Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 22 février 2022
-
Vol. 46 N° 20
Étude détaillée du projet de loi n° 24, Loi modifiant la Loi sur le système correctionnel du Québec afin d’y prévoir le pouvoir d’exiger qu’une personne contrevenante soit liée à un dispositif permettant de savoir où elle se trouve
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15 h 30 (version non révisée)
(Quinze heures quarante-six minutes)
Le Président (M.
Bachand) :Bon après-midi. À l'ordre, s'il
vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouvertes.
La commission est réunie afin
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 24, Loi modifiant la
Loi sur le système correctionnel du Québec afin d'y prévoir le pouvoir d'exiger
qu'une personne contrevenante soit liée à un dispositif permettant de savoir où
elle se trouve.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par M. Lefebvre
(Arthabaska), Arthabaska; M. Barrette (La Pinière)...
La Secrétaire : ...emplacé
par Mme St-Pierre, Acadie; M. Zanetti, Jean-Lesage, est remplacé par M.
Fontecilla, Laurier-Dorion; et Mme Hivon, Joliette, est remplacée par Mme Perry
Melançon, Gaspé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Je dépose le
mémoire de l'Ordre professionnel des criminologues du Québec reçu depuis la fin
des consultations particulières.
Nous sommes maintenant rendus aux
remarques préliminaires, pour des périodes de 20 minutes. Alors, Mme la
ministre, la parole est à vous. Merci.
Mme Guilbault :Merci, M. le Président. Excusez, juste un petit point de
forme. Si je ne prends pas les 20 minutes, est-ce que le reste est redistribué?
Le Président (M.
Bachand) :Non, ce n'est pas réparti.
Mme Guilbault :Non? Ok. Bon, bien, merci, M. le Président. Merci. D'abord,
bonjour et à vous, merci d'être là pour nous instruire sur les procédures
parlementaires, notamment, pour les gens qui, comme moi, on dirait, ne s'en
rappelle jamais d'une fois à l'autre. Bonjour, tout le monde. Bonjour à mes
collègues, mes collègues députés qui sont ici avec moi, avec le personnel qui
m'accompagne, des gens de mon cabinet, des gens de mon ministère, des gens très
importants dans la mise en oeuvre et l'implantation de ce fameux bracelet anti-rapprochement
qui est le sujet du projet de loi qui nous réunit tous cet après-midi. Merci et
bonjour à mes collègues des oppositions. Toujours heureuse de vous retrouver,
et donc, c'est ça, pour la plupart, qui étaient d'ailleurs présents lors des
consultations particulières la semaine dernière.
Sur un projet de loi qui est très, très
modeste, je dirais, dans sa forme et dans sa longueur, mais qui, sur le fond,
est d'une importance capitale, bien sûr, M. le Président, vous le savez, parce
que c'est un projet de loi qui va nous permettre d'aller de l'avant avec
l'implantation du bracelet anti-rapprochement, qui est une des nombreuses
mesures qu'on met en place dans la lutte contre la violence qui est faite aux
femmes.
Et, M. le Président, on arrive ici aujourd'hui,
mardi, devant vous, alors que deux féminicides ont été commis cette fin de
semaine, il y a à peine deux, trois jours. Alors, si... puis je dis souvent
cette phrase-là, mais elle est toujours vraie: S'il y en a qui doutaient encore
de la pertinence et du bien-fondé de ce qu'on est en train de faire en matière
de lutte contre la violence qui est faite aux femmes, et notamment avec cette
mesure-là qui est novatrice, qui est avant-gardiste, qui donne de l'espoir très
concret à ces femmes-là qui sont prisonnières du cycle infernal de la violence
conjugale, l'espoir de retrouver un certain contrôle sur leur vie, l'espoir de
retrouver la paix d'esprit, si quelqu'un doutait encore de la nécessité d'aller
de l'avant avec le bracelet, bien, les nouvelles de la fin de semaine dernière,
j'espère, l'ont éclairé et lui ont fait réaliser que c'est très important.
Donc, je ne m'étendrai pas davantage, de
toute façon, on va en reparler à la prise en considération, à l'adoption finale
et tout ça. Puis on va en parler, d'ailleurs, dans le cadre de l'étude
détaillée. Mais je veux simplement placer le fait que ce projet de loi là, je
le disais, il est modeste dans sa forme, dans le sens qu'il est très bref, il y
a quatre articles. Le quatrième, c'est la mise en vigueur, c'est de
l'intendance, donc il y en a trois articles, dans les faits. Et le principe de
ce projet de loi là, tel qu'entendu, là, quand on dit qu'on fait l'adoption de
principe, dans un processus parlementaire qu'on a fait ici, au bleu, avant les
consultations particulières, c'est ce qu'on adopte. C'est le principe du projet
de loi.
Et le principe de ce projet de loi là,
très bien libellé dans les notes explicatives du document, d'ailleurs, c'est de
faire un aménagement dans la Loi sur le système correctionnel du Québec pour
nous permettre explicitement d'installer un dispositif de géolocalisation sur
une personne parce qu'un article d'une autre loi québécoise, en l'occurrence la
Loi sur le cadre des technologies... un instant, un instant, je l'ai lu, la Loi
concernant le cadre juridique des technologies de l'information, contient
l'article 43 qui dit que «nul ne peut exiger que l'identité d'une personne soit
établie au moyen d'un procédé ou d'un dispositif qui porte atteinte à son
intégrité physique, donc ne peut pas se faire installer un bracelet, en
théorie. À moins que la loi le prévoie expressément en vue de protéger la santé
des personnes ou la sécurité publique, nul ne peut exiger qu'une personne soit
liée à un dispositif qui permet de savoir où elle se trouve.
Donc, c'est très, très clair, M. le
Président, dans cette loi-là québécoise concernant le cadre juridique des
technologies de l'information, on nous dit que, si on veut installer un
bracelet de géolocalisation, comme le bracelet anti-rapprochement, sur
quelqu'un, au Québec, il faut idéalement le prévoir explicitement dans notre
Loi sur le système correctionnel. Donc, c'est exactement ce qu'on fait aux
trois articles... les articles 1 et 3 de notre projet de loi. On vient prévoir
ce pouvoir-là expressément pour les directeurs d'établissements de détention,
pour le personnel des services correctionnels, et en l'occurrence, ce seront
des agents de probation qui le feront, et pour les commissaires de la
Commission québécoise des libérations conditionnelles.
• (15 h 50) •
Donc, c'est très circonscrit, et très
ciblé, et très utilitaire, comme projet de loi. C'est simplement pour venir
aménager, dans notre Loi sur le système correctionnel, la possibilité explicite
d'imposer des bracelets anti-rapprochement, des dispositifs de géolocalisation
sur des contrevenants qui sont des auteurs de violences conjugales, toujours,
bien sûr, avec le consentement de la victime... Et ça n'est non pas un projet
de loi qui porte sur les modalités de l'implantation du bracelet ou tout autre
sujet connexe, qui sont davantage des choses qui seront pilotées par
l'exécutif. Donc, c'est vraiment très, très circonscrit. Je voulais
simplement...
Mme Guilbault :...le mettre en contexte pour le bénéfice de mes collègues,
ce qui, bien sûr, ne nous empêche pas de discuter du sujet en général parce que
c'est un sujet, je l'ai dit, qui est plus que pertinent, en particulier après
une fin de semaine aussi dramatique au Québec. Donc, je vais m'arrêter
là-dessus en remerciant aussi nos équipes qui nous accompagnent, l'équipe,
votre équipe, monsieur le président, tous ceux qui nous permettent de tenir nos
travaux, monsieur ici présent. Alors, grand merci à tout le monde et une bonne
étude détaillée à tous.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la
ministre. Monsieur le député de Vimont, la parole est à vous.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Merci à tout le monde. Salue aux collègues, à la ministre. Merci
aussi à tous les collègues de l'opposition aussi. Merci à ceux qui travaillent
ou, effectivement, à la technique. Bien souvent, on les oublie, mais sans leur
présence, on pourrait être en problème des fois. Je voudrais remercier mon
recherchiste... et... aussi qui est présent parmi nous, donc... mais je ne
voudrais pas oublier ma collègue de l'Acadie qui va me seconder, et puis je
remercie d'être ici.
Écoutez, c'est un sujet très sensible, un
sujet d'ailleurs qu'on a vécu en fin de semaine, comme la ministre l'a
souligné, d'ailleurs, ça s'est produit à Laval, donc chez nous, des événements
malheureux. Malheureux comme ça, il y en a un. Un, c'est déjà tôt, mais
malheureusement il y en a plus qu'un. Et c'est certain que le bracelet
antirapprochement peut aider. Mais il faut dire aussi que... Puis on va voir
beaucoup de questions parce qu'on parle de loi, de donner un pouvoir,
justement, de donner le bracelet antirapprochement, mais il y a bien des choses
qu'on va questionner, il y a bien des choses qu'on veut voir, il y a beaucoup,
au niveau de la technique, comment ça va fonctionner, qui va être... qui va
demander, qui va dire… ou quitte à une personne va porter le bracelet
antirapprochement.
La première chose, c'est de protéger la
victime. La première chose que moi, pour moi, là, ici, qu'est-ce qu'on va
débattre ici, là, moi, c'est de protéger la victime. C'est ça, la première
chose à faire, c'est de protéger la victime puis s'assurer aussi que cet outil
là, comme outil... parce que c'était un outil supplémentaire, c'est la
faisabilité, là, donc la confiance qu'on va donner à cet objet-là. Parce que
c'est bien beau que... Là on parle de partir ça à Québec. En tout cas, on va en
débattre là-dessus, on va jaser. Je veux comprendre parce que pourquoi qu'on
n'irait pas sur les cas les plus graves au Québec? Vous savez. Pourquoi que
Québec va être privilégié comparativement à peu importe dans la province, qui
ont autant besoin? Je sais que... Et là on se donne deux ans pour le faire,
mais deux ans, je trouve ça long. Mais, regardez, c'est sûr que c'est un geste
qui est parfait, mais, actuellement, qu'est ce qu'on voit? On voit juste quatre
articles. Oui, le quatrième article, c'est la mise en place, mais il est les
trois autres articles, on a besoin d'explications.
Géolocalisation, j'ai hâte parce que là
on... j'ai entendu parler aux consultations qui étaient... On était en train de
regarder : C'est qui qui était pour s'occuper, justement... On était en
soumission pour avoir quelle compagnie qui était pour s'occuper, justement, de
cette géolocalisation-là. C'est plate... En tout cas, j'espère qu'on a la
réponse déjà. Parce que, si on s'avance dans un projet pilote comme ça ou
préprojet, parce que là, il y a deux appellations là dessus, bien, j'aimerais
ça savoir : Est-ce que tous les secteurs du Québec vont être couverts? Ça,
c'est très important.
On a rencontré les autochtones, justement
la communauté autochtone, qui eux viennent dire : Bien, oui, on a été
consultés un petit peu, il y a quelques personnes. Mais, honnêtement, ils ont-u
été consultés complètement? Je ne pense pas parce que là, on nous informait
qu'il y avait à plusieurs endroits, donc plusieurs communautés, puis les
communautés sont différentes une à l'autre.
Mais, encore plus, puis là je ramène avec
les événements de Laval, c'est bien beau le bracelet, mais il arrive quoi
avec... Est-ce que la personne qui va porter plainte, la personne qui va en
parler, déjà, cette personne-là, ça fait un an, deux ans, 10 ans, qu'elle
souffre, ça fait... elle a pris son courage à deux mains, peut être à cause
d'une violence qui a été vraiment... qui a fait vraiment peur, celle-là, ou
encore, elle veut protéger ses enfants, et puis là elle a eu peur pour ses
enfants, donc là, ça arrive à un moment que là, là, c'est le vase est plein et
on n'est plus capable, c'est là qu'on va... Mais là il se passe quoi entre la
plainte et la cour? Vous savez, puis, comme je vous le dis, là, le bracelet,
c'est... j'applaudis, pas de problème, c'est fait correctement. Puis, s'il y a
un suivi correct, il n'y a pas de problème, mais là il va falloir justement
penser à ces victimes-là...
M. Rousselle : ...J'allais
dire les femmes puisqu'effectivement, la plus grande majorité, c'est les femmes
qui souffrent là-dedans, qui... On fait quoi avec elles? Et j'écoutais
justement une personne qui parlait de Montréal, qui disait : on n'a même
pas assez de places pour recevoir ces femmes-là, on n'a même pas assez de
places, donc, comprenez-vous?
Donc, ces femmes-là retournent chez elles,
comme dans les communautés autochtones. Bien souvent, elles n'ont pas le choix
de vivre avec leur agresseur, comprenez-vous? Donc, bien beau, le bracelet,
mais je pense qu'il va falloir faire quelque chose.
Et aussi, avec le bracelet, il va falloir
penser à un accompagnement, mais un accompagnement vraiment complet. La
ministre, elle a parlé, à un moment donné, en conférence de presse et tout, on
a parlé bien souvent de l'exemple de l'Espagne. Bien, L'Espagne,
effectivement... Ont un bon résultat. Tant mieux puis c'est de bon augure puis
tant mieux si on peut répéter ça ici, ça va être juste des victimes de moins,
tant mieux.
Mais là-bas, ils fonctionnent
différemment. Ils ont un policier, bien souvent, après vérification, c'est plus
souvent des policières qui accompagnent la victime. Mais c'est vraiment un
accompagnement régulier pour qu'il y ait une confiance qui se fasse avec cette
policière-là. Et sur le côté de la personne agressive, bien, il y a un suivi
aussi au niveau de la détention.
Donc, moi, je vous dirais que oui, il n'y
a pas de problème, puis vous allez avoir notre complète... je veux dire, on va
travailler fort pour qu'il y ait le meilleur projet de loi. Mais l'objectif,
c'est vraiment que les femmes n'aient pas juste un sentiment de sécurité, je
veux vraiment qu'elles aillent... qu'elles soient en sécurité. Il y a vraiment
une différence entre les deux. Puis, j'espère, justement, qu'on va pouvoir
réussir à en savoir plus parce qu'il y a... on a beaucoup de questions. Et moi,
je pense que c'est avec ces questions là qu'on va pouvoir comprendre un peu
plus, justement, l'événement du bracelet.
Bracelet aussi, comme je mentionnais
aussi, 84e recommandation. C'est pour ça que je reviens toujours sur la
prévention, sur qu'est-ce qui se passe avant, parce que c'est la 84e recommandation.
Donc, oui, c'est un outil de plus puis un outil, tant mieux, qui, comme je vous
dis, tant mieux s'il est là. Mais encore là, il va falloir qu'il y ait un suivi
complet avec ces femmes-là qui qui ont été contrôlées pendant plusieurs années
est ce que ce bracelet-là va faire aussi un effet de contrôle. Donc, je pense
que c'est pour ça que ces victimes-là ont besoin d'un accompagnement vraiment
complet. Parce que... et c'est probablement de leur donner confiance. Et
j'espère, justement, que Rebâtir la confiance, le rapport du comité d'experts
qui a sorti dernièrement, bien, j'espère qu'on va le regarder parce que,
voyez-vous, 84ème recommandation, mais il y en a 83 autres, avant.
Donc, là-dessus, je vous dirais on va
travailler fort, on va travailler, justement, que ça soit la meilleure loi. On
va... L'objectif, c'est de protéger ces victimes le plus possible. Mais je
veux, encore une fois, redire... c'est que je ne veux pas qu'il y ait un faux
sentiment de sécurité. Je veux vraiment qu'il y ait... qu'elles soient en
sécurité. Parce que c'est bien beau dire : on va partir ça à Québec,
encore une fois, on va jaser de ça. Mais, encore une fois, je pense, toutes les
femmes du Québec ont droit à la même protection, peu importe la provenance, donc
toutes les femmes du Québec ont le droit à la même sécurité. Et bien beau qu'on
disait... Comme quoi que toutes les planètes étaient enlignées, donc c'était la
meilleure place, à Québec, mais peu importe. Je vois des collègues de
l'opposition, mais je vois des collègues aussi du parti gouvernemental,
sûrement qu'ils ont des victimes chez eux. Puis, je pense que les femmes,
aussi, qui sont victimes dans leur circonscription, elles ont aussi le droit
d'avoir cette protection-là le plus rapidement possible.
Donc, puis en plus, avec le côté
technique, là, c'est bien beau, mais il va falloir, à un moment donné, penser à
communiquer, comme on le fait, je veux dire, par vidéoconférence ou quoi que ce
soit, là. La distance, là, au Québec, là, il n'y en a pas.
• (16 heures) •
La chose aussi qui... Puis c'est pour ça,
j'ai hâte de voir c'est qui qui va avoir le contrat, mais j'ai hâte de voir si
on couvre le Québec au complet. Parce que je le sais, moi, j'ai juste à prendre
la 20 pour m'en... la 40 pour m'en aller chez nous, puis bien souvent, que ça
coupe à deux, trois places. Donc, il faut vraiment que ça soit sécure. La
couverture policière aussi, dans ces choses-là, il va falloir que ça soit
analysé vraiment. Je sais bien que c'est... Il va y avoir un signal et tout,
c'est bien. On va parler justement de la couverture, est ce que c'est... Il va
y avoir une première alerte à 2 kilomètres, à 3 km, il va falloir que
ça soit déterminé, ça. Après ça, est-ce que la zone interdite, je pourrais
dire, est-ce que ça va être un km? Il va falloir le désigner, ça. Et la
distance entre...
16 h (version non révisée)
M. Rousselle : ...le
bracelet qui va être porté à Montréal, peut-être, à Gatineau, ou peu importe,
ailleurs au Québec, bien, ça peut être bien différent. Donc, c'est important de
penser à ça, de regarder ça, la distance. Et ces gens-là, comme je vous le dis,
ont besoin d'une couverture aussi policière que si je sens sécure. C'est qu'à
un moment donné, s'il y a un signal à un kilomètre, votre agresseur approche,
la personne violente approche, bien, moi, je vous dirais que, des fois, au
Québec, par la couverture qu'on a aussi à la Sûreté du Québec, des fois, ça
peut prendre une heure avant que le véhicule arrive. Donc, il va falloir penser
à tout ça pour dire : Bon, bien, peut-être, dans certaines circonstances,
quand qu'on sait que la couverture est plus difficile, bien, peut-être avertir
la personne à deux kilomètres ou à trois kilomètres, laisser la chance que la
couverture policière soit présente.
Donc, on va travailler, vous allez avoir
notre collaboration, c'est certain. Mais vous allez comprendre qu'on veut avoir
le meilleur projet de loi pour, justement, sécuriser et protéger ces
victimes-là. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
M. le député de Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci,
monsieur le Président. À mon tour, je salue la ministre de la Sécurité
publique, les collègues députés du parti ministériel, mes collègues
d'opposition. Bonjour. Ça fait plaisir d'être ici avec vous, ici, pour mettre
en oeuvre une recommandation, une recommandation parmi les 190 du rapport Bâtir
la confiance, une recommandation importante, mais qui n'est pas l'unique, là,
mais qui va certainement, et je l'espère, en tout cas, et c'est le souhait, ce
que j'entends, là, de la plupart des mes collègues députés, ce qui va
contribuer à accroître et le sentiment de sécurité et la sécurité des femmes
victimes de violences.
On le sait, c'est une question qui affecte
durement, en particulier de ce temps-ci, là, la société québécoise. Je ne me permettrai
pas de faire des comparatifs avec le reste du monde, mais c'est un problème qui
affecte la planète entière. Et on pourrait faire de longues discussions du
pourquoi, mais on doit s'occuper de ce qui nous concerne. Et c'est un fléau qui
doit être combattu. Et, si la question des bracelets antirapprochement est un
moyen qui semble, si l'on regarde les expériences qui ont eu lieu dans d'autres
pays, qui semblent concluantes, et donc je peux assurer la ministre de la
Sécurité publique et mes collègues, là, de mon entière collaboration pour
avancer rapidement dans l'adoption de ce projet de loi, dont j'approuve le
principe de façon générale.
Bien que je me méfie de façon générale,
c'est une posture tout à fait personnelle, à la magie des solutions technologiques
pour des problèmes qui sont avant tout sociaux, dans ce cas-ci, je pense qu'on
a un bon outil pour, encore une fois, prévenir et assurer la sécurité des
femmes, bien que cela pose quand même un certain nombre de questions. Et je
voudrais en nommer tout de suite deux sur lesquelles je voudrais avoir des
éclaircissements de la part de la ministre de la Sécurité publique.
