(Neuf
heures cinquante-sept minutes)
Le
Président (M. Bachand) : Bon matin, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 64,
Loi modernisant des dispositions législatives en matière de
protection des renseignements personnels.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. M. Lamothe (Ungava) est remplacé par
M. Tremblay (Dubuc); M. Birnbaum (D'Arcy-McGee) est remplacé par
M. Barrette (La Pinière); et Mme Hivon (Joliette) est remplacée par
M. Ouellet (René-Lévesque).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. Je vous rappelle, on a une petite problématique technique. Donc, les
micros des principaux participants vont toujours demeurer ouverts. Donc, faites
attention, si vous avez des commentaires, comme disait le ministre souvent, de
tourner sa langue peut-être sept fois, parce que vos micros demeurent ouverts,
et puis également de faire attention, en tournant les pages, pour ne pas
accrocher le micro. Et puis, s'il y a d'autres intervenants, comme
Me Miville-Deschênes, par exemple, de donner un petit délai pour que le
technicien puisse être capable d'ouvrir son micro, tout simplement. O.K.? Ça
fait qu'on essaie ça ce matin, puis, si jamais ça fonctionne, on reste ici,
sinon on pensera à une autre solution.
Alors, je vous
rappelle qu'il avait été convenu de suspendre l'étude des amendements proposés
par le ministre, visant à introduire les
articles 36.1 et 142.1 au projet de loi. Nous avions également suspendu
les articles 78 à 85, 93, 96,
100, 128 et 150. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier, l'article 159
amendé du projet de loi venait d'être adopté. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Caire :
Merci, M. le Président. Je voudrais déposer un amendement,
l'article 159.1, M. le Président, qui se lit comme suit :
Insérer, après
l'article 159 du projet de loi, l'article suivant :
159.1.
L'article 36 de la Loi sur la santé publique (chapitre S-2.2) est
modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de «sur laquelle la
Commission d'accès à l'information doit se prononcer» par «devant faire l'objet
d'une entente transmise à la Commission d'accès à l'information».
Donc, il s'agit d'une
disposition de concordance avec les modifications effectuées à la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels. En vertu de ces modifications, la Commission d'accès
à l'information ne doit plus approuver des communications de renseignements
personnels effectuées en vertu de cette loi,
M. le Président. C'était d'ailleurs à la demande de la Commission d'accès à
l'information elle-même qu'on apportait ces modifications-là.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine?
Non? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Est-ce que l'amendement créant l'article 159.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Caire :
M. le Président, l'article 160 :
L'article 19 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2)
est modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«20° à un
organisme public désigné suivant l'article 70.3 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels.»
M. le Président,
l'article 19 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
est modifié en raison de la
section II.1, Gestionnaire des renseignements personnels, introduite au
chapitre III de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels par le projet de
loi.
M. le Président, j'ai
un amendement. Donc, l'amendement se lit comme suit :
Retirer
l'article 160 du projet de loi.
Compte
tenu du fait que nous avons retiré le gestionnaire des renseignements
personnels... Nous l'avons retiré de la loi n° 64
parce que la loi n° 95 instituait le gestionnaire
des... voyons, le chef gouvernemental de la donnée. Je ne me souviens plus du
nom.
Une
voix : ...
• (10 heures) •
M.
Caire :
Oui, c'est ça, chef gouvernemental de la donnée. Donc, il n'y avait plus de
raison de garder cet officier-là au projet de loi n° 64 puisque 95
instituait cette nouvelle fonction là.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement à l'article 160 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Donc, l'article 160
est supprimé. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
Merci, M. le Président. 161. L'article 19.2 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «125» par «67.2.1».
Donc,
l'article 19.2 de la Loi sur les services de santé et services sociaux est
modifié en raison du nouvel article 67.2.1 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels introduit par la loi. Il est également modifié en raison de
l'abrogation de l'article 125 de cette même loi effectuée par le projet de
loi.
Et,
M. le Président, j'ai un amendement. Donc, l'amendement se lit comme suit : Remplacer
l'article 161 du projet de loi par le suivant :
161. L'article 19.2
de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(chapitre S-4.2) est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de la première phrase suivante : «Le directeur doit cependant, avant d'accorder
une telle autorisation, s'assurer que celle-ci est conforme aux
articles 67.2.1 à 67.2.3 de la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A‐2.1).»
Donc, c'est un peu la
même chose qu'on a faite aux articles précédents, compte tenu du fait que, tous
les protocoles de recherche, on avait trois articles qui couvraient cette situation-là
et non pas un seul.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de LaFontaine, s'il
vous plaît.
M.
Tanguay :
Excusez-moi, M. le Président, j'ai eu un moment d'absence. Est-ce qu'on est sur l'amendement? Est-ce
qu'il y aura un amendement?
M.
Caire :
...parce que l'article...
M. Tanguay :
...devant moi, O.K., parfait. Moi, ça me va.
Le Président (M. Bachand) : Il n'y a pas de souci. Donc, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? Donc, nous allons procéder à sa
mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 161 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 161 tel qu'amendé? Alors, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'article 161, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire : Oui, merci, M. le Président. 162. Donc, nous
sommes... les prochains articles touchent la Loi sur les services de
santé et les services sociaux pour les autochtones cris.
Donc,
l'article 162 : L'article 7 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux pour les autochtones cris (chapitre S-5) est
modifié, dans le quatrième alinéa :
1°
par la suppression de «, malgré le paragraphe 5° du deuxième alinéa de
l'article 59 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A-2.1),»;
2° par le
remplacement de «125 de cette loi» par «67.2.1 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A-2.1)».
M. le Président, vous
comprendrez que j'ai un amendement à cet article. Donc, l'amendement... En
fait, oui, un amendement, excusez-moi, M. le Président. Donc, j'ai un
amendement qui se lit comme suit :
Remplacer le paragraphe 2°
de l'article 162 du projet de loi par le paragraphe suivant :
2° par le remplacement
de «que les critères établis par l'article 125 de cette loi soient
satisfaits» par «que celle-ci est conforme aux articles 67.2.1 à 67.2.3 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels (chapitre A-2.1)».
Donc, on est encore
dans la même dynamique, là, d'intégrer les trois articles et non pas un seul.
Le Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions? Ça va? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement à l'article 162 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. Des interventions sur 162 amendé?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Est-ce que l'article 162, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire : Oui, un amendement,
M. le Président, qui introduit les articles 162.1 et 162.2, donc, qui se
lit comme suit :
Insérer, après
l'article 162 du projet de loi, le suivant :
162.1.
L'article 108 de la Loi sur les agents d'évaluation de crédit (2020,
chapitre 21) est modifié par la renumérotation de l'article 8.1 de la
Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé
(chapitre P-39.1) qu'il édicte, qui devient l'article 8.4.
Donc, M. le
Président, c'est en raison de la renumérotation, là, suite aux différents amendements
que nous avons adoptés, donc il s'agit évidemment de concordance.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y avait une intervention
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à sa mise
aux voix. Est-ce que
l'amendement créant le nouvel article 162.1 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, le nouvel article 162.1 est
adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire : Oui, M. le
Président. Tel qu'annoncé, l'article 162.1, 111 de la Loi sur les agents d'évaluation de crédit, se lit comme suit :
Insérer, après
l'article 162.1 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
162.2.
L'article 111 de cette loi est abrogé.
Donc, l'article vise
à abroger l'article 111 de la Loi sur les agents d'évaluation de crédit
(2020, chapitre 21), car
l'article 151 du projet de loi est amendé afin de prévoir la même
infraction qu'elle introduit à l'article 111, mais que... des
montants d'amendes supérieurs. Cet article, pas encore en vigueur, introduit le
nouvel article 91.1 à la Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé qui prévoit ce qui suit :
«91.1.
Quiconque contrevient à l'interdiction prévue à l'article 8.1 de la
présente loi est passible d'une amende de 1 000 $ à
10 000 $ et, en cas de récidive, d'une amende de 10 000 $ à
20 000 $.»
Donc, M. le
Président, il s'agit évidemment de concordance.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? Ça va? Donc,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement créant un
nouvel article 162.2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, le nouvel article 162.2 est
adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
M. le Président, nous sommes maintenant dans les dispositions transitoires et
finales.
Donc,
163 : Les articles 64, 68 et 68.1 de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels (chapitre A-2.1), tels qu'ils se lisent ici (indiquer la date
de la sanction de la présente loi), continuent de s'appliquer à toute
entente conclue conformément à un de ces articles avant cette date toujours en vigueur (indiquer la date d'entrée en
vigueur de la présente loi), et ce, jusqu'à ce que la date d'expiration d'une telle entente ou jusqu'à ce que (indiquer la date
qui suit de deux ans celle de l'entrée en vigueur de la présente loi), selon
la première date.
Donc, M. le Président,
c'est des dispositions transitoires qui permettent de s'assurer que les
ententes signées continuent de s'appliquer et qu'au moment où ces ententes-là
terminent la loi s'applique.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine,
s'il vous plaît.
M. Tanguay :
Oui, M. le Président. Alors, on est dans le domaine public. Les articles... Là,
je présume que les articles 64, 68 et 68.1, évidemment, par essence, par
définition, ont été modifiés par le projet de loi n° 64. Si je retourne au
projet de loi, l'article 64, est-ce qu'il a été amendé ou modifié? Parce
que j'ai 64.1, ça fait que ça serait probablement... Ah! non, l'article 15
de la loi.
L'article 64,
article 15 : «La collecte visée doit être précédée d'une évaluation
de facteurs relatifs à la vie privée...» Et on parle de quelle entente? Cette
entente doit prévoir... Donc, à l'article 15 du projet de loi n° 64,
on parlait de quel contexte d'entente ici?
M.
Caire : Laissez-moi aller à l'article en question, M. le
député. En fait, ce que je vais faire, je vais m'ouvrir une deuxième
fenêtre, ce qui va...
M. Tanguay :
Est-ce que c'étaient les ententes pour les nouveaux projets de systèmes
informatiques ou ce n'est pas... Moi, je
pense qu'il n'y en a même pas, d'entente. Ce n'étaient pas les évaluations de
facteurs de risque, là. Ce n'est pas ça, là?
M.
Caire : Là, on est à l'article 64 de la loi actuelle.
Je vais aller voir l'article, M. le député, là, parce que, là, de
mémoire, je ne pourrais pas vous répondre. Donc, je vais... On est à 64. 64
dit...
Une voix :
...
M.
Caire :
Ça, c'est l'article 15. Donc, l'article est modifié... remplacement...
Donc : «Nul ne peut, au nom d'un organisme public, recueillir un renseignement
personnel si cela n'est pas nécessaire à l'exercice des attributions de cet organisme
ou la mise en oeuvre d'un programme dont il a la gestion.
«Un organisme public
peut toutefois recueillir un renseignement personnel si cela est nécessaire à
l'exercice des attributions ou de la mise en oeuvre d'un programme de
l'organisme public avec lequel il collabore avec la prestation de services[...]
«La collecte visée au
deuxième alinéa doit être précédée d'une évaluation des facteurs relatifs à la
vie privée et s'effectue dans le cadre d'une entente écrite transmise à la
commission...»
Donc, c'est les
ententes avec la commission pour lesquelles on assure une espèce de clause
grand-père, là. Donc, tant que...
• (10 h 10) •
M.
Tanguay : ...qui veut faire collecter des renseignements
personnels par un tiers, et il doit avoir une entente, évidemment, avec
ce tiers-là, mais la commission doit être partie à ladite entente.
M.
Caire :
Partie à la... Voilà.
M. Tanguay :
O.K., ça, c'est 64. Puis là avec l'article 15...
M.
Caire :
Ça, c'est 64.
M. Tanguay :
L'article 75, on précisait...
M.
Caire :
Et donc, à la fin, donc, on comprend que, compte tenu que l'entente est
toujours en vigueur, donc, par exemple, il
n'y aurait pas lieu d'avoir l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée,
parce que ça a été antérieur à l'adoption
de la loi. Mais, du moment où l'entente est terminée, là, la loi doit
s'appliquer aux nouvelles ententes, si nouvelles ententes il y a.
M.
Tanguay : O.K. Donc, autrement dit, c'est un statu quo pour les
ententes actuellement en vigueur. C'est la loi...
M.
Caire : Bien, c'est de dire qu'on va respecter que les
ententes ont été signées dans le contexte de la loi actuelle.
M. Tanguay :
On ne demandera pas de...
M.
Caire :
On ne demandera pas de refaire les ententes.
M. Tanguay :
Continue de s'appliquer à toute entente conclue conformément, indiquer la date
de sanction... Donc, c'était la loi, qui sera la future ancienne loi... va
continuer de s'appliquer aux ententes actuelles jusqu'à la date d'expiration
d'une telle entente, selon... Et évidemment il va sans dire que la date de fin
de ladite entente, s'il y en a d'autres ou
s'ils veulent... Là, est-ce que ça touche les renouvellements de l'entente?
S'il y a un renouvellement, c'est le même cadre.
M.
Caire :
Non, s'il y a un renouvellement, on le fait en fonction de la nouvelle loi.
M. Tanguay :
Même si le renouvellement, c'était 100 % la même affaire, s'il y a comme,
par fiction de droit... bien, l'entente finit
aujourd'hui, ah, mais on a une option de la renouveler telle quelle, correct,
bien, on va la renouveler telle quelle, mais on va ajouter ça, ça, ça...
M.
Caire :
Non. La disposition transitoire ne s'applique qu'aux ententes qui ont cours. Du
moment où l'entente se termine, même si on renouvelle dans les mêmes
conditions, la loi, telle qu'elle sera adoptée, si tant est que
c'est la volonté de l'Assemblée nationale, s'appliquera au renouvellement de
l'entente. Ça se fera dans... le renouvellement va se faire en fonction du
nouveau cadre législatif.
M. Tanguay :
Je comprends. Et 68, c'est à peu près au même effet. Puis 68.1, bien, d'autant
plus important, parce qu'on l'abrogeait. Alors, O.K., ça, ça me va.
Et là indiquer... O.K.
«Indiquer ici la date qui suit de deux ans», «et ce, jusqu'à l'expiration d'une
telle entente ou jusqu'au», la date... O.K.
Par contre, si l'entente dure, à partir du moment de la sanction, encore plus
de deux ans, après la deuxième année, il va falloir qu'il rouvre
l'entente puis la mette à niveau, là.
M.
Caire :
C'est ça, c'est ça. L'idée, c'est... parce que, si on signe des ententes sur
une très longue période, on ne veut pas non plus donner un passe-droit infini,
là. Mais on donne un gap de deux ans.
M. Tanguay :
O.K. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 163 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
Oui, M. le Président.
L'article 164 :
L'article 67 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et
sur la protection des renseignements personnels, tel qu'il se lit le (indiquer
ici la date de la sanction), continue de s'appliquer à toute communication de
renseignements personnels qu'un organisme public a choisi, en vertu de cet
article, d'encadrer par une entente conclue avant cette date avec l'organisme
ou la personne qui reçoit ces renseignements et toujours en vigueur le (indiquer la date de l'entrée en
vigueur de la présente loi), et ce, jusqu'à la date d'expiration d'une telle
entente ou jusqu'au (indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de
l'entrée en vigueur de la présente loi), selon la première de ces dates.
M. le Président,
c'est la même disposition. Ceci étant dit, j'ai un amendement à proposer.
Donc : Retirer l'article 164 du projet de loi.
Donc, il s'agit d'une
modification de concordance avec le retrait de l'article 21 du projet de
loi.
Le Président (M. Bachand) : Pourriez-vous le faire parvenir avec Greffier, s'il vous plaît? On ne l'a pas reçu.
M.
Caire :
On ne l'a pas? Oh! désolé.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, on va suspendre quelques
instants.
M.
Caire :
Oui, oui, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : C'est beau?
Ça fait qu'on suspend
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
10 h 14)
(Reprise à 10 h 21)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
Oui, M. le Président. Donc, effectivement, l'amendement vise à retirer l'article 164.
C'est en concordance, parce qu'initialement le projet de loi prévoyait
une modification que nous avons retirée. Ce faisant, 164 n'est plus pertinent. Donc, c'est de la concordance avec
ce que la commission a adopté précédemment à l'article 21 de la loi.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions?
M. Tanguay :
Et, juste pour me rafraîchir... Donc, le fameux article 21 de la loi, qui
visait l'article 67, qu'en avons-nous fait? On l'a retiré,
l'article 21?
M.
Caire :
On a retiré l'article 21, parce qu'initialement ce que 21 faisait, il
venait modifier 67, l'idée étant que, quand
on... En fait, on a la possibilité, dans l'application d'une loi, de
communiquer des renseignements personnels sans le consentement de la
personne concernée mais toujours parce que ça va dans sens de l'application
d'une loi. L'article 21 modifiait 67 pour spécifier que la loi devait le
préciser expressément que ça le permettait.
Le Barreau nous a avisés
en disant... a levé un drapeau rouge en disant : Écoutez, vous allez
devoir modifier un paquet de lois qui ne le précisent pas mais pour lesquelles
c'est implicite. Donc, il nous invitait à retirer cette disposition-là, ce que
nous avons fait. Et donc, à partir de là, 164, qui revient modifier
l'article 67 en concordance avec cette disposition-là, qui n'a pas été
appliquée, devient désynchronisé. Donc, c'est pour ça qu'on retire l'article...
les modifications qui seraient apportées à l'article 67 par
l'article 164.
M. Tanguay : Et c'est
seulement l'article 61 qu'on avait expressément prévu par la loi. On ne
l'avait pas ailleurs, hein?
M.
Caire : Non,
justement parce qu'il y a beaucoup de lois qui le permettent sans le préciser
expressément.
M. Tanguay :
Puis, exemple, on jase, là, l'article 19... article 19 :
«L'organisme public peut toutefois utiliser...» Article 19, là,
dans le milieu, là, du projet de loi, qui venait amender 65.1...
M.
Caire : Quel
alinéa, M. le député?
M. Tanguay : Pardon?
M.
Caire :
L'article 19, qui modifie 65.1?
M. Tanguay :
Exactement. Donc, dans le milieu de l'article : «L'organisme — le deuxième alinéa — public peut toutefois utiliser un
renseignement personnel à une autre fin sans le consentement de la personne
dans les cas suivants :
«3° lorsque
son utilisation est nécessaire à l'application d'une loi au Québec, que cette
loi — O.K. — soit ou non prévue expressément;».
O.K.
M.
Caire :
Expressément. Non, c'est ça, c'est ça.
M. Tanguay : O.K. Ça fait
qu'on l'avait, c'est juste là. Parfait, c'est beau.
Le
Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres... Merci beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix.
Est-ce que l'amendement à l'article 164 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Donc, l'article 164 est supprimé. Merci
beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
M. le Président, je vous demanderais de suspendre l'article 165 et
l'amendement qui y est rattaché. Compte tenu des discussions que nous avons
eues avec les collègues, il y aurait encore des discussions à y avoir sur
les articles qui touchent les partis
politiques, et, compte tenu que l'entrée en vigueur a un impact sur ces... on suspendrait aussi. Et, au moment où on pourra disposer des
articles concernant les partis politiques, on pourra disposer de
l'article 165 en même temps.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement?
