Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mercredi 24 mai 2023
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Vol. 47 N° 31
Étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi modifiant diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Fontecilla, Andrés
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Cadet, Madwa-Nika
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Schmaltz, Valérie
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Asselin, Mario
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Bourassa, Kariane
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Maccarone, Jennifer
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Cadet, Madwa-Nika
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Cadet, Madwa-Nika
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Bonnardel, François
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Cadet, Madwa-Nika
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Bachand, André
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Cadet, Madwa-Nika
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Asselin, Mario
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Bonnardel, François
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Cadet, Madwa-Nika
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Bonnardel, François
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Cadet, Madwa-Nika
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Bachand, André
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Cadet, Madwa-Nika
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Bachand, André
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Cadet, Madwa-Nika
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Bonnardel, François
11 h (version révisée)
Onze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi modifiant
diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi
visant à aider à retrouver des personnes disparues.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Lamothe
(Ungava); M. Morin (Acadie), par Mme Cadet (Bourassa-Sauvé); M. Zanetti
(Jean-Lesage), par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Bachand) :Merci, merci beaucoup. Comme
vous savez, nous étudions le projet de loi n° 14 par
sujets. Lors de l'ajournement de nos travaux hier, l'étude de l'article 117
du projet de loi est suspendue, et nous étions à l'étude du sujet numéro 2,
intitulé Prévention et lutte contre le racisme et le profilage racial et
social. Nous discutons... Nos discussions, pardon, portaient plus précisément
sur l'amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis à l'article 14
de... du projet de loi. Interventions?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Juste
pour nous remettre un peu dans le scénario où est-ce qu'on était hier avant d'ajourner
nos travaux, l'amendement en question à l'article 14 propose d'ajouter
dans la loi la durée minimale de 30 heures par année de formation, chose
qui est évoquée... et le nombre d'heures, qui est aussi évoqué dans le comité
consultatif... le livre vert qui a été préparé par le Comité consultatif sur la
réalité policière. C'est la recommandation. Et nous avons entendu non seulement
en auditions, en commission, ici, les auditions particulières... l'association
des policiers et policières du Québec a même fait la recommandation qu'ils
seront prêts à accepter un 36 heures de formation continue par année.
Alors, on trouve juste de... mettre le noir sur le blanc — quelque
chose comme ça... ce n'est pas ça, noir sur blanc — noir sur blanc
dans la loi pour que ça soit clair puis que tout le monde ait la même
compréhension de ce que nous souhaitons faire.
• (11 h 30) •
J'ajoute aussi, M. le Président... ce ne
serait pas la première place puis ni la première fois que le gouvernement de la
CAQ acceptera de mettre à l'oeuvre et de mettre noir sur blanc l'évocation de
30 heures de formation par année pour la formation continue, nous avons
fait ceci lors du débat du projet de loi n° 40 en ce qui concerne la
formation continue qu'on souhaitait que nos professeurs, enseignants, qu'ils suivent
dans le réseau de l'éducation. C'est quelque chose qui est écrit, c'est clair. Alors,
ce n'est pas une nouveauté, ce ne serait pas la première fois qu'on adoptera
une telle notion, c'est quelque chose que nous avons déjà vu, que le
gouvernement aussi a déjà accepté. Alors, on ne fait pas fausse route, on n'invente
pas quelque chose ici qui est nouveau, c'est quelque chose qui est accepté par
le corps des policiers. Tout le monde a dit que c'est une bonne idée, on a
entendu puis on a fait le débat assez longtemps la semaine passée... juste hier
en ce qui concerne la formation. Aussi, lors des auditions, on a entendu
pleinement que la formation, c'est aussi beaucoup le nerf de la guerre, puis il
faut équiper nos policiers. Tout le monde est prêt à l'accepter.
Alors, je tends la main au ministre, en s'assurant
que peut-être lui aussi va l'accepter, de mettre au moins le minimal de 30 heures
par <année...
>
11 h 30 (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...l'accepter, de mettre au moins le minimal de 30 heures
par >année.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement? M. le ministre, s'il vous plaît. Oui.
M. Bonnardel : ...dire que
nous n'allons pas accepter cet amendement, M. le Président. Les négociations...
bien, les discussions, pas les négociations, les discussions qui auront lieu
avec les différents partenaires, dans les prochaines semaines, après l'adoption
de la loi, vont nous permettre de définir les besoins, les besoins en termes de
formation continue. Est-ce que ce sera cinq, est-ce que ce sera 10, 15, 20 ou
30? Je n'en ai aucune idée. Mais on va laisser les discussions se faire avec
nos différents partenaires pour évaluer les besoins de tout un chacun.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Puis, malgré
que j'entends ce que le ministre, il dit, évidemment, c'est une déception,
parce que la discussion a déjà été faite. Ça fait que j'entends ce qu'il dit,
mais cette discussion a été faite, ça a été fait lors du dépôt du projet... le
premier projet de loi, le 18, qui est mort au feuilleton, ça a été fait lors de
la consultation pour le livre vert, c'est écrit noir sur blanc, dans la réalité
policière, on parle de leur recommandation 64 : «Introduire dans la
Loi sur la police l'obligation pour chaque policier québécois de réaliser 30 heures
de formation continue par année.»
Puis 30 heures, c'est un minimum. Ça
fait qu'on ne dit pas qu'on devrait... on peut faire plus que ça, mais c'est le
minimum. Puis tout le monde a accepté ceci. Il y a un accord de tout le monde
de suivre la formation. On a tellement entendu parler de la formation lors de
nos auditions. C'est partout dans chaque mémoire que nous avons lu. Tout le
monde est d'accord, même que l'École nationale de la police a dit qu'ils sont
prêts à faire une réforme de la façon que nous allons former aussi. Il faut
juste libérer le monde. Puis lors du dernier... même dans cet article, on parle
aussi de toutes les sanctions, on dit que c'est tellement important que, si
vous ne suivez pas la formation, il va y avoir des pénalités, vous serez
assujettis à des sanctions, il va y avoir des modes de contrôle, de
supervision, d'évaluation. C'est tellement important qu'on va mettre un article
ici puis que tout ça va se faire parce qu'on sait que la formation, c'est
essentiel.
Je ne comprends pas pourquoi nous ne
sommes pas prêts à mettre le minimal de 30 heures par année. On l'a déjà
fait dans le passé, c'est ça que j'avais dit à ma collègue de Québec solidaire hier,
ce n'est pas quelque chose qui est nouveau, c'est quelque chose qu'on a déjà vu
dans autres lois. Ça n'a pas fait mal. Dans le fond, ça met de l'ordre puis de la
rigueur dans nos processus puis ça donne de l'importance à la formation. On
sait que c'est important, tout le monde l'a dit. Alors, je pense qu'on a une
occasion en or, maintenant que nous sommes en train de débattre du projet de
loi et de l'article 14, de mettre les choses au clair, de dire : On
va faire ce qu'on dit qu'on va faire aussi. Là, c'est maintenant que nous
pouvons faire, parce qu'après l'adoption de la loi, là, on vient de manquer une
opportunité de mettre ça au clair. Tous les ordres sont en accord avec nous.
Alors, vraiment, là, je pense que c'est essentiel que nous adoptions cet
amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien oui,
mais je vais continuer, M. le Président. Parce qu'il y a aussi beaucoup de...
Si on n'accepte pas cet amendement, M. le Président, c'est comme si nous sommes
en train de dire que tous les travaux que nous avons faits dans le passé, tous
les travaux que le comité a faits — le comité consultatif — ça
tombe à l'eau. Mais je veux juste dire, pour que les gens qui nous suivent
comprennent pourquoi c'est essentiel, cet amendement, pour faire la suite de
tous les travaux qui ont été faits, parce que c'est le niveau de travail qui
est vraiment substantiel, le 30 heures, c'est un minimum. Tu sais,
voici tout le travail qui a été fait par le comité pour en arriver avec ces recommandations.
En 2020, un comité consultatif formé de cinq professionnels aux expériences
variées et complémentaires a eu le mandat de mener une réflexion sur la réalité
policière au Québec et de présenter à la ministre de la Sécurité publique
diverses avenues prometteuses visant à parfaire le modèle de police au Québec.
Les travaux ont débuté par l'analyse de 21 pistes de réflexion avancées
par le ministère de la Sécurité publique, dans le document qu'on vient de faire
référence à maintes reprises, le Comité consultatif sur la réalité policière, Modernité,
confiance et efficience. Par la suite, le comité a entendu les organismes,
les intervenants et les citoyens qui souhaitaient partager leurs pensées sur la
réalité policière québécoise. Plus précisément, M. le Président, le comité a
rencontré une vingtaine d'experts, une quarantaine de parties prenantes à huis
clos, qui incluaient des organisations et des intervenants, 147 citoyens
et intervenants de première ligne. Le comité a également reçu presque 80 mémoires,
79 mémoires. Il a accueilli 54 groupes en 10 jours d'audiences
publiques. Ils ont <réalisé...
Mme Maccarone :
...citoyens
et intervenants de première ligne. Le comité a également reçu presque 80 mémoires,
79 mémoires. Il a accueilli 54 groupes en 10 jours d'audiences
publiques. Ils ont >réalisé un sondage auprès de 4 000 policiers,
gestionnaires et civils, puis on a analysé les pratiques policières au Canada
et ailleurs dans le monde. Ça fait beaucoup de gens à qui nous avons dit... qui
nous avons dit l'importance de la formation continue. C'est beaucoup de monde
qui nous ont permis de mettre la lumière de ce que nous avons besoin en ce qui
concerne la réforme de la Loi sur la police. Puis cet amendement est
directement en lien avec les recommandations de ce comité puis le fruit de tous
les travaux que je viens d'énumérer, M. le Président.
Si on vote contre ceci, on vote contre les
recommandations du comité consultatif, on vote contre les recommandations, on
vote contre tous les travaux qui ont déjà été entamés. Ça envoie un drôle de
message aux gens qui ont fait tous ces travaux, les gens qui ont contribué.
C'est comme si nous sommes en train de dire : Bien, merci pour tous ces
travaux-là, mais on ne va pas faire la suite, parce que ça, là, c'était un
exercice en futilité, ça ne vaut pas grand-chose. Si chaque fois que nous
allons proposer un amendement suite à une recommandation du comité consultatif,
puis qu'on dit non, mais on n'est pas conséquents avec nous-mêmes, il y a un
manque de cohérence dans la façon que nous avons travaillé. C'est l'amendement
qui était, probablement, le plus prévisible de tous les amendements qu'on aura
pu déposer ici dans cette commission, M. le Président, alors je souhaite, au
moins, comprendre pourquoi. Si le gouvernement dit qu'il ne va pas accepter cet
amendement, bien, je veux mieux comprendre le pourquoi nous n'allons pas faire
suite.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. le député de... Laurier-Dorion, pardon.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Afin de bien comprendre l'essence de cet article-là, donc...
Une voix : ...
M. Fontecilla : ...oui, sur la
formation continue, là, j'aimerais savoir, là, si le ministre, dans son esprit,
là, le règlement qu'il peut — il n'est pas obligé — qu'il
peut produire, il va déterminer les obligations relatives à la formation
continue, mais est-ce que c'est une formation qui va être négociée — parce
qu'il l'a dit tantôt, ça va être discuté avec l'ensemble des partenaires — est-ce
que c'est une formation continue qui va s'appliquer à l'ensemble des policiers
du Québec? À seulement une partie? Est-ce que ça va être des formations à la
pièce selon le service de police ou c'est un service... c'est une formation continue
minimale, là, que tous les policiers du Québec vont recevoir?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : ...formation
minimale que... selon moi, qui est importante de définir avec les partenaires,
qu'eux-mêmes vont avoir à passer dans les prochains mois ou dans un laps de
temps qui sera défini par le règlement.
M. Fontecilla : Encore une
fois, je tente de préciser, là : La formation continue minimale, là, qu'il
va négocier avec ses partenaires, est-ce que ça va être pour tout le monde, ou
on peut avoir une formation minimale qui va être pour certains corps de police,
et pas pour d'autres?
M. Bonnardel : ...formation pour
tous les policiers, là.
M. Fontecilla : Donc, c'est
pour tout le monde? Dans son esprit, la formation continue est pour tous les
policiers du Québec?
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Parfait. Et
il se peut qu'aussi ils rencontrent la situation suivante, où certains services
de police, à cause des caractéristiques précises de l'environnement dans lequel
ces services, en particulier, évoluent, ont besoin d'un type de formation
continue dans un domaine plus précis. Par exemple, un service de police qui
œuvre dans un milieu où il y a beaucoup de communautés autochtones n'a pas la
même réalité qu'un service de police où il n'y a pas de communauté autochtone,
et il peut, par exemple, avoir... ces policiers et ces policières-là peuvent
avoir besoin d'une formation continue, plus précisément dans... autour des
relations avec les membres des Premières Nations. Est-ce que, dans son esprit,
il va y avoir, donc, un tronc commun, et, à partir de ça, il peut y avoir des
formations... de la formation continue spécifique pour certains corps policiers?
M. Bonnardel : Ça peut être
une très bonne idée, selon les besoins et les disparités entre les différentes
régions, si, oui, il y a des communautés, ou autres. Donc, absolument.
• (11 h 40) •
M. Fontecilla : Très bien.
Est-ce qu'il serait, donc, ouvert à préciser davantage la... le sens qu'il
donne à «formation continue», là, par exemple, une formation <continue...
M. Fontecilla :
...la...
le sens qu'il donne à «formation continue», là, par exemple, une formation >continue
minimale adressée à tous les policiers, à laquelle on peut ajouter d'autres
types de formation plus spécifiques, là?
M. Bonnardel : Non. Ça sera
défini par règlement quand on aura commencé les discussions avec nos
partenaires.
M. Fontecilla : Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : C'est parce
que les discussions ont déjà été entamées. Tu sais, le ministre vient de dire :
Ça va faire quand nous allons commencer les discussions. Mais les discussions,
en termes du nombre d'heures minimales, ont déjà été faites lors de la
consultation par le Comité consultatif sur la réalité policière. Selon le
ministre, c'est quoi, les heures minimales, d'abord, pour une formation, pour
la formation continue?
M. Bonnardel : Ce sera défini
lors de nos discussions avec les différents partenaires.
Mme Maccarone : Mais, selon
les différents partenaires puis selon ce que je viens de dire, une vingtaine
d'experts, une quarantaine de parties prenantes, 147 citoyens et
intervenants, au-dessus de 4 000 policiers, 79 mémoires,
54 groupes, 10 jours d'audiences publiques, les gens ont tous dit :
Ce qu'on souhaite, c'est un minimum de 30 heures. C'est écrit dans le
livre qui a été préparé par le gouvernement. Ça fait que est-ce que ça veut
dire que le ministre n'est pas en accord avec un minimum de 30 heures par
année?
Même l'ordre des avocats, le Barreau,
c'est un 30 heures, si je ne m'abuse, 30 heures sur deux ans. Ça fait
que, pour eux, ça, c'est un minimum. On a dit, dans la loi 40, quand on a
fait le débat pour la formation professionnelle, pour nos professionnels qui
oeuvrent au sein de notre réseau public, les professeurs, on a dit que c'est
30 heures. Puis c'est écrit dans la loi, c'est clair. Pourquoi? Parce que
c'est important. Le ministre, lui, a dit tellement c'était important, tout le
monde a dit que c'était important, mais on... C'est comme si on ne fait pas
suite aux recommandations qui ont déjà été faites.
Ça fait que je ne comprends pas pourquoi
qu'il faut repartir... Je comprends qu'il faut repartir une discussion en ce
qui concerne ce qui va avoir lieu dans le règlement. C'est une bonne chose. On
a parlé beaucoup, M. le Président, hier puis la semaine précédente, en ce qui
concerne la consultation des groupes, c'est une bonne chose, oui. Puis on
comprend que, par règlement, c'est quand même une consultation de 45 jours
après. Mais ça reste qu'il y a autre chose qui va être consulté aussi. Mais il
y a un consensus en ce qui concerne le nombre minimal d'heures requises par
année. Est-ce que ça veut dire que le ministre n'est pas en accord avec le
rapport du... la réalité policière?
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le ministre?
Mme Maccarone : Mais moi, je
souhaite avoir une réponse. Est-ce qu'il est en accord avec la... les
recommandations qui sont écrites dans la réalité policière? C'est la
recommandation 64.
M. Bonnardel : M. le
Président, je ne veux pas me répéter 36 fois, là. J'ai dit que ces
discussions auraient lieu avec nos partenaires lors de l'adoption de la loi, et
on définira, par la suite, le nombre d'heures. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme Maccarone : Oui. Mais
moi, ma question est quand même précise. J'ai quand même demandé si le ministre
était en accord avec la recommandation 64.
M. Bonnardel : Je n'ai pas
d'autre commentaire sur l'amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :J'aurais la députée de Bourassa-Sauvé,
s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Ma collègue de Westmount—Saint-Louis vient de mentionner le
comparatif avec les obligations professionnelles qui sont mises de l'avant par
le Barreau du Québec, donc les 30 heures d'activités de formation continue
par périodes de référence de deux ans. Au-delà de la durée minimale, donc, de
30 heures par année, évidemment, donc, moi, j'arrive en milieu de processus,
donc, je comprends que c'est la recommandation qui a été faite par de nombreux
groupes lors du dépôt de leur mémoire, je me pose aussi une question sur le
type de formation. Donc, pour reprendre les obligations relatives à la
formation continue du Barreau du Québec, une partie de ces heures, donc, trois
de ces heures-là, donc, doivent être suivies en éthique et déontologie ou en
pratique professionnelle. Donc, au niveau de vos attentes en matière de
formation, donc, de durée minimale, donc, est-ce que vous avez une certaine
idée du type de formation, donc, d'avoir un certain un bloc d'heures qui
pourrait être alloué à une formation, donc, en éthique, un peu comme qu'est-ce
qu'on voit au Barreau? Évidemment, je comprends que le... il y a des limites à
la comparaison qu'on peut faire entre les deux professions, mais je pense
qu'étant donné la nature du travail de policier et la réalité terrain, donc,
d'avoir des heures qui soient dédiées à un certain... à ce que... donc, soit
comme pour les avocats, les... que ces heures-là soient suivies en éthique et
déontologie ou qu'elles soient suivies, donc, sur une thématique particulière...
est-ce qu'il y a ces... ce type d'attente là dans votre vision de la formation
continue?
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions?
M.
Bonnardel
: Pas
d'autre <commentaire...
Mme Cadet :
...vision
de la formation continue?
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup.
Interventions?
M. Bonnardel :
Pas
d'autre >commentaire, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Il
vous reste 7 min 5 s pour l'amendement.
Mme Maccarone : Merci. C'est
une excellente question de ma collègue. Je trouve que c'est dommage si nous n'aurons
plus de réponse. On ne peut pas faire face à un ministre qui refuse de
débattre, qui refuse de répondre, qui refuse d'avoir des échanges.
Le Président (M.
Bachand) :...le règlement ne l'oblige
pas. Alors donc, faire très attention aussi. Donc, il y a un bon échange.
Alors, continuez, Mme la députée.
Mme Maccarone : Je vais faire
très attention. Mais c'est sûr que l'amendement en question, c'est souhaité par
les policiers. C'est eux-mêmes qui ont dit qu'ils souhaitent avoir la formation
continue. C'est eux-mêmes qui se sont fait consulter. C'est eux qui ont
sanctionné les recommandations. Même que l'APPQ sont prêts à aller plus loin
que le 30 heures, puis eux, ils disent, ils sont prêts à faire un
36 heures. Tout le monde dit que la formation, c'est le nerf de la guerre
puis c'est tellement important. Tellement important qu'on va le mettre dans la
loi. Mais la réalité, à la fin de l'adoption de cet article et les autres
articles précédents, que... Même, cet article en question où nous avons déposé
beaucoup d'amendements. Pourquoi? Parce que l'on constate que c'est tellement
important. Mais ça va être un article qui ne va pas amener rien en ce qui
concerne de la loi. C'est un article vide, c'est une coquille vide, parce qu'on
ne parle de rien qui va être écrit noir sur blanc en ce qui concerne la loi qui
va être appliquée pour les gens à suivre.
Et je comprends la nécessité d'avoir des
règlements, des directives. On a aussi débattu de ça beaucoup, hier et
précédemment, mais on ne peut pas tout faire derrière les portes closes, on ne
peut pas tout faire à l'extérieur des lois. Nous sommes ici, nous sommes des
législateurs, nous avons une responsabilité d'être clairs et nets en ce qui
concerne notre rôle. Le public qui suit, les gens qui sont avec nous ici, en
commission, eux aussi, ils ont le droit de savoir c'est quoi, les orientations
du gouvernement en ce qui concerne leurs lois qu'eux ils souhaitent être
adoptés. Nous, comme opposition, nous avons une responsabilité de bonifier les
lois et d'amener une certaine clarté en ce qui concerne cette loi. Parce que
c'est clair, le gouvernement va pouvoir l'adopter quand il le souhaite, il a la
majorité, mais il faut faire preuve aussi de souplesse, puis l'écoute des gens
sur le terrain aussi. C'est pour ça que nous souhaitons avoir des échanges,
nous souhaitons avoir un dialogue, parce que ce n'est pas seulement nous qui
souhaitons bonifier cette loi, mais c'est les partenaires qui nous accompagnent
aussi, M. le Président, qui souhaitons avoir des modifications à cette loi.
Ça, c'est un amendement qui représente le
fruit de beaucoup d'heures de travail, de beaucoup de consultations. On ne peut
pas continuer à toujours faire preuve à la fermeture en ce qui concerne les
recommandations de l'opposition officielle, parce que, nous aussi, on a notre
mot à dire pour bonifier cette loi. Cette loi n'appartient pas uniquement au
gouvernement. Le moment qu'une loi est déposée en commission, au salon bleu, ça
appartient à la population. C'est la population qui a parlé en ce qui concerne ces
amendements. Puis je ne suis pas seule. Dans un cadre réglementaire, le
gouvernement a dit que c'est déjà prêt dans le document qu'eux... leur document
qu'ils nous ont envoyé en ce qui concerne l'étude détaillée pour cette loi,
eux-mêmes, ils ont dit que le cadre réglementaire est en préparation en vue de
l'étude détaillée de la loi. Ça fait qu'ils savent déjà la direction qu'ils
souhaitent y aller. Ils savent déjà la direction. Ils savent probablement déjà
que ça va être un minimum de 30 heures, mais je ne comprends pas pourquoi
on n'est pas prêts de le mettre noir sur blanc dans la loi. On l'a fait
ailleurs. C'est clair, c'est ça que les gens souhaitent avoir.
• (11 h 50) •
Ça fait que si le gouvernement n'est pas
prêt à au moins adopter cet amendement, je vais redemander qu'il dépose le
cadre réglementaire ici pour que... pour le bénéfice des membres de la
commission, qu'on peut au moins en prendre conscience des orientations du
gouvernement pour mieux comprendre. Parce que si on ne va pas pouvoir en débattre
ici, à l'intérieur de nos articles, puis faire des modifications des articles
qui sont du gros bon sens puis qui suivent les recommandations que nous avons
reçues du public puis des groupes concernés, bien, on aura quand même au moins
une responsabilité de lire tous les documents qui sont en lien avec les
recommandations que le gouvernement va émettre. Puis ici, ils nous ont dit :
C'est clair, c'est fait, c'est incontournable, le cadre réglementaire est prêt.
Ça fait qu'il y a le manque de clarté. C'est obscur, si on ne peut pas dire
transparent, mais c'est obscur parce que nous, nous sommes en train de
travailler sans avoir de l'information. Ici, on a une occasion en or d'adopter
un amendement qui n'a seulement pas juste de l'allure, c'est en lien avec
toutes les recommandations que nous avons <entendues...
Mme Maccarone :
...qui
n'a seulement pas juste de l'allure, c'est en lien avec toutes les
recommandations que nous avons >entendues. Est-ce qu'il y a des raisons
financières pour lesquelles que le ministre refuse d'accepter cet article, cet
amendement? Mais c'est une question. Je ne sais pas si le ministre peut au
moins répondre à ça : Est-ce qu'il y a des raisons financières pour
lesquelles le ministre refuse?
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions sur l'amendement? Oui, madame.
Mme Maccarone : Parce
qu'encore une fois, M. le Président, dans le document fourni par le
gouvernement, c'est écrit : «Cette mesure pourra entraîner des dépenses
additionnelles pour les autorités qui relèvent certains corps de police qui
consacrent actuellement peu de ressources à la formation continue des
policiers. Certaines municipalités pourraient donc émettre des préoccupations.»
Est-ce que c'est pour ça que nous ne sommes pas en train de dire qu'on est
prêts à mettre 30 heures par année? Parce qu'on a peur de dépenser de
l'argent? Tu sais, il me semble que, trouver de l'argent en ce qui concerne la
formation continue, c'est important. Trouver de l'argent pour la
requalification, que nous allons revenir apparemment dans l'article 87, mais
trouver de l'argent pour la requalification est aussi également important. Mais
là, la requalification, ça, c'est quelque chose qui est aussi manquant ici.
Mais est-ce que c'est pour ça? Est-ce que c'est pour ça que nous avons une
crainte en ce qui concerne l'adoption de l'article, c'est parce qu'on n'est pas
prêts à «put our money where our mouth is»? Parce que c'est le nerf de la
guerre. Tout le monde l'a dit.
On a tellement entendu parler de la formation
continue, on a entendu parler de requalification, on fait fausse route si on
n'est pas prêts à, au moins, adopter des heures minimales. Tout le monde nous
entend, tout le monde va être conséquent, ils vont voir la réalité d'un vote
contre cet amendement. C'est la démonstration que nous ne sommes pas prêts à
s'engager en ce qui concerne la formation qui va non seulement protéger nos
policiers, ça protège la population. C'est essentiel. On fait fausse route si
nous ne sommes pas prêts, ici, dans cette commission, de s'engager en ce qui
concerne des qualifications minimales pour protéger nos policiers, qui sortent
à chaque jour pour nous protéger. Puis, plus que ça, M. le Président, c'est de
la formation continue aussi en ce qui concerne le profilage racial, en ce qui
concerne la façon que nous allons traiter toutes nos communautés minoritaires.
Chose que nous avons dite : Il faut faire une suite. Chose que nous avons
dite : C'est essentiel aussi. C'est la raison que le gouvernement a décidé
de déposer cette loi, c'est parce qu'on a du chemin à faire en ce qui concerne
la lutte contre le racisme, on a du chemin à faire en ce qui concerne la
formation pour la façon que les policiers vont aussi travailler avec nos
communautés 2SLGBTQIA+. Nous savons qu'il y a des formations qui existent, mais
malheureusement on ne les met pas à l'oeuvre. Est-ce que c'est parce qu'on a
peur de dépenser de l'argent? Est-ce qu'on a peur de dire la vérité? Les
policiers ont dit : Nous sommes conséquents puis nous sommes prêts à aller
vers l'avant, à faire ceci. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement est adopté?
Mme Maccarone : Par vote par
appel nominal, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Cadet : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(St-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, on revient à l'article 14. Interventions? M. le député
de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Écoutez, à la lecture de l'article proposé, 116, il apparaît
qu'il y a une grande emphase sur la formation continue des policiers. Il va y
avoir même un règlement qui peut prévoir des modes de contrôle de supervision,
d'évaluation des obligations, des formations et des sanctions, même, là,
sanctions qui sont... seront appliquées sur les policiers ou policières, là,
qui, d'après ce qu'on comprend, ne suivent pas les obligations de formation
continue, là, tel qu'établi par l'article 16, là.
Or, à la lecture des différents mémoires qui
nous ont été présentés en consultations particulières, là, on nous informe que
ce n'est pas la première fois qu'il y a une volonté et même un règlement,
une... des règlements, là, pour obliger les policiers à suivre de la formation
continue, là, mais les résultats ont été, semble-t-il, plutôt minces.
Donc, vous avez entendu comme nous
l'ensemble des représentants des policiers et policières qui sont venus nous
dire qu'ils étaient d'accord avec la formation <continue...
M. Fontecilla :
...des
représentants des policiers et policières qui sont venus nous dire qu'ils
étaient d'accord avec la formation >continue. Même, il y en a... il y
a... je crois que c'est l'association des... ici, c'est l'Association des
policiers et policières provinciaux du Québec, qui va jusqu'à 36 heures de
formation continue obligatoire, là. Donc, le problème ne se trouve pas
tellement, là, dans la résistance des troupes sur le terrain, là. Les policiers
et policières veulent être formés, avoir de la formation continue, là, mais ce
qu'on nous dit, là, c'est que c'est souvent les organisations policières qui,
pour différents types de raisons, n'arrivent pas à fournir cet effort formatif,
là.
Donc, il nous apparaît approprié, là, que
le projet de loi, l'article 14 n'insiste pas seulement sur la
responsabilité des policiers et policières, à la base, là, mais qu'il insiste
aussi sur la responsabilité des organisations, les différents corps de police,
là, de fournir cette formation-là et faire les efforts organisationnels et
budgétaires pour, justement, offrir cette formation-là. Donc, je vais
introduire un amendement, M. le Président, là, je suis en train de le préparer.
Donnez-moi quelques minutes, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, rapidement, merci
beaucoup de la collaboration.
On va suspendre quelques instants, merci.
(Suspension de la séance à 11 h 57)
12 h (version révisée)
(Reprise à 12 h 27)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Désolé pour le petit délai, un petit problème
technique. Alors, M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît, pour votre
amendement.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Voilà. Donc, c'est un amendement à l'article 14 qui modifie l'article 116 :
Dans le premier alinéa, ajouter, après «formation
continue», les mots «offerte par les corps de police».
Donc, le premier alinéa se lirait ainsi :
«Le gouvernement peut, par règlement, déterminer les obligations relatives à la
formation continue offerte par les corps de police auxquelles les policiers
doivent se conformer ainsi que, dans le cas qui y sont prévus, les qualités
minimales requises, dont la formation, pour exercer, dans un corps de police
autre qu'un corps de police spécialisé, les fonctions d'enquête ou de gestion
ou toute autre fonction qu'il détermine.»
