Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
43e législature, 1re session
(début : 29 novembre 2022)
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Le
jeudi 11 mai 2023
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Vol. 47 N° 28
Étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi modifiant diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Asselin, Mario
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Bourassa, Kariane
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Lemieux, Louis
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Fontecilla, Andrés
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Lamothe, Denis
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Haytayan, Céline
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Asselin, Mario
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Bourassa, Kariane
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Lemieux, Louis
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Maccarone, Jennifer
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Bonnardel, François
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Bachand, André
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Fontecilla, Andrés
13 h 30 (version révisée)
(Quatorze heures)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon
après-midi, tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission des institutions ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi modifiant
diverses dispositions relatives à la sécurité publique et édictant la Loi
visant à aider à retrouver des personnes disparues.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Lamothe
(Ungava); Mme Schmaltz (Vimont) par Mme Abou-Khalil… (Fabre), pardon;
M. Zanetti (Jean-Lesage) par M. M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Petit rappel, nous
étudions le projet de loi n° 14 par sujets. Lors de l'ajournement de nos
travaux, le jeudi 20 avril dernier, nous avions amorcé l'étude du
sujet I sur les disparitions de personnes. De façon plus précise, nos
discussions...
14 h (version révisée)
Le Président (M. Bachand) :...sur les disparitions de personnes. De façon plus
précise, nos discussions portaient sur l'article 7 de la loi visant à
retrouver des personnes disparues, proposé par l'article 117 du projet de
loi. Donc, interventions sur l'article 7, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien,
dans le fond, ce que je souhaite, c'est une explication, parce que c'est un
court article, mais un article que je ne comprends pas nécessairement le sens.
La façon que c'est écrit, on dit : «Les demandes présentées en vertu des
articles 3 et 6 le sont en la seule présence du membre du corps de police
qui en fait la demande et peuvent l'être à distance par un moyen technologique».
Qu'est-ce qui est fait à distance? Puis la présence du membre du corps de
police, c'est fait où et quand? C'est la mécanique, je pense, que je ne
comprends pas, la façon que c'est écrit. Puis est-ce que ça veut dire que c'est
le membre du corps de police qui peut... il faut que ce soit lui qui est là
pour peser sur «send»? Est-ce que c'est ça que nous sommes en train de dire?
M. Bonnardel : Bien… bien, le
policier qui va en faire la demande. Donc, c'est lui, la seule présence du
membre du corps de police, et qui va être... et qui peuvent le faire... peuvent
l'être à distance, pardon, par un moyen technologique, donc devant un iPad, ou
devant un écran, ou devant...
Mme Maccarone : C'est ça,
mais c'est en visio, c'est en seule présence. C'est... peut-être, c'est ça, la
terminologie que je trouve bizarre.
M. Bonnardel : ...en la seule
présence du membre. Donc, la seule présence, c'est nécessairement la seule
présence, c'est... ça veut dire lui-même... lui-même ou elle-même en personne,
là.
Mme Maccarone : O.K., ça fait
que, lui, il faut qu'il soit physiquement là, c'est ça que ça veut dire?
M. Bonnardel : C'est ça, c'est
ça.
Mme Maccarone : O.K.
M. Bonnardel : …ou à distance,
nécessaire, à distance, par un moyen… par un moyen technologique, là.
Mme Maccarone : Oui, mais c'est
ça que je ne comprends pas. On dit qu'il peut le faire par un moyen
technologique, ça fait que, mettons, il peut être de... à... chez lui, envoyer
un courriel, mais en seule présence du corps.
M. Bonnardel : Les
télémandats, c'est plus en Zoom, là, mais c'est...
Mme Maccarone : En Zoom?
M. Bonnardel : Oui.
Téléphone.
Mme Maccarone : O.K... le
libellé que je trouvais bizarre.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions à l'article 7?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Bonnardel : ...M. le
Président, on avait suspendu l'article 4, on avait un amendement qu'on
avait... qu'on allait étudier. Et je pense que, bien, les oppositions, Mme la
députée avait peut-être un amendement pour améliorer le projet de loi… pas le
projet de loi, mais l'article.
Mme Maccarone : Oui,
donne-moi juste un instant, je ne l'ai pas, l'amendement, devant mes yeux.
Des
voix : …
Le Président (M. Bachand) : …oui.
Mme Maccarone : Oui, c'est :
Article 117 (article 4 de la Loi visant à aider à retrouver des
personnes disparues) :
Insérer, après le sous-paragraphe d du
paragraphe 2° de l'article 4 de la Loi visant à aider à retrouver des
personnes disparues, proposé par l'article 117 du projet de loi, le
sous-paragraphe suivant :
«e) les renseignements se trouvant sur des
médias sociaux;».
Et le commentaire se lit : Cet
amendement précise que les renseignements se trouvant sur des médias sociaux
sont compris dans les communications électroniques prévues au paragraphe 2°
pouvant faire l'objet d'une ordonnance de communication.
Le Président (M.
Bachand) :...pour rouvrir l'article 4
qui avait été amendé? Oui. Donc, interventions sur l'amendement de la députée
de Westmount—Saint-Louis? M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, entièrement
d'accord, c'est un ajout qui est important, quand même, pour bien définir ce
que peut être aussi les renseignements qu'on obtient sur la majorité de tous
les... toutes les plateformes, même pour ne pas appeler les médias sociaux, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions
pour... Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, oui.
Mme Maccarone : Oui,
évidemment, je veux remercier l'équipe du ministre de nous avoir aidés à
rédiger l'amendement. Comme notre équipe est quand même petite, mais très
forte, on apprécie quand même la contribution. Parce que, c'est vrai, ça
rejoint quand même les demandes que nous avons entendues en ce qui concerne les
réseaux sociaux, qui sont fort importants en ce qui concerne la disparition des
personnes qu'on souhaite retracer rapidement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on retourne à 4, article 4
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Quand
nous avons entendu Mme Béchard, elle, elle avait parlé beaucoup de les
moyens… les moyens disponibles. Puis, en faisant la lecture de son mémoire,
elle parlait <beaucoup...
Mme Maccarone :
...les
moyens… les moyens disponibles. Puis, en faisant la lecture de son mémoire,
elle parlait >beaucoup de les informations qui sont non disponibles ou
la difficulté d'avoir accès à des informations, surtout pour les policiers,
quand on souhaite retracer quelqu'un. Puis elle nous donne l'exemple d'avoir
accès, comme, au dossier médical. Puis je vois, dans le point n° 5,
on parle «des renseignements de santé et services sociaux, y compris ceux
relatifs à l'enregistrement, à l'inscription, à l'admission, au transfert…»,
etc. Ça fait que je pense qu'on rejoint sa demande de vouloir donner cet accès.
Mais elle avait aussi parlé d'avoir accès,
comme, par exemple, si une personne est disparue dans une maison d'hébergement,
par exemple, ou en ce qui concerne le DPJ, puis on sait que c'est très
difficile. Puis, pour des bonnes raisons, nous souhaitons protéger les
renseignements personnels de toutes les personnes, surtout quand on parle de la
DPJ puis nos jeunes, mais est-ce qu'il n'y a pas un moyen d'inclure ici pour
s'assurer que... Parce que les maisons d'hébergement ne font pas partie. Ici,
c'est quand même un organisme communautaire, hein, ça fait que c'est différent.
Ça fait que comment pouvons-nous rejoindre ce besoin, comme si on parle d'un
fugueur, par exemple, puis on a vu que, dernièrement, il y en a beaucoup plus
qu'avant, pour s'assurer que les policiers vont pouvoir avoir accès à cette
information aussi, qu'il y a une personne qui est manquante?
Puis je vous donne l'explication que nous
avons eue, dernièrement, des policiers que nous avons contactés en ce qui concerne
cette difficulté. Ce n'est pas parce qu'il y a un manque de volonté, mais
souvent on a un manque d'effectifs, aussi au niveau de DPJ. Ça fait que, si
c'est le soir, si c'est la fin de semaine, puis on fait un appel, mais il n'y a
personne pour répondre au téléphone… met quand même des freins dans leur
processus quand ils souhaitent essayer de retracer la personne qui est
disparue. Alors, est-ce qu'il y a moyen de bonifier peut-être, que ce soit cet
article, un 5.1 ou quelque chose comme ça, ou le 5 a, pour s'assurer que les
informations seront disponibles, aussi, pour nos corps policiers en ce qui
concerne ces deux enjeux, par exemple?
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M. Bonnardel : Pour répondre
à votre question, Mme la députée, on a modifié l'article… l'article 4, au
paragraphe 5°, justement, pour inclure «au sens de l'article 2 de la Loi
sur les renseignements de santé et de services sociaux et modifiant diverses
dispositions législatives». Donc, ça peut répondre... ça
va répondre, par exemple, à la DPJ. Et, s'il y avait autre problème ou...
j'allais dire en anglais «miscommunication», mais une information qui n'était
pas adéquate, le point 11°, «tout autre renseignement qu'elle précise et que le
juge estime approprié»… donc, on aurait la possibilité, avec ce point 11°,
d'aller chercher l'information additionnelle.
Mme Maccarone : Mais ça, ça
va comprendre comme une maison d'hébergement. Ça, ça va comprendre tous les
autres endroits. Ça fait qu'il n'y aura aucun frein ou aucun endroit où ils
vont pouvoir répondre pour dire : Non, c'est un dossier confidentiel, on
ne peut pas vous donner cette information. Ça fait qu'ils auront quand même
la... puis d'avoir accès à de l'information...
M. Bonnardel : Exact.
Mme Maccarone : ...dans un
temps rapide, évidemment, parce que le sens d'urgence est important.
M. Bonnardel : Exact.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Autres interventions sur l'article 4 tel
qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre. Alors
donc, on retournerait à l'article 8.
• (14 h 10) •
M. Bonnardel : Alors, l'article 8 :
«Chapitre III. Communication au public.»
«8. Le directeur d'un corps de police ou
la personne qu'il désigne peut, s'il estime que cela est nécessaire pour aider
à retrouver la personne disparue, communiquer au public notamment les
renseignements suivants :
«1° le nom de la personne disparue et, le
cas échéant, de celle qui l'accompagne;
«2° l'âge et la description physique de la
personne disparue et, le cas échéant, de celle qui l'accompagne;
«3° une photo ou une autre représentation
visuelle de la personne disparue et, le cas échéant, de celle qui l'accompagne;
«4° l'état de la personne disparue
lorsqu'il représente un risque pour sa sécurité ou sa santé;
«5° les renseignements relatifs à un moyen
de transport ou à un mode de déplacement de la personne disparue et, le cas
échéant, de celle qui l'accompagne;
«6° l'endroit où la personne disparue a
été vue pour la dernière fois et les circonstances entourant sa disparition.»
Commentaires. L'article 8 de la loi
permet au directeur d'un corps de police ou à la personne qu'il désigne de
communiquer certains renseignements au public, lorsqu'il estime que cela est
nécessaire pour retrouver la personne disparue, et détermine les renseignements
qui peuvent ainsi être communiqués.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : En ce qui
concerne la communication aux municipalités, est-ce que ça, c'est quelque chose
qui serait différent de la façon que nous allons communiquer au public? Parce
qu'on a aussi entendu… Quand ils sont venus témoigner en commission parlementaire,
ils ont demandé d'avoir de l'information, pour les renseignements, par exemple,
parce qu'ils voulaient prêter main forte. Parce qu'ici on donne toutes les
directives en ce qui concerne communications au public, mais comment qu'on
communique aux municipalités? Comment qu'on communique, par exemple, aussi, aux
santé et services sociaux, nos hôpitaux, par exemple, quand il y a quelqu'un
qui est disparu? Est-ce que c'est les mêmes informations ou est-ce qu'ils ont
plus <d'informations…
Mme Maccarone :
...est-ce
que c'est les mêmes informations ou est-ce qu'ils ont plus >d'informations?
M. Bonnardel : C'est les
mêmes informations qui sont communiquées au public, à moins, à moins d'avoir
des informations qui ne peuvent être rendues, mais ça, c'est à... c'est à la
discrétion du corps… du corps de police, mais les informations que vous avez
là, c'est les mêmes... les mêmes informations qui seront données à un directeur
général, à un maire, une mairesse, ou peu importe qui, là.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y avait quand même... Je ne sais pas si c'est ici ou si c'est ailleurs que nous
devons l'aborder, mais encore une fois... Parce que, là, on parle beaucoup de Mme
Béchard puis on parle beaucoup des organismes qui sont là pour retracer les
personnes puis porter la voix de ces familles, mais ils avaient parlé beaucoup
de la difficulté pour les familles d'avoir de l'information par la suite. On
comprend quand c'est un enjeu aujourd'hui, mais peut-être, un an plus tard, des
fois, ils font face à beaucoup de difficultés à retracer de l'information. Ça
fait que… est-ce qu'il y avait une considération qui a été faite en ce qui
concerne la communication aux familles? Nous avons pensé à un amendement pour
ça. Je ne sais pas si c'est ici que nous devons le faire ou si c'est dans une
autre place, mais, quand on parle de communications... Mais la façon que nous
allons communiquer avec la famille, est-ce que ça, ça a été pris en considération?
M. Bonnardel : Bien, vous
comprendrez que, si papa ou maman signale la disparition de leur enfant, toutes
les informations possibles qu'on peut communiquer aux parents va être fait, va
être fait. Il y a… Je pense que les corps de police, qui, malheureusement, sont
habitués à gérer... Comme je l'ai déjà mentionné, là, il y a
13 000 disparitions au Québec par année. C'est beaucoup trop, mais
c'est ça. Alors, les policiers sont habitués à gérer ce genre de cas et à... et
à comprendre comment expliquer, quelles sortes d'infos qu'elles peuvent...
qu'elles peuvent donner. Donc, si c'est de l'information, nécessairement, qui
est donnée au public... Ce n'est pas toute, toute, toute l'information, parce
que la police va garder pour elle-même des informations plus cruciales, mais je
pense qu'avec les infos qui sont là c'est nécessairement le minimum à lequel on
peut s'attendre pour être capable de donner aux citoyens la possibilité de
participer ou de donner un coup de main à retrouver... à retrouver le... un
enfant, ou autres.
Mme Maccarone : Parce que,
des fois, les enquêtes peuvent être très longues. Mettons, après un an, puis
c'est le sens que j'avais compris de Mme Béchard, c'est, mettons, après un an,
on a de moins en moins d'informations, après deux ans, on a de moins en moins
d'informations. Puis ce qu'elle avait souhaité, c'est d'inclure, à quelque part
dans la loi, un amendement qui disait qu'on prend un engagement de s'assurer
qu'on aura une communication assez régulière, mettons, avec les familles. Je ne
vous demande pas de faire un engagement à chaque mois ou à chaque an, mais
d'avoir quelque chose, une notion de dire que les familles ne seront pas
oubliées, même après un bout de temps où on ne retrace pas la personne.
On avait pensé de préparer quelque chose.
On a une ébauche. C'est juste que je veux... Je suis prête à déposer un
amendement, mais je ne veux pas le faire puis perdre le temps de la commission
si ce n'est pas ici que nous devons le faire non plus. Mais je pense que ça va
être important d'avoir cette notion de l'humanité en ce qui concerne la
disparition.
M. Bonnardel : Bien, c'est à
votre guise, Mme la députée, si vous souhaitez déposer un amendement, mais
c'est plus dans les pratiques policières. Je ne pense pas que, malheureusement,
si on ne retrouve pas un enfant au bout de trois mois, six mois, que... tu
sais, que le dossier est fermé puis qu'on n'en parle plus. À chaque information
qui peut... qui peut entrer de la part de peu importe qui, le dossier sera
toujours ouvert, et nécessairement la famille sera informée. C'est sûr qu'après
10 ans, 12 ans, 15 ans de disparition... Je ne connais pas les
pratiques de A à Z sur chaque cas qui est malheureux, on en connaît, là, qui
ont été médiatisées, mais, à quelque part, je reste convaincu que les
enquêteurs ont toujours en tête et informent s'il y a des informations additionnelles
qui rentrent pour peut-être rouvrir la cause.
Donc, là-dessus... là-dessus, c'est plus
la... dans la pratique policière, là, que de dire, spécifiquement, aujourd'hui,
dans une loi : Bien, vous devez obligatoirement informer la famille après,
je ne sais pas... mais je pense que... Honnêtement, on pourrait questionner des
policiers, je pense qu'eux-mêmes le font à chaque fois qu'ils... Ils le font,
c'est certain, s'il y a des informations additionnelles qui rentrent, mais, si
vous souhaitez donner... amener un amendement additionnel, bien, vous aurez la
même réponse, nécessairement, que je vous donne là, là.
Mme Maccarone : Il y a une
différence entre la communication qu'on offre au public puis la communication
qu'on offre aux familles. Alors, c'est ça qu'on souhaitait aborder ici. Je ne
m'en doute pas, de la bonne foi des policiers, puis je comprends qu'ils ont une
charge de travail qui est très importante. Le but, comme j'ai dit, c'était d'au
moins l'inscrire dans la loi, noir et blanc, leur souhait qu'on ne va pas les
oublier, qu'ils font partie du processus, même après une période de temps, puis
de s'assurer que, oui, on comprend qu'il faut toujours continuer à communiquer
avec eux. Mais vous avez peut-être une réponse pour moi.
