Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
jeudi 11 mai 2023
-
Vol. 47 N° 27
Étude détaillée du projet de loi n° 12, Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de filiation et visant la protection des enfants nés à la suite d’une agression sexuelle et des personnes victimes de cette agression ainsi que les droits des mères porteuses et des enfants issus d’un projet de grossesse pour autrui
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures quarante minutes)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonjour, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
commission des institutions ouverte.
La Commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 12, Loi portant sur
la réforme du droit de la famille en matière de filiation et visant la protection
des enfants nés à la suite d'une agression sexuelle et des personnes victimes
de cette agression ainsi que le droit des mères porteuses et des enfants issus
d'un projet de grossesse pour autrui.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Zanetti, Jean Lesage est remplacé par M. Cliche Rivard,
Saint-Henri-Sainte-Anne.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux hier nous avions amorcé l'étude du bloc quatre intitulé Mesures
concernant l'enfant issu d'une agression sexuelle. De façon plus précise, nos
discussions portaient sur l'article 542,22 inséré par l'article 19 du
projet de loi. Interventions? M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Alors, merci...
M. Morin : ...M. le
Président. Effectivement, hier on a une discussion à propos de cet article et
j'ai proposé, M. le Président, M. le ministre, la possibilité de trouver un
moyen qui ferait en sorte que lors d'une contestation de filiation et donc
puisqu'il y a une filiation, bon, les parents sont là, sont reconnus, qu'il y
ait la possibilité d'entamer ou d'avoir une présomption de déchéance de
l'autorité parentale pour éviter que pendant l'action, évidemment, le père
puisse exercer une autorité qui serait indue ou qui viserait à mettre de la
pression sur la mère, qui a déjà été victime donc d'une agression sexuelle, ou
encore sur l'enfant, qui veut procéder. Et je parlais d'une présomption parce
que, bon, je suis aussi conscient que l'autorité parentale, c'est un élément
qui est hyper important dans le cadre d'une famille. Donc, ça serait possible
de la rejeter ou de la combattre, mais enfin, bref, de mettre en place un
mécanisme qui ferait en sorte que la mère et l'enfant n'aient pas à subir cette
pression-là. Et j'étais heureux de constater que M. le ministre comprenait ce
que je voulais faire. J'ai même perçu une certaine ouverture et on s'est laissé
là-dessus à la fin de la séance. J'aimerais ce matin voir si... et j'aimerais
proposer un amendement pour qu'on puisse traiter de la question et essayer de
faire en sorte que dorénavant, les femmes qui ont été victimes d'un viol,
l'enfant qui est issu d'une agression sexuelle n'aient pas à vivre plus cette
situation-là.
Donc, c'est l'étape où j'en suis ce matin
et on a un projet d'amendement que j'aimerais déposer, M. le Président, et
puis, par la suite, on pourra en discuter dans le cadre des travaux de cette
commission.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce que c'est envoyé
à la Commission?
M. Morin : ...est ce qu'on
peut vous demander, M. le Président, un temps de suspension?
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
M. Morin : Nous allons
l'envoyer, puis, après ça, bien, on pourra reprendre.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, on suspend
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
(Reprise à 11 h 55)
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup. À
l'ordre, s'il vous plaît. M. le député de l'Acadie pour votre amendement.
M. Morin : Merci. Merci,
M. le Président. Alors, on va peut-être attendre qu'il soit à l'écran.
Le Président
(M. Bachand) :Vous pouvez en faire
la lecture... Oui.
M. Morin : Je vais en
faire une lecture. D'accord. Donc, l'amendement se lirait... se lirait comme
suit :
L'article 542.22, tel que proposé par
l'article 19 du projet de loi, est modifié par l'insertion, après le
premier alinéa, de l'alinéa suivant :
«Dans le cadre de la contestation de la
filiation par l'enfant et qu'un jugement reconnaissant la femme victime
d'agression sexuelle a été rendu, l'autorité parentale de l'agresseur est
présumée déchue, et ce, pendant toute la durée des procédures judiciaires en
contestation de la filiation.»
Et là on le voit maintenant à l'écran. Et
évidemment, je ne répéterai pas, M. le Président, tout ce que j'ai dit, mais
c'est en lien évidemment avec tout ce que j'ai démontré ou en fait fait valoir
comme argument juste avant.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Donc, interventions sur l'amendement du
député de l'Acadie? M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard :
J'aimerais vous entendre sur pourquoi est-ce...
M. Cliche-Rivard : ...elle
est seulement présumée déchue. Pourquoi n'est-elle pas déchue? C'est une
question que j'aurais pour votre amendement.
M. Morin : Bien, c'est
parce que je veux faire en sorte qu'il y ait un message clair qui s'est envoyé
d'abord à ce que, dans un cas comme ça, il y a une présomption que le père ne
gardera pas l'autorité parentale. Cependant... Cependant, je veux laisser au
tribunal, comme c'est de coutume dans notre système de droit, une discrétion et
donc une certaine possibilité d'agir compte tenu de tous les faits qui auront
été déposés. Et c'est la raison pour laquelle je suggère, ici, une présomption
et non pas autre chose qui enlèverait toute discrétion à l'autorité judiciaire.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président
(M. Bachand) :Merci beaucoup.
Intervention sur l'amendement, M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, écoutez, on a eu des discussions hier. Je comprends la position de mon
collègue, mais je réitère les commentaires que j'ai faits hier. Notre objectif,
c'est un nouveau régime, on vise à faire en sorte, justement, de permettre le
bris de filiation qui est une action extrêmement forte. Je comprends votre
objectif de dire, pendant le processus, il devrait y avoir déchéance, mais là
c'est comme si on allait avant le jugement. Si jamais il y a des mesures...
S'il y a une situation de violence conjugale, la DPJ peut déjà être impliquée.
