Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 2e session
(19 octobre 2021 au 28 août 2022)
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Le
mardi 7 décembre 2021
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Vol. 46 N° 14
Étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi visant à faciliter le déroulement des prochaines élections générales provinciales dans le contexte de la pandémie de la COVID-19 et modifiant la Loi électorale
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10 h (version non révisée)
(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Bachand) :Bon matin. À l'ordre, s'il vous plait! Ayant constaté le
quorum, je déclare à la séance de la Commission des institutions ouverte. La
Commission est réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet loi numéro 7,
Loi visant à faciliter le déroulement des prochaines élections générales
provinciales dans le contexte de la pandémie de la COVID-19 et modifiant la Loi
électorale. Avant de débuter, Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Lavallée (Repentigny) est remplacée par M. Lefebvre
(Arthabaska); M. Lemieux (Saint-Jean) est remplacé par M. Thouin
(Rousseau); M. Lévesque (Chapleau) est remplacé par M. Provençal
(Beauce-Nord); M. Martel (Nicolet-Bécancour) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); M. Benjamin (Viau) est remplacé par M. Barrette (La
Pinière); M. Rousselle (Vimont) est remplacé par Mme Nichols
(Vaudreuil); et Mme Hivon (Joliette) est remplacée par M. Bérubé
(Matane-Matapédia).
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Je vous informe que je
dépose des mémoires reçus depuis la fin des consultations particulières. Je
vous avise également que Monsieur Pierre Yves, Directeur général des élections,
sera présent pour la durée de nos travaux. Il sera accompagné des légistes de
son équipe, soit Me Coulombe, Me Ouellette et de son adjoint et directeur des
opérations, M. Jean-François Blanchet. Nous sommes maintenant aux remarques
préliminaires. Donc, Mme la ministre, pour une période de 20 minutes, la
parole est à vous.
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Alors, je vais commencer par saluer mes collègues. Pour moi, c'est
vraiment un des moments privilégiés de ma vie parlementaire, les commissaires
parlementaires, M. le Président, je pense qu'on fait toujours ici...
Mme LeBel : ...de l'excellent
travail, et c'est toujours une joie et un bonheur de pouvoir collaborer avec
tous mes collègues. Et jusqu'à présent, je n'ai que des bons mots à dire dans
toutes les expériences que j'ai eues pour faire progresser les projets de loi.
Et les commentaires, les discussions sont toujours tournés vers le même
objectif, c'est-à-dire d'avoir le meilleur projet de loi possible dans
l'intérêt de tous les Québécois qui sont concernés.
Donc, ici, aujourd'hui, on est réunis, M.
le Président, pour parler effectivement du projet de loi n° 7, qui est le
projet qui vise à faciliter le déroulement, entre autres, des prochaines
élections générales provinciales dans le contexte de la pandémie de la
COVID-19, et qui modifie également la Loi électorale.
Comme vous le savez, donc, la Loi
électorale est vraiment un élément fondamental de notre démocratie, parce
qu'elle détermine l'ensemble des règles relatives à l'élection des membres de
l'Assemblée nationale. C'est un geste qui est fort important, qui se doit
d'être bien encadré, pour lequel on doit maintenir un constant équilibre de
transparence, de rigueur et de capacité de s'adapter aux situations qui peuvent
survenir sur le terrain dans les diverses circonscriptions qui sont concernées.
Le contexte de la pandémie, on l'a vu
durant l'élection municipale, d'ailleurs, je dois dire que certains... les
trois premiers articles de ce projet de loi sont des articles, je ne dirais pas
identiques, parce qu'on doit adapter les articles à un contexte d'élections
générales et non pas municipales, mais ont exactement le même objectif que ceux
qui ont été adoptés dans le cadre du projet de loi n° 85, si je ne me trompe
pas du numéro, qui permettait donc au DGE d'avoir, pour l'effet d'une seule
élection, c'est-à-dire l'élection municipale qu'on vient de passer... et la
demande, d'ailleurs, est pour le fait d'une seule élection, l'élection
d'octobre 2022, qui sera la prochaine élection au niveau de l'Assemblée
nationale, bien, pour permettre, là, d'y voir des éléments qui vont permettre
au DGE de s'adapter, au DGEQ d'adapter sur le terrain la réalité que nous
pourrions potentiellement... Il faut se préparer d'avance, là, malgré qu'on
espère tous être rendus ailleurs dans près de huit mois. Mais il ne faut pas se
cacher la tête dans le sable, on doit prévoir et anticiper que nous aurons
probablement un contexte sanitaire qui demandera d'avoir une capacité de
s'adapter sur le terrain.
Donc, comme la la priorité du gouvernement
est toujours, d'abord et avant tout, de protéger la santé des électeurs et du
personnel ainsi que l'intégrité du processus électoral, bien, on aura donc le
plaisir de discuter de ces trois premiers éléments là pour voir comment on peut
à la fois donner au DGEQ les éléments de souplesse nécessaires, mais, en même
temps, s'assurer de bien encadrer un tel pouvoir réglementaire, qui peut, à
première vue, nous sembler large. Mais on pourra voir, au fil des discussions,
s'il est justifié, comment il se justifie et comment on peut s'assurer et rassurer
qu'il sera utilisé à bon escient.
Donc, le projet de loi comprend deux
grandes parties. Je l'ai bien mentionné, je viens de m'adresser... je viens de
mentionner, pardon, la première partie, qui comporte, grosso modo, trois
articles. La seconde partie s'adresse à des consensus qui découlent du comité
consultatif. Quel est le comité consultatif, pour les gens qui nous regardent?
C'est un comité qui est permanent, qui se rencontre de façon régulière et qui
est, entre autres, grosso modo, formé des quatre partis reconnus... les quatre
partis reconnus à l'Assemblée nationale, qui sont ici représentés, dans cette
commission, par des députés de l'opposition, et le DGEQ lui-même. Et l'objectif
de ce comité consultatif, c'est de parler justement de la Loi électorale, de
voir comment on peut la faire vivre, l'améliorer, la positionner mieux dans
notre monde moderne aussi, comment on peut adapter ses règles. Parce que,
souvent, des règles qui nous semblent adaptées à une époque donnée, avec
l'évolution des technologies, de la situation géographique, démographique, les
capacités, le vieillissement de la population, etc., on peut voir une
nécessité, sans compromettre les objectifs de la loi, de faire en sorte de
faire évoluer certaines règles qui sont si clairement enchâssées et si
clairement définies dans la loi électorale qu'elles empêchent à toutes
fins pratiques le DGE de le faire sans une modification législative. Et ce
sont les consensus dont on fait l'objet.
• (10 h 10) •
Si je ne m'abuse, vous me corrigerez, on
se corrigera, mais on parle d'autour de 70, là, 66, 70 consensus qui se
retrouvent dans la loi, il me semble que c'est 66, aux dernières nouvelles,
pour une demande qui en comportait autour de 70, 71. Certains ont été réglés
autrement, certains ont été réanalysés et on a repoussé à plus tard, peut-être,
la modification...
Mme LeBel : ...afférente.
Donc, dans plusieurs consensus, dans plusieurs matières différentes en matière
de scrutin, en matière de financement, M. le Président, on a également des
modifications qui concernent un meilleur accès au vote qui permettrait, là,
entre autres, à titre d'exemple, aux électeurs domiciliés ou hébergés dans des
ressources indépendantes ou dans une maison de soins palliatifs, de voter à un
bureau de vote itinérant. Ça paraît incroyable, mais pour l'instant, ce n'est
pas quelque chose qui est simple, en fonction de la loi, à mettre sur pied, ou
ce ne sont pas des gens qui sont qui sont faciles à aller rejoindre. Et je
pense qu'on doit donner le maximum d'opportunités à tous de pouvoir exercer
leur devoir démocratique et d'aller voter. On parle aussi d'élargir, à titre
d'exemple, à l'ensemble des électeurs la possibilité de voter dans des bureaux
de vote qui sont établis dans les enseignants les établissements
d'enseignement. On parle aussi du processus de dépouillement des votes pour
voir... de permettre, peut-être, au Directeur général des élections de
déterminer quand débuterait le dépouillement des votes par anticipation. Et
cette modification, à titre d'exemple, pourrait permettre de commencer à
divulguer les résultats préliminaires beaucoup plus tôt lors de la soirée
électorale, où on doit, bon, par ailleurs, attendre en temps normal.
Donc, toutes sortes de choses qui ne
mettraient pas en péril l'intégrité démocratique de notre processus électoral,
mais qui, en même temps, faciliteraient la vie de tout le monde et qui, je vous
dirais, sans vouloir anticiper les discussions, je vais me permettre de dire...
ou dont la majorité d'entre eux tombent sous le sens, là, quand on va avoir
l'occasion. Une modification qui me tient à cœur, je sais qu'elle tient à cœur
à tous, mais particulièrement à mon collègue d'en face, le député de
LaFontaine, parce qu'il l'a abordée, d'ailleurs, à une autre consultation,
quand on parlait d'élargir la liste des possibilités de recrutement pour le
DGE, un autre projet de loi qu'on a fait, c'est de permettre la possibilité
d'embaucher du personnel dès l'âge de 16 ans pour certains postes. Je
pense que ça répond, quant à moi... c'est le genre de modification ou de
proposition qui rencontre deux enjeux fondamentaux, c'est-à-dire :
permettre de mieux répondre au besoin de main-d'œuvre, qui est un enjeu que
tout le monde vit, dans toutes les institutions, dans toutes les couches, dans
tous les types d'entreprises. C'est un enjeu qui n'est pas limité à certains
secteurs, mais qui est national, pour ne pas dire à travers le Canada, même, et
le monde, compte tenu des enjeux qu'on vit, et permet... en plus, moi, ce qui
est la portion qui me remplit le plus de joie, c'est-à-dire de commencer à
initier nos futurs électeurs au processus électoral, et je pense que c'est une
bonne façon de le faire, de leur permettre de participer, le jour du scrutin, à
toute cette effervescence et cette organisation sur le terrain de comment se
déroulent nos élections.
Donc, il y a aussi quelques règles en
matière de financement. Naturellement, je rassure tout le monde, ce n'est pas
pour modifier les objectifs et les règles fondamentales en matière de financement,
mais simplement pour s'assurer que c'est fait beaucoup plus rondement et
permettre, aussi, à des électeurs, là, de pouvoir y participer de façon plus
efficace. On pourra voir le détail de ces règles-là, mais on ne touche pas aux
principes fondamentaux du financement. Ici, on est vraiment dans, comme je le
disais tantôt, des règles de facilitation sur le terrain.
En conclusion, le projet de loi propose,
donc, plusieurs modifications. C'est un tour d'horizon que je viens de faire.
On procède donc à l'étape détaillée, je dois dire, d'entrée de jeu... je vais
profiter de mes remarques préliminaires, M. le Président, si vous me permettez,
pour proposer à mes collègues, qui pourront y réfléchir et on pourra se
prononcer avant de commencer l'étude détaillée, une façon de procéder qui est
peut être peu orthodoxe, inhabituelle, mais qui va nous permettre, je pense,
compte tenu que c'est un projet de loi qui est quand même assez technique dans
sa façon d'être et dans ces modifications, qui comporte 66 sujets, je vais
l'appeler 66 consensus, 66 sujets différents. Chacun de ces
consensus-là ayant un article principal et plusieurs articles, mes collègues
sont bien rompus à l'exercice, là, quand on parle de modifications de
concordance qui sont accessoires à l'article principal. Mais je me suis permise
de faire circuler, auprès de mes collègues, un plan de match qui nous
permettrait peut être de procéder non pas dans un ordre chronologique, mais
plutôt dans un ordre logique, c'est-à-dire, par blocs de sujets. Donc, quand on
plonge dans un sujet, ça nous permet d'avoir la tête dans ce sujet-là
pleinement, de vider les sujets, de traiter les articles de concordance y
afférant avant de passer à un autre bloc.
C'est sûr que ça nous donne un itinéraire
qui est moins linéaire qu'à l'habitude, mais je pense qu'en termes de logique,
si vous me permettez de le dire moi-même, je pense que ça nous permettrait
d'avoir des discussions qui sont complètes sur un sujet donné. On est au
moment, où on se parle, à faire quelques...
Mme LeBel : ...petit
correctif sur les premières pages, je pourrai vous le soumettre, mais si le
principe est accepté par mes collègues, on pourra passer au vote tantôt, avec
votre permission, M. le Président. Je proposerais, pour diverses raisons, de
commencer par le chapitre 2, qui est le chapitre des consensus, mon collègue de
LaFontaine pourra, je suis convaincue, vous entretenir de la raison qui motive
ça, mais je suis tout à fait d'accord avec lui et mes autres collègues
semblaient ouverts à cette possibilité, alors pourront le confirmer
d'eux-mêmes. Je ne prétendrai pas parler pour eux, mais on a eu l'occasion d'en
discuter au préalable pour être sûr d'arriver ici avec une route claire devant
nous... mon Dieu, ça commence bien, hein, j'ai pogné un nid-de-poule donc dans
ma tête. Donc, écoutez, sur ce, je conclus, puis on pourra voir avec la suite,
M. le Président. Et je continue, par contre... je vais conclure en remerciant
les équipes qui travaillent, au moment où on se parle, de façon acharnée et qui
seront, comme d'habitude, là, aidants et, pour la suite de nos travaux, on
pourra discuter avec plaisir, avec mes collègues. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, Mme la
ministre. M. le député de LaFontaine, vous avez la parole.
M. Tanguay : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, à moi de saluer, à mon tour, de saluer la ministre,
saluer les collègues de la banquette ministérielle, vous saluer, vous, M. le
Président, Mme la secrétaire, et évidemment mes collègues de l'opposition
officielle, la députée de Vaudreuil, la députée également de
Notre-Dame-de-Grâce, députée de Notre-Dame-de-Grâce, qui était à titre de
ministre responsable des Institutions démocratiques en 2017-2018, donc qui a
une expertise tout à fait pertinente au débat que nous aurons, et saluer mes
collègues de Jean-Lesage et de Matane-Matapédia. Vous allez voir, M. le
Président, le projet de loi ici... puis évidemment saluer la personne qui sera
importante dans nos débats, qui est ici, M. le Directeur général des élections.
Merci de vous rendre disponible pour nos travaux. Puis je suis content que l'on
ait pu, M. le Président, avoir une opportunité d'avoir, avec nous, le Directeur
général des élections qui pourra, au fur et à mesure des articles, bien, nous
apporter des éclaircissements, réponses à nos questions.
Le projet de loi ici, vous me voyez un peu
à titre de porte-parole, un peu pas mal de l'opposition officielle, mais ça ne
m'appartient pas, puis je suis très, très heureux que mes collègues, en ce qui
nous concerne de Vaudreuil et Notre-Dame-de-Grâce, soient ici, autour de la
table, parce que ce n'est pas vrai que c'est un dossier qui, dans notre aile
parlementaire, M. le Président, n'appartient qu'à moi, au contraire, il y a des
expertises de pointe, je dirais, sur le terrain. Puis la ministre a été
candidate puis tous les collègues autour de la table, là, c'est un projet de
loi qui touche les 125 élus et, qui plus est, même les autres candidats et
candidates, qui se sont présentés dans les 125 comtés, ont fait l'expérience de
mettre leur face sur le poteau, comme on dit dans le jargon, et de vivre,
pendant 34, 35 jours, une campagne électorale, de voir ce qui est possible, ce
qui n'est pas possible, ce qui est permis, ce qui n'est pas permis et de vivre
notre démocratie, et tout ça, c'est encadré par la Loi électorale. Loi
électorale, M. le Président, on dit, au Québec : Il y a des lois
fondamentales, il y a la Charte québécoise des droits et libertés, il y a la
Charte de la langue française, il y a le Code civil du Québec puis, moi, le
quatrième barreau de la chaise, M. le Président, je pense, ce serait la Loi
électorale, et je vous dirais même qu'elle est en amont de ces pièces
législatives là dans la mesure où elle participe, elle préside à l'élection des
125 députés à l'Assemblée nationale. C'est pour ça que ce qu'on recherche
toujours, c'est l'unanimité. On n'est jamais emprisonné pieds et poings liés à
l'unanimité, mais l'objectif est très clairement énoncé, ça prend à l'unanimité,
à défaut, une majorité, là, plus que le deux tiers, très, très, très marqué
pour modifier la Loi électorale.
• (10 h 20) •
C'est donc une pièce législative que l'on
n'ouvre pas à tous les ans, qui est ouverte normalement une fois lors d'une législature,
et là, on a l'occasion de la voir ouverte devant nous. La ministre l'a
dit : Ça participe des travaux du comité consultatif où là, avec le
Directeur général des élections, les quatre principaux partis étaient autour de
la table. La dernière fois que j'ai vérifié, il y avait 24 partis autorisés,
donc il y en avait 20 qui n'étaient pas autour de la table. Et, définitivement,
quand on fait des sondages, on veut toujours un échantillonnage représentatif,
là l'échantillonnage n'était pas représentatif parce que c'est les quatre
principaux. Alors, les 20 plus petits en termes de ressources, puis en termes
de représentation à l'Assemblée nationale, évidemment, n'étaient pas
représentés. Je ne suis pas en train de dire que ce que le comité consultatif n'a
pas de valeur, ça a beaucoup de valeur, mais il visait à trouver des consensus,
donc qui dit consensus ne dit pas nécessairement unanimité ou dit
nécessairement pas unanimité, et c'était les quatre partis qui étaient là, et
ça s'est échelonné sur plusieurs années. Alors, vous avez...
M. Tanguay : ...consensus,
entre guillemets, vieux d'un an, deux ans, trois ans qui ont probablement été
réaffirmés. Mais tout ça pour vous dire, M. le Président, qu'ici, là, ça ne
sera pas un consensus, ça va être un vote. Puis le législateur, c'est la
ministre puis, nous, les collègues autour de la table qui avons le crayon du
législateur, puis c'est ici que ça se passe. Et si d'aventure, il y a quelque
chose... un de mes collègues de la banquette ministérielle ne tient pas la
route, je l'invite, puis je les invite - je sais qu'ils n'ont pas peur de
parler - à prendre la parole puis à nous le dire comment ils ont vécu ça, eux.
Parce que je vais vous donner un exemple. Moi, le vote postal, ça peut
paraître, de façon théorique... Puis des avancées peuvent être... peuvent
paraître bien, bien intéressantes de façon théorique, mais le vote postal, le
vote par Internet puis les nouvelles technologies de l'information font souvent
fi du fait qu'il y a une bonne partie de la population qui est analphabète
fonctionnel, qui ont de la difficulté à comprendre une posologie sur un
médicament. Il faut leur expliquer. Puis, après l'avoir expliqué, bien, il faut
le réexpliquer dans une semaine. Ça, c'est un fait. Ce n'est pas le désinvolte
puis ce n'est pas être irrespectueux de dire ça. C'est un fait de la vie.
Alors, quand on dit : Bien, on va...
Et c'est un premier drapeau rouge que je brandis lorsqu'on dit que l'on va
permettre au Directeur général des élections, au chapitre 1, de modifier
la Loi électorale dans un contexte de COVID afin de faciliter le déroulement
des élections. Moi, je vous dirais que faciliter le déroulement des élections,
oui, c'est une chose, mais j'aimerais mieux que l'on... afin augmente la
participation des voteurs aux dites élections. Alors, on aura l'occasion de
faire ce débat-là.
Mais tout ça pour vous dire que c'est ici
que la loi s'écrit. C'est la dernière étape puis c'est la seule étape où la loi
peut s'écrire. Et je compte sur la ministre puis les collègues aussi de ne pas
tomber dans le piège peut- être de dire : Bien, là, ça participait d'un
consensus, comme si on était pieds et poings liés. Parce que moi, M. le
Président... On va faire notre travail rigoureusement, vous le savez. On a beaucoup
de questions à chacun des articles. On veut comprendre. Puis, moi, je pense, ça
va être ma sixième élection. C'est un échantillonnage. Les collègues autour de
la table... Il y a des dizaines de campagnes électorales autour de la table, je
vais le dire de même. Alors, c'est important de voir, eux, comment ils ont vécu
ça. On est tous, en quelque sorte, des experts de notre démocratie parce qu'on
est allé au bat. Alors, je veux dire, vous rencontrez quelqu'un qui a joué dans
la Ligue nationale, il peut vous parler, c'est quoi être joueur de hockey dans
la Ligue nationale. Moi, je n'y ai jamais été. Alors... Mais dans les
élections, je peux vous entretenir quelques minutes dans les élections, sans
aucun problème.
Et j'aurai des questions éminemment
pratico-pratiques. Alors, dans une résidence pour personnes âgées, cause la
COVID, on va envoyer ça par la poste, puis ils ont juste à nous retourner les
deux enveloppes. Puis il ne faut pas qu'il mette l'enveloppe 2 dans
l'enveloppe 1. Puis ça participe d'une décision qui a été prise dans les
dernières élections municipales. Il y a beaucoup de monde qui a envoyé les
deux... l'enveloppe 2, qui sert à identifier l'électeur, dans
l'enveloppe 1, dans laquelle est le bulletin électoral. Là, je viens de
vous expliquer le processus de vote par correspondance de la façon la plus
rapide et la plus simple possible. Je suis certain que ce n'est pas tout le
monde qui ont compris, là. Puis dans le processus il y a trois
enveloppes : l'enveloppe qui arrive, puis dans l'enveloppe, il y a deux
enveloppes. L'enveloppe 2, vous vous identifiez, photo, carte d'identité,
vous signez. C'est Marc Tanguay, le voteur. Puis dans l'enveloppe 1, vous
mettez juste le bulletin. Bien, il y a eu un paquet d'enveloppes, un, qui sont
revenues, puis il n'y avait pas d'enveloppe 2. On a présumé qu'ils étaient
dedans.
Tout ça pour vous dire qu'il est
excessivement important de faire le travail qu'on fait. Je salue et je remercie
la ministre d'avoir donné suite à notre demande de surseoir, pour l'instant évidemment,
et de mettre à la fin le chapitre 1. Le chapitre 1 vise à donner des
pouvoirs excessivement élargis au Directeur général des élections, en quelque
sorte, de réécrire la Loi électorale. Puis vous l'aurez compris, il va sans
dire, mais je vais le dire, comme disait... ça va aller encore mieux en le
disant. Il n'y a rien de personnel contre le Directeur général des élections,
là. Il représente une institution excessivement sérieuse, il est compétent et
il a été nommé en ce sens-là et il a toute notre confiance. Mais le fait, pour
nous, de dire, aussi compétent soit le directeur... l'actuel Directeur général
des élections, de dire : Bien, nous, comme législateur, on est confortable
de donner tous les pouvoirs pour qu'il puisse réécrire la loi. Je le sais que
c'est balisé. Il ne pourra pas écrire la loi n'importe comment. Il va falloir
que ce soit dans un contexte de faciliter le déroulement des élections pour la
COVID. Je sais que ça sera quelque chose qui va passer devant une commission
parlementaire. Mais une commission parlementaire, M. le Président, n'est pas la
fin du processus électoral. Là, on en est la preuve vivante. Lorsqu'on aura
adopté le dernier article puis lorsque vous nous aurez demandé d'adopter la
motion de renumérotation, là, là ne sera pas terminé le cheminement du projet
de loi n° 7. Il va falloir qu'il y ait deux autres lectures, si vous me
permettez l'expression, au salon bleu. Ça va être la prise en considération. Là
aussi, on est quoi, on est 13, là, 11, 13 autour de la table, bien, les
115 autres députés...
M. Tanguay : ...les 117
autres députés auront l'occasion de questionner, de poser des questions et même
de déposer des amendements. Puis, après ça, ce sera l'adoption finale.
Alors, oui, contexte COVID, il faut y
voir. Ce que l'on a demandé, dans l'intervalle... Puis là j'entends qu'on va
commencer au chapitre 2, qui inclut les articles 4 à 137, on va faire le
travail article par article puis on aura des questions. Ce que je demande, dans
l'intervalle, puis je réitère ma demande au Directeur général des élections...
On a reçu évidemment un rapport du DGEQ sur la mise en application de l'article
4 de la loi 85 et de l'article 90.5, qui existent déjà, indépendamment de la
COVID, de la Loi sur les élections et référendums dans les municipalités. Ça,
c'est un rapport statutaire, 90.5. En vertu de la loi, il doit être rédigé à la
fin de chaque élection municipale et il doit être déposé dans les 30 jours à
l'Assemblée nationale. Puis c'est pour ça qu'on l'a eu. Alors, on ne l'a pas eu
parce qu'il y avait désir exprimé d'avoir un rapport complet de ce qui s'est
fait dans le contexte de l'analyse de l'article 7 quant à l'application du 85,
on l'a eu parce que c'était déjà une obligation de la loi.
On va dire : Oui, mais attention! Il
y a trois décisions là-dessus. Il y en a une qui traite du 90.5, il y en a deux
autres qui traitent de l'article 4 du projet de loi n° 85. Et je vais vous
l'expliquer de même, M. le Président : L'article 4 du projet de loi n° 85
est l'étape ultime de modification permise au Directeur général des élections.
Une foisqu'il a modifié les règles pour faciliter, dans un contexte COVID, le
déroulement de l'élection, c'est évidemment passé dans un règlement, pour ce
qui est des élections municipales, c'est publié, les gens sont au courant. Et
l'article 4 vient juste à rebours. Si, dans l'application de ces
modifications-là, le DGEQ a besoin d'ordonner des ajustements, bien, c'est là
qu'il pourra le faire. Mais dans le contexte de l'article 4, on ne pourra pas
réécrire la loi. Tout ça pour vous dire qu'il y a deux décisions qui ont été
prises dans ce contexte-là, et c'est le rapport.
Ce que l'on veut, ce que l'on demande et
ce dont on aurait besoin, c'est un rapport plus global quant à l'application de
l'article 85, autrement dit, les articles 1 et tous les articles, à savoir
quelles décisions ont été prises. Pas obligé d'avoir les 1200 ou 1100
municipalités, là, dans les principales, les 15, 20 principales municipalités,
puis peut-être même des municipalités milieu urbain, municipalités milieu rural
à territoire très étendu, densité faible, densité élevée. Un échantillonnage de
municipalités où, là, les directeurs de scrutin sur le terrain et le DGEQ...
quelles décisions ont été prises. Pas les deux seules décisions de l'article 4,
mais les autres décisions des articles 1, 2, 3, et de savoir comment ça a été.
Surtout quand on regarde le taux de
participation, puis je fais un lien avec mon premier commentaire, uand je
disais : Oui, donnons les pouvoirs, mais pas uniquement pour faciliter le
déroulement. Parce que faciliter le déroulement, M. le Président, je veux dire,
si on va souper ensemble, puis, je veux dire, on va faciliter le déroulement du
souper, puis on sort de là après 18 minutes, les 3 services, on les a mangés,
je peux vous dire qu'on aura facilité le déroulement du souper, mais vous
n'aurez pas eu une belle soirée. Alors, faciliter le déroulement, je pense que
c'est de faciliter la participation.
Puis moi, j'ai un drapeau rouge avec le
taux de participation des dernières élections municipales. Je ne suis pas en
train de dire que c'est à cause du projet de loi n° 85, mais je ne peux pas
affirmer que le projet de loi n° 85 n'aurait pas eu, peut-être, un impact. Je
veux le savoir. Je veux le savoir, parce que, là, on a un forum, on a un test
routier de telles dispositions, qui sont tout à fait assimilables du 85, à
l'article 7. Alors, je réitère.
Puis on entendra le Directeur général des
élections pour nous dire comment avancent ses travaux. Je le sais, qu'il nous
avait dit, lors de l'audition, qu'il était déjà en lien avec des directeurs de
scrutin, qu'il attendait des rapports puis que ça ne se faisait pas en une
semaine, mais j'aimerais ça aussi savoir un peu comment ça s'en vient, la rédaction
de ce rapport-là qui est demandé et quels pourraient être les délais.
• (10 h 30) •
Je pense que la ministre ne se surprendra
pas qu'on va prendre le temps de faire les choses. On ne va pas ralentir rien,
puis il n'y a pas une minute qui va se perdre, ici, mais je pense que le projet
de loi, il ne sortira pas vendredi, d'ici vendredi. Alors, je n'entends pas
«boum!», je n'ai pas entendu la ministre tomber en bas de sa chaise. Alors, ça
veut dire qu'on va se revoir, quelle belle nouvelle, en janvier, février, et là
on aura le temps, probablement, on aura peut-être l'avantage du rapport et le
temps de l'analyser à la lumière de cela. Parce qu'on aura beaucoup, beaucoup
de questions pour les articles 1, 2, 3, chapitre 1 du projet de loi.
Également, on va embarquer là-dedans, il y
aura consentement à ce que l'on puisse jumeler, selon des thèmes, les articles,
j'entends, puis il y a consentement à ce qu'on commence, en ce qui nous
concerne, à l'article 4, puis il y a consentement à ce que l'on puisse jumeler,
au-delà de la numérotation, des articles sous un même chapitre, sous un même
sujet, et de faire des sauts de puce. Bien évidemment, ça, M. le Président, ça
va vous demander, à tous les...
10 h 30 (version non révisée)
M. Tanguay : ...un café, un
lait, deux sucres, parce que ça va vous demander à vous, Mme la secrétaire, de
suivre nos travaux, savoir ce qui est suspendu, pas suspendu, adopté. Mais on
compte... Parce qu'on l'a vécu avec vous sur votre compétence, puis votre
capacité à faire en sorte... puis on vous remercie de présider nos travaux de
façon tout à fait efficace et qui fait en sorte qu'on fait notre travail, mais
qu'il n'y a pas de temps qui se perd à nulle part.
Alors, heureux de commencer ce matin. Je
vais m'arrêter là. Et vous allez voir là, moi, je vais intervenir, c'est clair,
la collègue de Vaudreuil va intervenir, la collègue de Notre-Dame-de-Grâce va
intervenir. Ils n'auront pas de besoin de demander la permission à personne,
là, ils vont lever la main, M. le Président. Puis on est trois porte-parole ici
en ce qui nous concerne puis j'ose espérer que ce sera la même chose pour tous
les collègues autour de la table. Parce qu'on a chacun des vécus, des
expériences différentes. Peut-être que moi, je n'en ai jamais eu, de problèmes,
avec le vote par correspondance, peut-être qu'un collègue en a eu, des
problèmes. Il faut l'entendre. Parce qu'au-delà de la théorie, il y a la
pratique, puis ce que l'on vise, c'est d'avoir une loi électorale, loi fondamentale
au Québec, qui se colle à une pratique qui, oui, favorise le déroulement du
vote, mais surtout favorise la participation en tenant compte des forces et des
défis de chacun des citoyens et citoyennes, des voteurs et voteuses. Alors
voilà, M. le Président, merci pour votre écoute.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
LaFontaine. M. le député de Jean-Lesage, s'il vous plaît.
M. Zanetti : Oui, merci.
Bien, je ne tiens pas à faire de remarques préliminaires, pour le moment.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
Matane-Matapédia, s'il vous plait.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Je veux saluer l'ensemble des parlementaires, la ministre, les
collègues des oppositions, le Directeur général des élections qui est avec
nous. C'est toujours un moment important. Le Parti québécois a toujours suivi
avec beaucoup d'attention les modifications à la Loi électorale. Ça a commencé
à la fin des années 70 avec la Loi sur le financement des partis
politiques. De tout temps, le Parti québécois a voulu que les scrutins et les
référendums se tiennent en respectant les règles. Encore aujourd'hui, on a des
observations qui nous restent en tête et on sera vigilants dans ce projet de
loi également.
Indiquer qu'on doit se préparer
effectivement pour un scrutin qui aura bel et bien lieu en octobre 2022. Il ne
saurait avoir d'autre date que celle qui est déjà prévue. Je me permets de le
dire, parce que, parfois, les analystes spéculent à l'effet que ça pourrait
avoir lieu à un autre moment. Je ne vois pas comment ça pourrait se faire ou
justifier, mais je veux le dire ici. Évidemment, on ne peut pas tout prévoir.
Qui aurait pu prévoir que le 1er octobre 2018, des boîtes de scrutin se
déverseraient dans un fossé sur le bord de la route 195 dans ma
circonscription. Pourtant, c'est arrivé. Alors, si quelqu'un trouve un jour une
boîte, peut-être que ma majorité va changer, mais c'est arrivé. Alors, on ne
peut pas prévoir ça, mais on peut s'inspirer des meilleures pratiques pour
augmenter le taux de votation et avoir des résultats les plus probants
possibles, en toute sécurité, puis augmenter la confiance du public à l'égard
du processus électoral. Quoi qu'au Québec, je trouve qu'on est modèle à bien
des égards et ces échanges continuent, font en sorte d'améliorer nos pratiques.
Évidemment, quand je vois le Directeur
général des élections, j'aurais envie de lui parler d'autres sujets. Par
exemple, je note que, présentement, pour au moins deux circonscriptions
québécoises, on souhaite changer l'appellation sans passer par le Directeur
général des élections. C'est le cas dans la loi 96 où, à titre de symbole,
le gouvernement de la CAQ a trouvé intéressant de changer le nom du comté de
Bourget pour celui de Camille Laurin, sans passer par le Directeur général des
élections. D'ailleurs, on va en débattre aujourd'hui. Alors, au point de vue
marketing, c'est fantastique, mais ça ne répond pas à nos règles qu'on s'est
données. Et dans les derniers jours, j'ai vu que la circonscription d'Arthabaska
voulait changer son nom pour Arthabaska-L'Érable, ça sera certainement très
populaire, mais si on suit les règles, c'est après deux élections qu'on peut
intervenir. D'ailleurs, le Directeur général des élections n'est pas sans
savoir que j'ai à plusieurs reprises voulu changer le nom de ma circonscription
pour Matane-Matapédia Métis, qui m'a été refusée parce qu'on ne veut seulement
que deux noms. Mais il y a des députés qui, eux, veulent le faire à l'extérieur
du cadre. Alors, je note ça au bénéfice du Directeur général des élections.
Tout comme je note qu'un jour, il va falloir parler aussi des ressources de l'État
qui peuvent influencer un scrutin, surtout à un an d'une élection :
Publicités gouvernementales, utilisation des ressources. J'en parlerai
davantage en 2022, tout comme j'annonce ici mon intention de déposer un projet
de loi au nom du Parti québécois pour limiter la présence de ministres dans des
activités de financement. On pense que ce n'est plus nécessaire de le faire et
que les gens doivent y aller pour supporter un parti politique et non pour
avoir un accès privilégié à un ministre, privilégier un ministre, donc je l'aurai
annoncé ce matin. On va suivre avec intérêt ce projet de loi. Il y a des
éléments consensuels, évidemment, il y a des enjeux très techniques. Moi, ce
que je...
M. Bérubé : ...d'une
élection comme élection fédérale, par exemple, où les règles sont différentes,
c'est qu'un des principaux avantages que le fédéral a qu'on n'a pas, c'est
celui de pouvoir voter pratiquement tous les jours. Très pratique. Dans ma
circonscription, je peux vous dire, là, que, si on pouvait voter au-delà du
jour du scrutin et du vote par anticipation chaque jour, presque, là, au
fédéral, même, on peut même voter sans que tous les candidats soient connus si
on écrit correctement le nom du candidat, ça, c'est une avancée fantastique. En
tout cas, moi, je peux le calculer qu'il y a bien des gens qui, je prends
l'exemple de ma circonscription, qui sont... je n'ai pas vraiment de terme
français, mais en «fly-in/fly-out», donc qui travaillent à Fermont, dans le
Nord du Québec, sur la Côte-Nord, qu'ils aimeraient avoir une plus grande
flexibilité pour voter, donc une semaine avant, lorsqu'ils sont dans leur
circonscription. Donc, ça, c'est le principal enjeu que j'entends parler qui
nuit à la participation électorale, c'est le fait qu'il n'y a pas assez de
cases horaires. Et, au fédéral, ils l'ont. Alors, je souhaiterais que ça soit
le cas au Québec également.
Sinon, on peut s'enorgueillir d'avoir une
grande tradition démocratique au Québec, d'avoir des pratiques qui sont
exemplaires. Je l'ai dit, tous les prédécesseurs du directeur actuel... du
directeur général des élections ont été cités dans le monde, on s'en est
inspiré. Donc, on continue l'amélioration de nos pratiques. S'ajoute l'aspect
pandémique, évidemment, qu'on ne peut pas prévoir pour octobre 2022, mais on
peut adapter nos pratiques, s'inspirer du monde municipal et faire en sorte que
le scrutin se passe bien, qu'il soit attendu, que les gens aient envie d'y
participer puis qu'on élimine tous les obstacles possibles. Puis effectivement
le député de LaFontaine a raison, notre expertise de candidats, de députés fait
en sorte qu'on a observé toutes sortes de choses à travers le temps et on sait
que chaque vote compte. Puis, M. le Président, vous ne le savez peut-être pas,
moi, j'ai déjà perdu une élection par 33 voix, je les cherche encore.
Alors, je sais l'importance de chaque vote. Ça a bien changé depuis ce
temps-là, mais, à l'époque, je peux vous dire qu'on s'interrogeait sur chaque
personne qui me disait : Bien, je n'étais pas au courant, ou ce n'était
pas accessible, ou je n'avais pas l'information, donc c'est important.
Le taux de participation municipale
m'inquiète aussi, quoiqu'il est toujours en deçà de celui des élections
québécoises. Mais, dans un monde idéal, on aurait vraiment une participation
très élevée. D'ailleurs, moi, mon premier vote... mon deuxième vote, en fait,
c'est le vote pour le référendum de 1995, je crois qu'on était à 94 % de
participation. Je rêverais d'avoir ça lors d'une élection québécoise. Et je
suis assez convaincu que, si on avait 94 % de participation au scrutin de
2022, vous seriez surpris du résultat, M. le Président. Pas mal sûr de mon
coup.