M. Bonnardel : Bien, juste...
Bien oui, ça peut... ça peut peut-être vous aider. C'est dans le code de... dans
le guide de pratiques... pardon, des pratiques policières, ça dit, au point d.1 :
«Le corps de police établit déjà des <lignes…
M. Bonnardel :
...de
pratiques... pardon, des pratiques policières, ça dit, au point d.1 :
«Le corps de police établit déjà des >lignes de communication régulières
avec les familles. Lors d'une disparition ou d'une fugue, la communication peut
être directe, ou le corps de police peut être soutenu par un organisme avec
lequel il a convenu de l'information à fournir.» Donc, ça, c'est dans le guide
de pratiques.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : En effet, la
question se pose, M. le ministre, surtout lorsque les disparitions
s'éternisent, là, dans le temps, là. Je vois qu'il y a quand même un… comment
dire, une certaine forme de protocole, là, de communication avec les familles,
là, mais ce que je... à la lecture, à vous entendre, c'est comme… ça se passe
beaucoup, là, pendant la première période, là. On sait qu'il peut y avoir des
cas de disparition, heureusement, où des informations surgissent plus tard et
beaucoup... et très longtemps après, là. Évidemment, il y a toujours la
préoccupation de ne pas donner des informations qui peuvent compromettre une
enquête, ça, c'est une dimension de la chose, mais aussi d'informer les
familles qu'il y a de nouvelles pistes ou, etc., là, qui peuvent s'ouvrir,
éventuellement, là, quelque temps… quelque temps après, là. Est-ce que ce que
vous nous avez lu, là, ça concerne précisément, là, la période critique, là,
les jours juste après la disparition de la personne, ou ça comprend aussi, là,
le long terme?
M. Bonnardel : Le long terme
aussi. Ça ne dicte pas, dans la pratique policière, seulement une période,
exemple, de 0-3 mois ou de 0-6 mois. C'est toute information
additionnelle, qui peut être reçue par le corps de police, ou le policier, ou
l'enquêteur, bien, va nécessairement donner un outil additionnel… ou de rouvrir
l'enquête et de communiquer, nécessairement, à la famille des informations
additionnelles. Donc, il n'y a pas… il n'y a pas un laps de temps prescrit, là,
dans le guide de pratiques, là.
M. Fontecilla : Très bien, M.
le ministre. Je voudrais avoir des renseignements, là, sur l'alinéa 4°, donc,
des informations qui sont fournies au public, là, «l'état de la personne
disparue lorsqu'il présente un risque pour sa sécurité ou sa santé», là.
Pourriez-vous être plus précis, là? Qu'est-ce que vous… qu'est-ce que vous entendez
par «l'état»?
M. Bonnardel : Ça peut être
une personne dépressive, un cas de démence.
M. Fontecilla : Hum-hum.Donc,
on pourrait… on pourrait entendre à la télévision, par exemple, un policier qui
dit : Bien, la personne est dépressive ou présente des symptômes de
démence...
M. Bonnardel : ...d'Alzheimer.
M. Fontecilla : O.K.,
parfait. Très bien.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
d'autres interventions?
Mme Maccarone : Bien, dans le
fond, j'ai l'intention de déposer un amendement, mais par la suite, M. le
Président, parce que je crois qu'il faut adopter cet article avant que nous
procédions.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention à l'article 8, est-ce que l'article 8 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Est-ce que ça
a été envoyé au Greffier?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, on va vous mettre ça...
Donc, on a reçu l'amendement pour créer un nouvel article.
• (14 h 20) •
Mme Maccarone : Alors,
article 117, article 8 de la Loi visant à aider à retrouver des
personnes disparues : Insérer, après l'article 8 de la Loi visant à
aider à retrouver des personnes disparues, introduit par l'article 117 du
projet de loi, l'article suivant :
«8.1. Le directeur de police ou la
personne qu'il désigne doit communiquer sur une base régulière avec les
familles de la personne disparue, le suivi de l'enquête jusqu'à ce qu'elle a été
retrouvée ou est décédée.
«Lorsque la disparition excède un an, le
directeur de police ou la personne qu'il désigne doit communiquer au moins une
fois par année avec les familles des personnes disparues.»
Encore une fois, M. le Président, on avait
fait la discussion, ça fait juste quelques minutes, je pense que c'est assez
clair. Le but de cet amendement, c'est de s'assurer que les familles, les
proches des personnes disparues se voient à l'intérieur de cette loi. Je
comprends que c'est écrit sur le d.1 dans le guide du… le guide de pratiques,
mais le but, c'est de s'assurer que ça fait partie de la loi, qu'eux ils font
partie de les communications plus à long terme dans le cas, très déchirant, où
on ne retrace pas la personne après une longue période de temps.
Le Président (M.
Bachand) :...quelques instants. Et voilà.
Donc, on connaît le sens, et l'amendement va apparaître très bientôt. Et voilà.
Donc, interventions sur l'amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis? M.
le ministre.
M. Bonnardel : Bien, j'ai
déjà répondu, M. le Président, là. La pratique policière indique bien de quelle
façon les corps de police travaillent pour partager l'information qu'ils ont...
qu'ils ont nécessairement au début de l'enquête, qu'ils pourraient recevoir,
dans le futur, suite à des <informations…
M. Bonnardel :
...qu'ils
ont nécessairement au début de l'enquête, qu'ils pourraient recevoir, dans le
futur, suite à des >informations additionnelles. Puis, dans la pratique
policière, je pense que c'est de bonne foi que chaque enquêteur qui reçoit de
l'information va partager l'information ou questionner la famille sur des
ajouts qui pourraient permettre de retrouver la personne disparue. Donc, que ce
soit dans un laps de trois mois, six mois, un an, deux ans, cinq ans,
10 ans, bien, c'est dans la pratique policière de ces... pour ces
policiers de communiquer avec la famille, les membres de la famille pour leur
indiquer, là, l'avancement ou non de l'enquête suite à des informations
additionnelles. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
J'entends le ministre puis je ne pense pas que c'est un amendement qui dénature
la loi. Je ne pense pas que c'est un amendement qui enlève quoi qu'il soit de
le guide de pratiques. Dans le fond, ce que ça amène, c'est une obligation qui
n'est pas nécessairement le cas. Le guide de pratiques est très important, puis
je n'enlève rien. Puis, encore une fois, ce n'est pas une question de penser
qu'il n'y a personne de mauvaise foi, même que je pense que c'est le contraire,
mais, si on se base sur ce que nous avons entendu, les cris de coeur, puis
c'est des demandes très humaines, c'est un article qui est très humain, c'est
un article qui ne va pas dénaturer la loi du tout. Le but, c'est que les
familles ne sont pas oubliées ou qu'ils ne se sentent pas oubliés, parce
qu'actuellement c'est ce que nous avons entendu, c'est ce qui est écrit dans
les mémoires. Je pense même que ça va leur rassurer de savoir qu'ils font toujours
partie de ce processus.
Je ne souhaite pas que c'est une loi
qui... on ne rouvre pas encore dans un autre 20 ans, puis qu'on a dit :
On aurait dû, puis qu'on ne l'aura pas fait. C'est quelque chose qui est facile
à adopter. Ça ne va... selon le ministre, ça ne va pas changer le processus
pour personne, mais, dans le fond, ça va juste l'entériner dans la loi, hein,
puis ce serait écrit noir et blanc pour que les familles se sentent rassurées.
Parce qu'encore une fois, si on lit les mémoires, si on entend les familles,
eux, ils ont dit que, malgré que c'est peut-être écrit dans le guide de pratiques,
ce n'est pas nécessairement leur réalité. Alors, on espérait porter leurs voix
ici, en commission, pour que tout le monde comprenne que nous, ici aussi, à
l'Assemblée, on comprend que ça fait partie du processus puis que c'est un
élément très important.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement
de la députée de Westmount—Saint-Louis? M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Vous
n'êtes pas sans savoir, M. le ministre, depuis quelque temps, là, et avec
raison, là, l'attention qu'on porte au sort des victimes, là, que ce soit dans
le système judiciaire ou plus largement, là. Et, dans ce sens-là, les familles
des personnes disparues, à mon avis, là, c'est aussi des victimes, là. Et je
suppose que vous êtes très facilement en mesure de comprendre le drame vécu par
ces… par ces familles-là. Tant et aussi longtemps qu'on ne connaît pas le sort
de la personne disparue, là, de l'être cher, c'est une personne qui est
absente, c'est une... Et même, et même malheureusement, là, on peut concevoir
que beaucoup de ces familles-là aimeraient savoir... aimeraient au moins avoir
la certitude du sort de la personne, même si elle est décédée, parce qu'elles
sont fixées en quelque sorte. Et il y a comme un... pour beaucoup de ces
familles-là, surtout pour les disparitions qui n'arrivent pas à être réglées et
qui s'éternisent dans le temps, là, il y a comme un… il y a comme un deuil, là,
qui n'arrive pas à être complété, là, qui s'éternise, qui demeure en
permanence.
Et, dans ce sens-là, et on peut le
comprendre aisément, là, lorsqu'il n'y a pas... évidemment, les services de...
les corps de police ne sont pas en mesure de communiquer des informations
qu'ils ne possèdent pas et... Mais, de l'autre côté, du côté des familles, là,
ces familles-là peuvent sentir que les corps de police les ont oubliées. Ce
n'est pas… ce n'est pas nécessairement le cas, là, c'est une impression
subjective : absence de nouvelle, absence de communication, donc la police
a oublié mon... a oublié le sort de la… de l'être cher qui est disparu, là. Et cela
s'ajoute au drame, là, vécu par ces… par ces familles-là.
Donc, dans un souci de considérer le sort
de ces familles-là qui vivent dans une attente insupportable pendant de longues
années, là... Et je crois qu'un appel par an, là, pour au moins informer la
famille que le cas est toujours actif, qu'il n'y a pas de nouveaux
développements, mais que la police est toujours à l'affût des nouvelles pistes
et que ce cas-là n'a pas… n'a pas été oublié, tout simplement, là, peut
grandement rassurer ces familles-là. Donc, je vous invite à considérer la
possibilité d'inclure une obligation légale, là, pour que les corps de police
communiquent régulièrement. Bon, la <députée...
M. Fontecilla :
...légale,
là, pour que les corps de police communiquent régulièrement. Bon, la >députée
de Westmount—Saint-Louis propose un an, ça peut être plus, ça peut être moins.
C'est à vous de… c'est à vous de donner votre opinion, là, mais qu'il y ait une
communication, là, pour indiquer à ces familles-là, au moins, que le cas est
toujours actif, là, entre guillemets, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre d'intervention, est-ce que l'amendement
est adopté?
Mme Maccarone : ...par appel
nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone… Westmount—Saint-Louis, pardon?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
:Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Et je cède la parole à la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Oui, j'avais un
autre amendement que je souhaite déposer, M. le Président. Alors, si tout le
monde a une copie… Oui, non?
Des voix : …
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Article 117,
article 8 de la Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues :
Insérer, après l'article 8 de la Loi visant à aider à retrouver des
personnes disparues, introduit par l'article 117 du projet de loi,
l'article suivant :
«8.1. Le ministre publie et tient à
jour... le site Internet de son ministère, un registre centralisé des personnes
disparues.
«Le registre doit publier les informations
prévues à l'article 8 de la loi. «Chaque corps de police pourra
transmettre sans délai l'information prévue à l'article 8 de la loi au
ministre pour publication dans le registre.»
Encore une fois, M. le Président, je me
réfère à Mme Béchard, qui nous a parlé de son expérience personnelle, de sa
fille qui est toujours disparue, et ça fait partie de ses recommandations. Elle
se base sur des expériences puis des registres qui sont créés ailleurs, entre
autres, aux États-Unis, puis qui fonctionnent très bien. Elle nous a parlé
aussi, lors de son témoignage, du besoin d'avoir une fiche unique, parce que,
présentement, c'est très difficile de retracer de l'information d'un corps de
police à l'autre, parce que chacun d'entre eux vont avoir leur propre fiche.
Avoir un registre où toutes les informations peuvent être retracées, bien, ça
peut non seulement être aidant, non seulement pour les familles, ça peut aider
tous les policiers. Ils le font ailleurs, puis c'est nommé comme une pratique à
suivre puis à adopter, ailleurs.
On est ouverts sur l'endroit du registre,
si... Comme vous le savez, on l'a… on l'a rédigé nous-mêmes, mais, si la place,
ce n'est pas de garder au sein du ministère, mais de… que ça repose ailleurs,
nous pouvons le faire, nous sommes parlables. Mais je pense que le but
essentiel, c'est de s'assurer que nous avons ce registre. On parle de 13 000 personnes,
on ne parle pas de deux, trois personnes, c'est quand même un chiffre élevé. Et
je soumets aussi, juste par information et curiosité, que nous avons pensé
hier, il y a 13 000 personnes aussi qui sont sous la responsabilité
du Curateur public. Et nous avons un registre pour ces personnes aussi, pour
regrouper toutes les informations qui sont pertinentes pour ces personnes qui
se retrouvent en situation de vulnérabilité ou qui sont eux-mêmes vulnérables.
Alors, je trouve la recommandation de Mme
Béchard honorable et très bien, et je pense que ça peut être même très aidant
en ce qui concerne la façon qu'on travaille pour retracer les personnes
disparues, et non seulement pour les familles et pour le ministère, mais aussi
pour tous les corps policiers puis toutes les personnes sur le terrain qui
souhaitent aider quand nous sommes en train d'essayer de retracer une personne.
• (14 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le ministre.
M. Bonnardel : Oui. Un court
commentaire pour informer la députée que, présentement, il y a à peu près
95 % des 13 000 personnes disparues qui sont retrouvées en moins
de 24 heures. Deuxièmement, sur le site de la Sûreté du Québec, il y a
déjà un fichier des personnes disparues. Ce que je souhaite aussi, c'est
d'établir, dans les lignes directrices que nous allons discuter un peu plus
loin, là, quand on va commencer la Loi sur la police… on pourra établir des
lignes directrices pour être capable, comme ministre, de donner l'information avec
tous les corps de police, tous les corps de police au Québec. Donc, c'est une
question de temps avant qu'on soit capables d'établir... d'établir des modalités
qui vont… qui vont ressembler puis qui vont donner des outils… des outils comme
on… qui vont obliger, en réalité…
14 h 30 (version non révisée)
M. Bonnardel : ...modalités
qui vont ressembler puis qui vont donner des outils, des outils comme... qui
vont obliger en réalité... oui, c'est ça, pardon, qui vont obliger tous les
corps de police à identifier nécessairement... ou à nommer les personnes
disparues avec les renseignements que nous pouvons donner pour retrouver ces
personnes, comme on le retrouve présentement sur le site de la Sûreté du
Québec, où il y a plus ou moins 13 pages, de personnes disparues.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, oui.
Mme Maccarone : Oui. Merci
beaucoup. Puis je comprends qu'on... puis, dans le fond, c'est une très bonne
nouvelle qu'on dit que beaucoup de gens sont retracés, on est contents d'entendre
ça, mais ça reste que ce n'est pas toutes les personnes, hein? C'est... En
inscrivant ça dans la loi, on vient d'assurer que ce soit appliqué, peu importe
le corps de police. Ça fait que ça aussi, c'est un souhait que nous avons
entendu des familles. Puis là je vous dis d'emblée, je sais que je ne suis pas
légiste, je sais que je ne suis pas avocate, je sais que j'amène tout ce qui
est l'aspect... l'humanité à la loi, mais je pense que nous avons quand même
une responsabilité d'essayer de répondre à ces besoins. Ça se fait ailleurs, ça
se fait ailleurs, puis je pense que c'est une occasion en or que nous avons
actuellement d'avoir ce registre, ça ne coûte pas grand-chose. Ça existe aussi
dans les autres lois de ce genre. C'est une façon de retracer l'information puis
c'est aussi une façon... Parce que nous avons entendu, encore une fois, la voix
des familles, puis eux, ce qu'ils ont dit, c'est : C'est très compliqué
quand on parle de... Puis on n'a pas cette fiche unique. C'est une façon pour
nous d'avoir cette fiche unique, c'est une façon pour nous d'assurer qu'on
porte la voix de ces familles, de les amener dans la loi.
Puis le registre, même si on parle de 1 000 personnes
ou même si on dit que c'est un registre qui est toujours mis à jour, parce qu'on
retrace les personnes après un bout de temps, c'est quand même une place avec
une fiche unique, ça donne l'obligation à tous les corps de policiers de
transmettre à un seul endroit une information qui est standardisée, qui peut
juste aider, surtout, les familles qui vont faire des appels un peu partout,
bien, qu'eux, ils vont pouvoir dire : Ah! bien, dans votre document, c'est
écrit x, y, z, dans l'autre document, c'est écrit a, b, c, mais au moins ce
serait vraiment standardisé. Puis c'est ça qui est souhaité, parce qu'il ne
faut pas oublier, à part des policiers qui font un travail essentiel, les
familles aussi font une enquête, les familles aussi sont sur le terrain. Puis
on doit les équiper. Je pense qu'on a une responsabilité, même, de les équiper
pour qu'ils puissent être partie prenante puis contribuer à cette... dans les
recherches parce que c'est leur être cher. Puis je vois à mal... Si c'était mon
enfant, je voudrais avoir toutes les chances de mon côté, que je puisse prêter
main forte, puis aider dans le processus. Puis ça, c'est un moyen qu'on peut
leur donner pour le faire.