Il y a déjà également la garde qui peut être confiée à la mère, que certains
droits sur l'enfant sont retirés aux parents, exemple, par 103.1, notamment,
relativement aux services médicaux. Alors, nous, on est à l'aise avec le
libellé actuel, mais je salue la contribution que vous voulez faire avec
l'amendement.
Le Président
(M. Bachand) :Est ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Je vais
juste soulever le fait suivant, M. le ministre. Comme vous le savez très bien,
et c'est pour ça que vous avez présenté ce projet de loi au niveau des
agressions sexuelles, l'amendement contient un jugement qui reconnaît que la
femme a été victime d'agression sexuelle. La femme en question, ça prend
énormément de courage de dénoncer et d'aller en procès témoigner au niveau de
tous les événements. C'est quand même assez important de reconnaître ce geste
de la victime. Et donc je tente de comprendre, je ne pense pas, ici, que c'est
la DPJ. Et avec grand respect, s'il va y avoir contestation, l'autorité
parentale, là, après un jugement, parce qu'on se comprend qu'il pourrait avoir
des conséquences assez importantes à la victime suite au prononcé d'un
jugement, surtout avec un agresseur, parce que l'agresseur ne va pas arrêter
avec le jugement. Qu'est-ce qu'il va se passer? Ça va être exactement ça. C'est
qu'il va continuer l'agression en toutes ses formes, incluant dans les écrits
et dans les procédures, pour faire en sorte que la victime se recule, retire la
contestation. On le sait, ça se passe dans toutes sortes de dossiers devant les
tribunaux, et on mise beaucoup là-dessus, surtout lorsqu'on a un agresseur qui
est un contrôleur. Ça ne va pas s'arrêter au prononcé d'un jugement. Et donc je
vous demande, dans l'intérêt de ces femmes et des enfants qui vont subir
également les conséquences, de reconsidérer l'amendement.
• (12 heures) •
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'amendement? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Simplement
souligner, là. Au niveau de la filiation, là, le sujet de droit, c'est
l'enfant. L'enjeu qu'il y a aussi, c'est qu'en matière de jugement criminel, ça
ne sera pas nécessairement inscrit dans le jugement criminel que l'agression
sexuelle, puis là on s'entend que l'agression sexuelle doit être, l'agression
sexuelle étant un viol, ça ne sera pas nécessairement indiqué dans le jugement
en matière criminelle qu'il y a un enfant qui est issu de ça aussi. Donc, il y
a une question de preuve aussi à part ça. Mais on permet d'utiliser le jugement
pour le verser...
12 h (version non révisée)
M. Jolin-Barrette : ...en
preuve. Donc, l'autre élément, c'est que l'enfant peut avoir vécu plusieurs
années avec le parent dans cette situation-là, dans la suppression de l'article
qu'on parce que, dans le fond, le certificat de naissance fait état que c'est
le père. Donc, il peut avoir été la figure d'autorité parentale pendant
plusieurs années. Puis là, comme je l'expliquais hier, dans le fond, là, vous
êtes dans le cas où il y a une instance criminelle qui a été entreprise par la
victime.
L'autre point, ça ne veut pas dire parce
que l'accusé a été acquitté, que ça ne s'est pas produit non plus aussi. Donc,
c'est pour ça qu'on met le volet civil aussi, dans le cadre d'un procès civil
aussi. Donc, vous savez, avec toutes les démarches que j'ai faites pour mieux
accompagner, M. le Président, la victime, je suis extrêmement sensible à ça.
Mais là, en termes de droit, en termes de rupture d'une filiation qui est une
situation nouvelle et inusitée, on vient encadrer. Puis les victimes sont
accompagnées parce que, surtout s'il a été condamné au criminel, il va avoir
des conditions aussi en lien avec la sentence rattachée. Donc, je salue le
souhait que, vous, vous voulez aller. Cependant, moi, je suis à l'aise avec le
texte qu'on a présentement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Pour bien
comprendre, M. le ministre, qu'est-ce qui vous inquiète dans la formulation,
dans la proposition? Qu'est-ce qui ne vous permet pas de l'adopter? Pour bien
vous comprendre.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, on va déjà sur le fond du dossier avant d'être rendu au fond du dossier.
M. Cliche-Rivard : ...comme
vous l'avez annoncé dans des mesures de sauvegarde.
M. Jolin-Barrette : Oui. Et
les conséquences sur l'enfant pourraient être graves aussi, là, le fait qu'il n'y
a plus d'autorité parentale aussi. Puis, comme on le dit, c'est du cas par cas,
là. Donc, bien entendu, dans certains cas, il n'y a même pas de questions qui
se posent. Mais comme je vous ai expliqué, cet article-là vient faire une
rupture du lien de filiation, d'un lien qui a été établi, puis peut-être que le
parent est une figure parentale pour l'enfant depuis plusieurs années. Donc, c'est
pour ça qu'on laisse ça à l'appréciation du tribunal. Le critère, c'est l'intérêt
de l'enfant.
M. Cliche-Rivard : Non, mais
une présomption, ça n'irait pas nécessairement à l'encontre du critère de l'intérêt
supérieur de l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Bien,
comme je dis, nous, on est à l'aise avec le libellé qu'on a.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Je
voudrais... Je voudrais simplement pour ma part apporter un élément. On parle
ici d'une présomption. Donc, pour moi, ça laisse le fond du dossier intact. Le
tribunal pourrait toujours le rejeter. Il y a une preuve qui pourrait être
faite à l'encontre de cette présomption. Donc, pour moi, on ne va pas
directement dans le fond du dossier, mais on donne une indication claire à la
cour de ce qui pourrait être fait. Maintenant, on en a discuté. Voilà, j'ai
compris la position de M. le ministre. Alors, est-ce qu'on est rendu au point
où on vote?
Le Président (M. Bachand) :Merci. Et s'il n'y a pas d'autre intervention, alors, on va
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Une voix : Rejeté.