Alors, vous pouvez compter sur la
participation avec les collègues pour adopter la meilleure pièce législative
possible et peut-être, parfois, au passage, suggérer au Directeur général des
élections, qui sera dans cette salle ou ailleurs avec son équipe, quelques
indications qui pourraient lui permettre de surveiller davantage certains
phénomènes. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Nous allons
maintenant passer aux autres membres qui souhaitent faire des remarques. Mme la
députée de Vaudreuil, s'il vous plaît.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Alors, à mon tour de saluer les collègues banquettes
ministérielles et, évidemment, là, les collègues de l'opposition officielle et
les collègues des autres oppositions. Bonjour aussi au Directeur général des
élections. Merci d'être parmi nous. Nous, on s'est rencontrés voilà pas si
longtemps. Comme disait mon collègue de LaFontaine, j'ai eu la chance de
travailler sur le projet de loi n° 85, le projet de loi n° 85 qui
était un projet particulier aussi, qui ciblait les élections... d'ailleurs, le
titre le dit, le projet de loi n° 85, c'était la Loi visant à faciliter le
déroulement des élections générales municipales du 7 novembre 2021 dans le
contexte de la pandémie de la COVID-19. Donc, un petit projet de loi, mais
tellement important, bien sûr, cinq articles, là, qui ont été traités, là, avec
beaucoup de rigueur. Et je comprends Mme la ministre, là, de présenter le
projet de loi n° 7, et le projet de loi n° 7 qui est la Loi visant à
faciliter le déroulement des prochaines élections générales provinciales dans
le contexte de la pandémie de la COVID-19 et modifiant la Loi électorale.
Cependant, il n'y a pas la date dans le titre, contrairement au projet de loi
n° 85 où on mentionnait la date des élections municipales. Ici, la date
des élections provinciales n'est pas mentionnée, qui est le 3, on le sait, on
est à date fixe, maintenant, au Québec, qui est le 3 octobre 2022. Mais,
bon.
• (10 h 40) •
Oui, donc, je trouve important, je trouve
important, puis je suis contente d'être ici parce qu'on pourra faire,
justement, là, les parallèles avec le projet de loi n° 85. Le Directeur
général des élections avait d'ailleurs, là, soumis à plusieurs arguments en
lien avec le projet de loi n° 85. Puis on le sait que le projet de loi...
Mme Nichols : ...85,
c'est évidemment dans le contexte de la pandémie, mais on était tous d'accord
pour rappeler, entre autres, l'importance de prendre les moyens nécessaires
pour favoriser la démocratie. C'était l'objectif du projet de loi no 85
puis je pense que c'est ce qu'on veut faire aussi avec le projet de loi
no 7. Les citoyens le savent, puis nous, ici, en tant que législateurs,
c'est superimportant de prendre les moyens pour favoriser le taux de
participation. Bon, je suis un petit peu déçue de voir que le projet de loi
no 85 n'aura peut-être pas eu les résultats anticipés, ou du moins, quand
je regarde le taux de participation aux élections municipales, je suis un peu,
disons-le, un peu découragée. 2017, les élections... Le taux de participation,
je vais parler pour l'ensemble de la province, là, c'est environ 44 % et
pour 2021, c'est 38 % aussi pour l'ensemble de la province.
L'exercice du droit de vote, on est
chanceux, là, tous les collègues le disent, là, ici, au Québec, on est
chanceux, on peut exercer notre droit de vote. Maintenant, il faut trouver, là,
une façon, des mesures particulières, des méthodes particulières, justement,
pour inviter les gens à l'utiliser, ce qu'on a essayé de faire dans le projet
de loi no 85. Puis j'aurais trouvé très pertinent d'avoir... puis là, je
comprends qu'on est serrés dans le temps aussi, c'était le 7 novembre dernier,
là, on ne vous demande pas de faire des miracles non plus, mais ça aurait été
très intéressant, là, d'avoir un rapport pour nous dire qu'est-ce qui a
fonctionné puis qu'est-ce qui n'a pas fonctionné. Parce que je pense que le
projet de loi no 85, on a vraiment donné tous les moyens au Directeur
général des élections, justement, pour favoriser cet accès-là.
Favoriser cet accès parce que, je le
rappelle, quand on travaillait le projet de loi no 85, je pense, c'est
Terre-Neuve-et-Labrador où le Directeur général des élections avait brusquement
mis fin aux élections provinciales, 12 heures avant l'ouverture des
bureaux de vote, parce qu'il y avait un manque de bénévoles, puis on le
rappelle, là, souvent, nos bénévoles, c'est des personnes aînées, des personnes
retraitées, donc il y avait un manque de bénévoles. Puis, évidemment, la peur,
disons-le comme ça, on en a beaucoup parlé, mais la peur est un facteur aussi
qui freine nos bénévoles, qui freinent nos travailleurs d'élection, donc, ce
pourquoi on essayait, là, de mettre en place, là, des mesures plus
facilitatrices, disons-le comme ça. Mais je pense que qu'est-ce qui s'est passé
à Terre-Neuve-et-Labrador, il faut garder ça aussi en tête, là, dans les
mesures, là, qu'on veut mettre en place.
L'importance de connaître le déroulement
de novembre dernier est, selon moi, essentielle. Bien sûr, là, j'ai la chance
d'être la porte-parole de l'opposition officielle en matière municipale, donc
j'ai... puis aussi en tant qu'ancienne mairesse, ancienne préfète, j'ai encore
beaucoup, beaucoup de collègues dans les municipalités qui ont rapporté
qu'est-ce qui a fonctionné puis qu'est-ce qui n'a pas fonctionné. Donc, je
pense que ça devrait être essentiel, évidemment, là, pour mettre de l'avant,
là, certaines méthodologies. Parce que, rappelons-le, c'était quand même tout
un défi, les élections municipales du 7 novembre dernier. Il y a plus de
1 130 municipalités au Québec, dans les
1 130 municipalités, là, évidemment, il y a les postes à la mairie,
mais il y a aussi les élections pour les conseillers municipaux. Si je ne me
trompe pas, il y avait pas loin de 13 000 candidatures en novembre
dernier et 13 000 candidatures pour environ 8 000 élus.
Donc, c'était quand même... c'est quand même assez important, ce pourquoi je
rappelle, là, toute l'importance, là, de connaître qu'est-ce qui a fonctionné
puis qu'est-ce qui n'a pas fonctionné.
Puis, quand on dit qu'est-ce qui a
fonctionné, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, je fais entre autres référence au
vote par correspondance. On a beaucoup travaillé à savoir est-ce que le vote
par correspondance va fonctionner ou est-ce que le vote par correspondance ne
fonctionnera pas, à qui on l'ouvre, à qui on ne l'ouvre pas. Bien sûr, ici, on
avait les municipalités qui devaient... Ce qu'on avait convenu, entre autres,
là, c'est que les municipalités devaient envoyer une résolution à la ministre
des Affaires municipales avant le 1er juillet si elles désiraient ouvrir
le vote par correspondance aux personnes de 70 ans et plus dans leur
municipalité. Donc là, il y a des plus petites municipalités qui n'ont pas
nécessairement eu le temps de faire le setup, bien que souvent, les
municipalités le font déjà. Parce que, puis je vais utiliser le terme
snowbirds, là, mais il y a des grands voyageurs qui partaient déjà puis...
donc, les municipalités savaient déjà comment ça fonctionnait. Mais tout de
même, là, l'ouvrir aux 70 ans et plus, là, c'était important pour nos
municipalités.
Donc, puis je peux donner l'exemple de
Montréal, là. À Montréal, là, il y a eu plus de 6000 personnes qui ont
utilisé le vote par correspondance. Moi, j'aurais été curieuse de...
Mme Nichols : ...savoir, sur
les 6 000 qui l'ont utilisé, bien, il y en a combien... Tu sais, il y en a
peut-être un autre 6 000, là, qui était... qui n'avait pas la forme, des
bulletins qui ont été rejetés, ou... Donc, moi, j'aurais aimé ça connaître, là,
tous ces détails-là avant d'aller plus loin dans un projet de loi comme le
projet de loi n° 7, qui est, selon moi, très, très, très important.
Puis aussi, j'aurais aimé ça qu'on puisse
le comparer avec ce qui se fait ailleurs. On le sait, il y a cinq provinces
canadiennes qui l'offrent aussi, là, le vote par correspondance. Donc, on
aurait pu comparer comment ça fonctionne ailleurs dans les autres provinces
puis voir ici si on est capables de l'établir. Puis on l'a établi quand même
assez rapidement pour le projet de loi n° 85, on a quand même un petit peu plus
de temps. Ça fait que ça aurait été pertinent de voir on l'offre à qui, on l'ouvre...
Si je ne me trompe pas, dans le projet de loi n° 85, on l'a ouvert... le
gouvernement l'offrait d'emblée dans les résidences de personnes âgées, les
CHSLD, les... parce qu'il n'y avait pas de bureau de vote itinérant. Donc,
c'était la méthode alternative qui était proposée. Puis, évidemment, bien,
étant donné que les municipalités sont des gouvernements de proximité, on leur
a offert la possibilité aussi de l'offrir, puis je suis curieuse de savoir si
ça a bien fonctionné ou pas. La même chose relativement aux journées
supplémentaires. Combien de personnes ont bénéficié des journées
supplémentaires?
On parlait aussi, puis je soumets, comme
ça, là, dans les remarques préliminaires, mais on parlait entre autres de...
puis c'est des citoyens qui l'ont demandé, pourquoi ne pas prendre un
rendez-vous au bureau du président d'élection. Parce que, justement, ça faisait
que les personnes passent par la porte d'avant, sortent par la porte d'en
arrière puis évitent de se croiser. Donc, il y a beaucoup de personnes
aînées... Moi, ils ont appelé au bureau de comté pour savoir : Bien,
pourquoi je ne peux pas prendre un rendez-vous pour aller voter? Ça fait que je
me demandais : Est-ce que c'est quelque chose qu'on pourrait mettre en
place aussi?
Bien sûr, le vote électronique. Mais je
sais que le vote électronique, c'est un sujet un peu délicat parce que ça prend
beaucoup, disons, de ressources ou, du moins, on est quand même réticents à le
mettre en place, puis on en a beaucoup parlé au projet de loi n° 85. Donc, je
ne veux pas revenir sur tous les arguments, ou sinon on pourra le faire lors de
l'étude détaillée. Mais je sais qu'il y a beaucoup d'enjeux autour du vote
électronique, relativement à l'identification de la personne, qui ont été
soulevés, mais... Puis il y a un rapport aussi, là, le DGEQ a émis un rapport
en juin 2020, un rapport quand même assez impressionnant de pas loin de 250 ou
300 pages. Mais je me demande : Mais pourquoi ne pas avoir profité des
élections municipales, justement, pour faire des projets pilotes relativement
au vote électronique pour éventuellement s'ajuster? Parce que, disons-le, on
est quand même en 2021, puis je pense que... je ne dis pas que, dans les
prochaines années, on va juste être rendus au vote électronique, mais je pense
que c'est une méthode à laquelle il faut réfléchir, puis qu'on va, à un moment
donné, devoir aller de l'avant.
Donc, je comprends évidemment le contexte
de l'état d'urgence sanitaire. Je comprends aussi qu'il y a plusieurs mesures
particulières qui peuvent être... qui ont été prises par arrêtés du ministre de
la Santé puis des Services sociaux, entre autres, quand il y a eu les élections
partielles dans le municipal. Puis je fais le lien aussi, je fais un parallèle.
Il y a eu des élections partielles, là, dans le milieu municipal, avant les
élections du 7 novembre dernier. Puis, bien sûr, on a regardé comment ça a
fonctionné, les élections partielles, pour pouvoir s'orienter pour les
élections du 7 novembre dernier. Donc, bien sûr qu'on pourrait faire la même
chose avec les élections du 7 novembre pour les élections d'octobre 2022. Mais
on a compris aussi que les arrêtés ministériels ne permettaient pas toujours
d'offrir aux présidents d'élection, entre autres, là, la prévisibilité
suffisante pour les règles électorales, là, qui sont prévues ou qui sont à
prévoir.
Alors, voilà, M. le Président. Tout ça
pour vous dire, pour vous manifester mon grand intérêt à suivre le projet de
loi n° 7. Je suis contente que le... puis je pense que c'est un gros plus que
le Directeur général des élections soit et ici qu'on pourra suivre, évidemment,
les travaux, mais tout ça dans l'objectif... le seul objectif, qui est un
exercice démocratique. Alors, je pense que c'est ce qu'on doit avoir tous en
tête, de favoriser la participation citoyenne aux élections d'octobre 2022.
Merci, M. le Président.
• (10 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres membres? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Bon. Vous
m'entendez bien? Apparemment, souvent, je me détourne du micro, alors je veux
juste être sûre que... J'ai une mauvaise habitude. Alors, je salue à mon tour
la ministre. Ça fait longtemps...
Mme Weil : ...eu l'occasion de
travailler ensemble, et j'apprécie beaucoup la ministre pour son ouverture tout
le temps toujours. Alors, je suis bien contente d'être ici. Je salue donc tous
ceux qui l'accompagnent, évidemment le Directeur général des élections. J'ai eu
l'occasion, évidemment, de travailler avec le directeur comme il travaille avec
nous tous. Et parfois, c'est complexe parce qu'il y a l'autonomie,
l'indépendance à toujours respecté, mais je pense qu'on réussit bien comme
société québécoise dans évidemment toujours avec cet esprit de respecter et
d'honorer la démocratie dans laquelle on vit.
Alors, j'écoutais mes collègues tantôt
parler évidemment de l'expérience des élections municipales et il y a une
expression en anglais qui m'est venue en tête, et ça s'appelle, c'est cette
expression : «Necessity is the mother of invention.» On le traduit en
français comme : La nécessité est la mère de l'invention. Et ici, la
nécessité, évidemment, et malheureusement, c'est la COVID. C'est la COVID qui
fait en sorte qu'on doit revoir nos façons de faire. Et on le saura dans le
temps, quelles sont les inventions, les créations qu'on aura trouvées qui vont
demeurer permanentes. Je pense au travail chez soi, à domicile, et déjà on voit
que malgré, bon, les... pas malgré, mais bien que les gens soient vaccinés, les
employeurs, les employés trouvent que le modèle fonctionne bien, et peut-être
que c'est un modèle à préserver pour l'avenir.
Alors, je ne ferais pas beaucoup de points
sur toutes sortes de choses pour dire que... sauf une, comment dire, une
avancée importante. Et j'avais eu l'occasion d'en parler avec le DGEQ lorsque
moi-même j'étais responsable, c'est le fait d'avoir... de proposer que des
jeunes de 16 ans puissent être employés pour faciliter donc tout ce
processus de vote. Moi-même, lorsque j'étais jeune, j'imagine, bien, j'avais
18 ans, parce qu'à l'époque, c'était 18 ans, j'ai beaucoup, beaucoup
participé aux élections avec le même genre de rôle, et ça m'a beaucoup
sensibilisé. Il y avait aussi des emplois pour les jeunes avec Statistique
Canada, donc on allait de porte à porte pour poser des questions. J'ai tout...
tous ces types d'emplois, je déposais ma candidature. Et j'ai eu l'occasion,
donc, de voir ce processus. J'ai aussi eu l'occasion, et là je le revois comme
ministre, de voir qui sont les personnes qui travaillent dans ces bureaux de
vote. Et oui, en fait, c'est souvent des personnes plus âgées. Mais ce que je
trouve très intéressant — petit aparté — d'avoir les jeunes
de 16 ans qui soient là. Il y a beaucoup d'échanges. Et moi j'avais
beaucoup d'échanges avec les personnes plus âgées et je trouvais ça
extraordinaire parce qu'on était tous à peu près sur la même page de vouloir
s'assurer que le processus démocratique allait bon train. Hein, c'était
vraiment dans cet esprit-là qu'on était là, et c'est des beaux souvenirs. En
fait, pour moi, là, ça va être essentiellement une occasion pour les jeunes
d'être sensibilisés au processus démocratique, mais à l'importance de ce
processus démocratique.
Donc, j'en viens évidemment avec
l'expérience des élections municipales. Moi, je ne sais pas si ma collègue la
députée de Vaudreuil se souvient, mais moi je n'étais pas dans ce projet de loi
avant, mais j'écoutais ma collègue et j'ai dit : Mais quelles ont été...
comment ça s'est passé? Je lui ai posé la question : Comment ça s'est
passé? Parce que c'est quand même la COVID. Elle dit : Bon, écoutez...
écoute, je ne suis pas sûr de tout. On attend un rapport. C'était un peu quand
il y avait des discussions de rapport, mais on devra connaître éventuellement
qu'est-ce qui a bien fonctionné. On le verra. Mais elle avait mentionné, puis
elle a fait un discours en Chambre à cet égard, est-ce qu'on fait un lien avec
le taux de participation? On ne le sait pas. C'est difficile à juger. Donc,
moi, je vous dirais que... c'était mon premier réflexe, c'est d'avoir un
rapport qui dirait : Voici ce qui a marché. Voici ce qui n'a pas marché.
C'est une opportunité unique. C'est malheureux que c'est la COVID qui crée, là,
cette opportunité, mais comme je le disais, il y a des pratiques qui ont été
mises en application, et je suis sûr que nous, les élus, mais le directeur
général aussi il dira : Ah, bien, ça, c'est quand même quelque chose
d'intéressant. Et on pourra le faire justement pour faciliter le vote, toujours
dans ce grand but de faciliter, rendre ça plus «user friendly» en bon français.
Et les réformes...
Mme Weil : ...sont, oui...
moi, j'ai vécu ça, donc beaucoup de ces réformes proviennent de consensus entre
les partis. Mais, même là, on se rend compte que ces consensus sont un peu
dépassés par les événements et on n'est pas capable de savoir lesquels de ces
processus sont dépassés par les événements, parce que la COVID nous a frappés
de plein fouet. Et là on voit qu'il y a des variantes. Il y a des variants qui
montrent un profil différent dépendant peut-être des vaccins qu'on a reçus. On
discute du troisième vaccin, puis faire attention pour certaines personnes d'un
certain âge. Alors, tous les jours, on apprend quelque chose.
Et par rapport aux personnes âgées, ils sont
beaucoup au cœur de nos préoccupations quand on passe en élections. Les députés
font le tour, évidemment, des endroits, que ce soit des CHSLD ou autre, et on
se rend compte beaucoup de leur vulnérabilité. Je dois vous dire, aux dernières
élections, ça m'avait beaucoup frappé, et on se demande : Comment est-ce
qu'on peut, premièrement, vraiment, être sûr que le processus qu'ils sont bien
cognitifs par rapport à ces élections, je suis sûre que le directeur général
sait de quoi je parle, et comment faciliter puis faire en sorte que ce vote est
facilité avec accompagnement mais pas ingérence? Il y a... c'est... Et j'ai vu
ça aux dernières élections. C'est comme un défi, un défi important.
Là, avec la COVID, on ne sait pas dans
quel... Bien, le directeur général, peut-être, le sait. On le verra, là, avec
un rapport plus détaillé, pour les personnes âgées, comment ça a été vécu, ces
dernières élections? Qu'est-ce qu'on peut faire pour s'assurer qu'ils soient
toujours dans le coup, qui sont toujours des participants actifs dans le
processus démocratique.
Donc, je joins ma voix à celles de mes
collègues pour dire qu'un rapport qui va nous dire... in rapport qui n'est pas
comme les rapports habituels, c'est un rapport qui, comme le titre l'indique,
là... Le titre, c'est la première chose qui m'a frappé. La Loi visant à
faciliter le déroulement des prochaines élections générales provinciales dans
le contexte de la pandémie de la COVID-19 et modifiant la Loi électorale. Donc,
tout est dans le titre et les titres reflètent bien l'objet principal d'un
projet de loi. Et donc tout doit changer dans les façons de faire pour qu'on
soit tous, comment dire, sur la même page que les consensus qu'on va
développer.
Puis ici, c'est l'occasion, justement, de
nous assurer que tous ensemble, on a un consensus par rapport... Qu'est-ce
qu'on retient des dernières élections, qu'on veut et qui vont s'appliquer dans
la prochaine... Je crois bien qu'on peut être, comment dire, assez convaincu,
malheureusement, malheureusement, que les prochaines élections seront encore
dans un contexte de pandémie. Et, si ce n'est pas directement par rapport au
virus, dans le sens de danger à la santé, ça sera dans un contexte où les gens
ont... des habitudes développées, la crainte, on a beaucoup entendu parler de
ça, la santé mentale des gens de sortir, etc. On ne peut même pas imaginer
l'impact que ça a pu avoir.
Je suis prudente aussi, comme mes
collègues, de ne pas faire le lien entre le taux de participation qui, de toute
façon, au niveau municipal, est quand même toujours assez bas et les résultats,
mais je pense qu'on peut imaginer que ça pourrait... Alors, quels seraient les
commentaires que ferait le directeur général, à cet égard? Alors, je n'irai pas
plus loin, évidemment, mais c'est les réflexions que j'ai. Mais je suis bien
contente d'être ici présente pour ce très important projet de loi, et de nous
assurer qu'on marche tous ensemble pour renforcer notre démocratie. Merci, M.
le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
aurait d'autres membres qui désirent faire une intervention?
Donc, nous serions en motion préliminaire.
Y a-t-il des motions préliminaires? S'il n'y a pas de motion préliminaire, nous
allons débuter l'étude détaillée, mais avant, on aurait besoin de votre
consentement pour que le Directeur général des élections de même que son équipe
puissent prendre la parole durant nos travaux. Est-ce qu'il y a consentement?
Je vous rappelle que le temps du DGEQ sera pris sur le temps de la ministre.
Également, vous avez discuté de la feuille de route qui vous a été présentée.
Donc, de un, par le chapitre 2 et... Mais également, vous avez une feuille de
route sur les articles. Donc...
• (11 heures) •
Mme LeBel : ...M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Je
comprends, bon, que ça s'apprend deux consentements. Donc, savoir si on
commence par le chapitre 2 et si on y va selon la feuille de route. Je peux
peut-être me permettre de vous dire que sur le principe général, c'est...
11 h (version non révisée)
Mme LeBel : ...chose que
je vous ai soumis, mais on a fait quelques petites modifications pendant les
remarques préliminaires. Peut-être, une petite pause pour la transmettre à tout
le monde, mais le principe de commencer par... de soumettre la possibilité de
commencer par le chapitre II en suivant une feuille de route par blocs et
par thème demeure, M. le Président. Mais je voulais juste aviser tout le monde
qu'il y avait eu quelques modifications.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, effectivement, il y avait
des petites coquilles aussi, également, là.
Mme LeBel : Oui, voilà.
Le Président (M.
Bachand) :...on va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 2)
(Reprise à 11 h 15)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ses travaux. Donc, suite aux discussions, je veux savoir
s'il y a consentement pour suspendre les articles 1, 2, 3, qui seront étudiés à
la fin, et donc de débuter avec 4.
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Merci beaucoup.
Donc, Mme la ministre, je suis prêt à prendre en considération l'article 4 du
projet de loi. La parole est à vous.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Merci beaucoup aux collègues. On va pouvoir y aller, là, au fur et à
mesure. Il y aura probablement certains va-et-vient, M. le Président, je vous
l'annonce à l'avance, mais je pourrai les détailler à mes collègues au fur et à
mesure, puis on va s'adapter. C'est de nous permettre le tout et nous permettre
d'avoir une réflexion beaucoup plus logique et beaucoup plus centrée, là, quand
beaucoup d'articles concernent le même sujet ou le même... j'appelle ça un
consensus pour fins de compréhension, mais la même modification. Merci.
Donc, article 4 : L'article 3 de la
Loi électorale est remplacé par le suivant :
«Un candidat qui a produit sa déclaration
de candidature conformément à l'article 237 peut voter dans la circonscription
dans laquelle il se présente, même s'il n'y est pas domicilié. Il doit
présenter une demande en ce sens lors de la révision de la liste électorale
faite au cours d'une période électorale.»
La modification proposée vise à permettre
à un candidat qui n'est pas domicilié dans la circonscription dans laquelle il
se présente ou qu'il n'y a pas son bureau principal de voter dans cette
circonscription. Pour ce faire, donc, le candidat va devoir demander une
demande en ce sens lors de la révision de la liste électorale faite au cours de
la période électorale.
Je vous annonce, M. le Président, qu'il
serait plus logique de parler de 63 avant de conclure 4 parce que 4 met en
oeuvre le principal qui est à 63. Donc, si on peut suspendre 4, on pourrait
faire la lecture immédiate de 63 et mes collègues verraient bien le parallèle.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a consentement?
Consentement. Donc, l'article 4 est suspendu. Maintenant, un consentement pour
aller à l'article 63? Consentement. Merci beaucoup. Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme LeBel : Merci, collègues.
M. le Président, merci. Alors : 63. L'article 237 de cette loi est modifié
par l'insertion, à la fin, de «ou par un mode de transmission adapté à
l'environnement technologique du Directeur général des élections déterminé par
ce dernier».
Donc, c'est ça. La modification proposée
vise à permettre à un candidat de produire une déclaration de candidature par
un mode de transmission adapté à l'environnement technologique du Directeur
général des élections et non plus seulement en version papier au bureau
principal du directeur de scrutin.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? M. le député de
LaFontaine, intervention? Oui.
M. Tanguay : Oui, merci, M.
le Président. Donc, l'article 63, si je comprends bien, donc, l'article 63,
l'insertion à la fin, 63 : «Une personne...» 63, qui réfère à 237 de la
Loi électorale : «Une personne qui désire poser sa candidature doit, entre
14 heures le deuxième jour qui suit celui de la prise du décret et
14 heures le 16e jour précédant celui du scrutin, produire une
déclaration de candidature au bureau principal du directeur de scrutin...
déclaration de candidature au bureau principal ou par un mode de transmission
adapté à l'environnement technologique du Directeur général des élections
déterminé par ce dernier.» Donc, évidemment, ici, en aucun cas, ce serait une
obligation pour une candidate ou un candidat de passer par un mode
technologique, mais ce serait une option supplémentaire.
Mme LeBel : ...oui, parce
que, présentement, là, il y a plusieurs... bien, naturellement, ça oblige à se
présenter en personne, en papier. Donc, on pourrait éventuellement, là,
utiliser, peut-être, un formulaire électronique, un portail qui sera mis en
place par le Directeur général des élections, s'assurer que tout est
sécuritaire et conforme. Mais l'idée, c'est de fournir une alternative,
effectivement, et non pas une obligation.
M. Tanguay : ...c'est une alternative,
et ce n'est pas au choix du directeur de scrutin de dire : Bien, moi, dans
mon comté, on fait tout par électronique, puis je ne vous donne pas l'option de
venir le déposer papier, là.
Mme LeBel : Non, le choix et
le mode de transmission adapté à son environnement électronique et non pas le
choix de transmettre d'une façon ou d'une autre. Je ne sais pas si c'était
clair.
M. Tanguay : Autrement dit,
le choix appartient aux candidats de le faire papier, comme à l'époque,
physiquement ou de le faire...
Mme LeBel : L'époque étant
maintenant.
M. Tanguay : Oui, ou de le
faire... À l'époque étant toujours, oui, actuel, ou par un mode de transmission
adapté à l'environnement technologique. Quand on parle de poser sa candidature,
ça inclut forcément les cent signatures que l'on doit ramasser, hein?
Mme LeBel : Bien, je pense
que oui, mais on pourrait préciser, là, mais je pense que c'est le dossier de
candidature comme tel, hein, au complet? On hoche de la tête.
M. Tanguay : Est-ce qu'on
peut lui donner la parole...
Le Président (M.
Bachand) :M. le directeur général des
électeurs, s'il vous plaît, oui.
Mme LeBel : ...
M. Reid (Pierre) :Oui, effectivement, c'est le dossier de...
M. Reid
(Pierre) :...candidature qui doit être
déposé, doit être complet parce que DS fait l'appréciation. Et c'est pour ça
que, pour un mode électronique, puis aux élections de 22, ce qu'on va prévoir,
c'est qu'ils font pour l'envoyer par voie électronique, ce qui va faciliter,
des, fois les déclarations de candidature dans des régions éloignées, là, où le
candidat est peut-être à bonne distance du bureau du DS.
M. Tanguay : Et donc
vous confirmez que ce serait une option supplémentaire mais que va demeurer
l'option pour le candidat de sauter dans son auto, d'aller au bureau puis de
déposer les papiers, là, ce sera toujours possible.
M. Reid
(Pierre) :En autant qu'il arrive à temps.
M. Tanguay : Oui, oui,
oui. Ça, ça inclut, donc, les signatures d'électeurs. Est-ce que le DS va
exiger d'avoir les originaux ou il peut lui envoyer des copies PDF des
signatures?
M. Reid
(Pierre) :S'il utilise le vote, oui,
effectivement, il va pouvoir.
M. Tanguay : O.K. Donc,
il n'y aura pas nécessité de faire suivre les originaux des signatures au
directeur de scrutin, il va le faire de façon électronique uniquement?
M. Reid
(Pierre) :Il pourrait. Parce que je ne
pense pas que... les originaux, je pense que le DS les reçoit. Mais, s'il y a
un vote, si c'est transmis par voie électronique, je pense que ça fait office
de document, disons, officiel parce qu'à partir de là c'est la décision du DS
d'autoriser, à ce moment-là, la candidature.
M. Tanguay : O.K. Parce
que là c'est important, ce qu'on dit là, là. Je veux dire, ça fait une couple
d'années que les tribunaux reconnaissent la validité d'une signature
électronique. Maintenant, le DGEQ, à partir du moment où cet article-là va être
adopté, est-ce que c'est la politique du DGEQ de faire en sorte que des copies
électroniques, donc que ce soit PDF, photocopies envoyées par courriel en un
document joint, ça, ça va faire office d'originaux pour le DGEQ ou il va
nécessairement y avoir nécessité, justement, d'avoir l'original? Parce qu'il
faut vérifier que le document n'est pas forgé, que le document est authentique
puis que les signatures, c'est bien les bonnes signatures, là. Est-ce que,
donc, vous n'aurez plus besoin des originaux pour vérifier ça?
• (11 h 20) •
M. Reid (Pierre) :Non. Puis là on ne parle pas de signature électronique,
hein? Pour les élections de 2022, ça va être...
M. Tanguay : ...Dans le
centre d'achats, monsieur, madame, ils signent...
M. Reid
(Pierre) :Bon, et la personne pourra... à
ce moment-là, le candidat pourra transmettre le tout par voie électronique.
Mais, si vous le permettez, M. le Président, je laisserais la parole Me
Coulombe, qui, avec sa longue expérience à Élections Québec, peut-être
ajouterait, peut-être, une précision.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Juste donner le temps à la
technique de... C'est beau? Maître, allez-y, oui.
M. Coulombe (Benoît) : Merci,
M. le Président. ...micro, je pense. Oui, il est allumé, merci. Alors,
M. Benoît Coulombe, avocat au Directeur général des élections.
Il faut se rappeler qu'une déclaration de
candidature, ça se fait sur un formulaire. Donc, c'est sur le formulaire de
déclaration que les électeurs apposent leur signature d'appui. Donc, ce
formulaire-là, qui contient tous les autres renseignements, le nom, l'adresse
du candidat, la circonscription dans laquelle il se présente, etc., regroupe
aussi les signatures, il y a des pages supplémentaires pour les signatures des
100 électeurs. Et c'est ce formulaire-là qui serait éventuellement
transmis, évidemment, au choix de chaque candidat et candidate, par voie
électronique. Donc, ce n'est pas les signatures d'appui qui sont transmises
appart sur un document, il faut quand même utiliser le formulaire. Mais le
formulaire pourra être transmis. Et il y a des équivalences qui ont été
reconnues maintenant, là, des documents transmis par voie électronique, hein,
il y a des équivalences qui sont reconnues pour validiter la réception. Donc,
le directeur du scrutin pour traiter une déclaration qui lui sera envoyée par
voie électronique comme si elle était déposée papier devant lui.
M. Tanguay : Juste pour
poursuivre sur cet échange-là, oui, on avait compris, là, que la liste des
signatures... Puis qu'on n'en fait pas 100, là, on en a fait 200, 250. Puis je
vous dirais, pour les premiers jours de campagne, quand le comité électoral
n'est pas ouvert, les pancartes ne sont pas posées, on ne sait pas quoi faire
avec le candidat, ça fait qu'on va dire : Va donc au centre d'achats, là,
va passer ta journée au centre d'achats donner des mains puis fais signer ton
bulletin. Puis je le sais, ils m'ont toujours occupé comme ça, moi, dans les
premiers jours, là. Ah! mais j'en ai déjà 200 : Bien, continue, c'est du
pointage, c'est bon. Alors... Parce qu'il y en a qui sont refusés. Pourquoi il
y en a qui sont refusés? Parce que vous faites des validations. Vous regardez
cette personne-là, Mme Bourette, est-ce qu'elle électrice? Si elle n'est
pas électrice, ça ne compte pas parce qu'il faut qu'elle soit électrice dans le
comté.
Deux choses. Donc, je comprends qu'il n'y
aura pas de directive exigeant aux candidats de faire suivre la copie
originale. Ça, c'est clair, là, je veux l'entendre dire. Et, de deux, est-ce
que le directeur de scrutin ne se prive pas d'une façon de vérifier de
l'authenticité du document, que ça a été bel et bien signé puis que ce n'est
pas un copier-coller...
M. Tanguay : ...De quoi que
ce soit, là.
Mme LeBel : ...une
remarque qui serait en même temps une question de précision. Ce que j'en
comprends, c'est que c'est le même formulaire puis qu'il va être transmis de
façon électronique, donc potentiellement un document PDF qui va être une copie
scellée, là, qui existe déjà comme étant une transmission qui fait en sorte... qui
fait foi de la non-modification du document. Donc, je pense que c'est ce qu'on
entend, là. Donc, il n'y aura pas de signature, on ne se...
Je comprends, et encore une fois, je dis,
c'est une remarque qui se veut aussi une question, là. Moi, ma compréhension,
c'est qu'il n'y a pas de signature, je ne me promènerai pas avec mon iPad au
centre d'achats pour faire signer électroniquement les gens, je me promène avec
le même formulaire papier. J'ai deux façons de le transmettre au DGE : je
prends ma voiture, et je le mets dans une enveloppe, et je m'en vais le porter
en personne ou bien je prends le même document, j'en fais une version PDF, qui
se trouve... une version qui, habituellement, est sécurisée dans la
transmission et qui se veut conforme, et je l'envoie au DGE. Mais j'imagine que
le DGE pourrait se garder... Moi, je pense qu'on devrait peut-être ajouter
l'obligation pour le candidat de garder les originaux en sa possession pour
vérification aléatoire, mais peut-être que ce n'est pas obligé d'être fait dans
tous les cas de figure, là. On peut peut-être voir un... tu sais, parce que je
pense qu'il serait peut-être de bon aloi de dire... De conserver les documents
en notre possession, là, mais de là à les transmettre... Parce que je pense que
ça, en français, «defeats the purpose», si je dois transmettre électronique
puis ensuite aller le porter ou le poster, là.
M. Tanguay : Au niveau
des délais, non.
Mme LeBel : Non,
peut-être pas au niveau des délais, mais peut-être qu'on peut demander une
obligation de conserver... Le cas échéant, le candidat devra conserver les
originaux en sa possession, là, je veux dire...
M. Tanguay : Parce que
je trouve ça important, moi, je trouve ça important de vérifier.
Mme LeBel : On discute,
là.
M. Tanguay : On jase,
là.
Mme LeBel : Bien, je ne
sais pas si c'est une alternative.
M. Tanguay : Puis ça
revient peut-être, la question, à savoir les originaux, là, qu'est-ce que vous
faites avec? Vous les vérifiez, parce que je sais que c'est vérifié, là, puis
on les reçoit, puis il y en a qui sont barrés parce qu'ils n'étaient pas
électeurs du comté.
Mme LeBel : Mais ça peut
se faire sur la foi d'un document PDF, là.
M. Tanguay : Moi, je ne
serais pas enclin à vous dire : Je ne vous donne plus accès aux originaux,
parce que j'aimerais ça que les originaux soient conservés puis vérifiés.
Mme LeBel : Vous voulez
qu'on suspende puis on regarde si on peut avoir une méthode? Je ne sais pas,
maître.
M. Reid
(Pierre) :Bien, écoutez, oui, on ne
s'oppose pas à ça, je pense qu'il n'y a pas de raison, là, de s'opposer. Parce
que c'est sûr qu'une fois que la décision est prise par le DS, le candidat est
candidat. Si jamais on avait des doutes, ce serait plus tard, là, qu'il... Puis
là, est-ce que... Puis on ne demanderait peut-être pas au candidat de nous
envoyer ça dans l'heure qui suit ou dans les 24 heures qui suivent, c'est
une vérification qu'on ferait, ultérieurement, en cas d'un doute ou d'une
dénonciation peut-être, là.
Mme LeBel : On peut
suspendre, je pourrais vous proposer une...
Le Président (M.
Bachand) :juste avant la suspension, j'ai
le député de Matane-Matapédia.
Mme LeBel : Bon, je...
Excuse-moi.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Je veux en profiter pour faire un commentaire à cet effet.
D'expérience, des gens banalisent beaucoup l'appui qu'ils accordent à une
candidature en signant un bulletin de candidature. Les gens disent : Ah,
on m'a demandé de signer, ça lui permet de se présenter. Pour obtenir cette
liste-là, les candidats passent par le directeur de scrutin local et obtiennent
une copie. Moi, je suis d'avis qu'on devrait envisager de rendre cette liste
publique. Ce n'est pas rien, appuyer une candidature, et que, systématiquement,
une fois que le bulletin est valide et qu'on a les signatures, qu'il y ait une
façon pour le public également de savoir qui a signé le bulletin, sans les
informations quant à l'adresse et tout ça. Mais je pense que c'est important de
rendre ça public parce que j'ai vu trop souvent des candidats arriver à la
dernière minute, qui n'habitent pas la circonscription, aller au centre
d'achats, justement, ou à la porte de l'épicerie en demandant sous suppression à
des gens de signer. Ce n'est pas banal, appuyer une candidature, donc, question
de responsabiliser les citoyens, je suis d'avis que cette information-là
devrait être rendue publique plus facilement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Donc, est-ce que je comprends qu'il y aurait consentement pour suspendre
quelques instants?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Alors, nous allons suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 28)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 54)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ses travaux. Donc, il y a eu des discussions concernant un
amendement. Est-ce que vous êtes prête à faire la lecture? Vous l'avez devant
vous aussi sur les écrans, l'amendement est sur les écrans.
Une voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Si vous voulez en faire...
Mme LeBel : Là, vous
voulez que j'en fasse la lecture...
Le Président (M.
Bachand) :...s'il vous plaît, oui.
Mme LeBel : Avec
plaisir. Donc, article 63 : Remplacer l'article 63 du projet de
loi par le suivant : l'article 237 de cette loi est modifié : 1
par l'insertion, à la fin, de «ou par un mode de transmission adapté à
l'environnement technologique du directeur général des élections, déterminé par
ce dernier»; 2 par l'insertion, à la fin, de l'alinéa suivant : La
personne qui a posé sa candidature par un mode de transmission adapté à
l'environnement technologique du directeur général des élections doit conserver
sa déclaration de candidature pendant un délai d'un an suivant la production de
sa déclaration.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député
Lafontaine.