Donc, le sens de cet amendement-là, M. le
Président, c'est d'établir la... l'obligation, en quelque sorte, même si le mot
«obligation» ne s'y trouve pas, mais se trouve dans le texte de loi, en tout
cas, le rôle de corps de police, là, de donner des formations, parce qu'on sait
que, souvent, les corps de police, pour différentes raisons qui ne nous
appartiennent pas de traiter ici, là, dans cette discussion-là, ne sont pas...
ne donnent pas de formation, de formation requise, là. Et, encore plus
préoccupant, là, le texte proposé par le gouvernement, là, sur cette question-là,
met toute la responsabilité sur les policiers. On y prévoit même des sanctions
sous les policiers qui ne suivent pas, qui ne se conforment pas au règlement
établissant des obligations de formation continue. Donc, oui, c'est très bien
de responsabiliser les policiers et les policières à la base, là, mais il faut
aussi responsabiliser les organisations, les corps policiers pour qu'ils
offrent ces formations-là.
Donc, le règlement qui va être édicté par
le gouvernement devrait aussi mettre l'emphase, là, sur la nécessité que les
organisations offrent des formations, et non pas seulement mettre toute la
responsabilité sur les épaules des policiers et policières. Il me semble que c'est
un amendement très logique, là, qui englobe l'ensemble de la réalité de la
formation, là. Il y a deux parties, il y a une organisation qui offre des
formations, il y a une deuxième partie, il y a des policiers et policières, à
la base, là, qui reçoivent cette formation et qui en veulent, qui en demandent.
On l'a tous et toutes entendu à maintes reprises de la part des différentes
organisations et représentants, les policiers et policières. Les policiers, à
la base, veulent des formations, mais, souvent, c'est les différentes, entre
guillemets, machines, organisations qui, pour différentes raisons, ne sont pas
en mesure de donner ces formations-là. Donc, il faut responsabiliser autant les
policiers et policières que les organisations.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'amendement de monsieur... du député de Laurier-Dorion
là-dessus?
• (12 h 30) •
M. Bonnardel : Petit
commentaire, M. le Président, pour recadrer un peu le message, là. Tout le
monde veut de la formation. Les policiers auront de la formation. Les heures
qui seront définies suite à nos discussions seront définies avec nos
partenaires, les corps de police. Ces formations ne sont pas offertes par les
corps de police, elles seront offertes par des partenaires, comme l'École
nationale de police, par des universités, par le commissaire en déontologie
possiblement, le DPCP peut-être, les organismes communautaires. Ce sont eux qui
vont travailler à améliorer, évoluer le travail des policiers et policières
dans les prochaines <années...
>
12 h 30 (version révisée)
<11
M.
Bonnardel :
...travailler à améliorer, évoluer le travail des
policiers et policières dans les prochaines >années. Donc, c'est avec
ces partenaires qu'on va travailler dans les prochaines années. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Je suis un
peu confus, M. le Président. Hier, on entendait le ministre de la Sécurité
publique nous dire que ce n'était pas le ministère de la Sécurité publique qui
donnait les formations. On vient d'apprendre que c'est non plus... ce n'est pas
non plus les corps policiers, ça peut être un organisme communautaire, une
université, un collège, l'École nationale de police.
Et là, au lieu de préciser des
responsabilités concernant la formation continue, là, on vient d'éclater le
sujet, là. C'est toutes sortes d'acteurs et ni le ministère de la Sécurité
publique ni les corps policiers n'ont une responsabilité là-dessus. C'est des
partenaires qui... dont la définition est pour le moins vague, là. Il n'y aurait
pas... N'y aurait-il pas lieu de définir un peu plus les choses, là? Qui est
responsable, finalement, là? Est-ce que c'est l'organisme communautaire du coin,
là, de donner la formation, là, c'est le corps de police, c'est le ministère de
la Santé publique, c'est le règlement? Là, je suis un peu confus.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : M. le
Président, les formations en continu sont données par des partenaires. S'il y a
des policiers qui sont formés dans des corps de police pour donner des
formations spécifiques, possiblement que ça pourrait arriver, possiblement,
mais c'est peu probable, c'est peu probable, parce qu'on veut travailler avec
des partenaires qui ont des expertises spécifiques pour former et faire évoluer
le travail des policiers dans le futur. Alors, il est normal qu'on travaille
avec nos partenaires, qu'on définisse... Premièrement, c'est de définir le
nombre d'heures, c'est de définir le nombre d'heures et, par la suite,
travailler avec des partenaires spécialisés qui vont participer à faire grandir
et à faire évoluer le travail des policiers dans tout ça. Voilà.
M. Fontecilla : Allons-y. Pour
bien comprendre, qui va, pour le corps de police, un corps de police en... Tantôt,
j'ai posé la question au ministre, s'il devait y avoir, en termes de formation
continue, là, un tronc commun pour l'ensemble des policiers du Québec, là, et
ensuite des formations plus spécifiques, là, selon la réalité de chaque corps
de police. Et, s'il y a un tronc commun, là, je suppose que c'est le ministère
de la Sécurité publique qui définit ce tronc commun là. Ça traverse l'ensemble
des corps policiers du Québec, là, autant à Val-d'Or, là, qu'en Gaspésie ou
dans mon quartier à Parc-Extension, à Montréal. C'est une formation
généralisée. Il revient à une entité nationale de définir des formations qui
concernent l'ensemble des policiers et policières du Québec. S'il y a des
formations spécifiques, là, évidemment, on va consulter les corps de police
concernés pour une formation sur comment intervenir avec... dans un milieu, en
itinérance ou dans un autre domaine plus particulièrement, là. Mais qui va
décider de la formation continue? Est-ce que c'est le corps de police ou le
ministère de la Sécurité publique, là?
M. Bonnardel : Bien, je
répète, M. le Président, ce que j'ai déjà dit, le cadre va être défini par le
ministère et les différents partenaires. On va définir avec eux un nombre d'heures
minimum à respecter en termes de formation continue. Voilà.
M. Fontecilla : Très bien. C'est
le ministère de la Sécurité publique qui va, comment dire, exercer une certaine
forme de leadership et qui va aller consulter des partenaires. Les partenaires,
si je comprends bien, monsieur, juste pour préciser, M. le ministre, les
partenaires, dont vous parlez, là, avec qui vous allez définir cette formation
continue, là, est-ce que c'est les corps de police ou c'est plus large que les
corps de police?
M. Bonnardel : Je répète ce
que j'ai dit. On va définir un nombre d'heures, et la formation continue sera
donnée par des partenaires, des partenaires, comme je l'ai mentionné, sur des
spécificités x, y, z, que le travail des policiers pourrait amener à dire :
Bien, ceci... Je pense qu'aujourd'hui vous l'avez nommé, la situation
autochtone ou autre, peu importe, peu importe, peu importe. Alors, c'est avec
eux, c'est avec nos partenaires, les corps de police, qu'on va travailler pour
être capables de définir les besoins, les besoins en termes de formation
continue dans le futur.
M. Fontecilla : Donc, si je
vous entends bien, M. le ministre, les partenaires, c'est les corps de police,
ce n'est pas...
M. Bonnardel : ...j'ai
toujours dit qu'on n'allait pas faire ce travail seuls. Donc, nos partenaires,
ce sont nécessairement la Sûreté du Québec, ce sont les... la ville de Québec,
les fraternités de policiers. Donc, c'est avec eux qu'on va définir — eux
nous ont évoqué des besoins, on l'a lu comme vous — ces besoins.
M. Fontecilla : Très bien.
M. Bonnardel : On va évaluer,
par la suite, donc, dans nos discussions, les différents <besoins...
M. Bonnardel :
...donc,
dans nos discussions, les différents >besoins, pour définir qu'est-ce
qui est le mieux pour les... pour chaque policier.
M. Fontecilla : Très bien, je
commence à vous suivre. Donc, vous allez entamer un dialogue, une conversation,
un partenariat avec les différents corps de police, là, pour définir qu'est-ce
que ça va être, cette offre de formation continue, dont le nombre d'heures, et
puis... Et ensuite vous allez, bon, comment dire, mettre sur pied ces
différents types de formation continue, soit un tronc commun ou soit des
formations plus spécifiques. Mais vous allez passer obligatoirement par les
corps de police, là, donc, les entités qui vont donner la formation continue,
là, ça va nécessairement passer par les corps de police, là, n'est-ce pas?
C'est la logique même.
M. Bonnardel : Bien, si vous travaillez
pour le SPVM, vous travaillez pour la ville de Québec ou le SPL, vous
travaillez pour Laval, bien, c'est nécessairement votre corps de police qui va
dire... qui va définir le fait que, bien, selon le cadre réglementaire, c'est
huit heures, c'est sept heures, c'est six heures ou c'est cinq heures, peu
importe. C'est ton corps de police qui va te dire : Bien, messieurs dames,
voici le portrait pour la prochaine année, vous avez trois heures de formation
continue à faire dans un laps de temps x. Ça fait qu'on va être capables
d'établir... Ce que j'ai répété hier, on va être capables d'établir selon les
particularités de chaque poste de police, selon les situations en termes de
main-d'oeuvre, pour garder des effectifs en place sur le terrain versus des
membres qui sont partis se faire former.
M. Fontecilla : Bien
évidemment. Et là j'arrive à mon amendement là. Et je cite le mémoire déposé
par l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, là,
l'APPQ, qui nous dit, à la page 8, là, et je cite : «L'absence ou
l'insuffisance de formation continue dans les milieux policiers provient bien
davantage des organisations policières, lesquelles ne font pas de cette
formation une priorité, faute de moyens o encore, d'une volonté stratégique
clairement établie.»
Donc, il y a un acteur important, là,
l'Association des policières et policiers provinciaux du Québec, qui disent que
la formation continue... l'absence de formation continue provient, en grande
partie... C'est une responsabilité qui appartient aux corps policiers, là.
Qu'est-ce que vous avez à... Qu'est-ce que vous pensez de cette affirmation-là,
M. le ministre?
M. Bonnardel : C'est pour ça
qu'on fait un cadre réglementaire, pour épauler les différents corps de police.
M. Fontecilla : Donc, vous
êtes d'accord?
M. Bonnardel : C'est pour ça
qu'on fait un cadre réglementaire, pour que, minimalement, il y ait un cadre
qui définisse un nombre d'heures que les policiers devront avoir dans le cadre
de leur travail.
M. Fontecilla : Je déduis de
votre réponse que, pour répondre à cette préoccupation-là, vous allez rédiger
un cadre, vous allez préparer un cadre réglementaire. Donc, ne serait-il pas
pertinent, dans ce contexte-là, dans le projet de loi, d'inclure les
organisations, les nommer, les citer nommément, là, les organisations
policières, là, afin qu'elles aient une responsabilité dans l'offre de
formation continue?
• (12 h 40) •
M. Bonnardel : Non, non. J'ai
nommé les partenaires possibles, possibles qui pourraient travailler avec nous
dans le futur. C'est des partenaires avec lesquels on va nécessairement
travailler, négocier des formations pour que les différents corps de police
puissent se dire : Bien, voici le cadre que nous avons, les formations
qu'on devrait avoir... qu'on devra avoir, pardon. Alors, c'est là-dessus qu'on
va travailler pour être capables de définir, dans un cadre réglementaire, ce
que les policiers devront avoir comme formation pour bien évoluer et grandir
dans le cadre de leur profession.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous seriez d'accord avec moi, M. le ministre, pour dire que vos principaux
partenaires dans cet exercice-là, ce sont les corps policiers ou ce n'est pas
les corps policiers, c'est autres partenaires?
M. Bonnardel : Nos
partenaires, c'est ceux avec qui l'administration, les sous-ministres
travaillent depuis des années. Ce sont les corps de police spécialisés, ce sont
la Sûreté du Québec, ce sont le SPVM...
M. Fontecilla : Ce sont des
corps de polices.
M. Bonnardel : Ce sont les
corps de police.
M. Fontecilla : Donc, n'y
a-t-il pas lieu, encore une fois, là, de les nommer, de leur allouer une
responsabilité dans le p.l. n° 14? Puisqu'ils sont si importants, là, dans
cette tâche, là, d'offrir de la formation continue, là, il y a lieu de les
nommer dans le texte de loi, et non pas seulement mettre la responsabilité de
la formation continue sur le dos des policiers et policières. Parce que, s'il
n'y en a pas, de formation, on ne peut pas suivre la formation, là. C'est aux
organisations de fournir cette formation-là.
M. Bonnardel : À l'article 87,
M. le député, les <organisations...
M. Fontecilla :
...cette
formation-là.
M. Bonnardel :
À
l'article 87, M. le député, les >organisations et les corps de
police auront l'obligation de fournir au ministère les formations, le nombre de
policiers qui ont participé à ces formations. Donc, on va avoir un suivi, et
c'est dans cet article, dans ce cadre réglementaire qui sera adopté, lorsque la
loi sera adoptée, qu'on va définir par règlement les obligations pour ces corps
de police de s'adapter et de permettre à leurs policiers de suivre une
formation adéquate pour bien évoluer dans le cadre de leur profession.
M. Fontecilla : Ce que je
comprends de votre propos, c'est que vous renvoyez au règlement l'obligation
faite aux organisations policières, là, d'offrir cette formation-là, mais vous
refusez de l'inclure dans le texte de loi, qui est le texte fondamental.
Pourquoi ne pas l'inscrire ici? Pourquoi renvoyer... Vous prenez bien soin de
dire que c'est... les policiers sont passibles de sanctions s'ils ne
participent pas à une... à de la formation continue, là, mais vous renvoyez à
un règlement qui n'existe pas encore et qu'on n'a pas vu, là, la responsabilité
première des organisations policières d'offrir cette formation-là. Pourquoi ne
pas responsabiliser aussi les organisations policières au même titre que vous
responsabilisez les policiers et policières à la base, là?
M. Bonnardel : Je pense avoir
bien expliqué, M. le Président, depuis quelques minutes où nous souhaitons
aller.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Si je
comprends bien le sens de l'amendement proposé par le collègue, je ne suis pas
en désaccord, mais je comprends le point du ministre. Est-ce qu'il y aurait
peut-être une ouverture d'ajouter tous les autres partenaires potentiels en ce
qui concerne un amendement? Mais, si je comprends bien, c'est parce qu'il fait
la démonstration que c'est quand même le gestionnaire qui organise puis fait le
tout, ça fait que... parce que c'est eux qui vont gérer les heures de travail,
c'est qui, qui va être libéré pour suivre une formation, si je suis bien. Ça
fait que... Parce que c'est vrai, ça peut très bien être un partenaire qui va
offrir une formation en ce qui concerne le profilage racial. Ça peut être un
partenaire comme la Ligue des droits et libertés ou autres qui vont être interpelés
de venir prêter main-forte pour aider avec les formations, mais ça va quand
même être le gestionnaire policier qui va gérer ça.
Ça fait que, moi, la question que j'aurais
pour le ministre, c'est : Ça coûte combien pour la formation qui va être
offerte, peu importe de qui, ça coûte combien? Chaque heure qu'un policier va
suivre une formation, ça coûte combien? Puis c'est qui, qui est responsable de
payer pour ça?
M. Bonnardel : Bien, il
faudrait poser la question aux municipalités, aux différents corps de police
municipaux. Il faudrait poser la question lors des derniers crédits à la Sûreté
du Québec. C'est eux autres eux-mêmes qui définissent les cadres de
requalification, les cadres de formation continue pour ceux à qui ça
s'applique. Donc, c'est eux-mêmes qui définissent... Vous avez sorti des
pourcentages hier de requalification et de maintien des compétences pour les
différents policiers. Donc, il faudrait leur poser la question.
Mme Maccarone : Ça fait que,
si c'est la SQ, dans le fond, c'est le gouvernement qui subventionne la
formation. Mais, si c'est les municipalités, elles s'attendent quand même à
avoir une subvention du gouvernement pour payer pour la formation. Il y a
combien d'argent qui a été budgété pour la formation continue?
M. Bonnardel : Bien, c'est
dans le cadre de leur budget. Les municipalités ont les budgets pour opérer.
Donc, c'est avec ces sous, ces sommes qu'eux-mêmes collectent par la taxe
foncière qu'ils vont financer la formation qui est adaptée selon les différents
corps de police.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
s'attend que c'est les citoyens qui résident, dans chaque municipalité, qui
paient pour la formation, ça fait que le gouvernement ne contribue pas. Est-ce
que c'est ça?
M. Bonnardel : Est-ce que
c'est nouveau, pour vous, que les corps de police sont financés par autre...
par une partie de la taxe foncière?
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est nouveau, pour vous, que dans votre budget il y a zéro argent qui est mis
de côté en ce qui concerne la formation continue?
M. Bonnardel : Est-ce qu'il
existe de la formation continue présentement dans les corps de police? Oui. Pas
partout, mais il y en a.
Mme Maccarone : C'est quand
même une obligation...
M. Bonnardel : Il y en a.
Mme Maccarone : Là, nous
sommes en train de parler d'une obligation, une loi qui a été écrite avant que
le budget était tout octroyé. C'est de votre responsabilité de s'assurer, si
nous allons mettre ça comme une obligation, même de dire qu'il va y avoir des
sanctions si les policiers ne suivent pas leur formation. C'est une obligation,
mais on ne va pas leur donner les moyens de le faire, ça fait qu'on dit que
toutes les responsabilités tombent sur les épaules des municipalités. Je peux
comprendre, il y a quand même un malaise.
Ça fait que, moi, je propose un amendement
en ce qui concerne le minimum d'heures de formation à suivre, mais il y a un <malaise...
Mme Maccarone :
...à
suivre, mais il y a un >malaise, parce que ça se peut qu'eux, ils n'ont
pas le budget pour faire ça, parce que ce n'était pas prévu, parce que la loi
n'est pas adoptée. Mais, aussitôt que la loi est adoptée, là, on parle des
sanctions, des obligations, contrôle, supervision, évaluation des obligations.
Le ministre prend souvent... Il fait référence à l'article 87, mais
l'article 87, ce n'est pas une obligation de suivre une formation, ou la
requalification, ou l'autre formulation de... La façon que c'est écrit, c'est «communication
d'informer le ministère». Ça fait que ça veut dire que nous, nous sommes en
train de faire un débat ici pour faire la démonstration que, peu importe, c'est
qui, qui offre la formation, il n'y a rien qui est budgété pour leur donner les
moyens de suivre cette formation. Bien, il me semble que c'est une lacune assez
importante, M. le Président. Ça va être très difficile pour eux de mettre à
l'oeuvre cette formation. Pour la SQ, oui, il va y avoir quand même de l'argent
qui, peut-être, vient du gouvernement, mais il n'y a rien de budgété. Quand on
regarde le budget du gouvernement pour appuyer la réforme policière, il y a un
2,5 millions qui est mis de côté, mais ça, c'est pour les quatre personnes qui
vont venir faire l'accompagnement, ça fait que ce n'est pas pour la formation
continue.
Je comprends mal comment que nous sommes
en train de faire un débat en ce qui concerne la formation qui va être
obligatoire, sans même prévoir qu'il y a du budget pour faire cet accompagnement.
Ça fait que c'est... Puis, encore une fois, je fais référence au document du
gouvernement, eux, ils sont au courant qu'il y a quand même une lacune puis il
y a une problématique, parce qu'eux-mêmes, ils savaient que «cette mesure
pourrait — ça, c'est une citation du document — entraîner
des dépenses additionnelles pour les autorités qui relèvent certains corps de
police qui consacrent actuellement peu de ressources à la formation continue
des policiers. Certaines municipalités pourront donc émettre des
préoccupations.» Et avec raison, ils n'ont pas budgété ça, parce qu'auparavant
c'est vrai, ce n'était pas obligatoire. Maintenant, on va dire que c'est
obligatoire, puis avec raison, c'est important. Puis tout le monde est en
accord, tout le monde demande d'avoir une obligation. Bien, donne-leur, au
moins, les moyens pour le faire. Il devrait avoir quelque chose pour pallier
cette entente puis cette demande.
Nous nous sommes en train de le dire :
Il faut que vous fassiez ça, mais on ne vous donne pas les moyens pour le
faire, peu importe, c'est qui, qui offre la formation. Ça fait que la question,
ça se pose : Tout dépendamment, c'est qui, qui va offrir la formation,
c'est quoi, les orientations du gouvernement pour faire cet accompagnement s'il
n'y a rien qui est budgété pour leur aider ou est-ce qu'on s'attend que les
taxes municipales vont augmenter d'une façon exponentielle, parce que nous,
nous sommes en train d'adopter une loi, sans avoir, quand même, l'«input» des
municipalités en ce qui concerne la subvention de ceci? Si on va émettre une
obligation de formation, puis pas de moyens pour faire un accompagnement, un
moyen financier pour accompagner les policiers... Puis le policier pourrait être
sanctionné, sanctionné s'il ne suit pas...
Je ne comprends pas comment on est
capables de, financièrement, ne pas donner... Je ne comprends pas comment on
est capables de même adopter cet article. On dit : On vous donne une
obligation de suivre, si vous ne le faites pas, vous serez sanctionné. On ne
sait même pas c'est quoi, les sanctions minimales. On comprend qu'on va mettre
tout ça par règlement après une consultation, mais on ne leur donne pas les
moyens de le faire. Je ne comprends pas comment qu'on fait ça, c'est le monde à
l'envers. «It's the cart before the horse.»
• (12 h 50) •
Le Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions? Est-ce que...
Mme Maccarone : Bien, au
moins, est-ce qu'il y a quand même un plan qui s'en vient pour ça? Parce que
c'est clair, même si les oppositions, on continue à déposer des amendements,
même si on continue de faire le débat, même si on vote contre, il y a quand
même une obligation de la part du gouvernement de s'assurer que, si on adopte
cet article, qu'il va avoir du financement qui va suivre, parce qu'il y a quand
même un écart en ce qui concerne ceci. Parce que, si on continue de cette
façon, M. le Président, ce n'est pas un débat, ça va être un monologue de ce
côté de la salle, puis ça, c'est dommage, parce que les gens qui nous suivent,
ils ont des attentes d'entendre le ministre et son équipe, s'il le faut, en ce
qui concerne les orientations.
C'est une loi importante, c'est une loi
qui amène des changements majeurs en ce qui concerne la façon de travailler
pour nos policiers. C'est une réforme. Ici, nous sommes en train de parler de
la formation non seulement comme la requalification qui ne figure pas ici, mais,
apparemment, figure ailleurs, pour des choses qui sont essentielles pour le
niveau de leur travail. Mais nous sommes en train aussi de parler de la lutte
contre le profilage racial. Nous sommes en train aussi de parler d'un
accompagnement pour toute la formation sociale que je sais qui est entendue, je
sais, qui est souhaitée. Mais comment qu'ils vont faire s'il n'y a pas de
l'argent qui suit? C'est clair, les municipalités vont dire : Bien oui,
parfait, merci pour votre loi, mais il n'y a rien que, nous, nous pouvons faire
pour mettre ça à l'oeuvre parce qu'il n'y a rien dans le plan budgétaire.
Puis en plus, M. le Président, ils
savaient, ils savaient, quand ils ont écrit cette loi, ils savaient que ça s'en
venait aussi pour le <débat...
Mme Maccarone :
...ils
savaient, ils savaient, quand ils ont écrit cette loi, ils savaient que ça s'en
venait aussi pour le >débat pour cet article. Sinon, c'est une erreur,
mais on fait vraiment fausse route. C'est inconcevable que nous sommes en train
de faire ça. C'est un manque de planification. Ça, c'est brouillon.
Le Président
(M. Bachand) :Est-ce qu'il y ad'autres
interventions sur l'amendement de M. le député de Laurier-Dorion? M. le député.
M. Fontecilla : Donc, je
reviens avec la question : Est-ce que le ministre, avec l'amendement, là,
est-ce que le ministre peut... pourrait nous expliquer pourquoi il refuse de
mettre... d'inclure les organisations, notre amendement qui reconnaît le rôle
des organisations policières dans l'offre de formation continue?
M. Bonnardel : J'ai déjà
répondu à la question précédente, à sa question tantôt, sur les orientations
que nous souhaitons avoir pour le cadre réglementaire de formation et des
partenaires qui vont y participer.
M. Fontecilla : Très
bien. Et lorsque le ministre dit que «le gouvernement peut, par règlement,
déterminer les obligations relatives à», etc., là, à la formation continue, là,
est-ce que ça va être... Il me semble qu'un règlement, là, a une portée
nationale, là, c'est-à-dire qui s'applique à tous les corps de police, là. Et
donc, si je comprends bien, ça engage... Le règlement va faire en sorte,
lorsque le ministre va le publier, son règlement, là, tous les corps de police
vont être obligés de donner une formation... un minimum de formation continue,
là, et ça ne va pas être morcelé selon les territoires, là. Un corps de police
donne la formation continue, un autre ne le donne pas.
M. Bonnardel : Vous avez
raison, c'est obligatoire pour tous les corps de police de donner un nombre
d'heures minimales qui sera établi dans le cadre réglementaire, qui sera défini,
et de travailler avec nos différents partenaires.
M. Fontecilla : Très
bien. Et alors, si c'est obligatoire pour les corps de police, vous venez
vous-mêmes de le dire, pourquoi ne pas l'inscrire dans la loi?
M. Bonnardel : Bien, je
vous ai répondu, là. C'est dans le cadre réglementaire...
M. Fontecilla : Parce
que c'est...
M. Bonnardel : ...c'estle cadre réglementaire qui va définir le cadre minimal à laquelle des corps
de police devront s'adapter. Ils le font déjà, soit dit en passant, là, ils le
font déjà pour la plupart. Maintenant, c'est un cadre réglementaire, c'est un
chapeau principal sur lequel les différents partenaires devront
obligatoirement, obligatoirement donner un cadre fixe à leurs membres pour leur
dire : Bien, voici le nombre d'heures que vous aurez à faire dans la
prochaine année ou le prochain six mois, peu importe comment ça va être défini
dans le cadre réglementaire.
M. Fontecilla : Et expliquez-nous,
suite à l'intervention de notre collègue de Westmount—Saint-Louis, expliquez-nous,
au bout du compte, qui va payer pour cette formation continue, là. Est-ce que
c'est le corps de police en lui-même? Est-ce que c'est la municipalité? Je comprends
que ce n'est pas le ministère de la Sécurité publique.
M. Bonnardel : Ce sont,
comme je l'ai mentionné tantôt, les budgets des différents corps de police.
M. Fontecilla : C'est le
budget de... Donc, c'est des budgets qui... dont une bonne partie viennent des
contributions municipales, n'est-ce pas?
M. Bonnardel : Le
financement des corps de police municipaux vient par la taxe foncière.
M. Fontecilla : Très
bien. Donc, est-ce que vous allez inclure les municipalités dans vos
discussions, là, avec... Bon, est-ce que les municipalités sont des
partenaires, là, dans la discussion sur la définition de la formation continue?
Parce que c'est finalement les municipalités qui vont contribuer, l'argent, là,
sortira des poches des municipalités, là.
M. Bonnardel : C'est ce
qui se fait déjà.
M. Fontecilla : Est-ce
que vous allez consulter les municipalités, là, dans la définition de l'offre
de formation continue?
M. Bonnardel : L'UMQ et
la FQM sont des partenaires depuis très longtemps avec le ministère.
M. Fontecilla : Donc,
elles seront consultées, les municipalités, là.
M. Bonnardel : Absolument.
M. Fontecilla : Parce
que ça implique un coût financier qui devrait être assumé par les municipalités
en bout de compte.
M. Bonnardel : C'est ce
que j'ai répondu.
M. Fontecilla : Très
bien.Je n'ai pas d'autre...
Le Président
(M. Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. J'abonderais dans le même sens que l'amendement de notre collègue de
Laurier-Dorion, donc, portant sur la formation offerte par les corps de police.
Donc, évidemment qu'il y a lieu de se demander, donc, d'où provient le
financement. Donc là, vous venez de répondre, donc, que l'argent viendrait des
municipalités, que, normalement, donc, elles sont consultées. Mais à quel
moment, tu sais, puisqu'on sait... Là vous venez de le dire, donc, les
municipalités, donc, ont été consultées sur l'offre de formation, si j'ai bien <compris...
Mme Cadet :
...sur
l'offre de formation, si j'ai bien >compris, donc, à quel moment est-ce
que vous prévoyez que cette formation-là, donc, entrera en vigueur par voie
réglementaire, puisqu'il n'y a rien dans le plan budgétaire 2023‑2024? Tu
sais, c'est un peu ça, la question ici. Parce que c'est sûr que là il y a un
fardeau financier qui serait imputé aux municipalités. Je ne suis pas certaine
que la mairesse de Montréal qui nous écoute, que le maire de Québec nous
écoute, sont très rassurés sur le soutien qu'ils vont obtenir de Québec pour,
en fait, offrir cette formation-là qui est obligatoire. Il faut absolument que
ces partenaires-là soient consultés afin qu'on puisse nous assurer que la formation
soit, donc, par voie réglementaire, donc, soit équivalente sur tout le
territoire, qu'elle soit uniforme en termes d'exigences minimales. Donc, est-ce
que le ministre peut nous rassurer sur ces préoccupations-là?
M. Bonnardel : ...Mme la
députée, des formations qui sont offertes par les différents corps de police,
qui sont déjà assumées par les différents corps de police, nécessairement,
financées par les municipalités, il n'y a rien de nouveau là-dedans.
Mme Cadet : Bien, en fait, il
y a une nouveauté qui apparaît avec le projet de loi actuel, donc, qui... Comme
les collègues l'ont mentionné, la question du fait que c'est obligatoire, donc,
on est en train de mettre... de coucher sur papier, donc, des obligations
relatives à la formation continue, alors qu'en ce moment, donc, je comprends
bien qu'elle est offerte, et tant mieux, mais est-ce qu'on... Ce qui était mis
de l'avant dans la recommandation 64, bon, c'était d'abord que la
formation d'une durée minimale de 30 heures soit incluse dans la loi et
non pas par voie réglementaire. Je comprends que vous voulez aller dans un sens
différent de ce qui a déjà été recommandé par votre prédécesseur.