M. Morin : Par appel nominal,
s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à 542.22? M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Dans le
deuxième alinéa, M. le ministre, j'aimerais ça vous entendre sur le cas de
scénario où est-ce que ça veut dire un rétablissement définitif du lien de
filiation, «définitif», qu'est-ce que ça signifie?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, l'enfant avait la filiation. La tutrice, mère de l'enfant, demande la
rupture du lien de filiation, supposons, après un an ou deux. Et l'enfant, par
la suite, décide de redemander l'établissement de la filiation. Donc, il peut
la redemander, mais il n'y aura pas de retour en arrière. C'est pour éviter le
yoyo avec la filiation.
M. Cliche-Rivard : Donc, une
fois rétabli, c'est terminé. Ça fait que l'enfant qui a exercé ce recours-là de
retrouver ou de recréer le lien de filiation ne pourra pas jamais cinq ans, 10
ans plus tard, décider finalement? Non.
M. Jolin-Barrette : Non.
Exactement.
M. Cliche-Rivard : O.K. On a
aussi plusieurs groupes, avocats et autres, qui nous ont parlé des inférences
négatives qui étaient tirées souvent de l'exercice de ces recours-là par la
mère au nom de l'enfant. Ils nous ont parlé d'aliénation parentale, là...
M. Cliche-Rivard : ...est-ce
que vous seriez sensible ou ouvert à l'idée qu'on apporte, là, un message clair
aux tribunaux qu'on ne peut pas tirer d'inférence négative de par l'exercice de
ce recours-là, de par l'information ou le fait d'informer l'enfant qu'il est
issu d'une agression? Est-ce que vous seriez ouverts à ce qu'on le précise dans
le texte de loi, qu'on ne peut pas tirer d'inférence négative de l'exercice de
recours?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, on a eu ce débat-là dans le cadre du projet de loi n° 2 notamment,
on en a longuement discuté avec votre collègue, notamment la députée de
Sherbrooke, et c'est pour ça qu'on a modifié l'article 33, donc, en
incluant les violences familiales, y compris la violence conjugale. Puis là, je
vous annonçais également hier qu'on allait faire un autre pas pour y inclure la
violence sexuelle. Donc, justement, le tribunal, maintenant, dans le cadre de
l'intérêt de l'enfant, son spectre d'analyse le comprend aussi. Ça fait qu'il y
a une question aussi de formation des juges, qui appartient d'ailleurs au
Conseil de la magistrature, et donc... La députée de Robert-Baldwin est
d'accord avec moi.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah! bien
là, je... Là, mettez-moi pas dans le même bateau que vous, là, faites-moi pas
dire des choses. Alors, tout ça pour vous dire que la cour, qui sont à même
d'analyser les dossiers en fonction d'eux... puis moi, je leur fais confiance
sur l'objectivité du magistrat qui est sur le banc, qui est saisi du dossier.
Le législateur, ce qu'on fait, c'est qu'on est venus avec le projet de loi
n° 2 dire : Écoutez, si vous confiez, supposons, la garde à un
enfant... puis moi aussi, j'ai entendu ces histoires-là, pour dire :
Bien... Ah! Monsieur est violent, Monsieur fait de la violence conjugale, mais
il n'est pas violent avec l'enfant. On les a tous entendus, ces histoires-là.
C'est pour ça qu'on est venu corriger l'article 33 en disant : Bien,
dans le cadre de, supposons, l'évaluation de la garde, vous regardez le critère
cardinal, le critère central, c'est l'intérêt de l'enfant. Que comprend
l'intérêt de l'enfant? La violence familiale, y compris la violence conjugale,
puis là on va rajouter la violence sexuelle par voie d'amendement. Donc, ça
fait le tour aussi. Mais il faut faire confiance aussi aux tribunaux puis aux
juges.
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait. Cela dit, sans miner ou sans questionner la confiance, il y a des choses
qui nous ont été rapportées. Moi, ce que... J'entends, là, la modification de
l'article 33, je la salue, mais il n'y a rien qui nous empêche en même
temps d'ajouter une interdiction d'inférence négative sur l'exercice d'un
recours pour protéger cette femme-là, éventuellement, d'un argument
d'aliénation.
M. Jolin-Barrette : Si, là,
on commençait à faire ça à chaque fois qu'il y aurait un recours qui est
exercé... En fait, les citoyens ont le droit d'exercer tout type de recours. On
ne peut pas commencer à dire : Vous prenez tel recours... ou, bien là, le
tribunal va dire : Le citoyen prend tel recours, ça fait que je vais avoir
un préjugé avant de l'avoir entendu. Dans le fond, tous les recours qui sont à
la disponibilité des citoyens dans le cadre du Code de procédure civile ou dans
le cadre du Code civil sont à la disposition de tous les justiciables. La cour
les accueille avec cette... comment dire ça, avec cette Neutralité-là. Les
citoyens ont le droit de présenter tous les recours qu'ils souhaitent, sous
réserve de leur quérulence.
M. Cliche-Rivard : Bien, je
vais quand même, M. le Président, demander une suspension. Notre amendement
prêt, puis on va le déposer, puis le ministre pourra prendre sa décision sur le
vote de l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va. M. le député de
l'Acadie, on va attendre l'amendement? Ou vous voulez intervenir immédiatement?
Allez-y.
M. Morin : Non, en fait,
c'est pour un peu plus tard, donc on peut attendre l'amendement, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
(Reprise à 12 h 15)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît, la
commission reprend ses travaux. M. le député de Saint-Henri-Sainte-Anne, s'il
vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Oui.
Alors... Je lis l'amendement proposé : Ajouter, au troisième alinéa, «Le
fait pour un parent d'exercer ce recours au nom de l'enfant de révéler à
l'enfant qu'il est issu d'une agression sexuelle ou qu'il a droit à ce recours
ou d'encourager l'enfant à exercer ce recours ne peut constituer une preuve
d'un manquement aux capacités parentales ou d'échec à répondre aux besoins de
l'enfant, et ce, même si le recours échoue.»