M. Tanguay : M. le
Président, il va sans dire, une fois qu'il la conserve pendant un an, il va
sans dire que le DGEQ et/ou le DS a pouvoir de lui demander production de ça,
là, en vertu du...
Le Président (M.
Bachand) :Absolument, absolument, il va
sans dire, oui. C'est l'objet de la conservation d'ailleurs.
M. Tanguay : Il y
avait... collègue de Vaudreuil, je pense, M. le Président, qui avait des...
Le Président (M.
Bachand) :La députée de Vaudreuil?
Mme Nichols : Sur
l'amendement, ça va. J'aurais des questions sur l'article 63.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Tanguay : Sur
l'amendement? Oui, qu'on va voter, là. Le délai d'un an, le un an concorde à
quoi? Est-ce qu'il concorde à d'autres délais dans la loi?
Mme LeBel : Non. Je
pense que c'est un délai qui était suffisamment long pour le DGE si les besoins
s'en font, là, pour une vérification ou une enquête. Et on voulait se donner un
délai qui était suffisant, on aurait pu peut-être aller à 6 mois, mais on
pensait que c'était un délai qui était plus adapté, là, à être sûr de prévoir,
puis qu'après un an habituellement, là, toutes ces choses-là ne sont plus
nécessaires.
M. Tanguay : Parfait.
Dernière question, M. le Président, puis peut-être M. Coulombe... Me
Coulombe pourrait nous nous répondre. C'est en vertu de quel pouvoir général
que le DS et/ou le DGEQ pourraient demander production après un mois,
6 mois de l'original? C'est en vertu de quel pouvoir général?
Mme LeBel : Dans une
enquête, j'imagine.
M. Coulombe (Benoît) : Ça
serait s'il y avait une enquête. Excusez. Merci. Oui, ça serait s'il y avait
une enquête d'entreprise. À ce moment-là, un enquêteur irait demander
directement au candidat, je pense qu'on ne passerait pas par le directeur du
scrutin, là, l'original. L'enquêteur, en vertu de ses pouvoirs, de la loi... en
vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, les enquêteurs du Directeur
général des élections ont ces pouvoirs-là.
M. Tanguay : Autrement
dit, en vertu de la Loi électorale, il y a des enquêteurs qui sont constitués
et ils ont les pouvoirs généraux de la Loi sur les enquêtes publiques, donc, de
demander production de documents. Ça, ils ont ce pouvoir-là. Et c'est
uniquement dans ce contexte-là que ça pourrait être demandé, copie... d'avoir
l'original d'une enquête formelle? Ou le directeur de scrutin, lui, pourrait le
demander? Puis, le cas échéant, en vertu de quel pouvoir?
M. Coulombe (Benoît) : Je
ne penserais pas que ça serait le directeur du scrutin.
M. Tanguay : Ce n'est
pas lui qui pourrait le demander.
M. Coulombe (Benoît) : C'est
vraiment le directeur général... Ou un de ses enquêteurs désignés, là, qui le
demanderait. Ça serait pour les fins d'une enquête, éventuellement de dépôt en
preuve devant le tribunal s'il y avait un constat d'infraction ou quoi que ce
soit. Mais c'est la seule possibilité que je voie, là, un enquêteur et non pas
le directeur du scrutin, parce que lui, une fois qu'il l'a acceptée, la
déclaration, elle devient officielle et donc le candidat est officiellement
candidat pour les fins de l'élection en cours.
M. Tanguay : O.K.
Parfait. Et quand on dit «l'environnement technologique du Directeur général
des élections», évidemment, ça se fait auprès du directeur de scrutin. Quand on
dit DGEQ dans ce contexte-là, on dit aussi directeur de scrutin dans le comté.
Mme LeBel : Oui, ça fait
référence au premier alinéa, si vous me permettez, cher collègue, où on parle
justement de la transmission par un mode adapté à l'environnement technologique
du directeur... c'était pour être sûr que les deux... que cette obligation de
conservation là s'adaptait et était... et suivait ce que le directeur général
va mettre en place pour l'alinéa 1.
M. Tanguay : Moi, je
vous le dis, M. le Président, on est prêt à voter l'amendement. Puis je tiens à
remercier la ministre puis à remercier le DGEQ et les personnes qui travaillent
avec lui. Vous voyez, si on travaille comme ça, ça va bien aller, puis on va
s'entendre. Merci beaucoup. Je suis prêt à voter.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder au vote, la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement est adopté?
Une voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté? Merci beaucoup. Donc, on revient à
l'article 63 tel qu'amendé. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, M.
le Président. Oui, moi, j'avais des questions relativement à la déclaration de
candidature, puis je fais, là, le parallèle avec le projet de loi n° 85 où
on avait octroyé, entre autres, un pouvoir réglementaire au DGEQ pour établir
les conditions puis les modalités à la production des déclarations de
candidature. Puis je suis retournée voir, là, dans la Gazette officielle, puis
je pense que c'était repris aussi dans le guide du candidat municipal. Mais à
cet égard-là, je sais que le DGEQ pouvait, entre autres, là, limiter le nombre
de signatures, d'appuis qui pouvaient, entre autres, accompagner la déclaration
de candidature au poste de maire. Il y a eu aussi un arrêté ministériel à cet
effet-là. Est-ce que... puis j'ai entendu aussi, là, dans le monde municipal...
Puis là, juste à titre informatif, là, par exemple, pour une municipalité entre
50 000 puis 100 000 habitants, le poste à la mairie,
habituellement, c'est une centaine de signatures. Puis là il a été réduit, là,
par règlement à 50 signatures. La même chose, tu sais, c'était déterminé,
là, par...
Mme Nichols : ...par strates
de population. Est-ce qu'il y a quand même eu des problématiques à cet effet-là
qui ont été portées à votre connaissance? Parce qu'on avait fait ces
modifications-là dans le cadre de la pandémie. C'est un peu ce qu'on fait avec
le projet de loi no 7 aussi. Là , c'est justement dans le contexte de la
pandémie, c'était plus difficile. Les élus municipaux nous disaient :
C'est plus difficile d'aller faire du porte-à-porte pour obtenir lesdites
signatures. Nous, on ne sait pas ça sera quoi, le contexte là, mais est ce
qu'il y avait eu des commentaires?
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Sur ce, je vais vous
demander de retenir votre réponse parce que je dois... compte tenu de l'heure,
je dois suspendre les travaux. On se voit tantôt. Merci.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 17)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. Bon
après midi. La Commission des institutions reprend ses travaux. Nous
poursuivons donc l'étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi visant à
faciliter le déroulement des prochaines élections générales provinciales dans
le contexte de la pandémie de la COVID-19 et modifiant la Loi électorale. Lors
de la suspension de nos travaux, nous en étions à l'étude de l'article 63 tel
qu'amendé. Et je cède maintenant la parole à la députée de Vaudreuil, s'il vous
plaît.
Mme Nichols : Oui, merci, M.
le Président. J'avais posé, en fait, une question juste avant qu'on suspende
pour l'heure du lunch, je peux peut-être juste la résumer en gros, mais je vois
que le Directeur général des élections est prêt à répondre. C'était
relativement à la déclaration de candidature dans l'article 3 du projet de loi
n° 85. On donnait un grand pouvoir réglementaire au Directeur général des
élections pour, entre autres, établir les conditions puis les modalités
applicables à la production de toutes les déclarations de candidature. Puis il
pouvait, entre autres... ça lui donnait la possibilité, entre autres, de
limiter le nombre de signatures d'appui qui pouvaient accompagner la
déclaration de candidature au poste de maire et même au poste de conseiller.
Puis je donnais, à titre d'exemple, que pour un poste à la mairie, dans une
municipalité entre 50 000 puis 100 000 habitants, habituellement, ça prenait
100 signatures, mais qu'avec les pouvoirs réglementaires qu'ils avaient été
octroyés puis étant donné qu'on était dans, évidemment, là, le contexte de la
pandémie de la COVID, par règlement, vous aviez baissé à 50 signatures. Je le
sais que ça a été problématique, là, dans certaines municipalités. Je voulais
juste savoir, là, au niveau, à l'échelle provinciale, entre autres. Ou vous
faites que non, là, peut-être que ça n'a pas été porté à votre...
M. Reid (Pierre) :On n'a pas eu de commentaire comme tel. C'est sûr que ça
présentait une difficulté parce que les gens, de faire ça à distance, il
faudrait qu'il prenne les mesures. Mais, en soi, je regardais les chiffres, là,
même pour les candidatures, par rapport à 2017, il y en avait moins. Je pense
qu'on était près du 13 000 en 21 puis on était un petit peu plus que 12 000 en
2017. Bon, est-ce que c'est dû aux difficultés d'obtenir les signatures?
Puis, même au niveau des autorisations des
partis politiques, au niveau financement, ou des autorisations des candidats
eux-mêmes, il n'y a pas eu de corrélation. Dans des cas, il y a eu autant de
candidatures sinon plus ou même des partis politiques, dans d'autres
situations, il y en a eu. Donc, en fait, je pense qu'il y a eu des difficultés
de rencontrer, puis ça peut dépendre de certains endroits pour peut-être d'autres
raisons que simplement la cueillette de signatures, on n'a pas vu un enjeu, là,
à la suite, là, des... que ça avait vraiment présenté de grandes difficultés.
Mme Nichols : Oui. BIen, au
niveau municipal, ce n'est quand même pas toutes les municipalités qui ont un
centre d'achats qui peuvent aller dans le centre d'achats pour ramasser des
signatures, là. Il y avait l'enjeu, là, territorial, là, bien sûr. Mais, au
niveau provincial, est-ce qu'il y a cet obstacle-là? Ou est-ce que vous
prévoyez utiliser un pouvoir réglementaire en lien avec le nombre de signatures
liées à la déclaration de candidature?
• (15 h 20) •
M. Reid (Pierre) :Moi, je pense que, dans les mesures réglementaires, on
envisage de réduire le nombre de signatures, là, pour faciliter les choses,
tout dépendant de la situation qu'on aura à l'automne prochain. Mais, là
encore, c'est une mesure pour...
M. Reid (Pierre) :...faciliter la cueillette des signatures, là.
Mme Nichols : Puis je
m'excuse, je fais encore un parallèle avec le ministère, mais qu'est-ce que
vous voulez, on vient de le passer, là.
M. Reid (Pierre) :Oui.
Mme Nichols : Au niveau
municipal, là, c'était par tranche, on y allait avec les paliers, là, par un
niveau d'habitants, là. Évidemment, au niveau provincial, est-ce que...
M. Reid (Pierre) :C'est la même chose.
Mme Nichols : ...vous allez
utiliser le... c'est ça...
M. Reid (Pierre) :C'est la même, peu importe les circonscriptions, c'est sans
signature ce que prévoit la loi actuellement. La seule chose que... pour
l'autorisation des partis politiques, on va demeurer à 100. Il faut qu'il y ait
100 membres. Comme il y a déjà des partis politiques qui ont été autorisés
dans les dernières années, puis depuis deux ans, donc on va quand même
maintenir d'avoir, là, 100 membres, comme... s'il y en a qui nous font des
demandes d'autorisation de parti politique.
Mme Nichols : Parfait. Mais
le nombre pourrait diminuer, par exemple, pour le candidat en tant que tel.
M. Reid (Pierre) :Oui.
Mme Nichols : Est-ce que
c'est déjà décidé, là? Parce que ce que vous dites, c'est à l'ensemble.
M. Reid (Pierre) :Bien, c'est des choses qu'on va... c'est des mesures. En
fait, ça fait partie de réflexions, mais je pense que je vais vous déposer
assez rapidement. Peut-être pas... avec le règlement, bien sûr, mais les
mesures réglementaires qui sont envisagées dans un tableau qu'on est en train
de... qu'on a fabriqué, là.
Mme Nichols : Dans le projet
de loi n° 85, là, c'était indiqué, entre autres, que vous deviez préalablement
envoyer un avis à la ministre des Affaires municipales. Est-ce qu'on prévoit un
peu la même chose dans le projet de loi no 7? C'est-à-dire qu'il y aura un avis
qui sera envoyé à la ministre, là, relativement aux changements que... en fait,
entre autres, avec le pouvoir réglementaire.
M. Reid (Pierre) :En fait, par rapport aux avis ou aux consultations, bien,
ça va être avec, si on parle du règlement, ça va être avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux, alors qu'au niveau municipal la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation est quand même responsable de
l'application de la loi, alors que ce n'est pas le cas pour la Loi électorale.
Ce n'est pas mentionné comme tel, là, donc iI n'y a pas d'avis qui serait
envoyé à la ministre ou ce serait seulement à la Santé publique.
Mme Nichols : Est-ce qu'il y
avait d'autres conditions aux modalités, là, entre autres applicables à la
production de toutes les déclarations de candidature, là, qui devraient, au
niveau provincial, soit être copiées sur ce qu'on a fait sur le ministère ou
sinon adaptées?
M. Reid (Pierre) :Non. Mais je pense que ça va être probablement les mêmes
conditions. C'était surtout au niveau des signatures, hein?
Mme Nichols : Puis... bien,
il y avait quand même..., il y en avait quand même d'autres, là, mais on va y
revenir. De toute façon, ça sera évidemment, là, au niveau du personnel
électoral, puis... Bon, ça, on pourra en traiter un peu plus loin, mais,
évidemment, là, ça faisait aussi partie, là, du pouvoir réglementaire. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Juste avant d'aller plus
loin, j'avais oublié de vous dire, ce matin, que pour cette séance, il n'y a
pas de vote par procuration. Juste pour un élément de détail. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Oui. Peut-être
qu'il ira sans dire, mais je le préciserai, puis, s'il faut un amendement, on
pourra amender. Sinon, bien, si on dit non, ça découle de source, on pourra ne
pas amender, mais au moins ce sera dit. Dans ce qui est ajouté, là, la personne
qui a posé sa candidature par un mode de transmission adapté à l'environnement
technologique du Directeur général des élections doit conserver l'original de
sa déclaration.
Mme LeBel : ...le texte
actuel, parce que là je ne l'ai plus devant moi, je suis désolée, là.
J'aimerais ça qu'on me le transmette.
Le Président (M.
Bachand) :...de l'amendement?
Mme LeBel : Oui.
M. Tanguay : Bien, l'article
63 tel qu'amendé, oui.
Mme LeBel : Qu'est-ce que ça
dit? Est-ce que ça dit : doit conserver les documents?
M. Tanguay : Oui, «doit conserver
sa déclaration» versus «doit», puis s'il y a cautionnement, «doit conserver
l'original de sa déclaration».
(Suspension de la séance à 15 h 25)
Mme LeBel : Oui, bien, moi,
personnellement, je pense que ça découle de source là, parce qu'on parle de la
déclaration qu'il aura transmise. Mais, si vous voulez qu'on dise devra garder
l'original...
M. Tanguay : ...de sa
déclaration, je pense que, si on peut le faire, ça serait encore plus...
Mme LeBel : Je n'ai pas
d'objection. On peut le faire même rapidement, là, pour...
M. Tanguay : Oui, oui, oui.
Mme LeBel : Mais je comprends
votre...
M. Tanguay : Ça serait encore
plus clair.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, ça prendrait un sous-amendement,
M. le député Lafontaine?
M. Tanguay : Oui ou je ne
sais pas. Nous, on peut le faire avec le...
Mme LeBel : Bien, c'est parce
qu'on a déjà voté l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :...amendement, pardon.
M. Tanguay : Avec notre
environnement technologique ou on peut prendre le vôtre.
Mme LeBel : On peut le faire
rapidement. Mais il faut faire un sous-amendement parce qu'on a déjà voté
l'amendement, donc on ne peut pas juste le corriger.
M. Tanguay : Là, ce sera un
amendement à l'article 63 tel qu'amendé.
Le Président (M.
Bachand) :Tel qu'amendé, oui.
Mme LeBel : Oui.
M. Tanguay : Un amendement.
Alors, on peut le faire, M. le Président. On peut suspendre.
Mme LeBel : Oui.
• (15 h 30) •
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 35)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de La Fontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : M. le Président,
à l'article... J'aimerais déposer l'amendement suivant. L'article 63 :
L'article...
M. Tanguay : ...237 de cette
loi, tel que modifié par l'article 63 du projet de loi, est modifié par
l'insertion, dans son deuxième alinéa, après les mots "doit
conserver" des mots "l'original de", ce qui nous donnerait... et
là je sors... je suis tombé dans l'argumentaire, M. le Président, ce qui nous
donnerait... je vais vous le retrouver, ne bougez pas : "La personne
qui a posé sa candidature par un mode de transmission adapté à l'environnement
technologique du Directeur général des élections doit conserver l'original de
sa déclaration de candidature pendant un délai d'un an suivant la production de
sa déclaration." Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Tanguay : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup.
Interventions sur 63 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 63, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Tanguay : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Mme la
ministre, pour la suite des choses.
Mme LeBel : Oui, alors, on
avait suspendu 4, dont j'avais fait la lecture, M. le Président. On vous
demande de revenir à 4, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :...consentement?
M. Tanguay : Oui,
consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Consentement. Merci. Mme la
ministre, s'il vous plait.
Mme LeBel : Alors, j'avais
déjà fait la lecture. Je pense que j'avais donné les commentaires. Je peux
donner quelques secondes à mes collègues pour en reprendre... en refaire...
reprendre connaissance de l'article 4, mais disons que, pour le temps
qu'on le fait, je vais le relire. Donc : "Un candidat qui a produit
sa déclaration..." L'article 3 de la Loi électorale est remplacé par
le suivant : "Un candidat qui a produit sa déclaration de candidature
conformément à l'article 237 peut voter dans la circonscription dans
laquelle il se présente, même s'il n'y est pas domicilié. Il doit présenter une
demande en ce sens lors de la révision de la liste électorale faite au cours
d'une période électorale."
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Interventions? M. le
député de LaFontaine.
M. Tanguay : C'est juste que
cet article-là, là, quand je me préparais à l'article par article, je le
lisais, la version ancienne et la version nouvelle, puis la seule chose de
substance que je vois...
Mme LeBel : "Produit"
et "déposé", je pense.
M. Tanguay : Oui, c'est ça.
C'est-u pour ça?
Mme LeBel : Bien, c'est pour
aller avec le nouveau moyen prévu à 63.
M. Tanguay : Et là, la
nouvelle version, ce sera...
Mme LeBel : "Produit"
au lieu de "déposé".
M. Tanguay : O.K., je
comprends, c'est une concordance.
Mme LeBel : Oui.
M. Tanguay : Ça me va, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur
l'article 4? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Tanguay : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
M. Tanguay : M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le député, pardon.
M. Tanguay : Oui, merci, M.
le Président. J'aimerais déposer un article 4.1. Alors, je vais vous... on
va vous envoyer le texte de l'amendement...
Mme LeBel : Il n'est pas sur
ma liste.
M. Tanguay : C'est un nouvel
article 4.1. Ah! je ne vous ai pas donné ma liste.
Le Président (M.
Bachand) :O.K. Alors, on va suspendre
quelques instants.
M. Tanguay : Ça ne sera pas
long, il est prêt.
Le Président (M.
Bachand) :Pas de soucis. Merci beaucoup.
M. Tanguay : Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 37)
(Reprise à 15 h 40)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Vous allez
voir, M. le Président... Je vois le point d'interrogation dans le visage de la
ministre puis je suis tellement content que notre collègue d'Arthabaska soit
là. C'est en pensant à lui que j'ai réfléchi à cet article-là, et il va tout
comprendre. Il va tout comprendre ce qui s'en vient devant lui aussi, qui
pourrait être un tsunami parlementaire. Article 4.1 : Après
l'article 4, insérer l'article 4.1 suivant :
4.1. L'article 18 de la Loi
électorale (Chapitre E-3.3) est modifié par l'insertion, après les mots
«Chapitre C-11» des mots «et l'avis du député en fonction relativement à
la circonscription qu'il représente».
Autrement dit, M. le Président... Puis je
ne sais pas si on peut descendre un peu le... Alors, le nouvel article 18,
tel que modifié, se lirait comme suit : «La commission attribue un nom à
chaque circonscription qu'elle délimite après avoir pris l'avis - vous allez
m'excuser, là, mais - de la Commission de toponymie instituée par la Charte de
la langue française et l'avis du député en fonction relativement à la
circonscription qu'il représente.»
Ça, M. le Président... Puis je le dis, là,
vous allez voir, on ne va pas se chicaner, là, sous votre présidence, on ne va
pas se chicaner, on ne va pas s'invectiver, ou quoi que ce soit, là. Ça,
c'est... Vous allez voir qu'en politique des fois il y a des contradictions de
visions. C'est une première, puis on en avait eu l'avis dans le préavis de
jeudi que le collègue d'Arthabaska allait déposer un projet de loi, ce qu'il a
fait cet après-midi, un projet de loi qui vient modifier le nom de sa
circonscription. Et le projet de loi no 696 se lit comme suit : «par
le remplacement, dans l'intitulé d'Arthabaska, par Arthabaska l'Érable».
Autrement dit, M. le Président, il y a eu
des batailles épiques. Il y a eu des batailles épiques de tout temps, des
députés, des communautés, de toute personne intéressée de dire : Bien,
telle circonscription devrait plutôt s'appeler ceci ou cela. Et les personnes
qui décident, M. le Président, c'est le Directeur général des élections,
l'institution, qui, de facto, d'office, préside la Commission électorale, et
deux citoyens, citoyennes, électeurs, électrices du Québec, qui sont nommés aux
deux tiers à l'Assemblée nationale. Ça, ça s'appelle la Commission électorale.
Et ça, M. le Président, là, je veux dire, de tout temps, là, on ne peut pas
procéder par projet de loi déposé par un député, fusse-t-il un membre de la
banquette ministérielle, donc de la majorité qui va lui permettre de passer un
projet de loi, et dire : Bien, moi, je pense... Puis je ne suis pas en train
de juger sur le fond des choses. Je suis certain que le nom choisi par le
député d'Arthabaska colle à la réalité, qui est sûrement un nom qui coule de
source puis que c'est probablement ce qu'il vous plaiderait, là, la chose à
faire, que c'est une évidence, et ainsi de suite. Soit.
Moi, ce que je l'invite à faire, c'est de
respecter le processus. Et la façon de respecter le processus, ce serait, tel
qu'on le propose ici, à l'article 18... C'est pour ça que ça arrive à 4.1,
parce qu'entre l'article 3 et l'article 32 de la Loi électorale qu'on
vient modifier, bien, il y a l'article 18. C'est pour ça que 4.1 vient se
glisser là.
Alors, faire en sorte que la commission
attribue un nom à chaque circonscription. Quand elle s'exécute, quand elle le
fait, la commission, qui est le DGEQ puis les deux autres citoyens nommés aux
deux tiers, bien, non seulement prennent l'avis de la Commission de toponymie,
instituée par la Charte de la langue française, mais prennent aussi avis du
député en fonction relativement à sa circonscription. Ça, s'il le faut comme
solution mitoyenne, bien, que ce soit mis dans la loi, que le député puisse
dire : Bien, parfait, moi, je veux de façon systématique et de façon
statutaire, je veux que la commission vienne prendre mon avis, moi, de façon
formelle. Ça demeurera, vous m'aurez entendu, qu'un avis. Qui décide? Ce n'est
pas la Commission de toponymie, instituée par la Charte de la langue française.
Ça ne serait pas le député en fonction par rapport à sa circonscription, mais
son avis serait formellement statutairement sollicité, il serait formellement
et statutairement communiqué et il serait considéré. D'autant plus, M. le
Président, que peut-être la commission dirait : Oui, bien... Oui, on a
fait des consultations. Parce que c'est de même que ça fonctionne. On a
consulté des groupes, des groupes locaux, des groupes nationaux, des citoyens
engagés. Ils nous ont envoyé des mémoires et tout ça...
M. Tanguay : ...mais la loi me
dit de consulter la Commission de toponymie, puis elle me dit de consulter le
député en fonction. Ça fait que, nécessairement, sans dire que ce serait pieds
et poings liés, ce qui serait décidé, elle déciderait elle-même, mais la loi
dirait considérer de façon particulière la Commission de la toponymie et le
député en fonction relativement à sa circonscription.
Je pense que ça, on serait prêts, nous, à
aller jusque-là. Sinon, M. le Président, je n'ai pas de précédent, moi, changer
un nom de circonscription par loi, c'est une chose qui ne se fait pas. On ne
peut pas faire ça. Puis je pourrai vous rappeler, puis on en a parlé entre
nous, là, collègue de Pontiac, il a voulu changer son nom, ça n'a jamais
fonctionné. Puis, je veux dire, il y a fait des pieds et des mains. Puis c'est
correct. Le processus, on peut le décrier, mais on ne peut pas le by-passer. La
collègue d'Anjou Louis-Riel également a fait de nombreuses représentations,
elle pourrait vous en parler pendant des heures. Elle a eu, à un moment donné
ou pas gain de cause, mais ce n'est pas elle qui déciderait, puis ce n'était
sûrement pas la majorité gouvernementale.
Et je fais écho à ce que disait le
collègue un peu plus tôt dans Matane-Matapédia. L'article 163 du projet de
loi n° 96 viendrait, s'il était adopté, changer le nom du comté de Bourget
par le comté de Camille Laurin. Bon, ben, c'est une suggestion. Mais qui
sommes-nous, M. le Président, la majorité, à l'Assemblée nationale, pour
dire : C'est ça, c'est ça. Et de mettre de côté la Commission de toponymie
qui sont les spécialistes, les femmes et les hommes, pour dire : Bien,
pour tel type de circonscription, selon telle avancée sociologique... et ainsi
de suite. Et il y a un processus, en vertu de la Loi électorale, qui fait en
sorte que la Commission électorale analyse tout ça. À la fin, là, M. le
Président, on peut être heureux ou on peut être malheureux. On peut dire :
J'ai eu gain de cause ou je n'ai pas eu gain de cause, mais c'est une
institution indépendante.
Puis je serais curieux de savoir, moi,
dans les 75, 76 députés de la banquette ministérielle, il y en a combien,
là-dedans qui aurait aimé ça lever la main, puis dire : Hé! Tant qu'à ça,
moi aussi, j'aimerais ça donner mon empreinte à mon comté, puis changer le nom
de mon comté. J'aurais aimé ça, moi, faire ça, mais bon, cette année, c'est le
collègue d'Arthabaska, le whip du gouvernement, le whip en chef du gouvernement
qui a sa chance de déposer un projet de loi.
Ça, je peux vous dire, M. le Président,
là, puis je le dis, ce n'est pas une menace, ce n'est pas... C'est un projet de
loi qui ne passera pas, là. C'est un projet de loi qui ne passera pas, parce
qu'il y a des suggestions de son côté. On va avoir des suggestions de notre
bord aussi, tant pour son projet de loi que pour l'article 163 du projet
de loi n° 96, ça ne pensera pas parce qu'on ne pourrait pas accepter,
parce qu'on ne s'est jamais fait justice... puis encore là, je ne suis pas en
train d'imputer des motifs, mais on pourrait dire : Moi, je ne veux pas
passer à travers le processus, je veux avoir un passe droit. On ne peut pas. Et
s'il y a une chose importante oui, la délimitation des circonscriptions, c'est
important, parce qu'on va avoir des circonscriptions qui sont balancées, puis
qui nous assurent qu'on va avoir une Assemblée nationale représentative. Mais aussi
on veut une Assemblée nationale qui ait des noms de circonscriptions qui sont
représentatifs. Alors Camille Laurin, moi, j'ai... je trouve que ça a été un
personnage historique excessivement important. Est-ce que ça doit de facto être
le nouveau nom du comté de Bourget? Puis est-ce que c'est un article de loi qui
mériterait d'être adopté, puis modifier ça avec une majorité gouvernementale?
Des suggestions, il y en aurait autant qu'il y a de députés, M. le Président,
autour de la table, puis peut-être même plus parce qu'on pourrait avoir plus
d'une suggestion.
Alors, tout ça pour vous dire, puis je
n'en veux pas... puis il me connait, là, mon collègue d'Arthabaska, là. Je ne
me suis pas levé un matin en disant : Je veux lui faire de la peine, là.
Mais c'est ma... c'est notre conception, nous, l'opposition officielle d'un
processus qui est indépendant.
Maintenant, est-ce qu'il est bien avisé
que ce soit la commission électorale qui ait tous ces pouvoirs-là? Est-ce qu'il
est bien avisé que la commission électorale soit constituée de trois personnes
uniquement? Est-ce qu'on ne devrait pas s'assurer... parce qu'on fait des
comités... puis je vais vous donner l'analogie suivante. On fait des comités de
sélection pour nommer le DPCP, nommer le directeur de la Sûreté du Québec,
nommer le directeur de l'UPAC. Puis dans la loi, on dit : Ça va être un
comité de cinq personnes, puis il va être composé... Pour la D.G. de la SQ,
pour l'avoir lu récemment, il y a directeur de police, sous-ministre à la
Sécurité publique, également une personne des organismes communautaires, il y
en a 5 qui sont ciblés. Peut-être qu'il y aurait lieu de bonifier la
composition de la commission électorale et peut-être qu'il y aurait lieu, avec
cet amendement-là, aussi, de s'assurer que le député en fonction pour son comté
puisse avoir voix au chapitre, mais que ce ne soit pas lui qui décide.
• (15 h 50) •
Autrement dit, la réforme de ça, moi, j'en
suis, là, moi, je suis prêt à la faire. Mais on ne peut pas... Et ça, voyez là,
M. le Président, cet amendement-là comme une façon de s'assurer de dire :
Bien, les députés vont avoir voix au chapitre. Je comprends que la ministre,
elle ne va pas déposer une série d'amendements pour aller jouer dans la
composition articles 14 et suivants de la Loi électorale, de la commission
de représentation, j'en suis, mais en acceptant cet amendement-là, elle ferait
écho de ce qu'on dit, elle ferait écho que son collègue...
M. Tanguay : ...Il y a de
quoi à dire, puis je suis certain que ce qu'il y a à dire, c'est absolument
pertinent puis ça doit statutairement être considéré, mais ça ne peut pas être
l'avis imposé par une majorité parlementaire. Alors, ce serait une façon de
dire au collègue d'Arthabaska : Bien, il aura participé à faire avancer la
société en ayant inspiré cet amendement-là. Il va être formellement convoqué,
comme tous les autres collègues, s'ils ont de quoi à dire sur le changement
de...
Moi, écoutez, M. le Président, moi, dans
mon comté, là, je dis toujours... Ça fait bientôt dix ans que je suis député,
puis quand je me présente, là, dans le comté, là, je dis : Aïe, je suis
député de LaFontaine, je suis député de LaFontaine. Là, le monde me
regarde : Rivière-des-Prairies. Ah! Rivière-des-Prairies, tout le monde
connaît Rivière-des-Prairies. Puis LaFontaine, c'est copier-coller de la partie
Rivière-des-Prairies... de l'arrondissement
Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles. Ma collègue au sud, elle a plus de
chance que moi, l'arrondissement, au niveau municipal, s'appelle Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles.
Ma collègue du sud, elle, son comté, c'est quoi? C'est Pointe-aux-Trembles.
Moi, mon comté, ce n'est pas Rivière-des-Prairies, c'est LaFontaine. Alors, je
trouve que c'est un beau nom, LaFontaine. Est-ce que je me suis posé la
question : Est-ce que je trouve que c'est un nom qui est peut-être, par
contre, pas tout à fait représentatif pour qu'on change le nom du comté puis
qu'on appelle ça le comté Rivière-des-Prairies? Je n'en suis pas rendu là, je
n'ai pas fait ces représentations-là. Mais si d'aventure c'était le cas, moi,
je pense, je serais bien avisé de respecter le processus, de soumettre ça puis
la Commission de toponymie va me dire : Oui, mais faites attention parce
que là, à un moment donné, on pourrait faire bien du copier-coller entre le
municipal puis le provincial, et vice versa. Mais il y a, sociologiquement,
collectivement, des analyses qui vont au-delà, vous, M. le député, de votre
vision un peu plus étroite de dire : Bien oui, moi, quand je me promène
dans la rue, je dis que je suis député de LaFontaine, les gens, ils ont la face
en point d'interrogation, puis quand je dis : Je représente, à Québec,
Rivière-des-Prairies, ils ont tout compris en quelques secondes, bon, au-delà
de votre savante analyse, M. le député, on va le considérer, on va le
considérer.
Et là, on sait que la Commission de
représentation électorale a régulièrement fait écho... Je me rappelle, puis le
DGEQ s'en rappelle aussi, là, si je lui parle de Crémazie... le DGEQ, là...
Crémazie, c'est rendu quoi, aujourd'hui, Crémazie? C'est rendu Maurice-Richard.
Puis je suis certain, M. le Président, que le DGEQ, à l'époque, quand il se
couchait le soir, il se fermait les yeux, il voyait des buts magnifiques de
Maurice Richard parce qu'il s'en est fait parler matin, midi, soir. Mais ça,
c'est dans le respect d'un processus. Puis autant que notre collègue de
Maurice-Richard aujourd'hui a fait le combat... Puis dans le premier rapport,
je pense que ce n'était pas Maurice Maurice-Richard, parce qu'il a eu deux
rapports, dans le premier rapport, ça restait Crémazie. Aïe, là, il y a eu des
pétitions, il y a eu, sur les ondes, là, d'Amateurs de sports, le 98,5, le
soir, là, avec Ron Fournier... Je vois ma collègue de Crémazie à l'époque avec
Ron Fournier faire front commun. Puis ils ont été capables de faire changer ça
pour Maurice-Richard, puis il y avait un lien familial avec la circonscription.
Puis, bien coudonc, force est de constater qu'ils ont eu gain de cause, qu'ils
ont eu gain de cause. À l'époque, on était au gouvernement. On aurait bien pu
dire, M. le Président : Bon, bien, regardez, là, ce n'est pas dans premier
rapport, puis si c'est dans le deuxième rapport, on va l'apprendre trop tard,
donc on devrait tout de suite se faire justice puis le mettre dans un projet de
loi. Je pense que les collègues des oppositions auraient été bien avisés de
dire : Bien, puis nous autres, les codindes, si vous me permettez
l'expression, nous autres, on fait quoi? On n'a pas de bénéfice d'un tel projet
de loi? On ne peut pas, M. le Président, dire, parce qu'on a une majorité
gouvernementale, qu'on va changer ça comme on veut.
Puis peut-être que moi, de le mettre dans
un projet de loi, je m'organise avec mon aile parlementaire,
Rivière-des-Prairies, c'est ça, le nom. Oui, ça va être plus facile pour
expliquer aux gens, mais je ne suis pas sûr, en effaçant le nom de
Louis-Hippolyte-LaFontaine, qui est représenté ici par cette circonscription à
Québec, je ne suis pas sûr qu'on fait justice à l'histoire, qui est le but de
nommer l'évolution sociologique, la démocratie, qui est le but de nommer des
comtés qui ont, oui, un retentissement dans la population; les gens savent de
plus en plus que LaFontaine, c'est Rivière-des-Prairies. Mais je n'ai pas à
imposer ma vision qui pourrait peut-être être à courte vue et desservir un
élément qui n'est pas anodin, parce que le collègue d'Arthabaska ne le ferait
pas si c'était anodin. S'il le fait, c'est parce qu'il le juge important. C'est
important pour lui, mais c'est important pour la collectivité. Avant lui, il y
a eu des députés d'Arthabaska, après lui, il y en aura d'autres, peut-être
qu'ils reprendront le même combat. Mais je pense qu'il faut demeurer dans le
respect de cette institution-là. Pus je le répète, M. le Président, je vais
être le premier au rendez-vous si on nous convoque à une réflexion :
est-ce qu'on ne pourrait pas améliorer, notamment par la composition... Puis je
ne suis pas en train de dire que les trois membres, là, dont les deux qui
seront nommés prochainement aux deux tiers, n'ont pas justifié leur
candidature, n'ont pas fait par le passé, ils ne feraient pas un excellent
travail, mais ils sont trois puis ils décident...
M. Tanguay : ...de ça. Est-ce
qu'on pourrait, au même titre et par analogie au comité de sélection pour le
D.G. de la SQ — parce que c'est des décisions importantes de nommer
les comtés — est-ce qu'on ne pourrait pas élargir le nombre de
membres et s'assurer d'avoir certains corps de métier, si vous me permettez
l'expression, de représenter sur la commission électorale? Et est-ce qu'il n'y
aurait pas une façon de s'assurer qu'en continu, le processus soit amélioré?
J'en suis. Moi, je veux être le premier... parce que quand j'ai vu, ma collègue,
là, à un moment donné, on le regardait puis on me parlait puis on disait :
Je ne peux pas croire que tu n'auras pas gain de cause, je ne peux pas croire,
Maurice Richard, on serait rendu là. Puis aujourd'hui, c'est une évidence, mais
à l'époque, c'était loin d'être une évidence, puis on a résisté à cette
tentation-là. Alors, moi, là — puis je vais terminer là-dessus, M. le
Président — l'amendement, là, ce n'est pas un clin d'oeil dérisoire,
là, l'amendement ce n'est pas un prétexte pour amener ici un débat puis envoyer
des messages avant qu'on parte pour nos comtés durant la période des fêtes. Ça,
je me suis dit quand même, collègue d'Arthabaska, il a de quoi dire, au même
titre que ma collègue à l'époque de Crémazie avait de quoi dire, bien, venons bonifier
le processus en place, puis je ne viens pas tout chambarder en disant :
Non, l'avis du député en fonction pour sa circonscription doit être sollicité.
Puis s'il y a de quoi à dire, elle doit être considérée. Puis on le mettant
dans la loi, je suis certain que les membres de la commission de la
représentation vont se dire : O.K., la Commission de la toponymie, le
législateur nous dit de l'écouter, puis le député en fonction pour son comté,
la loi nous dit, le législateur, de l'écouter, on va l'écouter. Et ça aura son
poids dans leurs décisions qui seront la leur.
Alors, ce n'est pas par dérision, j'y
crois réellement. Puis j'inviterais le collègue d'Arthabaska de faire ses
représentations là plutôt que de penser par projet de loi n° 696. Je vous
le dis, il va avoir un os, puis ce n'est pas une menace parlementaire, mais ça
ne pourra pas passer. Même chose que l'article 163 du projet de loi
n° 96, ça ne pourra pas passer. Puis ce n'est rien contre des noms tels
qu'Arthabaska-L'Érable qui est sûrement très bon, mais il y a un forum pour ça.