Puis, encore une fois, ça ne coûte pas
beaucoup. Ça peut être quelque chose qu'on dit dans les dispositions
législatives à la fin, qu'on s'engage que ce soit mis en vigueur entre 12 à 24 mois,
après une consultation avec les corps policiers, qui peuvent nous aider à
développer cette fiche unique, qui pourrait être mis en place suite à un
règlement adopté par le ministre. Alors, je ne vous engage pas à mettre toutes
ces précisions dans la loi, mais au moins de dire que l'on comprend que le
registre est important puis on comprend que la standardisation de l'information
est aussi essentielle pour accompagner les familles.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, oui,
juste pour confirmer à la députée que ce n'est pas une mauvaise idée. Si j'avais
été l'autre côté, j'aurais sûrement déposé le même amendement, mais je lui dis,
je lui dis que je lui donne ma parole, qu'on va adapter, par les lignes
directrices qui vont nous permettre de faire ça, d'adapter les modalités. Et il
faut aussi donner de la souplesse aux services de police qui pourraient
souhaiter, selon les particuliers de l'enquête, de ne pas médiatiser une
disparition pour des raisons x, là, pour des raisons x. Donc, dans ce cas-ci,
je comprends très bien, très, très bien votre sensibilité. Je suis sensible
face à cela, mais on pourra... et on le fera dans l'ordre dans les prochains
mois pour être capables de faire exactement ce que la Sûreté du Québec fait sur
son site présentement. Donc, j'ai bien entendu.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Et j'entends
le ministre et je le remercie pour ses remarques. Et je crois à sa parole, mais
je ne peux pas dire... je ne peux plus dire que je suis un bébé député parce
que je suis rendue dans ma cinquième année, comme dirais ma recherchiste, je
suis rendue adolescente, ça fait que je suis peut-être dans ma crise d'adolescence.
Mais ce que j'ai vu aussi, c'est que ça se peut que, dans un an, deux ans, ce
ne serait plus vous qui êtes le ministre responsable. Alors, malgré que je croie
en votre parole, si ce n'est pas écrit dans la loi, évidemment, on n'a pas un
engagement ferme que ce sera quelque chose qui sera mis en place. Ça fait
que... Puis je dis ça avec beaucoup de respect, mais je comprends que, si ce n'est
pas ici, il n'y a vraiment pas une obligation. Ça fait que ce n'est pas parce
que je crois...
Mme Maccarone : ...pas en la
parole du ministre, c'est parce que je sais que souvent, ici à l'Assemblée
nationale, ça roule vite, les choses changent, puis ça se peut que les
engagements vont être perdus avec des changements non voulus, mais c'est ça, la
réalité, si ce n'est pas écrit dans les... c'est dans une loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Mme Maccarone : Un vote par
appel nominal.
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount-Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Merci. Donc, Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Parce que je
souhaite avoir des bons échanges avec mon ministre préféré, j'ai l'intention de
déposer un autre amendement, parce que nous avons déjà adopté l'article, mais
on souhaite avoir une conversation en ce qui concerne le niveau de
communication avec le réseau de santé. Ça fait que je ne sais pas si vous
l'avez. Non? O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Nous n'avons pas reçu
l'amendement. On va suspendre quelques instants, le temps de nous le faire
parvenir, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 37)
(Reprise à 14 h 40)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend
ses travaux. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis, s'il vous plaît.
Mme Maccarone : Oui.
Article 117, article 8 de la Loi visant à aider à retrouver des
personnes disparues :
Insérer, après l'article 8 de la Loi
visant à aider à retrouver des personnes disparues, introduit par
l'article 117 du projet de loi, l'article suivant :
«8.1. Le directeur d'un corps de police ou
la personne qu'il désigne peut, s'il estime que cela est nécessaire pour aider
à retrouver la personne disparue, communiquer l'information prévue à
l'article 8 de la loi à tous les établissements du réseau de santé et de
services sociaux.»
La raison que...
Mme Maccarone : ...on amène
cet amendement ou article introduit, M. le ministre, c'est parce que ce que
nous avons aussi entendu... Puis je comprends la nature de ce que nous avons
adopté dans l'article quatre, ce serait pour s'assurer que les policiers vont
pouvoir avoir l'accès à l'information suite à une ordonnance. Mais ici on parle
de la communication au public, ce que nous avons aussi entendu, c'est souvent
l'information n'est pas nécessairement communiquée directement puis, encore une
fois, on se base sur les familles.
Puis, encore une fois, Mme Béchard, que je
dois vous remercier beaucoup pour votre excellent mémoire puis votre
présentation que vous avez faite lors de votre témoignage, parce que ça nous a
vraiment inspirés. C'est beaucoup ses recommandations qu'elle a faites, basées
sur son expérience personnelle. Oui, elle, ce qu'elle a dit, c'est :
Souvent, les informations ne sont pas très transmises directement, par exemple,
à une maison d'hébergement, ne sont pas transmises directement au MSSS. Puis,
malgré que c'est très bien puis c'est excellent qu'on va mettre, dans la loi,
la communication au public, ça reste que, si ce n'est pas tous les personnes
qui travaillent au sein du réseau de santé, par exemple, ou services sociaux
qui vont être sur les réseaux sociaux pour voir...
Ça fait qu'elle, ce qu'elle avait demandé,
c'est de s'assurer qu'on s'engage à transmettre aux MSSS l'avis de
disparition, et la photo de la personne disparue, puis toutes les informations,
dans le fond, qui sont écrites dans le chapitre trois, afin que le ministère
puisse l'acheminer à tout établissement de santé du Québec, parce qu'elle dit
que c'est une lacune basée, encore une fois, sur son expérience. Puis ça, ça
peut être fait, encore une fois, on est négociable. Si vous dites que, dans
l'article qu'on vous propose, qu'on a besoin d'amener des précisions parce que
ça prend une entente en ce qui concerne la façon qu'on communique, mais
évidemment on se base sur votre expérience puis votre expertise. Le but, encore
une fois, c'est de bonifier pour s'assurer que les policiers sont équipés pour
faire leur travail. Mais on est ouverts, s'il y a une façon de l'aborder, cet
amendement, mais de prendre un moyen pour que ça respecte toutes les
dispositions législatives nécessaires.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien,
rapidement, M. le Président, je pense qu'il faut faire confiance aux policiers.
Le partage de renseignements d'un corps de police ou de sa personne désignée,
bien, nécessairement, il y a des informations déjà que le système de santé, les
hôpitaux auront. Et, si le policier doit partager quelque chose avec un médecin
ou les personnes qui sont sur place à l'urgence, mais il va nécessairement le
faire, c'est juste une question, une question de confiance. Donc, je ne vois
pas en quoi il faut statuer, dans une loi, le fait que le directeur doit
absolument donner l'information. C'est une question de vie ou de mort, donc, à
quelque part, quand un enfant ou autre est disparu, l'information,
nécessairement, va être donnée... que tout ce qui peut être donné va être donné
aux services de santé pour être capable de retrouver cette personne rapidement.
Voilà.
Mme Maccarone : Il n'y a rien
dans cet article qui dit «doit absolument». On dit très clairement qu'il
désigne «peut», s'il estime que cela est nécessaire pour aider. Ça fait qu'on
ne parle pas d'une obligation, encore une fois, on parle de porter la voix des
familles qui nous ont demandé de mettre ceci dans la loi, parce que, selon leur
expérience, ce n'est pas toujours le cas. Alors....Puis aussi je veux juste
mettre le point là-dessus, ce n'est pas une question, ça n'a rien à voir en ce
qui concerne la confiance que nous avons, en ce qui concerne les policiers puis
les enquêteurs, ce n'est pas le sens de cette intervention. Le sens de
l'intervention puis la raison d'être derrière cet article, c'est pour porter la
voix des familles qui, encore une fois, ont parlé de leur expérience
personnelle, qui ont dit qu'ils souhaitent que ce soit quelque chose qui est
dans la loi puis que ce soit clair que cette communication, malgré que c'est
excellent, que nous allons communiquer au public, mais qu'on communique aussi
aux instances de santé et services sociaux pour mettre toutes les chances du
côté des familles de retracer la personne qui est disparue.
Ce n'est pas une question de confiance,
encore une fois, d'un corps policier, mais c'est une question de rigueur, puis
il n'y a pas d'obligation. Moi, je pense que c'est important qu'il se voit à
l'intérieur de cette loi. Ça va faire trois fois depuis que j'essaie d'amener
les expériences personnelles de ces familles. J'y crois. Je pense que, si on a
des modifications que nous pouvons faire, qui ne vont pas dénaturer la loi, ce
n'est pas du tout le sens. Puis, encore une fois, c'est pour ça qu'on a fait
très attention de la façon que nous l'avons écrit. On ne veut pas parler
d'obligation, parce qu'on sait que les équipes qui sont sur le terrain sont
expérimentées, puis eux aussi, ils ont à cœur de retracer ces personnes. Mais
si on peut dire qu'il y a quand même une rigueur puis un processus à suivre, je
pense que ça va rassurer les familles aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions sur
l'amendement de la députée de Westmount-Saint-Louis? S'il n'y a pas d'autre...
Le Président (M.
Bachand) :...l'amendement est adopté?
Une voix : ...appel
nominal...
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: M. Bonnardel
(Granby)?
M.
Bonnardel
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
: Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. Donc, on continue. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : L'article
9 :
«Lorsque la personne disparue est
retrouvée, le directeur du corps de police ou la personne qu'il désigne peut
communiquer au public qu'elle a été retrouvée ou est décédée.»
Commentaire. L'article 9 de la loi permet
au directeur de police ou la personne qu'il désigne d'informer le public que la
personne disparue a été retrouvée ou est décédée.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. J'essaie
de retracer mes notes, encore une fois, des familles qui disaient que ce n'est
pas facile pour eux en ce qui concerne ces informations. «Lorsque la personne
disparue est retrouvée, le directeur du corps de police ou la personne qu'il
désigne peut communiquer au public qu'elle a été retrouvée ou décédée.» Puis
elle, elle nous avait dit... nous avons dit... c'est... pour ceux qui nous
suivent, encore une fois, dans son mémoire, la page 11, que l'accès aux
documentations de disparition après 15 ans, mais pas retrouvé, ça faisait des
difficultés pour les familles, comme, par exemple, après 15 ans, qui est le cas
de Mme Béchard. Parce qu'elle, elle garde toujours de l'espoir, elle garde
toujours l'espoir que sa fille est en vie, puis nous allons la retracer, à un
moment donné. Mais, pour avoir accès à son dossier de MSSS, par exemple, il
faut avoir une déclaration qu'elle est décédée.
Ça fait qu'elle, ce qu'elle souhaite...
puis elle voulait savoir s'il y avait une ouverture ici. C'est, après 15 ans,
qui est quand même une période de temps, je pense, assez longue, au lieu de
déclarer le décès de sa fille, si elle pouvait avoir accès à ces informations,
s'il y a un type d'amendement que nous pouvons amener. On n'a rien écrit, parce
qu'on comprend que ceci est plus technique, mais s'il y avait une ouverture.
Parce que, sinon, elle, il faut qu'elle procède quand même à dire ouvertement
que sa fille est décédée si elle souhaite avoir l'accès à tout son dossier
médical, par exemple.
Ça fait que, s'il y avait une période de
temps comme un 15 ans, puis qu'on pouvait dire qu'après ce moment-là, bien il y
aura des exceptions pour les familles qui ont perdu un proche... Est-ce qu'il y
a quelque chose que nous pouvons faire pour alléger la tâche et, aussi,
respecter leur désir de ne pas aller jusqu'au point de dire qu'ils acceptent
que leur être cher a perdu sa vie?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Intervention, M. le
ministre?
M. Bonnardel : Bien, pour
commentaire, on est dans des renseignements de santé, on n'est peut-être pas à
la bonne place pour, peut-être, statuer là-dessus. Puis, deuxièmement, de notre
côté, on a... à nous. Une enquête, ce n'est jamais terminé tant que c'est
terminé, puis qu'on a toutes les informations ou qu'on a retrouvé ou non la
personne. Donc, ce n'est peut-être pas le bon endroit, là, pour statuer sur ce
point-là.
Mme Maccarone : Est-ce qu'il
y a un autre endroit qui serait recommandé, même si c'est pour voter contre un
futur amendement? Mais si vous pouvez nous diriger au bon endroit pour pouvoir
mener le débat.
M. Bonnardel : On va le
faire. Je suis curieux, moi aussi, de savoir de quelle façon on pourrait le
faire. Mais je pense que, légalement, légalement, là, ce n'est peut-être pas le
bon forum ici, là, pour... bien, en tout cas, dans cette loi, pour ceci. Mais
je vais quand même, du côté du sous-ministre, là, faire des vérifications, de
quelle façon on peut répondre positivement, peut-être, à ces demandes, que je
me souviens très bien, là.
• (14 h 50) •
Mme Maccarone : Parfait,
merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Une
demande d'information afin de savoir comment ça se fait, là. Et, dans son
mémoire, le Réseau Enfants-Retour nous informait de leur protocole, là, suite à
ce que... lorsqu'un enfant est retrouvé, là, leur pratique, là, d'effacer
toutes les informations sur cet enfant-là, les photos sur Internet, sur leur
page Facebook, etc., sur leur site. Est-ce que, dans les corps de police du
Québec, il existe une telle façon d'agir, un tel protocole?
M. Bonnardel : Vous dites
que, du côté...
M. Fontecilla : Pour un
enfant qui a été retrouvé, par exemple, surtout dans le cas de mineurs, là,
donc, d'effacer toutes les informations publiques, là, sur les différentes
plateformes, le site de la Sûreté du Québec, éventuellement, sur les réseaux
sociaux, etc., là, effacer toute...
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : C'est...
M. Caire : ...mais c'est
certain que la loi dit que tout doit être retiré. C'est la Loi d'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, qui prévoit déjà qu'il est nécessaire de détruire les renseignements
personnels obtenus lorsque la fin pour laquelle ils ont été obtenus est
atteinte, donc d'avoir retrouvé nécessairement, là, la personne... la personne
disparue, là.
M. Fontecilla : Donc, il
n'y a plus de trace de... Et ça s'applique aux mineurs et aux majeurs?
M. Caire : Aux mineurs.
Aux mineurs. Mais c'était une question sur... Bien, non, excusez, je...
Donnez-moi deux petites secondes que je suspende parce que le point était
sur... Ça s'applique.
Le Président (M. Bachand) :Allez-y, M. le ministre.
M. Caire : Ça s'applique aux
mineurs et aux... et aux...
M. Fontecilla : Aux
majeurs.
M. Caire : ...aux
majeurs.
M. Fontecilla : Merci.
Autres interventions sur l'article 9? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Caire : Alors,
chapitre IV. On arrive à la fin de cette portion de la loi. Dispositions modificatives
et finales. Loi sur l'administration fiscale. Article 10 :
L'article 69.0.0.13 de la Loi sur l'administration fiscale
(chapitre A-6.002) est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «69.0.0.012 et 69.0.2» par «69.0.0.12, 69.0.2 et 69.0.4.1».
Commentaire. L'article 10 de la loi
est une modification en concordance avec l'article 11 de cette loi qui
propose d'introduire l'article 69.0.4.1 dans la Loi sur l'administration
fiscale.
Une voix : ...
M. Caire : Sinon... Oui.
S'il y a consentement, je pourrais peut-être lire 11. Ça va avec.
Le Président
(M. Bachand) :Oui. Allez-y. Allez-y.
M. Caire : À moins que les...
Le Président
(M. Bachand) :Bien, allez-y, puis on
va pouvoir adopter les deux indépendamment.
M. Caire : Oui. Alors,
11 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69.0.4,
du suivant :
«69.0.4.1 Un employé de l'agence peut,
sans le consentement de la personne concernée, communiquer au membre d'un corps
de police nommé dans une ordonnance rendue en vertu de l'article 3 de la
Loi visant à aider à retrouver des personnes disparues (indiquer ici l'année et
le numéro de chapitre de la présente loi, ainsi que le numéro de l'article de
cette loi qui édicte la Loi visant à retrouver des personnes disparues) un
renseignement contenu dans un dossier fiscal et visé par cette ordonnance.»
Commentaire. L'article 11 de la loi
vise à permettre la communication d'un renseignement contenu dans un dossier
fiscal par un employé de l'Agence du revenu du Québec à un membre d'un corps de
police sans le consentement de la personne concernée lorsque le policier est
nommé dans une ordonnance rendue en vertu de la loi. Voilà.
Le Président
(M. Bachand) :Donc, interventions?
Mme la députée de Weatmount-Saint-Louis.
M. Caire : Ça, c'est
pour lever le secret fiscal.
Le Président
(M. Bachand) :Allez-y. Allez-y, M.
le ministre.
M. Caire : Ça, c'est
pour répondre à ça. Merci.
Le Président
(M. Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : Juste
pour vous suivre. Je n'ai pas d'intervention sur le 10, mais j'en ai sur le 11.
Alors, j'interviens maintenant sur le 11?
Le Président
(M. Bachand) :On va adopter... On va
y aller quand même... Vu que c'est des articles importants, on va... On serait
prêt à voter sur 10 à ce moment-là, à moins qu'il y ait une intervention de M.
le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui,
j'ai une question. Et est-ce que, dans l'ordonnance en vertu de
l'article 3... de l'article 3 vise... c'est une ordonnance générale
ou ça doit viser spécifiquement un renseignement fiscal?
M. Caire : Ça concerne
un renseignement fiscal. C'est l'Agence du revenu qui nous a demandé ça.