M. Tanguay : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire : Oui. M. le Président, je voudrais déposer
des amendements qui nécessitent de revenir sur des articles qui ont été adoptés. Donc, j'aurai besoin du
consentement des collègues, M. le Président. On parle de
l'article 36.1, si ma mémoire est exacte.
Le Président (M.
Bachand) : Mais, juste pour mon éclairage, M. le ministre,
hors micro, on avait discuté de peut-être revenir sur les articles adoptés, de faire les
articles adoptés, mais vous parlez de 36.1. Donc, c'était suspendu.
M.
Caire : Bien, c'est
peut-être moi qui me trompe de numéro d'article, M. le Président, là.
Le Président (M.
Bachand) : Non, mais ça ne me dérange pas, mais l'idée, c'était
peut-être de faire... mais, si vous êtes d'accord, de faire les articles
adoptés, donc... C'est parce que ça prend...
M.
Caire : ...M. le Président, c'est l'article 30
qu'il y a... ça, c'est sur la portabilité, et l'article 112, M. le
Président. Mais on pourrait y aller, peut-être, une étape à la fois.
Le
Président (M. Bachand) :
Donc, est-ce qu'il y a... Y a-t-il consentement pour reprendre l'étude de
l'article 30?
M.
Tanguay : Oui. Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement. Donc, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
Donnez-moi 30 secondes. Oui, c'est ça. Alors, l'amendement à l'article 30
se lit comme suit :
Insérer, dans la
première phrase du troisième alinéa de l'article 84 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels proposé par l'article 30 du projet de loi, après «requérant»,
«, et non pas créé ou inféré à partir d'un renseignement personnel le
concernant,».
Donc,
M. le Président, cet amendement-là fait suite à des discussions que j'ai
eues avec différents représentants des entreprises sur la portabilité. Ce que l'on
dit, c'est qu'un citoyen peut demander à un organisme public, dans ce cas-ci,
ou, on va le voir plus tard, ça va être la même logique, donc je fais une
explication pour deux articles, à une entreprise privée d'avoir
l'ensemble des informations qui la concerne. Au moment des discussions, les
échanges qu'on a eus nous ont amenés à dire que le renseignement que le citoyen
fournissait ou les renseignements qui en découlaient de la part de l'entreprise faisaient partie des renseignements personnels
dont le citoyen était le propriétaire, et donc pouvait partir avec ces
informations-là.
Ce qu'on nous a dit,
c'est que, dans un processus d'évaluation, notamment, ou... bon, on peut
prendre les renseignements personnels, l'entreprise peut faire un traitement de
ces informations-là, donc génère de l'information, et cette information-là sert
à des fins des opérations de l'entreprise de services envers le client. Si le
client part avec ça, rien ne l'empêche
d'aller dans une autre entreprise et de faire bénéficier une entreprise du
fruit du travail de la première entreprise qui, elle, se retrouve
Gros-Jean comme devant.
Et je dois dire que
j'ai été sensible à cet argument-là, et donc c'est pour ça qu'on dit :
Oui, vous pouvez partir avec vos renseignements personnels, mais ceux que vous
avez fournis, si les renseignements ont été créés ou inférés à partir de ces renseignements-là, ceux-là peuvent
rester en entreprise. Ceci étant dit, si le citoyen décide de conserver
un lien contractuel avec l'entreprise, l'entreprise conserve les informations
qu'elle aura créées ou inférées. Et, si le citoyen décide de mettre fin au lien
contractuel, à la relation, bien, à ce moment-là, le renseignement, il est
supprimé.
M. Tanguay :
Il est supprimé, mais il n'est pas plus donné.
M.
Caire :
Mais il n'est pas donné, mais il est supprimé.
M. Tanguay :
O.K. Dites-moi, pour ce qui est des entreprises, la loi sur le privé, à quel
article nous aurions inséré ça?
M.
Caire :
On va être à 112.
M. Tanguay :
O.K., on va le faire à 112, O.K.
M.
Caire :
Oui, on va le faire. Là, c'est parce qu'il faut avoir une concordance.
M. Tanguay :
Je comprends.
M.
Caire :
On fait de la concordance.
M.
Tanguay : Donc, à la fin de la journée, 84, là, organisme
public, dit qu'un citoyen peut demander à l'organisme public de lui donner
l'information. Qu'as-tu à titre de renseignements personnels me concernant?
L'organisme public doit s'exécuter,
que ce soit sur papier ou électronique, peu importe, on n'en est pas là.
L'important, c'est que l'information nous soit communiquée peu importe
le support, mais, si l'organisme public, puis ça va être le miroir à
l'organisme privé, a dit : Bien, avec
son nom, son âge, tel, tel, tel renseignement personnel, j'ai fait un
rapprochement, j'ai créé quelque chose à partir de ça et... le
concernant, dans son dossier, j'ai telle valeur ajoutée qui découle, bien ça,
cette valeur ajoutée là, puis il peut y avoir des cas d'espèce...
M.
Caire :
C'est moi qui l'ai généré...
M. Tanguay :
Je le garde.
M.
Caire :
...donc je le garde. Et, si on conserve un lien juridique ou un lien
contractuel, je le garde, parce qu'éventuellement ça pourra servir à une
prestation de services, mais, si on ne conserve pas de lien juridique, de lien
contractuel, je le supprime.
M. Tanguay : Pour le privé,
est-ce qu'on vient, là, répondre aux préoccupations, entre autres, des
assureurs qui disaient : Bien, moi, à partir du fait homme de tel âge, de
ci, de ça, je suis capable d'établir une cote? Puis c'est correct, je veux dire, on n'est pas des numéros,
on est des êtres humains, mais, quand même, l'assureur doit évaluer son
risque et, en soi, ça participe même d'un secret d'affaires, comment tu établis
ta cote, et ainsi de suite. Tu vas donner telle valeur de
pourcentage à l'âge, puis l'autre, le compétiteur, va donner telle autre valeur
de pourcentage, et ainsi de suite. Donc, ça protège ça pour les privés,
n'est-ce pas?
• (10 h 30) •
M.
Caire : Absolument.
Et, en fait, ce qu'on nous a dit, puis je trouvais que ça avait bien du bon
sens, c'est que ces entreprises-là vont investir dans des systèmes qui vont
leur permettre, justement, notamment des calculs actuariels...
M. Tanguay : D'offrir
des taux compétitifs.
M.
Caire : ...ou, bon,
d'intelligence artificielle, d'aller plus loin dans le traitement d'une demande
à partir... et donc vont générer, effectivement, de l'information qui va
permettre de donner une cote, une évaluation. Et là, ce qu'on faisait avec la
loi, c'est qu'il aurait été... Ça ouvrait une porte à dire : Bon, bien, je
vais dans une entreprise X qui va
dire : Écoute, moi, je ne suis
pas équipé comme ça, mais va chez mon compétiteur, fais-toi faire une
évaluation complète, puis, eux autres, ils sont équipés puis avec des
machines de guerre. Après ça, bien, la loi t'autorise à partir avec l'ensemble
de ce qui aura été produit. Tu viendras me revoir puis... Ça fait que c'était
comme un peu injuste.
M. Tanguay :
O.K. C'est bon qu'on laisse cette... l'article 112 du privé comme toile de
fond. Ça, je comprends ça.
J'ai quelques questionnements, par contre, au
niveau public. Qu'une entreprise privée décide de m'offrir une assurance vie,
par exemple, à tel taux basé sur ses calculs, c'est à moi à dire je le prends,
ou je ne le prends pas, ou je vais chez le compétiteur, puis il va me faire la
même assurance, mais à moins cher. Je comprends le secret commercial derrière
ce calcul-là. Puis c'est à moi de dire : Bien, je ne fais pas affaire avec
telle compagnie, je fais affaire avec telle autre compagnie. Je comprends, mais
au niveau de l'organisme public, si des décisions me concernant sont prises à
partir de telles informations créées ou inférées, est-ce que je n'ai pas là,
comme citoyen, un intérêt légitime à savoir ce que mon gouvernement a fait
comme analyse et ce qui a probablement influencé mon gouvernement de décider
telle, telle affaire me concernant?
M. Caire : Oui,
mais ça, on le fait, mais on le fait à d'autres articles. Souvenez-vous, M. le
député, quand on dit, lorsqu'un traitement est automatisé, j'ai l'obligation de
vous fournir des informations supplémentaires, quels sont les paramètres que
j'ai utilisés, le processus qui a été suivi. Je ne me souviens plus de
l'article en question, mais, sur les traitements automatisés, il y a une
obligation de renseigner le citoyen sur ce qui a amené à la décision.
M. Tanguay : Au public,
mais pas au privé?
M.
Caire : Les deux,
les deux, les deux.
M. Tanguay : O.K. Donc,
je reviens à mon... L'information qui est dans mon dossier au public, ne
devrais-je pas y avoir beaucoup plus accès que celle au privé, où, là, il y a
un intérêt légitime commercial à protéger?
M. Caire : Bien,
pour moi, c'est la même logique. Je veux dire, je ne voudrais pas que cette
organisation collective, qui est le gouvernement du Québec, soit la victime
d'une même manoeuvre que dans une entreprise privée. Donc, rien n'empêche
quelqu'un de dire : Bien, écoute, va au gouvernement, puis, eux autres,
ils vont te faire ça sur le bras, puis, après ça, tu reviendras nous voir. Moi,
je pense que cette logique-là, elle s'applique. Puis au fond, ce qu'on
souhaite, c'est que moi, les renseignements personnels que je vous ai fournis,
je puisse les récupérer. Puis, tu sais, l'idée de la portabilité, c'est de
dire : Je ne suis pas attaché à ton organisation, je peux aller où je
veux. Ce sont mes renseignements personnels.
M. Tanguay : Privé,
c'est clair, on a l'exemple des assureurs, puis on les a entendus, puis tout
ça. Parfait. Public, avez-vous un exemple?
M.
Caire : Bien, vite
de même, je... Non. Je vais être très honnête avec vous, là.
M. Tanguay : On le met,
mais on ne sait même pas, peut-être, si ça se fait au public. Peut-être...
M. Caire : Mais
ceci étant dit...
M. Tanguay : On n'a pas
d'exemple du tout?
M.
Caire : Bien, il
n'y a pas d'exemple, mais, en même temps, je vous dirais qu'on vient d'adopter
la Stratégie d'intégration de l'intelligence
artificielle. Donc, c'est la volonté du gouvernement d'aller vers une
automatisation des processus qui sont répétitifs. Donc, on se prépare,
on s'en va dans ce terrain-là des investissements puis du déploiement de
l'intelligence artificielle.
Donc, éventuellement, je... Puis là je ne
pourrais pas vous dire, est-ce qu'au Revenu, est-ce qu'à la Finance, est-ce que
à la régie des alcools, des jeux et des courses, est-ce qu'il y a des choses
qui... Je ne vois pas, là. Je n'essaierai pas de vous... de vous broder un
exemple, mais je pense que la logique s'applique. Et éventuellement, de toute façon, le gouvernement du Québec va aller de plus en
plus vers ces solutions-là, comme j'ai dit, dans ce qui est répétitif, dans les processus qui sont répétitifs,
sans valeur ajoutée. Surtout, dans un contexte de pénurie d'emplois, là,
je pense que...
M. Tanguay :
On verra. Ça sera peut-être à revisiter.
M. Caire :
Mais la logique... Mais elle n'est pas... La logique, de toute façon, c'est que
le citoyen n'est pas pénalisé, parce qu'au fond...
M. Tanguay :
C'est ça qui m'inquiète.
M. Caire :
...il récupère ce qu'il a mis dans le système. Il le récupère intégralement,
là.
M. Tanguay :
Et c'est juste pour le fait de l'assureur de m'offrir l'assurance à un prix
plus élevé ou plus bas, ça, ça découle de son analyse commerciale puis du choix
que j'ai de contracter avec lui ou pas, mais avec mon gouvernement, je n'ai pas
le choix. L'assureur va prendre des décisions sur ces informations créées ou
inférées. Le gouvernement va-t-il prendre, lui, des décisions? Je n'ai pas le
choix de dealer ou pas, d'avoir des échanges ou pas avec le gouvernement. Le
gouvernement va-t-il prendre des décisions me concernant à partir d'analyses
créées ou inférées qui pourraient me pénaliser, moi? Auquel cas, j'aimerais le
savoir ou j'aimerais ça que ce soit public, là, tu sais. Ce n'est pas mon cas,
là, mais...
M. Caire :
Oui. Mais en même temps, comme je vous dis, ça, ce volet-là, puis la
possibilité que vous évoquez, elle est bien réelle. Ceci étant dit, il y
a une obligation de transparence, autant pour le public que le privé, sur des
décisions qui auront été le résultat d'un processus automatisé. Même si le
processus n'est pas automatisé, de toute façon,
il y aurait toujours lieu de justifier une décision. Mais dans le cas d'un
processus automatisé, la loi prévoit déjà, là, non seulement ce qui doit
faire partie de la justification, mais les éléments qui sont à fournir
obligatoirement, et la loi prévoit aussi que, si le citoyen n'est pas
satisfait, il peut demander un complément d'information. La loi prévoit que le
citoyen doit être accompagné.
Vous vous souvenez,
on a eu ces discussions-là, puis ça nous a amenés sur les demandeurs
quérulents, là. Donc, jusqu'à... En fait, la question qu'on avait soulevée vous
et moi, M. le député, c'était : Elle est où la limite, puis jusqu'où le gouvernement
doit aller dans l'accompagnement du citoyen? Donc, ce volet-là, je pense qu'il
est bien couvert par la loi. Ceci étant dit, comme je vous dis... puis, bon, je
n'ai pas, non, effectivement d'exemple. Là, on n'est plus dans la concordance,
de dire : Bien, on le fait au privé, on peut le faire au public dans la
mesure où on a la conviction que, de toute façon, on ne pénalise pas le citoyen
ce faisant.
M. Tanguay :
Et c'est là où j'ai un drapeau jaune, quasiment jaune-orange, borderline rouge,
là, que le public puis le privé, il ne faut pas toujours faire du copier-coller
parce que ce n'est pas la même...
M. Caire :
Pas toujours.
M. Tanguay :
Là, on le fait, là, là. Vous venez de nous dire, on le fait de même.
M. Caire :
Oui, mais comme je vous dis...
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre, après ça,
j'aurais le député de Jean-Lesage, s'il vous plaît. Oui, allez-y, M. le
ministre.
M. Tanguay :
Là, on va continuer. Vous étiez...
M. Caire :
Bien, M. le Président, je peux-tu juste compléter la réponse? Mais comme je
vous dis, dans la mesure où la disposition qu'on prend aujourd'hui ne pénalise
pas le citoyen, le citoyen ne sera pas pénalisé.
M. Tanguay :
...
M. Caire :
Non. Bien, moi, je suis assez à l'aise de vous dire que non, là, parce qu'on
parle quand même d'informations qui sont inférées par un traitement.
M. Tanguay :
...de mon gouvernement.
M. Caire :
Oui, mais la décision, elle, elle sera toujours justifiée.
Le
Président (M. Bachand) : Juste avant de passer la parole
au député de Jean-Lesage, bonne nouvelle, on m'indique que les problèmes de
micro qu'on avait ont été réglés. Donc, bravo à l'équipe technique, là, c'est
très...
M. Caire :
Alléluia! Vive la technologie quand ça marche.
Le Président (M. Bachand) : Alléluia, oui, effectivement. Donc, M. le député
de Jean-Lesage, s'il vous plaît.
M. Zanetti : Merci. Si je
comprends bien, les renseignements personnels que quelqu'un veut rapatrier, il
peut les rapatrier. Ceux qui ont été inférés et qui sont le fruit d'analyse, il
ne peut pas les rapatrier. Puis je comprends l'idée
qu'après ça il pourrait les donner à une autre entreprise qui aurait un
avantage indu puis... Je comprends tout ça.
Est-ce que... À ma compréhension, il n'y a pas,
dans l'article 112 ni dans l'amendement, rien qui dit que les
renseignements qu'on ne rapatrie pas, qu'on ne peut rapatrier, donc ceux qui
sont inférés, analysés, etc., il n'y a rien qui
assure qu'ils vont être détruits ou supprimés par contre. Est-ce qu'on peut
ajouter ça ou... parce que c'est quand même assez important, là. Sinon, c'est comme si... tu sais, c'est assez
simple, ça... En tout cas, ça laisse beaucoup d'information personnelle
entre les mains de l'entreprise.
M. Caire :
Vous avez raison, M. le député, mais c'est à la demande du citoyen. Lorsqu'on
quitte, le citoyen peut demander et obtenir que ses renseignements
soient supprimés.
M. Zanetti : Puis ça, c'est
écrit dans un autre article que le 212?
M. Caire : Oui.
Je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter la réponse, là.
Le Président
(M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement pour donner
la parole à Me Miville-Deschênes?
M. Tanguay :
Consentement.
Le Président
(M. Bachand) : Consentement. Me Miville-Deschênes,
s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, en fait, il y a deux choses.
Premièrement, l'article 73, là, de la
loi sur... On l'a modifié par l'article 28, là, l'entreprise est obligée
de détruire les renseignements lorsqu'elle n'en a plus
besoin, lorsque les fins pour lesquelles elle les a recueillis sont accomplies.
Donc, s'il y a une relation contractuelle puis la
relation se termine, bien, l'entreprise va devoir les détruire dans un certain
laps de temps, là. Elle ne peut pas les
conserver indéfiniment, et, en plus, le citoyen a un droit de faire
rectifier ou supprimer un renseignement
personnel. Donc, il peut faire la demande.
Ça fait que c'est deux droits distincts. C'est
pour ça qu'à cette disposition-là il n'est pas écrit, parce qu'il a le droit, oui, de demander l'accès et la portabilité
et il a le droit de demander la suppression. Donc, c'est deux droits qui sont
distincts mais qui pouvaient être utilisés de façon concomitante, là.
Le
Président (M. Bachand) :
...ça va? Merci beaucoup. Interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'amendement visant à amender l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Tanguay : Abstention.
Le Président
(M. Bachand) : Abstention. Merci. Sur division, donc...
• (10 h 40) •
M. Tanguay : Bien, sur
division, c'est contre. J'aimerais m'abstenir, inscrire mon vote d'abstention.
Le Président
(M. Bachand) : Bien, je crois qu'il y a une obligation
de...
M. Tanguay : Je vais
demander un vote par appel nominal.
Le Président
(M. Bachand) : Parfait. Donc, Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
M. Tanguay : ...
Le Président
(M. Bachand) : Surtout les techniciens, M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay : Ah! vous
dites que le son est revenu. On va voir ça.
Le Président
(M. Bachand) : Oui. On va les mettre au défi.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Tanguay : ...le
technicien est revenu.
