Journal des débats de la Commission des institutions
Version préliminaire
42e législature, 1re session
(27 novembre 2018 au 13 octobre 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Le
mardi 30 mars 2021
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Vol. 45 N° 131
Étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes d’infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Weil, Kathleen
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Weil, Kathleen
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Lévesque, Mathieu
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Tanguay, Marc
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Weil, Kathleen
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Tanguay, Marc
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Weil, Kathleen
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Jolin-Barrette, Simon
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Weil, Kathleen
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Bachand, André
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Labrie, Christine
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Hivon, Véronique
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bon matin. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions ouverte. Avant
de débuter les travaux de la commission, je vous rappelle que le port du masque
de procédure est obligatoire en tout temps, hormis au moment de prendre la
parole dans le cadre de nos travaux.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et
à favoriser leur rétablissement.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Zanetti (Jean-Lesage) est remplacé par Mme Labrie (Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Je vous rappelle qu'il avait été convenu de
suspendre les articles 3 à 9 du projet de loi. Lors de la suspension de
nos travaux, le jeudi 25 mars 2021, nos discussions portaient sur
l'article 62. Interventions? M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
Une voix : ...
M. Tanguay
: Oui, oui,
si le ministre peut... oui.
M. Jolin-Barrette : À 63, on
avait déjà déposé un amendement il y a deux ou trois semaines, mais on va
redéposer un nouvel amendement qui va être à l'instant sur Greffier. On vient
modifier l'amendement un petit peu. Donc, l'amendement qu'on va prendre tantôt
à l'article 63 va être celui sur le Greffier.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait, merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Il n'y a
pas d'amendement, c'est ça, à 62?
M. Jolin-Barrette : Pas d'amendement.
M. Tanguay
: O.K. On en
était, M. le Président, à 62 lorsque nous avions… Lorsqu'on a suspendu nos
travaux, on en était à la discussion... On a toujours dans le projet de loi,
dans la rédaction, fait marcher ensemble 10.1°, 10.2° avec 11.1°, 11.2°. Autrement
dit, pas 1°, 2° pour 10, là, 10.1° et 11.1°. La personne qui subit une atteinte
à son intégrité, ça, c'est la victime directe d'un acte criminel, ça, c'est
10.1°. On a toujours fait marcher 10.1° avec 11.1° et même avec 11.2°, parce
que, dans les deux cas, de 11.1°, 11.2°, dans un contexte d'intervention civique…
l'intervenant, dans un contexte où il subit une atteinte... procéder à
l'arrestation, et 2°, l'intervenant qui subit une atteinte à son intégrité en
prévenant ou tentant de prévenir… On a toujours fait marcher main dans la main
10.1° avec 11.1° et 11.2°. Ici, pour ce qui est des infractions à l'extérieur
du <Québec, c'est à 62 où on n'inclut pas...
M. Tanguay
: …il
subit une atteinte, procéder à l'arrestation, et 2
°, l'intervenant qui
subit une atteinte à son intégrité en prévenant, ou tentant de prévenir. On a
toujours fait marcher, main dans la main, 10.1° et 11.1° et 11.2°, ici, pour ce
qui est des infractions à l'extérieur du >Québec, c'est à 62, où on
n'inclut pas 11.1° et 11.2°. C'était… On mettrait… Je ne sais pas si le
ministre, qui avait bien compris, là, mon point… je ne sais pas s'il a réfléchi
pour pouvoir les inclure, parce que, quand on dit «une victime directe», que ce
soit dans une intervention civique ou pas, pas étant 10.1°, on veut
l'indemniser parce que c'est elle, au premier titre, qui a subi les préjudices.
Je ne sais pas si le ministre a cheminé là-dessus pour pouvoir les inclure.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, on est dans un régime d'exception, à 62, par rapport à
l'application des lois. Dans le fond, les lois québécoises s'appliquent sur le
territoire québécois. Ça, c'est le principe de territorialité des lois. Donc,
une infraction qui est survenue à l'étranger, ce n'est pas couvert,
généralement, M. le Président. En fait, ce n'était pas couvert dans l'ancienne
loi. Maintenant, ça va être couvert, mais c'est une exception que l'on fait au
bénéfice de la victime qui a subi l'infraction ou à ses proches en lien avec la
personne qui a subi l'infraction.
Donc, c'est une exception que l'on fait au
bénéfice de la personne victime. Je comprends le député de LaFontaine, qui nous
dit : Bien, ultimement, la personne qui est l'intervenant va devenir une
victime par conséquent, mais on fait le choix de viser vraiment la victime qui
subit l'infraction d'un coup du sort, d'un cas fortuit, et on ne vise pas la
personne qui vient s'interposer, contrairement au risque d'exception. Et là,
dans tout voyage, il y a toujours des exceptions qui sont en place. Il y a des
risques inhérents à être à l'extérieur du Québec. Mais, en fonction des balises
que nous avons, on ne souhaite pas couvrir la personne qui est un intervenant
dans le cadre du projet de loi.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député.
M. Tanguay
: …me dire
la rationnelle. C'est-tu parce que c'est une question de preuve? Parce qu'une
victime, c'est une victime. A fortiori, je vous dirais que la victime bon
samaritain, bonne samaritaine, qui se fait agresser, on ne peut pas la
discarter parce qu'elle a voulu porter secours ou faire ce qu'elle croyait de
bien. Est-ce que c'est une question de preuve — je veux juste comprendre
la rationnelle — ou c'est une question de, bien, on a mis la ligne là
parce qu'on ne peut pas, financièrement, se permettre ça?
M. Jolin-Barrette : Mais il y
a plusieurs éléments, entre autres la question de preuve, entre autres… Également,
dans d'autres juridictions, dans d'autres pays, le système de valeurs n'est
peut-être pas le même non plus aussi. Donc, on se retrouve dans un État
étranger où une personne intervient, alors que peut-être qu'elle ne devrait pas
intervenir, relativement aux événements qui ont cours sur place. On se retrouve
aussi dans certaines situations où, dans des États étrangers, supposons, c'est
déconseillé de voyager et qu'il y a des groupes criminalisés, il y a des <groupes
terroristes…
M. Jolin-Barrette :
…alors que
peut-être qu'elle ne devrait pas intervenir relativement aux
événements qui ont cours sur place. On se retrouve aussi dans certaines
situations où, dans des États étrangers, supposons, c'est déconseillé de
voyager et qu'il y a des groupes criminalisés, il y a des >groupes
terroristes.
Donc, il y a plusieurs éléments. Donc, ce
qu'on fait, c'est qu'on crée un régime d'exception pour la personne, la victime
directe qui subit cette infraction-là malgré elle, mais on ne vient pas couvrir
la personne qui fait une intervention positive pour éviter la commission de
l'infraction criminelle. Donc, il y a le risque plus le caractère volontaire de
la personne d'intervenir.
M. Tanguay
: O.K. J'ai
dit ce que j'avais à dire là-dessus. Je trouve qu'on manque l'occasion, pour 11.1°
et 11.2°, des victimes directes, de les indemniser. Je comprends le ministre
qu'à l'étranger il y a des contextes culturels différents qui font en sorte que
peut-être que… Puis, si on suit les règles aussi, c'est déjà un premier… Mais
est-ce qu'à ce moment-là, pour la victime, de ne pas suivre les règles,
exemple, des Affaires étrangères canadiennes pourrait être une faute lourde pour
le 10.1°?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: Non, ce ne
serait pas une faute lourde?
M. Jolin-Barrette : Non, ce ne
serait pas une faute lourde.
M. Tanguay
: Exemple, ne
voyagez pas dans tel pays, fortement déconseillé de faire ci, ça, ça, et vous
le faites pareil, ce ne serait jamais une faute lourde?
• (9 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Non, ce
ne sera pas une faute lourde. Dans le fond, on couvre la victime à l'étranger.
On couvre la victime directe, mais ce n'est pas une faute lourde.
M. Tanguay
: Si
c'était… Je ne sais pas s'ils utilisent le mot «interdit», mais il y a «déconseillé»,
«fortement déconseillé» puis, à un moment donné, il y a… Je ne le sais pas s'il
y a un interdit des Affaires étrangères canadiennes, mais est-ce qu'il pourrait
y avoir des directives? Les plus fortes, là, puis je ne suis pas spécialiste en
la matière, est-ce qu'elles pourraient, le cas échéant, constituer des fautes
lourdes ou non?
M. Jolin-Barrette : Non. On
ne peut pas lui opposer une faute lourde pour le motif d'être présent dans un
État étranger.
M. Tanguay
: O.K. Les
victimes d'enlèvement, on en a vu, là, des cas, est-ce qu'elles seraient
couvertes? L'enlèvement est un…
M. Jolin-Barrette : Oui,
elles sont couvertes parce que c'est une séquestration, notamment.
M. Tanguay
:
Séquestration. Donc, elles seraient couvertes. Est-ce qu'on sait si le
gouvernement canadien, qui est très impliqué avec les Affaires étrangères, a,
au niveau fédéral, de l'aide financière pour les Canadiens qui ont été enlevés
à l'étranger et, évidemment, rapatriés?
M. Jolin-Barrette : Sur la
question d'enlevés à l'étranger, je ne peux pas vous dire. Au fédéral, par
contre, il y a des programmes qui visent notamment le rapatriement du corps
d'une personne qui est assassinée. Il y a également des aides financières pour…
lorsqu'il y a un procès dans une autre juridiction, relativement aux coûts de
voyage, qui est couvert. Il y a un programme d'indemnisation pour les victimes
d'actes de violence. Il y a également un programme d'assistance médicale à part
d'Affaires mondiales Canada, mais on me dit que c'est assez limité.
M. Tanguay
: O.K., mais
l'avant-dernière chose que vous avez dite, qui était sur votre écran, c'était… Il
y a un programme…
M. Jolin-Barrette : Un
programme d'indemnisation pour les <victimes d'actes de violence.
M. Tanguay
: O.K., ça,
j'imagine…
M. Jolin-Barrette :
...il y a également un programme d'assistance médicale, à part d'Affaires
mondiales
Canada, mais c'est... on me dit que c'est assez limité.
M. Tanguay
: O.K.
Mais l'avant-dernière chose que vous avez dite, qui était sur votre écran, c'était :
Il y a un programme...
M. Jolin-Barrette :
Un programme d'indemnisation pour les >victimes d'actes de violence.
M. Tanguay
: O.K., ça,
j'imagine qu'il doit y avoir quand même des éléments substantiels. J'imagine
que les deux systèmes vont se parler, l'IVAC et eux, parce que, là, on entre
dans la distinction québécoise. C'est du Paul Gérin-Lajoie, ça, ce qu'on fait
là, que les compétences du Québec, au Québec, se répercutent à l'étranger.
M. Jolin-Barrette : ...
M. Tanguay
: Oui, ah! tout
à fait, c'était un gouvernement libéral, Jean Lesage.
M. Jolin-Barrette : Des
bonnes choses qui ont été faites par tous les gouvernements, M. le Président, antérieurement.
M. Tanguay
: Oui, O.K.
On va fermer la parenthèse, parce que, là, on va tomber sur la partisanerie.
M. Jolin-Barrette : Bien, pas
partisan...
M. Tanguay
: Et donc il
y aura un arrimage nécessaire qui va se faire avec ce programme-là, parce qu'on
est dans des eaux... J'imagine que le ministre a déjà informé les gens avec qui
il travaille puis peut-être même le gouvernement fédéral. Je ne sais pas qu'est-ce...
quel arrimage sera offert à ce niveau-là.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
dans le fond, nous, on est plus généreux que le programme fédéral. Donc, on va
demander au programme fédéral de nous envoyer les sommes. J'ai d'ailleurs écrit
à mon homologue à ce niveau-là. Et le fonds d'aide aux victimes fédéral, là,
peut contribuer à couvrir les types de dépenses suivants lorsque la victime n'a
aucune autre source d'aide financière : les dépenses pour les soins
médicaux et l'hospitalisation nécessaires par suite de l'acte criminel dont a
été victime le citoyen canadien; les dépenses pour le remplacement des
documents officiels volés; au Canada, une aide financière pour la consultation
professionnelle; des dépenses liées aux funérailles si la victime a causé le
décès de la... si le crime a causé le décès de la victime; les dépenses
engagées par suite de la victimisation par un acte criminel violent. Donc, ils
sont également admissibles aux services consulaires à l'extérieur du Canada par
l'entremise d'Affaires mondiales Canada.
M. Tanguay
: Est-ce que
ça relève... Donc, ça relève, j'imagine, du ministre responsable des Affaires
étrangères et non pas du ministre de la Justice, n'est-ce pas, j'imagine?
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier.
M. Tanguay
: Mais vous
avez dit que vous êtes déjà en contact avec le fédéral pour vous faire
rapatrier des sommes. J'ai-tu bien compris?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
moi, j'ai écrit à mon homologue pour que... Vu que le régime de l'IVAC est plus
généreux que le régime fédéral, on veut qu'il contribue au régime québécois.
Donc, on veut avoir notre part des sommes qui revient à l'État québécois.
M. Tanguay
: O.K.,
O.K., je comprends. Moi, j'aurais cru que vous auriez regardé ce que donne le
fédéral et que vous auriez dit : Bon, bien… Je dis n'importe quoi. Mettons
que, pour obsèques, ils donnent, je dis n'importe quoi, 2 000 $,
vous, vous auriez donné 6 000 $, il prend le 2 000 $ du
fédéral, puis vous auriez mis le 4 000 $, mais, non, vous, vous
dites... vous voulez le rapatriement du programme pour le Québec.
M. Jolin-Barrette : Mais ce
qu'on me dit, là…
M. Tanguay
: Un peu
comme la langue française, là, société distincte.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
exactement. On me dit que c'est assez difficile avec le fédéral. Pour les
victimes, là, les personnes victimes, là, lorsqu'elles souhaitent avoir de
l'aide, obtenir du <soutien, on me...
M. Tanguay
: …vous,
vous dites : Vous voulez le rapatriement du programme pour le
Québec.
M. Jolin-Barrette :
Mais ce qu'on me dit, là…
M. Tanguay
: Un peu
comme la langue française, là, société distincte.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça, exactement. On me dit que c'est assez difficile avec le fédéral. Pour
les victimes, là, les personnes victimes, là, lorsqu'elles souhaitent avoir de
l'aide, obtenir du >soutien, on me dit que c'est assez complexe. Alors,
moi, mon objectif… Déjà que l'IVAC couvre ce que le fédéral couvre, bien, dans
le fond, on veut que les gens s'adressent au Québec puis nous, on va s'assurer
de faire le pont avec le fédéral pour aller se faire rembourser les sommes.
M. Tanguay
: Puis vous
allez opérer une compensation avec le fédéral, mais que c'est une porte pour la
victime québécoise, puis pas fédérale-provinciale.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
C'est Justice Canada qui est responsable.
M. Tanguay
: O.K. Et,
ce faisant, vous allez démontrer que le Canada, bien, ça marche. Votre succès
sera la réalisation du «beau risque», parce que, quand René Lévesque disait :
On prend le «beau risque», c'est-à-dire on embarque, puis, aïe! si ça marche,
notre option souverainiste, indépendantiste va en prendre pour son rhume, et, M.
le Président, je terminerai là-dessus, force est de constater que le «beau
risque» s'est concrétisé. Le Canada, ça marche.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, M. le Président, je comprends de l'éditorial, ce matin, du député de
LaFontaine, qu'il fait acte de foi en faveur du fonctionnement du fédéralisme
canadien. Moi, je pense qu'il y a de nettes améliorations à obtenir du régime
fédératif canadien. Puis, comme ministre de l'État québécois, moi, mon rôle,
c'est de faire en sorte d'aller chercher le maximum de pouvoirs puis le maximum
d'argent pour financer les programmes québécois. Alors, c'est ce que je
m'emploie à faire.
D'ailleurs, quand j'étais ministre de
l'Immigration, j'ai été chercher les compensations pour les migrants
irréguliers à la frontière, somme qui n'avait pas été versée sous le précédent
gouvernement libéral. Alors, j'ai réussi à obtenir de mon homologue des sommes
considérables, donc plus que 120 millions par année, pour les migrants
irréguliers, des dépenses qui étaient assumées par le Québec. Et c'était
important que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités, parce que les
Québécois… L'État québécois ne doit pas assumer les dépenses du gouvernement
fédéral. Et ça, ça doit s'appliquer également en santé. Et donc on attend que
le gouvernement fédéral finance davantage les soins de santé et qu'il s'assure
aussi de ne pas imposer de conditions aux juridictions québécoises et des
autres provinces canadiennes.
Le Président (M. Bachand) :
Merci.
M. Tanguay
: Deux
choses. La première, effectivement, le ministre a tout à fait raison, une fédération…
Partout, dans le monde, où il y a des fédérations, par définition, c'est une
obligation de coopérer, collaborer, discuter. C'est évolutif. C'est un peu
comme une charte des droits et libertés. C'est un arbre vivant. Alors, je suis
heureux de voir que le ministre s'enorgueillit d'avoir fait pousser des petites
branches sur cet arbre vivant. C'est ça, une fédération. Et la fédération
canadienne, évidemment, fonctionne, mais ça, c'est comme la langue française, il
faut être vigilant puis il faut avoir des rapports où la négociation,
l'ouverture, la bonne foi, la collaboration… Et ça, quand c'est sur place, M.
le Président, c'est gage de succès du Canada, d'où la réalisation du «beau <risque...
M. Tanguay
: ...
canadienne,
évidemment, fonctionne. Mais ça, c'est comme la langue
française,
il faut être vigilant puis il faut avoir des rapports où la
négociation,
l'ouverture, la bonne foi, la
collaboration, et ça, quand c'est sur
place,
M. le Président, c'est gage de succès du
Canada, d'où la
réalisation du «beau >risque». Alors, continuons l'oeuvre de Jean-Marc
Fournier. Ça, c'était le premier point.
Deuxième point. Pourrions-nous avoir
copie... Pourrions-nous... Parce que vous le savez, hein, Québécois notre
façon d'être Canadiens.
M. Jolin-Barrette : Notre façon
d'être Canadiens.
M. Tanguay
: En chœur.
Il y a-tu de quoi de plus beau, ça, que de dire ça en chœur? J'aurais le goût
de me lever, M. le Président.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, juste dans l'historique, là, du député de LaFontaine, je
souhaiterais juste comprendre une chose.
M. Tanguay
: En 1995?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est ça, parce que, là, vous savez...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Jolin-Barrette : Non, mais
c'est quand même sur le point…
M. Tanguay
: Le
président est tanné.
M. Jolin-Barrette : En 1984, M.
le Président, ça a été un changement du gouvernement du Parti québécois. Mais
là je comprends que l'implication du député de LaFontaine avec cette
formation-là est davantage post 1984, donc, dans la période 1995, pour
ensuite revenir au «beau risque» aujourd'hui.
M. Tanguay
: J'étais
trop jeune au «beau risque», mais j'ai lu ça... Dernier point, M. le Président.
Est-ce qu'on pourrait avoir copie de la lettre à son homologue de la Justice, à
laquelle on faisait référence, pour le partage en toute transparence? Je
connais le ministre, qui est très transparent.
M. Jolin-Barrette : Je vais
vérifier, mais, probablement, là.
M. Tanguay
: Oui, O.K.,
s'il peut nous revenir, là, oui.
M. Jolin-Barrette : Juste
pour votre information, dans le fond, le programme de Justice Canada, là, au
total, pour l'étranger, c'est 750 000 $. Donc, rien de comparable
avec ce que l'État québécois fait comme choix en faveur des victimes. Alors,
peut-être que le fédéral devrait, au-delà de la charte canadienne des victimes,
qui n'a aucun levier, aucune assise, peut-être devrait-il, le gouvernement
fédéral, mettre des sommes importantes pour les personnes qui sont victimes
d'infractions criminelles.
M. Tanguay
: Il n'y a
assurément pas de rente viagère là-dedans.
M. Jolin-Barrette : Je ne le
crois pas.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions sur 62? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à sa mise aux voix. Merci. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Abstention.
• (9 h 50) •
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 62 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
L'article 63, et nous aurons un amendement que nous avons actualisé et qui
est sur le site Greffier, M. le Président :
«En plus des conditions d'admissibilité
prévues au présent titre à l'égard de chaque aide financière, la personne visée
au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 10 qui est victime d'une
infraction criminelle perpétrée à l'extérieur du Québec ou la personne qui est
décédée ou qui subit une atteinte à son intégrité en raison d'une infraction
criminelle perpétrée à l'extérieur du Québec et qui est mentionnée aux
paragraphes 2° à 6° de cet alinéa doit remplir les conditions suivantes :
«1° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction criminelle, être citoyenne canadienne au sens de
la Loi sur la citoyenneté ou résidente permanente au sens de la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés;
«2° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction criminelle, avoir été domiciliée au Québec depuis
au moins six mois <consécutifs...
M. Jolin-Barrette :
…paragraphes de 2° à 6° de cet alinéa doit remplir les conditions suivantes :
«1° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction criminelle, être citoyenne canadienne au sens de
la Loi sur la citoyenneté ou résidente permanente au sens de la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés;
«2° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction criminelle, avoir été domiciliée au Québec depuis
au moins six mois >consécutifs;
«3° elle ne doit pas avoir séjourné à
l'extérieur du Québec durant plus de 183 jours au cours de l'année
précédant la perpétration de l'infraction criminelle;
«4° elle doit, si elle est la personne
victime visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 10,
remplir les conditions suivantes prévues aux paragraphes 1° et 2° du
présent alinéa au moment de sa demande de qualification;
«5° elle doit, si elle est la personne
victime visée au paragraphe 1° du premier alinéa de
l'article 10, avoir dénoncé l'infraction criminelle auprès des autorités
de l'État étranger sur le territoire duquel a eu lieu l'infraction criminelle;
à défaut d'avoir pu dénoncer l'infraction criminelle parce que cette dernière
ne constitue pas une telle infraction dans cet État étranger, la personne
victime doit déclarer sous serment la perpétration de celle-ci.
«Le gouvernement détermine, par règlement,
les autres conditions d'admissibilité des personnes victimes à l'égard
desquelles l'infraction criminelle a été perpétrée à l'extérieur du Québec de
même que les modalités d'application de ces conditions.»
Donc, l'amendement à l'article 63, M.
le Président :
Dans le premier alinéa de
l'article 63 du projet de loi :
1° ajouter, à la fin du
paragraphe 1°, «ou avoir tout autre statut déterminé par le règlement du
gouvernement»;
2° remplacer, au paragraphe 2°,
«avoir été domiciliée au Québec depuis au moins six mois consécutifs» par «être
domiciliée au Québec»;
3° ajouter, à la fin du paragraphe 3°,
«sous réserve des exceptions que peut prévoir le règlement du gouvernement»;
4° supprimer le paragraphe 5°.
Donc, <l'amendement… >le
commentaire. L'amendement vise d'abord à retirer l'obligation d'avoir été
domicilié depuis au moins six mois pour être admissible aux aides
financières. L'amendement habilite le gouvernement à prévoir d'autres
conditions d'admissibilité et des exceptions à la condition de séjour à
l'extérieur du Québec. Finalement, l'amendement retire l'obligation d'avoir
dénoncé l'infraction criminelle auprès des autorités de l'État sur le
territoire duquel elle a été perpétrée. Cette dernière modification répond aux
demandes présentées par des groupes dans le cadre des consultations
particulières.
Donc, voici l'article tel que modifié :
«63. En plus des conditions
d'admissibilité prévues au présent titre à l'égard de chaque aide financière,
la personne visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 10
qui est victime d'une infraction criminelle perpétrée à l'extérieur du Québec
ou la personne qui est décédée ou qui subit une atteinte à son intégrité en
raison d'une infraction criminelle perpétrée à l'extérieur du Québec et qui est
mentionnée aux paragraphes 2° à 6° de cet alinéa doit remplir les
conditions suivantes :
«1° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction criminelle, être citoyenne canadienne au sens de
la Loi sur la citoyenneté ou résidente permanente au sens de la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés ou avoir tout autre statut
déterminé par le règlement du gouvernement;
«2° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction criminelle, être domiciliée au Québec;
«3° elle ne doit pas avoir séjourné à
l'extérieur du Québec durant plus de 183 jours au cours de l'année
précédant la perpétration de l'infraction criminelle sous réserve des
exceptions que peut prévoir le règlement du gouvernement;
«4° elle doit, si elle est la personne
victime visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 10,
remplir les conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° du présent alinéa
au moment de sa demande de qualification.
«Le gouvernement détermine, par règlement,
les autres conditions d'admissibilité des personnes victimes à l'égard
desquelles l'infraction criminelle a été perpétrée à l'extérieur du Québec de
même que les modalités d'application de ces conditions.»
Donc, vous aurez <noté…
M. Jolin-Barrette :
…sous réserve des exceptions que peut prévoir le
règlement du
gouvernement;
«4° elle doit, si elle est la personne
victime visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 10, remplir
les conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° du présent alinéa au moment de
sa demande de qualification;
«Le gouvernement détermine, par
règlement, les autres conditions d'admissibilité des personnes victimes à
l'égard desquelles l'infraction criminelle a été perpétrée à l'extérieur du
Québec de même que les modalités d'application de ces conditions.»
Donc, vous aurez >noté, M. le
Président, qu'on a retiré l'obligation de dénonciation comme c'était demandé.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Alors, sur l'amendement, le premier alinéa de l'amendement,
c'est le premier paragraphe de l'alinéa un où l'on dit : «…citoyenne
canadienne [...] ou résidente permanente [...] ou [...] autre statut déterminé
par le règlement du gouvernement.» Ici, c'est le gouvernement du Québec, hein,
l'ajout? O.K. Et le ministre peut-il nous dire quels seraient les autres
statuts?
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : …notamment
le cas de la personne réfugiée. Et on me dit également que ça peut inclure une personne
qui est visée à la Loi sur les Indiens.
M. Tanguay
: Ah!
comment ça?
M. Jolin-Barrette : …prévu
dans d'autres lois. Moi aussi, j'ai eu la même question. Donc, on va vous
fournir des dispositions similaires où c'est prévu, mais je vais vous revenir
avec...
M. Tanguay
: O.K., parce
que je ne suis aucunement connaissant de la Loi sur les Indiens puis sur le
statut des peuples autochtones, mais ne sont-ils pas, de facto, citoyens canadiens?
M. Jolin-Barrette : Je le
crois. Alors, c'est pour ça qu'on fait les vérifications.
M. Tanguay
: O.K., si
on peut vérifier ça et le statut de réfugié. J'essaie de réconcilier ça, le
statut de réfugié. Ça veut dire qu'une personne… Quand je le réconcilie avec le
quatrième paragraphe : «Elle doit, si elle est la personne victime visée
au [premier] paragraphe [...] premier alinéa de l'article 10...» Autrement
dit, si elle est la personne… si elle est la victime directe... On va virer ça
de bord. J'arrive au Québec, je suis réfugié, je quitte le Québec pour deux
semaines, parce que ce serait ça, dans le fond, là, le réfugié quitterait le Québec,
serait victime d'un acte criminel, reviendrait au Québec et il serait couvert,
dans ma tête. Est-ce qu'un réfugié peut quitter le Québec puis revenir, là? Un
réfugié, par définition, peut-il retraverser, rerentrer les <frontières
canadiennes?
Le Président (M.
Bachand) :
M. le ministre...
M.
Tanguay
: …couvert, dans ma tête, est-ce qu'un réfugié peut
quitter le Québec puis revenir, là? Un réfugié, par définition, peut-il
retraverser, rerentrer les >frontières canadiennes?
Le Président (M. Bachand) :M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : C'est le
cas d'une personne réfugiée qui... Dans le fond, c'est cumulatif des
conditions, là. Donc, le 183 jours à être domicilié au Québec… Dans le
fond, vous avez les conditions d'être domicilié, d'avoir été ici
183 jours, puis c'est le cas où c'est une personne qui a un statut ou qui
est en demande… qui est un réfugié, et qui quitterait le Québec vers un État
étranger, et qui subirait une infraction criminelle. Donc, cette personne-là serait
couverte. Puis on me dit qu'il y a des exceptions où, lorsque vous êtes un
réfugié, vous pouvez quitter le territoire québécois.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on peut dire qu'un réfugié est domicilié du Québec? Est-ce qu'on peut avoir
les deux qualifications?
M. Jolin-Barrette : …parce
que, quand vous êtes admis comme réfugié au Québec, ça veut dire que vous êtes
dans cette catégorie-là. Vous résidez ici. Et donc, lorsque vous êtes admis… C'est
davantage lorsque vous êtes réfugié. Dans le fond, à partir du moment où vous
êtes sélectionné comme réfugié, vous l'êtes en vertu de la loi, c'est ça.
Supposons que vous faites votre demande à la frontière de façon régulière, donc
vous n'êtes pas encore résident permanent, et donc, durant le moment... le laps
de temps avant de pouvoir être reconnu comme réfugié, vous avez le statut de
réfugié au Québec ou au Canada, donc, durant ce laps de temps là, ça va
prendre... ça peut prendre plus que 183 jours. Donc, vous êtes domicilié
au Québec. Vous arrivez avec vos valises à l'aéroport Dorval, supposons, vous
dites : Je demande asile. Donc, je suis un demandeur d'asile. Je demande
d'être un réfugié, et là, à ce moment-là, durant le laps de temps où vous êtes
domicilié au Québec… Et là vous vous retrouvez à l'étranger pour x, y raisons
malgré votre statut de réfugié. Alors, à ce moment-là, vous allez pouvoir être
indemnisé. Vous allez rentrer dans la catégorie. Donc, vous allez avoir passé
plus que 183 jours au Québec, vous allez être domicilié puis vous allez
être une personne réfugiée.
M. Tanguay
: Est-ce que
je peux être domicilié du Québec à l'intérieur d'un séjour de moins de
183 jours ou je suis, là, juste un visiteur, deux semaines,
trois semaines, quatre mois?
M. Jolin-Barrette : Non il faut
avoir l'intention d'avoir sa vie courante ici. Donc, la notion de domicile est
celle prévue au chapitre deuxième du Code civil du Québec, soit celle qui
implique une intention d'en faire son principal établissement.
• (10 heures) •
M. Tanguay
:
<Est-ce
que cette...
>
10 h (version révisée)
<11789
M.
Tanguay
: …deux semaines, trois semaines,
quatre mois?
M. Jolin-Barrette :
Non, il faut avoir l'intention d'avoir sa vie courante ici. Donc, la notion de
domicile est celle prévue au chapitre deuxième du Code civil du Québec,
soit celle qui implique une intention d'en faire son principal établissement.
M. Tanguay
: >Est-ce
que cette intention-là peut être vérifiée, vérifiable, à l'intérieur du délai
du 180 jours ou ça prend le 183 jours?
M. Jolin-Barrette : Non, ça… Dans
le fond, c'est une condition supplémentaire pour l'admissibilité au régime.
Vous pouvez <avoir… >être domicilié au Québec, supposons, depuis
4 mois, vous avez l'intention d'être domicilié au Québec, vos activités
courantes sont ici, vous avez la volonté de vous établir définitivement sur le
territoire québécois, mais par contre vous n'allez pas être couvert par le
régime de l'IVAC parce que ça ne fait pas 183 jours. C'est un peu le même
principe que l'assurance maladie.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
une fois qu'on a établi que je peux arriver au Québec à l'intérieur... mettons,
à l'intérieur du 183 jours, ça ne fait pas 183 jours, mais je peux
m'exprimer, je peux remplir des papiers, je peux déclarer, faire acte utile <pour
être… >pour signifier mon intention d'être domicilié, et l'État va le
reconnaître : Il est domicilié, il n'est pas ici en vacances. Ça fait
juste trois mois, mais on le déclare domicilié.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Tanguay
: À ça, on
rajoute le statut de réfugié. Quand on regarde le paragraphe 4°, on dit...
Pour les victimes directes, là, à 10.1°, le paragraphe 4° dit : Vous
devez remplir les conditions de 2° et 1° au moment de votre demande de
qualification, puis le tour est joué. Mais 1°, c'est, dans le règlement, le
statut de réfugié, et 2°, c'est domicilié. Mais 1° et 2°, contrairement à 3°,
ne parlent pas du 183 jours.
Alors, je pourrais être... Après
4 mois au Québec, j'ai mon intention d'être domicilié, je veux être
reconnu comme réfugié, je quitte et je reviens, j'ai subi un acte criminel,
tout ça peut se faire à l'intérieur du 183 jours. Je n'ai pas besoin du
183 jours, n'est-ce pas, pour être indemnisé à l'IVAC?
M. Jolin-Barrette : Non, vous
devez l'avoir.
M. Tanguay
: O.K. Ça,
il va falloir le prévoir au règlement, parce que ce n'est pas prévu à 1° et 2°.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est un quatrième critère. Dans le fond…
M. Tanguay
: Autrement
dit, elles sont cumulatives.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
cumulatif : «…doit remplir les conditions suivantes», 1°, 2°, 3°, 4°.
M. Tanguay
: Mais, si
elle… O.K. : «4° elle doit, si elle est la personne victime visée par le
paragraphe 1° du premier alinéa[...], remplir les conditions prévues à 1°
et 2° [...] au moment de sa demande de qualification.» Mais ça présuppose qu'on
n'exclut pas 3°. Il faut que tout ça se fasse après le 183 jours.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce que c'est possible, je ne le sais pas, moi, une personne qui est
réfugiée, puis encore une fois je suis loin d'être… je ne connais pas ça, là,
mais est-ce qu'une personne… Dans ma tête, lorsque vous êtes réfugié, vous
venez vous réfugier au Québec, au Canada, pour x bonnes raisons, vie en
danger, quoi que ce soit. Il n'y a pas une notion de dire : Bien, O.K.,
parfait, on vous accueille, ça ne va pas bien pour vous, on vous accueille,
vous êtes réfugié? Dans ma tête à moi, c'est un peu antinomique de dire :
Au bon plaisir. La personne quitte deux semaines puis s'en va en vacances
en France ou ailleurs, pas dans son pays <d'origine où elle…
M. Tanguay
: ...il
n'y a pas une notion de dire : Bien,
O.K., parfait, on vous
accueille, ça ne va pas bien pour vous, on vous accueille, vous êtes réfugiés?
Dans ma tête à moi, c'est
un peu antinomique de dire : Au bon
plaisir, la
personne quitte deux semaines puis s'en va en vacances
en France ou
ailleurs, pas dans son pays >d'origine, où elle dit
qu'elle est ostracisée, menacée. Mais, dans ma tête, un réfugié venait chercher
asile, puis je n'avais pas compris qu'il pouvait quitter deux semaines,
revenir, là. Ça, ça se fait?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
me dit qu'en vertu de la loi sur les réfugiés fédérale il y a des exceptions
pour quitter.
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Il y a des exceptions qui sont prévues à la loi, qui peuvent permettre de
voyager pour différentes raisons.
M. Tanguay
: Puis est-ce
que c'est des raisons, genre, humanitaires, familiales ou ça peut être loisir?
M. Jolin-Barrette : On va
faire la vérification puis on va vous le dire.
M. Tanguay
: Pas que je
veux les empêcher de voyager, mais c'est juste que ça... La personne qui est
réfugiée puis...
M. Jolin-Barrette : Bien, ça,
M. le Président, vous le savez, c'est le «beau risque» du député de LaFontaine,
c'est fédéral.
M. Tanguay
: Non, non,
mais il faut... Vous allez avoir la réponse, ne préjugez pas de la réponse, la
réponse pourrait être très, très bonne. Alors...
M. Jolin-Barrette :
...voulais dire, M. le Président, c'est que c'est l'encadrement fédéral
relativement aux réfugiés.
Mais d'ailleurs j'attends toujours l'appui
du Parti libéral pour rapatrier la compétence en matière de regroupement
familial en matière d'immigration. Mais le Parti libéral...
M. Tanguay
: De
regroupement familial. Il y a des discussions en cours, j'imagine. Les ponts ne
sont pas coupés?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je crois qu'elles se poursuivent, mais, vous savez, ce n'est plus mon
mandat, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, M. le
Président. Alors, laissons les discussions avoir cours. Si vous saviez les
commentaires que je ne prononce pas, M. le Président, puis c'est souvent ceux
qui...
M. Jolin-Barrette : ...la
réponse, c'est : «Le titre de voyage du réfugié permet de voyager dans
tous les pays, sauf dans le pays de persécution. Le voyageur doit retourner au
Canada avant la date d'expiration précisée sur le titre de voyage du réfugié. À
cette date, la personne doit avoir en main le titre de voyage du réfugié.»
Donc, le gouvernement fédéral peut délivrer un titre de voyage à la personne
réfugiée pour aller à l'extérieur du Canada.
M. Tanguay
: ...le
passeport canadien, c'est ça, hein?
M. Jolin-Barrette : J'imagine
que c'est ça.
M. Tanguay
: Ça
remplace le passeport canadien.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
C'est délivré par le Bureau des passeports.
M. Tanguay
: Pour
quitter puis revenir, O.K. Puis vous alliez dire d'autre chose, non?
M. Jolin-Barrette : Non.
C'est le Bureau des passeports qui le délivre.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
ça, nous, pourquoi ne pas le mettre dans la loi, justement, au premier
paragraphe : ou autre statut de réfugié ou Loi sur les Indiens? Pourquoi
ne pas nommément le mettre dans le paragraphe?
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce qu'on n'a pas besoin de le mettre, c'est déjà... c'est en vertu des lois
fédérales, en vertu de paragraphe 1°.
M. Tanguay
: Parce
qu'on rajoute, à moins que je me trompe, au premier paragraphe...
M. Jolin-Barrette : «1° elle
doit, au moment de la perpétration de l'infraction criminelle, être citoyenne
canadienne au sens de la Loi sur la citoyenneté ou résidente permanente au sens
de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou avoir tout autre
statut <déterminé...
M. Jolin-Barrette :
...c'est en vertu des lois fédérales, en vertu de
paragraphe 1
°.
M. Tanguay
: Parce
qu'on rajoute, à moins que je me trompe, au premier
paragraphe...
M. Jolin-Barrette :
«1° elle doit, au moment de la perpétration de l'infraction criminelle, être
citoyenne canadienne au sens de la Loi sur la citoyenneté ou résidente
permanente au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou
avoir tout autre statut >déterminé par règlement du gouvernement.»