Puis ce n'est rien, évidemment, contre Camille Laurin, qui pourrait
probablement très bien représenter la circonscription à titre de nom plutôt que
Bourget. Peut-être, je ne le sais pas. Ce n'est pas à moi à décider. Mais il
doit y avoir un débat versus rendu à l'article 163, bien, la majorité, les
oppositions votent contre, la majorité vote pour. Puis merci, merci, bonsoir.
Alors, c'est l'objectif de l'amendement,
M. le Président. Et encore une fois, j'en suis convaincu de son bien-fondé. Et
la ministre pourrait même, M. le Président, dire : Bien, moi, je ne suis
pas d'accord avec le député de LaFontaine. Moi, je vais voter pour 163 de 96,
puis je vais voter pour 696. Elle pourrait très bien réconcilier les deux, puis
voter pour l'amendement en disant formellement : L'avis du député sera
pris en considération, c'est nommé dans la loi. Voilà, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député.
Intervention sur l'amendement? Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Bien,
écoutez, beaucoup d'éléments dans les interventions, dans l'intervention de mon
collègue de LaFontaine qui devront être faits justement dans le cadre du projet
de loi n° 96 pour ce qui concerne la circonscription de Bourget.
Une voix : ...
Mme LeBel : Et... c'est?
M. Tanguay : 696.
Mme LeBel : Merci. J'allais
dire le projet de loi qui a été déposé par mon collègue d'Arthabaska concernant
le nom de sa circonscription. Et je suis convaincu qu'il y aura des débats très
intéressants sur le fait de procéder par un projet de loi ou de plutôt que de
procéder par le processus qui est prévu à la loi.
• (16 heures) •
Ceci étant dit, je vous dirais que de
façon très macro, je pense comme mon collègue qu'on doit peut-être avoir une
réflexion sur la façon dont la commission opère pour attribuer un nom à chaque
circonscription. Sur le fait qu'elle n'a présentement comme obligation la seule
obligation de prendre l'avis de la Commission de toponymie du Québec. Par
contre, bien que je pense que l'avis du député en fonction relativement à la
circonscription soit pertinent, mais je le dis pour ma circonscription, je ne
me sentirais pas, moi, habilitée à le faire de mon propre chef. Donc, j'ai
l'impression que ça prendrait peut-être une réflexion beaucoup plus grande sur
le type de consultation qui doit être fait avant qu'on décide le nom d'une
circonscription. Bien que je sois d'avis que peut-être qu'il faut ouvrir un
peu, là, les avis qui devront être pris par la commission pour faire un tel
changement, et avant de le faire. Probablement que dans la pratique, ça se
fait. Je n'ai pas eu l'opportunité de discuter avec la commission. Je n'ai pas
eu ni l'opportunité de voir ces travaux de façon, j'imagine, qu'elle prend plus
que l'avis de la Commission de toponymie bien que ce soit la seule qui soit
mentionnée dans l'article 18 comme tel. Moi, je serais d'avis,
honnêtement, puis je vous le dis en tout respect, puis ce n'est pas pour
réduire ce que mon collègue tente de faire, et ce n'est pas parce que la
réflexion n'est pas pertinente, mais il l'a dit d'entrée de jeu, et on le dit
tantôt, quand je mentionnais que ce qu'on travaille aujourd'hui découle...
16 h (version non révisée)
Mme LeBel : ...consensus,
naturellement, ce n'est pas pour venir faire en sorte de diminuer le travail qu'on
pourrait faire ici sur la discussion, l'amélioration, les amendements. D'ailleurs,
on vient de le voir, à l'article 4, on a proposé des amendements qui
découlaient d'un principe qui a été discuté par le comité consultatif. Moi, je
serais d'avis que c'est un dossier qui doit être travaillé, discuté. Il y a
probablement plus d'articles qui découleraient de ça. Vous avez parlé d'ailleurs
de la nomination des trois personnes qui sont sur la commission. J'ai l'impression
que c'est un chantier beaucoup plus large que le chantier qu'on est en train de
faire.
Ceci étant dit, je ne sais pas si le
Directeur général des élections, le DGE, a une opinion sur le fait d'ouvrir,
peut-être, les avis qui devraient être ramassés par la Commission. Et, pour
moi, je suis d'accord avec le député de LaFontaine, je ne me prononcerai pas
sur les deux autres projets de loi, ils vont cheminer, ils vont faire ce qu'ils
ont à faire, mais, pour moi, un n'empêche pas l'autre dans le fait où on peut
penser à une modification maintenant ou éventuellement de cet article-là et d'avoir
d'autres discussions dans le cadre du 96 ou du 696, et les oppositions auront
les positions qu'elles devront avoir et qu'elles défendront, et nous aurons la
position que nous aurons.
Mais, ceci étant dit, je vous le dis, je
suis un peu... Et je vais quand même fermer mon commentaire en vous disant...
Puis vous me connaissez, là, assez pour savoir que j'essaie d'être très
transparente dans mes opinions. Mais je suis un peu... j'allais dire... j'ai
juste le mot «anglophone», là, pas sensible, mais je résiste un peu à ouvrir d'autres
sujets que ceux qui émane du comité consultatif, qui ont été discutés puis qui
nous ont été portés vers le haut par ce comité, bien que je considère que nous
soyons souverains et qu'on peut en faire d'autres choses. Mais c'est parce qu'à
un moment donné l'objet du projet de loi qui a été présenté, ce sont les 66 consensus
qu'on peut accepter, refuser ou modifier, mais travailler, par contre, sur la
base de ce qui a déjà été présenté et qui a été porté par le comité
consultatif.
Mais on peut... Je n'en fais pas un... on
s'entend-tu que je n'en faisais pas un point de règlement, je vous disais juste
que j'ai une certaine résistance à ça parce qu'on pourrait... à ce moment-là,
tous les sujets puis beaucoup de sujets pourraient mériter d'être abordés dans
le cadre de ces discussions-là. Mais je ne sais pas si, M. le DGE, vous avez
une opinion sur l'élargissement des avis, disons-le comme ça, que la Commission
pourrait prendre avant de changer le nom d'une circonscription ou attribuer un
nom.
Le Président (M.
Bachand) :M. Reid.
M. Reid
(Pierre) :D'abord, je vous préciserais qu'à
l'article 520 de la Loi électorale le comité donne son avis sur toute
question, là, qui est relative à la Loi électorale, sauf la représentation
électorale, bon, en tout cas, le comité consultatif, là. Par rapport à la
proposition, bien sûr, on attribue, dans un premier rapport, le premier rapport
qu'on appelle d'ailleurs préliminaire, bon, on sort un rapport, et, après ça,
il peut y avoir des auditions, on reçoit des courriels, des lettres, et là on
évalue tout ça.
Et c'est pour vous parler de l'exemple,
là, où on a changé le nom de Crémazie par la circonscription de
Maurice-Richard. Et effectivement, oui, il y avait la députée qui avait fait
des présentations, il y avait des citoyens qui avaient fait des
représentations. La famille de M. Richard avait également été... Et je
pense que ce qui était, dans ce cas-ci, la commission, après avoir pris l'avis
de la Commission de toponymie, qui ne voyait pas d'objection ou de raison
particulière, et compte tenu, je dirais, de la vie passée de M. Richard
dans la circonscription, et au-delà du fait que M. Richard est plus qu'un
joueur de hockey ou qu'un sportif, je pense, au Québec, je pense que les trois
membres, nous avons eu, je dois vous l'avouer, de franches discussions parce qu'on
sortait un peu des chemins qu'on emprunte jusqu'à présent de désigner soit des
personnages politiques. M. Crémazie, je pense, était un poète. D'ailleurs,
la commission a été critiquée d'avoir changé parce qu'on effaçait de la
circonscription le nom d'un poète, bon, etc. Mais je pense qu'il était à propos
d'attribuer le nom d'une circonscription à une personne qui ne fait pas partie
de la catégorie de personnes qui, habituellement, voient leur nom attribué à
une circonscription.
Je me rappelle que même en commission
parlementaire, parce que j'ai comparu en commission parlementaire, où les
députés ont pu m'interroger, et, à deux occasions, j'ai même essayé d'amener
des propositions par rapport à des noms de femmes, et je n'en ai pas eu. Parce
qu'il y avait quand même des circonscriptions où on aurait pu attribuer et il n'y
a pas eu de... je n'ai pas eu ça. J'aurais aimé ça qu'on se penche aussi...
M. Reid (Pierre) :...sur des noms de femmes et... Mais moi, je veux dire, par
rapport... si on revient avec votre amendement, je vous dirais que l'avis du
député... Puis là je vous donne une opinion, ce n'est pas la commission, parce
que, de toute façon, je suis le seul membre de la commission présentement.
Pourquoi l'avis du député a-t-elle plus d'importance ici que l'avis de d'autres
électeurs de la circonscription et d'électrices de la circonscription? C'est
peut-être la question : Pourquoi l'avis ici du député, qui est en fonction
à ce moment-là, aurait, dans le fond... La commission devrait comme tenir cet
avis-là avec peut-être plus d'importance que les avis qu'on peut recevoir de
tout électeur et toute électrice.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine, il
vous reste trois minutes sur l'amendement.
M. Tanguay : Oui, oui. Bien,
deux choses. La première, l'avis n'est que consultatif, et, effectivement, vous
l'avez bien dit, lorsque la Commission se penche sur une telle question, elle
peut recevoir des commentaires de tout le monde, puis Dieu sait qu'elle l'a
fait par le passé. Mais la pertinence d'un député en fonction, le fait
d'envoyer son avis ou de prévoir de façon particulière que, sur son comté, il a
un avis... C'est parce qu'un peu le témoignage que je vous ai fait, moi, dans
Rivière-des-Prairies, puis même là j'y penserais à deux fois avant de vous
donner l'avis de changer LaFontaine pour Rivière-des-Prairies. Mais moi depuis
bientôt 10 ans... Pourquoi moi? Parce que, depuis bientôt 10 ans, matin, midi,
soir, on me dit : Ah! Toi, tu représentes Rivière-des-Prairies. Juste pour
ça. Une fois que j'ai dit ça, j'ai tout dit. De un.
De deux, votre question nous donne, je
pense, l'ampleur, a fortiori, puis je ne veux pas vous mettre des mots dans la
bouche, de comment vous recevez le projet de loi n° 696, où là non seulement ce
n'est pas juste l'avis non contraignant du député, ça serait la loi du député.
Puis je n'ai pas besoin de vous demander de commenter là-dessus, mais a
fortiori, si l'on questionne, à bon escient, ça, je pense que le projet de loi
n° 696 n'est d'autant pas justifié, à mon humble avis.
Mme LeBel : Et, si vous me
permettez d'ajouter peut-être quelque chose...
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la ministre, oui.
Mme LeBel : Oui. Puis, encore
une fois, je le dis, je pense que ça demande une réflexion beaucoup plus
approfondie. On se souviendra que, pour les consultations du projet de loi,
compte tenu... Puis là je comprends mieux pourquoi le comité consultatif ne
peut pas s'y pencher, là. J'avoue que je n'ai pas la loi électorale, de façon
technique, sur le bout des doigts, mais je pense que ça mérite une réflexion
beaucoup plus grande. Et, si on avait déposé cette telle suggestion d'entrée de
jeu, on aurait peut-être pu entendre l'avis de la commission pour voir quel
type de consultation, est-ce qu'on doit élargir les consultations, est-ce que,
dans les avis dont elle doit tenir compte, on doit allonger la liste et pas
juste l'avis du député. Moi, je suis convaincue personnellement qu'on doit
examiner cette possibilité-là d'ouvrir et d'élargir et de rendre peut-être plus
officielle une consultation plus élargie.
Je vais vous donner le simple... mon
simple passage. Je suis nouvelle comme députée de Champlain. S'il avait fallu
que, dans la première année, parce qu'il y avait une possibilité de changer de
nom, je donne mon avis, bien, comme députée, je n'étais peut-être pas équipée
de le faire entièrement, contrairement au député LaFontaine, qui occupe le
terrain depuis plus de dix ans.
Donc, je serais portée, M. le Président,
honnêtement, à voter contre, non pas parce que je ne pense pas qu'il est
opportun d'élargir les consultations et d'avoir... et que la Commission ait un
éclairage beaucoup plus varié, même si elle le fait déjà, que celui qui est
prévu à la loi, mais parce que je pense que la réflexion, les consultations, la
façon de faire devraient être faites, là, quand on aura... quand ça fera...
Parce que ça ne faisait pas l'objet du projet de loi au départ, et c'est un peu
la position.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement du député de LaFontaine? Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, merci.
Merci, M. le Président. Je comprends, je comprends, là, la position de la
ministre, là, à l'effet que ce n'était peut-être pas nécessairement, là, le
but, là, de le traiter ici. Reste que c'est quand même un sujet d'actualité,
puis on est dans la... on rouvre la loi électorale, là. On ne le fait pas
toujours, puis ça serait beaucoup... ça serait pas mal plus compliqué, là, de
le ramener.
• (16 h 10) •
Comme le disait mon collègue de
LaFontaine, je pense que l'objectif, là, ou l'idée, ce n'est certainement pas
de savoir si le nom de la circonscription est approprié ou non. Ce n'est pas
ça, ce n'est pas ça, pas du tout. La question, c'est... puis ce que j'ai
compris puis auxquels j'adhère... les propos auxquels j'adhère, c'est plutôt à
savoir, tu sais, c'est la question du respect du processus. Il y a un
processus, il y a un processus qui est en place. Les parlementaires ont eux
autres mêmes établi ce processus-là depuis 1979. Le processus est établi, le
processus a toujours bien fonctionné. Dans des demandes plus récentes, dont,
entre autres, là, la demande de Crémazie pour un changement de nom pour
Maurice-Richard...
Mme Nichols : ...le processus
a été dûment complété autant... et étape, étape par étape, et je pense que
c'est plutôt là où on doit se pencher. Là, si on regarde, là, dans les
40 dernières années, je pense que c'est arrivé peut-être à deux reprises
qu'on a essayé de ne pas suivre le processus, et ça n'a jamais fonctionné. Puis
c'est quand même assez, très clair. Même, quand on va... quand on lit, là, la
Commission de la représentation électorale du Québec, le processus est bien
détaillé, étape par étape. Puis c'est même mentionné que c'est conformément à
la Loi électorale qui a la responsabilité d'attribuer un nom à la... à chacune
des circonscriptions revient à la commission. Puis, c'est entre autres aussi
dans la Loi électorale qu'on précise que cette dernière peut procéder à la
dénomination après avoir pris, entre autres, là, l'avis de la Commission de
toponymie du Québec. Donc, évidemment, il y a des étapes, il y a un processus,
il y a un processus à respecter. Je pense que la commission aussi.
Puis, on l'a vu, il y a eu, il y a eu des
articles, il y a eu des commentaires, là, qui ont été portés à notre attention,
mais je pense que la commission est consciente de l'importance de la
dénomination des circonscriptions électorales. Moi, ça me fait toujours rire un
peu parce que je me dis : Si à chaque fois qu'un député arrive en poste
puis se dit, bien, moi, dans mon comté, je pense que, là, les gens
reconnaissent beaucoup telle personne. Puis je vais prendre un exemple, pas
pour faire compétition au député de Lafontaine, là, mais chez nous, le comté de
Vaudreuil, ça porte à confusion, le comté de Vaudreuil, il y a sept
municipalités et il y a la ville de Vaudreuil-Dorion. Ça fait que souvent, les
gens pensent que la ville de Vaudreuil-Dorion puis le comté de Vaudreuil, bien,
le comté de Vaudreuil, c'est juste Vaudreuil-Dorion. Mais non, c'est sept
municipalités. Puis je vous donne un exemple, là, Paul Gérin-Lajoie. Paul
Gérin-Lajoie a été, vous le savez, là, tout qu'est-ce qui a fait pour le Québec
au niveau de l'éducation, mais Paul Gérin-Lajoie a habité à Vaudreuil-Dorion.
Ça fait qu'il y a bien des citoyens qui aimeraient changer le nom de la
circonscription, mais bien sûr, il y a un processus, comme je le dis, il y a un
processus qui existe depuis plus de 40 ans, puis ça revient à cette
commission-là de, un, délimiter, délimiter les circonscriptions, ça aussi,
c'est une des responsabilités, puis bien sûr, de nommer, de nommer les
circonscriptions en fonction de différents critères.
Quand je parle... Je faisais référence,
entre autres, à délimiter les circonscriptions. Parce que ça aussi, c'est
souvent des débats, là, qui sont portés à votre attention. Je fais juste une
parenthèse, là, mais la... récemment, juste un petit peu avant 2018, là, le comté
de Vaudreuil et le comté de Soulanges, c'est des comtés en explosion
démographique, puis justement, dans la délimitation, il était proposé que
Hudson et la moitié de Vaudreuil-Dorion s'en aillent dans Soulanges. Vous
comprendrez qu'il y avait eu des représentations pas juste de la députée, mais
des maires aussi, à l'effet que de transférer une municipalité au complet comme
Hudson dans Soulanges, ça va, mais de couper en deux une ville comme
Vaudreuil-Dorion, là, c'était vraiment problématique. Puis je le sais que vous
en avez tenu compte, mais il y a quand même fallu non pas juste mon avis, non
pas juste l'avis des élus, mais il y a aussi plusieurs, là, citoyens qui ont
été sollicités. Donc, c'est pour ça, je rappelle, là, toute l'importance de ce
processus-là.
Puis, si je ne me trompe pas, là... tu
sais, si on y allait de l'avant, puis je le dis vraiment... c'est sans
préjudice, là, mais, tu sais, si on va de l'avant avec un projet de loi comme
le projet de loi n° 696, je pense que ça viendrait créer vraiment un précédent
quand même assez important. Puis moi... une formation juridique, là, comme
d'autres collègues autour de cette table, puis le respect, entre autres, des
compétences qui sont... le respect des institutions, puis le respect des
compétences de chacun qui sont, justement, là, élaborées ici par nous. Je pense
qu'il faut définitivement en tenir compte.
Donc, je pense que l'amendement qui est
déposé par mon collègue de LaFontaine est tout à fait à propos et tout à fait
juste, puis je pense que c'est le moment, le bon moment pour l'inclure. Je
comprends tout de même, là, les arguments, de part et d'autre, là, à l'effet
qu'il y aurait peut-être lieu, là, d'en débattre ailleurs, mais je pense que,
si on l'introduit ici, ça n'empêche pas, quand même, d'avoir le débat ailleurs.
Ça n'empêchera pas d'avoir le débat pour le 696. Donc, moi, je suggère, là,
qu'on aille fortement de l'avant avec cet amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Mme la ministre.
Mme LeBel : Si vous me
permettez, M. le Président, quelques secondes, peut-être après... avant, mon
collègue d'Arthabaska voudrait peut-être intervenir. Je le vois vraiment comme
deux choses différentes, honnêtement, là, de savoir la pertinence de faire une
telle modification, ici, savoir si elle est suffisante, si elle couvre ce
qu'elle doit couvrir, si on doit avoir une plus grande...
Mme LeBel : ...et les
commentaires que vous faites qui se rapportent... au sujet de déposer des
projets de loi pour faire des modifications... Mon Dieu! Je m'excuse, le son
devrait être coupé. ...pour faire des modifications. Je vais peut-être vous
demander de suspendre, il y a quelques petites choses que je voudrais vérifier.
Malgré ce que je vous ai dit, je demeure très réservée dans le fait de faire
une telle modification sans qu'on y réfléchisse à plus grande portée. Bien que
j'adhère à l'idée qu'il faut qu'on ouvre la façon et qu'on regarde la façon
dont la commission, ultimement, décide. Parce qu'on a trop d'exemples qui
démontrent qu'il y a peut-être plus de monde qui devrait être consulté que...
la Commission de toponymie. Bien que je suis certaine que la consultation est
plus large que ce qu'on voit dans le projet de loi, bien, peut-être faut-il
l'inscrire et... mais, pour moi, la question demeure encore entière. Donc, je
ne suis pas certaine qu'on peut le faire par le biais d'un amendement
aujourd'hui.
Ceci étant dit, je vais peut-être laisser
mon collègue, s'il le désire, compléter, mais si ça va... Non. Je pense qu'il
fera son débat sur le p.l... puis il expliquera à quel point il était appuyé
par toutes ces MRC. Mais peut-être suspendre pour me permettre de faire
quelques vérifications.
Le Président (M.
Bachand) :Juste avant... Parce que j'ai
la députée de Notre-Dame-de-Grâce juste pour meubler davantage la réflexion.
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Après ça, on pourra suspendre, oui.
Mme Weil : ...son. Oui,
voilà. Je pense que d'avoir ouvert le débat est très important. Il y a beaucoup
de confusion actuellement sur cet enjeu à cause de deux événements tout
récents. Un, c'est donc le projet de loi n° 96, donc les articles 162
et 163. Et ensuite, en tout respect, la proposition du député d'Arthabaska. Puis
là les gens se grattent la tête, mais... même certains députés, mais le
processus, il me semble, ce n'est pas ça, là. Il me semble que c'est autre
chose. Il me semble que c'est le Directeur général puis c'est la commission de
l'Assemblée nationale, je pense, essentiellement qui regardent le nom de... si
on va rebaptiser le nom, bon, etc. Il y a un processus qui... Et d'ailleurs, ça
m'étonne d'ailleurs que cette disposition a passé la rampe au Conseil des
ministres. C'est quand même étrange parce qu'il y a un autre projet de loi.
Parce que les analystes - la ministre est bien au courant des processus -
passent par des étapes, mais que c'est rentré dans un projet de loi alors que
ce n'est pas la façon de faire. Je ne sais pas si le Directeur général des élections
a fait des représentations en commission sur cet enjeu.
Donc, tout ceci étant dit, c'est sûr que
l'amendement - je comprends ce que la ministre dit - bien, se voulait aussi
respectueux envers notre collègue, notre collègue, le député d'Arthabaska, dans
le sens qu'on peut comprendre cette volonté. Et comme le député - bien, il aura
l'occasion d'en parler - il semblerait que tous les maires, tout le monde est
d'accord. Il y a déjà une mobilisation, mais il y a une façon de procéder.
Alors, on a vu, nous... Moi, j'ai vu la députée... bien, la députée, donc pour
rebaptiser. C'était toute, comment dire, toute une initiative. Il y a eu
beaucoup d'échanges, à l'époque, tout le monde était impliqué, puis, bon, un
grand débat. Et c'est sûr qu'elle a joué un rôle important, mais elle devait
passer nécessairement par les procédures qui sont prévues.
Alors, c'est dans ce sens-là que
j'apprécie l'amendement de mon collègue. Il l'amène de façon... premièrement
dans le sens de dire : O.K., c'est un sujet... il faut qu'on clarifie. Et
donc c'est une proposition qui viendrait... mais qui a un objectif, comment
dire, pédagogique aussi. Parce que quand on lit ça, là, on se rend compte,
O.K., ce n'est pas en faisant un projet de loi privé ou dans un projet de loi
du gouvernement qu'on vient changer le nom d'un comté. On peut avoir beaucoup
de respect... Et le nom est très magnifique d'ailleurs, qui est proposé par le
député, honnêtement, ça représente un peu, beaucoup le Québec. Et
Maurice-Richard, si on est une fan de Maurice Richard - et je le suis depuis
que je suis petite - c'est sûr que c'est des recommandations qui viennent
allumer beaucoup, mais on doit s'en remettre... Parce qu'il pourrait y avoir
des propositions qui ne sont pas du tout acceptables, et que là le Directeur
général des élections serait pris avec ça. Donc, c'est pour ça qu'il y a un
processus qui est quand même rigoureux avec le jugement qui doit être porté par
les personnes qui ont cette responsabilité tout en sachant qu'ils peuvent
consulter, etc.
Alors, c'est ce que je voulais dire,
monsieur... Je rajoute mon grain de sel à ce débat, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, donc, Mme la
ministre, si vous êtes d'accord, on va suspendre quelques instants. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 26)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre! La commission
reprend ses travaux. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Écoutez, M. le
Président, après... Bon. Il y a quelques petits points que je voulais
clarifier, mais, je vais vous dire, là, sincèrement, mon intention est de voter
contre l'amendement, mais je vais expliquer pourquoi, et je refais toutes les
remarques préliminaires que j'ai faites en disant que ce n'est pas parce que je
pense que ce n'est pas une réflexion qui devrait y avoir lieu, mais je pense
que de toute façon la Loi électorale couvre déjà cette possibilité, et je
m'explique.
L'article 18 mentionne que la commission
attribue un nom à chaque circonscription qu'elle délimite après avoir pris
l'avis de la Commission de toponymie. Donc, avant l'attribution finale,
c'est-à-dire la décision finale, elle doit nécessairement, dans le processus
d'attribution d'un nouveau nom ou d'un nom à une nouvelle circonscription, si
on... - bon, je peux parler de la Mauricie, où on est passé de cinq à quatre,
mais peut-être qu'un jour la démographie suggérera qu'on devra revenir à cinq,
ça fait qu'on pourrait avoir un nouveau nom d'une nouvelle circonscription -
elle doit consulter la Commission de toponymie. Mais, par contre, dans ce
processus-là, elle produit un rapport préliminaire où elle fait une suggestion,
dans son rapport préliminaire, pour les 125 circonscriptions, de nom - des
fois, ça change, des fois, ça ne change pas - et de délimitation. J'en reviens
à la suggestion qui avait été faite de... Entre autres, je pense qu'il y avait
sur l'île de Montréal aussi qu'il y avait... Ce n'est pas
Sainte-Marie–Saint-Jacques ou Sainte-Marie qui avait été... Peu importe. Il y
avait une proposition d'enlever un comté, donc il y a un rapport préliminaire
qui avait été produit, et il y avait... entre autres, en Mauricie également, on
est passé de cinq à quatre, et ça faisait l'objet du même rapport préliminaire.
Dans le cadre de ça, qu'on parle des délimitations ou du nom de la
circonscription, l'article 24 dit qu'elle doit... «la commission entend alors
les représentations des députés concernés, des citoyens et des organismes
intéressés.»
Donc, je considère que, bien que
l'amendement soit intéressant, le processus existe déjà, et les députés sont
déjà consultés dans le cadre de la situation. Donc, pour cette raison, M. le
Président, bien que je pense qu'on doit continuer cette réflexion-là sur le
rôle de la commission, la composition de la commission, les façons de faire, je
pense que la loi actuelle, là, prévoit cette situation.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de Lafontaine.
M. Tanguay : M. le Président,
j'applaudis à ce que vient de dire la ministre. Je ne peux pas être plus
d'accord avec la ministre quand elle dit : Il y a un processus, respectez-le,
et je suis mortifié pour mon collègue d'Arthabaska. Il a déposé un projet de
loi, mais j'entends qu'il ne procéderait pas puis qu'il va se rallier à la position
commune de la ministre et de moi-même, votre humble serviteur, et que le
processus... s'il a de quoi à dire, il va aller le dire lors des
représentations en commission parlementaire à la Commission de la
représentation. Alléluia! On vient de statuer sur 696. Merci, M. le Président.
Je suis prêt à voter.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Mme LeBel : ...M. le
Président, je vais préciser que mes commentaires ne s'appliquent qu'au p.l. n°
7.
M. Tanguay : Et est-ce qu'ils
s'appliquent au collègue d'Arthabaska?
Mme LeBel : Qu'au p.l. n° 7.
M. Tanguay : Ah! On verra la
suite des choses. Moi, je pense que ça s'applique à tous, y incluant son cher
collègue d'Arthabaska, whip en chef. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement créant l'article
4.1 est adopté?
M. Tanguay : Je demanderais
un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) : Oui. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay : Pour.
La Secrétaire : Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire : Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme Weil : Pour.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Contre.
La Secrétaire : Mme LeBel
(Champlain)?
Mme LeBel : Contre.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
Mme D'Amours : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire : Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
La Secrétaire : M. Lefebvre
(Arthabaska)?
M. Lefebvre : Contre.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement créant l'article 4.1
est rejeté.
Mme la ministre, s'il vous plaît.
• (16 h 30) •
Mme LeBel : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, conformément à l'ordre que j'ai... et l'ordre du projet de
loi, finalement, on va passer à l'article 5. Article 5:
L'article 32 de cette loi est modifié:
1° par le remplacement de «trois mois» par
«six mois»;
2°...
16 h 30 (version non révisée)
Mme LeBel : ...par l'ajout, à
la fin de l'alinéa suivant : «Lorsque la législature prend fin avant l'expiration
d'un délai de six mois suivant cette publication, la liste en vigueur le jour
qui précède celui de la fin de cette législature le demeure pour la tenue de l'élection
générale suivante et pour la durée de la législature qui la suit. L'entrée en
vigueur de la nouvelle liste est alors reportée au moment où cette législature
prend fin. Cette nouvelle liste est employée pour les deux élections générales
suivantes et le processus prévu au présent chapitre est ensuite repris.».
Cette modification vise donc à allonger de
trois à six mois le délai maximal avant l'adoption d'une nouvelle carte
électorale. Elle permettrait de donner plus de temps à Élections Québec pour
réaliser l'ensemble des activités nécessaires avant l'entrée en vigueur d'une
nouvelle carte électorale.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay :
Oui. J'aimerais juste... puis j'essaie de
comprendre, là, le trois mois à six mois. 32, premier alinéa : «La liste -
puis le DGEQ pourra peut-être nous... éclairer notre lanterne - la liste des
circonscriptions publiée à la Gazette officielle du Québec entre en vigueur
lorsque la législature a pris fin en application de l'article 6 de la Loi
sur l'Assemblée nationale, sauf si celle-ci prend fin avant... sauf si celle-ci
prend fin - donc la législature - avant l'expiration d'un délai de six mois
suivant cette publication.» Je veux juste comprendre. Je ne sais pas si on
peut... s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui,
pratico-pratique, qu'est-ce que ça veut dire?
M. Reid (Pierre) :Bien, en fait, à partir de la date de publication, il y a
comme un trois mois de... où à ce moment-là, si jamais la législature se
trouvait à être, bien, en fait, un décret pris pour, disons, pour des
élections, à ce moment-là, c'est l'ancienne carte qui va continuer de s'appliquer.
Là, ce qu'on demande, c'est que le trois mois qui est court, de le ramener à
six mois pour s'assurer de faire toutes les activités nécessaires, les
activités préparatoires, parce qu'avec une nouvelle carte électorale, vous avez
des nouvelles circonscriptions. Et là, ça peut demander également de lancer un
concours pour nommer des directeurs de scrutin. Et il y a une série d'activités
préparatoires qui, normalement, prennent autour d'un an. Mais là, c'est
vraiment de s'assurer que lorsqu'il y aura une nouvelle carte électorale, de se
donner cet espace de six mois pour l'appliquer en cas de la prise d'un décret.
M. Tanguay : O.K. Donc, si je
comprends bien, là, il y a les élections à date fixe le premier lundi d'octobre
de la quatrième année suivant la dernière élection générale. On dirait que je l'ai
lu récemment parce que j'avais comme : Coudon, on va-tu aller en élection
au printemps? Oui, on peut aller en élection au printemps. Puis c'est ce à quoi
on a fait écho, parce qu'on ne peut pas législativement diminuer les
prérogatives du lieutenant-gouverneur. Convention constitutionnelle, le
lieutenant-gouverneur, quand le ministre lui susurre à l'oreille : On part
en élection. Convention constitutionnelle, il déclenche les élections. Puis il
n'ira pas voir dans la loi en disant : Bien, je suis pieds et poings liés
par l'article 128, je pense, que la loi électorale. Quelque chose de même.
Là, je comprends que si donc des élections sont déclenchées, parce que le
processus, si on respecte la date, il n'y a pas de problème, il n'y a pas de...
oui?
M. Reid (Pierre) :Vous parlez du processus pour menant à la nouvelle carte?
M. Tanguay : À la nouvelle
carte. Si on respecte l'élection aux dates fixes, c'est déjà... la mécanique
est déjà faite en place.
M. Reid (Pierre) :Regardez, on va commencer les travaux parce que pour les
élections de 2022, ça va être la carte qu'on a connue en 2018. Donc, au cours
de la prochaine année, l'année prochaine, on va commencer des travaux en vue
des élections... on verra. La date, normalement, c'est 26 à une date
indéterminée. Mais le processus, là, si je vous disais : Je commence
telle... la commission commence les travaux telle date. On va avoir fini telle
date. Je n'ai aucun contrôle sur ça, entre autres, et c'est arrivé à la
dernière carte, c'est qu'il faut attendre d'être convoqué par la commission de
l'Assemblée nationale. Et là, si... puis je n'ai aucun contrôle, je ne veux pas
la forcer à entendre la commission comme c'est prévu. Donc, il s'est produit un
délai. Et si effectivement, ce délai nous mène trop près d'une élection
générale, et on n'a pas ce six mois-là... là, on avait trois mois, là. Donc, on
aurait pu arriver à un moment où on s'en va en élection, mais avec une nouvelle
carte électorale pour lesquelles il y aura des nouvelles circonscriptions. Puis
quand je dis une nouvelle circonscription, bien souvent c'est des nouvelles
délimitations dans plusieurs circonscriptions. Et là, c'est... on refait le
tout, là. Donc, c'est se donner une marge de manœuvre plus que trois mois.
M. Tanguay : Non, tout à
fait, mais je trouve ça intéressant. Puis voyez vous, c'est encore une autre
preuve, puis vous m'éclairez là-dessus sur, je pense, la nécessité - on ne fera
pas ça là - mais de... mais puisque que l'article 5 nous en donne l'occasion,
de réformer dans le sens positif puis constructif le processus. Donc, il y
aurait probablement lieu, comme on le voit dans plein d'autres lois, de dire qu'une
fois que vous déposez votre rapport préliminaire ou une fois que vous... puis
je pense que c'est après le rapport préliminaire que vous êtes convoqué
normalement en commission parlementaire, bien, que ça soit fait dans les 30 jours
ou si elle ne siège...
M. Tanguay : ...dès
qu'elle siège selon... il y a déjà cette mécanique. Mais là vous venez de dire
que ça n'existe pas dans la Loi électorale, ce mécanisme formel là de délai
suite au dépôt du rapport préliminaire pour que vous soyez entendus dans un
délai de 30 jours par la Commission. Puis ça pourrait faire partie d'une
réforme, le cas échéant, ça.
M. Reid
(Pierre) :Ah! non. Puis je vous dirais
que la commission a quand même remis un rapport avec des recommandations. Entre
autres, rappelez-vous qu'après les représentations qui ont été faites sur
certaines circonscriptions qui disparaissaient, si on peut dire, il n'y avait
pas la possibilité de tenir des auditions non plus. Il a fallu, à ce moment-là,
ce qu'on pouvait faire, c'était de recevoir des commentaires, et c'est comme ça
qu'on a travaillé, de recevoir les commentaires, et par courriel ou autrement,
pour évaluer les nouveaux commentaires et là de prendre une décision qui s'est
traduite dans le rapport final.
M. Tanguay : Et parce
qu'indirectement, puis je ne veux pas prêter de mauvaises intentions, mais un
gouvernement qui... un groupe parlementaire formant la majorité pourrait
dire : Bien, la nouvelle carte, là, on perd des comtés. Puis il pourrait
dire on ne les convoquera jamais, finalement, et ainsi court-circuiter. Vous
êtes en train de me dire ce serait techniquement possible. Si vous n'êtes
jamais convoqués...
M. Reid
(Pierre) :Ah! bien, si on n'est jamais
convoqués, à ce moment-là, on est comme bloqués à une étape, puis...
M. Tanguay : Donc, ça,
ça devrait être sorti d'une option, puis vous l'avez vécu. Ça ne vous a pas
empêché de le faire aux deux élections, mais je n'étais pas au courant, je
n'avais pas réalisé que cette option-là existait. Bon. Là, l'article 5 qui
est devant nous dit : Si d'aventure, vous remettez votre rapport final,
puis là il y a des modifications. On a toujours 125 circonscriptions, mais
là ça change énormément, si bien qu'il pourrait y avoir un calcul politique qui
soit fait de dire : Bien, pas juste pour ça, mais entre autres pour ça, on
déclenche les élections dans un délai qui soit inférieur à trois mois, puis là
ça serait 6 mois, c'est la vieille carte qui va s'appliquer.
M. Reid
(Pierre) :Oui, ça serait... Si
effectivement... Là, c'est pour ça qu'en se donnant six mois on a comme une
marge de manoeuvre plus importante, là. Donc, si, effectivement, ce six mois-là
n'est... on n'a pas ce six mois-là, mais ça serait, à ce moment-là, l'ancienne
carte qui s'appliquerait.
M. Tanguay : Donc, le
six mois, c'est le délai minimal pour que vous puissiez, donc, donner suite au
rapport final puis dire : Bien, les circonscriptions... Parce qu'à un
moment donné, les pôles de vote, vous devez tout refaire ça, là, je veux dire,
c'est rue par rue, hein? C'est important de faire... O.K., là, de trois à six
mois, je fais juste une parenthèse, mais ça ne sera pas sans conséquence, là,
de trois à six mois, on allonge notre risque qu'on parte avec la même carte
pour une troisième élection en passant de trois mois à six mois. Je veux dire,
on vient se serrer encore plus dans les délais, là.
M. Reid
(Pierre) :Bien, en fait, c'est qu'on se
donne six mois en espérant que le processus de révision de la carte suive son
cours sans trop de délais.
M. Tanguay : Mais je
comprends aussi que vous pouvez répondre aussi, qu'écoutez ça prend ça, là, ça
prend ça de toute façon.
M. Reid
(Pierre) :Bien, écoutez, l'autre risque,
c'est qu'à un moment donné on ait une nouvelle carte pour laquelle on n'est pas
préparés, là, suffisamment pour la prochaine élection.
M. Tanguay : O.K. Et là
on ajoute le deuxième alinéa, M. le Président, puis je m'adresse peut-être à la
ministre : «lorsque la législature prend fin avant l'expiration», je pense
qu'on vient expliquer davantage, là, d'abondant. «L'entrée en vigueur de la
nouvelle liste est alors reportée au moment où cette législature prend fin.»
Donc, on vient ajouter le fait qu'on ne va pas recommencer tout le processus,
autrement dit, le processus qu'on a fait. On aura fait, à terme, là, au final,
trois élections avec la même carte, mais soyez assurés que la commission ne va
pas réinventer la roue. À la quatrième, la prochaine, là c'est le travail qui a
été accompli.