Mais dans ce qu'on voit ici, là, c'est
qu'il y a quand même une nouveauté en matière d'obligation, la relation qui
existe avec les municipalités en ce moment, donc, elle est basée sur une
compréhension mutuelle de l'exigence de formation, puisqu'on est en train de
modifier ces exigences de formation avec le projet de loi actuel. Est-ce que
les municipalités sont en accord avec ce qui est mis de l'avant? Est-ce qu'on
est... Est-ce qu'on a une certaine clarté quant au fardeau financier qui va
leur être imputé?
M. Bonnardel : Je n'ai pas
d'autre commentaire sur la question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi, je veux
juste savoir si c'est le plan de subventionner toutes ces formations
obligatoires par le biais des sanctions. Parce qu'elles ne sont pas financées
pour faire ça, ça fait que ça va être très difficile de suivre ceci. On n'a
aucune idée c'est qui qui va être sanctionné. Est-ce que c'est le policier?
Est-ce que c'est le gestionnaire? Comment ça va fonctionner? Mais parce qu'il y
a zéro budget qui est mis de côté. Puis nous sommes en train de parler puis de
faire un débat en ce qui concerne un amendement qui parle aussi des sanctions
puis une obligation. Je questionne comment ce serait financé, parce que, comme
ma collègue, elle a dit, les municipalités, à date, ne se sont pas consultées,
ça fait qu'ils n'ont pas prévu du budget pour cette obligation. Nous, nous
sommes en train de faire un débat de quelque chose qui n'a pas passé ailleurs
avec les partenaires concernés. Puis on a dit que la formation continue, bien,
c'est le nerf de la guerre puis c'est important.
Alors, je trouve mal que nous sommes... Je
trouve que c'est vraiment malaisant, encore une fois, c'est brouillon. Tout le
monde a dit que la formation, c'est important, la requalification aussi, c'est
important. Je ne sais même pas s'il va y avoir des sanctions aussi pour la
requalification, comment ça va fonctionner. Mais on fait fausse route, parce
qu'on n'a pas planifié puis on n'a pas inclus tous les partenaires en ce qui
concerne cette formation obligatoire, nécessaire, essentielle, mais on n'a rien
prévu dans le budget pour s'assurer qu'on pourra le mettre à l'oeuvre. Et,
encore une fois, je répète, le gouvernement est pleinement au courant de ça. Il
le savait avant que nous avons commencé le débat.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, merci beaucoup,
Mme la députée.
Compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 15 heures. Merci. À tantôt.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 01)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi à tout le monde. C'est un vrai départ, comme disait quelqu'un dans
la salle.
Alors donc, la Commission des institutions
reprend ses travaux. On poursuit donc l'étude détaillée du projet loi n° 14, Loi modifiant diverses dispositions relatives à la
sécurité publique et édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes
disparues.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
après... cet avant-midi, pardon, nous étions à l'étude de l'amendement du
député de Laurier-Dorion. Alors, est-ce qu'il y a des interventions? M. le
député de Laurier-Dorion, oui.
M. Fontecilla : M. le
Président, merci beaucoup. J'aurais une question concernant... on était sur la
question de la formation continue et, voilà, un peu l'organisation de cette
offre de formation continue. J'ai apporté un amendement indiquant la nécessaire
inclusion dans le projet de loi n° 14, là, des
corps policiers, non pas seulement mettre la responsabilité de la participation
à la formation continue des policiers et policières partout au Québec, là, mais
aussi l'obligation, induire l'obligation pour le corps policier d'offrir cette
formation-là. Et je voudrais savoir plus particulièrement, M. le ministre, si,
dans votre esprit, le ministère de la Sécurité publique entend contribuer
financièrement à l'offre de formation continue pour les différents corps
policiers.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions?
M. Bonnardel : Comme je l'ai
mentionné tantôt, les discussions qui vont définir le cadre réglementaire pour
la formation des policiers et policières... il sera défini avec les différents
partenaires, dans les prochaines semaines, et il y aura un délai qui sera
imparti aussi pour suivre ces formations. Et comme je l'ai déjà mentionné, les
différents corps de police financent déjà ces différentes formations.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Fontecilla : Très bien. Et
je voudrais savoir plus particulièrement si, à l'heure actuelle, là, le
ministère de la Sécurité publique participe au financement de l'offre de
formation continue par les différents corps policiers au Québec, là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, comme j'ai
répondu plus qu'une fois, ce sont les différents corps de police qui financent
le maintien des compétences et la formation continue, donc, que ce soit le
budget de la Sûreté du Québec ou que ce soit le budget des corps de police
municipaux.
M. Fontecilla : Et, dans le
cas de corps de police municipaux, est-ce que le ministère de la Sécurité
publique participe au financement de la formation continue?
M. Bonnardel : Ce sont les
corps de police municipaux qui se financent eux-mêmes.
M. Fontecilla : Donc, j'en
conclus que les budgets, en grande partie, des corps policiers municipaux
provenant des municipalités, c'est les municipalités qui financent l'aspect formatif
des différents... dans les différents corps policiers, là?
M. Bonnardel : Tout à fait.
M. Fontecilla : Donc, le
ministère de la Sécurité publique n'y participe pas, c'est les contribuables
municipaux qui participent?
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Est-ce que le
ministre, par cette augmentation nécessaire de l'offre de formation continue...
n'est-il pas en train de renvoyer le fardeau financier de cette formation
continue aux municipalités?
M. Bonnardel : J'ai déjà
expliqué qu'il y a des corps de police qui offrent la formation continue, il y
a des corps de police qui offrent, nécessairement, de la requalification, et cela
fait partie exactement de leur budget. Donc, il n'y a rien de nouveau pour eux là-dedans,
là.
M. Fontecilla : Oui, mais là,
ici, vous allez établir... si je comprends bien, vous allez augmenter l'offre
de formation continue, vous allez la rendre plus généralisée à tous les corps
des polices, là, ça... cela induit nécessairement une augmentation, une
augmentation des coûts, là, donc ça va être les municipalités, en fin de... au
bout de la ligne, là, qui vont assumer cette augmentation-là.
M. Bonnardel : Vous
interprétez à votre façon un nombre d'heures x. Moi, je vous ai déjà dit qu'il
allait y avoir des discussions avec les partenaires, puis on va définir par la
suite le nombre d'heures minimales pour former les policiers et les faire
grandir, évoluer dans le cadre de leur profession.
M. Fontecilla : Ce que je
comprends, donc, de votre propos, c'est que c'est les municipalités qui vont
assumer en bonne partie l'augmentation, les coûts de l'augmentation de cette
offre continue, là. C'est ce que je comprends de votre <propos...
M. Fontecilla :
...C'est
ce que je comprends de votre >propos.
M. Bonnardel : C'est votre
interprétation. Le financement se fait déjà, les corps de police financent déjà
les formations, la requalification de leurs membres.
M. Fontecilla : Tout à
fait. Mais les... l'argent servant à financer ces formations-là provient de
quelque part. Soit que ça provienne des municipalités qui financent les corps
de police municipaux en particulier, soit que ça provienne de l'État du Québec,
via le ministère de la Sécurité publique. Vous me dites que ça va être les
municipalités qui vont assumer ce surcroît de financement là.
M. Bonnardel : Exact.
M. Fontecilla : Je n'ai
pas d'autre question, M. le...
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Merci. Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Donc, vous m'avez chaleureusement
accueillie, un peu plus tôt aujourd'hui, alors que j'étais là, donc, en
éclaireur. Il faut comprendre comment ça se passait, puisque ma collègue de Westmount—Saint-Louis,
donc, a été réquisitionnée sur une autre commission parlementaire en parallèle.
Donc, je vous demande de faire preuve d'indulgence, alors que j'essaierai de
chausser ses grandes chaussures. Mais je sais que je ne lui arriverai pas à la
cheville. Donc, on la salue.
J'aimerais, donc, poursuivre la
conversation sur l'amendement du collègue de Laurier-Dorion et les
questionnements quant aux coûts qui incomberont aux municipalités. Donc, vous
l'avez dit, M. le ministre, on en a discuté, le sujet, donc, a été effleuré
avant la pause de 13 heures, mais je trouve pertinent de revenir sur le
sujet, ce dont vous parliez, du fait que les municipalités sont des partenaires
et, bon, donc, que ce fardeau financier là, donc, leur incombera. Ici, donc, on
a l'Union des municipalités du Québec qui a déposé un mémoire dans le cadre du
dépôt du présent projet de loi, qui a émis certaines réserves, donc, au
point 1.2, donc, sur les nouveaux pouvoirs du ministre de la Sécurité
publique. Je vous lirais donc un extrait du mémoire ici :
«Nous comprenons la volonté du ministre
d'avoir davantage de flexibilité et de se donner la possibilité d'agir plus
rapidement sur différents aspects d'application des différentes lois touchant
la sécurité publique. Cependant, la gestion par règlements nous préoccupe
grandement, ne connaissant pas les détails qui seront abordés dans ces
différents règlements. Le ministère se donne le pouvoir d'agir rapidement dans
divers domaines qui pourraient avoir des impacts majeurs sur la gestion et les
finances des municipalités.
«Ainsi, les modifications proposées à
l'article 116 de la Loi sur la police — donc, qui est
l'article 14 du projet de loi — permettent de fixer les
obligations minimales relatives à la formation continue auxquelles les
policiers doivent se conformer, permettraient au ministère d'intervenir par
règlement sur des dossiers ayant des impacts catastrophiques pour les finances
municipales.
«Tous conviennent que la formation est un
outil essentiel afin de permettre à un service de police d'optimiser son
efficacité. Toutefois, avant d'imposer de nouvelles formations, il faut
s'assurer de prendre en considération les conséquences pour les organismes
municipaux.
«Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre,
ces mesures se répercutent sur la gestion des effectifs et les finances
municipales. Pour les municipalités et les régies de police, le coût de la
formation dépasse largement le coût de l'École nationale de police. Les frais
de déplacement, d'hébergement et de remplacement des policiers en formation
doivent être considérés et compensés financièrement par le gouvernement.
«Pour ces raisons, nous pensons qu'avant
tout dépôt de projet de règlement le ministère devrait réaliser une analyse des
impacts financiers et proposer des mesures compensatoires.»
Leur recommandation est donc d'«obliger le
ministère de la Sécurité publique à analyser les impacts financiers sur les
municipalités de tout nouveau règlement et de prévoir des mesures
compensatoires.»
Donc, M. le ministre, ma question pour
vous, puisque vous avez probablement pris connaissance du mémoire de l'Union
des municipalités du Québec, probablement mieux que moi : Est-ce que cette
recommandation-là a été suivie?
• (15 h 10) •
M. Bonnardel : Donc, je
vais répéter, M. le Président, ce que j'ai dit, au bénéfice de la députée. La
formation, c'est une responsabilité partagée. Ce qui est important pour nous
dans cet article, dans le cadre de cet article, c'est de définir les
obligations relatives à la formation, de définir un certain nombre d'heures. On
va le faire avec les différents partenaires qui sont les nôtres depuis des
années. Et nécessairement, dans le cadre de ce règlement... Puis il n'y a rien
de nouveau, là, le règlement, on ne vient... on n'a rien, rien inventé, là. Des
règlements, il s'en fait dans toutes les lois, toutes les lois. Et on ne le
fera pas seuls, comme je l'ai mentionné.
Deuxièmement, la formation continue ou la <requalification..
M. Bonnardel :
...
formation continue ou la >requalification et le maintien des compétences
existent déjà, déjà, dans les corps de police déjà financés. Le gros bon sens
et la logique doit s'appliquer, certainement, si, oui, on doit envoyer, dans un
certain laps de temps, un nombre x de policiers en formation, de policières en
formation, versus les membres qui doivent être présents sur le terrain.
On est en 2023, vous comprendrez que, pour
moi, ce qui est important, ce n'est pas de nécessairement envoyer, à toutes les
semaines, des policiers à l'hôtel, en formation x, y, à des endroits. La
formation virtuelle existe aussi. Donc, ce sont des outils que l'École
nationale de police ou que les universités vont développer pour garder,
nécessairement, les policières et policiers aux postes et de suivre une
formation, possiblement, à distance. Donc, de cette manière, on va réduire,
nécessairement, de façon importante les coûts. Voilà.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Mais, juste pour préciser, donc, ma question était, donc : Si la
recommandation était suivie, donc, essentiellement, est-ce que le ministère a
fait une analyse d'impact financière de cette mesure? Et, si c'est le cas,
est-ce qu'on peut nous la déposer?
M. Bonnardel : Il n'y a pas
d'analyse d'impact. Puis deuxièmement, comme je l'ai mentionné, les formations
existent déjà, il y a déjà des coûts associés, par les corps de police, la
Sûreté du Québec, à ces formations. On va discuter avec les différents corps de
police pour s'ajuster et d'avoir des obligations qui vont être importantes pour
la formation continue des policiers dans le cadre de leur profession.
Mme Cadet : Donc, je
comprends, donc, l'analyse... Il n'y a aucune analyse d'impact qui a été
effectuée. Donc, est-ce que, donc, vous jugez que la recommandation de l'Union
des municipalités du Québec n'est pas pertinente?
M. Bonnardel : Avant de
s'imaginer, là, que ça peut coûter une fortune aux municipalités, il faut
évaluer les besoins, il faut évaluer la formation, il faut discuter avec les
différents partenaires pour être capable de s'assurer que, ce que certains font
déjà, bien, si ça répond au minimum que nous souhaitons, il n'y a pas de coût
additionnel. Donc, c'est des discussions puis des échanges qu'on va avoir avec
les partenaires, dans le futur, pour définir les besoins minimaux en termes de
formation pour répondre, encore une fois, au travail et à l'évolution du
travail des policières et des policiers en 2023.
Mme Cadet : Donc, vous dites,
donc, que vous allez évaluer les besoins minimaux par la suite. Donc, je
comprends que... Donc, là, vous dites, donc, l'analyse d'impact financier n'a
pas été faite, mais elle sera faite, selon ce que venez nous expliquer. Donc, à
quel moment cette analyse-là va être effectuée? À quel moment du processus
d'adoption du projet de loi?
M. Bonnardel : Il n'y a
aucune obligation pour nous de faire cette évaluation pour le moment, quand on
n'a pas évalué les besoins, quand on n'a pas commencé à travailler avec les
municipalités. Présentement, on n'a pas commencé les discussions pour évaluer
les obligations relatives à la formation. Quand on va commencer ces discussions
avec eux, on va définir, par la suite, les obligations relatives au nombre
d'heures. Comme je le mentionne déjà, une grande majorité des corps de police
font déjà de la formation, et les sommes sont déjà perçues par les budgets que
ces corps de police ont présentement.
Mme Cadet : Vous ne trouvez
pas que c'est un peu préoccupant? Je veux dire, ici, donc, l'Union des
municipalités du Québec, donc, dans son mémoire, donc, nous parle, donc,
d'impacts catastrophiques pour les finances publiques. Puis on s'entend, hein,
je pense que, de notre côté, évidemment, donc, on appuie la formation. On pense
que c'est un outil essentiel. De votre côté, c'est le cas. Toutes les
formations appuient ce principe. L'Union des municipalités appuie ce principe,
mais donc elle nous fait état, donc, d'une nécessité qu'une analyse soit faite
dans ce cadre-là. Je comprends qu'en ce moment les municipalités, donc, paient
pour la formation. Il y a déjà de la formation qui se fait, mais
l'article 14 du projet de loi vient mettre de l'avant une nouvelle
obligation et vient le mettre par règlement. Donc, il y a un certain... il
semble y avoir, donc, un certain... un certain flou, là, autour de ces
conditions-ci.
Donc, précédemment, donc, ma collègue a
déposé un amendement quant au nombre d'heures de formation, pour que ce nombre
d'heures de formation là soit inscrit dans la loi. Donc, bon, l'amendement a
été rejeté, mais vous comprendrez que, puisque... à ce stade-ci, puisqu'on
continue avec la voie réglementaire pour définir le nombre d'heures minimal
pour la formation continue, ça devient un peu... ça crée un peu de manque... un
certain manque, là, de sûreté, là, pour ce qui est des municipalités. Comment
est-ce que vous comptez rassurer les municipalités, au vu et au su du mémoire
qui a été déposé et des considérations quand même assez légitimes pour ce qui
est du financement de la formation qui va devenir obligatoire?
M. Bonnardel : Bien, court
commentaire pour dire que c'est un peu prématuré de citer et de lire, ou de
dire, ou d'entendre que ça sera catastrophique pour les finances de la ville,
là. La formation est déjà, déjà financée dans les budgets des corps de police,
c'est déjà là, là. Alors, est-ce qu'on peut, minimalement, évaluer les besoins,
les obligations avec les différents <partenaires...
M. Bonnardel :
...minimalement,
évaluer les besoins, les obligations avec les différents >partenaires, pour
répondre, nécessairement?
Puis je ne pense pas qu'il n'y a aucune
municipalité puis aucun corps de police qui va nous dire, aujourd'hui, là :
Bien, finalement, c'est trop de formation; moi, je ne veux pas former mes
policiers, parce que ça me coûte x, y, z de plus. Je pense que tout le monde
est d'accord, puis je peux dire presque 100 %. Les gens qui sont venus ici
témoigner ont dit : La formation continue, on en veut. Et elle existe
déjà. On ne réinvente rien. La seule chose qu'on fait, c'est un chapeau
principal où on va dire : Minimalement, voici les obligations à quoi vous
allez devoir répondre pour les différents corps de police. C'est tout.
Mme Cadet : Les intervenants
sont tellement d'accord pour ce qui est de la formation continue que nous, on a
déposé un amendement pour qu'il y ait minimalement une trentaine d'heures de
formation, parce que c'était ce que les intervenants voulaient. Donc, je pense
qu'on s'entend là-dessus. Puis l'Union des municipalités aussi l'a dit. Donc,
tous conviennent que la formation est un outil essentiel, il n'y a pas de
mésentente sur la nécessité de formation continue. C'est effectivement, donc,
un point extrêmement important que nous, nous avons voulu, donc, clarifier avec
des balises qui soient uniformes, qui soient inscrites dans la loi, comme il
était recommandé par votre prédécesseur. Donc, je pense que, là-dessus, il n'y
a pas d'ambiguïté sur la nécessité de formation. Et, non, aucun acteur, aucune
municipalité, aucun corps de police va nous dire qu'il ne faut pas de
formation. Ça, c'est notre argument. Mais pour ce qui est de l'aspect des
impacts catastrophiques, ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'Union des
municipalités.
Donc, ma question pour vous, c'est de
savoir comment est-ce que vous allez rassurer un acteur qui vous a recommandé
d'effectuer une analyse d'impact financier, sur les municipalités, de tout
nouveau règlement et de prévoir des mesures compensatoires, alors que vous nous
dites que cette analyse-là n'a pas été effectuée. C'est ça, ma question.
M. Bonnardel : Je vous ai
déjà répondu...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M.
Bonnardel
: ... — 30 secondes — en
vous disant que c'est un règlement qu'on va mettre en place, où on va définir
les obligations relatives en termes de formation. Comme je vous ai déjà dit, la
formation existe déjà, elle est déjà budgétée. Il y a des corps de police qui
répondent déjà, peut-être minimalement, à ce que le règlement va définir. Ça,
c'est... vous ne pouvez pas l'évaluer, je ne peux pas l'évaluer, le
sous-ministre ne peut pas l'évaluer non plus, on n'a pas commencé. Donc, on va
prendre le temps de bien faire les choses et d'évaluer les obligations et les
besoins pour chacune des formations qu'on va souhaiter donner aux corps de
police dans le futur.
Mme Cadet : ...l'Union des
municipalités, donc, en effectuant cette analyse d'impact financier par la
suite. Donc, elle n'a pas encore été faite, mais c'est comme ça que vous
comptez les rassurer, c'est bien ça?
M. Bonnardel : Je n'ai pas
d'autre commentaire sur le sujet.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée, oui,
intervention?
Mme Cadet : Donc, j'aimerais
poursuivre, donc, sur un autre aspect. Parce qu'on a beaucoup parlé des
municipalités et de ce... donc, du financement de la formation pour ce qui est,
donc, des corps de police dont le... la formation, donc, est payée, donc, à
même les comptes de taxes municipaux, en ce qui a trait à la Sûreté du Québec.
Et là, encore une fois, donc, je... preuve d'indulgence. De ce que je
comprends, donc, dans le projet de loi actuel, donc, évidemment, la formation
continue s'applique à tous les corps de police, mais évidemment, pour ce qui
est de la Sûreté du Québec, ce n'est pas les municipalités qui financent cette
formation-là. Donc, à quel... donc, quel est le mécanisme de financement des
formations pour la Sûreté du Québec?
M. Bonnardel : C'est pris
directement dans le budget que la Sûreté du Québec reçoit.
Mme Cadet : Donc, si je
comprends bien, donc, ici, donc, dans le plan budgétaire 2023‑2024, donc,
quand on est à la page E.53, quand on regarde l'impact financier des
mesures pour assurer la sécurité du public, donc, pouvez-vous nous indiquer à
quelle ligne budgétaire, donc, on retrouverait le financement de la formation à
venir pour la Sûreté du Québec?
M. Bonnardel : Ce n'est pas à
venir, mais ce que je peux essayer de vous trouver, c'est le montant ou le
pourcentage qui est dédié à la requalification et au maintien des compétences à
la Sûreté, dans les prochaines heures ou dans la prochaine heure, si je peux
obtenir l'information.
• (15 h 20) •
Mme Cadet : Oui, s'il vous
plaît, M. le Président, j'aimerais qu'on puisse déposer ces résultats-là en
commission, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :...sur l'amendement?
Mme Cadet : Non, moi, c'est
complet de toute façon. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion,
il vous reste 4 min 40 s sur votre amendement.
M. Fontecilla : Pardon?
Le Président (M.
Bachand) :4 min 40 s.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le Président. Écoutez, je vous entends, M. le ministre. Vous nous dites
qu'il y a, et c'est très bien ainsi, là, qu'il y a déjà des budgets prévus, là,
dans les différents corps policiers pour la formation, là. Là, vous introduisez
une obligation et vous nous annoncez des discussions afin d'introduire, de
façon généralisée, la formation continue. Est-ce que vous pensez que,
concernant la formation continue, là, les budgets alloués à la formation
continue, non pas à la requalification, là, les nouvelles directives vont
rentrer dans le budget actuel ou ça va exiger des nouvelles... ça va augmenter
le budget de la formation collective.... continue? Pardon.
M. Bonnardel : ...de vous le
dire, on n'a pas commencé le <travail...
M. Fontecilla :
... collective....
continue? Pardon.
M. Bonnardel :
...de
vous le dire, on n'a pas commencé le >travail...
M. Fontecilla : D'après les
expériences passées, là, il est fort probable que, si vous faites un travail
beaucoup plus systématique, là, de planification de la formation continue, là,
plus... également plus centralisé en termes d'orientation, etc., ça va
inévitablement induire une augmentation des budgets déjà existants, là. Donc,
je suppose que vous allez consulter les municipalités sur l'augmentation de ces
budgets-là?
M. Bonnardel : Je vous ai
répondu que l'UMQ et la FQM allaient être des partenaires.
M. Fontecilla : Très bien.
J'aimerais attirer l'attention du ministre, là, sur une opinion de l'Union des
municipalités du Québec, là, peut-être qu'il a oublié, là, mais... Et je cite,
là : Selon l'Union des municipalités du Québec, là, «à court terme, le
gouvernement ne doit pas uniquement dicter les lignes directrices, mais il doit
surtout contribuer financièrement aux services policiers municipaux qui se
voient obligés de palier — et j'insiste sur le "palier" —
l'insuffisance des services gouvernementaux. Le gouvernement du Québec doit
engager des enveloppes dédiées à des groupes policiers dont l'aide financière
serait calculée en fonction de la population à desservir afin de donner des
services de proximité aux clientèles à risque», en particulier la population
itinérante ou aux prises avec des problématiques de santé mentale. Est-ce que
vous êtes favorable à répondre positivement à cette requête de l'Union des
municipalités du Québec?
M. Bonnardel : Pouvez-vous
juste répéter votre question plus...
M. Fontecilla : Donc, est-ce
que... Et je transforme en question, là : Est-ce que le gouvernement du
Québec est prêt à dégager des enveloppes dédiées à des corps policiers dont
l'aide financière serait calculée en fonction de la population à desservir afin
de donner des services de proximité aux clientèles à risque? Est-ce qu'elle
inclut la formation aussi?
M. Bonnardel : Bien, vous
savez... J'essaie juste de suivre, là, ce que vous dites, là. Il existe déjà,
donc, des programmes pour financer des organismes communautaires de travail de
rue, d'itinérance, pour accompagner les policiers. On finance déjà, dans un
plan interministériel sur la santé mentale, 60 millions sur cinq ans pour
avoir des travailleurs sociaux qui accompagnent les policiers dans le cadre de
leur travail. Alors, c'est un début. Ça ne se faisait pas avant.
Le sujet de la santé mentale perturbée, on
en a... on a eu des discussions, amplement, dans les dernières semaines. Alors,
c'est un pas... c'est un premier pas important, important pour accompagner les
policiers dans le cadre de leur travail. Malheureusement, les cas de santé
mentale sont plus qu'importants. Un appel sur deux, ou presque, au 9-1-1
concerne des cas de santé mentale perturbée, donc on se doit d'y répondre.
Alors, c'est un effort interministériel entre les différents ministères pour
être capable d'épauler les policiers dans le cadre de leur travail et de leur
donner dans le futur, aussi, les informations, les informations, le plus
d'informations possible dans le cadre d'une intervention ou d'un appel dans un
appartement ou d'une maison d'une personne qui pourrait être... qui pourrait
avoir un problème de santé mentale.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien votre propos, M. le ministre, une part substantielle de la
formation continue, là, selon votre volonté, là, va concerner la formation
autour de l'intervention en santé mentale?
M. Bonnardel : Bien, ça peut
être un sujet, ça peut être un sujet. Ça peut être un sujet, ça peut être
d'autres sujets. La santé mentale est d'actualité depuis quelques années.
Est-ce que c'était un sujet aussi important, voilà 15 ans, quand je suis
arrivé? Non, on en parlait un peu moins. Mais c'est certain que, dans
10 ans, le sujet pourrait... les sujets pourraient être différents. Alors,
que ce soit... peu importe les situations sociales que le Québec vit qui
pourraient interpeller le travail des policiers, bien, on va évoluer avec eux,
on va évoluer avec eux, et la société va évoluer aussi. Et les partenaires
universitaires, école nationale, organismes communautaires ou autres mesurent
sur le terrain, ont le pouls de ce qui se passe, donc ce sont eux, les
spécialistes avec lesquels on va travailler.
Puis, pour répondre à la question, tantôt,
là, moi, je veux faciliter la tâche de ces femmes et ces hommes. Les formations
virtuelles vont être à privilégier le plus possible, le plus possible.
M. Fontecilla : Donc, je ne
me place pas dans un horizon de 15 ans, dans l'immédiat, là, où la
problématique de la santé mentale est très présente, là, dans le travail des
corps policiers, des policiers et policières, là, est-ce que... La question...
Ce que je comprends, c'est que vous, vous êtes prêt, vous seriez prêt à donner,
à octroyer une part importante de la formation continue à la question de la
santé mentale?
M. Bonnardel : Ça va être
défini dans les discussions qu'on va avoir avec les différents partenaires.
M. Fontecilla : Je n'ai pas
d'autre question, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre invention, alors nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Fontecilla : ...
Le Président (M.
Bachand) :Pardon, excusez-moi?
M. Fontecilla : Par appel <nominal...
Le Président (M.
Bachand) :
Pardon, excusez-moi?
M. Fontecilla :
Par
appel >nominal.
Le Président (M.
Bachand) :Appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Haytayan (Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé)?
Mme Cadet : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président
(M. Bachand) :Abstention. Donc,
l'amendement est rejeté. Donc, on revient à l'article 14. Interventions? M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : ...je
voudrais bien comprendre le sens du mot...
Une voix : ...
Le Président
(M. Bachand) :On est revenu à 14.
Oui, allez-y. Excusez-moi, M. le député.
M. Fontecilla : ...oui, le
sens du mot... en fait, de l'expression «les qualités minimales requises, dont la
formation», donc, ça... Et pourquoi vous utilisez... Quelles sont les qualités
minimales requises? On a un élément, là, «dont la formation», mais quelles sont
les autres? Vous pensez à quoi, là, lorsque vous utilisez le terme «qualités
minimales»?
M. Bonnardel : Les
qualités minimales de formation qu'on va définir, qui sont... qui existent
peut-être déjà dans les différents corps de police, qu'eux-mêmes ont définis
pour former leurs policiers et leurs policières.
M. Fontecilla : Est-ce
que... Je ne sais pas, si on va chercher dans le dictionnaire, «qualité», ça
fait référence à une... à une faculté et, je ne sais pas, sur être bon pour les
arts ou avoir de la bonne qualité. Est-ce que ce n'est pas plus pertinent
d'utiliser le terme «compétence»?
M. Bonnardel : Non,
c'est un libellé juridique qui a été défini par les avocats qui définissent
bien ce que, minimalement, on va demander comme cadre réglementaire. Je parlais
de qualités minimales, ça existe déjà dans les différents corps de police, que
ce soit... vous voulez devenir enquêteur, l'aptitude interpersonnelle, les
aptitudes en communication ou capacité de jugement, sens de l'éthique. C'est
des choses qui peuvent être, nécessairement, des points, des points importants
pour aller à une fonction de supérieure dans le futur.
M. Fontecilla : Tout à
fait. Et vous l'avez vous-même mentionné. Ce ne serait pas... est-ce que ce
n'est pas plus pertinent d'utiliser des termes comme, justement, «compétences»
ou encore «aptitudes», «aptitudes minimales», que les «qualités minimales»?