C'est surtout, tout d'abord, le sujet du
consentement des victimes. Comment va-t-on s'assurer pour que les victimes de
violence conjugale puissent donner leur consentement à l'utilisation de ces
technologies? Parce que la technologie du bracelet antirapprochement exige la
participation active de la part des victimes, et il me semble que cet aspect-là
est moins clair dans le projet de loi qui a été présenté. Donc, je voudrais
avoir plus d'information de la part de la ministre de la Sécurité publique.
Et, en deuxième lieu, oui, aussi, il faut
se poser des questions sur certains aspects technologiques. Le Québec est un
très grand pays, et les réseaux cellulaires ou des GPS ne couvrant pas
l'intégralité du territoire, comment va-t-on s'assurer que l'ensemble des
femmes du Québec, peu importe leur lieu de résidence, où elles se situent au
Québec, là, vont être protégées par ces bracelets antirapprochement, même dans
l'absence d'une couverture du réseau cellulaire? Donc, peut-être avoir
davantage d'éclaircissements, là, sur la question plus technologique, là, des
fameuses zones blanches au Québec, là. Donc, encore...
M. Fontecilla : ...c'est...
L'étude de ce projet de loi est un pas très important dans la lutte contre la
violence faite aux femmes. Et J'espère qu'on va avancer rondement tout en ayant
des discussions importantes sur certains aspects dont il faut avoir une idée
plus claire. On va faire notre travail de législateur, mais le gouvernement
peut compter sur l'appui de mon groupe parlementaire pour appuyer ce projet-là
et l'adopter plus rapidement. Donc, je nous souhaite des très belles
discussions et des bonnes séances. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Madame la députée de Gaspé, s'il
vous plait.
Mme Perry Mélançon : Merci,
monsieur le Président. Salutations à tous, aux parlementaires et aux équipes
des différents ministères, de la Justice notamment. Je suis la porte-parole en
condition féminine. Je ne suis pas la vis-à-vis de la ministre de la Sécurité
publique, mais on aurait été plusieurs à pouvoir participer à ce projet de loi
là avec beaucoup d'intérêt. Je pense que c'est l'affaire de tous de lutter
contre la violence conjugale, on l'a dit à plusieurs reprises. J'ai participé
notamment à la Commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des mineurs, où
il a été question des violences de toutes les sortes, des violences... la manipulation,
les violences psychologiques, mais également les violences physiques et
conjugales.
Donc, oui, la recommandation du bracelet
anti-rapprochement venait du rapport Rebâtir la confiance également. Donc, on
salue cette initiative du gouvernement et on espère que ça s'ajoutera à
plusieurs autres mesures pour lutter convenablement contre les violences
conjugales. Cette fin de semaine a été tragique avec deux féminicides et une
tentative de meurtre d'une femme également. Donc, ça nous rappelle l'importance
de mettre toutes les ressources nécessaires et à disposition des femmes
violentées et des groupes qui oeuvrent auprès de ces femmes-là.
Alors, on a entendu plusieurs groupes,
dont les femmes autochtones du Québec, qui sont venues nous parler de quelques
réalités vécues dans les communautés, mais également dans les régions éloignées
de façon générale. Donc, toute la question technologique, l'application du
bracelet, nous, on a également des questionnements par rapport à ça, parce que
200 mètres, bien, ça ne te donne pas beaucoup de place à intervenir quand
on a des ressources policières limitées. Mais d'une autre façon, bien, dans les
villages, il y a des endroits publics qui sont fréquentés par les mêmes
personnes souvent.
Donc, comment on va appliquer ça pour que
ce soit efficace et qu'on soit en mesure de définir quand il y a un danger
imminent et que les personnes soient aux bonnes places au bon moment. Donc, il
y a ça. Il y a la question de l'évaluation des risques aussi qui a été discutée
avec les groupes.
Alors, je ne vais pas m'éterniser, là.
Vous savez déjà ma position. Je suis fortement en faveur, là, du principe du
projet de loi, et on veut juste s'assurer que ce soit vraiment... que ça mène à
des résultats positifs pour tout le monde, pour les femmes.
Et donc on sera évidemment, là, en mode
collaboration. Puis je vais participer aux prochains échanges, M. le Président,
là, pour arriver avec nos questionnements plus précis. Merci.
• (16 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. J'ai le député de Saint-Jean et
après la députée de l'Acadie, s'il vous plaît. M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Quelques secondes
à peine, M. le président - merci beaucoup - juste le temps de vouloir remercier
la ministre d'être allée de l'avant avec ce projet de loi là. Déjà que j'étais
très fier de l'attitude du gouvernement depuis le dépôt du rapport Rebâtir la
confiance et l'année que ça a pris pour accoucher de ce rapport-là, mais qu'on
en soit à l'étude de ce projet de loi après avoir adopté le projet de loi sur
le tribunal spécialisé, après moult annonces de la part de la ministre de la
Sécurité publique, dans la foulée de tout ce qu'on a vu comme affreux drames,
de ces féminicides. Pas plus tard que lundi, je publiais sur Facebook un petit
mot pour dire que l'annonce de la ministre par rapport à certains corps
policiers au Québec incluait mon comté de Saint-Jean et la police de
Saint-Jean-sur-Richelieu. Pour moi, c'est une source de fierté de voir le
sérieux avec lequel le gouvernement fait face à ce défi à ces enjeux, qui sont
majeurs. Ce qui m'impressionne, c'est la capacité d'aller jusque là. On fait
oeuvre utile parce qu'on va devenir une sorte de projet pilote pour le reste de
la planète. Ça se compte sur les doigts d'une main, je pense, les endroits où
ce qu'on est en train d'essayer de faire se fait. Et, pour moi, c'est
important. Évidemment, ça ne règlera pas tout. Ça ne règlera surtout pas le
problème à la base, c'est un outil de plus. Et je suis très content qu'on ait ce
projet de loi pour l'utiliser et vivement sa mise en application. On en a
besoin. Merci, madame la ministre.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Madame la députée d'Acadie, s'il
vous plaît.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Alors, il me fait plaisir de travailler...
Mme St-Pierre : ...avec mes
collègues de l'Assemblée nationale pour travailler à l'élaboration de ce projet
de loi et aussi a, peut-être, le... y donner un peu plus de, je dirais, de
mordant, parce que lorsqu'on a regardé le projet de loi, on a vu qu'il y a
peut-être une possibilité d'arriver avec certains amendements. Alors, nous
aurons des amendements à proposer avec la ministre. Et nous allons travailler
avec beaucoup d'ouverture parce que nous croyons à l'importance de ce projet de
loi. Nous sommes en faveur de ce projet de loi. Il y a des choses qui sont
incontournables dans notre société, aujourd'hui, et on le voit, c'est la
protection des victimes de violences, victimes de violence sexuelle, victimes
de violence conjugale. Il faut vraiment mettre de notre côté tous les outils
possibles et impossibles pour protéger les victimes. Il ne faut pas cependant
amener de faux sentiments de sécurité, et je pense que le projet de loi va être
important dans le sens qu'il va s'appliquer à des personnes qui ont déjà été
condamnées, mais les personnes qui sont en attente de procès sont exclues du
projet de loi, et je pense qu'il faudrait peut-être réfléchir à cette
situation-là.
Je pense que c'est assez connu, j'ai
travaillé très fort avec les collègues sur cette commission transpartisane sur
la question de l'exploitation sexuelle. Et cette question de violence sexuelle,
évidemment, vient s'ajouter aux violences aussi aux violences conjugales.
Rebâtir la confiance, on parle des violences sexuelles, on parle des violences
conjugales, on parle de 190 recommandations, mais notre rapport sur
l'exploitation sexuelle des mineurs parle de 58 recommandations. Donc, en
plusieurs... en quelques mois, on a réussi à faire en sorte qu'on amène... on
arrive avec des recommandations très solides. Ça ne veut pas dire qu'elles
seront appliquées d'un coup de baguette magique, mais je pense qu'il faut y
aller avec célérité parce que s'il y a urgence, il y a urgence pour vraiment
donner ce sentiment de sécurité à ces victimes.
Nous avons vu aussi, dans le cadre de la
commission parlementaire sur l'exploitation sexuelle, à quel point les
proxénètes pouvaient être des êtres absolument odieux, on parle de monstres, et
on peut dire que ces gens-là sont... peuvent avoir aussi, lorsqu'ils sont dans
une situation... lorsqu'ils sortent de prison, peut être aussi qu'ils peuvent
avoir des sentiments de vengeance. Donc, il vous faudra peut-être regarder la
possibilité qu'on inclue dans le projet de loi les types de violences,
violences sexuelles, violences conjugales, violences aussi qui peuvent être
causées par... qui peuvent être amenées par des proxénètes.
Je suis en contact avec une victime qui se
nomme Lau Ga, c'est un nom d'emprunt. Je suis en contact très fréquent avec
cette personne qui fait tout ce qu'elle peut pour se sortir de cette situation
et se faire... se bâtir un avenir. Bien, elle a déposé sa plainte contre son
proxénète en février 2020. Le procès est prévu en avril de cette
année 2022. Donc, vous voyez tout ce temps avant que le procès puis finisse
par avoir lieu, avant qu'il y ait une condamnation. Donc, pendant tout ce
temps, elle n'a pas la protection qu'elle mérite. Elle a dû quitter le grand
centre où elle était pour aller se réfugier ailleurs au Québec. Elle n'a pas de
protection outre deux chiens qui sont ses gardes du corps. Alors, je pense
qu'il faut trouver, Mme la ministre, et sincèrement, le moyen de protéger
peut-être de la même manière, les personnes. Et je comprends qu'il y a toujours
la question de la présomption d'innocence et que ça pourrait être décousu
devant les tribunaux, on pourrait se faire découdre devant les tribunaux, mais
il faut trouver une façon de protéger aussi les personnes qui ont porté
plainte, qui ont eu le courage de porter plainte, et qui pourraient être victimes
en attendant que la personne attend son procès.
On a vu ces cas en fin de semaine. À
chaque fois qu'on voit apparaître un cas dans l'actualité, on est consterné. On
se dit : On vit dans une belle société au Québec. On vit dans un endroit
où on est riche de toutes les manières. On est libre ici. Et lorsqu'on voit des
cas tragiques comme ceux qu'on a vus en fin de semaine, on...
Mme St-Pierre : ...on se dit :
Mais comment cela est-il possible? Comment on peut arriver à... comment on peut
se retrouver à être témoin de ces situations-là? Et, quand on écoute les
témoignages des voisins, les gens disent : Bon, on avait... C'étaient des gens
normaux. On n'a pas vu... on n'avait rien vu d'anormal, alors que la victime,
elle, probablement vivait des choses absolument atroces.
Donc, il faut faire en sorte qu'on puisse aussi
protéger celles qui n'ont pas encore porté plainte, et là, bien sûr, cet
outil-là serait difficilement applicable, mais il faut aussi avoir une pensée
pour ces personnes-là. Donc, il ne faut pas se dire : On est... On vient de
poser un geste extraordinaire pour la sécurité des femmes ou des victimes de
violence conjugale et que, là, on arrête... on s'arrête en si bon chemin. C'est
un outil, un outil qui est important, un outil qui se... qu'on... Et on espère
que cet outil sera efficace, parce qu'il y a même des petits doutes, là, sur
l'efficacité de l'outil. Mais c'est un outil qui va donner plus de... qui va
donner un autre outil aux forces policières. Alors, je suis heureuse de travailler
pour faire en sorte que ce projet de loi soit bonifié.
Un bémol aussi, c'est le fait qu'on commence par
un projet pilote à Québec. J'ai beaucoup d'affection pour la région de Québec
parce que je suis originaire de la région de Québec, mais je pense qu'il faut
aussi penser aux victimes qui sont ailleurs et qui auraient besoin de cette
protection-là rapidement. Alors, il y a peut-être là-dessus quelque chose qui
pourrait être amélioré. Je vois mon collègue du comté d'Ungava, qui a travaillé
sur la commission avec nous, sur la Commission sur l'exploitation sexuelle des
mineurs. S'il se passe quelque chose avant que le système entre en fonction
dans sa région puis qu'on n'aura pas protégé cette victime puis cette victime
l'aurait peut-être demandé, le bracelet, pour son agresseur... Ah non! On a un
projet pilote. On est à Québec. On ne bouge pas. Donc, ça, il faut trouver le
moyen d'accélérer la mise en place de ces bracelets dans toutes les régions du
Québec. Je vois ma collègue de Labelle. Dans sa région, peut être qu'il
pourrait y avoir une personne qui aurait voulu avoir ce dispositif là quand son
agresseur a sorti de prison, puis qu'elle ne l'a pas eu, puis que l'agresseur,
il va aller frapper à la porte, puis il va passer à l'acte.
Donc, il faut trouver le moyen de protéger
rapidement. L'outil existe, il est appliqué ailleurs dans le monde. Donc, s'il
est appuyé ailleurs dans le monde... appliqué ailleurs dans le monde, dis-je,
c'est parce que l'outil est efficace. Donc, pourquoi ne pas accélérer? Moi,
2023, madame la ministre, très sincèrement, je trouve ça trop loin. Je pense
qu'il y a possibilité de mettre en place cet outil-là beaucoup plus rapidement,
et commencer par un projet pilote, ça veut dire qu'il y a des doutes sur
l'efficacité. Un projet pilote va peut-être amener à se dire : Bon, bien, on va
apporter des correctifs. Mais si on le fait de façon large, on peut toujours
apporter des correctifs puisque ça sera fait de façon plus large.
• (17 h 20) •
On n'a pas les critères non plus de dangerosité.
Comment on va choisir la personne qui a purgé sa prison... sa peine de prison,
qui est en libération conditionnelle? Pourquoi on va choisir Jean puis on ne
choisira pas Pierre? Pourquoi on va choisir Mathieu puis on ne choisira pas
Simon? Puis pourquoi on va choisir... Puis ça peut s'appliquer... Il y a des
femmes aussi qui font de la violence, qu'il y a de la violence conjugale, et
qui sont condamnées aussi. Alors, il y a aussi des femmes qui s'adonnent à
cette violence-là. Il faut le dire, malheureusement, mais en majorité, on parle
d'hommes. Donc, ça, il y a quelque chose qui a peut-être... on est peut-être
capable de bonifier le projet de loi.
Il y a eu aussi des interrogations lors des
consultations. Il y a eu des commentaires qui ont été faits. Je pense ici au
Regroupement des maisons pour femmes... de victimes de violence conjugale. «La
loi ne fait pas mention de la possibilité qu'un tel dispositif soit imposé à un
prévenu.» Ce que j'ai mentionné tout à l'heure. «La loi ne parle pas non plus
des conditions où une telle mesure peut être imposée. Est-ce que... La loi ne
parle pas non plus du fait qu'une victime pourrait demander à ce que son
agresseur ait le bracelet.» Là, c'est comme une décision qui est prise par le
comité qui décide d'une libération conditionnelle puis le directeur de
l'établissement de détention. Ça ne s'applique pas non plus à ceux qui ont des
peines qui sont des peines dites fédérales, là, de plus de deux ans. Alors, il
y a des crimes qui sont graves qui sont...
Mme St-Pierre : ...les
personnes violentes qui ont des peines d'emprisonnement fédérales qui ne seront
pas couvertes, il y a des personnes qui ne seront pas couvertes par ce
dispositif. Quel moyen sera mis en place pour détecter rapidement si le contrevenant
altère le dispositif, le retire, ne le recharge pas? D'autres commentaires: Des
contrevenants pourraient contester l'utilisation du bracelet anti-rapprochement
si une évaluation sérieuse n'a pas été faite. J'ai parlé à un ami avocat,
aujourd'hui, constitutionnaliste, qui me disait: Ça peut aller dans les limites
des chartes. Peut-être, probablement, que ça a été évidemment étudié par nos
éminents juristes. Mais il se posait la question: Peut-être que l'ordonnance
devrait venir d'un juge, l'ordonnance du bracelet. Ça devrait peut-être... il
devrait peut être y avoir une obligation d'une démarche devant le tribunal. On
s'apprête à libérer cette personne-là, voici son degré de dangerosité, et le
juge ordonnerait le bracelet.
Je reviens sur les critères. Comment on
décide qu'une personne est dangereuse ou pas? Peut-être que la personne qui est
en libération conditionnelle va considérer qu'elle a purgé sa peine, elle a
payé sa dette à la société, puis peut être qu'elle pourrait contester devant le
tribunal l'imposition de ce bracelet. Donc, il faut faire en sorte que la loi
tienne le coup, qu'elle ne soit pas contestée à la première occasion devant les
tribunaux. On sait que les procureurs de la défense sont là pour défendre leur
client, ça ne nous fait pas toujours plaisir de voir ça, mais, souvent, ils
gagnent. Dans mon ancienne vie, j'ai été reporter au Palais de justice de
Montréal et j'ai vu des cas où on se disait: Bien, il y a des avocats de la
défense, ils ont gagné leur cause, puis tu regardes qui était accusé puis tu es
un peu choqué qu'ils aient gagné leur cause, mais ils ont fait leur travail
d'avocat de la défense. Donc, ça pourrait arriver. Il ne faudrait pas que la
loi soit... Alors j'imagine qu'on va avoir des réponses de nos éminents juristes,
qu'ils pourront nous expliquer et nous rassurer sur les tenants et
aboutissants.
Le Syndicat des agents de la paix, aussi,
en services correctionnels du Québec, qui amène... qui parle de trois éléments,
entre autres, là, article 16, toujours pas en vigueur concernant le dossier
unique informatisé des personnes incarcérées. «Cet article est essentiel dans
un contexte de suivi dans la communauté.» On parle... Aucune modification à
l'article 175 concernant les victimes et l'obligation des services correctionnels
à contacter les victimes, donc il faudrait... «une mesure sur un bracelet
anti-rapprochement devrait être incluse pour donner cette obligation aux
services correctionnels». On craint les manques d'effectifs. On craint aussi
par rapport au système informatique. «Le système informatique dans les
établissements correctionnels n'est pas adapté», nous dit le syndicat. On parle
des régions, quelques régions où les zones cellulaires sont faibles, certains
agents vérificateurs doivent encore travailler avec des téléphones satellites.
Donc là, on peut avoir aussi des victimes qui sont moins protégées. En fait, on
a des degrés de protection des victimes. Une victime, à Québec, va être plus
protégée qu'une victime dans ma circonscription, ou à Mont-Laurier, ou ailleurs
au Québec, et l'implantation va arriver en 2023.
Alors c'est vraiment des remarques que je
voulais faire, mais je peux dire que ce projet de loi va être important pour la
protection des victimes. Mais il ne faut pas non plus se faire d'illusions,
elles ne seront pas toutes protégées, les victimes. Et je pense surtout à
celles, comme Lau Ga, victime de proxénétisme, victime d'exploitation sexuelle,
qui est en attente du procès de son proxénète depuis deux ans, qui est morte de
peur qui n'a pas de protection et puis à qui cet outil-là ne pourra pas
s'appliquer, même si elle le demande à genoux, ne pourra pas s'appliquer à
elle. Et son agresseur peut aller... elle pourrait être victime de son
proxénète avant le procès, parce que ça peut être une personne dangereuse.
Alors, voilà. Donc, M. le Président,
c'était l'essentiel de mes remarques. On aura quelques amendements à proposer à
la ministre, puis je suis certaine qu'il y aura de l'ouverture de ce côté-là.
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce que
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce qu'il y
aurait des motions préliminaires? S'il n'y a pas de motion préliminaire, donc,
nous allons débuter l'étude article par article. Donc, je prends en
considération l'article 1 du projet de loi. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Guilbault :Oui. Merci, M. le Président. Donc l'article 1...
Mme Guilbault :
Article 1:
L'article 26 de la Loi sur le système
correctionnel du Québec est modifié par l'ajout, à la fin du premier alinéa, de
la phrase suivante:
«À cette fin, lorsqu'une condition telle
que celle de s'abstenir de communiquer avec une personne ou de pénétrer dans un
lieu ou un secteur géographique ou de le quitter est rattachée à une mesure
visée au premier alinéa de l'article 25, les services correctionnels peuvent
notamment exiger que la personne soit liée à un dispositif permettant de savoir
où elle se trouve en vue de protéger la sécurité publique, tel un bracelet antirapprochement
visant à favoriser la sécurité d'une personne victime.».