M. Fontecilla : Oui,
mais l'ordonnance, est-ce qu'elle doit nommer et spécifier que c'est un
renseignement fiscal ou ça peut être une... une ordonnance plus générale aussi?
M. Caire : Bien, c'est une
ordonnance plus générale, mais qui doit... qui peut inclure une portion... une
portion fiscale pour... pour l'agence, là, comme telle.
M. Fontecilla : Mais
est-ce que ça doit être nommé dans l'ordonnance?
M. Caire : Oui. Bien
oui.
M. Fontecilla : O.K.
Le Président
(M. Bachand) :Autres interventions
sur 10? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 10 est
adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Donc,
l'article 11. Mme la députée de Westmount-Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux
mieux comprendre. Dans le libellé, on dit «un employé de l'agence peut», mais
ce n'est pas «doit». Mais là on parle d'une l'ordonnance. Ça fait que pourquoi
le choix du mot «peut» et non «doit» si on parle d'une ordonnance et suite à
qu'est ce qui est écrit dans l'article 10?
M. Caire : ...sûrement
un juriste qui peut répondre à ça. Je l'avais deviné.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Alors, est-ce
qu'il y a consentements?
Mme Maccarone : Consentement.
Le Président
(M. Bachand) :Consentement. Donc, s'il
vous plaît, d'abord vous identifier puis prendre la parole. Merci.
Mme Bugeaud-Fortin
(Geneviève) : Bonjour. Geneviève Bugeaud-Fortin, avocate, direction
des affaires juridiques, sécurité publique. Alors, c'est à des fins de
cohérence. C'est compte tenu de la mécanique qui est prévue à la Loi sur
l'administration publique... l'administration fiscale. L'Agence de revenu a
lieu de... nous a demandé de maintenir le «peut» pour la cohérence de sa loi au
niveau...
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : ...son
employé. Donc, l'utilisation du «peut» n'est pas en lien avec l'ordonnance de
communication parce qu'elle est obligatoire, parce qu'elle est rendue par le
juge, donc, et par rapport à permettre à l'employé à donner suite à
l'ordonnance.
Mme Maccarone : Merci.
J'avoue que pour moi c'est... Encore une fois, ça fait cinq ans, puis je pense
qu'on a quand même une responsabilité. Malgré qu'on souhaite avoir une
concordance avec autres... avec autres lois, avec très loin, ça donne quand
même l'impression que ce n'est pas une obligation parce qu'on dit «peut», ça
fait que j'aurais souhaité qu'on fait une modification. Ce ne serait pas
peut-être en lien avec ce qu'on voit dans un autre article, mais l'article
précédente dans cette loi dit très clairement que c'est une ordonnance. Si
c'est une ordonnance, c'est une obligation. Ça donne l'impression si on dit
«peut» qu'ils peuvent refuser puis s'il peut refuser, mais là je suis en train
de demander à quel intérêt est-ce qu'ils auront à refuser pour protéger une
personne quand on souhaite avoir cet accès puis c'est essentiel. Si nous avons
eu une ordonnance, mais ça ne va jamais être un non, ça va toujours être un
oui, il va falloir qu'ils procèdent, mais c'est comme si on leur donne un
pouvoir de refuser.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : En
fait, ce qu'on donne, c'est le pouvoir de dire oui à l'employé. L'employé ne
détient pas le renseignement. C'est l'agence du revenu qui détient le
renseignement. Donc ici, l'Agence du revenu permet à son employé de diffuser ce
renseignement-là, que l'employé ne détient pas lui-même. Donc, l'ordonnance va
viser le détenteur du renseignement qui est l'Agence du revenu, et avec cet
article-là, l'Agence du revenu nous dit qu'il faut que lui autorise son employé
à diffuser le renseignement. C'est l'effet de cet article-là.
Mme Maccarone : Oui, mais
sauf que ça dit à un employé de l'agence «peut» sans le consentement de la
personne concernée.
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Qui
est la personne disparue.
M. Bonnardel : C'est la
personne disparue, oui.
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait, mais... mais c'est... Peut-être que c'est parce que je comprends mal
l'explication. Mais ce ne serait pas mieux qu'on dit : «Un employé de
l'agence doit, sans le consentement de la personne concernée, communiquer aux
membres d'un corps de police nommé dans une ordonnance rendue? Parce qu'encore
une fois, on fait référence à l'ordonnance, mais on doit... on donne
l'impression que ce n'est pas une obligation, qu'on peut refuser si on
souhaite. On peut, on ne peut pas, ça, ça dépend de la façon de dire. Moi, de
ma lecture de ça, si je suis une personne qui travaille à l'Agence du revenu du
Québec, c'est que, oui, je ne sais pas, oui, j'ai vu votre ordonnance, mais
c'est marqué que je peux, mais ce n'est pas une obligation.
M. Bonnardel : Avec
l'ordonnance, vous savez, l'agence n'a pas le choix. L'ordonnance le dit, là,
l'agence n'a pas le choix de donner le pouvoir à l'employé X de partager
l'information avec le corps de police, là. C'est... il ne peut pas se
substituer, il ne peut pas l'empêcher, c'est...
Mme Maccarone : Ça fait que
pourquoi pas changer la terminologie d'abord?
M. Bonnardel : Mais là, c'est
des textes... c'est des textes préparés par des légistes. J'ai déjà eu des
débats avec des «peut» et des «doit», là, ce n'est pas la... les «doit», ce
n'est pas la première fois que j'en vois, mais...
Mme Maccarone : Mais c'est
vous le ministre, ça fait que vous, vous avez le pouvoir.
M. Bonnardel : Mais je le
sais, je le sais, mais il faut faire confiance, il faut faire confiance aux
légistes, là. Dans les textes de loi le «peut» et le «doit», qu'il y a souvent
des interprétations qui sont prises par autant d'opposition que par les légistes.
Mais les légistes écrivent plusieurs, plusieurs lois par année. Donc, comme la
légiste l'a mentionné, là, l'ordonnance, c'est elle qui fait foi de tout, là.
Mme Maccarone : Qu'est-ce qui
changerait dans cette loi si on change le «peut» pour «doit»? Qu'est ce qui
changerait ailleurs si on modifie le mot puis que ce ne serait plus «peut»,
mais ce serait «doit»?
• (15 heures) •
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : Ce
qu'on a compris de l'Agence du revenu, c'est que, si on mettait un «doit»,
c'est que ça autorisait ses employés à diffuser alors qu'ils ont une chaîne.
Donc, ce n'est pas tous les employés qui vont pouvoir diffuser sur la demande
comme ça demande. Dans le fond, l'ordonnance va viser l'Agence du revenu et non
pas l'employé. Eux préféraient vraiment parce que tout leur corpus au niveau de
la communication, c'est tout des «peut» parce qu'ils veulent décider qui
peuvent communiquer ces renseignements-là.
Mme Maccarone : Mais pourquoi
qu'on ne modifie pas d'abord pour dire c'est... de rentrer ça dans la loi,
l'indication qu'un employé de l'agence «doit», après consultation avec... pour
s'assurer que c'est la bonne personne qui offre l'information, le libellé que
vous souhaitez, mais que ça, ça serait clairement indiqué. Pourquoi qu'on ne
fait pas cette modification d'abord pour rejoindre leurs critères?
Mme Bugeaud-Fortin (Geneviève) : C'est
en cohérence avec les autres articles de la loi..
M. Bonnardel : Mais si on
allait... si on allait là, Mme la députée, là, on passerait des mois, et des
mois, et des mois, là, à changer et à changer les différentes lois, là, qui
sont identifiées par, plus souvent qu'autrement, des «peut».
Mme Maccarone : Je suis ici
pendant des mois puis des...
15 h (version révisée)
Mme Maccarone : ...puis des
mois, jusqu'à 2026. Ça fait que je me porte bénévole pour m'asseoir en
commission pour faire toutes ces modifications. Je n'ai pas l'intention de
déchirer ma chemise là-dessus, M. le Président, mais évidemment, pour moi,
c'est un manque de cohérence. Je comprends les explications puis je ne dis pas
qu'elles ne sont pas valides. Votre explication était excellente. Merci
beaucoup. C'est juste une question de cohérence, je pense, pour les gens qui le
lisent, qui ne comprennent pas puis qui n'ont pas eu cette explication non
plus. Je pense que c'est important de s'assurer que les gens comprennent que,
oui, il y a une certaine légitimité derrière le raisonnement, mais ce serait
bien qu'on a des commentaires puis des notes peut-être pour tous ces articles
pour que les gens comprennent. Parce que n'importe quelle personne qui va le
livre va peut-être dire : Oui, mais ma compréhension est. Puis vous, vous
n'êtes pas là, malheureusement, pour leur... pour leur aider. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien les explications fournies, là, ce n'est pas un... l'employé, là,
qui est tellement concerné ici, là, c'est l'autorisation de l'agence en tant
que telle. Donc, je... c'est l'agence qui doit fournir les renseignements, là,
que ce soit par son employé A ou son employé X, là. Donc, pourquoi ne pas
parler de l'agence en tant que telle, là? «L'agence doit communiquer aux
membres d'un corps de police», là, et c'est l'agence ensuite qui va déterminer
qui va fournir les renseignements exacts.
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, comme la
légiste l'a mentionné, M. le député, là, c'est bien dit que ça vise à permettre
la communication d'un renseignement dans un dossier fiscal par un employé de l'Agence
du revenu à un membre d'un corps de police. Donc, c'est l'employé qui obtient l'information,
nécessairement, de l'agence, qui va partager une information sans le
consentement de la personne concernée à un policier pour lui permettre de faire
son travail de... qui suit... qui fait suite à une décision, d'une ordonnance,
donc, qui a été rendue en vertu de la loi.
Donc, comme je vous l'ai mentionné, là, c'est
avec transparence que je vous dis que c'est l'agence qui nous demande de dicter
ou de libeller cet article pour explicitement lever le secret fiscal qu'une
personne peut avoir sans son consentement.
M. Fontecilla : Oui. Le
problème est que, comme le souligne notre collègue de Westmount—Saint-Louis,
là, c'est que ça donne implicitement le... ça donne le droit de refuser, là, c'est-à-dire
«peut», mais ça ne veut pas dire «doit». L'agence... L'employé de l'agence
pourrait dire : Bien non, je ne le donne pas parce que c'est inscrit dans
l'article qu'on est en train d'étudier, là.
C'est ça, le problème, au fond. Si on
remplaçait «l'agence doit communiquer les renseignements demandés», bien, ce
serait beaucoup plus clair et...
M. Bonnardel : Non, mais,
comme je l'ai mentionné à Mme la députée, M. le député, c'est... la réponse est
la même : Suite à une ordonnance, vous ne vous... vous ne pouvez pas ne
pas répondre à cette ordonnance qui demande un partage de renseignements, une
information cruciale peut-être, cruciale de matière fiscale, pour retrouver la
personne disparue ou la personne qui accompagne la personne disparue. Donc,
vous ne pouvez pas vous sauver de ça, là. L'agence doit obligatoirement, par l'entremise
d'un employé, d'un de ses employés, donner les renseignements requis que l'ordonnance
mentionne.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui.
Évidemment, je suis perplexe puis je trouve que c'est un très bon débat. Puis,
suite à ce que nous avons entendu de Me Bujold, ce que je souhaite savoir,
pour rejoindre les besoins de l'Agence du revenu du Québec, qui ont demandé d'avoir
ceci... Parce que, je pense, sincèrement, ce serait mieux qu'on utilise le mot
«doit», qu'on dit : «un employé désigné de l'agence doit, sans le
consentement». Comme ça, ça leur donne la liberté de procéder de la façon qu'eux
ils ont souhaitée suite à leur demande.
Parce que je comprends, dans une
hiérarchie, eux, ils souhaitent désigner la personne, si j'ai bien compris. Mais
pourquoi pas juste l'ajouter : «un employé désigné de l'agence»? Ça fait
que ce n'est pas n'importe qui, ce n'est pas nécessairement le député de
Laurier-Dorion, ce n'est pas nécessairement la députée de Westmount—Saint-Louis.
Ça peut être Florence Thivierge, puis qu'on dit que ça va être elle, mais ça
sera désigné. Mais «elle doit», pas «peut», parce que, pour vrai, si Me Bujold,
elle n'est pas là avec tout le monde lors de la lecture de la loi, ça se peut
qu'il y a des gens qui vont avoir une compréhension qu'on peut aller à l'encontre
de l'ordonnance.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
ministre.
M. Bonnardel : Bien, je l'ai
mentionné déjà, là, un employé désigné ou un employé de l'agence, c'est un
employé de l'agence, là, qui est nécessairement désigné pour donner l'information
qui est demandée suite à une ordonnance. <Alors...
M. Bonnardel :
...qui
est nécessairement désigné pour donner l'information qui est demandée suite à
une ordonnance. >Alors, là-dessus... là-dessus, je ne vois pas en quoi
on améliore le libellé comme tel, là. Ça le dit. Puis, je le répète, une
ordonnance, c'est une ordonnance. L'agence ne peut pas ne pas répondre à une
ordonnance, là. Elle doit donner une information fiscale que...
Mais je comprends que, la discussion sur
un «peut» ou un «doit», il y a plein de... il y a plein de façons de... il
pourrait y avoir plein de façons de le voir, mais, comme la la légiste l'a
mentionné puis comme je vous le mentionne, l'information va être obtenue par le
corps de police ou le policier qui en a fait la demande. Donc, voilà.
Mme Maccarone : Mais pas si
l'employé de l'agence décide que non, parce qu'un employé de l'agence «peut».
Pour vrai, c'est ça que ça dit. Puis, pour rejoindre la particularité, la raison
qu'il voulait avoir le «peut», c'est parce qu'on ne voulait pas que ce soit
n'importe qui qui le fait. On voulait désigner la personne. Mais pourquoi pas
juste dire qu'on désigne, «un employé désigné de l'agence»? Ça fait que ça, ça
veut dire peu importe c'est qui qui au téléphone, ça se peut que ce n'est pas
vous qui êtes désigné. Nous, nous allons vous dire c'est qui qui doit le faire.
Ça se peut que ce n'est pas vous, et on est allés désigner. Mais on a une
obligation. Si c'est une vraie obligation, ça devrait être écrit en noir et
blanc.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Vous avez dit
tantôt, il y a quelques minutes, M. le ministre, que l'agence veut garder
le contrôle sur qui peut donner, qui peut répondre à cette ordonnance-là,
suivant une hiérarchie que... leur procédure, le protocole, etc., là. Je
comprends... On comprend cela aisément. Et donc... Mais ce que ce qu'on est en
train de dire ici, là, c'est que ça vise à clarifier l'article de loi. Les mots
sont importants, là, je pense, surtout dans un... dans une loi, là. Donc la
porte de sortie, c'est que, justement, l'agence, un employé désigné par
l'agence «doit, sans le consentement de la personne concernée». Ça clarifierait
beaucoup, beaucoup le texte, et on s'enlève toute ambiguïté, là, quant à
l'utilisation du verbe devoir. «Peut», ça introduit toute une possibilité, là,
de refuser ce renseignement-là, et ce n'est justement pas ça, l'esprit de ce
qu'on veut, alors, de ce qu'on veut faire là, alors que ce serait tellement
plus facile, là, d'indiquer, là, que l'employé de l'agence doive être autorisé
ou désigné, enfin, trouver la formulation qui vous convient le plus, et qu'il
doit... qu'il doit fournir le renseignement requis.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je veux juste
dire que je pense que la raison aussi que c'est important de faire une modification,
c'est parce qu'ici, dans cette section, on parle des personnes disparues, hein,
ça fait, quand on veut essayer de trouver du monde. Ça fait que je pense que
c'est pour ça que c'est important que ce soit écrit en noir et blanc. Le but,
c'est de retrouver les personnes disparues, puis c'est pour ça qu'on devrait
avoir une loi qui est très claire, puis c'est écrit en noir et blanc, puis
qu'il n'y a aucune ambiguïté en ce qui concerne la nature de ce que nous
souhaitons faire.
Avec le mot «peut», bien, c'est clair,
c'est une ambiguïté. On n'aura pas toujours un légiste à côté de nous qui va
nous aider à expliquer le sens de ce qu'on souhaite faire. Quelqu'un qui va
lire le 10 et quelqu'un qui va lire le 11, ils vont dire qu'on a une
incohérence.
• (15 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 10 est adopté? Adopté.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Pardon? Excusez-moi. J'étais
à... Désolé, désolé. 11. Est-ce que l'article 11 est adopté? Pardon.
Adopté.
Mme Maccarone : J'ai un
amendement à amener.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, mais c'est un nouvel
article qu'on fait à 11.
Mme Maccarone : Oui, un nouvel
article.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Donc, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis
pour un amendement.
Mme Maccarone : Oui.
Article 117, article 11 de la Loi visant à aider à retrouver des
personnes disparues.
Insérer, après l'article 11 de la Loi
visant à aider à retrouver des personnes disparues, introduit par
l'article 17 du projet de loi, l'article suivant :
«11.1. Le ministre dresse un bilan annuel
de l'application de la loi au plus tard le 31 décembre de chaque année,
qu'il dépose dans les 15 jours suivants devant l'Assemblée nationale ou,
si elle ne siège pas, dans les 15 jours de la reprise de ses travaux.»
L'introduction de cet article, c'est
quelque chose dont nous nous sommes inspirés des projets de loi dont nous avons
débattu dans le passé puis ont été aussi acceptés favorablement. Quand on parle
des personnes disparues, c'est une façon d'avoir de l'information en ce qui
concerne ce que nous... ce que nous sommes en train de faire ici, dans la loi. C'est
une question de transparence. C'est <très...