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'on a reçu,
l'amendement? O.K...
Le Président (M.
Bachand) :...sera pas tellement long, on
va le mettre... le temps de le mettre sur les tableaux. Et voilà. Merci. Donc,
interventions sur l'amendement du député de Saint-Henri-Sainte-Anne?
M. Cliche-Rivard : Je pense
que je l'ai expliqué. Suivant ce que les groupes nous ont dit, l'objectif
serait d'éviter des inférences négatives suivant l'usage de ce recours.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, M.
le Président, comme je l'ai dit à mon collègue, il faut faire confiance aux
tribunaux aussi. Les tribunaux accueillent les requêtes et traitent au mérite
les requêtes. Donc, on ne donnera pas suite pour les arguments que j'ai
invoqués par la... tout à l'heure.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Devinant
l'issue du vote, mais aussi l'importance de l'intention du législateur, nous
confirmez-vous, M. le ministre, que vous envoyez ce message-là, qu'aucune
inférence ne devrait être tirée de par l'usage du recours?
M. Jolin-Barrette : Bien,
tout à fait.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Et que ça
soit pour tous les recours, puis on peut être clair, pour... dans le cadre des
débats parlementaires, que, lorsqu'une personne exerce un droit, il le fait en
fonction de ses propres droits, et la cause doit être entendue en toute
objectivité, sans préjugé, sans avoir des idées préconçues, et, comme tous
les... tous les dossiers qui sont présentés devant le juge, c'est ce qu'on
demande aux juges, l'ouverture, l'impartialité et de décider en toute
indépendance.
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
M. Cliche-Rivard : ...le
rejet de l'amendement. J'en vois les tribunaux informés.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Avant, juste voir...
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
M. Cliche-Rivard : ...vote
par appel nominal.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, mais on m'a demandé un vote.
On vient de... Là, vous demandez un vote par appel nominal. On fait le vote par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne)?
M. Cliche-Rivard : Pour.
La Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
: Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Morin
(Acadie)?
M. Morin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, on revient à 542.22. Y a-t-il d'autres interventions? M. le
député d'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. À quelques reprises, M. le ministre nous a mentionné qu'il allait
modifier l'article 33 pour... du Code civil pour inclure les violences
sexuelles, si j'ai bien compris ses mots. Est-ce que le ministre peut nous
indiquer si cet ajout s'en vient rapidement?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
peut le faire tout de suite si vous voulez. On avait l'intention de le faire à
la fin du bloc. Parce que, dans le fond...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, c'est un nouvel article. Vu que 33 n'est pas visé par les dispositions
qu'on a actuellement, ça fait qu'on voulait l'insérer à la suite du bloc, mais
on peut le faire tout de suite si vous le souhaitez.
M. Morin : Parfait. Bien,
écoutez, si M. le ministre est d'accord, on pourrait procéder... on pourrait
procéder immédiatement, tout à fait.
Le Président (M. Bachand) :Donc, ça serait quel article? Ça serait...
M. Jolin-Barrette : Bien, il
irait où? Puis l'autre point aussi, on va faire une modification corrélative...
bien, de concordance à...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...606...
M. Morin : À 606.
M. Jolin-Barrette : ...c'est
ça, également.
• (12 h 20) •
M. Morin : Et à ce niveau-là,
mon deuxième élément, puisque, M. le Président, M. le ministre est ouvert à ce
qu'on procède maintenant, à 542.22, on parle de l'enfant...
Le Président (M.
Bachand) :Juste... juste parce que la
présidence est mêlée, ça arrive, ça arrive, ça arrive, là, on est sur quoi, là?
Est-ce qu'on a... Est-ce qu'on a terminé? Juste pour la façon... la suite des
travaux. On était sur 542.22. Le député d'Acadie pose une question sur l'ajout
de «violent»...
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, je pense que le député de l'Acadie a encore une question sur 542.22.
Donc, on va continuer encore un petit deux minutes là-dessus, puis ensuite on
va peut-être changer d'article, M. le Président. C'est ça? O.K.
Des voix : ...
M. Morin : Alors...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, à 542.22, c'est l'enfant qui conteste sa filiation alors que
sa mère a été victime d'une agression sexuelle. Et là on parlait évidemment
de...
M. Morin : ...l'autorité
parentale. Cependant, 542.22 traite du cas de la filiation et ne vise pas le
cas où le père aurait ou la mère aurait agressé sexuellement l'enfant. Donc, si
l'enfant, lui, est victime d'une agression sexuelle et que le parent veut
intenter une action en décharge de l'autorité parentale, il y a aussi une
complexité, il y a aussi des contestations qui sont difficiles et ça fait en
sorte que, dans le cadre du litige, ça crée énormément de tensions. D'ailleurs,
il y a des cas qui ont été rapportés dans des journaux à ce sujet-là et il y a
aussi une décision de la Cour supérieure du 10 janvier 2022 à cet effet.
Donc, mon questionnement était le suivant. Puisqu'on aborde toutes ces
questions-là, ne serait-il pas possible, dans ce cas de figure, également, de
légiférer pour empêcher toute cette tension, ces pressions qui peuvent être
exercées alors que l'enfant était victime d'agressions sexuelles et qu'un des
deux parents veut enlever l'autorité parentale à l'autre parent?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors,
oui, je suis ouvert à cette proposition-là. C'est notamment le cas de
l'histoire d'Isabelle qu'on a vu dans les journaux. Alors, oui, je suis ouvert
à ça et d'ailleurs j'aurais des amendements pour aller dans ce sens-là aussi.
Alors, je suis ouvert à votre suggestion.
M. Morin : Parfait. Et là on
parle toujours d'amendements dans le cadre de ce projet-là, projet de loi qu'on
écoute... qu'on étudie maintenant, là. Ça, on pourrait le faire, là, 12, dans
le p.l. n° 12, là.