M. Tanguay
: C'est ça,
mais le ministre a raison, la même loi peut me donner le statut de résidente
permanente, mais je ne nomme pas le cas d'espèce. Ça, il est prévu dans le règlement
que la même Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, j'aurais le
statut de réfugié, qui est une chose différente. Ma question est : Pourquoi
ne pas avoir mis, un, citoyenne canadienne, résidente permanente, réfugiée... oui,
en vertu de la même loi que résidente permanente, mais pourquoi ne pas l'avoir
mis, tout comme l'aspect de la Loi sur les Indiens, résidente permanente ou
réfugiée au sens de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ça va nous permettre, par voie réglementaire, là, de prévoir les
différentes situations.
M. Tanguay
: ...mon
point, c'est que, si ce n'est pas nommé, à l'heure où on se parle, tout notre
beau discours, notre bel échange sur les réfugiés n'est que théorique, ils ne
sont pas couverts par l'IVAC, là.
M. Jolin-Barrette : Non, ça
va être dans le règlement.
M. Tanguay
: Puis, si
le règlement n'y fait pas état, ils ne seront pas couverts par l'IVAC.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ça va être dans le règlement.
M. Tanguay
: Le ministre
le déclare, c'est son intention ferme de...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Puis ça ne
changera pas, ça.
M. Jolin-Barrette : Ça ne
changera pas.
M. Tanguay
: O.K. Puis
si on peut nous revenir, s'il vous plaît, sur la Loi des Indiens, honnêtement,
là, ça...
M. Jolin-Barrette : Bien, exemple,
dans la Loi, là, sur l'assurance maladie, là, à l'article 5, là, on dit :
«Pour l'application de la présente loi,
est une personne qui réside au Québec toute personne qui y est domiciliée,
satisfait aux conditions prévues par règlement et est, selon le cas :
«1° un citoyen canadien;
«2° un résident permanent au sens de la
Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés;
«3° un Indien inscrit <[à ce terme] >aux
termes de la Loi sur les Indiens;
«4° une personne à qui le statut de
réfugié au sens de la convention de Genève a été accordé[...];
«5° une personne qui appartient à toute
autre catégorie [...] déterminée par règlement.»
Mais on va vous revenir, là, sur le ratio
derrière la Loi sur les Indiens.
M. Tanguay
: Paragraphe 2°,
on enlève la notion, dans l'amendement, «depuis au moins six mois», puis
on parle de «domiciliée au Québec». Donc, ça, ça fait tout simplement écho que,
notamment en vertu du Code civil, indépendamment du six mois, ça pourrait
faire deux mois, trois mois, quatre mois. Vous envoyez tous les
signaux, vous faites ce qui est jugé suffisant afin de vous dire : Parfait,
elle veut et elle est reconnue domiciliée, cette personne-là.
M. Jolin-Barrette :
...domicile du Code civil.
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc,
avoir l'intention de s'établir de façon permanente.
M. Tanguay
: Au
paragraphe 3°, on dit : «…sous réserve des exceptions que peut
prévoir le règlement…» Quelles seraient de telles exceptions?
M. Jolin-Barrette :
Relativement aux 183 jours?
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K.
Donc, on pourrait viser, dans le fond, l'étudiant qui étudie à l'étranger,
l'étudiant québécois qui étudie à l'étranger. On pourrait viser également <le
militaire qui est à... >le militaire qui est à l'étranger.
M. Tanguay
: O.K., qui
aura par définition. Est-ce que de <telles...
M. Jolin-Barrette :
O.K.
Donc, on pourrait viser, dans le fond, l'étudiant qui étudie à l'étranger,
l'étudiant québécois qui étudie à l'étranger, on pourrait viser également le
militaire qui est à… le militaire qui est à l'étranger.
M. Tanguay
:
O.K.,
qui aura par définition. Est-ce que de >telles exceptions, aussi, fait
en sorte qu'on ne leur fait pas perdre leur couverture, notamment, sur la Régie
d'assurance maladie du Québec? J'imagine que c'est… on copie…
M. Jolin-Barrette :
Généralement, la Loi sur l'assurance maladie fait en sorte qu'au-delà de
183 jours vous n'êtes pas couvert…
M. Tanguay
: Sauf.
M. Jolin-Barrette : …sauf les
exceptions qui est prévues. Exemple, le travailleur humanitaire, également, qui
serait à l'étranger, lui, on va pouvoir le sauvegarder ou le…
M. Tanguay
: Allez-vous
le faire miroir avec, justement, ce dont on parle pour la couverture
d'assurance maladie? Les exceptions pour l'IVAC, vous allez faire miroir?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, on s'inspire de ce qui est à l'assurance maladie, donc ça va ressembler
pas mal.
M. Tanguay
: Ça va
ressembler, mais est-ce que vous pouvez me dire que c'est sûr? Attendez-vous
qu'on ne va pas discarter aucune catégorie, étudiant, militaire, travailleur
étranger, ou vous dites : On va voir, là, ça se peut qu'on fasse des
choix, là?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va s'en inspirer. Ça devrait ressembler fortement à l'assurance maladie, mais
il faut analyser chacune des situations.
M. Tanguay
: Oui. Moi,
ma fille, elle peint, M. le Président, puis j'ai essayé de reproduire ce
qu'elle avait fait, puis je m'en suis inspiré, puis son dessin était bien mieux
que le mien. Alors, quand le ministre dit : Ou s'en inspirer...
• (10 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Ou ça va peut-être
être amélioré, peut-être que… Prenons le cas inverse, M. le Président. Si c'est
le député de LaFontaine qui a fait un dessin en premier…
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça.
M. Jolin-Barrette : …par la
suite, sa fille a fait le dessin, l'élève surpasse le maître, et c'est là qu'on
voit que le maître était un bon professeur.
M. Tanguay
: Le seul
type de maître que j'ai, M. le Président, il me coûte 1 900 $ par
année. Tout ça pour vous dire…
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Tanguay
: …tout ça
pour vous dire, M. le ministre et M. le Président, par votre entremise... mais
vous n'avez pas l'intention… C'est-tu parce que vous n'avez pas la réponse? Je
ne sais pas si le ministre peut nous revenir, s'il peut vérifier puis nous
revenir, s'il a l'intention ou sa tête n'est pas faite par rapport à ça, à ces
catégories de gens couverts par l'assurance maladie à l'étranger.
M. Jolin-Barrette : Mais, en
fait, le régime de la RAMQ, il est quand même très complexe, alors il faut
regarder chacune des exceptions de la RAMQ pour voir si c'est applicable dans
le cadre de l'IVAC, mais nous, on va avoir des notions d'admissibilité qui
sont, somme toute, simples. Donc, il y a certaines particularités du régime de
la RAMQ qui sont difficilement transposables dans le régime de l'IVAC, donc
c'est pour ça qu'on va vraiment analyser le règlement de la RAMQ puis on va
faire quelque chose de clair pour l'IVAC. Mais, essentiellement, les grandes
catégories de la RAMQ vont se retrouver dans celles de l'IVAC.
M. Tanguay
: Pour
l'amendement, M. le Président, ça complète mes interrogations.
Le Président (M. Bachand) :
Merci, M. le député. Interventions sur l'amendement? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Je
voulais juste revenir sur toute cette question des réfugiés. Essentiellement,
on ne change rien. C'est qu'il doit tout de suite... Le réfugié qui a le statut
de réfugié reconnu doit tout de suite aller chercher sa résidence permanente,
et c'est tout simplement les règles de la résidence permanente qui <s'appliquent…
Mme Weil
: ...Oui. Je
voulais juste revenir sur toute cette
question des réfugiés.
Essentiellement,
on ne change rien. C'est qu'il doit
tout de suite... Le réfugié qui a le
statut de réfugié reconnu doit
tout de suite aller chercher sa résidence
permanente, et c'est
tout simplement les règles de la résidence
permanente qui >s'appliquent. Et ils ont tous les droits que la Charte
des droits et libertés accorde, notamment le droit de mobilité.
Donc, je pense, on a un statut de réfugié
pendant une période de temps, on va chercher la résidence permanente. Mais j'ai
trouvé qu'il fallait rendre ça clair, là, on ne porte pas ce statut avec nous
pendant des années, ça vient quand même assez rapidement, la résidence, et là
on a tous les droits. Donc, je voulais juste confirmer par rapport à la
discussion qu'on a eue. Il n'y a pas un chapitre spécial si vous êtes vraiment
dans le chapitre de la résidence permanente, c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : ...le
droit de vote.
Mme Weil
: Oui, oui, je
comprends, ou de se présenter aux élections, à part le droit de vote. Mais la
mobilité, donc, c'est de là que viennent les confirmations. Bien, je pense,
juste pour rendre ça clair, c'est plus le chapitre sur la résidence permanente
qui est pertinent, pour ne pas que les gens pensent qu'on porte ce statut de
réfugié pour toujours. C'est tout.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement? Donc, nous allons procéder à sa
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 63 est adopté. Donc, on revient
à l'étude de 63 tel qu'amendé. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Merci, M.
le Président. Dans le quatrième paragraphe, on dit :«4° elle doit, si elle
est la personne victime — donc 10.1° — remplir les
conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° du présent alinéa au moment de
sa demande de qualification.»
Donc, ça pourrait vouloir dire que, lors
de l'acte criminel, la personne pourrait ne pas être citoyenne canadienne,
résidente permanente ou même le statut de réfugié pourrait... Est-ce que je
peux comprendre que la personne pourrait n'avoir aucun statut au Canada, mais
qu'elle arrive au Canada, elle est réfugiée, et là pourrait faire la demande?
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'article, là, aux paragraphes 1° et 2°, c'est au moment de la
perpétration de l'infraction que vous devez avoir ce statut. Puis, à 4°, c'est
aux demandes de la qualification que vous devez avoir ce statut. Donc, vous ne
devez pas avoir perdu ce statut-là au moment de la demande de qualification.
Exemple, si vous étiez résident permanent
au moment de la perpétration de l'infraction mais que vous perdez le statut de
résident permanent, vous ne pourriez pas faire la demande de qualification. Bien,
vous ne seriez pas admissible à la demande de qualification parce que vous
auriez perdu votre statut.
M. Tanguay
: Je
comprends. Là, je comprends, mais je ne suis pas sûr que la <lecture...
M. Jolin-Barrette :
…résident permanent au moment de la perpétration de l'infraction mais que vous
perdez le statut de résident permanent, vous ne pourriez pas faire la demande
de qualification... bien, vous ne seriez pas admissible à la demande de qualification
parce que vous avez perdu votre statut.
M. Tanguay
: Je
comprends. Là, je comprends, mais je ne suis pas sûr que la >lecture de l'article
nous permet de comprendre ça au premier abord. Je ne l'avais pas compris comme
ça. Peut-être qu'on pourrait ajouter, pour ce qui est du paragraphe… le premier
alinéa, je ne sais pas, peut-être…
M. Jolin-Barrette : Parce que
juste au premier paragraphe, là : «1° elle doit, au moment de la
perpétration de l'infraction…»
M. Tanguay
: Ah oui! Ah
oui! C'est vrai, c'est vrai.
M. Jolin-Barrette : Puis :
«4° elle doit, si elle est la personne victime visée au paragraphe 1°
du premier alinéa de l'article 10, remplir les conditions prévues aux
paragraphes 1° et 2° [au] présent alinéa au moment de sa demande de
qualification.»
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que, dans le fond, 1° et 2°, c'est au moment de la perpétration, puis, à 4°, on
dit : Quand vous faites votre demande de qualification, vous devez
respecter les critères de 1° puis 2°.
M. Tanguay
: Et ça veut
donc dire… Parfait, le ministre a raison. Je ne l'avais pas lu comme ça, je
l'avais mal lu.
Une fois qu'on a dit ça, ça veut donc dire
que la personne qui aurait le statut de réfugié, paragraphe 1°, quitte
pour deux semaines, acte criminel, revient et doit, au moment de sa
demande de qualification, à 4°, conserver un statut à 1°.
Si elle perd le statut de 1°, quitte, et ainsi de suite, évidemment, elle n'a
plus de recours, si elle perd son statut de réfugié.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, la personne réfugiée va devenir résidente permanente, donc elle va être
couverte par 1°. Mais, si elle perdait son statut de réfugié, que la décision
avait été renversée ou qu'elle n'avait pas sa résidence permanente, dans le
fond, elle perdait sa résidence permanente… Exemple, là, un des motifs pour
perdre sa résidence permanente, c'est le fait que vous soyez reconnu coupable
d'une infraction criminelle. Donc là, le Canada peut vous retirer votre
résidence permanente. À ce moment-là, vous n'auriez plus, au moment de la
demande de qualification, votre statut.
M. Tanguay
: Est-ce que
ça peut arriver que vous perdiez un statut pour en avoir un avec moins… Vous ne
pouvez pas passer de… Soit vous avez un statut ou vous n'en avez pas, vous ne
pouvez pas… Ce n'est pas une gradation citoyen canadien, résident
permanent, réfugié, ainsi de suite. Vous ne pouvez pas perdre… Vous avez un
statut, vous l'avez, et, si vous le perdez, vous n'avez pas d'autre statut.
Vous n'aurez pas de statut B.
M. Jolin-Barrette : Oui, vous
pouvez renoncer à votre citoyenneté.
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
Conrad Black. Conrad Black, pour devenir lord à la Chambre des lords, en
Angleterre, dans le fond, avait demandé une exception au gouvernement Chrétien,
et il a dû renoncer à sa citoyenneté canadienne pour être citoyen britannique
et être nommé à la Chambre des lords.
M. Tanguay
: Oui.
Biographe de…
M. Jolin-Barrette : Maurice.
M. Tanguay
: …Maurice
Duplessis et de FDR.
M. Jolin-Barrette : Ah! ça,
je ne le savais pas.
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui.
M. Jolin-Barrette : Mais
saviez-vous, M. le Président…
Le Président (M. Bachand) :
Non.
M. Jolin-Barrette : …on m'a
raconté que, voyez-vous, le bureau juste derrière votre épaule droite, M. le
Président, en haut, au deuxième étage de la balustrade, était le bureau de <Maurice…
M. Tanguay
:
…Maurice Duplessis et de FDR.
M. Jolin-Barrette :
Ah! ça, je ne le savais pas.
M. Tanguay
: Oui,
oui, oui.
M. Jolin-Barrette :
Mais saviez-vous, M. le Président,…
Le Président (M.
Bachand) : Non.
M. Jolin-Barrette :
…on m'a raconté que, voyez-vous, le bureau juste derrière votre épaule droite,
M. le Président, en haut, au deuxième étage de la balustrade, était le bureau
de >Maurice Duplessis.
M. Tanguay
: Ah oui?
M. Jolin-Barrette : Oui,
juste là, dans le coin. L'ancien bureau du président Gendron, député d'Abitibi-Ouest,
pendant 42 ans.
M. Tanguay
: …c'est que
le premier ministre actuel ne s'est pas précipité à ce bureau-là. Ça cadrerait
bien avec ses politiques.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. En passant, M. le ministre, vous feriez un très bon guide touristique au
parlement. C'est… Merci beaucoup de…
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, M. le Président, si l'à-propos du député de LaFontaine est de dire :
On va construire des écoles pour les écoliers du Québec, M. le Président, des
belles écoles dans toutes les circonscriptions pour améliorer, M. le Président,
l'éducation, effectivement, je crois qu'on peut s'en inspirer.
M. Tanguay
: Il ne faut
pas faire… Il ne faut juste pas faire des ponts au-dessus des rivières en plein
milieu des champs sans route. C'est juste ce bout-là qu'il ne faudrait pas…
M. Jolin-Barrette : Je suis
d'accord. Mais, M. le Président, comme disait Maurice Duplessis, je crois qu'il
disait : Les routes sont aussi croches que le Parti libéral, puis il y a
lieu de…
M. Tanguay
: Non, non,
non.
M. Jolin-Barrette : Il disait
ça, je pense.
M. Tanguay
: Non, non,
non. C'est figure historique, M. le Président.
M. Jolin-Barrette : Oui. Parce
que vous vous souvenez, M. le Président…
Le Président (M. Bachand) :
…à 63 tel qu'amendé. Oui, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : …pendant
39 ans, il y avait eu un régime libéral à l'époque. À partir du moment où
l'Union nationale est arrivée, en 1936... puis, je pense, ça avait fait du bien
comme ça fait du bien avec la fin des 15 ans libéraux, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup.
• (10 h 20) •
M. Tanguay
: …M. le Président,
on va arrêter là les analogies aussi sur la défense des droits de tout un
chacun d'un régime à l'autre, là, et de ne pas faire d'exclusion. Alors, on va…
on n'ira pas là-dessus, M. le Président, parce que votre avant-midi risque
d'être un peu rocambolesque.
Au moment de sa demande de qualification,
ça veut dire que la personne doit conserver le statut de 1° et conserver le
statut… le «domiciliée». Mais je pense que «domiciliée», 2°, ira de pair avec
«résident permanent». Vous êtes résident permanent, on ne se cassera pas la
tête pour savoir si vous êtes domicilié…
M. Jolin-Barrette : …parce
que, lorsque vous êtes résident permanent, vous êtes résident, bien, vous
pouvez être résident permanent du…
M. Tanguay
: …du
Canada.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: Ça fait
que vous pouvez être en Ontario. Mais là vous deviez être domicilié au Québec.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: C'est ça. O.K.
Au moment de sa demande de qualification, donc… O.K. Là, on vient de le voir,
avoir le statut 1°, 2° lors de la perpétration de l'infraction criminelle,
autant 2°, la demande de qualification, conserver 1° et 2°. Est-ce qu'il est
dit également, après la demande de qualification, là, quand la personne, on
attend un an, un an et demi pour qu'elle soit consolidée, là... Est-ce qu'il
est dit à quelque part qu'elle doit conserver les qualifications de 1° et 2°
aussi? Autrement dit que ça ne soit pas juste au moment de sa demande de
qualification, mais que, par la suite…
M. Jolin-Barrette : …c'est vraiment
au moment de la demande de qualification.
M. Tanguay
: O.K. Ça
veut dire que, si la personne demande la qualification, j'ai le statut, 1°, 2°,
six mois après, je quitte, le dossier... je perds le statut, je quitte le
Canada, le dossier va se <fermer de lui-même…
M. Tanguay
: ...mais
que, par la suite...
M. Jolin-Barrette :
...c'est vraiment au moment de la demande de qualification.
M. Tanguay
: O.K. Ça
veut dire que, si la personne demande la qualification, j'ai le statut, 1
°,
2°, six mois après, je quitte, le dossier... je perds le statut, je quitte
le Canada, le dossier va se >fermer de lui-même?
M. Jolin-Barrette : Donc,
non, le critère est au niveau du critère de qualification, donc la personne
serait toujours admissible.
M. Tanguay
: Même si
elle n'a plus de statut puis, un mois après, elle quitte, on va lui envoyer son
chèque en France.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: Ah oui?
Puis ça, c'est l'intention du ministre. On veut réellement faire ça, là? C'est-tu...
Je comprends que c'est de même, là.
M. Jolin-Barrette : C'est
parce qu'on... après ça, tu sais, la personne, elle était domiciliée. Après ça,
elle est qualifiée au moment où elle est victime, qu'elle fait sa demande.
Ensuite, prenez quelqu'un, une personne qui a été victime, puis que, je ne le
sais pas, là, elle décide de s'établir en Floride.
M. Tanguay
: ...elle ne
veut plus rien savoir du Québec, du Canada, elle quitte.
M. Jolin-Barrette : Mais pas
qu'elle ne veut plus rien savoir. Mais supposons qu'elle décide, elle revient,
je ne sais pas, là, elle revient juste l'été puis ça ne donne pas
183 jours. Donc, à ce moment-là, elle ne serait pas domiciliée
183 jours au Québec, sauf qu'elle bénéficie toujours des aides quand même
dans le sens où elle revient, mais elle n'est pas domiciliée au sens de
l'article.
M. Tanguay
: Moi, j'ai
l'impression, M. le Président, que... Le dernier alinéa : «Le gouvernement
détermine, par règlement, les autres conditions...» Moi, je pense que, rendu
là, le ministre va fermer bien des portes. Parce qu'une personne... je ne veux
pas enlever d'argent à personne, mais une personne qui pourrait, dans un
certain cas, dire : Bien, moi, finalement, je ne veux plus rien savoir du
Québec puis du Canada, c'est malheureux ce qui lui est arrivé, mais que l'on
court après internationalement pour aller y donner un chèque, je pense que le
ministre... on va se dire les vraies affaires, là, je pense qu'il va resserrer
les critères, là, dans son règlement, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va y réfléchir par voie réglementaire.
M. Tanguay
: Je ne dis
pas de couper de l'argent aux gens, M. le Président, les gens sont présumés de
bonne foi, puis tout ça, mais de courir après quelqu'un sur la scène
internationale pour lui envoyer un chèque... Puis tout ça, ça peut se faire
dans des délais très courts. Je ne veux pas être inhumain, ce matin, là, puis
être perçu comme étant... mais, je veux dire, tout ça, ça peut se faire en
dedans de quelques semaines. La personne est de passage. C'est malheureux, ce
qui est arrivé, puis on va lui souhaiter le... mais on ne peut pas dire :
Oui, oui, oui, on va indemniser tout le monde qui quitte après. Moi, je pense
qu'il faut se dire les vraies choses, je pense qu'il y aura des portes qui vont
se fermer à ce moment-là, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va analyser la situation puis on va voir dans le règlement les cas d'exception.
Le Président (M. Bachand) :
...Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: ...est-ce
que les autres régimes, SAAQ, etc., <les autres régimes >continuent
à verser les bénéfices, là, même lorsque la personne a quitté? Donc, c'est ça,
le modèle.
M. Jolin-Barrette : Par exemple,
la SAAQ?
Mme Weil
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Bonne
question. On va faire des <vérifications...
Mme Weil
: …les
autres régimes continuent à verser les bénéfices, là,
même lorsque la
personne a quitté. Donc, c'est ça, le modèle.
M. Jolin-Barrette :
Par exemple, à la SAAQ?
Mme Weil
: Oui.
M. Jolin-Barrette :
Bonne question. On va faire des >vérifications.
Mme Weil
: On s'inspire
pas mal de ces autres… Donc, l'idée, c'est qu'on l'aurait au moment où… donc,
on est admissible au début, puis ensuite, quand on quitte, est-ce qu'on perd
ces privilèges? Parce que le ministre a quand même répété assez souvent que…
M. Jolin-Barrette : Exemple,
la personne qui subit un accident de la route, cette personne-là est domiciliée
au moment de l'infraction, ensuite, au moment de sa demande de qualification,
elle est domiciliée ici, elle répond... les caractéristiques, mais, par la
suite, elle a du remplacement de revenu, supposons, et elle décide de s'établir
en Floride. Elle revient trois mois par année ou quatre mois par
année, mais ça ne remplit pas le critère de 183 jours. La question, c'est :
Est-ce que, dans ce cas-là, on continue de verser sa rente de remplacement de
revenu, supposons?
Mme Weil
: C'est bien
ça.
M. Jolin-Barrette : On va
faire les vérifications.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Moi, j'ai...
on a posé, je pense, les questions qu'on voulait poser sur l'article 63, je
pense qu'on est prêts à passer au vote. Ceci dit, si le ministre peut nous
revenir, là, lorsqu'il aura la réponse sur la Loi sur les Indiens puis comment...
notre questionnement par rapport à la citoyenneté canadienne, puis pourquoi le
prévoir spécifiquement, et aussi à la question de ma collègue de Notre-Dame-de-Grâce,
s'il peut nous revenir ultérieurement sur le miroir avec les autres régimes, là.
Merci.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 63, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : ...M. le
Président.
«Lorsqu'un régime d'aide financière aux
personnes victimes est établi dans l'État étranger sur le territoire duquel l'infraction
criminelle a été perpétrée et que l'infraction criminelle concernée est
couverte par ce régime, la personne victime doit choisir de s'assujettir au
régime du présent titre ou à celui de cet État étranger.
«La personne ne peut cumuler une aide
financière en vertu du présent titre et une aide financière en vertu du régime
d'un État étranger visé au premier alinéa. Elle ne peut non plus obtenir la
différence entre le montant d'une aide financière versée en vertu du présent
titre et celui auquel elle est admissible en vertu d'un autre régime.»
Lorsque le pays dans lequel l'infraction
criminelle a été perpétrée a établi un régime d'aide financière, cette
disposition prescrit que le Québécois victime peut, à son choix, s'assujettir
au régime de la présente loi ou au régime d'un autre pays. Cette obligation de
choisir l'un ou l'autre des régimes vise à éviter un cumul des aides
financières.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: On a parlé
de la doctrine de Gérin-Lajoie, est-ce qu'il y aura des ententes Québec-autres
entités, justement, pour que les régimes se parlent?
M. Jolin-Barrette : À travers
le <monde?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette :
Alors…
M. Tanguay
: ...il y
a aura des ententes, Québec-autres entités, justement, pour que les régimes se
parlent?
M. Jolin-Barrette :
À travers le >monde?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Alors, on
a déjà des discussions avec les autres juridictions canadiennes, et, pour
l'instant, on n'a pas encore d'échanges avec les autres États dans le monde. C'est
plus difficile avec les autres États dans le monde.
M. Tanguay
: Il n'y a
pas d'organisation internationale, hein, par rapport à... Vous savez, il y a
des accords internationaux auxquels le Québec< peut être... >, sans
être membre actif, peut être participant ou peut être autour de la table. Au
niveau, justement, de la protection des victimes d'acte criminel, je ne sais
pas s'il y a des forums internationaux. Ça serait intéressant.
M. Jolin-Barrette : Bonne
question, on va vérifier. Mais, une chose qui est sûre, c'est que le régime québécois,
il est très, très généreux, hein? Ça fait que...
M. Tanguay
: C'est sûr,
c'est sûr. Non, mais justement pour qu'on puisse...
M. Jolin-Barrette : Mais on
va faire des vérifications.
M. Tanguay
: Autrement
dit, vous ne voulez pas le publiciser parce qu'ils vont tous venir ici, c'est
ça?
M. Jolin-Barrette : Qui? Les
gens?
M. Tanguay
: Oui, les
gens, les gens. Parce que choisir... Autrement dit, le point du ministre, c'est
que... écoutez, c'est sûr que 9,999 fois sur 10, en décidant de Québec
puis le reste du monde, ils vont choisir Québec.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
les personnes victimes, nous, on évalue qu'elles vont choisir le régime québécois.
M. Tanguay
: Vous dites
aussi, donc : «...dans l'État étranger sur le territoire duquel...» Est-ce
que le fait d'ajouter «étranger», parce que, dans... Est-ce que le fait
d'ajouter «étranger», on exclut les provinces? Parce que, dans le projet de loi
n° 64, on parlait des autres États, et là on pouvait considérer que l'État
ontarien, comme l'État québécois, n'était pas exclusif. Mais «État étranger»,
je ne sais pas si on inclut, même avec «étranger», les autres provinces dans
cette définition-là.
M. Jolin-Barrette : Donc, la question,
c'est : Est-ce que...
Des
voix : ...
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
ça exclut les autres juridictions canadiennes, sauf... c'est à
l'article 65 qu'on va faire le pont.
M. Tanguay
: À 65, on
parle de nos partenaires fédératifs.
M. Jolin-Barrette : C'est
cela.
M. Tanguay
: J'ai hâte.
«La personne ne peut cumuler une aide financière en vertu du présent titre [à]
une aide financière en vertu du régime...» Quand on dit : «Elle ne peut
non plus obtenir la différence entre le montant [d'aide] financière», est-ce
que l'intention du ministre, à 64 quand on dit «une aide financière», est-ce
que c'est comme on a vu un peu plus tôt? C'est une option?
M. Jolin-Barrette : C'est
l'un ou l'autre.
M. Tanguay
: L'un ou
l'autre. Ce n'est pas du «pick and choose», là.
M. Jolin-Barrette : Non, c'est
l'un ou l'autre.
M. Tanguay
: Parce que,
tel que rédigé, on pourrait dire : Ah! bien là, pssit, pour ci, puis dire...
Il n'y a pas de magasinage, là, c'est un régime ou l'autre.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay
: O.K. Et il
n'y a pas... Il faut l'entendre aussi, qu'il n'y a pas de revenez-y, là. Vous
avez décidé de faire le régime avec l'État étranger X. Finalement, vous vous
êtes mieux informé, là, puis dire : O.K., je change. Est-ce que la
personne va être forclose de changer et d'opérer compensation?
M. Jolin-Barrette : C'est dès
le départ, là, la personne doit faire son choix entre le Québec ou l'étranger.
• (10 h 30) •
M. Tanguay
:
<O.K....
>
10 h 30 (version révisée)
<11789
M.
Tanguay
: …et il n'y a pas… il faut l'entendre aussi qu'il n'y
a pas de revenez-y, là. Vous êtes… vous avez décidé de faire le régime avec
l'État étranger X, finalement, vous êtes mieux informé, là, vous dites :
O.K. Je change. Est-ce que la personne va être forclose de changer… d'opérer
compensation?
M. Jolin-Barrette :
C'est, dès le départ, là, la personne doit faire son choix entre le Québec ou
l'étranger.
M. Tanguay
: >O.K.
C'est bon. Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 64? Donc, nous allons procéder à sa
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 64 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article 65,
M. le Président :«La personne victime ne peut cumuler une aide financière
en vertu du présent titre et une aide financière pour les mêmes objets, les
mêmes séquelles ou les mêmes préjudices en vertu d'un régime d'une autre
province ou d'un territoire canadien. La personne doit faire sa demande dans la
province ou le territoire dans lequel l'infraction criminelle a été perpétrée.
Cependant, si le montant auquel la personne est admissible en vertu du régime
de l'autre province ou territoire est inférieur au montant de l'aide financière
à laquelle elle aurait droit en vertu du présent titre pour les mêmes objets,
les mêmes séquelles ou les mêmes préjudices, elle peut demander, pour la
différence, l'aide financière prévue au présent titre.»
Donc, l'article 65 prévoit le cas des
Québécois qui seraient victimes d'infractions criminelles dans une autre
province ou dans un territoire canadien. Dans ce cas, l'article oblige le
Québécois victime à s'assujettir au régime de cette province ou de ce
territoire. Il prévoit toutefois que, si l'aide financière à laquelle il serait
admissible en vertu d'un de ces régimes est inférieure à l'aide à laquelle il
aura droit si la présente loi s'était appliquée, il pourra réclamer la
différence.
Donc, à la différence des États étrangers,
considérant la difficulté, pour le Québec, de savoir ce qu'il y a dans le
régime étranger, là, lorsque vous êtes victime au Canada, vous allez vous
adresser à la province dans laquelle l'infraction survient. Et, si le régime,
il est moins généreux que ce que vous auriez droit au Québec, l'IVAC va payer
la différence.
M. Tanguay
: Est-ce que
ça veut dire… Parce qu'au Canada... Je suis Canadien, je n'aurai en tout temps
qu'une seule province de résidence. Je ne peux pas être aussi résident en Ontario,
puis résident au Québec, puis… Je fais un rapport d'impôt. Donc, prenant donc
ça pour acquis et formel, que je n'ai toujours qu'un seul port d'attache…
M. Jolin-Barrette : Oui, il
peut avoir plus qu'une résidence. Vous n'avez qu'un seul domicile, mais vous
pouvez avoir plusieurs résidences.
M. Tanguay
: Domicile,
c'est ça. Autrement dit, <je… >en même temps, je suis, je vais
dire ça de même, citoyen résident du Québec ou de l'Ontario, mais je ne peux
pas… Je vais faire mon rapport d'impôt juste à un seul endroit, je ne le ferai
pas à deux endroits, là. Donc, considérant que j'ai un chapeau, pour ce qui est
de la résidence, du domicile, ça veut donc dire que, si je réside au Québec, je
suis Québécois, je réside au Québec, et que je vais en voyage en Ontario, j'ai un… je suis victime d'un acte
criminel, je devrai m'adresser… Pourquoi je ne pourrais pas… parce que je vais
revenir au Québec subito presto, là?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, vous allez, dans un premier temps, prendre les aides qui sont offertes en
Ontario, relativement au régime qui est là, et l'IVAC <va compenser…
M. Tanguay
: ...en
Ontario,
j'ai un… je suis victime d'un acte criminel, je devrai m'adresser… Pourquoi je
ne pourrais pas… parce que je vais revenir au
Québec subito presto, là?
M. Jolin-Barrette :
Dans le fond, vous allez, dans un premier temps, prendre les aides qui
sont offertes en
Ontario, relativement au régime qui est là, et l'IVAC
>va compenser la différence.
M. Tanguay
: Je suis
ici, dans ma voiture, je m'en vais à la période de questions, ça me tente de
voir ça, là, voir mes anciens collègues du Parti québécois siéger pour le Bloc.
Je m'en vais assister à la période de questions, puis je sors de l'Assemblée
nationale, puis voir comment ils vont, puis tout ça.
Une voix : ...
M. Tanguay
: Oui, puis
on ne parlera pas de rémunération. Alors là, je sors de la période de questions,
victime d'un acte criminel. Je reviens ici en auto. Wow! Là, je suis ici, je
suis resté six heures à Ottawa. Là, l'IVAC va me dire : Bien, allez faire
votre demande en Ontario, vraiment?
M. Jolin-Barrette :
Effectivement, effectivement. Donc, vous pourriez faire comme les députés du
Bloc puis résider de ce côté-ci de la rivière Outaouais.
M. Tanguay
: Mais vous
voyez que je trouve ça... Prenons pour acquis qu'on reconnaît, nous, au Québec,
collectivement, qu'on a un système plus généreux, entre guillemets, que les
autres, un régime d'indemnisation, je trouverais ça incongru. Est-ce que c'est
le cas actuel de l'IVAC? Est-ce que c'est comme ça actuellement qu'on fait ça?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, actuellement, si vous êtes victime d'une infraction en Ontario, vous
n'êtes pas couvert par l'IVAC.
M. Tanguay
: Pas
couvert par l'IVAC.
M. Jolin-Barrette : C'est
juste les crimes qui sont survenus au Québec qui sont couverts actuellement.
Là, ce qu'on fait, c'est qu'on élargit à d'autres juridictions. Alors, ce qu'on
dit, c'est... Dans le fond, les autres juridictions sont des États étrangers,
donc les autres provinces canadiennes sont comme des États étrangers, et donc
la loi québécoise, elle a une portée territoriale sur le territoire québécois.
Donc, si vous allez en Ontario, bien, vous devez vous adresser, en premier, à
l'Ontario parce que c'est un État étranger, et nous, on va venir combler la
différence.
Parce que le facteur de rattachement, il
est là. Avec les autres juridictions canadiennes, on va se parler, on est
capable de savoir qu'est-ce qu'il y a, qu'est-ce qui est couvert dans les
autres juridictions canadiennes, mais, avec les autres États étrangers à
l'international, c'est beaucoup plus difficile. Donc, nous, on dit : Bien,
il y a des régimes qui sont en place dans le reste du Canada, vous allez
ponctionner à cet endroit-là, puis nous, on va venir combler la différence.
M. Tanguay
:
<Peut-être...
>O.K., peut-être je commence à me réconcilier avec cette idée-là.
Autrement dit, je vais faire ma demande en Ontario, mais je vais vous notifier,
là, à quelque part, moi, le dossier ouvert en Ontario... Moi, là, je suis allé
voir mes amis bloquistes pendant cinq heures. J'ai un acte criminel. Je reviens
ici. Là, moi, l'Ontario, là... Mais je vais aller m'inscrire là, parce que la
loi me le demande, mais l'IVAC, ici, va rapidement sauter dans le dossier puis
va combler les différences, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va accompagner <la personne...
M. Tanguay
: …
pendant
cinq heures. J'ai un acte criminel. Je reviens ici. Là, moi, l'Ontario, là...
Mais je vais aller m'inscrire là, parce que la loi me le demande, mais l'IVAC,
ici, va rapidement sauter dans le dossier puis va combler les différences, là.
M. Jolin-Barrette :
Oui, on va accompagner >la personne.
M. Tanguay
: Donc,
est-ce que l'on doit, à ce moment-là, est-ce qu'on doit notifier l'IVAC? Est-ce
que l'Ontario va notifier l'IVAC? Un de vos résidents fait une demande chez
nous, je ne veux pas l'échapper, moi, comme citoyen.
M. Jolin-Barrette : Les
régimes vont se parler, et donc on va avoir des accords avec les autres
juridictions canadiennes. Donc, les régimes vont se parler, mais...
M. Tanguay
: O.K. Et, rapidement,
je n'aurai pas besoin de redéposer une demande de qualification.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Donc, on
est en cours de discussion avec les autres régimes, donc, très certainement, on
va voir comment on va développer ces modalités-là.
M. Tanguay
: O.K. Je
comprends la logique de dire : Bien, écoutez, normalement, un État, sur
son territoire, doit assurer la sécurité de tous les citoyens, puis, s'il y a
de quoi de croche qui se passe, bien, c'est l'État qui est responsable puis qui
doit payer, entre guillemets. Je comprends ce bout-là. Alors, aussi moins
généreux que pourrait être, le cas échéant, l'Ontario, bien, on va prendre
cette portion-là, puis, nous, le Québec, ce n'est pas vrai qu'on va couvrir le
manque de sécurité qui aurait peut-être pu avoir lieu en Ontario. Ça, je
comprends ça, mais il faut s'assurer…
Je vous donne un exemple. On avait été en
voyage, je pense, c'était au Nouveau-Brunswick. Puis il est arrivé un petit quelque
chose, puis il avait fallu aller à l'hôpital pour ma plus jeune, puis finalement
ça s'est bien réglé. Mais, avec la carte d'assurance maladie, on a sorti la
carte d'assurance maladie, il y avait un formulaire, on a signé le formulaire,
les régimes se sont parlé, on n'a pas vu de facture. Il y a déjà un système
bien rodé. Moi, ils m'ont donné la copie rose. O.K., c'est parfait, puis ma
carte… ça fonctionnait, là. Ils se sont parlé, ils se sont payés entre eux
autres, là. Je ne sais pas combien ça a coûté, mais, nous, c'était comme si
j'étais au comptoir de Maisonneuve-Rosemont, là.
Alors, une fois qu'on a dit ça, je pense
que c'est le but ici, faire en sorte que ça ne soit pas paperasse pour le
citoyen en Ontario, remplir une demande, et aussi paperasse au citoyen. Je
pense que c'est ça, l'objectif du ministre, qu'on n'ait pas de besoin de
rentrer une demande de qualification ou que les régimes se parlent, puis que
l'IVAC me contacte, puis que, là, l'IVAC pourrait me demander de compléter le
dossier, parce que l'IVAC va en donner plus. Ça fait que l'IVAC, il faut
qu'elle puisse vérifier, il va falloir que je sois… Mais comment ça va
fonctionner? Il va falloir que je sois consolidé au Québec aussi, hein,
autrement dit, l'IVAC ne s'en sortira pas.