Avec ça, ne trouvez-vous pour par contre
qu'on aura, oui, on aura échappé, parce qu'on veut le faire aux deux élections,
bon an, mal an, aux huit ans, des fois, c'est aux six ans, huit ans, mais que
là on aura été peut-être un 12, 15, 14, 16 ans sous la gouverne d'une même
carte électorale parce qu'il y aura eu trois élections qui auront couvert
probablement 12 ans, là? Mais vous allez me dire : Bon, bien, c'est
un demi-mal, mais, à un moment donné, il va falloir que vous... On ne peut pas
le faire au prix de dire : Bien, on a une nouvelle carte, faites-le en trois
mois, puis on n'est pas prêts, ça serait tout croche. Et... D'accord.
M. Tanguay : La dernière
phrase : «Cette nouvelle liste est employée pour les deux élections
générales suivantes et le processus prévu au présent chapitre est ensuite
repris.» Justement, sur mon argument de dire : On aura fait 12 ans
avec la vieille carte, entre guillemets, ne trouvez-vous pas que là on devrait
plutôt le faire pour la prochaine élection versus de retomber sur une nouvelle
carte dans deux élections parce qu'on n'aura comme pas suivi, peut-être,
l'évolution de la société?
• (16 h 40) •
M. Reid
(Pierre) :Bien...
M. Reid
(Pierre) :...Après deux élections... au
Fédéral, je pense qu'eux autres le font sur une plage de 10 ans, là, de
revoir la carte. D'ailleurs, je pense qu'ils commencent leurs travaux de
révision de la carte électorale, je pense qu'on a entendu un peu parler par les
médias. Mais c'est que c'est... Effectivement, c'est que ce n'est pas ce qui
est souhaitable de faire trois élections, à moins que vous... c'est sûr que si
vous savez une élection partielle, pas une élection partielle, mais une
élection un cas de gouvernement minoritaire... Et je me demande si on n'a pas
vécu aussi avec une carte électorale pour trois élections, mais pas trois
élections de 4 ans. Là, c'est sûr que si on doit vivre avec trois
élections de 4 ans, ça fait 12 ans, et en 12 ans, c'est sûr que
la démographie change. Déjà, on le sait, nous que... Puis même, probablement,
si vous regardez les chiffres démographiques dans vos circonscriptions, on sait
que des... Il y a des circonscriptions qui sont sous-représentées, d'autres
sont surreprésentées, donc c'est sûr que si on reporte encore de quatre ans,
bien, ça ne va qu'accentuer les écarts également.
M. Tanguay : Puis, oui,
effectivement, je pense qu'on l'a eu... on l'a peut-être eu dans le minoritaire
de 2007 ou sinon dans le minoritaire de 2012. Je pense qu'on avait fait trois
élections...
Une voix : ...
M. Tanguay : ...peut-être
dans le 2007, oui, dans le 2007, on a fait trois élections. Super, O.K., je
comprends, je comprends. Il y a peut-être... puis c'est mon dernier
commentaire. Trouvez-vous, M. le Directeur général des élections, que pour
ce qui est de la dernière phrase, là, «cette nouvelle liste est employée pour
les deux élections générales», trouvez-vous qu'on pourrait aussi dire «cette
nouvelle liste est employée pour une élection générale», puis après ça, on se
réactualise? Parce que c'est une nouvelle liste qui aura été appliquée quatre
ans après le rapport final pour deux élections encore. Alors, si on pouvait...
vous comprenez mon point? On était prêts, après deux élections, avec le rapport
final, à faire la troisième élection, mais là, on a comme une photographie qui
va s'appliquer dans la quatrième élection, pour deux autres... pour deux
élections. On pourrait peut-être dire : La photographie va s'appliquer à
la quatrième élection pour une autre élection, puis exceptionnellement, dans ce
cas-là, on va faire une seule élection puis le processus va être lancé? Je
pense que là, on serait plus raccord avec l'évolution sociologique.
M. Reid
(Pierre) :Moi, je vous... moi, je dirais
que la carte la modification qui est proposée, c'était, dans le fond, de se donner
une marge de manoeuvre en présumant qu'on va être capables d'arriver... en
fait, d'arriver avec une nouvelle carte dans un délai qui va nous permettre de,
comment je pourrais dire, qui va nous permettre, à ce moment-là, de faire les
activités préparatoires nécessaires. Mais advenant le cas où, effectivement, on
se retrouve dans une situation, c'est un peu de se donner cette marge de
manoeuvre. Mais à savoir est-ce que, si jamais on doit vivre... faire trois
élections avec la même carte électorale, est-ce que l'exercice... Est-ce que...
dans le fond, est-ce que la prochaine carte devrait être... s'appliquer juste
pour une élection? C'est ce que vous me dites, là, une élection générale.
M. Tanguay : Oui, dans le
fond, autrement dit, là... puis je pense que la ministre... vous voyez où
est-ce que je m'en vais, là, normalement, vous avez une nouvelle carte...
M. Reid
(Pierre) :...
M. Tanguay : Puis là,
vous n'allez pas me servir : C'est le consensus puis on ne peut pas
travailler là-dessus, là.
Mme LeBel : Non, non.
M. Tanguay : O.K. Mais
qu'est-ce que vous alliez dire?
Mme LeBel : Non, mais ce
que je disais, c'est, ce que je comprends, c'est d'une gestion du risque, dans
le fond, et le 6 mois est pour s'assurer, justement, qu'on a le moyen de
se préparer. Et ce que je comprends, également, c'est l'envers de la médaille,
à dire que cette liste, cette nouvelle liste est employée pour une élection
générale après que le processus reprenne. C'est que là, on va se retrouver très
courts aussi avant de refaire le prochain processus, donc je ne sais pas si
vous avez une opinion là-dessus, donc le risque est entre être trop court ou
peut-être potentiellement trop long. Mais...
M. Tanguay : Mais
là-dessus, trop court pas dans le sens où, de toute façon, vous avez quatre ans
pour faire le processus. Donc, pour faire le processus comme tel, c'est quatre
ans. Par contre, la photographie, sur votre point, c'est que l'élection un,
l'élection deux, c'est sur une vieille carte, je vais l'appeler vieille, là, et
l'élection trois est supposée être sur la nouvelle carte. Mais
l'élection 3, dans ce scénario-là...
Mme LeBel : Oui, c'est
l'ancienne carte.
M. Tanguay : ...n'est
pas sur la photographie, c'est l'ancienne carte. Et là, on dit que la
photographie qui était pré-élection trois...
Mme LeBel : Je le sais,
elle va durer pour deux autres.
M. Tanguay : ...elle va
durer pour deux autres élections. Alors, mon point, c'est que sur 16 ans, vous
avez une nouvelle carte. Je trouve ça long, alors qu'on pourrait dire :
sur 12 ans, on va avoir une nouvelle carte puis on refait le processus à
ce moment-là. Parce que c'est clair que là, la photographie, là, elle dure
trois élections, 12 ans, puis après ça, elle va durer huit ans. J'aimerais
mieux qu'elle dure 12 ans sur l'ancienne carte puis que là, la
photographie qui a été prise, bien, après 4 ans, on puisse la refaire.
Autrement dit, ça serait juste un amendement, puis je...
Mme LeBel : Mais...
M. Tanguay : ...autrement
dit, «est employée pour une élection générale suivante».
Mme LeBel : Moi,
honnêtement, c'est peut-être de voir avec M. le Directeur général des
élections, parce que je ne suis pas celle qui... Voyons... celle qui...
Mme LeBel : ...processus, mais
je me disais qu'entre les deux, bon, est-ce qu'il ne faut pas trouver une façon
de reprendre, après ça, un cycle normal? J'imagine que le... Dans le fond, ma
question, je vais la préciser parce que je ne me rends compte que je ne suis
claire du tout : Avant qu'on ajoute le paragraphe 2, qu'est-ce qui se
passait quand vous étiez dans les 3 mois avant? Parce que là vous faites
de 3 à 6.
M. Reid (Pierre) :Oui, mais c'est...
Mme LeBel : Mais qu'est-ce
qui se passait quand vous étiez... Parce que là, on peut bien préciser quelle
sera la conséquence d'être à l'intérieur d'un délai de trois... de 6 mois,
maintenant 6. Mais c'était quoi... Qu'est-ce qui se passe actuellement dans les
3 mois?
M. Reid (Pierre) :Je vais demander à maître... à Monsieur Blanchet de
répondre.
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui, M. le Président.
Dans le fond, on s'est rendu compte, en 2007, que la problématique pourrait
arriver. Parce qu'on s'est ramassés... Quand même, la nouvelle carte a été
adoptée quand même assez tardivement. Présentement, les directeurs de scrutin
sont déjà sur le terrain, on est un an avant les élections, là, mais à faire le
travail de trouver leurs endroits de vote en fonction du nombre de bureaux de
vote qu'ils vont avoir. Donc, on s'est rendu compte qu'il était déjà sur le
terrain quand la nouvelle carte a été adoptée, donc ils ont rendu reprendre le
travail. Donc, c'est pour ça qu'on s'est rendu compte que, si on s'était rendus
à trois mois, qu'on n'y serait jamais arrivés. Donc, c'est pour ça qu'on a pris
connaissance puis on a dit : Bien, ça prend un minimum de six mois. Donc,
c'est pour cette raison. Donc, en 2017, la carte qui a été mise en vigueur,
déjà, les délais étaient déjà serrés selon nous. C'est pour ça, le six mois.
Mme LeBel : Mais je comprends
très bien votre demande de 3 à 6, puis, pour moi, je vois la nécessité de le
faire, là, pour éviter des conséquences puis vous permettre de vous préparer.
Ce que je me demande, c'est : Mettons qu'il n'y a pas de modification, là,
on ne fait pas de modification, qu'on demeure à trois mois, qu'est-ce qui se
passe dans le cas où le délai de trois mois n'est pas respecté et que la
législature prend fin avant l'entrée en vigueur? On est sur l'ancienne liste?
Parce que là on prévoit la conséquence d'être à l'intérieur du délai. Qu'il
soit de trois ou de six, là, pour moi, la discussion sur le deuxième alinéa est
la même, on prévoit la conséquence. Mais actuellement, c'est quoi qu'il se passe
si on... C'est parce que ce n'est jamais arrivé, j'imagine?
M. Blanchet
(Jean-François) :Ce n'est jamais arrivé.
Mme LeBel : O.K. Mais la
conséquence n'était pas prévue, donc on constate la lacune. Donc, on fait deux
choses non seulement on augmente le délai de trois à six, mais on pallie à la
lacune ou la conséquence. On avait une conséquence, mais on ne donnait pas la
suite du processus dans l'article. C'est ça?
Une voix : ...oui.
Mme LeBel : O.K. Donc, sur la
proposition de mon collègue, d'y aller à une... Cette nouvelle liste est
employée pour la prochaine élection générale plutôt que deux. Avez-vous un
envers de la médaille à ça? Je veux dire, je n'ai pas de...
M. Reid (Pierre) :Moi, je dirais que je préférerais y réfléchir davantage
plutôt que d'arriver avec une modification à la pièce, là, dans ce cas. Parce
qu'on venait vraiment combler, par cette proposition-là, de trois, six mois,
c'était, dans le fond, de, vraiment, de combler, là, où la loi était muette,
là. On se disait : Mais qu'est-ce qui va se passer, qu'est-ce qu'on fait,
là? Donc, en ayant ce délai de six mois, on vient un peu répondre à ce, je
dirais, ce vide juridique. Mais à savoir qu'est-ce qu'on doit faire, c'est...
effectivement, on se retrouve dans une situation de vivre avec la même carte
pour une troisième élection. Moi, je pense que j'aimerais qu'on puisse
peut-être davantage y réfléchir.
Mme LeBel : À ce stade-ci, M.
le Président, si vous permettez, j'avais déjà annoncé que j'avais un enjeu dans
quelques minutes. Peut-être qu'on peut suspendre immédiatement. Je pourrai
faire quelques discussions avec mes équipes, allez pallier à mon enjeu et
revenir, puis peut-être que cette réflexion-là pourra se faire dans ce
délai-là, M. le Président, si vous permettez. Est-ce que ça convient à mes
collègues?
Des voix : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. On va... la suspension
qu'on avait prévu pour...
Des voix : Immédiatement,
puis on pourra ajouter à la réflexion.
Le Président (M. Bachand) :Parfait. Alors, on suspend. Merci beaucoup. À tantôt.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 27)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Merci beaucoup. Alors, M. le député de
Lafontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui, M. le
Président. On va...
Le Président (M.
Bachand) :Vous aviez un amendement, c'est
ça?
M. Tanguay : Oui. On va le
mettre sur l'écran, ça ne sera pas long, M. le Président. Merci beaucoup.
Alors, M. le Président, j'aimerais déposer... Ah! C'est plus gros. Je vous
remercie, Mme la secrétaire. L'article 5 : L'article 5 du projet
de loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième paragraphe, des mots
«les deux élections générales suivantes» par les mots «l'élection générale
suivante».
La logique, puis je vais la résumer
ainsi... la logique est la suivante. Sur six mandats de quatre ans, sur 24 ans,
cet amendement-là est la différence entre quatre cartes électorales ou trois.
Je vais vous l'expliquer. Puis là, on pourrait... fais-moi un dessin, là, mais,
moi, je me suis fait un tableau didactique, là. J'ai fait élection 1,
élection 2, élection 3 jusqu'à élection 7. Donc, entre élection 1
et élection 7, il y a 24 ans, parce que vous avez six périodes entre
1 et 7, six périodes de quatre ans. Dans le scénario normal, vous avez aux
élections impaires, vous avez une nouvelle carte électorale, aux huit ans :
à l'élection 1, huit ans, l'élection 3, huit ans, l'élection 5,
huit ans, l'élection 7. Alors, normalement, aux huit ans, vous avez une
nouvelle carte électorale. Sur six périodes de quatre ans, sept élections, vous
avez eu une nouvelle carte appliquée à 1, 3, 5, 7. Donc, sur 24 ans,
scénario normal, vous avez quatre cartes électorales sur 24 ans. Dans le
scénario où, et c'est là où on aborde la dynamique particulière, où, à l'élection 3,
on saute puis on tombe à une nouvelle carte à l'élection 4, bien, ma
prochaine nouvelle carte électorale va être à l'élection 6. Donc, j'aurai
une carte électorale nouvelle à l'élection 1, à l'élection 4 et à l'élection 6.
L'élection 7, ça serait... Donc, sur mon 24 ans, j'aurais eu trois
cartes électorales. Dans ce cas-là, on propose de ne pas sauter de 4 à 6, mais
de sauter de 4 à 5, on reprend le pas. Donc, ce serait une nouvelle carte
électorale à 1, à 4, à 5 et à 7. En changeant le pluriel par le singulier, j'arrive,
sur mon «span» de 24 ans, à avoir, plutôt que... malgré l'écueil qu'on a
sauté une élection, à avoir trois nouvelles cartes... plutôt, d'avoir quatre
nouvelles cartes plutôt que trois sur 24 ans, et c'est là où la représentation
prend tout son sens. Ça a-tu de l'allure, ça, M. le DGEQ?
• (17 h 30) •
M. Reid (Pierre) :Parce que vous y allez avec des mandats de quatre ans? C'est
sûr que, si s'insère dans tout ça une élection, un gouvernement... disons une
élection après 18 mois ou deux ans, bien là, c'est que... là, c'est un autre...
on est dans un autre schéma, là, une autre hypothèse. Il faut dire que la...
là, dans le fond, là, l'amendement qui est proposé, c'était vraiment pour venir
combler le vide juridique de savoir si, effectivement, la...
17 h 30 (version non révisée)
M. Reid (Pierre) :...législature prenait fin avant l'expiration de trois
mois, là. On fait quoi avec la nouvelle carte qu'on avait en main, là?
Comment... quelle vie qu'on lui donnait? Là, dans le fond, on est venus dire:
Écoutez, un donnez-nous de l'espace, de 3 à 6 mois. Et là on vient dire:
Bien, écoutez, si jamais ça arrive, là, bien que cette carte-là, que la
nouvelle carte qui aurait été produite, mais elle s'appliquera, à ce moment-là,
pour les deux prochaines élections, pour éviter de faire... d'avoir à
recommencer le processus.
Moi, je vous dirais: Bon, comme je vous
dis, c'est que si on y va cycle de quatre ans, ça peut bien aller, mais si on a
des gouvernements minoritaires, ça veut dire que si la carte vie pour... fait
comme trois élections... en fait, la vieille carte trois élections, mais la
nouvelle va faire une élection, ça veut dire que s'il y a deux élections après
18 mois, ça veut dire qu'il faut que la commission pédale ou bien qu'elle
dise: Bien, cette carte-là, finalement, bien, il faudrait qu'elle s'applique
également à un cas d'un déclenchement d'élections, là, en moins de deux ans.
Mais, comme je dis, là, c'est... j'ai
comme... il faudrait que... c'est difficile à figurer, là comme tel. Je
comprends que vous avez fait un schéma ou un tableau, là, mais je vous dirais
que l'important ici, c'était, je répète, de maintenir le... d'avoir le 6 mois
pour assurer cette préparation et également de combler ce vide juridique de
dire: mais qu'est-ce qu'on fait avec la nouvelle carte? Et tout ce qu'on fait,
on a dit: Bien, la nouvelle carte, on va reconnaître qu'elle va avoir son effet
plus tard, mais pour deux élections, comme c'est la règle présentement.
Mme LeBel : Oui. Si vous me
permettez, peut-être juste pour situer, il y a deux aspects. Il y a l'aspect
démographique, que mon collègue de LaFontaine tente de régler par la
proposition d'amendement, mais il y a aussi le fait que la proposition du
député de LaFontaine fait en sorte que cette délimitation-là va être utilisée
que pour une seule élection. Donc, on va reprendre le processus très rapidement
pour établir une nouvelle carte. Donc, je pense que, pour... personnellement,
je pense que c'est plus approprié de le laisser comme ça, parce qu'on... vous
avez d'ailleurs mentionné, si je ne me trompe pas, qu'ailleurs au Canada, les
délimitations ont généralement une durée de vie d'environ 10 ans, de toute
façon. Donc, ici, on serait dans une circonstance exceptionnelle où on aurait
peut-être, pour un moment où on atteindrait peut-être autour de 12 ans,
mais par la suite, on reprendrait le cycle de huit ans, bien, en moyenne huit
ans, parce que ça peut être six, on s'entend, s'il y a une une élection plus
courte. Moi, je pense, et je vous le soumets parce que je ne suis pas l'experte,
qu'entre les deux... parce que c'est une balance d'inconvénients ici, il y a
l'inconvénient de la démographie, comme mon collègue l'a dit, et de faire vivre
les cartes au rythme des changements démographiques, et il y a l'inconvénient
aussi de se retrouver peut-être avec un cycle trop court où le six mois va
prendre tout son sens. Puis on va retrouver dans un cycle où on va en être à
l'intérieur du six mois, on n'aura pas eu le temps, puis là on va se retrouver
d'une carte à l'autre ou on va toujours être dans le processus exceptionnel,
parce que le délai d'une seule élection générale pourrait occasionner cet
inconvénient-là. Je vous propose ce postulat-là. Est-ce que je me trompe?
Compte tenu que vous êtes quand même plus expert que moi, là.
M. Reid (Pierre) :Oui. Puis, de toute façon, même en appliquant, disons, la
vieille carte pendant 12 ans, bien, quand on veut reprendre, là, pour une
élection... si on l'appliquait juste pour une élection, bien là je dis: Si
jamais pour... il va falloir... après la première élection, il faut deja avoir
commencé des travaux pour l'élection qui va suivre. Est-ce que ça serait moins
de 4 ans? Mais même en même temps, si on prévoyait que cette carte-là, qui
n'a pas pu être application, on lui donne... elle s'appliquerait pour les deux
prochaines élections, c'est sûr qu'au moment où elle a été proposée, avec la
fin de son application après deux élections, elle aussi, elle aura fait 12 ans.
Si on regarde la démographie, on va s'être.... parce déjà elle va avoir quatre
ans, elle va avoir vieilli de 4 ans avant même de pouvoir s'appliquer.
Donc, ça va être... c'est comme si on avait des cycles de 12 ans, là, deux
fois. Je pense que c'est...
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que la question que je vous pose, dans le fond, là, elle est très claire. Il y
a des travaux à faire pour préparer une nouvelle carte électorale. Il y a un
processus. Et ce n'est pas pour rien qu'on a mis, à l'origine, dans la loi
électorale, un cycle de huit ans pour vous permettre d'une élection à l'autre,
quand c'est rendu... de ne pas être pris pour faire un processus sur quatre ans
de façon serrée et de se retrouver peut-être dans une circonstance où on va se
trouver où la législature se termine à l'intérieur du délai de six mois. Et là,
j'anticipe peut-être que je me trompe. Mais je comprends très bien l'argument
de mon collègue de LaFontaine qui dit que la carte électorale doit être collée
le plus possible sur le cycle démographique. J'en suis sur les principes, mais
maintenant, l'application pratique de ces principes-là doit trouver un certain
écho...
Mme LeBel : ...dans
l'application de pratique, vous êtes beaucoup plus habilité que moi à y
répondre, et là, ce que j'anticipe et ce que je comprends vos commentaires,
c'est que si la prochaine élection générale, à titre d'exemple, pour toutes
sortes de raisons, on a un cycle de six ans, je vais dire 2026, 2022, même, ce
n'est pas important, la date, en 2022, on n'est pas capables de faire les
travaux dans les 6 mois. Donc, l'ancienne carte électorale s'applique.
Elle aura eu trois élections de suite, nécessairement, cette ancienne carte là.
Et en 2022, surprise, c'est un gouvernement minoritaire. Et on se retrouve deux
ans plus tard parce qu'on prévoit la prochaine élection générale suivante à
avoir... à faire les travaux rapidement et nécessairement, potentiellement,
dans un autre délai de six mois où là, ça va être encore l'ancienne carte qui
va vivre. Donc, si je comprends que... est-ce que je comprends qu'il y a
l'enjeu comme mon collègue réfère? Et je comprends que même le délai de trois
mois, on ne l'a jamais utilisé. Donc, on parle quand même d'une situation
exceptionnelle. Donc, ce serait exceptionnel que notre carte vive
3 cycles. Ce serait exceptionnel, surtout qu'on se donne encore plus de
façons de... Bon.
Mais est-ce que je comprends que d'avoir
deux cycles d'élections, huit ans, ou peut-être 6 dans certains... entre 6 et
8, je vais le dire comme ça, idéalement. Est-ce que c'est pour faire les
travaux? Parce que j'ai l'impression que ça ne s'écrit pas sur le coin d'une
table, une nouvelle carte électorale, il va y avoir un processus, des travaux,
des délais qui sont soumis à ça. Donc, est-ce que je comprends que c'est... que
vous êtes plus à l'aise avec un délai de deux ans? Donc... pas de deux, de deux
élections générales, puis... et là, quand je dis ça, là, ce n'est pas pour pour
fermer le clapet à mon collègue de LaFontaine, mais ça, ça émane quand même
d'un consensus du comité consultatif et d'une lettre que vous nous avez
envoyée, entre autres, et de travaux qui sont menés avec tout le monde. Donc,
il doit y avoir une raison pour laquelle c'est la proposition qui a été faite.
Moi, je vous demande juste de nous aider, de nous éclairer dans le choix qu'on
doit faire entre un cycle d'élections générales suivantes et deux élections,
parce que vous serez une des personnes ou, en tout cas, une des entités amenées
à travailler ces deux cycles-là.
M. Reid (Pierre) :Bien moi... C'est parce qu'on discute d'hypothèses. Puis
c'est vrai que la situation ne s'est pas produite, mais on veut éviter qu'elle
se produise étant donné que lors de la... on l'a adopté en juin 2017, là.
Mais tout ça, ce retard-là, tenait du débat à l'Assemblée... de la convocation
de la commission de l'Assemblée nationale, n'eût été de ça, on n'a pas
d'inquiétude, là.
Mme LeBel : O.K.. Mais en
temps normal, là, quand vous commencez à préparer un processus, là, ça prend
combien de temps à être prêt?
M. Reid (Pierre) :Je vous dirais que c'est deux ans.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, interventions, Mme la
ministre? M. le député de LaFontaine?
M. Tanguay : Bien, la
ministre...
Mme LeBel : Non, écoutez,
moi, je pense sincèrement qu'on est mieux de le garder à deux élections générales
suivantes ou peut-être qu'on pourrait dire : Les élections générales
suivantes en autant qu'elle se produit dans un délai de plus de quatre ans,
donc peut-être éviter... Mais c'est parce que j'anticipe que si on fait ça de
cette façon-là, M. le Président, on va se retrouver peut-être avec une
possibilité de faire vivre une carte électorale pendant quatre élections, alors
que là, la possibilité maximum, c'est qu'elle vive trois élections, puis
qu'après ça on en ait deux, puis que le cycle normal reprenne. Donc moi, je...
et je vais interpréter votre hochement de tête. Je considère que la proposition
de base est la meilleure et je vais... Comme on doit, à un moment donné,
prendre une décision, M. le Président, je vais voter contre l'amendement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine...
la députée de Notre-Dame-de-Grâce...
M. Tanguay : Pardon?
Le Président (M.
Bachand) :Excusez, c'est parce que j'ai
votre collègue aussi après.
M. Tanguay : Oui, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Allez-y, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Merci, M. le
Président. Vous avez évoqué, donc si on avait des gouvernements minoritaires,
donc que c'est une possibilité. Pouvez-vous m'expliquer encore l'impact, donc,
dans le scénario et dans le scénario de l'amendement, le fait d'avoir peut-être
un ou deux... comme on a vu au fédéral, hein, vous vous rappelez de cette
période où il y a eu un gouvernement minoritaire après l'autre. C'est quoi,
l'impact par rapport à une formule ou l'autre? Quelles sont les conséquences?
M. Reid (Pierre) :Bien, les conséquences, c'est que... bien, les
conséquences, ça va être d'être obligé de vivre avec la même carte...
Mme Weil : Pendant longtemps.
M. Reid (Pierre) :Longtemps. Et là encore, il faudrait que ce soit clair, que
ce soit comme ça aussi, là. Dans le fond, c'est qu'à défaut d'avoir une
nouvelle carte, on va être obligés... on va vivre avec l'ancienne carte tant
qu'on n'aura pas fait les travaux sur une nouvelle carte, là.
Mme Weil : Donc, vous, que ce
soit dans un scénario de gouvernement minoritaire ou non, la... par rapport à
l'amendement, votre réaction, un peu comme la ministre, et votre expérience...
Votre réaction à l'un ou l'autre des scénarios?
• (17 h 40) •
M. Reid (Pierre) :Moi, je vous dirais que la réflexion qui a été faite sur
cet amendement-là, c'était, dans le fond, de combler un vide juridique quant à
la...
M. Reid (Pierre) :...l'existence... qu'est-ce qu'on fait avec la nouvelle
carte électorale qui ne peut pas entrer en vigueur parce que le délai de trois
mois qu'on veut ramener à six mois n'a pas été respecté? Donc... Mais la
conséquence de ça, c'est, bien, écoutez, pour... Dans le fond, la nouvelle
carte s'appliquera suivant ce qui est déjà prévu dans le processus pour deux
élections générales qui vont suivre. Mais, parmi ces deux-là, il pourrait y
avoir aussi une élection plus précipitée, là, que quatre ans.
Mme Weil : Et vous ne trouvez
pas que, dans l'amendement qui est proposé, cette histoire de s'assurer que les
circonscriptions reflètent la réalité démographique a plus de chances, dans le
sens qu'on ne va pas tarder, on va tout de suite s'assurer que... Parce que, tu
sais, on parle de politiques publiques, là, essentiellement, qui doivent
s'adapter. Donc, c'est les gouvernements qui seront appelés à adapter des
politiques publiques à cette réalité démographique dans un certain territoire,
et tous ceux qui sont impliqués, tous les niveaux de gouvernement qui sont
impliqués par rapport à... les députés, peut-être, dans un premier temps, au
niveau provincial, évidemment. Vous ne voyez pas d'incidence dans un cas...
M. Reid (Pierre) :Bien, je dirais que certains pourraient vous dire
qu'idéalement il faudrait peut-être refaire parce que la démographie, quand
même, par rapport à il y a quelques années, évolue davantage et change plus.
Bien, certains pourraient vous dire : Est-ce qu'on ne devrait pas revoir
ça après chaque élection générale, à la limite, là? Mais c'est sûr que c'est...
je pense, ça n'a jamais été envisagé. Puis, même ailleurs au pays, comme je le
disais tantôt, c'est de faire... de 10 ans. En même temps, d'autres vont vous
dire : Bien, écoutez, assurer quand même une stabilité à la délimitation
des circonscriptions, c'est une chose. Mais c'est sûr que...
Puis on l'a vécu, la dernière carte, il y
a des circonscriptions qu'on a dû créer en raison d'une différence entre la
moyenne, qui était beaucoup trop élevée. Et même actuellement, si vous prenez les
données démographiques, il y a dans certaines régions que... comme je l'ai dit
plutôt, qui sont sous-représentées et d'autres qui sont surreprésentées. Donc,
vous comprendrez que les prochains travaux de la commission, ça risque d'être
très mouvementé.
Mme Weil : Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Juste comprendre
la dernière réponse du DGEQ... Pouvez-vous me dire... Vous dites : Ça va
être très mouvementé. Je n'ai juste pas compris, excusez-moi.
M. Reid (Pierre) :Non, non, mais mouvementé dans le sens qu'il va y avoir des
décisions à prendre quand on regarde la démographie, parce qu'on le savait
déjà, en faisant les travaux pour la carte qui s'applique depuis deux
élections, qu'il y avait des régions où ça pouvait être sous-représenté. Il y
avait une tendance démographique. C'est ce qu'on est en train de vérifier. Les
travaux sont commencés pour voir si cette tendance s'est maintenue. D'autres
étaient peut-être surreprésentées. Donc, c'est ça qu'on va faire.
Mais on savait également, quand on est
arrivés avec les circonscriptions de Lanaudière et de Laurentides, là aussi, à
un moment donné, il y avait... ça a été des nouvelles circonscriptions qui, en
fait, ont été amenées parce qu'il y avait déjà... elles étaient
sous-représentées. Donc, dans cette région-là de Laurentides et Lanaudière, on
a dû ajouter deux nouvelles circonscriptions, ce qui a amené le retrait de
circonscriptions sur l'île de Montréal.
M. Tanguay : Oui, oui, tout à
fait. Puis vous en êtes témoin privilégié, hein? Vous savez, quand on touche
aux délimitations, il n'y a rien de plus à coeur, pour un député, un élu, que
les délimitations de son territoire. Parce que, oui, il y a une espérance
d'être réélu, puis il a déjà été élu sur cette carte-là. Mais, au-delà de ça
aussi, il y a un attachement avec la population, tu sais, puis c'est quelque
chose qui... en tout cas, de notre côté de la clôture, parce que vous, vous
êtes l'arbitre l'autre bord, mais de notre côté, il n'y a rien de plus viscéral
que ça pour un député, là.
M. Reid (Pierre) :Oui, puis même pour de la population, même pour la
population elle-même qui, pour eux autres, c'est leur circonscription, et
d'arriver avec des changements, je dirais, nécessaires, mais qui peuvent
paraître brusques également, là, de... Puis on en a eu, des représentations,
pour couper, par exemple, là, même sur l'île de Montréal, au niveau d'une
circonscription, il pouvait y avoir que certains quartiers... Mais il me
semble... mais, à un moment donné, il faut couper parce qu'on veut assurer,
dans le fond, une représentation le plus équitable possible pour les électeurs,
donc à partir d'une moyenne.
Une voix : ...
Mme LeBel : Hein?
Une voix : Est-ce que vous
vouliez intervenir?
Mme LeBel : Bien, je vais
peut-être compléter sur mes remarques, mais pas... laisser continuer, là. Bien,
moi, écoutez, M. le Président, chers collègues, je pense que ce que le
Directeur général des élections vient de dire, pour moi, milite en faveur de,
justement, voter contre l'amendement, et je m'explique. Il y a... je le répète,
je pense que c'est une balance des inconvénients ou un équilibre entre un
mouvement démographique et une carte qui suit le plus près possible ou de façon
la plus idéale possible les mouvements démographiques de la population. La
stabilité des circonscriptions, on l'a vu la dernière fois où on a voulu
enlever une circonscription sur l'île de Montréal, entre autres, où...
Mme LeBel : ...que la
démographie, tout simplement, le justifiait, mais l'attachement des gens, on
l'a vécu également en Mauricie, on a perdu un comté, c'était nécessaire en
fonction des mouvements démographiques. Mais c'est très difficile pour les gens,
sur le terrain, pour les électeurs, les citoyens et les MRC, les gens qui ont
un attachement envers non seulement leur député, mais la délimitation. Donc, je
considère que, si on en arrive à vivre avec une nouvelle carte, une seule
élection et qu'on rebouscule les gens après une autre élection, j'ai
l'impression qu'entre la balance des inconvénients, c'est-à-dire le suivi
démographique très près de la réalité et le fait d'avoir une élection ou après
une autre... un seul cycle électoral ou une seule élection, on se retrouve
avec, potentiellement, de nouvelles délimitations de circonscriptions. Pour
moi, entre les deux choix, je pense que je vais... je préfère, et je le dis...
parce que c'est très difficile ici, il y a des arguments dans les deux sens, on
va en convenir, je pense que je préfère vivre avec l'article d'origine, et
compte tenu aussi que les chances qu'on utilise ce tel article soient très
limitées parce qu'il n'a jamais été utilisé dans le passé, là.
Mais je voulais juste être claire, là, que
je pense qu'il y a des arguments en faveur des deux positions. Mais, dans les
circonstances, ce n'est pas personnel, M. le député de LaFontaine, parce que
c'est deux en deux, mais je vais quand même voter contre.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Non, non, non,
M. le Président, c'est sûr que ce n'est jamais personnel, parce que sinon, la
ministre et moi, nous ne serions pas les amis que nous sommes. Une fois que
j'ai dit ça, est-ce, puis je trouve ça intéressant puis j'ai peut-être mal
saisi, est-ce que... Je vais dire de même, là, peut-être pas sur 8,10 ans,
mais peut-être sur aujourd'hui par rapport à il y a 20 ans, aujourd'hui
par rapport à il y a 40 ans, diriez-vous, puis je vais le dire de même,
diriez-vous qu'il y a une accélération de la démographie? On est plus
6 millions, il faut qu'on se parle, là, au début des années 80, on est 8.5
plus millions, puis vous avez toujours que 125 députés. Ça, ça ne change
pas. La loi vous dit : Entre 122, 125, on en prend 125. Trouvez-vous qu'il
y a une accélération? Justement, vous avez toujours que 125 à distribuer, puis
là, je veux dire, on ne fait plus des sauts de plus 50 000 de population,
là, on peut faire des sauts de 150.000, 200.000. Alors, il y a comme une
accélération, je pense, de la réorganisation de la carte électorale.
Démographiquement, est-ce que ça tient la route, ça?
M. Reid (Pierre) :Bien, ça évolue. Ça évolue, puis on l'a vu également. Bien,
c'est sûr que, quand vous regardez les années passées, c'est sur que ça s'est
urbanisé, donc il y a du déplacement. Montréal a pu perdre des électeurs et des
électrices, d'autres régions, que ce soit dans le nord de Montréal, même
vers... puis même vers le milieu, là, tu sais, je pense à Lanaudière, alors que
d'autres régions, sans dire qu'elles se sont dépeuplées, ont perdu des
populations. Donc, c'est... Bon, est-ce que ça va... Je ne sais pas. Avec la
COVID puis le télétravail, est-ce que... On sait qu'on entend parler de
mouvements de population des gens qui préfèrent s'éloigner de certains grands
centres. Là, les études, les vérifications qu'on va faire, est-ce que ça va
avoir un impact, là, assez important pour... qu'on n'avait peut-être pas
entrevu, là, lors de notre dernier exercice? Ce sera à voir.
M. Tanguay : Et puis il y a
toujours la... Parce qu'on les voit, les calculs que vous faites, comme exemple
Laurentides-Lanaudière, on voit que c'est... il y a du monde. Autrement dit,
dans votre fenêtre de plus ou moins 25 %, on voit que c'est pas mal accoté
à du 15, du 17, du 23 %, là, dans les Laurentides-Lanaudière. Là,
détrompez-moi, je pense que vous êtes passé de 15 à 17 %, vous n'en avez
ajouté deux. Montréal en a perdu un puis Mauricie en a perdu un. Je vous dirais
même que là vous avez donné suite, donc, de 15 à 17, Laurentides-Lanaudière,
puis je pense que, dans 4 ans, vous risquez d'éclater votre plafond de
25 % dans plusieurs. Donc, autrement dit, il y a là une pression, un
presto auquel vous savez déjà que vous devrez y répondre, là. Je pense qu'on
peut le voir déjà. Tu sais, autrement dit, peut-être il y a 30 ans ou il y
a 20 ans, votre carte, je veux dire : Oui, ma carte, là, je suis dans
des écarts de plus ou moins 8-10 %. Là, vous voyez que vous êtes dans des
écarts à du moins 23 puis à du plus 24. C'est là, peut-être, l'aspect où mon
point de dire de l'accélération, à tous les 8 ans, là, ça va donner un
coup, là. On ne peut pas imaginer qu'il n'y aurait pas une, deux ou trois plus
circonscriptions qui changent complètement, là. C'est la réalité que je déduis
de vos travaux.
• (17 h 50) •
M. Reid (Pierre) :Oui. Puis c'est sûr que, quand on a fait la dernière carte,
on sait que pour la prochaine, il va y avoir, probablement des changements
peut-être plus importants que la carte actuelle. Parce qu'on regarde les
marges, puis là on se dit : Bien, c'est sûr que, dans... ça va dépasser...
M. Reid
(Pierre) :...Le pourcentage. Et là, il va
falloir vraiment apporter des changements à la carte. Mais là, c'est ça, c'est
pour ça qu'il y a des... Mon équipe est en train de toute évaluer ça et de se
préparer parce que les... comme je l'ai... peut-être je l'ai mentionné, les
travaux vont commencer, là, au cours de la prochaine année.