M. Jolin-Barrette : Tout de
go.
M. Morin : Parfait.
Excellent. Alors, pour employer une expression qui est chère à M. le
ministre... on pourrait faire un, deux, trois.
M. Jolin-Barrette : Ah! bien
là, écoutez, si le député de l'Acadie le propose, moi, je... Mais, vous savez,
M. le député de l'Acadie, vous allez devoir convaincre le député de Saint-Henri
Sainte-Anne. J'ai essayé puis... mais vous êtes plus persuasif que moi.
M. Morin : Je vous parlais du
p.l. n° 12, mais ceci... Alors, parce que j'avais également des
amendements à proposer dans ce sens-là, maintenant, si M. le ministre, avec son
équipe de légistes, peut évidemment nous aider et si ça peut nous permettre
d'activer en ce sens, j'apprécierais grandement l'apport, évidemment, des
légistes du gouvernement pour aller de l'avant avec, bien, les amendements que
j'aurais éventuellement proposés.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, je vous proposerais une courte suspension.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, on va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 24)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 34)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. Donc, il y a eu des discussions hors caméra, alors, M. le
ministre, si je comprends bien, on suspendrait l'article 19 pour aller à
deux amendements que vous avez présentés? Un à la fois, bien sûr.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Exactement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre 19?
M. Jolin-Barrette : Consentement.
4uv Oui, il y a consentement, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors,
suite à nos discussions, M. le Président, je proposerais d'introduire un
premier amendement après l'article 23. Donc, ça serait un article 23.1.
Alors : L'article 606 de ce code est modifié :
1° par l'insertion dans le premier alinéa
et après «y compris violence conjugale»; de «, ou de violence sexuelle»;
2° par l'ajout, après le premier alinéa»,
du suivant :
«La déchéance est cependant prononcée à l'égard d'une
personne lorsqu'un jugement est passé en force de chose jugée reconnaît sa
culpabilité pour une infraction criminelle à caractère sexuel impliquant un
enfant ou reconnaît sa responsabilité pour un préjudice résultant d'un acte
pouvant constituer une telle infraction, à moins qu'il ne soit démontré qu'une
telle mesure irait à l'encontre de l'intérêt de l'enfant de cette personne.»
Commentaire : cet amendement vise à
établir que la violence sexuelle constitue un motif grave permettant au
tribunal de prononcer la déchéance de l'autorité parentale.
Il vise également à faciliter le fardeau
de preuve permettant de déchoir de son autorité parentale celui qui a été
reconnu coupable ou responsable par jugement d'avoir commis un acte à caractère
sexuel impliquant un enfant.
Et comme commentaire également M. le
Président, là, je peux vous dire que, comme tout le monde, on a été touché par
l'histoire d'Isabelle qui a paru dans LaPresse. Donc, c'était
une mère courageuse qui s'est battue coûte que coûte pour ses enfants, et on ne
peut que souligner son courage et notre admiration envers tout. Alors, ce qu'on
souhaite lui dire, c'est d'avoir... c'est de lui dire merci d'avoir fait les
différentes démarches. Puis trop souvent, les personnes victimes n'osent pas
parler, elles se disent...
M. Jolin-Barrette : ...à quoi
bon, ça ne donne rien. Or, au contraire, moi, je peux leur dire que de parler,
de dénoncer, de raconter... On est à l'écoute ici, à l'Assemblée nationale, au
gouvernement, pour faire en sorte d'adapter nos lois à leur réalité. Donc,
l'amendement va pouvoir venir répondre à la situation difficile qui a été vécue
par Isabelle.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, merci, M.
le Président. Alors, écoutez, je remercie M. le ministre pour le dépôt de cette
modification-là. Et je veux... je veux ajouter, effectivement, on a tous été
touchés par le cas d'Isabelle, pour en avoir parlé et pour avoir été aussi
interviewé là-dessus. Effectivement, dans ma carrière, avant d'être député et
pendant des années comme procureur de la couronne, j'ai eu à accompagner ou à
plaider des dossiers d'agression sexuelle, c'est souvent très difficile pour
les femmes de dénoncer. Puis évidemment on les invite à le faire parce que
c'est excessivement important, et que le système de justice puisse les
accueillir pour qu'elles puissent témoigner sans aucune... sans aucune
difficulté parce que c'est toujours un enjeu de taille et c'est toujours
excessivement stressant. Alors, ça, c'est un élément qui est hyperimportant.
D'ailleurs, quand on lit la décision, le juge de la Cour supérieure ne s'est
pas gêné, à juste titre, pour parler des manquements du père dans ce cas-là. Et
donc c'est important, et là-dessus je rejoins M. le ministre, justement, que
des parlementaires ou que le législateur soit à l'écoute de situations
dramatiques qui ont été vécues par, ici, une victime. Je pense que c'est
hyperimportant.
Ce que je vous demanderais cependant, M.
le Président, c'est de suspendre pour qu'on puisse analyser cette
disposition-là. Et, quand on continuera l'analyse article par article, on
pourra, à ce moment-là, revenir dans le cadre de nos travaux. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Juste avant de suspendre, je ne
sais pas s'il y aurait d'autres interventions. M. le député de
Saint-Henri-Sainte-Anne, oui.
M. Cliche-Rivard : M. le
ministre, pour bien comprendre la nature de l'amendement, donc on... les motifs
graves du premier alinéa, dans le fond, on les qualifie, là, on comprend que
c'est un motif grave que d'avoir été condamné pour agression sexuelle. C'est
comme... là, il n'y a plus de présomption, c'est juste... c'est dit légalement
par le code : Ça, ça constitue un motif grave. Essentiellement, c'est
comme si on le détaille.
M. Jolin-Barrette : La
violence sexuelle, effectivement.
M. Cliche-Rivard : Donc là,
il n'y a pas de discrétion sur le fait que, oui ou non, ça constituerait le
motif grave, on vient le qualifier, c'est un motif grave, et là il n'y a pas de
discrétion. Parce qu'au premier alinéa c'est «peut».