Donc, c'est déjà prévu dans la Loi sur le
système correctionnel que... L'article 26, en fait, ça dit: «Les interventions
de contrôle visent à s'assurer du respect des conditions imposées à la
personne.» Donc, ils ont déjà le mandat de s'assurer du respect des conditions
imposées à la personne, mais là, on vient prévoir explicitement que le
personnel des services correctionnels va pouvoir imposer notamment un bracelet
antirapprochement, toujours pour... si on veut satisfaire à l'élément qui était
prévu dans la Loi sur le cadre juridique des technologies de l'information, qui
demandait de le prévoir explicitement quelque part. Donc, c'est exactement ce
qu'on fait. À cet article-là, on le fait pour le personnel des services
correctionnels, parce que, quand une personne purge une peine de détention
provinciale, deux ans moins un jour, par la suite, quand elle sort de prison,
bien, elle est prise en charge par les services correctionnels puis elle a, à
l'occasion, des conditions à respecter.
Et donc, présentement, le personnel des
services correctionnels, les agents... - je vais dire les agents de probation,
parce que ce sont eux qui vont administrer les bracelets - les agents de
probation disposent de certaines façons, certains outils pour s'assurer du
respect des conditions, donc le bracelet va devenir un outil de plus. Alors, on
vient vraiment prévoir explicitement et très simplement, il me semble, en tout
cas, quand on le lit, là, que c'est assez clair, qu'ils vont pouvoir désormais,
les agents de probation, utiliser le bracelet antirapprochement comme moyen.
Par exemple, quand un juge aura ordonné qu'une personne contrevenante ne puisse
pas s'approcher à tant de mètres d'une victime, bien, l'agent de probation,
désormais, va pouvoir utiliser un bracelet pour s'assurer que le contrevenant
respecte cette condition-là.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de Vimont, s'il
vous plaît.
M. Rousselle : Merci, M. le
Président. Le juge va déterminer, effectivement, un rayon. Mais est-ce que le
juge, là... être alimenté sur le rayon, dans le sens possible? Parce que, là,
comme je vous disais...comme je disais tantôt, tout dépendant dans quelle
région que tu es, est-ce que c'est lui qui va déterminer que ça va être 1 km, 2
km, 3 km, peu importe? Et on parlait aussi de la possibilité d'avoir deux
sortes de rayons: un rayon vraiment, proprement dit, interdit, et l'autre
rayon, c'est un rayon d'avertissement, que je pourrais appeler. Est-ce que... À
ce moment-là, est-ce que c'est le juge qui détermine ça ou c'est l'agent de
probation qui va regarder ça?
Le Président (M.
Bachand) : Mme la ministre.
• (17 h 30) •
Mme Guilbault :
Bien, si le juge a lui-même fixé un rayon, on va respecter le rayon déterminé
par le juge. Mais là-dessus, c'est intéressant, parce qu'en France, voyez, où
ils utilisent le bracelet, eux, leur exemple... bien, pas leur exemple, mais
leur méthode de fonctionnement, la zone d'alerte autour de la victime est entre
1 et 10 km et la zone de préalerte, qui est autour de la zone d'alerte, est de
10 à 20 km. Et ça, ça fonctionne bien puis ça donne une latitude aussi, parce
que... Pensons entre autres aux Femmes autochtones du Québec, qui sont venues
nous expliquer que dans une même communauté autochtone, tu peux avoir les deux
problèmes aux deux extrêmes dans une même communauté, c'est-à- dire que tout le
monde est aux mêmes places dans les mêmes commerces en même temps, parce que tout
est... tous les services sont concentrés, mais en même temps il peut y avoir
des enjeux de couverture, parce que c'est vaste comme territoire. Ça fait que
ça donne une latitude dans la détermination des périmètres.
M. Rousselle : Ce que vous
parlez à ce moment-là, c'est des gens qui ont été... qui sont à la cour. Le
juge, il va-tu simplement...est-ce qu'il va donner... ça va être déjà inscrit
par le juge comme quoi qu'il va y avoir une... dans sa libération, il va y
avoir la possibilité du bracelet, ou c'est carrément l'agent de probation qui
va décider? Parce que, là, actuellement, c'est des 810 qu'il y a actuellement,
là. Mais là, avec le bracelet, est-ce que c'est le juge qui va déterminer?
Est-ce que c'est le... Est-ce que c'est l'agent de probation qui va décider:
O.K., on peut le libérer puis on va lui mettre un bracelet? C'est-u ça?
Mme Guilbault :
Les deux sont possibles. Le juge peut le décider, mais, si le juge ne l'impose
pas lui-même, après ça... mais qu'il impose des conditions qui donnent à
l'agent de probation la possibilité d'utiliser un bracelet pour les faire
respecter, l'agent de probation va pouvoir le faire aussi.
M. Rousselle : Là, vous parlez
de l'agent de probation, qui, lui...
16 h 30 (version non révisée)
M. Rousselle : ...ou elle
qui va... c'est cette personne-là qui rentre en communication avec la victime?
Mme Guilbault :Bien, à quel moment? S'il y a un bracelet qui est imposé?
M. Rousselle : Oui.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est sûr. Bien là, par contre, puis la question
est bonne, parce qu'il n'y a jamais un bracelet qui va être imposé si la
victime n'est pas consentante. Ça, on l'a dit, on l'a répété. Donc, si la
victime est consentante, elle va être rencontrée par l'agent de probation. Il
va lui expliquer le contexte, il va expliquer comment ça fonctionne, va la
référer à des groupes de soutien de femmes. Puis ensuite, on lui fait signer un
consentement à la victime. Donc, tout ça est fait, là, évidemment, dans le plus
grand respect puis avec beaucoup d'empathie. Puis, si la victime accepte, bien
là, le bracelet est installé.
Puis l'agent de probation aussi, là, parce
que vous nous citiez ce qui avait été cité par les femmes des maisons
d'hébergement, que, dans un autre pays, il y a un policier qui est assigné à la
victime puis qui la suit tout au long. Nous, ce travail-là va être fait par le
personnel des services correctionnels. Donc, il y a un agent de probation qui
va être en contact avec la victime, qui va la suivre, qui va la soutenir, qui
va l'accompagner, qui va s'assurer aussi de faire le lien avec les autres
partenaires juridiques, policiers, les organismes communautaires dans sa
localité. Ça fait que donc elle va être prise en charge, là, un peu de la même
façon. Plutôt qu'un policier, ça va être un agent de probation. Mais, de toute
façon, les services policiers aussi vont être au courant, tu sais, dans la
localité. Ça fait qu'elle va être entourée par un continuum de services. Et
donc c'est ça, ça fait qu'à partir du moment où elle consent on va lui
installer le bracelet, lui expliquer comment ça fonctionne.
M. Rousselle : On écoutait...
le syndicat nous parlait que de la manière qu'ils étaient formés, les agents de
probation, est-ce qu'ils vont avoir une meilleure formation? Parce que, là, on
parle d'une approche avec une victime. On parle d'approche avec une victime
qui, elle, elle a vécu, malheureusement, pendant beaucoup d'années, de la
violence. Et puis est-ce qu'il va y avoir une formation particulière? Parce
que, là, bien beau que, là, c'est lui ou elle. Puis j'ai vu l'Espagne, bien
souvent, c'est des femmes qui sont désignées là-dessus, et je peux comprendre,
parce que, je veux dire, une question de confiance, tu sais, je veux dire. Puis
est-ce que ça va être justement... Ces personnes-là, ils vont avoir une
formation particulière? Puis est-ce que ça va être toujours les mêmes
personnes? Parce que vous référez toujours avec l'Espagne. L'Espagne, eux
autres, en grande partie, c'est toujours la même personne qui parle avec cette
personne-là. Est-ce que ça va être la même chose ici, au Québec?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ce que je viens de dire. Il y a un agent
de probation qui va être assigné à la femme volontaire puis qui va commencer,
installer le processus avec elle, puis qui, ensuite, va rester disponible pour
elle tout au long du processus. C'est sûr que ces processus-là, ils ont une fin
aussi, les bracelets ne sont pas installés pour toute la vie, là. Normalement,
il y a une période, par exemple pendant un an, pendant deux ans. Donc, une
période au terme de laquelle, bien là, l'agent de probation va, comme, terminer
son travail auprès de la victime. Mais, encore là, je veux dire, nous, si une
victime appelle, on répond, là. Ça fait déjà partie du mandat du personnel des
services correctionnels et de la Commission des libérations conditionnelles
d'avoir un service adapté et empathique aux victimes.
M. Rousselle : Bien, je
vous pose la question sur la formation particulière parce que, là, ils ont une
nouvelle réalité, là, avec le bracelet, là, donc une nouvelle réalité avec une
victime, comme je vous le dis, qui a eu un problème, un contrôle. Et puis là,
bien, avoir un bracelet ou, je veux dire, le bidule qu'elle va avoir peut-être
sur elle, là, parce que ce n'est pas nécessairement un bracelet, là, c'est
l'acceptation de l'avoir aussi. Donc, est-ce que cette personne-là va avoir la
connaissance et la formation nécessaire pour faire ce suivi-là avec cette
personne-là qui est fragile?
Mme Guilbault :Bien oui, absolument, ça va de soi, là. C'est nouveau pour
tout le monde. C'est nouveau non seulement pour les services correctionnels,
mais ça va être nouveau pour nos corps de police, ça va être nouveau à la
commission, ça va être nouveau pour la magistrature, ça va être nouveau au
DPCP, ça va être nouveau partout, les avocats de la défense. Tout le monde va
être rencontré, va être éduqué, éduqué entre guillemets, là, il n'y a rien de
condescendant. Mais je veux dire, on l'apprend tous en même temps. Il va être
rodé, ce système-là, il va être imparfait au début, je l'ai dit. Puis là des
gens vont dire : Tel bracelet n'a pas à telle place, tout ça. Ça se peut.
Mais on est en train d'implanter quelque chose de nouveau où il y a juste six
pays dans le monde qui l'ont utilisé, ça fait que c'est normal. Tu sais, il
faut commencer quelque part, là.
Puis, tu sais, je vais me permettre un
point. J'entendais les collègues libéraux dire : Je trouve ça long, deux
ans. Bien, monsieur le président, les bracelets sont utilisés en Angleterre
depuis 2004, tu sais. En Espagne, depuis 2009. Aux États-Unis puis au Portugal,
depuis 2012. Ça fait autant d'exemples de moments qui auraient pu inspirer les
libéraux qui formaient le gouvernement pendant 14 ans. Ça fait que s'ils
ne trouvaient pas ça long pendant 14 ans, il me semble que deux ans, c'est
beaucoup moins...
Mme Guilbault :...malgré tout.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de Vimont.
M. Rousselle : M. le
Président, juste... pour s'occuper de la violence, s'occuper, justement, des
femmes en problèmes, je pense que ce n'est pas tellement la place pour faire de
la politique comme la ministre le fait actuellement. Je pense que c'est même
déplacé, et déplacé puis je... je veux dire, je trouve ça aberrant. Tu sais, on
vient ici pour régler, justement, pour essayer d'améliorer, justement, donner
des outils supplémentaires pour sauver des vies, et la ministre, elle, elle
profite de ça pour faire de la politique un peu.... puis je trouve ça
malheureux parce que vice... tu sais, elle est tout de même aux côtés du
premier ministre, donc vice-première ministre, s'abaisser à faire des jeux
comme ça, je trouve ça vraiment aberrant.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Merci beaucoup, M. le
député. On continue, puis en toute collaboration, bien sûr, usuelle. M. le
député de Vimont.
M. Rousselle : …je ne dis pas
qu'elle est... mais je trouve ça malheureux. Toujours au niveau.... vous parlez
de formation, vous avez parlé aussi de formation des juges, mais effectivement,
les groupes qui sont venus nous voir, ils ont parlé, justement, la crainte
qu'ils ont que les juges, justement, sont portés à... ils vont être portés plus
à donner le bracelet que donner des sentences. Est-ce qu'il va avoir un genre
de formation, mais d'une vérification auprès de ces juges-là? Parce que si on
tente, justement, de s'en aller ailleurs en donnant des bracelets, je veux
dire, ce n'est pas ça qui va sécuriser, justement, ces femmes-là qui sont
malheureuses. Donc, est-ce qu'il va y avoir aussi, parce que vous parlez
d'ajustements, là, mais dans l'ajustement, est ce qu'il va y avoir un...?
Le Président (M.
Bachand) : …
Mme Guilbault :Oui. Bien, je ne suis pas certaine de comprendre la
question, parce qu'il faut aussi comprendre que le projet de loi, en ce moment,
il porte sur des lois québécoises, et donc en modifie des articles qui touchent
des instances québécoises : le personnel des services correctionnels, les
directions d'établissements de détention québécois et la Commission des
libérations conditionnelles. Les juges ont déjà le pouvoir d'ordonnance en
vertu du Code criminel, et nous on ne touche pas au Code criminel, sa collègue
d'Acadie le sait très bien. Ce n'est pas de notre juridiction. Donc, au mieux,
on peut sensibiliser le fédéral, mais ce n'est pas sous notre responsabilité.
Donc, les juges peuvent déjà ordonner des
bracelets à la mise en liberté provisoire, d'ailleurs, aussi, ça a été soulevé
tout à l'heure. Moi, M. le Président, je réponds à tout ce que j'ai entendu
pendant 20, 30 minutes, tout à l'heure, là, dans mes interventions.
Donc... et ces questions-là ont été soulevées, mais ne sont pas touchées par le
projet de loi en ce moment. Ça fait que je voulais juste placer le contexte.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Bien, c'est
ça, M. le Président, c'est qu'on touche à trois articles, vraiment, et
l'affaire, c'est que ça a une répercussion sur bien d'autres articles, bien
d'autres choses. Et c'est ça que je trouve malheureux qu'on n'a pas pris ça en
considération, parce que là, c'est bien beau qu'on va donner les bracelets,
parfait, il n'y a pas de problème, mais pour que ça soit vraiment bien
fonctionnel, parce qu'on revient toujours avec l'Espagne puis ailleurs, oui, ça
effectivement, ça fait longtemps que ça existe. Le bracelet, en passant,
antirapprochement, ça fait 50 ans que ça existe, je peux vous dire, là,
comprenez-vous? Mais on est ici pour régler une situation, pas faire de la
politique, comme je vous le disais tantôt, mais l'affaire là-dedans, c'est que
là on y va juste sur trois articles qui touchent bien d'autres articles. Donc,
puis vous avez entendu les groupes comme moi, les groupes ils ont dit :
Oui, mais là il ne faudrait pas que ça remplace des sentences. Il ne faudrait,
il ne faudrait pas... il y a plein de questionnements, puis là on y va juste
sur trois articles. Et c'est pour ça que je vous pose des questions parce que
pour que ça fonctionne comme ailleurs, bien, il faut que ça soit... il faut que
ça ressemble comme ailleurs puis... et c'est pour ça que je vous pose la
question. Il y a une question aussi de ces personnes-là qui vont accepter parce
que c'est toujours les agents de probation, est-ce qu'il va y avoir un
accompagnement de ces femmes-là pour vraiment...? Parce que là, on sait que
les... il y a des ressources actuellement, mais est-ce que ces personnes-là
vont être vraiment suivies? Parce que ces femmes-là, malheureusement, puis je
dis toujours les femmes comme... parce qu'on sait que c'est la grande majorité,
c'est les femmes qui subissent ces malheureux événements. Mais est-ce qu'il va
y avoir un suivi? Je comprends que ce n'est pas dans l'article, mais l'article
ouvre tellement d'hypothèses, tellement de choses. Moi, je pense toujours à la
victime qui elle elle va comme... je veux qu'elle soit éclairée, dire :
O.K., oui, je suis d'accord, on va prendre le bracelet et tout. Bien, cette
personne-là va-tu être accompagnée? Parce que si on n'a pas pensé à
l'accompagnement, si on n'a pas pensé à la formation, si on n'a pas pensé à
parler aux juges, bien, ça ne fonctionnera pas. Puis moi, je suis ici pour que
ça fonctionne vraiment. Donc, c'est pour ça, j'aimerais ça savoir s'il y a un
accompagnement qui est fait à ces femmes-là, vraiment, mais un accompagnement
sérieux, là, pas par téléphone.
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, puis j'ai eu exactement la même question, tout à
l'heure, à laquelle j'ai répondu que oui, ce sont les agents de probation
des...
Mme Guilbault :...les services correctionnels qui vont accompagner les
femmes, qui vont faire du référencement auprès des groupes de soutien appropriés,
qui vont leur expliquer le fonctionnement, qui vont s'assurer que tout va bien,
qui vont être assignés, dans le sens qu'on ne veut pas qu'il y en ait 15, là,
qui... que ça change de dossier puis que ça change d'intervenant.
C'est le même esprit, monsieur le
président, qu'on est en train d'installer dans absolument tout ce qu'on fait.
Mon collègue de la Justice a fait le tribunal spécialisé pour les violences
sexuelles et conjugales. On a annoncé ensemble la bonification des ressources
pour le proxénétisme et tout ça dans l'exploitation sexuelle. On a parlé de la
poursuite verticale, avoir des procureurs, des gens assignés aux victimes pour
les aider à travers le pénible processus judiciaire. Ça va être le même
principe avec les bracelets. C'est ce qu'on fait partout, on veut que les...
C'est déjà difficile pour une victime de dénoncer, puis après ça, de suivre le
processus judiciaire. Puis, une fois que le processus judiciaire est terminé
puis que la sentence est terminée, quand l'homme sort de prison, c'est souvent
un homme, là, bon, en tout cas, quand le contrevenant sort de prison, bien là,
il y a encore une autre période postdétention qu'il faut prendre en charge par
les services correctionnels, c'est déjà le cas, puis là on s'ajoute un outil de
plus. C'est un outil de plus. Ça fait qu'il ne faut pas juste voir les lacunes
potentielles, bien, c'est de trouver le problème.
Je pense qu'il faut saluer l'audace de
mettre ça en place ici, au Québec, et se laisser une chance de le faire, de le
faire correctement. Tu sais, je veux dire, la façon dont ça va être mis en
oeuvre, le développement, la coordination, la mise en œuvre de tout ça, ça
relève du gouvernement, ça relève des protocoles qu'on va mettre en place, ça
relève de décisions administratives dans des ministères. Ce n'est pas le propos
du projet de loi. Il faut juste bien comprendre ça, Monsieur le Président, là.
Si on voulait réformer le système correctionnel, on aurait un projet de loi
avec plus que quatre articles. Je fais juste le répéter. Mais, comme c'est
important, je peux, pour la troisième fois, préciser que, oui, les victimes
vont être accompagnées par les agents de probation. On a annoncé
41 millions de dollars pour l'implantation des bracelets. Ça va servir,
entre autres, comme je l'ai déjà dit d'ailleurs, le député va s'en rappeler,
embaucher 27 ressources au correctionnel, deux à la Direction générale des
affaires policières. Là-dessus, on va avoir cinq agents de recherche et
24 agents de probation. Toutes des personnes entièrement dédiées à
l'implantation du bracelet et beaucoup, beaucoup, beaucoup au soutien et à
l'accompagnement des victimes.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Les agents de
probation, est-ce qu'ils ont un nombre de personnes à surveiller? Sûrement.
Est-ce qu'ils font ça, la surveillance, est-ce que ça fonctionne par téléphone?
Parce que j'imagine, quand tu as un grand secteur puis que tu es un agent de
probation... Parce que, de plus en plus, il va en avoir, des bracelets. Bien
beau que vous avez dit qu'il va avoir des embauches, mais, dans un secteur
donné, est ce que les agents de probation ont comme un genre de quota, là, tu
sais, de dire : Écoute, toi, tu as... tu t'occupes de 50 personnes,
de 100 personnes? C'est quoi, le nombre de personnes qui ont à s'occuper
autres, surtout les gens qui vont avoir à s'occuper des victimes aussi, ceux-
là?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien là, ça, c'est des choses qui vont aider dans les,
comment je pourrais dire, l'organisation du travail, là. Le moment venu, on va
répartir les tâches comme on le fait en ce moment, là. Je ne suis pas certaine
que c'est le propos d'un projet de loi de décider combien de personnes devrait
avoir, à sa charge, un professionnel au gouvernement. Tu sais, on va embaucher
29 nouvelles ressources qui vont ne faire que ça. Pour le moment, il est
prévu d'avoir, à terme, c'est-à-dire d'ici les deux ans implantations, bien, en
fait, on va finir le printemps prochain, 500 bracelets.
