M. Cliche-Rivard : Je
comprends.
M. Jolin-Barrette : ...bien,
c'est le maintien du statu quo. Ça revient au même.
M. Cliche-Rivard : Ça revient
au même. O.K. Et le retrait de tout ce qui précède le quatrième alinéa, donc,
«ils ne sont toutefois pas tenus de donner communication», qu'est-ce que ça
change cette... Pourquoi on a enlevé ça?
M. Jolin-Barrette : Là, vous
êtes où?
• (16 h 50) •
M. Cliche-Rivard : À
l'ancienne... Moi, j'ai votre tableau comparatif, là, de nouveaux et anciens,
que vous nous avez remis en matinée...
M. Jolin-Barrette : Gracieusement.
M. Cliche-Rivard : ...gracieusement.
On voit qu'il y a une section complète de rayée, là, «ils ne sont toutefois pas
tenus de donner communications ou délivrance...»
M. Jolin-Barrette : Bien, ça,
ça veut dire que maintenant, ils doivent le faire.
M. Cliche-Rivard : Donc, on
le change. Finalement, on ne le voulait pas...
M. Jolin-Barrette : Avant, il
n'était pas tenu de le donner. Là, ça ne fait plus partie de l'exception, on me
corrigera. Dans le fond, la règle...
M. Jolin-Barrette : ...elle a
changé, de façon à faire en sorte que maintenant il y a des actes publics puis
des actes non publics, mais le principe, c'est que le notaire doit donner
accès, puis là, dans le fond, la façon que l'article est construit, on l'a
modifié, où est-ce qu'avant il y avait une exception, mais là ce n'est plus l'exception
qui s'applique.
M. Cliche-Rivard : Il n'y a
plus d'exception.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
exactement.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Un peu plus tôt cet après-midi,
quand on se demandait si les notaires allaient délivrer finalement copie des
actes avec frais ou pas, je comprends qu'au fond ils vont charger pour délivrer
une copie de leurs actes puis ça va faire partie des frais généraux qu'ils
chargent à leurs clients.
M. Jolin-Barrette : Bien...
Oui, bien, comme quand vous allez chez le notaire, supposons, vous faites un
acte, si vous ne le payez pas, il ne vous le donnera pas.
M.
Morin :C'est ça, exactement. Donc...
M. Jolin-Barrette : Exemple,
je fais un acte hypothécaire puis je ne paie pas mon notaire, il ne me donnera
pas une copie.
M.
Morin :Mais ce qu'on veut dire, c'est que, dans les frais de
notaire, la copie va être incluse là-dedans. Parce qu'on se demandait tantôt
s'ils allaient charger ou pas.
M. Jolin-Barrette : Bien...
M.
Morin :Parce que c'est sûr que faire l'acte, ça, c'est une
chose, il va charger pour ça. C'est ses honoraires professionnels, c'est
normal, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mais les honoraires professionnels normalement, ça inclut la copie, le
document. Bien, écoutez, il a peut-être des notaires qui vous disent : Je
vous charge tant, puis la copie, c'est tant, puis ça fait le prix. La ventilation
des dépenses... C'est bien rare que vous allez chez le notaire puis vous ne
repartez pas avec votre document, bien, ou qu'il ne suit pas par la poste par
la suite. Bien là, maintenant, vous allez l'avoir par courriel.
M.
Morin :Bien, c'est ça que j'allais dire. C'est qu'avec avec la
greffe numérique, théoriquement, maintenant... Bien, théoriquement parce que la
loi n'est pas en vigueur, mais, éventuellement, vous pourriez demander au
notaire de vous faire parvenir la copie de l'acte par courriel puis vous
n'aurez jamais de papier, finalement. Vous allez... Tout va être sur support
numérique.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
à moins que vous le demandiez.
M.
Morin :Exact.
M. Jolin-Barrette : Vous
pourriez demander au notaire de vous l'imprimer sans que ça soit une copie
certifiée conforme.
M.
Morin :Aussi. Puis si vous le demandez, et que vous le recevez
par courriel, ça va être une copie authentique ou ça va être une copie
certifiée conforme par courriel?
M. Jolin-Barrette : La copie
authentique, elle est dans le greffe du notaire, donc le document original.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Est-ce
qu'on peut suspendre juste une seconde?
Le Président (M.
Bachand) :...
(Suspension de la séance à 16 h 54)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 03)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Alors, M. le ministre. C'est vous? M. le
ministre? Oui.
M. Jolin-Barrette : Donc,
oui, j'ai des explications, M. le Président. Le document qui est signé chez le
notaire, qui est reçu sur support technologique, ce document-là, il conserve
son authenticité tant qu'il est sur le support original. Donc, exemple, le
notaire vous donne... vous allez signer sur une tablette, il est numérique, l'attestation
du notaire de ce document-là, de ce support informatique là, ce document-là, il
a une force probante, c'est un document officiel du notaire. Si vous l'imprimez,
il n'est plus certifié conforme, il n'est plus original, le document, parce que
le fait qu'il quitte un support technologique vers un support papier, il perd
son caractère authentique. À ce moment-là, si vous voulez avoir un acte, une
copie conforme, certifiée conforme, il faut que ce soit le notaire qui le fasse
papier. Au même titre que si jamais vous avez votre copie certifiée conforme du
notaire, votre copie papier, puis vous même vous la numériser, cette copie-là
numérisée n'a pas de statut authentique, parce qu'elle n'est pas sur le support
original constaté par le notaire, bien, délivré par le notaire. Donc, les gens,
avec l'acte notarié technologique, vont le recevoir par courriel et, ce
document-là, les gens vont le concernant dans leurs courriels, ou l'enregistrer
sur leur ordinateur, ou sur une clé USB, ou sur un disque compact, si ça existe
encore, et ce document-là, il est authentique. Par contre, si vous l'imprimer,
il n'est plus authentique. Donc, vous allez pouvoir le communiquer quand vous
allez en avoir besoin, supposons, la banque vous demande une copie d'un acte
authentique ou, je ne sais pas, là, l'État civil ou quoi que ce soit, mais si c'est
téléversé, c'est communiqué par courriel, tout ça, parce que le document n'aura
pas été altéré ou il n'y aura pas de possibilité d'être altéré. Au même titre
que si vous allez chez le notaire, votre copie papier, quand on demande un
document authentique, c'est celui-là, c'est ce document-là papier qui est
authentique, c'est celui-là. Si vous le numérisez par la suite, puis vous
commencez à l'envoyer, c'est une copie du document, mais qui n'est pas
certifiée conforme. Dans le fond, le caractère authentique est lié au support
sur lequel il a été émis par le notaire parce que, que ce soit l'impression,
dans un sens, vous l'aviez avec... votre notaire vous l'avait envoyé par courriel,
vous l'imprimez, le notaire n'est pas là pour constater, puis...
M. Jolin-Barrette : ...chose,
vous avez la copie papier du notaire, vous le numérisez, le notaire n'est pas
là, ça fait que si vous voulez aller dans le sens ou dans l'autre, appelez
votre notaire à la maison.
M. Morin : Donc, si vous
recevez l'acte par courriel, le notaire l'a envoyé dans le greffe numérique, il
vous en envoie une copie courriel. Vous, vous faites une demande auprès d'une
institution financière ou autrement, mais vous faites tout ça en ligne, par
courriel puis vous annexez la... bien, en fait, le courriel que vous avez reçu
du notaire, vous envoyez ça. Finalement, vous n'allez plus l'enregistrer sur le
disque dur de votre ordinateur, chez vous, là, ce document-là.
M. Jolin-Barrette : Vous
faites un transfert de courriel.
M. Morin : À ce moment-là,
l'acte, il demeure authentique?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Puis comment on va
s'assurer que la personne qui le reçoit ne peut pas l'altérer? Il va être
chiffré, il va avoir une clé de chiffrement? Comment on va être capable...
M. Jolin-Barrette : On me dit
que ce n'est pas possible de l'altérer, le document. Il est dans une forme sur
laquelle vous ne pouvez pas l'altérer, par le biais technologique.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Saint-Anne.
M. Cliche-Rivard : ...mais
est-ce qu'il y aura un sceau numérique du notaire sur le document numérique?
M. Jolin-Barrette : Probablement...
La réponse, c'est oui.
M. Cliche-Rivard : C'est ce
sceau-là qui fait foi finalement...
M. Jolin-Barrette : Bien, le
document, il est comme figé. Vous ne pouvez pas l'altérer. Puis il y a le sceau
du notaire.
M. Cliche-Rivard : Et ce
document-là, c'est celui qui est dans le greffe qui est l'original, parce que,
là...
M. Jolin-Barrette : Dans le
greffe numérique, là.
M. Cliche-Rivard : Dans la
greffe numérique, parce que là, on va se le faire envoyer par courriel, ledit
fichier dans mon courriel n'a pas la même valeur que le document qui loge dans
le greffe... ou oui?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
document qui est dans le greffe, c'est le document d'origine. Et là, votre
question, c'est : est-ce que c'est une copie du document du greffe
numérique, comme on appelle ça? Est-ce que c'est une copie conforme numérique,
en gros?
M. Cliche-Rivard : C'est un
petit peu ça, la question. Et l'original, en fait, demeure et demeurera
toujours dans le greffe central numérique?
M. Jolin-Barrette : C'est sûr
que lui, il ne bouge pas.
M. Cliche-Rivard : C'est sûr.
M. Jolin-Barrette : Lui, il
reste là.
M. Cliche-Rivard : C'est lui
qui va avoir la force probante la plus forte.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Plutôt que
celui qui est envoyé par courriel à une partie?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Alors,
que le document soit... en fait, la force probante est la même, le document au
greffe central numérique a la même force que le document qui est envoyé par
courriel. C'est le même document. Là, moi, je poserais la question suivante si
j'étais dans votre position, je dirais : Oui, mais là, si jamais le
document numérique que j'ai ne dit pas la même chose que celui qui est au
greffe, qu'est-ce qui va arriver?
M. Cliche-Rivard : C'était la
question suivante.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
ça va se ramasser que le notaire va aller à la cour, supposons qu'il y a une
contestation, puis dire : Non, celui qui est valide, c'est celui qui était
dans mon greffe numérique et l'autre document a été altéré.
M. Cliche-Rivard : Donc, le
principal, celui dans le greffe central numérique a sur contestation une valeur
supérieure, s'il y a contestation.
M. Jolin-Barrette : Lui qui
est original et qui n'a pas été altéré.
M. Cliche-Rivard : Donc, oui?
M. Jolin-Barrette : Donc?
M. Cliche-Rivard : Donc, oui?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : C'est ça,
mais si ce n'est pas le même document...
M. Jolin-Barrette : Mais dans
les cas où il a été altéré.
M. Cliche-Rivard : Exactement.
Mais c'est le notaire qui va venir dire : Wo! minute, c'est celui-là que
j'ai dans mon greffe central numérique, c'est celui-là l'original.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Puis là, vous feriez une inscription en faux.
M. Cliche-Rivard : Exact.
M. Jolin-Barrette : En faux
numérique.
M. Cliche-Rivard : En faux
numérique.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
• (17 h 10) •
Mme Cadet : Merci, monsieur
le Président, donc, pour... que j'ai bien compris, donc, ici, donc, délivrer
une copie, donc on parle donc de la copie authentique, donc, numérique
toujours. Donc, c'est ce qu'on a au premier alinéa, donc, de l'article 484
tel que modifié. Cette copie-là, donc, c'est celle qui est authentique, c'est
ça?