M. Bonnardel : Dans la loi
sur le Commissaire à la lutte contre la corruption, ce sont les mêmes, les
mêmes termes qui ont été utilisés.
M. Fontecilla : La loi
sur...
M. Bonnardel : La lutte
à la corruption.
M. Fontecilla : Ce sont
les mêmes termes...
M. Bonnardel : Les mêmes
termes.
M. Fontecilla : Parfait.
Il n'est jamais... il n'est jamais trop tard pour bien faire, dit-on, et on ne
pourrait pas utiliser un terme plus approprié, «compétences» et... vous avez
utilisé «aptitudes», «aptitudes minimales»? C'est plus précis. Dans le monde de
l'éducation, on parle des compétences. Ici, on est dans le domaine de la
formation, il me semble que «qualités» versus «aptitudes» aux formations, ce
n'est pas tout à fait la même chose. Ce serait plus approprié d'utiliser
d'autres termes. Est-ce que vous seriez ouverts à effectuer cette... à être
plus précis dans les termes que vous utilisez?
• (15 h 30) •
M. Bonnardel : Non, les
termes nous conviennent.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Donc, nous revenons, donc, à l'étude de l'article 14. Donc, on
parle, donc, de... on parlait, plus tôt dans l'échange précédent avec le
ministre, de l'importance de la formation et à quel point tous les acteurs
s'entendent là-dessus, puis incluant notre formation politique.
Puis je vous dirais, moi, particulièrement
comme députée de Bourassa-Sauvé, dans ma circonscription, le fait que les corps
de police autres qu'un corps de police spécialisé, donc, puissent... en fait, pas
juste avoir accès, comme c'est le cas en ce moment, mais puissent avoir des
obligations relatives à la formation continue, c'est un élément qui va être
excessivement important pour rapprocher la police du citoyen mais également
nous assurer que le lien de confiance avec ce corps institutionnel soit
maintenu, soit préservé et puisse être tissé sur le long terme. On voit
l'impact que ça peut avoir dans les communautés, dans les collectivités,
particulièrement dans celles où une forte proportion de la population, donc,
n'a pas nécessairement, donc, ce... en fait, ressent ce besoin de nouer un lien
de confiance avec nos institutions comme la police.
Donc, outre le principe, j'ai... je
reviens sur une question posée précédemment, pour laquelle je n'ai pas obtenu
de réponse. Je comprends que, dans l'échange précédent, donc, plusieurs
questions avaient été posées au ministre, puis il y avait, donc, une volonté,
donc, de poursuivre la conversation, mais je suis quand même... je demeure
curieuse quant à la question des types de <formations...
>
15 h 30 (version révisée)
<19261
Mme
Cadet :
...quant à la question des types de formation>.
Donc, on comprend, donc, la volonté ministérielle, donc, est d'y aller par voie
réglementaire, mais c'est certain qu'à ce stade-ci le... à tout le moins, donc,
il y a un certain cadre, là, qui a été pensé, songé pour ce qui devrait se
retrouver par voie réglementaire au niveau de la formation. On a élaboré
longuement sur la question du nombre d'heures, mais, encore une fois, sur le
type de formation, d'une part, pour créer et maintenir ce lien de confiance
dont je viens de parler, qui est très important pour les gens de ma
circonscription, pour les gens de Bourassa-Sauvé, mais aussi pour ce qui est de
la qualité de la formation, la perception qu'il s'agit, donc, d'une formation
qui va permettre aux policiers d'être outillés pour... d'être mieux outillés
pour pouvoir faire leur travail.
J'aimerais savoir, donc, s'il y a, donc,
des thématiques particulières. Je vous parlais, plus tôt, des obligations
relatives à la formation continue en ce qui a trait aux membres du Barreau du
Québec, notamment. Donc, par exemple, donc, de notre côté, donc, trois heures,
donc, sur deux ans doivent être suivies en éthique et déontologie ou en
pratique professionnelle. Évidemment, donc, je le répète donc, les... il peut
être difficile de faire ces liens-là, de faire ces comparaisons, mais, tout de
même, je pense qu'il y a un certain socle, quand on parle ici de formation
continue, sachant que, dans la loi, on définit que le règlement peut prévoir
les modes de contrôle, de supervision ou d'évaluation des obligations de
formation, qu'il y ait des sanctions qui découlent du défaut de se conformer à ces
obligations qui vont exister à la suite de l'adoption de cet article.
Je pense qu'il convient, à ce stade-ci, au
moins, de définir l'intention du législateur quant au type de formation qui
pourrait se retrouver au sein de la formation continue qui va être obligatoire.
Donc, j'aimerais vous entendre élaborer sur cette question, M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, j'ai
déjà répondu, M. le Président. Cela sera défini lors des discussions que nous
allons entamer.
Mme Cadet : Oui, je n'étais
pas là, moi, quand vous... ça a été défini, monsieur.
M. Bonnardel : Oui, bien,
c'est... j'ai comme un peu répété tantôt, là. Je vais vous répéter une autre
fois : Ce sont des discussions qu'on va avoir avec nos partenaires lors de
la préparation du règlement, pour définir les besoins, les besoins, les obligations
relatives à la formation, qui existent déjà dans les différents corps de
police, qui existent déjà. Il va falloir qu'on fasse le partage entre le
maintien des compétences versus la formation continue. Et tout cela sera défini
par règlement, en partenariat avec nos différents partenaires dans les
prochaines semaines ou suite à l'adoption de la loi.
Mme Cadet : ...donc, le cadre
réglementaire... Tu sais, on sait que le cadre réglementaire a, donc, été
préparé en vue de l'étude détaillée du projet de loi. Donc, on comprend qu'il y
ait une réflexion qui s'est amorcée sur cette question. Moi, ce que je souhaite
obtenir, M. le ministre, c'est d'avoir... en fait, de comprendre qu'est-ce qui
sous-tend l'intention du législateur quant au cadre réglementaire qui a été
élaboré, qui a été amorcé dans le cadre de l'étude détaillée du projet de loi,
notamment, donc, sur cette question-ci. Donc, c'est pour ça que je pose la
question sur les types de formation.
Je comprends que vous dites que, bon, il y
a un processus qui va se poursuivre à cet effet, c'est normal, mais, à tout le
moins, d'avoir une certaine idée de ce qui est sous-tendu... Puis, évidemment,
je pense qu'il y a une certaine partie de la conversation, là, qui est aussi
pour mon bénéfice. Vous comprendrez que ma collègue, elle est requise, donc,
sur une autre commission parlementaire. Donc, moi, je n'ai pas eu l'occasion de
vous entendre sur cette question-là. Et c'est quand même moi, comme
législatrice, qui suis sur place pour être en mesure de voter sur l'adoption du
projet de loi. Donc, pour bien être en mesure de jouer mon rôle, j'aimerais
mieux comprendre qu'est-ce que vous avez... qu'est-ce qui a été élaboré dans la
préparation du cadre réglementaire.
M. Bonnardel : ...il n'y a
rien de commencé encore. Donc, le travail, les discussions, et tout ça, vont s'entamer
avec les différents partenaires dans les prochaines semaines.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. J'ai une autre question. Donc, au deuxième paragraphe, on indique, donc,
que le règlement pourra prévoir, donc, comme je l'ai mentionné, «les modes de
contrôle, de supervision [et] d'évaluation des obligations de formation, les
sanctions découlant du défaut de se conformer à ces obligations et, le cas
échéant, les cas de dispense de formation».
Encore une fois, donc, pour mieux
comprendre l'intention du législateur, ici, donc, quand on était... donc, les
cas de dispense de formation... sachant que, bon, cette formation-là, donc, elle
est, évidemment, donc, voulue, attendue de la part de la grande majorité des
intervenants, donc là il y a un certain consensus autour de ce fait-là, donc,
je pense que c'est... il convient, là, de mieux... ou, du moins, là, pour
peut-être... tout simplement pour mon bénéfice, là, de comprendre la question
des cas de dispense de formation.
M. Bonnardel : ...avoir été
membre de la Sûreté du Québec, avoir suivi une formation x, aller travailler
pour <Longueuil...
Mme Cadet :
...cas de
dispense de formation.
M. Bonnardel :
...avoir
été membre de la Sûreté du Québec, avoir suivi une formation x, aller
travailler pour >Longueuil, et de vous redemander de suivre cette
formation que vous avez déjà eue à la Sûreté du Québec, donc vous allez être
dispensée.
Mme Cadet : Donc, par voie
réglementaire, donc, dans le règlement, donc, ces éléments-ci, donc, vont être
indiqués de façon assez circonscrite. Donc, c'est ce qui est prévu, c'est ce
que vous nous dites?
M. Bonnardel : Ça va de soi,
oui.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons passer
à la mise aux voix. Est-ce que l'article 14 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Fontecilla : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Adopté sur
division. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
Mme Cadet : M. le Président,
j'aimerais, en fait, qu'on puisse suspendre, puisque nous avons un amendement à
déposer, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il est prêt? Oui?
O.K.
On va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, s'il vous
plaît.
Mme Cadet : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, je dépose, cet après-midi, donc, l'amendement, donc,
l'article 14.1, donc, qui se lirait comme suit : Insérer, après
l'article 14 du projet de loi, l'article suivant :
14.1. Ajouter, après l'article 116 de
cette loi, l'article suivant :
«116.01. Le gouvernement doit, par
règlement, déterminer les obligations relatives aux requalifications auxquelles
les policiers doivent se conformer.
«Ce règlement doit prévoir la liste des
éléments de la pratique policière devant faire l'objet d'une requalification
périodique et le cycle de requalification pour chacune d'entre elles.».
Donc, M. le Président, donc, je me permets
d'élaborer, ici : Je pense que, pour les collègues ici, autour de cette
table, le libellé de l'amendement devrait être familier puisqu'il reprend
presque littéralement la recommandation no 65 du rapport du Comité
consultatif sur la réalité policière, donc, qui demande littéralement
d'«enchâsser dans un règlement la liste des éléments de la pratique policière
devant faire l'objet d'une requalification périodique et le cycle de
requalification pour chacun d'entre eux».
Bien, d'une part, bon, ici, donc, par
règlement, bien, je pense que, puisque, bon, nous venons d'adopter
l'article 14 du projet de loi, qui définit, donc, par règlement, les
obligations relatives à la formation continue, donc, l'article... bon,
l'article 14.1, là, du projet de loi, donc, qui viendrait ajouter, après
l'article 116, l'article 116.01, irait, donc, dans le même sens.
Donc, il y aurait une certaine concordance sur la méthode, soit l'utilisation
de la voie réglementaire, qui est, par ailleurs privilégiée, par M. le
ministre. Donc, d'abord, pour ce qui est du cadre utilisé, donc la voie
réglementaire, bien, je pense que... j'espère que la main que nous tendons au
ministre ici pour continuer dans cette continuité va être reçue favorablement.
D'autre part, maintenant, sur le fond,
donc, la liste des éléments de la pratique policière devant faire l'objet d'une
requalification périodique et le cycle de requalification pour chacune d'entre
elles, bien, on l'a dit, donc, ici, donc, c'est une recommandation qui a été
faite parce qu'en ce moment le ministre... Donc, dans le peu de temps que j'ai
passé ici, en commission parlementaire, avec vous, j'ai eu l'occasion
d'entendre le ministre mentionner à quel point, donc, il y a déjà un peu, donc,
de formation qui se fait... Au niveau de la requalification, nous, ce qu'on
entend du terrain, c'est que... bon, au niveau, là, de... bon, des... donc, des
Taser, du maniement des armes, donc, tout ce qui demande des compétences un peu
plus techniques, que c'est déjà un peu difficile pour les policiers de pouvoir
poursuivre cette formation adéquatement.
Donc là, on vient mettre une certaine
exigence de formation continue dans la loi, mais on ne différencie pas ce qui
constitue de la formation technique, qui est souhaitée, qui est demandée par
les policiers, et la formation continue sur les autres aspects qui sont
importants, les aspects, bon, psychosociaux, donc, les autres éléments en lien
avec l'environnement, tout ce qui a été mentionné, bon, notamment par le
collègue, ici, de Laurier-Dorion, sur la santé mentale, donc ces éléments de
formation qui sont cruciaux et qui, définitivement, sont en phase avec la
thématique, le bloc que nous étudions ici, soit la prévention et la lutte
contre le racisme et le profilage racial et social.
Ça signifie que, si cette distinction-là
n'est pas faite, M. le Président, il risque soit d'y avoir, donc, un peu de
confusion, mais surtout un déficit d'uniformité à travers les territoires et à
travers les corps de police sur la manière dont la formation est administrée. D'autant
plus que notre amendement sur le nombre minimal d'heures de formation, qui
était conforme aux recommandations des différents mémoires déposés ici, au sein
de cette commission parlementaire, donc, a été rejeté.
Donc, considérant le risque qui subsistait
avec le <rejet...
Mme Cadet :
...le
risque qui subsistait avec le >rejet de cet amendement et le fait que
l'article 14 du projet de loi ne définit pas le type de formation, que ce
n'est pas effectué de façon granulaire, nous pensons qu'il est justifié
d'ajouter un article de loi supplémentaire qui viendrait scinder, donc, la
question, donc, de formation continue, pour ne pas qu'elle soit évaluée de
façon, donc, parapluie, mais qu'on mette véritablement de l'avant la question
de la requalification, ce qui viendrait répondre aux attentes des différents
membres des corps de police, afin que les compétences techniques, que la
capacité d'utiliser les outils pour pouvoir réaliser leur travail soit faite de
façon adéquate, qu'il y ait un certain, donc, cadre qui définisse cet
élément-ci. Parce que la question de la requalification n'est pas comprise dans
cette mouture du... dans la mouture actuelle du projet de loi n° 14.
Donc, il nous semble impératif de mettre
de l'avant ces éléments, que ce soit clarifié et que l'on puisse distinguer,
alors même que l'on définira par règlement le nombre d'heures de formation
continue, ce qui pourra être alloué.
Donc, on parle du cycle de requalification, donc, à
ce qui concerne les compétences techniques, à ce qui concerne, donc, les
autres... les compétences transversales, donc, les autres compétences qui sont
utiles, nécessaires et cruciales à la réalisation du travail de policier, mais
qu'en le faisant... qu'on puisse définir de façon précise, donc, la liste des
éléments de la pratique policière qui devront faire l'objet de cette
requalification.
Donc, M. le ministre me l'a expliqué,
donc, il y a déjà de la formation qui se fait, mais, puisque ça deviendra
obligatoire, bien, qu'on puisse évaluer de façon obligatoire, donc, ces
éléments-là qui devront faire l'objet de la requalification, comprendre quel
est le cycle de celle-ci, et que la liste soit la plus exhaustive possible. Et
là, encore une fois, la voie réglementaire semble la plus juste, non seulement
pour les éléments de concordance mentionnés en introduction mais également
parce que lorsqu'on est... on met de l'avant une liste d'éléments, et le
ministre l'a mentionné, donc, la voie réglementaire, donc, elle est
privilégiée, peu importe le type de projet de loi qui est mis de l'avant. Donc,
ça nous semble approprié, comme mécanisme.
Donc, ce serait, M. le Président, le
libellé de l'amendement que je dépose en ce moment. Et je le rappelle, non
seulement, donc, il correspond aux attentes des corps de police, mais il s'agit,
donc, d'une recommandation qui a été émise mot pour mot par la prédécesseure du
ministre dans le rapport du Comité consultatif sur la réalité policière, la
recommandation n° 65. Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Interventions?
M. le ministre.
• (15 h 50) •
M. Bonnardel : Un petit
commentaire. Un petit commentaire juste pour répéter que le maintien des
compétences sera défini dans les futures lignes directrices que nous allons
émettre... du maintien des compétences, qui sera nécessairement obligatoire. Et
comme je l'ai déjà mentionné à l'article 87, l'article 87, ce qui va
être important, c'est que chaque corps de police aura à nous envoyer de façon, là...
annuellement, donc, les activités de formation, le maintien des compétences, le
nombre de policiers qui y ont participé, pour qu'on soit capable de suivre et
d'avoir un portrait plus juste de tout cela dans le futur.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé, oui.
Mme Cadet : Oui, merci.
Merci, M, le Président. Donc, je prends connaissance de l'article 87, mais,
rapidement, ici, à brûle-pourpoint, ce que je constate, c'est que, bon,
l'article 87, ici, est... donc, il est compris, donc, dans le chapitre sur
la communication avec un corps de police, mais, surtout, ce que je lis, c'est
qu'essentiellement, donc, on devra transmettre le nombre de policiers ayant
participé à une activité de formation, donc, visés à l'article 116, ou une
activité de maintien de compétences, mais on ne décrit pas... Ça ne semble pas
être exactement... ça ne semble pas correspondre à l'amendement qui est déposé
ici.
Ici, nous, ce que nous voulons, c'est que
la liste des éléments qui doivent faire l'objet d'une requalification, donc,
soit indiquée. Ici, ce qu'on a, à l'article 87, de ce que je comprends,
c'est tout simplement, donc, qu'on liste ce qui a été fait, mais pas
nécessairement ce qui doit être fait. Donc, je ne suis pas certaine que
l'article 87 vient complètement combler autant, d'une part, la recommandation
numéro 65 du rapport du <Comité...
Mme Cadet :
...combler
autant, d'une part, la recommandation numéro 65 du rapport du >Comité
consultatif sur la réalité policière, ni les attentes des corps de police sur
le terrain. D'autant plus que le... qu'en fait ici, à l'article 87,
peut-être que... Je pense qu'on aura l'occasion de revenir à l'étude de cet
article-ci, mais ce que je comprends, c'est que ces données-là, elles sont
déjà... on a déjà, donc, la formation nécessitant une requalification, donc,
annuelle pour l'année 2022. Donc, il y a ces chiffres-là, donc, ils
existent.
Donc l'article 87, là, je ne suis pas
certaine de ce que ça vient modifier ici. Donc, ça, le ministre aura l'occasion
de pouvoir clarifier cet élément d'information ci, mais je vois une forte
distinction entre ce qui est demandé, ce qui est indiqué dans cette mouture de
l'article 87, qui communique le nombre de policiers, donc, ayant participé,
donc, à différentes activités de formation, et ce que nous déposons comme amendement.
D'autant plus qu'ici, à l'article 87, donc, on spécifie, donc, l'activité de formation et de
maintien des compétences ,
mais on ne précise pas ce qui constitue une activité de requalification. On ne
voit pas la distinction entre l'activité de requalification et l'activité de
formation continue, de façon générale. Donc, j'aimerais que le ministre, donc,
puisse faire cette distinction, donc, entre les deux propositions, s'il vous
plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'amendement de la députée de Bourassa-Sauvé? M. le
député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Oui, M. le
Président. C'est très intéressant, comme amendement. J'aimerais savoir si le
ministère de la Sécurité publique possède... fait un suivi des différentes
formations, là... des requalifications, pardon, là, qui sont effectuées par
différents corps de police. Est-ce que vous avez des données?
M. Bonnardel : Chaque corps
de police est autonome dans son maintien des compétences, dans sa formation qu'il
donne à ses membres. Donc, c'est pour ça que je dis depuis le début qu'il y
aura nécessairement, par règlement, des obligations relatives à la formation
continue et, par lignes directrices, le maintien des compétences pour le
travail des policières et policiers.
M. Fontecilla : Donc, il n'y
a pas de directive nationale, en ce moment, là, obligeant les différents corps
de police à offrir des activités de requalification, là, ça peut varier
fortement d'un corps policier à l'autre?
M. Bonnardel : Bien, fortement,
c'est un grand mot, là, ça peut varier, ça peut peut-être varier de quelques
heures, mais tous les corps de police ont intérêt à envoyer leurs femmes... leurs
policières et leurs policiers avoir cette formation continue, si besoin est,
versus le maintien des compétences, qui est archi important, on l'a mentionné,
que ce soit le Taser, que ce soit l'arme, ou autres.
M. Fontecilla : Qui est
responsable, concrètement, des activités de maintien de compétences?
M. Bonnardel : ...
M. Fontecilla : Très bien,
mais, concrètement, qui les donne? Est-ce que c'est des policiers qualifiés
dans les corps... dans chaque corps policier? Est-ce que c'est l'École nationale
de police qui donne une certification? Comment ça marche, M. le ministre?
M. Bonnardel : Majoritairement,
c'est l'école nationale qui participe à la formation ou à la requalification
des différents policiers.
M. Fontecilla : Donc, c'est l'École
nationale de police qui envoie des formateurs dans les différents corps de
police donner des activités de maintien des compétences?
M. Bonnardel : Elle peut
former, oui, des formateurs. Ça peut être une formation virtuelle aussi, comme
je l'ai mentionné tantôt, pour que les policières, policiers n'aient pas à se
déplacer. Donc, on s'ajuste selon les besoins.
M. Fontecilla : Très bien, mais
vous avez dit : Ils forment des formateurs.
M. Bonnardel : Ils peuvent
avoir des formateurs qui vont se déplacer eux-mêmes dans les corps de police.
M. Fontecilla : C'est des
formateurs qui sont à l'emploi de l'école de police du Québec ou des formateurs
qui sont à l'emploi de chaque corps policier, là?
M. Bonnardel : Ils sont formés.
Ils sont formés par l'école nationale.
M. Fontecilla : Oui, mais... parfait,
mais ces formateurs-là sont à l'emploi de l'École nationale de police ou sont à
l'emploi du corps de police en question?
M. Bonnardel : Toutes les
réponses peuvent être bonnes.
M. Fontecilla : O.K. Donc,
par exemple, l'école de police peut former des formateurs qui sont des
policiers dans un service de police y, z qui, à leur tour, donnent des
formations à leurs collègues?
M.
Bonnardel
: Ça
pourrait être ça.
M. Fontecilla : Ou encore, un
autre cas de figure, c'est l'École nationale de police qui donne directement la
formation aux policiers d'un corps de police x, y, z.
M. Bonnardel : De façon
virtuelle, oui.
M. Fontecilla : Et est-ce
qu'il existe une... comment dire, une liste d'activités de maintien des <compétences...
M. Fontecilla :
...d'activités
de maintien des >compétences fixe, c'est-à-dire, il y a tel nombre, tels
types d'activités qui doivent être suivies par les différents corps de police?
M. Bonnardel : Dans la
pratique policière, dans le travail que les policiers ont à faire, il y a un
minimum. Ce minimum, vous le mesurez, on porte l'arme, on porte le Taser, le
maniement du bâton, le véhicule, la conduite dangereuse. Alors, il y a... je
n'ai pas la liste, là, je n'ai pas la liste, mais il en existe de façon
importante, du maintien des compétences, pour s'assurer que le policier garde
la main ou évolue dans le travail qu'il fait si le besoin de formation continue
est là.
M. Fontecilla : Très bien. Parce
que j'essaie de savoir, M. le ministre, si c'est dans votre volonté aussi
d'uniformiser, là, cette... les activités de maintien des compétences, là, et
donc que tous les corps policiers possèdent un minimum de... se requalifient
périodiquement sur un minimum de champs d'action, là, que sais-je, la conduite
à haute vitesse, maniement d'armes, d'un bâton, ce que vous dites, là, pour
qu'il n'y ait pas un corps policier qui suive certaines activités de
requalification et d'autres ne le suivent pas. Est-ce que c'est une situation
qui peut se produire, aujourd'hui, c'est-à-dire une disparité entre les
activités de requalification des différents corps de police?
M. Bonnardel : Bien, la
disparité, selon moi, est beaucoup plus importante... la question devrait être :
Est-ce qu'il y a un nombre de policiers x qui suivent ces requalifications?
Est-ce que c'est 100 %? L'objectif, ce serait d'avoir 100 % de ces
policières et policiers qui suivent, dans un laps de temps x... Ce n'est pas le
cas, pour des situations que l'on connaît, qu'on a exposées hier ou ce matin,
que ce soit la pénurie de main-d'oeuvre ou l'obligation d'avoir un nombre de
policiers sur le terrain, versus ceux qui sont partis en maintien des
compétences.
Donc, c'est ça, le gros bon sens et la
logique qui étaient appliqués de la part des gestionnaires et des états-majors
pour s'assurer qu'on répond... pour sécuriser et rassurer la population sur le
terrain, versus le maintien des compétences. Donc, c'est un minimum qui existe
déjà. Mon objectif, notre objectif, c'est d'augmenter le nombre de policiers
dans le futur pour répondre aux besoins, aux besoins de main-d'œuvre des
différents corps de police, pour s'assurer que, dans un laps de temps x, bien,
qu'on ait 100 % des policiers... exemple, dans un laps de temps de 12 mois,
qu'ils aient suivi, minimalement, selon les lignes directrices établies, du
maintien de compétences ou des maintiens x, que ce soit le maniement, que ce
soit le bâton, que ce soit le Taser, que ce soit la conduite x, y.
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
y a des formations qui sont, comment dire, entre guillemets, plus populaires
que d'autres, qui sont suivies par plus de policiers en ce moment au Québec que
d'autres types de formation?
M.
Bonnardel
:
...cette statistique-là.
M. Fontecilla : Est-ce que...
On sait que les tableaux de bord sont très populaires, en ce moment, entre
autres au ministère de la Santé. Est-ce que vous pensez vous doter d'une sorte
de tableau de bord, là, pour savoir combien, quel pourcentage de policiers ont
suivi telle activité de requalification, quel pourcentage a suivi telle autre
activité? Est-ce que c'est dans vos projets, là?
M. Bonnardel : C'est un
objectif que nous pourrons avoir avec l'article 87 dans quelques années.
M. Fontecilla : Dans quelques
années?
• (16 heures) •
M. Bonnardel : Bien, vous
savez, il faut commencer à quelque part. Donc, c'est la première fois qu'on va
obtenir ces informations avec l'article 87. Donc, dans un an, suite à
l'adoption de la loi, on pourra déjà avoir un mini portrait et, par la suite,
l'évoluer, évoluer avec les années.
M. Fontecilla : Si vous
présentez cet... l'ensemble de ces dispositions législatives, là, je suppose
que c'est parce qu'en ce moment, là, il est très difficile pour le ministère de
la Sécurité publique, là, d'avoir un portrait global, là, des activités, entre
autres, de requalification. On ne sait pas trop, on ne sait pas combien, quel
pourcentage de policiers ont suivi telle formation versus telle autre. En ce
moment, vous n'avez pas tout à fait ce portrait-là et vous vous donnez des
outils, si je comprends bien, pour vous doter de ce portrait-là?
M. Bonnardel : Si on veut. C'est
l'objectif.
M. Fontecilla : Très bien, donc,
et pourquoi... Donc, si c'est votre objectif, là, l'amendement, tel que
présenté, définit, justement, là, la liste d'éléments dont la pratique
policière devrait faire l'objet d'une requalification. On en a nommé
quelques-uns, là. C'est tout à fait logique de définir dans un texte de loi, là...
bien, non pas la liste en tant que telle, mais l'obligation de se doter de
cette liste-là. Est-ce que... Pourquoi vous seriez en désaccord avec cette
idée-là? Justement, vous venez de dire que vous n'avez pas le portrait, vous
voulez, d'ici quelque temps, avec cette loi-là, vous doter de ce portrait-là.
Bien, justement, cet <amendement-là.
>
16 h (version révisée)
<17953
M.
Fontecilla :
...avec cette loi-là, vous dotez de ce portrait-là,
Bien, justement, cet >amendement-là vous permet de le faire de façon
beaucoup plus précise.
M. Bonnardel : Le portrait,
on va le définir, comme je l'ai déjà mentionné à votre collègue, dans les
futures lignes directrices qu'on va établir pour le maintien des compétences.
M. Fontecilla : Mais l'amendement
en tant que tel, là, vous donne la possibilité de vous doter de ce portrait-là.
Vous, vous renvoyez ça à une ligne directrice, ce qui est beaucoup plus vague,
là. Encore une fois, M. le ministre, peut-être que, d'ici quelques années, vous
ne serez plus ministre de la Sécurité publique, quelqu'un d'autre va dire :
Ah! bien là, la directive, je peux la changer, etc., là, alors qu'aujourd'hui
on est en train de prévoir l'obligation pour tous les corps policiers du Québec
de se doter de ce portrait-là, ce qui est éminemment utile, là.
M. Bonnardel : ...la voie des
lignes directrices.
Le Président (M. Bachand) :
...
Mme Cadet : Merci. Je pense
que c'est une transition... en fait, c'est une transition idéale, parce que mes
questionnements, mes premiers questionnements pour vous, M. le ministre,
portaient également, donc, sur la question des lignes directrices. Donc, vous
dites : On a choisi la voie des lignes directrices, donc vous avez parlé
de lignes directrices pour le maintien des compétences. J'ai besoin d'être
éclairée ici, parce que, moi, on vient de passer un certain moment, au niveau
de l'article 14, sur la question de la voie réglementaire qui est
priorisée, soit, et puis, bon, avec l'amendement qui est déposé ici, donc ce
que je... en fait, c'est une main tendue pour continuer avec une certaine
concordance pour que ces éléments, les éléments qui concernent la
requalification, puissent également se trouver par voie réglementaire.
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous avez choisi la voie des lignes
directrices?
M. Bonnardel : Bien, c'est
une question à laquelle j'ai déjà répondu. Les lignes directrices existent déjà
dans la Loi sur la police. Donc, pour nous, c'est un élément de flexibilité qui
est important pour être capable de définir les lignes directrices sur un sujet
que nous avons eu dans les dernières heures, que ce soit le profilage racial ou
social ou la volonté, notre volonté d'imposer par lignes directrices le
maintien des compétences, donc les obligations que les corps de police auront à
répondre, donc, pour mieux former et s'assurer de former les différents
policiers et policières qu'ils ont sous leur égide.