Le Président
(M. Bachand) : Alors, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M. Caire : Pour.
La Secrétaire : M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire : Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
Mme D'Amours : Pour.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Pour.
La Secrétaire : Mme Lavallée
(Repentigny)?
Mme Lavallée : Pour.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire : M. Tanguay
(LaFontaine)?
M. Tanguay : Abstention.
La Secrétaire : M. Barrette
(La Pinière)?
M. Barrette : Abstention.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Abstention.
La Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le
Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 30 est adopté. Maintenant,
nous allons procéder à l'adoption de l'article 30 tel qu'amendé. Est-ce
que l'article 30, tel qu'amendé, est adopté?
M. Tanguay : Est-ce
qu'on peut demander de refaire le même vote, M. le Président, ou on doit le
faire?
Le Président
(M. Bachand) : Oui, il faut le demander.
M. Tanguay : Je propose
que nous enregistrions le même vote.
Le Président
(M. Bachand) : On peut appliquer le même résultat.
M. Caire : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Consentement. On a le même résultat. Merci beaucoup. Donc, M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Caire : Oui. M.
le Président, je voudrais donc, en
toute cohérence avec ce qu'on vient de faire, rouvrir l'article 112,
qui modifie l'article 27 de la loi sur les renseignements personnels dans
le secteur privé.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il
y a consentement?
M. Tanguay :
Consentement.
Le Président
(M. Bachand) : Consentement. Merci. M. le ministre.
M. Caire : Alors,
M. le Président, j'ai un amendement qui va dans le même sens de ce qu'on vient
de faire pour le public. Je vous le lis, il se lit comme suit : Insérer,
dans la première phrase du troisième alinéa de l'article 27 de la Loi sur
la protection des renseignements personnels dans le secteur privé proposé par
l'article 112 du projet de loi et après «requérant», «, et non pas créé ou
inféré à partir d'un renseignement personnel le concernant,».
Donc, M. le Président, c'est exactement un
copier-coller de ce qu'on vient de faire.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce
que l'amendement modifiant l'article 112 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci. Nous allons procéder maintenant...
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 112 amendé? Donc, nous allons procéder à
sa mise aux voix. Est-ce
que l'article 112, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Caire : Oui,
M. le Président. Là, on était à 36.1. Là, aidez-moi.
Le Président
(M. Bachand) : Il reste un article qui a été adopté à
revoir, c'est l'article 86.
M. Caire : Article 86. Attendez, je vais me démêler. On
a un amendement là-dessus, 86, ne bougez pas. Ça, c'était
sur le ministère des Finances qu'on avait... C'est quoi l'amendement?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : ...concomitante avec le nôtre. Donc, il ne pouvait
pas faire...
M.
Caire : O.K.
Article 86, c'est 13.5, c'est ça?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : C'est ça.
Le Président
(M. Bachand) : Donc, est-ce qu'il y aurait consentement?
M. Caire : O.K.
Donc, M. le Président... Oui, article 86...
Le Président
(M. Bachand) : Juste demander le consentement. Est-ce
qu'il y a consentement pour rouvrir...
M. Caire : Pour
rouvrir l'article.
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Consentement. Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Caire :
Oui. Alors, M. le Président, voilà, j'y arrive. Donc, on est... la Loi sur
l'Institut de la statistique du Québec. Donc, remplacer
l'article 86 du projet de loi par le suivant :
86. L'article 13.5
de la Loi sur l'Institut de la statistique du Québec (chapitre I-13.011),
édicté par l'article 71 du chapitre 15 des lois de 2021, est
remplacé par le suivant :
«13.5. La
communication de renseignements désignés à des fins de recherche à un chercheur
lié à un organisme public est effectuée par l'institut conformément au présent
chapitre malgré les articles 67.2.1 à 67.2.3 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels (chapitre A-2.1).»
Donc, l'amendement
vise à faire des modifications de concordance en raison de l'adoption du projet de loi n° 82, Loi concernant
principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours du
budget de mars 2020.
Le Président (M. Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Là, je suis
médusé. 86 du projet de loi n° 64 venait amender
l'article 9 de la Loi sur l'Institut de la statistique. Là, par
l'amendement à 86, on vient remplacer 86 en allant amender 13.5.
M. Caire :
...par un amendement. Si vous vous souvenez, l'amendement...
L'amendement que nous avions adopté
était de remplacer 86 du projet de loi par le suivant : 86.
L'article 13.5 de la Loi sur l'Institut de la statistique... Donc, on avait amendé. Là, vous lisez l'article tel
qu'il avait été proposé initialement, mais on l'avait amendé. Donc, on vient
amender l'article amendé.
M. Tanguay : O.K. C'est
correct. Ça, je comprends ça. À ce niveau-là, c'est... Mais donc ce qu'on avait
décidé de faire, puis on va juste me sortir l'amendement, on avait décidé, dans le
fond, à 86, de laisser aller le 9, on n'allait plus modifier le 9. Le 9
de l'article... de la Loi sur l'Institut de la statistique du Québec, on n'y
touchait plus, mais on prenait l'espace de l'article 86 dans le projet de
loi n° 64 pour aller modifier 13.5.
M. Caire : Pour
modifier 13.5.
M. Tanguay :
Parce que ça, c'est la première fois que je vois ça. D'habitude, ce qu'on
aurait fait, c'est qu'on aurait abrogé 86 puis on aurait fait un 86.1
introduisant un amendement à 13.5.
M. Caire : Mais
là on a amendé...
M. Tanguay : C'est vrai,
on a pris un deux-par-quatre puis on a fait un deux-par-trois avec.
M. Caire : C'est
ça.
M. Tanguay :
Normalement, tu dis : Je vais garder mon deux-par-quatre quand j'en aurai
besoin, puis je vais aller m'en acheter un, un deux-par-trois.
M. Caire : Mais
compte tenu du prix des deux-par-quatre, je pense que ça...
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Tanguay : Tu ne veux
pas aller à la quincaillerie.
M. Caire : Tu ne
veux pas. Tu ne veux pas.
M. Tanguay : Ça fait que
tu vas te...
M. Caire : Tu
l'as plané.
M. Tanguay : J'allais
dire un mot commençant en g... un deux-par-trois.
M. Caire : Voilà,
puis tu t'es fait un un-par-un.
Une voix : ...
M. Caire : Non,
mais tu l'as.
M. Tanguay : Bien, avec
le trait de scie, c'est un petit moindre.
M. Caire : Oui,
c'est vrai.
M. Tanguay : O.K. Alors,
une fois qu'on a dit ça, allons au fond. Qu'est-ce qu'on fait ici, dans le
fond?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, en
fait, la loi... Le projet de loi n° 82 du ministère des Finances a
institué un processus d'accès aux renseignements à des fins de recherche géré
par l'ISQ, parce que le...
Une voix : ...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui. Bien, le projet de loi n° 82 a institué,
le projet de loi, là, du ministère des Finances a institué, au sein de
l'Institut de la statistique du Québec, un processus d'accès à des fins de
recherche pour que les chercheurs puissent facilement avoir accès à certains
renseignements détenus par l'ISQ. Puis, dans
ce projet de loi là, ils disaient... À l'article 13.5, ils disaient :
La disposition de l'article 125 de la loi sur l'accès qui exige
actuellement d'obtenir l'autorisation de la Commission d'accès à l'information
ne s'applique pas. C'est l'ISQ qui va gérer
ces communications-là aux chercheurs. Puis là, nous, dans le projet de loi
n° 64, on retirait cette autorisation de la commission, là.
L'autorisation de la commission, qui avait été exclue par le projet de loi
n° 82, on la retirait. Donc,
finalement, c'est une modification de concordance pour dire : Ce qu'on
exclut... L'ISQ n'est pas soumise à 125. 125 n'existe plus. Donc, l'ISQ
n'est pas soumise à 67.2.1 à 67.2.3.
M. Tanguay :
O.K. Donc, dans... Juste comprendre... Pratico-pratique, là, l'Institut de la
statistique du Québec gère énormément
de données et de renseignements personnels. C'est ça. Elle, elle a sa sphère de
compétence. Tu sais, je ramène ça, là, à steak, blé dinde, patate. Et là, avec
le projet de loi n° 64, on créait un droit de regard de la CAI sur
ce que faisait l'institut puis là on le retire. C'est-u ça?
M. Caire : Oui, c'est ça, parce que
l'Institut de la statistique gère ce qu'on appelle les CADRISQ, qui sont des centres de données qu'ils mettent à la
disposition des chercheurs. Et donc eux le font en fonction de leur protocole
qu'ils ont établi. Donc là, nous, on venait
superposer les articles 67.2.1 à 67.2.3 aux règles qu'eux ont établies
pour la gestion de leurs centres de données.
M. Tanguay : Puis
c'était quoi, ces règles-là? C'était un protocole de...
M. Caire : Ah,
mon Dieu! Là, je...
M. Tanguay : Ils
disaient comment marcher. Mais là on va les laisser marcher comme ils veulent?
M. Caire : Oui,
bien, c'est ça, c'est parce qu'eux, ils... Par exemple, tu sais, ils vont
dire... Ils vont établir qu'il n'y a... Tu n'as pas le droit de rentrer avec
des appareils électroniques, tu n'as pas le droit de communication, tu n'as pas le droit... Ils ont une série de règles
très, très, très sévères qu'ils mettent en application dans leurs centres de
données pour que les chercheurs y aient accès. Donc, nous, on venait
superposer des règles qui désynchronisaient tout ça avec 67.2.1 à 67.2.3, puis
la Commission d'accès à l'information arrivait là-dedans pour avaliser les
protocoles, puis ce n'était pas...
M. Tanguay : On n'a pas
besoin... Ce n'est pas brisé, on n'a pas besoin de le réparer. C'est ça?
M.
Caire :
Non, parce qu'à la limite je vous dirais que les règles qu'eux s'imposent sont
probablement même plus sévères que...
M. Tanguay : C'est ça
que je me demandais.
M. Caire : ...que
ce que les articles qu'on propose font.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Peut-être
juste pour compléter, les articles reprennent en grande partie les
articles de la loi sur l'accès et ils vont plus loin dans certains aspects,
notamment le CADRISQ, là.
M. Caire :
...sont plus sévères que ce qu'on est avec la loi déjà.
M. Tanguay : O.K. Juste
pour ma gouverne, l'Institut de la statistique du Québec, puis ça mon collègue
de La Pinière doit être très au fait de ça, mais moi, je ne le suis pas,
elle a accès à quoi comme données, renseignements personnels? Est-ce que...
Elle n'a pas accès de facto à tous les systèmes de tous les ministères?
M. Caire : Eh,
boboy! Pas mal.
M. Tanguay : Pas mal,
hein?
M. Caire : Pas
mal, oui, oui. Oui, oui.
Une voix : ...
M. Tanguay : Wow! O.K.
Alors, ce que l'on...
M. Caire : Ah
oui! Elle a accès... Santé, Revenu, elle a pas mal accès à tout, là.
M. Tanguay :
O.K. Elle a accès à tout, mais ça ne veut pas dire qu'elle a... qu'elle se
donne accès à tout. Elle va chercher ce qu'elle a besoin, évidemment, je
veux dire, elle...
M. Caire : Pour
les fins de sa mission. Non, non, c'est encadré, là. Ça, c'est...
M. Tanguay :
Mais elle ne fait pas des recherches sur tout, tout le temps. Alors, elle a accès,
techniquement, à tout...
M. Caire : Bien,
l'institut, elle va faire de la statistique, qui est sa mission première.
M. Tanguay : Elle va
faire de la statistique puis elle va...
• (10 h 50) •
M. Caire :
Vas-y, Gaétan. Vas-y.
M. Tanguay :
Elle va signer des protocoles de recherche avec des chercheurs.
M. Barrette :
Elle peut avoir des mandats.
M. Caire :
Elle peut avoir des mandats puis elle va aussi fournir ces informations-là aux
chercheurs.
M. Barrette :
Elle a un... L'Institut de la statistique du Québec a un cahier, entre
guillemets, de charges, là. Il y a des choses qui sortent, depuis que
l'institut existe, en termes de statistiques. Ça fait que ça, ils répètent ça à
chaque année puis là, après, ils renouvellent le mandat.
M. Caire :
Mais son mandat a été élargi aussi, là.
M. Tanguay :
Ici, l'Institut de la statistique est le joueur avec... le gros joueur avec...
le gros joueur. C'est le Wayne Gretzky qui prend toute la place au niveau du
traitement des données, de l'accès à des données, et le donneur de mandats pour
des recherches, puis ainsi de suite. Si on dit ce que l'on fait avec le projet
de loi n° 64, on ne va pas venir revisiter ça. Il faut être réellement sûr
que les règles qui l'encadrent sont égales ou même plus que ce que l'on
introduit pour tout le reste de la population publique avec le 64.
M. Caire :
C'est le cas. Les règles qui régissent l'accès aux données via l'Institut de la
statistique...
M. Tanguay :
C'est correct, là.
M.
Caire :
...comme je vous dis, sont même plus sévères, à certains égards, que ce qu'on
fait dans 64.
M. Tanguay :
Ne voulons-nous pas garder quand même, à la CAI, sans lui dire «on impose», à
l'Institut de la statistique, des critères?
Elle en a déjà, des critères, mais on ne voulait pas quand même permettre à la
CAI, des fois, d'aller voir au-dessus de l'épaule? Est-ce que la CAI a ce
pouvoir-là de dire: Bien, moi, à matin, là, j'aimerais ça voir ce qui se passe à l'ISQ, comment ils fonctionnent?
Est-ce que l'ISQ... tu sais, un chien de garde, un poids et contrepoids.
M. Caire :
Vas-y.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, en fait, dans le projet de loi n° 82,
là, qui modifie la loi sur l'ISQ, les
articles 13.10 à... En fait, 13.7 à 13.10 reprennent, grosso modo, les
dispositions de 67.2.1, donc les exigences d'une entente, les critères,
etc. Puis ces ententes-là que l'ISQ conclut avec des chercheurs doivent être
transmises à la Commission d'accès à l'information.
Donc, comme je dis,
il y a d'autres éléments, là, qui sont dans le projet de loi, qui assurent une
protection un peu plus rehaussée. Mais la commission conserve son pouvoir de
surveillance et est informée de toutes les ententes conclues par l'ISQ, comme les ententes qui sont conclues par tous les
autres organismes et ministères qui transmettent des renseignements à
des fins de recherche.
M. Tanguay :
O.K. Et rien ne peut se faire sans entente, sauf pour des analyses internes de
l'ISQ, là. Ses propres analyses, elle n'a pas besoin d'entente. Elle remet ça à
ses statisticiens et statisticiennes, puis ils font ce qu'il y a à faire. Puis eux, de toute façon, l'Institut
de la statistique du Québec, j'imagine, c'est comme Fort Knox, là, c'est...
La donnée, elle ne sort pas, là.
M.
Caire : Mais les CADRISQ, c'est vraiment, là... c'est
vrai... Bien, en fait, c'est le principe des «sandbox», là, à savoir qu'il n'y
a pas de communication bilatérale, externe-interne, là. C'est vraiment... Quand
tu rentres là, tu ne peux plus communiquer avec l'extérieur, puis quand
tu es à l'extérieur, tu ne peux pas communiquer avec l'intérieur, puis... Donc,
ce qu'ils font, c'est extrêmement sécure. Je vous dirais même que c'est
tellement sécure que les chercheurs trouvent que c'est un peu serré comme
mesures. Mais, en même temps, je pense que c'est à la hauteur de ce qu'on doit
faire en matière de protection des renseignements personnels, parce que, comme
on le souligne, il y a énormément d'information qui est véhiculée dans ça.
Puis je vous dirais
même, entre protocoles de recherche, il y a des cloisons, là, tu sais. Je veux
dire, si vous êtes sur tel projet de recherche, vous allez dans telle pièce,
vous avez accès à tel type de données, vous n'avez pas accès à plus que ça.
Puis si vous êtes sur un autre protocole de recherche, c'est telle autre pièce,
puis c'est nous qui fournissons les appareils. Vous n'amenez rien, vous n'avez
pas de clé USB puis vous avez accès à telle information, pas plus que ça, ce qui est nécessaire
à votre protocole de recherche. Donc, c'est très, très, très cloisonné, très
étanche.
M. Tanguay :
M. le ministre, s'il vous plaît, prenez 60 secondes pour nous mettre à
jour sur l'infonuagique. Où en sommes-nous?
Où en êtes-vous? Il y a des discussions, des ententes. Les données des Québécois,
Québécoises, ça s'en va où? Il y a comme des appels
d'offres, et ainsi de suite. Ça s'en va où, l'infonuagique?
M. Caire : Oui.
Bien, écoutez, je vous avoue que je n'avais pas vu arriver cette question-là.
Je n'ai pas...
M. Tanguay :
...
M. Caire :
Non, mais ça me fera plaisir. Sérieusement, ça me fera plaisir de le faire. Là,
c'est juste que je n'ai pas... Vous comprendrez qu'avec les vacances, là, j'ai
un décalage de quelques mois.
M. Tanguay :
Mais qu'est-ce qui est en cours? Pouvez-vous nous dire qu'est-ce qui est en
cours?
M. Caire :
En fait, bien, ce qu'on a fait, c'est que, dans une première étape, on a fait
des projets pilotes. Donc, on a choisi six
organismes en fonction de la taille de l'organisme, du volume de données
traitées par l'organisme puis de la maturité technologique de
l'organisme, parce qu'on voulait vérifier les hypothèses. Souvenez-vous,
j'avais dit, normalement, 80 % de nos données devraient pouvoir aller en
infonuagique publique, puis 20 % devraient être conservées en infonuagique
gouvernementale, mais c'étaient des hypothèses. Donc, on a vérifié ces
hypothèses-là.
On
a vérifié aussi tous nos protocoles. Souvenez-vous, je vous disais, on faisait
une catégorisation des données. Donc, on a mis en place une grille d'analyse,
qui était calquée sur ce qui se fait au fédéral, pour catégoriser la
donnée, donc de la donnée non sensible à la donnée très sensible. Donc, on
voulait voir si cette grille-là fonctionnait bien. On voulait voir aussi, au niveau de la maturité des organismes, jusqu'à
quel point ils avaient besoin d'accompagnement. Aussi, dans certains
cas, avec la désuétude technologique, on ne peut pas passer de l'actuel à
l'infonuagique. Donc, il y a une espèce de purgatoire qu'il faut mettre en
place parce que les technologies très désuètes ne peuvent pas aller vers des
technologies très modernes. Donc, il y avait un protocole en place... un
protocole à mettre en place.
Donc, tous ces
outils-là, on les a testés, on les a validés. Les derniers organismes ont
complété le travail, ça s'est bien passé. Je vous dirais que la majorité, la
grande majorité des organismes ont terminé leur revue diligente, donc tout l'état de situation, l'état de
désuétude, justement, l'application des protocoles, la catégorisation
des données.