Puis je vais faire un petit point
là-dessus aussi, parce que, des fois, on dit : Ce n'est pas assez
500 bracelets puis tout ça. Premièrement, c'est mieux que rien, monsieur
le président. Puis, deuxièmement, ce n'est pas un chiffre fermé, c'est qu'on
commence par 500 bracelets avec un calendrier d'implantation. Vous
voyez... Ah! puis une autre critique qui vient : On le fait juste à
Québec. On ne le fait pas juste à Québec, monsieur le président, c'est une
implantation progressive, donc, forcément, il y a une ville qui vient avant
l'autre dans les 16 régions. Et là on commence à Québec. Et ensuite de ça,
il y aura, vous voyez, cet automne, Joliette, Salaberry-de-Valleyfield,
Capitale-Nationale au complet, là, l'extra Québec, Chaudière-Appalaches, avril
prochain, au printemps prochain, Lanaudière, Montérégie, Outaouais, Montréal,
Côte-Nord, puis, ainsi de suite. Donc... Et, d'ici septembre, mais d'ici
l'automne 2023, on va avoir le bracelet partout. Et, pour l'instant, on
compte sur 500 bracelets, mais, si on en a besoin de plus... Puis aussi
les bracelets, tu sais, il y a un roulement, là. Le bracelet, je le disais
tantôt, il est porté, mettons, pendant un an, après ça, on peut l'utiliser pour
un autre contrevenant. Donc, si on en a besoin de plus, il y en aura plus. Puis
on va voir aussi combien chaque agent de probation pourra en avoir... Je n'aime
pas le terme... Comment on dit ça, un «caseload» en français? Une charge de
travail, c'est ça. Bon, combien chaque agent de probation pourrait en avoir
dans sa charge de travail? Mais tout ça va être réparti intelligemment. On veut
le faire...
Mme Guilbault :...s'il y en a qui veulent que ça réussisse, M. le
Président, puis organiser ça sur le sens du monde, c'est bien nous, tu sais. On
ne fait pas ça pour que ce soit un échec. Puis on fait ça pour les victimes. Tu
sais, ça aurait été simple, nous aussi, de ne rien faire puis de continuer à
rêvasser sur le bracelet, puis laisser ça en plan. Mais on le fait, tu sais,
parce que... on le fait parce qu'on veut sauver des vies. On veut sauver des
vies, M. le Président. Puis, quand on parle à des victimes, je sais que ma
collègue d'Acadie parle à énormément de victimes, je ne sais pas, probablement
en violence conjugale, entre autres, mais quand on parle à ces femmes-là, il y
a en a qui rêvent de ce bracelet-là depuis des années. M. le Président. C'est
vraiment très important, ce qu'on est en train de faire ici.
Alors, je veux rassurer tous les collègues,
là, le soutien des victimes, une charge de travail adéquate pour être capable
d'accomplir adéquatement la mission, cette nouvelle mission-là qu'on va
attribuer au personnel des services correctionnels, tout ça va être fait avec
la plus grande rigueur et la plus grande empathie, toujours.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée d'Acadie, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Je pense
qu'il faut, il faut comprendre de la part... il faut que la ministre comprenne
que les questions que nous posons ne sont pas des questions pour la mettre en
boîte. Ce sont des questions pour qu'on comprenne davantage et qu'on se sente
rassurés par rapport à... pas l'importance, mais l'application du projet de
loi, ce sont... il y a trois articles, quatre, là, avec l'entrée en vigueur,
et il faut aussi qu'on s'assure, nous qui travaillons à l'étude article par
article, il faut qu'on soit... il faut qu'on nous donne l'assurance que, quand
ça va être rendu entre les mains des personnes qui vont appliquer le bracelet,
bien, qu'on connaisse un peu comment ça va fonctionner.
Et j'aimerais aussi dire que, juste une
petite parenthèse, quand on nous dit: Ça n'a pas été fait avant, vous auriez pu
le faire avant, ça, je pense qu'un moment donné il faut s'élever au-dessus de
la partisanerie puis il faut travailler pour le sort des victimes et faire en
sorte qu'elles... On en a parlé, tout à l'heure, la ministre a dit: Sauver des
vies. Oui, on veut tous sauver des vies. Mais il ne faut pas penser que les
questions que l'on pose sont des questions qui sont vicieuses. Au contraire, ce
sont des questions qui sont, je pense, pertinentes. Et un projet de loi, ce
n'est pas quelque chose qui arrive puis qui est parfait. Beaucoup de respect
pour les juristes, je le répète, mais les juristes travaillent avec les...
évidemment, ce sont des experts, et nous, on est là pour poser des questions et
amener peut-être des recommandations ou des amendements qui vont faire en sorte
que ça va être encore meilleur. Alors c'est ça, le but, c'est ça, l'objectif.
• (16 h 50) •
Moi, ma question, c'est sur le degré de
dangerosité. Tout à l'heure, quand j'ai dit: Pourquoi on va choisir Pierre,
puis qu'on ne choisira pas Jean, puis qu'on va choisir Simon, puis on ne
choisira pas Mathieu? Alors, comment on va établir... Et le projet pilote à
Québec, Mme la ministre, il est présentement en train de s'élaborer. Alors,
j'imagine que vous êtes en contact avec les autorités ici, à Québec, qui vont
appliquer le bracelet. Quels sont les critères de dangerosité? Comment on va
choisir les personnes qui vont sortir de prison et qu'on va dire: Toi, tu vas
porter ce bracelet, puis toi, tu ne l'auras pas?
Comment... J'aimerais ça que, si Mme la
ministre ne peut pas apporter ces éclaircissements-là, qu'elle nous amène ici
des experts du ministère de la Sécurité publique qui ont réfléchi à ces
questions-là. Puisque le projet pilote est en préparation à Québec, et je pense
que je vous ai entendu dire qu'il était quand même assez avancé, là, le projet
pilote, l'élaboration, comment on va choisir les 16 cobayes pour les premiers
bracelets? Sur quels critères on va établir la dangerosité? Est-ce qu'il y a
une grille d'analyse avec un pointage? Je ne sais pas, là, je cherche pour
essayer de comprendre. Et est-ce qu'aussi, si une victime lève la main en
disant: Mon conjoint est en prison, ils veulent le faire sortir en libération
conditionnelle, son avocat veut qu'il y ait libération conditionnelle, moi,
j'ai peur...
Mme St-Pierre : ...j'aimerais
ça qu'on ait le dispositif. Si la personne lève la main, est-ce qu'elle va
avoir le dispositif automatiquement? Mais des critères, tout d'abord, c'est
vraiment important qu'on les comprenne. Mme la ministre, je pense qu'il faut que
vous soyez rassurée sur notre volonté d'appuyer ce projet de loi là. Mais il y
a peut-être moyen de le bonifier aussi, le projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bon, c'est ça, alors, bien, il existe déjà des
critères. Parce que, tu sais, en ce moment, même si le bracelet n'existe pas,
les commissaires et les agents de probation, les commissaires à la Commission
des libérations conditionnelles doivent déjà, de toute façon, faire une évaluation
des contrevenants, là, par rapport... Il y a déjà d'autres conditions qui
peuvent être déterminées. Est-ce que j'accorde ou non une permission de sortie?
Est-ce que j'accorde ou non une libération conditionnelle?
Ça fait qu'il y a déjà une évaluation qui
est faite sur la base de certains critères, et je peux même en lire
quelques-uns à ma collègue, là. Donc, voyez... Et ça, c'est des critères qui
valent tout aussi bien, pour un directeur d'établissement de détention, pour
une peine de moins de six mois, que pour un commissaire des libérations
conditionnelles, pour les peines de plus de six mois. La protection de la
société au regard du risque de récidive et du potentiel de réinsertion sociale
que présente la personne contrevenante. La nature, la gravité et les
conséquences de l'infraction commise par la personne contrevenante. Le degré de
compréhension et de responsabilisation de la personne contrevenante à l'égard
de son comportement criminel, et des conséquences de l'infraction sur la
personne victime et la société. Les antécédents judiciaires et l'historique
correctionnel de la personne contrevenante. La personnalité et le comportement
de la personne contrevenante. Son cheminement depuis l'imposition de sa peine.
Sa motivation à s'impliquer dans un processus de changement, et sa capacité à
remplir ses obligations. La conduite de la personne contrevenante lors d'une
séance antérieure d'incarcération ou lors de l'application antérieure d'une
mesure dans la communauté, tant au provincial qu'au fédéral. Et la pertinence
du projet de réinsertion sociale au regard du risque de récidive que présente
la personne contrevenante, et de ses aptitudes à le réaliser avec un soutien
approprié. Ce n'est pas forcément exhaustif, mais ce sont des exemples.
Et en parallèle du bracelet, on travaille
aussi sur un document, qu'on appelle L'outil d'évaluation spécifique pour la
violence conjugale, qui va servir aux agents de probation pour faire cette
évaluation-là, justement, qui va probablement prendre en compte le même genre
de critères, un petit peu, mais qui va être très spécifique à la violence
conjugale, justement, pour avoir un outil complémentaire au bracelet pour
l'évaluation et les bracelets, le déploiement des bracelets.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme St-Pierre : Est ce que
les victimes d'exploitation sexuelle pourraient... les proxénètes ou ceux qui
ont été déclarés coupables d'avoir acheté les services sexuels sont...
pourraient être parmi les personnes qui pourraient être désignées comme étant
celles qui vont devoir porter le bracelet ou on parle juste... pas «juste» dans
le mauvais sens... juste de violence conjugale? Est-ce qu'on parle d'autres
types de violence sexuelle ou de violence... ou uniquement de violence conjugale?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui, bien, la question est bonne, puis on s'est, comment
dire, assurés, justement, qu'on pourrait prendre en compte des victimes de
proxénètes. Parce qu'au départ, c'est pour la violence conjugale. Tu sais,
c'était ça, le concept. Puis je l'ai dit tout à l'heure, il va falloir, tu
sais, l'installer, le roder, l'ajuster probablement, aussi, aux besoins. Puis
ensuite de ça, est-ce qu'on pourra l'élargir? Possiblement. D'ailleurs, la
manière dont le projet de loi est rédigé, vous remarquerez qu'on ne se limite
pas... tu sais, on ne limite pas à certains types d'infractions. On est très
généraux, parce que c'est pour des dispositifs, donc on pourrait
éventuellement, même, utiliser le bracelet électronique, si on voulait, avec ce
projet de loi là, ce qu'on ne fait pas actuellement au Québec. On le fait au
fédéral. Nous, on ne le fait pas, mais on pourrait, donc.
Mais le choix qui a été fait, c'est pour
les victimes de violence conjugale. C'est sûr qu'un bracelet antirapprochement,
c'est en deux parties. Ça prend un délit, où tu as un contrevenant puis une
victime, pour que chacun puisse porter sa partie, une victime consentante. Mais
ça fait que, tu sais... Puis la violence conjugale, je veux dire, tu sais, il y
a des chefs d'accusation, là, tu sais. Parce que quand on dit violence
conjugale, ce n'est pas... le chef d'accusation, ça ne s'appelle pas «violence
conjugale». Tu sais, c'est certains types de chefs d'accusation, genre, homicide,
évidemment, qui est le plus grave, mais, tu sais, négligence criminelle,
tentative de meurtre, voies de fait, agression, autres infractions d'ordre
sexuel, harcèlement criminel, menaces. Ça fait que c'est ce genre... puis il y
en a d'autres... c'est ce genre de chefs d'accusation là qui peuvent se faire
dans un contexte de violence conjugale ou non. Tu peux avoir du harcèlement
criminel qui n'a rien à voir avec la violence conjugale, mais il y en a que
oui. Donc, c'est ce type de contrevenants là qui va être potentiellement
éligible au bracelet.
Et, oui, on va inclure les proxénètes
là-dedans, parce que... De toute façon, la députée le sait encore mieux que
nous tous, ou en tout cas, avec ceux qui, peut-être, ont participé aussi à la
commission avec elle...
Mme Guilbault :...Ma collègue de Gaspé, souvent il y a une dynamique
amoureuse sous-jacente, là, ou en tout cas, une impression de dynamique
amoureuse. Souvent, la victime va se considérer avoir été la conjointe et tout
ça, donc c'est extrêmement pernicieux. Alors, oui, ça va être possible avec le
consentement de la victime toujours.
Mme St-Pierre : Je vais
laisser, peut-être, si mes collègues ont des questions. Mais je reviens à la
dangerosité. Je n'ai pas vraiment la réponse à ma question. Vous avez donné la
liste des critères pour permettre à quelqu'un d'avoir une libération, mais
cette liste-là, elle existe déjà puis ce sont les critères qui sont appliqués
et qui sont analysés pour décider si quelqu'un a droit à une libération
conditionnelle ou pas. Mais qu'est-ce... qui va donner les critères? qui va
dire à... comment les personnes vont pouvoir l'évaluer ou décider de qui va
porter un bracelet ou pas?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme St-Pierre : Parce
qu'il y en a qui ne l'auront pas puis il y en a qui vont l'avoir.
Mme Guilbault :Oui, parce que, bien, premièrement, le consentement de la
victime, c'est un filtre.
Mme St-Pierre : Oui, ça,
ça va.
Mme Guilbault :Bon. Et deuxièmement, tu sais, il y a plusieurs choses. Je
l'ai dit, on est en train de travailler sur un outil, ça fait que, donc, cet
outil-là, il va être élaboré comme n'importe quel document de travail. Je veux
dire, souvent, on fait des lois puis ensuite de ça, il faut faire des documents
de travail, des grilles d'analyse, des documents de référence, des dépliants
explicatifs, etc. Donc, il y a une série d'outils qui vont être élaborés pour
pouvoir mettre en oeuvre. Mais, entre autres choses, la victime, tu sais... il
existe déjà la possibilité pour la victime aussi de faire valoir son opinion
auprès de la Commission et donc, éventuellement, aussi auprès des directeurs
d'établissements de détention. Donc, le souhait de la victime ou les
impressions de la victime pourront faire partie aussi des choses qui vont être
prises en compte par les instances qui vont décider.
Le Président (M.
Bachand) :...M. le député de
Laurier-Dorion, s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci,
monsieur le Président. J'aimerais avoir... comprendre bien le processus, là,
afin de nous éclaircir, de m'éclaircir. En particulier, là, qui ordonne le port
du bracelet antirapprochement? Est-ce que c'est un agent correctionnel ou
est-ce que c'est un juge? Ou ça peut être les deux. Enfin, expliquez-nous
comment ça se passe, le processus.
Mme Guilbault :Ça peut être les trois, en fait. Ça peut être un... les
quatre, en fait, excusez. Il y a quatre personnes qui peuvent ordonner un
bracelet, avec ce projet de loi là.
Il va y avoir un juge, évidemment, mais
les juges, c'est déjà prévu, ils ont déjà des pouvoirs d'ordonnance. C'est dans
le Code criminel, ce n'est pas dans le projet de loi, c'est complètement à
part, c'est fédéral.
Donc, ce que nous, on touche avec ce
projet de loi là, c'est les trois autres instances. Donc, le personnel des services
correctionnels. La façon dont on le libelle, nous, c'est personnel des services
correctionnels. C'est bien ça? En tout cas, mais est ce qu'on entend, nous,
c'est les services correctionnels. Bon, c'est ça. Mais nous, ce qu'on entend
par là, c'est les agents de probation, parce que ce sont à ces
professionnels-là qu'on va attribuer la tâche.
Mais donc, les agents de probation qui
font partie des services correctionnels vont pouvoir l'ordonner, les
commissaires qui forment la Commission québécoise des libérations
conditionnelles, donc ce sont eux qui gèrent les peines de plus de six mois,
est ce qu'on donne des libérations ou non, et les directeurs de nos prisons
provinciales. Eux gèrent les peines de moins de six mois. Ce sont eux qui
déterminent si on accorde une permission de sortie à quelqu'un pour des peines
de moins de six mois.
Ça fait que ces trois personnes là vont
avoir la possibilité d'ordonner un bracelet dans le cadre des conditions
qu'elles peuvent imposer à une personne, soit dans le cas des directeurs
d'établissement ou des commissaires, à qui elles acceptent de donner une
permission de sortie, ou dans le cas de nos agents de probation, l'utiliser
comme un outil de plus pour contrôler des conditions qu'on aura émises pour le
contrevenant.
• (17 heures) •
M. Fontecilla : ...Donc,
il se peut qu'il y ait un juge qui n'a pas prévu l'utilisation du bracelet,
mais qu'en cours de route, le contrevenant, là, jusqu'à l'agent de probation...
Lui, il dit : Moi, je juge, selon différents outils à sa disposition, que
cette personne-là, il faut qu'elle porte un agent de bracelet. C'est bien cela?
Mme Guilbault :Oui.
M. Fontecilla : très
bien. Là, vous avez nommé tantôt toute une série de critères pour décider.
Parce que je pense que ni des trois figures que vous avez mentionnées tantôt...
Ce n'est pas sur un coup de tête, là, qu'on décide d'imposer cette mesure-là,
il y a des critères. Mais est-ce que c'est juste des critères où il dit :
Bon, bien, je regarde son passé, je regarde toute une série de choses puis moi,
je pense que oui, on va lui donner, ou pas, on ne va pas lui donner? Est-ce
qu'il y a des...
17 h (version non révisée)
M. Fontecilla : ...des
processus de... il y a des outils d'évaluation de risques plus poussés qui
aident les personnes impliquées à prendre une décision.
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est ça, il existe déjà, en ce moment, des
grilles, tu sais, parce que les agents de probation, comme je disais, ils
doivent déjà prendre certaines décisions, les commissaires aussi aux
libérations conditionnelles, puis les directeurs d'établissements de détention
aussi. Donc, il existe déjà des grilles de référence puis des outils
d'évaluation, comme... puis, tu sais, avec des critères comme ceux que j'ai lus
tout à l'heure, mais nous, on est en train de travailler sur un autre outil
spécifique, qui va porter sur la violence conjugale, qui va être utilisée par
nos agents de probation.
M. Fontecilla : C'est une
sorte de test?
Mme Guilbault :Une sorte de grille. Ça va être une grille... c'est une
grille d'évaluation.
M. Fontecilla : Et est-ce que
vous avez des données sur... C'est un peu plus difficile. Évidemment, c'est des
décisions humaines, et même si c'était des décisions technologiques, il y a un
pourcentage d'erreur. Est-ce que vous, vous... Parce qu'il y a toute la
question des droits des contrevenants aussi, là. C'est un sujet qu'on a peu
abordé. Mais est-ce que, selon vous, il y a... la perfection n'étant pas de ce
monde-là, mais est-ce que ces outils permettent une bonne appréciation de la
dangerosité des contrevenants, là, par rapport à la violence conjugale?
Mme Guilbault :Bien, ce serait un peu étrange que je réponde non, dans le
sens où, nous, on s'arrange pour avoir des outils de travail, puis des... tu
sais, des procédures et des pratiques qui sont conformes aux meilleures
pratiques puis qui nous permettent d'accomplir adéquatement notre mission de
protection du public, puis de prise en charge, de réinsertion sociale des
contrevenants, et tout ça, puis, surtout, le souci des victimes. Donc, oui, mais,
justement, je disais qu'on est en train de travailler sur un outil spécifique
parce qu'on veut le bonifier encore plus et avoir cet outil-là vraiment
uniformisé pour tous nos agents de probation, qui va leur permettre de faire
faire un travail. Peut-être que je pourrais, si ça intéresse mon collègue,
prêter la parole à ma sous-ministre associée au service correctionnel, qui a
énormément d'expérience et qui, peut-être, pourrait compléter.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Consentement. Donc, je vous demanderais de vous identifier, s'il vous plaît.
Mme Fortin (Line) : Bonjour.