M. Jolin-Barrette : Les
notaires sont tenus sur paiement de leurs honoraires à leurs frais de délivrer
une copie ou un extrait des actes qui font partie de leur greffe qui sont
soumis à la publicité. Oui.
Mme Cadet : Donc, autant pour
ceux qui sont soumis à la publicité que ceux qui ne sont pas soumis à la
publicité, donc, « ou de
leur en donner autrement communication...
Mme Cadet : ...donc, ici,
donc, à quoi on fait référence?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
on parle de délivrer une copie ou de leur donner autrement communication.
Mme Cadet : Parce qu'ici,
donc, on ne parle pas de la copie physique, parce que, si elle est authentique,
c'est qu'on parle de la copie numérique. Donc, ce n'est pas la copie physique,
donc, mais on est quand même tenu d'autrement leur en... tenu de leur en donner
autrement communication.
M. Jolin-Barrette : ...l'imprimer.
Mme Cadet : Mais s'ils ne
sont pas tenus de le faire. Parce que ça, c'est la copie sur demande du client.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, exemple, leur donner communication, le client, ça pourrait arriver qu'il
ne veut pas l'avoir, la copie, il veut juste savoir ce qu'il y a dedans. Ça
fait que le notaire pourrait dire : Bien, je vais vous la lire. Donner
communication... donner autrement communication.
Mme Cadet : O.K. Donc, à ce
moment-ci, donc, le notaire est tenu de soit donner une copie, donc, numérique
authentique ou de lire le...
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais, dans le fond, le notaire, là, il a plusieurs choix. Soit qu'il peut
l'envoyer par courriel, si le justiciable veut l'avoir papier, il peut lui en
donner une copie papier,
Mme Cadet : Oui, c'est ça,
puis celui-là, donc, il n'a plus la même valeur.
M. Jolin-Barrette : Ou, si le
client, il dit : Bien, écoute, moi, je veux savoir ce qu'il y a dedans, je
ne veux pas de copie, mais je veux que tu me lises ce qu'il y a dedans ou je
veux le lire, je viens en faire la lecture, supposons.
Mme Cadet : O.K. Donc, c'est
de ça qu'il est tenu de faire. Parce que la copie physique papier, celles-là,
il n'est pas tenu de la donner. Ça, on l'a déjà exprimé, oui.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
à leurs héritiers, là, supposons, le testament, puis l'héritier veut savoir
s'il hérite, mais il ne veut pas avoir la copie, là.
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais le député de
Saint-Jean puis, après ça, le député de l'Acadie.
M. Lemieux : Une mini
question pour le ministre, s'il vous plaît, M. le Président. Je m'en voudrais
de ne pas la poser. Puisqu'il est établi maintenant, et ça a été très clair,
que la copie originale, c'est la numérique, mais qu'on peut toujours demander à
son notaire de se faire délivrer une copie écrite, mais que vous avez dit qu'on
ne pouvait pas... on pouvait le numériser mais qu'elle n'aurait pu la force de
la copie originale conforme, ça veut donc dire que c'est parce que le notaire
me l'a redonnée avec son sceau sur papier, que c'est le critère d'originalité
sceau papier. Le sceau va peut-être être imprimé dans la numérisation par la
suite, mais il vient de perdre sa qualité première, si j'ai bien compris.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, si votre question sur copie papier... Pour que ça soit authentique, il
faut que ça soit certifié conforme par le notaire. Donc, le sceau, il signe,
tout ça, mais, si jamais, vous, vous partez avec votre copie puis vous la
numérisez, votre copie papier, elle demeure authentique. Cependant, ce que vous
allez avoir sous forme numérique, dans vos courriels à vous, que... vous vous
l'êtes envoyé vous-même, là, elle n'a plus de caractère authentique, celle-là.
Pour qu'elle soit authentique sur le plan numérique, il va falloir que le
notaire vous l'envoie directement.
M. Lemieux : Ce qui est bon
pour minou est bon pour pitou, dans les deux sens.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Le Président (M.
Bachand) :...député de l'Acadie, pardon.
M. Morin : Oui. Pour revenir
un peu plus tôt, quand on parlait de l'envoi d'une copie par courriel par le
notaire, donc, il va la certifier, et donc elle va rester authentique.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Bon. Maintenant,
tout à l'heure, on parlait de la possibilité pour un notaire d'aller témoigner
si jamais une partie produisait un acte qui ne correspond pas nécessairement à
l'original, l'original étant dans le greffe numérique. Donc, quelles sont les
garanties que cet acte-là, numérique, par courriel, ne sera pas altéré?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, comme je vous dis, ce n'est pas possible de l'altérer en fonction des
protections associées au document. Vous ne pouvez pas l'altérer. Si, par
ailleurs, il y avait de la fraude, bien, à ce moment-là... puis, je ne sais
pas, c'est un litige entre les parties, puis là une des parties va dire :
Bien, écoutez, ce n'est pas le document original, il été altéré, je fais une
inscription en faux du document.
M. Morin : O.K.
M. Jolin-Barrette : On
prévoit des mesures de sécurité, mais...
M. Morin : O.K., mais ce
n'est pas absolu.
M. Jolin-Barrette : Rien
n'est absolu dans ce monde.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'article 9? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article
10 :
«L'article 485 de ce code est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier alinéa,
de «donner communication ou délivrance d'un acte ou d'un extrait d'acte» par
«délivrer la copie d'un acte ou un extrait d'acte ou d'en donner autrement
communication»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de l'acte devra être communiqué ou délivré» par «la communication devra
s'effectuer».»
Commentaire. L'article modifie l'article
485 du Code de procédure civile du Québec en concordance avec la modification
proposée par le projet de loi à l'article 484 précédent. Donc, c'est de la concordance
avec l'article qu'on vient d'adopter.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'article 10...
Le Président (M.
Bachand) :...est-ce que...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 11.
L'article 486 de ce code est motivé par la suppression, dans le premier alinéa,
de «la minute ou».
Commentaire. L'article adapte l'article
486 du Code de procédure civile au Québec au contexte technologique et à la
nouvelle conception du numéro de minute.
Donc, c'est un peu la discussion qu'on a
eue tout à l'heure sur... on supprime la notion de minute.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'article 11?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. À l'article 486, on parle de la minute, mais on parle aussi de
l'original d'un acte. Est-ce qu'on devrait parler de l'origine ou de
l'original?
M. Jolin-Barrette : Vous,
vous dites, lorsque l'original...
M. Morin : Oui,
parce qu'on a «la minute», si on veut... parce que là on veut changer pour «en
minute». Mais là, après ça, au début, parce que, si mon souvenir est bon, au
début du projet de loi, on a remplacé «original» par «d'origine». Donc, est-ce
qu'à 486 on ne devrait pas modifier également «l'original» par «d'origine»?
M. Jolin-Barrette : Alors,
ce qu'on me dit, c'est qu'au début on disait que c'était l'acte à l'origine,
tandis que là, c'est l'acte original. Donc, c'est une modification d'un contrat
antérieur. Donc, c'est pour ça qu'on parlait du contrat de mariage d'origine.
Et là on fait référence à l'original d'un acte, parce qu'on faisait référence à
441, c'était modifiant. Puis là la différence, c'est lorsque l'original d'un
acte, donc c'est le document original. L'autre, on faisait référence à un
contrat d'origine.
M. Morin : À 441, on parlait
d'un contrat de mariage modifiant un contrat antérieur ou le contrat de mariage
original. On a changé pour «origine». Et donc, là ici, «l'original d'un acte»,
on peut laisser «l'original».
M. Jolin-Barrette : Vous êtes
d'accord?
M. Morin : Bien, c'est-à-dire
que je vous pose la question, c'est ce que vous semblez dire.
M. Jolin-Barrette : On me
dit, il faut laisser «l'original», car l'original d'un acte peut être les
autres documents authentiques et non la minute du notaire.
M. Morin : O.K. Donc, on
laisserait «l'original».
M. Jolin-Barrette : On
laisserait «l'original».
M. Morin : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :...
Mme Cadet : Oui, merci. Je
pense que cette réponse aide à ma compréhension. Parce qu'ici, sur le fond,
donc, de l'article 486 du Code de procédure civile, donc dans le contexte des
actes notariés technologiques, je me demande comment, donc, l'acte notarié en
minute, donc, pourrait être perdu, détruit ou enlevé. Mais parce qu'ici on ne
parle pas, donc, des actes authentiques qui auraient été notariés en minute,
c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : C'est des
actes authentiques en minute, effectivement.
Mme Cadet : O.K. Donc, en
minute. Donc, comment, donc, dans le contexte du greffe central numérique, le
fond de l'article 486 s'applique?
• (17 h 20) •
M. Jolin-Barrette : «Lorsque
l'original d'un acte authentique ou d'un registre public a été perdu, détruit
ou enlevé, celui qui en détient une copie ou un extrait authentique ou tout
intéressé peut demander au tribunal d'en permettre ou d'en donner le dépôt chez
l'officier public qu'il désigne pour tenir lieu d'original.»
Exemple, supposons, il arrive une tragédie
puis que l'acte disparaît. Il faut penser, supposons, aux actes...
M. Jolin-Barrette : ...qui
vont demeurer papier.
Mme Cadet : Mais avec les
nouvelles dispositions donc il n'y aura pas donc tout un... parce que là donc
on vient dire que l'acte d'origine, le document d'origine est celui qui est en
minutes. Donc, quand bien même donc qu'il existerait donc des copies papier,
même certifiées conformes...
M. Jolin-Barrette : Mais là,
tout ce qu'on enlève, c'est «la minute, parce qu'on n'identifie plus un document
notarié comme s'appelant «une minute».
Mme Cadet : Oui, je le sais,
je comprends, M. le Ministre, qu'à l'article... en fait qu'à l'article 11
du projet de loi donc on fait un changement de forme sur l'article 486 du
Code de procédure civile.
Ma question est beaucoup plus donc que sur
l'application du fond de l'article 486 compte tenu de la transition vers
les actes notariés technologiques. Donc, les documents notariés en minutes
seront donc maintenant tous transférés au greffe central numérique.
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme Cadet : O.K.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
un notaire. Il n'y a pas d'obligation dans la loi pour les voues papier
actuellement de les transférer sur... au greffe central numérique.
Mme Cadet : Oui.
M. Jolin-Barrette : La
Chambre des notaires pourrait décider d'obliger ses moteurs à le faire, mais
actuellement le projet de loi ne le prévoit pas.
Mme Cadet : O.K. Parfait.
Donc, l'article 486 demeure pertinent pour les cas papier.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Sauf que, pour
reprendre votre exemple, M. le ministre, si on parle de documents qu'on essaie
de reconstituer ou qui auraient été évidemment fait avant la numérisation, qui
vont rester papier, puis il va en rester, il va y avoir des des notaires qui
vont garder un greffe avec des documents papier dedans, là. Si on enlève la
minute, ces documents0là qui restent papier, qui ont été faites il y a
15 ans, on les appellera plus «la minute».
M. Jolin-Barrette : Ça reste
un document en minute.
M. Morin : O.K. Donc, on
enlève...
M. Jolin-Barrette : C'est on
change le vocabulaire.
M. Morin : On change de
vocabulaire, et le projet de loi n'en parle pas, mais à 488 du Code de
procédure civile, quand on parle de l'effet de la reconstitution, le document
reconstitué est homologué, tient lieu de l'original. Donc, est-ce qu'on laisse
à ce moment-là «original» ou on parle du document d'origine?