M. Tanguay : Et on
voyait que pour nos amis de l'Outaouais, ils ont cinq députés, mais peut-être
que l'Outaouais risque peut-être de tomber à quatre à la prochaine, parce qu'on
sentait qu'ils étaient pas mal limites, là. Et c'était un scénario... Je ne
veux pas vous demander un «advance ruling», comme en matière fiscale, mais on
voit ces mouvements-là, de pression, c'est les vases communicants, là, je veux
dire... Puis, il y avait une grosse décision à prendre, puis elle a été prise à
Montréal, puis en Mauricie, mais après ça, ça... Donc, Montréal et Mauricie,
c'est gagner du temps, ça a baissé la pression dans le presto, mais la pression
est encore forte, notamment en Outaouais, là. Il a peut-être passé en disant...
C'est ce qu'on voit des analyses aussi là.
M. Reid
(Pierre) :C'est ce qu'on va vous dire
dans...
M. Tanguay : C'est ça,
je n'aurai pas d'«advance ruling».
M. Reid
(Pierre) :À suivre.
M. Tanguay : M. le
Président, j'aimerais savoir est-ce que... puis je sais que l'article 32,
bon, vous l'avez dit à plusieurs reprises, le but, là, c'est davantage de
changer de trois mois aux six mois, là. Un peu plus puis vous nous
diriez : Oubliez le deuxième paragraphe puis adoptez-le, c'est trois mois
puis six mois qu'on veut. Est-ce que ça, ce qu'on discute là, après une élection
ou deux élections, est-ce que ça fait partie des discussions du comité
consultatif, ça?
M. Reid
(Pierre) :Non.
M. Tanguay : Non?
M. Reid
(Pierre) :Non, c'est : toutes les
dispositions qui regardent la représentation électorale sont exclues des des
avis ou des discussions qu'il peut y avoir en comité consultatif. Ça, c'est
l'article que je vous citais tantôt, l'article 520, je pense, qui
dit : Bon, vous pouvez regarder et donner des avis sur ce qui concerne la
présente loi, donc la Loi électorale, sauf en ce qui concerne la représentation
électorale.
M. Tanguay : O.K., donc
le deuxième paragraphe, surtout la dernière ligne, ça ne faisait pas partie,
ça, en vertu de 520.
M. Reid
(Pierre) :Non.
M. Tanguay : O.K. Ça,
là, quand on a un témoin en cour puis qu'un témoin vous donne cette réponse-là,
c'est : Ah! Parce que là, la ministre, elle ne peut pas me servir que, ça,
ça découle du comité consultatif, puis que le «checks and balances» a été fait,
et ainsi de suite.
Mme LeBel : Non, je n'ai
pas...
M. Tanguay : Ça, c'est
une décision exécutive qui vient d'où?
Mme LeBel : Oui, bien,
probablement dans les discussions avec le DGE. Bien, il hoche la tête. Quand je
parlais du «checks and balances», je parlais de la considération entre une
carte qui suit très bien ou le plus collé possible sur les mouvements
démographiques, entre autres. Et il y a d'autres éléments pour considérer une
carte, hein : il y a le mouvement démographique, il y a la stabilité, on
l'a vu. Parce que si c'étaient purement des mouvements démographiques, il n'y
aurait pas de circonscriptions d'exception, il y aurait peut-être des
circonscriptions qui finiraient par disparaître, on n'aurait peut-être pas
maintenu celles à Montréal pour d'autres raisons, et là, je suis dans les
hypothèses.
Donc, il y a plusieurs considérations et
c'est moi qui fais le «checks and balances» entre les considérations qu'on
vient de mentionner, et j'entendais aussi la stabilité. Le fait que... De vivre
avec une carte... Une carte à une élection, puis une autre carte à l'autre
d'ensuite, des fois, pour les gens sur le terrain, les électeurs, aussi, ça
peut être difficile puis ça peut être long. De faire en sorte que la carte dure
minimum deux élections, idéalement, que deux élections, mais minimum deux
élections, parce que c'est l'équilibre entre, idéalement, deux et minimum deux,
moi, c'est pour cette raison-là que je l'évoquais, là.
M. Tanguay : M. le
Président, puis je reprends au bond ce que disait le Directeur général des
élections, je suis d'accord avec lui qu'il peut y arriver... bien, c'est un
fait, c'est une vérité de La Palice, là, qu'il peut y avoir des gouvernements
minoritaires. Puis un gouvernement minoritaire, c'est 18 mois, 2 ans
en moyenne. Mais par contre, quand on aborde cette question-là, qui n'a pas
fait partie, donc, du comité... Puis j'en suis à la dernière ligne du deuxième
alinéa, qui n'a pas fait partie du comité consultatif... Puis même je vous
dirais, M. le Président, rappelons-nous ce qu'on a dit un peu plus tôt, même si
ça avait été le cas, c'est ici que ça se décide, on n'est pas consultatifs, on
est législatifs. On ne peut pas... puis c'est le principe que j'applique ici,
M. le Président, on ne peut pas aborder cette logique-là en se disant : il
faut légiférer pour autre chose que des mandats de quatre ans. Le scénario d'un
minoritaire... puis en 2007, je pense que ça faisait plus de 100 ans, 103
ans, je pense, qu'on n'en avait pas eu, c'est la fin du 19e siècle, puis
il y en a eu en 2007 puis il y en a eu un autre en 2012. Il y a comme une
accélération. Puis là, il y a cinq partis représentés à l'Assemblée nationale,
plus quatre, il y en a cinq, puis il risque peut-être d'y avoir, oui, de plus
en plus de gouvernements minoritaires, ça, on le sait. Mais je vous dirais que
dans la logique de la carte électorale, je pense qu'on ne peut pas dire :
Bien, on va légiférer en prenant pour acquis qu'il y aura des minoritaires puis
là, on va essayer de voir quels impacts positifs ou négatifs ça pourrait avoir,
moi, j'applique juste des quatre ans. Et encore une fois, sur le calendrier que
je vois ici, en...
M. Tanguay : ...sept
élections, d'enlever... de garder les «s», c'est toute la différence entre,
dans sept élections, avoir quatre cartes électorales et d'enlever les... et de
garder les «s», c'est quatre cartes électorales... excusez-moi, c'est trois
cartes électorales en sept élections si vous gardez les «s». Si vous enlevez
les «s», c'est quatre cartes électorales en sept élections. Et là on retrouve à
reprendre la logique des cartes électorales aux deux élections, bon an, mal an,
aux huit ans.
Le directeur nous l'a dit, puis on le
sait, là, au lendemain de la deuxième élection avec la même carte, M. le
Président, la commission de représentation débute ses travaux. Elle n'a pas
besoin de se faire convoquer, elle débute ses travaux, elle a le mandat en
vertu de la loi, au lendemain de la deuxième élection. DGEQ nous dit que ça
prend, bon an, mal an, deux ans pour faire ça. Alors, il est clair que si, si,
s'il y a un gouvernement minoritaire, comme on l'a vu par le passé, c'était en
2007, ils n'auront pas le temps de livrer, puis là on fera, plutôt que huit
ans, on fera deux élections, on fera 10 ans, trois élections avec la même
carte. Mais, dans ce scénario-là, si, si, si, c'est le moindre mal de
dire : Bien, on va faire 10 ans, trois élections, comme c'est arrivé
avec les partielles de 2007, trois élections, 10 ans. Versus là, avec la
normalité, on a une assurance, c'est qu'on va faire trois élections,
12 ans avec la même carte. Ça, on a une assurance si on enlève le facteur
des gouvernements minoritaires.
Et je reviens là-dessus parce que je pense
que c'est important pour les députés, là. Les députés autour de la table, là,
puis vous allez peut-être dire que vous tirez dans le fond de votre chaloupe,
là, on ne veut pas, hein... Combien des fois on se fait accuser d'être
réfractaire à la réforme d'un mode de scrutin? Je sais que le gouvernement de
la Coalition avenir Québec se bat corps et âme pour faire avancer le dossier de
la réforme du mode de scrutin et que des bâtons, imaginaires, dans leurs roues
les empêchent. Mais c'est toujours un réflexe de dire : On ne va pas
changer le système, c'est les accusations, M. le Président, qui nous sont
faites, ou la carte électorale qui nous a fait élire.
Tout ça pour vous dire que, dans ce
sens-là, logiquement, si ça, c'était respecté, je ne devrais pas plaider ce que
je vous plaide, mais je pense que, pour l'application du principe, ça prend une
carte électorale la plus représentative. Je reviens là-dessus, puis on ne
pourra pas me faire démordre là-dessus, M. le Président, que passer, en sept
élections, de quatre cartes électorales à trois, je pense que ça vient
attaquer... ça vient diminuer, plutôt qu'attaquer, la représentativité de
l'Assemblée nationale parce qu'ils n'auront pas été considérés ou auront été
considérés uniquement trois fois versus quatre fois sur 24 ans les
mouvements dont on vient de parler, les mouvements dont on vient de parler.
Puis imaginez-vous si c'est accoté au
plafond, imaginez-vous, là, si c'est accoté au plafond dans
Laurentides-Lanaudière à du 22 %, 21 %, 23 %, 24 %, imaginez-vous
dans 12 ans comment ça va être rendu à du 27 %, 28 % puis
peut-être du 30 % dans certains comtés, et combien, dans d'autres comtés,
on va se rapprocher de la limite inférieure aussi. Imaginez-vous comment
drastique et comment mal le plasteur va faire quand vous allez l'arracher après
12 ans versus de l'arracher après quatre ans. Et ça, ça participe aussi,
je pense, d'un mandat de la commission de la représentation pour s'assurer que
c'est communiqué puis que les gens y adhèrent puis l'acceptent. Si vous faites
passer une région qui a cinq députés, cinq comtés à trois, là, ça risque d'être
assez rock-and-roll au point de vue de la non-acceptabilité sociale.
Moi, honnêtement, considérant tout ça, M.
le Président, je pense que le fait de dire : Si, à la troisième élection,
parce que la règle du six mois qu'on va voter n'est pas respectée, on doit
appliquer la même carte électorale, soit, à la quatrième élection, on va en
avoir une nouvelle, et là, comme avant, aux quatre ans, c'était mon élection 1,
ma 3 et ma 5, là on va voir 1, 4, c'est deux ans, faire ça, on le fait dans ce
deux ans-là, puis on va avoir deux cartes électorales. Puis savez-vous quoi? Je
suis certain que les changements vont être nécessairement moindres que si on
avait attendu huit ans. Mais il y aura fort probablement des changements, ça
serait très peu probable qu'il n'y ait aucun changement, mais il y en aura,
puis on va avoir une carte encore plus à jour, puis elle, elle va durer huit
ans. Vous n'aurez pas de carte, M. le Président, qui... une carte électorale
qui aura fait, dans le fond, quatre élections, la carte électorale, elle aurait
fait l'élection 1, 2, 3 et 4. Et, en ce sens-là, moi, je pense que c'est
tout à fait justifié et nécessaire.
• (18 heures) •
Puis l'amendement, là, vient peut-être...
versus pécher vers un 12...
18 h (version non révisée)
M. Tanguay : …j'aime
autant pêcher vers un 4 ans puis d'avoir une carte de plus que de pêcher
vers un 12 ans et là d'avoir, pendant un autre 4 ans, une troisième
élection avec la même carte, des disparités excessivement marquées. Et ça, il
en vient, M. le Président, de la... Je vois que vous allez me demander de
retenir... de me retenir... Je vous écoute.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, compte tenu de l'heure,
M. le député de Lafontaine et membres de la commission, je suspends les
travaux. Merci, à tantôt.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 36)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît!
Bonne soirée. La Commission des institutions reprend ses travaux. Nous
poursuivons donc l'étude détaillée du projet de loi n° 7, Loi visant à
faciliter le déroulement des prochaines élections générales provinciales dans
le contexte de la pandémie de la COVID-19 et modifiant la Loi électorale.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'amendement présenté par le député de LaFontaine à l'article 5.
Interventions? Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : On a profité de
la suspension, qui a été la bienvenue, pour pouvoir clarifier certains états de
situation. Naturellement, j'avais exprimé le fait que j'étais, bon, contre, ou,
à tout le moins, je ne voyais pas, là, pourquoi qu'on ferait la modification,
puis j'avais besoin d'avoir l'assurance que les inconvénients de l'application
pratique de tout ça ne dépassaient pas les avantages qui étaient énoncés par
mon collègue, c'est-à-dire ce que je comprenais puis j'avais édicté comprendre
depuis le début, c'est-à-dire là la nécessité ou la volonté de faire en sorte
que la carte électorale soit le plus possible collée sur les réalités
démographiques du terrain et les autres critères, là, qui sont pris en
référence. Donc, compte tenu de ça et des éclaircissements que j'ai réussi à
obtenir, bien, on va pouvoir voter pour l'amendement, si mon collègue est prêt
à ce qu'on le soumette au vote immédiatement.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Oui, M. le
Président. Je remercie la ministre en ouverture. Et effectivement, on a fait
notre point, on est prêt à voter pour, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 5
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Donc, on revient
à l'article 5 tel qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention , nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 5,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme LeBel : Article 6, M. le
Président : L'article 34.... L'article 6 se lit comme suit :
L'article 34 de ces lois est modifié par le remplacement de «trois mois»
par «six mois».
Donc, il s'agit d'une modification de
concordance, compte tenu de ce qu'on vient d'adopter à l'article 5 de la
loi qui modifiait l'article 32 de la Loi électorale.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 6, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Je vais vous
proposer de passer, bien, à l'article 7, ce qui est très logique. Donc, article 7 :
L'article 35 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
paragraphe 1, de «425 électeurs» par «d'électeurs que le nombre
maximal prévu par directive du Directeur général des élections».
La modification proposée vise à donner
plus de latitude au Directeur général des élections en lui permettant de
déterminer par directive le nombre maximal d'électeurs par section de vote.
Actuellement, peut-être une explication supplémentaire, là, ce qui est prévu...
il est prévu qu'une section de vote ne peut compter plus de 425 électeurs.
L'utilisation accrue, là, de différentes modalités de vote, puis le DGE pourra
nous l'expliquer plus avant si on a des questions, avant le jour du scrutin
fait en sorte que le seuil prévu par la loi n'est plus justifié. Par le passé,
ce seuil a déjà été haussé à quelques reprises. Il est passé de 300 à 350 en
1995, à titre d'exemple, de 350 à 425 électeurs en 2011. Vous comprendrez
que je ne sais pas ça par coeur, donc... Et donc c'est une modification pour
permettre d'avoir une meilleure meilleure latitude, là.
4bac Interventions sur l'article 7. M.
le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui. Donc, la
loi prévoyait 425 électeurs, et là «d'électeurs que le nombre maximal par
directive du Directeur général des élections. Et ces directives sont à quel...
ou c'est peut-être ce que vous venez de dire, là, puis je n'ai pas été assez
attentif, les directives, en ce moment, sont à combien?
Mme LeBel : 425, il me
semble. C'est-u ça?
Une voix : C'est dans la loi.
Mme LeBel : C'est dans la
loi. Pardon. C'est ça, présentement, c'est dans la loi. Excusez-moi, vous avez
raison. Présentement, c'est dans la loi, c'est fixé à 425. Ce qu'on propose, c'est
d'enlever le chiffre dans la loi, parce que, présentement, ça prend une
modification législative à chaque fois qu'on veut faire évoluer, et plutôt de
faire en sorte que ce seuil, c'est un seuil, hein, oui, en tout cas que ce
nombre, le nombre maximal, ce n'est pas un seul plafond, donc, soit fixé par
directive plutôt que par la loi.
M. Tanguay : On fait du droit
de la construction à soir. On ne savait pas.
• (19 h 40) •
Mme LeBel : Partez-moi pas
là-dessus.
M. Tanguay
: Et qu'est-ce
qui nous... Donc, par directive du...
M. Tanguay : ...Directeur
général des élections. Et est-ce qu'on peut entendre le DGE, M. le Président,
sur les directives? Donc, les directives, le Directeur général des élections,
vous les prenez, vous les publiez, puis aussitôt prises et publiées par vous,
je veux dire, deviennent obligatoire pour tous, c'est ça?
M. Reid
(Pierre) :Bien, oui, effectivement. Par
ça, on va déterminer un chiffre et qui sera applicable partout, là. Ça sera...
Au lieu d'avoir 425 dans la loi, bien, ce sera le chiffre qui, à ce moment-là,
sera peut-être de 400, 450, 475. Donc, au lieu d'être obligé de demander de
modifier... C'est un peu pour gérer l'affluence, là, du vote. On sait que les
gens votent de plus en plus par anticipation. Donc, s'ils votent par
anticipation... Par exemple, si vous aviez une section de vote à 425 et qu'il y
en a 30 %... 20 % qui vote par anticipation, bien, vous savez que
lors du vote ordinaire, le jour du scrutin, bien, vous n'aurez pas 425. Vous
allez avoir, là, moins d'électeurs, donc ce qui... à ce moment-là... En ayant
les chiffres des élections précédentes, de fixer non pas à 425, mais de fixer
le nombre d'électeurs par section de vote à, disons, 500 ou 510.
M. Tanguay : Et dites-moi...
Pour l'avoir vécu, j'ai été candidat défait le 26 mars 2007... Puis je
vois... M. le Président, la ministre vient de faire deux «thumbs up».
Mme LeBel : ...
M. Tanguay : Écoutez, si
vous voulez partir la soirée de même, là... Et c'était... Aujourd'hui, c'est le
comté de Chambly. Puis, je me rappelle, il y avait une municipalité qui était
Saint-Basile-le-Grand en 2007. Et là il y avait un pôle... Je ne me rappelle
plus du numéro de pôle, mais je m'en rappelle des lettres qui venaient après -
il y avait le pôle 38A, 38B, 38C, 38D - puis je pense que c'était la façon
de respecter la loi. Vous faisiez des pôles différents, mais c'était du
lettrage. Puis on se rendait à D, peut-être même à E. Puis là, quand je suis
allé, le jour du vote, on allait voter, puis là il y avait des longues filées.
Puis, moi, j'étais le candidat, mais déjà là, la rétroaction que j'avais dans
la file, elle ne regardait pas bien. Bien, en tout cas, je ferme la parenthèse.
Ce n'était pas des bons pôles pour nous autres. Mais c'était la façon de faire,
donc vous ajoutiez du lettrage à ça pour garder le 425?
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui, M. le Président.
Donc, oui, pour répondre à votre question, effectivement, aussitôt qu'on
dépasse.... Là, je ne sais pas en quelle année, c'était quoi exactement, le
plafond. Mais présentement, exemple, là c'est 425 électeurs par section de
vote. Si, après la révision, on est rendus à 426 électeurs, le directeur
de scrutin n'a pas le choix de diviser en deux la section de vote, donc c'est
là qu'on se ramasse avec le A et le B. Puis là dans la situation que vous
expliquez, c'est que probablement qu'il a poussé un édifice avec plusieurs
résidents sur le territoire et qu'on a été obligé de diviser en A, B, C, D.
M. Tanguay : Ah oui! ça
devait être quelque chose. Et, dites-moi, ça... Puis peut-être, juste
rapidement m'expliquer. Il y a... Ça, c'est des sections de vote. Il y a des
sections et il y a des secteurs, hein?
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui.
M. Tanguay : Et
qu'est-ce qui détermine le nombre de sections de vote? Bon an, mal an, il y en
a, quoi, il y en a 130, 145. Mon point, c'est que... Qu'est-ce qui... Par quels
logique ou équilibre interne on ne se ramassera pas avec des sections de vote
de 600, par exemple, ou de 700? Est-ce qu'il y a un nombre minimal, à quelque
part, de sections de vote dans la circonscription ou pas? Comment ça
fonctionne, ça?
M. Blanchet
(Jean-François) :Il n'y a pas de nombre
minimal, c'est-à-dire que c'est toujours le 425... le directeur du scrutin qui
fait sa délimitation. Mais avec les données qu'on lui fournit, il doit évaluer
justement les mouvements quand même sur son territoire et anticiper, O.K., la
limite de 425. Donc, il peut faire des sections de vote à 400, tu sais, pour
être certain que d'ici à l'élection que le nombre d'électeurs ne montera pas
dans la section de vote. Mais, grosso modo, les sections de vote tournent
autour de 400... 375 à 400 avant l'élection.
Puis pour répondre à l'autre question par
rapport... Le secteur électoral, c'est un regroupement de sections de vote qui,
normalement, sont liées à un endroit de gestion donc à un endroit de vote.
M. Tanguay : O.K.
Pourquoi ma question? Puis la ministre va comprendre. Par section de vote, tu
as une boîte puis tu as des travailleurs d'élection pour t'accueillir. Si on
met à 600, il risque d'avoir une...
M. Tanguay : ...file plus
longue à cause de la pénurie de main-d'oeuvre. Autrement dit, quelle assurance
avons-nous qu'avec les années qu'on a une section de vote à 425 bureaux de
vote par anticipation, jour J, c'est tel délai d'attente : Ah! monsieur et
madame, allez-vous mettre en ligne, vous, c'est la section de vote en ligne 16,
là, la section 16? Puis là, c'est sûr que c'est... À 425 voix, il va
peut-être avoir 3 personnes, mais, si on monte ça à 600... je ne suis pas
en train de dire que vous allez faire ça, là, mais vous allez avoir une
pression que la pénurie de main-d'oeuvre... peut-être de dire : Bien,
plutôt que d'avoir 130 scrutateurs, on va n'avoir 100 puis les sections de
vote vont passer de 425. Je ne suis pas en train de vous dire vous êtes de
mauvaise foi. Ce n'est pas ça, là. Je veux juste comprendre quelle logique qui
ferait en sorte que ça ne se répercuterait pas sur le délai que j'ai pour aller
voter, le délai d'attente que j'ai. Donc, bon, ma question, c'est : Quelle
assurance avons-nous qu'on va avoir un minimum de section de vote qui va nous
garder autour d'à peu près du 425?
M. Blanchet
(Jean-François) :Dans le fond, il faut
voir le chiffre qui serait le montant que... Le plafond qui serait fixé
pourrait varier dans les deux sens, on s'entend, là.
M. Tanguay : Oui.
M. Blanchet
(Jean-François) :Tu sais, il pourrait
aussi rediminuer avec le temps si, pour une raison x, y ,z, les électeurs ne se
présentent plus au vote par anticipation comme ça se passe présentement. Mais
c'est sûr que présentement, avec des taux de participation au vote par
anticipation, dans certaines circonscriptions, de 34 %, c'est 34 %
des électeurs de moins qui se retrouvent le jour du vote à voter à l'endroit
qui était prévu, pour n'avoir, exemple, 425. Donc... Et, quand on regarde aussi
les taux de participation globaux, bien, c'est sûr que présentement, pour une
urne qui, normalement, devrait avoir 425 électeurs le jour du BVO, il y en
a peut-être 200, 225, là. Donc, la garantie, c'est qu'on offre toujours... on
travaille toujours à offrir le meilleur service aux électeurs. Et on, comment
dire, on encadre des directeurs de scrutin aussi, de ce côté-là, pour s'assurer
qu'ils respectent les normes. Puis, de la note point de vue, c'est juste une
question d'équilibre. Là, on est à 425, puis je peux vous dire qu'on pourrait
facilement monter à 500, là.
M. Tanguay : Sans retarder le
vote?
M. Blanchet
(Jean-François) :Non, sans retarder le
vote.
M. Tanguay : Parce que vous
comprenez qu'il y a un incident direct là. Est-ce qu'on veut l'enlever par
directive puis mettre un plafond? Je pose la question. Et je comprends que
DGEQ, vous ne mettrez pas 600 $, là, parce que là, je veux dire, les gens
vont revirer de bord, puis là on va tout crier, mais techniquement, ça serait
possible. Est-ce qu'il y aurait lieu, peut-être, de mettre un plafond? Je ne
sais pas. On jase.
Mme LeBel : ...de poser une
question.
M. Tanguay : Oui, bien oui.
Mme LeBel : Dans le fond,
qu'est-ce qui... Quels sont les critères qui vont déterminer le chiffre que
vous allez établir par directive? Qu'on le détermine par projet de loi, qui
nécessite une modification législative à chaque fois, ou qu'on le détermine par
directive, il y a une raison qui motive le fait qu'on est passé de 300 à 350 en
95, de 350 à 425 en... Donc, quels sont les critères qui vont vous guider dans
la détermination du plafond, que ce soit fait par directive ou par par loi?
C'est un peu ça qu'on veut comprendre, je pense, pour s'assurer que, même si,
techniquement, vous pouvez aller dans toutes les directions... J'ose espérer
que ce ne sont pas toutes les directions qui vont vous guider, là.
M. Reid (Pierre) :Bien, en fait, c'est que c'est sûr que pour 2022, on va
être avec 425, même si la loi est changée. Ça va être avec les chiffres, les
données qu'on va avoir de l'élection de 22 qu'on va pouvoir projeter que
pour la prochaine élection, compte tenu de la participation, par exemple, du
vote par anticipation, bien, ces... Donc, s'il y a encore le même pourcentage
ou avoisinant qui est similaire, qui se trouve à voter par anticipation, bien,
on va se dire : Bien, écoute, là, à ce moment-là, on pourrait peut-être
augmenter puis... le plafond à 500. Mais c'est sûr que tout dépendant des
élections. Si jamais... Comme on disait tantôt, si ça venait à la baisse, bien,
on va l'ajuster en conséquence, là. C'est juste... Ça va dépendre des données
qu'on va avoir par rapport au vote.
M. Tanguay : Je comprenais
mal le 35, l'article 35. Mais, dans le fond, vous avez, on ne va prendre un
compté, vous avez un comté, il y a 130 sections de vote, 130 pôles,
on appelle ça des pôles, là, 130 boîtes, vous dites : Tout dépendamment du
bureau de vote par anticipation. Mais ça, c'est en amont, en amont. Avant même
le déclenchement des élections, vous dites : Le comté A, il a
130 pôles puis, en moyenne, ils ont à peu près 425. Mais le jour du
vote... le jour d'élection, pardon, ça, c'est figé, là, je veux dire, chaque
pôle va être figé depuis plusieurs mois. Alors, je ne voyais pas... le bureau
de vote par anticipation, quel impact ça pourrait avoir?
• (19 h 50) •
M. Reid (Pierre) :C'est avec le... C'est que le 425, comme on a dans la loi,
avec les données qu'on a...
M. Reid (Pierre) :...après une élection, si dans une section de vote ou dans
une circonscription on voit que le taux de participation, puis même à l'échelle
nationale, le taux de participation est de plus en plus important...
M. Tanguay : En amont, en
participation. O.K., là, on peut l'élargir.
M. Reid (Pierre) :...en amont. Mais comme on le constate depuis plusieurs
élections, le vote par anticipation a énormément augmenté. Mais là, on se
dit : Bien là, ce n'est pas 425 personnes qui vont se présenter au
BVO le jour du scrutin. Il va y en avoir moins. Donc, on peut à ce moment-là
dire : Bien, écoutez, on peut regrouper, puis monter peut-être à 500
l'urne si on peut dire.
M. Tanguay : Ça a retardé le
vote, c'est ça.
M. Reid (Pierre) :Ah, ça a retardé. L'objectif, c'est d'assurer l'efficacité,
là, du vote, là.
Mme LeBel : Pour vous
rassurer, je sais que ce n'est pas... mais le directeur général des élections,
là, doit soumettre au comité consultatif toutes directives. Donc, il y aura
sûrement... il y a une possibilité d'avoir une discussion à un certain niveau
également avant qu'elles soient rendues effectives ou publiques. Mais je pense
que dans ce cas là...
M. Tanguay : O.K. Mais il
n'est que consultatif. Il n'est que consultatif.
Mme LeBel : Oui, mais...
M. Tanguay : Il est comme la
Commission de toponymie.
Mme LeBel : Il s'appelle
«consultatif», d'ailleurs. Il est plus clair dans son titre.
M. Tanguay : Mais... puis on
va... moi, je n'ai pas d'autres représentations, si ce n'est qu'effectivement,
nous, comme législateur, on a toujours le réflexe de dire : Bon, bien,
quand il n'y a pas de plafond... Mais je veux dire, vous êtes un officier...
vous représentez l'institution, alors c'est clair que vous... c'est de
s'assurer du bon déroulement. Mais il ne faut pas y voir là une façon,
peut-être, de compenser une pénurie d'emplois puis dire : Bien, on va
avoir moins de tables. Puis le but, c'est réellement le... ce qui est important
à retenir, c'est que comment pouvons-nous être plus efficace? Puis oui, il y a
plus d'heures de bureaux de vote par anticipation, donc le jour J si je me
rends compte qu'en moyenne, sur le 425, il m'en reste 210 à voter, bien là,
peut-être que j'aurais pu le monter à 500, puis mon 210 aurait pu finir à 300,
puis ça aurait été une belle journée pareille. Ça fait que je... tu sais. O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Deux petites questions, là, peut-être juste des précisions, là.
Ça va vite, puis je sens que ça communique bien de part et d'autre ou en fait
ça communique rapidement. On dit que c'est sous l'autorité du Directeur général
des élections que le directeur de scrutin est chargé d'établir. Mais je
comprends que la directive vient du DGE. Donc, comment ça fonctionne? Si c'est
le directeur du scrutin qui est chargé de l'établir, il vous consulte, puis
après, c'est vous qui lui donnez la directive.
M. Reid (Pierre) :Bien, en fait, il va se trouver à établir des sections de
vote qui ne comprendront pas plus d'électeurs que le nombre maximal qui aura
été déterminé par directive. En fait, le chiffre, le 425, plutôt que le
retrouver dans la loi, il apparaîtra dans la directive du DGE, et le directeur
de scrutin, à ce moment-là, va se gouverner en fonction de ce chiffre-là. On
n'attribuera pas des chiffres, des plafonds en fonction de chaque... chaque
section de vote n'aura pas un plafond différent. On va arriver, ce n'est pas
425, c'est 500, donc ça sera de façon générale. Ça va être un plafond, là.
Mme Nichols : Parfait. Puis
on comprenait aussi que dans le fond, le plafond pouvait... puis là on dit le
plafond, là, mais je me demandais s'il y avait un plancher aussi, là, mais on
va juste rester sur le plafond parce qu'on dit que le plafond... «toutefois,
une section de vote dans laquelle est comprise une installation d'hébergement
visée peut excéder ce nombre jusqu'à concurrence du nombre d'électeurs inscrits
à la liste électorale.» Ça veut dire que le plafond pourrait...
M. Reid (Pierre) :C'est parce qu'eux pourront voter à ce moment-là dans un...
En fait, c'est parce que ces personnes-là vont avoir leur propre bureau de
vote, là, par...
Mme Nichols : Par BVI? Il
pourrait y avoir un bureau de vote itinérant.
M. Reid (Pierre) :Oui, c'est bien ça?
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui. Ils ont un bureau
de vote sur place pour eux. C'est pour ça. Donc, il peut y en avoir un puis
deux, même, bureaux de vote, là. Donc, on ne divise pas en section de vote à ce
moment-ci parce que c'est l'établissement au complet qui peut aller voter aux
tables qui sont installées à l'entrée.
Mme Nichols : Dans
l'installation d'hébergement. La seule chose, en mode... bien, dans le
contexte, dans le fond, dans le contexte COVID, les BVI ne seront pas remplacés
par un autre mode de votation, c'est-à-dire qu'il va quand même avoir des
bureaux de vote itinérants dans les installations d'hébergement ou les CHSLD ou
les... On va quand même les prévoir? Parce que dans le projet de loi
n° 85, les BVI, on...
M. Reid (Pierre) :Là, vous parlez des mesures particulières?
Mme Nichols : Oui. Bien oui,
c'est parce qu'ici vous faites, tu sais, vous faites référence, entre autres...
ouin, c'est sûr que ce n'était pas les... ouin, c'est ça. C'est ça, ça, c'est
la partie permanente, là. C'est ça, là, j'étais... tu sais, je faisais le lien
avec la particularité dans le contexte la pandémie COVID-19. Mais là, je
comprends que là on est dans la partie plutôt permanente de...
Mme Nichols : ...installations
d'hébergement, ça s'applique peut-être un peu moins. O.K.. Puis est-ce qu'il y
avait... on parlait du plafond, jusqu'où on pouvait aller, mais est-ce qu'il y
a un chiffre plus bas où on se dit : Bien là, on va... tu sais, on n'ira
pas plus bas que ça ou on va comme mettre les deux sections ou... les
directives que vous donnez, dans le fond, dans ce sens-là.
M. Blanchet
(Jean-François) :Le découpage du
territoire, on suggère aux directeurs de scrutin, c'est-à-dire on leur présente
le découpage en sections de vote, c'est fait avec un système de géomatique
qu'on a à Élections Québec. Donc, on leur présente et maintenant, ils ont à
dire ça répond-tu à ce qu'il y a physiquement sur le territoire, ce qu'on vous
présente. S'il y a des différences ou s'il y a des difficultés, exemple, il y a
une autoroute qui coupe en deux sections de vote, bien... ce qu'on ne verrait
pas à Québec, là, bien, ils vont le modifier en fonction de ça. Mais il n'y a
pas de minimum, mais on s'entend, là, qu'il n'y aura pas de sections de vote à
100 électeurs, là, tu sais. Donc, tu sais, ça reste quand même qu'on
essaie de répartir équitablement les électeurs de la circonscription. Puis
c'est le travail qui se fait entre deux élections, d'ailleurs, lorsqu'il y a
une nouvelle carte aussi, c'est qu'on s'assure que la représentation de chaque
section de vote, quand même, il y a un certain nombre d'électeurs qui est
rattaché.
Mme Nichols : C'est logique.
Merci beaucoup, merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine, s'il vous plait.
M. Tanguay : Et, juste pour
être sûr à 100 %, le plafond que vous allez établir dans la directive va
être le même plafond que pour partout au Québec, c'est ça, partout, dans toutes
les circonscriptions?
Une voix : Oui, comme il est
établi présentement.
M. Tanguay : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions?
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Une question, puis
j'ai peut-être manqué l'explication. Dans les commentaires, on parle de
modalités. Je vous ai entendu sur le fait du vote par anticipation change la
donne beaucoup. Donc, ça vous permet de réajuster le tir ou d'ajuster le tir.
Est-ce qu'il y a d'autres... Quelles sont les autres modalités qui peuvent
influencer votre... nombre d'électeurs, oui.
M. Blanchet
(Jean-François) :Tous les types de vote
par anticipation, donc le vote au bureau du directeur de scrutin, le vote des
étudiants, tu sais, dans les établissements d'enseignement, donc tous ces
gens-là qui votent à l'avance, dans d'autres bureaux de vote...
Mme Weil : Ça, c'est par
anticipation, O.K., modalités dans son sens très large. Les lieux ou... donc,
ça, c'est vraiment votes... O.K., différents endroits où ils peuvent voter,
notamment, ça fait partie, et tout autre... Peut-être le mot est assez vaste et
large pour inclure éventuellement d'autres changements.
M. Blanchet
(Jean-François) :D'autres modalités à
venir.
Mme Weil : Oui, à venir, à
part par la poste, par exemple, ou d'autres modalités. Donc, c'est assez large
pour vivre un certain temps, cet article. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. D'autres
interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix? Est-ce que l'article 7
est adopté? Adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plait.
Mme LeBel : Oui. Alors,
j'aurais un amendement à introduire qui se glisserait à la position 87.
Donc, article 87 qui concerne l'article 302 de la Loi
électorale : Remplacer dans l'article 87 du projet de loi
"directeur général des élections" par... attend un peu, il faut que
je reprenne. Remplacer dans l'article 87 de la Loi "Directeur général
des élections," par "Directeur général des élections", pas de
virgule. Cet amendement vise à corriger une erreur mineure, soit une virgule en
trop.
Des voix : ...
Mme LeBel : Hein?
Le Président (M.
Bachand) :...avant de le lire, je vous
demanderais, par exemple...
Mme LeBel : Ah! il aurait
fallu que je l'envoie au Greffier avant, là.
M. Tanguay : Est-ce qu'on a
lu l'article?
Le Président (M.
Bachand) :Non, non, c'est ça, il faut
lire l'article. C'est ça que j'allais dire, M. le député. Donc, on doit lire
l'article et...
Mme LeBel : Ah! Bien oui
c'est un amendement 87, vous avez raison.
Le Président (M.
Bachand) :C'est ça. Donc, on lit
l'article, après ça, l'amendement.
Mme LeBel : Ah! non, mais
celle-là, là, je l'ai l'échappée, je suis désolée.
Le Président (M.
Bachand) :Puis l'autre élément, aussi, vu
qu'on fait petit peu de... ça prend toujours des consentements pour aller d'un
article à l'autre.
Mme LeBel : Oui, vous avez
raison...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, consentement pour aller à
87? Donc, 87, on fait la lecture, et puis, après ça il y a aura un amendement.
Mme la ministre, s'il vous plait.
Mme LeBel : Est-ce qu'on peut
effacer l'enregistrement?
Le Président (M.
Bachand) :Malheureusement pas. Mme la
ministre.
• (20 heures) •
Mme LeBel : Je reviens là, je
ne me suis pas rendue. Vous avez avez tout à fait... Alors je reprends
l'article 87 d'origine avant de vous proposer un amendement pour être dans
l'ordre des choses. Merci beaucoup. L'article 302 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le 2e alinéa de "425 électeurs"
par "d'électeurs que le nombre maximal prévu par directive du Directeur
général des élections.
Vous comprendrez que c'est une
modification en concordance avec l'article 7 qu'on vient de faire dans le
projet de loi qui modifie l'article 35 de la Loi électorale, donnant plus
de latitude au Directeur général des élections pour lui permettre de déterminer
par directive le nombre maximal d'électeurs par section de vote. Et j'aurais un
amendement à introduire pour corriger une erreur mineure de virgule, si vous me
permettez, je vais le relire...
20 h (version non révisée)
Mme LeBel : ...la deuxième
fois, c'est toujours la meilleure.
Article 87 : Remplacer, dans l'article
87 du projet de loi, «directeur général des élections,» par «directeur général
des élections».
Cet amendement, donc, vise à corriger une
erreur et il fait maintenant beaucoup plus de sens depuis que j'ai lu l'article
principal.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur l'amendement
de la ministre?
M. Tanguay : ...c'est ça?
Mme LeBel : ...
M. Tanguay : Donc, «...d'électeurs
le nombre maximal prévu par directive du directeur général des élections.
Toutefois, lorsqu'une section de vote compte plus d'électeurs que...» O.K. On
peut bien enlever la virgule. Oui, oui, il n'y a pas de problème. Mais je l'aurais
laissée. En tout cas, peu importe. Peu importe, on va voter pour.