Je suis Line Fortin, sous-ministre associée à la Direction générale des
services correctionnels. D'abord, un agent de probation, hein, c'est un spécialiste
des relations humaines. Donc, ce sont des professionnels qui ont des formations
universitaires en psychologie, en travail social, en criminologie, sexologie,
conseiller d'orientation. C'est des gens qui sont aussi membres d'ordres
professionnels. Donc, c'est vraiment des gens qui ont le plus haut standard, si
on veut, là, de professionnalisme dans ce qu'ils font. Ces gens-là fonctionnent
déjà avec des outils d'évaluation, qui s'apparentent un peu à des outils
actuariels, où on voit venir pointer un certain nombre d'éléments statiques,
donc l'âge, le délit, etc., et d'autres éléments un peu plus dynamiques où on
va utiliser notre jugement professionnel. Ce qu'on est en train de faire, c'est
faire un outil plus spécifique à la violence conjugale, parce qu'un violent
conjugal, il y en a de toutes sortes de types, mais on peut avoir aussi
quelqu'un qui est très bien adapté dans la société, qui a un travail, qui n'a
pas beaucoup d'antécédents judiciaires, mais que, dans cette dynamique de
violence conjugale, elle est vraiment problématique. Donc, c'est ce volet-là
qu'on est en train de couvrir, si on veut, avec notre nouvel outil.
M. Fontecilla : Et les
bracelets... Et je suppose que tous ces outils-là, dont celui en particulier
dont vous parlez, là, il va être... il en train d'être préparé un dans le cadre
du projet... de l'implantation, là. Donc, en ce moment, vous jugez qu'il faut
compléter des outils pour l'implantation du système de bracelet électronique.
Mme Fortin (Line) : En fait,
on avait déjà décidé, là, d'avoir un outil plus spécifique à la violence
conjugale, là, parce qu'on a plusieurs mesures, hein, comme vous le savez, au
ministère, en violence conjugale. La formation, elle est commencée il y a
quelques jours, et là on en va déployer, là, cet outil-là dans l'ensemble de la
province. Donc, c'est encore un outil encore plus performant qui s'inspire, là,
des meilleures pratiques, si on veut, dans le monde.
M. Fontecilla : Ceci étant
dit, madame la ministre, vous avez parlé des cas de figure, là, qui pourraient
autoriser l'utilisation du bracelet...
M. Fontecilla : ...antirapprochement,
là, je reviens avec la question, là. Est-ce qu'une victime pourrait demander,
elle, l'utilisation d'un bracelet antirapprochement?
Mme Guilbault :C'est ce que je disais, la victime peut faire valoir son
intérêt aux instances. C'est sûr qu'elle ne peut pas l'imposer. Elle ne peut
pas imposer à un juge d'ordonner un bracelet, elle ne peut pas l'imposer à un
directeur, elle ne peut pas. Mais en même temps, il existe déjà, dans la Loi
sur le système correctionnel, des articles qui prévoient qu'on doit être
sensible à ce que... tu sais, je veux dire, que la victime peut faire valoir
son opinion auprès de ces instances-là, et si on l'a prévu dans la loi, c'est
parce qu'ensuite, on essaie d'en tenir compte. Donc, tu sais...
Mais au-delà de ça, c'est des décisions qui sont
indépendantes. Tu sais, moi, le ministre, je ne pourrais pas dire : Je veux que
les juges, autant que possible, donnent des... C'est-à-dire que oui, dans
l'orientation générale, mais ensuite de ça, c'est des décisions qui sont
discrétionnaires.
Sauf que, puis là, on revient à ce que je disais,
c'est quelque chose de nouveau qu'on va implanter, qu'on va développer
ensemble, qu'on va apprivoiser ensemble puis qui, à un moment donné, va devenir
un réflexe naturel, comme n'importe quel autre outil. Mais au début, c'est sûr
qu'il va y avoir un rodage. Il va y avoir des premières victimes qui vont
l'avoir. Il va y avoir des premiers juges qui vont leur donner, des premiers
commissaires, etc. Puis on va voir à l'usage.
Mais, tu sais, tout ce qu'on fait, là, je l'ai
dit, c'est : On essaie d'avoir un système, un système élargi, que ce soit
justice, correctionnel, policiers, qui est de plus en plus axé sur les
victimes, le soutien des victimes, l'empathie envers les victimes, ce qu'on
peut faire pour essayer de leur simplifier la vie, là, autant que faire se
peut. Parce que déjà, quand tu es pris là-dedans, c'est parce que ta vie n'a
pas été simple. Mais donc c'est sûr qu'on va être sensible aux souhaits et aux
intérêts des victimes. Et, de la même façon, jamais on ne va vouloir l'imposer
à quelqu'un qui ne le veut pas. Même si des fois, de notre point de vue à nous,
ce serait bien mieux pour elle, on ne va pas l'imposer.
M. Fontecilla : Je reviens
plus dans le détail, là, dans le processus de décision, là, sur l'utilisation
du bracelet antirapprochement, là. À quel moment on consulte la victime? Ça se
peut que ce ne soit pas important. Mais la victime va être consultée sur
l'utilisation de ce système là, parce qu'elle porte en quelque sorte 50 % du
système, là, elle va porter ça sur elle, là. Mais est ce que ça se fait après
la prise de décision, par un agent de probation par exemple, du port du
bracelet antirapprochement? Ça va faire en amont, en aval? À quel moment on
consulte la victime?
Mme Guilbault :Non, bien, ça va se faire en amont. Voyez, tu sais, par
exemple, un directeur d'établissement de détention, lui, il prend sa décision à
savoir si, oui ou non, il accorde une permission de sortie, toujours pour les
peines de moins de six mois. Il se base sur une recommandation qui est faite
par un comité d'étude des demandes de sorties. Il y a un comité d'étude des
demandes de sorties dans chaque établissement de détention et, dans ce comité
là, il y a trois personnes et ces trois personnes là font une recommandation au
directeur d'établissement, puis lui ensuite de ça, bon, il se fait une tête
là-dessus, puis il prend une décision.
Mais, dans ce processus-là, la victime... ou en
tout cas, sous réserve, mais je pense que c'est ça, la victime pourra avoir
été... la victime pourra avoir écrit au directeur d'établissement. C'est déjà
prévu, d'ailleurs, à l'article 175 la Loi sur le système correctionnel, qu'une
victime peut écrire, faire ses représentations au directeur d'établissement.
Donc, lui va prendre ça en compte dans sa décision de la même façon qu'il prend
en compte les recommandations de son comité d'étude.
M. Fontecilla : Donc, en
quelque sorte, si je comprends bien, là, dès qu'un contrevenant fait une
demande de libération conditionnelle, par exemple, et que ça rentre, cette
demande-là, dans le processus, la victime... on communique avec la victime pour
lui dire qu'elle a l'occasion de s'exprimer aussi. Je vois votre sous-ministre
hocher de la tête, là.
• (17 h 10) •
Mme Guilbault :Oui, on le fait.
M. Fontecilla : Parfait. Pour
l'instant...
Mme Guilbault :Bien là, vous me parlez de la commission des libérations...
Parce que c'est deux choses différentes.
M. Fontecilla : O.K.
Peut-être que je me suis trompé.
Mme Guilbault :Les établissements de détention, c'est géré par les
services correctionnels. La Commission québécoise des libérations
conditionnelles est indépendante. On n'a pas le président ici, mais, tu sais,
on a fait des projets... entre autres projet de loi 72, on a fait des modifs
aussi pour la CQLC pour justement avoir plus de soutien pour les victimes.
Puis, pour lui parler, à ce président-là, les attentes signifiées, tout ça, qui
vont toujours dans le sens d'un meilleur soutien aux victimes, je suis
persuadée que le point de vue des victimes est pris en compte aussi au moment
de prendre les... dans les audiences, là, en vue de prendre une décision pour
les commissaires. Les commissaires qui siègent à deux d'ailleurs, parce qu'on
avait fait modifier le quorum puis, pour la violence conjugale, on a gardé un
quorum à deux commissaires à la CQLC. Mais... en tout cas...
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, madame...
Mme Guilbault :...avec votre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve dans un
autre projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Merci.
En fait, c'est, bien, c'est intéressant, tout ce qu'on entend sur l'application
du bracelet. Je voudrais peut-être revenir un petit peu plus loin, là, dans le
temps, quand vous avez donné comme une commande, là, à des chercheurs. Cette
étude de faisabilité-là, est-ce qu'on a ces informations-là publiques? Est-ce
qu'il y a un document qu'on peut consulter ou qu'on pourrait même déposer à la
commission? Et peut-être, entre-temps, nous faire un peu un portrait de
l'étude, qu'est-ce que ça a donné? Puis c'est quoi, nos... tu sais, c'est quoi,
les points forts puis les points faibles, finalement, de l'utilisation du
bracelet électronique? Ça m'aiderait, là, pour la suite de mes questions.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, ce rapport-là, moi, je l'ai reçu le
31 octobre, puis il a été rendu public, je pense, au même moment, là.
Donc, il est sur le site Internet du ministère de la Sécurité publique. Là, je
ne sais pas, le déposer, c'est sûr que, tu sais, il est assez volumineux, là,
je ne suis pas certaine qu'on peut le lire séance tenante. Mais c'est très
intéressant.
Mme Perry Mélançon : Bien,
sur le Greffier, on pourrait le déposer, M. le Président.
Mme Guilbault :Oui. Bien, ça ne servirait à rien que je le dépose,
j'imagine, on peut le voir sur le site Web.
Mme Perry Mélançon : ...qui
fait un peu l'état de situation, les recommandations, les points. J'aimerais
juste... Bien, puis de toute façon, vous devez les savoir, là, l'étude a été
faite pour une raison, là. Mais c'est quoi, les constats, finalement, qui ont
été faits dans cette étude-là? Parce que c'est là-dessus qu'on attendait pour
aller de l'avant avec le projet de loi, donc je serais quand même intéressée,
là, de savoir faire le travail qui s'est fait par rapport à cette commande, là.
Est-ce que, finalement, bien, j'imagine que oui, on en vient à la conclusion
que c'est faisable de l'implanter, le bracelet électronique? Et pour quelles
raisons est-ce que c'est...
Le Président (M.
Bachand) :...on pourrait faire, c'est de
nous envoyer peut-être la référence au niveau du site, puis on pourra le
partager, tout simplement. Ça va?
Mme Perry Mélançon : Je
n'ai pas attendu.
Le Président (M.
Bachand) :On va demander de nous faire
parvenir la référence pour le site pour trouver ledit document, parce qu'on
dépose seulement des documents électroniques en commission, et, à ce moment-là,
les membres pourront aller le consulter.
Mme Perry Mélançon : Mais
je comprends, en fait, qu'on est allé de l'avant avec le projet de loi... Parce
que, là, on nous répondait quand même qu'on était loin dans le temps, bien, en
tout cas, il y avait un délai pour déposer le projet de loi parce qu'on
attendait les résultats de ce travail-là. Donc, bien, j'espère que ça a été
fait pour permettre d'arriver à ce projet de loi là.
En tout cas, je vais continuer sur mes
autres questions. Est-ce que d'autres sources vont être à contribution pour
l'implantation, pour l'utilisation? Tu sais, je pense, quand j'essaie de faire
des parallèles avec d'autres actions du plan de la ministre, les cellules de
crise, est-ce qu'elles vont être à contribution? Est-ce que les maisons
d'hébergement vont avoir une charge additionnelle? Est-ce qu'ils vont devoir
s'occuper de quelque chose par rapport à ça? Ils ont été consultés, mais je me
demande, maintenant, une fois que ça sera implanté, qui sera... Il y a les
services correctionnels, évidemment. Mais est-ce qu'on le mettra à disposition
d'autres ressources aussi pour s'assurer de la bonne coordination du bracelet
électronique?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, c'est ça. Le rapport, il a 150 pages, ça
fait que c'est sûr que, tu sais, il y a quand même un gros travail là-dedans,
là, avec plusieurs annexes, puis tout ça. Donc... Mais il y a cinq ou six,
c'est ça, cinq, chercheurs qui ont fait le rapport. Et deux de ces
chercheurs-là, M. Guay, M. Fortin, Francis Fortin qui est bien connu,
là, qui fait plusieurs projets avec nous en Sécurité publique, qui continuent
de nous accompagner. La question est bonne. C'est ça, je ne le dis pas souvent,
là, je l'oublie, mais il y a des... Tu sais, parce qu'en parallèle de cette
implantation-là, je l'ai dit, ça va être du rodage, tout ça, il va falloir
faire des ajustements, ça fait qu'il va y avoir une évaluation en continu, tu
sais, à mesure qu'on le déploie et donc qui va pouvoir inspirer,
éventuellement, peut-être des ajustements, puis tout ça, dans la manière de
l'implanter. Mais les deux chercheurs qui nous accompagnent, c'est
MM. Guay et Fortin, qui font partie des cinq chercheurs qui ont fait le
rapport, des gens rattachés à l'Université de Montréal. Ça fait que... Puis
c'est des chercheurs, là, donc vraiment des scientifiques, puis tout ça, qui
vont pouvoir aussi nous guider, nous aider et donc qui amènent une expertise
supplémentaire certaine à tout le développement de ce projet-là.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
qu'on s'est penché sur la question de la réalité des régions pour le bracelet
dans ce rapport-là? Est-ce qu'on a déjà une idée de comment on prévoit
l'utiliser? Puis, parce qu'en termes de faisabilité, il reste quelques angles à
analyser, là, par rapport à la couverture cellulaire. Comment on va pouvoir
retracer géographiquement, géolocaliser, là, la victime et l'agresseur? Donc,
tout ça, est-ce que ça faisait partie du travail...
Mme Perry Mélançon : ...ou
c'était dans l'étude, là.
Mme Guilbault :Oui, mais c'est sûr que la notion de géolocalisation a fait
partie beaucoup du rapport parce que, puis c'est pour ça qu'on fait le projet
de loi, la géolocalisation, ça amène toujours une certaine complexité ou, en
tout cas, tu sais, il y a toujours un défi, là, par rapport à la protection de
la vie privée, les chartes et tout ça. Ça fait que, tu sais, c'est sûr qu'on
nous dit qu'il faut le faire convenablement. On nous parle aussi de la réalité
géographique du Québec, le territoire étendu, la réalité informatique aussi,
les capacités d'avoir des outils pour l'implanter correctement, d'avoir, tu
sais, bien, en tout cas, de le faire comme il faut, finalement. Mais sur la
question du territoire, c'est sûr que ça va être un défi dans certaines
localités, puis je comprends la députée de Gaspé d'être préoccupée par ça,
considérant l'endroit qu'elle représente. Ça fait que, tu sais, quand je disais
tout à l'heure : On va s'ajuster en continu, la couverture cellulaire et
la grandeur du territoire, c'est deux enjeux techniques, physiques,
géographiques auxquels on va devoir s'adapter.
Dans l'appel d'offres qui est en cours en
ce moment... Il y a un appel d'offres en ce moment-là pour pouvoir avoir le
fournisseur du bracelet en question, appel d'offres qui, normalement, se
termine le 14 mars, à la suite duquel on va savoir qui sera le fournisseur. Ça
fait que là on va être capables d'avoir d'autres réponses à des questions très
précises, là, sur quel bracelet puis tout ça. Ça fait que... Mais, dans l'appel
d'offres, on demande aussi aux fournisseurs d'être capables de nous fournir des
solutions palliatives ou des solutions complémentaires à la couverture
cellulaire pour des endroits justement où il n'y en aurait pas. Là on n'est pas
tellement dans la distance comme telle, mais plus dans la couverture
cellulaire, là, parce que c'est tout un enjeu. Puis d'ailleurs, des fois, c'est
les deux enjeux en même temps à la même place, souvent. Ça fait que c'est ça.
Ça fait que ça pour la couverture cellulaire. Puis pour la réalité
géographique, bien, c'est ça, tu sais, on va jouer, pas jouer, mais c'est-à-dire,
on va miser sur les protocoles qu'on va faire avec les services de police.
Puis imaginons aussi, tu sais, une petite
localité, un endroit où, par exemple, dans le coin de la députée de Gaspé, là
il y a une femme, une victime et son contrevenant qui porte un bracelet, c'est
sûr que les services de police locaux vont être rapidement avisés, les
organismes aussi, les partenaires locaux. Tout le monde va être avisé qu'il y a
un bracelet dans cet endroit-là. Puis ça va aller de soi que, s'ils reçoivent
un appel, les services de police, pour ce duo-là, appelons ça comme ça, là,
bien, ça va être une urgence... tu sais, ça va être considéré, là, partout une
urgence de type 0 ou 1, là, des fois, ils partent à zéro, des fois, ils
partent à 1, mais donc une urgence urgente, là, très urgente. Ça fait que les
appels vont être... On va donner une réponse aux appels le plus rapidement
possible parce que tout le monde va bien comprendre que c'est parce qu'il
s'agit d'un bracelet puis que, si ça sonne aux services de police... parce
qu'on se rappelle toujours qu'il y a une zone de préalerte, si le contrevenant
s'approche de la zone interdite sans être dedans, c'est la future centrale,
futur fournisseur, qui va appeler le contrevenant pour dire : Tu
t'approches de la zone, changes de chemin. S'il s'éloigne, c'est correct, mais,
s'il persiste puis il va dans la zone interdite, on part du principe que c'est
fait sciemment, ça fait que là il y a un appel automatiquement, les policiers
se rendent directement auprès de la victime pour la sécuriser.
• (17 h 20) •
Et aussi, puis ça revient à ce qu'on
disait tout à l'heure, ce que les agents de probation vont développer aussi
comme lien avec les victimes qui vont porter un bracelet, tout ce qu'on va
faire avec elles pour leur expliquer, pour les soutenir, les protocoles, il va
y avoir aussi des protocoles de sécurisation des victimes, puis
d'autosécurisation. Tu sais, les victimes ne seront pas laissées à elles-mêmes
comme ça : Tiens, va-t'en chez vous avec ton bracelet, tu m'appelleras
s'il y a un problème, tu sais. On va établir avec elles, puis, en particulier,
on peut penser dans des localités peut-être plus éloignées où il pourrait y
avoir un délai d'intervention policière, tu sais, quoi faire. Parce que, la
victime, au moment où il y a une alerte, elle se fait appeler par quelqu'un. Tu
sais, elle se fait appeler pour dire : Là, il y a une alerte. Là, elle est
au téléphone avec quelqu'un. Ça fait que, tu sais, on peut même rester ou on
peut penser qu'il pourrait rester au téléphone avec elle : Tu sais, bon,
bien, barres les portes, tu sais, telle, telle affaire qu'on a mise en place,
appelle quelqu'un. Ça fait que, tu sais, on va vraiment l'accompagner. S'il y
est pour y avoir un petit délai, elle va être accompagnée, elle ne sera pas
laissée à elle-même. Puis on va s'assurer qu'elle puisse se sécuriser autant
que possible : Tu sais, barres la porte, ne réponds s'il y a quelqu'un
parce que c'est peut-être lui qui s'en vient. Tu sais, ça fait que, c'est ça,
c'est toutes les... on va tout mettre en place pour essayer de pallier
d'éventuelles lacunes sur lesquelles on n'aurait peut-être pas le plein
contrôle.
Mme Perry Mélançon : O.K.
C'est déjà plusieurs réponses, c'est bien. Ça m'amène justement à penser, en
amont, est-ce qu'il y aura... tu sais, une fois que la personne va avoir ce
dispositif-là, elle sort de prison. La victime est au courant, est ce qu'il y a
déjà un mécanisme de cellule, tu sais? C'est parce que j'essaie de comprendre
la cellule de crise qui va être déployée...
Mme Perry Mélançon : ...partout
dans les régions du Québec, est-ce qu'elle va travailler un peu en parallèle de
l'usage du bracelet pour que ça ne devienne pas seulement cet outil-là qui est
utilisé pour faire de la surveillance de l'agresseur, de la personne violente?
Est-ce qu'il y a d'autres ressources qui entrent en jeu durant le processus?
Parce que le harcèlement, ça peut aussi être par téléphone, sur les réseaux
sociaux. Il n'y aura peut-être pas toujours une approche physique de la
personne, mais peut se sentir menacé, puis pas en sécurité autrement que
physiquement. Donc, comment va se faire ce travail-là de façon coordonnée, là,
avec l'usage du bracelet?