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, oui, c'est un motif grave et la présomption que c'est dans l'intérêt de
l'enfant. Donc, c'est les deux critères que nous mettons...
M. Cliche-Rivard : ...quand
même... Le critère de l'intérêt supérieur de l'enfant, on l'a au premier alinéa
aussi.
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que, dans le premier alinéa, là, «y compris conjugale ou de violence
sexuelle», on vient ajouter la violence sexuelle.
M. Cliche-Rivard : Exact.
Donc, la portée, ou la signification, ou l'impact du deuxième alinéa, c'est
vraiment de qualifier l'agression ou la violence sexuelle comme étant un motif
grave.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
Puis, dans le fond, c'est un renversement du fardeau également. Donc : «La
déchéance est cependant prononcée à l'égard d'une personne lorsqu'un jugement
passé en force de chose jugée reconnaît sa culpabilité pour une infraction
criminelle à caractère sexuel impliquant un enfant ou reconnaît sa
responsabilité pour un préjudice résultant d'un acte pouvant constituer une
telle infraction à moins qu'il ne soit démontré qu'une telle mesure irait à
l'encontre de l'intérêt de l'enfant de cette personne.» Ça fait que...
M. Cliche-Rivard : Donc, au
premier alinéa, le fardeau appartient à celui qui la demande. Au deuxième, le
fardeau est renversé.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Ce sera à
lui de démontrer qu'il peut le maintenir...
M. Jolin-Barrette : Il peut
le maintenir dans...
M. Cliche-Rivard : ...sur
l'intérêt supérieur de l'enfant.
M. Jolin-Barrette : ...oui,
dans l'intérêt de l'enfant.
M. Cliche-Rivard : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, je comprends qu'il
y a une entente pour suspendre l'amendement créant le nouvel article 23.1?
Une voix : Oui.
• (12 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) :Consentement? Merci. M. le
ministre, pour la suite des choses.
M. Jolin-Barrette : Et donc
on insérerait un nouvel article, Madame... M. le Président, donc, à
l'article 33 du Code civil, donc ça serait l'article 0.1 dans le
cadre du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. ...faire la lecture,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Ajouter,
avant l'article 1 du projet de loi, le suivant :
«0.1. L'article 33 du Code civil est
modifié par l'insertion, dans le deuxième alinéa et après
"conjugale", de "ou de violence sexuelle".»
Commentaires : Cet amendement vise à
établir expressément que la présence de violence sexuelle doit être considérée
lors de la prise d'une décision concernant un enfant.
Donc, vous vous souviendrez, dans le
projet de loi n° 2, pour la question de l'intérêt de l'enfant, on avait
mis la notion de violence familiale et on avait rajouté «y compris conjugale».
Et là on vient rajouter un ajout, «ou de violence sexuelle». Donc, le juge,
quand il va analyser, exemple, les décisions à prendre en fonction de l'intérêt
de l'enfant, notamment la garde, il va devoir également tenir en considération
la notion de violence sexuelle dans l'environnement...
M. Jolin-Barrette : ...de
l'enfant ou envers l'enfant.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de Saint-Henri Sainte-Anne, s'il vous plaît.
M. Cliche-Rivard : Qu'est-ce
qui... puis comprenez-moi bien, on va être en faveur, là, mais qu'est-ce qui
amène aujourd'hui cet amendement comparativement à la loi 2?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est notamment le cas d'une situation où il y aurait présence de violence
sexuelle, mais qui ne serait pas dans le cadre d'une relation conjugale ou de
violence familiale. C'est exactement le cas d'Océane qu'on a eu où elle a été
agressée par un colocataire. Donc, il ne s'agissait pas de violence familiale
parce que ce n'était pas une famille, ce n'était pas dans le cadre d'une
relation conjugale. Donc, le père de l'enfant, bien, l'agresseur n'était pas le
conjoint d'Océane. Donc, on vise des cas pour assurer que le tribunal,
lorsqu'il analyse l'intérêt de l'enfant, il prenne en compte la violence
sexuelle même si elle n'est pas comprise dans le cadre de la violence
familiale. Parce qu'il faut comprendre qu'uniquement «violence familiale», ça
comprenait déjà violence sexuelle, sauf qu'il aurait pu être interprété que ça
ne comprenait pas la violence sexuelle autre.
M. Cliche-Rivard : Parfait
pour moi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Alors, merci,
M. le Président. Donc... Alors, je comprends qu'avec cet amendement on
viendrait couvrir tous les cas, tous les types de violence sexuelle que l'on
pourrait retrouver dans le cadre... par exemple, bon, avec un enfant dans une
relation, et ça ferait en sorte que, quand on regarde l'article 33, ça va
inviter, quand le tribunal aura à prendre une décision dans l'intérêt de
l'enfant, de tenir compte s'il y a ou pas de violence sexuelle.
M. Jolin-Barrette : ...le
tribunal va devoir en tenir compte. On envoie un message clair à cet effet-là.
M. Morin : O.K.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Et là on
pourrait les considérer, donc, une violence sexuelle qui est extérieure ou non
en lien avec l'enfant.
M. Jolin-Barrette : Non,
mais...
M. Cliche-Rivard : Mettons,
Monsieur est condamné dans sa vie à d'autres choses.
M. Jolin-Barrette : Le
tribunal regarde... quand il apprécie l'intérêt de l'enfant, les décisions
concernant l'enfant doivent être prises dans son intérêt, dans le respect de
ses droits, sont pris en considération, outre les besoins moraux,
intellectuels, affectifs et physiques de l'enfant, son âge, sa santé, son
caractère, son milieu familial, incluant la présence de violence familiale, y
compris conjugale, ou de violence sexuelle, ainsi que les autres aspects de
cette situation. Donc, c'est tous les aspects qui touchent l'enfant, l'intérêt
de l'enfant, mais le législateur vient dire : Lorsqu'il y a présence de
violence sexuelle, vous devez le prendre en compte comme analyse dans le critère
de l'intérêt de l'enfant.