Mme Cadet : Mais, avec les
lignes directrices, il n'y a pas de... je veux dire, j'ai de la difficulté à
comprendre. Donc, l'applicabilité des lignes directrices, puis ce choix-là, je
comprends que vous dites que l'option des lignes directrices, on se retrouve
dans la Loi sur la police, mais la voie réglementaire aussi. Donc, ce que j'essaie
de comprendre ici, c'est pourquoi cette voie-là vous semble idéale en ce qui a
trait à la liste, donc, du maintien des compétences, alors que la voie
réglementaire vous offre toute la flexibilité, d'une part, donc, d'enchâsser de
façon beaucoup plus claire pour les acteurs, ce qui devra faire l'objet d'une
requalification périodique, plutôt que d'émettre, donc, des lignes directrices
qui ont peu de valeur, peu de valeur probante, disons. Je comprends l'argument...
l'argumentaire de la flexibilité, mais puisqu'on vient d'argumenter en faveur
de la voie réglementaire dans l'article précédent, j'ai de la difficulté à
saisir pourquoi la voie réglementaire n'est pas assez flexible. Puis je
comprends que vous dites que vous en avez déjà parlé, mais moi, je n'étais pas
là, puis, encore une fois, donc, moi, pour que je puisse voter sur la suite, j'ai
besoin d'avoir ces éléments de réponse ci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Bonnardel : Non...
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions, Mme la
députée?
Mme Cadet : Bien, j'aimerais
obtenir une réponse de la part du ministre, je veux dire...
Le Président (M.
Bachand) :Bien, c'est ça, j'ai donné la
parole au ministre puis... Bon. Alors donc...
M. Bonnardel : ...répéter que
les lignes directrices, pour nous, est le choix viable pour être capable d'avoir
une flexibilité, de partager avec nos différents partenaires notre volonté,
notre volonté d'avoir minimalement ce maintien des compétences qui existe déjà
dans la totalité, totalité des corps de police. Et c'est une obligation, une
ligne directrice, là. Les corps de police ne peuvent pas se dire : Bien,
on ne suit pas la ligne parce que ça ne nous tente pas. Ils ont l'obligation de
suivre la ligne directrice. Ils auront l'obligation, à l'article 87, d'y
répondre et nous donner ces informations pour qu'un jour nous soyons capables d'avoir
un portrait plus réaliste, juste, de la situation. Voilà.
Mme Cadet : Donc, au-delà de
la question des lignes directrices, donc le ministre l'a mentionné dans l'échange
avec notre collègue de Laurier-Dorion, on peut dire qu'essentiellement, donc, l'objectif,
c'est que 100 % des policiers soient formés. Donc, évidemment, donc, si on
vient mettre de l'avant une obligation réglementaire, c'est, en effet, l'objectif.
L'article 87, là, que vous mentionnez nous permet, là, de voir, donc, ce
qui... de <recenser...
Mme Cadet :
...l'article 87,
là, que vous mentionnez nous permet, là, de voir, donc, ce qui... de >recenser,
donc, les policiers ayant fait l'objet, donc, du... ayant participé à une
activité de formation, là, visée à l'article.
La Sûreté du Québec, à l'occasion d'étude
des crédits, donc, a été en mesure, donc, de fournir la formation nécessitant
une requalification annuelle en nommant, donc, le nombre de policiers formés,
le nombre de policiers requalifiés, le type de formation. Donc, par exemple,
pour l'année 2022, on est en mesure de constater, avec les chiffres
fournis par la Sûreté du Québec, que, bon, le taux de requalification pour le
tir au pistolet a été de 64 %, que le taux de requalification pour
l'utilisation d'une arme à impulsion électrique X2 a été de 29 % puis
le taux de requalification pour l'usage de la carabine plateforme AR a été de
61 %. Donc, on a certains chiffres qui nous sont offerts... qui nous ont
été offerts par la Sûreté du Québec.
Je comprends qu'on n'a pas nécessairement,
donc, les chiffres pour les autres corps de police, les corps de police
municipaux, mais, sachant que ce n'est pas — du moins pour la Sûreté
du Québec — ce n'est pas un fardeau supplémentaire de recenser ces
éléments-là, qu'on est en mesure de lister, donc, différents éléments de
formation, qu'on parle de requalification dans la nomenclature de la Sûreté du
Québec, pourquoi le ministre ne trouve pas qu'il est approprié de reprendre sa
même nomenclature, donc soit celle de la requalification, qui est, encore une
fois, non seulement celle qui est privilégiée par la Sûreté du Québec, mais
aussi celle qui est privilégiée par le rapport du Comité consultatif sur la
réalité policière rt il va de l'avant avec le terme de maintien des compétences
qu'on ne retrouve pas de façon explicite dans la loi sur la police, donc il y a
un seul article qu'on parle de maintien des qualifications et des compétences,
mais de façon plus large, mais pas dans un... pas à travers un outil de
définition, pas à travers un article de définition? Donc, j'aimerais vous
entendre là-dessus, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : C'est une
question qui est similaire à ce que votre collègue a posé hier. On a choisi les
termes «maintien des compétences». Donc, c'est un synonyme pour nous qui est
libellé, qui est écrit, donc, dans ces articles, dans ces articles de loi, et
c'est avec le terme «maintien des compétences» qu'on va travailler.
• (16 h 10) •
Mme Cadet : Ce serait... Dans
le fond, donc, il y aurait une introduction, donc, du terme «maintien des
compétences», mais, dans le fond, ce que vous dites, c'est que, pour vous,
«maintien des compétences», ça devient un synonyme du terme «requalification»,
qui est celui qui est privilégié par la Sûreté du Québec et par le Comité
consultatif sur la réalité policière? Donc, ce sont des équivalences?
Donc, puisque ce sont, donc, des
équivalences ici, donc, au niveau du maintien des compétences, est-ce qu'il est
possible de prévoir, donc, par voie réglementaire, donc, les éléments de la
pratique policière qui doivent faire l'objet de... Bon, nous, on parle de
requalification périodique pour reprendre ce qui existe sur le terrain, mais
vous parlez de maintien des compétences. Est-ce qu'il y a moyen de... voyons,
d'ajuster d'un cran la façon dont on décline cette obligation en le faisant par
voie réglementaire? J'essaie de comprendre pourquoi cette option-là a été
écartée par vous, M. le ministre.
M. Bonnardel : Je n'ai pas
d'autre commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions?
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît. Autre intervention?
Mme Cadet : Bien, écoutez,
bien, peut-être juste une... Tu sais, je comprends que le ministre a répondu à
une question similaire hier. Encore une fois, donc, je n'ai pas eu le bénéfice,
là, de prendre part à cette commission parlementaire hier. Donc, je pense qu'il
est quand même approprié, ce n'est pas une question qui me semble superflue
pour la compréhension, ici, de l'article, sachant que c'est quand même une
recommandation qui a été mise de l'avant par le Comité consultatif sur la
réalité policière. Donc, on ne demande pas juste de lister ces éléments-ci, on
ne demande pas de les faire par... à travers les lignes directrices, on demande
d'enchâsser dans un règlement la liste de ces éléments. Puis ça me semble... Il
me semble que, puisqu'il s'agit d'une recommandation existante et non pas tout
simplement d'un élément qui est apporté par notre formation politique, par
notre aile parlementaire de façon frivole, que l'option, à mon sens, donc,
devrait être considérée de façon sérieuse.
Donc, je comprends que vous aviez le choix
qui a été fait, mais j'aimerais peut-être, en conclusion de l'analyse de cet
amendement, que ce soit établi de façon claire pour les gens qui nous écoutent,
ce qui sous-tend, donc, ce choix, je <comprends...
Mme Cadet :
...ce
qui sous-tend, donc, ce choix, je >comprends, on a dit, donc, la
flexibilité, mais ce qui fait qu'on écarte la voie réglementaire qui semble
être aussi flexible puisque c'est ce qu'on utilise à l'article 14 comme
solution.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement de la députée de Bourassa-Sauvé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bonnardel : Rejeté.
Le Président (M.
Bachand) :Rejeté.
Mme Cadet : Par vote nominal,
s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Bien sûr. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Cadet (Bourassa-Sauvé)?
Mme Cadet : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, pour la suite des choses, si on suit, on serait à
l'article 2, je crois, M. le Ministre.
M. Bonnardel : Oui.
L'article 2 se lit comme suit : L'article 5 de cette loi est
abrogé.
Commentaires : L'article 2 du
projet de loi propose d'abroger l'article 5 de la loi en cohérence avec
l'article 14 du projet de loi qui modifie l'article 116 de la loi
afin de permettre au gouvernement de prendre un règlement pour prévoir la
formation et les qualités minimales requises pour exercer des fonctions de
gestion au sein d'un corps de police.
Il n'appartient donc plus au directeur du
corps de police, lorsqu'il établit le plan de formation professionnelle en
vertu de l'article 3 de la Loi sur la police, de déterminer les postes de
gestion pour lesquels est exigé le diplôme de gestion policière décerné ou
reconnu par l'École nationale de police du Québec.
Donc, vous comprendrez qu'on abroge cet
article parce que ce sera dans le règlement, dans le futur règlement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, interventions? Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Excusez-moi,
donc, j'essaie de prendre connaissance de l'article 2 rapidement. O.K., donc,
je pense, O.K., donc, il semble, donc, y avoir cohérence ici. Donc, ça va, M.
le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Est-ce que... S'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : On s'en va
donc à l'article 17. Alors, l'article 128 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «formulée par toute personne» par «ou un signalement formulé»;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Il a aussi pour fonction d'assumer un
rôle de prévention et d'éducation en matière de déontologie policière,
notamment par le développement et la mise en oeuvre de programmes de prévention
et d'information en cette matière.»
Commentaires : L'article 17 du
projet de loi propose de modifier le premier alinéa de l'article 128 de la
loi en concordance avec la modification proposée par l'article 25 du
projet de loi à l'article 143 de la loi qui prévoit qu'une personne peut
formuler auprès du Commissaire à la déontologie policière un signalement
relatif à la conduite d'un policier dans l'exercice de ses fonctions qui est
susceptible de constituer un acte dérogatoire au Code de déontologie des
policiers du Québec.
De plus, cet article confie au commissaire
une fonction additionnelle visant à assumer un rôle de prévention et
d'éducation en matière de déontologie policière.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Donc, je lis, donc, l'article 17 et là je comprends ici...
donc, ici, donc on ajoute... bon, qu'on ajoute, donc, la notion de signalement
en deçà de... en plus de la notion de plainte, bien, peut-être pour le bénéfice
des gens qui nous écoutent, là, de peut-être bien, donc, faire une distinction
des deux ici, là. Je comprends qu'ici qu'on est en concordance avec
l'article 25... la modification proposée par l'article 25 du projet
de loi, mais, sur le fond, là, qu'on puisse bien comprendre la distinction ici
et ce qui nécessite, en fait, là, la modification ici pour que la fonction du
Commissaire à la déontologie policière puisse ajouter... pour qu'on puisse, en
fait, lui ajouter la notion de signalement, là, qui est, à mon sens, une notion
qui existait déjà en droit, là.
M. Bonnardel : Donc, la
plainte sur... la plainte pourra continuer d'être formulée par une personne qui
est présente lors d'un événement qui a fait l'objet d'une intervention
policière ou par celle à l'égard ou à la... de qui la conduite d'un policier
est susceptible de constituer un acte... un tel acte dérogatoire. Et le
signalement pourrait continuer d'être formulé par une personne qui n'était pas
présente, mais qui n'amène pas nécessairement une plainte en bonne et due
forme. Et c'est selon que la commissaire définira par la suite s'il y a matière
à porter plainte.
Mme Cadet : O.K., d'accord.
Donc, finalement, donc, on vient élargir ce qui peut être traité par le
Commissaire à la <déontologie...
Mme Cadet :
...O.K.
D'accord. Donc, finalement, donc, on vient élargir ce qui peut être traité par
le
Commissaire à la >déontologie policière ici, là, c'est... Je
vous vois hocher de la tête...
M. Bonnardel : Et la... Et ce
qui est important, ce qu'on a déjà mentionné dans nos... à l'adoption de
principe, ou tout ça, quand la commissaire est venue, ce qui est important aussi,
c'est le rôle, le rôle de prévention et d'éducation en matière de déontologie
qui est donné à la commissaire, qui est... qu'on va financer aussi, la
commissaire, pour être capable de mieux faire connaître son rôle, son travail.
Malheureusement, je l'ai mentionné
plusieurs fois lors de nos rencontres avec mon collègue qui est responsable de
la lutte contre le racisme, nous avons vu jusqu'à quel point certains membres
de certaines communautés ont subi, subi, oui, des préjudices et se sont sentis
peut-être pas assez épaulés dans le travail de la commissaire. Donc, c'était
pour moi important, et pour la commissaire, qu'on ajoute ce rôle et qu'on
finance ce rôle pour mieux faire connaître le rôle de la commissaire dans le
cadre de leur travail, autant du côté des policiers, là, autant du côté des
policiers que du côté des plaignants.
Mme Cadet : Merci, M. le
ministre. Puis, oui, en effet, là, je pense que... je le disais, donc, j'ai été
élue dans Bourassa-Sauvé puis je pense que je peux, donc, témoigner, là, un
peu, là, de... donc, quand vous dites, là, que peut-être qu'il y a certains
Québécois, là, qui se sont sentis peut-être pas assez épaulés, là, par le rôle
de la Commissaire à la déontologie policière. Donc là, je comprends mieux,
donc, la fonction de signalement. Ça, c'est clair.
Puis ensuite, là, vous avez parlé du rôle
de prévention ici, que... bon, donc, on relit ici le texte, donc, que «le
Commissaire à la déontologie policière, donc, aura aussi pour fonction
d'assumer un rôle de prévention et d'éducation en matière de déontologie
policière». Donc, je pense que ça semble justifié. Mais, en ce qui a trait...
Donc, ce n'est pas pour remettre en question le rôle de prévention, mais bien
pour comprendre comment il pourra effectivement être mis en œuvre, justement
pour que la Commissaire à la déontologie policière puisse assumer ce nouveau
rôle.
On comprend, de l'analyse du ministère,
que la création d'un programme prévention en déontologie policière
nécessiterait 2,6 millions de dollars, en incluant, entre autres,
l'ajout de quatre ressources au Commissaire à la déontologie policière, donc
que les implications financières du projet de loi, donc, dans le fond, étaient
de ce coût. Tu sais, encore une fois, donc, l'objectif, ce n'est vraiment pas
de remettre en question le rôle de prévention, parce que je pense que vous
l'avez dit de façon assez claire et assez déterminante que ce rôle-là, il est
utile au sein de différentes collectivités sur le territoire québécois. Donc,
cet élargissement-là semble opportun, mais il faut nous assurer qu'on puisse
bien le financer pour qu'on ne se retrouve pas dans quelques années, donc, à
avoir un rôle qui soit un peu fictif dans la loi que nous votons aujourd'hui,
mais que les ressources ne soient pas nécessairement, donc, à la disposition de
la Commissaire à la déontologie policière pour, effectivement, donc, jouer ce
rôle plus élargi ici.
Donc, on comprend qu'une demande
prébudgétaire a été faite en vue d'obtenir les sommes nécessaires à la mise en
place d'un tel programme de prévention, en agissant notamment sur la question
de la prévention en matière de profilage racial et social. Ici, dans plan
budgétaire 2023‑2024, quand on... à la ligne Appuyer la réforme policière,
donc le 2,5 millions ici, est-ce que c'est... En fait, c'est cette ligne
budgétaire là qui permettrait de financer ce nouveau rôle, c'est ce qui était
prévu?
• (16 h 20) •
M. Bonnardel : C'est déjà
budgété dans le budget, dans le dernier budget, oui.
Mme Cadet : O.K., dans le budget 2023‑2024.
Donc, c'est... Ici, donc, on a dans le... donc, dans l'année... pour l'année
financière 2023‑2024, donc, c'est 2,5 millions que l'on voit, donc, à
la ligne Appuyer la réforme policière. L'analyse prébudgétaire ici, pour le
projet de loi, indique que ça nécessiterait 2,6 millions. J'aimerais
savoir, donc, un peu la différence ici de... puis, bon, en fait, donc, en plus,
donc, il y a des coûts, donc, additionnels, là, pour les prochaines années, ça
fait que je voudrais juste comprendre un peu, donc, la différence, quand vous
dites que c'est déjà budgété, donc c'est prévu ici.
M. Bonnardel : L'ajustement a
été fait à 100 000 $ près, là.
Mme Cadet : O.K. Donc, c'est
une approximation de votre côté. Puis, pour ce qui est... Parce que, dans le
fond, tu sais, 2,5 millions, ça, c'est pour cette année financière ci,
mais, dans le fond, il y aurait des coûts... Donc, on parle de
2,4 millions pour 2024‑2025, 2,4 millions pour 2025‑2026,
0,6 million pour... 600 000, finalement, 600 000 pour 2025‑2026,
600 000 pour 2027‑2028. Donc, ce qui est budgété pour les années
subséquentes, dans le fond, c'est ce que... donc, c'est ces chiffres-là. Donc, jusqu'à
quel <point...
Mme Cadet :
...
dans le fond, c'est ce que... donc, c'est ces chiffres-là. Donc, jusqu'à quel >point
il y a concordance ici?
M. Bonnardel : Ça, le 2,5,
c'est sur cinq ans, pardon, là, juste... La somme de 2,5 est sur cinq ans.
Mme Cadet : Le 2,5, c'est sur
cinq ans, vous dites? Donc, le 2,5 de l'année 2023‑2024, le déclinement
par la suite, c'est... ce n'est pas ce que je vois. Donc, quand je regarde le
plan budgétaire, ce n'est pas ce que je vois, ça fait que j'ai...
M. Bonnardel : ...l'aide
comme tel pour la commissaire, c'est sur... c'est sur un horizon de cinq ans.
Mme Cadet : Je comprends.
Donc...
M. Bonnardel : Sinon, ça
commencerait à faire cher le... faire cher pour quatre ETC annuellement, là.
Mme Cadet : O.K. C'est ça,
donc, je comprends. Donc, essentiellement, donc, appuyer la réforme policière
ici, donc les sommes prévues pour 2023‑2024 sont pourvues à même le fonds de
suppléance. Donc, la réforme policière, donc, comprendrait d'autres éléments,
mais le 2,5 millions, il est à l'intérieur de ce chiffre-là.
M. Bonnardel : Ce qu'on me
dit, c'est que c'est inclus dans les sommes totales de la réforme policière.
Mme Cadet : O.K., je
comprends. Donc, la composition est plus large. Et, dans ces sommes-là, donc,
il y a ce qui concerne la création du programme de la prévention, donc, au
niveau des coûts, donc.
Le Président (M.
Bachand) :...député de Laurier-Dorion. Je
reviendrai après.
Mme Cadet : Ah! merci. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Fontecilla : Merci,
collègue. Là, M. le Président, j'ai un souci de forme et je vous demande
conseil, là. L'article 17 fait référence à l'article 128, là. Il y a
deux éléments qui sont très importants tous les deux, là, mais il y en a un qui
concerne la prévention, et on pourrait en discuter, et j'en suis, on pourrait
améliorer même cette nouvelle fonction donnée au commissaire à la déontologie
policière. Et donc cet élément-là, à moins que vous me corrigiez, là, ne se
retrouve pas ailleurs, là, donc il faut... je suis tout à fait prêt à étudier
attentivement cet élément-là. Sauf qu'il y a un deuxième élément, là, qui...
c'est la question du signalement formulé, qui a été, au fond, là, dans
l'article 25. Et ici, la partie «signalement formulé» est une... correspond
à une concordance avec l'article 25, où est-ce qu'on étudie le fond de la
question qui appartient à toute la section sur la déontologie policière.
Donc, je ne sais pas comment opérer, M. le
Président, là. Moi, je ne me sens pas à l'aise d'étudier la partie «signalement
formulé», là, puisqu'on va étudier le coeur de la question, là, on va aller au
fond dans l'article 25, mais je suis tout à fait à l'aise d'étudier
l'autre partie et l'adopter. Est-ce que, je ne sais pas, je suggère ça comme
ça, je vous soumets, on pourrait discuter précisément de la partie de la
prévention, et peut-être même l'adopter, mais suspendre l'adoption de l'article
jusqu'à ce qu'on étudie l'article 25?
Le Président (M.
Bachand) :Bien, je vais quand même
laisser le ministre, là, peut-être, répondre pour donner le contexte de
l'article 17.
M. Bonnardel : Vous savez, je
suis un gars conciliant et pragmatique. Si les députés de l'opposition veulent
parler de 25 tout de suite puis qu'on revienne à 17 après, même si 25 est dans
un autre thème, bloc, moi, ça ne me dérange pas.
M. Fontecilla : Ce que je
suggère, M. le ministre, c'est qu'on étudie la partie prévention et qu'on
étudie la partie dans le bloc déontologie policière. Lorsqu'on va l'étudier et
lorsqu'on va avoir adopté ou amendé, ou je ne sais pas, ou...
l'article 25, qu'on revienne adopter la totalité de l'article 17.
M. Bonnardel : Bon, ma
suggestion que je vous fais, c'est d'aller au 25, si vous le souhaitez là,
sinon on fait le 17 complètement.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, juste pour la...
M. Fontecilla : Bien, c'est
une question d'ordre, M. le Président, là. Il y a une question centrale, qui
est la question de la prévention, et il y a une question qui est de la
concordance, donc plutôt accessoire, qui est la question des signalements
formulés, qui va être étudiée dans un autre article. Si on étudie à la
pièce l'article 25, bien, on n'étudiera pas, dans son ensemble, toute la
partie déontologie policière, là. On est en train... et c'est un aspect très
important de ce projet de loi, on est en train de le morceler, d'étudier, bien,
dans un bloc une partie, puis, dans un autre bloc, une autre partie, là. Mais
je ne vois pas pourquoi qu'on pourrait suspendre l'adoption de cette partie-là,
un signalement formulé, et y revenir lorsqu'on va traiter l'ensemble du bloc
sur la déontologie, là.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, ce que j'ai...
M. Bonnardel : Regardez, M.
le Président, je serai encore conciliant. Si le député veut, on va suspendre
17, on va se rendre aux autres articles, puis on laissera, à la fin du bloc, 17
en suspend jusqu'à tant que nous ayons fait l'autre thème. Je suis conciliant.
M. Fontecilla : Je remercie
énormément M. le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, est-ce qu'il y
a consentement pour suspendre 17? Mme la députée de Bourassa-Sauvé, ça va?
Alors, l'article 17 est suspendu. Donc, pour la suite des <choses...
Le Président (M.
Bachand) :
...donc, pour la suite
des >choses, M. le ministre. 31.
M. Bonnardel : L'article 31.
Oui, alors, 31 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 147, du suivant :
«Une plainte alléguant la conduite
discriminatoire d'un policier peut être soumise à la conciliation, à la
discrétion du plaignant. Ce dernier doit aviser par écrit le Commissaire de son
choix dans les 30 jours du dépôt de la plainte. À défaut, il est présumé
avoir refusé la conciliation.
«Le commissaire doit tenir une enquête
lorsque le plaignant refuse la conciliation.»
Commentaires : L'article 31 du
projet de loi propose d'introduire l'article 147.1 à la loi pour prévoir
une exception à la conciliation obligatoire à la suite d'une plainte en
déontologie policière lorsque le plaignant allègue la conduite discriminatoire
d'un policier. Dans ce cas, la plainte peut être soumise à la conciliation, à
la discrétion du plaignant. Le plaignant doit aviser le Commissaire à la
déontologie policière de son choix par écrit dans les 30 jours du dépôt de
sa plainte, et, à défaut de le faire, il est présumé avoir refusé la
conciliation.
Lorsque le plaignant refuse la
conciliation ou qu'il est présumé l'avoir refusée, le commissaire a
l'obligation de tenir une enquête.
J'ai un amendement que je déposerais
immédiatement pour corriger, selon la volonté de la commissaire.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Ah! Vous
l'avez déjà? Bon, alors, c'est de... Bien, je vais vous le lire.
Le Président (M.
Bachand) :On va le lire puis, après ça,
on va suspendre.
M. Bonnardel : C'est ça.
Alors, article 31, nouvel article 147...
Le Président (M.
Bachand) :Un petit problème technique,
là.
M. Bonnardel : O.K. Je vais
attendre que les collègues...
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre puis on vous
revient rapidement là-dessus, merci.
On suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 28)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Alors, M. le ministre, pour votre amendement.
M. Bonnardel : Alors, oui. L'article 31,
nouvel article 147.1 de la Loi sur la police.
Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 147.1
de la Loi sur la police, proposé par l'article 31 du projet de loi, «refusé»
par «accepté».
Cet amendement vise à prévoir qu'à défaut
par le plaignant d'informer le Commissaire à la déontologie policière de son
choix de soumettre la plainte à la conciliation, lorsque la plainte allègue une
conduite discriminatoire d'un policier, il est présumé l'avoir accepté.
Donc, comme je l'ai mentionné, c'est une
demande de la commissaire qui, comme vous le savez, privilégie la conciliation
en premier lieu, alors c'était un peu particulier d'avoir le mot «refusé».
Alors, je ne dirais pas que c'est une erreur dans le libellé, mais c'était,
pour elle et pour nous aussi, là, une meilleure, une meilleure façon de faire
valoir la conciliation, si le plaignant n'envoyait pas par écrit, donc, à la
commissaire, dans les 30 jours, le dépôt de sa plainte. Alors, pour elle
et pour... Même, ça avait été soulevé aussi par la commissaire et l'ADPQ,
aussi, pendant les consultations que nous avons eues voilà... voilà un mois, un
mois et demi, à peu près, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'amendement? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci, M. le
Président. Je vous dirais, donc, puisqu'on est sur l'amendement déposé par le
ministre ici, à brûle-pourpoint, ça me semble être un amendement judicieux, là,
qui est quand même en phase avec, bien, nos... bien, les réformes de nos
pratiques juridiques, de façon générale, là, qui tendent à mettre de l'avant la
médiation, la conciliation, donc les modes alternatifs de règlement de
différends, et une présomption en ce sens, là, on se... Encore une fois, donc,
le parallèle est un peu ténu, mais je pense qu'il convient de le mentionner
quand même.
On se rappellera, donc, la réforme du Code
de procédure civile, il y a une dizaine d'années, là, qui mettait, donc, à son
article 1, toute la question de... des modes alternatifs de règlement de
différends. Donc, je pense que de présumer que le plaignant, donc, a accepté la
conciliation s'il n'y a pas de réponse, donc, permet, d'une part, donc, de ne
pas embourber, donc, le système de façon disproportionnée, là, puis crée, donc,
une présomption qui va dans le sens de la conciliation, qui va dans le sens,
là, de l'élimination, là, de... bien, en fait, donc, d'autres éléments de
contrainte. Donc, je suis assez favorable à l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Adopté. Donc, on revient à l'article 31, tel qu'amendé. Interventions? Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, M. le
Président. Tout simplement, ici, donc, on voit, donc, la plainte à l'égard de
la conduite discriminatoire d'un policier, donc, peut être soumise à la
conciliation, à la discrétion du plaignant. Ce dernier doit avoir... doit aviser,
par écrit, le commissaire, donc, de son choix. Tout simplement, est-ce que,
donc, les moyens technologiques sont permis? Donc, quand on dit «par écrit»
ici, donc, encore une fois, dans une perspective de faciliter le processus de
plainte, est-ce qu'on permet d'autres moyens, quand on dit «par écrit»?
M. Bonnardel : ...tout à
fait, oui. Peu importe le moyen, par écrit.
Mme Cadet : Parfait. Donc, c'est
compris, donc, dans l'intention du législateur ici. Parfait, merci. Merci, M.
le ministre.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce l'article 31,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :
Adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : L'article 30,
c'est un article de concordance, qui se lit comme suit :
L'article 147 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après «à la conciliation»,
de «, à l'exception de celle visée à l'article 147.1».
Commentaires : L'article 30 du
projet de loi propose de modifier l'article 147 de la loi en concordance
avec l'article 147.1 de la loi proposé par l'article 31 du projet de
loi, qui prévoit une exception à la conciliation obligatoire.
Le Président (M.
Bachand) :...interventions? Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, rapidement.
Ici, donc, je comprends... donc, là, je comprends qu'on est en concordance avec
ce qu'on vient de voter là, à l'article 31 du projet de loi. Donc, ici, donc,
c'est vraiment, donc, à 147.1, donc, la plainte, donc, peut être <soumise...
Mme Cadet :
...Donc, ici, donc, c'est vraiment, donc, à 147.1, donc, la
plainte, donc, peut être >soumise à la conciliation, puis ici, à 147,
la plainte doit être soumise à la conciliation. Donc, c'est, essentiellement,
donc, la distinction... Et ici, pourquoi, donc, le plaignant peut s'y opposer,
peut s'opposer à la conciliation en invoquant les motifs pour lesquels il croit
que la conciliation est inappropriée dans son cas? O.K., par écrit.
J'essaie, ici, là, de bien saisir. O.K.
Donc, ici, donc, on parle, donc, essentiellement, donc, on parle, donc, de
plaintes qui ne concerneraient pas la conduite discriminatoire d'un policier.
C'est bien ça? Donc, elle... qu'est-ce... Donc, j'essaie de comprendre, donc,
le processus, le fardeau, là, qu'on met sur le dos du plaignant ici où est-ce
qu'il... Donc, il doit, donc, soumettre, donc, l'appel à la conciliation,
ensuite, donc, il doit invoquer des motifs, il y a ce processus-là qui est fait.
Donc, j'essaie de voir ici, donc, pourquoi cette distinction-là, donc, elle est
faite entre les deux articles.
M. Bonnardel : Bien, comme
vous l'avez mentionné, c'est le même article, qui se lit de la même façon, «à
l'exception de celle visée à l'article 147.1», qui est celui défini, donc,
à la conduite d'une plainte qui allègue à la... alléguant à la conduite
discriminatoire. Ce qui a été mentionné plus d'une fois, c'est... par les
organismes, les organismes que nous avons rencontrés, concernés, c'est surtout
dans un... dans les cas de profilage racial, où eux souhaitaient avoir ou non
la possibilité d'aller en conciliation ou d'aller directement à la plainte, si
je peux le dire ainsi.