Mme Guilbault :
Oui. Bien là, c'est sûr que, tu sais, le harcèlement, je veux dire, le
contrevenant ne peut pas plus... Tu sais, le contrevenant, il ne peut pas
harceler sa victime, là, indépendamment du bracelet. Ça fait que si... Tu sais,
même un contrevenant qui referait du harcèlement auprès de sa victime, même à
une époque actuelle où le bracelet n'existe pas, ce n'est pas acceptable, là.
Ça fait que là il s'expose à des conséquences et tout ça, donc, ça, ça continue
en parallèle du bracelet.
Puis aussi il va y avoir du référencement,
tu sais, on dit la cellule de crise, ce que, moi, j'appelle le continuum de
services, mais qui est assumé par une série de partenaires, tu sais,
correctionnels, policiers, judiciaires, communautaires, des groupes de soutien
et tout ça. Ça fait que tant nos agents de probation, qui vont s'occuper du
déploiement, puis de l'accompagnement des victimes, puis de l'installation du
bracelet puis tout ça, vont faire ce référencement-là, bien, ils vont aussi
être en contact avec nos services policiers de la localité, là, où va demeurer
la victime qui, eux aussi, vont faire du référencement. Tu sais, il y a
beaucoup, beaucoup de sensibilisation, puis, ça, ça va être dans les
protocoles, de toute façon, qu'on est en train d'installer, les protocoles
d'intervention parce que c'est nouveau.
Donc on va se faire une pratique, là, puis
un protocole, tu sais, spécifique pour le bracelet avec tous les partenaires
concernés. Puis c'est sûr qu'il va y avoir toujours la question du
référencement puis du lien avec les organismes puis comment on peut aider la
victime, parce qu'effectivement ce n'est pas juste le bracelet, là. De toute
façon, même avec le bracelet, on peut penser qu'elle peut avoir besoin de
services quand même, là, de services dans un groupe de soutien, de services
d'aide peut-être si elle a des enfants.
Donc, les gens peuvent avoir des besoins
qui dépassent la stricte surveillance par un bracelet. Ça fait que c'est sûr
que, toujours dans ce qu'on répète tous, je pense qu'on est tous d'accord, ce
bracelet-là ne fera pas de miracle, là, tu sais. Bien, c'est à dire, c'est des
petits miracles d'une certaine façon si tu peux sauver une vie, mais il y a
d'autres problèmes auxquels il faut continuer de s'attaquer, puis il y a
d'autres services puis d'autres mesures qu'il faut continuer de travailler pour
avoir une lutte efficace, globale, globale et efficace.
Mme Perry Mélançon : Puis,
est-ce qu'on peut s'attendre, dans le prochain budget, qu'il y ait des sommes
de plus pour certaines mesures complémentaires au bracelet - ça me vient comme
ça, là, en tête - pour les autres ressources qu'on vient de dire, là, qui vont
travailler, le continuum de service?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, c'est sûr que là il faudra attendre le 22 mars, comme l'a
dit mon collègue des Finances aujourd'hui. Je ne peux pas parler de budget
avant le 22 mars, mais mon collègue est très sensible à toute cette... à
tout ce qu'on fait pour les victimes puis les personnes vulnérables. Et, de
toute façon, j'ai déjà annoncé le 1er décembre 41 millions de dollars
pour ces bracelets-là. Donc, c'est sûr que des dépenses comme ça doivent être
inscrites quelque part.
Mme Perry Mélançon : Dans le
projet de loi, est-ce qu'il faudrait spécifier quelles sanctions, là... C'est
vraiment parce que ce n'est pas mon domaine, là, mais vraiment, d'un point de
vue juridique, est-ce que les sanctions applicables quand un policier doit se
rendre sur place parce le contrevenant n'a pas respecté les exigences de sa
libération... Comment ça fonctionne une fois que quelqu'un est pris sur le fait
puis que, tu sais, c'est quoi, le processus qui suit quand un policier doit
intervenir, là, dans un cas de contrevenant qui se rend sur les lieux de la
victime?
Mme Guilbault :
Un contrevenant qui aurait un bracelet puis qui rentre dans la zone
interdite?
Mme Perry Mélançon : Oui. Il
se passe quoi après...
Mme Guilbault :
Bien, il va se faire arrêter. Bien, c'est qu'il tombe en bris de condition
automatiquement.
Mme Perry Mélançon : C'est
les mêmes sanctions que...
Mme Guilbault :
Donc, j'imagine qu'il se fait arrêter automatiquement. Oui, il se fait arrêter,
puis là, bien, il est rejudiciarisé.
Mme Perry Mélançon : Donc,
c'est les mêmes sanctions qui sont déjà appliquées dans la loi, donc il ne faut
pas ajouter quoi que ce soit, là, dans l'étude de ce projet de loi là par
rapport à ça. C'est une question purement technique.
Mme Guilbault :
Non, bien, un contrevenant, en ce moment, il a déjà des interdictions de
s'approcher, en ce moment, puis s'il ne les respecte pas, bien, ils subissent
déjà ces conséquences-là. Ça fait que, ça, ça va être, j'imagine, les mêmes
conséquences de bris de condition ou ça peut changer quelque chose... C'est
vrai, il y a deux...
Mme Guilbault :...en fait, c'est qu'il peut se voir suspendre sa
permission de sortie ou sa libération, si c'était une libération, mais si c'est
une fin de peine, bien là, ça tombe dans le Code criminel, puis là il se fait
arrêter puis il est rejudiciarisé... il passe devant le juge, c'est ça, qui
l'avait condamné.
Mme Perry Mélançon : Donc,
pour le déploiement complet prévu en 2023, c'est quoi, les prochaines étapes?
On a l'appel d'offres et qu'est-ce qu'il faut déployer, c'est quoi, les étapes
qui vont suivre ça?
Mme Guilbault :Bien, le choix du fournisseur, ensuite de ça, c'est sûr que
là il faut comme finaliser l'affaire, signer le contrat puis, c'est ça, suivre
les règles, là, qui sont... parce qu'on a des règles au Conseil du Trésor dans
les contrats, et tout ça. Ça fait qu'en respectant toutes ces étapes-là puis,
en parallèle, nous, ce qu'on fait, c'est ça, c'est qu'on discute puis qu'on
consulte, là, on consulte, entre autres les gens qui sont venus nous voir en
consultation particulière, donc on les consulte dans l'élaboration des
protocoles. On est en train de le faire à Québec, vu qu'on commence ici, mais
il va falloir le faire partout au Québec.
Donc, on est en train d'élaborer ça. On
est en train de faire de débuter la formation sur l'outil spécifique, dont ma
collègue des services correctionnels a parlé tout à l'heure. Ça fait qu'on est
en train de préparer tout ça pour que le jour, où il y aura un premier bracelet
ordonné, qu'on puisse l'installer puis que ça fonctionne bien, parce que tout
le monde va être prêt, les documents vont être prêts, les gens vont être
formés, les gens vont savoir quoi faire et on va pouvoir installer un premier
bracelet. Normalement, au mois de mai, on serait prêt.
Mme Perry Mélançon : Puis,
entre le premier bracelet du mois de mai et le déploiement complet de 2023,
c'est ça que j'essaie de voir, là, quelles sont les contraintes ou les enjeux
pour qu'il y ait quand même plusieurs mois avant que tout le Québec puisse
bénéficier de cet outil-là super important puis qui va aider rapidement nos
victimes, on l'espère. Donc, c'était un peu ça, là, la question: Est-ce que
c'est par projet pilote que le premier bracelet va être utilisé, c'est où, avez-vous
déjà une idée de ce qui s'en vient au mois de mai?
Mme Guilbault :Oui, bien, c'est à Québec, c'est ça, c'est la première
place où le préprojet, ce qu'on a appelé, le préprojet, on peut dire projet
pilote, préprojet, mais en fait, c'est qu'on a un calendrier d'implantation
qui, lui aussi, est disponible, là, je ne sais pas si je l'ai déjà rendu public
comme tel, là, mais je disais, tout à l'heure, les prochains endroits. Donc, le
printemps ici, à Québec; cet automne, Joliette, Salaberry-de-Valleyfield, le
reste la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches; avril... printemps 2023,
Lanaudière, Montérégie, Outaouais, Montréal, Côte-Nord, Laval, Laurentides,
Mauricie; et automne 2023, Gaspésie, Abitibi-Témiscamingue,
Saguenay-Lac-Saint-Jean, Bas-Saint-Laurent, Estrie, Centre-du-Québec,
Nord-du-Québec. Donc, on le fait graduellement, parce que je l'ai dit, il faut
créer les protocoles partout, il faut faire les liens avec les bonnes
personnes. Je ne voulais pas, puis ça aurait pu prendre beaucoup plus de temps
que deux en deux ans. Deux ans, là, même s'il y en a qui se permettent de
trouver ça long, c'est ultrarapide pour quelque chose comme ça, puis ça, c'est
grâce au travail des personnes que vous voyez en arrière de moi, aussi de ma
sous-ministre, d'autres personnes qui ne sont pas ici, mon collègue des
finances. C'est grâce au fait que tout le monde a décidé que ça pressait, puis
que là on va être capable de le faire sur deux ans. Mais, au début, c'était
supposé être cinq ans, puis on a réussi à le ramener sur deux ans.
• (17 h 30) •
Mais, tu sais, pour toutes les raisons qu'on
a évoquées, les défis techniques, les défis logistiques, tu sais, l'appel
d'offres, je veux dire, tout ça, il faut respecter, on ne peut pas, comme ça,
commander, tu sais, puis acheter à n'importe qui, n'importe comment, ça fait
qu'il y a des délais. Puis aller trop vite, puis que ça se fasse croche, puis
que ça soit croche, puis que ça ne marche pas, là les gens vont dire: Vous êtes
allés trop vite, c'est broche à foin, ça ne marche pas. Ça fait que, tu sais,
il fallait trouver un délai suffisamment court pour que, moi, je considère
qu'on va le plus vite possible dans la réalité des choses, mais en même temps
assez long pour nous donner le temps de l'implanter. Puis, tu sais, quand on
regarde, voyez, Gaspésie Nord-du-Québec, c'est à la toute fin, parce que là, il
y a plus d'enjeux. Spontanément, instinctivement, on peut penser qu'il y a
peut-être plus d'enjeux, c'est des grands territoires, puis tout ça, ça fait
que, des fois, il peut avoir des infrastructures. Puis, en même temps aussi
qu'il va avoir ce calendrier-là d'implantation, bien, il y a des branchements,
il y a peut-être la couverture cellulaire qui va s'acquérir à certains
endroits, où il n'y en a pas en ce moment, ça fait que ça, ça va nous aider.
Alors, c'est ça.
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait, c'est ça, c'est conditionnel à ce qu'on ait la couverture cellulaire dans
les délais annoncés par le gouvernement, ce qu'on va souhaiter ardemment. Puis,
justement, comme c'est en évolution constante, là, puis qu'il y aura
justement...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Perry Mélançon : ...les
étapes de régions plus que le projet va avancer. Qui est-ce qui fait le suivi
de ça? Est-ce que ça va être rendu public? Est-ce qu'il faudrait se donner un
délai suivant l'adoption de la loi pour réajuster ou réévaluer ou qu'il y ait
un comité, vraiment, de suivi pour, une fois que ce soit appliqué, qu'on puisse
savoir, nous, les parlementaires, là, comment ça se passe et si tout va dans le
sens qui était convenu ou souhaité?
Mme Guilbault :Bien, c'est... là, on en revient au principe du projet de
loi. Le principe du projet de loi, c'est de se donner, au Québec, la
possibilité d'imposer un dispositif de géolocalisation à une personne
contrevenante pour protéger quelqu'un, pour la sécurité publique ou la santé.
Ça fait que là, ensuite de ça, ce que l'exécutif ou ce qu'un gouvernement fait
avec cette loi-là, chacun des projets, je ne suis pas certaine qu'il y a lieu
de venir rendre compte de tout ça... de tout ce que le gouvernement fait aux
parlementaires en tout temps, mais de toute façon, nous, on s'est commis
publiquement, le calendrier je viens de le lire au micro. Puis, je pense qu'il
va y avoir beaucoup d'intérêt, entre autres médiatique, pour ça, tu sais, en
tout cas, j'espère, parce que c'est vraiment très intéressant. Ça fait que ça
va être facile de vérifier auprès du ministère où on en est, là, tu sais. Moi,
l'engagement est là. Il a été pris à plusieurs reprises dans plusieurs micros,
ça fait que ça va être facile. Puis le comité de suivi, oui, c'est ça, bien,
c'est piloté par les services correctionnels, donc par ma sous-ministre
associée qui est ici derrière moi, de près avec les affaires policières, mon
autre sous-ministre associée, Catherine Baudry, qui est derrière elle et leurs
équipes, puis avec les chercheurs dont j'ai parlé, tout à l'heure, qui vont
comme nous monitorer scientifiquement, si on veut, un peu l'affaire, puis nous
aider à faire ça le mieux possible, à s'ajuster, au besoin, puis à le faire
intelligemment pour que ça fonctionne.
Mme Perry Mélançon : En
consultation aussi avec tous les groupes concernés... Femmes autochtones Québec
qui a demandé aussi à être dans tout le processus...
Mme Guilbault :Oui, c'est ça, puis les femmes des maisons d'hébergement,
les partenaires qui sont habitués de traiter avec les victimes de violence
conjugale. Puis ça, ça va être beaucoup dans l'élaboration des protocoles
d'intervention, justement.
Mme Perry Mélançon : Ça fait
le tour pour l'instant. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, juste pour vous dire que
l'étude de faisabilité est maintenant sur greffer à document distribué. Merci.
Mme la députée de l'Acadie, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Alors, j'aimerais savoir si selon les avis juridiques que vous avez,
vous avez des juristes avec vous, si la loi sur laquelle nous travaillons,
lorsqu'elle sera adoptée, est ce qu'elle est contestable devant les tribunaux.
Vous allez peut-être me répondre que tout est contestable devant les tribunaux,
mais est ce qu'il y a, dans cette loi-là, des éléments qui font en sorte qu'un
contrevenant pourrait dire que ce processus-là, cet outil-là va trop loin, puis
ça brime ses droits, puis est ce que... qu'elles sont les analyses que vous
avez faites du côté juridique là-dessus?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Bien, j'allais répondre mot pour mot ce qu'a suggéré la
députée, qu'effectivement, tout est contestable, ça fait que... mais la raison
pour laquelle on fait le projet de loi, on aurait pu le faire le bracelet sans
ce projet de loi là, puis s'essayer, puis dire : Bon, bien, s'ils
contestent, ils contesteront, mais on va espérer que non. Mais en venant le
mettre explicitement, on diminue les chances de contestation ou du moins les
chances de succès d'une contestation. Ça fait que c'est pour ça qu'on a besoin
de ce projet de loi là, mais je peux... mais peut-être que je pourrais...
Le Président (M.
Bachand) :Juste se... oui, Mme la députée
de l'Acadie, oui, allez-y.
Mme Guilbault :Ma collègue directrice des affaires juridiques pourrait
compléter, si c'est souhaité.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Mme St-Pierre : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, je vous invite à vous
présenter d'abord, s'il vous plaît.
Mme Plante (Kathy): Bonjour, Kathy Plante,
directrice des affaires juridiques pour le ministère de la Sécurité publique.
Bien, en fait, c'est une question quand même difficile à répondre, là, mais
effectivement tout est contestable, mais le projet de loi en tant que tel,
c'est vraiment pour venir se conformer à l'article 43, là, de la Loi
concernant le cadre juridique des technologies de l'information parce que ce
pouvoir là d'ordonner des conditions était déjà prévu pour les trois acteurs
qu'on vous a parlé. Donc, les services correctionnels au niveau des directeurs
d'établissement, puis aussi la Commission des libérations conditionnelles.
Donc, c'est vraiment pour venir faire ce bout-là. Oui, ces trois petits
articles, mais c'est pour écarter 43, là, du cadre juridique des technologies
de l'information. Les possibilités de venir contester le BAR, ça va être plus
dans l'application qui vont en être fait. Puis l'application, bien, ça devient
beaucoup du cas par cas. Donc, c'est plus ça que je peux vous répondre à ce
niveau là. C'est dur à anticiper.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée.
Mme St-Pierre : Quand vous
dites dans l'application, c'est-à-dire dans la façon de décider qui va devoir
le porter ou qu'est ce que vous vous voulez dire par application?
Mme Plante (Kathy): De la décision qui...
Mme Plante (Kathy): ...Puis de l'ordonner à
qui, pourquoi, pour quel... le niveau de gravité, les antécédents judiciaires,
les critères qu'on a vus tout à l'heure, là, bien, ça va tous être des critères
qui vont être pris en compte pour la décision, par le décideur. Puis, c'est
dans cette application-là qu'il pourrait y avoir des contestations mais ce
n'est pas des choses qu'on peut anticiper d'avance, là.
Mme St-Pierre : Oui, je
comprends très bien. Est-ce que c'est un outil qui pourrait être utilisé pour
des... Je m'adresse à madame la ministre. Est-ce que c'est un outil qui
pourrait être utilisé pour des sorties de fin de semaine, par exemple?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Pour des sorties, oui, hein? Mais...
Une voix : ...
Mme Guilbault :...Non, c'est ça, pour les peines. Non, non, ce n'est pas
prévu pour l'instant.
Mme St-Pierre : donc, ce
qui est prévu, c'est lorsqu'un contrevenant est admissible à une libération
conditionnelle ou qu'il a terminé sa sentence... de purger sa sentence. O.K.
Mme Guilbault :Oui.
Mme St-Pierre : Je vais
déposer un amendement, monsieur le président. Alors, je ne sais pas si...
comment on procède. Je dois le lire ou l'envoie?
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants, le temps de nous faire parvenir ça.
Mme St-Pierre : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, on suspend
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 42)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée d'Acadie, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Merci, M. le
Président. Alors l'amendement est le suivant, j'en fais la lecture : L'article
1 du projet de loi est modifié par l'insertion, après les mots «personne
victime», des mots «notamment de violence sexuelle ou violence...»
Excusez-moi, je vais reprendre, là. Donc :
L'article 1 du projet de loi est modifié par l'insertion, après les mots
«personne victime», des mots «notamment de violence sexuelle ou conjugale».
Alors, M. le Président, je pense qu'il est
important de vraiment... on dit «notamment», donc ça peut être plus large, mais
je pense qu'il est important, pour la compréhension des personnes qui nous
écoutent, la compréhension de ceux et celles qui vont lire la loi, la
compréhension aussi pour les victimes, d'avoir ces mots-là. Parce que les mots
ont un sens, les mots ont une importance. On ne légifère pas pour ne rien dire.
On légifère pour les victimes. Alors, «personne victime» devrait aussi... on
devrait trouver notamment violence sexuelle et conjugale, pour ne pas que ça se
limite à la violence conjugale.
La crainte que j'ai... Et je ne doute pas,
là, de la bonne volonté des gens qui vont analyser les dossiers, mais la
crainte que j'ai, c'est que ce soient des personnes... Puis je ne dis pas que
les personnes, là, victimes de violence conjugale sont plus... moins
importantes que les autres, mais je pense qu'il faut ajouter ces mots-là. Ces
mots ont une importance. Ces mots vont envoyer aux victimes un signal qui est
important également. Alors, je soumets respectueusement à Mme la ministre que
la question de la violence sexuelle ou conjugale doit se... cette notion-là
doit se retrouver... Je vois qu'il y a un petit caucus, alors peut-être qu'on
pourrait suspendre, monsieur...
Le Président (M.
Bachand) :Je vais céder la parole à la
ministre.
Mme Guilbault :Pardon?
Le Président (M.
Bachand) :Parce que juste, peut-être...
Mme St-Pierre : Est-ce que
vous aimeriez qu'on suspende, M. le Président, pour permettre peut-être...
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que ça va pour
l'instant, ou...
Mme Guilbault :Bien, peut-être une petite minute, parce que peut-être que
ce serait mieux que je finisse ma conversation...
Mme St-Pierre : Oui, comme
ça, vous allez pouvoir discuter ensemble.
Mme Guilbault :...hors micro.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, on va suspendre
quelques instants.
Mme St-Pierre : Parfait,
merci. Je n'aime pas parler toute seule.
Le Président (M.