Donc là, on est
dans... La qualification des entreprises en infonuagique est faite, le courtier
en infonuagique. On a 21... Aux dernières nouvelles, là, mais ça peut avoir
bougé, M. le député, là, j'implore votre indulgence, là, comme je vous dis, je
n'avais pas prévu la question ce matin, là, donc je n'ai pas de mise à jour
récente, mais on avait 21 entreprises fournisseuses de services qui
étaient qualifiées. On en avait sept qui étaient québécoises, trois, quatre canadiennes, européennes, puis le reste,
bon, c'est des entreprises américaines. Aux dernières nouvelles, on était à peu
près à 20 % des contrats, des
ententes qui étaient signés, là, mais, comme je vous dis, là, je n'ai pas de
mise à jour, là.
M. Tanguay : Votre plan de match de 80 % des données en infonuagique, ça serait livrable autour de
quel moment, ça?
M. Caire :
Pour l'administration publique, on est en 2023. L'hypothèse se vérifie, là. À
quelques pourcentages près,
l'hypothèse se vérifie. Pour le réseau de la santé... Pour les réseaux de la
santé et l'éducation, on est à 2025 parce que, là, il y a des complexités.
Parce que, déjà, l'administration publique, on avait du travail préparatoire
qui avait été fait, donc ce qui
explique qu'on peut aller vite. Dans le cas des réseaux de la santé et de
l'éducation, là, on a parti d'un petit peu plus loin. Donc, ça irait
jusqu'en 2025.
M. Tanguay :
Et dernière question, depuis que vous êtes sur ce mandat-là, quel pourcentage,
à l'heure où on se parle, du 80 % est
effectivement, au moment où on se parle, là, en infonuagique? Est-ce qu'il y a
un... ou c'est-tu zéro, ou ce n'est pas commencé, ou il y a un... ça a
commencé?
M. Caire :
Non. Bien, c'est que... Bien, en fait, ce qu'on fait, c'est qu'on valide
l'hypothèse. Donc, est-ce qu'effectivement, selon la catégorisation qu'on a
faite, on est à 80 % qui se classe pour une infonuagique publique et
20 % qui se classe pour une infonuagique gouvernementale? Donc, il y a la
catégorisation qui nous amène à décider qu'est-ce qu'on amène où, puis il y a
l'exécution. Donc, dans la catégorisation, oui, on est là. Mais dans
l'exécution, bien là...
M. Tanguay :
Pas encore.
M.
Caire :
Oui, puis je vous dirais que l'accompagnement est peut-être un peu plus
important que ce qu'on avait prévu. Donc, il va y avoir peut-être plus
d'organismes qui vont avoir besoin d'accompagnement pour être capables de faire
le transfert que ce qu'on avait prévu. Ça fait que là, bien, évidemment, on
monte les équipes puis on a les... on met
les ressources, on monte les équipes pour accompagner nos organismes là-dedans.
Mais normalement, ça suit son cours.
M. Tanguay :
Et dernière question, dans le 20 %, ça, c'est le hautement sensible que
vous gardez dans le 20 %. Puis le 80 %, c'est ce qui n'est pas
hautement sensible, là, c'est les...
M. Caire :
C'est ça.
M. Tanguay :
C'est ça, le... C'est ça qui détermine le 20 %?
M.
Caire : C'est ce
qui va de la donnée ouverte, là, qu'on va mettre sur donneesquebec.ca, donc
accessible, libre de droits, tout le monde y a accès, à de la donnée qui a
peut-être un niveau de sensibilité un peu plus grand, mais
pour laquelle il y a des prérequis pour les entreprises à se qualifier sur leur
capacité à assurer la sécurité de l'information. Mais il faut comprendre que ce
qu'on fait, c'est qu'on loue des espaces de stockage. Donc, il faut comprendre que le gouvernement demeure le
gestionnaire de 100 % de la donnée, là. La différence, c'est qu'on gère
les données sur des espaces loués.
C'est comme quand on loue un édifice pour installer nos bureaux, mais ça reste
nos bureaux, puis c'est nous qui
travaillons là, donc, versus... nous sommes non seulement le gestionnaire, mais
nous sommes aussi l'opérateur du centre.
M. Tanguay :
L'équipement.
• (11 heures) •
M. Caire :
L'équipement, la sécurité, ça, ça se passe dans les édifices du gouvernement.
Donc, la donnée qui est très sensible, elle, reste en infonuagique gouvernementale.
M. Tanguay :
Merci pour les infos.
M.
Caire :
Ça me fait plaisir.
Le Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup, M. le député de LaFontaine. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement à l'article 86. Est-ce que l'amendement à l'article 86
est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur 86 tel qu'amendé?
M. Tanguay :
Non.
Le Président (M. Bachand) : Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'article 86, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
Je vais avoir encore besoin d'aide, M. le Président, là.
Le Président (M. Bachand) : Bien, vous aviez un amendement
qui créait un nouvel article, là, qui faisait le suivi à 86, qui
s'appelle 86.1. Alors, je ne sais pas si vous voulez continuer dans cet
ordre-là.
M.
Caire : Oui, oui,
oui. Il faut juste que je les retrouve. Me Miville-Deschênes va m'aider,
là, à me démêler. C'est lequel article, là, qu'on...
Le
Président (M. Bachand) : O.K. On va
suspendre quelques instants, s'il vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à
11 h 01)
(Reprise à 11 h 08)
Le Président (M. Bachand) : À
l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M.
Caire :
Oui, merci, M. le Président. Donc, je souhaite que... Bien, en fait, c'est un
amendement qui, si je ne m'abuse, introduit un nouvel article.
Le
Président (M. Bachand) : Exactement. Alors, est-ce qu'il y aurait
consentement?
Une voix :
...
M.
Caire :
86.1.
M. Tanguay :
Oui, consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire : Donc : Insérer, après l'article 86 du
projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
86.1.
L'article 13.6 de cette loi, édicté par l'article 71 du
chapitre 15 des lois de 2021, est modifié par la suppression, dans
ce qui précède le paragraphe 1°, de «le premier alinéa».
Donc, l'amendement
vise à modifier l'article 13.6 de la Loi sur l'Institut de la statistique
du Québec, édicté par l'article 71 du projet de loi n° 82, Loi concernant principalement la mise en oeuvre de certaines
dispositions du discours du budget du 10 mars 2020, en raison de la
suppression du deuxième alinéa de l'article 13.5 de la Loi sur l'Institut
de la statistique du Québec, édicté par l'article 71 du projet de loi
n° 82.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'amendement créant le nouvel article 86.1 est
adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Donc, le nouvel article 186... pardon, 86.1
est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
Oui, M. le Président. Donc, nous serions rendus à l'amendement à
l'article 36.1 qui vient...
Le
Président (M. Bachand) : ...pour réouvrir l'étude de l'article 36.1?
M. Tanguay :
Oui.
• (11 h 10) •
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le ministre.
M.
Caire :
Alors, M. le Président : Insérer, après l'article 36 du projet de
loi, le suivant...
Le
Président (M. Bachand) : Juste une petite procédure encore,
parce qu'on avait un amendement qui était suspendu
à 36.1, donc, et ça prendrait consentement pour réouvrir l'amendement et
consentement pour le retirer. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour
réouvrir l'amendement?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement pour le
retirer?
Des voix :
Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire :
Oui. Donc, M. le Président : Insérer, après l'article 36 du projet de
loi, le suivant :
36.1.
L'article 108 de cette loi est remplacé par le suivant :
«108.
En cas d'absence ou d'empêchement du président ou de vacance de son poste, le
président de l'Assemblée nationale
peut, avec l'accord du premier ministre, du chef de l'opposition officielle à
l'Assemblée et après consultation des
autres chefs des partis autorisés représentés à l'Assemblée nationale, désigner
un vice-président de la commission ou,
à défaut de vice-président ou en cas d'absence ou d'empêchement des
vice-présidents, l'un des autres membres de la commission pour assurer l'intérim pour la durée de l'absence ou
l'empêchement ou, en cas de vacance du poste, pour une période qui ne
peut dépasser 18 mois.
«En cas d'absence ou
d'empêchement d'un vice-président de la commission ou de vacance de son poste,
le président de l'Assemblée nationale peut, avec l'accord du premier ministre
et du chef de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale et après
consultation des autres chefs des partis autorisés représentés à l'Assemblée,
désigner l'un des membres de la commission
pour assurer l'intérim pour la durée de l'absence ou de l'empêchement ou, en
cas de vacance du poste, pour une période qui ne peut excéder
18 mois.»
M. le Président,
c'est un... en fait, c'était... l'amendement qu'on a retiré pour amener cet amendement-là,
c'était à la demande de l'actuel chef du deuxième groupe d'opposition puis...
qui souhaitait qu'on reflète la nouvelle réalité
de l'Assemblée nationale et donc que l'ensemble des chefs des partis
représentés à l'Assemblée nationale soient consultés, ce que fait cet amendement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions?
M. Tanguay :
Est-ce qu'on peut suspendre quelques instants?
Le
Président (M. Bachand) : Oui. On va suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à
11 h 11)
(Reprise à 11 h 48)
Le Président (M.
Bachand) : Là, si je me souviens bien, on n'avait pas... Bon, à
l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
M.
Caire : ...je vais
vous demander de passer à l'article 96, 100 et 150, qu'on fera.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y aurait consentement pour retirer l'amendement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement. Donc, M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire : Oui. Alors,
M. le Président, je vous demanderais d'aller à l'article 96, que nous
avions suspendu.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Est-ce qu'il y aurait consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire : Bon, M. le
Président, là, bon, je vais commencer par moi-même aller à l'article 96, si
vous me permettez, parce que cet article-là
présidait d'une discussion que nous avons eue sur la possibilité d'interdire
profilage et toute autre procédure connexe chez les mineurs.
J'avais demandé aux collègues de suspendre
l'article pour avoir une réflexion, parce que, dans sa forme actuelle, là, je trouvais que l'article faisait le
travail, mais on allait jusqu'à l'interdiction. Moi, je disais : Avec le consentement des parents puis... bon, mais on
dit : Oui, mais on interdit dans certains autres cas, même si les parents
sont d'accord, l'enfant est mineur.
Je n'amenderai pas l'article, M. le Président,
mais... en tout cas, pas plus qu'il ne l'a déjà été, mais je vais proposer ceci aux collègues, compte tenu de la
nature quand même relativement sensible de la question. Comme ministre responsable
de l'Accès à l'information et de la Protection des renseignements personnels,
je peux demander à la commission de se
pencher sur cette question-là... Commission d'accès à l'information de se
pencher sur cette question-là et, dans son prochain rapport annuel, de
nous faire une recommandation, ce que je ferai, parce que je trouve que c'est
un sujet qui est sensible et je ne voudrais pas que, de façon intempestive, on
apporte un amendement qui nous amène dans des zones où on ne souhaite pas aller.
Donc, M. le Président, c'est la suggestion que je fais aux collègues.
• (11 h 50) •
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M.
Tanguay : Je ne sais pas si j'étais absent momentanément sur
cet article-là, mais l'enjeu, à 4.1, les renseignements personnels...
parce que je ne me rappelle pas de... Je pense que j'ai dû me faire remplacer à
ce moment-là. «Les renseignements personnels concernant un mineur de moins de
14 ans ne peuvent être recueillis auprès de celui-ci sans le consentement
du titulaire de l'autorité parentale, sauf lorsque cette collecte est
manifestement au bénéfice du mineur.» C'est quoi, l'enjeu?
M.
Caire : En fait,
l'enjeu, c'était le chef du deuxième groupe d'opposition qui disait : On
ne devrait pas permettre une telle collecte, même s'il y a consentement des
parents. On devrait interdire une telle collecte. Ça, c'était le souhait que le
collègue faisait. Moi, je n'étais pas vraiment à l'aise, parce que je
dis : Oui, mais là on vient dépouiller le parent de son pouvoir
d'autoriser, de voir aux intérêts de son enfant. La loi se substitue aux
parents.
Le collègue, qui amenait un argument qui n'était
pas faux, dit : Oui, mais il y en a d'autres, domaines, où, par exemple,
un mineur de 14 ans ou plus pourrait avoir une consultation médicale sans
le... il n'a pas besoin du consentement de ses parents. En fait, ça peut même
se faire à l'insu du parent. Donc, il y a des situations, il y a des zones où
on peut interdire des choses. Bon, on ne peut pas vendre du tabac à un moins de
18 ans, même si le parent est d'accord,
etc. C'est vrai, mais là on n'est quand
même pas dans cette zone-là. Je ne
vois pas vraiment de précédent non plus, alors... Puis je
pense que, dans le contexte actuel, il y a des choses qui peuvent être faites
légitimement, des collectes de renseignements qui peuvent être faites. Moi,
j'ai donné un exemple personnel à ce moment-là.
Donc, ce n'est pas blanc ou noir, là. Je pense
que c'est... et, pour ces raisons-là, je garderais l'article tel qu'il est présentement,
mais je demanderais, effectivement, compte tenu qu'il y a quand même des
éléments qui prêtent à réflexion, je
demanderais à la Commission d'accès à
l'information, comme j'ai l'autorité
de le faire, de se pencher sur cette question-là et de nous faire des recommandations
dans son rapport annuel.
Le
Président (M. Bachand) :
Juste pour information, vous rappeler qu'il y avait eu quand même
un amendement qui avait été
adopté.
M. Tanguay : Sur
l'article 96?
Le
Président (M. Bachand) : Oui. On avait ajouté «tuteur», «le
tuteur».
M.
Caire : Oui, bien, il avait été amendé parce que... Bien,
ça, on l'a... c'était en concordance avec ce qu'on a fait.
M. Tanguay : Autorité... ou
tuteur?
Le Président (M.
Bachand) : Exactement.
M.
Caire : Oui, mais ça, c'est des amendements
qu'on avait faits pour l'ensemble des articles où on parlait des
mineurs.
M. Tanguay : Oui, oui. Non,
non, je sais que ça n'a pas de...
M.
Caire : Le tuteur,
c'est l'autorité... le tuteur.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Jean-Lesage, s'il
vous plaît.
M.
Zanetti : ...de bien
comprendre, au fond, la proposition du ministre, là, ce serait d'au fond retirer
l'article 96 puis juste laisser tel quel l'article 4 de la
loi, que venait modifier l'article 96?
M.
Caire : En fait,
c'est qu'on adopterait l'article 96 tel qu'amendé, là, l'amendement visant
à rajouter la notion de tuteur, mais on le
laisserait tel qu'il est rédigé présentement. Et, sur la notion et sur l'opportunité
d'interdire le... de recueillir des renseignements personnels concernant
un mineur, même s'il a le consentement des parents, là, on pourrait mandater la
Commission d'accès à l'information de se pencher sur cette question-là, de nous
faire des recommandations et... donc, la commission doit annuellement déposer
un rapport, donc, dans son prochain rapport annuel,
de nous faire des recommandations. Et, si tant est que la commission en arrive à
la conclusion qu'on serait mieux, avec un argumentaire, puis des exemples,
puis quelque chose de fouillé, d'interdire cette pratique-là, bien, à ce moment-là,
les parlementaires se saisiront de cette recommandation-là, puis on aura des discussions mais sur la base de quelque
chose qui aura été fouillé, évalué, et non pas sur le fait que, bon, entre
nous, on fait cette discussion-là.
M. Zanetti : J'ai l'impression
qu'il serait quand même plus prudent de ne pas permettre quelque chose dont on
va demander à la commission s'il est dangereux de le permettre, là, c'est-à-dire,
par prudence, on devrait ne pas le permettre,
puis après ça, si la commission dit : Ce n'est pas dangereux, bien là, peut-être
ouvrir, parce que sinon on permet quelque chose qu'il va
falloir interdire par la suite. Ça peut...
M.
Caire : J'entends
ça. Ceci étant dit, M. le député, je réitère qu'on est quand même en train de
dire aux parents : Que vous soyez d'accord
ou non, c'est non. Et la loi dit quand
même que vous ne pouvez pas le faire,
à moins que les parents soient d'accord. Donc, il y a une notion de consentement
parental, sinon vous ne pouvez pas le faire. Puis
là on parle de recueillir des renseignements sur... Bon. Donc, il y a plusieurs
situations où on va le faire puis là on ne pourrait plus le faire parce
que l'enfant a...
J'ai donné un exemple personnel. Qu'est-ce qui
arrive avec ma fille, 13 ans, qui peut avoir des activités de mannequin
ou... Bien, je dis «mannequin», mais ce n'est pas ça, le vrai terme. Je cherche
le... travailler pour des agences de publicité ou dans des castings, bon, il y
a des choses comme ça, là. C'est parce qu'à un moment donné tu dis : Un
instant, là, on ne parle pas d'un danger au sens où sa vie, sa santé, santé
physique, santé mentale, est hypothéquée, là. On n'est pas dans ce rayon-là.
En fait, l'argument initial, c'était de
dire : Mais là, si je fais du profilage chez les jeunes, puis là je veux
avoir des publicités ciblées chez les jeunes, puis... On n'est pas là. Je veux
dire, il y a quand même une interdiction de le faire, à moins qu'il y ait consentement
du parent.
Donc, ce que visait la proposition du collègue
de Gouin, c'était de dire : C'est interdit, que le parent soit d'accord ou
non. Ça, pour moi, c'est excessif, compte tenu des circonstances puis compte
tenu de l'environnement. On ne parle quand même pas de mettre la santé de
l'enfant en jeu ou, tu sais, d'hypothéquer sa santé physique, mentale ou...
Bon, alors, moi, je trouvais ça excessif. Puis je vous dirais, après réflexion,
je continue à trouver ça excessif.
Ceci étant dit, il y a peut-être des angles que
moi, je n'ai pas vus, il y a peut-être des éléments que moi, je n'ai pas vus,
qui pourraient le justifier, d'où le fait qu'on pourrait demander à la
commission de nous émettre un avis éclairé
sur le sujet. Puis, ceci étant, la commission peut faire des recommandations.
Après ça, bien, les parlementaires s'en saisiront, puis on verra si, les recommandations, on est d'accord ou non, là. Encore là, ce n'est
même pas une obligation, là. C'est juste de dire : Bien, il y aura
une réflexion qui sera faite par un organisme dont c'est le travail.
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Barrette : ...c'est rare que je
suis surpris à ce point-là.
J'étais là.
Pour répondre à la question, là, j'étais là, puis on était en bas. Là, je ne
sais plus lequel des deux, là, mais on était à Pauline-Marois ou à
l'autre puis on a... on l'a adoptée, cette affaire-là.
Une
voix : ...
M. Barrette :
Suspendu, là, mais... Oui, c'est correct. Mais qu'est-ce qui nous mène à ça,
là, aujourd'hui, là? C'est quoi, les faits nouveaux?
M.
Caire :
Bien, le fait qu'il est suspendu.
M. Barrette :
Non, mais... Je comprends, mais qu'est-ce qui... Mon souvenir est que le
ministre était assez en faveur, là. Qu'est-ce qui amène le changement?
M.