Mme Cadet : Puis, ensuite,
donc, dans les 30 jours... Donc, le plaignant, donc, aurait 30 jours
à la suite du dépôt de la plainte, pour pouvoir, donc, émettre ses motifs, ici
encore, donc, par écrit, donc, par concordance, donc par écrit. Donc, ce
serait, donc, à travers tous les moyens.
M. Bonnardel : ...de la
discrimination, au-delà du profilage, là.
Mme Cadet : Oui, oui, qui est
le terme... O.K. Parce que là, vous parlez de 147.1, là, quand vous dites
discrimination? O.K., oui, pour conduite discriminatoire d'un policier. Mais
ici, donc, à l'exception de la conduite discriminatoire du policier, donc, ce
serait le processus qui est privilégié ici, à l'article 147... la
plainte... Il a le... Donc, le délai de 15 jours pour la révision de la
décision administrative, donc, ici, donc, le délai, il est conforme à ce qu'on
voit pour ce qui est des procédures similaires là, le délai de 15 jours?
M. Bonnardel : Oui, pareil. Ça,
il n'y a rien de changé.
Mme Cadet : O.K. Toujours, la
décision du commissaire est finale. Et ensuite, donc, le plaignant, donc, va
pouvoir accepter la conciliation, donc, il y a la voie de la conciliation,
donc, on va dire, donc, qui est privilégiée, qui est en concordance avec
l'amendement qui vient d'être déposé à l'article précédent. Donc, il y a
toujours... est toujours à la disposition du plaignant en cours de processus, sans
que ses droits soient lésés, et sans que ça lui... sans qu'il y ait un fardeau
supplémentaire, là, qui soit mis sur son dos.
M. Bonnardel : Exact, exact.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
• (16 h 40) •
M. Bonnardel : Alors,
l'article 35 se lit comme suit :
L'article 154 de cette loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Pour être désigné pour agir à titre de
conciliateur concernant une plainte alléguant la conduite discriminatoire d'un
policier, un conciliateur doit avoir suivi la formation pertinente sur le
racisme et la discrimination.»
Commentaires : L'article 35 du
projet de loi propose de modifier l'article 154 de la loi afin de prévoir
que le conciliateur désigné par le Commissaire à la déontologie policière pour
agir concernant une plainte alléguant la conduite discriminatoire d'un policier
doit obligatoirement avoir suivi une formation en matière de racisme et de
discrimination.
Cet ajout est en lien avec
l'article 31 du projet de loi qui propose d'introduire
l'article 147.1 à la loi pour prévoir une exception à la conciliation
obligatoire à la suite d'une plainte en matière de déontologie policière dans
le cas où le plaignant allègue la conduite discriminatoire d'un policier.
Donc, voilà. Ça va appartenir au
commissaire, là, de la déontologie de déterminer la formation pertinente que
devra avoir suivie le conciliateur, comme je l'ai mentionné dans le libellé de
l'article.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, merci. Donc,
vous venez partiellement de répondre à ma question. Évidemment, donc, quand on
lit le libellé ici, ce qui nous semble... en fait, ce qui nous saute au visage,
là, c'est de savoir... Donc, un peu, ce qu'on dit... La formation pertinente
sur le racisme et la discrimination, donc, qui va mettre de l'avant cette
formation-là? Je comprends, donc, que c'est la commissaire à la déontologie qui
va créer le programme de formation? Donc, c'est <comme...
Mme Cadet :
...déontologie qui va créer le programme de formation? Donc, c'est
>comme ça que ça va être...
M. Bonnardel : Oui. Bien, si
on veut, là. C'est dans le cadre de son... de l'application de cet article que
la commissaire va définir la formation, déterminer la formation pertinente que
ces conciliateurs auront... devront suivre.
Mme Cadet : O.K. Parce que, dans
le commentaire, ça a suscité un petit peu de confusion de mon côté, ce qu'il y
a dans le commentaire. On dit, donc, le conciliateur, donc, désigné par la commissaire
à la déontologie doit obligatoirement avoir suivi une formation en matière de
racisme et de discrimination. Donc, je comprends que ça, c'est le commentaire,
mais, dans le libellé de l'article, on indique «la formation pertinente». Donc,
je veux voir un peu, donc, comment est-ce qu'une formation donc, s'est
transformée en «la formation pertinente». Puis aussi, au niveau, en fait, sur
l'aspect de la pertinence, évidemment, tu sais, on veut que ce soit une
formation... L'objectif, ici, l'intention du législateur, ici, c'est que la
formation soit la plus adéquate possible. Donc, j'aimerais savoir, donc, les
leviers qui existent pour qu'on puisse, en fait, qu'on puisse déterminer s'il
s'agit d'une formation pertinente.
M. Bonnardel : Bien, il
existe peut-être des formations à différents niveaux sur le racisme et la
discrimination, mais c'est à la... ce sera à la commissaire de définir la
formation pertinente qui va accompagner les conciliateurs avec les futurs
plaignants. Donc, c'est le libellé que les juristes ont défini le plus adéquat,
si je peux le dire ainsi, pour accompagner la commissaire dans son... dans sa
volonté de prévoir une formation pertinente sur le racisme et la
discrimination.
Mme Cadet : Est-ce que le
terme «formation pertinente», ça se retrouve ailleurs dans la législation?
M. Bonnardel : ...je vais
essayer de retrouver le même libellé, attendez voir. Vous avez ça dans
l'article 17 de la Loi sur le protecteur national de l'élève. Ça se lit
comme suit, là, je vous en donne une portion : «Il veille à ce que les
protecteurs régionaux de l'élève reçoivent la formation pertinente à l'exercice
de leurs fonctions, notamment sur le racisme et la discrimination, sur la
réalité des autochtones et sur les violences à caractère sexuel ainsi que sur
toute matière que le ministre détermine.»
Mme Cadet : Merci. Donc,
parfait. Donc, dans cette loi-ci, donc, on a un certain... on a certains...
M.
Bonnardel
:
...
Mme Cadet : C'est une
concordance ici, merci. Puis, essentiellement, puisque la formation sera mise
de l'avant, développée, gérée par la Commissaire à la déontologie policière,
une fois le libellé adopté, ce... il n'y aura pas de... Bien, en fait... bien,
en fait, vous, comme ministre... En fait, le ministre, là, n'aura pas de rôle à
jouer sur le caractère, là, de la formation. Donc, ça va vraiment appartenir, pour
le développement de celle-ci, sur l'administration, ça va vraiment appartenir à
la Commissaire à la déontologie policière. Est-ce qu'il y a un comité qui est
prévu pour la création de la formation?
M. Bonnardel : C'est
l'autonomie complète de la commissaire.
Mme Cadet : Autonomie
complète.
M. Bonnardel : Autonomie
complète. Je n'ai pas... nous n'avons pas à nous ingérer sur le travail de la
commissaire, donc c'est pour ça que, bien, cet article détermine, détermine ce
que la commissaire va choisir comme formation pertinente. Donc, ça, ça lui
appartient. Nous, on ne s'ingère pas dans le... dans la formation que la
commissaire pourrait choisir.
Mme Cadet : Puis dans
l'autonomie, là, qui est octroyée à la commissaire, est-ce que... Parce qu'ici,
dans le fond, on dit, donc, que la personne aura... va avoir suivi la
formation, mais pour ce qui est de la mise à jour des compétences, de la mise à
jour au niveau des nouvelles réalités, des niveaux... des développements
récents en matière de racisme et de discrimination, donc, est-ce qu'il va y
avoir un renouvellement de ces compétences-là qui va être prévu?
M. Bonnardel : Bien là je
suis pas mal certain que la commissaire, qui est bien au fait, qui est bien au
fait de ces cas particuliers de discrimination, de profilage, ou autres, sera
capable d'évoluer, d'évoluer dans le temps et d'aller chercher la formation la
plus pertinente, qui évolue nécessairement, possiblement, avec les années.
Est-ce que la formation sera la même, 2023 versus celle de 2030? Vous et moi, on
ne peut pas répondre, mais j'imagine qu'elle sera encore plus pertinente dans
sept, huit ans s'il y a lieu, s'il y a lieu, là.
Mme Cadet : Là, ici... Parce
que, dans le fond, moi, ma crainte ici... Parce que je pense que, tu sais, de
façon générale, évidemment, l'objectif, il est très pertinent, là, donc, que le
conciliateur, donc, ait suivi une formation, donc, avant d'être <désigné...
Mme Cadet :
...suivi une formation, donc, avant d'être >désigné
à ce rôle, surtout que le... en fait, c'est... on prévoit cet élément-ci,
puisqu'à l'article 31, donc, on propose, là, d'introduire, bon, un article
à la loi pour prévoir une exception à la conciliation obligatoire, pour les
éléments que vous avez mentionnés, qui sont, en effet... qui répondent, en effet,
à une demande, là, qui est sur le terrain par les groupes racisés. Donc, c'est
important que cet article-là soit... que cette obligation-là de formation soit
mise de l'avant. Vous comprenez que le... la crainte, c'est que, bon, donc, si
on l'indique de cette manière-là, qu'on n'ait pas de... qu'il n'y ait pas de
mise à jour des compétences qui soit faite à travers les années, puis que la
formation, tu sais, se retrouve un peu désuète. Mais je comprends que... vous
avez pleine et entière confiance en l'institution, puis que... avec l'autonomie
qui est octroyée, donc, c'est le modèle, là, qui est choisi.
M. Bonnardel : Bien, c'est
tout à l'avantage de la commissaire, là. La commissaire ne peut pas... Tu sais,
on le disait tantôt, en termes de formation continue, les policiers, leur
travail, ça évolue dans le temps. On doit être... tu sais, on doit les
accompagner dans leur travail. Bien, c'est un peu la même chose avec la
commissaire, la commissaire qui va évoluer dans le temps, qui va recevoir des
plaintes sur la... sur certains cas de discrimination ou de profilage
aujourd'hui, en 2023. Ce sera peut-être différent ou similaire en 2030, je ne
sais pas. Et c'est là que les... la commissaire, ou ceux qui vont... ceux et
celles qui vont peut-être la remplacer un jour, bien, auront nécessairement...
Donc, c'est dans... c'est à leur avantage de s'assurer...
Puis c'est pour ça que je pense que le
terme, il revient encore, il est encore plus pertinent que jamais, «la
formation pertinente sur le racisme et la discrimination». Ce sera à définir.
Peut-être qu'il existe différentes formations. Je ne connais pas... Vous le
savez peut-être mieux que moi, là, il en existe, peut-être, différentes. Donc,
ce sera à eux de définir quelle est la meilleure pour accompagner le
conciliateur dans le cadre de son travail, là.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, s'il n'y
a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : ...l'article 157
de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, à la fin du
premier alinéa, de :
«Le plaignant peut également être
accompagné d'un membre du personnel du Commissaire pour lui prêter
assistance.»;
2° par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «deux parties; il est néanmoins possible, dans le but d'en
arriver à une entente, que le conciliateur tienne des rencontres avec chacune
des parties» par «des deux parties, sauf lorsque le Commissaire estime
nécessaire, eu égard aux circonstances, que ces travaux se tiennent à distance
par un moyen permettant aux personnes de s'entendre et de se voir en temps
réel. Lorsqu'il entend utiliser un tel moyen, le Commissaire en avise le
plaignant et le policier dans un délai raisonnable avant les travaux.»;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le conciliateur peut, dans le but d'en
arriver à une entente, tenir des rencontres avec chacune des parties.»
Commentaires : L'article 36 du
projet de loi propose de modifier l'article 157 de la loi afin de prévoir
que le plaignant puisse être accompagné par un membre du personnel du
Commissaire à la déontologie policière lors de la conciliation, et ce, en plus
de la personne de son choix.
• (16 h 50) •
Il propose également de permettre au
commissaire de tenir des travaux de conciliation à distance par un moyen
technologique, lorsqu'il l'estime nécessaire, eu égard aux circonstances.
Lorsqu'il entend utiliser un tel moyen, le commissaire doit en aviser le plaignant
et le policier dans un délai raisonnable avant les travaux.
Donc, c'était important, pour nous, de
faire cet ajout, quand on parle d'être accompagné d'un membre du personnel. Je
vous dirais que, dans les commentaires que nous avons eus, les plaignants se
sentaient, plus souvent qu'autrement, assez seuls, assez seuls dans un... dans
ce cadre qui est, nécessairement, peut-être intimidant pour certains. Alors,
d'avoir quelqu'un qui était un membre du personnel du commissaire pour leur
prêter assistance et de les accompagner, bien, c'était, pour nous, là, un gain
dans... si je peux le dire ainsi, pour eux.
Le Président (M.
Bachand) :...la députée de
Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci. Merci, M.
le ministre. De façon neutre, je comprends qu'il y a plusieurs groupes qui ont
soumis, dans leurs mémoires, donc, certains questionnements. Donc, M. le
ministre, j'aimerais tout simplement vous entendre sur ceux-ci. Donc, dans le
mémoire du Service de police de la Ville de Montréal, en ce qui a trait à
l'article 36 du projet de loi n° 14, la préoccupation du SPVM va
comme suit : «La modification de l'article 157 de la Loi sur la
police, bien que souhaitable, soulève certains enjeux de confidentialité, tels
que la <possibilité...
Mme Cadet :
...bien
que souhaitable, soulève certains enjeux de confidentialité, tels que la >possibilité
d'enregistrer les conversations ainsi que la présence de personnes, lors des
travaux de conciliation, outre celles prévues par le commissaire.» Donc, est-ce
que, donc, ces enjeux-là, bien, en fait, particulièrement en matière des enjeux
de confidentialité, est-ce que vous vous êtes penchés sur ces
préoccupations-ci?
M. Bonnardel : Ce sera à
la... Oui, ça avait été soulevé, ce sera à la commissaire de s'assurer que ces
rencontres possibles virtuelles ne soient pas enregistrées, nécessairement.
Donc, c'est un rôle du commissaire de s'assurer de la confidentialité des discussions
qui pourraient avoir lieu de façon virtuelle.
Mme Cadet : Est-ce qu'il y a
moyen de garantir cet élément-là dans la loi? Est-ce qu'il y a moyen d'outiller
la commissaire, justement, dans... Parce que là, vous dites : Ça va être
son rôle. Là, je comprends ça, mais est-ce qu'il y a moyen de l'outiller pour
lui donner certaines balises, là, pour que ce soit bien clair? Parce que ça
reste une... Je pense que l'enjeu de confidentialité, tant... Tu sais, je veux
dire, le SPVM le soulève, mais même au niveau des plaignants, qui veulent cet
accompagnement-là, puis je le comprends, tu sais, je pense que c'est, de façon
générale, souhaitable. Je pense que, pour les deux parties, il y a quand même
une...
M. Bonnardel : ...la
commissaire, là, je ne peux pas m'assurer de cette chose, là, mais elle doit
assurément faire signer des ententes de confidentialité dans le partage
d'information ou des informations que le plaignant ou le policier pourraient...
Donc, c'est ça, là, donc, c'est... la commissaire est, j'imagine... bien, pas «j'imagine»,
doit déjà prévoir, donc, ces possibilités, d'avoir, donc, cette possibilité ou
cette volonté d'avoir une conciliation à distance par un moyen technologique.
Donc, est-ce que le risque zéro est là? Peut-être pas. Ça, entre vous et moi,
vous le savez très, très bien, sauf que la commissaire va s'assurer que les
informations restent... ces informations, qui sont... qui pourraient être
partagées, restent confidentielles.
Mme Cadet : Écoutez, je pense,
je pense, quand même... Tu sais, je vous entends là-dessus, ici, au niveau des
processus. Puis, évidemment, moi, j'ai... je n'étais pas aux consultations
particulières, donc j'ignore si la commissaire, donc, a émis, donc, certaines
considérations pour rassurer, là, le SPVM ou d'autres groupes, là, qui
pourraient avoir des questionnements au niveau de l'aspect de la
confidentialité, mais je pense que c'est quand même un enjeu... Oui, allez-y.
M. Bonnardel : On me confirme,
je n'étais pas certain, mais là on me confirme qu'il y a des ententes de
confidentialité... on me confirme... donc, que la commissaire elle-même fait
signer, donc, aux personnes.
Mme Cadet : O.K. Est-ce
que... de plus que la... Il s'agit donc d'un moyen qui est utilisé par la
commissaire. Est-ce que c'est quelque chose qu'on pourrait inscrire dans la
loi, tout simplement, pour l'encadrer, pour que ça puisse demeurer une...
M. Bonnardel : Ça fait déjà
partie du processus comme tel que la commissaire met en place. Donc, oui, vous
pourriez être inquiète, je pourrais être inquiet, mais ça fait partie du
processus, du processus de conciliation ou non, là, des... pas des négociations,
mais des discussions entre les parties prenantes qui doivent être faites,
nécessairement, pour en arriver à une solution, ou une sanction, ou autres.
Mme Cadet : Je vous... là, tu
sais, je vous entends, là, puis j'entends aussi, là, que c'est, effectivement...
comme vous dites, le risque zéro n'existe pas. Donc, on s'entend que, puisqu'il
y a une pratique actuelle qui va en ce sens, il y a un élément rassurant ici. Mais
j'ai... tu sais, je pense à la considération, ici, du SPVM, qui est quand même,
donc, qui est quand même, donc, un groupe... s'il s'agissait d'un investisseur,
on l'appellerait «sophistiqué», là, donc, qui connaît très bien, donc, les
pratiques internes et qui émet cet... qui soulève cet enjeu-là. Donc, on a
quand même un acteur crédible qui soulève l'enjeu, mais, malgré le fait qu'il
connaisse les pratiques qui sont mises en place par la commissaire en ce moment,
je... tu sais, c'est...
Donc, pour moi, ce n'est pas un enjeu que
je veux mettre... que je suis prête à mettre de côté comme ça, tout simplement,
en se disant : Bien, voilà, donc il y a cette pratique-là qui existe. Certes.
Tant mieux que ça nous a été confirmé, là. Je pense que c'est utile qu'on ait
cette information-là. Ça nous permet d'être... de poursuivre la bonne marche de
nos travaux avec les bons renseignements en tête, puis sachant que cet
élément... Je pense que vous voulez répondre, M. le ministre?
M. Bonnardel : ...un élément
de réponse, pour vous rassurer, me rassurer, c'est : la commissaire nous
confirme qu'il n'y a jamais eu d'enjeux de confidentialité, jamais eu d'enjeux
de confidentialité qui ont été rapportés.
Mme Cadet : Il n'y a jamais eu
de tierces parties non plus, puisque là, c'est quelque chose qu'on a... qu'on
introduirait. Donc, évidemment qu'il n'y a jamais eu d'enjeu.
M. Bonnardel : Oui, mais, peu
importe, là, que ce soit... que... Tu sais, vous pouvez avoir un téléphone
juste sur vous, là, enregistrer la... tu sais... Là, c'est virtuel aussi, c'est
la nouveauté qu'on ajoute dans le... l'élément de... de cet <article-là...
M. Bonnardel :
...dans
l'élément de cet >article-là.
Mme Cadet : Ici, juste... je
vais... Il y a une autre considération qui a été mise de l'avant, pour
l'article 36, par la fraternité des policiers de la ville de Québec, qui
va comme suit : «L'ajout proposé au premier paragraphe de
l'article 157, lequel consiste en la possibilité pour le plaignant d'être
accompagné d'un membre du personnel du commissaire pour lui prêter assistance
lors de la procédure de conciliation...» Donc, pour la fraternité des
policiers, donc, ils nous indiquent que ça leur apparaît problématique. Donc,
ils nous disent : «En effet, l'employé du commissaire, en accompagnant le
plaignant, risque ainsi d'être perçu comme étant partie au dossier, et cela
risque fortement d'amener une perception de partialité auprès des policiers
convoqués pour cette conciliation.» Donc, la fraternité poursuit en disant :
«Nous sommes d'avis que le commissaire et les membres de son personnel se
doivent non seulement de faire preuve de neutralité et d'impartialité, mais
doivent également s'assurer de faire preuve d'apparence de neutralité et
d'impartialité. Il en va de la crédibilité du processus.» Ici, pour rassurer
cette partie, donc, comment, comment est-ce qu'on peut garantir, nous comme
législateur, la neutralité et l'impartialité?
M. Bonnardel : Je ne pense
pas, là, qu'on peut mettre... qu'on peut mentionner que la commissaire, le
conciliateur ne sont pas neutres dans le cadre de leur travail. Puis je vais
vous prononcer des mots qu'on m'a mentionnés plus qu'une fois. C'est un peu,
respectueusement, un combat, des fois, David contre Goliath. Je ne crois pas,
sérieusement, respectueusement, que d'avoir quelqu'un qui accompagne ce
plaignant va changer l'équilibre, l'équilibre entre ceux qui ont,
malheureusement, reçu une plainte versus ceux qui se croient discriminés pour
des raisons x, y. Alors, je pense que c'est un ajout qui permet de répondre,
qui permet de répondre à ces plaignants.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté, merci beaucoup. M. le
ministre.
M. Bonnardel : Donc, 37 se
lit comme suit :
L'article 165 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«165. À défaut d'un règlement, le Commissaire
peut décider de la tenue d'une enquête. Toutefois, il doit tenir une enquête
dans le cas d'une plainte alléguant la conduite discriminatoire d'un policier.
«La tenue d'une enquête n'empêche pas la
reprise de la procédure de conciliation si les parties y consentent.»
Commentaires : L'article 37 du
projet de loi propose de modifier l'article 165 de la loi pour obliger le
Commissaire à la déontologie policière à tenir une enquête dans le cas où le
plaignant et le policier ne parviennent pas à un règlement à la suite de la
conciliation dans le cas d'une plainte en matière déontologique alléguant la
conduite discriminatoire d'un policier.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Bourassa-Sauvé.
• (17 heures) •
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Donc, ici, donc, on modifie l'article 165 pour obliger le Commissaire
à la déontologie policière de tenir une enquête dans le cas où le plaignant et
le policier ne parviennent pas à un règlement à la suite de la conciliation.
Donc, je comprends qu'on est dans la poursuite du processus, bon, du processus
de plainte ou après la conciliation. Donc, si ça ne fonctionne pas, donc, on...
là, il y a une procédure additionnelle qui est mise de l'avant.
Ici, je pense qu'il y a, à tout le moins,
là, un groupe qui avait des questionnements. Donc, encore une fois, pour le
bénéfice... M. le ministre, donc, peut-être vous entendre. Je pense qu'en fait,
c'est, encore une fois, le SPVM qui se questionne : «La modification de
l'article 165 de la Loi sur la police oblige le commissaire à tenir une
enquête lorsqu'il s'agit d'une plainte alléguant la conduite discriminatoire
d'un policier.» Donc, le SPVM, donc, s'interroge sur les bénéfices de cette
distinction. Donc, peut-être juste voir... Parce que j'imagine que vous vous
êtes penché là-dessus, là, puisque vous avez, encore mieux que moi, bénéficié,
là, du... bénéficié à l'avance, là, des mémoires déposés, là. Peut-être, s'il
vous plaît, là, comprendre, oui.
M. Bonnardel : L'ajout,
l'ajout important, c'est la tenue d'une enquête. Si vous allez voir à gauche,
là, le texte actuel versus le texte proposé, on ajoute surtout la tenue d'une
enquête qui n'empêche pas la reprise de la... pardon, la reprise de la
procédure de conciliation si les parties y consentent. Donc, il n'y a pas
grand-chose de neuf là-dedans, à part, à part de refavoriser la conciliation
comme telle si les parties, nécessairement, y consentent, là.
Mme Cadet : O.K. On est quand
même en <concordance...
>
17 h (version révisée)
<19261
Mme
Cadet :
...on est quand même en >concordance avec les
articles précédents. Excusez, je veux laisser...
M. Bonnardel : Oui.
Excusez-moi, là, c'est parce qu'on est en même temps. Je vous écoute.
Mme Cadet : Bien, ça avait l'air
très pertinent comme explication.
M. Bonnardel : Ce n'est pas
qu'il est... qu'il n'est pas important, mon sous-ministre, mais c'est votre
question que je veux bien entendre.
Mme Cadet : Bien, en fait,
là, c'était pour... tu sais, pour bien saisir ici, donc, on est un peu en
conciliation... en concordance, là, avec les articles précédents, là, qui
mettent de l'avant la... toute la procédure entourant le dépôt d'une plainte
alléguant la conduite discriminatoire d'un policier. Donc, précédemment, donc,
on a parlé, là, du processus de conciliation et de la présomption d'acceptation
de la conciliation. Par la suite, on... bien, on a vu... on a parlé de l'accompagnement
du plaignant dans le cadre de ce processus-ci. Donc, on vient préciser... Ah!
je... Donc, ce que je comprends, c'est en fait que c'est l'explication que vous
étiez en train de recevoir, là, en même temps. Oui.
M. Bonnardel : ...pour vous
rendre ça plus simple, là. Dans le texte avant, on disait : «À défaut d'un
règlement...», ce qui est en rouge, là, puis qui est barré : «À défaut d'un
règlement, le commissaire peut décider de la tenue d'une enquête. La tenue d'une
enquête n'empêche pas la reprise de la procédure de la conciliation si les
parties y consentent.» Ce qui est ajouté à 165... en vert : «À défaut d'un
règlement, le Commissaire peut décider de la tenue d'une enquête. Toutefois, il
doit — il doit — tenir une enquête — pas "peut",
il "doit" — tenir une enquête dans le cas d'une plainte
alléguant la conduite discriminatoire d'un policier.» Ça, c'est un élément de...
qui est différent de ce qui était exposé avant...
Une voix : Malgré
l'enquête...
M. Bonnardel : ...et malgré — oui,
c'est ça — et malgré l'enquête, de là l'ajout du dernier alinéa, qui
dit : Si les parties y consentent, on peut reprendre, donc, la procédure
de conciliation.
Mme Cadet : O.K., parfait, ce
qui était donc un élément qui se retrouvait à l'article précédent, mais on le
remet de l'avant ici, là, puisque, dans tous les cas où est-ce que l'enquête,
elle est tenue, peu importe si elle est facultative ou obligatoire, une fois qu'elle
est tenue, donc, on met toujours à la disposition des parties la procédure de
conciliation, comme on avait vu aux articles précédents. Et là, mon... le
commentaire que j'avais commencé à émettre avant que vous précisiez cet
élément, donc, tient, c'est-à-dire qu'ici, donc, on est un peu en concordance,
on est dans la continuité des articles qui mettent de l'avant le processus, là,
qui entoure le dépôt d'une plainte alléguant la conduite discriminatoire d'un
policier, et donc la procédure de conciliation, la procédure d'accompagnement
lorsque la plainte est déposée, et maintenant le... l'aspect décisif d'une
enquête qui doit être mise de l'avant une fois la... dans les cas d'une plainte
alléguant la conduite discriminatoire d'un policier.
M.
Bonnardel
:
Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va?
Mme Cadet : Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
41.
M. Bonnardel : 41. L'article 170
de cette loi est remplacé par le suivant :
«170. En tenant compte de toutes les
circonstances, dont la nature de la plainte ou du signalement et les faits qui
y sont allégués, le Commissaire peut décider de tenir une enquête.
«Le Commissaire peut également, de sa
propre initiative, décider de tenir une enquête lorsqu'il est porté à son
attention ou qu'il constate que la conduite d'un policier dans l'exercice de
ses fonctions est susceptible de constituer un acte dérogatoire au Code de
déontologie.
«Le Commissaire doit tenir une enquête sur
la conduite d'un policier dans l'exercice de ses fonctions qui est susceptible
de constituer un acte dérogatoire au Code de déontologie lorsque le ministre
lui en fait la demande ou dans les cas prévus aux articles 147.1 et 165.
«Lorsqu'une enquête est tenue, le Commissaire
en avise par écrit et sans délai, le cas échéant, le plaignant ou la personne
qui a formulé le signalement, le policier concerné et le directeur du corps de
police dont ce dernier est membre. Dans le cas d'une plainte relative à la
conduite d'un policier du Québec dans une autre province ou un territoire, il
en avise également l'autorité compétente à laquelle la plainte a été adressée
dans cette province ou ce territoire.»
Commentaires : L'article 41 du
projet de loi propose de remplacer l'article 170 de la loi afin d'y
regrouper les cas où une enquête peut ou doit être tenue par le Commissaire à
la déontologie policière et de préciser les personnes qu'il doit aviser dans
ces circonstances.
Donc, c'est un peu... bien, c'est un peu
un principe de droit nouveau, un outil additionnel que nous donnons au Commissaire,
qui peut par elle-même ou par lui-même définir ou décider de tenir une enquête
si elle le souhaite ou s'il le souhaite.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, oui.
Mme Cadet : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, je prends connaissance du texte <proposé...
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup. Mme la
députée de
Bourassa-SauvéT, oui.
Mme Cadet :
Oui. Merci,
M. le Président. Donc, je prends connaissance du texte >proposé et je le
compare au texte actuel. Donc, mes premières questions, donc, seraient de
nature, donc, à comprendre un peu, donc, les distinctions qui sont... que l'on
y retrouve. Par exemple, donc, dans le texte actuel, ce qu'on peut lire, c'est :
«En tenant compte de toutes les circonstances, dont la nature et la gravité des
faits allégués dans la plainte, le Commissaire peut ordonner la tenue d'une
enquête.»
Donc, peut-être tout d'abord, au niveau, bon,
en fait, de la gravité des faits allégués, donc, ici, donc, on ne tient plus
compte de l'aspect de gravité, puis je sais que dans le processus d'analyse
d'une plainte, l'aspect gravité, il est quand même... habituellement, donc, il
est pris en compte. Donc, j'essaie de comprendre en fait pourquoi est-ce qu'on
retire la notion de gravité dans le texte proposé. Donc, ce serait ma première
question.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
c'est un libellé qui a été préparé par des juristes. Ce qu'on définit là-dedans...
Exemple, le deuxième alinéa, c'est un alinéa de droit nouveau. Il permet donc à
un commissaire à la déontologie de tenir une enquête de sa propre initiative,
selon certaines circonstances.