Bachand) :Ah! je vous écoutais, par
exemple.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 17 h 48)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît. La commission reprend
ses travaux. Madame la députée d'Acadie, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Merci,
monsieur le président. Alors, je pense que cette pause va être salutaire, parce
que je vais répéter ce que je disais avant la pause, c'est-à-dire que de
l'écrire va envoyer un message clair que ce projet de loi là ne se limite pas
qu'aux victimes de violence conjugale, mais on parle de personnes victimes, donc
notamment victimes de violence sexuelle ou conjugale. Le bracelet pourrait
s'appliquer éventuellement à d'autres types de victimes, mais je pense que
c'est important de l'écrire ici. Ça ne limite pas, mais ça donne vraiment... ça
envoie un message clair à ceux et celles qui vont prendre les décisions.
On n'a toujours pas de réponse très, très,
très claire sur le degré de dangerosité. Comment on va décider... comment la
décision va se prendre? Pourquoi on va choisir untel puis pourquoi on ne
choisira pas l'autre? Ça, on pourra en rediscuter plus tard. Mais je pense que
cet amendement-là, monsieur le président, vient donner un éclairage pertinent
au projet de loi. Alors, je vais m'arrêter là-dessus. Peut-être que mon
collègue a des choses à dire, ou mes collègues aussi, ou peut-être que madame
la ministre pourra nous dire si elle accepte ou pas notre amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Madame la ministre, s'il
vous plaît.
Mme Guilbault :Oui, bien, je comprends l'idée de l'amendement, puis c'est
tout à fait compréhensible. Mais le souhait qu'on a en faisant le projet de loi
de cette façon-là, c'est d'être le moins limitatif possible. Puis là, je sais,
on va me dire : On a mis «notamment». Mais, en fait, le bracelet, puis pas
juste le bracelet antirapprochement, éventuellement, le bracelet électronique
pourrait aussi être utilisé, comme j'ai expliqué tout à l'heure, c'est
potentiellement pour n'importe quel contexte où il y a... Tu sais, tantôt je
disais l'exemple du harcèlement, ça pourrait être, à la limite, un collègue de
travail qui en harcèle un autre. Peut-être qu'un jour ce ne sera plus moi,
peut-être, la ministre de ça, mais peut-être qu'un jour quelqu'un va vouloir
aller là, puis élargir, puis élargir.
Ça fait que donc ça tombe sous le sens
qu'on installe ces bracelets-là pour des victimes de violence, je pense qu'il
n'y a personne, au Québec, qui n'aura pas compris ça. Et je ne vois pas
l'utilité de venir le préciser, alors que ça va de soi et qu'on veut être les
plus inclusifs possibles et ne pas conditionner ou influencer éventuellement
l'interprétation de quoi que ce soit.
• (17 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Monsieur
le député de Vimont.
M. Rousselle : Oui,
parce que je relis l'article complètement, là, tu sais, c'est : «Les
interventions de réinsertion sociale sont... Woups! je vais enlever ça, ça va
être peut-être mieux, oui. On l'oublie à un moment donné. En tout cas, c'est
mon cas. «Sont déterminées en fonction de besoins de la personne et comprenant
les activités d'encadrement...» Bon. Et elle souligne aussi le cheminement de
la personne de... à consulter une relation de confiance. Et on parle aussi de
contribution de son réseau familial social, y offrir des services adaptés.
Je comprends qu'on ne veut pas être
limitatif, puis, effectivement, il ne faut pas l'être, là. Mais après avoir
été, comme, d'ailleurs, plusieurs collègues, ici, on a été dans la commission
spéciale au niveau des abus sexuels, moi, je pense qu'en ajoutant «d'une
personne victime, notamment de violence sexuelle ou...», puis là, tu sais,
«notamment», donc, moi, je ne vois pas où on pourrait trouver quelque chose de
plus large encore. Mais je pense que le fait d'envoyer un message clair, là, au
niveau de violence conjugale mais aussi de la violence sexuelle, je pense c'est
plus précis. Bien beau, le bracelet va être donné à des gens qui le méritent,
là, c'est certain, là. C'est des gens qui sont violents, c'est certain, puis on
ne veut pas qu'ils ne fassent aucune violence auprès de femmes. Mais, comme je
vous dis, après avoir participé à la commission spéciale, moi, je ne sais pas,
mais il me semble que l'ajout, justement, de «violence sexuelle ou conjugale»,
ça serait de mise. En tout cas, c'est mon avis...
Le Président (M.
Bachand) :...merci. Autre intervention?
Mme la députée d'Acadie.
Mme St-Pierre : En tout
respect, madame la ministre, c'est que, quand vous avez fait la conférence de
presse le 2 février 2022, vous avez vraiment axé votre discours sur les
victimes de violence conjugale. Les victimes de violence sexuelle, les victimes
d'exploitation sexuelle, parce que j'en ai eu des échos, se sont senties
exclues de ce processus-là, de ce procédé-là qui allait être implanté. Donc là,
vous dites que l'amendement... vous n'appuyez pas notre amendement, mais est-ce
que l'amendement est jugé irrecevable par votre équipe de juristes ou si c'est
parce que vous dites : Bon, c'est un amendement qui ne viendra pas
ajouter, qui reste... finalement, qui ne vient rien ajouté au projet de loi?
Moi, je pense qu'il vient ajouter plus,
puis il vient envoyer un message clair. Il vient aussi envoyer un message à
ceux et celles qui vont traiter ces dossiers-là. Parce que, là, on ne sait pas
qui exactement, sur quels critères exactement on va se baser pour décider du
port du bracelet, et on semble vouloir le limiter uniquement à des causes de
violence conjugale. C'est ça, le discours politique qui a été fait, et c'est la
raison pour laquelle il faut qu'il y ait une assurance que les victimes de
violence sexuelle vont être aussi, peut-être... vont peut-être avoir la
possibilité de voir leur agresseur être obligé de porter ce bracelet-là. Une
personne qui a été victime de viol, elle craint que son agresseur revienne chez
elle. Elle craint que son agresseur la trouve, trouve son adresse. Ce sont les
mêmes choses que vivent aussi des victimes de violences conjugales. Alors, une
personne qui a été victime de viol peut... va souvent dire, bien, c'est
quelqu'un de son entourage, c'est quelqu'un qu'elle connaît.
Donc, je pense qu'il faut quand qu'on
ajoute cela pour que les gens qui vont prendre les décisions comprennent, ou
les gens, les directeurs de prison, quand quelqu'un va sortir, va dire :
Ah! tiens, lui, je pense qu'on va l'analyser bien comme il faut pour voir s'il
ne devrait pas porter le bracelet. Ça serait de rassurer la population qui nous
écoute, rassurer les victimes qui nous écoutent également, parce que, ça, cette
discussion-là, aujourd'hui, elle est suivie de très, très près, et envoyer un
message, oui, aux victimes de violence conjugale, puis c'est grave la violence
conjugale, puis je condamne la violence conjugale, mais j'ai aussi une pensée,
parce qu'on a fait à la commission parlementaire sur l'exploitation sexuelle,
j'ai une pensée pour les victimes d'exploitation sexuelle. La victime
d'exploitation sexuelle, ça commence par une relation conjugale. Elle est
follement amoureuse de son proxénète et il tisse sa toile autour d'elle. Il
l'amène dans son univers, et c'est... et après ça s'enclenche le processus qui
mène à cet enfer qui est la violence... l'exploitation sexuelle.
On n'a pas fait ce travail-là pour rien.
La commission... Rebâtir la confiance n'a pas fait son travail pour rien non
plus. C'est la recommandation 84. Peut-être, me dire : Bien, pourquoi
vous ne l'avez pas mis dans votre rapport? On aurait peut-être dû le mettre
dans le rapport, mais là je vous soumets que c'est important. Puisqu'on est en
train de le faire, puisqu'on est en train d'ouvrir une loi, puisqu'on est en
train de mettre en place un système qui va être bénéfique pour les victimes,
bien, il faut que toutes les victimes se sentent écoutées, d'autant plus qu'on
commence par un petit projet. Tant mieux si vous dites que c'est rapide
d'amener ça à l'automne 2023 pour que l'ensemble du Québec puisse en
profiter. Puis il y a des victimes qui, déjà, n'en profiteront pas
immédiatement, vont être obligés d'attendre à l'automne 2023. C'est
important de dire qu'elles seront, elles aussi, mieux protégées, parce que ça
va mieux protéger, on va sauver là aussi des vies.
Et je vous invite, madame la ministre, à
vraiment réfléchir à accepter cet amendement-là qui vient envoyer un message,
parce que le législateur ne parle pas pour rien, puis ceux et celles qui vont
analyser les dossiers vont certainement, à un moment donné, avoir quelqu'un,
une personne, un contrevenant devant elle qui va demander sa libération
conditionnelle, puis il a va avoir l'autre contrevenant dans un autre dossier
qui va demander sa libération conditionnelle. Un va avoir été un violeur.
L'autre va avoir été un... va avoir fait de la violence conjugale. Puis celui
qui va avoir eu la....
Mme St-Pierre : ...qui va avoir
fait de la violence conjugale va possiblement être obligé de porter ce
bracelet. Puis celui qui a fait de la violence sexuelle, bien, n'aura pas... Il
va se dire : Bien, tiens, moi, je n'aurai pas besoin de le porter puis je
vais pouvoir entrer en contact... je vais pouvoir essayer de harceler ma
victime ou enfin de trouver où elle vit. Moi, je trouve, c'est une protection
supplémentaire. J'aimerais ça savoir... D'ailleurs, peut-être que vos experts
sont capables de nous éclairer là-dessus. Est-ce que dans les pays où le
bracelet a été implanté, est-ce que ça touche uniquement la violence conjugale?
Moi, j'ai déjà vu un bracelet... quelqu'un porter un bracelet dans le métro de
Paris, le bracelet, il est visible. Est-ce que le bracelet d'ailleurs va être
visible? Parce que je peux vous dire que ça frappe en titi quand on voit ça, le
message, il est clair pour bien du monde autour qu'on ne s'approche pas de cet
individu-là. Est-ce qu'il va porter son bracelet en le cachant avec son
pantalon, puis ça ne sera pas visible? Ça devrait, à mon avis, être visible,
là, parce que je pense que ces personnes-là ont besoin qu'on sache à qui on a
affaire. Mais c'est peut-être allé trop loin. Mais là il faut rassurer les
victimes d'exploitation sexuelle sur ce projet de loi là, madame la ministre.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions? Madame la ministre.
Mme Guilbault :
Bien, ce que j'ai dit tout à l'heure, là, si on lit bien l'article, il est
écrit «Les intervenants de contrôle visent à s'assurer du respect des
conditions imposées à la personne. À cette fin, lorsqu'une condition telle que
celle de s'abstenir de communiquer avec une personne ou de pénétrer dans un
lieu ou un secteur géographique ou de le quitter est rattachée à une mesure
visée au précédent article, les services correctionnels peuvent notamment
exiger que la personne soit liée à un dispositif...»
Donc, en aucun cas, on exclut les
victimes, là, de violences sexuelles, là. Au contraire, c'est tellement large
que, tu sais, quand on le lit, là, on pourra même utiliser le bracelet
électronique pour assigner quelqu'un à domicile, par exemple, pour juste le
géolocaliser puis s'assurer que... même s'il n'y a pas une deuxième partie,
même s'il n'y a pas de victime dans le dispositif. Donc, on va pouvoir utiliser
le bracelet pour les victimes d'autres types de violences aussi.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée d'Acadie.
Mme St-Pierre : Dans ce cas
là, suggestion... Parce que lorsque vous avez fait la présentation, lorsque
vous avez fait votre conférence de presse, tous les journalistes, tout le monde
a compris qu'on parle de victimes de violence conjugale, tout le monde, tout le
monde a compris cela. Moi, je vous dis, ayant eu l'expérience de la
vice-présidence de la Commission sur l'exploitation sexuelle, ayant parlé à des
victimes, en ayant rencontré... On était sous le choc par rapport à ce que ces
personnes-là vivent, je me dis, elles se sont senti exclues. Je ne l'ai pas
inventé, on m'en a parlé.
Alors, tant mieux, si dans le discours
aujourd'hui, vous dites : Elles ne sont pas exclues du tout. Mais il va
falloir que le message passe vraiment - comme on dit en bon français, loud and
clear - à ces personnes qui vont prendre les décisions d'accorder une libération
conditionnelle sous conditions, puis que ça soit clair qu'elles peuvent...
elles pourront elles aussi être mieux protégées. Ça va peut-être prendre plus
de bracelets, à un moment donné, peut-être plus d'argent, à un moment donné,
mais on est dans un processus où on se dit : Une femme tuée, c'est une de
trop.
• (18 heures) •
Et d'ailleurs il y a eu un cas récemment,
à Montréal, le fils du propriétaire de... sur la rue Fairmount, qui a tué une
femme qui venait de la région de Québec, qui travaillait dans le domaine, qui a
offert, enfin, à qui il a acheté des services sexuels. Cette femme-là a été
assassinée, puis les autres prostituées, à Montréal, disait : Bien, lui,
ce client-là, on ne voulait plus le faire parce qu'on le savait qu'il était
violent.
Donc, peut-être qu'on n'aurait pas pu
sauver cette femme-là, mais peut-être aussi qu'on pourrait, à un moment donné,
sauver des vies parce qu'on a affaire à des gens qui sont violents puis qui
font de la violence sexuelle. Ça peut être des personnes aussi qui font des
agressions sexuelles, puis des proxénètes également, qui utilisent des jeunes
femmes pour faire de l'exploitation sexuelle. On parle... Ça inclut violence
sexuelle, là, dans notre esprit.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions? M. le député de
Vimont.
M. Rousselle : Vous
comprenez bien qu'on essaie de protéger le plus de gens possible, c'est
l'objectif. Comme ma collègue en parlait justement, là, au niveau de la
commission spéciale, donc, qu'on a fait partie, tu sais, c'est des gens qui,
effectivement, ils tombent en amour, mais après ça ils sont exploités de
manière...
18 h (version non révisée)
M. Rousselle : ...incroyable.
Tous ceux qui étaient là, on a entendu des témoignages... Écoutez, j'en ai déjà
entendu, des témoignages, mais là, je peux vous dire que cette commission-là
nous a tous affectés, nous a tous mis réaliste la réalité de terrain que
certaines personnes vivent, malheureusement.
Je regardais aussi l'article 175
actuellement du... l'article de la Loi sur le système correctionnel, on parle
justement... on spécifie, là : «telles que celles de violences conjugales,
d'agressions sexuelles». C'est sûr qu'il y a des choses qu'on ne peut pas
attitrer. On ne peut pas mentionner, tu sais, on ne peut pas... Pédophilie, ça
va être comme impossible de mettre, je veux dire, un bracelet à ces gens-là,
là, parce que, là, pédophilie, c'est trop large. Mais on en fait... On est
spécifique là-dessus.
Puis, comme ma collègue dit, à moins qu'on
change vraiment la manière de communiquer avec la population, c'est que là tous
les gens de la population ont compris que c'était sur la violence conjugale,
donc... Mais on peut aller plus loin que ça, là, il y a bien d'autres
violences, puis effectivement qu'avec la commission qu'on a fait partie, bien,
justement, il y a des gens qui vivent des histoires horribles, et puis on
pourrait les inclure. Là, on semblait dire comme quoi qu'ils ne sont pas
exclus, ils sont inclus. Mais quelque part, on peut-u trouver une manière de
l'indiquer, une manière de le spécifier dans le projet de loi pour que ça soit
clair pour les gens comme quoi que c'est inclus à l'intérieur?
Parce que là, actuellement, comme ma
collègue le mentionnait, l'image qui est projetée actuellement, c'est violence
conjugale. Mais je pense qu'on aurait tout intérêt d'essayer de protéger...
Vous l'avez dit, ils ne sont pas exclus, je comprends, j'ai bien compris, là.
Mais pour que ça soit très clair, à un moment donné, moi, je pense que ça
serait... Je ne sais pas comment qu'on pourrait le spécifier, là, mais... À
moins que les juristes ont des idées là-dessus. Mais nous autres, on voulait
tout simplement... par cet article-là, on veut simplement protéger le plus de
femmes possible. Et, quand je parle de femmes, bien, il y a des hommes aussi,
il y a... Comprenez-vous? Mais la plus grande majorité, là, on parle de femmes.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Madame la
députée de Gaspé... Ah! Mme la ministre. Allez-y.
Mme Guilbault :...rapidement, là, je veux juste, tu sais, signaler à mes
collègues que les juges, les commissaires, c'est des gens qui sont experts des
lois. Eux, ils vont voir cette loi-là. Ils vont comprendre très bien la
largesse... Je peux-tu dire ça, la largesse, la largeur... en fait, la latitude
que leur confère cette loi-là modifiée et vont très bien comprendre, là, qui
peuvent ordonner un bracelet à partir du moment où il y a un contrevenant puis
une victime. Tu sais, je veux juste rassurer mes collègues là-dessus, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : ...technique.
Il me semble que c'est les termes aussi utilisés, là, l'amendement de
l'opposition officielle dans la Loi sur le tribunal spécialisé. Donc, ça
s'adresse aussi à des juges ou des experts des lois. Peut être qu'on pourrait
être éclairés là-dessus du côté des équipes, mais ça deviendrait, à ce moment-là,
là, un peu de la concordance, mais surtout je pense que c'est la simple
symbolique et le message qu'on envoie aux victimes non seulement de la violence
conjugale, mais aussi des violences sexuelles, parce que c'est fondamental, là.
Moi, je suis tout à fait d'accord avec ça, avec tout ce qu'on a entendu comme
témoignage durant la commission, 18 mois de témoignages troublants. Et,
sincèrement, il faut en faire le maximum, et je pense qu'on a une belle
occasion, ici, de le spécifier, qu'on s'adresse elle directement aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? Madame la députée d'Acadie.
Mme St-Pierre : Bien, je suis
convaincue qu'il y a aussi, et j'ai toujours été convaincue que, dans
l'adoption de lois dans le travail législatif, il y a aussi un message qu'on
envoie à la société. Le message, évidemment, à ceux qui vont appliquer la loi,
mais aussi un message à la société en entier. Puis, comme vient de si bien le
dire la députée, ma collègue, ça s'est fait dans un autre projet de loi, à mon
avis, ça devrait se faire là et c'est tellement dans l'actualité, ces questions-là,
et c'est des questions, puis mon collègue vient de parler d'aussi : Ça
peut s'adresser à... ça pourrait être violence sexuelle, on peut parler de
pédophilie aussi. Et ça aussi, c'est un drame dans notre société. Alors, je
pense qu'on a peut-être intérêt à réfléchir au cours de la prochaine soirée
pour revenir avec peut-être une plus grande... bien, en fait, avec une
ouverture. Puis je pense que...
Mme St-Pierre : ...l'équipe
qui accompagne Mme la ministre va certainement trouver une voie de passage, je
leur fais confiance. Puis je vais m'arrêter ici, je pense que mon collègue de
Viau a quelque chose à dire.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Vimont.
Mme St-Pierre : Vimont,
pardon. J'ai dit Viau.
Le Président (M.
Bachand) :Ça commence avec un «v», c'est
correct.
M. Rousselle : Bien là,
je peux prendre Viau avec, pas de trouble.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 1
est adopté?
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Mme la secrétaire, vote
nominal.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme St-Pierre (Acadie)?
Mme
St-Pierre
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Roussel (Vimont)?
M. Rousselle
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Guilbault (Louis-Hébert)?
Mme Guilbault :
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
:
M. Martel (Nicolet-Bécancour)?
M.
Martel
:
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
La Secrétaire
: M.
Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire
: M.
Lamothe (Ungava)?
M. Lamothe : Contre.
La Secrétaire
:
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Perry Mélançon (Gaspé)?
Mme Perry Mélançon :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 1
est rejeté. On revient à l'article 1. Interventions? Madame la députée de
l'Acadie, s'il vous plaît.
Mme St-Pierre : Merci.