Caire :
En fait, non. Ce que j'ai dit au député de Gouin, c'est que j'entendais ses
arguments. Je voulais prendre le temps de réfléchir avant... justement, avant
d'être en faveur ou en défaveur de sa proposition de l'interdire carrément, je
voulais prendre un temps de réflexion. Et, après réflexion, j'en arrive à la
conclusion que je ne suis pas favorable à l'interdiction.
Ceci étant dit, je ne
veux pas non plus clore le débat, dire : Bien, je ne suis pas d'accord, ça
fait que ça ne se passera pas comme ça. Donc, la proposition que je fais, c'est
de dire : Bien, on pourrait mandater la Commission d'accès à l'information
pour qu'elle nous fasse des recommandations suite à une réflexion plus
approfondie, puis on verra où ça nous mène.
M. Barrette :
Je ne veux pas mettre des mots dans la bouche...
M.
Caire :
Mais je veux juste... pour le bénéfice du député de La Pinière, s'il se
souvient bien, j'étais, moi, assez mal à l'aise avec le fait... Moi, je suis toujours
mal à l'aise avec le fait de retirer des droits ou des prérogatives aux
parents. J'ai toujours un préjugé défavorable à ça. Je conviens, et je
convenais avec le député de Gouin, qu'il y a des
circonstances où ça peut se justifier, mais j'ai dit... puis,
d'après moi, si on révise les galées, là, vous allez retrouver cette
phrase-là, je dis : Je suis toujours mal à l'aise avec le fait de
dépouiller les parents de leur autorité, de leur prérogative en ce qui a trait aux décisions qu'ils prennent pour les enfants, parce que
le parent, de façon très générale... il
y a des exceptions, comme dans n'importe quoi, mais le parent, de façon
générale, sera toujours la meilleure personne pour prendre les meilleures décisions pour leurs
enfants. Ça, j'en suis profondément convaincu.
• (12 heures) •
M.
Barrette : Pas sûr, moi, là,
là, mais... En fait, je suis sûr du contraire, mais je me... C'est parce que ça
n'existe pas, des absolus comme ça. Ça n'existe pas, là, c'est
impossible.
M.
Caire :
Non, c'est pour ça je dis qu'il y a des exceptions. Je comprends.
M.
Barrette : Non, mais, je
veux dire, de dire que le parent est toujours le meilleur juge, là, en faire un absolu...
M.
Caire :
Non, j'ai dit : La meilleure personne pour prendre la décision.
M.
Barrette : Bien, c'est
pareil. Le parent n'est pas toujours la meilleure personne pour prendre une décision,
certainement pas.
M.
Caire :
Pas toujours, mais la prémisse de base, pour moi, ça devrait être ça.
M.
Barrette : Bien, peut-être,
là, mais, je veux dire, des... là, je ne veux pas en faire un grand débat, là,
mais des parents incompétents ou qui prennent des décisions... Ici, là, le
moteur de l'affaire, là, c'est qu'on est dans le... bon, je vais l'appeler
comme ça, je vais être gentil, là, je vais dire dans l'entrepreneurial, donc
dans le commerce. Moi, là, je ne veux pas mettre des mots dans la bouche
du collègue de Gouin, qui ne peut pas le faire aujourd'hui... C'est bien, hein,
comme ça...
M.
Caire :
C'était beau. C'est un peu indirect, mais...
M. Barrette :
Mais quand même, il a une extinction circonstancielle de voix, mais il avait ça
dans le coeur de son argument. Et alors, moi, je dis simplement ça, le coeur,
ici, là, on n'est pas dans la santé, on n'est pas dans l'éducation, on n'est
pas dans rien de ce genre-là, on est dans le commercial. Et, non, le parent...
Je comprends, là, que c'est raide, ce que je
dis là et je comprends que, spontanément, le commun des mortels va dire :
Wo! Les nerfs, là, tu exagères, là,
c'est moi qui est toujours la bonne personne. Mais n'a-t-on pas vu souvent
des parents prendre des décisions qui étaient... que nous-mêmes, comme
parents, on ne prendrait pas? On ne les prendrait pas, là.
M.
Caire :
Oui, mais est-ce qu'au nom d'une minorité on va dépouiller une majorité de leur
prérogative?
M.
Barrette : Dans le cas où c'est la tierce partie, qui est l'enfant,
qui est le récipiendaire d'un potentiel tort, oui.
M.
Caire : Bien, c'est
là-dessus qu'on n'est pas d'accord, M. le député. Moi, je dis non. Je dis non.
Au nom d'une minorité qui pourrait effectivement prendre des mauvaises
décisions... parce que, je veux dire, on pourrait avoir la même réflexion sur
l'électeur.
M.
Barrette : Je comprends que c'est très, très philosophique, là.
M.
Caire :
M. le député, on pourrait avoir la même discussion sur l'électeur. Est-ce qu'il
y a des électeurs qui... Est-ce que tous les électeurs, au Québec, ont un vote
éclairé après une analyse exhaustive de l'offre politique? Non. Est-ce qu'on va
dépouiller l'ensemble... la grande majorité des électeurs qui exercent leur
droit de vote en toute conscience, en connaissance de cause parce qu'une
minorité ne le fait pas?
M. Barrette :
Ce n'est pas un exemple qui... ce n'est pas une analogie, un parallèle qui
tient la route.
M.
Caire :
Bien oui, parce qu'on est en train de dire qu'il y a, au Québec comme partout
ailleurs, des parents qui ne sont peut-être
pas aptes à assumer pleinement les responsabilités parentales. Je ne conteste
pas cette affirmation-là. Ce que je
dis, c'est que, pour moi, la grande majorité des parents, l'immense majorité
des parents, sont aptes à assumer ces responsabilités-là, le font
d'abord avec amour pour leurs enfants, ce qui est, pour moi, la condition de
base qui doit se retrouver, ensuite en ayant
à coeur l'intérêt de leurs enfants au détriment de leurs propres intérêts. Il
n'y a pas grand monde qui peuvent en dire autant lorsqu'il vient le temps
de prendre une décision. Et, pour moi, il ne fait aucun doute qu'un parent, dans l'immense majorité des cas, va prendre une
décision, pour son enfant, qui est dans l'intérêt de l'enfant.
Je
ne conteste pas le fait qu'il y en a qui ne le feront pas, mais je ne pense pas
que le législateur doive dépouiller l'immense
majorité des parents de leur prérogative parce qu'une minorité ne se comportera
pas comme un bon parent devrait le faire. C'est ça, mon point.
M. Barrette :
Bien, moi, je ne le vois pas comme ça du tout puis je vais faire exactement le
même parallèle en partant de la prémisse que le législateur fait des lois qui
ont une portée générale, qui couvrent le plus d'exceptions possibles et, dans sa législation, de temps en
temps, exceptionnellement, va être encore plus restrictif dans des cas très,
très, très particuliers et donc très, très peu fréquents. Ça, c'en est
un. Alors, l'électeur, lui, là, là, l'électeur, quand bien même il est un
électeur incompétent, il est noyé dans la masse, et lui ne concerne que lui,
même si le vote... son vote va participer d'une élection d'un gouvernement
incompétent, bien là, il y en a un méchant... bien, tu sais, c'est ça, là,
il y a un méchant paquet d'électeurs qui ne sont pas compétents, ce qui
n'arrivera normalement pas, quoique c'est toujours possible. Et, en
plus, un coup que le gouvernement est formé, il y a des oppositions, il y a
plein, plein, plein de mécanismes qui viennent contrebalancer. C'est comme ça
que la démocratie fonctionne.
Dans le cas de cet
article-là, on est dans le cas du cas particulier. On fait des lois. Est-ce que
la loi doit aller jusque... dans un cas très
particulier du commerce de données personnelles d'un mineur, jusqu'à être assez
restrictive pour empêcher ça? Moi,
mon coeur de parent balance du bord de oui. Et ce n'est pas... je n'ai pas
l'impression de brimer les parents raisonnables pour la simple et bonne
raison que, si j'explique ça à un parent raisonnable, il va probablement
dire : Oui, c'est correct. Et, je le rappelle, on est dans un
environnement commercial.
M.
Caire :
Et?
M.
Barrette : Bien, c'est parce
qu'on a tous vu, hein, dans nos vies, là, peu importe l'âge qu'on a, là, des situations commerciales qui ont scrapé leur
vie. Puis...
M.
Caire : Puis moi, je peux vous dire qu'il y a des parents
qui ont amené leurs enfants dans des situations commerciales où ça s'est
fait au bénéfice de l'enfant.
M. Barrette :
Je le sais. Mais maintenant, c'est pour ça qu'on fait des lois. Est-ce qu'on
fait des lois...
M.
Caire :
Sauf que, là, on va interdire ça parce qu'il y a une couple de zozos qui ont
été des zozos?
M. Barrette :
C'est l'entonnoir. À partir de quand une restriction qui brime la majorité
est-elle justifiée par la minorité? Alors,
je pourrais prendre, là, puis je ne veux pas faire du spectacle, n'importe quoi
de nature... qui s'approche de nature
sexuelle, hein, c'est sûr que les gens vont dire oui. Puis là, après ça, on
s'éloigne, puis elle est où, la frontière? Bon, là, on va demander à la
CAI si on... J'espère qu'elle va avoir écouté et puis... C'est ça qu'on va
faire, on va demander à la Commission d'accès à l'information son opinion?
M.
Caire :
Oui.
M. Barrette :
Donc, on va attendre qu'ils reviennent avant de statuer.
M.
Caire :
Bien, c'est-à-dire que...
M.
Barrette : Est-ce que je peux... Je m'excuse, M. le... Juste de même,
pour conclure, je vais arrêter après ça.
Est-ce que je
comprends, là, qu'aujourd'hui, là, la Commission d'accès à l'information va
être saisie d'une demande de nous? Qu'en pensez-vous? Puis là, si on les
informe, bien là, écoutez l'échange qu'on a eu, là, puis vous allez voir
exactement les questions qu'on s'est posées, là, je comprends qu'ils vont nous
répondre, on va revenir ici puis on va l'adopter ou non.
M.
Caire :
Non, c'est-à-dire qu'aujourd'hui on adopte l'article 96 tel que libellé,
parce qu'il amène quand même une notion de
protection. Je veux dire, l'article 96 dit que tu ne peux pas recueillir
les renseignements personnels d'un mineur...
M. Barrette : Donc, bien, alors,
qu'est-ce qu'on fait?
M.
Caire : ...à moins
que le parent t'y autorise. Donc, il y a quand même une notion importante qui
est amenée par l'article 96. Maintenant, s'il y a des angles morts que
nous n'avons pas vus, la commission pourra nous les souligner. Mais moi, quand vous me dites, M. le député, en tout
respect, que c'est dangereux, je m'excuse, là, mais pas... Si vous me dites : Fumer, c'est
dangereux, oui, O.K., c'est correct. Si vous me dites : Laisser un mineur
consommer de l'alcool, c'est dangereux, je n'ai pas de problème avec ça,
je comprends.
M. Barrette : Non, non, M. le
Président, là, on fait des parallèles qui n'existent... que je n'ai pas fait,
là.
M.
Caire : Mais là on
parle de permettre à une entreprise de recueillir des renseignements
personnels. Je comprends que c'est important, je comprends qu'il faut... je
n'irai pas en contradiction du discours que je tiens depuis le début. C'est important, mais ça se fait si et seulement si le
parent est d'accord. Et ma prémisse de base, c'est que le parent va l'autoriser
si et seulement si ça se fait dans l'intérêt de l'enfant. Donc, nous, le
législateur, dans le fond, ce qu'on viendrait dire, c'est : Les
parents, vous n'avez pas la capacité de juger de ça, donc nous, on va
l'interdire à votre place dans tous les cas de figure.
M.
Barrette : M. le Président, ce n'est pas la question que je pose. La
question que je pose est simple comme
bonjour, et je vais le répéter. Je ne demande pas à continuer le débat, je
demande à savoir exactement ce qu'on fait. Alors, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on
fait, là? Là, ce que je...
M.
Caire : On adopte
96 tel quel. Suite à l'adoption de la loi, je demanderais à la commission de se
saisir les questions, comme vous l'avez dit, M. le député, suite au débat.
• (12 h 10) •
M. Barrette : Puis qu'est-ce qui
arrive après?
M.
Caire : Bien, dans
son rapport annuel, la commission fera des recommandations, dira : Bien,
ce que vous avez fait, c'est correct; ou ce
que vous avez fait, ce n'est pas correct pour telle et telle raison, puis vous
devriez faire ça. Puis, à ce moment-là, bien, on verra si on modifie la
loi ou non.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Bien, sur la procédure,
oui, je suis en désaccord, là. Je pense que c'est une bonne idée de demander les recommandations de la CAI. Ça, c'est
une bonne idée, sauf que dire... Donc, on leur demande une recommandation, mais on statue avant d'avoir leur
recommandation. Ça m'apparaît une mauvaise façon de procéder, parce qu'on prend le risque de prendre une
décision... en fait, on fait le choix, on ne prend pas le risque, on fait le
choix de prendre une décision qui n'est pas éclairée.
Donc, si, par
contre, on suspendait l'étude de cet article-là, puis on demandait les
recommandations, puis, après ça, on faisait le reste de l'étude du projet de
loi, quitte à, à la fin, suspendre s'il nous manquait que cet article-là, jusqu'à
ce qu'on ait les recommandations, puis, après ça, on reviendrait puis...
quelques minutes en commission pour statuer, bien là, je pense qu'on ferait les
choses de manière plus éclairée. Parce qu'on va se le dire, là, si la loi est
adoptée, puis, après ça, on a des recommandations
qui nous indiquent qu'on n'aurait pas dû l'adopter comme ça, bien là, je veux
dire, vous allez faire une modification à la loi. C'est complexe, ça mène à
tort, ça laisse la possibilité qu'on soit dans un cadre législatif qui n'a pas été choisi de façon éclairée, puis qui
n'est pas optimal, puis qui n'est pas bon. Je trouve que c'est une
mauvaise façon de procéder.
M.
Caire : Bien, je ne
suis pas en accord avec mon collègue pour la raison suivante. D'abord, si on
retire l'article, on laisse l'article qui
existe déjà dans l'état actuel, ce qui va être incohérent avec ce qu'on a fait.
Je vous lis l'article. Donc,
l'article 4, il existe, là. On vient le modifier, mais il existe. Dans sa
forme actuelle, ça dit : «Toute personne qui exploite une
entreprise et qui, en raison d'un intérêt sérieux et légitime, peut constituer
un dossier — donc,
déjà on garde la notion de dossier, ce qui serait le seul article de la loi où
il y a la notion de dossier — sur autrui doit, lorsqu'elle constitue ce
dossier, inscrire son objet.
«Cette inscription fait partie du dossier.»
Ça, c'est
l'état du droit actuel. Donc, si on retire 96, on laisse ça dans la loi, ce qui
est incohérent, premièrement.
Deuxièmement, la loi nous amène quand même vers
une notion de protection qui est supplémentaire, parce que la notion qu'on
amène, qui n'existe pas, c'est : «Les renseignements personnels concernant
un mineur de moins de 14 ans ne peuvent être recueillis auprès de
celui-ci...» Donc là, on amène une notion que tu ne peux pas recueillir des
renseignements personnels auprès d'un mineur. Et le débat que nous avons, c'est
que votre collègue le chef du deuxième groupe d'opposition souhaitait qu'on
l'interdise. Nous, on ne l'interdit pas, on dit : On n'interdit pas dans
l'absolu, mais on l'interdit à moins que le parent n'y consente.
Actuellement, il n'y a...
cette notion-là n'existe pas dans la loi, ni même la notion d'interdiction,
même sans ou avec le consentement des parents, n'existe pas dans la loi. Donc,
on garde un vide. Donc, si on garde l'état de la loi actuelle, non seulement on
est incohérent parce qu'il y a la notion de dossier qu'on a évacuée partout,
mais, en plus, c'est que, là, il n'y a pas
d'interdiction du tout, là, c'est... il n'y a même plus besoin du consentement
des parents pour les recueillir. On peut le faire tant qu'on veut, comme
on veut, si on veut.
Donc, moi, je pense que l'article nous amène
quand même... pas aussi loin que le souhaiterait le chef du deuxième groupe
d'opposition, mais ça nous amène quand même vers des notions de protection
supplémentaire qui n'existent pas. Donc,
moi, je pense qu'on fait, au contraire, un pas en avant, si on adopte
l'article 96, puis même deux pas en avant.
Maintenant, est-ce qu'on va faire un troisième
pas vers l'interdiction totale? Moi, je ne suis pas là. Je vous le dis, je ne suis pas là. On verra ce que la commission
en pense, mais au moins donnons-nous cette protection-là supplémentaire,
qui est quand même mieux que la situation actuelle. Dans tous les cas de figure,
M. le député, on améliore ce qui se
fait. Est-ce qu'on va aller aussi loin que le député de Gouin le
souhaite? Pas pour l'instant. Pas pour l'instant, mais au moins on amène une
notion que vous ne pouvez pas recueillir des renseignements personnels auprès
d'un mineur, sauf si le parent y consent. Là, ils peuvent le faire même sans le
consentement des parents.
M. Zanetti : Je comprends. Sur votre
premier argument par rapport à la cohérence, la façon dont je conçois les
choses, ça ne fonctionne pas, parce que, de toute façon, il n'y aurait pas
d'incohérence avec les lois qui ont été adoptées parce qu'on attendrait, pour
adopter la loi, que ce débat-là soit tranché puis qu'il ait été... que nos
délibérations aient été éclairées par la commission.
Par rapport au reste, le problème que je vois...
Je comprends votre argument, on fait un pas en avant. C'est pire comme c'est
là, sauf que le problème, c'est que disons qu'on prend... on fait le choix de
faire une décision pas éclairée, ce qui
serait le cas, et que, là, la commission dise : C'était une décision pas éclairée, il
faudrait faire autre chose, allez-vous vraiment déposer, a posteriori,
après tout ça, un projet de loi modifiant uniquement cet article-là? Est-ce que
c'est votre engagement?
M.
Caire : Bien, il y
a différents éléments dans votre question que je veux adresser. D'abord, soyons
clairs, moi, je ne pense pas, là, qu'on
puisse lier l'adoption de tout le projet
de loi n° 64 sur la notion de
est-ce qu'on interdit, oui ou non, la
collecte de renseignements personnels chez le mineur. Je veux dire, on parle
d'un projet de loi de 167 articles, qui touche la
protection des renseignements personnels en général, avec lequel votre
formation politique était tout à fait en accord. Je comprends qu'on ne va pas
aussi loin sur différents sujets que souhaité, mais je pense que tout le monde
s'entend pour dire qu'on fait un bond en avant qui est très, très, très
important. Donc, de dire... lier l'adoption de tout le projet de loi au fait
qu'on s'entende sur cette notion-là, pour moi, ça, on ne peut pas aller là, là.
Dans aucun temps, on ne peut aller là, d'une part.