M. Jolin-Barrette : On va
l'analyser puis on va vous revenir.
M. Morin : Parfait, merci.
Donc, on va se garder une note pour 488 parce qu'il n'est pas dans le projet de
loi, juste au cas. Très bien, merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, juste bien
comprendre donc la réponse donnée à mon collègue pour la question de la minute
ici parce qu'effectivement donc si, on réfère donc à tout ce qui concerne donc
les documents papier, ces documents donc, qui ne se... qui n'auront pas donc la
nouvelle donc numérotation à partir du greffe central numérique, conservent
leurs minutes. Là, ce sont encore donc des minutes de...
M. Jolin-Barrette : ...en
minutes.
Mme Cadet : Ce sont encore
des actes notariés en minutes, tout comme les actes notariés en minutes qui
seront technologiques. Mais ceux-ci donc, conservent quand même la nomenclature
de «minutes». Donc les actes, les actes papier donc conservent la même
nomenclature. Ils ont le même numéro en fait d'acte...
M. Jolin-Barrette : ...
Mme Cadet : Et c'est encore
le... c'est le notaire qui a fait... qui a transcrit donc leur numéro sur ce
document-là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est juste que, quand il parle du document, il ne parle plus de minutes, il va
parler d'actes notariés en minutes.
Mme Cadet : Même pour les
documents... même pour les actes notariés passés?
M. Jolin-Barrette : Ce qui
est dans le greffe en arrière, dans la voûte...
Mme Cadet : Dans la voûte
actuelle, là, tout ce qui est dans la voûte actuelle, là, donc perd faire cette
nomenclature de minutes aussi.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
ils vont dire acte notarié en minutes.
Mme Cadet : O.K. Donc, tout
change.
M. Jolin-Barrette : Et on va
aviser l'OQLF.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 11 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le Ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Article 12.
La Loi sur le notariat (chapitre N-2) est abrogée.
Commentaire : l'article abroge la Loi
sur le notariat (chapitre N-2) afin de compléter le changement de régime
entrepris par l'édiction de la Loi sur le notariat que le présent projet de loi
propose de parachever.
Donc, il y avait N-2, N3. Là, on supprime
N-2 puis on amène tout ça avec N-3 parce que, quand N-3 a été adopté au début
des années 2000, il y a certaines sections qui n'ont jamais été mises en
vigueur. Ça fait que, là, vu qu'on utilise les technologies de l'information,
on supprime l'ancienne loi N-2 qui vivait encore, puis on s'en va vers
N-3, puis on la bonifie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'article 12?
Une voix : Non.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention, est-ce
que l'article 12 est adopté?
M. Jolin-Barrette : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 13. La
loi sur le notariat est modifiée par l'insertion, après l'article 2...
M. Jolin-Barrette : ...du
suivant :
«2.1. Pour l'application de la présente
loi, sauf disposition contraire de celle-ci ou à moins que le contexte
n'indique un sens différent, l'expression "notaire" inclut
"notaire à la retraite".»
Commentaire : L'article précise que
l'expression «notaire» inclut le notaire à la retraite. Donc, dans la Loi sur
le Barreau, on avait déjà l'avocat à la retraite, dans la Loi sur le notariat,
on n'avait pas cette catégorie-là de notaire à la retraite.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur l'article 13?
M. Morin : Bien, en fait...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, oui.
M. Morin : ...brièvement,
c'est que vous avez décidé, dans la Loi sur le notariat, donc N3, de l'inclure
après l'article 2. L'article 2 traite du siège de l'ordre. C'est
l'endroit... Est-ce que c'est l'endroit le plus approprié ou ça ne serait pas
mieux après 1, qui parle des notaires du Québec qui forment un ordre
professionnel?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
on l'a mis à 2.1, après 2. Ça fait que c'est un nouvel article.
M. Morin : Oui, sauf que vous
avez fait 2.1, vous auriez pu faire 1.1, parce que 1 traite des notaires, 2
traite du siège de l'ordre. Puis là, à 2.1, vous créez la catégorie de notaires
à la retraite.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, c'est le choix que les légistes ont choisi, de le mettre à 2.1. Je
leur fais confiance pour l'endroit.
M. Morin : Très bien.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions? Oui.
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas questionné cet élément-là.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 13 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 14 :
L'article 4 de cette loi est modifié par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et après «notaire», de «à l'exclusion du notaire à la retraite».
Commentaire : L'article précise que
le notaire à la retraite n'est pas éligible au poste de président de l'ordre.
«Le président est élu au suffrage
universel par les membres de l'ordre.
«Est éligible au poste de président de
l'ordre le notaire, à l'exclusion du notaire à la retraite, inscrit au tableau
durant les cinq années précédant la date d'élection à la présidence.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur
l'article 14?
M. Morin : J'imagine que
c'est une corrélation avec le concept d'avocat à la retraite qui ne peut pas
voter non plus pour les fins du poste de bâtonnier. Ou pourquoi vous voulez
exclure les notaires à la retraite du... de la possibilité d'élire le président
de l'ordre?
M. Jolin-Barrette : Bien,
normalement, un notaire à la retraite, ce n'est pas nécessairement un membre
actif de la profession. Donc, on veut que ça soit un membre actif de la
profession qui puisse présider, puis c'est la même chose pour les avocats
aussi. Pour le poste de bâtonnier, ça ne peut pas être un avocat à la retraite.
M. Morin : Puis est-ce que le
notaire à la retraite va être inscrit au tableau de l'ordre? Parce que, dans
votre article, vous n'avez pas de concept de membre actif, vous avez un concept
de «est inscrit au tableau».
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Alors,
oui, ils sont inscrits, mais à titre de notaires à la retraite, comme les
avocats, j'imagine, sont inscrits au tableau de l'ordre, mais à titre d'avocats
à la retraite. Donc, c'est sûr qu'exemple, quand vous allez faire la recherche
au bottin des notaires, ce qui va ressortir, un peu comme sur le bottin des
avocats, c'est, supposons, Maître Simon Jolin, avocat à la retraite, donc ça va
être Maître Simon Jolin, notaire à la retraite.
M. Morin : Mais est-ce que...
Donc, vous laissez 4 de cette façon-là ou est-ce que vous créez une autre
catégorie ou deux catégories dans le tableau, un pour les notaires à la retraite
et un pour les notaires, ou vous le laissez comme ça puis...
M. Jolin-Barrette : Non, on
le laisse... on le laisse comme ça, 4. Dans le fond, ils vont être inscrits au
tableau de l'ordre mais suivant les modalités où est-ce que leur nom va être
suivi de «notaire à la retraite» au tableau de l'ordre. Puis l'ordre, pour les
cotisations, aussi, pour les assurances, ils vont pouvoir adopter un règlement
qui va faire en sorte que les assurances ne seront pas les mêmes.
• (17 h 30) •
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc, le
notaire à la retraite peut être membre du conseil d'administration, mais ne
peut pas être président de l'ordre.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Alors,
pour l'instant, oui, le notaire à la retraite peut être membre du conseil
d'administration de la chambre. Cependant, il existe un...
17 h 30 (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...règlement
qui s'intitule Règlement sur les élections et l'organisation de la Chambre des
notaires du Québec, c'est un règlement de la chambre. Et la chambre pourrait
décider d'exclure les notaires à la retraite du conseil d'administration de la
chambre.
M. Cliche-Rivard : Mais
législativement parlant, la seule chose qu'on exclut, c'est que le...
M. Jolin-Barrette : ...
M. Cliche-Rivard : Le
notaire à la retraite ne peut pas être président.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Donc, ça va relever de la régie interne de la Chambre des notaires, à savoir s'ils
veulent permettre...
M. Cliche-Rivard : Ou
non à un notaire...
M. Jolin-Barrette : À la
retraite de...
M. Cliche-Rivard : Est-ce
qu'on sait si c'est le même corollaire chez les membres du Barreau? Est-ce
que...
M. Jolin-Barrette : C'est
ce qu'on vérifie. Probablement.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Merci.
Le Président (M. Bachand) :Est ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 14
en attendant l'information? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 14
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 15,
M. le Président. L'article 6 de cette loi est remplacé par le suivant :
«6. Le conseil d'administration peut, par
règlement :
«1° assurer la formation professionnelle,
en définir les modalités, dispenser l'enseignement approprié et, à ces fins, établir
une école de formation professionnelle;
«2° constituer, avec les donations et les
legs qui sont faits à cette fin, les sommes que l'ordre pourra... pourrait y
verser et les revenus des comptes généraux tenus en fidéicommis par les
notaires dans le Fonds d'études notariales dont il fixe les règles d'administration
ayant pour objet :
«a) de promouvoir la qualité des services
professionnels, dont la conservation des actes au sein des greffes notariaux
conservés au greffe central numérique, la réforme du droit à la recherche, l'éducation
et l'information juridique ainsi que l'établissement et le maintien de services
de bibliothèque de droit;
«b) financer des mesures visant à
favoriser l'accès à la justice ainsi que la numérisation et la conservation des
greffes notariaux et, conformément au paragraphe 5° de l'article 8, le
Fonds d'indemnisation de l'ordre;
«3° établir des normes de pratique
professionnelle obligatoires dont des normes de pratiques particulières pour
les notaires exerçant leur profession hors du Québec;
«4° déterminer ce qui constitue une
vacance au conseil d'administration;
«5° établir les conditions qu'un notaire
doit remplir pour être accrédité en matière d'ouverture ou de révision d'une
tutelle au majeur et en matière de mandat de protection.
«L'article 95.2 du Code des
professions s'applique un règlement visé aux paragraphes 2° et 4° du premier
alinéa. Un règlement ne peut être adopté par le conseil d'administration en
vertu du paragraphe 5° du premier alinéa que si le secrétaire de l'ordre en a
communiqué le projet à tous les membres de l'ordre au moins 30 jours avant
son adoption par le conseil d'administration. Le règlement est soumis au
gouvernement qui peut l'approuver avec ou sans modification.»
Commentaire. L'article étend les objectifs
auxquels peuvent servir les sommes versées au Fonds d'études notariales. Il
vise également à permettre à la Chambre des notaires de prévoir des normes de
pratique pour les notaires exerçant leur profession hors du Québec.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Oui, allez-y, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Dans le document qu'on vous a communiqué ce matin, là, vous avez, avec le
tableau... Dans le fond, c'est la reprise, pas mal, de ce qu'il y avait déjà.
Mais vous voyez les modifications qui sont ajoutées, là. Ça fait que, dans le
fond, c'est un peu comme qu'on a fait tantôt sur le fond des suites juridiques
pour permettre de financer le tout. Puis le Fonds d'études notariales pourra
ainsi financer la conservation des greffes tenue tant sur support papier que
sur support technologique, y compris les frais de gestion et d'administration
découlant de cette conservation, ainsi que la numérisation des greffes, et qu'elles
soient effectuées par les notaires ou par la Chambre des notaires. Donc, ils
vont pouvoir utiliser le Fonds d'études notariales pour ça.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Là, c'est
nouveau, si je comprends bien, qu'on puisse distinguer des noms de pratiques
différentes pour les notaires au Québec de ceux qui exercent à l'extérieur du
Québec. Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur ce pour quoi
c'était nécessaire de faire des règles de pratique différentes.