J'aurai une questionne sur le premier projet, là, qui va être implanté. Je
pense que les choses sont en branle. Vous avez dit que les appels d'offres
étaient faits, étaient lancés ou vont être lancés au mois de mars. Je voudrais
savoir pourquoi on choisit en premier la région de Québec. Je l'ai dit tout à
l'heure, j'aime beaucoup la région de Québec, je suis originaire de la région
de Québec. Mais j'aimerais savoir pourquoi... sur quels critères on s'est basé
pour choisir la région de Québec. Est-ce que c'est parce que plus de cas ici qu'ailleurs
proportionnellement à la population? Est-ce que c'est parce que le système est
plus habile, plus agile? Qu'est-ce qu'on fait qu'on choisit Québec plutôt que
choisir Saint-Jean-d'Iberville?
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Bien, encore là, les modalités d'implantation du
bracelet ne sont pas le propos du projet de loi, il faut quand même bien le
comprendre. On veut juste se donner le droit d'installer des bracelets au
Québec. Mais je propose quand même que ma sous-ministre puisse donner certains
éléments d'information.
Le Président (M.
Bachand) :Merci.
Mme St-Pierre : ...du
bracelet, c'est qu'on parle du bracelet, puis parler du bracelet, c'est de
parler aussi comment le bracelet va être implanté. Alors, je m'inscris en faux
par rapport à ce que Mme la ministre vient de dire.
Mme Fortin (Line) : Oui.
Donc, avec les équipes aux services correctionnels, on a essayé de cibler
l'endroit où on aurait vraiment des bonnes conditions de succès, là, pour le
préprojet. Donc, Québec représentait cet endroit-là parce que notre programme
d'évaluation, au stade du cautionnement, le programme des services
correctionnels pour évaluer les conjoints violents fonctionne très bien à
Québec. On sait que la couverture cellulaire, elle est adéquate. On sait qu'on
est dans un milieu urbain. Et toutes les équipes, si on veut, là, du central
aux services correctionnels travaillent à Québec. Donc, il y a une espèce de
proximité qui rend les choses beaucoup plus faciles, là, dans la mise en place
d'un projet qui est tout à fait nouveau aussi pour nous, là.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée d'Acadie.
Mme
St-Pierre
:
Et ailleurs vous n'avez pas ces éléments-là? Vous parlez de la couverture
cellulaire, il y a des endroits, c'est sûr que la couverture cellulaire est
difficile, mais il y a quand même d'autres endroits où la couverture cellulaire
est bonne.
• (18 h 10) •
Mme Fortin (Line) : En
fait, il y avait d'autres sites qu'on aurait pu cibler. Mais Québec, comme je
vous dis, là, représentait vraiment un bon endroit parce que notre programme
est utilisé et les conditions sont gagnantes, en plus de notre équipe, là, qui
est vraiment présente sur le boulevard Laurier, ici. Donc, il y a une espèce de
proximité qui fait en sorte qu'on va être beaucoup plus capable d'être agile,
de s'ajuster, d'aller rencontrer les groupes, d'aller rencontrer les gens.
Donc, c'est comme ça qu'on a ciblé ce préprojet-là. Ensuite, on voit se
déployer, là, dans d'autres districts judiciaires, là, dès l'automne.
Mme St-Pierre : Comment
vous avez déterminé la liste, la séquence de l'implantation? Pourquoi, par
exemple, Montréal arrive plus loin dans le processus? Il y a quand même une
bonne couverture cellulaire à Montréal.
Mme Fortin (Line) :
...notre programme pour l'évaluation des conjoints violents, qui est un peu
moins utilisé à Montréal. Donc, on veut se laisser le temps de rencontrer
encore la magistrature, les procureurs, et tout ça, pour les sensibiliser à
l'utilité de ce programme-là. Donc, c'est vraiment de cette manière-là, là, en
fonction de comment notre programme fonctionne, en fonction de la couverture
cellulaire. Donc, les régions plus éloignées où on sait que la couverture est
plus difficile, on les a mis un petit peu plus à la fin pour espérer, là, qu'il
y ait des progrès, là, par rapport à la couverture cellulaire entre-temps.
Mme St-Pierre : Et ça,
vous avez fait ça de façon indépendante, c'est-à-dire vous...
Mme St-Pierre : ...vous avez
fait la proposition à la ministre pour la séquence ou si vous avez été un... si
ce sont des discussions que vous avez eues avec le cabinet pour décider de la
séquence des endroits où se serait implanté?
Mme Fortin (Line) : On a des
équipes au service correctionnel, là, donc une équipe à la direction de la
sécurité, une équipe à la direction centrale. Donc, avec les équipes, on a fait
un calendrier d'implantation qu'on a par la suite, évidemment, présenté aux
autorités.
Mme St-Pierre : Le calendrier
a été adopté et a été accepté par les autorités intégralement?
Mme Fortin (Line) : Oui, oui,
bien sûr.
Mme St-Pierre : Parfait.
Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Vimont.
M. Rousselle : Je veux juste
veux savoir, les personnes qui ont été... parce que, sûrement, il va avoir des
gens qui vont être sélectionnés pour avoir le bracelet. Vous y avez été sur
quels critères? Est-ce que vous y avez été par ceux qui étaient les plus
dangereux? Parce que, là, c'est sûr que, là, vous voulez avoir toujours
gagnant-gagnant, là, j'ai bien compris, sur Québec, là. Mais les personnes qui
vont être sélectionnées, vous avez sûrement une idée de qui va être
sélectionné, vous savez sûrement eu... Vous savez que c'est à Québec, donc vous
avez sûrement déjà regardé ça. C'est quels critères vous prenez pour vraiment
choisi ces personnes- là? La personne qui va avoir le premier bracelet au
Québec, c'est qui? Pas son nom, là, mais quels critères vous avez pris pour le
choisir?
Le Président (M.
Bachand) :Madame la ministre.
Mme Guilbault :Bien, ce n'est pas nous qui choisissons, là, M. le
Président, ce n'est pas le ministère qui va choisir qui va porter un bracelet.
On l'a déjà expliqué, c'est soit un juge, un commissaire, un directeur
d'établissement de détention ou un agent de probation des services
correctionnels qui va le décider. Mais, si un agent de probation le décide, ça
va être pour faire respecter une condition qui aurait été émise par un juge,
par exemple. Donc, ce n'est pas nous au ministère, là, qui avons prévu que
telle personne va avoir un bracelet à telle date, là. Ça ne fonctionne pas comme
ça.
Puis, sur le calendrier, je voudrais
revenir, là, parce que je comprends bien la question. Mais le calendrier qui
nous a été présenté au départ, il faut quand même le dire pour être précis, il
était sur cinq ans, comme j'ai expliqué tout à l'heure. Ça fait que s'il y a
des modifications qui ont été faites à la suite de la consultation du cabinet,
c'est pour réduire le temps d'implantation sur deux ans et non dans la séquence
des régions. Et ce n'est pas moi qui ai demandé qu'on commence à Québec, si
c'était la question sous-entendue.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de Vimont.
M. Rousselle : Donc, vous
êtes en train de me dire que les conditions et les modalités qui sont pour le
choix du bracelet, ça vient vraiment des spécialistes, là, ça ne vient pas du
cabinet. C'est vraiment les gens de terrain qui vont décider ça. Il n'y a
aucune ligne directrice qui va être donnée en disant: Bien, écoute, ça va
prendre... Vous allez suivre les conditions, vous allez suivre certaines
modalités. Ça, ça vient de qui cette directive-là? Ça vient du ministère? Ça
vient du gouvernement? Ça vient de qui?
Mme Guilbault :Oui. Bien, ça a été expliqué, très bien d'ailleurs, tout à
l'heure par Mme Fortin, ma sous-ministre, là, en réponse au député de
Laurier-Dorion. Il existe en ce moment des critères, je les ai lus tout à
l'heure, une série de critères à la lumière desquels les instances évaluent,
mais on est en train de former nos gens sur un outil spécifique à la violence
conjugale, dont Mme Fortin a parlé tout à l'heure, avec des éléments statiques,
des éléments dynamiques, des outils plus à saveur actuarielle. Ça fait que,
tout ça, c'est en train d'être installé, et c'est avec ces outils-là que les
gens... Bien, nos agents de probation et les commissaires à la libération
conditionnelle ont aussi leurs grilles. Je veux dire, tout le monde a ses
critères pour prendre les décisions. Puis éventuellement, je l'ai dit tout à
l'heure, il y a une première personne à jour qui donne un premier bracelet,
puis ensuite deux sauts et ensuite
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Laurier-Dorion,
s'il vous plaît.
M. Fontecilla : Merci,
monsieur le Président. J'aimerais aborder avec vous, madame la ministre, tout
le volet avec les Premières Nations et les Inuits. On sait, on a eu un mémoire
de Femmes autochtones du Québec, concerné au premier chef par cette
question-là, qui a donné son appui à ce projet-là, ce projet de loi là, quand
même avec plusieurs nuances d'importance, là. J'aimerais savoir, là, tout
d'abord de façon générale, si votre projet... votre calendrier d'implantation,
je veux commencer par là, contemple, considère...
M. Fontecilla : ...La
possibilité d'avoir une approche différenciée d'intervention et d'application
du bracelet antirapprochement, là, dans ce que je vais appeler le monde
autochtone, dans les communautés autochtones souvent éloignées, ce qui pose
tout d'abord des problèmes technologiques, là, de couverture, etc., et ensuite
des problèmes d'intervention culturels, socioculturels, là, Les Communautés
autochtones ayant une culture très différente de la nôtre. Donc, je voudrais
savoir si vous avez une approche différenciée auprès de l'intervention en cette
matière-là, dans les communautés autochtones.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Guilbault :Oui, c'est ça. Bien, un peu comme je l'ai dit au début,
puis là, je validais la chose avec ma sous-ministre, mais donc, bien, ça va
suivre le calendrier d'implantation que j'ai nommé tout à l'heure, là, les
régions, une par une. Puis, comme je le signalais tout à l'heure, Nord du
Québec est à la fin, parce qu'évidemment, il y a des enjeux. Puis, mais tout au
long de l'implantation, on est en consultation. Tout ce qu'on va pouvoir
installer comme couverture cellulaire d'ici là, bien, ça va aider.
Et... mais, tu sais, on les consulte.
Femmes autochtones du Québec, je suis allée leur parler après, puis tout ça,
l'autre fois, puis on va les consulter. On a une direction des services
professionnels dans le Nord du Québec, aussi, qui va s'occuper de l'implanter
avec nous, mais, tu sais, d'être sur le terrain directement là-bas. Ça fait
qu'on va avoir une sensibilité.
Parce que c'est bien évident, là, je l'ai
dit tout à l'heure, tu peux avoir dans une même communauté à la fois l'enjeu
d'être trop proche puis trop loin, tu sais, selon sous quel angle tu
l'analyses. Et puis il y a toute, aussi, la... puis c'est déjà prévu dans la
Loi sur les systèmes correctionnels, d'avoir cette sensibilité-là à tout ce qui
est, tu sais, sécurisation culturelle, avoir une approche adaptée. Puis la
femme qui était avec... La juriste qui accompagnait la présidente de Femmes
autochtones du Québec le disait, toute la question des thérapies, quelque chose
de très... de plus collectif. Puis, tu sais, ça fait qu'il y a une approche qui
est différente qu'il faut respecter. Ça fait qu'on va travailler avec eux tout
au long pour le faire correctement.
Puis, tu sais, c'est ça, eux appuient le
bracelet... elles appuient le bracelet, au pluriel. Puis, en général, tous ceux
à qui on parle appuient le bracelet. Mais on veut que ça marche, tu sais, puis
pour que ça fonctionne, il faut le faire vraiment en partenariat, puis dans le
respect, puis au rythme des gens aussi, si on veut que ça fonctionne bien puis
que ça atteigne l'objectif.
M. Fontecilla : Si je
comprends bien votre réponse, il y a une approche différenciée auprès des
communautés autochtones, là. Et plus précis encore, est-ce que les
gouvernements locaux des communautés autochtones sont consultés, font partie
des discussions, là, pour l'implantation des bracelets antirapprochement?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Madame la ministre.
Mme Guilbault :Oui. Excusez, j'ai manqué la fin de la question, là, parce
qu'on...
M. Fontecilla : les
gouvernements locaux, les autorités autochtones font partie des... ont été
consultés, font partie des discussions, là, sur l'implantation de rapprochement...
De rapprochement... de bracelet antirapprochement.
Mme Guilbault :Bien, les gouvernements locaux... C'est sûr que les corps
de police autochtone vont faire partie, ça, c'est bien évident, là. Donc, eux
font partie un peu des administrations, si on veut, là, donc, oui, directement
ou indirectement, oui.
• (18 h 20) •
M. Fontecilla : Est ce
que vous pourriez quand même nous dire ici que c'est dans votre intention ou
dans votre volonté de consulter ou à tout le moins d'informer les gouvernements
locaux autochtones, là, sur l'implantation d'un bracelet antirapprochement?
Mme Guilbault :Bien, d'après moi, ils sont déjà déjà...
Une voix : ...
Mme Guilbault :C'est ça, oui, ils sont déjà avec notre direction des services
professionnels du Nord du Québec, ils sont déjà en lien, ils sont déjà
impliqués.
M. Fontecilla : les
communautés autochtones étant... Ayant des particularités socioculturelles très
différentes de ce qui est le reste du Québec, là, et par conséquent
l'intervention aussi, par exemple, on pourrait concevoir qu'il y a un grand
nombre des femmes victimes de violence conjugale qui, pour différentes raisons,
pourraient refuser l'utilisation des bracelets antirapprochement, là. Mais le
problème demeure quand même et le danger pour ces femmes demeure quand même.
Est-ce que vous pensez qu'à la place, on pourrait avoir une alternative
d'intervention pour ces communautés-là concernant la violence conjugale, là?
Mme Guilbault :Oui. Bien, je ne comprends pas la question. Une
alternative... Il y a déjà beaucoup d'autres mesures, là, tu sais, là. Ça, on
est tous d'accord là-dessus, ça prend autre chose, ça prend de l'hébergement,
ça prend du soutien, ça prend de l'accompagnement, ça prend plein de choses. Ça
fait que toutes ces mesures-là continuent d'exister. Par ailleurs, ça prend de
la formation. Moi, j'ai fait des annonces avec mon collègue ministre
responsable des Affaires autochtones...
Mme Guilbault :...puis la ministre de la Condition féminine, sur... entre
autres, pour nos corps de police. Tu sais, il y a beaucoup de formation avec
les centres d'amitié autochtone, les équipes mixtes, les équipes mixtes, que
j'ai annoncées, le 13 décembre, avec mon collègue ministre des Affaires
autochtones. On l'a annoncé en Outaouais, parce qu'on a Kitiganisipi qui va...
qui était concernée. On va en avoir une à Maniwaki, Roberval, Chibougamau,
Joliette. C'est les quatre premières qu'on va implanter. Puis ensuite, il
pourrait y en avoir d'autres. Il y en a déjà une à Val-d'Or. Il y a déjà
d'autres équipes mixtes. Ça fait que ça, ce sont toutes des actions
hyperconcrètes aussi, qu'on fait simultanément, encore une fois, avec les
communautés autochtones. Puis le député a raison, là, il faut vraiment le faire
avec eux.
Tu sais, les équipes mixtes, on nous demandait
pourquoi ces quatre villes-là en premier? Bien, parce que c'est des villes...
Tu sais, il faut aller à leur rythme. Il faut respecter... C'est des villes qui
se sentaient prêtes. On avait trouvé les bons intervenants avec qui travailler.
La bonne façon de jumeler les gens, puis tout ça. Il faut respecter... Il faut
prendre les bonnes personnes. Ça fait que c'est un peu le même esprit qu'on
va... avec lequel on va implanter le bracelet. Tu sais, on ne veut rien forcer.
En même temps, on veut que ça se fasse, puis je pense qu'il y a beaucoup... il
y a un grand appétit pour que ça se fasse, mais il faut le faire correctement,
puis dans la réalité dans laquelle on vit, puis entre autres, la couverture
puis la grandeur du territoire.
M. Fontecilla : Est ce que
vous avez senti... comment dire, vous avez utilisé le terme "un grand
appétit", mais est-ce que vous avez senti une bonne réception dans les
communautés autochtones, d'après les informations que vous avez, là, sur cette
nouvelle technologie, là?
Mme Guilbault :Pour ce que j'en sais, oui, je n'ai pas personnellement
parlé aux 55 communautés, mais oui, parce que, tu sais, elles aussi
veulent... puis peut-être que je pourrai laisser ma sous-ministre compléter si
elle a quelque chose à ajouter. Mais tout ce qu'on fait en violence conjugale,
violence sexuelle, en exploitation, en professionnalisation de nos corps de
police, tu sais, les communautés autochtones veulent être membres à part
entière de tout ce qu'on fait comme stratégies de prévention, comme actions de
prévention, comme protections de nos personnes vulnérables. Tu sais, ils
veulent qu'on le fasse dans le respect de nation à nation, mais ils veulent
faire partie intégrante, ils veulent être consultés, ils veulent agir. Donc
moi, en tout cas, en date, pour le... puis je travaille beaucoup en sécurité
publique, évidemment, donc beaucoup avec les corps de police autochtones, puis
avec les centres d'amitié, avec les partenaires, parajudiciaire, avec mon
collègue des Affaires autochtones, évidemment, puis à date, la réponse est
toujours très positive.
M. Fontecilla : Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de Vimont.
M. Rousselle : ...continuer
dans le même sens, parce que mon collègue ici m'a fait penser que, justement,
quand les femmes autochtones du Québec ont passé dans les consultations
particulières, mentionnaient justement qu'il y avait des différences
incroyables entre communautés. C'est sûr que le territoire peut grandir,
peut-être plus grand, plus petit, bien souvent dans des villages, bien souvent,
de 2000 carrés, d'avoir un bracelet là-dedans, ça va être assez compliqué,
donc. Et ils parlaient aussi qu'il y a des endroits qui n'ont pas leur corps de
police, donc il va falloir vraiment, en tout cas, s'asseoir avec eux, parce
qu'on parle du bracelet, on parle de l'opération du bracelet. Puis d'ailleurs,
quand ils ont venu nous voir, ils ont parlé justement comme quoi qu'ils étaient
très affectés justement par la violence conjugale. Et bien souvent, le fait
qu'il manque de logements, ils sont obligés de vivre même avec leur agresseur.
Donc, c'est pour ça que le bracelet va être des fois difficile à appliquer à
certains endroits.
La chose qu'ils parlaient, justement, eux,
ils disaient comme quoi que même pour être ici, à l'Assemblée nationale, il a
fallu qu'ils aillent comme... qu'ils en parlent justement à leur genre de
gouvernement... pas comme genre, à leur gouvernement à eux, aux responsables de
la communauté. Et puis c'est pour ça que... j'entendais la sous-ministre parler
comme quoi il y avait un lien, mais là il faut avoir un lien avec toutes les
communautés. Et puis, comme vous le savez, ayant un problème incroyable dans ce
coin là, bien, je pense que c'est important de parler à toutes les communautés,
parce qu'ils ont parlé aussi des peines de prison, et tout, là, parce qu'il y a
un problème d'insertion sociale à l'intérieur de leurs communautés. Puis là,
quand ils parlaient justement de géolocalisation dans les communautés
autochtones, bien, bien souvent, ils n'ont même pas le téléphone, ils n'ont
même pas l'internet, donc ça va être assez, assez compliqué à prendre leur
bracelet antirapprochement dans ce coin-là, c'est parce qu'au tout début, quand
je vous parlais à un moment donné que c'est la 84e recommandation, bien,
je pense que c'est important de penser qu'il y a les autres, puis...
M. Rousselle : ...autres
recommandations, peut-être, au moins, ils pourraient faire... en tout cas, être
mis en application dans ces communautés-là. Monsieur le Président, j'aurais un
amendement à apporter.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Compte tenu de
l'heure, vous l'envoyez rapidement.
M. Rousselle : Bien là, ce
n'est moi qui vous l'envoie parce que... Moi, ça ne sera pas rapide, ça, c'est
sûr. Oh! il me dit que ça va être rapide.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. On va suspendre
quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 18 h 27)
(Reprise à 18 h 29)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Monsieur le député de Vimont, vous avez la
parole.
M. Rousselle : L'article 1 du
projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la phase suivante :
«Le gouvernement détermine par règlement les conditions et les modalités
afférentes à l'usage de ce type de dispositif.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Donc, merci beaucoup de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 15 mars, à midi, où est-ce que... va se
réunir en séance de travail. Merci. À bientôt.
(Fin de la séance à 18 h 30)