Donc, oui, la notion d'incohérence demeure,
parce que, pour moi, on doit... Puis d'ailleurs le député de Gouin
était prêt à adopter le projet de loi à la fin de la dernière session, là. Ça fait que j'imagine que l'idée de reporter ça, peut-être, à une prochaine
législature ne devrait pas lui sourire plus qu'à moi, mon ambition étant qu'on
le fasse bien avant. Et donc il y aura cette incohérence, bon, d'une part.
D'autre part, comme dans d'autres articles, puis
j'ai eu cette discussion-là, on a eu quelques discussions avec le député de Gouin, je comprends qu'on ne
va pas aussi loin qu'il le souhaiterait ou que vous le souhaitez, M. le député de Jean-Lesage, mais il faut quand
même admettre qu'entre la situation actuelle puis ce qui est proposé par 96 il
y a un progrès très significatif, parce qu'il y a quand même la notion d'interdiction, et nous l'amenons, nous
l'introduisons. Elle est relative au consentement parental, mais ça
demeure que la prémisse de base, c'est que vous ne pouvez pas le faire à moins
que... Donc, moi, je pense qu'on fait un bon pas en avant.
Alors, dire qu'on prend une mauvaise décision...
on ne peut pas prendre une mauvaise décision, parce qu'on avance, on s'en va
dans le sens de ce que vous souhaitez. On ne va peut-être pas aussi loin que
vous le souhaitez, mais on va quand même dans le sens que vous souhaitez,
c'est-à-dire qu'il y a interdiction, mais il y a un bémol. Si les parents
donnent leur consentement au tuteur, ça peut se faire. Donc, déjà, on fait un
pas en avant. Je ne vois pas en quoi c'est une mauvaise décision de faire un
pas en avant, là.
M. Zanetti : Juste pour rectifier,
je ne prétends pas que c'est une mauvaise décision, juste que c'est une
décision qui n'est pas éclairée. Puis ça, c'est un fait, là, elle n'est pas
éclairée, parce qu'on n'a pas l'avis de la commission, puis vous-même
reconnaissez que ce serait utile de l'avoir, puisque vous-même proposez qu'on
demande l'avis à la commission. Donc, c'est une décision qui n'est pas
éclairée, puis on est quand même payés très, très
cher. Je pense que le monde s'attend à ce qu'on prenne une décision éclairée,
que c'est le minimum des affaires, là.
Il n'est pas question de remettre ça à une autre
législature, évidemment, là. Je pense que, la commission, si elle se penche sur
cette question-là, peut donner des recommandations relativement rapides puis
faire en sorte que cette affaire-là soit
adoptée avant la fin de l'année, ce qui est votre souhait puis ce qui est notre
souhait à tous, je pense.
L'autre affaire, c'est que j'aimerais que vous
nous disiez concrètement, là, si la... mettons qu'on adoptait tout ça, comme ça, dans l'état actuel, puis que la
commission disait : Ah! on recommande que ça soit fait autrement, est-ce
que vous allez déposer un projet de loi qui modifie cet article-là?
M.
Caire : Bien, en
fait, M. le député, je ne peux pas répondre à votre question pour une raison
fort simple, c'est que ça présuppose de ma part que la Commission d'accès à
l'information dépose un rapport au moment où l'Assemblée
nationale siège. On ne se fera pas de cachette, vous et moi, on sait très bien
que la prochaine session sera la dernière
avant les élections générales, qui sont à date fixe maintenant, et donc ça
présuppose que la commission... Comment?
Une voix : ...
M. Caire : La prochaine,
au printemps prochain, c'est la dernière, parce qu'on met fin à la session aux
alentours du 11 juin, puis, après ça, il va y avoir des élections. On ne
reviendra pas à l'Assemblée nationale.
Donc, moi, je ne peux pas exiger de la commission...
parce que, là, je commence à m'ingérer dans les travaux de la commission. Je ne
peux pas exiger de la commission : vous répondez à notre question puis
vous nous déposez un rapport à telle date. Parce que vous savez que, si on veut
adopter, à l'intérieur d'une même session, un projet de loi, le projet de loi
doit être déposé avant le 15 mai. Ça, ça veut dire qu'il faut que la
commission dépose son rapport à quelque part au mois d'avril, qu'on ait le
temps de faire cette discussion-là entre parlementaires, de voir si, oui ou non,
on donne suite, d'écrire, dans un omnibus, un article qui vient modifier.
Est-ce que je vais faire ça? Je ne le sais pas,
M. le député, là, parce qu'il y a trop de variables que je ne contrôle pas. Mais il est sûr et certain que, si
je demande l'avis de la commission, puis cet avis-là va être rendu public,
et donc tous les parlementaires y auront accès, bien, ce n'est certainement pas
parce que je ne veux pas prendre en considération l'avis de la commission.
M. Zanetti : Alors, si, par
exemple, la commission répondait extrêmement rapidement, puis qu'il y avait le
temps nécessaire pour déposer un projet de loi pour modifier, est-ce que vous
le feriez?
• (12 h 20) •
M. Caire :
Bien, si j'ai le temps nécessaire, que la recommandation me semble pertinente,
que les parlementaires s'entendent pour dire : Oui, c'est pertinent, on
donne suite, alors, si, si, si, oui. Oui, non, mais... Je pense que, les
collègues, on a travaillé ensemble quand même depuis plusieurs mois, en fait,
depuis le mois de janvier. Ils savent très bien que moi, je suis ici dans
l'objectif de pondre le projet de loi le plus solide possible. Ma conviction
qu'il faut protéger les renseignements
personnels, j'espère, ne fait de doute pour personne. Je peux vous dire que des
demandes pour atténuer certains articles que j'ai balayées du revers de
la main en témoignent.
Maintenant, ici, moi, j'ai une conviction
profonde, M. le député. Je sais que vous êtes vous-même père de famille, je
suis convaincu que vous comme moi, on est dédiés au bien-être de nos enfants,
puis j'ai plutôt tendance à dire : Je pense que vous êtes la meilleure
personne pour prendre les décisions les plus éclairées pour le bénéfice de vos enfants. C'est ça, mon message, aujourd'hui.
Ceci étant dit, l'article améliore la loi, parce qu'il y a un vide. Actuellement, il y a un vide que nous comblons en disant : Vous ne pouvez pas le faire,
à moins que les parents soient d'accord. Ça, c'est déjà une amélioration.
Donc, quand vous me dites : On ne prend pas
une décision éclairée, bien, je ne partage pas votre point de vue dans le sens où je pense qu'on fait un pas dans la
bonne direction et je doute que la Commission
d'accès à l'information nous dise : Écoutez, vous n'auriez pas dû mettre
une interdiction de cette nature-là, parce que le vide juridique était ce qui
était souhaitable. Je doute fortement que la... Tu sais, on a travaillé avec la
commission, je pense qu'on peut s'entendre pour dire que soit la commission va
dire : Non, je pense que c'est raisonnable, ce que vous avez fait; ou la
commission va nous dire : Bien, non, je pense qu'on pourrait aller un pas
de plus pour telle, et telle, et telle raison. Je ne pense pas qu'elle nous dise : Non, non, il faut revenir en
arrière puis éliminer l'interdiction, ce n'est pas une bonne idée, là.
Ça fait que je pense qu'on va être d'accord, vous et moi, pour dire que ça a
peu de chances d'arriver.
Donc, pour moi, cette décision-là, oui, elle est
éclairée. Dans l'expectative de la recommandation de la commission, je pense
qu'on améliore significativement la situation en adoptant 96 dans sa forme
actuelle. Et, s'il y a lieu de faire un pas de plus, bien, on verra sur quelles
bases, puis les parlementaires auront les discussions que les parlementaires
ont à avoir, mais moi, je le dis, je le répète, ce n'est pas la commission qui
va prendre la décision, ce sont les élus,
mais la commission peut nous aider dans notre réflexion. Puis, là-dessus, je
vais la convier à nous aider, mais ultimement c'est les élus qui vont
prendre la décision de suivre ou non la recommandation.
Puis j'ai été très clair aussi sur le fait que
je souhaitais que les parlementaires soient unanimes sur l'adoption de la loi. Je le souhaite, parce que c'est une loi
qui est extrêmement importante, quasi constitutionnelle. Et je souhaite
que les parlementaires soient unanimes à soutenir cette loi-là, donc je ferai
les compromis qu'il faut.
Mais, pour l'instant, je pense qu'on poserait un
geste excessif en interdisant totalement, donc en enlevant cette prérogative-là qu'on donne aux parents de
prendre la meilleure décision pour leurs enfants, mais on fait un pas qui
est important, parce que la prémisse de base, c'est que c'est interdit de le
faire.
Le Président (M.
Bachand) : ...s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 96, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) : Sur division. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire : Oui, M. le
Président. Nous étions à l'article 100, qui avait été suspendu à la
demande du chef du deuxième groupe
d'opposition. Donc là, je ne sais pas qu'est-ce que mes collègues de la
deuxième opposition souhaitaient apporter comme
modifications et/ou avoir comme discussion, mais moi, je suis prêt à adopter
l'article tel qu'amendé, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, est-ce qu'il y a des... Consentement pour
réouvrir l'article?
M.
Caire : En fait...
suspendu, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement pour...
M.
Caire : Pour...
Oui, oui, oui, voilà. Oui, consentement.
M. Tanguay : ...c'est un amendement
à l'article 100, c'est ça?
M.
Caire : Non. L'article
avait été amendé, mais le collègue de Gouin avait demandé qu'on suspende les discussions
parce que... là, je ne veux pas souligner son absence, mais il ne pouvait pas
participer, à ce moment-là, aux travaux.
M. Tanguay : O.K. Parce que,
dans Greffier, j'ai amendement à venir, article 100, 9.1.
M.
Caire : On ne
l'avait pas amendé?
Une voix : ...
M.
Caire : On ne
l'avait pas amendé? Ah! peut-être, peut-être, M. le Président, qu'on ne l'avait
pas amendé.
Le
Président (M. Bachand) :
Juste, la secrétaire me dit qu'il avait été distribué mais pas... il n'avait
pas été lu.
M.
Caire : Il n'avait pas été lu. Ah! on ne l'avait pas adopté. O.K.
Bien, je peux faire la lecture, à ce
moment-là, de l'amendement.
Une voix : ...
M.
Caire : Il est sur
le site du Greffier.
Le Président (M.
Bachand) : Sur Greffier. Juste bien comprendre, donc vous avez
un amendement, vous voulez le lire. Alors, je comprends, là?
M.
Caire : Oui. Bien,
si on n'a pas adopté l'amendement, moi... En fait, je procéderais, là, parce
qu'on avait suspendu. Dans ma tête, on l'avait adopté, mais ça se peut que non.
Donc, je lirais l'amendement, puis on pourra faire le débat sur l'amendement
puis, après ça, sur l'article tel qu'amendé, si tant est qu'il est amendé.
Le
Président (M. Bachand) : O.K. Donc, l'amendement est en cours dans Greffier. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire : Bien, je
peux le lire, là. Alors, M. le Président, l'amendement se lit comme suit :
Remplacer l'article 9.1 de la Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé, proposé par l'article 100 du projet de
loi, par le suivant :
«9.1. Une personne qui exploite une entreprise
et qui recueille des renseignements personnels en offrant au public un produit ou un service technologique
disposant de paramètres de confidentialité doit s'assurer que, par défaut,
ces paramètres assurent le plus haut niveau de confidentialité, sans aucune
intervention de la personne concernée.
«Ne sont pas visés au premier alinéa les
paramètres de confidentialité d'un témoin de connexion.»
Donc, M. le Président, l'amendement vise à
clarifier le fait que cette obligation s'applique uniquement à l'égard des
produits et des services offerts au public, excluant ainsi les produits et les
services utilisés à l'interne par les
employés. Il vise finalement à préciser que l'obligation s'applique aux
paramètres qui offrent un choix à l'utilisateur.
Le deuxième
alinéa prévoit que la protection par défaut ne s'applique pas aux paramètres de
confidentialité d'un témoin de connexion.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions? M.
le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay : ...avec le collègue de juin... de Gouin,
pardon, l'enjeu, c'était un peu un employeur qui espionne son employé.
C'était-tu ça?
Une voix : ...
M. Tanguay : C'était sur
d'autre chose, ça?
M.
Caire :
...ça, oui. C'était un autre article qu'on avait adopté. Non, en fait, je vais
être honnête avec vous, M. le député, je ne sais pas exactement ce que le député
de Gouin voulait amener comme...
M. Tanguay : On n'avait pas
commencé à débattre.
M.
Caire : Non, on ne
l'avait pas commencé.
M. Tanguay : O.K. Donc, qu'est-ce
qu'on fait par 9.1? «Une personne qui exploite une entreprise et qui recueille des renseignements personnels en offrant
au public un produit ou un service technologique...» C'est quoi, ça, un
produit ou un service technologique?
M.
Caire : Bien, c'est un site Web, c'est une application quelconque, là, GPS ou une application de quel est le meilleur restaurant à Québec.
M. Tanguay : O.K. Alors, on s'assure que, quand ce service-là est
offert, le plus haut niveau de confidentialité soit préservé sans aucune
intervention de la personne concernée. Donc, que le service soit quatre étoiles
là-dessus...
M.
Caire : Donc, par
défaut, vous devez mettre les éléments de protection les plus restrictifs.
M. Tanguay : On dit :
«Ne sont pas visés au premier alinéa les paramètres de confidentialité d'un
témoin de connexion.» C'est quoi, ça?
M.
Caire : Oui, les cookies.
M. Tanguay : Pardon?
M.
Caire : Les fameux
cookies. Quand vous vous connectez sur un site, souvent, le site va vous
demander si vous acceptez les cookies, parce que, lui, ça lui permet
d'enregistrer certaines informations sur la navigation, qui fait en sorte que,
quand vous vous reconnectez, lui, il a gardé en mémoire certains des
paramètres, puis il vous permet, par exemple, de continuer votre navigation là
où vous étiez, ou...
M. Tanguay : Et c'est là où,
termes et conditions, on clique «j'accepte». C'est là où on accepte.
M.
Caire : C'est ça,
oui.
M. Tanguay : Ce qu'on ne lit
jamais, là, qui fait trois pages de long.
M.
Caire : Oui, la politique
de confidentialité qui vous amène aux 96 autres pages à lire.
M. Tanguay : Et on peut dire : Je n'accepte pas, la
navigation va être permise pareil, pensez-vous, dans la pratique?
M.
Caire : Ça dépend
des sites. Ça dépend. Il y a des sites que oui. Je dirais, il y a un nombre important
de sites qui vont le faire quand même, mais il y a des sites qui... et là je garderai mes commentaires pour moi, mais il y a
des sites qui obligent l'utilisation du
cookie pour vous donner accès au site. Personnellement, je n'accède pas à ces sites-là, personnellement.
M. Tanguay : Nous, est-ce qu'on voulait légiférer là-dessus,
justement, pour ne pas interdire... parce que l'on
n'accepte pas la navigation, l'accès?
M.
Caire : Bien, en fait, on légifère en disant que cet
article-là ne s'applique pas aux paramètres de connexion.
M. Tanguay : Non, c'est ça, mais est-ce qu'on veut, par ailleurs, dire, je pose la question, je n'ai pas la
réponse, que... légalement, au Québec,
que l'on ne veut pas qu'un citoyen qui veut aller sur un site et qui n'accepte pas
les termes et conditions se voit refuser l'accès au site? Est-ce qu'on
veut... parce que vous avez...
M.
Caire : Je vous
dirais que ça nécessiterait une recherche, d'abord une recherche juridique, deuxièmement
une réflexion plus longue. Est-ce qu'on veut
aller là? Personnellement, je pense que non. Je vous dirais que la meilleure
façon... en tout cas, moi, je ne dirai pas aux gens quoi faire, mais la
meilleure façon, c'est de dire : Écoutez, moi, je n'en veux pas, de cookie, sur mon ordinateur, ça fait que, si vous
m'obligez à avoir un cookie, bien, tant pis pour vous autres, vous allez
vous passer de ma clientèle.
M. Tanguay : Ce n'est pas un
motif de discrimination qui serait, par ailleurs, interdit.
M.
Caire : Bien, en
fait, non, dans la mesure où on ne parle pas ici de service essentiel.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M.
Caire :
On parle d'une navigation...
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Compte tenu de
l'heure, je suspends les travaux jusqu'à 14 heures. Bon lunch. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 30)
(Reprise à 14 h 10)
Le
Président (M. Bachand) : Bon après-midi. À l'ordre, s'il vous
plaît! La Commission des institutions reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 64, Loi modernisant des
dispositions législatives en matière de protection des renseignements
personnels.
Lors
de la suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous étions
rendus à l'étude de l'amendement à l'article 100. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Caire :
Oui. Bien, voilà, M. le Président, on était en discussion avec le député de LaFontaine
sur l'état dans lequel est un produit technologique, là. Il m'avait
demandé : Qu'est-ce qu'un produit technologique? Bon, bien, évidemment,
site Web, application, etc. L'idée de l'amendement était... est effectivement
de dire : Bien, il faut que le produit
soit dans l'état le plus sécuritaire. Et là on avait amorcé une discussion, que
les collègues, d'ailleurs, avaient... pour laquelle les collègues
avaient manifesté un intérêt particulier, sur l'utilisation des cookies. Le
député de LaFontaine me demandait : Est-ce qu'on ne devrait pas en interdire...
en fait, est-ce qu'on ne devrait pas interdire les sites qui obligent
l'utilisation des cookies pour donner accès?
Moi, je pense que
non. Je pense que ce n'est pas nécessaire, parce qu'on n'est pas dans une
notion de service essentiel. Évidemment, si c'était une organisation
gouvernementale, j'aurais plus de misère avec ça, évidemment, là, mais une
entreprise qui offre un service, à la limite, se prive d'une clientèle. Donc,
moi, je pense que l'entreprise est aussi
pénalisée, sinon plus, que la personne qui n'aura pas accès au site en
question. Donc, de l'interdire, je pense que ça serait aller trop loin
et donc je ne serais pas de cette école.
Voilà. C'était ma
réponse à la question du député de LaFontaine.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Jean-Lesage,
s'il vous plaît.
M. Zanetti :
Oui, merci, M. le Président. Je voudrais savoir, au fait, c'est quoi, la raison
fondamentale pour laquelle on veut exclure
les témoins de connexion, donc les
cookies, à cette règle-là, à l'article. C'est-tu une raison, disons, technique ou
c'est une raison... Je ne sais pas.
M.
Caire :
Bien, parce que... Bien, d'une part, on ne peut pas paramétrer, de façon
sécuritaire, un cookie. C'est un fichier, un cookie, qui vient enregistrer des informations.
Donc, il n'y a pas une protection par défaut dans un cookie. C'est vraiment comme un fichier qui se dépose sur votre
ordinateur, lorsque vous l'autorisez, et qui va enregistrer des informations
sur votre navigation. Donc, de dire que ça doit être dans un état... dans
l'état sécuritaire optimal... Il n'y a pas de paramètre de sécurité sur ça.