M. Jolin-Barrette : Elle
pourrait être en contact avec la personne, mais, dans le fond, on va développer
ça avec les autres juridictions canadiennes. Donc, il y a des discussions à
avoir avec celles-ci, parce que ça, c'est vraiment du droit nouveau, dans le
fond, le fait de venir couvrir des infractions à l'étranger, donc dans les autres
juridictions canadiennes.
M. Tanguay
: En tout
cas, assurons-nous que ce soit aussi facile que mon exemple du
Nouveau-Brunswick, où là… mais je comprends. Moi, quand je suis revenu au
Québec, je n'ai pas eu à remplir, ils se sont parlé. Je comprends que la
personne devra être en relation avec l'IVAC, mais faisons cet objectif-là,
puis, auquel cas, ça me réconcilierait avec le fait d'aller chercher la
première portion <à l'État…
M. Tanguay
: …
assurons-nous
que ce soit aussi facile que mon exemple du Nouveau-Brunswick, où là… mais je
comprends. Moi, quand je suis revenu au Québec, je n'ai pas eu à remplir, ils
se sont parlé. Je comprends que la personne devra être en relation avec l'IVAC,
mais faisons cet objectif-là puis, auquel cas, ça me réconcilierait avec le
fait d'aller chercher la première portion >à l'État qui a vu arriver ça
puis qui doit, à un moment donné, payer aussi, là. C'est bon.
M. Jolin-Barrette : On le
garde en tête.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui, peut-être
juste regarder la question des prescriptions, comment ça s'appliquerait dans un
cas comme ça. Donc, on fait une demande en Ontario, l'accident s'est produit
là, et là je ne sais pas à quel moment il devra déterminer s'il y a un régime
qui est plus avantageux ou il y aurait une différence à aller chercher.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, c'est… Vous devez aller en Ontario.
Mme Weil
: Oui, je
comprends, mais il pourra aller chercher la différence éventuellement. Donc, il
y a une prescription pour aller chercher cette différence de la date du crime.
Est-ce que la prescription court à partir de la date du crime?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette :
…vérification relativement à la prescription.
Mme Weil
: Et… Bien, on
verra la réponse, parce que c'est par précaution. Est-ce que la personne doit
essayer de, rapidement, calculer, entrevoir que peut-être qu'il aura besoin… Et
moi, j'imagine que oui, on le sait très bien que ça va être le régime le plus
généreux du Canada. Déjà, on l'était, mais…
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
mais c'est sûr et certain que la personne va avoir des aides supplémentaires du
régime de l'IVAC, parce qu'il va peut-être arriver, dans certaines
circonstances, que d'autres régimes canadiens vont être plus généreux sur
certains aspects, probablement, j'en doute, là, mais peut-être, peut-être que...
dans certaines catégories. Mais, sur l'ensemble du régime, c'est sûr que la
personne va bénéficier de, fort probablement, <de >plus d'aide au
niveau québécois…
• (10 h 40) •
Mme Weil
: Une fois
qu'on a…
M. Jolin-Barrette : …donc ils
vont venir au régime québécois également.
Mme Weil
: Pour
anticiper un peu la question que j'ai… qu'on pourrait avoir, une fois qu'on
connaît la prescription, c'est à quel moment la personne doit s'activer pour
s'assurer de protéger ses droits dans le processus d'évaluation, etc.?
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier. Mais, tu sais, déjà du fait que les régimes vont se parler, donc, à
partir du moment où la personne va faire sa demande à… supposons, en Ontario,
on va s'assurer que les régimes se parlent. Donc, nécessairement, ça va avoir
effet boule de neige pour le Québec.
Mme Weil
: Ça, donc,
ces discussions… Je n'ai pas…
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on est, présentement…
Mme Weil
: C'est déjà
en cours, c'est déjà en cours.
M. Jolin-Barrette : …en
discussion avec les autres juridictions canadiennes.
Mme Weil
: C'est déjà
en cours. Et donc, là, ça va être vraiment aussi intéressant par rapport à
l'indemnisation pour… qui sont imprescriptibles pour les personnes victimes
d'abus sexuels, de violence conjugale, etc., s'ils ont la même approche que… ou
aurait la même approche que le Québec.
M. Jolin-Barrette : Je ne le
crois pas, je ne le crois pas, mais ce que je veux dire, à partir du moment où
la personne, là-bas, supposons, n'est pas admissible, elle va le devenir ici.
Mme Weil
: C'est ça, <oui…
Mme Weil
: …
d'abus
sexuels, de violence conjugale, etc., s'ils ont la même approche que… ou aurait
la même approche que le Québec.
M. Jolin-Barrette :
Je ne le crois pas, je ne le crois pas, mais ce que je veux dire, à partir du
moment où la personne, là-bas, supposons, n'est pas admissible, elle va le
devenir ici.
Mme Weil
: C'est ça,
>oui.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Autrement
dit, le ministre, là, le point de ma collègue est superimportant, autrement dit...
parce que le ministre est en train de vérifier des choses, M. le Président, on
va juste lui donner le temps, parce que la question de ma collègue, elle est
excessivement importante. Il s'agit en quelque sorte de s'assurer que la porte
d'entrée ontarienne qui pourrait être, dans ce cas-là, plus petite, plus
étroite, ne vienne pas priver le Québécois de la porte plus large d'entrée.
Autrement dit, quand on lit : «…en vertu du régime[...]. Cependant, si le
montant auquel la personne est admissible en vertu du régime de l'autre
province ou territoire est inférieur» ou inexistant, que ce soit pour des
raisons de prescription ou x, y, z, qu'on ne vienne pas me dire : Bien, en
Ontario, ça se prescrit par trois ans. Oui, mais, au Québec, c'est
imprescriptible. Puis qu'on me dise : Ah! l'Ontario ne te donne rien, nous,
on compensait juste le bout qui manquait, mais, s'il ne te donne rien, au
Québec on ne te donne rien. Autrement dit, que la porte ontarienne ne vienne
pas réduire la porte québécoise.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, le régime de la prescription de la loi québécoise va s'appliquer, donc le
trois ans ou l'imprescriptibilité des infractions criminelles. Et donc on
pourra venir également spécifier par règlement…
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. <Le fait… >On va venir préciser, par règlement, que le
fait de déposer une demande dans une autre juridiction canadienne va aussi
suspendre la prescription pour le volet québécois. C'est ça.
M. Tanguay
: Mais, s'il
y a un critère d'admissibilité ontarien, que ce soit pour la prescription ou
que ce soit pour une liste, que je ne connais pas, d'infractions criminelles
d'Ontario qu'on n'a plus au Québec : Ah! bien, votre crime n'est pas
couvert par le régime ontarien. Si la porte est fermée pour la prescription ou
la liste ontarienne, qu'on ne vienne pas me dire, bon, bien, je reviens avec
mon histoire de porte : Vous êtes inadmissible en vertu de l'Ontario;
Québec, on n'est pas là. Québec va être là pareil.
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, là, le principe, là, l'obligation qu'on fait à l'article 65, c'est
d'aller au régime étranger d'une autre juridiction canadienne. On dit : Le
premier payeur, c'est l'Ontario, supposons, parce que le crime est survenu en
Ontario. Si le régime, là, supposons, là, qu'ils l'abolissent, parce que c'est
ça qu'ils ont fait en Ontario, hein, ils ont réduit la couverture, là, l'année
passée ou cette année, ils ont réduit le panier de services aux victimes, ce n'est
plus couvert, donc, la victime, elle, fait sa demande à l'Ontario en premier,
elle tombe dans une catégorie, supposons, le cas que vous dites, il y a une
liste d'infractions, comme c'était le cas au Québec avant le projet de loi
n° 84, bien, votre crime n'est pas dedans. Alors, l'Ontario dit :
Nous, on ne couvre pas ça. Bien, la personne va se retourner vers le Québec,
puis nous, on va venir couvrir en fonction de notre régime. Dans le fond, 65, c'est
une clause <de premier payeur.
M. Jolin-Barrette :
...
dans une catégorie, supposons, le cas que vous dites, il y a une
liste d'infractions comme c'était le cas au Québec avant le projet de loi
n° 84, bien, votre crime n'est pas dedans. Alors, l'Ontario dit :
Nous, on ne couvre pas ça. Bien, la personne va se retourner vers le Québec,
puis nous, on va venir couvrir en fonction de notre régime. Dans le fond, 65, c'est
une clause >de premier payeur.
M. Tanguay
: Exclusivement.
Et un Québécois qui aurait été victime d'un acte criminel en Ontario, on prend
ce cas-là, ne sera... n'aura jamais moins d'avantages en vertu de la loi
québécoise, parce que c'est arrivé en Ontario, premier payeur : ontarien. Puis,
si l'Ontario paie pour ça, si peu pour ça, puis pas pantoute pour ça, c'est
correct, on va prendre considération, au Québec, le régime québécois, de ce
qu'ils paient. Puis tout ce qu'ils n'ont pas payé puis couvert puis qui est
payable et couvert en vertu de la loi québécoise va aussi, évidemment, être
donné au citoyen québécois comme si l'acte criminel avait eu lieu au Québec.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay
: O.K.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme Weil
: ...dans les
trois ans de l'acte.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve de l'imprescriptibilité.
Mme Weil
: Oui, justement,
trois ans.
M. Jolin-Barrette :
...exemple, violence sexuelle, violence subie pendant l'enfance, violence
conjugale...
Mme Weil
: Oui, c'est
ça, c'est sûr, mais...
M. Jolin-Barrette : ...ça, c'est
imprescriptible.
Mme Weil
: ...la
plupart du temps...
M. Jolin-Barrette : Mais, exemple,
une voie de fait simple, c'est trois ans...
Mme Weil
: C'est ça.
M. Jolin-Barrette : ...sous
réserve des exceptions si la personne a un motif raisonnable de ne pas l'avoir
présenté. Vous vous souvenez l'impossibilité, en fait, d'agir, on l'a assoupli
puis on le rend vraiment plus généreux.
Mme Weil
: Très bien. Merci.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui,
merci. Sophie, elle a une bonne question : L'intervenant en Ontario,
est-ce qu'il est couvert ou pas couvert?
M. Jolin-Barrette : Il n'est
pas couvert. Non, il n'est pas couvert.
M. Tanguay
: Puis c'est
en vertu de... C'est par l'action de 62 qu'il faut... ou 63?
M. Jolin-Barrette : Par 62.
M. Tanguay
: 62, il n'est
pas couvert. O.K. Tout ce qu'on a dit par rapport à l'État étranger, les
cultures différentes, oui, l'intervention dans cette culture-là, tu aurais été
mieux de ne pas intervenir. La preuve étrangère, les commissions dérogatoires
qu'on ne fera jamais. Mais, en Saskatchewan, ou en Ontario, ou au Nouveau-Brunswick,
l'intervenant, qui est victime au premier titre, ne pourrait-on pas l'inclure?
M. Jolin-Barrette : Non, c'est
un régime d'exception qu'on vient faire pour couvrir en extraterritorialité,
donc on ne le couvre pas.
M. Tanguay
: Donc, le ministre...
je ne veux pas répéter tout ce qu'on a dit, là, mais, honnêtement, si c'était,
je pense, justifié pour 11.1 et 11.2, l'intervention civique à l'étranger, je
pense qu'a fortiori ça l'est pour 15 minutes l'autre bord de la frontière,
là, avec l'Ontario, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
comprends, sauf que c'est déjà un régime d'exception qu'on met en place, c'est
un nouveau régime d'exception. Donc, nous, notre souhait, c'est de viser la
personne victime.
M. Tanguay
:
...là-dessus. La rationnelle, par rapport à l'interprovinciale, pour les
intervenants, la rationnelle n'est que financière, finalement. C'est un choix
financier, là, parce qu'il n'y a pas...
M. Jolin-Barrette : Bien, il
y a un aspect financier, entre autres, aussi.
M. Tanguay
: C'est le
principal, parce que je n'en vois pas d'autre, à moins que le ministre m'en
soulève un autre. Mais tout ce qu'on disait pour les États étrangers, culture
différente, difficulté de preuves, <et ainsi de suite...
M. Tanguay
: ...la
rationnelle, par rapport à l'interprovinciale, pour les intervenants, la
rationnelle n'est que financière, finalement. C'est un choix financier, là,
parce qu'il n'y a pas...
M. Jolin-Barrette :
Bien, il y a un aspect financier, entre autres, aussi.
M. Tanguay
: C'est
le principal, parce que je n'en vois pas d'autres, à moins que le ministre m'en
soulève un autre. Mais tout ce qu'on disait pour les États étrangers, culture
différente, difficulté de preuves, >et ainsi de suite, ça ne s'applique
pas, là.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
un événement qui survient dans une autre juridiction. Le principe de base, c'est
qu'à l'intérieur du Québec les lois s'appliquent, mais pas avec une portée
extraterritoriale.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? Donc, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 65 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Pour
l'article 66, M. le Président... Mais là je pourrais répondre à la question
du député de LaFontaine par rapport... à la loi sur le statut d'Indien. Donc,
on me dit, pour la question sur le statut d'Indien, par rapport à la citoyenneté,
il est possible qu'une personne ait un statut d'Indien, mais pas la citoyenneté
canadienne. Par exemple, il est possible qu'une personne née à l'étranger d'un
parent canadien, mais faisant partie de la deuxième génération subséquente, ne
soit pas citoyen en raison de la restriction de la citoyenneté par filiation à
la première génération. Donc, une personne pourrait être... avoir le statut
d'Indien, mais pas la citoyenneté canadienne.
• (10 h 50) •
M. Tanguay
: Et <par
rapport à... >le ministre de la Justice, leader du gouvernement aussi, par
rapport à tout ce qui se dit relativement à la Loi sur les Indiens, là, la
nécessité, là, de revisiter ça, là, quelle est la position... Parce qu'on voit
une application très tangible, puis j'avoue un certain malaise de citer la Loi
sur les Indiens ici, avec <tout ce qu'on... >tout ce qui se dit
puis ce qui se vit par rapport à ça. Quelle est l'approche du gouvernement du
Québec, à titre de ministre de la Justice, leader du gouvernement, quant aux représentations
qui sont faites avec le fédéral sur l'importance, la nécessité de revisiter de
fond en comble cette loi-là sur les Indiens?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pense que c'est une demande historique du gouvernement du Québec, et il va
falloir que le fédéral, concrètement, agisse à ce niveau-là avec cette loi puis
une modernisation de cette loi-là. Donc, je pense qu'au fédéral, au-delà des
actions publiques et politiques qu'ils font, le cadre législatif est à revoir.
Alors, nous, on va être disponibles pour accompagner le gouvernement fédéral
dans son éventuelle refonte de la Loi sur les Indiens.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Au
66, M. le Président. Donc là, M. le Président, on est rendus au :
«Chapitre XIII.
«<Les >Pouvoirs et décisions
du ministre.
«Section I.
«Pouvoirs du ministre.»
Et on aura un amendement, M. le Président,
qui est disponible sur le site <Greffier...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Au 66,
M. le Président. Donc là,
M. le Président, on est
rendus au :
«Chapitre XIII
«Les Pouvoirs et décisions du
ministre
«Section I
«Pouvoirs du
ministre».
Et on aura un
amendement,
M.
le Président, qui est disponible sur le site >Greffier.
«Le ministre peut, à ses frais, exiger
qu'une personne qui présente une demande en vertu du présent titre se soumette
à l'examen d'un professionnel de la santé qu'il choisit.»
Donc, l'article 66 permet au ministre
d'exiger qu'une personne victime se soumette à l'examen d'un professionnel de
la santé. En ce cas, le ministre choisirait le professionnel et paierait les
frais de cette consultation.
Et, à l'article 66, on va ajouter l'amendement :
Ajouter, à la fin de l'article 66 du projet de loi, «après avoir consulté
la personne».
Donc, cet amendement propose que le ministre
consulte la personne qui présente une demande avant de choisir le professionnel
de la santé qui procéderait à son examen.
Donc : «66. Le ministre peut, à ses
frais, exiger qu'une personne qui présente une demande en vertu du présent
titre se soumette à l'examen d'un professionnel de la santé qu'il choisit après
avoir consulté la personne.»
Et donc, là, ça revient aux discussions qu'on
a eues préalablement, M. le Président, dans le cadre du projet de loi, de dire :
Lorsqu'il y aura une expertise ou une contre-expertise qui sera faite, bien, de
faire en sorte, comme le disait le député de LaFontaine, de dire :
Préférez-vous un homme ou une femme pour le professionnel pour l'expertise et
la contre-expertise?
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Bien,
je salue le pas dans la bonne direction du ministre, mais par contre «après
avoir consulté la personne», on sait que, juridiquement, ça veut dire que
l'obligation de consulter, je vous ai consulté, mais, à la fin, le choix
demeure celui du ministre. Mon impression était que nous allions permettre, de
façon très spécifique, quant au sexe du professionnel, faire en sorte que ce
soit au choix de la personne.
Alors, est-ce qu'on pourrait écrire :
«Le ministre peut, à ses frais, exiger qu'une personne qui présente une demande
en vertu du présent titre se soumette à l'examen d'un professionnel de la santé
qu'il choisit après avoir consulté la personne», mais que le sexe dudit
professionnel est au choix de la victime? Je l'ajouterais, tu sais, je
garderais la portion «après avoir consulté», mais, pour ce qui est du sexe, ça
serait le choix de la victime.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, le fait de proposer que ça soit, dans le fond, après la consultation de
la personne, dans le fond, on va prendre en considération l'opinion de la personne
pour lui déterminer la personne. Mais encore faut-il que ça soit justifié aussi,
parce qu'à partir du moment où il n'y a aucune balise il peut y avoir des
motifs discriminatoires qui font en sorte que la personne pourrait dire :
Moi, je ne veux pas avoir un homme ou je ne veux pas avoir une femme, pour des
raisons purement discriminatoires et purement haineuses.
M. Tanguay
: O.K. Mais
mon point, là, je sais qu'il y aura toujours des gens pour travestir la loi, la
contourner, la respecter ou impliquer un choix des valeurs à laquelle la
société <québécoise...
M. Jolin-Barrette :
…
que la personne pourrait dire : Moi, je ne veux pas avoir un homme
ou je ne veux pas avoir une femme, pour des raisons purement discriminatoires
et purement haineuses.
M. Tanguay
: O.K.
Mais mon point, là, je sais qu'il y aura toujours des gens pour travestir la
loi, la contourner, la respecter, ou impliquer un choix des valeurs à laquelle
la société >québécoise, là, regarde… Ça, c'est comme la personne, là,
l'homme qui fait la file à la Société d'assurance automobile du Québec, puis il
ne veut pas être servi par une femme. Bien, on lui dit : C'est bien de
valeur, mais, rendu à ton tour — c'était une femme — si ça
ne te plaît pas, prends le début de la file, là, puis va recommencer la file,
là, puis espère de tomber sur un homme la prochaine fois. C'est ça, la réponse
de la société québécoise.
Mais par contre, ici, ce qu'on vise, là,
c'est les victimes, notamment de violence sexuelle, qui ont eu une expertise
par une médecin, donc une femme médecin, contre-expertise, elle voudrait avoir
une femme médecin. Ici, «après avoir consulté la personne», est-ce que le
ministre me dit que, dans tous les cas d'espèce, on va s'assurer, sans
l'échapper aucunement, que, dans ce cas-là, on va y donner suite, là? Il n'est
pas question qu'un homme, si elle veut une médecin femme, qu'un médecin homme,
pour cette victime d'agression sexuelle là, lui fasse une contre-expertise.
M. Jolin-Barrette : Dans tous
les cas, oui, et il y aura une directive, je vais émettre une directive, également,
violence conjugale.
M. Tanguay
: Parce qu'effectivement
je suis d'accord avec le ministre, on ne veut pas qu'en mettant — puis,
en discutant, on voit — «au choix», «sexe au choix», là, il y a des
hommes qui ne voudront pas avoir de médecin femme, puis là ça serait de valeur
de faire écho à leur choix injustifiable dans la société québécoise du
XXIe siècle. Mais, si le ministre nous dit, puis on est heureux de
l'entendre, que, dans tous les cas où une femme désire être auscultée ou… pardon...
M. Jolin-Barrette : Évaluée.
M. Tanguay
: ...évaluée
par une professionnelle, bien, que ça soit une professionnelle.
M. Jolin-Barrette : Oui, je
m'y engage.
M. Tanguay
: C'est bon.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: …peut-être,
et puis à une prochaine rencontre ici... Les meilleures pratiques, en ce sens,
c'est beaucoup dans le réseau de la santé. Et les pratiques à ne pas adopter,
on l'a vu à la SAAQ, vous vous rappelez bien quand il y avait des demandes
répétées pour ne pas avoir une femme, mais c'est justement cette précaution par
rapport à la discrimination. Donc, c'est les deux exemples. Mais je sais qu'en
santé on en a beaucoup parlé ces dernières années, la demande peut venir...
puis il y a une sensibilité qui est développée depuis des années dans ce
réseau. Donc, peut-être, le ministre pourrait aller regarder de ce côté-là pour
nous dire un peu les orientations que le ministère de la Santé a ou le réseau
de la santé, c'est vraiment les médecins, et ça pourrait… Honnêtement, ça
s'apparente dans les faits, là, c'est le même genre de situation.
M. Jolin-Barrette : Je suis
d'accord.
Le Président (M. Bachand) :Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
<Pour…
M. Jolin-Barrette :
...j
e suis d'accord.
Le Président (M.
Bachand) :
Interventions sur l'amendement? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention, M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: >Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement, à l'article 66, est adopté. Donc, on
revient à 66 tel qu'amendé. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: À 66, là
on parle de personnes, on parle souvent de personnes victimes, on parle de
victimes. Est-ce que la loi... je veux dire, il n'y a pas d'ambiguïté, là, on
sait qu'on parle, ici, de la personne victime, mais regardez juste à 65, en
haut, on parlait de la personne victime. Ça m'a un peu... pas déboussolé tant
que ça, mais j'ai dit : Ah! «personne», O.K., c'est la victime. Ne
devrait-on pas lire «personne victime» ou «victime»? À moins qu'on me dise :
Non, ça pourrait être un tiers, mais je ne pense pas, là, c'est réellement la
personne victime, là. C'est de la légistique pure, là. Ce n'est pas un caprice,
là, mais...
M. Jolin-Barrette : À juste
titre, dans le fond, la «personne victime», c'est lorsque la personne, elle est
qualifiée. Donc là, on est en amont de ça, donc on est avant même le fait
que... On pourrait être dans une situation où la personne n'est pas encore
qualifiée de personne victime.
M. Tanguay
:
«Qualifiée», ça veut dire quoi? Ça veut dire que sa demande de qualification,
elle est acceptée, reçue? Est-ce que ça, c'est une décision du ministre?
M. Jolin-Barrette : La
qualification de la personne?
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
oui, c'est une décision du ministre.
M. Tanguay
: Et est-ce
que c'est une décision qui est communiquée ou c'est juste administrativement?
M. Jolin-Barrette : C'est une
décision qui est communiquée.
M. Tanguay
: O.K. Autrement
dit, votre dossier est complet, il est actif.
M. Jolin-Barrette : Vous êtes
qualifiée comme personne victime.
M. Tanguay
: Maintenant,
les évaluations suivront, expertises peut-être, contre-expertise dans des cas très,
très exceptionnels, et, un jour, vous serez consolidé, et ainsi de suite, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Donc, ça va être à l'article 70 : «Le ministre rend par écrit toute
décision qu'il prend en vertu du présent titre.»
M. Tanguay
: O.K. Je
n'avais pas compris, puis la question m'aura permis de comprendre ça, que,
lorsqu'on parle de «personne», ça veut dire qu'elle n'est pas qualifiée, elle
est...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
sous réserve qu'au début, début, des aides psychologiques qui sont données...
M. Tanguay
: D'urgence.
M. Jolin-Barrette : ...dès le
moment où la personne appelle, on peut lui donner une aide même si elle n'est
pas qualifiée.
M. Tanguay
: Puis, dans
ces cas-là, on va voir «personne»...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: ...on ne
verra pas «personne victime». Il ne faudrait pas voir «personne victime» parce
que ça serait une incohérence. Les gens qui travaillent avec le ministre
pourront le confirmer.
• (11 heures) •
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
À l'article... le programme d'aide d'urgence, là, à 81, c'est «personne» :
«Le ministre peut établir un programme d'aide en situation d'urgence qui permet
aux personnes...» Donc, ça, c'est le cas de la personne, exemple, en matière de
violence conjugale, qui est dans son milieu toxique. Puis, dans le fond, on la
sort de son milieu toxique, on offre l'hébergement, le transport, la
nourriture, tout ça, mais elle n'est pas encore qualifiée. On fait juste la
sortir de son milieu dès le <départ, donc c'est une personne...
>
11 h (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...de la personne,
exemple, en matière
de violence conjugale, qui est dans son milieu toxique, puis, dans le fond, on
la sort de son milieu toxique, on offre l'hébergement, le transport, la
nourriture, tout ça, mais elle n'est pas encore qualifiée, on fait juste la
sortir de son milieu dès le >départ, donc c'est une personne qui, par
ailleurs, elle pourrait ne pas être une personne victime, mais, quand même,
cette personne-là, on va la couvrir.
M. Tanguay
: O.K. Sur
cette distinction-là d'un autre régime, quand on dit, exemple, à 59, là :«Toute
indemnité...» «Aide financière ou autre somme versée en vertu d'un autre
régime.
«59. Toute indemnité, toute prestation ou
tout autre avantage pécuniaire versé à une personne en vertu d'un autre régime public
rend cette personne inadmissible...» Donc, évidemment, cette personne-là n'est
pas qualifiée, mais, dans tous les cas d'espèce quand on disait tel type
d'aide, là, chapitre IX, chapitre VIII, chapitre VII, c'était «personne
victime» quand on était rendu là. Ici, à 66, donc, on comprend «avant d'être
qualifié». Après la qualification, je pense qu'il y a un autre endroit, hein,
qu'on doit préciser au choix... excusez-moi, après consultation de la personne,
il y a un autre amendement qui s'en vient ailleurs pour le processus d'après
qualification, n'est-ce pas?
M. Jolin-Barrette : Donc, à
66, ça s'applique autant avant qu'après.
M. Tanguay
: À quel
article, pardon?
M. Jolin-Barrette : À
l'article qu'on étudie. «66. Le ministre peut, à ses frais, exiger qu'une
personne qui présente une demande en vertu du présent titre se soumette à
l'examen d'un professionnel de la santé qu'il choisit.» Donc, ça couvre tous
les cas d'espèce avant ou après.
M. Tanguay
: Avant ou
après, parce qu'on sait que la personne pourrait être qualifiée, puis là on
s'approche de la consolidation, mais, finalement, il y aurait un changement qui
est allégué, on veut une contre-expertise par rapport au changement, à la
détérioration, là, on est loin après, la qualification, c'est 66 qui va être
mon article.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Prenons le cas, là, où on a discuté, là, dans les séances précédentes, vous
êtes indemnisé, vous avez eu votre montant forfaitaire, tout ça, puis, dans
cinq ans, il y a un état d'aggravation. Donc là, à ce moment-là, 66 va pouvoir
s'appliquer.
M. Tanguay
: C'est 66, O.K.
C'est bon.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. D'autres interventions? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 66, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 67, M. le
Président : «Le professionnel de la santé qui examine une personne à la
demande du ministre doit faire rapport à celui-ci sur l'état de santé de cette
personne et sur toute autre question pour laquelle l'examen a été requis.
«Sur réception de ce rapport, le ministre
en transmet une copie à tout professionnel de la santé désigné par la personne
qui a subi l'examen visé au premier alinéa.»
Cet article prescrit que, lorsqu'un
professionnel de la santé examinerait une personne victime à la demande du ministre,
il ferait rapport au ministre, lequel transmet une copie de celui-ci au
professionnel de la santé désigné par la personne victime.
Donc, le médecin qui évalue la personne
victime, dans le fond, transmet le rapport médical de cette évaluation-là au ministre
pour l'expertise ou la <contre-expertise...
M. Jolin-Barrette :
…
santé
examinerait une personne victime à la demande du
ministre, il ferait
rapport au
ministre, lequel transmet une copie de celui-ci au
professionnel de la santé désigné par la personne victime.
Donc, le médecin qui évalue la personne
victime, dans le fond, transmet le rapport médical de cette évaluation-là au
ministre
pour l'expertise ou la >contre-expertise et, en même temps, le rapport
est transmis au médecin personnel de la personne victime, bien, ou au médecin
qui fait le suivi de la personne victime.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui.
Merci, M. le Président. Ça, dans le fond, l'utilité, mais le ministre pourrait peut-être
m'en identifier une autre, utilité, je pense que l'utilité de 67, c'est
réellement notamment, bien… Alors, l'utilité de 67, puis le ministre pourrait
m'en pointer une autre, mais me semble pas mal exclusivement pour une question
de renseignements personnels. Autrement dit, le ministre a accès au rapport
même si le rapport est… contient des renseignements hautement sensibles… c'est
l'utilité de 67 parce que…
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est pour faire en sorte que l'IVAC puisse analyser en… puisse rendre une
décision. Tu sais, dans le fond, s'il y a une expertise qui est demandée, ou
une contre-expertise qui est demandée, il faut que l'information se rende à
l'IVAC pour savoir quelle est la nature du préjudice…
M. Tanguay
: …mais s'il
n'y avait pas cet article-là, il pourrait y avoir un enjeu de renseignements
personnels, parce que ce n'est pas vrai qu'un tiers peut avoir copie du rapport
de santé qui nous…
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
mais l'objectif est d'avoir le rapport d'expertise, d'obtenir un rapport
d'expertise.
M. Tanguay
: On se
rappellera qu'avec le ministre, là, on avait vu aux articles — pas
besoin d'y aller, là — <aux articles >45 et suivants,
là, quand on parlait de l'aide financière, réhabilitation psychothérapique et
psychosociale, puis là le ministre nous avait donné toute la liste qui était
quand même assez substantielle, au moins une douzaine de professionnels,
membres d'ordre professionnel, il y en avait plusieurs, il y en avait plusieurs,
est-ce que tout ce beau monde là dans... tous les professionnels — 45,
là, il y en a un bon paquet — pourraient, le cas échéant, être
appelés à intervenir? Autrement dit, le professionnel de santé de 67 couvre
tous mes professionnels dont on a parlé : les travailleurs sociaux, les
psychologues, les médecins, les psychiatres, les sexologues. On couvre tout le
monde?
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Alors, la
réponse à votre question, c'est oui, ça couvre tous les professionnels de la
santé au sens large.
M. Tanguay
: Sens très,
très large. O.K. Et quand on dit : <«…le ministre…» >«Sur
réception[...], le ministre en transmet une copie à tout professionnel de la
santé désigné par la personne qui a subi l'examen visé au premier alinéa», ça
veut donc dire qu'il y a eu une première évaluation, le ministre demande une
contre-évaluation…
M. Jolin-Barrette : Pas nécessairement,
ça peut être juste une expertise du ministre qui est demandée. Pour évaluer la
personne, là, on va dire : Bien, on vous demande d'aller… de faire évaluer
ça aussi.
M. Tanguay
: O.K. Au
premier titre, ça peut être une évaluation.
M. Jolin-Barrette : Ça peut
être ça, ça peut être évaluation ou <contre-expertise...
M. Jolin-Barrette :
...
nécessairement, ça peut être juste une expertise du ministre qui est
demandée. Pour évaluer la personne, là, on va dire : Bien, on vous demande
d'aller… de faire évaluer ça aussi.
M. Tanguay
: O.K. Au
premier titre, ça peut être une évaluation.
M. Jolin-Barrette :
Ça peut être ça, ça peut être évaluation ou >contre-expertise.
M. Tanguay
: O.K. Et la
personne, donc, ce qui est induit là, puis peut-être qu'on va le voir plus tard
dans les autres articles, c'est que la personne victime reçoit cette évaluation-là,
et elle aussi pourrait en rajouter une couche puis contester, là.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Tanguay
: Puis c'est
en vertu de quel article qu'elle a ce pouvoir-là de contester?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, à l'article 70 quand qu'on rend une décision, on dit à l'alinéa deux :
«Elle mentionne le droit de demander une révision et le délai pour ce faire...»
M. Tanguay
: O.K.
«Cette décision est motivée. Elle mentionne le droit...» Donc, on verra ça
rendu là.
M. Jolin-Barrette : C'est les
règles de la justice administrative.
M. Tanguay
: O.K. C'est
bon.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 67 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui,
l'article 68, M. le Président : «Tout établissement au sens de la Loi
sur [la] santé et les services sociaux ou au sens de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux pour les autochtones cris ou tout professionnel
de la santé qui a traité une personne à la suite de la perpétration d'une
infraction criminelle ou qui a été consulté par une personne à la suite d'une
telle perpétration doit, à la demande du ministre, lui faire rapport de ses
constatations, de ses traitements ou de ses recommandations.
«Ce rapport doit être transmis dans les
six jours qui suivent la demande.
«Le professionnel de la santé visé au
premier alinéa doit également fournir au ministre, dans le même délai, tout
autre rapport que le ministre demande relativement à cette personne.
«Le présent article s'applique malgré
l'article 19 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
ou malgré l'article 7 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux pour les autochtones cris.»
Cette disposition prévoit qu'un
établissement de santé ou qu'un professionnel de la santé qui aurait traité une
personne à la suite d'une infraction criminelle devrait en faire rapport au
ministre.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Le délai
de six jours, il vient d'où?
M. Jolin-Barrette : On le
retrouve dans la Loi sur les accidents de travail, donc l'ancienne loi sur
laquelle l'IVAC, actuellement, fait référence à la Loi sur les accidents de
travail. Donc, dans le régime actuel, c'est six jours pour l'IVAC. Et on la
retrouve également dans la Loi sur les accidents de travail et les maladies
professionnelles.
M. Tanguay
: C'est le
délai de six jours.
M. Jolin-Barrette : C'est le
délai de six jours.
M. Tanguay
: O.K. Puis
six jours, donc six jours, c'est moins d'une semaine, c'est six jours. Je veux
dire, c'est...
M. Jolin-Barrette : On a créé
le monde en six jours puis...
M. Tanguay
: Le
septième, on se repose.
M. Jolin-Barrette : C'est ça?
M. Tanguay
: Ça s'en
vient, le repos, le repos pascal.
M. Jolin-Barrette :
Effectivement. J'imagine que le député de LaFontaine a célébré le dimanche des
Rameaux dimanche dernier?
M. Tanguay
: Ah!
écoutez, je vais vous envoyer des photos.
M. Jolin-Barrette : O.K. Mais
savez-vous, M. le Président, pourquoi le député de <LaFontaine...
M. Tanguay
: …
Le
septième, on se repose.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça?
M. Tanguay
: Ça s'en
vient, le repos, le repos pascal.
M. Jolin-Barrette :
Effectivement. J'imagine que le député de LaFontaine a célébré le dimanche des
Rameaux dimanche dernier?
M. Tanguay
: Ah!
écoutez, je vais vous envoyer des photos.
M. Jolin-Barrette :
O.K. Mais savez-vous, M. le Président, pourquoi le député de >LaFontaine
est si en forme cette semaine, M. le Président?
Le Président (M. Bachand) :
La Semaine sainte.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
Le Président (M. Bachand) :Et la fin du carême.
M. Jolin-Barrette :
Exactement, M. le Président, et le député de LaFontaine a hâte de manger ses
éclairs au chocolat, M. le Président.
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui. Puis là, M. le Président, si on passait au vote, là, le ministre aurait
peut-être une certaine inquiétude, là. Je sens que j'ai un pouvoir de
négociation, là. Est-ce qu'il me suit?
M. Jolin-Barrette : Ah.
M. Tanguay
: Là, on
peut passer au vote.
M. Jolin-Barrette : Écoutez…
M. Tanguay
: J'aime ça.
Mon collègue, je vais lui faire signe, à un moment donné, j'aimerais ça qu'il
quitte sur mon amendement. Non, mais, si…
M. Jolin-Barrette :
Heureusement, M. le Président, l'article 252 existe.
M. Tanguay
: L'article 252
pour?
M. Jolin-Barrette : La prise
en considération.
• (11 h 10) •
M. Tanguay
: Ah! oui,
pour reporter les… «68. Tout établissement...»
«Le professionnel de la santé visé au
premier alinéa doit également fournir au ministre, dans le même délai, tout
autre rapport que le ministre demande relativement à cette personne.» On fait
référence à quoi «tout autre rapport»?
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) : Merci, M. le
ministre
M. Jolin-Barrette : Les
rapports qui peuvent être demandés, c'est les rapports afférents à l'état de la
personne. Donc, c'est pour avoir une souplesse par rapport aux différents
rapports qui peuvent être effectués.
M. Tanguay
: O.K. Et…
oui, excusez-moi. Donc, une souplesse par rapport aux différents rapports, autrement
dit : «…tout autre rapport que le ministre demande relativement à cette
personne», c'est au-delà de 66, 67, ça, autrement dit, là.
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le… Oui, parce que, dans le fond, c'est lorsque la personne consulte, dans
le fond, on peut lui demander les rapports en lien avec la consultation.
M. Tanguay
: Ah, oui,
on peut… sans requérir le consentement de la personne, on a accès à tout son
dossier.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, les rapports qui sont pertinents pour le régime.
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça. Donc, si vous apprenez en la lecture du rapport qu'il réfère à un ou
deux autres rapports en lien avec ça, le ministre va avoir accès à ce rapport-là.
M. Jolin-Barrette : Oui, sauf
que le consentement de la victime est demandé. C'est ça? Oui, le consentement
de la victime est demandé.
M. Tanguay
: En vertu
de quoi? Parce que le présent article s'applique malgré 19 et 7, qui sont des… le
dossier d'un usager est confidentiel, il ne peut y avoir… c'est le consentement.
On les <exclut…
M. Tanguay
: …en lien
avec ça, le ministre va avoir accès à ce rapport-là.
M. Jolin-Barrette :
Oui, sauf que le consentement de la victime est demandé. C'est ça? Oui, le
consentement de la victime est demandé.
M. Tanguay
: En
vertu de quoi? Parce que le présent article s'applique malgré 19 et 7 qui sont
des… le dossier d'un usager est confidentiel, il ne peut y avoir… c'est le
consentement. On les >exclut, 19 et 7, donc il n'aura pas besoin du consentement.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
dans la demande de qualification qui est effectuée dans les formulaires, on
demande le consentement de la personne, d'avoir accès à ses rapports.