M. Cliche-Rivard : Ça, c'est
dans son contexte de l'enfant...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est...
M. Cliche-Rivard : Et non pas
dans une situation extérieure, là, si ça se peut.
M. Jolin-Barrette : Mais je
vous donne un exemple, il y aurait de la violence sexuelle sur la mère. Dans la
grille d'analyse du tribunal, quand j'analyse l'intérêt de l'enfant, si je suis
juge, je dois évaluer, je dois prendre en considération pour mon cadre d'analyse
quand je vais regarder quel est l'intérêt de l'enfant.
M. Cliche-Rivard : Ça ne
tiendrait pas compte de monsieur qui est condamné d'une agression sur une
collègue de travail par exemple, ou ça pourrait aussi tenir compte de ça. Je
pose la question.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, la
réponse à cette question-là, si ça l'a un impact sur l'enfant, la réponse,
c'est oui, ça pourrait être pris en considération.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Parce qu'en
fait je comprends qu'à l'article 33 on vise, en fait, n'importe quelle
situation ou décision ou n'importe quel type de recours, mais toujours dans le
cadre qui touche à l'enfant et dans son intérêt, et donc pas... et pas autre
chose. Donc, on se ramène toujours à l'enfant, ce qu'il vit puis, tout
dépendant du recours du litige... quand l'enfant est au cœur de ce litige-là ou
qu'il est parti, mais, à ce moment-là, quand un juge a à prendre une décision
ou une juge dans son intérêt, bien là, évidemment, on...
M. Morin : ...n'établit
certains critères et on viendrait ajouter celui-là parce qu'évidemment il y
a... il y a aussi de la jurisprudence à l'effet que, comme... en fait, comme
expression, l'intérêt de l'enfant, c'est quand même vague. Alors, au fur et à
mesure que les années passent, le législateur vient qualifier ce que c'est, et
donc là on ajouterait un contexte de violence sexuelle, et donc ça permet au
tribunal d'apprécier, évidemment, cet état de fait là, mais toujours en lien
avec l'enfant lui-même. Donc, ça dépend des circonstances et le tribunal aura
toujours cette discrétion-là de juger. Alors, ça pourrait être différents types
de violences sexuelles, mais il faut toujours que ça soit ramené à l'enfant et
à son intérêt.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, vous avez raison. M. le Président, le député de l'Acadie a raison, c'est
lorsqu'il y a une décision à prendre par rapport à l'enfant. Donc, comment est-ce
qu'on se positionne? Dans le fond, c'est tout type de décision, c'est le
critère de l'analyse. Le Code civil nous dit : Quel est votre cadre
d'analyse? C'est l'intérêt de l'enfant. Le législateur est venu dire :
Bien, quand vous prenez une décision, qu'est-ce qui doit être pris notamment en
considération quand c'est l'intérêt de l'enfant? C'est ce que j'ai énoncé tout
à l'heure. Puis là on vient rajouter notamment la présence de violences
sexuelles aussi. On dit au tribunal : Dans votre cadre d'analyse, vous
devez prendre ça en considération. Mais le critère de base, c'est qu'il doit y
avoir une décision sur l'enfant, il faut que ça soit rapporté par rapport à une
décision qu'on va prendre sur enfant.
M. Morin : Exact. Donc, que
ce soit la garde de l'enfant ou n'importe quel recours face à l'enfant, bien, à
ce moment-là, le tribunal va tenir compte de l'ensemble des facteurs qui sont
énoncés, et on rajoute «ou de violences sexuelles».
Le Président (M.
Bachand) :Merci. J'aurais le député de
Saint-Henri Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Le terme
«présence», là, j'imagine, vous en avez peut-être déjà parlé, mais «présence de
violences sexuelles», on comprend qu'un seul événement constitue une présence
de, ou si ça prend un cumul, ou une ambiance, ou un cumul de faits.
Le Président (M.
Bachand) :Non, ça peut être qu'un seul
événement.
M. Cliche-Rivard : Un seul
événement parfait. Ça répond à ma question.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autre Intervention sur
l'amendement?
M. Morin : ...est-ce qu'on
peut demander une suspension, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Rapidement, s'il vous plaît.
Merci. On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 49)
(Reprise à 12 h 54
)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Donc, interventions? M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Merci. Merci, M.
le Président. Alors, je vais vous faire la demande suivante : Compte tenu
de l'impact de l'article 33 et des questions que je posais à M. le
ministre puis des réponses de M. le ministre, je vous demanderais, si c'était
possible également, de mettre cette modification-là en suspend — de
toute façon, on pourra y revenir quand on va continuer l'étude du projet de loi — parce
que l'article 33 vise en fait toutes les situations dans les lois
québécoises où il en va de l'intérêt de l'enfant. Donc, c'est la demande que je
vous fais.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Pas
d'enjeu, suspension.
Le Président (M.
Bachand) :Suspension. Donc, on a
consentement? Alors...
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :...l'amendement est suspendu,
donc on continue. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors,
avec votre permission, si on peut retourner à l'article 19, à
l'article 542.24?
Le Président (M.
Bachand) :Alors, si on est d'accord pour
542.22, on passerait à 542.24. Ça va? M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
«L'enfant issu d'une agression sexuelle peut s'opposer à ce qu'un lien de
filiation soit établi entre lui et la personne qui a commis l'agression.
«Son opposition ne l'empêche pas de
réclamer un tel lien de filiation.»
Commentaire : l'article 542.24
introduit une nouvelle règle permettant à un enfant issu d'une agression
sexuelle de s'opposer à ce qu'un lien de filiation soit établi entre lui et la
personne qui a commis l'agression.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc à 22,
on a le droit de contestation et à 24, on a le droit d'opposition.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Ce sont
deux droits différents.