Mme LeBel : Je vais vous
avouer que je n'ai pas trop analysé.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement. Est-ce
que l'amendement est adopté? Nous sommes maintenant à 87 tel qu'amendé.
Interventions?
M. Tanguay : Donc, ça, c'est
concordance. C'est ça. C'est «d'électeurs le nombre…» C'est fascinant de voir
que... Là, on en a parlé dans l'article 7 du projet de loi n° 7. C'est
fascinant de voir comment la structure de la loi électorale fait en sorte que
des mêmes données se répercutent à plusieurs endroits. Parce que c'est assez
particulier, comme loi. D'habitude, une loi, elle a un article, elle dit
quelque chose, puis d'autres articles vont dire d'autres choses, mais il y a
comme toujours... En tout cas, ça, c'est un commentaire éditorial, M. le
Président. Ça ne m'empêchera pas de voter.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 87 tel qu'amendé? Donc, nous allons procéder aux voix. Est-ce
que l'article 87, tel qu'amendé, est adopté? Adopté. Merci beaucoup. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
11789
17847
Mme LeBel : L'article
8. Je vais juste me...
Une voix : ...
Mme LeBel : Oh! S'il vous
plaît. Merci. L'article 8 se lit comme suit : L'article 40.6.2 de cette
loi est modifié :
1. par la suppression de «qui lui en fait
la demande»;
2. par l'insertion, à la fin, de «et que l'adresse
transmise est vraisemblablement celle de son domicile».
La modification proposée vise à supprimer
les mots «qui lui en fait la demande» et à régler la problématique des
électeurs ayant transmis une adresse avec case postale. Le Directeur général des
élections devrait maintenant s'assurer que l'adresse transmise constitue
vraisemblablement l'adresse du domicile de l'électeur.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Ça va vite un
petit peu. Il faut juste comprendre ce qu'on fait. Alors, 40.6 de la loi
électorale...
Mme LeBel : ...comme suit.
Voulez-vous que je vous lise l'article au complet ou...
M. Tanguay : Ça, c'est
marqué... Donc, c'est dans la section Liste électorale permanente. Chapitre 1,
après ça chapitre 2. Inscription et mise à jour. 40.6.2. On dit : «Avant
de procéder à l'inscription d'un électeur...» Pourquoi enlever «qui lui en fait
la demande»? Comment le Directeur général des élections n'a plus besoin qu'on lui
en fasse la demande? Je voudrais juste comprendre.
M. Reid (Pierre) :En fait, c'est parce qu'on ne veut pas se limiter, dans
cette disposition, à ce que ce soit l'électeur qui fasse la demande puisqu'il
peut y avoir d'autres situations pour corriger, là. Les électeurs sont associés
à un code postal. Tu me corrigeras, mais ce qu'on reçoit comme information, par
exemple, de la Régie d'assurance maladie, on peut recevoir, à un moment donné,
une adresse, 1045, rue de Bourgogne, mais, dans le fond, quand on regarde cet
édifice-là, ce ne sont que des casiers postaux. Donc, ça va être de s'assurer,
en faisant cette vérification, bien, en communiquant avec l'électeur, quelle
est votre adresse de domicile. Parce qu'une boîte postale ou un casier postal n'est
pas une adresse. Donc, plutôt que de se limiter d'attendre la demande, nous, on
a déjà de l'information où on a ces listes d'électeurs avec des adresses qui ne
correspondent pas à une adresse de domicile. Donc, on pourrait, à ce moment-là,
comme il est dit, de s'assurer que l'adresse transmise est vraiment celle de
son domicile.
M. Tanguay : O.K. Et, en l'enlevant,
ça n'empêcherait pas qu'un électeur pourrait vous appeler puis... Parce que,
dans le fond, au-delà des élections, il y a une sorte de... il y a une
commission de révision permanente, hein, c'est ça, j'imagine. Donc, à l'année,
elle siège puis on peut l'appeler puis dire : Écoutez, veuillez changer...
Est-ce qu'il pourrait être... Veuillez changer... On peut faire changer, être
proactif, puis vous appeler. Puis ce n'est pas en l'enlevant dans la loi,
autrement dit, qu'on peut...
M. Reid (Pierre) :Non, non, parce que les gens... En fait, quand ils... Par
exemple, ce qu'on voit, quand on parle de l'inscription, c'est des changements
d'adresse. Donc, il y a différents mécanismes, là, où les gens peuvent procéder
à leur changement d'adresse, ils peuvent s'adresser au DGE ou bien ils peuvent
également procéder par le service québécois de changement d'adresse, entre
autres. Mais ici, c'était parce que nous recevons des listes d'électeurs pour
lesquelles c'est un code postal. Et c'est là qu'afin de s'assurer de l'adresse
du domicile et de ne pas attendre, parce que, bien sûr, dans ces cas-là, l'électeur
ne téléphonera pas...
M. Reid (Pierre) :...ne nous avisera pas, nous, ça sera, à ce moment-là, de
partir de cette liste-là. Et bien souvent, c'est la Commission de révision
permanente qui fait ce travail-là, qui va communiquer avec l'électeur en
disant : Bien, écoutez, cette adresse n'est pas une adresse de domicile,
pourriez-vous nous indiquer le lieu de votre domicile?
M. Tanguay : Juste une
question. Vous dites... Est-ce que c'est possible qu'un électeur... parce qu'on
sait bien qu'il ne réside pas dans la boîte postale, mais qu'il peut avoir une
boîte postale comme adresse, c'est possible, ça?
M. Reid
(Pierre) :bien, c'est possible, mais
nous, il faut s'assurer que son domicile... oui.
M. Tanguay : Oui, oui.
Non, non, je... Mais, 2, rue des Bouleaux, casier postal 10, puis, je veux
dire, il domicile là, c'est juste qu'il ne couche pas dans le casier 10.
M. Reid
(Pierre) :...
M. Tanguay : Et
j'aimerais comprendre la fin, l'ajout «et que l'adresse transmise est
vraisemblablement celle de son domicile». Pourquoi «vraisemblablement» par
opposition à ce qui pourrait être «et son adresse de domicile»?
Une voix : Me Coulombe...
M. Tanguay : Ah! Me
Coulombe, il pensait ne pas travailler à soir, mais il est là.
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
Bon, merci. Pourquoi qu'on marque «vraisemblablement», c'est parce que tant
qu'on n'aura pas communiqué avec l'électeur, on ne peut pas être certains,
malgré, comme disait M. Reid, qu'on a dans notre fichier les adresses
commerciales, mais il faut quand même aller vérifier. Si on ne met pas le
«vraisemblablement», on va être obligés de prendre pour acquis que c'est
l'adresse de son domicile. Donc, on veut vérifier avec lui que c'est
vraisemblablement celle de son domicile.
M. Tanguay : Parce que
le «vraisemblablement», est-ce qu'il faut le coupler «avec avant de procéder à
l'inscription»? Donc, est-ce que mon étalon, mon fardeau, c'est que : Ah!
c'est vraisemblablement son domicile, donc je suis justifié de l'inscrire? Il
faut... Je ne voudrais juste pas que le «vraisemblablement» vienne qualifier
mon geste de l'inscrire, parce qu'une fois que je l'inscris, ce n'est plus
vraisemblable, là, c'est : il reste là, là.
M. Coulombe (Benoît) : C'est
une vérification. Il faut que ça soit vraisemblable avant de procéder à
l'inscription. Avant de procéder, on s'assure que l'adresse est
vraisemblablement celle de son domicile, tandis que si on n'est pas certains,
on va vérifier avec lui, mais avant l'inscription.
M. Tanguay : Donc, si
elle est vraisemblablement... si vous êtes convaincus qu'elle est
vraisemblablement... vous allez l'inscrire?
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
M. Tanguay : C'est juste
ça qui me surprend. Mais vous n'inscrivez pas quand vous êtes sûrs à
100 %, c'est juste quand c'est vraisemblable?
M. Coulombe (Benoît) : C'est
parce que là, avec les adresses de casiers postals, il faut toujours aller...
quand on n'est pas certains. Parce qu'il y a des casiers postals, les gens
mettent une adresse d'appartement et c'est un casier postal, alors là, il faut
vraiment aller vérifier qu'est-ce qu'il en est.
M. Tanguay : Mais...
c'est juste le vraisemblable. Puis corrigez-moi si j'ai tort, si je ne
comprends pas bien, là. Mais avant d'inscrire, vous... je vais le dire de
même : Vous n'inscrirez pas quelqu'un sur la liste électorale à telle
adresse si vous n'avez pas la certitude qu'il demeure là, ou vous allez le
faire si vous avez la vraisemblance qu'il demeure là?
M. Coulombe (Benoît) : Si
on n'a pas la certitude que c'est son adresse de domicile, parce que la loi
exige que quelqu'un soit inscrit à son adresse de domicile au sens du Code
civil, la loi fait une référence aux notions du Code civil, évidemment, on
s'entend qu'un casier postal n'est pas endroit où on peut avoir son domicile,
bien, on veut juste s'assurer, avant de procéder à l'inscription, que c'est...
on a dit «vraisemblablement», on aurait pu dire «probablement» celle de son
domicile». On veut juste s'assurer que c'est probablement celle de son domicile
pour que, si ce n'est pas certain, avant de procéder à l'inscription... Et là,
à ce moment-là, une fois qu'on inscrit quelqu'un, il est... il va sortir dans
les listes électorales ou quoi que ce soit. Donc, c'est simplement pour ne pas
nous obliger à être certains à 100 % que c'est celle de son domicile et
que si on n'est pas certains, on va aller vérifier avec l'électeur.
M. Tanguay : O.K.. Mais
une fois que vous avez vérifié...
M. Coulombe (Benoît) : C'est
une question de fardeau, dans le fond, c'est ça que je voulais vous dire.
M. Tanguay : ...il n'est
plus vraisemblable, une fois que vous l'avez vérifié, il n'est plus
vraisemblable, vous avez la certitude.
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
M. Tanguay : O.K. Je
reviens à ma question du départ, donc, et que «l'adresse transmise est
vraisemblablement celle de son domicile», ça, c'est pour initier, je vais dire
ça, la vérification. Mais une fois que vous l'inscrivez, votre fardeau n'est pas
de dire : Ah! il est vraisemblable, après vérification, qu'il demeure là,
donc je l'inscris. Le vraisemblable ne vient pas me justifier une
inscription...
M. Coulombe (Benoît) : C'est
antérieur, c'est antérieur.
M. Tanguay : C'est
antérieur, c'est ça, O.K. Parce que c'est la certitude qui va le faire
inscrire.
M. Coulombe (Benoît) : Bien
oui.
M. Tanguay : Et là, vous
allez faire quoi? Vous allez appeler, donc, M. et Mme Chose?
• (20 h 10) •
M. Coulombe (Benoît) : Oui,
il va y avoir une communication avec l'électeur. Par exemple, s'il a fait un
changement d'adresse par le Service québécois de changement d'adresse, le
SQCA...
M. Coulombe (Benoît) : ...une
personne, un citoyen peut aller faire un changement d'adresse avec six organismes
à l'organisation de l'État, et là il va rentrer une adresse, et nous autres,
quand ça va être relevé dans le système de la liste électorale permanente,
qu'on va se rendre compte que ça n'a pas l'air, encore une fois, hein, ça n'a
pas l'air d'une adresse de domicile, donc on va vérifier pour s'assurer que
c'est vraisemblablement l'adresse de son domicile.
M. Tanguay : Là, on revient
à...
M. Coulombe (Benoît) : Une
question de fardeau.
Mme LeBel : Oui, je pense que
c'est une question de fardeau. Dans le fond...
M. Coulombe (Benoît) : Une
question de fardeau.
Mme LeBel : ...c'est d'être
capable de faire une vérification qu'à sa face même, c'est une adresse qui
correspond à un domicile, mais... et donc que ce serait son domicile. Mais je
pense que ce que je comprends, c'est que le DGE n'a pas le fardeau ou... dans
la loi, n'a pas le fardeau d'aller s'assurer à 100%. Moi, c'est ce que je
semble comprendre.
M. Tanguay : Si c'est
«vraisemblant», il modifie la liste.
Mme LeBel : Oui. Puis, de
toute façon, par la suite, il a toujours...
M. Tanguay : Moi, ça me
surprend.
Mme LeBel : Bien... Oui, mais
c'est ce que je semble comprendre. Là, j'essaie de...
M. Tanguay : Non, non,
mais...
Mme LeBel : Oui, mais
j'essaie de... Mais probablement que c'est une question de fardeau, là, pour
être capable d'inscrire à la liste électorale, puis des modifications peuvent
toujours être faites par la suite, là, quand on se rend compte que n'est pas la
bonne adresse, que l'électeur dit: Ce n'est pas mon adresse, que la
vérification est faite que ce n'est pas à son adresse, mais j'imagine que c'est
vraiment le geste d'inscrire à la liste électorale.
Puis là, je comprends aussi que tantôt,
quand on parlait du «qui lui en fait la demande», c'est qu'une modification,
une inscription à la liste électorale permanente peut ne pas provenir d'un
électeur aussi, là, ça peut provenir d'un autre mécanisme d'inscription. Donc,
c'est pour ça qu'on écarte le fait qu'il lui en fait la demande, ce qui
n'empêche pas un électeur de le faire. Mais, moi, je comprends, là, que c'est
une question de fardeau de vérification, mais que le DGE va s'assurer le plus
possible, dans la mesure de ses moyens... L'obligation de moyens, finalement...
Avec le «vraisemblablement», c'est une obligation de moyens de vérifier que
c'est la bonne adresse, alors qu'avec un pas de «vraisemblablement», on devient
avec une obligation de résultat, et c'est plus complexe pour le DGE. Est-ce que
je me trompe?
M. Coulombe (Benoît) : Parce
que j'ajouterai qu'au niveau du Code civil, qui est la notion qu'on doit
appliquer, le domicile, il y a un élément intentionnel, il y a un élément
matériel. Ce n'est pas toujours blanc ou noir.
Mme LeBel : Oui. Donc, c'est
l'obligation de moyens versus l'obligation de résultat, d'être sûr à 100% que
c'est l'adresse. On a tous les moyens de le faire, mais on garde
«vraisemblablement» pour se garder l'obligation de moyens, et non pas de
résultats.
M. Tanguay : C'est ça aussi.
Puis là...
M. Coulombe (Benoît) : Parce
que... Excusez. Parce que démontrer le domicile de quelqu'un à 100 %, avec
l'élément intentionnel, matériel, n'est pas facile, ce n'est pas toujours
facile.
M. Tanguay : Il y a même dans
certains couples que l'autre conjoint se demande où reste l'autre.
Mme LeBel : Même quand on se
connaît, ce n'est pas facile.
M. Tanguay : Mais donc... Et
puis ça se fait, cette preuve-là, par témoignage: on l'appelle, on communique?
M. Coulombe (Benoît) : On
vérifie.
M. Tanguay : Puis: Vous
restez là? Oui, oui, oui... On prend ça? Je veux dire, on ne va pas
débarquer... on ne va pas débarquer puis tout ça, on prend le témoignage, puis
c'est... D'où le «vraisemblable». Oui, ça tient la route? Correct, on le met
sur la liste.
M. Coulombe (Benoît) : C'est
qu'on... Là, on veut le faire d'une façon administrative. Comme disait M.
Blanchet ou M. Reid, avant cette modification-là, on devait obligatoirement
envoyer ça à la Commission permanente de révision, qui est assujettie à un
processus quasi judiciaire, donc il fallait qu'il y ait des préavis de décision
ou des agents enquêteurs qui devaient être... communiquer avec l'électeur. Vous
conviendrez que c'est lourd, quand on veut juste s'assurer qu'une adresse est
bien celle du domicile puis n'est pas une adresse commerciale ou une adresse de
casier postal. Donc, c'est pour permettre de le faire administrativement, de
communiquer avec l'électeur, surtout s'il a fait son changement d'adresse,
parce que... le SQCA... on va avoir son adresse courriel, donc on va
communiquer avec lui, et, je répète l'explication, qu'il lui en fait la
demande. C'est parce qu'il y a des mécanismes d'inscription automatique à la
liste électorale permanente, et là, on était limités, à ce moment-là, dans les
cas qu'on pouvait traiter, à 40.6.2.
M. Tanguay : Parfait. Ça me
va, M. le Président. Merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Juste un
détail comme ça, peut-être, pour compléter, là. Vous faites référence à...
entre autres, là, aux autres mécanismes d'inscription. La ministre nous en a
parlé aussi. Pouvez-vous peut-être nous les mentionner, les autres mécanismes
d'inscription à la liste électorale? Ils sont prévus...
M. Coulombe (Benoît) : Il y a
les mécanismes d'inscription des jeunes qui atteignent 18 ans, qui est un
mécanisme d'inscription automatique.
Mme LeBel : ...40.9.1, pour
vous...
M. Coulombe (Benoît) : ... -
oui, voilà - l'inscription automatique des nouveaux citoyens, 40.9 de la loi;
il y a l'inscription...
Mme LeBel : Il y a
l'inscription d'électeurs sous tutelle. Mais ça, ça n'a pas été modifié?
Le Président (M.
Bachand) : ...s'assurer, parce que...
Mme LeBel : Oui, excusez.
Le Président (M.
Bachand) : ...je pense aux techniciens et techniciennes, là,
qui font des miracles, là...
Mme LeBel : Vous avez raison.
Je vais...
Le Président (M.
Bachand) : ...puis ceux qui nous écoutent ou qui tentent de nous
écouter, là, de juste ne pas faire d'«overlapping» vocal - excusez
l'anglicisme. Alors, Mme la ministre... ou Me Beaumont, oui.
Mme LeBel : Allez-y, allez-y.
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
Merci. Alors...
Le Président (M.
Bachand) :Coulombe, pardon.
M. Coulombe (Benoît) : ...je
continue. Mais vous... ça allait bien, Mme la ministre. Alors...
Mme LeBel : ...compenser pour
mon amendement de tantôt. J'essaie de me reprendre.
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
Bon. L'inscription d'un électeur sous tutelle par le Curateur public, n'est-ce
pas, donc quand le curateur est curateur...
M. Coulombe (Benoît) : ...d'une
personne à un régime de tutelle ou une inscription qui est faite par un parent,
un conjoint lors de la période de révision. Alors, évidemment, ce n'est pas
l'électeur lui-même qui se présente. Donc, le parent peut se présenter pour
l'enfant qui est majeur, évidemment, ou le conjoint. Donc, c'est des mécanismes
d'inscription automatique ou qui ne viennent pas de l'électeur lui-même. Alors,
c'est ça, les mécanismes qui existent dans la loi actuellement.
Mme Nichols : Parfait. Merci
beaucoup. Puis juste pour être certaine, parce qu'à l'article 8, là, on
vient évidemment, là, bien, on vient changer, là, l'article 40.6.2, puis
on enlève : «avant de procéder à l'inscription d'un électeur qui lui en
fait la demande». Ça, on vient l'enlever pour dire que le Directeur général des
élections s'assure qu'il n'est pas déjà inscrit. Je comprends qu'il y a les
mécanismes d'inscription, mais ça reste que, quelqu'un qui en fait la demande,
ça va être traité quand même. Parce ce n'est pas le fait qu'on l'enlève, là,
que la demande ne sera pas...
Mme LeBel : Non. Je pense
aussi qu'il faut s'assurer que dans tous les cas de figure, peu importe
l'entrée sur la liste et peu importe le mode... le processus d'inscription, que
ce soit par l'électeur ou par les processus qu'on vient de mentionner, bien, le
Directeur général des élections va s'assurer qu'il n'est pas déjà inscrit et
que son adresse est vraisemblablement la bonne, et pas juste dans les cas des
électeurs qui en font la demande. C'est pour élargir, finalement, les cas où
cette vérification-là va être faite.
Mme Nichols : La bonne, celle
de son domicile.
Mme LeBel : Vraisemblablement.
Mme Nichols : Très bien.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 8 est
adopté? Adopté. Merci beaucoup. Madame le ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Article 9,
monsieur, si vous le permettez, M. le Président : L'article 40.12.2
de cette loi est modifié :
1 par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «le président peut être choisi» par «les membres peuvent être
choisis»;
2 par la suppression des 3e et
4e alinéas.
Donc, les modifications proposées à cet
article visent à supprimer les recommandations des partis politiques autorisés
pour la nomination des membres de la Commission permanente de révision. Ça vise
donc à préciser que l'ensemble des membres de la Commission permanente de
révision peuvent être choisis parmi les membres du personnel du Directeur
général des élections et non plus seulement le président de la commission. Et la
suppression des troisième et quatrième alinéas vise également à éliminer les
recommandations des partis politiques pour les membres de la Commission
permanente de révision. La suppression de ces recommandations vise donc à
donner plus de flexibilité au Directeur général des élections pour la
nomination des membres de la Commission permanente de révision. À titre
indicatif seulement, ça émane entièrement du consensus. À titre indicatif.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Oui.
Mme LeBel : Seulement.
M. Tanguay : Donc, la
commission permanente et formée de... donc, si on parle de la Commission
permanente de révision et 40.12.2, la Commission permanente de révision, qui
est formée... «est formée de trois membres, dont un président nommé par le
Directeur général des élections. Les membres peuvent être choisis parmi les
membres du personnel du Directeur général des élections.» Les deux autres
membres sont nommés.... là, ce qu'on bifferait : «Les deux autres membres
sont nommés à partir de deux listes d'au moins cinq noms.
Mme LeBel : On biffe 3 et 4.
M. Tanguay
: Le chef du
parti qui a fait élire le plus grand nombre de députés... Donc, parce que le mécanisme
qu'on enlève, puis je serais curieux de savoir, ce consensus-là, à quel moment
il est arrivé, parce que quand on parle la fameuse, comment on appelle ça, le
comité consultatif, c'est ça, le nom, les 66, 68, 69 thèmes, les 60
quelque thèmes sont tirés de discussions qui peuvent remonter jusqu'à quand?
Mme LeBel : Ils ont été
revalidés à ma connaissance, mais on peut...
(Consultation)
Mme LeBel : O.K.. J'ai
peut-être une portion de réponse, puis je pourrais me permettre... ce qu'on me
dit, c'est que ça a tout été réadopté, là, en juillet puis en décembre 2020,
tous les consensus, même si la discussion avait déjà eu lieu antérieurement. La
seule raison, naturellement, cher collègue, là, que je mentionnais que ça
faisait partie d'un consensus, c'est parce qu'on se propose d'enlever aux
partis politiques une option. Donc, je voulais simplement souligner que les
partis politiques, à tout le moins les quatre partis principaux, ont participé
à cette décision-là et l'ont fait cheminer jusqu'à nous. Donc, c'est simplement
à titre indicatif, là, je le dis, là. Mais ils ont tous été réadoptés en
juillet ou en décembre 2020, avant d'être transmis par la lettre que le DGE
nous a transmise, réactualisés si on veut.
• (20 h 20) •
M. Coulombe (Benoît) : Si
vous me permettez, plus précisément, comité technique du 10 juin.
M. Coulombe (Benoît) : ...2020.
Parce que le comité consultatif se divise en comité technique-scrutin, et il y
a un comité technique-financement. Et donc le comité technique-scrutin,
10 juin 2020, ça a été discuté et entériné par le comité consultatif qui a
suivi en... Là, j'ai un blanc...
Mme LeBel : Décembre, il
me semble.
Une voix : ...
Mme LeBel : Juillet -
pardon.
M. Coulombe (Benoît) : ...juillet,
juillet 2020.
M. Tanguay : O.K. Moi,
ce n'était pas le son de cloche que j'avais... Puis, je veux dire, je prends ce
que vous dites, là, à sa face même, là. N'y voyez pas... Moi, ce n'était pas le
son de cloche que j'avais. Et l'article tel que... dans sa mouture actuelle,
offre l'opportunité pour les deux partis, là, il y a comme un poids et
contrepoids. Ce n'est pas uniquement un parti, mais les deux partis, celui qui
a fait élire le plus d'électeurs... de députés et le deuxième également, qui
est arrivé deuxième durant l'élection générale. Il y avait comme un poids et
contre poids. Moi, M. le Président, sur cet article-là, ce n'est pas la
rétroaction que j'avais eue. Mais c'est pour ça que je vais me permettre, là,
de voter contre, le cas échéant. Je vois que là les membres peuvent être
choisis parmi les membres du personnel du Directeur général des élections...
J'aimerais... J'aurais quelques questions. Donc, parmi les membres du personnel
du Directeur général des élections, ces personnes, puis même les gens dans la
mouture actuelle de la commission permanente, j'imagine, ils prêtent serment en
vertu de l'annexe... en vertu de quelle annexe?
Une voix : Deux.
M. Tanguay : De
l'annexe 2? Alors, l'annexe 2... C'est ça, hein? L'annexe 2 :
Je déclare sous serment que je remplirai fidèlement... les fonctions que me
confie la loi sans... ni favoriser qui que ce soit et que, sauf autorisation
expresse, je ne révélerai rien de ce qui sera parvenu à ma connaissance en
conséquence de mes fonctions.
Donc, dans les deux cas, dans l'article
actuel et dans sa nouvelle version, que ce soit dans la version actuelle, sur
recommandation des chefs de partis ou que ce soit un membre du personnel du
directeur, le serment de l'article 2 est pris. Est-ce que tous les
employés... Puis c'est une question, je ne suis pas en train de faire des
vérifications, là. Est-ce que tous les employés au DGEQ prêtent le serment à
l'annexe II, ou c'est seulement une catégorie?
Une voix : Non, c'est tout le
monde.
M. Tanguay
: Tout
le monde, hein? Tout le monde le prend là-dessus. Et parmi les membres du
personnel du Directeur général des élections, dans la structure, qui serait
appelé à remplir ces fonctions-là en termes de postes déjà occupés, de certains
niveaux hiérarchiques ou de certaines spécialisations? Qui le ferait?
M. Reid
(Pierre) :Bien, en fait, je pense... Puis
peut-être M. Blanchet pourra préciser. Déjà, des gens travaillent sur des
dossiers... de préparer des dossiers qui vont être acheminés à la commission
révision permanente. Donc, c'est des gens qui sont à la direction des
opérations électorales et bien souvent qui sont affectés... En fait, l'équipe
qui va travailler peut-être autour de la liste électorale permanente ou à qui
ces cas... Parce que, nous, on reçoit de l'information, que ce soit du fédéral,
de la Régie de l'assurance maladie. C'est à partir de là que des problèmes
peuvent survenir ou des gens qui peuvent téléphoner pour soulever certaines...
un problème ou une question.
Donc, c'est ces gens-là, je pense, qui ont
pu développer une certaine expertise, qui devraient être en mesure de faire ce
travail- là. Présentement, les membres de la commission travaillent, je pense,
c'est 2 jours, semaine, 2 jours, semaine. Puis des fois, on se
dit : Est-ce que c'est... Est-ce que deux jours, là... On pourrait
difficilement leur en donner plus, là.
Donc, c'est pour ça que c'est le genre de
travail qui pourrait être récupéré par des employés permanents du Directeur
général des élections.
M. Tanguay
: O.K.
Et on voit plus tard... puis on aura le débat, je crois, aux articles 50,
51. Est-ce que ce sera le même... Puis je n'ai peut-être pas la bonne
indication des articles 50, 51. Est-ce qu'il y aura une disposition
similaire à celle-ci plus loin?
Mme LeBel : Bien, il y a
une... à 50, oui, qui modifie 182, là, où on enlève le deuxième... Une
nomination... sur recommandation du parti autorisé qui s'est classé premier,
là. Donc, il y a quelque chose de similaire, mais...
M. Tanguay : À 50 du
projet de loi n° 7, hein, c'est ça?
Mme LeBel : Oui. Mais là
je ne sais pas si c'est ce dont vous...
Mme LeBel : ...mais il y a une
disposition, je vais la qualifier, rapidement, de similaire, là, mais où on enlève
une recommandation d'un parti... des partis, là. Mais on pourra en reparler
rendu là, mais...
M. Tanguay : O.K. Bon, bien,
moi, l'indication que j'avais, c'est que là-dessus, il n'y avait pas de
consensus. Mais, une fois que j'ai dit, ça, moi je l'exprimerai dans le vote.
Mme LeBel : ...on va le voir
tantôt, mais c'est peut-être sur 50.
M. Tanguay : Oui, mais même
là... Alors, moi, je n'ai pas d'autre chose à dire, M. le Président. Je vais
être prêt à voter puis je traduirai... Oui, oui, je t'en prie... l'indication
que j'ai eue dans le vote.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Mme la députée de
Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, merci, M.
le Président. Peut-être juste une question de précision. Évidemment, là, l'article
9, là, qui traite de 40.12.2, on est dans le chapitre de la révision
permanente, dans la section des établissements et de l'organisation d'une
commission permanente de révision, précision, là, quand on dit que «la
commission permanente est formée de trois membres, dont un président, nommés
par le directeur général des élections.», dans les trois membres, on comprend
que le président fait partie des trois membres, ce n'est pas trois membres plus
le président, là. Juste question de précision. Tout le monde me fait signe ou
personne ne se regarde?
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui, effectivement...
Bien là, c'est une présidente présentement, donc, oui, c'est une des trois
membres. Donc, il y a le parti qui a terminé avec le plus de votes qui est
représenté, le parti 1, le parti 2 que c'est des membres votants, les deux
autres partis qui sont représentés à l'Assemblée nationale avaient des
observateurs, si on peut dire, aussi, qui étaient présents. C'est la composition
de la Commission permanente de révision.
Mme Nichols : Parfait. Puis
l'autre, on enlève «le président peut être choisi» puis on indique plutôt que
«les membres peuvent être choisis parmi les membres du personnel du directeur
général des élections.» C'est ça, donc on comprend que ce n'est plus seulement
par le président de la commission, exactement.
M. Blanchet
(Jean-François) :C'est à dire que le
président et les membres vont pouvoir être sélectionnés à l'intérieur du
personnel d'Élections Québec ou des personnes qui seraient embauchées pour
faire le travail aussi, donc, encore là, du personnel d'Élections Québec.
Mme Nichols : Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil : Question. Donc,
dans les commentaires, pour expliquer ce changement, vous parlez de «la
suppression de ces recommandations vise à donner plus de flexibilité au
directeur général des élections». Qu'est-ce que vous... Qu'est-ce qu'on
comprend par flexibilité? Quelle est la nature de cette flexibilité dont vous
avez besoin dans ce contexte là qui fait que cette recommandation, d'éliminer
les recommandations des partis politiques... Quels sont vos besoins, là, dans
ce sens-là, qui font que, lorsque vous avez les recommandations des partis
politiques, ça... Quelle sorte de rigidité? Qu'est-ce que ça amène? J'essaie de
comprendre. C'est par une expérience passée ou des expériences passées, est-ce
que c'est la rapidité du processus?
M. Blanchet (Jean-François) :C'est extrêmement difficile d'avoir ces membres-là. Tu
sais, d'ailleurs, normalement, ils devraient nous soumettre une liste de cinq
candidats. On n'a jamais. On a toujours une personne puis on doit courir pour
avoir la personne, donc, qui veut travailler deux jours semaine à se déplacer.
Donc, c'est vraiment difficile. Donc, quand que je... Flexibilité, là, par
rapport aux personnes, c'est dans ce sens-là.
Mme Weil : Efficacité, c'est
beaucoup ça, hein?
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui, efficacité et
formation. Donc, on doit former les personnes qui ne connaissent rien, dans le
fond, à la révision et aux travaux d'une commission. Donc, on doit former les
personnes, et on recommence quand même assez régulièrement ce genre de tâches.
Mme Weil : Donc, dans le
passé, vous deviez les rappeler de cette disposition puis d'avoir leur
contribution. Donc, c'est important de le savoir, de comprendre pourquoi cette
modification. Parce que, d'entrée de jeu, les gens du milieu politique peuvent
se poser la question. Alors, c'est bien d'avoir vos explications par rapport au
vécu que vous avez. Puis, au fil des années, ça a été problématique, c'est bien
ça?
• (20 h 30) •
M. Blanchet
(Jean-François) :Exactement.
Présentement, il y a un poste de vacant et on doit solliciter les partis...
20 h 30 (version non révisée)
M. Blanchet
(Jean-François) :...le parti pourra voir
la référence, mais on comprend que ce n'est pas évident d'avoir une personne
qui est prête à travailler deux jours semaine présentement. Donc...
Mme Weil : Merci.
Le Président (M. Bachand) :Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Peut-être
une légère... une mini suspension avant de passer au vote. J'aurais peut-être
une petite vérification.
Le Président (M.
Bachand) :Une mini super petite
suspension.
Mme LeBel : Mini légère.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. On va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 20 h 30)
(Reprise à 20 h 36)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît. La
commission reprend ses travaux. Madame le ministre, s'il vous plait.
Mme LeBel : Oui, alors, il
n'y a pas d'autre commentaire. On peut passer au vote, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 9? Donc, nous allons passer à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 9 est adapté? Adopté. Merci beaucoup, Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui,
article 10 : L'article 40.12.3 de cette loi est abrogé.
C'est une modification en concordance avec
la modification qui était prévue, qui vient d'être faite à l'article 9 du
projet de loi, qui modifie donc l'article 40.12.2. Cet article n'est plus
nécessaire en raison de la suppression des listes de recommandations transmises
par les partis politiques pour la nomination des membres de la Commission
permanente de révision.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'article 10? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix? Est-ce que
l'article 10 est adopté? Adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plait.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Article 11 : l'article 40.12.4 de cette loi est
modifié par le remplacement de "Les articles 40.12.2 t 40.12.3
s'appliquent" par "l'article 40.12.2 s'applique".
Donc, modification, naturellement, de
concordance avec la modification qu'on vient de faire à l'article 10 du
projet de loi qui a abrogé l'article 40.12.3 de la Loi électorale
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
Mme LeBel : Et j'aurais un
amendement à proposer, mais on va vous laisser...
Le Président (M.
Bachand) :Mais c'est un amendement qui
crée un nouvel article. Donc on doit... l'amendement que vous voulez proposer,
c'est un nouvel article, donc on doit régler avant...
Mme LeBel : Ah! c'est nouvel
article, ah...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Je veux juste
comprendre, donc à 40.12.4, en cas d'absence ou d'empêchement de membres...
procède à la nomination d'un remplaçant. L'article s'applique... O.K. compte
tenu des... donc, je comprends, là, il fait la nomination du remplaçant comme
il a fait la nomination du premier. O.K. Je comprends. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 11? Donc, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 11 est adopté? Adopté. Merci. Mme la ministre,
s'il vous plaît.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. J'aurais un amendement à proposer. Surprise, article 11.1.
Donc, il se lit comme suit : Insérer après l'article 11 du projet de
loi le suivant :
11.1. L'article 40.12.18 est abrogé.
Cet amendement est une modification de concordance avec la modification
apportée à l'article 49.12.2 de la Loi électorale par l'article 9,
donc, du projet de loi qui a pour but d'éliminer, comme on le disait tantôt,
les recommandations des partis politiques pour la nomination des membres de la
Commission permanente de révision. Il est nécessaire de supprimer cet article puisque
les membres de la Commission permanente de révision seront maintenant choisis
parmi les membres du personnel du Directeur général des élections.
L'article 40.12.18, d'ailleurs faisait référence à 40.12.2 qui a été
modifié.
Le Président (M. Bachand) :Merci. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : Merci, M. le
Président. Ça, je comprends, je comprends la concordance, mais est-ce qu'on
veut aussi, ce faisant, pour tout parti politique représenté à l'Assemblée
nationale, d'avoir voix au chapitre puis d'être autour de la table lors des
délibérations de la commission de révision? Je comprends. Autrement dit, je
comprends la concordance de dire : Bien là, c'était les deux principaux
partis qui les nommaient. Les autres, troisième, quatrième partis représentés à
l'Assemblée nationale pouvaient envoyer des observateurs. Là, on dit :
Bien, ce n'est plus de même qu'on les nomme, j'en suis. Mais le concept
d'observateur, vous comprenez, ça, c'est une autre chose.
Mme LeBel : On pourra
préciser, mais comme ce n'est plus sur recommandation des partis, ce processus
n'existe plus, il y a plus... il n'y a plus rien à observer. Peut-être que je
me trompe, mais.... Et peut-être que je simplifie à outrance. Mais peut-être
que M. le Directeur général des élections, vous pourriez nous éclairer, mais
c'est un peu comme ça que je le comprends, là.
M. Reid (Pierre) :...oui, effectivement, c'est que c'est le travail... de la
commission au Parlement qui va être effectué par des membres du personnel, donc
le traitement des dossiers. Que dire de plus? Il n'y a pas... Comment je
pourrais dire, là? C'est parce qu'on parlait d'observateurs. Ce n'est quand
même pas quelque chose qui est, je dirais, contentieux, là, c'est de la...
c'est vraiment des vérifications qui sont faites pour s'assurer, je dirais, de
l'exactitude de la liste électorale.
• (20 h 40) •
M. Tanguay : Et quand on
dit... est-ce que le terme à 40.12.18, là, peut déléguer aux séances de la
commission permanente, la commission...
M. Tanguay : ...permanente,
elle tient des séances, elle travaille en séance ou c'est comme nous au bureau,
là, je veux dire, on rentre, on sort... ou ils siègent, ils ont des séances
formelles avec des procès-verbaux? Ou comment...
M. Blanchet
(Jean-François) :Dans les faits, ils
travaillent vraiment deux jours semaine, donc c'est vraiment : ils font
des journées de sept heures où est-ce qu'ils travaillent, qu'ils analysent des
cas, puis, le soir, ils terminent, puis ils reviennent le lendemain, puis ils
continuent les dossiers. Donc, oui, ils doivent rendre des décisions, donc les
décisions sont rendues. Mais, bon, c'est ça, les travaux de la commission en
tant que tels, là.
M. Tanguay : Mais ils ne
tiennent pas des minutes, des procès-verbaux, là, comme tel, ce n'est pas
formellement de même, là. Chacun ont leur pile de dossiers, puis ils
disent : Oui, non, oui, non. Puis il y a quelqu'un qui, dans le système,
prend acte, puis... Est-ce qu'ils doivent, la commission... Parce que, là, je
ne veux pas me tromper, le Directeur général des élections et deux autres
personnes, c'est formellement la commission. Est-ce que les décisions sont
prises à un groupe de trois ou chacun, de son coin, prend des décisions sur des
cas isolés?
M. Blanchet
(Jean-François) :Non, il y a vraiment des
séances de vote sur les cas, sur les dossiers, oui. Donc, ça prend au moins
deux membres présents, puis il doit y avoir quorum pour...