Mme Maccarone :
...ce
que nous sommes en train de faire ici, dans la loi. C'est une question de
transparence. C'est >très commun. On l'a vu ailleurs. C'est une façon de
voir si tout va bien, puis aussi ça donne de l'information au ministre, s'il
doit aborder des modifications, des changements. On sait qu'on peut adopter
toutes sortes de règlements pour aider à améliorer le processus, que ça soit
peut-être un futur registre ou de parler d'autres moyens que nous avons besoin.
Je pense qu'aussi ça fait la démonstration de ce que nous faisons à l'intérieur
de nos ministères ou dans tous les services publics dont nous sommes
responsables, qu'on démontre la transparence puis la responsabilité de toutes
nos actions. On l'a vu quand... par exemple, quand on parle de la… Curateur
public, c'est une façon de partager l'information avec les élus, à l'Assemblée
nationale, puis aussi avec tous les gens qui suivent nos travaux. C'est
vraiment une façon de voir si les choses fonctionnent bien.
Puis, encore une fois, je répète le mot «transparence»
à maintes reprises parce que c'est nouveau. Ça fait plus que 20 ans depuis
que nous n'avons pas ouvert cette loi. Puis là nous sommes en train
d'introduire des nouvelles façons de fonctionner. Je pense que c'est une belle
façon de faire la démonstration qu'on a envie aussi de faire la démonstration
qu'on travaille bien puis aussi de faire la démonstration qu'on voit qu'il y a
des éléments que nous devons améliorer.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
M. Bonnardel : Si je
comprends bien, M. le Président, on a adopté l'article 11, et ça, c'est un
ajout après l'article 11?
Le Président (M.
Bachand) :C'est un nouvel article.
M. Bonnardel : Nouvel
article. Donc, je vais demander à la... de suspendre cet article pour que je
sois capable de l'étudier plus longuement et de vous... revenir, si, oui ou
non, nous allons l'amender ou nous allons l'accepter comme écrit.
Donc, je suspendrais cette discussion sur
leur amendement. Et là, vu qu'il nous reste l'article 12 qui adopte la
loi, peut-être que...
Le Président (M.
Bachand) :On pourrait... Il faudrait...
M. Bonnardel : C'est ça, on
va attendre en même temps que...
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre.
Donc, est-ce qu'il y a consentement pour
suspendre l'étude de l'amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis?
Parfait.
Donc, article... M. le ministre, pour
l'article 12.
M. Bonnardel : Donc... Mais
là l'article... Là, on va se rendre à l'autre...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on suspendrait, là.
M. Bonnardel : Oui, c'est ça.
Donc, 12 est suspendu aussi.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Donc, on va suspendre
l'étude de 117 et on revient au deuxième bloc, tel que...
M. Bonnardel : Loi sur la
police.
Le Président (M.
Bachand) :Exactement, la Loi sur la
police. Alors, M. le ministre.
M. Bonnardel : Attendez-moi
deux petites secondes. J'arrive. Donc, on s'en va à l'article 96. Alors,
est-ce que ça vous va? Êtes-vous prêts? Oui?
L'article 96 :
L'article 307 de cette loi est remplacé par le suivant :
«307 Le ministre conseille et surveille
les corps de police ainsi que les autorités dont ils relèvent dans la mise en
œuvre des mesures visées par la présente loi et vérifie l'efficacité des
services de police qu'ils fournissent.
«À cette fin, il établit des lignes
directrices concernant toute question se rapportant à la présente loi ou à ses
textes d'application de même qu'à l'égard de toute question relative à
l'activité policière ou les rend publiques. Ces lignes directrices peuvent
porter notamment sur la collaboration et la concertation entre les corps de
police de même qu'entre ces derniers et les différents intervenants concernés.
Les lignes directrices ne peuvent porter sur une enquête ou une intervention
policière en particulier.
«Les autorités dont relèvent les corps de
police communiquent au ministre tous les renseignements utiles concernant leurs
priorités d'action, leurs projets et leurs réalisations.»
Commentaires. L'article 96 du projet de
loi propose de remplacer l'article 307 de la loi afin d'étendre le pouvoir du
ministre d'établir des lignes directrices à l'égard de tout corps de police et
sur tout sujet relatif à l'activité policière. Ces lignes directrices peuvent porter
notamment sur la concertation entre les corps de police de même qu'entre ces
derniers et les différents intervenants concernés. Elles ne peuvent cependant
pas porter sur une enquête ou une intervention policière en particulier. Ces
lignes directrices sont rendues publiques par le ministre.
Par ailleurs, cet article oblige la
communication de certains renseignements au ministre par les autorités de qui
relèvent les corps de police.
Donc, voilà. L'article 96, c'est
celui-là. L'article 97, juste pour votre gouverne aussi, établit, là, donc
les lignes directrices. Alors, les deux... les deux se... vont nécessairement
ensemble, là.
M. Bonnardel : Merci.
Interventions sur 96?
Mme Maccarone : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. On a
beaucoup entendu parler, lors des auditions, des inquiétudes des groupes en ce
qui concerne les lignes directrices, parce qu'évidemment tout le monde souhaite
être consulté. Est-ce que le ministre peut au moins s'exprimer maintenant au
micro, c'est quoi, ses intentions, en ce qui concerne les lignes directrices
ici?
M. Bonnardel : Bien, comme je
l'ai déjà mentionné, les lignes directrices vont nécessairement concerner particulièrement
les interpellations policières et les interceptions routières. Ça a été un
sujet d'actualité. Et j'ai bien entendu les corps de police qui sont venus nous
voir, qui nous demandaient d'être partie prenante de <ces...
M. Bonnardel :
...les
corps de police qui sont venus nous voir, qui nous demandaient d'être partie
prenante de >ces... de ces discussions futures, et ce que je peux leur
dire, c'est que, lors de l'adoption... après l'adoption de la loi, à
l'intérieur de 60 jours, on aura défini le cadre des lignes directrices
spécifiquement pour les interpellations et les interceptions avec eux, avec
eux. Donc, je leur dis qu'après 60 jours... 60 jours après l'adoption de la
loi, nous serons prêts, après discussion avec les partenaires policiers, pour
établir les lignes directrices qui, nécessairement, concernent en premier lieu
les interpellations et les interceptions.
Mme Maccarone : Ça fait
que... Merci. D'abord, si le ministre s'engage qu'après le 60 jours... puis
qu'il va bel et bien faire ça avec la collaboration de nos corps de police,
est-ce que nous pouvons aborder un amendement qui parle de consultation? Parce
que...
M. Bonnardel : Bien, si
vous... Mme la députée, ça, je peux... ça vous appartient, ça vous appartient,
mais...
Mme Maccarone : Bien, c'est
sûr, avant de le faire, je souhaite savoir s'il y a une ouverture, parce que je
pense que ça serait rassurant. Encore une fois, ce n'est pas une question de ne
pas croire aux paroles du ministre...
M.
Bonnardel
: Oui,
je comprends.
Mme Maccarone : ...mais ce
n'est pas toujours notre ministre qui est en place qui sera le ministre,
mettons, peut-être, dans 10 ans, dans 15 ans. Puis ce n'est pas à chaque jour
que nous allons avoir une réforme puis une ouverture de cette loi. Alors, c'est
quand même un superpouvoir. Puis on voit qu'il y a beaucoup de superpouvoirs
qu'on se donne au gouvernement. Je pense que ça serait rassurant parce qu'il y
aura un après... je sais que je n'ai pas le droit de dire «M. Bonnardel», là,
mais il va y avoir un après. Ça fait que c'est de s'assurer que tous les futurs
ministres qui seront en place auront le même sens d'esprit de collaboration, et
le vouloir, et le devoir de consulter. Parce que, si ce n'est pas écrit dans la
loi, cette obligation n'est pas en place. Puis on a vu qu'on peut avoir des
dérives, puis c'est ça qu'on souhaite éviter. On souhaite qu'ils font toujours
partie de la conversation, parce que, là, on parle de corps de police, mais on
peut aussi parler des autres groupes qui seront concernés aussi par les lignes
directrices.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Intervention,
M. le ministre?
M. Bonnardel : Bien, comme je
l'ai mentionné, l'information... les discussions se font déjà. Puis ce n'est
pas parce que c'est moi qui est arrivé depuis six mois que ça s'est amélioré. Ma
prédécesseure, ceux qui étaient là avant moi et ceux qui seront après moi, les
discussions se font en continu, semaine après semaine, avec les différents
corps de police. Ce sont nos principaux partenaires, nos principaux partenaires.
Et on les a bien entendus. Je les ai bien entendus, mon sous-ministre aussi. Et
ces discussions se font en continu, semaine après semaine. Et je peux vous
affirmer, noir sur blanc, que 60 jours... bien, dès le lendemain de l'adoption
de cette loi, les discussions seront entreprises avec eux pour définir ces
lignes spécifiques, et eux vont nous accompagner dans ce processus.
Mme Maccarone : Mais c'est
ça, ce n'est pas noir sur blanc.
M. Bonnardel : Oui, mais ça,
c'est... ça, c'est ma parole. C'est ma parole...
Mme Maccarone : C'est ça,
c'est votre parole.
M. Bonnardel : ...et c'est le
travail que les équipes administratives font. Peu importe que je sois là ou que
je ne sois pas là, ce travail se fait et continuera de se faire en continu dans
les prochaines années.
Mme Maccarone : Et je ne
doute pas de votre bonne foi puis j'espère que ce sera le cas, mais, pour
s'assurer que ce sera le cas, puis, si le ministre a raison, que c'est toujours
la pratique en place, bien, encore une fois, pourquoi ne pas le mettre dans la
loi, d'assurer que, dans la loi, c'est clair que nos corps policiers seront
consultés? Si on dit que c'est clair, je vois le sous-ministre qui est en train
de dire oui, le ministre dit : Oui, peu importe, même si ce n'est pas moi,
c'est sûr, on va avoir une consultation, mets-le dans la loi, fais-nous
plaisir, puis je pense qu'il y a plein de gens qui vont être rassurés de ça
aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 96?
Mme Maccarone : J'ai un
amendement à déposer, M. le Président, mais on est en train de l'écrire. Si
nous pouvons suspendre?
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on va suspendre. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 20)
(Reprise à 15 h 28)
Le Président (M.
Bachand) :C'est juste... Alors donc, je
regarde la députée de Westmount—Saint-Louis, il y a des petits correctifs à
faire pour l'amendement?
Mme Maccarone : Oui, tout à
fait.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, désolé, on va
continuer la suspension quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 29)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président (M.
Bachand) :Merci. À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, pour un amendement.
Mme Maccarone : Oui. Alors,
un amendement proposé à l'article 96 : Ajouter au premier alinéa de l'article 307
de la Loi sur la police, proposé par l'article 96 du projet de loi, après
les mots «il établit» des mots «, après avoir consulté les partenaires,».
L'article se lira ainsi : 96. L'article 307
de cette loi est remplacé par le suivant :
«307. Le ministre conseille et surveille ses
corps de police ainsi que les autorités dont ils relèvent dans la mise en œuvre
des mesures visées par la présente loi et vérifie l'efficacité des services de
police qu'ils fournissent.
«À cette fin, il établit, après avoir
consulté les partenaires, des lignes directrices concernant toute question se
rapportant à la présente loi ou à ses textes d'application de même qu'à l'égard
de toute question relative à l'activité policière et les rend publiques. Ces
lignes directrices peuvent porter notamment sur la collaboration et la
concertation entre les corps de police de même qu'entre ces derniers et les
différents intervenants concernés. Les lignes directrices ne peuvent porter sur
une enquête ou une intervention policière en particulier.
«Les autorités dont relèvent les corps de
police communiquent au ministère... au ministre tous les renseignements utiles
concernant leurs priorités d'action, leurs projets et leurs réalisations.»
Alors, comme nous n'avons... nous avons
débattu juste dernièrement, avant notre suspension, le but, c'est de s'assurer
que, malgré qu'on entend l'engagement du ministre, mais... puis que nous avons
entendu dire que c'est de rigueur, c'est notre façon de faire, si c'est
vraiment notre façon de faire, ça ne devrait pas être compliqué d'adopter cet
amendement à l'article 96 parce que c'est déjà notre pratique puis notre
façon de faire.
Je pense que ça va amener une certaine
souplesse aussi puis ça va rassurer les groupes concernés parce que je sais
que, lors des auditions, nous avons beaucoup entendu en ce qui concerne les
lignes directrices, les groupes sont... sont préoccupés, ils souhaitent garder
l'indépendance des corps de police et de tous leurs membres, c'est une
préoccupation qu'ils ont, puis le but, c'est de s'assurer qu'ils font partie de
le processus.
Encore une fois, je... juste pour répéter,
M. le Président, si c'est déjà le cas, si c'est déjà notre pratique, si c'est
déjà notre façon de faire, pourquoi ne pas le mettre dans la loi pour s'assurer
qu'au-delà de l'adoption de cette loi ce sera la pratique à chaque fois que
nous allons renouveler les lignes directrices dans le futur?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le ministre.
M.
Bonnardel
: ...commentaire
pour dire que les discussions avec les différents partenaires, nos <principaux...
M. Bonnardel :
...commentaire
pour dire que les discussions avec les différents partenaires, nos >principaux
partenaires, les corps de police, se font, se font toujours, se font toujours,
continueront de se faire, ils vont se faire, comme je l'ai mentionné, dès
l'adoption de la loi, pour qu'on soit capables d'établir les lignes directrices
avec eux, et qui se fera... qui seront déposées 60 jours après l'adoption
de la loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Une question,
M. le ministre : Qui sont vos partenaires? Est-ce que ce sont
exclusivement les corps policiers?
M. Bonnardel : Bien, les
lignes directrices, nécessairement, les corps de police sont partie prenante.
Il peut y avoir d'autres, d'autres partenaires qui sont aussi partie prenante,
qui ont été présents aussi lors des consultations, ou d'organismes que nous
avons rencontrés pendant la période de... la période de vacances cet hiver, au
mois de janvier.
M. Fontecilla : Vous avez dit
que si la loi est adoptée dans... vous avez... vous vous êtes engagé à définir
des lignes directrices concernant particulièrement les interpellations
aléatoires dans les 60 jours, là, et vous avez aussi dit que vous allez...
vous alliez préparer ces lignes directrices en étroite collaboration avec les
corps policiers. C'est très bien, mais je voudrais savoir si vous allez
organiser des consultations auprès d'autres partenaires, autres que les corps
policiers, là.
M. Bonnardel : C'est le
ministère lui-même qui va entreprendre les discussions, nécessairement, pas
moi. On a déjà entendu les discussions, les consultations, les organismes.
Comme je l'ai déjà mentionné, là, j'ai rencontré plusieurs organismes aussi
avec mon collègue le ministre responsable de la Lutte contre le racisme. Donc,
c'est le ministère qui va aller chercher un consensus, un consensus autant du
côté des corps de police que des organismes concernés, les organismes de
défense, on va les nommer ainsi, là, qui... comme je l'ai déjà mentionné, que
j'ai rencontrés, au mois de janvier dernier, et qui m'ont... qui m'ont expliqué
la situation de cas particuliers de gens qui ont vécu ces cas particuliers de
certains corps de police. Donc, là-dessus, bien, il va être important... il va
être important de statuer puis de les rendre... de les rendre disponibles pour
nous aussi, pour être capables de leur expliquer où on s'en va.
M. Fontecilla : C'est bien,
mais, dans l'article 307, là, vous vous octroyez, en tant que ministre,
évidemment, le droit d'établir des lignes concernant toute question se rapportant
à la présente loi, là. Évidemment, il y a... tantôt, après l'étude de cet
article-là, on va regarder l'article 97, là, qui va concerner plus
particulièrement les interpellations, là, mais, par cet article-là, vous vous
donnez les pouvoirs de donner des lignes directrices, là. Expliquez-nous, là,
qu'est-ce que c'est, dans votre esprit, là, une ligne directrice, là, au-delà
des aspects particuliers, là. Est-ce que c'est... je vais le dire comme ça,
est-ce que c'est un ordre que vous donnez à l'ensemble des corps policiers, là,
à certains corps policiers, concernant quoi particulièrement, là? Qu'est-ce que
vous avez à... Quelle est la préoccupation du... comment dire, quel est le
projet du ministère de la Sécurité publique, là, concernant les lignes directrices
générales? Parce qu'ici on parle de lignes directrices dans un sens large, là,
je voudrais comprendre qu'est-ce que vous avez en tête, là, avec les lignes
directrices.
• (15 h 40) •
M. Bonnardel : Bien, les lignes
directrices peuvent... vont concerner nécessairement tous les corps de police,
pas juste un, pas juste deux, c'est l'ensemble, c'est l'ensemble des corps. On
l'a mentionné tantôt, je pense, à la question de la députée, pour ce qui est,
exemple, du registre des personnes disparues. Alors, on peut établir une ligne
directrice qui va définir, aux différents corps de police, le modus operandi ou
le processus pour établir le cadre comme tel. Puis, si on choisit le cadre qui
est celui de la Sûreté du Québec, bien, on va l'intégrer à l'ensemble du
corps... des corps de police.
M. Fontecilla : Est-ce que
vous avez... est-ce que vous avez déjà une idée précise, là, de ce que vous
avez... de ce que vous entendez établir comme lignes directrices, là, au-delà
des interpellations policières, là?