M. Tanguay
: Et ce consentement-là
est suffisamment fort pour nous permettre… suffisamment spécifique, parce qu'on
a toujours 64 en arrière de la tête, là, spécifique pour qu'on puisse le demander
au départ, puis ce consentement-là va être bon un an, deux ans, trois ans, cinq
ans, là.
M. Jolin-Barrette : Effectivement.
M. Tanguay
: Et c'est
pour ça qu'on exclut spécifiquement 19 et 7.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay
: On marche
sur le régime de la demande. O.K. C'est bon. Est-ce que la personne victime ou
la personne qui n'est pas qualifiée sera notifiée, le cas échéant, que le reste
de mon dossier, les autres rapports de telle date, de telle date ont été
communiqués au ministre? Est-ce que la victime va en être notifiée, de cela?
M. Jolin-Barrette : Sur… Qu'on
demande un rapport?
M. Tanguay
: Sur le
fait que le ministre a obtenu copie des autres rapports.
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier. Je vous reviens.
M. Tanguay
: Si on
peut… je ne vois pas comment elle ne pourrait pas l'être, alors, si on peut le
mettre, ne serait-ce que dans ses directives, dans les directives, que la
personne, le cas échéant, va être notifiée : Veuillez prendre note que les
rapports du 17 octobre 2016 et du 7 juin 2015 ont été communiqués au ministre,
la personne pourrait avoir l'occasion de réagir, là.
M. Jolin-Barrette : O.K. On
va vérifier de quelle façon, mais effectivement c'est une bonne suggestion…
M. Tanguay
: On
pourrait le mettre.
M. Jolin-Barrette : …qu'on le
fasse par directive.
M. Tanguay
: C'est bon.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: C'était
juste pour comprendre cette section-là, donc, qui est divisée, donc là on est
dans les pouvoirs du ministre… oui, les pouvoirs du ministre, ensuite, ça va
être les décisions du ministre, ensuite, révision, contestation. Donc, ici, on
est vraiment là où le ministre peut intervenir, c'est-à-dire il y a quelque
chose qui fait que le ministre souhaite intervenir, il veut vérifier quelque
chose, ou il doit faire avancer... dans les trois cas, là.
M. Jolin-Barrette : En fait,
c'est une habilitation. C'est une habilitation pour pouvoir donner la bonne
aide à la personne en fonction de son état. Dans le fond, dans le cas de 66,
c'est pour avoir l'évaluation, 68, c'est toujours pour établir clairement, dans
le fond, l'indemnisation, les aides qui doivent être accordées à la personne
afin de favoriser son rétablissement.
Mme Weil
: Et 66, c'est
dans tous les cas, de toute façon.
M. Jolin-Barrette : Bien,
comme je disais tantôt, dans le fond, c'est dans tous les cas, notamment aussi
un coup que vous êtes consolidé, puis, tu sais, on pense que le dossier, il est
pas mal terminé avec la personne, elle a eu son forfaitaire, puis on arrive
cinq ans, 10 ans plus <tard…
M. Jolin-Barrette :
…les aides qui doivent être accordées à la personne afin de favoriser son
rétablissement.
Mme Weil
: Et 66,
c'est dans tous les cas,
de toute façon.
M. Jolin-Barrette :
Bien, comme je disais
tantôt,
dans le fond, c'est dans tous les
cas,
notamment aussi un coup que vous êtes consolidé, puis, tu sais, on
pense que le dossier, il est pas mal terminé avec la personne, elle a eu son
forfaitaire, puis on arrive cinq ans, 10 ans plus >tard, puis que,
là, la personne recroise son agresseur, supposons, bien, là, 66 va s'appliquer
s'il y a nécessité de faire évaluer la personne.
Mme Weil
: Et est-ce
que 67, c'est dans des cas particuliers, ou c'est vraiment aussi statutaire
presque, ou c'est le ministre fait une demande particulière?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
c'est quand la personne, elle est évaluée. Dans le fond, pour le dossier de la
personne à l'IVAC, on…
Mme Weil
: Le ministre
fait la demande.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Bien, le ministre, c'est l'IVAC, on fait la demande. Puis, lorsqu'il y a une
évaluation qui est effectuée, dans le fond, 67, ça dit : Le rapport est
transmis au professionnel du choix de la personne victime. Donc, pour avoir
accès au rapport.
Mme Weil
: Et 68, c'est
la même chose?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Weil
: Donc, c'est vraiment
dans l'ordre des choses.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 68 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, à
l'article 69, M. le Président, donc :
«69. Le ministre peut transiger si la
matière et les circonstances d'une affaire le permettent.»
Donc, le commentaire, M. le Président. Cette
disposition prévoit la possibilité pour le ministre de transiger avec une
personne victime pour mettre fin à un litige. Ce qui signifie, supposons que
l'évaluation… Dans le fond, supposons qu'il y a une décision qui est rendue, et
le ministre… Dans le fond, il y a une révision, puis là il y a une contestation
au TAQ, ça habilite le ministre à faire un règlement du dossier avec la
personne victime.
M. Tanguay
: Un
règlement hors cour.
M. Jolin-Barrette : Un
règlement hors cour.
M. Tanguay
:
«…transiger si la matière et les circonstances d'une affaire le permettent.»
Puis évidemment, avant de se rendre… O.K. Ça, ce n'est utile,
l'article 69, que, rendu au TAQ, on n'a pas besoin de parler de transiger.
Lorsque la décision tombe, la personne n'est pas contente, il y a, comme on en
a parlé, à l'interne, une révision administrative, et la révision
administrative n'a pas besoin de l'article 69. Le ministre pourrait, à la révision
administrative… mais la révision administrative pourrait bonifier ce qui est
donné, puis la personne pourrait s'en déclarer satisfaite ou pas, poursuivre au
TAQ. On n'est pas dans cette notion de transaction là avant le TAQ, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Bien... Oui,
c'est ça, c'est rendu au TAQ parce que, dans le fond, là, la personne, là, qui
dit, là… Il y a une décision… À la base, la personne est évaluée, le ministre
rend une décision, l'IVAC rend une décision, la personne n'est pas satisfaite,
elle va en révision. Au moment de la révision, là, son dossier est réexaminé
par un autre département, et là la <personne…
M. Jolin-Barrette :
...
oui, c'est ça, c'est rendu au TAQ parce que, dans le fond, là, la
personne, là, qui dit, là… Il y a une décision… À la base, la personne est
évaluée, le ministre rend une décision, l'IVAC rend une décision, la personne
n'est pas satisfaite, elle va en révision. Au moment de la révision, là, son
dossier est réexaminé par un autre département, et là la >personne n'est
toujours pas satisfaite de la décision qui est rendue, là, fait sa demande au
TAQ, et là on va venir transiger. On pourrait mettre fin au litige avec la
personne pour dire : Bien, finalement, voici ce qu'on vous offre, ou voici
on vous reconnaît les aides que vous avez demandées, ou on reconnaît votre
statut de personne victime.
M. Tanguay
: Et
j'imagine que 69 aussi va être pertinent dans un contexte de litige, par
exemple, devant la Cour supérieure, en action subrogatoire, le ministre
pourrait transiger là aussi. C'est applicable à ce contexte-là également?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Alors,
oui, on peut transiger dans tous les cas, mais l'objectif est d'avoir la
possibilité de transiger aussi au moment de la révision, là, donc à partir de
la révision qui amène au TAQ, qui peut amener aussi à la Cour supérieure, puis
aussi en action subrogatoire aussi.
M. Tanguay
: O.K. Dans
les transactions, s'il y a un recours subrogatoire, à ce moment-là, ça sera, je
pense tout haut, là, mais ça sera le Code de procédure civile qui va
s'appliquer. Si l'action est commune, les demanderesses sont la victime et le ministre,
le ministre, pour sa partie pour laquelle il est subrogé, le ministre décide de
transiger puis il se retire, là, ce sera le code de procédure, j'imagine, qui
va s'appliquer, puis la personne pourrait décider, elle, de poursuivre l'action
pour encore plus, là, ce sera son option. En aucun temps, le ministre n'aurait
plus de pouvoir qu'une autre partie codemanderesse pour faire cesser l'action,
puis de transiger, puis de fermer le dossier. L'autre codemanderesse, qui
serait la victime, pourrait continuer.
M. Jolin-Barrette : Lorsque
la personne est codemanderesse, effectivement.
M. Tanguay
: Oui. C'est
bon.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce que... Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui. Juste
sur la forme, donc, si on dit «peut transiger» sans dire «avec une personne
victime», on n'a pas besoin de spécifier, c'est sous-entendu que...
• (11 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Bien,
parce que, exemple du cas... Supposons qu'on est en action subrogatoire, bien
là, dans le fond, ce n'est pas avec la victime qu'on transige, ça va être avec
l'auteur de l'infraction criminelle, parce que supposons que la personne
victime, elle avait entrepris un recours en dommage et intérêts devant un
tribunal de droit commun, là, à ce moment-là, l'IVAC vient subroger dans les
droits de la personne victime, donc la personne victime, là, on l'a remboursée,
on prend sa place dans l'action, donc la transaction, elle n'est pas avec la
personne victime, elle est face à l'agresseur, face à la personne qui a commis
l'infraction criminelle.
Mme Weil
: Donc, tu as
le pouvoir de négociation, d'intervenir avec qui que ce soit, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
exactement.
Mme Weil
: O.K. Merci.
Le Président (M. Bachand) :
D'autres interventions? Sinon, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 69 est <adopté...
M. Jolin-Barrette :
...exactement.
Mme Weil
: O.K.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) : D'autres interventions? Sinon, nous allons procéder
à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc,
l'article 69 est >adopté.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Donc
là, on rentre dans la section II, M. le Président, Décisions du ministre.
Article 70 : «Le ministre rend
par écrit toute décision qu'il prend en vertu du présent titre.
«Cette décision est motivée. Elle
mentionne le droit de demander une révision et le délai pour ce faire, sauf
dans le cas où la décision accorde le maximum d'une aide financière à laquelle
une personne victime a droit.»
Cette disposition prescrit que le ministre
rendrait par écrit toute décision en vertu de la présente loi. Il devrait
motiver celle-ci et renseigner l'administré quant à son recours en révision.
Et on a un amendement, M. le Président, à l'article 70,
qui se trouve sur le site Greffier : Insérer, dans le premier alinéa et
après «rend», «avec diligence et».
Donc, l'article, tel que modifié, se
lirait ainsi : «70. Le ministre rend avec diligence et par écrit toute
décision qu'il prend en vertu du présent titre.
«Cette décision est motivée. Elle
mentionne le droit de demander une révision et le délai pour ce faire, sauf
dans le cas où la décision accorde le maximum d'une aide financière à laquelle
une personne victime a droit.»
Donc, ça, M. le Président, ça fait suite à
la demande de la députée de Sherbrooke de faire en sorte que la décision soit
rendue rapidement. Alors, on parlait, là, d'un délai, je pense, d'une vingtaine
de jours, 10 jours en moyenne, si je me souviens, on avait eu l'information
l'autre fois. Alors, on va mettre «avec diligence», M. le Président, pour que l'administration
rende avec diligence la décision.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Quel
est... «Le ministre rend avec diligence et par écrit...» On parle, là, il y
avait eu le rapport du Protecteur du citoyen en 2016, et je pense qu'il y avait
une question de délai aussi. Est-ce que la diligence sera possible avec une
nouvelle efficacité administrative? Comment on va pouvoir s'en assurer?
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, on va avoir des cibles de performance. Dans le fond, dans le contrat de
service qu'on va donner, on va avoir des objectifs pour faire en sorte que les
décisions soient rendues rapidement.
L'élément qui est important, c'est qu'il
faut avoir un dossier complet aussi. Ça fait que, parfois, les délais
s'allongent aussi parce que ce n'est pas... le dossier de la personne victime
n'est pas complet. Mais on va prévoir, là, dans l'entente avec la DGIVAC, que
le délai pour rendre une décision soit fixé dans la déclaration de services,
là.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: On avait
eu le débat, M. le Président, un peu plus tôt, «Le ministre
rend — bon — avec diligence et par écrit toute décision
qu'il prend en vertu du présent titre.
«Cette décision est motivée. Elle
mentionne le droit de <demander...
M. Tanguay
: ...On
avait eu le débat,
M. le Président, un peu plus tôt. «Le ministre rend
— bon
— avec
diligence et par écrit toute décision qu'il prend en vertu du présent titre.
«Cette décision est motivée. Elle
mentionne le droit de >demander une révision…»
M. Jolin-Barrette : …la
révision, c'est l'article 75 et suivants.
M. Tanguay
: Il y avait,
dans le projet de loi n° 64, une disposition qui est, je pense... qui
participe de la logistique plus moderne, qui disait : Le ministre s'assure
d'expliquer la décision à la personne, personne victime. Il y aurait peut-être
lieu de l'ajouter là. Et puis je ne sais pas si, Sophie, tu peux m'envoyer l'article du
64, là, mais, dans le 64, il est dit que, dans le contexte de protection des renseignements
personnels, puis le ministre se rappellera qu'on avait eu cette discussion-là,
ici, puis on avait dit : Bon, on en reparlera à 70 et suivants. Dans le
64, renseignements personnels, au niveau des organismes publics, il y a
obligation nommée dans la loi qu'une décision qui est rendue en vertu de la
protection renseignements personnels, qu'elle soit expliquée, puis là on va
trouver la rédaction, mais que l'organisme public a l'obligation d'expliquer à
l'administré la décision qui est rendue, puis on avait l'intention, je ne sais
pas si le ministre a cheminé là-dessus, de l'ajouter par amendement ici, à 70.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
avait déjà eu la discussion. Dans le fond, la personne va être accompagnée pour
lui expliquer la décision, mais il y a un avis qui va être donné par la DGIVAC,
mais la DGIVAC contacte aussi la personne lorsqu'elle rend la décision pour lui
expliquer.
M. Tanguay
: Oui. Sur l'amendement,
M. le Président, moi, je n'ai pas de problème, on... prêt à voter l'amendement,
mais, sur l'article comme tel, à ce moment-là, je vous demanderais une
suspension, puis on va déposer un amendement sur 70 en ce sens-là, puis le
ministre pourra le voir que ça tient la route.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 70 est adopté. Donc, on revient
à 70 tel qu'amendé. Oui?
M. Tanguay
: …une
suspension, M. le Président, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre
M. Jolin-Barrette : Oui, à
l'article 64, là... pas à l'article 64, au projet de loi n° 64,
là, je comprends que ce qui est écrit, c'est : «Il doit également prêter
assistance au requérant qui le demande pour l'aider à comprendre la décision.»
Est-ce que c'est à ça que le député de LaFontaine fait référence?
M. Tanguay
: Je pense
que, de mémoire, c'était une rédaction par amendement qui était un peu
différente. Alors, il s'agirait de trouver puis de vous proposer ça.
Du reste, M. le Président : «Elle
mentionne le droit de demander une révision et le délai pour se faire, sauf
dans le cas où la décision accorde le maximum...» Donc, évidemment, quand la
décision accorde le maximum prévu en vertu de la loi, la personne ne <peut…
M. Tanguay
: …
un
peu différente. Alors, il s'agirait de trouver, puis de vous proposer ça.
Du reste, M. le Président, «Elle
mentionne le droit de demander une révision et le délai pour se faire, sauf
dans le cas où la décision accorde le maximum...». Donc, évidemment, quand la
décision accorde le maximum prévu en vertu de la loi, la personne ne >peut
pas demander une révision pour avoir plus que ce que la loi ne permet pas.
Mais, pour le reste, moi, je n'ai pas de problème, puis, si le ministre veut,
je peux… on peut suspendre quelques minutes puis on va déposer l'amendement.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Pas
d'enjeu, c'est bon.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, on va suspendre quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 11 h 27)
11 h 30 (version révisée)
(Reprise à 11 h 39)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M.
le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Alors, j'aimerais déposer l'amendement suivant.
L'article 70 du projet de loi est
modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le ministre doit également prêter
assistance au requérant qui le demande pour l'aider à comprendre la décision.»
Ici, on pourrait peut-être dire, plutôt
que «requérant», «prêter assistance à la personne qui le demande». Ce serait peut-être
plus valide, je pense, dans le contexte du projet de loi. Alors, plutôt que de
reprendre le texte «le ministre doit également prêter assistance», on pourrait peut-être
dire «à la personne qui le demande pour l'aider à comprendre la décision» ou,
si le ministre est à l'aise de garder «au requérant»… mais on pourrait peut-être
sous-amender rapidement pour «à la personne qui le demande»…
M. Jolin-Barrette : Bien, «au
requérant»…
M. Tanguay
: …ou si on
peut vivre avec «requérant»?
M. Jolin-Barrette : Moi, je
suis à l'aise avec le «requérant», là. Ça veut dire la même chose que «la
personne qui le demande».
M. Tanguay
: Si tout le
monde est à l'aise, moi, ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions sur l'amendement du député de LaFontaine? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay
(LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Donc, on retourne à 70 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Madame… Oui, M. le ministre?
• (11 h 40) •
M. Jolin-Barrette : …juste
dire, là, selon un sondage à la clientèle, il y a 81 % des gens qui sont
satisfaits des explications qui ont été données par l'IVAC puis
l'accompagnement. Donc, déjà, le personnel qui est à l'IVAC ont le souci de
bien faire les choses puis ils font bien les choses. Il y a place à
amélioration pour se rendre dans le 100 %. Puis je pense que l'amendement
va faire en sorte aussi de bien outiller les personnes victimes pour comprendre
les décisions, mais, déjà, les gens qui sont à l'IVAC ont le souci
d'accompagner les personnes victimes pour bien leur expliquer la nature de la
décision, parce qu'on comprend que ça peut être émotif parfois. C'est des
personnes qui ont subi une infraction criminelle. Alors, il y a déjà du bon
travail qui est fait.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Le commentaire
est tout à fait pertinent, toujours en gardant en tête aussi que, là, la loi se
complexifie. C'est-à-dire, la loi se complexifie parce qu'il y a beaucoup plus
de personnes, la définition des personnes…
M. Jolin-Barrette : Moi, je
vous dirais, M. le Président, qu'au contraire le fait de venir élargir la
notion de personnes victimes, l'admissibilité des personnes victimes est plus
grande. Donc, on va éviter beaucoup de situations où les personnes, auparavant,
sous l'ancienne loi, n'étaient pas couvertes. On leur disait : Non, vous
nous appelez, là, vous n'êtes pas une personne victime, vous. Ça, ça heurtait
beaucoup de gens, notamment. Maintenant, les personnes… l'entourage va être
reconnu comme des personnes victimes aussi et va avoir certaines aides. Ça fait
que, du fait qu'on élargit, moi, je prévois qu'il y aura <moins…
M. Jolin-Barrette :
…personnes auparavant, sous l'ancienne loi, n'étaient pas couvertes. On leur
disait : Non, vous nous appelez, là, vous n'êtes pas une
personne
victime, vous. Ça, ça heurtait
beaucoup de gens
notamment.
Maintenant, les personnes, l'entourage va être reconnu comme des personnes
victimes aussi, ils vont avoir certaines aides. Ça fait que, du fait qu'on
élargit, moi, je prévois qu'il y aura >moins de contestations.
M. Tanguay
: Par contre,
il va y avoir plus d'appels parce que le volume va augmenter, de un. Et, de
deux, il va falloir expliquer ce tableau-là, là : Vous ne rentrez pas dans
cette case-là, dans cette case-là. Puis il va falloir dire à mon ami qui est
allé «pack sac» en France, qui a fait une intervention civique, bien, qu'il
n'est pas couvert. Il va falloir lui expliquer.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. D'autres interventions sur 70 tel qu'amendé? Donc, nous allons procéder
à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 70, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article 71,
M. le Président :
«Sur réception d'une demande de
qualification, si le ministre est d'avis que la personne qui en fait la demande
a besoin immédiatement de l'aide financière et qu'il accordera probablement cette
aide en vertu du présent titre, il peut lui verser préalablement une partie de
celle-ci.
«Le gouvernement détermine, par règlement,
les conditions et les modalités de ce versement préalable, lesquelles peuvent
varier selon l'aide financière concernée.»
Cette disposition prévoit la possibilité
pour le ministre de verser par avance une partie d'une aide financière
lorsqu'il serait d'avis que la personne serait vraisemblablement admissible à
celle-ci et qu'il constaterait le besoin de la personne pour cette avance. Le règlement
gouvernemental prévoirait les règles spécifiques à ce versement. Également, on
doit comprendre de l'article, M. le Président, que ça s'applique également
lorsque la demande de qualification est déposée. Et on aura un amendement pour
clarifier le tout suite aux discussions que nous avons eues hors micro, M. le
Président.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, merci
beaucoup. Alors, on pourra nous faire signe quand l'amendement sera prêt. J'aimerais
comprendre… À 71, j'aimerais comprendre… Quand même, à 71, j'avais des
questions, là : «…a besoin immédiatement de l'aide financière et qu'il
accordera probablement cette aide en vertu du présent titre…» Quel type d'analyse
doivent conduire les administrateurs de l'IVAC pour dire : On n'a pas
toutes les informations, mais, probablement, cette aide-là… Donc, quelle est
la… Quel type d'analyse? Est-ce que c'est de droit nouveau? Parce qu'on ne voit
pas souvent, là… On vous donne de quoi… Probablement que vous allez... On vous
donne de quoi… Il y a comme un «advance ruling» si on compare avec Revenu
Canada, là. Quel type d'analyse se fait sur la probabilité de…
M. Jolin-Barrette : Donc, ça
existe déjà à l'article 16 de la loi sur l'IVAC et c'est sur dossier, là.
Donc : «Sur réception d'une demande, si la commission est d'avis qu'elle
accordera probablement le bénéfice des avantages prévus à la présente loi, elle
peut faire des paiements temporaires…» Donc, dans le fond, c'est sur analyse du
dossier, c'est prima facie, on regarde… Oui, fort probablement qu'on va
accorder l'aide, donc on peut la devancer. Donc, est-ce que le crime est
couvert? La personne, c'est une personne qui est victime? Donc, on regarde le <dossier
en général…
M. Jolin-Barrette :
...des avantages prévus à la présente loi, elle peut faire des paiements
temporaires...» Donc,
dans le fond, c'est sur analyse du dossier, c'est
prima facie. On regarde, oui, fort
probablement
qu'on va accorder
l'aide, donc on peut la devancer. Donc,
est-ce que le crime est couvert?
La
personne,
c'est-u une personne qui est victime? Donc, on
regarde le >dossier en général puis on voit : Là, il y a un besoin,
on va probablement couvrir, on accorde l'aide.
M. Tanguay
: Est-ce que
ça, M. le Président, ça s'applique, 71, à tous les types d'aide et
d'indemnisation, là, le financier et le non-financier?
M. Jolin-Barrette : La
réponse est oui.
M. Tanguay
: O.K. <Perte
de revenu… >Je suis techniquement éligible, le jour 1, pour perte
de revenu. Ce ne sera pas le jour de ma demande de qualification, j'imagine. Ça
va être le jour de l'acte criminel, c'est ça, pour la perte de revenu? On
revient à des notions qu'on a vues, là.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, le moment, c'est le début de l'incapacité, donc à partir de quand vous
avez été en incapacité de travailler. Donc, vous avez l'infraction criminelle.
Ça se peut que vous alliez travailler une semaine, deux semaines, puis là vous
ne soyez plus capable. Donc, c'est vraiment au moment de l'incapacité que ça
débute.
M. Tanguay
:
Indépendamment de la date de la demande de qualification, là?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Si
d'aventure le ministre disait : Écoutez, je n'embarque pas sur 71, je ne
vois pas la probabilité, mais que, finalement, oui, on va… couvert, il y aura
un arrérage qui va nécessairement, de toute façon, être payé de la date de
l'incapacité. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Là, vous
parlez pour...
M. Tanguay
: Perte de
revenu.
M. Jolin-Barrette : La perte
de revenu, la réponse, c'est... Il y a une rétroactivité de 12 mois, parce
qu'on l'a vu, dans le fond, la personne qui présente sa demande, c'est dans les
12... elle peut le faire dans les 12 mois de l'évaluation de santé.
M. Tanguay
: …perte de
revenu couvre les 12 mois qui précèdent la demande de l'évaluation de
santé.
M. Jolin-Barrette : L'évaluation
de santé.
M. Tanguay
: Si c'est
fait dans ces délais-là, la demande, la décision va venir plus tard, mais on
va... Si la décision vient… 12 derniers mois, on regarde, la décision arrive
quatre mois plus tard, il y aura un arrérage qui va couvrir les 16 mois au
complet. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que c'est au moment où la personne a eu son évaluation de santé, pour
dire : Bien, dans le fond, vous n'êtes plus capable de travailler. <Puis
la demande… >Dans le fond, il y a l'évaluation de santé. Puis la demande
qui est faite par la personne victime peut aller jusqu'à 12 mois
subséquents. Ça fait qu'on va rétroagir.
M. Tanguay
: On va
rétroagir. Puis le ministre disait : Ça ne prendra pas des mois et des
mois, là. Une fois que la demande est faite, l'évaluation va se faire avec
diligence, justement, mais elle va rétroagir pour le jour 1 du 12 mois,
là, l'arrérage complet.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: Donc, on
pourrait dire : Si on l'échappe, entre guillemets, à 71 puis que,
finalement, on aurait peut-être pu, en vertu de la probabilité, lui donner
quelque chose, finalement, on ne l'a pas fait, la personne ne perdra rien. Si
elle a gain de cause plus tard, on va effectuer l'arrérage jusqu'au jour 1,
là.
M. Jolin-Barrette :
Exactement, la personne n'est pas pénalisée. L'article 71 est à l'avantage
de la personne <victime, pour dire...
M. Tanguay
:
...pourrait dire : Si on l'échappe, entre guillemets, à 71, puis que
finalement, on aurait
peut-être pu, en vertu de la probabilité, lui
donner
quelque chose, finalement, on ne l'a pas fait, la personne ne
perdra rien, là. Si elle a gain de cause plus tard, on va effectuer les
arrérages
jusqu'au jour 1, là.
M. Jolin-Barrette :
Exactement. La personne n'est pas pénalisée.
L'article 71
est à l'avantage de la personne >victime, pour dire : Bien, écoutez,
vous présentez votre demande de qualification, la personne à l'IVAC voit déjà,
là, que, fort probablement, vous allez être une personne qualifiée, bien, je
vous le donne tout de suite. C'est une avance aux aides qui sont données
justement dans le souci, le plus rapidement possible, d'accorder des aides à la
personne victime.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'il y aura des modulations? <Si la personne… >Je dis n'importe
quel chiffre, là, M. le Président. Si la personne avait droit à 1 000 $
aux deux semaines ou 1 000 $ par mois, à la fin, on se rend compte
que la personne aurait eu droit à 1 000 $, puis, lors de l'évaluation
de probabilité, oui, ça serait probablement, bon, 90 % de tout ça,
1 000 $, est-ce que ce sera du tout ou rien ou le ministre pourrait
moduler : Bien, on va lui donner un 500 $? Pardon?
M. Jolin-Barrette : Donc,
votre question?
M. Tanguay
: Ma
question, c'est : Est-ce que c'est tout ou rien en vertu de 71, tout de la
possibilité… de, probablement, votre revenu, 90 %, vous allez être
admissible? Parce que ce n'est pas juste une question de calculer. Le revenu,
on le sait. La mathématique de la chose, on la sait. Mais c'est : Est-ce
que la personne est victime, est-ce qu'elle se qualifie, puis tout ça? Le
montant, on le sait. Est-ce que le ministre pourrait dire : Oui, la
probabilité, oui, je suis assez confortable, mais je ne lui donnerai pas
100 %, je vais lui donner 50 %? Est-ce qu'il peut y avoir des
modulations?
M. Jolin-Barrette : Ça va
être les règles normales qui s'appliquent, là, donc 90 % du revenu.
M. Tanguay
: Oui, mais
je parle… Est-ce que...
M. Jolin-Barrette : On ne
retiendra pas, là... Si on décide de lui donner...
M. Tanguay
: Oui, c'est
probable, on va lui donner 100 % de ce à quoi elle aura droit.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Il
n'y aura pas de... Donc, on exclut toute...
M. Jolin-Barrette : Il n'y
aura pas une ponction. On ne lui dit pas : On décaisse un petit peu, tout
ça. On va dire : Non, on va lui donner.
M. Tanguay
: Oui, on va
lui donner. C'est 100 % ou rien, dans le fond.
• (11 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
si on juge que, fort probablement… qu'elle va avoir l'aide...
M. Tanguay
: C'est
100 %?
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
c'est 100 %.
M. Tanguay
: Puis, si
on n'est pas confortable, je ne peux pas dire que la probabilité est que...
elle va avoir zéro.
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
va être la demande de qualification. On va analyser la demande.
M. Tanguay
: On va
analyser.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, c'est comme une mesure qui est favorable aux personnes victimes. Quand il
y a la probabilité qu'on va accorder l'aide, pour devancer cette aide-là, on
n'attend pas la décision puis on la devance.
M. Tanguay
: O.K., puis
la vraie décision, entre guillemets, va tomber pas trop loin après, j'imagine,
là.
M. Jolin-Barrette : Avec
diligence, donc, en fonction que, si le dossier est complet, puis on peut
rendre la décision.
M. Tanguay
: On revient
à 70 pour la diligence, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: O.K. Si on
se rend compte, avec 71, de la… probablement que... puis, finalement, oups! on
l'a échappé, la personne, finalement, elle ne se qualifie pas, on va inviter la
personne à rembourser? Elle va être sur la collecte? Comment ça va <fonctionner...
M. Tanguay
: ...oups,
on l'a échappé, la personne,
finalement, elle ne se qualifie pas. On va
inviter la personne à rembourser, elle va être sur la collecte? Comment ça va >fonctionner?
M. Jolin-Barrette : On va
seulement recouvrir s'il y a mauvaise foi de la personne.
M. Tanguay
: O.K., elle
a remis des faux documents, elle a caché des informations…
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay
: Sinon…
M. Jolin-Barrette : Sinon, si
la personne est de bonne foi, puis elle s'est adressée à l'IVAC, puis tout est
en règle, mais elle est inadmissible pour une raison x, y, z puis elle n'est
pas qualifiée, finalement, bien, on ne réclamera pas les aides, à moins qu'elle
soit de mauvaise foi.
M. Tanguay
: Ça, est-ce
que ça va être textuellement écrit dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier.
M. Tanguay
: Parce que
je pourrais comprendre qu'on ne le mettra pas dans la loi, mais qu'on le dise
dans le règlement… Je pense que ce serait important de le dire dans la loi,
qu'il n'y aura pas de recouvrement, à moins que la personne soit de mauvaise
foi ou ait agi de mauvaise foi. Je le mettrais dans le règlement, parce que ce
n'est pas banal, ce qu'on vient de nous dire là.
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Juste pour votre information, l'amendement discuté est sur Greffier. Merci.
Est-ce qu'on est prêts à y aller avec l'amendement? M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'amendement en cours à l'article 71, M. le Président : Insérer, après
le premier alinéa de l'article 71 du projet de loi et après
«qualification», «ou après celle-ci».
Donc, ça deviendrait : «Sous
réception d'une demande de qualification ou après celle-ci, si le ministre est
d'avis que la personne qui en fait la demande a besoin immédiat de l'aide
financière et qu'il accordera probablement cette aide en vertu du présent
titre, il peut lui verser préalablement une partie de celle-ci.»
Le Président (M. Bachand) :
Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention, on va procéder à
sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 71 est adopté. Merci.
Interventions sur 71 tel qu'amendé? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Quand
on dit «présent titre», le présent titre commence à quel article? Il commence à
l'article 10, j'imagine? C'est le titre III?
M. Jolin-Barrette : III, sur
les aides.
M. Tanguay
: Bien, c'est
le 10. Ça couvre toutes les aides qu'on a…
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est oui, M. le Président.
M. Tanguay
: Bravo! Je
ne sais pas si on a la réponse sur... Sinon, on peut disposer de 71, mais je
tiendrais beaucoup à la réponse. Puis, si d'aventure… On ne va pas collecter la
personne qui était de bonne foi. On va la collecter si elle était de mauvaise <foi.
Même si on...
M. Jolin-Barrette :
…c'est oui,
M. le Président.
M. Tanguay
:
Bravo!
Je ne sais pas si on a la réponse sur... Sinon, on peut disposer de 71, mais je
tiendrais beaucoup à la réponse. Puis, si d'aventure… On ne va pas collecter la
personne qui était de bonne foi. On va la collecter si elle était de mauvaise >foi.
Même si on n'a pas de précédent dans d'autres règlements, ma question serait davantage
d'entendre le ministre peut-être nous le dire, que ce sera dit, dans le règlement,
noir sur blanc, parce que, si ce n'est pas dit, je pense que la machine va,
d'elle-même, aller collecter la personne qui était de bonne foi puis qui aurait
eu quelques sommes qui seraient fort probablement déjà dépensées pour des
bonnes choses.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
on fait la vérification, puis je vais vous revenir avec une réponse.
M. Tanguay
: Si on peut
nous revenir là-dessus, mais est-ce que, sur le principe, déjà, à ce stade-là,
même si ce n'est pas… il n'y a pas de précédent, est-ce que le ministre peut
s'engager à ce que ce soit dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
l'ai dit verbalement ici. On va voir relativement aux modalités réglementaires,
parce qu'il ne faut pas non plus que ça devienne un incitatif.
M. Tanguay
: Oui, mais,
si elle est de bonne foi, elle est de bonne foi, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
là, après ça, il y a tous les critères d'évaluation, tout ça. Donc, à
l'interne, il va y avoir une directive administrative. Pour le règlement, je
vous reviens.
M. Tanguay
: O.K.
Le Président (M. Bachand) :
D'autres interventions sur 71 tel qu'amendé? Non. Donc, nous allons procéder à
sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 71, tel qu'amendé, est adopté. Merci beaucoup.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
article 72, M. le Président :
«Le ministre peut, avant de rendre une
décision, attendre l'issue d'une enquête tenue par une autorité administrative
ou la [révision] d'une telle autorité ou d'une autorité judiciaire.»
Cet article prévoit qu'avant de rendre sa
décision le ministre pourrait attendre le résultat d'une enquête ou la décision
d'une autorité judiciaire ou administrative. Donc, on reprend l'article 13
de la loi sur l'IVAC.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Ça, on
sait que la personne qui veut être indemnisée n'a pas à porter plainte, puis
n'a pas à aller voir la police, puis que, dans certains cas, il n'y aura pas
d'enquête policière, puis il n'y aura pas de procès au criminel, et tout ça,
là. Ça peut arriver, là. Bon, alors, le ministre peut… Par contre, s'il y a eu
plainte et s'il y a, et c'est comme ça qu'on doit le lire, <s'il y a >enquête
qui pourrait peut-être, j'imagine qu'est-ce qui est sous-entendu là, qui
pourrait peut-être faire la lumière sur les circonstances de l'alléguée
infraction criminelle, puis il pourrait y arriver qu'après enquête le DPCP
dépose des accusations contre la personne qui se prétend victime parce que
c'est elle-même qui a été l'agresseur dans l'histoire… Donc, j'imagine qu'on
fait écho, à 72, de cela?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, ce pouvoir-là, c'est utilisé de manière exceptionnelle, là. On
peut… La DGIVAC peut notamment suspendre sa décision sur l'admissibilité d'une
demande en attendant la fin de l'enquête policière lorsqu'il y a un doute quant
à la présence ou non d'une faute lourde. Quand, exemple, il y a une personne
qui est blessée dans des circonstances nébuleuses alors qu'elle a une
affiliation connue avec le crime <organisé ou le dépôt…
M. Jolin-Barrette :
...DGIVAC peut
notamment suspendre sa décision sur l'admissibilité d'une
demande en attendant la fin de
l'enquête policière lorsqu'il y a un
doute quant à la présence ou non d'une faute lourde. Quand,
exemple, il
y a une
personne qui est blessée dans des
circonstances
nébuleuses alors qu'elle a une affiliation connue avec le crime >organisé
ou le dépôt ou non d'accusations par le DPCP quand il n'est pas clair si
l'événement était de nature criminelle, exemple, un accident de chasse, des
accusations de négligence criminelle sont finalement portées.
M. Tanguay
: Quand on
dit «enquête par une autorité administrative», est-ce qu'on parle, par exemple,
des corps policiers? Est-ce que les corps policiers sont techniquement une
autorité administrative?
M. Jolin-Barrette :
...vérification.
M. Tanguay
: On n'aura,
je ne pense pas, le choix, M. le Président, que de déclarer qu'on doit inclure
les corps policiers, au premier titre, qui font enquête, mais c'est juste de
voir que... Moi, c'est la première fois que je vois «autorité administrative»
plutôt qu'«autorité policière» ou autre, là, parce qu'«autorité
administrative», ça peut être Revenu Québec pour des cas de fraude. Là, on
comprend que c'est une autorité administrative, mais est-ce qu'on inclut les
policiers, les corps policiers dans «autorité administrative»?
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est oui.
M. Tanguay
: Oui? Ah
oui, c'est une autorité administrative, les corps policiers, la SQ?
M. Jolin-Barrette : La réponse,
c'est oui.
M. Tanguay
: Oui? Puis,
si je repose la question une autre fois, la réponse va toujours être oui?
M. Jolin-Barrette : Ça sera
oui également.
M. Tanguay
: …que le
ministre regarde madame à droite pour dire : Oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : Bien,
juste pour être sûr.
M. Tanguay
: Juste pour
être sûr. Par contre, à la troisième fois, on concède...
M. Jolin-Barrette :
Me Joncas, vous n'allez pas changer d'idée?
M. Tanguay
: C'est
comme des négociations, à la troisième fois, on concède. Non, ce n'est pas vrai.
C'est comme quelqu'un, M. le Président, à Saint-Eusèbe, le grand-parent qui... Le
monsieur quitte la maison, puis il avait une vache à vendre, puis il dit à sa
conjointe : Bon, bien, il va venir pour la voir, là, puis c'est 100 $
que je veux, puis, s'il fafine, c'est 75 $. Alors là, il quitte. Le monsieur,
l'acheteur arrive puis il dit : Ah! O.K., c'est bon, combien la
vendez-vous? La madame, elle lui dit : C'est 100 $, puis, si vous
fafinez, c'est 75 $. Bien, il est parti avec la vache à 75 $, M. le
Président.
Alors, ça m'a inspiré ça. La troisième
question, c'est toujours la même réponse. C'est bon. Il n'y a pas de :
S'il fafine, la réponse, c'est… M. le Président, vous êtes dubitatif. Alors, non,
mais, «autorité administrative», les corps policiers… ou la décision d'une...