Le troisième alinéa — si ça peut
vous aider — de cette disposition reprend l'article — tiens,
on va aller le... — 166 de la loi, qui est abrogé par
l'article 38 du projet de loi, qui prévoit de plus qu'une enquête doit
être tenue lorsqu'il y a refus ou échec de la conciliation. Ça, donc, ça, c'est
ce qu'on a déjà regardé.
Alors, c'est un peu un outil que le
coroner a aussi. Donc, le coroner a cette possibilité de démarrer, s'il le
souhaite... au-delà du ministre qui pourrait l'informer de tenir une enquête.
Donc, c'est un peu dans les mêmes circonstances qu'on définit aujourd'hui le
pouvoir additionnel que le commissaire ou la commissaire peut avoir, donc, de
tenir une enquête.
Mme Cadet : Je comprends cet
élément-ci. Ce n'était pas exactement ma question. Je commence... C'est parce
que là, je... Donc, à la... c'est au... le troisième... au troisième alinéa,
là, de l'article... du nouvel article 170, il y a... bien, en fait, on
détaille ce que vous venez d'expliquer. Je n'étais pas encore rendue là dans...
Dans mon analyse, là, c'était vraiment, donc, au premier alinéa, donc, du texte
actuel. Donc, on enlève la notion de «gravité». Normalement, donc, dans
l'analyse d'une plainte, donc, on va regarder, donc, les différentes
allégations, puis, dépendamment de la gravité de chaque allégation, on va être
en mesure de déterminer donc le poids de la plainte, à savoir donc si elle est
d'abord recevable et ensuite fondée. Donc, l'aspect gravité, dans l'analyse
d'une plainte, normalement, donc, se retrouve dans le processus. Donc, j'essaie
de comprendre pourquoi est-ce qu'ici on enlève la question de la gravité de la
plainte.
M. Bonnardel : C'est un peu
un critère d'appréciation, si je peux utiliser des termes juridiques. C'est
pour ça qu'on définit, selon son appréciation, la gravité ou autre, sa
définition... que le commissaire peut également, de sa propre initiative,
décider de tenir une enquête. Donc, c'est elle-même, là, selon les termes
juridiques qu'on me donne, que... Cette appréciation est quand même encore dans
le libellé, libellé que... qui est défini, là, dans... le nouveau libellé qui
est défini à l'article 41.
Mme Cadet : Donc, si je
comprends bien, donc, ici, donc, même si on enlève, donc, la notion de gravité,
où est-ce que... oui, donc, qui est un critère d'appréciation de l'allégation,
donc, qui se retrouve encore... Parce que j'essaie de comprendre, donc,
pourquoi est-ce qu'on a décidé d'abroger le terme, s'il s'y retrouve encore. Tu
sais, ça me semble... J'essaie de comprendre la cohérence ici, là, le choix qui
a été fait.
M. Bonnardel : Bien, comme je
vous ai mentionné, l'appréciation du mot est toujours dans la pensée même de la
commissaire qui, de sa propre initiative, décide, pour des raisons qui lui
appartiennent, de la gravité ou non ou de la nature elle-même, de tenir une
enquête lorsqu'il est porté à son attention ou qu'elle constate ou qu'il
constate que la conduite d'un policier dans l'exercice de ses fonctions est
susceptible de constituer un acte dérogatoire.
Donc, le libellé, le nouveau libellé, oui,
ne reprend pas ces termes comme tels, mais, dans l'appréciation que le deuxième
alinéa définit, «de sa propre initiative», c'est inclus là-dedans, si je peux
vous l'expliquer de cette façon-là. Et peut-être, le...
• (17 h 10) •
Mme Cadet : Oui, je comprends
qu'il y a peut-être...
M. Bonnardel : Je sais que
les juristes sont en train d'essayer de...
Mme Cadet : C'est ça, c'est
ça.
M. Bonnardel : ...de
peaufiner peut-être ma... la réponse qu'on peut vous donner, là, mais...
Mme Cadet : Oui. Si vous
voulez, peut-être qu'on peut les laisser...
M. Bonnardel : Si vous me
donnez deux petites minutes, on va essayer de voir...
Le Président (M.
Bachand) :O.K. On va suspendre quelques
instants. Merci. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 17)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Donc, oui. Si
vous permettez, M. le Président, pour le bénéfice de l'opposition, le
sous-ministre associé va répondre à la... va améliorer peut-être ma réponse
suite à la question de la députée.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, est-ce qu'il y
aurait consentement? Consentement. Donc, comme vous le savez, d'abord vous
identifier, M. le sous-ministre, bien sûr.
M. Morneau (Louis) : Oui, M.
le Président. Louis Morneau, sous-ministre associé aux affaires policières.
Bon, alors, lorsque l'article a été
réécrit pour vraiment introduire ce que le ministre expliquait tout à l'heure — c'était
ça, le but premier, là — nos juristes en ont profité pour l'améliorer
un peu dans le libellé. On va... Je vais le dire dans mes mots comme ça.
Donc, ce qu'il faut voir, là, c'est que la
question de la gravité, bien, dans cette explication-là, même si on ne l'écrit
pas textuellement, on voit que... le premier alinéa, là, on dit : «Toutes
les circonstances, dont la nature...» Mais ça veut dire aussi qu'il peut y
avoir autre chose. Et là je vous amène en cohérence avec l'article 148,
qui n'a pas changé, où est-ce que la commissaire, dans le fond, dans sa
compétence à traiter les plaintes, elle a à tenir compte d'une certaine gravité
aussi de la situation. 148, là, on mentionne que, lorsqu'il y a des...
lorsqu'elle juge qu'il y a un intérêt public, notamment celles impliquant la
mort, graves... des blessures graves infligées à une personne, etc... Donc,
c'est un exemple, mais c'est cohérent avec le fait que, dans cet article-là,
elle va continuer d'évaluer la nature et, bien entendu, la gravité, elle va
tenir compte de ce qu'elle a déjà comme mandat à 148.
Alors, c'est une décision de légistique,
si je peux m'exprimer ainsi, là, pour peut-être alléger le texte, mais c'est
inclus quand même, le but premier étant d'ajouter, comme le ministre le disait
précédemment, les autres éléments.
Mme Cadet : Merci.
M. Morneau (Louis) : Est-ce
que ça a aidé?
• (17 h 20) •
Mme Cadet : Oui, ça...
M. Morneau (Louis) : Oui?
Mme Cadet : ...ça a beaucoup
aidé. Merci, M. le sous-ministre. C'est beaucoup plus clair, puis, en le lisant
en concordance avec l'article 148, où la commissaire, donc, doit réserver
sa compétence aux plaintes, donc, qu'il juge d'intérêt public... puis qu'on
parle ici, donc, des «blessures graves infligées à une personne, les situations
où la confiance du public envers des policiers peut être gravement compromise,
les infractions criminelles, les récidives et autres matières graves», donc,
c'est dans ce contexte-là que... qu'il y a... En fait, il faut les lire en
tandem, essentiellement, comme plusieurs articles de loi...
M. Morneau (Louis) : C'est
ça.
Mme Cadet : ...puisqu'ils se
lisent difficilement seuls. O.K. Merci beaucoup.
Puis dans la même veine, là, j'imagine que
quand vous dites que vous avez un peu, donc, dépoussiéré, donc, le... la
formulation des articles, là, ici, donc, avant, donc, on... le commissaire
pouvait «ordonner la tenue d'une enquête», maintenant le commissaire peut «décider
de tenir une enquête». Donc, ici, je ne pense pas que, pour... Il y a moins
d'enjeux pour moi au niveau de la gravité, parce que là il y a vraiment une
définition claire au niveau de la gravité, là, je suppose, dans l'analyse d'une
plainte, allégation pour allégation, bon, on va tenir compte de la gravité de
chacune des allégations dans... pour juger, donc, si la plainte peut être
recevable puis ensuite fondée, puis quand... Plus l'allégation est grave, moins
on a besoin d'un certain nombre d'allégations pour que celle-ci puisse être
recevable et puis fondée, le cas échéant. Donc, l'aspect gravité, donc, a quand
même un certain poids sur le plan juridique. Mais l'aspect «ordonner» ou «décider»,
pour moi, donc, il était moins crucial, mais j'imagine que c'est dans le même
esprit que ça a été réformé.
M. Morneau (Louis) : Oui.
Mme Cadet : C'est ça. O.K.Aussi,
l'autre élément qui entre en ligne de compte, et là on est un peu, donc, dans
la même veine que l'article... que quand nous en étions à l'étude de
l'article 17, c'est que la notion de «signalement», ici, qu'on étudiera à l'article 25,
si je ne m'abuse...
M.
Bonnardel
:
Oui, un peu plus loin, oui, plus <tard...
Mme Cadet :
...qu'on
étudiera à l'article 25, si je ne m'abuse...
M.
Bonnardel
:
Oui,
un peu plus loin, oui, plus >tard.
Mme Cadet : ... — un
peu plus loin, c'est ça — donc se retrouve ici. Donc, je... Bon, on...
je pense qu'on peut, là, continuer, là, de revoir certains des éléments, là,
mais, en concordance avec la décision que nous avons prise un peu plus tôt à
l'article 17, là, c'est certain qu'il faudra donc subordonner l'adoption à
la décision qui sera prise, là, un peu plus loin, à l'article 25, en ce
qui a trait à la naissance du concept de «signalement» ici, là. Donc, je pense
que ça, ça va être important.
Pour la suite, quand même, là, pour y
aller sur le fond, là, sur les autres éléments, donc ici, vous l'avez dit,
donc, on ajoute «de sa propre initiative». Donc, ça, c'est complètement nouveau
ici. Donc, ce... Avant, donc, le commissaire, donc, il avait la... donc,
pouvait ordonner la tenue d'une enquête, mais aujourd'hui, donc, de sa propre
initiative, donc, il peut «décider de tenir une enquête lorsqu'il est porté à
son attention et qu'il constate que la conduite d'un policier dans l'exercice
de ses fonctions est susceptible de constituer un acte dérogatoire au code de
déontologie». Donc, ça, c'est de droit nouveau, c'est ce que vous disiez. Donc,
parfait.
Et là, donc, on y va avec les mêmes
distinctions que plus tôt. Donc, au deuxième paragraphe, on dit : «Le
commissaire peut [...], de sa propre initiative, décider [d'une] enquête» lorsqu'il
voit qu'il y a une... qu'il y ait conduite, officiellement, potentiellement
dérogatoire, et ensuite «le commissaire doit tenir une enquête sur la conduite
d'un policier dans l'exercice de ses fonctions qui est susceptible de
constituer un acte dérogatoire au Code de déontologie lorsque le ministre lui
en fait la demande ou dans les cas prévus aux articles 147.1 et 165.»
D'abord, 147.1, donc, ça, c'est l'article précédent sur...
Une voix : ...
Mme Cadet : ...c'est ça,
qu'on a regardé un peu plus tôt, sur la... conduite — voyons! — discriminatoire.
C'est ça?
M. Bonnardel : C'était
l'article 35, si je ne me trompe pas.
Une voix : ...
M. Bonnardel : 31? Je vais
aller voir.
Mme Cadet : 31?
M. Bonnardel : 31, pardon, 31.
Oui.
Mme Cadet : Donc, 31. Pardon...
M. Bonnardel : C'est là où on
a modifié le mot... on a corrigé «refuser» par «accepter».
Mme Cadet : O.K., O.K., par
«accepter». Donc... la conduite discriminatoire d'un policier... Donc, ici,
dans les cas prévus aux articles 147.1... il doit tenir une enquête... Ah!
O.K., le commissaire doit tenir une enquête lorsque le plaignant refuse la
conciliation. O.K. Donc, ça, c'est 147...
M. Bonnardel : C'est ça. Puis
165, c'est l'article 37, à la page 91.
Mme Cadet : La tenue d'une
enquête... Ah oui! Là, il doit tenir une enquête dans le cas d'une plainte
alléguant la conduite discriminatoire d'un policier. O.K., Donc, O.K. Là, je
comprends... O.K., je comprends bien ces cas prévus ci. Maintenant... Parce
que, là, en effet, donc, on est en concordance, puisqu'il doit tenir une
enquête en fonction de ce qui a déjà été adopté aux articles 147.1 et 165.
«Lorsque le ministre lui en fait la
demande», c'est quand même... On parlait de droit nouveau. Donc, on a quand
même... Il y a quand même un certain pouvoir, là, qui est... en fait, qui vous
est accordé, là, qui est accordé au titulaire du rôle de ministre. Dans ce
cas-là, ça semble... En fait, quand des... ce type de pouvoir... lorsque le
ministre, donc, s'arroge ce type de pouvoir, je pense, il faut toujours faire
preuve de prudence. J'aimerais peut-être que vous décliniez...
M. Bonnardel : Ce pouvoir de
demander une enquête existe déjà.
Mme Cadet : O.K., ce pouvoir
de... que le ministre... que... fasse la demande au commissaire, celui-là, il
existe déjà. Donc, ça, ce n'est pas nouveau?
M. Bonnardel : Oui. C'est ça,
ce n'est pas nouveau, mais on va l'abroger puis on va revenir un peu plus loin,
là.
Une voix : Tout de suite
après.
M. Bonnardel : Oui, c'est ça,
à l'article 38 que vous allez le voir : L'article 166 de cette
loi est abrogé. C'est là que... c'est là qu'on donne... qu'on donnait le
pouvoir au ministre, à la page 93.
Mme Cadet : O.K. À la
page 83?
M. Bonnardel : 93, pardon.
Mme Cadet : 93, O.K., par la
suite, bien, qu'on...
M. Bonnardel : Excusez, vous
n'avez peut-être pas le même... Donc, c'est l'article 38. Pardon.
Mme Cadet : Article 38.
O.K.
M. Bonnardel : Oui. Ne suivez
pas mes pages. Oui, 38. C'est là qu'on dit que l'article 166 de cette loi
est abrogé. Donc, c'est le prochain article.
Mme Cadet : O.K., «doit tenir
une enquête». Ah oui!
M.
Bonnardel
:
Donc, c'est là que... C'est le principe de concordance qui permet donc, dans
l'article 41, de continuer de donner le pouvoir au ministre de déclencher
une enquête, comme on le faisait, comme on l'avait avant.
Mme Cadet : Ah! O.K.,
d'accord, O.K. Donc, l'ancien article 166 indiquait «lorsque le ministre
lui en fait la demande», donc le <pouvoir...
Mme Cadet :
Ah! O.K.,
d'accord, O.K. Donc, l'ancien article 166 indiquait : «lorsque le
ministre lui en fait la demande», donc le >pouvoir... O.K., «doit tenir
une enquête». O.K., je comprends. Donc, ici, donc, le pouvoir existait déjà.
M. Bonnardel : Exact.
Mme Cadet : O.K., O.K...
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Je ne sais pas si le député de
Laurier-Dorion avait une intervention.
Mme Cadet : Oui, allez-y.
Merci. Donc...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
O.K., on va donner du temps à la députée de Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci. Ici...
Dans le fond, le quatrième paragraphe... Parce que, là, quand je regarde un
peu, donc, les... ce qui... le texte actuel... O.K. Donc... O.K. Donc, ici,
donc, on ajoute le concept de «signalement» par principe de concordance.
M. Bonnardel : Ça, là, bien,
le quatrième alinéa, là, ça reprend, avec les adaptations de concordance
nécessaires, le deuxième alinéa de l'article 170 de la loi. Je vais
relire, là. Donc : Le quatrième alinéa de cette disposition reprend, avec
les adaptations de concordance nécessaires, le deuxième alinéa de
l'article 170 de la loi.
Mme Cadet : O.K. O.K., parfait.
Donc, ça... O.K. Donc, ces éléments-là sont clairs. Donc, peut-être pour le...
Donc, je reviendrais... Donc, là, si je comprends bien, donc, l'ensemble des
éléments nouveaux, maintenant, donc, du nouvel article 170, donc, à
l'alinéa deux, donc, «de sa propre initiative», donc, c'est vraiment là où
est-ce qu'on vient... en fait, c'est le seul élément où on vient ajouter, donc,
des...
M. Bonnardel : Un terme de
droit nouveau, là.
Mme Cadet : ...du droit
nouveau. Puis, évidemment, donc, je n'ai pas eu le bénéfice de prendre part aux
consultations particulières, mais est-ce qu'on a eu, donc, des exemples de cas
où ce nouveau pouvoir, là, qui est octroyé au commissaire allait pouvoir être
mis de l'avant, là? Qu'il puisse de sa propre initiative décider de tenir une
enquête, j'imagine que ça ressemble à ce que, par exemple, la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse, donc, fait lorsqu'elle
prend connaissance de faits dans l'actualité puis déclenche une enquête. Donc,
c'est ce à quoi ça ressemblerait?
M. Bonnardel : Oui, puis
l'exemple que je vous donnais en préambule, le coroner aussi, qui a la
possibilité de déclencher par elle-même, lui-même le... une enquête, si elle le
souhaite, avant même que le ministre puisse décider s'il le souhaite, lui
aussi.
Mme Cadet : Puis pourquoi ce
droit-là n'existait pas déjà pour le commissaire?
M. Bonnardel : C'est... Ça
n'existait pas. C'est une bonne question. C'est... Voilà, c'est un droit
nouveau. Puis c'est un outil, je pense, additionnel qui est... pas «je pense»,
c'est un outil additionnel qui est important dans le cadre de son travail puis
dans le cadre aussi de... Je pense que c'est un élément de confiance, aussi,
additionnel que nous donnons au commissaire dans le cadre de leur... de son
travail, là.
Mme Cadet : Est-ce que ce
nouveau pouvoir va nécessiter des ressources additionnelles, là? Je pense, à
brûle-pourpoint, au fait... donc par exemple lorsqu'on veut lui porter à son
attention... Évidemment, lorsqu'il constate lui-même donc une conduite, c'est
une chose, mais, quand est-ce qu'on lui porte un élément à son attention? Puis,
évidemment, il y a tout le concept de signalement, là, qui est... donc, en tout
cas, donc, qu'on rediscutera plus tard dans... à l'article 25. Est-ce
qu'il y a des ressources qui vont être allouées au commissaire, là, pour être
en mesure, là, de répondre à cette...
• (17 h 30) •
M. Bonnardel : Pas pour ce
point précis. Puis, pour revenir à votre question de tantôt, l'exemple
additionnel que je peux vous donner : lors d'un signalement, s'il y a
accumulation de signalements sur un cas précis, c'est là que le pouvoir de la
commissaire va être important, de déclencher, pour des raisons qui lui
appartiennent, de déclencher une enquête, selon les signalements qu'elle
pourrait, qu'il pourrait avoir reçus.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion,
s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, au troisième paragraphe, là, de cet article-là :
«Lorsqu'une enquête est tenue, le Commissaire en avise par écrit et sans délai,
le cas échéant, le plaignant ou la personne qui a formulé le signalement, le
policier concerné et le directeur du corps de police dont ce dernier est membre.»
Tout d'abord préciser : lorsqu'on dit : «Le Commissaire en avise», est-ce
que ça, ça... qu'est-ce que c'est... qu'est-ce que ça comporte, cet avis-là?
C'est une lettre où il y a, grosso modo, une seule phrase : Je vous avise
que j'enquête sur tel policier, sur telle situation? Est-ce qu'il y a plus de
détails? Qu'est-ce que ça <comporte...
>
17 h 30 (version révisée)
<17953
M.
Fontecilla :
...sur telle situation? Est-ce qu'il y a plus de
détails? Qu'est-ce que ça >comporte, cet avis-là?
M. Bonnardel : À quel alinéa
vous êtes, là?
M. Fontecilla : Le troisième.
Troisième paragraphe.
M. Bonnardel : «Le
commissaire en avise par écrit et sans délai»?
M. Fontecilla : «En avise par
écrit et sans délai». Qu'est-ce que ça comporte, cet avis-là?
M. Bonnardel : Bien, ça
comporte l'enjeu même, l'enjeu même, là, de la possibilité de tenir une enquête.
Donc, c'est l'élément central qui définit, qui explique pourquoi.
M. Fontecilla : Ah! il y a le
pourquoi, là. Parce que je peux vous dire : M. le ministre, je mène une
enquête sur telle personne, point final, mais je n'en sais pas plus.
Le Président (M.
Bachand) :Juste, monsieur, pour la
présidence, qu'est-ce que vous avez lu exactement? Parce que j'essaie de
suivre.
M. Fontecilla : Je suis à l'article...
M. Bonnardel : C'est le
quatrième, ça. C'est le quatrième alinéa, ça. C'est ça, je n'étais plus sûr,
là.
M. Fontecilla : Un, deux,
trois... C'est vrai. Un, deux, trois, quatre.
Le Président (M.
Bachand) :Dernier alinéa. Parfait. Merci
beaucoup.
Des voix : ...
M. Fontecilla : On est sur la
même page?
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Parfait, merci.
M. Fontecilla : O.K. «Lorsqu'une
enquête est tenue, le commissaire avise...» Je veux connaître le contenu de qu'est-ce
qu'il avise, exactement. Strictement, le commissaire mène une enquête, point
final, et puis... ou il y a d'autres éléments, là?
M. Bonnardel : ...formule, là,
donc, «le commissaire en avise, par écrit et sans délai, le cas échéant, le
plaignant ou la personne qui a formulé le signalement» lorsqu'une enquête est
tenue. Là, ce ne sera pas le rapport au complet, ou le pourquoi, ou les
explications : on avise le plaignant ou la personne qui a formulé le
signalement qu'une enquête sera tenue.
M. Fontecilla : Strictement
qu'une enquête sera tenue.
M. Bonnardel : Voilà.
M. Fontecilla : Donc, c'est,
en quelque sorte, une seule phrase, là, pas besoin d'aller...
M. Bonnardel : Bien là, je n'ai
pas les...
M. Fontecilla : Oui, oui.
M. Bonnardel : On se
comprend, là, une confirmation qu'une enquête s'est tenue pour telle ou telle
personne.
M. Fontecilla : Parfait. Et
vous me direz si je suis à la bonne place, ou c'est peut-être traité ailleurs,
là, lorsque l'enquête est terminée, deux possibilités : le commissaire
dépose un dossier au directeur des poursuites criminelles... Expliquez-moi, là,
lorsque l'enquête est terminée, qu'est-ce qui se passe?
M. Bonnardel : ...sous-ministre...
de répondre à M. le député.
Le Président (M.
Bachand) :M. le sous-ministre.
M. Morneau (Louis) : Oui. Bon.
Bien, une fois qu'il va avoir... le commissaire va avoir complété son enquête,
si le commissaire détermine qu'il y a motif à déposer, là, justement, des plaintes,
bien, c'est ça, le dossier, ça va aller au Comité de déontologie policière.
M. Fontecilla : Et aussi le
ou la commissaire peut déterminer que...
M.
Bonnardel
: ...tribunal.
M. Fontecilla : ...qu'il
devient le tribunal. Merci. Et l'autre option, c'est que le commissaire ou la
commissaire détermine qu'il n'y a pas motif à poursuivre, qu'il n'y a pas de
motif, on ferme l'enquête. À ce moment-là, est-ce que le commissaire, et là
vous allez me dire si c'est ici ou peut-être ailleurs, le commissaire en avise
le plaignant ou la personne qui a signalé, et aussi le directeur de police, du
résultat de l'enquête?
M. Bonnardel : Je n'ai pas
cet élément de réponse, pour être...
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
y a une obligation quelconque? Là, ici, on est en train de dire qu'au tout
début le ou la commissaire avise qu'il y a une enquête qui se tient, mais le
résultat... Parce que, mettons que je suis un plaignant, je suis très content
qu'on m'avise. Ah! il y a une enquête, très bien, là, mais ce qui m'intéresse
surtout, c'est le résultat de l'enquête, on en convient. Mais est-ce que je
vais être avisé du résultat de l'enquête?
M. Bonnardel : Je suis pas
mal convaincu que oui, là, mais je vais aller vous chercher la réponse, si vous
me donnez... On a une réponse qui va être claire dans 60 secondes.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le sous-ministre.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Voulez-vous un petit peu de
temps pour regarder tout ça?
Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 36)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le sous-ministre.
M.
Bonnardel
:
Bien...
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : ...je vais
répondre.
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, M. le ministre.
M. Bonnardel : Si, donc... à
votre question, s'il n'y a pas de motif ou il y a une décision qui est à rendre
suite à un rejet de la plainte avec les motifs qui concernent cette plainte, le
résultat est transmis nécessairement au plaignant, au policier et au directeur
de police.
M. Fontecilla : S'il n'y a
pas de motif.
M. Bonnardel : C'est ça, s'il
n'y a pas de motif.
M. Fontecilla : Le résultat...
M. Bonnardel : Il y aura...
s'il y a une décision de rejet de la plainte, comme telle, ces informations
sont envoyées aux personnes concernées, donc le plaignant, le policier et le directeur
de police.
M. Fontecilla : Est-ce que ça
va être encore une fois une réponse plutôt... comment dire, très brève, là :
Il n'y a pas de... comme au début, là, il y a une enquête qui s'ouvre, mais,
cette fois-ci, ça va être : Il n'y a pas de motif d'enquête, sans d'autres
informations?
M. Bonnardel : La réponse que
je peux vous donner, c'est qu'il n'y a pas d'explication, si on avise comme
quoi la plainte est refusée, ou il n'y a pas de motif, ou il y a un rejet, il y
a... À ma connaissance, là, je pourrais vous... je vais vous confirmer ça dans
quelques secondes, mais je ne pense pas qu'il y a d'élément d'explication, là.
M. Fontecilla : C'est
important, M. le ministre, parce que vous comprendrez qu'un plaignant, là, dont
la requête d'enquête a été refusée, va rester, comment dire, sur sa faim, là. Il
sera très mécontent si on lui dit simplement que l'enquête n'a pas abouti, que
le dossier est fermé. Il veut avoir des raisons, là.
M. Bonnardel : Dans la loi...
Je vais reprendre. Dans la loi, on dit que, si la plainte est rejetée...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
: C'est
ça. Il faut donner les... on va donner les motifs, les motifs qui définissent
le refus, le refus, donc, d'aller plus loin, et transmettre un résumé du
rapport d'enquête.
M. Fontecilla : Un résumé du
rapport d'enquête.
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Au plaignant
ou à la plaignante.
M. Bonnardel : Au plaignant,
au policier, au directeur de police.
M. Fontecilla : Et ça demeure,
comme obligation?
M. Bonnardel : Ça demeure.
M. Fontecilla : Très bien. Je
vois que vous avez consulté des documents, là, comme une sorte d'organigramme,
là, concernant...
M. Bonnardel : Oui, c'est la
Loi sur la police.
M. Fontecilla : Hein?
M. Bonnardel : C'est la Loi
sur la police. C'est l'article de la Loi sur la police, que je vous donne,
l'article 179.
M. Fontecilla : Très bien. Et
on va aller, à des fins pédagogiques, vers l'autre possibilité. Lorsque la
commissaire, le ou la commissaire décide de déposer le dossier au tribunal, ce
qui va s'appeler maintenant «tribunal», là, quelle est la procédure, là, qui
s'enclenche, là? Qu'est-ce qu'il fait, le tribunal, exactement, là?
M. Bonnardel : Bien, le
tribunal va recevoir, nécessairement, le rapport d'enquête, il va,
nécessairement, entamer, entamer le processus, le processus...
Une voix : ...
M. Bonnardel : C'est ça, là,
il ne faut pas oublier que c'est la commissaire qui défend le plaignant et qui,
par la suite, va se rendre face au tribunal avec le policier, la policière, et
son équipe de la défense, là.
M. Fontecilla : Donc, c'est
un tribunal...
M. Bonnardel : C'est un
tribunal.
M. Fontecilla : ...qui va
fonctionner selon les mêmes règles que l'on connaît, un tribunal de justice? Est-ce
qu'il y a des particularités, est-ce que c'est un processus plus accéléré,
allégé?
M. Bonnardel : Il n'y a rien
qui change dans la façon de faire. Ça s'appelait avant le comité de
déontologie, ça devient le Tribunal administratif de la déontologie. Donc,
c'est juste le nom qui change. Le processus, les procédures ne changent pas.
• (17 h 40) •
M. Fontecilla : Très bien. Et
le plaignant a le droit, tout comme le policier impliqué, a le droit d'assister
personnellement, physiquement, là, à toute la procédure, là?
M. Bonnardel : Oui.
M. Fontecilla : Parfait. Et
ça dure combien... en moyenne, là, est-ce que vous avez un estimé de combien ça
peut durer, un procès de cet ordre-là?
M. Bonnardel : Je vais aller
vous chercher la réponse. Je n'ai pas la réponse.
M. Fontecilla : Est-ce que c'est
des procès plutôt expéditifs? Est-ce que c'est plus des procès qui prennent
longtemps, un an, deux ans? Ça peut avoir une incidence sur...
M. Bonnardel : Tout dépend de
la gravité de l'événement. Je peux aller chercher la réponse. Je vais aller
chercher la réponse.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. En attendant, si vous
êtes d'accord, j'aurais la députée de Bourassa-Sauvé. Je reviendrai avec vous.
M. Fontecilla : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) : Députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. En fait, moi aussi, je regardais avec <curiosité...
Le Président (M.
Bachand) :
...Députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet :
Merci,
M. le Président. En fait, moi aussi, je regardais avec >curiosité
l'organigramme. Il semble y avoir... ça semble être un document très pertinent
pour la suite. Est-ce que c'est un document qui peut être déposé? Non? C'est un
document qui est confidentiel?
Une voix : ...
Mme Cadet : D'accord, M. le
ministre. Ensuite, peut-être juste pour revenir, d'abord, donc, sur la question
de notre collègue, sur le... Donc, vous dites, donc, que c'est prévu par la loi,
lorsque l'enquête n'est pas déclenchée, que les parties sont alertées avec les
motifs d'enquête. À quel article ça se retrouve? J'imagine que c'est un article
qui n'est pas modifié, là, qui est déjà dans la Loi sur la police?
M. Bonnardel : Ce que je
viens de répéter, c'était l'article 179.
Mme Cadet : Ah! O.K., pardon.