M. Jolin-Barrette : Alors,
il y a des notaires qui pratiquent hors du Québec. Alors, pourquoi est ce qu'on
vient établir que, par règlement de la chambre, d'établir des normes de
pratique pour les notaires exerçant hors du Québec? Donc, ceux qui exercent
leur pratique à l'étranger, supposons, on pourra exiger de la part de la
chambre, là, la chambre pourra exiger la désignation d'un domicile
professionnel et d'un lieu d'exercice au Québec, la constitution d'un tandem de
travail. Donc, exemple, que chaque notaire à l'extérieur du Québec doit exercer
avec un notaire établi au Québec, que le... Supposons que le client puisse
avoir accès à un notaire au Québec qui fait affaire avec ce notaire-là. Donc,
qu'il y ait une personne de référence de référence, un notaire de référence
ici. La chambre pourra exiger la tenue d'un greffe des dossiers de comptabilité
en fidéicommis sur support technologique accessible à l'ordre...
M. Jolin-Barrette : ...ou la
désignation d'un fondé de pouvoir au Québec.
M. Cliche-Rivard : Donc, ce
sont des obligations supplémentaires pour protéger le public.
M. Jolin-Barrette : Exactement,
que la Chambre pourrait imposer.
M. Cliche-Rivard : Ce n'est
pas dans une logique d'assouplir les exigences.
M. Jolin-Barrette : Non, ce
n'est pas la norme de pratique hors Québec.
M. Cliche-Rivard : Et
qu'est-ce qui définit... ou est-ce que c'est répertorié, les notaires qui
exercent leur profession hors Québec? Est-ce qu'on sait, lui, c'est hors
Québec, lui, c'est, au Québec? Est-ce qu'il y a un registre qui le définit?
M. Jolin-Barrette : La
chambre, il y a 54 notaires qui sont inscrits au tableau de l'Ordre du
Québec dans une région hors du Québec. Ça ne veut pas dire qu'ils pratiquent,
mais, selon le tableau de l'ordre, trois des 54 notaires ont déclaré avoir
reçu des actes notariés.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
hors du Québec va vouloir dire : Ça peut être n'importe où dans les
frontières canadiennes, mais ça peut être ça être à l'international aussi.
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
peut être en Ontario, qui est un État étranger au sens du Code civil du Québec.
M. Cliche-Rivard : Merci de
le rappeler à chaque fois, c'est très apprécié.
M. Jolin-Barrette : N'en
déplaise à mes collègues de l'opposition officielle.
M. Cliche-Rivard : Mais je
vois que vous avez une position bien avancée sur ça. C'est intéressant.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, j'applique ce qui est prévu au Code civil.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Merci. Autres
interventions sur l'article 16... 15, pardon? M. le député de l'Acadie,
oui. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. À cinq, à
l'article 15 qui va modifier l'article six... cinq, vous avez : « Établir des conditions qu'un
notaire doit remplir pour être accrédité en matière d'ouverture ou de révision
d'une tutelle au majeur et en matière de mandat de protection. » Et là, ça dit : « Un règlement ne peut être
adopté par le conseil d'administration, à partir du paragraphe cinq du premier
alinéa, que... le secrétaire de l'Ordre en a communiqué le projet à tous les
membres de l'Ordre au moins 30 jours avant son adoption. Le règlement est
soumis au gouvernement qui peut l'approuver avec ou sans modification ». Est-ce qu'il y a une raison
particulière de cette formalité pour les conditions qu'un notaire doit remplir
pour être accrédité en matière d'ouverture ou de révision d'une tutelle au majeur?
M. Jolin-Barrette : Donc,
votre question, c'est : Pourquoi est-ce qu'on ajoute ça?
M. Morin : C'est à dire
pourquoi il y a une... en fait, il y a une procédure particulière d'adoption du
règlement à cinq, en ce qui a trait à un notaire qui veut être accrédité en
matière d'ouverture ou de révision d'une tutelle au majeur ou en matière de
mandat de protection.
M. Jolin-Barrette : Donc,
exemple, supposons que, je crois, c'est s'il faudrait donner... suivre une
formation supplémentaire. Je crois que c'est ça.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) :Avez-vous besoin d'un temps de
suspension, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : On vous
revient. Peut-être que je peux répondre à une autre question en attendant.
M. Morin : Bien là, il y
avait... il y a celle-là pour le moment.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. J'ai le député de
Saint-Henri–Sainte-Anne... ah! Excusez-moi, oui, après ça la députée de
Bourassa-Sauvé, pardon. Merci.
M. Cliche-Rivard : Excellent.
Vous dites... en fait, la dernière phrase de l'article : « Le règlement est soumis au
gouvernement qui peut l'approuver avec ou sans modification », donc l'utilisation du « peut », là, donc, c'est conditionnel. Le gouvernement
n'est pas obligé de l'approuver ou n'est pas obligé de le rejeter. Vous vous
donnez la discrétion de décider si oui ou non vous allez entériner le
règlement. Ça pourrait rester comme ça?
M. Jolin-Barrette : Là, vous
êtes à quel...
M. Cliche-Rivard : Quinze, à
la toute fin, dernière phrase, ma question, c'est sur le « peut », là. « Le
règlement est soumis au gouvernement qui peut l'approuver avec ou sans
modification ».
• (17 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, c'est conventionnel comme disposition. Quand il y a règlement de
l'ordre, dans le fond, le gouvernement, il a toujours le loisir de l'approuver
ou non, puis le gouvernement peut le modifier.
M. Cliche-Rivard : Mais vous
allez donc devoir prendre une décision, c'est oui ou c'est non, ou vous avez la
discrétion de simplement décider de ne rien faire?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait...
M. Cliche-Rivard : C'est
versus l'approuve avec ou sans modification. C'est quoi, la différence?
M. Jolin-Barrette : Pour le
gouvernement?
M. Cliche-Rivard : « Peut l'approuver », donc vous vous donnez la
discrétion de finalement ne rien faire. Vous recevez le règlement, règlement
reçu. Je n'ai pas nécessairement l'obligation de l'approuver. Est-ce que je me
trompe?
M. Jolin-Barrette : Non, vous
devez...
M. Cliche-Rivard : Vous allez
devoir prendre décision si vous l'approuvez ou pas.
M. Jolin-Barrette : Oui, il
peut l'approuver. Il pourrait décider de ne pas être programmé au conseil.
M. Cliche-Rivard : Vous
pourriez décider que c'est comme ça, c'est un règlement de la Chambre. Ça reste
un règlement de la Chambre. Le gouvernement ne l'adopte pas.
M. Jolin-Barrette : Est-ce
qu'il doit être approuvé pour entrer en vigueur... pour pouvoir entrer en
vigueur, il doit être approuvé par le gouvernement.
M. Cliche-Rivard : Donc, il
n'y a pas de discrétion...
M. Cliche-Rivard : ...pas de
discrétion?
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
le règlement ne pourra pas rentrer en vigueur s'il n'est pas approuvé par le
gouvernement.
M. Cliche-Rivard : O.K. Moi,
je veux dire, je ne tiens pas à le modifier, là, mais je trouve que, là, il
semble y avoir une nuance à l'effet où vous pouvez ou ne pouvez... Vous
pourriez décider de ne pas vous prononcer sur le projet de règlement?
M. Jolin-Barrette : Exactement,
il est retourné à la Chambre, puis à ce moment-là...
M. Cliche-Rivard : Puis
auquel cas vous gardez cette discrétion-là, vous n'êtes pas obligé de refuser
ou d'accepter le projet de règlement.
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, s'il n'est pas programmé au Conseil des ministres...
M. Cliche-Rivard : Il est
refusé de facto?
M. Jolin-Barrette : ...il est
refusé, puis on retourne à la planche à dessin.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et...
M. Jolin-Barrette : Puis on
pourrait décider de dire : On l'approuve, mais voici, il va y avoir telle,
telle modifications.
M. Cliche-Rivard : Avec des
modifications?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Mais, tant
qu'il n'est pas approuvé par le règlement...
M. Jolin-Barrette : Le
gouvernement.
M. Cliche-Rivard : ...par le
gouvernement, il n'entrera pas en vigueur.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
parce qu'il doit être approuvé.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va?
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président, j'ai clarifié avec mes collègues.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Bien, dans ce
cas-là, si le règlement doit être approuvé par le Conseil des ministres,
pourquoi on n'a pas «doit l'approuver, avec ou sans modification»?
M. Jolin-Barrette : Non,
parce qu'on pourrait décider de juste ne pas l'approuver, de dire... non, mais
de dire... Non, mais supposons que le gouvernement disait : Non, ça ne
fonctionne pas, ce que vous avez écrit, puis que vous le... on dit :
Retournez à la table à dessin au complet, ce n'est pas une petite modification,
là. Dans le fond, supposons qu'ils soumettent un projet de règlement, puis il
n'y a rien dans le projet de règlement qui est bon, le gouvernement
n'adopterait pas un règlement avec rien dedans. Ça fait qu'on ne peut pas
obliger le Conseil des ministres à le programmer puis à l'approuver.
Comprenez-vous ce que je veux dire?
M. Morin : Oui, je comprends
très bien. Mais, pour qu'il rentre en vigueur, vous êtes obligé de l'approuver.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Sinon, il ne
rentrera pas en vigueur.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Donc, le
gouvernement, en fait, doit l'approuver, bien sûr si le gouvernement l'accepte.
Si vous ne l'acceptez pas, vous n'êtes pas obligé de l'approuver.
M. Jolin-Barrette : Vous voulez
dire : C'est comme discrétionnaire au gouvernement, de toute façon?
M. Morin : Bien oui, parce
que, de toute façon, si le règlement n'est pas conforme, bien, vous allez le
retourner à la Chambre. Mais, une fois que vous trouvez qu'il est conforme,
vous devez l'approuver pour qu'il rentre en vigueur.
M. Jolin-Barrette : Mais les
libellés conventionnels... Exemple, là, dans le Code des professions, là,
l'article 95 dit : «Sous réserve des articles 95.0.1 et 95.2, tout
règlement adopté par le conseil d'administration d'un ordre en vertu du présent
code ou d'une loi constituant un ordre professionnel est transmis à l'Office
des professions pour examen. Il est soumis, avec la recommandation de l'office,
au gouvernement, qui peut l'approuver avec ou sans modification.» Donc, c'est
la reprise du libellé du Code des professions.
M. Morin : Du Code des
professions? O.K.
M. Jolin-Barrette : Oui. Là,
j'ai une réponse à votre question préalablement. Donc, la consultation des
membres prévue est l'équivalent de celle de 95.3 du Code des professions. Donc,
le libellé est remis à jour en fonction des modifications terminologiques qui
ont lieu depuis le mandat en prévision de l'inaptitude, devenu un mandat de
protection, et à celles entrées en vigueur le 1ᵉʳ novembre 2022 avec la Loi
modifiant le Code civil, le Code de procédure civile et la Loi sur le Curateur
public et diverses dispositions en matière de protection des personnes, adoptée
le 2 juin 2020, remplacement des régimes de protection par une tutelle au
majeur, que mon collègue à la Famille avait fait.
Donc, ce qu'on fait, c'est qu'on reprend
les adaptations nécessaires au niveau de l'habilitation réglementaire prévues à
l'article 28 de la Loi sur la modification du Code de procédure civile en
matière notariale et d'autres dispositions. Donc, il n'y a pas de nouveauté.
M. Morin : Je vous remercie.
Avez-vous des renseignements en lien avec l'article 488?