ça inclut, évidemment, exemple, Revenu Québec pour des cas de fraude. C'est
suffisamment large pour inclure... et j'imagine qu'on vise aussi ces cas-là?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
fraude, ce n'est pas une infraction qui est couverte.
M. Tanguay
: …criminelle,
fraude?
M. Jolin-Barrette : Bien oui,
c'est une infraction criminelle qui est couverte, mais ce n'est pas une
infraction contre la personne.
M. Tanguay
: O.K. Donc,
à part les corps policiers, le ministre a-tu des idées de quelles autres
autorités administratives… crimes contre la personne…
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre?
M. Jolin-Barrette : Le comité
de déontologie policière.
M. Tanguay
: O.K.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. <Mme la
secrétaire, s'il vous plaît...
>
12 h (version révisée)
<11789
M.
Tanguay
: ...crime contre la personne.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le ministre?
M. Jolin-Barrette :
...le comité de déontologie policière.
M. Tanguay
:
O.K.
Le Président (M.
Bachand) : Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. >Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 72 est adopté.
Et, compte tenu de l'heure, je suspends
les travaux. Merci beaucoup. Bon lunch.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi
visant à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser
leur rétablissement.
Lors de la suspension de nos travaux, ce
matin, nous étions rendus à l'étude de l'article 73. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 73, M. le Président. Alors :
«Le ministre peut, de sa propre initiative
ou à la suite d'une demande à cet effet, reconsidérer sa décision tant qu'elle
n'a pas fait l'objet d'une révision ou d'une contestation, lorsque :
«1° la décision a été rendue avant
que n'ait été connu un fait essentiel ou elle est fondée sur une erreur
relative à un tel fait;
«2° la décision est entachée d'un
vice de fond ou de procédure de nature à l'invalider;
«3° un changement de situation
affecte la qualification d'une personne victime, son droit à une aide
financière ou l'établissement de celle-ci.
«Le ministre peut, de la même façon,
rectifier sa décision si elle est entachée d'une erreur d'écriture, de calcul
ou de toute autre erreur de forme.
«Cette nouvelle décision remplace la
décision initiale qui cesse alors d'avoir effet. Les dispositions relatives à
la révision et à la contestation de la section III s'appliquent à cette
nouvelle décision.»
Et, M. le Président, je vais avoir un amendement
à 73 parce que, suite à la relecture du texte pour le point 3°, M. le
Président, il va être extrait de l'article 73, le paragraphe 3°, et il
va être mis dans un nouvel article, qui va être 73.1.
Donc, l'amendement de 73 : Supprimer
le paragraphe 3° du premier alinéa de l'article 73 du projet de loi.
Donc, l'amendement vise à retirer la
possibilité que le ministre reconsidère sa décision dans le cas où un
changement de situation affecte la qualification d'une personne victime, son
droit à une aide financière ou à l'établissement de celle-ci. Un prochain
amendement sera proposé, pour traiter de la nouvelle décision du ministre lors
d'un changement de situation dans une disposition distincte. Donc,
essentiellement, on vient retirer le paragraphe 3°, puis il va se
retrouver à 73.1.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: On fera le
débat à 73.1. Ça fait qu'on ne va pas disserter sur ce qui n'existe plus, mais
ce qui s'en vient. Alors, on fera ça quand ça arrivera.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur 73? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à sa mise aux voix.
M. Jolin-Barrette : …
Le Président (M. Bachand) :
Sur l'amendement. Désolé, M. le ministre. Merci de me rappeler à l'ordre. C'est
très apprécié.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
plaisir.
Le Président
(M. Bachand) : Donc, sur l'amendement, est-ce qu'il y a
des interventions? Non. Alors, nous allons procéder. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
<Pour…
Le Président
(M. Bachand) : ...je suis désolé,
M. le ministre.
Merci de me rappeler
à l'ordre, très apprécié.
M. Jolin-Barrette :
Ça fait plaisir.
Le Président
(M. Bachand) : Donc, sur
l'amendement,
est-ce
qu'il y a des
interventions? Non. Alors, nous allons procéder...
Mme
la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention,
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du
groupe parlementaire formant le
gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
>Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président
(M. Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 73
est adopté. Donc, on revient à 73 tel qu'amendé. M. le député de LaFontaine,
s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui.
Lorsqu'on dit : «Le ministre peut, de sa propre initiative ou à la suite
d'une demande à cet effet, reconsidérer sa décision», ici, on parle non
seulement des décisions... Donc, dans le fond, ça s'applique à toutes les
décisions, là, je vais dire ça de même, toutes?
M. Jolin-Barrette : Oui,
les décisions qui sont rendues en vertu de l'article 70. Donc...
M. Tanguay
: Et ce
qui veut dire, donc, à partir de l'article 10 jusqu'à ces articles-là, là.
C'est tout le titre III.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça. Bien, tu sais, dans le fond, lorsque le ministre rend une décision
qui est administrative, donc une décision, supposons, sur la qualification.
Dans le fond, lorsqu'on parle de décision, la décision du ministre est encadrée
par l'article 70, donc le crime couvert, la notion de personne victime.
M. Tanguay
: O.K.
Y avait-u un point? Il y a un point à votre phrase.
M. Jolin-Barrette : Oui,
il y a un point.
M. Tanguay
: O.K.
«…reconsidérer sa décision tant qu'elle n'a pas fait l'objet d'une révision…»
Pourquoi ne pas pouvoir reconsidérer même après révision? Pourquoi s'enlever ça
comme possibilité?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : Bon
point, merci. Parce que le ministre perd compétence. Dans le fond, le
ministre... Dans le fond, lorsque vous faites une demande à l'IVAC, supposons
pour la qualification, c'est le ministre qui rend la décision. Êtes-vous
admissible oui ou non? Le ministre vous informe et rend la décision. Mais, à
partir du moment où il s'en va... où la décision, elle est portée en révision,
ce n'est plus le ministre qui choisit, donc, dans le fond, c'est le réviseur,
puis ensuite ça s'en va au TAQ. Donc, la décision est sur le TAQ. Par contre,
le ministre va pouvoir négocier pour arriver à... comme on l'a vu, là, à
l'article préalablement, là, 69, on va pouvoir transiger.
M. Tanguay
:
Transiger. Est-ce que les cas qui sont mentionnés... Puis il faut à la fois
ajouter, là, donc, paragraphes 1° et 2°, «a été rendue», «un fait
essentiel», «erreur», donc fait essentiel méconnu, erreur, «entachée d'un vice
de fond ou de procédure», et «rectifier sa décision», «erreur d'écriture».
Est-ce que... Là, c'est limitatif, c'est ça. Est-ce qu'on est sûr qu'en cette
matière ce qui est peut-être prévu dans d'autres lois, dans d'autres contextes,
on couvre tous les cas <d'espèce ici?
M. Tanguay
: ...et «rectifier
sa décision... erreur d'écriture».
Est-ce que... Là, c'est limitatif,
c'est
ça. E
st-ce qu'on est sûr qu'en cette matière, ce qui est
peut-être
prévu dans d'autres lois, dans d'autres contextes, on couvre tous les cas >d'espèce
ici?
M. Jolin-Barrette : ...prévus
à la Loi sur les accidents de travail, auxquels faisait référence l'IVAC, puis
c'est ce qui est prévu à la LATMP, la loi sur...
M. Tanguay
: O.K. Puis
on est sûr? Parce que ce n'est pas notamment, on est sûr que c'est tous les cas
d'espèce, qu'il n'y a pas un autre cas auquel on pourrait penser.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
c'est le pouvoir de... Bien, en fait, il y a ces cas-là relativement à la
reconsidération de sa décision, mais c'est ces cas-là uniquement dans le cadre
de 1° puis 2°, puis c'est la même chose dans les autres lois aussi.
M. Tanguay
: O.K. Puis,
quand on dit : «Cette nouvelle décision remplace la décision initiale[...].
Les dispositions relatives à la révision et [...] la contestation [qui]
s'appliquent à cette nouvelle décision», autrement dit, c'est un... comme
dirait Marc Bergevin, là, c'est un «reset». Les dispositions... Une fois que vous
l'avez utilisé, ce pouvoir-là, bien, le reste s'ensuit, puis c'est la section
qui s'en vient quant à la révision et la contestation de la décision qui
s'applique, là, tout simplement, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: Qu'est-ce
qui arriverait si... Est-ce que le cas d'espèce... Pour x raison, moi, je
suis la personne à être indemnisée, et il y a eu erreur de communication, peu
importe, je ne suis pas d'accord avec la décision puis je demande une révision,
je remplis le formulaire ou je fais ce qu'il y a à faire pour une révision.
Puis là, dans l'administration, on regarde puis on dit : Oh! O.K. Écoutez,
on vient d'allumer, là, vous n'avez pas besoin d'aller en révision, le ministre
va corriger, on s'est trompé, il y a eu erreur de communication à l'interne.
Est-ce que le fait de déposer ma demande
de révision retire de facto le pouvoir du ministre d'agir en vertu de 73? Et,
si oui, est-ce que, de consentement, on peut parler à un justiciable puis dire :
Écoutez, je sais que vous avez déposé votre demande de révision, mais, si vous
la retirez ou si vous consentez, le ministre entend utiliser 73 puis modifier,
là, on vient de réaliser puis d'allumer, on n'a pas besoin d'aller en révision,
là?
M. Jolin-Barrette : Moi, je
vous dirais, et on me corrigera, je vous dirais que, dans le fond, tant que la
décision de la révision n'est pas rendue ou la décision de la contestation
n'est pas rendue, c'est possible pour le ministre de reconsidérer sa décision.
M. Tanguay
: Ce n'est
pas le fait de demander une révision ou une contestation qui retire le pouvoir
du 73 au ministre.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Tanguay
: Est-ce que
c'est suffisamment clair, ça, tel que rédigé, pour s'assurer qu'il l'ait, qu'il
ne devient pas justement... parce que, tantôt, vous avez dit : Il perd sa
compétence.
• (15 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
lorsque la révision, elle est effectuée ou lorsque la contestation, elle est
effectuée. Mais, durant le processus, c'est <possible de le faire...
>
15 h 30 (version révisée)
<11789
M.
Tanguay
: …au
ministre.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
M. Tanguay
: Est-ce
que c'est
suffisamment clair, ça, tel que rédigé, pour s'assurer qu'il
est… qu'il ne devient pas
justement... parce que tantôt vous avez dit :
Il perd sa compétence.
M. Jolin-Barrette :
Oui, mais lorsque la révision, elle est effectuée ou lorsque la contestation,
elle est effectuée. Mais, durant le processus, c'est >possible de le
faire.
M. Tanguay
: Autrement
dit, que ce soit clairement dit, tant que la décision en révision ou en
contestation n'est pas tombée, le ministre a tout le loisir d'agir en vertu de
73. C'est de même qu'il faut lire ça.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. C'est ça, exactement.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on est assuré que c'est suffisamment bien écrit, que c'est…
M. Jolin-Barrette : ...la
même chose dans les autres modèles?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Donc, à
la LATMP, on dit que c'est la même chose. Si on avait voulu que ce soit à la
date de la demande de révision, on aurait indiqué : Demande de révision ou
à la demande de contestation.
M. Tanguay
: O.K. C'est
bon. Et ça, évidemment, ça va dans les deux sens. Je veux dire, la
décision que vous rendez peut être en équité puis ajoutée, mais peut aller dans
l'autre sens également, fait nouveau, puis vous pouvez rectifier à la baisse
aussi, ça va dans les deux sens.
M. Jolin-Barrette : Bien,
exemple, on aurait déclaré la personne admissible puis on se rend compte
qu'elle a commis une faute lourde qui n'est pas exonérée, donc, à ce moment-là,
bien, on reconsidère la décision.
M. Tanguay
: O.K. Puis
la personne qui se voit refuser, vous ne vous qualifiez pas comme victime en
vertu de 10 et 13, par exemple, et là, même si elle est refusée, évidemment, a
fortiori, elle a un pouvoir de révision. Ce n'est pas parce que vous n'avez
rien que vous n'avez rien, vous avez un pouvoir de révision, une possibilité…
M. Jolin-Barrette : Dans tous
les cas, lorsque le ministre rend une décision, qu'elle soit favorable ou
qu'elle lui soit défavorable, il reçoit une lettre, c'est motivé, il va pouvoir
être expliqué, comme on l'a vu avec l'amendement qu'on a inséré tout à l'heure.
Et dans l'avis écrit, où est-ce qu'on expose les motifs, on indique quels sont
les recours : Vous n'êtes pas en accord avec la décision rendue du
ministre, voici la façon de demander une révision.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on peut être représenté par avocat, avocate dans le processus de révision?
M. Jolin-Barrette : Je crois
que oui. La réponse, c'est oui.
M. Tanguay
: C'est oui.
C'est bon. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Autres interventions sur 73 amendé? Sinon, nous allons procéder à sa mise aux
voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 73, tel qu'amendé, est adopté. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Ah! M. le
Président, conformément à ce que je disais par rapport à 73 avec l'amendement,
le paragraphe 3° qu'on a retiré de 73, on va insérer un article 73.1.
Donc : Insérer, après l'article 73 du projet de loi, le suivant :
«73.1. En tout temps, le ministre peut
rendre une nouvelle décision si un changement de situation qui affecte la
qualification d'une personne, son droit à une aide financière ou
l'établissement de celle-ci survient.»
Cet amendement vise à prévoir les cas où
le ministre rendrait de nouvelles décisions en lien avec le changement de
situation de la personne victime.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. <M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui…
M. Jolin-Barrette :
…son droit à une aide financière ou l'établissement de celle-ci survient.»
Cet
amendement vise à prévoir
les cas où le ministre rendrait de nouvelles décisions en lien avec le
changement de situation de la personne victime.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. >M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Là,
je viens juste de voir le texte, là. «En tout temps, le ministre peut rendre
une nouvelle décision si un changement de situation qui affecte la
qualification d'une personne, son droit à une aide financière ou
l'établissement de celle-ci survient.» O.K. Pourquoi on fait ça? Pourquoi on le
sort dans un article distinct?
M. Jolin-Barrette : Parce
que, dans le fond, sur l'article 73, là, c'était reconsidéré, O.K., par
rapport à un fait essentiel fondé sur une erreur relative au fait. Tu sais, je
rends ma décision basée sur un fait erroné, supposons, lorsqu'on est à 73.1… 73.2° :
«2° la décision est entachée d'un vice de fond ou de procédure de nature à
l'invalider.» Donc, ça, j'invalide... dans le fond, je reconsidère ma décision
parce qu'il y a un vice de fond par rapport à ça, exemple, c'est prescrit. Je
pensais que ce n'était pas prescrit, c'est prescrit.
73.1, on se retrouve dans un changement de
situation qui affecte la qualification de la personne, exemple, vous receviez
de l'aide palliant la perte de revenus, mais vous redevenez admissible à
travailler... vous redevenez apte à travailler. Donc là, on n'est pas dans des
cas de reconsidérer la décision, on est dans un cas... puis c'est pour ça qu'on
le sort, c'est un changement de situation de la personne. La personne, elle
avait obtenu de l'aide financière palliant la perte de revenu. Là, il y a un
changement de situation chez elle, dans le fond, elle redevient apte à
travailler. Donc là, la décision elle est changée parce que l'aide palliant la
perte de revenus, elle va être suspendue parce qu'elle retourne travailler,
puis là on va pouvoir rechanger la décision. Si jamais la personne, elle
retournait travailler pour deux, trois semaines, puis là elle n'était plus
capable de travailler, bien là elle va rebénéficier du restant de son trois ans
de remplacement de revenu.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député.
M. Tanguay
: Je vois
deux différences, moi. 73.3°, on le sort puis on le met à 73.1. Je vois
deux différences. La première, puis on pourrait peut-être avoir plus
d'explications, «reconsidérer» versus «nouvelle décision», de un, et, de deux,
à 73.1, on met «en tout temps.»
M. Jolin-Barrette : Juste un
point là-dessus, là, à 73, ce n'est pas une nouvelle décision, tandis qu'à 73.1
on doit rendre une nouvelle décision.
M. Tanguay
: Ça change
quoi? Par rapport à quoi?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça
change qu'exemple... Alors, prenons mon cas, là, de la personne qu'on juge apte
au travail maintenant…
M. Tanguay
: …ma
question sur l'aspect procédural. Je reconnais que ça va affecter sa décision,
là, mais en quoi de qualifier «reconsidérer» versus «nouvelle décision», parce
qu'il y a des délais qui vont repartir?
M. Jolin-Barrette : Bien, la
nouvelle décision peut être révisée. Donc, c'est une autre décision écrite qui
doit être motivée.
M. Tanguay
: O.K. Elle
n'aurait pas pu l'être sous 73…
M. Jolin-Barrette : Puis elle
ne remplace pas l'ancienne décision.
M. Tanguay
: O.K. Je
reviens avec ma question. <Procéduralement ça change quoi?
M. Jolin-Barrette :
...décision peut être révisée. Donc, c'est une autre décision écrite qui doit
être motivée.
M. Tanguay
:
O.K.
Elle n'aurait pas pu l'être sous 73?
M. Jolin-Barrette :
Puis elle ne remplace pas l'ancienne décision.
M. Tanguay
:
O.K.
Je reviens avec ma
question. >Procéduralement, ça change quoi?
Des
voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Dans le fond, sur la sémantique, dans le premier cas, lorsqu'on reconsidère la
décision, c'est qu'à la base la décision, elle était viciée. Si les éléments à
la base de cette décision-là avaient été connus ou les bons faits avaient été
portés à l'attention, ce n'est pas la décision qui aurait été rendue, la
décision initiale. Donc, on vient, par le pouvoir de 73, substituer la
décision, on vient comme l'écraser, comme s'il n'y avait eu que cette
décision-là. Par ailleurs, elle aussi est susceptible de révision.
Dans le deuxième cas, à l'article 73.1,
il s'agit d'une nouvelle décision. Donc, vous avez eu une décision antérieure,
mais la décision antérieure ne vient pas être reconsidérée, la décision
antérieure demeure toujours. J'ai constaté que vous ne pouviez pas aller
travailler, je vous ai accordé une aide palliant la perte de revenus, du
remplacement de revenu. Six mois après, vous allez chez le médecin, le
médecin dit : Vous pouvez recommencer à travailler. Je rends une nouvelle
décision disant : Votre indemnité de remplacement de revenu prend fin,
vous pouvez travailler. Donc, il y a eu la première décision, je vous accorde
du remplacement de revenu; il y a la deuxième décision six mois plus tard,
je vous retire votre remplacement de revenu parce que votre inaptitude à
travailler n'est plus là.
M. Tanguay
: O.K. La
réponse à ma question, qui cherche une conséquence procédurale, nécessairement,
pour nous réconcilier, là, parce qu'on ne fait pas ça pour rien, c'est probablement
l'approche versus les révisions et les contestations.
M. Jolin-Barrette : Bien, on
me dit que, dans les deux cas, ça peut être contesté. Oui.
M. Tanguay
: ...mais,
quand on dit «en tout temps», c'est ce que je n'ai pas dans 73. En 73, tant que
la décision en révision ou en contestation n'est pas rendue, je peux faire 73,
mais, au moment où la décision en révision ou contestation est rendue, je ne
peux pas faire 73. La différence, peut-être, procédurale de 73.1 versus ça,
c'est que, même après une révision, quelle qu'elle soit, de la décision, vous
pouvez utiliser 73.1 puis rendre une autre décision.
M. Jolin-Barrette : ...parce
qu'à la base vous vous retrouvez dans une situation où vous n'auriez pas dû
rendre la décision un. On vous donne le pouvoir de reconsidérer la décision
initiale du dossier, supposons que vous démarrez le dossier.
Et par ailleurs vous allez pouvoir aussi,
là, pour simplifier ou complexifier les choses, là, si vous êtes dans un cas de
73.1°, O.K., puis, dans le fond, je vous retourne au <travail...
M. Jolin-Barrette :
...donne le pouvoir de reconsidérer la décision initiale du dossier, supposons
que vous démarrez le dossier.
Et par
ailleurs vous allez
pouvoir aussi, là, pour simplifier ou complexifier les choses, là... Si vous
êtes dans un cas de 73, 1
°, O.K., puis,
dans le fond, je vous
retourne au >travail, mais supposons que ce n'est pas le bon rapport, ce
n'est pas la bonne personne, je n'ai pas reçu le bon rapport dans votre
dossier, là, ça n'arrivera pas, là, mais prenons un cas fictif, la décision,
elle n'est pas basée sur le bon fait. Alors, à 73.1 quand vous rendez une
nouvelle décision, elle aussi pourrait être reconsidérée par le biais de 73. Me
suivez-vous?
M. Tanguay
: Bien, le
seul aspect... dans le fond, la seule réponse, c'est qu'«en tout temps» de 73.1
n'est pas là à 73, et «en tout temps» s'évalue versus les processus de révision
et de contestation.
M. Jolin-Barrette : Mais «en
tout temps», ça vise à faire en sorte que, si votre situation, elle change dû à
votre situation personnelle, bien, il y a une nouvelle décision qui peut être
rendue parce que vous êtes dans le processus, vous avancez. Donc, la décision,
là, qui a été rendue, la première décision qui a été rendue, là, elle demeure
dans votre dossier. À 73.1, là, votre demande sur la qualification, elle est
là. Vous vous qualifiez, vous êtes une personne victime, vous n'êtes pas
capable de travailler, on rend une décision sur l'incapacité de revenu. Donc, aide
palliant la perte de revenus, il y a une décision qui est rendue.
• (15 h 40) •
Six mois plus tard, vous allez chez
votre médecin. Votre médecin dit : Vous êtes apte à reprendre le travail.
Donc, il y a une deuxième décision qui est rendue. Mais là on vient rendre une
nouvelle décision parce qu'il y a un changement de situation dans la personne.
Donc, cette décision-là, six mois plus tard, là, après l'ouverture de
votre dossier, là, elle ne vient pas écraser l'ancienne décision, la décision
originale, parce qu'au départ elle était fondée, la première décision : vous
ne pouviez aller travailler. À juste titre, on vous a compensé pendant six mois,
votre aide palliant la perte de revenus. Six mois plus tard, vous pouvez
retourner travailler. L'administrateur de l'IVAC rend une décision administrative
pour dire : On vous retire votre paiement de remplacement de revenu. Donc,
c'est une nouvelle décision, il y a deux décisions dans le dossier.
Contrairement à 73 où, 73, vous vous
retrouvez dans la situation où je n'aurais pas dû rendre cette décision-là à
cause des faits au dossier, à cause des erreurs de fait, à cause d'une erreur
matérielle, alors je reconsidère la décision que j'ai rendue. Alors, je viens
écraser la première décision que j'ai rendue, que je n'aurais pas dû rendre.
M. Tanguay
: Oui.
Quoiqu'erreur de fait, erreur de droit, dans les deux cas d'espèce, 73 et
73.1, il peut y avoir autant de faits qui viennent changer les éléments, parce
que 73.1, «un changement de situation», c'est nécessairement relatif à des
faits. Mon point...
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est par rapport à des faits qui n'ont pas un impact sur le contenu de la
décision originale, si je peux dire, parce que vos faits sont évolutifs. À
73.1, là, vous ne pouviez pas aller travailler, c'est ça, la <situation
de fait...
M. Jolin-Barrette :
...par rapport à des faits qui n'ont pas un impact sur le contenu de la
décision originale, si je peux dire, parce que vos faits sont évolutifs. À
73.1, là, vous ne pouviez pas aller travailler,
c'est ça, la >situation
de fait au jour 1. Six mois plus tard, vous pouvez aller travailler,
ça fait que vous avez votre changement de situation, là, vous retournez
travailler. Trois mois plus tard, vous ne pouvez plus travailler, il y a
un autre changement de situation parce que <votre... >vous avez
recroisé votre agresseur à votre travail. Changement de situation, nouvelle
décision à 73.1, tandis que, quand vous êtes dans le régime de 73, là, à ce
moment-là, c'est la décision au jour 1 qui était viciée, donc c'est elle
qu'on reconsidère.
M. Tanguay
: O.K. Autrement
dit, 73.1 n'implique aucune erreur, c'est une situation qui a évolué.
M. Jolin-Barrette : C'est une
situation qui a évolué, c'est un changement de situation dans la personne.
M. Tanguay
: Et, si
d'aventure il y avait eu une première décision, qui pourrait par ailleurs avoir
été modifiée en vertu de 73, la victime demande la révision, la révision tombe,
parfait, ça s'arrête là, il va marcher selon ce qui a été déclaré en révision. Toujours
dans le même dossier, pouf! il revoit son agresseur, sa situation change, 73.1
vous permet le «reset», de refaire une autre décision qui, elle, pourrait faire
l'objet d'une révision, et ainsi de suite.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, le nouvel article 73.1 est adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. L'article 74 :
«Le ministre peut refuser une demande en
vertu du présent titre, réduire le montant d'une aide financière ou en
suspendre ou en cesser le versement si une personne :
«1° fournit volontairement un renseignement
faux ou inexact;
«2° refuse ou néglige de fournir tout
renseignement ou tout document requis par le ministre ou par une disposition de
la présente loi ou de donner l'autorisation nécessaire pour obtenir ces
renseignements ou ces documents;
«3° refuse ou néglige de se soumettre à
l'examen d'un professionnel de la santé que le ministre requiert.»
Commentaire. L'article 74 permet au
ministre de refuser une demande d'aide financière, de réduire son montant ou de
suspendre ou de cesser le versement de celle-ci dès le constat que la personne
victime fournit volontairement un renseignement faux ou qu'elle refuse ou
néglige de fournir le renseignement requis par la loi. Le ministre pourrait
faire de même si la personne victime refusait ou négligeait de se soumettre à
l'examen d'un professionnel de la santé demandé.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
:
Évidemment, ici, au troisième paragraphe, «refuse ou néglige de se soumettre à
un examen», c'est toujours dans le contexte de... ou suite à la consultation de
l'article 66, hein? On est <toujours dans le...
M. Jolin-Barrette :
...même si la
personne victime refusait ou négligeait de se soumettre à
l'examen d'un professionnel de la santé demandé.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup.
M.
le député de
LaFontaine,
s'il vous plaît.
M. Tanguay
:
Évidemment,
ici, au troisième
paragraphe, «refuse ou néglige de se soumettre à un
examen», c'est
toujours dans le contexte de... ou suite à la
consultation
de
l'article 66, hein, on est >toujours dans le contexte de l'article 66
ici, hein?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'il pourrait y avoir des demandes d'examen qui seraient à l'extérieur de
l'article 66? Parce que 66... Est-ce que 66, c'est le régime d'exception
qui réfère uniquement aux contre-expertises ou tout ce qui s'appelle
«évaluation», ça passe par 66 puis va être consulté?
M. Jolin-Barrette : Tout
passe par 66, oui, tout passe par 66.
M. Tanguay
: O.K.
Alors, troisième paragraphe, à 100 %, il passe par 66?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: O.K.
Deuxième paragraphe : «2° refuse ou néglige de fournir tout renseignement
ou tout document requis par le ministre ou par une disposition de la présente
loi ou de donner l'autorisation nécessaire pour obtenir ces renseignements ou
ces documents.» Avez-vous un cas d'espèce?
M. Jolin-Barrette : Par
exemple, la personne refuse de fournir une preuve de revenu. Ça fait que, tant
que la personne refuse de fournir la preuve de revenu, on ne verserait pas
l'aide financière palliant la perte de revenu.
M. Tanguay
: «...ou de
donner l'autorisation nécessaire pour obtenir...» Alors, sous votre exemple, le
ministre pourrait demander la permission d'aller chercher Revenu Québec ou va
carrément demander : Non, vous, administrez, vous allez me le donner.
M. Jolin-Barrette : Bien, ou
d'autoriser le ministre à contacter l'employeur, j'imagine, la personne pour
avoir...
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : O.K. Ah! généralement,
c'est à la personne victime de le fournir.
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça, généralement. Mais j'imagine, à un moment donné, avec le collègue ministre
au projet de loi n° 64, on veut que l'administration se parle de plus en
plus. Ça fait qu'à un moment donné plus qu'hier moins que demain ils vont se
parler. Puis, si c'est possible, bien, donnez-vous les autorisations d'aller
chercher, mais, pour l'instant, c'est pas mal en silo, ce qui se fait.
Puis ça découle du consentement pour avoir
le service, bien, ça prend un consentement pour qu'on puisse faire faire les
vérifications en ce qui vous concerne puis concerne votre situation.
Quand on dit «fournit
volontairement — c'est le "volontairement" qui me
questionne un peu — un renseignement faux ou inexact»,
«volontairement», ça veut dire en le sachant?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est parce que la personne qui fournirait des documents, puis elle ne fait pas
exprès de fournir un renseignement inexact, elle pense que c'est... Exemple,
là, je fournis... Supposons, il y a une erreur matérielle, là, sur mon T4, là,
que je fournis.
M. Tanguay
: Et je le
sais.
M. Jolin-Barrette : Et je le
sais puis je le soumets quand même. C'est pour éviter que... la personne qui le
fournit puis qui ne le savait, puis elle est de bonne foi, puis elle le
transmet, pour éviter que ça lui soit reproché.
M. Tanguay
: O.K.
J'imagine que c'était la même rédaction avec la loi actuelle. C'est la même
rédaction, j'imagine?
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier.
M. Tanguay
: Et ça,
est-ce que c'est en tout temps? Le ministre peut refuser une demande parce
qu'il peut réduire le <montant...
M. Tanguay
: …O.K.
J'imagine que c'était la même rédaction avec la loi actuelle. C'est la même
rédaction, j'imagine?
M. Jolin-Barrette :
On va vérifier, là.
M. Tanguay
: Et ça,
est-ce que c'est en tout temps? Le
ministre peut refuser une demande
parce qu'il peut réduire le >montant d'une aide ou en suspendre ou en
cesser le versement. Le ministre pourrait… Oui, ce n'est pas tout à fait 73,
là, mais la décision a été rendue, là, c'est… Est-ce que c'est dans le contexte
d'une décision qui a été rendue, 74?
<
(Consultation)>
M. Jolin-Barrette : La
question du député de LaFontaine est à savoir : Est-ce que c'est dans le
cadre d'une décision que le ministre peut refuser une demande en vertu du
présent titre, réduire le montant d'une aide financière? Exemple, <il va
avoir… >le ministre va avoir rendu une décision et, par la suite, il
constate que le renseignement fourni…
Une voix
: …
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
il va rendre une nouvelle décision. Donc, c'est ça. Pour réduire le traitement,
dans le fond, ou pour suspendre le traitement, le ministre va rendre une
décision, une nouvelle décision, qui sera révisable et contestable.
• (15 h 50) •
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce qu'il y a la notion… Par exemple, monsieur ratoureux, là, ou négligent,
ou un petit peu de mauvaise foi, il remet, justement, votre exemple, là, un
document puis il le sait, qu'il y a une erreur dedans, là. Il le sait, là, puis
il ne pouvait pas ne pas le savoir, puis c'est clair, puis il a même… Imaginez
le cas où il y a un courriel où on peut le voir, là, il s'en est vanté, là,
bon. Il n'a pas été de bonne foi puis il a volontairement transmis un document
faux, mais que ça n'a pas d'incidence matérielle, son indemnisation. Est-ce
qu'on va appliquer 74 dans une perspective punitive ou uniquement pour prendre
acte du fait que le document véridique, c'est ça, puis qu'on va modifier la
décision? Comprenez-vous mon point?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est toujours un «peut», le ministre peut prendre la décision. Donc, il y a
une discrétion de la part du ministre.
M. Tanguay
: Mais mon
point, c'est que le ministre ne devrait… n'a pas, je crois, discrétion à dire :
Bien, c'est punitif. Il a carrément ri du système, là. Il a envoyé un document
faux, puis on a un courriel qu'il s'en vante, puis, aïe! visiblement, il a
fourni volontairement un renseignement faux. Il a voulu en avoir plus, mais
c'est un coup d'épée dans l'eau. Il n'en aurait pas eu plus, il n'en aura pas
eu plus. Ça n'a pas d'impact, finalement. À cause de ça, ça, ça, il va avoir
son 1 000 $. Le ministre, je pense, n'aurait pas le pouvoir de dire :
Bien, à cause de ça, je lui coupe, je suspends de façon punitive ou je cesse le
versement. Est-ce que le ministre pourrait, pour le sanctionner, comme un peu
une clause pénale, ou non, là?
M. Jolin-Barrette : Bien, pas
en vertu de 74, <M. le Président…
M. Tanguay
:
...de ça, je lui coupe, je suspends de façon punitive ou je cesse le versement.
Est-ce que le
ministre pourrait, pour le sanctionner, comme
un
peu une clause pénale, ou non, là?
M. Jolin-Barrette :
Bien, pas
en vertu de 74, >M. le Président, mais on va regarder
plus loin les dispositions pénales de la loi. J'ai la réponse au député de LaFontaine.
Dans la Loi sur les accidents de travail et dans la LATMP, il y a des
dispositions similaires à celle qu'on introduit à l'article 74. Et, dans
la LAT, à 24, alinéas trois et quatre : «La commission peut suspendre
le paiement de l'indemnité à laquelle le travailleur a droit s'il refuse de se
soumettre à l'un des examens prescrits par la présente loi ou ordonnés en vertu
de l'une de ses dispositions, ou s'il entrave de quelque façon que ce soit l'un
de ces examens; et le paiement de l'indemnité reste ainsi suspendu jusqu'à ce
que l'examen ait été fait.
«La commission peut, à sa discrétion,
réduire l'indemnité à laquelle un travailleur a droit ou en suspendre le
paiement, lorsque le travailleur persiste dans des pratiques dangereuses et
malsaines qui empêchent ou retardent sa guérison et lorsqu'il refuse de se
soumettre à [un] tel traitement médical que la commission, sur l'avis de l'expert,
croit nécessaire à sa guérison. Mais le présent paragraphe 4° ne
s'applique pas au cas du refus du travailleur de se soumettre à une
intervention chirurgicale.»
Donc, ça, c'est l'ancienne loi. Donc, on a
actualisé le vocabulaire.
M. Tanguay
: C'est
le régime actuel, ça, ce que vous venez de lire.
M. Jolin-Barrette : C'est
le régime actuel.
M. Tanguay
: O.K.
La future ancienne. Donc, c'est important parce que les dispositions pénales, c'est
106 : «Commet une infraction et est passible d'une amende d'au moins
1 000 $ et d'au plus 5 000 $ quiconque [...] fait [des
déclarations] alors qu'il sait que — blablabla — faux ou
trompeur.»
Par contre, je veux juste être clair, sur
74, ce n'est pas de nature de disposition pénale. 74, c'est qu'on va donner
suite à un renseignement qui aurait été volontairement inexact, transmis par la
personne victime. Elle nous a fourni un renseignement inexact. On lui a accordé
1 000 $ par mois, ça fait 12 mois. Puis, si on avait su ça, ça
aurait été 800 $. Là, on va le collecter. On va retourner. 12 mois
fois 200 $, ça va donner le retour qu'on va... Mais, si ça, ça n'a pas été
fait volontairement, là, il va garder son argent. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Bien
oui, la... Mais l'objectif de 74, là, c'est de faire en sorte, là, que, si...
En fait, c'est de faire en sorte que la personne ait droit à ce qu'elle a
droit. Donc, si elle fournit un renseignement faux ou inexact, on va pouvoir
suspendre ou cesser le versement à la personne ou réduire le montant aussi.
M. Tanguay
:
Uniquement si c'est volontaire. Mais, si c'est involontaire, puis elle est de
bonne foi, on ne pourra pas le faire en vertu de 74.
M. Jolin-Barrette : De
suspendre ou cesser le versement?
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette :
Bien, ça, je vous <reviens avec...
M. Jolin-Barrette :
...on va pouvoir suspendre ou cesser le versement à la personne ou réduire le
montant aussi.
M. Tanguay
:
Uniquement si c'est volontaire. Mais, si c'est involontaire puis elle est de
bonne foi, on ne pourra pas le faire en vertu de 74.
M. Jolin-Barrette :
De suspendre ou de cesser le versement?
M. Tanguay
: Oui.
M. Jolin-Barrette :
Bien, ça, je vous >reviens avec la réponse dans quelques instants parce
que la question du député de LaFontaine, c'est de dire : Si la personne a
fourni involontairement un renseignement faux ou inexact, est-ce que le ministre
peut réduire, ou suspendre, ou verser le versement relativement aux aides qui
sont fournies?
M. Tanguay
: C'est ça.
Le Président (M. Bachand) :
Merci.
M. Jolin-Barrette : Donc, j'y
réfléchis présentement, M. le Président. Je réfléchis fort. Peut-être, s'il y a
d'autres questions, je pourrais y répondre.
Le Président (M. Bachand) :
Autres questions en attendant la réponse du ministre? Donc, votre réflexion se
continue, M. le ministre, à ce que je peux voir.
M. Jolin-Barrette : Oui, tout
à fait. Et, bien, à l'article 74, M. le Président, justement, c'est pour
faire en sorte de s'assurer qu'il y ait une collaboration aussi, notamment pour
qu'on puisse verser la somme adéquatement aux personnes. Donc, ça va part du
fait de partager les renseignements pour que la personne soit indemnisée
adéquatement relativement aux différents besoins qu'elle a. Donc, l'objectif
est toujours de l'aviser adéquatement et de l'indemniser adéquatement en
fonction des renseignements qu'elle fournit.
Le Président (M. Bachand) :
Merci.
M. Tanguay
: Je n'ai
pas d'autre question sur 74. On peut suspendre deux minutes.
M. Jolin-Barrette : Donc, c'est
ça. Si la personne fournit, même involontairement, un renseignement faux ou
inexact, on recouvrerait les sommes qui lui ont été versées, parce qu'elle n'y
a pas droit.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, mais
là «volontairement» perd toute son utilité. Je regrette quasiment d'avoir posé
la question. Moi, je pense, M. le Président, que «volontairement» a utilité,
là, sinon on aurait marqué «fournit un renseignement faux ou inexact», on va
chercher le versement qui a été fait en trop. Mais là on dit «fournit
volontairement». Ce n'est pas volontairement.
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, c'est
ça. En vertu de l'article 83, dans le fond, une somme qui est versée sans
droit peut être recouvrée. Donc, à 83 : «Une personne victime qui a reçu une
aide financière à laquelle elle n'a pas droit ou dont le montant excède celui
auquel elle a <droit...