Donc, l'actuel article 179, donc, non modifié. Pardon, je n'avais pas
entendu. O.K., d'accord. Donc, c'est clair. Puis mon autre question, ici, c'est,
en fait, est-ce qu'il y a des délais de prescription appliqués au déclenchement
d'une enquête?
M. Bonnardel : Il n'y a pas
de délai, à ma connaissance, là.
Mme Cadet : Donc, ça, c'est
clair, là, c'est clair, net et précis, là, dans les pouvoirs, là, qui sont mis
de l'avant, là? Surtout qu'ici on vient introduire, comme vous l'avez dit, du
droit nouveau.
M. Bonnardel : ...délai de
prescription pour déposer une plainte, mais pas pour une enquête, là.
Mme Cadet : Pas pour
l'enquête. Donc, dans le droit nouveau qui est introduit ici, où le
commissaire, donc, «peut, de sa propre initiative, décider de tenir une enquête
lorsqu'il est porté à son attention ou qu'il constate que la conduite d'un
policier, dans l'exercice de ses fonctions, est susceptible de constituer un
acte dérogatoire au code de déontologie», donc, s'il y a un signalement, donc,
une plainte qui est déposée, donc, on vient porter, donc, ces éléments-là à son
attention. Bon, évidemment, s'il le constate lui-même, je veux dire, ça va de
soi, là, c'est récent, mais, si on vient porter des faits à son attention, à ce
moment-là, donc, ça peut être des faits qui se sont passés il y a 10 ans,
il y a 15 ans. Il n'y a pas...
M. Bonnardel : Voilà. S'il y
a motif, je ne peux pas présumer, puis on ne peut pas présumer, là, de ce qui
se passe, c'est ce qui est défini, puis, selon ce que les éléments nouveaux ou
les signalements que pourraient apporter pour prendre... pour que la
commissaire prenne sa décision, là.
Mme Cadet : Donc, à ce
moment-là, donc, dans les motifs de refus... Parce que, là, je... en fait, peut
relire... lire, en fait, pour une première fois, au moins, 179.
M. Bonnardel : Si vous
permettez, je vais lui lire et répondre à M. le député. J'ai...
Mme Cadet : Oui, bien sûr.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, M. le ministre.
M. le député de Laurier-Dorion, on a... le ministre aurait une réponse.
M. Bonnardel : Donc, les plus
gros procès, on me dit que ça peut aller jusqu'à 20 jours, mais c'est
assez rare.
M. Fontecilla : 20 jours.
M. Bonnardel : Oui, jusqu'à
20 jours, mais c'est assez rare.
M. Fontecilla : Est-ce qu'en
général c'est un jour après l'autre ou ça... Parce que 20 jours à
l'intérieur de 20 jours, c'est 20 jours, mais à l'intérieur de trois
ans...
M. Bonnardel : ...dépend des
disponibilités, et tout ça, là, mais c'est très, très rare. Donc, j'imagine
qu'on peut couper ça, qu'on peut couper ça au tiers ou aux deux tiers, là,
selon la gravité et les disponibilités, là.
M. Fontecilla : Donc, c'est
une période pour la justice... c'est une... ça peut être, comment dire, dans
une période relativement...
M. Bonnardel : Bien,
j'imagine que la moyenne doit être dans les sept à 10 jours, là, maximum.
M. Fontecilla : Oui. O.K.
Très bien. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui, bien, donc, le
ministre disait, donc... Ça, on a discuté, dans les articles précédents, du
délai pour déposer une plainte, mais qu'essentiellement, donc, à l'article 179,
donc, quand il... Par exemple, si la plainte, elle est rejetée puis que les
motifs sont invoqués, le motif ne pourrait pas être que les faits allégués, là,
sont... Donc, bien, en fait, il n'y a pas de prescription, puis les fins
alléguées, donc, datent d'il y a trop longtemps, là, pour pouvoir déclencher
une enquête. Donc, ça, c'est clair, là, dans le pouvoir, puis c'est quelque
chose qui est compris aussi par l'institution du Commissaire à la déontologie,
là, que c'est... qu'en fait, là... que n'importe quelle conduite est sous sa...
M. Bonnardel : Exact.
Mme Cadet : Parfait. Merci.
C'est tout ce que j'avais comme question complémentaire. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 41? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : On revient à
38, qui fait suite à ce que nous avons discuté tantôt, là, on va... Je vais le
lire, l'article 38 se lit comme suit : L'article 166 de
cette loi est abrogé.
Donc, commentaires :
L'article 38 du projet de... loi, pardon, propose d'abroger
l'article 166 de la loi en concordance avec l'article 41 du projet de
loi, qui propose de modifier l'article 170 de la loi afin d'y regrouper
les cas où une enquête peut ou doit être tenue par le Commissaire à la
déontologie policière, dont l'enquête tenue à la demande du ministre.
Donc, c'est l'article que je vous ai lu
tantôt, de la Loi sur la police, là, qu'on enlève parce qu'on ajoute, donc,
cette prérogative au ministre, là, à l'article 170.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions?
Mme Cadet : Non, c'est
complet de mon côté. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 38? Ça va? Alors, est-ce que l'article 38 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : L'article 42
se lit comme suit :
L'article 171 de cette loi est
modifié par le <remplacement...
Le Président (M.
Bachand) :
...Merci. M. le
ministre.
M. Bonnardel :
L'article 42
se lit comme suit :
L'article 171 de cette loi est
modifié par le >remplacement du premier alinéa par le suivant :
«Le Commissaire désigne une personne pour
agir à titre d'enquêteur, au plus tard le 15e jour qui suit :
«1° sa décision ou la demande du ministre
de tenir une enquête;
«2° le refus de la conciliation ou l'échec
de celle-ci, dans le cas d'une plainte alléguant la conduite discriminatoire
d'un policier.».
Commentaires : L'article 42 du
projet de loi propose de modifier l'article 171 de la loi en cohérence
avec la modification proposée par l'article 41 du projet de loi à
l'article 170 de la loi.
Plus particulièrement, il prévoit que le
Commissaire à la déontologie policière doit désigner une personne pour agir à
titre d'enquêteur dans les 15 jours du refus de la conciliation ou de
l'échec de celle-ci dans le cas d'une plainte alléguant la conduite
discriminatoire d'un policier.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'article 42? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci. Donc, je
suis en train de prendre connaissance de l'article 42... décision... Donc,
ici... comme c'est indiqué, donc, en commentaires, donc, on est en cohérence ou
en concordance avec le fait... en fait, que la demande du ministre de... En
fait, on ajoute les différents éléments, là. Peut-être pour revenir, pour la
demande du ministre de tenir une enquête, on vient d'abroger l'article 166,
ce que... cette demande-là, donc, elle existait déjà, mais, par le passé, le
commissaire ne pouvait pas désigner une personne pour agir à titre d'enquêteur
lorsque le ministre demandait la tenue d'une enquête?
M. Bonnardel : C'est ça. L'enquêteur
ne peut... Excusez, là, je ne vous suis pas dans votre... Donc, ce qui est
ajouté, c'est suite à : «Le commissaire désigne une personne pour agir à
titre d'enquêteur au plus tard le 15e jour qui suit» si sa décision ou la
demande du ministre de tenir une enquête ou... bien, et «le refus de la
conciliation ou l'échec de celle-ci, dans le cas d'une plainte alléguant la
conduite discriminatoire...» Donc, c'est un...
Mme Cadet : ...ajouter les
cas pour lesquels le commissaire peut désigner une personne pour agir à titre
d'enquêteur dans les 15 jours... bien, dans un délai de 15 jours.
M. Bonnardel : C'est ça. Et
on continue d'ajouter que l'enquêteur ne peut être... un enquêteur ne peut être
assigné à un dossier impliquant le service de police, nécessairement, auquel il
appartient ou a déjà appartenu. Ça, ça va de soi.
Mme Cadet : Bien sûr. Ici,
dans le fond, simplement, donc, une question, là. Juste avec le cadre législatif
actuel, ce que... Je comprends que pour ce qui est du deuxième sous-alinéa, «le
refus de la conciliation ou l'échec de celle-ci, dans le cas d'une plainte
alléguant la conduite discriminatoire d'un policier», évidemment, donc, là, on
est vraiment, donc, dans les éléments nouveaux qui sont ajoutés à la Loi sur la
police, avec tout ce qui concerne la plainte alléguant la conduite
discriminatoire d'un policier et les éléments de conciliation. Ici, je
comprends qu'on est plutôt, là... l'aspect de l'acceptation du refus, il était
tout simplement en lien avec la présomption à l'expiration du délai. Donc, la
question du refus de la conciliation tient toujours malgré ce qui a été mis de
l'avant.
M.
Bonnardel
:
C'est ça.
Mme Cadet : Parfait. L'amendement
que vous avez déposé, M. le ministre, la question que j'ai, bon... Ça, c'est
nouveau, ça, c'est clair. La décision de tenir une enquête, ça, ça tenait déjà
dans le texte actuel. La demande du ministre de tenir une enquête... le
ministre avait déjà la possibilité de demander au commissaire de tenir une
enquête, selon ce qu'on vient d'apprendre. Donc, pourquoi, auparavant, le
commissaire ne pouvait pas désigner une personne pour agir à titre d'enquêteur
dans les 15 jours suivant la demande du ministre?
• (17 h 50) •
M. Bonnardel : Le
sous-ministre va vous...
Mme Cadet : Merci.
M. Morneau (Louis) : Bien,
moi, ce que je peux vous dire, M. le Président, là, c'est que, dans les faits,
le commissaire désignait un enquêteur quand même, hein, puis, normalement, il
devait tenir dans les 15 jours, mais c'est vrai que ce n'est pas écrit
textuellement, là-dessus, mais, par cohérence, le commissaire le faisait à ce
moment-là, il désignait un enquêteur pour faire l'enquête.
Mme Cadet : O.K. Donc, ça se
faisait déjà. Parce que, dans le fond, moi, ce que...
M. Morneau (Louis) : Oui,
bien, il faut absolument que le commissaire désigne un enquêteur, à ce
moment-là, puis c'est ce qu'ils ont fait.
Mme Cadet : O.K. Parfait.
Parce que, dans le fond, ma préoccupation, ici, là, c'était de nous assurer de
voir si... puisque ce pouvoir-là du ministre existait déjà, que ça a été
confirmé, il ne s'agissait pas... Puis là je comprends qu'il s'agissait, en
fait, d'une omission dans le libellé législatif au projet de loi — je
vois, derrière, on hoche la tête — donc, c'était une omission
auparavant.
M. Morneau (Louis) : La
question se posait moins, tu sais, puisque, maintenant, avec les <modifications...
Mme Cadet :
...on
hoche la tête, donc c'était une omission auparavant.
M. Morneau (Louis) :
La
question se posait moins, tu sais, puisque, maintenant, avec les >modifications
qui sont proposées et puis dont on a discuté tout à l'heure, puis avec les
paragraphes, là... le paragraphe 2°, bien là, tant qu'à le faire, bien là, on
l'a précisé, que c'était suite à la demande du ministre aussi.
M. Bonnardel : Comme le
sous-ministre le mentionnait, là, quand le ministre demandait une enquête, le
commissaire désignait automatiquement un enquêteur. Ça, il n'y a rien de
changé. Donc, c'est une réécriture à des fins de concordance, ça, on peut le
dire de cette manière, pour continuer, là, d'avoir, pour le commissaire, ce
pouvoir.
Mme Cadet : Parfait. Donc, on
ne vient pas... donc là je comprends, donc, que... Comme je dis, donc, ma
préoccupation, là, c'est qu'on ne venait pas introduire... puisque ce droit-là
existait déjà, qu'on ne venait pas introduire une nouvelle pratique avec un
droit déjà existant, mais... dans le fond, ça se faisait déjà, mais c'était une
omission dans le libellé précédent. Donc là, on vient l'ajouter, en plus
des nouveaux droits, là, qui sont ajoutés, bien, en fait, des nouvelles
pratiques, là, qui sont ajoutées, là, dont celle de la conciliation et tout ce
qui concerne le traitement d'une plainte à l'égard de la conduite
discriminatoire d'un policier, donc. Et donc les 15 jours, donc, ça, ça
tient toujours. Donc, c'est tout ce qu'on vient changer. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions sur
l'article 42? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que 42 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Bonnardel : L'article 65.
Je vais lire l'article 65 et je déposerai l'amendement tout de suite...
Des
voix : ...
M. Bonnardel : O.K. On va
vous le donner. Alors, l'article 65 se lit comme suit :
L'article 234 de cette loi est
modifié :
1° dans le premier alinéa :
a) par le remplacement de «Comité» par
«Tribunal»;
b) par la suppression des paragraphes 1°
et 3°;
c) par la suppression, dans le paragraphe
4°, de «pour une période d'au plus 60 jours ouvrables»;
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Le tribunal peut imposer à ce policier,
en plus des sanctions prévues au premier alinéa, l'une ou plusieurs des mesures
suivantes :
«1° suivre avec succès une formation ou un
stage de perfectionnement;
«2° se soumettre à une évaluation
médicale;
«3° participer à un programme d'aide ou de
soutien ou à une thérapie en lien avec ses besoins;
«4° participer à un programme d'engagement
communautaire ou à un stage d'immersion sociale et citoyenne;
«5° se soumettre à un plan d'encadrement;
«6° participer à un programme de suivi
administratif.»;
3° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «une période d'au plus cinq ans» par «la période déterminée par le Tribunal».
Commentaires : L'article 65 du
projet de loi propose de remplacer l'article 234 de la loi afin de retirer
l'avertissement et le blâme des sanctions que peut imposer le Tribunal
administratif de déontologie policière lorsque la conduite d'un policier est
jugée dérogatoire, puisqu'ils sont imposés indistinctement de la réprimande.
Il propose aussi de retirer la période
maximale pour la suspension sans traitement. Il confère par ailleurs au
tribunal le pouvoir d'imposer au policier, en plus des sanctions, une ou
plusieurs mesures additionnelles.
Enfin, il propose de retirer la période
maximale de déclaration d'inhabilité, en concordance avec le retrait de la
période maximale pour la suspension sans traitement.
Alors, si vous permettez, M. le Président,
je vais attendre que les collègues...
Le Président (M.
Bachand) :...à l'écran, l'amendement.
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, allez-y, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Alors, article 65, article 234 de la Loi sur la police :
À l'article 65 du projet de loi :
1° supprimer le sous-paragraphe c du
paragraphe 1°;
2° remplacer le paragraphe 2° par le
suivant :
2° par l'insertion, après le premier
alinéa, du suivant :
«Le Tribunal peut imposer à ce policier,
en plus des sanctions prévues au premier alinéa, l'une ou l'autre des mesures
suivantes :
«1° suivre avec succès une formation;
«2° suivre avec succès un stage de perfectionnement,
s'il estime que le niveau de compétence du policier s'avère inférieur aux
exigences de la protection du public.»;
3° supprimer le paragraphe 3°.
Commentaires : Cet amendement vise
d'abord à conserver la période maximale pour la suspension sans traitement
pouvant être imposée par le Tribunal administratif de déontologie policière au
policier.
Il vise également à retirer certaines
mesures pouvant être imposées en plus des sanctions et préciser les
circonstances dans lesquelles un stage de perfectionnement peut être imposé.
Enfin, cet amendement vise à conserver la
période maximale de déclaration d'inhabilité en concordance avec le maintien de
la période maximale pour la suspension sans traitement.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Bourassa-Sauvé, oui.
Mme Cadet : ...M. le
Président, est-ce qu'on pourrait... est-ce qu'on peut <suspendre...
Mme Cadet :
...est-ce
qu'on peut >suspendre? Je trouve qu'il y a de beaucoup de...
Le Président (M.
Bachand) :Il y a beaucoup de choses,
effectivement.
Mme Cadet : Oui, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
18 h (version révisée)
(Reprise à 18 h 17)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Donc, nous sommes sur l'amendement du ministre.
Interventions? Mme la députée de Bourassa-Sauvé, s'il vous plaît.
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Merci au ministre de nous avoir laissé le temps de déchiffrer un
peu, là, les différentes ratures et de bien comprendre le nouveau libellé de l'amendement.
Je sais que, durant l'intermède, là, vous nous avez donné quelques brèves explications,
là, pour les modifications qui sont mises de l'avant en ce qui a trait à l'avertissement,
au blâme. Je vous laisserais peut-être développer là-dessus, là, pour que ce
soit complet, là, qu'on comprenne bien ici. Donc, je pense que vous disiez, donc,
qu'il y avait ce que... pour vous, là, c'était un peu... bien, pas pour vous,
mais que pour le... pour la commissaire, ça semblait être redondant. C'est ça?
M. Bonnardel : Bien là, si
vous me permettez, je vais prendre juste deux minutes...
Mme Cadet : Oui, allez-y.
M. Bonnardel : ...pour vous
expliquer un peu, vous expliquer un peu, là...
Mme Cadet : Ah oui! C'est
vrai. Vous n'avez pas eu le temps de faire ça. Oui, allez-y.
M.
Bonnardel
: Donc,
je pense que vous avez la dernière page, qui corrige, là, qui donne...
Mme Cadet : Oui.
M.
Bonnardel
: Bon.
Alors, l'article 234, ce qui était important pour nous, suite aux
commentaires que nous avons reçus ou discussions qu'on a eues, on a décidé,
suite aux discussions, d'enlever premièrement «avertissement» et «blâme», ça,
vous l'avez compris, pour garder seulement «réprimande». Alors, «réprimande», «blâme»
et «avertissement», on aurait pu en faire un débat, là, pendant une heure, là,
je pense qu'on est tous un peu d'accord que c'est une sorte de synonyme. Donc,
le mot «réprimande» va être gardé dans le texte de loi.
Et, par la suite, «la suspension sans
traitement», où on enlevait la période d'au plus 60 jours, nous la
remettons. Pour vous donner une statistique, je vais le dire ainsi, depuis
2010, il y a seulement eu six chefs de citation dans cinq dossiers aussi qui
ont mené à ce fameux 60 jours de suspension. Donc, six seulement depuis
2010, donc depuis les 13 dernières années. Donc, le 60 jours revient
dans le point 4°. La rétrogradation reste là et la destitution reste là.
• (18 h 20) •
Nous enlevons par la suite tout ce qui est
le point 1°, le point 2°, dans la portion, là, qui est après «le tribunal peut
imposer à ce policier, en plus des sanctions prévues au tribunal, l'une ou
plusieurs des mesures suivantes». Donc, point 1°, point 2°, point 3°, point 4°,
point 5° et point 6° sont enlevés pour être remplacés par ceux que... par le point
1° : «suivre avec succès une formation» et point 2° : «suivre avec
succès un stage de perfectionnement, s'il estime que le niveau de compétence du
policier s'avère inférieure aux exigences de la protection du public». J'y
reviens dans quelques secondes pour terminer avec le dernier paragraphe : «En
outre, le policier qui ne peut faire l'objet d'une sanction parce qu'il a
démissionné, a été congédié ou a pris sa retraite, peut être déclaré inhabile à
exercer des fonctions d'agent de la paix pour une période d'au plus cinq ans»,
cela n'a pas changé. C'était dans le texte actuel de 234. Je ne sais pas si ça
vous va pour ce point-là.
Donc, pourquoi nous avons enlevé les
points 1°, 2°, 3°, 4°, 5°, 6? Pour nous, suite aux discussions, aux
commentaires surtout que nous avons eus des partenaires de privilégier la
formation. Et le deuxième alinéa, qui est le stage de perfectionnement, c'est
un libellé qui existe déjà dans des ordres de professions, ou autres, donc, c'est
le... un libellé identique ou à peu près.
Et, quand on parle de qu'est-ce que peut
expliquer ou dire le niveau de compétence du policier, je pense que c'est une
question que vous auriez sûrement posée, «qui s'avère inférieure aux exigences
de la protection du public», un policier pourrait avoir été enclin à, exemple,
utiliser plus souvent qu'autrement la force, au-delà de la discussion qu'un
policier peut avoir avec une personne. Donc, ça peut être une utilisation <excessive...
M. Bonnardel :
...qu'un
policier peut avoir avec une personne. Donc, ça peut être une utilisation >excessive
du Taser, exemple. Alors, c'est là que... L'exemple le plus important que je
peux vous donner, là, c'est l'utilisation de la force, qui pourrait amener le
tribunal à dire : Bien, on va vous imposer, vous demander de suivre un
stage de perfectionnement qui correspond à la problématique pour laquelle vous
avez été interpelé face à un plaignant, donc face au tribunal aussi.
Alors, voilà un peu, grosso modo, les
explications du pourquoi nous avons retiré «avertissement», «blâme», ramené le
60 jours et ramené... pas ramené, bien, imposé, imposé avec force, avec
force les principes de formation et de stage de perfectionnement, s'il y a
lieu.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée de Bourrassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci. Merci, M.
le ministre. Merci pour ces explications complémentaires. Donc, d'une part,
donc, je comprends, donc, qu'il y avait... donc, on disait, donc, qu'il y avait
«avertissement», «réprimande», «blâme». Donc, ici, donc, il semblait y avoir...
dans le fond, que les trois termes, là, devenaient... en fait, deux des trois
termes devenaient superflus. J'imagine que le motif qui a sous-tendu, donc, le
choix du terme «réprimande» ici, c'est pour être en concordance avec les
conseils de discipline des différents ordres professionnels?
Une voix : ...
Mme Cadet : Ce que je vois,
c'est ça, donc que le Conseil de discipline du Barreau du Québec utilise le
terme «réprimande», celui du Collège des médecins aussi, celui de l'Ordre des
infirmières comprend également, donc, le concept de réprimande, et ainsi que
l'Ordre des psychologues du Québec. Donc, c'est... Donc...
M. Bonnardel : Ça peut être
comme une concordance entre les différents ordres, là.
Mme Cadet : O.K. Est-ce que
les principes d'avertissement et de blâme se retrouvaient ailleurs... Moi, je
ne les retrouve pas dans ces exemples-là pour les autres professionnels, mais
est-ce que c'étaient des...
M. Bonnardel : Je ne veux pas
m'avancer, mais je...
Mme Cadet : Je ne sais pas si
le sous-ministre a une réponse à ça.
Une voix : Je ne voudrais
pas...
M. Bonnardel : Je ne voudrais
pas vous induire en erreur, là. Je pourrais aller chercher, si vous avez une
autre question... On va aller chercher la réponse, là.
Mme Cadet : Puis est-ce que les...
donc, évidemment, donc, si le concept, il existe ailleurs? Puis est-ce que ces
sanctions-là, donc, ont été utilisées? Est-ce qu'on a des données sur
l'utilisation des sanctions d'avertissement et de blâme, là? En tout cas, je
comprends que la manière dont je le vois, dont je vois le libellé de
l'article 234, je comprends une certaine gradation dans l'ordre des
sanctions : donc, on commence avec l'avertissement, la réprimande, le
blâme et la suspension d'au plus 60 jours, la rétrogradation puis la
destitution. Donc, il y a clairement un principe de dégradation qui est inscrit
dans le libellé. Donc, c'est sûr que, si on enlève, donc, deux de ces
sanctions-là, donc, on passe plus rapidement d'une sanction à l'autre.
Donc, je veux savoir, dans le fond, si on
a des données sur l'utilisation des autres...
M. Bonnardel : Je pourrais
aller chercher les statistiques, pourcentages qui sont attitrés à ces... à ce
qui est à ces six points, «avertissement», «réprimande», «blâme», là. Je pense
que le comité pourrait peut-être nous fournir les explications, là, dans... peut-être
pas là, là, mais dans les...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Bonnardel : C'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
M. Bonnardel : Demain, là.
Mme Cadet : Bien, merci. Oui,
je pense que ces données-là, elles vont être utiles, là, pour nous permettre de
bien comprendre comment, sur le terrain, cette modification législative là va
être déclinée.
Puis là je ne sais pas s'il y a une
réponse pour la question de la concordance avec d'autres termes. Parce que, le
terme «réprimande», je n'ai pas de problème, comme j'ai dit. Donc, on le
retrouve, là, dans le texte où on établit les sanctions, là, de différents
autres professionnels en se basant sur les ordres, là. C'est ça, on le
retrouve, le terme «réprimande»?
M. Bonnardel : ...sous-ministre
me confirme, c'est que c'est le mot «réprimande», là, qui est utilisé. Les mots
«avertissement» et «blâme» ne sont pas là.
Mme Cadet : Parfait. Est-ce
que c'est parce qu'ils sont désuets puis que les modifications par... dans les
autres textes, à travers le temps? Est-ce que c'est pour ça?
M. Bonnardel : On était
peut-être les derniers à utiliser encore... ou le comité était peut-être encore
le dernier à utiliser encore ces «avertissement» ou «blâme», qui n'étaient pas...
n'étaient plus utilisés par les autres ordres, là.
Mme Cadet : Mais c'est un «peut-être».
Donc, on n'est pas...
M. Bonnardel : Que je ne suis
pas certain, là.
Mme Cadet : C'est une
hypothèse, là, qui est mise de l'avant du sous-ministre...
M. Bonnardel : C'est ça. C'est
que la loi date... Ça fait quand même 20 ans que ça n'a pas été modifié,
là.
Mme Cadet : J'aimerais quand
même aussi, au-delà de l'utilisation que je pense qui est très importante, mais...
aussi savoir si le terme est utilisé ailleurs dans la législation, là, s'il y a
quelque chose qui... s'il y a quelque chose qu'on enlève. Là, je comprends que
ça simplifie le processus, là, mais au moins nous assurer qu'au niveau de la
gradation des sanctions on ne vient pas accélérer la possibilité de passer
d'une... Parce qu'on passe quand même directement d'une réprimande à une
suspension sans traitement dans la modification législative <actuelle...
Mme Cadet : ...une
suspension sans traitement dans la modification législative >actuelle.
M. Bonnardel : On me confirme
qu'il n'y a pas d'avertissement ou blâme dans les autres ordres professionnels.
Mme Cadet : O.K. Parfait.
Merci. Donc, ce serait tout simplement, au moins, donc, l'utilisation. Donc,
ça, c'est une donnée qui peut être importante avant qu'on puisse se prononcer,
à mon sens, sur l'article 234, au... le premier alinéa, là. Sans ça, ça va
être difficile de voir si on peut l'adopter tel quel.
Le deuxième point concerne... Donc, là,
donc, dans les sanctions additionnelles, là, là vous avez expliqué un peu,
donc, pourquoi les autres éléments, donc, ont été enlevés dans... les éléments,
donc, de la première... dans le texte proposé, là, initialement, puis, ça,
donc, ça nous apparaît être un progrès, là, face à... au texte proposé
initialement, parce que... Encore une fois, je n'ai pas pu prendre part aux
consultations particulières, là, mais je comprends que la plupart des groupes
trouvaient qu'il y avait une certaine lourdeur, là, dans ce qui était proposé,
notamment en ce qui a trait à l'évaluation médicale, à une thérapie, on... dont
on semblait outrepasser, donc, la... le pouvoir de ce qu'un tribunal peut
imposer dans ce cadre-là.
Maintenant, au niveau des formations, là
vous avez dit le «stage de perfectionnement». Ça, c'est un langage qui se
retrouve ailleurs où, exactement?
M. Bonnardel : Dans d'autres
ordres de profession. C'est un libellé, une écriture qui est similaire... bien,
qui est exactement celle que nous avons là, là.
Mme Cadet : Puis
habituellement, donc, là... Donc, la différence, en fait, entre une formation
puis un stage de perfectionnement? Bien, je comprends un peu, mais...
M. Bonnardel : Bien,
l'exemple que je donnais, bien, «avec succès une formation», ça peut être la
formation... il se pourrait que la formation qu'un policier devrait avoir eue,
qu'il n'ait pas eu la chance ou peu importe les raisons, là, ou de retourner ce
policier à suivre une deuxième fois une formation qu'il a déjà suivie, ça,
c'est à la liberté de... du tribunal. Et, de l'autre côté, comme je le disais,
le stage de perfectionnement, bien, l'exemple, je pense, le meilleur exemple
que je peux vous donner, c'est un policier qui fait usage de la force beaucoup
trop souvent comparativement à un collègue — exemple, utilisation du
Taser dans un environnement où c'est trop, trop rapide. Alors, quand on parle
d'exigence de la protection du public, bien, les règles d'utilisation du Taser
disent ceci ou cela. Je pense que c'est l'exemple le plus simple que je peux
vous donner, là, pour amener la réflexion du tribunal à dire : Bien là,
vous êtes accusé de ceci, on a porté plainte contre vous une fois, deux fois,
trois fois, pour des raisons... l'usage de force trop forte, alors c'est là que
le stage de perfectionnement entre en ligne de compte.
Mme Cadet : Et comment le
tribunal va choisir la formation? Selon quels critères?
M. Bonnardel : Selon... C'est
selon l'accusation ou la plainte qui a été portée, qui a été portée par le
plaignant ou les plaignants, là.
Mme Cadet : Donc, dans le
fond, c'est parce que, là, le tribunal va développer une jurisprudence tout à
fait nouvelle, là. Est-ce que... Évidemment, donc, c'est... on vient introduire
une nouvelle mesure législative ici. Donc, le tribunal, donc, va avoir
l'occasion de pouvoir imposer une sanction. Ces sanctions-là, qui font état de
formations, qui ne se retrouvaient pas dans la législation précédente, vont
tenir lieu de jurisprudence pour la suite. Donc, quel est... quel principe on
donne au tribunal pour pouvoir jauger de la formation nécessaire? Est-ce que ce
sera quand même...
M. Bonnardel : Bien, je pense
que ça va être le tribunal qui va... Selon l'expérience du policier,
l'expérience passée, la formation qu'il a eue ou pas eue, dans un cas... dans
des cas précis, c'est là que le tribunal va définir si monsieur ou madame doit
retourner en formation continue, ou x ou y, là, selon la gravité de la
situation. Donc, c'est le tribunal lui-même qui va définir de la gravité et de
la future formation.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Merci beaucoup,
M. le ministre.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. Belle soirée.
(Fin de la séance à 18 h 30)