Donc,
dans le fond, l'idée, c'est de dire que vous devez, évidemment,
accepter l'utilisation des cookies ou non, mais, une fois que vous avez dit oui,
tu sais, on ne peut pas... il n'y a pas de configuration spécifique à un
cookie.
M. Zanetti :
Je comprends.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de La Pinière,
s'il vous plaît.
M.
Barrette : ...une question
technologique au ministre, qui a une expertise, théoriquement, dans le
domaine. Est-ce que, dans un cookie, il est absolument impossible de
laisser... d'introduire un logiciel malveillant?
M.
Caire :
Si c'est absolument impossible?
M. Barrette :
Impossible.
M.
Caire :
Non.
M. Barrette :
C'est une question que je pose.
M.
Caire :
Non, ce n'est pas...
M. Barrette :
Non, c'est impossible ou...
M.
Caire : Non, ce n'est pas impossible.
M. Barrette :
Bon, non, ce n'est pas impossible. Alors, c'est pour ça que moi, je suis en
faveur d'empêcher ça. Il y a des sites, là, vous savez, où on ne peut pas avoir
accès, si on ne dit pas oui. Moi, au moment où on se parle, ça doit faire au
moins quatre mois qu'avec les TI de l'Assemblée nationale j'essaie d'enlever
une application qui est sûrement rentrée par une affaire comme ça. Pas capable.
Personne n'est capable, personne, personne, personne. Elle est là tout le temps.
Ça me tombe sur les nerfs. Ça ne me nuit pas, mais je ne sais pas ce qu'elle
fait exactement, mais elle est là.
M.
Caire :
Oui, mais, écoutez, je vais peut-être moduler ma réponse. Ce n'est pas
impossible, mais c'est le fait d'une organisation malveillante.
M. Barrette :
Pas nécessairement.
M.
Caire :
Mais, de la même... Je vais juste vous donner un exemple, M. le député. Je
peux vous envoyer un texto. Est-ce que c'est absolument impossible d'introduire
un logiciel malveillant par un texto? Non. Je peux mettre un hyperlien. Si vous cliquez dessus, vous téléchargez potentiellement un logiciel
malveillant. Est-ce que, par courriel, c'est impossible d'avoir un
document attaché qui est une application malveillante? Non.
M. Barrette :
En fait...
M.
Caire :
Ah! ce que je veux dire, c'est que le cookie, comme tel, n'est pas une
application malveillante, mais quelqu'un peut se servir de ce subterfuge-là
pour introduire un logiciel malveillant.
M. Barrette : En
fait, sans être dans la malveillance, M. le Président, est-ce que c'est
possible technologiquement qu'un cookie, sans que ce soit malveillant,
puisse, en ayant été autorisé, continuer à recueillir des informations? C'est
oui, la réponse.
M.
Caire :
En étant non autorisé?
M. Barrette :
Bien, c'est-à-dire... Non, à partir du...
M.
Caire :
Je veux juste comprendre la question.
M. Barrette :
Bien, quand on a dit oui, normalement, on a dit oui pour recueillir des
informations pendant la séance où on navigue sur le site. Alors, est-ce qu'il
est possible, un coup qu'on est sorti de l'application, que ça continue à
envoyer des informations?
M.
Caire :
Pour un cookie...
M. Barrette :
Banal.
M.
Caire :
Banal? Non. Lui, il va enregistrer vos informations de navigation. C'est à ça
qu'il sert. Normalement, le cookie, il sert pour le site. Quand le site...
Quand, ensuite, vous retournez sur le site, le site va aller vérifier. C'est
des répertoires prédéterminés sur votre ordinateur. Il va aller voir dans le
répertoire : Est-ce que... ou il va faire une recherche : Est-ce que
j'ai tel fichier point telle extension qui est là? Oui? Il le télécharge, puis
là ça lui donne les informations de vos navigations précédentes. Mais
normalement, lui, il arrête ça là. Parce que ce qui se passe, c'est que c'est
le site qui produit le fichier. Ce n'est pas un fichier qui va capter de
l'information, c'est le site qui, lui, emmagasine de l'information à travers
son application et qui va aller déposer ce fichier-là sur votre site.
M. Barrette :
Bien, pourquoi le ministre...
M.
Caire :
Donc, une fois que le... que vous avez fermé le site, c'est un fichier texte
banal. Bien, banal... C'est un fichier texte. C'est fini.
M. Barrette :
C'est évidemment les Européens qui ont été les plus agressifs là-dedans, là.
Eux, ça fait longtemps que, si on dit
non, on n'a pas accès à leurs sites, là. Ça fait des années, des années, des
années, là. Nous, jusqu'à récemment, on le voit de plus en plus dans les
sites nord-américains, on n'a pas le choix.
Alors,
pourquoi le ministre... Quel est le problème que ça cause, selon lui, le fait
de ne pas l'empêcher, de ne pas empêcher...
M.
Caire : Bien, parce que ça peut avoir son utilité. Ce n'est
pas quelque chose qui est... Utilisé correctement, ce n'est pas quelque
chose qui est inutile, là.
M. Barrette : Pas pour nous.
M.
Caire :
Puis comprenons-nous bien, M. le député, un cookie, là, c'est un fichier texte.
Ce n'est pas un programme qui roule sur votre ordinateur, c'est un fichier qui
est déposé. C'est pour ça que normalement, une fois que le fichier est déposé
puis que la navigation est terminée, il ne se passe rien, là. Ce n'est pas
un... Ce n'est pas un programme qui
s'exécute sur votre ordinateur, un cookie, là, c'est un fichier. Donc, il n'y a
pas un enjeu. Quand c'est utilisé correctement, selon les paramètres
qu'on connaît, ce n'est pas quelque chose qui est nocif.
Vous pouvez ne pas avoir envie parce
qu'évidemment ça peut... oui, tout à fait, ça peut ouvrir la porte à autre chose.
Donc, vous pouvez avoir envie que personne ne dépose ça ou vous pouvez aussi
utiliser un navigateur, comme dans...
Je ne veux pas faire de publicité, là, mais, dans Google Chrome, il y a des
outils de navigation où il n'y a rien qui est enregistré, il ne produira aucun fichier, vous ne pouvez pas,
donc... mais, d'une fois à l'autre, vous ressaisissez les informations.
Donc, il n'y a pas d'historique de navigation, il n'y a pas de...
Donc, il y a toutes sortes de moyens, là, qui
sont à disposition, si vous ne souhaitez pas les utiliser, mais ça peut être
intéressant. Moi, je veux dire, dans certains cas... de façon générale, non,
mais, dans certains cas, je vais autoriser des cookies, parce que c'est des
sites que je connais, c'est des sites qui sont sécuritaires, parce que, parce
que, parce que...
M. Barrette : Bon. M. le Président,
c'est une anecdote, là, ça n'a aucun intérêt, là, mais, pour montrer qu'il peut
se passer des choses hors de notre contrôle, là, non seulement j'ai une
application, mais j'ai aussi, actuellement, un navigateur par défaut qui a été
forcé, qui n'est pas Google Chrome, qui en est un autre...
M.
Caire : Exact, mais
ça, vous pouvez le changer dans les paramètres.
M. Barrette : Non, impossible. Si
vous voulez, M. le ministre, en sortant tantôt, vous essaierez de l'enlever,
juste pour le fun. Les TI sont incapables. Il est là, là. Je ne l'ai pas
demandé, je ne l'ai pas téléchargé, il est là. Il est apparu après avoir fait
quelque chose de normal, là, et...
M.
Caire : Non, mais
ce que je veux dire, c'est que, normalement, vous êtes capable de paramétrer
quel est votre navigateur par défaut.
M.
Barrette : Je suis très, très à l'aise avec ça, M. le Président.
Personne n'a été capable à date, incluant les...
M.
Caire : Ah! je suis
mystifié.
M. Barrette : Oui, hein?
M.
Caire : Oui.
M. Barrette : Et j'irai vous le
montrer, M. le Président, tantôt, ça va être assez amusant.
M.
Caire : Oui, bien,
avec plaisir.
• (14 h 20) •
M. Barrette : Alors, moi, là, je
sais, par expérience, là, qu'il y en a, des patentes de même qui arrivent, puis
je ne vois pas comment ça a pu arriver autrement que par ce genre de chose là.
Juste pour... toujours pour l'anecdote, M. le Président, envoyez-moi un
courriel que je ne connais pas, là, vous, là, mettons, là, je ne l'ouvrirai pas,
je n'en ouvre jamais.
M.
Caire : Puis, ceci
étant, il y a des navigateurs qui bloquent les cookies par défaut.
M. Barrette : Alors, voilà. M. le
Président...
M.
Caire : Ça existe.
Alors...
M. Barrette : ...c'était pour vous
distraire que j'ai fait ça, là, parce que je sais que c'est long pour vous des
fois, là.
M.
Caire : Mais tout
ce que je veux dire, collègue, c'est parce qu'il peut y avoir une utilité aux
cookies. Je veux dire, il fut... jadis, naguère, il y a longtemps, moi-même,
j'ai développé des applications, puis on se servait de ce genre de fichiers là
pour enregistrer des paramètres dans l'application, puis on allait chercher le
fichier quand on démarrait l'application, puis ça... Il peut y avoir une
utilité, ce n'est pas nécessairement quelque chose de
malveillant. Mais maintenant, comme dans d'autres types d'applications,
courriels, textos, etc., oui, vous avez raison, ça pourrait effectivement...
Mais il y a aussi, je dirais, une hygiène d'utilisation, dire : Bon, bien,
c'est un site que je connais, sur lequel j'ai déjà été, qui est solide, qui est
un... Tu sais, par exemple, si je vais sur un site de Desjardins, bien,
je ne m'attends pas à me faire télécharger des programmes malveillants parce
que...
M. Barrette : Mais qui sait?
M.
Caire : Oui, bon, je comprends le sourire du député de Jean-Lesage.
M. Barrette :
Mauvais exemple.
M.
Caire : Mais, ceci
étant... Mais c'est sûr que, si je vais sur d'autres sites, peut-être
moins recommandables, bien, ça se peut qu'il se passe des choses moins
recommandables sur mon ordinateur. C'est possible. Donc, il y a... Oui, il y a
le... il y a la navigation, le... Donc, le cookie, en tant que tel, n'est pas
nécessairement quelque chose de nocif, c'est... Il faut faire attention, il y a
une prudence à y avoir. Donc, l'interdire, non, mais soyons prudents.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti :
Je suis curieux de savoir. Quels sont les genres de sites que le ministre ne
recommande pas? Quels genres de sites ne recommandez-vous pas?
M.
Caire :
Ceux qui finissent par .xxx.
M. Zanetti :
Ah! O.K. Bon, parfait, pas de danger.
M.
Caire :
Généralement, il n'arrive pas des bonnes choses, mais bon... Mais je dis ça...
C'est une connaissance théorique, hein?
M. Zanetti :
Oui, oui, oui. Bien sûr.
Une voix :
...
M.
Caire :
Non, pas du tout. Je n'ai pas expérimenté, voyons donc.
M. Zanetti :
Bien non. Sur une note plus sérieuse, pardon, c'est... ça sera un amendement
trop gros à faire, mais je suis curieux quand même
de savoir. Est-ce qu'il serait possible de légiférer sur ce qu'on accepte qu'un
témoin de connexion puisse faire ou puisse ne pas faire? Parce que vous
disiez tantôt, dans le fond : On l'accepte ou on ne l'accepte pas, après
ça, bien, ça ne se paramètre pas vraiment. Mais est-ce qu'il pourrait y avoir
une loi sur ce qu'on autorise qu'un cookie fasse ou ne fasse pas, mettons?
M.
Caire :
Bien, ça serait difficile parce que ça implique... C'est parce qu'il y a beaucoup...
différents types d'informations qui peuvent
être entreposées... j'allais dire stockées, excusez-moi, mais entreposées dans
un cookie. Ça serait difficile, là, de faire une nomenclature
exhaustive.
Moi, je pense que, de
la façon dont on le fait, ça demeure correct, parce que l'application, en tant
que telle, on oblige qu'elle soit dans l'état le plus sécuritaire possible.
Donc, il y a minimalement une demande d'acceptation qui se fait sur l'utilisation du cookie. Donc, ça, par défaut, on va
vous demander : Est-ce que vous acceptez l'utilisation d'un cookie, oui ou non? Donc là, vous avez la
possibilité de dire non. Et, s'il y a d'autres éléments de sécurité sur le site, quelquefois il y en a, je vous parlais qu'il y a des navigateurs qui vont bloquer l'utilisation de cookies par défaut, donc,
selon la loi, ce serait... cette mesure de précaution là serait activée. Puis il y en a
de plus en plus, hein, je vous
dirais. Je pense que, de plus en
plus, on s'en va vers... en tout cas, certains fournisseurs s'en vont là-dessus
résolument, là, justement au nom de la sécurité, et donc ce serait
activé. Donc, je pense que c'est quand même bien encadré.
Mais, comme je
disais, le cookie n'est pas un programme qui s'exécute, c'est un fichier. Donc,
dans le fond, vous dites au navigateur : Bien, voici ce que tu as le droit
d'écrire dans le fichier, voici ce que tu n'as pas le droit. Ça devient un peu
embêtant. Puis, dans le fond, un cookie banal, pour reprendre l'expression du
député de La Pinière, ça reste un
fichier. Donc, une fois qu'il est déposé sur votre répertoire, il ne fait pas
de dégât, là. C'est un fichier comme un fichier texte, comme une image, il est
là puis il attend qu'on s'en serve. Alors, où ça devient plus embêtant,
c'est si on s'en sert comme cheval de Troie, mais ça, si vous allez sur des
sites légaux, des sites officiels, ça n'arrivera pas, là. Puis, si votre
navigation vous amène ailleurs, bien, évidemment, vous vous exposez à ce genre de désagréments là.
Le
Président (M. Bachand) : ...sur l'amendement à
l'article 100? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 100 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Bachand) : Sur division?
Des voix :
Sur division.
Le Président (M. Bachand) : Merci.
Donc, on revient à l'article 100 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Est-ce que l'article 100, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Des voix :
Sur division.
Le
Président (M. Bachand) : Sur division.
Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Caire :
Oui, merci, M. le Président. Ça nous amène, M. le Président, si je ne m'abuse,
à l'article 150, que nous avions suspendu. Avec votre permission, M. le
Président, je vais me rendre à l'article 150 en question.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait, oui.
M. Caire :
J'ai-tu...
Le
Président (M. Bachand) : Non. Donc, consentement pour
réouvrir? Parfait.
M. Caire :
Bien, en fait, M. le Président, on l'avait suspendu.
Le
Président (M. Bachand) : On avait
suspendu 150 et on avait suspendu l'amendement aussi. Il y avait deux
suspensions.
M. Caire :
En fait, on a déposé l'amendement.
Le
Président (M. Bachand) : Il n'était pas encore lu?
M. Caire : Non, il n'était pas encore lu. Donc, je serais à
l'étape, M. le Président, de lire l'amendement
puis de contextualiser l'amendement avec les collègues.
Donc, M. le Président, est-ce que vous souhaitez que je relise
l'article 150? Parce qu'on avait fait le débat...
Une voix :
...
M.
Caire :
Hein?
Le
Président (M. Bachand) : Non, pas obligé, monsieur. Vous
avez déjà lu l'article de toute façon. Alors, c'est de lire l'amendement.
M. Caire :
Oui, non, mais... que je relise tous les articles, 90.1, 90.2, 90.3, na, na,
na.
M. Tanguay :
Ah! il était long. Il était long. O.K. Non, non.
M.
Caire :
Oui, c'est un bon, c'est un costaud.
M. Tanguay :
Non, non.
Le
Président (M. Bachand) : Allez-y avec l'amendement, M. le
ministre.
M.
Caire :
On avait fait le débat de... En fait, il y a juste 90... C'est 90.12, je pense.
Oui, le 90.2, excusez. C'est 90.2 qu'on...
M. Tanguay :
C'est bon... Je suis là.
M.
Caire :
C'est bon?
M. Tanguay :
Oui.
M.
Caire : O.K. Donc, M. le Président, l'amendement se lit
comme suit : Ajouter, après le sous-paragraphe f du paragraphe 2° de l'article 92.2 de la
Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé
proposé par l'article 150 du projet de loi tel qu'amendé :
«g) la capacité de
payer de la personne en défaut, compte tenu notamment de son patrimoine, de son
chiffre d'affaires ou de ses revenus;».
M. le Président, pour recontextualiser
l'amendement, ça fait suite à une discussion qu'on avait eue avec le député de
LaFontaine, et je me range à ses arguments. Ce que l'on souhaite, puis je suis
heureux d'avoir l'occasion de le redire à micro ouvert, ce que l'on souhaite, M. le Président,
c'est que les sanctions administratives pécuniaires soient une mesure
dissuasive ou un incitatif à respecter la loi. Il n'est évidemment pas question
que les SAP deviennent une punition, puis encore moins que ça mette en péril
l'entreprise. L'idée n'est pas là. Donc, ce qu'on veut, c'est que les personnes qui font l'objet d'une sanction
administrative pécuniaire retiennent la leçon, mais, pour retenir la leçon,
encore faut-il que l'entreprise en question continue d'opérer, et donc
il ne faut pas que la SAP puisse mettre en péril la santé financière de
l'entreprise, donc...
Et ce qu'il est
important aussi de retenir, puis je le dis d'entrée de jeu... Pourquoi on ne le
fera pas au niveau pénal? Parce qu'au niveau pénal on est dans une procédure
judiciaire formelle. Alors, il y a un juge, il y a des gens qui représentent les parties en cause, qui vont
plaider, qui vont faire la démonstration de, qui vont déposer des preuves.
Il y a un juge qui va interpréter la loi,
qui va interpréter la jurisprudence. Il y a un côté punitif aux mesures
pénales. On est dans la sanction, dans la punition, ce qui n'est pas le
cas des sanctions administratives pécuniaires. Donc, on n'ira pas là parce
qu'il restera à la cour à apprécier quelle est la meilleure façon de punir.
Et aussi, dans les
sanctions pénales, on est dans des cas lourds. Alors, on a caché de
l'information, on a tenté de tromper, on a dissimulé, on n'a pas divulgué, tous
des cas qui sont susceptibles d'être amenés devant un tribunal pénal. Alors que, la sanction administrative
pécuniaire, bien, on parle d'une personne désignée par la CAI, qui va faire une vérification, qui va constater un manquement, qui aura à
décider puis idéalement qui aura le réflexe d'accompagner, de signer une
entente. Peut-être que l'entente, comme le disait le député de LaFontaine, aura
été respectée, mais en partie, pas en totalité. Donc, on est dans un autre
univers, où la personne qui est en défaut ne peut pas nécessairement plaider
devant un tribunal. Tu sais, c'est une personne qui fait l'enquête et prend les
décisions. Donc, on est ailleurs. Donc, d'avoir cette limitation-là, je pense
que c'est justifié dans le cas des sanctions administratives pécuniaires. Ça vient encadrer puis ça vient dire : Oui, il
faut être dissuasif, mais il ne faut pas non plus que ça soit une condamnation
à mort.