M. Bonnardel : Bien,
l'affichage des personnes disparues, c'est certain que ça, ça fait partie du
processus puis du travail des prochaines semaines, des prochains mois.
M. Fontecilla : Puis c'est le
seul projet que vous avez en tête avec ce...
M. Bonnardel : Bien non,
l'interception sur...
M. Fontecilla : Parce que
vous vous donnez un pouvoir très, très, très important, là.
M. Bonnardel : Oui, oui. Oui,
oui, mais, comme je l'ai mentionné...
M. Fontecilla : Et j'aimerais
savoir vous allez l'utiliser à quelles fins, là.
M. Bonnardel : Oui, puis j'ai
compris l'inquiétude que les corps pourraient avoir. Le but, le but, c'est de
travailler avec nos partenaires. C'est ce que le MSP a toujours fait. On n'a
jamais travaillé seul dans notre tour en disant : Bien, on s'en va là puis
on impose. Notre principal... nos principaux partenaires, ce sont les policiers
au Québec. Donc, le défi que... le but que nous avons, c'est de rendre le cadre
de travail... leur cadre... leur travail adéquat, de moderniser, de mieux faire
connaître et d'adapter les <politiques...
M. Bonnardel :
...adéquat,
de moderniser, de mieux faire connaître et d'adapter les >politiques aussi,
nos politiques, là, au monde d'aujourd'hui, dont nécessairement les
interpellations et l'interception qui ont été d'actualité dans les derniers
mois.
Donc, c'est un partenariat qui va se
faire, ce sont des discussions qui vont se faire avec les partenaires. C'est
pour ça que je vous dis aujourd'hui que les discussions, dès l'adoption de la
loi, seront entamées pour qu'au 60e jour on dépose les premières lignes
directrices qui seront sur les interpellations, interceptions.
M. Fontecilla : Il existe
plusieurs façons, là, pour un État, là, d'établir des obligations, on va les
appeler comme ça, de façon très générale, une obligation légale, une loi, un
règlement, une deuxième façon. Vous, vous avez trouvé une troisième façon, là,
qui pour moi est inédite, là, je ne l'ai pas vue, peut-être que ça existe, vous
allez me... ailleurs, dans d'autres ministères, c'est les lignes directrices,
là. Pourquoi ne pas avoir choisi, d'une part, l'inclure... inclure... vous
donner la capacité d'obliger les corps policiers, là, dans la loi ou peut-être
dans un règlement, là, pourquoi avoir choisi une troisième voie?
M. Bonnardel : Pour votre
gouverne, M. le député et Mme la députée, nécessairement, il existe déjà des
lignes directrices au ministère de la Sécurité publique qui concernent
l'exclusivité de fonction des policiers qui détiennent un poste d'encadrement
et l'obligation de divulgation. Donc, ce n'est pas... ce n'est pas nouveau pour
eux. Puis, comme je l'ai mentionné puis je vais répéter, les lignes, pour nous,
ce n'est pas d'imposer de façon unilatérale une position x. On ne peut pas
faire ça sans que nos partenaires soient partie prenante, partie prenante de
l'amélioration de leur travail, du défi qu'ils ont en 2023 et qu'ils auront
dans les prochaines années.
Donc, le but, le but, c'est de travailler
avec nos partenaires. Puis je vous le dis, que ce soit moi, quelqu'un d'autre
dans les prochaines années, on aura... on devra... on aura toujours ce défi
d'accompagner nos policiers, nos policières dans le cadre de leur travail. Donc,
ce n'est pas... ce n'est pas nouveau, là, ça ne vient pas d'arriver, ce terme, «lignes
directrices», pour une première fois, ça existe déjà.
M. Fontecilla : Pourquoi ne vous...
vous ne donnez pas aussi l'obligation, là, de justement, là, dans l'esprit de
partenariat, là, qui est inscrit dans la mission même de la police, là,
d'établir, d'adopter des lignes directrices, là, qui sont fondées justement sur
la notion de partenariat tel que présenté dans l'amendement de notre collègue
de Westmount—Saint-Louis?
M. Bonnardel : C'est un peu la
réponse que j'ai donnée, c'est... c'est... c'est dans notre... dans nos façons
de faire. On n'est pas, au MSP, au ministère de la Sécurité publique... on n'a
pas beaucoup de partenaires. Le principal partenaire, c'est notre police
nationale, c'est nos services de police municipaux. Ce sont eux nos
partenaires. C'est avec eux qu'on doit travailler. C'est avec eux qu'on doit
donner tous les outils possibles pour les aider à bien faire leur travail, pour
rassurer la population, pour sécuriser nos rues.
Donc, ce travail, ce travail, le MSP ne
peut pas le faire seul. Je ne peux pas le faire seul dans mon coin sans qu'eux
soient informés, sans qu'eux participent à ce que nous souhaitons mettre de
l'avant, c'est impensable, c'est impensable. Le MSP ne peut pas travailler
comme ça. Puis c'est pour ça que, qui était là avant moi versus qui sera là
après moi, c'est un modus operandi, les façons de faire qui vont continuer
d'être imbriquées dans leur... dans le gène du MSP, qui est celui... qui est
celui de communiquer et de faire participer nos partenaires pour améliorer...
améliorer nos processus.
M. Fontecilla : Donc, en
quelque sorte, si je comprends votre propos, la collaboration et les
partenariats, c'est implicite dans le travail du ministère. Je comprends cela
aisément, là, mais je vois comme une... comment dire, un double traitement, là,
d'une part, et on l'a adopté, on... vous mettez de l'avant, là, une mission
fondée sur... vous mettez de l'avant une mission de la police, là, fondée sur
le partenariat, entre autres, et vous vous donnez le pouvoir d'établir des
lignes directrices, là, qui... donc un très grand pouvoir. Mais, dans ce
cas-là, la notion de partenariat disparaît. Et vous me dites : C'est parce
qu'elle est déjà implicite, là. Mais pourquoi vous... l'avoir établie dans la
mission elle-même de la police et non pas dans la pratique d'établir des lignes
directrices, là?
M. Bonnardel : Bien, ça a
déjà été... comme je l'ai mentionné, ça a déjà été établi, ces lignes
directrices, dans le cadre... dans le cadre des fonctions des policiers qui
détiennent un poste d'encadrement. Comme je l'ai mentionné, les corps de police
ont participé à ces lignes directrices que nous avons... que nous avons
établies.
Donc, pour moi, c'est important de donner...
donner un message... donner un message qui est fort, qu'on va établir des
lignes qui vont répondre aux inquiétudes que beaucoup de personnes ont eues <concernant...
M. Bonnardel :
...qui
vont répondre aux inquiétudes que beaucoup de personnes ont eues >concernant
les interpellations et les interceptions, ça, c'est le prochain article, et que
là-dessus, il ne faut pas oublier, il y a des corps de police qui ont déjà des
processus, des lignes spécifiques. Le SPVM en a, là, mais, pour nous, ça va
être important d'encadrer ça dans un ensemble...
Une voix : ...
M.
Bonnardel
:
...d'équité, c'est ça, un principe d'équité pour que tous les corps se
disent : O.K., ça, c'est les lignes sur lesquelles on doit s'adapter, se
préparer. Il y en a qui vont dire : Bien, on est déjà à la même place ou
presque, on va améliorer ceci ou enlever cela. Puis voilà, c'est un cadre
spécifique, un thème, une façon... une façon de faire qui va représenter notre
vision et que, nécessairement, de l'autre côté, aller chercher des pratiques aussi
que les corps de police ont déjà appliquées, pour ne pas nommer, exemple, le
SPVQ à Québec ou le SPVM à Montréal.
M. Fontecilla : Je ne doute
aucunement de votre capacité à collaborer avec les corps policiers et d'autres
acteurs de la société civile, là, intéressés par la sécurité publique, là,
comme par exemple les organismes de défense, là. Mais vous vous êtes donné,
encore une fois, un très grand pouvoir d'établir des lignes directrices, mais
la loi, telle qu'elle est, telle qu'elle est formulée en ce moment, là, vous
avez ce pouvoir-là et vous l'exercez de façon... vous pouvez l'exercer de façon
solitaire. Vous me dites : Non, non, non, je vais... la pratique, dans le
ministère, c'est de travailler de façon collaborative, concertée, etc., mais,
dans ce que nous voyons ici, vous vous donnez la capacité d'exercer seul ce
pouvoir-là, alors qu'encore une fois vous avez établi dans la mission de la
police qu'elle doit fonctionner sur la notion de partenariat, là.
M. Bonnardel : On a toujours
fonctionné comme ça. La seule réponse que je vais vous donner, la mission du
ministère se lit comme suit, une portion de la mission : «Sa mission est
de faire du milieu de vie des Québécois un endroit sécuritaire, propice au
développement social et économique de la société en intervenant, de concert — de
concert — avec ses partenaires, dans différents secteurs, dont,
exemple, les services correctionnels.»
M. Fontecilla : ...ne pas
transcrire cette notion-là de partenariat dans la loi, dans l'article sur les
lignes directrices, là?
M. Bonnardel : Parce que c'est
important, comme je vous l'ai mentionné, que les lignes directrices qui ont
déjà été établies dans d'autres... dans d'autres moments où je n'étais pas
ministre, aujourd'hui, on définit la même... la même sensibilité que nous avons
pour ces lignes directrices pour avoir une équité dans l'ensemble des corps de
police, pour répondre spécifiquement à une des inquiétudes que vous avez
sûrement, parce que vous aussi, vous avez entendu les groupes de défense, sur
la question des interpellations et des interceptions aléatoires.
M. Fontecilla : Est-ce que
votre intention, en vous donnant le pouvoir d'établir des lignes directrices
sans nécessairement consulter, consulter vos partenaires, là, parce que ce
n'est pas... ce n'est pas inscrit, là, ici, là, ce qu'on voit, là, c'est que
vous pouvez exercer... définir les lignes directrices sans consulter vos
partenaires, ça ne figure pas dans le texte que nous avons, nous avons devant
nous, là. Est-ce pour vous donner la capacité de vaincre des résistances?
Pourquoi vous donner ce pouvoir, ce si grand pouvoir, là, en l'absence de la
mention explicite dans la loi du devoir de partenariat, là? C'est ça qui
m'intéresse.
• (15 h 50) •
M. Bonnardel : Il pourrait y
avoir des corps de police qui se disent : Bien, nous, on n'a jamais eu de
cas comme ça, on n'a pas besoin de statuer sur les interceptions ou...
interceptions ou interventions. Alors, pour nous, c'est important, de par ces
lignes, de définir, de définir l'équité, les principes mêmes, les principes
mêmes d'une interception ou interpellation aléatoire qui se fait sans motif,
discriminatoire. Donc, voilà, c'est... Puis je reste convaincu, présentement,
que l'ensemble des corps de police répondent très, très bien à ces situations,
mais on va l'encadrer, on va le travailler avec eux, puis on aura des lignes
qui vont nécessairement définir ce cadre et qui risquent, pour certains corps,
comme je l'ai mentionné, que ce soit Québec, ou Montréal, ou la Sûreté, qui
sont déjà... qui ont déjà des principes mêmes, là-dessus, bien, ils vont
peut-être se dire : Bien, ça, on répond à ça, on répond à ça, on répond à
ça, on est O.K., on est O.K. pour la suite des choses. Donc, on ne change pas
nos... notre processus. Voilà.
M. Fontecilla : Donc, si je
comprends bien votre propos, en ce moment, là, lorsque vous dites... vous vous
donnez le pouvoir d'établir des lignes directrices, là, c'est... dans le
pratico-pratique, là, dans l'immédiat, là, dans votre plan d'action immédiat, là,
c'est concernant les interpellations aléatoires et toutes les pratiques
concernant les personnes disparues. C'est ces deux aspects-là où vous allez
établir des lignes directrices dans l'immédiat, là.
M. Bonnardel : À court terme,
oui. À court terme, oui.
M. Fontecilla : Et à plus
long terme?
M. Bonnardel : On n'est pas
rendu là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi, je veux
juste dire que mon but, c'est d'aider le <ministre...
Le Président (M.
Bachand) :
...
Mme la députée
de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Moi, je
veux juste dire que mon but, c'est d'aider le >ministre d'être
conséquent et cohérent avec lui-même. C'est ça, mon but. Dans tout ce qu'il
vient de dire, il a parlé de la mission, il a parlé de... c'est impensable
qu'on ne consulte pas, il a dit qu'il faut faire participer nos policiers. Si
c'est le cas, c'est quoi, le mal d'ajouter la notion de consultation, «après
avoir consulté les partenaires»? Qu'est-ce que ça va changer? Je veux
comprendre pourquoi c'est un non, si c'est... ça fait déjà partie de la
mission, si ça fait déjà partie de la façon que le ministre travaille. Puis il
dit que c'est comme ça que nous avons travaillé précédemment puis c'est comme
ça que nous allons travailler dans le futur. «C'est impensable», ses mots à
lui. Ça fait que, si c'est le cas, pourquoi ne pas le mettre? Qu'est-ce que ça
va dénaturer dans le processus d'avoir une obligation dans la loi de consulter?
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Bonnardel : Bien, je l'ai
déjà mentionné au collègue député, ça fait partie du modus operandi du
ministère depuis... depuis... depuis le tout début. Ça fait partie de sa
mission. Pas besoin de mettre ça dans le projet de loi pour... pour identifier
spécifiquement qu'on doit communiquer. Comme je l'ai mentionné, il n'y a pas
36 partenaires, au MSP. Le plus important, c'est celui... c'est celui avec
lequel on travaille depuis des années, des années, des années, c'est les corps
de police. Donc, on ne peut pas jouer seul dans notre coin, là, c'est
impensable.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
une réponse à ma question, c'est une réponse à pourquoi la façon qu'on
travaille. Mais qu'est-ce que ça change de l'ajouter si ça fait partie de notre
processus? Ça fait que des partenaires qui sont consultés, c'est les corps de
police, mais ce n'est pas nécessairement tous les policiers. Est-ce que ça
comprend tous les partenaires?
M. Bonnardel : Bien, les
partenaires, je l'ai mentionné tantôt au député sur la même question, les corps
de police, les organismes de défense, tous ceux avec lesquels on aura... on
aurait à travailler pour répondre aux inquiétudes de la population, oui, les
corps de police, puis, de l'autre côté, pour les interceptions et les
interpellations, il y a des organismes de défense que le MSP connaît, que je
connais, que nous avons rencontrés déjà, mes collègues et moi. Alors, c'est
certain que certains d'entre eux vont être interpelés, là.
Mme Maccarone : Comment
est-ce que ça fonctionne aujourd'hui sans les lignes directrices? Pourquoi
avez-vous besoin de ça?
M. Bonnardel : Bien, c'est
justement, parce que chaque corps de police peut par lui-même définir de quelle
façon son corps doit travailler ou répondre face à des interpellations qui se
font avec motif ou non. Donc, pour... le principe même d'une ligne directrice,
c'est d'avoir un principe d'équité.
Mme Maccarone : Ça fait
qu'ici on va parler uniquement des interpellations parce qu'à 97 on parle des
interpellations. Ça fait que, là, à 96, on parle des lignes directrices, mais
ce n'est pas défini qu'est-ce que nous avons besoin de la ligne directrice. Ça
fait que d'où le sens de ma question. Si on a déjà le 97 qui s'en vient pour
traiter les interpellations policières, la façon qu'on travaille aujourd'hui,
pourquoi que nous avons besoin des lignes directrices, si on va déjà avoir un autre
article qui va traiter des interpellations?
M. Bonnardel : Bien, 96, ça
va dicter de futures lignes directrices, dont le sujet que vous m'avez
mentionné tantôt, les personnes disparues. Et 97, on l'écrit immédiatement pour
dicter le fait que nous prenons cette situation au sérieux et que les lignes
directrices sur les interpellations et interceptions seront déposées au 60e jour
après l'adoption de la loi.
Mme Maccarone : Puis de la
façon que ça fonctionne aujourd'hui, c'est qu'on dit que tout le monde
travaille en silo, puis ils font leurs affaires de leur façon puis pas
nécessairement...
M. Bonnardel : Bien, exemple,
les personnes disparues, la Sûreté du Québec a un... pas un portail, là, mais
un site sur les personnes. Le SPVM, je ne crois pas.
Une voix : ...
M. Bonnardel : Ils en ont-tu
un aussi? Je pense que oui, donc c'est pour ça qu'on va...
Une voix : ...
M. Bonnardel : Il y a
d'autres corps de police qui ne l'ont nécessairement pas. Donc, le défi, pour
répondre à votre inquiétude de tantôt, c'est d'encadrer ce registre comme tel
et de le faire de la bonne façon.
Mme Maccarone : C'est juste
que... Je sais que le ministre est sensible à les préoccupations que nous avons,
parce qu'on porte la voix des gens qui sont venus témoigner, puis c'est écrit
dans plusieurs mémoires, il y a des inquiétudes parce que, malgré la bonne foi
du ministre qui dit qu'on va consulter, c'est une consultation, ce n'est pas
nécessairement qui va aller en lien avec les souhaits des groupes qui seront
consultés. Alors, on souhaite amener la lumière et la préoccupation, que ce
soit le corps de police ou que ce soient tous les groupes qui ont des
revendications, on veut s'assurer que leur voix est portée ici. Mais ça donne
l'impression, c'est un peu : Fais ce que je dis, mais pas ce que je fais.