M. Jolin-Barrette : 488?
M. Morin : Du Code de procédure,
tout à l'heure, à part... en lien avec l'original, là.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Alors, à 488, on nous dit que ça vise tout type de document, et pas
nécessairement des actes notariés, parce qu'on est au Code de procédure, et
donc là on ne parle pas nécessairement d'actes notariés.
M. Morin : O.K. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 15 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît...
M. Jolin-Barrette : ...l'article 16 :
L'article 7 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «doit» par «peut»;
2° par la suppression du troisième alinéa.
Commentaire. L'article rend
discrétionnaire le pouvoir du conseil d'administration de l'Ordre des notaires
d'établir un règlement... par règlement un tarif des honoraires payables pour
les services professionnels rendus par les notaires dans le cadre des demandes
qui leur sont présentées.
Le Président
(M. Bachand) :Autre demande, M. le
ministre?
M. Jolin-Barrette : Non.
C'est à la discrétion du conseil d'administration.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Alors,
interventions sur 16? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Alors, pourquoi cette modification? Pourquoi enlever le «doit» et le
mettre par «peut»? Est-ce qu'il y avait un problème avec le «doit»?
M. Jolin-Barrette : Donc,
un tel règlement n'a jamais été pris. Donc, la Chambre des notaires a la
latitude de prendre un règlement si la crainte qu'elle a initialement exprimée
se matérialisait. Donc, c'est les demandes non contentieuses dans le Code de
procédure civile. Devant notaire, pardon. Donc, la responsabilité va relever de
la Chambre des notaires d'adopter un règlement.
M. Morin : Mais, au
départ, cette responsabilité était aussi à la Chambre des notaires.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais, dans le fond, le règlement, il n'a jamais été pris par la Chambre des
notaires, puis c'était un «doit». Puis là, dans le fond, on leur dit ils
peuvent le faire parce que, manifestement, ce n'est pas... ce n'est pas la
volonté de la Chambre d'adopter un tel type de règlement relativement au tarif
des honoraires payables pour les services professionnels rendus par les
notaires dans le cadre des demandes visées à 312 du Code de procédure civile.
Puis 312, c'est... les procédures non contentieuses devant notaire. Donc,
théoriquement, la chambre pourrait imposer un tarif pour les procédures non
contentieuses devant notaire.
M. Morin : Oui. En fait,
312, ça parle des demandes non contentieuses relatives à la tutelle aux
mineurs.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Morin : Donc le
conseil d'administration de la chambre n'a jamais pris de règlement pour ses
honoraires.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Morin : Est-ce qu'il
y a une raison? Parce que c'est sûrement possible. En fait, les notaires doivent
agir dans ces cas-là. C'est 312 du Code de procédure civile.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends que la chambre n'a jamais pris de tel règlement pour imposer un tarif
des honoraires. Alors, on dit : Bien, vous n'êtes pas obligé de le faire,
vous pouvez le faire.
M. Morin : O.K.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Morin : Merci.
M. Cliche-Rivard : Non.
Ça va pour moi. C'est complet.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Donc,
en complément à la question de mon collègue de l'Acadie, donc puisque le
conseil d'administration ne s'est jamais conformé aux dispositions du premier
alinéa, est-ce que c'est pour ça que le gouvernement lui-même a édicté le
nouveau règlement en lieu et place?
M. Jolin-Barrette : Est-ce
qu'il y a lieu de?
• (17 h 50) •
Mme Cadet : Est ce
que... Parce que, dans le fonds, évidemment, donc, puisque l'obligation d'édicter
un règlement devient facultative avec l'article 16 du projet de loi, donc,
le dernier alinéa, donc, devient caduc. Mais est ce que, donc, en référence aux
questions que posait mon collègue, donc, puisque la chambre n'a jamais établi
un tel règlement par le passé, bien, en fait, jusqu'à présent, selon le droit
actuel, donc, c'était donc au gouvernement, donc, d'édicter le règlement en son
lieu et place. Est-ce que, ça, ça s'est fait?
M. Jolin-Barrette : Non.
Mme Cadet : Non, pas du
tout? Même pas. Donc, essentiellement, donc, la chambre, donc...
M. Jolin-Barrette : La
chambre n'a pas agi, puis l'État non plus.
Mme Cadet : L'État non
plus.
M. Jolin-Barrette : Ils
n'ont... Il n'y a pas eu de volonté d'imposer un tarif minimum pour les actes
qui touchent la tutelle puis la curatelle...
Mme Cadet : Des mineurs.
M. Jolin-Barrette : ...des
mineurs. Mais si jamais il y avait des frais trop substantiels, tout ça, la
chambre pourrait intervenir pour imposer des tarifs.
Mme Cadet : Merci.
Le Président
(M. Bachand) :Autres interventions à
l'article 16? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Mais je
comprends que, dorénavant, si jamais le conseil d'administration décidait,
parce qu'ils pourront, le gouvernement n'agira pas à son lieu et place parce
qu'on enlève 3°.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais dans le fond, ce règlement auquel l'article...
M. Jolin-Barrette : ...du code
de profession ne s'applique pas est soumis au gouvernement qui, sur la
recommandation du ministre de la Justice, peut l'approuver avec ou sans
modification.» Ça fait que, dans le fond, si jamais la Chambre décide de
l'approuver, il va nous être soumis.
M. Morin : O.K., donc 3
devient inutile.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas nécessaire.
M. Morin :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 16 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 17.
L'article 8 de cette loi est modifié :
1° par la suppression, dans ce qui précède
le paragraphe 1°, de «, par résolution»;
2° par le remplacement, dans le paragraphe
2°, de «, les mentions qu'il doit comporter et les cas où le notaire est tenu
de l'utiliser, sous réserve des droits des notaires qui étaient en exercice le
1er mars 1969 de continuer d'utiliser le sceau qu'ils possédaient» et par
«les mentions qu'il doit comporter, selon le support de l'acte, dans les cas où
le notaire est tenu de l'utiliser».
Commentaires : L'article permet
l'utilisation d'un sceau notarial technologique.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur le 17?
M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Qu'est-ce
qui fait que soudainement on retire «par résolution»? Finalement, ce n'était
pas applicable ou ce n'étaient pas des résolutions, ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, le
conseil d'administration, comment il fonctionne maintenant, la chambre des
notaires? Maître...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Exactement. Ça fait qu'on va
attendre que le ministre nous réponde, s'il vous plaît.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, mais c'est parce qu'on va
laisser le ministre répondre pour...
M. Jolin-Barrette : Alors,
l'article 62 du Code des professions prévoit que le conseil
d'administration est chargé de la surveillance générale de l'ordre ainsi que l'encadrement
et de la supervision de la conduite des affaires de l'ordre. Il est responsable
de l'application des décisions de l'ordre et celles des membres de l'ordre
réunis en assemblée. Il en assure le suivi. Le conseil d'administration est
également chargé de veiller à l'application des dispositions du présent code,
de la loi des lettres patentes... l'ordre du décret de fusion d'intégration des
règlements adoptés conformément au présent code à ladite loi. Il exerce tous
les droits, pouvoirs et prérogatives de l'Ordre, sauf ceux qui sont du ressort
des membres de l'Ordre réunis en Assemblée générale à moins de dispositions
contraires du présent code ou de la loi. Il les exerce par résolution.
M. Cliche-Rivard : Donc,
c'était dédoublé.
M. Jolin-Barrette : C'était
dédoublé.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur 17? mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, donc on a
bien confirmé qu'il n'y a plus aucun notaire qui est en exercice le
1er mars 1969.
M. Jolin-Barrette : Bonne
question. Donc, écoutez, s'il y a des cas, la Chambre va pouvoir les prévoir
par règlement. Mais 69, ça veut dire 30... 52 ans. Oui, bien, il y en a
peut-être encore.
Mme Cadet : C'est ça, c'est
ça, c'est possible...
M. Jolin-Barrette : Donc, la
Chambre va pouvoir le faire par voie réglementaire.
Le Président (M.
Bachand) :...d'autres interventions sur
17?
M. Morin : Je veux juste
m'assurer, M. le Président, que la Chambre pourra, effectivement, agir dans ce
cas-là puis qu'on n'est pas en train de lier la chambre ou de faire en sorte
que ces notaires-là vont, oups... n'auront plus de statut soudainement, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, la
Chambre pourra le faire par voie réglementaire.
M. Morin : O.K..
Le Président (M.
Bachand) :Alors, est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 17 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 18. Les
articles 10 et 11 de cette loi sont remplacés par les suivants :
«10. Le notaire est un conseiller
juridique et collabore à l'administration de la justice.
«Le notaire, à l'exclusion du notaire à la
retraite, est également un officier public.
«11. En sa qualité d'officier public, le
notaire a pour mission de recevoir les actes auxquels les parties doivent ou
veulent faire donner le caractère d'authenticité qui s'attache aux actes de
l'autorité publique. À cette fin, il doit notamment en assurer la date,
vérifier l'identité, la qualité et la capacité des parties et s'assurer que ces
dernières expriment un consentement libre et éclairé. Il doit également les
conseiller et agir envers eux avec impartialité.
«Dans le cadre de cette mission, il
conserve dans son greffe les actes notariés en minute qu'il reçoit afin d'en
donner communication, notamment en délivrant des copies ou des extraits de ces
actes.»
Donc, commentaires : 10. L'article...
18, 10. L'article, restructure les différents rôles du notaire afin de tenir
compte de la nouvelle catégorie de notaires à la retraite. Puis le commentaire
sur l'article 11 : L'article définit la mission du notaire en sa
qualité d'officier public ainsi que les obligations qui en découlent.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, interventions sur
l'article 18? J'aurais le député de Saint-Henri-Sainte-Anne pour débuter.
M. Cliche-Rivard : Donc là, à
11, il y a...
M. Cliche-Rivard : ...l'ajout,
si je ne me trompe pas, de l'obligation d'assurer la date, l'identité... en
fait, l'identité, la qualité, la capacité éclairée. Ça, c'est des nouvelles
obligations, mais j'imagine que le consentement libre et éclairé était déjà
partie inhérente du rôle du notaire.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, vous avez raison, puis c'est un message fort du législateur
québécois à propos de l'importance de la mission d'officier public du notaire
québécois. Donc, c'est précisé que le notaire doit vérifier l'identité, la
qualité et la capacité des parties à un acte qu'il reçoit et précise que le
notaire retraité ne peut agir en qualité d'officier public.
M. Cliche-Rivard : Mais ce
n'est pas vraiment une obligation de nouvelle, là, c'est plus de...
M. Jolin-Barrette : Bien, il
le faisait déjà, mais je pense que c'est important de souligner que, lorsque le
notaire le fait, c'est un officier public. Donc, il reçoit les actes. Puis,
lorsqu'il le fait, bien, il est chargé... de... il s'en assure en vérifiant
l'identité, la qualité et la capacité des parties qui expriment un consentement
libre et éclairé.
M. Cliche-Rivard : Ce qu'il
faisait déjà, mais vous le renforcez là-dedans?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, c'est prévu par la loi, puis il agit en les conseillant, puis il agit
envers eux avec impartialité, donc c'est un tiers neutre, le notaire.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M le député de l'Acadie.
M. Morin : Le fait de référer
uniquement à son greffe, ça va inclure un greffe papier, s'il en reste, et le
greffe numérique également?