M. Jolin-Barrette :
…En vertu de l'
article 83,
dans le fond, une somme qui est
versée sans droit peut être recouvrée. Donc, à 83 :
«Une personne victime qui a reçu une
aide financière à laquelle elle n'a pas droit ou dont le montant excède celui
auquel elle a >droit doit rembourser au ministre les montants reçus sans
droit. Toutefois, une aide financière déjà versée n'a pas à être remboursée, à
moins qu'elle n'ait été obtenue de mauvaise foi, lorsque :
«1° le ministre reconsidère sa
décision parce que celle-ci a été rendue avant qu'un fait essentiel n'ait été
connu ou qu'elle est fondée sur une erreur relative à un tel fait ou parce que
celle-ci est entachée d'un vice de fond ou de procédure de nature à
l'invalider;
«2° lorsque, à la suite d'une
révision ou d'une contestation, le ministre ou le Tribunal administratif [...] rend
une décision qui a pour effet d'annuler ou de réduire le montant d'une aide
financière.
«Le ministre peut recouvrer cette dette
dans les trois ans du versement de l'aide ou, en cas de mauvaise foi, dans
les trois ans de la connaissance de cette mauvaise foi.»
M. Tanguay
: Donc, il
faudrait lier le 83 avec 74 et dire qu'une aide financière déjà versée n'a pas
à être remboursée si c'est fait de bonne foi. Donc, 74, il faut réellement que
la personne ait volontairement, de mauvaise foi, fourni un renseignement faux
ou inexact. Si moi, en toute bonne foi, là, je ne le savais pas — puis
je ne veux pas jouer, là, je ne veux pas faire de fligne-flagne avec le régime —
en toute bonne foi, involontairement, j'ai donné un renseignement faux, si ça a
été versé, je ne pense pas qu'on puisse aller me rechercher.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : On va
suspendre quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :D'accord. On suspend quelques instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 59)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h 04)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, j'ai les idées plus claires. Donc, à l'article 74, la personne,
dans le fond, qui a fourni des documents volontairement qui sont faux ou
inexacts, on va venir l'assimiler comme à l'article 83, comme étant une personne
de mauvaise foi.
Donc, prenons le cas de la personne qui
est honnête, qui a fourni des renseignements faux ou inexacts, mais que ce
n'était pas volontaire, l'erreur, là, dans le T4. Cette personne-là, elle
n'aura pas à rembourser les sommes parce qu'elle l'a fait de bonne foi, puis c'est
une erreur. Donc, il y avait une décision qui avait été rendue sur le montant.
Là, quand on s'en va à 84... 83, pardon,
on va rendre une nouvelle décision parce que ça va être la décision qui va être
reconsidérée, parce que la somme qui aurait dû être rendue au premier... la
première fois, ça n'aurait pas dû être cette somme-là. Donc, on revient, là, ce
n'est pas... on retombe, là, dans ce qu'on a vu tantôt, de 73, on est à 73. Dans
le fond, votre T4, là, ce n'est pas le bon T4, ce n'est pas la bonne année,
supposons, ce n'est pas ce salaire-là, donc on va reconsidérer la décision, mais,
si la décision est reconsidérée après trois mois, puis que vous avez eu des
paiements pendant trois mois, si vous étiez de bonne foi puis vous avez transmis
involontairement des renseignements faux ou inexacts, on ne va pas venir vous
rechercher pour les sommes qu'on vous a versées parce que vous étiez de bonne
foi.
Par contre, à partir de la décision... où est-ce
qu'elle sera reconsidérée, où il y aura une nouvelle décision, là, votre
montant va être recalculé en fonction des réels chiffres. Donc, il va diminuer,
mais il n'y aura pas opération de compensation. On ne dira pas... Supposons que
vous aviez droit à 500 $ par semaine, bien... supposons que vous aviez
500 $ par semaine, mais que finalement vous auriez eu droit à 400 $
par semaine, mais la nouvelle décision va faire en sorte de réduire votre
traitement à 400 $, le revenu... le remplacement de revenu réel que vous
auriez eu droit, mais, pour les trois premiers mois où vous avez eu 100 $
de plus par semaine, on ne viendra pas le chercher si vous étiez de bonne <foi...
M. Jolin-Barrette :
...
eu droit à 400 $ par semaine, mais la nouvelle décision va faire
en sorte de réduire votre traitement à 400 $, le revenu... le remplacement
de revenu réel que vous auriez eu droit, mais pour les trois premiers mois où
vous avez eu 100 $ de plus par semaine, on ne viendra pas le chercher si
vous étiez de bonne >foi puis vous n'avez pas fourni volontairement des
renseignements faux ou inexacts. Si, par contre, vous vous retrouvez dans la
situation où vous avez fourni des renseignements faux ou inexacts puis que vous
étiez de mauvaise foi par 84, là, à ce moment-là, on va se retrouver dans la
situation de 84 où on va vous collecter.
M. Tanguay
: Je
comprends. 74, c'est prospectif, réduire, suspendre, cesser. 83, c'est le
passé, est-ce qu'on recouvre ou pas. Le passé, est-ce qu'on recouvre ou pas, si
la personne est de bonne foi, puis elle n'a rien à se reprocher, puis elle n'a
rien fait volontairement pour leurrer le système, là, on ne va pas aller la
rechercher dans le passé.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
M. Tanguay
: Ce
qui lui a été versé lui est versé, bon.
Maintenant, si on revient à 74, ce qui
demeure comme interrogation dans mon esprit, c'est qu'il faille un élément de
renseignement fourni... ce renseignement faux fourni volontairement pour ne
serait-ce que de cesser pour l'avenir, comprenez-vous? Je reviens à 74, pour
suspendre, cesser ou réduire, il faut qu'en vertu de 74 nos renseignements
aient été donnés de façon volontairement... mon renseignement faux ait été de
façon volontaire. Vous comprenez que, rendu là, pour l'avenir, je peux
pardonner à monsieur de m'avoir envoyé un document qu'il pensait véridique mais
qui ne l'est pas, il était de bonne foi, mais, pour l'avenir, je ne vais pas
qualifier son... je ne devrais pas devoir qualifier son comportement de
volontairement transmis faux. On va dire : O.K., à partir d'aujourd'hui,
on vous informe, c'est une erreur, pour l'avenir, on va modifier votre aide
basée sur les bons renseignements. Vous comprenez que, pour le prospectif,
l'aspect volontaire ou involontaire m'est égal, le prospectif va être sur la
réalité du faux, là. Vous comprenez, c'est là où c'est confusant.
M. Jolin-Barrette :
Donc, vous, ce que vous dites, c'est à partir du moment où on se rend
compte que...
M. Tanguay
: C'est
faux.
M. Jolin-Barrette :
...c'est faux...
M. Tanguay
: Puis
il est de bonne foi.
M. Jolin-Barrette :
...on ne versera pas la...
M. Tanguay
: Bien,
vous allez refaire le calcul.
M. Jolin-Barrette :
...on va suspendre, on va refaire.
M. Tanguay
: Alors
que, là, c'est comme si vous dites : C'est faux, on donnait
1 000 $ par mois, mais il ne l'a pas donné de façon volontairement
fausse, je continue de donner... À moins que ça ne soit ça, je continue de
donner 1 000 $ par mois, mais, tel que rédigé, ça me soulève cette
interrogation-là, vous comprenez, pour le prospectif.
M. Jolin-Barrette : Je
comprends.
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) :M.
le ministre.
M. Jolin-Barrette : C'est
vrai, ça. À partir du 73.1°...
Une voix : …
M. Jolin-Barrette : Non,
à <partir...
M. Jolin-Barrette :
…
Je comprends.
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) :
M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette :
C'est vrai, ça, à partir du 73.1°...
Une voix : …
M. Jolin-Barrette :
Non, à >partir du 73, paragraphe 1°, on va reconsidérer la situation. À
partir du moment, là, où on est informé, là, on va rendre une nouvelle
décision, parce que la décision qui aurait dû être rendue, ce n'est pas
celle-là. Donc, on va reconsidérer parce qu'à la base les faits qui nous ont
amenés à rendre la décision sur le revenu salarial, exemple, c'est le mauvais
T4. On va la réviser, on va la reconsidérer en vertu de 73.1°. Donc, on va
rendre une nouvelle décision.
M. Tanguay
: Super! Super!
Le ministre est d'accord avec moi que je n'ai pas besoin de 74, j'ai déjà 73
pour faire ça. Le ministre est d'accord avec moi? Pour le prospectif modifié
selon la vraie vie, j'ai le 73. Donc, ça revient à ma question initiale, 74,
est-ce que c'est un peu de nature pénale? Monsieur a transmis quelque chose de
faux, moi, comme ministre, je peux le sanctionner, je vais soit réduire,
suspendre ou cesser, je vais lui apprendre à ne pas m'envoyer des faux
documents, vous comprenez.
M. Jolin-Barrette : Mais,
exemple, supposons qu'on a besoin d'un renseignement pour compléter sa demande,
on va pouvoir suspendre ou cesser le versement, supposons, à 2°…
• (16 h 10) •
M. Tanguay
: Autrement
dit, moi…
M. Jolin-Barrette : …où on
dit... ou exemple, là, à 3°, là, la personne est due pour aller faire une
évaluation de santé, donc on dit : Bien, allez-y, sinon on suspend.
M. Tanguay
: Non, non,
non, c'est correct, on arrête de faire les paiements. Autrement dit, on revient
au début de l'interrogation qui nous a fait faire — puis c'est
correct — tout le tour du jardin, mais 74, c'est le petit frère ou la
petite soeur de 106 et suivants, c'est des conséquences d'un comportement
condamnable, je vais le sanctionner.
M. Jolin-Barrette : Mais ce
n'est pas pénal au sens où on impose une punition financière.
M. Tanguay
: Non, mais
il va avoir des conséquences. Et ça revient de la... ça revient, cet
exercice-là, je prends l'exemple de 74.1°, le ministre pourrait dire : Ah
oui! Monsieur nous a transmis un document puis il trouvait ça bien drôle.
Mettons qu'on prend la vraie vie, je recalcule, ça ne lui donne plus
1 000 $, ça lui donne 500 $ par mois. Bon, parfait, 73. Là, il
m'a donné des mauvais documents, il trouvait ça bien drôle, moi, je trouve ça
moins drôle. En vertu de 74, votre 500 $, disons, pour six mois, ça va
être 200 $. Vous pourriez, je pense, faire ça en vertu de 74.
M. Jolin-Barrette : On va
pouvoir réduire le montant auquel il a droit parce qu'on va rendre une nouvelle
décision.
M. Tanguay
: La
nouvelle décision de 73, mais vous comprenez que c'est de nature sanction, 74.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, supposons qu'on a besoin d'un renseignement, pour faire en sorte
d'obtenir le renseignement, on peut suspendre aussi, exemple, la <personne…
M. Tanguay
: …
Vous
pourriez, je pense, faire ça en vertu de 74.
M. Jolin-Barrette :
On va pouvoir réduire le montant auquel il a droit parce qu'on va rendre une
nouvelle décision.
M. Tanguay
: La
nouvelle décision de 73, mais vous comprenez que c'est de nature sanction, 74.
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, supposons qu'on a besoin d'un
renseignement, pour
faire
en sorte d'obtenir le
renseignement, on peut suspendre aussi, exemple,
la >personne ne va pas ou néglige d'aller à l'examen de santé, bien on
va suspendre le versement le temps que la personne aille…
M. Tanguay
: …c'est le
cas le plus facile ça, c'est du pour un. Mais il a, reprenez mon cas d'espèce,
il nous a transmis un faux document, on lui a donné pendant 10 mois
1 000 $, il aurait dû avoir 500 $. Première des choses, en vertu
de 83, je vais collecter le 500 $ versé en trop, il était de mauvaise foi,
parfait. Pour l'avenir, je prends le vrai document, ce n'est pas
1 000 $, je rends une nouvelle décision, 73, c'est 500 $ qu'il
va avoir par mois, parfait. Là, mon 74 n'est pas encore entré en action. Là, il
peut entrer en action, le 74 : Monsieur, vous avez fourni volontairement
un renseignement faux, en vertu de 74, je suspends les paiements pour
trois mois. C'est le genre de décision que vous pourriez rendre en vertu
de 74.1°.
M. Jolin-Barrette : Mais
l'objectif est de faire en sorte de suspendre le versement pour faire en sorte
que la personne transmette les informations, les bonnes informations, les bons
documents ou les bons renseignements.
M. Tanguay
: Mais, si...
Vous l'avez fait, là, il l'a fait, il l'a transmis, mais il a carrément
transmis des faux puis il le savait, mais là vous les avez, les vrais.
M. Jolin-Barrette : ...par
73, on va rendre une nouvelle décision, mais, en attendant de rendre la
nouvelle décision, on pourrait suspendre le paiement ou diminuer le montant,
réduire le montant.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce que 74... Mon point, là, c'est que je trouve ça un pouvoir
discrétionnaire quasi judiciaire assez heavy que…
M. Jolin-Barrette : Juste un
point, là, puis on me fait penser, là, on pourrait savoir que le renseignement
est faux, mais on ne connaît pas c'est quoi le vrai renseignement. Donc, durant
ce temps-là, durant la période de temps où il y a un battement, bien, on
suspend l'aide le temps que la personne nous dise c'est quoi le véritable
montant.
M. Tanguay
: Et, si la
personne le fait, mais de bonne foi, vous allez poursuivre.
M. Jolin-Barrette : Le
paiement?
M. Tanguay
: Le
paiement. Il faut que la personne l'ait fait volontairement pour que vous
suspendiez en attendant d'avoir la vraie information.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
que je veux dire, c'est que la personne qui nous dit : Ce n'est pas le bon
montant, je ne l'ai pas, mais c'est sûr qu'on va suspendre.
M. Tanguay
: Mais il
faut que ça soit volontairement, il faut qu'elle vous l'ait initialement envoyé
volontairement, sachant que c'était faux, sinon vous ne pourrez pas suspendre.
C'est pour ça que cet exemple-là je le trouve un peu «tricky». Le 74 qui me
réconcilierait entre deux choses l'une, entre la première chose, que je
trouve un peu heavy, c'est que le ministre pourrait dire : Bien, moi, je
sanctionne son comportement, il a droit pas à 1 000 $, à 500 $,
il nous a transmis un renseignement sachant qu'il était faux. Moi, je le
suspends pendant trois mois, je lui donne une tape sur les doigts, c'est
comme ça que je rends justice. Je trouve ça un peu heavy s'il est interprété
comme ça. Si on me dit : Non, non, non, ça ne sera jamais interprété comme
ça, ça serait interprété uniquement, par exemple, 74, comme un outil <pour…
M. Tanguay
: ...
comportement,
il a droit pas à 1 000 $, à 500 $, il nous a transmis un
renseignement sachant qu'il était faux. Moi, je le suspends pendant
trois mois, je lui donne une tape sur les doigts, c'est comme ça que je
rends justice. Je trouve ça un peu heavy s'il est interprété comme ça. Si on me
dit : Non, non, non, ça ne sera jamais interprété comme ça. Ça serait
interprété uniquement, par exemple, 74, comme un outil >pour se
rembourser d'un versement payé en trop et opérer compensation pour l'avenir, là,
ça me réconcilierait, vous croyez, avec 74, si c'était utilisé uniquement pour
se repayer parce qu'en vertu de 83 il faut se repayer.
Le Président (M. Bachand) :
Merci, M. le député.
(Consultation)
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre. Et après j'aurai la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, le député de LaFontaine a raison, 74.1° nous habilite uniquement à
suspendre, à cesser le versement ou à réduire le montant si la personne fournit
volontairement un renseignement faux ou inexact. Donc, pour pouvoir le faire,
faire la suspension tout de suite, automatique, avant de rendre la décision, la
reconsidération de la décision à 73, on va pouvoir le faire si c'est fait
volontairement. Si on se rend compte involontairement, la personne, elle
appelle, elle dit : Écoutez, il y a eu une erreur, puis voici, là, ce n'est
pas les bons renseignements, donc, ce qui va arriver, ce qui va arriver, c'est
qu'on va reconsidérer la décision, mais, entre le moment de la reconsidération
de la décision, on va le payer quand même.
Le Président (M. Bachand) :
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, s'il vous plaît.
Mme Weil
: Oui.
Donc, juste pour bien comprendre l'interaction entre ces différents articles ou
situations, donc, quelqu'un qui aurait fourni volontairement un renseignement
faux ou inexact, ça se retrouve dans l'article 106, donc, commet une
infraction, c'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Weil
: Donc,
passible d'une amende de 1 000 $. Mais on pourrait néanmoins
simplement... moi, je vais aller dans le sens de simplement réduire le montant
d'une aide financière. Donc, on accepte qu'on va verser une aide financière
même s'il a commis une infraction. Et je voulais savoir c'est quel serait le
genre de situation où on pourrait agir de la sorte, que... C'est quoi le cadre
de ça? C'est-à-dire que, O.K., «fine», le pire, c'est suspendre ou cesser, mais
vous pouvez quand même avoir une aide financière, même... mais vous allez
peut-être être obligé de payer une amende, là. J'essaie de voir les
interactions entre ces articles.
M. Jolin-Barrette : Dans
le fond, à 106, l'infraction pénale, ça ne veut pas dire qu'on va poursuivre la
personne, <d'avoir... >avec un constat d'infraction, d'avoir
fourni un renseignement faux ou trompeur. Ça, c'est... c'est un bâton qui
existe puis c'est à la disposition, mais ça ne veut pas dire qu'elle va être
exercée. Si la personne, volontairement, fournit un renseignement faux,
inexact, là, on va pouvoir suspendre l'aide, la <réduire...
M. Jolin-Barrette :
...
un renseignement faux ou trompeur. Ça, c'est... C'est un bâton qui
existe, puis c'est à la disposition, mais ça ne veut pas dire qu'elle va être
exercée. Si la personne, volontairement, fournit un renseignement faux,
inexact, là, on va pouvoir suspendre l'aide, la >réduire ou cesser le
versement le temps qu'on va rendre une nouvelle décision parce qu'on va
reconsidérer la décision originale.
Mme Weil
: Sur quel
fait? C'est-à-dire pas l'intention de la personne, mais tout simplement le
sérieux de la situation? C'est-à-dire qu'est-ce qui prime? Est-ce que c'est
l'intérêt de la personne, et son développement, puis son avancement, etc., puis
on va dire : Bien, ce n'est peut-être pas si grave dans ce cas-ci? Est-ce
qu'il y a un jugement qui est porté sur le renseignement faux ou inexact?
M. Jolin-Barrette : Le
critère, c'est : «1° fournit volontairement un renseignement faux ou
inexact.» Ça fait que, si la personne, elle ne le sait pas, si elle est de
bonne foi.
Mme Weil
: ...je
relance sur la situation où la personne a fait le premier...
M. Jolin-Barrette : ...
Mme Weil
: Oui. Donc,
on n'est pas comme... Donc, il y a une gradation, on dirait, gradation où on
pourrait aller jusqu'à une amende de 1 000 $.
M. Jolin-Barrette : Ah! bien,
ça...
Mme Weil
: Non, mais
c'est les mêmes... comment dire? La description séparée, c'est «l'a fait
intentionnellement», donc une déclaration fausse et... ou on pourrait avoir une
situation où on dit : Non, il n'y aura pas de, comment dire, d'infraction
trouvée, mais... Donc, j'essaie de voir est-ce que c'est des situations qui
sont peut-être moins sérieuses.
• (16 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Bien, à
106, dans le fond, pour une poursuite pénale, c'est transmis au DPCP, il y a
une demande d'intentée, puis c'est le DPCP qui l'évalue.
Mme Weil
: Mais c'est
les personnes à l'IVAC, là, qui doivent décider s'ils vont... si c'est... Donc,
ça va être un degré de sérieux, sûrement, là.
M. Jolin-Barrette :
Relativement au choix de si on va en poursuivant, mais...
Mme Weil
: Oui, si on
compare à 74 où il y a comme un espace de tolérance, je dirais.
M. Jolin-Barrette : Bien, si
c'est, exemple, une fraude, il y a une gravité plus grande de faire une fraude,
puis là on pourrait aller vers une amende aussi, cesser plus avoir une amende.
Il y a toujours le niveau d'intention derrière ça, là. Si c'est un système
organisé de fraude, bien, bien entendu, on va probablement aller vers des
amendes au niveau pénal.
Mme Weil
: Mais ici,
donc, c'est «fournit volontairement», c'est peut-être sur un élément, ce
n'était pas si conséquent que ça...
M. Jolin-Barrette : Mais, de
toute façon, tu sais, l'objectif du régime, c'est de faire en sorte
d'indemniser adéquatement la personne en fonction de sa réalité. Ça fait que la
personne, on va l'indemniser, mais, si elle, elle fournit volontairement un
renseignement faux ou inexact, bien là on va dire : On suspend tout de
suite. Puis, le temps qu'on fasse la réévaluation, bien, ça se peut que ça soit
cessé, ça se peut que ça soit réduit, puis...
Mme Weil
: Est-ce que c'est
les règlements qui vont préciser un peu les circonstances et dans quelles situations?
M. Jolin-Barrette : ...on va
aller par la...
Mme Weil
: Mais <pour...
M. Jolin-Barrette :
...
on va dire : On suspend tout de suite. Puis, le temps qu'on
fasse la réévaluation, bien, ça se peut que ça soit cessé, ça se peut que ça
soit réduit, puis...
Mme Weil
: Est-ce
que c'est les règlements qui vont préciser un peu les circonstances, et dans
quelles situations?
M. Jolin-Barrette :
...on va aller par la...
Mme Weil
: Mais >pour
74 et même...
M. Jolin-Barrette : ...la
poursuite pénale.
(Consultation)
M.
Jolin-Barrette : Ça va se faire par directive.
Mme
Weil
: Par directive?
M.
Jolin-Barrette : Oui, pas par règlement.
Mme
Weil
: Parce qu'il y a jugement qui va être porté, c'est sûr,
d'après ce que je comprends.
M.
Jolin-Barrette : On va établir des lignes directrices pour être en
mesure qu'au sein de la DIVAC, ça soit clair dans quelles circonstances.
Mme
Weil
: O.K.
Le Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député de LaFontaine.
M.
Tanguay
: Oui. Donc, pour se ramasser, là, puis pour résumer,
74, il faut le voir et il sera appliqué uniquement dans une logique
administrative, ne sera jamais appliqué dans une logique punitive ou pénale.
Autrement dit, si la personne — je reprends cet
exemple-là — fournit un renseignement en toute bonne foi qui s'avère
être faux, à ce moment-là, on ne va pas suspendre, cesser le versement ou
réduire, on va ajuster avec une nouvelle décision pour l'avenir, mais on ne va
pas avoir ce traitement administratif là.
74,
si la personne donne un renseignement faux, en reçoit plus, 83 embarque, elle
est de mauvaise foi, il faut qu'elle rembourse, bien, à ce moment-là, 74
pourrait être utilisé pour dire : Bien, vous devez nous rembourser
800 $ payés en trop, peut-être que vous allez pouvoir, en vertu de 74,
vous payer sur le prochain versement, en vertu de 74, pour vous rembourser les
800 $ payés en trop de la personne de mauvaise foi, là. Ça, c'est un
élément.
M.
Jolin-Barrette : Non, mais la personne de mauvaise foi, par le biais
de 83, c'est ça, on peut la collecter.
M.
Tanguay
: On peut la collecter, mais s'il lui est dû, par
ailleurs, d'autres prestations...
M.
Jolin-Barrette : ...on va pouvoir opérer compensation.
M.
Tanguay
: ...vous allez pouvoir opérer compensation en vertu de
74, là.
M.
Jolin-Barrette : Dans les dispositions de recouvrement, on va pouvoir
opérer compensation.
M.
Tanguay
: Il va avoir des dispositions de recouvrement en plus.
M.
Jolin-Barrette : Oui, article 85 pour la compensation.
L'habilitation est à 85.
M.
Tanguay
: O.K. Et c'est là que c'est important, dans ma
logique — puis je prends cet exemple-là, puis il faut en arriver à
cette réponse-là — si la personne reçoit 1 000 $ par mois,
ça fait un an qu'elle reçoit 1 000 $ par mois, on se rend compte
qu'elle a, de mauvaise foi, volontairement, remis un faux renseignement, mais
qui n'est pas matériel, à ce moment-là... puis on le sait, là, c'est de façon
concomitante, là.
M.
Jolin-Barrette : Qu'est-ce que vous voulez dire «pas matériel»?
M.
Tanguay
: Bien, que ça n'a pas d'incident. Quand ce n'est pas
matériel, ça veut dire que ça n'a pas d'incidence sur la décision qui a été
rendue, c'est un renseignement qui est faux, mais qui <n'est....
M.
Tanguay
: ...
qu'elle a, de mauvaise foi, volontairement,
remis un faux renseignement, mais qui n'est pas matériel, à ce moment-là...
puis on le sait, là, c'est de façon concomitante, là.
M.
Jolin-Barrette :
Qu'est-ce que vous voulez dire «pas matériel»?
M. Tanguay
: Bien,
que ça n'a pas d'incident. Quand ce n'est pas matériel, ça veut dire que ça n'a
pas d'incidence sur la décision qui a été rendue, c'est un renseignement qui
est faux, mais qui >n'est pas matériel, qui n'a pas d'incidence sur le
calcul de son 1 000 $.
Mais il a carrément joué du système, il a
envoyé un renseignement faux, là. Si ce n'est pas matériel, à ce moment-là, que
ça n'a pas d'incidence sur le calcul, on ne pourra pas dire... puis on le sait
de façon concomitante, ça prend quelques jours, puis on connaît la vérité, on
ne va pas lui dire : Bien, pour le punir, on va suspendre sa prestation de
x, ou pendant telle période. Vous comprenez, on ne pourra pas faire ça.
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que, dans le fond, la... supposons qu'on reconsidérerait puis on arrive
au même montant, ça ne donne rien de faire ça.
M. Tanguay
: Ça ne
donne rien, puis on ne le fera pas.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: C'est ça. O.K.
Ce n'est pas pour sanctionner la mauvaise foi, à 74, sur le dos de ce qui lui
est dû.
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que l'objectif du régime est de faire en sorte que la personne qui a
droit à quelque chose l'ait, sous réserve qu'on veut que les gens fassent des
vraies déclarations puis n'aient pas plus que... Et on pourra la recouvrer si
le renseignement fourni avait pour objectif de lui donner plus que ce qu'elle a
droit, et elle l'a fait volontairement.
M. Tanguay
: C'est ça.
Et aussi, pour terminer le point, l'objectif du régime nouveau n'est pas de
sanctionner une personne qui aurait reçu trop mais qui était tout à fait de
bonne foi. Pour le passé, on n'ira pas la collecter.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Tanguay
: O.K. C'est
bon.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 74?
Sinon, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 74 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 75, M.
le Président. Et là, M. le Président, on est dans la section III, «Révision
et contestation» :
«Sauf dans le cas d'une décision qui
accorde le montant maximal d'une aide financière à laquelle une personne qui a
présenté une demande a droit, celle-ci peut, dans les 60 jours de la date
à laquelle lui a été communiquée la décision du ministre, prise en vertu de
l'article 70, demander la révision de cette décision.
«La demande de révision indique les
principaux motifs sur lesquels cette personne s'appuie ainsi que la décision
sur laquelle elle porte. Le gouvernement détermine, par règlement, les
conditions et les modalités relatives à une demande de révision, lesquelles
peuvent varier selon l'aide financière concernée.
«La demande de révision ne suspend pas
l'exécution de la décision du ministre.»
Cette disposition crée le possible recours
en révision de toute décision rendue par le ministre sauf si celle-ci accorde
le maximum d'une aide financière.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, M. le
Président. Nous avons déposé sur Greffier un amendement qui est dans Amendements
à venir pour l'article 75. Alors, dans Amendements à venir qui va devenir dans
<Amendements...
M. Jolin-Barrette :
…
accorde le maximum d'une aide financière.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, M.
le Président. Nous avons déposé sur Greffier un amendement qui est dans
Amendements à venir, pour l'article 75. Alors, dans Amendements à venir
qui va devenir dans >Amendements en cours. Ce n'est rien de compliqué.
L'article 75, si vous me permettez de
le lire, très, très court, très simple, là : L'article 75 du projet
de loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «60» par
«90».
Donc, l'objectif de l'amendement, M. le
Président, si vous me permettez de débuter les échanges, c'est de faire écho
notamment de ce qui est venu dire le Barreau et la Commission des services
juridiques. Le Barreau nous dit dans son mémoire, et je les cite : «Nous
saluons les mesures proposées à l'article 75 du projet de loi qui prévoient
un délai de 60 jours pour demander la révision d'une décision. Il s'agit
d'une harmonisation avec le délai de contestation de 60 jours auprès du
Tribunal administratif du Québec, prévu à l'article 110 de la Loi sur la
justice administrative.
«Cependant, compte tenu du nombre élevé de
contestations qui se font hors délai, le Barreau du Québec recommande un délai
de contestation de 90 jours. Il est difficile pour beaucoup de victimes
d'avoir accès à un avocat rapidement, car l'attente pour un rendez-vous et l'émission
d'un mandat d'aide juridique varie énormément et peut, dans les faits,
facilement dépasser un mois. De plus, un bon nombre de bureaux d'aide juridique
n'acceptent pas les dossiers de l'IVAC.» Fin de la citation.
Pour ce qui est de la Commission des
services juridiques, on pouvait lire dans leur mémoire, eux proposaient
180 jours…
M. Jolin-Barrette : Faut
juste faire attention, ce n'est pas la Commission des services juridiques,
c'est un comité d'avocats qui travaillent à la Commission des services juridiques.
M. Tanguay
: Ah! c'est
ça le mémoire qui a été remis?
M. Jolin-Barrette : Oui, je
vous le dis.
• (16 h 30) •
M. Tanguay
: O.K.
Alors, on va… Alors, un comité d'avocats de la commission juridique, dont les
avocats du domaine de la Commission des services juridiques, eux proposaient,
ces avocats et avocates, 180 jours, mais : «À défaut, nous
considérons qu'il serait à tout le moins nécessaire que le délai de
contestation des décisions de 90 jours soit établi afin que le p.l. n° 84 ne constitue pas un recul par rapport à ce dont
bénéficient les victimes en vertu de la loi actuelle.»
Alors, quand ça appartient… Je pense qu'il
faut être rigoureux et un peu plus sévère quand c'est à l'État d'invalider une
décision, d'en appeler. Là, le classique dans le Code de procédure civile,
c'est des délais d'appel de 30 jours, mais il y a d'autres cours pour
lesquelles c'est 60 jours, et ainsi de suite, mais, quand c'est la
victime, de lui permettre de se revirer de bord puis de ne pas lui opposer…
Parce que ça, c'est des délais qui ont droit de vie ou de mort sur votre
recours. Si vous êtes au 61e jour, c'est fini, vous n'avez pas de recours,
là, c'est : vous êtes forclos puis vivez avec la décision, mais la
personne, oui, pourrait faire, à ce moment-là, une démonstration qu'elle était,
dans les faits, incapable d'agir plus tôt. Mais de le mettre à 90 jours,
ça ne veut donc pas dire que la personne, on va ralentir son dossier d'un mois
de plus. Non. Ça veut dire que, si d'aventure elle aurait eu besoin de cinq, de
<10…
>
16 h 30 (version révisée)
<11789
M. Tanguay
:
...c'est : Vous êtes forclos puis vivez avec la décision. Mais la
personne,
oui, pourrait faire,
à ce moment-là, une
démonstration qu'elle
était, dans les faits, incapable d'agir plus tôt. Mais de le mettre à
90 jours, ça ne veut donc pas dire que la
personne, on va ralentir
son dossier d'un mois de plus, non. Ça veut dire que, si d'aventure elle aurait
eu besoin de cinq, de >10, de 15, on va éviter un débat sur l'impossibilité,
en fait, d'agir dans les délais, de un, et, de deux, c'est au bénéfice de la personne
victime.
Alors, je ferais écho ici de cette
demande-là encore une fois dans une optique de bien indemniser puis de donner
plus de recours à la victime que moins.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
Mais, écoutez, le délai de 60 jours, il est raisonnable, parce que la personne,
elle a suffisamment de temps pour formuler sa demande. C'est les mêmes délais
qu'à la SAAQ, puis je pense qu'il est même plus long que celui de la LATMP.
Puis, au niveau du TAQ, le recours de la Loi sur la justice administrative, c'est
60 jours aussi. Ça fait qu'il y a un désir d'uniformiser le tout.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
Alors, le mémoire venait, le ministre a raison, du Comité en droit administratif
et social du réseau de l'aide juridique, qui disait... il disait aussi :
«Cette suggestion de modification est fort simple, et répondrait à une
problématique qui est devenue un fléau pour les victimes dans le cheminement de
leur dossier : prolonger le délai de contestation pour permettre aux victimes
de correctement se mobiliser et éviter qu'ils perdent des droits [inutiles pour]
pures questions de procédure.
«À partir de notre expérience — donc
à partir de notre expérience, je les cite — dans la représentation de
victimes et des enjeux qui leur sont propres quant à leur mobilisation, nous
suggérons — eux-mêmes — que le délai soit porté à
180 jours.» Mais, encore une fois, 180 jours, M. le Président, les
gens viennent nous dire ça. Nous, législateurs, on se rabat sur ce qu'ils
disaient :
«À défaut, nous considérons qu'il serait à
tout le moins nécessaire que le délai de contestation soit de 90 jours...»
Et le Barreau, premier titre, j'en ai fait la citation.
Alors, à moins que le ministre nous dise :
Écoutez, pour le régime, pour l'économie du régime, ce serait un impact trop
lourd qui viendrait préjudicier à d'autres victimes, parce que ça serait un
poids trop lourd, moi, je pense qu'il y a bien des décisions qui ne seront pas
contestées. Et celles qui le seraient, ce serait d'éviter un débat puis de
permettre un délai supplémentaire de 90 jours.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur l'amendement? Il n'y a pas d'autre intervention. M. le
député de LaFontaine, oui.
M. Tanguay
: Oui.
Est-ce que le ministre peut me répondre, donc, quelle est la rationnelle pour
ne pas avoir 90 jours? En quoi...
M. Jolin-Barrette : Les
autres régimes, c'est également 60 jours. Donc, ça permet d'avoir une
cohérence aussi avec les autres régimes. Puis 60 jours, c'est deux mois, donc
c'est tout à fait raisonnable d'avoir 60 jours.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui.
Je suis en train de vérifier. Si ma réponse est positive, je vais utiliser
l'argument puis, si elle ne l'est pas, je vais dire que c'est différent. Mais
rappelons-nous que, dans le projet de loi n° 75, on parlait précisément d'un
délai de 60 jours. <Je pense que...
M. Tanguay
: …s
i
ma réponse est positive, je vais utiliser l'argument, puis, si elle ne l'est
pas, je vais dire que c'est différent. Mais rappelons-nous que, dans le projet
de loi n° 75, on parlait précisément d'un délai de 60 jours. >Je
pense que c'était dans un contexte lié aux petites créances ou dans un contexte
autre. On pourra faire la vérification, M. le Président, si vous nous donnez
une suspension d'une minute.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bon,
si on met 90 jours à la révision administrative, dans le fond, le délai de
60 jours au TAQ va rester parce que toutes les demandes au TAQ, la Loi sur
la justice administrative, c'est 90 jours. Mais, par souci de cohérence
pour les personnes victimes, ce serait préférable de mettre 60 jours
partout en termes de révision administrative. Bien, moi, je vous dis, si ça
permet de…
M. Tanguay
: Parce
qu'on est dans un contexte…
M. Jolin-Barrette : Mais on
se retrouve dans une situation où il va avoir, par rapport aux autres régimes,
des incohérences relativement aux autres régimes. Donc, comme je vous dis, au
TAQ, ça va être 60 jours, en révision, ce serait 90 jours, mais ce
n'est pas nécessairement à l'avantage des personnes victimes d'étirer le délai
de 90 jours. Puis autre élément important, c'est sûr que les membres du
Barreau vont toujours vouloir avoir des délais plus importants. O.K. Je ne suis
pas sûr que c'est à l'avantage des victimes que le délai soit plus important,
parce que, si vous avez un délai de rigueur de 60 jours, ça risque fort
bien que votre dossier va être plus rapidement traité par votre procureur
aussi, il faut réfléchir à ça.
M. Tanguay
: Mais ce
qu'est venu dire, par les praticiens, praticiennes, c'est que, bien souvent,
ils n'en ont pas, d'avocat, puis ça explique, entre autres… parce que ça arrive
de se chercher un avocat.
M. Jolin-Barrette : Il faut
juste faire attention entre ce qui est dit par un comité de quelques juristes
qui travaillent à l'aide juridique, par rapport aussi au régime général, je
soumettrais ça. Parce que la démonstration de l'incohérence de la proposition à
180 jours, je ne pense pas que ça avantage une personne victime si la
décision lui est défavorable, par rapport aux aides, de dire : Écoutez, on
va attendre six mois pour le délai de révision, là, de la personne, alors que, si
la décision n'est pas bonne, la première des choses devrait être de demander la
révision rapidement.
Ça fait que j'accueille avec beaucoup de
réserves la proposition des juristes qui ont fait ça, qui ont proposé ça dans
leur mémoire.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
Il y a eux, 180, puis ils ont dit 90 jours. Il y
a le Barreau du Québec aussi qui recommande le délai.
M. Jolin-Barrette : Méchante
différence. Tantôt, je reprends l'histoire de la vache, là, du député de
LaFontaine, à Saint-Eusèbe, là…
M. Tanguay
:
Saint-Eusèbe, 75, 100, puis, s'il farfine, 75.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Je ne trouve pas que <c'est vraiment…
M. Tanguay
: ...i
l
y a eux, 180, puis ils ont dit... 90 jours. Il y a le Barreau du Québec
aussi qui recommande le délai.
M. Jolin-Barrette :
Méchante différence. Tantôt, je reprends l'histoire de la vache, là, du député
de LaFontaine, à Saint-Eusèbe, là…
M. Tanguay
:
Saint-Eusèbe, 75, 100, puis s'il farfine, 75.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça. Je ne trouve pas que >c'est vraiment une bonne proposition de
dire : Bien, 180, sinon 90. Il me semble que ce n'est pas trop
raisonnable, bon, comme...
M. Tanguay
: Pas
180.
M. Jolin-Barrette : Non.
Je ne dis pas que le député de LaFontaine est à 180, je parle dans le mémoire
qui a été soumis.