M. Tanguay : O.K. Et
tout ça, c'est prévu dans la loi, ça, ce que vous expliquez-là, ou c'est dans
les directives?
M. Blanchet
(Jean-François) :La mécanique en tant que
telle, moi, je pense que c'est les directives internes, là, c'est les
procédures administratives, là.
M. Tanguay : O.K. Et, sur
chacun des cas, puis il peut y en avoir des centaines, là, des centaines,
c'est : chaque cas, deux membres de la Commission de révision permanente
doivent statuer puis rendre décision là-dessus, là.
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui. D'ailleurs, ils travaillent
tous les dossiers en main en même temps. Donc, oui. Mais, des fois, c'est par
lot. On s'entend, là, que, lorsqu'ils traitent des... excusez, des...
Une voix : ...
M. Blanchet
(Jean-François) :O.K., oui, excusez.
40.12.9 : «Le quorum de la commission permanente est de deux membres»,
donc oui, c'est spécifié dans la loi, excusez-moi. Donc... Mais, oui, c'est
beaucoup de... les cas sont envoyés à la Commission permanente de révision,
c'est des cas limites, si on peut dire, là, donc c'est vraiment les cas
problématiques qui ne sont pas couverts facilement par les procédures
administratives.
M. Tanguay : Et est-ce
qu'une décision... Parce que, là, on décide qui est sur la liste puis qui ne
l'est pas. Ça fait que c'est : Il est sur la liste ou il n'est pas sur la
liste, c'est ça? Oui. Est-ce que l'électeur, dans les deux cas d'une décision
favorable ou défavorable, est informé, est avisé formellement? Il reçoit une
lettre, il reçoit...
M. Blanchet
(Jean-François) :Bien sûr.
M. Tanguay : O.K. Puis
là j'imagine qu'il y a une procédure aussi, il peut contester la décision.
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui, il peut être
entendu par la commission, effectivement. Puis, dans le doute, par contre,
c'est l'électeur qui gagne, c'est-à-dire que si on... la Commission ne privera
jamais un électeur de son droit de vote s'il reste un doute à la commission.
M. Tanguay : O.K., O.K.
Et ça, est-ce que c'est dans les règles de procédure ou c'est dans la loi?
M. Blanchet
(Jean-François) :Là, je pense que, dans
ce niveau de détail là, c'est dans les règles...
M. Tanguay : De la
coutume.
M. Blanchet
(Jean-François) :Exact.
M. Tanguay : Les règles
non écrites. O.K. Dernière question : Est-ce que... Ces décisions-là ne
sont pas publiques? Ces décisions-là sont réservées à l'électeur qui a un
intérêt juridique, à savoir : Est-ce que j'ai été accepté ou pas? Mais ce
n'est pas publié, il n'y a pas d'avis sur le site du DGEQ disant : Voici
la liste des noms, évidemment parce qu'on veut garder l'anonymat des
renseignements personnels. O.K. Bien, là, je comprends un peu l'archaïsme. Une
fois qu'on a décidé ce qu'on a décidé à l'article 11.1, d'aller assister
aux séances, ce serait assez particulier dans ce contexte-là, là. O.K., je
comprends.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? Mme la
députée de... Notre-Dame-de-Grâce. Pardon.
Mme Weil : ...les cas de
figure qu'on est en train d'examiner ici qui feraient que quelqu'un, il soit
radié ou qu'il y a des doutes, avez-vous des exemples?
M. Blanchet
(Jean-François) :On en revient au casier
postal, aux adresses de casier postal où est-ce qu'il y a des gens qui... bien
pas volontairement... oui, volontairement, ils vont se réinscrire
systématiquement à une adresse de casier postal. Donc, ça, on le vit. Et
maintenant, justement, les adresses, ces adresses-là sont annotées dans le
système, quand même, on détecte systématiquement. Donc, la commission rentrait
en contact avec ces gens-là pour dire : Êtes-vous bien au fait que vous
habitez...
M. Blanchet
(Jean-François) :...présentement, dans
une petite case. Et que ce n'est pas a... vous n'avez pas le droit d'être
inscrit à la liste électorale dans ce cas-là, de cette façon-là. Vous devez
mettre l'adresse de votre domicile. Donc, c'est principalement, là, les gros
cas qu'on avait pour la commission de révision permanente.
Mme Weil : Qu'est-ce qui
explique cette situation? Vous êtes... bien, qu'est-ce qui est... excusez-moi,
j'ai gardé mon masque. Qu'est-ce qui explique que des gens persistent à donner
une case postale? Et qui crée quel type de doute chez vous?
M. Blanchet
(Jean-François) :Probablement que les
personnes ne veulent pas donner leur adresse réelle de domicile pour toutes
sortes de raisons.
Mme Weil : Pour toutes sortes
de raisons. O.K. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement créant un nouvel article 11.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, l'article 11.1 est
adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui.
L'article 12 : «L'article 40.38 de cette loi est modifié par la
suppression de la dernière phrase.».
Cette modification de concordance avec la
modification prévue à l'article 59 du projet de loi abroge les
articles 220 à 228 de la Loi électorale qui concernent la révision
spéciale. Une fois que j'ai lu ça, je vais vous demander de suspendre 12 pour
pouvoir passer à 59. Et mon commentaire l'explique, là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Tanguay : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, il y a consentement pour
aller à 59. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Oui. Donnez-moi
juste le temps de me rendre. Article 59 : «La sous-section 4 de
la section IV du chapitre III du titre IV de cette loi,
comprenant les articles 220 à 228, est abrogée.».
Cette modification vise à supprimer la
sous-section 4 qui s'intitule Commission de révision spéciale, comprenant
les articles 220 à 228 de la Loi électorale afin de réduire la période de
révision. Suite à cette modification et celle prévue à l'article 53 du
projet de loi, qu'on pourra voir tantôt, qui modifie l'article 193 de la
Loi électorale, il n'y aurait plus de période de révision ordinaire et de révision
spéciale. Il n'y aurait dorénavant qu'un seul type de révision du quatorzième
au quatrième jour qui précède celui du scrutin.
Donc, actuellement, la période de révision
s'étire du 21ème au quatrième jour précédant le jour du scrutin, pour un total
de 18 jours d'ouverture au public. L'article 193 de la loi électorale
prévoit que la révision ordinaire se déroule du 21ème jour au douzième
jour qui précède le jour du scrutin, alors que l'article 222 de la Loi
électorale prévoit que la révision spéciale se tient du treizième au quatrième
jour qui précède le jour du scrutin.
Donc, depuis l'établissement de la liste
électorale permanente en 1997, la qualité de la liste électorale s'est
grandement améliorée, ce qui a réduit de façon importante le nombre de demandes
de révision en période électorale. En effet, le taux de révision de la liste
électorale est passé de 7,2 % en 1998 à moins de 1 % en 2018. Bien
que le nombre de demandes des électeurs soit en baisse constante, le nombre de
jours et l'étendue des heures durant lesquels siègent les commissions de
révision n'ont jamais été modifiés. Donc, c'est pour s'adapter à la réalité. Je
vais le résumer ainsi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Donc, si je
comprends bien, là, il y a deux... tel que rédigé, la Loi électorale établit
deux périodes de révision, celle de l'article 193 du 21ème au 13e et celle
de l'article 222 du treizième au quatrième, c'est ça? Et là, en éliminant
222, on conserve 193 du 21e au douzième jour, c'est ça?
Mme LeBel : On conserve... On
aurait un type de révision qui serait du quatorzième au quatrième jour du
scrutin. Donc, on élimine...
M. Tanguay : Autrement dit,
193, on va statuer dessus plus loin, c'est pour ça?
Mme LeBel : Oui, c'est ça. À
l'article 53, si je ne me trompe pas. Oui, à l'article 53, on va
statuer sur 193. Mais au final de l'exercice, du processus qu'on va faire qui
va se dérouler sur plusieurs articles, on va se retrouver avec un seul type de
révision qui va être du 14ème au quatrième jour qui précède le scrutin. C'est
exact? Quand on aura nettoyé toutes les périodes, là.
M. Tanguay : Du quatorzième
au pardon?
Mme LeBel : Au quatrième. De
quatorze à quatre qui précède.
M. Tanguay : Et quel article
va nous faire faire ça?
Mme LeBel : Bien là, on a
plusieurs articles à voir, là.
• (20 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) :...je ne sais pas si vous avez
le document, M. le député de LaFontaine...
Le Président (M.
Bachand) :...Notre travail, que...
Mme LeBel : Oui, oui, ça va
être dans la série d'articles qu'on va voir, là, oui, oui.
M. Tanguay : C'est ce que
j'essaie de voir...
Le Président (M.
Bachand) :Mais dans la première feuille
de route, entre autres, M. le député de LaFontaine, on avait les différents...
M. Tanguay : Elle est encore
valide, elle?
Le Président (M.
Bachand) :Bien, en partie.
Mme LeBel : Oui, oui, elle
est valide, elle est valide, mais pas dans l'ordre de procédure.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, lorsqu'on va à l'article
12, il y a tous les articles, là, qui modifient, là... juste pour votre
information.
M. Tanguay : À quelle page
vous êtes, M. le Président?
Le Président (M.
Bachand) :À la page la page 2 du document
qu'on nous avait donné ce matin.
M. Tanguay : O.K.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, c'est la réduction de la
période de la révision de la liste électorale lors d'une élection.
Mme LeBel : ...Bien, ce sont
tous les articles. Mais au final, là, quand on va avoir passé à travers tous
ces articles, on va se retrouver avec une période, au final, là, du 14ème au
quatrième jour, donc sur 10 jours.
M. Tanguay : O.K., ça, dans
la dizaine, la douzaine d'articles, là, qui sont dans ce lot là, il n'y en a
pas un qui l'établit du 14ème au quatrième jour?
Mme LeBel : C'est à 193, mais
on va le modifier par le biais de l'article 53. Ça fait que peut-être qu'on
peut aller voir 53, mais c'est à 193 qu'on va regarder ça, on regarde, juste
pour fins de discussion, et de... 53 va remplacer de 21 à 12 par 14 ou 4. C'est
lui qui... C'est là qu'on va le faire. Oui, c'est là qu'on va le faire, à
10 jours. On va abolir 21 à 12, «21e à 12e», pour remplacer par «14e au
quatrième». Ça fait que c'est là qu'on va l'établir.
M. Tanguay : O.K. Pourquoi on
ne va pas tout de suite à 53?
Mme LeBel : On pourrait, mais
c'est parce que, à un moment donné, il faut en faire... il faut les faire un
après...
M. Tanguay : C'est parce
qu'on défait avant de faire. C'est juste, ça.
Mme LeBel : Non, mais là on
abolit tout le chapitre, oui, mais, je veux dire, on aurait pu faire dans
l'autre sens, puis vous auriez dit : Pourquoi on ne va pas à 59, vous
auriez eu aussi raison, là. Malheureusement, et à un moment donné, il faut
faire un choix, là.
M. Tanguay : Ça sonne comme
un vieux couple : Tu m'avais dit de faire ça de même, tu m'aurais dit la
même affaire.
Mme LeBel : Exact.
M. Tanguay : On se croirait
dans le char le samedi en allant souper chez belle-maman.
Mme LeBel : Je t'avais dit de
ne pas dire ça.
M. Tanguay : O.K. Mais donc,
à la fin, il va y avoir une seule période du 14ème au quatrième jour.
Mme LeBel : Oui. En résumé,
là, quand l'exercice va être final puis on aura passé à travers la dizaine plus
articles qui sont mentionnés à la liste, on va se retrouver avec une période de
dix jours qui va être du quatorzième au quatrième jour de scrutin, pour les
raisons que j'ai mentionnées dans mes commentaires précédents que je verse.
M. Tanguay : Que je verse en
liasse.
Mme LeBel : Que je verse en
liasse sur ça.
M. Tanguay : O.K. Et donc
revenons à l'article 59. Et là, on s'entend, là, on vient abroger 220 à 228.
Puis là je comprends qu'on avait 222, dont on a traité et qu'on va faire à 53
tantôt, mais tout le reste, là, tout le reste ne tient plus la route, là, dans
tout ce qu'on abroge?
Mme LeBel : On abroge tout ça
puis on va rétablir des périodes avec 193, on va recorriger une période.
M. Tanguay : Autrement dit,
on enlève le concept, de 220 à 228, de commission spéciale.
Mme LeBel : De révision
spéciale qui ne sera plus nécessaire.
M. Tanguay : Il va y avoir
une commission de révision puis elle va avoir lieu du...
Mme LeBel : 14 octobre
au 4.
M. Tanguay : 14 au 4, ça va
être ça.
Mme LeBel : Quatrième jour.
M. Tanguay : Parce que, dans
la mouture actuelle de la loi, tu as Commission de révision spéciale et tu
avais une commission de révision...
Mme LeBel : Oui, tu avais une
période de révision du 21ème au quatrième, tu avais une révision ordinaire du
21ème au douzième puis une révision spéciale du 13e ou quatrième, puis, quand
on combinait tout ça, ça faisait qu'on se retrouvait en période de révision du
21ème au quatrième, genre, quand on superposait toutes les périodes.
Maintenant, on nettoie tout ça, puis on en fait juste une.
M. Tanguay : O.K. Parfait,
ça, je comprends ça très bien. Par contre, je veux juste m'assurer qu'on ne
jette pas le bébé avec l'eau du bain. Exemple, 223, je vous donne un exemple :
«Seul l'électeur concerné peut déposer une demande» papi, papa. Cette façon de
procéder là, elle est pertinente. Vous allez me dire : On la retrouve dans
le contexte de 193 que...
Mme LeBel : On la retrouve
dans le contexte de la révision ordinaire, mais, comme il n'y a plus... c'est
comme, si on abolit l'appel, bien, quand même que le... Quelqu'un peut faire
une demande en appel s'il n'y a plus d'appel, je veux dire... Peut être que mon
analogie n'est pas bonne, là, mais tout ça, ici, là, la révision spéciale... Je
veux dire, si on abolit une section, le fait de s'adresser à cette révision
spéciale là n'a plus lieu. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on n'aura pas...
on ne pourra pas faire une demande de révision, là. Il va en avoir une seule
période, mais il va avoir une seule période maintenant. Elles étaient toutes
superposées, là.
M. Tanguay : O.K. est-ce que,
juste pour prendre cet exemple là, le pendant de 223, qui est de la révision
spéciale, où se trouve-t-il dans la révision à 180 et suivant? Ça va juste
m'aider à avoir un exemple concret.
Mme LeBel : Me Coulombe
pourrait peut-être nous aider dans cette recherche d'article.
Le Président (M.
Bachand) :Me Coulombe.
M. Coulombe (Benoît) : Vous
voulez l'équivalent de 223?
M. Tanguay : Oui, c'est ça,
juste pour...
M. Coulombe (Benoît) : «Seul
l'électeur concerné», ça, c'est une règle spécifique à la révision spéciale,
hein, c'est seulement les...
M. Coulombe (Benoît) : ...lui-même
qui pouvait déposer une demande, tandis qu'en révision ordinaire, vous pouvez
avoir une demande, à 404, par le conjoint, le parent, une personne qui
cohabite.
M. Tanguay : 404?
M. Coulombe (Benoît) : 204.
M. Tanguay : À 404?
M. Coulombe (Benoît) : 204.
Et à 206, vous avez à peu près l'équivalent de 223, là, c'est similaire :
Toute demande soumise à une commission doit être faite... formule prescrite,
appuyée d'une déclaration, la formule par téléphone, etc. Bon, alors, c'est
l'équivalent. C'est qu'il y avait des règles un peu plus restrictives pour les
demandes en période de commission révision spéciale. Donc, ça va être les
règles maintenant qui vont s'appliquer, générales, comme, par exemple, un
conjoint ou un parent, va pouvoir faire une demande au nom d'un parent.
M. Tanguay : Puis a fortiori
l'électeur... et 199, là, l'électeur qui constate qu'il n'est pas inscrit...
dans le fond, 199, la réponse à ma question, c'est le pendant de 223. C'est ça?
M. Coulombe (Benoît) : En fait,
vous avez, à partir de 199, toutes sortes cas de sortes de demandes : 199
l'électeur qui constate qu'il n'est pas inscrit, à 200, l'électeur qui se fait
inscrit sur une liste électorale dans une section de vote autre que celle de
son domicile, donc il a changé. Vous avez, à 201, électeur qui constate une
erreur. Et je continue comme ça, là, mais vous voyez le principe, là. Tous les
cas sont énumérés, jusqu'à 204, qui peut faire une demande, et à 206, la
modalité comment faire une demande en commission de révision.
M. Tanguay : Et j'imagine
aussi que ça fait autant de travailleurs d'élection de moins qu'on vient de
sauver aussi, parce qu'il devait avoir... tantôt, je pense que quelqu'un a
utilisé l'anglicisme d'«overlap», quelqu'un l'a utilisé, je pense, je le
reprends, il devait y avoir... à moment donné, révision, il devait y avoir...
il y avait un «overlap» pour une ou deux journées, là. Donc là, on vient de
recentrer notre tir puis d'avoir une commission, donc une série de.... Parce
qu'aussi, je pourrais poser ma question de même : tel que la loi est
rédigée, est-ce que vous pouviez travailler à la Commission de révision
spéciale et aussi travailler à la commission de révision? Ça, c'était possible
aussi. Ça fait que vous pouviez, mais là il va y en avoir une... Ça vient
répondre à ce besoin-là. O.K., ça me va pour mon questionnement à 59, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 59?
Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 59 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci.
Mme LeBel : Oui. Je vais vous
demander, avec la permission de tout le monde, de revenir à 12 pour le fermer,
s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Mme la ministre.
Mme LeBel : Alors, je reviens
à 12. J'en ai fait la lecture, et si je ne me trompe pas, c'était un article
entièrement de concordance avec la modification qu'on vient de faire à 59. Je
vais juste revenir pour m'en assurer. Donc, oui, l'article 40.38 de cette
loi est modifié par la suppression de la dernière phrase. La dernière phase
était : «Toutefois, les articles 220 à 228 ne s'appliquent pas à
cette révision. Mais là, 220 et 208 étant abolis, ça n'a plus lieu d'être.
M. Tanguay : Et 40.38, c'est
le contexte de... on parle de révision ponctuelle de la liste. Là, on n'est pas
en période électorale. Et ça, est-ce que c'est, de façon plus spécifique, une
sorte de révision? Ou ça, dans le fond, à 40.38, révision ponctuelle, c'est le
travail dont on parlait, là, de la Commission permanente de révision?
Mme LeBel : Non. Peut-être
m'être, maître, si vous pouvez répondre. Je comprends que non, mais...
M. Coulombe (Benoît) : Merci.
40.38 s'inscrit dans la section qui commence à l'article 40.13,
vérification recensement des électeurs. C'est des vieilles dispositions dans la
Loi électorale qui n'ont plus été utilisées depuis le recensement de 1995.
C'est le recensement de 1995 qui a constitué la base de la liste électorale
permanente qui est entrée en vigueur en 1997. Avant la liste électorale
permanente, il y avait des recensements à chaque élection. Vous vous en...
bien, ceux qui s'en souviennent, là, ceux qui étaient là, vous vous en
souviendrez.
• (21 heures) •
Donc, à 40.38, qui était quand le DGE
pouvait recommander une révision ponctuelle de la liste, donc hors période,
c'est évidemment, à l'époque, c'était par le biais d'un recensement que ça
pouvait se faire, et ça pouvait se faire par circonscription, par nombre de
circonscriptions, etc. Et là, ce que 40.38 faisait... disait, bien, dans ce
temps-là, quand il y a une révision ponctuelle, bien, les dispositions de la
révision spéciale ne s'appliquent pas à cette révision-là. C'était juste une
exclusion. Et comme la toute la mécanique de...
21 h (version non révisée)
M. Coulombe (Benoît) : ...révision
spéciale, si le projet de loi est adopté, va disparaître, bien, cette
mention-là n'a plus besoin d'être là, à ce moment-là, cette référence-là.
M. Tanguay : Ce chapitre
trois là, est-ce qu'on va l'abroger? Donc, est-ce qu'il a toujours lieu d'être,
le chapitre trois?
M. Coulombe (Benoît) : Je
peux vous confirmer que ce n'est pas dans le projet de loi no7, parce que ça n'a
pas été discuté au comité consultatif.
M. Tanguay : Ça n'a pas été
discuté.
M. Coulombe (Benoît) : Non,
ça n'a pas été discuté.
M. Tanguay : O.K.. Mais ça,
je vais le dire de même, ce n'est d'aucune utilité, je veux dire, il n'y a
personne qui applique ça, hein, à l'heure où on se parle?
M. Coulombe (Benoît) : Bien,
écoutez, quand ils ont introduit les dispositions de la liste électorale
permanente, évidemment, on ne savait pas comment se déroulerait... comment ça
irait, la liste électorale permanente, comment qu'elle deviendrait. Puis là je
vais prêcher pour notre paroisse, un outil dont les autres provinces... on en
fait envie avec ça, avec la qualité de notre liste électorale permanente. Donc,
à ce moment-là, le législateur a décidé de garder les dispositions, parce qu'il
ne savait pas si, éventuellement, il n'y aurait pas besoin de recensement ou de
révision ponctuelle. Ça s'est avéré pas utile. Les dispositions sont là.
Mais on ne sait jamais, dans le futur,
parce que le DGE pourrait recommander une révision ponctuelle. Aussi, dans ce
temps-là, la commission permanente de révision n'existait pas. C'est venu
après. Bon, c'est un autre outil pour permettre une meilleure mise à jour de la
liste électorale permanente. Alors, voilà. Excusez le cours d'histoire, là,
mais...
M. Tanguay : Non, non, c'est intéressant,
surtout qu'on n'était pas nés.
Des voix : Ha! Ha! Ha!
M. Tanguay
: Alors, ça
nous donne une idée. Mais je lance l'idée, puis là je vois la ministre, on ne
va pas revenir au comité législatif, là, au Conseil des ministres, mais peut-être
qu'un jour il s'agira de faire le ménage là-dessus. Parce que, si ce n'est pas
appliqué, un moment, des fois, quand on laisse... après avoir passé plusieurs
révisions de la loi, quand on laisse des sections, un moment donné, il y en a
peut-être qui vont dire : Bien, le législateur, il a décidé de laisser ça
là, donc il y a une utilité, puis on va essayer d'interpréter, à la lumière de
ça, d'autres articles, alors il est peut-être mieux, un moment donné, de les
enlever complètement, plutôt que d'envoyer un signal ambigu. D'accord.
Et donc, O.K.... Puis encore pire, là, je
viens de boucler la boucle, encore pire, là, on vient amender. Je proposais de
flusher la section, mais là on vient amender un article qui n'a plus d'oxygène,
qui n'a plus de... O.K..
Le Président (M.
Bachand) :Merci. D'autres interventions
sur l'article 12? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'article 12 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Je vais vous
proposer de passer à l'article 48, s'il vous plaît, monsieur.
Le Président (M.
Bachand) : On passe à 48. Consentement?
Mme LeBel : Article 48 :
«L'article 179 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «, commission de révision
itinérante et commission de révision spéciale» par «ainsi que des commissions
de révision itinérantes».»
La modification est de concordance avec la
modification qui est prévue à l'article 59, qu'on a fait précédemment, du
projet de loi, qui abroge les articles 220 à 228de la Loi électorale qui
concernent la révision spéciale. Donc, on enlève cette mention-là. On enlève la
mention «à la commission de révision spéciale» qui apparaissait dans l'article
179, finalement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Oui. Juste pour
comprendre, «commission... selon les besoins... une ou plusieurs commissions de
révision ainsi que des commissions de révision itinérantes». On enlève
«commission de révision spéciale et commission de révision itinérante». Ça, c'est
le directeur de scrutin. Donc, ça établit... Ça, c'est au niveau d'un pouvoir
décisionnel du directeur de scrutin dans la circonscription, donc. Et juste
pour ma gouverne, commission de révision itinérante, comment ça fonctionne, sur
le terrain, pour ma gouverne, dans le comté?
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Blanchet (Jean-François) :Donc, c'est une commission, ça le dit, là, de révision
itinérante, qui se déplace, entre autres, autant dans les résidences de
personnes âgées, mais aussi les commissions itinérantes qui se déplacent aussi
dans les régions éloignées. Donc, c'est des commissions itinérantes qui se
déplacent, donc elles ne siègent pas à un endroit fixe.
M. Tanguay : Et ça, c'est par
circonscription, c'est le directeur de scrutin qui l'établit.
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui, selon les besoins
de la circonscription.
M. Tanguay : Selon les
besoins. O.K.. Et qu'est-ce qui va faire en sorte que les besoins vont le
justifier? Il va avoir un son de cloche que probablement qu'il y a beaucoup de
révisions à faire dans tel secteur, alors on va y aller? Il y a tout loisir,
lui, de la nommer, cette commission itinérante?
M. Blanchet
(Jean-François) :Oui. C'est-à-dire que...
M. Blanchet
(Jean-François) :...d'après le
territoire, si les bureaux de directeur de scrutin sont trop éloignés de
certaines communautés. Il connaît le nombre de résidences aussi de personnes
âgées dans sa circonscription. Donc, c'est à partir de là qu'il établit les
horaires des commissions de révision.
M. Tanguay : O.K. Et la
commission de révision itinérante, est-ce qu'elle aussi, elle a une période de
temps où elle peut agir ou c'est....
M. Blanchet
(Jean-François) :C'est-à-dire que, oui,
il y a une période de temps qui est fixée pour l'établissement de ces
commissions de révision là aussi.
M. Tanguay : À quel article
elle est, cette période?
M. Blanchet
(Jean-François) :Benoît, tu connais...
par coeur?
M. Coulombe (Benoît) : 194.
M. Blanchet
(Jean-François) :194.
M. Tanguay : «Chaque
commission de révision itinérante siège aux jours et heures déterminés par le
directeur de scrutin... Une commission de révision itinérante peut se déplacer
à la chambre ou à l'appartement de l'électeur qui est incapable de se
déplacer... pourvu qu'il en ait fait la demande au directeur de scrutin au plus
tard le quatorzième jour... Il peut se déplacer dans...» O.K. Puis, pour la
commission de révision itinérante, je vois, à 194, que c'est l'électeur qui
doit en faire la demande, contrairement à ce qu'on voyait un peu plus tôt, où
le conjoint, conjointe, là... C'était beaucoup plus libéral en termes de
capacité de le demander pour un tiers. Mais l'itinérante, on ne peut pas le
demander pour un tiers?
M. Blanchet
(Jean-François) :Pour un tiers?
M. Tanguay : Pour un tiers,
oui. La conjointe, le conjoint.
M. Blanchet
(Jean-François) :Quelqu'un qui ferait la
demande?
M. Tanguay : Oui.
M. Blanchet
(Jean-François) :Je ne suis pas en mesure
de répondre...
Mme LeBel : ...fonctionne sur
les mêmes règles que la commission...
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
Mme LeBel : ...que la
commission ordinaire, j'allais dire, ce n'est pas le bon terme, là, par rapport
à la commission spéciale, qui avait son lot de règles particulières. La
commission régulière, ça s'appelle comme ça?
M. Coulombe (Benoît) : Bien,
la commission de révision ordinaire, qu'on dit, et là...
Mme LeBel : Oui, bien, dans
le fond, la commission itinérante, c'est une commission de révision ordinaire,
mais qui se déplace.
M. Coulombe (Benoît) : Voilà.
Et les articles que je vous citais tantôt, 200, les sortes de demande, ça,
c'est à la sous-section 3, qui commence à l'article 197. Donc là, on est dans
l'établissement des commissions de révision, les délais, les jours, les heures.
Mais après, les processus de révision de la sous-section 3 s'appliquent à ces
commissions de révision là. Donc, oui, un parent, un conjoint pourrait faire
une demande pour... une demande de commission de révision itinérante, comme une
demande de vote itinérant, pour que la commission se déplace auprès de
l'électeur. Donc, c'est les mêmes règles.
M. Tanguay : Puis ça va être
appliqué malgré le texte clair du deuxième alinéa de 194, hein, à la fin,
«pourvu qu'il en fait la demande au directeur du scrutin». Malgré le texte très
clair, on va considérer qu'un conjoint qui en fait la demande pour, justement,
sa conjointe, à ce moment-là, c'est : On va appliquer cette possibilité-là
qu'il appelle une commission itinérante malgré le...
M. Coulombe (Benoît) : En
fait, le «malgré» fait référence aux délais. Une commission peut se déplacer
pourvu qu'il en ait fait la demande. Le troisième alinéa permet, on appelle ça
des... le dernier alinéa permet ce qu'on appelle, dans notre jargon, des
demandes spontanées. La commission de révision itinérante ou le bureau de
révision itinérant se déplace dans l'installation pour faire voter les gens qui
ont fait une demande, mais il y a un électeur qui dit : J'aimerais voter,
je voudrais voter. Bon, évidemment, il faut qu'il soit inscrit sur la liste
parce qu'on ne peut pas voter sans être inscrit sur la liste. Ou c'est la
commission de révision itinérante qui circule, il dit : Je voudrais faire
une demande à la commission de révision. Donc, on appelle ça des demandes
spontanées. Donc, le «Malgré le deuxième alinéa», c'est malgré qu'il n'ait pas
fait de demande d'électeur au plus tard le 14ème jour, il va pouvoir en faire
une, je reprends le terme, spontanément à la commission de révision qui va se
déplacer.
M. Tanguay : O.K. Sinon,
c'est ça, un conjoint peut le demander, l'itinérante, sans que ce soit
spontané.
M. Coulombe (Benoît) : Et,
évidemment, il faudrait que le conjoint soit là. À ce moment-là, on parle
d'installations où des gens sont. Alors, le parent pourrait être là, mais normalement,
les parents ne sont pas là. C'est l'électeur lui-même qui va faire la
demande...
M. Tanguay : O.K.
M. Coulombe (Benoît) : Mais
ça serait possible.
M. Tanguay : C'est bon. Merci
beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur
l'article 48? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Mme la
ministre.
Mme LeBel : Oui, l'article
53, qu'on a abordé tantôt brièvement dans une autre discussion. L'article
193...
Le Président (M.
Bachand) :Consentement pour aller à 53?
Mme LeBel : Oui, désolée, M.
le Président.
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Allez-y, Mme la
ministre. Pardon.
• (21 h 10) •
Mme LeBel : Merci. Donc,
l'article...
Mme LeBel : ...193 de
cette loi est modifié :
1. Par le remplacement, dans le premier
alinéa, de "21e au 12e jour" par "14e au
4e jour".
2. Par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de "le quatorzième jour" par "à 14 heures le
quatrième jour".
Les modifications proposées visent donc à
réduire la durée totale de la période de révision, toujours dans le même esprit
que tantôt. Il n'y aurait plus de période de révision ordinaire et de révision
spéciale. Il n'y aurait dorénavant qu'un seul type de révision, et ce, du
quatorzième au quatrième jour qui précède celui du scrutin. Et les commentaires
que j'ai lus tantôt, là, par rapport à l'autre modification s'appliquent, là,
50... je pense que c'était à 59, quand je vous parlais de la superposition des
différentes périodes.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Le deuxième
alinéa 193, là, toute demande de révision de loi doit être déposée ou
reçue devant une commission au plus tard à 14 heures, le quatrième jour
qui précède celui de scrutin. Donc, ça, c'est le moment où la demande est
faite. La décision pourrait sortir passé ce délai-là. Évidemment, c'est le
moment où la demande est exprimée. Il faut que ça soit à 14 heures...
avant 14 heures, le quatrième jour, c'est ça?
Mme LeBel : Pour être
considéré dans la période de révision.
M. Tanguay : Après ça,
autrement dit... je le voyais de même elle ne cesse pas ses activités à
14 heures le quatrième jour. Elle va recevoir les demandes, puis elle
pourra rendre ses décisions passé ce délai-là. Mais vous êtes hors délai pour
formuler la demande, passé 14 heures, le quatrième, c'est ça?
M. Coulombe (Benoît) : Une
raison particulière qu'il faut avoir laissé le temps à la commission de traiter
la demande, surtout si elle implique une demande de radiation d'un électeur à
qui il faudra signifier un préavis de décision. Alors, c'est pour ça qu'il faut
mettre de date parce qu'on est quand même quatre jours avant le scrutin. Donc,
il faut produire les listes électorales pour le jour du scrutin, quatre jours
après, pour le lundi. Donc, il faut laisser cette dernière journée là, qui est
le jeudi, normalement là, à 14 heures, pour qu'elle puisse finir ses
travaux dans la journée ou le lendemain, au pire, là, mais ne pas dépasser
cette date-là.
M. Tanguay : Puis qui
laisserait, le cas échéant, à l'électeur qui aurait eu gain de cause au moins
le jour J, le jour du vote pour voter. Là, c'est sûr qu'il aura manqué les BVA,
là, mais au moins, il pourra aller voter le..
Mme LeBel : Il y aura
une possibilité.
M. Tanguay : C'est le
jour zéro, le jour du vote? Le jour un, le jour zéro... C'est le jour zéro.
Quand on dit : "Toute demande de révision doit être déposée ou
reçue". Qu'est-ce qu'on entend par là? Est-ce que c'est toujours
d'actualité, ça, déposée ou reçue, déposée ou reçue? Est-ce qu'il peut y avoir
un moyen technologique qui le permette?
M. Coulombe (Benoît) : Oui.
Alors, 206 permet déjà actuellement de faire une demande de révision en
personne ou par téléphone, par courrier ou télécopieur. C'est sûr qu'il y a une
proposition dans le projet de loi pour retirer le télécopieur, là, et même
pouvoir le faire éventuellement par un mode de transmission technologique
adapté à l'environnement, bon, mais c'est déjà prévu, ces différentes demandes
là, d'où l'utilisation du terme déposé ou reçu. Donc, c'est encore très
d'actualité.
Mme LeBel : Le moyen
électronique de l'époque était déjà prévu. On va le moderniser. On va vous
proposer de le moderniser.
M. Tanguay : Et pourquoi
on ne ferait pas ici, comme on a fait à l'article 3 de la Loi électorale,
4, du projet de loi n° 7, on disait produit, parce qu'il était
technologiquement neutre, déposé ou reçu? Je ne sais pas si vous me suivez.
M. Coulombe (Benoît) : En
fait, je ne vous ai pas entendu.
M. Tanguay : Il n'y a
pas de problème. À l'article 4 du projet de loi, on venait modifier
l'article 3 de la loi puis on disait : Un candidat qui a produit sa
déclaration de candidature, on disait, bien, technologiquement, on devrait
marquer produit plutôt qu'autre chose. Pourquoi on ne retrouvions nous
pas : Toute demande de révision doit être déposée, reçue ou produite, pour
être technologiquement neutre et le permettre?
M. Coulombe (Benoît) : Bien,
à l'article 3, qui est la possibilité pour le candidat d'être inscrit ailleurs
que dans la circonscription de son domicile, l'article 3 ne l'oblige pas
juste à déposer sa déclaration, il faut qu'il l'ait produite, donc pour à ce
moment-là voter dans sa circonscription et là on demande qu'il fasse une
demande lors de la révision.
M. Tanguay : O.K., mais
tantôt, quand on en parlait, j'avais compris que "produit", c'était
pour faire écho de l'environnement technologique. Donc, on disait
"produit", ça veut dire transmis par courriel ou autre. C'est la
réponse un peu que je me rappelle m'être fait servir.
M. Coulombe (Benoît) : Vous
n'avez pas tout à fait compris.
Mme LeBel : Tantôt, par
rapport à "produit"... Ce qu'on a dit... moi, en tout cas, je ne me
souviens pas qu'on ait eu un débat sur le terme "produit étant
technologiquement neutre. Ce qu'on fait, c'est qu'on s'est assurés, là, qu'il y
avait une conservation, là, mais...
Mme Weil : ...dans les
notes explicatives qu'on donne cette explication.
Mme LeBel : Ah! O.K.,
c'est ça. C'est parce qu'ils l'ont lu, mais on ne l'a pas fait à voix haute.
M. Tanguay : Non, mais
je me rappelle avoir entendu parce que je n'ai même pas lu les notes
explicatives. Alors, mon témoignage est... Mais la question, parce que j'avais
posé la question, je m'en rappelle, puis ce n'est pas grave, là, j'avais
dit : Mais qu'est-ce qu'on change réellement? Puis vous aviez dit, à ce
moment-là : On change «déposé» par «produit» pour pouvoir faire écho à
l'environnement technologique, c'est plus concordant.
Mme LeBel : Ah! C'était
un autre article, d'abord, qu'on a...
M. Tanguay : L'article 4
du projet de loi, 3 de la loi. L'article 4 du projet de loi.
Mme LeBel : Bien, vous
avez raison, je l'ai dit.
M. Tanguay : Mais puis
mon point... Bref, mon point, c'est dire : «le produit», puis là ça
prenait tout son sens. Là, je me dis... Puis d'autant plus vous dites qu'à 206
on va se mettre au goût du jour avec l'environnement technologique...
Mme LeBel : Non, non,
mais je pense qu'écoutez on peut peut-être prendre quelques secondes, mais on
peut ajouter le mot «produit», puis on aura... Moi, honnêtement, je ne suis pas
contre, surtout qu'on entend plus loin modifier l'élément technologique, là,
qui était, à une certaine époque, le fax, je vais le dire comme ça. Maintenant,
on va le mettre par un environnement adapté, là. Mais je pense qu'on pourrait
peut-être faire un amendement qui ajoute, à tout le moins... Sans enlever
«reçu», on peut peut-être ajouter «produit».
M. Tanguay : Ou changer
«déposé» par «produit» en gardant «reçu», «produit et reçu».
Mme LeBel : Je veux
juste revenir à l'article, là.
Une voix : ...
Mme LeBel : Oui, on
avait «produit et déposé» tantôt, c'est pour ça. Ça fait que c'est pour ça que
je laisserais «reçu» pour être sûre, puis on pourrait rajouter «produit», puis
on viserait tous les cas de figure, là, d'environnement possibles, là.
M. Tanguay : À
l'article 4, je vois juste «produit». On l'avait-u changé?
Mme LeBel : Oui, mais
là, ici, comme il y a déjà le mot «reçu», si vous le permettez, peut-être qu'on
pourrait ajouter «produit». Voulez-vous qu'on regarde?
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'on prépare un
amendement?
Mme LeBel : Oui, absolument.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, on va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 21 h 17)
(Reprise à 21 h 30)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît.
Merci beaucoup.
Alors, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin de la séance à 21 h 31)