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Morin : O.K.. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 18? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 18 est adopté? Adopté. Merci. M. le
ministre
M. Jolin-Barrette : 19 :
L'intitulé de la section deux du chapitre deux de cette loi est modifié par le
remplacement de « et
reprise du droit d'exercice »
par « reprise du droit
d'exercice et exercice d'autres pouvoirs ».
Commentaire. L'article modifie l'intitulé
de la section deux du chapitre deux de la Loi sur le notariat. Donc, ça va se
lire : Admission à la profession, reprise du droit d'exercice, c'est
exercice d'autres pouvoirs.
Le Président (M.
Bachand) :...des interventions sur 19?
Pas d'intervention. Est-ce que l'article 19 est adopté? Adopté. Merci. M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : 20 :
L'article 12 de cette loi est remplacé par les suivants : « 12. Le Conseil
d'administration forme un comité afin de décider de toute demande d'admission
au programme de formation professionnelle, l'inscription au tableau de l'ordre,
que ce soit à titre de notaire ou de notaire à la retraite ou, sous réserve de
l'article 12.1, de reprise du droit d'exercice de la profession, les
membres de ce comité prêtent le serment prévu à l'article deux du Code des
professions. Le serment ne peut cependant être interprété comme interdisant
l'échange de renseignements ou de documents au sein de l'Ordre aux fins de la
protection du public. À ces fins, le comité doit vérifier si le candidat
possède les mœurs, la conduite, la compétence et les qualités requises pour
l'exercice de la profession du notaire. Le comité exerce ses fonctions tant à
l'égard des candidats à l'exercice de la profession que des membres. Il peut
entendre le candidat, le membre ou toute autre personne. Toutefois, il ne peut
refuser la demande d'un candidat ou d'un membre qu'après lui avoir donné
l'occasion d'être entendu. Dans l'exercice de ses fonctions, le comité dispose
des pouvoirs prévus aux articles 45 à 45.3, 46.0.1, 48 à 52.1, 55, 55.0.1,
à 55.3, 56, 159, 161 et 161.0.1 du Code des professions. Les dispositions du
chapitre huit de ce code s'appliquent au comité, à ses membres et au secrétaire
de l'Ordre. Le Comité possède les pouvoirs nécessaires à l'exercice de son
mandat. Il exerce notamment les pouvoirs de la Cour supérieure pour contraindre
par voie de citation sous la signature de l'un de ses membres ou du secrétaire
de l'Ordre, le candidat, le membre ou toute autre personne à comparaître, à
répondre sous serment ou à fournir tout renseignement ou tout document. Les
dispositions du Code de procédure civile s'appliquent aux fins du présent
alinéa, avec les adaptations nécessaires. L'autorisation de s'inscrire au
tableau de l'ordre ou de reprendre l'exercice de la profession peut être
assortie de toute condition que le comité estime nécessaire à la protection du
public.
• (18 heures) •
« 12.1.
Un candidat qui demande une reprise du droit d'exercice après avoir été radié
en vertu des paragraphes un ou deux de l'article 85.3 du Code des
professions ou d'un règlement pris en application du paragraphe o du premier
alinéa de l'article 94 de ce code est réinscrit au tableau de l'ordre s'il
remédie au défaut ayant mené à sa radiation dans les trois mois suivants cette
dernière. »
Donc, le commentaire pour 12. L'article
adapte le rôle du comité qui décide des demandes d'inscription au tableau de
l'Ordre, à la création de la catégorie de notaire à la retraite. L'article
apporte une modification de concordance avec une récente modification à
l'article 46.0,1 du Code des professions. L'autre commentaire, 12.1, l'article
prévoit une procédure simplifiée de réinscription en cas de radiation
administrative.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur
l'article 20? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci M. le
Président. Donc, je comprends que 12 vise uniquement la création d'un comité
qui va déterminer si une personne est apte à être notaire ou notaire à la
retraite et être inscrit au tableau de la chambre. C'est exact?
M. Jolin-Barrette : Oui, ils
vont avoir compétence à l'égard des candidats à l'exercice de la profession
ainsi que des membres, également des notaires...
18 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...à la
retraite. Donc, vous l'avez en page 9, là, du tableau qu'on vous a donné ce
matin, également. Donc, c'est une adaptation.
M. Morin : Et c'est ça, parce
qu'en fait cet article-là existe dans la loi actuelle.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Morin : Donc, au fond...
M. Jolin-Barrette : Donc, c'est
des légers ajouts pour le notaire à la retraite.
M. Morin : C'est un ajout,
notamment pour inclure le notaire à la retraite.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Et pouvez-vous me
rappeler quand vous avez fait référence à une inscription pour des raisons
administratives, l'article 85.3 du Code des professions, ça...
M. Jolin-Barrette : Oui,
donc 12.1. Dans le fond, c'est... ce nouvel article là, c'est le pendant de l'article
65, alinéas 1 et 2 de la Loi sur le Barreau. Donc, on vient reproduire ça dans
la Loi sur le notariat. C'est déjà prévu dans la Loi sur le bourreau... le
Barreau, Barreau, hein, Barreau. Procédure simplifiée... Je n'ai pas bu, je
vous rassure, «procédure simplifiée de réinscription en cas de radiation d'administration
pour défaut de paiement des cotisations professionnelles ou de la contribution
à l'Office des professions du Québec pour défaut de fournir une garantie contre
la responsabilité professionnelle ou pour défaut de se conformer aux
obligations de formation.» Donc, c'est une procédure allégée.
M. Morin : Très bien, merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
pense que vous avez répondu en partie, mais, en fait, la radiation de 12.1, dès
que c'est réparé, ou dès que le monde s'est conformé, il n'y a pas de
discrétion, là, il les réinscrit automatiquement. La Chambre ne va pas décider
que ça fait trois fois que tu ne paies pas tes cotisations, cette fois-ci, ça
va être autrement, finalement, c'est automatique, le notaire est réinscrit?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, c'est ça, c'est une procédure simplifiée de réinscription.
M. Cliche-Rivard : O.K. Il n'y
a pas de discrétion.
M. Jolin-Barrette : Parce que
c'est une radiation administrative, ce n'est pas le conseil de discipline qui
vous radie.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Merci.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'il faut payer sa cotisation.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Sauf que j'imagine
que quelqu'un qui, pendant deux ou trois ans, est toujours en retard pour payer
sa cotisation, peut-être que l'ordre professionnel va vouloir lui poser
quelques questions ou faire une inspection professionnelle ou...
M. Jolin-Barrette : Dans le
bureau du syndic.
M. Morin : Oui, parce qu'à un
moment donné il y a des limites, là, hein? Et je comprends que quand... si ça
arrive, bien, ça, comme le suggérait mon collègue, mon confrère de
Saint-Henri-Sainte-Anne, là, c'est automatique, il n'y a pas de discrétion, à
ce moment-là, la personne est réinscrite.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Si elle remplit la
condition, elle est réinscrite.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 20 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «21.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 13, des suivants :
13.1. Un notaire âgé de 55 ans ou plus
peut être inscrit au tableau à titre de notaire à la retraite sur demande
adressée au secrétaire de l'ordre. Le notaire à la retraite peut faire précéder
son nom du préfixe maître... bien, «Me» ou «Mtre». S'il le fait suivre du titre
«notaire à la retraite», il ne peut cependant utiliser le titre de notaire
verbalement ou autrement ni exercer la profession d'un notaire. Il peut
toutefois poser, au sein d'une personne morale visée à l'article 26.1,
conformément au règlement pris en application de cet article, les actes visés
aux paragraphes 3 à 5 de l'article 15, de même que ceux visés au paragraphe 7
de cet article, sauf celui de représenter des clients dans le cadre de toute
demande pouvant être traitée suivant la procédure non contentieuse prévue au
livre 3 du Code de procédure civile.
13.2. Le notaire à la retraite ne peut
plus tenir de greffe ni être titulaire, utilisateur, ou signataire, ou
mandataire d'un compte en fidéicommis rattaché à la profession de notaire.»
Donc, 13.1, commentaire. L'article
introduit une catégorie de notaires à la retraite et les modalités d'exercice
particulières à cette catégorie. Donc, le concept de notaire à la retraite à la
Loi sur le notariat est calqué sur celui d'avocat à la retraite existant dans
la loi sur le barreau à l'article 54.1, avec certaines adaptations en vertu des
distinctions existantes entre les pratiques entre les deux juristes. Donc, au
Barreau, ça existe depuis 2007. Puis le prochain, 13.2., c'est : L'article
précise qu'un notaire à la retraite ne peut plus tenir de greffe ni être
titulaire, utilisateur, signataire ou mandataire d'un compte en fidéicommis
rattaché à la profession de notaire.
Donc, essentiellement le notaire à la
retraite va pouvoir donner des conseils, des avis juridiques, supposons, dans
une personne sans but lucratif, comme le notaire à la retraite peut le faire...
comme l'avocat à la retraite peut le faire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie,
oui.
M. Morin : Une question. À ce
moment-là, quand le notaire à la retraite va donner des conseils juridiques,
est-ce qu'il peut être rémunéré ou s'il faut que ça soit pro bono?
M. Jolin-Barrette : Bien,
déjà...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Alors, il
ne peut pas être rémunéré. Il peut simplement se faire rembourser ses dépenses
et ses frais, comme les avocats à la retraite. Donc, exemple, supposons...
M. Jolin-Barrette : ...il est
à pied je ne sais pas, il fait un déplacement en automobile, on peut rembourser
ses dépenses.
M. Morin : Ses dépenses, mais
il ne peut pas...
M. Jolin-Barrette : Supposons
qu'il est dans une clinique juridique à but non lucratif puis qu'il se déplace
à domicile, il fait ça bénévolement, mais le kilométrage est payé.
M. Morin : Mais il ne peut
pas être rémunéré.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Et c'est la raison
pour laquelle, entre autres, il ne peut pas avoir de compte en fidéicommis,
entre autres.
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui, mais aussi pour... Il ne fera pas de transaction notariale, là.
M. Morin : Non, je le
comprends, mais il peut faire... il peut donner des avis juridiques.
Théoriquement, il aurait pu aussi être rémunéré pour ses avis juridiques, puis
là, bien, il aurait mis ça dans un compte en fidéicommis. Mais vu qu'il faut
qu'il fasse ça pro bono, à ce moment-là, il n'y a pas de problème avec 13.2.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
comme le fait le Barreau, la Chambre va déterminer par règlement d'une façon
plus précise que le notaire fait ou ne fait pas.
M. Morin : O.K. Parfait.
Merci.
M. Jolin-Barrette : Mais
l'objectif, c'est de permettre à ces gens-là, qui ont été des juristes toute
leur vie, qui veulent contribuer, redonner à la société, notamment faire
partager leur expertise, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Donc, si
je comprends bien, le notaire à la retraite va avoir un frais de cotisation
d'admission au tableau de l'ordre, mais un peu comme l'avocat à la retraite ne
paiera pas d'assurance professionnelle liée à l'exécution de sa fonction.
M. Jolin-Barrette : Bien ça,
pour ces modalités là, c'est la Chambre des notaires qui va administrer tout
ça. Parce que, pour les notaires, ils sont mutualisés, en termes d'assurance
aussi. Donc, ça va être la chambre qui va établir les modalités.
M. Cliche-Rivard : Merci. Si
je ne me trompe pas, il y a des groupes qui nous ont parlé de la possibilité de
leur permettre de prêter serment. Est-ce qu'il y avait une ouverture de votre
côté de permettre aux notaires à la retraite de prêter serment?