M. Tanguay
: Oui, mais
eux disent comme le Barreau : à terme, 90 jours. Le Barreau du Québec,
c'est plus qu'un regroupement d'avocats, c'est le Barreau du Québec qui
recommande 90 jours. Puis je suis conscient que le ministre, à un moment
donné, on ne peut pas avoir, là, une catalogne de délais. Par contre, ici, c'est
un régime tout à fait particulier, les victimes, des gens qui ont des défis
dans leur vie personnelle. Puis, oui, ça arrive qu'il y ait des écueils, et ainsi
de suite, pas au stade du TAQ, juste au stade de la révision. 90 jours, si
le ministre peut accueillir ça, je pense que ça serait excessivement, je pense,
justifié.
M. Jolin-Barrette :
Bien, je vous l'ai dit, M. le Président, je suis ouvert à le faire, mais je
veux... Puis je veux que les membres de la commission en soient conscients, là,
les collègues des oppositions aussi, ça fait en sorte que, pour la personne
victime, ça ne sera plus les mêmes délais partout, donc il y a des enjeux. Puis
l'autre point aussi, en révision, la personne peut faire la demande elle-même, elle
n'a pas besoin d'être représentée par avocat.
Puis l'autre point aussi, c'est qu'elle
peut être relevée du défaut à l'intérieur de 60 jours. Supposons que la
raison, c'était : Bien, je cherche un avocat, je n'ai pas réussi à me
trouver un avocat. Lorsqu'en révision on va entendre sa demande, elle peut être
relevée, parce que la personne a, oui, présenté sa demande hors délai, sauf que
c'était dans le but de se trouver un procureur, supposons, qu'il n'était pas
disponible, mais... Puis, si vous êtes à l'aise avec 90 jours, on va
mettre 90 jours.
M. Tanguay
: Bon.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement du député de
LaFontaine? Donc, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : ...lire
le libellé. Est-ce que le libellé était correct?
(Consultation)
M. Tanguay
: ...à la
place de «60».
M. Jolin-Barrette : Je
crois le député de LaFontaine, M. le Président, mais, comme dirait un ancien
politicien, M. le Président : «Cross, but verify.»
M. Tanguay
: Ou cochon
dans le sac de Jean Lapierre.
M. Jolin-Barrette : Ou
cochon dans le sac, effectivement.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, ça va?
M. Jolin-Barrette :
Surtout, il faut s'assurer que ça soit un cochon.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, sur ces bons mots, on est prêts à la mise aux voix?
M. Tanguay
: ...l'amendement
de façon outrancière.
Le Président (M. Bachand) :
O.K. Alors, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
15359 M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
17851 M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
17889 Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
27 MmeHivon:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
17859 Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement, à l'article 75,
est adopté. Nous revenons à 75 tel qu'amendé. Interventions? <M. le
député de LaFontaine...
La Secrétaire
:
...M. Jolin-Barrette (Borduas)?
15359 M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
17851 M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
17889 Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
27 MmeHivon:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
17859
Le
Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement,
à l'article 75, est adopté. Nous revenons à 75 tel qu'amendé.
Interventions? >M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Pour
75, quand on dit : «La demande de révision indique — deuxième alinéa — les
principaux motifs sur lesquels cette personne s'appuie ainsi que la décision
sur laquelle elle porte. Le gouvernement...» Alors, <ce sont... >ce
sont des déclarations sommaires. Autrement dit la personne ne sera pas forclose
de faire valoir d'autres arguments, «principaux motifs sur lesquels cette
personne s'appuie». Mais est-ce qu'il y a, dans le contexte de révision, <est-ce
qu'il y a >audition nécessairement ou si ça se fait sur dossier, par
écrit?
M. Jolin-Barrette : Sur
dossier, par écrit.
M. Tanguay
: O.K. Ça
fait que, quand la personne demande révision et indique les principaux motifs
sur lesquels cette personne s'appuie, je veux dire, ses principaux motifs, c'est...
M. Jolin-Barrette :
L'argumentaire.
M. Tanguay
: C'est
tout son argumentaire, là.
• (16 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais on ne lui demande pas de nous faire une dissertation de 25 pages. Tu
sais, dans le fond, ça demeure simple, la révision, puis, dans les formulaires,
vous énoncez pourquoi vous demandez la révision de la décision.
M. Tanguay
: O.K.
Donc... Puis en aucun cas, dans les révisions, de façon plus globale, là, on
est à l'IVAC, mais des révisions administratives, il n'y a jamais d'auditions?
M. Jolin-Barrette :
Bien, il pourrait...
M. Tanguay
: Il
pourrait y en avoir une?
M. Jolin-Barrette : ...dans
le fond, le Bureau de la révision administrative pourrait demander à la
personne victime, la personne qui demande la révision de la décision, de faire
valoir ses observations.
M. Tanguay
: Puis,
comme disait un ancien premier ministre, audi alteram partem, la personne ne
pourrait pas exiger d'être entendue.
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, sur dossier, elle peut être entendue. Est-ce qu'elle peut...
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Elle peut présenter ses observations par écrit. Donc, c'est une façon d'être
entendue.
M. Tanguay
: O.K.
Mais elle ne peut pas avoir son...
M. Jolin-Barrette : Elle
n'a pas sa journée en cour au moment de la révision de façon obligatoire, comme
il y arrive certaines situations où le juge, dans un dossier, dit : Bien,
plaidoirie par écrit.
M. Tanguay
: O.K.
Est-ce que la personne... La personne n'est jamais forclose de présenter des
faits nouveaux. Si elle est de bonne foi, là, <elle pourrait... >elle
pourrait-elle même revenir avec une contre-expertise qu'elle a demandée trois
semaines après la décision qui est contestée en révision. Elle pourrait-tu dire :
Bien, après la décision, j'amène un fait nouveau, j'ai une nouvelle contre-expertise?
Puis là...
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est oui. Si elle a des nouveaux éléments dans son dossier, elle peut
les verser.
M. Tanguay
:
O.K. Et est-ce que, là, le ministre pourrait dire : Bien, je vais
demander en révision une contre-expertise ou il ne se bâdrera pas de 66, là?
M. Jolin-Barrette : Oui,
il pourrait le demander, parce qu'on a vu, là, préalablement, là, que, tant que
la révision n'est pas rendue, le ministre peut changer sa décision.
M. Tanguay
: O.K.
Et est-ce que nous avons... là, on pourra m'en instruire. On a parlé du
90 jours pour faire la demande en révision. Est-ce qu'un peu plus loin... C'est
ça, c'est 90 jours, à 80, le délai pour rendre la décision suite à...
C'est 90 jours, c'est ça, le délai? <Combien qu'on a...
M. Tanguay
: ...on
pourra m'en instruire. On a parlé du 90 jours pour faire la demande en
révision.
Est-ce qu'un peu plus loin... C'est ça, c'est 90 jours, à
80, le délai pour rendre la décision suite à... C'est 90 jours, c'est ça,
le délai? >Combien qu'on a de temps pour avoir notre décision?
(Consultation)
M. Jolin-Barrette : O.K.
Donc, c'est ça. Il n'y a pas de délai pour le Bureau de la révision
administrative de rendre sa décision, sauf que, si le bureau ne l'a pas fait à
l'intérieur de 90 jours, la personne victime peut sauter directement au
TAQ. Donc, c'est comme un délai à l'intérieur de 90 jours.
M. Tanguay
: Oui,
mais on ne veut pas qu'elle se ramasse au TAQ, parce que, là, c'est un autre...
c'est lourd.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça. Mais ce que je veux dire, tout est fait pour faire en sorte que la révision
soit rendue rapidement.
M. Tanguay
: O.K.
Puis, quand vous dites... Puis je ne suis pas spécialiste, loin de là, le Bureau
de la révision administrative, ça, c'est un bureau général qui chapeaute tous
les ministères en matière de révision ou c'est...
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est à l'interne.
M. Tanguay
: À
l'interne. Chaque organisme public, ministère...
M. Jolin-Barrette : A un
département...
M. Tanguay
: O.K.
M. Jolin-Barrette :
...où ils font de la révision administrative.
M. Tanguay
: Puis
est ainsi faite la loi que... Est-ce que ça arrive souvent, ça? Comme ministre
de la Justice, avez-vous des informations que ça arrive? Ça doit être, j'imagine,
des cas rarissimes que le Bureau de révision administrative n'ait pas donné
suite dans les 90 jours, puis finalement, pas de décision en révision :
Allez au TAQ, parce que c'est comme si on me nierait le droit d'avoir une
décision administrative qui est...
M. Jolin-Barrette : Ça
m'étonnerait beaucoup, mais on va vérifier. Mais ça m'étonnerait...
M. Tanguay
: Si on
peut vérifier les statistiques.
M. Jolin-Barrette : ...ça
m'étonnerait beaucoup. Puis on n'a pas la donnée pour la DGIVAC. Et aussi, là,
il ne faut pas oublier qu'avant de rendre la décision défavorable, là, à la
révision administrative, supposons, à la personne victime, on la contacte avant
de rendre la décision, on donne un préavis.
M. Tanguay
: O.K.
Puis pourquoi la contacter? Pour l'entendre avant la décision?
M. Jolin-Barrette :
Bien, je pense, c'est la Loi sur la justice administrative qui prévoit ça. C'est
ça, l'article 6 de la Loi sur la justice administrative. Lorsque l'administration
a l'intention de rendre une décision défavorable, elle en informe l'administré.
M. Tanguay
: Pour
qu'il soit entendu?
M. Jolin-Barrette :
Bien, dans le fond, lui, il a fait la contestation. Puis, dans le fond c'est
comme ultimement un dernier... C'est ça. Pour présenter des observations
supplémentaires additionnelles, pour dire : Bien, écoutez, voici,
l'administration, en fonction du dossier, de la demande de révision que vous
avez formulée, je vous informe que j'ai l'intention de rendre une décision
défavorable à votre endroit. Avez-vous d'autres informations à porter à notre
attention qui feraient en sorte que je ne rende pas une décision défavorable à
votre endroit?
M. Tanguay
: O.K.
Puis ça, là, tout ce processus-là, chaque ministère a un bureau de révision
administrative. C'est en vertu de la Loi sur la justice administrative que tout
ça est...
M. Jolin-Barrette : En
fait, la Loi sur la justice administrative fait en sorte que, quand
l'administration, au sens large, rend une décision à l'encontre <d'un
administré...
M. Tanguay
: ...
chaque
ministère a un bureau de révision administrative. C'est en vertu de la Loi sur
la justice administrative que tout ça est...
M. Jolin-Barrette :
En fait, la Loi sur la justice administrative fait en sorte que, quand
l'administration, au sens large, rend une décision à l'encontre >d'un
administré...
(Interruption)
M. Jolin-Barrette : ...pardon,
donc il doit avoir la possibilité, lorsqu'il y a une décision administrative
qui est rendue, d'aller en révision administrative, et là les règles de la
justice administrative s'appliquent.
M. Tanguay
:
Et c'est là où il est dit que, s'il n'y a pas de décision-révision dans les
90 jours, c'est transféré au TAQ.
(Consultation)
M. Jolin-Barrette :
Donc, c'est dans notre loi à nous, à l'article 80, donc...
M. Tanguay
:
Ah! O.K. Oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette :
...le projet de loi n° 84, article 80. Est-ce que ça se retrouve dans
la justice administrative, ce volet-là? On va le vérifier.
M. Tanguay
:
Parce que, j'imagine, ça devrait être uniforme, ça.
M. Jolin-Barrette :
Vous savez, parfois, les lois... On cherche la cohérence législative, mais, des
fois, il arrive qu'en commission parlementaire...
M. Tanguay
:
On vient d'y participer.
M. Jolin-Barrette :
...on met «60 jours», puis là, suite aux discussions avec les collègues,
on accepte, suite à leurs suggestions, de casser cette cohérence-là. Donc, si
le député de LaFontaine veut revenir sur la cohérence...
M. Tanguay
:
Non. Parfait. Et, si le ministre... oui, effectivement, s'il peut nous donner
cette... à titre de ministre de la Justice, donc, duquel, je crois, relève l'application
de la Loi sur la justice administrative, s'il peut nous revenir avec les statistiques
sur combien, dans l'administration, le délai de 90 jours — si
d'aventure il n'est pas juste là, mais qu'il est dans... c'est prévu ailleurs,
combien de fois nous — l'administration excède le 90 jours, puis
ça s'en va au TAQ, si ça s'applique systématiquement, le 90 jours, là, s'il
peut nous revenir avec la statistique, puis on va avoir la réponse en même
temps.
M. Jolin-Barrette :
Bien, si elle est disponible, on va vous la fournir.
M. Tanguay
:
Puis on va avoir la réponse pour savoir si c'est 90 jours dans la Loi sur
la justice administrative aussi.
M. Jolin-Barrette :
Oui.
M. Tanguay
:
C'est bon.
Le
Président (M. Bachand) : Autres interventions sur 75? Donc,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
:
Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
:
Pour les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le
Président (M. Bachand) : Abstention. Donc, l'article 75
est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : «76. La révision est effectuée par la personne
désignée à cette fin par le ministre.»
Cette
disposition prévoit que le ministre désignerait une personne qui serait chargée
de procéder à la révision de sa décision.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
Puis, dans tous les cas d'espèce, ça ne sera pas la même personne qui a rendu
la première décision?
M. Jolin-Barrette :
Exactement. C'est justement fait pour ça, pour ne pas que ça soit le même agent
qui rend la décision. Il faut que ça soit séparé.
M. Tanguay
:
On n'a pas besoin de l'ajouter là, «par une personne autre que celle ayant
rendu la première décision».
M. Jolin-Barrette :
Non. Ça respecte les... Dans le fond, en tout respect des règles de justice
administrative, ça ne peut pas être le même agent qui rend la décision.
M. Tanguay
:
Oui. C'est bon.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions sur l'article 76?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
:
Pour les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
:
<Pour les membres de...
M.
Jolin-Barrette :
...justice administrative, ça ne peut pas être
le même agent qui rend la décision.
M. Tanguay
:
Oui. C'est bon.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Interventions sur
l'article 76?
S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à sa
mise
aux voix.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La
Secrétaire
: Pour les membres du
groupe parlementaire
formant le gouvernement,
M. Lévesque (Chapleau)?
M. Lévesque
(Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: >Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 76 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, l'article 77,
et on va avoir un amendement également à 77 : «La demande de révision ne
peut être refusée pour le motif qu'elle n'est pas parvenue dans le délai
prescrit lorsque le demandeur démontre qu'il a des motifs sérieux et légitimes
de ne pas avoir respecté ce délai.»
Alors, l'amendement à l'article 77 :
À l'article 77 du projet de loi, remplacer «des motifs sérieux et légitimes»
par «un motif raisonnable».
Donc, l'article 77 prévoit qu'une
demande de révision d'une décision du ministre ne peut être refusée pour le
motif qu'elle est présentée après le délai prévu si le demandeur démontre qu'il
a un motif expliquant pourquoi il n'a pas respecté ce délai.
L'actuelle disposition parle de motifs
sérieux et légitimes. Par souci d'une uniformité avec les articles 20 et
43, pour lesquels les amendements au même effet ont été proposés, il est
suggéré de remplacer «[les] motifs sérieux et légitimes» par «motif
raisonnable».
Donc, voyez-vous, on vient assouplir le
critère en fonction duquel une personne qui est hors délai peut se voir
repousser le délai de rigueur qui lui est imposé.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions sur l'amendement? M. le député de
LaFontaine.
M. Tanguay
: Et, dans
un tel cas, rendu à 77, c'est la personne qui aura été désignée par le ministre
à 76 qui va statuer sur la raisonnabilité des motifs, n'est-ce pas?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Tanguay
: Est-ce que
ça pourrait être la même personne qui juge, au fond, également de la révision?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est le réviseur, dans le fond.
M. Tanguay
: O.K.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 77 est adopté. Donc, on revient
à 77 tel qu'amendé. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Non.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, nous allons donc
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
• (16 h 50) •
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 77, tel qu'amendé, est adopté. Merci. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 78, M.
le Président : «La personne désignée qui est saisie d'une demande de
révision peut rendre toute décision qui aurait pu être rendue initialement,
après avoir donné au demandeur de cette révision l'occasion de présenter ses
observations et, s'il y a lieu, de produire des documents pour compléter son
dossier.»
Cette disposition prescrit que la personne
désignée pour assurer la révision d'une décision du ministre aurait toute la
latitude pour confirmer cette décision, <l'infirmer ou la...
M. Jolin-Barrette :
…qui est saisie d'une demande de révision peut rendre toute décision qui aurait
pu être rendue initialement, après avoir donné au demandeur de cette révision
l'occasion de présenter ses observations et, s'il y a lieu, de produire des
documents pour compléter son dossier.»
Cette
disposition prescrit que
la
personne désignée, pour assurer la révision d'une décision du
ministre,
aurait toute la latitude pour confirmer cette décision, >l'infirmer ou
la modifier. Elle devrait donner l'occasion à la personne qui se prévaut du
processus de révision de se faire entendre. Bon, audi alteram partem.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Non,
merci.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 78? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 78 est adopté. Merci beaucoup. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article
79, M. le Président. «La décision en révision doit être motivée et être
communiquée par écrit au demandeur. Elle mentionne le droit de contester cette
décision devant le Tribunal administratif du Québec.»
À l'instar de la décision initiale, la
décision en révision serait motivée et écrite, de même, elle renseignerait le
demandeur de la révision de son droit de contester celle-ci devant le Tribunal
administratif du Québec. Donc, même chose, là, que lorsqu'il y a la décision
initiale, on prévoit que le réviseur dit : Vous pouvez contester la
décision… la révision de la décision au Tribunal administratif du Québec, voici
les modalités pour contester.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, M. le
Président. <Est-ce qu'on pourrait… >Pourrait-on mettre ici l'ajout
que l'on a fait un peu plus tôt, qui participait de l'article 6 du projet
de loi n° 64? Je ne me rappelle plus c'était à quel article déjà. C'était
à 70 qu'on avait ajouté ça. Puis, à 70, la façon, dont on l'avait libellé, à savoir
l'ordre… Je l'ai ici. Donnez-moi juste deux secondes, M. le Président. Est-ce
qu'on ne pourrait pas ajouter ici «cette décision»… Non, ce n'est pas ça. À l'article
70... Ah! il est ici, LaFontaine.
Alors, autrement dit, là, on est à l'article
79 : «La décision en révision doit être motivée et être communiquée par
écrit au demandeur. Elle mentionne le droit de contester cette décision devant
le Tribunal administratif du Québec.» «[Le ministre] — on verra qui,
là — doit également prêter assistance au requérant — ou à
la personne faisant l'objet de la décision — qui le demande pour
l'aider à comprendre la décision.»
Donc, ça pourrait être quelque chose… On
pourrait ajouter : «Le ministre doit également prêter assistance à la
personne qui le demande pour l'aider à comprendre la
décision.»
M. Jolin-Barrette : On peut
le rajouter, le Président.
M. Tanguay
: C'est bon.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
va rédiger l'amendement.
M. Tanguay
: Oui, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. D'autres questions sur 79… interventions,
pardon?
M. Jolin-Barrette : Alors, si
vous voulez, M. le Président, on peut suspendre, le temps d'écrire <l'amendement…
M. Tanguay
: ...qui
le demande pour l'aider à comprendre la décision.»
M. Jolin-Barrette :
On peut le rajouter,
le Président.
M. Tanguay
: C'est
bon.
M. Jolin-Barrette :
Donc, on va rédiger
l'amendement.
M. Tanguay
: Oui,
s'il
vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :
Merci beaucoup. D'autres
questions sur 79… interventions, pardon?
M. Jolin-Barrette :
Alors, si vous voulez, M. le Président, on peut suspendre, le temps d'écrire
>l'amendement, et puis on va y revenir par la suite.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'étude de l'article 79?
M. Tanguay
: Consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, merci beaucoup. Consentement. Donc, l'article 79 est suspendu. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
L'article 80, M. le Président : «Toute décision ayant fait l'objet
d'une révision peut être contestée devant le Tribunal administratif du Québec,
sauf dans le cas d'une décision en révision qui accorde le montant maximal
d'une aide financière à laquelle une personne victime a droit.
«Malgré le premier alinéa, une personne
peut contester devant le tribunal la décision dont elle a demandé la révision
si la décision en révision n'a pas été rendue dans les 90 jours suivant la
réception de la demande, sous réserve de ce qui suit :
«1° lorsque la personne qui a demandé la
révision a requis un délai pour présenter ses observations ou produire des
documents, le délai de 90 jours court à partir de cette présentation ou de
cette production;
«2° lorsque la personne désignée estime
qu'un examen par un professionnel de la santé ou la transmission de documents
est nécessaire à la prise de la décision, le délai est prolongé de
90 jours; la personne qui a demandé la révision doit en être avisée.»
L'article 80 prescrit la possibilité
de contester, devant le Tribunal administratif du Québec, une décision qui
aurait préalablement fait l'objet d'une révision ou d'une demande de révision,
mais dont la décision en révision n'aurait pas été rendue dans les
90 jours de la demande.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, M.
le Président. J'essaie de comprendre, là, parce que, là, on roule, on roule. La
Protectrice du citoyen disait... faisait référence à un délai de 60 jours
pour toute contestation devant le TAQ. Elle proposait de le mettre dans le projet
de loi n° 84, mais je ne pense pas qu'elle proposait de changer «90» par «60»,
elle proposait...
«Malgré le premier alinéa, une personne
peut contester devant le tribunal la décision dont elle a demandé la révision
si la décision n'a pas été rendue dans les 90 jours.» Très clairement, évidemment,
je ne voudrais pas que le délai de 90 jours soit réduit à 60 jours, parce
que je voudrais que l'administré puisse savoir si c'est le 65e, le 80e ou le
89e jour, il puisse avoir une décision en révision qui pourrait le
satisfaire et qui pourrait, le cas échéant, aussi lui éviter d'être envoyé au
TAQ. Parce qu'au TAQ c'est encore plus formel, puis là, si vous avez besoin d'un
avocat en révision, vous allez a fortiori avoir besoin d'un avocat ou d'une
avocate.
M. Jolin-Barrette : Vous
n'avez pas besoin d'avocat en révision, c'est important de le dire.
M. Tanguay
: Oui,
mais vous pouvez en avoir un, un avocat.
M. Jolin-Barrette :
Bien, vous pouvez en avoir un, mais vous n'avez pas besoin d'un avocat en
révision, comme vous n'avez pas besoin d'un avocat au TAQ. C'est important de
le dire.
M. Tanguay
: Non,
je sais. On n'a jamais besoin d'un avocat, dans le fond.
M. Jolin-Barrette :
Bien, ça dépend.
M. Tanguay
: On a
toujours besoin d'un ami, mais jamais d'un avocat.
M. Jolin-Barrette :
Bien, c'est des bons amis, les avocats aussi, là, il faut le dire.
M. Tanguay
: Oui,
puis il y en a qui se sont fait prendre parce que les avocats étaient trop amis
avec les... Ça, c'est une autre...
M. Jolin-Barrette : Avec
qui?
M. Tanguay
:
Avec... Devoir de réserve. Alors, on s'entend, la personne qui, dans mon
90 jours, <qu'on a amendé de...
M. Jolin-Barrette :
…
c'est des bons amis, les avocats aussi, là, il faut le dire.
M. Tanguay
:
Oui, puis il y en a qui se sont fait prendre parce que les avocats étaient trop
amis avec les... Ça, c'est une autre...
M. Jolin-Barrette :
Avec qui?
M. Tanguay
:
Avec... Devoir de réserve. Alors, on s'entend, la personne qui, dans mon
90 jours >qu'on a amendé de «60» à «90», qui se cherchait un
avocat, elle a besoin ou il a besoin d'un avocat, soit, elle va pouvoir être
guidée là-dedans... Puis c'est vrai qu'à un moment donné il y a des concepts de
fait, et de droit, puis de compréhension, puis de preuves, et tout ça, on n'est
pas tous à la même page quant à la compréhension de ces termes-là.
Alors, si la personne a fortiori avait
besoin d'un délai, on est passé de 60 à 90 jours pour la révision, se
trouver un avocat, bien, je ne voudrais pas qu'on réduise le délai de
90 jours à 60 jours, qu'on s'entende bien, pour dire : O.K., bien,
regardez, ça fait 60 jours que la révision... la décision n'est pas
tombée, on envoie tout ça au TAQ. Là, ça va être un peu plus formel, puis là ça
va être des règles un peu plus formelles que la révision administrative. Le
délai de 60 jours de la Protectrice du citoyen, je vais lire l'extrait, là :
«…est d'avis que, même si l'article 110 de la Loi sur la justice
administrative prévoit un délai de 60 jours, pour toute contestation
devant le TAQ, le projet de loi devrait aussi mentionner ce délai, dans la
nouvelle loi, afin de permettre une meilleure compréhension des modalités de
recours disponibles.»
De ce que je comprends, c'est que 80 ne
vient pas… 80 dit : Si tu n'as pas de décision en révision dans les
90 jours, ça s'en va au TAQ de facto. 80 ne reprend pas le délai d'appel
de la décision qui est tombée en révision, qui est de 60 jours et pourrait
peut-être, pour faire oeuvre pédagogique, être inclus dans l'article 80. C'est
ma compréhension du commentaire de la protectrice. Est-ce que...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
c'est ce qu'elle dit, parce que, généralement, le délai d'appel au TAQ, il est
de 30 jours, sauf lorsque c'est devant la section des affaires sociales,
où le délai est de 60 jours. Donc, c'est dans la Loi sur le tribunal
administratif du Québec.
M. Tanguay
: Alors, M.
le Président, je demande une suspension, le temps que le ministre prépare l'amendement.
C'est-tu ça qu'il faut que je comprenne?
M. Jolin-Barrette : Non. Dans
le fond…
M. Tanguay
: Non.
M. Jolin-Barrette : Non. Dans
le fond, les délais d'appel prévus au TAQ sont dans la loi constitutive du TAQ.
Donc, en matière d'affaires sociales… excusez-moi, dans la Loi sur la justice
administrative, pas dans la loi sur le tribunal administratif. Donc, une
matière comme celle de l'IVAC tombe dans la section des affaires sociales.
Donc, la Loi sur la justice administrative dit : Quand vous avez une
décision de l'administration qui s'en va aux affaires sociales, c'est
60 jours et, pour les autres matières, c'est 30 jours. Donc, c'est
dans cette loi-là que c'est et ça va rester là.
• (17 heures) •
M. Tanguay
: «Ça va
rester là», c'est un peu péremptoire, M. le Président. «We shall see.» Mais, à
tout le moins — quelle belle discussion, «ça va rester là» — <à
tout le moins,> je crois, pour me réconcilier avec cette péremption, que
ce sera dit et clairement dit à l'administré : Une décision en révision
vous est communiquée. Soyez au courant, informé, que vous avez <60 jours…
>
17 h (version révisée)
<11789
M.
Tanguay
: …ça va rester là. À tout le moins, je crois, pour me
réconcilier avec cette péremption, que ce sera dit, et clairement dit, à
l'administré : Une décision en révision vous est communiquée, soyez au
courant, informé que vous avez >60 jours.
M. Jolin-Barrette : …dans
l'avis, ça, parce qu'on le dit à 80, là.
M. Tanguay
: Ça va être
dit.
M. Jolin-Barrette : À 80,
dans l'avis, ça dit… Dans le fond, quand vous recevez… Même chose, là, au
niveau de la décision, là, à la base, là, quand l'agent, là… L'agent dit :
Vous n'êtes pas admissible. Là, c'est écrit dans l'avis : En vertu des
règles de justice administrative, vous avez 90 jours pour porter en
révision. Avant, c'était 60, là on est rendus à 90.
Ensuite au TAQ… pas au TAQ, pardon. Le
réviseur administratif va rendre sa décision. Avant de rendre sa décision, il
va appeler l'administré, il va lui dire : Avez-vous d'autres observations
à me faire valoir? Parce que j'ai l'intention de rendre une décision
défavorable à votre dossier. L'administré va dire : Oui, non. Supposons,
il dit non. Là, il rend la décision. Dans le document qui est envoyé pour
rendre la décision, c'est indiqué : Monsieur, madame, la révision
administrative de votre décision n'est pas acceptée pour tel, tel, tel motif. Et
par ailleurs vous avez 60 jours pour porter en appel la décision en
matière de révision administrative au Tribunal administratif du Québec, à la
section des affaires sociales. Vous avez les coordonnées. Vous avez
60 jours pour porter en appel cette décision.
M. Tanguay
: Et on peut
voir, dans l'article 80, que «lorsque la personne — 1°, là,
deuxième alinéa, premier paragraphe — a demandé [...] a requis un
délai pour présenter ses observations[...], le délai de 90 jours court à
partir de cette présentation». Donc, on veut laisser le temps à la révision
administrative de faire son oeuvre et de nous éviter, qui sait, d'aller au TAQ.
Le but, ce n'est pas : Aïe! Dès qu'on le peut, on envoie tout ça au TAQ.
Ce n'est pas le but. Le but, c'est d'avoir une justice administrative qui est beaucoup
plus souple et plus, peut-être, même…
M. Jolin-Barrette : Bien,
l'objectif, c'est de permettre à la personne victime qui demande la révision de
la décision de fournir toutes les pièces, les documents, les preuves, ses explications
au soutien de pourquoi elle veut la révision de la décision pour lui permettre
d'être… d'obtenir la décision correcte.
M. Tanguay
: J'imagine
qu'à un moment donné la personne demande des délais, des délais, des délais. Je
veux dire, à un moment donné, il n'y a pas… Est-ce qu'il y a un plafond de
délais? La personne pourrait dire : Bien, j'aurais besoin de plus de temps,
donc le 90 jours… Tant qu'elle vous dit : J'aurais besoin de plus
temps, le 90 jours n'est pas parti. À un moment donné, qu'est-ce qui nous
dit, dans la loi, que… écoutez, ça fait un an et demi, là…
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, il n'y a pas de délai de rigueur. Tant que la personne demande un délai supplémentaire
pour présenter des observations, ça lui est accordé.
M. Tanguay
: Ça fait
qu'il n'y aura pas un message préenregistré avec la voix du ministre qui va
dire : Votre dossier est clos, puis qu'on va entendre cloc!
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: O.K., parce
que je voulais savoir si c'était péremptoire là aussi.
M. Jolin-Barrette : J'ai
juste un téléphone cellulaire. Donc, je n'ai plus les anciens combinés.
M. Tanguay
: Non, c'est
ça, mais, des fois, le ministre, il est sanguin, puis il raccroche, puis il
pense qu'il faut qu'il raccroche…
<Deuxième paragraphe : «Lorsque
la personne désignée estime qu'un examen
…» Même chose, un examen
professionnel, 90 jours. Le 90 jours va courir à partir de la
transmission…
M. Tanguay
: ...non,
c'est ça, mais, des fois, le
ministre, il est sanguin, puis il
raccroche, puis il pense qu'il faut qu'il raccroche…
>Deuxième paragraphe :
«Lorsque la personne désignée estime qu'un examen…» Même chose, un examen
professionnel, 90 jours. Le 90 jours va courir à partir de la
transmission... lorsqu'un examen par un professionnel de la santé ou la
transmission d'un document… Donc, quand l'examen va être complété, le
90 jours... quand le dossier va être complet, finalement, que le
90 jours va partir…
M. Jolin-Barrette : C'est
bien ça.
M. Tanguay
: Et je n'ai
pas d'autre question sur le 80. 80 est l'occasion de nous réaffirmer, là, les questions…
si on a les réponses… c'est en cour, là, à savoir si c'est 90 jours. C'est
partout ailleurs, puis les statistiques…
M. Jolin-Barrette : Oui, ça,
il y a encore des vérifications. Mais là on a l'amendement aussi, M. le
Président.
M. Tanguay
: À 80?
M. Jolin-Barrette : À 79. Ça
fait que, si on vote 80, on va pouvoir revenir à 79.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 80? Donc,
nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 80 est adopté. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, avec votre permission, on reviendrait à l'article 79.
Le Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a consentement? Consentement. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Donc,
pour les amendements, donc, ça serait dans amendements à venir, en cours? Ah! c'est
apparu, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait.
M. Jolin-Barrette : Donc, à
l'article 79 : Ajouter, à la fin de l'article 79 du projet de
loi, «La personne désignée qui rend la décision doit prêter assistance au
demandeur qui le requiert pour l'aider à comprendre la décision.»
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement?
M. Tanguay
: Je n'ai
pas le texte, mais ça, c'est la même rédaction, là, «porter assistance»,
«prêter assistance».
M. Jolin-Barrette : «La
personne désignée qui rend la décision doit prêter assistance au demandeur qui
le requiert pour l'aider à comprendre la décision.»
M. Tanguay
: Mais c'est
exactement la même rédaction que l'on a faite un peu plus haut, là. Autrement
dit, «prêter assistance», «l'aider à comprendre la décision», c'est la même
rédaction? C'est ça, en requérant… le demandeur… C'est bon. Ça me va, M. le
Président.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Donc, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'amendement. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à 79 est adopté. Donc, on retourne à 79 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, <l'article 79...
Le Président (M.
Bachand) : …aux voix. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention.
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, >l'article 79, tel
qu'amendé, est adopté. Merci. M. le ministre, je pense que vous avez un amendement.
M. Jolin-Barrette : L'article…
J'ai un amendement, M. le Président, pour l'article 80, 80.1, donc après
l'article 80.
Insérer, après l'article 80 du projet
de loi, le suivant :
«80.1. Lorsque, à la suite d'une
demande de révision ou d'une contestation devant le Tribunal administratif du
Québec, le ministre ou le tribunal reconnaît à une personne victime un droit à
une aide financière qui lui avait d'abord été refusée ou augmente le montant
d'une aide, le ministre ou le tribunal ordonne, dans tous les cas, que des
intérêts soient payés à cette personne.
«Ces intérêts sont calculés à compter de
la date de la décision refusant l'aide financière ou refusant d'augmenter le
montant d'une aide, selon le cas.
«Le gouvernement peut prévoir, par
règlement, d'autres cas donnant lieu au paiement d'intérêts par le ministre.
«Le taux d'intérêt applicable est celui
fixé en vertu du deuxième alinéa de l'article 28 de la Loi sur
l'administration fiscale.»
Cet amendement vise à prévoir le versement
d'intérêts à la personne victime lorsqu'une décision rendue à la suite d'une
révision ou d'une contestation devant le Tribunal administratif du Québec lui
accorde une aide financière préalablement refusée ou augmente le montant d'une
telle aide. Le taux de ces intérêts est publié à la Gazette officielle du
Québec en vertu de l'article 28 de la Loi sur l'administration
fiscale. Donc, c'était une omission. On avait omis de faire en sorte que le
montant bénéficie des intérêts lorsque la personne obtient le montant en
révision.
Le Président (M. Bachand) :M. le député… Mme la députée de Sherbrooke, pardon, allez-y.
Mme Labrie : Est-ce que… Ce
n'est pas prévu, là, de demander les intérêts, dans le cas contraire, quand la personne
a reçu un paiement versé en trop ou que, finalement, c'était une décision… doit
faire un remboursement?
M. Jolin-Barrette : Non.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on a le taux actuel prévu dans la… le dernier publié dans la Gazette?
M. Jolin-Barrette : C'est
1 %, M. le Président.
M. Tanguay
: 1 %?
M. Jolin-Barrette : Oui, du
1er janvier au 31 mars 2021, c'est 1 %, du 1er octobre
au 31 décembre 2020, 1,4 %, 1er juillet au
30 septembre 2020, 1,4 %, 1er avril au
30 juin 2020, 1,7 %. Donc, c'est trimestriel.
M. Tanguay
: Ça fait
que le dernier, c'est 1 %?
M. Jolin-Barrette : 1 %.
M. Tanguay
: On va-tu
parler de l'effet CAQ, là?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Tanguay
: Ce n'est
pas le même taux que l'autre fois, qu'on a vu, hein?
M. Jolin-Barrette : Non. Cela
étant, avec le budget qu'on vient de déposer la semaine dernière…
M. Tanguay
: Ah oui!
M. Jolin-Barrette : …et
l'effet CAQ, M. le Président, très certainement, ça va dynamiser l'économie, M.
le Président, pour faire en sorte de résorber le déficit structurel.
M. Tanguay
: Et c'est
avec des 1 % qu'on fait des 10 % puis des 100 %.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis,
voyez-vous, M. le Président, depuis que la CAQ est là, on a rattrapé une partie
du retard qu'on a avec <l'Ontario…
M. Jolin-Barrette :
...l'économie,
M. le Président, pour faire en sorte de résorber le
déficit structurel.
M. Tanguay
: Et
c'est avec des 1
% qu'on fait des 10 % puis des 100 %.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Puis voyez-vous, M. le Président, depuis que la CAQ est là, on a rattrapé
une partie du retard qu'on a avec >l'Ontario. Alors, on a commencé à
courir avec l'arrivée de la CAQ plutôt que de marcher au ralenti avec le Parti
libéral.
M. Tanguay
: Ça
n'arrête pas.
Le Président (M. Bachand) :
Alors donc, est-ce que... Interventions sur l'amendement?
M. Tanguay
: J'aimerais
savoir l'intérêt... Ça, c'est l'intérêt qui est calculé s'il y a une révision
ou suite à une contestation au TAQ, mais, dans les autres cas d'espèce, là,
quand le ministre... Vous savez, ce qu'on a vu là, pour 73, 73.1, quand le
ministre modifie les montants, est-ce qu'il y a de l'intérêt qui est payé là
aussi?
M. Jolin-Barrette : Où? À 73?
M. Tanguay
: 73, 73.1,
là.
M. Jolin-Barrette : Lorsqu'on
modifie le montant à la hausse?
M. Tanguay
: Oui, oui,
oui.
M. Jolin-Barrette : On fait
des vérifications.
M. Tanguay
: C'est sûr
qu'à 1 % on ne retiendra pas notre souffle, là, mais, quand même, c'est
juste pour le savoir. Le 80.1 m'a inspiré une autre question. Est-ce que la
demande de révision ou la contestation au TAQ suspend l'exécution du paiement
de ce qui est dû?
• (17 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que…
M. Tanguay
: Est-ce
qu'on pourrait avoir des réponses différentes? Moi, je suis administré, je suis
victime. Vous me donnez 1 000 $. Ce n'est pas assez, là, je veux
contester, je veux plus que 1 000 $ par mois, je veux
2 000 $ par mois. Est-ce que ma demande de révision ne suspendra pas
le paiement du 1 000 $?
M. Jolin-Barrette : Oui. Dans
le fond, les décisions sont exécutoires malgré appel.
M. Tanguay
: Malgré
appel, tant révision qu'au Tribunal administratif?
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça. O.K.?