M. Jolin-Barrette : Ça, oui,
effectivement. Dans le fond à 22, c'est dans le cas où la filiation était déjà
établie.
M. Cliche-Rivard : Déjà
établie.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
veut faire un bris de filiation. Ici à 24, c'est que la filiation n'a pas
encore été établie...
M. Jolin-Barrette : ...puis il
y a une requête en filiation de la part du géniteur. Donc, c'est pour empêcher
la filiation...
M. Cliche-Rivard : Exact.
Donc, deux scénarios bien différents.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Monsieur...
M. Morin : ...pas d'autre
commentaire.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on continue. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : ...542.29.
L'article 542 de ce code est remplacé par ce qui suit : «Pour
l'application des articles 542.22 et 542.24, l'agression sexuelle peut
notamment être prouvée par la production d'un jugement qui en reconnaît
l'existence.»
Commentaire. L'article 542.29 permet
la preuve de l'agression sexuelle par la production d'un jugement pour
l'application des articles 542.22 et 542.24 du Code civil introduit par
l'article 19 du projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors, je n'ai pas
de commentaire spécifique sur cet article-là, M. le Président. Cependant, je
vois le temps qui avance et j'aurais une proposition à faire à M. le ministre,
avant la fin de la séance, sur un autre article.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. M. le député de
Saint-Henri--Sainte-Anne.
M. Cliche-Rivard : Donc là,
dans ce cas de figure, on comprend que ça peut être un jugement criminel ou un
jugement civil, les deux scénarios sont possibles.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
Les deux scénarios sont possibles.
M. Cliche-Rivard : Et
«l'agression sexuelle», elle est au sens large, donc différents types de scénarios
d'infractions d'ordre sexuel.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
en fait il faut que l'enfant soit issu de l'agression sexuelle.
M. Cliche-Rivard : Il faut
qu'il soit issu, donc, d'un viol, il faut qu'il y ait...
M. Jolin-Barrette : Il faut
que... Dans le fond, l'opposition au lien de filiation doit s'établir parce que
l'enfant est issu d'une agression sexuelle.
M. Cliche-Rivard : Puis ça,
le lien causal, on l'a a 22.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Cliche-Rivard : Donc, les
enfants issus d'une agression...
M. Jolin-Barrette : À
caractère sexuel.
M. Cliche-Rivard : ...à
caractère sexuel. Donc, ça ne peut pas être autre chose qu'un viol.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Cliche-Rivard : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, oui.
Sur le sujet que vous vouliez mentionner, oui.
M. Morin : Oui, sur le sujet.
En fait, je voulais partager une préoccupation, que j'ai avec M. le ministre,
avant la pause et ça vise spécifiquement l'article 542.33. Et donc...
M. Jolin-Barrette : Juste
avant.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Parce que
542.29, il est terminé, là.
Le Président (M.
Bachand) :C'est bon. Alors...
M. Morin : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :On ne l'a pas adopté, mais
c'est juste pour le fil.
M. Morin : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, peut-être faire la
lecture de la 33, M. le ministre. Parce que je sais qu'il est supposé avoir un
amendement aussi. Ça fait que peut-être sur le concept général, M. le député.
Allez-y.
M. Morin : En fait, c'est
plus le concept général, avant la pause, c'est... Et on en a parlé, M. le
Président, puis il y a plusieurs groupes, quand on a été... on a reçu des
groupes en commission parlementaire qui nous ont fait état. Je salue
l'initiative, je pense que c'est un pas en avant. Mais le régime qui est prévu
en l'absence d'un lien de filiation, c'est de permettre le paiement d'une
indemnité, et ma compréhension de l'article, tel qu'il est rédigé présentement,
donc, c'est la mère qui va devoir intenter l'action pour éventuellement obtenir
une indemnité. Elle devra également convaincre le tribunal du montant de
l'indemnité. Puis, comme on l'a vu en commission parlementaire, ça va... on va
avoir... bien, il va avoir recours à, donc, des experts, ça va être long, ça va
être coûteux. Si la mère est dans une situation précaire, bien, elle n'aura pas
l'action... elle n'aura pas l'argent pour intenter l'action. Et, si l'homme
n'est pas nécessairement fortuné, il n'aura pas d'argent pour payer
l'indemnité. Alors, ce que je voulais voir, c'est si le ministre avait une
ouverture, M. le Président, pour que l'indemnité, finalement, elle soit fixée
et éventuellement versée par l'État, quitte à ce que l'état puisse aller
recouvrir la somme auprès du père.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
rapidement, puis on va s'en parler la semaine prochaine. Dans le fond, je vais
faire...
Le Président (M.
Bachand) :Non, pas la semaine prochaine.
M. Jolin-Barrette : Pardon?
Le Président (M.
Bachand) :Pas la semaine prochaine.
M. Jolin-Barrette : L'autre...
Le Président (M.
Bachand) :Éventuellement.
M. Jolin-Barrette : Éventuellement.
Dans le fond, j'ai entendu les consultations moi aussi, puis on a travaillé sur
différents scénarios. Donc, je vais déposer les amendements sur Greffier pour
faire en sorte de simplifier et surtout pour protéger les indemnités qui vont
se retrouver davantage comme une forme d'aliment pour ne pas que ça pénalise la
victime. Puis on va avoir différentes mesures avec des balises claires par voie
réglementaire pour dire : Voici le montant minimal, supposons, que le
tribunal doit accorder.
M. Morin : ...
M. Jolin-Barrette : Je vais
vous les déposer sur Greffier.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait.
M. Morin : Parfait. Et j'avais...
on a déjà un amendement, donc on pourrait le déposer tout de suite puis on
pourra continuer à en discuter.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Merveilleux.
M. Morin : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 14 heures où elle va
entreprendre... elle va poursuivre un autre mandat. Merci.
(Fin de la séance à 13 h 01)