M. Jolin-Barrette : Nous,
actuellement, on est à l'aise avec ce qu'il y a dans le projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que ça va?
M. Jolin-Barrette : On est à
l'aise.
M. Cliche-Rivard : Vous êtes
à l'aise.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Dans la même
lignée que mon confrère, donc, pour ce qui est, donc... En fait, c'est la
Chambre des notaires, en fait, qui nous demandait, dans une perspective... à la
justice, d'autoriser le notaire à la retraite d'exercer, donc, différentes
activités. Là, je vous entends, M. le ministre, donc vous êtes à l'aise avec la
proposition actuelle. Mais j'imagine qu'aussi... ça dit, donc, conformément au
règlement pris en application de cet article. Donc, par règlement, donc, il y
aura possibilité d'une certaine flexibilité dans ce que le notaire à la
retraite peut faire.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Alors, ce
qui est prévu, c'est des avis juridiques, conseils juridiques. Donc, exemple,
la Chambre des notaires demandait que les notaires à la retraite puissent
célébrer des mariages. On ne va pas dans cette direction-là. Si le notaire à la
retraite veut célébrer un mariage, bien, il va devoir faire comme tout autre
citoyen et demander l'autorisation pour célébrer un mariage.
Mme Cadet : O.K. Il ne pourra
pas faire comme vous, célébrer des mariages.
M. Jolin-Barrette : Moi, j'ai
demandé une autorisation signée de la main de Mme Vallée pour pouvoir
célébrer un mariage, puis je dois vous dire que j'ai une bonne moyenne parce
que je n'ai pas eu de divorce encore. Ça fait que, si ça vous intéresse...
Mme Cadet : Je suis déjà
mariée.
M. Jolin-Barrette : Bien, un
remariage, là.
Le Président (M.
Bachand) :Bon, O.K., alors...
Mme Cadet : Plus
sérieusement. Maintenant, un notaire âgé de 55 ans en plus, j'imagine que
quand on dit que c'est une clause miroir, donc, au niveau de la Loi sur le
barreau aussi, là, c'est 55 ans et plus pour l'accession au titre de
retraite.
• (18 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Oui, au
Barreau aussi, ça prend 55 ans. Mais vous connaissez le contexte de la
pénurie de main-d'œuvre, vous nous le soulevez souvent en chambre. Alors, on
souhaite conserver nos travailleurs expérimentés le plus longtemps possible sur
le marché du travail, là. Puis c'est un peu jeune, 55 ans, pour être à la
retraite.
Le Président (M.
Bachand) :Bien, je trouvais ça jeune,
c'est pour ça que je posais la question. Je comprends qu'ici, donc, on veut,
donc, une équivalence avec ce qui se trouve dans la Loi sur le Barreau, donc
c'est ce qui justifie cet âge relativement jeune pour pouvoir accéder à...
M. Jolin-Barrette : Mais,
d'un autre côté, la FADOQ, c'est 50...
Mme Cadet : ...à 13.2, donc,
«le notaire à le retraite ne peut plus tenir de greffe», donc il enlèverait
«titulaire, utilisateur ou signataire». Comment va se passer la transition au
niveau des greffes numériques? Parce qu'on a un greffe du central numérique,
mais il y a autant de greffes qu'il y a de notaires. Donc, au niveau, donc...
puisque là, ce ne sera pas une voûte, là, ça va vraiment être numérique,
comment va se passer la passation quand le notaire, donc, devient à la
retraite?
M. Jolin-Barrette : Donc,
exemple, le notaire qui pratique aujourd'hui, puis, dans 30 ans, il prend sa
retraite, puis devient notaire à la retraite, qu'est-ce qu'il arrive avec son
greffe...
Mme Cadet : Avec son greffe
numérique, oui.
M. Jolin-Barrette : ...s'il
n'y a pas de cessionnaire, supposons, s'il fait un dépôt de greffe dans...
comme on fait actuellement en Cour supérieure, est-ce que le greffe, il va être
supporté... Donc, il est versé à la Chambre, il est versé à la Chambre. Donc,
exemple, supposons qu'il est associé avec un collègue, c'est son collègue qui
pourrait le prendre, donc une cession de greffe, il va devenir cessionnaire du
greffe où il est versé... déposé à la Chambre. Mais il est déposé
virtuellement...
Mme Cadet : Virtuellement.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
numériquement.
Mme Cadet : Numériquement.
Puis, quand la cession de greffe se fait à un collègue, à un confrère, donc,
sur le plan technologique... parce que j'imagine que le notaire, donc, va avoir
accès, donc, avec une clé de chiffrement, donc, aux... de greffe numérique,
donc ces mêmes informations là vont être transmises.
M. Jolin-Barrette : Oui, les
modalités vont être prévues par la Chambre des notaires.
Mme Cadet : O.K. Donc, la
Chambre des notaires va prévoir, donc, les modalités pour que le transfert de
greffe puisse se faire de façon sécurisée...
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
Mme Cadet : ...à un seul
individu. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Juste pour
revenir à l'article 21, 13.1, M. le Président. Donc, si l'avocat... pas
l'avocat, mais le notaire à la retraite rend des avis juridiques, s'il y a un
problème ou il y a une poursuite, donc c'est la chambre qui va couvrir avec une
assurance professionnelle.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, la chambre va prévoir les modalités d'exercice par voie réglementaire du
notaire à la retraite. Donc, est-ce qu'il y a une cotisation de son assurance
professionnelle, de quelle façon c'est déterminé.
M. Morin : O.K. Parfait. Et
je comprends que la chambre ne souhaite pas qu'un notaire à la retraite puisse
célébrer des mariages, mais un notaire qui n'est pas à la retraite peut
célébrer des mariages sans demander une licence parce que c'est comme
automatique qu'il a la licence.
M. Jolin-Barrette : C'est
d'office.
M. Morin : C'est d'office.
M. Jolin-Barrette : C'est
d'office, un notaire, un exercice régulier, il peut célébrer les mariages comme
un maire ou comme un greffier, je pense, au palais de justice.
M. Morin : Oui, bien, en
fait, oui, il y a des officiers de justice, dans les palais, qui peuvent, là.
Mais est-ce qu'on sait pourquoi la chambre ne voulait pas qu'un notaire à la
retraite puisse célébrer...
M. Jolin-Barrette : Non, ils
voulaient, ils voulaient, ils voulaient.
M. Morin : Ah! ils voulaient.
O.K. C'est vous qui ne voulez pas?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Ah! est-ce qu'il y
a une raison?
M. Jolin-Barrette : S'il y a
une raison pourquoi on ne veut pas?
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, lorsque vous êtes notaire à la retraite, l'objectif de ça, c'est de
faire une réplique de la Loi sur le Barreau. Donc, je pense qu'il y a multiples
notaires, il y a multiples officiers du culte. Il y a multiples maires au
Québec. Donc, il y a des autorisations qui se donnent pour être célébrant.
Donc, la formule est là.
M. Morin : Mais corrigez-moi
si je fais erreur, l'avocat d'office ne peut pas célébrer un mariage...
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : ...il faut qu'il
fasse une demande.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Morin : Donc, ce n'est pas
une réplique exacte de la Loi sur le Barreau. Puis, si la chambre le demandait,
bien, je comprends qu'il y a des ministres qui peuvent célébrer des mariages,
il y a des officiers publics aussi, les maires. Mais pourquoi...
M. Jolin-Barrette : Il y a
des ministres qui peuvent célébrer des mariages?
M. Morin : Des ministres du
culte.
M. Jolin-Barrette : Du culte,
oui, oui.
M. Morin : Du culte. Non,
parce qu'habituellement les ministres... Bien, ils peuvent, s'ils font une
demande...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : ...mais sinon ce
n'est pas automatique, ce n'est pas d'office.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas automatique.
M. Morin : Voilà. Alors...
M. Jolin-Barrette : Pour
vous, ça devrait être automatique?
M. Morin : Mais là on va plus
se concentrer sur les notaires à la retraite...
M. Jolin-Barrette : Aux
députés. Mais, si vous aimez ça, célébrer des mariages, je peux vous faire
élire au municipal.
M. Morin : Non, non, mais je
parle des notaires, alors... Puis j'essaie de comprendre pourquoi le
gouvernement ne veut pas qu'un notaire... Tu sais, il peut rendre un avis
juridique dans une clinique juridique, aider des gens, mais il ne pourrait plus
célébrer un mariage. Là, il faut qu'il demande une licence. Puis j'essaie de
comprendre pourquoi, ce n'est pas comme si... Tu sais, je peux comprendre, il
est à la retraite, donc il n'y aura plus de greffe, et cetera, mais célébrer un
mariage quand il pouvait avant.
Alors j'essaie de voir pourquoi on lui
enlève cette prérogative-là une fois qu'il est notaire à la retraite, d'autant
plus que la chambre le demandait.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, dans les choix qui ont été faits dans le cadre du présent projet de
loi, ce qui a été choisi, c'est de faire en sorte de...
M. Jolin-Barrette : ...permettre
les conseils et les avis juridiques mais pas de célébrer des mariages. Cela
étant, s'il y a un mariage à célébrer, l'autorisation peut être demandée.
M. Morin : Bien sûr.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : ...sur la
cession en greffe. Donc, on parlait, donc, d'un notaire qui prendrait sa
retraite dans 30 ans, mais, disons, un notaire qui prend sa retraite dans 15
ans, donc, va avoir, donc, un certain... en fait, va avoir autant, donc, une
voûte physique qu'un greffe numérique à céder. Donc, le règlement de la chambre
des notaires, donc, va prévoir, donc, la cession pour les deux types, là, de...
des deux types de greffes.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
et la chambre pourrait prévoir que, lorsqu'il y a un greffe qui est cédé, tout
doit être numérisé.
Mme Cadet : C'est ça.
Bien, c'est un... c'est là que je m'en allais, parce que, plus tôt, on a dit
que, là, maintenant, on ne fait pas ça, mais, quand un notaire prend sa
retraite, il pourrait, donc, y avoir, donc, une transition numérique à ce
moment-là.
M. Jolin-Barrette : Si
c'est cette obligation-là que la chambre impose. Ou sinon, la chambre va
recevoir le greffe papier dans le cadre d'un entrepôt sécurisé.
Mme Cadet : Mais ce
serait le... Ça relèverait de la chambre, à ce moment-là dans le...
M. Jolin-Barrette : C'est
sûr que ce sera au conseil d'administration de la chambre à déterminer qu'est
ce qu'ils choisissent.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 21 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 22.
L'article 14 de cette loi est remplacé par les suivants :
«14. Le secrétaire de l'ordre tient le
registre notarial sur lequel il est inscrit, relativement à chacun des
notaires :
«1° son nom suivi, selon le cas, de la
mention "notaire en exercice" ou "notaire à la retraite";
«2° ses secteurs de pratique, en précisant
celui dans lequel il exerce principalement sa profession;
«3° les coordonnées des notaires
honoraires;
«4° tout autre renseignement déterminé par
règlement du conseil d'administration;
«Les renseignements qui sont consignés au
registre suivant les paragraphes 1° et 2° du premier alinéa, conçus avec ceux
prévus au Code des professions, le tableau de l'ordre. Ce registre indique
également tout autre renseignement déterminé par règlement du conseil
d'administration.»
14.1. Le nom des notaires ainsi que la
date à laquelle ce titre leur a été attribué sont des renseignements conservés
par le secrétaire de l'ordre dans le répertoire prévu à l'article 46.2 du
Code des professions.»