M. Tanguay
: O.K. Est-ce
que... Et en aucun cas le Tribunal administratif ne pourra demander que, durant
le délai de la contestation, on donne à l'administré un certain montant.
L'inverse ne pourrait pas se faire. Si la décision est qu'on ne donne rien...
Si vous donnez quelque chose, il y a exécution. Il y a transfert de fonds à la
victime malgré l'appel en révision au TAQ. Puis il faudra plus voir… Ça n'aura
pas d'impact sur 80.1, mais, s'il y a calcul d'intérêts pour ce qui est des cas
d'application de 73, on en donnerait plus?
M. Jolin-Barrette : On va
vérifier.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement créant le
nouvel article 80.1. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie (Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Hivon (Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, le <nouvel article 80.1 est adopté. Merci. M. le
ministre...
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention.
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe
parlementaire formant le
gouvernement,
M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'
opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, le >nouvel article 80.1 est
adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui, 81, M.
le Président :
«Le ministre peut établir un programme
d'aide en situation d'urgence qui permet aux personnes dont la vie ou la
sécurité ou celle de leur enfant ou de toute autre personne qui est à leur
charge est menacée de bénéficier, selon les limites d'application, les
conditions et les modalités qui y sont prévues, de mesures visant notamment :
«1° l'aide à la relocalisation;
«2° la fourniture de biens de subsistance
pour répondre à certains besoins immédiats;
«3° leur sécurité ou celle de leur enfant
ou de toute autre personne qui est à leur charge».
Donc, l'article 81 habilite le ministre
à établir un programme d'aide en situation d'urgence. Cette aide sera offerte à
toute personne lorsque serait menacée sa vie ou sa sécurité, ou celle de son
enfant, ou d'une personne à sa charge. Ce programme inclurait des mesures
permettant la relocalisation de la personne et de ses enfants ou personnes à
charge, des mesures permettant de répondre à des besoins immédiats de
subsistance, tels que des besoins alimentaires, et des mesures pour assurer la
sécurité de ces personnes.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui, on me
dit, là, première des choses… parce qu'on a salué le fait qu'il pourrait y
avoir un programme d'aide en situation d'urgence, mais là on voit que ce n'est
pas dit qu'il va y en avoir un, c'est que le ministre peut l'établir. C'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui, mais,
en fait, il y en a déjà un actuellement qui a été annoncé par ma collègue. Donc,
ici, on vient le pérenniser.
M. Tanguay
: Qui a été
annoncé par votre prédécesseure?
M. Jolin-Barrette : Non, par
ma collègue la ministre de la Condition féminine, donc, pour la première année,
puis là on vient le pérenniser.
M. Tanguay
: O.K., mais
qui va au-delà... qui touche toute personne qui aurait besoin, par exemple, de
relocalisation, au-delà de la violence conjugale. Ça peut être pour d'autres
infractions?
M. Jolin-Barrette : C'est une
personne qui... «...dont la vie ou la sécurité ou celle de leur enfant ou de
toute [...] personne qui est à leur charge est menacée de bénéficier, selon les
limites d'application, les conditions et les modalités qui y sont prévues...»
Donc, la vie ou la sécurité, leur propre...
M. Tanguay
: Ça fait
qu'on peut aller au-delà de la violence conjugale?
M. Jolin-Barrette : Ça peut
aller au-delà.
M. Tanguay
: O.K. Je
fais le lien avec ce qu'on avait discuté, la réinsertion sociale, 53 et 54. 53,
quand... vous vous rappelez, là, 53, deuxième alinéa, paragraphe 1°, alors :
«Les personnes victimes qualifiées suivantes sont, conformément au règlement,
admissibles au remboursement des dépenses...» Puis le deuxième alinéa...
M. Jolin-Barrette : Juste un
point. La personne, dans ce cas-ci, n'a pas besoin d'être qualifiée, là.
M. Tanguay
: Elle n'a
pas besoin d'être qualifiée?
M. Jolin-Barrette : Ça, là, c'est
dès le départ, là. Dans le fond, là, vous n'avez pas besoin de porter plainte à
la police. Vous n'avez pas besoin de présenter une demande à l'IVAC. C'est
vraiment un programme d'urgence. Donc, c'est : «...qui permet aux
personnes dont la vie ou la sécurité ou celle de leur enfant ou de toute [...] personne
qui est à leur charge est menacée…»
M. Tanguay
: Mais il ne
<pourrait…
M. Jolin-Barrette :
...qualifiée, là.
M. Tanguay
:
Elle n'a pas besoin d'être qualifiée.
M. Jolin-Barrette :
Ça, là, c'est dès le départ, là.
Dans le fond, là, vous n'avez pas
besoin de porter plainte à la police. Vous n'avez pas besoin de présenter une
demande à l'IVAC, c'est
vraiment un
programme d'urgence. Donc, c'est :
«…qui permet aux personnes dont la vie ou la sécurité ou celle de leurs enfants
ou de toute autre
personne qui est à leur charge est menacée...»
M. Tanguay
: Mais
il ne >pourrait ne pas y avoir d'acte criminel de commis encore.
M. Jolin-Barrette : Non.
On est dans un critère très large. Donc, ce n'est pas nécessaire que la... C'est
un programme qui est général. Donc, l'admissibilité ne va pas être en fonction
de : Est-ce que vous avez été qualifié? Il pourrait n'y avoir aucune
infraction criminelle, et la personne pourrait bénéficier du programme.
M. Tanguay
: Puis
ça va être géré par l'IVAC pareil?
M. Jolin-Barrette : Ça
va être géré par l'IVAC, parce que, dans le fond, pour que les sommes soient
là, ça prend un véhicule, notamment, pour le faire, puis c'est dans le cadre du
programme de l'IVAC que les crédits vont être là.
M. Tanguay
: Puis
ce qu'a annoncé votre collègue, donc, c'est quoi? C'est la hauteur du financement,
mais…
M. Jolin-Barrette :
Bien, dans le fond, pour la première année, c'était une aide d'urgence, mais elle
n'était pas pérennisée à l'intérieur d'un programme. Donc, nous, on vient le
prendre à l'intérieur de l'IVAC.
M. Tanguay
: O.K.,
donc, ce que votre collègue a annoncé, c'est un montant d'argent, mais nous, à
81, 82, on va mettre le véhicule qui va gérer cet argent-là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce qu'il va y avoir des ententes avec les différents hôteliers, notamment,
par région pour faire en sorte qu'il y ait des lieux pour loger les personnes
qui sont dans cette situation-là.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. J'aurais la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : ...la
volonté du ministre de pérenniser ce programme-là, mais, moi, quand je lis :
«Le ministre peut établir un programme d'aide», je ne suis pas convaincue de la
durabilité de cette formulation-là. Puis, même si je le crois sincère dans son engagement,
n'importe quel gouvernement qui viendrait après lui pourrait décider de mettre
fin à ce programme-là dans la mesure où il y a tellement de souplesse ici. Le ministre
est simplement habilité à le faire, mais il n'est pas obligé. Donc, j'aimerais
proposer au ministre de remplacer la formulation par «le ministre établit un programme
d'aide» pour s'assurer vraiment de la pérennité, comme le ministre a nommé
vouloir le faire.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : On
fait des vérifications, là, mais juste vous dire, là, qu'on a déjà conclu une
entente avec SOS Violence conjugale pour centraliser les demandes d'accès au programme.
Et cette proposition-là fait suite au Plan d'action spécifique pour prévenir
les situations de violence conjugale à haut risque et de dangerosité et
accroître la sécurité des victimes. Donc, c'est l'action n° 9.
Puis c'était une recommandation du comité d'experts, également, auquel vous
avez participé, sur l'accompagnement des personnes victimes d'agression
sexuelle ou de violence conjugale, donc la recommandation 12.
Mme Labrie : Tout à fait.
Puis je suis convaincue que le gouvernement est en action là-dessus parce qu'il
a mentionné plusieurs fois qu'il allait le faire. Mais mon inquiétude, c'est
que, dans l'avenir, un gouvernement qui n'aurait pas le même souci de bien
prendre soin des victimes puisse décider de mettre fin à ce programme pour des
raisons, disons, <des raisons >de coupures budgétaires, par
exemple. Je ne sais pas. Donc, on fait une hypothèse ici que ça <pourrait
arriver...
Mme Labrie : …mon
inquiétude, c'est que, dans l'avenir, un
gouvernement qui n'aurait pas
le
même souci de bien prendre soin des victimes puisse décider de mettre
fin à ce
programme pour des raisons, disons, des raisons de coupures
budgétaires,
par exemple, je ne sais pas. Donc, on fait une
hypothèse ici que
ça >pourrait arriver parce que la formulation lui permettrait de mettre
fin à un tel programme. Donc, je demande au ministre d'assurer la pérennité de
ce qu'il met en oeuvre en ce moment en l'inscrivant clairement. Quand on dit… Quand
on parle d'un règlement, on dit : «Le ministre détermine par règlement.» On
ne dit pas : «Le ministre peut déterminer par règlement.» Donc, on devrait
avoir une formulation qui est explicite ici.
M. Jolin-Barrette : Bien,
deux choses l'une. Dans un premier temps, je suis heureux de reconnaître… de voir
que la députée de Sherbrooke reconnaît que le gouvernement actuel est sensible
à la réalité des personnes victimes. Je pense que ça doit être dit et
j'apprécie son honnêteté et sa transparence à ce niveau-là. Deuxièmement, quand
on dit : «Le gouvernement, par règlement», dans le fond, le règlement doit
être adopté. Un peu… C'est la même chose… On est en train de vérifier avec le
droit administratif, parce que ça devient un pouvoir lié ou non, mais on
regarde. Si je peux le faire, je vais le faire.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Joliette, s'il vous plaît.
Mme
Hivon
: Oui,
M. le Président. J'ai beaucoup de questions. D'abord, je pense qu'effectivement
on devrait changer les mots «peut établir» pour «établit». Donc, ce serait très
clair. Ensuite, pourquoi on n'écrit pas «par règlement» ici? Donc, souvent, on
dit «par règlement». Là, on n'a pas de formulation «par règlement». Est-ce que
c'est parce qu'on envisage un autre moyen?
M. Jolin-Barrette : Que de le
faire par règlement?
Mme
Hivon
: Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien, dès
le départ, on vise qu'est-ce qui est couvert dans le cadre du programme. Dans
le fond, notamment… Donc, on veut qu'à l'intérieur du programme qui soit établi
il y ait notamment l'aide à la relocalisation, la fourniture de biens de
subsistance pour répondre à certains besoins immédiats, leur sécurité ou celle
de leur enfant ou de toute autre personne qui est à leur charge.
• (17 h 20) •
Mme
Hivon
:
Donc, les limites d'application, les conditions et les modalités, ça va être
prévu où, ça?
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est un programme administratif. Donc, ça va être dans le cadre du programme.
Mme
Hivon
:
Donc, il n'y aura rien qui va venir publiquement dire, par voie réglementaire,
comment ça va fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Parce que
les programmes administratifs n'ont pas besoin d'être établis par règlement. Ça
amène plus de souplesse. Donc, ça veut dire qu'on pourrait…
Mme
Hivon
: Ou
de risque.
M. Jolin-Barrette : Ou de
risque?
Mme
Hivon
: Bien
oui, parce qu'un programme administratif qui est complètement à la discrétion
d'un gouvernement peut prendre le bord facilement, donc, à moins que vous
alliez vraiment changer puis établir clairement que c'est obligatoire de le
mettre sur pied. Donc, ça, c'est la première chose, je pense, qui est
fondamentale pour rassurer tout le monde.
J'aimerais savoir quelles sont les sommes
qui sont prévues pour ce programme-là pour la prochaine année et la suite du
monde, puis j'aimerais aussi que vous nous donniez une idée de qui va le gérer,
comme qui va gérer l'aide à la relocalisation, la fourniture. Est-ce que la
DIVAC va <avoir des partenariats? Est-ce que…
Mme
Hivon
:
...pour ce programme-là, pour la prochaine année et la suite du monde. Puis
j'aimerais aussi que vous nous donniez une idée de qui va le gérer. Comme, qui
va gérer l'aide à la relocalisation, la fourniture?
Est-ce que la DIVAC
va >avoir des partenariats? Est-ce que... Parce que j'imagine qu'ils
n'auront pas les deux mains dans la recherche de logements. Donc, ça va se
faire comment, concrètement?
M. Jolin-Barrette : Donc,
dans un premier temps, là, on a déjà conclu une entente avec SOS Violence conjugale
pour centraliser les demandes d'accès au programme. Si on le fait par règlement,
ça va prendre plus de temps que par programme administratif. Ça, c'est la
première chose.
Deuxièmement, dans le fond, on va le faire
par région. Donc, on va débuter dans les régions où les protocoles
d'intervention ou des structures de concertation ont été instaurés pour
prévenir les homicides dans un contexte de violence conjugale, exemple Laval,
Montérégie, Abitibi-Témiscamingue, donc, et ça va être réalisé en collaboration
avec les ressources et les services existants afin d'assurer la mise sur pied
de trajectoires sécuritaires pour les personnes victimes.
Mme
Hivon
: La question,
c'est combien d'argent cette année, combien les autres années, puis là vous nous
dites, en toute transparence, que ça va commencer juste dans cinq régions.
Donc, à quel...
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
un nouveau programme. Donc, il faut le déployer à la grandeur du Québec. Mais
où est-ce qu'on va être prêts à le déployer tout de suite, tout de suite, c'est
là, mais, le plus rapidement, on va le faire.
Mme
Hivon
: Ça
fait que moi, j'aimerais ça savoir c'est quoi, l'objectif pour le déployer à la
grandeur du Québec, parce que j'imagine qu'on veut que tout le monde soit égal.
Là, c'était comme un projet que je... On le connaît bien, là, on en a discuté
dans le cadre de nos travaux, mais c'était un projet, donc, embryonnaire. Là,
on vient vraiment l'inscrire dans la loi, ce qui est une bonne chose, mais il
va falloir évidemment que la réalité suive, donc qu'il soit accessible à tout
le monde partout au Québec, avec les mêmes moyens puis les mêmes possibilités,
parce que je vois mal pourquoi on discriminerait entre une femme en Abitibi,
une à Montréal puis une à Joliette.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
veux juste être clair là-dessus. L'objectif, c'est de déployer le tout le plus
rapidement possible à la grandeur du Québec. Ça, c'est très, très clair. Mais
encore faut-il avoir l'assise législative pour le faire, qui est prévue dans le
projet de loi n° 84.
Mme
Hivon
: C'est
ça, mais en fait je demande au ministre… Puisque c'est lui qui va être
responsable du programme, de ce que je comprends, puisque c'est dans sa loi,
donc il doit avoir une idée des sommes qui vont être déployées et, je dirais,
de l'échéancier pour qu'il soit disponible, accessible pour toutes les victimes
partout au Québec.
M. Jolin-Barrette : On parle
de 3,9 millions annuellement.
Mme
Hivon
: O.K.,
à terme ou dès cette année, là, on va avoir le montant?
M. Jolin-Barrette : Non, à
terme, lorsqu'il va être déployé en intégralité.
Mme
Hivon
: O.K.,
puis cette année?
M. Jolin-Barrette : Quand est-ce
qu'il va être pleinement déployé?
Mme
Hivon
: Si
vous pouvez nous donner l'information, ce serait intéressant. Puis votre objectif
du «à terme», est-ce que c'est l'année prochaine? Est-ce que c'est dans cinq
ans?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je vous dirais le plus rapidement possible.
Mme
Hivon
: Je
veux connaître votre objectif. J'imagine que ce n'est pas le plus rapidement
possible. Vous devez avoir un objectif clair parce que vous êtes conscient que
c'est un besoin vraiment important. Ce n'est pas pour rien qu'il a été ciblé en
priorité par le <comité…
Mme
Hivon
:
…l'année prochaine, est-ce que c'est dans cinq ans?
M. Jolin-Barrette :
Bien, moi, je vous dirais le plus rapidement possible.
Mme
Hivon
: Je
veux connaître votre objectif. J'imagine que ce n'est pas le plus rapidement
possible. Vous devez avoir un objectif clair parce que vous êtes conscient que
c'est un besoin vraiment important. Ce n'est pas pour rien qu'il a été ciblé en
priorité par le >comité.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
puis c'est pour ça qu'on se donne les dispositions habilitantes dans le projet
de loi n° 84 puis qu'on met de l'argent pour le faire.
Mme
Hivon
:
Donc, c'est quoi, l'objectif du ministre? Est-ce que c'est 2021‑2022, 2022‑2023?
M. Jolin-Barrette : Le plus
rapidement possible. Puis, comme je vous dis, il faut travailler avec les gens
qui sont sur le terrain, notamment SOS Violence conjugale. Donc, dès
qu'on va être prêts dans chacune des régions, puis, tu sais, on n'attendra pas
que toutes les régions soient prêtes en même temps, on va le déployer. Dès
qu'il y a une région qui est prête, on va l'ouvrir, puis il va être admissible.
Mme
Hivon
: Puis,
à votre partenaire terrain, qui, là, est SOS Violence conjugale,
est-ce que… En fait, question préliminaire, est-ce que ça va être toujours
SOS Violence conjugale ou ça pourrait varier selon les régions?
Le Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M. Jolin-Barrette :
SOS Violence conjugale, c'est l'acteur central pour la ligne
téléphonique, et, avec eux, dans chacune des régions, on va avoir des
partenaires locaux, comme les maisons d'hébergement, les hôteliers, les
différents acteurs qui sont sur le terrain.
Mme
Hivon
:
Donc, partout au Québec, c'est SOS Violence conjugale qui va recevoir
les demandes?
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
c'est eux qui font l'admissibilité au programme.
Mme
Hivon
:
Parfait. Donc, la DIVAC… Moi, je suis une victime. J'ai un dossier avec la
DIVAC. Eux autres me disent : Oui, ce… Ils informent le…
M. Jolin-Barrette : Mais,
dans le fond, là, ça, on est même avant la DIVAC, là. C'est la ligne
téléphonique, mais, en fait, vous n'avez même pas besoin d'être à la DIVAC.
Mme
Hivon
:
Exact.
M. Jolin-Barrette : Donc,
même s'il n'y a pas d'infraction criminelle, vous pouvez bénéficier de ce
programme-là. Donc, vous appelez à SOS Violence conjugale, et eux
font votre admissibilité et eux…
Mme
Hivon
: O.K.,
mais admettons que moi, je n'appelle pas à SOS Violence conjugale,
parce qu'il y en a qui n'appellent pas. Il y a toutes sortes de portes d'entrée.
On pourrait vous en parler longuement. Donc, qu'importe la porte d'entrée, évidemment,
le programme va être connu de tout le monde, puis, si, moi, ma porte d'entrée,
le premier appel que je fais, c'est la DIVAC, évidemment, on va me parler de ce
programme-là, d'urgence.
M. Jolin-Barrette : Oui, et
on va référer la personne directement à SOS Violence conjugale.
Mme
Hivon
:
Parfait. Donc là, j'appelle SOS Violence conjugale. Eux, ils font
l'admissibilité, carrément, donc, puis j'aimerais ça savoir, comme, sur quelles
bases, eux autres, ils vont juger… Donc, c'est avec leurs pouvoirs à eux de
dire : On estime qu'il y a vraiment une situation d'urgence puis il y a
des besoins?
M. Jolin-Barrette : Le
critère, c'est la situation d'urgence et dont la vie ou la sécurité ou celle de
leurs enfants sont menacées.
Mme
Hivon
: O.K.
J'imagine qu'on va avoir quand même une interprétation souple.
M. Jolin-Barrette : Large.
Mme
Hivon
: Oui,
parfait.
M. Jolin-Barrette : Large, parce
que l'objectif, je le réitère, c'est un programme pour faire en sorte de
protéger les gens et de se sortir d'un milieu dangereux ou toxique. Donc, il
n'y a pas de chance à prendre pour que les personnes victimes sortent de ce <milieu-là…
Mme
Hivon
:
...interprétation souple.
M. Jolin-Barrette :
Large.
Mme
Hivon
:
Oui, parfait.
M. Jolin-Barrette :
Large, parce que l'objectif, je le réitère, c'est un programme pour faire en
sorte de protéger les gens et de se sortir d'un milieu dangereux ou toxique.
Donc, il n'y a pas de chance à prendre pour que les personnes victimes sortent
de ce >milieu-là.
Le Président (M. Bachand) :
J'aurais la députée de Notre-Dame-de-Grâce après, s'il vous plaît.
Mme
Hivon
: Oui,
je peux continuer? Ça ne sera pas...
Le Président (M. Bachand) :
Continuez, oui.
Mme
Hivon
:
Parfait. Donc, O.K., puis là SOS Violence conjugale a, par exemple, un
partenariat avec... J'essaie de comprendre, là, en termes de logements,
mettons, avec qui ils peuvent avoir un partenariat. Donc, je veux juste
comprendre comment ça fonctionne.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
dans le fond, dans un premier temps, SOS Violence conjugale va regarder s'il y
a des partenariats, supposons, avec des maisons d'hébergement ou avec des
places avec des organismes. S'ils n'en ont pas sur le territoire, il y a des
ententes qui vont être développées avec des hôteliers.
Mme
Hivon
: O.K.,
parfait. Même chose pour les biens de subsistance puis...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme
Hivon
: O.K.
Bien là, je sais que la collègue veut parler. Je vais la laisser parler, mais
je vais avoir d'autres questions.
Le Président (M. Bachand) :
Je vais revenir à vous, Mme la députée, pas de problème. Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Weil
: Oui, très,
très rapidement. Donc, c'est vraiment un programme d'urgence, c'est ça? Donc,
il y a une période critique. Et donc le gouvernement va, avec ses partenaires,
trouver un endroit pour loger, mais c'est vraiment court terme. Donc, il n'y a
pas de perspective long terme. Là, il y a le gouvernement fédéral qui avait
annoncé un programme semblable, à travers le Canada au mois d'octobre, et un
partenariat avec le gouvernement du Québec. Est-ce que c'est relié à cette
entente-là? C'est des argents surtout pour les refuges dans toutes les provinces,
mais je me demandais si… C'est le conseil du statut de la femme fédéral. Donc,
je voulais juste savoir si c'est le même programme. Ça semble ressembler beaucoup.
C'est l'argent…
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, c'est notre programme à nous, là. Nous, on est toujours ouverts si le fédéral
veut...
Mme Weil
: Mais c'est
le financement qui... Non, mais ce que…
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, nous, c'est à même nos deniers du Québec, là, mais c'est sûr que, si
le gouvernement fédéral veut participer, il est le bienvenu. D'ailleurs, on
leur demande de l'argent aussi en matière de santé. Il faudrait...
Mme Weil
: Bien, c'est
une entente… Ça doit être un autre programme, parce que l'entente a été
annoncée en octobre 2020, donc, pour le même... bien, un peu semblable, mais
c'est un programme qui est national, canadien.
M. Jolin-Barrette : Oui, ce
que je peux vous dire, c'est que le fédéral annonce souvent bien de l'argent,
mais il faudrait qu'il transfère l'argent, notamment en matière de santé. Il
devrait transférer l'argent où il y a des besoins.
Mme Weil
: Ça, c'est un
autre enjeu.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est quand même connexe, parce que...
Mme Weil
: Non, mais,
je veux dire, pour comprendre...
• (17 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Mais ce
que je veux dire, là, ce qui est important, là, c'est que, lorsque les Québécois
ont des besoins, là, puis que leur argent se retrouve à Ottawa… le gouvernement
fédéral transfère la somme aux États qui en ont besoin, qui offrent des soins
de santé à la population. C'est primordial puis c'est le défi du XXIe siècle de
toutes les juridictions canadiennes, notamment celle du Québec.
Mme Weil
: Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Puis le <gouvernement
fédéral doit...
>
17 h 30 (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...puis que leur argent se retrouve à Ottawa,
il faut que le
gouvernement fédéral transfère la somme aux États qui en
ont de besoin et qui offrent des soins de santé à la population. C'est
primordial. Puis c'est le défi du XXIe siècle de toutes les juridictions
canadiennes,
notamment celle du
Québec.
Mme Weil
:
Tout
à fait.
M. Jolin-Barrette :
Puis le >gouvernement fédéral doit payer la part qui lui revient puis
qu'historiquement il payait.
Mme Weil
: Bien, j'en
suis, surtout en santé, là, mais on...
M. Jolin-Barrette : On me dit
que le fédéral, ce qu'ils ont annoncé, c'est des financements pour les maisons
d'hébergement.
Mme Weil
: Strictement.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Mme Weil
: Donc, ce n'est
pas la même chose, mais, quand même, c'est de l'argent qui aide. Moi, je pense
plus aux victimes, là. Honnêtement, actuellement, je ne suis pas dans les
relations intergouvernementales. C'est sûr que tout l'argent qui peut venir
peut aider. Mais ça, c'est un programme, un nouveau programme structuré. Et je
n'ai pas compris le ministre ou la ministre qui a responsabilité de ce programme.
Ce sera...
M. Jolin-Barrette : Ce sera
moi parce que...
Mme Weil
: O.K.,
d'accord.
M. Jolin-Barrette : ...il est
financé dans le cadre du projet de loi n° 84, dans le
cadre de l'IVAC, dans la loi. Donc, l'assise et le financement vont provenir
des sommes de l'IVAC. Donc, ça va être dans les crédits de l'IVAC. Donc, ça
assure un financement pérenne pour le programme parce qu'on dit... Dans le
fond, ce qui supporte ce programme-là, c'est la Loi sur l'indemnisation, bien,
la Loi visant à aider les personnes victimes d'infractions
criminelles et à favoriser leur rétablissement. Donc, le programme va
être supporté par la loi.
Mme Weil
: Bien, je
vais laisser mes collègues continuer parce qu'ils sont... ils connaissent mieux
le programme. Donc, ça n'implique pas Sécurité publique, la police, etc., c'est
vraiment avec le réseau des...
M. Jolin-Barrette : Non, mais
actuellement, là, on a un comité de travail pour bien préciser le programme.
Donc, l'idée, c'est de travailler avec les différents partenaires.
Puis, sur la composition du groupe de
travail, il y a notamment l'Association des directeurs de police du Québec,
l'Association québécoise Plaidoyer-Victimes, la Concertation des luttes contre
l'exploitation sexuelle, la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes,
la fédération autochtone du Québec, info-aide sexuelle... excusez, Info-aide
violence sexuelle, le Regroupement des maisons d'hébergement pour femmes
victimes de violence conjugale, le Regroupement des organismes québécois pour
hommes agressés sexuellement, le Réseau des centres d'aide de victimes d'actes
criminels, le Réseau québécois des centres d'aide de lutte contre les
agressions à caractère sexuel et la violence faite aux femmes, SOS Violence
conjugale, la SQ, le Module d'assistance aux victimes, puis on travaille avec
les corps de police également.
Ça fait que, dans le fond, tout le
programme, le détail du programme pour l'implanter, prend en compte l'ensemble
des gens qui sont proches du terrain.
Mme Weil
: Donc, juste
pour bien comprendre, donc c'est vraiment une aide d'urgence de transition pour
permettre à une personne de sortir d'une situation extrêmement dangereuse qui
la préoccupe puis l'aider éventuellement, avec d'autres sources, à trouver une
voie vers une vie plus stable, etc., là. Donc…
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
elle et ses enfants.
Mme Weil
: Et ses
enfants. Merci.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Mme la députée de Sherbrooke, s'il vous plaît.
Mme Labrie : Oui. J'ai
plusieurs questions. Je vais les poser peut-être en rafale, là. Le ministre
pourra y répondre tout en même temps.
Donc, si j'ai bien compris, le <ministre...
Mme Weil
: …d'autres
ressources, à trouver une voie vers une vie plus stable, etc., là. Donc…
M. Jolin-Barrette :
C'est ça, elle et ses enfants.
Mme Weil
: Et ses
enfants. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Mme la députée de
Sherbrooke,
s'il
vous plaît.
Mme Labrie : Oui. J'ai
plusieurs
questions. Je vais les poser
peut-être en rafale, là.
Le ministre pourra y répondre tout en même temps.
Donc, si j'ai bien compris, le >ministre
ne sait pas ce qui va se déployer dans quelques régions en premier. Ce n'est
pas un projet pilote, par exemple, ou un test, là, du programme, c'est, le
programme, il est prêt, puis, simplement, c'est dans ces régions-là qu'on
commence. Mais c'est la version finale du programme?
M. Jolin-Barrette : Bien, dans
le fond, là, présentement, le programme, il est développé avec les différents
acteurs, puis c'est ce qui va être implanté à l'échelle du territoire. Mais
lorsqu'on parlait des régions, tantôt, c'est les régions où on est le plus
avancés avec les partenaires qui sont sur place.
Mme Labrie : Mais ce n'est pas
une phase test, là? C'est le programme, puis, simplement, ça va suivre…
M. Jolin-Barrette : Non,
mais, dans le fond, c'est pour ça qu'on le fait dans le projet de loi n° 84,
pour que le programme soit là de façon pérenne puis que l'habilitation
législative soit là, puis surtout l'enjeu, le plus gros enjeu, c'est le fait de
le financer. Donc, le fait que je le prenne dans le cadre du projet de loi n° 84,
ça va permettre de le financer de façon durable, dans le cadre du n° 84.
Mme Labrie : Oui, mais ce
n'était pas ça ma question. Mais je demande si c'est une phase test, en fait,
les premières régions.
M. Jolin-Barrette : Bien…
Mme Labrie : Est-ce que ça va
être…
M. Jolin-Barrette : Bien…
Non, mais…
Mme Labrie : Est-ce que, selon
le fonctionnement, s'il y a des choses qui accrochent, est-ce que ça va être
révisé ou…
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais c'est sûr que ça va être en continu. Tu sais, c'est un nouveau programme,
donc, s'il y a des problèmes ou s'il y a des éléments qui ne fonctionnent pas,
c'est sûr que le programme va être ajusté pour répondre aux critiques du milieu
selon les expériences vécues. C'est sûr qu'il va être ajusté, là.
Mme Labrie : O.K. Ma
prochaine...
M. Jolin-Barrette : Tu sais,
l'idée, ce n'est pas d'arriver avec le cahier puis de dire : C'est ça, le
programme, puis ça rentre dans la boîte, tout ça. C'est un nouveau programme,
donc on veut qu'il soit souple. Puis ça fait part aussi de pourquoi ce n'est
pas par voie réglementaire aussi, parce que, dans le cadre d'un programme
administratif, c'est plus flexible.
Mme Labrie : Ma prochaine
question, c'est sur l'enveloppe. Le ministre a nommé le montant tantôt. Je veux
savoir si c'est une enveloppe fermée. Est-ce que toutes les demandes qui sont
admissibles vont être reçues, par exemple, comme pour l'aide financière aux
études ou si un moment donné, vers la fin de l'année financière, on va dire aux
gens : Aïe! On est désolés, on a eu trop de demandes d'aide cette année,
puis là il n'en reste plus dans l'enveloppe?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, ce… Puis c'est ça, la beauté de la chose, là, avec l'IVAC, dans le
fond — puis on a déjà eu la discussion
préalablement — toute demande… toute personne qui a droit à la
demande se la fait accorder. Donc, il n'y a pas…
Mme Labrie : O.K.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas on prend les 100 premiers puis «tough luck» pour les autres. C'est
tout le monde qui en a de besoin, c'est admissible, puis, à la fin de l'année,
bien, dans le fond, ça rentre dans les crédits de Justice.
Mme Labrie : Puis ça coûtera ce
que ça aura coûté pour…
M. Jolin-Barrette :
Exactement. Ça fait que, tu sais, on prévoit 3,9 millions, mais une année,
ça va peut-être coûter 4,5, l'autre, 5.
Mme Labrie : O.K. Est-ce que…
Bon, là, c'est sûr que c'est un programme d'urgence, ça fait que j'imagine que
ça va être traité rapidement. Mais le délai de traitement, là, de
l'admissibilité de la personne, c'est quoi, la cible? Est-ce qu'on parle de
quelques heures, quelques jours?
M. Jolin-Barrette : Moi, je
vous dirais quelques heures parce que c'est SOS Violence conjugale qui va le
faire. Donc, eux reçoivent l'appel puis tout de suite traitent la demande.
Mme Labrie : O.K. Puis combien
de temps la personne va pouvoir avoir de l'aide? Est-ce que c'est prédéterminé
dans le projet?
M. Jolin-Barrette : Sur ce
programme <d'urgence là?
Mme Labrie : Oui. Est-ce
qu'il y a un…
M. Jolin-Barrette :
…je dirais quelques heures, parce que c'est SOS Violence conjugaleV qui va le
faire. Donc, eux reçoivent l'appel puis tout de suite traitent la demande.
Mme Labrie : O.K. Puis
combien de temps la personne va pouvoir avoir de l'aide? Est-ce que c'est
prédéterminé dans le projet?
M. Jolin-Barrette :
Sur ce programme >d'urgence là?
Mme Labrie : Oui. Est-ce qu'il
y a un nombre de semaines maximum, par exemple, qu'elle va pouvoir être…
recevoir des frais de subsistance ou être relocalisée? Le ministre nommait les
hôteliers, par exemple, tout à l'heure. Est-ce qu'il y a des maximums prévus
pour ça ou il n'y en a pas?
M. Jolin-Barrette : Donc,
pour débuter, on parle d'une semaine. Puis on est en train de travailler pour
voir… on l'amène vers un pont, vers… supposons, vers l'IVAC, dans le fond, pour
faire… pendant qu'elle se retourne, pendant ce sept jours-là, pour la
qualifier, pour lui donner une aide de remplacement de revenu ou pour lui
attribuer un revenu, à la personne, si elle est en situation où est-ce qu'elle
a besoin d'une aide palliant la perte de certains revenus. Ça fait que l'idée,
c'est de se retourner, d'avoir un délai pour se retourner. Là, on est à sept jours
présentement, mais< on… >, suite au déploiement, on va s'ajuster,
s'il y a nécessité d'allonger. Mais on travaille sur un continuum de sept jours
pour ensuite pouvoir qualifier la personne avec l'IVAC.
Parce que l'objectif, là, c'est de sortir
la personne tout de suite de l'endroit, pour ne pas qu'elle se dise : Bon,
bien, il faut, je fasse ma demande à l'IVAC, tout ça. On veut la sortir, dans
un premier temps, de la dangerosité du milieu. Puis là, ensuite, on va
l'accompagner avec l'IVAC si elle est admissible.
Mme Labrie : Mais je… Parce
que sept jours, ça me semble peu dans le sens où le délai pour évaluer la
qualification de la personne, lui attribuer le montant de remplacement de
revenu auquel elle aura droit, puis tout ça, on s'attend que ce soit quand même
pas mal plus long que ça, là.
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais, à l'article 71, qu'on a adopté tantôt, dans le fond, on peut
déjà anticiper les aides, on peut déjà donner les aides sans que la personne
soit qualifiée. Ça fait que, comme on disait tantôt, sur dossier, même si la
demande de qualification n'est pas traitée, pas acceptée, probablement que vous
allez être accepté. On décaisse tout de suite, exemple, l'aide palliant la
perte de revenus.
Mme Labrie : O.K.
M. Jolin-Barrette : Donc, dès
le départ.
Mme Labrie : O.K. Puis, si
l'acte… s'il n'y a pas d'acte criminel qui a été commis… parce que le ministre
l'a dit tout à l'heure, pas besoin qu'il y ait un acte criminel qui ait été
commis pour avoir accès au programme. Dans le fond, ça veut dire que la
personne, elle n'aura pas accès à l'IVAC après. Donc, qu'est-ce qui va se
passer après sept jours pour ces personnes-là?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, on va l'amener vers la transition d'un autre régime. Si la
personne, supposons, elle n'a pas de revenu, mais il n'y a pas d'infraction
criminelle, on va l'amener vers le régime de solidarité sociale. On va faire le
pont avec les organismes pour l'héberger. Mais, exemple, dans les maisons
d'hébergement, si, supposons, on est dans une région où, à court terme, là, il
n'y a pas de place, là, supposons, la première journée, bien, on va s'assurer
de faire en sorte qu'elle puisse avoir du soutien des organismes, avoir une
place dans un centre d'hébergement à plus long terme.
Donc, l'idée, là, c'est de sortir la
personne de son milieu toxique le plus rapidement possible, puis ensuite de
travailler avec elle pour aider à l'orienter.
Mme Labrie : Donc, ce
programme-là va peut-être pouvoir permettre de répondre aux milliers d'appels,
là, qui sont reçus en ce <moment…
M. Jolin-Barrette :
...de faire en sorte qu'elle puisse avoir du soutien des
organismes,
avoir une place dans un centre
d'hébergement à plus long terme.
Donc, l'idée, là, c'est de sortir la
personne
de son milieu toxique le plus
rapidement possible puis ensuite de
travailler avec elle pour aider à l'orienter.
Mme Labrie : Donc, ce
programme-là
va
peut-être pouvoir permettre de répondre aux milliers d'appels, là,
qui sont reçus
en ce >moment dans les maisons d'hébergement,
auxquels on ne peut pas répondre. On va pouvoir, par exemple, payer de l'hébergement
à l'hôtel à ces femmes-là le temps qu'on ait une place qui se libère en maison d'hébergement.
C'est bien ça?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
Mme Labrie : O.K.
Le Président (M. Bachand) :
...députée de Joliette.
Mme
Hivon
:
Oui. Bien, c'est que je crois que nous sommes attendus parce qu'on m'indique
que les crédits Éducation vont commencer incessamment. Donc, je voulais vous
informer, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je ne sais pas si vous vouliez qu'on complète l'article.
Mme
Hivon
:
Moi, je vais vouloir parler encore de l'article.
M. Jolin-Barrette : O.K.
Donc, bien, M. le Président, on va suspendre, conformément à l'entente que nous
avions avec les collègues des oppositions, pour permettre aux députées de Sherbrooke
et de Joliette d'aller poser les questions au ministre de l'Éducation.
Le Président (M. Bachand) :
Comme je vous disais... Juste un petit instant, s'il vous plaît. Donc, c'est
une motion d'ajournement, selon l'article 165, que vous devez présenter.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, je propose une motion d'ajournement en vertu de l'article 165
pour suspendre... ajourner?
• (17 h 40) •
Le Président (M. Bachand) :
Ajourner.
M. Jolin-Barrette :
Ajourner nos travaux.
Le Président (M. Bachand) :Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Labrie
(Sherbrooke)?
Mme Labrie : Pour.
La Secrétaire
: Mme Hivon
(Joliette)?
Mme
Hivon
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention.
Donc, la commission ajourne ses travaux
sine die. Merci beaucoup. La motion est adoptée, bien sûr. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 41)