• (14 h 30) •
Le
Président (M. Bachand) : Interventions?
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je veux remercier le ministre pour
son ouverture puis pour l'amendement. Puis très certainement ça va dans le sens de ce qu'on disait hier.
Alors, on va voter en faveur, évidemment. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? Donc, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement à
l'article 150 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté. Donc, on revient à l'article 150 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix. Est-ce que l'article 150, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire :
M. le Président, ça faisait le...
Le
Président (M. Bachand) : C'est le 128, là, selon mes informations.
M. Caire :
On serait rendu où?
Le
Président (M. Bachand) : À 128, qui était suspendu.
M. Caire :
128 suspendu. Laissez-moi m'y rendre, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Selon les informations que j'ai.
M. Caire :
Bon. Ça, c'était... On peut-tu suspendre quelques instants, M. le
Président?
Le
Président (M. Bachand) : Oui. Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
14 h 32)
(Reprise à 14 h 34)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Caire :
Oui. Alors, M. le Président, merci de cette petite pause. Ça nous a permis
de se remettre en mémoire les raisons pour lesquelles on avait suspendu
l'article. En fait, c'était à la demande de mon collègue de LaFontaine.
Parce que dans le premier alinéa, à la fin, on parle de «sa réception par les
parties». Le collègue de LaFontaine disait : Oui, mais pourquoi on ne dit
pas «la partie», parce que, sinon, ça va vouloir dire que si plusieurs parties
sont en cause, aucune action ne pourrait
être prise tant que la totalité des parties n'auront pas été notifiées, donc
pour lesquelles on ne pourra pas prouver qu'ils ont reçu la
notification.
Et ce que le service
juridique nous dit, c'est que ce n'est pas l'interprétation qu'on va en faire.
Donc, qu'on dise «la» ou «les parties», ça ne changera pas l'interprétation, à
savoir que, lorsque vous êtes notifié et qu'on peut le démontrer, à ce moment-là, les délais encourus sont en vigueur, et la
notification est exécutoire. Donc, il n'y a pas... ce n'est pas conjointement et solidairement parce
qu'on parle des parties. Ça va dans le sens de ce que le député de LaFontaine
souhaitait, et c'est l'interprétation qu'on devra en faire.
Puis
c'est exactement le même libellé qu'on a utilisé dans le volet sur la partie
publique. Donc, les deux lois ont le même texte, ont le même libellé.
M. Tanguay :
J'aimerais intervenir, si vous me permettez.
Le
Président (M. Bachand) : Oui. Allez-y, M. le député
de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay :
Effectivement. Alors, d'accord, on ne mettra pas «la partie en cause», on va
garder «les parties». Puis comme l'a dit le
ministre, il a rephrasé, un jugement... c'est-à-dire une ordonnance deviendra
exécutoire assurément. Si, dans un cas d'espèce, il y avait trois
intimées, trois défenderesses, la réception par la défenderesse A fait en sorte
qu'en ce qui la concerne, elle, l'ordonnance devient exécutoire nonobstant le
fait que B et C, les autres défenderesses ou intimées, ne l'auraient pas reçue
et que, dans leur cas, ça ne serait pas exécutoire.
Alors, ce n'est pas
que tout le monde doit être à la même page pour que ça soit exécutoire contre tout
le monde en même temps, c'est réellement du cas par cas quand ils l'auront reçu. Alors,
voilà, c'est quand même... Une fois que c'est dit, il n'y aura pas
place à de mauvaises interprétations.
Le
Président (M. Bachand) : Merci
beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 128? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que
l'article 128 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Caire :
M. le Président, là, je vais avoir besoin de vos lumières. Si je ne m'abuse,
sont en suspens les articles 75 à 83?
Le
Président (M. Bachand) : De 78 à...
M. Caire :
78 à 85, qui concernent les partis politiques. L'article 165, qui concerne
la mise en application de la loi mais qui concerne aussi les partis politiques.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, qu'on a suspendu ce matin,
effectivement, parce qu'on voulait...
M. Caire :
Oui. Et ce sont les seuls articles qui sont encore suspendus. Est-ce que je me
trompe?
Le
Président (M. Bachand) : Non. 78 à 80, 80.1, 81 à 85, 93
et 142.1. Puis on a...
M. Caire :
Mais ça, ça concerne tous les partis politiques.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, oui, mais...
M. Caire :
Oui, oui, oui. Non, mais je comprends, là, c'est ça...
Le
Président (M. Bachand) : Et on a également suspendu, là,
la date d'entrée en vigueur, là.
M. Caire :
Oui, c'est ça. Mais, en fait, c'est parce que je vous explique, M. le Président,
compte tenu des...
M. Tanguay :
...36.1, qui ne concerne pas les partis politiques, on l'a-tu réglé?
Le
Président (M. Bachand) : Non, c'est ça, on n'est pas
rendus là. C'est pour...
M. Caire :
Ah! 36.1, 36.2.
Le Président
(M. Bachand) : Donc, c'est pour ça qu'il y a des
amendements...
M. Caire :
C'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. Excusez-moi... Mon Dieu!
Le
Président (M. Bachand) :
Selon les discussions que j'ai entendu parler, M. le ministre et MM. les
députés, il y aurait dépôt de deux amendements qui introduisaient de
nouveaux articles. Mais ça, c'est à...
M. Caire : Est-ce
qu'ils ont été déposés?
Le Président
(M. Bachand) : Non, ils n'ont pas été... Ils n'ont pas été
lus.
M. Caire : Non,
mais ils sont sur le site.
Le
Président (M. Bachand) :
Ils sont... Oui, mais ils n'ont pas été présentés, mais ils sont sur le site
Greffier.
M. Tanguay : ...qu'on
l'efface...
M. Caire : Oui,
oui, oui, je veux qu'on l'efface. Bien oui. Bien oui, je veux qu'on l'efface.
Je comprends. Donc, je vais juste regarder
ça. O.K. C'est ça. Oui, en fait, c'est ça, parce que, le 36.1 initial, on
l'avait déjà... Je l'avais déjà retiré, hein?
Le Président
(M. Bachand) : Oui.
M. Caire :
Donc, je vais redéposer. Alors, je redépose cet amendement-là. Donc, 36.1, M.
le Président, avec votre permission, j'en ferai la lecture.
Le Président
(M. Bachand) : Oui, allez-y. Oui.
M. Caire : Merci.
Donc, 36.1 : L'article 108 de cette loi est remplacé par le
suivant :
«108. En cas d'absence ou d'empêchement du
président ou de vacance de son poste, le président de l'Assemblée nationale
peut, avec l'accord du premier ministre et du chef de l'opposition officielle à
l'Assemblée et après consultation des autres
chefs des groupes parlementaires au sens du règlement de l'Assemblée nationale,
désigner un vice-président de la commission ou, à défaut de
vice-président ou en cas d'absence ou d'empêchement des vice-présidents, l'un des autres membres de la
commission pour assurer l'intérim pour la durée de l'absence ou de
l'empêchement ou, en cas de vacance du poste, pour une période qui ne
peut dépasser 18 mois;
«En cas d'absence ou d'empêchement d'un vice-président
de la commission ou de vacance de son poste, le président de l'Assemblée
nationale peut, avec l'accord du premier ministre et du chef de l'opposition
officielle à l'Assemblée, et après consultation des autres chefs des groupes
parlementaires, au sens du règlement de l'Assemblée nationale, désigner l'un
des [...] membres de la commission pour assurer l'intérim pour la durée de
l'absence ou de l'empêchement ou, en cas de vacance du poste, pour une période
qui ne peut dépasser 18 mois.»
Donc, M. le Président, on revient à la
discussion. En fait, on va dans le sens de ce que le chef du deuxième groupe
d'opposition nous demandait, c'est-à-dire de tenir compte de la nouvelle
réalité de l'Assemblée nationale qui, depuis déjà presque deux décennies, se
voit avoir plus d'un parti politique représenté à l'Assemblée nationale. Donc, la réalité du bipartisme, de toute évidence, ne colle plus à la réalité de l'Assemblée
nationale. Donc, il y avait
lieu de tenir compte de cette réalité-là.
Mais le député de LaFontaine, ce matin,
soulevait une bonne question. Notre institution fonctionne donc, dans sa gestion, fonctionne sur le principe des groupes parlementaires qui sont reconnus, et
l'amendement qu'on a déposé initialement ne traduisait pas cette
réalité-là. Donc, l'amendement que je dépose vise à traduire cette réalité-là
que la gestion, notamment quand on parle de
nominations d'officiers qui relèvent de l'Assemblée nationale, bien, cette
gestion-là, notre tradition
parlementaire repose sur l'interaction entre les groupes parlementaires qui
sont reconnus à l'Assemblée nationale.
Et donc des
chefs des groupes parlementaires, en tant que groupes parlementaires étant
évidemment reconnus à l'Assemblée nationale, que ce soit par la loi ou que ce
soit par une entente, comme c'est le cas pour la présente législature,
il n'en demeure pas moins qu'il y a quatre groupes parlementaires reconnus et
que c'est sur cette base-là qu'on fait la gestion. Puis éventuellement, bon,
tout ça est appelé à changer, bien sûr, là, mais la notion de groupe
parlementaire, elle, doit demeurer la base de la gestion de nos travaux
parlementaires.
• (14 h 40) •
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay :
Alors, deux questions d'interprétation. Parce que là c'est intéressant, parce
que les collègues, ici, autour de la
table, on est législateurs, et ce que l'on va dire dans le micro va lier nos
chefs, alors, dans l'interprétation. Alors, deux questions, puis ce que
vous allez répondre va lier nos chefs, le premier ministre et la cheffe de
l'opposition officielle. Alors, le 18 mois, l'interprétation qu'on doit
donner à la loi, c'est qu'il n'est pas renouvelable. C'est une période de
18 mois, n'est-ce pas?
M. Caire : Exact.
M. Tanguay :
Parfait. Alors, on ne peut pas dire : Bah! Finalement, on n'en a pas
trouvé un ou une. Après 18 mois, on
fait juste le reconduire. Non, non, il faut qu'ils aient trouvé. L'intérimaire
dure 18 mois puis, après ça, bien...
M. Caire :
Bien, il n'y a plus d'intérimaire, il faut nommer quelqu'un.
M. Tanguay :
Il n'y a plus d'intérimaire ou il faut qu'ils en fassent une autre. Mais, même
là, là, on serait rendu... Ça serait un échec collectif, là, après un an
et demi, là.
Autre chose.
Évidemment, préciser que, «pour une période qui ne peut pas dépasser
18 mois», ça sera à eux, par contre, de déterminer : On le ou la
nomme pour six mois, pour 10 mois, pour un an. Évidemment, ils pourront modeler ça. Ça ne sera pas de facto dans
l'interprétation. Non, non, non, c'est l'intérimaire, c'est marqué 18 mois
dans la loi puis c'est 18 mois. Non, on peut s'entendre pour que
ça... qu'on se dise que d'ici deux sessions parlementaires, d'ici un an, on va
trouver une personne. Alors...
M. Caire :
C'est un maximum.
M. Tanguay :
...c'est un maximum, mais ça peut être 12 mois, six mois. C'est ça?
M. Caire :
Tout à fait.
M. Tanguay :
Parfait. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement créant le nouvel article 36.1?
M. Caire :
Bien, il y avait deux questions, M. le Président. J'en ai entendu juste une.
M. Tanguay :
...c'était est-ce que ça peut être renouvelé, le 18 mois?
M. Caire :
Non.
M. Tanguay :
Non. Puis est-ce qu'on confirme que ça peut être moins de 18 mois?
M.
Caire : Bien, c'est-à-dire que ça ne peut pas être renouvelé, dans le sens qu'il faut qu'il y ait
quelqu'un de nommé. Ce n'est plus un intérim.
M. Tanguay :
Il faut qu'il refasse une autre procédure?
M. Caire : C'est
ça. Est-ce que cette personne-là
peut être confirmée dans le poste? Oui, mais ce n'est plus un intérim,
il est nommé.
M. Tanguay :
Oui. Non, c'est ça, c'est ça. O.K.
M. Caire :
C'est ça. Non, mais je veux qu'on soit clair, parce que, de fait, une nomination
ne veut pas dire que la personne qui assume l'intérim est automatiquement...
M. Tanguay :
Discartée. Non, non.
M. Caire :
...discartée. Elle peut être nommée dans son poste. Mais, à ce moment-là, ce
n'est plus un intérim, c'est une nomination officielle.
M. Tanguay :
Non, c'est sûr. Parfait.
Le Président (M. Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant
le nouvel article 36.1 est adopté?
Des voix :
Adopté
Le
Président (M. Bachand) : Donc, le nouvel article 36.1
est adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Caire :
Oui. M. le Président, nous allons donc à 36.2. M. le Président, ça va dans le
même sens. Je vous lis l'amendement. Donc :
Insérer, après
l'article 36.1 du projet de loi tel qu'amendé, le suivant :
36.2.
L'article 109 de cette loi est modifié :
1°
par l'insertion, dans le premier alinéa et après «à l'Assemblée», de «et après
consultation des autres chefs des groupes parlementaires au sens du règlement
de l'Assemblée nationale»;
2° par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «deuxième» par «troisième».
Ça vient aussi, là...
On avait parlé de nommer un vice-président de plus. Les collègues s'en
souviendront parce que... Puis, bon, bien
là, évidemment, on fait une harmonisation, puisque c'est après consultation des
chefs des groupes parlementaires. Donc, il faut harmoniser cette...
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay :
Excusez-moi. Est-ce que 109 avait été modifié? Non?
M. Caire :
Me permettez-vous de remonter jusque-là? Bien, vous n'avez pas le choix de dire
oui, M. le député, puis, en même temps, ça va me permettre de m'y rendre. 109.
Donc, non. Non, on ne l'avait pas modifié.
M. Tanguay : O.K. En
cas d'absence, empêchement, président, vice-président... ça, c'était 108.
109 : Le président peut... une
personne pour combler un poste vacant. Alors, 108, c'était présidence et
vice-présidence, puis 109, c'est les autres commissaires. C'est ça?
M. Caire :
Oui.
M. Tanguay :
O.K. Je vois Me Miville-Deschênes qui a opiné du bonnet.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui, oui. Tout à fait.
M. Tanguay :
Vous êtes d'accord avec ça, M. le ministre?
M. Caire :
Oui. Je suis toujours d'accord avec Me Deschênes.
M. Tanguay :
C'est bon. Ça me va, M. le Président. Je n'ai pas d'autre question.
M. Caire :
J'ai pris cette excellente habitude.
Le
Président (M. Bachand) : Y a-t-il d'autres interventions
sur l'amendement introduisant l'article 36.2?
M. Tanguay :
Non.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y en a pas d'autre, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement introduisant
l'article 36.2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, l'article 36.2 est
adopté. Merci beaucoup.
M. Tanguay :
J'avais deux questionnements, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Oui. Allez-y, M. le député.
M. Tanguay :
Puis, des fois, on zappe, ça va vite, là. Donc, 96, est-ce qu'on... On a fait
quoi, avec 96? Est-ce qu'on l'a adopté?
M. Caire :
On l'a adopté.
M. Tanguay :
O.K. Parfait. Il me restait, dans mes notes, 100. Est-ce qu'on a fait...
M.
Caire :
100, on vient de l'adopter.
M. Tanguay :
100, c'était quoi, déjà? Excusez-moi.
M. Caire :
100, c'était les paramètres de sécurité sur l'application.
M. Tanguay :
Ah! excusez-moi. Par amendement. O.K., c'est ça. O.K.
M. Caire :
Oui, c'est ça, par amendement.
M. Tanguay :
Parfait. Alors, ce qui reste, M. le Président, là, je me permets
l'outrecuidance de vous partager mes notes... Ce qui est suspendu, c'est 78 à
85, 93, 142.1 introduit par amendement et 165.
Le Président
(M. Bachand) : Juste peut-être un petit correctif, parce
qu'il y a... C'est 78 à 80.
Une voix : ...
Le
Président (M. Bachand) :
O.K. Puis ce qu'on me dit, 80.1, c'est un amendement à venir. Et puis de 81 à
85, vous avez raison, 93, 142.1 et, comme vous l'avez rappelé tantôt,
165, qui est le dernier article du projet de loi.
M. Tanguay : Pouvez-vous
juste me répéter, la portion 78 à 85, vous, vous la décortiquez comment?
M. Caire : C'est
parce qu'il y a un amendement à 80.1.
Le
Président (M. Bachand) :
C'est parce qu'il va y avoir potentiellement un amendement qui a été distribué
pour créer un nouvel article 80.1.
M. Tanguay : Qui est
suspendu lui aussi puis qui n'a pas été présenté.
Le Président (M. Bachand) :
Qui n'a pas été présenté.
M. Caire : Qui
n'a pas été présenté.
M. Tanguay : Mais qui
est sur Greffier.
Le Président
(M. Bachand) : Oui, exactement.
M. Tanguay : Parfait.
O.K. Je comprends.
Le Président (M. Bachand) :
C'est beau.
M.
Caire : Ça fait que
tu as raison, 78 à 85, mais tu as un amendement qui introduirait 80.1, qui n'a
pas été présenté, parce qu'il touche les partis politiques. 93, 142.1, puis
165, parce que c'est la mise en application. Mais tout ça concerne les partis
politiques.
M. Tanguay : On est à
jour.
M. Caire : Oui.
M. Tanguay : C'est
correct.
Le Président
(M. Bachand) : Parfait. Alors, M. le ministre.
M.
Caire : Oui, bien,
M. le Président, suite à une entente avec les collègues, on a convenu de
suspendre nos travaux pour permettre de plus amples discussions sur les
articles qui sont en suspens, qu'on souhaite... pour lesquelles on souhaite
avoir aussi de l'information. Donc, il y aura de la documentation à fournir aux
collègues de notre part, ce que je m'engage à faire dans les plus brefs délais.
Ainsi, M. le Président, je pense que nous devrions ajourner nos travaux jusqu'à
mardi prochain.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, la manière qu'on va faire, ce serait, selon le règlement de l'Assemblée
nationale, l'article 165, ce serait une motion pour devancer l'heure des
travaux aujourd'hui.
M. Caire : J'en
fais motion, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) : Et puis, à ce moment-là, ça sera dans les
bureaux du leader à envoyer une lettre. Pour
ce qui est de demain, bien, la motion ne peut s'appliquer qu'à la séance sur
laquelle on siège, mais il y aura une lettre qui sera envoyée.
M. Tanguay : C'est pour
demain.
Le Président
(M. Bachand) : Exactement. Donc, je
dois remettre la motion aux voix. Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci beaucoup.
Donc, à ce moment-là, la commission ajourne ses
travaux jusqu'au jeudi 19 août 2021 à 9 h 30, où elle va
poursuivre son mandat. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 14 h 49)