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Interventions
sur l'article 22? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, je comprends que, quand on regarde votre tableau, M. le
ministre, il y a une série d'informations qui se retrouvaient dans la loi
actuelle et qu'on enlève, entre autres, si je comprends bien, le nom des
personnes qui ne sont plus inscrites au tableau de l'ordre avec la désignation
du greffe dans lequel sont conservés leurs actes, mais... Oui.
M. Jolin-Barrette : Pas
tout à fait. En élément de précision, là, parce que dans le Code des professions,
à 46.1, maintenant il y a des obligations. En fait, il y a la nomenclature de
certains renseignements qui doivent être tenus.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : C'est
pour ça qu'on les élimine.
M. Morin : C'est pour ça
que vous les éliminez. Puis la désignation, par exemple, du greffe dans lequel
sont conservés leurs actes? Parce qu'évidemment ça va être pratique pour
quelqu'un qui ferait une recherche, là, savoir où ils sont. Et est-ce qu'on va
conserver ces renseignements-là quelque part?
M. Jolin-Barrette : Quand
vous dites dans le...
M. Morin : Bien, en
fait, dans la loi actuelle, ce que je comprends, il y a une disposition qui dit
le nom des personnes qui ne sont plus inscrites au tableau de l'ordre avec la
désignation du greffe dans lequel sont conservés leurs actes et, s'il y en a
plusieurs, l'indication des périodes d'activité professionnelle correspondant à
chacun d'eux. Je comprends que, ça, vous allez le retrancher. Il n'y a
peut-être pas l'équivalent dans le Code des professions. Donc, quelqu'un qui
rechercherait la désignation d'un greffe, il va s'adresser à la chambre. C'est
la Chambre qui va adopter un règlement là-dessus. Comment ça va fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que c'est la chambre qui va renseigner les gens?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc,
en retranchant ça, qui va informer le public de savoir où il est rendu le
greffe?
M. Morin : Où est rendu
le greffe?
• (18 h 20) •
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Parfait.
Dans le fond, ce qu'on me dit, c'est qu'il n'y a plus de greffe commun social.
Donc, ce n'est plus nécessaire de l'indiquer. Donc, on supprime la notion de
greffe commun social. C'est-tu ça?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça.
M. Morin : Et donc il y
en a combien, des greffes communs sociaux présentement?
M. Jolin-Barrette : Il
n'y en a plus...
M. Jolin-Barrette : ...il n'y
en a plus en vigueur, il n'y en a plus en vigueur aujourd'hui.
M. Morin : Et ça
correspondait à quoi?
M. Jolin-Barrette : Ça n'a
jamais été opérationnel.
M. Morin : Donc, il n'y en a
jamais eu, il n'y en a jamais eu?
M. Jolin-Barrette : Il n'y en
a jamais eu? Mais il y en a-tu déjà eu, des greffes communs, social?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : On me dit
qu'il n'y a jamais eu de greffe commun social puis qu'avec... Oui, donc en
vertu... le greffe social est celui constitué par des notaires exerçant leur profession
sous la forme d'une société en nom collectif, le greffe fait partie des biens
de la société. Ils peuvent faire l'objet d'un partage. C'était
l'article 64 de la LM trois, mais qui n'a jamais été mis en vigueur. Quand
la LM trois a été adoptée au début des années 2000. Puis le greffe commun,
c'est celui constitué par des notaires qui est détenu par ceux-ci en
indivision. Il ne peut faire l'objet d'un partage, ça, c'est à 63 de la LM
trois, qui n'a jamais été en vigueur non plus. Ça fait que, dans le fond, là,
avec le greffe numérique, le greffe central numérique, chacun va avoir son
greffe, puis, dans le fond, les dispositions du LM trois qui n'étaient pas en
vigueur, on les supprime. Donc, le corollaire est là. C'est pour ça qu'on...
M. Morin : D'accord. Sauf que
la disposition ne parlait pas d'un greffe commun social, mais bien d'un greffe.
Donc là, si on recherche un greffe, on va aller où?
M. Jolin-Barrette : Donc, à
la chambre, on s'adresse à la chambre.
M. Morin : À la chambre, O.K.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'article 22? M. le député de Saint-Henri–Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Là, on
mentionne également à 22 la catégorie de notaire... de notaire honoraire qui s'ajoute
à la catégorie de notaire à la retraite... et le notaire en exercice. Est-ce
que vous pouvez nous renseigner sur où sont définis les critères d'application
pour le notaire à la retraite... honoraire, pardon.
M. Jolin-Barrette : Donc, les
notaires honoraires, c'était déjà prévu. Donc, l'article prévoit les
renseignements relatifs aux notaires honoraires, qu'il conserve, donc un
notaire honoraire, c'est une distinction, là.
M. Cliche-Rivard : C'est une
distinction pour un notaire en exercice? Comme avocat émérite ou...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc...
(Consultation).
M. Jolin-Barrette : O.K.,
donc, ça permet au notaire honoraire... ça ne lui confère que très peu de
droits, donc, soit de faire suivre son nom du titre de notaire honoraire,
d'assister aux assemblées générales de la Chambre des notaires, même sans droit
de vote, de recevoir le magazine la Chambre des notaires ainsi que ses autres
outils aux communications, d'avoir accès aux services et de participer aux activités
de la Chambre des notaires offertes aux notaires aux mêmes frais que ceux
exigés par ces derniers. Donc, le notaire honoraire, il n'est pas inscrit au
tableau.
M. Cliche-Rivard : Il n'est
pas inscrit?
M. Jolin-Barrette : Est-ce que
vous pouvez être notaire honoraire et pratiquer ou non, c'est après?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est quand vous n'êtes pas inscrit. Donc, c'est comme professeur émérite à
l'université, supposons.
M. Cliche-Rivard : Mais vous
ne voulez pas dans ce cas-là demeurer notaire à la retraite, par exemple? Vous
pourriez cumuler les deux.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
vous allez être inscrit si vous êtes notaire à la retraite.
M. Cliche-Rivard : Mais vous
pourriez être notaire à la retraite honoraire.
M. Jolin-Barrette : Non, je
ne pense pas, là... c'est ça. Dans le fond, il ne faut plus que vous soyez
inscrit au tableau de l'ordre pour être notaire honoraire.
M. Cliche-Rivard : Donc, tu
ne peux pas cumuler notaire à la retraite et notaire honoraire... décidé.
M. Jolin-Barrette : Non,
exactement.
M. Cliche-Rivard : Et donc,
là, le secrétariat va conserver les coordonnées de ces gens là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Donc, c'est une reconnaissance, c'est un titre distinctif pour un notaire qui a
oeuvré au moins 25 ans à titre de notaire. Contrairement à avocat émérite
où vous pouvez continuer à pratiquer puis à obtenir cette reconnaissance-là.
Donc, si c'est déterminé, votre candidature doit être soumise, doit être
inscrite pour... présenter une demande d'honorariat.
M. Cliche-Rivard : O.K. Et
ça, là, ce que vous me lisez, les règlements d'application, c'est sur une
résolution de la chambre des notaires?
M. Jolin-Barrette : C'est la
chambre des notaires? Ça, c'est-tu un règlement de la chambre des notaires?
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est une résolution adoptée par le conseil d'administration de la Chambre.
M. Cliche-Rivard : Parfait...
M. Cliche-Rivard : ...merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Et donc, pour les
notaires, il y a des notaires en exercice, des notaires à la retraite, il y a
des notaires émérites, non? Ils n'ont pas l'équivalent des avocats émérites?
M. Jolin-Barrette : Ils ont
des notaires émérites aussi.
M. Morin : Oui, c'est ça, des
notaires émérites., puis il y a des...
M. Jolin-Barrette : Quand
vous êtes notaire émérite, vous pouvez continuer à pratiquer.
M. Morin : Oui, bien, comme
des avocats émérites. Puis il y a des notaires honoraires.
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous, vous êtes un avocat émérite, je crois.
M. Morin : C'est exact, oui,
tout à fait, puis je continue à pratiquer, mais là je suis parlementaire.
Voilà. Ma pratique s'adresse...
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, il faut quand même souligner...
M. Morin : Ma pratique,
maintenant, c'est d'être un parlementaire.
M. Jolin-Barrette : ...M. le
député de l'Acadie, avocat émérite. Vous savez, moi, je n'ai pas cette
chance-là, M. le Président. Bien, peut-être cette année, M. le Président, après
avoir adopté le projet de loi sur les notaires, avec l'acte notarié exécutoire,
peut-être.
M. Morin : Mais vous êtes
notaire général...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est vrai.
M. Morin : Donc, vous
pourriez être notaire émérite.
M. Jolin-Barrette : Je ne le
sais pas, ça, parce que... Il faudrait vérifier. Est-ce que je suis inscrit au
tableau de l'ordre?
M. Morin : Il y a des membres
de la chambre, ici, ils pourront vous en parler, M. le ministre. Mais non,
maintenant, moi, j'exerce au Parlement et je me dédie totalement à mon travail
de député.
M. Jolin-Barrette : Et vous
le faites bien.
M. Morin : Bien, merci. Ceci
étant, les notaires honoraires, est-ce qu'il y en a?
M. Jolin-Barrette : Sûrement.
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc, on
dit bien notaires honoraires et non pas les honoraires du notaire.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Ça, ce
n'est pas la même affaire.
M. Morin : Ce n'est pas du
tout la même chose.
M. Jolin-Barrette : Alors,
écoutez, on pourrait se renseigner à la chambre pour savoir qui sont les
notaires honoraires.
M. Morin : Bien.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, questions, M. le député
de l'Acadie, pour l'instant?
M. Morin : Non, ça va.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. J'aurais la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui. Et pour bien
comprendre, donc, les notaires honoraires, donc, eux, est-ce qu'ils paient une
assurance responsabilité?
M. Jolin-Barrette : Les
notaires honoraires, ils ont seulement... C'est un titre honorifique.
Mme Cadet : C'est juste un
titre honorifique, O.K. Donc, il n'y aurait pas...
M. Jolin-Barrette : C'est
comme professeur émérite, supposons.
Mme Cadet : O.K., donc il n'y
aurait pas de perte pour un notaire honoraire, donc... donc il n'y aurait pas,
donc, de conflit, donc, sur le plan, donc... sur le plan pécuniaire, là, pour
une personne, donc, d'avoir à choisir entre notaire honoraire ou notaire à la
retraite, donc, ce n'est pas quelque chose qui s'applique.
Maintenant, ma question : Quelle est
la distinction ou modification apportée par le projet de loi entre l'article
14, alinéa 1, paragraphe 4, et l'article 14, paragraphe 3? Donc, tout autre
renseignement déterminé par règlement du conseil d'administration, donc... «le
secrétaire de l'ordre tient le registre notarial sur lequel il inscrit,
relativement chacun des notaires, tout autre enseignement déterminé par
règlement du conseil d'administration», et «ce registre indique également tout
autre enseignement déterminé par règlement du conseil d'administration».
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc,
tout autre renseignement déterminé par règlement du conseil d'administration,
puis le dernier alinéa, c'est : «Ce registre, indique également tout autre
renseignement déterminé par règlement du conseil d'administration.
Mme Cadet : Exactement.
M. Jolin-Barrette : Ça se
ressemble, effectivement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Merci beaucoup.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Passez une belle soirée. Merci.
(Fin de la séance à 18 h 30)