C'est un... le grand pouvoir qu'on se donne, au ministre, puis avec tout le
respect, ce n'est pas... ce n'est pas envers le ministre en question, mais
c'est dans la loi, c'est vraiment un <superpouvoir....
Mme Maccarone :
...ce
n'est pas envers le ministre en question, mais c'est dans la loi, c'est
vraiment un >superpouvoir que nous sommes en train d'octroyer. Puis avec
raison, puis avec justesse, je comprends pourquoi les groupes sont concernés.
Tous les partenaires sont concernés parce qu'il va toujours y avoir une peur
qu'à chaque fois qu'on souhaite faire un changement, une modification, bien, on
n'a pas besoin de suivre la loi, on a un superpouvoir qu'on va pouvoir le faire
puis on... ce n'est même pas écrit 60 jours. Ça, c'est quelque chose qui
est dit au micro, mais qui n'est pas écrit nulle part dans la loi. On dit que
oui, on va consulter, mais ce n'est pas dans la loi. Ça fait que c'est quand
même un énorme pouvoir qu'on donne. Puis ce n'est pas écrit ailleurs que cette
consultation sera faite. Puis, si les groupes, évidemment, sont préoccupés ou
qu'ils ne sont pas contents avec les lignes directrices, bien, ils vont avoir
un droit de recours, par exemple. Ça fait que je partage leurs préoccupations.
Encore une fois, je ne dis pas que le
ministre n'est pas de bonne foi, puis j'entends les explications, puis je pense
qu'on a tous une responsabilité d'aider à s'améliorer, que ce soit en ce qui
concerne retracer les personnes disparues ou la lutte contre le profilage
racial, par exemple, mais je dois aborder une préoccupation en ce qui concerne
ce superpouvoir qui est quand même très inquiétant.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement est adopté?
Mme Maccarone : Par appel
nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire : M. Bonnardel
(Granby)?
M. Bonnardel : Contre.
La Secrétaire : M. Lamothe
(Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire : Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides)?
Mme Haytayan : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire : M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement est
rejeté. Donc, on revient à l'article 96. Interventions? S'il n'y a pas
d'autre intervention... M. le député de Dorion.
M. Fontecilla : Sur
l'article 96?
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Ça va?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Intervention ou ça va? O.K.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 96 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Une voix : Sur division.
Le Président (M.
Bachand) :Sur division. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Bonnardel : Alors,
article 97 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 307, du suivant :
«307.1. Le ministre doit établir, à
l'égard des corps de police et de leurs membres, une ligne directrice
concernant les interpellations policières, y compris les interceptions
routières effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la sécurité
routière (chapitre C-24.2), et la rendre publique.»
Commentaires : L'article 97 du
projet de loi propose d'introduire l'article 307.1 à la loi afin d'obliger
le ministre à établir une ligne directrice concernant les interpellations
policières, y compris les interceptions... routières, pardon, effectuées en
vertu de l'article 636 du Code de la sécurité routière, à l'égard des
corps de police et de leurs membres et de la rendre publique.
Ça fait que ça fait suite à la
recommandation 132, là, du Comité consultatif sur la réalité policière,
comme je l'ai déjà... je l'ai déjà mentionné, là.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Une
préoccupation côté de format puis la façon qu'on travaille, quand on parle de
l'article 636 de le Code de la sécurité routière, qui a été jugé
inconstitutionnel par la Cour supérieure, le jugement est présentement en
appel, ne serait-il pas préférable d'attendre le résultat de ce dossier avant
de modifier la Loi sur la police et mentionner un article de loi qui n'existera
peut-être plus? Ça fait que ça, c'est une question, je ne sais pas si vous avez
un avis légal en ce qui concerne l'article 97, parce que ça se peut qu'il
va y avoir un impact suite au jugement.
M. Bonnardel : Bien, s'il y a
un impact...
Le Président (M.
Bachand) :Juste... je vous rappelle, bien
sûr, la grande prudence, comme la députée de Westmount—Saint-Louis a souligné,
la grande prudence, s'il vous plaît. M. le ministre.
M. Bonnardel : Si j'avais
suivi votre raisonnement, on n'aurait rien fait ou presque, là, on aurait
attendu la fin ou la... que la cause soit entendue en appel. Donc, aujourd'hui,
on répond, on répond à des inquiétudes, des inquiétudes des gens, et le
processus judiciaire suit son cours.
Mme Maccarone : Et j'entends
le ministre, puis avec beaucoup de prudence, M. le Président, c'est parce
qu'ici dans cet article on parle spécifiquement des interpellations policières,
d'où la raison de la question. Ce n'est pas une question d'être pour ou contre,
on pourra faire le débat, encore une fois, en ce qui concerne... consultation,
etc., mais, avant de même poursuivre, pour sauver du temps à la commission, je
voulais juste savoir s'il y a quand même un avis écrit qui nous dit que, oui,
on n'aura aucune difficulté législative de poursuivre avec cet article. Parce
que tout dépendamment ce qui sera rendu comme décision, parce que c'est présentement
en appel, est-ce qu'il va y avoir un impact ici? Encore une fois, je ne suis
pas avocate. Alors, c'est une question de rigueur dans notre processus, puis je
suis persuadée...
16 h (version révisée)
Mme Maccarone : ...alors c'est
une question de rigueur dans notre processus. Puis je suis persuadée que le
collègue a quand même beaucoup d'interventions à faire, moi aussi également,
mais, avant même de poursuivre, je voulais juste m'assurer qu'on ne fait pas
fausse route, côté dans le cadre législatif.
M. Bonnardel : ...Mme la
députée, si c'est dans la loi...
Mme Maccarone : Députée de Westmount—Saint-Louis.
J'aime ça entendre mon comté, c'est important.
M. Bonnardel : Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, si c'est écrit dans la loi ou si c'est dans la loi, c'est
parce que tout cela est passé à travers le processus des directions des
affaires juridiques, donc...
Mme Maccarone : Moi, j'ai
déjà vu beaucoup de débats où il y a des choses qu'on dit : Ah oui! c'est
vrai, vous avez raison, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Ça fait que ça
se peut que ça a été le cas cette fois-ci. Mais est-ce qu'on a quand même un
avis en ce qui concerne ceci? Parce que c'est quand même... c'est spécifique, c'est
rare qu'on fait face à cette particularité, d'où la question. Puis on n'est pas
les seuls qui ont posé la question, on a quand même eu des recommandations,
aussi, des avocats qui nous ont demandé si on a quand même un avis qui dit que
nous pouvons poursuivre, que, vous dites, est probablement le cas, parce que la
loi est écrite. Ça fait que, si ça existe, est-ce que c'est un avis qui
pourrait être déposé?
M. Bonnardel : Il n'y a pas d'avis
comme tel. La Direction des affaires juridiques a entériné les articles qui
sont dans la loi, donc ça fait foi.
Mme Maccarone : O.K. Bon,
bien, il faut que... je pense que la question se pose. Puis évidemment ça amène
les mêmes préoccupations, le 97, que nous avons abordées dans le 96, c'est un
grand pouvoir que nous sommes en train de donner au ministre en ce qui concerne
les lignes directrices. Et là on parle uniquement des interpellations
policières. Ça fait qu'est-ce que le ministre peut partager ses intentions?
M. Bonnardel : Bien, je l'ai
déjà mentionné, là, les lignes directrices qui sont établies vont définir un
cadre comme tel, une forme d'équité qui ne permettra pas, donc, des
interpellations ou des interceptions avec motifs discriminatoires. Mais là je
vous le dis de façon très aisée, très facile, mais le libellé ou la façon de l'écrire
sera fait en collaboration, oui, avec les différents corps de police. Mais le
principe même, c'est de répondre... c'est de répondre à ces cas qui ont été,
malheureusement, médiatisés, à ces situations qui sont arrivées, pas de façon
majoritaire, mais qui sont activées. Alors, c'était important, pour moi, d'y
répondre. Et là-dessus, bien, nos partenaires policiers seront parties
prenantes. Les partenaires, aussi, des groupes de défense, aussi, seront
interpellés là-dessus, comme je l'ai fait moi-même en les rencontrant, là, dans
les derniers mois, pour être capable de comprendre leur cas, leurs expériences
qui ont été, pour certains, malheureuses.
Mme Maccarone : C'est un sujet
qui est très délicat, qui ne fait pas de consensus nulle part, que ce soient
les groupes concernés, qui sont des groupes qui sont victimes de profilage
racial, ou qu'on parle de corps policiers qui souhaitent s'assurer qu'ils ont
tout ce qu'il leur faut pour être en mesure de faire leur travail comme il
faut. Comment le ministre voit sa façon de marier ces deux enjeux pour s'assurer
qu'on protège la population puis la société civile mais qu'on donne quand même
les outils nécessaires pour les policiers, d'agir?
Parce que, nous, ce qu'on a entendu, puis
les explications que nous avons entendues aussi lors des auditions
particulières... Puis évidemment je suis de tout cœur avec les personnes
racisées, on veut mettre fin à ça, ça fait que je comprends l'intention. Mais
il y a une différence entre profilage racial puis profilage criminel. Alors,
comment est-ce que le ministère voit sa directive pour marier toutes ces
intentions?
Je comprends qu'il y aura une
consultation. Puis là, évidemment, je déclare mes intentions de déposer un
amendement pour parler de consultation, parce que je pense que les
consultations, ici, spécifiquement, c'est quelque chose que nous devons mettre
dans la loi pour s'assurer qu'il y aura un engagement aujourd'hui et futur. Si
nous ne pouvons pas le faire pour le 96, je pense que c'est essentiel qu'on le fait
pour le 97, parce que, là, on comprend qu'il y a plein de choses qui peuvent
arriver.
On a entendu aussi, dans les crédits
budgétaires... j'ai demandé juste de savoir c'étaient qui, les groupes qui
étaient consultés, le 17 et le 19 janvier, puis on a reçu une réponse, en
ce qui concerne notre demande de l'accès à l'information, que ces informations
sont confidentielles. Ça fait que vous me permettez d'avoir une préoccupation
en ce qui concerne la notion de consultation, si on ne peut même pas dire
ouvertement <c'étaient qui...
Mme Maccarone :
...
notion de consultation, si on ne peut même pas dire ouvertement >c'étaient
qui, les groupes qui ont été consultés, quand on parle de la prochaine étape
pour la lutte contre le racisme.
Alors, est-ce que le ministre peut au
moins nous expliquer un peu les intentions puis comment il voit le mariage
entre ces deux pôles qui sont différents? Puis peut-être s'il peut aussi l'expliquer
comment nous n'allons pas approfondir le désengagement policier que nous avons
aussi entendu, mais tout en protégeant notre société civile?
M. Bonnardel : Bien, c'est un
équilibre qui n'est pas simple à trouver, mais qui doit être trouvé. Et je l'ai
déjà dit, il y a des corps de police qui appliquent déjà ces règles internes
d'interpellation et d'interception. Il y en a qui le font déjà, puis ils le
font déjà très, très bien.
Mais, de l'autre côté, on va le voir plus
loin, l'article 83, à partir de 83 aussi, les règlements de discipline, la
formation continue, les efforts que nous souhaitons donner, puis on va le voir
plus loin, au Commissaire à la déontologie pour être capable d'épauler,
d'outiller, aussi, les plaignants, les accompagner, alors c'est tous des ajouts
que nous avons mis dans la loi, qui n'étaient pas dans l'ancienne loi n° 18, qui, pour moi, sont un pas, un pas important pour
accompagner ces plaignants qui... on va le souhaiter, là, qui vont être le
moins... Oui, on va souhaiter qu'il y en ait le moins possible, dans les
prochaines années.
Nos corps de police sont déjà bien, bien,
bien, équipés, ils sont bien encadrés, mais il reste quand même que la
formation continue a été un sujet... a été un sujet, là, qui a été important
avec nos différents partenaires, puis tout le monde en est conscient que ça... Qu'on
parte à la... qu'on parte dans le cursus collégial à la formation pour devenir
un aspirant policier, par la suite à l'École nationale de police, bien, le
profilage racial et social, il faut être... il faut que la formation se fasse
de bonne manière. Puis le policier d'aujourd'hui versus celui de voilà
20 ans et celui dans 25 ans, bien, le travail va évoluer, va changer.
Donc, voilà, c'est... je pense qu'on a...
pas je pense, je considère qu'on a trouvé un équilibre intéressant, intéressant
dans cette loi. On aura d'autres amendements qu'on va déposer, aussi, pour
améliorer et trouver des petites touches additionnelles à cette loi. Mais je
pense qu'on a un équilibre qui répond bien, qui répond bien au travail que les
policiers doivent faire versus, aussi, la protection des plaignants dans le
futur.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est des amendements qui sont déjà déposés, M. le ministre, pour que les
oppositions puissent en prendre...
M. Bonnardel : Non.
Mme Maccarone : Est-ce que ce
serait possible de les déposer d'avance pour nous?
M. Bonnardel : On va avancer,
on va avancer puis on va... On n'en a pas beaucoup, mais, dès qu'on va avancer,
je vais vous informer comme je l'ai fait tantôt, comme je l'ai fait tantôt pour
celui que vous aviez déposé. C'est ça.
Mme Maccarone : Dans les
lignes directrices, est-ce que vous avez l'intention de faire une distinction
entre profilage racial et profilage criminel?
M. Bonnardel : Bien,
profilage social, profilage racial, ce sont des termes qui ont été utilisés...
Mme Maccarone : Profilage
criminel.
M. Bonnardel : Bien, si le
profilage criminel est un terme qui doit être utilisé de la part de nos
différents partenaires, on l'évaluera.
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : Parce que, de
mon sens, ce que nous avons entendu, c'est qu'il y a une grande différence.
Puis évidemment, oui, le profilage racial existe, puis nous souhaitons mettre
fin à ceci. Mais il y a une différence avec le profilage criminel, que nous
avons entendu très clairement défini lors des auditions. Puis ce qu'on ne veut
faire surtout pas, c'est empêcher les policiers de faire leurs travaux.
Je souhaite entendre le ministre, quand on
parle de, spécifiquement, cet article, lors du mémoire qui a été déposé au
Conseil des ministres en ce qui concerne ce projet de loi, quand on parle des
interceptions routières, c'est écrit, dans le mémoire qui a été déposé : « Ainsi, le ministre de la
Sécurité publique serait en mesure d'émettre des lignes directrices claires,
obligatoires, pour les corps de police, à l'instar des recommandations du CCRP
et du GACR de même que des attentes de la société civile. Et, advenant
l'adoption de cette proposition, une ligne directrice confirmait, donc, que
l'interpellation policière et l'interpellation routière basées sur des motifs
discriminatoires sont interdites.» Pourquoi ce n'est pas écrit dans la loi?
M. Bonnardel : Bien, c'est les
lignes directrices qui vont le définir.
Mme Maccarone : Mais vous
avez dit que...
M. Bonnardel : Mais ça, c'est
une recommandation... c'est la recommandation 132 du CCRP... est explicite
aussi, exactement... ou les mots sont proches, mais c'est pas mal les mots que
vous avez dits là, que... le cadre normatif en vigueur pour interdire
explicitement les interpellations policières des piétons et des passagers de
véhicules, basées sur un motif discriminatoire, partout au Québec. Donc, c'est
nécessairement les lignes... Les lignes vont définir que ça ne doit pas se
faire avec un motif, comme cela existe déjà pour des corps de police comme
Québec et Montréal, qui eux-mêmes, déjà, ont déjà défini des cadres <comme
tels...
M. Bonnardel :
...Montréal,
qui eux-mêmes, déjà, ont déjà défini des cadres >comme tels. Alors, nos
partenaires l'ont déjà fait, on ne part pas de zéro, là, on ne part pas de
zéro, là.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas écrit dans la loi. Le mot «sont interdites», c'est dans votre mémoire que
vous avez déposé dans votre Conseil de ministres. Ça fait qu'encore une fois je
questionne si ça fait partie de ce qui était proposé dans le Conseil des
ministres et accepté par le Conseil des ministres. Puis je comprends que nous
avons fait un effort, ici, mais ce n'est pas le même sens. J'entends les
intentions du ministre, mais ce qui était présenté au Conseil des ministres,
puis c'est un document qui est public, pour les gens qui souhaitent aller voir
sur l'Internet, ils disent que l'interception policière et l'interception
routière basées sur des motifs discriminatoires sont interdites. Ce n'est pas
ça qui est écrit dans cet article. Cet article dit : «Une ligne directrice
concernant les interpellations policières, y compris les interceptions
routières effectuées en vertu de l'article 636 du Code — qu'encore
une fois, est en appel, ça fait que d'où la préoccupation — de la
sécurité routière de la sécurité routière, et la rendre publique.» Mais on ne
parle pas des intentions, ici, de les interdire.
M. Bonnardel : Bien, c'est la
ligne directrice qui va définir notre ligne de pensée.
Mme Maccarone : Parfait, mais
pourquoi ce n'est pas écrit dans l'article?
M. Bonnardel : Bien, on ne peut
pas l'écrire dans l'article, il faut toujours bien questionner nos partenaires
et participer avec eux à l'élaboration de la ligne directrice.
Mme Maccarone : Mais vous
n'avez pas consulté les partenaires avant de déposer la loi?
M. Bonnardel : Bien, c'est ce
que je vous dis, si nos partenaires... si on avait déjà en tête les lignes
directrices, on l'aurait écrit, mais là elle n'est pas définie, la ligne
directrice, parce qu'on va faire participer nos partenaires. Puis
nécessairement on va se baser sur ce qui se fait déjà, sur ce qui a déjà été écrit,
pour trouver un consensus puis un libellé qui va répondre... qui va répondre,
en termes d'équité, à tout ce qui se fait de bien, déjà, et comment on peut
peut-être l'améliorer. Voilà pour... Puis là, bien, il y a les corps de police,
comme je l'ai mentionné, puis il y a la question du député, tantôt, est-ce que
d'autres partenaires de groupes de défense aussi doivent être interpellés pour
leur expliquer : Voici où on s'en va, alors, nécessairement, c'est un
travail qui va se faire assez... qui doit se faire assez rapidement, là. Je
l'ai mentionné, pour moi, c'est important qu'au 60e jour on établisse ces
lignes puis qu'elles soient définies à la 60e journée après l'adoption de
la loi.
Mme Maccarone : Mais c'est un
travail qui va se faire, mais c'est une décision qui est déjà prise, parce que
c'est ça qui était présenté au Conseil des ministres.
M. Bonnardel : Bien, c'est un
engagement, c'est un engagement que je prends d'établir la première ligne
directrice officielle de cette loi... sera celle sur les interpellations,
interceptions.
Mme Maccarone : D'interdire,
c'est ça qui est écrit.
M. Bonnardel : Mais sans
motif.
Mme Maccarone : Mais c'est
écrit «interdire», mais ce n'est pas écrit dans la loi. C'est ça, pour moi, ça,
c'est incohérent, parce que la façon que ça fonctionne... Ce n'est pas marqué,
aussi, l'autre mot, que c'est basé sur des motifs discriminatoires. Ça aussi,
on ne le retrouve pas dans l'article. Puis je comprends que c'est l'intention
puis je ne dis pas que ce n'est pas une mauvaise affaire, mais, si c'est ça qui
était présenté au Conseil des ministres puis adopté au Conseil des ministres,
c'est un document qui est public pour tout le monde, avoir, c'est ça,
l'intention. L'intention est déjà prise. Pourquoi ça ne fait pas partie de
cette loi?
M. Bonnardel : Je l'ai
mentionné, j'ai déjà répondu.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Oui. Donc,
vous nous dites... vous nous dites que vous allez adopter, en vertu de
l'article 307.1, là... vous allez adopter des lignes directrices
concernant les interpellations policières, y compris les interceptions
routières effectuées en vertu de l'article 636 du Code de la sécurité
routière. Vous nous dites que c'est pour répondre aux inquiétudes des
différents groupes, des différentes personnes, en fait, une inquiétude
sociétale, là, qui est celle du profilage racial, on va le dire, là.
Parce qu'il y a eu des études qui l'ont démontré
très clairement, dans la pratique de certains corps policiers au Québec, là, et
on peut supposer que c'est une pratique... que c'est une conséquence, en tout
cas, là, qui affecte... qui concerne l'ensemble des corps policiers, là, c'est
qu'il y a, par l'utilisation des interceptions routières, en vertu de 636, ou
les interpellations, on va dire, aléatoires, il y a un phénomène de profilage
racial, ce qui est interdit en ce moment, interdit par les chartes, autant
canadienne que québécoise, là. Et vous nous dites que vous allez, par
l'adoption de lignes directrices... vous allez, encore une fois, interdire les
interpellations, les interpellations routières ou <autres...
M. Fontecilla :
... encore
une fois, interdire les interpellations, les interpellations routières ou >autres,
par... pour un motif discriminatoire. Est-ce que vous n'êtes pas en train de
réinterdire quelque chose qui est interdit déjà?
Et puisque c'est déjà interdit, mais ça se
produit, il faut aller par un autre moyen que la réinterdiction par une ligne
directrice, non pas... non pas quelque chose... un article légal, là, mais
seulement une ligne directrice, là, qui... un acte, comment dire... bien, c'est
ça, je ne sais pas comment l'appeler, là, ce n'est pas réglementaire, un acte
de... une décision... une décision de fonctionnement, on va dire, là. Et vous
êtes en train de... vous nous dites que vous voulez interdire quelque chose qui
est déjà interdit, là. Expliquez-nous cette situation-là.
M. Bonnardel : Bien, le
premier point, c'est qu'on va pouvoir établir une ligne directrice qui va
amener aussi une sanction disciplinaire. Oui, c'est interdit, déjà. On va
l'encadrer aussi avec ces lignes directrices, où on va nous permettre d'aller
chercher une collecte de données. Donc, c'est ça qui va nous permettre de
répondre, oui, à ce qui est déjà interdit, de trouver un libellé qui va
répondre au... à un principe d'équité, partout sur le territoire québécois, de
colliger des données, d'un encadrement plus précis et d'établir aussi, dans ces
lignes directrices, une sanction disciplinaire qui va suivre, s'il y avait cas
de... où il y avait un motif de croire que ça s'est fait avec, donc, un motif
discriminatoire.
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
est prévu... il est prévu quelque part dans votre projet de loi, là, qu'il va y
avoir des sanctions dans le cas de non-suivi des lignes directrices?
M. Bonnardel : Pardon?
M. Fontecilla : Est-ce qu'il
est prévu, dans votre projet de loi, le p.l. n° 14,
qu'il va y avoir des sanctions disciplinaires dans le cas de... où les lignes
directrices ne sont pas appliquées ou suivies, là?
M. Bonnardel : Ça, c'est dans
le projet de règlement. C'est un peu plus loin. On commence à 83, si je ne me
trompe pas. Oui.
M. Fontecilla : ...83?
M. Bonnardel : Oui, le
règlement de discipline, oui. C'est un pouvoir réglementaire.
M. Fontecilla : C'est le
pouvoir réglementaire. Donc, ce n'est pas dans le projet de loi, c'est dans...
M. Bonnardel : Ça va être par
règlement.
M. Fontecilla : ...règlement
du ministère de la Santé publique... — de la Santé publique! — de
la Sécurité publique, là?
M. Bonnardel : C'est ça, à
l'article 83.
M. Fontecilla : Est-ce que
c'est nommément lié, non-suivi d'une ligne directrice et sanction, dans ce
règlement-là?
M. Bonnardel : On va le
décrire, oui.
M. Fontecilla : On va le
décrire...
M. Bonnardel : Bien, on va
l'écrire, on va le décrire, on va le définir dans le règlement.
• (16 h 20) •
M. Fontecilla : Mais c'est un
projet de règlement, ce n'est pas un régiment déjà existant, là?
M. Bonnardel : C'est ça.
M. Fontecilla : Donc, suite à
l'adoption de la loi, vous allez adopter un règlement où il va être spécifié
qu'il va y avoir des sanctions en cas de non-suivi de la ligne directrice...?
M. Bonnardel : Exactement.
M. Fontecilla : Donc, encore
une fois, là, la préoccupation centrale ici, là, c'est la question du profilage
racial, là, donc que certaines personnes, à cause de leur... de certaines
personnes racisées, à cause de la couleur de leur peau, tout particulièrement,
là, sont plus interpellées que d'autres, en utilisant l'article 636 du Code
de la sécurité routière et la capacité d'interpellation policière de façon
générale, là. En quoi votre directive, là... comment va-t-elle faire en sorte
que ce profilage racial va disparaître?
M. Bonnardel : Bien, écoutez,
les policiers, majoritairement, là, dans les grands corps de police, ont déjà
bien intégré ces directives, qui sont déjà écrites, dans leur cadre... dans le
cadre de leur travail, sur le profilage. Est-ce que la formation est adéquate?
Ça, c'est à discuter, il y a peut-être des disparités entre les différents
corps de police. Bien, du côté de l'école nationale, ça, c'est une autre chose.
Mais le but, c'est de s'assurer, encore une fois, puis, je pense, c'est le
député d'Ungava qui l'a souvent mentionné, jusqu'à quel point... et Pierre
Brochet, le directeur, le disait, voilà quelques heures, déjà, jusqu'à quel
point les interceptions sont importantes, sont importantes.
Et je ne pense pas qu'il n'y a aucun
policier au Québec, aucun policier au Québec qui définit une voiture x avec la
couleur de peau d'une personne, homme ou femme, dans l'auto. À la fin, il y a
une chose qui interpelle le policier, c'est de sécuriser nos rues, c'est
d'essayer de protéger la population. Et le défi qu'on a, dans cette loi, c'est
de trouver cet équilibre, c'est de trouver cet équilibre. Oui, j'ai entendu,
comme vous, des cas. C'est arrivé, j'en ai entendu. Il faut les réduire au
maximum. Ils sont déjà bien, bien, bien <formés...
M. Bonnardel :
... entendu.
Il faut les réduire au maximum. Ils sont déjà bien, bien, bien >formés sur
cette situation, sur ces cas particuliers. On va juste établir ces lignes pour,
encore une fois, dans un principe d'équité, donner des lignes qui vont répondre
à l'ensemble des corps de police. Est-ce qu'on aura... Est-ce qu'on souhaite un
cas zéro, dans le futur? Oui. Est-ce qu'il pourrait arriver, malgré tout, des
cas, dans le futur? Peut-être, peut-être.
M. Fontecilla : Vous avez
sans doute lu attentivement le jugement Yergeau de la Cour supérieure, dans
l'affaire Luamba, où il est très clairement spécifié par le juge, là, qu'il
est, à toutes fins, impossible de démontrer les motivations discriminatoires
d'une interpellation routière, dans le cas de l'affaire Luamba. Cela m'amène à
dire qu'évidemment, là, il n'y a pas... dans la très, très grande majorité des
cas, là, il n'y a pas de volonté manifeste, de la part d'un policier, d'une
policière, de faire du profilage racial. Or, les données le démontrent, il y en
a, il y a du profilage racial, là, en particulier dans les zones où on retrouve
les communautés, les communautés racisées, là.
Donc, ça dépasse la question de la formation,
c'est une question de... Et le jugement Yergeau a été très clair, c'est parce
qu'il y a un véhicule, là, un outil légal, un véhicule, dans ce cas-ci,
l'article 638 du Code de la sécurité routière, là, qui permette les
interpellations aléatoires. Et cela donne lieu systématiquement à... bien, de
façon générale, je veux dire, là, à du profilage racial. D'où son verdict, sa
décision, là, de carrément abolir cet article-là et passer à autre chose. Bon,
votre gouvernement a décidé de porter la décision en appel, on verra ce qui va
arriver.
Mais la question est que la problématique
demeure, il y a du profilage racial, et vous nous dites que vous allez le
régler par des lignes directrices, là, qui vont interdire, encore une fois, ce
qui est déjà interdit, là. Mais vous permettez toujours l'outil, l'outil qui
est l'interpellation, l'interpellation tout court ou l'interpellation
aléatoire. Et donc on se demande en quoi, par quel l'acte de magie, là, ce qui
n'a pas été réussi avec de la formation, avec des directives internes à
certains corps de police, avec l'éducation, avec, comment dire, les messages
politiques qui sont envoyés... Tout ça, ça n'a pas marché, mais vous allez le
réussir avec une ligne directrice. Je me demande quelle est la nature de cette
directive, là, qui va interdire... qui va réussir à enrayer quelque chose qui
s'est produit jusqu'à aujourd'hui, là.
M. Bonnardel : M. le député,
je répète ce que j'ai dit, on souhaite un cas zéro, après l'adoption de cette
loi. On souhaite. Est-ce qu'il pourrait arriver, dans le futur, des cas de
profilage, par la suite? Peut-être. Peut-être. Mais on va se donner tous les
outils. Parce que ce projet de loi là, c'est un tout. On va se donner tous les
outils pour bien encadrer, établir des sanctions, s'il le faut, et établir des
lignes qui vont bien définir comment une interception ou une interpellation
doit se faire.
Les corps de police, vous l'avez dit, sont
déjà parties prenantes, aussi, dans leur travail, dans leur volonté de réduire
ça à zéro, que ce soit Montréal, que ce soit Québec. Est-ce que la formation
est adéquate pour tous les corps? Est-ce qu'il y en a qui le font... qui le
donnent ou qu'il y en a qui ne le donnent pas? C'est tout ça, aussi, qu'on va
encadrer. Quand je dis que c'est un tout, bien, c'est de répondre, dans ce tout,
à cette problématique que certains ont vécue et de souhaiter qu'on ait un cas
zéro pour l'année, l'année 2024. C'est mon souhait, ça doit être votre
souhait, c'est, tous et toutes, notre souhait. Mais on va se donner des outils,
là, dans cette loi.
Et c'est là que le mot «équilibre», je
pense, entre en ligne de compte, ce qui n'est pas simple, qui n'est pas simple.
Mais on a un bon, bon, bon pas de fait pour permettre aux policiers de
travailler, de mettre le mot «désengagement» de côté, de colliger de l'information,
d'établir des lignes qui vont leur permettre de faire le travail et, de l'autre
côté, de répondre le plus positivement possible aux plaignants, à ceux qui ont
vécu ces cas particuliers, dans les dernières années, à peut-être ceux qui
pourraient en vivre dans le futur, de leur dire : Bien, on a compris, avec
ceci, cela et cela, qu'on peut mieux vous défendre, mieux vous accompagner,
puis c'est ce qu'on va voir plus loin quand on va parler de la déontologie.
M. Fontecilla : Vous savez, M.
le ministre, que c'est une question, la question du profilage racial, là, qui
dépasse largement les individus, là, et ça concerne un aspect fondamental du
travail <policier, là...
M. Fontecilla :
... individus,
là, et ça concerne un aspect fondamental du travail >policier, là, c'est
la confiance des populations envers le travail policier, là. Et en ce moment, à
cause du phénomène du profilage racial, cela entame la confiance, non pas de
quelques individus qui se sont fait profiler, et on a la preuve, là, ou, en
tout cas, pas quelques, beaucoup d'individus, mais ça affecte des communautés
entières, là, qui peuvent développer un sentiment de méfiance envers les forces
policières. Et vous allez être d'accord avec moi, je l'espère, cela est néfaste
pour le travail policier, là.
Là, vous nous dites... vous nous demandez,
en quelque sorte, de faire acte de foi, là, et vous essayez de nous convaincre
de mettre toute notre confiance dans les lignes directrices qui restent à
venir, là, et que vous allez donner des outils, là. Mais on aimerait ça avoir
un peu plus de chair autour de l'os, là, nous donner quelques éléments pour,
justement, que, l'acte de foi que vous nous demandez, là, bien, qu'on soit
capables d'avoir un peu plus confiance, là, que ça va marcher, là, que vos
lignes directrices vont réussir à en finir avec le phénomène du profilage
racial. Vous avez parlé de... cette loi permet de se doter des outils, là, pour
lutter contre le profilage racial, c'est ce que j'ai compris, là. De quels
outils parlez-vous, là?
M. Bonnardel : Bien, quand
j'ai parlé d'un tout, M. le Président, j'ai parlé d'un tout qui va nous
permettre de réduire, on l'espère, à zéro ces plaintes possibles, un jour, face
à la déontologie. Ça veut dire quoi? C'est une meilleure formation continue, un
rapport annuel sur les interpellations, interception, une modernisation de la
déontologie, une prévention en déontologie, ce sont des mots et des articles
que nous allons voir plus loin, dans la loi, sanctions disciplinaires qui
pourraient suivre, aussi, face à un manquement. Alors, ça, ce sont des outils
où on va agir sur plusieurs fronts, où on va être capables de donner des outils
aux policiers pour faire leur travail.
Il faut leur faire confiance, là, il faut
leur faire confiance, là. Ces outils existent déjà. Ils sont peut-être un peu
disparates, selon les différents corps de police. C'est à nous maintenant de
faire un tout avec ça et de les accompagner dans un processus qui...
Puis je n'aime pas... Le mot... Pour moi,
là, ce projet de loi, ce n'est pas une forme de désengagement, là, c'est une
forme d'accompagnement, une forme d'accompagnement dans leur travail. Parce
qu'il faut mieux les accompagner, il faut leur donner des outils pour qu'ils
fassent leur travail, pour qu'ils fassent leur travail. Puis, de l'autre côté,
je suis sensible aussi, là, je suis extrêmement sensible aux plaignants, mais
il faut donner des outils aux policiers, il faut rassurer notre population, il
faut sécuriser nos rues. Puis les policiers ont besoin de nous, ils ont besoin
de nous, puis ils ont besoin de cet encadrement, puis c'est l'outil qu'on leur
donne, aussi, pour les accompagner.
M. Fontecilla : ...j'entends
de votre part, M. le ministre, là, le fameux outil, là, que vous entendez vous
donner, là, pour la question du profilage, ça concerne beaucoup les sanctions,
là. On a entendu, lors des consultations particulières, là, les différents
représentants des policiers, là, nous dire qu'ils ne veulent pas... qu'ils
sentent une volonté de les culpabiliser, là. Et, jusqu'à présent, il y a des
sanctions qui existent et qui sont... et qui pourraient être appliquées, là. Mais
vous nous dites : Il y a l'éducation, là. Mais pourtant l'éducation n'a
pas, jusqu'à présent, réussi à enrayer le processus... le phénomène du
profilage racial. Peut-être qu'il faut aller à la racine du problème, là, et
éliminer les mesures, les articles des lois qui permettent, justement,
l'utilisation de ces pouvoirs discrétionnaires qui, en bout de compte, se
révèlent être discriminatoires et produisent du profilage racial. Pourquoi
n'êtes-vous pas allés dans cette voie-là?
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup.
Malheureusement... malheureusement ou
heureusement, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 30)